Google
This is a digital copy of a book thaï was preservcd for générations on library shclvcs before il was carcfully scanncd by Google as part of a projecl
to makc the workl's books discovcrable online.
Il lias survived long enough for the copyright lo expire and the book to enter the public domain. A publie domain book is one thaï was never subjeel
lo copyright or whose légal copyright lerni lias expired. Whether a book is in the public domain may vary country locountry. Public domain books
are our gateways lo the past. representing a wealth of history. culture and knowledge thafs oflen dillicull to discover.
Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this lile - a reminder of this book's long journey from the
publisher lo a library and linally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries lo digili/e public domain malerials and make ihem widely accessible. Public domain books belong to the
public and wc are merely iheir cuslodians. Neverlheless. ihis work is ex pensive, so in order lo keep providing ihis resource, we hâve taken sleps to
prevent abuse by commercial parties, iiicluciiiig placmg lechnical restrictions on aulomaied querying.
We alsoasklhat you:
+ Make non -commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals. and we reuuest lhat you use thesc files for
pcrsonal, non -commercial purposes.
+ Refrain from autoiiiatcil (/uerying Donot send aulomaied uneries of any sort lo Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical characler récognition or other areas where access to a large amount of texl is helpful. please contact us. We encourage the
use of public domain malerials for thèse purposes and may bc able to help.
+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each lile is essential for informing people about this projecl and hclping them lind
additional malerials ihrough Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use. remember thaï you are responsible for ensuring lhat whai you are doing is légal. Do not assume that just
becausc we believe a book is in the public domain for users in the Uniied Staics. thaï the work is also in ihc public domain for users in other
counlries. Whelher a book is slill in copyright varies from counlry lo counlry. and we can'l offer guidanec on whelher any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume thaï a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringemenl liabilily can bc quite severe.
About Google Book Search
Google 's mission is lo organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers
discover ihe world's books wlulc liclpmg aulliors and publishers reach new audiences. You eau search ihrough llic lïill lexl of this book un ilic web
al|_-.:. :.-.-:: / / books . qooqle . com/|
«Google
«Google
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
TOME SIXIEME
«Google
Ti I'OOIipiiie riKKin-DinoT. — xckiil I
v Google
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
BIBLIOGRAPHIE GENERALE DE LA MUSIQUE
DEUXIÈME ESITIOK
■lliLNKNÏ HHnHiOVl KT lUCHNTEK DK PLUS DE MOITIE
PAR F.-J. FÉTIS
UllTHB DE 1UMLU W Ml PU IIUD
TOME SIXIÈME
PARIS
L1BKAIRIK DE P1RMIN-DIDOT ET C"
IHPKIHJ.UKS DE L INSTITUT, HUE JACOB, 5U
1878
v Google
«Google
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES MUSICIENS
M
MARTCII (le P. Jïiii-B*»Tiçni), religieux
eordelier, ■ été le musicien le plus érudit du
dix-huitième siècle, en 11*11*. Il naquit à Bo-
logne, le 95 avril 1708. Son pire, Antoine-
Marie Martini, violoniste qui faisait partie d'une
(roope de muiicieui appelé! / Fratclli, lui
enseigna le» éléments de la musique, et lui mit
en main l'archet, lorsqu'il était enoore dan*
■a première enfance. Sa progril furent li ra-
pide*, que «on maître n'eut hienlôt plu* rien
i lui apprendre, et qu'on fut obligé de lui en
chercher nn plu* tarant et plui habile. Confié
d'abord aux soins du P. Predlerl (voyei ce
nom), peor la chaut et le clavecin, 11 prit en-
suite de* leçon* de contrepoint chez Antoine
Kiccierl, topraniile, né i Vicence, et tarant
compositeur. Martini fit le* étude* morale* et
religieuse* «ou* la direction de* Pires de
l'oratoire de Saint-Philippe de Ne». Tort
jeune encore, Il prit la résolution d'entrer
dan* nn cloître, et ce fut l'ordre de» grand*
corde! 1er* qu'il choisit. Il prit l'habit de cet
ordre dan* le courent de Bologne, en 1731, fut
envoyé i Lago pour y faire *on noriciàt, et Ht
aa profeiilon le 1 1 *eptembre de l'année 17Î2.
De retour dan* la rllle natale, il i'j liira avec
ardeur 1 l'étude de la philosophie, et acquit
de* connaissance* »i étendues dans la musique
théorique et pratique, que la place de maître
de chapelle de l'église Saint-Franc ois lui fut
confiée en 1735, quoiqu'il ne fût âgé que do
dix-neuf ans. Ses liaison* d'amitié arec
Jacquet Pertl, maître de chapelle de Saint-
Pélrone, n'eurent pas une médiocre Influence
snr se* travaux ; le* conseils de ce naître lui
furent particulièrement utile* pour te* com-
position! religieuse*. Dans le même temps, ir
étudiait aussi les mathématique! ion! la di-
rection de Zanottl, médecin et géomitre d'un
grand mérite, et la lecture des traités anciens
et modernes sur la musique remplissait une
grande partie du temps qu'il n'employait p«*.
i composer. Sa collection de lirres, de ma-
nuscrits précieux et de musique de tout genre,
composait la bibliothèque la- plus nombreuses
qu'un musicien eût Jamais rassemblée ; plus
de cinquante années de recherche* et de dé-
penses considérables «raient été nécessaires
pour parvenir 1 ce résultat. Beaucoup de per-
sonnes de distinction, qui avalent été te*
clives, avalent pris plaisir a enrichir ta col-
lection de tout ce qu'elles avaient trouvé de
rare et de curieux ; et plusieurs princei étran-
ger* avaient contribué par leur* dont i aug-
menter toutes ce* richesses. On assure même
que le célèbre Farinelli lui fournit les moyen»
de faire d'Importante! acquiiitloniqot n'étalent
point à la portée de ses ressource* person-
nelle». On lit dans le Lexique de* mtufeien*
de Gerber que Boltrlgarl, ami dn P. Martini,
lui avait légué sa riche bibliothèque de mu-
sique ; Choron "et Fayolle, la Biographie uns*- •
vtriellt et le Dictionnairt Mttorique du
mutieietu, publié 1 Londres, en 1824, n'ont
pas manqué de répéter ce fait, dont la fausseté
est pourtant évidente; car le maître de cha-
pelle de Sainl-Trancoi* était né en 1708, et
Boltrigari était mon en IBIS. Au surplus,
il paraît certain que, par des circonstances
inconnues, les livres et les manuscrits de ce
dernier devinrent plus lard la propriété de
Martini.
Ce matin: avait ouvert à Bologne une école
de composition, oit te formèrent plusieurs
musicien, devenu! célêbrei. Parmi cet meil-
leurs élèves, od remarque le P. Faolucci,
maître de chapelle a Venise, et auteur du livre
Intitulé : Jrtê pratiea di contrappunio;)e
P. Sabbatiui, de Padoue, qui, plus lard, étudia
la doctrine de Valotti; Ruitini, de Florence;
Zanotli, Ali du médecin el maître de chapelle
de Saint-Pétrone; Sarll; l'abbé Ottini, qui
mourut maître de chapelle 1 Tarin, et l'abbé
Stanislas Halte! qui ne quitta jamais ton
maître, et qui lui succéda dans la direction de
son école. Partisan déclaré de» traditions de
l'ancienne école romaine, admirateur sincère
des grand* musicien» qu'elle a produits, Mar-
tini t'atueba particulièrement 1 propager
les doctrines qni avaient formé de si habiles
maîtres, et 1 donner a tes élèvet la pureté du
«tyle et une manière élégante de faire chanter
le* partiel, l'excellence de sa méthode pra-
tique, et le mérite de «et élève* donnèrent i
ton école une renommée européenne. Le*
plus Célèbre! musiciens se faisaient Iionneur
de recevoir det conseils du frauciscain de Bo-
logne, et presque toujours il dissipa leur*
doutes fur les question* qu'il* lui soumet-
taient.
La renommée dont II joui*alt le lit Murent
prendre pour arbitre dant des discussions éle-
vées sur différents points de l'art et tu la
science, el pour juge dans des concours. C'ell
ainsi qu'il fut prié de prononcer un jugement
entre le P. Fritelll , maître de chapelle de
l'église cathédrale de Sienne, qui enseignait le
solfège d'après la méthode moderne, rejetant
le* muantes, et lo P. Proredi, autre savant
musicien, qui attaquait celte innovation, ad-
mise alors en France, en Espagne et dans le*
l'ays-Bat. C'est ainsi également que Flavio
Cblgi, de Sienne, l'invita, en 1745, a donner
son avis sur le nonveau système de tolmita-
tion qu'il voulait mettre en usage. Appelé a
juger le concours ouvert pour la place de
caallre de chapelle i Sainte-Marie délia
Seala, a Milan, il se prononça en faveur de
Floroni, el ramena i son avis les antres juges
qui, déjà, «Talent fait choix de Palladino.
Apre* la mort de Floroni, ce fut encore le
t. Martini qu'on chargea de désigner son suc-
cesseur. Grégoire Ballabene, après avoir écrit
sa rameuse messe a quarante-huit voix réelles,
la soumit à l'approbation de ce maître, qui a
écrit sur ce sujet une dissertation spéciale.
Le P. Martini rut quelquefois engagé dam
des discuisions de doctrine ou d'application
pratique de tes principes : Il ; porta toujours
autant de politesse que de savoir. Il n'était
igé que de vingt-six ans lorsque la première
polémique de cette espèce fut soulevée, t l'oc-
casion d'un canon énlgmatique a trois par-
ties, de Jean Anlmnccia, qui se trouvait i la
maîtrise de la cathédrale de Lorette. Le* deux
premières partie* de ce canon sont régulières,
malt la troisième, où le maître n'avait point
mit de clef, a nne étendue de deux octaves,
et ne pouvait être résolue qu'au moyen des
deux clefs d'ut {troisième ligne) el de fa (qua-
trième ligne). Le P. Martini envoya ta réso-
lution au vieux Redi, maître de chapelle de
l'église cathédrale de Lorette, qui, n'ayant
jamais vu de partie vocale écrite avec deux
clefs, déclara la résolution mauvaise, et en fit
nne autre, qui était fausse. Martini envoya les
deux résolution* du problème a Pitonl ,
maître de Saint-Pierre du Vatican, el a Pac-
chionl, de Modène, et ces savants musiciens
approuvèrent le travail de Martini et rejetè-
rent celui de Redi. Le vieux maître, qui ne
roulait pat être vaincu par nn jeune homme,
fit une amère critique de la décision des juges;
mais le P. Martini termina la discussion par
une tarante dissertation , datée du U octobre
17S3, oh il prouvait, par de* exemple* pris
dans tes œuvres de Soriano , de Festa, de
J.-M. Nsninl, et d'antre* maître* du seizième
siècle, qu'on a quelquefois écrit des parties
vocale* sur deux clefs différentes. On trouve
une relation de cette discussion dans un ma-
nuscrit de la bibliothèque de la maison Cor-
slnl, 1 Rome, intitulé : Controuertia fra il
P. M. F. Gin. Baltitta Martini, ed il Sig
D. Tommato Redi, da Situa, maestro di
tapp. di L&reto.
Xiimeno avait attaqué 1* science de* com-
binaisons harmoniques el du contrepoint dau*
son livre Dell' origine d»Ua mulica ; Martini
défendit la science qu'il enseignait dan* son
£ Hat fondamental pratique d* contrepoint
fugué, et celte réponse provoqua une réplique
du jésuite espagnol (voyra Eiiueho). Sarerio
Mattel, Maufredini (ooyn cet noms), et quel-
ques autres attaquèrent aussi le savant pro-
fesseur de Bologne, considérant ta science
comme surannée, et te* coin positions comme
dépourvue! de génie : malt II ne leur répondit
pas, et son prudent silence fit tomber le* hos-
tilités dans l'oubli.
La simplicité, la douceur et la modestie
composaient le caractère du P. Martini. Sou
obligeance et son eui prestement k satisfaire 1
toutes les questions qui lui étalant adressée*
concernant la théorie ou l'histoire de l'an; !e
toit) qu'il mettait I éviter ce qui pouvait
bletter l'amour-propre du autre» musicien*,
et le bienveillant accueil qu'il faisait * roui
qui le visitaient, l'avaient rendu l'objet de la
vénération et de l'estime universelle. Il entre-
leiialt une correspondance avec beaucoup de
Bavants, de princes et de perionnaget de dii-
linction qui lui témoignaient de l'attachement
et de la déférence. Le roi de Prusse, Frédé-
ric II, à qui il avait envoyé ion BUloire de la
muiique, lui écrivit une lettre de remercl-
ments, et lui fit prêtent d'une tabatière ornée
de son portrait et enrichie de brillants.
L'électeur palatin, la princesse de Saie Marie
Antoinette, Frédéric-Guillaume, prince héré-
ditaire de Prusse, elle pape Clément IIY, lai
écrivaient aussi et lui misaient de riches pré-
sents. Feu d'étrangers visitaient Bologne sans
l'aller voir, et sans admirer ton profond sa-
voir et les richesse! scientinque* qu'il avait
rassemblées autour de lui. Un grand désordre
régnait dans sa cellule, et dans les chambres
qu'il avait rempile» de musique et de livres.
On trouvait ces ohjets empilés sur ton clave-
cin, sur sa table, le» cbalseï et le parquet, et
oe n'était pat «an* peine qu'il parvenait a
offrir un siège i ceux qui allaient le voir. Cette
immense collection d'objeu d'art et de science
inspirait 1 tout les étrangers autant d'étonne-
menl que d'intérêt. • Dans mes voyagea, dit
• Burnev {The prêtent étale of Muiie in
« France and Italy, p. 905), J'avais souvent
» étonné de* libraire* du continent avec la
a lista de mes livres sur la musique; mais i
a mon tour J'éprouvai la plu* grande surprise
■ en voyant la collection du P. Martini. Il a
■ unechamhra pleine de traités manuscrit*;
> deux autres sont remplie* de livre) Imprl-
• met, et une quatrième est encombrée de
a musique pratique, tant Imprimée que ma
« nuicrite. Le nombre de ses livre* «'élève *
a dix-sept mille volume* (1), et il en reçoit
« encore de toutes les partie* du monde. ■
Dada les dernières année* de sa vie, le
P. Martini Tut tourmenté par un asthme, par
une maladie de la vessie, et par une plaie
douloureuse 1 la jambe. Sa sérénité n'en lut
jamais altérée, «es travaux ni se ralentirent
point, et jusqu'au dernier moment il s'occupa
de recherche* pour la publication du qua-
trième volume de «on Binaire de ta muiique.
Son élève, le P. Stanislas Mattel, lui donna de*
«oins jusqu'i ses derniers momeuLs, et reçut
son dernier soupir le S ocluure 1784 (1). Mar-
tini était parvenu à l'âge solxaote-dix-bnit
an*. De magnifiques funérailles lui furent
faites, et l'on y exécuta une messe de Requiem
compotéeparZanoUi. Le S décembre suivant,
le* membres de l'Académie philharmonique,
réunis aux élève* de l'illustre maître, firent
faire un service funèbre dan* l'église des
chanoines de Lateran de Saint-Jean in monte,
où l'on y chaula une messe composée par
treize maîtres de chapelle, membres de l'aca-
démie. Après la messe, Léonard Vol pi, acadé-
micien philharmonique, prononça l'éloge de
Martini en langue latine ; on distribua ensuite
aux assistant* plusieurs compositions poéti-
que* dont le célèbre historien de la muiique
était l'objet, et deux épllapbei en style lapi-
daire par le P. Louis Tominl, moine francis-
cain. Le 14 décembre de la même année,
l'ouverture des écoles publiques des PP. Bar-
nablles de Sainte- Lucie fut faite par le P. Pe-
draialni, professeur d'humanités, avec un dis-
cours dont l'éloge du P. Martini êUit le sujet,
et le 1 " janvier 1785 , un autre éloge de ce
maître fut prononcé dans une séance des aca-
démiciens Ftrvidi. Le P. Pacciaudi avait fait
insérer dans le n° XX de son Jntologia,
publié a Rome, en 1784, nue longue épitaphe
du même, et le P. Guillaume Delta Valle avait
récité, le 34 novembre de la même année, une
élégante oraison funèbre dans le service so-
lennel qui avait été fail à l'église des SS. Apô-
tres, 1 Rome : ce morceau fut inséré dans le
Giornale de' Lttterati di Pita (ann. 1785,
t. 57, p. 970 et iulv.). Le même P. Délia Valle
publia aussi dans l' Jntologia (Rome, 17S4 el
1 785) une analyse de VSittoire de la muiique
du P. Martini. Enfin 11 Di paraître dan* l'année
suivante de* Mémoire* historiques de Martini,
où il réunil ion analyse de {'Biliaire de la
muiique, el beaucoup de lettres de ce savant
musicien ou relatives 1 lui. Son périrait fut
gravé plusieurs fois, et Tadolini frappa une
liai, qu'Us plicfe diat 1* tmliltmt volent de tta TW-
(0™ iww i'm luit itl Pain «MMtr* MeWàti ■altg**,
I7MJ, Gmcim Giutini {Elaai, ii Gis. Butin* l/«r-
lUrij Bolotot, IBIS), et par délit Ville («mtri. .ItricÀt
toP.M.GUmi*ttUMM*nniiHiBltt,tW);F,Miinl
«■•»«.
médaille qui offre d'un cûlé ton effigie, cl de
l'autre des instruments do musique, arec ce*
mou pour exergue : fuma super mlhtra no-
ru* MBCCLXXXim. C'en par ce* hon-
neurs multipliés que l'Ilaiie témoigna «es re-
grets de la perle d'un al célèbre muiicîen.
Hartiui avait été agrégé a l'Académie de l'In-
ititul de Bologne et 1 celle des Philharmonique!
eu 1738. Eu 1776, il fut élu membre dei
Arcades de Home, tous le nom académique
A'Jrittomno Anfioneo.
Le P. Martini a composé, pour l'église, des
messes et dei motels, non dans l'ancien style
otitrvato de l'école romaine, comme Je l'ai dit
dan* la première édition de ce dictionnaire,
mais dans lestjle concerté, en usage h l'époque
Où II Técul, Ce renseignement résulte d'une
lettre écrite par M- Gaspari (eoyei ce nom) de
Bologne a M. Tarreuc. La plupart de cet ou-
rrages sont reiléi en manuicrit, et te trouvent
en grande partie au Itcée musical de Bologne.
X. Gaspari cruit que lu messes du maître
existent lu courent dei Mineurs conventuels
de cette ville. On a Imprimé le» compositions
suiranlei : 1° Litanix algue antiphonx
finale» B. Firginit Marix 4 voeitnu cum
organo et imtrum. ad libitum. Banonim
apud Lelium a Folpe, 1734, in 4", op. 1.
2° Sonate (19) d'intavolatura per l'organe
s csmhalOf opéra S", cher Le Cène, 1 Amster-
dam, 174S, In-folio. 5" Sonate (6) per l'or-
gano td il cembalo di F. Gio. Sattiita Mar-
tini, minor Konvtntuak ; Bologna, per Lelio
délia Volpe, 1747, op. 3>. j'ai dit, dans U
première édition de la Biographie univcrttlU
dei musicien», que loi sonates de Martini
sont d'un style original, qu'elle* offrent de
grandes difficultés, et qu'elles sont estimées
comme de* productions d'un ordre Tort dis-
tingué. Ceci n'est applicable qu'à l'œuvre de
douie sonates publiée* à Amsterdam; quant
aux *ix sonate* Imprimée* a Bologne, M. Far-
renc les considère comme peu digne* d'un si
grand maître. 4° Duetti da Caméra a di-
verti voct; Bologna, per Lelio délia Volpe,
1765, op. 4*. La bibliothèque du lycée com-
munal de Bologne possède en manutcrlt les
compositions auiranies du P. Martini : 1° San
PittrOf oratorio. 9* Le même arec une autre
musique. 5* £'^»i un lions di Salomone al
trôna d'ItratUo, oratorio. 4° La Dirindina,
fanttta. 3° L'Impruario délie Canarie, in-
termezzo. 0* /( Don Chiiciolto, Intermezzo.
7° Il Maettro di muiica, intermeuo.
Quoique les compositions de Martini «oient
dignes d'un maître de li grand mérite, c'eit
surtout comme musicien érudit et comme
écrivain lur la musique qu'il t'est Tait la répu-
tation européenne qui e*t encore attachée a
ion nom. Son ourrage la plus considérable a' !
pour titre: 17°&oriaoUtamu*ica.7,omo,70,-
Bologna, 1757, per Lelio délia Volpe, Totn.IÏ; I
Ibld., 177». T'ont. III; 1781, lo-4*. Il a été ',
' tiré quelques exemplaires de cet ourrage en
formai in-folio, encadré de vignettes en boli ;
ces exemplaires sont très-rare*. Une vaste
érudition, une lecture Immense, te font re-
marquer dans ce livre, fruit du trarail le plus-
laborieux; maison ne peut nier que l'esprit de
critique et la philosophie de la science r man-
quent absolument, et que le plan est défec-
tueux. Quoique Martini avoue dans sa préface
(p. I) que l'on manque de monuments et de
descriptions suffisantes pour la musique des
premiers âges du monde, Il ne s'attache pas-
moins i traiter, en dix chapitre* du premier
volume de son Histoire : 1° De la musique de-
puis la création d'Adam jusqu'au déluge;
9° Dépuis le déluge jusqu'à Moïse ; $• Depuis
la naissance de ce législateur des Hébreux
jusqu'à sa mort ; 4° Depuis la mort de Moïse
jusqu'au règne de David; S0 Depuis ce règne
Jusqu'à celui de Salomon ; 6* Depuis la fonda-
tion du temple jusqu'à sa destruction; 7* De
la musique de* Hébreux dans les repas, les-
funérailles et les vendanges ; 8* De la musique-
desChaldeeus et des autre* peuples orientaux j
9° De la musique des Égyptiens, Trois disser-
tations viennent ensuite remplir le reste du
volume, et n'occupent pas moins de trois cent
soixante pages, où Martini examine quel est lé-
chant naturel aux hommes, de quel chant les-
anciens firent usage, et quels furent le ebant
et les instrument* dont les Hébreux se ser-
vaient dans le temple. Une multitude de
choses curieuses, de citation* pleinet d'intérêt
et de rapprochements utile* ion! confondus,,
dans ce* bizarres recherches, an milieu de
diragalioni interminable* qui rendent, la lec-
ture du lirre de Martini fatigante, ou plutôt
impossible ; car je ne croit pat qu'il y ait dé-
courage humain capable d'affronter la lecture
d'un tel ourrage; mais le musicien studieux
le consultera toujours avec fruit. Les deuxième
et troisième volumes, traités de la même ma-
nière, *out entièrement remplit par des re-
cherche* sur la musique des Grecs, ou par des
objets qui s'j rapportent d'une manière plu*
ou moin* indirecte. Au commencement et 1 la
Bn des chapitre* de tout l'ouvrage, le P. Mar-
tini a fait graver des canons énigmatlquei,
parmi lesquels on en trouve de fort difficiles..
ligitizeobyGoOQle
Chérubin! les * lot» résolut, «1 en ■ formé on
recueil fort curieux. Le quatrième volume de-
tait renfermer dei recherche» sur ta musique
du moyen âge jusqu'au oniième siècle. On toit
dans un fragment d'une lettre qu'il écrira» au
P. Sabbatinl, la lt mars {783 ( Mtmor. ttor.
Oui. S. G. B. Martini, p. 190) qu'il je pcopo-
Mit d'y eiamlner surtout le mérite des tri-
Taux de Guldo d'Areuo. Il y parle de la né-
cessité de rechercher tontes les copies qu'il
pourra te procurer de» ouvrages de ce moine
célèbre, quoique, suivant te témoignage de
flurney (Tttt prêtent ifate af mutie in
Pranee and Italy, p. 309), il eût déjà, en
1771 , dix copies du Microloçut dan» sa bibiio-
SuiTint uns tradition répandue i Bologne,
le manuscrit de ce quatrième volume exltte-
rait cher les Mineur* conventuels de cette
ville. Désireux que j'étais de l'examiner pen-
dant le séjour que je fis dans cette fille, en
1841, Je priai Kos»lnl de n'en fournir l'occa-
sion ; il eut l'obligeance de me présenter au
bibliothécaire du couvent de Saint-François,
et J'obtins l'autorisation de voir le manuscrit
«tdele parcourir; J'acquis bientôt la convic-
tion qu'il ne contient pu une rédaction défi-
nitive du quatrième volume de vHittoire de
la muai'oue de Martini, et qu'il ne peut être
considéré que comme un recueil de matériaux
dans lequel le R. P. franciscain, fidèle i ses
habitudes, fait de longues excursion* dans des
questions qui ne se rattachent au sujet que
-d'une manière indirecte. L'époque de Cbarle-
niagoe j est traitée d'une manière très-pro-
lixe, mais sans ordre et avec de* lacune* sur
des choses Importantes, telles que la notation
et les premiers essais de l'harmonie, bien que
l'auteur y touebe au oniième siècle et y com-
mence l'examen de la doctrine de Guldo
d'Areixo. Avec beaucoup de patience, on
pourrait tirer quelques bonnes choses de ce
manuscrit; mais tel qu'il est, on ne peut
songer 1 le publier, ni mémo 1 le mettre en
ordre et le compléter. Ce n'est qu'un monu-
ment curieux du désordre de* Idée* de Martini,
et de sa méthode laborieuse de travail.
Après vhittoire de la mmiqut, l'outrage
te plus considérable du P. Martial est celui
qui a pour titre : Etemptart o tia laggio
fondamentale pratico di cuntrappunto ; in
Bologua, 1774-1775, per Lelto délia Volpe,
deux volumes in-4*. Le premier volume est
relatif au contrepoint sur le plain-cbant; le
«coud, au contrepoint fugué. De courts élé-
ments de contrepoint précèdent dan* la pre- '
mlere partie les exemples tirés des oeuvres
de» maître* célèbres de l'ancienne école, tel*
que Paleslrina, C. Porta, Morale*, J. Ani-
mnccia et autre* qui, suivant le titre {B$em-
plart), remplissent cet ouvage. Après avoir
expliqué la nature et la constitution de chacun
de» tons du plain-cbant, le P. Martini montre
par des morceaux extraits des œuvres de ce*
maître* la manière dont ils doivent être traité*
dan* le contrepoint; et il accompagne ces
exemples de note* non -seule nie m remar-
quables par l'érudition, mai» ou brille le mé-
rite d'une parfaite connaissance pcallqne de
l'art d'écrire. Ce mérite ne m« semble pat
avoir été apprécié a sa juste valeur par quel-
que* critique* français. Cet critiques ont fait
preuve de beaucoup de légèreté lorsqu'ils ont
reproché i Martini d'avoir basé son ouvrage
sur une tonalité qui n'est plut en usage : il
suffisait, pour mettre le savant maître a l'abri
de ce reproche, de lire le titre du premier vo-
lume de son livre; ce titre dit clairement l'ob-
jet que l'auteur s'est proposé : Estai fonda-
mental pratique de contrepoint tur 1*
plainchanl. Le but qu'il t'est proposé est
d'autant mieux atteint , que les exemples
choisi» par Martini tout ton» excellents, et
qu'il ne pouvait offrir aux Jeunes musicien*
de meilleur* modèle* pour le style dont il
s'agit. On a dit aussi que les pièces fuguées du
second volume sont plutôt de* rictreari que
de vérilablei fugues, et que la plupart de cet
pièces, étant écrite* également dans la tona-
lité du plain-cbant, sont aussi peu utile* qu*
celle* du premier volume. Ces reprochai ne
me semblent pas mieux fondé* que les autre»;
car Martini n'annonce point dans le titre de
cette partie de «on ouvrage qu'il te propose de
faire un traité de la fugue suivant les formes
moderne», malt une analyse scientifique d'un
certain nombre de pièces en contrepoint fugué
de l'ancien tlyle. L'erreur fondamentale de*
critique» consiste à avoir voulu transformer le
livre du P. Martini en un traité de composi-
tion auquel il n'avait point pensé.
Il est certain aussi que ceux qui nient l'ull-
lité, de l'élude de l'ancien contrepoint de l'école
italienne, objet du livre du P. Martini, n'ont
aucune connaissance de cette partie de l'art, et
tout Incapables d'en apprécier le mérite. On
ne volt pu trop, dans les monstruosité» har-
moniques des compositeurs de notre époque, ce
qu'on a gagné i l'abandon de cette élude.
Les autre» productions Imprimées de ce sa-
vant maître «ont; 1° Ragioni di F. G. S.
Martini tapra In ritolvlione dei canote (tf
Giovanni Aniowecia eontro It oppotixioni
fattegli dal tignor D. Tommaio Redi, etc.,
- iB-4",daté du 24 octobre 1753, mats sans nom
de lien. 9* Attettati in difeta dtl tig. D. Ja-
eopo Antonio Arrighi, maettro di capella
delta eattedral* di Ornions; in Bologna,
l>er L«lio délia Volpe, 1740, ln-4°de lii feuil-
lets. 8* Giudixio di un nuovo sittema di tol-
feggio dal tignor Fiavio Chigi Sanets, 1740,
in-*>, sans nom de lien. 4* Giuditio di
itpollo eontro D. Andréa Mminida Udine,
eh' tbbt V ardire di manomtttert il famoio
Adoramtuj te dtl célèbre (rlatomo Ptrti ; Ha-
ple»,Cesari,1761, in-4". 5° Lttttra dtl padre
maettro Gio. Battiita Martini ail' abat*
Gio. Battiita Passeri da Pttaro, etc., im-
primée dam le deuxième volume des œuvres
de J.-B. Boni. 6» Onomatticvm ttu tynoptit
muticarum grmearum atout obtcurlorum
voevm, cubi earum interprétation» ex operi ■
but Joan. Baptittm Dont. Dam la même vo-
lume, p. 888-Î78. 7° Dinertatio de tuupro-
greuionii geometricm in musica, auclore
Joanne Baptitta Martini ordinit minorum
eonventualium , io-fol. de vingt-cinq pages,
taos date, non da lieu et d'Imprimeur, malt
publié a Bologne par Lelio délia Volpe, en
1760. Celte dissertation, d'après le! rensei-
gnement! fournit ■ B. Farrenc par M. Gai-
pari, fut écrite en italien par Martini, en
1764, avec l'aide de ton ami le docteur Balbi
qui, vraisemblablement, la traduisit en langue
latine pour la taire Inférer dans les Mémoires
de l'Institut de* nieneti de Bologne, t. V,
deuxième partie, p. 372-394, édition de Bo-
logne, par Lelio délia Volpe, 1707, in- 4". Des
exemplaires ont été tiré» séparément, et on
trouve i la suite l'ouvrage suivant : 8' Cotn-
pendïo délia Teoria de"1 numeri per vtodel
mutico da Gio. BattUta Martini min. con-
sent., 1760, tant nom de lieu ni d'imprimeur,
malt imprimé par Lelio délia Tolpe. In-4" de
quinze pages. 0° Reçoit per gli orgimitti
per accompa gnnrt il eanto ferma; Bologna,
per Lelio délia Volpe, tant date, une feuille,
io-fol., gravée. Par une lettre qui te trouve
au Lycée musical de Bologne parmi la corres-
pondance de Martini, et qui est datée de Ve-
nise, le 15 Janvier 1757,leP.Paolucci deman-
dait i son maître deux exemplaire! de ces
Rcgolt, dont la publication a conséquemmenl
précédé cette date. 10» Détention*, eoppro-
vatione dei Chirit t Gloria in exuliit dtl
Signor Grtgorio Ballabtnt, eompottt a 48
voei in dodioitori. Celle description et appro-
bation se trouve ilam une Letttra di Gâtteppe
Htiberger romano aeademica filarmonteo
tht ttrvtdiprtludio alla Dteoritionetdap-
provationt fattati dalf Academia dé' Pi-
larmoniei di Balagna ad una composition*
musicale a 48 voei, dtl Signor Grtgorio
BaUabtnt, maettro di cappella romano, in
Borna, 1774, ntlla ttamperia del Cataletti a
S. Euttachio, io-8" de quinze pages. 11* Ctn-
quanta dut canoni a due, tri e quaitro voei;
Venise, sans date, format in-8*. M. Gaapari
pense que cet canoni ont élé publiés peu de
temps avant on après la mort de Martini . Mar-
tini est aussi t'aulcur anonyme du catalogue de»-
membres de l'Académie des Philharmoniques
de Bologne, Intitulé : Arts oronologiea do'
Printipi de»' Academia de Filarmoniei di
Bologna, t dtgli Uomini in ttta ftoriti par
nobitià, dignité , e per l« opère date aile
ttantpe; in-34, sans date et sans nom de lieu
(Bologne, 1777). Le père Martini a laissé en
manuscrit, outre les matériaux pour la conti-
nuation de ton Bistoire de la musique ;
11* (Ma) Giuditio ragionato topra il con-
certo di vari maettri alla eappella impériale
dt S. Maria délia Scala in Milano, 1 a* Giu-
ditio ntl oonearto delta cappella del Duomo
di Milano. 13* Stntimento topra una Salve
Reginadelsig. G. -Andréa Fioroni. 14° Ra-
gioni espoitt in confirmaxione dtgli attet'
tati prodotti ail' academia Pilarmonica di
Bologna in difeta del tig. D.-Jaeopo Ar-
righi, maettro di cappella di Cremona.
IS* Correspondance littéraire avec plusieurs
tavantt, concernant diverses questions relative»
1 la muttque. On conserve aussi dans la
bibliothèque du Lycée musical de Bologne les
opuscules Inédltf de Martini dont voici Ici
titres : 16* Ragioni diP. Gio.-Batta Martini
topra la ritolutiont dtl Canon* di Giovanni
Animuceia etislentt nella canturia di
S. Casa in Loreto, in difeta délie oppoti-
tioni fattt déltig.D. Tomato Redi, maettro-
dt cappella d* detto santuario, manuscrit
in- 4", de l'année 1753. 17° Controvertia frâ
il padre G.-B Martini ed il tig Gio.-An-
tonio Riceieri, per un toggetto di fuga da
qurilo al padre tuddetto, eon varie opposi-
tion! faite dallo ttttto Riceieri t risposte
dal P. Martini, manuscrit tn-B", de l'année
1740. 18° Délie proportion! o ragioni, ma-
nuscrit la-lal.W* Regoltptr aeeompagnart
sul eembalo «d organo, manuscrit auto-
graphe. 90° Dutlti bu/fi per caméra col
baito continua, manuscrit lu-fol. obi.
On peut consulter, lur la personne du
P. Martini et sur set travaux : 1° Notitit degli
Serittvri Bolognui, par Fantuzzl, I. V,
pp. 342-553. 9* Elogio dtl Padrt Giambat-
titta Martini, minore eonventuale, par le
P. Dell* Ville ; Bologue , 1784, in-8»; on
trouve aussi cet éloge dan* VAntologia Ro-.
mana, tom. XI ; dan» le Gionak de' Lette-
ratidiPita, 17S5, loro. LVII, page» 379-305,
« il y on » nue traduction allemande insérée
■Uni la Correspondance musicale de Spire,
'1791, pag. 317 et iuIt. 3° Memorie ttorieht
dtl P. M. Giov. Baltitta Martini, etc., par
le même; Niple., 1785, Slmoni, in-8-, i'Ora-
tient in Iode dtl P. M. Giambattiita Mar-
tini, reeitata ntlla toltnnt atadtmia de'
Fervidi l'ultimo giorno dtll' anno 1784,
par Moretchi; Bologne, 1788, in-8-. 5* Elogio
diGio. Sotlitta Martini lutta nella grande
aula dtl Litto armonico, nella toltnnt dtt-
tribuiione d»' prttni muiicali Vanna 1809,
par Gandolfo, docteur en médecine; Bologne,
chei In frère» Ha»i, 1813, in-8° de viogl-
trois p*gei. 6° Elogio dtl R. P. Giamb. Mar-
tini, par le P. Pacciaudi, dant le Journal
littéraire du P. Contint. 7* Voir ainsi les Mt-
moritper le belle arti, on l'abbé Gberardo de
Roui a lait insérer une notice sur ce tarant
musicien.
HAUTE*! (Jun-P*Dt-ËciDi), dont le
nom véritable était Se ktoâr txendorf, naquit le
1™ septembre 1741, 1 Frettladt, dant le Haut-
Palalinat. Il apprit de bonne heure le latin et
la musique; ses progrès din» cet art furent
aises rapide* pour qu'il fut employé comme
organiste, a l'âge de dix ani, an séminaire des
jetuitci de Neubourg sur le Danube, où il
éuit allé faire ses éludes. En 1758, il se rendit
a l'université de Fribourg en Britgaw, pour y
faire un court de philosophie. Pendant son
séjour en cette ville, Il remplit lei fonctloni
d'organiste au couvent des Franciscains. Ses
études terminées, il retourna à Freisladl;
mais des désagréments qu'il éprouva dans la
maison de son père, nouvellement remarié, le
firent retourner a Fribourg, décidé > voyager
et a chercher des ressources dans ses connais-
sances en musique. Incertain de la route
qu'il devait suivre, il monta sur on clocher et
Jeta dan* l'air une plume dont il examina la
direction ; le vent l'ayant poussée vers ta
porte de France, ce fut par là qu'il sortit, et,
sans argent, Il s'achemina vers Nancy, s 'arrê-
tant le soir dan* des couvents où son costume
d'étudiant lui faisait trouver un gîte conve-
nable. Arrivé dans la capitale de la Lorraine,
en 1760, sans savoir un mot de français, et
dénué de toute ressource, Il éprouva d'abord
d'assez grands embarras; mais quelques con-
naissances élémentaires qu'il possédait sur la
facture des orgues la firent accueillir cher le
facteur Dupont, qui le logea et lui procura les
moyens do se faire connaître. Son premier
soin fut de se livrer a l'étude de la langue
française, et par 'le conseil de son prolecteur,
il changea son nom de famille, dont la pro-
nonciation paraissait di III ci le en France,
contre eelul de Martini. Longtemps 11 ne fut
connu de* musiciens que sous le nom de
Martini il Tedtteo (Martini l'Allemand), et
ses premières compositions furent gravées
tous ce nom. Son Instruction dans l'harmonie
et le contrepoint avait été négligée; il profilai
du loisir dont il jouissait dant le commence-
ment de son séjour 1 Nancy pour se livrer a
la lecture de quelques traités de cet science»
et de plusieurs partitions de grands maîtres,
oh il puisa tout ton savoir. Quelques compo-
sitions légère* le firent connaître a ta cour de
Stanislas et le mirent en crédit. Ce prince,
qui goûtait sa musique, lui donna nn emploi
dans ta maison. H arti ni profita de ta nouvelle
position pour se marier; mais, eu 1704, le
prince mourut, et le jeune musicien s'éloigna
de Nancy pour aller se fixer a Parts. Il arriva
dant celle ville au moment où un concours
venait d'être ouvert pour la composition d'une
marche â l'usage du régiment des gardes-
suisses. Aussitôt 11 se mit à l'ouvrage; sa
marche tut exécutée a la parade dan* la cour
du château de Versailles, et le prix lui fut ad-
jugé par le duc de Choiseul, qui le prit sous s>
protection. Va des premiers effets de la faveur
de ce ministre fut de faire nommer Martini
officier a la mite du régiment des hussards de
Chamboran,ce qui lui assurait le» honneurs
et te» avantagea du service militaire, tan»
l'obliger a aucune fonction, et lui laissait la
liberté de se livrer i tes travaux de composi-
teur. Il en proQta pour écrire une Ires-grande
quantité de morceaux de musique militaire, où
il Introduisit le goût allemand, Jusqu'alors
Inconnu en France. Il publia aussi, a cette
époque, des symphonies, des quatuorsde violon
et de piano, de* trios, et d'autres morceaux de
musique Instrumentale. En 1771, ton premier
opéra, Intitulé : l'^mourettr dt quinte on»,
fut représenté au théâtre Italien, et j obtint
un succès d'enthousiasme. Baril ni se relira
alors du service militaire, et entra ebea le
prince de Coudé, en qualité de directeur de sa
musique. Quelques années après, il eut le
même titre chei le comte d'Artois, et peu de
temps avant la révolution, il acheta le survi-
vanee de la charge de urintendaut de la ma-
nique du roi, pour le prix de selle mille f ranci.
A l'époque où le théâtre Fevdeau tut ouvert
aoua le nom de Thédtred» Moniteur, pour la
réunion de l'opéra bouffe italien et de l'opéra-
comique français, Martini fut chargé de la
direction de la musique ; mai» après le* événe-
ment! du 10 août 1799, il perdit cet emploi
avec tes autre* charges et les pensions qu'il
tenait de la cour. Persuadé que son attache-
ment à la famille royale l'exposerait i des
persécution! , Il sortit secrètement de Paril
et se rendit a Lyon, ou 11 publia dans la même
année sa Mélopée, dont il avait emprunté la
plut grande partie au Traité du chant de
Biller. Cependant, convaincu bieutol qu'on ne
songeait point à l'inquiéter, il revint à Paris,
écrivit la musique de quelque* chant» pa-
triotiques, et acheva son opéra de Sapho, qui
fut représenté en 17V4. Quatre ans après, il
reçut sa nomination de membre du comité
d'instruction du Conservatoire de musique et
d'inspecteur de celte école. Compris ensuite
dans la réforme de l'an X, Il conserva pendant
le reste de sa vie un sentiment de haine et de
colère contre ceux qu'il considérait comme
auteurs de sa disgrâce , particulièrement
contre Se nul et Catel.
Apres la restauration, Martini fli valoir les
droits que lui donnait a la place de surinten-
dant de la musique du roi l'acquisition qu'il
avait faite, avant la révolution, de la survi-
vance de cette place, et elle lui fut accordée
le 10 mai 1814. Le SI janvier 1818, il lit
exécuter a Saint-Denis une messe de Requiem
qu'il avait composée pour l'anniversaire de la
mort de Louis XVI ; quelques jours après, le
rai lui accorda, en récompense de cet ouvrage,
le grand cordon de l'ordre de Saint-Michel j
mal* Il ne profita pat longtemps de cet hon-
neur, car il mourut le 10 février suivant, à
l'âge de soixanle-quinie ana et quelques mois.
Martini était né avec du talent : C Amoureux
de quinte tint, le Droit du Seigneur, et la
Batailla d'Jvru, renferment des morceaux
d'une naïveté charmante. Ses mélodies étaient
expressives et dramatiques ; ses romances, qui
ont précédé celles de Garât et de Boieldien,
peuvent être considérées corn me de* modèles en
leur genre, et l'on citera toujours celle qu'il a
écrite sur les paroles : Plaitir d'amour ne
dura qu'un moment, comme un chef-d'œuvre
de grâce' et de douce mélancolie. La musique
' d'église de Martini a eu beaucoup de renom-
mée; mais elle a été trop vantée : ton caractère
«l plus brillant que religieux \ d'ailleurs, elle
manque de simplicité et de netteté dans l'har-
monie. Martini avait lu beaucoup de traités de
composition publiés en Allemagne; mai* ta
première éducation musicale avait été négligée,
et les anciens maîtres italiens, modèles admi-
rables pour la pureté de style, lui étaient i
peu près inconnus. Je me souviens que lors-
que J'étudiais l'harmonie au Conservatoire de
Paris, tons la direction de Rev, Martini vint
inipecter la classe de noire maître, et qu'il cor-
rigea une leçon qne je lui présentai . Je lui fit
remarquer que dam nn endroit sa correction
n'était pat bonne, parce qu'elle donnait lien 1
une succession de quintes directes entre l'alto
elle second violon. «Dans le cas dont 11 s'agit,
■ on peulfairedetqninlet consécutives, médit*
* il. — Pourquoi lont-elles permises? — Je
■ vous dit quedant ce cas on peut les faire. —
• Je vous crois, monsieur; mail je désire sa-
• voir le motif de cette exception. — Vous élei
* bien curieux ! * A ce mot, dont le ridicule
n'a pas besoin d'être commenté, tous les élève*
partirent d'un éclat de rire, et la grave figure
de notre professeur même se dérida, Depuis
ce temps, chaque fols que je rencontrait Mar-
tini, il me lançait des regards pleins de cour-
roux. Au surplus, il aurait été difficile de de-
viner, 1 la brn*querie, a la dureté do te*
manières et au despotisme qu'il affectait avec
ses subordonnés, l'auteur d'une multitude de
mélodies empreintes de la plus douce sensi-
bilité.
Parmi Ici premières productions de cet ar-
tiste, devenues fort rares aujourd'hui, on re-
marque ; 1° Six quatuor) pour flûte, violon,
alto et batte, op. 1; Paris, Heina, 1763.
9* Six trios pour deux violons et violoncelle,
op. 3; ibid. 3° Quatre divertissement* pour
clavecin, deux violons et baise, op. S; ibid.
4° Six nocturnes pour les mêmes instruments,
op. 4; ibid. 5° Six quatuor* pour deux vio-
lons, alto et natte, op. S; ibid. 6° Six triot
pour deux violons et basse, op. 8; ibid. 1769.
Mengal a arrangé en harmonie pour neuf
instruments i vent un choix del ancienne*
pièces composées par Martini pour l'usage des
lents français ; ces pièces ont été publiées
i Paris, cbez Haderman. Le* œuvre* de mu-
sique d'église que Martini a publiés, ou qui
ont paru après ta mort, sont : ]• Messe solen-
nelle i quatre voix et orchestre; Paris, Le
Duc. S9 Deuxième messe solennelle i quatre
voii et orchestre ; Paris, cfaei l'auteur. 3* Six
psaumes à deux voix et orgue; Paril, Le Duc.
4* Mette de Requiem i quatre voix et or-
chestre; ibid. 5° Deuxième mette de Requiem,
MARTINI — MART1N1US
exécutée S Saint- Denis, le 31 Janvier 18Î0;
Pif fi, Porre. 0* Te Deum a quatre voix et or-
cbeilre; Paris, La Duc. 7* Domine talvum
fat, rtgem, 1 quatre «rtx et orgue; Parit,
feranl, g* O talutarii hoitia, I cinq voii et
orgue ; ioio\ Martini a douai au théitre :
1* L'amoureux d» quinte ant, en Irait actes,
1 la comédie italienne, 1771. *• Le Fermier
cru sourd, en troii acles , 1779 (joué sans
succès). S1 le Rendei-voui nocturne, eu un
acte, écrit pour Versailles, «d 177S, puit re-
présenté au théitre lyrique et comique,
4* Henri IV, ou la Bataille d'Ivry, en trois
actet, i la comédie italienne, en 1774. L'ou-
verture de «et opéra a eu longtemps de la cé-
lébrité. 6* Le Droit du Seigneur, à la comé-
die italienne, en 1783. Cet opéra, considéré
i Julie titre comme une del meilleures pro-
ductions de Martini, a eu un succès do vogue,
qui t'est soutenu pendant plusieurs années.
6* L'Amant tylphe, en trois actes, représenté
a Tenailles, en 1783. 7* Sapko, drame
lyrique en deux actes, représenté au théitre
Louvois, en 1794. 8* dunette et Lubin, en i
acte, 1 la comédie italienne, en 1800. Quoique
Martini eût mit beaucoup de grâce et de naï-
veté dans celte nouvelle musique d'un ancien
opéra , ton ouvrage obtint peu de succès.
9* Zimio, grand opéra eu trait actet, réduit
en opéra dialogué et représenté au théitre
Feydean, eu 1800. Orfus non ■ii-aeiEaTÉs :
10* Sophie, ou le Tremblement de terre de
Mttiine, en trait actet. Il* Le Poitetup-
poié, en trait actet. Cet ouvrage avait été
écrit en 1782; malt le mémo sujet ayant été
traité par Laujon et Cbampeln, et leur pièce
ayant été représentée le 95 avril de la m
innée , Martini fut obligé de garder la île
dam sou portefeuille. 1*> La Partie de c
pagne, en trait actes. Let partitions de
l'Amoureux de quinte ont, de la Bataille
d'Ivry, du Droit du Seigneur, de Sapko
de Zimio, ont été gravées 1 Paris, et le Droit
du Seigneur, traduit en allemand, a été pu-
blié 1 Lelptick, en partition pour le piano. On
connaît aussi, sou le nom de Martini, une
tantale intitulée : Aroabonne, avec accompa-
gnement d'orchestre ou de piano; Parla,
Erard; et sii recueils d'airs, romances, chan-
soni, avec accompagnement de piano ; Parit,
Saderman. Enfin, 11 a écrit, en 1810, une
grande cantate 1 quatre voix et orchestra pour
le mariage de Napoléon et de Marie-Louise.
Cet artiste est le premier qui a publié, en
France, de* romances et det airs détaché!
avec un accompagnement de piano; avant
lui, tous les morceaux de ce genre étaient
gravés avec une basse simple ou chiffré*.
Comme écrivain didactique, Martini a pu-
blié : 1* Idélopée moderne, ou l'Art du chant
réduit en prineipee; Lyon, 1799, in-4*, et
Parit, Naderman. Let principaux matériaux
de cet ouvrage ontélé puisés dans le Traité du
chant de Hlller. 9* Partition pour accorder te
piano et l'orgue ; Paris , 1794. S" École
d'orgue, divitét en troie partie*; réeumie
d'apree let ouvragei det plus célébrée orga-
nftftt Je l'Allemagne; Paris, Imbault, in-fol.
Ce titre n'est point exact, car on ne trouve
dont l'ouvrage de Martini qu'une traduction
de \'Orgeltehule de Knecht (uoyas ce nom),
oh le livre allemand est bouleversé sans que le
traducteur y ait mit plus d'ordre. Martini a
autti coopéré 1 la rédaction des solfèges du
Conservatoire de Parit. Il a laissé en manu-
scrit un Traité élémentaire d'harmonie et de
eompoiition, ainsi qu'une volumineuse col-
lection d'extraits et de traduction! d'ouvrages
allemands tur let mêmes sujets.
MARTINI (Aurai) , célèbre topranltle,
surnommé IL SEMESDIO, naquit à Sienne,
le 50 novembre 1761. tlève de Paul Salutini
pour le chant, 11 débuta avec succès au théâtre
de Lucquet, en 1789. Un extérieur agréable,
une voix pure et métallique, une excellente
méthode de chaut et beaucoup d'expression
le firent rechercher par Ici entrepreneur! det
principaux théâtres de l'Italie. Après avoir
brillé 1 Rome, Parme, Venin et Milan, 11
chanta 1 Londres, 1 Madrid et 1 Lisbonne, et
partout le public l'accueillit avec beaucoup de
faveur. De retour en Italie, il chanta 1 Milan
pendant' le carnaval des années 1793 et 1795,
puis i Gènes, Turin, Venlte et Naples. En
1799, il se retira i Florence oh le grand-duc
de Toscane l'attacha 1 ta chapelle. Il y vivait
encore en 1819. Ami de Canova et du célèbre
graveur Morgnen, Il partageait tel loisirs
entre une bibliothèque choisie, une précieuse
collection d'estampes , et ta belle villa de Scan-
dieei.
MARTINI (Jouira et Jun - Baitiite
SAH). foyef SAMMARTINI, ou %AN
MARTINI.
MARTINIUS (Manias), né 1 Freyen-
hagen, en 1579, fut d'abord professeur au col-
lège de Herborn, puis pasteur 1 Embden, et
enfin professeur de théologie et recteur au
Gymnase de Brème, oh il mourut en 1630,
dans ta cinquante- huitième année. Il est au-
teur d'un Lexlcon philologtcvm, in quo la-
tine; et a latinit auttoribut wurpatm (tint
MARTINIUS — MARTIUS
pur* tu m barburx voces ex originibui de-
etarantur, etc.; Brème, 1633, in-fol. Il y a
une édition plus estimée de cet ouvrage; Am-
sterdam, 1701, deux volumes in- fol., et une
autre d'Ulrecbt, 1697, deui volumes In-fol.
lïartioiuj y explique le* termes de musique
employas par les écrivains grecs.
MARTESH (JtcoMS-Josira-BwTBiiAB),
dont le nom véritable était M AUTO, était
fils d'un musicien de la Bohême, maître de
musique du régiment du prince de Ligne. Il
naquit a Anvers, le 1" mai 1775, et apprit la
musique, comme enfant de chœur, 1 l'église
collégiale de Saint- Jacquet, en celte ville.
A l'âge de dix ans, il commençait iléja a
écrire pour l'église : il fil entendre, en 1795,
une messe solennelle de sa composition. Peu
de temps après, il se rendit 1 Paris, ou il entra
a l'orchestre du théâtre du Vaudeville, puis a
celui de l'Opéra Italien. Après l'organisation
des lycées impériaux, il fut choisi comme pro-
fesseur de violon pour celui de Charlemagne,
à Paris. Cet a v liste estimable est mon dans la
même ville, le 10 octobre 1836. Il s'est Tait
connaître comme compositeur de musique in-
strumentale par les ouvrages suivants: I" Pre-
mière symphonie concertante pour deux
flûtes et basson; Paris, Frey. 3° Deuxième
symphonie concertante poar flu te, hautbois
cor et basson; Paris, chea l'auteur. 3* Trois
quatuors pour deux violons, alto et basse,
op. 1 ; Paris, Pleyel. 4° Trois idem, op. 5;
Bonn, Simrock. 5° On idem; Paris, Janel.
0° Duos pour deui violons, op. 3, 6, 7, 8, 13,
M, 15, 10, 17,18,10,91, 33,33,34,39,50,
31, 47, 48; Paris, chez tous les éditeurs de
musique. 7° Sonates faciles pour violon,
op. 90 ; Paris, Frey. 8» Trios pour flûte,
violon et violoncelle, op. 35 ; Paris, Le Duc.
9° Duos pour flûte et violon, op. 35; Paris, Du-
faul et Dubois. 10* Méthode élémentaire de
violon ; Paris, Frey. 11* Grande méthode de
violon ; Paris, rlenlz-Jouve. 13° Méthode élé-
mentaire pour alto; Paria, Frey.
MA1VÏIKS (Frabçoi*), maître de chapelle
à Elvas, en Portugal, naquit à Evora, au com-
mencement du di x- sept ièpie siècle, et entra au
séminaire de musique de celte ville, en 1030.
Ses éludes terminées, il fit »n voyage en Es-
pagne, puis il obtint la place de maître de
chapelle de l'église cathédrale d'Elras. Il a
laissé en manuscrit des messes, psaumes,
hymnes et motels qui étaient estimés de ion
HARTINS (Jeas). Vayet HARTINEZ.
MAKTIL'S (Cuétih-Emcit), cantor a
Weyda, dans le duché de Saie-Weimar, ven
le milieu du dix-huitième siècle, eat auteur
d'un livre qui a pour titre : Beatii, dau flï'ne
wohUingeriikttu Xirthtnmvtik Gott wohl-
gefmllig, angenehm und nutilich lei (Dé-
monstration qu'une musique d'église bien
faite est agréable 1 Dieu, etc.); Plauen, 1763,
in-fto.
MARTIUS ou MARZIU8 (Jacoues-
Fifataïc), cantor a Erlangen, naquit dans
celte ville en 1760. Destiné a l'état ecclésiasti-
que, il suivitd'abordlescoursdu Gymnase, puis
étudia la théologie à l'université. Dès son en-
fance, il avait appris le chant et le clavecin.
Sou goût le portait vers la musique; malt ne
voulant pas contrarier le voeu de tel parents,
il acheva ses éludes académiques, et ce ne tut
qu'après avoir pris tes degrés à l'université
qu'il se livra en liberté i la culture de l'art,
objet de ta prédilection. En 1783, il te SI con-
naître comme compositeur, par une collection
de pièces de piano. Son habileté sur cet in-
strument et sur l'orgue lui lit obtenir la place
d'organiste de l'église principale d'Erlangen ;
mais il la quitta, en 1813, pour l'emploi plus
lucratif de cantor et de maître d'école de la
ville. On lui doit un almanach musical Inti-
tulé : Taichenbueh fiir Fitunde und /Veuis-
dinnen der Itluiik (Almanach pour les ama-
teurs de musique); Nuremberg, 1786, in-8".
Ce petit ouvrage, qui fut continué pendant
quatre ant, contenait de petites pièces pour le
piano, des dissertations tor la musique, et des
notices sur quelques artistes. On y trouve les
biographies de Heendel et de Graun. On a
aussi de ce musicien : l'Recueildechanta re-
ligieux, chœurs et duos, avec un texte pour l'u-
sage de l'église ; Erlangen, 1793, in-8°. 3° Mé-
lodies a l'usage des enfants; ibid, , 1804.
3° Ltedtrbuch fiir Schulen {Livre de chant
pour les écoles) ; Nuremberg, deux petits vo-
lumes in-g*. 4° Mélodies pour des chansons de
fêles, 1 l'usage des écoles et des églises; Nu-
remberg, 1834, ln-8*. Martius a été un des
collaborateurs de la petite méthode de chant
par chiffres, 1 l'usage dei écoles, publiée par
Slephani, â Erlangen, en 1815, grand in-8°.
On lui doit aussi un article inséré dans la Ga-
lette rmuicats de Leiptick, en 1815, oh il
soutient que Pair anglais God tavt ths king,
n'est pas ancien, mais qu'il a été composé par
l'abbé Vogler, erreur aujourd'hui démontrée
{tioyei Bull, John), et un autre qui a paru
dani l'écrit périodique intitulé Cxcîlia (an-
née 1899), où il prétend que la Jolie chanson
allemande Fergiu mein nicht (ne m'oublie!
HARTIUS — MABX
pas), attribuée a Mniirl, est du maître de
chapelle Frédéric Schneider, qui l'a écrite
Mim.
MABTORELU(Juws-C*s*i,),inarchand
te musique à Rome, a publié, en 1808, le
commencement d'un journal relatif à la mu-
lique dramatique de l'Italie, qui n'a pas été
continué. Ce journal a pour titre : Fogtio pe-
Hodieo, t raggvagtio de' tptttacoH nmti-
eali; Rome, In-lï. On a aussi, du même, un
almanaeb de spectacles intitulé : Indice, ouia
ealalogo de' teatraU tptttaeoli ilaliani Ai
lutta V Europe in comineiando dalla quart-
tima 1819 a fufto il carnevalt 1890; Rome,
1890. Cet almanaeh a été conllnué Jusqu'en
1835. On y trouve le catalogue de Un» lea
chanteurs, compositeurs, pofltes, etc., arec les
titres dea pièces représentées sur les divers
théâtres d'opéra Italien.
MAHTOHETTA (Gua-Doixaico), com-
positeur italien, vécut vers la milieu du sei-
zième siècle. Il a publié plusieurs livres de
madrigaux, dont je ne connais qne celui-ci :
Libro ttrio di Madrigali a quatlro voei, con
cinqat Hadrigali del primo libro da lui no-
tamente corrttti tt dali in lues, eo'ltitolo
di toloropereui H ha eompoiti; Fentiia ,
tppmto d'Antonio Gardant (sans date),
in- i" ohlong.
MARX (JosEn-M.rrrj.il), planiste et vio-
loncelliste, naquit à Wuribourg, en 1709, et
7 fit tes études musicales. Il commenta sa
carrière d'artiste dans l'orchestre dn Iheilre
de Francfort; mais il y resta peu de temps,
ayant pris la résolution de voyager pour se
faire connaître comme rlrtnoae sur le violon-
celle, Tienne fut la première grande ville
qu'il visita: 11 t'y fit entendre avec succès dans
les concerts, après avoir reçu des leçons de
Sert. Plus tard, il hit attaché à la chapelle de
Stnltgard; puis, la place de premier violoncelle
de la cour de Carlsruhe lui ayant été offerte,
il l'accepta. En dernier lieu, il 7 était direc-
teur de musique lorsqu'il mourut, le H no-
vembre 1836. On a publié de cet artiste :
Adagio et polonaise pour violoncelle et or-
chestre, et des chants pour quatre voix
d'hommes.
La Mie de Nara, Pauline, a brillé comme
cantatrice dramatique a Dresde, i Berlin et i
Darmstadt. Les rôles où elle se Taisait applau-
dir étaient ceoi de Talentlne, dans les Hu-
guenote; de Fidès, dans le PropktUi de Ca-
therine, dans l'Étoile du Iford; de lYorma ;
do Donna Anna, dans Don Juan; de Fidella,
atde Léonore. dans la Favortit.
U
MAUX ( Adolfie-Birhiid ) , docteur et
professeur de musique, est né a Halle, le
97 novembre 1709. Après avoir appris les élé-
ments de la musique et du piano, Il reçut de»
leçons de Turk pour la basse continue; mais
dans les premiers temps, il ne cultiva l'art que
d'une manière incomplète, parce qu'il était
obligé de se livrer i l'étude de la jurispru-
dence. Après que ses cours un ive rai ta-lres
furent terminés, il oblint un emploi au tri-
bunal do Halle, mais le quitta bientôt pour un
plus important au collège de Naumbourg. Ce-
pendant le désir de se livrer d'une manière
plus absolue a la culture de la musique, pour
laquelle il se sentait un goût passionné, le
décida i se rendre a Berlin, où il espérait de
réaliser dans cet art le but de sa vie. Il ne fal-
lait pas moins que la Terme volonté qui le
poussait dans cette carrière pour vaincre les
obstacles qui l'environnaient de loties parts.
D'abord, il lui fallut chercher des moyen»
d'existence dans des leçons particulières, et
pendant ce temps, 1* lecture dos œuvres des-
grands maîtres, particulièrement de Jean-Sé-
bastien Bach, et l'élude des meilleurs traités
de théorie et d'histoire de la musique, complé-
tèrent son Instruction dans l'art et dans ta
science. Toutefois, si j'en crois des renseigne-
ments qui me sont parvenus de Berlin, la vé-
ritable connaissance pratique de l'art n'est
point devenue familière à H. abri. En 1893,
la rédaction de la Gatette musicale «te Berlin
lui Tut confiée par l'édilear Schlesinger; I»
manière honorable dont 11 remplit cette Uche
pendant sept ans, c'est-a-dire pendant toute
la durée de cette entreprise, le fit connaître
avantageusement, et lui procura, en 1830, la
place de directeur de musique i l'université
de Berlin, qu'il a occupée depuis lors. Posté-
rieurement, l'université de Karbourg lui a
délivré le diplôme de docteur en musique. Il
a déployé une grande activité dans set tra-
vaux pendant plus de trente ans, et a acquis
de l'autorité parmi lot artistes de l'Allemagne
par ses ouvrages ; nuls sa doctrine n'a point
obtenu de snocès i l'étranger.
Parmi les productions de H. Mari, on re-
marque celles dont les titres suivent : 1* Die
Xuntt des Getanget , theoretitch-praktiich
(l'Art dn chant théorique et pratique); Berlin,
Schlesinger, 1896, ln-4* de trois cent cin-
quante-sept pages. Cet ouvrage est divisé en
trois parties : la première contient les prlncl-
pesde la musique; la seconde Irailedela théo-
rie de la voix et de sa Tormallon; de la troisième
renferme des observation! irèe-déiallléet sur
a MA
l'application de l'irl du chant dant le* divers
ttylet de musique. 3° Ueber Malerei in «ter
Tonkunêt. Sin Maigrut» an dis Xututpki-
loiophen (Sur 1i peinture dan» )■ musique :
Salut de mai a la philosophie de l'art); Berlin,
6. Fink, mai 1838, In-8" de soixante-sept
pige*. 8% Dit Lehrt von dtr muHialitchm
XompotMon, prattUeh-tKtoretitch , lu»
Stlbttunttrrieht (la Science de la composition
musicale, théorique et pratique, pour s'in-
struire soi-même}, premier volume, de quatre
cent quarante-cinq pages; Leipsick, 1837,
Breltkopf et Martel; deuxième volume, de
cinq cent quatre-vingt-trois pagea, ibid.,
1858, ln-8°| troisième volume, de cinq cent
quatre- vingt- quatorze page), ibid., 1845;
quatrième el dernier volume, de cinq cent
qualre-vingt-quinie pages, avec trente page)
de musique pour exemple* de disposition* de
la- partition. Dan* son introduction, M. Mari
expose l'objet général de l'ouvrage. Le pre-
mier livre renferme les élément* harmonique*
de la composition, considérés dan* la forma-
tion de l'échelle des sons et dans la constitu-
tion de* accord). A l'égard de l'harmonie, il
l'examine d'abord dan) la réunion de deux
voix, non pas seulement en ce qui concerne la
nature et la classification de* intervalle), mai*
dan* leur* mouvement), et dans la significa-
tion formait que leurs successions peuvent
avoir. Il semblerait, d'après cela, que l'au-
teur s'est proposé de commencer l'élude de
la composition par le contrepoint simple a
deux voix, dont l'objet répond a ce point de
vue de la science; mais II n'en est point ainsi:
ce que M. Marx établit dan* cette division de
ton ouvrage n'est autre chose que la compo-
sition libre en accorda de deux sont et en con-
sonnances. Il j fait entrer des condition) de
rbytbme, parce qu'il n'a pas fait de la rhy Mi-
mique l'objet d'une division particulière du
livre.
Après l'harmonie de deux sont, M.- Marx
aborde le* accord* de trois et de quatre sons
dans le mode majeur, mai* en restreignant
te* considérations aux accord* naturel*, c'est-
à-dire aux accorda parfait el de septième,
ainsi qu'a leurs dérivé*. Il y • excès de déve-
loppement* dans cette section de ton livre.
Quant aux autres combinaison* harmonique),
l'ordre manque absolument dans leur géné-
ration et dont leur classification. La méthode
de l'auteur est tout empirique dans cette
partie importante de l'art.
Le second livre, qui complète le premier
volume de la Science de là composition, con-
cerne l'harmonie comme accompagnement de
la mélodie. M. Marx y traite avec beaucoup
d'étendue de l'accompagnement du chaut
choral, et des rapport* de la tonalité de ce
chant avec le* mode* de la musique antique.
La troisième division de ce livre est consacrée
i l'accompagnement de la mélodie dan» la to-
nalité moderne.
Dant le troisième livre, M. Marx traite de*
forme* mélodiques et harmonique* de 1* pé-
riode musicale. Dant les développement* de
ce sujet important, il suit de* tendance* plat
instrumentale* que vocale*. Le quatrième
livre est entièrement consacré anx imitation*
libre* et aux divert genre* de fugue*. Celle
partie de l'art est traitée dant la .Science de la
composition tuivant le) principe* de Marpurg
et dam le style instrumental. Sou* le titre de
forma d'inveriion ou de renveriemtnt
(Umithrungifortnen), Il traite, dans le cin-
quième livre, de* contrepoint* double* (qui
auraient dû précéder ce qui concerne le)
fugue», dont lit sont le principe fondamental),
et de* canont, qui n'y ont qu'un rapport in-
direct, et «ont une des formes du contrepoint
simple. Il est vrai que M. Marx ne parle pat
de celui-ci, et qu'il n'a point vu qu'en ce
genre de contrepoint repote tout l'art d'écrire
Les sixième et septième livret, contenue
dant le troisième volume, traitent det formet
des pièces instrumentales et vocales, et le qua-
trième volume, qui renferme le* livret hui-
tième, neuvième et dixième, a pour objet la
connaissance det instrument* et de l'instru-
mentation dant tous le* genre* de composi-
tions. L'ouvrage de M. Marx est parvenu
jusqu'à ce jour a *a cinquième édition.
■i" Mlgtmeine Mutiklehrt. Ein ffiilftbuck
fUr lehrer und Ltrnendt in jedtm tweige
muiikaliichcr Untertneiivng (Science géné-
rale de la musique, etc.); Leipsick, 1839,
Breilkopf et Htertel, in-8* de trois cent cin-
quante-huit page*. Ce manuel ou Jidt-mi-
mairt est un résumé de toute la science de
ta musique. S* fieriitwr allgemeint mtuika-
Utchê Zeitung {Gaulle msuicafe de Berlin),
1693-1898, sept volume* iu-4°; Berlin, Sehle-
singer. 8* Ueber die Gellung Jfxndelichtr
Soloytisengt fUr (insère Zeit. Ein Nachtrag
lur Kunit du Getanget (Sur la valeur des
lOlos de chant des oeuvres de Hiendel 1 notre
époque. Supplément à l 'Art duchant); Berlin,
18», Scbletiager, ln-4*. 7* Die alla Mutik-
Ithrtim Streit mit «neerer Zeit (l'Ancienne
doctrine de la musique en opposition a notre
MARX — MARXSEN
t*
temps); Leiptick, BrellLopf et Hairtel, 1841,
in-8*. Ce lilro dit claireraenl quel ut l'objet
dn lirre ; on ne trouve dam cet ouvrage qu'er-
reur* et pétition* de principe. H. San y
atlique iani ménagement la théorie de la gé-
nération de* accord* exposée pir Bebn dan*
•on Traité de l'harmonie, bien qu'elle toit
infiniment préférable a la sienne. Goltfried-
Guillaume Fini a lait une juste et sévère réfu-
tation de ce livre dan* ion écrit intitulé: Der
nevmueicaltiehe Ltkrjammer, oder Beleueh-
lung der Sehrift : Die alte Mueiklekre im
Strttt mft unttrtr Ztit {la Nouvelle métbode
déplorable de musique, on examen de l'écrit
de Marx, etc.); Leiptick, G. Wigand, 1843,
la-S',%' Dit Mutikdet ldten Jahrhunderti
und rtre Pflege (la Musique du dix- neuvième
liècle et *a direction) ; Leiptick, 1855, in-8*.
9° Lwdteig von Beethoven. Leben und
Seha/fen (Louis Tin Beethoven. Vie et tra-
vaux); ibid., 1888, deui volume) in-8*.
10* Bttrachtvng iiber den keutigen Zuilami
der dtuitchen Oper, ete. (Considération* *ur
l'état actuel de l'opéra allemand), dam l'écrit
périodique intitulé Cxtitia (1838), 1. VII,
p. 185-189. 11* Plusieurs article* biographi-
que* et autre* dan* le Lexique universel de
muilque, publié par Schilling, entre autre*,
Bach, Beethoven, Gluck, Patch, Grétrr,
J. Haydn, Htendel, mr la musique grecque,
le* ton» dn plaln-chant, le contrepoint, la
fugue, etc.
M. Marx est éditeur de la grande Passion de
J.-9. Bacb, de la Mené en «mineur, et de
■il grand* morceaux d'église du même corn-
pojlleur, publié* a Berlin, chai Schlesinger.
Comme compotitenr, il l'est Tait connaître
par le» ouvrage* lulvanl* : 1* Jery et Batelv,
drame muiical, représenté an théitre royal
de Berlin, en 18315. 9* La musique du mélo-
drame : la Vengeance attend, joué au tbéllre
de Kesnlgttadt, en 1837. 8* le Saint d'On-
dine, avec une symphonie de fêle, exécuté
au théitre de KoEnigttadt, pour te mariage
du prince Guillaume, en 1829. 4° Sym-
phonie Imiutive sur la chnte de Varsovie (en
manuKril). 5* Livra de chant choral et
d'orgue; Berlin, Reimer. On y trouve environ
deux cent* prélude* depuis le» forme* le» plu*
■Impie* Juiqu'anx plu* compliquées du contre-
point, dn canon et de la rugue. 6° Nahid,
couronne de chant* composé* SHr le» poésies
de H. SliegliU (en minutent). T Saint Jean-
Saptiite , oratorio, exécuté deux foi*, en
1883, dam l'église de la Trinité, par lech.eur
académique, avec accompagnement d'orgue
et de trombone!. 7° (Ml) Mate, oratorio.
8° Quelques cahier* de chansons à voix seule et
de chants religieux et profane» en choeur.
HARXSEN (ÉBoutsD), né le 33 juillet
1808, i NienctslEedten, près d'Altona, où ton
père était organiite. Celui-ci lui enseigna la
musique dam son enfance; cependant le jeune
Marxien était destiné à l'état ecclésiastique ;
mais lorsqu'il entendit 1 Hambourg, à l'âge
de dix-huit an», un opéra pour la première
foi*, le plaisir qu'il éprouva décida de sa
vocation de. musicien. Dès ce moment il s'ap-
pliqua i l'étude du piano, sous la direction
de Claslng, et apprit de ce maître le* principe*
de l'harmonie. Quoiqu'il eut i parcourir un
espace de deux milles d'Allemagne pour aller
prendre se* leçons, il ne mit pa» moins de
persévérance à inlvre se* élude*. Obligé de
remplacer ion père dans te* fonction* pendant
trois ans, il ne pouvait cependant donner 1
*e» trivanx irlis tiques qu'un temps Tort limité.
En 1830, son père mourut, et devenu libre,
Marxsen partit pour Vienne où il étudia le
contrepoint chef le maître de chapelle Say-
fried, et le piano avec M. Bocklet. Après un
séjour de telle moi» * Vienne, il retourna a
Hambourg, où il donna avec succès un con-
cert le 18 novembre 1834, et y Bt entendre
un choix de dix-huit œuvres qu'il avait écrits
dan» la capitale de l'Autriche. Depuis ce
temps 11 s'est fixé i Hambourg, oh 11 donne
de* leçons de piano et de coui position. On a
publié de cet artiste : 1" De» marche* pour
piano a quatre mains, op. 1 et 3 ; Hambourg,
Bœhme et Christian!. 3* Variation* brillante*
idem, op. S, OITenbacb, André. S" Divertisse-
ment idtm, op. 4; Hambourg, Crani. 4* Va-
riation* pour piano seul, op. 8 et 6; Hambourg,
Bcebme. S° Sonate* idem, op. 7 et 8 ; Ham-
bourg, Melder. 8* Rondo brillant idem, op. 9;
ibid. 7° Plusieurs autre* rondeaux, variation*
et recueil* de pièce» pour piano à deux on 1
quatre mains, gravé* à Vienne, Dresde et
Brunswick. Le nombre des oeuvres publié*
jusqu'à ce jour par M. Marxsen s'élève à peu
pris I soixante et dix. Il a écrit aussi de» sym-
phonie* et de* ouvertures pour l'orchestre,
parmi lesquellet on remarque : Ouverture de
Phèdre, exécutée a Hambourg, en 184S;
l'Ombre de Beethoven, tableau musical et
caractéristique pour orchestra avec quatre
violoncelles obligés, op. 00, irrangé pour
piano a quatre maint, Hambourg, Schuberlb;
Symphonie i grand orcheilre, exécutée dans
le* concert» de cette villa, en 1844 et 1845. On
a aussi des cbanl* pour des choeurs d'hommes,
by Google
u
MAHXSEN — MASCHEK
œuvres 55 et 38; Alloua, Welhe, et Hambourg,
HAHZOLA (fcww}, compositeur de
l'école romaine, était maître de chapelle a
Viterbe, eo 1700. Il a beaucoup écrit pour
l'église, mali toute ia muilque est reitée en
manuscrit. L'abbé Saniioi, de Rome, possède
de cet artiite : 1* Deux Kyrie et Gloria a
quatre voix avec des instrumenta à cordes et
orgue. 9" frxilla régis, idem. 3° Feni Sanete
Spiritut, Idem. 4* KM Dominât à lia voit,
avec quatre roia de ripinto. 6' Lea Psaumes
Laudate Dominum et Beati otnnel, a quatre
voix avec instrument). 6* Quatuor* fugues
pour deux violons, alto et basse. 7° Des so-
nates de clavecin.
NASACOm (Pixnaa), musicien florentin
qui vécut dam la première moitié du selalème
siècle, n'est connu que par le madrigal a cinq
voix Ecco Signor Falterra, imprimé dans le
rarissime recueil qui a pour titre : Itfuiiche
faits nelle ïfoue dello illtuMuimo Duea
di Firente, il Signor Cotimo de Medici et
délia ittuttriuima contorte sua Mad. Lto-
nora da Tollelo, la Fenetia nella etmmpa
d'Jntonio Gardant nell anno (sic) dell Si-
gnor e 1589, petit in -4".
MA8ANELLI (Pacj.), organiste de la cour
du duc de Mautoue, vécut dans la seconde
moitié du seizième siècle. Le premier livre de
sei madrigaux à cinq voix fut public à Ve-
nise, en 1586. On trouve aussi quelques ma-
drigaux de cet artiste dans le recueil Intitulé :
De' fioridi Firtuott d'Itaiia il teno liera
de' madrigall a cinque voci nuotiamente
composti eî datl in lues; Venise, J. Vlncenzi
et Richard Amadlno, 1580, in-4°.
MASCARA (Flobebv), né a Crémone,
dan* ta première moitié du seiiitme siècle,
fut organiste a Brescla, et se distingua aussi
par son talent sur la viole. Suivant Arisi (Cre-
mona litterata),\\ fut an des premiers arllites
qui firent entendre sur l'orgue de* Cansoni
alla franeete. Ce biographe cite de Mascara :
Canxoni a quattro, libro primo; Venise,
Gardane; mail II n'en indique pat la date.
MASCARDIO (GniLLanii). Je mi* obligé
de placer ici ce nom, afin de dissiper une
erreur reproduite dans divers traités d'his-
loire, de bibliographie et de biographie mu-
sicale, depuis environ soixante ans. Arleaga,
habitué J défigurer les noms, dans ion livre
sur le* révolution» de l'opéra italien, cite le
Commentaire de Prosdocimo de Bendemaldo
(pour Prodoscimo de Beldomandis) concer-
nant lei livre* de Jean de Mûrit, où il eil
parlé, dit-Il, de Guillaume Maicardio, chan-
teur célèbre du temps du commentateur, dont
Itt ouvre» et Ut opinion» ont été avec tant
d'ctutrei swusfraifej d la eonnatiientê hu-
maine, etc. {Le Ritioluzioni del teatro mut.
ilal., t. t, p. 1 10). Farkel a copié exactement
Arleaga dans la traduction allemande de son
livre, et Gerber a tiré de celle traduction
l'article .Vaicardio {Wilhtlm) de ion premier
Dictionnaire de* musiciens. Choron et Fa jolie
ont copié cet article dam leur Dictionnaire, el
l'abbé Berlin) a copié Choron et Farolle. L'au-
teur de l'article Mateardio, du Lexique uni-
versel de musique publié par M. le docteur
Schilling, a blll un petit roman sur ce person-
nage supposé. Son véritable nom, dit-il, ett
Guillaume de Matcartdlo; il fut un des an-
cêtres de* célèbre» imprimeur» Maicardi, de
Rome. Puis 11 elle l'autorité de Belnandit
(Beldomandis) concernant le mérite de ce
Hascaredio. Or, il n'y a pas le moindre fonde-
ment dan* tout ce qu'on a dit sur ce musicien
depuis Arteaga. L'artiste dont il s'agit n'a pat
vécu dam le quinzième siècle, mats dam le
quatorzième) Il ne s'appelait pas Guillaume
Mateardio, mais Guillaume de Machau
(voyet ce nom), en latin Guitlermul on Guil-
helmut de Matcandio; c'est ainsi qu'il est
nommé dam nn traité de musique manuscrit,
daté du 13 Janvier 1375, que Je possède, dam
la copie de Prodoscimo de Beldomandis qu'on
m'a envoyée de Bologne, d'après le manuscrit
de l'Imtilut de cette ville, et par Gaforl. Enfin
lei ouvrages de Guillaume de Hacbau ne sont
point perdus, car il s'en trouve plusieurs
copie* dan* la seule bibliothèque impériale de
Part*, et dan* divers recueils.
MASCHEK (Vir-ciht), virtuose sur le
piano et l'harmonica, compositeur et maître
de chapelle à l'église Saint- Nicolas de Prague,
naquit le 5 avril 1755, à Iwtltowiti, en Bo-
hême. Duisek lui donna det leçons de piano,
et il apprit 1 Pragne l'harmonie et le contre-
point, tout la direction du célèbre organiste
Segert. Lorsque ton éducation musicale fut
terminée, il visita les principales villes de l'Al-
lemagne, et le fit entendre arec succès à
Berlin, Dresde, Halle, Lelsptlck, Hambourg,
et plus lard 1 Copenhague. Le 31 mars 1701,
il donna un grand concert au théâtre national
de Prague, el s'y fit applaudir autant par le
mérile de ses compositions qne par snn talent
sur le piano et sur l'harmonica. En 1794, il
obtint la place de maître de chapelle de
l'église Saint-Nicolas. Deux ans après, Il fut
chargé, par la députalion dei Etatsde Bohème,
de composer une cantate qui fat exécutée au
théâtre national, en l'honneur du prince
Cbarles, généralissime de* armée* aulrl-
chieDDei. Ver* 18M, cet artiste estimable m
fil éditeur de musique. Il e*l mort 2 Prague,
la 15 novembre 1831 . On connaît de ta eompo-
siUim : 1' Le Navigateur aux lttdet oritn-
laitl, opéra en langue bohème, reprise nié à
Prague an théâtre national. 9* Z*er Spiegcl-
ritttr (le Chevalier du Miroir), opéra repré-
tenté an même théâtre, le 7 mars 17<Mi
S* Sentiment de reconnaissance de la Bo-
hême pour son libérateur, l'archiduc Cbar
les , siécnté au théâtre national de Pra-
gue, par cent musiciens, le 18 novembre
1796. Publié a Prague par souscription, en
1707. i-Potmt* de Sophie Albrecbl, ml* en
musique arec aceompagneDient de piano j
Prague, 1701. 5* Huit mené* solennelles et
trente-quain moteti, à quatre voii el or-
chestre (en manuscrit), fi* Chant da matin
pour tonte* les religions raisonnable»; Prague,
1796. 7* Cantate exécutée le 10 Terrier 1808,
a l'occasion du mariage de l'empereur Fran-
çois I" arec Marie Béalrii (en manuscrit).
8° Plainte et consolation sur la tombe d'un
ami, cantate à voix seule, arec accompagne-
mentde piano; Prague, 1803. 0* Chantons a
voix seule, arec accompagnement de piano ;
ibid. 10* Symphonies à grand orchestre (en
manuscrit). 11* Concertino à quatre mains
pour la piano, arec deux flûtes, deux clari-
nettes, deux cor* et deux basions j Leipaick,
Breitkopf et Haertél. 12* Grand concerto pour
le piano, avec orchestre complet, quatre cors,
trompetteietllmb*let(en manuscrit). lS°Qua-
tuor concertant pour piano, flûte, violon el
violoncelle; Prague, Berra. I4> Sonata pour
piano, a quatre maint ; Leipaick, Breitkopf et
Rnrtel. 15* Grande sonate pour piano et
violon ; ibid., 1807. 10* Beaucoup de sonate*
pour piano seul (en manuscrit). 17° Doue
variation* pour piano sur un air allemand;
Leipslck, Breitkopf et Hertei. 18* Dix varia-
tion* sur un air de danse A'Mcttt* ; Prague,
Haai, 1803. 10* Six petit* rondeaux facile*
pour le piano, Bonn, Simrock. 90° Plusieurs
cahier* de danses pour le piano; Leipaick,
Breitkopf et Hœrlel. 91° Sonate pour l'harmo-
nica, avec un e'cAo pour de* instruments a
vent (en manuscrit). 93° Variation* pour har-
monica et piano [idem). 23* Fantaisie pour
harmonica el orchestre (idem). 94° Duo pour
deux harmonica* (Idem). 95* Plusieurs re-
cueili de chansons avec accompagnement de
piano; Prague el Lcipsick
MASCHEK (Pact), frère do précédent,
naquit en 1701 a IwikowiU, en Bohême. Son
père, qui était Instituteur, lui enseigna le*
élément* de la musique. Il était encore dan*
première jeunesse lorsqu'il commenta 1
ire quelques petites compositions, Appelé,
dan* «a quinzième année, a Kreiieci, en qua-
lité d'instituteur adjoint, il j tronvale* moyens
de continuer se* éludes musicales : plut tant
11 étendit tes connaissances 1 Zlonib et i Jar-
merili, en Moravie, Où il remplit pendant
quelque temps le* fonctions de sous-chantre.
Ver* cette époque de ** vie, il écrivit des
messe*, de* litanies et plusieurs autres mor-
ceaux de musique d'église qui le firent con-
naître avantageuse me ni. Son talent sur l'or-
gue et le clavecin le faisait rechercher par
beaucoup d'amateurs; mais il trouva un pro-
tecteur lélé dans le comte de Kadasdi, qui le
prit dans sa maison pour donner des leçons à
ses fille*. Pendant cinq ans, il fut attaché 1
cette famille et fit avec elle des voyages a
Stuhlweiitenbourg, en Hongrie, puiti Vienne.
Attaché entuile an comte Georges de Nïciky,
il le suivit en Croatie. Eu 1799, il retourna a
Vienne et s'y fixa. Cette époque de la vie fut
ia plus brillante et la plus active. Ilsenlcn-
lendre plusieurs fol* avec succès a. la cour im-
périale et dans des concerts public*. L'époque
de sa mort n'est pas exactement connue; mais
on croit qu'il avait cessé de vivre avant 1819.
On connaît en manuscrit, tous le nom de cet
artiste, det messes, de* motel* et d'autres
morceaux, de musique d'église, les opéras
der Rititntampf (le Combat), el ffaldraf
dtr Wanderer (Waldraf le voyageur); une
cantate pour la société des musiciens; six
symphonies a grand orchestre pour le théâtre
national; six pièces i huit parties pour des
instrument* i vent; det quatuors, quintettes
el sextuor* pour violons, viole* el violoncelles.
Parmi les morceaux de sa corn position qui ont
été publiés, on remarque particulièrement :
1° tfientr Avfgebot (Appel aux armes),
grande sonate de piano dédiée an prince Fer-
dinand de Wurtemberg, sous les ordre* de
qui Maachek avait servi en qualité de premier
lieutenant; Vienne, 1799. 9° Trois sonates
pour piano, flûte ou violon et violoncelle;
Vienne, Artaria. S° Trois trios idan; ibid.
, 4' Sonate facile pour piano, flûte ou violon,
Brunswick, Spebr. 5° Troll duos pour piano
et violon; Vienne, Artaria. 6° Marche de la
bataille de Leipslck, pour piano; Vienne,
Hatlinger.
M ASCUEK (A.), fils de Vincent, e>t né a
MASCHEK - MAS1M
Prague, vert 1803, et a fait m* éludes musi-
cale* ioui li direction de sou père. Su ÎM4,
il était directeur du chœur de l'église Saint-
Nicolas de celle ville. Il y Ht exécuter dan* la
même année uu Requiem, a quatre voix, qui
a été publié à Prague, chez Berra. Quelques
années après, il t'établit à Baie en qualité de
directeur d'une société chorale. Il y était en-
core en 1841 et dirigea, dam la même année,
la fête musicale de Lucerne. De 11, il se rendit
a Lausanne, ou a* femme était engagée comme
cantatrice, et, en 1842, Il alla te Axer a Fri-
bourg, où 11 fut chargé de la direction du
chœur de l'église des jésuites.
MASCITI (Hicnit), violoniste napolitain,
né dans Ici dernières années du dil-ieptième
siècle, se nia a Paris, après avoir voyagé en
Italie, en Allemagne et en Hollande, et fut
attaché au service du duc d'Orléans, régent du
royaume. On a gravé de ta composition, i
Amsterdam : 1° Six sonate» de violon avec
batte continue pour le clavecin. 3* Quinze
sonates idem, op. 3. S* Douie sonates idem,
op. 2. 4* Douze sonates à violon seul, op. 4.
5° Douze sonates pour violon et violoncelle,
op. 5. 6* Douze idem, op. 0. 7* Concertos
pour violon principal, deu violent de ripieno
et baise continue, op. 7. Maseiti ett mort 1
Paris vert 1750. On a aussi de ce musicien
des trios pour deux violet et batte, avec batte
continue pour l'orgue.
HA8ECOVIUS (CaiériEz), docteur et
profestenr de théologie, conseiller du Consis-
toire royal, et pasteur de l'église de Knelpbof,
a Kœnigtberg, an commencement du dix-hui
lième siècle, a fait Imprimer un sermon
d'Inauguration pour le nouvel orgue de ton
église, sous ce titre : DU Xneiphotffiithe toute
Orgelitimme tcilche in dietem 17Î1 John,
am XIV Sonntagi nach Trinitalit, etc.;
Kœnigtberg, 1731, ln-4» de quatre feuillet.
MA8I (le P. Fétu), né a Pite, dans la pre-
mière moitié du d ix-hui ti ème s ièele, entra jeune
dant l'ordre det cordeliert appelée Mineurs
tonventueli, fut agrégé au collège des ehape-
lalnt ebantres de la chapelle pontificale, en
175S, et obtint a Rome la place de maître de
chapelle de l'égliie det Douze- A nôtres. Il
mourut le 5 avril 1773, d'un conp d'apoplexie
foudroyante, après avoir dit ta mette. Mail a
laissé en manuscrit beaucoup de composition!
religlentet, qui se trouvent dant les archives'
de l'église des Doue- Apo 1res. In 1770, Il lit
chanter dant celleéglite,en présence du pape,
un T» Détint 1 deux chœurs , de ta composi-
tion. Burue)', qui entendit ce morceau, donnu
dea éloges aux tolot, mail dit que les choeur*
étaient au-dessous du médiocre. Gerber, qui
attribue au P. Nasi un opéra bouffe, repré-
senté en 1768 an théâtre Tordinone, l'a con-
te compositeur il
MASI (Jean), maître de chapelle de l'église
Saint-Jacquet det Espagnols, a Borne, dant la
seconde moitié du dix-huitième siècle, te SI
d'abord connaître comme compositeur drama-
tique. On a tout son nom : La Spotatùio per
puntiglio, opéra bouffe représenté a Rome,
en 1768. S* 71 Governo dtlV itola Pana.
L'abbé Sanlini, à Rome, possède de ce maître :
t* Une mette i quatre voix aveu orchestre.
3* Trois motets idem. S" Litanies courtes a
huit voii. 4* 7n etVfufe fwa, i quatre voii.
5* Det éludes de solfège sur la gamme, et une
mette de tttquiem a cinq, avec orchestre.
BIASWI (Anroisï), compositeur de l'école
romaine, né en 1659, hit d'abord attaché 1 la
mutique particulière de la reine Christine de
Suède, et obtint, le 1" mal 1874, la place de
maître de chapelle de la basilique du Vatican.
Il mourut k Rome le 30 septembre 1678, et
rut inhumé dant l'église Sainte-Marie lp Poa-
terola. L'abbé Sanlini possède de ce musicien :
1° Deux motel* à quatre, en fugues. 3* Six
motets a huit. 3° Le psaume Voee mta, a
quatre. 4" Dixit a quatre, avec orchestre.
MASINI (Louis), docteur en philosophie,
membre et secrétaire de l'académie det Phil-
harmonique! de Bologne, naquit en cette ville
et y vivait an commencement de ce siècle. Le
39 août 1813, il prononça un éloge du compo-
siteur bolonais Jacquet-Antoine Peiti {voyez
ce nom), a l'occasion de 1= distribution des.
prix du Lycée musical de Bologne. Ce discourt
a été Imprimé tons ce titre : Elogio di Gta-
eamo Antonio Psrti Bologneee, pro/ettorc
di eontrappunîo, rticitato mita gran' m fa
del Liceo filarmonico; il giorno 93 JgaiXo
1819. Botogna, Upografia Mali te, 1818,
ln-8*de trente- neuf page*.
MASINI (Puaçoii), né à Florence dan»
les première* années de ce tiède, t'j livra,
dant ta jeuneaie, i la culture de la musique et
du chant. Fixé à Pari* depuis 1850, il t'y ett
fïlt connaître par la composition de jolies ro-
mances françaises, où l'on trouve quelque
chose du goût det mélodies Italienne*. L'har-
monie dont elle* tant accompagnées est suffi-
samment correcte. Cependant les légères pro-
duction* de cet artiste n'ont pas obtenu chez
le* amateur* le succès de vogue qu'ont eu de»
choie* du même genre qui ne les valent pas.
Parmi ses meilleur* morceaux, on remarque :
MASINI — MASSAINi
La Saur dit anget; H Lamenta; Dieu m'a
timdu.it vert vous ; Où va mon dm» t ; Ch an-
ion bretonne; Ton image, etc. Les paroles
de la plupart de* romance! de MaiiaL son!
d'Emile Barateau, qui s'eil distingué par la
grice et l'élégance de ta poésie.
MASLOM (Wïi>ci"las), vicaire el directeur
du chœur de l'église de Pelplin (Prusse occi-
dentale), est né en 180!, dam la Slléile. Il a
publié an livre qui a pour titre : Lthrbuck
dei gregarianisehen l'irehtngesanges (Doc-
trine du chant ecclésiastique grégorien);
lrealau, Georges-Philippe Aderholz, 1839,
gr. ln-4°, contenant quatre feuille» de titre,
dédicace, préface, index, et deux cent vingt-
sept page* de texte. Cet ouvrage n'est qu'un
extrait non déguisé de \' Histoire générale de
•la musique de Portai, et du livre d'Anton j
(voyexcv nom) qui porte le même titre.
NA8LOW8KI (....), horloger * l'ose n,
■iOTenfa vert 1800 un Instrument a clavier
auquel 11 donna le nom de Clavecin harmo-
nique {Ffarmonischen Clavier). 11 le Ht con-
naître à Berlin en 1805. La Gaittte générale
de musique de Leiptlck a rendu compte du
«jstèine de cet instrument dans son septième
volume (pages 110, 337, 490, 530 et 504).
Comme la plupart des instruments de fantai-
sie qui OPl fixé l'attention publique a leur
apparition, celui-là est ensuite tombé dans
l'oubli.
BIA90N (Wiumv), poète et philologue
anglais, naquit a Siinl-Trinity-Hall, dans le
duché dTort, en 1735. Doué des plus heu-
reuses dispositions, Il Ht de brillantes études
au collège de Saint-Jean, a Cambridge, prit
ses degrés de bachelier en 1745, et ceux de
maître et lettres en 1749. Il fui ensuite cha-
noine d'York, puis de Driffleld, el enfin cha-
pelain du roi d'Angleterre. II mourut a Aston,
le 4 avril 1797. Poète distingué, Hason possé-
dait aussi des connaissances assez étendues
en musique; il a composé un Te Deum, plu-
sieurs hymnes et d'antres pièces pour le chœur
d'York. Dans le supplément de l'Encyclopédie
britannique, par le docteur Glelcb, on lui
attribue des perfectionnements faits au piano,
-a l'article sur cet instrument. Il a publié :
J copions Collection ofthoie portioni af the
ptalmi of David, Bible and litùrgy, vhieh
hâve been tel in Mtuit, and *ung as Jn-
Ihemt in the eatkedral and collégiale enur-
chtt of England. Towhich il prefixed acri-
■tital and hittorical Eisay on cathedra!
Muiic (Collection nombreuse de parties des
psaumes de David, de la Bible et de la liturgie
11
.nui ont élé mises en musique, et chantées
comme antiennes dans les églises cathédrales
et collégiales de l'Angleterre; précédée d'un
Basai historique et critique sur la musique
d'église), Tork, 1783, ln-4*. L'introduction
historique de cet ouvrage a été réimprimée et
publiée sous ce titre : Euay hiitorical and
eriticalon Engllth Chunh-musie, Londres,
1785, ln-8*.
MASOT! (Jour), littérateur et amateur de
musique anglais, vécut a Londres vers le mi-
lieu du dix-huitième siècle. Auteur de divers
ouvrages concernant le rhythme et la proso-
die, il y traite par occasion du rbythme mu-
sical. Ces ouvrages ont pour titres : 1° Euay
on the Poieer ofNumbert and the Prineiplee
of Harmong inpoetical compati lions; Lon-
dres, 1749, In 8*. 9* Essag on the Power and
Harmony of prosaie NWnbers; Londres,
1749, in-8*.
HASOTTI (Jui.es), compositeur de ma-
drigaux, naquit i Castro-Caro, dans les Étals
romains, vers le milieu du seizième siècle. Il
a publié trois livres de madrigaux a cinq voix
de sa composition, le premier, a Venise, chez
Ange Gardane, en 1593,1e deuxième, en 1588,
el le dernier, en 1588, chez le même éditeur.
MASSAIS! (Tianaca), moine augustin,
né à Crémone, dans la première partie du
seizième siècle, Ot ses voeux 1 Plaisance, où il
demeura pendant plusieurs années, puis II
obtint la place de maître de chapelle de
l'église Sainte-Marie delpopolo, a Rome. En
1580, Il fut appelé a Prague comme musicien
de l'empereur Rodolphe II; mais il retourna
ensuite a Rome, où II vivait encore en 1605,
car II dédia des motels à quatre choeurs au
pape Paul T, qui ne fut élu que le 16 mal de
celte année. On connaît de la composition de
ce maître: 1' Sacrf rnodtilorum caneentui
qui 0-10 et 13 vue tous in duos tresve chorot
coaleteentei eoneini pouunt ; Venetils, 1567,
ln-4'. 3* Madrigali a quattro voci, lib. 1 ;
Venezia, app. Antonio Gardane, 1569, ln-4*.
3° Madrigal! a S vont, lib. I ; ibid., 1571 .
4° MadrigaU a A voci, lib. 3; ibid., 1573.
5° Concenlus qyinque vocum in univertot
psalmos in Vetperit omnium feitorum per
totum annum frequtntatos , cum tribus Ma-
gnificat quorum ttffimum 9 eocum modula-
tions coputatur; Venetlis, 1576, ln-4". 8* Jfo-
(«forum eut» quinqm et tes vacibus liber
primus; feneliis , apud Joicphum Guiliel-
mum, 1576, ln-4*. 7* Mittm quinque et tex
vocum; ibid., 1578, in-4*. 8° Salmi a 6 voci,
lib. 1 ; ibid. , 1578. 9° Motttti a 5 voci.
18
Ko. III; ibid., 1580, in-4°. 8" {bit) libtr
primui eantionum eetletiatticonm ut vulgà
tfotecta votant quatuor vocum; Pragm,
lypis Gtorgi Ntgrini, 15S0, io-4° obi. Une
ju ire édition du même ouvrage ■ paru cher le
même éditeur, eu 1 599. Cet moleli tout dé-
diés a Philippe d* Noos, chanoine et tréso-
rier de la cathédrale de Cambrai, maître de
chapelle de l'empereur. L'é pitre dédicatolre
est datée de Prague, aux calendes de Juin
1680 : Natiaini ; donne a Philippe la qualifi-
cailoo de Sentie veniraadvt; ce qui fait voir
que l'âge de ce maître célèbre était dèi lors
fort avancé, 10* Il quarto Ubro di Madri-
joHoBBOri;ibîrt., 1594, ta-*. 11" Muiica
tuper Thnnoi Jeremix propkttm 5 voeibut
eonc; ibid., 1509, ln-4*. 13° Misse a otro
voei; ibid., 1600. 13° Motels 1 quatre chœurs,
dédiés au pape Paul V (j'ignore le lieu et la
date de l'impression de cet ouvrage). 14° Sa-
erarum eantionum 7 vocibui Mb. 1 ; Vene-
(iis, 1607, in- 4". Cet outragé eit Indiqué
comme l'œuvre 53" de l'auteur. Il est vrai-
semblable que Ici litre* cités en latin par
Draudiu* ont été traduits par lui de l'italien,
suivant ta méthode habituelle. On trouve des
madrigaux de Mattalni dans la collection in-
titulée : Melodia Olimpiea di diverti eeetl-
lentittimi mutiei ,- Anvers, 1594, in-4° obi.,
et dans le ParadUo mutiealt di MadrigaM
et eanxoni a chiqua voci; Ibid., 1500, ln-4°
iblong ; mal» Dlabacz et S orbe r ont été induits
en erreur par Walther lorsqu'il) ont dit qu'il
te trouve aussi de* morceaux de la composi-
tion de ce maître dans la collection publiée
par Hubert Waeiranl sous le titra de : Sym-
phoniaAngttica ; car ce recueil n'en contient
pas un seul. D'ailleurs, la date de 15SS, citée
parWaltber, est fausse; la Symphonia An-
gclica n'a été Imprimée qu'en 1594. L'abbé
Sanlinl, de Rome, a de Masiaini en partition
manuscrite : 1* Les Lamentation* i cinq voix.
3* De* psaume* et Magnificat a huit voix, pu-
bliés à Venise, en 1578. S0 Vingt-deux motels
a huit voit. 4* Vingt et un motet* a cinq voix.
5° De* messes à quatre et cinq voix.
MA8SART (Limut-Jomm) , professeur
de violon au Conservatoire di Paris, est né a
Liège, le 19 juillet 1811. Dans son enfance,
il Tut amené 1 Paris et confié aux soins de
Rodolphe Kreutzer, dont loi leçon» dévelop-
pèrent tes remarquables disposition*. Il
n'avait pat atteint M dli*huilième année
lorsqu'il te fit entendre dam un concert 1
l'Opéra, en 1839, et y produisit une rive im-
pression par le charme de son jeu, la juttette
MASSA1M — MASSÉ
de ton intonation et la variété de ton arebet.
Dan» la même année, il fut admit comme
élève de composition au Conservatoire; il sui-
vit le court de contrepoint et de fugue de fau-
teur de cette notice jusqu'au mois de juin
1832. Le talent de Mattart s'était perfection né
parla persévérance de set études; malheureu-
sement, il te (aiialt rarement entendre en
public et vivelt retiré dans la famille de
Kreutzer, oh il avait trouvé une affection dé-
vouée. Il en résulta que ta timidité naturelle,
loin de diminuer avec le temps, ne At que
s'accroître; car pour l'artiste exécutant, l'exhi-
bition fréquente de ton talent devant la public
ett de nécessité absolue, t'il ne veut perdre la
confiance en lui-même. Si j'ai bonne mémoire,
un concert de la société du Conservatoire,
donné le 33 mai 1841 , fut la dernière occasion
où Mattart donna des preuve* de ton talent,
dans la (ouate de Beethoven pour piano et
violon, oeuvre 47, qu'il exécuta avec Uni. Il
reçut ta nomination de professeur de violon
au Conservatoire, le 34 janvier 1843. Au
nombre des bons élèves de cet artiste, on dis-
tingue en première ligne Henri W ienlawtki.
M. IHassart a publié quelques corn pot liions
pour le violon, parmi leiquelleioi
une fantaisie avec orchestre it
madame Malibran, le Réveil dis beau jour:
Parlt, Bran dut, et les transcriptions de* Soi-
rée» mutiealet, de floitlni, pour violon et
piano; OU.
MASSÉ (FiLii-MifJi-YiCTOB.) , compost-
leur dramatique, né a Lorlenl (Morbihan), le
7 mars 1833, fut admis comme élève au Con-
servatoire de Paris, le 15 octobre 1834. Il y
obtint l'accessit du solfège au concourt de
1888, et le second prix lui fut décerné daot
l'année suivante. Élève de Zimmerman pour
le piano, il eut le deuxième prix de cet In-
strument, en 183B, et le premier prix en 1839.
Le premier prix d'harmonie et d' accompagne-
ment lui fut décerné en 1840. Comme élève
d'Halévy, Il se présenta au concours de com-
position de l'Institut de France, en 1843, et v
obtint le premier second prix, et dan* l'année
suivante, 11 eut, au Conaervatolre, le premier
prix de contrepoint et de fugue; enfin, set
brillante! éludes furent terminée* en 1844,
par l'obtention du premiergrand prix de com-
position 1 l'Institut. Devenu pensionnaire du
gouvernement français, a ce titre, il te rendit
a l'Académie de France, à Rouie, et y patsa
deux annéet ; puis II voragea en Italie et en
Allemagne. De retour i Parit, il s'y fil con-
naître par det romance» et par det mélodies
MASSE — MASSET
don! la distinction fut remarquée, particuliè- I
rement inr le» Orientale* de Victor Hugo. Son
début à la scène le fil an 1853, au théâtre de
l'Opéra 'Comique, par la Chanteute voilée,
joli ouvrage en un acte qui donna aux connais-
seurs une opinion favorable de l'avenir du
compositeur. Il fut suivi dei fiocei de Jean-
nette (1855), dont la musique élégante et fa-
cile obliul aussi du succès; puis vinrent
Galathée, en deux actes (1854|, l'une des
meilleures partitions de l'artiste; laFiancèe
du diable, en trois actes, et Mite Fauvette,
en un acte (1855) ; ki Saitoru, en trois actes
(1858); tous ces ouvrage* turent joués au
tbéitre de l'Opéra Comique. Z(i Reine Topaxe,
en trois actes (1856), et la Fit Carabout,
en trois acte» (1859], ont «té représenté» au
T^alre-Ljrique. M. Hissé a écrit aussi i
Venise, la Favorita • ta Sehiava (1805), et
te Cousin Marivaux, en deui actes (1857),
pour le tbéitre de Bade. Tout n'a pas été pro-
grès du talent du compositeur dans celte série
de compositions dramatiques, parce qu'il jr a
eu trop de bile dans ses travaux. M. Massé ne
l'est pas pénétré d'une vérité incontestable,
i saTOir que l'expérience de la scène et le mé-
tier no tiennent lieu de l'imagination qu'aux
dépens de la renommée d'un artiste. Quelques
hommes privilégiés par la nature ont pu
écrire avec rapidité un grand nombre d'opéra*
dans l'espace de quelques années et y jeter
d'heureuses inspirations ; mais ces organisa-
tions d'élite tant des exceptions. X. Massé a
succédé i M. DieUch, en 1860, dans la place
de chef du chant i l'Opéra.
HASSENZIO (Dominique) , composteur
du dix-septième siècle, naquit i Ronciglione,
dans les Étals romains. Il fut d'abord cha-
noine de l'église collégiale de celte ville, puis
doyen des bénéficiés de l'église de Sainte-
Marie in Fia lala, i Rome, et enfin maître de
chapelle de la congrégation des nobles, dans la
maison professe des Jésuites. Ses compositions
connues sont : 1" Six livres de motets i une,
deux, trois, quatre, cinq et six voix; Rome,
Zanelti, depuis 1612 jusqu'en 1034. Maisenxio
est un des premier* auteurs de motets a voix
seule on i deux voix avec accompagnement de
basse continue pour l'orgue, ainsi qne le
prouve le recueil qu'il a publié sou* ce titre :
Satrarum modifiât tonum lingulit, duabul,
tribu», quatuor, quinque voeibus in variii
SS. tolemnitatibut cura 6m 10 ad organum
concinendarum auelore Dominico Mauentio
Roneiliontnt. Illuttriu. Sodalium S. F.
Ânumplte in sdibut profesiorum Soc. Jet.
Rom» mutiem prmfecto ; Routas, 1818.
3* Trois litres de psaumes i quatre et cinq
voix; Rome, Zanctli, 1618 à 1823. 3° Comple-
torium integrum cum Ave Regina tt Moteeti
duo oetonit vocibue, optf*8; Rome, Masotti,
1650. 4° Quatre livres de psaumes i huit voix;
Rome, Masotti, 1630 i 1654. 5" Ptalnodia
Feiptrtina (ont de Daminicii guam de apo-
ilolit cum Rtgina Cœli, Salve Regina et du-
plici Magnificat, octonii «ocibtu cum ftasjo
adorganum cuncinenda ; Romr , apud Pau-
ium Matottum, 1631, in-4°. 6° Moietti, t
Litanie a più voci, UbH due; Ibid., 1031.
7* Sept livre* de psaumes i quatre voix;
Rome, Grignani, 1633 i 1043.
MASSET (Nient**- Jïin-Jiconï») , vio-
loniste et chanteur, né i Liège, le 37 janvier
1811, fui admit comme éli^e au Conserva-
toire de Paris, le SI janvier 1838, r reçut
des leçons d'Habenecfc pour le violon, et fit,
sou* la direction de Senriot et des Jclen
sperger, des étude* de composition qu'il ter-
mina avec Dourleo et Beooist. Après avoir
été, pendant deux ans, premier violon au
tbéitre des Variété*, 11 entra i l'orchestre du .
Théâtre-Italien, pal* i celui de l'Opéra ; enfin,
11 retourna aux Variétés, pour y prendre 1»
position de chef d'orchestre. Ce fut i cette-
époque qu'il publia divers ouvrages pour le
violon, parmi lesquels ou remarque des fan-
taisies dédiées i Habeneck, i S. H. Léopold I"-,
roi des Belges; trois fantaisies facile» avec
accompagnement de piano, op. 3; Paris,
Brandui; six caprice*, op. 5; un concerto
pour violon et orchestre, exécuté aux concerts
du Conservatoire par M. Danela ; quelques
morceaux pour la flûte, joués par M. Dorus, et
un grand nombre de romances, dont quelques-
unes ont obtenu du snecis, Possédant une belle
voix de ténor, il suivit le conseil de les ami* ,
qui la pressaient d'embrasser la carrière de
chanteur dramatique, et débuta au théâtre de
l'Opéra-Comique, le 10 septembre 1838, par
le râle de Marcel, dan» la Reine d'un jour,
qu'Adolphe Àjlam avait écrit pour lui. La
Dame Blanche, Zampa, le Chaperon rouge,
Gulittan, le Concert à la cour, Adolphe tt
Clara, enfin, Richard Cœur-de-Lton, furent
pour lui autant d'occasion* de «necès el prou-
vèrent la flexibilité de son talent. En 1845, Il
quitta l'Opéra Comique pour se rendre en
Italie, où il fit de nouvelle» études de chant.
Il débuta au théâtre de la Scala de Milan,
au carnaval de 1845-1840, par 1* rôle du
Bravo, de Mercadante, et brilla dans cet
ouvrage ainsi que dans Rieeiardo • Zo-
MASSET — MASSONEAU
ràidt, de Rossint ; (mis 11 chaula au théâtre
ducal de Parme et au théâtre commun*] de
Crémone. La révolution de 1848 le ramena
à Paris, où l'administration de l'Opéra lui
offrit un engagement arantageu* pour; Ici
rôles de premier ténor de Jiruialetn, la Fa-
vorite, Don SébaïUcn, Lucie de Lammer-
moor et Freytchuti. En 1850, un bel en-
gagement tut offert à Massel pour le théâtre
royal de Madrid: il y Joua avec sucées les
rôles à'Otelto, û'Ernani et d'autres outrages
du répertoire italien. Toutefois, Il D'aval! ja-
mais pu vaincre le dégoût que lui Inspirait le
théâtre; en 1833, il prit la résolution de se
retirer de la scène, et de te livrer 1 rensei-
gnement. De retour i Paria, il réalisa ce des
sein et donna des leçon* de ebant; dans
l'année suivante, 11 reçut ta nomination de
directeur de musique de la maison Impériale
de Saint-Denis. Depuis Ion, il a publié an
recueil de vocalises de soprano ou de lénor
pour ses élèves^ quelques airs détachés et un
recueil de mélodies.
MA88IMTNO (Fatniaic) , professeur de
chant a Paris, ett né a Turin, en 1 775, et a
apprit la musique et le ebant tout la direction
de l'abbé Dttani (voyez ce nom). Arrivé i
Paris vers IBM, il y établit, deux ans après,
un court d'enseignement collectif de la mu-
sique d'après un système dont il était l'inven-
teur, et dont on peut voir l'analyse dans le
premier 'volume de la Revue musicale (ann.
1827). Il a écrit pour ce court un ouvrage qui
a pour titre : Nouvelle méthode pour l'entei-
gnement de la mutique. Première partie,
contenant l'exposition de» principe), le
mode d'organitation d'un court d'apritla
nouvelle méthode ; l'indication det moyen*
d'enteignemenl mutuel , et une première
tuile de tolfige* avec accompagnement de
piano; Parti, chez l'auteur, 1819, in-folio.
Deuxième partie, contenant «ne tétie de
•olfifee à deux voix prineipaletet une batte,
avec accompagnement de piano; Ibid., 1890,
in fol. On a aussi de cet artiste ; Chaturt
fronçait à deux voix avec accompagne-
ment de deux pianot A quatre maint , à
futage des pensionnait et det écolet d'entei-
gnetnent mutuel, liv. I et II j Paris, Pacini.
Mastimino fut attaché a l'institution royale de
Saint-Denis, en qualité de professeur de ebant
et de solfège. It ett mort a Parti, en 1858.
MASSOIH (Cimuj), fut maître de mu-
sique de la cathédrale de Cb lions -sur-Marne,
vers 1080, et se rendit ensuite i Paris, oit il
remplit Ici mêmes fonction! dam la maison
professe des Jésuites de la rue Saint-Louis. Il
est auteur d'un Nouveau traité det régla
pour la eampotition de la mutique, par te-
am! on apprend facilement A faire un chant
tur det parolet, A eompottr à deux, trait et
quatre partiel, et A chiffrer la batte con-
tinue; Parti, 1094, ln-8". Dans celle première
édition, presque tons les exemples sont ma-
nuscrits, et quelques-uns gravés. La deuxième
édition est de 1898, in-8«; la troisième de
1705, et la quatrième, aussi in-8°, â été pu-
bliée en 1738, chei Roger, à Amsterdam. Dam
la Théorie det beaux-artt, de Sulier,on trouve
l'Indication d'une autre édition datée de Ham-
bourg, 1737, in-4*. L'ouvrage de Maison ne
manque pas de méthode, et les exemples en
sont atiea bien écrits. Il parait que ce musi-
cien avait cessé de vivre en 1705, car répl(M:
dédicatoire de la troisième édition est lignée
par l'imprimeur Billard.
JKAS80H (l'abbé), vicaire de l'église d'Ar-
gentan (Orne), s'est fait connaître par nne
Nouvelle méthode pour apprendre ûplain-
chant; Paris, imprimerie de Duverger; Ar-
gentan , Surène, 1839, in-19 de quarante-
bult pages.
MASSONEAU (Louis), violoniste distin-
gué, né a Casiel, dans la seconde moitié du
dix-baillème siècle, a reçu des leçons de
violon de Heuié, maître de concert du land-
grave de liesse, et apprit la composition tout
la direction de Kodewald.Matsonean avait été
admis depuis pen de temps dans la mutique du
prince, quand celui-ci mourut; le licencie-
ment de la chapelle et de l'Opéra l'obligea
alors à ebereber ailleurs une position. Pendant
quelque temps il vécut a Gœttingue, où il rem-
plissait les fonctions de directeur du Concert
académique. En 1799, Il obtint un emploi i
la petite tour de Detmold; mais avant qu'il s'y
rendit le prince mourut, et Mattoneau fut
obligé de reprendre ta position a l'université
de Gcelllngue. En 1795, il fui appelé I Franc-
fort -sur -le-Mein en qualité de premier violon
du théitrei deux ans après, fl alla à Alloua
remplir la même place qu'il quitta en 1798,
pour entrer dans la chapelle du duc de Det-
sau. Enfin, en 1809, il entra au service du
ducdeMecklembourg-Scbwerin et n'en snrlit
plus. Cet artiste conserva longtemps les qua-
lités de ton talent, car on voit dans la Goutte
générale de mutique de Ltiptick (30* année,
coll. 715), qu'il étonna les artistes dans une
fêle musicale donnée i Hambourg en 1818,
par la puissance de son exécution. Au mois
d'oclobre 1819, il était encore a Ludvrigsiust et
by Google
MASSONEAU — MATEHN
U
s'y fallait admirer {ibid; SI' idp. col. 777).
Celte mention est la derrière qu'on trouve de
«I artiste; après celle époque, les journaux de
musique n taisent sur lui, et es qu'on trouve
chez les biographe) allemands ne va pas au
deli de 1803. Parmi les compositions de Mas-
soneau, on remarque : 1* Symphonies 1
grand orchestre, op. S, nM 1 et 3; Offen-
bach, André. S" La Temp/te tt le Calme,
symphonie imitalive, op. S; ibid. S' Coo-
cerlo pour violon, op. 6; ibid. 4* Trois qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, op. A;
ibid. 6* Duo* pour dcui violons, op. 1 ;
Brunswick, S pehr. 0° Trois duos pour violon
et violoncelle, op. 9) Hambourg, Bcehme.
7* Airs variés pour vloldn et allô, op. 10;
Brunswick, Spehr. 8* Idem pour violon et
violoncelle, op. 1) ; ibid. 9' Symphonie con-
certante pour deux Dates et orchestre; ibid.
10* Chansons allemandes avec accompagne-
ment de piano, op. 7; Offenbacb, André.
MASTIATJX (Gasra»-ARTOiHE DE), fils
aîné d'un conseiller de l'archevêque de Co-
l°8n*i grand amateur de musique, naquit a.
Bonn, en 1766. Après avoir achevé ses éludes
de théologie, Il obtint du pape Pie VI un ca-
nonical a Augsbourg, en 1789, et rut prédi-
cateur de la cathédrale. En 1805, il fuirait
conseiller de l'électeur, et l'année suivante,
directeur général des affaire» provinciales à
Munich. Apres l'organisation du royaume de
Bavière, en 1806, Il conserva le titre de con-
seiller privé du roi. Amateur distingué, il
cultiva la musique avec passion, et ne négligea
rien pour en rendre l'usage populaire en Ba-
vière. Indépendamment de ses messes et de
ses motets, qui sont considérés comme de
bonnes compositions, Il publia J Augsbourg,
en 1800, un livre de chants i l'usage des
églises catholiques, pour toutes les fêtes de
l'année, en trois volumes ; puis il rassembla
les meilleures mélodies ancirnneset mo-
dernes, pourle mémo usage, elles 111 paraître i
Lelpslck en sii cahiers, depuis 1813 jusqu'en
1617. On xoit dans le Lexique univertel de
musique, publié par le docteur Schilling
que M. de Masliaul a donné i Munich, en
1815, un livre snr le chant choral et sur le
plain-chanl; maison n'y trouve pas le titre de
cet ouvrage. On a aussi, du même auteur, ua
livre de chant pour les écoles Élémentaires de
Munich (Landshut, 1817). Depuis 1818 jus-
qu'en 1895, il a continué la publication de la
Caielle littéraire^ l'usage des prêtres catho-
liques qui s'occupent d'instruction religieuse.
On y trouve de bons articles sur la musique.
MATAUSCHEK {A.), ecclésiastique, ni
en Bohême vers 1770, vécut a Vienne depuis
le commencement du dli-nenvième siècle lus-
que vers 1810. Il s'est fait connaître par beau-
coup de compositions pour le piano, dans la
manière de son compatriote Gelinek. Ses
principaux ouvrages sont : 1° Sonates pour
piano seul, op. 14,-17, 57; Vienne, Haslinger.
3* Sonales pour piano et flûte, op. 33, ibid.
3" Rondeaux pour piano seul, uH 1 et 3 ;
■ayenca, Schott. 4" Airs variés pour piano,
op. 17, 3», 58 ; Vienne, Artaria et Haslinger.
5* Plusieurs recueils de polonaises, ibid.
L'abbé Matau se bek a aussi beaucoup écrit pour
la fiflte.
MATELAAT (Jeak), compositeur belge,
vécut à Rome, vers la fin du seizième siècle,
el y lut maître de chapelle de l'église colléglala-
deSaiul-Liurent in Damato. I! était Flamand,
suivant le titre du seul ouvrage de ta composi-
tion connu aujourd'hui ; mais on n'a de ren-
seignements ni sur le lien de ta naissance ni
sur le commencement de sa carrière. On con-
naît ne lui une collection de répons, d 'h ymues-
el d'antiennes Intitulée : Resporworia, Jnti-
phonx it Ifymni in proceeiionibui ptr an-
numquatemieet quinit vocibui concintndo,
ouetore Joanne Sîatelarto Flandnn. Collé-
giale eeeleiiw S. Laurentii in Damaio de-
vrbe eapellM magittra. Bornât, ex typogr.
Nieolai Mutii, 1596. Haielart a ajouté 1 see-
propres compositions dans ce recueil six mo-
tels de Paleslrina.
MATELLI {....), compositeur italien,
était maître de chapelle a Munster en 1784.
Il s'est fait connaître par beaucoup de com-
positions instrumentales et par les opéras-
dont les titres snivent : 1* Die Reiiendctt
naeh Holland (les Voyageurs en Hollande).
£• Dtr Brautiag (le Jour des noces). S* Der
Tempel der Dankbarkeit) le Temple de la
Reconnaissance). 4° Dtr Ktrnig Babt (le Roi
corbeau). Ces ouvrages sont restés- en manu-
scrit. On Ignore l'époque de la mort de cet ar-
tiste.
MATEHN on MATTEBN (A.-W.-F.),
violoncelliste distingué, fut attaché au servie*
du duc de Brunswick, dans la seconde molllé
du dix-huitième siècle. On dit qu'il n'eut ja-
mais d'autre guide que lui-même pour se» >
études. On a de cet artiste des symphonies, 1
at des soloa de violoncelle, en >,
;. Le douzième supplément du cata-
logue thématique de Brellkopf Indique un
concerto de Ma 1er □ pour violoncelle, deux
violons, alto et basse. Un 01s de ce virtuose-,
,»Goo'
MATEBN — MATHIEU
directeur de musique i Liegnili, en Siléiie, et
professeur de composition à l'académie de
cette ville, a publié i Breslau de* pièce* pour
le piano. Il ut mort i Liegnltx le 5 décembre
1890.
HATHALIH ou MATUELIN <G*n-
r.ihD). Fayei TAILLA8SOK.
M ATHElt (Saboii), fils d'un organiste de
SheOleld, en Angleterre, naquit dana cette
ville en 1771. Élève de ion père, Samuel Natber
fut nommé organiile de l'église Saint-Jacques
eu 1709. En 1808, il succéda à aon père dan*
la placed'organuWede Saint-Paul. Eu 1899, on
lui a confié l'orgue de la loge provinciale det
Francs -Maçon s. Ce musicien a publié de aa
composition un livre de piaumea et d'hymues,
ainsi qu'un T> Petim et de» chansons avec ac-
compagnement de piano.
HATHIA8 (Kùln*). fouet MAT-
THIAS.
MATHIA8 (ninniiiii), surnommé YER-
RECOREN8I8, d'un nom latin de lieu in-
connu, i maint qu'il n'indique rerréa, bourg
■de la Sàrdalgne; mail il est pi"* vraisemblable
qu'ffcrmann Mat htm était un musicien alle-
mand du se liième siècle. Quoiqu'il en soit, on
trouve des chansons latines a quatre et cinq
voix de *a composition dans le recueil intitulé :
Seleci iuimx net non familiartitimx eantio-
net ultra etntum varia idiomale eocum,
«un multiplitlum quant etiam pauca.ru
Fugm quoqut tit eoeonfur, d tex uique ad
duat odwj, ete. Auguste Yindellcorum, Mel-
chior Kriesitein excudebal, 1540, petit in-8-
oh).
MATHIA8 (GEOttu-ABtDii-SiiRT-Cu»),
compositeur et professeur de piano, né 1
Paril, le 14 octobre 18*3, montra dès «on
enfance une heureuse organisation pour la
musique. Admis au Conservatoire, le 4 avril
1837, il n'r resta qu'une année et se relira,
le 18 avril 1858, pour ae livrer a l'élude du
piano «oui la direction de Kalkbrenner, dont II
reçut tel leçon) pendant plusieurs années.
Rentré au Conservatoire, le 18 novembre 1849,
il y devint élève d'Balévy pour le contrepoint
et de Berton, pour la composition. En 1848,
le second grand prix lui fui décerné au con-
cours de l'Institut. Il recul aussi de* conseils
de Cbopin pour le style du piano. Doué de dis-
tinction dans les idée*, M. Malhlas débuta par
des succès dans se* compositions pour l'or-
chestre. Ses princlpaui ouvrages en ce genre
«ont : 1* Symphonie, exécutée deux fois par
l'orcbeslre de la aociété de Sainte-Cécile et
vivement applaudie par l'auditoire. ^Ouver-
ture A'ffamiet, exécutée aui concerts de la
même société. 8* Camp de Bohémien*, fan-
taisie dramatique idem. Il y a lieu de «'éton-
ner que, après de ai beaux commencement*,
cet artiste se soit, depuis plusieurs année*,
condamné au silence, ou du moins se toit
borné k la production d'oeuvre* de musique de
chambre. Parmi le* vingt-cinq ou trente ou-
vrages qu'il a publiés, on remarque : 1" Trio
pour piano, violon et violoncelle, op. 1; Paris,
Brandn*; 2- Idem, op 18; Pari*, RicbauU;
Allegro appaiiionato, op. 5; Feuillet de
printempi, pièce* pour piano «ni, op. 8 et
17] dix étude* dédiée* a Halévy, op. 10 ; Paris,
Brandus; Romances sans parole*, op. 18}
Paris, Lemoine; Sonate, op. 20 j Paris, Meis-
sonnier. M. Malhias a en manuscrit des quia*
tette* pour instrument* k cordes et une messe
solennelle. Il » été nommé professeur de piano
au Conservatoire de Paris, en 1809.
MATHIEU (Micxil), né a Pari*, le 28 oc-
tobre 1680, entra dan* la musique du roi en
1798, et obtint la vétéran ce en 1701. Il mou-
rut le 9 avril 1748, i l'âge île toiiante-dli-
neuf ans. Mathieu a laissé en manuscrit deux
motel*, de* morceaux de musique instrumen-
tale, quatre cantallljes, deux divertissements,
et le ballet de la Paix exécuté* au concert de
la reine, en 1737. La femme de ce musicien,
Jacqueline- Françoise Barbier, née le 90 mai
1708, chanta longtemps les *olos de premier
dessus aux concert* de la reine. Elle mourut
le 17 avril 1775.
MATHIEU (Juins- Amaili), fila aîné de*
précédents, né k Versailles le 1" février 1754,
fut premier violon de la chapelle du roi de-
puis 1761 jusqu'en 1770, puis succéda a l'abbé
Blanchard, danala place de maître de musique
de la même chapelle. Il a publié de ta com-
position, i Paris, deux livres de sonates de
violon, deux livres de trlot pour deux violons
et basse, un ornvre de quatuor*, et a laissé an
manuscrit det symphonies, det concertos de
violon, quarante-cinq motel* a grand choeur
et une messe avec orchestre. ,
MATHIEU (Mtcxii.-Jm.tsi.), connu sous
le nom de LËFIDOIt, était frère du précé-
dent et naqnll a Fontainebleau, le 8 octobre
1740. Il composa quelques opéra* qui sont
resté* en manuscrit, ainsi que des motets,
neuf sonatet a violon seul, trois quatuors, six
trlot, et six pièce* de clavecin. On a publié
de sa composition plusieurs recueils d'airs el
de chanson*, gravé* k Parit, en 1705 et 1706.
Mathieu écrivit aussi la musique de plusieurs
seines et d'actes, pour d'ancien* opéras qui
MATHIEU — MATHONDELACOUR
n'ont pa* été joué* avec cet changement), ou
qui n'ont pas eu de mecès. Parmi cei ouvragée,
La Borde cite V École de* filUt, Marthétie,
ancienne tragédie lyrique, let Amourt de
Protée, ancien opéra- ballet, qui fut essayé au
théâtre du Magasin de l'Opéra, en 1778; U
Départ det matelot* , intermède joué une
seule fols au théâtre Italien (novembre
1778), etc.
MATHIEU (Lion.ro), professeur de mu-
sique et de piano, né en 1759, mourut! An-
Houléme au mois .l'août 1801. Il a publié plu-
«ieuri romances arec accompagnement de
piano, entre autre! celle qui commence par
cet mou : /'entends tonner le tripot. Cet
artiste avait annoncé un nouveau système de
langue musicale, dont il était Inventeur, et qui
devait paraître tout ce titre : Nouvelle mé-
thode télégraphique muticaU, ou langage
exprimé par let tant tant articulation i
mail cet ouvrage n'a point paru (uoyet Sddbi).
MATHIEU (Juu-iUrTitTi), né le 3 jan-
vier 1763, a Blllone, on Auvergne, a eu pour
premier maître de musique Cardot, maître de
chapelle de cette ville. En 177», il entra dan*
.la musique du régi ment de* gardes françaises,
en qualité d'élève : il y jouait du serpent.
Pendant une longue maladie qui le retint près
de ail moi* i l'hôpital militaire, il apprit seul
a jouer de la gnltare, et devint atsec habile
sur cet inilrument pour pouvoir en donner
des leçons et assurer ainsi ton existence. Bientôt
après, il sortit dei gardes françaises pour
entrer i l'églite Saint -Euslache, de Paris,
comme te rpeolltte. Lorsque le Conservatoire
de mutlq-je fut institué, Mathieu y fut ap-
pelé pour enseigner le solfège. Dans le méma
tempt, il avait austl été chargé de l'euseigne-
men* de la musique a l'Institut des aveugles f
il écrivit pour tet élèves un opéra intitulé :
la Rate d'Jveugle*. qui fut représenté rue
Saint-Victor, le 9 nii6se an V. Appelé a
Versailles, en 1800, comme maître de chapelle
de l'église cathédrale, il en a rempli let fonc-
tion* arec aile pendant trente ans, et a écrit
heaucôapde motels eteinq messes solennelles,
Quelque s-uue» de ce* composition* ont été
exécutées avec succès dans dlrerses églises de
Paris. Mathieu a composé aussi près de dli
mille leçon» de solfège pour te* élève* de la
maîtrise. On lui doit un des meilleurs et des
plu* instructifs traité* de plalu-chanlqul exis-
tent; cet ouvrage a pour litre : Nouvelle mé-
thode de plain-chanl â l'otage de toutes let
igUtet de France, traitant de tout ce quia
rapport d l'offln divin, d l'rirganittt, aux
chantret, aux enfant* de cfiu
un abrégé du pJui'n-eAanC ancien ; précédé»
d'une notice kiitorique, etc.; Paris, Auge,
18S8, un volume in-13. Mathieu a traduit
en français la Dodecachordon de Glaréau, et
a ml» en partition toutes let pièces de mu-
sique que renferme cet ouvrage. Un pareil
travail n'a pu élre fait que par un musicien
très -instruit. Cet artiste est mort a Versailles,
en 1847.
MATHIEU (AnOLMi-CsuiMt-GaitiAiit),
conservateur des manuscrit* de la Biblio-
thèque royale a Bruxelles , est né à Mont
(Belgique), le 33 Juin 1804. D'abord membre
de U société det artt, sciences et belles lettres
du fiainaul, Il en a été nommé ensuite secré-
taire. Auteur de plusieurs poèmes, M. Walhieu
en a publié nn, Intitulé : Roland de Lattre
(Orlando di Lasso); Hons, 183S, ln-18 de
soixante - hum page*. Une préface histo-
rique , extraite de la notice de Delmolte
\vogei ce nom), sur ce célèbre musicien, pré-
cède le poème, qui est suivi de notes. Une
deuxième édition de cet ouvrage a été publiée
a Mont, chet Plérart, en 1840, gr. in-8° de
soixante et quatorze pages.
MATHO(JiAK-Birii*Ti),nd dans un vil-
lage de la Bretagne, en 1660, entra dans la
chapelle du roi de France, en 1084, pour y
chanter la partie de ténor, puis fut nommé
maître de musique des enfanta de France. Il
était Igé de cinquante-quatre an* lorsqu'il fll
représenter, en 1714, D'Académie royale de
musique, Jrion, tragédie lyrique en cinq
actes, de sa composition. Il mourut a Ver-
tailles, en 1 746, a l'ige de quatre-vhagi-*!* ant.
MATHOU DE LA COUR (Jacoces),
membre de l'Académie det lettre* et det
sciences de Lyon, naquit dan* cette ville, en
1713, et y mourut en 1770. Cet académicien
t'occupait spécialement de la théorie de l'har-
monie, que let écrits de Hameau avaient mise
en vogue. Il reprochait cependant a ce grand
musicien d'avoir manqué de méthode, de
clarté et de précision dan* l'exposé de ta doc-
trine. Dam un premier mémoire qu'il lut i
l'Académie, il s'est proposé de faire connaître
les vrais principes de la composition, c'ett-
.Vdlre, de la formation et de l'emploi det ac-
cords. Un second mémoire de Mathon de la
Cour a pour objet défaire voir que les accord*
et les beauté* de l'barmonie ton! le produit de
la nature, et que c'est par le calcul qu'on en a
fait la découverte : vieilles erreurs que ne peut
admettre une saine philosophie, et dont j'ai
démontré la fausseté en beaucoup d'endroits.
ai
MATHON DE LA COUR — MATE!
Malhon de la Cour cherche, 1 la en de son se-
CODd mémoire, la solution d'un problème qu'il
énonce en ces lermei : Trouver un son qui
faiei accord aiiee tout let Ion* d'une modu-
lation donnée. Il ne s'etl pas aperçu que
c'est l'inverte de cette donnée qui est le pro-
blème véritable, a Mfolr : Trouoer de* for-
mula narmonijue* par letquellei un ion
donne puisse «e rctoudrt dunt le* deux
mode* de (ou* Iw Ion*. Let Mémoires de Ha ■
thon de la Cour sont en manuscrit à la Bi-
bliothèque de Lyon, dan» un recueil d'autres
mémoires sur la musique, n" 065, In fol.
MATUOI" DE LA COUR (Cuiblu-Jo-
hm), fils du précédent et littérateur, naquil
a Lyon, en 1758, et périt fur l'échalaud, au
mois d'octobre 1703, après la prise do cette
ville yu l'armée révolutionnaire. Auteur de
plusieurs écrits médiocres, Il * été aussi ré-
dacteur de VAlmanach musical pour let
années 1775, 1776, 1777 et 1778. Interrompu
pendant plusieurs années, cet almanach tut
ensuite rédigé par Luneau de Boisgermain
(uoyei ce nom). Malhon delà Cour* travaillé
au Journal de mviiqut publié i Paris, de-
puis le mois de juillet 1764 Jusqu'au mois
d'août 1768. Ce recueil fut ensuite continué
par Era m) court, puis par Framcry.
MATIELLI (Jasn-Amoitti), claveciniste
et compositeur, élève de Wagenseil, vivait a.
Vienne dans la seconde moitié du dii-hui-
tieme siècle, et ; avait de la réputation pour
sa méthode d'enseignement. Eu 1783, il a pu-
blié dans cette ville six sonates pour le clave-
cin. On connaît aussi, en manuscrit, sous son
nom, plusieurs concertos pour cet instrument.
MATTEI (Siteiio), avocat- et littérateur
distingué, né dans la Calibre, en 1743, habita
longtemps a Padoue, et mourut a Naples, en
1809. Des idées originales et un style élégant
te font remarquer dans le livre qu'il a publié
sous ce litre : Diiterlaiioni prdiminari
alla traduiione de' Saimi; Padoue, 1780,
huit volumes in-8°. Cet ouvrage est divisé en
un certain nombre de dissertations sur des
sujet* relatifs aux psaumes. La neuvième du
premier volume a pour litre : Délia Muiica
antiea^ e délia necetiiià dette «otiiie alla
muiica apparttncnle, per ben inttndere e
traduire i Salmi. La douzième du second vo-
lume traite de la psalmodie dos Hébreux. La
dix-huitième du cinquième volume est inti-
tulée : La Filotofia délia muiica, o n'a la
muji'ca de' Salmi. Le huitième volume de cet
Intéressant outrage renferme une correspon-
dance de Hatlel avec quelques-uns de tes amis,
et surtout avec Métastase, concernant la mu-
sique ancienne, qu'il considère comme supé-
rieure i la moderne. En 1784, Mauel fit
paraître i Nanles une dissertation in-4", inti
lu\éc : Su imaestri di cappella tonocompreU
fra gli artigiani (Si let maître* de chapelle
sont compris parmi les artisans). Eofin, on a
du même écrivain des Mémoires pour tenir a.
la vie de. Métastase, où l'on trouva l'éloge de
Jomelli. Cet ouvrage, qui n'a pas de nom
d'auteur au frontispice, a pour litre : dned-
doti tttntt dtlla vita dell' ab. Pietra Me-
laitaiio, colla itaria del progretto dtlla poe-
tia e muttta ttatrale, mtmoria itorieo-tati-
rico euriota; Colle-Ameno, sans date (1785),
ln-8°. A la page 39 commence l'Elogio di
Jomelli, o tia ilpragreeeo delta poetia e mu-
iica ttatrale. C'est en tète de cet éloge que
Mitlei a placé son nom. Il a publié aussi une
dissertation intitulée : Memoria per la biblio-
feca mut tca fondatu net Canservatorio délia
Pietà; ln-8*, sans nom de lieu et sansdale
(N'a pi es, 17(15).
MATTEI (l'abbé Stimslas), compotiieuv
de musique d'église, et professeur de contre-
point au Lycée communal de muiiqvt, i Bo-,
logne, naquit dans cette ville, le 10 février
1750. Son père, simple serrurier, l'envoya aux.
écoles de charité pour y apprendre let élé-
ments du calcul et de la langue latine. Le ha-
sard l'ayant conduit à l'église dat cordeliers,
appelésîfffi*«raconvenfuelt,ob l'on exécuta il
chaque jour l'office en musique, ton penchant
pour l'art se développa rapidement et le ra->
mena si souvent dans celte église , que le
P. Martini le remarqua, prit de l'intérêt i lui,
et le SI entrer dans son couvent comme no-
vice. Dès ce moment, te jeune Maltei reçut ton
instruction musicale de l'illustre maître de
chapelle du courent de Saint- François, pendant
qu'il se livrait a l'élude de la philosophie el de
la théologie. A seiie ans, il prononça ses-
vceui, et lorsqu'il eut atteint sa vingt et unième
année, il fut ordonné prêtre. Une tendre affec-
tion l'attachait a. son maître, dont il était
devenu le confesseur; il ne le laissa presque
jamais seul dans set dernières années, l'aida-
dans ses recherches d'érudition, devenues pé-
nibles a cause de tes Infirmités, et lui prodi-
gua les soins d'un Dis dans sa dernière ma-
ladie. Je tait, ditait le P. Martini en mourant,
en guelfes nuit ni je laisse me* livre* et met-
papier*. Je ne tait pourtant si l'abbé Maltei
justifia la confiance de son maître, dans le
sens qu'ityatlacbaitj car un tel legs ne pou-
vait être fait que dans le but de la continua-
by Google
lion de ses iriNW, et surtout du quatrième
volume de YBiitoire de la muliqut, dont le
P. Martini (voyci ce non) t'occupa jusqu'à
■m damier* moment! ; or, son élève, qui
peut-être comprenait ion Insuffisance peur un
semblable travail, n'en a pas publié une ligne,
quoiqu'il ait survécu trente-neuf ans 1 son
le P. Malte! succéda au P. Martini dans
las fonctions de maître de chapelle de Saiut-
Franeola : déjà, depuis 1770, il en aralt pris
possession. Vers 1770, il comment* * raire
entendre tes propres compositions pour
l'église, et depuis lors il écrivit un grand
nombre de messes, de motets, d'bymnei,
dé psaumes et de graduels, dont on trouve
quelque* copie* 1 Rome, mais dont la plupart
se conservent en manuscrit dans la Biblio-
thèque de Saint-Georges, i Bologne. Lorsque
le* couvent* furent supprimés, en 1798,
époque où l'Italie était envahie par les armées
françaises, Mattel se retira dan* un modeste
logement arec sa vieille mère, et trouva de*
ressource* pour ton existence dan* l'ensei-
gnement de la composition. C'est depuis cette
époque qu'il a été connu sous le nom de
l'abbé Mattei. De nombreux élève* fréquen-
tèrent ton école, et bientôt il acquit de la cé-
lébrité comme professeur. Son attachement
pour la ville oh il avait vu le Jour lui avait Tait
refuser plusieurs place* de maître de chapelle
qui lui avaient été offerte*; mai* il accepta
avec plaisir celle de 5a lot- Pétrone, 1 Bologne,
et en remplit le* fonctions Jusqu'à la (Inde
sa vie. Le Lycée communal de musique ayant
été organise en!804, il y fui appelé pour ensei-
gner le contrepoint, et for ma un grand nombre
d'élève*, dont le* principaux sont Kossini,
Morlacchi, Dooixeili, J.-A. Perotti, Robuschi,
*L. Palmerlnl, Bertololll, G. Corticelli, Nan-
cini, Tadollni, Tetel et Pilolii. Ce dernier lui
a succédé dan* se* fonctions de maître de cha-
pelle t Saint -Pétrone. Retiré, après la mort de
ta mère, ehea ion ami D. Batiillni, curé de
Sain le- Catherine, il passa ses dernière! années
dan* la calme d'une vie uniquement remplie
par de* travaux de cabinet et par le* loin*
qu'il donnait a ses élève*. Le 17 nul 1895, il
termina ton honorable carrière, dan* la
■olxante-teialème année de son âge. La so-
ciété des Philharmoniques et le conseil com-
munal de Bologne lui firent de magnifique*
Ob*èquet,et lui «levèrent un tombeau, oh l'on
a placé ton bu*te. L'abbé Mattei était membre
de la société Philharmonique do Bologne; H
en fut le préaident en 1791 et 1794. A l'époque
de la formation de l'Institut des sciences,
lettre* et art* du royaume d'Italie (1808], il
fiit choial comme un de* huit membre* de la
section de musique, qt l'Académie dea beaui-
arls de l'Institut royal de France le nomma
l'un de set membre* associés, le 34 Janvier
1834. Les compositions de Mattel, qui toutes
sont restées en manuscrit, te trouvent aujour-
d'hui dant la Bibliothèque Saint-Georges, dea
Mineurs conventuels; elles consistent en un
grand nombre de messes, psaume*, Introita,
graduels, hymnes, motet* et symphonies pour
offertoire).
Comme la plupart des maître*. Italien* des
meilleures écoles, Mattel possédait une bonne
tradition pratique de l'art d'écrire j c'est par la
qu'il s'est distingué- comme professeur et qu'il
a formé de bons élève* ; mail il n'y avait en
lui ni doctrine, ni critique, aintl que le
prouve ton ouvrage intitulé : Praliea d'oc-
eompagnamento sopra baul numtrati, e
eontrappunti a pi'ù ooei mila teala ateen-
dente e diicendente, maggiare e minore, eon
diverti fugke a qaattro > otto (Pratique d'ac-
compagnement sur de* basses chiffrée*, et
contrepoints a plusieurs voix sur la gamme
ascendante et descendante majeure et mineure,
suivis de fugues i quatre et à huit parties); Bolo-
gne, Clprlani, 1833-1830, trois partie* In -fol.
Toute la théorie de Mattel *ur l'harmonie est
renfermée en six pages dant cet ouvrage : elle
se borne i l'exposé de la forme de l'accord
parfait, de celui de la septième dominante et
de leurs dérivé*, avec quelque* notion* de*
prolongation*. Du reste, les fait* particulier*
n'y sont rattachés par aucune considération
générale ; nulle philosophie ne te fait aperce-
voir dant l'ensemble de cet fait*. Quelques
règles de contrepoint, avec les exemples qui y
sont relatifs, composent toute la théorie de celle
partie de l'art dans le livre de Mattel. Ces règles,
contenue* dan* nuit pages, sont présentée*
d'une manière empirique el *ans aucune dis-
cussion de principes ; mais elles sont suivies
de bons exercices en contrepoint simple, de-
pull deux jusqu'à huit parties réelle* sur la
gamme diatonique montante et descendante,
dam les modes majeur et mineur. Cet exer-
cice*, quoique bien écrits, ont te défaut de
n'être pas bien gradué*, car, de* le* premier*
pas, on y volt dans lei contrepoint* simplet 1
trois et i quatre, des Imitation! et des canons,
bien qn'aneone notion de ces formel ne toit
donnée dant l'ouvrage. Ii parait que l'ensei-
gnement oral de Mattei était tout aussi dé-
pourvu de raisonnement el de critique que ce
■^mm
MATTEI — HATTtLEI
[al s
l'har
contrepoint, tir Koiiini me disait à Bologne,
en 1841 : «J'aurai! eu du penchant a cultiver
• lei forme» de la musique lévère, li j'avais
• eu dam mon maître de contrepoint un
s homme qui m'eut expliqué la raison des
a règles ; malt lorsque je demandait à Mattel
« des explications, it me répondait toujours :
« C'est l'usage d'écrire ainsi. Il m'a dégoûté
• d'une acience qui n'avait pat de meilleures
. raisons i me donner des ebotet qu'elle en-
u teignait. »
Je ne tonnait det compositions de Mattel
qu'une messe a quatre voix sans instruments ;
une mette solennelle arec orchestre, et une
mette i huit roi» avec orgue. On elle de sa
composition un Intermède,! nlltu lé \UHbrajo,
compote pour le séminaire de Bologne, et un
oratorio de la Passion, qui fut exécuté dam
l'hiver de 1793. Les partitions de ces ouvrages
paraissent être perdues. La collection musi-
cale de l'abbé Sanilnl,cie Home, renferme une
messe pour deux ténors et basse, arec orgue
et deux cura obligés; deux messes a quatre
voix, avec orchestre; un Tantum trgo pour
deux voix de soprano et batte ; Kyrie, Gloria
et Credo eoneertéil huit voix j Le portrait dece
professeur a été gravé {In-folio) pur Ctpurl, et
publié i Bologne. On a sur lui une biographie
intitulée: FitadiStanitlaoMattei,scritta da
Filippa C'anuti, avvocato , ail' Jcadtmia
FilarmoHica di Bologne, dedicata-, Bologne,
1829, in-8», avec un portrait gravé parKoma-
gooli. Adrien De La Figea publia une noticede
Malleidani le sixième volume de la Revue el
i/aiette musicale de Paris (année 1859). Il en
existe un tlré-i-part, et elle a été reproduite
dam lei Mi scellantes du mime auteur.
MATTEI (Gmttmi), chapelain de l'église
de S. Coslaulino, et professeur de chant a
Parme, né vers la fin du dix-huitième tiècle,
à Cattelnnovo-dl-Garfagnana, dans le duché
de Mortène, est auteur d'nn livre Intitulé :
Elemtnti di canto ferma o lia gregoriano;
Parme, de l'Imprimerie de Bodonl, 1834, gr.
in-8».
"IATTEUCCI (MiTTio), célèbre chanteur
«opranlsle, naquit i Haplct en 1849. Son nom
véritable serait ignoré si un passage d'un
livre Tort obscur ne uout l'avait révélé; ce
livre a pour titre ; Mtmorie deW abat»
D. Boni fado Pecorone delta cilla i( Sapo-
■ nara, mutico delta rtal cappella di JVapoli ;
Napks, 1730, io-4*. On y lit ce passage
(p. 77} : Oltre finalmentt i forti impuhi del
*ig. Marchât Mattto Sattani, volgarment*
Matleucci, famoetttimo cantor di voce so-
prano, mi eiortarono di ricorrerne a ùirit-
tura al sig. Vicerè, etc. Ce passage nout ap-
prend 1 la fois que Sattani était le nom du
chanteur, et ton prénom Mattto; de plut,
qu'il avait le titre de marquis, quoiqu'il soit
•ppelé chevalier par tons lei biographe!. La
circonstance dont 11 s'agit dans ce pasaage m
rapporte à l'année 1708. Après avoir été long-
1cm pi au service de I* cour de Madrid et y a voir
il des richesse! considérables, Il était re-
né i Naples, oii il rirait encore en 1730.
Mancinl nous apprend {Ri$. p rai ic ht topra il
canto ftgur.,0. 18) que, par dévotion, Il avait
l'habitude de chanter alors dam lei églises
tous les tamedit, et que sa vois avait conservé
1 de fraîcheur, quoiqu'il fut tgé de plut de
quatre-vingts am, que ceux qui l'entendaient
le voir se persuadaient qu'il devait être
dans la fleur de l'âge. On Ignore l'époque de
la mort de cet artiite extraordinaire.
HATTHiGI (COMun) , avocat a Bruni-
«rick , v naquit dans la première moitié
du dix-septième siècle, et SI ses éludes i.
Ko-nlgtberg, où 11 fut reçu docteur en droit.
Il a fait Imprimer un livre Intitulé : JEurfisr
dock auifUhrlichcr Bertckt von dtn Modit
musitts, wtlçlicn avi dtn betten, alttsttn,
bcriihmteittn und bewxhrtttten auloribus
dtr Mutik zuiammen gttragtn, otaf dtn un-
beweglichen Grand der JHeiikunst gttttxt
und mit Beliebung dtr lablichen phitosa-
phisehen Faeultœt Chnrf. Br. Pr. univtr-
titttt «i Kanigtberg, heratugtgeben, etc.
[Avis court mais suffisamment détaillé sur les
modes musicaux, etc.); Kœnigiberg, 105!,
in-4*. Bien que cet ouvrage porte le nom de
Malin»! au frontispice, cependant il aroue,
dam la seconde préface, qu'il n'en est que le
rédacteur, et qu'il en doit le fond a un nommé1
Grymmiui on Grimmiui, dont il ne fait con-
naître ni la pairie ni la profession ; mais 11 le
cite (p. 1H) comme auteur d'un traité allemand
sur le monocorde. Il est vraisemblable que
rameur dont 11 t'agit ett Henri Grlmm (Myei
ce nom), cantor a Magdebourg au commen-
cement du dix-septième siècle. L'ouvrage de
Matinal a pour objet de comparer lei modei
de l'ancienne musique grecque, suivant la
doctrine de Piolémée, avec les tons dn plaln-
chant. On y trouve (p. 65) d'anciens vers
techniques latins qui indiquent d'une ma-
nière beaucoup plus claire que la plupart des
traité! du chant ecclési ai tique les répercut
sloni des notes principale! des ions de ce
chant suivant le système dci mnanecs.
v Google
MATTH.ÏI — MATTHEIS
M ATT H El (HBïiM-AnsfSTt), violoniste
et compositeur, naquit i Dre*de la 30 octobre
1781, et m lien de» (on enfance à l'élude de
la musique. Quoiqu'il fût parvenu à jouer avec
habileté de plusieurs Instruments, le. violon
était celui qu'il préférait et sur lequel II ut le*
progrès le* pin* rapide*. Dan* no voyage qu'il
fit I Lelpilck en 1803, Il obtint un si brillant
succès au concert hebdomadaire, qu'il fut im-
médiatement engagé comme violon solo 1
l'orchestre du Ibéltre et du concert. L'Intérêt
qne sa personne et ion latent inspiraient dé-
cida quelque* amateur) 1 lui fournir les
doyens de te rendre à Paris pour ; perfec-
tionner mu Jeu d'après le* conseil* d'nn grand
maître. Rodolphe Kreutier fut celui qu'il choi-
sit, et cet artiste célèbre loi prodigua *e* loin*.
De retour i Leipsick, au mois de janvier 1800,
Hattbtel étonna ses protecteurs par le brillant
de ion exécution, et Juslilia leurs bienfaits par
lei luccèi qu'il obtint dans les concert*. Sans
l'automne de 1809, Il te réunit i ses collègue*
Campagnol!, Volgt et Dolaïuer pour former
une société de quatuor*. Le* séance* où ces
artiste* faisaient entendre le* production* de
Haydn, de Mozart et de Beethoven excitèrent
l'admiration de tout ce qu'il y avait d'amateurs
i Lei psi et , el réunirent un audi loi re nombreux .
Le 31 Jnf n 1810, Natihai exécuta i la grande
fêle musicale de la Tburlnge une symphonie
concertante pour deux violon* arec Spohr, et
se montra digne de te mesurer avec nn tel
athlète. Le 16 décembre de l'année suivante,
il donna un concert i Berlin et y justifia ta
réputation qui l'avait précédé dan* cette
ville. Après avoir fait on brillant voyage
<lani le nord de l'Allemagne, M retourna i
Leipsick où il succéda a Campagnol! comme
maître de concert en 1817. Depuis cette épo-
que jusqu'à sa mort, arrivée le 4 novembre
1839, Il a rempli celle place avec distinction,
et a montré beaucoup de talent dan* la direc-
tion de l'orchestre. M. Ferdinand David tui a
succédé dans cette position. On a gravé de la
composition de col artiste : t'Quatre concertos
pour le violon, op. 3, 9, 18 et 90; Leipsick,
Peter* et Hofmeitler. 3* Fantaisie pour violon
el orchestre, op. 8; Leipsick, Peler*. 3° Rondo
■'dent, op. 18; Vienne, Hasllnger. A" Quatuor*
brillants, op. 6 el 13; Leipsick et Hambourg.
5* Variation* pour violon et quatuor, op. 7,
10, 31 ; Lelpaick, Brettkopf et Hartel, Hot-
meister. 6* Duos pour deux violons, op. S;
Leipsick, Peler*. 7° Chants joyeux pour deux
soprano*, ténor el basse, op. 19 ; inid, 8* Air*
el chant* allemand* 1 voli »eule et accompa-
gnement de piano, op. 1, 4,5, 11, 13, 17;
ibii.
MATTHEIS (NtcoLis), violoniste italien,
se fixa à Londres ver* la Hn du règne dt
Charles II. Sa pauvreté était extrême lorsqu'il
arriva en Angleterre, mais sa fierté égalait aa
misère. Il parvint 1 se faire entendre i la
cour, mal* il n'y plut pat, parce qu'il M plai-
gnait avec hauteur du bruit qua faisaient les
conversation* pendant qu'il Jouait. Quelques
personne* qui estimaient son talent parvinrent
I lui faire comprendre qu'il ne réussirait pas
de cette manière à se faire des ami* : II écoula
leur* conseils, el bientôt H e'ut beaucoup
d'élève* dan» le* familles nobles. Il composait
pour eux des leçons qui eurent beaucoup de
succès et dont on recherchait le* copie*, ce
qui le décida i les faire graver sur cuivre. Il
en présentait des exemplaires reliés aux per-
sonnes riches qui les lui payaient cinq ou six
guinées. Ce fui le commencement de la musi-
que gravée en Angleterre. Mattbels publia
quatre recueils de ces leçons, sou* ce titre :
Jyru for thcvioHntoud: préludes, fugua,
allemande*, tarabandt, courants, giguei,
fanciti, and tiitwtu olfter panagei, intro-
duction* for tingle and double Uopt, «le.
Haliheis fit autsl graver de* leçons pour la
guitare, dont 11 jouait fort bien, et un trailé
de composition et de basse continue dont le*
exemplaire* sont devenus d'une rareté exces-
sive. Il avait composé plusieurs concertos el
des solo* qui n'ont pas été publiés. Les leçons
qu'il donnait et la vente de ut ouvrages lui
avalent procuré des richesses considérables :
elles lui tirent contracter des habitudes d'in-
tempérance qui le conduisirent en peu de
temps au tombeau.
MATTHEIS (NtcoLis), Dis du précédent,
né à Londres, fut aussi violoniste et composi-
teur de mérite. A peine an sortir du berceau,
II recul de son père des leçons de violon : set
progrès lurept rapides. Vers 1717, Il se rendit
à Vienne, où il occupa pendant quelque temps
la place de premier violon dans la chapelle
Impériale. Plus tard, il vécut en Bohême, el
l'on a la preuve qu'il était encore a Prague en
1737, par les airs de danse qu'il écrivit pour
l'opéra intitulé : Caitania* Fotlttta, que le
maître de chapelle Fux avait composé pour le
couronnement de Charles VI; car on lit au
titre de cet ouvrage : Con I» arie per i balli
dal lign. Niçois Mattheit, direttore délia
muiica instrumentale dt S. M. Cu. t Catt.
Peu de temps après, Il retourna en Angleterre.
Le docteur Borner et ta connaissance a
Google
MÀTHEIS — MATTHESON
Sbrewsbury, en 1737, et reçut de lui de* le-
çon» de musique et de langue française. Mat
theia resta dans cette ville Jusqu'à la fin de ses
joun et mourut en 1710. Burney usure que
Maltheis exécutait les (ouates de Corelli avec
une grâce remarquable et une admirable
simplicité. On a gravé" de sa composition, a
Amsterdam, cinq livres de joins pour le vio-
lon, sous ce litre : Artt eantobili a violino
solo t violoncelle a batso continua.
MATTHESOFf (Jus), compositeur et
surtout écrivain sur la musique, naquit i
Hambourg, le 88 septembre 1081. Son père,
ayant remarqué ses heureuses dispositions
pour la musique, lui donna les meilleurs
mallres pour les développer. Tour a tour, Il
reçut des leçons de Hanff, de Woldag, de
BrunmUller, de Prctorlus et de Rœrner. Dés
l'âge de neur ans, Il jonaildéja de l'orgue dans
plusieurs églises, et chantait dans les con-
certs des Morceaux de sa eom position en s'ac-
compagnant de la harpe. II apprit aussi a
jouer de la buse de viole, du violon, de la
flûte et du hautbois. En 1690, on lui Ht com-
mencer les éludes littéraires. Après «voir ter-
miné ses bu ma Dites, Il fit un cours île juris-
prudence et apprit aussi kl langues anglaise,
italienne et française, pendant ce temps,
BrunmUller, PrtHoriu* et Kœrner lui ensei-
gnaient la baise continue, le contrepoint et la
fugue, et le maître de chapelle Conradi lui
donnait des leçons de chant. Pendant les an-
nées 16H et 1097, il chanta les parties de so-
prano a l'Opéra de K.UI ; puis H retourna a
Hambourg, où 11 donna, en 16SD, a l'âge de
dix-huit ans, son premier opéra Intitulé : les
Pléiade». Vers le même temps, il entra au
théâtre de celte ville, en qualité de ténor, et,
pendant plusieurs années, il y Joua les pre-
miers rôles. On ignore s'il eut quelque talent
dramatique. En 1703, il se lia d'amitié avec
Haendel qui venait d'arriver i Hambourg. Ils
firent ensemble le voyage de Lubeck, dans le
but de concourir pour le rem placement du cé-
lèbre organiste Buxlehuile; mais celui-ci ne
consentait a se retirer qu'a la condition que
WD successeur épouserait sa Aile ; obligation
qui ne plnl ni a Hsendel ni i Haliheson,et qui
les 61 renoncer à un emploi qu'ils avalent mé-
rité par leur talent. On peut voir, i l'article de
Hcendel, les circonstances d'une brouillerie et
d'un dnel cotre ces denx artistes. Ils redevin*
reut pourtant amis, et pendant leur longue
carrière ils conservèrent dei relations bien-
veillantes, ce qu'il faut, sans doule, attribuer
i la différence de la direction qu'ils prirent
dans leurs travaux. Maltheson ne pouvait
lutteravecHKndel dans la composition. Celui-
ci lui était aussi supérieur comme organiste,
] mais Maltheson avait plus de grâce et d'élé-
gance sur le clavecin.
i En 1705, il quitta la scène et alla a Bruns-
■ wicfc, on il écrivit un opéra français intitulé ;
It Retour dt l'Jgt d'or. Déjà il ressenlail le»
premières atteintes d'une surdité qui s'accrut
progressivement, et qui finit par devenir com-
plète. De retour i Hambourg, Il y fut nommé
gouverneur du fils de l'ambassadeur d'Angle-
lerre, avec qui il fit plusieurs voyages a Leip-
sicb, a Dresde et en Hollande. A Harlem, on
lui offrit la place d'organiste avec quinze
cent* florins d 'appointements mais il la re-
fusa. A son retour a Hambourg, le père de son '
pupille lui Ht obtenir l'emploi de secrétaire de
la légation anglaise. En 1700, Il épousa la
011e d'un ecclésiastique anglais. Les négocia-
tions oh il fut employé ayant fait reconnaître
en lui autant d'habileté que de prudence, il
obtint, en 1719, la place de résident par inté-
rim, après la mort de M. Wlrth, qui en avait
rempli précédemment les fondions. Depuis
plusieurs années, Il occupait la place de
maître de chapelle de l'église de Saint- Michel a
Hambourg; mais sa surdité l'obligea a de-
mander sa retraite en 1738; elle lui fut accor-
dée arec une pension dont il eut la jouissance
Jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pendant trente-six
ans. Il cessa de vivre le 17 avril 17M t l'âge de
quatre-vingt-trois ans. Par son testament, il
avait légué à l'église Saint-Michel une somme
de quarante-quatre mille marcs, pour la con-
struction d'un orgue qui fui exécuté parHilde-
brand, d'après le plan deMattheson.
Peu d'hommes ont déployé dans leurs tra-
vaux autant d'activité qne ce savant musicien.
Nonobstant, ses occupations multipliées, ses
places d'organiste et de maître de chapelle,
■es fonctions de secrétaire do légation et de
résident, enfin, les leçons qu'il donnait a un
grand nombre d'élèves, il a composé beau-
coup d'opéras, d'oratorios , de cantates, de
pièces instrumentales et vocales, a écrit une
quantité prodigieuse de livres et de pamphlets
relatifs i la musique, et a été éditeur ou tra-
ducteur de beaucoup d'autres ouvrages. Sa
correspondance était d'ailleurs si étendue,
que le nombre de personnes dont il recevait
des lettres et a qui il écrivait, s'élevait a plus
de deux cents. Ses composition* ont de l'ana-
logie avec le style dé Keiser, en ce qui con-
cerne l'harmonie et la modulation} mais on
n'y trouve pas, a beaucoup près, autant d'ima-
ginalion. C'est surtout comme auteur didac-
tique et comme musicien érudll que Matiheson
est maintenant connu, quoique ses ouvrages
n'aient plus aujourd'hui qu'une valeur histo-
rique pour la littérature musicale. 9a lecture
était Immense; ion ia?oir, (tendu dans la
théorie et dan* la pratique; mai) ion «prit
manquait de portée, et aa manière d'exposer
ses Idées était abaoiument dépourvue de mé-
thode. Dan» la polémique, 11 ne gardait point
de mesure contre ses adversaires, et dans (on
style grossier, les épllhefes blessantes et les
injures étaient prodiguée* a ceux qui ne par-
tageaient pas aet opinions,
le* outrage* de Matiheson «ont devenus
tares, et peu de bibliothèques en possèdent
la collection complète. Parmi ses composi-
tions on cite les suivantes: 1* Le* Pléiadei,
opéra (allemand) en trois actes; Hambourg,
1690. S-Ponenna, Idem; ibtd., 1709. S* La
Mort de Pan, Idem; ibid., 1709. 4* Cléo-
pdtre, idem; (tid., 1704. B" Le Retour de
l'Age J'or;Brunswicl, 1705. fi" £ortj;Ham-
bourg, 1710. 7* Henri If, rot de Cattilit;
ibid., 1711. On a publié les air* choisi) de cet
opéra; Hambourg, 1711. 8° Prologo per il r»
Lodovico XV; 1715. S* Vingt-quatre oralo-
rlos composés et exécutés a l'église Sainle-
Calberine de Hambourg, antérieurement 1
1798. 10° Pièces de musique d'église pour le
Jubilé de 1717, en commémoration de la ré-
forme luthérienne. 1 1e Messe à quatre voii et
orchestre, exécutée à ses funérailles en 1764.
12* Différentes pièce* de musique funèbre, on
de noce*, ou pour d'autres occasions, au
«ombre d'environ quinze morceaux. 18" Epi-
eedïtsm, musique funèbre pour la mort du
roi de Suède, Charles XII, achevé le M fé-
vrier 1710. 14* Douas sonates pour deux et
trois tîntes; Amsterdam, 1708, trois parties
in toi. 15* Sonates pour le clavecin; Ham-
bourg;, 1718. 16* Monument harmonique,
consistant en douze tuiles pour le clavecin;
Londres, 1714. Ce recueil, gravé sur cuivre,
porte sur un certain nombre d'exemplaire* cet
autre titre : Piitet de clavecin en deux vo-
lumes, contenant de* ouverture*, préluda,
fugua, allemande*, eourente* (sic), Sara-
bande*, Gigue» et Aine (sic); Londres,
I.-D. Fleicher, 1714, in-fol. 17' Le Lan-
gage dee doigte, recueil de fugues pour le
clavecin, première partie; Hambourg, 1785;
id., deuxième partie; ibid., 1717. 18° Odeon
morale, Jutundum et vitale {Recueil de
pièce* do chant), paroles et musique de
aUttbesonj Hambourg, 1751. 10* Sérénade
pour le couronnement do roi d'Angleterre
Georges I", publiée i Londres, eu 1714.
Les écrits de Matiheson sur la musique sa
divisent en théoriques, didactique*, histori-
que* et polémiques. Dans la première classe
on trouve les suivant! ; 1* Ariltoxeni Ju-
nior. Phtkongologia iyitematica. f'ertuch
tiner lyitematiechen Klang Lehre wider die
irrigen Dégriffé von dieiem geittigen Weten,
von deiieii Gachleehttn, Tonarten, Drey-
kiangen, tind aveh vont malhtmatUchen
Mutikantm, nebtt tiner f'or-Erinnerung
wegen die der behaupteten himmliichen
jtfusti (Phthongologle systématique d'Arla-
loxène le Jeune, ou essai d'une théorie systé-
matique du son opposée aux Idées erronées
sur cet objet, ses espèce*, etc. ; avec une préface
relative} la prétendue musique céleste (harmo-
nie des sphère*); Hambourg, 1748, in-8*de cent
soixante-sept pages. Forte] dit (Allgem. Lif-
ter, der Mutik, p. 980) que cet ouvrage ren-
ferme de* observations acoustiques beaucoup
plut ingénieuse* que ce qu'on trouve chu les
autres auteurs. Il me semble que ce jugement
manque de solidité. La théorie de Mattbeton
n'est que le développement de celte proposi-
tion de Bacon de Verulam : Aer nullum pro ■
créât $onum {Novum Organ . telent., Mb. II) ;
bâte de la théorie reproduite depuis lors par
quelques philosophes , notamment par Axais,
qui a voulu substituer au principe de la réton-
nanee de l'air, dans la production du ton, sa
doctrine de l'expansion des corps dans un
fluide sonore {voyei la Bévue mutieale, anu.
1 883) . 9* Rifttxio ntittr l'eclatrciuement d'un
problème de mutique pratique ; Hambourg,
1790, in-4* de trente-trois pages. Ce petit ou-
vrage a pour objet la constitution de la gamme
dans le* modes majeur et mineur. L'éclaircis-
sement du problème est d'un auteur anonyme;
le* réflexions seules sont de Mattbeton qui les
a écrites en français, parce que l'éclaircisse-
ment est dans cette langue. Matiheson a aussi
traité asseï longuement de* proportion* mu-
sicale) dans sa Grande École de la basse con-
tinue, surtout dan> la deuxième édition. Dans
la classe de) livres didactiques de cet écrivain,
on remarque : 3° Exemplariiehe OrganUten-
Probeim Artikel nom General- Bâti; welche
miiiilit 94 leiehter und tben to viel si ira*
ichwerer Exempel, aul allen lanen, etc.;
nebit tlntr iheontiichtn Varberettung ilber
venehitdene muiikaliiche MerkwUrdigkeiten
(Science pratique de la baise continue ou ex-
plication de la basse continue mêlée de vingt-
quatre exercices, etc.; précédée d'une inlro-
by Google
M
MATTIIESON
duclion théorique concernant différentes par-
lits importante* de la musiquej; Hambourg,
1/19, io-4'. L'introduction théorique de cet
ouvrage, en cent vingt-huit pages, contient
de* principes d'harmonie, mêlés de calculs
sur les proportions numériques des intervalles,
et sans indication de la génération de> ac-
corda qui oe ae trouve dans aucun traité de
basse continue publié antérieurement a 1733,
où parut le livre de Hameau sur ce sujet. Le
reste du titre est composé de viogl-quaire
exercice* de basse chiffrée où Ton oe remarque
aucun ordre progressif; chaque exercice est
suivi d'une explication plus on moins étendue
aur tes diverse* circonstances harmonique*
qui s'y rencontrent. Celte partie de l'outrage
est composée de deux cent soixante-quatorie
pages. La seconde édition du litre de Maltbe-
son a pour titre : Grou» Général- Bat»-
Schute, oder tmmplarltehtn OrganUten-
Probe (Grande École de la basse continue, ou
la science pratique de l'organiste) ; Ham-
bourg (sans date), in-4° de quatre cent
soixante page*. Il y a on second tirage de la
même édition qui porte la date de 1751, atec
un supplément qui élète le nombre de* pages
1 quatre cent quatre-vingt-quatre. Cette édi-
tion est trés-diffé rente de la première; elle
contient des additions considérable*, particu-
lièrement dans l'introduction théorique. Ce-
pendant, il est très -remarquable que Mattbe-
son n'y lait aucune mention du Traité de
l'harmonie de Rameau , ni de l'importante
théorie qui y eat exposée. Au surplus, il est
évident par l'analyse qu'il a donnée du Traité
de l'harmonie, dans *a Critiea mueica (t. II,
p. 7-11), qu'il n'avait compris ni cet ouvrage,
ni la théorie du renversement de* accords qui
immortalise le nom de Rameau. Il existe une
traduction anglaise de ce grand traité d'har-
monie et d'accompagnement, intitulée : Com-
plète Trtatite of Tkorough-Bau, rontain-
ing thé trut Bute», «et (A a Table of ail the
figure and thetr proper accompany-
menti, etc.; Londres (sans date), in-fol.
4' Kletne General ■Batt-Schule, seon'n n(cAt
nur Lernende, jondern vornemlith Lth-
rtnde, etc. (Petite École de la baise con-
tinue, etc.); Hambourg, 1755, de déni cent
cinquante-trois pages; arec celte épigraphe :
Vtilia, non lubtilia. Ce litre n'est pis, comme
on pourrait le croire, un abrégé do précédent,
mai* uo outrage absolument différent. Celui-
ci est un véritable traité d'harmonie, précédé
des éléments de la musique et de la connais-
sance du clavier. Haltheson y explique la forme
I l'emploi des accord*; puit, H les applique
dan* de* exemple*. Il ne parle pat de la géné-
ration de ce* accord*, et garde un profond
aliénée sur la théorie de cette génération pu-
bliée par-Rameau; mais son ouvrage n'est pas
moins te plu* méthodique de ceux qui avaient
été publiés en Allemagne jusqu'à cette époque,
quoique la deuxième édition du litre de Hei-
nieben {voyei ce nom), Mit plus riche de faits
harmonique*. 5" Kern melndiichet Witttn-
ichafl , beitehend in dtr amerltttniten
ffavpt-vtid tirund-tthren der muiikalii-
ehen SeU-hunit oder Composition, ah tin
Forlauffer dtr Follkommtnen Kaptllmeit
ter» , etc. (Base d'une science mélodique ,
consistant dans le* principes naturel* et fon-
damentaux de la composition; introduction
au Parfait Naître de chapelle, etc.); Ham-
bourg, 1757, ln-4* de cent quatre-vingt-deux
page*. Après une explication des intervalle*
et de leur* proportion*, Hattheion traite dans
cet ouvrage de* divers styles de musique
d'église, de madrigaux, de théâtre et de
chambre, puis de* succession* d'intervalle»
favorable* ou défavorables aux voix, de la
forme dea phrases et de la ponctuation musi-
cale, des pièces de musique vocale ou instru-
mentale en usage de son temps; enfin, du
style fugué et canonique. En 173S, il fit Im-
primer i Hambourg des lettre* remplies
d'éloge* sur cet ouvrage qu'il avait reçue* de
quelque* musiciens, entre antre* de Êumen
et de Scheibe. Cet lettres, qui forment quinze
page*' ln-4*, ont pour titre : Giilligt Zeug-
nittt liber die jdngite Matthetaniech-muti-
caliiehe Kem-Schrift, al* tin Fuglieher
Anhattg dereeîben (Témoignages authenti-
que* en faveur du dernier écrit musical de
Matthnon, etc.). 6* Der follkommene Kapell-
mtitttr, dat Ut grundliehe Anseigt aller
atrjenigen Saehtn, die einer wititn, kttnncn,
und vollkommen inné haben mue», die einer
Kaptllu mit £hren und' Nutsen vorttehen
reill, etc. (le Parfait Hallre de chapelle, etc.| ;
Hambourg, 1730, In-fol. de quatre cent quatre-
vingt-quatre page*. Une bonne préface sert
d'introduction a cet outrage qui renferme un
bon traité del'arl d'écrire et de toutes les con-
naissance* nécessaire* 1 nn compositeur et a
un maître de chapelle. Le Parfait Maître de
chapelle est Incontestablement le meilleur
livre sorti des mains de Haltheson. Dan* la
classe de ses écrit* historiques se rangent :
7" De Erudition* mtuica, tehidiatma epi-
etotieum, Accedunt Litertt ad F. C.Chrieto-
phorvm Friederieum Ltitnerum de eodem
argumsnlo scripte; Hamhurgi, 1753, seixc
pages in-4*. Fortel ainsi que Llcbtenlbal
et M. Becxer ont rangé cet écrit dam nue
■ration de l'Eiihétiqae musicale; mais la lec-
ture de ce même opuscule Fait voir qu'il eit
purement historique. Une deuxième édition
de la dissertation de Mallbeson a été publiée à
Hambourg, en 1753, deux feuille* in-8°.8»i?f-
teat rituel unter dtr Sonnent odtr dot un-
tertrdiieht Klîppen-Concert in Nonotgtn,
au* glaubinilrdigm Urfomden auf Begekren
angezeigt (Quelque choie de nouveau sous le
soleil; on deuils sur les concerts souterrains
de la Norwége, d'après des documents authen-
tiques]-, Hambourg, 1740, huit page* ln-4*. Ce
morceau a été publié aussi dans la Biblio-
thèque musicale de HUIer (t. II, part. III,
p. 151). Mattheson D'est auteur que de quel-
ques notes dans ce morceau qui contient des
lettres écrites de Christiania sur de prétendu*
concerts souterrains qu'on aurait entendus
dans les montagnes de la Norwége, le Jonr de
Noël, Du voyageur français, qui avait envoyé
ces lettres i Mattheson, s'exprimait aintl dan*
la sienne : • Tolci, mon maître, déni récits
• aTéréi de la musique sonterraine en Hor-
' *ége, que Je tous envoie ci-Jnclus. Tout
• cela est très- véritable. Tous autres, phlloto-
• phes, examine* ce prodige ; faites-le Impri-
• mer'; dites-en votre sentiment publique-
• ment. Pourquoi ce concert *e Fait-il presque
■ toujours i Noël 7 Ces musiciens des monta-
■ gnes, pourquoi ne fout-ili de mal i per-
• sonne, quand" on les laisse en repos? Pour-
■ qnoise laiaenl-ilsets'éïanouissent lorsqu'ils
• sont observés et questionnés? T a-t-ll de
• la musique dans l'enfer? Je crois qu'il n'y
• a la que des hurlements et des grincements
• dedents.» 9° Grundlage ainer Ehrenpfortë
vx>ran dtr tUthtigittn Capellmeiittr, Com-
poniilm, Hfuiikgelehrten, TonkilnitUr, «te.,
Ltben, Wtrk», Ftrditnttt, etc., trtchitntn
toUen ( Base d'un arc de triomphe oh se
trouvent la vie, le» œuvres et le mérite du
plus habiles maîtres de chapelle, compositeurs,
•avants, musiciens, etc.) ; Hambourg, 1740,
un volume in-4° de quatre cent vingt-huit
pages. Ce volume contient des notice* sur un
certain nombre de musiciens plus ou moins
célèbres, d'après des renseignement* auto-
graphe* Tournis i Mattheson, ou d'après de*
- extraits de «es lectures. 10* Die neuur* Un-
ternichung der Singtpiele , nebtt btygefûgter
mutiialiichen Gcimackiprobe (Souvelles re-
cherches sur le drame en musique, suivie*
d'un examen du goût musical, etc.); llaiu-
ESON 31
bonrg, 1744, ln-8* de cent soixante-huit
page*. Quelques bonnes choses mêlées à beau-
coup d'inutilités et de divagations te trouvent
dans cet ouvrage, comme dans la plupart des
écrits de Hattheson. il'Dat trlaiittrttSelah;
fictif tinigtn andern nillzlicktn Jnmer-
kiingen, vnderbautlichen Gedankeniiber Lob
•ind Liebt, ait eintr Portutxung teiner vtr-
miiehten Wtrkt, etc. (Le Selah éclaire!, suivi
de quelques autres observation* utiles, etc.);
Hambourg, 1745, ln-8" de cent soixante-
quatre pages. Après avoir examiné les opi-
nions des divers auteurs qui ont écrit sur
l'expression hébraïque Selah qui se trouve
dans l'inscription placée en tète de quelques
psaumes, et qui a donné la torture aux «ru-
dits, Mattheson établit que ce mot devait Indi-
quer la ritournelle du ebant de cet psaumes.
1S" Behauplung der Afmtnf lichen Mutik au*
den Grilndeti dtr ftrnunft, iirehtn-Lthre
und heiligen SchHft (Preuve de la musique
céleste tirée de la raison naturelle, delà Ibéo-
logieetde l'Écriture sainte) {Hambourg, 1747,
In-8" de eenl quarante-quatre pages. Ce n'est
pat sans étonnemenl qu'on volt un musicien
instruit tel que Hattheson, s'occuper de re-
cherches sérieuses sur la nature de la musique
que font les ange* dan* le ciel. Il est encore
revenu sur ce sujet dans un autre de les écrits
dont II sera parlé plue loin. 13° Philologlichct
Treietpiel, ois ei'n JcUiner Btytrag sur kri-
titchtn Getchichte dtr duittehen Spraeht,
vornetimlichabcrmMeUtgeschenttrJnœn-
dung, ta dtr Tanaiiienichaft niittlich su
gebrauchea (le Jeu philologique des Treilt,
pour servir à l'histoire critique de la langue
allemande, et principalement de aon «âge
dant la science de la musique); Hambourg,
1759, ln-8° de cent quarante-deux pages. Cet -
écrit ett compote de t relie dissertation t, dont
quelques-une» seulement soûl relatives i des
objets de l'histoire de la musique. Haltheton
y a réuni de* anecdotes et det épigrammes
contre lu musiciens français de ton temps,
particulièrement contre Rameau (p. 95). Il ex-
plique dan* un passage de ton livre, entreprit
pour la défense d'un antre ouvrage qu'il avait
publié longtemps auparavant, le titre bizarre
qu'il a donné à celnt-ci, et pour lequel il a
forgé le mot Treietpiel, qui n'est pas alle-
mand, par analogie avec nn jeu de cartes ap-
pelé h* treize, parce qu'il devait donner la
solution de treize difficultés. Tout cela est Tort
ridicule. C'est i la suite de ce petit ouvrageque
se trouve la deuxième édition de la disterla-
i uon Dt Eruditions muiiea. 14» Georg. Frit-
MATTHESON
der<ch Bmndclt Ltbtn Betehrttbung , ncbit
einem Ftrttichniue teiner Jutubungnoerke
vnd dertr Beurthiilung iiberistw, «te. (Hit-
Mire de la vie de Georges-Frédéric Hendcl,
suivie d'un catalogue de ses ouvrage», etc.);
Hambourg, 1761 , lu 8" de dii feuilles. Mat-
ineton avait donné pi écédemment une nolice
surHwûdeldanss» Bai» d'un are <U triomphe;
il y a quelques coulradicliODi entre cet deux
morceaux.
Il v a un livre de ■aliheion qui n'appar-
tient proprement à aucune det classe» précé-
dente*, ni àcellede la critique, quoiqu'il par-
ticipe de tous; car c'e»l a -la fois un liTre
didactique, historique, philosophique et cri-
tique. 11 est composé de trois volumes qui ont
paru dam l'espace de huit années, à det dis-
tances égales,' et qui portent chacun un litre
différent. Le premier eat Intitulé : 15* Dos
Ntu-Braffntt» Orektttre , oder univertelle
vnd ortfndKcne Jnleitung, vrie tin Gâtant
homme tinen voUkommennen Begriff von
dtr Boheit und Wiirde dir edlen Muiic er-
langen, itinen Goût darnach (ormiren, die
Terminai technieot vtntthen vnd getehick-
Uehvon dicter vortTtffliehtn Wiiteniehafft
raitonnirtn mage (l'Orchestre nouvellement
ouvert, son Instruction universelle et fonda-
mentale dans laquelle un galant homme
pourra acquérir une idée complète de la gran-
deur et de l'importance de la noble musique,
entendre les termes techniques, et raisonner
de cette science excellente arec habileté) ;
Hambourg, 1713, ln-8' de trois cent irenle-
hult pages. Le volume est terminé par des re-
marques de l'illustre compositeur Lel*er,qui
commencent a la page 530. C'est dans un but
semblable a celui de Xattheson, que cenldix-
sept ans aprètlnlj'ai écrit la Mutiquemttc i
la portée d* tout le monde. Le deuxième vo-
lume a 'pour titre : Dai Buchiïute Orcheitre,
oder dttttlbtn tweyte Ermffnung, wtinn
nicht nureinemtcutekiichen Galant homme,
dertben kein Profeiiiom-fencandter, ton-
dern avck manchem Mtuico ttlbtt dit aller-
aufriehtigtte und deutlichtte fortteliung
tnutikaiitcher JFiiunichafften tote tichdte-
telbe von Sehulitaub tiiehtig geixubert ,
eigentlich und wahrhafflig vtrkalten trthti-
Itt, etc. (l'Orchestre protégé, ou deuiieme ou-
verture de cet orchestre, dans lequel on donne,
non-seulement à un galant bommi étranger
i la profession, mai» aussi a plus d'un musi-
cien, la connaissance la plus eiacte et la plus
claire des sciences musicales, et ou l'on ex-
plique dans quel rapport elles sont l'une a
l'égard de l'autre, après qu'on en a séparé la
poussière de l'école, etc.); Hambourg, 1717,
ln-8* de cinq cent soixante et use pages. La
pins grande partie de ce volume est employée
a la réfutation du livre de ButUledt (uoysi ce
nom), intitulé : Ut, ré, mi, fa, toi, la, tota
mutica et harmonica stcrna. Il r * dans
cette réfutation de la solidité mêlée i beau-
coup de pédanlisme et de divagation. On re-
connaît la tournure d'esprit de Katlhesoo dans
la partie du litre de son livre oh II dit: Ut,
ré, mi, fa, tôt, la, todU {nicht tota) Mutica
(Non toute la musique, mais la musique
morte dans ut, ré, mi, fa, sol, la)(t).Le troi-
sième volume de cet ouvrage est Intitulé :
\TDat ForiehmdeOrthtttre, oder duttOen
drlttt Eraffnung darinn Statut vindieim et
Quart») blanditix, dat Ut dtr bttchirmte
Sinnen-rang und der Schmetchelnde Qvar-
ttn-klano, etc. (l'Orchestre scrutateur, ou sa
troisième ouverture, dans laquelle on trouve
les droits des sens et les Batteries de la
quarte, etc.); Hambourg, 1721, ln-8" de sept
cent quatre-vingt-neuf pages, non compris le*
tables. La première partie de ce volume, divi-
sée en quatre chapitres, est un traité de la phi-
losophie de la musique considérée dans l'ace
lion des sens relativement 1 ta perception, au
jugement artistique, et dans la construction
rationnelle de la science. Hallbeson, suivant
sa méibode, j conclut plus souvent par auto-
rité que par raisonnement. La seconde partie
est curieuse : elle tontient de savantes recher-
ches sur la quarte et sur les opinions de quel-
ques savants, notamment de Calvitius, de
Werckmelster et de Barjpbonus (twyei ces
nom»), a l'égard de cet Intervalle. 17* (bit) Dtr
Beformtrende Johatmtt, on andern Levât- .
iiiciEj Jubelfttte, dam 1717, muiikalitch
aufgefvhret; Hambourg, 1717, in-**. Ce
petit écrit a été publié par Katlheson a l'occa-
sion de la fêle séculaire de la réforma lion.
Dan» la classe de* écrit* polémiques et cri-
tiques de MatihcEon, on trouve : 18' Crilica
Mutica, datt fit •' Grvndrichti ge Untertueh-
und Beurtheilung vicier, theilt vorge-
fattttn, theilt tinfuitigtn Mtinungtn, sir-
gumenten und SintvUrjft, io in alttn und
rumen, gtdruekten und ungedrutUen muti-
eaUtehtn Sthrifflen su finden (Hnaique cri-
tique, c'est-a-dlre, examen et jugement ra-
tionnel de beaucoup d'opinions, d'arguments et
d'objections solides ou futiles, qu'on trouve
(I) « j»
l'wljMlif MrfM SOt-
by Google
dam Ici livres sur I* musique ancien» el mo-
dernes, imprimés el manuscrit»); Hambourg,
1719-1799, deux volume* ln-4°, divisé» en
huit partiel de trola numéros chacun. Ce Jour-
nal, la premier qui ail «lé publié spécialement
sur la musique, contient quelque! bonnes cri-
tiques, et même des théories complètes de cer-
tains objets de l'art; par exemple, la qua-
trième partie est entièrement consacrée aux
canons, et ce sujet y est traité en plus de cent
vingt pagei; mai» il y a peu de sens et de goût
dans le chois de plusieurs objets de la cri-
tique. MatlhesoD y donne d'ailleurs tout an
long des écrits relatifs a la musique, an Heu
de les analyser ; c'est ainsi qu'il a réimprimé
dan* le premier volume tout le Parallèle de la
musique italienne el de la musique française,
de l'abbé Kaguenel, et jusqu'à l'approbation
du censeur. 19° Dtr mutikaliiehe Patriot,
«Michel* seine grUndltcke Betrachtungtn,
Mer Gniit-und Wttti.-Harmonien, tte. (le
Patriote musicien et ses principales médita-
tions sur l'harmonie spirituelle et mon-
dains, etc.); Hambourg, 1798, in-4' de trois
cent soixanle-aeixo pages. J'ignore ce qui
a pu engager Forltel, copié par Llchlenlhal et
S. Becker, a placer ce livre parmi les écrits
relatifs a l'histoire de la musique des Hébreux,
parée qu'il s'y trouve plusieurs morceaux sur
ce sujet ; car le volume n'est Tonné que de la
réunion des numéro* d'un journal de musique
ott 11 est traité de différent! sujets, el oh l'on
trouve entre autres VfflttoiTe de l'Opéra de
Hambourg. Les bonne* choses qui se trouvent
dans cet écrit périodique sont malheureuse-
ment gelées par le ton de critique acerbe et
même brutale qui *e rencontre dan» la plupart
de* ouvrage* de Matlheson. Elles lui attirèrent
celle fois une rude attaque dans un pamphlet
anonyme Intitulé ; £in paar derbe mttiica-
Ueeh-patriolitche Ohrftigen dem nichis we-
ntgtr ait muricaJtscAsn Palrioten und
ntcMf tueni"oer ait pairiotiichen Mtaica,
tabi. usnia Hn. Mattheton, tetlclier luni
nsuen Jakre eine «eue Probe Miner gevohn-
(en Calumnianten Striicbe tinverrchxmter-
teeise an der Tag gtiegit hat, su Wie&tr-
ktrtttUting iiimt vtrlohrnen gtkaree und
rerslandii and lu Jttieugnutig tchuldiger
DankbarUit avff btyde Batken In «inem
ntfxlliqtn Discours woklmtgnend srtAeiief
von iteeen £rauchbahren firtuoten, Mu-
latuUrn und Harmonie (Une Paire de vigou-
reux soufflet* musicaux et patriotiques admi-
nistrés, avec sa permission, snr les deuxjoues
de H. Hattheson, qui n'esl rien moin* que pa-
triote musicien, et rien moins que musicien
patriote, et qui a mis au jour, au commence-
ment de l'année, un nouvel exemple rie ses
traits calomnieux, suivant son habitude; ser-
vant a rétablir ion ouïe et son esprit perdus,
et comme une marque de la gratitude qui lui
e*t due); une feuille in-4*, 1738 («an* nom de
lien). 90° Dtr nette Gattingiiche aber viet
senleeAler, ait die alten lacedxmonitchenr
urtkeilende Sphoru*, twoen der tirchen-
Mutie einet andern belehret (Le nouvel
Épbore de Gœttingue, juge beaucoup plus mau-
vais que l'ancien te Lacédémone, i propos de
la musique d'église, etc.); Hambourg, 1797,
in-4° de cent vingt-quatre pages. Cet écrit
est une critique fort dure d» l'ouvrage de
Joacbim Neyer, concernant la musique dès-
peuples de l'antiquité el do l'église. On peut
voir, à l'article de celui-ci, des détail» »ur la-
polémique que fit naître la critique de Kat-
theton, Î1» MilhridtU vider de» Gift tiner
uelscAen Satyre, gmannt : La jtfuatca (li-
thridale contre le poison d'une satire italienne,
intitulée : La Muticà); Hambourg, 1749,
in-8°de trois cent quarante pages. Celle satire,
réimprimée par Hattheson, avec une traduc-
tion allemande au commencement du volume,.
est composée d'environ sept cents vers. Elle
avait été publiée avec d'autres morceaux de
poésie a Amsterdam, en 1710. Hattheson a
montré peu de sens en faisant un long com-
mentaire sur ce morceau de poésie cynique, oit
la musiqne est appelée : Arte toi da putana
e du bardant : une telle production ne méri-
tait que le mépris. 991 Beaxkrte Panacia,
ait tint tugabe la dus muiica'iichin Mi-
Ikridal, tioeram teïder die leidige KacKtxit
irrigtr Lekrtr, tehwtrmUthig» ftinchter
und goltlottr Sehetnder der Tonkwmt, Er-
tttr Datte (Panacée certaine, comme un
supplément au Mitkridate mtuieesl, très-
salutaire contre la flcbeuae cachexie d'un
faux savant, d'un détracteur atrabilaire el
d'un impie profanateur de la divine musique.
Première dose); Hambourg, 1750, quatre-
vingt-quatre page* ln-8*. Cet écrit cal une
critique amère du pamphlet de Biedermann
intitulé : Programma de vita musi'ea, où se
trouvent rassemblé! quelque* passages des an-
cien* contre la musique et les musiciens.
93" Wakrer Begriff dee karmonitchen Le-
bent. Der Panaaa stoote Doiii. Milbcygt-
fiigier Beantwortung dregtr Eittwilrffi vi-
der dit Hehauplung der himmliiehen Mutik
(Idée véritable do la vie harmonique; avec une
réponse péremptoire i trois objection) contre
MATTHESON — MATTHIAS
l'assertion de U musique céleste. Deuxième
dose de la Panacée); Hambourg, 1750, ic-8"
de cent dii-neuf pages. 34* Sieben Getprxcht
dtr Wtitheil undMuiik aamt stco Btytagen;
ait die drittt Datit der l'anacea (Sept dialo-
gues de la une»! et de la musique, etc. ;
comme troisième dote de la Panacée) ; Ham-
bourg, 1751, ln-8e de deux cent lepl pages.
25* Dit «eu angelegte Frtudtn Académie,
jum lehTrtichen Farichmatk unbttckreibli-
cher Iferriichkeit in dtr Feue gœttlicker
Macht (la Nouvelle et intéressante Académie
joyeuse, pour donner dans les fêtes reli-
gieuse» un iuslruciif avant-gout d'une inex-
primable grandeur); Hambourg, 1751, in-8°
de trois cent deux pages. Deuxième volume du
même ouvrage, OU., 17M, ln-8* de (roi*
ceci vingt-deux pages. 96° Plut-Ultra, tin
Siuckaierck von never und manckerley Art
(Plus -Ultra, ouvrage composé de morceaux de
-différentes espèces); Hambourg, 17S4, in-B"
de six cent six pages, divise en trois partie»,
appelles provisions {Vorrxthe). Maltheson
traite dans cet ouvrage de la musique dans le
culte, de la mélodie et de l'harmonie, de
l'effet de la musique sur les animaux, etc. Un
des meilleurs morceaux esl une analyse du
Tenlamen nouai theorix muaicar d'Euler.
On trouve a la fin du deuxième volume de la
Critiea muica de Matlbeson une liste de dix
ouvrages concernant la littérature, l'histoire
el les science» qu'il a publiés, et dont la plu-
part sont traduit» de l'anglais, de l'italien ou
du français. On dit qu'il a écrit aussi un livre
concernant le» longitudes en mer. Enfin, il a
donné de nouvelles éditions du Traité de
Kîedt, sarla basse continue elle contrepoint,
et de celui de Kaupach (couex ces noms) sur
ta musique d'église, avec des préfaces et des
Boue assure, dan» le troisième volume de la
traduction allemande des voyages musicaux de
Burney {p. 178), que Hallbeson a laissé en
manuscrit soixante el douze ouvrages prêta a
être imprimés: Il y a peut-être de l'exagéra-
tion dani ce nombre ; mais il est certain que
ce laborieux écrivain n'a pas fait Imprimer
tout ce qu'a produit sa féconde plume. Forkel
el Gerber citent de lui les ouvrage» suivants
qui, selon eux, existent dans la Bibliothèque
de Hambourg el dans d'autre» lieux : 1° Dtr
Betcluident mutikalitrhe Bictator , mt(
einen fnttrmsuo fiir dtn logenannltn
Wtnichtn (le Dictateur musical modeste, etc.).
2* Ehqutnlia verlicordia tonora. 5* Die
Thorhcii den Augenvrgcl,u!tleht tiehanjtlit
von neuem regel (la Folle de l'orgue oculaire
(du P. Cattel), etc.). i'Rechte mathematinht
Farm der Tonkvnit, mit dtn wohlbetttllten
Pauktntpiel (Véritable forme mathématique
de la musique, etc.). 5° Nothvttndige ftrbtt-
ttrung der Spraeht und Rtimt (m denge-
wohnlichen Kirehenliedtm (Amélioration
nécessaire du langage et de la rime dans les
cantiques de l'église).
On a gravé deux beaux portraits de Mal-
theson : le premier (in-4°) se trouve a la tête
dea deux éditions de la Grande École de la
basse continue ; l'autre (in-fol.) est placé au
commencement du Parfait Maître de cha-
peltt.
MATTHIAS (Narrai ou Mxsraa), ou MA-
THIAS, musicien belge du aeiiiime siècle, a
été placé par Walther el par Gerber, dans
leur» dictionnaires, sous le nom de De Meie-
tr» : je crois qu'ils ont pria pour le nom de
cet artiste la qualification de maître qui se
donnait autrefois aux ecclésiastiques qui culti-
vaient la musique, el que le nom véritable de
celui dont il «'agit était réellement MAT-
THIAS. Je suis conduit a cette conjecture
par un de ses ouvrages ou il est appelé M.Mat-
thiatf fiamenffa, et ou l'on voit qu'en 1551 il
était maître de chapelle de l'église cathédrale
de Milan. Après la mort de Han* Walther, il
fut appelé pour le remplacer a la cour de
Dresde par l'électeur Maurice de Saxe ; mais il
n'arriva dans celle ville qu'après la mort de
ce prince; Auguste, successeur de celui-ci, le
garda a ton service, en qualité de maître de
chapelle. Il retourna vraisemblablement en
Italie après avoir publié a Dresde, en 1577,
ses chansons allemandes el latines à trois voix ,
car on voit dans te (,'ala%u* icnpf. Florent.,
qu'il était organiste à Florence, en 1580. On
connaît sous son nom : 1° La Battaglia Ta-
gliana comporta da M. Matthiat, Fiamtngo,
mautro di cappella del duomo di Jlfilano,
ton olcune vitlulte piactvoli, ntiovamenlt
ton ogni diligenzu itampata e correlta, a
quatlro vaci; in Veneila, G. Scotto, 1551,
in-4°obl. La bataille contenue dan» ce re-
cueil esl une imitation de celle de Marignan,
par Clément Janaeqnin. Il j a une autre édi-
tion de cet ouvrage, publiée un an après celle
de Scotto; elle a pour titre : Bataglia Taliana
aggiontevi améliora une Fïllotta a laPado-
vana ton quatlro vocii in Ptntiia, app.
d'Antonio Gardano, 155Î, in 4°ol>!. J'ai vu
un exemplaire de celle édition dans (a Biblio-
thèque royale de Munich. 3° Magnificat oefo
tonoruin; Dresde, 1557, in-fol. 3° Cale-
MATTHIAS — MAUDU1T
«Aerfj tribus voctbta eamposita; Nuremberg,
1563, io-4*. Geittliehe und tetllUeht Gt-
urngtmttiund S Stimmin (Chiots religieux
et profanes, i quatre et cinq voix); Wilten-
berg, 1666, tn-4». 4* Motteti a S voci, Mb. 1 ;
Dresde, 1570. 5= Officia de Ifativitate et At-
etntione Chrittl 5 «octroi; ibkl., 1574.
A* Teuttohe und Lattniiehê Lîeder «on
S Stimmen (Chansons allemande* et latines
i trait voix); Dresde, 1577. On ironve, dans
la Bibliothèque royale de Munich, des oMcet
de Matthias en manuscrit, sont les n" 98,
49 et 46. Dan* le recueil Intitulé : Motttti
del /tort, dont il y a 4«s éditions de Venise,
de Lyon el d'Anvers, on trouve un motet de
Matthias. ■
MATTIOLI (HP. André), earddler, né a
Faeni», ver* 1617, fut d'abord attaché a la
caluégrale d'Imola, en qualité de mausionaire
et de directeur du chœur, pul* Il devint cha-
noine et maître de chapelle du duc de Hau-
teur Il occupait encore cette dernière position
en 1671. De ses compositions pour l'église, Je
ne connais que le* ouvrages dont voici les
titre* : 1» Inni taeri catuertati a 1, i, 3, 4,
5 B 6 voci, con itromenti e «ensa, op. 9; Ve-
niie, Alex. Vincentl, 1646; c'est une réim-
pression. 9* Salmi a otto voci pieni t brtvl
alla modtrna, op. 4; Venise, François Ma-
gnl, 1641. C'est an litre de cet oeuvra qu'on
volt que HaltioH occupait alors la place de di-
recteur du drÎEUrd'Imola. Une deuxième édi-
tion do cet ouvrage, dédiée à Cosme III de
Médlcis, grand-due de Toscane, a été publié*
sous ce titre : Al urtniuime Cotimo Teno
gran duea di Toicana, «le. Salmi a otta
vient s brtvl alla moderna del canonlco An-
dréa Matlioli .maeitro di cappella del lerenil-
eimoduca di Manlova, opéra quarto; in ft-
netia, 1671, appreito FraneeKo Magnl detto
Gurdano, in-4*. Suivant l'usage de l'époque où
il vécut, su profession de prêtre régulier n'em-
pécba pa* le P. Maitioll d'écrire pour le
théâtre. En 16150, il donna, h celui de Ferrire,
i'i'siiio d'aman; dans l'année suivante,//
Ratio di Ctfalo, au même théâtre; en 1656,
Mdone, i Bologne; en 1665, Perteo, a Ve-
nise ; en 1666, Ja Palma d'aman, cantate, à
Ferrare, el, dans la même année, Gli Sfarti
dildiiiderio, au même théâtre.
MATTUCCI (Finit), •opraoisle, nédans
un village de* Abruzies, en 1766, Ht ses
études musicales au Conservatoire de la
Ficti, aou* la direction de Sala. Dans sa Jeu-
nesse, H chaula pendant plusieurs année* a
Home, sur le théâtre Argentins, le» rôles de
prima (tonna. Plus tard, Il parcourut' l'Italie,
chanta partout avec succès, visita Londres,
l'Espagne, la Russie, el revint en Italie ver*
1606. Deux ans après, il se fil entendit à Milan,
pendant la saison du carnaval. Vers 1811, il
se retira à Nantes. Depuis cette époque, on n'a
plus en de renseignements sur sa personne.
Gervasoni dit qu'il possédait une voix fort
étendue et fort égale.
MAUCLERC (Pinss), duc de Bretagne,
était 61s de Robert II, comte de Dreux. Il
mourut en 1950. Comme lous les princes de
sa maison, il cultivait la poésie et la musique.
Les manuscrit* de la Bibliothèque de Pari*
nous ont conservé une chanson notés de sa
composition.
Jf AUCOURT (Lonii-Claut*), flli d'un
musicien français, naquit 1 Paris, ver* 1760,
et y Bt ses étude* musicales sous la direction
de son père. Plus laVd, il recul de* leçon* de
violon de Harranc, qui le 61 débuter au Con-
cert spirituel, en 1778, dans un concerto de
Somis. D'aprè* le* conseils de son maître, Mau-
court voyagea; Il visita d'abord la cour de
Manfaslm; puis, Il fut attaché i la chapelle
du duc de Brunswick, vers 1784. Il publia
alors un oeuvre de trios pour deux violons et
basse, op. 1 , cbei André, a Offenhach. A cet
ouvrage succédèrent ceui-ci : Concerto pour
le violon, avec accompagnement d'orchestre,
Op. 9; Darnutadt, Bouler, 1798; Deuxième
concerto pour le violon, idem., op. 3; Bruns-
wick, 1796; Sonates pour violon seul et basse,
op. 4; ibid., 1797. A l'époque de la formation
du royaume de Westpbalie, Haucourt fut ad-
mis dans la chapelle de Jérôme Napoléon. Une
attaque de paralysie dont son bras gauche fut
frappé en 1813, l'obligea de prendre sa re-
traite et lui flt obtenir nne pension de ce
prince. On n'a pas de renseignement sur le*
dernière* années de Haucourt. On connaît de
cet artiste, outre les ouvrages cités précédem-
ment, un quatuor brillant pour deux violons,
alto et basse, dédié 1 l'empereur de Russie,
Alexandre I"; OfTenbach, André, et deux
solos de violon avec basse, op. 6; Brunswick,
Le père de Haucourt, claveciniste a Pari*,
y a publié, en 1758, des Piieet pour te cla-
vecin, avec accompagnement d'un violon.
.1IA11DUIT (Jicoi'is), musicien français,
issu de noble famille, suivant le P. Merseune
{Harmon. universelle, liv. VII, p. 63), na-
quit a Paris, le 16 septembre 1657. Après avoir
fait ses éludes dan* un collège de cette ville,
il voyagea dan* plusieurs contrées de l'Eu rope.
MAUDUIT — MAUPIN
notamment en Italie, puis revint i Pari», oii
il «accéda a MB père dans la charge de garde
du dépôt des requête* du palais. II «lait fort
instruit dans le* langue* anciennes , savait
l'italien, l'espagnol, l'allemand, et possédait
de* connaissances étendue* dan* la musique.
Il mourut a l'âge de eoixanle et dit an*, le
91 août 1SS7. Ami de Routard, Il Ht exécuter,
au service funèbre de ce poêle, uns mtue de
Requiem a cinq voix, de sa composition, qui
fut chantée ensuite a l'anniversaire de la mort
de Henri IV, puis a eelui de ttauduil lui-
même, dan* l'église de* Minimes de la place
Royale. Meneune a publié le dernier Requiem
de celte messe dans aon Harmonie vniver-
telU (Ut. 7", p. M et suivante*), et M. Ch.-
Ferd. Becber l'a donné en partition dans la
quarante-quatrième année delà Gazette géné-
rale de Diminue (fa Leipeiek. On trouve deux
autre* morceaux de cet artiste dans le* Ques~
itona lur la Genèse du même auteur. Dans sa
jeunesse, Nauduil avait obtenu, en 1581, le
prix de l'orgue d'argent, au concours appelé
Puy de musique, d'Évreux, pour le motet of-
ferte Domino, de sa composition. Son talent
lur le luth était considéré comme extraordi-
naire. Il a laissé en manuscrit on grand
nombre de messes, vêpres, hymnes, moleU,
fantaisies et ebansont. Le portrait de Ha uduit
a été inséré par Meraenne dan* ton Traité
de l'harmonie universelle (liv. 7", p. 05). On
peut voir dans la notice de Lejeune {Claude),
une anecdote oui fait honneur au caractère de
Ma uduit.
MAUGARS (Anna), prieur de Saint-
Pierre d'Esnac, vivait a Paris, dan* la pre-
mière moitié dn dix-septième siècle. Le* Hie-
toriettei de Tellement des Kéaox , publiée*
par-H. de Monmerqné, fournissent sur ce
musicien de* renseigne m eut* curieux mêlé*
d'anecdotes assez fade* (t. III, p. 108-114).
• Maugar*, dit-il, était un joueur de viole le
■ plu* excellent, mai* le plus fou qui ait
• jamais été. Il était au cardinal de Rlcbe-
• lien. Bols-Robert, pour divertir l'èmlnentls-
• sime, lui faisait toujours quelque malice. *
Après une longue et sotte hiitoiresurunemyt-
lincatlon faite 1 l'abbé Maugar*, Tellement
rapporte cette anecdote ; ■ Un jour, M. le
■ cardinal lui ayant ordonné de jouer avec
« les voix en an Itèu ou était leRoi(LoulsXUI),
■ le Roi envoya dire que la viole emportait le*
■ T0ÎX (c'eit-a-dire, qu'elle jouait trop fort).
■ — Hangré bien de l'ignorant! dit Maugars,
• je ne Joneral Jamais devant lui. — DeNiert,
• qui le ml, en lit bien rire le toi. * Celle
aventure fit sortir Maugar» de cbea le cardinal
de Richelieu. Plu* lard, il alla a tome, i la
suite d'un grand seigneur. ■ Je l'ai vu i Rome
• (dit Tallemanl). A la naissance de M. le
» Dauphin (Louis XIV, en 1638), il jonade- .
• Tant le pape Urbain VIII, et disait que Sa '
■ Sainteté ('étonnait qu'on homme comme lui
• pût être mal avec -quelqu'un Maugar*
• revint en France et mourut quelque* année».
II éUit allé en Angleterre vert 1633, et en
avait rapporté le Traité de Bacon De Jug-
mentis scientiarum qu'il traduisit en francai*
sous ce litre : le Progrès et otiancement ou»
sciences divine* et humaines; Parti, 1994.
Plu* tard, il donna aussi la traduction du petit
traité ansjlcis du même auteur : Coneidéra-
t font politique* pour entreprendre la guerre
d'Espagne; Paris, Cramoiiy, 1634, in-4'.
Celte tradnctlon, dédiée an cardinal Je Ri-
chelieu, lui valut le titre de conseiller tecré-
talre interprète du roi en langue anglalie.
C'eil cette même traduction qne Bucbon a
insérée dans la collection de* ctOTre* de Bacon
(Panthéon littéraire). Parmi ses écrits, on re-
marque eelui qui a pour titre : Sesponee faite
à un curie ux sur le eenliment de la musique
d'Italie, écrite iHome, le 1" octobre 1039;
Pari* («an* nom d'imprimeur), 1659, ln-8*.
Dan* cet opuscule, l'abbé Hangar* parie avec
admiration du talent de Fretcobaldi, qu'lt
avait entendu i Rome. On a «Imprimé ce
morceau, sous ce titre : Discourt lur la vue-
tique d Italie et des opérai, dans le Recueil
de divers traités d'histoire, de morale H
d'éloquence ; Tari*, 1673, petit ln-19.
MA ULGItED (Put), maître dn chant 1
l'église collégiale de Saint-Pierre, a Lille, au.
commencement du dix-aeptième liècle, a
composé un recueil de motels publié sous le
titre de Cantiones sacrm 4, S, 6eB cocum;
Anvers, 1603, ln-4*. On a aussi de ta compo-
sition : Chansons honnestes, à 4 si 5 parties;
Anvers, 1606, Id-4*.
MAUPIN (M1"), née Ter* 1673, était
fille d'un secrétaire du comte d'Armagnac,
nommé d'Jubigny. Mariée fort jeune, elle
obtint, pour aon époux nn emploi dans-
le* aide* , en province. Pendant ion ab-
*ence, ayant fait connaissance d'à* pré-
vôt de salle, nommé Séranne, elle s'en-
fuit arec lui i Marseille, où elle apprit 1
faire des armes. Bientôt après, pressé* par le
besoin, les deux amant* s'engagèrent comme
chanteur* au théâtre de eette ville ; mais une
scandaleuse obligea mademoiselle
MAUPIN — MAUIŒR
81
Maupin de quitter le théâtre et de s'éloigner
de Marseille. Lei parant* d'une jeuae personne,
«'étant aperçus de la passion que celle actrice
avaitconçue pour elle, se hâtèrent de l'envoyer
dans un couvent a Avignon. Mademoiselle
Maupin alla s'y présenter comme novice. Peu
Se jours après, une religieuse mourut; l'ac-
trice porta le cadavre dant le lit de «on amie,
mit le l'eu a la chambre, et dam le tumulte
came par l'incendie, enleva l'objet de le* af-
fections. Apres quelque! aventures en pro-
vince, elle vint i Partiel débuta i l'Opéra par
le rôle de Fallut dans Cadrmu, en 1095. Elle
y hit fort applaudie ; pour remercier le public,
elle m leva dant la machine, et salua en
étant son caïque. Après la retraite de made-
moiselle Rochois, en 1698, elle partagea les
premiers rolei avec mesdemoiselles Iksmatins
et lloreau.
Née avec des inclinations masculines, elle
t'habillait louvent en homme, pour se divertir
ou se venger. Duménil, acteur de l'Opéra,
l'ayant insultée, elle l'attsnxlit un loir à la
place des Victoires, habillée en cavalier, et
lui demanda raison l'opée i I* main ; tur son
refui de *e battre, Maupin lui donna des
■» ta-
batière. Le lendemain, Duménil raconta 1 ses
camarades qu'il avait été attaqué par trois vo-
leurs, qu'il leur avait tenu léle, mais qu'il
n'avait pu em|iéeber qu'il* ne lui prissent sa
montra et m tabatière. — » Tu ment ! « s'écrie
Maupin , s tu n'es qu'un lâche ; c'est moi
« seule qui t'ai douce ries coups de bâton, et
« pour preuve deeeque je dis, voici ta montre
• et la tabatière que je te rends. • Dans un
bal donné au Palais-Royal, par Monsieur, elle
osa faire i une jeune dame des agaceries indé-
centes. Trois amis de cette dame lui en de-
mandèrent raison : elle sortit sans hésiter,
mit l'épée à la maiu, et les tua tous trois.
Rentrée dam la salle du bal, elle se AI con-
naître au prince, qui lui obtint sa grâce.
Peu de temps après , elle partit pour
Bruxelles, où elle devint la maîtresse de l'élec-
teur de Bavière. Ce prince l'ayant quittée
pour une corn teste, lui envoya quarante mille
francs avec ordredeiortir de Bruxelles. Ce fut
le mari de la dame lui-même qui fut chargé
de porter l'ordre et le présent. Maupin lui jeta
l'argent a la tété en lui disant que c'était une
récompense digne d'un m... tel que lai. De
retour i Paris, elle rentra 1 l'Opéra, qu'elle
quitta tout a fait en 1705. Quelques années au-
paravant, elle avaiteu la fantaisie de se rac-
c son mari, qu'elle fit venir de
la province ; on dit qu'elle vécut avec In) dant
une parfaite union jusqu'à la mort de ce der-
nier, arrivée en 1701. Elle-même mourut vers
la Bn de 1707, âgée de trente-trois ans. On
trouve dans lei Antcdotu dramatique*,
I. III, p. 339, une lettre que lui adressa le
comte Albert sur le projet qu'elle avait conçu
de te retirer du monde. Elle avait peu de ta-
lent dam l'art du chant, mais ta voix était fort
belle.
HAtHlER (Joseni-Biïiiiau), né à Co-
logne, en 1744, s'est distingué dam la mu-
sique par des connaissances théorique* et
didactiques très-solides. Il Jouait bien do
plusieurs insl rumen tt, particulièrement dn
piano et du violoncelle. Bon professeur, il a
compté parmi set meilleurs élèves Bernard
Klein cl ton frère Joseph, Bernard Breuer et
Zucalmaglio (uoyM ces noms). Maurer dirigea
plusieurs société! musicales de sa ville natale
et fullongtemps un des plus fermes soutiens Mes
progrès du roui de la musique dans le cercle
oh 11 vivait. Il a écrit des cantates rcliglsnies,
des messes et d'autre* œuvre* pour l'égttM,
ainsi que de* compositions instrumentale*.
Cet artiste estimable, est mort, â l'âge de
quatre-vingt-dix -sept am , à la Se d'avril
1841.
MAURER (F nitrois- Antoine) , chanteur
allemand, naquit i Pœiten, près de Vienne,
en 1777. Ayant été admit fort Jeune au sémi-
naire de cette ville, Il y fut remarqué par le
baron VanSwieten, qui lui Btdooner une édu-
cation musicale, et lui lit apprendra le* lan-
gues italienne et française. La composition et
le chant devinrent ensuite les objets particu-
lier! de ici etudei. A peine âgé de quinie an»,
il se fallait remarquer par de légères com-
positions. En 1790, Il débuta au théâtre de
Scbf Lanedcr par le rôle de Surastro, dans la
Flûte enchantée, ofi il obtint un brillant suc-
cèi. L'élendue de aa voix dan* le grave était
extraordinaire ; on assure même qu'il descen-
dait jusqu'au contre-la , ce qui était presque
sans exemple, sauf en Russie où se trouvent
dei mil de basse-contre qui descendent jus-
qu'au contre- fa. Ses discussions avec ion
protecteur, qui voulait qu'il ne cultivât que
son talent de compositeur, te terminèrent par
des scènes désagréables qui l'obligèrent 1
s'éloigner de Vienne. Il se rendit d'abord à
Francforl-sur-le-Hein, ou II avait un engage-
ment pour le Théâtre-National. Il y joua avec
succès jusqu'à la fin de l'année 1800; puis il
l'ut appelé à Munich, dont les habitants ne l'ac-
cueillirent pas moins bien; mal* il ne jouit
pis longtemps des avantages de sa nouvelle
position, car dm fièvre ardente le conduisit au
tombeau, le 10 avril 1803. Comme composi-
teur, il s'est fait connaître par la musique
d'une traduction allemande de l'opéra comique
intitulé: JVoïiun à tiendra, et par un autre
petit opéra dont David TenUrt était le sujet.
On connaît aussi de lui de peti les pièces pour
le piano; Tienne, TVeigl ; des airs détachés et
des scènes arec accompagnement de piano;
Uflenbach, André.
MAURER (Loms-GtiiLunni), violoniste
et compositeur, né à Polsdam, le 8 février
1789, est élève de Haak, maître de concert de
Frédéric II, et violoniste distingué. A l'âge de
treiie ans, il se SI entendre pour la première
fois 1 Berlin, dans un concert: de vifs applau-
dissements accueillirent son talent précoce, et
«et heureux début décida de sa carrière d'ar-
tiste. Attaché d'abord à la musique de la
chambre du roi de Prusse, il j puisa, dans la
fréquentation de musiciens de mérite, des
Conseils et des modèles qui hâtèrent ses pro-
grès. En 1806, la chapelle do roi ayant été
dissoute après la bataille de Jéna, Maurer dut
chercher des ressourcesen voyageant. D'abord,
il se rendit a Kœnigsberg, où II fut bien ac-
cueilli, puis à Riga, où il connut Rode et
Baillot, qui lui donnèrent des conseils, et en-'
An a Millau, d'où il se rendit à Pétersbourg.
Les concerts qu'il y donna améliorèrent sa
position, et le firent connaître avantageuse-
ment. De là, il se rendit 1 Moscou, où il re-
trouva Baillot, qui lui fit obtenir la place de
directeur de musique cbei le chambellan Wso-
wologsky, riche amateur de musique qui avait
formé un orchestre attaché à sa maison.
Maurer resta chez ce seigneur Jusqu'en 1817,
et le suivit dans ses terres, aui frontières de
la Sibérie, à l'époque de l'invasion de l'ar-
mée française. De retour a Berlin, en 1818, il
y resta peu de temps, et fit un voyage a Paris,
ou. Il en I des succès comme violoniste. L'année
suivante, il accepta la place de maître de con-
certs à Hanovre, et il resta dans cette ville
jusqu'en 1833, époque oh II reçut de M. de
Wsowologsky l'invitation de se rendre à Pé-
tersbourg, en qualité de directeur de sa mu-
sique. Il y jouissait de beaucoup d'estime
comme virtuose et comme compositeur. En
1M5, il a entrepris un nouveau voyage dans
lequel il a visite Siockholm, Copenhague, Ham-
bourg, Leipsick et Vienne; puis, il s'est fixé a
Dresde, oh il vivait encore en 1850. Parmi Ses
ouvrages, ceux qui ont eu le plus de succès
sont sa symphonie concertante pour .fuaire
violons, qu'il a exécutée pour la première fois
avec Spohr, Millier et Wich, et qui a été en-
tendue à Paris, en 1838, dans un concert
donné par Herz et Lafont, et son œuvre 14*,
qui consiste en trois airs russes rariés pour
violon, avec orchestre. Il • écrit aussi quel-
ques opéras et ballets, entre .mires Jlonco,
la Fourberie découverte et U Nouveau Périt,
dont on a publié les ouvertures h grand or-
chestre; mais il n'a point réussi dans ces com-
positions. Ses ouvrages publiés sont : 1" Les
citées ci-dessus. 3» Symphonie
pour quatre violons , op. 55 ;
Leipsick, Peters. 3° Symphonie concertante
pour deux violons, op. 56; Leipsick, Hof-
meister. 4* Romance de Joiéph variée pour
deux violons et violoncelle principaux, avec
orcbeslre, op. 23 ; Leipsick, Peters. 5" Varia-
tions pour deux violons principaux et or-
cbeslre, op. 30 ; Leipsick , Breitkopf et Hatr-
lel. 0° Idem, on, 47; Leipsick, Hofmeister.
7* Concertos pour violon principal et or-
chestre, n" 1, 2,3,4, 5, 6,7, 8; Leipsick,
Peters. 8° Concertinos idem, n°* 1 et S; Bruns-
wick, Meyer. 0° Fantaisies pour violon prin-
cipal et orchestre, op. 60 et 62 ; Leipsick, Hof-
meister. 10* Airs variés idem, op. 3, 14, 16,
33, 55, 37, 51, 53, 59, 76; Leipsick, Hanovre
et Brunswick. Il* Idtm, avec accompagne-
ment de quatuor. 13° Quatuors pour deux
violons, alto et violoncelle, op. 17, 38; Bonn,
Slmrock; Hanovre, Bachmann. 13° Duos con-
certants pour deux violons, op. 61 ; Leipsick,
Peters. 14" Chansons allemandes, avec accom-
pagnement de piano.
Maurer a eu deux flls, Wnvolod et Alexit,
nés tous deux à Pétersbourg ; le premier,
élève de son père pour le violon ; l'autre, vio-
loncelliste. Ils ont voyagé ensemble, pour
donner des concerts, à Kœuigsberg, Leipsick
et Berlin, en 1833 et 1833: puis ils sont re-
tournés en Russie, où ils se trouvaient encore
en 1848.
MAURER (J.-M.)'rnt chef d'orchestre du
théâtre de Strasbourg, depuis 1839 jusqu'en
1836. Il a écrit la musique pour la tragédie de
BilUairt, qui fut représentée dans cette ville
en 1830. Dans la même année, il y fit exécu-
ter son oratorio de la Jeuneue de David.
Ces renseignements sont les seuls que j'ai pu
me procurer sur cet artiste. Peut-être est-ce
le même Maurer qui était chef d'otcheslrea
Bamberg, et qui y fil représenter, en 1837, un
mélodrame Intitulé: Nattppa, et qu'on re-
trouve, en 1842, a Langenscbnalbacb, diri-
geant une société de chant.
by Google
MAURICE- AUGUSTE - MAXANT
MAURICE-AUGUSTE, landgrave de
Hasto-Cassel, né le !5 mai 1679, fui un de»
princes In plu! instruits de son temps, el joi-
gnit à ks connaissances littéraires du talent
pour la musique. Il composa des mélodies
pour quelquei psaumes de Lobwasser, et des
motets i plusieurs vol* dont quelques-uns ont
été insères dans les Florilegium Portent» de
Bodenschatz. D'autres compositions} plusieurs
voix do ce prince ont été insérées dans le jVo-
VUm el iniignt Opui, continent textul me-
tricot tacrot de Valenlin Geuck (voya ce
nom) ; Casse), 1604. Fatigué du monde, il ab-
diqua, passa les dernières années de sa fie
dans la retraite, et mourut le 15 mars 1ÛS3.
MAURO (le père), religieux de l'ordre des
Sertîtes, né à Florence en 1495, mourut le
37 septembre 1558, a l'âge de soixante-trois
ans, el lut inhumé dans l'église de r.-fnriwn-
tiata de sa ville natale, couvent on il avait
passé la plus grande partie de sa vie et dans
lequel 11 termina sa carrière. Ce motne était
versé dans les lettres, la philosophie et les
sciences ; telle était l'étendue de ses connais-
tances, que, suivant Negrl (1), Il élail appelé
Bibliothèque teientifique (t'Arcbivio délie
scleuxe). Eu 1533, il fui admis an nombre des
théologiens de l'université. On le désignait
quelquefois par le nom académique de Philo-
panartto; mais l'Académie i laquelle il ap-
partint sous ce nom n'est pas indiquée. Ne-
gri a écrit une notice sur ce moine (3), sous
le nom de Mauro dl Piortnia, et donne la
liste de ses ouvrages, parmi lesquels II s'en
trouve un Indiqué de celte manière : Corn-
pendio dell' una s deW altra Mutica. Ce
livre exista en manuscrit dans la Bibliothèque
du couvent de VJnnuntiata jusqu'au com-
mencement du dix- neuvième siècle; mais,
après la suppression des monastères, qui fut
la conséquence de la domination française en
Italie, l'ouvrage disparut. On ignorait ce qu'il
élail devenu, lorsque il. Catamorata, avocat
et amateur distingué de musique i Florence,
l'a retrouvé dans la Bibliothèque Mtdieio-
Laurtniiana de celte ville, parmi les livres
des couvents supprimés (armoire B, n* 140) ;
il en a donné une analyse dans le tome 7* de
U Gaïutla muticale di Milano (1848, p. 5).
Le titre latin de l'ouvrage de Mauro est ce-
lui-ci : Utriutque Muiicei epittmt, St. Mauro
Phonaieo ac Philopanareto auiore ; It est
suivi du titre italien : Dell' una a dtW altra
[1) f.
;. Wt Fatum
•ri, ff WJ-
mutica, pian a t miiuratu, pratlica » tpe-
culativa, brève epttome, ttt. Eu traitant des
intervalles el de leur nature, Mauro fait celle
remarque (pp. 57-38), bien digne d'attention
et qui renferme une grande vérité, méconnue
par tous lea théoriciens, jusqu'au moment où>
J'en al donné la démonstration tonale, a ■■-
voir que le ifemf-ton majeur ne l'est que de
nom, mais non en fait, car « Porellle le juge
mineur. > Celle observation de Mauro s'ap-
plique aux demi-tons constitutifs de toute
gamme de modes majeurs ou mineurs, parce
que, contrairement } la théorie vulgaire des
géomètres, ils sont dans la proportion ~'~.
Le vrai demi-ion majeur ~ n'existe qu'entre
deux sons qui n'appartiennent pas 1 la même
gamme, comme ut-ut diète, fa-fa diète, etc.
Dans le demi -(on mineur, les sous ont entre
eux de l'attraction, comme mi-fa, ti-ut, etc.;
dans le demi-ton majeur, les sons se repous-
sent réciproquement. Sur celte simple base
repose toute la théorie de la tonalité.
MAVIUS (Citâtes), professeur de mu-
sique i Leicester, né i Bedford en 1800, est
Bis d'un musicien allemand qui résidait à
Kettertngen 1834. Élève de son père, il Ht de
si rapides progrès dans la musique, qu'A l'Age
de quatorze ans il obtint la place d'organiste
a Kettering. Plus tard, Il est devenu élève de
Grlffln pour le piano, el de King pour l'har-
monie et le chant. In 1830, il est fixé a Lei-
cester. On a gravé de sa composition quelques
morceaux de piano qui ont paru 1 Londres
depuis 1817.
MAX (Mixianiira), violoniste habile, né a
Winterberg, en Bohême, le 37 décembre
1760, fit ses éludes musicales comme enfant
de choeur à l'église cathédrale de Passau, oh
il Ht aussi ses humanités el son cours de phi-
losophie. Plus tard, il alla éludier la théolo-
gie a Prague. En 1703, il entra dans l'ordre
des Prémontrés i Tepel. Après la suppression
de son courent, il alla a Neumark. En 1815,
il remplissait les mêmes fonctions à Cilhana.
Non -seulement il a été uu des meilleurs vio-
lonistes de la Bohême, mais il jouait aussi fort
bien du piano el de la viole d'amour. Ou a
gravé de sa composition, a Prague, six trio»
pour deux violons et violoncelle.
MAXANT (jE*K-!(ÉFO«licilIl!-ADAllI«ï),
organiste distingué el compositeur, naquit vers
1750, dans la seigneurie de Rossenberg, a
Diwlcij en Bohème. D'abord élève d'un très-
bon organiste, nommé Rokot, il recul ensuite
des leçons de Kopnivra , un des meilleurs
élèves du célèhre organiste Stgert. Apre»
M AXANT - MAYER
avoir étudié pendant plusieurs année) sous la
direction de ce maître, il ravagea dam la
haute et baise Autriche, fut attaché successi-
vement comme musicien au service de plu-
sieurs couvent), et enfin fut nommé, en 1776,
recteur du collège et directeur du choeur a
Friedberg, où il virait encore en 1817. Cet
artiste a formé nu nombre considérable d'ex-
cellents élèves*; dont la plupartont été ou tonl
organiste» en Bohême. Il a publié, à Lini, une
messe 1 quatre voix et orchestre composée
pour le) académiciens de cette ville. Il avait
en manuscrit: 1° Dix-huit messes solennelles
9» Six motet). S° Six messes de Requiem.
A" Beaucoup de chants détachés. S9 Des pré-
ludes et pièces d'orgue. 8" Des sonates et va*
Nations pour le piano.
MAXIMILIEIt-JOSEPH III, électeur
de Bavière, naquit a Munich, le 38 mars 1737,
et succéda a son père Charles Albert, en 1743.
One instruction solide dans lis sciences et
dans les arts, un esprit droit et le désir sin-
cère de rendre ses sujets heureux, en firent
un des princes les plus accomplis du dix-
hultlème siècle. On le surnomma le Bien'
Mme, dénomination mieux méritée par lui
que par son contemporain Louis XV, roi de
France. Il mourut à Munich, le 30 décembre
1777. Ce prince jouait bien du violon, du vio-
loncelle, et surtout de la basse de viole. Ber-
nasconi avait été son maître de composition,
lorsque l'historien de la musique Bu rue j vi-
sita la Bavière, le duc lui fit présent d'un
Slubat mater de sa composition, que le célèbre
chanteur Guadagol considérait comme un Tort
bon ouvrage. Précédemment, une copie de ce
Stabat avait été portée à Venise à l'insu du
prince, et le morceau avait été gravé sur des
planches de cuivre ; informé de cet événe-
ment, M aximillen fil acheter toute l'édition et
la supprima. On cite aussi de sa composition
des litanie) et une messe qui Tut exécutée par
lei musiciens de sa chapelle.
MAXWELL (Faïaçois KELLY), doc-
teur en théologie et chapelain de l'hôpital
d'Edimbourg appelé Mylutn, naquit en
Ecosse, vers 1730, et mourut 1 Edimbourg, en
1789. Il a fait imprimer un livre qui a pour
litre : An Eitny upon tune; being an al-
ternat to fret the tcale of music, and the
lune of instruments, front imperfections
{Essai sur la tonalité, ou tentative pour af-
franchir de leurs imperfections l'échelle musi-
cale et la construction tonale des instruments};
Edimbourg, 1781 , ln-8*, de deux cent quatre-
vingt-dix pages, avec dix-neuf planches. Le
frontispice de cet ouvrage a été renouvelé,
avec, l'indication de Londres et la date de
1794. Le livre est divisé en deux partie), dont
chacune est subdivisée eu sept chapitres : la
première est relative à la construction ration-
nelle des intervalles; la seconde, i la con-
struction des gammes majeure et mineure de
tous les tons. L'objet du livre de Maxwell est
un des plu) Importants de la philosophie de la
musique; il contient de curieuses recherches
sur ce. sujet, dont les difficultés «ont considé-
rable*: malheureusement, l'auteur part d'une
donnée faune, en considérant le système iga)
comme le dernier terme de la perfection dans
la construction des gamme), et comme le seul
moyen de rendre régulière la conformation de
celles-ci. Quoi qu'il en soit de l'erreur de Max-
well a cet égard, on ne peut nier qu'il ne fasse
preuve de beaucoup de lavoir, et d'un esprit
élevé. Son livre, traité sous la forme la plus
sévère, n'a point eu de succès en Angleterre ;
l'édition a été anéantie, et les exemplaires en
sont devenus d'une rareté excessive; ce n'est
pas sans peine que j'ai pu m'en procurer un i
Londres même.
MAXYLLEWICZ (Viserai), composi-
teur polonais, né en 1083, était depuis six ans
maître de chapelle de la cathédrale deCraco-
vie, lorsqu'il mourut subitement, à l'Age de
soixante ans, le 34 janvier 1745. Ces rensei-
gnements sont fournis par une notice contem-
poraine, écrite en latin, laquelle a été publiée
par M. Sowinski, dans son livre intitulé : le*
Musiciens polonais (1), p. 390. Quelques com-
positions de Maxvllewicz sont conservées
dans la Bibliothèque de la cathédrale de
Cracovle.
HAYEIl (Je.s-FnÉnimc), savant théolo-
gien, né a Leipsick, le 0 décembre 1650, en-
seigna la théologie a Witlenberg, i Ham-
bourg, à Greifswald et a Klel. Nommé,
en 1701 , surintendant général des églises
de la Poméranie, il occupa ce poste jusqu'à
sa mort, arrivée a Stcttin, le 80 mars 1719.
Parmi ses nombreuses dissertations, on en
trouve une : Dr hymno : Erhalt uni Merr
bey deinem Won, «te. ; KJel, 1707, in-4* de
vingt-quatre pages. Dans son Muttum minit-
trieccleiix (1090, in-40}, il traite, au deuxième
chapitre, p. 97, de l'origine, de l'antiquité
et de la construction primitive dot orgues.
'MAYEIt (GoDinoiD-Divin), docteur en
médecine, et membre de l'Académie des scru-
tateurs de la nature, a Brestau, naquit dans
cette ville, le S novembre 1658, et y mourut
le 38 novembre 1710. On a de lui unedisser-
* Google
lallim Lnlilulée : jipologiti pro obiervutiorte
lom' tujtiidam in pariett dubli invitibilit
automali; nreslau, 1712, fo-4*. Elle a été
aussi insérée dam les Aeta erudftorum de la
MAYER (CiifTiiM), professeur de philo-
sophie, naquit i Me*riiti, en Moravie, te
90 août 1719, entra cbei le» Jésuites , a
■ayence, le 36 septembre 1745, après avoir
terminé ses diode* arec distinction i l'Unlver-
«ilé de WUnbourg, puil sorti! de celte société,
el devint professeur de philosophie i Heidel-
berg,oii il mourut le 10 avril 178S. L» plupart
de tes traï»ui sont relatif* i l'astronomie. Ce
lavant a introduit dan* l'harmonica de* per-
fection Démenti dont il a donné la description
avec de* planches dans le journal Intitulé fort
und /tir Dmtichland (de l'Allemagne et pour
elle). Ce morceau n'a paru qu'après sa mort,
au mois de juillet 1784.
MATER (Aktoine), compositeur drama-
tique, né i Libicz, en Bohême, vert le milieu
du dix-builième siècle, vécut quelque* année*
i Paris, puis i Londres el, enfin, à Cologne,
ofi il fut maître de chapelle. Il virait dan*
cette dernière ville en 1793. Il a fait repré-
*enter a l'Opéra de Paris : 1* DanUte et Zul-
tnii, en 1780. 3* JpoUon et Daphni, en un
acte, 1789. VJlmaitach théâtral de Gotha
indique de lui le* opéra* allemands : 5" Dai
Irrtttht {le Follet). 4» Dit Lufthagtl (l'Oura-
gan ; et le* baltel* : S° Marlborough. 8° Die
4?eeler(]e Boulanger). On a gravé de la compo-
sition de cet artiste ; Trois trias brillant* pour
deux violons el ba**e. op. 1 ; Bonn, Simrock.
MATER (Juj-BimjUId), professeur de
harpe, né en Allemagne vert le milieu du dlx-
hnilième siècle, se rendit a Pari* en 1781, et
v publia une méthode pour son instrument,
en 1785, et quelques composition* parmi les-
quelles oo remarque : 1' Divertissement pour
harpe et flûte; Paris, Janet. 9* Duo* pour
deux harpe*, a" 1 et 2; Pari*, Nadertaan.
3* Divertissement pour harpe seule; Pari*,
Paeini. 4° Deuxième idem; Pari*, Érard.
8° Sonates pour narpe seule, nHl et 3; Paris,
Naderman. Plus tard, il t'ett fixé i Londres,
oh 11 a été attaché comme harpiste i l'orchestre
de l'Opéra italien. Il est mort dans celle ville
en 1820. Des variations, des fantaisies et des
pots-pourris pour la harpe ont été aussi pu-
bliés sons le nom de cet artiste.
MAYER ou MAYH (Jxik-Smob), com-
positeur, est fié le 14 Juin I7«Wa Mendorf,
petit village de la baute Bavière. Son père, or
ganltte de l'endroit, lui enseigna les élément*
de la musique, pour laquelle 11 montrait
d'heureuses dispositions. Enfant de chœur a
l'âge de huit ans, Il fut bientôt en état de
chanter i vue toute espèce de musique, el a
dix ans II exécutait sur le clavecin les sonates
les plu* difficiles de Schobert et de Bach. Ver*
cette époque, il entra au séminaire d'Ingol-
sladt pour y faire ses études, et, pendant tout
le temps qu'il fréquenta cette école, il négligea
l'étude de la musique et du piano ; mai* h sa
sortie de l'université, il se livra de couteau à
la culture de cet art et apprit a jouer de plu-
sieurs instruments. Conduit, en 1788, par
diffé rentes circonstance* dan* le pays des Gri-
sons, Il y demeura deux ans, se livrant 1 l'en-
seignement de la musique, après quoi 11 se
rendit a Bergame pour y étudier l'harmonie
et l'accompagnement sous la direction du
maître de chapelle Carlo Lenii. Déjl, tans
autre guide que son instinct, il avait composé
quelque* morceaux, entre autres des chanson*
allemandes qui avaient été puBllée* à Kalis-
bonne. Lenii, maître médiocre, ne pouvait
conduire fort loin son élève dans l'art d'écrire,
et le* ressources de Mayer ne lui permettaient
pas d'aller chercher ailleurs les conseils d'un
harmoniste plus babile. La difficulté de pour-
voir i ton existence l'avait même décidé a re-
tourner dans sou pays; mais les secours géné-
reux du comte Pesenti, chanoine de Bergame,
vinrent le tirer d'embarras, el lui fournirent
les moyens d'aller continuer ses éludes i Ve-
nise auprès de Ferdinand Bertoni, maître de
chapelle de Saint-Marc. Mayer ne trouva pat
dans ce maître les ressources qu'il avait espé-
rées pour son Instruction. Soit que Bertoni le
crut plut avancé qu'il n'était réellement, soil
qu'il n'eut point l'habitude de l'enseignement
et qu'il n'en connût pat la marche progres-
sive, au lien d'exercer son élève sur tel di-
verses espèces do contrepoints, de canon* el
do fugues, Il te contenta de le guider de set
conseils dans la facture de* morceaux de mu-
sique, et de corriger partiellement let fautes
qu'il remarquait dan* ses ouvrages. Cette édu-
cation pratique fut la seule que reçut Mayer
dans l'art d'écrire (Il y joignit de Inl-méme la
lecture de quelques bons livre* didactiques el
det partitions de plusieurs grands maîtres.
Apre* avoir écrit quelques messe* el det
vêpres, il composa, en 1701, l'oratorio Jacob
a Labano fugient, pour le Conservatoire de*
Mtndicanti, k Venise; cet ouvrage fut exé-
cuté en présence du roi de Naples, du grand-
duc de Toscane, el de l'archiduc, vice-roi de
Milan. Trois autre» oratorios {David, Tobim
43 iU
matrimonium, el Sitara) furent ensuite de-
mandés à Mayer pour Venise, et il écrivit pour
Forli la Fanion el Jepklé. Le brillant succès
de toutes ces productions avait justifié la pro-
tection accordée nu compositeur par le cha-
noine Pesentl : et noble ami des arti rappela
près de lui son protégé, dans le dessein de passer
quelques dispositions avaient-ellee été prises
pour la réalisation de ce projet, que le comte
mourut, et que Bayer resta livré a ses seules
ressources. Cet événement le jeta dans la car-
« de la <
i il [
fût peut-être jamais entré
est vécu. Il fut déterminé à écrire pour le
théâtre par tes conseils de Piccinni, qui se
trouvait alors à Venise. Son premier opéra fut
Saffo, a tia I riti d'Jpollo I.eutadio ; on le
représenta au théâtre de La FeniM, a Venise,
en 1704. Depuis cette époque jusqu'en 1814,
c'esl-â-dire pendant l'espace de vingt années,
le nombre djs opéras et des cantates théâ-
trales composées par Mayer s'est élevé a
soixanle-dix-sepl. La plupart ont été favora-
blement accueillis par les amateurs des villes
principales de l'Italie, et pendant cette pé-
riode, le nom de ce compositeur a joui d'une
célébrité supérieure 1 celle des meilleurs ar-
tistes italiens. Quoiqu'il ne (il t pas précisément
doué de facultés créatrices, il y avait assez
de mérite dans ses ouvrages pour qu'on les
considérât comme le type du style drama-
tique de son temps. L'aurore de la carrière de
Rossini marqua la fin de celle de Mayer. Ce-
lui-ci n'avait été qu'un homme de transition;
son jeune rival était destiné à faire une trans-
formation de l'arti L'activité productrice de
Mayer avait été prodigieuse clans les premières
années; plus tard, elle se ralentit. En 1801,
on lui donna le litre de membre honoraire du
Collège philharmonique de Venise; dans l'an-
née suivante, la place de maître de chapelle
de la basilique de Sainte-Marie-Najeureâ Ber-
game lui fut confiée, el depuis lors il n'a ceisé
d'en remplir les fonctions. Diverses autres po-
sitions lui ont été offertes postérieurement à
Londres, à Lisbonne et à Dresde; mais son
attachement a la ville de Bergame et son goût
pour l'existence paisible qu'il y trouvait lui
firent refuser les avantages qu'on lui offrait
ailleurs. C'est par les mêmes motifs qu'il n'ac-
cepta pas la placede censeur dû Conservatoire
royal de Milan, â laquelle il avait été appelé
par un décret du vice-roi d'Italie, daté du
39 avril 1807. Lorsqu'il eut cessé d'écrire
pour le théâtre, il ne s'éloigna plus de Ber-
game et ne composa plus que pour l'église.
Partageant son temps entre ses
littérature de la musique, Il s'e:
sorte Isolé pendant vingt-cinq ai
ment musical qui l'environnait, et n'a cher-
ché de délassement à ses travaui que dans le
plaisir de former el d'augmenter chaque jour
une collection de partitions de grands maîtres
et de livres relatifs a la théorie el a l'histoire
delà musique qu'il a rassemblée pendant près
de quarante ans. La direction de l'Institut
musical de Bergame, fondé par un décret du
18 mars 1805, et réorganisé par celui du
6 juillet 1811, lui a été confiée depuis son
origine. Il y enseignait la composition, et y a
formé quelques bons élèves, parmi lesquels on
compte Donlxetli. En 1841, j'ai visité a Ber-
game cet homme respectable, aussi intéressant
par s'a simplicité, par sa bonté parfaite, que
distingué par son talent. Il avait alors perdu
la vue depuis plusieurs années; mais sa cécité
n'avait point altéré sa douce gaieté naturelle.
Nous causâmes près de deux heures, el je lui
trouvai beaucoup d'instruction dans la littéra-
ture el l'histoire de la musique, particulière-
ment en ce qui concerne l'Italie. L'Union
philharmonique de Bergame venait de faire
frapperen son honneur une médaille qu'il m'of-
frit avec autant de plaisir que J'en eus à l'ac-
cepter. Elle représente d'un coté son effigie, el
porte de l'autre cette inscription :
HDCCCXLI
Mayer a cessé de vivre le 2 décembre 1843,
à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Des obsè-
ques magnifiques lui ont été faites par la ville
de Bergame.
La liste des ouvrages de cet artiste se divise
delà manière suivante ; I. Musiijue d'église -
]°Dix-sept messes solennelles avec orchestre.
2* Quatre messes dit Requiem, idem. S° Vingt-
cinq psaumes. 4° Jacob a Labano fttgient,
oratorio; Venise, 1701. 3° Stêara , idem;
ibid., 1705. «° 7oes> marrirtioitium, Idem;
ibid., 1704. 7* La Pauiont, t Forli, 1704.
8° Daeidt, Idem , à Venise, 1705. 6* 11 Sacrl-
fiiio dï Jeftt , idem, 1 Forli, 1703. 10* Tous
les psaumes a quatre el cinq voix et orgue.
H* Vêpres complètes avec orchestre. 12° Six
Mittnrt. 13° Trois Sentdiettit. 14' Un Sla-
bat. II. Misions théithalc : Î5" Ftmio,o*
lia la mus ici custode délia fedt marital»
cantate à troli voix, â Venise, en 1701.
10° £>o, caniaïc à toix seule, pour la canta-
trice Blanca Sachetti, en 1794. \7" Saffo, os-
ait! I riti d'Apollo Leueadio, opéra séria, a
Venise, 1794. 18° Ternira ta Aritto, cantate
pour le théâtre de La Fenice, a Venise, 1705.
10* 'Lodoilka, opéra séria, ibid. , 179G.
90° Un Pana ne fà ctnto, opéra bouffe, au
théâtre Saint-Samuel, i Venise, 1707. 91° Te-
lemateo. opéra séria, à La Fenice, 1707.
S9' /( Segreto, farce, au théâtre de San-Mosè,
a Venise, 1707. 93° L'Intrigo dtllt Lttttrt,
ibid., 1707. 24° Le Sventure di Leandro,
cantate en dent parties pour le comte Car
cano, de Vienne. 95° Avoito ai marital!,
opéra bouffe, au théâtre Saint-Samuel, a Ve-
nise, 1798. 36" lauta e Lidia, opéra séria,
pour le Ihéatrede La Fenice, 1738. ÎT-Adriano
tn Stria, idem, pour le théâtre San -Ben e-
drtto. 98° Che original!.' farce, pourleméme
théâtre, 1708. 90° l'Amor ingegnoto, a Vc.
Dise, 1700. 50° L'Ubbidienta par aitutia,
farce, pour le théâtre San-Benedelto, ibid.,
1700. 3t° Adtlaide di Gutielino, opéra séria,
pour le théâtre de La Fenice, ibid., 1700.
SfrL'Avaro, farce, au 'théâtre Sa n-Beoedetto,
1790. 33* Sabine i Carlotta, ibid. 34° L'Aca-
demia di mutiea, idem, ibid., 1700. 35° Lo-
doitka, avec une musique nouvelle, pour le
théâtre de la Scala,. 1 Milan, 1800. 36° Gli
Scittl, opéra séria, pour le théâtre de La Fe-
nice, â Venise, 1800. 37° La Locandiera,_
opéra bouffe, pour l'ouverture du théâtre Be-
rico, â Vicence, 1800. 38° 71 Carrttto del
vendilor d'aeelo, farce, pour le théâtre Saint'
Ange, a Venite, 1800. 30* L'Equivoeo,
opéra bouffe, pour le théâtre délia Scala, â
Milan, 1800. 40° L'Imbroglione td il Caiti-
gamalti, farce, pour le théâtre San-Mosè, â
Venise, J800. 41* Ginnra M Scoiia, opéra
séria, pour l'ouverture du théâtre de Trieste,
1801 . 49° Le Due Giornate, opéra semi-aerla,
pour le théâtre de la Scala, â Milan, 1801.
43° / Firtunti, farce, pour le théâtre Saint-
Luc, â Venise, 1801. 44° Argent,- opéra
séria, pour le théâtre de La Fenice, â Venise,
1801. 45* 1 Mûttri Eleutini, opéra séria, an
théâtre de la Scala, â Milan, 180t. 46° Ereole
in Lidia, opéra séria, ï Vienne, 1805. 47° Le
Finti rivali, opéra bouffe, au théâtre de la
Scala, â Milan, 1803. 48° Alfonto t Cora,
Ibid., 1803. 40° Amor non ha rittgno, opéra
bouffe, ibid., 1804. 50° Elita, opéra semi-
seria, an théâtre San-lenedello, â Venise.
51° L'Ero» délit Indit, pour l'ouverture
du théâtre de Plaisance, 1804. 59° Eraldo td
ER 4A
Emma, opéra séria, â la Scala, â Milan, 1805.
53° Di locanda in loatnda, farce, pour le
théâtre de San-Mosè, à Venise, 1805. 54° L'A-
mor conjugale, opéra semi-seria, â Padoue,
1805. 53° La lloccia di Faktmttin, opéra
semi-seria, au i h élire de La Fenice, a Venise,
1805. 58° Gli Amerïeani, opéra séria, ibid.,
1808. 57° Ifigtniain Aulide, opéra séria, â
Parme, 1800. 58° II pieeiol Compoiilore di
mutita, farce, an théâtre de San-Mosè, de
Venise, 1800. 50° Adelasia ed Aleramo,
opéra séria, pour le théilre de la Scala, â
Milan, 1807. 60° Le Due Giornate, arec une
nouvelle musique, pour le théâtre de La Fe-
nice, i Venise, 1807. 01* Ne l'un ne l'altro,
opéra bouffe, pour le théâtre de la Scala, à
Milan, 1807, et dans la même ville une cantate
pour la paix de Tilsit. 09° Bell» ciarle e triiti
falti, opéra bouffe, pour le théâtre de La Fe-
nice, â Venite, 1807. 63* / Cheruici, opéra
séria, pour le théâtre Argtntiiia, â Rome,
1808. 64° Il Ftns originale, opéra bouffe, au,
Iréâtre Faite, [808. 65" 71 Kitorno d'Ulitte,
opéra séria, pour le théâtre de La Fenice, â
Venise, 1800. 66° Ji Raoul di Crtqvi, opéra
séria, au théâtre de la Scala, â Milan, 1810.
67° Amore non toffre apposition* , opéra
bouffe, au théâtre de San-Mosè, â Venise,
1810. 68° Cantate en deux parties, peur le
mariage de l'empereur Napoléon, exécutée t
l'Institut musical de Bergatne.69° Ifigenia in
Aulide, opéra séria, avec une nouvelle mu-
sique, pour l'ouverture du théâtre de Brescia,
1811. 70° Il Dittrtort ouia Amor» filiale,
opéra semi-seria, au théâtre de San-Mosè, â
Venise, 1 81 \.T\-Medea .opéra séria, au théâtre
de La Fenice, â Venise, 1812.72° Tamtrlano,
idem, au théâtre de la Scala, â Milan, 1813.
73° Lt Du» Duehetie, opéra bouffe, ibid.,
1814. 74° Rota bianta e Rota roua, opéra
séria, â Home, 1814. 75° Alar, opéra séria,
au théâtre de la Scala, 1 Milan, 1815.76° Elena
eCostcmlfno, opéra séria, ibid., 1816. 77° Al-
eide al Rieio, cantate, â Bergame. 78° En-
viron dix cantates i plusieurs voix, sans or-
chestre, pour l'usage de l'Institut musical de
oette ville. Les ouvertures â grand orchestre
d'Adtlaita, de l'Equivoco et de Médit, ont
été gravées â Offenbach et â Paris. Mayer a
sique instrumentale pour l'école de musique
Comme directeur de l'Institut musical de
Bergame, il est auteur de plusieurs ouvrages
relatifs i l'enseignement, entre aunes de
ceux-ci -laDotlrina degli tltmentt muiicali,
,gk
u "*■
en manuscrit ; Brève mttedo d'accompagna-
mento, Idem. On cite aussi de lui an alma-
nacb musical, et une notice sur J. Haydn
intitulée: Brevi noltiii Uloriche delta vitae
délit opère di Giuieppe Haydn; Bergame,
1809, in-8° de quatorze page*. Enfin, il a
écrit une notice intitulée : Ctnni biagrapkici
di Jntonio Capiimi, primo viotoniita délia
chieta di S. -Maria Maggiore di Bergamo.
Ce morceau se trouve dam le recueil intitulé :
Poeitt in morte di Ant. Capussi; Bergame,
1818, in-8*.
MAYER (Ci.aïas), planiste et composi-
teur, est né en 1799, a Clauslbal, dam le
Harz, suivant VUntvertai Lexikon iler Ton-
kunst, de Schilling, lequel ajoute que ton
premier maître de musique fui l'organiste
Rohrmann, que son père le destinait à l'étude
du droit, qu'il ne le laissa se livrera la mu-
sique qu'aux heures de récréation, de manière
i ne point interrompre ses travaux, et que,
parvenu * l'âge de la conscription, Mayer
fut enrôlé dans un régiment et ne At point
d'autre service militaire qne celui de secré-
taire de son colonel ; enfin, que, conduit en
Russie dans l'eipédilion française de 1813, il
y fut accueilli dan* la maison d'un grand sei-
gneur, où il resta pendant la retraite. D'autre
part, * Bernsdorf dit, dans ton Univtriat
Ltaikon der Tonkuntt, que Charles Mayer
est né a Ktenigiberg, en 1803; ce qui le ra-
jeunirait de dix ans. Je pense que ces deux
notices sont également erronées, et j'ai pour
garant de mon opinion nne lettre écrite de
Francfort a la Gaietle générale de muiique
di Lêiptick (1818, p. 8), dam laquelle il est
rendu compte d'un concert donné, au mois
d'octobre 1815, dans celte ville, et où le jeune
Charles Mayer, Agi dt teiit ara, avait exé-
cuté, d'une manière remarquable, un con-
certo de Duisek et an grand rondo de Field,
son maître. Charles Mayer est donc né en
1799.
On volt, dam le même compte rendu,
que son père, né a Francfort, avait été vir-
tuose clarinettiste dam sa jeunesse; qu'il fut
attaché pendant neuf ans, en celte qualité
l'orchestre ilu théâtre de sa ville natale ; qu'il
fut ensuite engagé dans la musique d'un régi-
ment français avec lequel II fut en Russie dans
la campagne de 1813 ; que sa femme et son Ois
l'y accompagnèrent j <[ue madame Mayer, née
lêviqu», était une cantatrice de quelque ta-
lent, et qu'elle s'établit i Pêtersbourg, comme
professeur de musique élémentaire et de chant.
C'est alors que son fil* commença des études
sérieuses de piano. Ensuite, il s'établit a Kos-
et y devint élève de Field. Par les leçons
e professeur et par un travail assidu 11 est
devenu lui-même un pianiste très-distingué.
Je l'ai connu à Paris, en 1818, et lui ai trouvé
un talent remarquable. S'élant rendu en Bel-
gique pour y donner des concerts, en 1819,
il résida à Bruxelles pendant près d'une an-
née. Après avoir voyagé en Allemagne, il wt
retourné i Moscou, oh il jouissait de beaucoup
de considération comme professeur, et d'une
position Tort heureuse. Plus lard, il s'est établi
a Pétersbourg, où il se livrait avec succès i
l'enseignement, sans négliger ses propres
études, particulièrement dans la composition.
Quelques-unes de ses œuvre* les plus ini|«r-
tantes se font remarquer par le mérite île la
facture et par une instrumenta lion pleine
d'effet. En 1845, Charles Mayer fit un grand
voyage dans lequel il visita la Suède, le Dane-
mark, Hambourg, Leipaick, la Belgique, l'Al-
lemagne rhénane, Vienne, la Hongrie, Dresde,
oh il était en 1840, et qu'il revit dans l'année
suivante, après avoir passé six mois k Péters-
bourg. Depuis longtemps il éprouvait du dé-
goût pour l'hahllation en Russie; Il m'en
parlait souvent et avait même désiré obtenir
une place de professeur au Conservatoire de
Bruxelles. Vers 1850, il s'est nié à Dresde,
où il es t mort, le 9 juillet 1803.
Le nombre des œuvres publiées de Charles
Mayer s'élève à plus de deux cents. Les plus
importantes sont : 1* Grand concerto (en re)
avec orchestre, op. 70 ; Berlin, Paex. 9° Con-
certo symphonlque (en re), op. 89; Hambourg,
Schuberth. 5° Grand rondo brillant avec or-
chestre, op. 38; Leipsick, Peters. 4" Premier,
deuxième et troisième allegro de concert avec
orchestre ; Leipsick, Holmcisier. 5* Grandes
variations (sur an thème de Ctn0-intola)
avec orchestre; Leipsick, Ristner. 0° Grandes
éludes mélodiques et de concert, en plusieurs
recueils ou détachées. 7* Des locealet. 8° De*
caprices. 9° Des nocturnes. 10* Des romances
tans parole*. 1 1* Des fantaisies sur des thèmes
d'opéras. 11* De grande* valses. 13° Des varia-
tions. 14° Des morceaux de fantaisie. 16° Det
rondeaux pour piano seul, o°" 1, 3, 3, 4.
10* Des exercice*.
MAYF.R (Enoutnn DE), amateur distin-
gué de musique, né à Rotterdam, dans les der-
nière* année* du dix-huitième tiède, était,
vers 1835, l'ame de l'activité musicale dans
cette ville. II vécut quelque terni» i Vienne,
et y publia un grand concerto pour le piano,
avec orchestre, op. 6 (en mi mineur), eue*
MAYER — MAYSF.DER
4B
"WiUenJorf. Se» «aire» tomposilloiis ont été
publiée* en Hollande.
Un antre artiste, couinié Edouard Mayer,
était, un 1848, directeur de musique à
Ifen-Sinliu, ou il. publia ; 1° Cinq chanl»
pour soprano, contralto, ténor et baise, op. 0,
chai Barnewitx. 9* Cinq cbanls pour quatre
ïoii d'hommes, op. 6, iHd. 3° Trois Lieder
pour Mpranoon ténor, avec accompagnement
de piano, op. 7, ibid.
On ne trouve rien sur ces artistes étiez Ici
biographes allemands, ni sur Augutte Maytr,
do Casse!, chanteur qui remplit les rûles
de basse i l'Opéra allemand de Dresde, de-
puis 1819 Jusqu'en 1826; qui y Ht représenter,
en 1838, le drame musical en deux acte* de
sa composition: die Burgtchaft (la Caution),
d'après la ballade de Schiller, et qui publia a
Leipilck, cbeillofmelsler.en 1850, sliZïedsr
ponr voix de baue arec accompagnement de
piano ; ni sur nu antre Augutte Mayer, de
Hanovre, qui perfectionna l'jiToforticon de
Ickler, et qui le Jouait a Brème, en 1897; ni
■ur Loait Mayer, violoniste, qui publiait i
Leiptick, chei HoTmeister, en 1841, douie
compoiitioni brlllantet pour le violon, avec
accompagnement de piano, œuvret 80 et 81 ;
ni, enfin, tatÉmilt Mayer, qui fallait Jouer
i Uni, en 1848, l'opéra de sa composition
Don Rodrigue, ou le Cid. Le biographe Ernest-
Lonia Gerber n'était paa un aigle; mais il
était plus soigneux de ion travail que lei
successeurs d'outre-KMn.
MAYNARD (Jean), musicien anglais et
luthiste habile, rirait 1 Londres au commen-
cement do dix- septième siècle. On a de lui un
recueil intitulé : The taelve Jfondert o( tht
Werht, Ut and compottd for tht violt da
gamba, tho Iule and (As voyee, to ting tht
verte, ail thrttjointly and none lèverai, etc.
(les douie Merveille* du monde, composées
pour la baise de viole, le luth et la voix, etc.)}
Londres, 1611, In-fol.
MAYR (Jun), musicien bavarois qui vi-
vait vert la fin du seizième siècle, naquit i
Frillnge, et fut curé a Jabrx, près rie Munich.
On connaît de sa composition : Cantionet la-
eri trium uoeum élaborât*; Munich, 1B96,
In-*.
MAYR (RnrnT-Icnici), en dernier Heu
maître de chapelle de l'évéque de Frlslnge,
naquit, ver* le milieu du dix-septième siècle,
a Scharriingen, en Bavière. Après nvolr été
successivement musicien de cour i Aichsuedt,
i Batlshonne, el violonlite de la cbanelle élec-
torale de Munich, il entra, en 1706, au scr-
vice de l'évéque de Frlslnge, et mourut, en
1716, dans celte position. Il a fait Imprimer
composition : 1° Palctlra muiica, con-
sistant en treize tonales a deux, trois el
quatre parties, et un Lamenta a cinq partiel ;
Augsbourg, 1874, In-folio. ï" Vingt-cinq Of-
fertoria dominicalia , ou motels a quatre et
iiiq voix concertantes, deux violons, trois
trombone* ou violes et basse continue. S* Sa-
cri toneentut piulmarvm, ontiphonarum,
piarum eantionum, ex sois vote tt diverti»
instrumenta eompotiti; Kallibonne, 1681,
ln-4», 4* Pialmodla brtvii ad vetperai fo-
It'us anni, a quatre voix, deux violons, trois
violes ou trombone! et basse continue ; Auga-
bourg, 1706, in-4'.
MAYR (Toaix-Giuin), né en Souabe,
était étudiant de l'université d'AltdorfT, lors-
qu'il soutint, pour obtenir le doctoral en phi-
losophie, une thèse qu'il a fait imprimer sons
ce titre : Ditputatio muiica de diviitone
numoeordiet dedueendie inde tonorvmton-
cinnorum tpecitbut; AltdorlB, 1069, ln-4*.
MAYSF.DER (Josirn), violoniste distin-
gué el compositeur élégant, est né a Vienne,
le 96 octobre 1789. Les éléments de la musique
et du violon lui furent enseignés par im
maître obscur ; mais plu i tard il devint élève
de Schuppanilgh qui le choisissait toujours
pour jouer la partie de second violon dan* ses
matinées ou soirées de quatuors. Un son pur,
une exécution brillante dans les traits, enfin,
une certaine élégance de style, forment le ca-
ractère de son talent d'exécution, qui laisse
seulement désirer un peu pins de variété d'ar-
chet et plus d'énergie. Set compositions, par-
ticulièrement tes rondeaux brillants, ses airs
variés pour violon, et tet trios pour piano,
violon et violoncelle, ont obtenu des succès
européens. Ces ouvrages se font moins remar-
quer par le mérite de la raclure que par ud
benrenx Instinct de mélodie, et beaucoup de
goût dans les détails, Mayieder a toujeurs
vécu a Vienne et n'a fait aucun voyage pour
le faire entendre en Allemagne ou ■ l'étran-
ger. Successivement nommé virtuose de la
chambre impériale, premier violon solo de
l'église de Salnl-illenne et du théâtre de
la cour , 11 a été chargé en dernier lieu
de la direction de l'orchestre de la cha-
pelle Impériale, où il a montré du talent.
Cet artiste a publié environ soixante œuvres
de musique instrumentale, parmi lesquelles
on remarque : 1* Concertos pour violon, n* 1
(oeuvre 39), 3 (enivre 96), S (enivre 98);
Vienne, Berlin et Paris. 9* Concerto varié
4a
MAYSEDER — MAZAS
idem, op. 48; Vienne, DiacelII. 3* Grand
morceau de concert, op. 47 ; ibid. 4* Polo-
naises pour violon principal, arec accompa-
gnement d'orchestre ou de quatuor, n°* 1 a 8 j
Vienne, Artaria,Diabel)i et Bastinger. 5° Ron-
deaux brillants pour ïioloii principal et or-
chestre ou quatuor, op. 21, 27, 29 et 50 ; ibid.
8° Ain et thèmes originaux variés pour violon
principal avec orcbeitre ou quatuor, op. 18,
93, 33, 40 « 45; ibid. 7° Thème! tarif!, avec
accompagnement je second violon, alto et
violoncelle, op. 1, 4, 15; ibid. 8* Qulnlettea
pour deux violons, deux alto*, violoncelle et
contrebasse ad libitum, a- I et 9, op. 50 et
SI ; ibid. 9° Quatuors pour deux violons, alto
■t batte, op. B, 6,7,8,9,95; ibid. 10° Trios
pour piano, violon et violoncelle, op. 34 et
41 ; (bid. 11° Sonates pour piano et violon,
op. 16 et 49; ibid. Beaucoup de morceaux de
moindre importance. Cette musique est en
général agréable, mais elle n'indique pas une
forte conception dans le développement dea
idées.
MAZAS (J.coues-Ftaéot,), né 1 Beilers,
le 23 septembre 1789, fut admis, le 18 floréal
an X (1809), au Conservatoire de musique de
Paris, où il devint élève de Baillot pour le
violon. Le premier prix lui fut décerné, en
1803, au concours public, et bientôt il se fil
remarquer par ta manière largo et suave en
même temps dont II exécuta, aux concerta de
l'Odéon, quelques concertos de Violli, et par
son jeu élégant et gracieux dans le concerto
(en ré] que M. Auber avait écrit pour lui, et
qu'il joua Vans les concerts du Conservatoire,
en 1808. D'abord attaché a l'orchestre de
l'Opéra italien, il quitta cette position, en
1811, pour voyager en Espagne. De reiour à
Paris, vers la fin de 1813, il visita l'Angleterre,
l'année suivante, revint a Paris par la Hol-
lande et la Belgique, et partout se fit entendre
aveesuccès. En 1822, il s'éloigna de nouveau
pour voyager en Italie, puis en Allemagne et,
enfin, en Russie. Il ne parait pas que celle
longue excursion ait été avantageuse a sa for-
tune, car plusieurs années après on le re-
trouve en Pologne dans une situation fâcheuse.
Des liaisons intimes avec une femme peu digne
d'un artiste si distingué vinrent encore aggra-
ver sa position. Ver» la fin de 1828, Il était!
Lemberg, sur les frontières de la Pologne,
malade et presque dénué de ressources. Des
jours plus heureux vinrent enfin pour lui.
En 1827, Il reparut en Allemagne et obtint de
brillant* succès dans les concerts qu'il donna a
Berlin et dan* quelques autres grandes villes.
De retour a Paris on 1820, il te fil entendre
dans le* concerts du Conservatoire; mal* il n'y
retrouva plus le* vifs applaudissements qui
l'accueillaient autrefois. Ses meilleurs amis ne
purent sedissimuler que son talent avait perdu
quelque chose des qualité* qui en faisaient
autrefois le charme. En 1831, l'administration
du ihéitrc du Palais-Royal l'engagea comme
premier violon; mais il ne garda pas long-
temps cette position, à laquelle II préféra celle
de professeur et directeur des concerts à Or-
léans. Après plusieurs années de séjour en
cette ville, Il accepta la place de directeur
de l'école communale de musique i Cambrai,
en 1837, qu'il a aussi abandonnée en 1841.
Depuis cette époque, je n'ai plus trouvé de
renseignements sur cet artiste, si ce n'est qu'il
fit jouer au théâtre de l'Opéra-Comique, au
mois de novembre 1842, un ouvrage en un
acte, intitulé : le Kiotque, dont le livret était
de Scribe et Paul Duport. Il y avait peu d'In-
térêt dans le sujet de cette pièce qui n'obtint
qu'un médiocre succès. La Revue tt GaitUe
muticuU de Parie a annoncé la mort de
■axas en 1849, mai* sans Indiquer le Heu ni
la date du décès.
Maïas a beaucoup écrit pour le violon et
pour l'alto : se* compositions ont été bien
accueillies par le public. Set principaux ou-
vrages sont : 1° Premier concerto pour violon
et orchestre ; Paris, Naderman. 9* Premier
air varié pour violon et quatuor, op. 9; Paris,
Frey. 8° Première fantaisie pour violon et or-
chestre, op. 5; ibid. 4° Barcarolle française,
idtm, op. 8; Paris, PaclnlJJ* Fantaisie espa-
gnole, idem, op. 10 ; ibid. 6* Fantaisie sur la
quatrième corde, op. 20; ibid. 7" Le Reiour
du printemps, idem, op. 27; Paris, Pleyel.
8* La BabWarde, scène-caprice, avec qua-
tuor, op. 37; Mayence, Scholt. 9* Trois qua-
tuors poiir deux violons, alto et basse, op. 7;
Paris, Paclni. 10° Trois trios pour deux vio-
lons et allô, op. 4; Paris, Frey. 11° Duo* pour
piano et violon, sous le titre de Bec reniions,
op. 8, 9, 10, 32; Paris, Pacini; Leipsick,
Peters. 12° Trois duos concertants pour deux
violons, op. 34 ; Bonn, Slmrock. 15e Collection
de duos faciles pour deux violent, op. 38 ;
Mayence, Schott. 14" Idtm, op. 30; ibid.
13* La Consolation, élégie pour l'alto, avec
accompagnement d'orchestre, op. 99; Paris,
Pleyel. 18* Méthode de violon, mivie d'un
traité dut ton* harmonique! en limple et
double corde; Paris, Frey; Bonn, Simrock.
17° Mélbode pour l'alto; ibid. Ces ouvrages
ont été traduits en allemand. 18" Romanes
MAZAS - MAZZAFERRATA
il
avec accompagnement de piano; ibid. Xiiu
■ composé quelques pièces charmantes en ce
genre. Il i écrit la musique d'un grand
opéra, Intitulé: Corinne OU Capitale, dont
la musique fut reçue avec applaudissement
après l'audition qui en fat faite a la scène, au
mois d'octobre 1830, mais qui n'a jamais été
représenté. L'ouverture de cet ouvrage fui
exécutée au concert de la Société philharmo-
nique de Londres, en 1839, et a Berlin, dans
l'année suivante. Dans an concert qu'il donna
a Vienne, en 1896, Mazas Ht jouer l'ouverture
île Muitapha, opéra comique de sa composi-
tion, et j exécuta un concerto Mroïoue pour
le violon, qui obtint un brillant succès.
MAZIWGIJE (jEàK-BAman), né à Sa-
méon, canton d'Orchics (Nord), le 30 sep-
tembre 1800, y apprit le» éléments du plain-
chant et de la musique. Admis ensuite comme
élève au Conservatoire de Lille (1893), il j re-
çut îles leçons d'barmonle d'un professeur de
quelque mérite, nommé Baumann; mais plus
occupé de plain-chant que de musique, et
en quelque sorte étranger à la tonalité de la
musique moderne, il Al peu de progrès dans
cette science, quoique son instinct fut remar-
quable. On peut dire que pour lui il n'y eut
jamais de mode majeur ou mineur ; il ne
connaissait que les huit Ions du platn-chant;
il ne comprit jamais autre chose et ne fut
sensible qu'à celte tonalité. Sorti du Con-
servatoire, il fut d'abord simple chantre de
paroisse ; plus tard , 11 fut nommé maître
de chapelle de l'église Saint-Etienne, à Lille,
et conserva cette position jusqu'à m mort,
arrivée le 96 jnin 1860, a l'âge de près
de cinquante et un ans. Sons sa direction, le
plain-chant harmonisé fut exécuté dan* le
chœur de Sainl-Étienne avec une perfection
qu'on chercherait vainement dans les autres
églises de France. Lui-même composa une
grande quantité de messes et de psaumes eu
plain-chant, dans lesquels on remarque un
sentiment religieux comparable au caractère
des plus belles pièces de l'Antipbonaire. Il pu-
blia ses productions eu ce genre sous ce titre :
Recueil de plain-chant et de muiique reli-
gieute; Paris, 1845, deux volume) in-4°. La
Revue Ht la musique religieuse de M. Danjou
(troisième année, 1847, p. 73-77), contient
une analyse de cet ouvrage. On a aussi de Ma-
lingue : lu Psaumes en faux-bourdon;
Lille, 1855, un volume grand in-8*. Cet ou-
vrage n'est qu'une nouvelle édition améliorée
et presque entièrement refondue du précédent.
HAZOUYER (Nicolas), maître de* en-
fants de chœur de la cathédrale d'Aulun, en
Bourgogne, né vers le milieu du seizième
siècle, obtint au concours dn Pur de musique
d'ivreux, en 1589, le prix de la lyre d'argent,
pour la composition de la chanson française i
plusieurs voix, commençant par ces mots :
Mon Dieu, mon Dieu que j'aime.
M AZZA (Auge), abbé, professeur de grec,
né a Parme, le 31 novembre 1741, est mort
dans cette ville, le 11 mal 1817. Il est auteur
de trois odes qu'il a publiées sous ce titre :
OU effetli delta tnusiea; tolennizandati il
giorno di Santa L'édita da' aignori Filar-
mon ici, -Parme, 1778, in-8*. Ces petits poèmes
relatifs à la musique ont été réimprimés avec le
titre suivant : Sonnetti sud' armonia; Parme,
1801, ln-4». On a aussi de l'abhe Nazi* de» vers
remplis d'enthousiasme , qu'il Improvisa en
quelque sorte 1 l'occasion de la représentation
de i'Agneie de Paer {voytl ce nom), à Parme,
et qui ont été publiés sous ce titre : AU' aura
armoniea, tiers ( eafemporanes rappretentan-
doti nel teatro del Sig. Fablo Seotti i'Agnese
di Ferdtnando Paer; Forma, nella itampe-
ria imper., 1809, petit in-4\ Ces vers ont été
réimprimés dans le tome III des œuvres de
l'auteur (l'arma, 1810, cinq volumes lu-8°).
. MAZZA (Jostru), de la même famille, né
a Parme, dans les premières années du dix-
neuvième siècle, s'est fait connaître, comme
compositeur dramatique, par les opéras dont
voici les titres : 1° La Vigiiania deluia, i
Turin, en 1897. t? L'Mergoincantato, opéra
bouffe, à Florence, en 1898; le même ouvrage
a été joué a Naples, avec succès, en 1835.
3° Elena e JUaivino, i Rome, 1835. 4* La
Dama Mandat, à Naples, en 18S8. 5* Cat-
terina di Gitita, à Trévise, en 183S. 6° L'Or-
fantlla di Lancia, à Milan, dans la même
année. 7'leocadia, i Zara, en 1844.
La femme de cet artiste, Adelina Nazis,
était cantatrice dramatique et chanta, depuis
1835 jusqu'en 1846, 1 Naples, a Rome, à
Ti'iesie et i Ferrare, mais surtout dans les
villes de second et de troisième ordre.
MAZZAFERRATA (jEai-BarTisn) ,
compositeur, né a Cotno (suivant les Notiiie
de' contrappuntieti d'Ottavio Piloni), et
maître de chapelle de l'académie de ta Mort,
i Ferrare, s'est fait connaître, dans la seconde
moitié du dix-septième siècle, par plusieurs
compositions vocales et instrumentales, dont
les plus connues sont : i* Il primo librode'
Madrigali a due e trt voti, amoroti s tno-
rali, opéra tteonda; Bologne, Jacques Honti,
1668. Il en a été fait une seconde édition qui a
Google
MAZZAPERRATA — HAZZ0CCH1
«té imprimée dans 1» même ville, en 1883, cbe*
|« même éditeur. Le second litre parut en 1675:
il cd fui fait une autre édition, en 1683, à
Bologne, chei Nanti. 2» Ctmxontttt a due
voci, op. A; ibid. 5° Camonette t tantôt* a
duevoci, op. S. On a fail de cet ouvrage une
première édition en 1568 ; deux autres éditions
ont «té publiées en 1677 et 1663. 4* Cantate
ia caméra a voceiola; Bologne, 1677, in-4°.
La deuxième édition est datée de Bologne,
1683, in-4". S" Sonate a due violini, «m un
battttto d< viola $e place, opéra qainta;
Dlrecbl, 1682, in -fol. 6" Salmi concertait a
3 e 4 voci, ton vtolini, op. 6; Venise, 1684,
in-4°. 7» Cantate morali e tptriluali a due e
ire voci, Op. 7 ; Bologne, 1690, ln-4".
MAZZANTI (Fuoiribd), compositeur,
violoniste et chanteur distingué, né â Rome,
vivaiidanscetle ville, en 1770, lorsque Burney
la «lait*. Il possédait une bibliothèque consi-
dérable de litres Imprimés et de manuscrit»
où se trouvaient la plupart des composition»
de Palealrina. Il montra à Burnev un traité de
musique qui était à peu près achevé. Parmi
ses composition*, on remarquait des opéra»,
motets, quintettes, quatuors et trios pour le
violon. L'abbé Sanllni,de Borne, possède sont
son nomdescanzonettcsavec accompagnement
de piano.
MAZZINGHI (Jo»im), planiste et com-
positeur, naquit i Londres, de parents italiens,
en 1765. Son père, organiste de la chapelle
portugaise, lui enseigna les éléments de la
musique et du piano : le Jeune Mauinghi re-
lut ensuite des leçons de composition de Jean-
Cbrétien Bacb, puis de Bortollni, de Sac-
chlnl et d'Anfossi. A dix ans, Il était déjà
assez avancé ponr remplacer ion pire comme
organiste! la cbapelle portugaise; a dix-neuf
ans, il était accompagnateur et directeur de
musique a l'Opéra italien. On. rapporte que
lorsque le théâtre du Boi fut brûlé, en 1789,
on venait de Jouer l'opéra de Paisiello la Lo-
cartdu, qui avait obtenu un succès d'enthou-
siasme, et tous lea amateur) regrettaient
qu'on ne pdt plus représenter cet ouvrage
avant d'avoir Tait venir de Naples une autre
partition ; mais Mazilnghi, sans autre secourt
que» mémoire et les rotes des acteurs, écrivit
toute l'instrumentation en quelques jours.
C'est vers le même temps qu'il composa lui-
même l'opéra italien II Tesoro, qui fut bien
accueilli du public. En 1791, il commença à
écrire, pour le théâtre anglais, des opéra*,
ballet* et mélodrame*. Le nombre de *e* ou-
vrage* en ce genre est considérable : on a re-
tenu particulièrement le* titre* de ceux-ci :
]• A Day in Turkey (une Journée en Tur-
quie), opéra comique, au théâtre de Cotent.
Garden. 2* The Magician (te Magicien), idem.
S* Le Siège de Bangalore, mélodrame, idem.
A'Paulet Virginie, ballet, au théâtre de Bav-
M»rket.5«Ze»rroiii'uJ(ane»,idem.,i6(d.,au
même théâtre. 6* Sapho, idem, ibid. 7* La
Belle Jreine, opéra comique. 8° LeBouqvet,
divertissement, idem.O'F.liia, ballet pastoral.
10* Bamah-Droog, grand opéra, en société
avec Reeve, an théâtre de Covenl T.arden.
11* The Turnpilagate (I* Barrière), opér*
comique, avec Keeve, an même théâtre.
12* Blind Girl (l« <*i»* aveugle), idem.
13* Wifeoflmo Buihandi (la Femme a deux
maris), mélodrame. 14* L'ExiU, opéra co-
mique. 15° Fret Knighli (lé* Chevalier* er-
rant*). On a gravé en partition pour le piano:
Paul el ytrginie, let Trait Sultanes, ta
Belle Jrtine et Sap ho. Maiilnghi a été long-
temps professeur de piano a Londres, et a ac-
quit de* richesse» assej considérable* dan*
l'exercice de cette profession. Ayant été élevé
au rang de comte, par le roi George* IV, il se
relira a Bath, où il fit un noble usage de sa
fortune. Il 7 est mort a l'âge de quatre-vingt-
neuf ant, le 15 Janvier 1844. On a imprimé
de la composition loixante-iept sonatei de
piano, divisée* en vingt-deux oeuvre*, publié*
cher Clément), Dalmaine, Broderip, etc.;
(roi* quatuor* pour piano, flûte, violon et
allô, op. 3, itiif . ; une méthode de piano pour
les commençants, intitulée: Tyro-Muiicui ,
bting a complète introduction ta th» piano-
forte; Londres, Clementi; «ne symphonie
concertante ponr deux violons, flûte, alto et
basse, op. 41 ; des pièce* d'harmonie pour
quatre clarinettes, deux petite» finie*, deux
basions, deux cor*, trompette, serpent el
trombone, op. 55; et beaucoup de petites
pièce* pour différents instruments.
MAZZOCCHI (Dowmom) , compositeur
de l'école romaine et docteur en droit civil et
canon, naquit à Ctvita-Castellana, ver* la fin
du seizième siècle, et passa la plu* grande
partie de la vie i Borne, oh il *e lia d'amitié
avec Jean-Baptiste Doni, qui lui a dédié «en
livre intitulé: ^ntuKoiions sopra il corn-
pendio de' generi e de' modi délia mutlca.
Piloni , dan* ses notice* manuscrites »ur le*
compositeurs, attribue a Mazzoccbl la musique
d'un drame, intitulé : le Calent d'JAont. Il a
écrit aussi tes oratorios : /( Martirio de'
SS. AbbundioedJbbuHdaniio;tioait, 1631,
et Maiiano t Giovanni; Ibid. Parmi ses corn-
v Google
MAZZOCCUl — MAZZUCATO
positions imprimée*, on connaît : 1* t/utiehe
morali s 1, 9, 3 voci; Rome, Zauelli, 1615.
a» Mottlti a 1, S, 4, 5, 8, » voei ; ibid., 1638.
3' Madrigali a 4 e 5 voci eonetrtaXi ton in-
srrwmenti; Ibid., 1640. 4* Madrigali a 5 vnct"
tu partitwra ; ibid., 1638. C'est dan» la pré-
face de cet ouvrage qu'on trouve l'explication
de* (igné* d'augmentation et de diminution de
liaient! té dea ton* < > > < qui, depuis
lor*, (Ont restél en usage, et que Xavoccbî
employa le premier. 6* Tutti U vtrti tatini
del Som. Pont. Urbano FUI, poiti in
musi'ca a 9, 8, 4, 8 voci; Rome, Zanctii,
1638.
MAZZOCCBI (Tibgili), frère puîné du
précèdent, naquit 4 Ci» ila-Castellana, vert la
un du seizième siècle. Après avoir été maître
de chapelle de Sainl-Jean de-Latran, depuis
le mol* de juin 1638 jusqu'à la fin de sep-
tembre 1699, il passa à Saint-Pierre du Vati-
can, en la même qualité. Il mourut au mois
d'octobre 1646, dan* un voyage qu'il Bt a
Cirila-Castellana. Piton i dit, dan* te* notice*
manuscrite! sur les compositeurs, que Vir-
gile Mauoccbi introduisit dan» la musique
d'église un «If le plus agréable et plut brillant
que celui do set devancier*. 11 établit aussi a
Rome une école de chaut et de composition
où se formèrent d'excellente artistes. Enfin,
c'est 4 Hazioccht qu'on attribue lei premières
amélioration! considérable* qui furent Intro-
duites dans le rbyLhme régulier de la musique.
On n'a imprimé qu'un petit nombre de ses ou-
vrage*: le* plu* connu* sont deux livret de
nioleu 4 quatre et a huit voix, publié* 4
Rome, cbei Grlgnani, 1640. Apre* ta mort, un
de ses élèves publia un de tes derulert ouvrages
tons ce litre ; firgilii JKanoeehi in fat.
baiil. mutic* prmfeeU ptalmi vetptrtini
Unit ehorit toneinendi; Roms, Grignaai,
1648. Hauoechl a laissé aussi en manuscrit,
dans let archives de la chapelle du Vatican,
det mené», psaumes, offertoires et antiennes,
mais en petit nombre.
HAZZOLini (Jicquts), compositeur de
l'école romaine, vivait 1 Rome vers la Dn du
dix-septième siècle, et y a fait représenter avec
tuects, en 1694, l'opéra intitulé: la Coitanta
in amoT vlnce V inganno.
M AZZOIM (Jtcfliies), professeur de philo-
sophie 4 l'Université de Pise, naquit 4 Cetènc
en 1548, et mourut dans la même ville, le
10 avril 1598. On a de lui un traité philoso-
phique intitulé : De Triplici hominil vita :
activa, conlemptativa ac religiota; Césène,
1578, in-4°. Il y a plusieurs autres édition* da
ce livre, où Mauonl traite de la musique de-
puis la quettion 3084 jusqu'à la 9777°.
MAZZOBU (Abtoihi), compositeur de mu-
sique dramatique et religieuse, naquit 4 Bo-
logne en 1718. Élève de Predieri, il étudia tous
ce maître le contrepoint el le style drama-
tique. Très-jeune encore, il remplit les fonc-
tions de maître de chapelle de plusieurs
église* 4 Fano, particulièrement de celle det
Oratoriens ou PP. Filipplnl, et dan* d'au-
tres villes de la Marche d'ÀncÔne. i)e retour
4 Bologne, il fut agrégé 1 l'Académie des phil-
harmonique*, en 1743; dam l'année suivante,
il partit pour l'Espagne et composa plusieurt
opérât pour let lbé4tret de Madrid et ds Lis-
bonnet On le retrouve en Italie, eu 1759, où
il écrivait 4 Parme et i Haple*. Dan* le* an-
nées suivantes, on jeu* aussi plusieurs de ses
outrage* 4 Venise, 4 Bologne el dam d'autre*
ville*. L'Académie det philharmoniques de
Rologne le désigna comme prince, c'ett-4-
dlr«, présidenl, en 1757. Appelé a Pélersbourg,
dant l'année suivante, Manon! composa, pour
le Tbé4 Ire- Impérial, des cantateseldes opéra*
dont lei titres ne sont pat connut ; puis il vi-
slla la Suéde et le Danemark. Après son retour
4 Rologne, en 1761, ilfut choisi comme maître
de chapelle de Saint-Jean in Monte, église
des chanoines de Latran; puis, en 1787, il
fut désigné comme substitut de Caroli, pour
la place de maître de chapelle de la cathédrale
de Saint-Pierre. En 1773, il fut prince de
l'Académie det philharmoniques pour la qua-
trième foit. Il avait écrit en 1756, pour le
théâtre de Parme, l'opéra bouffé intitulé : /
fiaggiatori Hdieoli. A Naples, Il donna
Jchille in Sein. In 1754, il écrivit, 4 Mo-
dène, le jiituMie amoral», opéra bouffe, el,
en 1756, Ifigenia in Tatiride, 4 Trévltc.
En 1770, Il te trouvait 1 Bologne, oh il fit en-
tendre un Magnificat 4 huit voix réelles. Dant
la Bibliothèque royale de Copenhague, on
trouve une messe a huit voix réelles de la
composition de Haizoni, el un Laudati pueri
a voix seule avec orchestre. Le catalogue de la
Bibliothèque du Lycée communal de musique
de Bologne indique, tous le nom de Mazaoni :
Mutiea laera manoteritta, mail tans aucune
désignation de* œuvres qui y sont contenues.
MAZZUCATO (Albiit), compoelieur
dramatique, professeur de chant au Conserva-
toire de Milan, et littérateur musicien, est né
a Udine (Frioul), le 90 Juillet 1813. Dès ton
enfance, il 01 4 la foit de* éludes littéraires et
musicale*; sa mère lui donna let premières
leçons de solfège et de chant ; puit 11 tuivll Ici
BO
HAZZUCATO - MECKENHEUSEll
cour» de l'Université île Padoue Cl y acheva
ses étudei de mathématique» en 1834. Ce fut
alors qu'abandonnant la carrière dei sciences,
il résolut de suivre son penchant pour la cul-
ture de l'art vers lequel II le aentait un pen-
chant irrésistible. Breiciani, élève de Calegari
(voyez ce nom), lui donna quelque* leçons de
composition ; cependant son instruction mu-
sicale était peu avancée lorsqu'il écrivit la
musique du drame : la Fidantata dl Lan-
mermoor , qui fut représenté avec succès,
d'abord i Padoue, puis à Milan. La bonne
opinion, que cet essai avait donnée de l'avenir
du jeune compositeur, lui procura bientôt
l'accès du théâtre de la Canobbiatta, dans cette
dernier* ville, Où il Bt représenter sorPopéra
houffc : il Dan Chiiciotto. Cette fois Manu-
cato fui moins heureux, bien qu'on eût distin-
gué dans ion ouvrage deux airs, deux dnos et
plusieurs choeurs oh se faisait remarquer le
sentiment dramatique. Peu de temps après, il
fil un voyage à Paris, où sel Idées se modi-
fièrent i l'audition du symphonies de Beet-
hoven, exécutées par l'orchestre delà Société
des concerta, M par l'impression que tirent sur
lui les opéra* de Heverbeer et la /«tua, d'Hl-
lévy. Grâce à sa rare intelligence, la lecture
des partitions de ces ouvrages lui tint lieu
d'étude* pins régulières, et Ini fit faire de ra-
pides progrès dans l'art d'écrire. De retour en
Halle, il y donna, dans son Eimeratda, la
preuve de ses progrès : cet opéra réussit éga-
lement i Hanloue, a TJdlne et a Milan. / Cor-
lari, opéra compote dans le style déclamé du
précédant, eut une chute, éclatante au théâtre
de la Scala, de Milan, dans l'année 1839, et le
compositeur, découragé, garda le silence pen-
dant pré* de deux années. Au carnaval de
IM1, il donna, au théâtre fte, le drame lyrique
i' Due Sergtnti , ouvrage dans leqnel il avait
modifié de nouveau ** manière, et dont quel-
ques morceam forent chaleureusement ap-
plaudis i Milan et 1 Gènes. luigi f, re di
Franeia, que Maiiucatu RI représenter le
35 février 1843, hit aussi bien accueilli ; mais
déjà Verdi avait fixé l'attention du public mi-
lanais ; dès ce moment, Il n'y enl plus de
vogue que pour lui, et le* autre* compositeur*
ne marchèrent qu'a sa suite. Ertuml, dont
Nanucalo osa refaire la musique pour le
théâtre de Gdnes, tomba tout a plat en 1844.
Dès 1830, cet artiste distingué avait suc-
cédé 1 Hauri dans le position de professeur de
chant de* jeunes filles, an Conservatoire de
Milan. Il a été, depuis l'origine de la Goutta
musicale di Milano, un de set meilleurs ré-
dacteurs, et l'un des plus actifs. On a de lui
une traduction italienne de la Sféthoda de
chant de Garcia, ainsi qu'une version, dans
la même langue, du traité d'harmonie de
l'auteur de celte biographie, laquelle a été
publiée sous ce litre : Trattato lamplela délia
Ttoria e délia profita dtll' Armonia; Mi~
lano, Ricordi, un volume grand in-8°, sans
date (184S). Plusieurs autres écrits et traduc-
tions d'ouvrages relatifs i la musique sont
dus à M. Mazzucato; mais je n'en ai pas le*
titres exacts.
MAZZUCHELU {Jiih-Maiie, comte
DE), né à Breicia, le 38 octobre 1707, mort le
10 novembre 1765 des plnt lavants écrivains
de ton temps, en Italie. Après avoir fait ses
études a Bologne, il se livra 1 d'immenses re-
cherches sur la biographie des savants et des
littérateurs italiens. Ses Scrittori d'italia,
cioinot iiie t torithet cri tichtinlorno aile vite
ed agit icritti dei Litterati ttaliani (Brescia,
1753-1763, six volumes iufol.) sont l'ouvrage
le plus complet et le plus savant de tous ceux
du même genre. Il n'est point achevé ; il était
même Impossible qu'il le fut par un seul
homme, les forces humaines étant Insuffisantes
pour un travail conçu sur un plan si vaste.
On y trouve d'excellentes notices sur quelques
écrivains qui ont traité de la musique, parti-
culièrement sur Guido, au mol Arttino.
MEAD (Kichas.ii), médecin célèbre, né le
9 août 1673, iSlepney, pris de Londres, fit ses
éludes i Utrecbt, où son père s'était retiré
pour de causes politiques, et obtint le titre de
docteur a l'Université de Padoue. Il mourut a
Londres, le 34 février 1754. Au nombre de ses
écrits, on trouve une dissertation intitulée -
De Tarentulii deque oppotita Ut Mutina;
Londlnl, 1703, ln-*\
MECHELIN (J.-H.), né en Finlande,
dans la première moitié du dix-huitième
siècle, était étudiant a l'Université d'Abc, lors-
qu'il a fait imprimer une thèse : De Ueu mu-
tités moro.it,- Abo, 1763, lo-4*.
MECHI ( Jux-BinisTi ) , organiste *
l'église Saint -Pétrone, de Bologne, au com-
mencement du dix-huitième siècle, a publié
de sa composition : JiïotettiaS, g, 7 e 8 vocir
Venise, 1611, in-4».
IHECK (Josiri), violoniste de la chapelle
de l'archevêque de Hayence, vers 1730, a fait
imprimer : XIII Cancerti per il vittlino a
S e fi iCromenft; Amsterdam, Roger. II a laissé
aussi en manuscrit quelques concertos et de»
sonates de violon.
MECKENHEU8EE {J^ncs-GEOMEs},
MFXKENHEUSER — MEDER1TSCH
organiste de la cour et de l'église de Saint-
Wiperl, 1 Quedlinbourg, né 1 Goslar, vert
IMO, était, eu 1088, organiste au couvent de
tliimmerileben, ou [| t'appliqua i l'étude des
mathématiques, particulièrement au calcul dei
proportion! des Intervalles et du tempéra'
ment. Longtemps après, 11 a publié sur cet
objet un livre Intitulé : Die Soycnanntt al-
iimevtit» nuuikaliicht Temptralur , odtr
die von den Mtrrn Kaptllmeistcm Biimiern
und Matthaan commun ici r<« 12 rational
gleicheToni minore* odtr temilonia (leTem-
pérament musical le plus nouveau, etc.), (aans
nom de lieu), 1737, in-4* de huit feuilles. Cet
écrit renferme une critique sévère des prin-
cipe? de Mattheson concernant les proportions
des dôme demi -tons de l'échelle chroma-
tique.
MED A (Blahcih), religieuse du content
de San-Martino dtl Leano, i Parme, vers la
fln du dix-iepllème siècle, t'est Tait connaître
par la composition d'un œuvre de motets, in-
titulé: BfotiUi a una,dve, fre e quattro
voci, eon violini a unxa; Bologna, J. Mgnii,
IBM, lo-4*.
MÉDARD (Hicotis), luthier lorrain, vé-
cut a Nancy dans les dernières années du dix-
sepllème siècle. Contemporain des Amati Bis,
il prit leurs instruments pour modèles. Se*
violons, comme ceux des Amati, sont d'un
petit patron, et n'ont qn'nn son peuiniense;
mais Ils sont moelleux et argentins. On les a
souvent confondus avec ceui des Amati. Né-
dard se Itia a Paris, en 1701 . J'ai vu a Lon-
ders un violon fait par lu), Cl qui portait la
date : Parisiit, 1700.
MEDECK (Madame), née dans la Litua-
nie, en 1781 , fut conduite fort Jeune a Paris,
où elle SI ses études musicales au Conserva-
toire. Élève de Louis Adam, elle acquit par
ses leçons un talent distingué pour le piano,
et commença i. se faire connaître vers 1814.
Deux ans après, elle épousa Hedeck, violon-
celliste allemand, et voyagea avec son mari
dans le midi de la France et en Espagne.
Après avoir vécu quelque temps 1 Valence,
elle s'est fixée à Madrid, oti aon mari était en-
gagé pour la chapelle du roi. A la suite des
événement* de 1893,1a chapelle ayanl été sup-
primée, Hedeck et sa femme ont continué de
résider dan* la capitale de l'Espagne oh le ta-
lent do celle-ci, et son mérite comme profes-
seur, l'ont mise eu vogue. Sa maison est le
rendei-vous de tousle* amateurs de cette ville,
et l'on y entend chaque semaine de bonne mu-
sique. Madame Hedeck a écrit quelques mor-
ceaux pour le piano, qui «ont restés en ma-
MEDEIRA (Éjkhumd), savant Portugal*,
a fait imprimer un recueil de dissertation*
sous le titre : Nov* philoiophix et méde-
cin»; Lisbonne, 1030, in-8". On y trouve
deux morceaux dont l'un a pour titre : Inau-
dita ptiiiaiophia dt Firibui mustcar, el
l'autre : Dt Tarentula.
MEDER (J'ïàu-Valiptii), maître de cha-
pelle 1 Danliick, naquit dans la Eranconie, en.
1650. Jusqu'à l'âge de quarante an), il fui at-
taché au service de plusieurs princes d'Alle-
magne, eu qualité de musicien. En 1788, il'
se rendit a Danliick, et y Tut employé comme
maître de chapelle; douze ans après, il se
rendit i Riga, oh 11 parait avoir terminé «es
Jour*. Quoiqu'il eût beaucoup écrit, on n'a pu-
blié de sa composition qu'un recueil de pièces-
instrumentales, intitulé : CapricH a dut vio-
lini col bano per Vorgann; Danliick, 1608,
io-fol.
METIER (Jim-G.iiiiL), Bit d'un instïlu-
leur du duebé de Gotha, vécut dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle, el paraît avoir
voyagé en Hollande. Il a publié : 1> Six sym-
phonies 1 huit partie*, op. 1.9* Deux idemt
ibid. S* Trois symphonies i dôme parties,
op 5; Berlin, 1783. 4* Symphonie a grand
orchestre, op. 4; Berlin, Hummel. S* Six
marche* pour deux clarinettes, deux cors st
deux bassons ; ibid. 6* L'tUution du prin-
tempi, sonate pour clavecin avec violon et vio-
loncelle, op 6; ibid. 1707. T Principes de
muHquepour Je chant avec doute lolfégru et
boue continue; Ibld., 1800. On connaît sous
le même nom un Jleitandro ntW Indie ,
opéra sérieux.
HEDERITSCH ou MEDRïTSCH
(Jus), surnommé GALLU8, mais dont le
véritable nom bohémien est MEGDRZICKY,
qui signifie Coq, était Al* d'un bon orga-
niste, el naquit k Nlmbourg, sur l'Elbe, ver*
1766. Après avoir commencé ses élude* mu-
sicales a Prague, il alla le* terminer I Vienne.
Pianiste habile et compositeur élégant, Il 'eut
des succès vert la 6n du dix-huitième siècle et'.
dans le* première* années du slècli suivant.
En 1704, il fut appelé à Ofen, en Hongrie, pour'
y remplir las fonctions de directeur de mu-
sique; mais 11 ne garda pas longtemps cet em-
ploi. De retour i Vienne, en 1796, Il s'y éta-
blit,et composa pour l'église et pour le théâtre^
On connaît da lui le* peilts ouvrages suivant*,,
qui ont été représentés 1 Vienne avec succès :
1° Le Marin. 3* Lit Accrues, en 1704. 3* La
4.
MEDER1TSCH - MEERTS
Dernière Dibauche de l'ivrogne. 4° Lu
Ruine* de Sabyloitt. Mederltscb a compote
seulement le premier acte de cet ouvrage; la
second a été écrit pir Wioler. La partition,
réduite pour le piano, a «M gravée a Vienne,
i Offenbacb, a Leipsick et a Brunswick. Celle
pièce ■ été représentée pour la première fois,
au théâtre de Sehikaneder, le 33 octobre 1797.
5° Musique pour la tragédie de Macbeth.
6° Dea ouveriurei et des chœurs pour quelques
drames. On a publié de la composition de cet
artiste : 1* Deux sonates pour le piano, n" 1
et 9; Vienne, 1791. 3* Deux quatuors pour
piano, violon, alto et basse; (bid., et Offen-
bacb, André. S' Vingt -quatre variations pour
piano; Vienne, 179*. 4° Trais sonates pour
planoelvlolou; Vienne, Arlaria,l797. B« Six va-
riation! pour piano ; ibid. 6° Six idem sur un
thème des Ruine* de Sabyiont, îbid. T Neuf
variations sur un antre thème du même opéra,
Ibid. 8° Trois sonates distinguées pour piano
et violon ; ibid. On trouve aussi en manuscrit
dans le catalogue de Traeg (Vienne, 1799) :
9° Six concertos pour le piano avec orchestre.
10" Six sonates faciles pour clavecin. 11° Trois
trios pour deux violons et violoncelle, op. 13.
13° Trois caprices faciles pour le piano.
13' Stabat Mater a quatre voix et orchestre.
14* Messe solennelle (en ré) i quatre voix et
orchestre. 16° Autre Ment {en ut). 16» Chœur
de Bandits, a quatre voix 17° Chœur de
Chevalière du Temple, i quatre voix, deux
flûtes, deux clarinette*, deux bassons, deux
trombones et orgue. L'époque de la mort de
Mederiucb n'est pas connue ; il vivait à Lem-
berg, en 1830, et était âgé de soixante-six
HEDICIS (Lium), prêtre et noble de
Crémone, vécut dans la première partie du
dix-septième siècle. Il a écrit plusieurs oeuvras
de musique d'église. Arisi [Cremona litte-
rala, t. III, Apptndix) ne cite que celui qui
■ pour titre : Mittarum veto vocibui liber
primat, op. IV. Saper «dsrum cum parte
argani. Sub *igno Gardant , V mette, 1619.
Gerber a confondu ce prêtre avec £aurenf dé
Midicie, dit te Magnifique, qui naquit le
t" Janvier 1448, et qui succéda, en 1409, i
■on père Pierre, dans le gouvernement de la
république de Florence. La méprise est un peu
farte.
MEERTS (LtMiiT-Joiin), professeur de
violon an Conservatoire royal de musique de
Bruxelles, eat né dans cette ville en 1809. Des-
tlné au commerce, Il n'étudia d'abord la mu-
sique que comme art d'agrément; mais plu)
tard', des revers de fortune obligèrent ses pa-
rents a lui faire chercher des ressources dans
son talent précoce. A Tige de quatorze ans, il
était répétiteur des rôles et premier violon au
théâtre d'Anvers. Vers celle époque, il devint
élève de Fridieri, qui lui Ht faire des progrès
par l'étude des sonates et des concertos des an-
ciens maître* italiens. Plus tard, M. Meerts Ht
a. diverses reprises des séjours plus ou moins
prolongés a Paris et y reçut des leçons de La-
font, d'Habeneck et des conseils de Bailloi. Do
retour a Bruxelles, il s'y est livré à l'enseigne-
ment. Entré b l'orchestra de cette ville, en
1838, il y a été nommé premier violon solo en
1852, et s'est tait entendre avec succès pendant
quatre ans dans celte position. La composi-
tion occupai! se* loisir*, et san* autre guide
que son instinct, aidé seulement de quelque*
notions élémentaires d'harmonie, il écrivait
de* concertos, des fantaisie* et des airs variés
qui obtenaient du succès dans le* concert* de
Au mois d'avril 1853, Je vins prendre la di-
rection du Conservatoire de Bruxelles; l'un
de mes premiers soins fut d'y créer un en-
seignement fondamental et rationnel de l'har-
monie et du contrepoint, seules base* de l'art
d'écrire en musique, par lequel se sont formés
les plus illustre* compositeurs. Rien de sem-
blable n'était connu en Belgique stantque j'y
revinsse. H. Meerta, ayant entendu parler par
mes élèves des progrès que leur faisait faire
cet enseignement, si nouveau pour eux, vint
nie voir et me prier de loi donner des leçon*
de composition par ma méthode, ce que je lui
accordai sans peine. Il fit arec moi un cours
complet de la science j mais il tira de mes
leçon* un fruit auquel Je n'avais pas songé.
En me voyant commencer son instruction par
les simplesreialiontdedeux voix qui chaulent
à notes égalés de simples consonnances, lui
expliquant la raison de chaque règle, et le con-
duisant ainsi pas a pas du connu i l'inconnu,
et de conséquence en conséquence, jusqu'aux
combinaison* le* plus ardues d'un grand
nombre de parties, il s'était dit que tout art,
exigeant cbea celui qui le cultive un mécanisme
complet d'exécution et de rendu de la pensée,
ce mécanisme, quel qu'il fût, ne pouvait être
bien enseigné qu'en le décomposant jusqu'il
ses éléments les plus simples, et allant, comme
dans le contrepoint, jusqu'i la réunion d'un
tout complet et parfait. Donc, se disait-il, il
doit en être ainsi de Tari de Jouer du violon,
et les véritables bases de l'enseignement de
cet art sont encore i poser. Dis ce moment,
1e complète II
Il s'opéra dans M, Meerts
formation d'Idées et de vi
Je lai avais fali remarquer qu'il y a daui la
composition deux choses également nécessaires
pour la production de beaui ouvrages, a sa-
voir, la faculté de création qui réside dans
l'organisation de l'artiste à des degrés divers,
et l'acquit dam l'art de réalise r la pensée par
le mécanisme de ee même art. J'enseigne, lui
dis-je, les éléments de l'art d'écrire; quant a
la production des idées, quant a l'originalité
de formes sous lesquelles elles m manifestent,
c'est a la nature qu'il appartient de faire son
œuvre. M. Meert» avait parfaitement saisi
cette distinction et en avait conclu qu'il r a
quelque chose de vicie m dans l'enseignement
des instruments, particulièrement du violon,
lorsqu'il se fait par la transmission pure et
simple de l'exemple, en supposant même que
cette transmission soit faite par les plus grands
artistes ;car ce que le maître veut faire passer
alors dans le jeu de son élève, c'est sa propre
nature : an lieu d'un talent original, il De
peut Taire qu'un copiste. Ce qui fait le grand
artiste ne se peut enseigner; mais celui que
la nature a doté des facultés les plus heureuses
n'eu tirera pas tous les avantages dont elles
sont susceptibles, si l'élude régulière et persé-
vérante de toutes les difficultés de mécanisme
ne lui a fourni le moyen de rendre toujours
avec perfection ce que lui dictent ses Inspira-
tions. Hais quels sont les éléments du méca-
nisme du violon ? Comment peut-on les classer
d'une maniera méthodique, ainsi qu'on l'a
fait pour ceux du contrepoint? Enfin, comment
peut-on Formuler un système d'étude régulière
de ces éléments? Tels furent, depuis 1856,
les sujets des méditations de K, Meerli et des
ouvrages remarquables qu'il a publiés depuis
Ion.
Divisant d'abord l'art de jouer du violon en
ses deux parties principales qui sont : 1° la
main de l'archet; 9° la main du manebe de
l'instrument, c'est-à-dire la main gauche, il
s'occupa en premier lieu de l'archet, prin-
cipe du son, de l'accent, da la nuance et du
rbythme, laissant 1 traiter séparément de la
main gauche, de laquelle dépendent la jus-
tesse des Intonations, la division des positions,
le doigté, la sarclé dans l'exécution des
traits et les combinaisons de double corde.
L'archet, comme producteur du son, est in-
dépendant des doigts; le premier élément de
l'art de jouer du violon consiste donc 1 faire
mouvoir l'archet sur les cordes à vide. N'ayant
pas a l'occuper de justesse d'intonations, et
ftTS 1.1
n'ayant pas è> faire fonctionner les doigts de
la main gauche, l'élève porte toute son atten-
tion sur la tenue de l'instrument ainsi que sur
la direction de son bras droit, en tirant et
poussant l'archet. L'action de tirer et de
pousser l'archet sur les cordes, dans la mu-
sique, répond i l'un de ces deux sentiments,
le vif ou Je lent. Décomposant tous les traits
qui peuvent correspondre à l'un on à l'autre
de ces rieui sentiments, 51. Meerts trouva que
tous ont pour principes lis coups d'arcktt
fondamentaux qui constituent tout l'art de
l'archet, et son premier ouvrage, Intitulé:
Etuda pour violon avec accompagnement
d'un second union, divisées en deux suites
(Hayence el Bruxelles, Schott), eut pour objet
de montrer l'application de ces six coups d'ar-
chet dans tous les genres de difficultés, en
mettant sous les yeux, par un dessin figuré de
l'archet, le point d'attaque dans chacun des six
coups fondamentaux. Pour se livrer au grand
travail d'analyse exposé dans cet ouvrage,
M. Meerts, ayant été nommé professeur an
Conservatoire de Bruxelles, en 1835, donna sa
démission de la place de violon solo du théâtre.
11 fallut quelque temps pour que la valeur con-
sidérable du nouveau système d'enseignement
qu'il Tenait de produire fût comprise et appré-
ciée Isa jua te valeur; mais les résultats évident*
que le maître obtint dans son cours au Conser-
vatoire, el l'opinion de quelques artistes étran-
gers ayant fait connaître l'excellence de cette
méthode, plusieurs éditions de l'ouvrage de
M. Meerts furent épuisées en quelques années.
Sous le titre de Mécanisme du violon, ee
maître donna, en deux suites d'études, les dé-
veloppements transcendants de a* méthode
analytique et progressive.
Après avoir épuisé les application des six
coups d'archet fondamentaux, H. Keerts porta
son attention sur le mécanisme de la main
gauche el publia sur ce sujet Important deux
ouvrages remplis de vues neuves concernant
les difficultés des changements de position,
particulièrement «a descendant, et sur la
double corde ; ce* ouvrages ont pour titres -.
1 • Douie études considérées comme introduc-
tion à la seconde partie du mécanisme du
violon en ee qui regarde la doubla corde.
9* TroiiZiorat(Oniiur('e!udede<ad>uarf£mB,
de la quatrième et de ta sixième position, j
Les avantages du mécanisme des six coups
d'archet fondamentaux ont ensuite été mis en
évidence par M. Meerts dans ses suite* d'étu-
de* sur les difficulté* des divers genres do
i'bytbmes, particulièrement dan* ses Doute
MEERTS — MliES
livraitoni d'étude* de rhythmei tur de* mo-
tiftde Beethoven ; car a chaque rbj-ibme cor-
■retpond une articulation particulière de l'ar-
ehet qui lui donna ion caractère spécial. Il
-Tient de compléter celle partie de ton ceutre
par des éludes de rhylhiue inr lei moliri de
■endelisobn. .
' Enfin, un dei objet» le* pics importants de
la musique moderne, l'art de rendre toulei Ici
■nuances de piano, de forte, de erueendo,
de diminuent», nai fiire intervenir l'action
■du bru iur l'archet, cet art ai riche d'accen-
tuation est devenu facile par une décomertede
M. KeerU, qui complète tout ce qui concerne
le mécanisme dn violon. Le» violonistes sarenl
que rien n'eil plus difficile que de soutenir un
■on fortiuimo,tott. en tirant, soit en poussant
l'archet, parce que l'clolgnemenl plut ou
■moins grand où te trouve le poignet de la
■eorde qui retonne diminue progressivement
la puissance sonore, laquelle devient presque
•nulle prit de la pointe de l'archet, tandis
qu'elle est très-intense près du talon.
H. Heerts a démontré que l'équilibre de la
■force ne peut s'établir sur tous les points de la
longueur de l'archet qu'en augmentant pro-
gressivement la pression des doigt! sur la ba-
guette de l'archet en raison de la diminution de
4a force musculaire au fur et 1 mesure que le poi-
gnet s'éloigne de la corde ; en sorte que cette
pression, presque nulle prit du talon de l'ar-
'Chet, est considérable vert la pointe. Cette loi de
la pression balancée fournit les moyens d'exé-
«ution des nuances les plus délicates et les plus
accentuée*. M. Heerla, après avoir eipliqué
les règles de l'art de nuancer par ce procédé,
a publié trois éludes spéciales sur cet objet.
C'est ainsi qu'a été accomplie la mission
que s'est donnée dans ton enseignement ce
professeur digne de la pins haute estime. Ne
voulant rien laitier dans le doute pour les ap-
plications de son système de mécanisme de
-l'instrument, i quelque point de vue que ce
soit, il a fait lui-même ces applications dans
quelques ouvrages supplémentaires, parmi les-
quels on remarque: Trait éluda pour le ttyle
.fugué et I* ttaeeata; (e Méeanitme d» l'ar-
chet en douie étude t pour vie&in seul; Je Trô-
nait journalier des jeunet tolittei ; Six
fugue* à deux partit* pour violon nul;
Troie étude* brillante*, tte. Ton» ces ouvrages
ont été publiés par les maisons Scbott, de
Mayencc et de Bruxelles.
L'enseignement de M. Heertt au Conserva-
toire de Bru sel les a porté ses fruits en donnant
-aux jeunes violonistes de cette école une sa-
rclé de mécanisme qui s'applique 1 tous les
effets de l'instrument, et l'un lié d'archet qu'on
admire dans l'orchestre de ses concerts. Ce
sont ces mêmes qualités des instruments a
cordes, qui, réunies a l'excellence des instru-
ments 1 vent, ont placé cet orchestre au
rang des deui on trois plus célèbre* de l'Eu-
rope. C'est la surtout que se fait sentir le mé-
rite de l'en tel gneme ni analytique créé parle
digne professeur. Les solistes, dominés par
leurs facultés personnelles, ne te soumettent
pat aux conditions d'un mécanisme raisonné ;
ils s'attachent aux choses dans lesquelles ils
réussissent, en font le caractère individuel de
leur talent, et s'abstiennent de celle* où ils
sentent qu'ils seraient faibles. Ce sont des ar-
tistes d'exception, a moins qu'Ut ne soient
complets, ce qui est une exception beaucoup
plut rare.
Parmi les virtuoses violonistes qui ont pour
les travaux de M. Heerts la plus haute estime,
on peut citer les noms de Tieuxtemps, Joa-
cbirn, Léonard, Slvori, Laub et beaucoup d'au-
tres. Le violoncelliste Bockmnh], de Franc-
fort, a fait nne application de ses principe*
dans set Etude* pour le ' développement du
mécanisme du violoncelle (OfTenbach, André) ;
Servais a transcrit pour le même instrument
huit de ses étude* de rbylhme, et MM. Warol,
professeur de violoncelle du Conservatoire de
Bruxelles, et Beroier, professeur de contre-
basse i la même institution, ont appliqué
d'une manière très -heureuse les mêmes prin-
cipes dans leurs méthodes de violoncelle et de
contrebasse. 1. Meertt oit chevalier de
l'Ordre royal de Léopold.
MEES (Hlxii), né a Bruxelles, en 1757,
fut attaché au théâtre de cette ville, en qua-
lité de première baise taille. Dn extérieur
agréable, une belle voix, la connaissance de la
musique et de l'art du chant, lui firent obtenir
de brillante succès 1 la scène. Eu 1790, Il éta-
blit an opéra français à Hambourg; mais sou
entreprise ne réussit pas, et 11 fut obligé de
s'éloigner de cette ville pour se rendre a Pé-
lersbourg, où 11 fut employé au théâtre de la
cour. En 1810, il te retira 1 Tanovie, avec
une pension de l'empereur de Russie. Il Ml
mort dans cette ville, le 31 janvier 1830. L'es-
time dont il Jouissait Bt assister! ses obsèques
tout ce qu'il j avait de plus distingué parmi
le* habitants de Varsovie.
MEES (jMirn-HiMi), 01s du précédent cl
petit-fils de Witithumb (voyei ce non), est né
i Bruxelles, en 1779. Set étudet musicalei
furent dirigées par son aïeul. En 1700, il lUl
vit ton père 1 Hambourg ; quoiqu'il ne mt âgé
que Je dix-sept ans, il dirigeait déjà l'or-
chestre avec la parution. Seul an* après, il
fut engagé an service do duc de Bruuswick
pour remplir les mêmes font t ion). Depuis Ion,
il a vitlté l'Allemagne, Il Suède, la France cl
l'Angleterre. De retour 1 Bruxelles, en 1818,
il y a établi une école de musique d'après la
méthode du Méloplaste, tout le titre d'Jeadé-
mie, el l'a dirigée conjointement arec Sael
(voyez ce nom) Jusqu'en 1830; mail le) évé-
nement» de la révolution ayant porté alors
atteinte à l'existence de cet établissement,
ST.ees l'est mil de nouveau 1 voyager, a visité
Tarit, l'Italie, l'Angleterre et eu dernier lieu
la Russie. Il avait établi d'abord une école de
musique 1 Varsovie; mais la guerre et les
événements de 1«ôl l'obligèrent a s'éloigner
précipitamment de celte tille et 1 te réfugier
à Kiew. Il j ouvrit une école, dani laquelle
il enseignait la musique par la méthode du
Mélo}>kut*. Après avoir passé plusieurs an-
nées dans cette situation peu satisfaisant!;, il
te rendit 1 Pétenbonrg, oh il remplissait
encore les fonctions de chef d'orchestre de
l'Opéra, en 18S8 (voyez la Colette générais
de muiique de Leipiiek, 40"' année, p. 483).
Il est mort dans cette ville, peu de temps après
cette époque. Comme compositeur, liées a
ilonné au théâtre du Parc, à Bruxelles, le Fer-
mier beige, opéra-comique en un acte, parolei
de Lesbrousiart, en 1 81(1, et a fait exécuter a
Aix-la-Chapelle une grande cantate pendant
le congrès de 1818. On connajl aussi da lui
l'Oratorio Eelhtr, dont des fragments ont été
exécutés à Bruxelles en 1835, un trio comique
inlitulé lu Mirliton», qui rut chanté en Italie
par madame Malibran, la ténor Masi et La-
btache. Enfin, il a écrit plusieurs composi-
tions pour al lo principal. On a de cet artiste :
1° Méthode rationnée pour exercer la voix
et la préparer aux plut grande* difficulté*;
Bruxelles, 1838, ia-4° de quarante et une
pages. 3* Tableaux tynoptique* du Mélo-
t*tai(e;ibid.,lB37, in-4*. V Explication dt la
batte chiffrée; ibid., 1837, in-4*. 4* Théorie
de la mutique mite en canon*, d l'utage
dt* école* de mutique, et ditpoiét pour lu
clattet; ibid., t83S,quatre parties In-4*. Heet
a publié une nouvelle édition du Diction-
naire de mutique moderne, par Cattll-Blaze
(Bruxelles, 1838, un volume in-8*), et y a
ajouté une préface, un abrégé historique de
la musique moderne, et une Biographie dt*
théoricien*, compotitÊur* , chanteur* et mu-
sicien* célèbre* qui ont iUuitri l'école fla~
■ HtiHUL B|
mande, et qui sont net d'uni le* Payt-ttat.
Ces additions sont do peu de valeur. Enfin, on
iloitiMees une nouvelle édition des Mémoire*
ouEuai* sur la mutique, par Grétry, avec de*
notes; Bruxelles, 1839, trois volumes in 18.
MEGELIN (Inii), violoncelliste i la
chapelle de l'électeur de Saxe, virait a Dresde
postérieurement a 1774. Il était alors consi-
déré en Allemagne comme un des artiste* le*
plut habile* sur ton instrument. Il a laissé en
manuscrit plusieurs concertos et d'autres mor-
ceaux pour le violoncelle.
MF.GERLE (Aiiiui), chanoine de
Saint-Marc ad niée* et maître de chapelle de
l'église cathédrale da Salibourg, vivait dans
cette ville ver* le milieu du dix-huitième
siècle. Il a publié da ta composition un recueil
d'offertoires, sou* ce titre : Ara mutica, teu
offertoria 1-10 uoe., tom. I, II, III, cum
initru mentît; Sali bourg, 1746.
MEGTJIPf (A.-B.), régleur de papier el
typographe i Paris, est auteur d'un livre qui
a pour titre : l'Art de la réglure de* reaittrt*
et de* papier* de mutique; méthode eimple
et facile pour apprendre è régler, contenant
la fabrication et le montage de* outil* fixée
et mobile*, la préparation de* enertt, tt dif-
férent* modèle* de réglure: Paris, Audol,
1838, un volume in-18, eyee une planche et
des modèles.
MEIIRSCHEIDT (...) ; on a sous ce nom,
qui est probablement celui d'un musicien alle-
mand, un ouvrage Intitulé : Table raisonnes
des principe* de ntuiiçue tf d'harmonie,
contenant ce qui ut le plu* eeeentiel à ob-
tenir dans la mutique pour mu* qui veulent
travailler à la compétition, arrangée d'un*
manière ailée pour que chaque muiicien
puitie voir d'un Mut coup d'ail tout ce qu'il
peut el doit faire concernant l'harmonie;
Pari», 1780.
IrlÉHTL (ÉiiMii-HtNRi), l'un des plul
grands mutlcleo* qu'ait produits la France,
naquit i Givet, petite ville du département des
Ardenncs, ie 34 juin 1763. Jamais circon-
stances ne parurent moins propres a dévelop-
per un talent naturel que colles qui accompa-
gnèrent la naissance et les première* année*
de la vie de cet artiste célèbre. Fils d'un cui-
sinier (1) qui ne put fournir qu'avec peine à
(I) M. Qtutraasa» de Qil»y, éim ■■• Nuit* Auw-
Tit*iiurUtHtlUimn*J-dtlMml, ■ «•rlln.at la
fin dt ca grand masiiisB mit aervl dans 11 finit al
■rail cm iatpecuir de* foui Cent Ion. dt Chtrlemom. Lt
ii*n : Il ne dm la plan sabalterae dont 11 c'afli qu'é
«ta entretien et lui frai» de ion éducation;
n'ayant pour l'instruire daui la musique
d'autre ressource que le* leçon* d'un orga-
niste pauvre et aveugle ; habitant un pa y» où
l'on n'entendait jamais d'autres ions que ceux
du plain-cbant de l'église ou du violon des
ménétriers; tout semhlail se réunir pour
étouffer dès sa naissance le germe d'an grand
talent, et pour Taire un marmiton de celui qne
la nature destinait a devenir le chef de l'école
française. Hais quels obstacles peuvent arrêter
l'homme supérieur dans ta carrière ? À défaut
de maîtres, Héhul avait ion instinct, qui le
guidait à son insu. Sans être un artiste fort
habile, l'organiste de Glvet eut du moins le
talent de deviner le génie de son élève, de lui
Taire pressentir sa destinée, et de le préparer
a de meilleures leçons que celles qu'il pouvait
lui donner.
Héhul avait 1 peine atteint M dixième an-
née quand on lui confia l'orgue de l'église de*
lécollets a Givel. Bientôt le talent du petit or-
ganiste fut aster remarquable pour attirer II
foule au couvent de cet pauvres moines, et
faire déserter l'église principale. Cependant,
il était difficile do prévoir comment il s'élè-
verait au-dessus du point oh il était arrivé,
lorsqu'une de ces circonstances qui ne man-
quent guère i ceux que la nature a marques
du sceau d'nne vocation particulière, se pré-
senta, et vint fournir au jeune musicien l'oc-
casion d'acquérir une éducation musicale plu*
profitable que celle qu'il avait reçue jus-
qu'alors. Le fait mérite d'être rapporté avec
quelque détail.
Non loin de Givel, dant tes montagnes des
Antennes, se trouvait, avant la révolution de
1789, une communauté des Pré mon très qu'on
appelait l'abbaye de Lavaldieu. En 1774,
l'abbé de ce monastère, H. Lissoir (qui Tut de-
puis lors aumônier des Invalides et qui mou-
rut en 180SJ, reçut du général des Prémon-
tré] la commission de visllerplusieurs malsons
de cet ordre. Arrivé au couvent de Schusseo-
ried, en Sonabe, il y trouva Guillaume Ha nier
(voyez ce nom), inspecteur du choeur de cette
abbaye et musicien distingué, surtout pour le
style de la musique sacrée et celui de l'orgue.
Charmé de «es talents, H. Lissoir l'invita a *a
rendre a Lavaldieu, pour y passer plusieurs
années, ce qui fut accepté. Haniery arriva en
1775. A peine se fut-il fait entendre anr l'orgue
de l'abbaye, que sa réfutation s'étendit dans
tout le pays. Mébul, alors igé de donze ans,
pressentit toute l'importance du séjour rie
Hanser a Lavaldieu pour ses éludes; il n'eut
La musique est un art difficile, singulier,
unique en ce qu'il est a la fois un art et une-
science. Comme art, la musique est plut que
la peinture dans le domaine de l'imagination ;
ta fantaisie est moins limitée, son allure oit
pins libre, et les émotions qu'elle éveille sont
d'autant plus vive*, que ses accents sont plus
vagues et rappellent moins de formes concen-
tlnnnelle*. Comme science, elle est aussi d'une
nature particulière. Plus morale, plus méta-
physique que mathématique, elle appelle i son
secourt le raisonnement plalAt que le calcul,
et repose bien plut sur des inductions que
sur de* formules rigoureuse*. De là, la té-
nuité des liens qui, dans cette science, ratta-
chent let fait* entre eux; de la, le* imperfec-
tion* de sa théorie, l'obscurité de ton langage
et la lenteur de te* progrès; de là, enfin, 1*
difficulté qu'on éprouve i l'enseigner et à l'ap-
prendre. Outre le talent naturel qui, pour la
pratique det art*, est une condition indispen-
sable, Il faut, pour apprendre la mutique, un
professeur habile, de la patience et de longues
études. Il ne suffisait donc pas que Héhul eut
trouvé un guide, il fallait qu'il pdt profller a
chaque Instant de ses conseils, et qu'il passât
sa jeunesse sous ses yeux. Hait l'éloiguement
oh l'abbaye de Lavaldieu était de Givel ne per-
mettait point a l'élève de faire tous les jours
un double voyage de plusieurs lieues pour re-
cevoir le* leçons du maître. D'un autre cOléT
les ressource* bornée* du père de Héhul s'op-
posaient a ce qu'il payit nne pension pour ton
fils. Le digne abbé dont il a été parlé leva
toutes ces difficultés, en admettant le jeune-
arlisle au nombre dea commençaux de la-
maison. Plus lard, Héhul, devenu habile, s'ac-
quitta cuver* l'abbaye, en remplissant pendant
deux ans les fondions d'organiste adjoint.
Rien ne pouvait être plus favorable aux
éludes du jeune musicien que la solitude où il
vivait. Placée entre de hautes montagnes, de
l'aspect le plus pittoresque, éloignée des-
grande* roules et privée de communications.
avec le monde, l'abbaye de Lavaldieu offrait
a ses habitants l'asile le plus sûr contre d'im-
portunes distractions. Un site délicieux, sur
lequel la vue se reposait, y élevait rime el la
disposait an recueillement. Héhul, qnl con-
serva toujours un goût passionné pour la cul-
ture des fleurs, y trouvait un délassement de
ses travaux dant la possession d'un petit jar-
din qu'on avait abandonné a ses soins. D'ail-
leurs, il n'y éprouvait pas I* privation de
tonte soriélé convenable a «on Ige. Hanser,
qui aimait 1 parler de l'arl qu'il cultivi
enseignait avec lucce», avait rassemblé près
de lui plusieurs enfants auxquels H donnait
des leçons d'orgue et de composition (1), i
constance qui accélérait lei progrès du jeune
Mébul par l'émulation, et qui lui procurait u
délassement utile. Il a souvent avoué que lai
années passées dans ci paisible séjoi
les plus heureuses de ta rie.
Tout semblait devoir l'y (lier -. l'amitié des
religieux, l'attachement <
jours pour iod tnaitri
perspective assurée dans la place d'organiste
de la maison, et, de plus, le désir de ses pa-
rents, qui bornaient leur ambition t faire de
lui uo moine de l'abbaye la plus célèbre du
pays, telles étalent les circonstances qui le
réunissaient pour renfermer dans un cloître
l'exercice de tes talents. Il n'en hit heureuse-
ment pas ainsi. Le colonel d'un régiment, qui
eta.it en garnison ■ Charleuiont, homme de
goût et bon musicien, ayant eu occasion d'en-
tendre Hébul, pressentit ce qu'il devait être
un jour, et se chargea de le conduire à Pari»,
séjour nécessaire à qui vent parcourir en
franco uur brillante carrière. Ce fut en 1778
que Mébul quitta sa paisible retraite pour en-
trer dans l'existence agitée de l'artiste qui
sent le besoin de produire et d'acquérir de la
réputation. Il était alors dans sa seizième an-
née. Un an après il assistait a la première
représentation de V Iphiginit en Tauride de
Gluck, et l'enivrait du plaisir d'entendre ce
cher-d'eeutre ainsi que de l'éclat du succès.
A «peine arrivé dans celte grande ville, il
s'occupa du choit d'un mettre qui pût perfec-
tionner a la fols son talent sur le piano et ui
connaissances dans l'art d'écrire la musique.
Rdelmawi, claveciniste habile et compositeur
Instruit, fut celui qu'il choisit. Les leçons qu'il
donnait lui-même four n italien tison entretien
et lui procuraient tes moyens de se produire
dans le moude. Il avait de l'esprit, n'était pas
étranger 1 la littérature, et savait mettre a
profit ses relations avec les hommes distin-
gués qu'on appelait alors les philoiaphet.
Ses premiers essais, qui avalent eu pour
objet la musique Instrumentale, donnèrent
naissance a des sonates de piano, dont II pu-
blia deux ouvres chez La Chevardiêre, en
(1) «prit Nlhul, eu qil H MB) dl.dojoéi .oui
UL B7
1781 . Ces productions étaient faibles et n'indi-
quaient pas que le génie de leur auteur fat
dans la roule qu'il devait parcourir avec
gloire. Héhal paraît l'avoir senti, car 11 re-
nonce bientôt 1 ce genre de composition. La
musique vocale, et anrtout le style dramatique
lui convenaient mieux; aussi s'en occupa-t-il
avec ardeur. Le bonheur qu'il eut d'être pré-
senté i Gluck et de recevoir ses conseils fut,
tans doute, l'événement qui influa le plus sur
la direction qu'il donna dès lors a son talent.
La régénération, encore récente, de l'opéra
français par Gluck; tes vires discussions qui
agitaient tonte la nation i ce iujetlet qnl la
partageaient en deux partis ennemis (les pic
clnnisles et les glucklstet) ; l'importance que
chacun attachait au triomphe de ses opinions;
les épigrammei, les bonnes ou mauvaises plai-
santeries (2), tout prouvait que la véritable
route de la renommée était le théâtre. La con-
viction de cette vérité fortifia Méhul dans ses
résolutions. Il préluda 1 se* succès par une
ode sacrée de J.-B. Rousseau qu'il mit en mu-
sique, et qn'il Ht exécuter au Concert spirituel,
en 1789. L'entreprise était périlleuse ; car s'il
est utile i la musique que la poésie soit rbyth-
mée, il est désavantageux qu'elle soit trop har-
monieuse et trop chargée d'images. En pareil
cas, le musicien, pour avoir trop 1 faire, reste
presque toujours an-dessous de son sujet.
Loin de tirer du secourt des paroles, Il est
obligé de lutter avec elles. Il parait cependant
que Hébul fut plus heureux ou mieux inspiré
que tous ceux qui, depuis, ont essayé leur*
forces sur les odes de Rousseau; car les jour-
naux de ce temps donnèrent des éloges s. son
ouvrage*.
Sous la direction du grand artiste qui
l'avait accueilli avec bienveillance, il écrivit
trois opérai, sans autre but que d'acquérir
une expérience que le musicien ne peut at-
tendre que de ses observations sur ses propres
fantes. Ces ouvrages étaient la Psyché', de
Voisenon ; VAnuerion, de Gentil -Bernard, et
lautvi et Lydie, de Valladier. Lorsque Mébul
se crut en état de te hasarder sur 11 tcène, il
composa Jlofuo et Cora, et le fit recevoir a
l'Opéra. Il était alors dans sa vingtième année.
Bien que ton ouvrage eut été favorablement
accueilli par l'administration de l'Académie
royale de musique, six ans se passèrent Inuti-
lement dans l'attente de la représentât Ion.
Irrité de ce qu'il considérait comme une
(I) Ol fit q«
rle.1 1. kaMltat
m.J.//.rl».r. tique
BCI indiqua
Google
88 MEi
lujmtlce, mal) non découragé, Méhul songea
à te frayer «ne route sur un taire théâtre.
L'Opéra-Comique lui offrait l'espoir d'une
raiie en scène plus prompte ; cette eonsidéra-
tion le décida, et le drame d'Euphrotine et
Corrodin rit le jour. Celait en 1700 : ainsi,
telle* aonl le> conditions désavantageuses de
1* «arrière du musicien en France, qu'un
homme né pour opérer une révolution dans la
musique dramatique, ne put te produire en
public qu'à l'âge de vingt-sept an», et après
neuf ani d'efforts pour arriver 1 la icène. S'il
rdl né en Italie, vingt théâtre* lui eussent ou-
vert leur* portes, et vingt ouvrages auraient
signalé ion génie avant qu'il ent atteint l'âge
où il put débuter dam aa patrie.
Quoi qu'il en soit, on peut affirmer que la
mission de Méhul se trouva accomplie tout
d'un coup par » partition d'Euphroiint.
«'était le produit de longues études et de mé-
ditations profondes ; aussi, y trouve-t-on toute
la maturité du talent. Le* qualité* de «on génie
et quelques-uns de ses défaut» te montrent
dan* cet ouvrage, tel* quille* a produits de-
jniia Ion dans beaucoup d'antres. Dn 'chant
noble, mal* où l'on déaire quelquefoii un pen
plus d'élégance; une instrumentation beau-
coup plus brillante et plus fortement conçue
que tout ce qu'on avait entendu en France
juique-la, mal* trop d'attachement i de cer-
taines forme* d'accompagnement qui se repro-
duisent aana ceaae; un sentiment juste des
.convenance* dramatique*; mai* surtout nne
grande énergie dans la peinture des situation*
fortes : voila ce qne Méhut Ht voir dans son
premier opéra. Tout le monde connaît le beau
duo : Garde» -août dé la jalouiie ; Il n'y avait
pas de modèle pour un semblable morceau :
c'était une création ; et quoiqu'on put désirer
d'y trouver plus de mélodie, lea connaisseur»
avouèrent quejimalt It vigueur d'expression
n'avait été poussée si loin.
On se doute bien qne le succès ayant cou-
ronné le début de Méhut, le représentation de
Cura ne se fit pas attendre ; car s'il en de» dé-
goûts pour l'artiste inconnu, tout sourit i celui
-dont les premier» pa* ont été heureux. Néan-
moins, cet opéra réussit peu et ne prit point
place au répertoire de l'Académie royale de
musique. A Cota tueeéda (en 1 793) Stratonite,
d'une des production* de Méhul qui ont le plu»
contribué i sa brillante réputation. Dn air
admirable [V ertti fou* eo* chagrin»), et an
i|ual«or, ont surtout rendu célèbre cet opéra.
Ce quatuor, objet de l'admiration île beaucoup
«l'artiste* et d'amateurs, est, en effet, rei
quable par ta physionomie originale ; c'est
une empreinte du talent de ton anteur avec
tout le* développement* qu'elle comporte. On
y trouve une manière large, une noblesse, nne
entente des effets d'harmonie, digne» de» plus
grandi éloge*. En revanche, le» défauts de
Méhut s'y font aussi remarquer. Rien de plus
lourd, de plut monotone qne celte gamme de
basse accompagnée d'une espèce de contre-
point fleuri qui se reproduit san» cesse; rien
d* plu» scolasllqne que ce» accompagnement*
d'un seul motif (d'un toi pana) qui poursui-
vent l'auditeur avec obstination. L'ensemble
dn morceau offre le résultat d'un travail fort
beau, Tort estimable tous plusieurt rapports,
mal* ce travail se fait trop remarquer et nuit
1 l'inspiration spontanée. Toutefois, le qua-
tuor de Stratoniee aura longtemps encore le
mérite de signaler Méhul comme l'un de* plut
grandi musiciens français, parce que les qua-
lité* sont aaseï grande» pour faire pardonner
le* imperfection».
Uortuiut Coelii, le Jeune Sage et le Vieux:
Fan, Doria, sujets peu favorable» 1 la mu-
sique, on mal disposé», n'inspirèrent point
heureusement l'auteur d'Euphrotine; non-
seulement, ces pièces ne réussirent pas, mai»
de toute la musique qu'on y trouvait, rien n'a
survécu, si ce n'est l'ouverture t'Horatiut,
morceau du plut beau caractère, qui depuis
lorta servi pour Adrien, autre opéra du même
auteur, écrit et reçu avant les autre;, mail
joué seulement en 1790, par det cause* poli-
tique*. Phroiine et Mèlidor aurait dû trouver
grâce devant le public par le charme de la
musique, oh règne un beau sentiment, plus
d'abandon et d'élégance que Méhul n'en" avait
mil jusqu'alors dan» se» ouvrage*; mail un
drame froid et triste entraîna dam la chulc
l'œuvre dn musicien. Toulefoi», la partition *
été publiée, et les musicien» y peuvent trou-
ver un sujet d'étude rempli d'Intérêt.
La rivalité qui exiitail alors entre l'ancien
Opéra-Comique et le théâtre de la rue Fey-
dean, rivalité qui fut si favorable i ta muslqui-
françalie, donna naissance, en 1795, i tu
Caverne, opéra de Méhul qu'on voulait oppo-
ser I l'ouvrage du même nom que Lesueur
avait fait représenter au théâtre Feydeau
deux an* auparavant. Ce dernier seul est
resté : on ne connaît rien aujourd'hui de
l'autre partition. Adrien, autre composition
du même temps, était digne en tout pointa du
génie de Méhnl. On y trouvait une multitude
d'effet» nouveaux, des- chœurs admirables et
un récitatif qui n'était point inférieur a celui
de Glucl; mais pir une sorte de ralalité, l«t
diver* gouvernements qui m succédèrent
proscrivirent l'ouvrage 1 chaque reprise qu'où
en fil. En 1797, un événement unique dans lei
■anale* du théâtre illustra la carrière du
grand artiste. Il s'agit du /«une Henri,
opira comique dont l'ouverture excita de tels
transports d'enthousiasme, qu'on fui obligé da
l'exécuter deux fols de suite. La sujet de
l'ouvrage était un épisode de la jeunesse de
Henri IV, roi de France. Ce tut nne affaire de
parti* : les royaliste) espéraient un sucée»,
mais le* républicain* , indigné* qu'on oslt
mettre en acène un prince, un tyran, et de
plus un tyran qui avait fait le bonheur de la
France, aimèrent la pièce de* la première
■cène, cl tirent baisser le rideau avant qu'elle
fut Unie; cependant, voulant donner an com-
positeur un témoignage de ion admiration,
le public demandi
une troisième foi*. L'usage de faire entendre
ce beau morceau entre deux pièce* »'e*t con-
swré longtemps an Ihéâtre de l'Opéra -Co-
La tragédie de Timolion, par Chénler,
fournit I Méhul, ver* le même temps, l'occa-
sion d'écrire une antre ouverture et des
chœur» dn plus grand effet. Deput* EUker et
AtSalie, on n'avait point essayé de joindre
le* accent* de la tragédie à ceux de la musique;
le *tvle sévère et grave du grand artiste était
plu* convenable pour celte alliance que celui
d'aucun autre. Malgré le peu de succès de la
pièce de Chénier, l'ouverture et le* chœurs
ont laissé de* trace* dans la mémoire de* con-
naisseur».
Un silence de près de deux an* suivit cet
travaux. Les soins qu'entraînait l'organisa-
tion du Contervaloire en occupèrent tous le*
moment*. Méhul avait élé nommé l'an dn
quatre Inspecteurs de cette école; les devoirs
de sa place l'obligeaient a surveiller l'admis-
sion de* élèves, i concourir a la formation des
ouvrages élémentaire* destiné* t l'enseigne-
ment; enfin, i prendre une part active i tout
ce qui concernait l'administra ttan d'un grand
établissement naissant. Il est vraifemblable
que ce fut alors que Méhul commenta i s'aper-
cevoir de l'insuffisance de se* premières
étude*. Le compositeur dramatique a plu* be-
soin d'inspirations que de science ; mai* celle-
ci est indispensable au professeur. S'il ne la
imssède pas, il éprouve 1 chaque instant les
e m barra (d'une position rau*ie. Lesdltcussioas
île* comités, les Instructions qu'il faut être
mujours prêt a. donner, les exemples qu'il faut
écrire i l'appui du précepte, ohligent celai qui
est revêtu de ce titre a ne pas craindre
l'examen de sa capacité; or, Méhul eut plus
d'une fols occasion de remarquer l'avantage
qu'avaient sur lui , dans le Conter va loi re,
des hommes qui étaient loin de le valoir
comme compositeurs. Les leçons qu'il a écrite*
pour le solfège du Conservatoire sont même
plu* faibles que celles de ses collègue* Gossec
et Martini, hienque le génie de ceux-ci fût in-
férieur au lien.
Ce fut par ArioAant que Méhul reparut sur
la icène, en 1799. Cet ouvrage contient dea
beautés dramatiques; on y trouve un duo et
plusieurs autres morceaux qui sont devenus
classiques, et qu'on a chaniés longtemps dans
les concerts. Toutefois, la similitude du sujet
avec celui de Montana et Stéphanie, opéra
célèbre de Berton, nuisit au succès de la nou-
velle production de Mébul. Sans parler de la
disposition du poème, qui n'est point heu-
reuse, Ariodant, Il faut le dire, ne se fait
point remarquer par la fraîcheur d'idées, la
grlce du cbanl, ni la variété de couleurs qui
brillent dans Montana, bien que la partition
de Méhul fût mieux écrite et plus riche d'in-
strumentation que l'autre. Celte production
était une de celles pour lesquelles Méhul mon-
trait le plu* de prédilection. A la même époque
oh Ariudant fut joué a l'Opéra -Comique,
l'administration du Grand-Opéra obtint dn
directoire l'autorisation de faire enfin repré-
tenler Adrien, belle composition d'un style
sévère qui obtint un succès d'estime, mais qui,
dépourvu de spectacle et de danse, ne put se
soutenir a la (cène. Bion , opéra comique
qui suivit Ariodant, était faible et ne réus-
sit pa* parce que la pièce d'Hofman était
froide et monotone. Epienre trompa l'attente
des artistes et du public, qui espéraient un
chef-d'œuvre de l'association de deux maîtres
tels que Méhul et Cherubini. Un duo délicieux
(Ah! mon ami, de notre aille, etc.) flt, du
moin*, reconnaître l'auteur de Médit et de
Lodoïeka; mais la muse du chantre d'/Tu-
phrotine et à'Jdrleti le laissa «ans inspira-
tion.
Noua arrivons t une des époques les plus
remarquables de la carrière de Méhul. De*
crillqnetlui avalent souvent reproché de man-
quer de grlce ut de légèreté dans ses chant*.
L'arrivée des nouveaiTMtaulTes, qui s'établirent
au théâtre de la rue Chantereine, en 1801,
avait réveillé, parmi quelque* amateurs, la
godt de celte musique italienne ti élégante,
ai suave, qu'on devait aux inspirations de Pai-
ilello, de Clmaros* et de Guglielml. On fal-
Mil entre elle et les production» 4e l'école
française descomparaiiontqui n'étaient point
1 l'avantage do celle-el. L'tiqour-propre de
Méhul s'en alarma; mais une erreur singulière
lui fit concevoir la pentée de détruire ce qu'il
considérait comme une injuste prévention, cl
de lutter avec lel maîtres que noua Tenons de
Wébul , persuadé qu'on peut faire i vo-
lonté de bonne musique Italienne, française
ou allemande, ne douta pas qu'il ne pûl écrire
un opéra bouffe, ou l'on trouverait toute la
légèreté, tout le charme de la Molinara et
du Matrimonio injreio; et sa conviction
«lait il bien établie à cet égard, qu'il entre-
prit Vlrato pour démontrer qu'il ne se trom-
pait pas, et qu'il SI afficher I* première re-
présentation de cette pièce sous le nom d'un
compositeur Italien. Il Tant l'avouer, la plu-
part de ceui qui fréquentaient alors lu spec-
tacles, étaient si peu avancés dans la conoals-
aance des styles, qu'ils furent pris an piège,
et qu'ils crurent avoir entendu, dans. Vlrato,
des mélodies enfantées sur les bords du Tibre
ou dans le voisinage du Vésuve. Certes, rien ne
ressemble moins aux formes italiennes que
celles qui avaient été adoptées par le compo-
siteur français. Mébul a eu beau faire, il n'y
• rien dans son ouvrage qui ressemble i la
verve bouffe des véritables productions scé-
niques de l'Italie. Eh! comment aurait-Il pu
en être autrement ? Il méprisait ee qu'il vou-
lait imiter; 11 ne se proposait que de faire une
satire. N'oublions pas toutefois que le quatuor
de Vlrato est une des meilleures productions
de l'école française, et que ce morceau vaut
seul nn opéra. Le succès que cet ouvrage avait
obtenu dans la nouveauté détermina son au-
teur i traiter des sujets moins sérieux queeeux
de set premières productions. Une Folie et le
Trésor mpposé succédèrent a Vlruto en 1B03
et 1803. Plusieurs morceaui d'une facture
élégante et facile, qu'on trouve dans le pre-
mier de ces ouvrages, le firent réussir; le
deuxième est Irès-failile : on peut même dire
qu'il n'est pas digne du talent et de la ré-
putation de Mébul. Joanna, l'Heureux mal-
gré lui, Hèlèna et Cabrielie d'Ellréti n'ont
laissé que de faibles traces de leur pas-
sage sur la scène ; il n'en fut pas de mémo
d'Uthal. Ce sujet osslanique, rempli de situa-
tions fortes, ramenait Mébul dans son do-
maine. Il r retrouva son talent énergique :
il est vrai qu'on ; détirerait plus de mélodie,
et que la couleur eu est un peu trop uni-
forme (I); mais malgré ses défauts, cet ou-
vrage n'a pu être conçu que par un homme
supérieur. Un joli duo est a peu près toutes
qu'il j a de remarquable dans Ut Jvtvgle*
de Tolidt; toutefois cette bouffonnerie spiri-
tuelle, jouée en 1806, eut un certain succès,
auquel ne fut pat étranger le caractère ori-
ginal de quelques mélodies espagnoles, Intro-
duites par Mébul dans sa partition.
C'est ver* le temps où ce dernier opéra fui
composé, que Chérubin! te rendit i Tienne
pour y écrire son opéra de Faniska. Les
journaux allemands exprimèrent alors une
admiration profonde pour l'auteur de cette
compétition, et le proclamèrent le plnsaavanl
et le premier des compositeurs dramatique»
de son temps. Mébul, qui jusqu'alors avait été
considéré comme son émule et son rival,
souscrivit i ces éloges; mais quiconque l'a
connu tait combien lui coula un pareil
aven : Il ne le fit que par ostentation de
générosité et pour cacher son désespoir. Dès
ee moment, 11 prit la résolution de ne rien
négliger pour acquérir celle science des
formes tcolastlquet qui lui manquait, et do ni le
nom l'Importunait. Il ne voyait pas que la vé-
ritable science en musique consiste bien moins.
dans des connaissances théoriques dont on
charge u mémoire, que dans une longue ha-
bitude de se Jouer de ses difficultés, habitude
qu'il faut contracter dès l'enfance, afin d'être
savant tant y penser et sans gêner les inspi-
rations du génie. Quoi qu'il en soit, Mébul se
mita lire des traités de fugue et de contre-
point, et i écrire des formules harmoniques,
comme aurait pu le faire un Jeune élève. Il en
résulta qu'il perdit la liberté de sa manière,
et que te* compositions s'alourdirent. Ses ac-
compagnements, surchargés d'imitations ba-
sées sur la gamme, prirent une teinte de mo-
notonie qni te répandit sur ses ouvrages.
Joitfh, qui n'obtint d'abord qu)un succès
d'estime a Paris (le 17 février 1807), réussit
beaucoup mieux dans les départements et en
Allemagne. C'est que, malgré le défaut qui
vient d'être signalé, il y a dan* cet ouvrage
d'admirable» mélodies, un grand sentiment
dramatique, enfin, une couleur locale excel-
lente. Après Joitph, Mébul garda le silence
pendant cinq ans, peut-être i cause dea succès
by Google
jusqu'alors sans exemple! de la Fallait et du
Arnaud Corfex, de Spantlnl : dans cet inter-
valle. De 1807 h 1819, Méhul n'écrivit que la
musique dei ballets le Retour d'Ulyne, el
Penée et Andromède. Dam lu Amaiontt,
qu'on joui a l'Opéra, en 1813, et dant Va-
tontine d» Milan, qui ne vit le jour que plu-
sieurs années aprèi la mort de Méhul, le dé-
but de lourdeur est plus taillant que dant tea
outrage* précédente, et le* qualité* *onl
affaiblie* : ce* opéra* n'ont pu ie toutenlr
au théâtre. Le* symphonie» de ce maître tarent
exécutée* dau.i le» concerts du Conservatoire
qu'on appelait modestement (tes exercicei.
Elle* étaient le réiultal de celte Idée domi-
nante dan* l'eaprit de Mébul, qu'il j a de* pro-
cédé! pour Taire toute espèce de musique. Il
ne voyait daai les symphonie! de Haydn
qu'uq, motif travaillé et présenté mus toute*
lei formes. Il prit donc des thème*, Ici tra-
vailla avec min, et ne procura pat une émotion
a ion auditoire. C'était nn enchaînement de
formules bien arrangée*, mal* sans charme,
saut mélodie, sans abandon. Le peu d'effet
produit par ce* symphonies lur le* habitué*
des concert* du Conserva loire fut la cause
d'un des plus vifs chagrins de Mébul. En 1815,
il donna a l'Opéra-Comlque le Prince trou-
badour, qui disparut bientôt de la seine.
Découragé par ces échecs, Mébul sentit sa
aanlé s'altérer sensiblement. Une affection de
poitrine que Ici secours de l'art adoucirent
pendant plusieurs annéea, te livrant i une
mélancolie habituelle, niait i les travaux
l'agrément qu'il y trouvait autrefois. Il tra-
vaillait encore, mal* plutôt entraîné par la
force de l'bahiludequepar une vive impuliion
de son génie. Le* langueur* d'une caducité
précoce le forçaient i suspendre tes travaux,
et lui laissaient a peine la force de cultiver
de* fleur*, dans le jardin d'une petite maison
qu'il possédait près de Paris. Situation déplo-
rable ! s'écrie l'académicien qui fui .hargé de
prononcer ion éloge, dont l'effet le plu* fâ-
cheux est que l'affaiblissement de* faculté!
moralet n'accompagne pa* toujours celui de*
faculté* physique*, et que l'Ame, encore de-
bout dans la chute de te* organe*, semble pré-
ilder b leur destruction.
La Journée aux Aventurée, dernier ou-
vrage de sa main débile, brillait encore de
quelque! éclairs de ion beau talent : cet opéra
eut un grand succès. Le public semblait pres-
sentir qu'il retcait les adieux de celui qui
avait consacré *a vie a ses plaisirs, et vouloir
lui montrer aa recou naissance.
IUL 61
Cependant la maladie empirait : Séoul prit
enfin la résolution de quitter Pari*, pour
aller en Provence respirer un air plus favo-
rable a sa guérison. Mai*, comme il arrive
toujours, cette résolution était prise trop tard.
Sorti de Pari» le 18 janvier 1817, il n'éprouva
dan» le voyage que tes Incommodités du dé-
placement, dit M. Qualremère de Quincy, et
dans son séjour en Provence, que le déplaisir
de n'être plus avec le* élève* et au milieu de
se* ami*. L'air qui me convient encart I*
m ieux, écrivait- il a ses collègues de l'Institut,
tttetluiqueje retpire au milieu de voua.
Le 30 février de la même année, Il écrivait
aussi a son intime ami, et l'on de se* bio-
graphe* : Pour un peu de loltil, j'ai rompu
route* met habitudet , je me sut* privé de
(ouf met amit el me trouve seul, au bout du
monde, dant une auberge, entouré de gent
dont je puit A peine entendre le langage.
On le revit i une séance de l'Académie des
beaux-arts, mal* ce tut pour la dernière fois.
Il mourut le le* octobre 1817, a l'âge de cin-
quante-quatre ans. Dani l'espace de quatre
ans, la France avait perdu quatre compo-
siteurs qui avaient illustré la scène lyrique,
savoir : Grétry, Martini, Monsigny et Méhul.
Le* regrets qui accompagnèrent la perte du
dernier de ce* artistes célèbres prouvèrent
que sa personne était autant estimée que «on
talent était admiré. Il méritait celte e»llme
par aa probité sévère, son désintéressement
et son penchant à la bienveillance. Enthou-
siaste de la gloire, Jaloux de sa réputation,
mais étranger a l'Intrigue, il ne chercha ja-
mais a obtenir par la faveur le» avantages
attachés i la renommée. Sa délicatesse i cet
égard était poussée i l'excès; en voici un
exemple : Napoléon avait songé a le faire son
maître de chapelle, en remplacement de Pai-
siello qui retournait en Italie ; Il lui en parla,
et Méhul, par une générosité fort rare, pro-
posa de partager la place entre lui et Chéru-
bin! ; l'empereur lui répondit : lïe me parles
pat de cet homme-là (1) ; et la place fut don-
née a Lesueur, sans partage. Lors de l'in-
stitution de la Légion d'honneur, Mébul en
avait reçu la décoration ; II ne cessa de solli-
citer pour qu'elle fût accordée aussi à son
illuttre rirai ; mail ce rut toujours en vain.
Méhul avait beaucoup d'esprit et d'instruc-
tion; sa conversation était Intéressante. Son
caractère, mélange heureux de Bneste et de
■ad leste
cniiontéfNip
by Google
MÉHUL — MEHWALD
bonhomie, de grâce et de simplicité, de térieux
et d'enjouement, le rendait agréable dam le
monde. Néanmoins, il n'était paa heureux :
toujours inquiet sur ta renommée, lur Ml jur-
ées, aur le sort de aea ouvrages daui la posté-
rité, H se croyait environné d'ennemis conju-
rés contre ton repos, et maudissait le jour ou
il était entré dana la carrière dramatique.
Dant ses moments de chagrin, Il se plaisait a
dire arec amertume qu'après tant de travaux,
il ne tenait du gouvernement qu'une place de
quatre mille francs. Il tarait cependant que
la moindre sollicitation de ta part lui aurait
procuré des pensions et det emplois lucratif! ;
mais il De demanda jamais rien : Il voulait
qu'on lui offrit.
Son opéra de Falentine de Milan ne fut
représenté qu'en 1899, cinq ans après sa mort.
Il avait été terminé par ton neveu M. Daut-
soigne, aujourd'hui directeur honoraire du
Conservatoire de Liège, qui avait été anstl ton
élève. Ton* les littérateur* et les muticlen* qui
avalent travaillé pour l'Opéra- Comique assis-
tèrent a la première représentation de celte
pièce, pour rendra hommage a la mémoire du
chef de l'école française. Il» étaient au balcon
et te levèrent tout lorsque le butte do Méhul
fut apporté tur la tcèue et couronné par les
acteurs. Ce ne fut paa seulement en Franco
qu'on rendit det honneur! a ce grand musi-
cien ; l'Académie royale de Munich avait déjà
fait exécuter un chant funèbre en ton honneur
dant une de te* séance*, et le* journaux de
l'Allemagne t'étaient empressés de donner 1
son talent lot éloget qu'il méritait i tant de
titre*.
Outre let opéras cité» précédemment, Méhol
avait compote : Bgpiipile, reçu i l'Opéra, en
1787; Arminiut, idem, en 1794; Scipion,
idem, en 1795; Tancride et Clorinde, idem,
en 1796; Séioitrit; Agar dant le dieert.
Aucun de cet ouvrages n'a été représenté. K
en fut de même de la tragédie à'Œdipe roi,
pour laquelle il avait écrit une ouverture, det
enlr'aclet et des ebosurt. On lui doit austi la
musique de quatre grand* ballet*, le Jugement
de Pdrit (17B3); la Damomanie (1800); le
Retour d-Ulyue (1809) ; Pertét et Andro-
mède {\%\\), un opéra de circonstance, Inti-
tulé : le Pont de Lodi (1797) : le petit
opéra comique de : la Toupie tl U Pa-
pillon, joué au théâtre Moutansier, dans la
même année, et Iti Huteiiet, mélodrame, re-
présenté au théâtre de la Porte-Saint- la r tin,
en 1804. Il a austl travaillé au Baiitr et la
Quittante, opéra comique, en collaboration
avec Berton, Kreutzer et Nicole Itouard, ainlt
qu'à l'Oriflamme , grand opéra de circon-
stance, avec Berton, Paer et Kreutier. Enfin,
Méhul a écrit nne multitude d'hymnes, de
canlalet et de chantons patriotiques pour les
fêtes républicaines, entre autre* : te Chant
du départ, le Chant de victoire, le Chant du
retour et laChaneon de Roland pour la pièce
de circonstance, intitulée : Guillaume le Con-
quérant! de plus, une grande cantate avec
orchestre, pour l'inauguration de la statue de
Napoléon diut la salle det séances publiques
de l'Institut. Ce dernier ouvrage a été gravé
en grande partition. Les npérat écrit* par
Méhul tant au nombre de quarante-deux.
Cet artiste célèbre a lu, dans det séances
publiques de l'Institut, denx rapports dont il
était auteur; le premier fur l'état futur de
la mvtlque en France; l'autre, Sur let tra-
vanx du élevée du Conservatoire à Rome.
Ce* deux morceaux ont été imprimés dan* 1*
cinquième volume du Magatin encyclopé-
dique (Pins, 1808). M. Vieillard, ami intime
de Méhul, a écrit une notice biographique
remplie d'intérêt sur ce grand artiste : elle a
été Imprimée a Paris, en 1859, in-12 de
66 pages ; Qnalremère de Quincy en a lu une
autre dant la séance publique de l'Académie
royale det beaux-arts de l'Institut (octobre .
1818), a Parit, imprimerie de Firmin Didot,
1818, ln-4*.
MEHWALD (FaioÉKtc), et non MEY-
WALD, comme il est écrit dant le Lexique
univerul de mutique publié par le doc-
teur Schilling, etl ué en Silétie, vert 1809. Il
a fait aet étude* au Gymnase catholique de
Breslau, et dans le même temps a été employé
comme premier dettu* an choeur do l'église
cathédrale de cette ville, on 11 apprit la mu-
tique, le chant et la composition ton* la di-
rection de Schnabel. Vers 1895, il a été ap-
pelé a luner, en Silétie, pour y remplir let
fonction! de chantre de l'église p»rol**lale ca-
tholique ei d'organiste ; mais II a quitté cet em-
ploi pour retourner a Breslau, où il te livre a
f 'eo se igné ment. Il a publié quelques cahier*
de chant* a voix teule et i plutlettn voix, a
Breslau, chciLeukarl, et on luldoit une bonne
biographie de son maître Schnabel, publié*
tous ce titre : Biographie Hernn Joeeph-
Ignalt Sehnabel'i, Weiiand kanigl. Uni-
ver» ilw U-Mutikdirtctert , Domkapellmeii-
tire, lehrere an katolitchen Seminario, tic;
Breslau, 1831, deux feuilles in-8* avec le
portrait de Schnabel. N. Mehwald a été ré-
dacteur de U Gazette musicale de Silétie, qui
MEHWALD — HEI
• été publiée dam l«i années 1835 cl 1 834, à
Breslau, en ci Cranta.
H£I (Jiioae), noble BorenUo, savant dan»
les langues grecque et latine, clans 1* philo-
sophie, le» mathématiques cl 11 musique,
naquit Tcrt le milieu du seizième siècle, et fit
Ses études tous la direction de Pierre Yettorl,
a qui il adédié ion traite de JVodittmiiicIt.
Il (Ut membre de l'Académie dit Piano, mus
le nom de Dteitao CorineUo da Perttola.
Aussi bizarre qu'érudit, Il M montra toujours
peu sociable (voyez Nxaai, Iitoria de' Fio-
rentini nrittori, p. SOS). Une lettre inédite
du P. Merscnne, datée du Jour de U Puritlca -
lion de l'année 1635, et que j'ai extraite de la
collection de Peirese (Bibliothèque impériale
de Paris) pour la publier dana la Revue mti-
iteo/«(ann. 1839, p. ÏMetsulv.), contient un
passage où il est dit que Hei était mort depuis
peu ; jUrsenne tenait ce renseignement de
J.-B. Doni. Il j a a ce sujet une difficulté
assez grande; car Poitevin, qui écrirait ia
Bibliothèque choisie rers 1505, parle de Jé-
rôme Mei comme d'un homme qu'il connais-
sait bien, et dit qu'il avait alors environ
toiianle-dii ans (7n argumenta lib. XV Bi-
bliathtc/B teleclx, p. 315, t. II). En supposant
que par le* mots mort depuis peu Herseune
entende depuis dix ans, Mei aurait cessé de
rirre a l'âge de près de cent ans ; ee qu i , au
surplus, n'est paa impossible. Il est bon do re-
marquer que l'assertion de Poitevin s'accorde
arec le temps oh Bel a pu étudier sous la di-
rection de Vettori. H. CalB (voyez ce nom)
semble attribuer a Met (dan* ton Biitoirt de
la mujijus de la chapelle de Saint-Mare de
Imite, t. I, p. 31D) les lettres publiées soug
le pseudonyme de Braeeino da Tadi, contre
les inventions musicales de Monteverde (voyez
Ce nom) ; s'il en était en effet l'auteur, il aé-
rait mort postérieurement a 1608, car la
deuxième de ces lettres fut imprimée a Venise
dans cette même année (noyez Biscciho). Au
reste, je ne connais aucun témoignage con-
temporain qui confirme cette conjecture. Hei
est connu des philologues par ses travaux sur
la Poétique et sur le traité de la République
d'Aristole, et par des corrections faites 1
VJgamemntm d'Eschyle. Il a écrit uu traité
intitulé : Conionantiarum gênera, qui se
trouve en manuscrit a la Bibliothèque du Va-
tican. Il j traite des espèces et du genres da
consonnances suivant lea doctrines de* an-
ciens et des moderne*. Pierre Dit Neroi tra-
duit en italien et abrégé ce mémo ouvrage
qu'il a publié sous ce titre : Diicono topra
63
latmaica aniicae morfemo, Vendis, 1003,
in-4*. Draudius en cite une édition antérieure
publiée a Venise, en 1600, appreuo Gtolti,
io-4* {Bibliolf exotica) ; mais il faut se tenir
en garde contre les fautes rie Ce bibliothécaire.
Negrt (Joe. cit.) et d'après lui plusieurs biblio-
graphes ont cité aussi un autre livre dont II est
auteur, et qui a pour litre : Tractatui de
Modii mutieti, ad Petrum Fictorii prie-
ceplorem; mais aucun d'eux n'indique ob se
trouve cet ouvrage. Je puis fournir a cet égard
un renseignement plus positif, car ce traité
est en manuscrit i la Bibliothèque impériale
de Paris (n* 7309, in fol.), sous le litre de
Traetalui de Mutiea. Il contient centquatre-
vingl-quinze pages, est divisé en quatre
livres, et commence par ces mots : Quod tibi
perjumndum futuram putavi, eo libenliut
lofant hane, Ficlori , de Madit mutieit,
qxirttionem explicandam ituetpi, etc. Ce
traité est relié avec un antre en langue ita-
lienne, intitulé : Tratiato di mvtica (alto
dal tignar f/ieronymo Mei gentiluomo fio
rantino, et qui commence ainsi : Came pa-
lette tanto la mutiea appretto gli amichi.
Ce n'est pas la traduction de Pierre DtlNero
qui a été imprimée i Venise. Enfin, dans le
même volume, on trouve uu antre traité de
Mei Del verto toteano, en cent cinquante et
une pages in-folio. Ce dernier ouvrage est
étranger i la musique. Tout ce qui concerne
Hei et ses ouvrages a été a peu près Inconnu
des bibliographes.
MEI (Hobs.ce), né 1 Plie, en 1710, eut pour
maître do composition le célèbre Jean-Marie
Clari, el devint excellent organiste et bon com-
positeur. Set études terminées, il obtint la
place d'organiste 1 l'égliae cathédrale de Pis?
et la conserva jusqu'en 176S. A cette époque,
il fut appelé s. Llvourne pour y remplir les
fonction! de mal Ire de cbapelle de 1 a cathéd raie .
Il est mort en celte ville, au mois d'octobre
1787,al'igedesoiiante-huitans. Le carac-
tère sérieux, mélancolique et timide de cet
artiste ne lui permit pas de se faire connaître
de ses contemporains comme 11 aurait du
l'être; mais depuis sa mort, les copies qui su
sont répandues de ses ouvrages l'ont signalé
comme un homme de rare talent. Ses fugues
pour l'orgue et le clavecin méritaient d'être
publiées comme des modèles pour les jeunes
organistes. On connaît de lui : 1° La Cireon-
r.ition, oratorio! quatre rolx el Instruments.
9° Douze messes concertées a quatre el cinq
voix, avec Instruments. S' Deux messes solen-
nelles a quatre voix, orgue et orchestre.
,gk
MEl — MEIISOM
4* Doute messes brèves à qiutre voit, deut
violons, viole et orgue. 5° Huit œestet 1 cinq,
lit c( huit volïj a Cappella, arec argua.
6° Ileuï messes Je Requiem axec toute* le*
prières des mord, a quatre volt et orchestre.
7"Stabat mater* quatre voit concertante* et
instruments. Kxause, qui entendit ce mor-
ceau i Livnurne, le considérait comme un
chef-d'œuvre et en fit faire une copie. S* Te
Dtvm 1 deut chœurs et orcbeitre. 0* Dos
bruine), inirolts et graduels. 10* Des vêpres a
quatre, cinq et huit voix concertées avec or-
chestre. 11° Deux suites de litanies a quatre
voix avec orchestre. 19° Des motels 1 quatre
voit avec accompagnement obligé. 13* Deut
idem i voix senle et orgue. 14* Lamentations
de Jirimie pour la semaine sainte. 15° Can-
tate pour voit de soprano et orchestre, inti-
tulée : La Mxuiea. 16* Trois concertos pour
le clavecin. 17° Six tonales pour clavecin et
violon. 18* Suites de Fugues pour l'orgue et le
clavecin. Tous ces ouvrages sont restés en
MEI (Kimono), né a Pavie, en 1745, a été
longtemps maître de chapelle dans celte ville,
et y a écrit beaucoup de messes et de motet*.
En 1776, il t'est établi a Martellie oh il se
trouvait encore en 181t.
ME1BOM ou MEYBAUM, en latin MEI-
BOBUU8 (Xiae), «avant philologue, naquit
en 1836, i Ttennlngen, dans le duché de Sles-
wig. Huiler, qui lui a consacré un long article
dani sa Cimbria Litterala, n'indique pas où
il a rail ses étude». Apre* le* avoir terminées,
il voyagea et habita quelque lemp* en Hol-
lande oh il publia, en 1053, le tctle grec de
sept ancien* traités sur la musique avec une
version latine el des notes. Il offrit la dédi-
cace de celte collection, a la reine de Suède,
Cbriitiue, qui l'engagea i se rendre i sa cour
el loi assigna une pension. Bourdelot, méde-
cin de celte princesse, lui suggéra la pensée
de faire chauler par Meibom un des airs de
l'ancienne musique grecque en présence de
ses courtisans; ce savant, dont la voit était
aussi fausse que l'oreille, ne se lira pas trop
bien de cette épreuve. Furieux du ridicul*
qu'il s'y était donné, il te vengea par de mau-
vais traitement* contre Bourdelot, puis 11
s'éloigna de Stockholm et se rendit en Dane-
mark, ou le roi Frédéric III l'accueillit avec
bienveillance. La protection de ce prince lui
fit obtenir une chaire a l'université d'Uptal,
et le roi le nomma ion bibliothécaire. Cette
position semblait devoir Bxer le sort de Mci-
nom; mais par des molifs inconnus, il l'aban-
donna quelques année* après, et retourna en
Hollande, où il s'occupa de la découverte qu'il
croyait avoir faite de la forme des vaisseaux à
: rangs de rames de* anciens, se persua-
dant qu'il en pourrait faire adopter l'usage,
et qu'il en retirerait de grand* avantages pour
sa fortune; mais II ne trouva, ni en Hollande
en Ftance, quelqu'un qui voulût lui acheter
l secret. En 1674, Il fit un voyage en An*
glelerre pour t'y livrer i des recherches phi-
lologiques, et dans l'espoir qu'il y pourrait
publier une édition de l'Ancien Testament,
dont il avait corrigé le texte hébreu ; malt il
échoua encore dam celte entreprise, et revint
troisième fois en Hollande plus pauvre
qu'il n'en était parti. Il y passa le reste de set
■ dans une situation peu fortunée, ne vl-
. que de* secouai qu'il recevait de* li-
braires : Vers la fin de ta vie, Il fut mémo
obligé de vendre une partie de se* livret pour
subsister. Il mourut 1 Dtrecht, en 1711 , dan*
un iga avancé.
s savant n'est ici placé que pour ses tra-
vaux relatifs i la musique. Parmi ceui-ci, on
remarque 1 1* De* noies dans la belle édition
de Vilruve publiée par J. de Laet; Amster-
dam, 1649, In-fol. On y trouve de bonne
choses concernant la musique det anciens ;
particulière ment sur l'obscure description de
l'orgue hydraulique donnée parl'auleur latin.
2= Jntiqax mtuie* auctoru leptem, grtee
et latine, Marcui Mtibomiut rutiluit ae
nolii explicavU; Amitelodami, Lndov. EUe-
vlrinm, 165S, dent volume* ln-4*. Les au-
teur* dont les iralté* de musique se.Irouren>
dant celle collection tont : Ariilotène, Eu-
Cllde ( Introduit tion harmonique) , Nico-
maque, Alyplnt, Gaudeoce le philosophe,
Bacchlui l'ancien el Aristide Quinlillien {voj/a
ces noms), ■eibotn y a joint le neuvième
livre du Satyricon de Marlianu* Capella
(voyei CartLLi), qui traite de la musique
d'après Aristide. Cette collection, dont l'uti-
lité ne peut être contestée, est un service im-
portant rendu 1 la littérature musicale par
Meibom. Toutefois ion travail a élé trop
vaolé par des critiques qui n'ont considéré
que le mérite littéraire de l'œuvre. La manie
de ce savant était de voir des altérations dans
les manuscrits, et d'y Taire des corrections
qui n'étaient souvent que des conjecture* ha-
sardées. C'est ainsi que, d'après ses vues par-
ticulière* sur le métré hébraïque, il fil det
changement* considérables dans le leile ori-
ginal de quelques psaume* al d'autre* partie*
de I* Bible ; entreprise qui lui attira de rudes
by Google
attaque* de quelques «avants allemand*, an-
glais et hollandais. Les même* Idées l'ont con-
duit a mettre du détordre clans quelques
parties de* traités de la musique grecque qu'il
a publiés. On peut voir, aux articles d'Aris-
toxene, d'Aristide Quiolillieu et de Bacchius,
des éclaircissements sur quelques-une* de ses
principales erreur* a ce sujet ; on consultera
aut*i avec fruit les savante* remarques conte-
nue* dans un article de Perne sur la musique
grecque, inséré dans le troisième volume de
ta «mue musicale (pp. 481-191). Pour ne
citer qu'un fait qui pourra donner une idée de
la légèreté portée par Meibom dans certaines
partie* de ion travail, il suITll de dire qu'ayant
trouvé, dans le premier livre du traité d'Aris-
tide, une série de caractères de musique anté-
rieure a la notation attribuée a Pytbagore,
dont on trouve l'exposé dans le IItk d'Al-
pins, et n'ayant pu en trouver Implication,
il l'est, suivant son habitude, élevé contre les
faute* des copistes, et a substitué à cette an-
tique notation celle d'Alypius. C'est à Perne
qn'on doit celte observation. 8' De Propor-
Uonibui diaiogut; Copenhague, 1655, in-fol.
pans ce dialogue sur les proportions, les inter-
locuteurs sont Encllde, Arcbfmède, Apollo-
nius, Pappus, Kuloeius, Tbéon (d'Alexandrie)
et Hermotime. Jfeibom y traite, entre au-
tre* ebotet, de* proportions musicales, d'après
la doctrine de* anciens, dont il rapporte en
plusieurs endroits les textes avec une version
latine. Mais il n'a pas toujours saisi le sent de
celle doctrine : ainsi, Il s'égare' complètement
(p. 77) dans l'analyse de la valeur réelle du
comma ~, et suivant son habitude il pro-
pose, en plusieurs endroits de son livre, des
corrections Inadmissibles dans certains pas-
sage* dont I) avait mal tais! le sens. Il avait
attaqué dans cet ouvrage la latinité d'un livre
de Guillaume Linge, professeur de mathé-
matiques i Copenhague : celui-ci répondit
par une critique solide des erreurs de Mel-
bomius, dans ton Traité Intitulé ; De verita-
libut Geomttricit Libri II , quorum prior
contra Sceplicoi etSexlumSmpirieutn,poi-
lerior autan contra M. MtibamU ditputat. ;
Copenhague, 1656, ln-4*. Ce livre est suivi
d'une lettre a Melboni que celui-ci flt réim-
primer avec une réponse remplie de gros-
sièretés, oit il dit en plusieurs endroits que
son adversaire l'a calomnié Impudemment.
La lotira de Lange avec la réponse de Mei-
bom a été publiée sous ce tilre : Wilhtlmi
Langii tpitlala. Jtcaiit JUarei Mtibomti
rcrpowio; Copenhague (sans date), in-fol. de
aiosi. biiv. nu aBiicii». t. vi.
quarante-huit pages en quatre-vingt-seize co-
lonnes. Ce morceau est ordinairement ajouté
aux exemplaires du Traité des proportions.
Le P. Fr.-Xav. Aynsoom, jésuite d'Anvers,
lit aussi paraître, dan* le même temps, une
réfutation de ce livre : elle avait pour titre :
Libellai» a» natura rationum , contra
M. Xtibomium; Anvers, 1855, la-*". Neibom
ne traite pas mieux cet adversaire que Lange
dan* *a réponse I celui-ci, car 11 en parla en
ces termes (col. 6) : Tu» et Jésuite iiupi-
dittimi impudentix atque ifjnorantiw di-
cato, toti liuralo orbi onle oeulot ponant.
Bais Il trouva dans Wallis un adversaire plus
redoutable qui, examinant ses erreurs en ma-
thématicien de premier ordre et en helléniste
consommé, le pressa de raisonnements et do
citations sans réplique dans un écrit intitulé :
Tractatu tltnchtica advtnui Marti Meibo-
tniï Dialogum de proportionibut; Oxford,
1657, in-4". Cet écrit a été réimprimé dans
le premier volume de* œuvres mathématique*
de Wallis (Oxford, 1695, quatre volumes in-
fol.). Jamais l'illustre savant ne s'écarte des
règles de I* plus stricte politesse dan* ta cri-
tique : la seuls expression nn peu vive qu'on
y remarque, après avoir rapporté les opi-
nions erronées de Meibom concernant l'In-
tervalle minime de musique appelé Limma,
est que ce sont ab*olument des rêverie* :
Ontnino jomniaise videtur (Wallis, Opéra,
1. I, p. 365). Il termine aussi par celte propo-
sition accablante : fallu dtnique «uni ta
omnia qux, in »uo de Proportitmibut Dia-
logo, nous protulit Meibomiut (p. 988). Mei-
bom comprit. qu'il ne pouvait lutter contre
un pareil athlète : Il garda prudemment le ti-
Moller place parmi les écrits Inédit* de Hei-
bom [Cimbrfa Littrata, t. III, fol. 451) :
1* Le Traité de* harmoniques de Ptolémée,
en grec, avec une version latine et de* notes.
9° Les élément* harmoniques de Manuel
Bryenne, texte grec, version latine el annota-
tions. 3' Le dialogue de Plutarquesur la mu-
sique, idem; niait il n'avait d'autre autorité
pour l'existence de ses écrit* que ce que Mei-
bom en dit lui-même dans la préface de son
recueil des sept auteurs grecl, cité précédem-
ment, et dans ta lettre a Gudius sur les écri-
vains de musique. Il y a lieu de croire que ces
ouvrages, ainsi que le travail sur la seconde
partie de Bjtctaius (eoye* ce nom) et le traité
grec anonyme *ur le rhytbme, qu'il avait éga-
lement promis, n'élaient qu'en projet, car
parmi les manuscrit* qu'on a retrouvés dan*
«fi
MEIBOSI - MEIER
se» papier*, il ne l'en est rien rencontré. Pos-
térieurement, Wallis a puhlié de bonnes édi-
tions dci Harmonique! de Plolémée, du com-
mentaire d« Porphyre sur ces barman Iqnet,
du Traité de Manuel Bryenne (vojjei Wulis),
et Burette (voyez ce nom) a publié le texte du
dialogue de Plntarqua avec une traduction
française et beaucoup de noies excellentes.
On a de Meibom un petit écrit intitulé :
Epittola de Scriptoribut variit musieit, ad
Marquardum Gudium. Cette lettre, datée du
H avril 1067, a été insérée dans le recueil des
Ëpltre* de findius publié a Ctrecht, en 1697
<p.W).
MEIER ( FaéDfaic-SiiiSTiiK ) , né le
3 avril 1771, a Benedicl-Bayern, était Alt
d'un jardinier. Destiné par «es parents a l'étal
monastique, il alla taire ses humanités a Mu-
nich, et y apprit la musique comme enfant de
thœur ; puis il Tut envoyé a Salihourg pour j
suivre un cours de philosophie. Mais le goût
4e la vie d'artiste s'était emparé de lui et lui
Valsait négliger les éludes scientifiques. Il
jouait de plusieurs instrumenta et y trouvait
des ressource*, en faisant sa partie dans les
orchestres de danse. A l'âge de dix-huit ans,
il débuta au théâtre de Municb ; parcourut en-
suite une partie de l'Allemagne avec une
■troupe de comédiens ambulants, et enfin entra
an théâtre de Scbikaneder, à Vienne, vers la
tlo de 1795. Longtemps il y brilla dans les
rôles de première basse. Plu* tard, H réunit a
cet emploi celui de régisseur en chef du
théâtre, et profita de l'influence que lui don-
nait cette place pour opérer un changement
dans le goût du public, en faisant représenter
le* plu* beaux opérai de Chérubin), de Méhul,
de Berlon et d'autre* célèbres compositeurs
français; ce fut lui aussi qui, dan* ses cou-
verts, fil entendre à Vienne pour la première
■fols quelques-uns des oratorios de Hnndel.
A l'époque de la réunion de* trois théâtre*
(principaux de la capitale de l'Autriche ,
ileier entra au théâtre de ta cour; mai*
Jonque M. de Metiernicb y appela l'opéra ita-
lien, le chanteur allemand comprit qu'il ne
pouvait lutter avec son ancien répertoire
contre la vogue de* opéra* de Ro*sini, ni
-contre de* chanteurs tell que Labiacbe; il
demanda sa retraite et obtint la pension qu'il
avait mérilée par de longs service*. Déjà il sen-
| Mit le* premiers symptôme* d'une os* iflea lion
du larynx, qui fit de rapide* progris el le mit
au tombeau, le» nui 1835.
MEIFRKD (JosEFi-ÉniLE), né le 33 oc-
tobre 1703, apprit dans ta jeunesse la musique
et le cor, et fut d'abord élève de l'école de*
arts cl méilers-de Cbaloni. Il était déjà âgé
de vingt et un ans lorsqu'il se rendit i Paris et
entra au Conservatoire, où il fut admis comme
élève, le 30 juin 1815. Il y reçut des leçon* de
Dauprat. Peu de temps après, il entra i l'or-
chestre du Théâtre 'Italien, comme second cor;
mais, en 1899, il abandonna celte place pour
enlrerâ l'orchestre de l'Opéra. Il était aussi
cor basse i la chapelle du roi lorsqu'elle Tut
supprimée après la révolution de 1830. Lors-
que le cor a pistoni fut introduit en France,
M. Meifred perfectionna cet instrument en
ajoutant de petites pompes particulières aux
tubes qui baissent l'instrument daoi le jeu dei
piston*, el en appliquant ce* pistons aux
branches de l'instrument au lieu de les placer
sur la pompe, afin de donner i celle-ci plus
de liberté, et de conserver les ton* de re-
change. Il lit exécuter ces perfectionnements
en 1897, par Labbaye, facteur d'instruments
de cuivre a Pari*. L'étude spéciale que
M. Meifred avait faite des ressource* du cor à
pistons, lui Ht obtenir, en 1833, sa nomina-
tion de professeur de cet instrument au Con-
servatoire pour la formation de cor* -basse*
nécessaire* aux orcbestres.il occupe encore
(1861) cel emploi, ainil que celui de chef de
musique de la troisième légion de la garde
nationale de Parii. Cet artiste a publié :
1" Doute duos facile* pour deux cors, op. 1 ;
Paris, Zeller. î* De l'étendu», d'à l'emploi et
de* ressource* du cor en général, ef dé ses
corps de rechange en particulier, avec quel-
que! considération! sur te cor A piston»;
Paris, Launer, 1890, iu-4°. 3° Mélodies en
duo* faciles el progressifs pour deux cors ;
Parii, Brandu*. 4" Méthode pour le cor s
deux pilions, à l'uiagt du Conservatoire d*
Paru; Paris, Richault. 5° Méthode dt cor
chromatique * trois piston* ; l'Md.; 6° Notice
sur (a fabrication dtt instrument* de cuiur*
en général, et sur celle du cor chromatique
en particulier; Paris, de Soye et C*, 18,11,
In-S* de 16 P*ge* avec 9 planche*. 7* £>uei-
ques moti sur Ut changements proposés pour
la compoiition du musiques d'infanterie.
Paris, 1859, in-16 de 14 pages (Extrait du
journal la France musicale). M. Meifred a pris
part i la rédaction de la critique musicale
dans plusieurs journaux. On a publié de lui
trois opuscule* en ver* sous le* titre* sui-
vants ; 1* C immentaire du ehantr» Jérôme
lur la première représentation de» Hugue-
nots, opéra (Paris), 1836, in-B». 9* foyage
et retour, silhouette en vert, d l'occasion du
MEIER - MEILAKD
61
banquet donné à Babentek aîné, par le* ar-
tittu de l'orchatre de l'Opéra, le 20 juil-
let 1841. Parti; 1841, ln-8'. S* Le Café de
l'Opéra. Poime didactique (en Ter. libre*),
dédié aux amateur* du jeu de dominos;
Paris, 1889, ln-8° de trente-deux pages. Cet
trois teril» «ont attribua» 1 M. Helfred par
tjuérard {France littéraire, t. VI, p. 19),
par les auteur* de la Littérature fronçait»
contemporaine (t. T., p. 555).
MEILAnD (J.tQDBi.) ,et non MEYLAHD,
comme l'écrit Samuel Gratter, dan* ses Cu-
Tiatité* de la Lutaee (1), ni MAlLAJfD ou
BAYLATtD, variantes données par les Lexi-
ques de Schilling, de fiassuer el de Bernsdorf,
fat un compositeur allemand de Write. Il na-
quit eu 1S41, a SenRenberg, dans la Haule-
ï.usice, et non daui 1* Hitnie, comme le pré-
tend Nicodeme Trischlln (9). Il fit ses éludes
musicales, comme enfant de chœur, dans la
chapelle, électorale de Dresde. Ayant été
nommé maître de chapelle de la petite cour
d'AMpaeb, il obtint de son mal ire la permit'
slon de faire un voyage en Italie, visita Rome
et Venise, et y étudia le contrepoint sou
direction des meilleur* maîtres. De retour 1
Anspach, en 1585, Il publia dam l'année i
vante «on premier ouvrage, composé de n
tett, sou* ce titre : Cantione* laerm Bilingue
et ses uoeum, harmonie!* numerit in gra-
tiam maticorum compatit* etjamprimum
in lucem édita*; Narihtrgzc, excudebat Ul-
rietu Ifeuberv* et hmrtdu Jaan. Montant,
1604, in-4° obi. Ce recueil, qui renferme
«lou» motet* a cinq voix, et cinq à six voix,
* été inconnu 1 tout le* biographe* et biblio-
graphes : Il s'en trouve an exemplairs dans la
Bibliothèque de Leiptick. On a cru qu'il entra
au service du landgrave de Heste, lorsqu'il eut
obtenu son congé du landgrave d'Anspacb,' en
1673, et qu'il mourut i Casse), en 1607. Je
me suit conformé à ce* renseignements dan*
la première édition de cette Biographie du
musicien»; malt 11» «ont Inexact*. L'erreur
provient de ce qu'il a dédié un de set ou-
vrages, en 1575, à Guillaume, landgrave de
Heste, parce que ce prince posséda en com-
mun le duché de Brunswick avec Guillaume,
Alt d'Ernest, duc de Zell et de Lunebourg, au
service de qui Heiland était entré, après avoir
quitté la cour d'Anspach. Il semble que Hei-
land n'alla pas directement d'Anspacb i Zell,
et qu'il vécut quelque temps a Francfort où il
(I) L<MiuiKknM«lw*rdi3k.Ut*, part. lV,p. I».
(ï) Orifiout tuifiiimi alita*!. Strulworj, MB,
a publié plusieurs ouvrages. H. de Winter-
teld croit que, dan* tes dernières années, 11 ne
fut que simple cantor (voyez De* Extanq.
Kirthengeeang, t. I, p. 339-340). Ce ne fut
donc pas a Castel, mais a Zell, ou Celle {au-
jourd'hui dans le royaume de Hanovre), que
Kelland mourut, non en 1607, comme le dit
Samuel Grosser, ni en 1593 ou 1593, suivant
le* Lexiques de Schilling et de Gatsuer, mais
en 1577, a l'ige de trente-cinq ant. Ces ren-
seignements positifs sont fournit par la pré-
face d'Eberhard Schell, de Dannenberg (Ha-
novre), éditeur de l'œuvre potlbume de Heiland
intitulé : Cygne* Cantiona latins* et ger-
Apres l'oeuvre de motet* publié a Nurem-
berg, en 1604, on ne trouve plus de composi-
tions de Heiland publiées avant 1573} il est
vraisemblable cependant qu'il n'est pas resté
huit années sans publier quelque ouvrage dont
l'existence a été ignorée Jusqu'à ce jour.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé lia Bibliothèque
royale de Berlin (tonds de Pa>lchau) un recueil
de motets de cet artiste, intitulé : Selectx
eantianei quinque et tex voçum ; Fforiberger,
1579, cinq volumes petit in-4'. Aucun bio-
graphe ou bibliographe n'a connu cet ouvrage,
après lequel viennent ceux-ci ; S* Cantiant*
sacre auinqu» il lex voeum; Nuremberg,
1873, cité par Wallhor. On y trouve dix-huit
motet*. 4' XXXI JI Matttttn mit deuttchtn
aueh tateinitchen Text; Francfort , ches
Slgmund Peyerabcnd, 1578, in-*0 obi. C'est
cet ouvrage qui est dédié a Guillaume, mar-
grave de Hesse. On y trouve dix-neuf motet*
latin* et quatorze motets allemands. H. de
Wlnterfeld en a extrait an morceau i cinq
partie* sur une mélodie populaire du quinzième
siècle, et l'a publié en partition parmi le*
exemples de musique de ion important ou-
vrage sur le chant évangéllque (I. I", n° 43).
5° XVIII vxltliche teutKhe Gtixngt von
4 wnd 5 Stimmen (Dix-bult chansons alle-
mandes et mondaines à quatre et cinq voix);
Francfort, de l'imprimerie de Kab et cher
Feyerabend, 1S76, in-4» obi. On trouve a la
Bibliothèque royale de Munich un exemplaire
du mémo ouvrage avec cet autre titre : iïeue
auterUten; tevttche Getang , mit vitr und
fiinf Stimmen au tingen, und auf allerley
Initrvmtnten tu gebrauchen (Chant* alle-
mand* nouvellement publiée, pour chanter à
quatre et cinq voix, et pour l'usage de toutes
sortes d'Instruments); Francfort, Graben et
Sigmand Feyerabend, 1575, in-4* obi. Ce re-
cueil offre un intérêt rhylbmique qu'on se
es
MEILAND - MEÏNEKE
trouve pas chex les compositeurs allemands de
Cette époque (a l'exception du chant choral),
en ce que toutes les parties sont astreintes à
un l'bylhme identique, dont on voit d'Intéres-
sants exemples dans les villanelles de Donali
et dans les œuvres de Croce cl de Gastoldi.
M. de Winterfeld en a extrait un chant a
quatre voix qu'il a publié en partition dans
les exemples de musique (a* 44) de l'ouvrage
cité ci-dessus. 6° Saerm aliquot cantionet la-
tin* et germante* quinque et quatuor vo-
cum; Franco furti per Gtorgiutn Corvinum
et Siyitmundum Fiyerabend, 1575, tn-4°
obi. Ce recueil, qui contient vingt deux mo-
tets, est a la Bibliothèque royale de Munich.
7* Cantiotut aliquot novm, quai vulgo mu-
tetttê votant quinque vocibut comptait*;
quitus adjutieta tunt officia duo de S. Joanne
Evangtliita et Innocentibui ; Francofurti
pet- Georgium Corvinum et Sigiimundum
Ftyerabend, 1S7B, ln-4* obi., a la Biblio-
thèque royale de Munich. C'est le mime ou-
vrage qui a été reproduit i Erfurt, en 1688,
tous le titre de Harmonie taer* quinque
voeum. Cette édition se trouve aussi a la Bi-
bliothèque royale de Munich ; Je l'ai comparée
avec l'autre et j'ai couda té l'identité de l'œuvre.
8* Cygne* Cantiontt latin* tt germante*
Jaeobi Meilandi Germant, quinque et qua-
tuor vocibut, In iUuttriitima awla Cellcnti
(de Zell), paulo anle obitum jutnmo diligen-
tia ab ipeomet compatit*. Nunc primum t'n
lucem editx opéra et studio Eberhardi Sehe-
lii Dunnenbergii. Cum prwfatione tjuidtm;
WitUbergey, txeudebat Mattheu* Welack,
151)0, in-4" obi. Je possède un exemplaire
complet de cet ouvrage très-rare. Le portrait
gravé en bois de Meiland, dani l'année de sa
mort, se trouve au frontispice de chacun des
cinq volumes. Ainsi qu'on le volt par le titre,
les pièces qui composent ce recueil, an
nombre de vingt-deux, ont été composées peu
de temps avant le décès de l'anteur, c'est-à-
dire dans l'année 1577, Elles consistent en
neuf motets latins à cinq voix, six à quatre
voix, quatre cantiques allemands i cinq voix,
et trois a quatre voix. A la fin de l'ouvrage on
trouve un ebant latin et un allemand, tous
deux i cinq voix, avec ce titre : Typoyraphut.
Sequente» cantiontt ex pialmo XIII de-
«umpJa», atqut in honortm Dn. Eberhardi
Xehelii, per Pctrum Beintium Brandtbur-
gentem; i* Jcademi* IVitebergentit lemplo
ad areem cantorem, quinque voeibui com-
potitat, ne pagell* vacarent, /lue adjicere
llbent, val» et fruert, La préface de Schetl, '
qui est fort longue, est digne des commen-
taires de Mathanaslus sur le chef-d'auvre
d'un inconnu,- à l'exception de quelques ren-
seignements sur Meiland, l'éditeur ; parle de ;
tout* sauf de l'ouvrage qu'il publie. Il y est
question d'Arlllole, de Cicéron, de Marsile j
Ficin, de la politique et des tyrans qui nais- I
sent pour le malheur de l'humanité. Le rédac-
teur du catalogue de la musique de la Biblio-
thèque royale de Munich j a inscrit, comme
un ouvrage de Meiland, un fragment intitulé:
Teuteche Gttànge mit funf und nier Slim-
men, bel" dent furtlliehen LUneburgitchen
Hofflagear tu Zell (nae loco et anno). Il n'a
pas vn iiue ces chants ne sont que la deuxième
partie des Cygne* eantionee dont II vient
d'être parlé.
Wallher nous apprend qu'à la sollicitation
de quelques-uns des amis de Meiland, 11 prit
part à la composition du chant du psautier
allemand de Luther. Gerber pense que le tra-
vail dont II s'agit consistait a mettre le chant
choral a quatre parties; mais M. de Winter-
feltt croit que Meiland a écrit seulement quel-
ques mélodies chorales pour le GesangbucK
de Wolf, publié a Francfort, en 1589.
MEENCKE (Cituu). fousx ci-après
MEINEKE.
NEIHDRE [L'abbé X.), maître de chapelle
de la cathédrale d'Agen, et [irofesseur de chant
ecclésiastique au petit séminaire de «elle ville,
est auteur d'un ouvrage Intitulé : Méthode
élémentaire et complète pour l'accompagne-
ment du plain-ehant. Dijon, 185S, in 19.
MEIHEKE (Ciikles). Il y a beaucoup,
d'obscurité sur la personne de cet artiste, si
toutefois il n'y en a qu'un seul. Suivant V Uni-
versel Lexikon der Tonkuntt de Schilling,
Charte» Meineke est un pianiste et organiste,
né en Allemagne, qui, eu 1836, occupait la
position d'organiste à l'église Saint-Paul de
Baltimore, dans les États-Unis d'Amérique.
C'était alors, dit le rédacteur de l'article, un
homme d'environ quarante-cinq ans. Jus-
qu'en 1810, il avait vécu en Allemagne, mais,
en 1839, il était déjà à Baltimore, et 11 avait
faitexécuter.en 1833, un Te Deum pour voix
solo avec chœur et accompagnement d'orgue ;
cet œuvre avait «lé publié a Philadelphie.
Enfin, avant d'arriver en Amérique, M. Mei-
neke avait vécu quelque temps en Angleterre.
De plus, il avait publié en Allemagne des
œuvres diverses pour le piano et pour l'orgue.
D'autre part, un lit dans la trente- sixième an-
née de la Gnzelte générale de mutique
(p. 57-58) une notice sur la situation de la
MEINEKE — HE1SSNER
musique h Oldenbourg, datée de cette ville, I
10 décembre 1833, oii l'on voit que M. Polt,
maître de concert et élève de Klesewetler e
de Spohr, venait de prendre la direction de li
société île chant qui, jusque-là et pendan
douxe «oi, irait été dirigée par M. Meineke
organiste et, précédemment, m us ici en de
chambre (WtUhtr (Singterein) hier let't
ii&xlf Jahren, bit jttxt «nier Leilung dtt
ffrn. Organiittn, friihtr Kammtrmtuibit,
Mt.intke betuht). Or, le prénom de cet orga-
niile d'Oldenbourg eit aussi Cari (Charles)
sur les morceaux de M composition, et en par-
ticulier sur une messe A quatre voix et orgue,
publiée a Leipsict. Il est évident qu'il ne peut
; avoir identité entre l'organiste de Baltimore,
habitant celle ville depuis 1833 jusqu'en 18M,
et l'organiste d'Oldenbourg, qui y dirige une
tociété de chant depuis 1831 jusqu'en 1853,
bien que loua deux aient les mêmes noms et
prénoms. Je pense que celle confusion ne
provient que d'une faute d'impression au nom
de Mtinttt, dan* Is Lexique de Schilling, et
qu'il y faut lire Meincke; car on trouve dam
la Gaicttt général* de musique de leiplick
(ann. 1831, p. 874) l'analyse d'une composi-
tion qui a pour titre : A Te Dtum, in four
f'acal-Partt, tetth an aeeomp. for the Or-
fan or Piano- forte, eomp. by C. Mtinike,
Oraaniu ef St. Pattl'l thurch Baltimore;
Baltimore, publ. by John Cole. Bien que
l'adresse de l'éditeur soit ici il Baltimore, on
volt dans l'analyse que l'ouvrage a été gravé
à Philadelphie. Il résulte de cet eclalrclsie-
menl que tous les ouvrages publié! en Alle-
magne loua lé nom de Meinekt (C.) appar-
tiennent A l'organiste d'Oldenbourg. Ou
connaît de cet artiste: 1* Six chansons macaii-
niques pour voix solo arec chœur d'hommes et
accompagnement de piano; Offcnbacb, An-
dré. 3* «es se à quatre voix et orgue, op. 35;
Leipsict, Siegel. S* Variations pour le piano,
aur divers thèmes; op. 13, Leipsick, Peter»;
•p. 13, Bonn, Simrock; op. 14, Kayence,
Sclioit; op. 30, Leipsick, Usiner, 4° Gammes
et préludes pour le piano, dans tous les lom ;
ObTenbach, André; chant* détaché* A voix
seule, avec piano; quelque* pièces d'orgue.
MEINER8 (...), Ills d'un employé du
gouvernement autrichien a Milan, a fait tes
étude* musicale* an Conservatoire de cette
ville. Comme premier essai de ion [aient, il a
écrit, en 1B4Ï , lé «econd acte de l'opéra Fraa-
eeicu di Rimini. Dans l'année suivante, il
donna, au théâtre de ta Seala, a Milan, il Di-
Strlorë Stiiitro, dan* lequel lé public re-
marqua plusieurs beaux morceaux qui le
firent conildérer comme un artiste d'avenir.
Cependant rien n'est venu justifier depuis lors
les espérances que sou début avait fait naître.
En 1818, H. Meiners a été nommé maître de
chapelle de la cathédrale de Verrai I. Il parait
n'avoir écrit, depuis lors, que 4e la muiique
d'ègliie.
Un autre compositeur du même nom
(G. dtMeintn), amateur de chant a Dresde,
s'est fait connaître par des chants pour quatre
voix d'hommes, et par des Lieder A voix seule
avec accompagnement de piano, au nombre
d'environ huit recueils. Ces ouvrage» ont été
publiés depuis 1SS3 jusqu'en 1840. Depuis
plu* de vingt ans (1861), il n'a rien parade
M. de Meiners, ce qui peut Indiquer que cet
amateur e*t décédé.
MEINERT (Jui-Biiii), facteur d'or-
gue* A Lahn, vert le milieu du dix-huitième
siècle, a construit, eu 1746, celui de l'église
évaogélique de Freysiadt, composé de cin-
quante-trois jeux ; eu 1748, celui de Henni-
dorfT, de vingt-sii jeux; en 173S, un bon in-
strument de trente-six registres A Goldberg,
el vers le même temps un autre 1 Harpesdorff,
de vingt-six jeux.
MEI8NEH (Josen), chanteur distingué,
naquit A Salibourg, dans la première moitié
du dix-huitième siècle. Dan* sa jeunesse, il
visita l'Italie, y apprit l'arldu chant, et brilla
sur le* théâtres de Pise, de Florence, de Na-
ple* et de Rome, puis retourna en Allemagne
el chanta avec succès à Vienne, Munich, WUrz-
bourg, Sluttgard, Cologne et Liège. De retour
a Salibourg, il y entra au service de l'arche-
vêque; mais, en 1757,' il fit un second
voyage en Italie et chanta A Padoue el a Ve-
nise. Dans l'étendue extraordinaire de sa voix,
ce chanteur réunissait les son* graves de la
basse aux sons les plu* élevés du ténor.
MEISSINER (Pamrri), virtuose clari-
nettiste, naquit le.14 septembre. 1748, aBurg-
preppach, dans la Franconie. A l'Age do sept
an*, il commença les étude* au collège de
WUrzoourg et y montra de rarea disposition*
pour la muiique, particulièrement pour la
clarinette. Lorsqu'il eut atteint sa douzième
année, ton père consentit enfin A lui donner
nn bon Instrument, et le confia aux soins d>
Bessler, clarinettiste de la cour. Dès ce mo.
ment, le jeune Heisiner se livra avec ardeur A
l'élude, et qua're an* lui suffirent pour être en
état de se faire entendre devant te prince, i
WUrxbourg. Il recul en récompense une
aomme considérable pour voyager, et te mit
MEISSNER — MEISTER
en route au mois de mal 1706, ««dirigeant
vers Mayence, Sfanheiin, Brachial et Stras-
bourg. Arrivé dan* cette dernier* ville, il r
fut attaché au service du cardinal, prince de
RoLan qui, bientôt après, le conduisit à Paris.
La clarinette était al on peu connue en
France : Heissner, quoique fort jeune, eut la
gloire de faire comprendre aui musiciens
français lea beantéi de cet instrument, et les
ressource» qu'on en pouvait tirer dan* l'in-
strumentation. Ptusieart foi* il se Ht entendre
avec succès au Concert spirituel et i celui des
amateurs. Gerber dit que Heissner fat alors
attaché a l'Opéra : c'est une erreur, car H n'y
eut de clarinette* filées dans l'orchestre de ce
théâtre qu'en 1773, et les deux artistes qu'on
engagea pour cet Instrument étaient deui
musiciens allemands, nommés Ernsi etScharf.
Hall Heissner fut engagé par le marquis de
Braucas pour la musique des gardes du corps.
Séduit par les offres avantageuses du prince
Potocki, 11 consentit 1 le suivre en Pologne et
quitta Paria avec lui. Arrivé a Francfort, 11 ne
put résister au désir de revoir sa famille, doot
Il était séparé depuis dix ans, et il se rendit à
Wuri bourg, oh il arriva au mois de mai 1776.
Ayant appris son arrivée, le prince régnant le
fit venir a la résidence de Weilshœcbheini et
fut si satisfait de son talent, qu'il l'engagea
immédiatement a ion service. Depuis celle
époque, l'artiste ne l'élolgna plus de Wurz-
bourg, al ce n'est pour un voyage qu'il Ht a
Munich, i Dresde et dans la Suisse. Il se livra
a l'enseignement et forma uu grand nombre
d'élèves, parmi lesquels on remarqua quel-
ques artistes distinguos tels que Bebr, de
Tienne, Goepfert, les deux frères Viersnlckel
et Kleinhaus. On peut donc considérer Heiss-
ner comme un dos promit*»] fondateurs de la
belle école de clarinette qui se distingua au-
trefois en Allemagne. C'est 1 cette école
qu'appartiennent Béer, mort i Paris, et
H. Bender, directeur de musique du régiment
des guidtt, en Belgique. Heissner a composé
beaucoup de concertos pour la clarinette, des
quatuors, des airs variés et d'autres pièces de
différent genre. Il a publié : 1* Pièces d'faar-
MMlf pour dea ia*lrumeni*à vent, liv.lelll;
leipilck, Breilkopf et Hrertel. 9* Quatuors
pour clarinette, violon, alla el basse, n**l
et 9 ; Mayence, Scbolt. 3° Duos pour deux cla-
rinettes, op. S; ibid. A' Idem, op. 4; ibid.
Cet artiste est mort * Wuribourg, vers la fin
de 1807.
HEISSNER (Aiedsti-Gottuib ou Taio-
PMttï), né i Bautzen, en 1703, fut d'abord
archiviste 1 Dresde, puis professeur I Prague.
Il mourut a Fulde, en 1807. Ou a de lui un
livre intéressant, intitulé : Bruthititeie tur
Biographie J. G. Kauman'i (Fragment*
pour la Biographie de J.-G. Naumann);
Prague, 1803-1804, deux volumes in-8*.
MEISSOnniEft (Aaiom) , né 1 Mar-
seille, le 8 décembre 1783, était destiné au
commerce par ses parents; mais son goù! pour-
la musique lui fit prendre la résolution de se
rendre en Italie t l'ige de selle ans. Arrivé 1
Maples, il y reçut de* leçons d'un maître-
nommé Inlerlandl, tant pour la guitare que
pour la composition. Il y écrivit un opéra
bouffe, Intitulé : la Donna corrttta, qui fat
représenté sur un théâtre d'amateurs. Après
plusieurs années de séjour 1 Naples, i) rentra
en France, et alla s'établir i Paris où il a pu-
blié une grande sonate pour la guitare, trois
grands trio* pour guitare, violon et alto;
Pari*, chez l'auteur; de* variations, divertis-
sement) et fantaisies pour le même instru-
ment; une Méthode limplifiie pour la lyre
ou guitare (Paris, Sleber), et un grand
nombre de romances. En 1814, il a établi i
Paris une maison de commerce de musique
qu'il a conservée pendant plus de vingt ans.
HEISSONHIER (Joibh), frère du pré-
cédent, connu sous le nom de JUEISSON-
NIER JEUNE, eal né à Marseille, vert 1790.
Élève de son frère pour la guitare, il a donné
longtemps des leçon* de cet instrument à
Pari*, puis j » succédé à un ancien marchand
de musique nommé Corbaux, Depuis 1834,
il a été éditeur d'un nombre considérable
d'œuvres de musique de tout genre. Il a ar-
rangé pour la guitare beaucoup d'airs d'opé-
ras et d'autres morceaux. On a gravé de sa
composition : 1° Trois duos pour guitare et
violon; Paris, llanry, 2" Trois rondeaux idem,
ibid. 5° Des recueils d'airs connus pour gui-
tare seule, op. S et 4 ; Pari», Ph. Petit. 4* Des
airs d'opéras varié* ; Paris, Hanrv, Ph. Petil,
Dufaut et Dubois, et cbei l'auteur. 5> Des re-
cueil! de contredanse*; idem, ibid. 6° Deux
méthodes de guitare. Sans son catalogue gé-
néral de la musique imprimée, Whlsiiing a
confondu le* outrage* de* deux frères Sels -
sonnier.
Joseph Heistonnler ont un fils qui lui suc-
céda comme éditeur de musique, et qui, après
avoir fait une fortune considérable dans son
I retiré en 1855, à cause de in
santé.
MEISTER (Jiab-Fkïdïbic), né a Ha-
novre, dan* la première moitié du dix-sep-
jOO^K
ME1STER — MEJO
Tt
tièmc siècle, fui d'abord attaché à la musique
du duc de Brunswick, puis entra au service de
l'évèque de Lubeck, a Euliu, et, enfin, devint
Orgauiste de l'église Sainte-Marie, à Flens-
bourg. Il mourut eu cette ville, le 38 octobre
1097. On ■ publié de sa composition : 1* Uni
suite de morceaux de chant à l'usage des habi-
tant! du Holslein, intitulée : Furstliche Bol-
stcin-Gluckbvraitehe lUu likalisehcGcmutkt-
Belustigungtn ; Hambourg, 1003, douze
partiel in-fol. t» Rattolta dt diverti fiari
muiicali per l'organe ou t'a gravictmbalo,
corne tonale , fugue , imitazioni , ciac-
cone, efe.;Leipsick, 1695.
H£ISTEH(lIicm»),ean(oraBalle(Saie),
a donné une édition améliorée du Compen-
dium muiiei de Henri Faber, avec la version
allemande de Melchior Vulpius, et j a ajouté
une petite préface, à Leipsicfc, en 1034, petit
ln-8".
MEISTER (AL*i»T-Fitozaic-Loiiis), lit-
térateur allemand, né en 1734, à Weiohen-
beim, dam la principauté de Hobenlobe, Ht
ses éludes i Gœttingue et i Lelpsick. Après les
avoir terminée) , il fut d'abord instituteur,
puis professeur de philosophie i l'Université
de Gœtlingue. Il mourut dam cette position,
le 18 décembre 1788. On trouve dam le* nou-
veaux mémoire! de la Société royale de Gœt-
lingue (t. II, p. 159 elsuiï.) un discours qu'il
prononça, en 1771 , concernant l'orgue hy-
draulique des anciens, Intitulé : Dt feterum
hydraulo. Ce morceau se lait remarquer par
de Térudilion et des considérations nouvelles.
On a aussi de ce savant une dissertation sur
l'harmonica, insérée dans It Magasin de Ha-
novre (ann. 1766, p. 59), et dans les Notice*
hebdomadaire» de Miller (ann. 1766, p. 71),
tous ce titre : Ifachrleht von tintm neuen
mut finit se Aen Inttrvmente Harmonica ge-
MEISTER (Juit-Gtonsu), organiste de
l'église de la ville, professeur au séminaire
de Hildburgbausen et organiste de l'église
principale, Dé le 30 août 1793, i Getlersbau-
leu, prés de Heldbourg, dans le duché de
Saie-Meiningen, est auteur d'un livre qui a
pour litre : Follitzndige Generalbats-Schule
vnd Einleilung tur Composition. Ein Lehr-
bvch lum Selbttunttrricht fUr dtejenigen,
vetkhe die geiammte theorttitth Xtnntnis*
vnd praktitcha Fertigkeit «m Gêner albats
erlemen, regelmmttig and mit Ltiehtigkeil
modutiren «nd fortpiele uni Fantatien
eomponiren lernen vjollen (École complète
de la basse continue et Introduction a la
composition. Méthode pour s'instruire soi- •
même, etc.); llmenau, Voigl, 1834, io-4' de
quatre-vingt-dix pages. On a aussi du même !
artiste plusieurs cahiers de pièces d'orgue,
parmi lesquels on remarque : 1° Six pièces
d'orgue a l'usage du service divin, op. 11;
Scbleusingen, Glaser. 3* Six nouvelles pièces
faciles pour l'orgue; Cobourg, Reimann.
3* Douze pièces d'orgue d'une moyenne force,
en deux suites ; Aid. L'oeuvre qualoriième,
renfermant soixante pièces d'orgue facile*,
pour jouer avec ou sans pédale, a été publié
en 1841, a Erfurt, chez Kœrner. Cet éditeur a
inséré des pièces d'orgue de Mcisler dans les
deuxième et troisième livres de son Posttu-
dien-Such fiir Orgelspieler; Erfurt, sans
date.
MEISTER {Cn*iLis-SÉvEurii),de la même
famille et vraisemblablement fils du précé-
dent, fut d'abord professeur adjoint du Sémi-
naire de Hildburgbausen et organiste d'une
des églises de cette ville, puis a été nommé-
professeur de musique au séminaire des Insti-
tuteurs, aHonlabaur. Il occupait déjà cette po-
sition en 1844. On a de cet artiste une petite
méthode pratique d'orgue, à l'usage des com-
mençants, sous ce titre : Kltine practitehe
Forichule fiir angehende Orgelspieler, op. 5 ;
■avtnce, Schott. Ses autres ouvrages les plus-
Importants sont:Douze prélude* pourl'orgue,.
op. 3; Bonn, Simrock; doute idem, op. 4;.
Neuwiedj Stelner; Singmx Idleinder Kltinen,
collection de chant* nonr le* enfants, op. 3;
Bonn, Simrock. L'œuvre sixième consiste en
Cent soixante cadence* et petits préludes
pour l'orgue, dan* le* ton* majeurs et mi-
neurs les plus utiles, co deux suites; Erfurt,
MEJO (Auguste- GniLLinn), directeur de
musique 1 Chcmnitz, est né en 1793, i Nos-
Ben, en Silésie. Il commença son éducation,
musicale i Oederan, et l'acheva i Leipsick,
oh il fut pendant sept an* attaché 1 l'orchestre
du concert. Plus lard, il alla- s'établir i Do-
manzi, eu Silésie, en qualité de directeur de
musique d'une chapelle particulière. Après y
avoir demeuré pendant onze ans, il fut appelé
a Chcmniti, en 1833. Ou dit qu'en peu d'an-
nées son activité et sa connaissance de la mu-
tique ont fait faire de rapide* progrès à l'arl
dans celte ville, où il dirige de bons concerts.
M. Hejoest également habile sur la clarinette,
sur le violon et dam la composition. Il a pu-
blié : 1' Variations à grand orchestre; Leip-
sick, Breilkopf et Hterlel. S* Plusieurs re-
cueils de danses de différents caractères, i
MEJO - MELCHER
grand orchestre. S* Dca variation! en harmo-
nie, n™ 1, S, 3, 4; ibid. 4* Rondo pour cor et
orchestre; ibid. En 1 MO, il a fait représenter
i Brunswick un opéra intitule : Der Gang
naeh dent Eùenhammer (le Mouvement du
martinet), qui a obtenu du succès.
MELANI (Alkudu), né i Plstoie, ou,
suivant d'auli es indications, à Modène, d'abord
maître de chapelle a Saint- Pétrone' do Bologne
(en 1660), puis maître de chapelle de l'église
Sainte Marie Majeure, a Rome, le 1.6 octobre
1067, quitta cette place, en 1673, pour entrer
en la même qualité i l'église Saint-Louis des
Français. Il occupait encore ce poste en 1 682,
car dans le Mercure galant du mois d'octobre
de celle année (deuxième partie, p. 280),
où l'on rend compte d'une messe que le duc
d'Estrées Ht chanter dan* l'église Saint Louis,
le 35 août, à l'occasion de la naissance du duc
de Bourgogne on lit : « Le sieur Melani y Ht
■ entendre une musique excellente et des
» symphonies admirables, • Ce compositeur
«Irait encore en 1698, comme on le voit par
la dédicace de ion oeuvre quatrième, conlenanl
des Motetti a una, due, trt » cinque voei;
Rome, 1608, in-4°. Melani est connu aussi
par divers opéras, dont un représenté 1 Flo-
rence, en 1681, et a Bologne, au théâtre Mal-
veul,en 1697, sous le titre: il Carceriere di
te mtdttima, et qui fut fort applaudi. Le se-
cond opéra de ce maître est Intitulé : Amori
di Lidia t Ctori ; il fut représenté au théâtre
de Bologne, en 1686, et il fut joué de nouveau,
en 1691, dans la villa Bentivoglio di Fog-
l/iamva net Bologneie. L'abbé Quadrio, qui
nomme ce musicien (t. V, p. 517), dit qu'il
mit aussi en musique le Buberto d'Adîmarl.
On voit aussi par les livrets de deui oratorio»
que Melani en avait composé la musique. Le
premier a pour titre : Giudiiio ai Salomone.
Oratorio per mutiea data in luce da Bona-
venlura Jltotti, min. Convint.; Bologna,
1686, in-12. L'autre est intitulé ; Oloftrnt,
oratorio da recitarti nella Cappella del cat-
ttilodi Ferrara, la Kra del Natale di X. S.;
ibid., 1089, in 13. Mais c'est surtout par ses
motels a trois et à quatre chœurs que ce
maître s'est Tait connaître. On le* trouvait
autrefois en manuscrit dans l'église Sainte-
Marie Majeure. L'abbé Sanltni possède sous le
nom de Melani ; 1* Deux Crucifixui à cinq
voit. 3* Le psaume Dilexi quoniam, a huit
voii. 5" Deux Magnificat, deux Benedietui,
et deux Mittrer» a huit voix. 4° Les psaumes
Dixit Pominta, Mémento Domine et In
Exitu Itrael, i douze voix. 5° Credo, et In
Vtritat mon, a huit voix. 6° Deux litanies i
neuf voix. L'oeuvre troisième de Melani a pour
titre : Coneerti epirituali a due, Ire, e cinque
voct; Borna, Matcardt, 1683.
Malgré les éloges qui ont été donnés i ce
musicien par quelques-uns de ses contempo-
rains, c'était un artiste médiocre, qui écrivait
d'une manière incorrecte, suivant ce que j'ai
vu dans quelques-uns de ses morceaux en par-
tition, cbea l'abbé Sanlini. Un de ses ouvrages
a pour titre : Ûeleetut tatrarutn eanlionum
binii, ternie, quaternit quinieque voeibut
coneinendut; Rom*, tupi* Matcardi, 1673,
in-4*.
MELANI (Aïtowb), musicien italien au
service de l'archiduc d'Autriche Ferdinand-
Charles, a fait imprimer de sa composition :
Schcrii muticali ouia caprieei, e balUtti
da tuonarti ad uno, S violini e viola;
.tnspruck, 1650, in-4°.
HÉLAniPPÈDE, poêle -musicien, né
dans l'Ile de Mélos, l'une des Cyclades, était
Bis de Crilon, et vivait vers la soixante-cin-
quième olympiade. Plutarque (De Mutica) dit
qu'on lui attribuait l'invention du mode In-
dien ; mais d'autres ont accordé l'honneur de
celle invention i un autre musicien nommé
Antbippe {voyez ce nom).
MELCAUNE (JÉaoïe), surnommé IL
MONTESAHDO, parce qu'il était né dans
le bourg de ce nom (royaume de Naples, dans
la terre d'Otrante) (ut maître de chapelle a
Lecce (Calabre), au commencement du dix-
septième siècle. Il a fait Imprimer de M com-
position : II Paradilu ttrrtilre con motetti
diverti e capriecioti, a 1, 3, 8, 4 e 5 voei;
Venise, 1619, in-4*.
MELCUER (Josifh), directeur de l'Aca-
démie de chant, i Francfort-sur-l'Oder, pia-
niste et compositeur de mélodies vocales, a
commencé i se faire connaître vers 1834. On
a de lui des recueils de Lieder a voix seule,
avec accompagnement de piano, op. 3 {Lieder
et romances de divers poètes) , Elsleben, Rein-
hardi; op. 6 {Lieder et chants), Berlin, Paca;
op. 7 (trois chant* pour soprano ou ténor).
l'Mtt.; op. 9 (trois chants idem), Berlin, Eode;
op. 13 (cinq Lieder pour soprano), Berlin,
Bote et Bocke;op.l3 (chant* religieux), Berlin,
Challier; chant» 1 quatre voix, i l'usage de*
écoles, op. 8; Berlin, Paci; six chants a
quatre voix, op. 14, en deux suites; Berlin,
Bole et Bocke; chant pour quatre voix
d'hommes, sur un poème de TJblaod; ibid.
Melcber a publié aussi quelques petites pièce»
' pour piano.
v Google
MELCHERT — MELLE
MEÏ.CHEIlT{JoLU),professcur iic piano,
et compositeur pour ton instrument el pour le
chiot, nié 1 Hambourg, a publié quelque!
petites choses pour lej pianistes amateurs,
teli que dcui rondeaux agréable», op. 7;
Hambourg, Crauz; deux morceaux de talon,
op. 11; ibid.; value d'Adélaïde ,-ibid.; mais
c'est aurtoul par ici compositions pour le
chant qu'il s'est Tait une honorable réputation
en Allemagne. On remarque parmi set ou-
vrage! de ce genre : 1* Litdtrkram (collec-
tion de liftier), en deux suites, pour voix
«fuie avec piano, op. 5; Hambourg, Nle-
meyer. 9* Deux poèmes àeRtinick, pour con-
tralto et piano, op. 16; ibid. 5° Quatre
Litdtr pour baryton, op. 33, ibid. 4* Trois
Litder pour soprano, op. 27; ibid.; el une
multitude de chanta détachés, dont la Nuit,
pour ténor, op. 17, ibid.; U Chant du prin-
Umpi, pour soprano, op. SI, ibid; Maria,
de Novalii, op. 26; ibid. Helchert a publié
aussi des chanta 1 quatre tolx ; ibid.
MELDERT (Lioiubd), musicien belge, né
dans la province de Liège, rers 153S, a fait un
voyage eu Italie. Fendant ion séjour a Ve-
nise, il publia le premier livre de les madri-
gaux s cinq toix, «bel lei héritiers de Scollo,
1678, in-4*.
MELETIL'8, moine grée du dixième
siècle, vécut au couvent de la Trinité, k
Strumiixa, dans la Bulgarie (en latin Tiberio-
poltf). Dana la Bibliothèque du collège de
Jésus, a Cambridge, on trouve, ioui le nu-
méro 212, un traité manuscrit, en grec, con-
cernant la musique el le chant de l'Église
grecque, sous ce litre : JUcletiat monachtii,
de Muiicd el eanticU eeelt$iM grgem, evm
hymnii muiieii. A la suite de» règles du
citant, on a placé un recueil d'hymnes et de
cantiques notés, dont les auteurs sont indiqués
pah leurs noms. Je pense que les règle! seules
dn chant doivent être de Meletins, car le re-
cueil des hymnes date évidemment d'un temps
postérieur a celui où vivait ce moine, comme
le peuvent les noms do Jean Lampadaire,
Manuel Chrysapbe, Jean Hukusell, Georges
Stauropole, etc.
MELFIO (Jiii-ltniiTi), compositeur né
a Biilgnano, en Calabre, dam la première
moitié dn seizième siècle, a fait imprimer : II
primo libre de' lïïadrigali a qualtro uoeij
Venise, 1536, ia-i'.
MELGAZou MELGAÇO <Dieco-Dus),
moine portugais, néàCubao, le 11 avril 1038,
fut nommé maître de chapelle i l'église ca-
thédrale d'Xvora, et mourut dans celle ville, le
9. nul 1700. Ses compositions, très-nom-
breuses, sont restées en manuscrit dans la
chapelle qu'il a dirigée : on y remarque des
messes, lamentations, MUerere, psaumes,
répons, hymnes, et un recueil dédié a l'arche*
véque d'Evora, en 1604, où se trouve Mena
ftrial a 4 voies, motefos de defunlo* a 4,
Gloria, lautet honor a 8 voiee.
MELISSAtMiTTiim), organiste de l'église
des Jésuites a Goriixa, dans le Frioul, vers le
milieu du dix -septième siècle, a publié de sa
composition un recueil de psaumes intitulé ;
Salmi coturriati a 2, 3,. 4 e 5 voet; Veniae,
1653, in-4*.
MELLAJRA (Cuntii), compositeur dra-
matique, né a Parme, en 1783, a étudié l'har-
monie et le contrepoint tous la direction de
Forlunatiet de Ghiretti. A l'âge de vingt ans,
il Ht exécuter a Parme une messe solennelle
qui fut considérée comme un bon ouvrage.
Depuis Ion, il a donné, i Vérone, La Prooa
inditerttta, opéra bouffe; à Venise, Il £i-
tarro cap rteeto, idem; i Parme, /TtZia, idem;
a Brescia, / Gauri, opéra semi-ieria; et à
Ferrare, La Ntmica dtçli uamini. Ce der-
nier ouvrage a aussi été joué a Milan, eu 1814.
On connaît un très-grand nombre de mor-
ceaux de musique vocale et instrumentale,
sous le nom de H. Mellara.
MELLE (Keeuiit(mc) DE), ouDEMELL,
en Italien Rinaldo del Met», musicien belge
du seizième siècle, est né vraisemblablement
dans le pays de Liège, où il y a encore des
familles de ce nom. D'ailleurs, dans l'épltre
dédicatoire de son recueil de madrigaux a six
voix, datée de Liège, le 14 juiUet 1587, et
lignée Rinaldo del Sicile, Il dit que ia famille
a été attachée au service du duc Ernest de
Bavière, archevêque de Cologne el éréque de
Liège. Cependant, au litrede ce raéiue ouvrage,
imprimé à Anvers, en 1588, Il est appelé
ffenti'Iuoma fiamtngo, ce qui semble Indi-
quer qu'il était de la Flandre; car bien que
les Italiens aient appelé en général flamand*
tous les artistes des Pays-Bas, on ne donnait
ce nom, dans les ouvrages imprimé! en Bel-
gique, qu'a ceux qui étaient nés dans les deux
Flandres, ou dans le duché de Brabant, et
dans le marquisat d'Anvers. Quoi qu'il en
soit, Kenaul de Selle fut un musicien distin-
gué du seizième siècle. Wallber, dans son
Lexikon, a placé vers 1538 l'époque oh II 00-
rissail, el son erreur i cet égard a mis Burney
en doute si ce n'est paa Renaul de Belle, et
non Goudimel (ooyet ce nom}, appelé Gaudie
Hell par les Italiens, qui a été le maître de
14
MELLE - MELL1M
Pierluigi de Palostrina {A General hiltoryof
Muiic, t. III, p- 186); Hawkins dit positi-
vement, dans son Histoire de la musique, que
ce fui, en effet, Renaut rie Mell qui eul l'hon-
neur d'instruire cet illustre musicien. Mais
l'abbé Bainl a Tort bien prouvé dans tes
Mémoires sur la vie et les ouvrages de Palea-
irina, d'après les notices manuscrites de Pitoni
sur les compositeurs, qui se trouvent dans la
Bibliothèque du Vatican, que Renaut de He Ile
se rendit i Rome vert 1589, environ six ans
avant la mort du maître célèbre dont on vou-
lait faire ion élevé, et quo lui-même y conti-
nua ses éludes, quoiqu'il eût déjà été maître
de chapelle en Portugal; qu'il >■ fui attaché au
service du cardinal Gabriel Paleotto, et que
lorsque ce cardinal fut fait évoque de Sabina,
en 1501, il nomma Renaut de Belle maître de
chapelle de ion église, et professeur de mu-
sique du séminaire. L'abbé Baini fait remar-
quer enfin (t. I, p. 25) que le cinquième livre
de motels de ce compositeur est dédié i ce
même cardinal Paleotto, et que l'épltre dédi-
catoire est datée de Magliano in Sabina, le
I" mars 1505. Il est nécessaire de faire ob-
server, toutefois, que Renaut de Selle quitta
l'Italie, en 1587, après avoir publié à Venise
le quatrième livre de ses madrigaux a cinq
voix, pour faire un voyage dans sa patrie,
ainsi que le prouve l'épltre dédicaloire de son
livre da madrigaux à six voix publié} Anvers,
bb16B8.
L'abbé Bainl nous apprend (Joe. cit.) que
Renaut de Melle a publié de sa composition i
Venise, chei Gardane : 1* Quatre livres de
madrigaux a trois voix, en 1582 et 1583. Ils
ont été réimprimés en 1593, i Venise, chez
le même. Une antre édition fut faite dans
la même ville, en 1506. 3° Quatre livres de
madrigaux i quatre et cinq voix, depuis 1584
jusqu'en 1586. S* Cinq livres de madrigaux a
cinq voix, depuis 1587 jusqu'en 1590. 4* Hem
livres de madrigaux 1 six voix, en 1691. Le
premier livre de ceux-ci est une réimpression
de celui que Phalêse avait imprimé a Anvers,
en 1588, sous ce litre: Madrigali di Einaldo
del Melle, gentiluomo ftamtngo, a ni voei,
in-4* obi. 5° Litanie délia B. V. a cinque
voei; Anvers, 1589, in-8'. 6° Cinq livres de
motels i cinq, six, bull et douze voix; Ve-
nise, Gardane, 1593 a 1595. Le cinquième
livre a pour litre : Liber qvtntus mofeclorum
Reynaldidcl Met, ehori «celtiim tathedralii
ut Seminarii Sabinerui prsfecti, qum par-
tim tenii, partimque octant» ac duodenit
votibuteoncinantur; Vtnttiis ap. Angelum
Gardanum, 1505, in-4°obI. L'épltre dédica-
loire, au cardinal Gabriel Paleotto, est datée
de Mantoue, aux calendes de mars 1505. Ce
recueil contient dix-sept motets à six voix,
deux a buit voix, et un a douze voix. L'abbé
Baiui ajoute i ces renseignements qu'il existe
beaucoup d'autres compositions manuscrite»
de Renaut de Melle dans les archives de quel-
ques églises de Rome.
MKLLI ou SLELII(Pinii-PiDL), luthiste
et compositeur, né i Reggio, dans la seconde
moitié du seizième siècle, fut connu générale-
ment sous le nom de HELLI IVEGGIAfliO,
à cause du lieu de sa naissance. Il fut attaché
au service de l'empereur Ferdinand II, qui
régna depuis 1619 jusqu'en 1637. Ou a de lui
trois recueils intitulés : Primt tmuicht, cioi
madrigali , art» , schtrii, etc., a più voci,-
infenelia, Gia. f'incenti, 1608, in-4; se-
conde muiickt, etc., ibid., 1009, in-4 ; ttrze
muiiche, etc., ibid., 1609, in-4*. La collec-
tion des œuvres de Helli pour le luth, on plu-
tôt l'arckiluth, a pour titre : Intavolalura di
Liuto attiorbalo di Pittrù Paolo Melii du
Reggio lautenista t musico di caméra di
S. M. Cetarea, libri einqut; in Fentiia,
ptr Giaeatno Finetnti, 1635 et années sui-
vantes, in-4".
MELUNET (Cmnx), né a Nantes, ver»
1780, exerça la profession d'imprimeur, et
mourut dans cette ville, au mois d'août 1843.
Il était amateur de musique et jouait de plu-
sieurs Instruments. Ou a de lut un écrit qui a
pour titre : De la. musique d Nantit; Nantes,
1837, in-8*. Mellinet était membre de la So-
ciété académique de sa ville natale, dont les
volumes de mémoires renferment plusieurs
de ses écrits.
HELLINI (le P. Aiessahdro), moine ser-
vite, ué a Florence dans la seconde moitié du
quinzième siècle, fut appelé a Home par le
pape Léon X, non comme maître de la cha-
pelle pontificale, comme le disent Àruli.
Glanl {Annal. Strvomm, part. II, cent. 4) et
Kegri (Ittoria de' Fiortntini teritt., p. 93),
car celte charge n'existait pas alors, mais
comme chapelain chantre. Le P. Mellini mou-
rut à Rome, en 1554, suivant Kegri, ou deux
ans plus tard suivait GianL Ces deux auteurs
etPocciantl {fatal. Script, ilhatr. Fiorent.)
disent que Mellini a Tait imprimer beaucoup
de madrigaux a plusieurs voix, des motels,
des hymnes, et des psaumes pour les vêpres,
mais Ils n'indiquent ni le lieu, ni les dates de
l'impression de ces ouvrages, dont je n'ai pas
trouvé d'exemplaires jusqu'à ce jour. Il est à
MELLINt — MELONE
remerquerquelcnomdeMellLru ne figure pas
dam le catalogue des chapelains chantres de
la chapelle pontificale, donne par Ailsmi de
Bolséna dans ses Osternationi per bêlt rego-
lare iteoro délia cappella pontifieia (Rome,
1711,10-4').
MELOHE (àsniiil), musicien, ni a Bo-
logne, dans la première moitié du seizième
siècle, fuit, en 1579, doyen des musiciens de
la seigneurie de cette Tille. La discussion de
Nicolas. Vicentiuo et de Yincent Liultano,
concernant la connaissance des genres de la
musique, et le litre que Vicentlno publia en-
suite sur celle matière {voyes YirairriHo)
avaient fixé l'attention dei musiciens de toute
flUlle sur la question des trois genres. Plu-
sieur» années après que le traité de Vicentino
eut paru, Melone écrivit a sou ami Bollrigari
{voyes ce non) une lettre sur ce sujet : St le
canioni muiieali moderne communément*
dette madrigali o motetti, li poitono ragio-
nevolmente nominare di une de' Ire pari e
lemplici generi armante!, e quali debbono
tuerie «crament* laii. Cette lettre, publiée
par Bollrigari, lut l'occasion de l'écrit de ce-
lui-ci, Intitulé : Il Melon», ditcono armo-
nico, etc. •
Le nom dn musicien dont II S'agit et l'ou-
vrage de Bollrigari H Dttiderio ovvero de'
converti di varii Stromenti muiieali, etc.,
ont donné lieu à une cumulation d'erreurs
miment plaisantes. Aposlolo Zennr qui pos-
sédait une médaille de brome frappée en
l'honneur de Bollrigari, ou l'on voyait divers
emblèmes, crut r apercevoir la figure d'un
melon, et se persuada que ce melon représen-
tait un instrument de musique dont Bollrigari
aurait été l'inventeur, et dont II aurait donné .
la description dans sou Melone. Il exposa
toute cette rêverie dans su notes sur la Biblio-
thèque de Ponuninl (t. I, p. 240); Sain,
continuateur de V Butoir* littéraire d'Italie
de Gingnené, voulant corriger Zeno (I. X,
p. 430), dit que ce melon désignait, selon
toute apparence, Annibal Melon* , son ami (de
Bol trigari).£n«#èf(ajouie-t-iI), c'est tout son
nom anagrammatique d'Alamanao Bonelli
(Benelli) que Bollrigari fit paraître ton ou-
vrage, intitulé : Ls Défis.. Or, le melon de
Zeno est le dos d'un lulh, et l'on ne comprend
pas ee que veut dire Sain avee sa désigna-
tion d'Annibal Melone par un melon. Hais le
plus plaisant est l'ouvrage intitulé : le Déiir,
suivant celui-ci. Il est tres-vral que Bollrigari
t'est caché sous le nom d'Alesmanno Benelli,
anagramme d' A uni bsl Melone; mais en inti-
tulant son dialogue sur les concerts d'instru-
ments de sou temps /( Dttiderio, il a voulu
honorer son ami Gratioio Dr.tidtrio, l'un
des interlocuteurs du dialogue, et non expri-
mer un désir quelconque. Le Dictionnaire
historique publié a Paris, en vingt volume*
iD-8% par Prudbomme, a renouvelé l'histoire
du melon. Gsrber, dans son premier Lexique
des musiciens , dit que Melone s'est rendu
utile a l'histoire de la musique par son ou-
vrage : Dttiderio diAllemano Benelli, ana-
gramme d'Annibal Melone. Il ajoute : a On
« crut d'abord que Bollrigari en était l'auteur,
a et celte opinion acquit encore plus de vrai-
» semblanee, parce que, loin de la contredire,
■ ce dernier fit publier sous son nom une se-
* eonde édition de l'ouvrage, n Voila donc
Bollrigari dépossédé de son livre; mais voici
bien autre chose : Haym a placé dans sa no-
lice des livres rares, sons le nom de Benelli, le
Deeiderio, dont il donne tout le titre, en
citant l'édition publiée a Venise, en 1594, par
Richard Amadino. Forkel, copiant Haym, a
placé {AUgem. Litteratvr der Mutik, p. 443)
l'article Benelli après celui de Bollrigari, et a
Tait deux ouvrages différents du même livre
portant le même titre; enfin, dans son se-
cond Lexique, Gerber ajoute ce supplément a
son article Melone ; « II s'appelait ordinaire-
i. ment Alemanno Benelli, anagramme de sort
« véritable nom. Il n'était pas seulement com-
« posileur, comme il est dît dans l'ancien
■ Lexique, mais aussi théoricien, comme le
« prouve l'écrit polémique suivant dirigé
« contre Franco it Patriiio : Il Deiiderio,
• ovvero de' converti, etc. • Or, l'écrit polé-
mique dirigé contre Palrizio, ou Patriai, sa-
vant italien, zélé platonicienqui avait attaqué
Arisloxine dans un de ses écrits, n'est point
intitulé 71 Deiiderio, mais 71 Patriiio,
ovvero de' tetracordi urmonici di Ariitai-
leno, et ce n'est point Melone, mais Bollrigari
{voyez ce nom) qui en est l'auteur. Choron et
Fayolle ont copié aveuglément le premier
Lexique de Gerber dans leur Dictionnaire
hiitoriqué de* matteient (Paris, 1810-181 1),
et le Diclionary of rnusictaiii (Londres,
1834) l'a abrégé en quelques lignes. ïaniuwi,
dans l'article Battrigari de ses notices sur les
écrivains de Bologne (t. 11), dit que Bollrigari
avait donné son ouvrage a Melone avec la per-
mission de le faire imprimer sous l'ana-
gramme de son nom; mais que plus tard
Melone divulgua le secret du pseudonyme et
se donna pour l'juleur du livre. Offensé de ce
procédé, Bollrigari publia alors une autre
18
MLLONE — MEHDEL
édition de ce même livre ton» ion nom. Il
al au moins singulier que Licbtenlbal «l
H. Becker, qui oolciléce passage de Fan [uni,
tient dit, comme Porltel, deux ■rliclei pour
le mime livre, el qu'ili tient répété se* er-
reur! sur le Patritio.
Meloue, qui, suivant ce qui était convenu
entre Bottrigarl et lui, trail fiii imprimer, a
Venise, Il Dttidtrio, sous l'anagramme de
•on nom Memanno Btntiii, puis avait révèle
le secret de cet anagramme i quelques ami»,
laissant croire qu'il était le véritable auteur
de l'ouvrage, Stclone, dis-je, voyant que Boi-
trigarl avait rail Mire uoe nouvelle édition du
livre a Bologne, sous ion propre nom, eut un
moment d'humeur qui la poussa a faire pa-
raître ee qui restait d'exemplaires de l'édition
de Venise de 1504, avec un nouveau fronti-
spice portant ce litre : Jl Dttidtrio, ovvero
oV concertt muiicali, etc. Dialogo di Jnni-
bale Melonti Hilano, appreisogli Stampatori
Arciepiscopali , 1601. Nais bientôt après, il
sentit ce qu'il y avait d'indélicat dans ce pro-
cédé, et il se réconcilia avec son ami. C'est
alors qn'il lui écrivit la lettre qui donna nais-
sance i l'écrit de BoUrigari : Il Mêlant, dit-
eono armonita, tte. (conférez cet article avec
celui de BoTTtisiai).
Melone était compositeur. On trouve quel-
ques-uns de ses motets à quatre voix dans
les Mutrir werx publiés par Lechner, en
108S.
MELTON ( Guilladh ) . chancelier du
duché d'York, au commencement du seizième
siècle, a laissé en manuscrit un traité De Mu-
itcd eccltiiattica.
MELTIO (Fai*{ois-Niin), maître de
chapelle a Castello, dans l'Étal de Venise, vers
le milieu du dix-septième siècle, a fait impri-
mer, i Venise, La Galatta, recueil de chants
a voiz seule, en 1048. On a aussi de lui un re-
cueil de motets intitulé : Cantiona tacrm
3-5 vocibut continendm ; Venise, 1650.
MF.LZEL (Geo «ces), chanoine régulier de
l'ordre des Prémonlréi, i Strahow, naquit a
Tein, en Bohême, eu 1634. Dans si jeunesse,
il étudia la musique comme enfant de chœur,
el acquit des connaissances étendues dans cet
art. En 1663, on le chargea de la direction de
la musique i l'église de Saint-Benoit, a
Prague. En 1660, il quitta cet emploi et fut
curé a Telsing, ensuite a Saa tz et a Kuhlhausen ;
pull il alla chercher (tu repos tu couvent de
Strahow, où il mourut le 31 mars 1 693, a rage
ne soixante- neuf ans. Il a laissé en ma-
nuscrit de* vêpres et de* motets qui Onl été
considérés en Bohême comme des modèles en
MEWAULT (PiEMi-Rtcniu), urètre et
chanoine de Chalons, naquit à Beaune, où il se
trouvait, en 1676, comme maître des enfants
de chœur de l'église da Sainte-Marie. Il fui
ensuite maître de musique de l'église collé-
giale de Saint-Élienne de Dijon, où il le trou-
vait en 1601. On a de lui ■. \° Xiua quinqui
vocibnt ad imitatianem moduli 0 felix pa-
rons; Pari», Christophe Billard, 1670, in-fol.
3° Miua ttx vocibul ad imiialionem mo-
duli Tu es -spes mea; ibid., 1686, in-fol.
3° Miua quinque uoetouj ad imitationcm
moduli Ave senior Stéphane; ibid., 1687,
in-fol. 4* Mitia ttx voc t'eut Ferle rosas;
ibid., 1 691, in-fol. 5" JUitxa ter, vocitnii Date
lilia; ibid., 1603, In-fol. Mentult a fait aussi
imprimer des vêpres qu'il a dédiées au père
Lachaise, confesseur de Louis XIV. Il est mort
en 1604, Igé d'environ cinquante ans.
MENUE (Jun-Gottloi), facteur d'orgues,
aLeipiick, ne le S août 1787, aSiebeniehn, pré*
de Freyberg, a construit, en 1846, l'orgue de
l'église Sainte-Pauline, i Leipsick,et, en 1847,
celui de l'église Neuve, dans la même ville.
MERDEL (Jeu), directeur de musique,
pianiste et organiste de l'église principale, a
Berne; professeur de piano el compositeur,
esl né a Darmstadt, et a fait ses études musi-
cales sous la direction de Rink (voyez ce nom).
Ayant obtenu, en 1831,1a place d'organiste a
Berne, il j ajouta bientôt celle de directeur de
musique et devint en peu de temps l'âme do
l'activité musicale de cette tille. Il y organisa
des concerts et dirigea l'orchestre avec talent.
En 1840, il voulut revoir le lieu de sa nais-
sance et son vieui maître, et le 0 octobre
1840, il donna un concert d'orgue dani
l'église de Darmstadt, et j Ht admirer son
habileté. Cet artiste a publié: 1° Vingt-quatre
chanta a deux voix pour les écoles de garçon*
et de filles, op, S; Berne, Dalp, 1833.2° Vingt-
quatre idem, op. 6, ibid. 3* Theorttiickt
proUtich» Jnleilung zum Sthulgeiang»
(Introduction théorique et pratique au chant
pour les écoles) ; ibid., 1836, in-13. 4* Lieder
a quatre voiz pour un chœur d'hommes,
op. »; ibid., 1837. 5* /dm, op. 10 ; ibid.,
1838. 0* Douze préludes d'orgue, op. 11;
ibid., 1840. 7* Zteder avec accompagnement
de piano, op. 13; ibid., 1841. 8" Litdir a
a voii seule avec piano, op. 14; Mayence,
Scholl. 0* Idem, op. 15; ibid. 10° Chanta
pour quatre voix d'hommes; Berne, Uuber.
Quelques œuvres pour le piano.
MENDELSSOHN — MENDELSSOHN-BARTHOI.DY
MENDELSSOHN («oses ou Moisi), cé-
lèbre philosophe et II titra leur israéllle, naquit
a Dessaii, le 9 septembre 1739 Fils d'un écri-
vain puhlk employé a faire des copies de la
Bible pour les synagogues, il pas» une partie
de sa jeunesse dam une situation voiiine de
la misère; mail il trouva des ressources en
lui-même pour ton instruction, et son génie,
qui te manifesta de bonne heure, réleva au-
dessus de tous tes- coreligionnaire*, et le ren-
dit un des hommes les plus remarquables de
son temps. Après une vie consacrée a des tra-
vaux qui illustrèrent son nom el qui exercè-
rent une influence bienfaisante sur la situa-
tion des Juifs en Allemagne, Il mourut a
Berlin, le 4 Janvier 1786. La plupart des
écrit* de saendelssohn sont étrangers a l'objet
de ce dictionnaire : Il n'y est cité que pour ce
qu'il a écrit concernant l'Esthétique de la
musique dan* la dissertation sur les prin-
cipes fondamentaux des beaux-arts et de*
sciences insérée dans le deuxième volumede
ses œuvres philosophiques (p. 95-153, édition
de Berlin, (761). On trouve aussi des vue* éle-
vée* concernant cet art dans ses Lettre* sur les
sentiment* (Berlin, 1733).
MJiNnELSSOHN-BAH THOLIIY (rf-
lix), compositeur célèbre, petit-fils du précé-
dent et Dis d'un riche banquier, naquit à
Hambourg (1), le 3 lévrier 1809. Il n'était
jgé que de trois ans lorsque sa famille alla
l'établir 1 Berlin. Dans ses premières années,
■endelMofcn montra de rares dispositions
pour la musique. Confié à l'enseignement de
Berger, pour le piano, et de Zelter, pour l'har-
monie et de contrepoint, 11 61 de si rapides
progrès, qu'à l'âge de hnit ans 11 était ca-
pable de lire tonte espèce de musique a pre-
mière vue, et d'écrire de l'harmonie correcte
sur une basse donnée. Une il belle organisa-
tion promettait on grand artiste. Le travail lui
était d'ailleurs si facile en toute chose, et son
Intelligence était si prompte, qu'a l'âge de
seiie ans II avait terminé d'une manière bril-
lante toutes ses élude* littéraires et scienti-
fique* du collège et de l'université. Il lisait
les auteurs latins et grecs dans leurs langues;
a dli-sepl ans, il fit une traduction en vers
allemands de IVndn'fnnedeTerence, qui fut
Imprimée * Berlin sons les Initiales t. U. t.
Enfin, le* langue* française, anglaise et lia»
. lienne lui étaient aussi familières que celle de
(I) J-alaMaMlat
sritl rft ■»•
fiît <in AWriiiu, qiir Uandlitsakl
Milieu ittHHBifrt-
:, publia par Schilling,
IT.IV.p.*»).
sa patrie. De plus, il cultiva aussi avec succès
le dessin et la peinture, et s'en occupa avec
plaisir jusqu'à se* derniers jours. Également
bien disposé pour les exercice* du corps, if
maniait un cheval avec grâce, était habile
dans l'escrime et passait pour excellent na-
geur. Obligé de satisfaire a tant d'occupations,
il ne put jamais donner a l'étude du piano le
temps qu'y consacrent les virtuose* de profes-
sion; mais ses mains avaient une adresse na-
turelle si remarquable, qu'il pAI briller par
son habileté partout où il se fil entendre. Il
n'y avait pas de musique de piano si difficile
qu'il ne pdl exécuter correctement, et lu
fugues de J.-S. Bach lui étaient ti Familières,
qu'il les jouait (ouïes dans un mouvement ex-
cessivement rapide. Son exécution était ex-
pressive et pleine de nuances délicates. Dans
un séjour qu'il avait fait A Pari* i l'âge de
teiie an*, Il avait reçu de madame Bigot
(uoysi ce nom) des conseil* qui lui forent
très-utiles pour son talent de pianiste; jus-
qu'à la fin de sa carrière, il conserva pour la
mémoire de cette femme remarquable un sen-
timent de reconnaissance et d'affection.
On a vu ci-dessus que l'éducation de Ken-
delisobn pour la composition fut confiée i
Zetler (uoj/es ce nom), qui parle de son élève
avec un véritable attachement dans set lettres
A Gcethe; le jeune artiste resta longtemps
dans son école ; trop longtemps peut-être, car
la science roide et icolastique du maître no
parait pat avoir laissé 1 la jeune imagination
de l'élève toute la liberté qui lui aurait été né-
cessaire. En 1BÏ1, Zelter SI avec Mendelssohn
un voyage i Weimar et le présenta A Goethe,
qui, dit-on, s'émut en écoulant le jeune mu-
tleleo-né. Déjà II Jouait en maître les pièce*
difficiles de Bach et les grandes sonates de
Beethoven. Quoiqu'il n'eût point encore atteint
sa trelilème année, il Improvisait, sur un
tbème donné, de manière A fslrc naître l'éton-
netnent. Avant l'Age de dix-huit an*, il avait
écrit ses trois quatuors pour piano, violon, allô
et basse ; des tonales pour piano seul ; sept piè-
ces caractéristiques pour le même instrument ;
dooie Lieder pour voii seule avec piano ;
douze chants idem, et l'opéra en deux actes,
intitulé : lu Noeetd* Gamw.he, qui fut repré-
senté i Berlin quand l'auteur n'avait que telle
ans. S'il y avait peu d'idée* nouvelles dan* ces
premières œuvres, on y remarquait une facture
élégante, du goût, et plus de sagesse dans l'or,
donnance de* morceaux qu'on n'eut pu rat-
tendre d'un artiste ti jeune. Plus heureux que
d'autres enfanls prodiges, A tante delà poil-
,gk
18
MENDELSSOHN-BARTHOLDT
trou de fortune de ses parent», il ne voyait
pas «on talent exploité par la spéculation, et
toute liberté lui était laissée pour le dévelop-
pement de ses faculté*. Le succès de* JVoce* dé
Gamaehe n'ayant pas répondu aux espé-
rance* des amis de Mendelssohn, il relira son
ouvrage de la scène, mail la partition, réduite
pour le piano, lut publiée.
En 1839, Mendetisohn partit de Berlin pour
■voyager en France, en Angleterre et en Ita-
lie. Je le trouvai a Londres au printemps de
cette année, et j'entendis, au concert du la So-
ciété philharmonique, M première symphonie
(en u( mineur). Il était alors âgé de vingt ans.
Son extérieur agréable, lacullure de «on es-
prit, et l'indépendance de sa position le firent
accueillir avec distinction, el commencèrent
ses succès, dont l'éclat s'augmenta 1 chaque
voyage qu'il fit en Angleterre. Après la saison,
il parcourut l'Ecosse. Les impressions qu'il
éprouva dans cette contrée pittoresque lui
inspirèrent son ouverture de concert connue
tous le litre de Fingulhœhls (la Grotte de
Fingal) . De retour sur le continent, M le rendit
en Italie par Munich, Salzbourg, Linx et
Vienne, en compagnie de Bildebrand, de
Huboer et de Bendemann, peintre» de l'école
de Dusseldorf. Arrivé a Rome, le 9 novembre
1830, il y trouva Berlioz, avecqni il se liad'ami-
11*. Après cinq mois de séjour dans la ville
éternelle, qui ne lurent pas perdu» pour se»
travaux, Il partit pour Kaples, où il arriva le
10 avril 1851. Il y passa environ deux moi»,
moins occupé de la musique Italienne que de
la beauté du ciel et des site» qui exercèrent
une heureuse Influence sur son imagination ;
puis il revint par Rome, Florence, Gènes, Mi-
lan, parcourut la Suisse, et revit Munich au
mois d'octobre de la même année. Arrivé a
Paris vente milieu de décembre, il y resta jus-
qu'à la fin de mars 1833. Ou volt dans ses lettres
de voyage (1) qu'il n'était plus alors le jeune
homme modeste et candide de 1829. Il ae fait
le centre de la localité où 11 se trouve et te pose
en critique peu bienveillant de tout ce qui
l'entoure. Parlan td'une dos soirées de musique
de chambre données par Baillot, a laquelle il
assista, et dans laquelle ce grand artiste avait
exécuté le quatuor de Mendelssohn en mi ma-
jeur, il dit : Ju commencement oh joua un
quintette à» Boecherini, «ne perruque (Den
Anlang macule ein Quinlelt von Boecherini,
eine Perrucke) ! 11 ne comprend pas que sous
[l)«
celte perruque il y a plu* d'idées originales et
de véritable inspiration qu'il n'en a mi* dan»
la plupart de ses ouvrages. Mécontent, «an»
doute, de n'avoir pas produit à Pari», partes
compositions, l'impression qu'il avait espérée,
il s'écrie (9), en quittant cette ville : Pari»
e$t le tombeau de foutes Us réputation* (Pa-
ris tel da» Grab aller Reputattooen). Le sou-
venir qu'il en avait conservé fut, sans aucun
doute, la came qui lui fit prendre la résolution
de ne retourner jamais dans cette grande
ville, tandis qu'il fit sept longs séjour* en An-
gleterre, pendant les quinxe dernière» année»
de sa vie, parce qu'il y était accueilli avec
enthousiasme. En toute occasion, il ne par-
lait de la France et de se* habitants qu'avec
amertume, et affectait un Ion de mépris pour ,
le gant de ceux-ci en musique.
Un de* ami* de Mendelssohn ayant été
nommé membre du comité organisateur de la
fête musicale de Dusseldorf, en 18S3, le fit
choisir pour la diriger, quoiqu'il n'eût pà*
encore de réputation comme chef d'orchestre \
mai» le talent dont il fit preuve en celte cir-
constance fnt si remarquable, que la place de
directeur de musique de cette ville lui fut
offerte : il ne l'accepta que pour le terme de
trois année», se retenant d'ailleurs le droit
de l'abandonner avant la fin, si des circon-
stances imprévues lui faisaient détirer >a
retraite. Ses fonctions consistaient à diriger
la Société de chant, l'orchestre de» concerts et
la musique dan* les église* catholiques, non-
obslant ton origine judaïque. C'est de cette
époque que date la liaison de Mendelssohn
avec le poêle Immermann, beaucoup plus âgé
que lui. Des relations de ces deux homme*
si distingué* résulta le projet d'écrire un
opéra d'après la Tempête de Shakespeare. Le*
idées poétiques ne manquaient pas dan* le
travail d'Immermann; mais ce littérateur
n'avait aucune notion des conditions d'nn
livret d'opéra: son ouvrage fut entièrement
manqué tout ce rapport. Mendettaobn Jugea
qu'il était impossible de le rendre musical,
et le projet fut abandonné. Cependant le désir
de donner au théâtre de Dusseldorf une meil ■
leure organisation détermina le* deux artiste*
a former une association par actions ; les ac-
tionnaire* nommèrent un comité directeur, qui
donna au poète Immermann l'intendance pour
le drame, et 1 Mendelssohn pour l'opéra. On
monta Don Juan de Mozart, et Ut Deux Jour-
nies de Chérubin); enfin, Immermann ar-
(ï) Ltll
iM., 3iS.
MENDELSSOHN-BARTHOLDY
rangea pour la scène allemande un drame de
Calrieron, pour lequel Mendelssohn composa
de la musique qui De fut pas goûtée el qui n'a
pat été connue. De mauvais choix d'acteurs el
aie chanteurs avalent «lé faits, car cet deux
hommes, donl le ménle, chacun en Mo genre,
ne pouvait élre contesté, n'entendaient rien 1
l'art dramatique. De* critique* désagréables
furent faites; Mendelssohn, dont l'amour-
propre n'était pai endurant, tentit qu'il
n'était pa* a sa place, et donna sa démission
de la place de directeur de musique, au mois
de juillet 1835- Je l'avais retrouvé, en 1834, 1
Aix-la-Chapelle, où il s'était rendu à l'occa-
sion de* fétei musicale) de'la Penlecftle. Une
sorte de rivalité s'était établie entre lui et
Ries, parce qu'ils devaient diriger alternati-
vement ces fêtes des villes rhénanes. Malheu-
reusement, il n'y avait pas dans cette rivalité
les égard) que se doivent des artistes distin-
gués. Mendeltsobn parlait de la direction de
son émule en termes peu polis qui furent rap-
iwrtés i celui-ci. Ries me parla alors des cha-
grin* que lui causait le langage Inconvenant
de son jeune rival.
Mendelssohn avait écrit à Dusseldorf la
plus grande partie de son Paulin, oratorio :
il l'acheva, en 1635, à Leipsick, où il s'était
retiré, après avoir abandonné sa position.
Ayant été nommé directeur de) concerts de la
H«Jle-iax-Drap*(Gewa*<iAatM), dans la même
ville, il prit possession de cet emploi le 4 oc-
tobre, et fut accueilli, à son entrée dans l'or-
chestre, par les acclamations de la foula qui
remplissait la salle. Bit lors, la musique prit
un nouvel essor i Leipsick, et l'heureuse
influence de Mendelssohn s'y fit «entir non-
seulement dan* le* concerts, mail dans lei so-
ciétés de chant et dans la musique de chambre.
Lui-même te faisait souvent entendre comme
virtuose sur le piano. Par reconnaissance pour
la situation florissante où l'art était parvenu,
grâce i se* soins dans celte ville importante
de la Saxe, l'université lui conféra le grade de
docteuren philosophie et beaux-arts, en 1850,
et le roi de Saxe le nomma son maître de
chapelle honoraire. En 1837, Mendelssohn
épousa la Bile d'un pasteur réformé deFranc-
fort-su r-le-Me in , femme aimable dont la
bonté, l'esprit et la grâce Arent le bonheur de
ta vie.
Appelé à Berlin en qualité de directeur gé-
néral de la musique du roi de Prusse, 11 alla
5 'y établir et y écrivit pour le service de la
cour la musique intercalée dans les tragédies
antiques l'-fnlroone, VŒdipe roi, ainsi que
dans Alkaiit. Ce fut aussi a Berlin qu'il com-
posa les morceaux introduit) dans le Songe
d'une nuit d'été de Shakespeare, dont il
avait écrit l'ouverture environ dix ans aupa-
vant. Cependant les honneurs et la faveur dont
Il Jouissait près du roi ne purent le décider a
te fiier daus la capitale de la Prusse, parce
qu'il n'y trouvait pas la sympathie qu'avaient
pour lui les habitants de Leipsick. Berlin a
toujours, eu effet, montré peu de goût pour
la musique de Mendelssohn. Nul doute que ce
mt ce motif qui le décida i retourner i Leip-
sick, où, 1 l'exception de quelques voyages i
Londres ou dans les villes des provinces rhé-
nanes, il se fixa pour le reste de ses jours. Les
époques de set séjours en Angleterre furent
1833, 1833, 1840, 1842, 1844, 1840, où II fit
entendre pour la première Toit son Elit, au
festival de Birmingham, et, enfla, au mois
d'avril 1847. Cette fois, il ne resta a foudres
que peu de Jours, car il était de retour 1 Leip-
sick i la flu du même mois. Il avait formé le
projet de passer l'été a Veiay; mais au mo-
ment où il venait d'arriver i Francfort, pour y
retrouver ta femme et tes enfants, Il recul la
nouvelle de la mort de madame Hantel, sa
sœur bien-aimée. Cette perle cruelle le frappa
d'une vive douleur. Madame Mendelssohn ,
dan) l'espoir de le distraire par les souvenirs
de sa jeunesse, l'engagea à parcourir la
Suisse : il t'y laissa conduire et s'arrêta
d'abord a Baden, puis i Laufen, el, enfin, à
Interlaken, où il resta jusqu'au commence-
ment de septembre. Peu de jourt avant son
départ, il Improvisa sur l'orgue d'une petite
église de village, sur les bords du lac de
Brienz : ce fut la dernière foi) qu'il se fil en-
tendre sur un instrument de cette espèce. Peu
d'amlt se trouvaient réunit dant l'église : tous
furent frappés de l'élévation de ses Idées, qui
semblaient luidicter un chant demort. Il avait
en le dessein d'aller à Fribourg pour connaître
l'orgue construit par Moser; mais le mauvais
temps l'en empêcha. L'hiver arrive, dit-il
à ses amis ; il itt temps de retourner à nos
foirer».
AriiiéàLeipsickjily reprit ses occupations
ordinaires. Bien que l'aménité dé son carac-
tère ne se démentit pas avec sa famille et ses
amis, on apercevait en lui un penchant à la
mélancolie qu'on ne lui connaissait pas autre-
fois. Le 0 octobre, il accompagnait quelques
morceaux de son Elie chez un ami, lorsque le
sang se porta tout a coup avec violence a sa
léle et lui Ht perdre connaissance; ou fut
oblige" de la transporter chez lui. Le médecin,
by Google
MEND ELSSOHN -BARTHOLDY
qu'on s'était empressé d'aller chercher ,
n'hésita pis à faire usage des moyens le» plu*
énergiques dont l'heureux effel fut immédiat.
Rétabli dans un état de tante satisfaisant, du
moins en apparence, vers la Ha do mois, Me n-
delssohû reprit ses promenade* habituelles,
•oit a pied, toit à cheval} il espérait mène
être blejilot asstz tort pour se rendre! Tienne,
pour y diriger l'exécution de ton dernier ora-
torio et il s'en réjouissait; mais le 28 du même
mois, après avoir Tait une promenade avec sa
femme et dîné de bon appétit, Il subit une
teconde attaque de son mal, et le médecin dé-
clara qu'il était frappé d'une apoplexie ner-
veuse et que le danger était Imminent. Les
soins qui lui furent prodigués lui rendirent la
connaissance. Il eut de* moment* de calme et
dormit d'un sommeil tranquille ; mali, le 3 no-
vembre, l'attaque d'apoplexie te renouvela, et
dé* ce moment il ne reconnut plu* personne.
Entouré de sa famille et de set amis, il expira
le lendemain , 4 novembre 1847, a 9 heure*
du soir, avant d'avoir accompli sa trente-neu-
vième année. On lui fit des obsèques somp-
tueuses, auxquelles prit part toute la popula-
tion de Leiptick, en témoignage du sentiment
douloureux inspiré par la mort prématurée
d'un artiste ai remarquable. L'Allemagne tout
entière fut émue de ce triste événement.
Si Mendelttohn ne posséda pa* un de ce*
géniet puissants, originaux, tels qu'en vit le
dix-huitième siècle; s'il ne s'éleva pat a la
hauteur d'un Jean- Sébat tien Bach, d'un
Hnodel, d'un Gluck, d'un Haydn, d'un Mo-
wrt, d'un Beethoven; enfin, si l'on ne peut le
placer au rang de cet esprits créateurs, dan*
le* diverses déterminations de l'art, 11 est bon
de doute qu'il tient, dan* l'histoire de cet art,
une place considérable immédiatement après
eux, et personne ne lui refusera jamait laqua-
lifleation de grand musicien. Il a un style a
lui et de* forme* dans lesquelles te fait recon-
naître ta personnalité. Le teheno élégante!
coquet, i deux temps, de tes composition* in-
ttrumentalei, est de snn invention. Il a de la
mélodie- ton harmonie est correcte et son in-
strumentation colore bien 'ses idées, sans
tomber dans l'exagération des moyens. Dan*
tes oratorios, Il a mit une heureuse alliance
de la gravité dei anciens maîtres avec les res-
sources de l'art moderne. Si ton inspiration
n'a pat le caractère de grandeur par lequel le*
géants de la pensée musicale frappent tout un
auditoire, il intérette par l'art dei dispositions,
par le goût et par nne multitude de* détails
qui décèlent un sentiment lin et délicat. Mal-
heureusement il était préoccupé d'une crainte
qui doit avoir été un obstacle 1 la spontanéité
de te* idée* ; cette crainte était de tomber dan*
certaines forme* habituelles par lesquelles le*
compositeurs les plus originaux laiatent re-
poser de temps en temps l'attention.: il la por-
tait Jusqu'à l'excès. Dam la plupart de se»
compositions, on sent qu'elle lui fait éviter
avec loin les cadences de terminaison, et faire
un constant usage de l'artifice de Vinyanno,
appelé communément cadence rompue; aux
conclusion* de phrases, qui *ont de nécessité
absolue pour la clarté de la pansée, il substitue
avecune sorte d'obstination ce même artifice,
et multiplie, par une conséquence inévitable,
le* modulation* incidentes. De là un enchevê-
trement incessant de phrase* accessoire* et
surabondantes, dont l'effet est de faire perdre
la trace de la pensée première, de tomber dans
le vague, et de faire naître la fatigue. Ce dé-
faut, remarquable surtout dan» les oeuvres in-
strumentales de Mendelssohn, est un de» trait*
caractéristiques de sa manière. Il y a de belle»
page» dan» un grand nombre de te» composi-
tion! ; mais il e»t peu de celles-ci on l'intérêt
ne languisse en de certaine* partie*, par l'ab-
sence d'un rhythme périodique bien senti.
Parmi le* œuvres de musique vocale de
Mendelttohn, ses oratorio* Paulue et Elit ne
■ont pat *eulement let plnt importantes par
leurs développements ; elles aonl aussi les plu»
belles. Ses pstumes «•, 65', 08* et 114", avec
orchestre, renferment de belles choses, prin-
cipalement au point de vue de la facture. Il a
fait aussi dei chœurs d'églite avec orchestre,
qui *ont d'un beau caractère, ainsi que d'an-
tres psaumes sans instruments, compotes poer
le Dom-Chor de Berlin ;enBu, on a de lui de*
motet* pour nne, deux ou quatre voix avec
orgue. Sa grande cantate de tfalpurgiichc-
nachttàe la réputation en Allemagne; elle j
a été exécutée dan* plusieurs grande* fête*
Pour mol, après l'avoir entendue
fois, J'en ai trouvé le style lourd. Men-
delitobn avait écrit cet ouvrage a Rome, dans
le mois de décembre 1850, i l'âge d'environ
vingt-deux ans ; mai* il le changea presque en-
tièrement quatre ou cinq ans avant ta mort.
C'en tout sa dernière forme qu'il est mainte-
nant connu. A l'égard de la mutiqne de IVn-
tigont et de l'Œdipe A Colone, de Sophocle,
ainsi que de VAlkalie de Racine, écrits a la
demande du roi de Prusse, Frédéric-Guil-
laume IV, ou ne let a publiés qu'en partition
pour le piano. Ce* ouvraget sent peu connut;
cependant l'Œdipe » été essayé au théâtre de
MKND ELSSOHN -B A ftTHO L D Y
81
-TOdéon, à Parla, mais sacs succès. Ainsi qu'il
a été dll dans celle notice, le génie de Jfendels-
sohn n'était pas essentiellement dramatique ;
H irait lui-même conscience de ce qui lui
manquait pour l'intérél de la scène, car ion
.goût ne te portait pat vers ce genre de com-
position. On lait que le» Ifoctt de Gamachê,
ouvrage de ta première Jeunesse, n'ont pat
réussi . Aprèt cet eisai, la plut grande partie
de sa carrière d'artiste s'écoula sani qu'il pro-
duisit rien pour le Ibélire. Il écrivit pour sa
famille une aorte d'intermède, intitulé : DU
Heimkehr ouf dtr Fremd» (le Retour de
voyage i l'étranger); Il ne le destinait pas a la
publicité et l'avait gardé dansson portefeuille;
mais ses héritiers l'ont fait graver au nombre
de ses œuvres posthumes- On y trouve qua-
torze morceaux écrits d'un stylo gracieux et
léger, dont une romance, tir, Lieder pour dif-
férent es voix, un duo pour soprano et con-
tralto, deux trios, un chœur et un final».
Celle composition, a laquelle Mendelssohn ne
parait pas avoir attaché d'importance, est
néanmoins une de ses meilleures productions,
au point de vue de l'inspiration originale. Ii
est un autre ouvrage mélodramatique de cet
artiste qui a droit aux éloges, non-seulement
des connaisseurs, mais du publie, et qui dit
écrit dans le même temps que celui qui vient
d'être mentionné : Je veux parler de la mu-
tique composée pour la traduction allemande
du drame si original de Shakespeare, USong»
■d'une JVtiiï rf'e'f*" (Ein Summernachu-
traum). L'ouverture inspirée par ce sujet
était écrite de* 18H; mais le reste de la par-
tition ne lut composé que longtemps après,
pendant le séjour de Mendelssobn a Berlin,
comme directeur général de la chapelle du
roi de Prusse. Tout est blendaas eelouvrage :
les pièces inslrumeu laies des enlr'acles, la
partie mélodramatique des scènes, la chanson
avec le chœur de femmes, la marche ; tout
est plein de verve, île fantaisie el d'élé-
Mendelssohn a peu réussi dans la sympho-
nie, une seule exceptée. La première (en ut
mineur) n'est quele travail d'un jeune homme
en qui l'on aperçoit de l'avenir. Le Chant
de louange (Lohgesang), ou Symphonie tan-
tale (op. 52), comptée par le compositeur
comme sa seconde symphonie, n'est pas une
heureuse conception : on y sent plus le travail
que l'inspiration. Les essais qu'on en a faits
a Paris et ailleurs n'ont pas été satisfaisants.
La troisième symphonie (en ta mineur) est la
meilleure production de l'artiste en ce genre.
Le premier n
i est d'un bon sentiment ;
talent connu du maître.
Le vivaet, ou tcherio, à deux temps, est une
de ces heureuses fantaisies dans lesquelles sa
personnalité se manifeste quelquefois. Dans
Vadagiti, la pensée est vague, diffuse, et l'ef-
fet en est languissant. Le mouvement final a
de la verre; il est traité de main/le maître;
main la malheureuse Idée qu'a eue Kendela-
sobn de terminer celte partie de ton ouvrage
par un thème anglais qui ne se rattache en
rien au reste de l'œuvre, lui enlève la plus
grande partie de son effet. La quatrième sym-
phonie (en la majeur), œuvre posthume, ne
fait apercevoir dans aucun de set morceaux
le Jel de l'Inspiration Cette symphonie n'a eu
de succès ni en Allemagne, ni i Paris, ni a
Bruxelles.
Dans le concerto, sorte de symphonie avec
un instrument principal, Mendelssohn a été
plus heureux; son concerto de violon, parti-
culièrement, el son premier concerto de piano
(en soi mineur), ontoblenu partout un succès
mérité et sont devenus classiques. Le second
concerto de piano (en re'mineur),donl le carac-
tère général n'est pas exempt de monotonie,
a été beaucoup moint Joué que le premier.
Parmi ses oeuvres les plus intéressantes de ce
genre, 11 faut citer sa Sérénade tt Àlkgro
giajota pour piano et orchestre, composition
dont l'inspira lion se fait remarquer par l'élé-
gance, ta délicatesse et par les détails char-
mants de l'instrumentation. Il ne faut pas
plus chercher dans ces ouvrages que dans les
autres productions de cet artiste ces puissantes
conceptions, ni cette originalité de pensée qui
nous frappent dans les concertos de quelques
grands maîtres, de Beethoven en particulier;
mais aprèt ces beaux modèles, Hendelssohn
tient une place honorable.
Les ouvertures de ce maître ont été beau-
coup Jouées en Allemagne et en Angleterre;
mais elles ont moins réussi en France et en
Belgique. Elles sont au nombre de cinq, dont,
les titres sont : le Songe d'une Suit d'été,
qui est incontestablement la meilleure; ta
Grotte de Fingal (ou !ei Jftbridei), en ii mi-
neur, bien écrite et bien instrumentés, mais
monotone el languissante; la Mer calme et
C Heureux retour [Meeruitille Und gluck-
lieht Fahrt), en ri majeur; la Eelle Mr.ht-
ii'iifl, en fa majeur, et Buy Blai. Il y a de
l'originalité dans ces corn |Wi itlons, mais on
sent, i l'audition comme i la lecture, qu'elle
est le fruit d« la recherche; la spontanéité y
wizeoby Google
MEN DELSSOHN-BARTHOLDY
La musique de chambre Ml la partie la plus
riche du domaine instrumental de Hendelssohn;
la plupart de ses compositions en ce genre, Mit
pour les instrument*! archet, Htl pour le piano
accompagné, ou ibuI, ont de l'intérêt. La dis-
tinction de son caractère s'y fait reconnaître.
Il y est plus a l'aise que dans la symphonie, et,
pour qui «ait comprendre, il est évident qu'il y
porte plus de confiance dans la suffisance de
ses force). Un ottetto pour quatre violons,
deux altos et deux violoncelle*; deux quintettes
pour deux violons, deux alloi et violoncelle,
et sept quatuor* (œuvres 19, 1S, 44, 80 et 81)
composent son répertoire dans celte catégorie
de musique instrumentale. L'oMetto, qui est
une des productions de sa jeunesse, était une
de celles qu'il estimait le plus dan* son œuvre ;
il s'y trouve des choses intéressantes ; mais le
talent s'y montre inégal. Son second quin-
tette (en il bémol, Œuvre posthume), et les
trois quatuor* de l'œuvre 44* sont, ï mon
avis, le* plus complets et ceux où l'inspira-
tion se soutient sans effort. Dans la musique
pour piano accompagné, on trouve d'abord
Irois quatuor* pour cet instrument, violon,
allo et violoncelle (op. 1, en ut mineur; op. 3,
en fa mineur ; op. S, en li mineur). Si l'on
songe à la grande jeunesse de l'artiste au
moment oh il écrivit ce* ouvrages, on ne peut
se soustraire a l'étonnement qu'un pareil dé-
but n'ait pas conduit à de» résultais plus beaux
encore que ceux où son talent était parvenu i
la On de sa carrière. De ses deux grand* trios
pour piano, violon et violoncelle, le premier,
en ré mineur, op. 40, a eu peu de succès ; son
caractère est monotone; les mêmes phrases s'y
reproduisent fréquemment sans être relevées
par des traits inattendus; enfin, ce n'est
qu'un ouvrage bien écrit; le second, en u(
mineur, op. 66, e*l beaucoup mieux réussi;
on y trouve de la verve et de l'originalité.
On ne connaît de Hendelssohn qu'une sonate
pour piano et violon (en fa mineur, op. 4) ; ce
, n'est pas un de se* meilleurs ouvrages; mais
ses deux sonates pour piano et violoncelle ren-
ferment de belles choses.
Je me suis souvent demandé pourquoi, avec
un talent si distingué, Hendelssohn n'a pu évi-
ter une teinte d'uniformité dan* l'effet de sa
musique instrumentale; en y songeant, j'ai
cru pouvoir attribuer cette impression au pen-
chant trop persistant du compositeur pour le
mode mineur. En effet, aa première sympho-
nie est en ut mineur; la troisième, en la mi-
neur; l'ouverture intitulée: la Grotte de
f'ingal est en il mineur ; le premier mo r
du concerto de violon est en tnt mineur; le
premier concerto de piano est en soi mineur;
le second, en ri mineur; la sérénade pour
piano et orchestre est en H mineur; le pre-
mier quatuor pour piano, violon, allo et
violoncelle est en nt mineur, le second ta fa
mineur, le troisième en ri mineur; la sonate
pour piano et violon est en fa mineur; le pre-
mier trio pour piano, violon et violoncelle est
; lei
r. Son
deuxième quatuor est en la, mi rieur; le qua-
trième, en mi mineur, et le sixième, en fa mi-
neur. Sur quatre caprice* qu'il a écrits pour
piano seul, trois sont en modes mineurs; sa
grande élude suivie d'un *cner*o pour le même
instrument est en fa mineur; deux de ses fan-
taisie* sont également en mode mineur; son
premier scherzo est en ti mineur; le second,
en fa dièse mineur; enfin, de ses Litder sans
paroles, seize sont en mineur. SI l'on voulait
faire une récapitulation semblable dans la mu-
sique de chant de Hendelssohn, on constate-
rait la même tendance. Je viens de parler de
ses Lieder sans paroles; il est créateur dans-
ce genre de petite* pièce* instrumentales, dont
il a publié sept recueils; celui qui porte le nu-
méro d'oeuvre 38 me parait supérieur aux au-
tres. J'en ai donné l'analyse dans le quator-
zième volume de la Bibliothèque élastique de»
pianistes (Paris, Schon en berger).
Les chants a voix seule avec piano, de slen-
delssohn, et sesZisdjr 1 deux, trois et quatre
voix, ont de ta distinction, quelquefois même
de la franche originalité ; cependant son ima-
gination ne s'élève jamais dans ce genre a la
hauteur de François Schubert. Comme tous les
compositeurs allemands du dix - neuvième
siècle, Mendelssohn a écrit un grand nombre
de ces chants, soit pour le* quatre genres de
voix de femmes et d'hommes, toit pour quatre
voix d'hommes sans accompagnement.
Le catalogue systématique des oeuvres de ce
compositeur est formé de la manière suivante :
A. Musique roc» oicbistbe : 1" Symphonie en
ut mineur, op. 11 ; Berlin, Schlesioger.
2° Symphonie cantate {Lobgtiang), op. 53;
Leipsick, Breltkopf et Htm-tel. 5» Troisième
symphonie en la mineur, op. 56; ibid.
4- Quatrième symphonie en la majeur,
op. 00; ibid. 5* Ouverture du Songe d'une
Nui! d'été {Su m me ma ch (i Ira un] , op. 91;
ibid. 6* Idem de la Grotte dt Fingal [Ut
Hébrides), op. 36; ibid. 7' La Mer calme et
Vllcureux retour (MurttittUt unet gluek-
HehtFahrt),op. 97; ibid. o> La Belle Mèlv-
tint (idem), op. 33 ; ibid. 0° Idem de Suif
MENDELSSOHN-BARTHOLDY
83
Blat, Dp. OS ; Leipsick, Kislner. 10° Concerto
pour violon et orchestre en mi mineur et ma-
jeur, op. 64; Leipsick, Breiikopf et Hsertcl.
11* Premier coucerto pour piano et orchestre
(en toi mineur), op. 35; ibid. 13* Deuxième
concerto Ment (en ré mineur), op. 40; ibid.
13* Capriccio brillant pour piano et or*
cheslre (en ti mineur), op. 33; ibid. 14° Hou-'
dean brillant idem (en mi bémol), op. 39;
ibid. 15° Sérénade et allegro gioeoio idem
(en it mineur et en ré), op. 43; Bonn, Sim-
rock. 16°0UTerture pour des instrumenta a
vent (en uf), op. 34; ibid. B. Mosiqdii oe
aum : a. Pour instrument* à archet;
17° Ottelto pour quatre violons, deux alto* et
deui violoncelles, op. 30 ; Leipsick, Breitkopf
et Hsertel. 18° Premier quintette (en la mi'
jeur), pour deux violons, deux altos et violon-
celle, op. 18; Bonn, Simrock. 10* Second
quintette id«m (en sihémol), op. 87; Leipsick,
Breitkopf elHeertel. 30° Premier quatuor pour
deux violons, alto et basse (en ml* bémol),
op. 19; Leipsick, Hofmeisler. 31* Deuxième
idem (en la), op. 1S; Leipsick, Breitkopf et
HaericJ, 33° Trois quatuors idem (en ré, en
mi mineur et en tuf hémol), op. 44; iMrf.
93* Sixième quatuor idem (en fa mineur) ,
op. 80; ibid. 34* Septième idem, jindante,
Schtrxo, Capriccio et Fugue, op. 8) ; ibid.
b. Pour piano accompagné ; 95* Premier
quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle
(en ut mineur), op. 1; Berlin, Seblesinger.
30° Deuxième idem (en fa mineur), op. 3;
ibid. 37° Troisième idem (en ti mineur), op. 5 ;
Leipsick, Jlofmeisier, 38° Premier grand trio
pour piano, violon et violoncelle (en ri mi-
neur), op. 40 ; Leipsick, Breitkopf et Hatrlel.
30° Deuxième idem (en ut mineur), op. 60;
iMd. 30° Sonate pour piano et violon (en fa
mineur), op. 4 ; Leipsick, Hofmeilter. 31° Pre-
mière sonate pour piano et violoncelle (en ti
bémol), op.45; Leipsick, Kislner. 89* Deuxième
idem (en ri majeur), op. 5S; ibid. 33* Varia-
tions concertantes pour piano et violoncelle
(en ri majeur), op. 17; Vienne, Mechelli.
t. Pour piano à quatre maint ; 34" Jndante
et variations (en ai bémol), op. 88 ; Leipsick,
BrelIkopT et Btertel. 33° Allegro brillant (en
la majeur), op. 09; ibid. d. Pour piano
ttul ; 38° bridante cantabile et Prtila agitato
(en si mineur); ibid. 37° Capriccio (en fa
dièse mineur), op. 5 ; Berlin, Seblesinger.
38* Trois caprices, op. 16; Vienne, Mecbettl.
50* Fantaisie (en fa dièse mineur), op. 38;
Bonn, Simrock. 40° Pièces caractéristiques,
op. 7; Leipsick, Hofmeisler. 41° Étude et
Scherio (en fa mineur) ; Berlin, Seblesinger.
43° Fantaisie (en mi majeur), op. 15; Vienne,
Mechetti. 43° Six morceaux d'en'ants, op. 73 ;
Leipsick, Breitkopf et Baerlel. 44°Sept recueils
de romances ou Litder sans paroles, op. 10, -
30, 38, 53, 69, 67, 85 ; Bonn, Simrock. 45* Six
préludes et six fugues, op. 36; Leipsick,
Breitkopf et Hœrtel. AU" Rondo capriccio (en
mi majeur), op. 14; Vienne, Mechetti. 47* So-
nate (en mi majeur), op. 6; Leipsick, Hof-
meister. 48* Dix-sept variations sérieuses,
op. 54; Vienne, Mechetti. 40° Variations sui-
des thèmes originaux, op. 83 et. 83; Leipsick.,
Breitkopf et Hœrtel. C. Musique voua ois» ;
50° Trois préludes et fugues, op. 37; Leipsick,
Breitkopf et Heeriel. 51* Six sonates, .op. 63;
ibid. D. Oiitob[oi, chutes, runes, etc. :
53° Paulutf oratorio, op. 58; Bonn, Simrock.
53° Élit (Eliot), idem, op. 70 ; ibid. 54* le
Chritt ,oratorio non archevé, fragments, op. 97;
Leipsick, Breitkopf et H sériel. 65° Musique pour
VAntigone de Sophocle, op. 55; Leipsick,
Kislner. 66° Musique pour VMhalit de Ra-
cine, op. 74; Leipsick, Breitkopf et Haertel.
57° Musique pour l'Œdipe d Coio ne de So-
phocle, op. 03; ibid. 68° Musique pour le
Songe d'une Nuit d'été de Shakespeare ,
op. 61 ; ibid. 50° Lauda Sion, hymne pour
choeur et orchestre, op. 73; Majence, Scboit.
00'' La première nuit de Sainte- ffalpurge
{Die ente Walpurgitnucht), ballade, op. 60;
Leipsick, Kislner. 61* Chant de fêles. Au»
artistes, d'après le poème de Schiller, pour
chœur d'hommes et instruments de cuivre,
op. 68; Bonn, Simrock. 63° Chant pour la qua-
trième fête séculaire de l'invention da l'Im-
primerie , pour chœur et orchestre ; ibid.
63° H jeune pour contralto, chœur et orchestre,
paroles anglaise* et allemandes, op. 06; Bonn,
Simrock. 64° Hymne pour soprano, choeur et
orgue ; Berlin, Bote et Bock. 65* Trois chœurs
d'église avec solo* et orgue, op. 33; Bonn,
Simrock. 66* Trois cantiques pour contralto,
chœur et orgue ; ibid. 67° Trois motets pour
des voix de soprano et contralto et orgue,,
op. 89; ibid. 68° Trois motets en chœur avec
dessolos pour le Dom-Ckorde Berlin, op. 78;.
Leipsick, Breitkopf et Hserlel. 00° Psaume 115°
pour chœur, solo et orchestre, op. 31 ; Bonn,
Simrock. 70° Psaume 49° pour chœur et or-
chestre, op. 43; Leipsick, Breilkopr et Bssriel.
71° Psaume 05° idem, op. 46 ; Leipsick, Kisl-
ner. 79° Psaume 114* pour chœur i huit
voix et orchestre, op. 51; ibid. 75° Trois
psaumes pour voix solos et chœur, op. 78;
Leipsick, Breitkopf et Hasrtel. 74° Psaume 98*
■8*
MENDELSSOHN-BARTHOLDY - MENESTR1ER
pour un cbirur a huit voix et orchestre,
op. 91 ; Lfipsick, Kistncr. E. Ovbbas : 75° Let
Nocti de Gafnachei, opéra comique en deux
actes, op. 19; partition pour piano ; Leipsick,
Hofmeislei. 78° Le Retour de voyage à
l'étranger {ljeifniekrauidemFremde),oféi*
de salon cri on acte*, op. 89; Leipsick, Breis-
Vopr et ' SirteV. TM Loreley, Opéra non ter-
mine, opi 98*; Ïfcidj-Le «nale du premier aclf
seul 3 é'télpûbllé s*n partition pour le «apo.
78" Air pouf voix [de sèpranoet orchestre,
op. 94; ibid. F. Caislts s pi.oiiwm voix:
a. Chantt peur topranà; alto, têw/etbaue,
op. 41,48, 59, 88 et 100; Leipsick, Breilkopf
cl literie!, b. Chantt àquatrcvoixd'hammei,
op. 50, 75, 78 ;_ Leipsick, Kisloer. c. Chante
d deux voue, op. 03, 77; ibid. G. Courts »
toii seule me FliNO (recueils de Liedtr),
op. '8, 9,-34, 47, 57,71, 84, 88, 89; Berlin,
Scblesinger; Leipsick, Breilkopf ei Ilœrtel.
I) eiijlt aussi un certain nombre de com-
positions de Mendclssotin , nui numéral
d'œuvres. | ,
MENPES (Mirozl), écrivain tur la mu-
■iqueet compositeur portugais,' né 1 Evora,
vers le milieu du seizième siècle, fui d'abord >
maître de chapelle a Porlalegre, pois alla
remplir |ei mêmes fonctions daps sa ville
mule, ou il mourut en 1003. Quelque* bons
musiciens purtugaii ont été instruits ptor lui.
Il a laissé en manuscrit : 1* Art» de'tanto
thaâ (Science du pia.in-cb.anl). 3° Messes I cinq
voix. 3° Magnificat à quatre , et cinq vois,
4* Motets à plusieurs voix, et diverses antres
composition s qui se trouvaient 'autrefois a la
bibliothèque royale de Lisbonne.
MEINDE8 (JicoW FRAJICÇH F ayez
FRAHCO-HENDES (Ji (Jouis).
MERDES (Jour* BRAMCO-). Toges
FRANCO -MENDE8 (lotira).
WENEGHELLI (l'abbé Aktoi'm), vicaire
de l'église du Saint, i Padoue, a prononcé
dans celte église, le 6 mal 181t, un «loge de
Zlngarelll, à l'occasion d'un service solennel
célébré, le même jour, en mémoire de ce com-
positeur. Ce dlsnours a été imprimé sous ce
titre : Per le tolénni Esequi* dei Cav. NUolo
Zingarelli, celebrate ttttl' insigne Batilica
delSantoildi 0 Ittaggio rfe(1841. Qiscorio
deW Ab. Antonio MenegheUij Padova,
coi lipi di A. Sicca, 1841, in-8* de vingt et une
pages.
HENEHQU (Michel DE), maître des en-
fants de chœur de l'église Sainl-Maur-des-
Toases-lei-PsHs, vers le milieu du seizième
siècle, est auteur d'un livre qui a pour titra :
Instruction familière en laquelle sont con-
tenues les difficultés de la musique, avec le
nombre du concordance* et des accords, en-
temble la manière d'en tuer; Paris, Nicolas
Du Chemin, 1555, in-4" ohlong. La deuxième
édition est intitulée : Nouvelle instruction
familière en laquelle sont contenues let dif-
ficulté* de la mutique, avec le nombre de*
concordances et accords, ensemble la ma-
nière d'en user, tant à deux, à traie, à
quatre et à cinq partitif J*aris, Nicolas Du
Chemin, 1838, 4-4» onloug. n'y a une troi-
sième édition du mène lonv rage 'qui a pour
'titre : JVouveWe1fns(n*cnoh dei précepte* et
fondement* de musique; Paris, 1571. Ce
livre est remarquable en ce qu'il est le'pre-
mier publié en France où l'on trouve le mot
aeeord employé* pour indiquer l'harmonie de
plusieurs sons réunis : cependant on se trom-
perait si, sur le litre de l'ouvrigeel ceux de
quelques chapitres, par exemple du dix-neu-
vième {Régit* générale* pour I** accorde
parfait*), on se persuadait qu'An y trouve un
véritable traité de l'harmonie qui enlèverait 1
Tiadana et i quelque* autres musiciens du
oommencemeQI dn dix-septième siècle, la
priorité de considération des accords isolés;
caries accords dont parle Klchejl de Menebou
ne sont que des intervalles, et fies règle* gé-
nérales pour le* accord* parfait* ne sont que
telles qui défendent de faire des octaves «t des
quintes consécutives. Il est vrai que les cha- '
pitres 21' et 33* enseignent a faire un aeeord
d Irait et à quatre' partie*; mais on n'y
trouve qoe les règles du contrepoint a trois et
a quatre, connues depuis longtemps ; règles
dont la plupart citaient arbitraires , et ont
cessé d'être admises dans les traités modernes
de l'art d'écrire. U'faut cependant remarquer
que 'Michel de Menehou est le premier qui a
parlé des cadences parfaites et imparfaites
(chap. 23, 94 et 25).
MERESTBIER (Claude Fbabçois) , sa-
vant jésuite et laborieux écrivain, naquit a
Lyon, le 10 mars 1031,' d'une1 famille origi-
naire de la franche -Comté. Après avoir fait
ses études, il professa les humanités a Charn-
béry, Vienne en Dauphin*! et Grenoble, puis
fut rappelé a Lyon pour y enseigner la rhéto-
rique, et succéda, en 1007;- au P. Labbe dans
l'emploi de bibliothécaire. ,11 mourut a Paris,
le 31 janvier 1705, à l'âge de sobanle-qua-
torxe ans. Au nombre de ses ouvrages, qui
presque tous ont un intérêt historique, on re-
marque : 1' De* ballet* ancien* et moderne*,
Mlonlet rigtetduthédtn; P.iris, 1082,in-lS.
„Goo'
MENESTR1ER - MENGAL
S* Des Représentation! en musique , an-
cienne! et modernes; Pjris, 1687, in-12. Si
l'on a recueilli depuis le P. Menés trier un
' plu! grand nombre de fails concernant les
ohjelt de ce* deux livres ; si l'on a mil plut
de critique dam la discussion de ces fails, on
ne peut nier que ce savant religieux a lo
mérite d'avoir ouvert la voie a ces recherches,
et que ses ouvrages renferment de curieoi
renseignement.
MENGAL (M.itik- Joswi), connu sons le
nom de HENGAL AINE, direcleur du Con -
territoire de musique â Gand, est ne en cette
Tille le 37 janvier 1784. Son père fut son pre-
mier maître de musique, puis il reçut des
leçons de plusieurs artistes, particulier émeut
pour le cor, sur lequel il fit de rapides progrès.
A l'âge de douze ans, il composait des morceaux
pour cet instrument et d'autre musique, sans
connaissances d'harmonie et sans autre guide
que son ioslinct. En 1804, il entra comme
élève au Conservatoire de Paris: il* eut pour
professeur décor Frédéric Duvernoy; Catel
lui enseigna l'harmonie. En 1808, il obtint, au
concours, le second prix de celte- science, et le
premier prix de cor lui fut décerné l'année
suivante. Devenu ensuite élève de Reicba, il
lit, sous sa direction, un cours complet de
composition. Entré dans la musique de la
garde impériale au mois de décembre 1804, Il
servit dans les campagnes d'Autriche en 1803
et de Prusse l'année suivante. De retour 1
Paris en 1807, il obtint sa retraite, reprit set
éludes et dans le même temps entra en qua-
lité de premier cor, a l'orchestre de l'Odcnn,
d'où 11 passa â celui du théâtre Feydeau ,
en 1819. Apres treiie années do service
i ce théâtre, il donna sa démission pour re-
tourner a Gand comme directeur du théâtre.
Cettecnlrepriseoe fui poinlheureuse : Nongal
l'abandonna bientôt après, pour prendre les
fonctions de direcleur de musique. Il remplit
celles-ci jusqu'à la révolution de 1850, puis
Il alla prendre une position semblable au
théâtre d'Anvers, et retourna a Gand en 1833.
Des propositions lui furent faites alors pour
aller diriger l'orchestre du théâtre de La
Hâve; il les accepta et occupa cette nouvelle
position pendant deux ans. De retour a Gand
en 18SS, il y fut nommé directeur du Conser-
vatoire de musique établi par la régence de
cette ville. Hengal est mort a Gand, des suites
d'une apoplexie, dans la nuit du 9 au 3 juillet
1831.
Cet artiste a écrit pour te théâtre : t* Une
Nuit au chdteau, opéra-comique en un acte,
joué au théâtre Feydeau avec succès, en
181S, et resté pendant plusieurs années au
répertoire des théâtres lyriques. La partition
a été gravée i Paris, chez Dufaut et' Dubois.
3° L'Ili de Babilary, opéra-comique en trois
actes, au même théâtre, en 1810, qui n'a
point réussi, 3° Lti In/idiles, drame en trois
actes, représenté au théâtre de Gand avec un
brillant succès, en 1823. 4° Un Jour à Fau-
rime, opéra-comique en. un acte, au même
théâtre, en 1898. Les compositions instru-
mentales de Mengal sont au nombre d'environ
cent œuvres; on y remarqué : 5° Harmonie
militaire, plusieurs suites; Paris, Naderman,
Dufaut et Dubois. 6° Trios pour deux violons-
et basse, op. t ; Paris, Leduc. 7° Trois qua-
tuors pour deux violons, alto et basse. 8*Trois
quintettes pour Bute, hautbois, clarinette,
cor et basson ; Paris, Pleyel . 0*Trios pour il il lt,.
violon et alto; Paris, Naderman. 10* 1" et
2' concertos pour cor et orchestre, op. 90 et
97; Paris, Dufaut et Dubois. 11* Trois qua-
tuors pour cor, violon, alto et basse, op. 8;.
Paris, Raderman. 19* Duos pour cor et harpe,
u™ 1, 9, 3'; Paris, Janet. 13* Idem pour eor
et piano, n» 1, 9, 3, 4; ibid. 14° Idem.
n" 3 et 6; Paris, Frère. 15* Fantaisie» pour
piano et cor, nCI 1, 9, 3; Paris, Dufaut et
Dubois. 16° Quatuors pour instruments a,
vent, plusieurs œuvres. 17* Beaucoup de ro-
mances avec accompagnement de piano, entre-
autres le Chevalier errant (Dans un vieux,
rhâteau de, l'Andalousie) qnl a obtenu un
succès populaire. Nengal a laissé en manu-
scrit beaucoup de morceaux d'harmonie pour
Instruments a vent; ouverture à grand or-
chestre, composée à La Haye ; quintettes pour
cinq cors ; trios pour les mêmes Instruments ;
plusieurs morceaux de chaut, entre autres un
chœur i cinq voix sans accompagnement, sou-
vent exécuté dans les concerts.
MEFIGAL (JEif), frère du précédent, est
né â Gand, an mois de mai 1700. Son père lui
a donnéles premières leçons de musique, puis
Il a étudié le cor sous la direction de son
frère. Admis au Conservatoire en 1811, il
y est devenu élève de Domnicn , et quinze
mois après son entrée dans cette école, il y a
obtenu le premier prix de cor. Après-avoir été
a Haché' pendant plusieurs années a l'orchestre
du Théâtre-Italien, U est entré, en 1890, â>
l'Opéra en qualité de premier cor solo. Il a
été aussi, pendant plusieurs années, membre-
de l'orchestre de la Société des concerts. On a
gravé de sa composition : t* Fantaisies pour-
cor et piano, n" 1,9,3,4,3,6; Paris, Scho-
,gk
HENGAL — MENGOZZl
oenberger. 1° Plusieurs solos idem. S* Fan-
taisie hrlllinte pour car et orchestre, sur de»
motifs de Donlieili, op. 30; Pari», Ricbault.
, 4' Fantaisie pour cor J pistons, avec accompa-
gnemenl de piano, lur de» motif» de Guida et
Ginevru, op. 95 ; Paris, Sctalei loger. 5" Duoi
r pour deux cors, elc.
MENGEL (Geoibes), né a Bambrrg, au
commence meut du dix-septième siècle, apprit
ta mnilque dam ion enfance, puis entra au
service militaire, dan* les troupe» de l'électeur
Bavière, et parvint au grade de capitaine,
la 1640, 11 donna ta démission et entra cbe*
l'évéque de Bamberg, en qualité de maître de
■chapelle. Il a Tait Imprimer de sa compositioi
des psaumes avec des motets ions ce titre
Qtiinque limpiditiimi Lapida Davidici
->*« Ptaltni 151 eutn Motttta centuplici va-
rietate; WUrib«urg, 1644, in-fol. On connaît
aussi tous son nom : Sacri eoucentut et Ala-
togi 1, 9, S, 4, 5 «(0 tfoe. «uni motttta
A voe. ttî iiutrutntnt.,op. A ; Impruck,160ï,
HEHGELIUS (Puiliph), proraseur de
bellei-leltre» et docteur en médecine i l'uni-
versité d'Ingolstadl, dam le seizième siècle,
(ut instruit dam la musique et habile luthiste.
11 ne maria en 1563 et mourut a Ingolitadt,
■en 1504. Après la mort, on recueillit ses poé-
«ies latines, et elle» furent publiée» en cette
Tille en 1506. Parmi les pièce» de ce recueil
■on trouve un éloge de la musique, et deux au-
tres morceaux, intitulés : In Organum mu-
tiçum monasterii Btntdieta Bttrani; In
■e/figiem Philippi de Monts mm (ci, elc.
HEHCOLI (Pieux), géomètre, oé a Bo-
logne en 1635, reçut de» leçon» de mathéma-
tique* du P. Cavalierl, considéré comme le
premier inventeur du calcul Infinitésimal, et
s'appliqua aussi a l'étude de la jurisprudence,
■de la philosophie el de la théologie. Dam sa
jeunesse, il enseigna publiquement, 1 Bologne,
le» doctrine» rfeZarlinoet de Galilée, concer-
nant la théorie mathématique de la musique.
Plu» tard, il embrassa l'état ecclétl astique,
obtint un bénéfice at fut chargé d'enseigner
le* mathématique» dan» le Collège de» noble».
Il mourut à Bologne, le 7 juin 1680. Au
nombre de ses écrit» sur diverses branches des
Mathématiques, on remarque celui qui i pour
titre : Speeuiailoni di Mutica; Bologne,
1670, in-4°. En 1673, le frontispice a été
changé, et le livra a reparu comme une
deuxième édition. Dan» la première partie de
•on ouvrage, Mengoli expose l'analomie de
l'oreille, et trouve dans sa conformation le
principe des combinaison» de la musique et
de* sensations qu'elle développe. C'est celte
idée fausse qui, longtemps après, est devenue
la base du li»re de Morel (tioysi ce nom), inli- '
tulé : Principe acotutiqve nouveau et uiti-
uer«( de la théorie muiicale.
MEHGOZZI (Ieuuid), chanfeur et com-
positeur distingué, né 1 Florence en 1758, fit
set premières éludes de musique en celle ville,
puis alla étudier le chant sous la direction de
Fatqual* Polenta, ebanteu» de la chapelle de
Sainl-Surc, a Venise. Il brilla ensuite sur plu-
sieur» théâtres d'Italie. En 1786, Il le rendit a
Londres avec ta femme, connue auparavant
sous le nom d'Anne Benini. L'année suivante,
il vint à Paris et se fit entendre avec succès
dan» le» concert» donné» a la cour par la reine
Marie-Antoinette. Lorsque l'excellente troupe
d'opéra Italien do (Aedirs de donneur Tut
organisée, Il y entra et ml se faire applaudir
a côté de Mandinl et de Viganonl. Après le»
événement» révolutionnaire» qui dispersèrent
celle réunion de chanteurs d'élite, Hengoiii
resta 1 Paris, el y recul en donnant des leçon»
de chant el écrivant de petit» opéra» pour le»
théâtres Feydeau et Honlantier. A l'époque
de l'organisation du Conservatoire de musique,
II y fui appelé comme professeur de chant et
y forma plusieurs élèves, parmi lesquels on cile
Batiste, qu'on a longtemps entendu i l'Opéra-
Comique, el qui, plus lard, a quitté le théâtre
pour la place d'huissier de la chambre dei
Pairs, qu'il occupait encore en 1839. Mcuuo«i
a aurtout contribué aux progrès de l'art du
ebant eu France par les matériaux qu'il avait
préparé» pour la rédaction de la méthode du
Conservatoire, et qu'il n'eut pas le temps
d'achever, parce qu'il mourut au moi» de
mars 1800, de» mile» d'une maladie de lan-
gueur. Ce fut Langlé qui rédigea cet ouvrage.
Le» opéra» connus de Mengotxi sont: 1" Gli
Sehiavi per amure, opéra bouffe en deux
acl> s, au théâtre de Monsieur, en 1780. Quel-
que morceaux de cet opéra ont été gravés en
partition avec le» parties d'orchestre. ?.°L'/iola
ditabitaia, au même théâtre, en 1700.
3° Lee Deux yixire, an théâtre Moniansier.
4" Une Faute par amour, au théâtre Feydeau,
1703. H" aujourd'hui, opéra en trois actes,
au théâtre Montansier, 1791. 6* IiabeUe de
Salisbury, en trois actes, au même théâtre,
1701, en collaboration avec Ferrari. 7* Le
Tableau parlant, en un acte, au même
théâtre, 1703. Celle pièce avait été mise en
musique parGrétry, dont elle est un des meil-
leurs ouvrages; la nouvelle musique de Men-
MENGOZZI — MENTER
goixl n'eut point du succès. 8' Pouraaugntm,
en trois actes, m même tuéatre, 1793.
9* L'Amant jaloux, en troil actes, au
Théâtre nation»), rot de Richelieu, 17W.
10* Setieo, en Irai* actes, an mime théâtre,
1793. 11* La Journée de l'amour, ballet eu
un acte, 1793. 13° Brunit et Caroline, en un
acte, an théâtre Jtontansier, 1790. 1S* La
Dame voiUe, en un acte, au théâtre Favarl,
1799. 14* le» Habitant! de faueluM, en
deux.acles, au théâtre Monlansier, 1800. Men-
goui avait introduit quelques-morceaux de sa
composition dan* les opéras italien» qu'on
jouait an théâtre do Moniteur; on cite parti-
culièrement ud trio de l'Iuxliana in Londra,
et le rondo S» m'abbandoni, qu'il chantait
avec nne expression touchaute, et qui eut un
■uccèéde rogne.
MEHON (TuTtoTiio ou TimuM?), mu-
sicien français, vécut dani la première moitié
du seizième siècle. Il fit, comme beaucoup
d'autre» artistes français et belges, un voyage
«n Italie et séjourna à Corregio (1). Il fut le
premier maître de musique du célèbre orga-
niste et compositeur Claude Serulo. On a de
lui un ouvrage intitulé : MadrigaU d'Jmore
a quattro voci compati du Tuttovale Menon.
Et nueuamentt ttampatt, et con diUgentta
eorrttti. In Ferrara nella itampa di Gio-
vanni de Bulghat et Antonio Stuc/ter com-
î«»(mt del 15BS.
MENSCHING (B.-L.), étudiant en droit
de l'université de Francfort- su r-l'Oder, dans
le* premières années du dix-huitième siècle,
cultiva la musique et fut compositeur, ainsi
jju'od le voit dans un volume qui* pour titre:
Seeularia taera aoaàemtm régir Viairinet ;
Franeofurli ai fiadrum (s. a.), in-fol.
Parmi les pièces séculaires en verset en prose,
faites a l'occasion de l'anniversaire de la fon-
dation de l'université etde la présence, à Franc-
fort, de Frédéric III, duc de Brandebourg
premier ml de Prusse, ae trouvent vingt pages
de musique en parution, dont le titre par lieu
lier oit ainsi conçu : Sérénade présentes à
S. Jf. B. (Sa Majesté Royale) de Pruut par
le* étudiant» de Francfort-tur-t'Odre {sic),
ia veille du jubilé, composée par B.L. Men
jeking, étudiant en droit, Je fSd'avrit 1700.
La sérénade renfermé une ouverture et nu
air chanté alternativement avec teê instru-
ment!, suivi de Sarabande t allemande
gigue.
Il) Vsyeila notltsd* M.AaatloCatsIiBl intitulée :
.1t»™ Mil tttt f drlli aitrt di CWis «Vu!» (Ui-
*■«•, Tissa* Ci*. Kntrdi), «. », nui
WEISSI (Fe*irçois), ecclésiastique de ta
Bohême, naquit le 37 mari 1758, a Ultra, où
père, Vénitien de naissance, était gourer-
r chez le comte de Bobenems. Il apprit les
éléments de 1a musique dans ce lieu, puis à
Clameczet tKrzineez. Ayant suivi ses parents
i Prague, Il y fit ses humanité* cher les jé-
i, et étudia la philosophie et la théologie
1 l'université. Ce fut aussi dans cette ville qu'il
prit des leçons de violoncelle de Joseph Rei-
cha, et de composition chez Cajetan Vogel.
Bientôt II fut considéré en Bohême comme un
habile violoniste et violoncelliste, et comme
nn compositeur distingué. Il a écrit une très-
grande quantité d'olïertoiret, graduels, an-
tiennes, litanie*, messes, symphonies et qua-
tuors, dont nne partie se trouvait au couvent
de Slrahow. Après avoir été vicaire à Smeue
pendant onxe an*, Il fut nommé curé a Hro-
beziez, puis à Pber, oh il te trouvait encore
eu 1808.
MENTA (Fauacots) musicien qui vécut
a Borne, était né a Venise, dans la première
moitié du seizième siècle. Il s'est fait connaître
comme compositeur par les ouvrages suivant):
1° MadrigaU a quattro voei; Routa, app.
Antonio Barri, 1500. 2° MadrigaU a einque
voei, libre primo; in Ftnetia, app, Ant.
Gardant, 1664, in-4* obi.
MENTE (JuR-FaiBiaic), naquit le B no-
vembre 1698, à Rotbenbourg, sur l'Oder. Fils
de Samuel Mente, bon organiste en celle ville,
Il apprit de son père les éléments de la mu-
tique, puis, en 171S, II alla a Francfort-sur-
l'Oder, et y continua tel éludes musicale* chez
Simon, professeur de musique de l'université.
En 1718, il visita Dresde et Lelptiek, puis sa
rendit i GJaucha, oh il étudia le contrepoint
sous ■eltchner. Après avoir été organiste
dans plusieurs petites villes, il fut appelé, en
1797, à Liegntlz, en la même qualité. Il mou-
rot vert 1760, après avoir rempli ton emploi
pendant trente-trois ans. Le nombre de se*
compositions pour l'église et pour le* instru-
ments est considérable, mais on n'a imprimé
qu'on concerto pour la basse de viole, h Lein-
sick, et tli trio* pour Aille, basse de viole et
basse continue pour le clavecin. Le reste de
tel ouvrages consiste en sonate* et concerto*
pourle clavecin et pour la basse de viole.
MENTER (Johm), violoncelliste dit'
tlngué, est né, le 18 janvier 1808, a Teyt-
bach, prêt de Landsbut (Bavière). Les pre-
mière* année* de ton enfance te nattèrent
dans les villes de Balzbourg, pals de Batit-
bonne, et enfla d'Zicbsusdl, eh son pire,
MEHTER — MERCADANTE
employa de l'Administrai ion des Bnances, fut
envoyé tour 1 tour. Le premier instrument
qu'on lui mit dans les mains fut le violon ;
mils, plus tard. Il devint «Un de Worali, a
■unicu, pour le violoncelle. En 1839, il [ut
admis dans la chapelle du prince de Hoben-
lollern-Hechingeu, et, en 1833, 11 entra dans
la chapelle royale i Munich. Cet artiste a
voyagé avec succès daus l'Ai lu magne du Nord,
eu Autriche, en Hollande, en Suisse, en Bel-
gique et eu Angleterre. Il est mort jeune en-
core, le 18 Janvier 1856. Ses œuvre* pour ton
instrument ont été publiées après son déeè»,
I OITenhacb, cbei André. Il avait publié pré-
cédemment, a Vienne, cbei Haslinger, ses
premiers ouvrages, parmi lesquels on remar-
que un thème varié pour violoncelle et piano,
op. 4, et une fantaisie pour violoncelle et or-
chestre, op. 5.
MENZEL (Imci), habile facteur d'or-
gues a Breslau, vécut au commencement du
dix-huitième siècle. Ses principaux ouvrage*
•ont : 1° L'orgue de l'église Notre-Dame, i
Breslau, en 1712, composé de treule-six jeux.
S* Celui de l'église Corporii Ckriui, dans la
même ville, de vingt et un Jeux. 8° Celui de
Sainte-Barbe, idem, de vingt et un Jeux. 4* Ce-
lui de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, a
Liegniu , de trente et nn jeux, en 1733. 5* Celui
de Niemtsch, en Sllésle, en 1725, composé de
vingt jeux. 8* Celui de Landshnt, en 1720,
composé de quarante-sept jeux.
MERJIACHIGloicES-FlÊDtarc), directeur
de la justice à Alldoebern, dans la Basse-
Lusace, vers la fin du dix-huitième siècle,
Técut d'abord 1 Leipslck. On ■ de lui une
méthode de piano pour les enfants, intitulée :
Ctaviertchule far Kinder; Leipaick, 1782,
In-fol. ohl. de soixante etune page*. On voit par
sa dédicace 1 Homiliu* et à Hiller qu'il était
élève de ces deux savant* musiciens. En 1785,
II a paru un suppléaient i cet ouvrage, dont
l'auteur, qui a gardé l'anonyme, était inconnu
1 Merbacn lul-méme(uoyex Petscbii).
MERCADANTE (Sinus), compositeur
' Jramalique de l'époque actuelle, n'est pas né
àNaplet, comme il est dit dans plusieurs re-
cueil* biographiques, mal* a Allamura, dans
la province de Bari, en 1797. A l'âge de douze
ans, 11 fut envoyé a Naples et y entra au col-
lège royal de musique de Saint-Sébastien. Ses
première* éludes semblaient le destiner a être
i Instrumentiste; il jouait du violon et de la
\ fldte ; beaucoup de morceaux de ta composi-
\ lion pour ces instruments furent publiés à
\ Naples, et, pendant plusieurs années, il tint
l'emploi de premier violon et de cher d'or-
chestre 1 ce conservatoire. Zingarelll, direc-
teur de l'école, qui était *on maître de compo-
sition, l'ayant surpris un Jour occupé a mettre
en partition des quatuors de Mozart, le chassa
Impitoyablement. Il tut alors obligé de cher-
cher des ressources dan* la composition dra-
matique, et il essaya ses forces dan* une can -
tate qu'il écrivit pour le théâtre Del Fonda,
et qui [ut exécutée en 1818. L'année sui-
vante, il composa pour te théâtre Saint-Charles
VApoteoiid'Erctle, qui fut représenté arec
succès, et dont ou applaudit surtout un beau
trio qui a été publié avec accompagnement de
piano. Cet ouvrage tut suivi, dans la même
année, de l'opéra bouffe f'iolenza e Cottania,
représenté au théâtre JVuotio. Applaudi de
nouveau dans cette production, Hercaihnle
fut engagé, en 1830, pour donner a Saint-
Charles Anacrtontt in Samo, dont le succès
surpassa celui de ses premier* ouvrages. Dès.
Italie, et l'administration du théâtre VaUt,
de Borne, lui envoya un engagement. Il partit
pour celle ville, et y fit représenter l'opéra
bouffe llGtloio raweduto, qui fut suivi, dans-
la saison du carnaval, de l'opéra sérieux :
Scipiont in Cartagine, au théâtre Jrgen-
tina de la même ville : ces deux ouvrages
furent accueillis avec faveur. Au printemps
de 1831, Hercadaule alla a Bologne écrire
Maria Stuarda, qui n'eut qu'un médiocre
succès ; mai* Il se releva brillamment à l'au-
tomne delà même année en donnant, à Milan,
son EUta e Claudio, le meilleur de ses ou-
vrages, et celui qui a trouvé partout le meil-
leur accueil. Telle fut la fortune de celle par-
tition, que les journaux parlèrent d'un rivab
trouvé a Bosini : jugement téméraire comme
on en porte dan* le monde, oit le mérite *c
mesure au succès.
Chargé des lauriers qu'il avait cueillit à
Milan, Mereadante arriva à Venise pour y
éerlre VAndronico, qui Tut représenté, pen-
dant le carnaval de 1822, au théâtre de la
Fentes. Li commença pour le compositeur
une suite de rêver* mêlés de quelques succès.
A la chute à' Andronico succéda, a Milan, celle
de l'opéra seml-seria Aille ed Emerico, et,
dans l'automne de la même année (1823), la-
chute plus humiliante encore de VAmlelo. La
réussite équivoque A'Alfonio ed Eliia, re-
présenté i Namoue au printemps de 1833, ne-
put indemniser Mercadante de set revers pré
cédents; mais l'enthousiasme que fit éclater
sa Didant * Turin, dut ranimer son courage.
,gk
De retour a Nantes après ces vicissitude*, Il y
écrivit, a l'automne rie l'année 1833, Gli Seiti,
opéra sérieux qui fut représenté a» théâtre
Saint -Charles, et qui ne réunit pat ; mai* it
se releva à Rome, au carnaval île 1824, par
CJt^mtci aï iVrocusa. Tout semblait coospi-
rer a assurer la fortune dramatique de Merac-
daule, car, depuis un an, Rossiui avait quitté
l'Italie pour l'établir i Paris, Morlacchi était
a Dresde, et les antres compositeurs italien*
avaient vieilli, ou n'avaient point de crédit
prés du public ; mail il manquait a Hercadante
la qualité essentielle | je veux dire l'originalité
qui crée le style, qualité indispensable pour
exercer a la scène nne domination non con-
testée, et pour éviter les alternatives de succès
et de chutes. Au mois de juin 1814,11 arriva i
Vienne et y débuta parla mise en scène deson
Elita e Claudio, que suivirent de près Dora-
tirs, en deux actes, le JYous di Ttlttnaeeo
ed Antinpe, drame lyrique, et II Podettà
di Burgot. Écrits avec trop de rapidité, et
conséquent ment avec négligence, ces ouvrages
ne réussirent point a la scène et furent mal-
traités dans les Journaux. En 1825, Merca-
danle donna, àTurin, la iVttoeri', opéra sérieux
qui Tut applaudi; malt Erode ouia Xarianna
tomba 1 Gènes. VIpcrmeitra. ou il y a de
belles choses, ne réussit pourtant pas au
théâtre Saint-Charles de Naples, mais la
DonnaCaritea, jouée au printemps da 18Î0,
a Venise, eut un succès d'enthousiasme.
Ce fut a celte époque que l'entrepreneur
du théâtre italien de Madrid engagea Merca-
dacte pour sept ans, aux appointements an-
nuel* de deux mille piastres, sous la condition
qu'il écrirait deux opéras nouveaux pour ce
théâtre. On ne connaît pas les circonstances
qui empêchèrent ce contrat de recevoir son
exécution ; mais II est certain que Hercadante
revint a Turin à la fin delà même année pour
y écrire l'Etio, qui n'obtint qu'un succès
dODteux, puis II Montanaro, an printemps
de 1837, pour le théâtre de la Scata, à Milan.
De la II retourna en Espagne. Il passa a Ma-
drid les année* 1897 et 1838 et y Ht jouer
quelques-uns de tes anciens ouvrages. On le
trouve à Cadix au printemps de 1839 : il y
donna l'opéra bouffe intitulé : La Rappri-
taglia, dont le succès fut brillant, puis 11 fit
nn voyage en Italie pour y engager de* chan-
teur* qu'il emmena i Cadix. En 1830, Herca-
dante retourna a Madrid, y prit la direction
de la musique du théâtre italien, et y composa
l la Tuta di bronto. De la il alla a Naples, en
1831, oti \i fit représenter la Zaira, qui reçut
SANTE 8»
un bon accueil. L'année suivante, Il donna i
Turin / Kormanni a Parigi, ouvrage qui
réussit; puis alla a Milan écrire l'opéra ro-
mantique Itmala onia Mort* td Aman,
dont le succès fut contesté.
Vers ce temps, la mort de Generali avait
laissé vacante la place de maître de chapelle
de la cathédrale de Novare; Hercadante se
présenta pour la remplir et l'obtint au com-
mencement de l'année 183S. Depuis Ion II a
écrit a Milan 71 Conttd'Eitex, qui a été Joué
sans succès, et qui a été suivi du drame
/ Briganli, d'Emma d'AMioekia, de la
Giovtntù di Enrieo F, de II Giuramsnto,
mélodrame et belle composition, oh le mal-
heureux Nourrit se Ht applaudir i Naples, et
do Le dut illvttri Rivait, 1 Venise, au car-
naval de 1859. L'opéra I Briganli avait été
composé pour. Paris; Mercsdante Tint le
mettre en scène lui-même, et l'ouvrage fut
joué au mois de mars 1836. Mais bien que les
chanteurs fussent Bubini, Tamburlni, La-
blacheel mademoiselle Grisi, l'opéra n'eut
point de succès. Sans l'opéra Le dut illuitri
Rivali, Hercadante transforma son style, y
mit plus de verve, plus d'élévation, et se plaça
au premier rang de» compositeurs de cette
époque. Cet ouvrage a été composé dans des
circonstances pénibles, car une affection
opbthalmique aigu B menaçait le compositeur
de le priver entièrement de la vue. Retiré a
Novare pendant ce temps, il était obligé de
dicter sa musique en l'exécutant au piano. Du
malheur qn'on craignait pour Mercadaote, la
moitié seulement se réalisa alors : Il perdit
un œil. L'artiste trouva un adoucissement a ce
cruel accident dans le succès éclatant de ta
partition. Postérieurement il a écrit Gahritla
di Ftrgi, Euma di Filtre, La Fatale, Il
Bravo, Il Faicello di Gama, Leonora, Gti
Oraixi ed i Curiaci , Il Proicritto , Il
Rtgenlt, Il Signare in viaggio , la Sali-
taria délie Jiiuri», et quelques autres ou-
vrages.
Des nombreux ouvrages de Hercadante, on
a gravé en partition de piano, BlUa t Claudio,
la Donna Caritea, Il Giuramento, Iimalia,
1 Normanni a Parigi, des choix de mor-
ceaux de l'/pormeslra, I Briganti, Emma
d'Antioekio, La Gtoventù di Enrieo F, L»
dut illuttri Rivali, Il Bravo, Elena di
Fellrt, Il GiuramfMo, La Fatale, et Gli
Oraxiitd i Curiaci, ainsi qu'une immense
quantité d'airs et de duos déiacbés, i Milan,
chu Rlcordl, a Paris, chez Bernard Latte et
ailleurs. On connaît aussi de ce compositeur :
90
MERCADANTE — MERGAD1ER
1° Deux recueils de six ariette* italiennes;
Vienne, Artaria. 2* Firginia, cantate;
Vienne, Hcclietti. Z* Serge in vano, cantate;
Milan, Ricordi. 4* Soiriu italienne, col-
lection de huit ariette* et de quatre duos;
Parla, Bernard Laite.
Considéré dans l'ensemble de la carrière,
Mercadante tait regretter qu'il ait mil trop de
-précipitation dans sea travaux et n'ait pat
réalisé ce qu'on pouvait attendre de lui. Le
don d'invention, qui fait subir à l'art dei
transforma lions, ne lui avait pas été accordé;
mais il y avait eu lui assez de mélodie natu-
relle, de sentiment de bonne harmonie, d'ex-
périence de l'Instrumentation et de connais-
■sance des voix, aise*, même de sentiment
dramatique, pour qu'on put espérer de voir
sortir de sa plume un plus grand nombre
d'ouvrages complet!, digne* de l'estime dei
connaisseurs. Toutefois, il est certain que cet
artiste est le dernier maître italien qui con-
serva dans ici ouvrages let tradition! de la
bonne école. Sei partition! sont bien écrite!,
•et l'on y trouve un sentiment d'art sérieux qui
a disparu après lui. Halheu reniement il aimait
trop le bruit et le* effets de rbylhme. Bon bar.
sioniste, il a donné, dam ses messes et autrei
ouvrages de musique d'église, le* preuve! d'un
■avoir qui l'a fait choisir, en 1840, pour la
direction du Conservatoire royal de Haples,
qu'il a conservée jusqu'à ce jour (1863).
L'Académie des beaux -art» de l'Institut de
France l'a choisi pour un de ses membre*
associé!. En 18Q3, cet artiste distingué est
devenu complètement aveugle.
HERCADIER (JM-Binim) est com-
munément surnommé DE DELESTAT,
parce qu'il était né, le 18 avril 1750, dam la
bourg de ce nom, au département de l'A-
riége. Destiné a l'état ecclésiastique, on lui lit
faire des éludes propres a le préparer a cet
état, particulièrement celle de* langue* an-
it d'en
naire, il déclara a sa famille que ion godt pour
les raaihéma tique! ne lui permettrait pas de
donner i la théologie l'allenlion qu'elle exi-
geait, et qu'il ne se tentait aucune disposition
pour «Ire prêtre. De retour à Mlrepoix, oii de-
meurait non père, il t'entoura de livre* d'al-
gèbre et de géométrie, et dès Ion, il ne l'oc-
cupa plut quedn sciences exacte!.
Apres avoir rempli, depuis 1784, l'emploi
d'ingénieur de la province du Languedoc, il
fut nommé dix ant après ingénieur en chef do
département de l'Arlége. Il est mort i Foix,
le 14 janvier 1818, i l'âge de toiiantc-iiiani.
La théorie de ta musique occupa te* loisirs da
ce lavant, et après avoir étudié les systèmes
par lesquels on avait cru l'expliquer, il se
persuada qu'il en avait trouvé un meilleur,
et l 'exposa dans on livre intitulé : Nouveau
«l/iteme de muiique théorique et pratique;
Paris, Valade, 1770, un volume in-8" de trois
cent quatre pages et huit planche!, avec un
diteonr* préliminaire de i.xvi pages. La cri-
e que fait Hercadier, dam ton discours
préliminaire, dei systèmes de Rameau et de
Tartlni, qui étaient en vogue de son temps,
i du moini dont on parlait beaucoup, est en
général ai*eijmte;mai*'il ettmoini heureux
lorsqu'il essaye d'établir son propre système;
car, aprèi avoir attaqué Rameau dam les prin-
:ipei, il loi emprunte l'Idée de la génération
de la gamme par dei cadence* de soni fonda-
mentaux, celle de l'identité dei octave*, enuu,
I fait dériver comme lui lei successions mélo-
liques de l'harmonie. Le* principesquiiervent
de guide a Hercadier, pour la recherche de la
baie de ton système, «ont en partie empi-
rique*, en partie arbitraire*. C'est par le té-
moignage de l'oreille qn'il vérifie la justesse
des successions dam la multitude d'intervalles
que lui donnent toute* le* divisions possible*
d'une corde tendue : il ne remarque pas que
ce témoignage, prit comme critérium, n'a pas
besoin de tout cet échafaudage; Il suint pour
la construction de la gamme à priori, mais
e peut conduire 1 une démonstration ri-
goureuse de la justesse dei sons.
MERCADIER (P.-L.), AI* du précèdent,
né dam le département de l'Ariége, en 1805,
fut élève de l'École militaire de Saint-Cyr.
Après y avoir terminé sel études, Il tut nommé
olucier, en 1831, dam le 96' régiment de
ligne, et serilt jusqu'en 1838. Fixé depuis ce
temps a Paris, il fut décoré de l'ordre de la
Légion d'honneur pour son honorable conduite
dans les rangs de la garde nationale pendant
l'insurrection dei journée! de juin. Comme
ion père, il s'en occupé de la musique, mai*
■u point de vue de la recherche d'une méthode
pour ion enseignement élémentaire. Le résul-
te ses travaux a été publié ion* ce titre :
is" d'instruction muilcalt d l'aide d'un
jeu d'enfant; Paris, J. Claye, 1855, un vo-
lume in-8° de cent cinquante- sept page*, avec
l tableau mécanique, el une hoite divisée par
se* où sont classés dei déi qui portent le*
nom! des note* avec les divers lignes qui lei
modifient, pour information des gammeidam
les tout; c'est cequeH.Mercadiernomme
tu» /tu d'enfant. S* méthode n'en pat dei-
MERCAD1ER — MERCY
tlnée aux écoles d'artistes, mai* i l'enseigne-
ment privé.
MERC.HI (...), guitariste et joueur de
■andoline, naquit à Naples ver* 1730 et vint
a Pari*, cq 1753, avec ton frère. Tous deux
se firent entendre dam des duos de calai
cionc, sorte de guitare a long manche en
usage autrefois chez le peuple napolitain.
Très-habile aussi sur la guitare ordinaire et
sur la mandoline, Mercbi fut longtemps eu
vogue a Farii comme maître de ce* Instru-
ments. Il virait encore et enseignait en 1789.
Cbaque année, il publiait un recueil d'airs
avec accompagnement de guitare, de préludes
cl de petite) pièce* dont il avait paru vingt- six
volumes en 1788. Le nombre de ses ouvrage*
pour guitare ou pour mandoline est d'environ
soixante. On ne connaît plus aujourd'hui de
toute celte musique, que de* trio* pour deux
violons ou deux mandolines et violoncelle,
œuvre 9 ; Le Guide dei èeotitri pour la gui-
lare, ou préludée aueii agréablei qu'utiles,
avec det airi et det,variatiom, op. 7, el Me-
nuet* et allemandes connu* el varie*, op. 33.
Mercbi a aussi publié un Traité det agré-
ments de ta mueiqugcxécutit tur la guitare,
contenant de* inttructioni clairet et du
exemptée dimonetratift iwr le pincer, I*
doigter, l'arpège, la batterie, l'accompagne-
ment, la chute, la tirade, le mortellement,
le trille, la glittade et le (On filé; Paris,
1777, tn-6*.
MERCIER (Aliïri), professeur de du-
tique a Pari*, ver* la fin dn dlx-bullième
siècle, a fait imprimer un petit ouvrage ioii-
lulé i Méthode pour apprendre à lire *ur
toute* les clef e; Paris, 1788. On a auui gravé
de aa composition, i Berlin, un air varié pour
le violon.
MERCIER (Jules), violoniste et composi-
teur, est né I Dijon, le 33 avril 1819. Dès l'âge
de quatre ans, il reçut de son père des leçons
de violon qui lui furent continuée* jusqu'à
l'arrivée, i Dijon, d'un bon violoniste nommé
Lejeune, qui devinl son maître. A Page dedix-
*ept an*, Mercier se rendit a Pari* et fut ad-
mis au Conservatoire comme élève-de Guérlu,
pui* désigné pour suivre le cour* de Bai Mol;
mais 11 ne reçut jamais de leçons de ce grand
maître, parce qu'une grave maladie lui 11 1 sus-
pendre se* éludes et l'obligea 1 retourner
dan* ga ville natale. Sa santé chancelante fut
, toujours un obstacle à la manifestation pu-
blique de son talent, mais n'a point empêché
ce talent de se développer el d'acquérir toulea
les qualité* qui font l'artiste distingué, à la-
voir, la beauté du son, la Justesse de l'into-
nation, le mécanisme de l'archet, et le senti-
ment Juste de l'art. Mercier s'est fait entendre
avec succès dans les villes les plus importantes
de la Bourgogne, de la Franche- Corn té, de
l'Alsaecet de la Lorraine, ainsi qu'à Carlsruhe,
a Wuribourg et i Stutlgard. Arrivé i Franc-
fort, Il y fut atteint de nouveau par une longue
maladie qui le RI renoncer à ses projets de
voyage et le ramena a Dijon. On a publié de
cet artiste : 1° Fantaisie pour le violon sur ta
Favorite; Pari*, Brandus. 2* fantaisie sur
Robert le Diable; idem, ibid. 3° Fantaisie
dramatique aur Ut Huguenots; idem, ibid.
4* Idem sur Charlet Vit ibid. 5* Idem sur
Robin-iet-Boie. 6° Idem sur le Pré-aux-
Clerei. 7* Caprice sur PEtUir d'amore.
8° Symphonie concertante pour deux violons
sur Norma. Cet artiste a aussi en ma-
nuscrit : Q°CoocerU> pour violon et orchestre.
10° Pastorale idem. 11* Trois airs variés
Uem. 19° Trois morceaux de salon : Élégie,
Saltarelle, Fillanell*. 13° L'Orage, avec or-
chestre. 14" Six prière* pour deux violon*.
15" Duos pour piano et violon. 16° Fantaisie
caprice pour violon. 17* Divers morceaux pour
mualque militaire; quadrilles, pas redou-
blés, etc. On trouve «ne appréciation du talent
de Mercier dans les Souvenir! delamutiqu»,
par M. Nault (Dijon, Loireau-Feuchot, 1854,
In-**).
MERCKER (Maratut), cornelllste et
compositeur du comte de Schaumbourg, na-
quit en Hollande et florissait au commence-
ment du dix- septième siècle. Ses composition*,
qui consistent loute* en musique Instrumen-
tale, sont les suivantes : 1° Fantatim irv
Canttonet gallivs 4 tiocum accommodai*
cymbalii et quibuecwtque alilt instrument.
musical. ; Arnbelm, 1604, in-4*. 3° Conctn-
tut harmonici 3, 5, 4, G, 6 voeum et imtru-
menrorum variorum; Francfort-sur le- Mein,
1613, in-4*. S9 If eue kunttliche mu*. Fugen,
Paduanen, GaUiarden und Intraden, auf
allcrley Ittetrum. tu gebrauchen, mit f,
3, 4, 5 und 6 Stimmen; Francfort, 1614,
ln-4».
MERCY (Lodii), né en Angleterre, d'une
famille française, dan* le* premières années
du dix-huitième siècle, se distingua par son
talent *nr la flûte à bec, a. laquelle il lit des
amélioration* conjointement avec le facteur
d'instruments Stanesby, de Londres; mais il
ne put remettre en faveur cet Instrument, que
la flûte traversiez avait fait abandonner. On
connaît de la composition de cet artiste :
»
MERCY -
l*Six solos pour la flûle à bec; Londres,
Walsh. S* Sis idem, op. S; ihirf. 3° Bouie
solos pour la Date anglaise (flûte a bec en «(),
avec une préface insiruciiie sur la gamme;
ibid.
MEREAUX {Jeis-Hicons LE FROID
DE), compositeur, Daqull a Paris, en 1745.
Apres avoir terminé ses études de musique
sons divers maître» français et llaliem, il rut
organiste de l'église Sa int-Jacque* -du- Haut-
Pas, pour laquelle il écrivit plusieurs motets.
En 1775, il ni exécuter, au Concert spirituel,
l'oratorio VSithtr, qui fut fort applaudi. La
cantate A' Mine, teint de Galconde , fut le
premier outrage qu'il publia en 1767. Il fil
représenter a la comédie italienne les opéras
mirants : 1* Le Rtttmr de la tendreue, le
1" octobre 1774. î" Le Duel atmiqae, le
16 septembre 1776. 3° Laurettt, en 1783. Il a
donné aussi a l'Opéra : 4", Alexandre aux
Inde*, (1785), dont la partition a été gravée.
G» Œdipe el Joeaile, en 1791. Mereaux a
laissé en manuscrit : les Thirmopylei, grand
opéra, et Scipion ê Carthage. Il est mort à
Paris, en 1707.
MEREAUX (JosïM-rTicoiieLE FROID
DE), 61s du précédent, né a Paria, en 1767,
fut élève de son père. En 1 780, ce tut lui qui
joua de l'orgue qu'on avait élevé ou Cbamp-
de-Mars pour la fête de la Fédération dn
14 juillet. Il entra ensuite comme professeur
a l'école royale de chant attachée aux Menus-
Plaisirs du roi. Depuis Ion, il a été professeur
rie piano et organiste du temple proteslantde
l'Oratoire, quoiqu'il fût catholique. Il com-
posa, a l'occasion du couronnement de Napo-
léon I", une cantate a grand orchestre, qui
fut exécutée dans ce temple, en 1804. Parmi
les compositions de Hereaux qui ont été pu-
bliées, on remarque : 1° Sonates pour piano
et violon ou flûte; Paris, Pacini. 3* Nocturne
pour piano et flûte, op. 35 ; Paris, Sichaull.
3" Sonate pour piano senl, op. S; Paris,
Omoni. 4' Grande sonate, idem; Paris, Le-
duc. S» Plusieurs fantaisies pour piano. Il a
laissé en manuscrit une grand" méthode de
piano non terminée. M. de Mereaux ■ formé
quelques élève) distingués, au nombre des-
quel) on compte son fils el mademoiselle Au-
guste Compel de Saujon, amateur qui brilla
par son talent d'exécution, el qui * écrit de
jolies fantaisies pour le piano.
HEREAUX (JuH-Ariaii LE FROID
DE), fils du précédent, est né a Paris, en
1803. Élève de son père pour le piano, Il fil
Je rapides progrès sur cet instrument, ce qui
HEREAUX
ne l'empécba pas de faire de bonnes études
au Lycée Charlemagne, el d'obtenir un pre-
mier prix au grand concours de l'université. Sa
mère était fllledu président Blondel, qui, jeune
avocat, avait plaidé la cause de mademoiselle
rl'Oliva, dans la fameuse affaire du collier de
la reine, puis fut secrétaire de) sceaux sous
La moignon de Halesherbes, et qui devint
enfin président de la Cour d'appel de Paris.
Celte dame voulait que son fils suivit la car-
rière du barreau ; mais l'organisation musi-
cale du jeune Mereauï en décida autrement.
A l'Age de dix ans, il ni avec Heicha un court
complet d'harmonie; Il était à peine parvenu
a ta quatorzième année lorsque son père fit
graver, chez Ricbaull, ses premiers essais de
composition. Après avoir terminé se) élude*
de collège, Il apprit de Reicba le contrepoint
el la fugue, dont 11 avait étudié auparavant
les premiers principe) avec le vieux Porta
(uoum ce nom). Devenu artiste, Mereaux te
livra a renseignement et publia un grand
nombre de compositions pour le piano. In
1898, son ancien camarade de collège el ami,
l'archéologue Charles Lenormant, lui fit avoir
le litre de planisledu ducde>Bordesux, sinécure
qu'il ne garda pas longtemps, car, moins de
deux ans après, la révolution de 1830 changea
la dynastie régnante. Après cet événement,
Mereaux parcourut la France en donnant des
concerts; puis il se rendit à Londres, en
1839, et y séjourna pendant deux taisons
comme virtuose, professeur et compositeur
pour son instrument. Au nombre des élèves
qu'il forma i cette époque, on compte made-
moiselle Clara Loveday, qui, plus tard, acquit
une certaine renommée. Fixé 1 Rouen vers
1835, Hereaux s'y est livré à l'enseignement
jusqu'à ce Jour (1869), et y a formé beaucoup
île lions élèves, parmi lesquels on remarque
mademoiselle Charlotte de Malteville, connue
plus tard sous le nom de madame Amédée
Tardleu, el qui a mérité l'estime des connais-
seurs par la manière dont elle Interprétait
les oeuvres classiques. Bien qu'absent de Paris
pendant une longue suite d'année), Mereauï
n'y rut pas oublié, parce qu'il y fit mettre au
jour plus de quatre-vingt-dix oeuvres, parmi
lesquels on compte cinq livres de grandes
études pour te piano, qui Turent publié) en
1835, et qui, après avoir reçu l'approbation
de la section de musique de l'Institut de
France, ont été adoptés pour l'enseignement
au Conservatoire de Paris. An nombre il ? ses
compositions de musique vocale, on compte
une messe solennelle à quatre voix, chœur et
MEREAUX — MËRK
orchestre qui a Hé exécutée a II cathédrale
de Rouen, en 1853, des cantates pour diverses
circonstances, dont une ■ élé publiée a Paria,
ehei Maurice Scblesinger, et une autre, écrite
peur le cbauteurBaroi I bel ,ct q ui a paru chez les
frères Escndier. Il a écrit des pièces chorales
i bult ïûii en deux chœurs, pour lei Orphéo-
niste! de Paris. Reçu membre de l'Académie
Impériale de) sciences, belle»- lettre» ei «ri*
de Rouen, en 1858, Mereaux a prononcé, i la
séance publique de cette société, un discours
sur la musique elsur ion Influence sur l'édu-
cation morale des peuples. Après avoir été
publié dans les mémoires de cette académie,
ce morceau a élé reproduit dîna divers Jour-
naux. Comme littérateur musicien, cet artiste
a pris part a la rédaction de plusieurs jour-
naux, et a lail, pendant plusieurs années, la
critique musicale dana le journal principal de
Rouen. Plusieurs fois Hereaux s'est (ail en-
tendre i Paris comme, virtuose et y a obtenu
des succès. En 1844, il a donné, dans la grande
aalte du Conservatoire, un concert au bénéfice
de l'Association des musiciens, et y a exéculé le
concerto en ré mineur de Mozart. En 1835, it
fll entendre, pour la première foisa Paris, dans
un concert donné! la salle Pleyel, avec made-
moiselle de Malleville, son élève, le concerto en
mi bémol pour deux pianos du même maître,
et écrivit pour cet oeuvre un grand point
d'orgue qui a été publié cbez l'éditeur Richault,
MERELLE (....). On a, aoua ce nom, une
méthode de harpe, divisée en trois livres, et
intitule : JVeio and complet» instruction
for the Pedai tfarp; Londres, 1800.
MÊRIC-LALANDE (Ht* mette), foyez
LALAPUDF. (Htuwmi-CiiaMiMi MÉ-
IUC-).
MERK (Dm il), musicien havaroîs, né
vers la milieu du dix-septième siècle, fut
Instituteur, chantre et directeur de musique a
Aiigs bourg aprèala mort de Georges SchmeUer.
Il a publié une méibode de musique Instru-
mentale intitulée : Anwtitung sur Jnitru-
mtntalmuiik ; Augsbourg, 1893. Merk est
mort en 1713.
MEItK'(Jos*fu), violoncelliste distingué,
naquit a Vienne, le 18 janvier 1795. Il était
encore dans ses premières années quand on
lui Ht commencer l'étude du violon} i l'âge
de qninie ans, il possédait déjà un talent re-
marquable sur cet instrument et se faisait
entendre avec succès dans les concerts ; i
un accident, (lui [louvailavoir lescooséquc
les plus graves, l'obligea d'abandonné
violon et de prendre la violoncelle : mordu
par un chien de grande taille, aux deux bras,
il reçut au bras gauebe des blessures si pro-
fondes, qu'il lui ticvinl désormais impossible
de le tourner pour tenir le violon dans sa
position ordinaire. Merk éprouva beaucoup de
chagrin de cet événement; mais son goût
passionné pour la musique lui fit prendre im-
médiatement la résolution de se livrer à
l'étude du violoncelle. Le nom du maître qui
lui donna les premières leçons de cet instru-
ment [Schindlxckt.r) est a peine connu parmi
les artistes : cependant ce dut être un homme
de talent, car M Ht faire a son élève de si
grands progrès, que Merk put élre engagé,
après une année d'études, comme violoncel-
liste de quatuors chez un magnat de Hongrie.
Il vécut deux ans chez ce seigneur; puis II
entreprit un voyage pour se faire connaître et
se Ht entendre dans les villes principales de
la Hongrie, de la Bohème et de l'Autriche.
Après cinq années de celte vie nomade, il re-
tourna i Vienne et entra comme premier vio-
loncelle à l'Opéra de la cour (1816). Admis à
la chapelle Impériale, en 1819, il vit sa répu-
tation de virtuose violoncelliste s'étendre dans
toute l'Allemagne. Lorsque le Conservatoire
de Vienne fut institué (en 1831), Merk y fut
appelé en qualité de professeur de son instru-
ment. En 1834, -l'empereur lui accorda, con-
jointement avec Mayseder, le litre de virtuose
de la chambre impériale; distinction qui ne
pouvait étreaccordéeaun artiste plus digne de
l'obtenir. Dans ses voyages, il fit admirer son
lalent a Prague, Dresde, Leipsick, Brunsvrick,
Hanovre et Hambourg, d'où il se rendit i
Londres. De retour i Vienne, en 1839, Merk
y reprit les fonctions de professeur, dans les-
quelles it s'est particulièrement distingué,
ayant formé un grand nombre de bans violon-
cellistes répandus en Allemagne et dans les
pays étrangers. Ce digne arliste est mort a
Vienne, le 16 juin 1853. On a publié de sa
composition : 1* Concerto pour violoncelle et
orchestre, op. 5; Leipsick, Rreilkopf et Hwrtel.
3° 6oncertino idem (en la), op 17 ; ibid.
3" Jdagio et rondo idem (en ré), op. 10;
Vienne, Mechetti . 4° Jdagio et polonaise (en
la), op. 19 j ibid. S9 Variations sur un Ihème
original (en toi), op. 8 ; ibid. 6* Variations
sur nn (berne tyrolien (en sol), op. 18; Bruns-
wick , Meyer. 7° Divertissement sur des
thèmes hongrois (en ré mineur), op. 19; ibid.
8° Introduction et variations (en ré), û\i 21 ;
Vienne, Mecnetli. 0° Vingt exercices pour le
violoncelle, op. 11 ; Vienne, Uaslingcr.
10" Six. éludes tden», op. 30; ibid.
by Google
94
MERKEL - MERKLIK
HERKEL.(Diii»sotT-EaHAiiDuj, litté-
rateur allemand, naquit i Schwartaenberg,
au pied de* montagne* du Hari, le 11 Juin
17G5, fil >es études a Ziilau et à Leipslck, puis
se nia a Dresde, où il mourut le A octobre
1798, à l'Age de 33 ans. Il cultiva la musique
comme amateur, et publia un recueil de pièces
intitulé : Quelques compositions pour le
piano et le chant; Dresde, Hiischer, 1791.
HERKLIN (Jom»r), habile facteur d'or-
gues, est né, le 17 janvier 1819, à Oberbauten,
dans le grand-duché de Bade. Fils de
J. Herklin, Facteur d'orgues a Freibonrg,
dans la même principauté, il lit ses pre-
mières études tous la direction de son pire,
pull il compléta tes connaissances par ses
'orages en Suisse, eu Allemagne, et travailla
chei H. Walker, à Louisbourg, puis cbei
Ilorfmacber, à Linnlch. Arrivé en Belgique,
H. Herklin posa les premières bases de son
établissement à Bruielles, eu 1843. En 1847,
l'exposition nationale belge lui procura l'oc-
casion de se Taire connaître avec avantage par
les bonnes qualités de l'orgue qu'il y fit en-
tendre : une médaille de vermeil lui fut dé-
cernée en témoignage de la satisfaction du
jury. Sans la même année, M. Herklin appela
près de lui H. F. ScfanUe , son beau-frère,
facteur très-habile, particulièrement pour la
mise en harmonie des jeux. Ce fut peu de
temps après que l'auteur de celle notice, par
un rapport lu a l'Académie rurale des sciences,
de* lettre) et des beaux-art* de Belgique,
appela l'attention des facteur* d'orgue* belge*
sur la nécessité de perfectionner leur* Instru-
ments en ce qui concerne les diverses partie*
du mécanisme, et d'étudier les découverte*
qui avalent été faites 11 ce tnjet en Angleterre
et surtout en France. De ton* les facteurs
d'orgues du pays, M. Herklin fut le seul qui
comprit l'importance des considérations ex-
posées dans ce rapport; «ans perdre de temps,
il examina avec l'attention la plus scrupuleuse
les améliorations introduites récemment dan*
la facture de l'orgue par le* artistes étrangers,
adopta celles qui lui parurent résoudre des
problèmes fondamentaux de son art, et en
puisa d'autres dans son propre fond* pour la
production de timbre* caractérisés et variés,
il t disparaître de l'instrument les anciens jeux
qui forment double emploi avec d'autres et
compliquent la machine sans utilité pour
l'effet; enfin, il réunit dan* ses orgues tous
les éléments d'une perfection relative, au fur
cl â mesure que l'expérience l'f clairail, et par-
vint ainsi, par degrés, en peu d'années, a se
placer au premier rang des fadeurs, et a pro-
duire des orgues de toutes les dimensions, qui
sont aujourd'hui considérées comme de* mo-
dèles achevés, tant pour les détails de la
construction mécanique que pour la richesse,
l'ampleur et la variété des sonorités.
En 1853, Herklin, dans le dessein d» donner
plus de développement à son industrie, fesjda
une société par actions, sou* la dénomination
Herklin , Schutxe et compagnie. En 1865,
cette société acheta la fabrique d'orgue* de
Du croquet, à Paris. Dans la même année, elle
obtint de* récompenses très-honorables i
l'exposition universelle de cette ville. En
1858, la société fut transformée en Sociité
anonyme pour la fabrication des or-
gues i etc.; établissement JUerkltn-Schiitzt.
Cette nouvelle organisation permettait à une
administration composée d'hommes hono-
rables et expérimenté* d'apporter son concours
dans Us travaux de l'établissement. Par la
bonne gestion de celte administration ; par 1*
réunion des deux grandes maisons de Bralolles
et de Paris ; par les travanx qui y sont exé-
cutés; enfin, par te talent in «on tes table de
HH. Herklin et Schulze, cel établissement est.
devenu san* égal en Europe. Les orgue* le*
plus remarquables qu'il a produites depuis
1845 sont (en Belgique) : 1* Le grand orgue
de S. Barthélemi, a Liège ; 3° Celui de l'ab-
baye de Parc, près de Louvaln ; S* l'orgue du
collège des Jésuites, à Namtir; 4* Celui de
l'Institut des aveugles, faubourg de Scbaer-
beek, a Bruxelles; 5' Le grand orgue de trente-
deux pieds pour le Conservatoire de Bruxelles,
dans la grande salle du palais des beaux-
arts: instrument magnifique,) quatre clavier*
manuels, clavier de pédales, cl nquan te -quatre
registres, avec tous les accessoires de pédale*
de combinaisons, d'accouplement et d'expres-
sion. (En Espagne) : 6° Le grand orgue de la
cathédrale de Hurcie. (A Paris) : 7* Le grand
orgue de Sainl-Eustacbe ; 8* celui de l'église
Saint-Eugène; 9" celui de S. Philippe du
Boule. (Dans les départements de 11 France) :
10° Le grand orgue de la cathédrale de Kouen;
1 1 ° celui de la cathédrale de Bourges ; 18" ce-
lui de la cathédrale de Lyon ; 13" idem de la
cathédrale de Dijon ; 1 4* idem de la calhédrala
d'Arras; 15° l'orgue de l'église Saint-Ni-
colas, & Boulogne- sur -Her; 16° celui de
l'église Salnl-Sernim, à Toulouse, grand Irenle-
deux pieds.
Par ses travaux dan* la construction de*
harmonium, M. IHerklin a porté cet instru-
ment a la plus grande perfection obtenue jus-
MERKL1N - MERSENNE
85
qu'à ce jour (1803) ; perfection qui ne semble
même pai pouvoir élre dépassée, tant pour te
fini el la solidité du travail, que par la beauté
du son et la variété des timbre» de» divers
registres. La société anonyme dont 11 dirige Ici
ateliers a construit de grandi instruments de
celte espèce dont la puissance sonore frappe
d'élonnement let connaisseur» ; ili tiennent
lieu d'orgues dans un grand nombre de petite*
localités, et ont tur celles-ci l'avantage d'oc-
cuper peu de place.
MERLE (JcAB-TooMinrr), littérateur, né
à Montpellier, le 16 Juin 1789, Bt de bonnet
éludes à l'école centrale dn département de
l'Hérault, puis te fixa a Paris, en 1803.
D'abord employé au ministère de l'Intérieur,
il quitta cette place pour le service mili-
taire, et do revint a Pari* que ver» la fin
de 1808. Tour a tour attaché a divers jour-
naux, il le fut en dernier lieu a te Quoti-
dienne, ta qualité do rédacteur pour la lit-
térature. Il a fait représenter aui théâtre* du
Vaudeville , des Variété* et dos Boulevard»
beaucoup de pièces dont quelque*- une* ont
obtenu dn succès. Depui* 1823 Jusqu'en 1836,
il enl la direction privilégiée du théâtre de la
Porte-Saint- Martin. On a de lui deux petit*
écrit», dont te premier a pour titre : Lettre à
un composï'isur frarteaU, fur l'itat actuel
dt l'Opéra; Paris, Barba, 1837, ln-8" de
quarante -quatre page*, et l'autre : De
t'Opéra; Pari», Baudouin, 1837, in-8- de
trente-deux pages. J'ai donné, dans la Reçue
muticale { (. I™ ), de» analyse» de ces opus-
cule*. Merle est mort à Pari», lo 18 fé-
vrier 1853.
MEULES {...), mécanicien anglais, «In-
venté a Londres, en 1770, une machine pour
noter la musique, qu'il a envoyée au prince de
Galitiin, a Pélersbourg; mai* le» difficulté»
de la traduction des ligne* firent renoncer a
cette machine, sur laquelle on trouve une no-
lice dans le Correspondant mutical de Spire,
année 1703, p. 508.
MERLIING (Jules), professeur de musique
à l'école supérieure de» Bile», i Magdebourg,
est auteur d'un livre d'enseignement élémen-
taire, intitulé : TheoretUck-praktUcliet G*-
tangt-Curtul (Cours de chant théorique el
pratique); Magdebourg, BelnrlchtboCen, 1855.
Ce cours est divisé en quatre degré* : le pre-
mier, pour les eufaot* de huit à neuf ans; le
second, d'enseignement moyen, pour ceux do
dixàonitant; le troisième, également d'en-
seignement moyen, pour Tige de douze a
treize an*, et le dernier, pour l'enseignement
supérieur, de Ireite à quinze ans. A cet ou-
vrage, M. Herllcg en a fait succéder un autre
qui a pour titre : Ber G étang in der Schule,
seine Bedcutung tmd Behandlung, etc. (le
Chant dans les écoles, son importance, et l'ap-
plication qu'on peuten Taire, etc.); Le i psi et,
1838, un volume in-S». Ce livre est l'œuvre
d'un esprit distingué, dnnl les vues sont philo-
sophique*. Ainsi que le dit M. MerHng (p. 7),
c'est le commentaire du Couri de chant théo-
rique et pratique. Je n'ai pas de renseigne-
ment sur l'auteur de ce* ouvrages.
MER1MET (l'abhé Louis- Ffunçois-Eana-
hiei), né le S5 janvier 1703, a Deserlin,
bourg du hameau de Rouchoux (Jura), a «lé
d'abord professeur de belles-lettres a l'école
centrale du département de l'Ain, puis au
Lycée de Moulin», membre de l'Académie de
Montauban, et de la Société des sciences et
■rts de Grenoble. Il est mort a Saint-Claude,
le 37 août 1895. Ce littérateur a publié ; Zel-
fre* tw la musique moderne; Bourg, 1707.
ln-8*.
iMEIVMET (Louis BOLLIOUD DE).
r^oyeiBOLUOiJI)DEBIER*fET(Loiits)-
MERIUCK(Amoid), organiste de l'église
paroissiale de Clrencetter, dans le comté de
Glocester, occupait cette position avant 1838.
Il est mort dans celte ville, en 1845. Cet ar-
tiste s'est bit connaître par la traduction an-
glaise des œuvre* didactiques d'Albrechls-
berger, dont la deuxième édition, augmentée
d'une préface nouvelle, de note* et d'un vo-
lumineux Index, a été donnée par M. John
Bisbop, de Cbaltenham, tons ce titre : Bfethod
of ffarmany, figured Bote and Compéti-
tion, adapted for telf initruetion, etc. ; Lon-
dres, Xob. Cocks et C'(san» date), deux volumes
gr. in-8".
MERSENNE (le P. Mimb). Si la persé-
vérance el l'activité dans te travail suffisaient
pour conduire nu écrivain à la gloire, nul
n'aurait plu* de droits à la- célébrité que le
P. Mersenne, religieux minime de la Place-
Royale de Paris, sous le règne de Louis XIII.
Mal heureusement ce bon moine, fort tarant
d'ailleurs, n'était pat de trop bon lent,
selon l'opinion d'un critique, et l'on ne peut
nier que le critique ait raison. Le P. Mer-
senne a laissé beaucoup d'ouvrages volumi-
neux qui attestent son courage et sa patience:
mai* les choses utiles qu'on y trouve sont
noyées dau» une multitude d'extravagances
plus étonnante» encore que l'étendue des con-
naissances de celui qui les a imaginées. Au
reste, ses défaut* tiennent un peu de son
temps, où la philosophie des sciences n'existait
jioinleiicore,en dépit dugénieetdes efforts île
Descartei. Le jugement qu'on porte aujour-
d'hui de* ouv rages du P. Mersennft n'était pas
celui de te» contemporains. Le P. Parran le
considère comme un excellent théoricien de
musique(l), et dit qu'il ne laisse rien i délirer
sur la partie spéculative de son art. Le jésuite
Kircber; qui fait son éloge en quatre mou (2),
Fit inUrpaucoi mmmui, ajoute que son
ouvrage intitulé : Harmonie vnivenelle est
justement estimé, mail que l'auteur l'y est
plus attaché 1 la philosophie des sons qu'à la
pratique de 1* mutique. La Kolhe Le Viyer,
ce sceptique il peu complimenteur, a donné
aussi de grandi éloges au P. Mersenne, en lui
envoyant son Diteourt sceptique de la mu-
sique (S) : ■ Je reconnais, dit- 11, que vous
• avei eu des pensées si relevées sur la mu-
• sique, que l'antiquité ne nous en fournit
■ pas de pareilles... Vos profondes réflexions
u sur celte charmante partie des mathéma-
- tiques ne laissent aucune espérance d'y
■ pouvoir rien ajouter i l'avenir, comme elles
° ont surpassé de beaucoup tout ce que les
• aièclci passés nous avalent donné. «
La vie simple, uniforme ei tranquille do
P. Hersenne ne Fournit guère de matériaux
pour une biographie; c'est de lui qu'on peut
dire avec justesse que son histoire n'est autre
que celle de ses ouvrages. Né au bourgd'Oizé,
dam le Maine, le S septembre 158B, Il fll de
bonnes études au collège du Mans, et alla les
achever a. La Flèche. Entré dana l'ordre des
Minimes, il en prit l'habit dans le couvent
Nolre-Dame-de-Graee , prèi de Parii, le
17 juillet 1611, Bt son noviciat aMeaux, re-
vint i Paris suivre des cours de théologie et
de langue hébraïque, et Tut ordonné prêtre
par Mgr de Gondi, en 1613. Plua tard, ses su-
périeurs l'envoyèrent a Nevers pour y ensei-
gner la philosophie dans le couvent de son
ordre, dont il fut nommé supérieur. De retour
à Paris, il se livra à de grands travaux sur la
philosophie, les mathématiques et la musique.
Trois Tois il visita l'Italie et y fréquenta les sa-
vant! les plus distingués. On place les époqMS
de ces voyagea en 1640, 1641 et 1645. Lié
d'amitié avec Descaries, Pascal le père, Rober-
val, Peiresc, et la plupart des savants et des
hommes célèbres de son tempi, il prit part
aux découvertes les plus importantes qui
Turent faites à celle époque, et entretint une
(!) lluii.p.tH.é.r. «pnL, p. fi.
(I) Munira, um.tr. |,rsf. ï. ?. *.
(3j T. IV lit sa antr», p. XL Caris, ICSii.
■clive correspondance avec Doni, Huygens et
beaucoup d'autres savants hommes de l'Italie,
de l'Angleterre et de la Hollande. Se livrant a
des expériences multipliées sur des objets de
la physique, il passait une partie de son temps
dans les ateliers ou dans le cabinet deaartistes,
puis prenait des notes sur tout ce qu'il avait
recueilli de faita et d'observations. La douceur
de son caractère, sa bienveillance habituelle,
disposaient tous ceux qui te connaissaient à
être de sei amis et a l'aider dam ses travaux.
C'est ainsi qu'il passa sa vie, et qu'il arriva au
terme de sa carrière, i l'âge de soixante ans.
Il mourut, le |«* septembre 1648, des suites
d'une opération douloureuse.
L'un des premiers ouvrages de Hersenne
relatifs I la musique est celui qui a pour litre:
la Fèriti du sciences (Paris, 1625, ln-4');
ce livre est le moins connu de tous ceux qu'il
a publiés. Il roule presque tout entier sur la
certitude des principes de la musique, et tend
a prouver que cet art repose sur une science
réelle. C'est surtout à l'examen de l'objection
suivante que le P. Hersenne se livre : • La
i musique n'est rien qu'apparence, puisque
« ce que je trouve agréable, un autre le trouve
• détestable. L'on ne donne aucune raison
« pourquoi l'octave, la quinte et la quarte
« sont plutôt consonnances qu'une septième
• ou une seconde. Peut-être que celles-ci sont
• les vraies consonnances, et que les autrel
» sont les dissonances; car si ce nombre-là
. convient i l'un, celui-là plaira i l'autre. *
Le P. Mersenne, pour répondre à cette objec-
tion, entre dans une longue discussion sur les
nombres, les rapports des intervalles et les
proportions. Du milieu d'un fatras de paroles
inutiles surgit cependant une idée dont luler
et d'autres grands géomètres se sont emparés,
aavolr: qu'un intervalle est d'autant mieux
coosonnanl que les rapports des sons qui le
constituent sont plus simples. Le calcul des
lobgueurs des cordes et du nombre de leur*
vibrations lui sert 4 démontrer cette vérité
dont on attribue la découverte à Pytbagore,
mais qui ne se trouve établie d'une manière
positive, pour la première fols, quedans l'écrit
de Mtrseuiic.Ce moine eit revenu sur le même
objet dans la deuxième de ses Quettiaiu har-
monique» (Paris, 1634, iu-8°), p. 80 : elle est
ainsi énoncée : A lavoir ti la musique eût
une science, et ti elle a dee principe* certain!
et évident*; mais il y abandonne le calcul
pour se livrer i l'exposé de quelques faits his-
toriques on il fait preuve de plus de crédulité
que de critique.
Le projet d'un granit ouvrage qui devait
embrasser (ouïes les parties de I) musique oc-
cupait le P. leneaae. Ce livre détail avoir
pour litre : Traité de l'harmonie universelle.
Xn 1637, il en publia un premier essai eu un
volume ln-8*, tout ce titre : Traits de Char-
mante universelle, où est continue la musique
théorique »t pratique de» anciens et mo-
derne* j avec fes cause» de tes effets ■■ enrichie
de râlions prisa de la philosophie et de la
musique (Parti, Guillaume Baudry). Ce vo-
lume, divisé en deux litres, renferme quatre
cent quatre-vingt-sept pages , non compris
les «pitres, les sommaires et les préraces. Ou
n'y volt pas le nom du P. Mersenne au fronti-
spice, mais il te troove au bas de l'épltre dédi-
catoire du premier livre, à monsieur du Re-
fuge, et de celle du second, a monsieur Cou tel,
conseiller en la Cour des aides. Après la pre-
mière épllre, on trouve une préface générale,
puis le sommaire des telle litre* dont l'ou-
vrage devait être composé. Ce sommaire est
■nlvi de la préface du premier litre et de la
table des théorèmes de ce livre, as nombre de
trente. Vient ensuite le texte du premier litre,
#u(non!i«nt ee qu'enseignent Euclide, Pto
limée, Baeehiut, Ëoèce, Guy Arstin, Fabtr,
Glarean, Folian, Zarlin, Satinas, Galilée,
L'IUuminata, Cerone, etc., H plusieurs
autre* choses qui n'ont point été traitées
jusque* à présent. Dans ce premier livre, le
P. Mersenne a donné une assez mauvaise tra-
duction française de l'Introduction à la mu-
sique de Bacchius, et de la musique d'Eticlidc.
Après l'épi tre du second litre, on tronte la
prérace et la table de* théorèmes, au nombre
de quinze. Le texte de ce second livre com-
mence à la page SOS.
Je possède un exemplaire de ce volume qui
esLéerminé par l'approbation manuscrite et
autographe de François de la Moue, M de
T. Ma «in Hérissé, théologiens de l'ordre des'
Minimes, approbation qui se trouve Imprimée
dans les autres exemplaires : Il y a donc
lieu de croira que celui-ci est l'exemplaire
de Mcrtenne , formé des bonnes feuille*
d'épreuves.
Il y ■ des exemplaires de cet outrage qui
portent, comme .celui-ci, la date de 1897 et
qui sont évidemment de la même édition,
quoiqu'il s'y trouve des différences assez re-
marquables, dont voici l'indication ;
1* Après cet mol* du titre: De la philoso-
phie et des mathématiques, on trouve ceux-
ci : par le sieur de Sermes C'esl le nom tout
lequel t'ettcaché'plusieurt fois leP. Mcrtenne.
■iooi. naît, si* ■oticixat. t. ti.
ENNE »
a» Au lien de l'épltre h monsieur du Re
fUge, on trouve une épllre dédicaloire de l'édi-
teur G. Baudry * Pierre d'Alméras, conseiller
d'État. f
S* La préface générale n'y est pas, malt
après l'épltre à- Pierre d'Alméras tient le
sommaire des seize livres de la muslqne ,
la préface du premier litre , la table des-
théorèmes, puis, enfin, le corps de l'ouvrage.
4° Le titre du second litre porte aussi 1c-
nom du sieur de Sermes.
B° On ne trouve pat dans ce* exemplaires-
l'épltre dédicaloire à H. Coule! ; mal* immé-
diatement après le titre, vient la table des
théorèmes du second livre suivie de la pNface-
au lieu d'en être précédée. Après celle préface,
vient l'exlrail du privilège do roi qui n'est'
dans tes autre* exemplaires qu'à la fin de
l'outrage. Enfin, le texte du livre suit cette-
pièce, et ce texte se termine, à la page 477, par
ces mots ; la lumière de la gloire. Tout ce
qui soit dans le* autres exemplaires manque
dans ceux-ci. On n'y trouve pas non plut
l'avertit sèment an lecteur, oh le P. Mertenne
se plaint des critiques qu'on a faites de ton
outrage ; d'où 11 parait que les exemplaires au.
nom de de Sermes sont les premiers qui ont'
été publiés et qu'on a mis des cartons ans
Forkel n'a pat connu cet ouvrage du
P. Mer/senne; quant à Lichtenthal, il a défi-
guré le nom de de Sermes en celui de F . de
Sermisi [Bibl. delta mus., t. IV, p. 390), et i t
n'a pas su quelle eut la matière Iraitéedaus le
livre dont il t'agU.
lien n'était pins difficile pour le P. Ker-
senne que de se renfermer dam le sujet qu'il
voulait traiter { son esprit ne pouvait s'accom-
moder de l'ordre dans les idées, et toujours II
se laissait entraîner à parler de chose* qnr
n'avalent qn' un rapport fort éloigné a l'objet
du livre qu'il écrivait. C'est ainsi qu'on Int
voit proposer, dans lesecoDd litre de l'ouvrage
dont il tient d'être parlé, une multitude de
questions oiseuses on qui n'ont qu'un rapport-
éloigné avec l'objet de son outrage.
Cet! encore cette divagation de l'esprit du
P. Mertenne qui l'a conduit i écrire, comme
préliminaires de son grand Traité de l'harmo-
nie, deux petits livres, doot l'un a pour litre :
Questions harmoniques, dans lesquelles sont
contenues plusieurs choses remarquables
pour la physique, pour la morale et pour le*
autres sciences (Paris, Jacques Ville ry, 1034,
ln-8"), et l'autre: les Préludes de l'harmonie
universelle, m questions curieuses, utiles
aux prédicateuri , aux théologiens , aux ai-
trologuei, aux médecins et aux philosopha,
■composes» par le l. P. M. M. (Paris, Henri
Guenon, 1634, in-S"). Dans le premier de cei
livres, le P. Mersenne examine en deux cent
soiianle'jelie page* lei question» mirantes :
1° A lavoir tt la musique ut agréable, il le*
hommes savants y doivent prendre plaitir,
«( quel 'jugement l'on doit faire de ceux qui
ne t'y plaisent pat, tt qui la méprisent ou
gui la haïiient. &>A lavoir si la musique est
«ne icienct, et si tilt a. SU principes cer-
tain» et évidente. 3* A savoir e'il appar-
tient plutôt aux mattrted» muiique etdceux
qui tant lavant» en celte science déjuger de
la bonté de* aire et des concerte, qu'aux
ignorante qui ne savent pas la musique.
i° A savoir ti la pratique de la musique est
préférable à la théorie, et si l'on doit faire
plue d'itat de celui qui ne ia([ que composer
ou chanter que de celui qui sait les raisons
de la musique.
Le livre des Préludes de l'harmonie est eu-
tore plu* ridicule, car on y volt le P. Mer-
senne traiter série ntement des questions telle*
que celles-ci : 1° Quelle doit être la constitu-
tion du ciel, ou l'horoscope d'un parfait
musicien? 3* Quels sont les fondement! de
l'astrologie judiciaire par rapport à la mu-
eiquet 3° A savoir si le tempérament du
parfait musicien doit tire sanguin, phleg-
matique, bilieux ou mélancolique, pour pou-
voir chanter où composer les plus beaux airs
qui soient passibles, etc., etc. On pourrait
croire que l'homme qui emp|oyatt «on tempi
a écrire sur de pareil! sujets était Incapable de
lien Taire de sérieux ; ou se tromperait néan-
moins; le grand TraiU.de Vhaftnonic uni-
verselle de Versenne eit uu vaste répertoire
où l'on trouie une rouliiiuje de renseigne'
■nent* fort Utiles, qu'en chercherait vainement
ailleurs, sur des objets d'un haut Intérêt, sous
le rapport de l'histoire de la muiique. Ce»
bonne* choie*, a la vérité,' sont mêlée* a
beaucoup de futilités; mais avec rie la patience
on parvient a /carier ce qui est sans valeur et
a faire profil de ce qui concerne l'art.
On a au**| deux antre* polit* traité* de
Hersenne, où il y .a quelque choie sur la mu-
nique; le premier a pour titre : Question*
théologlqiies, physiques, morales et mathé
matiquet;. 'Paris, 1034, in-8.°. L'autre : Les
mécanique* de Galilée, avec plusieurs addi-
tions, traduites de l'italien;- Vtsiï, 1634,
ln-8'.
Tel que Merseûue l'avait conçu en 1027,
son grand ouvrage devait être composé de
seiit livres, ainsi que le prouve le sommaire
qui se trouve dans le volume dont j'ai donné
la description. De ces seize livres, il n'en fut
publié que deux, dans le format de ce volume;
et, à l'exception des deux petits traités des
Questions harmonique* et des Préludes de
l'harmonie universelle qui parurent en 1634,
Hersenne ne' publia plus rien de son grand
ouvrage projeté Jusqu'en 1635, où 11 donna
un livre dn même genre, sous ce titre :
F. Marini Mersenni ordinis Minim. Bar-
monicorum tibri XII. Luletijc Parisiorum,
Pétri Ballardi typographi regii cftaroefe-
ribus harmonicii , tumptibut Guillielmi
Baudry ; in fol. de cent quatre vingt- quatre
pages pour les huit premiers livres, et de cent
soixante-huit pages pour les quatre suivants,
sant ; comprendre huit page* de prérace,
d'avertissement et d'errata. 11 y a dea exem-
plaires de cet ouvrage et de la même édition
qui portent la date de 1636, et dans lesquelles
il n'y a d'autre différence que l'addition de
quatre propositions avec leur* démonstrations
relatives au mouvement de la lumière, dan*
Bien que cet ouvrage n'ait été publié qu'en
1635, on voit par le privilège et par l'appro-
bation des théologiens que le manuscrit était
terminé en 1630. Peut-être y a-t-ll des exem-
plaires dont le frontispice porte celte date,
mais Je n'en al jamais ru, et aucun auteur
n'en a parlé. En 1648, Menenne, après avoir
refondu quelques parties de ton livre, d'après
son Traité français de l'harmonie universelle,
en donna une édition nouvelle sont ce titre ■
ffarwwnicorum libri XII, in quibus agltur
de sonorum natura, caust's et effectibu* i de
eonionantiit, dissonantiis, rationibus, ge-
neribm, modis, confions, compojitiqaje.
orbisque totius harmonteis instruments*.
■Lutetix Parisiorum, Guill. Baudry, in fol.
Il pi rail que celte édition fut faite aux frais
de Baudry, de Cramoisy et de Robert Ballard,
el qu'ils l'en partagèrent le tirage, car on en
trouve des exemplaires avec le nom de chacun
de ces trois éditeurs. Dan* quelques-uns, le
frontispice est noir; dan* d'autre*, il est ta
caractère* alternativement rouges et noir*.
ForLel (Litterat. derJUueik, p. 407) et Lich-
tenthat {Dtotion. e Bibliog. delta muiica,
t. IV, p. 310) disent qu'on a donné, en 16S9,
comme une troisième édition du même livre
corrigée el augmentée (edt'fio nova, aucta tt
correcla) de* exemplaire* dont on n'avait
changé que le frontispice; je doute de l'exis-
by Google
tencede ces exemplaires ainsi changés, car le
P. Mersen ne ajaot cessé de vivre peu de mois
âpre» la publication de la deuxième éditioD,
j] était évident qu'il n'avait point eu le lempi
■de la corriger pour en préparer une troisième,
et personne n'aurait été assez hardi pour ha-
sarder cette fausseté littéraire.
Je ne doit point paner un* silence nue
autre erreur a laquelle le Traité des Harmo-
niques de Mersenne a donné lieu. On dit,
dan* le deuxième volume du Dictionnaire
de* musiciens, publié! Pari*, en 1810-1811,
que ce traité latin est nn« espèce d'abrégé du
grand traité français de VHarmtmie Hftfeer-
telle du même auteur. Il suffit de comparer
les deux ouvrage* pour teteon vaincre que l'un
n'est pas l'abrégé de l'autre; Il j 1 dans le
latin beaucoup de choses qui ne sont pas dan*
le français. D'ailleurs, on tient de voir que
le Traité de* Harmoniques était écrit en
1839, et la lettre de Menenne a Peireac, qui
a été publiée dan* la sixième année de la
Bévue mvtieah, démontre qu'en 1636 il tra-
vaillait concurremment i la rédaction et a
l'impression de ion grand ouvrage français et
latin. Llchlenthal dll (loeocit.) quede ton livre
ce dernier contient seulement quelques livres
de l'Harmonie universelle française; celte
assertion n'est pas plus vraie que l'autre ; au-
cun livre de l'un de ce* ouvrage» n'est Inté-
gralement dan* l'autre. Sans doute II s'y
trouve des chose* communes i l'un et i l'autre,
car il était impossible qu'il n'y en edt pas;
malt c'est le même fond* d'Idée* traité de
manière différente.
Le Traité de l' Harmonie vnivtritlle, publié
en 1637, ne contient que deux de* teiie livres
qu'il devait renfermer. Vole! commoBerscnne
donne le sommaire de ces livre*.
, " Le premier livre contient lesdifinillons,
■ division*, espèce* et partie* de la antique,
« explique la théorie et la pratique de* Grecs
« et de* moderne*, le* huit ton* de l'église,
• les donie mode* de musique, et le genre
• dialonic, ebroma tic et enharmonie.
■ Le second compare le* sons, le* copsoa-
• nanees, et ce qui appartient a la musique,
• aux diverse* espèces do vers, aux couleurs,
» aux saveur*, aux figures, el a tout ce qui se
■ rencontre dans la nature, dan* les sciences
« etdan* le* art* libéraux, et déclare quelle
■ harmonie font le* planètes quand on con-
• sidère leurs distance*, leur* grandeur* ou '
guet, ni dans le grand ouvrage de l'Har-
monie universelle; en sorte qu'il est néces-
saire de Joindre i ces deux livres celui qui a
été publié en 1817, Quant au contenu du se-
cond livre de celui-ci, on en retrouve quelque
choie, mais, dans un autre ordre et expliqué
d'uae autre manière, dans le grand traité fran-
çais, au dernier livre Intitulé : Dt l'utilité de
l'harmonie.
Le troisième livre de l'ouvrage dont las deux
premier* ont été publiés en 16Î7 dorait traiter
de la nature et des effets de toute* sorte* de
sons; cette matière est celle du premier livre
du traité latin des Harmonique', et du grand
traité de VM ornions* univerulte qui parut en
1636; mais, dans le premier plan de Mer-
senne, Il devait établir la comparaison de la
théorie de l'écho avec celle des rayon* lumi-
neux, et traiter de l'optique, de la caloplriquc
et de la dioplriqne ; or il n'y a pas un mot do
cela dan* le Traité de* Harmonique*, et l'on
nelrou»e,rtanslegrand Trotté dd'ffarmonte
NNttwrwlb, que la vingt- neuvième proposition
du premier livre oh les rapports de* rayon*
sonore* soient établis. Quant aux sommaire*
de* antre* livre* indiqués dans le Traité de
l'Harmonie universelle publié en 1627, il
n'en a été conservé que peu dechose dans les
deux autres grands ouvrages, et l'on voit avec
évidence, par la comparaison de ces trois
traité*, que le* idée* de Mersenne au modi-
fiaient sans cesse sur un sujet qui l'occupa
toute sa vis. Ainsi, ce qui, dan* le premier
plan, devait fournir la matière du treizième
livre, est devenu l'objet du petit traité d'as-
trologie judiciaire connu sous te nom de*
Prélude* de l'harmonie universelle. 11 est
vraisemblable que le* conseils de boni auront
déterminé Merienne a renoncer au projet des
quinzième et seizième lirres. Le premier de-
vait montrer que la philosophie morale fit
l'harmonie de l'esprit, dont les cordes sont
haussées ou baissées par tel vertus ou par le*
vices, et qu'on pextt arriver à la perfection
de la vertu par la musique; et le dernier
était destiné à expliquer l'harmonie de) bien-
heureux el à examiner tï on te servira de la
musique de* voix et de* instruments en Pa-
radi* quand le* saineti auront repris leur*
corps au jugement général. Ce sont ces idée*
bizarres qui Taisaient dire i Saumaise, dan*
ta vingt-neuvième lettre a Pelreac : • Pour le
• Père Merienne, Je n'attends pas grand 'chose
■ de lui; il est homme de grande lecture, mal*
* il ne me semble pas écrire avec trop de ju-
> gemcui. ■
j, Google
Le traité laliu des Harmonique» est le
plut satisfaisant de» ouvrage» de Mersenne,
•oui le rapport de l'ordre dea idées et sous
Celai de la convenance des détails par rapport
au tu je t. Les propositions y tanL énoncées
avec netteté et développée* avec précision.
Le stTle en eit d'ailleurs bien préférable a
celui des ouvrages du même auteur écrits en
français. Le premier livre Iraile de la nature
et des propriétés du son ; le second, des causes
du son et des corps qui le produisent ; le troi-
sième, de» corde* métallique) et autres; le
quatrième, des consonnances ; le cinquième,
des dissonances ; le sixième, des diverses
espèces de consonnances qui déterminent les
modes et les genres; le septième, des chants
ou mélodies, de leur nombre, de leurs parties
el de leurs espèces; le huitième, de la compo-
sition, da l'art du ebant et de la voix. La
seconde partie de l'ouvrage traite des instru-
ments, en quatre livres : le premier est relatif
aux instruments à cordes; le second, aux In-
strument* à vent ; le troisième, a l'orgue, et le
quatrième aux cloches, aux cymbales, tam-
bours et autres instrument* de percussion.
Dans ce Traité du /farmoniquu du P. Mer-
senne, il se trouve plusieurs choses assex
remarquables, auxquelles les écrivains jur la
musique des temps postérieurs ne me sem-
blent pas avoir fait assez d'attention. La pre-
mière est une proposition du deuxième livre
(prop. 8, page 19, édit. 1635), dan* laquelle
Mersenne dit que pour qu'une corde passe
d'un son a un autre plus aigu, il faut qu'elle
toit tendue par nne force qui soit en raison
plus que double de l'intervalle auquel on veut
faire arriver le son. Par exemple, pour faire
arriver nne corde tendue par un poids d'une
livre à l'octave du son qu'elle produit et dont
rintemlle *e représente par S, il ne faut
pas seulement un poids de quatre livres, double
de deux ; mal* il fauly ajouter un quart de livre,
c'est-i-dire un seliieme en sus du poids total.
Sans connaître le théorème de Mersenne,
Savart est arrivé anx mêmes résultats par
des expérience» multipliée* et délicate* sur
le* poids tendant*, sur le* longueur» des
cordes, sur les colonnes d'air vibrant dans des
tuyaux ouvert» par les deux bouts, et sur les
dimensions des plaques mises en vibration
par le frottement. Il eu a déduit des théorie»
nouvelles. L'abbé Roussier, qui ue paraît pas
avoir lu le livre de Mersenne, avait cependant
quelque notion de cela {voyti Roossiu).
C'est aussi dans le même ouvrage que Mer-
senne a fait remarquer (liv. IV, page 60) que
Jean de Mur* ou de Mûrit est le premier des
écrivains du moyen âge »ur la musique qui a
soupçonné que le* tierce» majeure» et mi-
neure», ainsi que leur» multiplet, tonl dea
consonnances ; celle remarque est fort juste,
car on sait que, par nne singularité de leurs
habitudes, tet musicien* de* onzième, deu-
xième et treizième siècles ne considéraient
comme consonnances que les quinte*, les
quartet et les octaves ; leur plaisir a entendre
ces intervalles était si grand, qu'ils n'hési-
taient pas à en faire de longuet suites dans
leur diaphonie.
Xnfln, le Traité du Harmonique* àe Ber-
p aenne ne parait être le plus ancien ouvrage
où l'on trouve le nom de ti pour la septième
note de la gamme. Il n'ignorait pas l'exis-
tence de la boeéditalion des Flamands dans
laquelle cette note était appelée ni, car il en
parle clairement ; mais il ajoute que Le Maire,
vir admodum eruditut, dit-il, assurait, de
son temps, avoir inventé le nom de it depuis
trente ans (c'est-à-dire ver» 1005), quoique lu
antre* musiciens ne voulussent point en con-
venir. A l'égard de l'usage de nommer la
septième note si quand elle était par bécarre,
et ia quand elle était par bémol, Mersenne
dit, dans son Harmonie universelle (avertis-
sement du S* livre de la composition), qu'elle
a été inventée ou mise en pratique en France
par Gilles Granjan, maître écrivain de la villa
de Sens, vers 1630. Il est donc évident que
Jacques Bonnet se trompe lorsqu'il dit (ffrtt,
de la Mut., 1. 1, p. 34) que l'usage du H pour
la septième note fut' introduit en France, en
1675, par un cordelier de l'jtvt Maria, et
qu'un écrivain cité dans le Journal de Tré-
voux (sept. 1737, p. 1564) n'est pas plus
(Onde a attribuer l'invention du nom de cette
note 1 Métra, organiste et maître de chant de
Paris, en 1676. Tel est ce Traité du Harmo-
nique* du P. Merienoe, dont beaucoup d'au-
teurs ont parlé san j l'avoir lu et sans l'avoir
comparé aux autres ouvrages du même écri-
vain sur le même sujet.
Il est difficile de comprendre comment, à'
l'époque oh Mersenne écrivait, il t'est trouvé
un libraire assex hardi pour faire les dépense*-
énorme» occasionnée» par l'impression du
grand ouvrage médité depuis longtemps par
cet auteur, et qui parut enHn en 1656, sou* ce
titre : Harmonie unlvertell», contenant la
théorie tl la pratique de la inusioue, oài'f est
traité de ta nature du $on$, et de* mouve-
ments, du consonnances, de* dissonance],
tfe* genres, du mode», et* la compotition, de
la voix, de* chante, tt de tout** Morte* d'in-
itrumentl harmonique!. In -fol. (Paris, Sé-
bastien Cramoisy). CM énorme volume, dont
Il seconde partie rut publiée en IÛ37, contient
plus de 1500 pige) et renferme une immense
quotité de plancha gravées, d'exemple» de
musique et de gravures en bols dont la fabri-
cation a dû coûter beaucoup d'argent. De nos
Jour), le nombre de personnel qui font de la
musique une élude particulière ex peut-être
cent fol) plu) considérable qu'an temps de
Mersenne ; cependant ia publication d'un livre
aussi volumineux que le tien ferait i peu pré)
împo»ible aujourd'hui ; Il ne ie trouverait pai
un libraire assez hasardeux pour l'enlre-
L'ffarmonit univencilc est divisée en dli-
neuf livrei qui forment plusieurs traité).
Le Traité (te la nature dei ton) et du mou-
vement* de toute* tarte* de corps renferme
trois livres ; 1* De la nature et de* propriété)
des sont; 2° Des mouvement) de toute) sortes
de corps ; S" Du mouvement, de la tension, de
la force, de la pesanteur et des autres pro-
priété) des cordes harmonique) et des antre)
corps. Ces trois livres sont suivis d'un Traité
de mécanique, qui n'est pas du P. Mersenne,
mai) de Robcrval. L'introduction de ce traité
de mécanique dans VJTarmoni* univertelle
est une de ce) idées bizarre* qui ne sa sont
rencontrée* que dam la tète du P. Mersenne.
La Truffe" de la voix tt de* chant* vient
ensuite; Il est composé de deux livre) dont le
premier traite de la .voix, des partie* qui ser-
vent à la former, de la définition de ses pro-
priétés et de l'ouïe : le second livre traite de)
chant) proprement dit). Le quatrième traité,
-divisé en cinq livres, a pour objet : 1" les
consonnances, 9° les dissonances, S* les genre*
et le* mode*, 4* la composition, S* le con-
trepoint. Un sixième livre, relatif i IVsfrl de
bien chanter, termine ce traité.
Le Traité de* initrumttut est divisé eo
sept livre*. Le premier traite du monocorde,
de ses divisions, de la théorie des Intervalles
et des tension) de* cordes. I.a se trouve encore
■ne de ces choses qui peuvent faire douter du
bon sensduP.Mersenne; c'est la onzième pro-
position ainsi conçue : Déterminer U nombre
dttatptttt dont la attru regardent la terre,
et tel contonnance* auxquetlc* il* répondent.
Le second livre trait* des diverses espèces de
luths, de guitares et de cijlres; le troisième,
de l'épinelle, du clavecin et de plusieurs
instruments du même genre. On jr trouve celle
proposition singulière : Un homme lourd
sue «i
peut accorder I* luth, ta viols, l'épinette, et
Ici autres inttrumcrtti à chorde», et trouver
tel* ion* qu'il voudra, t'il cognoiit la lon-
gueur et grotuuT dt* thordt*.
Le quatrième livre traite des instruments
à archet tels que la violon et les diverse*
espèces de viole*. Quelques morceaux do
musique instrumentale du commencement du
dit-septième siècle, a cinq et a six partie*, se
trouvent dans ce livre ; ce sont de* monuments
assez curieux de l'art. On ne sait ponrquo
Mersenne y a placé aussi la description des
instruments de la Chine et de l'Inde dont il
s'était procuré de* figures.
Le cinquième livre traite de tous les instru-
ments à vent en usage au temps oh Hersenne
tirait. Outre la figure de ce) instruments, on
y Irpuve une pavane à six parties pour tue
Jouée par les grands hautbois, bassons, cour- '
unts et cervelat) {sortes do bassons et da
hautbois de celle époque).
Le sixième livre est relatif a toutes les
parties de l'orgue. Le septième traite des In-
strument* de percussion. Le dernier livra de
l'ouvrage est celui qui a pour titre Dt l'utilité
dt l'harmonie. C'est la que le P. Mersenne
donna carrière a son imagination, et sa livre
sans réserve a tontes ses rêveries. Mille choses
étrangères a. la musique s'y trouvent. Par
exemple, la septième proposition a pour objet
d'expliquer plusieurs paradoxe* de la vite***
dt* mouvement* en faveur dt* maître* ou
généraux 4» l'artillert». A la suite de ce
livre, on trouve de* observations physiques et
mathématiques dont quelques-unes sont rela-
tive* â la musique, «nais dont le plus grand
nombre est étranger a cet art.
Malgré ses défauts, qui sont considérables,
l'harmonie unioertetle du P. Hertenue sera
toujours considérée comme un livre de grande
utilité sous le rapport de l'histoire de la mu-
sique, et particulièrement de la musique du
dix-septième siècle. Sans doute, elle est bien
inférieure à ['ouvrage que Cérone a publié en
espagnol, 1 Naples, en 1013, sous le rapport
de la théorie et de la pratique de l'art ; mai)
on j trouve une Immense quantité de rensei-
gnements historiques qu'on chercherait vaine-
ment dans le livre de Cerone, soit sur les in-
struments, soit sur les artistes et les autres cu-
riosité) musicales du dix-septième siècle. Sans
lui, on ne saurait rien de beaucoup de musiciens
francaisdeson temps dont les ouvrage* se sont
perdus, ou dont le* talent* d'exécution mol
tombés dans l'oubli , Nul auteur, par exemple,
n'a parlé de la méthode de chant de Des Ar-
MERSENNE — MERULA.
(ne*, geomelre contemporain d* Mersenne;
Moultnié, Picot et Foré*, maître* de musique
de li chape)]* el de la chambre du toi, ne se-
raient pu connus eoaiBU dw compositeurs
renommés de Jeur temps (1 le P. Mersenne
n'en avait parla ; sans lui, en ne,»a tirai 1 pas jque
Roquette, organiste de Notre-Dame, et Vin-
cent, ont été d'babiles maîtres de coin position;
Frémaul, maître de musique de "la cathédrale
de Parla, Bouslgnac-et plusieurs antres au-
teur* de musique d'église «raient inconnus ;
•d ne »a tirait pat que dans lea premières an-
née* du dlx-septléme siècle lea plut célèbres
luthistes furent Jean Voimény et son frère,
Charles et Jacques Hedington, Écèssais, le
Polonaiset Julien Périchon, de Pari*, ni qu'ils
étirent pour successeurs TOoclos, pire de la
belle Ninon, Mérande, les Gautier, et plu-
' sieurs autres. Ce n'est pa* aeulement sur les
musiciens français que Mersenne nous fournit
une foule de renseignements utiles; non) lui
sommes aussi redevables' de détails intéres-
sants sur plusieurs artistes célèbres de l'Italie.
Alusl il est le seul auteur qui nous^apprenae
l'existence d'an Traité de l'art du chant, pu-
blié a Florence, en 1991, par Jules Cacclniw
auteur de VEuridht; et, chose singulière,
aucun bibliographie n'a parlé, d'après Mer-
senne, de ce livre qui serait aujourd'hui d'un
haut intérêt et qui paraît être devenu d'une
rareté excessive. Toutefois, il se peut qu'il
n'ait voulu parler que de la préface placée
par Gaccinl en léte de sel Ifuove muiUhe
(vont* Ciociai), dam see éditions dejloreaee,
1601; de. Venise, 1607; dp {a même rifle,
1815, ou peut-être encore, d'une autre édition
du mime ouvrage pub] iée a Florence, en 181.4,
avec de grands changements, particulièrement
en ce qui concerne l'art du cbsnt, et dont on
doit la connaissance -à M. -Gaétan Gaspari,
bibliothécaire du Lycée musical de Bologne.
Dans cette hypothèse, le traité' dn chant de
Caccint, imprimé a Venise, en! 1631 , serait
une réimpression, ea totalité ou. en partie, d*
l'édition de Florence, ÎBU. C'est, encore i
Mersenne qu'on doit les premiers renseigne-
ments sur le livré si rire et il curieux -de La
Fotitegara de Sylvestre GanOssi del Fontego,
dont l'abbé Baini a donné, depuis, une notice
plu* étendue dan* sas mémoires sur la vie el
les ouvrages de Paleilrin*. -
C'est tant doute aux qualité* du livre du
P. Mersenne, jointe* à sa grande rareté, qu'il
faut attribuer le prix élevé qu'il a conservé
dans les ventes. Toutefois De Bure s'est lour-
dement trompé quand il a dit quecelj-recsl
le plus rare de tous ceux qui ont paru sur la
musique (Bibliog . iiwtrttet.) ; car on pourrait
en citer Cinquante qu'il serait pins difficile de
se procurer. De Bure n'entendait rienl la lit-
térature de la musique.
Outre les ouvrages dont J'ai parlé précédem-
ment, ou a encore du P. Mersenne un travail
relatif à la musique dans son livre volumi-
neux, intitulé : QuMttionit ceUberrimm in
Geneiim (Paris, 1635, in-folio). A l'occasion
de ce passage de l'Écriture: Et nomen fralrit
rjut Jubal. Ipit fuit pater eanentium ci-
tkara et oraano, Mersenne traite de la mu-
sique en général, et particulièrement de celle
de* Hébreux. Ce travail est celui ou cet auteur
s'écarte le moins de son sujet, pgolini a inséré
toute cette partie de l'ouvrage ulu P. Mersenne
dans le trente-deuxième Volume de son Trétor
d'antiquitét eocree* (p.' 407): Sn8n, la col-
lection de traités concernant les sciences ma-
thématiques, qu'il a publiée quatre ans avant
sa mort, renferme aussi une partie snr la mu-
sique. Cet ouvrage » pour titre : Cogitata
physioo-malkfmaliea, iri quibut tant na-
rurer qrtam artit tffcctui admirandi, terilt-
iimi's demonitralionibui explieantur ,- Paris,
1644, trois volumes ln-4*. Parmi les traités
que renferme le premier volume (p. 201 a
370), on en trouve un sur le* harmonie*, di-
visé en quatre livres. Le volume a pour titre :
ffydravlica pneumatica; arsquenavigandi.
Jfarmonia theortca, praclica et p&chantca
phmnonwna. Le premier livre est, relatif air
proportions musicale* de» intervalle* et de*
corps sonores; le second, a la tonalité; le
troisième, à la. composition ; le dernier, aux.
instruments. C'est une 'espèce d'abrégé du
Traité le tin des Harmoniques. On peut consul-
ter sur cet écrivain laborieux : fit d» R. P.
Mersenne, par Hilarion De Coite; Paris,
1840, Lû-8', et Èlogu histor(qi#f de Fient
BeUn, du P. Marin Mertenne, in Bernant
Lai»y,*tdu P. Bouvet; Le Mans, I6lf, un
volume |n-8*.
MEKTEL [tut), luthiste, .vécut J Stras-
bourg, ait commencement du dix-septième
Siècle. Il a fait Imprimer un recueil de pièces
pour le laih, intitulé : Borttu mtuitalîi;
Strasbourg, (BI6, in-fol.
mt'ItuLÎ (Juti-Airroiiii), musicien de
l'école romaine, vécut 'dans la second* moitié
du seialtme siècle et fut admis comme chape-
lain chantre de la chapelle pontificale, «ous le
pape Paul IV. Après la bulle de Sixte V ponr-
la réorganisation de celte chapelle, Merula en
fut nommé le premier maître, en 1587 [voyez
le livre d'Adami de lolsena : Oturvas.per
ton regolare il eoro délia Cappella pontifi-
cia, p. lfi(f). Les archives de la Chapelle six-
tine renferment des messes et des motets de ce
MERULA {Tsieoiwo), chevalier de l'Épe-
ron d'or, naquit a Bergame dam les dernières
années du seizième siècle, et fol d'abord
mallre de chapelle de l'église cathédrale et
organiste de Sa laie- Agathe, à Crémone- il
occupait encore cette place en 1028. Plus lard,
H fut appelé dans sa ville natale pour y rem-
plir les fondions de mallre de chapelle el
d'organiste de la cathédrale. 11 rivait encore
en 1640,eirilntln»primerunUesesouvrages
dans celte même année. Merula élaïl membre
de la Société philharmonique de Bologne. Ce
mallre est un des compositeurs italiens qui
ont le plus abnsé des formes de mauvais goût
du contrepoint conditionnel qui succéda aui
belles el nobles formes de l'ancien contrepoint
de l'école romaine, dans le commencement du
dix-septième siècle, el doot on trouve les
règles et les exemples dans les Dotumenti
armonicide Berardi {voyax ce nom). La plu-
part de ses ouvrages sont remplis de morceaux
établis sur on trait qui se répète sans cesse
{eontrapunto d'un «ol pasto), ou sur une
basse contrainte {basio ottinalu) , et Sur
d'autres fantaisies semblables qui n'ont point
de bol réel dans l'art. On cite de sa composi-
tion des fugues sur les déclinaisons do hic,
hxc, hoc, et de guis, «et gui, nominalico,
qui, ou*, fuod, qui sonl des morceaux plai-
sants dans l'exécution. Carissimi el d'autres
musiciens du même temps ont écrit aussi des
compositions de ce genre. Les ouvrages con-
nus de Merula sonl les suivants : 1* Motttti a
dut t trt eon violette ed organo, lib. 1 ; Ve-
nise, 1B23. 3* Concerts tpiritvali, lib. 1 ;
Venise, 1610, in-4». S* Conctrtt spirituals",
eon alettne sonate a 9, S, 4 e 5 ooc(, lib. 9;
ibid., 1638. 4° Mtttt e talmi a 3, S, 4-13 voei
ton ittromenti, « tenta te piact ; ib\d., 1631,
ln-4». 5* Muticht concertât* ed allri madri-
galia 5 vont; Venise, 1633. 6° Lib. Il dette
miuich» concertât» eon ritornelU a viol, o
batto; Venise, 1653. 7° Canton* oovero so-
nate eoneertnfe per chieia e caméra, aie S
ttromenti, lib. 1, 9, 3 e 4; Venise, 1637.
8* Csirsto précipitât», tantata burietca;
ibid., 1638. tr> JUiua * talmi a S e4 voci, eon
etolini t tenta; Ibid. 10* Il Pegaio muii-
ealt, cioi talmi, motttti, sonate, litanie
delta B. V. a 9-5 voci, op. XI; Venise,
1640. 11* Jrpa Davidiea, talmi t mess*
ILO I0S
concertait a 3 e fvoci, op. iO, eon alcuni
canoiii net fine; Venise , Alex. Vincent! ,
1640. 11 y a une autre édition de cet œuvre,
imprimée a Venise, en 1699. Ce recueil con-
tient nn Con/lf«6orqui a eu de la célébrité en
Italie.
MEHULO (CunurJ, organiste et compo-
siteur du seizième siècle. Col I eon i, dans s es-
notices sur les écrivains de Correggio(p. XLV)
el Tlraboschi, dans sa Biblioteea Modencse
(I. VI, p. 590), élabUasent, d'après des actes-
authentiques, que son nom de famille était
Merlatti, mais que l'artiste se servait do pré-
férence du celnl de IHerulo. Ce nom provenait
dé ce que les armoiries de la maison des Mer-
lolti étaient figurées par un merle, en latin
Memla ou Merulut, et dans l'ancien italien
Merula. Il naquit a Cotreggio, de Behiardino-
Merloltl et de sa femme Jeanne Gavl, et fut
baptisé a l'église S. Quirino, le 8 avril 1333.
La dextérité qu'il montra dès son enfance
dans le jeu de plusieurs instruments, et ses
heureuses dispositions pour la musique, furent
censés qu'après qu'il eut appris les premiers
éléments de la littérature, ses parents le des-
tinèrent a la culture de l'art musical, el lui
donnèrent pour premier mallre nn musicien
français de mérite, nommé Jfenon, qui habi-
tait alors i Cerregglb, suivant Ortenslb Landi-
[I tettelibri di' Catalagl avariteoteappar-
tenenti, p. 313). Un peu plus tard il devinl
élève de (Hrolamo Donati, mallre de la collé-
giale deS. Qui ri no. Le désir de faire Ses pro-
grès dans son art conduisit ensuite Merulo a-
Venlse, oh se Irou rai eut' alors upe réunion
d'artistes distingués "el de saVints musiciens.
Cependant, avant d'aller a Venise, H parait
avoir été organiste a Brescia, car Aufegnatl le
cite parmi ses prédécesseurs,' dans son Arte
organisa (feuillet 5, «erio), al dit de lui il s l'y.
Claudio Mtrato, nom* tahto-famoxt (1). Ce
serait do ûc après a<oir rempli cet emploi, qu'il
se serait rendu a Venise. Ce fut dans celle ville
qu'il changea soi nom de famille en celui de
Merulo, et l'on Tèit par les reglslresde l'église
Sa i ni- Marc qu'il fiait déjà copfiu sous ce nom
lotsqu'li euccédara Parabosco 'dans la place
d'organiste'du premier orgue de celle église,
le 9 Juillet 1637, à l'âge de vingt-quatre
ans (3). Il ; Jouil .bientôt de tonte la faveur
(I) CortiM»Aaltiii>il,l"jirtt»ri*n(M,lf»ciJ,l60B.
(1) Un i«t M. Cairiiil ■( t«ill( f" «•*"■« •"
doui, l'HKllMde dt « fait ntniiumi* par TinWLi
ri pu H. Cad (Surf. MU *u>« «m «IU 91'â
£*&•"• «•<■•'' '< s- **** * •'""/** '- '• r- '">'
mllnuH lt t
»Kinr«
publique par son talent, mirant ce que nous
apprend Sausovino (1), qui était ion coniem-
porain et qui écrivait en 1571. L'estime dont
jouissait Xerulo était si grande, que lorsque
Henri III pana a Teniie, en 1574, se rendant
de la Pologne en France, le doge Louis Moce-
nigo fit composer par Franglpani une pièce
qui (ut représenté devant ce prince dans la
salle du grand conseil, sous le titre de Tra-
gedia, bl«n que ce ne fui pas une tragédie, et
Merulo fut chargé d'en composer la musi-
que (S), quoiqu'il y eût alors a Venise d'autres
musiciens d'un grand mérite. Cette musique,
sans aucun doute, était du genre madrigalei-
que, le seul qui fnt alors en usage dan* le style
J'ai dit, dans la première édition de cette
Biographie du mut icitm, que Merulo établit
à Venise, en 1506, une Imprimerie de musi-
que et qu'il publia quelques-uns de tes propres
ouvrages, ainsi que ceux de plusieurs autres
compositeurs, mais qu'il ne parait pas qu'il
ait continué ces publications après 1871,
parce que le troisième livre de madrigaux a
trois voix, de divers auteurs, qui porte cette
date est le dernier qui parait être sorti de see
presses; d'oii l'on voit que le savant Antoine
Scbmid t'est trompé en bornant aux année*
1560 à 1568 l'activité de ces mêmes presses
{Ottaviano dei Pttruccf da Fottombront,
p. 150). M. Cllelani établit (Xftmori* dtUa
fila « délie opère di Claudio Merulo ,
p. fi et 25) que le célèbre organiste de Cor-
reggïo s'associa pour celte entreprise avec un
certain Fausto Betanio, et que le premier pro-
duit de leur imprimerie fut, selon lonte appa-
rence, le premier livre de madrigaux i cinq
voir de Guillaume Taitoris, lequel porte la
date du 1™ avril 1566. Il ajoute que le premier
livre de madrigaux 1 quatre roii d'Aurelio
Roccia de Venafro, qui fut corrigé par Me-
rulo, a été imprimé, en 157t, par Georges An-
gelieri, ce qui démontre que Merulo avait
cessé d'imprimer daos le cours de la même
b>h i
nlnitimi de «truie à 11 pu» d'erinitu
da mu é|liH n'<r m pu ntaifennt*. (V.yn Ltic.1-
leau ■«!« dt M. Ciulsai iailMUe : ««ht» d.lt*
•il» et drll* *l*»<f< Clskdi* Hint., p>g. 17-11.)
(I) SI It (la VtMlil) lionvn ■>•!» Cliudio Mtnlo
lubUiads in Venetii ■ gruuutau Mliiiiu dilli
(Jtifraut «Ut (
'ta. 1731, f. 777.
année. On volt donc que rien m contredit ce
que j'ai avancé a ce sujet.
Charmé par les talents d'organiste et de
compositeur de cet artiste, le duc de Parme,
Ranucqio Parusse, obtint de la République de
Venise, en 1584, de l'avoir i son service, et
les avantages offerts i Merulo furent si consi-
dérables, qu'il consentit i quitter sa belle
position pour se rendre i la cour de Parme. Il
était alors igé de cinquante et un ans. Il n'en!
pas i regretter toutefois la résolution qu'il avait
prise, car il ne trouva pas moins d'honneurs
et de considération a Parme qu'a Venise. Il j
vécut encore vingt ans dsns l'exercice de son
an. Le dimanche 35 avril 1604, après avoir
joué les vêpres i ta Stcccata, il se promena
jusque vert le soir. Rentré chef loi, Il (Ut
saisi d'une fièvre violente qui ne le quitta plus
pendant dix jours, et il mourut le mardi
4 mai, à l'Age de soixante et onze ans. Leduc
de Parme lui fit faire de magnifiques obsèques
dans la cathédrale ; une messe a deux chœurs
fut chantée , les restes de l'illustre artiste
furent placés a celé du tombeau de Cjprien
Rore, près de la chapelle Sainte Agathe, et
l'on mit sur sa tombe l'épi la phe suivante, rap-
portée par H. Calelani (p. 34) :
Une autre Inscription, en langue italienne,
est gravée sur une pierre scellée dans le mur,
au-dessous du pupitre de l'oratoire de Saint-
Claude, 1 Parme : elle est ainsi conçue :
Ktu «oaiB 1017
by Google
Celle inscription rappelle deux hit» relatif!
à l'existence de Claude Hcrulo 1 Parme; le
premier est que eel artlile avili acquit une
nation dan» celle ville, laquelle était située
dam un quartier connu aujourd'hui tout le
nom de Borgo délia mortt, ou elle portait le
d" 5; l'autre fait, plus intéressant, et qui n'a
été lignait que par M. Calelani dans la notice
précédemment citée, est que Merulo avait
construit un petit orgue, donné, treiie ans
après sa mort, par son neveu Antoine, a la
confrérie delta morts, et que cet instrument,
composé de quatre registres, dont une Bute
de huit pieds, une de quatre, >iu- doublelle et
un flageolet, eilste encore dans la tribune de
l'oratoire de Saini-Ciaude (fondé' par Merulo
pour honorer la mémoire de son patron), et
dan» un narrait étal de conservation. Le cla-
vier a quatre octaves d'ut en ut. Les Injaui
soûl en étaln tiré et «ondes avec beaucoup
d'habileté ; le» quinze plut grands forment la
façade. L'instrument est alimenté par deui
soufflets. Le sommier et les soupapes sont
construit» avec une grande précision, et l'ar-
ticulation des notes se fait avec beaucoup de
promptitude. Le mérite de Merulo, comme
facteur d'orgue, a été Ignoré de la plupart de
ses biographes.
Les fonctions de ce maître 1 la cour de
Parmeétaientcellesd'organiitedelBjfteccalti,
église royale, et son traitement était de deux
cent vingt-cinq éens d'or, de huit livre» par
écu. Il ne parait pas s'être éloigné de Parme
depuis son entrée au service de la cour, sauf un
voyage qu'il Ht a Rome pour traiter de la pu-
blication de «es Toecat* d'intavolatura
d'organo, dont le premier livre parut en
1596.
Les plus grandséloges ont accordés! Merulo
pour tes latents d'organiste et de compositeur
par Zarlino, dans ses ffimotlrasioni artno-
niehe; par Lorenzo Penna, dan» se» Primt
albori miuteaU; par le P. Camille Angle rit,
dans sa Rtgola dit contrappvnto ; par Jean-
Paul Clma, dans une lettre insérée «u même
ouvrage; par Boltrigarl, dans son Deiidtrio;
par Pielro délia Telle, dan» ton opuscule
Dtlla mujico dell' tld noilra, inséré au
deuxième volume det oeuvre» de J.-B. Donl ;
par Donl lui-même ; par Jean-Marie Artusi,
dan» l'Jrtuti ovvero délie imperfettionl délia
moderna musfeo; par Banchlerl, dans les
Conehutemi deltuono deW organo, et sur-
tout par Vincent Galileo, dan* ion Dialoga
délia muiiea antka e nùdertta. Celui-ci ne
reconnaît dan* toute l'Italie que quatre orga-
ILU ,0S
nlitei, digne» succetieurt d'Annlbal de Pa-
doue, à lavoir: Claude de Correggio (Merulo),
qu'il place au premier rang, Joseph Guami,
LuxzaicodeLuzxascbi, et un quatrième qu'il
ne nomme pas, mais qui est vraisemblablement
Jean Gabriel!. Ces éloge» tout justifies par ce
qui nous reste de» œuvres de cet artiste. Si
l'on compare, en effet, lei Toceate d'intavo-
latura d'organo de Merulo avec le» pièces
d'orgue de ses prédécesseica venues jusqu'à
nous, on voit immédiatement qu'il fut inven-
teur eu ce genre, car II ne »e borne pa», comme
les organiste» antérieurs, a l'arrangement de
motet* de divers auteur» pour l'instrument
avec des broderie» plut ou moins multipliée» :
ta forme est nouvelle ; c'est celle de la pièce
d'invention, perfectionnée par le* Gabriel!,
qui «ont évidemment de son école. Merulo fut
donc, à l'égard de» organistes du seizième
siècle, ce que Fretcohaldi fut parmi ceux du
dix-septième. Sans sa musique vocale, il a
moin» de hardiesse. Son ha rmonleett correcte,
mais H n'invente ni dans la forme, ni dans le
caractère toit det motets, toit det madrigaux.
Merulo a formé de bon» élèves, qui, plu*
tard, prirent rang parmi let artistes de
mérite. Les plut connut sont Diruta, Camille
Anglerla, François Stivorl, Jean Baptiste
Motlo, Florent Maschera, Jean-Baptiste Con-
fort! et Vincent Bonizil (noya* cet noms).
On ne pourrait citer d'artiste dont le por-
trait ait exercé le pinceau d'un si grand nom-
bre de peintre* que Merulo : M. Calelani ne
compte pat moins de lept de set portraits,
dont let deux plut beaux, dit-il , ont été peints
par le Parmesan et par Jean de Bruges (1).
Le premier existe au lycée communal de mu-
tique, à Bologne, et l'autre dans la Bibliothè-
que ambroslenne, i Milan. Le portrait du
même maître, gravé tur bol», se trouve dan»
plusieurs de ses ouvrages, particulièrement
dans une édition du fécond livre de se» ma-
drigaux 1 cinq voix, publiée par Angeto Gar-
dano, 3 Venise, en 1604. Il v est représenté
avec la tile chauve, couronnée de lauriers; «a
barbe est longue, et l'on volt sur ta poitrine
la chaîne d'or que le duc de Parme lui trait
donnée, en le faltant chevalier. Ce même
portrait a été reproduit, également gravé sur
boit, parle neveu du compositeur, Hyacinthe
(I) H. Ciulul ■ mi d«He (U aul Informé, tir
loi Vm Ejtk, mffU p)r la lirai»*" *•■ <*•
Brin, « fyi pai cagwMpanin dt Ntrale, puisqu'il
Mural» l«l. L'teele d« rciuir» dt Bruin ■ d'ail.
106 MEI
Merulo, qui l'a placé en léle d'un recueil de
deux messes de ion oncle, l'une a huit votx,
l'autre à douze. Ce recueil a été publié en
1600.
Les œuvres imprimée» de Hernlo ont é(é
publiées dans l'ordre suivant : 1* il primo
libro de madrigali a cinqut voei di Claudio
da Correggio nunvamenlc poili in luee. Con
privilégia ; In Venetia, appresso Claudio da
Correggio elFaustoBetaniocompagni, 1500.
D'autre] édition» de cet ouvrage ont été pu-
bliées a Venise, en 1570 et 1586. 2° Liber pri-
ai»* tacrarum Canlionum qutnque vocum
Ctaudii Msruli Corrigientit arganitlm S.
Marti, a Domini nottriJctuCkritUNativi-
tate, utque adprimo (sic) Kaltndai Jugviti.
Ctim privilégia; Tenetijs apud Angelum Gar
danuro, 1578, in-4" obi. Dei exemplaires de
celle édition se trouvent avec le titre italien
Il primo Itbro de' Motetti a cinqia voei da
Claudio Merulo di Correggio, organiila di
San Marco; in Venezlat appreiio Angelo
Gardano, 1578. 3" Liber secundus Cantionum
quinque voeum Claudii Meruli Corrigientit
organittm S. Marti, aprimo calendat Au-
gutli «*que ad Domini nostri Jetu Chritti
JVativitatem. Cum privilégia, ibid., 1578.
4° il prima libro de Madrigali a quattro
i-oei di Claudio Merulo da Correggio, orga-
nisa délia illuttrittima Signoria di Fe-
nttia in S. Marco, nuovamenki compotti et
dati in luee; In Venetia, appresso Angelo
Gardano, 1570. 5°JM Claudio Merulo da
Correggio .organiila délia Sereniuima U-
gnoria de ' Fenetta in S. Marco, il primo
libro de Madrigali a Ire voei. Novamente
compotti et dati in luee; In Venetia, ap-
presso Angelo Gardano, 1580. L'épllro dédi-
catoire de cet oeuvre a Marc-Anloine Har-
linengo, comte de Villachiara, est datée du
90 novembre 1580. Une autre édition de cet
ouvrage, avec un litre identique, mais sans
Cpllre dédicaloire, a été publiée a Milan, cbez
les bériliers de Simon Tini, en 1580. 0° Di
Claudio 'Merulo da Correggio organitta
délia Sereniet. Sig. di Venetia in S. Marco.
Il primo libro de MottetH a tei voci nova-
mente compotti et dati in lue» ; In Venetia,
appresso Angelo Gardano, 1581. Le même
imprimeur a donné une autre édition de cet
œuvre, avec le même titre, en 1585, mail avec
le mot riitampala au lieu de compotti et dati
in luee. 7" DI Claudio Merulo da Correggio
organiila de! Strcnitt. Signer Duea di
Parma et Ptaeensa, etc. Ilteeondo libro de
Sotetli a tei voei, ton giunti di moiti a
tetle,perconeerti,elpercantare. Novamente
da lui dati in lue»; in Venezia, appresso An-
gelo Gardano, 1503. 8* Toceat» d'intavota-
tura d'organo di Claudio Merulo da Cor-
reggio arganiita dei Sérénité. Siguor Duea
di Parma et Piaetnta etc. Nuovamente da
lui dati in luee, .et con ogni diligenia cor-
rttte. Libro primo; in Bon», appresso Si-
mone Veruvio, in-fol. gravé sur cuivre. 0° Di
Claudio Merulo da Correggio, organitta del ,
Serenitt. di Parma. Il tecando libro de
Madrigali a ctnqiie voci. Deditati a Mon-
tignor illuttrittima di Raeconigi. Nova-
mente daW autore dati in luee; In Venetia,
appMsso Angelo Gardano, (004. Bien-que la
dédicace soit datée du 30 juin de cette année,
il est certain que Merulo était décédé avant ce
Jour; on peut donc affirmer que celle même
date ■ été changée par l'imprimeur. 10" Toe-
eate d'intavolatura d'organo. Di Claudio
Merulo da Correggio organitta del Strenit*.
Sig. Duea di Parma et Piàcentaetc. Nuo-
vamente da lui date in luee,- et con ogni di-
ligenia eorrette : libro tecando; In Rom*,
appresso Simone Verovio, f 801. Con Hcenia
de' Superiori. 11° IHeercari d'intabolatvra
d'organo di Claudio Merulo già organitta
délia Strenittima Signoria di Venetia.
Novamente con ogni diligenia rittampati.
Libro primo; in Venetia, appresso Angelo
Gardano-, 1005. Le mot rittampati démontre
qu'il. y a eu une édition antérieure; M. Cate-
lanl croit qu'elle a paru dans la même apnée ;
s'il en est ainsi, Il est vraisemblable qu'elle a
été raile a ftome. Quant à une troisième, qui
porterait la date de 1607, il est a' peu près
certain que cenx qui l'ont citée ont confondu
les Riçercari da eaniare avec les rieercari
d'organo. 13* Di Claudio Merulo da Cer-
reggio -orgdniita dtl Serenitlimo Stgnor
Duea di Parma, il terxo libfo de Motetti a
tei voci; la Venetia, appresso Angelo Gar-
dano, 1806, in-4"..0n exemplaire de cet
oeuvre posthume existe incomplet a la Biblio-
thèque royale de Berlin. 13° Rieercari da
cantarc a Quattro voci di Claudio Meruli
da Correggio organitta dtl Screnittimo di
Parma, novamente dati in luce per Gia-
einto Meruli Nipote «TeB' autore. Libro te-
eondo;\n Venetia, appresso Angelo Gardano
etFralelli, \0ffl .M" Rieercari dacantare a
quattro voei. Di Claudio Merulo da Cor-
reggio, organitta del Serenitlimo Signer
Duea di Parma. Novamente dati in lace
per Hiaeinto Merulo nipote deir autore.
Libro terio; In Venetia, appresso Angvlo
MERULO — MESSEMACKERS
10T
Gardano el Fratelll, 1608. 15* Claudii Meruli
Corrigientii Mitée due cutis oeto et dvodetim
vocibut eoncinende additeq. litanim Statm
Maria Virginie octo vocum. Ifuperrime
impretu. Cum part* organiea: Vent t iis apud
Ange! uni Garda nu m et frslres, 1609. 16' Can
toni alla franetu dt Claudio Mtndo. Cet
euvrage.cst cité par la P. Martini, d>prè* un
catalogua de la lihraireSousicale d'Alexandre
Vincenti publié en 1603, malt sans autre indi-
cation. Herulo lui-même parte de cet œuvre
dan» une lettre'- lin primée au TraniHvatw
de Dlruta (page 4), et déclare positivement
qu'il a composé eei chansons et les a impri-
méei. Aucun exemplaire n'en a été signalé
jBjqn'icrjOiir (l'eOl).-
Dca madrigaux de cet artiste août répandus
dani un grand nombre de recueils publié* en
Italie, dan* la seconde moitié du seislèiue
siècle et au commencement du dii-septième.
particulièrement dam ceux-ci : 1* madrigaux
de Cjprien Kore el d'Annibal de Padoue
(Tenue, Gardane, 1561); 9* chansons 1 la
napolitaine de Bonaginnta (Venise, Scotto,
1561); 3* dans le* Fiamme a a et 6 «oef,
raeeoUe di G. Bonagiunta (Venise, Scotto,
1567); 4* dan» la Conna ailla morte d'An-
nibal Caro (Venise, Scotto, 1668) J, S» dans le*
Dnlti frutti a cinq voix, libro 1° (Venise,
Scotto, 1570); 6* dana la Muiiea di trtdiei
autori illuilri, a ciuq roix (Venise, Gardano,
1570 et 158») -r T dana t f Primo fort délia
ghirlanda mueitale, a cinq voix (Venise,
Scotto, 1578); 8* dan» la Corona di diverti,
a six toIi (Venise, Scotlo, 1579); 0* dans il
Triimfa di mviiea, à six volx(VenUevSeoiio,
1579); 10- dana les Amoroei ardur*, à cinq
voix (Venise, Gardano, 1583); 11? (tant il
Gaudiodi diverti, Hro\tjoi\ (Venue, Scotto,
1586); 18* dam VJmorota Ero, publiée par
Hartolino (Bretcla, Sabbio, 1588); 13* dan»
la Spaglia amortta, k cinq vois (Venise,
Scotto, 1590) j 14° dimunjutre recueil, sous
le même .titre (Venise, Gardano, 1503);
15° dans il Lavro feecà, à cinq voix,, lib, 1*
(Venise, Gardano, ,1596); 18» dam' la iit-
toria amoroso, a cinq voix (Venise, Vliicenli,
1598); 17* quatre fanions" aa Miiare, .re-
cueillie par lUverij, (Venise, RaveriJ, 1608);
enrln, dans la flfe{odia olympica di diverti
rcetllentinimi 'mutici (Anvers, P. Phalèae,
in-4'obi;).
Herulo composa une partie de la musique
qui hit exécutée au mariage de François de
■édicit, grand-duc de Toscane, atec lianca
Cappello, en 1579. Celle musique n*a pas été
puhliée, mais elle est mentionnée dana le
livret qui a été publié »ou» ce titre : Fuie
nelle nous del Sereninimo Don Franeeteo
Mtdiei Cran Duca di Toteana; el délia Se-
renitt. tua contorte la Sig. Bianta Cap-
pella. Compatit da M. RaffatUo Guatte-
rolli, ele; in Firenre, nella Stampcrla de'
Giunll, 1579. On y lit : • L'invenlione era del
■ conte Germanise, te itanie del chfarisslmo-
• algnar Mafllo Veniezo, la musicadi inciser
• Claudio da Correggio; e falta da tali
■ maeatrl non iioteva essore te non eccellente,
• essendo '«si eccellentisaiml. * Lei .autres
compositeurs de la muiique étalent Alexandre
Strlglo et Pierre Slroxil ; parmi lea chanteurs
■a trouvait Jules Caccini (voyez cet nom*)(l).
MEi\ULO (H Ti ci sine), neveu du précé-
dent, el second 81» de Bartbolomé Herulo.
H. Calelani dit {Memorit délia Vita el délit
Opère dt Qatidio Mtrulo , p. 5t ) qu'Hya-
cinthe naquit en 1598 : Il y a sans doute une
transposition de chiffres dans cette date, car
il n'aurait été âgé que de neuf ans lorsqu'il
publia le second livra des Rieereari da tan-
(are rte son oncle; je crois qu'il faut lire 1589,
ce qol lui donnerait dix-huit ans dan* l'année
1607, où parut cet ouvrage. Hyacinthe Herulo
fut-élère da Christophe Bora, qui succéda à
Claude dans la place d'organisée du duc de
Parme. H. .Catelani a découvert un ouvrage
intitulé ; Madrigali a 4 voei in tlile moderno
di Giaeinlo Merulo. Libro primo ton una
cantone a 4 sopra quella belle Amor, da
tonare ton gli iitrumenti. M ter. Principe
Ferdiçando Goniaga Duca di Hfantoua, di
Monferralo , eto. Nuavaniente compoiti et
dati t'n luct. eon Privilégia. Stampa del
Gardano. In Ftntlia, I6J3, Jpprtteo Bar-
tolameo Magni. i
ME8SATJS (Gioi(i'), musicien belge, vé-
cut a Amer* au commencement du dix-sep-
tiémë siècl^. un trouve deux motel* de sa
composition dans le PralVm mutïcum, col-
lection publiée 1 Anvers eu 1634, ln-4*. Ce»
motets sont s(J» Beata regina, pour deux
lénofs et baise (tons le n* 18) ; 2° O qaam
tuaviler, pour trois voix de dessus, ou trois
ténors en écho (sous le n" 35).
MKHSEMACKEIIS (Henri), né à Venioo
le 5 novembre 1778, 61 voir d'heureuses dis-
positions pour la musique dès son enfance.
(!) Je mil KdnaUs dM priucijii
■I* M. C>*1 ser 1> tta><lle a* S*ini-»>rc dt
,gle
MESSEMACKERS — HESTRINO
Il reçut de son père 1e« premières leçon» de
musique el de piano. A l'ige de nize ans, il
enseignait le piano; deux au aprèl, le baron
d'Hooghvoral le fil venir en Belgique pour
donner des leçons i lei enfant). C'est depuis
celle époque qu'il l'etl livré à des éludes
sérieuses de l'art, uni autre maître que lui -
même. Lorsque Slelbelt vint a Bruxelles,
M. Henemaekers obtint qu'il lui donnât quel-
quel conseils. Depuis lors, jusqu'en (848, il
s'est livré tant rellche i l'enseignement. On ■
gravé de m composition : 1* Trot* quatuors
pour deux violons, alto et bute, Paris, Carli.
9»Concerlo pour piano el orchestre, Bruxelles,
Mess e mac t ers. S* Sonates pour piano et vio-
lon, n** 1 et 2, Bruxelles, Welssenbruch.
4° Troll idem, op. 9, Bruxelles, Messemac-
ken. b> Trais idtm, intitulées Lu Sotmtntn,
op. S, ibid. 6* Divertlttemenl pour piano a
quatre maint, ibid. 1* Trois pots-pourris pour
piano seul, Bruxelles, Wcisienbrucb. 8* Plu-
sieurs fantaisies, alri variés, etc., pour piano,
Bruielles, chei l'auteur. 9" Deux morceaux de
talon, dédiés aux jeunet princes de Ligne, set
élèves. En 1891, M. Mes se m aciers a écrit la
musique d'un opéra en trait actet, Intitulé
La Toiion d'or, ou Philippe de Bourgogne,
qui a été joué avec succès an Grand Théâtre
de Bruxelles. Le poème de cet ouvrage était de
M. le baron de Reiffcnberg. Quelque temps
après, M. Messemacken a fait représenter au
Théâtre royal Jet Deux Piittt nouvelle* ,
opéra colique en un acte. H. Messemacken
est parvenu aujourd'hui (1863) a l'ige de
quatre-vingt-quatre ant.
MESSEMACKERS (Unit), fllt du pré-
cédent, est né i Bruicllet, le 50 août 1809.
Après avoir reçu de ion père des leçons de
musique et de piano, et avoir joué quelquefois
avec succès dans le» concerts, Il s'est rendu, i
rage de dix-huit ans, I Paris, oh il a reçu des
leçon» de Lisrt pour le piano el de Keicha
pour la composition. 11 a publié environ
soixante-dix œuvres pour le piano, consistant
en fantaisies, airs variés, rondeaux, etc. Fixé
depuis longtempt à Paris, cet artitte s'y livre
(1869) i l'enseignement du piano.
MESSEIt (Fubcoh), né en 1811, a Hof-
heim, dans le duché de .Nassau, 01 tes éludes
musicale» sou» différents maîtres, a Hayeace
et i Francfort, et recul particulièrement des
leçons d'harmonie de Scbelble, dans celte der-
nière ville. Sa première position fut celte de
directeur de musique de la Liedertafel, et
d'une tociélé de chant de dames, a Mayence.
11 dirigea ensuite les concerta de la Société
OtiUa, de la même ville. En l8S7el 1840, 11
y dirigea avec talent le» grandes fêtes musi-
cales de Guttenberg. Après la mort de Gubr,
Métier fut appelé i Francfort, en 1848, pour
le remplacer dam la direction des concerts du
Mtueum. En 1857, il en remplissait encore
les fonctions. On connaît de cet artiste esti-
mable pi ujle&ri recueil! de Zsedera deux voix,
avec accompagnement de piano, det quatuor»
de voix de diverse» espèces, une tonale pour
le piano (en fa), une grande cantate de fête,
une ouverture pour orchestre, des recueils de
chants pour voix d'hommes, etc.
MEST1UHO (Nicolas) n'est pas né i
■estrl, en 1750, dans l'État de Venise, comme
le disent Choron el Fsjolle dani leur Dic-
tionnaire hiitorique dot muticiem, copié par
les auteurs du Dictionnaire anglais publié
en 1894, el même par Gervasoni {Ifuova
teoria di muiica, p. 188) ; mail il a vu le jour
à Milan, en 1748, ainsi que le prouve la lettre
qu'il écrivit an prince Charles de Lorraine et
k l'archiduchesse Marie-Christine, gouver-
neurs des Pays-Bas, lorsqu'il passa i Bru-
xelles en 1786. Voici celle lettre, que j'ai
trouvée dans les archives du royaume de Bel-
gique (Pièces du ci-devant conseil dot do-
mairies et finança, carton n" 1951) :*Aleuri
* Miette» Rayala : Nicolas Hestrlno, né à
■ Milan, êgé de trente-huit ans, expose arec
■ le plus profond respect qu'il a été attaché
* au service du prince régnant d'Eslerhaxy,
■ comme premier violon, et ensuite à celui de
« fou le comte Ladlslas d'Erdcedy ; que tel
> voyages en Italie, en Allemagne el dans
■ d'autres pays ne l'ont pat seulement per-
■ fectionné, mai» ont encore établi sa répu-
* talion, Unt pour ta composition que pour
* l'exécution. Et comme il possède aussi Ici
■ langues allemande et française, il ose croire
« pouvoir remplir,! la satisfaction de Vos AN
i testes Royales, la place de maître de mu-
■ ilque, vacante par le décès de V. Croes, si
■ elle» daignent la lai accorder. C'est la
* grâce, etc. Bruxelles, le 18 août 1786. *
Celle pièce est authentique el nous donne
toute la biographie de l'artltle jusqu'au mo-
ment où il arriva à Paris. Il n'obtint pas la
place de maître de musique de la chapelle det
archiducs, qu'il demandait dans sa requête;
elle fut donnée i Wilzlhumh, et Mestrino te
rendit à Paris. Tout l'article du Dictionnaire
hiitorique dot musicien! est évidemment
rempli de fautes grossières, car ti Mesirino
était né en 1750, il était âgé de plut de trente-
deux ans lorsqu'il te 111 entendre en 1786, à
_nOO'JK
MESTRINO — METIIFESSEL
109
Paris. La fait est qu'il était né en 1748 et qu'il
était parvenu i l'if* de trente-huit *□■ lors-
qu'il exécuta, au concert «ulrltuel, an de tel
concerto», te 17 ieplgmbre.1788. On ne Mit pas
non plu* d'où viennent cet assertion! impru-
dente* dei compilateur! du mémo ouvrage,
que Mestrino joua longtemps clans les rues,
qu'il parvint ensuite a se former, et qu'il tra-
vailla surtout eo prison. L* peu de solidité des
premiers renseignements bit rolr le ci* qu'on
doit faire de ceux-ci. Des laits si graves ne
défraient pas lire Jetés i la légère; de* calom-
nies semblable* ont pourtant été renouvelée*
iur Paganini. Mestrino était grand musicien,
comme le prouva il manière de diriger l'or-
chestre du théâtre de Montititrf ce n'est
point en Jouant dans le* rues qu'on acquiert
as* connaissances de ee genre. Le Tait qui
concerne la prison * sans doute ion origine
dans l'ignorante ou l'on était des circonstance»
de la vie de l'artiste lorsqu'il arriva a Parti
et fixa sur lui l'attention ; mal* cette Igno-
rance résulte du long séjour que Mestrino
avait fait an fond de la Hongrie, d'abord chei
le prince Eaterhair, ensuite chti le conte
Ladisla* d'Erdcedy, qui mourut au mois de
février 1786, et dont la chapelle fut congé-
diée.
Après le* succès que Mestrino obtint au
concert spirituel, Il t'établit 1 Paris, ou al
ferma quelque* bon* élèves, parmi lesquels on
elle mademoiselle de la Jonchère, connue
plu* tard son* le nom de madame Ladurner.
L'Opéra italien avant été établi i Paris en 1789,
par le* soins de Viotli , Mestrino fut choisi
pour diriger l'orchestre excellent qu'on avait
formé, et Justifia la confiance qu'on avait en
tes talents par la parfaite exécution de cet
orchestre. Il ne Jouit pa* longtempi de*
avantages de sa position, car il mourut au
mois de septembre 1790, et rut remplacé par
Puppo {cotte* ee nom). Le* œuvres gravées de
Mettrino Mot : 1* Concerto* pour violon prin-
cipal et orchestre, n" 1 i 13, Paris, Sleber.
Le 19* concerto (en si bémol] a été arrangé
poar le piano par Moiin et gravé chei Nadcr-
man. 9* Duos pour deux violons, œuvres 3, 8,
Paris, Siehcr; oeuvre 4, Paris, Leduc; œuvre 7,
Parti, Naderman. !• Éludes et caprices pour
violon seul, Paris, Leduc. 4* Sonate* pour
violon et basse, op. 5, Paris, Siebcr. Le* au-
tres ouvrages gravés sous le nom de cet artiste
ne «ont pas originaux,
■EttUMUCCI (Laaoaio), amateur de mu-
sique a Païenne, né eu Sicile, a publié, i
l'occasion d'un voyage de Bellini dans sa pa-
trie, un opuscule Intitulé : Paraletlo fret *
maeitrï Rouini a Bellini; Païenne, 1834,
in-8*. Le patriotisme de ce dilettante le porte,
dans cet écrll, a placer l'auteur de lïorma au-
dessus de celui de Guillaume Tell, et les Sici-
liens accueillirent avec beaucoup de faveur
cette extravagance, qui fut réfutée victorieu-
sement par le marquis de San-Jacinto (voyez
METALLO (GniHtMTio), compositeur ita-
lien, vécut ver* la fin du seizième siècle eldan*
la première moitié du dix-septième. Parmi
les ouvrages de ta composition, on connaît :
1* Canioni alla napaletatm a A e 5 noci, an
3 cantoni alla francett per lonarc, llhro 4°:
Venise, 1894, ln-4*. On voit par le frontispice
de cet oeuvre que Métallo lut maître de cha-
pelle 1 la cathédrale de Bassano. 3° Ricercari
a tantôt tenon; Venise, 1895, iu-4°. La dale
de 1665, donnée par Waltber, est une faute
d'I m pression qui a trompé Gerbe r. Une
deuxième édition de cet ouvrage a été publiée
sous ce titre : Dal Métallo Ricercari a due
voei per sonore e cantare, acernciuti e cor-
rettt da Protpera ChioeeMa da Poli; Roma,
18S4, in-4*. Il r a une troisième édition du
même oeuvre, laquelle a pour titre : Ricercari
a due voei per tonare e eanlaré; nooamenfé
riilampati, aecraciuti t carrttti da Franc
Giannini; Rome, Mascardi, 1688, in-4'. S° Il
primo Ubro di Motetti a Ira voei ton onu
Jfîsia a quattro; in Fenetia, apprtuo Gia
conto fincettti, 1809, ln-4*. Le catalogue de
Breltkopf Indique aussi en manuscrit un mo-
tet (Sanclui Domimii), a quatre voit, de la
composition de Métallo.
METHFESSEL (AiauT-Tiiornu) ,
compositeur allemand, est né le 39 septembre
1788, 1 Stsdlilm, dans la principauté de
Schwaribourg-Kudolatadl, où son père était
maître d'école et çantor de la paroille. Ses
élude* commencèrent sous la direction de «on
père, et furent continuée* au Gymnase de
ludolstadt. Set dispositions pour 1* musique
furent tl précoce*, qu'A peine arrivé à ta deu-
xième année, Il avait déjà composé plusieurs
morceaux que son père fit exécuter. Eu 1807,
il alla passer une année 1 Lelpsick; puis la
princesse de Rudelstadt lui accorda une pen-
sion pour aller terminer *ei élude* musicales
a Dresde. II v passa deux années, puis, en
1819, Il enira comme chanteur au service de
la cour de Scbwarzbourg. IMji alort, il avait
publié quelque* cbanl* allemands dans les-
quels Il montrait un talent spécial et remar-
quable. Il était aussi ebanteur distingué,
,gle
110
METHFESSEL — HETKE
■pianiste et guitariste. Ayant quitté ton service
à Rudoisladl vers 1815, il s'établit à Bruns-
wick et t'y livra à l'enseignement Jusqu'en
1834, époque où de» proposition» Inl furent
faites pour le filer a Hambourg, en qualité de
■professeur de chant. Il y établit une de cet so-
ciété» de chanteur* répandue* en Allemagne
sous le nom de Liidertafet : cette société
eiiJte encore. Rappelé à Brunswick, en 1831,
pour 7 remplir le» fonction) de maître decba-
pelle, Methfesiel entra immédiatement en pos-
session de cet emploi. Cet artiste s'est parti-
culièrement distingué comme compositeur de
ballades, do chansons et de romances; mais
on a de lui beaucoup d'antres ouvrage», parmi
lesquels on compte : 1* Grande tonato pour
piano i quatre maint , op. 6 ; Leiptick ,
Hofmeister. 3* Sonates faciles, idem; ihid.
3° Valses, idem, op. 8 ; tbid. 4* «arches
idem, op. 70; Hambourg, CranU- 5* Six so-
nales faciles pour piano seul, op. 1S; Leiptick,
Hofmeister. «• Variations idem, op. 7 ettt;
Aid. 7* Environ douie recueils de danses et
de valses ; idem. 8* Six chorals arec dos pré-
ludes et de» conclusions pour l'orgue; Rudoi-
sladl. 0* Pluileurt cahier» de dames et de
valses k grand orchestre ; Dresde et Leiptick.
Il}* Le chant de Schiller El tomen die Mar-
ner pour trois voix et trol» cors, op. 93; Leip-
tick, Bofmeitter. Il* Collection de chants a
plusieurs voir, publiée sont le nom de Litder-
bur.h, dont il a été fait quatre édition», toute»
épuisée». 13° Autre collection, intitulée :
Liedtrkrant, en trois cahiers, dont il a été
fait deux édition». 1S* Environ vingt-cinq re-
cueil» de chants et de romances a voix seule
avec accompagnement de piano; Leiptick,
Hofmeister et Peter» ; Bonn , Slmrock ;
Wayence, Scholt; Hambourg, Cranta, etc.
Parmi ce» chants, on remarque surtout le*
œuvres 11, 13 et 37, leffétir langoureux, de
-Schiller, ot VJrmtnio, de Tledge.
METHFESSEL (Fiaotaïc), frère aîné du
précédent, licencié en théologie, naquit aSIadl-.
ilm, le 37 août 1771. Quoiqu'il fut destiné a
l'état ecclésiastique, 11 trouva assez de temps
au milieu de se* étude» spéciales pour faire de
grands progrès dans la musique, et pour deve-
nir habile sur le piano, la guitare, le violon et
dans le chant. Ayant achevé ses éludes théo-
logiques a l'université de Leiptick, en 1796, il
fut obligé d'accepter une place de précepteur ;
mais mécontent de ton sort, il changea sou-
vent de position et t'arrêta tour a tour i Als-
Lacb, Rheno, Ratzrbourg, dant le Mecklem-
bou rg , ProbtUello, Saalldd, Cobourg ,
Eiscnacb, et, enfin, il retourna dans le lieu do
■a naissance, ne trouvant de satisfaction que
dans la culture de la musique. Dan» le* der-
nier» tempt de ta vie, il entreprit la composi-
tion d'un opéra sur le sujet de Fautif mais
déjà atteint par la maladie qui le conduisit au
tombeau, Il no put l'achever, et il mourut à
Sudtilm. an mois de mal 1807, à l'âge de
trente-ail ant. On a de lui quatorze recueils
de chansons à voix seule, avec accompagne-
ment de piano, publiés a Rbeno; douze chan-
son» arec accompagnement de guitare ; Leip-
tick, Breitkopf et Uterlel ; det ballade» idem,
ibid. ; douze chant» i trois voix, avec accompa-
gnement de piano ; Rudoliladt, 1800, et trois
chants daj'opérade Fauit; ibid.
METHFESSEL (Eibest), parent det pré-
cédent!, né a Mulhauten, dans la Thuriuge
<let biographe» allemand* Ignorent en quelle
année il a vu le jour). Un maître obteur de
cette ville lui enseigna le* principe» de la mu-
sique et tut apprit à jouer de plusieurs In-
strument». 1% hautbois devint particulièrement
l'objet de te» étude*, et il fit beaucoup de
recherche* pour le perfectionnement de cet
instrument difficile. Après avoir occupé pen-
dant plusieurs année» une place de hautboïste
dan» l'orcbettre de Hulhausen, il voyagea
pour faire connaître son talent, parcourut la
puisse, l'Italie, visita Milan, Bergame, Ma-
ple», Francfort, Berlin, et s'y fit applaudir.
Après avoir donné un concert a Wintertbur
(Suisse), il y fut engagé, en 1857, en qualité
de directeur de musique et de chef d'orchestre,
icupe encore cette position au moment où
cette notice est écrite (1860). Les co m positions
de cet artiste sont les tulvanles : 1° Première
et deuxième fantaisie pour hautbois, deui vio-
lons, alto, violoncelle et contrebatte, op. Oet
7; Lclpslck, Hofmeister. 3* Concert! no pour
bautbolt et clarinette, avec accompagnement
de piano, op. 8; Bftle, Knop. S* Vingt-quatre
exercices pour le bautbolt, op. 11; ibid.
*• Album pour le chant a voii seule avec
piano, op. B; Wintertbur, Studer. 5° Chanson
do «oldats, A voix tente avec piano; Mayence,
Scholt. 6° Dno a deux voix de toprano, avec
piano, op. 13 ; ibid. 7* Six chant» A voix seule
avec piano, op. 10 , ibid.
HETKE (AnoLvat-Fseniaic), né 1 Berlfc,
le 8 avril 1773, entra a l'âge de quatorze ans
comme hautboïste dam le deuxième régiment
d'artillerie, tout la direction de son frère, et
fit de rapide* progrès sur le banlboit, la flûte,
te violon et le violoncelle. Dam l'été de 1789,
H partit avec ton régiment pour Bretlau, où
METRE - MITTENLE1TER
4tl
il étudia h corn pu si ti no prit du directeur de
musique Tarsier. Pendant le séjour de Fré-
déric-Guillaume II i Breslau, Setke eut l'hon-
neur de jouer deux fois du violoncelle devant
ce prince, habile violoncelliste lui-même, et
d'en être applaudi. En 1796, te duc de Bruns-
wick-Oels le nomma directeur de la musique
de son théâtre. Melke fit la connaissance de
Diltersdorr, dani la résidence du prince, et
continua avec luiseséludetde composition. H
Kl représenter peu de temps après un opéra
comique intitulé : le Diable hydraulique, et
écrivit un prologue pour la lete du prince,
quatre concertas, trois sonates et quelques
Tari allons pour la violoncelle. Après la mort
dn prince, en 1806, la chapelle lut congédiée,
et Hetïe retonrna a Breslau, on 11 te livra a
l'enseignement, et organisa quelque* con-
certs. Il vivait encore dans cette Tille, en 1 850.
On a publié de sa composition : 1* Variations
pour le violoncelle sur le thème Schome
Miiika; Breslau. 9° Symphonie concertante
pour deux violoncelles; ibid. 5" Concerto pour
violoncelle (en sol majeur); ibid.
METRAC (A.). On a sons ce nom une dis-
sertation, intitulée ; Sur l'art musical des
ancien*, dans la Revue Encyetopi digue
(1890, t. VI, p. 466-480).
METROPH ANES (Ciustofodlo), moine
grec dn mont Athos, garde-sceaux de l'église
patriarcale de Constaminople , né a lertsa,
en 1 590, mourut, en 1 658, a rage de soixante-
neuf ans. On a de lui une épltre sur les
termes usités dans la musique ecclésiastique
grecque, que l'abbé Gerberl a insérée dans la
troisième volume de ses Scriptorei eeeletiat-
tici de muiica taera, avec une version latine
(p. 508-403). Cette épltre, écrite le 14 mal
1696, avait été déjà publiée a Wittemberg.
MF.TIIU (NICOLAS), organiste, maître de
chant 1 Paris, vivait vers le milieu du dix-
septième siècle. Gantez, dans ta lettre sur les
maîtres de chapelle de Paris, nedit rleu de ce
musicien, et Le Gallois, 1 qui nous devons de
bons renseignements sur les artiste* de la lin
du régne de Louis XIII et du commencement
de celui de Louis XIV, dans sa Lettre à ma-
demoiselle Begnault de Sollier touchant la
muiique, garde le même silence i l'égard de
Melru. Celui-ci a publié, i Paris, en 1663,
une nette a quatre voix, ad imttationem
muduli Brésil orstio, in-fol. Il fut un des
mallresrfeLaUT.
HETSCH (le P. Pua»), moine bénédic-
tin, né en Bavière, se distingua comme orga-
■ijie. 11 a feit imprimer deux recueils de
pièces pour l'orgue, oii l'on trouve de bonnes
choses dans l'ancien style; ils ont pour titres;
1° Litigiota digitorum unfo, id ettpream-
bula duo organisa cura fugit. Part. 1 et 2 ;
Nuremberg, 1750, in-fol. 9* Orgatutdus Ec-
cluiaitica-Aulicut, Julieo - Ecclttianicut,
exhibent prtludiii et fugit; Nuremberg,
1764, in-fol.
HETTEKLEITEn(JEiit-GEOaeu) ,
chantre et organiste à la cathédrale de Ratis-
bonne, naquit le 6 avril 1819, à Saint-Ulrich,
près d'Ulm. Après avoir fait de solides études
musicales a Ulm et à Augsbourg, il se fixa a
Xaiisbonne, où il obtint les places de directeur
du chœur et d'organiste a la cathédrale.
Homme d'un rare mérite, possédant de l'in-
struction littéraire, une connaissance pro-
fonde du chant ecclésiastique, et bon compo-
siteur, aussi modeste que savant, Hetlenleiter
consacra toute ta vie au travail, sans en reti-
rer d'autre avantage que le plaisir qu'il f
trouvait. Il est mort à Ratltbonne, le 6 octobre
1858, a l'âge de quarante-six ans. Ses ou-
vrages imprimés sont ceux-ci : 1* Enehiri-
dion Chorale , lioe leleetut loeupletietimut
eantionum liturgicarum juxta ritttm S. So-
maruf éteinte per tatiut anni circulum
prxtcriptarum. Redegit ae comUanu or-
gano tdidit J. Georgivt Mtttenleiter. Juitu
et approbations iUuitr. tt rtotrendlu. Do-
mini ralcntini epiteopi Hatitbonemii ; Ba-
tisbonK , ty pis et commissione Frédéric!
Puttet, 1853, un volume in-8° de sept cent
soixante-huit et cciv pages. 9° Manualc brève
eantionum ae precum liturgicarum juxta
ritum tanettr Roman» Eetletim. Selegit ae
comitante organo edidil, etc., ibid., 1859.—
8° Der fîlnfvndneuniigtte Pialm filr teekt
Mannerttimmen , partition, in-fol., ibid.,
1854. Cet artiste a laissé en manuscrit ; 1* Une
collection de Lieder allemands pour une, deux
et trois voix avec accompagnement de piano.
2° Chants i quatre voix d'hommes. 3° lied de
Saphir pour deux choeurs d'homme». 4' Le
Retour du chanteur, chœur de voix d'hommes
avec orchestre. 5° Environ dix chants pour un
chœur d'hommes a quatre et cinq voix. 6* Va-
riations a quatre maint, sur un air allemand,
pour le piano. 7° Grande pièce de concert pour
le piano, avec accompagnement d'Instruments ■
a cordes. 8° Ane Maria pour quatre voix
d'hommes. 9* Ave Maria pour un et deux
chœurs. 10° Jve Maria pour une double
choeur composé chacun de soprano, contralto,
ténor et batte, 11° Graduel pour la fêle de
Saint-Michel a quatre voix. IfCrux fidelli a
by Google
111
METTENLEiTER — METZGER
huit roix. 13* Jdoramui pour quatre voli
d'hommes. 14' Btntiicile, introït pour la
fête de Saint-Michel, 1 quatre voix d'homme)]
dam le style de Paleslrina. 15° Eeet cmcom
Domini, a ilx voix. 16° O q-uam triait, 1
quatre voit. 17" Propt «al Dominai, a huit
roix. 18* Da paetm, i quatre, voix. 19° O
sacrum convitituffl, i quatre voix. 20° Ponge
lingua jur le piain chant. î!° Deprofundii
du quatrième ton. 99° Ftxilla rtgii pour
quatre voix d'hommes. 93* Dominai Jttut
{in Cnna Domini), i «li voix. 34° Messe pour
U fête de la Sa in le -Tri ni lé, a ilx Toil, me
orchestre ad libitum, 35° Stabat Mater pour
un double chœur arec instruments. 36° Deux
Mtitrem le premier à quatre toii; l'autre, a
■ix voix. 27° Le psaume 67° pour un double
chœur avec instruments ad libitum. 38° Deux
ittiierr.re du troisième et du quatrième tout
pour un double choeur. 39* Le psaume 40*, 1
plusieurs voix. 30° Le psaume 60* pour un
double chœur. 31" Messe pour deux chœurs de
voix d'hommes. 33* Autre mette' pour un
choeur de TOix mêlée*. 5J> Recueil de ptaumel
dam le style ancien, en contrepoint.
METZ (Jules), professeur de musique au
Gymnase de Berlin, 1838, a publié plusieurs
cahiers de chants pour qiia ire voix d'hommes,
i Berlin, cbeiWagenfuhr, et à Leipsick, chu
Botnie itler.
METZELIU8 (JÉaoae), né a Ilmenau,
dam la Tburinge, au comté de Schvranbonrg,
dans la première moitié du dix -septième siècle,
Tut eanlor et maître d'école a Stade. Ou a de
lui on manuel des principe* de musique en
dialogues latins et allemands, intitulé : Corn-
pendium muiieei tam ckoralii quam figu-
ralii , ttrtit quittudam obtervationibui
iitque rarioribus exornatvm, in itudlum
jmentulit, etc.; Hambourg, 1660, ln-8" de
cinq feuilles.
METZGER (maître Aiiaoïsx), professeur
au collège de Saint-Égide, a Nuremberg, na-
quit en celte Tille dans la seconde partie du
selxième siècle, et fut promu an grade de ma-
gister, a Altdorf, en 1603. Quatre ans après,
il abandonna ce poste pour celui de professeur
a. Nuremberg, qu'il occupa jusqu'à ta mon,
arrivée en 1633, dans nu âge avancé. On con-
naît tons le nom de Meuger pi ut leur* recueils
de chants intitules : 1* fcntubtumltin, etc.
(Petite* fleuri de Ténu*, première partie de
nouvelle* et gale* chaatont profane* i quatre
voix); Nuremberg, 1811, in-4". 3° Idem,
deuxième partie, a cinq voix; (Md., 1619,
in-4°. 5° Le psautier de David, restitué dam
le* (ont le* plus usités de l'église et orné de
cent mélodie* nouvelle* ; ibid., 1630, iu-8*.
METZGER (Jm-fitoun) est appelé
simplement Georges parGerber,qui « ignoré,
ainsi qtie l'auteur de l'article du Lexique uni-
ventl de mutigue , publié par Schilling,
le* circonstances de la vie de cet artiste. Meti-
ger naquit le 15 sont 1740, i Philipsbourg,
oh ton ptre était conseiller du prince évéque
de Spire. La mort lui avant enlevé ton père,
le « février 1740, avant qu'il vit le Jour, ta
famille tomba dans l'indigence, et la musique
fut la seule chose que sa mère put d'abord lui
faire apprendre. Plut tard, la recommandation
de quelque! amis le Dl recevoir au séminaire
du prince électoral, 1 Manheim , où il conti-
nua tes éludes de musique. Il montrait de
rare* dispositions pour la flûte; ion talent
précoce sur cet Instrument lui procura la
protection de l'électeur palatin Charles, -
Théodore, qui le coofl* aux saint du Célèbre
flûtiste Wendllng. Les leçons do cet habile
maître développèrent rapidement son talent,
et bientôt Metzger lut compté au nombre des
virtuoses de l'Allemagne sur ta flûte. Admis
en 1760 comme surnuméraire £ l'orchestre de
Manheim, 11 en fut nommé flûtiste tolo cinq
ans après. Bn 1778, il tuivil la cour a Munich,
où il brilla pendant quinte ans par set compo-
sitions, la beauté du son qu'il tirait de son
instrument, et le brillant de ion exécution.
Il mourut Jeune encore, le 14 octobre 1793.
Parmi ait ouvrages, on remarque : 1° Six con-
certos pour la flûle, n°* 1 10, Berlin, Hummel.
3* Six trios pour deux flûtes et liasse, op. 9,
ibid. 3° Six duos pour deux flûtes, op. 3, ibid.
4° Trois symphonies concertantes pour deux
flûte*, op. 4, ibid. 5° Six quatuors pour flûte,
violon, alto el batte, op. 8, ibid. 0° Six to-
nales pour flûte et basse, op. 6, ibid. 7" Trois
concertos pour flûte, op. 7, n°° 7, 8, 9, ibid.
METZGER (CaiaLis-TiéoDORE), Bit aîné
du précédent, naquit i Manheim, le 1" mai
1774. Gerber, qui s'est trompé sur la lettre
initiale du prénom de cel artiste, Ta indiqué
par F. Junior, el l'auteur de l'article du
Lexique de Schilling n'a pat hésité à en
faire an Frédéric Mettger, qui aurait été
très- habile flûtiste et qui aurait succédé a ton
père, en 1793, dam la chapelle de Munich.
Mais Je croit pouvoir assurer qu'il n'y a Jamais
eu de Frédéric Mettger, et que tout ee qu'on
en a dit l'applique a celui qui est l'objet de
l'article prête ni. Charles Théodore, élèvede son
père, devint aussi un flûtiste très distingué. Il
n'était âgé que de dix ant lorsqu'il fut «41111»
METZGER — MEURS1US
«omint surnuméraire i II chapelle de la cour,
en 1784; en 17S1 il lui titulaire delà plan de
«monde flûte, et en 1703 II succéda 1 (on
père comme flûtiste solo. Dani ici fréquenta
voyages, Il « vlsilé Manheim, Francfort,
Prague, Lolpticlt, Dresde et la Suisse : partout
il a recueilli de* applaudissements, Od a
imprimé do la composition de cet artiste ;
1* Six trloi pour flûte, alto et viol oui; cl le,
op. 1 ; Manhelm, Htckel. S* Variations pour
flûte avec accompagnement de piano, n" 1
à 0; Angibourg, Gombart. S9 Éludes ou ca-
price* pour flûte seule; Tienne, Haslinger.
4* Études ou exercices idem; Munich, Falter,
et Mayence, Schott. 5* Variations idem sur une
.«ha Dion allemande; ibid.
Joseph Hetzger, second 11 11 de Jean-George»,
né a Munich, en 1789, a été élevé de «on frire
Cl) a ri es -Théodore pour la flûte, et a été con-
sidéré aussi comme un artiste distingué. Il a
été admis dans la chapelle "rojale de Munich
en 1801.
METZGER- VESPERMAPiM (madame
-Cluu), flile de Charles-Théodore, naquit a
Munich, an 1800. Élève do Wlnter pour le
chant et la composition, elle se fit entendre
pour la première fois en puhlic dans l'année
1817, et fut considérée comme une cantatrice
de grande espérance. Quelque temps après elle
devint la femme de l'acteur Vespermann, et
visita avec lui Tienne, Dresde et Berlin où
elle cul des succès. De retour a Munich, elle j
obtint un engagement a vie ; mais elle n'en
jouit pas longtemps, car elle mourut a la fleur
de l'âge, le 6 mars 1837. On a gravé de sa
composition un air avec variations qu'elle
avait chanté a Tienne, arrangé pour le piano,
de trois manières différentes, par Dlabeili,
Leidesdorfet J. Scbmid.
METZGER (J.-C), planiste et composi-
teur, vivait a Vienne vers 1840. Il a fait gra-
ver de sa composition : Trio pour piano,
violon et violoncelle, op. I ; Tienne, Huiler.
HETZGERIFuhçois). y oyei MEZGEA.
MEUDE-MONPAS(le chevalier J.-J.-O.
DE}, mousquetaire noir, sous le règne de
Louis XT1, cultiva la musique et la littéra-
ture comme amateur. Élevé de La Houssaye
pour le violon, et de l'abbé Girousl pour la
composition, il publia, en 1788, six concertos
pour cet instrument, arec accompagnement
de deux violons, alto, basse, deux hautbois
et deux cors. Il prétendait être élève de
J.-J. Rousseau, parce qu'il avail adopté la
plupart de» opinion* de cet homme célèbre,
.et qu'il affectait une profonde sensibilité.
III
A. l'aurore île I» première révolution française,
il s'éloigna de son pavs, comme la plupart des
personnes attachées a la cour, et servit quel-
que temps dans la corps d'émigrés commandé
par le prince de Candi1. Plus lard, madame de
Genlls le trouva i Berlin , oit il faisait Im-
primer de mauvais vers français (ioyex Mé-
moire* de madame de Genlit, t. T, p. 38). Il
avait publié précédemment un Dictionnaire
de muiijue, dam lequel on limpli/U leiex-
prttiion* et le* définition* mathématique*
ttphyiique* qui ont rapport d cet art ; aotc
de* remarque* impartiale* sur lit poëte*
lyrique*, Ici vertificatcun, leicomputiteurt,
acteur*, txieutanti, etc. ; Paris , Knapeo;
1787, in-8» de deux cent trente-deux pages.
Rien de plus mal écrit, de plus absurde et d*
pins entaché d'ignorance que celle rapsodie,
jugée avec autant de sévérité que de Justesse
par Framery, dans un article du Mercure de
Prante (a un. 1788, a" 38). On connaît aussi
du chevalier de Meude-Monpas un écrit qui a
pour titre : D* l'influence de l'amour tt de
la ironique sur te* mœurs, aise de* réflexion*
sur l'utilité que le* gouvernement* peuvent
tirer d* ce* deux importantes pattiom;
Berlin (sans dale), in-8".
MEUnSltlS (Jus), ou DE MEURS, sa-
vant philologue et antiquaire, naquit en 1570,
i Loosduln, près de La Haye, en Hollande. Il AI
les étude» i l'université de Leyde, et seiprogrèi
furent si rapides, qu'a l'âge de dotue ans, il
composait des harangues latine* et faisait des
ver* grec*. Apre* qu'il ent achevé le* élude*,
le grand pensionnaire de Hollande, Barnevelt,
lui confia l'éducation de ses Bis et le chargea
de les accompagner dan* leur* vojages. Arrivé
a Orléans, Meurslus s'y fit recevoir docteur en
droit en 1608. De retour dans son pays. Il fut
nommé professeur d'histoire et de littérature
grecque i l'université de Leyde. Plus tard, le
roi de Danemark lui confia la place de pro-
fesseur de droit public et d'histoire, i Sort,
où Meursius mourut de la pierre, le 30 sep-
tembre 1639, a l'âge de soixante ans. Ce sa-
vant est le premier qui a publié le texte grée
de* traité* sur la musique d'Aristoxène, de
Nichomaque et d'Alypius, d'après un manu*
icril de la bibliothèque de Leyde dont Melbom
s'est servi plus tard. Le volume qui renferme
ces trois traité* a pour titre : Arietoxenut,
Nichomachu* , Jlgpiui , auetort* mutiee*
antiquiuimi , hactenu* non edlti. Jeanne*
Meurtiu* nunc primui vulgavit , et nota*
addidit. Lugduni Batavorum, Lui. Etie-
viro, 1016, in-4' de cent quatre -vingt-seize
114
MEURSIUS — MEYER
pages. Gerber, Induit en erreur par Wallher,
a cru que chacun des traité* forme un volume
séparé : il a été copié par Choron et Fayolle.
Le manuscrit dont Meuniui t'est terri pour
son édition renfermai! beaucoup de faute!, et
le traité d'Arlstoxène particulièrement jr était
en désordre comme dans tous les attires ma-
nuscrits ; lui-même le déclare eu cet mois : De-
icripiicxcodiceBibliothttznoitrxlugduno
Batavx illo salit ctrti corrupiu, et mutila
etiam loeo non une, etc. ; mais il a cherché
i corriger ces fautes et i expliquer I et endroit*
obscurs dans des note* qui s'étendent depuis
la page 137 jusqu'à 195. Il y propose des cor-
rections, dont quelques-unes sont plus hasar-
dées qu'utiles. Ce qu'il a publié d'Àlypiui ne
peut être d'aucune utilité, car n'ayant point i
sa disposition des caractères de musique
grecque pour faire imprimer les signes, Il les
a tous supprimés, et n'en a conservé que la
description. Ou a réimprimé le travail de
Meiirsiut avec le texte grec et la version latine
de Melbom, dans les œuvras complètes du
même Heursiut publiées par L. Laml, Flo-
rence, 1741-1763, douze volumes in-folio. On
a aussi de ce savant un traité des danses
grecques et romaines Intitula} ; Onkatra,
Hve de laltationïbut vtttrum; Leyde, 1018,
in-40. Ce traité a été réimprimé dans le
huitième volume du Trésor du antiquité»
grecque* de Gronovius (fol. J-lfl).
MEURSIUS (Jua), M» du précédent, né
à Leyde eu 11113, accompagna son pire 1
Sora, et y mourut en 1653, a l'âge de qua-
rante ans. Au nombre de se* ouvrages, on en
trouve un intitulé : Colleotanea dt Tibiii ve-
terum; Sora, 1641, in-8°. Cet opuscule De
consiste qu'en une collection incomplète de
passages des auteurs grecs et latins relatifs
aux flûtes des anciens. Gronovins a inséré ce
morceau dans son Theiauru* antiq. Grttea-
runt, t. THI, p. 2453. On le trouve aussi dans
le Tritor de* antiquité* laerée* d'Ugolinl,
t. XXXII, p. 845.
HEUSCnEL (Jus), fabricant de trom-
bones à Nuremberg, vers 1590, s'est acquis de
la célébrité par ta bonté de ses instruments,
qu'on appelait alors taqutbutes en France, et
busaun (posa une) en Allemagne. Le pape
Léon X l'appela i Rome, Ini fil Taire plusieurs
trombones en argent pour de* fêtes musicales,
et le récompensa magnifiquement. Meuscfael
mourut à Nuremberg, en 1535.
MELSEL (Je»a Georges), docteur en phi-
losophie, naquit iEyrichsbor, le 17 mars 1743,
fut d'abord professeur a Erfuri, puis à Et-
laogen, et conseiller de cour 1 Quedlinbourg.
Il est mort a Xrlangen, le 19 septembre 1890.
On trouve des renseignement* sur la musique
et inr les artistes dans lea ouvrage* suivants
qu'il a publiés : 1* Deutiche* Kiinttler-Ltxi-
kon, oder ferzeiehult* (ter jtttfletenden
XUlutltr (Dictionnaire des artiste! allemands,
ou catalogue rie tous les artistes vivant*, etc.);
Lemgo , 1778-1789 , deux volumes 10-8°.
Deuxième édition, 1808-1809, avec an troi-
sième volume publié en 1814, terrant de sup-
plément aui deui éditions. On y trouve de»
notices sur quelques-uns des principaux mu-
sicien* de l'Allemagne, et sur divers objets de
la musique. 9° JBiteellaneen artiitiichen In-
hala (Mélanges concernant le* arts); Erfuri,
1779-1787, trente cahier* formant cinq vo-
lume* lo-S*. Différentes notice* *ur des musi-
ciens s'y trouvent aussi. S'Deutiehet Muisum
fSr Siitutler trnd Kilnittiebhabtr (Muséum
allemand pour les artistes et les amateurs) ;
Manheim, 1787-1799, dix-huit cahiers for-
mant trois volumes iu-S°. Suite de l'ouvrage
précédent, continuée dans le Nouveau Mutéum
(1793-1794), quatre cahiers en un volume
ia-8°;dani les Nouveau^ mélange* (Leip-
sick, 1795-1803, quatorze cahiers in 8"); en-
fin, dans le* Archives pour le* artiitct et lit
amateur* (Dresde, 1803-1808, huit cahiers en
deux volume! in-8-).
MEUSNIER DE QUERLON (Abtoihi-
Giuiel). foyei QUERLON.
ME VES (Adcdste), professeur de piano et
compositeur, né i Londres, en 1785, est flls
(l'un peintre en miniature qui, par son talent
distingué et son économie, acquit une fortune
honorable. Encouragé par Hommel,qul l'avait
entendu jouer du piano, le jeune Heve* fil des
progris remarquables. Il se livra d'abord i
l'enseignement, a Edimbourg ; mais après la
mort deson père, il a cessé de donnerdes leçons.
On a publié de sa composition, i Londres :
1* Sonate pour piano seul. 2° ltondo brillant
idem. 3' Air allemand varié. 4* Deux duos pour
piano et. harpe. 5° Marche de la Flûte <»-
chantée, variée. 6° Diverti ssementd rama tique.
On violoniste nommé ME VES (Vf.) était i
Leipsick, vers 1840, et y a publié des varia-
tions pour deux violons avec orchestre,
op. 11 ; Leipsick, Kistner.
MEYER (GBtfioiHt), organiste a Soleure
(Suisse), vers 1 530,est Cité par G] a réan,d ans son
Dodeeaehordon (p. 354), comme auteur d'un
canonilaquinieinférieure.Cetauteurrapporte
encore d'autres morceaux de cet organiste,
p. 280, 996, 301, 304, 319, 338, 540 et 434.
MEYER on MEIER |J«i), bon Acteur
d'orgues allemand, vécut dan* U première
n»ilié dn dix-teptième tiède. Se» principaux
ouvrages sont ; 1* L'orgue de l'église prlnci-
ptle deïrancfort-iur-le-Mein, 9" La répara-
lion complète de l'orgue de l'église cathédrale
d'DIn, en IflBO.
MEYER (Puiii), musicien allemand, pé
a Hambourg, fer* 1706, suivant Moller (Clm-
bria litirata, t. I, fol. 409), fut musicien de
ville dant le lieu de sa naissance. Il parait
s'en être éloigné vert 1655, pour te nier en
Hollande. Il était à Amsterdam, eu 1836.
On cite de m composition ; 1* Der Edlen
DapknU But Cimbrien Benmgene Flora-
bella, oder 50 totUUeht Lieder, mit ««en
Mclodien; Hambourg, 1051. Il J a une se-
conde édition de cet ouvrage, publié* dan*
la même fille, en 100$, in-8\ 9* Phi-
lippi a Zoien Dichteriichen Jugend undLie-
baflammen mit Meloditn; MA., 1631.
3* ChristHeke Musicalitehe Elag-und Trott-
Spriieht «en S vnd A Slimmm und eintm
B. C. (Maximet chrétienne* et musicale! de
complainte et de consolation a trois on quatre
vois, arec baise continue) ; Hambourg, 1653,
in-4*. 4* Geistlichen Setlenluet, oder Wech-
sttgtsangen switehett dem himmlitchen
BraUUgtn vnd teintr Braul; Amitelodami,
1657, in-13. 5* Danses françaises kl anglaise*
on air* de ballet* en duos pour viole et baise,
basse de fiole ou antre* instruments; Am-
aterdant, 1060.
MEYER (Buaain), organiste et musicien
de chambre i Zerbet, dan* la seconde moitié
du dix-septième tiède, ett cité avec éloge par
Priât, dans ion Histoire de la musique
(cap. 19, S 83). fierber possédait de cet. ar-
tiste, en manuscrit : 1* Kurter Unterricht,
mi* mon dm Gentralbtus traktiren sott
(Courte instruction sur la manière de traiter
la batte continue). 9* Différent» morceaux
pour l'orgue dans un recueil manutcrit daté
de 1673.
MEYER (RntuT-Ioiaci), né a Schcr-
ding, eu 1648, fut d'abord attaché a la mu-
liquo de l'éreque de Ereysing, puis entra au
service du prince-éréque d'Elcbaladt, d'où il
passa dans la chapelle électorale,! Un nicb, en
qualité de violoniste, et, enfin, retourna i
Frising, comme maître de chapelle. Il ■ fait
imprimer de *a composition : I* Patestra
nuisiez, consistant en treiae tonale* i deux,
troi* et quatre partie», *uifiet d'une com-
plainte a cinq voix; Augibourg, 1674.9*^*07-
modia brevit ad vttptra* toliui anni.
ER m
3* XXV ojftrtpria dominicalia, ou motets a
quatre cl Cinq'volx concertantes, deux violon»
et trois* ùquebuiet ;' Augtho'urg , 1704.
4* PtauufeaJ.à trois, quatre, cinq et iiï voix;
ioid.,1700.
HEÏER^Joacira), .né à Perleberg, dan*
le Brandebourg, le 10 août 1001, fit te»
élude» musicales a,u collège de Urunswick, oie
Il remplit, pendant trois ans, le» fonctions de-
directeur ,di* chœur, continua ensuite »e*
éindei i larjwurg, et, aprèi un voyage tju'il
fit en Allemagne et en Fiance, comme pré-
cepteur de deut genliltbommet , obtint la
place de caAlor an Gymnase de Gœltingae,
en 1686, y <U t nommé .professeur dé musique
en 1605, et, enlin, eut, en 1717, les litre» de
docteur en droit et de professeur /l'histoire et
de géographlp au même', gymnase. Plus tard,
il se livra & la profeiiloi d'avocat; mail, en'
1790, Il eutiund attaque de giaralyaie} i la
suite de laquelle il languit pendant deux ans,
et mourut, le'3 avril 1739. L'usage de* can-
tates religieuse» «'étant établi 'de ton 'tempe,
il s'en déclara l'adversaire, tes considérant
comme peu convenable* pour la 'majesté* du
culte divin, i cause de leur effet dramatique,
et leur préférant l'ancienne forme des mo-
tels. Il établit 1 cet égard ton. opinion dan»
l'écrit Intitulé- : t/nvorgreiflieht Gedanken
iibtr die neulich eingèrittene theatraliichs
Kt'rchtnmuiikfvnd von den dartnntn bithtro
iiblich gewordene* Cantate» mit Frrglti-
ehung der JiïUsik voriger 2: l'en sur Vtrbes-
strung der uiurigen wgestetlt (Pensée» Don
prématurées sur la musique théâtrale Intro-
duite depult peu dan» l'église et »ur le* ean-
talet qui yionl devenues- a la m,ode, avec une
comparaison de la musique de» temps précé-
dents; écrites pour l'amélioration de celle de
l'époque actuelle)) Lemgo, 179fl, toixante et
dix page» in-8*. L'onvrage ealdifité en quatre-
chapitre*. Mal theson (twyw ce nom) attaqua
le» opinion» de Mever areç'ta rudette ordi-
naire, dant an pamphlet intitulé : Der neue
GattingisùM, aber vM ■sthleehttr, aie dis
alten ZacedefUianiiefien, ■ urthtilende Epho-
rus,tle: (le Nouvel Ëofaore de Gœiliugue, etc.).
Mefer répond II i ion adversaire avec vivacité,
par cet écrit, beaucoup plut étendu que le
premier : . Der anmasilieke Hamburgiseh*
Critievt aine Criti, tntgegengeutit dem
logmannten Gtettingisefum Ephoro Joh.
Maitheion», und dttten vemtyntliehtr Bt-
lehrungt-Vngnind in fertkeidigung der
theatralinhen Kirehtnmusik geieUsen (le
Critique prétentieux de Hambourg tan* au-
8.
* Google
116
torlté , opposé i VÉphore de Galtingut ,
par Jean Maflbeson , etc.); Lenigo, 172G,
«entquatre vingts pages In -8*. Fuhrtnann prit
la défense de Xallbeion dans un pampblet
aussi dur que mal écrit, dont le litre Tort long
commence par cei mots : Gtrechlt ÎVag-
tchai, darin Til. J/errn Joachim Meyers,
J. U. docloris, etc., togenannte anmaiilieh
ffamburgiicher Criticttt tint Crili, etC
Balance impartial dans laquelle le Critique
. prétentieux de Hambourg, etc., et le nouvel
Éphore de Gosutogue, du milite de chapelle
J. Maiiheson, sont exactement pesés, etc.) j
Alloua, 1798, ln-8°. de quaraûle-huil pages.
Une réplique anonyme, attribuée a Meyer,
termina 11 discussion; elle a pour ti Ire ; Dtr
àbgewtiriigte Wagemeiittr, odir dtr fxlsck-
licti genannten gertchten ffagichaU tinte
verkapttn, etc. (le Commissionnaire déprécié,
du l'injustice et 11 tromperie reconnues de la
balance faussement appelée impartiale, etc.),
■ans nom de lien, 1730, in-8° de soixante et
une pages. Il y a dans tout cela beaucoup plus
d'injures et de divagations que de bons rai-
sonnements. Au Tond, Meyer avait raison: le
style dramatique des cantates d'église était
moins convenable pour le culle.que les formes
graves des anciens motets.
MEYER (Jbib), maître de chapelle et orga-
nUte a Anspach, au commencement du dix-
builieme siècle, fut «1ère de Bumler, puis
voyagea en Italie et y étudia la composition.
Il y brilla aussi comme chanteur sur plusieurs
théâtres. Il a laissé en manuscrit plusieurs
oratorios, concertos et symphonies.
HEYEH. (Siiautn) ; on a tous ce nom
dissertation intitulée : Geâanken von dtn
togenanMenWennder-Horn dti GrafenOtto
eruten von Oldtnbwg (Pensées sur le cor ap-
pelé merveilleux du comte Otbon I" d'Olden-
bourg); Brème, 1737, ln-8*.
MEYEH (Philippe-Jacques), professeur de
harpe, naquil a Strasbourg, en 1737. Destiné
i l'état ecclésiastique dans la religion pro-
testante, il étudia la théologie dans sa jeu-
nesse, mais les leçons de musique qu'il recevait
de l'organiste avaient pour lui plus d'altrail
que les cours de l'université. A vingt ans, il
trouva par bâtard une vieille barpe allemande
tans pédale, et se livrai l'élude de cet instru-
ment avec tant de persévérance, qu'il parvint
bientôt i un degré d'habileté peu commune
celle époque. Ses succès comme virtuose le
décidèrent i quitter ses éludes tbéologiques,
pour ne s'occuper que de la musique. Il se
fendit a Paris. On n'y connaissait point alors
la harpe i pédales; les trois premières furent
indiquées i nn facteur par Meyer, qui s'en
servit pour jouer dans les tons de fa, d'uf et
de lot, les seuls qui fussent en mage pour la
harpe. Après avoir publié sa Méthode pour
cet instrument et quelques sonates, Mayer re-
tourna i Strasbourg, où il se maria, puis re-
vint i Paris; mail pendant son absence, de
nouveaux harpistes plus habiles que lui
s'étaient fixés dans celle ville; il comprit que
la lune ne lui serait pas avantageuse, et il
partit pour Londres, en 1780. Les luccèi qu'il
y obtint l'engagèrent a s'y établir avec n
Tarnille, et il s'y fixa définitivement quatre
ans après. Depuis lors, H s'eit livré i l'en-
seignement et i la composition. Il est mort
eu 1810, i rige de quatre-vingt-deux au,
laissant deux fils harpistes et professeurs de
harpe comme lui. On connaît de cet artiste :
1* Méthode sur la vraie maniire de jouer de
la harpe, avec let règlei pour l'accorder;
Paris, Janel et Cotelle. 3* Sonates pour U
harpe, op. 1,3,3; Paris, Bailleux; Londres,
Broderlp.- 3° Deux grandes sonates pour harpe
et nu, ju;ibid. 4' SU fugues pour herpe seule;
ibtd. 0° Six canioneltes avec accompagne-
ment pour la petite harpe; Londres.
MEYEH (P.), Hli du précédent, né a Stras-
bourg, fut d'abord élève de son père, puis re-
çut des leçons de madame Krumpbolx, et Tut
longtemps établi i Londres comme professeur.
Il j est mort en 1841. Il a publié des airs
variés pour la barpe ; Londres, démenti.
MEYER (FeÉDÉiiic-CiiiiuEs), second fils
de Philippe-Jacques, fut aussi professeur de
harpe i Londres. Il a publié: 1° Trois oeuvres
de sonates pour la harpe; Londres, Clementi.
i' Deux divertissements idem; Ibid. 3° Intro-
duction el solos idem; ibld. 4° Fantaisie idem;
ibid.
MEYEH {jMB-Hitmi-CiatTin), lieute-
nant au régiment banovrien de Saxe-Gotha,
né a Hanovre, le 18 mai 1741 , mourut i Gœl-
tingue, le 16 novembre 1783. Il a publié de*
lettres sur la Suuie {Gantingue, 1779, deux
volumes in-8*) , oh l'on trouve des rensei-
gnements sur la situation de la musique dans
ce pays.
MEYER (Crimu-Hxrxi), chef du corps
de musique des Montagnes, a Claustbal, est
né à Nordhauaen, dans la Tburlnge, en 1773.
Élève de Wijlinf!, célèbre tromboniste et vir-
tuose sur divers instruments, Il fit plusieurs
voyages, puis fut quelque temps attaché au
corps de musique de la ville de Nordhausen.
En 1800, il obtint la place de chef du
corps de musique de» Montagnes pour lequel
il i composé beaucoup de morceaux de diffé-
rent* genre*. Dm* lei dernières année» de
l'exercice de ion emploi, il a «le atteint
d'une surdité complète qui l'a obligé a solli-
citer u retraite; elle lui a 61* accordée, avec
■ne pension, en 1830. Le» principaux, ou-
Tragei da cet artiile sont : 1* Fantaiiie con-
certante pour flûte, clarinette, cor, basson et
orchestre, op. 90; Leipstck, Hofmelster.
3* Journal d'harmonie, Op. 15, liv. I et II;
ibid. 3* Plusieurs autres recueils d'harmonie ;
Lelpsick, Peter». 4° Environ vingt recueils de
dames poor l'orchestre. S* Beaucoup de con-
certlnos et morceaux détaché» pour clarinette,
«or ou trombone. 0° Des fantaisies et airs va-
rié» pour piano.
MEYER (Lours), violoniste et planiste, né
le S octobre 1810, a Gross-Schwechleu, près
du Slendal, dans la Vieil le-larche, n'était
igé que dix neuf an» lorsqu'il s'établit! Kag-
debourg, en 18S5, comme professeur de mu-
tique. Dcpul» ion, il ne l'est pas éloigné de
cette ville. Il a publié de sa composition quel-
ques morceaux pour le violon, et quatre trios
faciles pour piano, violon et violoncelle, i
l'usage des élève». lia en manuscrit quelques
compositions pour l'orchestre, des Liedtr, à
voix tenle avec piano, et dei chants pour
quatre voix d'homme».
MEYER (Léopold DE), virtuose pianiste,
(Ils d'un conseiller de l'empire d'Autriche, est
né a Tienne, en 1810. Il «tait âgé de dix-sept
ans lorsqu'il perdit son père, au moment oh il
venait de terminer tes étude» de collège : 11.
prit alors la résolution de ae livrer a la cul-
ture de la musique. Son premier maître de
piano fut François Schubert, qui lui donna
des leçons pendant deux ans; puis il devint
élève de Charles Czerny, et enfin pasn
pendant quelque! mois ions la direction de
Vischhof. La méthode classique et patiente de
ces maîtres n'avait pat d'attrait pour Léopold
de Herer, dont le caractère excentrique ne se
plaisait qu'aux tours de force sur le clavier.
Il h décida, toutàcoup, J n'avoir plu» d'autre
guide que «on instinct, et a se faire une ma-
nière dont le bul était de causer plu» d'éion-
nemenlqae de plaisir. A rige de vingt ans,
il te rendit J Bucbaresl près de ton frère aîné;
mais il quitta bientôt cette tille pour aller a
Jassy , ou il donna deux concerts avec tuccès ;
puis II te rendit a Odessa. La protection du
prince Nicolas Galltiln et de la comtesse ïïo-
ronxow, femme du gouverneur général de la
Petite Russie, l'arrêta dans celle ville pendant
m lit
trolt mois. Il j brilla dans un concert donné
au bénéfice des pauvres, tout le patronage de
la comlesse. A la suite de ce concert, le géné-
ral en chef de la cavalerie russe, comle de
Wille, lui proposa de l'accompagner i Pétera-
bourg, ce qui fut accepté avec empressement
par l'artiste. Protégé par la noblesse de celte
grande ville, il donna, au théâtre impérial, un
concert dont le produit fut de 13,000 roubles.
Il joua aussi plusieurs toit i la cour et reçut
de beaux cadeaux de la famille impériale.
Après avoir visité Moscou, il parcourut quel-
ques provinces de la Russie, d'où il passa dans
la Valachie, puis a ContUotinople. Accueilli
avec faveur par l'ambassadeur d'Angleterre,
sir Slrafford Canning, il fui logé dans son.
palalt et y passa plusieurs mois, pendant les-
quels Il fut admis a Jouer chez la sultane
Validé, mère du Grand-Seigneur. Au commen-
cement de 1844, Léopold de Mejer retourna
i Vienne et y donna sept concerts, à la suite
desquels 1) fut nommé membre du Conserva-
toire de celle Tille. Au mois d'octobre de 1»
même année, il partît pour Paris et s'arrêta,
qnelque temps i Francfort pour j donner des
concerts. Arrivé dans la capitale de la France,
il 7 étonna par sa fougueuse exécution, mais-
il eut peu da succès dans l'opinion des artiste»
el des connaisseurs. A Londres, il réussit
mieux; mail II n'y resta que deux mois, parce
que la saison était avancée lorsqu'il y arriva.
Dant l'automne de 1843, Il t'arrêta i Bruxelles,
et y donna plusieurs concerts. En 1840, IL
visita Alger et l'Egypte. Dans l'année sui-
vante, il était a U Nouvelle-Orléans; puis il
visita la plupart des villes des États-Unis, el
donna des concerts i New- York, Boston, Phi-
ladelphie, Washington et Baltimore. De retour
en Europe, vers le malt de Juin 1847, il M-
dirigea vert l'Allemagne et vécut quelque
temps a Vienne. En 1856, il fit un nouveau
voyage en Belgique el a Paris, mais II y fut
peu remarqué. Léopold de Itérer a dei doigts
Tort brillants, mail il tire un mauvais ton de
l'instrument, et l'on reproche avec Justesse i
son exécution de manquer de goût et de
charme. Étranger a la musique classique, H ne
connaît guère que sei propres œuvres, si cela
peut s'appeler des oeuvres. Dans te catalogue
de ces productions, on voit une Marche maro-
cain», qui a eu eu beaucoupde retentissement,
un Jir guerrier du Turc*, un Air nationar
des Turct, la Marche triomphait d'Itly, une
Étude d» bataille, une Fantaitie orientait
sur du airs arabtt, la Dant» du Sérail, une
Fanlaitit ttir dt$ airt ruiitt, des Air»
,gk
-us
H G VER — MEYERBEER
russe* variés, une Fantaisie sur un air 6o-
! .kémicn, uns Grand» fantaisie sur des airs
,'■ anuricahu, des fariatlons sur le Carnaval
\ .«ta Fenise, etc.
MEYER' DE KNONOW (Ctaïui-Ai-
? mi), facteur d'Instruments, naquit I Scbnell-
'Jurlhel, dîna la hante Lusace, Te 30 octobre
1744. EU 1759, il «lia a Lelpsick pour y suivre
.les cour» rie runlversiti.et après y avoir passé
Irai» années il revint chez ion père, en 171».
Dem im après, il t'établit è Bothenbourg, où
il cultiva let science! et la musique. Xn 1785,
. il Tendit tei biens et alla se Axer à Gosrlili, ou
il se livra entièrement a la facture' des instru-
ments, particulièrement des harpes éoliennes
et des harmonicas. Set recherches le condui-
sirent 1 Taire, en 1794, un piano i archet dont
on trouve la description datai la Feuille men-
suelle de la Lusace (1795), avec une figure de
l'instrument. Deux ans après, Keyer inventa
1 un nouvel Instrument du genre de lluphone
de Chladni, auquel 11 donna te nom d'Bar-
monikon. Il est mort à Gcerliu, le 14 jan-
vier 1797.
HEVERBEEB (Gucôao), compositeur de
- musique dramatique el'cbcf d'une École nou-
velle, est né à Berlin, le S septembre 1794 (1),
d'une famille riche et honorable dont plu-
sieurs membres out cultivé les sciences et les
art» avec succès. Guillaume Béer, second frère
de l'artiste qui est l'objet da cette notice, est
■ compté parmi les bons astronome» de l'Alle-
magne, et s'est Tait connaître au monde savant
par une carte de la lune, qui a obtenu le prix
■ d'astronomie i l'Académie des sciences de
Berlin. Michel Béer, autre frère du célèbre
compositeur, mort i la fleur de Tige, était
considéré comme un des jeunet poètes alle-
mands dont le talent donnait let plus légi-
times espérances. Sa tragédie du Paria et son
drame de Struensé* ont eu du retentissement
dans sa pairie.
Dès l'âge de quatre ans, l'Intelligence tauii-
■ cale de Meyerbeer se manifestait dèji par des
-signes non équivoques: saisissant les mélo-
dies des orgues ambulantes, II les transpor-
tait sur le piano et les accompagnait harmo-
nieusement de la main gauche. Étonné de
voir de si heureuses dispositions dans un
(I) La CuttU jtntr'ii Jt mnifi di Ltipiy 138* an-
*M, pis* 870) a 1* DtcftHMin Wi U CdutrHIi»,
iolviipir Schilling, Coï.ncreld'ialre.,ooIB.*l'.Tii>r*
et la nsltum ds Mejerbeer n 47*1 1 telu irrear pro-
-ionnt ( Berlin, le U «ttbn 1800, si Haverbecr inil
faii id.irn un hibilel* «r te pi.no, «i I* t1it»|t ctt
neo r mi, quoiqu'il M fil qii dt ni u Mplieaa année.
enfant de cet âge, son pire résolut de ne
rien négliger pour en bâter le développe-
ment. Lauska, élire de Cléments et pianiste
distingué, fut le premier maître auquel il le
conna.Aux principes rationnels de mécanisme,
puitét dans l'école de son illustre professeur,
Lauska unissait l'art de bien enseigner. Ce fut
vers cette époque qu'un ami Intime de la fa-
mille Béer, nommé Hfeyer, et qui avait voué a
cet enfant une affection toute paternelle, toi
laissa par testament une fortune considérable,
sous la condition qu'au nom de Béer il ajou-
terait celui de Ideyir, d'où est venu le nom de
Meyerbeer. Déjà, la Gaielte finirait de w-
siqtie, de LeipsicL, rendant compte d'un con-
cert donné i Berlin, le 14 octobre 1800, où le
jeune artiste s'élait fait entendre pour la pre-
mière fois en public avec un succès extraordi-
naire, avant d'avoir accompli sa septième
année, l'appela de ce nom. Les renseigne-
ments recueillis sur lu lieux par l'auteur de
cette notice prouvent que les progrès de cet
enfant avaient été si rapides, qu'a l'âge de six
ans il étonnait déjà les professeurs, et que
dans sa neuvième année 11 était compté parmi
let planistes les plus habiles de Berlin. La
même Gant 1s mus iecle dit, dans l'analyse de
deux concerts donnés au théâtre de celle ville,
le 17 novembre 1803 et le 3 Janvier 1804,
que Meyerbeer y avait Tait preuve d'une habi-
leté et d'une élégance de style remarquables.
L'abbé Togler, organiste et théoricien alors
fort renommé en Allemagne, l'entendit a cette
époque. Frappé de l'originalité qu'il remar-
quait dans let Improvisations de l'enfant, il
prédit qu'il serait un grand musicien. Plut
tard, Ctémenti visita Berlin, et l'exécution de
Heyerbeer lui inspira tant d'intérêt que,
malgré ton a vert Ion plut prononcée chaque
Jour pour l'enseignement, il lui donna des
leçons pendant toute la durée de sou séjour
dant la capitale de la Prusse.
A peine âgé de douie ans, et quoiqu'il n'eût
Jamais reçu de leçons d'harmonie, Meyerbeer
avait déjà, sant autre guide que ton instinct,
composé beaucoup de morceaux de chant et
de piano. Des ami! éclairés y reconnurent le
germe d'un beau talent, et décidèrent ses pa-
rents i lui donner un maître de composition.
Celui qu'on choisit fut Bernard -Anse) me We-
ber, élève de Vogler et chef d'orchestre de
l'Opéra de Berlin. Admirateur enthousiaste de
Gluck, passionné pour la belle déclamation
musicale de ce grand artiste, fort expert d'ail-
leurs en matière de style dramatique, Weber
pouvait donner d'utilet conseils 4 ton élève
sur la coupe des morceaux, sur l'instrumen-
tation et tur les application* esthétiques de
l'art d'écrire;. mais faible harmoniste et man-
quant d'instruction dam la didactique des
divers genres du contrepoint et de la fugue, Il
lui était impossible de le guider dans cet
-éludes difficiles. Pendant quelque temps,
■Jeyerbeer Ht, un peu a l'aventure, de» efforts
pour s'instruire, Un Jour, Il porta une fugue a
«on maître : émerveillé de ce morceau, Weber
le proclama un cber- d'oeuvre, et l'omp-resi
l'envoyer i l'abbé Yogler, afin de lui prouver
qu'il pouvait ainsi former de tarant* élève*.
La réponse ae Ht longtemps attendre; enfin
arriva un volumineux paquet qui [m. ouvert
-avec empressement. 0 surprise douloureuse!
au Heu de» éloge* qu'on espérair, on y trouva
nue aorte de traité pratique de la fugue, écrit
de la main de Vogler et divisé en trois partiel.
Dana la première, les règles pour la formation
de ce genre de morceaux de musique étaient
et posées d'une manière succincte. La seconde
.partie, Intitulée ta Fugue de l'élive, contenait
celte de Heverbeer, analysée dans tout ion
développement : le résultat de l'examen prou-
vait qu'elle n'était pas bonne. La troisième
partie, qui avait pour titre : la Fugue du
maître, était celle que Vogler avait écrite *
■le thème et les contre-sujets de Meyerbeer.
Elle était aussi analysée de mesure en mesure,
et le maître y rendait compte de* motifs qui
lui avalent tait adopter telle forme et non telle
autre (1).
Weber était confondu; mais pour Mererbcer
ta critique de Vogler fut un trait de lumière.
Après la lecture de* deux analyses compara-
tives, un bandeau lui tomba des yeux. Tout
ce qui, dans l'enseignement de Weber, lui
avait paru obscur, inintelligible, lui devint
clair et presque facile. Plein d'enthousiasme,
il se mlti écrire nue fugue a buit parties,
d'après lei principe* de l'abbé Vogler, et la
lui envoya directement. Ce nouvel essai ne
fut plus accueilli de la même manière parle
maître. « Il y a pour vous un bel avenir dans
• l'art, écrivait-il a Heyerbeer. Venei près de
' moi; rend h- roui i Darmiladt,- Je vou*
* recevrai comme un fils, et Je vou* ferai
(I) Ca travail a «M i-pri mfl •rr*l la aurl da V«tln,
•ooj » li ire : Sgutm fit daa Fa*tal«, *!• EioUùnmg
n ktrmtmicÀt* Guaaj- YirtimJmei /.r*n {SjsttaM
dt la •Miiiratlkn da la fn|«, «■■< i Dirait a ci ion 1 la
•cliae* da (bail KinuOniqac emttnt). OaTeabaib,
Aadré, !■-!• de 7S paaea de taiu aitc SI pa*M da na.
4aat. UalkaireuaBB»! l'anal}-» da a.itn mnqaa
BEER 419
• puiser 1 la source de* connaissances mmi-
• cale*, a
Apre* une invitation si flatteuse et si for-
melle, le Jeune musicien n'eut plu* de repos
qu'il n'eût obtenu de ses parents la permission
d'en profiler; enfin, il fut au comble de ses
vœux. Il avait quinie an* lorsqu'il devint
élève de l'abbé Vogler. Ce maître, qui jouis-
sait alors de la réputation du plu* profond
musicien de l'Allemagne, avait fondé une
école décomposition où s'étaient formés autre-
fois de* artistes de mérite, parmi lesquels on
remarquait Winter, Hitler, Knecht et plu-
sieurs antre*. Dans la nouvelle école établie i
Darmiladt, Gansbacher, qui fut plu* tarai
maître de chapelle de l'église Saim-tUennc,
a Vienne, était le condisciple de Heyerbeer.
Incessamment occupés d'étude* sérieuses, le*
élèves de Vogler avaient Cbex lui «te exis-
tence tout artistique et scientifique. Après sa
messe, le maître les réunissait et leur donnait
une leçon orale de contrepoint; puis 11 le*
occupait de la composition de quelque mor-
ceau de musique d'église sur nn thème donné,
et terminait la Journée par l'examen et l'ana-
lyse de ce que chacun d'eux avait écrit. Quel-
quefois Vogler allait a l'église principale, où
il y avait deux orgue*. Là, Ils Improvisaient
ensemble, sur le* deux Instruments, chacun
prenant i son tour le sujet de fugue donné, et
le développant. C'est ainsi que *e fit pendant
deux ans l'éducation technique de l'auteur de
Robert te Diable, Au bout de ce temps, Vogler
ferma son école et se mit ea roule avec se*
élèves pour visiter les ville* principale* de
l'Allemagne, puisant dans ce qu'ils enten-
daient des sujet* d'entretien et de leçons.
Avant de quitter Darmstadt, Heyerbeer, alors
âgé de dix-sept ans, fut nommé compositeur
de la cour. Le grand-duc lui accorda cette
distinction après avoir entendu un oratorio
(Dieu et la nature) que le jeune artiste venait
d'achever, et qui fut exécuté a Berlin, le
8 mai 1811, dans unconcert donné par Weber,
au Théâtre loyal. Les aoloi furent chanté*
par Eunike, Grell et mademoiselle Schmalx.
On trouve une analyse thématique de cet
ouvrage dan* la Goutte mvticale de Leipiick
{15'annee, p. 570), où l'on voit que déjà
Meyerbeer oherchait des formel nouvelle* et
des effets Inconnu*. Celte partition n'était pis
la teule qu'il eut écrite dan* l'école de Vogler,
car il avait composé beaucoup de musique
religieuse qu'il n'a pas fait connaître jusqu'à
ce Jour (1863).
Le temps de la production active était arrivé
by Google
pour Meyerbeer. A di«-huil ans, il. Al repré-
senter a Munich ton premier outrage draina*.
tique, intitulé : la Fille de Jephlé. Le sujet,
développé eu trois actif, était plutôt un
oratorio qu'un opéra. Encore tout saturé dei
formel tcolastiques, Meyerbeer avait mis peu
décharné mélodique daui celte composition :
elle ne réusiit pat. Jusqu'alors il avait obtenu
de brillant* succès comme pianiste cl comme
improvisateur; il résolu! de M rendre à
Tienne, la ville de* pianistes, et de s'y faire
connaître comme virtuose. Le soir même de
■ou armée, il ont occasion l'entendre Hum-
mel, alors dana tout l'éclat de ion talent. Ce
latent n'avait ni le caractère majestueux, ni
l'éclat qui ae faisaient remarquer dans l'exé-
cution de démenti et qui se reproduisaient
avec plus de Jeunesse et de feu dan* le jeu de
Meyerbeer ; mais c'était une émanation pure,
claire et d'un charme inexprimable. La Jeune
art II te comprit tout d'abord l'avantage
qu'avait, a cet égard, mr lui l'école viennoise,
et ne voulant pas être vaincu, il prit la réso-
lution de ne ae produire en public qu'après
avoir réuni aux qualités propres de son talent,
celle* de les rivaux. Pour atteindra le but
qu'il se proposait, il s'enferma pendant dix
mois, se livrant à de continuelle» études sur
l'art de lier le jeu harmonique ment et faisant
subir a ion doigter Ici modifications néces-
saires. Après ce) efforts, dont une conscience
dévouée d'artiste était seul* capable, Meyer-
beer débuta dans le monde élégant et 01 une
impression il vive, que le souvenir s'en est
longtemps conservé. Moschelès, qni l'entendit,
m'a dit plusieurs fois que tl ce grand artiste
s'était posé alors uniquement comme virtuose,
peu de pianistes «braient pu lutter avec lui;
mais déji d'autre* vues occupaient sou esprit.
C'est Ici le lien de mentionner nne idée hi-
aarre qui tourmenta sa Jeune Mie a cette
époque (1813). Frappé du succès que l'origi-
nalité de tes compositions et la nouveauté de
ses traits brillant* avalent obtenues, il te per-
suada que les planiste! voulaient s'en em-
parer, et pour échapper a ce danger imagi-
naire, il te décida 1 retarder de quelques
années la publication de sa musique de piano.
Dans la suite, préoccupé de m* travaux pour
le théâtre, il cessa de se faire entendre et même
de joner du piano, en sorte qu'il flnlt par
oublier la plus grande partie de ta musique
instrumentale, dont 11 n'avait rien écrit, et
qne celle musique fut perdue pour l'art. Ce-
pendant il a du écrira certains ouvrage* dont
les Journaux ont parlé avec de grandi éloges,
et dont las manuscrit* se retrouveront peut-
être quelque jour; par exemple, dei variations
sur nne marche originale, eiéentées par
l'auteur dans un concert donné à Leiptlck,
ainsi qu'a ne symphonie concertante pour
piano, violon et orchestre, composée par
Meyerbeer, et exécutée par lui et le.violoniste
Weit, a Berlin, le A février 1813.
Je vient de dire que Meyerbeer cessa de
jouer du piano comme virtuose; mais il lui
est resté de set études sur cet instrument le
talent le plu* parfait d'accompagnateur qne
j'aie entendu. Je Tut frappé de la beauté de ce
talent dans les concerts de aalon donnés, par
le roi de Prusse aux châteaux de BrUhl, de
Slolienfels et 1 Coblence, an 1845, pour la
famille royale de Belgique et pour la reine
d'Angleterre. En sa qualité de premier maître
de chapelle, l'auteur des Huguenot! avait or-
ganisé ces concert* et y tenait le piano. Par
let nuances une*, délicates at poétiques de sa
manière d'accompagner, Je comprit alors la
multiplicité des répétitions exigée* par lui
pour la mise on scène de ses opéras. Je doule
qu'il soit jamais complètement satisfait des
chantenrietde l'orcheilre.
L'éclat qu'avalent eu à Tienne let succès de
Meyerbeer, comme pianiste at comme auteur
de musique instrumentale, enfin, let beautés,
qu'on avait remarquées dan* un monodrame
avec chœurs, Intitulé : Ut Jmourt de Tkeee-
ilnde, lequel fut chanté par mademoiselle
Marias, i Tienne, en 1813, inspirèrent la
pensée de lui confier la composition d'un
opéra comique pour le Ihéitre de la cour. IL
était Intitulé : Abimeleck, ou tel deux Califei .
La muaique italienne était seule en faveur
alors pris de X. de Melternich et des cour-
tisans auxquels il donnait le Ion ; or, la par-
tition dVbimaleci était écrite d'un style
absolument différent, et dana un système
aitei semblable à celui de la Fille de Jephlé ;
elle fut accueillie avec beaucoup de froideur,,
et le résultat de la représentation dut être,
considéré comme une chute. Salievi, qui avait
pour le jeune musicien une tendre affection,
le consola de cet écbee en lui donnant l'assu-
rance que, nonobstant la coupe vicieuse de
se* chanti, il ne manquait pas d'heureuse*
dispositions pour la mélodie, mais qu'il n'avait
pat atiex étudié le mécanisme de la vocalisa-
tion, et qu'il écrivait mal pour les cbanleurt.
Il lui conseilla d'aller en Italie s'instruire.
dana l'art de composer pour les voix, et lu»
prédit îles succès quand il aurait apprit cet
art difficile.
v Google
Jusqu'alorsla musique Italienne avait eu peu
d'attraits pour Meyerboer. Il fiai nouer que
Il plupart des opérai de Nicolini, de Farl-
belli, de Pavesi et de quelque* antre», qu'on
Jouait alors aux théâtres de Vienne et de Mu-
nich, liaient peu faits pour plaire lune
oreille habituée à l'harmonie allemande. La
Jeune artistt ne comprenait donc pu bien la
portée des conseil» de Salieri ; cependant, plein
decouSance eu tes lumières, Il partit pourVe-
nise, où il arriva lorsque Tanertdi, délicieuse
production de la première manière de Koiiini,
Joutssaildu succès le plut brillant. Cette muti-
qua le transporta d'admiration, et la style Ita-
lien, qui lui inspira il au para van tune invincible
répugnance, devint l'objet de ta prédilection.
Dèa<ce moment, il fit subir a sa manière une
complète transforma lion, et, après plusieurs
années d'éludé» sur l'art de donner de l'élé-
gance et de la facilité aux forme» mélodiques,
■an» nuire au sentiment d'une harmonie riche
et pnla»ante, il fit représenter a Fadoue, en
1818, RomiUta e Coilama, opéra umi-
iiria, écrit pour la Pisaroni. Le» Padouaus
firent un brillant accueil a cet outrage, non-
seulement a cause de la musique et du talent
de la cantatrice, mal» parce que Meyerheer
était considéré par eux comme un rejeton de
leur école, en »a qualité d'élève de Vogier, qui
l'avait été du P. Valotti, maître de chapelle
de Saint-Antoine. Itamilda e Coitama fut
intvi, en 1819, de la Semiramidt lïtotwi-
ciuta, écrite a Turin ponr l'excellente actrice
Caroline Bas»!. En 18Î0, EmmadiReiburgo,
antre partition de Meyerheer, Tut Jouée à
Venise et y ohlint un succès d'enthousiasme,
peu de mois après que Kossint j eut donné
Eduardo t Critlina. Ce fui le premier pas
remarquable de Meyerheer dans une carrière
qu'il devait parcourir avec tant de gloire.
- Son nom retentit bientôt avec honneur dans
toute l'Italie : Emma fut jouée tur le»
théâtre» principaux ; on traduisit cet ouvrage
en allemand, sous le titra d'Emma Von Lci-
etittr, et partout [1 fut considéré comme une
de* bonnes productions de l'école moderne.
Cependant le» opinions n'étalent pa» toute*
favorable*, en Allemagne, au changement qui
«'était opéré dans la manière de Meyerheer.
Ce n'élait pai sans une sorte de dépit qu'on le
voyait délaiater le» traditions germaniques
pour celles d'une école étrangère. Cette dé-
position de» esprils, qui se manifesta quelque-
foi» par de» paroles amèrei, augmenta a
chaque nouveau succès de l'auteur d'Emma.
Charles -Marie de Wcbtr, depuis long tempe
BEER ut
ton ami, partagea ce* prévention», et peut-
être agirent-elles sur lni plu» que sur tout
autre. Il ne pouvait en dire autrement, car
Weber, artiste dont le talent puisait ta force
principale dans une conception de l'art tout
absolue, était moins disposé que qui que ce
soit i l'éclectisme qui tait admettre comme
également bonnes des déterminations opposées
par leur objet. La hauteur de vues, qui con-
duit à l'éclectisme, est, d'ailleurs, une des
qualités le» plus rares de l'esprit humain. J'ai
vu presque toujours les génie» capables de»
plus belles inspiration» se convertirai e«prilt
étroit» lorsqu'ils portaient des jugement» inr
le* production» d'une école différente. On ne
doit donc pas l'élonner de voir Weber con-
damner la direction nouvelle où Meyerheer
s'était engagé. Il ne comprenait pa» la mu-
sique italienne : on peut même dire qu'elle lui
était antipathique, comme elle l*a été a Beet-
hoven et a Mendelisohn. C'était donc une op-
position de conviction qu'il faisait a la trans-
formation du talent de Meyerbeer, et ce fui,
en quelque sorte, pour protester contre le*
.succèt obtenus par son ancien ami dam m
vole nouvelle, qu'il Ht représenter à Dresde,
avec beaucoup de soin, sous le litre allemand
Wirth vnd Gatt (Hôte et Convive), Topera
de* Deux Califet, si froidement accueilli par
les habitants de Vienne. Au reste, son amitié
pour Meyerbeer ne se démentit jamais. On le
volt heureux d'une visite qu'il en reçut, dan»
ces passages d'une lettre qu'il écrirait a Golt-
frled Weber, «enr ami commun : ■ Vendredi
■ dernier, j'ai eu la grande joie d'avoir Neyer-
• béer tout nu jour cbel moi : le* orejjlcs
• doivent l'avoir tinté! C'était vraiment un
• jobr fortuné, une réminiscence do cal ei-
■ collent temps de Manbeim.... Noua ne nous
• somme» séparés que tard dan» la nuit.
■ Meyerbeer va i Trlesle pour mettre en
• »cène son Crocialo. Il reviendra, avant un
■ an, i Berlin, ou 11 écrira peut-être un opéra
• allemand. Dieu le veuille ! J'ai fait maint
■ appel i sa conscience. »
Weber n'a pas asiei vécu pour voir réaliser
«e* vieux : huit an» plus tard, il eût été com-
plètement heureux. Quoiqu'il eut déji écrit
de belles chose», et qu'il eût goûté le charme
de» succès de la scène, Meyerbeer était encore,
en 1824, a la recherche do aon individualité i
circonstance dont il y a plu* d'un exemple
dans l'histoire des grands artiste», particuliè-
rement dan» celle de Gluck. Comme il élan
arrivé a cel homme illustre, un éclair est
venu, tout a coup, illuminer Meyeroeerj et,
comme Gluck, c'est J la scèoc française qu'il
a trouvé l'aliment de ion génie. Quoiqu'il
désapprouvât la routa que Meyerbeer avait
prise, Weber connai liait bien la porté* de
son talent; car, lorsqu'il mourut, il exprima
le désir que ce fnl MU ami qui terminât un
opéra qu'il laissait inachevé.
Le succès d'Emma diRitburga mit ouvert
à Meyerbeer l'accès dei icènes principale! de
l'Italie, parmi lesquelles le thé* Ire delà Seala,
de Milan, est au premier rang. Il écrivit pour
ce Ibéâtre, en 18Î8, Margktrita d'Anjou,
drame lemi-iérieui de Romani, qui fut re-
présenté le 14 novembre de la mime année,
et dont les rôle* principaux furent cfaanié*
par Tacchlnardi, Levasseur et Roia Martini.
Le* prévention* peu favorable* qu'un artiste
étranger inspire presque toujours aux Italiens
cédèrent cède rois au mérite de la musique, et
le succès fut complet. Une traduction fran-
çaise de cet opéra a été faite plusieurs années
après, pour le tbéitre de t'Odéon,eta été jouée
sur tous les théâtres de la France et de la Bel-
gique. A Marguerite succéda l'Emle di Gra-
nota, opéra sérieux de Romaui, dont la pre-
mière représentation eut lieu au même théâtre,
le 13 mars 1821. Le* rôles principaux furent
ebantés par Adélaïde Tosi, madame Pi ta roui,
Caroline Bassi-Kanna, Lablacbe et le ténor
Winler. Déjà le nom de Meyerbeer avait ac-
quis asseï de retentissement pour que l'envie
fût éveillée : elle essaya de faire expier a
l'auteur d'Emma et de Margktrita d'Anjou
les applaudissements obtenus paves ouvrages.
L'Esule di Granata fat mis en scène avec
beaucoup détenteur, et ne put être joné qu'aux
derniers jours de la saison. La même Influence
qui avait retardé l'apparition de l'ouvrage en
prépara la cbute par mille ressorts cachés.
Tout semblait en effet la présager. Le premier
acte échoua, et le second paraissait destiné au
même sort, quand un duo, chanté par Labiacbe
et la Pisaroni, enleva tout l'auditoire. Aux
représentations suivantes, le triomphe ne fut
pas un moment douteux.
La saison terminée, Meyerbeer se rendit à
Rome pour y écrire Almatuor, opéra sérieux
en deux actes, dont Romani avait écrit le
libretlo; mais pendant les répétitions , le
maître fut atteint d'une maladie grave et ne
put achever sa partition pour l'époque déter-
minée. Il ne retrouva la santé qu'en allant
passer l'année 1893 1 Berlin et anx eanx.
Pendant ce temps de repos, il écrivit l'opéra
allemand intitulé : la Parti de Brandebourg.
Il était destiné vraisemblablement au théâtre
de Konigstadt, où l'on jouait habituellement
cet sortes d'ouvrages; mais, par des motifs
inconnu», cet opéra, auquel le compositeur
attachait, tant doute, peu d'importance, ne'
fut pas représenté. Ici finit ce qu'on pourrait
appeler la seconde époque de Meyerbeer : elle
avait en pour lui d'heureux résultais; car,
d'une part, elle avait marqué set progrès
dans l'art d'écrire pour les voix, et il avait
acquit l'expérience des condition» do la mu-
tique dramatique ainsi que des effets de la
tcêne, qn'on n'apprend qu'en s'y hasardant.
D'autre part, la conBanee dans ton talent
t'était accrue par le succès. Sa réputation
n'était pat celle d'un maître vulgaire. Emma
di Retbvrg» avait para avec éclat et avait été
reprise plusieurs fois à Venise, à Milan, a
Gênes, a Florence, a Padoue; elle avait été
traduite en allemand tous le titre d'Emma
van Ltitetttr, et jouée a Vienne, ï Munich, a
Dresde, i Francfort, tou* ce litre, tandis
autre traduction, intitulée : Emma d*
était chantée a Berlin et a Stutt-
gart. Marguerite d' Anjou était jouée avec un
succès égal a Milan, Venise, Bologne, Turin,
Florence et Triesle; en allemand, a Munich
et h Dresde ; en français, à Pari* et sur pres-
que tous les théâtres de France et de Belgique;
i Londres, en anglai* et en italien. Toutefois
l'artiste n'avait pas encore découverts* propre
personnalité; il marchait dans de* voie* qui
n'étaient pt* les sienne* ; il était devenu plut
habile, mais il n'était pat encore original ; jl
avait du savoir et de l'expérience, mais l'au-
dace lui manquait.
Remarquons cependant cette année 1823:
elle est significative dan* la vie de Meyerbeer,
comme artiste. Nul doute que, méditant alors
sur ce qu'il avait produit depuis ion arrivée
en Italie, et faisant un retour sur lui-même,
il n'ait senti ce qui manque a ce* ouvrage* .
pour en compléter les qualités esthétique*,'
car on verra, dans la suite de celte notice, ses
e(Tort> tendre incessamment vers une mani-
festation de plus en plus prononcée de son
individualité. C'est a la même époque qu'il fit
4 Weber la visite dont il ett parié dan* la
lettre de l'auteur du Freyichiiix, citée pré-
cédemment, et sans doute celte journée de
causerie intime de deux grand* musiciens
n'a pas été perdue pour l'auteur de flot* ri,
des Hugwnott, de Strueniit et du Pro-
phète.
De retour en Italie, Meyerbeer y donna son
Crociato, non a Triesle, comme le croyait
Weber et comme t'avalent annoncé plusieurs
journaux allemands, mai* a Venise, où 11 fut
représenté le 20 décembre 1824. Le» rôles
principaux avaient été écrits pour madame
31 eric-La lande, alors dam tout l'éclat de ten
talent, et pour Veluli et Lablaehe. L'exécution
(ut bonne, et le succès surpassa l'attente du
compositeur, qui tut appelé plusieurs fols et
couronné sur la scène. Toutes les grandes
fille* de l'Halle accueillirent avec 1* mène
faveur te Croeiato, et l'on ne peut douter
que, fi Meyerbeer eût fait succéder quelque»
opérai a celle partition, Il ne te Ht placé a la
télé de* musiciens qui écrivaient au delà de*
Alpes; mal* déjà d'antres projeta occupaient
ton esprit.
Si l'on examine arec attention la partition
du Croeiato, on y découvre des lignes non
équivoque* de la réaction opérée dan* la ma-
nière dn compositeur, et de ta tentative d'une
fuaion de ses tendance* primitive* avec le stylo
italien qui caractérise Emma di Rctbvrgo et
Marguerite d'.injou. L'individualité dn talent
de Keverbeer tendait à se prononcer, «t son
heureux penchant pour l'expression énergique
des situations dramatiques sa faisait aperce-
voir. Four te développer, son. talent n'avait
plus qu'a se livrer i l'élude de fa scène fran-
çaise ; une circonstance favorable se présenta
dans rinvitallon reçue par Meyerbeer de la
part de M. delà Rocbefoucanlt, pour qu'il di-
rigeât ) Pari* la mise en scène de ion Cro-
eiato; car ce fut a Paris même que l'acheva la
transformation de* idée* de l'artiste.
Le Croeiato n'eut point i Pari* le succès
d'entboutiaimc qu'il avait obtenu a Venise,
1 Home, a Milan, à Turin, dan* toute l'Italie,
enHn, et qu'il eut plus tard en Etpagne, a
Lisbonne, à Londres ainsi qu'en Allemagne.
Les circonstances ne le favorisaient pas.
A Parla, on ne partage pas le* couronnes;
elles tombent toutes sur une seule télé. En
1836, les habitués du Théâtre-Italien ne vou-
laient pa* qu'il ; eût d'autre compositeur pos-
sible que Rojslci, ni d'autre musique que la
sienne. Trop sérieuse pour la plupart de* di-
lettantes, la musique du Croeiato ne fut ap-
préciée a sa juste valeur que par un petit
nombre de connaisseurs, qui firent avec Im-
partialité la part des beauté» et celle des dé-
e, il fa
vina la portée du talent de l'auteur de cet ou-
vrage; personne n'aperçut -dan* le Croeiato
le génie qui devait produire tes opéras dont
les large* conception* régnent sur toute* les
scènes de* deux mondes depuis 1831. Ceux qui
estimaient cette partition, la considéraient
JEEfc m
comme le degré le plu» élevé du talent de
l'auteur ; en quelque sorte comme ton dernier
mot. Le silence gardé par Meyerbeer pendant
plusieurs années sembla justifier leur juge-
ment. Son mariage et la perte douloureuse de
deux enfants avaient suspendu se* travaux ; il
y revint, enfin, en 1838 ; mais lorsqu'il reprit
sa plume, sa nouvelle route «lait tracée ; mil H
par plusieurs année* de méditations, son génie
*'étalt transformé, et son talent avait le carac-
tère qui lui est propre. Tout le monde sait
aujourd'hui quels ont élé les résultats de mo-
difications si radicales.
L'achèvement de Robert le Diable, retardé
par de fréquents voyages, fut enfin complet
ver* la fin de juillet 1830, et cette partition,
écrite pour le grand Opéra de Paris, futdt-
posée, par Meyerbeer, a l'administration de ce
théâtre, vers la même époque. La révolution,
qui venait de l'acbever en trois jours a Paris,
en avait Tait naître une autre dans le* cou-
lisses de* théâtres. A la direction royale d*
t'Opéra succéda bientôt une entreprise parti-
culière qui, dans les clauses et conditions de
son contrat, n'admit que comme une charge
onéreuse l'obligation lié faire jouer l'ouvrage de
Meyerbeer. Ce ne fut qu'au mol* de novembre
1831 que cet opéra fut représenté ; en dépti
du dénigrement dont il avait été l'objet, avec
lui commença la fortune de ce qu'on appe-
lait alors l'Académie royale de muiique. Les
dernières répétitions générales se signalèrent
par de* Incident* fort curieux. Une multitude
de ces critique* de profession. «eus connais-
sances suffisante* de l'art, qui abondent à
Paris plus qu'en aucun autre lieu, l'y trou-
vaient et immolaient l'œuvre du musicien M
plus gaiement possible. C'était a qui dirait le
mot le plus plaisant, ou ferait l'oraison |ta-
nèbre la plus spirituelle et la plu* grotesque
de la partition. Au résumé, la pièce ne devait
pas avoir dix représentations. L'entrepreneur,
dont l'oreille avait élé frappée de ce* tristes
présages, aperçut dans la salle l'auteur de cette
notice, et alla lui confier ses craintes. • Soyel
■ tant inquiétude, lui dit celui-ci; J'ai bien
■ écoulé, et je suit certain de ne pat me
■ tromper. Il y a la dedans beaucoup plut de
■ beauté* que d'imperfections. La scène est
■ saisie ; l'impression sera vive et profonde.
* Cela ira aux nues et fera le tour du monde."
L'événement a prouvé que ce jugement était
le bon : jamais «envie dramatique ne fut plu*
populaire ; J «mai* succès ne fut plus univer-
sel. Ajoutons avec certitude qu'il n'en est pat
dont l'heureuse fortune ait eu une durée
,gk
m m
comparable; car elle s'est soutenue pendant
plu* de trente an* jusqu'au moment où c
est écrit (1869), et «rat semblable ment elle
Q'est pas prêt de Unir. Arec Robert le Diable
ont commencé, à l'Opéra, les recette! de due
millt frantt, qni y étaient aspira* ant Incoti
nue*. Traduit en italien, en allemand, en ai
glais, en hollandais, en russe, en polonais, e
danois, cet opéra a été Joué partout et vingt
lois repris dani les petitei ville* comme dam
le* grande*; partout il « excité le même
thoujiairue ; ton succès n'a pas été limité a
l'Europe seule : a la Nouvelle-Orléans, Robert
le Diable* été Joué pendant plusieurs moi*
sur le* deux théitre* anglait et français; la
Havane, Mexico, Lima, Alger, ont a
voulu l'entendre, et l'on tialué par d'unanime*
applaudissement*.
Un nomme nouveau t'ett révélé dani cet
ouvrage. Ce n'est plu» le Heyerbeer de l' Alle-
magne, élève rolde et guindé deVogler; ce
n'est plus celui de l'Italie, ic jetant violem-
ment bon de ses habitudes d'école pour ap-
prendre, par imitation de Roisini, l'art de
faire chanter le* voix et de colorer le» effet»
de l'instrumentation ; 'ce n'est pa* mém<
fusion de* deux manière* pour arriver 1 de*
effet* variés; c'ett une création tout entière,
ob II ne reste a l'artiste, de set première*
époques, que l'expérience acquise dans se*
travaux. Six année* de repos, ou plutôt
d'études, six années de méditation, d'observa-
tion et d'analyse ont enfln coordonné en
un tout complet, original et puissant, ce que
la nature a jpi* de sentiments énergiqui
dans son ime, ce que l'audace donne de nou-
veauté ant idées, ce que ta philosophie de
l'art prête d'élévation au strie, et ce qi
mécanisme exercé procure de sûreté a l'artiste
dans tes effets qu'il veut produire.
Après l'éclatant succès de Robert U Diable,
l'administration de l'Opéra avait comprit que
le* productions de Mey erneer exerceraient dé-
sormais une heureuse influence inr son entre-
prise ; elle ne négligea rien pour le déter-
miner i écrire un nouvel ouvrage, et le livret
de* Huguenote lui fut confié; mais, afin
d'avoir la certitude que le compositeur ne
mettrait pas trop de lenteur dan* ion travail,
un dédit de trente mille francs tut stipulé
pour le cas oh la partition ne serait pas livrée
dans un délai déterminé. Pendant que Mejer-
beer était occupé 1 écrire «et ouvrage, la
santé de la femme, sérieusement altérée par
une affection de poitrine, l'oblige*, d'après
l'art* de* médecins, a Hier monentanément
son séjour en Italie. Dans celte situation, tl
demanda un délai de six moi* pour la mise en
répétition de ion opéra ; mait celte juste de-
mande Ait reponttée; alor» Heyerbeer relira
•a partition, paya le dédit et partit. Bientôt,
cependant, l'entrepreneur comprit ta nécei-
slté de donner le* Huguenot», pour empê-
cher te public de l'éloigner de ton spec-
tacle; Il rendit le dédit, et le nouvel opéra
de Heyerbeer fut représenté le SI février
1636.
Le* dispositions dn poème de* Huguenote
n'ont pat d'analogie avec celles de Robert Je
Diable; l'action s'y développe avec lenteur,
et l'intérêt ne commence que vers le milieu dir
troisième acte; jusque-là, c'est de l'opéra
de demi -caractère, où le musicien seul a du
soutenir l'attention dan* de* scènes vides d'ac-
tion. Un talent supérieur pouvait seul triom-
pher de ce* difficulté*. Au premier abord, ni
le publie, ni la plupart de* critiques ne com-
prirent le mérite que Heyerbeer y avait dé-
ployé. Quoiqu'on avouât que le dno de Clé-
mentine et de Marcel, an troisième acte, la
■cène du duel, tout le quatrième acle et une
partie dn cinquième, ont des beautés de pre-
mier ordre, et bien qu'on déclarât qu'on
ne connaissait rien d'aussi pathétique que ta
dernière scène du quatrième acte, il fui con-
venu que ta partition des Huguenote était
inférieure a celle de Robert le Diable. Plu*
lard, les gens désintéressé* ont abjuré leur
erreur ; pour eux, la valeur de l'ouvrage **ett
accrue d'année en année, et les plu* récalci-
trant* ont dû se rendre a l'évidence d'un suc-
ée* constaté par plusieurs millier* de repré-
aentatlons, données pendant vingt-cinq ans
dans toutes les parties du monde. Après le*
deux première* années de ce grand succès, un
parti, qui avait de* Intérêt* contraires, a
exercé la rigueur et l'injustice de sa critique
arec plus d'acharnement que dan* la nou-
veauté de l'œuvre. Qu'en est-il résulté? La
partition des Huguenote, avec le* quelques
défauts el le* beautés inhérentes au talent du
maître, s'est maintenue dans tonte sa re-
nommée.
Après les Huguenote , un intervalle de
treize années s'écoula sans que Heyerbeer fit
représenter aucun ouvrage nouveau sur la
scène française. Ce long silence eut plusieurs
causes. La première parait avoir été dans le*
modifications dn personnel chantant de
l'Opéra, el dans son affaiblissement pro-
gressif. Une autre cause explique l'éloigne-
ment où l'illustre maître resta du théitre do
M (loin pendant ut période il longue;
«ne se Ironie dut l'intérêt que le roi de
Prnite lui témoigna, h l'époquedeson avène-
ment m Irène, et dan» te» fonctions actives
que Heyerbeer eut 1 remplir pré» de ce
prince, «prie ta nom in ai ion de premier
BMlIre de chapelle. Le composition d'un
grand nombre de psaumes et de cent* te* reli-
gieuse», avec on sans accompagnement d'or-
cbettre, de musique d'égllee et de mélodie* de
différent! genres, dont il sera parlé pin» loin,
mil occupé une partie de ce tempe. Le pre-
mier ouvrage officiel qu'il écrivit pour la cour
de Berlin fut nne grande ce nlate avec table toi,
Intitulée : la Ftitu nctla eorfe di Ftrrara,
peur une (été donnée par le roi, en 1845. Le
7 décembre 1844, le mallre Ht repréaenter,
pour l'inauguration du nouveau théâtre royal
de celte ville, an opéra allemand en troii
«c tu, intitulé : Fin Fildiagtr in Schk$itn
(un Camp en Silésie). Cet ouvrage de circon-
stance ne produisit tout l'effet que l'en était
promit Heyerbeer que lortqae la célèbre can-
tatrice Jenny Llnd fut chargée du rôle prin-
cipal. Il cutiurtout un brillant succès lors-
qu'elle le chanta ■"Vienne, ton* le titre de
Widia, avec beaucoup de changement» et
d'augmentation», en 1847.
L'année 1846 fut marquée par une de»
plus belles production* du génie de Heyer-
beer; œuvre complète dans laquelle il n'y
a pas une page faible : je veux parler de
la musique composée par le mallre pour
Slrutmie, drame posthume de Michel Béer,
frère de l'illustre artiste. Celte belle con-
ception, oh l'originalité de» idées du compo-
siteur se révèle dans tonte sa puissance, ren-
ferme une ouverture magnifique, du plus grand
développement , quatre entr'acles où lout
le drame se peint, et neuf morceaux qui s'in-
lercalent dans le dialogue, a la manière de»
mélodrame». Quelques-uns de» motifs de ceux-
ci sont traités dan» l'ouverture et développé»
avec cet art de progression d'effet dans lequel
Heyerbeer n'a point d'égal. Les artistes, qui
ne jugent pas la musique sur des impressions
fugitives, comme le public , et qnl sont capa-
bles d'analyser, savent, en effet, que le talent
du maître prend par cette qualité son carac-
tère le plus élevé. Le plan de cette ouverture
est a lui seul nn chef-d'œuvre en ce genre :
tout y est disposé de main de mallre et avec
une connaissance profonde de l'effet que doit
produire le retour des idées par la variété des
formes. On dit que ce morceau capital n'a pas
4t* comprit par le public de Pari» : j'ai bien
BEER tu
peur qu'il ne l'ait pas été non plus par l'or-
chestre auquel l'eiécutioD était confiée; car,
lorsque je l'ai fait Jouer par l'orchestre du
Conservatoire de Bruxelles, un auditoire de
deux mille personnes a été jeté dan» de» trans-
ports d'adm Ira lion.
Il faudrait faire le résumé de lout le drame
pour faire comprendre ce qu'il y a de poésie
dans les entr'acles et dans les morceaux de
musique dont Heyerbeer a fortifié l'ouvrage
de son frère. Chaque morceau est un tableau
scénique, eu exprime un sentiment particulier
avec une puissance, une originalité de con-
ception, de moyens et d'accents, dont l'effet
est irrésistible. Celte admirable composition a
été eiécutée pour la première fois à Berlin, le
19 septembre 1846.
Dans la même année, Heyerbeer écrivit,
pour le mariage du roi de Bavière avec I» prin-
cesse Guillelmine de Prusse, une grande pièce
intitulée Fatktltani (danse aux flambeaux),
pour un orchestre d'instrument» de enivre.
Celte danse prétendue est une marche pour
an cortège d'apparat qui se fait le soir aux
flambeaux, i l'occasion du mariage des
prince» de Prusse, et qui est traditionnel
dans celte cour. Le caractère de cette compo-
sition est d'une originalité remarquable : elle
est riche de rhythmes et d'effet» nouveau.
Une autre pièce du même genre a été com-
posée par le maître pour le mariage de la
princesse Charlotte de Prusse et, en 1855, il
en a écrit nne troisième pour le mariage de la
princesse Anna.
Apre» une longue attente, le Prophèlt,
souvent annoncé sous des noms différents, fut
enfin représenté, le 16 avril 1849. C'était le
troisième grand ouvrage écrit par Heyerbeer
pour l'Opéra de Paris ; 11, l'illustre composi-
teur se retrouvait sur le terrain qui lui est
nécessaire pour la production de ses paissants
effet*. Ainsi qu'il était arrivé pour Bobwt et
jiour les ffuguinoti, il y eut d'abord de l'In-
certitude, non-seulement dans le public, mal»
sussi parmi les artistes ei les critique» de
profession, concernant te jugement qui devait
être porté de la partition du Prophilt; mail
i chaque représentation , l'ouvrage, mieux
compris, produisit de plus en plus l'effet sur
lequel le compositeur avait compté. L'incerti-
tude provenait de ce qu'on cherchai! dans le
troisième grand ouvrage du maître des beautés
analogue) a celtes qui avaient Tait le succès
des deux premiers; mai) Heyerbeer est tou-
jours l'homme de son sujet. Dans /toper!, il
avait en a exprimer le combat des deux prin-
^_-M»J*_WlL
193 ME
cipes, boa et mauvais, qui agissent sur la i
turc humaine; dam les ffvgvcnuli, 11 avait
opposé le* nuances délicates et passionnées de
l'amour aux fureurs du fanatisme religieux.
Dans le Prophète, c'eit encore la fanatisme,
mais le fanatisme populaire mil en opposition
avec les ruses de la politique, et celles-ci, par un
concours inouï de circonstances, arrivant par
degrés a la plus haute expression de la gran-
deur. L'élément principal de cea I roi s ouvrages
est la progression de l'intérêt, mais d'un
intérêt de nature très-différente. Les beauléi
de sentiment et le* beautés de conception
constituent les deux grandes divisions esthé-
tiques de la musique théâtrale; car s'il y a un
art de sentiment, il y a aussi in art de
pensée. Trois facultés de l'organisation hu-
maine, à savoir, l'imagination, la aenslbilité
et la raison, correspondent aux trois condi-
tions qui, Unira tour, dominent dans les pro-
duit) de l'art dramatique, c'est-à-dire, l'idéal,
le passionné et le vrai relatif au sujet. L'ima-
gination s'allie tantôt an sentiment, tantôt à
la raison : dans le premier cas, elle nous
émeut d'nne Impression vive, mais vague dan*
son objet et en quelque sorte indéfinissable ;
dan* l'autre, elle s'élève jusqu'au grandiose
et noua saisit Je l'idée de puissance. Or, c'est
le premier de ces effets qui domine dans la
scène d'amour du quatrième acte des ffujjue-
nofs, c'est l'autre qui se produit dans la con-
ception du Prophète. De ces deux formes de
l'art, l'une n'a pas d'avantage sur l'autre;
leur mérite relatif consiste dans, une juste
application au sujet. Éma par l'exaltation de
l'amour qu'il avait 1 exprimer, le grand mu-
sicien a trouvé, pour le sentiment dont les
amant* sont pénétrés, des accents de ten-
dresse, de passion et même de volupté, dont
le charme est irrésistible; mai* placé en face
de* caractères vigoureui du seizième siècle,
ainsi quedel* rudesse des mœurs de ce temps,
et ayant 1 colorer le tableau d'une dos époque*
les plu* saisissantes, par te me rrei lieux accord
de circonstances extraordinaire*, l'artiste
s'est pénétré de la nécessité de donner a son
œuvre le grand caractère qui s'y développe
progressivement, afin de frapper l'Imagina-
tion des spectateurs et de saisir leur esprit de
la vérité ohjeclive du sujet représenté. Celle
œuvre est donc lo fruit de l'alliance de l'ima-
gination et de la raison, et non celle de la
première de ces facultés avec la sensibilité.
Itien ne peut mieux Taire naître l'idée de la
grandeur et de la puissance du talent que le
•lévetoppemenl du motif si simple : Le voilà
te roi prophète, chanté par les enfant* de
chœur, dans la cathédrale de Munster, au qua-
trième acte, et qui, transformé de diverses
manière* dans les scènes suivantes, finit par
devenir le thème principal de* formidables
combinaisons du finale. Meyerbeer seul par*
vient è ce* effet* de progression foudroyante.
Après le succès du Prophète, Meverbeer
retourna a Berlin et y écrivit, sur une poésie
dn roi Louis de Bavière, une grande cantate
pour quatre voix d'hommes et choeur, avec
accompagnement d'instruments de cuivre,
sous le titre de Boyiritcher Schiltien M arteh
(■arche des archer* bavarois). Cet ouvrage
fut suivi d'une ode au célèbre sculpteur
Ranch, a l'occaslen de l'inauguration de la
statue de Frédéric le Grand, composition de
grande dimension avec solo* de chant, chœur
et orchestre, qui fut exécutée, le A Juin 1851,
i l'Académie royale des beaux-arts de Berlin.
Dans la même année, l'illustre compositeur
écrivit un hymne de fête à quatre voix et
chœur (a Captlla), qui fut exécutée au palais
ponr le vingt-cinquième anniversaire du ma-
riage du roi de Prusse, Frédéric- Guil-
laume IV,
L'altération sensible de la sanlé de Meyer-
beer, ver* la fin de 1851, l'obligea a suspendre
ses travaux. An commencement de l'été de
l'année suivante, 11 alla prendre le* eaux de
Spa, dont l'usage lui a toujours été favorable.
Il s'y condamna i l'observation rigoureuse
du régime indiqué par les médecins, faisant
de longuet promenades solitaires le malin et
le soir, tantôt i pied, tantôt monté sur un Suc.
Dans les longs séjours qu'il a faits a Spa, pen-
dant plusieurs années consécutive*, le maître
est resté presque continuellement isolé, n'ap-
prochant jamais des salles de réunion et de
jeu, prenant du repos après ses promenades
et ses repas, travaillant mentalement pendant
qu'il marche, ne recevant pas de visites pour
n'être pas interrompu quand il écrit, mai*
allant voir lui-même ses amis lorsqu'il y a de
l'amélioration dans sa sanlé, se promenant
avec eux et causant volontiers de tout autre
chose que de musique. Meyerbeer est la grande
ligure de Spa pendant la saison des eaux,
lorsqu'il s'y rend : on se le montre de loin,
et l'on entend dire de toutes parts ; Aoe;-
tjoti* vu Mtytrbter? Chaqueouvrage nouveau
qu'il met en scène lui rend nécessaire l'air
pur des montagnes qui entourent ce séjour,
ou bien les solitudes de Scbwalbacb, le calme
de ses promenades et l'effet salutaire des eaux
ctdu régime; car chacun de tes succès amène
. une altération sensible de sa ta nié. lei répé-
tition» qu'il fait faire arec des soin» Incon-
nus aux autres coin poti leurs, el le» morceaux
nouveaux qu'il écrit avec rapidité pendant
le» étude» de l'ouvrage, lui occasionnent une
grande fatigue. A voir «on exquise politesse
envers le* artiste» de la scène et de l'orcbesire
pendant les répétition», on n'imaginerait pas
ce qu'il y a de souffrance et d'impatience dans
ton ime, lorsque les failles de l'exécution
gâtent l'effet qu'il s'est proposé et qu'il veut
obtenir 1 tant prix. Cette contrainte agit
d'une manière pénible sur son organisation
nerveuse. Quand la première représentai Ion
l'a affranchi de ces douloureuses étreintes, de
nouveaux soins viennent le préoccuper; car
alors commencent les lottes de sea convictions
et de sa conscience d'artiste avec les jugements
de la critique qui rarement, il faut le recon-
naître, possède le» connaissances nécessaires
pour so placer an point de vue d« sa philo-
sophie de l'art, el qui, parfois aussi, subit les
influences peu bienveillantes des coleries, dont
les colères ne manquent jamais d'éclater contre
l'auteur toujours heureux. De* maux aigus, on
tout au moins l'a hall An eut des forces, succè-
dent a ce» crises; c'est alors que Meyerbeer
«'prouve le besoin Impérieux de sa séparer du
inonde, de se retremper et de puiser dans le
calme et dans les soins donnés à sa santé,
l'énergie nécessaire pour des luîtes nouvelles.
Depuis longtemps, il s'était proposé d'a-
border la scène de l'Opéra Comique el d'es-
sayer son talent dans le domaine de la
comédie'. A cette pensée s'était associée celle
de trouver un cadre a la scène française pour
y introduire nue partie de 11 musique do
Camp de Silitit,; mais, ainsi qu'on l'a vu
pour d'antres ouvrages, le sujet de VÉtoU»
du Nord, choisi dan* ce but, a fini par trans-
former le* idées du compositeur, et, de toute
la partition du Camp de Siléiii, il n'est resté
que six morceaux dans la partition française.
L'Étoile du Nord fat représentée a Paris,
le 10 février 1854, Dès le premier soir, le
succès fut décidé ; les morceaux principaux de
la'partition furent accueillis avec de* trans-
ports d'enthousiasme; deux cent cinquante
représentation» n'en ont pu diminué l'effet.
Cependant, l'entreprise avait été hasardeuse
pour le maître ; car ce ne Tut pas sans un vif
déplaisir que le* compositeurs français lui
virent aborder une scène qui semblait devoir
lui être Interdite par la nature même de «on
talent. Depuis longtemps, l'opéra comique est
considéré avec raison comme l'expression
BEER m ■
exacte du goût français en musique. Pour y
obtenir des succès, il y faut porter des qualités
plus flnes, plus élégantes, plus spirituelles
que passionnées ; qualités qui ne paraissaient
pas appartenir au talent de Meyerbeer, dont
l'expression dramatique est éminemment le
domaine. Ep voyant ce talent s'engager dan»
une vole qnl n'avait p a» été la tienne jus-
qu'alors, il n'y eut pas seulement du mécon-
tentement parmi les artiste»: l'espoir couio-
lantd'une chute s'empara de leur esprit. Cer-
tains journaux t'accocièrentace» sentiments;
Ils atténuèrent le succès autant que cela" te
pouvait, affectant de le considérer comme le
résultat de combinaisons habiles, et prédisant,
comme on l'avait fait pour lei autres ouvrages
du maître, la courte durée de- ce même succès.
Cette fois encore, les prédictions se trouvèrent
démenties par le fait, de la manière la plus
éclatante. En général, la critique n'a pas été
favorable a Meyerbeer; pendant trente ans
environ, elle s'est exercée tant ménagement
sur son talent el tnr tes productions ; mais il
est remarquable que la plupart de ses juge-
ment* ont été castes par le public. J'entends
Ici par le public les habitants de tous les
pays; car la légitimité des succès n'en inat-
taquable qu'autant que le suffrage universel la
constate.
Les mêmes dispositions det artistes et de la
presse, les mltnet circonstances, le même ré-
sultai, se reproduisirent lorsque Meyerbeer Ht
représenter a l'Opéra-Comique de Paris, le
4 avril 1859, nn nouvel ouvrage intitulé : le
Pardon dt Ploërmtl. A vrai dire, il n'y a pas
de pièce dans celte légende hretonne mise sur
la scène : tout le mérite du tuccèt appartient
au musicien. Ce succès n'a pat eu moins
d'éclat que les précédents obtenus par l'illustre
compositeur. Son talent n'y avait pas trouvé,
comme dans le* ouvrages précédents, a faire
usage de set qualités de grandeur «I de force ;
c'est par un certain ebarme mélancolique, la
grice el l'élégance, qu'il y brille ; mais, bien
que le style soit différent, le maître s'y fait
reconnaître par mille détails remplis d'intérêt
dont lui seul a le secret.
. Dans le conflit d'oplnloni diverses qui s'est
produit depuit le premier grand succès de
Meyerbeer, une seule* chose n'a pas été con-
testée, a savoir, l'originalité de ton talent. Ses
antagonistes les plut ardents ne la lui ont pas
refusée. On a dit qu'il n'a pas d'Inspiration
spontanée ; que tet mélodies manquent de na-
turel et qu'il te complaît dans les bizarreries;
enfin, on lui a reproché de faire apercevoir
,gk
m MEYF
partout dan* h musique l'esprit de combi-
naison et d'analyse an lieu de l'essor d'une
riche imagination ; mai) penonue n'a pu lui
refuser cette qualité précieuse d'une manière
il originale qu'elle ne rappelle rien de ce
qu'ont fait lei aulrei maître*. Tout ce qu
ml* danaiei ouvragei loi appartient en propre;
caractère, conduite des idée*, coupe dea
scènes, rbytbmes, modulation*, instrumen-
ta lioo, tout est de Meyerbeer et de lui seul,
dam Robtrt le Diable, dani Je* ffugutnots,
dana h Prophète, dans Slruentèe, dans
VÉtoile du Nord et dans le Pardon dePloir-
mel. Que faut-il davantage pour être compté
au nombre dea plus grand* artistes mention-
nés dans l'biitoire de la musique? Qu'on
ajoute a cela ses succès universel* et prolon-
gés, et qu'on juge de ce qui reste de l'opposi-
tion que ses adversaire* lui font depui* ai
longtemps!
Un demi er ouvrage de Meyerbeer est attendu
depuis longtemps ; Il eut d'abord pour titre :
l'Africaine; mais les auteurs du livret ayant
refait la pièce, lui ont donné le nom de Faeeo
de Gama. L'affaiblissement progressif du per
sonnel chantant du théâtre de l'Opéra de
Pari), depui* 184$, a décidé le compositeur!
retarder la représentation de aon œuvre Jus-
qu'au moment où cette notice est écrite (1803).
Membre de l'Institut de France, de l'Aca-
démie royale de Belgique, de cKlle des beaux-
arts de Berlin, et de la plupart des académie)
et aoctélé) musicale! de l'Europe, Meyerbeer
est premier maître de cbapelle du roi de
Prusse. Il est décoré de l'ordre du Mérite de
Prusse, qui n'a qu'un seul grade; et comman-
deur de) ordre* de la Légion d'honneur, de
Léopold, de Belgique, et de la Couronne de
Chêne, de Hollande; chevalier de l'ordre du
Soleil, de Bré«il, de l'Étoile Polaire, de Suéde,
de l'ordre de Henri de Bruniivicii, et de plu-
sieurs autre*.
La liste générale de) oeuvre* de ce maître *e
compose de la manière suivante ; Orisis et
ncaioni dximitiocï : 1* Les Amourt de Tht-
velinda (en allemand), monodrame pour so-
prano, chœur et clarinette obligée, dont Itn-
strumentista figurait comme personnage du
drame, exécuté a Vienne, en 1813, par made-
moiselle Harla» etBaérmann. 3* Abimelect,
'ou lu Deux Califet (en allemand Wirih und
Gail), opéra bouffon en deux acte*, au théâtre
de la cour de Vienne, en 1813. 5° Romilda e
Cuitania, opéra sérieux italien, représenté,
le 10 juillet 1813, au théâtre ffuovo de P>-
doue. 4'Semiramidt ricunoiciula, opera sé-
rieux de Métastase, représenté au théâtre
royal de Turin, pour le carnaval de 1810.
5° Emma di Reebvrgo, opéra sérieux, repré-
senté, pendant la *alson d'été, au théâtre San
Benedetto de Venise, et traduit en allemand
(Ou* le titre d'Emma di Leicetter. 0- Sfar-
gherita d'Anjou, opéra temi-teria, de Ro-
mani, représenté au théâtre de la Seala, a
Milan, le 14 novembre 1850, pnis traduit en
allemand et en français. 7° L'Emis di Gra-
ndta, opéra sérieux de Romani, représenté
au même théâtre, le 19 mars 1829. 8° Al-
munior, opéra sérieux de Romani, écrit à
Rome dana la même année, mai* non terminé,
4 came d'une maladie sérieuse du maître.
0* La Porte de Brandebourg, opéra alle-
mand en un acte, écrit a Berlin, en 18W,
tuai) non représenté. 10* Il Croeialo in
Egilto, opéra héroïque, de Bossi, représenté
au théâtre de la Fenice, i Venise, au carna-
val de 1894. 11* Robtrt le Diable, opéra fan-
tastique en cinq actes, par Scribe et Delà vigne,
représenté a l'Académie royale de musique de
Paris, le 91 novembre 1831. En 1830, Meyer-
beer y a ajouté une scène et une prière pour
le ténor Mario, dan* la traduction italienne,
13* Lee Huguenote, opéra sérieux en cinq
actes, de Scribe, représenté au même Ihéitre,
le 31 février 1836. Le rôle du page, chanté
par l'Albonl, i Londres, en 1848, a été aug-
menté d'un rondo, par Meyerbeer. 13" Le
Camp te Silitie, opéra allemand de Rellstab,
repréienté le 7 décembre 1840, pour l'ouver-
ture du nouveau Ibéatre royal de Berlin.
14* Stmeiuee, musique pour ta tragédie de
ee nom, composée d'une grande ouverture,
de quatre entr'actes irèf -développé*, dont un
avec chœur, et de scène* de mélodrame, exé-
cutée i Berlin, le 19 septembre 1846, pour
l'ouverture du théâtre royal. 15° £l Prophète,
opéra sérieux en cinq actes, représenté à
l'Académie nationale de musique, le 16 avril
1840. 16° L'Étoile du Nord, opéra de demi-
caractère, en trois actes, de Scribe, représenté
au Ibéatre de l'Opéra-Comique de Pari), la
16 février 1854. 17* Le Pardon de Ploërmel,
opéra comique, représenté a Paris, le 4 avril
1850. 18° L'Africaine, grand opéra en cinq
actes, refait sur un sujet nouveau, et non en-
core représenté. — OaiToaios: \§*Dicuttlu
Nature, oratorio allemand, exécuté a Berlin,
le 8 mai 1811. 90= Le Fou de Jephïé, ora-
torio en trois acte) et en action, représenté au
théâtre royal de Munich, le 37 Janvier 1813.
— CtKTATt) : 91° Sept cantate* religieuse) de
Klopttock, à quatre voix i
MEYERBEER - MEYNNE
ment. 93' J Dieu, hymne Je Gnhlii i quatre
voix. 9S° Le Génie de la musique à ta tombe
de Beethoven , soloi avec chn»—*. 94° Cantate
i quatre roii avec choeur pbur l'inauguration
de la ilalue de Gutlenberg, A Xayence, exécu-
tée, en 1838, par un chœur de douze cent*
voix d'bommei. 35' La Ftle à la cour de
Ferrart, grande cantate, avec des tableaux,
composte pour une fêle donnée par le roi de
Prune, a Berlin, en IMS. 26° Marie et ton
génU, cantate pour des voix lotoi et chœur,
composée pour lei Ries du mariage du prince
Charles de Prusse, 37° La Fiancée conduite
à ta demeure (sérénade), chant 1 naît voix
(a eapeila), pour le mariage de la princesse
Louise de Prusse avec le grand-duc de Bade.
38* Marthe du archer» bavarois, grande
cantate, poésie du roi Louis de Bavière, A
quatre voix et chœur d'hommes, avec accom-
pagnement d'Instruments de cuivre, exécutée
i Berlin, en 1850. 90° Ode au iculpteur
Ranch, pour voix tolos, choeur et orchestre,
exécuté a l'Académie des beaux-arts de
Berlin, le 4 Juin 1851, a l'occasion de l'inau-
guration de la statue de Frédéric le Grand.
30* Hymne de Télé A quatre voix et chœur,
chantée le s juin 1851, au palais royal de Ber-
lin, pour le vingt-cinquième anniversaire du
mariage du roi de Prusse. 31" Amitié, quatuor
pour voix d'hommes. — atmioui iilisibusi :
53*Le*l" psaume a huit voix, composé pour le
chœur de la cathédrale de Berlin, et publié en
partition, i Parla, chez Brandns et C*.
25* Douze psaumes i deux chœurs sa m accom-
pagnement, non publiés. 54° Stabat Mater
(inédit). 55* Mittrere (idem). 26° Te Deum
(idem). 57° Pater flotter (a capella). — Silo-
•■■•(avec accompagnement de piano) :5S°£e
Maint, pour voix de basse. 59° La Fantaiti'.,
40» Le Chant de mai. 41° Le Poète mourant.
43* La Chamon de Ftoh. 45° Le Cantique
du Dimanche. 44° Ram det Vaehet d'Jp-
■ psniell, i deux voix. 43° Le Baptême. 46° Le
Cantique du Trappitle, pourvoi! de basse.
47° Le Pénitent. 48° La Prière de» Enfants,
a trois voix de femmes. 49* La Fille de l'air.
50* Lu Souvenir», 51* SuMka. 53* Le Si-
rocco. 55" Le Premier Amour. 54° Elle et
Moi. 55* La Sicilienne. W J une jeune
Mère. 57° Nella. 68* Printemps caché.
59* La Barque légère. 00* La Mère-grand',
A deux voix. 61° Ballade de la reine Mar-
guerite de Valait. 63* Le Vttu pendant
l'orage. 63° Let Feuille» de rôle. 64* Le
Fou de Saint-Joseph. 65° Racheta Iftphtali.
66° La Marguerite du po&e. 67* La Séré-
•locn. suit.
nade. 68* Sur le balcon. 69° la Dame invi-
sible, » deux voix. 70° Chamon det Moisson-
neurt vendéens. 71* Le Délire. 73° Seul.
75° C'ett elle. 74° Guide au bord ta nacelle.
75* Le Jardin du cœur. 76° Mina, chant,
des gondoliers vénitiens. Tous ces morceaux,
ont été réunis arec le Génie de la musique
au tombeau de Beethoven, dans le recueil in-
titulé : Quarante Mélodie» d une et plusieurs
voix, etc.; Paris, Brandus, 1840, un volume
gr. in-8°. 77° Ifeben dir (Près de loi), Lied
pour ténor avec violoncelle obligé. 78" Der
Jdger Lied (le Chant du chasseur), pour voix,
de basse, avec des cors obligés. 70* Dichter»
WahlspracK {Devise du poète), canon à trois .
voix. 80° J f'enetia, barcarolle. 81* Du
Sehafert Lied (Chanson du berger), pour
ténor avec clarinette obligée. 83* Trais chan-
tons allemandes, Murillo, le» Lavandières, -
Ja uttdnein (Oui et non). 85° Beaucoup de
pièces vocales pour des albums, et autres
choses de moindre Importance. — Mdsiobi
iRiraDUirTiLi : 84* Première danse aux
flambeaux pour un orchestre d'instruments
de cuivre, composée pour les noces du roi de
Bavière avec la princesse Guillelmine de
Prusse, en 1848. 85° Deuxième danse aux
flambeaux, pour les mêmes instruments,
composée pour les noces de la princesse Char-
lotte de Prusse, en 1850. 86° Troisième dame
aux flambeaux, pour les mêmes instruments,
composée pour les noces de la princesse Anne
de Prusse, en 1855. 87* Plusieurs morceaux de
piano, composés i Tige de dix-sept an*, pen-
dant le premier voyage de l'auteur A Tienne.
Plusieurs biographies de Meyerbeer ont été
publiées; celles qui offient de l'intérêt, seit
par les faits, soit par le mérite du style, sont:
1* M. Meyerbeer, par un homme de rien
(H. Louis de Loménie); Paris, 1844, ln-8*.
3° Notice biographique fur la vie et let tra-
vaux de M. Meyerbeer; Paris, 1846, in-8*.
5° PawlouuU (W.), Notice biographique tur
G. Meyerbeer ; Paris, 1840, in-8°. (Extrait de
l'Europe théâtrale.) 4* J.-P. Lyser, Giaeomo
Meyerbeer. Sein Streben, tein ffirken uni
seine Gegner (Giaeomo Meyerbeer, sa force
(de production), son influence et tes adver-
saires). Dresde, 1858, ln-8* de 61 pages.
MExTIftE ( Gbillacm) , compositeur et
professeur de piano i Bruxelles, né a rîieu-
port, le 6 février 1831, recul let première»
leçons de musique d'un maître d'école de cette
petite ville, puis il alla les continuer chez
M. Berger, organiste à Bruges. A l'Age de
treixe ans. il fut admis comme élite au Cou-
130
tervatoire de Bruxelles et ; reçut des leçons
de piano de Michelot : railleur de celte no-
tice lui enseigna le contrepoint. En 1884, il
obtint le second prix de piano au concours;
deux ans après le second prit de composition
lui fut décerné, et le premier lui fut donné en
1837. Feu de temps après, il se rendît a Paris,
pour y perfectionner son talent de pianiste,
et pendant le séjour d'une année qu'il y Ht,
il reçut des conseils d'Halévy. De retour a
Bruxelles, Il s'y livra a l'enseignement et cul-
tiva la composition dans les moments de
loisir que lui laissaient ses nombreux élèves.
Doué d'une heureuse organisation musicale,
que l'élude des belle* oeuvres classiques a
perfectionnée, cet artiste distingué commença
a se faire connaître par des compositions pour
le chant elle piano, dont on a publié : 1° Duo
pour Lénor et basse; Bruxelles, Labou. 3° Air
pour basse avec accompagnement de piano;
ibid. 3* Première, deuxième et troisième fan-
taisie pour piano; Bruxelles et Mayence,
Scbott frères. 4° Huit valses pour piano; ibid.
5° Le Rive, romance; ibid. 6* Dix morceaux
pour piano, sous différent* titres; Bruxelles,
Heynne aîné,. 7* Recueil d'exercices et de
gammes pour piano ; ibid. 8' Duo pour piano
et violoncelle; ibid. 9° Diverses romances avec
accompagnement de piano; ibid. 10* Quinze
morceaux faciles pour piano, sous le pseudo-
nyme de Navarre. Ces légères productions
ont obtenu un succès de vogue. 11° Tarentelle
pour piano; Paris, Brandus. 13° Duo sur
Marlha, pour piano et violoncelle; ibid. Une
cantate avec chœur et orchestre [Marit-
Stuart), composée par M. Heynne, fut exé-
cutée, en 1837, au concert de la distribution
des prix du Conservatoire, sous la direction
del'auteurde cette notice. En 1841, H. Meynne
concourut pour le grand prix de composition
institué par le gouvernement belge, et ohtint
le second prix pour la cantate intitulée Sar-
■Aemapali. La cantate Intitulée Motif, qu'il
composa quelques innée) plus tard, fut exé-
cutée au Temple de* Auguslîns. En 1845, il
écrivit, en collaboration de Théodore Jourel,
une musique sur l'opéra comique Je Médecin
Turc, et l'ouvrage fut représenté avec succès
sur un théâtre de société : le célèbre violoniste
de Bérlot dirigeait l'orchestre. H. Neynne a
en manuscrit plusieurs morceaux de piano et
île chant; deux trios en quatre parties pour
piano, violon et violoncelle; compositions
d'un ordre très distingué ; un duo pour piano
cl violoncelle sur des motifs de Joitph, de
HOluil ; une romance sans paroles pour
MEYNNE — MEZGÉR
violoncelle et piano; mais ses ouvrage* 1rs
plus Importants sont : 1" Une première sym-
phonie » grand orchestre; 2* nne ouverture
■dent; 3° un grand morceau de concert pour
flûte et orchestre. Ces trois oeuvre*, qui font
le plut grand honneur au talent du composi-
teur, ont été eiécutés dans les concerts du
Conservatoire de Bruxelles, et y ont obtenu
de véritables succès, par l'originalité des idées
et par le mérite de la forme. 4° Deuxième
symphonie (en mi], inédite.
MEYSEMtERG (Csuiles), (Ils d'un fac-
teur de pianos de Paris, naquit en 178S, et fut
admit comme élève au Conservatoire, en
1799. Élève d'Adam pour le piano, il ohtint
le premier prix de cet Instrument au concours
de 1805; puis II étudia la composition, sous
la direction de Méhul. Après s'être livré pen-
dant plusieurs années a l'enseignement du
piano, Il établit une maison pour le commerce
de musique; mais 11 mourut peu de temps
après (vers 1828). On a de cet artitte : 1° Ron-
deau militaire pour piano et flûte; Paris,
Langlois. 9* Trois tonales pour piano seul ;
Parit, Louis. 3° Concerto pour piano et or-
chestre, op. 3; ibid. 4* Grande tonale pour
piano el violon; ibid. 5» Rondeau pastoral
pour piano, op. 5 ; Parit, Rlchault. 6" Douze
morceaux faciles et brillants, op. <; {bid.
7* Quadrilles el valses tirés du Solitaire,-
Paris, Langlois. 8*- Nouvelle méthode de
piano; ibid.
HEZGER (Fimçois), pianiste allemand,
s'établit a Paris, vers 1785. On volt par
l'épltredédicaloire de son oeuvre quatrième de
sonates, à la duchesse d'Aumonl, qn'il était
né a Pforzheim, et que la protection de celle
dame le fixa en France. Il vivait encore a
Parit, en 1808; mais je crois qu'il est mort peu
de temps après. Les composition! de «et ar-
tiste ont eu du succès dan* leur nouveauté :
elles le durent principalement à leur genre
facile et mélodique. Set ouvrage* les pins
connus sont : 1* Sonates pour piano et violon,
op. 4, S, S, 7, 9, 13, 17, 39, au nombre de
trente; Paris, cbez l'auteur; OITenbacb,
André. 3° La Bataille de Fleurai, Idem, ibid.
3° Trio pour piano, violon et violoncelle,
op. 14; ibid. i' Sonates faciles pour piano
seul, op, 18; AU. 5* Ain variés, op. 10, 19,
10; ibid. 6" Divertissements pour piano seul
n°' 1 a 6; tbid. T Pots- pour ri s, a" 1, 3, 3;
ibid. 8° Préludet dans tous le* tons; ibid.
0* Le Radeau, ou l'Entrevue de* empereur*
Napoléon et Alexandre, pièce historique,
tiid. 10° Quelques morceaux détaché*.
,gk
MÉZIÊRES
MttZlÊftES ( KUCÈSE-ÉLÉONOKR DE BÉ
TH1ZY, marquis DE). lieutenant général,
mort, m meta de juillet 1783, i Longwy, dont
il était gouverneur, te distingua par sa bra-
voore et en talenta militaires i U bataille de
Fontenoy et de» les flMmt de Hanovre. Se
bienfaisance et ses entrée qutMe l'avaient fait
l'objet de ta Ténération dee twbitanU de non
gouverneront Lee erte et le littérature occupè-
rent ses loisir». An nombre de tes écrite, on
trouve celui qui e pour titre : Effets de l'air sur
le corp$ humain , considérés datte U son, ou
discourt sur la nature du chant; Amsterdam
et Parie , 1760 , îo-U da soixante et onie pages.
Faible production qui ne contient que dee
opinions vagues sur la théoriede la musique,
au sur les asuvre» dee compositeurs français
dn tempe de l'auteur, et dent laquelle on ne
trouve rien sur lee effets de l'air ni sur le
client. Il m faut pu confondre cet opuscule
avec un entre qui a pour titre : Euai des
effets de Voir sur le corps humai», traduit
de l'ouvrage anglais d*Arbutbnot , par Bayer
de Perrandlé; Parie, Barrait, 1741, in-IJ.
HEZZOGUai (Jean-Hicolu), maître de
chapelle a. Comachio (Lombardie), «u com-
mencement dn dix-septième siècle, a publie"
de se composition 1 1' Missa , Motetti « un Mi-
serere a quafro voci; Venetta, Rico. Anuv
dino, I61tpin-4S.— î° La céleste iposa, Terxo
Ubro degli coneertt cm motetti a 1r 3 e k
voct; ibid, 1416. J'ignore let dates de publi-
cation dee autres livrée. — 3* Salmi fettivi
vespertlni concertât! a 4 voci; in Venexta,
«pp. Bart. Magnf, 1013, iu-4°.
MARI ( AHTorni comte DE ) , d'une an-
cienne famille de Bellnne , est né dans cette ville
le 13 juin 1717. Son père, amaieur'de musique
télé, encouragea ses diipoeltions pour cet art,
et loi donna à l'âge de dix ena le Vénitien Mut-
cbietli pour maître de piano. Il apprit seul le
violon, et lorsqu'il eut atteint ta dix-septième
année il obtint de son père la permission d'aller
étudier à Padeue ta composition prêt du P. Ssb-
batini. Pendent deux ans il resta tout la direc-
tion de ee martre, nuit il acheva set études a
Venise avec Ferdinand Berloui et son élève Va-
lesi. Peu de temps après son retour dans sa ville
natale, il j écrivit ScIsho, opéra dont il Ht eié-
«uler avec succès des morceaux 4 Venin. En-
couragé dent ce premier essai par Mayer et Pac-
ehieroltl, il te livra depuis tara erre ardeur 41a
composition , et écrivit plus de cent soixante ou-
vrage* de tout genre, parmi lesquels on remar-
que sept opéras intitulé*: 1" La Moylie indiana ;
— 1" Il Prigimtero; — 3* L'Àvaro; —
■ MICHAEL 131
4" Don Qaisclotte; — i* La Prova in amore;
— 6* lm Hotte perigUosa ; — 7» Fernando e
Adélaïde. Les compositions du comte de Hiari
pour l'église renferment six messes solennelles,
deux nmw a eapella, quatre Requiem, deux
vêpres complétée avec orchestre, six Miserere,
une messe à hait voix réelles, l'Agonie du Sau-
veur sur la croix, oratorio, fleura dental à
la Vierge Marie, huit répons , une litanie , trois
molett , cinq Lamentations de Jérémie , le 41*
psaume et dix-sept graduels. Set autres ouvragée
consistent en cinq cantate» grandes et petites ,
dee tirs détachés, deux concerliooe pour or-
chestre complet, trente symphonies , six con-
certos pour divers instrumente, doute sonates
pour le piano, des variations et fantaisies pour
le mime instrument , dont quelques-unes ont été
publiées k Milan, ebei Riconli et ailleurs, six qua-
tuors pour deux violons, alto et basse, six trios
pour les mêmes instruments, etc. Le comte
Miari est membre des sociétés phllharraoniquee
4t Bologne, Bergame, Turin, Vérone et Venise»
Il réside habituellement dans cette dernière ville,
où il a rempli lee foacttoni de député du royaume
lombarde- vénitien.
MICHAEL (Rouen), mettre de chapelle
de l'électeur de Sexe, naquit dans lee Pays-Bas
vert le milieu du seUième siècle- Apres ta mort
du maître de chapelle Georges Fcerster, il fut ap-
pelé 4 Dresde, eu 1587, pour lui succéder. Set
ouvrages imprimés août : 1* Introitut Domi-
nteorum dierum ac prextpuontm fatorvm
elrctoratvs Saxoniei eccletUt uafluttarimontui
ad modum motetarvm, qulwjve veeibiu
«xprexii, Leipeiek , 1SS9, ln-4* — 1° Introitus
annivertarum, h voe.r Ibid., 1604, in-4".
HICBAEX (Tome), tilt du précèdent,
maltredechapellsàSonrtershausen.puIscaïiioret
directeur de musique k Leipeiek, naquit à Dresde
le 1S Juin l&Bl. En 1001 il fut admis dans ta eha-
pellede l'électeur de Saxe, qui le fit entrer eu 1609
k l'école de Schulpforte pour ta préparer aux court
de l'université. Quatre eut après, ton père le
retira de cette école et l'envoya k Wittenberg
pour faire un court de théologie : il t'y fit «ga-
iement remarquer par ton aptitude aux. sciences,
et per an connaissances dent la musique. De
Wittenberg il alla k Jeun, où il passa quelque»
années. Le 18 septembre 1819 la plaie de mettre
de chapelle de l'église de ta Trinité, nouvellement
construite k Souderahtuten, Ini fut confiée ; maie
k peine arrivé dan» cette ville, Il vit réduire
en cendres cette église avec l'orgue excellent qui
t'y trouvait, et une partie de la ville. Ayant
perdu sa place par cet événement. Il ne trouva
de ressources que dan* un minime emploi 4 la
jyVjOOyiv:
132
MICHAEL — MICHAELIS
chancellerie. En ieSI, on Pappda, comme maître ,
de clupelle, a Leipsick : cette puce améliora la
situation et lui fil panser le reste de ses jour» k
l'abri du besoin : Il ne connut plus d'antre mal
que la goutte, dont il souffrit beaucoup, et qui
le conduisit bu tombeau le 16 juin 1057, à Tige
de soixante-cinq ans. Sou occupation comme
compositeur consista principalement a mettre en
musique les textes moraux de la Bible. On a re-
cueilli les morceaux de ce genre qu'il a écrits,
en deux volumes qui ont pour titre : Mwika-
lische-Seelenlust , eh. ( Jeie musicale do l'aino,
od ae trouvent SO morceaux allemande de con-
cert a plusieurs tdIx et basse continue ) ,
1" partie, Leipsick, 1635 ; I* idem, ibid., 1637.
MICHAEL (Samuel), de la même famille
que lea précédents, naquit à Dresde vert la An
du seizième siècle, et fut organiste a l'église
Saint-Nicolas, de Leipsick. On a publié de sa
composition : 1° Psalmodia regia, ou Maxlma.
de vingt-cinq psaumes de David, à î, 3, i et
b parties, tant pour les voix que pour tes
instruments (en allemand); Leipsick, 1532,
In-4*. — S* Pavanes et gaillisrde* pour divers
instruments, 1" et V partie, ibiil.
MICHAELIS (Dakiel), eom(>osileur, no»
Eisleben dans la deuxième moitié du dix-sep-
tième siècle , a publié un recueil intitulé : Afw<-
cattmvonichconenwahlriechenden Blumtetn,
so fn lAutgarten de* keil. Geistet gtwachsen,
mit 3 Stimmen (Musique composée de fleurs
odoriférantes tenues dans le parterre du Saint-
Esprit, «3 voix); Roctock, 1618, m-*".
MICHAELIS (CHRrtnra-FitÉoÉeicï, Sis
d'un musicien de Leipsick, naquit dans cette
tille en 1770. Elevées 1793 au grade do magister,
Il outrit un cours particulier de philosophie.
En 1801 11 accepta une place de précepteur cbei
le chambellan de Rochow, a Plessow, près de
Potsdam. En IBOS il alla remplir des fonctions
semblablesà Dresde, puis II retourna a Leipsick,
on il reprit son coure de philosophie , particu-
lièrement sur l'esthétique musicale, a laquelle
il s'efforçait de donner le caractère d'une science
System aliqiiu. Ses dernière* années furent trou-
blées par des souffrances algues qui développè-
rent en lui une hypocondrie habituelle. Il est
mort a Leipsick le 1* aont 1834, a l'âge de
soixante-quatre ans. Amateur passionné de mu-
sique , il avait étudié le piano et l'harmonie sous
la direction de Teidenbammer, de Bûrgmilller et
de Gcurueck, et Ruhr lui avait donné de* le-
coea de violon. Quelques petites compositions
pour le violon, la Unie et la guitare lui sont at-
tribuées dans le Manuel ou Catalogue de toute
■ » musique imprimée, de Whistliug; nais je crois
, et que ce* morceaux ap-
que c'est par ei
partiennent a ni
qui parait svoir demeuré à Brunswick. C'est
surtout comme écrivain sur la musique que Mi-
chaelis s'est fait connaître, par une multi-
tude d'écrits, de traduction* et d'articles de
journaux. A l'époque où il fit ses études, hv
philosophie de Kent jouissait d'un grand crédit
dans les universités d'Allemagne, malgré les
adversaires redoutables qu'elle avait rencon-
trés dans Herder, Mendeessohu, Jacobi et an-
tres. Miciiaeiis. adoptant les principes de
cette philosophie critique, voulut les appliquer
k une esthétique spéciale de la musique. Le pro-
gramme de la première parue de son livre, Sur
l'esprit delà musique, se trouve dans ce pas-
sage de f esthétique transcendentale qui forme une
des divisions de la Critique de la raison pure
deRant (S I): « La capacité de recevoir des
• représentations par la manière dont lea objet*
■ nous aftectent s'appelle lenttWUé. C'est an
■ moyen delà sensibilité que les objets nou* «ont
■ donnée ; elle seule nous fournit des intuitions;
■ mais c'est par l'entendement qu'Os aont conçus,
« et c'est de là que noua viennent les concepts. *
L'objet de Michaelis était donc de découvrir h)
principe du concept transcendental du beau en
musique, et de le séparer de l'intuition empi-
rique dee divers genres de beautés; mai* cette
tache difficile s'est trouvée au-dessus de se*
forces, comme elle l'a été k l'égard de la plupart de
ceux qui ont voulu aborder ce sujet. Il est juste
cependant de dire qu'il aperçut une erreur de
Kant qui, parlant de la musique, dit qu'elle eti
un jeu régulier dm affection/ de l'âme, et
en même temps une langue de pure tenta-
tion, jffiw aucune idée Intellectuelle {\).Dtxti
la première partie de son ouvrage , Michaelis
Tall voir que le principe du jugement eelhétlque
de la philosophie critique est applicable a la mu-
sique comme aux autres arts, et que ce même
art serait réduit en quelque sorte au néant, s'il
était inabordable k l'analyse, et si l'esprit ne
pouvait porter de jugement sur les sensations de
l'ouïe. En un mol , il établit la nécessité d'un in-
tellect musical , sans lequel, en effet, l'oreille ne
percevrait que des séries de sons qui n'auraient
aucune signification. Mais lorsqu'il faut arriver h-
l'explication de la nature des jugements portés
par cet intellect , et surtout des jugements k
priori de la beauté formate, Michaelis se trouve-
faible en face des difficultés signalée* plus liant.
Ce furent sans doute ces difficultés qui le reme-
(1J SirtacaUnvm «ter du Gm/OSI ia Jetante mi
MICHAELIS — MICHAUD
113
Dirent, dans II seconde partie de ton livre, à
I* considération de l'analogie Je la uiusique*vec
la poésie et les arts du dessin , quoique cette
analogie n'existe 4M dana les partie* accessoires
de l'art. Considérée comme art de peindre et
d'exprimer certaines choses qui tout du do-
maine de la poésie, de la mimique et de la pein-
ture, ta musique offre bien moins de difficultés
que dans ta partie purement idéale , et Micbeelii
s'; trouvait plu* a. l'aise; mais on comprend
qn'en io limitant ainsi, il no pouvait proposer
d'antre règle pour juger de la beauté de ses pro-
duits, que celle de le fidélité du rendu, et c'est,
en effet, à peu près à ce résultat que se borne
sa théorie, où il retombe maigre lui dans la
doctrine empirique, quoiqu'il fesse dea efforts
pour élever Part Jusqu'à l'idéalisme.
Dans la liste ncaobseose des livres et articles
trouve : 1° V eber dtm Gelit der lonkviat mii
BMdukkt atfKanU KrtUk der mtfhetixhen
TlrtheUtkraft ( Sur l'esprit de la musique , en
égard à ta critique, do jugement esthétique par
K*nl ]; Leipsick, 1" partie , t795,in-8*de 134
pages; 1» partie, Leipsick, 1800, ln-g° de
160 pages, il est revenu à plusieurs reprises sur
le même sujet dans les articlee suivant» : —
1* Sntwurf der AestheiU, ait Leltfaàen bey
akademiiche Vorleswiçen ( Projet d'esthétique,
pour servir de guide dans les leçons académi-
ques), Angsbourg, 1796. — 1* Sur le sublime
dans ta musique (1« cah. de h t'mtlievtai-
mtellepour la Allemande, isoi). — 4° Quel-
ques idées sur la nature esthétique de la mu-
sique (dans VSmunUa, Berlin , mars 1801 )
tique de ta musique ( ibid., avril 1801 ). — 6° Sur
l'intéressaul et le touchant dans la musique
(ibid., août 1804); Pensées d'un Français (Re-
Teroni Saint-Ctr ) sur l'analogie qu'il r a entre
tas représentation* de la vue et de l'ouïe, entre
la peinture et ta musique ( Gazette musicale de
Lelpslck, ann. 1804, n* 31). —S4 Sur l'esprit de
la musique (ibid., 1804, n° 50). — 9° Essai ten-
dant à développer la nature intime de la musiaue
( ibid., un. 1806 , n™ 43 et 44 ). — 10° Sur ta
partie idéale delà musique (ibid., 1808, n* 39).
— 1 1" Quelque* articles concernant l'Esthétique
dans ta Gazette musicale de Berlin publiée par Bei-
ehardl(ann. 1S0S, IBM); — 13* et enfin dans le
livre publié par MichaeU», sou* ce titre : Mitthti-
JuttoM ait Befwrderang der Humanitxt untf
flw^m &c'^imocib (Communications sur Pa-
vsneementde l'humanité et du bon goût ; Lelpslck,
1800}, on trouve une section sur la pefnf uremu-
ticaU. Le* autres travaux deeexaTantconcemant
lamusique, lesquels ont été Insérés dans le* jour-
naux, consistent en analyses de compositions ou de
livres relatifs à cet art (Guette musicale de Lsip-
Sick, 1806, n° 26 ; 1807, n° 36 ; 1808, u°* I, 1, 8,
4,5; 1810, n° 17), et en articles sur divers sujets
historiques ou de critique pure (Gai elle musicale
de Leipsick, 1803, n° 13; 1804, n°" S, 46; 180*,
n" 4, S, 7, 15, 39, 31, 33, 34, 35, SB, 88, 45 ; 1 BOB
n°*4, 31,24,30,37, 3ï; 1807, n°'lfl, 17,36; 1810,
n* 17; 1814, n"* 31, 33; le Libéral, publié par
Kuhn, a Berlin, 1811, 3 articles; Gazelle musi-
cale de Vienne, ann. 1818, p. 770-770, 781)
1810, p. 465-468, 478-484, 497-39»; Cxcilia,
t. 10, p. 60-64 ; 1. 13, p. 157-361; t. 15, p. 179-
188 )- On a aussi de ce savant ; KatecliUmtu
ûiier J. S. Logier'M SyUem rfem JftirUr&laen-
tchafi vnd der mvjukalitchen Composition
( Catéchisme sur le système de la science musi-
cale et de la composition de Logier ); Leipsick,
1838 , in- 8° de 96 pages. Hlcbaeli* a traduit en
allemand différents ouvrage* relatif* k la mu-
sique, entre autres : l'Histoire de ta musique de
Busbr, qu'il a enrichie de notes et qu'il a pu-
bliée sou* ce titre : Allçemetne GetchiclUe der
Mwik; Leipsick, 1811, 3 volâmes in-8*; ht
Anecdotes sur la musique , da Burgb , réduites
en un volume et publiées sous ce titre : Anec-
dote» Vittd Bemerkvngen die Mutik betref-
fend; Lelpslck, 18Î0, in-8°, et le Mémoire de
Vllloteau sur ta musique des anciens Egyptiens ,
extrait de la grande Description de l'Egypte,
et intitulé : Abhandlung iber die Mutilt du
atten jEgyptcru; Leipsick, 1831, in-8* de
190 pages.
M1CH AE LIS ( F. A ), professeur de violon
k Breslau , vers 1830, vécut lussi quelque temps
k Rostock, puis à Slettin, et enfin retourna à
Breslau vers 1840. Il a écrit environ cinquante
enivres de différents genres, parmi lesquels on
remarque : 1* PrakUxhe VioUnsehule (Mé-
thode pratique de violon); Breslau, C. Wein-
bald. — 3* Der Lekrer uno! seine SckÛler
( Le Maître et son élève , collection de morceaux
faciles et progressif* pour 3 violons); ibid. —
3* Variation* faciles pour violon seul avec ac-
compagnement de piano, op. 50; ibid. —
4* Sechs schuedixhe Lieder (Six Chansons sué-
doise* , arec accompagnement de piano, op. 33 ;
Rostock, J. M. TJeberg, 1885. — 5* Benag
biagnxu (Leduc Magnus et la mer agitée, bal-
lade traduite du suédois, avec accompagnement
de piano ], op. 30|Stetliu, M. Bobine. — 6" Sechi
Seelieder (Six Chant* de mer avec ace. de
piano, op. 31; Ibid.-
MICHAUD ( àndlié-Reitj ) , violoniste , fut
attaché i l'orchestre de l'Opéra en 1770, et y
131
M1CHAUD — HICHEL1
resta jusqu'à sa mort, en 1788. Il a publié i l*Six
duos pour 1 violons, op. 1; Paris, Bailleux. —
1° Six idem, deuxième livre, Puis, LaCbevar-
dière. — 3* Quatre Recueils d'airs arrangés en
sotas pour le violas ; Paris, Nader man.
MICHEL (Gdillaube), maître de chant a
Paris, vers la milieu du dis-septième siècle, fat
attaché an service du cardinal Mazarin, suivant
ce qult dit dans la dédicace du second livre de
set chansons h H. de Latour-Laniou. Il a publié
trois livres de Chansons récréative* à voix
seule avec la boue; Paris, Ballard, 154I-.I643,
m-8'obi.
MICHEL ou M1CHL (François-Louis), fils
d'un flûtiste distingué de la conr de Hesse-Cassel,
naquit à Casse! le 8 janvier 1709, et fut lui-même
na virtuose sur la flûte. Il succéda a son père
dans la chapelle du prince en I7B6. Deux ans
après, il fit un voyage a Paria et à Londres, où
il se fit entendre avec succès. On n'a pas de
renseignements sur la suite de sa carrière. On a
gravé de sa composition : 1* Trois Concertos
pour Date ; Paris, Frey ; Londres, Longman. —
¥ nouvelle Méthode de note; Paris, Leduc.
MICHEL (Joseph ). Voyei M1CHL.
MICHEL ( FnkNcuiooB<X*TiEa ), philologue,
né à Lyon, le 18 février 1809, a bit ses études
dans cette ville, puis s'est rendn à Paris, où il
s'est livré i l'élude de la littérature du moyen
âge. Dans les années 1833 et 1837, il a été chargé
par les ministres de l'Instruction publique,
MM. Guliot et de Salvandy, de (aire des recher-
che* de documents relatifs à l'histoire île Frsiice en
Angleterre et en Ecosse. En 1846 il a été nommé
professeur de littérature étrangère a la faculté
de* lettres de Bordeaux. M. Francisque Michel
est correspondant de l'Institut de France ( Aca-
démie des Inscriptions), membre des Académies
de Vienne , de Turin , et des Sociétés des Anti-
quaires de France etde Londres. Indépendamment
de beaucoup de travaux étrangers a l'objet de ce
dictionnaire , on lui doit une édition complète des
Chansons du châtelain de Coucy, revues sur
foiu les manuscrits, suivies de l'ancienne mu-
sique, mise en notation moderne, avec ac-
compagnement de piano,parM. Perne; Paris,
de l'imprimerie de Crapetet, 1830, grand in-8°.
Cette édition, imprimée avec luxe, est précieuse
par ses éclaircissements sur la vie du châtelain
de Coucy, par la description des manuscrits ou
se trouvent les chansons de ce trouvère, ainsi que
par les corrections du texte de ces chansons; et
surtout, pour l'histoire de la musique, par le tra-
vail de Perne sur les mélodies dans leur véritable
caractère. Il est fâcheux seulement que Perne ait
•si l'idée d'ajouter a ces mélodies un accompa-
gnement de piano etdes harmonies qui n'appar-
tiennent ni I leur tonalité , ni a l'époque de ce*
monuments de l'art. L'édition donnée par M. Mi-
chel sera un jour fort rare, n'ayant été Urée qu'à
1» exemplaires, numérotés k la presse. Le mien
porte ie n" 19. On aanssi de M. Francisque Michel :
Le Pays basque; sa population , ses mamrs,
ia littérature et sa musique; Paris, Firrain Di-
dot frères, fils, etc.; 18(7, 1 vol. petit in*", vo-
lume qui offre de l'intérêt et qui renferme plu-
sieurs chants basques avec le* mélodies origl-
M1CHEL-YOST, célèbre clarinettiste.
Voues YOST ( MrcrjEL ;
MICHEL ( rmwntam) ), professeur de musi-
que t Rouen, naquit dans cette ville vers 1S03. Ont
connaît de lui : Principes appliqués à la mu~
tique vocale, à l'usage des écoles primaires ;
Rouen, Botlnel, 183B, in. 8° de 11 pages.
MJCHEU (DoauiUQCi), compositeur, né i
Bologne , suivant le titre d'un de ses ouvrages,
vécut dans la seconde partie du seizième siècle.
On a sous ce nom : 1* Madrigali dl Domentco
Michelt da Bologna, a sei voei, dati in luce
da Claudio di Correggio, libro terso; Venise,
1567, in-4° obi. — a" Madrigali a cinquevoel;
Venise, 1581, iu-4". On trouve aussi des madri-
ganx de ce musicien dans le recueil qui a pouf
titre : De' ffloridi Virtuosi d'Italia il terso
libro de' madrigali a etnque voci; Venise,
J. Vlncenti et R. Amadino, 158e, in-*°.
MICHEL! (D. Romain), compositeur distin-
gué, naquit a Rome en 1575, car dans la préface
d'undeses ouvrages, imprimé à Rome, 1650, il dît
qu'il était alors âgé de soi n an te -qui me ans. Après
avoir faitses études musicales sous la direction des
célèbres maîtres Soriaoo et Maniai, il fui fait prê-
tre et obtint un bénéfice dans l'église d'Aqnilée,
après quoi il entreprit de longs voyages dans
les principales villes d'Italie. Dans la préface
de son recueil de motels intitulé Musica vaga
ed artificiota, il donne l'histoire de ces voyages
et fournit des renseignements sur de savants mu-
siciens qu'il a rencontrés, et dont il reconnaît
avoir appris quelque chose concernant l'art et la
science, notamment Jean Gabriel! et Jean Cmce,
à Venise, Pomponius Nenna, Jean de Maeque,
Roceo-Rodio et Cerrelo, ïNaptes.LutWsco-Lux-
ïsschi et Fioroni A Ferrare, Fulgence Valesl h
Milan, etc. Pendant nn certain temps il s'arrêta
k Concordii, ville du duché de Mlrandole, poor
y enseigner la musique ; puis II fut rappelé a
Rome par le cardinal de Savoie, qui lut fit ob-
tenir en 1615 la place de maître de chapelle de
Saint Louis-des- Français. Mlcheli vécut jusqu'à
un âge trèMvnneé , car M. l'abbé Balnl «le d»
HICHEL1 — MICHEI.OT
136
lui un manifeste adressé aux musicien» compé-
titeur* d'Italie, et terminé par CM mol» : Rotnano
MichtUpretx dt Romadi etàd' annt Si (Voj.
M«m. Star. ait. delta vil a e dette opère di
PierluiaidaPatettrina, t. II, p. 34 , note 473.)
Hkbeli fut engagé dans dee discussion* rela-
tive* i ton art, ta première avec Paul Syfert
( voyet ce nom ), a l'occasion de ta querelle éle-
vée entre celui-ci et Marc Scaccnf, duu laquelle
Syfert avait écrit que le* musiciens italiens n'é-
taient capables ffuedecomposer des opéra» et can-
louetles, et que pourrait d'écrire. Ht pourraient
tocs rapprendre de lui et de Fœrster, à l'école de
Dsntxick. Mlcheti prit ta détente de Scacchi, et
envoya • Syfèrt ces propret compositions pleines
de recherches et do canons, qui fermèrent la
bouche a l'organiste de Dantiick. L'autre discus-
sion eut lieu entre Michel! et ce mente Scacchi
dont il avait prisladéfense.Micheli avait euvojé
à celui-ci son ceuvre intitulé : Canoni mvtkali
compotti topra te votait di phi parole da
Romano Mfcheli romane, dei quai modo dt
comporte egli è mvenlnre ; Rome, 1845, in-
fol.; ayant reçu cet ouvrage, Scacclil fit impri-
mer s Varsovie une brochure, datée du 16 aura
1047, dans laquelle il s'efforçait de démontrer que
Micneii n'était pat, comme 11 Je disait, l'inventeur
de ce ■aura de canons, et que celte invention
était beaucoup plus ancienne. Mfcheli fut trèt-
«ewible a cette impolitesse, et composa un re-
cueil intitulé : La potestà pontificin diretta
daUa sanctiaima Trinità , composé entière-
ment de canons a 3, 4, 5 et 8 voix, remplit d'ar-
tifices très-ingénieux, et y ajouta à la Su une ré-
ponte péremptolre et pleine d'érudition a Scae-
ebi. Cet ouvrage toutefois ne fut pas publié en
entier, l'auteur n'en avant fait Imprimer que
quelques feuillet détachées contenant let mor-
ceaux dont l'exéoution était ta pins facile ; mai*
le manuscrit original et entier a été donné pu
lui à la bibliothèque de Saint-Augustin, ou il te
trouve encore en un volume coté D. 8. 4., sont
ce titre : Canoni mvticall dl Bornant MlcheU.
Ou y Ut a» commencement : Ex dono aaciorâ,
oui effsm donamt hule Bibliothccz Angelicx
ramum atm facvUate aceomodandt propter
imprestionvtn.
Les antres ouvragée de Micheli qui ont été pu-
biles) tcart : !• Musica vagaed arUfictata, con-
tenente motettt ton oillghl, et canoni dtveni,
tanto per quelii che si dlldlano sentire varie
eurtosiià, qunnto per quelii che vorranno
profeaare d'inlendere diverti studit délia
muticà; Venise, 1815, tn-fol. Ce recueil con-
tient cinquante canons remplis de recherches
■ Compléta a tri voei, contre
tenori, concertata alF vso moderne, con 0
batto continua per l'organo, e con un altro
batto particotare per lo maestro di cappella,
et per iuonare topra este il violone accompa -
gnato on attrl stromentii Venise, 161», in-4".
— 1° Beaucoup de canons en feuilles volantes,
imprimé* a Venise en 1618, 1619 et 1810. —
4° Madrigal! a sei voei in canoni ; Rome,
SoUli, 1831. — 5° LtSalmt a 4; Rome, 163S.
— 6° Mette à quottro voct ; ibid., 1060. — 7*
Respontorl a cinjue voei, ibfd., 1658, Il j a
un petit écrit de Romani, concernant l'invention
des canons énigmaliqnes sur les syllabes dé-
tachées de pliraset données, dont il était au-
teur; il a pour titre : Lettere dt Romano Ml-
cheU romano allt mviiel délia cappella di
N. S. edaltri mutiel romani; Venise, ibis.
MICHELI { bWdetto ), naquit à Rome,
suivant ta Dramaturgio d'Allacci ( ïilit. d« I75S,
0. 308 ). Il est vraisemblable qu'il «il le jour dans
les dernières années du dix-septième siècle, car
j'ai vu dans la bibliothèque de l'abbé Santini, a
Rome, un volume manuscrit qui portail ce litre :
Componlmento cantalo in Rama nel giorno
del gloriotitsïmo Nome delta S. C. C. J).
Maetta délia impératrice Elisabetta Crlt-
ffata, etc; Poetla dt Tiberio Pulci, mtulca di
Benedetto Micheli; nu. Ce musicien s dû pro-
duire beaucoup d'autres ouvrages, depuis celte
époque jusqu'en 1746, ou II fit jouer à Venise
son opéra intitulé Zenobla.
M1CHELOT (JE/Hf-B.ipnsre-AiMÉ), profes-
seur de piano au Conservatoire de Bruxelles, na-
quit t Nancy en 1798. Après avoir appris dane
son enfance les éléments de la musique, il alla
terminer, dans les années 1804 et 1805, son édu-
cation musicale à Strasbourg, où Dumonchau
te trouvait alors. Pendant une longue maladie
de celui-ci, Michelot fut chargé de ta direction
de l'orchestre des opéras allemands et français.
Ce Tut aussi vert la même époque qu'il écrivit
pour ces théâtres ta musique d'environ 50 mélo-
drames, et plusieuri opéras, dont un seul, inti-
tulé i Let deux Tantôt, a été joué avec succès.
En 1817, Michelot vint s'établir à Bruxelles, et
depuis ce temps il y fut considéré comme un
professeur de piano de beaucoup de mérite. At-
taché au Coniervatob-e de cette ville depuis ton
organisation en 1831, il ■ formé de jeunes ar-
tistes qui, devenus eux-mêmes de bons maîtres,
ont propagé dîna ta Belgique une bonne école
de mécanltme d'exécution, auparavant inconnue
dans ce pays. Il a écrit pour le théâtre de Bruxelles
Eilotte, tnonodrame, joué avec succès. Ses
eoanposstious pour le piano constatent en •■
Exercicet pour le doigté ; Étude? pour let
136
M1CBEL0T — MICHL
enfant*, et plusienrs chants sont parole*,
mwcetui distingués où l'on remarque autant de
nouveauté dans les Idée* que do sentiment de
mélodie et d'harmonie. Tour cet outragea ont
été publiés chez .'auteur, à Bruxelles. Oo connaît
aussi de Michelot plu sieurs jolies romances, parmi
lesquelles ou remarque particulièrement Gene-
viève de BrabatU. En considérant le mérite
réel du peu d'ouvrages que Michelota donnés au
public, je ne puis m'empèclier de-regrelter que
l'obligation de fournir à l'existence d'une nom-
breuse famille n'ait pu permis à cet artiste esti-
mable de donner un plus large développement
aui heureuses [acuités qu'il avait reçues de la na-
ture. Ce professeur est mort à Bruxelles, le pre-
mier mal i86î.
MICHEROUX ( H. Chevalier Db ) , Bla
d'un ministre du roi de Napl*» ( Murât ), né en
France, servit dans l'armée napolitaine en qua-
lité d'officier supérieur. Après la chute de Murât,
M. de Micueroui, qui avait cultivé la musique
avec amour depuis sou enfonce, particulièrement
l'art du chant, tout la direction des meilleure
.maîtres italiens, te relira i Milan, où il se livra
avec succès k l'enseignement de cet art II y fil
de bon* élève*, au nombre desquels fut la célèbre
cantatrice Posta. Dans tes dernières années , il
te fixa à Venise où il était recherché pour l'a-
{rament de ta conversation et ton amabilité- Une
blessure grave qu'il avait reçue en 1815 lui fai-
sait souvent éprouver de vives donlenrs. Il
'mourut a Venise vert 1810. On a de cet inté-
ressant artiste des mélodie* d'un sentiment dls-
-tingué qui ont été publiées A Milan, cliex Ricordi,
-tous ce litre : Ariette pet conta con piano-
forte, dedteate alla célèbre Signera Posta,
1" et I" recueil*.
HICHEUX ( G, ), pianiste et compositeur
d'œuvres légères pour ton instrument) naquit en
Stjrie et vivait a Vienne en 1839. Il t'y trouvait
■encore en 1840. Depuis plusieur* années il est
fixé à Paris. On connaît tons son nom environ
-cent œuvres d'études, fantaisies, thème* variés,
matourket et polkas pour le piano.
MICHL ( Jo*tira-lu>*maHU ) , violoniste et
compositeur, naquit k Neumarkt, dam la JJa-
■viere, en 1708. Wagenaetl, maître de chapelle de
la cour impériale de Vienne, lui donna des le-
çons de composition. Apre* que son éducation
musicale fut terminée, Miclil fut maître de cha-
pelle chei le duc de Sulihacb, et après la mort
de ce seigneur, en 1733, il fut appelé a la cour
du prince de la Tour et Taiit, à Batiabonne. Ha-
■Ue violoniste et compositeur de mérite, Michla
écrit pour divertea cour* de* opéras et des ora-
torios; mait dan* un accès de mélancolie, il
brûla toute cette musique et ne conserva que six
concerto* de violon qui sont en maonacrit che*
le prince de la Tour et Taxi*. Il mourut a Ratit-
lionneen 177o.
MIC.I1I, ( Femumiho }, frère du précédent,
naquit k Neumarkt en 1713. Après avoir apprit
dan* ce lieu le* élément* de la musique et de la
langue latine, il entra au séminaire i Munich et
v termina set études, puis il obtint la place d'or-
ganiste a l'église des jésuite* , dite de Saint-Mi-
chel. Son talent distingué sur l'orgue et sur le
violon le mit en faveur prèa du duc de Bavière, qui
le fit entrer dant sa chapelle et lui donna le titre
de second maître de concerts. Mîchl mourut
jeune à Munich an 1763. Il a écrit le mélodrame
epirilnel ( GeislUchet Singsplel ) qui a été repré-
senté chex les jésuites de Munich en 1747. On a
imprimé de sa composition : XII symphonie, tri-
ons concertaniibus instrumente, scilicet vio-
lino ictî ac basiocontinuo, op. 1 ; Augsbourg,
17*0, in-folio.
HICHL ( Josei'h ), neveu des précédents,
naquit en 1745, k Neumarkt, où ton père était
directeur du choeur. Cet artiste est désigné dant
les catalogue* sont le nom de Michel; Gerber,
Choron et Fa jolie et leqrs copistes onl fait deux
article* pour le même artiste, le premier tout
le nom de Michel, le* second août celui de Mickl.
Admis au séminaire do Munich, il jr fit te* étude*
littéraire* et musicales, el, jeune encore, il te fit
remarquer par une rare habileté sur i'orgue.
Ses premières compositions furent det messes,
de* litanie», det vèprea et det méditations pour
l'église det jésuites. Déjà la plupart de cet ou-
vrages étaient écrits lorsque l'électeur de Bavière,
Matimilien III l'envoya chez le maître de cha-
pelle Camerlouer k Freisingen , pour v Taire un
cours de contrepoint et de composition. Pendant
son séjour k Freisingen, il composa un oratorio
qui lui mérita la protection de l'évoque. De re-
tour k Munich il y écrivit l'oratorio Gioas re
di Gluda : cet ouvrage produisit une ai vive
impression sur les artistes et sur le public, que
l'électeur choisit immédiatement après ion exécu-
tion Miclil comme compositeur de ta chambre.
Son opéra intitulé 11 TrUm/o di CUUa, repré-
senté au théâtre de ta cour en 1776, justifia la
confiance du prince en set talents. Lorsque Bnr-
ney visita Munich en 1773, Il entendit un quin-
tette instrumental compesé par Miclil, qui lui
parut égal en mérite k ce qu'on connaissait de
mieux en ce genre. Après la mort de l'électeur,
eu 1778, ce compositeur agréable recul ta dé-
mission, et te retira an couvent de Vêtent; dont
un de tet parents élait supérieur. Il j occupa
te* loisir* a 1* composition de la musique d'é-
HICHL — M1EKSCH
13T
(lise, qu'il dirigeait lui-mflme. H y toi vit aussi
on opéra de Rtgttbu, qui fut représenté avec
beaucoup de succès à Freisingen, en 1781. Après la
suppression du couvent de Vciern, en 1803, il
retourne 1 Neumarkt, ou il mourut en 1810.
Plusieurs menée, litanies, motets, oratorios,
symphonie* et quatuors pour divers instru-
ments de cet artiste sont restés eu manuscrit
Il a lait représenter "u Illettré de Munich les
opéras dont les titres suivent : 1* II Trionfo di
délia, opéra sérieui en 3 actes 1° IlBarone
di Torre forte, opéra bouffe. — 3° Eimire et
Milion, joué aussi avec succès â Majeure et i
Francfort. — i* Fremar et Meline, drame.—
5° Le RoietU Fermier. — 6" La Foire annvelle,
qui obtint un brillant succès a Vienne, s Dresde,
a Varsovie, a Ratisbonue, â Msyence et a Franc-
fort. — 7° II Re alla Caccia, cantate drama-
tique. — 8° Il Caedatore, idem. On a publié
en Allemagne plusieurs morceaux de sa compo-
sition pour divers instruments.
II1CHNA (Adam d'Oltbodowicz ), excellent
organiste et compositeur, naquit i Neuhaua , en
Bohême, et y vécut vers le milieu dn dix-sep-
tième siècle. On ■ imprimé de se composition i
l'Un livre de cantiques a Honneur delà Vierge,
an langue bohème, a quatre voix, Intitulé:
Laut lia Maryamka; Prague , 1657, in-4". —
3* Cantiques pour toules les fêles des saints, dédié
au magistrat de Prague, sous le titre : Stvato-
lloçnj Mutika , aneb iwanteçnj Kancyanal ;
itrid. iset, In-a». — 3* Cantione* taerx pro
fettù toiiuianni 1,3, 3, *,&«*« voeib. cum
1, 1, 3, i itulrumentts ad libilum.
H1CHU (Louis), acteur de l'Opéra-Comi-
que, appelé alors Comédie Italienne, na-
quit à Reims, le 4 juin 1764 (1) et débuta
sur le théâtre de Lyon, d'où il fut appelé
au Théâtre Italien de l'aria. 11 y joua pour
la première fois , le 1S janvier 1776 , dans le
Magnifique , de Grétry. D'Origny , contempo-
rain de cet acteur, dit, dans ses Annale* du
Théâtre Italien { tome 3, page B4), queHlcbn
réunissait les avantages de la jeunesse, de la
figure, delà bille et les qualités qui font le bon
comédien et le chanteur excellent. Toutefois ce
dernier éloge ne parait pas avoir été mérité ;
comme la plupart des anciens acteurs de la Co-
médie italienne de son époque, Michu était ab-
solument ignorant eu musique et dans l'art du
chant ; comme eux , il chantait d'instinct et par
routine. Après avoir été en possession do la fa-
veur du public pendant vingt-cinq ans, cet ac-
teur se relira le 27 février 1799 , sans avoir ob-
tenu la pension qu'il avait gagnée par ses longs
services (1). II prit alors la direction du théâtre de
Rouen ; mais cette entreprise n'ayant pas réussi ,
Mkhn se jeta dans la Seine, et y périt en 1801.
M1EDKE ( Frédehic-Georges-Léohakd), un
des meilleurs chanteurs dramatiques de l'Alle-
magne , est né a Nuremberg en 1803. Fils d'un
régisseur de théâtre, il fut transporté i Stutlgard
à l'âge de deu<i ans , et son éducation eut pour
objet d'en faire un acteur. Apre* avoir chanté
quelque temps dans les chœurs, il joua de petits
rôles. En 1811 il s'éloigna de Stutlgard, et s'en-
gagea au théâtre d'Augsbourg, d'où il alla en
Suisse. Trois ans après il prit la direction du
théâtre de Salnt-Gall ; mais il y perdit beaucoup
d'argent et fut obligé de fuir secrètement pour
se soustraire à ses créanciers; ceux-ci obtinrent
conlre lui un arrêt qui le condamnait k passer
trois mois dans une forteresse du Wurtemberg.
Remis en liberté, il allât Wûnbourg, où il ■
dirigé la théâtre jnsqu'en 1836. Il s'est alors re-
lire pour ne s'occuper que de Is peinture. On dit
que cet aclenr offrait le modèle de la perfec-
tion dans Don Juan, Figaro et le Vampire.
MIEKSCH ( Jejlk-AloIs ) (3), chanteur et
compositeur de mérite, naquit le 19 juillet 1766
k S. Ceorgenlhal , en Bohême , où son père était
conforet instituteur. Dès l'âge de sept ans B
re^ut les premières leçons de musique. En 1777,
un l'envoya â Dresde, où il entra dans la cliapelle
électorale, en qualité d'enfant de choeur, et y eut
pour maître de solfège Cornélius, chantre de
cette chapelle. Le piano et l'orgue lui furent en-
seignés par Ectersberg el Binder; 2ich, musicien
de la chambre , lui donna des leçons de violon,
et pendant plusieurs années II fit des études de
composition sous la direction du maître de
chapelle Joseph Scbneter. En 1787, il succéda
au chanteur de la cour Stephan; mais le travail
qu'il fil pour changer sa voix de baryton en
ténor lui occasionna une Inflammation de poi-
trine qui faillit le priver de son organe vocal , et
même de la vie. Plus lard , Il devint élève de
Vincent Caselli, bon chanteur de l'école bolonaise
de Bemaechi, el acquit un talent distingué sous
cet habile maître. En 1799, Miebsch débuta
(ii on ■ dit, tans steslosn «ceriphiae^aenia, an
deux Impa d'oi^ra-ranilqnr de* UiUlra filirt M
by Google
1*8
MIEKSCH- MIRL'Ll
tomme chanteur »u théâtre de la cour pour IV
péra italien. Ed 1801, il recul sa nomination de
professeur de citant des enfant» de ta chapelle
électorale; et en 1820 on lui confia la direction
des chœurs de* opérai allemand et italien. En
1834, te roi de Saxe lui accorda m retraite et le
chargea de la garde de sa bibliothèque particu-
lière de musique. Mieksch esl mort k Dresde as
commencement d'octobre 1844, k l'Age de quatre-
vingts ans. Ses compositions consistent en
Lieder, airs avec accompagnement d'orchestre,
cantates, messes, Requiem et offertoires. Comme
professeur de clianl, il a formé des élèves distin-
gués, au nombre desquels on remarque tes
cantatrices Funk, Hase, Schrceder-Devrient,
Scnebest, Beltheim, le ténor Bergmann, et les
basses chantantes Zeii el Misse.
HiELf.ED>e-FBAricois-AMTOinC'M*RiE), Sis
d'un organiste, naquit à Chatillon-sur-Seiue, le
6 avril 1775. Après avoir (ail de bonnes éludes
an collège ne Sainte-Barbe, il vovagea, puis il
entra k l'École polytechnique et y resta deux
années. Miel avait atteint Pige de vingt-cinq
ans, lorsque Frochot, préfet du département de
la Seine, son concitoyen et son ami, lui donna
un emploi dans le service des contributions di-
rectes de la ville de Paris. En 1816, il obtint le
titre de ulief de division de cette partie de l'ad-
ministration, et pendant vingt ans il en remplit
les fonctions. Cultivant les arts, particulièrement
la musique, comme délassement de ses travaux
administratifs , il prit dans plusieurs journaux la
position de critique et fit paraître un assez grand
nombre de morceaux sur les arts du dessin et
sur la musique dans le Moniteur universel,
dans le Journal général de France, dans le
Conslilutionaet el dans la Minerve. Il fut aussi
un des collaborateurs de la Biographie univer-
selle des frères Michaud, et j lit insérer des
notices, qui ne sont pas sans mérite , sur Violti ,
M™* Bigot et Haillot. Elles ont été tirées à part ,
en brochures In- 8°. Fondateur de la Société libre
de» beaux-art* de Paris , Miel fut chargé de la
direction des Annales de celle société pendant les
années 1830-1840 , et y publia des notices sur
Gluck , Garât , Adolphe Nourrit et plusieurs an-
tres musiciens. Ces morceaux ont été Imprimés
séparément. On s de cet amateur une brochure
intitulée: Delà symphonie et de Beethoven,
Paris , 1819, in-8". Dans les dernières années de
sa vie , Miel s'occupa d'une Histoire de l'art
français considéré dans la peinture , la sculpture,
la gravure et la musique; mais il n'eut pas le
samps d'achever cet ouvrage : une maladie de
poitrine le conduisit an tombeau le 38 octobre
1*42. Les travaux de ce littérateur, relalifa ans
arts du dessin , sont indiqués dans le supplément
delà Biographie universelle île Michaud. La cri-
tique de Miel, en ce qui concerne la musique,
est en général judicieuse! nuis elle a peu de
portée dans les aperçus et manque d'originalité.
Miel était chevalier de la Légion d'honneur,
membre de ta société des enfants d'Apollon , et
de la société d'Émulation de Cambrai. M. Hittorf.
membre de l'Inslilut de France , a prononcé aux
funérailles) de Miel , au nom de la société libre
des arts de Paris, nn éloge de celui qui en aval;
été le fondateur : ce discours a été publié avec
nne notice biographique dans les Annales de la
sociétélihre des beaux-arts (Paris, 1848, in-4").
Il en a été tiré dea exemplaires séparé*.
MIGENT (Jear-Pieuhe), bon facteur d'or-
gues allemand, a construit l'orgue de l'église Saint-
Pierre, a Berlin, en 1748. Cet instrument est
composé de cinquante registres, trois claviers
1 la main et pédale.
MIGLIORUCCI (Vincrar), compositeur,
né k Rome en 178» , a eu pour martre de com-
position Zingarelli , alors maître de chapelle de
Saint-Pierre du Vatican. Cet artiste s'est fait
connaître par une messe solennelle chantée k
Rouie , un oratorio , une cantate exécutée au
tltèltre Délie Dame, pour le couronnement de
Napoléon comme roi d'Italie , une attire cantate
chantée au Capilole, à l'occasion de l'installation
de l'école des Beaux-Arts, l'opéra Adriaao in
Stria, représenté iHaples en 1811 , et Paolo e
Virginia, opéra semi -séria, au théâtre Carcano,
a Milan, en i SIX. On connaît aussi de Migliorucci
quelques morceaux de musique in si rumen la le et
des Camoni.
HIGNAUX (Jacqles-àmtoine DE), pro-
fesseur de musique k Paris, dans la seconde
moitié du dix huitième siècle, dont' le nom vé-
ritable était Demignaux, a publié : 1° Trois
trios pour clavecin, harpe et violon; Paris,
1774. — 3° Trois quatuors pour clavecin, harpe,
violon et silo; ibld. —3° Sonates pour clavecin
ou harpe, avec
accompagnement de violon ; ibid.
J'ignore si ce
musicien est le même qui était
contrebasse au
concert spirituel et k la chapelle
du roi en 1788.
MIGNON
[.,.), musicien français qui
vivait k Paris
vers le milieu du dix-septième
siècle, n'est connu que par un recueil publié cbei
Robert Ballard
en 1064, sous ce titre : Airs à
quatre partie* , par M. Mignon, compositeur
à Paris, in-13 obi. Les morceaux contenu»
dans ce recueil sont au nombre de vingt-deux.
On n'y trouve ni dédicace, ni préface.
HIGNOT- Voy. L» Votb Mieaor.
MiKUI.I (Chablis), musicien distingué, né
H1KULI — MïLAKOLLO
lit
i Curaowlti dans 1» Moldavie , ver* 18», a
vécu quelque temps * Pirit, puis s'est fixé a
Lemberg, où il t'est livré i renseignement du
piuo et à la compotiiion. An nombre dos ou-
vrages Intéressants qu'il a publie» . soft pour le
chaut, wtt pour le piano, oh remarque une
collectiou.de quarante- boit mélodies populaire»
de ta patrie , en quatre ttta de douse chacune ;
lesquelles ont pour litre : Douté airs nationaux
roumain» ( Ballades, chantt des bergurs , airs
de danse, etc.) recueillis et transcrit* pour le
piano par Charlêt Mlkuli : Léopol, Kallen-
bach, et Jassy, elies Beresnlcki. Le* arrange-
ments de cet mélodies par H. fefikuli ne resscm-
bleot pat k ceux par lesquels on a dénature le
caractère de* ain nationaux de toute» le» na.
tioMitetoiulitébii* ire des chante de la Roumanie
jrest conservée intacte, et l'artiste intelligent n'a
pat entrepris d'harmoniser certains passages de»
ain appelé» Doina et Hora qui n'auraient pu
être accompagnés d'accords qu'aux dépens dn
sentiment original qui le» a inspires.
MILAN ( don Losns ) , gentiiliomine, ama-
teur de musique, né i Valence, en Espagne,
dan» les premières années du seizième siècle, est
auteur don traité de la viole, intitulé i SI
Maestro , o mttsiea de vigvela demano; Va-
lence, 1534, in-fol.
HIL ANDRE (.,„), musicien attaché a la
mutique de la chambre de Louis XV pour la viole,
a bit exécuter, au concert spirituel, en 1708, un
Confiiebor i toIx seule et orgue. En 1776 il s lait
graver * Paris une symphonie 11 sept parties. On
a aussi de loi mie Méthode facile pour la viole
d'amour; Parte, 1781, ln-4
MILAN I ( Fa*açoit ), né à Bologne, vers les
premières années du dix-septième siècle, fut
maître de chapelle de l'église Ssn-Petronio , de
cette Tille, et membre de l'Académie des Kaschi,
ou il était appelé il tolttario. Ou a Imprimé de
ta composition : 1° Vctprl pur ttUtoVanno a qaa-
tro voelcon l'organe esenaa; In Venetùa,app.
Ffacentt, I63s.—i° Litanie e MoicMaickori
i*t concerto* da capella; ibld. 16.18, in-t".
UJLANO (jAcncas-FaurGOis), marqnte de
San-Gwrgto et prince d'Ardore, naquit le 4 nui
1700 a Poltetina, terra appartenant à sa famille,
dan* la Calabre ultérieure. Apres avoir achevé
•es études littéraire*, Uvoolul développer les dis-
positions naturelles qu'il reconnalssaH en lui pour
k mnsiqoe, et devint élevé d* Dorante. Dès
l'âge de vingt-trois an*, lé prince d'Ardore était
devena le meilleaT claveciniste de Hanta. Il com-
mença alors à composer des exercices pour le
clavecin, mais bientôt il voulut s'essayer dam*
de* production* plus Importante* et mit en mu-
sique plusieurs drames de Métastase, parmi ta-
quets on distingue Gioo» re di Giuda, la BetuUa
Uherala, AngeUca e Medoro, de plut, des can-
tal** et des messes. Ce* ouvrages sont conservés
dans la Bibliothèque dû collège royal de musique.
tRiples. Arrivé* Paiûeu qualité d'ambassadeur
de sa cour près du roi de France (Louis XV),
le prince d'Ardore ; fit naître l'admiration par
son talent. Jean-Jacques «ousseau dit de cet
amateur distingué (i) : « Cest par le grand art
■ de préluder que brillent en France les eicel-
■ lents organistes, tels que sont maintenant les
■ sieurs Carrière et Daquin, surpasses (oulefois
■ l'un et l'antre par H. le prince d'Ardore, am-
* naatadeur de Haples, lequel, pour la vivacité
* de l'invention et la force de l'exécution, efface
■ les plus illustres artistes, et fait h Pari» l'ad-
* mi ration des connaisseurs. ■ Le prince d'Ar-
dore mourut dans ta terra de Sm-P*ote, le 30
novembre 17B0.
MILANOLLO (Domnici-Minu-Tsats*) ,
aujourd'hui K"* Pmnsotteu, célèbre violoniste,
est née le M août 1817 à Savigliano, près de
Turin, et non à Milan comme le dit Gassner (1).
Son père était un pauvre menuisier, dont la famille
était composée de treize enfants. La vocation
de Teresa se manifesta d'une manière aster
extraordinaire. Elle n'avait que quatre ans lors-
siqne à l'église de Savigliano : Il j avait dans
cette messe nn long solo do violon. En sortant de
l'église, Mllanollo dit a sa Sile : Eh bien! Teresa,
as-tu bien prit Dieu f — lion, papa , répondit-
elle, j'ai toujours écouté U violon. Cet instru-
ment avait agi de telle sorte sur elle, qu'elle s'en
occupait «ans cesse, et demandait h chaque ins-
tant qu'on lui eu donnât un. Cette idée fixe de
l'enfant inspira des craintes à son père: Il crut
devoir satisfaire au désir de sa fille, lui acheta
on petit violon et Ini fit apprendre les éléments
de la musique. Bientôt après elle Tôt confiée aux
soins de Giovanni Ferrera, estes bon violoniste
établi a Savigliano. Une année d'études suffit pour
lui faire Dure de ti grands progrès, que des amis
de te famille conseillèrent a M. Milanollo de
conduire cet entant- prodige h Turin. Teresa
avait moins de six ans quand sa famille quitta
Savtejiano. A Turin, Teresa prit des leçons de
Gebbaro, violoniste de la chapelle du roi Char-
tes-Albert, pub de Mora, artiste da la même cha-
pelle. Apre* six mois d'études , et avant d'avoir
atteint rage do sept ans, elle débuta à Turin dan»
quelques réunions particulières et chei des moi-
(1} Dirxlotnalrt 0* ttuiti», art. PrlBUfcr.
H t'n(!W»f-LcrllM ifrr rsstnUt, f. Ml.
by Google
140 MILA
net, puis elle alla se faire entendre à Saviglisno
et dans plusieurs autres petites Tilles des en-
Tiram. A Mondovi, elle eicita un vif Intérêt, et
l'on y fil son premier portrait Ces succès ne chan-
geaient cependanlpas la position de sa famille, qui
végétait dans la misère. Milanollo prit alorsla réso-
lution d'aller en France tenter la fortune. Cette
expatriation fut triste, et ce Tut an spectacle lo» -
chant devoir on père et une mire entreprendre ce
voyage sans aucune ressource, portant leurs deux
petite* filles dans leurs bras, traversant a pied les
Alpes et souffrant de froid et de fatigue, mais sou-
tenus par l'espérance et pleins de confiance dans
le génie d'un enfui de sept lu. La plus jeune des
tilles, Maria Milanollo, dont il aéra parlé plus
loin , n'était alors Agée que de trois ans. Dans ce
long et pénible pèlerinage, la pauvre famille passa
par Barcelouettc, Digne, Ais, et ne s'arrêta qu'a
Marseille.
Ce Tut dans cette ville que Teresa ae Ht en-
tendre en France pour la première fois : elle y
donna trois ou quatre concerts ety produisit une
vive impression. Son père y rencontra un ami
de Lafont qui lui conseilla d'aller directement à
Paris, et lui donna une lettre pour ce célèbre vio-
loniste. Arrivée dans la capitale de la France en
1837, Teresa futcûnduitelmmédiatementcbeiLa-
font, qui, charmé de sa belle organisation, lui donna
des leçons et la St entendre cinq fois a l'opéra-
Comlque; puis il proposa a son père de l'em-
mener en Belgique et en Hollande, ce qui fut ac-
cepté. A Bruxelles elle joua dans un concert où
se faisait entend ré •Servais et y inspira beaucoup
d'intérêt par «a précoce habileté. Lafont pré-
senta la jeune Bile comme son élire dans les
villes principales de la Hollande et la Ht entendre
dans des solda et dans des duos concertants avec
lui. One maladie grave, dont la durée fut de deux
mois, la saisit i Amsterdam, et l'empêcha de
suivre Lafont dans le reste de son voyage. Après
qu'elle eut retrouvé la santé, Teresa joua 1 La
Haye devant le prince d'Orange, qui , charmé de
son talent, loi fit cadeau d'un beau diamant.
Milanollo conduisit alors sa fille en Angleterre.
A Londres, elle se fit entendre quatre ou cinq Ibis
an théâtre de Covent-Garden et y joua une sym-
phonie concertante avec le violoniste Mon, qui
lui donna quelques leçons; puis elle parcourut
une partie de l'Angleterre, visita Llverpool, Ply.
inouUi, et tout la pays de Galles avec le harpiste
Bodi&a qui, spéculant sur la talent de cette enfant,
la Ht entendre dans quarante concerta en moins
d'un mois ets'emuara de tout le produit des recet-
tes. Une fatigue excessive fui te seul résultat de
celte tournée pour la jeune fille. La famille Mila-
nollo rerint alors en France, et dès ce moment le
père de la virtuose prit la résolution de s'occuper
lui-même des intérêts de as fille.
A son retour en France, Teresa donna un con-
cert 4 Boulogne : elle y lit entendre sa sœur,
Maria, alors âgée de six ans, dont elle avait été
le professeur, et qui ne reçut jamais d'autres
leçons que les siennes. Maria était aussi douée
d'une rare et belle organisation. Il n'y eut jamais
son talent le" sentiment et la délicatesse qui
lejeudeaa sœurjmais elle eut plus
de brillant et d'énergie dans les di Incultes. Apres
ce séjour h Bou logne, la famille Milanollo se rendit
1 Paris, où les denxsojan donnèrent des concerts,
puis elles allèrent produire de vives émotions a
Rouen, an Havre, i Oaen, h Dieppe, Abbe ville,
Amiens, Arrss, Douai, Lille et Dunkerque. A
Lille, une médaille fut frappée en l'honneur dos
derit sœurs. Rentrée de nouveau i Pari* en 1440,
dans l'intention d'y perfectionner son talent par
les leçons d'un bon maître, Teresa voulut que
son séjour dans cette ville ne fftt connu de per-
sonne. Elle se présenta donc cher HaJwneck sous
un nom supposé : étonné de trouver tant de
talent dans un enfant, cet artiste célèbre lui de-
manda qulavaitététon maître: elle nomma La-
font. Hsbeneck se souvint alors que cet artiste
lui avait parié de son élève avec entiiounasme h
son retour de la Hollande, et II ne douta pas que
ce ne fut le même enfant; mai* il respecta l'in-
cognito qu'elle voulait garder. Apres quelques
mots d'études, Teresa s'éloigna de Paris sans' s'y
faire entendre, n'y voulant revenir que précédée
d'une -renommée justement acquise. Les deux
sœurs allèrent se faire entendre à Rennes, à
Nantes, puis passèrent par Rocliefbrt et se ren-
dirent h Bordeaux où elles donnèrent doute con-
certs qui eurent un grand retentissement; puis
elles revinrent à Paris , au commencement de
1841, en passant par Angouléme, Poitiers, Tours
et Orléans , oh elles eurent de nouveaux et bril-
lants succès. Elles se firent entendre ensembledans
les salles Hera, Plejel, Érard, et eurent l'honneur
de jouer devant la famille royale 1 Neuilly. Ce fui
alors qu'Habeneck, chanté de* prodigieux pro-
grès de son élève, résolut de la faire jouer dans
un concert du Conservatoire. Il éprouva quelque
résistance à son désir dans le comité deces con-
certs; mais son énergie parvint a la vaincre, et
le 18 avril 1841, Teresa joua dans une de ces
séances la grande polonaise de son maître : elle
y eut un succès d'enthousiasme, et les plus grands
artistes, au nombre desquels étalent Chérubin!
et Auber, lui adressèrent des félicitations. M"« Mi-
lanollo a obtenu depuis lors d'éclatants triom-
phes; mais aucun ne lui a fait éprouver un plaisir
aussi vif que celui-là.
by Google
MILAKOLLO — MILAKUZIO
141
En quittant Paris peu de temps après, Teresa
se rendit à Boulogne, où elle fit la connaissance
dn célèbre violoniste de Bériot, qu'elle nui vit à
Bruxelles, et dont elle reçut des leçon» pendant
plusieurs mois. Elle donna ensuite avec sa sœur
environ soixante concerts dans les différentes
Tilles de la Belgique, à Aix-la-Chapelle, Cologne
et Bonn; puis elle» eurent l'honneur de jouer de-
vant le roi de Prusse au clistea» de Bruhl. Ar-
rivée* à Francfort, eues y donnèrent douze con-
cert», sans épuiser la curiosité publique. A Stutt-
gart, t Carûrulie, elles n'eurent pat moins de
succès, et, enfin, elle* arrivèrent a Vienne, où
leurs concerts s'élevèrent au nombre de vingt-
cinq, au commencement de 1843. Dans cette
même année, les deux soeurs retournèrent dans
leur patrie et se firent entendre a Turin, à Milan
(théâtre de la Scala), ■ Vérone, Padoue et Ve-
nise. Parties de cette dernière ville, elles retour-
nèrent en Allemagne par Trieste, où elles donnè-
rent un concert au mois de décembre ; pull elles
Jouèrent à Prague, Dresde et Leipsick. Arrivées
à Berlin dans l'biver de 1844, elles y donnèrent
un grand nombre de concerts et jouerait pin-
sieurs lois I la cour. De Berlin, la famille
Milanollo se rendit a Hambourg, où les deux sœurs
donnèrent onie concerts jusqu'au mois de juillet,
«près quoi elles allèrent prendre quelque repos
ea Belgique. Dans l'hiver suivant elles allèrent
en Hollande où leur succès eut tant d'éclat ,
qu'elles dceuierent dix-huit cotKerta à Amsterdam.
An printemps de 1&45, elles firent on voyagea Lon-
dres ; mais elles n'y donnèrent qu'un seul concert,
ou U jeut peu d'auditeurs. Depuis cette époque
jusqu'en 1847, la même activité se fit remarquer
dans U carrière de ces jeunes artistes , qui visi ■
tèrent les provinces rhénanes, la Bavière, les
villes principale» de la Suisse et le midi de ta
France, recueillant partout les témoignages d'in-
térêt dans l'immense quantité de leurs concerts.
Arrivées à Nancy au mens de juillet 1847, elles
s'y arrêtèrent, et M. Milanollo acheta nue belle
propriété à MaletevilU, près de cette ancienne
capitale de la Lorraine. Au mois de décembre
suivant, les deux sueurs furent rappelées à Lyon,
où elles donnèrent encore dix concerts. Loti»
que la révolution dn mois de février 184B
éclata, la famille MiUuollo se trouvait a Paris,
ou les jeunes virtuoses étalent engagées pour
jouer a l'Opéra : elles prirent la résolution
de se réfugier à Mahsxevillc. Elles y goûtaient
les charmas du repos depuis quelques mois
lorsque Maria fut atteinte d'une maladie grave :
on U conduisit i Paris pour la confier MX soins
de médecins célèbres ; mais leur art fut impuis-
sant ■■ Maria mourut le 31 octobre 1848, avant
d'avoir accompli sa seixJème année, et Tut inhu-
mée au cimetière du père Lâchai se.
Après ce malheur, Teresa qui, depuis plusieurs
années avait donné tous ses concerts avec sa soeur,
passa plusieurs mois dsns la retraite et ne voulut
pas paraître en public. Plus tard elle ne reprit ses
voyages que pendant l'hiver et passa chaque
année la saison d'été i Malexeville. Dans les der-
niers temps de u carrière d'artiste, l'année ISSU
fut une des plus remarquables. Au mois de jan-
vier elle donna plusieurs concerts 4 Strasbourg et
y eut des succès d'enthousiasme. Le 1" février
elle quitta cette ville pour aller a Munster, puis
elle parcourut une partie de la Suisse et donna
cinq concerta i Bile. Au mois de mars elle donna
des concerts à Manbeim et a Heidelberg, et le
mois d'avril fut employé h donner bult concerts
au théâtre de Francfort. Le dernier fut pour le
bénéfice des membres de l'orchestre, qui tirent
frapper une médaille en son honneur. Repassant
i Strasbourg pour retourner à Malexeville, elle
donna le 10 mai un concert au bénéfice de l'or-
chestre du théâtre. Ce fut dans ce voyage de 1851
que U célèbre artiste joua pour la première fols
des fantaisies lia sa composition, dont nue sur
tes motifs de la Favorite, et l'autre sur des mé-
lodies de Gitilïaume Tall. Elle en avait écrit
l'accompagnement pour le piano : an artiste de
talent (M. Liebe) en fit l'instrumentation pour
l'orchestre. Depuis lors M"° Milanollo a composé
des ouvisges pins importants , an nombre des-
quels est un concerto.
Ayant épousé M. Parmentfer ( voyex ce nom ),
officier supérieur du génie, elle a cessé de pa-
raître en public et ne s'est plus fait entendre que
de quelques amis. Après avoir habité a Paris
pendant plusieurs années, M" Parmentfer est
établie a Toulouse depuis IBM.
M1LANTA (Jsak-FrahçowJ, musicien ita-
lien dn dix-septième siècle, né 1 Parme, fut
maître de chapelle et organiste delà cathédrale
d'Asola. Il est connu par un recueil de compo-
sitions religieuses Intitulé : Miua, talmi e mo-
tetticon linfonina 1,2,3,4, 5*8 voei con-
certât!, Dp. I; Veaexta, Aless. Vincenti; 1849,
et par un autre ouvrage qni a pour titre : Il se-
conda ttbro de Motelti a a, 3, 4 e 5 voei eon
vioUni e Litanie a quattn délia boata Piv-
oine Maria, e 4 Tantum ergo, ibid. test,
In-4».
MILANUZIO ou HILAMTZZI (Chau-
les), moine augustin de Santa Ha tailla, dans
l'État de Venise, tut organiste I l'église Saint-
Etienne de cette ville vers lgtfr, et plus tard à
Sainte- Ru phetnie de Vérone. Ses compositions le
placent parmi les musiciens distinguée de l'Italie
M1LAHUZI0 — MILDER-HAUPTMANN
143
k cette époque. On connaît de lui les outrage*
solvant* : I" Messe concertate a quattro vod,
op. 3; in Veneria, Aies*. Vincent), 1618. —
1° Litanie délia Madonna a 4 e 8 vod.op. fi;
ibid. 1810. Il y e ona deuxième édition de cet ou-
vrage, publiée chez le même éditeur en 1641. —
3° Armonia sacra di concert, cioe Mette e
Canatmi a ciiiqae vod con il juo basso con-
tinua per l'orgaiw dl Carlo Milanutii da
Santa Sataglia, maettro dl capclla In Sonia
Eafemta di Verona, opéra testa , no vamente
composta e data in tuée; ibid. 1611, to-4*. On
toit par ce titre que le P. MNanuzio était déjà
attaché t l'église Satete-Eupbémie de Vérone en
1611. L'épltre dédicatoire, an P. Léonardo Zorti,
premier organiste de la même église, est datée de
Venue, te la mer» 1611. 11 y a une antre édition
du même ouvrage, publiée a Venise, chei le même
éditeur, en 1631. — 4° Sacra cetra,, concerti
con affetli eoclesiatlieia 1, 3, 4 e S vod, con
Caggiunta dl set Motettl eommodl per U batto
solo, llb. 1 e 3. op. Il e 13; Ibid, 1611. —
5° Arloie vaçhezie a vote iota, Ubri 1, 1, 3,
4, S, 6, 7, g. ibid ; 161». — 6" Soin»* * Vesperl
inlieri a 3 e 3 vod con il basso per l'organo;
ibid , 1618, in-4' — V Mette a tre concertate
cfie si potsono çantart a 7 e 11 vod. op. 16;
ibid, 1619, in-4' 8" Compléta eoneertata
con le anlifonte » litanie, ai, 1, 3 e 4 vod;
ibid. — 9° Ballet H, saUareUi, e eorrenUne
alla /ronces», Ub. 1. — 10* Concert* taeri di
salmt a i e 3 vod , con il bossa continua ,
Ub. t.op . 14; ibid, 1636. Cestune réimpression.
Idem, Ub. 3. — il* Bottât tacer deUdarvm,
«eu motetli, litanix et musa I, 3 « 3 vocum.
lib. 3. op. 1B; Venise, Vincent), 1636. Les autres
ouvrages de Miianuiio me sont Inconnu*.
MiLCHMEYER (Philiiw-J*coom ) , pro-
fesseur de harpe et de clavecin, né à Franefort-
sur-le-Mein, en 1750, était fila d'nn horloger. Il
lut d'abord attaché à la musique de l'électeur de
Bavière, Técal a Paris depuis 1770 Jusqu'en 1 780,
pnis se fixa 1 Mayenca en qualité de mécanicien
de la oour. M T Inventa un piano mécanique, dont
on trouve nne description assex obscure dans le
Magasin musical de Cramer ( L 1, pag. 10-14
et suiv.). Cal écrivain prétend qne cet instru-
ment avait trois claviers, et qu'il pouvait produire
deux cent cinquante variétés de sonorités, ce qui
est fort difficile a croire. On pouvait aussi diviser
cet Instrument en plusieurs partie», pour qu'il
pût être joué par différentes personnes à la fois.
Hllchmeyer parait avoir vécu quelque tempe A
Dresde dans le* dernière* années dn dix-lioitiènie
siècle, car il y a publié on traité de l'art de jouer
du piano, sous ce titre : AnfangsgrOnde der
Sfuzik nm de* Pianoforte so wohl in flficftdefc
des Fingersatset, ait auch des Manieren , det
Avtdrvctt und riektigen splelen xu lernm
venP. J.MUchmeyer, Bofmiuikm Sr. Durckl.
des Ckurfiirttitn von Soient; Dresde, chez
l'auteur, 17S7, in-fol. On trouve une analyse
favorable de cet ouvrage dans la première année
delà Gatefte miuteatede I.oipsick ( p*g. 117 et
135). Vers 1803 Milchmejer alla s'établir à Stras-
bourg, comme professeur de piano : il avait été
frappé d'apoplexie et ne pouvait plus marcher
quand fl arriva dan* cette ville. Il y donnait de*
leçons chez lui, asaia dans un fauteuil à roulettes,
et avait la réputation d'être bon maître, partie»
lièrement pour la tenue de la main et le doigté.
H- Parmentier ( voyez ce nom ), qui a fait des re-
cherche* sur cet artiste dans les registre* de l'état
civil, h Strasbourg,* trouvé qu'il est décédé dans
cette ville le la mars 1813,* Page de aoiiaule-troia
an s . On ne connal l pas aujou rd'hui de composition*
de Milclimever.
HILDE (Th. ), On a publié sous ce nom ;
Oeber dot Leben und die Werke der beiieb-
tetten deuitchen Dichter vnd Tonsetier (Sur
la vie et les ouvrages des meilleurs poètes et mu-
siciens allemands );Meissen, 1834, 1 parties in-S5.
Il y avait un chanteur de ce nom à Weimar an
1848; Il est peu vraisemblable que oe soit l'auteur
de cet ouvrage.
H1LDER-HADPTMANN (M™ Paounn
Aient), célèbre cantatrice allemande, fille d'nn
courrier de cabinet de 1a cour impérialede Vienne,
estnéeen i78fièConstaptinople,oùson pèreétait
en voyage. Conduite ensuite à Vienne, la mort
de aoa père l'obligea d'entrer cliei nna dame
de condition, comme femme de chambre. Schma-
neder, directeur de spectacle a Vienne, l'ajant
entendus] par hasard, fut frappé de la beauté da
sa voix, < l'engagea à 6e vouer au théâtre, offrant
de faire lea frais de sou éducation musicale. Elle
accepta ses proposition*, et devint l'élève d'nn
maître de chant nommé Tomascelli, puis da
Salieri. Il parait toutefois qu'elle fit peu de
progrès dans l'art du chant, et qu'elle dut sur
tout ses succès fc ta beauté remarquable de son
organe. Cet avantage ai rare lui fit obtenir presque
à se* débuta un engagement au théâtre de la cour
impériale. Sa réputation s'étendit bientôt dans
lonte l'Allemagne, et de* offres lui furent faites
de plusieurs villes pour l'attacher i leurs théâtres.
Elle brillait surtout dans ia musique tragique,
particulièrement dans les opéras de Gluck. Sa
haute stature et la beauté de ses traits semblaient
d'ailleurs l'avoir destinée à ce genre dramatique.
En 1*08 elle visita quelques grande* ville*. De
retour k Vienne après un voyage couronné da
M1LDER-HAUPTMAHN — MIL! ER
US
succès, die eut un nouvel engagement à la cour
en qualité fo première cantatrice Eu iSlo elle
devint la femme d'un riche bijoutier nommé
Hauptmann. Deux au après elle SI un vojsge a
Berl i u , oii el le débu ta dans l'Iphigènie en Tauride,
de Gluck. Lee connaisseurs ne Ini trouvèrent
pas on lalent égal a aa réputation, maie le
public, charmé par tea avantages naturels,
l'applaudit avec transport. Ses succès furent
semblables dana quelques autres capitales de
l'Allemagne ou elle se fit entendre. En 1818,
elle contracta un engagement fiie avec le théâtre
rojal de Berlin, oh elle brilla pendant douze ans
dans tous les grands rOles du répertoire. Ver* la
liu de 1819, de vives discussion! avec Sponlini
l'obligèrent a se retirer. Elle visita alors la Russie,
la Suède et le Danemark ; mais l'iflaiblissement
de son organe ne lui permit plus de se foire en-
tendre que dans des concerts où elle ne chantait
que des aire (Impies de Hnwdel et de Moisit.
Elle n'était plus qne l'ombre d'elle-même lors-
qu'elle ebanfa a Vienne en 1836. Ce lut la der-
nière apparition qu'elle fit en public. Depuis lors
elle reçut dans ta retraite. Les rôles A'Jpkigénie,
û'Armide, d'ffirtredans DonJuan, deMédée,
et de Slatira dans Olgmpie, ont été cens où
«lie a particulièrement brillé. M"» Mildw-Haupt-
mano est morte a Berlin, le 19 mal 1838.
M1LDNER (Maurice), né en 1813 a Tur-
ntti, en Bohême, a reçu son éducation musi-
cale an Conservatoire de Prague, et cet devenu
un de* violoniste* distingués de répoqm actuelle
en Allemagne, sous la direction de Pixis, profes-
seur de cette école. En 1828, ses éludes scolasti-
quea étant terminées , il est entré k l'orchestre
du théâtre royal de Prague, en qualité de pre-
mier violon solo. 11 a composé quelques mor-
ceaux pour son instrument, mais aucun n'a
été publié jusqu'à ce moment. M. Mlldneraétti
nommé professeur du Conservatoire de Prague
en 1841. Ses meilleurs élèves sont Laub et Drej-
echok, frère dn pianiste de ce nom.
H1LET (Jucqom), cordelier de la stricte ob-
servance, né k Droglieda en Irlande, vers 15B0,
vécut au couvent des cordellert irlandais appelés
de Sor«(-/iritIore, k Naplet, et v mourut en
lfll9. Il a écrit un traité de musique Intitulé i
DelP Arte mûrira ottla mttodo di conta,
Naples, 1830, in 8°.
MILHKS(Ibidobe), professeur de chant et
compositeur, né k Toulouse vers I8U, apprit k
jouer du violon k l'âge de doute ans, et com-
mença l'étude du chant en 181*. Admis au Con-
servatoire de Paru comme pensionnaire, il j
buté
ipléta tes études musicales. Apres avoir dé-
baryton an théâtre de Marseille, il
se rendit k Milan arec une lettre de recomman-
dation de Roesini pour le professeur de chant
Banderai! , avec qui Hilhès travailla quelque
temps. De Retour en France , il a chanté au
théâtre dei Nouveauté* les traduction* d'o-
péras italiens; puis, en 1835, il lut attaché an
théâtre de Nîmes, et dans l'année suivante, il
donna des représentations k celui de Toulouse.
Rentré k Paris vers la fin de 183S, il débuta k
l'Opéra-Comique dans le rote de Zampa ; mais
n'y ayant pas eu d'engagement, il se rendit en
Amérique. En 18*0 il revint en Europe et fut
engagé dans une compagnie italienne pour l'Es-
pagne. Fixé enfin k Paris , il a quitté la scène
et s'est livré k renseignement dn chant. Comme
compositeur, il a publié un grand nombre de ro-
mances, de duos pour le clisnt, d'airs, et d'bjmnes
religieuses. On a de lui une méthode de chant.
HILHEYRO (Antoine), compositeur por-
tugais, né i Braga, était, au commencement do
dix-septième siècle . maître de chapelle k la ca-
thédrale de Coimbre, pois fut appelé k Lisbonne,
où il obtint un canonicat- On a de lui : Rituale
romanvm Pault Vj'iuru edUwm, subjuncta
mitta pro defwnctit à te mvticts nvmerit
adaptais, caïUuqve ad généraient regnt con-
sueludiœnlredacla ,-CcImhre, 1618, in t'.MÎl-
heyro a laissé aussi en manuscrit on traité con-
cernant la théorie de la musique.
HILION1 ( Pierre), musicien du serzième
siècle, né *■ Rome, a publié dans cette ville un
livre de tablature de guitare sous ce titre : Il
primo, seconda elerxo libro d'rnlavolatura,
topra i qaali ciaicuno da te medesimo puà
imparare a svonare di ckilarra spagnuola,
accordare, fore il trillo, il ripleco, e anco
trtumvtar tonate da itna letlera ail' alira
cortiipondente. Merseone en cite une édition
publiée k Rome, en 1614 {Barman, unis.
Traité des inilmmcnii, livre II, p. 96 verso).
La quatrième édition de cet ouvragées! datée de
Rome, 1817, in-S* oblong. E -L. Gerber en cite
une de 1638, sous le litre de Corona delprimo,
tecondo e terto libro d'tntavolatttra , etc.
C'est probablement la cinquième.
H1MZIA (Kbakçois), littérateur italien , a
fourni des renseignements sur les théâtres de
nulle dans un écrit intitulé : Del Teatro, Rome
1771. Il en a été publié une deuxième édition k
Venise, 1773, in-t* de 100 pages.
MILLER { Le P. Juh-Pibjue) , recteur et
sous-prieur du monastère de Marienthal, vers
la milieu dn dix-huitième siècle, est auteurd'une
dissertation Intitulée : De falti artil mvsicx
bnvttactitcclnctaproltuto qua ad déclama-
tion** atiqvot A. D. VI... ipr. bénigne au-
by Google
144
diendas patrons* et fmUores attenter Invitât
etc. Helmstadil , Mick. Cvnther Levekart,
17*4, in-4°, de 18 page*.
MILLER (ÉnoDurs) , docteur en musique,
naquit en 1731 , à Doucaster , ot Bt ses études
musicales sous 1» direction de Borne», auteur de
l'Histoire de ta musique. A l'âge de vingt-cinq
ans il fut nommé organiste dans u ville natale,
et pendent cinquante an» il occupa, cette place.
Jusqu'à aee derniers jours , il donna antal de*
leçons de piano. H mourut à Doncasterle 12 sep-
tembre 1807 , a l'âge de soixante- aeiie ans.
On a pnbllé de cet artiste : 1' Six solos pour la
flûte allemande , sous ce titre : Solos for the
Gcrman flûte with remark* on double ton-
guing ; Londres, 1753. — S* Six sonates pour le
clavecin; ibid., 1768. — 3" Élégies avec accom-
pagnement de clflTecin, 1773. — 4" Douze chan-
sons anglaises; idem, ibid. — 5" Sélection of
pialmt (choit; de psaumes mis en musique);
ibid., 1774. Cette collection a 414 ai favorablu-
ment accueillie du publie, que le nombre des
souscripteurs s'est eleté a cinq mille. — 8" Quel-
ques psaumes de Watts et de Wesley à 3 voix,
a l'usage des méthodiste! ; Londres, 1801.
— 7* Imtitutes of Mvsic for yowng beginners
on theharpskkordl Principes de musique pour
les clmecmïstes commençants); Londres, 1771.
Cet ouvrage a obtenu un si brillant succès, qu'il
en a été tait seize éditions. — 8° Letten in be-
kalfof 'prof 'essors ofmiistcreiiding In lAe eovn-
try ( Lettres en faveur des musiciens de la campa-
gne ) ; Londres, 1784, in-4°. — 9° Elément* of
the Thornvghbau and composition ( Éléments
delà basse continue et delà composition); Lon-
dres, 1787, in-fol . Miller s traduit en anglais le
Dictionnaire de musique do 1.-}. Rousseau ,
mais sa traduction, dont dix-huit feuilles envi-
ron avaient été imprimées, n'a point été publiée.
Il en existe trois ou quatre exemplaires formés
de bonnes feuilles qui avaient été fournies à l'au-
lenr pendant l'impression : c'est une rareté bi-
bliographique fort recherchée en Angleterre.
MILLER (Jules), chanteur et composi-
teur, est né i Dresde en 1781. Des l'âge de huit
ans, ses dispositions pour la musique étaient re-
prano si belle, qu'il tut emmené 4 Prague en
1794 pour chanter au couronnement de l'empe
reur. Cependant il ne recevait point de leçons
de musique et ne s'instruisait dans cet art que
par instinct. Vers cette époque il commença ce-
pendant l'étude du violon sous la direction d'un
maître obscur : il parvint sur cet instrument a
une asan rare habile». En 17H II entreprit un
voyage et donna, coi
cert a Halle, qui fut dirigé par Tara. De U il
alla a Amsterdam, et j débuts comme ténor att
théâtre allemand. Il y joua le rôle de Temino
dans la Ftùfe enchantée. Cet essai fut heureux.
Miller chanta ensuite a Flensbourg et au théâtre
de la cour, a Schleswig. Ce fut à celui ci qu'il
fit représenter en 1 SOI son premier opéra intitulé :
Der Frcybrtef (Le Privilège), qui tut applaudi
avec chaleur. L'innée d'après il fut attaché au
théâtre de Hambourg s c'est là que s'établit
sa réputation comme chanteur dramatique, et à
celte époque il fut considéré comme le meilleur
ténor de l'Allemagne. A Breslau , ob il alla en
quittant Hambourg, il se lia avec Berner et Ch.
M. Weber. L'amitié de ces deux hommes re-
marquables en des genres différents, exerça ans
heureuse influence sur U direction de Miller
dans la composition, et les connaisseurs cons
taterent ses progrès dans l'opéra qu'il Ht repré-
senter 4 Breslau sous ce litre : Die Verwand-
tvng ( La Métamorphose). Cet ouvrage fut Joué
arec succès dans plusieurs grandes villes da
l'Allemagne, entre autres à Hambourg et 4 Ber-
lin. Après avoir Joué dans celle-ci, à Vienne, »
Desun et à Lripskï, il fut attaché à une troupe
ambulante depuis l'année 1810 jusqu'en 1813;
situation peu convenable pour un artiste si re-
marquable, mais que son esprit de désordre et
d'indépendance lui faisait trouver agréable. C'est
dans cette période qu'il fit jouer à Lelpslck son
Officier cotaqve, devenu populaire en Alle-
magne. Il avait pris la résolution de se rendre eu
Russie , et déjà il élait arrivé à Varsovie lors-
qu'il reçut de Kotiabue une invitation pour se
rendre a Kœuigsberg, où il fut engagé pour le
théâtre. Il v écrivit son opéra intitulé : DU Al-
penkûtte (La Chaumière des Alpes) , et Her-
nwtnn et Tkitmelda : les livrets de ces deux ou-
vrages avaient été composés pour lui par Ko Im-
bue. En 1418 il se ut entendre de nouveau 4
Berlin, puis 4 FrancIbrl-sur-le-Meln, ob le pu-
blic raccompagna en triomphe jusqu'à sa de-
meure après une représenta lion de La Clé-
mence de Titus, de Moxart. Le grand-duc de
Hesse-Dannstadt l'engagea ensuite pour son
théâtre ob les conditions les plus avantageuses
lui furent faites. Cependant II n'j resta que
jusqu'en ISIS, et de là il alla 4 Hanovre. En
1810 on le retrouve à Amsterdam ob 11 passa-
plusieurs années, quoiqu'il fit de temps en temps
des voyages en Allemagne pour v faire représen-
ter ses ouvrages, entre autres sa Mérope, que
Spohr considérait comme une des bonnes pro-
ductions de l'époque. En 1837, Miller nt un
toyageàParis; l'année suivante il étaità Bruxelles,
ob U donnait des concerta avec Drooet. De 14 il
MILLER — M1IXEVILLE
145
Ma donner des représentations a Riga, Pelers-
hourg et Moscou. De retour i Lnbeck et a Ham-
bourg en 1830, il ne s'y arrêta pas longtemps ,
car l'innée d'après it était à Berlin, ou il don-
caitdes leçons de chant. Eu 1833, il prit la direc-
tion du Ubéàlre de Deseau . Depuis ce tempe le
désordre de ta conduite le jeta dans une sorte
d'abrutissement où il ne lui resta plue même le
■ou venir de m gloire passée. Séparé de sa femme
et de Mi enfants qui languissaient a Dessau dans
une profonde misère, il traîna de Tille en Tille
nue existence dégradée. Il est mort à Charlot-
tenbuurg, prts de Berlin, le 7 avril 1851. Outre
les opéras de cet homme singulier, cilés plue
haut, on connaît aussi de lui les petits opéras
intitulés : Julie ou le Pot de fleuri , le Boû-
quetreiidu.tt Mickelet Jeannette. Son dernier
ouvrage dramatique est un opéra-comique inti-
tulé -. Perruque et musique , qni fut représenté
a Dresde, en 1846. Ou agrav* desa composition;
1° La partition de V Officier cosaque, réduite
pour le piano ; Dresde, Hilseber. — 5° Plusieurs
recueils de chants à trois et i quatre toIx , des
canons, et des chansons i voix seule a*ec ac-
compagnement de piano. Il irait en manuscrit
des messes i grand orchestre, des motets, le
Pater noster de Klopaiock, et des ouvertures
de concert. On connaît sussi delut Six Chants!
voix seule et à 4 voix avec accompagnement
de piano, op. 18; Leipslck, Hobnetster; Six
Cbnnls àtToix à'bomme»;- Demande et réponit
pour 4 tenon et 4 basses. — Cue Bile de Miller,
cantatrice, a été attachée ans théâtres de Dus-
seldorf, Cassd , Berlin et Vienne, depuis 1835
jusqu'en 1S40.
MILLET (Jei.!i), chanoine et premier chantre
à la cathédrale de Besançon, naquit ver* loîO, à
Fondremaud, biilllagedeVesoiil.de parenLi sim-
ples cultivateurs. Apres avoir été attaché comme
entant de chœur à la musique de la cathédrale
de Besancon, et y avoir terminé ses études, Il
embrassa l'état ecclésiastique, et resta attaché à
la même église. L'archevêque Antoine-Pierre
de Grammont, qui protégeait Millet, le chargea
de publier de nouvelle* éditions des Livret de
chœur. Il mourut vers 1081. On a rie lui: Di-
rectoire du chant grégorien; Lyon, ISCfl,
ic-4° de 176 pages ; bon ouvrage où il j a de
curieuses obeerTalions sur les rapports des
' modes anciens avec les huit tons du plaincLant.
On lui attribue aussi l'Art de bien chanter en
manque, ou la Belle Méthode, qu'on dit avoir
été gravé par Pierre de Loiiy; mais l'existence
de ce dernier ouvrage n'est pas bien prouvée;
à moins que ce ne soit le précédent 'présenté
tous un antre titre; ce qui est vraisemblable.
car le P. Martini cite ce dernier ouvrage dans lé
premier volume de «in Histoire de la musique,
sous fa date de Lyon, 1060.
H1LLEV1LLE ( Jean DE ) , musicien
français, vécut dins la première moitié du sei-
zième siècle , et fut attaché au service de Renée
de France, fille de Louis XII, qui avait épousé
Hercule II d'Esté , duc de Femre. Parmi les ma-
nuscrits de 1» Bibliothèque impériale de Paris, on
trouve, dsus un volume coté F 540 du supplé-
ment, une pièce qui a pour titre ; Roile de* gen-
tilshommes, dames et damoiselles, et officiers
de la maison de très-haute et très-puissante
dame Renie de France, duchesse de Ferrare,
dressé par maître Guillaume Barbet, commit
de ses finances; ou y lit a l'article de la cha-
pelle : • Jean de Milletille, que monseigneur le
* duc de Ferrare amena de France chantre en
• sa chapelle , envoyé quérir par madile dame
■ tvecq ue promesse degaigetaulleual, etde-
• puis ayant ledit sieur laissé sa chapelle, elleta
* accepté et retenu aux mêmes gages et estais. ■
On trouve dan* le huitième livre de inoteli
publiés par Pierre Atteignant, sous le titre de
Liber oclavus XXmutteaU* motetos quatuor,
qvinque, vel ser modulât habel ( Paris, 1634,
in-*° obi. gothique), un Bcee no* reliquimus
h quatre voix, Indiqué sous le nom de Jean de
Ferrare : il y a quelque vraisemblance que cette
•omposition est du Jean de Miileville dont il
•'agit ici, car 11 était d'usage alors de désigner
les artistes par quelque sobriquet, parle Heu
de leur naissance , ou par celui de leur habita-
tion ajouté a leur prénom. Jean de Miileville
dut aller i Ferrare vers 1630, car le mariage du
souverain de cette ville avec Renée de France
n'eut lien qu'a la fin de juin 1616 , et l'on voit
que cette princesse ne l'emmena pas avec elle ,
mais qu'elle l'envoya quérir.
M1LLEVILLE [ Alix»bh«b), excellent or-
ganiste, était fils du précédent. Il naquit en 1631,
non i Ferrare, comme II est dit dans la première
édition de la Biographie universelle de* mu-
siciens, mais à Paris. Il était âgé de neuf ans
lorsque son père alla se fixer à la cour de Fer-
rare. J'étais alors dans le doute ail était fils ou
petit-fils de Jean, parce que j'avais trouvé dans
un catalogue un ouvrage imprimé sous le nom
de Miileville en 1619; mal* on verra dan*
l'article suivant que cet ouvrage appartient à son
fils , François Miileville, dont aucun biographe
n'a parlé. D'autre part , ou volt dans PApparato
degli uorotni illustri di Ferrara (p. 130),
qu'il mourut à l'âge de soixante-huit ans , ainsi
que l'indique son tombeau placé dans l'église
de Saint-Roc!) i Ferrare. Enfin, un recueil de
10
146
MILLEVILLE MlLLlB
MadriganY d'Alexandre MilleviDe ayant été im-
primé à Venise en 1B75, je disais qu'en supposant
qu'il ne fat âgé que de vingt uu lorsqu'il écrivit
cel ouTmgK.il serait né en 165a, et n'aurait pai
en soixante-huit ans en IBM, mate soixante et
quatorze. Tous les doute» «ont dissipés aujour-
d'hui a ce aujet, car Frirai établit d'une ma-
nière certaine dans ses Memorie per ta Storta
di Ferrant {T. IV, p. 414} qn'Aleundre Mil-
leville mourut le 7 septembre 1689, a. l'âge de
soixante-huit ans : Il était doue né en 163t.
et était Sis de Jean. Il fut grand organiste pour
ion temps et compositeur de mérite. Il ne fut
pu le mettre de Freseobaldi, comme on l'a cru
jusqu'à ce moment, car celui-ci ne naquit qu'en
16S7 ou 1&B8, comme je l'ai démontré. Tout le
reste de la biographie d'Alexandre Milleville qni
te Ironie dans la première édition de mon livre
appartient à son fils François. On ne connaît
d'Alexandre Milleville que des Madrigali a
einque vocl, imprimés à Venise, en 1676,
in-4*.
MILLEVILLE (Fiunçois), fils du précé-
dent, naquit à Fer rare, vraisemblablement
vers 1505. Tout ce qu'on trouve dans le* ou-
vrages d'Augustin Superbt et de Quadrio, con-
cernant Alexandre Milleville, ne peut lui appar-
tenir, parce que la date de sa mort, donnée dans
l'article précédent, ne peut se concilier avec les
faite rapportés par ces auteurs : il est donc évi-
dent que ces faits concernent le file de cet ar-
tiste. Ce fut donc François Milleville qui, après
avoir été au service du roi de Pologne , passa
a celui de Rodolphe II, et qui revint en Italie
en loti, après la mort de ce monarque, et y re-
trouva son ancien élève Freseobaldi (1), avec
qui il se rendit à Rome en 1614. Postérieurement
S cette date, il eut la place de maître de chapelle
de la cathédrale de Volterra; maie II la quitta
quelques années après pour celles de maître de
chapelle et d'organiste de la cathédrale de
Chioggia, dan* l'État vénitien, ainsi qu'on le
volt i>ar les frontispices de ses derniers ouvrages.
Il y vivait encore en 1639, et était alurs âgé d'en-
viron soixanle-qulnie ans. On a de cet artiste :
1° Harmontciflori, madrigali a due, tre et
quatlro wd, en six livrée. Le premier a paru
en 1614. il Venise, et le dernier en ioï4. — Vit
primoltbro de" M adrigaliin concerta ai,he»
vocl ru occasion* dette noue det Sig. Conte
Vlncenzo Cantalamat, op. 3; in Venesi* app.
Gioc. Vmcenti , 1617, in-4'. — 3> Mena in
concerto, Domine, Diiit, Magnificat a otlo
voei, evnmottttoaQ, op. S;ibid, 1616, in-4°.
C'est une deuxième édition. — 4* H tecondo-
Ubro dette Ment , vna a 4 vocl In concerto , e
due a otto voet, op. E; ibid, 1017, in-4". —
6° Motettial, 3,4, sttfl uocf, eu sepl livres;
le dernier a para en 1S3B. — 0° tétanie delta
B. F. con te eue antifone a S voei, op. 8; in
Tenetlaapp. Àiess. Vincent*, 1619. — 7* Mette
e Salmt a 3 voei, op. 17; ibid, 1630. —
8° Converti tpirltvali a I, 3 ,3 , 4 vovi, ltt>. I.
ibid. — 9° Gemme spirttuali al e 3 voei;
ibid., 16M. — 10* Letanie delta B. V. ai voei
concert, op. 1S. et 30; ibid., 1B39.
HILLIGO (Joseph), compositeur et chan-
teur distingué, naquit en 1739 à Terliral,
ville de la Fouille, et non 1 Milan, comme
le prétend l'abbé Bertiiii. On manque de ren-
seignements sur sa jeunesse et tes études; on
sait seulement qu'il subit Tort jeune la castra-
tion, et que sa voix devint an fort beau soprano.
Gluck, qui l'avait entendu en Italie, le considé-
rait comme un des plus grands chanteurs de
cette époque. Lorsque. Millfco visita Vienne
en 1773 et y fut attaché au théâtre de la cour,
cet illustre compositeur le choisit pour donner
des leçons de chant à sa nièce. En 1774 Millico
s'éloigna de Vienne et se rendit a. Lcudres, ou. il
chanta pendant les années 1774 et 1775, puis il
alla à Berlin. De retour en Italie vers 1780, il
Tut attaché a la musique du roi de Naples , et y
jouit d'une laveur décidée dont 11 abusa quelque-
fois, dit-on, pour opprimer d'autres artistes qui
ei citaient sa jalousie. Parmi les compositions de
Millico, on remarque : 1° La Ptetù d'amore,
opéra semi - séria , représenté à Naples en 1786.
— 1° La Zeltnda, opéra séria, ibid., 1787.
— 3° Nonna per [are domire i Bamblni;
Naples , 179S. — 4° Cantates avec Instruments :
Il pianto d'Emtinia ; La morte di Clorinda }
La Ptvtrice d'Vbaldo. — f Ariettes ita-
liennes , avec accompagnement de harpe , l",
3»e et 3" recueils, chacun de six ailettes;
Vienne , Artaria. — S° i! Canionelles avec ac-
compagnesnentdepianoet violon; Londres, 1777.
— 7° Duos nocturnes pour deux ténors, deux
violons et piano, en manuscrit.
H1LLIN ( Anain- Lotis ), conno particulière-
ment sons le nom de IMllin de Grandmauon ,
naquit à Paris le 19 juillet 1759. Après avoir ter-
miné ses humanité», H se livra à l'élude des
science» , de le philologie, et i des recherches
littéraires. A l'époque de l'organisai ion dos écoles
centrales, il lut nommé professeur d'histoire a
MlLLlfl — MIMNERME
147
Mlle de Pari»; puis il succeua a l'abbé Barthé-
lémy en qualité de conservateur du cabinet des
antiques de la Bibliothèque nationale. 11 con-
serva celle place jusqu'à sa mort, arrivée le
ii août 1818. Au nombre de» ouvrages de ce sa-
vant infatigable on trouve nn Dictionnaire des
Beaux-Arts; Paris, 1S0B, 3 vol. in-S" ; ouvrage
recherché et devenu rare, qui n'eut qu'une In-
duction de la Théorie de* Beavx-Arltà» Sulser,
avec l'addition d'un certain nombre d'article»
concernant le» antiquité», nui» où Hillin n'a
pas fait entrer l'important supplément de Blan-
kenburg. On j trouve de bons article» relatif»
à la musique.
HILLOT (Nicolas) était en 1575 un de»
maître» de la chapelle de musique de Henri III,
roi de France. Il obtint, dans cette année, le
pria de la Ivre d'argent au concoure du Pvg de
musique, a Évreux , pour la composition de la
chanson à plusieurs roii qui commençait par
les mots : Les expiez sont à Céri*. ( Voyez l'é-
crit intitulé Puy de musique érigé en l'honneur
de Madame sainte Cécile, publié d'après un
manuscrit du seizième siècle, par H. Bonuin et
Chassant, p. 53.) On trouve dan» le Septième
livre de chantant nouvellement composée*
en musique par bon» et excellents musiciens
(Pari», Nicolas Duchemlu, 1557, In-i"), trois
chansons françaises a. 4 voix, lesquelles sont de
Hillot, sous les noms de Nicolas , el Nicolas M.
Le dix-neuvième livre de chantant nou-
vellement compotée* ù quatre et cinq partiel
par plusieurs oMtheur*, Imprimé à Paris,
en 1587, par Adrien Le Roi et Robert Ballard ,
contient trois chansons de Millot , dont les pre-
mier» mois sont i Ma Maîtresse ; Je l'ai si
bien; Le Souvenir. Enfin, la chanson à trois
voii du même, Je n'en allais, se trouve dans
le premier livre des chansons à 3 parties, com-
posée* par plusieurs auteurs; ibfd., 1578,
MILT1TZ ( CsAf.Li*-Boaao«K DE ), cham-
bellan du roi de Saxe, conseiller intime et
gouverneur du prince royal , naquit a Dresde
le 8 novembre 1781. Un penchant décidé
pour la poésie el plus encore pour la musique ,
ce manifesta en lui de» son enfance. A Tige de
ouïe ans il étonnait déji par sa manière de jouer
sur le piano les morceaux difficiles de cette
époque. Lo^tlaislr qu'il eut alors à entendre la
Flûte enchantée, de Mourt, lui inspira le vif
désir de composer anaai , et sans autre guida
que son Instinct, Il se mil à faire quelques es-
sai». Iiestiné à la carrière des armes , il entra an
service à l'âge de seiie au» ; mal» la vie de gar-
nison n'interrompit pas ses étude» poétiques et
musicales. Plus tard il entra dans la garde royale
à Dresde et 7 passa cinq année» pendant les-
quelles Il perfectionna ion instruction prè» d'un
maître de composition et par sa correspon-
dance avec Rochliti. En (SU il demanda sa
retraite de la garde, et alla l'établir dans une
maison de campagne a Scharfrenberg , pria de
Meîssen, dans l'espoir de se livrer en liberté aux
arts qu'il alîectionneit; mais la guerre qui se
déclara l'année suivante vint l'arracher a sa re-
traite, et l'obligea a reprendre du service. La
paix le rendit a ses travaux en 181e; il pro-
fita du repos qu'elle lui laissait pour recom-
mencer ses études de composition avec Wein-
lig, élève de l'abbé Matlei, et en 1830 ii fit un
voyage en Italie pour achever de s'instruire dan»
l'art. Pendant us séjour de huit moi» à Hautes,
il écrivit un opéra bouffe pour un de» théâtre»
Je cette ville; mais cet ouvrage ne fut pu re-
présenté. De retour a Dresde en I8i3, il ; fut
élevé aux dignités de chambellan du roi et de
gouverneur du prince royal, mais celte haute
position ne l'empêcha pas de cultiver les arts
comme 11 ie faisait auparavant. Il est mort a
Dresde le 18 janvier 1845. Ses principales pro-
ductions sont une messe solennelle ( en sol mi-
neur) dont on parle avec éloge en Allemagne,
une ouverture de concert Inspirée par les poé-
sies d'Oasian, et l'opéra de Saut, joué avec
sucée» a Dresde en IS3I, et dont la partition, ar-
rangée pour le piano, ■ été publiéeàLeips!ck,chw
Breitkopf et Ha* tel. Les autres opéras de H. de
Mlltiti sont Alàoln et Bpsamunde, composé
en 1S35, et Csmii George*, représenté a Dresde
en 1838. Parmi ses compositions religieuse* , on
remarque un Stabal Mater, exécuté à Dresde
en 1811, et un Requiem qui fut entendu dans la
même ville en 1838. Son ouverture pour le drame
de Schiller, la Fiancée de Messine, a obtenu du
snceès en Allemagne. M. de Hillltx a écrit aussi
beaucoup de morceaux pour le piano et des chan-
sons allemande» dont ona publié quelques-unes
a Melssen et s Leipsick. On a aussi de lui de
bonnes observations sur la situation de la muil-
que en Allemagne et en Italie , dan» les Oranien-
bUttter (Feuilles d'oranger), qui parurent de-
puis 1813 Jusqu'en 1 8ï5, en trois volumes In -8°.
Enfui, Il a fourni Quelques articles concernant
la musique a PAbendzeUung (Gai. du soir ) de
Dresde, a la Gaiette musicale de Lelptlek, et
■u recueil intitulé Cjecilio (t 18, p. 183 et suis.,
etL 17, p. 180 elsuiv.).
M1MNERMË, joueur de flûte et poète é lé
giaque, était originaire de Colophon , de Smtrne
ou d'Astjpalée. Il fut contemporain de Solon, et
se distingue surtout par ses élégies, dont 11 ne
nous reste que quelques fragments conservés par
10,
MIMNERME — MINGOTTI
StoMe.HoncepréTénitMimnernMkCillIiiuque,
et Properce dit qu'en matière d'smour ses ver»
valaient beaucoup mieox que cenx d'Homère ;
. efc». i,
t. h.)
On peut conauiler sur ce poète musicien :
1° Scbcenemaan (Phllippe-Christian-Charles),
Commentatio de vita et carminlbut tUmnerml;
Cotliague, 1813, in-4°.î° Un ( Christian),
Jiisscrtatio de Mimnermn; Coesleld , 1831,
ta-*'.
MINÉ { Jaqîuss-Cuude-Adolphk), organiste
du chœur de l'église de Ssint-Roch, a Paria,
est né le 4 novembre 17WS. Admis le 5 sep-
tembre 1811 comme élève au Conservatoire de
musique, il j a étudié le violoncelle et l'har-
monie. Miné «ail neveu de Perne , ancien ins-
pecteur de l'École royale de chant et de décla-
mation. Apre* avoir rempli ses fonctions d'or-
ganiste et s'être livré à renseignement pendant
plui de vingt ans , Miné a obtenu la place d'or-
ganiste de la cathédrale de Chartres. Il est mort
dans cette fille en 1854. Il a publié : 1> Fan-
taisie pour piano et violon, op. I ; Paris, A.
MeuMOaier; op. lé; Paris, Simon Ga veaux.
— 1° Nocturne; idem, op. 15; Paris, Huit. —
s* Fantaisie pour piano et violoncelle, op. ÎS -,
Paris, A. MeisBonnier. — 4° Concerto de so-
ciété pour le piano; fbid. — 6° Plusieurs trios
peur piano, violon et violoncelle. — 6" Sonates
fadles nonr piano seul , op. 4 ; Péris, Frère. —
7" Beaucoup de morceani de différants genres
peur piano et d'autre» Instruments , seul oit en
société avec d'autres altistes. — 8° Méthode de
Violoncelle; Paris, A. Meiatonnler. — 9* Idem
peu la contrebasse ; Urid. — 10* livre d'orgue
contenant l'office de l'année, tout le plaln-
chant arrangé à (rois partie*, et suivi de
pièces d'orgue, op. M ; Péris , A. MeUsonnier.
Cet ouvrage ■ pour base le pUin-cfaant parisien,
et ne peut plus être utile. Miné ■ été col-
laborateur de Feasv, dans la collection de
messes, hjmnes, proses, etc., arrangées pour
l'orgue, et publiées sous le titre de Guide de
l'Organiste ;i?»r\t, Troupenaa, 1810, Il limi-
tons in-folio. Enfin, on connaît sous son nom
un journal de pièces d'orgue, dent il e para
5 années, son* le titre de L'Organiste fronçait
( en collaboration avec Feaav); Paria, Rkhaull,
et des Pièces d'orgue, en 1 salles, op. M; ibid.
Miné a écrit aussi pour la collection des Manuels
de Roret un traité de plain-chant tous ce titre :
}'lain-Chant ecclésiastique romain et fran-
çais; Paris, Roret, 1817, 1 vol. in-lo Cent uu
Urre très- défectueux et rempli d'erreurs. Enfin,
ca » lie cet ititëte: Cinquante Canliqaet à ioIx
j seule avec accompagnement de piano on
\ orgne, à rasage de* confréries; Paria , 1848,
I vol. ln-18.
MiNELLI (PunutE-MAue), né à Bologne
. vert 1666. En l«8t 0 devint élève de Jean-Bap-
| liste Mazzaferrata, célèbre compositeur de cette
époque. Après que ses études furent terminée*,
j il obtint la place de maître de chapelle de l'é-
j- glise Sainte-Lucie , dans ta ville natale. L'Aea-
I demie det philharmoniques l'admit an nombre
de sea membres en 1695; Il en fut prince (pré-
sident) pour la seconde fois en 1699, pour la
troisième en 1704, et pour la quatrième en 1709.
II mourut en 1711. On trouve dans la biblio-
thèque de l'abbé Santini, fi Rome, une collection
de motels I volt seule avec S violons et basse
continue pour l'orgue, de Pierre-Marie Mi-
nelli, en manuscrit.
MINELLI ( Jeas-Bawistb), un des pins
savants chanteurs sortis de l'école de Pistocchi,
naquit a Bologne en 16S7, et fut soumis fort
jeune fi la castration. Sa vola était un contralto
de la plus belle qualité. Il excellait surtout dans
le chant d'expression, quoiqu'il ne manquât pat
d'agilité dans les traits et qu'il ent un trille
excellent. Il brillait i Rome vers 171».
MINELLI (Le P. Axgiolo-Gabbjelb ) ,
moine de l'ordre det Franciscains appelés Mi-
neurs conventuels, vécut au couvent de Bo-
logne vers le milieu du dix -huitième siècle. II
est connu par un petit traité de musique qui a
pour litre :. Rittretlo délie régale plu essen-
ziali délia mutica ; in Boloana , ntlla stam-
perla il Lello delta Yolpc, 1731, in -4* de
31 pagea. Il a été fait une deuxième édition
de cet opuscule chei le même libraire, en 1748,
ta-4*.
MINGOTTI (Récim) <l), Célèbre canta-
trice du dix-huitième siècle, dont le nom de
famille était ValenUni, naquit fi Hsples en
1718, de parents allemands. Elle n'était figée
que de dix mois lorsque son père, officier au
service de l'Autriche, reçut l'ordre de te rendre
fi Gratta, en Sùëele, et l'emmena avec lui. Restée
orpheline, elle eut pour tuteur un oncle qui
la mit au couvent dm nrsullnet è GracU. La mu-
sique qu'on 7 chantait au chœur fit sur elle une
impression si vive, qu'elle supplia IWtbesse de
lui donner quelques leçons de chant, afin qu'elle
pOt faire aussi ta partie. L'abbeste fit ce qu'elle
Bile al ippeltc £flUsiiup>r Gcrber. rjioroo «t
h, et ton. ta eopWH 4e ea aatearsi mata H»-
oBtemponln 4tli mr.iisttl,lgl donne ««tSrltibti
MIHG0TT1 — SHNGUET
désirait et lui enseigna i« éléments delà musique
et du solfège; nuis avant qu'elle eût atteint sa
quatorzième année , son oncle mourut, u pen-
sion étui d'être pajée tu couvent , et elle re-
tourna pria de aa mère et de set sceurs. Inha-
bile anx soins dn ménage , elle Ait en bulte aux
raillerie» de s» famille; sa voix et son goût pour
le chaut excitaient surtout la mauvaise humeur
de ses sœurs. Pour ae soustraire à des tracasse.
ritt sans cesse renaissantes, Régine épousa Min-
goltî , Vénitien déjà lieux qu'elle n'airoait pas ,
mais qui avait à aes jeux le mérite de l'arracher
à de mauvais traitements. Cet homme était
directeur de l'Opéra de Dresde -. il comprit le
parti qu'il pouvait tirer de la belle voix de aa
femme, et la confia aux soins de Porpora , alors
maître de chapelle de la cour, si le pins célèbre
professeur de chant de cette époque. Sous la di-
rection d'un tel maître, la jeune Mingotti fit de
rapides progrès. Attachée au théâtre de l'élec-
teur, elle n'eut d'abord que des appointements
peu considérables; nuls bientôt ses succès lui
procurèrent des avantages plus digues de son ta-
lent. Sea succès eurent tant d'éclat , que la cé-
lèbre cantatrice Fausline Bordoni , alors au ser-
vice de la cour, ne put dissimuler sa jalousie, et
qu'elle s'éloigna de Dresde pour aller en Italie.
La réputation de la Mingotti se répandit bientôt
jusqu'en ce pays, et des propositions loi Turent
Sûtes pour le grand théâtre de Naples. Elle y
parut arec éclat en 1741, dans VOlympiadg de
Galuppi, et n'étonna pas moins les Italiens par
U pureté de sa prononciation que par la beauté
de sa voix et de son chant. Après un pareil
triomphe, elle reçut des propositions d'engage-
ment de toutes les grandes tilles de l'Italie ; mais
elle les refusa parce qu'elle en avait un avec la
cour de Dresde.
De retoor en celte tille, elle j chanta son rôle
de YOUmpiade avec nn succès prodigieux. Basse
et safemmef Fausline) étalent alors revenus dan»
la capitale de b Saxe; ce composileur j remplis-
sait les fonctions de maître de chapelle. Burney,
qui a connu la Mingotti à Munich, en 1771, rap-
porte , d'après elle , l'anecdote sul vante i Dans la
crainte qne la jeune rivale de sa femme ne la lit
oublier, Basse écrivit pour la Mingotti, qui devait
jouer on rtle dans son Demofoonte, un air dif-
ficile qui n'était accompagné que de quelque*
notes pincée* par le* violon* , espérant que , n'é-
tant point soutenue par l'harmonie, son Intona-
tion s'égarerait. Séduite par la beauté de cet air
( Se tutti i mail miel ) , elle s'empressa de l'é-
tudier; mal* bientôt die reconnut le piège, et
mit tant de soin dans l'exécution du morceau,
qu'il devint pour elle l'occasion d'un nouveau
triomphe. M. Farrenc me fait remarquer qu'il a
trouvé dans la Demofoonte de Hasse (scène
S»a du 1«* acte} un air de neuD soprano-
ait les paroles te lapeai i malt miel, et non je
tutti i mali miel; cet air, facile d'ailleurs, et dont'
l'étendue vocale n'est que d'ui grave a fa sur la
cinquième ligne de la clef de sol , n'a pas d'ac-
compagnement pizzicato ; en sorte que l'anecdote-
paraît plus que douteuse. Il est possible toute-
fois que Haase ait changé cet air pour faire dis-
paraître les traces de sa ruse malveillante. Il est
difficile de croire que la Mingotti inventa celle
histoire vingt-quatre an* après la date de l'événe-
ment. En 1761, die s'éloigna de Dresde pour
aller a Madrid, où elle chanta avec Giniello,
sous la direction de Fariuelli. Charmé par la
beauté de ta voix , celui-ci mettait tant de prix.
I à la réserver uniquement pour lea spectacles et
les concerts de la cour, qne non-seulement il
i loi défendait de se faire entendre ailleurs, mais
j qu'il ne voulait même pas qu'elle étudiât dans une
; chambre où elle pouvait être entendue de la nie.
Après deux ans de séjour en Espagne, elle ae ren-
dit à Paris, puis a Londres, à l'automne de 175*,.
et aes succès n'eurent pas moins d'éclat dans
ces Tilles qu'a Madrid, à Dresde et a Naples.
Plus tard elle chanta dans les villes principales
de l'Italie , et partout elle causa autant d'étonné-
ment qne de plaisir. Cependant elle resta atta-
chée b la cour de Dresde tant que le roi Auguste
vécut : après sa mort , en 1703, elle s'établit a,
Munich , où elle jouissait de l'estime générale.
Lorsque Burney visita cette ville en 1771, la Min-
gotti avait conservé 1* beauté de sa voix , et
parlait de la musique avec une connaissance pro-
fonde de l'art. Sa conversation était animée ; elle
pariait également bien l'allemand, le français-,
l'italien , et pouvait suivre une conversation en
anglais et en espagnol. Elle chanta devant Borne;
pendant plusieurs heures en s'aceompagnant
die même an piano. En 1787 die se retira à
fleubourg, sur le Danube, où elle est morte en
1807, i l'âge de solxante-dii-neor on». Son por-
trait, pdnt au pastel par Rosalba, est dans la
galerie de Dresde.
M INGUET (Paul), musicien espagnol, fut
attaché a la chapelle royale de Philippe V et de
Charles m. Il est auteur de deux traités de
musique dont le premier s pour litre : Réglât,
y advertenciat générales, que éructai et
modo de louer tadot lot inttrumentot ■majo-
res, y mat uruaiei , corne ton la guitarra.
Opte, vendota, cythara, ciavtcardis, organo,
harpa,psalterio, bandurtia, violtn, /fauta
Iraverta.f la flavtilla, con variât lantdos,
dantas, amtradaiwu.yotras cotât semejan
150
MINGUET — MIRABELLE
tes, etc.; Hldnd, Joaqniu Ibsrra, I751-17M.
Le second ouvrage est intitulé : QuaderniUo
nvevo, que en oeho Lamina* fintu demuet-
tran y explican et arte de la muttea, con
lodos sus rudimentot para saber solfear, mo-
dulai; transportar, y otrat curiosidades, «■«•
utiles; Mid ri d. Manuel Martinsgrave, uns date.
Foi-kel présume que ce livre a pain en 1774 ;
M. Soriano-Fuertes confirme celle conjecture
\Biiterla de la mv$iea espahola, tome IV ,
9. >«)■
MINOJA ( Aamoian), compositeur et pro-
sesseur de chant, naquit le 31 octobre 1793 à
rOipttaUtto , prit de Lad!. Il était âgé de qua-
torze ans lorsqu'il commença à cultiver la mu-
tique pour ion amnaesMot s pin* tard 11 en fit
ta profession, moina par nécessité que par goût,
car il était né dans l'aisance. Après avoir fait,
tous la direction de Sala, un cours de composi-
tion, il alla demeurer à Mtt*n, ou H succéda à
Lampognanl dans la place d'accompagnateur de
l'opéra, an Ibéàlre de la Seala. En 1787, il écrivit
pour ce théâtre l'opéra sérieux Intitulé Titonelie
SatUe. L'année suivante 11 alla à Rome, on II
composa pour le théâtre Arçentina la Zennbia.
De retour k .Milan , il y fut nommé maître de
chapelle k l'église des PP. de In Seala, et des
lots ii n'écrivit plu* que de la musique reli-
gieuse. Lorsque les Français entrèrent en Italie
sous la conduite du général Bonaparte, Minoja
concourut pour une marche et nue ajmplionie
funèbre en l'honneur do général Hoche, et ob-
tint le pris, qui consistait en une médaille de la
valeur de cent sequins. La soeiélé Italienne des
sciences, arts et belles-lettres ayant été organisée
avec le royaume d'Italie , Hinoja fat un des huit
membres de la section de musique de cette aca-
démie, et obtint la place de censeur du Con.
servitoire de Milan. Il écrivit, ponr le couronne-
ment do Napoléon à Milan, un Veni Creator et
un Te DeWMs trois roi* et orchestre, qui fu-
rent exécutés » la cathédrale, par deux cent dn-
qjnante musiciens. Il écrivit aussi une cantate
pour le théâtre de la Seala, â l'occasion du
mariage d'Eugène Beaubarnais , vice-roi d'Italie.
Micojn est mort k Milan le S août tels. Outre le*
compositions précédemment citées de cet ar-
truie , on connaît de lut des quatuor* pour deux
violon*, alto et basse, intitulé. : / dirertintenti
dalla Campaana ; de* sonate* de phuto, publiées
à Brautwick; ; un Deprofundis a 3 voix et or-
chestre, qui se trouve dans le* archive* de la
■ooété de* arts et des lettres de Livoume , et
qui a été publié h Milan, ehraRicordi; une I
masse de Meqviem conservée à Milan et cbai I
l'abbé Santini, à Rome; un De proftmdis L 4
voix en langue italienne; de* leçons de Job a
voix ; d'autre* leçons pour voix de soprano
chœur ; un Sanctus h 3, et une messe solennel I»
k t. Minoja a publié : Lettere sapra il canlo,
Milan, Musai, IBH, in -8" de 28 pages. On a
fait une traduction allemande de cet écrit; elle
est Intitulée : Minoja, tibtr den Getang , ein.
Sendtchreiben an H. Atiolt; Letpslck , BrenV
kopf etHœrtel, 1815, in-8° de M pages.
MINORET (GoiLLiOME), maître de mu-
sique de Saint-Victor, Tôt aussi un des quatre
maîtres de chapelle de Louis XIV. Il mourut *
Pari* en 1717, dans un âge avancé. En 1683, il
composa le Te Deum qui fat ehinlé h Saint-
Victor ponr la naissance du duc de Bourgogne.
On connaît de lui en manuscrit plusieurs motets
parmi lesquels on cite comme les meilleurs :
i° £a*da Jérusalem Dommwn — î* Qaemad-
modwn dénierai. — 3° Venite cxuUemus. —
4° NUI Dtuninv». On trouve eu-manuscrit, k
la bibliothèque impériale de Puis, une messe de
Minoret sur des mélodies de Noël.
H1NOZZI (Marcel), maître de chapelle
de l'église cathédrale de Carpi , dan* le première
moitié do dix-septième siècle, est connu par
un recueil de compositions Intitulé : Salmi per
vetpri, Sinfonte e Litanie a 3, 4 e bvoei, con
violini ; Venise, Alex. Vmcenti, îeis.in.f.
Ml ON (JeiN'J*cqc*h-Hfkbj), maître de
musique des enfants de Fiance, obtint sa
charge en 1713. Il vivait encore en I7fli ; mai*
Il ne parait plu* dan* un état des officier* dé
la maison du roi pour l'année 17S5, que j'ai
consulté. En 1741 il a fait représenter à l'Opéra
de Paris JWfeiif , tragédie lyrique en cinq acte*,
de sa composition. Il a écrit auaal la musique de
L'Année galante, ballet représenté a Versaille*
le 14 mari 1747 , et, à Paris, le 11 avril suivant.
MIQCEL (J.-E.) jeune, professeur de
musique k Montpellier, est auteur d'un système
de notation de la musique dont 11 a donné l'ex-
plication dans un dorage intitulé : Arithmo-
grapkie musicale , méthode de musique sim-
plifiée par l'eviplot des chiffres ; Paris, 1841,
iu-8° de 4S pages, avec sa pages de musique.
VArithmographie musicale est une tablature
numérique produite par la combinaison des
chiffres svec certains signes delà notation mo-
derne, et avec la portée réduite k une seule
, telle qu'on la volt dans certains manus-
crit* du moyen Ige.
HIRABELLA (Vuctm), noble sicilien
et savant antiquaire, né en 1570 k Syracuse,
s'appliqua dès sa jeunesse k l'étude des mathé-
matiques, 6e la géographie, de l'histoire et cul- ■
tira la musique et 1* poésie. H mou rut k Modtca
MlRABELLA — M1R0GI.I0
151
-en IBM. Ko 1006, il ■ publié i Païenne le pre-
mier litre de tes madrigaux k quitte voix.
Dans un volume qu'il a lait paraître en 1603 k
Salerna , sous le titre de In/idi Lvmi , concer-
nant les antiquités, on trouve quelque» disser-
tations relatives h la musique.
MIBECK1 (Faanoois), né a Cracovie en 1794.
A l'âge de quatre ans II jouait déjà du piano. Il
n'en «Tait que six lorsqu'on lui fit donner un
concert» dam lequel II exécuta un concerto de
Haydn et une tonale de Beethoven avec accom-
pagnement de violoncelle. Après avoir toit an
études littéraires au collège, à l'école normale
et à l'université de la ville natale , 11 se rendit k
Vienne en 181t. Des artistes célèbre* , tels que
Beethoven, Saneri, Hummel, Moscheles et Pïxis,
s'y trouvaient alors réunis, et l'on y entendait
de bonne musique bien exécutée. Hireckl s'y lia
arec la plupart de ces hommes d'élite et 7 forma
son goût pour Part sérieux. Il reçut des leçons
■de (jnmmel pour le piano et pour la composi-
tion, tandis que le processeur Preindl lui ensei-
gnait la théorie de l'harmonie. Cependant ses
études (tarent interrompue» par la proposition
que loi fit le comte Ossolinski Je raccompagner
dans sa terre : il y passa environ deux années,
pendant lesquelles il écrivit ses premières com-
positions. En 1818 , Hireckl se rendit a Venise :
11 y demeura environ une année, pendant laquelle
il étudia la méthode italienne Je client et se livra
ides travaux littéraires; puis 11 alla a Milan avec
une lettre de recommandation pour l'éditeur
Ricordi, qui lui fit bon accueil et publia quel-
ques-uni de ses ouvrages. Vers la fin de 1817,
le jeune artiste arriva i Paris, où son existence
fut aaaea pénible dans les premiers, temps. Ce-
pendant quelques œuvres de sonates et un bon
trio pour piano, violon et violoncelle, qu'il 7
publia commencèrent k le faire connaître , et
lut firent trouver des élèves pour le piano. L'é-
diteur Carli, qui, a la recommandation de Bi-
cordi, avait fait paraître ces ouvrages, l'em-
pkija a donner des éditions des psaumes de
Marcello, des duos et trios de Clsri et des duos
de Durante , avec accompagnement de piano.
Pendant son séjour I Paris, Hireckl écrivit un
opéra polonais luliluié Cygnnla (les Bohémiens)
qui tut représenté k Varsovie en 1810. En 1831
Il retourna k Hilan et écrivit la musique des
ballets OUavia, le Château de Kenilworth,
et / Bacetmall abollti, qui eurent du succès.
■Ces ouvrages furent publiés pour le piano, chei
Ricordi, ainsi que des sonates facile» pour le
piano et un traité d'instrumentation en langue
italienne. En 1814 , Hireckl écrivit pour la
théâtre de Gènes Evandro in Ptrgamo , opéra
sérieux, qui ne put être représenté qu'au mois
de décembre de cette année, k cause de la mort
du roi de Sardaigne. Dans l'intervalle il ut un
voyage dans le midi de l'Italie et visita Florence,
Rome et Naplea. De retour k Gènes, il y donna
son opéra qui fut accueilli avec faveur et obtint
vingt-six représentations consécutives. Après
ce succès, il accepta la direction du théâtre de
Lisbonne et s'y rendit avec une compagnie de
chanteurs et de danseurs. Au mots de mars ISIS
il 7 donna son opéra / due Fonatt , qui fut
accueilliavecuroideur.il y écrivait Adriano m
Stria lorsque la mort du roi de Portugal, Don
Juan VI, interrompit les représentations et fit
cesser son entreprise. En quittant Lisbonne, il
visita l'Angleterre, puis retourna k Gènes, où
il s'était marié; il 7 vécut pendant douze ans
dans la position de professeur de chant. En
1838, le sénat de la ville libre de Cracovie l'ap-
pela pour diriger dans cette ville une école de
chant dramatique : il s'y rendit et. depuis lors,
il ne s'en est éloigné pendant quelques mois que
pour aller faire représenter k Hilan, en 1844,
CorneUo Benlivogtio, opéra sérieux qui ne
réussit pas. Dans l'année suivante il fit jouer k
Cracovie, par les élèves de son école, un opéra
polonais dont le titre était 17m nuit dam l'Apen-
nin. Depuis lors, Hireckl a écrit deux messes,
du oratorios et une symphonie. Les principaux
ouvrages de cet artiste estimable, sont deux
trios pour piano , violon et violoncelle, op 14 et
36; des sonates pour piano seul, op. 18, 11 et
34; sonates pour piano et violon, op 11; adagio
et allegro pour piano, 3 violon*, alto, violon- .
celle et contrebasse op. 38 ; des rondeaux pour
piano, op, 7, 11 et 20; plusieurs suites de varia-
tions ; une fantaisie avec variations, op 13 ; plu-
sieurs recueils de polonaises et de maiourkee;
des divertissements et tarentelles. Son traité
d'instrumentation a pourlitre : Trattato inlomo
agU*tramenti,adaU't*lriiMentailont; Hilan,
Ricordi, 1835, in-fol. Hireckl vivait encore k
Cracovie en 1868.
MIRECOURT { Eucsm ds), pseudonyme.
Voyex JACQUOT (CnAiia»-Jui(-BsFrutTE).
HIBO (...(, compositeur portugais, né i Lis-
bonne, j fil ses études musicales sous la direc-
tion de Bontempo.il y prit la direction du théâtre
d'opéra en IBM et y fil représenter en 1837 Atar,
opéra sérieux. En 1840,11 7 a donné aussi Vir-
ginia.
MIBOGLIO (Pisme-Jemi), fils d'un violo-
niste italien établi a Paris comme marchand de
musique , naquit dans cette ville vers 1760 , et
fut élève de son père pour le violon. Il a fait
graver de sa composition cinq livres de sonates
m
MIROGLIO — M1THOBIUS
' pour violon et bine, et plusieurs livres de duoa
pour deux violons.
MtRUS (àdam-Khomasii), magister et rec-
t« h r adjoint M gymnase de Zittau, naquilkAdorf
(Suri te Î6 novembre 16*6, et mourut a Zittau le
3 juin 1717. Cefiavant est auteur d'un livre rem-
pli de détails cnrieui, qu'il a publié sous ce titre :
Kvrze Fragen otu der Musicasacraworhintm
dm Ucbhabern be<j Lesung der blblitcKen
Historié», etc. ( Courtes questions sur la mu-
tique sacrée, dans lesquelles on donue aui ama-
teur* qui lisent les histoires bibliques dea rensei-
gnements spéciaux, avec des tables nécessaires) ;
Gœrlitt, 1707, iu-lï. Deuiième Édition; Dresde,
1716, in-3". On trouve aussi des renseignements
sur la musique dea lévites dans le Lexique de*
antiquités bihliquesdu même auteur { Leipaick,
171*, in-8°}, pages 31, !6ï, M0,345>,7»et86B.
MIRÏ(CB»BLEs),profes3eurdecompo*itionet
chef d'orchestre au Conservatoire de Gand , est
né danscetle ville, le 14 avril 1811. D'abord élevé
de la même école, il t reçut de Mengal (voyez
ce nom) des leçons d'harmonie et de contre-
point Ses premiers essais de composition a]ant
excité l'Intérêt de ses concitojens, l'a d mini stra-
bcncommunaledeGandluiaccorda pendant deux
années un subside pour qu'il allât terminer son
éducation musicale k Paris. De retour dans sa
patrie, M. Mi ry a voulu témoigner sa rtconiuus-
Mnce aux magistrats en dédiant a la ville de
Gand use symphonie qu'il venait de terminer,
et qui lut exécutée avec succès. Devenu sous-
cbef d'orchestre du théâtre, directeur de la so-
ciété des Mélomane* de sa ville natale , et di-
' recteur du Cercle musical, il a écrit beaucoup de
musique de dsn«e , des chœurs, des composi-
tions pour l'orchestre, des pièces d'harmonie
pour les instruments a vent, dea fanfare* et des
romances. Son premier essai de musique drama-
tique fut un opéra flamand eu 1 actes, intitulé
Brigilta, qui [ut représenté en 1847 au théâtre
Minard, de Gand. En 1 Bât une médaille et une
prime lui furent décernées dans un concours ou-
vert par la Société rojale des beaux-arts de aa
ville natale par la composition d'une ouverture
et d'un choeur, et deux ans après, l'association
dite Tiedtrduifsck Taelverbond, de Gand, lui
accorda une mention et une prime pour trois
ahccur* flamand», genre dans lequel il réussit.
Ses chants pour dea voix d'hommes Vlaemiche
Ueuv (Lion flamand) et La Belgique, sont
devoius populaires. En 1854 M. Uirv a fait re-
présenter au Rrand théllro de Gand La Lanterne
magique , opéra en 3 actes qui a été joué aussi
avec succès k Bruxelles et k Louvain. Son ou-
vrage dramatique le plu* important est son
Charles-Quint , opéra en S actes joué au grand!
théâtre de Gand, et qui a reçu ns accueil favorable
dans les villes principales de la Belgique. Ce fut
au succès de cet opéra que M. Miry fut rede-
vable de sa nomination de professeur de compo-
sition au Conservatoire de la ville en 1847. Pos-
térieurement, il • publié des collection» de chants
flamands pour une et plusieurs voix sur de»
paroles de H. Destsnberg, lesquels sont destinés
aux écoles primaires. Ces chants se font remar-
quer par le naturel des mélodies et par le carac-
tère rliythmique.
HISCIA ( Astoibk ), virtuose sur la viole ,
sur I* guitare k sept cordes et sur l'accorda,
grand instrument k archet monté do orne cordes.
II vivait k flapies en 1601 { voyez la Pratlca
muslca de Cerreto, p. I&7).
MISENUS ( Gkobcbs-Theodori ) , cantor k
Meissen, dans la seconde moitié dn seizième
siècle, a publié un manuel des principes de mu-
sique sous ce titre : Quxitione* mûrie* in
usum tcholx MetsnensU; Gcerliti, 1673, in-8".
H1SEROCCA ( Butter ), maître de cha-
pelle et organiste de l'église St. -Paul, k Massa,
naquit k Bavenne, dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il a hit imprimer k Venise, chez
Vincenli, en 1609 et 101 1, plusieurs messes, vê-
pres et motets. On connaît aussi de lui / pin-
tosi affelti a uns, due , tre et Quattro voci
eau Letanie dclla Beata Virgine a tel voeir
libri 1, 1, 3, in Venetta, oppressa G. Vineenti,
1814-161 8, in4°.
MISUWECZEK ( Joseph ). Voy. MYS-
UWECZEK.
MIT* ORD ( Jean ) , écrivain anglais de
la seconde moitié du dix-huitième siècle, a pu-
blie un livré qui a pour titra : Btsay on th*
harmony of J-anguage, etc. ( Essai sur l'har-
monie du langage ) ; Londres, 1774, in-C. On v
trouve des observations sur l'union de la notai»
et de la musique.
HITHOBIUS { Hector ), docteur en théo-
logie, surintendant général du pays de Mect-
lenbourg, et pasteur primaire k flatiebourg, na-
quit k Hanovre en 1800, et mourut en lois. Dix
ans après s* mort on a publié un ouvrage de sa
composition intitulé : Psalmodia Christiana,
dos Ut grandlicke Gewiaens- BeUhrung , «as
von der ckrisllicher. Mustca sowokl votait
ait instrumentait su halten, allen aile» wnd
nevtrn Music-ftnden , absonderUch aber des
metnvttg Sel. h. m. Theophili Grossgebauert
inseknerneulich edirtenWtxhtersttmtneCap.
XI, entgegen gesetzel ( Psalmodie chrétienne,
ou éclaircissement fondamental, dans lequel il
est traité de la musique chrétienne, tant vocale
v Google
MITHOBRIS — MIZLER DE KOT.OF
qu'instrumentale); Jrtna, I66ï, iii-1'. Il y »
aussi des exemplaires de la même dite portant
l'indication de Brème et de Wittenherg. Ce livre
contient trois «ruions, dm dédicace, une préface
et un appendii où l'on trouve de* choses fort
eurieuse» pont l'histoire de la musique.
MITSCHA. ( Le chevalier FiinconADia
DE), compositeur, ce la il janvier 1748 à
Jaromeritx ou Jaronten (Bohême) mourut à
Grasti, où il «tait conaeiller impérial, le 19 mari
1811. Ea 1790, il fit représenter i Vienne l'opéra
intitule Adroite et Isidore, qui eut quelque
suetè». On connaît en manuscrit de cet amateur :
i°DoiiM symphonie» pour orchestre; — J'Orne
nocturnes pour sept et neuf instruments; —
3* aïs quattwn pour deux vIoIom, aitoel bâta ; -
4* un trio ponx deui violons et violoncelle, et des
pièce» d'harmonie pour 3 hautbois, 3 clarinettes,
3 cors et 3 bassons.
M1TTAG ( JtAN-GoDEFMoin ), directeur de
musique à Uelien , naquit i Leipsick au com-
mencement iin dix-huitième siècle. A l'occasion
de 1 "inauguration du nouvel orgue de Uelien,
construit pas Jean-Georges Stein , il a publié un
écrit qui a pour titre : Hittoritch- A bhandlwng
von dur Er/indwig, Gebranch, Kvmt und
VoUkommenheit der Orgeln, mit Anmerkungen
erlxvtert wtd bei Gelegenheit der tolemten
Eiweeihvng det neuen Orgelwerlu in der Ma-
rienUreke su Uelien keravigegeben ( Traité
hisloriqno de l'invention, de l'usage, de l'art et
de la perfection des orgues, éclairer par des no-
te», et publié 4 l'occasion de la dédicace solen-
nelle de l'orgue non Tellement construit dan» l'é-
glise de Sainte-Marie k. Uelien ) ; Loneboarg,
1766, ia-f de 15 page».
MITTENREYTTER ( Jus ), facteur
d'orgue* à Lejde, a construit en 176a l'orgue de
l'église luthérienne de Délit, composé de 13 re-
gistres, 1 clavier» à (a main et pédale, et l'orgue
de l'église catholique de Uvde.
M1TTEHMAVER (GcoacE»), né Le 3 jan-
vier 1 7M à Furth, près de Ratisbonne, apprit la
musique an couvent de Windberg, prêt de
Strauhfng , et fit ses premières études littéraires
à Ltadthat, poil entra au lycée de Munich où
il recel dea leçons de client de Winter. La
beauté de sa vois, de baise et sa bonne méthode
la firent engager en îSOben, qualité de chanteur
de la cour; l'année suivante, il débuta au
IhéftUe rojsl de Munich avec succès. Il 7 brilla
partie ullerenwnt dans le* opéra» de Paèr et de
Hossini. Retiré avec la pension, après vingt-
huit ans de service, H s'est livré » l'enseigne-
Kent du chaut. Il est mort I Munich, le 18
janvier IMS, al âge de
1S3
a gravé de lui dea variations pour le chant, sur
le thème Net cor plù non mi tenio; Munich,
Falter. Les membres delà Uedriiranx de Munich,
ajant mis en musique quelque* poésie* du roi
Louis de Bavière , les chantèrent en présence de-
çà prince le il mal ISIS, et le* ptiblièrent
son» ce titre: Gedichte Setter Majettmt det
Eamiçi Ludwig von Bayern in Mvetkgeutzt
und getangen non den MttgUeder» det Lte-
dertrantei, etc. ; Munich , Falter, et H avtscu ,
Scliolt. On trouve dans ce recueil le Lied an die-
Liebende pour 4 voU d'hommes, composé par
Mittermajer.
Un Bit de cet artiste (Édocaui), né à Mu-
nich, en 1814, a été violoniste distingué,
membre de la chapelle du roi de Bavière, et
professeur au Conservatoire de Munich. Il avait
reçu , a Pari», de* leçons de Baiilot pour son
instrument et se faisait remarquer par la beauté
du son et la pureté du stjle. il est mort a
Munich te 31 mars 19*7, à l'âge de quarante-
trois ans.
Le second Ils de George* Mitternuver (Loou)
bon violoniste aussi , fut d'abord attaché k ta
chapelle du roi de Bavière, puis est entré au
service de ta cour, a Carlsrnhe, en qualité de
premier violon.
MIZLER { ÉTuawa-ABim* ) , né a droite
(Saxe), dan» ta seconde moitié do dix-septième
ce titre : De eampanit i» eleetoraU ad Albhn
acaiIemiaXVI Calend. Novemb.A. 0- R. ieilâ.
{Magittrl) Stepktmw Andréa» Hitler et
Joanne* Chrittophorut Senffteai Greitthei-
mio, et Viroberga Franei publiée ditpuiabant
in audit . philosoph. ; Upaise , 189a, in-*" de-
là pages.
MIZLER DE KOLOP ( LAonnrr-Cmi»-
10NE), lia du bailli de Wetaslsueim, prêt d'Ane-
pach, naquit en ce lien lo 15 juillet m 1. Avant
été envojé au gvmnaae d'Anspacb , il jr apprit la
musique et le chant «on* ta direction d'Ehren-
mann; Cari fut son maître de violon, et sans
autre giridequelai-mèineMiiler et cdialaQdte. En
17I& il se rendit I l'université de Leipsick : troi»
•ni après il j fut gradué magUter. Entraîné vers
ta culture des sdenoas et des art» , Il alla ensuiie-
k l'université de Wtttenberg nonr v suivre un
cours de jurisprudence, puis II retourna k Leip-
sick et v étudia la médecine. En 1730 il ouvrit
dan* cette ville des cour» pnbuca de malbémaih-
ques, de philosophie et de musique. Son goût
pour eet art s'était développé par le* occasion*
qu'il avait d'euteudre souvent l'illustre J. S. Bach
et les concerts de Leipsick, ainsi que par la lecture
det écrit» de Hattheaoo et d'autre* théoriciens.
154
MIZLER DE KOLOF — HOGK.ER
Préoccupé de I* pensée d'élever la musique a la
dignité d'une science philosophique , il publia , en
1736, une dissertation intitulée: Quod muiita
tcienlta sit. Deux ans après il rond*, avec le
comte Luccbesmi et le maître de chapelle
Bumler, une société centrale de musique dont il
Eut nommé secrétaire, et qui avait pour objet
de résoudre les problème* et les questions qui
pourraient être proposes concernant Cet art-
science. Pour atteindre ce but, la société derait
publier, sous la direction de Miller, une sorte
de journal paraissant par cahiers 1 des époques
indéterminées. Ce journal eut le titre de Biblto-
theqoe musicale; il en rat paqlié trois volumes
et un cahier dans l'espace de dix-nuit ans. Les
statuts de la société musicale fondée par Miller
se trouvent dans le deuxième cahier du troi-
sième Tolume de la Bibliothèque musicale. La
rédaction d'une grande partie de cet écrit pério-
dique lui appartient (i).Musicieo érudit, maie
sans génie, il voulut cependant Taire des essais
de composition , dans des études d'odes pour
le clavecin dont la médiocrité excita l'hilarité
des artistes. Il en parut un éloge ironique dans
VEhrenp forte de MaUlieaon; Miller prit cet
éloge an sérieux, et y fit, dans sa Bibliothèque,
une réponse qui augmenta le nombre des rieurs.
Appelé en 1745 à Konskie, en Pologne, pour
enseigner les mathématiques aux Dis du comte
Mal»kowitL,il fit, aient son départ de Leipsfc*,
quelques dispositions pour assurer l'existence
de sa société, et même il conserva la librairie
qu'il y avait établie, afin de faciliter la publi-
cation de la suite de la Bibliothèque musicale;
maie il ne put empêcher que celte publication ne se
rakenllt et que la société ne fol dissoute par le lait,
quelques années après. En 1747, il lut gradué
•docteur en médecine à Erfurt. Plus tard il alla
s'établir a Varsovie, et le roi de Pologne Ini
accorda des titres de noblesse. C'est depuis ce
temps qu'il ajouta le titre de Kolof à son nom
de Hitler. Vers I7M U transporta ■ Varsovie aa
librairie et y établit une imprimerie. Il mourut
dans cette ville an mois de mars 1778, a l'âge
de soixante-sept ans.
Les ouvrages publiés de Miller sont : 1" DU-
tertalto qaod mvtica icienila lil et part cru-
dlttonb phiUaophias; Lelpsick, 17S4, in-t>;
■Hunier , muirc ne cassons Antptch ; 4* Qtrtitopbf-
ÏHeopbHe Schroetfl, «lulste S Nwdeiosea; i» Henri
Une deuxième édition a para en 1736, in-4* de
24 pages. — 3° iujtu iitgenit de prxsenti
bello avguttiit. argue invicliss. imperatoris
Carott VI, cum fcederalis hostibus , ope to-
xortim tmulcontffi illustrait) ; Wittenberg,
1735. — i* Ara erœffnete Musikaliicke Bi-
bUothet oder gnindliche NachridU neitti
unparUuUtclien VrtheU von wvtikalitchcn
Schriften «met Buchem ( Bibliothèque musi-
cale nouvellement ouverte, ou notices exacte* et
analyses impartiales d'écrits et de livres sur la
musique, etc,.) premier volume, composé due par-
tie* publiées séparément, depuis 173e jusqu'en
1738, avec le tilre général donné ci-dessus, a Leip-
sick, 1739, in-B". Deuxième Tolume, en quatre
partie* publiées depuis 1740 jusqu'en 1741, avec
le titre général; Lelpsick, 1743, in 8°. Troisième
volume, divisé en quatre parties formant 778
pages, non compris les tables, depuis 1746
jusqu'en I7fiï, avec le titre général; Lelpsick,
1751, in-B". Quatrième volume, dont la pre-
mière partie seulement, renfermant 181 pages,
a été publiée à Leipsick , en 1754. — 4° Mtui-
ktOitcher StaantecKer, in icelchem recht
tchaffener Mwikverttxndlgen Fehter beschei-
don angemerekt, etc. ( L'oculiste musicien qui
découvre et annote modestement les fautes de
musique, et persifle les folies des soi-disant
compositeurs ) ; Lelpsick, 1740, lu-B*. Ce jour-
nal n'a pas été continué. — 5" Die Anfangt-
grande der Generalbaoïx, nach mathema-
titcher LeKrart abgehandeU, etc. (Éléments
de la basse continue, traités d'après la méthode
mathématique, et expliqué* au moyen d'une
machine inventée k cet effet ) ; Leipsick , 1739 ,
in-8\ La description de celle machine se trouve
dan* la Bibliothèque musicale. —6* La traduc-
tion allemande du Gradua ad Pamasntm, ou
traité de composition de Fus , sous ce titre :
Gradua ad Parnasium oder Anfùhrung sur
regelnuuttgen, mviikalLtchm Composition,
etc.; Leipsick, 1742, ln-4". Miller s publié de
u composition i Odes morales choisies pour
l'utilité et l'amusement des amateurs de cla-
vecin , etc. ; Leipsick, 1740-1743. Trois suites,
et quatre sonates pour la flûte traveraière, le
hautbois ou le violon, arrangés de manière
qu'on peut aussi les exécuter sur le clavecin;
Leipsick., in-fol.
MOCKEtt (.-..), professeur de musique et
première clarinette du grand théâtre t Lyon,
en 1790 et années suivantes, a publié de sa
composition : 1* Duos pour deux clarinettes,
op. 1; Lyon, Arnaud. — 3* Nocturne pour
basson et piano, op 3; Ibld. — 3° Fantaisie
concertante pour clarinette et piano, op. 4; ibid.
MOCRER — MODERNE
1S6
MOCKER (Ernbst), fila du précédent,
pianiste et compositeur, professeur à Lyon, a
publié: 1' Grande sonate pour piano; Paria,
Dufsut et Dubois ( Scbœoenberg), . 3> Quatre
divertissements pour piano seul, opï; raid. —
4" Fantaisie sur des airs de la Borne blanche;
ibid.
MOCKERT (.. . .), fadeur d'orgnw a Hal-
benlidt, ver» la fin do dix-septième siècle,
naquit a Langenatein, près de celte Tille. Après
' avoir construit plusieurs instruments renommés
de son temps, il «'est retiré en 1717 au courent
rie Kossleben.
HOCKERT (Chuistophb), HU du précé-
dent, habile facteur d'orgues, né fc Halber-
eUilt, en 1889, s'est bit connaître avantageuse-
ment par dix-huit instruments qu'il a construits
un différentes Tilles. Apres avoir vécu trente-
ail ans à Rossleben, 11 y est mort en 1763.
HOCKERT ( Jein-Christoi-hs-), Bis de
Christophe , né a Rossleben , a'eat fait connaître
aussi comme un bon (acteur par lea orgues
qu'il a construites vers le milieu du dix-hui-
tième siècle k Erfurt, k Rossleben, k Rehmuaen
car la Saale, k Nlemsladt et k Naumbourg.
MOOKW1TZ (IFbêdébic), arrangeur de
musique pour le piano, naquit en 1771, k Laoter-
bacb, pré) de Stolpeu ( Saie), où son père était
prédicateur. Apres avoir étudié le droit a Wit-
tenberg, il s'adonna particulièrement k la cul-
tara de la musique, qu'il enseigna k Dresde pen-
dant nne longue suite d'années. I! mourut dans
cette Tille, au mois de décembre 1849. n * ar-
rangé k quatre mains pour le piano des sympho-
nies , ouvertures et quatuors de Haydn, Meurt
et Beethoven. On a de sa composition dos Lieder
avec piano et des danses allemandes.
HODELL1US (J.-G.) était étudiant k l'u-
niversité de Wittenberg lorsqu'il publia une
luise intitulée : An campanarum tonitut etc. ;
Wittenberg, 1703, iu-t°.
MODERNE { JiconEs ), musicien français du
sedj.lcioc siècle, surnommé GrYindJac£ue»,* cause
de sa taille élevée, fut maître de du pelle de Notre-
Dame du Confort, k Lyon, et établit dans la même
ville une imprimerie de musique. Sur les ouvrage»
sorti* di! ses presses, il prend le nom de Jacqv.es
Moderne de Pingutnto allât Grand Jacquet.
Gessaer elle de sa composition { Bibliothèque
univers. , tib.VlI) les ouvrages «rivants :i° Chan-
sons françaises k quatre parties. — V Motets k
cinq et à sii voix, lib. 3. Le pin* ancien recueil
de motets imprimé par Jacques Moderne porte
ladaledeiB»; le dernier est de l'année IsM.
Le premier de ces recueils a pour titre général t
Motettt tlet Flore, parce qu'on t voit au boa-
lispice une fleur gravée sur bois. Bien que ce titre
soit en italien, chaque livre en particulier en a un
ea latin, par exemple : Liber primu* cum qua-
tuor vocibut. Le premier litre, le troisième, le
quatrième et le cinquième contiennent les motels
k quatre voix; le deuxième livre ne renferme que
des motets k cinq. Le premier et le second livre
ont paru en 1533; le troisième parait avoir été
réimprimé en 1 53H, et les quatrième et cinquième,
en 1541. La plupart des auteurs dont les motets
remplissent les cinq livres de cette collection,
dent la rareté est maintenant excessive, sont
français, mêlés de quelques noms neiges et espa-
gnols. Ces artistes sont ; Hilaire Fenet, Loiset
Piéton, André deStlva, Lupus, Hesdin, Nie. Gom-
bert , F. de Layolle, Claudio, J . Courtois, Adrien
Wiilaert, Ricuafort, L'Héritier, Verddot, Arcba-
delt, Jaques; A. Mornaulo, H. Fauchfer, Béné-
dictin, Hoiliuet Bars, P. Mancliicourt, Hugller,
Jo. de Billon, Curette, Gardane, P. de Villers,
F. du Lys, C. Dalbi, Consilionr, H. Freanean,
P. Colin, P. de la Fasge, Robert Nacèle, Laureus
Lajleman, Jan des Boys, Hugues de la Chapelle,
Claudin, Jo. Preiau, Louis Narbays, Jacques Ha-
nenxe, Morel, Ernoolt, Caussin, N. Beneist, Mor-
tels, Lupi, Morales, et Pierre Moulu.
Les livres premier, troisième, quatrième et
cinquième sont complétai la Bibliothèque royale
de Munich; le deuxième livre est à la Biblio-
thèque impériale de Vienne. ,
Quatre autres volumes très-rares sont sortis des
presses de Jacques Moderne; le premier a pour
titre i Liber decem Mittarum, à prxclaris et
maximi nomiitiimtaids contestas ; nuperrime
adlnnettt durons mitsls nunquam haelenu*
in lucem emisiit, etc. Jaeobus Modem»; à
Pinguenlo excudebat ; Liigduui, 1540, petit-in-
fol. Ce recueil contient des messes de Moulu, de
Layolle, de Ricbafort, de J. Mouton, de Guil-
laume Prévost, de Gardane, de Lupus, de Janaa-
qnin, de Jean Sarlon et de Villers. Les autres
volumes contiennent les messes de Pierre Colin
et de Morales (oopesces noms). Jacques Mo-
derne a publié uns collection en orne livres sous
le litre : Le Parangon de* chantant, contenant
plusieurs nouvelle! et délectable* chômons
esta oneque* ne furent imprimée* ou ttngulier
proufflt et délectation de* musiciens,- im-
prtmé à Lyon, par Jacquet Moderne dit Grand
Jaque*, etc. 1538-1443, Jn-Vobl. Le premier livre
contient 36 chansons, le second livre 31, le troi-
sième 30, le quatrième 33, le cinquième 38, le
sixième 15, le septième 37, le huitième 30, le
neuvième 31, le dixième, 19, le ontième 39.
Quelques-ans de ces livres ont été réimprimés,
car il existe k la biblirtnèque royale de Munich
ÎW
MODERNE -
MOERS
du exemplaire de* quatre premiers litres qui
portent les dalea de 1S3S-IU9, et un mtre
exemplaire des dii premiers livres imprime*
en 15*0-lâ43; enfla, le premier livre de
l'exemplaire du dernier catalogue de la biblio-
thèque Libri , dont ta verte «'est faite a Londres
au mois de juillet 1801 , était sans date. Cet exem-
plaire, qui renfermait les neuf premiers livres,
reliés en un volume, a été tendu deux mille
francs* Les quatre parties de chaque chanson
sont imprimées eu regard et opposées les unes
ans autres, en aorte que le chanteur du luEerini
est en face du ténor, et l'ai/tu en face du bat-
tus. L'existence du onzième iiTre a été inconnue
jusqu'à ce jour : un exemplaire de ce livre ap-
partient a M. Farrenc. Enfin, M. Brunet cite,
dans son Manuel du libraire : Le Difficile
de* chansons , livre contenant des chansons
nouvelle» à quatre partiel, en quatre livre*,
de la composition de plusieurs maure*;
Lyon, Jacques Moderne , 1H4-1H6, petit fn-4°
obi.
HGEHRINGfFsiDiiiu»), pianiste et corn-
peaileur, né a Berlin, vers I81B, a tait ses éludes
musicales i l'Académie des beaux -arts de celte
ville, sous la direction de Rungenbagen. Vers la
fin de 1839, il s'établit i Sarrebruck comme pro-
fesseur; mais, en 1845, il Tut appelé a Nenrup-
pin, en qualité de directeur de musique. Une
ouverture et une symphonie de sa composition
ont été exéctdées s, Berlin et a Leipsick en 1837
et 1840, et l'Académie royale de chant de la pre-
mière de ces villes a bit entendre, en 1840, un
psaume qui obtint l'approbation des connais'
seurs. Postérieurement H. Mœhring s'est parti-
culièrement livré k la composition de Uederk
voix seule avec accompagnement de piano, ou
pour plusieurs voix, de chanta pour des voix
d'hommes, et de petites pièces telles que des noc-
turnes pour piano. <
MOKLLER (J.-C.J, claveciniste et compo-
siteur allemand, vivait vers 1780. Il a Tait Impri-
mer à Francfort et à Spire des quatuors pour
piano, violon, alto et basse, des préludes, des
quatuors pourviolon, et quelques bagatelles pour
léchant.
HOELLER ( JBj.n-Gor.trno m ), professeur
de piano à LeJpskk, au commencement du dîx-
nenvième siècle, étudiait la théologie a l'univer-
sité de cette ville, en 1797. Il fut élève do célèbre
organiste Kiltel, a Erfurt On a gravé de sa com-
position : 1° Sonate pour piano à quatre mains;
Leipsick, 1787. — I" Douie variations pour piano
seul ; ibid. — 3° Seiie variations ; idem, ibid. —
4° Fantaisie et fugue, idem; ibid. JBOS. Geiber
parait incertain, dans son nouveau Lexique des
'il n'j a pas identité entre cet artiste
et le précédent, et «i les initiales de prénoms de
celui-ci ne sont pas une faute d'impression ; mai»
si la date de 1780, donnée par lui, comme étant
celle où J. 0. Moeller vivait i Francfort et y
publiait des quatuors pour piano et pour violo»,
si, dis- je, celte date est exacte, ce musicien ne
peut être le même que celui qui étudiait la mu-
sique et la théologie è Leipsick en 17S7, et qui,
sur le titre de la sonate k 4 mains publiée k Leip-
sick dans cette année, plaçait ces mots après son
nom : sludlasus theol. et mutités.
MOER1NG (Michel), nfisllildburghausen,
le 11 octobre 1677, fréquenta le collège de celle
ville jusqu'en 1095, puis entra au gymnase de
Cobourg, et alla achever ses études à l'univer-
sité de Jena en 1698. En 1704, le duc de Hild-
borgbausen le nomma première basse-taille de
sa chapelle, pois gouverneur de ses pages. En
1713, l'emploi de camlor i Seidenstadt lui fut
confié ; mais il le quitta l'année suivante pour aller
remplir les mêmes fonctions dans le lieu de s»
naissance, et enfin il fut appelé k Cobourg, en 1710,
comme cantor et magisler. Il y a écrit beau-
coup de morceaux de musique d'église qui ont
en de la réputation dans 1a première moitié
du dix-huitième siècle, et qui sont restés en ma-
HOERING (Jk»n-Pibbbe), né k Hild-
burgliausen, en 1700, était attaché & la chapelle
du prince d'Anlialt-Zerbst, en 17S6, comme vio-
loniste. Il a laissé en manuscrit plusieurs mor-
ceaux de musique instrumentale. Il est incertain
si cet artiste est le même qui était directeur de
musique, en 1705, i Œliringen, dans le royaume
de Wurtemberg.
HO H 11 L (GcsTtTE-PmLipi'E), né k Nurem-
berg, le 10 décembre 1073, y devint prédicateur
k Saint-Sebald en 1734, puis fut président du
Consistoire, bibliothécaire de ta ville, et profes-
seur de théologie. Il mourut le 7 mal 1760. Au
nombre de ses écrits, on trouve deux sermons,
le premier prononcé k l'occasion de l'installation
d'un nouvel orgue, k l'église de Saint-Egide, et
publié sous le titre : Ba* rein gcstimmle Or-
gelverk muer* Serteni, oder ehriitUehe Etn-
weitiungiprediet einet neu verfertlgten Orgel-
werks, welehet ver die aUbereit 13 Jahr in
Atche Uegende Egidien-Kirche angetchaf-
fet, etc.; Nuremberg, 1700, in-4*. L'autre, k
l'occasion de l'inauguration du nouvel orgue de
r église des Dominicains, intitulé: Eingewàhungs-
Predigt der tiens» Orgel tu der BomMeaner-
Kirehe; ibid., 1T0B, ln-4'.
MOERS (Msac), organiste et facteur dîna
trumenl* k Lierre, dans la Caroplne (Belgique).
HOERS — MOHAMMED BEN AHMED EL-HADDEL
157
Mt mentionné dans le registre n' F 195 de In
ehambre des compte*, aux archives du départe-
ment du Nord, a Lille, comme ayant reçu, an
moi* d'août 1508, trente et une livres cinq sous
pour Tacbat d'ans maiUr.or ( MaBlchordlam ) que
Monseigneur (l'archiduc Charles, plus tard em-
pereur CLsrles-Quint ) a fait achetter de lui
pour son detdv.it et passetemp*.
MOESCHL (Cmtrs»nTK). moine franciscain,
naquit à Nenbourg, dans la Bavière, prêt de ta
foret de Bohême, en 1745. A l'âge de dix-neuf
ans. Il entra du» bob ordre, et lut nommé orga-
niste de son content. Kamerloher lui 'fil faire,
ver* cette époque, un cour* de composition,
Hceschl vivait encore en 18112, an couvent d'In-
golstadt. H a laissé en manuscrit plusieurs com-
positions pour l'église, entre antre* on oratorio.
Onagravédcsacompoaitionk Berlin, Ter* 173G,
ira recueil de pièce* intitulé : Vnterha Ituftg bejm
Clavier (Amusements pour le clavecin].
HOESER (Cniius-FainÉaic), violoniste
et chef d'orchestre du théâtre royal de Berlin,
naquit dan* cette ville, le 14 janvier 1774. De*
se* première* années, Il montra d'heureuses dis-
positions pour la musique : son père, trompette-
major du régiment de hussards de Zlethen, lui
donna les première* leçons de violon dès qu'il eut
atleinl sa sixième année. Il n'était Agé que de
huit ans lorsqu'il se lit entendre avec succès dan*
un concert public. Le roi de Prusse, Frédéric-
Guillaume II, l'ayant entendu, le prit ions sa
protection, et le fit entrer a l'âge de quatorze ans
dans I* chapelle du margrave de Schwedt. Après
la mort de ce prince, Mœser retourna à Berlin et
y entra bientôt après dans ta chapelle du roi. Ce
fut alors qu'il reçut de* leçons de Haake pour le
violon, et qu'il étudia le mécanisme de cet Ins-
trument d'après une méthode régulière. Ses pro-
grès furent rapides; mais une intrigue amoureuse
avec ta comtesse de la M*rck, fille naturelle du
roi, le compromit, et vint arrêter le cours de ses
éludes en le faisant ailler de Berlin. Le roi eut
I* bonté de lui envoyer cent ducats pour les frai*
de son voyage. Masser se dirigea Ter* Hambourg
par Bnmnriek, se St entendre dans plusieurs
filles, et commença sa réputation de virtuose.
Les liaisons qu'il eut le bonheur de former à
Hambourg avec Rode et Violtl l'initièrent au*
principes d'une école de violon qui sera toujours
le modèle de la pureté et de l'élégance. Les voya-
ges qu'il fit en Danemark, en Norvège et sur-
tout a Londres furent avantageux à sa fortune,
et l'auraient été davantage si une liaison avec une
cantatrice italienne ne lui eut Tait oublier à Co-
penhague un. engagement que Salomon lut avait
envoyé pour ses concerts. Apre* ta mort de
Frédéric -Guillaume 11, il lui hit permis de re-
tourner h Berlin, et dès lors commença pour lui
une carrière d'artiste plus sérieuse. Admis dans
l'intimité du prince Louis-Ferdinand, il y connut
Dussek, et reçut du beau talent de ce grand ar-
tiste une salutaire impulsion. En 1B04, il alla a
Vienne et reçut de Haydn et de Beethoven des
éloges flatteurs sur sa manière d'exécuter leur*
quatuors. La suppression de la chapelle du roi
de Prusse, après les événements de la guerre de
1806, troubla l'existence de Mœser, comme celle
de beaucoup d'autres artistes, et il dut alors cher-
cher de* ressources dans des voyages en Pologne et
en Russie. Son séjour dans ce dernier pays se
prolongea pendant plus de quatre ans. De retour
è Berlin en 1811, Il y donna des concerts où son
talent excita le* plut vifs applaudissements. La
réorganisation de la chapelle royale l'attacha au
service du roi en qualité de premier violon, et en
1815 il eut le titre de maître de concerts. Dix ans
après il a fait un voyage k Paris avec son fils (Au-
guste) qui annonçait d'heureuse? dispositions pour
le violon. A ton retour, il s visité Bruxelles et m'a
rerais une lettre de recommandation que Chéru-
bin! lui avait donnée. Il ne se faisait plu* enten-
dre dès lors qu'en accompagnant son pis. Il se
proposait de faire avec celui-ci un nouveau voyage
en Hollande et en Belgique, mais je ne l'ai plus
revu. En 1841, le roi de Prusse lui a accordé le
titre de maître de chapelle honoraire, eu consi-
dération de se* longs services. Il est mort à Ber-
lin,le 17 janvier 1851, ài'àgedesoixante-dixsept
an*. La vie de cet artiste est, dit-on, remplie
d'aventures romanesques. On connaît de Hoaser
une Polonaise qui a eu de ta vogue, el quelques
(Auguste), (ils du précédent, née
Berlin, ht 20 décembre 18î5, montra dès se* pre-
mières années les plue heureuses dis positions pour
le violon. Son père lui donna sa première instruc-
tion sur cet instrument A Tige de dix ans, il
étonnait déjà les professeurs par son habileté
précoce. Ce fut alors qne son père me le présenta
et je l'admis an Conservatoire de Bruxelles comme
élève de Bériot. Se* progrès furent rapides et en
peu d'années il devint un virtuose remarquable,
particulièrement pour les difficultés vaincues de
mécanisme. Sorti du Conservatoire k l'Age de dlx-
buit ans. Il voyagea en, Allemagne, en France, en
Angleterre, et partout se fit entendre avec de
brillent* succès. Malheureusement, la vie de ce
jeune artiste fut courte ; il mourut en 185», dans
une tournée en Amérique,
MOHAMMED BEN AHMED EL-
HADDEL, Arabe d'Espagne, vécut k Grenade
et mourut l'an Ml de l'hégire (lies de Vin
158
MOHAMMED BEN AHMED EL-HÀDDEL — M01TESS1ER
chrétienne). Il est .auteur d'un traité de mu-
■i<|ue dont le manuscrit est h la bibliothèque
royale de Madrid, et qui est mentionné du*
la Eibliolkeca arabica -hispana de Casiri,
t. Il, 73.
MOHAMMED BEN AHMED BEN
HABR, écrivain arabe des AlpmarrM, dana le
royaume de Grenade, vécut dana la première
moitié du quatorzième tiède, et mourut l'an de
l'hégire 741 (lUOde l'ère chrétienne). On a de
lui un traité de musique dont le minutent cal à
la bibliothèque de l'fcscurial (ooj/. Caalri, tll,
80). Cariri a traduit le litre arabe pir Demusica
sacra ; mais le baron Hammer Purgstall et! d'avis
que l'ouvrage est plutôt un Abrégé des principes
de la musique mondaine.
MOHAMMED BEN ISA BEN ASSAH
BES KeRIIIS* EBR ABDALLAH HOSSABEDDIH BEN-
FETHEUniM el HAue&KRl (l) , philosophe et jnris-
consulte, né l'»n 681 de l'hégire (1262 rlei'ère chré-
tienne), vécu! au Caire et y fit det cours publics
de musique. Jl mourut en763 (1361). L'auteur du
grand recueil biographique arabe, Ehel tfch-usin
Jvssufel Fagkrikerdl, qni a écrit la vie de Mo-
hammed, dit avoir suivi set leçons pendant l'an-
née 745 (1344). Mohammed a laissé un traité
de musique dont le tilre arabe signifié : Le but
déiirê dans la science des sont et dot temps
rkythmiqutt. Il en existe un manuscrit an Mu-
séum britannique.
MOHAMMED BEN ADOLMED-
SCRID, écrivain arabe sur la musique, né à
Lataklt, dana la Syrie, es! moit dant l'année
de l'hégire 848 (1*48 de J.-C.). Sou traité, intitulé
Fethidjet, est le plus complet et le plus renommé
det livret arabes concernant la musique mo-
derne. Il est divisé en deux parties, dont la pre-
mière traite de la composition des modes, et le
second, du rhythme. Il est dédié, suivant te
baron Hammer Purgstall, au sultan Bajasid, ou
Bejaiet II : ail eu est ainsi , Mohammed ben
Adolmedtchid n'est pu mort en 1444, car Ba-
jatet n'a succédé a ton père Mahomet II qu'en
1481. L'ouvrage ne cet écrivain se trouve parmi
les manuscrits de la Bibliothèque impériale à
Tienne.
MOHNIRE ( THBOPHlLI-CHaETIEFI-FKBDtl-
bic), né le 6 janvier 1781, 1 Grimmea , dans la
Poméranie citérieure, commença tel élude* au
gymnase de Stralsund , el les acheva aux uuiter-
sites de Greiftwalde et de Jéna. Apre» avoir rem-
pli pendant sept années les fonctions de précep-
teur dans une famille particulière, il obtint, en
IStl, une place de professeur s l'école de Greifs-
walde, et lut nommé deux ans après recteur du
même établissement. Devenu, en 1818, pasteur
de la paroisse Saint-Jacques, de Stralsund, il
résida dant cette ville jusqu'à ta mort, qui ar-
riva le 6 juillet 1841, à la suite d'un violent accès
de goutte. Au nombre des ouvrages de ce sa-
vant, on remarque celui qui a pour titra :
Gesehlclite des Kirchengesxnges m Neuvor-
pommemvon der Heformation bis ou/muere
Tage (Histoire du chant de l'église dant la Nou-
vel le- Poméranie citérieure, depuis la refannation
jusqu'à nos jours ) ; Stralsund, 1811, i vol. in-8".
La première partie de ce livre renferme det ren-
seignements pleins d'intérêt eut le sujet dont elle
traite.
MOITA (Jean- Baptiste), compositeur ita-
lien, Dedans la seconde partie du seizième siècle,
a publié : Madrigall s tel twet; Anvers, 1600,
MOITESSIER (PnospEn-Amoi»}, lie
leur d'orgues, né à Carcassonne (dépt de l'Aude)
en 1807, apprit dans sa jeunette l'art du luthier,
puis reçut eu 1819 et isîo lea premières no-
tions de lt facture des orgues d'un ouvrier des
Vosges nommé Pilot. Désirant augmenter set
connaissances dans cet art , il alla travailler
dana les ateliers de Mirecoui t ; pois 11 te rendit
i Paris et y entra comme ouvrier chet M. Lété
( Yogei ce nom). Cependant la facture dea or-
gues ne paraissant pas présenter d'avenir en
France à cette époque, Moitessier retourna dant
ta ville natale en 1818, et y passa plusieurs an-
née» dant une sorte d'oisiveté forcée. Fatigué de
cette situation, il alla t'établira Montpellier, ver»
1830, et n'y fut pat d'abord plus heureux; mail
enfin on lui proposa, en 1836, d'entreprendre la
restauration de l'orgue du temple protestant,
coudrait autrefois par la grand-père deM. Aris-
tide Cavaillé. Son succès dans cet ouvrage loi
fit confier la restauration de l'orgue de Saiut-Ful-
crand à Lodève (Hérault), fait par L'Épineen 1780.
Vert 1837 il imagina d'appliquer à l'orgue tel
claviers tranipoaileurt semblables t ceux dont on
faisait usage pour te* piano* : ce qui déjà avait
été fait en 1839 par Lété au petit orgue d'ac-
compagnement de Saûit-Leu. Depuis, M. Mottes-
lier a construit ou réparé les instruments 'dont
voici la liste : 1° Orgue de S pieds avec pé-
dales à la chapelle Sainte-Marie , a Montpellier,
en 1840. — 1° Grand 8 pieds à 4 daviers avec
pédale* de 16 pieds ouverts et bombarde pour
Sainte-Madeleine, i Bexieis.en 1141. -- S" Re-
construction du grand orgue de Saint- Vincent,
M01TESS1ER — MOL1ER
1842. — 4° Grand 8 pieds à
3 clavier* et pédales, à l'église paroissiale de Saint
Remy [ Bouches-du-lllione ), en 1845. —S" Or-
gue de 8 pieds ■ trais claviers, à l'église parois-
siale de Sainte-AfTrique(Aveyron), en 1843. —
6° Grand huit-pieds J> 3 claviers, ■ Cette ( Hé-
rault), en 1841. — 7° Huit-pieds pour li cha-
pelle des Pénitents- Blancs, en 1844, — 8" Huit-
pieds pour la paraisse Sainte-Anne, en 1845. —
D° Restauration de l'argue de Notre-Dame a-
Montpellier. Cet orgue, construit par le célèbre
D. Bédos pour l'abbaye (le Sainte -Hibérle, en
1751, a*aft èlé replacé à Montpellier en 18M.
Cette restauration Tut faite en 184S. — 10e Grand
huit-pieds a l'église Seinte-Martlw de Tsrascon,
en 1840. — 11" Grand liult-pieds pour l'église
de Frrcalquler (Basses- Alpes), en 1847. — 11*
Grand seiie-pieds en montre, de quarante-six
jeux, a l'église de la Dalbade, h Toulouse, en
1847.
HOJON (Braotr), médecin italien , est né
à Gtnes en 1770, et a bit ses élndes a Montpel-
lier. D'abord professeur d'anatomie et de physio-
logie a l'université impériale de cette Tille, unis
médecin en chef de l'hôpital, il se fiia a Paria
Tera 181'i, et j exerça la médecine. Il y
•St mort au mois de juin 1849. Il était mem-
bre de beaucoup de sociétés de médecine et
de sciences naturelle». Au nombre des écrits
de ce autant, on remarque : 1" Mifmoirr. sur
Ira* effets de la castration dans le corpt hu-
main; Montpellier, 1804, in-8°. La troisième
édition de cetledissertalionaélé publiée a Gène»,
cliei Gravier, 1B13, in-4s de 40 pages. Il y eu
a nue traduction italienne intitulée : Disserta-
îione svlli effettl delta easlrahira net eorpo
timano ; Milan, Pirolto, 1813, io-B° de U pages.
— 3* Memoria suif vtilltà délia mitsica, H
nello ttato di sainte, corne M qvello di ma-
lattta t Gènes, 1803, in-8°. Une traduction fran-
çaise de ce morceau a été faits par le professeur
de médecine Mogelti, et publiée sous m titre :
Dissertation sur l'utilité de la mwtgtM ( Parts,
Fonrnier, 1803, in-S*.
HOLCK (JE»n-HENRr-Con»»n), organiste et
professeur du collège de Peina, dans le Hanovre,
naquit le 34 avril 1798 a Hofaeneggeleen, dan* ta
province (il Hildeslieiio,où"on-pereétaltcan/or.
Après avoir appris dans la maison paternelle
les premiers principes de la mooiqne, le jeune
MoTck alla continuer ses études an gymnase de
Hildesliefm, et y reçut quelques leçons d'harmo-
nie d'un organiste de celle ville. En IBli, son
père le fit entrer h l'école normale des institu-
teurs d'Alfeld : Il y fit de bonnes éludes de con-
trepoint sons U direction d'un organiste de mé-
rite, nommé Schœppe. Après avoir passé trois
années dans cette école, Molck obtint en lais
les places d'organiste et de canlor a Peina. Plus
tard, il fut chargé de la direction de l'école su-
pértsure des filles de cette ville , et obtint la
place d'organiste de l'église principale. Il dirigea
la Me des professeurs do cliant, à Hlldesheini,
en 1840 M 1841. On connaît sous son nom en-
viron ving-cinq oeuvres de Liederè voix seule
avec piano et de chants à plusieurs voix de dif-
férent» genres on pour un chœur d'hommes. La
plupart de ces ouvrages ont été gravés à Ha-
novre et i BruusTiick. Molck a aussi publié des
mélodie» chorales pour le royaume de Hanovre,
en 1837. Molck est le frère putné du chanteur
Stoltke (vogei ce nom) de Weimar, qui a cliangé
l'orthographe de son nom.
MOLDENIT (Jo*cnns DE), gentilhomme
danois, amateur de musique, naquit à Gluck-
Btadt dsns les premières années du dix-huitième
siècle. En 1733, il publia à Hambourg : Sei So-
nate ajtauto traversa e basso continua , cou
vit dtscorso sopra la maniera di sonar U
flauto traversa. L'art de jouer de la Qùte était
ai peu avancé à l'époque où parut cet ouvrage,
que Moldenit Mime Quanti pour avoir introduit
le coup de langue dans le jeu de cet instrument.
La flûte pour laquelle il a écrit ses sonates des-
cendait jusqu'au la grave : il attachait beaucoup
de prix i celte invention, qui a été renouvelée
de nos jours. Je possède un .autre écrit de Mol-
denit sur le même sujet, qui prouve l'existence de
deux antres discours relatifs aux six sonates de
sa composition; il a pour titre : Dritler nettester
vint letiter Discours Hber sechs Sonalen fUr
die Querfœte unrf Bats ( Troisième nouveau et
dernier discours sursis sonates pour la note ira-
verslère et basse), da Gioacchlno Moldenit,
nobile danese da GUlcJutadt, dilettante In
Hambvrgo, 3 feuilles in-4", sans nom de lien et
sans date; mais le chronogramme formé par les
noms Gioacehina Moldenit indique 1753. Après
une introduction oh l'auteur rapporte les félicita-
tions qu'il a reçues sur l'invention de sa flûte,
on trouve une épKre en vers allemands au lec-
teur sur les sonates dont il s'agit, puis des éloges
en vers du même ouvrage par diverses personnes,
et enfin un cliant de remerclment sur un air
HOLIER, ou HOLLIER ( Loois DE 1, dit
DE MOLIÈRE, muslden français, était en
104! gentil homme servant ou écuyer de la com-
tesse de Boissons, mère du comte qui fut tué à la
Mariée. Aorès La mort de cette princesse, Molier
fut ounus dus la musique de la chambre du
roi. Il j fut employé parUcnUèrement t la com*
1(5(1
MOLIER ~ MOI-INET
-position des tir» de ballet* de U cour, oii il pa-
raît «voir aisex bien réussi. En 105t, il fit avec
Jean- Baptiste Hoesset la musique du Ballet du
Temps. An sujet de U réception de la reine
Christine de Suède, dans le château de Chante-
Merle, près d'Esaoae, Jean Loret, aiitonr d'une
espèce de journal des événements de ce temps,
«1 mauvais vers, s'exprime ainsi :
Le Lendemain A ion re" t dL
Ter», que Molier n'était
pas seulement musicien du roi, mais un des dan-
seurs des ballets de la cour. C'est ce qu'on Toit
d'ailleurs dans la pièce composée pour une de
ces fêtes, sous le titre : Les Plaisiri de l'Ile en-
chantée, qui lot représentée le 7 mal 1664. Mo-
lière J jouait les rôles de Lyciscas et de Moron
de la Prineessa eTÊtidt, et Molier y représen-
tait un des huit Maures qui dansent la seconde
entrée du Palais d'Alcine, ballet On retrouve
•on nom dans la plupart des divertissements de
cette époque, ainsi que ceint de sa fille. Il maria
cette fille, en 1064, à Tuer, célèbre théorbistc
de ce temps, attaché comme lui A la musique de
la chambre du rot. Le 7 Janvier 1671 , une pièce
héroïque fut jouéo au théâtre du Marais avec des
machines, des ballets et des airs chantés et dan-
sés, sous le titre Le Mariage de Bacchus et
tTAriune. La pièce était de Visé, auteur dn
journal Le Mercure galant, et la musique avait
été composée pour Molier. Ce même Visé, ren-
dant compte de sa pièce, dans le Mercure ga-
lant, dit : ■ Les chansons en ont paru Tort agréa-
bles , et les aire en sont faits par ce fameux M.
• de Molière dont le mérite est si connu , et qui a
■ travaillé tant d'années aux airs des ballets dn
■ Roy. ■ Les mêmes auteurs avaient déjà, donné
sur le même théâtre le ballet héroïque Les Amour*
du soleil. On ne tait plus le titre d'un autre ou-
vrage dont parle M« du SGvigné dans une de
ses lettres. « Je vais ( dit-elle ) h on petit opéra
■ de Molière, beau père dTtier, qui se chante
• chea PéUssari; c'est une musique très-par-
■ faile; M. le Rince, M. le Duc et M»* la Du-
• chesse j seront (5 février 1674). ■ L'habitude
qu'on avait de dénaturer le nom de Molier en I
celui de Molière, a tait confondre souvent l'an- j
leur de quelques airs de danse et de chansons ■
avec le grand poète; ce qui a fait croire que
l'immortel auteur du Misanthrope et de Tar-
tuffe était musicien. Molier mourut à Paria le
lit avril 1688.
MOLIN A ( B*BTBOLone }, moine franciscain
espagnol, né dans la seconde moitié du quinzième
siècle, est auteur d'un traité du chant ecclésias-
tique intitulé: Arte décanta llano, Valladoiid,
■SOS, in-folio.
' MOLIN A RI ( Pirriie), compositeur et pré-
dicateur à Murano, île de l'État de Venise, vers
le milieu du dix-septième siècle, a Tait repré-
senter * Venise, en 1600, l'opéra intitulé : Ipsi-
eratea, et en 1665 Le Barbarie det Casa, a Mo-
rauo. M. CalB die aussi du même La Ventre
travailla, qui aurait été jouée en 1692; mais
Allacrj n'en parle pas dans sa Dramatvrgla.
MOLINARO ( Sinon ), maître de chapelle
de l'église cathédrale de Gènes, dans les pre-
mières années du dix-septième siècle, fut con-
sidéré comme un des luthistes les plus remsrq.ua-
bles de son temps. Il naquit dans cette ville, car
Il est appelé Genovete aux titres de ses ouvrages.
Il dit , dans l'épltre dédicatolre de son premier
livre de madrigaux au prince de Plcmbino, qu'il
était neveu de Jean-Baptiste Délia Gostens ( Vojei
Gottena ), qui fut connue lui serviteur de la
maison du prince, et composa des madrigaux
par Tordre du père de ce seigneur { B perche
ri che quanto le sono io Servltor, attrettanto
fi alla casa sua vloendo Glo. BatUsla délia
Gostenn mio slo; vt Ktf inseriio tre madri-
gali da lui fatti a commando del Signer
siM padre). Burner cite de sa composition :
ConcerU eccteslattici ; Venise, 1605, in 4°. On
connaît aussi de cet artiste : 1' Il primo Ubro
de Madrtgali a cinqve voel ; In Milano, op-
pressa l'herede dt Simon Tint et Franceseo
Besoitl, i599,in-4°, — Vttotectorwnquinque
vocibas et Misa 10 vocibus liber primas ; in
Venetia; app. Rite. Atnadino, 1597. — 3° Il
tenu Ubro di Motettt a 5 vod ; in Venetia,
app. Baveri, 1609, in 4°. — 4" Faliche spiri-
tuaU ostla Motettl a sel eod ; in Venetia, app.
Ricc. Atnadino, 1610, in-4°.
MOL1NE (Pietibe-Lokis), auteur drama-
tique, né à Montpellier vers le milieu du dix-hui-
tième siècle. Tut d'abord avocat au parlement,
et pendant la Révolution eut la charge de secré-
taire-greffier de la Convention nationale. Il eut
mort è Part» en I8lt. Auteur de beaucoup de
livrets d'opéras fort médiocres, il a écrit aussi
une brochure intitulée Dialogue entre Lullg,
Rameau et Orphée ( Gluck }, dans les Champs
Èlyiées; Amsterdam ( Paris ), 1774, ln-8*.
MO LIS ET, nom d'un musicien du qntn-
MOUNET —
liéme siècle, dont oo trouve une chanson à quatre
voix dans le livre C de la collection intitulée
Harmonie?. Mvnces Odkecaton, imprimée par
OlUvirttio Petrucci de Fo.oombrone, k Venise,
I5O1-I&03. Ce livre C, qui est le troisième, ■
pour titre particulier : Cantt C. V Cento
einquanta . La chanson de Molinet , sur ces pa-
rolee : fartara mon cor, est le 124' morceau
du recueil. Quel était ce Holinet? Était-il Fran-
çais un Belge? Cette chanson est la seule com-
position connue sous et nom, auquel n'est joint
aucun prénom. Peut-être ne faut-il pas cher-
cher «Vautre auteur que Jean Molinet, poêle et
historiographe de la maison de Bourgogne, né
dans un village du Boulonais, vers 1410, et qui
eut mi canonicatk Valencfennes. II fut contem-
porain d'Okegliem et de Buibojs, leur ami, et
leur adressa des vers. Il mourut a Valenciennes
en 1S07 dam un âge avancé. Rien ne prouve
qu'il ait été musicien, mais rien ne s'oppose, dans
ce qu'on connaît de lui, k croire qu'il ait cultivé
ta musique, bien qu'avec moins d'activité que la
poésie. Il aimait cet art et en parie bien en plu-
sieurs eodroits de ses écrits. Okeghem, Busnoys,
Régis, et autres musiciens belges qui vécurent de
son temps sont précisément ceux dont les pro-
ductions se trouvent avec la sienne dans le re-
. «oeil cité ci-dessus. Au surplus, Il ne s'agit que
d'une simple conjecture.
MOLlNEUX ( J*«es), professenr de chant
a Londres, au commencement du dix-neuvième
siècle, s'est fait connaître par un traité éléineu-
taire de l'art du citant, intitulé : Slnger's Sytte ■
tnatic Ovide in the science ofMusie, lothe
, formation and training of the varions classes
of vofee; to the facture and application of
Vie Ornamenls M Singinç ; Londres, sans date,
I parties in -fol.
HOL1NO ( Loua ), violoniste italien, élève
de Pugnanl. lai a succédé eu 1798 comme premier
violon de l'Opéra de Turin. En 1809, Il lit un
voyage a Paris , et s'y fit entendre avec succès
sur le violon et sur la harpe , dont il jouait fort
bien. On a gravé de sa composition : 1* 1«' con-
certo pour violon ( en ré); Paris, Plevel. —
3* Trois duos concertants pour ] violons, op. 8,
il, 13, Paria, Cousineau. —3* Trois idem, lettre
A, Paris, Frej. —4* Concertos pour harpe et
orchestre, p.°> 1, 3, 3, Paris, Cousineau. —
S* Grande sonate pour harpe seule, ibld. —
s3 Fantaisie Idem , op. 10, ibirf. — 7" Ariettes
Italiennes, Milan, Rleordi. — 8* SU romances
avec ace de piano, Paris Leduc. On a confondu '
l'artiste dont il s'agit id avecceln! qui est l'objet
de l'article suivant, dans le Catalogue général de
ie Imprimée, publié par Whiitltng.
UOLIQUE (61
IIOLINO (François), guitariste distin-
gué, né a Florence vers 177S, s'est fixé a Parts
en 1810, après avoir longtemps voyagé en
Espagne. On considère cet artiste comme un de
ceux qui ont le mieux analysé le mécanisme de
la guitare : la méthode qu'il a publiée pour cet
instrument passe pour la plus savante et la
mieux raisonnée. Ses principaux ouvrages' con-
sistent en : 1° Trios pour guitare , flûte et alto ,
op. 4, 19, 30; Leipsick, Brdlkopf et rherteJi
Paris , chea l'auteur. — 1° Sonates pour guitare
et violon, op. 1, 3, 7, 10, 33, 3»; Paria et
Leipsick. — I" Nocturnes Idem, op. 36, )!;
ibld. — 4° Nocturne pour guitare et piano,
op. 44; ibirf. — 5* Sonates pour guitare seule ,
op. I, 6, 15, ibld. —6° Rondeaux idem, op. il,
38; ibiii. — 7° Thèmes varies Idem, op. 5,
9, 13, 18, 31, 31, 35;ibid. — 8° Nouvelle
Méthode complète de guitare, texte italien et
français, I* édition; Paris, Gambaro. Il y a
une traduction allemande de cet ouvrage, Leip-
sick , Bieilkopf et Hasrlel. Holino est mort a
Paris en 1847.
MOLINOS-LAFiriE (H"), fille de
Boursanll, ancien entrepreneur des jeux de Paris,
est née en cette ville vers 1798. Élève de Zim-
merman pour le piano, elle a brillé comme
amateur pendant plusieurs années. On a gravé
de sa composition : Variations pour le piano
sur le pas de Zéphir; Paris, Leduc. Cette
dame a épousé H. Molinoe, architecte k Paris.
HOLIQUE f Bf>MS» ), violoniste et compo-
siteur pour son instrument, est né k Nuremberg
le 7 octobre 1803. Son père, musicien de ville, a
été son premier maître, et loi enseigna k jouer de
plusieurs instruments ; mais le violon était celui
que préférait le jeune artiste et sur lequel ses-
progrès étaient rapides. A l'âge de quatorze an»
il fut envoyé k Munich et placé sous la- direc-
tion de Rovelli , premier violon de la chapelle
royale. Deux ans après, il se rendit k Vienne,
où il fut placé k l'orchestre do théâtre An der
Wlen. En 1820 il retourna fc Munich et y suc-
céda k son maître Rovelli en qualité de premier
violon delà cour, quoiqu'il ne rot âgé que de
dix-sept ans. Dans les deux années qui suivi-
rent, M. Mollque s'attacha k donner k son
talent un caractère grandiose, énergique. En
1 833 , Il crut être arrivé asseï avant dans l'art
pour entreprendre des voyages et se faire en-
tendre dans de grandes villes. Il obtint on congé
et visita Leipsick, Dresde, Berlin, Hanovre et
Casse! , on il se ut entendre avec succès. En 1838
il lut engagé k la cour de Stuttgard en qualité
de maître de concerta. Lk il s'est fail connaître
par un nouveau talent où ses qualités de grand
M0L1QUE — MOL1TOR
musicien se sont développées; je veux parler de
h direction d'un orchestre, où il fait remarquer
autant de précision que de goût et de sentiment
des nuance». Eu 1836, M. Holique ■ Tait un
voyage à Paria , et a exécuté I la Société dea
concerta du Conservatoire un de aea concertos
pour le violon. Les journaux qui ont parlé de
l'effet de ce morceau, ont rendu justice k la
beauté de la composition; nuia suivant leur rap-
port, l'exécution n'a pas paru produire sur
l'auditoire l'Impression qui semblait devoir ré-
sutterdu talent de l'artiste. Au surplus, il est
non de remarquer que pareille chose a eu lieu
pour la plupart des violonistes de l'école alle-
mande qui se sont Tait entendre à Paris, et que
Spolir et Liptnski , dont la réputation est grande
ailleurs, n'y ont pu produit d'effet. En 1049,
H. Molique a donné sa démission de la place
de maître de concerta a Stutlgard et s'est fixé à
Londres, où il s'est fait une honorable répu-
tation et une bonne position comme professeur
et comme exécutant II a été nommé professeur
de composition à l'Académie royale de musique
en 1861. Les ouvrages publiés par H. Molique
ont étendu «a renommée d'une manière bril-
lante depuis plusieurs années; on j remarque :
1° Concertos pour le violon : I", op. 3, Leipsick,
Peters; S* (en la), op. », Leipsick, Breitkopf
et Hjerlel; 3'(en M mineur), op. 10, ibid.—
3* Variations et rond» sur un théine original,
op. 11, ibid. — 3° Trois duos concertants pour
3 violons ; Majence, Scliolt. — V Duo concer-
tant pour flûte et violon, ibid; — â° ConcerUno
pour violon et orchestre, op. 1 , ibid. —
6' Quatrième et cinquième concertos ponr violon
et orchestre; .Leipsick , Hoftneiater. — 7° Duos
concertants pour piano et violon, n°* 1 , 3 , 3 ;
Hambourg , Schubert!» et C1*. — 8° Quatuors
pour 3 violons, alto et violoncelle, n™ 1,3,3,
4, S, 6; Leipsick, Kislner. — B° Trios pour
piano , violon et violoncelle, op. 37; Vienne,
Haslinger. — 10* Messe en tt mineur pour 4 voix
et orchestre, op. 33; ibid. — 11e Des fantai-
sies pour violon et orchestre; Hambourg, Scliu-
■berlli. — 13° Dea morceaux de salon pour violon
et piano. 13" Des Lle.ier a voix seule , avec ac-
compagneroent de piano. Une aymplionio pour
l'orchestre de M. HoHqne a «lé exécutée aux
concerts de Leipsick , en 1S37.
MOL1TOR (Ircéwd), moine franciscain,
organiste du couvent de Botxen , dans le
Tjrol, naquit k Habacli; il vivait vers le
milieu do dix-septième siècle. Il a publié :
1° Six canioneltes ponr 1 violons, viole, basse
de viole et basse continue. — 1* XIX motets
.pour deux voix de soprano, 1 violons et basse;
IMS , iu-4°. — 3" Fascicules mu-
ticaUt ou Collection de motets ; Inspruck, lots,
in-**.
HOL1TOH (Fidèle), prêtre de l'ordre de
Citeaux , dans un monastère près de Haden, Tut
directeur de musique en Suisse, vers le milieu
du dix-septième siècle. Il a fait imprimer de sa
composition : 1° Prxgvstus musicx , seu mo-
tetx; Inspruck, fn-lol. — 3° Candones ioctk a
voce tola vnà atm 3 instrument!/ ; Inspruck,
1664, in-folio.
HOLITOR ( Valebtin ), moine de Saint-
Gall , dans la seconde moitié du dix-septième
siècle, a publié : 1° Odx Genethltacx ad Chrlsti
cvnat a I, 2, 3,5 voc. cutn 3 violinis;
Kempten, IBflB; in-folio; ■£*• édition, (Jim,
1670 , In-fol. — 3* Hissa «ii» tribus motetis
In solemni translation? SS. MM. Sergii, Bac-
cil, Hyacinthi et Eratmt, ab oelo voclbus
et 7 in st ru m en! t s; Saint-Gall, 1081, in«i°. —
3° Direct oriitm leu eantus et resporuoria in
processionibtis , in-8°.
HOLITOR (Jean-Georges), musicien alle-
:oand du dlx-buiUème siècle, naquit k Donaues-
chingen, et fut attaché k une des églises
d'Augshqurg en qualité de directeur de musique.
On a publié dans cette ville, en 1730, six trio*
pour deux violons el basse de cet artiste. On
connaît aussi de sa composition: Sacra Sur-
monta, consistant eu huit motels pour offer-
toires k voix seule, ï violons et orgue; Augs-
bourg, 1750.
HOLITOR (B.j, autre musicien, vrai-
semblablement de la même famille, a fait Im-
primer k Augsbourg, vers 1800, des chants k
trois voix sans accompagnement, puis il s'est
fixé k Vienne , où il a publié des danses pour
3 violons et basse , d'autres ponr le piano, et des
pièces pour la guitare.
HOLITOR (SÉuASïiEs), guitariste fixé k
Vienne depuis 1800 jusqu'en 1820 environ, était
né k Liège, suivant le Lexique universel de
musique de Schilling (tome IV, p. 730). Il a
publié de sa composition : 1* Deux grandes
Sonates concertantes pour guitare et violon;
Vienne , Mechetti. — 3" Deux Trios concertants
pour guitare, violon ou fiùte et alto ; ibid. —
3" Deux Sonates pour guitare seule; ibid. —
4" Hue suite de Variations pour le mémelntlru-
ment; ibid. — &* Un Rondeau idem; ibid. —
6° Des Licier k 3 voix.
HOLITOR (Sinon), nom sons lequel on
trouve, dans la quarantième année de la Guette
musicale de Leipsick, une dissertation critique
sur l'anecdote concernant Francesco Conli,
rapportée par Hattbeson, dans son Parfait
MOLITOR — MOLTILE
Maure de chapelle, et que j'ai discutée dam
I» nouvelle édition de celle Biographie «ni» er-
telle de* Musiciens. Deux article* biographiques
et critiques sur le baron d'Aalorga ont paru sous
le même nom dans la 41* année de la même
Guette musicale. Je crois etie certain que
ce nom de Simon Molitor est un de* pseudo-
nymes «oui lesquels Kie*ewetter se cachait qnand
il voulait m'etlaquer sur quelque point de doc-
trine ou sur de* faits qu'il croyait mieux con-
naître que moi.
MOLITOR (Loois), directeur d'une so-
ciété chorale d'hommes ( liedertafel ) h Spire,
vert 1842 et années suivantes. On a de lui
quelque* recueils de Lieder pour soprano ou
ténor avec accompagnement de piano; Spire,
Lang; et des chants pour quatre vois d'hom-
me», dont un a peur titre : Sine Liederkran*
Probe (La répétition d'une société de chant),
fantaisie burlesque; Mavence, Sclntt.
MOLLE (Henri), musicien anglais qui
vécut à la fin du dix-septième attelé, n'est connu
que par deux Services do soir à quatre vois; le
premier en ré, le deuxième en fa. On les trouve
dans une collection recueillie par le Dr Thomas
Tud way, professeur de musique h l'université da
Cambridge, et transcrite en six volumes , pour
Lord Harlev dans les années 17J5 1719. Ce ma-
nuscrit est aujourd'hui au Muséum britannique,
sons les n"1 116S7 et 11689 du suppléaient.
MOLLER (Jean), organiste de la cour à
Darmsladt, naquit dans la seconde moillé du
seizième siècle. Il a paru de sa composition :
1* Netoe Padwinnen und darauff geharige
Galllarden non 5 S(I«mîi«i ( Nouvelle* pavanes
avec leurs gaillardes h cinq partie*); Francfort,
1610 ; 3e édition, lB3â, in -4°. — 3° Newe Quod-
llbet mil 4 Stimmen (Nouveaux quolibets il
4 voix); Ibid., loio, in-4°. — î° Tenttche
Mottetten von 5, S und 8 Stimvien ( Motets al-
lenuBd; à 5, o et S voix); DsrmsUdt,l61l. —
4' Andere newe Padvannen, i« Thcil (Au-
tres nouvelles pavanes, ir* partie) ; Darmstadt,
1611, in-4D; 3* partie, ibid., 1613.
MOLLEft (JsiH), magister et reciew a l'é-
cole sénatoriale de Franc fort- sur- l'Oder, vers le
milieu du dix-septième siècle, a rempli ces (onc-
tions pendant trente-six ans. Le 3 janvier (667
11 prononça, pour la réception d'un nouveau
diantre, un discours latin De Musicd ejvtgue
excellentld, qne son fils, Jacques Moller, publia
avec un autre discours à Ertangenen 1681, et qui
fut réimprimé dans les Diitertattone* Molle-
rianx; Leipsick. et GcerUlz, 1706, ln-8° (p. 58-
MOLLER (Olaus), pasteur à Fleusbourg,
dans le duché de Schleswig , puis recteur du col-
lège de Husum , a fait imprimer un discours De
eruditis mvsicis ,■ Flenaboure, 1715, in-4".
MOLLER ( Jean ), savant philologue, na-
quit i Fleusbourg en 1661 . Après avoir fréquenté
les universités de Kiel, de Jéna et de Leipsick,
ii fut nommé en 1685 régent du collège de sa
ville natal* , puis recteur en 1701. Il passa pai-
siblement sa vie entière dans l'exercice de se*
fonctions, uniquement occupé de recherches lit-
téraires, et mourut le 36 octobre 1735. L'ouvrage
le plus important de ce savant a pour litre : Cim-
bria Litterata Mu hittoria îcriptorum du-
catts ulrivtque Sleswïcentù et Bolsatici, gui-
but Lvbecenteset Samburgemes accoisenlur f
Copenhague, 1744, 3 vol. in-fot. On y trouve
d'excellente* notices sur beaucoup de musiciens
et de savant* qui ont écrit sur la musique dans
ce* contrées septentrionales.
MOLLET ( Jacques), musicien français de
la première moitié dn dix-septième siècle, est
connu par huit motet* i deux , trois et quatre
voix , qui ont été insérés dans le Pralum mu-
licam, imprimé à Anvers en 1634, in-4°.
MOLN AR ( Jean ) , prédicateur de* églises
év&ngélique* de Pesth et d'Ofen , ué en Hongrie
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,
mourut à Pestli, la 38 novembre 18.19. 11 a pu-
blié un écrit qui a pour titre t Veber die Jftr-
eken-Stngchorc , deren Noihwendigkeit , De-
griinditng, Einrichtung , VervoWtommnuBg ;
dm Wort su Miner Zeit, von Joh. Nie. For-
tel mit dniçen nothwendigen Abxndcrvngen,
Zuixtzen vmd Vorrede, etc. ( Sur les cltaiurs
chantant* de* églises, leur nécessité , leur fon-
dation, leur organisation et leur amélioration,
etc.); Pesth, 1818, grand in-B" de 35 pages. Cet
écrit parut d'abord dans la neuvième année du
Nouveau Magasin de Hanovre (p. 1437 et
suivante* ) , sous ce titre : Veber die Ver bette-
rwtçen der Stngeehore (Sur le* améliorations
des chœurs chantante). Forkei a introduit ensuite
cette dissertation dans le deuxième volume de
sou Histoire de la musique ( p. 31 et suivante*),
et Molnar l'a reproduite avec des changements ,
des additions, une préfacée! les notes de Forkei,
dans l'édition indiquée ci-dessus.
MOLTENI ( BEKEDKTrA-EHiLu. ). Vogem
AGH1COLA ( UEflEOETu-EniLU ),
MOLTKE (Charles -MELcniUB-JicoEt*),
chanteur et compositeur de Lieder, naquit le 31
juillet 1783 a Garuiteo, près de Hildesheim (Ha-
novre), où son père était maître d'école. Apre*
avoir fait ses humanités an Gymnase de Hilde*-
heim, puis a Bruniwick, et y avoir appris la mu-
sique, il suivit un cour* de théologie pour salis-
184
MOLTK.E — MOMBELU
faire à la volonté de md père ; mais son penchant
invincible pour la musique le décida à renoncer
à l'église et k «'établir i Bruuswick, comme pro-
fesseur de musique. Il y reala jusqu'en f bob, épo-
que oii les malheurs de la guerre dan» laquelle l'Al-
lemagne était alor* engagée contre la France Tin-
rent porter atteinte aux intérêts des personne» ai-
sée» que Moltke comptait parmi se» élève». Ce lut
alors qu'il prit ta résolution de tirer parti de «a belle
voix de ténor, et de suivre la carrière du théâ-
tre. Après avoir débuté au Uiéitre de Brunswick,
puis chanté k celui de Magdebourg, il fut engagé
a Weimar, vers la finde 1806. Ce fat li que ion
talent de chanteur m développa et aeqnit des qua-
lités dramatiques. Plus tard, un» abandonner
ta position de Weimar, il voragea et se fit en-
tendre sur le» théâtres de Hambourg, Leipsick,
Carlsruhe, Sluttgard et antres villes. Étant k la
fête musicale d'Eriurt, qui eut lieu dans les jour-
nées du 1 au G août 1831, il j fut saisi d'une
lièvre nerveuse, et expira le 9 du même mois.
Ce chanteur a en de la réputation m Allemagne
à cause de la beauté de sa voix et du carecièu
dramatique de son talent. Comme professeur de
chant, il a formé de bons élèves k Weimar. On
a de Moltke plusieurs cahiers de Ue&er qui' ont
obtenu des Mccès. Sa fera me et sa fille étaient can-
tatrices à Weimar.
MOLTNIiR ( B»LTmsAR ) , professeur an
collège de Sel il eu singea , dans les premières an-
nées du dix-septième siècle, a fait imprimer de
sa composition : Molette fUr 6 Slimmen, auf
dm Toi der Fr. Lattermannin lu Etsfeld
( Motets i 0 voix sur la mort de Mme Lai^r.
mannin d'Eisfeld ) ; Cobourg , 1614, ln-4*.
HOLTNEUX (Tdomu), médecin, né a
Dublin ver» 1660, mourut le 19 octobre 1733.
Parmi plusieurs mémoires qu'il a insérés dan» les
Transactions phlio&ophiqves, on remarque ce-
lui-ci ; A Letter ta tke Ktght Révérend Saint-
George*, tord bishop ofÇtogher in Ireland,
contalnlng tome Thovçhti eoncernlng the an-
cient Greth and Roman Lyre, and an Expia-
nation ofan obscure passage (n ont of Bo-
raeét odes (Lettres au très-révérend Ssint-
Georges, lord évoque de Clogher en Irlande,
contenant quelques doutes sur l'ancienne Ivre
des Grecs et de» Romains, et l'explication d'un
passage obscur d'une des odes d'Horace), Philoi.
Transact., an. i7tn, n° isî, p. 1287-1173. Il
s'agit des deux vers d'Horace :
qui depuis lors ontfail croiie au P. Du Cerceau et
kCliabanonqueles anciens onl connu l'harmonie.
MOMBELU (DmrnnoDi), célèbre clian-
teor, n'est pas né en 1755, comme on l'a écrit
dans quelques notices biographiques, mais le
17 février 1751, à. Villanova, près de Verceil. Il
apprit la musique 1 Casale-Mon ferra to, sous la
direction d'un maltie nommé Ottone. En 1775,
il obtint la place d'organiste dans la petite ville
de Crescentiuo, où il mit en musique la Didone
de Métastase, pour un théâtre de société. Quel-
ques contrariétés qu'il éprouva en ce lien le dé-
cidèrent a le quitter. Il se rendit dans u ville
natale, partagea son mime patrimoine à se*
SJturs, et se lança sur la scène, où il se fit une
belle réputation comme ténor. Il débuta k Panne
en 1779, nui» se lit entendre avec succès k Bo-
logne, k Rome, et enfin à Naples, où 11 arriva
en 1783. Il fut engagé l'année suivante au
tbéfttre de Saint- Charles, comme premier ténor,
et pendant six ans ; brilla dans la plupart det
ouvrage» qui j furent représenté». A l'automne
de l'année 1790, il chanta k Livoume, et au car-
naval suivant fc Padoue. A cette époque, jus-
qu'en 1800, il partagea avec Glacomo Davide la
gloire d'être considéré comme un de» meilleurs
ténors de l'Italie. Dans h» première» années du
dix-huitième siècle, il vécut k Madrid , où il
avait été engagé k des conditiont avanta-
geuses. A sou retour, on trouva sa voix af-
faiblie; mais 11 avait alors plus de cinquante
ans. Cependant H se maintint encore honora-
blement au théâtre et brilla même k Tienne, où
il Ait considéré comme un grand chanteur.
Mombelli avait épousé la cantatrice Louise
Laschi en 178ï; mai) ce mariage fut stérile. Sa
seconde femme fut Vincensa Viganu, soeur du
célèbre compositeur de ballets : il en eut douxe
enfanta, dont sept vivaient encore en 1815.
Quoique âgé de plus de soixante ans , il chanta
encore en 1811 i Rome, avec ses deux filles
Esther el Annette, dan» te Demelrio s Potibio
de Rossini, alors k l'aurore de aa carrière. Peu
de temps après il se retira k Bologne , où il vécut
dans l'aisance avec le bien qu'il avait acquit
par ses travaux. Le roi de Sardaigne lui avait
accordé le titre honorifique de premier chanteur
de sa chapelle. Mombelli est mort k Bologne I»
15 mars 1B35, k l'Age dequatie-vingt-qualreana.
Cet artiste a corapoeé beaucoup de musique d'é-
glise, l'oratorio intitulé : La Gtrusalemmt Ubs-
rirfa, etoes opéras, parmi lesquels on remarque :
VAdriano in Stria, écrit pour l'ouverture du
théâtre de Como. Il a publié : 1° S ariettes ita-
liennes avec accomps finement de piano ou harpe;
Vienne, Artaria, 1791. — a" 8 idem, op. î;
ibid., 1791. — 3* 6 DuetlinJ per 7 sopraiû,
op. 3; ibid., 1795. — Alexandre Mombelli, fils de
MOMBELLI — MOMIGNY
IC&
Dominique, était professeur de client au lycée
communal de musique de Bologne , en 1841,
lorsque j'ai visité cet établissement. Il avait au-
trefois chanté comme ténor sur plusieurs théâ-
tre* de l'Italie et a Lisbonne , mais sans y faire
une impression favorable.
MOMBELLI (F-sthku), elle du précédent,
née à Naples, en 1794, n'eut point d'autre maître
que «on père pour l'art du chant. Elle parut pour
h première fois sur la scène an théâtre Vaile,
a Rome, euistî, dans teDemetrio e Poltbioik:
Kosslni. Le succès qu'elle obtint dans ctt ouvrage
li ni reebereber par les entreprises dé plusieurs
théâtres. Elle était a Turin en 1818, et elle y
excita l'enthousiasme dans la Cenerentola. Ar-
rivée* Paris en 1BÎ3, elle y [ut considérée comme
une cantatrice d'un rare mérite, surtout a cause
de l'énergie qu'elle déployait dans quelques-uns
de ses rôles. Ses qualités consistaient moins dans
une correction irréprochable que dans une verve
entraînante. Cependant, vers la fin de son séjour
dans cette ville, elle tomba dans une mélan-
colie habituelle. En 1816 elle chantait 1 Venise
avec de grandi succès; mais au printemps de
1837, eue épousa le comte Gritti et quitta la
•cène.
HOMBELL1 (Ashette), deuxième bile de
Dominique, est née a Naples en 179.ï. Élève de
son père, elle débuta avec sa soeur, s, Rome, en
1813, dans le Demetrio e Potlbio. L'année sui-
vante elle Ut avec son père et sa sœur l'ouverture
du théâtre de Verceir dans VEvelina Je Morlac-
cbi. Depuis lors elle a chanté avec succès sur
plusieurs Illettrés de l'Italie, particulièrement
à Milan en 1814, 1815 et 1816. En 1817, elle dis-
parut de la scène, et depuis lors on n'a plus eu
de renseignements sur sa personne.
MOMIGNY («boue-Joseph DE) , né k Pbi-
lippevUJe, en 1769, apprit, dès ses premières
années, les éléments de la musique. Des revers de
fortune ayant ruiné ses parents, Il Tut conduit h
Saiut-Omer, on un oncle maternel prit soin de
son éducation. A doue ans, il était organiste dans
cette ville. Appelé en cette qualité à l'abbaye
royale de Sainte-Colombe, il vécut plusieurs
années dans cette retraite religieuse, livrée l'élude
et à la méditation. C'est aussi 1 cette époque qu'il
Ht te* premiers essais de composition. Cependant
la nécessité d'entendre et d'être guidé par des
modèles lui Bt prendre I* résolution de se rendre
à Paris. Il j arriva en 1785. M, de Monleynard,
ministre de Loul» XVI, avait été prié par sa sœur,
anbesse de Saint-Pierre, s Lyon, de lui envoyer
un organiste; Il jeta le* veut sot M. de Momigny,
et celui-ci accepta les propositions qui lui étaient
faites » ce sujet. Etabli a Lyon, Il se fit connaître
comme professeur de piano et cm
teur. Nommé eu 1793 secrétaire de sa section, il
fut ensuite officier municipal au moment oùLyon
venait de se soustraire par la révolte au joug do
gouvernement révolutionnaire. Mis hors la loi,
après la prise de cette ville, Homigny parvint à
se réfugier en Suisse, oh il vécut quelque temps
dans une position précaire. Arrivée Paris en 1806,
après l'établissement du Consulat, il y fonda une
maison de commerce de musique, et s'y livrai
l'enseignement. La protection du comte de La-
cépede lui fnt alors utile. C'est chex ce savant,
placé dans les hautes dignités de l'empire, qu'il
fit entendre ses compositions, particulièrement
ses quatuors de violon. Hais déjà à cette époque,
la composition n'était plus qu'un accessoire dans
les travaux de. M. de Homigny ;. toutes ses vues
s'étaient tournées vers une réforme de la théorie
de la musique qui lui paraissait nécessaire. L'i-
solement où il avait vécu Jusqu'alors a l'égard
des artiste* célèbres, les éloges sans réserve de
ses amis, la faiblesse de ses études pratiques, et
son ignorance absolue de la Littérature et de l'his-
toire scientifique de la musique dans les pays
étrangers, dans l'antiquité et dans le moyen âge,
lui avaient donné une confiance illimitée en lui-
même, un langage hautain, et lui avaient fait
considérer comme d'admirables découvertes de
son génie des opinions débattues depuis plusieurs
siècles. Il produisit sa théorie 'pour la première
bis dans un livre intitulé : Cours complet
d'harmonie et de composition d'après um
théorie neuve et générale de la m unique, basée
sur de* principes incontestables, puisés dans
la nature, d'accord avec tous les bons ouvra-
ges pratiques, anciens et modernes, et mis par
leur clarté à la portée de tout le monde,
Paris, chez l'auteur, 1806, in-8", 3 volumes.
Se mettant au point de vue de Levens, de Bail-
1ère et de Jamard, pour la recherche des bases
de la constitution de la gamme, H . de Homigny
les trouve dans les divisions d'une cordesonore
d'après la progression arithmétique qui donne
pour résultat la gamme ut, ré, ml, fa, sol, la,
ai bémol; mais attendu que cette gamme*n'ett
paa conforme* celle delà musique européenne
moderne, et que le u bécarre ne se trouve qu'a
la qulniième division de la corde, H. de Momi-
gny, au lieu d'adopter comme Levens et se*
imitateurs une gamme de huit notes avec le ri
bémol et le si bécarre, imagine de ne point con-
sidérer la corde ainsi divisée comme une toni-
que, mais comme une dominante, eu sorte que
sa gamueest sol, la, si, ut, ré, mi, fà. Ilénu-
mère longuement les avantages qui résultent de
la position de la Ionique au milieu de la gamine.
lee momi
ammc le soleil au centre des planètes; par
exemple, de trouver les deux demi-ton* dan*
le* sept notes, sans la répétition de la première
à l'octave, de diviser la gamme en deux quartes
fuites, et d'avoir les demi -tons aux mêmes places
dans ces quartes ; car une de* plus sévère» ob-
jections de M. de Momigny, contre la (orme de
la gamme commençant par la tonique, porte sur
la quarte majeure on triton, que forment entre
■Iles la quatrième et la septième note; ne remar-
quant pas que c'est précisément cette relation qui
est constitutive de la tonalité, et qui conduit a
la conclusion finale de toute mélodie et de toute
harmonie. Ainsi quels plupart de oeox qnl ont
examiné ces questions, H. de Momign j se fait il-
lusion par des propriétés d'arrangement de notea
qui ne sont que- des objets de curiosité et non
des produits directs des loi* de tonalité. D'ail-
leurs, ces considération» de H. de Momigny n'é-
taient pas nouvelles : elles avaient frappé Levons,
qui, le premier, les a livrées a l'attention des
musiciens, et longtemps auparavant par Joachim
Thuring, parti d'un autre point de vue, dans son
Op asculum btpartitum de prlmerdHs mvttcii.
Quant à son système complet engendré par des
progressions de quinte* et de quartes, M. deMo-
mignj l'emprunte à l'abbé Rouasier.
Les divisions d'une corde , considérée comme
dominante, conduisent H. da Momigny, eu ce
qui concerne l'harmonie, aux même* résultats
que Catel avait obtenus par les mêmes moyens
dans sa théorie d'harmonie publiée en 1802. Quel-
ques aperçus qui ne manquent pas de justesse
aur la mesure et le rbythme, et. à l'égard de la
partie esthétique de l'art, la musique considérée
comme une langue, avec l'application de ce prin-
cipe dans l'analyse de quelques morceaux de
musique, complètent cet ouvrage, que son au-
teur soumit a. l'examen de la section de musique
de l'Institut en 1807. Ce corps académique, com-
posé d'artistes célèbres qui ne s'étaient .jamais oc-
cupés de ces questions philosophique», et qui
ne possédaient pas les connaissances nécessaires
pour le* résoudre, voulut éviter de donner sou
avis, en déclarant que son règlement s'opposait à
ce qu'on Ht un rapport sur un ouvrage imprimé.
Hais la protection de H . de Lacépède Ht revenir
sur cette première décision, et il fut résolu que
M. de Momigny ferait l'exposé de son système
dans une séance de l'Académie, le 17 décembre
1B08, et que le rapport aurait pour objet cet
exposé. Cependant, grâce a l'adresse de Héhul,
la décision ne fut pas ce que voulait l'auteur du
système ; car le rapport disait que le public était
aeul juge d'une théorie livrée à son examen dans
un ouvrage imprimé. M. de Momigny publia peu
de temps après son Exposé succinct da seul
système musical oui soit vraiment bon et
complet, dit seul système qui soit partout
d'accord avec la nature, avec la ration et
avec Ut pratique; lu à la classe des beaux-
arts de l'Institut, le 17 déc. 1806, Paris, Mo-
migny, 18W, in-8* de 70 pages, avec 1 planches.
Quoique blessé, non de ne pas obtenu un juge-
ment de s* théorie, mais le triomphe public qu'il
se décernait à lui-même, H. de Momigny adopta,
les conclusions du rapport de l'Institut, en a'a-
dressant au public pour le faire juge de la ques-
tion, dans un uoun qu'il ouvrit à l'Athénée de
Paris. H ne parait pas que ce cours ait rallié
beaucoup de partisans an système de réfonnation.
de la théorie de la musique, car l'on n'en pari»
pas et le cours finît bientôt. Mais une occasion
se présenta pour répandre celte théorie lorsque
l'éditeur de t Encyclopédie méthodique par
ordre de matières chargea M. de Momigny d'a-
chever le Dictionnaire de musique commencé par
Ginguené et Framery, puis par l'abbé Feytou, et
par Surremain de Mlsaery, pour quelque* article»
de théorie musicale, el dont la première partie
était publiée depuis près de vingt-cinq ans. Ce
monstrueux ouvrage, dont lee différents rédac-
teurs étaient eu contradiction perpétuelle d'opi-
nions, atteignit le comble du ridicule quand
M. de Momigny eut entrepris la rédaction de ce
qui restait a faire ; car tous les grands article*
de son travail furent employés k l'exposition de
son système, et * la critique de tout ce qui pré-
cédait. L'ouvrage fut achevé en 1816; il a pour
titre ■ Encyclopédie méthodique. Musique,
publiée par MM. Framery, Qinguené et de
Momigny, Paris, 1791-1818, 3 vol. in-4°, le
1" de 760 pages, le 3* de 558, avec 114 plan-
Soit que l'effet de cette publication n'eut pu
répondu a l'attente de M. de Momigny, «oit
qu'il pensât que le moment était venu d'occu-
per par tau* les moyens possibles l'opinion pu-
blique de son système favori , trois an* après-
que le Dictionnaire de musique de l'Encyclopédie
eut paru, il donna le livre qui a pour titre : La
seule vraie théorie de la musique, utile à cevar
qui excellent dans cet art , comme à ceux
qui en sont aux premiers éléments, ou moyen
le plus court pour devenir mélodiste, harmo-
niste, contrepolntiste et compositeur. Ouvrage
dédié à set collègues de la Société acadé-
mique des enfants d'Apollon, aux grands ar-
tistes de l'Académie royale.de musique, à
la tele desquels est le célèbre Viotti, et à tous
les hommes de sens et de génie, par J.-J, de
Momigny; Paris, chez l'auteur (tans date).
in-fol-, gravé. Ce livre • été traduit en italien
mu* ce titre ; La sola g vera leotia delta mu-
tica delsiauor G- G. de Momigny, versione
del francese di E . M . B. Santerre, accadeinlco
/Harmonica ; Bologna, I Bî3, Cipriani , in- 4° de
133 page» «Tec M pages d'exemples lithogra-
phies. Dana cet ouvrage, le point de dé|iart
de la division d'une corde par une progression
arithmétique est abandonné pour faire place à
des considérations de formules de notes qui
conduisent l'auteur au même résultai. M. de
Momigny pose en principe qu'il n'y a que douie
demi-tons égauxdans l'octave, mais que les tou-
ches d'un instrument à clavier qui meltrnt sons
le* yeux ces demi-tons, ayant une triple relation
Intellectuelle, et nullement physique, a savoir, une
relation diatonique, une chromatique, et une
enharmonique , représentent vingt-sept touches
par octave, pour chaque Ion, au lieu de douze,
en 314 pour tous les tons. De là, il arrive à la
conclusion que la nécessité du tempérament est
une absurdité (1). Mai* (dit-il} comment dé-
truire les preuves mathématiques qui établis-
sent la nécessite' du tempérament? Sa ré-
ponse est curieuse et mérite d'être rapportée; la
voici : ■ Ces preuves n'en sont pas, ce qui se
■ contredit ne pouvant être la vérité. L'expres-
■ sion numérique de ta quinte, prise du nombre
• de se* vibrations, étant j, celle de Poc-
• tave î , et celle de la tierce majeure j (1) , il
■ est Impossible qu'il ne résulte pai d'une part
« 81, et de l'antre 80, car en triplant 3 on a
• B ; en triplant 9 , 27 -, et en triplant 27 on a
■ SI; comme en doublant 20, 40, et en dou-
t btant5 on a 10, en doublant 10, 20; endou-
• blant 40, 80. Que s'ensuit-il de là? Qne «0
■ est l'unisson parfait de 81, et que la diffé-
■ rencede 80 à si est nulle de fait, malgré sa
• réalité en ce qui concerne les chiffres; cette
■ différence étant un résultat nécessaire du
■ triplé comparé au doublé : s'il en était autra-
■ ment, 11 s'ensuivrait que ls quinte ne serait pas
• la quinte.ou que l'octave ne serait pas l'octave;
• car la quinte d'wf ne peut être la quinte réelle
UCDCUIC.WBKBI M fslt-LI qQMlQtClU|CDttl1l bCHlB
d* Tlugl-KTil tondra par «tin pour en r» prendre
muMriqua rtn inUrnua I
ta j, et celle de la tierce m.]™
ONT «7
» du ton d'u/ , qu'autant qu'elle s'accorde en
« tout avec la tonique et tes octaves et avec les
■ autres intervalle* de la gamme et de leurs oc-
■ laves, sans quoi il n'y aurait pas d'unité dans
• le système musical, et par conséquent point
■ d'échelle, de ^atume ni de musique. ■ On voit
que M. deMomigny avait entrevu, mais d'une ma-
niere vague, les erreurs des géomètres à l'égard de
l'application des proportions à la musique moder-
ne; mais dans son embarras pour discerner les li-
mites de cette théorie, il a trouvé plus commode
d'en nier la vérité. Eu réalité, il confond tout
dans celle prétendue critique, et mêle la théo-
rie de la progression triple avec la doctrine ordi-
naire des géomètres. La seule, vraie théorie de
cet écrivain ne peut être d'ailleurs d'aucune
ntilité pour former des harmonistes; les exem-
ples sont en général fort mal écrits, et ce qui
concerne le contrepoint et la fugue indique une
plume inhabile dans ces formes de l'art d'écrire,
et une ignorance complète de* principes de cet
art.
L'ouvragede M. deHomigny fut critiqué avec
sévérilé par Horel {voyez ce nom) dans des
Observations sur la seule vraie théorie de ta
musique, de M. de Momigny (Paris, Bachelier,
1821, in-o" de U pages ) ; mais celui-ci tomba
dans les anciennes erreurs de son Principe
acoustique, en voulant réfuter celles de la
vraie théorie, et H. de Homigny fit très-bien
voir ces erreurs dans un petit écrit intitulé *
Réponse aux observations de M. Horel, ou à
ses attaques contre la seule vraie théorie de
la musique, ouvrage de Jf. de Momigny ;
Paris (sansdate), IBuagetin-S" La persévé-
rance de celui-ci, malgré le mauvais succès de
ses ouvrages , de ses cours, de ses articles de
journaux relatifs à sou système , malgré l'indif-
férence des artistes et du public pour cette théo-
rie qu'il proclamait la seule vraie, cette persévé-
rance, di*-je, n'était point encore lassée en 1831,
car il insistait à cette époque pour obtenir un
de la classe des beaux-arts qui, sur la
du ministre de l'intérieur, s'occupa
de la théorie dont il s'agit, et posa à M. de Mo-
miguy diverses questions auxquelles il répondit
par cet écrit : A l'Académie des beaux-arts,
particulièrement à la section de musique,
réponse aux sept questions adressées par
celle-ci à M. de Momtony, le as avrilae cette
année 1831 ; Paris, 1831, in-B" de 34 page*. Dé-
puta lors il a publié : Court général de mûri-
que, de piano, d'harmonie et de composition
depuit A Jusqu'à Z, pour les élèves, quelle
que toit leur infériorité, et pour tous la mu-
siciens du momie, quelle que soit leur supé-
*« MOMIGHY — MOHCOUTEAU
riante réelle ; divisé en doute parties théori-
ques et pratiques; par J.-J. de Momigny,
d'après ses découvertes nombreuses et incon-
testables de vérité, d'utilité et de nécessité
pour les enseignés et Us enseignants ; Paris,
chu l'auteur, 1834, in-t°.
Les compositions publiées par M. de Momigny
«W( : 1° Quatuors pour deux violons, alto et
basse, op. 1 et I ; Paria, ctaex l'auteur. —
1° Sonates pour piano, violon et violoncelle, op. 9
et 10; Parla, Pieyel. — 3° Idem, op. 14, 1G, 18;
Paria, Momigny. — 4" Trio idem, op. 31 ; ibid.
— 5° Sonate* pour piano et Tiolon, op. S et 4;
Paria , Coupeiin. — 6° Sonates pour piano seul,
op. t et 7 ; ibid. — T Fantaisies et pièces diver-
ae», idem; Paria, Momigny. — g" Air tarie,
'demi Paria, Haory. — 9° Cantates avec ac-
compagnement de piano ; Paria , Momigu j. —
10° Sept recueils de romances avec accompagne-
ment de piano; ibid. On a aussi dn même .-
Première année de leçons de plana-forte.
Ouvrage élémentaire aussi utile à ceux qui
enseignent qu'a ceux qui veulent apprendre
à jouer de cet instrument ; a Paria, chei l'au-
tour. M. de Momiguj s'est ait a Tours depuis
longtemps. Il y Tirait encore eu 1855, «I était
igé de quatre-vingt-neuf ans.
MOMPOUR (F.-J.), organiste de l'église
Saint-Remi, s Bonn, a publie en 1830, a Francfort
snr-le-Mein, cher. F .-F. Dunst, une instruction
abrégée d'harmonie pratique sous ce litre ;
Kurtzer Inbegriff der Allgcmeinen ilarmo-
nielehre fur angehende Tonkunstler. Le sys-
tème de nasse chiffrée employé par cet auteur
est a peu près Illisible, a cause de ta multipli-
HONABKBsBTUOLomÉ), compositeur, né t
Bologne «ers 1604, fut surnommé il Monarino.
Élève de D. Augustin Fllipuxxi ( voyez ce nom )
pour le contrepoint et l'orgue, il devint compo-
siteur et organiste distingué. En 1670 il obtint
la plane d'organiste de San-Petronio, et rut
agrégé à l'Académie des Philharmoniques de
Bologne. Après la mort de son maître (Filipuiri),
la place de maître de chapelle de l'église Saint-
Jean ht Monte lui fut donnée. En lus» il fil
représenter su tliéatre Formagiiari de Bologne,
Popéra Catone il Glooane.
HONABI (CLi»Eirr), maître de chapelle
de la cathédrale de Reggio, dans les premières
années du dix -huitième siècle, naquit dans le
duché de Modène. En 1705, il fit représenter au
théâtre ducal de Milan VAretusu, qui fut suivi
de VAmaiona Conta a. Allaccl n'a paa eu
connaissance de ces deux ouvrage* : il cite seu- i
Itmsut dément Honari comme compositeur du
second acte du drame musical II Ttuxmom,
dont le maître de chapelle Paul Magui avait
écrit le premier, et qui lut représenté au théâtre
ducal da Milan , en 1706.
MONASTERIO (Jésus), virtuose tmIo-
niste et professeur de son instrument an Con-
servatoire royal de Madrid, est né en 1835 à
Potes, province de Santandor ( Espagne ).
Doué des plus remarquables 'dispositions pour
la musique, il n'était âgé que de dii ans lorsqu'il
excita une véritable émotion dans te publie par
son talent précoce en jouant, le S juin 1845, un
concerto de Tiolon dans un enlr'acto au théâtre
del Principe, i Madrid. Recommandé aa direc-
teur du Conservatoire royal de Bruxelles, il
tut admis dans cette institution en 1849, et y
reçut les leçons de Charles de BérioL Après trois
années d'études sous ce maître, Mouasterio ob-
tint le prix d'honneur ao concourt en 1851 ea
partage avec M. Beurrier, aujourd'hui ( 1802) pre-
mier violon solo du théâtre royalde Bruxelles, et '
professeur adjoint au Conservatoire de cette ville.
De retour en Espagne dans l'année suivante,
M. Mouasterio a été nommé par la reine profes-
seur de violon an Conservatoire de Madrid, puis
premier violon solo de la chapelle royale «t
de la musique de la chambre. A différentes
époques, il a Toyagé en France, en Belgique et
en Allemagne pour s'y faire entendre dans les
concerts. Au mois de décembre 1S61, ils joué
avec un brillant succès, à l'un des concerts du
Conservatoire de Bruxelles , un concerto de sa
composition, et s'est Hait également applaudir à
Gand, Bruges, Anvers ; puis il s'est rendu ea
Allemagne. A Leipsick , il a produit une vive
impression, a l'un des concerts du Gewandhavt,
dans plusieurs morceaux de sa composition.
Les qualités du talent de cet artiste sont un beau
son, une parfaite justesse, de la sûreté dans les
traits d'exécution et du goût dans la manière de
chanter.
MONCOUTEAU (PiEaRE-Faartcoia), or-
ganiste de l 'ég I i se Saint-Cérnialn-dea - Pré»,à Paris,
aveugle de naissance, est né, le 3 janvier 1805, à
Ville-Juif, près de cette ville. Admis a l'âge de
sept ans è l'institution des Jeu nés- Aveugles fondée
par Valentin Haûj, il y reçut son éducation lit-
téraire et musicale; puis, suivant l'usage de cette
maison,!! y enseigna lui-même le calcul, la mu-
sique, Ja grammaire «t la géographie. Il en sortit
en 1835, et commença i prendre position parmi
les organistes de Paris en jouant l'orgue de l'é-
glise des Missions-Etrangères; pulsll fut suppléant
de Séjan (vouez, ce nom) à Saint -Su Inicc et
aux Invalides. En 1841, il obtint au concours
l'orgue de Saint -Germa iu-rtee- Prés, et depuis cette
MONCOUTEAU — MONDONVILLE
16»
époque jusqu'à m jour (1885) il est resté m pus-
«esiion de cet emploi. Dès sa sortie de l'institution
des Aveugles, H. Monconteau s'était proposé de
«livrer à l'enseignement de l'harmonie : Il s'y était
préparé perdes éludes suiviesavec persévérance
«tarait même transcrit une partie do TraHédecon-
(repoiotetde fugue de l'auteur da la Biographie
des Mulleient, a l'aide d'une notation de In mu-
sique en poinU aaillanla de ton invention. Pour-
suivant ion dessein avec une Terme volonté,
M. Moncouteau s'est Tait connaître, depuis 1845
environ, comme un des meilleurs professeurs
d'harmonie de Paria, et, dans ta vue da popula-
riser cette science, Il a publié les ouvrages sui-
vants, qui ont obtenu du succès : I" Traité
d'harmonie, contenant Je* règle* et les exer-
cices nécessaires pour apprendre à Me» ne'
coin pagner un chant , ouvrage dédié «M. Félix
Clément; Paris, Al. Gras. — î* Sétumédet ac-
cords appliqués à la composition ; ibid. —
1° Traité du contrepoint et de ta fugue, pré-
cédé d'une récapitulation de toute l'harmonie;
ibid. — i" Explication des accords, manuel des
éléments de l'harmonie; ibid.— 6* Exercice»
harmonique* et mélodique*; ibid. — S4 ac-
cueil de leçon* d'harmonit ; ibid. — 7" Ma-
nuel de transposition inusicale ; ibid. Cet ar-
tiste t'est Tait connaître aussi comme compositeur
par quelques morceaux de musique d'église à
ï et 3 vois, et par de petits morceau* pour le
HONDO ( J .-G- DoannquE ) , professeur de
langue italienne a Niort, a traduit de l'italien :
1* Les Baydlncs, ou Lettre* sur la vie et le*
ouvrage* du célèbre compositeur Haydn,
par Joseph Carpani; Paris, 1836, in-8°. —
2" Dictionnaire de musique par le docteur
Liektenthal; Paris, 1839, I volumes grand
IsvT.
MONDODONO ( Jebokc DE ), prêtre vé-
nitien du dix -septième siècle, a rail imprimer de
sa composition : 1° laissa , Salml e faltl Bot-
dont a etnque voct ; Venise, 1857. — 1° Salmi
a qualtro vori cou una letania délia B. P.;
Venise , 1683.
MONDONVILLE { Jean -Joseph CASSA-
NEADE), compositeur, naquit a Nar bonne, le
) 1715 (I), on 1711, selon les ren-
ia de Beflera (1), d'une famille noble
mata pauvre, originaire de Toulouse et qui
avait possède la belle terre de Hondonville , dont
Int plus
il prit le nom quoiqu'elle ni
Ses premières éludes de i
violon pour objet, et il lit de rapides progrès
sur cet instrument. Il était k peine âgé de dix-
neuf ans lorsqu'il se mit * voyager. Arrivé a
Lille, dans la Flandre française, on il avait été
appelé pour j remplir l'emploi de premier violon,
il y écrivit trois grands motets qui furent goûtés,
et qu'il alla faire entendre au concert spirituel
de Paria, en 1737; 'il* y furent applaudis. Ce
succès et Ceux qu'il obtint comme violoniste dans
les mêmes concerts, furent le commencement
de sa fortune, car ils lui procurèrent une place
dans la musique de la chambre du roi , et plu»
tard ( 1744 ) sa nomination de surintendant de la
chapelle de Versailles, après la mort de Gervajs.
Ces motets, qui depuis lors ont été imprimes
avec luxe, étaient un Magnas Dominas, un
Jubilate et un Domina* regnavit. Mondon-
ville fit aussi paraître des sonates et des trios
pour le violon , des pièces de clavecin avec
accompagnement de violon, et des concertos
d'orgue auxquels Balbatre procura une grande re-
nommée par sa manière brillante de le* exécuter
au Concert spirituel. Il t'essaya aussi k l'Opéra;
mais sa pastorale historique A'Isbi, jouée en
1742, n'j réussit point Plus heureux dansaon
Carnavaldu Parnasse, jouée en 1749, il vit cet
ouvrage arriver à la trente-cinquième représenta-
tion ï on le reprit en 17G9 et en 1787. Complai-
sant et souple avec tes grands, Mondnnville s'é-
tait fait k la cour de puissants protecteurs qoi
exagérèrent son mérite et lui procurèrent des
succès de peu de durée. En i7Sî une troupe de
chanteurs italiens était arrivée en France et avait
donné lien fc ces discussions connues sous le
nom de guerre de* bouffon*. On sait que la
cour s'était prononcée es faveur de la musique
française contre l'italienne : M™* de Pompadovr,
particulièrement, s'était faite la protectrice des
compositeurs français. L'abbé de la Mare avait
laissé en manuscrit le poème de l'opéra intitulé :
Ttton et l'Aurore; Hondonville y lit mettre la
dernière main par l'abbé de Voisenon , te mit
en musique et le KL jouer en 1753. La première
représentation fut considérée comme décisive
dans la guerre des bouffons, et de part et d'autre
on se prépara k soutenir tes iuléréb de la mu-
sique italienne et de la française. La jour de la
première représentation , le parterre de l'Opéra
fut occupé par te* gendarmes de ta maison du roi.
part S rosen et TuU l'tnipoiteiii a (tuent pour l'tue- adopM a
170
MONDONVILLE — MONE
les mousquetaires et les cliev su-légers : les parti-
sans 4m bouffons , appelés le coin de la reine,
ne purent trouver lia place que dans lea corri-
dor». Grâce à eu précautions, la pièce réussit
nt, et le parti vainqueur lit partir le
r un courrier pour porter tn roi, qui
était a. Choisy, ta nouvelle de la victoire. Celle-
ci était compléta , car le lendemain te renvoi des
bouffons fut décidé , et l'Opéra français reprit
ses anciennes habitudes et les avantages de son
monopole.
L'année suivante, Mondonville, parvenu par
son succès a la plus haute laveur, a la ville comme
à la tour, fit représenter sa pastorale de Daphnii
et Alcimadure en patois languedocien, dont
la douceur a beaucoup d'analogie avec la langue
italienne pour la musique. Jéliotte, Latour et
M'ie Fet, qui chantaient lea principaux rôles ,
étaient nés dans les provinces méridionales de
la France et parlaient ce langage avec facilité.
lia rendirent l'illusion complète et procurèrent
a l'ouvrage un succès d'enthousiasme. On en
contesta cependant la propriété a Mondonville,
et l'on prétendit qu'il était connu dans le Midi
sous le nom de l'Opéra de FrtnUignan, et
que le fond en était pris dans lea airs populaires
du Languedoc. En 1768, Mondonville remit au
tliéltre cette pastorale traduite par lui-même en
français ; mais elle ne fut plus aussi favorable-
ment accueillie , soit que la naïveté primitive
lut, comme on l'a dit, devenue niaise dans la
traduction, soit que Legros et M™ Lanivée,
qui avaient succède a Jéliotte et a M'i" Fel ,
tussent moins de grâce et d'abandon. On reprit
cependant encore la pièce en 1773. Les autres
opéras de Mondonville sont : • Les Fêtes 4e
Paphos, composé de deux actes, Vénus et Ado-
nis, Bacchus et Érigone, écrits autrefois pour
le théâtre de M» de Pompadour, a Versailles ,
et joués à Paris en 1758; Psyché, en I7flî,
devant la cour à Fontainebleau , et en 1769 à
Paris; Thésée, sur le poème de Quinault et
avec les récitatifs de Lully , qui tombai la cour
en 176», et à Pari* en 1767; enfin, Les Projet*
de l'Amour, ballet héroïque en trois actes, re-
présenté en 1771.
Après là mort de Rover, Mondonville obtint,
au mois de Janvier 1755, la direction du Con-
cert spirituel, où il fil exécuter ses motets avec
beaucoup de succès. H fut le premier qui fit en-
tendre dans ce concert des oratorios imites de
ceux des maîtres italiens. Parmi ceux qu'il a
composes , on cite i Le* Israélites au mont
Oreb, le* Fureurs de Saùi et les Titans. Après
avoir administré ce concert avec beaucoup de
■Me pendant sept ans , il rat remplacé par Dan-
vergne en 1761 N'ayant pu s'entendre sur les
émoluments qui devaient être payes a Hondon-
ville pour la possession de ses motets et de ses
oratoires, Dwvergne se vit enlever cette mu-
sique par son auteur ; mais les habitues du Con-
cert spirituel la demandèrent avec tant d'in-
stances qu'il fallut traiter avec MondonTille
moyennant une somme de 37,600 fr. pour en
avoir la possession, à la condition qu'il en diri-
gerait lui-même l'exécution.
Mondonville avait beaucoup de vanité , et af-
fichait la prétention de passer pour homme de
lettres en même temps que compositeur; et la
plupart des poèmes de ses opéras étaient pu-
bliés sous son nom , quoique l'abbé de Voisenon
eu fut le véritable auteur. En 1768, il obtint une
pension de 1,000 francs sur l'Opéra. Contre l'or-
dinaire des musiciens de son tempe, il était avare
et avait acquis une fortune asses considé-
rable (I). Sa répugnance a faire la moindre dé-
pense fut cause qu'il mourut s
de ta médecine , dans si
de Tlellevllle, le 8 octobre 1773. Mondonville
avait épousé MLl[ de Boucan, fille d'un gentil-
homme fort riche, en 1747, et en avait eu un
fils, objet de la notice suivante.
MONDONVILLE. ( ....), fils du précédent,
né i Paris en 174S, passait pour un habile vio-
loniste de son leinpa. Il n'était âgé que de dix-
neuf ans lorsqu'on grava de sa composition six
sonates pour violon et basse. Plus tard, il étudia
le hautbois et en joua dans les concei ta. Il est
mort à Paris en leos.
HONE(FsaNcms-JoesMt), savant littérateur
et archéologue, issu d'une famille hollandaise dont
le nom véritable était Moonen, est iM i Mingols-
heim près de Heidelberg, le 13 mai 17U3. Après
avoir étudié le droit, la philologie et l'histoire S
l'université de Heidelberg, il en devint lui-même
ensuite professeur et bibliothécaire. Appelé en
1B37 à l'université deLouvaln, en qualité de pro-
fesseur de politique et de statistique, il occupa
cette position pendant trois ans; mais 11 la per-
dit par la révolution de ÎSSO. De retour a Hei-
delberg, il s'y occupa de profondes r«cberchea
archéologiques jusqu'en 1835. Il fut alors appelé
è Carttmbe pour y prendre la place de directeur
des archives, qu'il occupe encore ( 1863). Une
partie des travaux historiques et archéologiques
(i| Dimib irtiiii »p*e(*l .ur Hou domine, puMièdau
l,arll etali d'oo* exécutas*
MONE — MONFERRATO
de ce savant ne concerne pu ce
mais il doit y être cité pour deux colleclinni qui
ont de l'intérêt pour l'histoire du chant des di-
verses églises au moyeu âge. Le premier • pour
titre : LateMschc imd Grieehitche Metim
aut dem zweiten bit sechsten Jahrhtmdert.
Messes latine* et grecques, depuis le deuxième
tiède jusqu'au sixième) ; Francfort-sur- le- M rin,
C. B- Iilzlui, 1850, 1 vol. in-4". I* première
division de ce volume renferme les dissertations
et les notes «ur les messes gallicane* ou franci-
ques qui forent en usage dans le* diter* systèmes
liturgiques, depuis le quatrième siècle jusqu'au
sixième, et su r les manuscrits qui les contiennent,
puis les textes particuliers deorue de ce* messes;
en lin, des recherches sur la langue employa dans
ces messe* jusqu'au temps de Pépin et de Char-
lemagne, et des remarques sur cette liturgie. Le
seconde partie renferme des dissertations sur les
messes sfricaines de la fin du deuxième siècle
et du commencement du troisième, sur celles
de la seconde moitié du troisième siècle , du
quatrième et du corn men cernent du cinq uième,s u i-
Ties de recherches sur celte liturgie. Les messes
romaines remplissent ta troisième partie, dans
laquelle se trouvent aussi de savantes recherches
sur les plus anciens manuscrits da ces monu-
ments. La quatrième partie est consacrée S la
liturgie grecque primitive et ases dilorses modi-
fications. 4
Mon moins important, le second ouvrage de
H. Mone est une collection générale des hymnes
latines du moyen âge , publiées d'après les ma-
nuscrits et commentées ( LateMieh» Bt/mnen
des Mittelalttn, au* Bandschrlflen Aerous-
gegtbm. urtd erklaert) ; Fribourg en Brisgau,
llerder, i8ï:nass, 3 toL gr. in 8°. Le premier
volume contient les chants è Dieu et aux anges ;
le second volume, les chants à la Vierge Hsrle;
le troisième, les liymnes et les séquences des
saints. Lee notes qui remplissent ces trois volu-
mea sont des modèles de savante et substantielle
MONELL1 (Fsauçois), compositeur au
service du due de Plaisance , sers le milieu dn
dix-septième siècle, n'est connu que par un
onTrage intitulé : Bnole tieW Brimanloper un"
balhtto fatto in Pincmta dal Serm . Sig.
DucaUcarnevaledeU'an*oltel. Inveaiione
e poata drammatlea dei Cm. B. M. { ber-
nardo Horando), posta *» wuatoa da Pron-
once. Monclii. Le livret de set opéra-ballet a
été Imprimé sons ce titre i Plaisance, tnex Bax-
sacohi, i05i, iii-4".
MOIVETA ( Josspb ), né à Florence en 1761 .
ht attaché an service dn grand-duc de Toscane
en qualité de compositeur. Il occupait encore
I cette place en 1811. On a donné, sur divers
théâtres de limbe, les opéras suivants de sa com-
position : 1° Il Capttano Tenaglia, opéra
bouffe ; à Livoume, 1714. — 1" La Mtita pur
amore; idem, i Alexandrie, 1785. — 3" Amor
vuol giavcntù; 1 Florence, 1788. — 4° L'Equi-
voeo del nattro; Ibid., 1780. — i" I due ru-
fort, 1791, è Rome. — 6" JÎ Conte Policronio,
opéra bouffe, à la résidence royale de Poggio ,
en 1791.
MONFERRATO ( P. NADAL ou KA-
TALE), prêtre vénitien, né dans les premières
années dn dis- septième siècle , fut élève de Ro-
vetta ( voy. ce nom), pour l'orgue et le con-
trepoint. Après la mort de l'organiste de Sainl-
Murc, Jean-Baptiste Berti, en I6B9, il prit part
an concours ouvert pour remplacer cet artiste;
mais ce fut Cavalll f nos/, ce nom) qui obtint la
place, le ïï janvier. Un mots après , c'est-à-dire
le 11 lévrier, Monferrato dot se contenter d'en-
trer dans la même chapelle en qualité de diantre;
mais lorsque son maître Rovetta Tut appelé i la
position de maître de cette chapelle, il lui suc-
céda dans celle de vice-maftre, le 10 jan-
vier 1847. Trente années s'écoulèrent pendant
qu'il ta exerçait les fondions, et ce ne fut que
le 30 avril 1670 qu'il obtint la place de maître
titulaire , après la mort de Catalli. 11 la conserve
jusqu'à son décès , qui eut lieu au mois d'a-
vril 1*85. Outre les places qu'il occupa h l'é-
glise ducale de Saint-Marc, Mon ferra lo en eut
plusieurs autres, parmi lesquelles on die celle*
de directeur du choeur des jeunes filles dn Con-
servatoire des M cndlcanii, et celle de maître
de chapelle de la paroisse Saint- Jean-Chrysos-
tome, dans laquelleil habitait. Il avait établi osas
ce quartier une imprimerie de musique, en so-
ciété avec un certain Joseph Seala, qui, en
mourant, loi laissa sa part de la propriété. De
plus , Il donnait beaucoup de leçons de chant
et da clavecin dans les familles palrieiennes.
Toutes ces sources de revenu procurèrent a
Monferrato des richesses considérables, dont il
disposa en faveur de neveux et nièces , d'insti-
tution* religieuse», et même de personnes de
haut rang , par ua très-long testament écrit de
la main d'un notaire nommé Pietro Brachi, le
16 novembre 1034. Le buste en marbre de ce
maître fut placé au-dessus de la porte de la ss-
erlstie de l'église Sa i nt Jcan-Chr ysostome, avec une
Inscription latine a sa louange. Les navres im-
primée* et connues de Monferrato sont celles
dont voici le» titie» : V Salmi coneertati ai,
0 e S vod, eon violini ed organo, llb. 1 et 1 ;
Venise, FrssK.Magni, 1647 et lus». — r Mo-
by Google
m
MONFERIUTO - MOMG1H
tatli a quattro vnci, con violini e vloletia ,
Uh. 1, 3, 3; ibid., 1655, 1659, 1871. - S° Mo-
tettt concertait a 5 e G voei; ibid., ieao. —
4° Motet U concertati a 2 a 3 voei , Ubro. 1* ;
ibid., iow>, in-4".— b"Motetti a voce tolo, vio-
lini ed organo, op. 6 ; in Veneiia, presse Cs-
millo Barloli, 18BB. in-4". — 6" Motetti concer-
tati Q 3 e 3 voei, lib. H°; in FeneUa , app.
fr. Magnt, 1889, in-4". — 7" Salmi concertati
ai, 4, 5, 8, 7, S voei cou s(rom«i/i « tenta,
lib. W, op. 8, ibid. ,11169, iu-40.— 8° Salmi brevi
a Otto pieni, op. 9; Ibid. 1675. C'est une
réimpression. — b° A'acri concenff owla Mo-
tetti a vocesola, con due violini et vloletta,
10.11°, op. 10; ibid., 1675.— la- Sabni con-
certati a due voei con violini, op. 11 ; ibid.,
1170.— W Salmi a vocesola con violini, lib. [0°,
op. 13; m Veixtio, app. Giut. Scala, 1677.
Il y a une autre édition de 1681 . — 13' Mitste
ad uim capellànm quatuor et qutnque
vocum, op. 13 ; Ibid., 1677. Cette date provient
d'un changement de frontispice. — 13° Salmi
concertati a due voei con violini e tenxa,
op. 18 { Wd., 1678. — 14" Antifonc a vocesola
con batso continua ed organo, op. 17 ; ibid.,
1678 — M'Motettia 2 e-Zvoci,Ub. UI°,op. IS;
ibid., 1681. Monferrato (ut un bon musicien
qui écrivait bien , mail inférieur pour Ifuïentioa
à ton matlre Rnvetla , et a aea contemporain»
Civalli , Legrenzi tt Ziani.
UONGE(G*arARDJ, illustre mathématicien
a qui l'on doit la création de il géométrie descrip-
tive, naquit a Beanne le 10 mai 1747. Après
avoir fait ses études chei ies PP. de l'Oratoire de
sa Tille natale etè Lyon, il fut employé à des tra-
vaux de fortifications, ob 11 se fit remarquer par
son élégante manière de dessiner le» plant , et
devint successivement professeur suppléant de
"wlliéms tiques et professeur titulaire de phy-
sique* l'école de Méiière». Hais bientôt, don-
nant l'essor i son génie, il Jeta les premiers
fondements de la science qui l'a immortalisé, en
généralisant par des principes féconde les procé-
dés graphiques de la coupe des pierres , de la
charpente et dee autres parties de constructions
géométriques qu'on enseignait alors dam les
écoles d'artillerie, du génie et de la marine.
Après avoir lutté longtemps contre la routine
qui repoussait ses découvertes , il attira sur lui
l'attention du monde savant , se ha à Paris et
devint successivement professeur S l'école d'hy-
drodynamique du Louvre, éliminateur des
élevés de la marine, membre de l'Académie des
sciences, puis, après la révolution, ministre de
la marine , professeur à l'École normale et à
l'École polytechnique, commissaire du gouverne-
ment en Italie, de la commission des sciences
de l'expédition d'Egypte , sénateur et comte de
l'empire. Il mourut a Paris le 28 juillet 1818.
Comme la plupart des grands géomètres du dlx-
buitième siècle , il s'occupa du problème de la
corde vibrante; mais, suivant la direction da
son génie, il en donna la solution par une cons-
truction géométrique. Supposant qu'une corde
vibrante, placée lioritontalement pour plus de
simplicité , soit pincée dans une direction verti-
cale , et que le plan se meuve selon une direc-
tion perpendiculaire , il a démontré que la corde
doit décrire, par son double mouvement de vi-
bration et de translation, une surface dont les
sections, faites par des plans parallèles an pre-
mier, donnent pour chaque instant la ligure de b
courbe. Houge a exécuté cette surface dont le
modèle ae trouve a l'École polytechnique. Ama-
teur passionné de musique, il avait profilé da
sa mission «a Italie pour faire faire s Venise de*
copies de* œuvres de tous les anciens maître*
de la chapelle de Saint-Marc , et en avait empH
des caisses qu'il confia aux soins dn célèbre
violoniste Kreutzer, voyageant alors eu Italie ;
mais celui-ci négligea sa mission, et quand
l'armée française fut forcée d'opérer sa retraite,
les caisses tombèrent au pouvoir des alliés et
furent transportées en Angleterre.
HONGEZ (Antoike), né à Lyon, en'
U47 , entra fort jeune dans l'ordre des Génové-
fains. Nomme, sous le gouvernement du direc- '
taire, un des administrateurs de l'hôte) de* '
monnaies de Paris , Il a conservé cette place "
jusqu'en 1837. A l'époque de la formation de '
l'Institut, U fut appelé dans la classe de Btté- ' r
rature ancienne. Éliminé de ce corps en 1816, H ■
yeatrentredenxansapres.il est mort le 30 juillet
I83G. An nombre des mémoires que ce savant a
fait insérer parmi ceuidH l'Académie des inscrip-
tions et belles- lettres, on remarque oeux-dt
1" Rapport sur les moyens de faire entendre les
discours et 11 musique des fêtes nationales partons
les spectateurs, en quelque nombre qu'ils puissent
être (Anciens Mémoires de V Institut national,
cloua de littérature et beaux-art», l. m,
1801). — 1* Mémoire sur les harangue* attri-
buées par les anciens écrivains aux orateurs,
sur les masques antiques, et sur les moyen*
que l'on a cm avoir été employé* par les ac-
teurs, cbex les anciens, pour se faire entendre de
tous les spectateurs ( ibid., tome IV, 1S03).
HONG IN (CuHUis-Fnifleois -Joseph), pro-
fesseur de musique à Besançon, né dans le
département du Douba en 1809, est auteur d'an
ouvrage intitulé : Nouvelle Méthode élémen-
taire pour l'enseignement du plaln-chaat et
MONGIN - MONKAIS
171
du chant musical , suivi d'un recueil de mo-
tets* Pirii, Hachette, 1836, io-B° de 130 pages.
H. Mongin, qui a eu pour collaborateur M. Ber-
thtot, inconnu dus le monde musical, est mort
i Besançon , au mois d'octobre 1881 , k l'agcde
rinquante-deux soi.
MONGIN (M"* M..B!E-Loci(E), est née la
11 juin I84i s Besancon, ob son père exerçait la
profession d'avocat. A l'âge de quatre ans sa mère
lui donna les premières leçons de musique et de
piano; die eut ensuite pour professeur H. Ron-
caglio, organiste de l'église Saint-Pierre. Une in-
telligence d'élite ainsi que l'application aux études
se manifestèrent de bonne beure cbez la jeune
Marie, et tes progrès lurent rapides. Klle était
* peine âgée de unie ans lorsque, par une heu-
reuse inspiration, ses parents se décidèrent i
Tenir habiter Paris pour .qu'elle pût recevoir
les leçons des meilleurs professeurs. An mois
de janvier 1863, M11' Mongin entra an Conser-
vatoire, dans la cluse de piano de M"" Far-
reste, et depuis lors) elle se distingua constamment
par la douceur de son caractère, son zèle et son
assiduité. En 1853 elle remporta le deuxième
prix de solfège et le premier l'année suivante.
En 1859 le premier prix depiano Ini Tut décerné,
et, enfin, en 1861, elle obtint le premier prix
d'harmonie, après quelques années d'études, dana
la classe de H. Bienaimé.
Habile virtuose, grande musicienne et tectrice
de premier ordre, celte jeune artiste a fait une
étude approfondie des compositions des auteurs
Massiques et de celles des plus célèbres claved-
xistes des seizième, dit-septième et dix-huitième
siècles. Toutes les fois qu'elle a fait entendre en
public les œuvres qui forment la belle collection
Intitulée Le Trésor des planistes, que publient
en ce moment (1803) M. et M™ Farrenc,
M"* Mongin a obtenu le* plus brillants succès
cl le suffrage des connaisseurs.
MON1GLIA (Je*n-Anmk), compositeur
dramatique , né k Florence dana la première
moitié du di «-septième siècle, est connu par les
opérai suivants: 1"/I Ilsseo, représenté k Dresde,
en 1607. — 1' Gioeasta, drame, k Dussel-
dorf, en 1098.
MONIOT (Jiab), poète et musicien du
treizième siècle , était né a Arras et lut con-
temporain de aaint Louis. On ignore si le nom
de Moniot était celui de ta famille, ou si c'est
se sobriquet qui signifie petit moine. Le ma-
nuscrit de la Bibliothèque Impériale de Paris ,
coté 7331 (ancien fonds), contient quatorae chan-
sons notée* de ta composition.
MONIOT (Juk), contemporain du précé-
dent, est connu sons le nom de Moniot de
ParU, parce qu'il était né dans cette ville. H
était aussi poète et musicien. On trouve sept
chansons notées de sa composition dans un
manuscrit coté B5( fonds de Cangé), a la biblio-
thèque impériale.
MONN ( MiTTHieo-JuAN ) , compositeur, que
Gerber croit avoir vécu i Vienne vers la fin du
dix-huitième siècle, est connu par l'indication de
nombreux ouvrages manuscrits , dans le Cata-
logne de Traeg (Vienne, 1799 ). En voici la
liste : 1" Instruction sur 1s basse continue —
1* Oratorio intitulé: Entretiens salutaires. —
3* Prières. — V Requiem k 4 voix , 3 violons et
orgue. — 5" Messe k 4 voix et 4 instruments.
— 6* Messe à 4 voix et k grand orchestre. —
7° Chœurs et motets h voix seule. — 8° Six
avmpbooietj pour l'orchestre. — 9° Un concerto
pour violon. — 10* Un idem pour violoncelle. —
1 1" Dix-huit quatuors pour 3 violons, alto et basse.
—13" Quinze divertissements pour les même* ins-
truments. — 13" six trios pour'i violons et basse.
— 14" Trois idem pour flûte, alto et bisse. —
IS'Trois idem pour flûte, tiolou et basse.— ICSo-
nates pour violon et basse. — 17° Musique mili-
taire* tO parties. — 18° Douze concertos pour le
clavecin avec accompagnement. — 19° Trente
divertissements pour clavecin seul. — 30° Six
sonates idem. — 11" Diana e Amore, opéra.
MONNAIS (Gbilucme-Édoiued-Desifé),
littérateur français et amateur télé de musique ,
est né k Paris, le 37 mai 1798. Après avoir ter-
miné ses études et fait un cours de droit, il fui
reçu avocat en 1818; mais il préféra la littérature
au barreau, et les mémoires k consulter cédèrent
le pas aux vaudevilles et aux comédies. Ses pre-
miers travaux pour le théâtre datent de 1830; il
eut pour collaborateurs dans ces légères pro-
ductions Dtrtota, Paul Du port, Saiut-Hilalre et
Vulpian. Les ouvrages donnés par Ini k divers
théâtres «ont : Midi OU l'Abdication d'une
femme. — le Futur de la Grand1 Maman. —
La Première Cause. — La Contre-Lettre. —
Les Trait Catherine. — La Dédaigneuse. —
Le Chevalier servant. — Un Ménage pari-
sien. — Deux FiUet à marier. — La Dame
d'honneur. — LeCent-Sutsse (n l'Opéra-Comi-
qne). — Sultana (idem). Dans une direction plus
sérieuse M. Monnals prit part aux ouvrage» de Mar-
changv et de Tlssot, de l'Académie française, et
dirigea les Èphémérldei universelles (Paris,
1818-1813, 13 vol. in-8"), dont il fut aussi un de*
principaux rédacteurs. Des 1918, M. Monnals
avait hit les premier* essais de sa plume dan*
divers Journaux auxquels 11 fournissait dea ar-
ticles sans être attaché spécialement k aucun;
mais au moi* de juillet 1833 il entra au Cour-
ogle
174
MONNAIS — MONPOU
rier fronçais, comme rédacteur 4* fsuillelon des
théâtres. An moisde novembre 183fl, il fut nommé
directeur adjoint de l'Opéra. Depuis 1840 il a le
titre et lei (onction* de commissaire du gouver-
nement près des théâtres lyrique* et du Conferra-
lolre ; comme tel, 11 a prie parte tout let travaux du
comité d'enseignement de cette école. Depuis 1 835,
M. Monnaie est un des rédacteurs principaux de
ia Revue et Gazetu musicale de Porto, ou le*
articles sont signés du pseudonyme Paul Smith.
Il y a publie en feuilletons des nouieltes ou ro-
mans dont les sujets se rattachent à la musique,
et qui ont été réunis ensuite en Tolumes; tels
sont : 1* Esquisses de la vie d'artiste (Paria,
1844, S Toi. in-8°). — 3° Portefeuille de deux
cantatrices (Paris, 1845, in-80]. — l" Lei sept
Notes de ta gamme ( Paria, 1846, in-8"). Sous le
même pseudonyme parait aussi chaque année,
dana le même journal, une revue annuelle de tous
les événements musicaux, de quelque genre que
ce soit. Enfin, M. Monnais y est chargé de rendre
compte des ouvrages représenté» à l'Académie
impériale de musique (l'Opéra), ainsi qu'au
Théâtre Italien. Sa critique se distingue par la
bienveillance, l'esprit et la politesse. M. Monnais
a fourni quelques articles de critique musicale à
la Senne contemporaine, bous le pseudonyme
de wtlkelm. Dans les années 1851, 1853, 1859
et I86ï,ce littérateur distingué a été chargé d'é-
crire les poirnea des cantates pour les grands con-
cours de composition musicale a l'Académie des
beaux-arts de l'Institut; ces cantates ont pour ti-
tres : le Prisonnier; Le Rocher d'Appemel; Bù-
jazet et U Joueur de flûte; Louise de Métier et,
MONNET (Jean), né a Condrieui , près
de Lyon, demeura jusqu'à i'igejje quinze ans
«bex un oncle qui négligea son éducation an
point que, parvenu a cet âge, Il savait k peine
lire, n se rendit alors à Paris, et fut placé dans
ia maison de la duchesse de Berry (fille du ré-
gent), qui lui donna quelques maîtres d'agré-
ment; mais ayant perdu m Bienfaitrice, le 30
juillet 1719, il se trouva sans ressource», et
mena pendant plusieurs années une vie dis-
sipée et orageuse. Enfin, M 1743, il obtint le
privilège de l'Opéra- Comique , mais il ne le
garda pas longtemps. En 1745 11 était directeur
du théâtre de Lyon, et, en 1748, d'un théâtre
français à Londres. De retour à Paris, il reprit ,
en 1751, la direction de l'Opéra- Comique, et la
garda jusqu'en 1758. Ce fut sous sa direction
que ce spectacle prit du développement , et cessa
d'être un théâtre de vaudeville. Favart, Se-
dalne, Dau vergue, Phtlidor et Duni préparè-
rent, par leur* ouvrages, les Français à eu-
tendre de la musique plus forte et plus drama-
tique, et l'on ne peut nier que Monnet n'ait
beaucoup contribué a cette révolution. Il est
mort obscurément * Paris, en 1785. On a de
lui : Anthologie française, ou chanson»
choisies depuis le treizième siècle jusqu'à, pré-
sent; Paris, 17S5, 3 roi. in-6°, avec (ea ai,-»
notes. On trouve en tête du recueil une préface
ou Mémoire historique sur la chanson, qu!
est de Meusuier de Qnerion. Ce recueil est esti-
mé. Un quatrième volume, donné comme sup-
plément, est intitulé: Choix de chansons
joyeuses; Paris, 1785, in-8". On trouve des
renseignements sur la vie aventureuse de
Monnet dana un livre intitulé : Supplément au
Maman Comique, ou Mémoires pour servira
la vie de Jean Monnet; Paris, 172S, 2 vol.
In-lS, avec le portrait Oet ouvrage est écrit
par Monnet lui-même.
MONNIOTE (D. JBAH-Fnuiçois), ou MO-
HIOT, bénédictin de Salnt-Germain-dea-Pré* ,
néà Besancon, en 1723, mourut à Figery, près
de Corbeil , le 29 avril 1797,. On lui a attribué
l'Art du facteur d'orgues, publié sous le nom
de Dom Bedos de Celles ; mais j'ai démontre, i
l'article de celui-ci, que cette tradition n'eut
pas fondée.
MONOPOLI (Jacooea). Voyet TKSAN-
GUIHE.
MONPOU (Hippolttk), compositeur dra-
matique, né à Paris le 12 janvier istw , entra
dana la maîtrise de l'église métropolitaine de
cette villa à l'âge de neuf ans, comme enfant
de choeur, et y apprit les éléments de la musique
sous la direction de Desvigne (vog. ce nom).
Plus tard , Cliorou l'admit au nombre dea
élevé* de l'école .qu'il venait de fonder (1817) ,
et le choisit deux ans après pour remplir les
fonctions d'organiste A la cathédrale de Tours ,
quoique Monpou fût k peine entré dans aa sei-
sième année. Incapable d'occuper cette place , il
fut bientôt congédié , revint A Paris, et rentra
dans l'école ne Choron , où il eut l'emploi de
répétiteur- accompagnateur. Cependant lecteur
médiocre, pianiste inhabile, et fort ignorant
dans la science de l'harmonie, Il n'avait rien
de ce qu'il' fallait pour un tel emploi lors-
qu'il lui fut confié; toutefois, incessamment en
exercice avec ses condisciples, parmi lesquels
on remarquait MM. Duprez , Boulanger, Scudo,
Vachon, Renaut, Canaple», Warlel , et se li-
vrant sans relâche 4 l'étude des partitions des
grandi math es Maliens, allemands et français,
Il acquit par degrés des connaissances pratiques
qui suppléaient a l'instinct, lent A se développer
en lui, et aux défauts d'une éducation première
mal (site.
by Google
En ISIS, l'auteur de cette notice Tôt prié par
Choron de Taire dans son école un cour* d'har-
monie pour le» étèTea qui Tiennent d'être
gommé*. Monpou en suivit le* leçon* avec as-
siduité, mai* *e* progrès étaient aussi lent*
et pénible* que" ceux de Duprei étaient rapide*.
L(* (
mencèrent en 1BÎ8 dan* cette même école,
connue alors tous le nom d'Iiulilwlton royale
de musique religieuse, fournirent a Honpou
de fréquente* occasions de remplir ses fonc-
tions d'accompagnateur devant le public , et lui
firent acquérir l'aplomb qui lui manquait aupara-
vant. Le* événements politiques de 1830 ne firent
pas seulement eeeeerce* intéressantes séances,
mais Ils compromirent l'existence de l'école &
laquelle Choron avait consacré ses dernières
année* , et finirent par en amener ta dissolution.
Jeté tont a coup par ces événement* dans un
monde qu'il ne connaissait pas, et passant de
la vie contemplative d'une sorte de Thébaïde,
a l'âge de près de trente ans, dans l'exis-
tence agitée d'un artiste qui ctterche du pain et
de la renommée, Honpou semblait à se* amis
l'homme le moins propre à atteindre ce double
but Son extérieur ne prévenait paa en sa fa-
veur; ses manière* inculte* repoussaient la
sympathie. Néanmoins, au grand étoonenient
de ceux qui lé connaissaient , sa fortune d'ar-
tiste fut aaien rapide. En dépit des études classi-
ques qui avaient occupé toute aa jeunesse , il se
passionna tont à coup pour le romantisme,
dont on faisait alors beaucoup de bruit, et
s'enrôla parmi les novateurs qui rêvaient une
o l'art. Se* premlc
Dès
1SJ8 il avili produit un gracieux nocturne à
trois voix sur les paroles de Béranger : Si
fêtait petit oiseau, et ce premier essai avait
été suivi de quelques jolies chansonnettes ;
nuls ce lut sa romance de l'Andalouse, pa-
roles d'Alfred de Musset, qui fut le signal de
la nouvelle direction donnée A ses Idées , et
qui commença 1* popularité dont il jouit pen-
dant quelques année*. Le lever, Sara la Bai-
gueuse , Madrid , la chanson de Mignon , le
Fou de Tolède , et beaucoup d'autres petite*
pièce* se succédèrent rapidement, et eurent du
retentissement parmi les adeptes de l'école a
laquelle il s'était affilié. Il y a dans tout cela
une originalité incontestable; mais une origina-
lité blsarre, qoi ne connaît d'autres règles que
celle* de la fantaisie. De* passage* empreints de
grâce et de sensibilité y sont répandus , ça et ta ;
mais Monpou se liâtc d'abandonner ces idées
naturelles pour te jeter dans de* extravagances.
NPOU x1&
. Jl lemble se persuader que le génie ne se mani-
, feite que par l'insolite. Sa phrase est mal faite ;
; son rhjtbme est boiteux ; sa cadence tombe
| souvent h faux. Soit par ignorance, soit par
i système, il prodigue dans son harmonie des
successions impossibles, au point de vue de la
i résolution des dissonances , de la modulation et
! de la tonalité. Mais ces défauts, qui révoltaient
I le senti ment des musiciens, étaient précisément
I ce qui obtenait du succès dans le monde 1 part
• qui avait entrepris In déification du laid.
En 1835 , Honpou osa aborder la scène et faire
représenter au tltéMre de l'Opéra- Comique Les
deux Usines, petit ouvrage en un acte dont
Soulié lui avait donné le livret. Cette témérité
ne fut pas justifiée par ;le mérite de l'ouvrage,
mais par le succès. Non-seulement tous les dé-
fauts de la manière du compositeur s'y trou-
vèrent réunis ; non-seulement il y fit preuve
j d'une impuissance complète i se servir de l'ins-
trumentation; non-seulement la forme de la
plupart des morceaux de son ouvrage était
défectueuse, mais l'originalité qu'on avait par-
fois remarquée dans ses mélodies lui fil ici dé-
faut. Les réminiscence* et le* idées vulgaires
s'y présentaient è chaque instant Un joli chœur,
une romance ( Adieu, monbeau navire) furent
le* seules choses qui échappèrent au naufrage
de celle informe production. Le Luthier de
Vienne , autre opéra en nn acte, joué au même
théâtre, en 1838, fit voir dans la facture de
Monpoq quelques progrès depuis son précédent
ouvrage. On y remarqua un joli duo et la
ballade du Vieux chasseur, que le talent de
M™" Damoreaa rendit populaire. Piqulllo,
œuvre plu* importante , en 3 acte* , fut jouée
vêts la fin de 1837 , et fit constater de nouveaux
progrès dans le talent de Monpou. Alexandre
Dumas était l'auteur du livret de cet opéra. Le
compositeur n'y avait pas renoncé a ses habi-
tude* de décousu dans les phrases, et sa ma-
nière d'écrire sentait toujours te musicien in-
complet; mail des idées originales étaient ré-
pandue* dans les deux premier* acte*. Le* pro-
portions dn finale du second acte s'étaient
trouvée* au-dessus des forces de l'artiste, et
le troisième acte était faible et néglige. Un Conte
d'autrefois et le Planteur, joués a l'Opéra-Co-
mique en 1839, où l'on retrouvait le* formes
mélodiques et les excentricités du compositeur,
punirent monotones, firent pen d'Impression
dans leur nouveauté, et Turent bientôt oubliés.
Vers la fin de la même année, Monpou donna
au théâtre de la Renaissance ta Chaste Sutanne,
opéra en quatre acte*. On y remarqua , comme
dans tous ses autres ouvrages, l'instinct dn
MOHPOD — MONSIGNT
a romances, et l'absence des qua-
lité» du musicien sérieux. Cependant no air de
bisse et celui de Daniel, in troisième acte, sonl
mieux conduits et développés que ce qu'il avait
écrit précédemment. L'insl ru ment» lion de cet
opéra était la partie Faible, comme dans toute la
musique dramatique de Monpou.
Depuis longtemps il désirait obtenir un livret
d'opéra de Scribe, auteur aimé du public et
qui trait fait la fortune de plusieurs composi-
teurs. H obtint enfin cet ouvrage; mais eu le lui
confiant, le directeur de l'Opéra-Comique lui im-
posa ta condition d'un dédit de 30,000 francs
dans le cas où il ne livrerait pu le manuscrit de
aa partition a la fin du mois d'août 1841. Mon-
pou travailla avec ardeur, et déjà il avait écrit
deui actes; mais la fatigue se fit sentir, et bien-
tôt nue inflammation d'entrailles et d'eatomac se
déclara. Les médecins ordonnèrent le repos et le
changement de climat : l'artiste s'éloigna de Paria
et se dirigea vers liTouraine; mais arrivé à La
Chapelle Salnt-Mesmin, sur les bords de la Loire,
son état devint ai alarmant, que M famille le ra-
mena à Orléans pour avoir le secoure des méde-
cins. Leurs soins ne purent empêcher les progrès
du mal, et le 10 aoOl 18*1, Monpou mourut dans
cette ville, h l'Age de trente-sept ans. Sa veuve
voulut ramener ses restes à Paris ; une messe de
Requiem en musique fut célébrée a l'église de
Salnt-Rocb, et l'artiste fut inhumé avec pompe
an cimetière du Père-La chai se.
MONRO (Hemm), fils d'un musicien de Lin-
coln, est nédans cette ville en 177t. Aprèsavoir
bit ses premières études musicale* comme enfant
de chœur à l'église cathédrale, il reçut des le-
çons de piano d' Ashley, puis se rendit A Londres
on il devint élève de Dusses, et de Corri. En
1796 II fut nommé organiste A Hcwcaetle, et
ne quitta plne cette ville, où 11 était encore en
1834. On a gravé A Londres plusieurs ouvrages
desa composition : entre antres, une sonate pour
piano et violon, un air varié, et un rondo.
HONSERRATE (Anna* DE} , né en Cata-
logne dans la seconde moitié dn seizième siècle,
était en 181* chapelain de l'église paroissiale
Saint-Martin, à Valence. On a de lui un bon traité
du chant ecclésiastique en langue espagnole,, sous
ce titre : Arte brève y compendiosa de lot dif-
jLcultades que te ufrecen en ta musica praUea
del cantollano. Diriglda a la puritsima Vir-
gen Maria madré de Bios y senora nveslra.
En Valencta.encaïade Pedro Patricia Sfey,
tel*, in-t° de 134 pages.
MONS1GKY (Piehhk Ai.nu*t.aE), compo-
siteur dramatique, issu d'une famille noble, na-
quit le 17 octobre 1739, a FaiM|uemberg, bourg
du Pas-de-Calais, près de Saint-Omet. Son père
ayant obtenu tu emploi dans cette ville, lui fit
faire ses études littéraires an collège des jésuites.
Douéd'un heureux instinct pour la musique, le
Jeune Monsigny cultivait cet art dans tous les mi-
tants de repos que lui laissait le "travail des clas-
ses. Son instrument était le violon : il acquit plus
tard une habileté remarquable snreet instrument,
et s'en servit toujours pour composer. 11 perdit
son père peu de temps après avoir achevé ses
cours. La nécessité de pourvoir aux moyen»
d'existence de aa mère, d'une weur et de jeunes
IrèreSpdonl II était l'unique appui, lui imposa l'o-
bligation d'embrasser une profession lucrative :
il se décida pour un emploi dans la finance qui,
alorscomme aujourd'hui, conduisait rapidement
A la fortune quand on y portail l'esprit des affairée.
En 1749 il alla s'établir t Paris , oh il obtint une
position avantageuse dans les bureaux de la comp-
tabilité du clergé. L'amabilité de son caractère lui
avait fait de nombreux et puissants amis qui l'ai-
dèrent a placer sel frères, et a procurer a sa
mère, A sa arnur une aisance suffisante. Plus tard
ses protecteurs le firent entrer dsna la maison
du duc d'Orléans, en qualité de maître d'hôtel.
Il j paasa paisiblement près de trente années,
et puisa dans la baule société qu'il ; voyait une
élégance de manières qu'il conserva jusqu'à ses
derniers jours. Depuis son arrivéea Paris, il avait
négligé la musique : ce fut en quelque sorte le
hasard qui le ramena vers l'art et qui fit de lui
un compositeur d'opéras. Il assistait en 176* à
une représentation de la Servante maftreue,
de Pergotèse; l'effet que produisit sur loi cette
musique d'un style alors nouveau fut si vif,
qoe dès ce moment il se sentit tounneuté du
besoin d'écrire lui-même de la musique de met-
tre. Mais son éducation musicale irai tété si faible,
si négligée, qu'il n'avait pas les pins légères no-
tiona d'harmonie, d'instrumentation, et qu'il avait
mémo beaucoup de peine A mire le calcul des
valeurs de notes pour écrire les mélodies que son
instinct lui suggérait. Cependant, entraîné par son
goOt pour la musique d'opéra -comique, Il prit us
maître do composition. Ce fut Gianotti («oses
ce nom} qui lut enseigna les éléments de l'har-
monie par les principes de la basse fondamentale.
Cinq mois de leçons suffirent A Monsigny pour ap-
prendre ce qui lui semblait nécessaire pour écrire
les accompagnements d'un air d'opéra. Apres
quelques essais Informes, il parvint A écrire sa
partition des Aveux Indiscret!, opéra-comique
en un acte, qu'il fit représenter an théâtre de la
Poire, en 175». Il était alors âgé de trente ans.
Le succès de cet ouvrage l'encouragea ; cependant
il crut devoir garder l'anonyme, A cause 'le M
position dans I* million d'Orléans. En 1700 il
donna au même théâtre le Mat'lre en Droit et
le Cadi dupé. La Terra comique qnt brille dans
ce dernier ouvrage Et dire au poète Sedaine,
après avoir entendu le dno du Cadi cl du Tein-
turier : Voilà mon homme! En effet, il ae lia
avec Mnnsigny et devint son collaborateur dans
plusieurs drame» et opéras-comique», particu-
lièrement dani celui qui a pour titre: On ne. s'a-
vise jamais de tout, joli ouvrage de l'ancien
slyle, représenté h l'Opéra- Comique de la foire
Saint- Laurent, le 17 septembre 1701. Cette pièce
hit la dernière qu'on joua à. ce théâtre,. qui lut
ferme sur lei réclamations de la Comédie italienne,
dont la jalousie avait été excitée par les succès île
Monsigny. Les meilleurs acteurs de l'Opéra Co-
mique, parmi lesquels au remarquait Clairval et
Laruette, entrèrent a la Comédie italienne. C'est
pour ce* deux théâtres réunis en on seul que
Monsigny écrivit ses antres opéras, où aa manière
s'agrandît. Le Rot et le Fermier, en 3 actes, fut
joué en 1701. Dans cette pièce, le talent dn com-
positeur pour l'expression pathétique se révéla
au public et a lui-même. Rose et Cala», opéra-
comiqueen un acte, parut en 17S4. -tline, reine
de Golcondt, en trois actes, Tut joué a l'Opéra
deux ans aprjs; pois Monsigny donna a la Co-
médie Italienne, en 1708, l'Ile tonnante, opéra-
comique en Irols actes; en 1769, le Déserteur,
drame en trois scies, où son talent atteignit sa
plus haute portée; le Faucon, eu 1771; la Belle
Anin» (3 MlM),tu tllbile Xendes-wnu bien
empUiyè (un *r.tc), eu 1770; et Félix ouFEn-
fanl trouvé, draine en 1 actes, eu 1777. Ce fut
son dernier ouvrage. Toutes les partitions de ces
opéras ont été publiées a Paris.
Quoiqu'il n'eût connu que des succès, Monsigny
n'écrivit plus de musique après Félix, Il avait
en manuscrit deux opéras en un acte intitulés
Pagamindc Monigue, et Philêmonet Baucls ;
mais ces ouvrages étaient déjà composés vers
1770. J'ai connu cet homme respectable, et je
lui ai demandé en ISIO, c'est-à-dire trente-trois
ans après la représentation de son dernier opéra,
ail n'avait jamais senti le besoin de composer
depuis cette époque : Jamais, me dit-il; depuis
le jour où j'ai ackcoé la partition de Félix,
la musique a été comme morte pour mol : il
ne m'est plus venu une idée. Cepend.nl il avait
conservé une rare sensibilité jusque dans l'Ige la
plus avancé. Choron nous en fournit une preuve
singulière dans l'anecdote suivante : • Il Fautque
■ IasensibHitédecacomi«isiteuf sitétéblen vive,
■ pour qu'il en ait autant conservé a l'igo de
• quatre- vingt -dan ans. Dernièrement, en no>ia
■ expliquant la manière dont il avait voulu rendre
IGHY 17T
• ta situation de Louise (dans le Déserteur),
- quand elle revient par degrés de son évanouis-
> sèment, et que ses paroles étouffées sont cou
» pées par dos traita d'orchestre, il versa des lar-
■ mes, et tomba lui-même dans l'accablement
• qu'il dépeignait de la manière la plus exprès -
■ sive. ■ Cette sensibilité fut son génie, car il lut
dut une multitude de mélodies toudianles qui
rendront dans louslea temps ses ouvrages dignes
de l'attention des musiciens intelligents. Grimm
■ dit : M. de Moiurtgm/ n'est pas musi-
cien (1). Non, tans doute, il ne l'est pas comme
nous; sa pensée n'est pas complexe; la mélodie
l'absorbe tout entière. Sa musique n'est pas une
osuvre de conception : elle est toute de sentiment
Monsigny est musicien comme Greuze est peintre.
Il est original, ne tire que de lui-même les client»
par lesquels il exprime le sens des paroles et les-
mouvements passionnés des personnages; il y a
de la variété dans ses inspirations et de la véitt*
dans ses accents. Des qualité! si précieuses ne
peuvent-elles done faire oublier 1'luhabileté de cet
artiste d'instinct dans l'art d'écrire T 11 ne man-
quait pas d'un certain sentiment d'harmonie, mais
11 ne faut pas chercher dans sa musique un mé-
rite de facture qui n'y existe pas, qu'il n'aurait
pu acquérir avec des études aussi faibles que lés
siennes, et qui d'ailleurs ne se trouve dans le»
productions d'aucun musicien français de son
temps, à l'exception de Philidor.
Monsigny, uni avait échangé dépota plasieur*
années sa position de maître ri'bûtel du duc d'Or-
léans pour celle d'administrateur des domaines
de ce prince et d'inspecteur général des canaux,
avait perdu ces places s la Révolution; ainsi qu'une
partie de sa fortune. Connaissant l'état de gêne
où l'avalent jeté ces événements, les comédiens»
sociétaires de l'Opéra- Comique lui accordèrent,,
en témoignage de reconnaissance, pour les suc-
cès qu'il leur avait procurés, une pension via-
gère de 3,400 francs, en 1798. Après la mort d«-
Piccinnl, en 1 800, il le remplaça dans les fonction*
d'inspecteur de l'enseignement an Conservatoire
de musique : mais il comprit bientôt qu'il M
manquait les qualités nécessaires pour cet emploi,,
et deux ans après II s'en démit. Successeur de
Grélry sis quatrième clasude l'Institut, en 1813,
il obtint en 18 10 la décoration delà Légion d'hon-
neur; mais, parvenu à une extrême vieillesse,
il ne jouit pas longtemps de ces honneurs, car
il mourut à Paris le 14 janvier 1817, ■ l'âge de
quatre-vingt-huit ans. On a snr Monsigny une
notice biographique lue a la séance publique de
l'Académie des beaux-art* de l'Institut, le 3 oc
H) GsrmfwMoM* lUforatr*. Lettre dn 1» Meeakrv
178
MONSIGNY — MOHTAHOS
tobre 1818, par M. Quatremèr e de Quincy, et pu-
bliée MM \t tittt ie Notlce.historioue sur la vie
et let ouvrages de Montigny {Paris, Firroin
JDidot, 1818, in-4" Je 14 pages); «M antre notice
par H- Hédouin (F. ce nom), août le litre d'E-
loge de Monsigny (Paris, 1810, ifl-8°). Enlln,
H. Alexandre, littérateur peu connu, a publié un
Éloge historique de P. A. Montigny, couronné
par l'Académie iTArras; Arru, 1819, in-8".
MONTAGf Ernest), pianiste et compositeur,
né vers 1814 I Blantenhain, près île Weimar, a
fait son éducation musicale sou* la direction de
Teepfer ( voy. ce nom), organiste de l'église prin-
cipale de cetla Tille. De rares dispositions et de
bonnes études en firent un artiste distingué. Pen-
dant plusieurs années il se livra a l'enseignement
du piano a Weimar et s'y lit euie.iiire dnna des
concerts, ainsi qu'aJena. En 184c.il obtint le titre
de pianiste de la cour; mais H paraît s'être fixé
postérieurement a Rudolstadt. Le docteur K-
Stein a publié, au mois de mars 1843, dans ta
Gazette générale de musique de Leipalcli, une
analyse élogieuse du talent de cet artiste, dont on
a publié : 1° Capricclo pour le piano, op. I ;
Leipsiek, Hofmeister. — î° Trois Lîedersur la
poésie de H. Heine, a voix seule avec accompa-
gnement de piano, op. 1 ; Rudolstadt, Millier. —
3* Éludes pour le piano, op. I ; ibid. — 4" Mélo-
dies sa» paroles pour la piano; op. 4; ibid.
MONTAGNANA (Rimu-do DA), musicien,
italien du seizième siècle. Il est vraisemblable que
Mont agnana est le nom du lieu de sa naissance;
soit qu'il ait tu le jour dans la ville ainsi appelée
des États de Venise, soit qu'il ail tiré ce nom d'un
bourg du duché de Modène. Rinaldo n'est qu'un
prénom. L'artisie dont il s'agit était de noble ex-
traction puisqu'il est appelé Don Rinaldo au seul
ouvrage par lequel il est connu et qui, a pour
titre : Délie Cataone dt Don Rinaldo da Mon-
lagnana con alcani madrigali ariosi a quai-
tro vocl libre primo, aggnuttovi anchora una
canton di fra Daniele Vicentlno. In Vine-
gla, appreuo Girelamo Scotto, 1556, In-4" obi.
MOIMTAGNAT { .... ), médecin, né a Am -
berieux, dans le Bugey, au commencement du
dix- huitième siècle, se rendit jeune a Pariaetynl
se* études sous la direction de Ferrein. Son pre-
mier écrit fut unelhèse dans laquelle il exposait
le aystème de ce savant médecin concernant le
mécanisme da la voix humaine; elle a pour litre:
Qu.rsllo phytiotogiea, anvox humana a fidi-
bui sonorisplectro pneumatico motîsorlatur ;
Paris, 1744, in-4". On trouve une analyse de
oette thèse dans le Journal de) Savants, de
la même année. Après que Ferrein eut expliqué
lui-même son système dans les Mémoires de
l' Académie des sciences, il lut attaqué par deux
I autres médecins nommés Berlin et Burlon.
Montagnat prit avec chaleur la défense de son
maître dans ces écrits intitules : Lettre à
| M . l'abbé Defontainet, en réponte à la criti-
qvedeif. Burlon du sentiment de M. Ferrein
sur la formation de la vote; Paris, 1745,
in-iî. — 2* Éclaircissements en forme de
lettres à M. Berlin, au sujet des découvertes
que M. Ferrein a faite* du mécanisme de
la voix de l'homme; Paris, David, 174(1, in- 12.
MONTANAR1 (Gemiiwano), astronome et
professeur de mathémstiques, naquit a Modène
en 18SÎ. Après avoir fait ses études a. Florence,
il voyagea eu Allemagne, où II fut reçu docteur eu
droit, puis retourna 1 Florence , et y exerça la
profession d'avocat. Plus lard il lut astronome
des Médivis, professeur de m s thématiques à Bolo-
gne, et enfin, ta 1674, professeur d'astronomie a
Padone. 11 mourut dans cette ville le 13 octo-
bre 1697. Aunombre de ses ouvrages, on trouve
celui qui a pour litre : La Tromba parlante;
dlseono aecademlco topra gll effetti délia
tromba da parlar da lontan», con altreconsi-
deraiioni topra la nattira del svono e dell'
ecko ; Guaatalla , 107B, in-4* {Voyei Moslake.)
MOXTANAKl (Fruiçois), violoniste dis-
tingué, naquit à Padoue vers la fin du dix-sep-
tième siècle. En 1717 il se fixa IRomeet futal-
taclié a la hasiliquede Saint-Pierre du Vatican, en
qualité de premier violon solo. Il mourut en 1730.
On a publié a Bologne de aa composition douze
sonates pour violon, qui ont été réimprimées a
Amsterdam , et qu'on a arrangées pour la flûte,
MONTANELLO ( H»im>LouEo ) , pseudo-
nyme. Voyez CALVI (Gibolamo).
HONTANOS (Fkahçois DE), musicien es-
pagnol , né dans la seconde moitié du seizième
siècle, eut une charge ecclésiastique è l'église de
Valladolid. Ou a de lui un traité de ptain-cliant
intitulé : Arte de canto llano; Salamanqne,
1610, in-4". Il a été publié une 'deuxième édition
de cet ouvrage, avec des augmentations par
. D. Joseph de Terres ; Madrid, 1738, in-4".- La
troisième édition a pour titre : Arte de canto
I llano , con entonacionet comunet de coro, y
' altar, yotrat cosas dtversas, como se rera
■ en la tabla, composta por Francisco de Mon-
'■ tanos, y eorregido y emendado por Sébastian
Lopes de Velasco, capetlan de Su Majestad,
\ y maestro de su real capella de la Dcscalzas ;
I en Zaragoia (Saragosse), en la imprenla de
; Francisco Iforeno, anno 17M, in-4° de 186
' pages. On a aussi de Monlanos nn traité général
de la musique intitulé : Arte de Mvslcatheorica
ypratica; Valladolid, iSM, in-4".
MONTANTS — MONTÉCLAIR
MONTANUS (uuuwca). Od ■ sous ce pseu-
donyme un traité curieux des cloche», de
leur origine, de leur composition métallique,
de leur neige et de l'abus qu'on en fait, Boas
ce titre ■ BistorUche Nachrlcht von den
<Hocken, oder allerhand curieuse Ànmer-
kvngcn von Uripnmg, Materle, Sulxen, Ge-
brauch Und Missbrauch der Gtocken ; Cbem-
iiiti, 1718, in-B* de 136 pages. Suivant une
notice de Pœlchau, qui se trouve dans le cata-
logue manuscrit de la Bibliothèque royale de
Berlin, l'auteur véritable de celle dissertation
serait Jean Godefroid fiauck, cari Honneur
de l'église de Saint-Pierre a Freyberg. Il cite,
comme source de ce renseignement, le livre de
Martin Grnlich intitulé : Hutorueh Sabbath,
oder Betrachtung der Wege GotCs ( Le Sabbat
historique, on Contemplation de la Voie de Dieu,
p. 338); Lelpsict, 1753, in -4°.
MONTBClSSON (Vicroe DE), luthiste
duseixième siècle, naquit à Avignon. On trouve
quelques pièces de luth de sa composition dans
le Thésaurus harmonlcus de Bessrd.
MONTDORGE ( Autoikk GAUTHIER DE),
né a Lyon vers la fin du dii-tepUème siècle, y
fnt maître de la chambre aux deniers du roi. Il
est mort à Parts le 14 octobre 1768. On a de lui
un peUl ouvrage intitulé Réflexions ifuitpelntre
rarVopéra; Paris, 1741, in-lî.
MONTÉCLAIR (Michel PIGNOLET DE),
né en 1866 , a Chaumont en Bassigny, d'une fa-
mille noble, mais pauvre, entra Tort jeune comme
enfant de chœur a la cathérate de Langres, où
il fît ses études sous la direction de Jean-Bap-
tiste Moreao, qui y était alors maître de musi-
que. Après avoir été attaché a diverse* église* de
province, il entra au service du princede Vaudé.
mont et le suivit en Italie, comme maître de sa
musique. 11 est vraisemblable que son séjour *
Rome, avec ce seigneur, fut favorable à au pro-
grès dans l'art. De retour à Pari* vers 1700, il
entra à l'Opéra en 1707, eu qualité de basse de
l'orchestre d'accompagnement qu'on appelait I»
petit chœur. Il fut le premier qui y joua la seule
contrebasse qu'on trouvait dans l'orchestre de
ce théâtre, et qui succéda a l'usage dn violon» ,
oa grande viole a sept cordes. Mi» i la pension
le 1" juillet 1737, il ne jouit pas longtemps du
repos acquis par ses longs travaux, car il mourut
au mois de septembre suivant dans sa maison
de campagne, pré* de Saint-Denis, a l'Age de
soixante et onie ans. Montéclair a fait représenter
à l'Opéra les Fêtes de l'été , ballet-opéra, en
1716 , et Jephté, grand opéra en 3 actes , en
1732. Le chœur de ce dernier ouvrage, Tout
tremble devant le Seigneur, aeu longtemps de
in
la réputation en France. On a aussi du même
artiste : 1° Cantates à voix sente et basse conti-
nue, l«r, 1* et S' livres ; Paris, 1710. — 1° Six
concerts (duos) a 2 finies ; ibid. — S9 Six con-
certs pour Unie et basse; ibid, — 4° Quatre re-
cueils de menuet» anciens et nouveaux qui se
dansent aux bals de l'Opéra, contenant 77 menuets
de Plessia (1™ violon de l'Opéra ), Montéclair,
Lardeau , Lemaire et Matthieu ; Ibid., 1728. —
5° Six trios en sonates pour deux violons et basse ;
ibid. — 8° Premier recueil de bm nette* pour
la flûte traversitreet le violon. Ses motets sont
resté* en manuscrit ; on en trouve deux A 1s Biblio-
thèque impériale a Paris (in-4% V, 376). Il a
aussi laissé une messe de Requiem qui a été
chaulée a l'église Saint-Su Ipice, à Paria, en 173*.
Le premier" ouvrage qui lit connaît™ Monléclair
est intitulé : Méthode pour apprendre la viati-
que, avec plusieurs leçons à une et deux voix
divisées en quatre classes; Paris, 17O0, in-4°. Une
deuxième édition de cet abrégé «paru à Paris en
1737. L'anteur le refondit en entier dans un autre
ouvrage plus considérable Intitulé : Nouvelle
méthode pour apprendre la musique par des
démonstrations faciles, suivies d'un grand
nombre de leçons à 1 et ! voix, avec des
tables gui facilitent l'habitude des transpo-
sitions, dédiée à M. Couper!»; Paris, 1709,
in-folio de 64 pages. Une deuxième édition
gravée dn livre ainsi refait a para en 1736, à
Paris. Cette Nouvelle Méthode est un bon ou-
vrage pour le temps où il a été écrit. Montéclair
s'y montre très-supérieur aux musiciens français
qui écrivaient alors des traités élémentaires de
leur art. Sans s'écarter de l'enseignement ordi-
naire, il y introduit des procédés ingénieux qui ont
souvent été imités pins tard. Personne n'a mieux
traité de la transposition , et n'en a rendu l'in.
telligence plus facile. Montéclair a aussi publié :
Méthode pour apprendre à Jouer du violon,
avec un abrégé des principes de musique né-
cessaires pour cet instrument; Paris, 1720,
in fol.; 2* édition, Paris, 1736.
Malheureusement pour sa mémoire, Montéclair,
jaloux de la gloire de Rameau, attaqua avec vio-
lence le* bases du système, de la basse fonda-
mental», par une dissertation anonyme qui pa-
rut au mois de juin 17S9 dans le Mercure de
France, sous le litre de Conférence sur la
musique. Rameau y fît nne vite réponse Intitulée :
Examen de la Conférence sur la musique t elle
fut insérée dans le Mercure d'octobre 1729.
Montéclair répliqua dans le même journal , en
1730, et ne garda plus de ménagements contre
son adversaire, l'accusant même rie plagiat.
Une dernière réponse de Rameau, simple et
11.
180
MOHTECLAIR — MOKTEVERDE
noble à ta toi», qui parut dam le Mercure île ,
Jiitii 1 730, mil fin a celte querelle.
HONTEsRO { Jean MENUES) , composi- '
teur , naquit a Etotb , en Portugal, dan* ta se-
conde moitié du seizième siècle. Après avoir tait
ses éludée inutricalea mus la direction de non
compatriote Manuel Mendès, il Tut maître de ,
chapelle du roi d'Espagne. La plupart de ses
composition!! consistaient en motets, qu'on I
trouvait en manuscrits a la Bibliothèque royale
de Lisbonne, a l'époque où Machado écrirait sa
BiSUothcca Lvillana.
MONTELLA ( Jea^-Douinique), composi-
teur napolitain, dit! par Cerrelo {Délia praltlea
muD'ca vocale, et strumentalc, Mb. 3, p. 158),
vivait à Naples eu 1601. Il éUit luthiste excellent.
HONTESANO-DA-MAIDA (Don Al- !
Morse), gentilhomme espagnol attaché au ser-
vice du rlcn-roi de Naples, an comtnencanienl
du dix-septième siècle, cultivait ta musique arec
succès, et a lait imprimer de sa composition :
Madrigali a cinqu* voci , ttbro primo; Na-
poll, par Octavio Beltrani, 1625, in-4°.
MONTESABDO ( JÉfioae ) , guitariste du !
commencement du dix-septième siècle , naquit
à Florence et vécut dans cette ville. Il a fait j
imprimer un traité de la tablature de la guitare,
par des signes particuliers de son invention, sous |
ceLilre ; nwyvainvenzioncd'inlacclaturaper |
sonore i balletll topra la chitarra tpagnuola,
tetaawiimerle ncte,-Florence, ieu6,iu-4*.
MONTEVENUTI (CmuiLEs),né à Faénza,
dans les dernières années du dix-septième siècle,
fut él a membre de l'Académie des pi i i 1 h armoniq uea
de Bologne, en 1711, et devint maître de chapelle
de la cathédrale de Rovlgo, en 1717. Il mourut
dans cette ville en 1737. On a imprimé de sa
composition, a Bologne : Sonate da Chteta a
phi «trumen/i. Une autre &litiondecea sonalesa ;
été publiée* Amsterdam, chez Roger (sans dais), .
MONTE VE (IDE ( Claude;), compositeur [
illustre, naquit a Crémone en 1568, suivant Arisi i
( Cretnona litlerata, t. IQ ), qui dit que ce !
grand artiste était âgé de soixante-quinze ans
lorsqu'il mourut, en 1643. Celte date de 1588 est |
aussi adoptée par M. Fr. Caffl, dans la notice de
Honteverde insérée au premier volume de sa
Storia délia mutica sacra nella già cappella
ducale diSan-Marco fa Venczia { page 315). ;
Dans la première édition de la Biographie uni- ,
venelle de* AftuJctau, j'ai exprimé des doutes
sur l'époque précise de la naissance de Monte- ;
verde, parce que Gerber parle, dans son Nouveau
Lexique des Musiciens, d'un Recueil de Canto-
nette i trois voix de ce musicien célèbre, im- .
primé a Venise en 1584 ; depuis lors, j'ai vu cet
œuvre à ta Bibliothèque royale de Munich : il est
en effet imprimé à Venise en 1 584, chez Jacques
Vinetsnti et Richard Amadino (1). Il n'y a donc
plus de doute possible : Mnnteverde s'était âgé
que de seize ans lorsqu'il mit au jour ce premier
produit de son talent. Cinquante-huit ans après-
celte époque, il écrivait encore pour la scène , et
donnait au théâtre Saint-Jean et Saint-Paui de
Venise (1842) son IrtcoronasJone di Poppea.
Fils de pauvres parents, Monteverde parait
avoir appris la musique dès ses premières années,
car il était fort jeune lorsque son talent sur la
viole le fit entrer au service du duc de Manama ;
mais bientôt son génie se révéla et lui fit com-
prendre qu'il n'était pas né pour être un simple
exécutant, et qu'il Était appelé a de plus hautes
destinées. Marc-Antoine Ingegnerf, maître de
chapelle du duc, lui enseigna le contrepoint;
mais a l'eiamen de ses ouvrages, il est facile de
voir que son ardente imagination ne lui laissa
pas le loisir d'étudier avec attention le méca-
nisme de l'art d'écrire, car les incorrections dé
toute espèce abondent dans seaouvragea; heu-
reusement elles sont rachetées par de si belles in-
ventions, que ces défauts se font oublier. Monte-
verde paraît avoir succédé à son maître dans la
direction de ta muaiquedn duc de Mantoue; car
on voit par le frontispice du cinquième livre de ses
madrigaux, imprimé i Venise en IBM, pour la pre-
mière lofa, qu'il avait alors te titre de maître de cha-
pelle de ce prince. Le 19 août 1613 il succéda à
Jules-César Martinengo, dans la place de maître
de chapelle de Saint-Marc de Venise, et garda cet
emploi jusqu'à sa mort. On volt dans te livre
intitulé : Le Glorie délia poesia e délia musica
contewite delF etatla nallila de' teatrt délia
cilla di Ventila, qu'il écrivit en 1030 l'opéra
intitulé Praserpina rapita : Il devait être alors
âgé de plus de soixante ans.
Arisi (loc. cit. ) dit que Mimteverde entra
dans l'état ecclésiastique après la mort de sa
femme, dont il n'indique pas ta date. La source)
où il a puisé ce renseignement est un éloge du
grand artiste, fort mal écrit et rempli de niaise-
ries, par Malteo Caburlotto , curé de l'église
San - Tommaso de Venise; cal éloge se trouve
en tète d'un recueil de poésies à la louange de ce
maître qui (ht publié immédiatement après sa mort,
et qui est Intitulé Flori poetiel. Au surplus, le fait
dont il s'agit n'est pas douteux, car Moutevrrdt
eut deux fils : l'alné ( Françoii), prêtre comme
(Ijriawtinr quelle sulattM H. CiM r»ll rcnonnr S
ihi le! prtmlirei cooipoilliona de Montetcrta. doit H
n'indique dm le titre.
by Google
«on père, et chanteur habile, entra comme ténor
à la chapelle de Saiut-Marc, le 1" jniUetl (123 ;
''antre ( Max'mllten) exerça la médecine à j
Veuf**. Le décret de l'élection de Monteverde en '
qualité de premier maître de la chapelle ducale I
de Saint-More est rempli de témoignages de la I
plus haute con aidé ration. Les procurateurs de
celte cathédrale lui accordèrent, de leur propre !
mouvement, 50 ducata comme indemnité de ses |
dépenses de voyage de Manloue a Venise ; le trai- ;
tement de ses prédécesseur* était de 100 ducats: !
le sien Ait porté immédiatement à trois cents, i
«Ile 14 août 1616, Il (ut élevé a 400 ducats, i
outre plusieurs gratifications de cent ducats !
Qu'il reçut à diverses époques. Enfin, par une
exception, qui ne fut faite que pour lui, on lui
donna pour habitation une maison située dans
l'enclos canonial, et qui fut restaurée et ornée
convenablement pour son usage. Monteverde se
montra digne des honneurs qu'on lui rendait et
des avantages qui lui étaient faits par la bonne
organisation qu'il donna à la chapelle ducale, et
par la perfection relative d'exécution qu'il y In-
troduisit. La gloire que Monteverde avait ac- .
guise par ses ouvrages était si grande, qu'il n'y
avait pas de solennité soit à Venise , soit dans ;
les cours el les villes étrangères, où il ne fut ap-
pelé pour y produire quelque composition nou-
velle. Ceit ainsi qu'en 1617 il (ht demandé par
le duc de Parme pour écrire la musiqne de quatre r
intermèdes sur le sujet des amours de Diane et
d'Endymion ; qu'en lOïl il composa une messe .
de Requiem et un De profundlt pour les o.i-
teqiies du duc de Toscane Costne de Médids II ;
qu'en 1617 la cour de Panne l'appela de nou-
veau pour écrire cinq intermèdes sur les sujets
de Bradamante et de Didon ; enfin, qu'en (B29
la ville deftovigo, pour fêler lanaissanced'unfJl*
de son gouverneur, Fifo Morosini, lui demanda
la faveur de composer la musique d'une cantate [
intitulée II Rosajo jLortto, qui fut exécutée »
l'Académie di Concordi scientifico-Ulterarta.
Monteverde avait été appelé à la position de
maître de chapelle de la cour de Manloue en
1603; car on a vu précédemment qu'il passa de :
celle place à celle de maître de la chapelle ducale ,
de Saint Marc au mois d'août 1S13 ; il dit dans
la dédicace du septième livre de ses Madrigaux
i la duchesse de Mantoue, Catherine de Médias
Goniague, sous la date du 13 décembre 1619 :
Cet compositions , telles qu'elles sont, seront
uji témoignage publie et authentique démon
affection dévouée à la sérinissime maison de
iiomague, que j'ai servie avec fidélité pen-
dant dix ma (1). Il parait qu'il fil un voyage à
U) «avril
VERDE 181
Rome, qu'il y séjourna quelque temps, et qu'il y
fut présenté au pape, non Pie V, comme le dit
M. Caffi, car ce souverain pontife mourut en 1573,
mais Clément VIII , qui gouverna l'Église depuis
le 30 janvier 1592 jusqu'au 5 mars 1005. Ce
voyage, entrepris à l'occasion des chagrins que
donnèrent à l'illustre compositeur les critiques
amères de ses ennemis, i la tète desquels s'é-
taient mis Artusi de Bologne, et JérOme Moi de
Florence, a dû se faire entre les année* 1000 et
1G03. L'&lal des succès de Monteverde à lacoor
de Manloue dans VA riatte de Rinuccini, et dans
ÎOrfeo du même poète, qu'il mit en musique,
ainsi que dans le ballet délie Ingrate, imposa
silence i te» détracteurs ; enfin, après non entra*
si honorable dans la chapelle de Saint-Marc de
Venise, il n'y eut pins pour lui que de l'admi-
ration. Bologne même, d'où étaient venues les
plus rudes attaques contre ses ouvrages dans la
première année du dix-septième siècle, voulut
les lui faire oublier vingt ans après, lorsqu'il se
rendit en cette ville sur l'Invitation qu'il avait
reçue. Un cortège des habitants les plus onttin-
gués et des artistes les plus renommes le rec ut
i son arrivée el l'accompagna a San-Michete ta
Bosco, où des harangues furent prononcées i son
honneur et suivies de musique ; enfin, pour que
rien ne manquit aux témoignages de respect pro-
digués au grand artiste, VAcademia Florida ins-
crivit solennellement son nom parmi ceux de se*
membres, le 11 Juin ( 1630).
En 1630, Monteverde écrivit la musique d'une
nouvelle action dramatique de Jules Slroxxi, in-
titulée Proterpina rapita, pour les noces de la
fille du sénateur Mocenigo avec Lorenzo Gius-
(iniaiif. L'effet de cette représentation surpassa
tout ce qu'on avait entendu jusqu'alors, et les
chante, les chœurs, les danses et l'instrumenta-
tion de cet ouvrage firent naître le plus vif en-
thousiasme. Jusqu'i cette époque, les représen-
tations théâtrales en musique avaient été réser-
vées pour le* palais des princes et des grands :
en 1637, les poètes et musicien* Ferrari et
ManelU conçurent le projet d'ouvrir a Venise la
premier théâtre public d'opéra ( voy. leur)
noms ); Monteverde avait été leur modèle pour
ce genre de spectacle : lui-même, en dépit de sou
Sge avancé, comprit bientôt que celte vote était
la véritable pour les progrès de l'art, ainsi que
pour la gloire de l'artiste, et que le moment était
venu d'abandonner les succès de palais pour
ceux du grand public. Son opéra l'Adone, joué
an théâtre Saint-Jean et Saint-Paul en 163»,
il nia dleof o afftU*
MONTEYERDK
après, l'ouverture du. théâtre San-Mosè se Bt
avec son Ariane. En 1641 il fil représenter le
tfona tTEnea cou Lavlnia, et dans 11 rnÊme
année il donna H Ritorna d'Wue in palria.
Enfin, en 1642, il termina aa glorieuse carrière
par l'incoronazione di Poppea. Ce fut le
«liant du cygne, car l'illustre maître mourut dans
le* premiers mois de 1643. Des obsèques magni-
fiques lui Turent laites par la chapelle ducale de
Saint-Mare. Sa perte fut un deuil pour la Tille
de Venise, et tous les arlistes de l'Italie expri-
mèrent des regreU honorables pour la mémoire
de ce grand homme.
Dans les deux premiers livres de ses Madri-
gaux, Monteverde ne montra la hardiesse de son
imagination que par les nombreuses Irrégula-
rités du mouvement des voit et de la résolution
des dissonances de prolongations. A vrai dire, on
y remarque pins de négligences que de traits de
génie ; il est évident que ce grand artiste éprou-
vait un certain embarras dans le placement des
parties de son harmonie, car on y voit a. chaque
instant toutes ces parties monter ou descendre
ensemble par un mouvement semblable, et pro-
■ dnire des successions dont l'aspect est aussi peu
élégant que l'effet est peu agréable à l'oreille.
Rendous grâce pourtant à cette sorte d'inhabileté
du compositeur dans ses premiers travaux, car
elle Tut sans doute la source de l'audace qu'il
mit dans l'exploration d'une harmonie et d'une
tonalité nouvelles, devenues les bases de la mu.
aique moderne. Le génie du maître se manifesta
d'une manière plus large et plus nette dans le
troisième livre de ses Madrigaux i cinq voix ,
publié en 1598. S parait hors de doute que les
idées de Galilei, de Corsi , de Péri et de quelques
antres musiciens distingués de Florence, qui
vivaient vers la fin du seizième siècle, concer-
nant la nécessité d'exprimer par la musique le
sens des paroles, an lieu d'en Taire, comme la
plupart des anciens maîtres, le prétexte de con-
trepoints bien écrits, mais dépourvu* d'expres-
sion, il parait, dis-je, que ces idées avaient fixé
l'attention de Monteverde et lui avaient révélé la
portée de son génie; car, a l'exception de négli-
gences harmoniques, on ne retrouve presque rien
de l'auteur des deux premiers livres de Madri-
gaux à cinq voix dans celui du troisième. Le
P. Martini a rapporté dans son Eiemplare di
conlru/ipunia fugato ( t. II, p. 180 et suiv. ) le
madrigal Straeciami pur il eore, extrait de ce
livre : on te trouve aussi dans le troisième vo-
lume des Principes de composition des écoles
d'Italie, publiés par Choron, et dans le troi-
, sième volume de l'Histoire de la musique de
I Burney ( p. 137 ). C'est vraiment une intéres-
| santé conception que celle de ce morceau, sons le
; rapport historique. Son rhythme « plus de mou-
vement; sa prosodie est meilleure que ce qu'on
trouve dans les ouvrages de la plupart des pré-
décesseurs de Monteverde ; la cadence tonale,
si rare chez, les maîtres du seizième siècle, se
fait sentir a chaque instant dans ce morceau :
mais ce qui le rend surtout digne d'attention, ce
sont les nouveautés harmoniques qui s'y trouvent
en abondance. Monteverde n'y attaque point en-
core les dissonances naturelles sans préparation,
mais il y fait entendre la prolongation de neu-
vième avec l'harmonie de la sixle, condamnée
par les anciens compositeurs, parce qu'elle doit
se résoudre sur l'octave de la note inférieure do
demi-ton qu'ils appelaient mi, et que cette octave
est obligée s, faire un mouvement de succession
qui trahit la tonalité; c'est enfin dans ce même
morceau que se trouvent pour la première fois,
sur les mots non pwl morir d"amore, tes dis-
sonances doubles, par prolongation, de neuvième
et quarte, de neuvième, septième et quarte, de
quarte et sixle réunies A 1» quinte : celle-ci pro-
doit uu des effets les plus désagréables qu'on
puisse entendre, car il en résulte trois notes si-
multanées placées a la distance d'une seconde
l'une de l'autre. L'audace de Monteverde lui fait
braver toutes les règles dans cet ouvrage : c'est
ainsi que dans la quatrième mesure du madrigal
cité précédemment, il réalise dans la partie du
ténor une dissonance de passage pour en faire
une prolongation ; c'est encore ainsi qu'en plu-
sieurs endroils il donne t des notes placées A des
intervalles de seconde le caractère de neuvièmes
par prolongation.
Si Monteverde n'attaquait point encore sans
préparation les dissonances naturelles de la do-
minante, lorsqu'il écrivit son troisième livre de
Madrigaux à cinq voix, il y déterminait néan-
moins le caractère de la tonalité moderne par le
fréquent usage du rapport harmonique du qua-
trième degré avec le septième, et par là il cons-
tituait celle-ci en véritable note sensible qui trou-
vait toujours sa résolution sur la tonique. Or, ce
sont précisément ces rapports du quatrième de-
gré et de la nota sensible, et ces appellations de
cadences qui distinguent la tonalité moderne de
celle du plain -chant, où il n'y a jamais d'autres ré-
i nécessaires que celles des dissonances
facultatives produites par les prolonga lion
(tl ri
(D-
MONTEVERDE
ISS
Dana ion cinquième livra de Madrigaux à cinq
voix, Monteverde donna le dernier essor a se»
hardiesses en attaquant sans préparation la sep-
tième et la neuvième de la dominante, le triton,
la quinte mineure et sixte, et la septième dimi-
nuée. Par là II acheva complètement I* transfor-
mation de la tonalité, créa l'accent expressif et
dramatique ainsi qu'un nouveau système d'imr-
monie. Il trouva même dès le premier pas et l'har-
monie naturelle de la dominante , et le principe
de la substitution ; car on sait que la neuvième
de la dominante et la septième diminuée ne sont
pas autre chose due des substitutions. Ou peut
voir dan* VEsemplare du P. Martini, et dans
les Principe» de composition des école* d'I-
talie, compilés par Choron, toutes ces nouveau-
tés réunies dans le madrigal Cruda Amarilli.
Deux ans après la publication du troisième
livre de Madrigaux de Monteverde, Artusi ( toi/.
ce nom ), chanoine régulier de Saint-Sauveur à
Bologne, se lit l'organe de l'indignation des mu-
siciens contre les nouveautés de cet ouvrage, et
publia a ce sujet le livre intitulé i'Artusl, ovvero
délie imperfezslmtt délia moderna mutica
( Bologne, 1600 ). On ne peut nier que ce savant
musicien n'eût pour lui la raison dans ses at-
taques contre les nombreuses imperfections qui
déparent celte importante production; mais sa
critique de» découvertes harmoniques de Monte-
verde prouve qu'il n'en avait compris ni les avan-
tages ni le but. Au reste, Monteverde lui-même
Déparait paa avoir aperçu la portée de ses inven-
tions; car dans fépllre an lecteur qu'il a placée
en tête de sou cinquième livre de madrigaux, pour
ta défense, et qui a été reproduite par son frère
(Jules-César Monteverde) au commencement des
Schcrzi muticali a tre voci (Venise, 1607), il
n'aborde pas la grande question des tranfor ma-
tions de l'harmonie et delà tonalité, et ne sedoute
pas de l'importance de ce qu'il a fait. Monteverde
avait été dirigé à son insu par son génie dana
toutes cet innovations, et sans aucune direc-
tion philosophique. Ce qui n'est pas moins cu-
rieux, c'est que ces transformations lie lurent
aperçues que longtemps après. Il n'est pas inutile
de remarquer, pour l'explication de ce fait sin-
gulier, que les musiciens n'étaient pas encore
arrivés, a cette époque, à la considération de
l'harmonie par accords isolés, quoique longtemps
auparavant Zarlino eût entrevu le mécanisme du
renversement des intervalles. {Voy. Zanuiio.)
Plusieurs critique* ont essayé de contester la
réalité des innovations harmonique* de Manio-
ns) Mrs »«e celui du auttn de Crfi
verde, et de l'origine de ia tonalité moderne qne-
je lui ai attribuée. Je crois avoir mis au néant ces
objections dans mon Traité complet de l'har-
monie. On avait préleifdu que les maîtres de
l'école romaine antérieure avaient fait usage de
ces harmonies longtemps avant lui ; j'ai fait voir,
par l'analyse de morceaux entiers de Paleslrina, .
qui avait été cité en particulier, que l'harmonie
et la tonalité, dans les œuvres de ce grand maître,
n'ont aucun rapport avec les hardiesses de l'il-
lustre auteur û'Otfto et A'Ariana. Je délie en
effet qui que ce soit de trouver dans toute la
musique religieuse on mondaine du seizième siè-
cle, un seul exemple de ces harmonies de neu-
vième et de septième de la dominante qu'on ren-
contre dans ce pasuge du madrigal de Monte verde-
C nuls Amarilli:
wizeoby Google
MOMEVERDE
Si le* critiques qui ont cru pouvoir attaquer
1c* vérités fond» mentale» par lesquelles j'ai liis-
aipé Ici ténèbre* Je l'Histoire de la musique mo-
derne avalent conua le livre d'Artusi , princi-
pal adversaire de Monteverde et ton contempo-
rain, ile v auraient In ces paroles décisives dans
la question dont II s'agit : Nos anciens n'ensei-
gnèrent jamais que les septièmes te dussent
employer d'une manière si absolue et à dé-
couvert (I).
De* découvertes aussi belles que celles dont
il Vient d'être parlé sembleraient devoir rem-
plir la vie d'un artiste : néanmoins Monteverde
•'est créé bien d'autre* titres a l'admiration
de la postérité. J'ai dit dan* le Résumé philoso-
phique de rhistolre delà musique (pag. ccxvii.
«t ccxrx (î) , et aux articles de Caccini *} de Ca-
valière, quels Turent le* commencements du drame
lyrique, dans le* dernière* année* du seizième
siècle, et dans le* première* du suivant : Honte-
verde, «'emparant aussitôt de celte nouveauté, v
porta toutes lea ressources de son génie. On vient
de voir qu'en 1007 il écrivll pour ta cour de
Maotoue son opéra i'Ariana. Bien supérieur i
Péri, a Caccini, et même à Emitio del Cavalière,
pour l'invention de la mélodie, il mit dan* cet
ouvrage dos traits dont l'expression pathétique
exciterait encore aujourd'hui l'intérêt des artistes.
Je citerai comme exemple le chant* dUWane :
Lascialemi morire. La basse incorrecte ol l'har-
monie heurtée et bigarre dont le compositeur a
accompagné ce morceau ne nuisent point au ca-
ractère de mélancolie profonde qu'on y remarque.
Dans son Orfeo, il trouva de nouvelle* (ormes
de récitatif, inventa le duo sceniqiie, et saoa au-
cun modèle, Imagina de* variétés d'instrumenta-
tion d'un eflèt aussi neuf que piquant ( poyes an
i" volume de lai" édition de la Biographie uni-
terselle des Musiciens le Résumé philosophi-
que, page cens). Se* airs de danse, particulière-
ment dans son ballet dette Ingrate, représenté
a Mantoue en 1006, pour les noces de François d*
Gomague avec Marguerite de Savoie, sont remplit
de formes trouvées et de rbythme* nouveaux et
varié*. Cest lui qui, le premier, v a introduit une
modulation de quarte en quarte et de quinte en
quinte, qu'on a beaucoup employée depuis lori, et
dont il avait fait le premier essai dans le madrigal
Crvda Amarilli. Enfin l'épisode du combat de
Taucrède et de Oorinde, qu'il fit exécuter en 1634
dans la maison de Jérôme Mocenigo, à Venise, lui
fournit l'occasion d'inventer les accompagoemenis
de notes répétées à tous las instruments dans un
mouvement plus ou moins rapide : système d'ins-
trumentation conservé par le* compositeurs de*
puis cette époque jusqu'il nos jours, et qnl lut
l'origine dn trémolo. Monteverde rapporte, dans
la préface de son huitième livre de madrigaux,
qu'il eut beaucoup de peine i faire exécuter ce
nouvel effet par lea musiciens; ceux ci s'obsti-
nèrent d'abord a ne faire entendre qu'une seule
note par mesure, an lieu de la répéter autant de
lois qu'il était nécessaire : plu* tard il* avouèrent
que cette nouveauté était d'un grand eflèt.
Tel fut l'artiste prédestiné qui contribua plot
qu'aucun autre a la complète transformation de
la musique, ainsi qu'à la création de* éléments
de l'art moderne ; génie fécond dont la portée
ne fut pas comprise par «es contemporains , ni
peut-être par lui-même; car ce qu'il dit de se*
inventions dans tes prélaces de quelques-uns de
ses ouvrages ne prouve pas qu'il ait vu qu'il avait
iniroduitdans l'harmonie et dan* les résolution*
harmoniques un système nouveau de tonalité,
Absolument différent de celui du plain-cltant , «t
qu'il avait trouvé le véritable élément de la
modulation. Ce qu'il s'attribuait, avec juste
raison, était l'invention do genre eipresiif et
animé (concitato); personne, en effet, ne peut
lui disputer I* création de cet ordre immense de
beautés oh réside toute la musique moderne ,
mais qui a conduit a l'anéantissement de la
véritable musique d'église, eu y introduisant le
dramatique. Il e&t remarquable que cette création
by Google
MONTEVERDE
18*
de la tonalité moderne et de toutes se* consé-
quences, due i Monteverde, n'a été aperçue
par aucun historien de ia masque.
Le nombre des œuvres de Monteverde parait
pan considérante pour on génie ci actif, si puis-
aant, et pour sa longue carrière ; mais j'ai
appris de Mange qu'il avait trouvé dans les ar-
chives de Saint-Marc une grande quantité de
musique d'église sons le nom de ce grand ar-
tiste, et qu'il en avait fait faire des copies dont la
perte est d'autant pins regrettable, qu'il ne se
présentera peut-être plus de circonstance favo-
rable pour en obtenir d'autres. { Voy. Moues. )
De toute la musique d'église de Monteverde,
on n'a publié que les œuvres suivants : 1° Selva
morale e tplrltnate nella quale si troua
Mette , Salmi, Bpnni, Magnificat , Motetti,
Salve Regina e Lamenta, a 1,3,3,4, 5, 6,
8 toei «W iMM; Venise, R. Amadino, 1(23,
in-4°. Il y a une deuxième édition de ce recueil
publiée par rJartnolomé Magni, a Venise, en
104 1, in 4°. La dernière pièce est une complainte
de la Vierge a voix seule sur le chant de \'A-
riaima du coniposileur ( Planta délia M adonna
sopra il Lamenta de l'Artanna). — 2* Mltsa
tenit vocitnu, adecclesiarum eherot, etvet-
penr , pluribui decantandx, cvm nonnuUlt
taerli conecntlbiu, ad taceUa, slve prtncipvm
cublcula accommodant. Opéra a Claudio
Monteverde miner affecta, et umctltilmo
Patrl Paulo V consecrato ; Venetiit, apud
Riccardam Amadlnvtn , 1610. — 3° Mené a
qvaltro voei , e salmi a una , due, Ire, gwtt-
tro , cSnqne , tel , telle e Otto voei concertante e
parle a cappella, ewi le Litanie délia B. V. ,
di Claudio Monteverde, già maettro dl
cappella délia SerenUt.repttbUcadsVenetia,
op. postuma ; inVenczia appretto Aletsandro
rinceau, i65G,io-4". Parmi les œuvres théi-
tralesde Monteverde, on trouve l'indication des
opéras dont les titrée suivent: — i'Arlanna,
opéra sérieux , a la cour de Hantoue, en 1807.
La plainte d'Ariane ( Lascia/emi morire), ex-
traite de cet ouvrage, B été publiée' plusieurs
fols, notamment dans le livre de M. de Winter-
feld sur Jean Gabriel! ( 1* partie , p. 216 ). L'A-
rianna fut reprise 1 Venise en 104o , et rat le
premier opéra représenté au théâtre San- M ose,
— b' Orfeo, opéra sérieux, à Mantoue, en
1008. Cet opéra a été publié à Venise en 1609 ,
et réimprimé en 1615 avec quelques change-
ments. La première édition est dans ma hlblio-
tlièque; l'antre se trouvait dans la collection de
Landsbsrg, en 1111. Selon les notée manuscrites
de Bolsgetou, suivies par Choron et F» jolie,
cet ouvrage aurait été composé dès 1600: c'est
une erreur. On trouve des es traits de VOrfeo dans
le troisième volume de l'Histoire de la mnsique de
Hankins (p. 433), et dans le quatrième de
l'Histoire de Bnrney ( pag. 32). — B" Le ballet
délie Ingrate, représenté à Mantoue en 1808.
M. de Winterfeld a donuê quelques extraits
d'airs de danse de ce ballet, fort remarquables
par le rhylhrae , et un passage de «écitatif où les
accords de tierce, quarte et sixte, du mode
mineur, et de septième diminuée Hont employés
de la manière la pins heureuse ( J. Gabricli vnd
sein Zettalter, 3° partie, p. 108 et 109 ). —
7* Proterplnaraplta, opéra sérieux, joué dans
le palais de Jérôme Mocentgo, à Venise, en
1630. — 8* LAdone, pastorale, au théâtre
Saint-Paul et Saint-Jean de Venise, en 1033.
— V II Hitorno a" Clisse in patrla , au théâtre
San Muse A Venise, en 1641. — 10° L'tncoro-
'nasione di Poppea, au théâtre San-Mosè , en
1641. Cet euvrsge fut repris en 1646, au même
théâtre. Les œuvres de musique de chambre
qui ont été publiés sont j — 1 1 ■ Cansanette a
Ire vocl; Venise, Jacques Vincent! et Richard
Amadino, 1584 , in-4°. — l!" Il priiAo libro
de' Madrigali a 5 voci; Venise, 1587, in-4".
— 13° Il seconda libro dé Madrigali a 5 voci ;
ibid., 1593, in-4°. Le premier et le second
livre de Madrigaux de Monteverde furent ré-
imprimes là Venise, chez Jtaverj, en 1607,
ln-4°. — 14°. /( Urut Ubro oV Madrigali a
5 t'oci; Venise, Richard Amadino, 1694, in-4°;
la deuxième édition a été publiée par le même
en 1508. Il en a été fait une troisième chez le
même, en J600, in-4", et une quatrième en 1611,
in-40. — 15* Il quarto libro de' Madrigali a '
b voci ; in Venezia, app. Hicciardn Amadino,
1597, in-4". Autres éditions, ibid., 1615; Anvers,
Pierre Phalèse, 1615, et Venise, 1021. —
16" Scherzi muslcaU a trevoci; Venise, 1007,
in 4°. Cet ouvrage a été publié par les soins de
Jules-César Monteverde, frère du compositeur.
Il en a été fait une deuxième édition a Venise ,
en 1615, Il v a aussi une édition des mêmes
Schenl mvttcali en partition publiée par Ricc
Amadino, en ieot>, petit in-lol. — i8°(bis}W
qutnto libro de Madrigali a G voei ; ia Vene-
lia, presse Ricc, Amadino, 159», in-4". Il y a
d'autres éditions de Venise, 1604, 1608, 1612,
1615; Anvers, Phalèse, 1615, et Venise, 1610,
toutes in- 4*. — 17" Il seslo Ubro de Madrigal*
a b voei, con un dialogo al; in Venetio,
app. Riec. Amadtno, 1614, in-4*. Il j a des
exemplaires de cette édition qui ont un nouveau
frontispice avec U date de 1615. Une autre édi-
tion a été publiée par le même imprimeur, en
1020 in-4". — 18° Concerte. Il tettimo Ubro
186
MONTBVERDE — MONTGEROULT
de' Madrigali a una, due, tre, quattro et set
met, con altri generi di canti; in Venetia,
app. Bartolomeo Magiû, 1B19, io-4°. Une
autre édition de cet ouvrage i para cliei le même
imprimeur, en 1*4 1. Lee cinq premier* livres
ont été publiés a Anvers , ehex Pierre Phalèse ,
en 1615, in-4° oU. 11 s été bit une nouvelle
édition des s«pt premiers livres à Venise, en
1621. — 19° Madrigali guerrier* eamorosi,
con alcani upvtcoli in génère rappresenta-
livo , rhe sepviranno per brevi epltodU fra
i canti sema gesto, lib. 8; Alexandre Vin-
cenli , 1838 , in-'.". Cest dans ce recueil que se
tronve le combat de Tancrède et de Clorinde,
dont M. de Winterfeid a donné des «traits dans
la troisième partie de son livre sur Jean Ga-
brieli (pages 109 et suiv.). Un choix de madri-
gaux cl de canzoni de Monlevenle a été publié à
Venise, en 1615, dans la collection qui ■ pour1
titre Madrigali d" setto autort a cinquevoci.
On trouve aussi quelques-uns de ses madrigaux
dans le Parnasse des musiciens bergamasques ,
publié a Venise en 1615 , et dans la collection de
Ptofe. '
Honteverde lut an des premiers membre* de
l'Académie de» philharmoniques de Bologne. Dans ■
une lettre écrite en 1620 , le P. Audrien Han-
chieri félicitait cette académie d'une si glorieuse i
acquisition. !
MONTFAL'CON (umunoDE), savant ]
bénédictin de la congrégation deSaint-Maur,
naquit le 17 janvier 1055 , au château de Sou !
lige, dans le Languedoc, d'une Famille noble et
ancienne. A l'âge de dix-sept ans il entra comme
' volontaire dans le régiment de Languedoc , et
lit deux campagnes sons les ordres de Turenne;
mais après la mort de ses parents il prit la
résolution de renoncer au monde , et entra a
Toulouse dans l'ordre de Sa i ni- Benoit. Ce fut
alors qu'il recommença ses études, Tort négli-
gées dans son enfance : il ne dut q,u'a ses
propre* efforts le savoir qu'il acquit dan* les
langues anciennes et dans l'archéologie. Appelé
à Paris par ses. supérieurs, en lu87 , il visita
l'Italie trois ans après. De retour à Paris, il s'v
livra à de grands travaux littéraires , et mourut
presque subitement le 31 décembre 1741 , à
l'Age de quatre-vingt-sept ans. Au nombre de*
ouvrage* qu'on doit a ce savant Infatigable, on
remarque ceux-ci: t° Patxographia grxca,
sine de ortv et progressa iitlerahim grwea-
ruin ; Paris, 1706 , in -fol. ; il j traite de la na-
tation de la musique dan* la division intitulée :
De nota musicis tan veteribvt quam recen-
tiaiitnu carptim. — S" L'Antiquité expliquée
et représentée en figure». Paris, 1719-34 ,
1S volumes in-fol. On trouve dans le troisième
volume et dans le supplément le* ligure* de
beaucoup d'instruments anciens avec les expli-
cations : mais El faut se défier de ces représen-
tation» de monument», qui sontjen général peu
exactes.
HONTFORT (Cumulu DE). Foyes
BltOGKLAND.
MOKTFORTfALEixniul.né a Paris en
l|03j fit toutes ses études d'harmonie et de contre-
point au Conservatoire, sous la direction de l'au-
teur de te Dictionnaire ; puis il reçut de» leçons
de Berton pour le style dramatique. Admis au
concours de l'Institut, il ; obtint le deuxième
prix de composition en 1819, et le premier en
1830. Pensionnaire du gouvernement à litre de
lauréat, il visita l'Italie, séjourna s nome, a
flapie», puis parcourut l'Allemagne. De retour à
Paris, il fit exécuter de» ouvertures et d'autres
morceaux dans plusieurs concerts. Au mois
d'octobre 1837 il fit représenter à l'Opéra le
ballet de La Chatte métamorphosée en femme,
dont il avait composé et arrangé I» musique. Au
moi* de juin 1139 il lit jouer avec succès l'oli-
ehinelte; opéra-comique en un acte. A cet ou-
vrage succédèrent : La Jeunesse de Chartes-
Quint, opéra eu deux actes, joué avec succès au
théâtre de l'Opéra -Comique, au moi) de dé-
cembre 1811. — Sainte Cécile, opéra en trois
actes, représenté au mois de septembre 1814. —
La Charbonnière , opéra en trois actes , joué au
mus d'octobre 1845. — L'Ombre d'Argentine,
opéra bouflun en un acte , représenté le 18 avril
1853. — Devcalion et Pyrrha, opéra-comique
en un acte, joué le 8 octobre 1855. Cet artiste a
aussi publié quelques morceaux pour le piano,
parmi lesquels on remarque un Rondolelto ,
Paria, Lemoine, et des valses brillantes, Ibid. La
ballet de La Chatte métamorphosée a été
gravé pour le piano, et Polichinelle , en grande
partition. Hoetlort, dont le talent était gracieux,
élégant et correct , est mort , après une courte
maladie, le 13 février 1856.
MONTGEROULT ( H» Hélène DE
HERVODE), comtesse DE CHARNAY, née à
Ljoa, le 3 mari 17S4, eut pour premier
maître de piano Hulmandel, et reçut des le-
çons de Dusses, lorsque cet artiste célèbre visita
Pari* en 1786. Le* conseils de ce grand planiste
et de Vintti , qui conserva pour Mm" de Montge-
roull de» aenUmenta d'amitié jusqu'à la fin de ses
jours, développèrent l'heureux talent qu'elle avait
reçu de ta nature. Douée d'un sentiment exquis et
de l'esprit d'analyse, elle acquit sur la piano le
plut beau talent qu'une fammeait possédé de sou
temps. Sortie de France pendant les trouble* dé
MONTGEROULT — MONTONÀ
187
U Révolution , elle se rendit à Berlin, où elle pu-
blia, an 1786, unesonale de piano; mai* vers
la 60 du gouvernement du Directoire, elle
obtint u radiation de la liste des émigrés et re-
vint à Paris , où elle forma quelques bons
élèves, parmi lesquels on remarque Pradber et
Boery . Dan* no âge «Tancé , elle avait conservé
toute l'énergie de son sentiment musical. Au
mois d'octobre 183S , elle lit un voyage eu Italie
et passa l'hiver à Florence. Elle mourut dans
celte Tille le 20 mai 183C, à Tige de soixante
ans. Son tombeau est placé dans le cloître de
l'église delta Santa Crôce, à Florence; on y
voit une inscription qui fournit les dates pré-
publié de la composition de M"" de Montge-
roalf il" Trois sonates pour piano seul, op 1;
Paria, Troupeois.— ï% Trois idem, op. ï; ibid.
— 3° Sonate en fa mineur; Berlin, Lisclike.
— V Pièces détachées pour piano seul, op 3;
Paris , Érard. — 6* 3 sonates pour piano seul,
op. 5; ibid. — 6° Fantaisies, idem, n"> 1 , î, 3;
Paris, Janet et Cotelle. — 7* Six nocturnes ita-
liens et français a. deux voix avec accompagne-
ment de piano, op. 6 ; Paria, Érard. On doit aussi
a M™ de Montgeroutt un outrage intéressant
pour les artistes, intitulé : Cours complet pour
l'enseignement du forte-piano , conduisant
progressivement des premiers éléments aux
plut grandes difficultés , Paris , Janet et Co-
telle, 3 parties in-folio.
MOINTl ( GtÉrwi ), compositeur dramatique
né à Fusignano, près de Ferme, vers 1700,
est connu par les ouvrage* suivants : 1" La Cors-
tadtna accorta , opéra bouffe, représenté a
Dresde en 1781. — V La Sludente, opéra
boulfe, a Saules, en 1784. — 3° Le Donne
vendicale, idem, ibid., 1764. Monli était frère
aine du célèbre poète Vincent Honti. Il est
mort 1 NaplesenlBI6.
HONTI (Heitai DE), professeur de musique ,
naquit à Pedoue vers 17ôS. Dans sa jeunesse il
»e rendit en Autriche, vécut quelque temps à
Vienne, puis à Prague, et enfin se fixa à Glas»
cow (£cosae), où il vivait ensure ca 1830. Il se
rangea dans le parti des martres de musique
anglais contre Jean-Baptiste Logier, à l'occasion
de aa Nouvelle Méthode d'enseignement de la
musique et du piano, et écrivit contre ce
système un pamphlet intitulé : Strtcturet on
M. logier's System of musical éducation {i'oy.
Locibh) ; Glascovr, 1817, gr. in-8°.
HONTICELLI ( Ajwe-Muun), né « Milan
vers 171», chanta à Naples avec la Mingotti , en
174S, pois à Vienne et à Londres. En 1 Jjo ,
Ha&ae l'engagea pour le théâtre de Dresde. Il
. mourut dans celte ville en 1764. Honlicelll
était, dit-on, aussi remarquable comme chanteur
que comme acteur.
HONTICHIARO (Jbsh), luthier, né è
Brescia vers la fin du quinzième siècle, est cité
par Linlranco, son concitoyen et contemporain
( Scintille dl Musicaj Brescia, 1533, p. 143 ),
ainsi que Jean-Jacques Dalla Corna , pour in
bonne fabrication des luths, lyres et violons ou
petites violes. On peut donc considérer Monli-
cuiaro comme un des fondateurs de la lutherie
bresciane où se sont formés le* maîtres renom-
més Gaspard de Salo et Jean-Paul Magini.
MONTILLOT ( Mouot DE ), musicien qui
vivait a Paria vers 1768, j a fait graver six sym-
phonies pour l'orchestre. On ne sait rien de cet
artiste, qui ne ligure dans aucune liste de
musiciens de celle époque.
MG.VTONA (Audré ANTICO DE). An-
Uco est le nom véritable du personnage dont il
s'agit dans cette notice; celui de Montana, qui
j est joint, indique la Tille où il reçut le Jour,
laquelle est située eu Islrie et appartint autrefois
a. la république de Venise. M.Catelani (t>oy«
ce nom.) conjecture avec beaucoup de vraisem-
blance qu'André Antico de Hontonaest identi-
quement le même qu'Andréa de Antiguis
Vendus, compositeur et auteur de frottait pu-
bliées par Pelrucci de Fossombrone, dans ses
recueils de pièces de ce genre en 1504, lauj, 1507
et 1508 (1). Antico fut le premier qui établit à
Borne une imprimerie de musique; il obtint a.
cet effet un privilège du pape Léon X, Imprimé
en tête du seul ouvrage connu pour être sorli de
ses presses. Ce volume est une collection de
messes composées par Josqnin Deprès, Brumel,
Pipelare, etc., quia pour titre : Liber quindecim
missarum electarum qux per ezcellentitiimos
mvsicot compoiiliC fuerunt y il orne, 15io,in-fol.
max. gothique. Un exemplaire de cette rarissime
collection setrouve à Paris , dans [a Bibliothèque
Maxarlne. Le litre qu'on vient de lire est celui
de cet exemplaire. H. Calelani en rapporte un
autre qui se trouve dans le volume au-dessous
du bref de Léon X, et qui est ainsi conçu : Misse
quindecim a diversis optimls et exquisitittlm is
aucioribus édite per Andream Antiquum de
Montana toeiorum mmpUbus eniendatissime
atque aecuratissime ; Rome Impresse Anno
Domini. M. J). XVI. Die nona maa. ponti/i-
calus sanciissimi Domini nostri Leonis de-
cimi anno quarto, in-fol. L'exécution typogra-
phique du volume de ces messes est magnifique,
|i] Canetti marteau il AfUmo, amv XIX, ■, si.
et * dû occasionner de grandes dépense» et
d'i rumen ses travaux. C'est le premier exemple
de grandi caractères pour ['impression de la
musique. Toutes les voix sont placées en regard,
Va passage ries Institutions harmonique» île
Zirlino (p. 317, édition de 1573) semble in-
diquer qu'André Autico établît ode imprimerie
de musique à Venise,, sans doute après que le
privilège obtenu dans cette ville par Octavien
de Petrucci lut arrivé a ton terme.
MONTU (BenoIt), né a Turin, en 1781, se
livra des su jeunesse à l'étude des mathématiques
et vint à Paria, où il trouva un protecteur dans
son illustre compatriote Lagrange. La recom-
mandation de-celui-ci fit obtenir à Hontu une
place de professeur de mathématiques dans le*
écoles centrales de Paria, puii dan* un lycée.
11 est mort dans celte ville en 1814. Moulu avait
conçu le plan d'un grand instrument destiné à
donner la mesure exacte des intervalles des sont,
et i Aire voir leurs rapports avec le* distances
et les mouvement* de* astres, suivant 1* système
de Keppler. Cet instrument, appelé Sphère har-
monique, était tort compliqué. Une commission,
nommée par le ministre Cbaptal pour en (aire
l'examen, le fit déposer dans l'ancienne galerie
de la bibliothèque du Conservatoire, ou il était
encore en 1817: lorsque cette bibliothèque fut en-
levée de sa salle pour être transportée dans un
autre loc»l, l'instrument de Montudisparut. M. de
Ponlécoulant ( voyez ce nom ) l'a retrouvé depuis
lors dans un grenier. La commission clisrgée de
l'examen de cette machine, et composée de Lacé-
pede, Pronj, Chartes, Gosaec et Martini , fit en
1799 un premier rapport sur les plans que Mon lu
lui avait communiqués , et conclut à ce qu'une
avance de 3,000 fr. fflt faite a l'auteur pour
l'exécution de son projet. En IBM, elle en fit
an autre sur l'instrument même qui était achevé,
et l'estima à la somme de 13,000 francs, qui fut
pavée a Honlu par le gouvernement. La descrip-
tion de la Sphère harmonique se trouve dans
ie* Archives des découvertes (Paris, 1809,n°i4).
Honlu avait inventé un nouveau sonomètre, qui
a été soumis a l'examen de 1* même commission.
On a aussi de ce savant un mémoire Intitulé :
numération harmonique, ou échelle d'arith-
métique pour ternir à l'explication du toi»
4e l'harmonie; Paris, 1803, in-4°.
MONTUCLA (Jeas-Étiebkï), membre do
l'Académie de Berlin et de ITuslitut de France,
naquit) Lyon la a septembre 171a, d'un négociant
qui le destinait a la carrière du commerce; mais
le* progrètqu'il fit dans te* études, et particulière-
ment dans celle des mathématiques , révélèrent
M vocation. Resté orphelin à l'âge de sein ans,
MOKTONA - MOJSZA
e lard,
. il alla finir ses études à Toulouse , et n
point à se rendre à Paris, où il se lia avec d'A-
lembert rt plusieurs autres savants. Ce tut alors
qu'il conçut h) projet de son Histoire de» Ma-
thématique», dont il publia deux volumes en
1758 (i Paris). On y trouve, peg. 111-158
du 1er volume, un précis de la musique grecque,
qui est très-superficiel. Moutucla y parait abso-
lument étranger 1 la matière qu'il traite. Ce
qu'on trouve de mieux sur ce sujet dans cet
ouvrage consiste en détails purement littéraires
ou philologiques sur les écrivains grecs qui ont
traité de la musique; mais tout cela est tiré de
la Bibliothèque grecque de Fahriciiu. Il j a
une seconde édition augmentée de V Histoire
de» mathématiques; Paris, 1799-1 SOI, 4 vol.
in-t*. Honlncla est mort a Versailles, le 18 dé-
cembre 1799.
HONTVALLON<Abw.éBARKIGUK DE),
né * Marseille en 1078, futun magistrat distingué
à qui l'on doit de savants ouvrages sur le droit
et la jurisprudence. Il eut la charge de conseiller
au parlement d'Ain, et mourut dan* celle ville,
le 18 janvier 1759. Amateur de musique et cla-
veciniste habile, il a publié un livre qui a pour
litre : Nouveau système de musique sur le*
intervalles (festons et sur les proportions de»
accord», où l'on examine te» tyitèmes propo-
sés par divers auteurs ; Aix, 1741 , in-s°. Cet
ouvrage avait élé soumis i l'examen de l'Aca-
démie des sciences. On en trouve un extrait dan*
l'histoire de cette société savante (I741J, et le
P. Caslel en adonné utieanalvsedasia le Journal
de Trévoux de la même année. Cependant le
livre ne se vendit pat, et Hontvallon fut obligé
de le faire reparaître avec un nouveau frontispice
intitulé : Nouveau système sur la transmis-
sion et ta effets des ton» , sur la proportion
des accord» et la méthode d'accorder jatte
les orgues et clavecins; Avignon, 1756,
ln-B°.
MONZA ( CniHLEs-AsToiNË ) , né a Milan,
vert la fin du dix-septième siècle, fut élu, eu
1735, chanoine el maître de chapelle de la
cathédrale de Verceil, où II mourut en 1739,
On alroprimé desa composition à Turin ; Pièces
moderne» pour le clavecin.
MONZA (Le chevalier Charles), maître de
chapelle de la cour et de la cathédrale de Milan,
naquit dans cette ville en 1748. Elève de Fioroni,
il devint, sous la direction de ce maître, un des
musiciens les plut instruits de l'Italie. Doué
d'une grande fécondité , il a écrit beaucoup de
messes, de vêpres et de motets pour diverse*
églises de Milan, el a composé pour les Illettrés
de cette ville, de Turin, de Rome et de Venise,
MONZA — MORALES
plusieurs opéras parmi lesquels an remarqua ;
1* Temistoek, en 3 actes, a Milan, en 1760.
— Y mtetti,k\eaiat,enn7t.— S* Cojo Ma-
rio, dans la même vuUe, «i 1777. — 4" Ifaenia
in Tauride, k Milan, en 1784. — 5' Brijile, a
Tarin, en 1780. Burney entendit* Milan, en
1770, dans l'église Santa-Marla Ktreta, une
D>M&e de Monta qu'il considérait tomme une
œuvre' de génie. On a gravé de I» composition
de cet artiste : 1° Sii trloa pour deux violons et
violoncelle, op. 1 ; Londres, 1786. — 3* Six
quatuors pour deux violons, alto et basse, op. 3
ibid., 1788. — 3* Six sonate* pour clavecin
et violon, op. 3; ibid. Mon» est mort à Milan,
an mois d'août 1801.
MONZAN I ( Tebàlho ), né dans le duché de
Modène en 17B2, acquit Tort jeune nne grande
nabileU sur la nule. Vers 17S8 U se rendit i Lon-
dres, ou il se Bu et passa le renie de ses jours.
D'abord admis an théâtre italien comme première
flûte, il Ait ensuite attaché aux concerts de la
musique ancienne «ta ceux deSalomon. En 1800
il établit un magasin de musique et nne fabrique
de flûtes i cette dernière est devenue florissante
par ses soins et ceux de son BU. Moniani est
mort a Londres le 14 juillet 1839, a l'âge de
soUante-dix-sept ans. On a graré de sa compo-
sition : l'Six trio* pour 2 flûtes et basse; Lon-
dres, Preston. — 3* Duos pour 3 dates, op. S,
8, 10, 1 2 ; Londres, Longman, Preston* — ** Choix
de 90 airs écossais pour flûte seule. — 4* Pas-
tiecio, choix de préludes, airs, variations, etc.,
n™ 1, 3, 3; Londres, chez l'auteur; Bonn, Sim-
toeh. — 5° Airs variés pour note, op. 4, 7, rt ;
ihid. - e" Préludes et airs, idem (3 recueils);
Ibid. — 7* Trots divertissements, idem; ibid. —
8° Douze nocturnes pour deux flûtes; ibid. —
9* Trais sérénades, idem; Ibid.— 10* iTUtrucUon
Book, eonlaining the rudiments ofMusic, the
art ofjingering, Upping and ilurrtng the noies
on the flûte, etc. ( Méthode contenant les élé-
ments delà mostqne, l'art dn doigté, de l'em-
bouchure et du coup de langue surla flûte, etc. ];
Londres, Monzanl, 1™ et 3' parties. Il a été fait
quatre éditions de cet ouvrage.
MOORHEAD (Jean), compositeur, aè en
Irlande, vers 1768, apprit la musique à Dublin,
et fui employé pendant quelques années comme
simple musicien d'orchestre dans plusieurs villes
de province. En 1798, il accepta une place dans
celui du Illettré de Covent-Garden, à Londres ;
mais bientôt après il fut employé par l'entrepre-
neur de ce spectacle pour composer la musique
depluneurs pantomimes et ballets, parmi lesquels
on cite : Le Volcan, on le Rival d'Arlequin, le
e La Péroute, et nne partie
189
de l'opéra intitulé Le Cabinet. Moorhead es
k Londres en 1804.
MOOSER (ÀLova), facteur d'orgues, né I
Fribourg, en 1770, s'est également distingué dans
la construction des pianos et des orgues. On cite
comme un ouvrage achevé l'orgue qu'il a fait
pour te temple neuf, k Berne. Les Ètrennes /ri-
bovryeuùc* de l'année 1810 contiennent une des-
cription d'un beau piano organisé qui tenait de
sortir de ses malus, et qu'il appelait instrument
orchestre. Le chef-d'œuvre de cet artiste esl le
grand orgue de Fribourg, dont on trouve une
description dans la Gazette musicale de Paris
(ann. 1838, n* 50). Mooserest murt à Fribourg,
le 19 décembre 1839, àl'agedesoiianle-neufans.
Le grand orgue de Fribourg est composé de
quatre claviers i la nuin, clavier de pédale, et
61 registres, non compris deux regislrea acces-
soires de copule et de tremblant. Cet instrument,
dent les qualités ne justifient pas la célébrité, est
mal construit quant à la partie mécanique. Les
liragea sont mal disposés et fonctionnent avec trop
de lenteur; les claviers sont durs et ont trop
d'enfoncement; la soufflerie manque d'égalité dans
sa pression et agit par secousse. L'harmonie des
jeux est la partie la plus satisfaisante : les Jeux
de fond, particulièrement ceux qui imitent les
instruments k archet, comme les gambes, sa-
licionaU et quintatonct, mutât bonne qualité;
mais les jevx d'anche, trop peu nombreux, ont
une sonorité rauque et dure j enfin, le timbre des
jeux de mutation est criard. La voix humaine de
l'orgue de Fribourga une réputation européenne,
qu'elle doit moins k sa qualité spécifique qu'a la
place qu'elle occupe dans l'instrument, der-
rière tous les grands jeux, de telle sorte que se*
sons s'épurent dans le trajet avant d'être en-
tendus dans l'église.
MORAES (Jeak DE SYLVA), malire de cha-
pelle de la cathédrale de Lisbonne, y était né
en 1689. En 1727 II obtint son emploi, qu'il rem-
plissait encore en 1747. Il a laissé en manuscrit
beaucoup de motels, de répons, d'hymnes, de
messes, dont le catalogue remplit deux pages in-
lol. dans la Bibliolheea Lutitana de Machado-
(t. Il, p. 7SAetsniv.).
MORALES (Chuistophe), célèbre musicien
espagnol, naquit à Se ville dans les premières an-
nées du setiiéme siècle, Bt ses éludes dans la
cathédrale de cette ville, et se rendit d'abord à
Paris, où II publia on recueil de messes, puis k
Rome, oh le pape Panl III le Bl entrer vers 1844)
dans la chapelle pontificale, en qualité de chapelain
chantre. Son portrait existe dsns celte chapelle.
On le trouve gravé à l'eau-rorte dans les Otter-
vaiioni per bin regolare II eoro délia capella.
MORALES — MORALT
pontificia , d'Adami (p. 104). et Hawkinsl'a re-
produit dans son Histoire de la musique. L'épo-
que de li mort de cet artiste n'est pu connue.
Morales est un des roojpoeitenrs de musique d'É-
glise les plus distingués parmi les prédécesseurs
de Palestrina. Son style est grave; sa manière de
faire chanter les partie), naturelle, el l'on peut
dire qu'il est un des premiers qui ont secoué le
joug des recherches de mauvais goût dus la
musique religieuse. Adami cite le motet de sa
composition Lamentabatur Jacob, qui séchante
a la chapelle pontificale le quatrième dimanche
de carême, comme un chef-d'œuvre d'art et de
science. OnapuMiéde sa composition : l' Liber
I Mitsamvi quatuor vocum; Lugdunt, 1546,
iB-fol. mai. Il n'y a pas de nom d'imprimeur au
volume ; mais l'ouvrage est sorti dea presses de
Jacques Moderne. Cestuse seconde édition; la
première a été imprimée & Paria ( uns date ] par
Nicolas Duc h emin. — Y Magnificat oclo tonomm
cum quatuor vocibus, liber prtmiu.-Rome,
1541, io-fol.; Venise, ^n(onfo Gardant/, In- fol.
1542, ibid. IMS. Ces Magnificat sont en deux sé-
ries, chacune des huit tons, "dans le même vo-
lume; à la suite, on trouve drux Magnificat à
quatre voix de Carpentras(Éléasar Genêt), du pre-
mier el du huitième tans, un de Jactiet (?), du
quatri éme ton , et u n d e R i cha fi > r t,rt u ci nq u ième ton,
ouvrage très-remarquable, 1581, 1575, 1014, in-
fol. — 3' Motettx i cocam.Ub. let H; Venise,
1543-1548, —4" MotetUa b voci, lîb. I; Venise,
1543 — 5° Lie. II Mlaaram cum quatuor et
'/iliaque voctàus; Borne, 1544, in-foL; Venise,
1544,in-4°; Lyon, 1553; Venise, 1913 a'Zn-
mentatloni a quattro, etnque et lel voci; Ve-
nexta, apprcuo d 'Antonio Gardano, lt>04,in-4*
obi. — 7° M tua quatuor, cum quatuor voclbiu ;
Venetitt apud Alexandrum Gardanum, laso,
in-4°obl. — 8" Moralls Ilispantct multorum
extmtse artit vtrorwn Musica cum uoeibut
quatuor, vulgo motteta eognominata, cujui
magna part paribui vo&but cantanda est;
Venetiis apud Hieroaymum Scottum, 1543, m-
4° obi. On trouve aussi de lui les messes de
l'Homme armé et De H cala Vtrgine, dans le
recueil qui a pour litre: Quinque Miaarum har-
mania Mapentc.idat quinque voces referens;
Venise, Antoine Gardane, 1547, in-4°. Plusieurs
messes de Morales sont en manuscrit dans les
archives de la chapelle pontificale. Kircher
a placé un Gloria de ce musicien dans sa Musur-
gie (lib. VIH, c. 7 ), et l'on trouve quelques mor
ceaut de sa composition dans les Concentui de
Sahlinger (Augsbourg, 1585), dans rSsemp tare
du P. Martini, el dans YAHepratica di Contrap
punto, de Paolncci (tonte 11). Plusieurs autrei
collections renferment aussi des moreeaui déta-
ches de Morales. Les ceuvres capitales de ce com-
positeur sont les Magnificat en deux suites des
huilions de l'Église, et son second livre de messes,
bien supérieur au premier sons le rapport du mé-
rite de la facture.
MORALT (les frères), artistes longtemps
célèbrra à Munlcn pir leur manière parfaite
d'exécuter Isa quatuors de Haydn, étaient tous
musiciens au service du roi de Bavière ; mais ils
moururent jeunet, et leur bel ensemble n'a été
remplacé que par les frères Millier. Ils étalent cinq
frères. L'stné, Joseph, né à Scliwctxingen, près
de Mannhdm, le 5 août 1775, apprit avec ses
frères la musique chez le musicien de la ville
Geller, puis il reçut des leçons de violon deLops,
et Winter, maître de chapelle dn duc de Bavière,
acheva son éducation musicale. En 1787, il entra
dans la musique de la cour, et se fit remarquer
par son talent sur le violon. Trois ans après, il
entreprit un voyage eu Suisse, se fit entendre
avec succès 1 Lyon, 1 Paris «là Londres, et. re-
tourna en Allemagne en donnant des concerts à
Francfort et dans d'autres grandes villes. Le 10
mai 1800, il obtint sa nomination de maître de
concerts de la cour de Bavière ; quelque temps
après il entreprit un voyage avec trots de ses
frères, et parcourut l'Allemague, en donnant par-
tout des séances de quatuors oh ils firent admirer
l'ensemble le plus parfait qu'on eût jamais en-
tendu à cette époque. Joseph Morall est mort a
Munich en 1)18.
Jean-Baptiste, frère puîné de Joseph, naquit à
Mannheim, en 1777. Après avoir appris les princi-
pes delà musique,ildeiintélèvedeCannabich. En-
Irécomme surnuméraire de la chapelle à Munich,
eu 1791, il reçut sa nomination définitive pu 1768
Bon violoniste, 11 Jouait le second violon dans kl
quatuors où son frira jouit le premier. Mais
c'est surtout comme compositeur qu'il s'est fait
connaître avantageusement. Grseta lai avait en-
seigné l'harmonie et le contrepoint. On a gravé
de u composition : 1° Symphonie à grand
orchestre, n* 1 (en mi) ; Bonn, Simroofc. —
1* Deuxième idem (en sot); Leipsick, Brelilopl
et Hœrtel. — 3' Symphonie concertante pour deux
violons; Mayente, Schott. — 4* Leçons métho-
diques pour deux violons, liv. 1 et 1; Mayence,
Schott. — 5° Quatuor pour flûte, violon, alto et
basse; Munich, F» lier. — s* Deuxième idem, op. 8;
Munich, Sldler. Cet artiste estimable est mort
le 7 octobre 1S15, laissant en manuscrit une
messe allemande el plusieurs autres compositions
pour l'église. La perle d'un fils avait commencé
à déranger sa santé en 1813.
Jacques el Philippe Moralt, frères jumeaux de
MORALT — MORARI
101
Joseph et de Jean-Baptisle, sont nés à Munich
en 1780, et non à Manubeim en 1779, comme il
est dit dans le Lexique universel de musique pu-
blié par Schilling. Le premier s'était livré *
l'élude du violon sous la direction d'un musicien
de la cour nommé Christophe Geitntr. Il entra
dans la chapelle de la cour en 1797, et mourut
a l'âge Je vingt-trois ans eu 1803. Philippe reçut
les premières leçons de violoncelle de Virgili,
musirien de la chapelle, et acheva son éducation
musicale chez le violoncelliste Antoine Sdiwarlz.
Il entra dans la musique de ta cour en 1793. Il
«si mort à Munich eu 1819 (suivant le Lexique
de M. Bernsdorf), el seulement en 1H55 (d'après
le Lexique portatif de M. Charles Goltmick ).
Georges, né à Munich en 1711, a été aussi at-
taché a la musique de la chapelle royale de Ba-
vière, pour la partie d'alto. Il est mort dans cette
position, en 1818.
Des descendants de celte famille ont été tout
attachés à la chapelle du roi de Bavière. L'un
d'eux, dorjt le prénom n'est pas indiqué, fu t maître
de concert et directeur delà musique delà cour:
il Ult pensionné en 1839; un autre (Antoine)
fut corniste distingué. Le troisième ( Pierre) (ut
violoniste de la cour de Munich, et se fil entendre
avec succès à Berlin, Hambourg, Leip&ici, Weî-
mir et Erlurt, dans les années 1MI à 1847. En-
fin Joseph Moral! , violoncelliste, brilla dam
lea concerts de Hambourg et de Leipaltï, en
1847.
MORAMBERT ( À ntoike- Jacques LCB-
BOT, abbé de), né a Paria, en 1711, fut profes-
seur de musique et de chant dans celle ville.
Btankenborg, dans son supplément à la Théorie
des beaux-arts de Sulxer, et Barbier, dana sou
Dictionnaire des anonymes, lui attribuent, mais
a tort, l'écrit de l'abbé Langier intitulé: Senti-
ments d'un karmoniphile sur différent/ ou-
vrages de musique. Boiagelou, contemporain
de Laugier et do Morambert, et qui connaissait
la bibliographie et l'histoire auecdolique de la
musique française de son temps, attribue cet
écrit périodique au premier de ces auteurs, dans
son catalogue manuscrit des livres de musique
de la bibliothèque impériale de Paris. {Voyez
Lil'cifb et LÉRia.)
MORAND (Pierre DE), poète médiocre,
né a Arles en 1701, fut d'abord destiné au barreau,
nuis son goût décidé pour les arts et les lettres
lui lit abandonner l'étude du droit. Il mit beau-
coup de zèle au rétablissement de l'académie de
musique d'Arles, et prononça un dixeoura pour
son ouverture, qui eut Heu en 1739. Morand vint
à Paris en 1731, et fut admis aux réunions lit'
téraires du comte de Clermont el de la duchesse
du Maine. Il se livra alors au théâtre, et donna
des tragédies et des comédies, qu'il n'est point
de notre objet d'examiner. Nous ne citerons de
lui qu'une brochure qu'il publia dans la polémi-
que orcasionnée par la Lettre de J.-J. Rousseau
sur la musique française; elle est intitulée :
Justification de la musique française, contre
la querelle qui lut a été faite par un Alle-
mand et un Allabroge, adressée au coin de
la Reine, le jour de la reprise de Titon et
l'Aurore; Paris, 1754, in-S'(anonvme) (1). L'au-
teur; attaque tivementGrimmel J.-J. Rousseau,
et accuse ce dernier d'avoir pris une grande partie
de ce qu'il a écrit sur la musique française dans
C Esprit des beaux-arts d'Ealève: c'est un re-
proche auquel Rousseau ne s'attendait pas sans
doute. Morand avait été malheureux dans tout
ce qu'il avait entrepris, et le dernier trait qui le
frappa ne fut pas le moins piquant : ses deltas
étaient payées, et II allait loucher le premier quar-
tier d'une .rente de cinq mille francs qui lui res-
tait, lorsqu'il mourut le 26 juillet 1757. Ses re-
vers n'altérèrent jamais sa gaieté et n'abattirent
point son courage.
JIORANIH (PiRans), compositeur, n'est
pas né t Sinigaglia, comme le prétend Gerber,
m.iis a Bologne, en 1739. La P. Martini lui en-
seigna la composition. Il fut maître do chapelle a
Pergola, petite ville des États -Romains. En 1764,
il avait été agrégé à l'Académie des Philharmo-
niques de Bologne. Il a écrit pour l'église beau-
coup de messes, de vêpres et de motets. En
1791, il fil représenter à Sinigaglia t'opéra bouffe
intitulé : Cfi Usurpatorl delusl, el l'année sui-
vante il composa pour le théâtre d'Ancone JVn-
glese stravagante. Vers le même temps il fut
nommé maître de chapelle dans cette ville : il v
vivait encore en 1811. On connaît sous le nom de
Morandi douieduoa poursoprano et basse, gravés
à Venise.
MORANGE (A. DE), chef d'orchestre du
théâtre des Jeunes Élèves a Paris, en 1800, a écrit
pour ce théâtre la musique de deux petits opéras-
comiques intitulés : I* Les Quiproquo noctur-
nes, en un acte. — 2° Les petits Auvergnats,
es un acte, 1799. Plus tard, il a écrit la musique
de plusieurs mélodramea pour les théâtres des bou-
levards, entre autres La Bataille des Dunes,
et l'Enfant prodigue, dont les ouvertures ont
été gravées pour le piano; Paris, M»* Duhan.
MORARI {Antoine), né a Uergame vrm la
milieu du seizième siècle, fut directeur de la rnu-
by Google
193
MORARI — MORE AU
nique instrumentale du iliw de Bavière. On a im-
primé de m composition : II primo libro de
•tnadrigati a avatiro voci; Vtneiia, presso An-
gelo Gardano, 1587, in-4°.
MORATO (Jean Vax Barbados Mium
Pins ), compositeur portugais el écrivain mit la
musique, naquit à Portalègre en 1689. Les
circonstances Je sa vie sont entièrement Igno-
rées. On connaît de lui les ouvrages suivants :
1° Domingo* da madré de Deos, » exercttio
quolidiano revelaâo pela meima Henhora ;
Lisbonne, 1713. Ce sont des prières et des
antiennes a la Vierge mises en musique. —
3" Preceitos ecclesiasticos de Canlo chdo para
beneficio e vso commun de todot (Principes
de plain-chant a l'usage de tout Is monde);
Lisbonne, 1731 , in-i". — 3' Flores musicaes
colkidas da jardim da milkor Liçao de
variai avthorei. Ârte pratica efc Canlo de
orgatt. Indice de cantoria para prtnciplantes
coa hum brève resumo das regras maes
prhteipaes de Canlo chdo, e regimen do coro
o uao romano para os subchantres, e orga-
nitlas (Fleura musicales cueillies dans le jardin
des meilleurs ouvrages rie divers auteurs. Art
pratique du chant mesuré , et recueil de solfèges
pour les commençants, avec un abrégé Je*
régies du plain-chant, et la discipline du chœur,
à l'usage des sous-chantres et organistes); Lis-
bonne , 1735, in-4". Une deuxième édition, avec
quelques changements dans le titre, a été pu-
bliée en 1738 , in-4*. La partie qui concerne le
plain-chant a été publiée séparément , sous ce
litre : S rêve resumo de Canlo chdo corn ai
regras mues principaes, e a forma que deve
guardar o director de coro para o svstantar
firma na corda chomada na coral, o or-
ganista quando o acompanha; Lisbonne,
1738 , ln-4°.
MORAWETZ { Jean) , compositeur né en
Bohème, vers 17B0, parait avoir vécu à Vienne,
et se trouvait en qualité de cher d'orchestre , en
180», à Teslh en Hongrie. Il a laissé en manuscrit ;
l'Troissvmphoniesàonzeet doute instrumenta.
— 3° Concertino a neuf instruments. — 3* Huit
nocturnes pour flûte d'amour, finie traver-
siez, deux violes , deui cors el basse. — 4" Sex-
tuor pour 3 violons, hautbois, flnte, alto et vio-
loncelle. — V Plusieurs morceaua de musiqne
d'harmonie & 8 parties,
MOREALI (Gietano), Italien de naissance,
fat professeur de langue italienne i Paris, vers
1836, et s'établit a Rouen quelques années après.
On a imprimerie lui : Dictionnaire de musique
italien- français, ou l'interprète des mots
italiens employés en musique, avec des
explications, commentaires et notices histori-
ques; Paria, 1S39, ki-lG.
MOUE AU ( Jeam-B*ptibte ] , maître da
musique de la chambre du roi , naquit à Angers
en 1656, et reçut son éducation musicale
comme enfant de chœur h l'église cathédrale
de celte ville. Ses études étant terminées, il
obtint la place de maître de chapelle a Lacgres,
puis a Dijon. Sans posséder aucune ressource et
sans recommandation , il vint jeune a Paris pour
; chercher fortune. On ignore le mojen qu'il
employa pour pénétrer no jour jusqu'à la toi-
lette de la Daupliinc, Victoire de Bavi ère.- Sa-
chant que celle princesse aimait la musique, il
eut la hardiesse de la tirer par la manche, et lui
demanda la permission do chanter an air de sa
composition. La princesse rit de sa naîvaté , et
lui accorda ce qu'il désirait. Satisfaite de la
chanson de Moreau , elle en parla au roi, qui
voulut l'entendre, et qui l'admit à son service.
Un des premiers ouvrages de Moreau Tut un di-
vertissement pour la cour, intitulé Les Berger»
de Marlg; puis il mit en musique les chœurs de
Jonathas, tragédie de Duché. Ce fut' lui que
Racine choisit pour composer la première mu-
sique des chœurs a'Ssther et d'Athalie. il mit
eu musique plusieurs chansons el cantates do
poète Laine* ; ces morceaux eurent du succès.
Enfin, on connaît de lui en manuscrit le psaume
In exitu 'Israël, et une messe de Requiem.
Titou du Tillet dit aussi, dam son Parnasse
français, qu'il a laissé un traité de la musique
intitulé l'Art mélodique; mais il ne parail pas
que cet ouvrage ait été publié. Moreau a formé
de bons élèves, parmi lesquels on remarque
ClérambaultetDandrieu. H est mort a Paris, le
» août 1733.
MOREAU (Jeab), facteur d'orgues à
Rotterdam, vers le milieu du dix-huitième siècle,
s'est fait connaître comme artiste da mérite par
l'orgue qu'il a achevé a l'église de Saint- Jean, de-
Gouda, en 173S, après y avoir employé trois
années de travail. Cet instrument est composé
de trois claviers 8 la main, pédale et 51 registres.
MOREAU (Henri), né i Liège le ij juillet
1738, et baptisé le lendemain 1 l'église Saint-
S ico las -outre- Meu se , fut un des musiciens dis-
lingues de la Belgique dans te cours du dii-
huitième siècle, et dirigea avec talent la mu-
sique dé la collégiale de Saint-Paul dans s*
ville natale , dont il était maître de chapelle. On
n'a pas de renseignements sur la manière dont
ses éludas avalent été dirigées; mais ce que
Grétry rapporte des premières leçons de com-
posilion qu'il reçut de Moreau, prouva que et
maître connaissait la bonne méthode pour M-
MOREAU — MOREL
193
soigner l'irt d'écrire (1). On ne elle de la com-
pétition de Moreau que des chants de Noël,
devenus populaires dans la province de Liège;
nui» il est i peu près hors de doute qu'il a,
pendant m longue carrière, écrit plusieurs motets
pour le semée de la collégiale de Saint-Paul.
Cent comme écrivain didactique, particulière-
méat, qu'il s'est Tait connaître ; son ouvrage a
ftour titre: L'harmonie mise, en pratique,
avec un tableau de tout les accords, la mé-
thode de t'en servir, et des règles utiles à
ceux qui étudient la composition ou Vaccom-
pagnement ; Liège , J. G. H. Loxbay, 1783,
in-S" de 126 pages , avec 15 planches de musi-
que. A la suite d'un rapport favorable Tait a
l'institut de Francs par Grélry sur cet ouf rage,
en 1797, Moreau fut nommé correspondant de
cette Académie. H. le chanoine de Yroje, de
Liège, possède le manuscrit original d'un ou-
vrage de ce maître , lequel a pour titre : Nou-
veaux principes (Vharmonie , selon le système
d'Antoine Xlmenès, précédés d'observations
sur la théorie de Hameau , et suivis de re-
marques sur plusieurs dissonances , ainsi
que des règles pour la composition de la mu-
sique à î , 3,4 parties et plut. Hereau est
mort a Liège le 3 novembre 1803 , à l'âge de
MOREAU ( Juh-Ahdbé), né à Paris le 13
mal 1708, entre comme enfant de chœur i la
cathédrale d'Amiens , dès l'âge de six ans , et y
fut le condisciple de Lesueur. A Tige de dix-
bnit ans, il sortit de cette école, et obtint an
concours la place de maître de chapelle à
Bétliuae. Deux ans après, il quitta cette place
pour celle d'organiste a la collégiale de Péronne.
Venu à Paria pendant les troubles de la révolu-
tion, tl s'y livra d'abord à l'enseignera «ni, puis se
maria, et acheta au Palais-Boyal l'ancien calé du
Caveau, où il eut pu acquérir des richesses con-
sidérables; malheureusement l'importunité d'un
marcliasil de billets de loterie lui en lit un jour
acheter un avec lequel il gagna une forte somme;
dès ce moment la passion de ce jeu dangereux
s'empara de lui; ses affaires se dérangèrent, et
la nécessité de payer ses créanciers l'obligea à
vendre sa maison. Il obtint quelque temps après
une place à la bibliothèque du Conservatoire i
mais le chagrin abrégea ses jours, et il mourut
vers 1829. Horeau a fait entendre dans les con-
certs de la rue de Grenelle plusieurs ouvertures
de sa composition, dans les années 1804 et 1806.
On a gravé de sa composition : 1° Fantaisie pour
(i) Vojn in mmetraou Eiiuii iur la lUmlqm de
piano sur les airs de Wallace; Paris, Laffïlc.
— 3° Valse du ballet de Figaro, variée pour
le piano; Paris, Philippe Pelit. — 3° Contre-
danses et valses, liv. 1 et!; Paris, Leduc. —
4" Thème varié pour piano et violon ; Paris,
Sieber. — t* Deua recueils de romances; Paris,
Leduc. Horeau a laissé en manuscrit des qua-
tuors et des quintette* pour violon.
MOREL (Nicolas), né a Ronen, vers le
milieu du seizième siècle, fut maître des enfanta
de clxeurdelacathédrale de cette ville. En 1584
il obtint, au concours du Puy de musique
d'Évreui, le prix de la lyre d'argent pour la
composition de la chanson française a plusieurs
voix commençant par ces mots : Je porte en
mon bouquet; et en 1586 ii eut le prix du luth
d'argent, pour la chanson: D'où vient belle.
(In autre Morel (Clément), musicien français
d'une époque antérieure, a écrit des chansons
françaises i quatre parties ; Il en a été publié
deux dans le douzième livre contenant XXX
chantons nouvelles , etc., publié par Pierre At-
taingnanl, à Paris , en 1643 , petit in-4" obi. , et
deux autres dans le XI" livre contenant XXIX
chansons amoureuses à quatre parties, ele ;
t Anvers, cher Tiiman Susalo, 1M9, in-4°.
MOREL ( Fkédehic), célèbre imprimeur de
Paris et l'un des plus savants hellénistes du sei-
zième siècle, naquit a Paris en 1538, et mourut
dans la même ville, le 27 juin 1630. Parmi ses
nombreux écrits on remarque' une édition de
l'Introduction À la musique , de Bacchius le
vieux, où le texte grec est accompagné d'une
version latine dont il est auteur; Paris, 1613,
in-8*. La version de Morel est oubliée depuis
qu'on a celle de Heibom. Morel avait un tel
amour du travail, que rien n'était capable de le
distraire lorsqu'il était dans son cabinet. Il
s'occupait de la traduction des œuvre* de Liba-
nïus lorsqu'on vint lui annoncer que sa femme,
dangereusement malade, demandait à le voir.
• Je n'ai plus que deux mots, répondit- il; j'y
serai aussitôt que vous. ■ Dans l'intervalle, sa
femme expira. On M hâta de l'en prévenir .
Hélas! .litit, / ensuis bien marri, c'était une
bonne femme; et il continua son travail.
MOREL (... ) , chanoine de Montpellier, vé-
cut vers te milieu du dix-huitième siècle. On a
delui un petit ouvrage intitulé : Nouvelle théorie
physique de la voix; Paris, 174S, In-lJ de 32
pages. De l'Épine, doyen de la faculté de médecine
de Paris, dit, dans l'approbation de cet écrit,
que l'auteur y a lait une application ingénieuse
du système de Ferrein {voyez ce nom ) ; nuis
cela n'est pas exact, caria théorie de Morel n'est
nouvelle que parce qu'elle combine les deux
13
194 MOREL -
systèmes de Dodirl ( voyez ce mm ) et de
Ferrein. En effet , le chanoine de Montpellier
suppose que l'appareil vocal est a la foin un
instrument & cordes el un instrument i vent
qui, tous deux, résonnent à l'unisson pour la
formation de chaque ion de la voii de poitrine,
qu'il appelle vols pleine. Il donne le nom de
voix organisa à celle qui se produit par l'ac-
tion de l'air sur la glotte, et celui de voix tuthée
k celle qui se forme par les cordes vocales. Dans
son système, les mouvements de la glotte cessent
dans les sons de la voix de te'te ou de fausset,
et la faiblesse des tons qu'elle produit pro-
vient de ce que les cordes vocales résonnent
MOREL ( Alex iitoae-J eau), né à Loiaej
( Meuse }, le 26 mars 1770, entra comme élève à
Nicole polytechnique , a, l'époque de M formation,
j deviut chef de brigade , puis professeur de
mathématiques il l'école d'artillerie de b garde
royale. Il est mort à Paris le 3i octobre 1S25. Ama
leur passionné de musique , il s'est livré particu-
lièrement A l'étude de la théorie. Persuadé qu'il
était appelé à Taire une réforme dans cette science,
il crut trouver dans la structure de l'oreille
le principe du sentiment de la tonalité, et sur
celle idée fausse, il établit un système qui ne
soutient pas le plus léger examen, et publia ses
vues i ce sujet dans un livre intitulé i Principe
acoustique nouveau et universel de la théorie
musicale, ou la musique expliquée; Paris,
Bachelier, 1816 , 1 vol. in-8" de 50fi pages , avec
des planches. Il est évident que les opérations
attribuées par Morel aux phénomènes de l'audi-
tion , sont des actes de l'en ten dément. Le peu
de succès qu'obtenait son livre, lui lit publier un
petit écrit où il donnait une analyse de ses prin-
cipes. Ce morceau, qui parut chu Fain, a Paris,
1811, in-8° de 28 pages, porte le même titre
que sou livre ; il est extrait du Dictionnaire des
découvertes. On a aussi de Morel : Observations
sur la seule vraie théorie de la musique de
M. de Momigny; Paris, Bachelier, 1822, lu-6"*
de 73 pages. H. de Momigny (voy. ce nom) lui
fit une rude réponse dans un écrit de quelques
pages. Morel a écrit aussi quelques articles con-
cernant la musique dans le Moniteur.
MOft ELLET ( ÀNoné ), de l'Académie fran -
çaise, naquit à Lyon le 7 mars 1727, d'un mar-
chand papetier. Après qu'il eut fait ses premières
études au collège deé jésuites, Il vint a Paris
lw terminer à la Sorbonne. Il se livra dès lors
i des études sérieuses sur l'économie politique ,
et les entremêla de travaux plus légers sur la
littérature et les arts. Parmi ses ouvrages on
remarque une dissertation intitulée : De Cezpres-
MORELOT
sjo» «h musique, qui a été publiée dans In
Mercure de 1771, novembre, p. 1 13, et dans les
Archives littéraires, t. VI, p. 145. On y trouve
des idées ingénieuses. L'abbé Morellet s'était
rangé parmi tes piccinisles ; nuis les partisans,
de Gluck, qui connaissaient la finesse de se*
esprit et la vivacité de ses reparties, n'osèrent
s'attaquer A lui. Dans sa vieillesse, le goût qu'il
avait toujours eu pour la musique s'accrut encore,
et il cherchait avidement les occasions d'en
entendre, n est mort la 12 janvier 1819.
MOKELL1 (Joseph), bon chanteur contrai-
tiste, naquit 1 Bisaccia en 1726, commença ses
études musicales A Naples et les termina A
Rome. En 1750, il était attaché au service de
ta cour A Lisbonne. Cinq ans après, il chanta au
théâtre de Madrid, puis il se lit entendre avec
un brillant succès au concert spirituel de Paris.
En 1757, il fut engagé au théâtre de Casse! ; mai*
le landgrave de Hesse-Cassel étant mort peu de
temps après, Moretii fut appeléAHildburgUausen,
pour y donner des leçons de chant A la princesse
régnante. Dans la «uneilse retira avec une pension
à Spangenberg, petite ville de la ijesse, où il
mourut dans un âge avancé, en 1806.
MORELLI (Jacques), célèbre bibliothé-
caire de Saint-Marc, A Venise, naquit dans celle
ville le 14 avril 1745. Un goût prononcé pour le
travail, une aptitude rare et un élofgnemeut
invincible pour les plaisirs du monde, firent de
Morellf un critique habile, un bon archéologue et
un homme instruit dans l'histoire, tes sciences
et les arts. Comme son savoir, ses travaux sont
immenses, et le nombre de ses ouvrages pu-
bliés est prodigieux. Parmi ceux-ci, ou remarque
Les fragment rkutkmiques d'Arittoxène ,
qull avait découverts dans un manuscrit de la
bibliothèque Saint-Marc, et qu'il fit imprimer
avec d'autres opuscules, sous le litre de AristUtit
Oratso adversvs Lej.tlnem, Libantl déclama-
tlo pro Sacrale, Artstoxeni rhythmicorum
elementorum fragmenta, ex blbllotheca Ve-
neta D. Marci nunc primum édita , cum
armolationibus, qrxce et latine; Venise, 178S,
in-B". Morelli est mort le 5 mai 1819, a l'âge de
soixante quatorze ans.
MOHELO.T (Stéphen), prêtre, né A Dijon
(CÛte-d'Or), le 12 janvier 1820, est fils d'un sa-
vant jurisconsulte qui remplit encore (1863) les
fonctions de doyen de la faculté de droit de cette
ville. Après avoir été reçu licencié en droit et
avocat, M. Morelot se rendit A Paris et y de-
vint élève de l'École, des chartes; puis il fut un
des fondateurs et membre de la société acadé-
mique formée par les anciens élèves de cette
école, i qui l'on doit la publication de ni
rempli* d'intérêt et remarquables par un excellent
esprit ci e cri tique ainsi que par une solide érudition.
M. Mort lot »r»i t bit dam sa jeunesse des «Iodes
de merique dont il a fait plue lard use applica-
tion spéciale au chaol ecclésiastique , ainsi qu'ans
diverses parties de l'art qui s'y rapportent. Lié
d'amitié avec H. Danjon { toges ce nom) , alors
organiste de ta métropole de Paria, il prit part
a la rédaction de la Revue de la musique reli-
gieuse, populaire et classique , que celui-ci
fonda en 1845, et j publia de très-bons articles
critiques et historiques. En 1817, M. Danjon fut
chargé par H. de Salvandy, alors ministre de
l'instruction publique, de faire un Tojage en
Italie pour y faire des recherches relatives an
chant ecclésiastique et à la musique religieuse;
H obtint de M. Morelot qu'il roulât bien l'ac-
compagner dans cette excursion archéologique.
Ce fut en réalité nue bonne fortune pour les
musiciens érudita, car M. Morelot déploya pen-
dant son séjour en Italie une prodigieuse acti-
vité de travail et fit preuve de grandes connais'
tances dans la diplomatique, par la facilité arec
laquelle il lut un grand nombre de traités de
musique inédits, distingua ceux qui étaient les
plus dignes d'attention , et les copia avec une
rapidité qui lient du prodige ; prenant d'ailleurs,
sur tous les autres , des notes et des analyses ,
c'est -ainsi qu'il explora les bibliothèques de Rome,
de Florence, de La Cava, de Ferrure, de Ve-
nise , de Milan et antres lieux riches en monu-
ments littéraires. Cet immense travail), achevé
dans moins d'une année avec H. Danjon , a paru
en partie dans l'Histoire de l'harmonie au
moyen âge, de M. de Conssemaker, dont il est
la portion la plus intéressante. De retour à
Paris, M. Morelot fut nommé membre de la
commission des arts et dea édifices religieux au
ministère des cultes (1848), et chargé en cette
qualité de plusieurs réceptions d'orgues de ca-
thédrales. Cette commission cessa de fonction-
ner après 1853.
Retiré à Dijon vers cette époque, M. Morelot
continua de s'y occuper de la musique dans son
application religieuse, ainsi qu'au point de vne
historique et archéologique. En 1858, il se rendit
a Rome, s'y livra a des études th «illogiques,
fat ordonné prêtre en 1860 et reçu bachelier eo
droit canonique. Dans la même année, il hit
agrégé à l'Académie et congrégation pontificale
de Sainte-Cécile, en quai' 16 de maître honoraire
de la classe des compositeurs. Apres avoir fait,
vers la fin de la même année et au commence-
ment de 1UI, un voyage en Orient, il est rentré
en France, a je suis bien informé, M. l'abbé
Morelot habite maintenant dans le département
du Jura. Parmi ses publications, (
1° Su vandalisme musical dans les églises,
lettre a M. le comte de Monlalembert (Revue
de la musique religieuse, 1. 1 ). — 3' Quel-
ques observations sur la psalmodie ( ibiil.). —
3° Sainte-Cécile (Mi.) — 4° Artistes content-
porahu. A. P. F. Boêlf ( ihtd., t. Il ). — 5* Du
chant de l'Église gallicane (ibid., I, ni ).«—
6° De la latinisation ( ibid. ). — 7° Du chant
ambrosien (ibid., t. IV). Ce dernier mor-
ceau, fruit de recherches faites à Milan et au
Dôme, est d'une haute valeur, nonobstant le dé-
nuement de livres où se trouvait l'auteur au
moment dn travail auquel il se livrait. Au
double point de vue de la liturgie et de la
constitution du chant , il est également satisfai-
sant. M. Morelot y dissipe beaucoup d'erreurs
«i sujet de ce chant , sur lequel on n'avait que
des renseignements vagues. Désormais, lorsqu'on ■
voudra s'occuper des origines et des variétés du
chant ecclésiastique, il laudra recourir a cette
source. — 8" Du caractère de ta musique
d'orgue et des qualités de l'organiste, Let-
tres ( au nombre de quatre) à un homme ■
d'église ( dans le Journal de musique reli-
gieuse intitulé La Maîtrise, 1" et 3' année
1857-1858). — 9" Sainte Cécile et son pa-
tronage sur la musique ibid., 1" année).
— 10' Manuel de Psalmodie en. faux-bout*
dons à 4 voix, disposé dans un ordre
nouveau, clairet facile; Avignon, Seguin,.
1865, in-B* obi. M. d'Ortigue, dans un court :
compte-rendu, inséré dans la Maîtrise ( lr« an-
née, coi. 79), déclare ne pouvoir admettra
l'harmonie des h us -bourdons de M, Morelot,
parce qu'elle n'est pas conforme & la constitution
de la tonalité ecclésiastique , telles que lui et
Niedermayer l'ont comprise et exposée dans leur
Traité de [accompagnement du plain-chant ;
mais c'est précisément ce système de tonalité
et d'accompagnement qui est erroné , Inadmis-
sible et repoussé de toutes parts. Sans parler
de la disposition nouvelle et Ires-ingénieuse de -
la psalmodie imaginée par M. Morelot, je n'ai,
moi, que des éloges à donner a son système
d'harmonisation, dicté par un Irèa-bon senti-
ment tonal. — 11° De la musique au quin-
zième siècle, notices sur un manuscrit de la
Bibliothèque de Dijon; Paria, V. Didron et
Blanche!, 1858, gr. in 4' de 38 pages avec un,
appendice de 34 pages de .musique, dans les-
quelles M. Morelot a traduit en notation moderne
et en partition plusieurs motels et chansons de
Dunsiaplc ou DunstabU, de Blnchoii, et de
Hayne (voye* ces noms). Cette notice Ait
écrite pour être Insérée dans les Mémoires de la
13.
L_nOO'?IC
IK
MORELOT — MORETTI
commission archéologique de la Cftte-d'Or, dont
l'auteur est membre ; on D'en • fait qu'on petit
nombre de tirés a part. Le précieux manuscrit
qui y cet anatysé provient se la bibliothèque de*
dues de Bourgogne, el a été séparé, par des cir-
constances ignorées, de la riche oollecUon placée
daaj la bibliothèque royale de Belgique. Comme
tout ce que produit la plume H. Matelot, «on
travail a le mérite de la clarté ainsi que celui
de l'érudition. Le» aperçus qu'il v hasarde sur
plusieurs points d'histoire de la musique sont
d'une justesse parfaite, et ses traductions de la
notation difficile du quinzième tiède en nota-
lion moderne sont irréprochables. — 11
dernier outrage publié Jusqu'à ce jour
M. l'abbé Morelot a pour titre : Éléments
d'harmonie appliqué! à l'accompagnement
du plain-chant , d'après les traditions dei
anciennes écoles) Paris, P. Lethielleux , 1
«n toI. gr. ln-8' de 196 pages. — De tous les
ouvrages publiés en France sur le même sujet ,
vers la mémo époque, celui-ci n'est pas seule-
ment le meilleur, car c'est le seul qui, sans
système préconçu, présente les Traie* tradition'
des écoles el des temps où l'harmonie n'avait
pour base que la tonalité du plain-chant. En
composant son livre, M. l'abbé Morelot est entré
dans la seule vole où le succès est possible. Les
organistes catholiques ne peuvent foire de meil-
leure étude que celle de cet ouvrage, pour ia
partie de leurs fonctions qui consiste dans l'an
compagnement du chant, Ils ; trouveront,
outre les principes et I* pratique d'une harmo-
nie pure et bien écrite, une source d'instruction
profitable sur des sujets importants relatifs à
leur art, ignores malheureusement de la plu-
part d'entre eux , el qui sont présentés ici avec
la méthode rationnelle et la lucidité par lesquelles
les travaux de l'auteur te distinguent. Le livre
de H. l'abbé Morelot est un service considé-
rable rendu à la restauration de l'art religieux.
MORESCHI (jE.tl-BAPTISTE-ALBV.NnBE),
membre de l'Académie des Fcrvidi, * Bologne,
dans la seconde moitié du dii -huitième siècle,
a lu dans celte académie, le 31 décembre 1784,
an éloge du P. Martini, qui a été publié tous ce
titre : Oraiione tu lade del P. G. B. Martini,
reeltata nella mienne academia &e> Fervidi
Vultimo giorno deir anno 1784; Bologne, 1 7B0, j
M-S*. '
MORETfTHÙwona), jésuite, né a Anvers |
en 1601, vécut quelques années à Prague, puis '
a Olmflti, et enfin i Brealau, où il mourut le I
• novembre 1667, après avoir été professeur de
philosophie el de théologie, puis recteur du col-
lège de Klattau. On lui doit un traité astex eu- '
rieux intitulé : De Magnitudine sont; Bieslan,
1664. in-4°.
HORET-DE-LESCER ( ANTOwe-Casa-
l'es) , professeur de musique, né h Clurleville
en 17*1, se fixa i Liège vers 1765, et publia un
solfège précédé de principes de musique sous ce
' titre : Science de la musique vocale; Liège,
1768, ia-A*. En 177s, il annonça, dans l'Esprit
des Journaux (septembre 1775, p. 4M), un
livre qu'il disait terminé, et qui devait être inti-
tulé : Dictionnaire raisonne', ou Histoire géné-
rale de la musique et de la lutherie, enrichi
de gravures en taille-douce, et d'un petit
dictionnaire de tous les grandi maître* de
musique et musiciens qui te sont rendus
célèbres par leur génie et leurs talents , 13
voL in-B* de 400 pages chacun. Un ouvrage ai
considérable, qui ne se recommandait point par
un nom connu, ne pouvait être accueilli avec fa-
veur : il n'j eut point de souscripteurs, et le
livre ne fut pas publié.
MORETI (Le chevalier), général espagnol,
mort a Madrid en 1838, est auteur d'un traité de
musique intitulé : Grammatiea razonada
musical, compuesta m forma de dialogot
para losprinelpiantei; Madrid, en la imprenta
deSanclia, 1821, in-S".
HORETT1 (An dhe), surnommé il maet-
trinn délia cetera ( le petit maître de la citliare,
ou plutôt tle tous le» instruments i cordes pin-
cées), naquit i Sienne (Toscane), vers le. milieu
du seizième siècle. Il jouait particulièrement
du luth et du violon, et excellait sur le grand inf-
iniment appelé par les Italiens cet arène, on
chltarone, qu'il rapporta de Pologne après de
longs voyages, suivant le P. Azzolini Ugurgiori
( dans ses Pompe Senesi ), et qu'il enrichit de
quatre cordes pendant un séjour qu'il ut à Bo-
logne. Moretti fut an service de Ferdinand de
Médicis, et concourut par son talent a l'éclat
des (Mes somptueuses qui, pendant un mois entier,
eurent lieu a Florence el dans les autres villes
de la Toscane, à l'occasion du mariage do doc
avec la princesse Christinede Lorraine, en 1SB9.
Cgurgieri rapporte que pendant un séjour de la
cour a la villa de Pralolino, cette princesse ac-
corda k Moretti le singulier honneur de pouvoir
appuyer un pied sur le siège où elle était as-
sise , pendant qu'il jouait de son chitarone. Le
prince lui fit un avantage pins solide en ie déco-
rant d'une riche chaîne d'or. Moretli fut aussi au
service de D. Antoine de Médicis, fils naturel
du duc François- Marie et de Bianca Captllo,
qui fut marquis de Capislrano. Il se livra a
l'enseignement, et forma beaucoup de bons iS!i-
ves ; enfin, dut la seconde moitié de sa vie, il
).giv?obyLjOOQlC
M0RETT1 — MORGENROTB
I9T
obtint un traitement annuel de la cathédrale de r
Sienne, à ration de ton habileté dam Fart de !
jouer d* luth et da théorbe. Il esl iraisem- I
blable qu'il était employé du» cette église à '.
exécuter aor ces instrumenta riraimpmnejiir.nl ■
de la baue continue, dont l'usage l'établit au '■.
commencement du dix-septième lièele.
MORETT1 (Feuce), compositeur napoli-
tain. Ht ses études musicales au collège royal de
S. Pletro a Majelia, et fui élève de Zlugarelli.
Sorti de cette école, il fit le premier essai de «on
talent dramatique dans un petit opéra intitulé /(
Tenente e il Colonelle, qui fut représenté a
Parie, en 1830. Suivant La Minerva Ticinete,
journal de cette époque, la musique de l'opérette
de Morelti était ftriftenHaime et pleine dévie.
On y voit aussi que le compositeur fut rappelé
sur la scène par le public pendant plusieurs
soirées. lies espérances données par ce début
ne se réalisèrent pas, car tous leeautrea ouvrages
du même artiste, la plupart joués an théâtre
ItiMtio de Nantes, n'ont pas réussi. Il Prizio-
niero Ai Cotobrieno, représenté en 18)1 , la
Famlglia indiana, dan» la même année, L'Os-
leuo Imaginario, en 1838, I due Forzati, en
1141, et L'Àdelina, en 1846, n'ont eu que des
cliutea, on une courte existence. Mureiti était
professeur de chant à Naples.
UORGAGNI (Jun-BuTOTB), un des
plus célèbres médecins du dii-huitième siècle,
naquit a Fort! le 15 Terrier 1681, étudia d'abord a
Bologne, puis à Venise, et enfin k Padoue, on il
remplit plus tard la claire de médecine, et celle d'a-
nalomle. La plupart des sociétés savante» de l'Eu-
rope l'admirent au nombre de leurs membres. H
mourut à Padoue lefl novembre 1771. Parmi le*
ouvrages de ce savant, on trouve vingt épttres
anatomiqnes servant de commentaires ai»
œuvres du célèbre médecin Valsai va, particu-
lièrement sur le traité De Àure humana. Ces
épttres de Morgagnl ont été réunies sous ce titre :
Joannii Baptiitœ Morgagnt epittolx anato-
micxdmdeviQtnil ad icripta pertinentes cele-
berhtni virt Antonii Maria VaUalvx: Venise,
1740, 1 vol. in-4*. Les (relie premières épltrea
forment le premier volume composé de 611
page* : elles sont toutes relative» à l'nnsiomie de
['oreille. Ces dissertations réunies au travail de
Valaaha {Tract alm de Aure hvmana; Venise,
1740, ln-4" avec plusieurs planches), formaient
la monographie la plus complète de l'ouïe, avant
que le livre de H. Itard {voget ce ootn) eut
paru : elle est encore la pin savante
MORGAN (John), né en I7H à Kewbnrgh,
dans 111e d'Anglesev, Tut le dernier Itarde du
pays de Galles qui ait joué de l'ancien instru-
ment a archet appelé crourfc ou cru th. Il vivait
encore en 1771 , et, quoique Igé de soixante ans,
s'exerçait chaque jour sur ce vieil instrument,
connu en Europe dès le si* ième siècle, et vraisem-
blablement plus tôt ( V. Archteotoyia or miieell.
tract* relating to anttqvity , t. III, p. 31 ).
MORGAN (T.-B.), professeur de musique
i Londres, au commencement du dix-neuvième
siècle , a Fait graver un jeu de cartes pour l'en-
seignement des principes de musique, et a pu-
blié ce petit ouvrage sons le titre de Harmonie
paitima, behtç eardi eomtitvled on the
prinetples ef M*tic, but Mended a* vell for
the amuiemenit o( the musical World in ge~
neral, as af those teho are totally unaequain-
tedwilh the science; Londres, 1806.
MOftGENROTH <FB*nçoia-AirruiiiB), mu-
sicien an service de la cour de Dresde, naquit le
8 lévrier 1780, a rlamslau.en Stlésle. Son père
lai donna les premières leçons de musique et
do violon. Admis an gymnase de Breslnu en
1791 , il j a fait ses études pendant six ans , et
pendant ce temps a reçu des leçons de plino de
l'organiste Debisch. En 1798, Il se rendit k Var-
sovie , dans l'espoir d'y obtenir un emploi. Après
plusieurs années de snrnumérariat, Il eut en
1805 celui de contrôleur au département des
domaines et de la guerre. L'indépendance et le
loisir qne lui procurait cet emploi lui permirent
de se livrer k sou penchant pour In musique,
dans laquelle 11 fit de grands progrès. La guerre
de 1800 vint troubler son bonheur et lui enlever
son emploi : il ne lui resta alors d'antre res-
source que l'art, où il n'avait cherché Jusqu'alors
qne des jouissances. Il se rendit k Dresde , et y
obtint un engagement pour la chapelle royale;
mais après cinq années d'attente, pendant les-
quelles il étudia la composition sous la direction
de M. Wetnlig, il fut obligé de donner des le-
çons pour vivra. Il obtint d'abord remploi de
second maître de concert de la cour, puis fui
nommé premier maître ou premier violon solo
et chef d'orchestre en 1836. Morgenroth est mort
h Dresde le lé août 1847. On a gravé de an com-
position : 1* Thèmes variés pour violon principal
et quatuor, op. 1 et 1; Lajnsick, Brdtkopf et
Hsertel. — 3* Deux polonaises pour piano a
quatre malus ; Bamberg, Lnclimuller. — 3* Trola
idem ; Cobourg , Biedermann. — 4' Ouverture k
grand orchestre (en ré majeur), arrangée pour
In piano; Dresde, Hilteusr. — >"Idem (en dt)
arrangée k quatre mains; Dresde, Meinliold.
— 6* Dix-huit dtansons allemandes k voix seule
avec accompagnement de piano; Heissen,
Klein heiclit. — 7* Six Limier k 4 voix, avec ac-
compagnement de piano; Letpsick, Brejtkopf.
198
MORGENROTH — MORI
— 8" Si* chanson* i vois Mute; ibid. Morgeri-
lotli ■ laissé en manuscrit : 1° Agnut Dei k
kvoix ct.accompagDeruerit de pltno. — V Sant-
.'luidein. — V Salve Xeginat 4 voix etorches-
tre. — V Ave Segtnak 4 voix et piano.—
ô* VtvÀ Sanete Spirittu, idem. — a" Cantate
funèbre a 4 voix et orchestre. — 7* Deux con-
certo* |K>ur violon et orchestre. — 8° Sicilienne
siec variatione pont Tiolan et orchestre. —
y" Symphonie en ré majeur pour orchealre.
— 10° Idem en mi mineur.
MOBGENSTERN (Cba«les DE), con-
seiller d'État en Russie, et professeur d'éloquence
et de be Iles- lettres , naquit k Magdebourg le 28
août 1770. I! commença tes élndea dans cette
-ville, et les termina k l'université de Jéna. En
1797 , il Tut nommé professeur de philologie
«lasiique et de philosophie. L'année suivante, il
alla occuper la chaire d'éloquence s l'athénée
de DasUiek ; et après v avoir enseigné avec dis-
tinction pendant quatre ans, il accepta la place
de professeur d'éloquence et de bel les-le lires à
l'université de Dorpat. Les travaux de ce savant
sur les «envies de Platon jouissent en Allemagne
d'une estime méritée. Au nombre de tes écrits
on trouve : Grundriu einer Einlei'.wig sur
JEsthetik ( Projet d'une introduction i l'esthé-
tique) ; Dorpat, 1815, in-4°.
MORGLATO ( MORELLA), ancien, luthier
italien, travailla à Mantooe, ver* le milieu du
seizième siècle II était renommé pour set violes
et ses luths. S. Agu. Maftei parle avec éloge de
Morglato Horella et Je la bonne qualité de se*
instruments, dans ses Annali di Mantova
■(toi. 1*7).
MORGNER ( CHR.-G. ). On a sous ce nom
on ouvrage intitulé : VolUlxndlge Getang-
sckule. Bin Beitrteg sur Befcerdervng und
Verbenenmg dei Gesangei ta Sladt-und
Lanthctivten ( Ecole complète du chant. Essai
pour l'avancement et le perfectionnement du
chant dant les écoles des villes et des campagnes ) ,
Leipsick, Frieee, 1835, in-8" de 77 pages, avec
M chaula « plusieurs voix. Ou ue trouve eues les
biographes allemands tucun renseignement sur
l'auteur de cet ouvrage.
MORfxEIM ( FBiDtBH>CBKBiiM ), maî-
tre de chapelle a Dantiick, naquit a Neumarfcl,
-dant la Thuringe, où ton père était eantor et
maître d'école. Il lut le prédécesseur de Lcehleiu,
à Dtntxick, et mourut eu 1780. On n'a grevé
qu'une sonate de piano de sa composition : die
a paru à Dantzick. Morheim a laissé en manu-
scrit plusieurs morceaux pour le clavecin, tels
que concerto* et sonates,' de* préludes pour
l'orgue, et la cantate de Dryden intitulée la
Fête d'Alexandre, à quatre voix et orchestre.
MORIIOF ( Daniei/Cbobses ), l'un des plu*
savant* et de* pins laborieux, philologues de l 'Al-
lemagne, naquit le «février 1839 kWismar, dant
le duché de Mecklembourg. Apres avoir Tait de
iDriliintesétudesàStettin et à Kostock.il devint.
1017, professeur de poésie dans cette dernière ville,
fut appelé à Kiel en 1673 pour y occuper la chaire
d'histoire, et fut nommé, en 1680, bibliothécaire
de l'Académie. Il mourut à Lubeck le Su juillet
1891. Dans an voyage qu'il fit ù Amsterdam,
Morliof ayant eu occasion de voir un marchand
de vin qui rompait des verres i boire par la
seule force de sa voix, et l'expérience ayant été
répétée plusieurs fois en sa présence, il écrivit
sur ce e.a]elEpistolaadJon. Daniele majore»
de Scgpho viireo per certutn vocU hutnanx
sonum a Tllcol. Petlero ruplo, qu'il publia
d'abord en Hollande, 1071, et ensuite à Kiel,
1673, in 4*. Plus tard, il revit celte lettre, y joi-
gnit des observations physique* relatives k l'effet
du son sur différents corps, et refondit le tout
dans la forme d'une dissertation, sous le titre de
Stentor kyaloclattes iloe de Scgpho vitreo per
certain humaine voels sonum fraeto ; Diater-
talio qua font nalura non parum ilttutra-
fur. Edltlo altéra priori longé auettor; Ki-
lioiù, 1683, in -4°. Il y a de cet écrit une autre
édition préférable, laquelle a été publiée k Kiel ,
en 1701, in-4". Morhof a traité de la musique en
plusieurs endroits de son Polyhtitor literariiu
philosophiez et practicua { Lubeck, 1714,
in-e*).
Plusieurs biographies de ce savant ont été pu-
bliées; les meilleure* sont : f Celle qu'il a écrite
lui-même et continuée jusqu'en 1871, puis, qui a
été achevée et publiée par Gaspard Thurmann,
sous ce litre : D. G. Morhofii vita propria ab
anno notait 1039 ad 1871 cum anonymi con-
tinuatlone usque ad annum mirtualem 1891;
Hambourg, 1688, in-t". — 1" Commentatio de
Vita, meritis lerlptuque Dan. Geo. Morho/ii,
au** Jo, Ato'ferl ,- Rostock, 1710, in-8*.
MORI (Jacques), compositeur, né kVta-
dana,en Lorobardie, dans la seconde moitié du
seliierne siècle, s'est fait connaître par on re-
cueil de motets intitulé : Coneerti eeclesiaitiei
l,2,S,4vvcum,cumbaftogenpraUadtrgano;
Anvers, 1013, in-4°. Cesl une réimpression.
MORI ( Pierre), maître de chapelle de l'é-
glise collégiale de San-Gemtnlano, en Toscane,
fut d'abord organiste de la cathédrale de Volt erre,
et vécut vers le mifieudu dix -septième siècle. On a
imprimé de ta composition :lu Compléta e lita-
nie delta B. V. a quattro voel In concerto ;
Venise, Alexandre Vinccnli, 1041, iri-T. —
by Google
HORI — MOR1CHELLI
199
1° Satxu a 5 uoci concertât! ;op. 1°; ibid., 1040.
Ilot seconde édition de cet ouvrage a été publiée
chei le même, en 1647. — 3° Vuperttna ptal-
modiaconcertataquatuor vodbus ,-ibîd., 1647.
— *•**«« a qvaltra « einqtte in concerto,
op. éiibld., 1B61. 1
HORI ( Fbançom ), violoniste et composites»
.pour son instrument, est né a Londres, de pa-
rent» italiens, en 1793. Son éducation musicale
■commença sous quelques maîtres |>eu connu ;
mais il en! le bonheur de recevoir des leçons de
Viotti pendant quelques mois, et ses heureuse*
facultés se développèrent rapidement sous le*
-conseils d'un tel maître. Très-jeune encore, il se lit
entendrerians le* concerts, etj obtint des succès.
Il tirait un grand son de l'inst rumen t, et sa main
gauche avait une remarquable dextérité. De-
tenu premier violon dea concerta de In Société
ipiiilliannonique, il diriges souvent l'exécution
avec beaucoup de fermeté et d'entrain; car il
-était excellent musicien. On n'a gravé qu'un pe-
tit nombre de morceaux deaa composition; deux
«oncertos que je lui al entendu jouer dan* le*
concerts de Londres sont restés en manuscrit.
Mon l'était fait éditeur de musique et assit suc-
cédé à Lavenu ; mais ses affaires commerciales
ne prospérèrent pas. Cet artiste est mort à Lon-
dres ver* 1841. H ■ laissé un Dis, professeur de
chant i Londres, et compositeur de choses lé-
gère*,:
MUe Mon, sœur de François, née * Londres,
fut une cantatrice de la bonne école et posséda
une belle voix de contralto. Elle était très-bonne
musicienne, et chantait avec talent l'ancienne
musique classique. En 1833, elle était 111*0040 a
l'Opéra de Paris ; plus tard, on la retrouve eu
Italie, où elle chanta jusqu'en 1844 a Sienne, à
Société, àVicence.èVéroneetaMantooe.
MORIANI ( Jobcfu), violoniste, né a Li-
vouroele 16 «ont 17112, eut pour premier maître
Cambi ni, poisrecutdesleconsdeNacdini.il étudia
le contrepoint sons la direction de Charles Boe-
chini, et reçut aussi quelques conseils d'Horace
Mei, maître de chapelle de la cathédrale de Li-
vourne. Horfanl n'était pas seulement un violo-
niste distingué, mais un bon chef d'orchestre. 11
excellait, dit-on, dans l'exécution des quatuors
de Haydn et des quinleUi de Boccherini. On
connaît en Italie des sonates et des concertos
pour violon de sa composition. En 1(113, il était
chef d'orchestre du théâtre de Lirourne.
HORIANI ( Napoléon ), ténor qui a eu de
Je célébrité pendant quelques années, 1 cause
delà beauté de sa voix, est né à Florence fer*
1SM. Appartenant i une famille distinguée, il
reçut une bonne éducation, et se livra ■ l'étude du
droit pour exercer la procession d'avocat. Culti-
vant la musique comme amateur, il obtenait des
succès dans le* salons, où l'on admirait lu lieauté
de son organe vocal, et ses amis lui prédisaient une
belle carrière de chanteur s'il prenait la résolu-
tion d'aborder le théâtre. Les sollicitation* fini-
rent pur le décider a tenter un début dramatique:
Il le Blau théâtre de Pavie en 1833. Le suscès
couronnacet essai, et dès lors la route de Mo-
riani fut tracée. Enl834, il chanta 1 Crémone, puis
à Gênes, à Florence, iLucques, à Livoume, iBo-
]ogne( en 1 837, et à Daples. Sa réputation, gran- "
dissent chaque jour, le fit appeler à Rome en
1838, et dans la même année il chanta à la foire
de Sinigagiia. A Venise il excita l'enthousiasme
des dilettantl. Florence le revit en 1839, et dans
le même temps il brilla au théâtre de la Scala,
de Milan, puis a Trieste. Rappelé dans ces deux
villes en 1840,11 y mit le sceau à sa renommée
de premier ténor de l'Italie. Apres avoir chanté
à Vérone, en 1841, il lût appelé à Vienne, où
l'empereur, charmé de la beauté de sa voix, lui
donna le titre de chanteur de sa chambre. En
IBM, Moriani chanta à Turin, puis à Venise et
de nouveau i Bologne, après quoi il se fit en-
tendre a Regglo, à Dresde et a Prague. Appelé
ensuite i Londres, il y chanta pendant les saisons
1844 et 18*5. Déjà a cette époque, une altération
asset sérieuse commençait a se faire sentir dan*
son organe vocal ; néanmoins il obtint ensuite de
grands succès à Lisbonne, à Madrid, a Barce-
lone, en 1846, et la reine d'Espagne le décora
de l'ordre d'Isabelle la Catholique. De retour en
Italie, Moriani chanta encore à Milan pendant
l'automne de 1847, mais la maladie, toujours incu-
rable, de sa fan, marqua immédiatement après
le terme de sa carrière théâtrale.
HORIGBEL.U (Anne DOSELlo), excel-
lente cantatrice, née a Regglo, en 1760, avait
reçu, de ta nature une voix pure et flexible. Gue-
dagni , un des meilleurs sopranistes de cette
époque, lui apprit à tirer parti de ce rare avan-
tage, et en lit la femme la plus remarquable des
théâtres de l'Italie, dans la dernière partie du
dix-huitième siècle. Eu 177B,ellenebutaaParnw
avec la plus brillant succès . Au carnaval sui-
vant, elle brilla an théâtre de Venise, puis a
Rome, et dan* l'automne de 1781, elle excil* le
s vif
avec Mandînl , dans le h'alegname de Cimaros*.
Appelée 1 Vienne après celte saison, elle y
brilla pendant le* années 1781 et 1781 : ce ne
lut même pas sans peine qu'elle obtint de l'em-
pereur Josepb H la permission de s'éloigner de
cette ville pour aller remplir un engagement
qu'elle avait contracté a Turin. En 178e , elle
* Google-
MORICHELLI — MORIN
retournai Milan, et y chanta pendant tes saisons
du carnaval et du carême Naples voulut ensuite
l'entendre, et l'applaudit pondant les années
1738 et 1737. De retour à Milan,! l'automne de
1788, elle s'y retrouTa avec Maudiui, et j resta
pendant le Carnavalet le carême de 1789. Ce Tut
après cette dernière saison que Viotti rengagea
pour le théâtre de Monsieur, non Tellement ou-
vert à Paris. Die lot un des plus beaux orne-
menta de la compagnie excellente de chanteurs
qui brilla a ce théâtre jusqu'au 10 sont 1791.
Garât, bon juge, qui Tarait entendue geudant
trois ans, m'a dit plusieurs fois que M"* Mnri-
clieili possédait le talent de femme le plus com-
plet et le plus parfait qu'il eut entendu. Elle était
aussi remarquable par son jeu que par l'esprit
de son chant. Les événements qui loi firent
qnitter Paris en 1793 la conduisirent a Londres,
où elle brilla en 1793 et 1794. Le poêle Lo-
remo d'Aponte, qui la trouva dans cette ville an
théâtre où lui-même était attaché, Tait d'elle ce
portrait dans ses Mémoires: • La moitié de la
« saison théâtrale (1792) était écoulée lorsque
• arrivèrent à Londres deux actrices de renom,
• rivales entre elles : la Baoti , qui , h cette
• époque, était une chanteuse des plus célèbres en
■ Europe daus le genre sérieux, et la Morichelli,
■ qui ne lui cédait en rien comme talent et qui
■ brillait dans le genre opposé. Toute* deux n'é-
■ taient plus de la première jeunesse et n'a-
• vaient jamais été citées pour leur beauté :
■ elles étaient très en vogue et se faisaient payer
• un prix exorbitant : la première pour le
• timbre de sa voit , seul don qu'elle eût reçu
- de la nature , l'autre polir sa tenue sur ta
■ scène et la noblesse de son Jeu, plein d'ex-
■ pression et de grâce. Toutes deux étaient
■ l'idole du public et la terreur des composi-
■ tcurs, poètes, chanteurs et directeurs. Une
■ seule de ces deux femmes aurait suffi pour
■ porter le trouble dans un théâtre; qu'on juge
• des difficultés que devait rencontrer le di-
• recteur qui les avait réunies toutes les deux,
■ Quelle était la plus dangereuse et la plus a
a redouter n'est nu facile a dire. Égales en
■ vices, en passions et en fourberies, toutes deux
■ manquant de cœur, mais d'un caractère dia-
■ métralement opposé, elles poursuivaient en
• sens contraire le même sysfaiic pour la réali-
■ sation de leurs projets.
« La Morichclli, douée de beaucoup de
• finesseet d'esprit, agissait avec ruse etdiasi-
a mutation, et tons se* actes s'accomplissaient
■ dans l'ombre; elle prenait ses mesures â
■ l'avance, ne se confiant à qui que ce soit, ne
■ se laissant jamais emporter par la passion.
■ et, bien que de mœurs dissolues , sa tenue était
• si modeste et si réservée, qu'on l'eût prise
■ pour une ingénna ; plus amer était le (ici que
■ distillait son cœur, plus angélique était le aou-
■ rire de ses lèvres. Elle était femme de
• théâtre. Ses dieux étaient ceux de toutes ses
« pareilles; elle était dévote à leur culte. Cet
• dieux étaient l'intérêt, l'orgueil et l'envie. ■
Retournée en Italie après la saison de 1794,
Mm« Morichelli paraît avoir quitté la scène peu
de temps après.
MOBIGI (Piubhe), chanteur excellent, né
dans la Roroagne, au commencement du dlx-
huilième siècle, fut soumis dans son enfance â
l'opération de la castration, et étudia l'art du
chant dans l'école de Pistocehi, â Bologne. De
tous les sopranistea de son temps, il fut celui
dont la voix eut le plus d'étendue vers les sons
aigus. Après avoir brillé sur plusieurs théâtres
de l'Italie, particulièrement a Rome, il fut en-
gagé a Pétersbourg en 1734. Bien qu'il fût âgé
d'environ dnqnanle-rpjalre ans lorsqu'il chant»
à Londres en 17B8, il s'y fit encore admirer.
MORiGHAsciolo), néàlUminien 1753,
reçnt des leçons de violon de Tartini, et apprit
le contrepoint â Padoue, sous la direction de
Valotti. En 1758, » fut engagée la cour de Parme
eu qualité de premier violon, et quelque? années
après II eut le litre de directeur de la musique du
prince. Il mourut à Parme en 1788. On a gravé
de sa composition, chea Joseph Patrini, k
Parme : l'Sii sonates pour violon seul, op. I.
— S* Six trios pour S violons, violoncelle, et
basse continue pour le clavecin, op. S. —
3° Six Concert! grossi pour violon,- Parme, 1758,
réimprimé a. Amsterdam en 1701. — 4* Six
idem, dédiés à l'Infant D. Philippe, «p. *;
Parme, 1759. Mnrigi passait pour un bon maître
de composition. Parmi ses élèves, en remarque
B. Asioli. Celui-ci a publié, sans doute par
reconnaissance pour la mémoire de son maître,
un petit traité du contrepoint et de la fugue par
Morigi, ouvrage de peu de valeur, qui a pour
litre : Trattato dl contrappunto fugato;
Milan, Bicordi, in-8* de 35 pages. Michaeh'a a
fait une traduction allemande de cet opuscule,
intitulée : Abhandlane ûber drmfugirleii Con-
trapuncl ; Lelpsick, Breilkopf cl Hsertel , îslû,
in-8° de 4) pages.
UORIN(JBAN-B&Mi9n), fils d'un tisserand,
naquit a Orléans en 1677. Après avoir fait sea
études musicales à la maîtrise de Saint- Aignan ,
il devint frère servant dans l'ordre équestre de
Saint-Laxare. Plus lard, l'abbesae deCheJlea,
troisième tille do Philippe d'Orléans, régent i'u
royaume, l'attacha â sa maison en qualité de
by Google
MORW — MORLACCHI
201
naître de chapelle. Elle lui donna une pension de
Ha livres sur m cassette, puis une antre pension
de 1,500 livres sur l'archevêché de Rouen, lui fit
don de ion médaillon gravé par Leblanc, ainsi
que de son portrait en pied, et eut pour lui d'an-
tres bontés (V. Les Hommes illustra de l'Or-
léanaiz, tome, 1, p. 74, et les note» manuscrites
deBoisgeloii). Morin mourut à Paris en 1745,
et fut enierr* au cimetière dea Innocenta. Ce
musicien i publié à Paris, chez Ballard, en 1707
et 1 709, deux livret de Cantates française* à
une et deux voix, mitées de symphonies de
Violons et basse continue, en partition. H fut le
premier musicien français qui écrivit de* mor-
ceaux de ce genre, k l'imitation des Italien ;
Mais les cantates de Bernter firent bientôt ou-
blier celles de Morin, quoiqu'elles ne valus-
sent guère mieux. On a aussi de Morin deux
livres de motets imprimés k Paris, chex Bal-
lard.
MOHIM (Fermiund), compositeur et violo-
niste, né a Florence , fut attaché k la' musique
particulière du grand-duc de Toscane, Léopold II,
jusqu'à la révolution de 18S9, qui a produit l'or-
ganisation du royaume d'Italie. Cet artiste labo-
rieux s'est lait connaître avantageusement par
1ns ouvrages dont voici la liste : i' Symphonie k
grand orchestre (en mi bémol), en quatre mou-
vements, dédiée à l'auteur de cette notice. —
î* Ouverture en Ht, k grand orchestre. — 3* Ou-
verture en ml mineur idem. — 4" Variations
(en ml ) pour violon et orchestre. — 5* Varia-
tions (en la) idem. — 6° Grand concerto mi-
litaire (eu ut) pour orchestre et chceur, divisé en
quatre mouvements. — 7' Quintette pour violon
principal, second violon, deux altos et violon-
celle. — 8* Il Trlonfo delta gloria, cantate de
Métastase pour ténor et orchestre. Admirateur
passionné dn génie de Beethoven, M. Morini *
arrangé a grand orchestre bous le litre de Con-
certant (grands concertos) : 1° Le premier irio
(en mi bémol) pour piano, violon et violoncelle.
— a* Le trio en sol du même œuvre. —3* Le trio
en u( mineur, idem. — i° La sonate en la pour
piano et violon dédiée a Kreutzer. — 8" La sonate
en ml bémol, ouvre 13. — 6* La sonate en sol,
op. 38. — 7* La sonate en la mineur, op. Il,
— 7* La sonate en Ut mineur, op. 30. — 8* La
sonate en /in, op. 34, — 9* Le trio pour plane ,
violon et violoncelle, op. 11. — s" Le quintette
pour piano et instruments k vent, op. 16. —
10* Les quatuors en si bémol , en fa et eu vt mi-
neur, de l'oeuvre 18'. — 1 1° Le* deux quintette
sa tri et en ml bémol ponr instruments a cordes.
De plus, M. Morini a tiré de divers ouvrages de
Btelhovenll quintettes pour flûte, 1 violons, alto
et basse, et 6 quintettes pour clarinette et le*
mêmes Instruments à cordes.
HORITZ (C. -T.) , pianiste et compositeur *l-
leraandde l'époque actuelle (1850), n'est connu que
par les ouvrage* qu'il * publiés. Parmi ces com-
positions, on remarque : l' Sonates pour piano
et Date ou violon, op. 1, 4, 8, 9; Leipsick, Breit-
kopfet H sériel, Peters. — 1* Sonate pour piano,
flûte et violoncelle, op, 3 ; Leipsick, lireitkopf et
Htertel. — 3" Sonate* pour piano seul, op. 13 et
H. — *• Chants k trois ou quatre voix, op. 10
et 11; Leipsick, peters. — 5° Chants et Ueder k
voix seule, avec accompagnement de piano, op. 5,
6,7, 11, 1S; Leipsick et Hambourg.
Un facteur d'instruments de Berlin, nommé
MorUs, ( Jean-Godefrotd), mort le 30 juillet
1840, fut le premier qui appliqua, en 1835, le*
pistons aux instruments de basse en enivre et
construisit le Basttuba , qui a remplacé l'ophi-
cléide avec avantage, (foy. la Gaiette générale de
musique de Leipsick, aimée 1840, page 1049.)
MORLACCHI (Punçois), compositeur
renommé, naquit k PéronKe, le 14 juin 1784.
Son père, habile violoniste, lui donna les pre-
mières leçons de musique el de violon des l'ige
de sept ans. Jusqu'à dix-hnlt ans. Il se livra
aussi k l'étude du piano, de l'orgue el de l'arrnmpa
gnement. Ses premiers maîtres Turent Louis Ca-
ruso, compositeur napolitain, alors maître de
chapelle de la cathédrale de Permise , et direc-
teur de l'école publique do musique de cette ville;
Louis Manetli, organiste de la cathédrale rt
oncle de sa more, qui le dirigeait dans l'étude
du davier de Porgue. Dan* le même temps,
Morlaochi fréquentait les classes dn Lycée
communal, et j faisait ses études littéraires. Sun
penchant pour la composition s'était développé
de bonne heure, et avant d'avoir atteint sa dix-
huitième année 11 avait écrit l'oratorio intitulé
GU Angclt al sepolcro, Une production si im-
portante ponr un jeune homme de cet âge fixa
sur lui l'attention de plusieurs amateurs, et sur-
tout du comte Pierre Baglionl, qui prit Morlacchi
sous s* protection, et l'envoya étudier l'art sous
la direction de Zingarelli , alors maître de cha-
pelle de la Santa-Casa k Loreto. Morlacchi avait
alors dix-hnit ans; il était amoureux d'une
jeune fille nommée Anna Fabriii, et oe fut avec
peine qu'il s'éloigna de Pérouse pour aller k
Lorette. L'enseignement de Hngarelll, tout de
tradition, était lent, timide même et peu fait pour
satisfaire une imagination impatiente. L'ennui
s'empara de l'esprit de Morlacchi; il comprit
qu'il ne ferait pas de progrès arec le maître qui
lui avait été donné, et sa résolution de retourner
près de l'objet de sa tendresse ne tarda pan
k être réalisée. Peu après son arrivée k Péroute,
il devint l'époux d'Anna Fabriai . Cependant, con-
vaincu qu'il lui restait encore beaucoup à. ap-
prendre dans l'art d'écrire la musique, il m ren-
dit à Bologne, en 1805, pour y Taire un court
complet de contrepoint nous la direction du
P. Stanislas Haltei, mineur conventuel, le
meilleur élève du P. Martini et son successeur
dans la savante école fondée par ce maître.
Dans la mt.nie année, Morlacchi fut chargé de
composer, k l'occasion dn couronnement de Na-
poléon Bonaparte comme roi d'Italie, une can-
tate qui Tut exécutée au théâtre de Bologne.
Pendant la durée de sea éludes, il écrivit, au mois
de décembre 1805, un Te Deum qui lut exé-
cuté dans l'église de la Miséricorde, ainsi que
trois hymnes et un Pater Muter, qui turent
suivis, en 1806, de deux TarUutn erga, chan-
tés a l¥Klise de la Trinité, d'une cantate à la
louange de la musique, et d'un psaume pour la
mimique des Philharmoniques, k Saint Jean in
Monte , et entin du XXXI11"" chant de C Enfer
du Dante. En 1807 ( lévrier) il donna avec suc-
cès au théâtre de la Pergola, de Florence,
la farce intitulée II Poeta m campagna. De
retour a Bologne , il y écrivit un Miserere à
18 voix, qui fut exécuté dans l'église de 1Mb-
nunziata et obtint l'approbation des connais-
seurs. La réputation que commençaient a loi
faire ces divers ouvrages lui procura un enga-
gement pour aller écrira a Vérone son premier
opéra bouffe intitulé URitraito, dont la réussite
fut complète. F.n 18U8, Rambeldl, entrepreneur
du théâtre de Panne, appela Morlacchi pour y
composer la musique du mélodrame Il Cor-
radlno : treize fours lui suffirent pour écrire la
partition de cet ouvrage, dont le succès fut
brillantt Le genre qu'il y avait adopté participait
du style de Paëret de ceint de Hayer, alors les
deux compositeurs dramatiques les plus renom-
més de l'Italie. Dans ia même année, Morlaccbi
écrivit Brume e Paride , pour le théâtre de
Livourne, ainsi que VOreste, qui fut représenté
pour la première fois sur le théâtre de Parme.
En ISOU parurent Rinaldo d'Asti, k Panne,
La Prlncipetta per ripiego , a Rome, il St-
monrino, au théâtre Valle de la même ville, et
Le Avventure di una giornala, à Milan. Rap-
pelé k Rome en 1810, il y composa pour le
théâtre Argenlina l'opéra sérieux (e Danàide,
dont le succès éclatant détermina le choix que
fit de lui le roi de Saxe pour diriger la musique
du tliéttre italien a Dresde. Ayant accepté les
propositions qui loi étaient faites, l'artiste arriva
dans celle ville le 5 juillet 1810, k l'âge de
vingt-six ans. Un an plua tard, il fut engagé pour
toute sa lie arec un traitement considérable,
et un congé de plusieurs mois chaque année
lut stipulé avec faculté d'en faire usage pour
écrire pendant ce temps partout où il voudrait,
Juaqu'k cette époque, Morlaccbi avait fait voir
dan* presque tons set ouvrages des éclairs de
talent qui semblaient devoir donner k l'Italie un
de eea grands musiciens qui marquent une épo-
que du sceau de leur individualité. La plupart
de ses opéras contenaient des morceaux d'une
heureuse conception ; ainsi le trio du souterrain
dans le deuxième acte de Corradlno, produisit
une vive impression sur les habitants de Parme,
et le succès de l'ouvrage lut si grand, que le
butte du compositeur fut exécuté eu marbre,
pour être placé au théâtre, avec cette inscrip-
tion : Orphxa mutetcit lyra, Morlaechiqve
Camamtt nupieiimt gtnivm. Mais la rapidité
du travail nuisait chez Morlacchi , comme ches
la plupart des compositeurs dramatiques italien»,
aux soins qui seuls peuvent conduire k des pro-
ductions durables les artistes que la nature a
doués de plus de talent que de génie. Arrivé en
Allemagne, il y ressentit au bout de quelque
temps l'influence du pays où l'harmonie est na-
turellement plus forte et pins colorée , et set
ou vrages^ turent, depuis celle époque, une pins
grande valeur. Sa première composition écrite
à Dresde fut une mette pour la cbapeUedu roi;
on y trouve un Açnvt d'un arand effet pour
des voix tant accompagnemenl. Au mois d'avril
1811, il écrivit son Raoul de Créqui, le meil-
leur de ses ouvrages. Chaque année lui vit pro-
duire une quantité considérable de musique de
tout genre. Vers la Ma de 1813, la domination
rasée pesa d'un joug de fer sur la Saxe, long-
temps alliée de la France; Morlacchi éprouva
les effets de cette oppression : car le prince
Repnln, lui ayant fixé un tenue pour la compo-
sition d'une cantate destinée à l'anniversaire de
la naissance de l'empereur de Russie, le menaça
de l'envoyer en Sibérie si l'ouvrage n'était pat
terminé au Jour indiqué; mais la cantate fut
prête avant le temps, et le compositeur écrivit
aussi une messe pour deux voix seules, en lan-
gue alavonne, suivant le rit grec, k l'usage de fa
chapelle particulière du prince Repnln. A la
même époque, la chapelle royale de Dresde dut
sa conservation an rèle de Morlacchi , car il lit
le voyage do Francfort pour y voir l'empereur
Alexandre, qui révoqua le décret de suppres-
sion. Le retour du roi de Saxe (Frédéric) dans
ta capitale, en 1814, fut salué avec enthousiasme
par sea sujets : Morlacchi ne fut pas des derniers
k témoigner la. joie qu'il en ressentait. Il écrivit
le solennelle, qui fut exécutée
eo MtfMdepfcctkl'étlise catholique de Drnde,
et «Hcposi pour le Ihéitre royal 11 Barbiere dï
Sintglia, qui précéda d'une année celai que
Rnssiui écrivit*. Semé anr le vaéeM njet ; celai
de Morlaeehi obtint un brillant Mccèe. Dan» U
■Cm année, II écrivit UW caniate a l'occasion
de Centrée de* alliés a Paris, If 31 mars. Parmi
te* en 1815 on
pour le tenrice de h chapelle celbotiqoe de la
cour, tii eantonette avec accompaguement de
piano , et «m cantate pour le jour de naissance
de la comtesse Thérèse Lopuska , k Dresde, En
181B , Morlacclii écrivit aussi r Auront , cantate
pour dea toii tente* , 1 l'occasion du jour de
nakwance de la reine de Saie i cet ouvrage fut
exécuté 1 PUInitx. Le 21 Juin de la meute année,
il lut élu membre de l'Académie dea beaux-arts
de Florence.
Souvent appelé en Italie pour écrire dea opéra»
nouveaux, il mit dans ses travaux une activité peo
commune. Couronné en 181» dansa ville natale
aprèa l'exécution de ae* Donatde* et de son ora-
torio de la Ponton, il obtint du pape la déco-
ration de l'Éperon d'or pour ce dernier ouvrage.
Dama Vltacco, figura del Redenlore, que Mor-
iaccbi composa après son retour k Dresde eu HIT,
il It Pestai d'un nouveau genre de chant rhjlb-
mique, pour remplacer le récitatif ; ce chant eut un
très-grand succès. Ce bel ouvrage fut suivi de
la quatrième messe solennelle du compositeur,
exécutée au mois de juillet 1 la chapelle rojale,
et du mélodrame La Semplieefta dt Ptrna,
représenléau mois d'août. Au mois de septembre
suivant, Horlaeehi partit pour Kaplea, où il donna
au théâtre Saint-Charles {janvier 1818) la cantate
dramatique La Bodicea; pub il alla écrire k
Milan Giasuti rfi Parigi, l'un de ses plus beau
ouvrages, dont la représentation fut pour lui un
véritable triomphe. Son retour k Dresde fut
marqué par la composition de sa cinquième
messe solennelle, exécutée au mois de septembre
1818, pour célébrer le jubilé do règne du roi Fré-
déric-Auguste, et pour la même occasion ilécrivil
uu hymne, une cantate solennel te et nneépode
k deux ebosurs, exécutées par 400 musiciens,
avec la coopération de Ch. -Marie de Weber, et qui
augmentèrent*» réputation en Allemagne. A l'oc-
casion de la dédicace du nouveau temple de
BischofSwerda, une dépulalkn du magistrat de
cette ville le pria de donner ce morceau pour le
commencement du service divin, et le droit de
bourneoisre lui fut accordé par le même magistrat
en témoignage de reconnaissance. Parmi ses der-
niers opéras, un deceux qui obtinrent le plus de
.cou an
succès fut celui de Tehaldo ed Aotnwt .- il fut
jonc sur la plupart dea théâtres de l'Italie. En
1817, y écrivit pour Venise l Saraceni in SUi-
Ua, et l'année suivante, pour le théâtre Carlo-
FeJice de Gènes, Il Colombo, dont U musique fit
naître l'eatbousiasiMdea habitants de cette ville
et procura au compositeur des ovations inaccou-
tumées. De retour k Dresde , il reprit ses tra-
vaux de musique d'église et de théâtre. Ce fut
en cette même année que, dans l'espace de treiie
jours, U composa sa messe de Requiem, consi-
dérée comme un de ses chefs-d'œuvre, et qui fut
exécutée le 21 mai dans la chapelle catholique,
avec une grande pompe, pour les obsèques du
roi Frédéric- Auguste I". A ce bel ouvrage succé-
dèrent une multitude de compositions de tout
genre. En 1819, il écrivit pour le théâtre royal
l'opéra bouffe il Ditpernto per «cet» dt svum
autre. Dans les années suivantes, ses messes so-
lennelles furent portées au nombre de dix, et dans
le même temp* Mnrlacelii produisit son épisode
du Conte Ugolino, compté parmi set pins belles
inspirations. Enfin, des vêpres de la Vierge, un
Magnificat, et beaucoup de petite* œuvres dé-
tachées se succédèrent sans interruption. Cette
activité productrice se soutint jusqu'en 1840,
nonobstant nne altération progressive delasanté
du compositeur. Son dernier ouvrage fut un opéra
oeFrancetca di Mminl, qu'il n'acheva pas.
Cependant l'état maladif de Moriaccbi augmentait
chaque jour, et la décroissance de ses forces ins-
pirait de vives inquiétudes b sas amis. Apres
une coa solution de ses médecins, du mois de
septembre 1841, l'artiste prit la résolution de se
rendre k Pise, accompagné du docteur Blerling;
mais arrivé k Inspruck (Tyrol), le îs octobre,
une attaque de paralysie pulmonaire, occasion-
née par la fatigue, l'obligea do s'y arrêter, et il
v expira le 28 do même mois, k l'âge de cin-
quante-sept ans ; il en avail passé trente et un
au service de la cour de Saxe. Des honneurs
furent rendus k sa mémoire fc Dresde et k Pé-
ri serait difficile de citer toutes les produc-
tions de Moriaccbi ; les plus connues sont : I- Pocn
l'eclue, 1° Te Deum, Pater natter, phisfans
Tantum ergo et un Miserere k seiie voix, k
Bologne, ainsi que trois motets, k Panne, 1807.
— 1* Première messe solennelle, k Dresde en
1810. — I* Vêpres complètes ibid., 1811. —
4* La Ponton, oratorio, 1813. — 6* Deuxième
messe, ibid. — 6" MUr.rere k trots voix, sans
accompagnement, morceau devenu célèbre en Aî-
nesse, k Dresde, eu
sse,en langue slavonne
- a" Psaumes k quatre
,gk
î04
MORLACCHI — MORLAYE
voix cl orchestre, Ibid., (815. — tO° Antiennes,
id. ibid., 1815.— ( 1° Offertoires, M. ibid., 1815.
— 13' Cinquième messe solennelle, ihid., 1118.
13° Itatxo, oratorio, iUd.— 14° La Morte tFA-
bele, oratorio, 1 810. — 15° Houe de Requiem,
composée en dix jours, pour Im funérailles de
Frédéric-Auguste, roi de Sa*e. — 16* Sixième
messe solennelle, à Dresde, en 1855. — 17" Plu-
sieurs rooteta et anllwmes pour de* fêtes particu-
lières.— 1 7° bit Septième, huitième, neuTièmeet
dixième messes solennelles, i Dresde, 183741839-
— 17° ter Vêpres de U Vierge , tlagnijieai et
hymnes, ibid.— 11. Poun le théâtre: li'IlPoetà
fn eampagna , farce , à Florence (février 1807).
— 19° IlRttratto, opéra boarfeen un acte, «Vé-
rone, duu la même année — 10° Corradina,k
Parme, 1 808. — ït° £none e Paride,i Livoume,
Ig08. — IVOrcstc, à Parme, 1808. — WRtnaldo
d'Asti, opéra bourre, à Parme, 1809.— M* II St-
moncinv, farce, ibid. —15* La Prinelpeua per
rimpiego, s Rome, 1809. — 'JB° Le Awenture
d'una giornala. Milan, 1809. — 37° Le Da-
«aide, i Rome, 1810. — 1H" IlCorradino, avec
une musique nouvelle, a Dresde, en 1810. —
W Raoul de Crequi, i Dresde, 1811. — so'io
Caprlcetota pentita, ibid., 1813. — 31* II
Nvovo Barbiere di Siviglta, Mi., 1815. —
31* La Bodtcea, cantate dramatique, a Naplos,
en 1818. — 33° La SempUcetta di Pirna, a
PilIniU. — 34* Donna Aurora, opéra bourre,»
Dresde, 181». — a- Tebaldo ed Iiùltna, ibid.,
1810. — se* La Gioventù di Enrieo V, ibid.
1811. — 37° L'IMa çVAvenelle, Ibid., 1833.
— 38' Laodlcea, en 1835. — 38° / Saraceiti
in SieiUa, a Venise, 1817,— 40". Il Colombo,
a Genêt, 1818. — 41° Il Bitperato per ee-
cessa di buon euore, a Dresde, 1819. —
41* GiOTml di Partgi, à Milan, 1639. — 43° 1
Saraceni in SieiUa, avec une musique refaite eu
partie sur un livret allemand, 1830. — 44° Fran-
cetca da Rtmini, pour Venise, mais non acheté.
— III. Musique oivmse ; 45* Cantate pour le
couronnement de Napoléon, a Bologne, 1807.
— 4S° Idem, pour la naissance dn rot de Rome,
a Dresde, 1811. — 47* Idem, pour le roi de
Saxe, ibid,, 1 si 1.— 48* Grande cantate pourPaa-
tembléedee rota et de napoléon a Dresde, juillet
1813. — 49° Dans la même année , cinq aulrea
cantate*, a Dresde. — 50° Cantate pour l'anni-
versaire de la naissance de l'empereur Alexandre,
i Dresde, 181 J. — 51* Cantate de victoire pour
la prise de Paria, ibid., 1814. — 51' Cantate
pour le roi de Saie, ibid., 1818. — 53° Épode i
3 chœurs ibid., 1818. — 54° Fragment du
XXX* chant de l'Enfer du Dante , pour vnfx de
nasse. — 55° Trente-six ariettes et chansons ita-
liennes a voix seule, ■
piano, en dix recueils; Leipsiek, Breuiopf et
Mortel. — 50' Quelques pièces instrumentale* ,
a Parme, en 1808. — 57° Quelques sonates
d'orgue , 5 Dresde.
Morlacchi s'est bit estimer i Dresde par son
noble caractère. Il a toujours Téeo avec ses col-
lègue* Weber et Relasiger dans des relations d'a-
mitié et sans ancun sentiment de jalousie. H. An-
toine MeutnotU , de Pérou» , a publié un
Blogio funèbre del cavalière Franeesco Mor~
taeckt,PençiAo;Péroaie, 1841. in-*0, et M. le
comte Jean-Baptisie Rossi-Scolti , concitoyen du
célèbre compositeur, a donné une très -intéres-
sante notice intitulée : Délia vlta e délie opère
deleav. Franeeteo Morlacchi di Perugia, etc.;
Perugia, tipoçrafia il Fincenxo Bartelli,
1861, on volume in-4° de 1W pages, avec des
documents justificatifs et la portrait lithogra-
phie da Morlacchi. J'ai tiré de cet ouvrage lot
moyens de rectifier quelques partie* de la notice
qui avait paru dans la première édition de cette
Biographie universelle de* Musiciens.
MORLAND (Saawu), baronnet, méca-
nicien anglais, naquit i Sulhammslead, vers 1015,
Après avoir passé près de dix ans dans l'univer-
sité de Cambridge , ou l'étude des mathémati-
ques l'occupa particulièrement, il fut employé
dans des missions diplomatiques en Suède et an
Piémont, sous le gouvernement de CromweU,
Retiré des affaires après la restauration a la-
quelle il avait contribué, il se livra uniquement
aux sciences. Il s'occupa surtout avec succès do
l'hydraulique et de l' hydrostatique. C'est i lui
qu'on doit l'invention do porte-voix, dont il a
donné la description et la ligure dans un livre
en langues française et anglaise, intitulé : Des-
cription de la Tuba ttenlorophonlea on
porte-voix; Londres, 1701, in-folio. Los expé-
riences laites en présence de Charles n prouvent
que Moriand avait inventé cet instrument dan»
le même temps que Kircber à Borne. On trouve
un extrait do l'ouvrage de Moriand dans le*
action
(»«
n* 70 , p. 3056). On croit aussi que ta première
idée de l'usage de la vapeur comme force mo-
trice appartient 4 Moriand. Il mourut pauvre
en 1097.
HORLANE (l'abbé DE), guitariste a
Paris, inventa en 1788 une nouvelle espèce de
guitare 4 sept cordes , k laquelle il donna le nom
de lyre. Celte guitare, exécutée par le luthier
Pimn , n'eut point de succès d'abord ; mais pi"*
tard elle ont un moment rie vogue après qu'on
l'eut réduite à six cordes.
MORLAYE (GniuuiE), luthiste français,
MOBLAYE — HORLEY
203
ttvilt à Paria Ters le milieu du seizième siècle.
H i publié des recueils de piècr-o pour la gui-
tare et pour le lulli. Ceux qu'où connaît ont
pour titres: I" Tahulature de gutternc (guitare),
aùtont cAaiwonî, gaillardes, pavane*, brans-
les, allemande*, fantaisies, etc. ; Parut, Michel
Fezeadat, I 550. — ï° Tabulature de luth, eom
tenant plusieurs chansons, fantaisie*, etc.
Livres I, II, 111; Paria, par Michel Feten-
dat, 155Î-J555, in 4" oblong. — 3" Premier
livre de ptalmet ml* en musique par Pierre
Certon; réduitz en tabulaire de leul (.luth)
par maure Guillaume Morlaye, réservé la
partie du demi* , qui est notée pour chanter
en jouant; Paria, par Micliel Feiendat, 1554,
HORLEY (Thoias), musicien anglais du
aeiiiéme siècle, n'est connu que par se* ouvrages.
On sait seulement qu'il fut élève de William Bird,
à qui il a dédié le meilleur traite de musique
publié en Angleterre-, qu'il avait été gradué ba-
chelier en musique a l'université d 'Oxford, le 6
juillet 1 588-, que la reine Elisabeth l'admit dans
•a chapelle le 25 juillet 1592 ; et qu'il cessa de
livre a Londres en 1604 dans un âge peu avancé,
et après avoir passé ses dernière» années dans
on état de souffrance presque continuel. La ré-
putation de Moriey, comme compositeur, n'égale
pas chez ses compatriotes celle de son maître;
toutefois il est certain que son harmonie est en
général mieux écrite; que sa mélodie eat plus
gracieuse , et que par ion élégante manière de
faire chanter les parues, il fait voir qu'il avait
étudié avec fruit les œuvres de PaUsirina. Les
composition" connues de Moriey sont : 1° Cou-
lonets, or Utile thort tongt for 3 voycet ; Lon-
dres, Th. Este, 1593. Cet œuvre a été traduit
en allemand, et publié d'abord aCassel, an 1612,
puisé Bostock, en 1624.— V The firit book of
Madrigal* to 4 voycet ; ibid., 1594, ln-4°. —
1* Cansontts, or short dires to five or six
voyees; ibid., 1595. — 4* The fini book of
CanttmeU for two voyces; ibid., 1595. Cet
ouvrage a été réimprimé en 1619. Une nou-
velle édition des madrigaux de Moriey, a trois
et quatre voix , a été publiée sans date (vers
1325) en partition par les RK. W. W. Holland
et W. Cooke, a Londres — 5* The flrtt boni of
ballet* to:i voyces; ibid., 1595, in-4*. Une
traduction allemande de cet ouvrage a été publiée
par Valoitin Haussmann, à Nuremberg, tu 1609,
in-4°. Le* Bailet* , sortes de madrigaux d'un
mouvement animé, pour quatre ou cinq vols,
étalent destines a être dianlds, et quelquefois
aussi dansée aux accents de cette musique vocale,
Ceet ce que Moriey explique bien dans sa Plaine
and easle Introduction to praetical Musick
(voyet ci-après], où après avoir parlé des Villa-
neltes, il dit : ■ Il y a une autre espèce (d'airs)
i d'une plus grande valeur, laquelle est appelée
i ballet* on danses, sortes de cbansons qui,
i étant chantées, peuvent être également dan-
• sées (I), etc. • Ainsi que le remarque aussi
Moriej, les' ballets sont originaires de l'Italie,
et Gastoldi (noyé* ce nom) est le premier qui
écrivit des pièces de et genre. M. le Dr. Edouard
tUmbault ■ donné une belle et correcte édition
partition de la première suite des Ballets de
Moriey dans la précieuse collection de la société
des antiquaires muaicious;Loadres, Chapnell , 1 84 1
un volume iu-fol. —6° Madrigal* to i voyces;
ii>id.,(59S,io-4«. — V Confonds, or Utile short
ayres; Londres, 1697. — 8* The ftrtt book of
ayrei or Utile short sangs to rino andpiay ta
Ihelutcwiththe batte-viole; ibid., 1000. Mor-
a laissé en manuscrit des antiennes et des
hymnes quiontété recueillies dans la collection de
lord Harley, en 17 15, et se trouvent aujourd'hui
Muséum britannique, parmi les manu-
scrits de Harley, n« 7337-7342. Boyce a inséré
service funèbre dans le recueil intitulé Ca-
thedral services. On a aussi de ce musicien des
pièces de olavedn ou d'épinette dans le Virginal -
[ de la reine Elisabeth. Harley est éditeur
d'une collection de madrigaux italiens traduits
en anglais, sous ce titre : Madrigal* to & voyces,
collecledout ofthe bcst tlalian authort; Lon-
dres, 1898. Cest aussi lui qui a publié un recueil
de madrigaux anglais composés à la louange d'E-
lisabeth par divers musiciens, et dont il avait com-
posé les numéros 13 et 34. Ce recueil est Intitulé
The Triumphtof Oriana to 5 and 6 vofxe* ,
eompotedby several ouîAorj/Londrcs, 160t.
Ce titre fait allusion a Oriane, dame d'Amadis
de Gaule, et miracle de beauté et de sagesse
Comme était supposée Elisabeth. Lee compositeurs
chants à 5 et 6 voix réunis dans ce recueil
sont : Thomas Moriey, Michel Est , Daniel Kor-
ub, Jean Mundy, LUis Gibbons, Jean Beuat,
Jean Hilton , Georges Marson , Richard Carlton,
Jean Holmes, Richard Ni colson, Thomas Tomktns,
Jean Fermer, Jean Wilbye , Thomas Weelkes,
Jean Hilton, Georges Kirbye, Robert Jones, Tho-
mas Bateson, Gin». Croce et François Pilkington.
M. William Havres a donné une bonne édition
en partitiou de 1» Collection The Triumph* of
Oriana; Londres (sans date), in-fol. Il est re-
c. (T'Ai tUrt pari, p. MM
,gk
306
MORLEY — HORNABLE
marquahle que dans la même innée où furent
imprimés The THumphs of Oriana (1601},
Pierre Plulèse publia s Anvers : il Trionfv di
Dort, deserilto da diverti, et posti in mu-
sica, da altretanti autori a sci loei ; in An-
Terss, etc. Chose singulière i le nombre des
chant» du Trionfa di Dori eat de 19, comme
celui des triomphes d'Oriane ; celui des poètes et
celui des musiciens est le même dan* le* deux
collections; enlin, dans celle .l'Anvers on lit en
tête de chaque pièce : Tiva la bella Dori.' et
chaque madrigal de la collection anglaise a aussi :
Long live fair Oriana. Laquelle de ces collec-
tions a été faite à l'imitation de l'autre ? Enfin,
Morlej a été l'éditeur d'une collection de pièces
instrumentales pour nu orchestre composé de luth,
pandore, guitare, basse de viole, fiole et dessus,
de viole ; cet ouvrage a pour titre : Cansort Lés-
ions, mode by divers exquisite avthors, for
6 différent instrument» to ptay together, vit :
Ike treble Iule, pandora, citterne, bote vtoll,
flûte and treble vtoll, 2=* édition; Londres,
1611, in 4°.
Les transformations subies par la musique de-
puis la fin du seizième siècle ont fait tomber
dans l'oubli les compositions de Morte j; mais
son nom vivra longtemps dans l'hisloire de la lit-
térature musicale, par le livre excellent qu'il a pu-
blié «ou* ce titre : A plaine and eatle introdiic-
tion to praclical Mutiek , set dovme informe
ofa dialogue -.dividedinto three partes, the
flrst teaeheth to sing wlth ail thtngs necessary
for Ihe knoailedge of prlchtsong ; the second
treateth of discante, etc.; the third and lasl
part treateth of composition of three, /bure,
/ire or more parti, etc. (Introduction complète
et facile à la musique pratique, en forme de dia-
logue ; divisée en trois parties , dont la première
enseigne à chanter, avec tontes les choses néces-
saires pour la connaissance du solfège; la se-
conde traite du contrepoint ; la troisième et der-
nière partie renferme les règles de la composi-
tion à trois, quatre, cinq et un pin* grand
nombre de parties, etc.); Londres, Imprimé
par Pierre Short, 1597, petit in-lol. Ce livre
renferme une multitude de choses relatives a.
l'ancienne notation , i la mesure et k la tonalité,
qu'on ne trouve point dans les autres traités de
musique du même temps. La première partie
est terminée par de très-bons solfèges S déni et
trois voix, qui ont beaucoup d'intérêt sous le
rapport historique. La seconde partie contient
des exemples de contrepoint sur le plein-chant.,
fort bien écrits. On v trouve une table des dis-
positions des intervalles dans les accords de
tierce et quinte, et de tierce et sixte, qui peut
Mm considérée comme nn des premiers essais
de systèmes d'harmonie. La troisième partie est
aussi nn des meilleurs traités de corapoetllon
écrits au seizième siècle; c'est même celai ou la
connaissance pratique de l'art est la plus otendne.
A la fuite de celte troisième partie, Merley a
placé des notes très-déreloppées sur tout l'ou-
vrage , particulièrement sur ce qui concerne la
notation. Gerber, Ilurnev, Havrkins et Watts,
dans sa Blbliotheca Britannica, citent une
édition du livre dé Morley publiée a Londres en
JS08; mais celte édition prétendue, dont j'ai va
des exemplaires, n'est autre qoe la première et
l'on a changé le frontispice. Une deuxième édi-
tion réelle a para à Londres en 1371, in-4",
chex W. Randall; elle est beaucoup moins rare
que la première.
MUHLIÈRE (Chables-Jwqces - Lobs-
Aucusie ROCHETTE DELA},, né à Grenoble
en 1701, Fut d'abord mousquetaire, et devint,
on ne sait a quel titre , chevalier de l'ordre da
Christ de Portugal. Fixé i Paris , il s'y adonna
à la culture des lettres, mais ne produisit que
des ouvragée médiocres , parmi lesquels on
compte une brochure qu'il publia k l'occasion
des querelles sur la musique française, sons le
titre de Lettre d'un sage ù un-homme respec-
table, et dont il a besoin, sur la musique Ita-
lienne et française; Paris, 175*, in-lî. La
Morlière est mort à Paris au commencement de
février 1785.
HORNABLE (Airrotire), musicien fran-
çais , vécut dans la première partie du seizième
siècle. Il est connu perdes motets et des chan-
son» à quatre parties , qui se trouvent dans plu-
sieurs recueils publiés i Paria , particulièrement
dans ceux qui ont pour titre : Liber sepiimus
XXIII I trium, quatuor, quinque et tex vo-
cum modulas dominici adventus, nativitatis-
que ejus ac sanctorum, etc. Parisils, apud
Petmm Attaingnant, 153!, in-4° obi. Il s'y
trouve deux motets de Maniable. liber qutntu*.
II trium prtmorum tonorum Magnificat
continei ;ibid., 1634,in-4°. Le Magnificat de Mor-
nable est dn 2-e ton. — XI* livre, contenant
XXVIII chansons nouvelles à quatre parties;
en un volume et en deux. Imprimées par Pierre
Attaingnant et Hubert Jatlet, 1542, petit in-
4* obi. — Bicinia galltca, latina et germa-
mca, et quxdam fugs?, toml duo ; VUebergx,
apud Georg. Rhav, 1545, petit ln-t° obi. —
Motetti del Fiore. Tertlus liber cum quatuor
vocibus. Impreisum Lugduni per Jaeobum
Stoderwum, de Pinguento. Anno Domini 1539,
in-4" — Trente-cinq livres de Chansons nou-
velles A quatre parties, de divers auteurs, en
MORNÀBLE — MORTARO
307
deux volumes; Paru, par Pierre Atlain-
gnant, 1539-1649, in-4° obi. 0» j trouve des
chansons de Momsble dans le* livres, 1, 5, S,
11, 14, 15, 16, 19, 34,26, 28, 29 el Sî. — Quart
livre de Chansons composées à quatre par-
lies par bons et excellents musiciens,- Paris,
1553, chez Adrien Le Roy et Robert Ballard,
ln-4*. — Quart livre de Chansons nouvelle-
ment composée» en musique à quatre partie*,
par M. Jacques Arcadct et autres aûtkeun;
Par», Adrien Le Roj et Robert Ballard, 1561,
Li-4°. Un livre de motels de Mornable M trame
i la bibliothèque royale de Munich ( n" 117,
a. & ), bous ce titra : Moleloram muticolivm
quatuor voeum, liber primus; Parisiis, apud
Peirum AUamgnant (sans date), petit in-4"
obL
MORO (Jacques), moine servite, né 4
Viadeu», dans la province de Hantone, vécul
dans la seconde moitié du seiiième siècle et au
commencement du ilii -septième. On connaît de
lui le* ouvrages dont voici les titres ; 1° Can-
tonette alla napotitana; libra primo a tre
nocif eon un dialago e due can&onette a
quattro voci; Venezta, app. Angelo Garda»,
1581, li-4*. — 2" Motetti, Magnificat e falst
bordoni a 1, 2, 3, 4, fi et 8 vocl; una com-
plota a 8 mcî, cou le anUfone délia Beata
Virgine; — 3" Messe a otlo voci; tétanie et
Canfont -a quattro voci, op. 8; in Venetia,
Giac. V'mcenti, 1604, in-4". — 4* n primo Ubro
de' madrigali a 5 voci; Veneiia, «pp. l'erede
di Bart. Hsgni, 1613, in-40.
MORS (Antouie ) , facteur d'orgues a Anvers,
naquit dans cette ville vers 1480. Il livra a la
cour (de Gond), en 1514, un orgue pour la
chapelle, qui lui fut pays 115 livres (1). An
mois de juin 1516, il livra aussi une paire
d'orghes au rot Charles ( Charles-Quint ) pour
s'en servir à ion très-noble plaisir (2). Au mois
de mars 1518, il vendit un clavichordium 4
l'archiduchesse £léonore, pour la somme de
16 livres, et à amena époque il reçut 146 livres
pour l'esUtffe et la faehon (façon, travail)
d'unes nouvelles orghes que monseigneur
(Charles-Qaint) lui avait fait acheter pour
servir journellement en sa chapelle (3). An-
toine Mors vivait encore en 1529, car il reçut
alors 20 livres pour sa peineet salaire d'avoir
refait et raccouttré les orgues de la chappeUe
de madame (Marguerite d'Autriche, gouver-
nante des Pays-Bas) et fait trois soufflets avec
leurs contrepoids de plomb servant ausdicts
orgue* (1). Si cet Antoine Mors est la même dont
Il est parlé dans la Chronique de Schnerin, el qui
fournit, en 1559, i Jean Albert, duc de Mecslem-
bourg , un orgue destiné à tire placé dans la es
tbndralede Schvrerin, il devait être âgé d'environ
soixante -dix -neuf ans. Il est dit dans la chro-
nique (3) qu'Antoine Mors était né à Anvers.
Cette même chronique mentionne un Jérôme
Mors, Gladuriit Antoine, qui mourut a Scbwe-
rin en 159B, a l'âge de soi isnle-dis -neuf ans, et
que le duc Albert appela près de lui lorsqu'il
n'avait encore que dix-sept ans, c'est-à-dire
en (536. La Chronique dit que ce Jérôme Mots
exerçait h profession, aidé par ses fils Antoine
et Jacques et par ses vingt filles.
HORS (Huai), facteur d'orgues, vraisembla-
blement de la même famille que le précédent, vé-
cut à Anvers.au commencement du seixième siècle.
On voit dans le registre n" F 199 de la Chambre
des comptes, sus Archives dn département du
Nord, à Lflle, qu'il recul, au mois de mai 1517,
U somme de 63 livret 16 sous, pour avoir
vendu au roi Charles (Charles-Quint), de
petites orgues, pour s'en servir en ta capelle,
et les porter avec lui en son pourchaki
voyaige i'Espaigne, pour ce que celles que
l'on jouait estaient trop grande* et trop pe-
lante*.
MORTARO ( Antoine ), moine franciscain ,
né i Brescia vers le milien du seiiiëme siècle,
fut organiste des églises cathédrales d'Ossaro et
de flovare, puis remplit les mêmes fonctions au
couvent de son ordre,! Milan. Il retourna en 1610
4 Brescia, et se retira au couvent de Sainl-Fran-
çoit de cette ville, oh II mourut en leia. Coi-
iMdo cite (Libraria Bresciana, p. 46) les
ouvrages suivants de la composition de ce reli-
gieux : 1° Fiamelle amorose a tre voci, libri
1,2, 3, 4, Venise, Amsdino, 1599. Il y a une
édition antérieure publiée par le même en 1594,
in-4". — 2* Messe , §almi , Magnificat, can-
xoni da tuonare, e falsi bordoni a 13 voci tn
porfUvro; Milan, 161a. — 2° Cantoniaivoci
eon U basse per tuonare, lib. Il; Venise,
Alexandre Vincenti, 1611, réimprimé en 1623.
— 4° Letanie a quattro voci eon il basso per
t'organo; Venue. On connaît aussi du P.
Mortaro : — i" Primo Ubro de canton! lia
sonore a quattro voci; in Venetia, oppressa
Il RE|UtK
fAUtoiri (dsls Beljtnael ,
JGS
MORTARO — MORTIMER
fUeeardo Amaaino, «00, in-*". Cet ouvrage
est dédié à Constant Antegnati , célèbre orga-
niste de Brescts. DiruU ( voy. ce nom] a extrait
de ce premier livre le canzona intitulé VAlber-
gona, qu'il • inséré ilans son Trantilvano ,
en partition des quatre parties, et en tablature
pour être exécutée sur l'orgue et sur le clavecin,
avec les diminutions ( variations ) qu'y a 'fuites
le même Drruta. Cette pièce a pour titre, dans
le JYatuitvano : Cansone d'Antonio Mortaro
drtla l'Albergona, partita et intavolata.
— Bv Psalmi ad vetpera» triaqne canttcu
Beat* Virginit veto vocibus Anlonii Mortart
BiiTientis in ecctetia divi Franeitci Medio-
lani oryanistw;ibiâ., I&99, in-4°.
MORTELLARI (Michel), compositeur
dramatique, né a Païenne en 1750, entra dan*
son enfance comme élève an Conservatoire de'
Figliuoli dispersi de Muratori , puis tut envoyé
ù Nsples, où il reçut des leçons de Picclnjii.il
n'était âgé que de vingt au lorsqu'il écrivit a
Home son premier Opéra, intitulé Troja dit-
trutta. Cet ouvrage fui suivi de Didohc abban-
donata; Nsplea, 1771. Il Ht ensuite représenter :
Le. Mtuiie, amorote, Venise, 1775; Don
Gvalterio in eiveUa, 1778; £xio, a Milan,
1777; Armida, 1778; Troja dUlrutta, ew*
une musique nouvelle, à Milan, 1778; Alœsan-
dra neW Indie, 1779; Il Barone dt Logo
fiera, k Florence, 1780; Antigone, k Borne,
1781 ; La Fala bene/ica , à Varèse, 1784 ; Se-
miramide, k Milan, 1785 ; L'Infanla tupposta,
k Modène, 17B5. Vers la no de celle année,
Mortellari se rendit a Londres. Il y ut repré-
senter en 1788 son Armïde, où la cantatrice
Mira chanta le premier rôle. Il parait qu'il se
fixa dans cette ville, car on ne ie retrouve
plus en Italie après cette époque , et il eut un
fils qui était professeur de musique k Londres
en 1809. On • gravé dans le journal de musique
italienne k grand orchestre commencé par
Bsilleui, treize airs extraits des opéras de Mor-
telliri, avec les parties séparées. On connaît
aussi sous son nom : 1° 6 camonelî uith un oc-
compartiment for the piano forte or harp.
— î° XVIII ItaUan catche* and gleet for
3 vaicei. — 3° VIII camonett wtih an accom-
pariaient for the piano forte or harp. Tous
ces ouvrages ont para i Londres vers 1790. —
4* Six sextuors pour î violons, hautbois, flûte,
alto el violoncelle ; Paris, Nadennau.
MORTIMER {Pie**e), littérateur musi-
cien , de la secte des frères moraves , naquit le
5 décembre 1750, à Putenluun, dan* le comté
de Surrej (Angleterre), et Ht ses études an col-
lège théologique de Nies» y, village de la Silésia
dont la population est de 1» communion morave,
puis k Bsrby, petite ville de la Saxe qui est da
la même religion, et où se trouvait alors une
institution scientifique fondée par la Société.
Nommé professeur a l'école d'Enersdorf, en
1774, il n'y resta qu'une année, ayant été ap-
pelé au pxdagogium de Niesfcy en 1775. Deux
ans après , Il fut envoyé i Ncowied ( lias R lu u ),
où il prit part a la rédaction du journal publié
par les frère* de la communauté, jusqu'à ce
que le* infirmités de l'âge l'eussent obligé k
cesser tout travail : alors fi se retira k Herrn-
hutt, ville de Sue < Ut frontières delsSilésie),
dont tous le* babitants appartiennent k cette
secte. 1 psssa ses dernière* années dan* le repos,
soit k Hermhult, soit k Dresde. Dne attaqu*
d'apoplexie le frappa le S janvier 1818, et II
mourut le 8 (1). Doué d'un esprit supérieur,
Mortimer était un savant, dans toute l'acception
du mot : il excellait particulièrement dans les
mathématique», la musique et la poésie latine.
Il s'est fait connaîtra comme écrivain par une
Histoire de la Société des missions en Angleterre,
et par la traduction de l'Histoire des Églises, de
Millner. Ou a de lui un livre excellent sur la
tonalité du chant choral de l'Église réformée,
où il examine le* avantagea des anciens modes
grecs sur la tonalité moderne , et essaye de dé-
montrer que le* mélodies du chant choral ap-
partiennent toutes k trois de cea modes , savait :
fhvpoionien, lliypodorien el rbypomixoljdien.
Quoique cette dernière partie de son système ne
suit pas clairement prouvée, il n'est pas moins
vrai qtw le travail de Mortimer est digne du plus
vif intérêt, et qu'il renferme des vue* aussi nott-
veueBqoelumineusea.il ne Tant pas chercher dan*
ce livre les base* de la tonalité dans les espèces
de quarte* el de quintes qui constituent les tons
du plain-chaat ; le but de l'auteur est l'harmonie
que doit faire l'organiste daus l'accompagnement
des psaumes et cantiques , en raison du rapport
de la mélodie avec le caractère liypoionien, hypo-
dorien, ou hypomlxolydien des modes grecs de
l'antiquité. Ce qu'il cherche, c'est l'unité, par
des règles fixe*, de l'harmonie chorale, pour
Fussge de la secte religieuse dans laquelle il est
né. Tous tes exemples de chant des psaumes et
de* cantique* sont pris dan* le plus ancien livre
choral de* frère* moraves , descendsnta de* bua-
tltes, lequel a été imprimé en 15GG, sans nom
de liru, avec le portrait de Jean Hues, sou* ce
a *e la Lauct iu0<rieun
titra : Kirchtnaaaxg dar'maen die Ifeubtar-
Uckf.t des chrisllichen glaubens turf: gefasiet
md aatgeleget tlnd, I vol. in 4° de 191 pages.
Le livre de Mortimer ■ pour titre : Der Cho-
ral-Gaang tuf Zeit der Reformatée», oder
Venuch die Frage su beanlieorten : woher
kommt et, dan fn den Choral- Mélodie», der
Altea etwtu, watiu Tagenicht melir erreicht
wtrdf (Le Chant choral au leraps de la Réfor-
nuttioD, etc.); Berlin, George» Reimer, 1811,
in-4" de 153 pigée, avec in pages d'exempte*.
Mortimer avait annonce la publication prochaine
de un livre par une lettre an rédacteur de la
Guette générale de musique de Leipaick , qui Tut
ûuérée dans les numéro* 17 et 1B de l'année 1819.
Il j donne un aperça de la doctrine exposée
dans l'ouvrage. Une autre lettre, qui fait suite
a la première, a été publiée dant le mente
journal , n°> 3, 4 et S de l'année 1831- L'auteur
de ce livre intéressant a vécu dan* une ai grande
obscurité, qu'en Allemagne', et à Dresde même,
il était s peu près inconnu. On ne «aurait rien
sur u personne ti Zelter, dani aa correspon-
dance avee Goflhe, ne nous avait fourni sur
lui quelques renseignement* dans une lettre
datée de Dresde, le 39 mai 1812. Je crois de-
voir rapporter ce qu'il dit :
« Un littérateur de Herrnhult, nommé
• Pierre Mortimer, vieillard de soixante-douze
• ans , envoya a Berlin , il j a cinq on six ans,
« par l'intermédiaire du vieux Kœrner, on rua-
• nuterit dans lequel il établit sur des bases
« solides la tonalité des mode* du chant d'église,
■ considéré* comme étant aussi les modes de la
• musique des Grecs. Depuis longtemps ce sujet
■ m'intéressait , et J'avais cherché a faire revivre
■ ce* modes , comme tu amas pn le remarquer
■ dans quelques-unes de me* mélodies, entre
■ autres Màhadoh, U roi de Thdi, et d'au-
■ 1res. Avee te secours de notre ministre , je
■ suis parvenu a livrer à l'impression ce manu-
■ seril. Voulant me mettre en correspondance
■ avec l'auteur, je lui envoyai de nouveaux es-
■ sais comme des réalisations de s* théorie
i fondamentale; mais il ne me répondit pas,
■ et me Ht seulement dire un jour que ce que
« j'avais Tait était bon, ce qui me ficha beau-
■ coup contre lui.
x Cependant j'étais décidé à connaître cet
• homme. Notre ministre m'avait autorisé a
• voir Pierre Mortimer dans son herrnhuttoixe
■ demeure. Les renseigne in cols pris sur lui près
.. des frères moraves résidant à Berlin et ailleurs
« ne s'accordaient pas. Les ans disaient qu'il
■ ne fallait pas y regarda de trop près avec
• lui, parce que c'était nn vieillard rempli de
IMER 309
• bizarreries; d'autres assuraient qu'il ne uou-
■ vait écrire parce qu'il était perclus par la
■ goutte; enfin j'appris qu'il demeurait à
■ Dresde, et lui seul fut l'objet de mon voyage
• en cette ville. Je le trouvai fort bon homme,
■ plein de savoir; beau vieillard dont les yeux
■ brillent comme la seule même , quoiqu'il ail
• le - eorps courbé et qu'il marche pénible*
■ Il a passé sa vie a faire des vers latins pour
• des circonstances relatives à la communauté
• dee frères moraves { on dit que ce* vers sont
- fort beaux } , 4 traduire de différentes lingues
• de* écrits de mission , et enfin à composer
• pour lui l'ouvrage procité sur le chant évan-
• géUque , avec te secours de quelques vieux li-
■ vres de chant du seizième siècle.
■ Mortimer est fort pauvre. Sa bonne femme
• m'apprit cela en me disant qu'elle regrettait
« de ne pouvoir m'offrir à dîner, parce qu'ils
• prenaient ce qu'ils mangeaient dans la maison
• des Frètes. Or, il [sut savoir qu'où fait dans
• cette maison la cuisine pour tous ceux qui
• doivent vivre avec économie, à raison de 6,
« 8 ou 10 gros (75 centimes, un franc et un
« franc vingt-dnq centimes ) , non par jour, mai*
• par semaine. Tu comprends facilement qu'on
> ne peut pas avoir des poulets rutfs pour ce
■ prix. C'est cette pauvreté de Mortimer qui
■ fut cause qu'il ne nie répondit pas-, il n'osait
■ prier personne de payer l'affranchissement de
• aa lettre, et lui-ineme ne possédait pas de
■ quoi remplir cette formalité (I).
* Le premier jour de Tète , je me suis rendu
• avec lui a la prière du matin. C'était à huit
• heures; h dix, le sermon était fini. Je l'enga-
< geai alors a venir dans ma chambre , pour y
■ causer de ce qui nous intéressait. Le vin
• (que je lui servis) lui plut, et le rendit moins
■ réservé. Je reconnus en lui un homme hon-
• néta et bon. Il est si timide qu'il n'ose pas
• même l'ouvrir a sa femme ou à sa fille; il ne
■ jouit point de considération dans la ville, et
• son mérite y est inconnu : on m 'écoulait avec
■ étonnement quand je disais qu'on pourrait
• faire quarante milles d'Allemagne (environ
• quatre-vingt* lieues} pour voir un tel homme.
■ Personne ici ne connaît son ouvrage snr le
■ chant choral, dont il n'a lui-même qu'un
■ exemplaire, seul salaire que le libraire lui
■ ait donné pour son manuscrit. Il écrit bien
■ en allemand ; son style est clair et facile. J'ai
nnllro file nt p»r>l«idrilt
ÏIO
M0HT1MER — MOSCA
• obtenu de lui la promesse qu'il répondra a
■ mes lettres. »
On se sent serrer le cœur lorsqu'on songe
que cet homme si peu connu, si misérable, est
l'auteur du meilleur livre qu'on ait écrit sur une
matière obscure al difficile , et que cet écrit
renferme des recherches historiques qui indi-
quent un savoir d'une Tare étendue. Lorsque
Mortimer est mort, pas un journal n'a dit tin
mot de lui, et l'indifférence des hommes l'a pour-
suivi Jusqu'au delà du tombeau. Ce n'est que
douze ans après son décès que H. Léopold
Haupt a rendu à sa mémoire l'hommage dont
son savoir et sa vertueuse existence le ren-
daient si digne, par une bonne notice biogra-
MUHT1MER (JosEra) ne parait pas avoir
été parent du précédent, quoiqu'il appartint
niquit le 21 octobre 1764, à Hourna, dans le
nord de l'Irlande , et fut élevé dans l'Institution
des Frères à Fulneck ( Moravie), puis à jiiesky
et a: Barbv. Il fui canlor et prédicateur à Neu-
wied, Fulneck et Sarepta ( Russie ). Ayant du
savoir comme organiste, il eu remplit souvent
les fonctions, et se livra a l'enseignement du
piano et dn chant. 11 mourut a Heuwied le
29 décembre 1837. Par une inadvertance bien
singulière, l'ouvrage de Pierre Mortimer est at-
tribué à Joseph, dans le supplément du grand
Lexique de musique de Schilling; Gassner n'a
pas manqué de copier dans son Universal-
Lexikon der Tonkunst , cette faute que
M. Bemsdorf a évitée dans lu sien , en lie par-
lant ni de l'un ni de l'antre.
MOUTON, ou MOritTON, ou MOR-
THON ( Messire Robert ) , 'clerc de chapelle de
Philippe le Bon, duc de Bourgogne, suivant un
état de cette chapelle dressé en 1464 (I) , se
trouvait encore au tableau de eette chapelle
en 1478 , suivant l'état qui en fut Tait dans cette
même année, après la mort de Charles ie Té-
méraire. Il parait que Morton fut attaché parti-
culièrement au service de ce dernier prince pen-
dant la vie de Philippe le Bon , car on lit a coté
du nom de ce musicien, dans l'état de 1464,
l'observation suivante : Robert Morton, qui du
bon plaitir de Monseigneur a été devers et
au service de Monseigneur le comte de Cha-
reliai pour les mois de juin , juillet , aoust ,
septembre, octobre et novembre MIIII'
LXlllI (1). J'ai dit, dans la notice de Charles le
(l)Rcfbtlt IW, htllirtclo, nui Arclilvndu roïlunic
Téméraire ( vou. ne nom ) , qu'il avait d
Morton au duc de Bourgogne, pour apprendre
de lui à noter les chansons qu'il compofsjt;
d'où l'on doit conclure que ce musicien était
considéré comme un des plus Habiles dans cet
art. Néanmoins, Morton n'eut que le titre de
clerc dans la chapelle de ces princes, parce qu'il
n'était pas ecclésiastique. Il parait y avoir quelque
contradiction, en ce qui le concerne, dans les
états de la chapelle; car son nom figure dans
les êlali de payement des officiers et gens de
l'hôtel des ducs de Bourgogne a a Un du mois
d'août 1474, nuis il n'y est plus a la date du
9 avril 1475. Cependant on le retrouve dans le
tableau de la chapelle en 1478. M. l'abbé Matelot,
dans sa Notice sur un manuscrit de la Bi-
bliothèque de Dijon (p. 16), a rapporté les
paroles d'une chanson qui s'y trouve et qui
On le le pourrait aire liu» mil)
Cette chanson se rapporte au séjour fait i
Cambrai par les deux chantres de la chapelle
des ducs de Bourgogne, Hayne (voy. Ouï-
ssent") et Morton, dans un voyage Tait pour
le compte de la cour, et dont on trouve des
traces dans les registres de ta Chambre des
complet qui sont aux Archives du royaume de
Belgique. Il n'a pas été retrouvé jusqu'à ce jour
de composition de Morton , mais il n'est pas
duuteux qu'il en existe dans quelque manuscrit
MOSCA. (Joar.ni), né a Naples en 1771,
étudia le contrepoint et l'accompagnement sous la
direction deFenaroli, au Conservatoire de Lorelo.
A l'âge de dix-neuf ans, il écrivit son premier
opéra, Stlvia e Nardone, pour le théâtre Tor-
dinone , i Rome , puis il donna CM si contenta
gode, a Naples; La Vedova scalira, k Rome;
Il Tollello, a Naples; / Malrimoni,* Milan ,
en 1708; I/igenta ta Aulide ( pour Mm* Cata-
lan!); L'Appurema inganna, k Venise; Ar-
mida, a Florence; le Gare fra Limella * ve la
jicco, farce en patois vénitien; La Ga&tatda, hrtt
dans le même patois, à Venise ; Il sedicenle Fila-
sofo, k Milan, en 1S01; La Ginevra dl .Sconia.
/ Ciarlalani, Tomiri regina d'Egitto (ballet),
k Turin ; La fortunala Combinaiione , k Milan,
en 1802; Chi vuol troppo veder, diventa
cieco, ibid., 1803. En 1803, il ai ri va à Paris
en qualité H 'accompagnateur au clavecin du
Théâtre- Italien. Je l'ai connu alors ; c'était un
musicien sans génie, mais doué d'une prodi-
HOSCA — MOSCHELES
311
Hieuse bcilité- Il écrivit A celle époque beau-
coup de morceaux qui Turent intercalés dans les
opérai qu'on représentait au Théâtre- Italien. Il
composa aussi pour ce théâtre 71 Fitorno tnas-
settafo, et L'Impostwa; mai* ces ouvrages
se réussirent pu. Lorsque Spontini prit la direc-
tion du Théâtre-Italien, en 1808, Mssca retourna
en Italie, et écrivit a Milan L'on amore non
il scherzo, en 1811 ; IPretendenti oelwi, ibid.,
1811; Komilda, a Parme; 1 tre Mariti, A
Rome ; il jinio Stanlslao, > Venise ; Amore
ed armt, A Naples; Le Bettle in uomint, a
Milau, 1813; f.à DiUgeiaa, à Naples; LuGa-
telta, Carlotta ed Enrico; Don Grtgario in
imbaraLto ; Avviso al publia , k Milan, 1814.
En 1817 Hosca Tut nommé directeur de musique
au théâtre de Païenne. Il Écrivit pour ce théâtre
Il Federico seconda ; La Gioventû d'En-
rico V; Attila in Aquilea ; II Matcotando oula
Vlmpostore ; L'Aman e TArml, a Florence,
en 1819 ; Il Filosofo, à Vicence, dans la même
année. Les (roubles qui éclatèrent en Sicile le
ramenèrent A Milan en 1831; il ; écrivit de
nouveaux ouvrages, entres autres La Seiocca
per attuxtia et Emiro. A Turin , il donna
en 1%VS La Voce misteriosn; à Nazies , en 1823,
La Principeua errante ,el tu 1816, L'Abbale
dell' Epèe. Rappelé en Sicile dans l'année 1813,
il fui nommé directeur de musique du théâtre
de Messine. Il mourut dans cotte ville le 14 sep-
tembre 1839, à l'Age de soixante-sept ans. Mosca
employa la premier dans se? ouvrages le crescendo,
dont Rosaàni a tait ensuite tant d'usage dans quel-
ques-uns de ses opéras. Le grand effet qu'obtint
cet effet de rhylhme et de sonorité le fit crier
au plagiat : il fil imprimer et répandre partout
une valse de son opéra / Pretendtntt delusi,
joué A Milan an 1811, on se trouve cet effet, et
qui contient de* phrases employées par l'auteur
du Barbiere di SivigUa; mais Roaslni ne lit
que rire de tout ce bruit.
MOSCA ( Louis) , frère du précédent, né A
Naples en 1776, a reçu aussi' des leçons de Fe-
naroli. Pendant plusieurs années il fut attaché
a» théâtre Saint-Charles, de Naples, comme ac-
compagnateur Il se rendit A Palerme en 18M et
y écrivit une messe solennelle pour (a profession
d'une fille du duc de Luccliesi Palli. Il y com-
posa aussi l'oratorio de Gioas, qui fut exécuté
au théâtre de Sainte -Cécile, et qui eut quelque
succès- De retour A Naples, Mosca fut nommé
professeur de chant au collège royal de mu-
sique de Saint- Sébastien , et second maître de
la chapelle du roi. Il est mort k Naples dans l'été
de 1824. Parmi les opéras de ce musicien, on
cita : 1° La Vendetta /tmminrna, à Naples,
en 180S. 1° L'Italiana in Algeri, i Milan,
en 1 808. — 3° L'amorosp Ingan.no. — i* VAv.-
dacia delusa. — &° / /inti Yiaggiatori. —
Û° L'Imprésario bvrlalo. — 7* Gli Sposi (n
cimenta. — V Le Stravaganu cVamore —
B° Il Salto dt Leuoade. Ces sept derniers ou-
vragesout été représenté) A Ifaples. On connaît'
ai Italie des messe* et quelques antres composi-
tions religieuses de Louis Mosca.
MOSCHE (Charles), professeur de mu-
sique au gymnase de Lubeck, né dans cette. -
ville en 1809, s'est fait connaître comme com-
positeur par les ouvrages suivants : 1° Le 130*"
psaume pour soprano, alto, ténor et basse,
avec accompagnement de piano, op. 1, I.eipsici ;
Friese, 1834. — S" Dem Erloser ( Au Sauveur ),
motel pour les mêmes voit, avec piano, ou or-
gue ad libitum, op. 2; Lelpsick, Schubert li. —
3° sii chansons allemandes avec ace. de piano,
op. 3. — 4° Sis idem, op. 4; Lubeck , Hoffmann
etKuibel. On a inséré, sous le nom de cet al-
tiste, dans le quinzième volume du recueil inti-
tulé decilia {pag. 149-176), un article concer-
nant les "principes de Logier sur la classification
des accords. Cet article renferme une critique -
raison née du système.
HOSGHELES (I) (remet) , virtuose sur
le piano et compositeur célèbre, doit être consi- ,
déré comme un des principaux fondateurs de
l'école moderne du piano. Fils d'un négociant
israélile, il naquit A Prague le 30 mai 17*4. Se* -
premiers maîtres furent des musiciens obscurs,..
nommés Zahradka et Zozalsky ; mais en 1 804 il
reçut une éducation plus digne de sea heureuses
dispositions chez Denis Weher, directeur du
Conservatoire da Prague. Ce maître distingué
occupa les premiers temps de l'instruction de-
son élève en lui faisant exécuter les œuvres de -
Mozart, qui furent suivies de celles de Hsendel et •
de Jean-Sébastien Bach. La prodigieuse facilité -
et le travail assidu de Mosehelea eurent bientôt
triomphé des difficultés de cet compositions , et /
la tête du jeune artiste s'accoutuma de bonne
heure aux combinaisons de leur vigoureuse har-
monie. C'est A cette éducation sérieuse qu'il but
attribuer le style élevé qu'il prit lui-même plu
tard dans ses propres ouvrages. Les sonates de
Clementi devinrent aussi pour Mosehelea l'objet
d'une étude constante, et contribuèrent A lui
donner te brillant et l'élégance qu'il fit admi-
rer dans son exécution. A peine parvenu A l'Age
da douze ans, il parut en 1808 dans le* con-
certa publie» de Prague, et y obtint des succès
qu'aurait enviés un artiste consommé. On i«-
oogle
connut alon II nécessité de l'envoyer a Vienne,
on les moyens d'instruction et le» beaux mo-
dèles se trouvent réunis Déjà il avait f«it quel-
ques essais de composition «ans autre guide que
son instinct ; arrivé dans la capitale de l'Autriche,
il y prit des leçons d'harmonie et de contrepoint
■chez Albrechtsberger, et lut dirigé dans la partie
esthétique de l'art par les conseils de Salieri ,
■qui l'avait pris en affection. A peine âgé de
telle ans , il commença à Bier sur lui l'attention
des artistes a Vienne et a briller dans les con-
certs. Mejerbeer était alors dan* cette ville et
M faisait remarquer comme planiste. La rivalité
qui t'établit a cette époque ( il» ) entre cet
jeunet artistes n'altéra jamais les sentiments
d'amitié qu'ils t'étaient voués réciproquement,
mais aiguillonna le aile de tous deut et liAla
tours progrès. Infatigable dans l'étude, Moscne-
les, qni se proposait de modifier l'art de jouer
dn piano, et d'y introduire des hardiesses in-
I a M* devanciers , s'attachait de préfé-
ir les moyens de varier
MOSCHELES
études de Moscheles vivront encore avec hon-
neur dans l'estime des artistes.
Après un long séjour a Paria, HoscbeUs se
rendit a Londres, où aes succès n'eurent pat
moins d'éclat ; il y devint un des maître* fa-
voris de la haute société , et depuis ce temps
( 1811 ) , il t'y fixa , jouissant de l'estime pu-
blique, autant par ses qualités personnelles que
par ses talents. Ea 1h13, il voulut revoir sa E|-
mille, et traversa l'Allemagne, se faisant entendra
à Munich; Vienne, Dresde, ï.eipsick, Berlin et
Hambourg. Partout il fui accueilli par de vifs
Applaudissements. Déjà une tendance nouvelle se
faisait apercevoir dant son jeu ; ton style devi-
nait pins grand , plus nulle , et le genre de se*
nouveaux ouvrages participait de celle trans-
formation, qui s'est complétée depuis lors, et
qui a fait de Mosebeles le compositeur alle-
mand, pour le. piano, le plus classique de ton
époque. Les voyages qu'il a faits en Angle-
terre, en Ecosse, en Irlande, en Allemagne,
dans les Pays-Bas et a Paris, ont toujours
Jet accents cl les qualités du son par le tact. Il été pour lui de* occasions de brillante succès.
7 trouva beaucoop d'elteU nooveaui qui étonne- Il a'esl dUlingué d'ailleurs de beaucoup de vir-
rent la monde musical lorsqu'il sortit de Vienne | tuoaes de notre temps par des conna.ssances
™™4, f»n™a™« el les navs étranwrs. , étendues dans son art : il est du petit nombre
pour parcourir l'Allemagne el te» pays étrangers.
En 1816, il entreprit son premier voyage, et se fit
entendre a Munich, Dresde, Leipsick, et dans
quelques autres grandes villes. Partout les applau-
dissements les plus vifs l'accueillirent. De re-
tour i Vienne, il y reprit tes travaux, et perfec-
tionna, par un travail constant, les qualités spé-
ciales qui venaient de le signaler comme le
-créateur d'une école nouvelle. Après avoir par-
couru, en 1B10, l'Allemagne du Rhin, la Hol-
lande et les Pays-Bas, il arriva a Paris, où la
nouveauté de son jeu produisit une vive sensa-
tion , et fut le signal d'une transformation dant
l'art déjouer du piano. Plusieurs concerts donnés
a l'Opéra par Moscheles attirèrent une alllueure
extraordinaire- d'amateurs ; les applaudissements
furent prodigués a l'artiste, el les jeunes pia-
nistes s'empressèrent d'imiter les qualités les
plus remarquables de son talent. Ce n'était pas)
seulement par sa brillante exécution que Mos-
cheles prenait dit lors, une position élevée; son
mérite comme compositeur le classait aussi
parmi les martres les plus distingués qui ont
écrit pour le piano. Si aa musique , trop sérieuse
pour les amateurs de cette époque, n'a point ofc-
tenu de succès populaire, elle est considérée par
les connaisseurs comme des productions où l'ex-
cellence de la facture égale l'élégance et la nou-
veauté des idées. Bien des œuvres qui jouissent
maintenant de la vogue seront depuis longtemps
■oubliées, quand plusieurs concertos, trios, et
il est du petit nombre
peut appeler grandi maci-
cietu, et sa mémoire est meuhlée des œuvres
des maîtres les plus célèbres des époques anté-
rieures. Personne n'a connu mieux que lui
le style d'exécution qui convient a ta musique
lie chacun de ces maîtres, mémo de* plut anciens,
et n'a su aussi bien varier sa manière 4 propos).
Il a fourni une preuve éclatante de cette apti-
tude dans d'intéressantes séances données a
Londres. Tour à tour il y a fait entendra de*
pièces de Bach, de SCariatti, de Hseodei, de
Haydn, de Moiart, de démenti , de Wœlfi, de
Beethoven, enfin des homme* les plus ill us 1res
de tous les temps et de tontes les écoles, sans
oublier les jeunes et hardis novateurs de no*
jours i et dans chaque chose il n'a pas excité
moins d'étonnement par son habileté à trans-
former ton style, que par le goQt el l'expérience
qui lui en faisaient saisir la propriété spéciale.
L'art d'improviser a été dans le talent de
Moscheles une rare faculté développée par le
travail et par la méditation : la richesse d'idées
qu'il y faisait paraître, les ressources qu'il y dé-
ployait étaient même si prodigieuse*, que dos
doutes ont quelquefois été manifestés sur 1a
spontanéité de set inspirations; quelques per-
sonnes ont cru que le cadre au- moins des fan-
taisies qu'il improvisait était tracé d'avance; mais
il suffit d'avoir entendu l'artiste répéter plusieurs
fois cet opérations singulières de l'esprit, et de
)<jrrahyLjOOQlC
lui TOir y Jeter une remarquable variété, pour
acquérir le preuve du travail instantané de ion
Imagination. L'ordre qu'il mettait diu tes idée*
pendant l'improvisation était uni doute le fruit
de l'étude et de l'expérience : on peut le comparer
i celui qu'on orateur de talent établit d»ns ses dis-
cours. Le sujet de l'improvisation étant donné,
l'artiste doué de ce tslent en salait a l'instant lea res-
sources, et y Établit une gradation «'intérêt qui
■e soutient jusqu'au bout : que du sein de cet
ordre parfait jaillissent a chaque Instant des éclairs
inattendus, c'est ce qui dislingue la-musique iro-
proTiaée de la musique écrite. Peu d'artistes pos-
sèdent un talent si précieux : aucun ne l'a porté
plus loin que Mescheles. Je l'ai vu, a Bruxelles,
vers la fin de 183 j, recevoir a la bis, dans un
concert, (rois (bénies parmi lesquels il devait
choisir celui de son Improvisation : mais il lea
traita successivement tous les trois, puis les réu- .
ait dans un travail exquis, les faisant passer al-
ternativement d'une main a l'autre , et se servir
mutuellement d'accompagnement, sans qu'il y
eût un seul instant d'hésitation, et aans que la
progression d'intérêt l'irréUt. Ce triomphe du
talent tut accueilli par des applaudissements fré-
nétique*. Pour moi, j'avoue que je croyais à peine
i ce que je venais d'entendre. Pendant ton long
séjour a Londres, Moseheles avait rempli le*
fonctions de professeur de piano a, l'Académie
royale de musique , et avait été un des membres
directeurs des concerts de la Société philharmo-
nique. En 1846, cédant aux instances de Men-
detssolm , il accepta la position de professeur de
piano au Conservatoire de Lelpalck , et depuis
Ion il t'est fixé dana cette ville avec sa famille. An
nombre des lions élevé* qu'il y a formés on re-
marque H. Brassln. -
Parmi les plus belles compositions de Mos-
eheles, il faut placer en première ligne les con-
certos en toi mineur (n* 3), eu rai (n* 4), en
«t ( n° S ) , le concerto fantastique et le concerto
pathétique; le grand texluur pour piano, violon,
llûte, 1 rare et violoncelle ( op. 351 , le grand
trio pour piano, violon et violoncelle , l'excellent
duo pour deux pianos, la tonale caractrru-
tiçu« ( op. « ) , la Sonate mélancolique
(«p. 49), les allégro* de bravoure (dédiés à
Cramer ), les deux suites d'JÎ («aVs, les études de
concert, op. 111, ses sonates pour piano et
violon, et, dans un antre genre, la fantaisie
êtes Souvenir* d'Irlande, morceau aussi remar-
quable par la fraîcheur et l'élégance que par le
mérite de la facture. Lorsque Moseheles réunit
l'orchestre an piano, il sait lui donner un Intérêt
•outeou, tant rien diminuer de Importance et
du brillant de la partie principale : ce mérite
est fort rare, et les plus célèbres artistes ont
souvent échoué devant les difficultés du pro-
blème : car ou l'instrument concertant résume*
tout en lui, et laisse a l'accompagnement une
harmonie sans valeur, ou l'instrumentation de-
vient une symphonie dans laquelle le piano
n'exécute que sa partie, comme le violon ou le-
hautbois. Scblesinger a pubTfé à Paris les œuvre»
complètes de Mosclieles pour le piano : cette
collection, souvent réimprimée dans les princi-
pales ville* de l'Europe, renferme les ouvrages-
suivants. Piano bt OBcnGrrnB : 1° Concerto de
société avec quatuor ou petit orchestre, op. 45.
- 1° Deuxième concerto (en mi bémol},
op. 56, — 3" Troisième idem (en toi mineur),
op. 58. — 4° Quatrième idem ( en mi ) , op. St.
— 5* Cinquième idem (en ut), op. 87. —
G* Concerto fantastique, n° t (en si bémol,
op. 90. — 7° Concerto pathétique, n° 7 (en ut
mineur), op. 91. — 7° ( bis ) Concerto pastoral.
— 8* Marche d'Alexandre variée, op. 31. —
9° Rondo français concertant, pour piano et"
violon, avec orchestre, op. 48. — 10" Fantaisie-
et variations sur l'air : Au clair de la lune,
op. 50. — 11* Souvenir' d'Irlande, fsnUisie,
op. «9. — 11" Fantaisie sur des airs de bardes
écossais, op. 80. — 13° Souvenirs de Dane-
mark, fantaisie aur des aire nationaux danois,.
Op. 83. — PUNO AVEC DlVEHi IKmiUHHTB f
14* Sestetto pour piano, violon, flûte, 1 cors et
violoncelle, op. 35. — 15° Grandes variations
sur une mélodie autrichienne, avec 3 vicions,
alto, violoncelle et contrebasse, op. 43. —
16° Grand rondo, brillant, Idem, op. 43. — 17*
Grand aeptuor pour piano, violon, alto, clari-
nette, cor, violoncelle et contrebasse, op. 88. —
18* Fantaisie sur ou air bohémien, pour piano ,
violon, clarinette et violoncelle, op. 48. —
19' Introduction et variations concertaoles pour
piano, violon et violoncelle, op. 17. —1* Grand*
trio pour piano, violon et violoncelle , op. 84.
— 31° Duos pour piano et divers instruments,
op. 34, 37, 44, 63, 78, 79, 83. — Piano seul :
33° Pièce* à 4 maint, op. 30, 31, 33, 33, 47.
— 33° Sonates pour piano seul, op. 4, s, 21;
37,41 et 49. — 34° Rondeaux, op. Il, tt, 18,
34, II, 51, 54, 61, 66, 67, 68, 74, 85. —
13, 38, 57, 68, 71, 75, 87,
up. 3, 19, 53, 108.
_ 37° Divertissements , caprices et pièces di-
verses, op. 9, 35, 36, 18, 55, 58, 63, 65, 89-
— 38° Etudes, op. 70, llv. et 3, op, 95, III, ou-
vrages remarquables en leur genre. — 19* 50 pré-
Indes, dans tous les tout majeurs et miueur»,
op. 73. Mosclieles a écrit des symphonies pont
l'orchettre, qui ont été exécutées a tondre*.
,gk
214
MOSCHELES — HOSEL
nais qui , je crois , n'oit pas été publiées. Il a
traduit de l'allemand en anglais le livre de Schihd-
ler sur Beethoven, auquel il a ajouté une pré-
race, des lettres de l'illustre compositeur et de
ses amis, tirées de l'écrit de Ries et Wegeler,
ou de sources originale* , de détails sur les der-
■ niera moments de Beethoven, sur ses funérailles,
et de notes. L'ouvrage ■ pour titre : The Life
of Beethoven inclvding Jus correspondent
with his friands, mmeroxu caracteristic trails,
and remarks on M* musical tcorks; Londres,
Henri, Colburu, isu, 2 vol, irt-8°, avec le por-
- trait de Beethoven lithographie, un fac-simile
de sa notation et de son écriture.
HOSCHETT1 { Charles ) , sopranlste, né
à Brescia, dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle, étudia la musique et le chaut sous
la direction de Pellegrini, maître de chapelle de
l'église cathédrale de cette villa, et acquit une
■ rare habileté dans l'exécution des traits les plus
difficiles. Il brilla sur plusieurs théâtres d'I-
1 talie et Tut attaché comme chanteur, vers 1BT0,
a l'église des jésuites de Brescla.
HOSEL (Jeak-Frux), né a Florence en 1754,
a brillé en Italie comme violoniste, dam la ae-
«onde moitié du dix-huitième siècle. Élève de sou
père, qui l'était lui-même de Tartinl, il Kl de ra-
pides progrès, et joua avec succès dans plusieurs
concerts avant l'âge de quinze ans. Plu* tard, il
reçut des leçons de Nardini. Il était fort jeune
> encore quand le grand-duc Léupold l'admit dans
•a musique. En 1793, il succéda à son maître
dans la place de chef d'orchestre de la chapelle
«In prince; en 1813, il était premier violon du
■ théâtre de la Pergola. Après ces renseignements
fournis par Gervaaoui (1}, on ne trouve plus
'rien suricet artiste. On connaît de sa compo-
sition : 1° Six duos pour deux violons ; Florence,
1783; Paris, Pleyet. — 1° Six quatuors pour
deux violons, allô et basse; ibid., 1785. — 3' Sis
- duos pour 1 violons, op. 3; Venise, 1791. —
4° Sérénade pour noie, ï violes et violoncelle;
- Ibid. Moael a laissé en manuscrit des sonates
, pour violon seul avec accompagnement de basse,
■ des triosponr deux, violons et violoncelle, et des
symphonies. J'ignore si H. Eg. Mosel , auteur
d'une symphonie dramatique intitulée VUUima
BattagUa, exécutée a Florence eu 1841, est
fils de Jean-Félix.
MOSEL ( 1cn»C£-F'«»nçol3 DE), connu
«mis le nom deEoLsa (Noble) h Mosel, con-
seiller en service ordinaire de la cour impériale,
et premier conservateur de la bibliothèque de
ur, est né à Vienne le 3 avril 1772. A
■ Tairta M Huile*, y. Hl.
i l'âge de sept ans , il commença l'élude du violon
sous la direction d'un bon maître, nommé Jo
1 seph Fischer, et quelques années de travail le
1 rendirent asaes lialiile pour qu'il put eiccutec
'■ des concertos de Viotti. Lorsqu'il eut atteint sa
douzième année, les travaux du collège et i'é-
tudefdat langues vivantes interrompirent celle
de la musique ; plus tard , la théorie et l'esthé-
tique de l'art détournèrent M. de Mosel de la
1 pratique. En 1788 il entra dan* lea emplois ci-
| vila, quoiqu'il ne fût Agé que de seize ans , et
i depuis lors il n'a cessé de remplir set (onctions
. au service de la cour impériale. En 1811, Il Ht
son premier essai de musique dramatique dans
' le petit opéra intitulé ; Die Feutr Probe ( l'É-
preuve par le feu), qui fut représenté avec
1 succès sur le théâtre de la cour. Cet ouvrage
fut suivi de la cantate /ferma» et Flora, et de
i la tragédie lyrique Salem ( paroles de Castelli ),
| jouée aussi sur le théâtre de la cour. En 1813, il
a publié son essai d'une esthétique de la com-
position dramatique sous ce titre : Versuth
etner Jltthetik der dramatttehen Tonseties
( Vienne, Strauss , in -8" de 83 pages ). Trois ans
après il acheva son grand opéra Cgrus et As-
tgaget, qui ne fut joué qu'en IBIB, et qni n'ob-
I tint qu'un succès d'estime. Ce fut dans cette
même année que l'empereur lui accorda, en ré-
, compense de ses services, des letlres de noblesse
i pour lui et ses descendants. En 1831 il a obtenu
■ le titre de conseiller, et en 1839 celui de con-
' servaleur de la bibliothèque Impériale. Cet ama-
i leur distingué est mort à Vienne, le S avril 1844.
M. de Mosel a traduit en allemand tes textes an-
glais de plusieurs oratorios de Hscudel qui ont
été exécutés à Vienne. On a gravé de aa composi-
tion: t° Ouverture de Cyru* tHAilyajes.h grand
orchestre, en partition; Vienne, Hasllnger. —
1° Trois marches de l'opéra intitulé Lu HV4-
Uiet, arrangées pour piano A 4 mains'; ibid. —
S" Ouverture de la tragédie Oltokar, arrangée
pour le piano; Vienne, Diabelli. — 4° Idem de
i Salem; Vienne, Mechetli. — 5° le 110» psaume,
à< quatre voix; Vienne , Hasi loger. — 8° Trois
hymnes avec orchestre , en partition; ibid. —
7° Plusieurs recueils d'airs allemands , avec ac-
j compagnement de piano; ibid. On doit i M. de
, Mosel une bonne biographie de Salieri , intitulée :
l Ueber dos Leben urul dte Werke des Anton
I Salieri,. K. S. HofkapelXmelster* , etc.;
I Vienne, J. -B. Willishauser, 1817, in-8* de
' 312 pages. Une analyse de la partition otiginale
du Requiem de Moiart, qui se trouve a la bi-
I btiothèque impériale de Vienne, a été publiée
| par M. de Mosel , sous ce titre : Veber die
original partitur dm Requiem von W. A. Mo-
MOSEL — MOSEWIUS
315
tort; Vienne, 1818, tn-i". Le même lilléraleur
musicien ■ fait insérer dans la Galette musi-
cale dt Vienne (ann. 1818, pag. «37-4*3, et
449-451 ) des observations sur l'état actuel de
la musique dramatique en France, et dan» le
mèiua journal (ann. IS'20, pag. flBI-08n, 68W-
«93, 607-701) des articles sur les différents
genres de pièces en musique. Il a donne' aussi
dans l'écrit périodique intitule Cxdlia (t. Il,
pag. 133-139 ) , un morceau sur Topera. Dans
son Histoire de la Bibliothèque impériale de
Vienne, il a placé ( pag. 346-353 ) des notices
sur quelques livres rares de musique qui s'y
trouvent
MOSEL (Cathuiiu DE), neo LAMBERT,
deuxième femme du précédent, a tu le jour à
KLoster-Neubourg , dans la Basse- Autriche , le
15 avril 1709. Élève de Scumidt, organiste du
coûtent de ce lieu , elle fit de si rapides progros
qu'A neuf ans elle exécuta un concerto d'orgue
dans la grande église du monastère. Plus lard,
les leçons de Hummel en firent une pianisie dis-
tinguée. Plusieurs fois elle s'est lait entendre
avec succès dans les concerta de la cour.
En 1809 elle épousa M. de Hosel. On a gravé
de sa composition : Variations pour le piano sur
un thème de M. le comte de Dietrichsteiu ;
Vienne, Uasunger. M1™ de Mosel est morte 4
Vienne, le 10 juillet 1831.
MOSEL (PBosPEK), chanoine régulier de
Klosler-Ncuboarg , près de Vienne, vécut au
teur de musique et violoniste , il a publié de sa
composition : 1* Six variations et fantaisie*
pour violon et alto; Vienne , Trteg , 1806. —
ï' Six duos pour deux violons ; ibid. — 3* Grand
trio pour violon , avec accompagnement d'un
second violon et basse, op. 3, ibid.
MOSENGEL (Jeui-Josoé), facteur d'orgues
allemand, rivait vers la fin du dix-septième
siècle et au commencement du suivant. Il a
construit l'orgue de Lœbe , en Prusse, composé
«le 48 jeux, en 1B9B, et celui de Sacklieiru , de
■4j«
1 1707.
HOSER (P. Micros], religieux du monas-
tère de Benediclbeuern ( Bavière), et composi-
teur du dix-septième siècle, est connu par un re-
cueil de motets intitulé : f'rridïamm m-usievm,
sev Confiants taerœ, 1 et 1 vocum, cura vio-
Unis; Ulm, 1086.
MOSER (Piutnéaic), conseiller intime au
conseil des travaux publics de la Prusse, né à
Berlin en 1707, fut amateur de musique et bon
violoniste. Il est auteur d'un petit écrit en
langue française publié sous ce simple litre ï
Pierre Rode; dédii à tes amis; Berlin, 1*31,
14 pages. On j trouve des dates utiles pour la
biographie du célèbre violoniste Rode, dont
Moser avait été l'ami, cormne il fut celui de
Mozart dans sa jeunesse.
MOSES ( Jk»h~Godeproid ), organlsle 4
Amerbacli, dans le Voigtland, vers la fin du
dix huitième siècle , a publié de sa composition :
1° Odes et chansons 4 voix seule et clavecin,
1" i* et 3* recueils; Leipsick, 1781-1783. —
3° Bandbuch fur Orgelspieler, elc. ( Manuel
de l'organiste) dont la première partie renferme
de* préludes et fantaisies ; la deuxième, des
trios , et la dernière , des fugues de différents
genres ; Dresde, 1783. Il avait aussi en manu-
scrit 4 cette époque le psaume 84, des trios pour
le clavecin et quelques autres morceaux.
MOSEWIUS (JKtN-TintoDORE), docteur
en musique 4 l'université de Breslau , est né 4
Kosnigsberg, le 15 septembre 1788. Après avoir
lait ses éludes an gymnase et 4 l'université de .
cette ville, il prit tout 4 coup, eu 1807, la ré-
solution de se vouer au théâtre , et débuta par
le rOle de l'oracle dans l'Obère» de Wrsnitskv.
Dans sa première jeunesse, il avait joué dn violon
et de la Ilote ; sa vocation pour le mettre le
décida à reprendre ses études de musique. Cer-
tellferi lui enseigna le chant , et Frédéric MMet
l'harmonie. Après avoir chantée Berlin pendant
les années 1811 et 1813, il reçut de Koliebue
un engagement pour diriger l'Opéra de Kccnfgs-
berg, en 1814. Ses meilleurs rôles étaient ceux
de Leporello et de Figaro, dans les opéras
de Moiart. Sa femme, Wildeuune Mulleii, était
également au théâtre comme cantatrice. Tous
deux M retirèrent ensemble de la carrière
dramatique et jouèrent pour la dernière fois
en 1810, an théâtre de Kcouigaberg; cependant
Mosewius resta attaché 4 ce infime théâtre, en
qualité de régisseur, jusqu'en 1815. Fixé ensuite
4 Breslau , il j obtint la place de second profes-
seur de musique de l'université, au mois de
juillet 1817, après la mort de Berner, et il en
fut nommé directeur de musique : 4 cette place il
joignit la direction de l'Institut royal de Bres-
lau. Cet institut est une académie de chant
fondée par lui 4 l'imitation de l'académie de
Berlin, et destinée 4 l'exécution des grandes œu-
vres classiques, particulièremenl de J. S.Bschet
de Hsendel. Mosewius a publié quelques petits
écrits concernant des oratorios exécutés dans
l'Institut royal, particulièrement sur le Moïse
de Marx, Leipsick, Breilkopf et Hœrtel; Sur
le Paulus de Mendelssoan , ibid.; sur l'Ora-
torio Les Sept Dormants , de Lobe; Breslau,
Hainauer; L'Académie do chant de Breslau
pendant les vingt-cinq premlires années dé
aie
MOSEWIUS — MOTZ
son existence (Die lires laui sel ie Sing.-Akade-
mie in den ersten 35 Jahren ihres Beatehens),
p. in-S°, ibid. L'ouvrage le plu important de
Mosswius est «on analyse des cantates d'église
de J.-S. Dsch, intitulée : Johann- Sébastian
Bock in terne* Kircnen-Cantaten und Cho-
ralgesxngen; Berlin, Gnttentsg, 1*45, gr. in-4"
de 31 page* de texte et Î6 pages de musique.
On connaît de lui, à Breslau, beaucoup de «im-
positions, notamment des cantates de circons-
tance, des chants pour des choeurs d'hommes
et des lÀcder; mais il n'en a rien publié. Dana
on voyage que fit Moaewius en Suisse, il avait
pris place dans un omnibus qui frisait le trajet
de Zurich à Scbaffhouse ; il se plaignit d'une dou-
leur dans tout les membres. Arrivé a Sclialf-
bouse, ou le transporta dans aa chambre et un
médecin fut appelé ; mais un instant après Mo-
sewlus, frappé d'apoplexie, mourut dans les bru
de sa femme, le 15 septembre 1858. Il élait
membre de l'Académie des beaux-arts de Ber-
lin, et chevalier de l'ordre de l'Aigle- Rouge de
MOSS1 (Jean), violoniste et compositeur,
Dé a Rome vers la lin du dli-aeplième siècle, lut
élevé de Corelli, dont il imita le style dans ses
ouvrages. Hossi brillait a Rome vers 1710. Il a
publié : 1° Sonate a violino soin e mntinvo,
op. I. — ï* VIII Coneerlia S e b siromtnti,
op. 1. — 3° XII Concerti a 3 e 8, cioè vio-
Uni, viole, violoncelle e continua, op. 4. —
K" Sonate a violino solo e violoncello , op. 5.
Tous ces ouvrages ont été graves k Amsterdam,
en 1730.
MOSSLER ( Michel}, habile constructeur
d'orgues, naquit! Nuremberg en 1636. Sa pro-
fession Tut d'abord celle de souffleur d'orgues, a
Salnl'Liennirti en l'exerçant H étudia ta cons-
truction de l'instrument qu'il voyait chaque
jour, et acquit des connaissances assez étendues
pour devenir lui-même bon facteur. On a gravé
son portrait en 1673, a l'âge de quarante- six ans.
MOSTO < Jeau-Butibte), maître de chapelle
île la cathédrale de Padone, dans la seconde
moitié dn seizième siècle, Tut ensuite maître de
chapelle de Slgismond Baltori, prince de Transyl-
vanie. 11 a publié de sa composition : MadrigttU
a 5 vocl, libro primo et seconda; in Vemaia,
presto Giacomo Vincenti et Biceiardo Ama-
ilino, 1584, ln-t° obi. Une édition de ces ma-
drigaux a été publiée à Anvers, cliet Pier.e
Phalése et Jean Beilere, en 158S, in-4* obi. On
a aussi de ce compositeur. Dl Glovan Battista
Mosto, maestro dl capella del Serenissimo
Principe dl Trantilvania, Madrigal* a set
voci , novamente composti et datl in luec.
In Venelia, preno Ricctardo Amadino , I5M,
in-4° obi. Pierre Phalèse en a donné une édition
à Anvers, 1600, ln-4" obi. Moslo bit un des
doue compositeurs qui mirent eu musique une
collection! de sonnets dédiée à la grande-duchesse
de Toscane, intitulée : Corona di dodtei to-
netti di Gio. Sattisla Zueearini alla gran du-
ehessa di Toxeana, posta tn. mustca da dodiet
eccelleniissimt aulori a cinque voei; Venise.
A. Gardane , 16S6.
Un autre musicien, nommé François Mosto ,
fut chantre de la chapelle de l'électeur de Ba-
vière , dans la seconde moitié du seizième siècle.
On trouve des madrigaux k 5 voix de sa compo-
sition dans te second livre d'un recueil publié
par un autre musicien de k même chapelle,
som ce titre : Seconds libro de madrigalî a
cinque voei conunoa dieel defloridi virluasl
del serenissimo Duca dl Baviera, ciae : Or-
lando dl Lasso, Giuseppe Guaml, Ivo de
Venta, Francesco dl Lueea, Antonio Ma-
rari, Giovanni ed Andréa SabrielU, 'Antonio
Gostuino, Francesco Laudis, Fileno Cornai'
sont, Francesco Mosto, Josqutno Salent,
Cosimo Bottegari; Veneiia, oppressa l'Herede
(sic) di Girotamo Scotto, 1575, in-4°.
MOTHK-LE-VAYER (r'nwieois DE
LA), naquit a Paris, en 1688, d'une famille
noble, originaire du Mans. En 1125, il succéda i
son père dans les fondions de substitut du pro-
cureur général au parlement ; mais le goût de la
littérature l'emportant chez lui sur tout autre, il
quitta bientôt la magistrature pour les lettres.
Peu de temps après son établissement, l'Aca-
démie française lui ouvrit ses portes, le
14 février 1639. Chargé d'abord de l'éducation
du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, on lui
confia aussi le soin de terminer celle de ce mo-
narque, qu'il ne quitta qu'après son mariage,
en 1060. Il mourut en 1672, k l'Age de quatre-
vingt-cinq ans. A la suite d'un Discours pour
montrer que les doutes delà philosophie scep
tique sont d'un grand usage dans les sclentes ,
Paris, 1668, in-a°, on trouve un Discours sur la
musique, adressé au père Mersenne, ami de Tau-
leur, qui l'avait consulté sur ce sujet. C'est un
écrit de peu d'intérêt et d'utilité. On le tronve
aussi dans les diverses collections des rouvres de
la Mothe-le-Vayer publiées è Paria, en 1654
et 1056, 2 vol. in-fol, 1662, 3 vol. in fol. et à
Dresde, 1756-5». 14 vol. in-8".
MOTZ ( Geobges ) , chantre et maître d'école
à Tilse, en Prusse, naquit à Augabourg,
en 1651. Dès son enfance, il apprit la musique
et reçut des leçons du clianlre Sclimetzer jus-
qu'à l'âge de seize ans. Alors il entra au collège
MOTZ — MOUGIN
3IT
rie Wotms, qnll ne quitta que pour aller 1 l'u-
niversité de Gcettingue. Mais la nécessité de
donner des leçons pour vivre lui laissait ai peu
de temps peur fréquenter les cours, qu'il prit
la résolution de s'adonner exclusivement 1 la mu-
sique, il partit bientôt après pour Vienne, où il
entra dans la musique du prince d'Eggennerg.
Ce prince avait l'habitude de rester a Eggenberg
pendant l'été, et d'habiter Vienne chaque hiver.
Une partie de sa maison restait a Vienne chaque
année an moment du départ pour Eggenberg;
Motz saisit cette occasion, en 1679, pour de-
mander k son maître de visiter l'Italie : elle lui
lui accordée, avec «ne somme suffisante pour
les frais do voyage. Pendant quatre mois, Mots
visita Venise, Padoue, Ferrare, Bologne, Flo-
rence et Rome, et partout il augmenta ses con-
naissances par la musique qu'il entendit et par
ses conversations avec les musiciens instruits.
De retour 1 Eggenberg, il v fut atteint d'une
maladie grave , et obligé de demander sa dé-
mission, qui lui fut accordée en 16BO. Il s'*'
cheminait vers sa ville natale, lorsqu'il apprit
ope Vienne était désolée par la pesta; il se hâta
d'arriver à Lini pour franchir le cordon aani-
taire avant que la route tût fermée ; mais déjà il
était trop tard. 11 ne lui resta plus d'autre res-
source que de se rendra a Krumluu, en Bo-
hême , oii le frère du prince d'Eggenberg le prit
a son service, eu qualité d'organiste. Le sort qui
le poursuivait ne le laissa qu'un an dans cette
heureuse position, parce qu'un jésuite, qnl n'a-
vait pu le convertir a la foi catholique, fit en-
tendre k son maître que son salut » tut per-
mettrait pas de garder un hérétique dans sa
maison. Motz visita, pendant tonte l'année 1081,
Prague, Dresde, Wittenberg, Berlin, Brande-
bourg, Hambourg, Lubeck, Dantzick el Kotnigs-
berg, mais il ne parvint pointa s'y placer. Enfin,
Il arriva le 3 février 1682 à Tilse, oh la place
de cantor était vacante ; il la demanda et l'ob-
tint. Après en aroir rempli les fonctions pen-
dant lrente-hu.it ans, il demandai, en 1710, i
être remplacé, et passa les dernières années
de sn vie dans la retraite, occupé de la rédac-
tion d'un livre sur la musique d'église, dont le
manuscrit était achevé en 1721. Mattheson,
a qui l'on doit ces détails, insérés dans son
Ehrenpforte, parle de Motz comme d'un
homme qui ne vivait plus en 1740 ; mais il ne
fait pas connaître la date de sa mort.
Mots avait écrit de la musique d'église; mais
11 en parle lui-même avec pen d'estime. C'est
surtout comme écrivain polémique qu'il s'est fait
connaître , à l'occasion du livre où Chrétien Ger-
ber ( voy. ce nom ) , pasteur i Lockwiti , avait
attaqué avec nue violence esagérée les abus de
la musique d'église. La réfutation que Mots fit
des opinions de Gerber est Intitulée : Die ver-
theidigie Kirchen- Musick oder klar und deut-
Ucher BexeU, welcher GestaUm Mr. M.
Christian Gerber, pattor in LocWiitt bel
Dresde», in setnen Bûche, etc. ( Apologie de
la musique d'église, ou démonstration claire et
précise que M. Chrétien Gerber, pasteur à Lock-
witi, pris de Dresde, a erré dans le 81* cha-
pitre de son livre intitulé : Péchés inconnus
du monde, où il traite de l'abus de la musique
religieuse et prétend qu'il faut abolir l'harmonie
musicale), sans nom de lieu, 170s, in- 8" de
104 pages. A la réponse que fit Gerber à cet
écrit, Moti opposa la réplique suivante : Ab-
genœthlgte Fortsetatng der vertheidlgten
Kirchen- Mvsit, in weicher Brn. M. Chr.
Gerber, noehmalem auf sein LXXXI cap.
des Buchs der uncrkannlm Sunden, etc.
(Continuation nécessaire de l'Apologie de ia
musique d'église , où il est de nouveau répondu
au 81* chapitre du livre de M. Chr. Gerber, etc. ),
sans nom de lieu , 1708, ln-8" de déni cent bult
pages. En 1711, Motz envoya à Mattheson la ma-
nuscrit d'un livre dont le litre allemand signi-
fiait : De la grande el incompréhensible sa-
gesse de Dieu dans le don qu'il a- f.iit à
l'homme, du chant et de la musique. Mat-
theson, qui accorde beaucoup d'éloges s cet ou-
vrage dans sou Bhrenpforte, ajoute qu'il n'a
pu trouver d'éditeur. E. L. Gerber croit que le
manuscrit a dû être déposé , avec les livres de
Mattheson, dans ia bibliothèque du conseil, à
Hambourg.
HOUGIN ( C.-J.,) , pianiste et compositeur,
est né eu 1809 k Cliarquemont (département
du Doubs). Après avoir suivi pendant quelques
années les cours du Conservatoire de musique de
Paris, il s'établit, en 1833, a Bourg ( Ain ), comme
professeur de plana. Au mois de mars 1S36, il
obtint la place d'organiste de la cathédrale, et
dans l'année sui vante, il reçut sa nomination de
professeur a l'école normale du département de
l'Ain. En 1810, il établit une école de chant, qui
Tut transformée en école municipale dans l'année
suivante. M. Mougin occupa simultanément tous
ces emplois jusqu'à la fin de septembre 1848, el
le 1*' octobre suivant i) alla se fixer a Dijon.
Ses principaux ouvrages sont : 1° Une cantate
avec choeur et orchestre, exécutée i Bourg le
34 août 1843 , pour l'Inauguration de la statue
de Bichat 1" Une Messe k quatre voix avec
orgue, violoncelle, contrebasse et instruments k
vent , exécutée i la cathédrale de Dijon, au mois
de juin 1BS3. — Salve Rcgir.a pour voix seule
sis
M0UG1N — MOULU
et orgue. — 4" Quelques motets inédit*. —
S° Recueil do huit pièces d'orgue, dont six of-
fertoires fu guis ; Paris', V» Canaux, 1847. —
o* Quelques morcelai pour piano, publiés à
Paris, clyz Lemoine. — 7" Journal classique
de l'Organiste, eu dix livraisons; Paris, Girod.
MOI'LET ( .Iosepu- Agricole ), né & Avignon,
le 4 septembre 1706, Tut admis a l'-age do buit
ans comme enfant de chœur à l'église cathédrale
d'Alais, où son onde, l'abbé Ligou, était orga-
niste,, et reçut de celui-ci des leçons de piano. A
l'âge de dix-huit ans H s'engagea dans le régiment
de Turenne. Après y avoir servi pendant sept
innées, il alla s'établir comme organiste i Va-
lognes, en 1791. Il y reçut des leçons de harpe
de Hnc Frick, et s'attacha particulièrement i
cet instrument. Arrivé a Paris en 1794, pour se
livrer à l'enseignement, il n'a plut quitté cette
ville, et y a publM des petites pièces de harpe,
et près de cent romances. On lui doit aussi un
Cycle harmonique, tableau grsvé et publié
en 1804, ainsi qu'un Tableau harmonique des
accords chiffrés d'une nouvelle manière,
pour faciliter Vètade de l'accompagnement
( in-plano, I soi ). Le goût passionné de Houlet
pour le Jeu d'échecs lui a (ail abandonner insen-
siblement toutes ses leçons pour Fréquenter le
Café dé la Régence, où il restait disque jour
près de douze heures, uniquement occupé de ce
jeu , quoiqu'il n'y parvint qu'à une habileté mé-
diocre. Ce penchant , poussé a l'excès, le fit tom-
ber dans l'indigence. Il est mort ignoré, fer* le
fin de 1837, a l'âge de soixante-onze ans. C'était
un homme d'esprit, dont les saillies méridio-
nales étalent souvent fort plaisantes.
MOUI.INGE1EM ( Js*n- Baptiste ) , né a
Harlem en 1751, apprit à jouer du violon a
Amsterdam , et se rendit i Paris, on il entra
comme violoniste à la Comédie italienne, en 1774.
Après trente-cinq ans de service , a l'orchestre
de ce théâtre, il s'est retiré en 1109, avec la
pension , et a cessé de vivre peu de temps après.
Cet artiste a écrit la musique des Nymphes de
Diane, opéra- vaudeville représenté II la Co-
médie italienne, six quatuors pour deux violons,
alto et basse ; Paris , Louis, 1775 , et une sym-
phonie a grand orchestre, pour le concert des
amateurs; Paris Durer, 1784.
MOULINGHEH (Loik-Ciiui.o), frère
du précédent, né a Harlem, en I7S3, apprit
aussi a jouer du violon a Amsterdam , et s'é-
tablit d'abord a Bruxelles, où il entra dans la
musique de la chapelle rlu prince Charles de Lor-
raine; mais des motifs de mécontentement lui
firent quitter celte place pour la position de cltef
d'orchestre de plusieurs troupe* d'opéra en pro-
vince, tn 1785 il irriva à Paris, et s'; livra i
l'euscîgn émeut. Depuis cette époque, on n'a plus
de renseignements sur sa personne. Il a composé,
pour des théâtres de province, la musique des
opéra* Intitulés : Les Deux Contrats; te Mari
sylphe; le Vieillard amoureux; les Saies
de l'amour; les Amants rivaux; les Talents
à la mode ; le Mariage malheureux.
MOCLIMÉ ( Émefwk ) , né en Languedoc,
dans les premières années du dix-septième siècle,
s'établit 1 paris en 1026, et entra, non dins la
musique du roi, comme il a été dit dans la
première édition de ce dictionnaire, mais ches le
duc d'Orléans , en qualité de directeur de *s
musique. Après la mort de ce prince, il obtint
la place de mettre de musique des État* de
Languedoc. H a publié cinq livra* d'airs de cour
avec une tablature de luth. Le cinquième livre a
paru chez P. Billard en 1835, ln-4° obi. On
connaît aussi sou* son nom Mina pro defunctls
qulnqne vocum; Paris, P. Bal lard , 183», in-
fol. max. Moulinié vivait encore en 1658, or il
publia cette année : Mélange de sujets chré-
tiens à quatre et cinq parties. Enfiu , dans la
même année ils donnéSir Livres d'Ain à quatre
partie* avec la basse continue; Paris, Robert
Billard, 1048, in- 12 obi. Les airs du premier
livra sont au nombre de vingt; les paroles du
dernier air sont en langue espagnole et com-
La dédicace de ce premier livre porte : à Menti-
gneurs des Étals de la province de Langue-
doc, convoque: eu la ville de Monlpclier,
l'an mit six cens soixante-sept. On ; volt
qu'il avait offert à la même province de* mo-
tets qu'on chantait à la cérémonie religieuse
avant l'ouverture des États.
MOULU (Pierre), ou MOLU, musicien
français, élève de Josquin Deprès, vécut an
commencement du seizième siècle. Les archive*
d'e la chapelle pontificale à Itome c
ce compositeur, entre autres (vol. 39) la messe
Aima Bedemptorls Mater. La rarissime et
précieuse collection intitulée Liber qurndccim
missarum a pr&stantlsstmis musicis com-
positarum , etc. ( Norimbergse, spud Jo. Pe-
Ireium, 1538 }, renferme la messe de P. Molu
qui a pour titra : Missa duatum facierum, et
qui est la dernière du recueil- Cest cette même
messe qui se trouve dans un manuscrit n* 3 )
de la Bibliothèque de Cambrai, sous le litre
Missa sans pause, et qui porte le second litre
de ta chanson vulgaire A deux vlsaiges et plus.
MOULU — MOUTON
une H. de Couasemater a la ! A deux villai-
aes (!)• Celte mette est cm eJfet tant pauses,
par une de cet recherches uni objet réel qui
étaient de mode parmi let musiciens de» quin-
zième et seiiième siècles. One autre mette du
même maître ae trouve dan» un recueil non
moins rare qui a pour titre : Liber decem
Mitsarum, a prxelarit et maximi nomtnii
musicit contexlus : nuperrime adjunctis dua-
bus itûtm nunquatn hactenv* in lucem
omtssis, aactioT redditvt, etc. (Jacobus Mo-
dernusà Pinguento excudebat Lugdunt, 1 540. )
La messe de Moulu est la première do recueil;
elle a pour titre : Stéphane gloriose; elle ut a
quatre voix. Le deuxième livre de motets a cinq
voix, imprime par le même Jacquet Moderne, à
Ljon, en 1531, in-4*, contient deux motets de
Peints Moulin (tic). Dni le dixième livre de
motets publiés par Attaingnant, a Paris, eu 1534,
m-4* obi, contenant let offlees dea dimanches
de la Passion , des Hameaux , et de la semaine
sainte , on trouve un In paee et us Ne proji-
das à cinq voix , de Moulu. Les trois litres de
motets i trois voix de divers autours imprimés
par Pierre Phalèse, à Louvain, en Ii69, Mut
le titre Select irsimarum laerarum Cantionvm
(quas vulgo Motela vacant) Flore*, «te.,
contiennent des motets de Moulu. Le livre de
Henri Paber ( vojex le premier des deux arti-
cles sous ces noms) intitulé : Adntuticcm prac-
ticam întroductio, etc., dont il j a plusieurs
éditions, contient un morceau extrait d'un
motet de Moulu.
HOUNT-EDGECTJMBE (Le comte).
Voyez EDGECUMBE.
HOURA (Piimw ALVAREZ DK), com-
positeur portugais, naquit à Lisbonne vert le
milieu du seizième siècle, et fut chanoine a
Coïmbre, oit II fit imprimer en 1694 an livre de
motets à 4, S, S et 7 voix. La Bibliothèque
royale de Lisbonne possédait autrefois une col-
lection manuscrite de messes à plusieurs (voix
de sa composition.
MODRET(Je»k Joseph), compositeur, né
a Avignon , en 1882, était fila d'un marchand de
soie, qui lui donna une bonne éducation. Des
ton enfance , il montra un goût très-vif pour la
musique : quelques morceaux qu'il avait com-
pose» avant l'Age de vingt ans avant eu de la
vogue dans ton pays, ou le détermina à se rendre
h Paris, où il arriva en 1707. Un extérieur
agréable, de l'esprit, de la gaieté, tel saillies pro-
vençales et une voix ataes belle, le firent re-
:, et b
devint SHrinteudanlde la musique de la duchesse
du Haine. Ce fut alors qu'il composa la musique
de plusieurs divertissements pour let Tètes magni-
fiques que celte princesse donnait, et qui étaient
connues tout la nom de ft'iUts de Sceaux.
Parmi ces bagatelles, on distingue particulière-
ment Sagonde, ou la Soirée de village, qui
réussit également à l'Opéra, en 1743. Il j avait
déjà donné six opéras et ballets, sons ces titres;
Les Fêle* de Tkalie, 1714; Ariane, 1717;
Pirtthom, 1713 ; Les Amours de» Dieux, 1737,
repris ensuite en 1737, 1746 et 1757; Le
Triomphe de* Sent, 1732, «éprit en 1746, et
Les Grâces, 1735. Lee partitions de cet opérât
oui été imprimées à Paris. Outre cet ouvrages,
il a composé et publié des cantates, dea can-
tatlUes, trois livret d'air» sérieux et à boire,
des sonates pour deux flûtes ou violons, des
fanfare*, six recueils de divertissements pour
la Comédie italienne, et quelques divertisse-
ments pour la Comédie française. Tout cela est,
ajuste litre, complètement oublié aujourd'hui.
Le style de ses opéras est, comme celui de tout
let compositeurs français qui ont précédé Ra-
meau, une imitation servile delà manière de
Luit}, mais où l'on ne trouve rien de son gé-
nie. On aperçût d'ailleurs dans ta musique de
Hooret l'absence totale de bonnes études; la
disposition des voix, l 'îhstrumen talion , tout j
est gauche et embarrassé. Toutefois 11 esl juste
de dire qu'on trouve dans les divertissements
de ce compositeur des airs où il j a du naturel
et de la facilite ; plusieurs onl été longtemps
populaires, et ont servi do timbres lui couplets
de Panard et de Favart : on cite particulièrement
cet» de Cahtn-Cahti , et Dans ma jeunette.
Mouret avait été successivement nommé mu-
sicien du roi, directeur du concert spirituel et
compositeur de la Comédie italienne; mais privé
tout à coup de ces deux dernières placée,
en 1736, et la mort du duc du Maine lui avant
aussi lait perdra It surintendance de la musique
de li
qui Inl enlevaient environ 6,000 francs de re-
venu; ta raison s'aliéna et sa folie te déclara h
une représentation où il entendit clianler le
chœur de Rameau, Brisons nos fer* .- il ne
cessa depuis Ion de chanter ce morceau, jus-
qu'à ta mort, arrivée le H décembre 1738, chez
let Pères de la charité, a Charenton, où l'on
avait été forcé de le transporter,
MOUTON (Jus], musicien célèbre du
seixième siècle, était né en France, suivant
Glaréan, qui le vit à Paris en 1511, et t'entre-
tint avec lui au moyeu d'un interprète. Ce té-
3Î0 MO*
moignage est plus certain que celui de Guicciar-
rijui, qui fait de Mouton un Belge. Willaert,
élève de ce musicien , nom apprend , par Zar-
lioo, qu'il avait eu pour maître Joequin Deprès.
L'épitaplie de cef artiste Tait connaître que ion
nom était Jean de Holtingue , dit Mouton.
Toutefois il se peut que le nom de HolUngue
■oit, non celui du musicien , mais bien celui du
lien où il vit le jour ; car on sait qu'il fat d'u-
safic, jusqu'au commencement du dix-septième
siècle , de désigner sou vent les personnes par
lenr prénom joint au nom du lieu de leur
naissance. Or Holtingue, ou HotUnç, est on
village situé dansNe département de la Moselle,
a sept lieues de Metz. J'avoue que l'igno-
rance où l'on a été jusqu'à, ce jour du nom
de Jean de Holtingue, tandis que celui de
Mouton se trouve placé sur toutes les centres
de l'artiste et dans uue multitude de recueils ,
me fait attacher quelque importance à cette
conjecture, et que Jean de HolUngue dit
Mouton est, pour moi, Jean Mouton, né à
HolUngue. Plusieurs auteurs ont tait de Jean
Mouton un maître de chapelle de Louis XII et
de François I", rois de France , et Kiesewetter
dit posili veulent, dans son Mémoire sur les mu-
siciens néerlandais , qn'il succéda à sou maître
Josquin Deprès dans cette position : cependant,
outre qu'il est a peu près certain que celui-ci
n'a pas en l'emploi dont il s'agit 1 la cour de
Louis XII , l'épitaplie dont il vient d'être parlé
lève loua lea doutes à cet égard et prouve que
Jean Mouton était chantre du roi { sous les re-
ines de Louis XII et de François 1" ) , chanoine
de Thérouanue, qu'il mourut chanoine de la col-
légiale de Saint-Quentin , le 30 octobre t. 121,
et qu'il lut inbumé dans cetlei église, près de
la porte du vestiaire. L'épilaptie mise sur sa
tombe, et rapportée par M. Cli. Gonurt (I), d'a-
près un manuscrit de Quentin Delafons, est
ainsi conçue : Ci-gist maiztre Jean de Hol-
Ungue dit Mouton, en son vivant ehantredu
Roy, chanoine de Thërouane et de celte église,
qui trespassa te penultiène jour d'octobre
M D XXII- Pries, Dieu pour ton âme. On
voit que Glaréan était bien instruit lorsqu'il ne
donnait è Mouton que la qualification de musi-
cien de François 1er (sympkonetaj dans son
Bodecachordon ( nages 16 et 396 ]. H est au
surplus remarquable que Mouton ne survécut
pas longtemps a l'époque où Glaréan le connut a
Paris, c'est-à-dire en 1521, car il mourut dans
l'année suivante.
L'rpitaphe n'indique pas Page de Mouton au
Il IMlf Mjtorljun II
ll«l-<?««i
moment de sa mort, en sorte qu'on ne peut
fixer d'une manière certaine la date de sa nais-
sance; mais elle doit être placée au plus tard
en 1473, car il avait déjà de la célébrité en 1505,
puisque Petrucci insérait deux morceau* de sa
composition dans le quatrième recueil des motets
de divers auteurs, sorti de ses presses dans la
même année. Or, dans ce temps de lentes com-
munications, Mouton ne pouvait avoir moins da
trente ans avant que ses œuvre» lussent connues
en Italie. Il est donc vraisemblable qu'il était Agé
d'environ 47 ans lorsqu'il mourut.
Le canoDicat de Saint-Quentin fut donné sans
doute par Louis Xlli Mou ton, en dédommagement
delà perte deson bénéfice de Thérouanne, car cette
ville, alors considérable, avait été prise par les
Anglais en 1513, et ne fut rendues la France
qu'en 1537, dnq ans après la mort de l'artiste.
Glaréan nous apprend que ce compositeur
dédia des messes au pape Léon X, qui lui en té-
moigna sa sali s faction. Ces messes se trouvent
sans doute parmi celles du même auteur que l'on
conserve en manuscrit dans les archives de la
chapelle pontificale, i Home. Octave Peimcci
de Fuasombrone a publié un livre de cinq messes
de Mouton, en 1501. Ces messes sont Intitulées :
1° Stnenotnine, n°i. — 2" AUeluia. — 3° Aima
Redemptorit.-'V'SIne nominn, a" 2. — b" Re-
gina mater. Unedeuxlème édition de ces messes
a été publiée par Petroeci, à Fossombroue,
en ims, sous le titre : Missarvm Joamis
Mouton lifter primat. Le ténor seul de l'édi-
tion de 1508 est à la Bibliothèque impériale de
Paris ; mais des exemplaires complets de celle
de 151b sont au Muséum britannique, et à la
Bibliothèque impériale de Tienne. Le volume 39
des manuscrits de la chapelle pontificale contient
la messe sur la chanson française Dites-moi
toutes vot pentées. Ou trouve aussi des messes
de Mouton en manuscrit à la bibliothèque royale
de Munich (cod. 7 el 57 ); la messe Aima Se-
dernptorit, da recueil de Petrucei a été réim-
primée dans la collection publiée à Rome, en
1516 (un volume in-folio), par André Antique,
de Montons, avec la messe à quatre voix. Dites-
moi toutes -vos pentées, qui est dans le volume
manuscrit (te la chapelle pontificale. Une autre
messe de Jean Mouton, intitulée Quam dicunt
tontines, est imprimée dans un recueil qui a
pour titre : Liber âecem Missarum a prxstan-
tisslmis muslcis contextus, etc.; Lf on , Jacques
Moderne, 1540, In-fol. Enfin, 00 trouve une
messe de Mouton è cinq voit intitulée, Ave- Re-
gina cœtorum.dans le recueil Intitulé -. Archa-
dell ( Jacobi ) Hegii musici et card. à Lotka-
ringio sacelli prxfecti MIèsx très , cvm
MOUTON — MOZART
321
quatuor et quinque vocibui ad imita'ionum
madtttorwnNoe, Hoe;ParisiiJ, apud Adria-
itum Le Roy et Robertum Batlard, 1557, in-fol.
ruai. La mease de Mouton est 11 quatrième de
ce volume, où tontes les parties sont en regard.
On toit par cet indication! que H. de Cousse-
maker a été mal informé lorsqu'il a dit, dans
h Notice sur le* collections musicale* de Cam-
brai ( p. 17 et suit. ) , qu'à l'exception des cinq
messes publiées par Petrucci de Fossombrone
toutes les autres messes de ce maître «ont iné-
dites. A l'égard des messes de Mouton non encore
publiées et qui sont connues jusqu'à ce jour, on
trouve dans an volume in-fol. manuscrit du
seizième siècle, de la Bibliothèque de Cambrai
( n* 3 }, la messe à quatre voix intitulée Missa
sont cadence , et dans le manuscrit u° VII de
la Bibliothèque royale de Munich la messe a
4 voix qui a pour titre De Aimanta. La messe
Sine nomiite , a 4 voix, qui se trouve dans le
volume manuscrit de la même bibliothèque
n° LV1I, est le numéro î de la collection de
Petrucci. Le premier livre des Motettt de la Co-
rons, publié en 1514 par Octave Petrucci , con-
tient neuf motets à quatre voix dn même ; le
second livre de la même collection, publié
en 1519, ouïe motets; le troisième livre
(Fouombrone, 1M9), deux motets; le qua-
trième livre des motets à cinq voix ( Imprei-
sum VenetUt per Octavtamim Petrutium
Foroiempronensem, 1505), deux motets. Le
motet Gaud* Virgo Katarlna, dn même, se
trouve dans le Liber leptimiu XXIIII trium,
quatuor, quinque, vel sex vocum modulai
Dominid advenlvs, Parts, P. Attaingnant, 1531,
in-i" obi. gothique. Le huitième livre de la mémo
collection contient le motet Gloriott principes ,
et le owlème (Paris, Attaingnant, 1534), celui
qui commence par ces mots : Jeri, etli, etc.
Le motel, Gavde Virgo Katarlna avait <1éja
été publié dans la collection Intitulée : XJI mo-
tet* à quatre et cinq voix compotes par les
authevrt cydettovbi escriptt. Imprimée à
ParUpar Pierre Attaingnant demoarant à la
rue de la Harpe, prêt de Végtite Sainl-
Cosme, 1529 ; desquels la table t'entuyt, etc.
Le recueil publié par I. Ott, de Nuremberg ,
sous ce titre : Novum et insigne opus musicum,
sex, quinquc et quatuor vocum, etc. ( Nurem-
berg, Jérôme Graft, ou Graputias, 1537 ) con-
tient trois motets de Mouton. Ou en trouve
quatre à quatre voix dans le premier tome de
la collection intitulée : Evangelia dominicarum
et feitorum diemm mustet* numerii pulchcr-
rime comprehenta et ornata quatuor, gain-
que et sex vocum tomi sex, etc. ( JYorlcere*,
in of/icma Jo. Montant et Ulrtcl Neuberi,
1554-1556, in-4° obl). Les motets de Mouton
sont les a" 8, 1 1, 17 et 37. On trouve du même
le motet Pater peccavt, dans la collection des
Mottettorum a Jacobo Moderno allai Grand
Jacquet In rnnim collectant liber primu*
( Lyon, Jacques Moderne, 1532, in-4* obl ). Les
deux premiers volumes du recueil intitulé i
Psalmorum selectorvm a prxstanUuimi*
musicis In harmontai quatuor et quinque
vocum redactentm libri quatuor (Norim-
bergae, apud Joli. Pelreium ), renferment trois
psaumes du même compositeur. Les sixième et
Iraiièine livres des chansons nouvelles k 5 et
6 partie* , publiés par Tvlman Snsato, a Anvers,
en 1543-15*7, renferment plusieurs pièces de
Jean Mouton , ainsi que les chansons musicales
à cinq partie* , imprimées ciiei le même ( sans
date), in-8*. Glaréan a inaéré dans son Dodeca-
chardon (p. 300) un Domine lalvumfacregem,
à 4 vois (p. 3ii),aa ttiseremini, 4 4 voix, et
{ p. 464 ) un Salve Mater, a i voix. Ce dernier
morceau a été mis en partition dans le deuxième
volume de l'Histoire de la musique de Havtkius
(p. 4S1-4M). Bnrney a aussi inséré dans ton
Histoire générale de la musique (L II, p. 537 ) le
motet a trois ténors et basse Quam pulchra et,
en partition. Il y a aussi des motets de Mou-
ton dans tes Concentus de Salblingar ; Auga-
bourg, 1545, in-4", et Gesner cite, dans u Bi-
bliothèque universelle , des motets k trois voii
du mente, mais sans en indiquer la date. Enfin
Forkel a publié en partition, dans son Histoire
delà musique (t- II, pag. 600 et suiv.), te
motet Confilemini. On cite aussi le motet Non
nobis Domine, composé par Mouton, en 1600,
à l'occasion de la naissance d'une Mlle de
Louis XII, et celui qu'il a fait, en 1514, pour la
mort de la reine Anne de Bretagne. Dans un
autre genre, on peut voir le madrigal i six voix.
Frai dieu d'amour , composé par Mouton , qui
se trouve dans le premier volume de la collection
Ëler, i la bibliothèque du Conservatoire de Paris.
MOVIU8 { Gakpaeti), sous-recteur de l'é-
cole de Stralsnnd , uaquifa dans la Marche de
Brandebourg vers l'année 1000. 11 est auteur
d'une collection de chanta d'église et de psaumes
a 6 et à 8 vols, publiée sons ce litre i Trivm-
phui mviieus ipirituaU*, dat i*t : Newe
i/eisttiche deutscke Kirchen gesxnge und Psal-
men , mit 0 und S Stimmea, ïampt den Bauo
continua; Rostock, loto, In-4*.
MOZART (JBAH-r.EonGH-LÉoroLD), père
de l'Illustre compositeur deoe nom, était fils oïun .
relieur de livres ; il naquit 1 Augsbourg le 14 no-
vembre 1719. Apres avoir fait set éludes, parti-
323 MO:
enlièrement un cours de jurisprudence, a Salx-
bourg, Il entra chez le comte de Thnrn, en
qualité de valel de chambre musicien. Une
place de violoniste étant devenue vacante dans
h chapelle du prince évéque de Selzhourg, fl
l'obtint en 1743. Peu de temps après, il se ma'
ria. Ses compositions le firent connaître avanta-
geusement en Allemagne; mais ta réputation
s'étendit principalement par la méthode de
violon qu'il publia en 1750, et qui fut considérée
comme le meilleur ouvrage de ce genre, pendant
Cinquante ans. En 1761, Mozart obtint la place
de second maître de chapelle de la cour de Sali-
bourg. De sept enfants qu'il eut de son mariage,
il ne lui resta que le* fils devenu si célèbre, et
une fille dont les succès dans l'enfance annon-
çaient un talent qni ne s'est pas réalisé. L'édu-
cation musicale de ses enfants occupait tout le
teipps que laissaient i Mozart ses fonctions et
aea ouvrages. Peu de temps après sa nomination
de second maître de chapelle , il commença de
longs voyages avec son Dis et sa fille, visita
les principales cours de l'Allemagne, la Hol-
lande, l'Angleterre, la France, et passa plusieurs
années en Italie. De retour à Salzbourg, riche
d'espérances pour l'avenir de son fils, mais
ayant dissipé dans de lointains voyages le faibte
produit du talent de celui-ci, il ne quitta plus
la résidence de . son prince depuis 1775. Cons-
tamment occupé du soin d'améliorer la situa-
tion de sa famille. Il ne parvint point a son but,
car il s'appauvrit de plus en plus ; mais les pra-
tiques d'une dévotion minutieuse lut fournirent
des consolations dans ses chagrins et dans les
souffrances de la goutte dont il Tut tourmenté
pendant ses dernières années. II mourut à. Sali-
bourg le 18 mai 1787. Léopold Mozart a laissé
en manuscrit beaucoup de musique d'église,
composée pour la chapelle de Salzbourg, parti-
culièrement un Offertorium de Sacramento, k
t voii, 1 violons, basse, Icortelorgue; uneroesse
brève (en la majeur ) , idem , et des Litanix
brevet (en toi, en si bémol et en ml bémol)
pour les mêmes vois et instruments avec des
trombones obligés ; dfcuze oratorios; les opéras
Sémiramlt; ta Jardinière supposée (en alle-
mand); la Cantatrice ed il Poeta, intermède
italien à deux personnages ; et un divertisse ment
mt\ta\êMu$ikalischcSchlititnfahrt (Promenade
musicale). Ce dernier ouvrage, arrangé pour le
piano, a été gravé a Leipsick, chef Kûlinel. En
1740, Léopold Mozart a publié aussi a Salzbourg
six trios pour deux violons et basse, et eu 1769,
douze pièces de clavecin , à Augsbonrg , sont te
titre : Der Morgen une! der Abend ( Le Matin
et le Soir ). Ou connaît aussi sous son nom des
pièces d'orgue, trente grandes sérénades pour
plusieurs instruments , des concertos pour divers
instruments k vent, et beaucoup de symphonies
pour l'orcltestre; les tlitmes de dix-huit de
celles-ci se trouvent dans le Catalogua tliémalique
de Brdtkopf( Leipsick, 1761, in-S"), et dans
les suppléments publiés en 1766 et 1774. Quel-
ques-unes de ces symphonies ont été attribuées
au (ils de Léopold Mozart. La méthode de violon
publiée par ce musicien distingué a pour titre :
Versucheiner grûndtlcken Violtntchale (Es-
sai d'une méthode (école) fondamentale de
violon), Augsbonrg, 1756, 35 feuilles in-4°,
avec le portrait de l'auteur et t planches repré-
sentant les différentes positions de la tenue de
l'archet et du violon. Cet ouvrage , composé sui-
vant la doctrine de Tarlini, renferme d'excel-
lentes choses, et sera toujours lu atec fruit par
les violonistes qui voudront réfléchir sur leur
art. La V édition, perfectionnée, a paru sous
ce litre : Grûndttche VioUmchule (École fon-
damentale du violon), Angsbourg, Lutter, 1770,
in-4" de 268 pages, 4 planches et un tableau.
Une troisième édition s été publiée dans la même
ville en 1785, in<4.*; elle est absolument sem-
blable à la précédente. Les éditions subséquentes
ont paru a Vienne, chez Volcke, en 1731, in 4°;
à Leipsick, chez Kuhnel, en 1804, par les soins
de Neukomm, in-fol.; a Vienne, chez Cappi;
dans la même ville chez Wallishauser, avec des
additions de Pirlinger, et aussi dans celte ville,
chez Ilaslinger, par les soins de Scniedermaver.
Enfin, on en connaît des éditions publiées a
Hambourg , citez Boème, à Mavence, chez Scbotl,
et à Posen , chez Simon. Valentin Rreser a donné
une traduction française du même ouvrage , sous
le titre de Méthode raisonnée de violon , pat
Léopold Mozart; Paris, Boyer, 1770, in-folio;
et Woldemar ( voyez ce nom ) a donné une
deuxième édition de celte traduction : elle est in-
titulée : Méthode raisonnee pour apprendre à
jouer du violon, par L. Mozart ; nouvelle édi-
tion, enrichie des chefs-d'œuvre de Corelli,
Tarlini, Gemlniani, Loeatelli, etc.; Paris,
Pievel, 1801, in-tol. Il a élé fait aussi une tra-
duction hollandaise de la méthode de Mozart.
MOZART ( Jeam - CnRvaostoiiE-WoLPGjirtG-
TnÉoFHiLB), illustre compositeur, fils du précé-
dent, naquit a Salzbourg le 27 janvier 17&C. Il y
a eu de l'incertitude sur les prénoms de ce grand
artiste ; lui-même a signé deux de ses lettres de
cette manière : Johatma Chrgtottemvi Si gif
mundvs Amadeut Wolfgang. Ses première*
œuvres publiées k Paris, en 1764, portent sur
les frontispices : J.-C-Wolfgang ; enfin la plu-
part dea lettres et des oeuvres de Moxarl sont ai-
g'Amadr, ou siuiplemeut W.-A.
Undocument authentique qui a appartenu a Aloya
Fuclis , employé du gouvernement autrichien et
chanteur de la chapelle impériale, et que H. Otto
Jahn a publié dans sa grande monographie de
Mozart, a dissipé loua les doutes à cet égard. Ce
document est l'acte de naissance du fila de Léo-
pold Moiart , délivra par Ballbazar Schiller,
curé de la cathédrale de Salzbourg, le 16 dé-
cembre 1841, et duquel il résulte que Jcatt-
ChrystxtoTn«-Wolfgang-TMophUe,bk\<%ft\me
de noble H. Léopold Mozart, musicien de la cour,
et de Marie-Anne Péril in sa femme, né le 37 jan-
vier 1756 , à huit heures du soir, a été baptisé
suivant le rit catholique par M. le chapelain
de ville Léopold Lamprectil, le 38 janvier I7S6,
a iu heure» aient midi, en présence de noble
H. Jean-Théophile Permayr, conseiller de justice
etnégociant(l).
Jamais organisation ne (ut plus heureuse pour
la musique el ne se manifesta par des s ignés plus
certains. Mozart était à peine Igé de trois ans,
lorsque son père commença à donner de* leçons
à sa sœur aînée (Marie-Anne Mozart, née le
)9 août 1751) : dès ce moment toute son at-
tention se concentra sur le clavecin. U y cher-
chait.souvent seul des tierces, el quand il les
avait trouvées, il témoignait sa joie par une ,
agitation eteesaive. Presque en jouant, il apprit
les éléments de la musique et les principes du
doigté. -A peine arrivé à sa quatrième année, J
il jouai! avec un goût et une expression remar-
quables de petites pitres qui ne lui contaient I
qu'une demi-heure d'étude, et déjà il composait :
des menuets et .d'autres petits morceaux que son :
père écrivait sou* sa dictée. Le conseiller de I
Niaaeu a publié ces premier* essais dana sa
grande monographie de Mozart, d'après le* ma-
nuscrits originaux, au nombre de vingt-deux.
Tous ont été compose* dans le* année* 1760
a 1761 , c'est-à-dire depuis l'âge de quatre an*
jusqu'à six : on se sent frappé d'étounemeut à la
vue de ces premières productions d'un génie qui
a toujours grandi jusqu'à la mort prématurée
de l'artiste. En 1762, Léopold Moiart fit un
Toyage à Munich avec ses enfanta. Us j exclle-
«1 B
'ust {Billbaur Scbtiler, Donpfirrer m Sali'
) lui rirm Tlulbicbc Sa Doirptirrt lu Slll-
Ilhr 1TH, p. 1, cl»« Johanna C*r»iort. IfolJ-
lt-tuplan Léopold Liaprecht
UlT 22»
rent l'étonnenient; mais' l'admiration fui tout
entière pour Wolfgang qui, à l'âge da six ans,
exécuta un concerto devant l'électeur. Dans
l'automne de la même année, la famille Mozart
visita Vienne, et y Bl 11 même sensation qu'à Mu-
nich. L'empereur s'était approché du clavecin
où était le virtuose entant; mais celui-ci demanda
qu'on appelai Wagenteil, maître de chapelle de
la cour impériale. Monsieur, lui dit le jeune Mo-
xart, je jouo un de vos concertât ; aijeila boulé
de me tourner les feuilles. Celle assurance en
lui-même fut un des traits du caractère de Mozart
en toutes les circonstances de sa via d'artiste.
Son père loi avait acheté, à vienne, un petit
violon qu'il porta à Salibourg, et dont il ne sem-
blait s'occuper que comme d'un joujou. Un jour
Wenul , musicien de la chapelle du prince,
étant venu consulter Léopold Mozart sur nn nou-
veau trio qu'il avait écrit, on voulut en essayer
l'effet : Wentel prit la partie du premier violon,
Scbachtner, autre musicien de la cour, se chargea
du second, et Léopold Moiart joua la basse. Pen-
dant le* préparatifs de* exécutants, l'enfant vint
se placer près de Scliachtner avec son petit
violon, el prétendit doubler sa partie, malgré les
remontrances do son père. Il fallut enfin céder
à ton désir el Ton commença ; mai» n peine
eut-on joué quelque* mesures , que les trois ar-
tistes se regardèrent avecétonnenwnten voyant
un enfant de sept ans, qui n'avait jamais reçu de
leçons de violon, jouer sa partie avec exactitude.
Émerveillé de ce qu'il entendait , Scliachtner
cessa de jouer, et le jeune Mozart alla jusqu'au
bout du trio sans hésiter.
An mois de juillet 1763, Léopold Mozart en-
treprit un long voyage hors de l'Allemagne avec
ses enfants. Munich fut la première ville qu'il*
visitèrent. L'enthousiasme que l'enfant prodige
y avait excité précédemment se réveilla lorsqu'on
l'entendit jouer dans le mime concert un concerto
de piano, un de violon, et Improviser sur des thèmes
qu'on lui donnait. Augsbourg, Manheim, Mayence,
Francfort, Coblence, Cologne, Aix-la-Chapelle el
Bruxelles, accueillirent ensuite les jeune* artistes
par de vifa applaudissements. Arrivée à Paris au
moi* de novembre , la famille Mourt n'y trouva
d'abord d'appui qu'auprès du baron de Grimm,
qui a donné d'intéressants détails sur l'enfance de
l'illustre compositeur dans sa Corretpondance lit-
téraire. Deno* jours, malgré les prodiges qui ont
fatigué l'attention publique, un enfant aussi ex-
traordinaire que Moiart t'adresserait simple-
ment an publie, et l'admiration générale assure-
rait à la fois m fortune et sa renommée ; mais
alors il n'en était point ainsi. Le Concert spiri-
tuel possédait un privilège exclusif, et ce n'était
32-1 MOI
que par la cour qu'un artiste pouvait réunir.
Grâce » la protection de Grimm, qui lui procura
celle du baron d'Holbach, du comte de Tessé,
du duc de Chartres et de ta comtesse de Cler-
mont. In famille Mozart fut iatilée à k rendre
h Versailles , et eut l'honneur d'être présenlée
au roi. Wolfgong joua du clavecin, improvisa et
recul des témoignages unanimes iî 'admiration.
La faveur dont il jouissait pria de la famille royale
était si décidée , que les princesses, filles du
roi, et la daupliine, l'avant rencontré dans une
galerie du château, lui donnèrent leur main à
baiser et l'embrassèrent sur la joue, au grand
étonnement de toute la cour. Les duchesses et
les marquises ne manquèrent pas d'imiter ces
augustes personnages ; mais on était plus prodi-
gue de caresses que de dons avec le virtuose
enfant ; car Léopold Mraart écrivait à sa femme :
■ Si tons les baisers qu'on prodigue à Woifgang
« pouvaient se transformer en bons lonis d'or,
« nous n'aurions pas h nous plaindre. Le mil-
* heur est que les aubergistes ni les traiteurs ne
« veulent pas être payes en baiser* : espérons
« toutefois que tout ira bien, et, pour ne rien né-
■ gliger a cette fin, ayez soin de faire dire une
• messe chaque jour, pendant une semaine. «Cet
âpre désir du gain qui semble tourmenter lesous-
mattre de chapelle de la cour de Satzboure; dans
sa longue correspondance de dix années de
voyages, n'était pas, comme an pourrait le
croire , le résultat de calculs fsils pour s'enrichir
au* dépens d'un enfant précoce; Léopold Mozart
croyait sincèrement qu'il préparait le bonheur et
la gloire de son lils en lui taisant parcourir l'Eu-
rope, dans le but d'exciter partout la même ad-
miration qu'il éprouvait lui-même pour (étalent
de celui-ci. L'argent qu'il désirait n'était destiné
qu'à fournir aux dépenses de ses longues courses:
car lui-même mourut pauvre. Cependant, le fré-
quent exercice de ce talent aurait pu l'épuiser
avant l'Age, si la constitution morale de Mozart
eût été moins forte, et s'il n'y eût eu en lui assez
d'étoffe de grand nomme pour effacer une mer'
veilleuse enfance. Avant de quitter Paris, c'est-
a-dlre dans l'espace de quelques mois, le jeune
virtuose publia deux œuvres de deux sonates
chacun pour le clavecin avec accompagnement
de violon ; le premier était dédié a ta princesse
Victoire, seconde fille du roi, et avait pour titre :
II Sonata pour le clavecin qui peuvens le
jouer avec l'accompagnement de violon, dé-
diée* à Madame Victoire de France, par
J.-G. Woifgang Mozart de Salxbonrg, âgé de sept
ans, ouvre premier; l'antre, a la comtesse de
Tessé, // Sonate* pour le clavecin qui peu-
vent te jouer avec, l'accompagnement devio-
Ion, dédiée* à Madame la comtesse de Testé,
dame de Madame la Dauphme, par J.-G.
Woifgang Mozart de Salzbourg, âgé de sept
ans, oeuvre II. Les épltres dédicatoires avaient
été rédigées par Grimm , qui en fit quelque chose
de fort ridicule. Ainsi un enfant de sept eus dit à
M" de Tessé : ■ Vous ne voulez pas , Madame,
• que jedisedevonseeque tout le public en dit)
» cette rigueur diminuera le regret que j'ai de
« quitter la France. Si je n'ai plut le bonheur
■ de toit! faire ma cour, j'irai dans un pays où
■ je parlerai du moins tant que je voudrai et de ce
• quevoasêtes,etdecequeje*ousdois.*Laisaant
a part les dédicaces , ces sonates, qu'on trouve
dans ta collection de ses œuvres, sont charmantes,
et auraient fait honneur aux artistes les pins
renommé* de cette époque; cependant leur au-
teur était k peine parvenu à sa huitième année.
Le 10 avril 17GS, Léopold Mozart s'embarqua
i Calais avec ses entants pour se rendre a Lon-
dres. Woifgang n'y excita pas moins d'étonné-
ment et d'admiration qu'à Paris. Après avoir joué
de l'oigue devant lo roi (Georges III), il donna
plusieurs concerts où le public se rendit en foule.
La plupart des symphonies exécutées dans ces
concerts étaient de sa composition. Il j écrivit
aussi six .sonates de clavecin, formant son troi-
sième œuvre qu'il dédia a La reine (1). La sen-
sation profonde que produisit en Angleterre cet
entant extraordinaire a été décrite dan* la no-
tice anglaise de Daines Barrington, témoin ocu-
laire de l'engouement général pour un si rare phé-
nomène, et qui rapporte des traits do l'habileté du
jeune Mozart, qu'on serait tenté de croire fabu-
le 14 juillet 1765, ta famille Mozart s'éloigna
de Londres, où elle avait passé environ quinze
mois. Débarquée à Calais , elle visita les prin-
dpaleavillesdei'ArtoUetde la Flandre française,
puis se rendit en Hollande, par Coudrai, Gand
ut Anvers. Partout Woifgang joua sur les orgues
des église* cathédrales ot collégiales. Arrivé* 4
La Haye, lui et sa nsur furent admis k se faire
entendre devant la princesse d'Orange , qui le*
prit sons sa protection. Mais peu de jour* après,
la jeune Dite fut atteinte d'une fièvre maligne, et
son frire éprouva bientôt les effets de celte ma-
ladie, qui les mil tous deux aux porte* du tom-
beau. Désespéré par la crainte de perdre ces
enfants si tendrement aimés , le bon Léopold
(1) Ces lonlta on t pour litre ; Six f oulw po*r le
Moiart écrivait ù chaque Instant a m femme
pour lui enjoindre de faire dire des messes à
l'honneur de tous les saints du calendrier. Enfin
ses vœux furenteiaucés; rendus ait santé, ses
entants donnèrent deux concerts à La Ha je , et
Wolfgang j dédia un œuvre de six nouvelles so-
nates de piano à la princesse de Nassau- Weil-
bourg. Apre* quatre mois de séjour en cette
Tille, la famille se tendit à. Amsterdam, ou le
jeune Mozart composa des symphonies et d'au-
tres morceau i pour l'insta Malien du statbouder.
An mois de mai 1766, Léopold Mozart se mit en
route avec ses enfants pour retourner a Sali bourg
par Paris, Ljon, la Suisse et Munich.
Itentré dans le calme de la île de famille, après
trois années d'absence, Moiart reprit a Sabbourg
ses Mode* de composition tous la direction de
son père (1). Le» principaux ouvrages de Hasodel
qu'il avait rapporté» de Londres, et ceux de
Charles- Philippe-Emmanuel Bach, devinrent ses
modèles classiques. Dans l'année 1767, il lut aussi
le* partitions de quelques anciens maîtres italiens
de la fin du dix-septième siècle et du commen-
cement du dix-huitième, qui, tant doute, lui
enseignèrent l'art de faire chanter les parties
d'une manière facile et naturelle jusque dans
les combinaisons les plus compliquée! : qualité
par laquelle il est supérieur aux compositeurs
allemands do tontes les époques. Les premières
compositions vocales de cet enfant prodigieux
datent du même temps ; on en trouvera l'indi-
cation dans le catalogue général de ses œuvres
e de la même année , la
famille Mozart entreprit nn nouveau voyage s
Vienne : il ne fut pas heureux dans ses résultats.
Peu do jours après l'arrivée dans la capitale de
r Autriche , et pendant que. Léopold faisait des
démarches pour faire entendre son fils a la cour
Impériale, une archiduchesse, Saucée du roi de
Naplea, mourut, et dans le même moment , la
petite vérole fit de grands ravages parmi les en-
tants à Tienne. Léopold Mozart s'en éloigna en
tonte hâte avec ses enfsnts et se réfugia à 01-
mut* (Moravie) , où , a peine arrivés, les deux
enfanta furent atteints de la cruelle maladie, dont
le caractère fut si grave pour Wolfgang, qu'il
fut privé de la vue pendant neuf jours. De retour
a Vienne au mois de janvier 1768, le Jeuno ar-
tiste fut présenté à l'empereur Joseph II et a
Ifmpérfl triée. Comme partout, son prodigieux
i. Brait ailtrt
lRT MS
talent transporta d'ail mirât ion toute la cour. L'eol-
pereur lui dit qu'il désirait lui voir composer un
opéra et le diriger lui-même au clavecin. Mal-
heureusement Léopold Mozart prit celle de-
mande au sérieux et se persuada que la réputation
et l'honneur de son Sis étaient attachés I la réus-
site de cet opéra. Le sujet choisi fol la Fi-ata
timpHee; mais il fallut attendre longtemps le
travail du poêle. Dès qu'il eut son livret, Wolf-
gang se mit à l'ouvrage, et composa les airs avec
rapidité. Lorsque le bruit se fut répandu de son
entreprise, tous les compositeurs réunirent leurs
efforts pour nuire a cet enfant. Il est triste de
dire que Gluck fut au nombre do ses ennemis,
suivant ce que Léopold Moiart écrivait en con-
fidence a un ami. On affirma d'abord que la
partition de l'opéra n'était pas l'ouvrage de l'en-
fant, mais de son père; il fallut, pour prouver Je
contraire, que Wolfgang écrivit devant témoins un
air sur des paroles prises au hasard dans un vo-
lume des œuvres de Métastase , et qu'il l'instru-
mentât dans la même séance. Puis les chanteur»
italiens dirent que leurs airs n'étaient pas chan-
tages, parce qu'ils étaient mal prosodies; on
demanda des changements ; le poète, d'accord
avec les ennemis du jeune compositeur, fit long-
temps attendra les paroles de ces changements ;
de ton cdté, l'orchestre dit qu'il ne consentirait
pas à jouer bous la direction d'un enfant, et l'en-
trepreneur, nommé Affliglo, usant de subterfuges
de toute espèce , ajournait incessamment les ré-
pétitions, et finit par décider que l'opéra ne se-
rait pas joué. Cest ainsi que se termina cette
malheureuse affaire, après quatorze mois passés
à Vienne par la famille Mozart avec des dépense»
et des pertes d'argent qui la minaient : le pau-
vre Wolfgang écrivit , sans obtenir de résultai ,
un ouvrage eu trois actes dont la partition ori-
ginale a cinq cent claquante-huit pagea. La seule
consolation de Léopold et de son fils fut l'exé-
cution, au mois de décembre 178B, d'une messe
solennelle, à grand orchestre, composée par Wolf-
gang et exécutée sous sa direction. Au nombre
des ouvrages qu'il écrivit a cette époque, on die
un concerto de trompette pour un jeune garçon
de son âge. Pendant son séjour a Vienne, il com-
posa aussi, au mois do janvier 176S, pour la mai-
son de campagne du docteur Mesmer, ami de
son père, le petit opéra BaïUen et Battienme ,
traduit du français en allemand. Gerber t attribué
cet ouvrage a Léopold Mozart , dans son Nouveau
Lexique des Musiciens : M. de Hissen le restitue a
Wolfgang (1). M. Otto Jahn adopte la rocmeopl-
^36 M02
nion, et Oulibicheff (1), ne trouvant aucun ren-
seignement sur ce sujet dans les lettres de Léo- j
pold, croit devoir laisser la chose indécise. Pour
moi , je crois pouvoir décider la question , car je
possède li partition manuscrite de Bastien et
Bastierme, que je considère comme originale et
qui porte ce litre : Devinettes opérette Bastien
iMKf BastiennevoniStimmen, soprano, tenore
und basait mit 2 violini, allô viola, î oboe,
îcorni, S flauti und basso, del Sic. W. A.
Mozart. De retour ïSalzbourg, dans les derniers
jours de 1768, Mozart y passa toute l'année sui-
vante, et apprit la langue italienne pour se pré-
parer au voyage que projetait son père. Ils par-
tirent seuls, tu mois de décembre 170a, et se
dirigèrent vers l'Italie par Insprurtt. Dans un
concert donné clin, le comte Kunig], le jeune
Mozart osa jouer a. première vue un concerto
difficile, et eut un succès complet dans cette
épreuve téméraire. Vérone, Hantoue, Milan,
Florence, Rome, Nnples, l'entendirent et l'ad-
mirèrent. Un enthousiasme, qu'on ne rencontre
que, dans les contrées méridionales, l'accueillait
de toutes parts. Le programme de la plupart des
concerts où il se faisait entendre était semblable
à celui qu'il donna à Mantoue le le janvier 1770,
et qui était composé de deux symphonies écrites
par lui, d'un concerto de clavecin qui lui serait
donné à l'improviste et qu'il exécuterait i pre-
mière vue; d'une sonate qui lui serait également
donnée, et qu'il s'engageait de transposer Immé-
diatement dans le ton qu'on voudrait lui indi-
quer; d'un air composé et chanté par lui en «'ac-
compagnant an piano , sur des paroles qui lui
seraient données pendant la séance ; d'une sonate
et d'une fugue improvisée sur un thème donné ;
enfin d'une symphonie qui! jouerait au piano
sur une seule partie de premier violon de l'ou-
vrage qu'on voudrait choisir I On comprend l'en-
thousiasme que devaient inspirer de pareils pro-
diges réalisés par an enhnt de treize ans et
demi; car quel musicien oserait entreprendre
une pareille tâcher Cependant cet enfant mer-
veilleux ne s'est pas épuisé dans de pareils ef-
forts ; il n'a pas même effleuré la vigueur de son
organisation morale , et il est devenu le plus
grand des musiciens. Les poètes le chantaient,
des médailles étaient frappées en son honneur,
les académies lui ouvraient leurs portes, et les
maîtres les plus savants des sévères écoles de
Bologne et de Rome le considéraient avec éton-
nement. Il n'avait que quatorze ans. et l'antienne
à quatre parties qu'il écrivit ponr le concours de
l'Académie philharmonique était un essai forl re-
(1) iftmttlU BtotrofhU ta Mnart, 1 1, p. M.
marquante dans un genre de musique qui lui
était inconnu; et le digne P. Martini l'appelait
illustre maure j il n'avait que quatorze ans,
et deux auditions dn Miserere d'Allegrl lui
suffirent pour écrire de mémoire ce morceau cé-
lèbre dont il était défendu de donner des copies ;
il n'avait que quatorze ans, et le plus célèbre
des compositeurs dramatiques de ce temps ,
Adolphe Hasse, surnommé par les Italiens le
divin Saxon, n'hésitai] pas a dire, après avoir
entendu son Mtlridate et sa cantate Ascanio
in Alba : Cet enfant nous fera tous oublier;
et la population milanaise tout entière s'écriait
transportée : Ewiva il maestrino!
Hozarl était a Milan au mois de février 1770 ;
il en partit vers le 15 mars, après avoir obtenu
nn engagement pour composer le premier opéra
dn carnaval de l'année 1771 ; il prit la route de
Bologne, où sa présence causals plus viveémo-
tion. Je viens de parler du morceau qu'il y
écrivit pour obtenir le diplôme d'académicien
philharmonique. Suivant les statuts, l'épreuve à
subir en pareille circonstance consistait à écrire
sur un plaln-chant donné une composition a
quatre voix dans le style appelé ostervato, ou a
la Palestrlna. Mozart écrivit, d'après les conseils
qu'il avait reçus du P. Martini, l'antienne deman-
dée; mais ce n'est pas celle qui a été publiée
sons son nom par le conseiller De Nissen (I),
par Licbtentbal (1), et par M. Otto Jahn (I), car
ce morceau est du P. Martini. Le savant M, Gas-
peri, maître de chapelle de la cathédrale de Bo-
logne et bibliothécaire du Lycée communal de '
musique de cette ville, a trouvé, dans on recueil
manuscrit du dépôt qui lui est confié, l'original
de la composition de Mozart , suivi de celle qoe
Martini écrivit sur le même sujet pour l'instruc-
tion du jeune artiste. Il y a loin du travail d'un
maître eipérimenlé tel que Martini a. celui de
Mozart, écrit trop rapidement peut-être, et avec
une connaissance trop sommaire d'un genre de
musique qui lui était Inconnu avant qu'il ar-
rivai en Italie; toutefois ce travail me pa-
raît intéressant. M. Gasparf a publié l'antienne
de Mozart avec son excellent discours intitulé
la sfvslca in Bologna, qui a para dans ta .
Gazette musicale de Milan , et dont il a été fait
des tires-i-parl( Milan, Ricordi, sans date, ln-8* ),
Je crois que les lecteurs de la présente notice
verront avec intérêt les deux morceaux sur le
même sujet, ponr en faire la comparaison :
Ici, toulw 1m coodillona du genre tout res-
pectée* ; l'harmonie cit celle do aeitfeme tiècle,
et 1* tonatitA du premier ton j est toujoun
wntte. Lee parties chantent bien; tout enfin eet
digne d'un nutlre. Une Mule in ad rer lance i'j
i l'endroit marqué (a) ; I* pirtie
do ténor ; bit un relard de neuTtème M» dis-
tante de seconde, ce qui est une faute capitale,
parce qne 1* résolution de la dissonance o'eit pac
aentle tur l'uniisoD.
u. ■ ' —
PPi^ff
i ■■ - .i
f 1
* ■
ti. ■ - p=i
F-* — » —
un __BtHa
a -i — '
r i
Qmk-H - M prl
|ll Tout «ingpuniie préicntf éa luKsuloo» d'har- . tcmp» 116 oc fcor
■rtjfc, •iMlqi'oot NUMM* lepUtai, Ikouqm »n | ttaot.
|r^t^
^f-r-F-
ixrrrr r i
m
*•>• a » =
-e o
tt n
' Mozart, Agé seulement de quatorze
récemment arrivé en Italie,
et ne pouvait connaître les règle* et lei trarti-
tkmi de l'ancien style oaervato dans lequel
on le faisait écrire : cela m Toit an premier
■bord dent lea troisième et quatrième mesures
du soprano, purement instrumentales et non vo-
cales, dam lesquelles il fait armer une partie
sur des quintes, par mouvement direct; ce qui
est interdit dans le contrepoint.
Le 11 avril, Motart arriva a Rome. Dans une
lettre de son père, écrite de cette ville, on
trouve l'anecdote relstive.au Miserere d'Aï-
tegri. A Naples , Jomelli , Majo , h célèbre can-
tatrice De Amicis, et tout ce qui s'y trouvait d'ar-
tistes de mérite l'accueillirent comme un com-
positeur déjà classé parmi les maîtres. En repas-
sant à Rome, Moxsrt, bien qu'âge seulement de
quatorze ans , Tut fait chevalier de l'Éperon d'or
(1) La dogMe noie n trouve iluil dîna le minu.enl
•fttuul : le M on le la uni estiment défectueux, cir
Sidé ce genre de contrepoint , lea notée qui n'ont nu de
par le pape. Moins sensible que Gluck a. ce genre
de distinctions, il ne se fit jamais appeler le
chevalier Motart, et ne porta la croix dent il
avait été décoré que dans les pars étrangers,
comme le voulait son père. De retour à Milan,
vers la fin du mois d'octobre, Meurt v écrivit
son mtridate, qui fut représenté, le M dé-
cembre de la même année, avec un succès dé-
cidé, et qui obtint vingt-deux représentations
consécutives. Quelques Jours avant la première
répétition , la prima donna Bernasconi , peu
confiante dans le talent d'un pianiste de qua-
torze ans pour écrire des airs, demanda au jeune
compositeur qu'il lui fit voir celui qu'elle devait
chanter; Il satisfit sur-le-champ a cette de-
mande. La eantatrice «ssava immédiatement le
morceau et en fut charmée. Alors Motart, piqué
de la défiance qu'on semblait avoir eue dans sa
jeunesse', lui en offrit nn autre, puis un troi-
«Google
lième , et laissa la Bernasconi stupéfaite de ren-
contrer un talent il rare et une imagination si
riche dans on lge ai tendre.
Pendant une partie de l'année 1771, Mozart
visita Vérone, qui loi avait envoyé un diplôme
d'académicien, Venue, Padoue, où il étonna
ie P. Valotti en improvisant sur le grand orgue
du Saint ; puis il fît une course jusqu'à Iiupniek.
Il retourna ensuite à Milan , pour j écrire m can-
tale dramatique Ascanio In Alba, dans laquelle
Maaxuoli chantait le rôle principal , et qui lut re- '
présentée au mois de décembre. L'inalal talion
d'un nouvel archevêque à Salzbourg rappela Léo-
pold Mozart dans cette ville en 1772. Le jeune
compositeur fut invité à écrire pour cette cir-
constance la sérénade dramatique intitulée : II
Sogno ai Sdpione; elle Fat représentée le
14 mari 1772. Au mois d'octobre suivant, Mo-
zart retourna a Mitan , où il composa son opéra
aérien» Lvcio Silta, àoDl les rôles principaux
furent citante* par Rauixini et la prima donna
De Anticie. Le public accueillit avec faveur cet
ouvrage, comme lee précédents. Il fut suivi de
LatFinta Giardintera, à Munich, en 1774,
et de la pastorale en deux parties II Re pat-
tore, composée pour la cour de Salzbourg, et
représentée en 1775.
Mozart avait dix-neuf ans ; le prodige de l'en-
fonce avait fini, le grand homme commençait;
mais quelle enfanta que celle qui se terminait a
la seizième année après avoir produit un opéra
ns, un oratorio, deux
sa, un Stabat, des offertoires,
hymnes et motets , une Passion , deux cantates
arec orchestre, treize symphonies, vingt-quatre
sonate* pour le piano, gravées, ainsi que plu-
sieurs autres morceaux pour le même instru-
ment, des trios de violon, des divertissements
ea quatuor pour toutes sortes d'instruments ,
des pièce* d'harmonie militaire, des marches,
des fugues, des sulos de violon , de violoncelle
et de flûte, des concertos pour divers instru-
ments! L'élonnement s'accroît encore lorsqu'on
se rappelle que l'auteur de tout cela avait em-
ployé la moitié de sa vie à voyager et à donner
des concerts.
De retour à Salzbourg en 1774, Mozart s'é-
tait persuadé que le prince , en récompense de
ses brillants succès , loi accorderait la place de
maître de chapelle ; mais après nne vaine attente
de trois années , la misère l'obligea d'aller cher-
cher du pain ailleurs, et ce fut à Munich qu'il se
rendit d'abord. Présenté a l'électeur, il lui de-
manda du service, offrant de composer chaque
année quatre opéras, et de jouer loua les jours
dan* le* concert* de la cour. Pour tout cela il
IRT 23t
ne demandait qu'un traitement de 5ou florins
( environ 1,050 fr. ) ; mais le prince répondait à
tous ceux qui le pressaient d'accepter les offres
du compositeur : Il est trop tdl; qu'il aille en
Italie , qu'il se fasse un nom . Je ne lui refuse
rien; mais il est trop tél. « Aller en Italie!
■ disait Mozart ; mais j'y ai passé plusieurs an-
■ nées, et j'y ai donné trois opéras, a II ajou-
tait : • Que le prince rassemble tous les coiu-
■ posileurs de Munich; qu'il en fasse venir d'I-
• taire, de France, d'Allemagne, d'Angleterre et
• d'Espagne : je me mesurerai avec tous. ■ Ce
pauvre grand artiste, méconnu des princes qui
seuls pouvaient lui donner une existence , était
obligé de se redresser devant ceux qui voulaient
rabaisser. Ce n'était pas l'orgueil , mais le sen-
timent de «a force et la juste prévision de l'a-
venir qui lui faisaient dire : « Je suis aimé du pu-
■ bile de Munich : je le serai bien davantage
n quand j'aurai agrandi le domaine de la mu-
■ sique; ce qui ne peut manquer d'arriver. Je
« brûle du désir d'écrire depuis que j'ai entendu
• la musique vocale allemande. » Plus pauvre
en s'éloignant de la capitale de la Bavière que
lorsqu'il y était arrivé, il fut obligé de donner
un concert à Augsbourg pour fournir aux frais
de son voyage. Jamais , écrivait-il à son père,
je n'ai été accablé d'autant d'honneurs
qu'ici. Ces honneurs, et 90 florins de la recelte
de son concert, furent tout le produit de son
séjour à Augsbourg. A Msnheim , l'électeur pa-
latin le traita avec distinction et les musiciens se
prosternèrent ; mais il n'y avait point de place*
vacantes : Cannabicli et l'abbé Vogler les occu-
paient. Le seul fruit du voyage de Mozart fut
une montre dont le prince lui fit cadeau. 11 prit
alors la résolution de se rendre 1 Parts, espérant
y retrouver un peu de la faveur qui l'y avait ac-
cueilli quatorze ans auparavant; mais il y at-
tendit vainement pendant six mois le livret d'un
opéra qu'on lui avait promis, et le directeur du
Concert spirituel ne daigna pas même faire co-
pier une symphonie concertante qu'il avait écrite
pour les célèbres artistes Ritter, Ramm et Punto.
Ce directeur, qui n'était autre que Legros, acteur
de l'Opéra, ne l'employa qu'à raccommoder un
Miserere de Holxb*uer,*qni ne réussit pas. Enfin
la mère de Mozart, qui l'accompagnait dans son
voyage, se félicitait après plusieurs mois qu'il
eût trouvé une écolière assez généreuse pour
lui payer frais fouir d'or pour douze leçons. Le
découragement qui lui serrait le cœur se laisse
entrevoir dans ce passage d'une lettre s son père,
écrite de Paris le 1" mal 1778. • S'il y avait
■ ici quelqu'un qui est des oreille* pour en-
■ tendre, un coeur pour sentir, et seulement
352 MO)
* quelque idée de l'art, je me consolerais de
m toute* mes disgrâces; mais leg hommes avec
« qui je mil sont des brute* quant a la mu-
■ Bique, • Le grand nomme De comprenait pu
que, eba un peuple à peine sorti de* tôle* du
marnais goût , et encore indécis sur la révolu-
tion récemment opérée par Gluck dans la mu-
sique dramatique, le* créations de son génie ne
pouvaient être goûtées , parce que, trop hardie*,
elle* franchissaient tout à coup de* phases de
transformation qui, dan* Tordre ordinaire, au-
raient occupé plus d'un demi-siècle. A peine l'Al-
lemagne, plus avancée, était-elle mûre pour tant
de nouveautés.
Un dernier malheur Tint frapper Hrturt à
Paris : il y perdit sa mère. Une lettre qu'il
écrivit le jour même du décès (3 juillet 1778) à
un ami de sa famille, prouve l'isolement où il
se trouvait dan* cette grande ville; car, lui dit-
il, un ami (Heina), Allemand de naissance, et
Jlicleaae de* Quatre Fils Aymon, où il était
logé, furent le* seule* personnes qui, non-seule-
ment assistèrent aux derniers moments de
M"' Moiart , mai* qui formèrent son convoi
pour les funérailles. Cet extrait des registres de
la paroisse Saint- Euslache n'a été connu d'aucun
des biographes de Mozart :
« Ledit jour, Anne-Marie Perd (Pertlin),
• âgée de cinquante-sept ans, femme de Léopold
- Moiart, maître de chapelle de Salxbourg, en
■ Bavière, décédée d'hier, rue du Gros Chenet ,
■ a été inhumée an cimetière en présence de
• Wolfgang Amadi (Amédée) Moiart, son
- fils, et de François Heina, trompette decbe-
■ vau-légen de la garde du ml.
• Signé : Moiiar, Hein* , Thibsoh ( vicaire ). ■
Apres le malheur qui venait de le frapper, le
séjour de Paris devint insupportable à Moiart ;
il s'en éloigna rapidement et alla retrouver son
père. Dans ces circonstances, fatigué de ses efforts
infructueux pour se faire nne position, il sévit
contraint d'accepter en 1779 la place d'organiste
de la cour, à Salibourg , et l'année d'après , celle
d'organiste de la cathédrale. Voilà donc oh était
arrivé, a l'âge de vingt-trois ans , le plus étonnant
de* musiciens modernes , après quinte années
de succès ioouls! Il ne lui était pas même
permis de prouver, par de nouveaux ouvrages,
que le passé de sa vie n'était que le prélude de
l'avenir.
Une heureuse circonstance vint le tirer pour
«si instant de l'abattement ou s'épuisaient ses
force*. Partisan enthousiaste de la musique de
■«art, te prince électoral de Bavière, Caarles-
Tliéodore, le fit appeler à Munich au moi* de
novembre 1780, et lui confia la composition
à'idoménée, opéra sérieux en trois acte*.
Parti de Salibourg dans le mois de novembre
17B0, Moiart se mit Immédiatement i l'ou-
vrage, et par un prodige d'activité, il put faire
commencer les répétition* des deux premiers acte*
le I" décembre suivant Cependant, cet ou-
vrage e*l une transformation complète de l'art :
c'est la création originale des forme* et de*
moyens de toute la musique dramatique venue
après lui. Le caractère mélodique de ïldo-
milite ne rappelle ni la musique purement ita-
lienne, ni ta musique allemande formée sou*
l'influence de celle-ci par Graun, Huée et
Banda, ni le style français, ni enfin la modifi-
cation de ce strie par Gluck. Mozart tire tout
de son propre fonds , et son ouvrage devient le
type d'une musique aussi nouvelle dan* son
expression, dans la disposition de la phrase,
dan* la variété de développements de l'idée
principale , que dans la modulation , l'harmonie
et (Instrumentation. Rien de ce qui existait au-
paravant ne pouvait donner l'idée de l'ouverture
à'Idoménée , de l'air Padre, germant, de
celui d' Electre , au premier acte , de celui d'I-
tia, accompagné de quatre instruments oblige*,
ni des chœur* Pletà, ffumi /et Coriiamo, fug-
giamo. Tout cela ouvre une époque nouvelle
da la musique dramatique, un monde d'inven-
tions; époque qui s'est développée jusqu'à no*
jour* ; monde où tous les musicien* ont été cher-
cher la vie depuis quatre-vingt* ans. La pre-
mière représentation de ce bel ouvrage eut lieu
le 19 janvier 1781 , pour l'anniversaire de la
naissance de l'électeur de Bavière. Une œuvre si
nouvelle semblait ne devoir pu Etre comprise
A son apparition : cependant elle excita l'en-
thousiasme de la population de Munich , et sur-
tout des musiciens, qui proclamèrent Moiart le
plus grand artiste de son temps.
Flatté des éloges prodigué* t l'organiste de ta
cour, l'archevêque de Salibourg, qui était de la
famille de Colloredo, s'en fit suivre à Vienne,
au mois de mars de la même année, le logea
dans son hôtel , mail le confondit parmi ces
domestiques, et même l'obligea à manger avec
ses cuisiniers. Une lettre de Moiart, écrite à cette
époque , peint avec amertume l'humiliation qu'il
éprouvait d'un pareil traitement La crainte d*
compromettre son père et de lui faire perdre
sa place , unique ressource du vieillard , était le
seul motif qui le retenait dan* cette situation.
Il an pouvait même ae (aire entendre dan* le*
concerts oh il était souvent invité, sans en
avoir obtenu l'autorisation de son maître. Endn,
il se plaignit un jour, et n'ayant reçu de l'arche-
vêque que cette réponse : Cherche ailleurs, si
tu ne veux pas me servir' comme je tentant* ,
il donna «a démission. Libre désormais , il ne
chercha plus de place et vécut de son travail
ainsi que des leçon» qu'il donnait. Quelques du-
cats,produit de sea leçons, furent pendant prêt
d'une année, m seule ressource. L'empereur Jo-
seph II," qui n'avait de goût que pour la mu-
sique Julienne , ne prenait pas garde au grand
musicien né dans ses États, et le laisaait languir
dans la misère ; cependant la comtesse de Thua
et le prince de Cobentzel unirent par vaincre les
répugnances du monarque, et l'Enlèvement du
Sérail fut demandé à son illustre auteur pour
le théâtre de I* cour. Cet ouvrage, dont toutes
les formes étalent nouvelles , excita d'abord dam
le monde plus d'étonnement que de plaisir ; maie
les musiciens le proclamèrent un chef-d'œuvre;
Prague, Munich, Dresde, Berlin, Stuttgart ,
Carlsruhe, confirmèrent l'opinion des artistes; et
les courtisans de Vienne , pour éviter le ridicule,
finirent par se ranger a. l'avis du plus grand
nombre. Cependant , l'empereur n'aimait paa ,
au fond, cette musique, trop forte pour son
oreille, et toujours il ; eut quelque réticence
dans les éloges qu'il accordait a celui que les ar-
tistes plaçaient au-dessus de tous les musiciens
de PEurope. Cela est trop beau pour net
oreilles, disait-ll a Mozart en parlant de l'En-
lèvement du Sérail ; en vérité, j'y trouve trop
dénotes. — Précisément autant qu'il en faut,
répondit le musicien. Joseph II ne fit donner a
Mozart que cinquante ducats pour la composi-
tion de cet opéra. Plus tard il lui accorda une
pension de B00 florins avec le titre de composi-
teur de la cour; mais pendant plusieurs années
il ne lui demanda rien, à l'exception du petit
opéra intitulé ; Le Directeur de spectacle, qui
fut représenté au château de Schosnbruuu
en 1788. Son obstination à cet égard fil dire un
jour par le compositeur à l'intendant qui lui
payait ses honoraire* : Monsieur, c'est trop
pour ce qu'on nu demande, et pas aaet
pour ce que Je pourrais faire. On a peine a
comprendre l'attachement que Mozart montra
toujours pour un prince qui appréciait si mal et
récompensait si peu son mérite ; cependant ce
fat cet attachement qui l'empêcha d'accepter les
offres séduisantes que lui fit le roi de Prusse Fré-
déric-Guillaume II, lorsqu'il visita Berlln.Ce prince
lui ayant demandé ce qu'il pensait de sa chapelle,
il répondit avec sa franchise ordinaire : ■ Sire ,
■ votre chapelle possède beaucoup d'artistes dis-
■ tangues, et nulle part je n'ai entendu exécuter
* si bien des quatuors ; mais ces messieurs
1RT 33S
■ réunis pourraient fair» mieux encore. — Eh'
■ bien, lui dît le roi, reste?, arec moi : voua
■ seul pouvez faire ce changement : je voua
• offre pour votre traitement annuel 3,000 écus
• (11,250 fr. ). — Quoi! me fàudra-t-il aban-
• donner mon bon empereur ? ■ Le roi , touché
de cette marque d'attachement désintéressé,
ajouta : • Eh bien , pensez-;, mes offres su bsis-
• tent, ne vinsaiex-vous ici que dans un an. »
Préoccupé de cette conversation, Mozart retourna
à Vienne et consulta ses amis sur nne circons-
tance si importante, qui devait décider de son
sort; Ils le pressèrent pour qu'il acceptât le*
offres du roi de Prusse, et il se décida a de-
mander sa démission à l'empereur. Joseph II vit
d'un coup d'cell la tache qu'imprimerait a. son
règne le départ d'un artiste si renommé, pour
passer au service d'une cour étrangère, et, dé-
cidé a le retenir, Il lui dit de l'air le plus affable:
Eh quoi! mon cher Mozart, vous voudriez me
quitter? Interdit à ces paroles, Mozarl regarda
le prince avec attendrissement et lui' dit : Ma-
jesté, je me recommande à votre bonté... je
reste à votre service (1). Aucune amélioration
dans le sort du compositeur ne résulta de cet en-
tretien. Lorsqu'il revint chez lui , un de ses amia
lui demanda s'il n'avait paa profité de cette cir-
constance pour faire porter son traitement à
une somme convenable : Eh! qui songe à cela T
répandit Mozart avec colère. Cependant si la
crainte de voir abandonner son service par un
grand artiste pour passer dans une cour étran-
gère avait ému un instant l'empereur Jo-
seph II, il est certain qu'il ne goûta jamais
aa musique, trop forte pour son organisation
musicale. Rien de plue significatif a cet égard
que les révélations du poète d'Aponte, auteur
des excellents livrets des iïoees de Figaro et
de Don Juan, le crois ne pouvoir mieux faire
que de rapporter quelques passages de ses Hé-
moires , pour faire connaître quelle était la vé-
ritable situation de Mozart a la cour de Vienne.
• Wolfgang Mozart, dit d'Aponte, quoique doué
■ par la nature d'un génie musical supérieur
■ peut-être a tous les compositeurs paaséi, pré-
• seuls et futurs, n'avait pu encore Taire éclater
• son divin génie a Vienne, par suite de la cabale
Ui itocbilu, <ml • rapporté cette anecdote diiu la Ga-
lette amicale de Lclpalck, prétend que Jeaaph H alunit
■manda potnt. Quasi
334 MOI
■ ds ses ennemis : il y demeurait obscur et bié-
■ connu, semblable a une pierre précieuse qui ,
• enfouie dans les entrailles de la terre, y dé-
robe le secret de sa splendeur. Je ne puis ja-
■ mais penser sans plaisir et sans orgueil que
> ma seule persévérance et mon énergie furent
• en grande partie la cause à laquelle l'Europe
■ et le inonde durent la révélat'ss» complète des
■ merveilles de cet incomparable génie.
■ H'élant rendu chez Mozart, je lui demandai
■ s'il lni conviendrait de mettre en musique un
■ opéra composé tout exprès pour lui. — Ce
■ serait avec beaucoup de plaisir, me répondit-il,
■ mais je doute d'en obtenir la permission. — Je
• me charge de lever toutes les difficultés. — Eh
■ bien, agissei....
■ Causant on jour arec lui, il me demanda si
■ je pourrais mettre en opérala comédie de Beau-
■ marchais intitulée Les Noces de Figaro. La
■ proposition Tut de mon goût. Je me mis à l'ou-
■ vrsge, et le succès fut soudain el universel....
■ An fur et mesure que j'écrivais les paroles,
• Mozart composait la musique ; en six semaines
• tout était terminé. La bonne étoile de Mozart
■ voulut qu'une circonstance opportuns se pré-
■ sentit et me permit de porter mon manuscrit
» à l'empereur. — Eh quoi! me dit-il, tous savez
• que Mozart, remarquable pour la musique
■ instrumentale, n'a jamais écrit pour le chant,
■ sauf une seule fois, et cette exception ne vaut
• pas grand'chosel — Moi-même, répliquai-je
■ timidement, sans la bonté de l'empereur, je
■ n'eusse jamais écrit qu'un drame à Vienne.
■ — C'est Trsl; mail cette pièce de Figaro,
■ je l'ai interdite a la troupe allemande. — Je le
• sais ; mais, ayant transformé cette comédie en
■ opéra, j'en ai retranché des scènes entières,
■ et j'en ai abrégé d'antres , ayant soin de faire
• disparaître tout ce qui pouvait choquer les
• convenances et le bon goût; en un mot, j'en
• ai fait une œuvre digne d'un théâtre que Sa
• Majesté honore de sa protection. Quant a la
• musique, aulant que je puis en juger, elle me
■ semble un chef-d'œuvre. — Bien; je me fie ■
■ votre goût et à votre prudence : remettez la
■ partition aux copistes. ■
L'Enlèvement du S^roiJ avait été représenté à
Tienne, le 13 juillet 1781. Le 4 sont suivant,
Mozart éponsa Constance Weber, virtuose sur le
piano, dont II eut deux fils. Pour subvenir aux
besoins de sa famille, il ne possédait que son
revenu fixe de buit cents flwins, comme compo-
siteur de la cour : il trouvait le surplus dans le
faible produit de ses compositions, dans les
leçons de pisno qu'il donnait chez lui, et surtout
dans les contredanses et les Taises qu'il écrivait
pour les bals et les redoutes : car c'est a ce tra-
vail qu'était souvent condamnée la plume qui se
reposait en écrivant Don Juan, les Noces de
Figaro, Cosifan lutte, et la Flûte enchantée.
L'été, Mozart voyageait pour donner des concerta:
c'est pour cas voyages qu'il a composé la plu-
part de ses concertos de piano. En 1783 parut son
Davidde pénitente, oratorio qui renferme de*
morceaux de la plus grande beauté , particuliè-
rement un trio pour deux soprani et tenore qu'on
peut mettre an rang de sas plus belles produc-
tions. L'année suivante, ses travaux prirent une
activité prodigieuse qui se soutint jusqu'à s*
mort. Les six beaux quatuors connus comme
son œuvre 10* parurent en nas ; H les dédia à
Haydn. Dans son épltre dédicatoire , écrite avec
une louchante simplicité, il dit au célèbre maître
de chapelle du prince Esleriiazy, que c'est de
lui qu'il a appris è faire des quatuors, Cest i
cette époque que le père de Mozart vînt visiter
son fils a Vienne, et pris Haydn de lui dire avec
sincérité ce qu'il pensait du mérite de ce fils,
objet des espérances et de l'ambition paternelles :
Sur mon honneur et devant Dieu, répondit le
grand homme, je vous déclare que votre fils
est le premier des compositeurs de nos jours.
Après le petit opéra du Directeur de spectacle,
joué au palais de Schœnbrunn en 1760, vint dans
la même année ta partition prodigieuse des
Noces de Figaro , qui renferme plus d'idées
nouvelles, de créations de tout genre et de véri-
table musique que ce qu'avaient produit toute
l'Allemagne et l'Italie dans le genre dramatique
depuis un demi-siècle. Les proportions de la par-
tition des Noces de Figaro sont colossales : elle
abonde en airs, duos, morceaux d'ensemble de
caractères différents, où la richesse des idées, le
goût et la nouveauté de l'harmonie , des mo-
dulations et de l'Instrumentation se réunissant
pour former l'ensemble le plus parfait. Les deux
finales du deuxième et du quatrième acte sont
seuls des opéras entiers, plus abondants en
beautés de premier ordre qu'aucune autre pro-
duction dramatique. Rien de ce qu'on con-
naissait avant les Noces de Figaro ne pou-
vait donner l'idée d'an pareil ouvrage. Le succès
de celte admirable production de l'art le plus
élevé fut général en Allemagne dès son apparition ;
partout il excita l'enthousiasme , et de tous las
opéras de Mozart, ce Tut celui qui fut le mieux
compris s. son origine.
Il y a beaucoup de contradictions en ce qui
concerne les ouvrages dramatiques de Mozart.
On vient de voir que, suivant d'Aponle , Mozart
composait la musique de Figaro au fur et a me-
sure qu'il M écrivait le livret; Léopold Mozart,
v Google
au contraire, écrit » M fille, le 11 novem-
bre 1785 : « La musique (des /lace* de Figaro)
• ne me donne pns d'inquiétude: mais il aura bien
» de* cannes i Taire et beaucoup de discussions,
■ jusqu'à ce qu'il obtienne qu'on dispose selon
■ ses Tues le librello, qui est tiré de la comédie,
• et qui a grand besoin d'être modifié. ■ Si l'on
en croit Oulibiclieff , dont le guide est le con-
seiller de Nfssen, la cabale des ennemis de Hourt
triompha a la représentation de l'ouvrage : « Le
• public, dit-il , écouta jusqu'au bout avec froi-
■ deur : Figaro tomba tout du long et de long-
• temps il ne put se relever a Vienne. ■ d'Aponle
dit an contraire : * Enfin le jour de la première
• représentation de l'opéra de Mozart arriva ;
■ elle eut lien a la grande «oufusion des macttri.
■ .... Cet opéra eut un succès d'enthousiasme. •
Ici le poète est évidemment dans le vrai , car
Léopold Hourt écrit a sa fille, le 18 mai 17BS:
■ A la seconde représentation des Nome di Fi-
• gara on a répété cinq morceaux i on en a re-
■ demandé sept i la troisième : un petit duo (au
■ Varia) a été chanté trois fois. » Il est hors
de doute que la population viennoise, essentiel'
lement frivole , n'a jamais été parlée d'instinct
vers la grande musique ; mais il y a eu de tout
temps i Vienne beaucoup d'artistes et d'amateurs
d'élite qui y ont dominé le goût du public. Les
plue grands obstacles rencontrés par les œuvres
sublimes de Motart , dans la ville impériale, ont
été quelques maîtres jaloux, à la, tête desquels se
plaçait toujours Salieri ; puis les chanteurs ita-
liens à qui cette musique, trop belle par elle-
même , était antipathique et le sera toujours ,
parce qu'elle ne leur 'sisse pas une part assez
large dans le succès. Tout ce monde intriguait,
dénigrait l'oeuvre du nullre avant la représenta-
tion, et le public, mis en défiance, n'osait porter
un jugement favorable avant que les connais-
seurs lui eussent fait la leçon. Il n'en était pas
ainsi de la population de Prague, qui accueillit
toujours avec une admiration vive et sincère et de
prime abord les ouvragesdramaliques de Mozart.
Le professeur Niemctschek, biographe de ce grand
homme, racontede cette mauière le succès dont il
a été témoin :
> La société de Bondlni, troupe de chanteurs
• italiens, qui exploitait alternativement les théa-
• très de Leipsick , de Varsovie et de Prague,
■ entreprit de monter ici (i Prague) les Houe
■ di Figaro , dans l'année même où l'opéra (Ut
■ composé. Dès la première représentation , le
■ succès égala celui que la Flûte enchantée
• obtint plus tard. Je ne m'écarte en rien de la
■ vérité en disant que l'opéra fut joué pendant
■ (ont l'hiver uns interruption et qu'il porta un
VRI 33S
■ remède efficace h la détresse où l'entrepreneur
* Bondini se trouvait alors. L'enthousiasme du
« public était sans exemple; on ne pouvait se
■ fatiguer d'entendre Figaro. Réduit pour U
* clavecin, entrait en quintette pour la musique
* de chambre, arrangé pour les instruments à
■ vent, métamorphosé en contredanses, l'opéra
« se reproduisit dans toutes les formes, sans
. ° qu'il fût possible aux amateurs d'en éprouver
■ de la fatigue. Les chants de Figaro relentis-
i saient dans les rues, aux promenades, et l'a-
■ veugle de la guinguette était obligé d'apprendre
« /Von piu an&rai farfatlone amoroso, s'il
* voulait réunir un auditoire près de son violon
« ou de sa harpe. >
Ce fut encore d'Aponle qui fournit à Mozart
le sujet de son chef-d'œuvre d'expression drama-
tique, c'tst-a-dire Don Juan. Cette fols, l'ou-
vrage fut écrit pour le théèlre de Prague, a l'oc-
casion de l'arrivée dans cette ville de la grande -
diicbease de Toscane. Moxart a toujours dit qu'il
écrivit cette merveille de l'art pour la popula-
tion de la Bohème, qui avait Tait preuve de tant
d'intelligence de la grande musique aux repré-
sentations de Figaro. Représenté le 1 novem-
bre 1787, Don Juan fut porté aux nues par les
habitants de Prague, qui le déclarèrent le plus
beau , le plus complet de tons les opéras repré-
sentés jusqu'à ce jour. Bientôt après, il fut mis
en scène à Vienne ; mais il j eut no sort très-
différent. Mal monté, mai répété, mal joué,
mal chanté et plus mai comprit, dit avec
raison Oulibicheff , H v fut complètement
éclipsé par F Azur de Salieri. d'Aponle dit aussi,
en parlant de cette mise en scène I Vienne :
DonJuan ne /if aucun plaisir. Tout le monde,
Motart excepté, s'imagina que l'ouvrage avait
besoin d'être retouché. Trop de beautés étaient
accumulées dans cette partition, et ces beautés
étaient d'un genre trop nouveau pour qu'elle lût
comprise par le public dès son apparition ; quel-
ques musiciens seulement virent que Mozart
avait allant dans cet ouvrage le dernier degré de
l'invention et du sublime. Les gens du monde et
les critiques en parlèrent diversement; mais
quand le temps eut lait justice de ces jugements
sans valeur, l'Allemagne tout entière s'enthou-
siasma pour cette immortelle production du
génie.
De retour à Vienne, au commencement de 17S8,
Mozart reprit ses travaux de composition instru-
mentale et vocale , où il déployait une merveil-
leuse activité. Ce fut alors qu'il commença a
ressentir les premiers symptômes d'une ma-
ladie de poitrine, compliquée d'une affection ner-
vente uni le Jetait souvent dan* des accè* de
by Google
236 HC
sombre mélancolie. Le travail était alors sa seule
ressource contre ses Irislea pensées, quoiqu'il
d mal. Il écrivait avec une incroya-
rapidité, et semblait ~t>tolôt improviser que
composer ; cependant tous m» ouvrages portent
le cachet de la perfection , bous le rapport de
l'art d'écrire comme sont celai de l'invention.
Ce (ut dans cette année que, parmi beaucoup
d'autres compositions, j| écrivit m* trois der-
nières grandes symphonies. En 1789, il produisit
son dernier quatuor, en ré, écrit pour le roi de
Prusse; un rondo (Al desio) ajouté dans les
Noue M Figaro , pour M™* Ferraresi del Bene;
une sonate puni- clavecin seul (en ré); quatre airs
écrits pour une cantatrice nommée Mlle Ville-
neuve, lesquels furent intercalés dans les opéras
Italiens de Cimarosaet de Paislelio, I due Ba-
'oni , n BarHere di Siviglia, et II Burbero
dt buon core; le quintette (en la) pour clari-
nette, 1 violons, alto et violoncelle, 12 menuets
et il allemandes pour orchestre, enfin, sa par-
tition de Cosi fan tulle , charmant ouvrage qui
fut représenté le 36 janvier 1730 , et qui eut à
Vienne un brillant succès.
Le mal qui le consumait prenait chaque jour
on caractère plus alarmant. La crainte de la mort
ne tarda point a s'emparer de son esprit, et le
tourmenta jusqu'à ses derniers moments. Une
pensée l'aisiégait incessamment : U ne croyait
point avoir assez bit pour sa gloire; elle lui
faisait redoubler un travail qui épuisai! ses forces.
Ses amis essayaient de ie distraire et le condui-
saient dans un café ou estaminet voisin, où il
retrouvait son goût passionné pour le billard j
mais rentré chez lui, il se livrait de nouveau
nu travail avec excès. S'il se promenait en voi-
ture, il ne voyait rien, restait absorbé dans de
tristes pensées, et marquait tant d'impatience ,
qu'il fallait le ramener chez lui, où il se bâtait de
reprendre le travail qui le tuait. C'est dans cet
étal qu'il entreprit, à la demande de Schtkaueder,
directeur d'au théâtre de Vienne , la compoettioa
de la flûte enchantée. Ce Scttlkaneder était s
la Tois directeur et acteur de son théâtre, écrivait
de mauvais canevas de pièces , et même y met-
tait parfois des airs de sa façon. Les affaires de
son théâtre étaient en fort mauvais étal. Dsns sa
détresse il alla trouver Mozart, lui exposa sa si-
tuation, et pria l'illustre maître de lui venir en
aide. — ' Que puls-je (aire pour vousT— Mesau-
■ ver, en écrivant pour mon théâtre un opéra
• dans le goût du public de Vienne. Vous pourrez
■ faire la part de votre gloire et celle des con-
■ naiseeurs; mais l'essentiel est de plaire au pen-
■ pie de toutes] les classes. Je vous fournirai le
a livret, et je ferai la dépense de la mise en
■ scène. — Je consens I ce que vous me propo-
■ ses. — Que me demandez-vous pour vos bono-
• rairesT — Voua m'avez dit que vous ne pos-
«. sédez rien. Écoutez, je veux vous sauver, mais
■ non perdre le fruit de mon travail ; je voua
« livrerai ma partition, doul vous me donnerez le
■ prix que vous pourrez, mais en vous interdi-
« sant le droit d'en donner des copies. Si l'opéra
■ réussit, je me payerai en vendant ma partition
■ a d'autres théâtre*. ■ Le marché (ht conclu à
ces conditions , et le maître se mit immédiate-
ment k l'ouvrage pour enfanter cette sublima
création connue en France sous le nom de la
Flûte enchantée, mais plus exactement la
Flûte magique, ouvrage d'an genre absolument
diflérent des autres opéras de Mozart, ou brillent
une fraîcheur, une giace, qu'on ne croirait pas
avoir pu se trouver dans l'imagination d'un
mourant. Pendant qu'il l'écrivait, il ne voulait
interrompre son travail ni le jour ni la nuit
Souvent U tombait dans un épuisement absolu et
avait des défaillances qui duraient plusieurs mi-
nutes; mais les supplications de sa femme ni
celles de ses amis ne purent jamais obtenir qu'il
suspendit la composition de cet opéra, qui fut
achevé au mois de juillet 1791 et joué le 30 sep-
tembre suivant, avec un succès dont il n'y avait
jamais eu d'exemple h Vienne, car il en fut donné
cent vingt représentations de suite. Mozart no
put assister qu'aux dix premières ; trop souffrant
ensuite pour aller au théâtre , il mettait sa mon-
tre sur astable, et suivait des yeux le mouvement
des aiguilles pour savoir le morceau qu'on exé-
cutait. Au milieu de ce triste plaisir, l'idée que
tout serait bientôt fini pour lui le saisissait, et
il tombait dans un profond accablement.
Le même enthousiasme qu'avait montré le pu-
blic de Vienne pour la Flûte magique se mani-
festa dans toute l'Allemagne; car on joua bientôt
l'ouvrage sur tous les théâtres. Au mépris de sa
promesse formelle, Schikaneder en avait vendu
des copies. En apprenant cet acte de friponnerie,
Mozart se contenta de dire : Le coquin!
C'est ici que se place une anecdote rapportée
par Ctar. Fr. Cramer dans une brochure écrita
a Vienne en 1 797, et publiée en français à Paria,
en 1801, sous le titre : Anecdote* sur W. 6.
Mozart. Il résulte de son récit qu'un étranger
mystérieux se présenta u
maître, lorsque déjà s
vives inquiétudes, et lui a'
position d'une messe d
payée généreusement d'aï
son nom ; que plusieurs fois le même personnage
s'était représenté a Itmproviste pour recevoir la
partition du Requiem , et que Mozart, frappé
n jour ch« l'illustre
U santé lui inspirait do
it demandé ta com-
; Requiem, qu'il avait
is vouloir dire
de l'Idée de sa mort prochaine, avait cru voir,
dans ces apparitions, des avertissements du
elet. Le conseiller de Nksen qui , longtemps
•pris la mort de ce grand Liomme, Épousa
m veuve, rapporte le bit d'une manière pins
simple et plus naturelle. Suivant sa version ,
Mozart travaillait a la Flûte magique lorsqu'il
reçut une lettre anonyme par laquelle on te
chargeait de composer une messe de Iie.iiv.iem,
en l'invitant de nier le prix de son ouvrage et
d'indiquer le jour od son travail aérait terminé.
Étonné de celle Étrange demande et du mystère
dont on l'enveloppait, Mozart consulta sa femme
qui lui conseilla de répondre par écrit qu'il con-
sentait a Taire ce qn'on lui demandait, sans pou-
voir toutefois fixer le moment où le travail se-
rait terminé , et qu'il en niait le prix a certaine
somme. Peu de temps après, le messager qui
avait apporté la première lettre revint , et non-
seulement 11 remît au compositeur la somma
demandée, mais il ajouta qu'une augmentation
considérable de salaire serait payée quand le
Requiem serait achevé. Il ajouta que Mozart
pouvait travailler â loisir, mais qu'il ne fallait
pas chercher a connaître le nom de la personne
qui demandait cette composition. Absorbé dans
de sombres réflexions, Mozart n'écoula pas tes
observations de sa femme sur cette aventure
singulière. Déjà il était préoccupé de la composi-
tion do Requiem demandé; Use mit immédiate-
ment au travail, ety déploya tant d'activité, qu'il
aurait épuisé le reste de sea forces, ai un autre
objet important ne fol venu le distraire de ce
triste sujet d'occupation. L'époque du couron-
nement de l'empereur Léopolil, comme roi de
Bohème, était arrivée. L'administration do théâ-
tre de Prague ne songea qu'au dernier moment
A faire écrire un nouvel opéra pour cette cir-
constance : elle eut recours à Mozart dans les
premiers jours du mois d'août; eu lui annon-
çant que les états généraux de la Bohême
avaient choisi La Clémence de Tilvs, de
Métastase. Flatté de la préférence dont il était
l'objet , il accepta tes propositions qui lui étaient
faites , quoique le terme qu'où lui fUail fût si
court, qu'il fut obligé de réduire l'ouvrage en
deux acte*, de n'écrire que les moreeaui princi-
paux , et de faire faire le récitatif par un de sea
élevés nommé Snssmiver (voy. ce nom}. • Au
■ moment où il montait en voiture avec sa
■ férn-ne pour se rendre à Prague, dit M. de
■ Wlsstn , le messager reparut, tel qu'un esprit,
• et tirant ta femme par la robe, il lui demanda
- ce que deviendrait le Kequtem. Notait
« s'excusa sur l'urgence du voyage et sur 11m-
■ possibilité on il avait été d'en prévenir le
337
■ cette personne voulait attendre, il se mettrait
« a l'œuvre après son retour. Le messager parut
• satisfait de cette assurance. .-
Au fond, les différences de ces deux ver-
sions sont peu importantes. Il ne s'agit pas de
mettre en garde le public contre la supposition
d'un événement surnaturel : ce qui importe ,
c'est que l'idée s'en est produite dans le cer-
veau de Mozart et a exercé une influence funeste
sur sa santé. La demande d'un opéra pour le
couronnement de Léopold vint faire une salu-
taire diversion I ses tristes pensées. Arrivé à
Prague , il se mit an travail , et dans l'espèce de
dix -huit jours il eut terminé sa partition , dont il
livrait les feuilles aux copistes s. mesure qu'il
te* écrivait. Cependant II n'y a pas un morceau
faible dans ce charmant ouvrage , qui fut repré-
senté le B septembre 1791. Tons les aire, les
duos , le finale du premier acte , et le trio du se-
cond sont d'une beauté achevée.
Ce nouvel excès de travail et l'exaltation
qu'il lui avait donnée semblaient devoir anéantir
les forces de Mozart; cependant les distractions
qu'il trouva à Pragne ranimèrent son courage
et lui rendirent une partie de son ancienne gaieté.
Quand il revint A Vienne, sa santé paraissait
améliorée ; son premier soin rat de terminer .sa
partition de la Hâte magique; II ne restait A
écrire que l'ouverture et la marcha des prêtres,
au commencement du second acte; ces mor-
ceaux lurent termines en deux jours. On sali
que l'ouverture a pour commencement de l'al-
légro une enlrée fuguée sur ce motif :
m
#FFS=
frfc^gtox^
Le professeur de piano de Berlin , Louis Ber-
ger, élève de Clementi , * accusé Notait de pla-
giat , parce que la 5<" sonate de l'œuvre VI de
Clementi et
,gk '
Mais , pour nu génie comme celui de Mozart,
ce n'est évidemment qu'une rencontre fortuite.
Après avoir terminé ce travail en si peu de
tempe, il sa remit à la composition de son Re-
quiem, et finit par ae persuader qu'il Tenait de
recevoir nn avertissement du ciel , et qu'il tra-
vaillait à son hymne de mort. Rien ne put le
distraire de cette idée funeste, qui acheva d'a-
battre le reste de ses forces. Sa femme , alar-
mée de m sombre mélancolie et de sa faiblesse,
voulut te reposer et le distraire ; elle le conduisit
an Prater (1) en voiture, par une belle matinée
d'automne. Ce fut là que Mozart lui découvrît
le secret de son Ime sur le Requiem : « Je l'é-
■ cris pour moi-même, dit-il en pleurant;
■ bien peu. de jours me restent à vivre; je ne
« le sens que trop. On m'a donné du poi-
• son ; rien n'est plus certain. Il est facile
d'imaginer quel fut le serrement de coeur delà
pauvre femme.. Rentrée chez elle, elle envoya
chercher le médecin qui fut d'avis d'enlever eu
malade aa fatale partition. Mozart s'y résigna,
mais sa tristesse s'en augmenta. Néanmoins
quelques jours d'un repos forcé lui procurèrent
du soulagement. Le 15 novembre, aa situation
fut assez bonne pour qu'il pût écrire nue petite
cantate ( V Éloge de l'amitié) qu'on lui avait
demandée pour une loge de francs-maçons donl il
était membre. En apprenant que l'es écuUou avait
été bonne et que le morceau avait en du succès,
il sesentitrauime.il redemanda alors la partition
du Requiem. Le croyant horsdedanger,sa femme
n'hésite pas à Ta lui rendre. Mais bientôt toutes ses
douleurs physiques et morales reparurent avec
plus d'intensité, et cinq Jours après la flte maçon-
nique, Il fallut le porter sur son lit, d'où il ne se
releva plus. A peine était-il étendu sur cette cou-
che mortuaire quand on lui apporta sa nomi-
nation de maître de chapelle de la cathédrale de
Saint -Etienne , et des propositions avantageuses
lui arrivèrent dans le même moment de plu-
sieurs directions des grands tbéttres dont l'alten-
(1) PnEsuuik fiTortle des baMUnti de Vleuc.
tion venait d'être fixée par l'éclatant et universel
succès de la Flûte magique. En apprenant
coup sur coup ces tardives prospérités dont il ne
devait pas jouir, Mozart s'écria ■■ Eh quoi ! c'est
à présent qu'il faut mourir! Mourir, lorsque
enfin je pourrait vitre heureux f Quitter
mon art, lorsque délivré des spéculateurs sur
mon travail et soustrait à Vesclavage de la
mode, il me serait loisible de travailler selon
les inspirations de Dieu et de mon cœur!
Quitter ma famille , mes pauvres petits en-
fants, au moment oùj'auraispu mieux pour-
voir à leur bien-être! M'étais-je trompé en
disant que f écrivais le Requiem pour moi-
même f
Quinze jours s'éconlèrent dans de grandes
souffrances, où les médecins reconnurent les
symptômes d'une inflammation <ln cerveau. Sa
foi, qui avait toujours été vive et sincère, condui-
sit Mozart à une parfaite résignation. Il eut le
pressenti ment de son dernier moment, car Sophie
Webcr, sa belle-sœur, étant venue demander de
ses nouvelles dans la soirée du * décembre, il
lui dit : Je suis bien aise devons voir; restez
près demoi cette nuit; je désire que vousme
vouiez mourir. Elle essaya de lui donner quel-
que espérance. Non, non, dit-il, je sens que
tout est fini. J'ai déjà le goût de la mort sur
la langue. Restes, -. si vous n'étiez pas ici, qui
assisterait ma Constance? Sophie courut aver-
tir sa mère, et revint presque aussitôt. Elle trouva
Sussmayer debout près du lit de son maître : U
soutenait de ses mains la partition du Requiem
entrouverte. Après en avoir regardé et feuilleté
toutes les pages avec des yeux humides, Mozart
donna il voix basse ses instructions à son élève
pour terminer l'ouvre; puis il se tourna
vers sa femme et lui recommanda de tenir se
mort cachée jusqu'à ce qu'elle eût fait prévenir
Albrechtibcrger (l)j Car, ajouU-t-il, devant
Dieu et devant les homme*, c'est à lui que
ma place revient. Le médecin entra dans oe
moment et fil mettre sur la tète des compresses
d'eau froide. L'ébranlement qui en résulta fit
perdre immédiatement au malade le mouvement
et la parole. La pensée seule vivait encore; par
un dernier effort, il tourna les yeux vers Me*-
mayer. Minuit sonna; avant que le dernier coup
eût retenti, Mourl expira (G décembre 1791),
tans avoir accompli sa trente -sixième année.
Ainsi finit ce grand homme, dont l'enfance avait
été environnée de prestiges et de caresses, mais
qni , parvenu a Tige d'homme, n'avait trouvé de
bonheur que dan» ses travaux. A l'activité qui)
y mit dans tes dernir-.res innée» de ta vie, il sem-
ble avoir eu le pressentiment de u lin prématurée.
On » retrouvé, «prêt sa mort, le catalogue de ses
composition» depuis le 9 février 1784 jusqu'au
la novembre 1791, écrit de sa main : le détail
en parait presque fabuleux I En 1784, six con-
certos de piano, le fameux quintette pourpiano,
liautbois, clarinette , cor et basson , deux sonates
de piano , dont la grande en Vf mineur, des va-
riations, et le quatuor en al bémol, pour violon,
de l'œuvre 10*. L'année suivante, les quatuors
en la sien ut du même œuvre, trois concertos
de piano, dont celui en ré mineur, le quatuor pour
piano en tôt mineur, la grande fantaisie en ut
mineur, trois airs Italiens, le beau quatuor et le
trio ajoutés dana l'opéra de la Vilkmella , des
chansons allemandes, des cantates de francs-
maçons, un andante en ti mineur, pour violon
principal et orchestre, la grande sonate en mi
bémol, pour piano et violon. Est 17B6, l'opéra
intitulé le Directeur de ipeetaele, le* Ifoeet
de Figaro, des duos, scènes et sirs italiens pour
plusieurs opéras, la grande symphonie en ré, trois
concertos de piano, dont celui en ut mineur,
un concerto pour cor, le quatuor pour piano en
mi bémol, deux trios pour piano, violon et vio-
loncelle , le quatuor en ré pour violon , le brio
pour piano, clarinette et alto, la grande sonate a
quatre mains en fa , et des variations. En 1 78" ,
Don yuan , les quintettes de violon en ut et en
sol mineur, plusieurs airs italiens et allemands
avec orchestre, des recueils de danses el de valses,
des sérénades pour plusieurs instruments ; la so-
nate a quatre mains en ut, et nue autre sonate
pour piano el violon; l'année suivante, les
grandes symphonies en ut , en mi bémol et eu
toi mineur, plusieurs morceau* ajoutés a Don
Juan, trois sonates pour piano, un concerto
pour le même instrument, trots trios pour piano,
violon et violoncelle, le trio en mi bémol pour
violon, alto et basse, des rondeaux et morceaux
détachés pour piano, plus de quarante danses et
valses pour l'orchestre, des chansons allemandes,
des canons, et l'instrumentation nouvelle tVAcit
et Oatatée, de ruendel. En 1783, deux quatuors
pour violon, le beau quintette en la pour cla-
rinette, deux violons, alto et basas, plusieurs
scènes et aire avec orchestre pour divers opères,
de» sonates de piano, une multitude de danses
et de valses , la nouvelle instrumentation du
Meule, de Hssndel. En 1790, Cosi fa» tutte,
deux quatuors tie .violon, le quintette en ré, la
nouvelle Instrumentation de la Fêle d'Alexan-
dre et la Sainte-Cécile, &t Htendel, beaucoup
■ pour .divers instruments.
En 1791 , deux concertos de piano, deux can-
tates avec orchestre, le quintette en mi bémol,
le quintette pour harmonica, des morceaux dé-
tachés pour plusieurs opéras, beaucoup de danses,
de menuets et de valses; enlin, dans les quatre
derniers mois de sa vie, et lorsqu'il descendait
dans la tombe, La Flûte enchantée, la dé-
mence de Titus , le bel Ave verum corput,
un concerto de clarinette pour Stadler, une can-
tate de francs- maçons, et le célèbre Requiem.
Une polémique animée sur l'authenticité de ce
dernier ouvrage s'est agitée en 1815, à l'occasion
d'un article de Godefroid Weber, inséré dans
l'écrit périodique intitulé f xcilia, Déjà des doutes
s'étalent élevés sur cette authenticité lorsque
Breitkopfet Hajrtel publièrent, en 1800, la parti-
tion de l'ouvrage. Plusieurs personnes en attri-
buaient la plus grande part k Sussmayer, élève
do Mozart, et maître de chapelle à Vienne.
Étonnés de pareilles assertions, les éditeurs priè-
rent Sussmayer de déclarer la vérité. La réponse
de cet artiste parut dans le premier numéro de
la Goutte musicale de Laipsick {4°w année). Il
y disait que la mort avait empêché Mozart de
mettre la dernière main à son ouvrage, parti-
culièrement dans l'instrumentation , et que le
dernier morceau écrit par lui était le qud re~
turget ex . favilld. Sttsamajer déclarait qu'il
était l'auteur de tout le reste. On ne parla
bientôt plus de cette affaire, et l'on s'était ac-
coutumé à considérer Mozart comme l'auteur
unique du Requiem connu sous son nom, lorsque
Godefroid Weber (voy, ce nom) éleva même
des doutes sur la portion de l'ouvrage attribuée
a Moxart parStamayer, el en donna une critique
sévère, oh il lit voir l'analogie des thèmes du pre-
mier morceau et du Kyrie avec ceux de plu-
sieurs compositions de Htendel. Toute l'Allema-
gne se souleva contre la critique de Weber ; les
pamphlets, les articles de journaux, les lettres
particulières et même anonymes, rien ne lui fut
épargné. Il prit alors le parti de faire imprimer
a. part sa critique, ainsi que la polémique qu'elle
avait fait nallre, et publia le tout sont ce titre :
Ergebnisse der bieherlgen Forsehunçen (lier
die Hchtlieit des Mosartschen Requiem (Ré-
sultats des recherches faites jusqu'à ce jour sur
l'authenticité du Requiem de Mozart] , Hayence,
Scbott, 1816, in-8" de 130 pages. Parmi cenx
qui Intervinrent dans cette discussion , l'abbé
Stadler, maître de chapelle a Vienne, tut celui
qiUjetale plus de lumières sur l'objet en question,
dans UM dissertation qui a pour titre : Verthei-
dlgung der Ecktheit des Mozartischcn Re-
quiem. Allen Verehrem itosartt .geuHdmet
(Défense de l'authenticité du Requiem de Moiart,
,gk
340 MOZ
dédiSeàiouslcs admirateurs dece grand homme),
Vienne, 1811 , fn-8° de 30 piges. Wtber n'ec- I
Cordait pas même k Mozart la part que lui lais-
sait Sûsamajer dans sa lettre : l'abbé Stadler
au contraire l'augmente dans sa dissertation. Le
premier présumait qu'on avait tiré de feuilles
éparses des idées dont on avait lait le Requiem ;
le second parle d'un manuscrit entier de la main
de Mozart, qu'il avait bous tes jeux ; une partie
de ce manuscrit était sa propriété, l'autre appar-
tenait k Joseph Eybler, maître de chapelle de
l'église cathédrale de Vienne. Les deux parties
de cette précieuse relique sont maintenant réu-
nies à la Bibliothèque Impériale de Vienne. Weber
ne se tint pat pour battu ; il s'obstina et fit pa-
raître dans la Cxcflia de-nouvelles observations
qui ont été imprimées a part, sous ce titre :
Weitere Ergebnisse der weiferen Forschu^-
gen tiber die Echiheit des àlosart'ieken Re-
quiem (Suite des résultats des recherches conti-
nuées sur l'authenticité du Requiem de Mozart),
Mayence, lgî7, in-8" de 56 pages. L'abbé Stadler
répliqua par un supplément à sa dissertation,
intitulé : Naektrag sur Verthet&igvng der
Echiheit des Moiart' tchen Requiem (Supplé-
ment à la défense de l'authenticité du Requiem
de Mozart), Vienne, 1827, in-8' de dis-huit pages.
G. L. P. Sievers a essayé d'éclaircir de nouveau
cette question et de résumer la polémique sou-
levée a ce sujet dans un écrit qui a pour titre :
Mozart und Sûssmayer eïn neues Plagiat,
erslerm sur last gelegt , vnd eitte nette Ver-
mutkung , dis BuUtehvng de» Requiems be~
treffend (Mozart et Sûssmayer, nouveau plagiat
démontré, et conjecturé nouvelle concernant
l'origine du Requiem de Mozart) .Mayence, 1829,
in-8° de il et 77 pages. On croyait que la fa-
mille de Moiart mettrait fln a celte discussion
dans la collection de documents pour la biogra-
phie de Mozart qu'elle a publiée a Leipsick en
1828 1 mais elle a gardé le silence k cet égard.
Quoi qu'il en soit, il résulte des renseignements
fournis par l'abbé Stadler que la plus grande
partie du Requiem appartient réellement au
grand artiste dont il porte lé nom ; que le travail
de Moiart finit avec le verset Hotlias, et que
te reste , y compris une partie du Lacrymota,
appartient à Sftssmaver. J'ai constaté l'exactitude
de ces faits par la lecture que j'ai faite, en 1850,
de la partition originale, à la Bibliothèque impé-
riale de Vienne, où j'étais accompagné d'Antoine
Schroid, de FischofT, de Charles Ciernv, et de
mon fils Edouard, à qui j'ai fait part de mes re-
marques.
En 1838, on opéra posthume attribué a Moiart ,
a été publié sous le litre de Zalde, en partition
réduite pour te piano. L'éditeur, André , d'Ofien-
bach, était possesseur des manuscrits de Moiart,
qu'il avait achetés de sa veuve. Il en a publié un
intéressant catalogue thématique. Des réclama-
tions se sont élevées en Allemagne et en France
contre ta publication de Zatde, considérée
comme une fraude commerciale. Il me semble que
le caractère respectable et bien connu d'André
devait le mettre! l'abri d'une pareille imputation.
Lorsque je visitai sa maison, en 1838, on était
occupé dans ses ateliers au tirage de cette par-
tition ; j'en ai examiné quelques pages , et j'y ai
reconnu la manière , le style des premiers ou-
vragée de Mozart, c'est-à-dire de Mitridate et
de Lueio Silla, dont las partitions existent k 1»
bibliothèque du Conservatoire de Paria, Je crois
donc que Zalde est de ce temps. Une cir-
constance de la vie de Moiart rend ma conjec-
ture vraisemblable : une lettre de son père, da-
tée de Milan, le 13 septembre 1771 (G. JV. F.
Nitten, Biographie W. A. Mozart's, p. ÎS5) ,
contient rengagement qu'il avait contracté avec
la direction du théâtre de Venise, pour écrire
le deuxième opéra de la saison du carnaval
de 1771, et d'être rendu k Venise le 30 novem-
bre 1771 pour faire les répétitions ; mais retenu
k Milan par les répétitions de Lucto Silla, il ne
put exécuter cette deuxième clause de son con-
trat,' et son opéra ne ht pas représenté k Venise.
Cet opéra ne serait-il pas celui de Zalde! Je ne
puis trouver de place pour cet ouvrage qu'à cette
époque de la vie de Mozart.
Ce grand homme parait avoir été calomnié
dans son caractère et dans les actions de sa vit-
On a dit qu'il était dépourvu d'esprit, d'instruc-
tion, et qu'il ne comprenait que la musique : ces
assertions n'ont pas de fondement. Ses lettre*
prouveul qu'il j avait en lui de la finesse d'ob-
servation et qu'il saisissait k merveille le côté
ridicule de l'Importance des gens du monde. II
écrivait avec naïveté et ne visait point an trait;
mats tout ce qu'il dit est de bon sens. Il savait
bien le latin , l'italien, le français, l'anglais, l'al-
lemand , écrivait dans ces langues et les parlait
avec facilité. Il n'était point étranger aux sciences :
on cite mente son habileté singulière dans le
calcul et dans les opérations les plus difficiles
de l'arithmétique. C'est lui-même qui réduisit en
deux actes la Ctemmsa di Tito de Métastase,
et qui en fil disparaître les quiproquos do
deuxième acte, peu dignes d'un sujet si grave.
Cetle circonstance seule démontre qu'il entendait
bien la scênecl la rapidité de l'action dramatique.
Enfin ou ne peut citer de lui un seul mot qui
Justifie la réputation d'homme inepte que quel-
ques écrivains français ont voulu lui faire. Une
dieonsUnce révélée par Rocbliti, qui en fui
témoin, prouve que, sous une apparence distraite
et quelquefois bizarre, il y avait dans l'organi-
sation de Mozart ud grand rond de raison et de
sentiment. Après avoir rapporté une sorte de
Mène bouffonne que cet homme extraord insire
irait imaginée dans la maison de Dolel, directeur
de l'école Saint- Thomas a Leipsick, Rochlitz
s'exprime en termes équivalents à peu près k
ceux-d (1) :
■ Après que cette explosion de gaieté Toile eut
• duré quelques Instants et que Mozart nous
■ eut parlé en vers burlesques , comme il le fai-
• sait souvent , nous le vîmes s'approcher de la
■ fenêtre et jouer du clavecin sur les vitres, mi-
« vanl son habitude ; il cessa alors de prendre
■ part à la conversation. Celle-ci, devenue gé-
• nérale et plus sérieuse , continuait de rouler
• sur la musique d'église. Quel dommage, dit
■ nn des interlocuteurs, que beaucoup de grands
« musiciens , surtout des anciens, aient eu le
■ même sort que beaucoup d'anciens peintres,
■ en appliquant les forces immenses de leur
• génie à des sujets aussi stériles et aussi ingrats
-pour l'imagination que le sont les sujets d'é-
■ glisel — A ces paroles, Mozart se retourna.
■ Tout son extérieur était complètement changé ;
• son langage ne le Tut pas moins. Voila bien,
• dit-il, un de ces propos d'artiste comme j'en ai
• souvent entendu. S'il y a quelque ebose de
■ vrai la dedans chez vous, protestants éelatrét,
• comme vous vous appelez, parce que votre
■ religion est dans la tète et non dans le cœur,
• il n'en est pas de même chez nous autre* ca-
■ llioliques. Vous ne sentez ni ne pouvez sentir
■ ce qu'il y a dans ces paroles : Aç/nus Del , 5111
• lolÙs peccata mundi, donm noblt pacem !
« Hais lorsqu'on a été, comme moi, introduit,
" des sa plus tendre enfance, dans le sanctuaire I
■ mystique de notre religion ; que, l'ame agitée
■ de désirs vagues mais pressants, l'on a assisté
• au service divin avec ferveur, sans trop savoir
■ ce qu'on venait chercher; quand on est sorti
• de l'église fortifié et soulagé, sans trop savoir
■ ce qu'on avait éprouvé ; quand on a compris
■ la félicité de ceux qui, agenouillés sous les
■ accords touchants de VAgnu* Del, attendaient
• la communion et la recevaient avec une indi-
• cible joie , pendant que la musique répétait
■ Benedlctus qui venit t* nomme ûomim I
• 0I1 1 alors, c'est bien différent. Tout cela, Il est
■ vrai, se perd ensuite a travers la vie mondaine;
■ mais du moins, quand il s'agit de mettre en
ART Ut
• musique ces paroles mille fols entendues, ces
• choses me reviennent; ce tableau se place
• devint moi et m'émeut jusqu'au fond de l'ame. »
N'oublions pas que c'est un protestant qui rap-
porte ces paroles prononcées par Mozart , et
avouons qu'abstraction faite de sa grandeur
incomparable dans l'art, l'homme qui s'exprime
ainsi n'est pas un esprit vulgaire.
On a dit que toutes ses affections , toutes ses
Idées , toutes ses émotions étaient concentrées
dans la musique , et qu'il ne remarquait pas ce
qui était en dehors de cet art. Cela n'est pas
exact; il montra ioujours le plus tendre atta-
chement pour son père, sa mère, sa soeur, et eut
pour la femme qui devint la sienne une affection
véritable. Trop nerveux pour n'être pas sensible
a loua les genres de beauté, il éprouvait de
vives émotions a ta vue d'une riante campagne,
d'un site pittoresque, et lorsqu'il était en voyage,
il faisait quelquefois arrêter la voiture pour se
livrera ta contemplation de ces tableaux : alors
il regrettait de ne pouvoir écrire les idées musi-
cales dont H était assailli. Dans sa jeunesse, il
avait formé des liaisons d'amitié vive et sincère,
particulièrement avec le jeune musicien anglais
Thomas Linley, et plus tard il conserva une bien-
veillance naturelle, qui se répandait sur tout ce
qui l'entourait. Sa générosité allait jusqu'à l'excès
et l'en traînait' à des libéralités peu proportionnées
avec ses ressources. On rapporte h ce sujet l'a-
necdote suivante : Un vieil accordeur de clave-
cin était venu mettre quelques cordes à son
piano de voyage : ■ Bon vieillard, lut dit Mozart,
■ dites-moi ce qui vous est dû : je pars de-
■ main. * Ce pauvre homme, pour qui Mozart
était un dieu , lui répondit , déconcerté, et ai
balbutiant : • Majesté impériale!... Monsieur
■ lemaltredechapeiledesamajeatéimpérialel...
• je ne pois... 11 est vrai que je suis venu plu-
• sieurs fois chez vous... Vous me donnerez un
■ écu. — Vu écu? allons donc 1 un brave homme
• tel que vous ne doit pas se déranger pour si
■ peu. * Il lui mit quelques ducats dans la main.
■ Ah! majesté impériale! » s'écria l'accordeur.
— • Adieu, brave homme, adieu ». — Et Mozart
entra dans une autre chambre, le laissant con-
fondu de sa générosité. Il y a cent traits de en
genre dans sa vie. Celle générosité lui a été re
prochée comme un défaut d'ordre; car il faut
que l'envie gâte tout, même la bluffais* nce. Eh I
quand il serait vrai qu'un si grand artiste aurait
mal compris la vie commune, où serait le mai T
Ceux que noua avons sous les yeux sont mieux
appris a cet égard; mais aussi ce ne sont point
des Mozartsl
Ceux qui, pour se venger de sa supériorité,
243
dirigeaient des attaques île tout
sut caractère, ont dit qu'il
sa musique, et qu'il n'estimait que lui-même.
Ce reproche a pu être lait avec, bien plus de jus-
tesse à d'autres musiciens célèbres, tels que
Hamdel , Gluek et Grétry. Les sommités de l'art
seules pouvaient plaire k un nomma dont le
génie concevait cet art sons le point de rue le
pins élevé. Par le soin qu'il s pris de rajeunir
l'instrumentation de quelques-uns des beaux ou-
vrage» de liasndel , il a prouvé l'admiration qu'il
avait pour sou talent; il avouait même ingénu-
ment qu'à l'exception de quelques airs qu'il avait
colorés par les effets des instruments, il n'avait
rien ajouté a la beauté des chœurs, et que,
peut-être, il eu avait affaibli le sentiment de
grandeur. L'épltre dédicatoire de sea quatuors de
l'œuvre 10 à Haydn est aussi un témoignage non
équivoque de la justice qu'il rendait aux «uvres
de ce grand musicien. De son temps les com-
positions de Bach , restées eu manuscrit dans
le nord de l'Allemagne et dispersées dans les
mains de ses élèves , étaient peu connues du
reste de l'Europe. Lorsque Mozart visita Leipsicb
en 1789, Dotas, directeur de musique à l'école
de Saint-Thomas, fit exécuter en son honneur
quelques motets à quatre voix de ce créateur de
l'harmonie allemande. Dès les premières mesures,
l'attention de Mozart fut excitée, son œil s'a-
nima, et quand le premier morceau (ut fini, il
s'écria ; Grâce au ciel! voici du nouveau, et
f apprends ici quelque choie. Il- voulut exa-
miner cette musique qui venait de produire
tant d'effet sur lui; mais on n'en possédait pas
les partitions... Pour j suppléer, il Gt ranger
des chaises autour de lui, y étala les parties
séparées, et portant l'œil rapidement des unes aux
autres, il passa ainsi plusieurs heures dans la
contemplation des productions d'un homme de
génie. Cest encore Kochlitz qui nous apprend
cette circonstance de la vie du grand homme.
Il parlait avec estime de Gluck, de Jomelli et de
Psisieilo , mais il ne pouvait souffrir Is musique
médiocre ; elle Irritait ses nerfs, le mettait au
supplice et ne lui laissait pas même la patience
nécessaire pour dissimuler sou ennui; ce qui
lui fit beaucoup d'ennemis parmi las auteurs de
cette musique si mal accueillie par lui.
Les marchands de musique abusèrent étrange-
ment de l'insouciance de Moxart pour ce qui était
de sa fortune. La plupart de ses sonates et de
ses morceaux détachés pour le piano ne lui ont
rien rapporté. Il les écrivait pour des amis ou
pour des personnes du monde qui désiraient
avoir quelque chose de sa main. Cela eiplique
pourquoi, parmi ses oeuvres, il se trouve des
choses peu dignes de son talent. Souvent II
était obligé de proportionner les difficultés de
ces morceaux h la capacité de ceux à qui ils
étaient destinés, et il les jetait sur le papier
avec beaucoup de rapidité. Les éditeurs savaient
ensuite se procurer des copies de ces ouvrages,
et les publiaient sans son aveu. Plusieurs ont
fait ainsi de grands bénéfices sans avoir rien
avancé, tin des amis de Moxart lui dît un jour :
« Il vient de paraître chez K.„. une suite de va-
• nations sous votre nom; sans doute vous le
« savez ? — Hon. — Et pourquoi ne vons j op-
• posex-vous pas 7 — Que voulez-vous que je
■ taaseF Cela ne vaul pas la peine d'j faire at-
> tention. Cet homme est un misérable 1 — Mais
■ il ne s'agit pas de l'intérêt : il j va de votre
• honneur. — Bah I malheur a qui me jugera
Mozart a été le plus grand pianiste de son
temps en Allemagne. Il a été le fondateur de
l'école de Vienne, continuée par Beetliovea,
Wœlfl et Hummel. Son exécution se faisait re-
marquer par une grande précision , et par un
style k la fois élégant et expressif. Lorsque dé-
menti fit son premier voyage & Vienne, en 1787,
il s'établit entre les deux artistes une lutte de
talent dans laquelle ni l'un ni l'autre ne fut
vaincu, parce que tous deux brillaient par des
qualités différentes. Cette rivalité ne dégénéra
point en haine, comme II arrive trop souvent en
pareille occurrence : Mozart parie de Ciementi
avec une haute estime et même avec amitié,
dans ses lettres a sa sœur. Cet homme, prodi-
gieux dans tous les genres , l'était autant dans
ses improvisations an piano ou a l'orgue que
dans ses compositions. Il y avait tant de pro-
fondeur, de richesse d'harmonie et d'éclairs
d'Imagination dans sa manière de développer un
thème donné , qu'il était difficile de se persuader
qu'il improvisait et n'exécutait pas un morceau
préparé avec soin.
Aucun musicien, de quelque époque que ce soit,
n'a possédé, comme Mozart, le génie universel de
l'art. Dans taules ies parties de cet art, il s'est
élevé au plus haut degré. Lui seul, entre ses
contemporains de l'Allemagne, a compris le
but de la musique d'église. Tout n'est pas éga-
lement bon dans les œuvres de ce genre qu'on
a publiées sous son nom , parce qu'il s'y
trouve beaucoup de choses de sa première eu-
nesse; mais son grand Kyrie ( en ré), ses
messes u" 2, i et a, son Miserieordias Domini,
a4 voix, im Ave verum corpus, i 4 voix, ses
hymnes et ses cantates d'église, sont des couvres
de la plus belle inspiration et d'un véritable ca-
ractère religieux. On y remarque d'ailleurs un
,gk
kit d'écrire dont la pureté , uns froideur, est
digne des plus beaux temps de l'école italienne,
et l'on peut dire que Mozart est te seul compo-
siteur allemand qui ait eu ee mérite. Dana le
genre de l'oratorio, on do connaît que son Da-
vidde pénitente , qui est plutôt une cantals dé-
veloppée qu'un véritable oratorio. Jamais l'ex-
pression mélancolique ne s'est élevée plus baul
que dans cet ouvrage. Dans l'opéra, Moiart a
certainement créé un art nouveau , ou plutôt,
bit une transformation complète de l'art qui rê-
vait précédé. Absolument original dans les formes
delà mélodie, dans l'instrumentation et dans
la variété des coupes , il est devenu le modèle
sur lequel se sont réglés tous les compositeurs
qui l'ont suivi, et son influence se Tait encore
sentir de nua jours. Cest eu lui empruntant des
formes et des moyens que Kossinî a transformé
à son tour la musique italienne. Méhul avouait
sans détour les obligations que les compositeurs
dramatiques de son temps avaient eues à l'au-
teur de Bon Juan pour la réforme de quelques
parties de leur art. La révolution du drame
lyrique a commencé a FIdoménèe. L'opéra de
demi-caractère s'est élevé au dernier degré de
perfection dans les Noces de Figaro; l'opéra
romantiqueaéié créé turt entier dans l'on Jvan
et dans la FHUe enchantée. .
Mozart n'a été faillie dans aucune des parties
de la musique instru mentale, et il y a imprimé
le même mouvement d'ascension que dans la
musique de théâtre. Ses grandes symphonies
eut exercé de l'influence, même sur Haydn, son
prédécesseur; cette inlluenee se Tait remarquer
dans les douze symphonies que cet homme cé-
lèbre écrivit i Londres l'année même de la mort
de Moiart et dans l'année suivante. Sa manière
s'y est agrandie. La symphonie en toi mineur
de Mozart est la découverte d'un nouveau
monde de musique. On ne connaît rien de plus
beau , de plus original , de plus complet que
les quatuors des oeuvres 10 et 18, et les quin-
tettes en Ht mineur, en ri, en mi bémol et en
Ml mineur. Les quatuors de piano sont à l'égal
de ses plus belles inspirations; enfin ses con-
certos de piano ont tout à eoup plongé dans
l'oubli ce qui existait avant qu'ils parassent. Les
petites pièces de tout genre , les morceaux pour
instruments à vent, les contredanses, valses, etc.,
produits par la plume de Mozart font reconnaître
à chaque instant le génie merveilleux qui dai-
gnai! s'abaisser jusqu'à ces bagatelles. Je le ré-
pète , ce caractère d'universalité et de perfection,
que Mozarta impriméàtaus ses ouvrages, et la
propriété de style de chaque genre qu'il a possédée
au plus haut degré , en font un homme a part,
HT 34$
et doivent le rendre l'objet de lad mi ration
et du respect des artistes dans tous les tempa.
Il fut le plus complet des musiciens. Dans ses
œuvres le goût égale legènie, en dépit de l'opinion
de quelques extravagants de notretemps, lesquels
se persuadent que ces qualités sont incompatibles.
En toute chose U tait ce qu'il laut, rien que ce qu'il
faut Sa pensée se développe logiquement et jamais
ne tombe dans la divagation. La hardiesse de
conception est toujours accompagnée de la rai-
son, et ses épisodes les plus inattendus sont le
fruit d'une inspiration spontanée; jamais on n'y
aperçoit «clui d'une recherche péniblement éla-
borée. Delà vient que ses traits les plus hardis ne
se présentent pas a l'état de problème a ré-
soudre, mais saisissent l'auditoire par leur mer-
veilleuse lucidité. Mozart étend autant que pos-
sible le domaine idéal de son art, mais ssns ■
tomber dans le vague d'une rêverie insaisis-
sable. Ou l'a souvent comparé à Beethoven : à
une certaine époque, ce fut pour le placer a on
rang inférieur; le sentiment universel a bientôt
fsit justice de cette erreur. Cest toujours un
tort de comparer des talents qui brillent par des
qualités diflèrenles. Beethoven, bien qu'il n'ait
pas eu l'abondance mélodique de Mozart, son
premier modèle; bien que ses Inspirations laissant -
souvent apercevoir le travail, tandis que celtes
de son illustre prédécesseur sont toujours spon-
tanées; bien qu'il n'ait ni son universalité, ni son
inépuisable variété; bien qu'il ait plus de véhé-
mence que de sentiment; enfin, bleu que le
goûtlui manque souvent, et qu'il n'ait pas sa,,
comme Mozart, contenir sa pensée dansdejusies
limites et dire beaucoup en peu de phrases, Bee-
thoven, par le génie de la grandeur que Dieu avait
mis dans son aine, par la hardiesse de ses déter-
minations, par son art admirable de présenter le
sujet principal sous mille formes toujours origina-
les, par l'inattendu de ses épisodes, par la pléni-
tude harmonieuse de son Instrumentation, et pour
| tout dire en un mot, par le caractère éminemment i
i poétique de sescenvres. est, après Mozart, le plus ■
I grand compositeur des derniers temps, son &i-
I nie est spécial : c'est celui de la musique instru-
< menlnle. Dans d'autres genres lies t inférieur al ui-
I même, et surtout i son modèle. C'est le style
| propre de celte musique qui se rivèledsns tout ce-
qu'il fait ; on peut même dire que le caractère de
| sa pensée appartient surtout an talent de la sym-
-, pbonle, car se* sonates de pianu, ses trios , ses
i concertos , sont des symphonies. C'est la mème-
gtaiequi brille dansles belles parties de Fidelio;
| quand ee n'est pas cela, l'œuvre est faible,.
comme le Christ au mont det Oliviers. Ajou-
tons une dernière différence essentielle qui existe
- A1B.,| ,
)<jrrahy VjOOvIL
M4 mo;
enlre te» deux grands artistes : Mozart alla tou-
jours grandissant Jusqu'à son dernier jour ;les onze
dernières années de sa fie sont celles oa se sont
produites ses plus grandes oeuvres et les plus par.
faites; tandis que, dansses transformations, le
talent de Beelboien s'obscurcit et diminue. Si Mo-
«art, mort ■ trente-six ans, rât vécu dix ou douze
années de plus. Dieu sait ce qu'il aurait produit
dans sa marche ascendante ! Beethoven , au cou -
traire, déclinait quand il descendit dans la tombe.
La fécondité de Mozart tient du prodige :
î'ai dit quelle immense quantité de compositions
de tout genre a été enfantée dans les onze der-
nières années de sa vie; mais si l'on songe qu'il
a employé, pins de quinze ans à voyager, k or-
ganiser et & donner des concerts, le reste de sa
carrière n'est pas moins étonnant On n'a pas
publié tout ce qu'il a produit, non-seulement
parce que les éditeurs ont eu le bon esprit de
chuisir les ouvrages qui appartiennent à l'époque
où son talent était formé, mais parce qu'on n'a
retrouvé que longtemps après sa mort foutes ses
productions. De temps en temps on en découvre
encore, mais elles appartiennent en général aux
premières époques de sa vie. Une collection com-
plète des œuvre» de Mozart, rangée par ordre
chronologique , accompagnée de notes qui indi-
queraient les circonstances dans lesquelles chaque
ouvrage aurait été écrit, et d'analyses qui feraient
remarquer les défauts, les beautés, et ce qui s'y
trouve de nouveauté, serait sans doute la meil-
leure histoire du génie de xt artiste illustre ;
mais où trouver l'homme capable de diriger une
pareille publication, un éditeur pour l'entreprendre
el des artistes et amateurs pour l'encourager?
Dans le supplément de la grande Biographie de
Mozart, publiée par sa famille , on trouve l'indi-
cation sommaire de toutes les productions. André
a publié le Catalogue des manuscrits originaux de
Mozart qu'il avait achetés desa veuve; mais ces
publications sont devenues inutiles par le beau
Catalogue chronologique et thématique des oeu-
vres du grand homme que M. le docteur Louis
de Kœckel vient de publier sous ce litre :
ChronoloçUcke thematisches Venelchnlss
nemlUckerTùtucerke Vf. À Montres; Leipsick,
Breitsopf et Ilœrtet, 1863 , 1 vol. très-grand
in-S° de 551 pages, avec des tables bien faites.
Abstraction faite de l'admiration inspirée par un
si grand génie, en jetant les yeux sur ce réper-
toire immense, on se sent accablé de stupéfac-
tion en songeant que l'auteur de tout cela est
mort a trente-six ans : 1° Deux oratorios, dont
un a cinq personnages, et Davidde pénitente ,
cantate 13 vols et orchestre.— 3* 30 Messes avec
orchestre, y compris le Requiem. 2« (bis) Huit
vêpres et litanies. 2° (1er) 40 compositions pour
l'élise, renfermant Te Deitm, litanies, offer-
toires, motets, hymnes et cantates d'églises. —
3° 10 cantates avec orchestre. — 4° 16 airs, duos
el trios italiens, avec on sans récitatif, et or-
chestre. — 5* 10 canons i 3 et 4 voix. —
6° Quelques solfèges pour des exercices de
chant. — 7" 41 chansons allemandes, avec ac-
compagnement de piano. — 8" 49 symphonies
pour l'orchestre. On n'en connaît que douze;
mais on trouve tes thèmes de quelques autres,
restées en manuscrit, dans le Catalogue tliéma-
que de M. de Kieckol , et André a Tait connaître
les autres par le Catalogue thématique des manu-
scrits originaux qu'il avait acquis de 1* veuve de
Mozart, — V 1» ouvertures a grand orclwstre. —
10*33sérénadeset divertissements pour plusieurs
instrumenta, parmi lesquels on remarque plusieurs
morceaux d'harmonie pour des instruments à
vent, qui sont de la pins grande beauté. — 10 (bis)
37 pièces diverses pour orchestre, marches
et fragments de symphonies. — 11° 8 quintettes
pour 1 violons ,3 violes et basse. H* (bis) un
idem avec cor. — 13° 32 quatuors pour 3 vio- .
Ions, alto et basse; un quatuor pour hautbois,
violon, alto et basse, et deux qustuors pour
nu le. — 13* 9 trios pour 2 violons et basse, et
un trio pour violon, allô et violoncelle; on n'a
publié que ce dernier. — 14* 7 concertos pour
le violon; on n'en a publié que deux. — 14° (bis)
cinq concertos pour la flflle 15* Cinq concer-
tos pour le cor; on en a publié trois. — te9 Un
concerto pour le basson. — 17° Un idem pour la
trompette. — 18° Un concerto de clarinette. —
19* 37 concertos pour le piano, dont deux pour
deux pianos et orchestre. Ces compositions sont
du meilleur temps de Mozart ; vingt el un de ces
concertos ont été publiés. — lu* Vingt-trois trios
pour piano, violon et violoncelle. — 21° Un quin-
tette pour piano, hautbois, clarinette, cor et bas-
son. — 33° 31 sonates pour piano seol. — 22°(bis)
45 sonates pour piano et violon. — 32 (ter) M
thèmes variés pour piano seul. — 23* 5 sonates
pour piano à quatre mains , dont la valeur
égale ce qu'on a fait de plus beau en musique
instrumentale. — 34* Fantaisie idem. — 25° So-
nate et fugue pour deux pianos. — 26° Fantaisie
pour deux pianos. — 27° Quatre rondos pour
piano seul. — 38° Une multitude de pièces déta-
chées pour le piano à 2 et à 4 mains. —29° Con-
certo pour trois pianos et orchestre, composé
en 1777. — 30" Quintette pour clarinette, 3 vio-
lons, alto et violoncelle. — 31* 4 ballets et panto-
mimes.— 32° Musique pour une comédie latine in-
titulée Apolltmet Hyacinthe, composée en 1787,
il avait alors onze ans, pour l'université de Salz-
jyVjOOyi*
bourg. La pirtilioa originale (orme 163 pages.
— 33" Battimvnd Battienne, opéra allemand,
composé en 1768. — 34° La Finta SimpUce ,
opéra bouffe, composé en 1768 pour l'empereur
Joseph II. La partition originale forme 568 pages.
— 36° tfiiridate , opéra sérieux, en trois acles,
composé a Milan en 1770. — 36" Aseanio in
Alba, cantate dramatique en deux parties, a
Milan, en 1771. — 17" Luclo Sillo, opéra sé-
rieux, à Milan, en 1773. — 3B° Zntde, opéra
vraisemblablement écrit dans la même année
pour Venise. — 39* La Finta Gïardirtiera ,
opéra bouffe, à Munich, en 1774. - 40* Il Be
pastore , pastorale en deux actes , a Salxbtnrg ,
en 1775. — 41° Chœurs et entr'actes pour te
drame intitulé Thomas. — 41° Idommeo, Be
di Crela, opéra sérieux en trois actes , à Munich,
en 1780. — 41° Die gntfûhrung aut dent Se-
rait { l'Enlèvement du Sérail ) , opéra-comique
en deux actes, a Vienne, eu 1781. — 44° Der
Schatispiel Dlrettor ( Le directeur de specta-
cles ), opéra-comique en un acte , pour Schotn-
brnnD , i7So. — 45* Le Nazie di Figaro ( le
Mariage de Figaro), opéra bouffe en 4 actes, à
Vienne, en 1780. — 48° II Disioluto punito ,
otsia II Don Giovanni , drame en deux actes, a
Prague, en 1787. — 47° Trio et quatuor pour
la Villanella rapita, k Vienne, en 1785. —
4B° Cosi fan lutte, opéra bouffe en 3 actes, a
Vienne, 1790. _ 49° DU Zauberflœte ( ta Flûte
enchantée), opéra romantique codeur actes, à
Vienne, en 1701— W LaCUmetua di Tito,
opéra sérieux en deux actes, à Prague, en 1791.
— 51* 9 cantates de francs-maçons, arec or-
chestra. — 52* Plaisanterie musicale pour ï vio-
lon»1, alto, 3 cors et basse. — 53° Environ 40
contredanses, menuets et valses pour orchestre,
— M* Quintette pour harmonica, flûte, haut-
bois, alto et violoncelle. — 55° Marches pour
musique militaire. Jusqu'en 1777, c'est-à-dire
avant la grande période du développement com-
plet du latent de Mozart, te catalogue de ses
couvres s'élève k cent cinq. Les deux années 1778
et 1779, pendant lesquelles II perdit sa mère et
courut a la recherche d'une position convenable
aans pouvoir la trouver, furent une époque de
découragement pour l'artiste : it n'y produisit
rien qui soit remarqué. Mais 1780 marque le
commencement de cette étonnante période de onze
années pendant lesquelles furent créées loutes les
merveilles de l'art qui Immortalisent le nom de
leur auteur. Celle époque commence par VI-
doménee. Le total des œuvre* complètes de tout
genre par Mozart est de ttxeent vingt-six. On
en trouve tous les thèmes dans le beau Cala-
, rague de M. de Kcecliel.
lRT 3éaV
Indépendamment de ces ouvrages , Mozart a
jeté sur le papier une multitude immense d'idées
dans des morceaux qu'il n'a point achevés : la
plupart de ces Fragments, dont on trouve l'indi-
cation détaillée dans le supplément de la grande
Biographie de Mozart par le conseiller de NU-
sen , ont été possédés par l'abbé Slsdler. On y.
remarque les commencements d'une symphonie
concertante pour piano et violon avec orchestre;
de cinq concertos pour piano et orchestre; de
trois rondos pour piano et orchestre; d'un quin-
tette pour piano, hautbois, clarinette, cor an-
glais et basson ; d'un sextuor pour piano, 3 vio-
lons, I cors et basse , et de 31 morceaux diffé-
renls avec on sans accompagnement , sonates r
fugues, rondos, préludes, rantafsies, etc.; do
plusieurs symphonies concertantes pour l'or-
chestre ; d'un quintette ponr violon, allô, cla-
rinette, cor anglais et violoncelle; de douze
quintettes pour 1 violons, 1 violes et violon-
celle, dont quelques-uns ont depuis 70 jusqu'à
140 mesures terminées, et d'un trio en sol ma-
jeur pour violon, alto et violoncelle, dont la-
première reprise dn premier morceau est ache-
vée ; de deux quintettes pour clarinette , 1 vio-
lons , alto et basse ; de deux quatuors pour cla-
rinette et 3 cors de bassette , et de plusieurs au-
tres morceaux pour instruments è vent; de sept
Kyrie ponr 4 voix et orchestre , d'un Gloria
et du psaume Mémento Domine; d'une grande
cantate allemande pour 2 ténors et basse, avec
chœur et orchestre; de plusieurs duos, «1rs H
récitatifs ; d'un opéra Italien et d'un opéra alle-
mand. Plusieurs personnes possèdent aussi des
manuscrits originaux de Mozart : tes collection»
les plus considérables en ce genre sont celle*
d'André , à Offenbach , où se trouvent beaucoup .
de choses inédites, et de Stumpf, fsr.tcur d»
harpes, a Londres : celle-ci renfermait les parti-
tions des quatuors , œuvres 10 et 18, des quin-
tettes de violon, et de la grande fantaisie pour
piano, en ut mineur. La première a été achetée
de la veuve de Mozart 8,000 florins ; la seconde,
500 livres sterling. Celle-ci a été disséminée dans
la vente qui en a été faite à Londres , en 1847.
M. de Racket a publié, à la suite de son grand
Catalogue thématique des ffurres complètes et
connues de Mozart, celui des ouvrages non
achevés et des œuvres possédées par diverses per-
sonnes en manuscrits originaui : le nombre s'en
élevé a deux cent quatre-vinyt-qvatvrttt.
Les ouvrages publiés et dont on a Tait des édi-
tions dans toutes les grandes villes de l'Europe
sont : I Musiqgi d'ëolisi : 1° Mette k quatre
voix et orchestra, n° 1 ( en \U ) ; Leipsick, Breit-
lopf et Hœrtel. — 3° Idem, n° ! (en u();ibïd.
346 MO!
— S* Idem , u° 3 ( en fa); Leipsick , Peter*.
— 4" Idem, n* * ( en le mineur ) ; Pari», Porro.
— 5* Idem , n* S ( en si bémol ) , Leipsick, Pé-
tera. — 0" Idem , n" 6 (enrt); Augsbourg,
Lotter. — 7* Idem, n" 7 (en soi,) ; Bonn, Sim-
rock. — a" Kyrie (en ré mineur), à 4 voix,
orchestre et orgue ; Offenbach, André. — 1° (bis)
2 petites messes k 4 voix et orgue; Spire, Lang.
. — 9* Te Deum k 4 voix, orchestre et orgue;
Vienne , Haalinger. — 10° Ave verum corpus,
à 4 voij, ! violons, alto, b«Kse et orgue; Vienne,
Diabelli, et Parie, Beaueé. ~ II" Mistricordias
DomiiU eantabo, k 4 voix, et orchestre ; Leip-
sick, Peters; Bonn, Simrock. — n" Aima Del
■ crealoris, offertoire à 4 Toix, 3 violons, buae
et orgue; Vienne, Diabelli. —.13° Sancli et
■ Justi, offertoire à 4 voix, 2 violons, buae et
orgue; ibid. — 14* Amovit eum Dominvs,
idem; ibid. — t6° es psaumes k 4 voix et petit
orchestre, liv. I, 2, 3; Vienne, Artari*. —
16° Soncia Maria k 4 voix, 2 violons, viole,
buse et orgue; Offenbach, André. — 11" De
■ Profundis k 4 voix et orgue ; Berlin, Traulwein ;
i Paris, Beaueé. — 18° Qui* te tomprehendat,
Motet k 4 voix, violon obligé, orchestre et
orgue ; Vienne, Artaria. — 19° Hissa pnt de-
. (wtctii (requiem), k 4 voix et orchestre; Leip-
sick, Breitkopf et HaBrlel ; Berlin, Trautwein ;
Vienne, Diabelli ; Paria, Troupensi. Une nouvelle
édition a été publiée k Offenbach, chez André ,
d'après le manuscrit de l'abbé Siadler et de
Eybler. L'éditeur j a indiqué par les lettres
M et S le travail de Mozart et celai de Siiss-
mayer. — 20° Regina Cojli Ixtare, k 4 voix et
orchestre. Vienne, Diabelli 21° Atqttiem
brevâ, petite messe de morts k 4 voix et orgue ;
Bonn , Simrock. — 22° Hymnes sur des textes
allemands : n" 1, Prêt* dir, Gottheit, k 4 voix
et orchestre ; Leipsick, Breitkopf et Hssrtel ; n" 2,
Ob fUrcktertich tobend (Ne putvis). Idem,
' ibid.; n° 3, Gottheit , dir sey Preis, idem, ibid.
— 21° Cantates d'église k 4 voix et orchestre :
n" I, IfeUiger Gott, Leipsick, Breitkopf et Hsar-
tel ; n* î, A llerbarmer, hœre , ibid.; n° 3,
Herr, Herr, vor deinem Throne, ibid.; n9 4,
£wtger, erbarme dich, ibid., n° 5, Mosch-
tigtter, Seillgster, ibid.; n* G , HocK nom Hti-
ligthvme, ibid.; n° 7, Berr, auf den wtr
lehàuen, ibid. — 24° Davidde pénitente, can-
tate k 3 voix, chœur et orchestre; Leipsick,
Peters; Paris, Beaueé. —II. Opéras: -a" La
Clemeïua dl Tito , opéra sérieux , partition ;
Leipsick, Breitkopf et Hœrtel ; idem en Malien et
en français, partition, Paris, Richault, — 20° Coti
fan lutte , opéra boulTe, partition; Leipsick,
Breitkopf et Haertet. — 27° Don Giovanni ( Don
Juin), drame lyrique, partition; ibid. —
28* Die Kntfuhruiig ans dem Serait ( l'Enlè-
vamentdn Sérail), opéra -comique, parlition ;
Bonn, Simrock. — 19° Le floue diFigaro(\n
Mariage de Figaro), opéra bouffe en quatre actes,
partition; Paris, Richault; Bonn, Simrock. —
30° Die Za'tber/tœte (la Flûte enchantée},
opéra romantique, partition; Bonn, Simrock;
Paris, Carli, Richault. Le même ouvrage traduit
et arrangé sous le titre : Les Mystères d'hit,
partition; Paris, Sieber. — 31° Idomenec-, opéra
sérieux, partition; Bonn, Simrock. — 33° Der
Schauspietdirtctor (le Directeur de spectacle),
opéra-comique, partition réduite pour le piano;
Leipsick, Breitkopf et Havlel; Bonn, Simrock;
Paris, Bran Jus. — 33° Zalde, opéra sérieux,
partition, réduite pour le piano; Offenbach, An-
dré. Un grand nombre d'éditions de tous les ou-
vrages |>réoédents ont été publiées dans les prin-
cipales villes de l'Europe, et dans toutes les
langues, en partitions réduites pour le piano.
— III. Musique oe cnumae rora le cbâkt :
34* 4 canons k 3 et 4 voix ; Bonn, Simrock. —
■s!>° Idem; ibid. — 10° Dos Lob der Freund-
schaft (Eloge de l'amitié J, cantate pour 2 lé-
non et basse, avec chœur et accompagnement
de piano; Bonn, Simrock ; Leipsick, Breitkopf et
Hrertel. — 37° Chant maçonnique pour deux
voix d'homme et chœur, avec accompagnement
de piano ; Leipsick, Peters. — 38° Chant d'adieu
i ( Àbend ist ) , * voix seule et piano. Cher, tous
le éditeurs de l'Allemagne. — 39* Grande scène
et air détaché pour soprano, en italien; Offen-
baclt , André. — 40* Ain détachés, 4 recueils ;
Vienne, Artaria. — 41" Lïeâer à voix seule, avec
accompagnement de piano, 3 recueils; Bonn,
Simrock. — 43° Récitatif et rondo pour soprano
( Non temer, amato bene ), Leipsick, Breitkopf
et lleertel. — IV. Sïk.fhomes et omccbtos :
— 43° Symphonie à 10 parties , op. 7 ( eu ré );
Bonn, Simrock. — 44' Idem k grand orchestre,
op. 22; Oiïenbach, André — 45' Idem, op. 35
(en ré); Ibid. — 40° Idem, op. 34 (on ai);
ibid, — 47* Idem, op. 38 (en ut); Ibid. —
48° Idem, op. 45 ( en sol mineur); ibid. —
49° Idem, op. 57 (en ut); ibid. — 50* Idem,
op. 58 (en ré) ; ibid. — 51* Idem, op. 46 (en
soi); Hambourg, Bœlime. — S2° Idem,
op. 87 ( en ré); Oflenbacli, André; —
53° Idem, op. 88 (ea ré); ibid. — 54" idem;
op. 89 ( en ai bémol ); ibid. — 55° Idem pour
2 violons, alto, basse, 3 hautbois et 3 cor* (en
la), œuvre posthume; Leipsick, Peters. Sieber a
publié k Pari* dix symphonies choisies de Mo-
xart. Il j en a aussi une édition de Hambourg ,
et une autre de Brunswick. Les quatre grande* '
symphonies eu u( , en ri , en toi mineur et en
mi bémol, ont été publiées séparément en par-
ution à Caria, Bonn et Mayence. Brcitkopf el
Hiertel ont donné une édition de donze sym-
phonies choisie* en partition grand in-8° — 5S°
Ouverture de la ViUaneUa rapita ( composée
pour la représentation de cette pièce a Vienne ) , a
grand orchestre; Leipsick, Peten. — 57° Sym-
phonie concertante pour violon et ait»; Offenbach,
André. — 58° Symphonie concertante (en mi
bémol) pour violon, hautbois , clarinette, cor,
basson, violoncelle, allô et contrebasse ; Auga-
bonrg, Gombart. — 59" Concerto pour violon
principal ( eo ut* bémol), op. '8; Oflenbacb,
André. — 60" Idem facile (en ré), op. 98 ;
ibld. — SI" Rondeau idem (en ut), op. 85;
ibld . — 81° Adagio et rondo idem ( en M bémol ),
op. 90; IbUl , — 83° Sextuor pour I violons, allô,
basée et 1 cors (en ré), op. 81 ; Offenbach,
André. On en a gravé dent autre* à Paris, chez
Plajei, et a Augsbourg, chez Gombart, tous le
nom de Mozart; mais c'est une supercherie
commerciale ; ces morceaux ne sont pas de lui.
— 64° Sérénade pour 1 clarinettes , 1 cora et
basson, op. 27; Offenbach, André. — 85° Cinq
divertissement» pour 2 hautbois, ï cora et 1 bu*
«oh, op. 91 ; ibid. — «• sérénades pour 2 cla-
rinette), 2 hautbois, 2 cors et 2 bassons, n°* I
et 2; ibid. — 87° Grande sérénade pour neuf in-
struments a veut, oeuvre posthume; Bonn, Siin-
rock. — 68° Concerto pour clarinette (en la),
op. 107 ; Oftenbach , André. — 69° Concerto
pour basson ( en si bémol), op. 96 ; ibid. —
70° 1" concerto pour cor (en ml bémol),
op. 92; ibid. — 71° Ve idem {en mi bémol ),
op. 105 ; ibid. — 72° S™ Idem ( en mi bémol ),
op. 106; Ibid. — V. Quintettes, quaToana Et
trios : 73° Quintettes pour 2 Tiolona , 2 alto* et
violoncelle : n* 1 (en ut); a" 2 (en ri); n° 3
(en ut mineur); n" 4 (eu si bémol; n" S (en
sol mineur); n° 6 ( en fa) ; Vienne, Artaria,
Mollo; Ltipsick, Pétera; Offenbach, André; Pa-
ria, Plejel, Sieber, J a net. Tous les autres quin-
tettes de violon publiés sous le nom de Mozart
sont arrangés d'après d'autres corn position s. —
74° Quintette pour clarinette , 1 violons , alto et
basse (en fa), op. 108; Oftenbach, André; Pa-
ris, sieber. Ce quintette a été arrangé pour
2 violons, 2 violes et basse. — 75° Trois qua-
tuors pour 2 violons, alto et basse (en ut, en
Mi bémol, en ri mineur), op. 1; Vienne, Ar-
taria (édition originale) (I). — 76* Six idem
(0 Llautentlette de tm «mtnn a été contattt ;je en*
pourtant qtrtla oni été eoapoaè* par ftlonrt , ■»■!* qn'lta
wiH l'oun-iït de u jcnnaie.
IBT 247
(en soi, en ré mineur, en ri bémol, en mi bé-
mol, en la, en ut), op. 10; ibid. — 77° Trois
idem ( eu ré, en si bémol , en fa ) , op. 18, ibid.
— 7S° Un idem posthume (en ré) ; Oflenbach,
André. — 79° Fugue idem en ut mineur; Vienne,
Artaria. — 80° Quatuor pour flQte, violon, alto
et basse (original), œuvre posthume; Vienne,
Artaria. — 81° Quatuor pour hautbois, violon,
alto et basse ( original) , op. lot ; Offenbach,
André. — 82° Grand trio pour violon, alto et
violoncelle ( en mt bémol ) , op. 19 ; Vienne, Ar-
taria. Ces quintettes, quatuors et trios, dont on
a fait une multitude d'éditions, sont les seules
composition» originales de Hocart qui aient été
gravées , mais on en a publié beaucoup d'au-
tres qui sont ou tirées de ses antres œuvres , oo
absolument supposées. On a placé aussi aux li-
tres des quintettes et quatuors des numéros diffé-
rents sur la plupart des éditions; ces numéros
sont de fantaisie. Des collections complètes dw
quintettes . quatuors et trios de Hoaarl ont été
pnbliéea A Vienne, chex Artaria; A Leipsick,
chez lireitkopi et Hiertel, et chez Peten;
i Paris, cher Plejel, Sieber, et Schlesinger.
Janet en a fait paraître une collection choi-
sie. Ces mêmes compositions ont été aussi
publiées en partitions in-8% à Offenbach chez
André, à Paris chez Ricbault, et i Manheim
chez lleciel. — 83° Deux duos pour violon
et alto (en sol et en si bémol), op. 25. Vienne,
Artaria. On a publie1 beaucoup de morceaux de
ce genre, sous le nom de Mozart; mais ceux-là.
seuls sont originaux. Il les composa pour Michel
Haydn, qui avait un engagement pour eu fournir
doute, et qui, étant devenu malade , n'avait pas
pu achever son ouvrage. — VI. Musique de
habo : 84° Concertos pour piano et orchestre :
n° 1 (en tri); n* 2 (en la ); n" 3 (eu fa);
a' i (easi bémol); n" S (en ui); n* 6 (en
mi bémol); n* 7 (en Ht mineur); n° 8 (en
ré mineur); n" 9 (en toi); n° 10 (en la);
n" 11 (en ai bémol); n* 12 (en fa) ; n° 13 (en
ri); a- 14 (en mi bémol); n* 15 (en a bé-
mol); n" 18 (en ni); n* 17 (en mi bémol);
n° 18 (en si bémoi);n° 19 (en ni bémol),
n* 10 (en ré); Leipsick, Brcitkopf et Haerte);
n" 11 ( facile); Offenbach, André. — L'éditeur Ri-
chault, de Paris , a publié la collection complète
de concertos de Mozart pour le piano en parti-
tion. — 85° La collection complète des œuvres de
Mozart pour le piano se compose , indépendam-
ment des concertos, des morceaux dont le détail
suit : Quintette pour piano, hautbois, clarinette,
cor et basson. Quatuors pour piano, violon, alto
et violoncelle, n°l (en soi mineur) ; n°2 (en mi
bémol); n°3 (en mi bémol). Trios pour piano.
2*8 M02
violon et violoncelle, n" 1 (en ri bémol); n" 3
(en u(); n°3 (enjol);n° 4 (en mi bémol);
n° 5 (en ut); u* 0 ( en mi ) ; n° 7 («n si bé-
mol). Duos ou sonates pour piano et ïioion,
n° 1 (en uE);n°l (en fa ); n" 3 ( en ri);
a" i (en fa}; n' 5 (en ut); n° 0 ( en il bé-
mol); n° 7 (en ré); n" 8 (en si bémol); n* 9
(en sol ); a" 10 (en mi bémol); n" 11 (en ri
bémol); n- 13 (en fa); n" 13 (en ut); n- 14
(«n la);n" 15 (en fa); n° 16 (es ri bémol);
n' 17 (en mi bémol); n» .18 (en ul mineur);
n° 19 (en mi mineur); n* 10 (en la); n* 21
(en/ii); n" 22 (en uf ) , n° 23 ( m la ) ; n°24
(en u(); o" 25 (en r^);n" 16 ( en mi mineur);
n"!? (en ml bémol); n° Î8 (en toi); □" 19
(en /"«); n° 30 (en ut); n" 31 (en fa); a" 32
(eu ri b.); n° 33 (en Mi); n" 34 ( en mi b.);
n' 35 (en (a). Duos pour piano à 4 marna, n° 1
(enrt);n- 3 (en ut), n* 3 (eu fa m.);ne4
(en /a) ; n° S (fantaisie, Tariation et fugue on
ri bémol); n" 6 (duo pour deux pianos, ta ré);
il" 7 ( fugue en ut mineur idem ). Sanatet pour
piano seul, n" 1 (en ut ); u* ! ( en sol); n" 3
(en mi bémol); n* 4 (en ri bémol); nc 5 (en
rrf);n0fl(en/a);n°7(enr^);n"8(enB*);
n°9 (en ta); n" 10 (en fa); n° il (en ri bé-
ai); n' 13 (en tf); u' 13 (en tu n
«h
n" 14 (en rrf);
■°17(en u( mineur). Fantaisies pour piano
teul, n" 1, 3, 3, Thèmes- variés idem, n** I à
30. Breilkopf et Hajrlel , à' Leipaick; Hasllnger,
à Vienne ; André, a OEfeobacb ; Pleyel et Carli, a
Parte, ont publié dea collections complète* dea
«nuire» de Mozart ponr le piano, et la plupart
des éditeurs dea grandes Tilles de l'Europe en
ont donna les œuvre» séparées.
D existe environ vingt-cinq notices biographi-
ques de Mozart, plut ou moins développées , in-
dépendamment de celles qui ont été publiées dans
les dictionnaires historiques dans toutes les lan-
gues : U plupart se copient et reproduisent des
erreurs. Elles sont devenues à peu près inutiles
depuis que trois grandes monographies de l'il-
lustre compositeur ont été données par MM. de
Bissen, Oullbicheif et Otto Jaho. La pre-
mière a été publiée par le conseiller danois de
Hisses , qui avait épousé la veuve de l'illus-
tre compositeur, et qui possédait beaucoup
de documents originaux. Cet ouvrage a pour
titre : Biographie W. A. Motart't, von Georg
Ntkolavt von Mssen ; Leipaick, 1818. 1 vol.
ic-8° de 703 pages avec dea planches et des pér-
irait» de Mo/art et de M famille. Dana la même
année il a été publié un supplément a .cet ou-
vrage, intitulé : Anhang su Wolfgang Amadevs
Motarfi Biographie; Leipaick , iu-8' 4c
119 pages. Ce supplément contient divers catalo-
gues de* œuvres de Mozart et l'appréciation de
ses compositions, de son talent et de son carac-
tère. Dana la première partie on trouve beaucoup,
de lettres de Léopold Mozart et de son fils, ainsi
que d'autres pièces authentiques qui jettent du
jour sur diverses circonstances de la vie de
l'artiste célèbre. Néanmoins, pour compléter
tous le* renseignements dont on a besoin a
cet égard, il tant joindre a cet ouvrage i* no-
tice biographique du professeur Niemtecbek
{Motart't Leben, Prague, 1798, ia-4°), qui *
été laite sur de bons matériaux, la brochure in-
titulée Motart't Geist (Esprit de Mozart), Er-
rait, 1803, in 8°, et les Anecdotes sur Mozart,
traduites de Rochlllz , par Cramer, et publiées
à Paris en 1S01, in-B*. A vrai dire, le livre de Mis-
se n n'est qu'un recueil de matériaux; mais re-
cueil précieux, parce que les sources sont an*
thentiques. Après ce livre est venue la Nouvelle
biographie de Mozart, suivie d'un aperçu sur
l'histoire générale de la musique, et de Fata-
lité des principales couvres de Mozart, par
Alexandre OulibicbefL ( voy. ce nom). Moscou,
1S43, 3 volume* gr. in-8". Cet ouvrage est tiré-
en grande partie de celui de Mssen et des no-
tices de Nfemtschek et de RocMix, pour la
partie biographique. L'aperçu sur l'histoire delà
musique, qui remplit toute la première partie du
second volume, est tire* des livres de Burnej et
de KieseweUer, et le point de vue de l'auteur
est l'idée du progrès partiel jusqu'à Mozart, seul
créateur de l'art complet. Tout le reste de l'ou-
vrage est rempli par l'analyse des ceuvres de ce
grand homme. La monographie de H. Otlo Jaha
s pour simple litre : W. A. Mozart. Elle ne-
forme pas moins de quatre gros volumes, dont
le total des pages est de deux mille quatre
cent vingt-sir. Un esprit conscùncleui de re-
cherches s'y Tait remarquer : l'auteur de ce livre
paraît s'être proposé d'être plue consulte que
lu. Un ecclésiastique, M. J- Gosehler, chanoine
honoraire, et ancien directeur du collège Sta-
nislas de Paris, a donné une traduction française
dea lettres de la famille Mozart contenue* dans la
monographie du conseiller de Hiasen, sous le
titre : Motart, vie d'un artiste chrétien au
lame siècle, extraite de sa correspondance
authentique, traduite et publiée pour la pre-
mière fois en françait. Pari* , en. Douniol, 1857,
I vol. in-s". Une traduction anglaise de la même
correspondance se trouve dans le volume publié
par un bon musicien et critique nommé Edouard
Holmes, et qui est intitulé : The Ufe of^tozart
including his correspondent. Londres, 184 S,
ùi-8° de 3b4 page*. L'écrit publié par le docteur
MOZART — MOZIN
Louis Kohi, de Heidelberg, sou ce litre i
W. A. Movirt. Bin BeilTag iur Aetthetik de
Tonlwut ( W. A. Mozart. Eau] iur l'esthé-
tique de la musique ) , Heidelberg, 1860, id-8° ,
renferme des aperças philosophiques assez juste»
iv la mission remplie par ce grand artiste dans
le développement de l'art.
On oonnalt environ cinquante portrait» de Mo-
urt, gravé* au lithographies en Allemagne, en
France et en Angleterre.
M"" Moiart, née Cotutance Weber, qui avait
éponsé en seconde» noces le conseiller de Kia-
aen, eat morte a Sali bourg le 6 mars 1842, à
l'âge de quatre-vingt-cinq an».
MOZART (Wolfgajic - àxédée), second
Bis de l'illustre compositeur (1), eat né à Vienne
le 16 juillet 1791. Quatre mais et quelques jours
après ta naissance, il perdit son père. Dès ses
premières années il montra d'heureuses dispo-
sitions pour la musique, et m mère le plaça sous
la direction de Neukomm pour étudier cet art.
André Slreicher lui enseigna le piano , et Al-
brechtsberger lui donna des leçons de contre-
point. Il recul aussi des conseils de Haydn, qui
watt pour lui une affection paternelle. H était
âgé de quatorze ans lorsqu'en 1805 il parut pour
la première Toi» en public, dans un concert donné
a son bénéfice, où il exécuta avec un talent déjà
remarquable le grand concerto en Ut de son
père. Accueilli par les acclamations de l'assem-
blée lorsqu'il parut conduit par la mire, il fui
salué a plusieurs reprises par les applaudissements
unanimes du public pendant l'exécution de sou
morceau. On entendit aussi arec plaisir dans le
même concert nue canlate qu'il avait composée
en l'honneur de Haydn. Tout semblait lui pré-
sager un brillant avenir comme artiste ; mais la
position peu fortunée de madame Mozart loi flt
accepter pour son Bit, en 1808, une place de
mettre de musique cliez le comte Daworonakl ,
qui l'emmena dans set terres en Gtllicie. Cinq
am après, le jeune Mozart alla te fixer a Lera-
berg, capitale du royaume, et t'y livra h ren-
seignement du piano. Il vécut ignoré pendant près
do buil ans; mail il fît depuis 1 820 jusqu'en I 821
un voyage dans une grande partie de l'Allema-
gne, donnant des concerts dans les villes princi-
pales qu'il visitait. 11 y brilla par l'expression de
ton jeu iur le piano, et flt applaudir des compé-
titions d'un mérite réel. Après avoir embrassé ta
H L'aint | Chartes Moiart] si
Tout es ïu'on aut tt h reiMsuc, c'
t autrteUea, S MUtn.
mère k Copenhague, et son frère a Milan, Mozart
retourna k Lemberg au commencement de 1823.
En 1840 II était a Vienne, où il reçut un accueil
flatteur des artistes et dn public. Il est mort à
Carlabad, le 30 juillet 1844, k l'Age de cinquante-
trois ans. On a publié de ta composition : 1° Sa
trios pour flûte et deux cors, op. 11; Vienne,
Hatlinger. — 1* Premier concerto pour piano et
orchestre, op. 14 ; Leipsick, Brdtkopl el Hsertel.
— >' Deuxième idem, op. 15 ; Leipsjct, Pèlera.
_ 4° Quatuor pour piano, violon , alto et basse
(en sol mineur}, op. I ; Vienne , Hatlinger. —
S* Sonate pour piano et violon, op. 15; Leipslck,
Breitkopf et Hmrtel. — e* Grande sonate pour
piano, violon et violoncelle , op. 19; Leiusick,
Pèlera; Paris, Ricbault. — 7* Sonate pour piano
seul, op. 10; orrenbach, André. — 8° Rondo
pour piano seul ; Vienne , Hatlinger. — 9* En-
viron dix thèmes variés pour piano, publies à
Vienne et k Leipsick. — 10* Polonaises mélan-
coliques pour piano seul, op. 17, SI et 10. Leip-
skk et Lemberg. — 11° Qnatre recueils de chan-
sons allemandes avec ace. de piano ; Leipsick,
Rambonrg et Vienne.
MOZIN (ï'HÉoooaE), pianiste et composi-
teur, naquit k Paris en 1700 et entra jeune k
l'École royale de chant et de déclamation fondée
depuii peu de temps par le baron de Bivteuil et
placée sous la direction de Gossec. Son éduca-
tion terminée, il sortit de cette école en 1787, et
devint professeur de piano k Parie. A la forma-
tion du Conservatoire, en 1795, il y fut appelé
en qualilé de professeur de piano; mais la ré-
forme qui lut opérée en 1801 lui flt perdre cet
emploi, et des lors il rentra dans l'enseignement
particulier. Mozin est mort k Paris, le 14 novem-
bre IHso, k l'âge de quatre-vingt-quatre ans.
Il était planiste élégant et gracieux, recherché
dans sa jeunesse comme professeur de ton in-
strument On a gravé de sa composition : 1° Pre-
mier concerto pour piano et orchestre ; Parla ,
Lemoine amé. — 1° Deuxième idem ; Parit,
Nadennan. — 3° Trios pour piano, violon et
violoncelle, op. 7; Paris, Ornant. — V Trio pour
harpe, piano et cor, op. 9; Paris, Janet. —
S* Deux sonates pour piano et violon , op. i ;
Paris, Janet. — 6* Denx idem, op. 5 ; ibid. —
T idem, op. 11, 11, 14, 1 5 ; Paris, Janet, Ha-
derman. — i" la Délivrance du paladin, duo
pour piano et cor, op. 14 ; Paria, Durant et Du-
bois. — 9° Sonates pour piano seul, op. 7,
11,11, U; Parit, Janet, Érnrd, Richault. —
10" Fantaisie» pour piano seul, op. Il, 10; Paris,
Janet. — il* Pots- pourris , n" 1 k 0; Parit,
Midorman.— 1 2* Airs variés, ibid.; Janet.—
Il* Recueils de valse» et de danses, ibid.
350
HOZIN — MTJFFAT
Ud frère de cet artiste , nommé Smoit-Fran-
çoii, fut comme lui élevé a l'École royale de mu-
tique du baron de Bretenll. Sorti de cette In-
stitution, Il se livra a renseignement et publia
quelque* petites compositions pour le piano. Il
gagnait beaucoup d'argent par ses leçon»; nais
il avait la passion du jeu et dissipait en un
instant à la ronlella ce qu'il avait amassé par
son travail, puis il recommençait de nouvelles
économie* pour le* soumettre aux mânes
chances de basard. Retiré a Sèvres, près de
Paris, vers 1830, il y est mort au mois de
décembre 18W, a l'âge de qualre-tiugt-onze
MOZlN(OÉS[RÉ-TaÉoDOHE),filsde7-Aéodore,
né à Paris , le 16 janvier 1811 , commença te*
étude* musicales son* la direction de son père.
Admis au Conservatoire le 23 décembre 1833 , il
y devint élève de Zinunennan pour le piano.
Au concourt de 1816, il obtint le second prix de
cet instrument , et io premier prix lui fut dé-
cerné en 1837. Après avoir reçu de Dourlen des
leçons d'harmonie, il devint élève d'Halévy et
de Berton pour la composition ; le premier prix de
contrepoint et de fugue lui fut décerné en 1839,
et deux ans après 11 obtint le premier second
prix du concours de composition de l'Institut.
Depuis lors il ne s'est plus représenté à ce con-
cours et s'est livré a renseignement. On a gravé
de cet artiste : 1° Études spéciale pow te
piano, op. 10; Paris, H. Lemolne. — 2° Étude*
de salon, Idem , op. 17, ibld. — 3° Variations
brillantes sur un thème original , op. 2, ibid. —
4° Valses élégantes et brillantes , op. 15 ; ibid.
— 5° Premier nocturne pour piano seol, op. 10;
ibid. — Six Fantaisies sur la Sirène, op. 11;
Paris, Brandus, et beaucoup d'autres composi-
tions légères pour le même instrument.
HUCHLER (Jean-Gboage*), né à Drecho,
dans la Poniéranie suédoise, le 23aeptembrel7B4,
fut d'abord professeur à Stargard, et vécut en-
suite à Berlin depuis 1773 jusqu'à sa mort, ar-
rivée le S août 1819. H a donné une traduction
allemande des Traités de Hairis sur l'art en gé-
néral, la peinture, la musique et la poésie, etc.
(voy. HjUisis), sous ce titre : Harriïi drey
Abhandlungen ilber die Kunst, M-utik, Ma-
lerel vnd Poésie, etc.; Danlzick, 175C, in-8*.
Il y a une autre traduction allemande de cet
ouvrage, par J.-C.-F. Schultz ( vay. ce nom).
HCC.K ( Aloïs) , clianteur du théâtre de la
cour, à Munich, naquit en 1761 a. Neumark, où
son père était directeur du collège. Après avoir
Tait ses premières études de chant comme en-
tant de choeur a l'église Saint-Emeran de Ratis-
boune, et terminé tes éludes littéraires et son
cours de philosophie au collège Saint-Paul, de
cette ville, il se voua à la carrière du théâtre*
l'âge de vingt ans. Appelé à l'Opéra de Munich
en 1789, il y débuta avec succès, et obtint
en 1791 sa nomination de chanteur de la cour.
Il possédait une belle voix de basse et brillait
comme acteur dans l'opéra et U comédie. Il s'est
retiré de la scène en 1813.
MDCK (Frëoéric-Jean-Albert), né a Nu-
remberg en 1788, occupa plusieurs emplois ec-
clésiastiques , et fut en dernier lieu doyen et in-
specteur des écoles du district à. Rothenboorg. Il
a fait imprimer ; 1° MtisiïaliseJte Wtnvljibel
sum Gesanç in Vnterriekl VoltoschuUn (Abé-
cédaire musical en tableaux pour l'instruction du
chant dans le* écoles populaires), en collaboration
avec Stepbani; Erlang, J.-J. Palm, 1815, in-B"
de 98 pages, avec un supplément de 40 pages,
et U tableaux in-fol. — 2° Lieder fiir die Ju-
gent! mit letekten Melodien fiir 2 Sopnm-
itimmen (Chants pour la jeunesse, avec des
mélodies faciles a 1 voix de soprano), ibid.
1816-19, î livraisons in- fol. — 3° Biographie
ches-Xotisen user der fomponisten der Cho-
ralmelodle* im baierisch newen Choral&veke
(notices biographiques sur les compositeurs du
nouveau livre choral de la Bavière); Eilangen,
Palm, 182*, grand in-8".
MUFFA.T (Ggoiiceb), compositeur allemand,
étudia dans sa jeunesse la musique à Paris, an
temps de Lulli. U se rendit ensuite à Strasbourg ,
où il obtint la pièce d'organiste de la cathédrale;
mais bleuUl chassé par la guerre. Il alla à Vienne,
puis à Rome, où il resta jusqu'en 169»» De re-
tour en Allemagne, il y hit nommé organiste
et valet de chambre de l'archevêque de Sali-
bourg. En 1695 , l'évèque de Passau le nomma
son maître de chapelle et gouverneur des pages.
On a sous le nom de ce musicien : l' Suaviore*
harmonix instrument, hyporchematicœ /tort-
legiurn, recueil consistant en 60 morceaux pour
quatre on cinq violes, avec basse continue;
Augibourg, 1695, in-fol. — 2° FloriUgium te-
cundum , etc., contenant B2 morceaux; Paasan,
1698, in-fol. La préface de cet ouvrage, ou
Muflat rapporte les principales circonstance* de
sa vie, est écrite dans les quatre langues, latine,
italienne, française et allemande. — 3° Apparat»*
miuleo-organuUcv* , consistant en 12 toccatas
pour l'orgue; Angsbourg, 1690. Muffst a laissé
en manuscrit un recueil d'observations relatives
4 la musique; ce recueil existait dans l'ancien
fonds de Breitkopf. à Lcipsick.
MUFFAT (Tbeofuile),HIb du précédent,
vécut k Vienne dans la première moitié du dix.-
tiuifième siècle, et y rut organiste de 1s cour et
MXJFFAT — HUHLING
251
mettre de clavecin des prince* et princesse* de
la famille impériale. Fax lui avait enseigné le
contrepoint. On a publié de sa composition un
recueil de pièces Intitulé : Componimenti musi-
cal* per H cembalo ; Vienne, 1717, in-fol.; ad-
mirable recueil de pièces de clavecin d'un grand
style et d'une remarquable originalité. 11 est
gravé aur cuivre et imprimé avec luxe. L» ra-
reté dece volume est excessive, parce qui I paraît
qu'on n'en a tiré qu'an petit nombre d'exem-
plaires. Mtiffat a laissé eu manuscrit beaucoup
de pièces pour l'orgue et le clavecin qui sont
indiquées de celte manière dans le catalogue de
Traeg: l' 6 Parthlenpour clavecin.— ViPar-
thlon, toccate* et fugue* , idem. — 3° 70 Ver-
sets Sammt il Toceoten beumders sum Kir-
chen-dienst b»g Chorat-demtern vnd Vct~
peren dienslich ( 72 versets et 13 loccates, par-
ticulièrement pour l'usage de l'église, etc.),
ta-4* obloog, gravé 1 Vienne, mais sans nom
de lieu et «ans date. On connaît de MuRat
des prélude» (pro cembalo), et des rognes pour
l'orgue , dont Fiscbhoff { voy. ce n
MUI1JLE (Nicolas), né en 1750, dans la 5t-
léado, fut d'abord emp lové comme musicien, et
quelquefois comme chef d'orchestre aux théâtres
de Danlxick et de Kmnigtberg, puis alla s'é-
tablir à Monicb, où il était , en 1783, répétiteur
du théâtre de Schuch. Il a lait représenter, sur
plusieurs théâtres d'Allemagne, les opéras dont
les litres suivent : 1° Fermor et Hcllne. — 3* Le
Feu follet. — 3" Lindor et lamène. — 4° Le
Voleur de pommes. — 5° Die Wilddiebê (Le
Voleur de gibier). — o" Dai Opfer der Treue
(Le Sacrifice de la fidélité, prologue). — 7° MU
den Glockenichlag xwelf ( A midi précis]. —
g" L'École de chant, 1791. — 9° L'Ermite de
Formenterie, 1793.
MCHLE (C.-G.). organiate à Dresde, né
en 1802 a Liebenau, près de Pirna, obtint m
place et succédai Schwabe, en lS12;il s'est fait
connaître comme compositeur de musique de
chant par leaouvragea suivants : Ie- Die Tonkunit
(La Musique), pour 3 voix seules avec choeur et
accompagnement de piano ; Dresde , G. Thleme ;
— 2* Chants et lieder à voix seule avec accom-
pagnement de piano ; ibid. ; — 3' Àgnu» Delhi
voix avec accompagnement d'orgue ou de piano ;
ibid. —4* 3 lieder a voix seule et piano ; deuxième
recueil ; ibid. — s" 3 idem, troisième recueil ; Ibid.
MtJBLENFELDT (Crahles), directeur de
musique a Rotterdam, né a Brunewkk en 1797.
perdit à l'âge de onxe ans sou père, qui était con-
trebassiste h la chapelle du prince. Déjà a cet
âge, il avait acquis de l'habileté sur le violon et
sur le piano. Son maître pour ce dernier ins-
trument fut ViElker; Kelbe lui enseigna la com-
position. A peine igé de douze ans, il entreprit
de petits voyages à Wolfenbuttel, Hildesheim et
Quedlinbourg, pour y donner des concerts; plus
lard, lorsque son talentse fut développé, il étendit
ses courses , et se fil entendre avec un succès
égal sur le violon et sur le piano. L'époque de
ses voyagea les plus longs est depuis 1820
jusqu'en I8îi. Dans cette dernière année il s'est
fixé a Rotterdam en qualité de directeur de mu-
sique. Ou a gravé de sa composition : 1° Con-
certo pour le piano (en fa) , op I ; Bonn, Sim-
rock. — 2° Grand trio pour piano, violon et vio-
loncelle, op. 38; ibid. —3° Trio brillant idem,
op. 33 ; ibid. — 4° Grande sonate pour piano
et violon (en «(mineur), ibid. — 5" Polo-
naise Idem; Vienne, Haslinger. — o" Varia-
tions sur le menuet de Don Juan; Brunswick,
Spehr. — 7* Grand quintette pour 2 violons,
2 altos et violoncelle, op. 30; Bonn, Simrock.
— 8* Trois sonates pour piano et violon, op. 45;
Ibid. — 9° Grand rondo avec introduction pour
piano 1 4 mains, op. 49; ibid. Une ouverture à
grand orchestre de cet artiste a été exécutée k
Rotterdam en 1837.
HÛHLING (Auguste), né eu 1782 à Ra-
guhne, petite ville du duché d'Anhalt-Deasau,
a appris la musique à l'école Saint-Thomas de
Leipsick, sons la direction de Hiller et de A.-E
Millier. Ayant terminé ses éludes, il a été appelé
à Nordhausen en 1809, comme organiste, direc-
teur de musique du gymnase, et instituteur de
chant i- l'école de jeunes filles. Plus lard, il a
été appelé a Magdebour& où il a rempli les fonc-
tions de directeur" de musique et d'organiste du
Ddme. Il y est mort le 1 février 1847. On a gravé
de sa composition des pièces d'harmonie pour
instruments h veut, op. 25 et 29; Leipsick,
Brellkopr et Hiertel , Probst : des quatuors pour
violon, op. 20; Leipsick, Breitxopf el Htertel;
des dnos pour 2 violons , Leipsick, HolmeUter ;
un quatuor pour flûte , 3 altos et violoncelle,
op. 18 , ibid. ; des duos pour deux (Iules, op. 26,
ibid.; un concerto pour tiaeson, op. 24, ibid.;
beaucoup de pièces de différents genres pour
piano ; une grande quantité de chants à plusieurs
piano. Cet artiste a'est bit connaître avantageuse-
ment par des compositions sérieuses, au nombre
desquelles on remarque ses oratorios intitulé» :
1* Abandonna, exécuté à Hagdebourg en 1838.
— V Saint Boni face, exécuté avec succès dans la
même ville, enls39et 1840. — 3" David, qui ne
fut pas moins bien accueilli en 1814. — 4* Une
symphonie, qui fut entendue avec plaisir en 1831.
363 MUHI.ING
MUHLING (Henii-Ju.es), fils du précè-
dent, né à Norihausep le 3 juillet 1810, est di-
recteur Je musique et organiste de l'église Saint-
Ulrich a Magiiebourg. Une ouverture de m com-
position* été exéculéeau concert du Gewandhaus,
à Lehpetck, en 1838. Parmi se» cuivrages pu-
bliés, on remarque ; 1* Préludes et fantaisies
pour l'orgue, ceuvre 3; Leipsick, Breitkopf et
Haertel. — 1* Composition! diverses pour l'or-
gue,op. 5; ibid.
MULLER (Anm£), musicien de ville a
Franc fort- su r-le-Mein, naquit vers 1570, à Ham-
melbourg, dans le» environs de Pulde. Il a bit
imprimer les ouvrages suiiauli : 1° Teutiche
Baletten uni Caiaonetten su singen vnd
au// Intt rumen (en ai brauchen, mit 4 Sttm-
mm (Ballet* et Chansonnettes allemandes 1 4 voix,
pour être chantés ou joués snr les instruments) ;
Francfort, 1000. — 1° Tevtsche weltliche Can-
sonetten mit 4iu 8 SUmmen (chansons al-
lemendeschoisies); ibid., 1603, iu-4*. — i° riovl
Thesavri, hoc est lacraram cantionum 5-9
piurtiJUjgue vocibus In eeetesid coneinenda-
rvm; ihitl., 1805, în-*° — 4° Newae Canzo-
netten mit 3 SUmmen, Metevor von den Halls
eomponirt , und mit teuttehe Sprachc un/er-
legi, ibid., 1008, ia-4°.
MÙLLER (Jean), compositeur de rélec-
teur de Saie Jean-Geoiges Ii , né à Dresde au
commencement du dix-septième siècle , florissait
vers 1050. Il est mort sous le règne de l'électeur
Jean-Georges TU. Ou connaît de sa compo-
sition un recueil de chants à plusieurs voix in-
titulé : Jvbileum Sionis ; Jéna, 1649, 1n-4°.
MÙLLER (Geokces), fadeur d'orgues, né à
Augsbourg, parait avoir vécu éC Italie vers la fin
du dix-septième siècle. Il a construit un orgue
aSolesino, dans l'État' de Venise, eu 1695.
MULLER (Jean}, médecin à Copenhague,
dans la seconde moitié du dix-septième siècle, a
bit imprimer un Htm intitulé : De Tarentule,
tt vimusic* fnejui curatlone; Hamiai, 167V,
fa-4.*.
MULLER (Henni)., docteur et professeur
de théologie, pasteur et surintendant a Rostock,
naquit à Lubeck le 1B octobre 1631, et mourut
a Rostock le 17 septembre 1675. Il a publié un
livre Intitulé : Geistltche Seelen-Muslck, in 50
Betrachtvngen , und 400 auserlesenen Geist
vndfCraft'reieKen,altenwidneuenGesangen,
to mit ichœnen Melodegen, und «nier den-
selben 50 ganii neuen, gezieret lind (Uusi-
•ique religieuse de l'ame, etc.) ; Francfort, 1(61 ,
in- 12; ibid., 1684, in -14. Suivant Georges Serpi-
Huz (Fortsetzung der LietUrgedanken, p. 31), il
j aurait une première édition de ce livre, donnée
— MULLER
h Francfort eu 1659. Jean-Christophe Oleariue
donne dee éloges an travail de MÛIIer {Entaurf
eiAer Lieder BibUoth. , p. 59), et Arnkiel
le loue ( dans la préface de ses corrections des
anciens livres de chant du Holslein, pages 6 et 7)
pour les critiques , qui s'y trouvent, des alié-
nions modernes introduites dans les clients
MULLER ( Jbah. Michel), directeur de mu-
sique et organiste k Hanau, naquit à Schraaltalde
en 1683. Il vivait encore a Hanau en 1737. 11
a publié de sa composition : 1° 12 Sonaten mil
einer eoneerttrenden Hautbois, 2 andern.
Hautbois oder Vlolinen, einer Taille, Fagot
■und G. B. (11 sonates pour un hautbois concer-
tant, 2 autres hautbois on violons, ténor (de haut -
bois), basson et basse continue, op. 1 ), Amster-
dam, 1729, in fol.— 7" l'salmund Chorutl/uck
aui Klavier mil einem rtchtigen Ban, etc. ;
Francfort, 1729, in-4", Une deuxième édition de
ce recueil a été publiée sous ce titre : ffeu avf
oeietttet vottsttfndigesPialm und Choralbuch
(Livre de Psaumes et de Chorals nouvelle-
ment composé , dans lequel non-seulement os
trouve les 150 psaumes de David, mais aussi
les chants du deux Églises évangéliques , etc.) ;
Francfort- m r-le-Mein, 1735, in-4". — 3* Variirte
Chorxle und Psalmen mil einigen kurten
Prxludien (Chorals et Psaumes variés avec quel-
ques préludes), 1™ partie, 1735, in-4°; 2° par-
tie, renfermant des préludes , des fugues et un
concerto, 1737, in-4°-
MÙLLER (Jeak), ui k Nuremberg le 26
septembre 1692, alla faire ses études k Altdorf
en 1709, pois alla, en 1714, les achever A
Helmsladt, où il soutint une thèse qui a été im-
primée sous ce titre ; De EUsxo ad muslcet
tonvm propheta, II Reg., 111, v, 15; Helm-
eUflt, 1715, in-4". Huiler fut ensuite diacre i l'é-
glise de Saint-Sébald , à Nuremberg, et mourut
dans celte ville, le 4 août 1744.
MULLER ( Jean ), né a Dobravrics, en Bo-
hème, an commencement du dix-huitième siècle,
y était maître d'école vers 1750. Il avait du ta-
lent comme violoniste , et a écrit beaucoup de
messes qui sont restées en manuscrit dans les
églises de la Bohème.
HÛLLER (GoDspnoiD-ÉraftAu), né en 1712,
à Wolkenstein , en Saxe, Tut pasteur a Eiben-
stock, et mourut dsna ce lieu le 12 mai 1752.
On a de lui un peUt écrit intitulé : HUlorisch-
philosophisches .Sendschreibenan einer hohen
Ganner, ton Orgein, ihrem Urtprvmge und
Gebrauche in der alten und neuen ATircAe
Gottet, bei Gelegenheit der Einu-eihung einer
neuen Orgel (Lettre Uisio ri co- philosophique à
une personne d« haut rang, sur tel orgues, leur
origine, et leur usage dans les églises antiennes
et nouvelle», etc.); Dresde, !748,in-4"de 40
pige*. Huiler traite dans cet opuscule arec éru-
dition : V du nom de l'orgue ; 1* de ses di-
verses espèces ; 3* il examine si les Hébreux ont
en des orgues; 4* quand elles ont été introduites
dans l'Église ; 5" si on les y doit tolérer, et quelle
est leur utilité.
MULLER (Je*.n-Nicolas), greffier à Wurn-
bach, près de Nuremberg, occupait celle
place en 1736, et en remplissait encore tel fonc-
tions en 1758. Il s publié de sa «imposition :
1° Divertissement musical consistant en dix
tuiles pour le clavecin; Nuremberg, 1736,
1™ et !"* parties. — 1" Harmonlscn Klrcken-
ïtw(,«etc. ( Délice harmonique religieux), cousis- ;
tant en il airs , H préludes et 11 fugues Facile*
pour l'orgue et le clavecin ; Nuremberg, 1758.
MULLER (Chrétieh ) , facteur d'orgues à
Amsterdam, vraisemblablement Allemand de
naissance, a construit, depuis 1720 jusqu'en 1770,
c'est-à-dire pendant près de cinquante ans, les
plus beaux instruments de la Hollande, et sur-
tout le grand orgue si célèbre de Harlem- En
1770 il entreprit la construction d'un orgue dans
l'église Ssint-fitienne de Nimègue, qui aurait été
le pins considérable de ses ouvrages, s'il avait
pu l'achever suivant ses plans; mais 11 parait
qn'll mourut dans la mime année ou dans la sui-
vante , car ce lut Koning qnl acheva l'instrument
sur de* dimensions moins étendues. Les ouvrages
principaux de Huiler sont : 1° Le grand orgue
de Harlem, achevé en 1738; cet instrument •
3 claviers a la main, dont nn pour le grand
orgue, nn clavier de rédt, un pour le positif, et
un clavier de pédale. Parmi les 60 registres ré-
partis sur ces claviers, on trouve 4 jeux de 16
pieds ouverts, un bourdon de 16 sonnant le 33
pieds, une montre de 31 pieds ouverts, 13 jeux de
8 pieds ouverts, un double trombone de 33 pieds,
une bombarde, un trombone de 16 pieds et un
contre -basson de 16. Douze soufflets fournissent
le vent à cette immense machine, dont le méca-
nisme, construit d'après l'ancien système, esl la
partie lapins défectueuse ; msl s la qualité des jeux
est excellente. On trou ve la disposition de cet orgue
dans le deuxième volume des Voyages de Bu rney en
Allemagne et dans les Pays-Bas, etdans le livre de
Hess intitula : Disposition dermerkwaardlgtten
Kerk-Orgelen. — Une autre description de ce
grand orgue, par Jean Radeker, organiste et ca-
rlllonneur k Harlem, a été publiée séparément
(coi/. Radueb). — 3" Un 16 pieds à l'église
des Jacobins de Leuwarden, avec 3 claviers k la
main, pédales et 38 jeux. — 3* Un 8 pieds a l'é-
,LER MS
glise hitlérienne de Rotterdam , en 1749. —
4' Un la pieds k l'église réformée de Beverwyk,
en 1767. — Un 8 pieds dans l'église luthérienne
(TArnlieim.
MÛLLER (Théopuile-F»édè>iic), musicien
do la chambre et organiste de la cour du prince
d'Anhalt-Dessau , a >abtié k Leipsicli, ches
Breitkopf, en 1761, six sonates pour le clavecin.
MULLER (Chrétiéh-Hemiu), organiste de la
cathédrale de Halberstadl, naquit dans cette ville
le 10 octobre 1714, et fui un des hommes les plus
remarquables de l'Allemagne dans l'art de jouer
de l'orgue, vers 1770. Il a beaucoup écrit pour l'É-
glise; on cite au nombre de ses ouvrages une
année entière d'offices religieux. Ses ebceurs
étaient particulièrement estimés ; mais dans les
sirs, on lui reprochait une Imitation sertlle, et
même des plagiats du style de Graun. Le seul
ouvragede sa composition qu'il ait fait imprimer
consiste en quatre sonates à quatre mains pour
la clavecin. Il avait espéré que la publication de
cet œuvre lui procurerait quelque aisance dans sa
position peu fortunée ; mais la plupart des exem-
plaires qu'il avait expédiés lui lurent renvoyés
en mauvais état, dans un moment oh sa santé
était chancelante; le chagrin qu'il en eut empira
sa situation, et il mourut le 19 août 1781.
MULLER (Jeuh-Chhétiki), né k Langen-
Schland , près de Bautieu , lit ses éludes dans
les collèges de Bouton, de Ziltau et de Lauban :
il fut choisi pour remplir les fonctions de direc-
teur du chœur dans cette dernière ville. En 1778,
il se rendit k Leipsick, et j entra chez Breitkopf
en qualité de correcteur des épreuvesde musique.
Hiller remploya aussi comme violoniste k l'or-
chestre du concert, et le fit entrer k celui du
théâtre. Huiler est mort à Lelpsick en 1796. Il
a publié : 1° La Joie, ode de Schiller, mise en
musique, svec accompagnement de piano ; Leip-
slck , Breitkopf, 1780. — I" Chansons de chas-
seurs. Util., 1790, in-4". — 3" Anlelfwtg subi
Selbstitnltrricht auf der Harmonica .(In-
struction pour apprendre seul k -jouer de l'har-
monica), Leipsicli, Cruslus, 1788 , in-4° de 48
pages. On y trouve le portrait de Franklin, et
10 morceaux pour l'harmonica.
MULLER (Erjest-Loois), dit HILLER, m»
siclen allemand el flûtiste, vécut à Berlin vers
1760, el y publia un trio pour trois flûtes qui
eut beaucoup de succès, ainsi qne plusieurs œu-
vres de duos pour le même instrument. Arrivé
en France vers 1768, il s'arrêta d'abord è Dijon,
y donna des leçons de flûte, et y eut pour élève
le chevalier de Salles, qui , ayant été envoyé en
garnison h Auionne, l'emmena dans cetle ville.
Huiler s'y maria el eut une Bile , née en 1770,
Google
1U MU
qui, deyenue danseuse de premier ordre, fui
connue sous le nom de M"1 Miller, a devint
plus tard M™ Gardel. Miiller, ou Miller, comme
on l'appelait a Paris, allaa'élahlir dan* cette ville
en 177G. Il j eut une existence pénible pendant
plusieurs année*, quoiqu'il eûl du talent, parce
que ion penchant pour la vin jetait du désordre
dans ses affaires. Sa liaison intime avec son
compatriote Vogel {voyez ce nom) augmentait
encore ce défaut. En 1782, sa fille entra comme
élève à l'école de la danse du théâtre de Beau-
jolais, quoique Agée a peine de douze ans, et s'j
fit bientôt remarquer par sa grâce et la légèreté
de ses pas. Elle passa ensuite à l'école de la
danse de l'Opéra, et débuta avec un brillant suc-
ces, en 1786. Alors, la position de Mùllor s'a-
méliora. Garde! , bon musicien et violoniste dis-
tingué, ayant reconnu. sou talent , lui confia l'ar-
rangement et la composition de son ballet de
Télëmaque , représenté a l'Opéra en 1730. Le
mérite de cette composition musicale fit beau-
coup d'honneur * Miiller et le releva dans l'o-
pinion des artistes. La musique du ballet de
Psyché, joué en 1791, acheva de classer Millier
d'une manière honorable parmi le* compositeurs.
Il publia postérieurement quelques œuvres de
duos pour note et violon et pour deux ilûtes;
mais ne voulant pas déroger, après set succès
de l'Opéra, il les fil graver sous le pseudonyme
de Krasintki. Huiler est mort à Paris en 1798,
(Notes manuscrites de Boisjelou.)
MULLEK (GriLLiLME-CnnÉTiE»), né le 7
mars 1752, i Wasungeu , près de Meiuungen,
éprouva de grands obstacles de la part de sea pa-
rents pour se livrer ii l'étude de la musique;
néanmoins son gont passionné pour cet art lui fit
surmonter toutes le* difficultés qu'on lui opposait.
Dès sa quinzième année, il composait déjà de pe-
tits morceaux pour l'église de son village. Son
oncle, qui l'avait retiré chez lui, pendant qu'il
achevait ses études à l'université de Gcetlingue,
lui avait aussi interdit l'étude de toute espèce
d'instruments; Ce qui n'empêchait pas qu'il fût
en état d'accompagner au clavecin la basse chif-
frée dans les concerts de la ville. Il alla passer en-
suite deux ans a Kiel pour v suivra un cours de
Idéologie; le chancelier de l'université de cette
ville (Cramer) l'engagea a prendre la direction
des concerts, pendant les années 1775 et 1776.
Plus tard, Il lot appelé h Brème en qualité de
directeur de musique de la cathédrale, et de pro-
fesseur à l'école qui y était attachée. Il j fonda
vers 1781 une maison d'éducation, dans laquelle
il Gl fleurir le chant en chœur. Apre* qua-
rante-neuf ans d'activité dans cette ville, il
mourut le 6 juillet 1(31 , à Tige de suiiante-
dix-neuf ans. II avait imaginé un instrument
composé comme l'harmonica à clavier, auquel
Il ajouta un hautbois et un jeu de flûte, et il donna
à cette réunion de sonorité* différentes le nom
i'Barmonicon. H a donné la description de cet
Instrument dans le Journal allemand intitulé :
fiffliuiaVrZ«if(Géniedutemps), Alloua, 179e, *
mars, p. 277-296, soui ce titre : 1" Beschreî-
bung des Harmonicons , dites neveu muiika-
lischen Instruments, von lier Er/indung des
Berrn M. W. Chr. Milliers. Outre la descrip-
tion de son instrument, il donne dans cet écrit
une histoire Ibrégèe de V Harmonica, queGer-
ber a rapportée dans l'article consacré a Huiler,
au 3»e volume de son Nouveau Lexique des
Musiciens (p. 510-523). — 2° Vertuch etner
Geschichte des Tonkunst in Bremen (Essai
sur l'histoire de la musique a Brème), dans
['Hmtcatisehen Magasin ; Brème, 1799, lom. 1.
— 3' Vemtch eJner jEsthelUt der Tonkunst m
Zusammenliange mit dm Hbrigen sehamen
liuiutin nach geschichlticher Bntwickehmg
(Essai d'une esthétique de là musique, etc.);
Leipalck, Breitkopf et Hsertel, 1830, 2 vol. ia-8* ;
ouvrage faible et superficiel qui ne répond pas
à son titre. Le premier volume renferme de*
détails historiques sur la musique ; le second ,
une espèce de chronologie des inventions et des
époques principales de l'art, ainsi que des notices
sur les artiste* et les écrivains.
MÛLLEH (Hïkbi-Preoébfc), musicien au
service dn duc de Uruuswick, fut le père des qua-
tre mères de ce nom , si célèbres par leur ma-
nière parfaite d'exécuter le* quatuors. Il mou-
rut» Brunswica dans un âge avancé, vers 181 8. On
a gravé de sa composition ; 1* Variations pour ie
violon, sur un tltème français, op. 6 ; Brunswick,
Spehr. — 3" Diflérenles pièce* en duo* pour des
instruments à vent . — 3* Des sonate* pour piano
et violon, op. 11; Ibid. — 1* Manuel du pia-
niste (collection de pièces dans tau* lestons);
ibid. — s" Des thèmes variés pour le piano ; Ibid.
— «" Marches idem ; ibid . — 7" Des chansons
allemandes avec accompagnement de piano, ibid.
ilCLLEK (WntcaiLU ou Weszel ), com-
positeur devenu populaire en Allemagne par ses
opérettes, naquit te 26 septembre 1767, à Turuau,
dans la Moravie. Un mettre d'école d'Alitmdt lui
enseigna te* éléments de la musique. A l'âge de-
douze ans il avait déjà composé une messe , pre-
mier essai de son talent facile. Plu* tard, Dittera-
dorf devint son ami, et lui donna des leçons de
composition. En 1783, on lui confia la direction de
la musique du ttiéalre de Brûnn ; trois ans après,
il entra en la même qualité an théâtre MarinellI ,
a Vienne, et pendant vingt-deux ans il en rein-
ptil les fondions; déployant en même tempe une
prodigieuse activité dans la composition des opé-
rettes, Singspiel el pantomimes , dont on porte
le nombre à deu» cents. En 1808, Mùller suivit
à Prague sa fille (M™ Grunbaum) qui y. était
engagée comme première cantatrice; mate il ne
put s'accoutumer a la direction de I* musique de
ce théâtre, où l'on représentait dos ou vrages abso-
lument étrangers à se» habitudes, en 1 813, tl re-
tourna a Vienne et entra comme directeur de
musique au théâtre de Leopoldstadl. il y passa
aussi vingt-deux ans, non moins actif, non
moins fécond qu'au théâtre Marinelli. Il est mort
d'une fièvre nerveuse le 3 août 1835, aux eaux
de Kurrot, en Moravie. MiMIer ne cherchait point
à mettre des idées élevées et recherchées dans
ses ouvrages : mais il saisissait fort bien l'esprit
de la scène, etses mélodies étaient remarquables
par leur grAce naturelle et un certain air de
franche originalité. C'est A ces qualités qu'il dot
la vogue populaire de ses airs. Parmi ses opé-
rettes, ceui qui ont eu le plus de succès sont :
1" Dos noue Sonniargskind ( le Nouvel Enfant
du dimanche), en deux actes, 1794. — l'Oie
Schwesler von Prag ( les Soeurs de Prague. —
3° Der Jahmarkt su CrixntnwalA (la Foire
de Grùnenwald ), en 1787. — i° Die *Mt-
ber Trommel (le Tambour magique), 1766.
— !>° Dot Sonnenfett der Braminnen (la Fête
du Soleil des Bramines). — B° Le Bassaniste,
ou la Guitare enchantée , en trois actes, 1793.
— 7° Pizzlghi, en deux actes, suite du Bas-
soniste. — V Der Allé vberall vnd nlrgend
( le Vieillard partout et nulle part). — 9° Die
Teujelmtihle ( le Moulin du diable ). Il y a plu-
sieurs éditions de ces ouvrages et de quelque;
autres, en partition pour le piano, en quatuor
de violon, et en harmonie.
MJLJLLER ( Aegustf-Ejiewusbt), msltre
de chapelle du duc de Saxe-Weimar, naquit le
13 décembre 1767 A Nordheim, dans le Hanovre.
Son père ayant élé nommé organiste a Rinteln ,
il l'y suivit , et y reçut les premières instructions
de musique. Ses progrès dans cet art furent si
rapide*, qu'a l'Age de huit ans il put déjà se
faire entendre avec succès dans plusieurs con-
certs publics. En 17ns, il fréquenta l'ifniveraité
de Leipaick pour y étudier le droit; l'année sui-
vante, il alla continuer cette étude i Gœttiugue.
N'ayant pu obtenir la place d'organiste de l'uni-
versité, qnf fut donnée A un autre étudiant, il se
vit forcé de s'éloigner de cette ville, n'y ayaut
pas de moyens d'existence , et de retourner chez
•es parents. Il n'y resta pas longtemps, car il en-
treprit de petits voyages pour augmenter son sa-
voir en musique. A Brunswick, il trouva l'appui
LLEB 3SS
d'un parent qui lui procura les moyens d'y sé-
[ journer pendant plusieurs années. En 1789, il se
; rendit à Magdebonrg, et y obtînt la place d'or-
I ganisle A l'rgliae Saint- Ulrich. Il s'y maria avec
i In fille de l'organiste Robert, pianiste distinguée.
Son mérite le lit choisir, en 1793, pour diriger
les concerts de la loge maçonnique et du con-
cert noble. Vers ce même temps, il fit un
voyage à Berlin, où il se lia d'amitié avec Mar
purg , Fasch , Reicliardt, el plusieurs autres
hommes distingués. Son talent y fut apprécié ,
particulièrement lorsqu'il se lit entendre sur
l'orgue A l'église Sainte-Marie. Marpurg rendit
compte de cette circonstance dans la Gazette
musicale de Berlin ( page 42 ). C'est aussi à la
mime époque que parurent ses premières com-
positions A Berlin et A Ouenbacli. Le mérite de
ces ouvrages el les succès de l'auteur lui pro-
curèrent l'emploi d'organiste A l'église Saûat-Ni-
colas de Leipaick, en 1794. LA seulement ses ta-
lents parurent dans tout leur éclat : il brilla
également sur l'orgue A son église, et comme
virtuose sur le piano et sur la flûte dans les
concerts. Hiller, directeur de musique A l'église
Saint-Thomas , ayant demandé en 1800 qu'on
lui donnât un adjoint, A cause de son grand Age,
ce lui Millier qu'on choisit, et la manière dont
il remplit ses nouvelles fonctions prouva qu'il
était digne de la confiance qu'on avait eue en
lui. Bientôt 11 joignit A son nouvel emploi celui
de directeur de musique des deux églises prin-
cipales de Leipsick. Sou influence rendit la si-
tuation de la musique prospère, en celte ville.
En 1807,. la princesse héréditaire de Saie-Wei-
mar, pianiste distinguée, ayant désiré prendre
des leçons d'harmonie de Millier, il y eut des
négociations pour lui faire abandonner ses em-
plois de Leipsick; enfin le duc régnant lui ac-
corda le titre de son maître de chapelle, et
Millier se rendit A Weimar en 1810. Quelques
années après, sa santé commença A s'altérer, et
une bydropisie se déclara : cette maladie ren-
iera A l'art et A ses amis te 3 décembre 1817, A
l'Age de près de cinquante ans.
Les ouvrages dïberliard Mûl 1er sont en grand
nombre : leur liste se compose comme il suit :
I. Mosio.ce de piano : 1 ' Concerto pour clavecin
ou piano, dédié A la duchesse de Conrlande et
composé par A. E. Millier, organiste A l'église
de Saint-Ulrich A Magdebourg; Berlin et Ams-
terdam, HummeL — 1* (bis) Grand concerto ,
op. 31; Leipsick, Breitkopf et Hssrtel. — Y So-
nate pour piano, violon et violoncelle , op. 17;
ibkl. — 3° Sonates pour piano et violon, op. 1B
et 38; Berlin et Leipsick. — 4" Sonates pour
piano seul, op. 3, t,; Oiïenbach, André ; op. 7,
>y VjOO'JK
256 HUI
Leipsick, Breilkopfel Hœrtcl; op. 14, Ldntick,
Peters; op. 20, ibid. — ft" Caprices et fantaisies
pour piano, op. 4, Offenbach , André ; op. 29 et
31, Leipsick, Peters ; op. 34, iuid.; op. 35, ibid.4l,
— e° Thèmes variés, op. 8, 9, II, 15, 31, 17,
et œuvre posthume; Leipsick, Berlin, Vienne,
Hambourg. — II. Mcsio.ce d'orgue : 7* Recueil
de pièces d'orgue , 1" et 1™* suites ; Leipsick,
tlreilkopf et Hœrlel. — V (Us) Sonate pour
orgue à 1 oliviers et pédale ; ibid. — T ( ter )
Chorals taries idem ; ibid. — 111. Musions poub
flûte : 8* Concertos pour la flûle, op. 6, 10,
16, 19, 10, 31, 13, 14, 17, 30, 39; Leipsick,
Breithopf et Hœrlel, Peter*. — 9° Fantaisie
avec orchestre, op. 41; Leipsick, Peters. —
10° Duos pour S flûtes, op. 13, 19, Il (bis),
ih, ibid. — IV. Musique POU! LE Ciunt :
11° Cantate pour des fêles de famille, 14 voix
avec accompagnement d'instruments à vent ,
Leipsick, Hoftneister. — . 11° Chansons k voix
seule avec accompagnement de piano ; Ham-
bourg, Bœhme. — V. Ouvbaces poob l'instruc-
tion : 13° Introduction pour bien exécuter
les concertos de piano de Mozart , eu égard an
doigter; Leipsick, Brsitkopf et Hmrtd, 1797, In-
fo!, obi. — 14° Méthode de piano en instruction
pour apprendre a bien jouer de cet Instrument,
Jéna, 1804, ln-i°. Cette méthode n'est autre
que celle deLœulein, dont Mùller donnait une
nouvelle et sixième édition. La septième, publiée
à Leipsick, chez Peters, en IB19, ne porte plus
que le nom de Millier. H. Charles Cxerny en a
donné une huitième édition sous ce titre :
Grosse Fortc-piano'SchuU von Auguste Eber-
hardt Mùller, vormands Capcllmeiiter in
Weimar; Achte Avflage mit vielen neuen
Begtplele* und elncm vottttxndigen An-
hange nom Gcneralbass vertehen von Cari
Czerny; Leipsick, Peters, 1815, in-4" obi. Le
même éditeur a donné une petite méthode de
piano extraite de celle-là. La méthode de Mùller
a servi de base k Katkbrenner pour la sienne.
— 15° Pièces instructive* pour le piano, t l'usage
des commençants ; Leipsick, Peters ( en 3 suite* ).
— lo° Méthode élémentaire pour la Bote ; Leip-
sick, Peters. — 17° S tableaux pour le doigter
de la H9te, depuis une jusqu'à quatre clefs; ibid.
— 1S° Sur la flûle et sur la manière d'en jouer
(article de la Gasette musicale de Leipsick,
1" année, p. 193).
MITLLEll ( F.-A. ) , compositeur et profes-
seur de piano k Leipsick, vers la nu dn dix-
huitième siècle, naquit k Heldrungen, en Thu-
ringe. 11 a publié en 1796 : 1° 3 sonates pour
piano ou harpe, avec accompagnement de deux
cors et violon ; Berlin. — 3° 3 petite* suuates
pour barpe ou piano. — 3e Sonate et rondo est
caprice pour le piano; Ibid., 1800. Cet artiste
est mort k Leipsick , le 3 novembre ISil, dan*
un âge très-avancé.
MULLER (CBAHLES-Guicutn), fils de
Chrétien-Henri, naquit k Halbersladl Le 13 mais
1770. Après avoir rempli pendant plusieurs an-
nées la place d'organiste de la cathédrale, Il
mourut dans celte ville le S novembre 1819. On
a publié de sa composition : 1° Sonate pour
piano à quatre mains, op. 11; Brunswick,
Spehr. — 1° Deux idem, op. 13; ibid. —
3° Sonates pour piano seul, op. 14, 17, 19, 31,
Brunswick et Halberstadt. — 4° Trots polo*
mises, Idem, op. -18; Leipsick, Peter*. _
5° Troie rondeaux ; Halberstadt, Vogler. —
0* Plusieurs tttèmee variés idem. — 7° Quelque*
pièces d'orgue.
MÙLLER (Mariasse), dont <o nom de
famille était HELLMUTH , naquit i Mayence
en 1773. Destinée au théâtre, clic parut dans les
rôles d'enfant à Bonn, en 1780 «1 n Schvfedt,
en 1785, toutefois sa véritable carrière dramati-
que ne commença qu'eu 1789, lorsqu'elle débuta
k Berlin , comme première chanteuse. En 1791
elle épousa M. Mùller, fonctionnaire dn gouver-
nement. Elle n'abandonna pas la seine, et
pendant près de vingt ans elle conserva k
Berlin son emploi de première chanteuse. Elle ne
possédait pas beauooup de puissance dans la
voix , mais elle chantait avec goût et expression.
MÙLLER ( JuH-EnniNOEL ) , canlor, orga-
niste et maître de l'école des filles k Erbslehen,
prèed'Erfbrl, naquit en 1774, au château de Vip-
pach , non loin de cette ville. Il reçut de l'in-
stituteur et du pasteur de ce lieu tes premières
leçons de chant et d'orgue, et son père lui en-
seigna k jouer un peu du violon. En 1785, on
renvoya k Krfurt , où il fat admis dans le chœur
sous la direction de Weimar. L'organiste Kluge
lut Gt continuer ses études d'orgue et de piano,
et Klttol lui donna des leçons d'harmonie et de
composition. En 1795, il obtint la place d'orga-
niste dans une des églises d'Erfurt; mais dans
la même année 11 fut appelé à Erbsleben , ou il
est mort d'une fièvre nerveuse, le 15 avril 183S.
Les compositions de cet artiste, au nombre de
87 œuvres, consistent en symphonies, ouver-
ture) ; quintette*, quatuors et trios pour des
instruments* cordes; concertos pour alto, vio-
loncelle, Soie, clarinette, lu m bois, cor et
basson; sonates pour le piano et quelques ou-
vrages pour l'église. On connaît aussi de Jean-
Emmanuel Mùller un traité élémentaire de mu-
sique pour les écoles, intitulé : Kleine Singtchitie
oder Gaangtehre mit Utbungist ùcken;Lt flirt,
1823, et un écrit concernant le» opinions Je
Laitier sur 1: musique, avec un catalogue de
Ma cantique» spirituels, bous ce titre : Dr.
Martin Lvther'i Verdicnslc fini die Mulik
nebs! etnern, Verteichnisse der non demstllien
Componlsten gelillichen ; Ettur\, 1 807, iu-S°.
MCLLER (Thomas), compositeur, né à
Strakonilz dam la Bohême, vers 1714. Il vécut
d'abord 1 Tienne, où il fut employé comme vio-
loniste au théâtre Marinelli , puis se fixa en
Suisse, en qualité de maître de chapelle. On ■
gravé de sa composition : 1° Sii quatuors pour
1 violon», alto et basse; Vienne, Artaria. —
1* Six duo» pour 2 violons, op. 1; Offenbach ,
André. — 3° Trois sonate» pour le piano,
op. 3; ibid. — %" Caprice idem, op. 4,
ibid. — Trois sonates idem, op. i; ibid. —
8* Choix de chansons des meilleurs poêlée, à
Toix seule, avec ace. de piano, op. 6; ibid. —
7" Six duo» pour llûte et hautbois, op. 8, ibid.
— 8' Snr duos pour flûte et violon op. 9 ; ibid.
11ULLER ( M.thias ) , facteur d'instrument*
a Vienne, a construit en iSOt un piano d'une
forme carrés longue, qu'il appelait Dittanaeltuù
on DlItalUloelange. A chaque extrémité de
l'instrument se trouvait un clavier; an de ces
claviers jouait a une octave supérieure de
l'antre. Millier avait pria uo brevet d'Invention
pour cet instrument, dont on trouve la descrip-
tion dans la s™' année de la Galette musicale
(p. 1M).
MÛLLER (Jur), né à Fcrndorf, dam I»
deuxième moitié du dix-huitième siècle, a fait
imprimer un petit traité de musique intitulé :
Kvtrt» und leichte Ànwelsung tant iing&n der
Charalmelodlen, smuechtt fur seine Schiller
gêtckrlebm (Instruction courte et facile pour
chanter les mélodies chorales, écrite particuliè-
rement pour ses élèves). Francfort-sur- le-Heiu,
1793, in 4'' de !B pages. J'ignore si un antre
petit traité dn chaut, publié trente. ans après
celui-là , est du même auteur. Tous deux ont les
mêmes nom* et prénoms. L'ouvrage a pour
titre : Klelne Singtdmlen oder GcsangUhre
mit UevunguWckm (Petite École ou Méthode
de chant, avec des exercice»), Erfoii, Maring,
1S13, in 4".
MtfLLER (Chahlss), musicien de la cour
du duc de Brunswick- Lunebourg, dans le» der-
nières années du dix-huitième siècle, né eu 1787,
a. Holxminden, dans lé duché de Brunswick, t'est
fait connaître par les ouvrages suivants : Con-
certo pour piano et orchestre, dédié à la prin-
cesse de Galle», née duchesse de Brunawlck-Lu-
■ebourg; Brunswick, 1794. — î'Varistkms sur
ma thème allemand pour piano ; Offenbach, An-
dré, 1798. — 3* Lieder snr les paroles oe quel-
ques-uns des meilleurs poètes, avec accompa-
gnement de clavecin; Offenbach, André, 1703-
MClLLER ( C émues -Gui lu™ s ou Wil-
helm !, organiste a. Halberstadl, né dans cette
ville on 1789, v est mort le S novembre 1819.
Corn pi» i leur de quelque mérite, particulièrement»
dans les sonates pour le piano, 11 s'est fait con-
naître par les ouvragée dont les titres suivent :
1° il Variations pour le piano sur un air de l'o-
péra intitulé la nouvelle Arcadie, op. 1;
Brunswick. — 2° Andante varié idem; Berlin,.
Hummel, 1795. — 3° Air de la Cosa rara va-
rié, idem, op. fl; ibid.; ISOo. —4° Dix varia-
tions sur un air allemand ; ibid. — 5° Neuf varia-
lions, idem; Ibid., 1802. — 6" Sonate pour
piano a 4 mains, op. 12; Brunswick, Spehr. —
7* Deux sonates, idem , op. 13; ibid — 8» Trai»
sonales pour piano seul, op. 17; Lelpsick, Pe-
pters. — 9° Trois polonaises, idem, op. 18; ibid. — ■
10° Trois sonates, idem, op 19; ibid. — 11° Trois-
tonales, idem; Halberstadl, Vogler. — 12* Trois
rondeaux, idem; ibid.
HfiLLER (Jean-Hesm), né le 11 mare-
1780 « Komigsberg, reçut A Paris des leçons de
Gavinlès pour le violon, et se fixa a Pétersbourg,
où il était professeur de musique et violoniste
du théâtre. On a publié de sa composition :
i" Quatuor pour deux violons, alto et basse;
Leipsick, Breitkopf et Hserlel. — 2" Douze ca-
nons pour deux violons; ibid. — 3° Ouverture
A grand orchestre ( en mi bémol ) ; Pétersbourg,
Lange. La même ouverture a été arrangée pour
piano, violon , alto et basse ; ibid. Mnller a écrit,
aussi a Pétersbourg un oratorio intitulé : Der
Ettengel MicKael ( l'Archange Michel ).
MÎJLLER ( jE»K-HEnr,i ), qui a été confondu
avec le précédent, naquit aussi a Kreuigsbergt
le 19 mars 1782, mais il n'était pas de la même
famille. Après avoir vécu quelque temps a Lie-
gniti, comme professeur de piano, il lit nn
Yoysge eu Bussie, et mourut a Pétersbourg, le
19 mars 1838. On connaît sous son nom :
1° Préludes et exercices dans tous les tons pour
le piano; Leipsick, Breitkopf et Hasrtrl. —
2° Doute canons a I voix sur des poésies de
Raupach; Leipsick, Hormeister.
MClLER (Iwah), clarinettiste célèbre,,
inventeur de la clatinetle à 13 ciels, est né A
Reval (Russie) de parente allemands, le 15 dé-
cembre 1711. Après avoir brillé en Allemagne,
il vint A Paris en 1809, avec l Intention o"j faire
connaître sa nouvelle clarinette et sa clarinette-
alto, destinée a remplacer le Btutet-horn, ins-
trument Imparfait et grossier. Mnller voulait
aussi établir une fabrique de set nouveaux Ins-
ssa MTJi
truments ; irai. Il manquait d'argent pour la réa-
lisation de ce projet : il trouva dans H. Petit,
agent de change, qui «lait été autrefois élève du
Conservatoire et ; avait obtenu le premier prix
-de clarinette, un Mécène généreux qui comprit
les avantages du nouvel instrument, et qui four-
nit à Millier tout ce qui était nécessaire pour l'éta-
Nissement de sa fabrique. Elle ne prospéra pas.
Millier n'avait paa l'esprit d'ordre qu'il faut pour
la direction d'un semblable établissement; d'ail-
leurs, il trouva, dane les hahitudesdes artistes et
dans leurs préjugés, de grands obstacles au suc-
ces du sa nouvelle clarinette. Il l'avait soumise
à l'examen d'une commission qui en Ht faire l'es-
sai par Lefebvre et par ses principaux élèves;
ceux-ci ne se donnèrent pas la peine d'étudier
une chute nouvelle qui exigeait de l'exercice, et
, la rejetèrent. Le rapport de la commission four-
mille d'erreurs. Mûller avait dit, en présentant
«on instrument, qu'il était destiné à jouer dans
tous les tons , et qu'il dispensait de l'usage de
clarinettes différentes pour l'orchestre; on lit
dans ie rapport, qu'il serait fiebenx de renoncer
aux clarinettes en ut, en si et en la, qui ont
chacune une qualité de son différente, et que
ces ancien» instruments ont l'avantage de pou-
voir être tirés lorsque la cbaleur les a fait
monter, tandis que la combinaison du méca-
nisme de la clarinette de Millier ne permet pas
d'employer ce moyen i comme si ce n'élait pas
une monstruosité acoustique que ce tirage qui
rompt les proportions entre les diverses parties
du tube, et comme si le tirage ne devait pas
être fait à l'embotture du bec. Du reste, pas un
mot dans ce rapport sur le perfectionnement de
la justesse et de l'égalité de sonorité dans I*
clarinette de Huiler, dont la supériorité sous
ces rapports est incontestable , quoiqu'il reste
encore beaucoup d'imperfections 'dans cet instru-
ment. La seule critique raisonnable qui! eût été
permis de faire , est que la multiplicité des troua
et l'attirail de tant de clefs diminuent la sonorité
du tube; mais on n'y songea pas. On regrette
de voir de beaux noms comme reujt de Méhnl
et de Cbérubiai placés au bas d'un semblable
rapport.
L'opinion des artistes du Conservatoire amena
la ruine de la fabrique de Mûller ; toutefois il ne
se laissa pas ébranler, et soutint la bonté de sa
clarinette, dont il jouait lui-même en artiste d'un
talent distingué. Une circonstance heureuse vint
enfin mettre au jour les avantages du nouvel
instrument : Gambaro, entré an théâtre italien
de Paris, en 1816, comme première clarinette,
'l'adopta, et la manière dont il s'en servit dans
les solos fît tomber toutes les objections. Bcrr
devenu seconde clarinette au même théâtre, puis
! première après le départ de Gambaro , l'avait
1 aussi adoptée: ces deux artistes eu I rainèrent les
autres. Cependant ce n'est qne longtemps après
que l'usage en est devenu général, dans les
musiques de régiment , en Belgique et en France.
En 1820. Mûller s'éloigna de Parte, où il n a-
vait point d'existence assurée, et retourna en
Russie. En 1313, il reparut en Allemagne, et
sembla vouloir se fixer à Casse! ; puis il alla à
Berlin , ou il (liait en 1 825. L'année suivante
ii voyagea en Suisse, puis eu Angleterre , et
enfin retourna k Paris après la révolution de
juillet 1830. Schilling a été mal informé lorsqu'il
a dît dans son Lexique universel de musique que
Millier a accepté en 1820 la place de professeur
de clarinette au Conservatoire : El n'a jamais en
d'emploi dans celte école. Lefebvre occupait en-
core cette place en 1826 , et ce fut Berr qui lui
succéda. Dans les dernières années de sa carrière
agitée, Mûller entra dans la chapelle du prince de
Lippe-Sctiaumbourg, à Buckebourg, et uiou-
1 rut dans celte situation le 4 février 1854. Il se
distinguait, dans le beau temps de son talent,
par une bonne qualité de son , une manière élé-
I gante de phraser et beaucoup de chaleur dans
l'exécution. Il a publié de sa composition :
1" Symphonie concertante pour I clarinettes,
op. 23, Leipsick, Hofmeister. — T Concertos
pour clarinette, n" 1 (en ré mineur); Bonn,
Simrock; a" 2 (en mi bémol) Paris, Jouve; n" 3
(en si bémol), Offenbach, André;»* 4 (en la
mineur), Paris, Dnfaut et Dubois; n° 5 (ai ni
bémol), ibid.; n° 8 (en sol mineur), ibld. —
3" Divertissement pour clarinette et orchestre ,
ibid. — 4° Grand solo, idem, ibid. — 5* Duos
pour clarinelte et piano ; Amsterdam, op. 13,
Hanovre, Bachmann ; autre idem sur des airs du
Barbier de SeW(fedeRoBBini;Bninswfc.k,Sp*tir.
— 6" Quatuors pour clarinette, violon, alto et
basse, n° 1 (en si bémol), Offenbach, André;
n° 3 (en ml mineur), ibid.; n" 3, Paris, Gam-
baro. — 7° Plusieurs fantaisies et airs variés
pour clarinette et piano. — *l° Méthode pour
la nouvelle clarinette a 13 clefs, et pour ht
clarinelte alto. Paris, Gambaro. Il y a plusieurs
édilinns allemandes de celte méthode.
MÛLLER (Élise), fille du docteur Guil-
laume-Chrétien , est née a Brime en 1783. Élève
de son père, elle s'est fait remarquer par son
talent d'exécution sur le piano, particulièrement
dans les œuvres de Beethoven. On a gravé de sa
composition : I* Chant de reroerctment d'Aradt,
a quatre voix avec accompagnement de piano;
Bonn, Simrock — 2° S Chants à voix seule, avec
arromiiiigncninit de piano; Leinsïck, Hoimerslcr.
MULLEft
MÛLLER ( Fbéuékic ) , né le 10 décembre
1788 à Orlnmùnda , petite ville du duché de
Saxe- À Iten bourg, commença dès son enfance
l'étude de la musique mus la direction de sou
pèra, musicien de la Tille. Il n'était Igé que de
seize ans lorsqu'il lut attaché à la chapelle du
prince de Schwartïbourg-Rudolstadt , où il recul
des leçons de composition de H. Chr. Koth
Ayant appris de son père à jouer de plusieurs
instruments , il fut d'abord employé dans le cha-
pelle du prince comme violoncelliste, puis
comme clarinettiste, et enfin comme chef de
pupitre an second violon , avec le litre de mu-
sicien de la cour; cependant la clarinette resta
toujours son instrument de prédilection. En tgln
le prince lui confia le soin de former une nou-
velle musique militaire; l'intelligence qu'il mon-
tra dans l'organisation île ce corps lui en fit
donner la direction , ainsi que celle de l'har-
monie de la cour, avec le titre de musicien de
cbarobre. En 1811, il succéda i Ebernein dans
la direction de la chapelle { mai* Il n'eut dé-
finitivement le titra de maître de chapelle
qu'en I83S. On connaît da la composition de cet
artiste : 1* Symphonie concertante pour clari-
nette et cor, Leipsick, Breitkopf et Hssrtel. —
2° Deuxième idem, op. 31, ibid. — 3* Danses
pour l'orchestre, 4 recueils ; Rudolstadt, Millier.
— 4° Pièces d'harmonie, liv. I et 2, Leipsick,
Breitkopf et Hscrlel. — S" Musique militaire,
Leipsick, Whistling. — 6° Concertos pour la
clarinette, op. 10 (en ml bémol) et op. 11 (en il
bémol); Leipsick, Breilkopf et Hasrtel. — V Con-
certloos idem, op 90 et 37, lbid. — 8* Romance
variée pour clarinette et orchestre, op. 9, ibiii. —
S Pot- pourri Idem, op. ai, ibid.— 10*Tbème 'va-
rié avec quatuor, ibid. — 11* Etudes pour clari-
nette, liv. 1 et 3, op. 33, ibtd. — 13' Thème
varié pour basson et orchestre, op. 29, Leipsick,
Breilkopf et Hasrtel. — 13* Six pièces pour
4 cors, Ibid. — 14* Six trios pour trois cors,
Mayence, Schott. — 15' Divertissement pour
piano et clarinette, op. 33, Rudolstadt, Mûller.
Millier vivait encore à Rudolstadt en 1860.
MÛLLER (WlLUELH OU GULLAa«E-ÀOOL-
mie), canlor de l'église de la ville, à Borna,
près de Leipsick, et professeur de l'école des
garçons, est né à Dresde en 179!-. Il s'est Tait
connaître avantageusement psr les ouvrages
suivants : 1* MiuSkalitchet MumenkœrMten
(Petite cûToeille de [leurs musicales), recueil
de pièces faciles pour le piano, 1 petits vo-
lumes divises en deux parties; Meissen, Gœd-
sche. — i* MuMalitchet Blummkraïu. (Cou-
ronne de fleurs musicales), recueil de pièces
faciles pour le piano, ibid. —3? Mviikalttchet
259
FrtKhOuxrb {Corbeille de fruits musicaqx),
idem, ibid. — 4° JïrJie Lehrmeiiter im Klarier
oder Fortepianospid ( l'Instituteur primaire du
piano) , pièces faciles k 3, 4 et 3 mains , à l'u-
sage des commençants , ibid. — 5° Der Lehr-
meister im OrgeUplel belm œffenllichen Got-
tetdieatte ( Le maître dans l'art de jouer de
l'orgue pour l'office divin), op. 12, ibid. —
S" Six chorals arrangés avec préludes et
conclusions pour l'orgue, ibid. — 7° Fan-
taisie et fugue pour l'orgue, op. 57, Leipsick,
Breitkopf et Haute!. — - 8* Conclusions pour
l'orgue, op. 86. Quedlinbourg, Basse. — 9° Con-
clusions 1 4 mains pour l'orgue, ibid. — 10° 3»
Mélodies chorales avec la basse chiffrée, arran-
gées avec trois harmonies djiféreules pour cha-
cune. Meissen, Gcedsclie. — 11° DieOrgel, ihre
Einrichtung vnd Seichaffeniieîl, sowohl «U
dot ïweekmirtitgc Spiel dcrselben. Ein ttnen-
bthrlichen Handtmciv fiir Can loren , Organit-
(en, SehuUehrer, Séminariste* und aile
tramde des OrgeltpleU (l'orgue, sa disposi-
tion, sa qualité, ainsi que la manière de lu bien
jouer), Meissen, Gcedsche, in 8°, 1822; 2' édi-
tion, ibid., 1823, 88 pages in-8°; 3' idem., ibid.
in-8° de 108 pages.
MÛLLER (CaiRLBa-PnânÉHic), maître de
chapelle et compositeur de l'empereur du Brésil,
fixé à Berlin, est né k Mimègue ( Pays-Bas), le
17 novembre 1794. Dans sa jeunesse il fut pia-
niste distingué. En 1813, époque du soulève-
ment de loule l'Allemagne contre la France, il
entra dans un corps de volontaires et ne rentra
dans la vie civile qu'en 1817. S 'étant fracturé
le bras gauche dans une chute qu'il fil en
1824, il dut renoncer au piano comme exécu-
tant et se livrer exclusivement à renseignement
et à la composition. Son titre honorifique de
compositeur de la cour du Brésil lui fut donné
en 1836, à l'occasion d'un ouvrage qu'il avait
dédié k l'Empereur. Les compositions de Cliarl es-
Frédéric Mnller pour le piano sont au nombre
d'environ 70 œuvres; elles consistent "en rondos,
divertissements et variations. On connaît aussi de
lui une ouverture triomphale k grand orchestre,
œuvre 107; des marchas pour musique militaire,
des marches triomphales pour musique de cava-
lerie,oeuvre 101, des suites de musique d'har-
monie pour les Instruments à vent, œuvre 106;
pignement de deux orchestres, l'un de mu-
sique «"infanterie, l'autre de cavalerie aux der-
niers couplets, op. 110; des pièces caractéris-
tiques intitulées Victoire de Navarin, Prit»
d'Alger, grande ouverture pour daim orebet-
tr. * , de. On a aussi de cet artiste un petit on-
:3.gi:i7sobyLjOtî)QlC
S60 MIT
nage usa piquint coDcennot les discussions
survenues entre Spontini et Rellstab : cet écrit
■ simplement pour litre : Spontini und Rellstab.
Leipaick, 1833, in-8". Charles- Frédéric Millier a
été collaborateur de A. F. B. Kollmann dans la
rédaction de l'écrit sur le système d'enaeigne-
ment de Logier, intitulé : Ucber Logier'i Musikr
vnterrichts- System; Munich, Falter (sans
d*te ) . îii-8*.
HCLLER ( Tuéodore-Ahédee } , Als d'Au-
guste Eberhin) Mûlier, maître de chapelle du
duc de Saxe-Welmar, est né à Leipsick, le
20 mai 1798. Son père dirigea lui même son édu-
cation moslcale. Après avoir serti comme volon-
taire dam la guerre d'indépendance de l'Alle-
magne, en 1814 et 1816, H Ait nommé violoniste
à la chapelle de Weimar, et eut le bonheur
d'inspirer de l'intérêt à ta duchesse héréditaire,
qui lui fournit les moyens de continuer ses études
mus la direction de Spohr. Il fut nommé ensuite
premier violon solo de la chapelle du grand-duc.
Au nombre des ouvrages qu'il a publiés, on re-
marque : 1° Ouvertures grand orchestre, op. 3;
Leipsick, Hofmeister. — 2° Plusieurs œuvres de
duos ponr deux violons. Cet artiste est mort
dans les premiers jours d'avril 1846.
MÛLLEH { Che/tii!!* -Théophile ) , est né le
o février 1800, a NIeder-Oderwiti, près de Zit-
tau, où son père était tisserand. Le goût de
celui-ci pour la musique était si vif, qu'il apprit
seul à Jouer dn violoncelle lorsque son fils élait
déjà dans sa sixième année. Excité par cet
exemple, l'enfant, dont les dispositions naturelles
étaient excellentes pour la musique, fit de ra-
pides progrès dans cet art Après en avoir appris
les éléments comme enfant de chœur, il reçut
des leçons de violon , de clarinette et de DAIe.
Sa première occupation consista à suivre son père
le dimanche dans les cabarets, pour ; jouer dea
contredanses. Une société de paysans s' étant
formée pour exécuter des Symphonies de Sta-
mitz, de Gyrowelz, et d'autres auteurs du se-
cond ordre, Huiler apprit aussi a jouer du bas-
son , du cor et du trombone alto. Bientôt, sans
aucune notion d'harmonie, il se mit il écrire de
petits morceaux. Hais il était obligé de mêler a
tes éludes de musique les occupations du mé-
tier de tisserand. Il désirait depuis longtemps
aller, comme quelques-uns de sea camarades,
faire quelque* études an gymnase de Zitlau;
mais ses parents étaient trop pauvres ponr
satisfaire à son désir. Dans ces circonstances , le
musicien de la ville lui proposa d'entrer dira
loi pour faire son apprentissage; il accepta ses
offres , pour ae soustraire aux ennuis do mélier
paternel. Six années Turent employées par
lui à apprendre tous les instruments , et la bi-
bliothèque de aoa maître lui fournit des moyens
d'instruction dans la théorie. Il s'essaya dans
tous les genres de composition , et acquit une
certaine habitude de l'art d'écrire. Le temps de
son engagement fini, il se rendit à Leipsick; n'y
ayant point trouvé d'emploi, il visita plusieurs
villes de la Saxe , ai enfin arriva a Gœttingue, où
il fol bien accueilli par Spohr, qui lai donna une
lettre de recommandation pour Cb. M. de We-
ber. Ce musicien célèbre s'intéressa à lut, et
parut satisfait de sea essais de composition ; mais
tontes les places étaient remplies au théâtre de
Dresde , en sorte que Huiler fut encore obligé de
se mettre pendant deux ans aux gagea du muai*
tien de la ville. Après ce. temps, on lui offrit
une place dans te chœur de Leipsick; il l'accepta
avec empressement. Peu de temps après, il ob-
tint son admission comme violoniste au tlidalre et
augrand concert: des ce moment son vœu ,1e pins
cher fut accompli, car 11 lut fut permis de ne
pins jouer de danses , et il put se livrer à l'art en
artiste. Il occupa cette position jusqu'en 183»,
et fut alors appelé à Alteobourg, en qualité rie di-
recteur de musique. En 1839, la société d'Euterpe
l'avait choisi pour son directeur ; il se montra
digne de cet honneur en la plaçant dans la si-
tuation la plus florissante. Le nombre de ses
œuvres s'élève . k près de quatre-vingts : il
s'est essayé dans tons les genre*, et a même écrit
un opéra intitulé RiibeiatU, qui fut représenté
à Altenbourg le 34 mars 1840. Je n'ai étendu celte
notice d'un musicien qui ne figure point au nom-
bre dea célébrités, que parce qu'il m'a semblé que
c'est un noble et beau spectacle que celui d'un
homme qui , parti de si bas , et dont tonte la
jeunesse s'éconla dans une situation mercenaire,
ne désespéra pas de lui-même, s'éleva progres-
sivement au lieu de se dégrader, et prit enfin
par son talent une position honorable.
Millier a publié beaucoup de compositions,
parmi lesquelles on remarque : 1° Symphonie à
grand orchestre, op. S; Leipsick, Breilkopf et
Haertel. — 1° Ouverture pour musique militaire,
op. 4; ibid. —3* Grande symphonie, op. 11;
Leipsick, Hofmeister. — 4* 3 quatuors pour
3 violons, alto et basse, op. 3; Leipsick, Brcit-
kopf et Hssrtel I b" Concertino pour clari-
nette, op. 7; Leipsick, Pelers. — 6* Ode de
Klopstock pour 4 voix d'hommes, orchestre et
orgue, op. 10; Leipsick, Schubert. — 7° Douze
chants allemands (intitulés Le* Quatre Saisons)
pour soprano, alto, ténor et basse, en partition ;
Leipsick, Frise. Huiler vivait encore à Alten-
hourg en 1850.
MÛLLER ( Théodore - Achille ) , né 1»
6 niai 1601, à Vertus {département de 11 Marne),
a établit Paris une fabrique d'orgue» expressives,
d'après Ih système de Grenié, auquel il» faitquel-
ques modifications , dont on trouïc l'analyse et
la représentation figurée dans le Nouveau ma-
nuel complet du facteur d'orgues , par M. Ila-
mel {tome III, p. 488 et pi. 43, fig. U71
et 672). M. Millier a mis à l'exposition univer-
selle de Londres, eu 1851, un petit orgueappelé
orgue ae voyage, et qui justifiait son titre,
car il pouvait Être renfermé dans une malle dont
Il longueur .était d'un mètre 13 centimètres, Il
hauteur, 30 centimètres , la largeur, 37 centime*
Ira», et le poids 50 kilogrammes. Cet orgue eut
construit de manière que le clavier se poiuM
par une coulissa dans la caisse de l'instrument;
les pieds se replient dans le fond ; le mécanisme
de la soufflerie se loge dans le couvercle de la
malle, et celle-ci n'a que l'aspect d'une malle or-
dinaire ; mais lorsque l'instrument est tiré de ton
étui et déployé , son aspect est celui d'un harmo-
nium ordinaire , et sa sonorité a une puissance
qu'on ne croirait pas pouvoir sortir d'un si petit
M LUXER (JEU), célèbre physiologiste,
né à Coblence le 14 juillet 180/, était 61s d'un
cordonnier, et allait être placé en apprentissage
cher on sellier, lorsque son heureuse organisa-
tkn Bit l'attention de Jean Schnltze, directeur
de l'école secondaire de sa Tille natale, qui le fit
entrer dins cette institution en 1810, et eut on-.
cation de lui rendre d'importants services en
plusieurs circonstances. Après avoir terminé ses
humanités , Millier s'était livré a l'élude de la
théologie, pour être prêtre; puis il changea de
résolution et s'attacha a l'élude des sciences
naturelles. En 1819, il se rendit à Bonn et ;
suivit les cours de médecine de l'université.
Reçu docteur en 1822, il alla passer ensuite une
année à Berlin, et y fréquenta le cours de philo-
sophie de Hegel. De retour à Bonn en 1814, il y
ouvrit un cours d'anitomle et de physiologie qui
eut du retentissement dans toute l'Allemagne.
Sommé professeur extraordinaire de l'université
en 182S, il en fut professeur ordinaire en 1830,
et chargé d'enseigner l'encyclopédie des sciences
médicales. Appelé a l'université de Berlin
en 1832, comme professeur rf'analomie , après
la mort de Rudolphi, Il vit arriver de toutes
parts les élèves pour l'entendre: Les événements
politiques de 1B48 portèrent atteinte a sa cons-
titution impressionnable; sa santé s'altéra . et le
mal s'aggrava après qu'il eut failli périr, en ts&s, a
bord d'un bateau a vapeur qni coula i fund
dans la mer Baltique. On le trouva mort dans sa
chambre, le 18 avril lSa8.au matin. An uemier
XEH 361
rang de ses ouvrages se place son Manuel de
j physiologie ( Lehrbucli der Physiologie j, dont la
j quatrième édition perfectionnée a paru i Berlin,
! en 1841, 2 volumes gr. in-S", et dont M. Jourdan
! a donné une traduction française ( Paris, Rail-
i lière, 184b, 2 vol. gr. in-s"). La troisième sec-
tion du quatrième livre de cet important ouvrage
! renferme le traité le plus complet el le plus satis-
faisant qu'on ait écrit jusqu'à ce Jour concernant
I la voix humaine et la parole. Le premier cha-
pitre, très -substantiel , contient une exposition
des divers modes de production du son par
l'organe vocal. La tbéorie de la voix est exposée
; avec de grands développements dans le deuxième
chapitre. L'auteur y examine les découvertes de
i Ions les anatomistes et physiciens sur les fonc-
tions des diverses parties de l'appareil vocal. Le
troisième chapitre traite de la parole et de toutes
I ses modifications. La deuxième section du ciu-
i quièrne livre est consacrée au sens de l'ouïe.
I Cette matière y est traitée avec autant de pra-
tondeur quede nouveauté dans la forme. Millier
avait déjà publié un traité spécial de la voix
sous le titre : UtUersuchungen ueber die mon-
schliche Siitnme ( Recherches sur la voix hu-
maine), i Berlin, en 1839, ih-8°, eldeux aus
après il avait donné un supplément de cet ou-
vrage intitulé : Veber die compensation der
phytlschen Krxfte trot metuclillchen Stimm-
Organ, mit Bemerkungen veber die Siitnme
j der sxngthiere, Ytegelund Amphibie (Sur
la compensation des forces physiques dans l'or
gane vocal de l'homme, avec des remarques sut
la voix des animaux chanteurs , oiseaux el mam-
mifères ); Berlin, 1 839, in-8". Millier expose dans
cet ouvrage ses nombreuses observations sur
les modifications de l'intonation des divers
genres de voix , en raison des tensions détermi-
nées des cordes vocales, sous l'influence des
pressions de l'air exercées dans le tube laryn-
gien. Ce sont ces effets produits par des fortes
contre -balancées que Huiler appelle compensa-
tion. Cette matière est absolument neuve et
peut contribuer au perfectionnement des mé-
thodes de chant. H. Jourdan a donné la traduc-
tion française de M dernier écrit dans le Ma-
nuel de physiologie , comme supplément a la
tbéorie de la voix contenue dans cet ouvrage,
i HÛLLBR (AftouMte), dont le nom de fa-
I mille véritable est SCBMID, est né le 7 octobre
j, 1802, à Tolna, en Hongrie. Fort jeune encore
il perdit ses parents et fut recueilli par une
tante qui le destinait an théâtre. Rieger, orga-
niste de l'église Saint-Jacques. 1 Brnnn, lui
donna les premières leçons de musique; I huit
ans il joua un concerto de piano dans la salle do
262 mul:
la Redoute, en celle ville. Plus tard il débuta dam
l'opéra, et chanta avec succès à Prague, Lem-
berg, Briinn , et depuis 1813 , h Vienne. San»
avoir appris les éléments de l'harmonie, il arait
Fait quelques estais de composition ; mais arrivé
dans la capitale de l'Autriche, il j prit des leçons
do Joseph Blumentlisl, puis écrivit une cantate
pour l'anniversaire de la naiasancede l'empereur.
Le bon accueil qui fut Tait à cet ouvrage l'en-
couragea, et dais l'année suivante il donna su
théâtre de Josephstadt son premier petit opéra
intitulé : Wer andern Hne Grube grxbt,
fxllt selbst hinein (Celui qui tend on pie>e à
autrui y est pris lui-même). Cette pièceful suivie
en 1826 de l' opéra-comique Die senvane Frau
(la Dame noire), sorte de parodie de fa Dame
blanche, qui eut uu succès populaire. Dans la
même année il rut engagé comme chanteur au
théâtre de la Porte de Carinthie , et composa
pour cette scène l'opérette intitulé te Premier
Rendez-vous, La réussite complète de cet ou-
vrage décida Millier a cesser de paraître en pu-
blic commeacteur. En ItsîB, l'administration du
théâtre An der Wlen le choisit comme direc-
teur de musique , et le chargea de la composi-
tion d'un grand nombre de petits opéras, de
Singspiels ou vaudevilles, et de parodies. Parmi
celles-ci on remarque Le Barbier de Sievering
(parodie du Barbier de séville); MkeUert ( le
Petit Otello), et Robert der Tevxel (Robert le ■
diantre). Le nombre des pièces pour lesquelles il
a écrit de la musique pendant cinq années s'é-
lève à plus de soixante. On regrette qu'avec
de l'originalité dans les idées, cet artiste, tou-
jours pressé par le besoin, ait écrit la plupart
de ses ouvrages avec négligence et précipitation
Aux compositions précédemment citées, il faut
ajouter beaucoup de morceaux pour le piano et
de chansons allemandes; Téditeur Antoine Dia-
belli ■ publié environ 140 de ces productions.
AvDt lfl3à- Millier avait écrit aussi une "messe et
cinq offertoires. En 1830, il a été tait directeur
de musique au théâtre de Kcenigstadt à. Berlin ;
il occupait encore cette place en ISbO.
MILLER (G.-F.), organiste a Etlurt, élève
de Jean-Gottlob Schneider, organiste de la coar
de Dresde, s'est fait connaître par quelques
pièces d'orgue, et par un livre intitulé : MuiiAa-
lisrfie Anecdoien und Mîsceilen ( Anecdotes
musicales et mélanges). Erfurl, 1836,1 vol. in-12
de 37U pages.
MllLLER (Donvi), directeur do musique à
l'église Saint-Ulrich, d'Augsbourg, né à Bibourg,
près de cette ville; le 17 janvier 1804 , s'est Tait
connaître par environ cent œuvres de sa com-
position, la plupart pour l'église. Set principaux
onvraRes sont : I* Trois Lieder beim Crabe
Jesu (Trois chants sur la tombe de Jésus), k 3
voix, î violons, J clarinettes, 1 cors, basse et
orgue, op. 14 ; Augsbourg, Lotler. — 2° Deui
litanies à 3 et 4 voix , orgue, et 2 clarinettes,
Icors et trornooneorf libitum, 1" édition ;ibid.
— 3° Messe {en ré] k 3 ou 4 voix, 1 violons et
orgue, avec instruments à vent ad fiettuni,' ibid.
— 4° Requiem a 3 voix, 1 violons et orgue
obligés, 1 cors ad libitum; ibid. — 5° Vêpres
allemandes à i ou 3 voix et orgue, ibid. —
6° Veipcrx brèves cKor'u ntralibus aeeomo-
datx a canto , alto et basso , S viol. 3 eorni-
bus vel elar. tymp. et organo, ibid. — 7" Quel-
ques recueils de variations pour le piano. —
8° Litanie* de la Vierge k ï ou 3 voix, avec
2 violons, orgue obligé, et instruments k vent-
ait libitum, op. 12 ; ibid. — 9° Dixit et Ma-
gnl/icatk 4 voix, orchestre et, orgue, op. ri;
Augsbourg, Gombart. — 10* fange lingua
pour voix de basse et orgue; op. 13; ibid. —
11° 0 Dent amor meus, graduel k 4 voix, vio-
lon solo, 1 violons, alto, basse, orgue obi., et
instrumenta à vent, op. 34 ; Munich, l'aller. —
12° Tantum ergo k 3 ou 4 voix, orchestre et
orgue, op. 37; Augsbourg, Kranzfelder. —
13° Messe A 3 ou 4 voix, orchestre et orgue,
op. 39 ; ibid. — 14° Ponge lingua k 4 voii el
orgue, op. 56; Augsbourg, Gombart.
Un antre musicien dn même nom {Millier D.)
a été chargé de ta rédaction du Postillon, journal
de musique qui se publiait k Leipiick eu 1841.
IWJLLEH (Joseph), docteur el directeur du
gymnase k Glati, précédemment directeur du
gymnase k Conilz, dans la Prusse occidentale ,
est auteur d'un livre qui a pour titre : Leitfaden
beim Gesangunterrichl fur Schuler der Gym-
nasien entwurfen (Guide pour l'étude du chant
k l'usage des gymnases), Berlin, Birschwald,
1B35, in-4° de 75 pages.
ML'LLER (les Futur*) ont acquis dans
toute l'Europe une célébrité méritée par l'ensem-
ble admirable et le iini de leur exécution, dans le
quatuor d'instruments k cordes. L'aîné (Cihiii.es-
Fa ennuie) est né k Brunswick, le 11 novembre
1797. A Tige de quatone ans il alla k Berlin,
où sa mère loi enseigna les éléments de la mu-
sique; ensuite il reçut des leçons de violon de
Moeser. Ses études persévérantes en firent un des
violonistes les plus distingués de l'A II eniagne. Théo-
dore -H Emu- Gustave, son frère, né le 3décembrer
1800, était aussi bon violoniste, et jouait de
l'alto avec une rare perfection. Le troisième
frère (AuGOsra-Tntonoai) , né le 27 août 1803,
se fait remarquer par le beau son qu'il tire du
violoncelle, et sa manière expressive de plirafor.
by Google
MULLER — MULLINGER-HIGGINS
163
fcnlln le plus jeune, nommé Fhasçois Feanimiin-
Gborges, né à Brunswick, le 29 juillet 1909,
jouait le second violon dans lequatuor qui se com-
posait des quatre frères. Tous avaient du mérite
comme inslru me n listes et comme compositeurs;
mais c'est surtout par leur réunion qu'ils ont
acquis une grande valeur. L'habitude déjouer
ensemble, l'unité de sentiment qui les «[limait,
l'étude qu'ils avaient faits des moindres détails
pour arriver a. l'effet le plus parlait et le plus ho-
mogène, les a conduits souvent à. la réalisation du
beau idéal. Peut-êlre ae seraient-ils contentés de
jouir eux-mêmes do bonheur d'une telle produc-
tion d'art, si une circonstance imprévue ne les
eût en quelque aorte lancés dans le monde. Le
duc Charles de Brunswick exerçait alors son
despotisme sur ses sujets : il rendit une ordon-
nance qui défendait aux musiciens de sa cha-
pelle de se Taire entendre dans les concerts on
dans quelque société que ce fût. Les frères
Millier, alors attachés à son service, résolurent
de donner leur démission, et de se préparer par
des éludes à voyager, pour se faire entendre dans
les quatuors. Leur démission fut acceptée le
10 octobre 1830; mais après la révolution qui
mit fin au règne du duc Charles, le nouveau gou-
vernement traita avec eux pour leur rentrée dans
la chapelle, et leur accorda un congé pour voyager.
Us se rendirent d'abord s. Hambourg, où ils cau-
sèrent une vive sensation;. puis ils allèrent a
Berlin en 1832. D'abord ils eurent peu d'audi-
teurs, parce que les amateurs s'étaient persuadé
que les soirées de quatuors de Mœser étaient
les meilleures qu'on put entendre; mais bientôt
le bruit de leur excellente exécution se répandit,
et dans leurs dernières séances le public encom-
brait la salle, les corridors el l'escalier. Leurs
séjours dans les principales villes de l'Europe
rirent de véritables triomphes. A Paris même,
ils eurent un succès éclatant en 1837, et l'on
avoua que si rien n'égalait la poétique inspira-
tion et la variété de style du talent de Baillât
dans le quatuor, il ; avait dans l'ensemble des
freres Mûller nu charme qu'on n'avait trouvé
jusque-là dans aucune réunion d'artistes. Quatre
(Ils de Charles -Frédéric (Bernard, né le 14 fé-
vrier 1815, i Brunswick, Charles , né le 1 4 avril
181S, Hugo, né le SI septembre 1831, et Wil-
helm, né le ter juin IS33), ont succédé à leur
père et a leurs oncles, pour l'exécution des qua-
tuors, et s'y sont déjà fait remarquer par leur
bel ensemble. Deux des frères de Charles-Fré-
déric sont morts k Brunswick, Georges le 22
mai 18&5, et Gustave le 1" septembre de la
même année.
Gustave Mûller a fait graver quelques compo-
sitions pour le violon, entre autres : 1" Première
polonaise pour violon principal avec quatuor,
op. 4; Brunswick, Spelir. — 2° Pot-pourri bril-
lant sur des motifs du Colporteur, pour violon
et orcheslre, op. 8; Brunswick, Heyer. —
3° Varialionssur une romance allemande , idem ,
op. 9; Halle, Helmuth. On a aussi plusieurs
morceaux de Georges, particulièrement : 1" Pot-
pourri pour piano et violon sur des thèmes 6i
Jestonda, op. 3; Brunswick, Spelir. — 2° Polo-
naise pour piano, op, i; Brunswick, Herrig. —
3" Deuxième pot-pourri pour piano et violon ,
tirédu Kampfre deHarselmer. op. 6; Brunswick,
Heyer. — 4° Chansons allemandes avec ace. de
piano. Hanovre , Bachmann. Georges Mûller a
fait anssi représenter au théâtre de Brunswick,
en 1844, l'opéra intitulé: Pino di Porto. Enfin, .
Auguste -Théodore Mûller a publié des polonaises
pour piano a quatre mains, à Bonn , chez Sim-
rock, et une ouverture à grand orchestre, op. 2,
à LeipsJck, chez Hofrueister.
MULLER {Ouhles-Bodolphe), professeur
de mathématiques à l'université de Marbourg, est
auteur d'un livre intitulé . Anleitung sum Ge-
neratbast und Amcendung detselben mtf dos
Clavtersplelen (Instruction sur la basse conti-
nue, et sur son application au jeu du clavecin),
Marbourg, )834, in-8" de 4 feuilles.
MULLER (Romm) , recteur et professeur
au séminaire des Instituteurs à Fribourg, dans te-
grand-duché de liesse, est auteur d'un ouvrage
irAiln\t -. Anlettungzum GaangvÀterricMe filr
Lehrer ont Volkschulen. ft'ebst emer Sonifrt-
lung von Zvel, Drey und Vierslimmigtm Lie-
dern und choraeien fiir Kirche und Schule,
und einer Ânhang von Ce&angen filr drei und
vier Mannentlmmen in Nottn und Ziffer-
sehrift (Introduction a la connaissance du chant
pour les professeurs dans les écoles du peuple,
suivies d'un recueil de chants et de chorals
pour l'église el l'école J 3, 3 et 4 voix, et d'un .
supplément de chants pour trois el quatre voix
d'hommes, en notes et en chiffres); Darmstadt ,
L. Lcebsl. 1836 et 1837, in-t° obi.
MULL1NGER-H1GG1NS ( William), an-
cien professeur de philosophie naturelle à l'hopi-
lal de Guy, a Londres, membre honoraire des
Institutions dlalington, de Campden-Town, Stai-
nes, etc., a publié plusieurs ouvragesde physique
et de philosophie expérimentale, an nombre des-
quels on remarque celui qui a pour titre : Phi-
losopha of Sound and HUtory of Muxic (Phi-
losophie du son et Histoire de la musique) ; Lon-
dres, 1838, ln-8" de 2» pages. Ca livre est un
bon résumé de la science de l'acoustique, et
présente ua tableau exact de la situation de cette»
i64
MULLINGER-HIGGISS — MUNSTER
science à l'époque où il parut. On y trouve par-
ticulièrement des renseignements concernant les
travaui des physiciens anglais relatifs a cette
-science, depuis le commencement du dix-neu-
viÈroe siècle.
MULLNER (Joséphiue), harpiste distinguée,
née a Vienne en 1769, fil admirer sou talent
«n 1798, dans ses voyages a Dresde, à Leipaick
«I à Weimsr. Elle donna plus lard des leçons
4e barpe a l'impératrice d'Autriche. On s gravé
de m composition 1 4 chansons allemandes avec
-accompagnement de piano,
HUNCKHAUSEN (le baron DE), cham-
bellan du prince Henri de Prusse, rivait à Rheins-
-berg en 1731. On le citait alors comme virtunse
sur le piano et sur l'harmonica. On a gravé de
sa composition : 1° Trois symphonies pour t'or-
chestre,op. 1. — V Dam sonates a * mains
jiour le piano, op. 1 ; Paris, César. — 1" Sonate
idem, op. 3; ibid. — i" Di* chansons allemandes
avec accompagnement de piano, op. 4; Berlin,
Uummel. — 5° Deux symphonies dédiés an roi
de Prusse, op. 5; ibid. ; et quelques antres pro-
HUNCKE ( Gborgbs-Gcillaube) , né a Ha-
novre, vers 1780, s été professeur de physique
aux universités de Harbourg et de Giessen, puis
en dernier lieu à Heidelberg. Dans le dictionnaire
de physique de Gehler, dont il a donna uns nou-
-velle édition mec Gmelin , Horner, Littrow et
Pbff (Lefpsick, 1826, 10 vol. in-»*), il a traité
du son {Schàllj , des phénomènes de ss produc-
tion, et de l'état de la science en ce qui le con-
cerne. Cet important travail occupe plus de 300
pages (p. 178-105 ) dan» le huitième volume du
dictionnaire.
MUND (Henri], facteur d'orgues a Prague,
dans ta seconde moitié du dix-septième siècle , y
a construit, pour l'église Notre-Dame de la vieille
■ville, un orguede2B jeux, en [071.
MUNDY (Jean; , musicien anglais, sous le
règne d'Elisabeth , Tut d'abord organiste du col-
lége d'Eton, puis de la chapelle de Windsor.
En 1586, il fut fait bachelier en musique a l'u-
niversité d'Oxford , et quarante ans après, il y
reçut ledoctorat.il mourut ■ Windsor en 1030,
et y fui inhumé dans la chapelle de Saint- Georges.
Mundy eut la réputation d'un bon organiste, et
quelques-unes de ses pièces, conservées dans le
Virginal- Bock de la reine Elisabeth, prouvent
qu'il avait en effet du talent. Quelques madri-
gaux de sa composition ont été insérés parMorley
dans le recueil intitulé Les Tribtnphe* d'Orlane.
Il a publié un recueil de chants et de psaumes à
Irais, quatre et cinq voie, sous ce litre : Songi
•and Psalms, composai info three, foui- and
< five parti, [or the use and deUghtof ail raek
aseUherlove or learnemtisicke, Londres, 1594.
MUNDY (William), Sis du précédent, n'est
I connu que par quelques compositions. On trouve
i plusieurs de ses antiennes dans la collection de
I Barcard.
MUNERAT (Jeax LE), musicien de la cha-
| pelle royale du collège de France, et théologien
| scolaslique de l'université de Paris, vers la fin
; du quinzième siècle, est auteur d'un livre qui ■
I pour titre : De Modération* et Concordid,
] Grammaticd et Musled, Paris, 1490.
: MUNK (H.), savant suédois qui vivait dana
! la seconde moitié du dix-septième siècle, a sou-
| tenu en 1693, a l'université i\'Abo, une thèse qui!
, a lait in i primer sous cetitre : Dissertatio deusu
1 organorum in templis, ADO, 1673, in-4°.
MUKN1US (Jeau), compositeur allemand,
an commencement du dix-septième siècle, a pu-
blié : i.ib. I canttonum sacrarvm t, b, 6 et
B ooeum, Strasbourg, lsil.
MILXSTEK ( Joseph- Joichim-BekoIt) , ju-
risconsulte, notaire et directeur de musique i
Reichenliall, en Bavière, dans la première moitié
du dix-huitième siècle, s'est hit connaître comme
compositeur et comme écrivain didactique pu
les ouvrages suivants : Fesperx longtoret
festivK B. M. née non brevlssimx loto armo
4 toc. cum 2 viol, partira concertantibiu et
dujilici basso generati, op. I ; Augsbourg, 1731.
— 2° Canticvm eanticorum, sev, S Lilanix
cum 9 Antiphonis i voc . duobus tiolints con-
i ct-rtat. , 2 clarinis cum tympano vel duobus
comibus venatoriis et duplici basso generati,
op. 2, Augsbourg, 1735. — 3e Fesperx pro toto
anno non minus longx, solemnes tamen fers
omîtes 4 voc. e( 6 inslntm., op. 4.- — 4° Con-
eertationes brèves ac faciles, solemnes tamen
omîtes quorum vliirax dvx postoritim me-
thodo nova, stngulart et comico-eectesiastica
elaboratx a î viotinis, 2 corn. obi. cum tym-
pan, et duplici basso, op . S ; Augsbourg, 1744.
— S° Fil Litanlx 4 voc. et 5 instrum., op. 6,
iliid., 1751. — 6° Soixante airs allemands agréa-
bles pour les fêtes communes a voix seule,
2 violons, 2 cors , 2 trompettes , violoncelle et
orgue ( ce sont des motets allemands ). —
7" Mvsices inttrvctlo in brevissimo regulart
compendio radlcaliter data , c'est-à-dire
chemin, le plus court et le plus sûr, ou instruc-
tion véritable pour apprendre le noble art du
chant, d'après les règles el les principes (en al-
lemand), Halle, en Souabe, 1732, in 4°. La
deuxième édition de cet ouvrage a été publiée
à Augsbourg, en 1741, 23 pages in-4". La qua-
trième édition a paru ches, Lotter, Il Augsbourg,
MUNSTER — MURIS
!6S
e Tille c
1756. J'en c
neuvième édition qui est d'Augsbourg, 1781,
tn-4°. — g* Scala Jacob ascendendo et des-
eendendo, ou HétUode courte et iuatruction
complète pour apprendre par principes le noble
art du plain-cuanl (en allemand) ; Augsbourg,
1743, in-V. Il y a une deu\ième édition de ce
livre, Augsbourg, 1750,5 feuilles in-4".
MUNTZBERGER ( Jossju), violoncelliste
d'origine allemande, est né à Bruxelles en 1769.
Son père ( Wencetlas Muntzberger) était attaché
a la musique du prince Charles, gouverneur des
Pays-Bas. A l'âge de six ans , il joua un con-
certo de violoncelle sur un grand alto devant ce
prince, qui, lui trouvant des dispositions, lui
donna pour maître Van Maldére, violoniste de
sa chapelle, élfivede Tartini. Après la mort de
ce maître , MiiUUberger recul de son père des
leçons pour plusieurs instrumenta; mais celui
qu'il clioisil de préférence fut ie violuucelle. A
quatorze ans il se rendit à Paris, et sans autre
secours que la méthode de Tillière , Il parvînt,
par ses études, à exécuter les choses les pins
difficiles de ce temps. En 1790, il entra à l'or-
chestre du théâtre lyrique et comique, boulevard
Saint-Martini et peu de temps après il passa
à l'Opéra- comique du Huître Favart, dont il de-
vint la première basse solo, après la retraite de
Cardon. Apres quarante ans de service, il se
retira en 1830, avec une pension. Il Tut aussi
violoncelliste de la chapelle de Napoléon,
puis, après la restauration, 11 entra dans celle
du roi. Hnntzberger s'est lait entendre avec
succès dans plusieurs concerts, particulière'
ment dans ceux de la rue de Cléry, qui eurent
de la vogue au commencement de ce siècle. 11
a publié beaucoup de compositions pour son
instrument : ses principaux ouvrages sont ;
1° Symphonie concertante pour violon et vio-
loncelle ; Paris, Sieber. — 1* Concerto* pour vio-
loncelle, n° 1, Paris, Naderman ; n° 2, op. 34,
Paris, Leduc; n° 3, Paris, Frey; a" 4, Paris,
Sieber ; n* S, ibid. — 3° Thème varié avec or-
chestre, Paris, Carli — 4° Trios pour violon-
celle, violon et basse, op. 1 et 3 ; Paris, Plejel.
— 5° Environ vingt œuvres de fantaisies et d'airs
variés, avec accompagnement de quatuor; Paria,
chez le» principaux éditeurs. — 4* Duos pour
2 violoncelles, op. 5,6, 10, 1 1, 32, 36, J9, 41, 43,
et livre II, ibid. — 7° Duo* pour alto et vio-
loncelle, op. 7 ; Paris, Leduc. — 8° Sonates pour
violoncelle, liv. I, î, op. A, B : op. 36, 40, Pa-
ris, Leduc, Kadermau et Sieber. —6* Études
«t caprices, liv. l,l,s, ibid. - lu* Airs variés,
4 livres; ibid. — 11° Nouvelle méthode pour le
violoncelle ; Paria, Sieber. Muntzberger e*t mort
à Paris, au mois de janvier 1844.
MURAT (Ahtoike), Arménien de nais-
sance, était attaché, comme second interprète,
a la légation suédoise de Constantinople en 1780.
Il écrivit, pendant son séjour dans cette ville, un
livre intitulé : Estai sur la mélodie orientale,
ou explication du système des modes et des
mesures de la musique turque. Cet ouvrage,
resté en manuscrit, parait s'être égaré. On en
trouve une analyse dans le Muslk-Kunst Ma-
gasin, de Reichardt, p. 57.
ML1RINO (£oimus de}. Voyez Égide mi
McbijiO.
MURIS (Jeim DE), dont ie nom français
était peut-être DE MURS, ou DÉ MEURS, est
le plus célèbre des écrivains du quatorzième
siècle sur la musique. Les opinions ont été par-
tagées sur le pays qui l'a vu naître : suivant
Gesoer (BibUoth. univers.), et Tanner (Biblhth.
Britannieo-Hibern., p. 537 ), Il serait Anglais
de naissance ; ils sont suivis dans cette opinion
par Havrhins, qui l'appuie de ces deux vers
tirés d'un ancien manuscrit existant en Angle-
Bonterapi (Istorta musica, p. 189) l'appelle Pe-
rugino (de permise), peut-être par une faute
d'impression , au lieu de Pariglno ; Jean de
Beldemandis, commentateur de Jean de Mu ris,
ditqu'il était de Paris (Jokannes de Mûris Pa-
risiens.); d'autres enDn, au nombre desquels est
M. Weiss , auteur de la notice Insérée dan* la
Biographie universelle de Michaud, lai donnent
seulement la qualité de Français et ajoutent
qu'on le croit communément originaire de Nor-
mandie. Un manuscrit du quinzième siècle, qui se
bon vait autrefois à la bibliothèque de Saint-Biaise,
dans la forfit Noire, et qui contient des fragments
sur diverses parties de la musique, extraits d'un
ouvrage de Jeao de Mûris, a pour souscription :
Explicll traetatusde musica secundum magit-
trvmJotiannemdeMurisdeFrancia.Amen.il '
parai t qu'il régnait déjà de l'incertitude sur ce point
dans les premières années du quinzième siècle, car
uo.m;i[iU9Crjtde la bibliothèque de Padoue, daté de
1404, dont le P. Martini possédait une copie, est
intitulé : Mag. Joh. de Mûris de Normandla
allai Paristensls prattcamcnsurabUîi cantus,
cum expositio Prodosctmi de Beldemandis.
En réalité, ce théoricien célèbre élait né en Nor-
mandie ; on en a la preuve : i° dans un Traité
de* Tractions dont le manuscrit, daté de Uïi ,
se trouve a Oxford , dans le fonds de Digbj de
560 Ml
la BibliatiiÈque Bodlélenne, bous le n° 190, fol.
72. Ce traité a pour inscription : Traciatusca-
nonum minutiarum. philosophicarum et vul-
garium, quem composait tnag. Johannes de
Mûris, Narrnannus, J.nccgxii. Dans le pro-
logue de ce traité, l'auteur dit que c'est dans la
même année qu'il a écrit sur l'aride la musique
chantée et écrite ou figurée, tant mesurée que
pleine, et sur toutes les munie/es possibles de
faire le contrepoint ou déchant, nun-seulement
par notes réelles, mais avec toutes les notes de
passage et d'ornement : voici ses paroles : Bo-
dem aano notilia artis musicœ proferendx
et figurendx tam mensurabilis quant plante,
quantum ad omnem modum possibilem dis-
cantandi , non solum per intégra, sed usque
ad minutisstmas fractiones... nobit elarait ;
— 2° Dans une lettre qu'il a Écrite m pape Clé-
ment VI (dont le pontificat a commencé en 1312
et a fini dix ans et quelques jours après), et
qui se trouve parmi les manuscrits de la Biblio-
thèque impériale de Paris (cod. 7443]. On y voit
que dans sa jeunesse II avait été lié d'amitié avec
ce chef de l'Église, qui avait été d'abord moine à
la Cliaise-Dieu , en Normandie, puis archevêque
de Rouen.
Le rédacteur du catalogue des manuscrits Je
la Bibliothèque royale de Paris donne a Jean île
Mûris la qualité de chanoine de Paris, probable-
ment d'après l'autorité de Mersenne, qui l'ap-
pelle Canonicut et Decanus ecclesix Parisiensis
(Harmonie, lib. I, prop. XXV, page 8); je
n'ai trouvé nulle part la preuve qu'il l'ait été ,
mais bien qu'il fut docteur et professeur de Sor-
bonne dans cette ville. Ce fait est démontré
I*par son Traité delà musique spéculative, dont
l'abbé Gerbert a publié le contenu (Scrlplor.
ecclesiasl. de Musica, t. III, pag. 256-183.!,
d'après des manuscrits des bibliothèques de Paris,
de Vienne et de Berne, et qui est terminé par ces
mots : Jixpllcit Musica speculativa secundum
Boéïium.per magistrum Johannem de Mûris
ebreviata. Parislis in Sorbona amo Domini
1323: 2° par les Canones de ecliptibus, du
même auteur, dont le manuscrit se trouve à Ox-
ford, dans le fonds de Digby de la Bibliothèque
Bodléieone, sous le n° 97. On y voit en note :
Hot canones disposuù, Johatmet de Mûris
Parislis h» À. MCCCXXXtX in domo scola-
rium de Sorbona.
L'année de la naissance et celle de la mort da
Jean de Mûris sont inconnues. Quelques an-
ciens auteurs, tels que Jumilhac (La Science et
la pratique du plain-chant, p. 120) et Brossard
(Diction, de musique, 3°"> édition, p. 80), se
bornent Adiré qu'il vécut vers 1330; Cliorou et
Favole (Diction, histor. des Musiciens) disen
qu'on croit qu'il a vécu depuis 130O jusqu'en
1370; mais la date 1321, que j'ai rapportée pré-
cédemment comme celle d'un de ses ouvrages,
indique qu'il a dû naître avant Tannée 1300. On
ne trouve d'ailleurs de témoignages positifs de
«on eiisteuce que jusqu'en 1345, date de la com-
position de ses Pronostics sur la conjonction de
Saturne et de Jupiter, dont il y a des manuscrits
dans la Bibliothèque impériale de Paris et 4
Oxford. Je ne sais sur quel fondement Weiss a
dil (B iograp h. univers.) qu'on sait que Jean de
Huris vivait encore en 1358; je n'ai point trouvé
de document qui donnai du poids a cette con-
jecture,
A l'époque où l'histoire de la musique était peu
connue s on a considéré Jean de Mûris comme
l'inventeur des signes de la musique mesurée.
Le premier qui paraît avoir répandu cette erreur
est Nicolas Vincent ino, qui, dans son Anlica
musica ridotta alla moderna pratttca(p. 9;
dit expressément que les huit figures de noies
en usage de son temps (I5S5) ont été inventées
par le très-grand philosophe Jean de Mûris.
Il a été snivi par Zarlino, Berardi , par Gassendi
(Manuductio ad theoriam musicx , cap. 3) ,
par Jumilhac (la Science el la pratique dit
plain-chant, 3me part., cap. IV), par Brossard,
el beaucoup d'autres. Mersenne fut le premier
qui émit un doute sur ce fuit, dans une lettre à
Doni, longtemps inconnue, et que j'ai publiée
dans le 12™ volume de la Revue musicale
(pag. 249 et suiv.). • Quant a Jean de Mûris
• (dit-il) que nous avons dans la Bibliothèque du
■ Roi, in magne f, je faict grand double s'il
• a inventé les noies, attendu qu'il n'en dit rien
■ dans tout son libvre; et on ne doit pas man-
■ qiier a avertir le lecteur quand on invente
• quelque chose de nouveau. » J.-J. Rousseau
dit aussi (art. Musique), en parlant de l'opinion
qui attribue l'invention des figures de la musique
mesurée a Jean de Mûris : ■ Ce sentiment, bien
« que très-commun, me paraît mal fondé, à en
• juge,r par son traité de musique intitulé :
■ Spéculum musical, que j'ai eu le courage de
• lire presque entier, pour y constater l'inven-
■ lion que Ton attribue à cet auteur. » Il est
bien singulier que ces deux écrivains ayant eu
sous les yeux le grand traité de musique de
Jean de Mûris, n'aient eu que des doutes k ce
sujet, et n'y aient pas remarqué qu'il dit d'une
manière expresse que Gui d'Areiio inventa de
nouvelles notes et figures pour le plain-chant,
ajoutant que beaucoup d'autres auteurs, parmi
lesquels il cite Aristole (voy. ce nom) al
f rançon le Teutonique , ont ti
de U musique mesurée. Il y a deux passages Tort
clairs sur ce sujet dans le Spéculum musicx,
l'un au clispilie 6™ du premier livre, l'autre
dans ie prologue du septième livre ; tolcI le
premier : In musfca autem practica plana
/tarait Guida monachui, qui nouai admit-
nit notât et figuras et monocorde et louis
malto tcriptit. De menturabili autem mvstca
mulli tractavervnt, inter quoi fforere vïdetttr
quidam qui Aristotelet in litulo libri tui tto-
minatvr et Franchi/ Tevtonicut (cap. 6 , De
musiees invenioribvs, fol. i verso].
Le traité intitule Spéculum musicx est le
plus considérable des ouvrages de Jean de
Mûris. Je n'en connais que deux manuscrits
qui sont a la BiblioUièque impériale de Parti.
Le premier (n" 7017 in-fol.) est un magnifi-
que volume de plu* de 600 pages sur vélin,
d'une écriture fort belle du commencement du
quinzième siècle. L'autre (n° 7107 A) sur papier,
d'une mauvaise écriture cliargée d'abréviations,
n'est pas complet. L'ouvrage est divisé en sept
livres : la premier traite de la musique en gé-
néral, de l'invention de ses diverses parties, et
de sa division, en 7e chapitres; le second, des
intervalles, en 123 chapitres; le troisième, des
proportions et des rapporta numériques des
intervalles, en 30 chapitres; le quatrième , des
consonnances et des dissonances, en 51 chapi-
tres ; le cinquième, des tétracordes de la mu-
sique des anciens, de la division du monocorde
et de la doctrine de Boèce , en 53 chapitres ; le
sixième, des modes, de la tonalité antique, du
système des bexacordes et des muantes , en 113
chapitres ; le dernier, de la musique figurée, du
dédiant , et du système de la musique mesurée.
L'ouvrage est terminé par une comparaison de
la musique antique et de la moderne (du quator-
zième siècle). Ce livre est composé de <o cha-
En examinant avec attention cette immense
encyclopédie de la science musicale au moyen
Age, et y retrouvant dans toutes ses parties la
doctrine exposée dans les autres écrits relatifs
à la musique qui portent le nom de Jean de
Mûris, je m'étais persuadé que ceux-ci n'en étaient
que des parties détachées; mais un plus mûr
examen m'a bit penser qu'il est plutôt une der-
nière édition, si Je puis m 'ex primer ainsi, de
tous ces ouvrages corrigés et réunis. Il s'y trouve
trop de savoir pour qu'on puisse le considérer
comme le produit de la jeunesse de l'auteur.
Pour bien connaîtra les opinions de Jean de Huris,
parvenu h la maturité de son savoir en musique,
c'est là qu'il faut puiser. On a lieu de s'étonner
tjue l'abbé Gerbert n'ait pas été informé de
RIS 367
l'existence de cet important traité, et que ses
correspondants ne lui en aient pas fourni une
copie pour sa collection des écrivains du moyeu
âge sur la musique, au Heu de l'abrégé mêlé de
prose et de vers techniques qu'il a publié dans
le troisième volume de cette collection sous le
titre de Summa muriez magîttri Joatmis de
Mûrit, d'après deux manuscrits de l'abbaye de
Saint-Biaise et delà Bibliothèque royale de Paris.
Celui-ci se trouve aussi dans un manuscrit de
la Bibliothèque de l'université deGand. Je ne le
croîs pas l'ouvrage de Jean de Mûris lui-même,
mais une sorte de précis (summum) de sa doc-
trine, tait par quelque écrivain postérieur. Il
n'en est pas de même du Traité en deux livres
De Mutiea pratica, dont il y a des manuscrits
dans les bibliothèques de Vienne, du Vatican,
de Paris, et au Mines Britannique ; du Traité de
musique spéculative, dont U y a un manuscrit
(n° 73GB, in-4") a la Bibliothèque impériale de Pa-
ria, dans celle de Vienne, et que l'abbé Gerbert a
publié d'après un manuscrit de Berne ; enfin du
petitTraitédela musique mesurée qui commence
par ces mots : Quidllbet in arte practica men-
turabilit confus, dont il y a plusieurs manu-
scrits dsns la bibliothèque du Vatican, et dont je
possède une bonne copie ancienne, ainsi que du
Traité du contrepoint intitulé De Dtscantu, et
quelquefois Art discanlvs, dont je possède un
manuscrit complet, et qui n'est qu'en abrégé
dans ia plupart des bibliothèques. Ces ouvrages
sont originaux, et leur composition parait avoir
précédé celle du Spéculum muiiex. Le Traité
de la musique pratique a été composé en 1321.
Gerbert n'en a publié qu'un extrait d'une autre
main|pag. 591 — 301). Le Traité de la musique
spéculative est de l'année 1313. Il esta la Biblio-
thèque impériale de Paris tel que l'a écrit Jean
de Mûris. Cet ouvrage est un abrégé fort bien
fait du grand Traité de musique de Boèce. Con-
rad, surnommé Norton, parce qu'il était né
dans la Stjrie, et qui était maître es arts de l'A-
cadémie de Leipsick , au commencement du
seiiième siècle, a refait cet ouvrage, et l'a rangé
dans un autre ordre. Gerbert a publié son travail
[De Script, eccletiast. mutiez, t. U[,p.2&B-lH3)
Ces! probablement le même ouvrage dont il y
a une ancienne édition intitulée : Epyloma [ Jo-
bannit \dc Mûrit \inmuticam Boecii. tnquo\
omnet canrtttsionnet mutice \ett tnter septem
arte* libérale» | primaria. mira celerttate
math\ ematico moredemoitstrantur;ia-*' go-
thique de 4] pages suivies du correctorivm elde
la marque de l'imprimeur en 3 pages. Au dernier
feuillet on lit ■. Expliclt mutlca maijitlri Jokan-
nit de Muritnup. pev maghlruvi Ambiosiuvi
ÏIUIUS — MURSCUHAUSEft
Lâcher de Merspurgk (1) malhemalicwn dili-
genter révisa. Ordinario U-.cta ali/. tmpressa in
ttvdio novo frankfordiano Anna salulis ihOS.
Le Trai té du conlrepoiu t ou du chant sur le livre de
Jean de Mûris est ce qu'on a fait de plus complet
et déplus satlsblsanl jusqu'à l'époque où il vécut
A regard de beaucoup d'autres ouvrages qu'on
trouve en manuscrit sous le nom de Jean de
Mûris, ils ne lui appartiennent qu'en ce qu'ils
«ont entrait* de sea livres. Tels sont : 1° Joan-
nisdeituris TractatusdeMusica, toepitomen
contractas, qu'on trouve! la Bibliothèque im-
périale de Paris (n° 7369 in-4°, sous la date de
1471). — 2" liber pi oportionum musicalium -.
authore Magistro Joanne de Mûris, olim ca-
nonico parisiensi , de la même bibliothèque
(n"739S, in-fol.). Olim canoaico parisiensi ne
se trouve pas au litre du manuscrit. Ces mois
ont été ajoute* par la rédacteur 'lu Catalogue. —
3' De numei-is ^ui musiav retineiU consowtn-
tiat, secundum Ptolemxum deParlsiis (sic),
publié par Gerberl. — 4° De l-roportionibus
(idem). — s* Qvststimes super partes tnusicx
(idem) ; et plusieurs autres qui se trouvent dans
les principales bibliothèques d'Angleterre, d'Al-
lemagne et d'Halle.
Jean de Mûris était un savant homme , qui a
écrit sur beaucoup d'autres sujets que la musi-
que; on a de lui : 1° ArUhmcticacomviitms, ex
Soethii arilhmetica axerpta, publié en 1515,
à Vienne, en Autriche, par les soins de Georges
Tamstetter. — 3* Le canon des labiés Alpbon-
sines, parmi les manuscrits de la bibliothèque
Bodliienne a Oxford. — 3* Arilhmetica spé-
culative librt duo; Mayence, 1638, iu-S". —
i" Quadrtpaititum numerorum ( Bibl. imp. de
Paris, m* 7190, 7191). — wEpislola denume-
rorvm fractionibus < ibid., n° 7190); c'est le
même ouvrage qui existe à Oxford sous le titre :
Tractatut canonum minutiarum philosophi-
cantmetvulgarium; — 6" Tractatus de men-
turandt rations (Biblioth. Imp. de Paris,
n" 7380, 7381 ). — 7° Prognot ticaiio super
conjunctione Saturni, Jovit et ttartis (ibid.,
7S7B. A); — 8° Epistola ud Clementem VI
De gênerait passaglo vitra mare { ibid 7443).
MURR ( CnHisTowiE-TuÉmuiiLB DE), sa-
vant écrivain, né à Nuremberg en 1733, lit *es
éludes dan* sa ville natale et a l'université d'Alt-
dorl, et visite ensuite Strasbourg, Amsterdam,
Levde et Utrecbt, l'Autriche, l'Italie et l'Angle-
|l) AHbrnlK Lteher , aé S «mcbours, ta Sait, éUlt
uéc h Ctablll une Imprlnic-
[erre, dans le dessein de Taire des recherches
dan* le* bibliothèques, et de lier des relation*
avec les aavanls les plus dislingues de ce* con-
trées. Revenu dans sa patrie, il obtint la plaça
de directeur des douanes, qu'il conserva long-
temps. Il est mort, presque octogénaire, le
8 avril 1811, après avoir été nommé associé des
académies de Geettingue, de Berlin, de Casse! ,
de Strasbourg, de Munich et de l'Institut de
France. Parmi les nombreuses productions de
ce savant, on en distingue plusieurs relatives
à la musique; la première a pour titre : JtoUtiu
duorum codicum Guidants Arctini , etc.; Nu-
remberg, 1801, in 4° avec 3 planches; la se-
conde : De papyrls scu volamitùbvs grsteis
Herculanensibvs ; Strasbourg, 1804, in-8* de
60 pages et 2 Hanches. Ce pelil volume contient
le texte grec d'un fragment du traité de Philu-
dème sur la musique, trouvé dans les ruines
d'EJerculanum. Le troisième écrit de De Murr
est Intitulé : Philodem von dur Mustk, dit
Austuç aus deuen viertem Buehe (Extrait
du quatrième livre dePhilodème sur iamurique),
Berlin , 1806, in-4" de 64 pages et ï planches.
C'est une traduction allemande, avec commen-
taires, du fragment publié dans le n* précédent.
De Murr a aussi donné le Projet d'un cata-
logue de tous les musiciens connut de f Eu-
rope , dans le deuxième volume de son Journal
pour l'histoire des arts et de la littérature
(Nuremberg, 1775-89, 17 vol. In-8*), p. 3-3».
Enfin, parmi les nombreux ouvrages de ce labo-
rieux écrivain , on compte un Essai sur l'his-
toire de la musique à Nuremberg (Versuch
einer Gescuichte der Musik in NOrnberg) ; Nu-
remberg, 1805, in-4*.
MtIRSCHHAUSER ( Famçoi»-X»TiM-
Antoine), directeur de musique du couvent
collégial de Notre-Dame à Munich , né a Zabern,
en Alsace, vers 1670, apprit le contrepoint sous
la direction de Jean-Gaspard de Kerl; il obtint
ensuite les fonctions de cantor et enfin celle* de
directeur de musique. 11 mourut k Munich en
1733, et non en 1737, comme le dil Gerber. On
connaît de lui les ouvrage» dont les titres sui-
vent : 1° Octilonum novum orgaiivm, ou pré-
ludes et fugues pour l'orgue sur les huit tons
du pUln-cbinl avec treize variations iAugsbourg,
1696, gravé. — 3° Yespertinum la! ha: et hyper-
duliss cuUum i vocum concertantium, 1 viol.
oblig. et 4 vue. rlp. Ulm, 1700, imprimé. —
3* Prototypi longo-brevis organici II partes;
Nuremberg, sans date, préludée et fugue*
courte* pour l'orgue. - 4* rvndamentaiisctui
Anleitvwi sowohl sur Figurai ait choral
ifustt (Guide fondamental pour la musique
MURSCHHAUSER — MUSET
260
figurée et chorale); Munich, 1707, in-fol. obi.,'
gravé. — b'Operis organlci triparti)*. Part. I,
Munich, 1712; Part. H, Ib., 1714. — 8° Aca-
demta Ètusito-poetica bipartita , on École su-
périeure de la composilioo (en allemand).
1" partie, où il est traité des intervalles, des
consonnaicea et des dissonances , des ton» et
des modes, tant du nlain-client que de la mu-
sique figurée ; Nuremberg , 1721, in-Tol. A la fin
du titre fort long de cet ouvrage, on trouve
CW mots ; Um dem vortrefflichen Berrti Mat- '
thetoni ein mehreres Lichl zu geben { Pour j
donner plus de lumières à l'excellent M. Mat-
Uteson). Il n'en fallut pas davantage pour al-
lumer la bile de celui-ci; avec sa rudesse ordi- '
naire il répondit à Mûrschhauser, dans t&Critica '
Musira, et intitula sa réponse : Die metopoetia-
ehe Uckt-Sckeere , etc. ( Moucbettes melopoéti- ;
que», à l'usage du chat barbouilleur de 1 école dite j
haute école de composition de Noire-Dame à !
Munich , etc. ) Les nombreuse* tantes d'impres- ,
skn do livre de Mûrschhauser prêtaient des
armes i Mattheson; Il s'en servit sans pitié,
quoiqu'il sfil très-bien qu'elles ne devaient pas
être imputées a l'auteur. Le pauvre Mnrsch-
haaser Tut si accabla de la réponse de son ad-
versaire, qu'il ne publia pas la seconde partie
de son livre. — 7' Psaumes des vêpres dana les !
H tons de l'église à 4 voix concertantes, ] vio-
lons et basse continue; Augabourg, 1738 . In- 4°.
MUSA RL'STEM BEN SE1J Ait, au-
teur persan d'un traité de musique écrit dans
l'année 858 (1458 de l'ère chrétienne ). Le
litre de son ouvrage répond a celui-ci : Le pro-
dige de* cycle* dan* le désir de» mystères.
On beau manuscrit de ce traité est à la biblio- [
thèque impériale de Tienne. i
MUSjEUS ( Jea^-Ajitoirr), musicien da-
nois, vivait à Copenhague, dans la seconde |
moitié du dix-huitième siècle. On a de lui un I
recueil pour le clavecin intitulé : Dtvertimento '
miwico per il cembalo solo, etc. Copenhague,
1765, in-fol. On y trouve des sonates, des mm |
fines, et d'autres petites pièces. Dans la pré- '
bce de cet ouvrage, fauteur traite des effets de i
la musique sur l'Ame. .
MUSCOV (Jeaîi), pasteur primaire et ins-
pecteur des écoles et églises de Lanban , né j
le a Juin 1835, a OrossGncbe, dans ia haute |
Lnsace, lut d'abord diacre a Kitlleti, puis a !
la paroisse de Lanban, en 186g, et enfin,
en 1B75 a Lanban, oh il mourut le 17 octobre
de la même année. On a de lui un ouvrage in-
titulé : tiestrafler Mistbravch der Kirchen-
mtitt «mat Kirchha-fg, ans Cuites Wort sur
Warnvng uni Besserung vargettelt ( Abus de
ia musique religieuse et des cimetières puni par
la parole de Dieu, servant d'avertissement et de
correction ) ; Lanban , 1094, ln-8° de 110 pages.
MUSET ( Colin ) , célèbre ménestrel,
qull a
du ti
Je. il
était i la foin poète, musicien et jouait bien du
violon ou plutôt de la viole. Les manuscrits de
la Bibliothèque impériale, cotes CS et 86 ( fonds
de Gange), nous ont conservé trois chansons
notées de sa composition. L'une d'elles, qui
commence par ces vers :
• Sire qntn J'ai tI«1*
nous apprend qull parcourait les château* pour
y chanter el jouer du violon, afin d'obtenir un
salaire. On v voit aussi qu'il était marié, et
qu'il avait une fille. La vie errante qu'il menait
ne prouve pas au reste que sa condition tût mi-
sérable, car il dit , dans la même chanson, qu'il
avait une servante pour ta femme, un valet
pour soigner son cheval , et que sa fille tuait les
chapons à sou arrivée, pour lèter son retour. On
croit que Thibaut IV, comte de Champagne et
roi de Navarre , le prit A son service et le fixa
près de lui. On a répété souvent que l'instru-
ment dont jouait Colin Muset était la vielle;
mais Roquefort a prouvé que ce mot, dans le
langage des douzième et treizième siècles, si-
gnifie le violon ou plutôt la viole {voy. sou
livre intitulé : De la poésie française dans
les XII* et Xtlf siècles, p. 107 et 108).
D'ailleurs ces vers d'une chanson de Muset ne
laissent aucun doute • cet égard :
( J'allai à elle dans la prairie et lui cfton-
lai ma chanson avec la vielle et l'archet ).
L'archet n'a jamais servi à jouer de la vielle.
Cet instrument s'appelait Hoie dans le moyen
âge. Oïl ne sait ce que Laborde a voulu dire
quand il a écrit {Bssaisur la musique, L II,
p. 107 ) que l'esprit de Colin Muset i'éleva au
grade d'académicien de Trojes et de Provins!
Ou a-t-il vu qu'il y eût en France des académies
au treizième siècle Plia voulu parler, sans doute,
des espèces de concours que le roi de Navarre
avait établis dans ces deux villes pour les chan-
sons. Ou a commis a l'égard de ce musicien
deux autres erreurs qu'il esl bon de relever ici
la première consiste i lui attribuer une part
considérable dans l'érection du portail de l'église
Saint-Julien des Ménétriers, rue Saint-Martin, i
Paris; or, cette confrérie, aux frais de laquelle
l'église fut bâtie, ne fut instituée qu'en 1318, el
270
MUSET — MUTHEL
même ne fut constituée que trois ans âpre».
Voiei ce qu'en dit le P. Dubreuii ( Antiquité»
de Paris, p. Vil) : • En 1331, il m fit une as-
* semblée de jongleurs et de ménétriers, les-
■ quels , d'un commun accord , consentirent tous
i à l'érection d'une confrérie sous les nom» de
■ Saint-Julien et Saint -Genesl , et en passèrent
« lettres qui forent scellées au Chitelet, le
i 23 novembre du dit an. » Colin Muset n'a
donc pu concourir à ce qui concernait cette
confrérie, puisqu'il était mort depuis longtemps
en 1331. La seconde erreur relative a ce ménes-
trel est celle-ci : Il j avait au portail de Saint-
Julien deux ligures debout, l'une de saint Ju-
lien, l'autre de saint Genesl. Celle-ci tenait un
violon ou Rebee. Plusieurs auteurs l'ont prise
pour l'effigie de Colin Muset. Hais un monu-
ment, dont parle aussi le P. Dubreuii, prouve
invinciblement que la figura n'était autre que
saint Genesl : ce monument est le sceau de la
confrérie où l'on voyait, comme an portail,
saint Julien et saint Genest, avec celte légende :
C'est te sceau de saint Julien et de saint Ge-
nest, lequel a été vérifié au Chdtelet et à la
cour de ['Officiai.
HUSSINI (Nhuus), musicien italien,
chanteur médiocre et compositeur, était, avec sa
femme, attaché au théâtre de Londres en 1793.
L'hiver suivant, il chanta avec succès à Ha-
novre , dans les concerts. En 1793, il fut ap-
pli mil i Cassel comme violoniste et comme
guitariste, puis il chanta avec sa femme a Ham-
bourg l'opéra intitulé La Cameriera astuta.
En 1794, Il arriva a Berlin et y fut engagé au
Théâtre rojal ; mais il n'y réussit pas. Quatre
ans après, il reçut sa démission , mais la reine
mire le prit à son service en qualité de com-
positeur de sa chambre. Il parait qu'il occupait
encore celte position en 1603. On connaît de
sa composition : 1° La Gaerra aperta , opéra
bourre , représenté a Potsdam et à Cbarioiten-
bourg en 1796, — 3° Les Caprices du poète,
opérette représentée a Berlin en 1803. —
3° Sis duos pour 3 violons, op. 1, liv. 1 et 2,
Offenbacli, 1794. — 4* Si* ariettesavec accom-
pagnement de piano ou guitare; Hambourg, 1796.
— s" Cantonette ttal. e francete per il so-
prano e piano; ibid. — S* Sonates pour deux
violons., op. 2 ; Paria , Sieber. — 7° Six quatuors
pour doux violons, alto et basse; Milan, Ri-
conii. — 8° Six dnos ponr 2 violons, op. 3; Paris,
Kadermen. — 9* Trois grands dnos , idem ,
liv. 5; Berlin, Schlcsiïigfir. — 10* Trois solos pour
violon; Paris, Naderman. — 11* Cinq livre*
de romances de Florian, avec ace. de piano et
violon obligé; Berlin, Schlesinger.
MUSSOLINI (C), professeur de langue
italienne , vécut à Londres dans les dernière*
aimées du dix-huitième siècle. Il y publia un
traité de la théorie et de la pratique de la mu-
sique, sons ce litre :À New and complète Trea-
tise on the theory and praetiee of Music,
with tolfeggios ; Londres, 1795, gr. in-4*.
MUTHEL (JEtN-GoDEPRoiD), organiste de l'é-
glise principale de Riga, naquit en 1720, à Mil-
ieu, dans le duché de Saxe-Lauenbourg. Fils
d'un organiste deee lien, il apprit, sous sa direc-
tion, à jouer du clavecin, dès qu'il eut atteint sa
sixième année; puis on l'envoya à Lubeck con-
tinuer ses études musicales auprès de Jean-Paul
Kunten. Après avoir travaillé avec ce maître
jusqu'à Page de dix-sept ans , il entra dans la
musique du duc de Mecklemhourg-Schwérin.
Environ deux ans après, il obtint de son maître
la permission de voyager pour perfectionner son
talent, et sa place lui fut conservée. L'objet
principal de son voyage était de voir et d'en-
tendre Jean-Sébastien Bach, devenu vieux et
infirme, mais toujours brillant de génie et de
savoir. MQttiel se rendit donc à Leipsick : Bach
le reçut avec bienveillance, le logea dans sa
maison , et le guida par ses conseils et par la
communies lion de ses ouvrages. Après la mort
de ce grand homme, Milthel demeura quelque
temps a Naurobourg, cliei Aitnikol. De Ih il H
rendit i Dresde et y fut bien reçu par Hasse, k
qui il avait été recommandé. Les fréquentes oc-
casions qu'il eut d'entendre Salem binl et les an-
tres chanteurs italiens de l'Opéra réformèrent
son gndt et [ni donnèrent un style plus mo-
derne. De Dresde il alla a Berlin et a Potsdam,
où il retrouva son ancien ami Charles- Philippe-
Emmanuel Bach , puis a Hambourg pour y voir
Telemann, ami de son père. Il retourna enfin I
la cour de Mecklembourg ; mais ce séjour lui
parut peu agréable après l'activité de la vie d'ar-
tiste dont il avslt Joui pendant plusieurs années.
Il saisit la première occasion de s'en éloi-
gner, en acceptant d'abord la direction de la
petite cbapelle d'un M. de Wiellugbof, con-
seiller Intime de l'empereur de Russie, puis la
place d'organiste a l'église principale de Bip.
H occupait encore celle-ci en 1790. Je n'ai pas
de renseignement sur l'époque précise de la
mort de cet artiste, qui fut nn grand musicien
et un homme de génie , mais qui , n'ayant (ait
imprimer qu'un petit nombre de ses ouvrages,
est peu connu. On a imprimé de sa composi-
tion : 1° Trois sonates et deux airs avec douai
variations. — 2* Quatre mélodies pour le cla-
vecin et ponr le chant; Leipsitk, 175(5, in-4*.
— 3" 0b*cti kilo* Lieder von verschiedemen
MUTHEL — MYSL1WECZEK.
Dicklern In die Musik geselzt ( Odes et chan-
sons de. différents poêles mise* en musique);
Hambourg, 1759, ia-i" — V Due converti per
il Cembalo; Riga, 1787, in-4". — 5° Vuctto
fur S Clavler'e, t Fliigel, oder 3 Forte piano ;
Riga, Fr. Hartknocli , 1771, lu folio.
MUTIAXUS. Voyez GAUDENCE.
UCTZENBREGHEB (le Dr. L.-L.-D.),
libraire et maître de postes a Allons, naquit
dans celle Tille en 1760. Amateur passionné de
musique, il jouait de plusieurs instruments;
il a composé des chansons et des chanta à
plusieurs voix. On lui doit aussi un bon ar-
ticle sur la Melodlca de Rieffelsen, inséré dans
la Gazette musicale de Leipsick (son. 1119,
p. 625). tl est aussi l'auteur d'un écrit qui a
pour titre : Geichlchte der musitallschen Di-
lettanlenvereiniln Altona; Altona, 1827 et an-
nées suivantes, par cahiers in-S". Cet amateur
distingué est mort en 1838. Sa bibliothèque de
musique, qui a été vendue à Altona au mois
de février 1839, renfermait beaucoup de choses
intéressantes concernant la théorie et la pratique
de l'art ; j'y ai acquis des ouvrages rares et pré-
cieux, en grand nombre.
MYLHJS (Ancré), docteur en droit, asses-
seur delà (acuité de jurisprudence , professeur
et syndic de l'université de Leipsick , naquit b
Schcepplin, prés d'Eisenhourg , le II avril 1649. 1
Il a écrit une dissertation intitulée : DUpvtatlo
de Juribus ctrca musical ecclaiasticos ; Leip-
sick, 1688, in-4°. Mjlius est mort a Leipsick,
le s juin 1701.
MYLIUS ( WOLroAKC-MicflEi), maître decha-
pelle du duc de Gotha, n'est pas eonnu par
les circonstances de sa vie; on sait seulement
qu'il mourut à Gotha en 1711 on 1713, et qu'il
avait eu pour maître de musique Christophe
Berhsrdi. On lui doit un traité élémentaire de
musique , k l'usage des écoles , intitulé : lïudl-
menla mvsices, dos Ut : Eine kurse und
grundrtckt((/eAiUDetiKngivrSinge-Kinut,etc.
(Rudiments de musique, c'est-à-dire instruc-
tion courte el solide, pour l'art du chant, etc.);
Mulhouse, 1685, in-8" obi. Il parait qu'à
l'époque de celte publication, Mylius demeurait
k Mulhouse. La deuxième édition de cet ouvrage
a été publiée à Gotha , en I6S6, ln-8" obi, sans
nom d'auteur,' mais avec les initiales W. lb\ M.
MYSLIWECZEK (Joseph ], compositeur,
fils d'un meunier, naquit daus un village près
de Prague, le S mars 1737. Il reçut dans l'école
communale les premières notions de la musique,
Dt des études littéraires , et alla même suivre un
cours de philosophie à Prague , après quoi il
retourna ch« son père, ponr embrasser sa
i; mais après la mort de celui-ci, il
laissa son moulin à son frère' jumeau , et prit la
résolution de se faire musicien de profession, il
se rendit à. Prague, où il Tut d'abord employé
comme violoniste dans les églises. Pendant ce
temps,» étudiait le contrepoint sous la direc-
tion rie Hsbermann. Le célèbre organiste Srgert
le prit ensuite pour élève. En 1760 il publia les
sis premières symphonies de sa composition,
sons les noms des six premiers mois de l'année :
le succès qu'elles obtinrent décida de sa voca-
tion. Son guOt leporbiit vers la musique de théâ-
tre; et comme à cette époque elle était surtout
florissante en Italie, il résolut de s'y rendre, et
partit pour Venise en 1783. Il y trouva Pes-
cfctti qui lui enseigna l'art d'écrire pour le chant,
particulièrement dans le récitatif. Appelé à Parme
l'année suivante, il y écrivit son premier opéra
dunt le succès fut si brillant , que l'ambassadeur
de Napleslui procura un engagement pour aller
composer dans cette ville un ouvrage pour l'an-
niversaire du roi. Il BeUerofoiUe était le litre
de cet opéra, dont les beautés ««citèrent l'admi-
ration générale. Dès ce moment il devint cé-
lèbre ; mais dans l'impossibilité de prononcer
son nom, les Italiens l'appelèrent II Boemo ou
Pentnrlni. De retour à Venise , il y fut cou-
ronné après la représentation d'un de ses ou-
vrages, et les sonnets furent prodigués eu son
nonneur. Neuf fois, Naples le rappela et lui
confia la composition d'ouvrages dramatiques
qui furent tous accueillis par la faveur publique.
Il écrivit aussi avec succès à Rome , à Milan et
à Bologne Mozart le rencontra dans cette der-
nière ville en 1770, dans un état de misère
profonde , malgré sa renommée. Le plus haut
prix qu'on payait alors au musicien le plus cé-
lèbre pour la composition d'un opéra était une
somme de cinquante ou soixante sequlns (en-
viron 400 francs). Ces faibles ressources ne
pouvaient suffire aux penchants généreux de
Mysliweczek. Heureusement il rencontra plus
tard un protecteur dans un jeune Anglais
qui devint sou élève, et qui fournit à ses be-
soins. En 1773, il fut appelé à Munich pour
y composer fBrljUe ; cet ouvrage ne répon-
dit pas à ce qu'on attendait du compositeur :
lui-même avoua qu'il ne s'était point senti en
verve en l'écrivant, et qu'il n'était inspiré que
sous le ciel de l'Italie ; semblable en cela & Win-
kelmano et à Thorvraldsen , qui , après de longs
séjours à Rome , n'ont pu vivre sous te climat
du Nord qui les avait vue naître. En 1778 ,
Mysiiweork était à Pavie; l'année suivante, ii
écrivit à Naples son Olimpiadê, qui fit ualtre
des transports d'admiration dans toute l'Italie.
372
MTSLIWECZEK
L'air de cet opéra. Se eerea, se dite , rat an
succès de vogue. La célèbre cantatrice Gabrielli
■huait beaucoup a chanter les airs du musicien
de la Bohême, et disait qu'aucun compositeur
n'écrirait aussi bien pour sa voix. Hjslinreciek
mourut a Rome le 4 février 1781, a l'Age de
quarante-quatre ans. Son élève, le jeune An-
glais Barry, lui fit élever un tombeau en
marbre dans l'église de Saint-Laurent in, l.ucina.
Ce compositeur a écrit en Italie environ trente
opéras : les meilleurs sont le Betlerofonte, Ar-
mlda, l'OUmpiade, lïUttti et l'Adriano tn
Slria. On connaît aussi sou* son nom plusieurs
oratorios, et'DIabaci a ru deux messes de sa
composition au chœur de Kandnlli. On a gravé
a Prague deux symphonies qu'il a écrites dans
sa jeunesse. Ses autres ouvrages sont : 1* Six
quatuors pour 3 violons, alto et violoncelle,
op. 1 ; Ofleiibacli , André , 1780. — 2" Six idem,
op. 1; Amsterdam, Homme) , 1782. — 3" Six
trios pour 1 violons et basse; Oflenbsch, An-
dré, On connaît en manuscrit sous son nom
des concertos de violon et de Qnte.
v Google
/
N ACCHERI (àhdhé), écrivain florentin dont
m ne parle, ni le P. Jules Hegri dans aa <Sforf<i
degtt Mcrtttori fiorentini, ni les autres hislo-
riens de 1* littérature florentine. Naccheri vécut
ié du
t qui
doit être d'an grand intérêt en ce qui con-
cerne les instruments de musique de cette épo-
que; cet ouvrage s pour litre : Délia propor-
tlone di tutti gl'ittromenti da sonore, dia
loçhi due, avec les Igures de toaa les instruments,
Jeu-Baptiste Doni avait indiqué le livre de Hac-
«heri an P. Mersenne, comme on le voit par une
lettre que ce religieux lui écrivit au mois de jan-
vier 1635, et que j'ai publiée dans le n9 31 de la
sixième année de la Revue muticole { isss) ,
d'après une copie qui se trouva parmi les manus-
crits de Peiresc, à la bibliothèque impériale de
Paris. Suivant la Seconda Libreria de François
Doal, ce livre se trouvait dans la bibliothèque de
Laurent da Hédicla. Il en donne la description
(pages 37-3», édition de 1551) , dans un passage
dont voici la traduction : ■ Dans le riche cabinet
• du magnifique seigneur Laurent de Médicis, on
■ peut voir un ouvrage admirable; c'est un livre
■ anciens instrumenta de musique, mais encore
■ les modernes. Sous le nom de Philamon soûl
■ décrites toutes les cithares ; sous celui à'Ârion
■ les violes; sous selui A'Orphie, les lyres avec
■ touches [grands Instruments a archet). Laissent
■ à part les anciens, je dirai crue sous le nom de
■ Franceieo de Milan se montre la perfection
a du hilh ; sous celui à' Antonio de Lteqitet, le
• cornet , es, enfin, sous celui de Znppino, l'or-
■ gne. Ou voit dans ce litre les portraits de tous
• les virtuoses célébrée, et des dissertations rela-
■ tires aux Instrumenta sur lesquels ils ont ex-
. Cent une chose intéressante d'y comna-
le jeu des Instrumenta chez les anciens et
Je n'aurais jamais cru qult
• eût existé tant de dousalnes d'harpicordes, dr
• douçaines, de psahenons, de maiiicordes, de
• cithares et de trombes droites et courbes. On
■ voit aussiiinuornbieinDoidedûles, de cornet»,
• de cornemuses, et d'instruments avec tubes de
• sureau, d'écartés d'arbres , d'os d'animaux, et
• même d'écaiïles de tortues, des dabbvdta (1),
• des stafletes (ï), des clavecins , des épi celtes.
• deBU»caires(petJtestimbal(is), des castagnettes,
• et un cor s sourdine, etc. (3). »
Cette description Tait naître quelques dif-
ficultés concernant l'époque oh Naccheri vécut
et composa son ouvrage ; car si le manuscrit
existait dans le cabinet de Laurent de Médicis,
(1| Sorte Si petit tri
Mrttte lutte lecture.
ma Et Flumme ■sa*
le viole, «ttc Orfeo
Henl il pirle, Oleo
' perteitloo M
ZDpploo l'ortiao; »
b Google
274
WACCHERI — NADERMAN
•dit le Magnifique, qui mourut en 1491, l'auteur
vécut au quinzième siècle; mai» ai le chapitre ou
if est traité des luths a pour litre Francescn da
Jdilano, il n'a pu être écrit avant 1630, époque
de ta grande renommée de cet artiste; dans ce
' cas, l'ouvrage n'a pu se trouver en la possession
■ de Laurent de Irlédicig.
XACHEItSBERG (Jacquw-Hmm- En-
nsst), grammairien et romancier, né en Silésie
vers 1775, a publié un livre qui a pour litre :
Stimmbuch osier vieltrtekr Anweimng wie
jeder Liebhaber «in Clauierinstrumcnl, seg
' et Qbrigau du Saiten oder ein pfelffenwerk,
utbtt tepariren uni also Siimmen hœtwe
(Livre d'accord, uu plutôt Instruction lu moyen
de laquelle chaque amaleur pourra entretenir et
accorder son instrument à davier, soit A cordée,
soit à luvani) ; Leipsick et Brealan , I sol, in-a°
de SIS page*, avec une planche. Ce livre n'est
-que la deuxième édition de celui de Joseph
'Butiner {vot/ei ce nom), mais beaucoup plus <M-
Teloppée. Bien que celle édition porte te nom
do Hachersherg, celui-ci n'eu fut que le rédacteur,
d'après les matériaux qne Butiner lui avait four-
nil.
NACHTGALL (Orra*»). Voget LUSCI-
RIUS.
N ACHTIG AL (Jean-Ciurlu -Christophe),
concilier dn consistoire a Halberetadt, naquit
dan* cette ville an 1753, et y mourut le il juin
1819. Il a fait insérer dans le Deutsche Monat-
schrift (Berlin, 1790, octobre, n° 7) une disser-
tation sur le rhant national des Israélites (Ueber
die Sationalgesienge der Israélites).
NADERHAN ( F iunçois- Joseph), fils d'un
facteur de harpes, naquit à Paris en 1773 (I).
Krumpbolx, ami de son père, lui donna des leçons
- de harpe, et Desvignea, maître de chapelle de la
cathédrale, lui enseigna la composition. Il acquit
une exécution brillante sur son instrument, mais
ne fit point faire de progrès 11 la musique de
harpe, lui ayant conservé le caractère d'arpèges
■ dans les traits, et n'ayant jamais essayé d'y faire
entrer les combinaisons d'une harmonie vigou-
reuse. Bien inférieur, sous ce rapport, a M. de
Marin, son contemporain, il eut pourtant une
réputation plus populaire, perce que M. de Ma-
rin, ne se faisant point entendre en public,
n'était connu que des artistes et de quelques
amateurs d'élite. Un embonpoint excessif et pré-
maturé paraît avoir opposé de sérieux obstacles
au développement du talent de Naderman. Quoi
qu'il en soit, il fut longtemps considéré en France
comme le harpiste le plus habile, jusqu'à ce qu'un
goOt plus nouveau dans la musique, et plus de
hardiesse dans l'exécution, eussent mis en vogue
Bochsa, vers 1812. Après la restauration, Na-
derman fut nommé harpiste de la chapelle et de
la chambre du roi. Le l'T janvier 1825, il obtint
ia place de professeur de harpe à l'école royale
de musique et de déclamation ( Conservatoire dû
Paris ) : il en remplit les fonctions jusqu'à sa mort,
arrivée le 2 avril 1835. En 1798, il avait fait un
voyage en Allemagne, et s'était Tait entendre avec
succès a Munich et * Vienne.
Après la mort de son père , Nadermen s'était
associé avec son frère, pour continuer la fabri-
cation des harpes, d'après l'ancien système du
mécanisme à crochets, connues sous le nom de
harpes de Naderman. Longtemps il employa son
influence pour conserver S cet instrument l'an-
cienne faveur dont il avait joui ; mais le méca-
nisme à fourchette, inventé par Sébastian Érard,
porta les premières atteintes à sa vieille renom-
mée, et la harpe a double mouvement, du même
artiste, a causé la ruine définitive de l'ancien
Instrument de Naderroan.
On connaît , de la composition de cet artiste :
1" Concertos pour la harpe. 1", op. 13; 1', Op. 46;
Paris, Naderman. — î" Deux quatuors pourdeax
harpes, violon et violoncelle, op. 42; ibid. —
1° Quatuors pour harpe , piano, violon et violon-
celle, op. 43 et 54 ; Ibid. — 4° Trios pour liarpe
et divers instruments, op. 14, te, 23, 25, 10, 29,
18, 50, 51 ; ibid. — 5° Trio pour trois harpes,
op. 57 ; ibid. — o° Duos pour harpe et violon,
ou fiflte, op. 23, 27, 28, 31, 30, 44, 47, 48, 63,
64 ; ibid. — 7° Dnos pour liarpe et piano, op. 30,
34, .là, 41, 51, 58; ibid. — 8° Sonates pour harpe
seule, op. 2, b, 15, 17, 49; ibid. — 9° Beaucoup
d'airs variés, île fantaisies, de caprices, de pots-
pourris, etc. ; ibid.
NADERMAN (Henri), frère du précédent,
naquit» Haiis, vers 1780. Destiné par son père à
la fabrication des harpes, il passa sa jeunesse à
faire des études spéciales pour cet objet. Plus tard
il devint élève de son frère pour cet instrument,
mais son talent ne s'éleva jamais au-dessus du
médiocre. Cependant les protecteurs de son frère
lui firent obtenir les places de harpiste adjoint
de la musique du roi, et de professeur suppléant
au Conservatoire. En 1835, il abandonna cette
dernière, et depuis lors il vécut dans une terre
qu'il possédait à quelques lieues de Paria. On a
de lui des variations pour la harpe sur l'air : Il
HADERMAN — NJLGELI
3T*
est trop tard, Paris, Nadermaa ; et des
avec accompagnement de piano ou harpe; Ibid.
Ntdemun s'est fait connaître comme écri-
Tain par le réduction de plusieurs opuscules es
faveur de l'ancienne barpe, et contre la harpe à
double mouvement, de Sébastien Ërard. La pre-
mière de ces pièces fut écrite à l'occasiou d'un
rapport bit à l'Institut sur ce dernier instrument,
par le géomètre Prony ; elle a pour titre : Obser-
vation! de MM. Haderman frère* sur la
harpe à double mouvement, ou Béporue à la
noie de M. de Prong, membre de l'Académie
des sciences, etc. Paris, 1815, 4 feni Iles i n-fol.
avec neuf planches. L'auteur de ta Biographie
universelle de* Musiciens ayant publié dans la
Revu» musicale (t. H, p. 337 et suiv.), un ar-
ticle sur l'origine et les progrès de la barpe, où
il donnait des éloges s l'instrument d'Érard,
Nadennan rît paraître une nouvelle brochure
intitulée : Réfutation de ce gui a été m en fa-
veur des différents mécanisme* de la harpe
à double mouvement, ou Lettre à M. Fétts,
professeur de composition, etc., en réponse
à ton article intitulé : Sur ta harpe à double
mouvement de M. Sébastien Érard , et par
occasion sur rorigine et les progrès de cet
instrument. Paris, 1838, ln-8" de 47 pages.
L'auteur de la Biographie répliqua à ce pam-
phlet par une Lettre à M. Henri ifadermanau
sujet de sa réfutation d'un article de la Re-
vue musicale sur la harpe à double mou-
vement de M. Sébastien Érard, Paris, Saulelet,
1838, ro-8* de 34 pages, arec 2 planches (1).
La polémique ne finit point par cette publication,
car Naderaaan SI paraître un nouvel écrit in-
titulé : Supplément à la réfutation de ce qui
a éU dit en faveur de la harpe A double
mouvement, Paris, IS28, in g0 de SI pages.
Une note intitulée ; Mon dernier mot , qui Tut
Insérée dans le troisième volume de la Remtemu-
dcale, termina celte discussion. Depuis lors, la
thèse soutenue par l'auteur de la Biographie uni-
verselle de* Musiciens a été couronnée par un
triomphe complet , et ses prédictions se sont ac-
complies, car la harpe a. double mouvement est
la seule dont on fasse otage aujourd'hui, et l'an-
cien instrument de Naderman est tombé dans un
profond onbli.
N.'EGELJ (JBAK-Geoacas), compositeur,
écrivain didactique et éditeur de musique, na-
quit i Zurich, non en 1771, comme 11 est dit
dans le Lexique universel de musique publié par
Schilling, mais eu I7M, suivant la note que
Kaegelt m'a envoyée lui-même. Apres avoir appris
le chant et les éléments du clavecin dans sa villa
natale, il alla continuer ses études de musique à
Berne, pois retourna à Zurich, oh il établit une
maison de commerce de musique, en 1793. Son
goût passionné pour l'art le rendait peu propre
aux affaires commerciales, et le choix qu'il fit
des principaux ouvrages sortis de ses presses
prouve qu'il s'occupait moins des chances de leur
débit que de leur mérite au point de vue de l'art.
Ea plusieurs circonstances, ses affaires furent em-
barrassées, et se» sinis durent venir 4 son secours
pour que l'honneur de son nom de négociant ne
fût pas compromis. Son Répertoire des claveci-
niste* est une collection aussi remarquable par la
valeur des compositions que par l'exécution typo-
graphique. LesOHrvreade J. S. Bach et de Hxndel,
dans le style instrumental, en font le plus bel or-
Comme compositeur, il s'est bit connaître avan-
tageusement par des chansons allemandes qu! ont
obtenu des succès de vogue, par des loccates
pour le piano, et par des chants en ebosor pour
les écoles et pour l'église. Nssgell s'est aussi rend*
recommandable par la fondation de la grande
association suisse pour les progrès de la musique,
août il fut plusieurs fois président, et qu'il di-
rigea avec talent dans des réunions de trois à
quatre cents musiciens. Il prononça, dans une de
ces solennités, le 19 août 1812, un discours his-
torique sur la culture du chaut en Allemagne,
qui a été inséré dans la Gaiette musicale de
Leipsick (numéro 43 de la même année).
Nssgeli est particulièrement remarquable
comme écrivain didactique et comme critique.
Michel Trauaolt Pfeiffer, de Wilnbourp, avait
organisé l'enseignement de la musique pour Pins-
titot d'éducation publique fondé k Yverdun, en
1804, par Pestaloxri. Suivant les vues de celui-ci,
toute complication devait être évitée dans tes
éléments des sciences et des arts, et ce qui M
se réunissait pas en un tout homogène, par quel-
que Heu d'analogie ou d'identité, devait Tonner
autant de divisions dans renseignement. Cette
idée fondamentale conduisit Pfeiffer à diviser son
cours de musique en trois sections principales.
La première, sous le nom de rhythmlque, ren-
fermait tout ce qui est relatif a la mesure dn
temps dans la durée des sons et du silence, avec
le* combinaisons de celte durée. La deuxième,
qui avait pour objet la détermlnatioa des divers
degré" d'intonation, et leurs combinaisons en cer-
taine* formes de chant, était appelée mélodique.
Enfin la troisième, désignée d'une manière assez
impropre par le nom de dynamique, considérait
les sons dans leurs divers degrés d'intensité, et dans
18.
27B MB
les signes qnl représentent les modifications de
celte Intensité. Dans une quatrième division, le*
trois premières se réunissaient sous le nom de
science de la notation; les élèves étaient exer-
cés sur la conception simultanée de la représen-
tation des ions dans leur durée, leur intonation
et leurs modifications d'intensité. Là se trouvaient
les exercices de la lecture et dn solfège. Une cin-
quième division était destinée h exercer les élèves
dans I* réunion des paroles au cliant. Frappé des
avantages qu'il remarquait daiu celte méthode,
HBgeli en donna un aperçu dans un petit écrit
intitulé : Die Pestalosxische Gtsangbildvng-
lehre nach Pfelffers Erfbutwtg, etc. ( La mé-
thode de chant pesta Ionienne, d'après l'invention
de Pfeiffer), Zurich, 1809, in-8" de 78 page*.
L'année suivante, il réunit les éléments du travail
de Pfeiffer, les mit en ordre, et en forma un ou-
vrage étendu, qui paroi sous ce litre : Getang-
bildungslehrenacti PestalozMschen Grunds&t-
len pscdagogisck begrùndet , von Michael
Traugott Pfeiffer, meihoditck beorbeitet von
Bons Ce.org Nxgeli (Méthode de chant dis-
posée par Michel Trangott Pfeiffer d'après les
principes pédagogiques de Peslalom", et rédigée
méthodiquement par J. G. ft'œgeli), Zurich,
lsio, in-4" de 350 pages. Ce litre ne pouvait
être considéré comme un manuel par les élèves,
■nais comme une instruction pour les maîtres ;
toutefois U ne répondit pas à l'attente du public, I
et ne parut pas réaliser les vues de Peslaloui ; J
car si l'on ne peut donner que des éloges s ladi- i
vision établie par Pfeiffer et Niegeli dans les di- |
verses parties de l'enseignement de la musique,
on est obligé de reconnaître que la direction
suivie dans chacune de ces parties est trop théc- [
rique pour on enseignement primaire, et que
l'analyse des principes v. est trop minutieuse.
C'est sans doute celte considération qui a porté
Itasgeli kpnblier un abrégé de son grand ouvrage,
sous ce titre : Atuiug der Gesanglildvngs-
lehre, mit neuen Singitoff, Zurich, 1813, in-a»
de 48 pages. Depuis lors il a aussi publié des
tableaux de principes de musique basés sur le
même système, et & l'usage des écoles populaires
de chant ; ils ont pour litre : hfusikoliicher Ta-
bellwerk fur Valksschulen sur herautbildvng
fur den Figuralgesang, Zurich, 1828. Ktegeli
a mis en pratique pendant plus de vingt ans
sa méthode dans une école de chant qu'il avait
fondé*.
Dans la première moitié de 1854, il fit un
voyage en Allemagne , visita Carlsrohe , Darro-
stadt, Francfort, Mayence, Stuttgard, Tnhinge,
et y fit des lectures publiques sur divers sujets
•> sa théorie et de l'histoire de ta musique. Cet
leçons ont été publiées chez le libraire Cotla,
a Stottgard et i Tubinge, en un volume intitulé :
Torleswigen Vber Afusik mit Btrucksichti-
gvng der Dilettanten (Leçons sur la musique,
pour l'instruction des amateurs), 1836 , in-8* de
Î85 pages. Ce livre est digne de fixer l'attention,
parce qu'il est un des premiers essais d'une
théorie complète de la philosophie du beau mu-
s'cal , d'après les- principes de Herder et de Ja-
cobi , qui ne sont pourtant pas cités par lfa>-
geli.II méritait un succès plus brillant que celui
qu'il a obtenu ; mais le temps n'était pas encore-
venu (1830) où la philosophie de la musique pou-
vait exciter un vif intérêt De* discussions polé-
miques s'élevèrent entre Nsegeli el l'illustre pro-
fesseur Thibaut , de l'université de Heidelberg ,
è propos des principes esthétiques de l'art , et i
l'occasion d'une réfutation de l'écrit de Thibaut
( Ueber Reinhelt der TonKvnit ) publiée par
Nfegeli.soos ce titre: Der Strett zwisekender
alten wul neven Mvsih ( le Combat entre l'an-
cienne musique et la nouvelle), Rreslan, Poin-
ter, 1837, gr. in-8°. L'auteur de l'article précé-
demment cité du Lexique universel de musique,
dit que la victoire resta dans cette lutte 1 Nsa-
geli, plus musicien que son adversaire, dont
les vues artistiques étaient étroites, dit cet
écrivain, quoiqu'il avoue que Thibaut montra
dans la dispute beaucoup plus à'kabileté ca\w-
tique et de profondeur intellectuelle. Il peut
sembler étrange qu'un homme, dont la pensée au
de la profondeur, ail des vues étroites ; mats sans
insister sur ta contradiction qu'on remarque ici
dans les termes, je dirai que Thibaut fut un
des hommes que j'ai connus dont les vues mé-
rltaient le moins l'éplthète A'étrottes ( einsei
tigeu), car elles s'élevaient précisément è ce
que l'art a de plus général; mais son goOt
délicat n'accordait pas facilement les qualités du
beau, Nsegeli et lui s'étaient placés è des points
de vue trop différents pour qu'ils pussent s'en-
tendre; car lepremierneconnajssaltquel'art alle-
mand, tandis que Thibaut n'admettait tes qualités
de cet art que dans les spécialités de la musique
dramatique et du style instrumental , et lui pré-
férait, dans les autres parties, les productions des
anciennes écoles italienne et belge.
Nasgeli a fourni beaucoup de morceaux de
critique a la Gazette musicale de Letpsick et &
d'autres journaux de l'Allemagne. Aux écrits
précédemment cités, 11 faut ajouter : 1" Erklx-
rmg an J. Bottlnger aïs Literar. AnkUeger
«t. Frennde Pesfafoisi's (Explication concer-
nant J. Hotlinger comme détracteur des amts de
Pestaloni, Zurich, 1811 , in-*"*). 3° Pxdago-
gische Btde, veranlasst durch die schweizer.
ISiGELI — HALDI
«T
gemeinniitt. Geselttehaft, enfkaltnd: «in»
characteritUk PetlatoxU't %nd der Pesta-
lovtianitmvt, det Anll-und des Pseudo-Pesta-
lotzianUmui, etc. (Voyage pédagogique dans
Im cantons unis de la Suisse, contenant une
caractéristique de Pealaloui, du pestalaxxi»-
nùune, des auti-pestaloiiistes , et dn pseudo-pes-
UlosdulHM , etc.) , Zurich, 18.Î0, in-8°.
3* Umrat d. Eriieliungtavfgabc f&r den
gaammte VoUUchvU, etc. (Plu d'éducation
complète pour toutes les écoles populaire*, etc.),
Zurich, 1832 , lu-8°. Parmi tes compositions on
remarque sii recueils de chants à 3 et à 4 fois
pour l'église et lea école* de chant, publiés a
Zurich , et environ qulnie recueils de chanson*
h voix seule avec ace. de piano, tbtd. Cet
homme laborieux , dont la fie entière Tut dé-
vouée 4 fart , est mort à Zurich le 26 décembre
1 838. Sa biographie a été publiée avec aon por-
trait , à Zurich, chez Orell, eu 1837 , gr. in-4%
sous ce titre : Biographie von Sont Gearg
NzgéU. M. Birrer, ou Bierer, musicien suisse, a
aussi publié : Bans Fixgelt, Erinnerung mark-
vrwdiçe Lebentfahrten und besondere An-
tichten, etc. Zurich, 1844, in-8°, et Carlaruhe,
1845, in-Il. Enfin , on a un écrit de M. Augustin
Kdler-: //. G. tixgeii Fettrede xur JTinwd-
hung teinti DenkmaU, gehatten su Zurich
am le oct. 1848, Arau, 1149, io-8».
NAGEL (JE/ji-FfiÉBéHic) , né en 17» , dana
les Etats prussiens, obtint en 17S3 la place de
cheT du chœur de l'église principale de Magde-
beurg, et rat nommé, vers le même temps, qua-
trième professeur au «ymnase de cette Tille, ou
il mourut le ta avril 1791. On a de lui une mé-
thode de piano intitulée: Anwelsung xttm Cla-
viersplelen, fUr Lehrer mut Lernende, Halle,
Bonde), 1791, ta-4" obi. de 72 pages. EUgel avait
commencé la publication de cet ouvrage sous la
l'orme périodique, et Ini avait donné pour titre :
Mutikalische MonaUchrlft (Feuille musicale
mensuelle ), Halte, 1790. Il ne parut sous celte
forme que le premier trimestre. Il y a une
deuxième édition améliorée de l'ouvrage de Ra-
ge! , publiée à Halle , sans date { 1802) in- 4* obi.
NAG1LLER (...), compositeur, ué dans le
Tj roi, vers 1830, a Ut se» études musicales au
Conservatoire de Vienne, et j a obtenu le pre-
mier priï de composition en 1840. 11 vécut ensuite
qnelque temps à Paris , puis se fixa a Berlin en
1844, et y rat nommé directeur de la société
musicale connue sous le nom de Moxartvtrtin.
II Ht exécuter dans cette ville avec succès sa
première symphonie (en u( mineur), une ouver-
ture, de* Lieder et des chœurs, en 1 846 j au mois
damai de 1b môme année , il donna plusieurs
concerta 1 Cologne , où ses compositions turent
spplaudies; sa première symphonie, exécutée
à Francfort sous la direction de Guhr, ne rat
pas moins bien accueillie. De retour à Berlin en
1847, H. Nasiller y écrivit de nouveaux ou-
vrages; mais la révolution de 1848 l'obligea de
s'éloigner de cette ville. Depuis cette époque, le*
renseignementa manquent sur cet artiste, dont
Gaasuer et H. Bemsdorf ne parlent paa dans
leurs Lexiques universels de mnsiqœ.
NA1CH (HdbutJ, musicien belge, fixé t
Rome au commencement du seizième siècle, rat
membre de l'Académie degli Amtci. Va recueil
fort rare de ses madripnx, t quatre et à cinq Toii,
a été imprimé a Rome par Antoine Blado, en
caractères gothiques et sans date, sous ce titre :
Madrigali di M. Hubert Naieh a qualtro et
a cinque voci, tuttecoienove, elnonpiuviste ,
tnslampa da penona. Libro primo. A la fin
de la qvinta part on lit : It fine de MadrigaU
di M. Hubert Naich délia Academia de U
Amlci slampati In Borna per Antonio Blado.
Un exemplaire de ce rarissime recueil se trouve
à la Bibliothèque impériale de Tienne. Draudlus
cite une autre édition du même ouvrage publiés)
a Veuise {Bibliot. Clattica, p. 1030); mais U
n'en indique pas la date. Dans le quatrième
livre de motets a quatre voix publié 4 Lyon par
Jacques Moderne ( juar(u) Iloer mm» quatuor
vocibuf), en 1439, on trouve deux pièces sous
le nom de Bobert Naich ; le prénom est ici évi-
demment nue altération da Hubert. La natio-
nalité de KaJch se découvre par la majuscule
M. qui précède son nom; elle est l'Initiale de
magiiter, qualification qui ne se donnait en
Belgique qu'aux prêtres musiciens (artiumma-
gUter).
NALDI (ItoBOLo), né t Bologne vers lo
milieu du seiaième siècle, fut orgsniste de l'é-
glise det; dominicains de Ferrare. Il s'est fait con-
naître comme compositeur par on ouvrage inti-
tulé : Il primo libro de' MadrigaU a b voei,
Venetlaspp. Angelo Gardano, 1589, ltt-4". Le
catalogue deParstorfl indique (p. 55] un autre
ouvrage de Naldi , intitulé : Liber primut Mo-
tectorum duobvtchorls, dominicii diebus con-
cinendorum. Cest sans doute le même ouvrage
qui se trouve indiqué dans le Catalogue de la
bibliothèque du lycée communal de Bologne, sou*
ce titre : Motet» a due cori, libro primo; Ve-
neiia, app. Angelo Gardano, 1800.
NALDI (Joseph), excellent bouffe italien,
né dans le royaume de Naples , en 176b, brilla
à Rome, en 17S9, puisàfiaptes, à Venise et 4
Turin. Pendat les années 1796 et i797il rat at-
taché an théâtre de la Scale , 4 Milan. Appelé •
*7i
HALDI — HA.NIM
Londres dam les première* années du siècle pré-
sent , Il chanta au théâtre dn Roi pendent près
de quinze ans. Se» rûles printipsui étaient dans
II Fanatico per la muxica, le Cantatrlci «tt-
Urne, et Cosi fan tulle. En 1819 , il rut engage
an Théâtre- Italien de Paris , et j débuta dan» ce
dernier ouvrage ; nul» Il n'était pins que l'ombre
de lui -même. Il mourut malheureusement l'année
suivante, chei le célèbre chanteur Garcia, son
ami, 'qui l'avait invité è voir l'essai d'une nou-
velle marin i te, dite autoclave, pour cuire le*
viandes. Naldi ajant ferma et assujetti la sou-
pape de cet appareil, la vapeur concentrée fit
explosion. Tout l'appartement M bouleversé, et
rialdi, frappé par le» éclats de la marmite, expira
sur-le-champ.
La fille de Naldi, devenue comtesse de Sparre,
■débuta avec succès en 1819. Pendant plusieurs
année», elle a partagé la faveur publique avec
H™* Paata , principalement dan» Taacredi et
dans Romeo et Qlvltetta. Retirée de la Mène
depuis 1813, elle ne s'est plus bit entendre que
chez elle et dan» quelques salons , où son beau
talent «citait l'admiration.
KALDIN1 (Suite), compositeur de l'école
romaine, naquit k Rome le 5 février 1581. Le
33 novembre loi? Il fut agrégé au collège de»
chapelains-chantres de la chapelle pontificale.
Plus tard le pape releva à la dignité de camer-
lingue uu abbé de la même chapelle Naldini
mourut le 10 octobre 1666, et Tut inhumé dans
l'église des moines de Saint -Etienne del Cacco,
où l'on voit encore son tombeau, avec cette ins-
cription : D. 0. M. Sancli Naldini inwjco ro-
mane taeellt poiUificii emerito sepulchrum
hoc ubl ejv* humarentur osta viventi ac bene
iKerentlwionaciiilvcstrini concesserunt. Vient
ensuite un canon énigmalique sur les paroles
Misericordlus Dominl in aternvm cantabo ,
composé par Naldini pour être placé sur s* tombe,
et l'épilsphe est terminée par ce» mot» : Vixit \
cnnci LXXX. meniei VIII. diss V. oblit die X
oclobrii MDCLXVI. Baldini a publié S Rome,
chez Roblettl, en 1610, des motets è 4, Set B
voi». Il a laissé aussi de sa composition des ca-
nons bien faits dans les registres de la chapelle
pontificale. Enfin flest auteur d'un Miserere à 4,
avec le dernier verset k8, qui Tut chanté dans son
temps a ta chapelle pontificale. Santé Haldini
fat un des chantre» de la chapelle pontificale que
le pape Urbain Vlll chargea de la publication
des hymnes de l'Église en chant grégorien , et en
musique composée par Jean Pierluigi de Pales -
bina. Cette collection, Imprimée par ordre dn
pape chez Balthasar Mont , a Anvers, parut sous
s» titre i Jlymni lacrt H* Breviarlo Romano
S. D. Fi. Urbani VIII avcioritale recognitt,
et tant* mutko pro prxc.lpuis anni fettivi
tatlbw expreut. ÀntuerpUe, ex officma
Plantiidana BaUhasarit Moretii, 1644, in -fol.
NAN1NI (JïAK-Hjni»),néàT»llertDo,Tere
1540, étudia le contrepoint k Rome, dans l'école
de Goudimel, et Fut le condisciple de Palastrina.
Il retourna ensuite dans le lieu de sa naissance
et v Tut maître de chapelle; puis 11 Tut rappelé k
Rome en 1S71 , pour remplir les mîmes fonc-
tions a l'église de Salnte-Marie-Msjeure. Vers
le marne temps 11 ouvrit dans cette Tille une
école de composition, qui fut, dit l'abbé Barri
{Meta. «for. erll. délia vtta a dette op. dl Pa-
lesttina, tome II, p. M), la première de ce
genre instituée kRome par un Italien. Au mois
de mai 1575, Pianini donna sa démission de mai.
tre de chapelle à Sainte-Marie Majeure, et le 37
octobre 1677 il fui agrégé au collège de* chape-
lains chantre* de I* chapelle pontificale. Il mou-
rut è Roms, le II mars 1607, et fut inhumé dans
l'église Sa int-Louii-des- Français. Nanlni doil être
considéré comme un des plus savants musiciens
-de l'école romaine, qui a produit tant d'artistes
de-vremier ordre. Il n'avait pas le génie de Pa-
lestn'ns, mai» ses compositions mérilent d'être
placées immédiatement après celles de ce grand
artiste, k cause de la perfection qu'on; remarque
dans l'art d'écrire. L'abbé Balai dit (foc. dl.,
n* 450) qu'on chante encore avec plaisir, dans
la chapelle pontificale, de» motets de Hsuini ,
entre autres, aux matines de Noèl,un Hodic
nobis ccelorum rex, lequel est vraiment su-
blime. 11 a publié : 1" Motetti a tre voci,
Venise, Gardant, 1578, in-4°. — 3" Motctlio
5 coti, ibid. — 3* Madrigali a 6 voci, lib. 1,
ibid., 1579, in-f. — 4* Idem, lib. 3, ibid.,
15B0, in-4". Il j a trois autres éditions de cet
ouvrage, toutes publiées k Venise par Ange Gar*
dane, la première en 1583, la seconde en 1687,
et la dernière en 1605. — fi" idem, lin. 3, ibid.,
1584 , in-4". — 6° Idem, lib. 4, ibid,, IBM,
in-4°. — T Canzonrlte a2vocl, ibid., 1587 On
trouve des psaumes k 8 de Nanlni dans les Salmi
ai dl diverti eccellenttutml avlorl , posfi fis
Juce da Fabio Coslanlini, Naples, Cartino,
1615, et les recueils de motets du même Cos-
tantinl, publiés à Rome, cites Kanetti, eu Iflie
et 1017, contiennent des motets de Nanlni. Beau-
coup d'autres recueils renferment de* composi-
tions de ce maître, entre autres ceni qui ont
pour titre : Barmonia celtulc, Melodia olim-
ptcti, Musica divlnu, Sjmphonla angelica,
tous imprimés k Anvers, cbei P. Phalèse, fn-4*
ohl. Le P. Martini possédait en manuscrit un re-
NANINI — NARCISSUS
cueil intéressant de canons de ce savant mual-
dan ; il avait pour titre : cento cinquante sette
contrappvmti e canoni a î, 3, 4, ft, fl, 7, 8 e
II sopra dal c.anio ferma intitolato la bâte
dt Costanso Eesla. C'est cet ouvrage, qui
semble avoir été imprimé , et dont Banckieri lait
l'éloge en ce* terme* {Cartulla di musica,
p. 334) t Maria ftaiiint, compoiilor» célèbre
nttta cappella di N. S. ha mandata in stampa
«m Ubro di contrappunU obbUgati topra il
eanto ferma (n canone , apera degna di essere
in mono di qv.alsi.iia mvstco e composUore.
Un très-grand nombre de motels et de litanies
inédita de Nanini pont conservés dans les archive*
de l'église Sainte-Marie ht ValllreLla , dans la
bibliothèque du collège romain , et dans le* ar-
chives de la chapelle pontificale. Je possède
aussi quelques-unes de ses messes et plusieurs
moletaen manuscrit ; enfin l'abbé Sauliui a dans
sa bibliothèque 10 psaumes a S, 15 motels a 5, B,
S, de* Lamentations s, 4, un Te Deum et des
litanies a 8, le tout en partition.
Le P. Martini cite aussi, dans le catalogue des
auteur* placé t la fin du premier volumo de son
Histoire de la musique , un traité du contrepoint
dont fl possédait une copie manuscrite intitulée:
Tratlato di contrappunlo con la régala per
farecontrappimtoameniedi Gio.M.fianirti,
Suivant les renseignements fournis par l'abbé
Baini (t. I, n° 208}, la copie a été faite pour te
P. Martini d'après une autre incomplète qui se
trouve dan* la bibliothèque de la maison Corsiui
alla Lwigara, et qnl» été Unie le S octobre IBIS
par Horace Grilfi, chapelain diantre de la cha-
pelle pontificale. Ce fragment prédeox com-
mence à la page 51 d finit page 114 ; le com-
mencement et la fin manquent.
NANlNI (Juur-Beniuanm), frère puîné de
Jean-Marie, naquit a Vallersno, rt reçut de son
freredes leçons de composition. Les circonstances
de sa vie sont peu connues; on tait seulement
qu'il fut maître de chfpella t Sa in t-Loni s -dès-
Français, pnis à Saint-Laurent in Damaso. Jean-
Marie l'avait associé* ses travaux dans la direc-
tion de son école de musique ; il parait même que
Bernardin Nanlni eut part a la rédaction du traité
de contrepoint dont il est parlé dans l'article pré-
cédent. Le* œuvres de ce musicien «ont : 1° Il
primo Uira di Madrigall a 5 voci, Venise,
chez le* héritier» deScotto, 1S98, In-4". La pre-
mière édition de cet ouvrage a été publiée à Ve-
nise, par Ange Garda», en 1579, in-4", et la
deuxième en 1188, in-4" obi., chel te même. —
2" Il seconda Ubro, idem, ibid., 1599. — 3* fi
Ubro terto, Rome, Zanettl, 1612). — 4" Mai-
iecta Jo. Bemardmi Aonini singvlit, binis,
279
ternit, quaternù et quinis vocibiu utia cunt
gravi voce ad organi loiium accommodata.
Romx, apttdJoannemBapt. Robletum, 1608,
lib. 1; lib. 2, 1611; lib. 3, IGI2;lib. 4, 1618.
— 8* Salmi a 4 voci per le domenich.ee solen-
nité délia M adonna ed ApostoU, ton due
Salmi, une a 4, Faltro a 8 roci, Rome, Zandti,
igîo. — 6° Venite, onaUeMw Domino, a 3
vocicon Torgano, Asslsi , Salvio, 1B20. Il y a
aussi des pièce* détachées de Bernardin Nanini
dans la plupart des recueils qui ont été pu-
bliés au commencement du di» -septième siècle.
L'abbé Sanlini, de Rome, possède de cet ar-
tiste des psaumes et des motets I 8 voix, en
partitions manuscrites , un Salve Regina » 12,
et beaucoup d'autres motets. Bernardin Nanini
l'ancien style de l'école romaine pour la nouvelle
musique avec accompagnement d'orgue.
NANTERNI (Horace), compositeur, né à
Milan, vers le milieu du seizième siècle, remplis-
sait le» fonction* de maître de chapelle de l'église
Sajnt-Celse, vers 1590. Les écrivains de son temps
ont donné des éloges i ion talent. Le seul re-
cueil de compositions connu aous son nom ■
pour titre : Il primo Ubro de" Mottetti a etn-
que l'oci; Milano, Aug. Traduis, 1608, in-40.
On trouve de se* compositions dans la plupart
des recueils. qui ont paru au commencement du
dix-septième alede, notamment dans lePamas-
sus musicus Ferdinand/eus de Bergam. Venise,
1615.
NANTERNI ( Michel- Aube), fils du précé-
dent et son élève , lui succéda dans la place de
maître de chapelle de l'église Saint-Celse. 11 a pu-
blié, à Milan, des madrigaux et des cansoncttes.
NAHBAEZ ou NARVAEZ (Louis DE},
musicien espagnol du seizième siècle, a publié
une collection de pièce» pour la viole, en tabla-
ture, sous le litre de Las seys Ubro* del Del
phindemvsica de cifras para faner vlhuela,
VaHadolid, 1S38, in-4° obi. On trouve dans ce
livre plusieurs fragments do motets et des clian-
M>n»de Josquiu , de Goinbert, de Klcbafort, etc.,
avec une instruction pour ta connaissance de la
tablature. C'est le même artiste qui, sous le nom
de Ludovicas Harbays, parait comme composi-
teur de motets dans le quatrième livre a quatre
vois, et dans le cinquième livre i cinq voix, pu-
bliés a Lyon par Jacques Moderne, en 1539 et
1543.
NARCISSUS, évéque de Ferna et de Leigh-
lio, en Irlande, était membre de la société
rojale de* sciences de Dublin vers la fin du dix-
septième siècle. 11 j lut, le 12 novembre 1083, un
Mémoire qui a été Inséré dan* le* Transactions
HARCISSUS — NÀRES
» (vol. XIV, n" 158, p. 473, IM.
série), sous ce titre : An introdur.tory tiiay to
.the doctrine of fotmdf, conlaining «orne pro-
jjoiijIi /or (h« improvematt of acoiuliekt
(Essai d'introduction à la doctrine des ions,
contenant quelques propositions pour le perfec-
tionnement de l'acoustique ). L'auteur de ce Mé-
moire y établit l'analogie des phénomènes de l'au-
dition et de ceux de la vision, et assimile la pro-
jection des rayons sonore*, leurs retenions et
leurs réfractions à la projection, * la réflexion
et a la réfraction de la lumière. Il est difficile de
décider ai Sewton avait aperça l'analogie dont II
s'agit» l'époque de set premiers travaux sur
J'optiqoe (1669); mali U est certain qu'il ne l'in-
diqua publiquement qu'en 1704, lorsqu'il publia
li première édition de son Optique, en aorte que
Kardssus paraît raToir précédé dans l'idée de
l'analogie des sons et des couleurs qui, du reste,
.ce doit pas être poussée trop loin. J.-J. Rous-
seau dit, dans son Dictionnaire de musique, que
Sauveur (voyez ce nom) a in yen lé le nom d'à-
anutiqve, do mot grec dtxouw (j'entends); il
avait pour autorité Sauveur lui-même qui, dans
la prélace de son Système général des mu
(Mém. de l'acad. roy. des sciences, année 1701,
,p. 297), dit : ■ J'ai donc cm qu'il j avait une
> science supérieure a la musique, qw. j'ai ap-
• pelée acoustique, etc. ■ Or, Sauveur avoue
qu'il n'a commencé à s'occuper de cette science
qu'en MM ( toc. cit., p. aflS ), et ce qui précède
(ait voir que Narcisius avait introduit dans le
tangage sclentiflqne le terme d'ocotuHjue trefie
ans auparavant.
NARD1N1 (Piebbe), violoniste qui a eu de
la réputation dan» le dix-huitième siècle, n'est pas
Dé à Liroume en 1715, comme le disent Gerber,
■Choron rt Fa voile, et leurs copistes, mais à
'Fibiana, village voisin de Monte Lupo, dans la
Toscane, en 1711 , suivant les renseignements
««cueillis sur les lieux par Gervasoni. Dans les
premières années de son enfance, ses parents al-
lèrent s'établir à Lfvourne; c'est là qu'il apprit
les éléments de la musique et du violon. Pins
tard il se rendit a Padoue , où il passa plusieurs
années, oceopé-de l'étude du violon sous la direc-
tion de Tartini. Ses heureuses disposition* et les
leçons de l'excellent maître lui firent faire de
rapides progrès. De retour h Livournc,à l'âge de
vingt-quatre ans, il se M entendre avec succès
■dans les églises et dans les concerts, et com-
posa ses premiers ouvrages. Vers 17&3, le grand-
doc de Wurtemberg lai Gl offrir un enspgeroent
avantageux : Nardiui accepta les propositions qui
1b) étaient faites, et partit pour Stutlgsrd. Il j fit
sus séjour de ores de quinie ans , et ne s'éloigna
qu'une seule fois de cette ville pour aller se faire
entendre a Berlin. La chapelle de Stuttgard avant
élé réformée en 171)7, Haxdini retourna en Italie,
et se fixa de nouveau * Livoume. Deux ans
après II fit un voyage a Padoue pour revoir son
vieux maître, qui touchait è sa fin. Il lui donna
des soins pendant sa dernière maladie, comme
aurait pu le faire un fils. En 1770 , le grand-duc
de Toscane engagea Nardlul comme violoniste
solo et directeur de sa musique- Il était en pos-
session de cette place depuis plusieurs années
lorsqu'il eut l'honneur .de Jouer devant l'empe-
reur Joseph n, à Pise. Charmé de son talent, ce
prince lui fit présent d'une riche tabatière d'or
émaillé. Nardiui mourut a Florence le 7 mai 1793,
a l'âge de soixante et ouïe ans. Cet artiste ne
brillait point par des prodiges de mécanisme dans
l'exécution des difficultés ; inférieur nous ce rap-
port a Locatelli, son prédécesseur, il eut an coin,
pensaiion un son d'une admirable pnreté, dont
«était
ble, et dans l'adagio il Ql toujours admirer sou
expression pénétrante. Le style de ses composi-
tions manque un peu d'élévation, mais on v trouve
de la suavité dans les mélodies et une certaine
naïveté pleine de clurme.lt n'a pas publié toutes
ses productions, car le plus grand nombre de ses
concertos est resté en manuscrit ; mais on a gravé :
1° Six concertos pour violon, op. 1 ; Amsterdam.
— V Six sonates pour violon et nasse , op. 1 ;
Berlin, 1765. Cartier a publié une nouvelle
édition de ces sonates ; Paris, Imbault. — 3* Six
trios pour fiole , composes pour lord Lvndliurst,
et gravés a. Loudrea. — *° Six solos pour violon,
op S ; ibid . — b" Six quatuors pour deux violons
•Ho et basse, Florence, 1763. — 6° Slxdnospunr
deux violons , ibid. Fayolle a fait graver, h Pa-
ris, le portrait de Nard ini, d'après un dessin ori-
ginal appartenant h Cartier.
NABES (Jacques), docteur en musique da
l'uni vers lié d'Oxford, naquit en 17IS, a Sianwell,
dans la comté de MlJdlecnx. Son éducation mu-
sicale Tut commencée par Gates et terminée par
Pepusch. Dans sa jeunesse il joua souvent l'orgue
de Windsor, en remplacement de Plgotl, et en
1734 il fut désigné comme successeur de Salis-
bnrv, i York, quoiqu'il ne fOt âgé que de dlx-
neof ans. Après avoir été quelque temps orga-
niste de la cathédrale de cette ville, pour la-
quelle il composa quelques services et antiennes,
il fut nommé, en 1768, organiste de la chapelle
royale , et plus tard il succéda à Gates comme
maître des enfants de cette chapelle. Dana les
dernières années de sa vie U se démit de cette
dernière place. Il mourut i Westminster le 10
février 1783, et fut Inhumé i l'église Suinte- Marc
NARES — ÏÏASOLINI
3 SI
guerile. Les compositions de Mares sont au petit
nombre ; elle consistent principalement en mu-
lique religieuse. Celles qui ont para ont pour litre:
1* Twentg Anlhems in tcore, for one, tu»,
three, four and/lve voycei. Composai for (he
«se of hit Majetty's chapels royal, Londres ,
1778. — 1" Six easy Anthems, tvtth a favov*
rite morntng and evening Service, Londres,
17B8. Dana cet œuvre, publie •près la mort de
fauteur, on trouTB ion portrait et une notice sur
s» vie Deux de ses antiennes a quatre toIi ont
été Insérée* dans la collection de Stevens inti-
tuléeSocrvd muafc. Le docteur Arnold, son élève,
a au») inséré un service complet de musique
d'église de Haies dans ta Collection of Catke-
draliljuic, Londres, 1790, 3 toi. in-fol. Comme
écrivain didactique , Il est connu par un traité du
chant qui a pour titre ; Concise andeasy Trea-
ttie on Singing, Londres, sans date, iu-4". Pré-
cédemment il avait publié un petit outrage snr
le même sujet, mais absolument différent pour la
tonne ; celui-là a simplement pour titre : Treatiie
oit Singing («ans date), petit in-S°. On connaît
anssi de Nares une méthode de clavecin intitulée:
HPrincipto or introduction to playlng on tke
Barptichord or Oryan, Londres (sans date).
Enfin ses œuvres instrumentales publiées sont :
I" Sight têts of tenons for tke karptichord
(Huit suites de leçons pour le clavecin), Londres,
17*6; î*- édition, ibid., 1757. — î° Five les-
tons for tke harpsichord, etc. (Cinq leçons
pour le clavecin , avec une sonate pour clavecin
ou orgue) , Londres, 1759 , In-4*. — 3" Leçons
(Belles pour le clavecin , Londres (sans date). — -
4* Sis fugues, avec des préludes d'Introduction,
pour l'orgue ou le clavecin, ibid.
NARGENHOST (...), fadeur d'orgues
hollandais, vivait a Amsterdam vers le milieu
du seizième siècle. En IMS II fit, pour l'orgue de
l'église Saint-Pierre de Hambourg, deux nouveaux
daviers pour être ajoutés à ceux qui existaient
déjà.
NARGEOT (Pieh*e-Jduem), né à Parla,
e 7 janvier 1799 , rat admis comme élève au
Conservatoire de Paris, le 1" octobre 18)3,
et t devint élève de Kreutzer pour le violon.
Après avoir été attaché pendant quelques an-
nées à l'orchestre de l'Opéra- Comique, il est
enwé dans celui doThéllre-Ilalien, puis à l'O-
péra, où il était encore en I84S. Rentré au Con-
servatoire le 17 octobre 1823, pour j étudier la
composition, il reçut d'abord des leçons de
H. Baruereau, puis devint élève de Reteba pour In
tawtrepolnt, et de Lesoeur, pour le style idéal.
En I8'J8, il concourut à l'Institut et ; obtint le
socund grand prix de composition. On a gravé
des* composition : Air varié pour violon avee
accompagnement depiano, op. 1 ; Paris, Sciiot-
nea berger,
NARVAEZ (Louis DE). Voyez NABBAEZ.
NAS (Ëhée), savant anglais , vraisemblable'
ment professeur a l'université d'Oxford, dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle, est cité par
Blankenburg (Supplément 1 la Théorie des beaux-
arts de Sulxer, t. Il, p. 666), comme auteur d'un
livre intitulé : De rhythmo Grxeorvm liber
stnauf-Oxoni, 1789 , in-8°. Il y est traité du
rlivtbme musical appliqué à la poésie grecque,
NASCIMBENI (Ëïiejwe), maître de cha-
pelle de l'église Sainte-Barbe de Manlone, dana
,10 premières années du dix-septième siècle, est
connu parles compositions dont les titres suivent:
1* Concerli ecciesiastici a il voci, Venise 1010.
— V ifotetti a S e f, voci, ibid., 1618. Il est
vraisemblable qu'il j a d'autres ouvrages de ce
musicien, mais ils ne sont pas connus.
NASCIMBENI (François), compositeur, né
a Aucune vers le milieu du dix-septième siècle ,
est connu par on recueil de canzoni et de madri-
gaux intitulé : Canzoni e Madrigatt morali a
una, due e tre voci; Ancona, Auadei Pieri-
mineo, 1074, in-4".
NASCO (Jus ), maître de chapelle à Fano,
dans la seconde moitié du seiiièrae siècle, a pu-
blié de sa composition : 1° Primo Hbro di Ma-
drigaU a qvaltro voci inrieme la canton di
Rospi e RoMfonuoI. Yenexia, appreseo d'Antonio
Gardane, 1 555, In-4* obi. — i° Moteitt a ctnqve
voci, Ub. /, Venise, 155B, in-4*'. — 3" Madri-
gatt a cinquevoci. libro seconda , in Venetia,
app. Ant. Gardano, 1569, in-4" obi. — 4" Con-
sent e madrigal! a 6 voci, con uns dialogo a
sette, ibid., 1502, in-4*. — 5° Lamentatianet
Jeremix cum Passtanit récit, et Benedichu,
ibid*., 1505.
NASELL (Don Diecue), noble Espagnol, qui
se disait descendant des rois d'Aragon, lut compté
parmi les amateurs de musique les pins distingués
de la première moitié du dix -huitième siècle.
Dans sa jeunesse , ti se rendit en Italie et j de-
vint élève de Pères. Plus tard, il écrivit plu-
sieurs opéras et les tit représenter sons l'ana gramme
de son nom, Bgidio Latnel. Parmi ces produc-
tions, on cite ' i° Aitilio Regolo , représente à
Païenne, en 1748. — 3° Demelrio , joué à. Na-
ntes, en 1749.
NASOLINI (Sebastien!, mm posi leur dr» ma-
nque, n'est pas né à Naplet, comme le disent
Gerberet le Lexique universel de musique publié
par Schilling, mais 1 Plaisance, en 1708, sui-
vant les snscrlpliuns de quelques-unes de ses
partitions manuscrites, et l'Almanach des spee-
HASOLIHI — HATHAN
Isoles publié à Milan en 1818. On ignore où se
firent ses éludes et qui les dirigea; Gerva&oni
nous apprend seulement que dans sa jeunesse
il était liabile claveciniste. Il n'était âgé que de
vingt ans lorsqu'il donna » Trieste soi premier
opéra ioiituléJVi«e«. En 1789, il écrivit à Parme
Yltola incantata. L'année suivante il fui appelé
» Milan, pour j composer VAdrlano in Siria,
dont le brillant succès lui procura un engage-
ment pour écrire a. Londres ¥ Andromacca , qui
fut représentée dans la même année. Cet ouvrage
ne répondit pas a l'attente du public, et Naso-
liui quitta Londres presque' aussitôt pour aller
ù Vienne écrire le Teteo, dont l'onverture et
une belle scène ont été gravées. De retour en
Italie au printemps de 1791, il composa La
Morte di Cleopatra, pour l'ouverture du. nou-
veau théâtre de Vicence, qui se fit dans l'été de
la même année j au carnaval de L791 il lit repré-
senter au théâtre Argentina, . de ftome, la Se-
mtramtde, considérée comme une de ses meil-
leures productions. Le brillant succès de cet
opéra le S t. rechercher par les directeurs des
principaux théâtres d'Italie, et en peu d'aimées
il écrivit : Breole al Termodonte , a Trieste,
Evgenia, a Vicence, Il Trionfo di Cletia,
L'fncantesitno tenza magia, La Merope, CAi
Oppostt Caralteri, Cli Sposi infantuali, La
Mort» di Mltridate, La y esta dlside, I due
Fratelli rtvali, Gli Annatnoratt, L'Adimira,
H Totio tmmaginario. Gerrasoni dit que Na-
solini mourut à Venise en 1799, i l'âge de trente
et un ans; cependant, suivant d'autres rensei-
gnements, il vivait encore a Naples en 1110;
mais ceux-ci sont douteux. Il serait peut-être
difficile de citer un ouvrage complet de lïasolini
qui ne méritât que des éloges; mais dans plu-
sieurs partitions écrites postérieurement a. 1791 ,
Il j a de belles scènes qui font voir qu'il eût pn
s'élever davantage, s'il eût été plus soigneux de
sapluire.
ftASSARE (Para.) , religieux cordelier, or-
ganiste du grand couvent de Saint-François, à
Saragosse, naquit en 1064 dans un village de
l'Aragon , et fit son éducation religieuse et mu-
sicale dans un monastère de cette province. A
l'âge de vingt-deux ans il prononça ses vœux au
couvent des corde liera de Saragusse, où il passa
toute s» vie. Il j publia en 1693 un traité élé-
mentaire de plaiu-chant, de musique mesurée,
de contrepoint et de composition, en dialogues,
intitulé : Fragmentai muiicos repariidas en
qaadro traiadot , en que sa hallan réglai
générale», y mvjr wrcessarias para canio
llano, canto de organe, eonlrapunto y eom-
pvticivn, ccmipvtttos par, etc. En Zaragosa,
1693, in-4". Les chapitres concernant le contre-
point et la composition sont en grande partie tra-
duits du dialogue de Poniio (voyet ce nom], qui
n'est qu'un extrait des démonstrations harmoni-
ques de Zarlin. Une deuxième édition de ce
livre a été donnée avec quelques additions par
don Torres, maître de la chapelle rojale , a Ma-
drid, 1700,in-4°de2S8 pages. C'est cette édition
qui est citée par le P. Martini , dans la table des
auteurs dn premier volume de son Histoire gé-
nérale de la musique ; c'est donc à tort que
M. Cb.-Ferd. Becker, s'appuyanl d'un article de
la Gazette musicale de Leipsick , indique d'après
le même P. Martini une troisième édition datée
de 1704 ( voy. System, chron. Darilellung der
muai*. Uteratvr, p. 390). Le P. Nassare est au-
teur d' rin livre plu 6 important que relui dont il vient
d'être parlé; c'est un traité général delà musique
Intitulé : Etcvela Mutka tegunlapracticamo-
derna, dividida en primera y secundo parie
(Ecole de musique suivant l'usage moderne, divisée
en première et deuxième partie), Saragosse, 1723-
1714, 1 vol. in-fol., le 1" de 501 pages, non
compris l'éultre dédicaloire, la prérace, les ap-
probations et l'index; le second , de 306 pages.
La première partie, renfermée dans le premier
volume, est divisée eu quatre livres, dont le
premier traite du son, de sa production dansles
divers corps sonores, et de ses effets; le
deuxième, du plain-cnant et de son usage dans
l'église ; le troisième , de la musique mesuré*;
le dernier, des proportions harmoniques et dé
la construction des instruments. La 1* partie,
contenue dans le second volume , est aussi
divisée en quatre livres. Le premier traite des
diverses espèces de consonnances et dissonan-
ces, et de leur usage dans la musique; le se-
cond,des variétés dn contrepoint, a. deux, trois,
quatre et cinq voix; le troisième, des différente
genres de compositions ; eniin le dernier renferme
beaucoup de détails relatifs a l'enseignement et
a l'exécution. Le livre deNassare est pour la mu-
sique de la tonalité moderne, dans la littérature
espagnole, ce que celui de Ceroue est pour la
tonalité dn plain-chant, c'est-à-dire un recueil
complet de toutes les connaissances relatives à la
science et a l'art
NATALI (Pohfko), musicien de l'école
romaine, vécut vers le milieu du dix -septième
siècle et fut chantre de l'église Sainte- Marie-Ma-
jeure. On connaît de ss composition : MadrtçaU
eCajuarùtpirilvalia due, tre e quattrovoct,
co'l battoper l'organo. Homa, apprato Fei,
1061, in-4".
NATHAN (Issic), né 1 Cantorbery, en
1791, d'une famille juive, fut destiné dès son
NATHAN — HATORP
383
enfance an sacerdoce , et placé par se» parmi*
à l'uni rerai ta de Cambridge lorsqu'il eut atteint
Page de treiie ans. Il y étudia l'hébreu , le sy-
riaque, la langue allemande, et apprit aussi les
élément» delà musique et du violon. Cet art lui
(aspira bientôt un goût passionné auquel il se li-
vra tout entier dès que see études scolsstiques
furent terminées. Corri Ait ton maître de piano,
d'harmonie et de chant , mais il en reçut pou de
leçon* et ne dnt aca progrès qu'a aes propre* ef-
fort*. Fiié a Londres , il a'y flt connaître avan-
tageusement comme maître de chant. Des impru-
dences lai ayant bit contracter dea dettes con-
sidérables, il fnt obligé de se relirer dans l'ouest
4e l'Angleterre pour se soustraire aux poanmiles
dont il éUit l'objet. Bientôt l'ennui le ramena 4
Londrea; mai* a peine y fut-il arrivé, que ans
créancier» la harcelèrent et l'obligèrent à débuter
an théâtre de Covent-Gardeo , dans l'espoir qu'il
plairait an public et qu'il pourrait les payer ; mais
son habileté dan* l'art du chant ne put suppléer a
la faiblesse de son organe : il n'obtint aucun
succès. Alors 11 essaya de la composition dra-
matique et- donna au théâtre de Covent-Garden
et de Ornry-Laae quelques opéra*, mélodrame*
et pantomime* que le public accueillit avec assez
de faveur; mal* aes meilleures compositions
■ont ses Mélodie* heoratquei, dont II publia un
recueil en 1813. L'année suivante il adonné un
livre qui a pour titre > An Kssay on the hiiiory
and tkeory of Mûrie,- and on the qnaUUet,
andfmanagtnunt of the human volée (Essai
sur l'histoire et la théorie de la musique, et sur
les qualités, les ressourças et la direction de I*
voix humaine); Londres, Whittaker, 1813, ira
volume 111-4° de 330 nagea. Il y a beaucoup de
désordre dans cet onvrage ; ce qui s'y trouve sur
Fut du chant est la meilleure partie du livre. On
a aussi de Nathan une vie anecdotique de
■fan MaKbran, intitulée : The Life of Madame
Malibran de Berlot,intertperted viith original
anecdota and critioal remark* on kit mu-
Mcal poviers; Londres, 1836, tn-12.
NÀTBUSUJS (Eus), eantor h l'école SI
Hieolas de Leipttck, né à Gusmansdorf (Silésie| ,
ea 1631 , mort à Leipsick le 30 décembre 1670 ,
est cité par Forte! comme ayant publié une
thèse intitulée : Cum mutteet créature ditpu-
tatio de muiica theoretica, quant auetort-
tate tnelitte facultatif philotopMcœ LiptientiM
P. P. M. Eiiai tfathiubu, retpondente Sa*
muele Bachutio, etc., Liptim, tgpU Joh,
Baveri, I6S3 , in-4° de 8 page*. Il est vraisem-
blable que l'auteur de la thèse est plutôt ceSa-
n-oeJ BachusiiM, deZeitx, enHisnle, quetia-
anuaiu* , dont le nom ne figure sur le titre que
suivant l'usage qni y faisait toujours placer celui
du président de l'exercice académique.
NATIVIDADE (HtonsL de), nom de re-
ligion d'un moine portugais de l'ordre de Cl-
teaux, né pré* de Lisbonne, et qui fut maître
de chapelle s Alcobaça , oii il entra en 1658. Il
a laissé de sa composition , en manuscrit, vingt-
huit psaumes pour les vêpres de l'ordre de Cl-
teaui : ces compositions se conservent au mo
naatère d'Alcohaça.
NATIVIDADE (Jun m), religieux por-
tugais , né à Torres , entra dans l'ordre de Saint'
François en 1675 , et mourut i Lisbonne m
1700. Il a laissé en manuscrit plusieurs compu-
li tiens pour l'église.
NATOHP ( BM'<*[ir>-CH*ÉTiE!i-Lour() , doc-
teur eu théologie, né le 13 novembre 1774, à
Werdeu sur la Ruhr, a été nommé professeur
au gymnase d'Elberfeld, en 1796, et peu de temps
après pasteur a Uuekenragen , dans le duebé de
Berg, pub, (en 1701), pasteur a Essen, en
Westphalie, conseiller du oonsistolre k Pottdam ,
en 1008, et enfin appelé, en 18)0, pour remplir
ces dernières fonctions è Monder, nù il est mort
en 1846. Ce savant s'est rendu recommandable
par beaucoup d'écrits relatifs a la tliéologie et i
l'enseignement; mais c'est surtout pour ses tra-
vaux concernant le chant, particulièrement les
méthodes de muaiqne a l'usage de* ceoks popu-
laire* qu'il est mentionné dans cette Biographie
des Musicien». Le système adopté par Hatorp
pour l'enseignement du chant dan* ces écoles est
celai que Pfetlfer avait introduit dans l'institut
de Pestaloizi (vovet jVaoeli); mais singulière-
ment modifié et simplifié. Comme MbiOer et Nss-
geli, il divise renseignement en trois branches
principales qu'il désigne aussi sous les noms de
rhy thmiqve, mélodique et dynamique ; mais ,
dégageant ces divisions de tous les détails d'une
théorie trop développée, i! réduit renseignement
aux éléments les plus simple* et le* plu* indispen-
sables pour la pratique du chant dans les écoles
primaires. A l'égard rie la notation, considérée
par plusieurs novateur* comme une des princi-
pale* sources de difficultés de la musique, Na-
torp la réduit è l'emploi de chiffres pour la dé-
signation dm degré* de la gamme, en les dispo-
sant sur une ligne, au-dessus ou au-dessous , et
les diversifiant d'une certaine manière par des
grandeur* proportionnelles. Quant aux durées,
il les représente par de* algue* emprunté* a la
Ce système de chiffres, pour 1* représentation des
intonation* , n'appailient pas à Hatorp, car un en
trouve des exemples dans les tablatures anciennes
pour lé* instruments è cordes placées. En 1877 ,
is*
NATORP — NAU
le père SouUtitly («07. ce nom}, religieux de
l'Observance , en mit renouvelé l'idée, pour
dm notation du plain-chant qu'il avait ensuite
étendu* a I* musique; et longtemps après, J.-J,
Rousseau (voy. ce nom) avait combiné un autre
système eu moyen des mêmes lignes. Celui de
Natorp, emprunté a la méthode de Zeller
(«ef . ce nom ), plu» sensible a l'œil, mieux com-
biné, plut complet que celai de Soubaltty,
d'un usage plus commode que celui de Rousseau,
fui plus heureux dès ton débat; cardan* l'es-
pèce de douie ans, fl fut bit cinq éditions de
l'instruction du premier coure élémentaire que
mo auteur publia sous ce litre 1 Anleitvng
sur UnterweUvng im Singen fur Lehrer ta
Folktlchulen (Introduction à I'cb teigneinent du
chant, à l'usage de* professeur» des écoles po-
pulaires). Instruction pour le premier coq r», Pots-
dam, 1813, ln.'4°j deuxième édition, Esten, 1S1C,
in-4"; troisième idem, Duisbourg et Essea, 1818;
quatrième kleni , ibid., 1811 ; cinquième idem,
lb., lttis, in-è*. L'instruction pour le second
cours,, ou court supérieur , publiée pour la pre-
mière fois en 1810 , a Duisbourg et Esten, ln-4*
de 180 pages, a été aussi plusieurs t'ois réimpri-
mée. Natorp ne borna pu tel instruction» à ce
qu'il atait écrit pour le* maîtres; 11 voulut aussi
venir directement au secours de l'intelligence
des élèves, et snecessi ventent il publia, pour
l'usage de ceux-ci, les manuels des deux coure.
Cet manuels, qui ne forment chacun que deux
feuille! d'impression, sont des modèles de sim-
plicité et d'enseignement pratique; fit ont pour
titre» : 1* Uhrbvehlein dur Sfnoetuiuf, fur
dm Jungen in Volk&schulen heraasgegebcn. ,
Ertter Cursus ( Peut manuel de l'art du chant,
premier cours), Esten et Duisbourg, Bsedeker,
ltlB, in-t* de32 pages: — 2° Lehrtnu;hletn,cic.,
Zwetter Cursus (Petit manuel, etc., deuxième
cours), Easen, BtBdeker, 1810, In-8S de 3J pa-
ges. La septième édition de cet manuels a été pu-
bliée a Esten en 1833. Je crois qu'il y en s ou
plusieurs autre* depuis celte époque. Le mérita
de l'invention de ta méthode n'appartient point
en réalité I Natorp , puisque cette méthode n'est
qu'une combinaison de celle* de Zeller et de
Etage]] ; mais la simplicité qu'ils tu y introduire,
et qui en a Tait le succès , lui a donné en quelque
sorte les droits de l'Invention. Son succès a été
complet: plusieurs maîtres ont adopté la méthode
de Natorp et l'ont développée dans de* livres
spéciaux ; enfin dleaété misa en pratique dan*
beaucoup d'écoles.
Parmi le* autres travtux de ce savant, relatifs
à ta musique , on doit mettre en première ligne
l'écrit qu'il a publié tons ce titre : Cebtr dm
Gesang in dm Kirehen der Protestantes (Sur
le chant dans les églises des protestants), Esten
et Duisbourg, Btadeker, 1817, în-B* de 284 pages.
fit matière y est traitée scientifiquement . et te
livre est riche d'idées ingénieuses. Déjà natorp
avait abordé ce sujet dans de très bonnes obser-
vations Insérées an troisième volume de sa cor-
respondance de quelques instituteurs etainis de*
écoles ( Briefusechset einiger Schullehrer und
Sehulfrtunde, Essea, IS13>Uift, 3 roi. in-»,
deuxième édition, Essen, (sis). On a aussi de lui
un petit écrit rempli d'intérêt, intitulé : fêter
dm Zœeek, die Einrichiung und dm Gebrauch
4a Mclodieensbvcht fur den Gemeindeve-
sang in den evangelischen Kirchen (Sur lé
plan, I* disposition et l'usage des livres de mé-
lodie pour le chant paroissial dans les église*
évaugéliques). Esten, Beedeker, 1831 , in-*0 de
38 pages. Cet opuscule fut en quelque sorte
l'avinl-propoa dn livre choral que Natorp publia
sous ce titre : Melodienbuch fur den Oe-
mttndegesang in den eiîBnaoJijcAen Kirchen
(Livre de mélodies pour le chant paroissial dan*
les églises évangliques) , Esten, 1813, ln-8" de
130 ptges. Plut tard 11 revit avec soin ce recueil
avec Frédéric Kessler IV. ce nom ) et le publia I
quatre parties , avec les préludes de Rink. Cette
nouvelle édition a pour titre : ChoraUmek fur
evangelischen Kirchen, Krit. bearb. Vierstim-
miggeittst und mit Zwischensplelen venefiêtt
non C. fi*. Rink (Livre choral pour les églises
érangèlfques, etc.), Esten, 1839, ln-4", ob. Le
dernier outrage de Natorp est une analyse des
préludes de Rink, où l'on trouve d'excellente* tus*
sur l'usage de l'orgue et le caractère do Jeu de
cet instrument dans le service divin ; cet écrit est
intitulé : Veber Rink's Prxlvdlen, Essen,
Btedeker, 1834, in-8".
NAU (M"e MaHIA-DoLOBES-BeHEDCCTA-JoSE-
r-nin.), cantatrice distinguée, née d'une famille
espagnole établie è New-York ( États-Unis ), le
mars 1818, Tut admise comme élève au Con-
servatoire de Parl% le 13 juillet 1831, et y apprit
l'art du chant de M"* Damoreau. Douée d'une
vois facile et bien timbrée, de beaucoup d'intelli-
! , et du sentiment de l'art , elle fit de remar-
quable* progressons I* direction de 6011 excellent
professeur, et obtint d'uue manière brillante le
premier prix au concours de 183t. M''* Nm était
âgée de dis-huit ant lorsqu'elle débuta è l'Opéra,
~~ mars 1838, dans te rôle du page des Hu-
guenots. Bien qu'inexpérimentée dans l'art de la
«cèate, elle j produisit une impression trèa-favo-
rabte, que les représentations suivantes jnitifiè-
Toutefois I* tuccèa de celle jeune canta-
trice ne fnt pas égal è son mérite pendant le cours
HÀU — KAUE
286
de Min jjcmier engagement i l'Opéra : placée
toujours dans une position secondaire par Pad-
uinitt ration , elle en éprouvait le» fâcheux effet»
de la pari du public, en général peu connaisseur,
et qui n'accorde sa confiance qu'aux artistes aux-
quels les rôles les plus Important! sont donnés.
En 1842, l'engagement de M"c Nau ne fut pas re-
nouvelé : elle prit alors la résolution de donner des
représentations dan» le» villes les plus Importantes
de» départements et de l'étranger, et j eut des
«uccès d'éclat, particulièrement au Théâtre- Hoyal
de Bruxelles, où son excellente vocalisation
et sa belle manière de phraser furent appréciées
a leur juste valeur. Elle continua ses pérégrina-
tions théâtrales pendant les années 1843 et 1844,
partout tltée et acclamée dans le» rôles princi-
paux écrits autrefois pour M™ Damoreau, et
clianla mente à Londres aux mois d'octobre et
de novembre 1844- Alors l'administration de
l'Opéra comprit qu'elle avait lait une faute en
écartant de son théâtre cette cantatrice; pour loi
faire contracter un nouvel engagement, il fallut à
peu prés tripler le» appointements dont elle Jouis-
sait auparavant. M"" Nau réparai sur cette scène
au mois de décembre , et les habitués de l'Opéra,
jugeant de son mérite par les succès qu'elle avait
obtenus ailleurs, lui firent un accueil enthou-
siaste. Jusqu'à ta fin de t M», elle jouit de toute
la faveur du public. Son engagement étant ter-
miné a la fin de cette année , elle joua pour la
dernière fois le rôle de Xucie de Lammermonr,
le 11 octobre, et partit ensuite pour Londres,
d'où elle passa en Amérique. Apre» nn voyage
triomphal dan» sa patrie. H11* Nau revint k Lon-
dres, chanta tvPrincest- Théâtre pendant en riron
dix-bnil mots, et y excita l'admiration générale.
Rentrée a l'Opéra pour la troisième fois, die y
chant» pendant les années lsti, 1851 et 1853. En
1854, elle retourna en Amérique et ; fut l'objet
d'ovations excentriques. De retour a Paris dans
l'été de 1858, elle prit la résolution de se retirer
de la scène et de jouir de l'aisance acquise par
ses travaux.
NAUDOT (Jtuf-JicooEs), musicien fran-
çais, vivait k Paris dans la première moitié du
aux -.buHième siècle. 11 fnt nn des premiers
artistes qui se distinguèrent en France sur la
flûte traversiez ; jusqu'à la fin du règne de
Louis XIV, la flûte a bec était la seule dont on eût
Joné k l'Opéra. On a gravé de Naudol , a Paris,
depuis 1710 jusqu'en 1718 : l"Slx soute» pour
la daté, avec basse continue pour le clavecin ,
«p. 1. — 1* Doute petites pièces en trios pour
les Bâtes d'Allemagne. — S" Six divertissements
pour les Haies ou les hautbois. — 4" Six con-
certos pour la flûte traversiez. — 5» Dodz
solo» pour la flûte traversîère, avec basse con-
tinue. — 0* Sis sonates pour deux flfllet tra-
versières , san» basse.
NAUE (Jean-Felédéïic), docteur en philoso-
phie, directeur de musique de l'université et orga-
niste a Halle, est né en cette ville, le 17 novembre
1787. Le docteur Schilling s'est trompé en plaçant
la date de sa naissance en 1790. Fils d'un fabricant
d'aigoillea Tort riche, Naue reçut une éducation
libérale, conforme k ses goûts ponr le» sciences
et pour les arts. Après avoir fréquenté les cours
du gymnase des orphelins et de l'université, par-
ticulièrement ceux de philosophie et d'esthétique
dn célèbre professeur Maass, dent 11 épousa la
fille pins tard, H se livra exclusivement à son
goût passionné pour la musique. Dès son enfsnee
il avait commencé l'étude de cet art sous la di-
rection de maîtres peu connus ; ses progrès
avaient été rapides, et son talent s'était développé
d'une manière si remarquable sur le piano, qu'il
fut sollicité plusieurs fois de se faire entendre en
public dan» sa première jeunesse, et recueillit
toujours des applaudissements unanimes. Charmé
deson talent précoce, Turx, malgré le dégoût
que lui inspirait l'enseignement, se chargea du
soin d'achever son éducation musicale , et de le
diriger ver» la connaissance de* principes scien-
tifiques de l'art. H trouva dans son élève un
penchant décidé pour les quittés sérieuses et
grande». Devenu un organiste remarquable,
Naue n'a jamais foulu ployer ton talent aux
formes gracieuses qnl procurent les succès popu-
laires. Les anciens maîtres des écoles d'Italie et
d'Allemagne devinrent ses modèle» et furent
pour loi le» objets d'un culte exclusif. Sa fortune
le mettait k l'abri du besoin ; il ne fut donc pas
obligé de faire le sacrifice de ses opinions pour
m créer one existence. Après avoir été k Berlin
achever se» études, il retourna dans le lieu de
sa naissance Soi premier soin fut de réunir
une bibliothèque de livres sur la musique et de
compositions de tout genre, qui formèrent une
des plus riches collections qu'on eût jamais ras-
semblée» i on dit qu'elle lui coûta plus de cin-
quante mille francs. Plus tard, il paraît que les
dépenses considérables qu'il fit pour le» progrès
de la musique en Saxe l'ont obligé fc vendre an
roi de Prusse one partie de cette belle biblio-
thèque , ou l'on remarquait les productions typo-
graphiques le» plus rares elles manuscrits le»
plus précieux. Après la mort de Turk, Naue l'a
remplacé comme directeur de musique et comme
organiste en 1813; plus tard il a joint à ce* places
celle de directeur du chaoi , et un emploi dans
l'administration civile, étranger k la musique.
En 1835, Il a reçu le diplôme de docteur en phi-
NATTE — NÀUENBTJRG
otophiea l'université de Jéna. En 1819 el en
1835, il ■ organisé des (tien musicale* a Balle,
el dans l'intervalle de ces solennités, une troi-
sième a Erfurt ; toutes ont eu un éclat extraor-
dinaire; mais il y a dépensé des nomme* consi-
dérables de es propre fortune. Il y a peu d'exem-
ples d'un dénouement si complet à la propagation
de l'art.
Considéré comme artiste et comme savant,
Naue s'est créé des titres a l'estime des mu-
siciens par différents travaux, Qolamment par
son livre intitulé : Verrueh einer musicalit-
ehen Agenda, odcr Altargetxnge mm Ge-
brauch in protcstanllschen Kircken, fur ma-
slkalisetie und nicht musiknliseke Prediger
vnd die dazv gehœrigen Atiimorten fur Ge-
mfinde, singeciior and Schulkinder, mit 6e-
Uebiger Orgel , Theite nach Vrmelodien,
TheiU neu bearbeilet (Essai d'un agenda mu-
sical , on chants du service divin a l'usage des
églises protestantes), 1818, in-4°. Des change-
ments ayant été introduits dans la liturgie des
églises de la Prusse, Naue m chargea de ce
qui concernait le chant , et son travail eut un
succès si complet, que l'agenda Tut Immédiate-
ment Introduit dans le service divin. Il en a
donne une deuxième édition améliorée cher.
Schnitschke , i Halle, in -4°. L'accueil qui avait
été fait a ce travail a déterminé son auteur à se
livrer a la rédaction d'un livre complet de mé-
lodies chorales évangéliqueo, rétablies d'après les
sources primitives. Personne n'avait plus que
Naue les moyens de faire un semblable tra-
vail , a cause des richesses que renfermait sa
bibliothèque. Le résultat de ses recherches a
paru sous ce titre : AUgemeina evangeUtchet
Choraibwh fn Melodien, gratte» TheiU au*
den Urqutllen bertehtet, mit vtetitimmigen
H arménien, etc. (Livre choral évangélique uni-
versel en mélodies rétablies d'après les sources
primitives, avec des harmonies à quatre par-
ties). Balle, Ed. Anton, 1819,10-4". Ce recueil
est précédé d'intéressantes notices historique*.
Les autres ouvrages publiés par Naue sont :
1° Domine talvum facregem, è 4 vois, Leip-
skk , Hofmetster. — 3" Cantate ntr Gedacht-
niufeler edUr Verttorbener (Cantate pour
l'anniversaire des nobles morts, a 4 voix et
chœur), ibid — S" Hymnut Atnbrotianus , Te
Deum Lavdamut, pour * voix d'hommes,
Stntlgarri, Ktehler. — 4* Heipontorien, oder
Chare fur 3 liturgieen mit elngeleglen Sptïi-
eken, fkr Ditcant, Alt, Ténor und Bat* (Ré-
pons ou ebeurs pour des chanta liturgiques, etc.),
ibid. — 5* Marche triomphale pour choeur et
oistrumente a vent, eu partition. Halle, RuiT.
— 6° Quelques pièces pour le piano , a Leipeiek,
chez Bofmeister. Naue a donné des soins h m
dernière édition du Traité de la basse continu*
delurt.
NAUENBURG (Gustxvk), chanteur, pro-
fesseur de chant et écrivain critique sur la mu-
sique, est né A Halle, le 10 mai 1803. Fils d'un
médecin aisé, il a été assez heureux pour que
rien ne fat négligé dan; son értucation. Le chantre
Schramm fut son premier maître de musique et
de piano ; plus tard il reçut des leçons de com-
position de Gramin , maintenant directeur de
musique à Marienwerder. Eu 1814 , il entra à
l'université de Halle pour étudier la théologie;
mais la philosophie eut pour lui plus d'attraits ,
et il se livra à son élude sous ta direction des
professeurs Wegscheider et Gerlach. Dana la
même année, sa voix ayant pris le caractère
d'un beau baryton, il commença à la cultiver,
à l'aide de plusieurs bons traités élémentaires,
et fit une étude de la constitution physiologique
de l'organe de la voix dans les livres que lui
fournit la bibliothèque de son père. La société
de chant de Halle le compta bientôt au nombre
de ses membres , et son penchant pour la pro-
fession de chanteur dramatique devint si vif, qu'il
serait entré immédiatement au théâtre, si la vo-
lonté de son père ne s'y fut opposée. H n'eut oc-
casion de développer en public les avantages de
sa voit qu'en 1879, lorsqu'il chanta, a la grande
fêle musicale de Halle , sa partie de l'oratorio de
Klein qui fut exécuté à cette solennité. Etonné
de son talent , ce compositeur l'engagea a te
suivre a Berlin, lui promettant sou appui. Cette)
proposition avait trop d'attrait pour que Nauen-
burg n'y souscrivit pas : il se rendit donc dans la
capitale de la Prusse, el y resta jusqu'en 1833,
occupé de renseignement du chant et de travaux
littéraires; puis il retourna a Halle, où il jouit
d'une heureuse position, uniquement occupé de
travaux relatifs à l'art qull cultive avec passion.
Les principaux compositeurs de l'Allemagne,
Klein, Spohr, Reimiger, Lœwe, Lobe et d'autres,
ont étrit pour Nauennurg des ballades dent
son talent afait la fortune. Les morceaux de cri-
tique et d'esthétique musicale publiés par cet ar-
tiste se font remarquer par la justesse des Aper-
çus et par un savoir étendu; les principaux sont;
t* Un mot sur l'opéra romantique (Gazette mu-
sicale de Berlin, 1828, n°4ï). — 1* Remarques
sur VOberon de Weber (ibid. 1817, n* 37). —
t* Sur la méthodologie du l'enseignement du
chant (Gazette musicale de Lelpsick, 1819,
n°* 60 et si). — 4° Notices sur la théorie de la
voix (Ibid., 1819, 1830, 1831, 1B3S, ,1844; et
dans Cœeilia, tout. 10 *t 17>- — 5° Aphorisme*
HAUKNBURG -
sur le drame religieux (Cxcttla, t 14). —
6" Sur la musique d'église (ibid., 1. 15). — 7° Le.
rationalisme dans son application & la science
de la musique (ibid., 1830, cahier 49). — g* Le
chanteur dramatlq ue (Gaulle musicale de Berlin,
18î7, n»27>. — 9° Esquisse d'une esthétique mu-
sicale (Gazpt le musicale de Leipsick], 1831. n"* 8
«t 10). — 10* Sur la valeur pratique de* règle*
de l'art (Guette musicale de Berlin, I83ï). —
1 1* Sur l'état de culture de l'esthétique musicale
(ibid.). — I!" Esquisses philosophiques de Part
(nouvelle Galette musicale de Leipsick, 183*,
il™ [0 et 11]. On a aussi de Nauenhorg un dernier
écrit intitulé : Idem su einer Refortn der christ-
lichen Kirchen Mtuik, etc. (Idées pour une ré-
forme de la musique chrétienne, etc.). Halle,
1845, in-S*.
NAUERT (Godefhoio-Eusèbe), virtuose
sur le hautbois et sur la. harpe , vivait a Nurem-
berg vert 1700. Il mourut en Pologne. On a
publié de sa composition deux recueil* d'odes et
de chansons allemandes en musique, le 1" en
J 758, Nuremberg, in-4" ; le second en 1784.
NAULT (Jeui'BApnsTB-PiEBRa), ancien pro-
cureur général a Dijon, démissionné après la ré-
volution de juillet 1830, à cause de se* opinions
légitimiste*, est membre de l'Académie de celle
ville. On a de lui divers ouvrages étrangers s
l'objet de celte Biographie ; Il n'est elle Ici que
pour deux opuscules réuni* dans le même vo-
lume, sou* le titre : Esqulssedt Beaumarchais,
et Souuntirs de la musique, Dijon, Lamanhe
et Drouelle, IBM, In-S". Le* Souvenir* de la
musique sont l'expression d'un sentiment pur
de l'art, sou* une forme élégante et littéraire.
NAUMANN (Jban-àhédée), compositeur
célèbre, naquit à Blasenlb, près de Dresde, le
17 avril 1741. Frappé de se* rares dispositions
pour la musique , son pire le retira de l'école de
village où il l'avait placé d'abord , et le mit
NAUMANN
287
une autre, a Dresde, où le jeune Naumann eut
un maître de clavecin. Tons le* matins il se ren-
dait de Blatewitt a Dresde, qui en est éloigné
d'une lieue, et le soir il *'en retournait après
avoir reçu se* leçon* et entendu les organiste*
des principale* église* de la ville. Ses étude* m
continuèrent de la même manière jusqu'à l'âge
de treize uns; dans cet intervalle, il avait bit
de grands progrès dan* les sciences et surtout
dans la musique. C'est alors qu'il se livra a l'é-
lude de cet art avec ardeur. Il avait atteint sa
seiiième année lorsque Weestrœm, musicien
suédois attaché a la chapelle royale de Stock-
holm, fut conduit par hasard dans la maison
du père de Naumann. Étonné de trouver nn bon
clavecin dans la maison d'un paysan, et plu*
encore d'y voir les compositions les plus diffi-
ciles pour cet instrument, il questionna ses hô-
tes sur cette singularité , et son étonnement re-
doubla lorsqu'il apprit que le fils de la maison
était assez habile pour jouer celte musique. Il
voulut le voir et l'entendre ; charmé de son talent,
il lui proposa de devenir son compagnon de
voyage. Rien ne pouvait plaire davantage à Nau-
mann qu'une semblable proposition; mais ion
père lut inoins prompt à se décider. Il finit pour-
tant par céder tox sollicitations de son (ils et aux
promesses de l'artiste étranger. Tous deux se
mirent enroule, etle 4 juin I7S7 ils arrivèrent
1 Hambourg. Naumann ne tarda pas à se re-
pentir d'avoir confié son existence a un maître
avare et brutal, car Weeslrœm le traitait plutôt
comme son valet que comme son élève. Toute-
fois l'espoir de voir l'Italie, où lis devaient se
rendre , et d'y acquérir les connaissance* qui lui
manquaient, le soutenait dan* ces rudes épreu-
ve*. Une longue maladie de Weestravn le* re-
tint à Hambourg pendant dix mois, qui furent à
peu près perdus pour l'instruction de Naumann.
Enfin il* s'acheminaient vers l'Italie par le Tyrol,
au printemps de 1758; mais le pauvre Naumann
dot faire a pied une grande partie de cette
route , mal vêtu et plus mal nourri. A Venise ,
et plus tard à Padoue , où Weestrœm alla
prendre de* leçons de Tartini , son élève fut
même obligé de pourvoir non-seulement k sa sub-
sistance, mail k celle du maître , en copiait
de la musique. Telle était son activité dans ce
travail , que dans l'espace de sli k sept moi* il
copia soixante-dix concertos avec toutes les
parues, et beaucoup de morceaux de moindre
importance. Il était d'ailleurs devenu le cuisiniei
de son maître. Tant de soin* indignes d'un homme
né pour être artiste, et des travaux si multipliés,
ne lui laissaient point de temps pour continuer
ses études; d'ailleurs il ne connaissait personne
qui pût lui donner les leçons dont il .sentait le
besoin. Un jour pourtant il surmonta sa timidité,
et profitant de ce qu'il était chargé de porter
chex Tartini les instrumenta de Weestrœm et
de deux de ses amis, il se hasarda à demander a
ce grand musicien qu'il lui permit d'écouler les
leçons qu'il donnait à son maître. Touché par ce
vif désir de s'instruire, et plein de bonté, Tartini
ne se borna pas adonner a Naumann la permission
qu'il demandait , car il l'admit au nombre de ses
«levés , et bientôt il eut a se féliciter de l'intérêt
qu'il avait pris a ce jeune homme, dont les progrès
effacèrent ceux de tous les Jeunes artistes que
Tartini admettait dans son école. Vers le même
temps Nsumann le sépara de Weeslrosm ei s'at-
tacha à un jeune musicien anglais nommé Ittmt,
qui te montra pour loi aussi bienveillant que
Weestrwin avait été dur.
Apre* trots années et quelques mois passés a
Padoue 1 s'instruire dans l'art de jouer du vio-
lon, du clavecin et dans l'harmonie pratique:,
Naumann accepta comme élève Pitscher, violo-
niste allemand, qui voyageait en Italie aux
frais du prince Henri de Prusse. Bien que Tar-
ifai éprouvât quelque peine à ae séparer de lui,
il approuva la parti qu'il prenait de visiter avec
Pitscher l'Italie méridionale, persuadé qu'il en
tirerait avantage pour ion instruction, Nau*
marin quitta Padoue , avec son élève, le 31 août
1781, Us se rendirent d'abord à Rome, puis a Nu-
pieu , où ils firent un séjour de ali mois. Nau-
manu mit ce temps a profit pour étudier le style
dramatique , et écrivit ses premières composi-
tions en ce genre. De retour à Home, les voya-
geurs y passèrent la qulntaine de Piques, pour
entendre la musique de la chapelle Sixtine , qui
était alors dans tout son éclat ; puis ils allèrent a
Bologne , où Naumann remit une lettre de Tar-
tini au P. Martini, qui l'accueillit avec bonté et
voulut bien le diriger dans ses études de contre-
Le temps accordé a Pitscher pour son voyage
arrivait 1 son terme ; il dut retourner en Allemagne
et laissa à Venise Naumann , qui avait peu d'es-
poir de trouver une situation convenable pendant
la guerre qui désolait la Saie. Il vécut de quel-
ques leçons. Jusqu'à ce qu'on lui eût confié la
composition d'un opéra bouffe pour le théâtre
de Saint-Samuel. Quoiqu'on ne loi eût accordé
qu'un peu moins d'un mois pour l'écrire , cet
ouvrage, dont le titre n'est pas connu, eut vingt
représentations consécutives, et lut bien accueilli
par le public. An carnaval suivant , on le chargea
d'une partie de la composition d'un opéra qui
tut fait par trois musiciens réunis.
Il y avait pria de sept ans qu'il était en Italie,
et it avait passé les dis- huit derniers mois » Ve-
nise, lorsque la paix vint mettre un terme à la
langue lutte de l'Autriche et de la Prusse. Alors
Nsumann , plein du désir de revoir sa pstrie et
d'y trouver une position convenable, envoyai
aa famille la partition d'une composition pour
l'église, avec la mission de ia faire connaître à
1* cour de Saxe. Pour satisfaire à sa demande ,
«a mère se rendit à Dresde , et quoique simple
paysanne, elle fut admise à présenter l'ouvrage
de Naumann à l'électrice douairière Marie-An-
toinette. Cette princesse, dont les connaissances
en musique étaient étendues, examina la partition
et congédia la mère du compositeur, disant qu'elle
doutait que ce qu'elle venait de voir roi l'outrage !
d'an jeune homme, mais qu'elle prendrait des
des pins habiles maîtres de l'Italie, consultés par
rélectrice, ayant été favorable * Naumann,
eelui-d reçut la somme nécessaire pour se rendre
à Dresde. Il y écrivit, pour le service de la cour,
une messe qui fut exécutée en présence de l'élec-
trice, et dont le mérite lui lit obtenir le titre de
compositeur de la chapelle , avec un traitement
de deux cent vingt écus (un peu plus de huit
cents francs); faible ressource, moins propor-
tionnée an mérite de Naumann qu'à la situation
d'un pays pauvre, ravagé naguère par une guerre
désastreuse. Après avoir fait quelque séjour a
Dresde , il réunit le titre de compositeur de la
chambre è celui de maître de chapelle, et (ut
chargé de la direction des études des jeunes ar-
tistes Schusler et Seydelmann [voyez ces noms),
avec qui il H, en 176a, un second voyage en
Italie, aux frais de la cour électorale. Sa posi
lion en ce pays, bien différente de ce qu'elle avait
été précédemment , lui permit de visiter les pria-
dpales villes et d'y séjourner. Naples l'arrêta
longtemps. II y reçut la demande de l'opéra
Achille in Seiro pour le (neutre de Palerme, et
cette circonstance lui procura le plaisir de voir
la Sicile. A son retour, il revit Naples, Rome,
Venise, et obtint dans cette dernière ville un
engagement pour écrire - VAletsandra nette
/natte. Pendant qui! y travaillait, il Ait inopiné-
ment rappelé par la cour de Dresde, pour com-
poser la musique de la Clemcnza di Tito , k
l'occasion du mariage de l'électeur.
En 1771, Naumann entreprit an troisième'
voyage en Italie ; dans l'espace de dix-linit mois
il y composa Solimano, Le Noue dùturbntt
et V Isola disabitata, pour Venise, et VArnUâa,
pour Padoue. Le brillant succès de ces produc-
tions lui fit faire des propositions pour tous les
grands théâtres ; mais les devoirs de sa place le
rappelaient en Saxe , et l'obligèrent a refuser les
Offres qui lui étalent faites. Peu de temps après
son arrivée è Dresde, il reçut de Frédéric II, roi
de Prusse, des propositions plus brillante* pour
la place de maître de chapelle de ce prince , avec
un traitement considérable; mais Naumann,
dévoué au pays qui l'avait vu naître , et fidèle au
prince qui l'avait tiré do la misère pour lui donner
une position honorable, n'accepta pas lea offres
du roi , malgré la disproportion des avantages
attachés aux deux places. Ce sacrifice fut récom-
pensé par sa nomination de maître de chapelle
en titre, avec des appointements de douze cent*
écus ; plus lard son traitement fut porté a 5,000
thalers (7,350 francs). Appelé à Stockholm en
1776, a l'occasion de l'anniversaire delà naissance
du roi de Suède, il y composa son premier opéra
suédois , dont le sujet él ait Amphion, et qui
eut un brillant succès. Le roi le chargea de l'or
ganisation de l'orchestre du nouveau théâtre de
Stockholm , qui Tut ouTert en 1 780 , et lui de-
manda, pour l'inauguration de ce théâtre, un
nouvel opéra suédois, intitulé Cora, qui ne
réussit pai moins que le premier, et qui T»lut à
ion auteur de* témoignages de satisfaction dn
prince et de magnifiques récompenses. Le chef-
d'œuvre de HauDiann, parmi «es compositions en
langue suédoise , est son Gustave Wata. Cet
outrage, Amphion, et Cora, ont été gravés en
partition au* frais du roi de Suède. Les succès
que Naumann «Tait obtenu* k Stockholm le
firent appeler à Copenhague en 1785, pour
écrire Orphée, opéra danois dont la musique Ht
une Tire impression par la douceur de ses mélo-
dies. A la suite de ce nouveau triomphe , des af-
fres avantageuses Turent faites au compositeur
pour la fixer à la cour do roi de Danemark ; mata
les mollis qui lui avaient fait refuser autrefois
les propositions de Frédéric II, l'empêchèrent
d'accepter celles-ci.
Appelés Berlin en 1788, parle roi Frédéric-
Guillaume, dont le goût passionné pour la musique
est connu, il composa par ardre de ce prince la
Medea, pour le carnaval ; mais n'ajant pu ache-
ver cet ouvrage pour le temps indiqué , il ne put
le voir représenter qu'es 1789. Il écrivit aussi
par l'ordre du roiledwixiemeactede/Vofeii/ao,
dont le premier était échu en partage à Retahardt
par la voie du sort. On lui demanda ensuite une
musique nouvelle pour le même opéra ; il l'é-
crivit en 1793, et en porta lui-même la parlition
au roi, lorsqu'il ramena à Berlin le pianiste et
compositeur Himmal, et la camatriceMLI*Schmali,
dont l'éducation musicale lui avait été confiée par
Frédéric-Guillaume. Dans ce voyage, Naumann
fit exécuter i Potsdam son oratorio Davidde
rit Terebittto; le roi , en témoignage du plaisir
que lui avait fait cette composition, lui Ht cadean
■d'une tabatière d'or enrichie de brillants et ornée
de son chiffre, avec une somme de quatre centa
Frédérics d'or (environ neuf mille francs). Au prin-
temps de 1797, une nouvelle invitation du roi de
Pnuse parvint k Dresde pour que Naumann se
rendit A Berlin. Mille thalers (3,7M francs) pour
les frais du voyage, et une tabatière qui avait
appartenu à Frédéric II, étaient joints a l'invitation
qui fut acceptée avec reconnaissance. Cette épo-
que Tut celle du brillant début de Himmel (voy.
ce nom) comme compositeur. L'école île chant
dirigée par Faacli exécuta dans cette occasion le
psaume III A 4 voix, Je Naumann, qu'il avait
envoyé à Berlin l'année précédente.
Tandis que Naumann était ainsi recherché par
plusieurs rois, et brillait dans les cours étrange™,
il était oublié a Dresde, sa patrie. Ses travaux
y étalent en quelque sorte ignorés , et l'électeur
de Saxe ne lui demandait presque jamais de
nouvelles compositions pour sa chapelle. Les ha-
bitante de Dresde parurent enfin sortir de leur
indifférence et vouloir honorer l'artiste distingué
qui avait mieux aimé servir sa patrie que d'ac-
cepter les avantages offerts par l'étranger. La
paraphrase poétique du Pater natter par Klop-
■tock, mise en musique par Naumann, en 1799,
leur fournit l'occasion de réparer leurs torts en-
vers cet artiste. Un article de la Gazelle musi-
cale de Leipsick (année 1", page 833 ) nous ap-
prend qu'une heure avait suffi à Naumann pour
tracer le plan de son ouvrage, mais qu'il avait
employé quinze mois a l'écrire on i le corriger,
ayant tait jusqu'à trois copies différentes de aa
partition. LebarondoRachniliUtconstruiredans
l'église de la nouvelle ville un orchestre capable
de contenir deux cents exécutants, et ce grand
ouvrage, considéré comme le chef-d'œuvre de
Naumann, Tut exécuté deux fois avec une pompa
inaccoutumée; la première, le 31 juin 1799, dans
l'après-midi jlssccoude, le 21 octobre de la même
année, dans la soirée et aux flambeaux. Il parut
A cette occasion un poème de 12 pages in-B°, in-
titulé : Auf PiaumamÏ! Oratorivm, am 21 Juni
1799 In der Kirehe s* Weuttadt sur Tinter-
stûtamg der durcit Ueberxhwemmvng ver-
ungiliïchten aufgefiihrt, nnd omîl OU. mm
Beden dêt hiasigen StadtkranÀenhausKs tefe-
derhoU ( Sur l'oratorio de Naumann exécuté le
31 juin 1799, dans l'église de la ville nouvelle,
au bénéfice des victimes de l'inondation, et répété
le 31 octobre an profil de l'bdpital), Dresde, 1789.
Le poète exprime dans ce morceau l'admiration
dont II a été saisi à l'audition de la musique de
Naumann. Aeie Galatea, dernier opéra de ce
Vompoeitear, fut représenté à Dresde le la avril
■ SOI , et de nouveau, tes lardifî témoignages de
l'admiration publique accueillirent celle pièce.
Pendant qu'il y travaillait, le bruit s'était répandu
qu'elle serait aa dernière production dramatique,
et qu'il j dirait adieu k la scène ; l'événement
vérifia cette prédiction, car Naumann fut frappé
d'apoplexie le 31 octobre 1801, dans une prome-
nade qu'il faisait le soir, non loin de la maison
de campagne qu'il avait fait construire k Blase-
wili, lieu de sa naissance. 11 ne fut retrouvé dans
les champs que le lendemain malin. Le froid de
ta nuit l'avait saisi. Rapporté chez lui, il ne re-
prit pas connaissance, et dix jour» après il expira,
k l'âge de soixante ans et quelques mois: Il s'é-
tait marié , k Copenhague, en 1791 , avec la Bile
de G roJt schilling , amiral danois. Sa jeunesse
1»
v Google
**. i */* **•*» «S; '■ *"•«»■ « / * ""■ - » s? "«"• *?. "***».
KAUMAHN — NATJSS
48u La Sorte di Mcdea, grand ballet pour
Berlin, 1788. — 47° La Dama toldato, opéra
bouffe, * Dresde, en 1 791 . — 48° Amer giusti-
fleato, Idem, ibid., 17». — 4»° Proletilao,
opéra séria, à Berlin, 1793. — 50° Andromeda,
opéra aerU. — 51° Ad e Qalatea, a Dresde,
le 55 avril 1801. 111. Musique wsTBmi estais et
m coins*. — 51° Dix-bolt symphonies a grand
orchestre. Cet symphonies existaient en manus-
crit a Leipsick, chei MM. Bieiiiopf et Hasrlcl,
et ont été Tendues en 1830. — 53° Six sonates
pour l'harmonica ou piano , Dresde , 1792.—
54* Concerto pour le clavecin, Darmsladt, 1794.
— 55" Trois sonates pour piano et fioloo, op. I,
Paris. — 68* Six quatuors pour piano, flûte, vio-
lon et basse, Berlin, 1786. — 57° Sis trios pour
piano, violon et bas», op. 3, ibid. — 58* Si*
sonates pour harmonica, op. 4. — 59° Sri duo*
faciles pour deux violons, gravés a Leipsicl , chef
KuJinel. — 80° Camonette (Eeeo quel fiera is-
tante)vaat soprano, avec piano et violon, Dresde,
1778. — 81* Chantons de francs-maçons, Leip-
sicl, 1778. — 81* Doue romances françaises et
Italiennes, Ibid., 1784. — 63° Sis ariettes ita-
liennes, Berlin, 1790. — 64° SU romances
françaises avec accompagnement de piano, ibid.,
1790. — 65" Petite cantate sur la musique (on
allemand); Letpsici, Breitkopf et Haertel. —
86° L'ïdiala, cantate» voix seule, Dresde, Hil-
tcber. — 67° Le Tombeau de Klopslock, élégie,
avec accompagnement de plana ; Leipsick, Breit-
kopf et HsBrtel. — 68* Vingt-cinq chansons alle-
mandes, avec accompagnement de piano; Dresde,
Hilscher. Une nouvelle édition complète des
thansous allemandes, italiennes et françaises de
Naumann a été publiée à Leipsick, ehex Breit-
kopf el Hserlel. Wieland a donné, dans le nou-
veau Mercure allemand de 1803, une notice bien
écrite «or ce compositeur. Il y en a une autre
dans la Vresde savante rie Klcbe (1798); enfin
Meissner (voy. ce non) a fourni des renseigne-
ments beaucoop plus exacts dans l'ouvrage qui
a pour litre ; BruckstHeke au* J. A. Ifau-
mann'i Lebentgeschichie (Fragmenls poor servir
à la biographie île Naumann), Prague, 1803-1804,
2 vol. in-8°. Boclillt*. a donné aussi une notice
sur Naomaan dans le troisième volume de son
recueil ftir Freunde der Tonkunst. M. Mann-
stein {voy. ce nom) a publié le calalogue général
de toutes les compositions de ce maître, sous le
titre suivant : Vollstœndigrs Verielchnla aller
eampotUlonem der Kwrfurstl. Sachs- Knpelt-
metilert Saumann ; nebst historisehen und
JCrititchen llottien fine* Kunlskenners aw
Naumann s perstehnllcher Cmgeoung. Dresde,
Arnold gr. in-go de 14 pages.
NAUMBOURC (S.), ministre officiant du
temple du consistoire Israélite de Paris, est ne-
en 1811 k Donenlolie, village de la Bavière. Issu
d'une famille de chantres de synagogues, Il prit
k dis-sept ans la résolution de suivre la même
carrière, et après avoir étudié le* éléments de
l'harmonie et du contrepoint sous I* direction de
M. Boeder, maître de chapelle du toi de Bavière ,.
il écrivit tes premier* essais de composition pour
la synagogue de Munich, où Ils furent bien ac-
cueillis. En 1845, la place de ministre offlclanl
■lu temple eonstslorial de Paris étant devenu»
vacante, H. Naomboorg lut présenté su con-
sistoire, pour la remplir, par le célèbre compost —
tour F. Balévy, et fut agrée. Depuis Ion jusqu'à,
ce jour (1801) il an a rempli l'emploi avecdisUsw-
tion. Auteur d'un très-grand nombre de chant*
religieux pool le colle Israélite, k trois et à qua-
tre voix. Il les a réunis en une collection divisée
en trois parties sous ce titre : Semirvth Itratt.
Chants religieux de» Israélites, contenant la
liturgie complète de la Synagogue, de* temps
les plus recules jusqu'à nos /ours. Paris, cher
l'euleur, 1847 et années suivantes. La deuxième
partie renferme les chants liturgiques des grande*
fêtes, et I* troisième partie, les cantiques el les
psaumes, également harmonisés et avec un se- -
compagne ment d'orgue et de harpe. A la An de
celte troisième partie , on trouve les accents to-
niques pour ia lecture de diverses parties de la .
Bible, telles que le Pentateuque, le livre d*Es-
ther, les Prophètes , et le* Lamentation* de Jé-
reraie, avec la traduction en notation moderne.
La composition de ce recueil fait honneur au
goût et aux connaissances musicales de H. Naum-
bourg : Il a conservé, autant que cela est possi-
ble dans l'état actuel de ta tradition , le eamctertr
primitie et original dn chant hébraïque.
NAUSEA (Fatcssic), célèbre théologie*.
allemand, naquit è WesaSealsId, prètdeWOn-
bourg, vers 1480. Appelé è Vienne en 1633,
comme prédicateur de la cou r, Il y devint lecteur
de théologie, chanoine de la cathédrale , et con-
seiller de l'empereur (Ferdinand). En 1538' Il fut
nommé coadjiileur de Jean Fabri , évéque de
Tienne, et lui succéda en 1541. Le roi des flo- ■ -
mains l'ayant envoyé an concile de Trente en qua-
lité de son ambassadeur, il j mourut le 8 lévrier
1580. On trouve dans la Bibliothèque wnreer-
selU de Gesner, l'indication d'un livre deltausea, .
sons le titre de Itagoge musices; mais il ne
parait pas que cet ouvrage ait été imprimé.
NAUSS (Fkakçois-Xavikji), organiste de U
cathédrale d'Augsboorg, vivait vers le milieu du
dix-huitième siècle. Il s'est fait connaître **r
ne livre qui a pour titre : Grundlteher Unter*-
19
Sfl2
KAUSS — NAVOIGILLE
rickl den Generalbass recht su erlernen,
(Instruction normale pour apprendre te buM con-
tinue, etc.); Augsbourg, 1741, \a-V. On a aussi
publié de lui deux recueil* de prélude*, fugue*,
airs et pastorales pour l'orgue, ainsi que cinq
Mite* de petite* pièces facile» pour clavecin, bous
le titre de Die spielende Mute. Toute* ces pro-
duction* ont été Imprimée* 1 Augsbourg.
NAUZE (Louis JOUARD DE LA), membre
de l'Académie de* inscriptions, naquit a Ville-
ueuie-d'Agen, le 17 mars 1696, et mourut I Pari*
h 3 oui 1773. Il a fait inaérer dan» le tome XIII
de* Mémoire* de la société dont il faisait partie
uns Dissertation sur les chansons de l'an-
cienne Grèce. On en trouve une traduction al-
lemande, par Ebert, dans les essais {Beytrxge)
de Mirpurg, t. t,' p. 417-4(17.
NAVA ( Antoine), guitariste italien, tirait à
Milan vers iSiO. Il a (ait graver de sa compo-
sition environ soixante-dix œuvre* da pièces de
différents genres pour guitare seule ou avec
accompagne ment , a Milan , chez Ricordl , et A
faria.
NAVARA (Fbabçoi»), compositeur drama-
tique, né A Rome vers 1660, Ht représenter A Ve-
nise, en IG96, un opéra intitule : Batilio re
<T Oriente.
M A V ABU A (Vincent ) , prêtre, né i Païenne
le S mai 1668, était en 1713 bénéficier de l'église
métropolitaine de celte ville. On a do lui un
livre intitulé : Brevis et accurata lotiiu matâtes;
■notifia. Païenne, (703, in- V. Il écrivit aussi une
théorie de la musique qui avait pour titre : Ta-
ivole délie legge numérisa ed armontea, nette
guall si dlsvetano ail arcanl più reconditi del
miMin e delta musica; mais un incendie dé-
truisit son manuscrit le 16 juillet 1670. Il recom-
mença , dit-on , ce travail, mai* il ne parait pas
qu'il l'ait fait Imprimer.
NAVIÈRES (Ciuai.es DE), néàSedan, pré*
de Ponl-h-Mousson, fut attaclié au service du duc
-de Bouillon. Lacroix du Maine dit qu'il fut tué
en 1472, dans la nuit de la Sain t-BarlltélemVi mais
Colle tet a bit voir | Discourt sur la poésie mo-
rale, page 183) qu'il vivait encore en 1614, puis-
qu'il flj dans celle même année des quatrains sur
l'inauguration de la statue équestre de Henri IV.
Du Verdier dit que Charles de Navières est au-
teur d'un cantique sur la paix, avec la musique
et noie d'icelut, imprimé à Parts, chez Mathu-
rin Prévôt, avec autres de set ouvres, en 1470.
NAVOIGILLE aîné (GuLUuBU-Juuaf dit),
ïlolonisledequelquelaleul, né a Givel vers I74S,
suivant une notice de Roquefort (1) (et non A
(i) Otte imiIce «si Inaèree lui le w apojfii tmcfdné-
**•■» llurtv is*t, f. ht -, Roquefort mit été l'imi dt
Lille, comme il est dit dans la première édition
de cette Biographie ), quitta sa ville natale pour
venir étudier la musique à Paria. Un hasard lai
procnra la connaissance d'un noble vénitien re-
tiré à Mén il mon tant, et qui charmé de ses heu-
reuses dispositions le prit en affection, le garda
chei lui, finit par l'adopter et lui donna son nom.
Monsigny l'avait fait entrer dans la maison du
duc d'Orléans. Après la mort de ce prince, na-
voigille foi quelque tempe sans emploi. Il s'était
Tait une réputation d'habile chef d'orchestre en
dirigeant celui de* concerts de la Loge olympi-
que. Il n'était pas moins distingué comme profes-
seur. Plusieurs années avant la Révolution il avait
établi une école gratuite de violon, chez lui, rue
de la Chaise, hôtel de Bretagne. Alexandre Bou-
cher fut l'artiste le plu* renommé qui en sortit
En janvier 1719 Navoigille entra au théâtre de
Monsieur comme chef des seconds violons; il j
était encore en 1791. Le 30 octobre 1791 eut lien
l'ouverture du théâtre du Palais, dit des Varié'
tes, qui prit, en 1793, le nom de Théâtre de la
Cité- Rodolphe était le directeur de la musique,
Navoigille le premier violon, et son frère y jouait
l'alto. En 1799 et 1800, Navoigille aîné était
cltef d'orchestre du même théâtre. Lorsque vers
la fin du mois de mai 1806 la Hollande fut éri-
gée en royaume en faveur de Louis-Napoléon ,
Planlade ayant été choisi pour diriger la cha-
pellerie ce prince y fit entrer les frères Navoigille.
Après la réunion de la Hollande h la France,
celui qui est l'objet de celte notice revint à Paris,
oh il mourut au moi* de novembre KM.
Outre les oeuvres écrites pour le Théâtre de la
Cité, attribuée* par les un* à Navoigille aîné,
par les autres A *on frère, on connaît du premier
les compositions suivantes: '"Six Trios pour 3
violons et violoncelle, op. 1. — 3° Six Duelti A
due violini, op. 3. — 3° Six Sonates a déni vio-
lons et basse. — a" Si» Solo* pour violon, op. 4.
— S" Six Symphonies a grand orchestre, qui peu-
vent s'exécuter A quatre parties, op. 4; Paris,
Bailleun. — Six Trios pour deux vinloos et basse,
op. IO;chezMn'deSillj. — Un Recueil de con-
tredanses et valses, et quelques romances.
NAVOIGILLE (Huatjrr- Julien dit), connu
sons le nom de Navoigille cadet, naquit à Givet
eu 1749. Ver* 1774 il alla se fixer A Paris. Sur le
Calendrier musical universel de 1789, p. 303,
on le voit figurer parmi les professeurs libre*
(sans emploi). Son adresse est Indiquée : HdtH
.Vontesson, C haussée a" Antin. En 1791 et 1793
il était alto a l'orchestre du IhéAtre du Palais dit
HAV01GILLE — NEEDLER
iLr.i Variété!, qui l'inné* suivante prit le titre
de Tkédtrede la Cilé. En 17» et 1800, Julien
Navoîgillo avait encore le même emploi, comme
ou le voit dus l'AUntDKh des spectacle» de l'an
toi. Toutefois , It paratlrail que dans le cou-
rut de l'année 1799 11 entra a l'orclieslre dn
théâtre Feydeau, car on trouve NavoigUU jeune
parmi Un seconds violons dans l'Aimante!) des
spectacles de Piris pour l'an vin, p. 93. en 1806
U accompagna un frire à La Haye et fit partie
de II chapelle de Louis- Nsfoléon. Après la réu-
nion de la Hollande à la France il retourna a Pa-
rla. L'époque de sa mort n'est pu connue. Cet
artiste fui le père de H"* Navoigllle, qui enl de la
réputation comme harpiste et te fit entendre an
concert de la Loge olympique eu 1804. — On
a gravé de Navoigi Ile cadet les ou vrages suivants :
1* SU Quatuors concertants pour deux violons,
alto et basse, op. 1; Paris, La Çherardiere. —
1' Six Quatuors concertants pour 1 violons, alto
et basse, op. 3 ; Paris, chex l'auteur, rue du
Temple, hotei de Montnas (Biblioth. impériale).
La bibliothèque du Conservatoire de musique
possède trois manuscrits sous le nom de Havoi-
gille (sans prénom), savoir : 1" Quintette pour
Tiolous, viole et basse. — 3* Six Symphonies.
— 3* Sonates pour violon.
NAWRATILLf...), organiste, né en Bohè-
me, était attaché a l'église de Raudniix, dans la
seconde moitié du dix-hullrème siècle. H a écrit
deux litanies qui ont été citées comme des com-
position» distinguées, et qui sont indiquées dans
le catalogue de Foyta. J'ignore si les bail cahiers
de polonaises et de marches pour piano gravées
sous ce nom à Vienne, cher, Artaria, sont de l'ar-
tiste dont il s'agit ici ou de quelque antre du
même nom.
NAWRATUX(Airraim), vraisemblable-
ment de la même famille, était contrebassiste dis-
tingué i Prague, en (MO,
NEANDER (Alexis), prêtre et directeur de
musique à l'église de Ssint-Kilian, à WQrabourg,
au commencement du dix-septième siècle, a pu-
blié trois suites de motets i 4 et jusqu'à. 14 voix,
sous le titre de Caniionet lacrx, qvai vulgo
motetai vacant; Francfort- siir-le- M eiii, 1005 10,
ln-4*.
NEAXDER ( Jotcma ) , dont le véritable
nom était ftewnann, naquit à Brème en teiu.
Après avoir terminé ses éludes de théologie, il
composa des sermons qui ont été publiés, et cul-
tiva avec succès les lettres, la poésie et la musi-
que. Il fut d'abord rectrur du collège i Dussel-
durf, puis fut nommé, en 1679, prédicateur de
t église Saint-Martin , a Brème , et mourut dans
cette ville le il mars 1680. On a de lui des re-
, eue ils de cantiques avec les mélodies dont H y »
: des éditions imprimées i Brème et dans d'autres
I lieiu, publiées en 1680, 1693, 1713, 1716, 1735
| et 1730. Ces cantiques ont joui do beaucoup d'es-
, lime chez les réformés allemands.
NEATE (Chim-ks) , professeur de piano, est.
I né i Londres en 1764. Après avoir pris les pre-
mières leçons d'nn maître peu connu , nommé
1 Guillaume Sharp , il passa sous la direction de
i Fietd , dont il recul les conseils jusqu'au départ
1 de cet arliate pour Péleranonrg. Il se fit entendre
. pour la première lois en public dans les oratorios-
d'Asbley, et fut un des fondateurs de 1a Société
j philharmonique, dont II a été directeur pendant
| plusieurs années. Vers 1 804 il fit un voyage sur le.
continent, passa huit mois à Vienne, puis étudia),
la composition sous la direction de Winter et de
: Woein. En 1808 il publia son premier enivre r
consistant en une grande sonate pour pisno, dé-
dier a Woelfl. Ses occnpationa comme professeur
lui firent mettre un Intervalle de quatorze ans
entre cette publication et celle d'une grande so-
nate (en ut mineur), œuvre 3, qui ne parut qu'en.
1 1813 , et quia été réimprimée à Vienne, chex
1 Haslinger. Depuis lors Reste abitparallre aussi.-
: quelques fantaisies et variations pour le piano-
i NEDELMANN (Wilhbué on GmuMam),.
cantor t Essen, vers 1830, sur qui las biogra-
phes allemands gardent le silence, est auteur dr
I plusieurs recueils de chanta i trois on quatre
voix égales pour les enfants, publiés par livrai-
sons I Easen, chez BKdeker, en 1830-1839.
1 NEEB (Hemu), compositeur et directeur de
la Liedertafel (Société de chant), a Francfort-
: aur-le-Mein, est né en 1807 à Lich, dans la Hesaer
éleclorale. Il y fit ses éludes au séminaire de Fried-
berg, et y apprit la musique sous la direction du.
recteur Millier, auteur de t'opéra Die lettten
Tage von Pompeji { Les derniers jours de
I Pompél), qui lut représenté au théâtre de la
cour à Darmatadl, au printemps de 1865. Seco-
ue rendit ensuite! Bildingen, où il reçut des le-
çons du directeur de Is Société de chant ; puis it
fut envoyé à Francfort et y devint élève d'AJoys
Scbiailt pour le piano. Compositeur de mélodie»
d'nn caractère original, il a écrit aussi la musique
; des opéras intitulés Dominique Baldi, Le Cid,
( et Die Sehwtmen Juger lLetC\n»Mari noirs),
; qui ont été représentés au théâtre de Francfort.
, En 1160 Neen était directeur dea Sociétés de
, chant Eutonia et Gerœanica.
NEEDLER (Hum), amateur de musique
. distingué, est né à Londres en 1684. Son père,
. bon rtolonlsle pour son temps, lui Ht commencer
l'étude de son instrument, puis le plaça sons la.
direction de Jolin Banialer et de Pnrcell pooi la-
394
NEEDLER — HEEFE
composition. Needter fut le premier qui joui en
Angleterre les concertos de Corelll. En 1704 il
obtint un emploi supérieur dtuii les accises de
Londres, quoiqu'il ne loi Agé que de dii-neut
ans- Cet amateur mérite d'être mentionné dans
l'histoire de l'art comme ayant fondé, en 1710,
le Concert de ta musique ancienne. Il mourut a.
Londres le 8 août 1 700, a l'âge de soixante-quiiwe
NEEFE (CHHÉrrEn-TnÊo»B[LE ), né le 5 fé-
•rrier 1748, a Chemnitz, dans la Saxe, étudia
■ d'abord le droit a l'université de Leipsick, et
reçut dans le même temps de* leçons de Hiller
- pour la musique. De retour a Chemniti, il y
exerça pendant quelque temps la profession d'a-
vocat, malt continua sel études de musique, et
fit même quelques estais de composition qu'il
■ envoya à son maître, particulièrement des petites
sonates et d'autres pièces pour le clavecin, que
i Hiller a insérées dans ses Notices hebdomadaires
( Wœch entliche Ciaehriehten die Musik betref-
fend), de 1768. Encouragé par le suffrage de ce
Bmikkn distingué, Neefe prit la résolution de
renoncer à la jurisprudence pour se consacrer
i la musique, et dans ce dessein il se ren-
dit une seconde fois a Leipsick, en 1770. Il 7
trouva des encouragements et de fréquentes
■ occasions pour augmenter ses connaissances et
développer son talent. Le théâtre de cette ville
était alors dans un état prospère, et l'opéra alle-
mand v était accueilli avec faveur. Neefe ; fit
' représenter quelques pièces qui obtinrent un suc-
cès honorable, et qui furent publiées en partition
pour le piano. La place de clief d'orchestre du
théltre lui fut aussi offerte , et pendant plusieurs
■ années il en remplit les fonctions. Il ne quitta
cette position que pour s'attacher, en qualité de
chef d'orctie*tre, à une troupe de comédiens am-
bulants, avec laquelle il visita , depuis 1776,
Dresde, Hanau, Mayenne, Cologne, Manheim,
Heidelberg et Francfort ; nuls il alla à Bonn, nu
il eut la direction de l'orchestre du théâtre, et la
place d'organiste de la cour. Malheureusement
il ne jouit pas longtemps de ces avantages, car le
prince électeur ayant cessé de vivre en 1785, le
théâtre fut renne, et Neefe perdit le traitement de
mille Florins attaché a sa place de cher d'orchestre ;
il ne lui resta plus pour faire vivre sa famille qne le
revenu Insuffisant de sa place d'organiste. Il dut
chercher alors des ressources dans renseigne-
ment, et bieutût il compta parmi ses élèves les
personnes les plus distinguées de la ville; mais
le nouveau prince ayant réorganisé le spectacle
de la cour, Neefe dut rentrer dans ses fonctions
de chef d'orchestre et renoncer t celles de pro-
«èsseur. Peu de temps après, la guerre de 1» révo-
lution avec la France éclata; les années françai-
ses arrivèrent sur le Rhin, et le théâtre fut fermé
de nouveau. Neefe conduisit alors sa famile a
Amsterdam, et lit entrer sa tille au théâtre alle-
mand comme cantatrice; il aurait accepté lui-
même la place de chef d'orchestre de ce théâtre,
si son prince ne l'avait obligé i retourner A Bonn.
L'administration française l'employa comme ré-
gisseur du séquestre des biens de l'électeur; mais
la saisie définitive de ces biens ayant été déci-
dée, il perdit encore cet emploi. Sur ces entre-
faites, la troupe allemande d'Amsterdam l'étant
dissoute, la fille de Neefe entra an théâtre de Des-
aau, et lui-même y fut appelé pour en diriger l'or-
chestre, en 170S. Le temps des pénibles épreuves
semblait passé pour lui ; il commença » goûter le
plaisir dn repos après tant d'agitations. En 1797,
il joignit i sa place de directeur de musique au
théltre celle de. maître de concert de la cour;
mais un asthme le conduisit au tombeau, le 28
Janvier 1798, Neefe a eu la gloire d'être un des
maîtres qui ont dirigé les premières études de
Beethoven, H a écrit pour le théâtre : 1° Die Apo-
(hele (La pharmacie), k Leipsick, I77Ï, gravé SB
partition pour le piano. — 2° Amor'i Gvckkas-
fen( L'Optique de l'amour), ibid., 1773, gravé
en partition pour le piano. — 3* Die Einspruch
(L'Opposition), i Leipsick, 1773, gravé en paru-
tion pour le piano. — i" La plupart des airs dn
petit opéra Intitulé : Dorfbarbitr (Le Barbier
de village), gravé en partition pour le piano, k
Leipsick, 1771. — b" Henri et Lyda, gravé en
partition, k Leipsick, en 1777. — S* Zémireet
Axor, dont l'air : Ver blumen Kœnigin (La Reine
des fleurs) se trouve dans la collection d'airs d'o-
péraa publiée par Hiller en 1778, — 7e AdelheU
von Veltheim (Adélaïde de Veltheim), k Bonn,
en 1781 . — B" Chant des Bardes, dans la tragé-
die : Die Romer in Devtichland (Les Romains
dans la Germanie). — 9" Sophonisbe, mono-
drame, publié & Leipsick, eu partition pour le
piano, 1783. — 10" ZWeneuen Guttherrn. (Les
nouveam Propriétaires), gravé en partition pour
le piano, 1" et "i" parties, Leipsick, 1783 et 178*.
— H* Beaucoup d'enlr'sctes et d'autres mor-
ceau* pour des drames. Parmi les compositions
de Neefe pour l'église on remarque ■ 1° Le Pater
noiter, en allemand.— 2* L'ode de Klopstock :
Dem Unendliclien, k i voit et orchestre. Ses
principaux ouvrages de musique instrumen-
tale consistent en un concerto pour piano et
violon, avec orchestre; sii sonates pour piano,
gravées k Glogau, chez Gûntlier; trois enivres
de sonates pour piano seul, publiés k Leipsick
depuis 1774 jusqu'en 1784; fantaisies pour piano,
Bonn, Simrock ; variations sur
NEEFE — NEGRI
295
D/u FrvhstUck, ibid., 179Î; marcha des prê-
tres de la Flûte enclianiée. Tiriez, ibid. Heefe
a aussi »rr»ngé pour le piano beaucoup d'ope ru
de Motart et d'autres compositeurs , ou traduit
«a allemand des opéras de Grétrj, Dalavrac,
Deaaides, Paisiello, etc. Enfin on a de lui des
chansons pour les enfants, avec accompagnement
de piano, publiées a Glogau, chez Guuther, et
des mélodies pour le* Rive* et images de Her-
der; Leipeick, Breilkspfet Hesrtel. II est auteur
d'one dissertation sur tas répétitions «n musique,
insérée au Musée allemand en 1770, et de ren-
seignements sur ta musique à Munster et à Bonn,
dans le Magasin de Cramer (1" année, 1783).
NEEFE (M"*), (emme du précédent, dont
le nom de famille était 2INEC, naquit a Wena,
dans le duel» de Gotha, et reçut son éducation
musicale dans la maison du compositeur Georges
Banda. Apres arolr débuté sur te théâtre de II
cour de Gotha, elle pril un engageaient dans la
troupe de Seiler, en 1777, parcourut avec elle
nne partie de l'Allemagne, et devint la femme de
Neefe à Francfort, eu 1778. Elle a publié, dans
- la première année de la Gazette musicale de Leip-
sicli, une notice biographique sur son mari, qui
l'avait rédigée jusqu'à l'année 1781, et y ajouta
'Une continuation qu'on trouve page 360 du pre-
mier volume de cet écrit périodique.
NEGRI (César), né a Milan, surnommé par
le* Italiens if Trombone, fut un professeur de
danse très-célèbre dans le seizième siècle et au
commencement <lu dix-septième. Il est connu prin-
cipalement par on Traité de la danse et de la
musique propre aux ballets, intitulé : Nvove
inventions di batli, opéra vaghtssima di
Cesare Negri , nella ovale si donna i çiusti
modi del ben 'portar la Ma e di acamodarst
cor.ognileggiadria di moMmeiito aile creawe
e grazic d'amore convenevoll a tutti i cava-
tiert e dame per ogni sorte di ballo, balletto,
e brando d'Italia, d'Itpagna, edi Fronda,
ton figure bellisiime in rame, e regoU delta
mutica e tntavolatura qnali ai rlchiedono al
mono e al canto, divise in tre trattatit. Milan,
IBM, in-fol. On trouve en télé de l'ouvrage le
portrait de l'auteur, a l'Age de soixante-six ans.
NEGRI (MiRc-AmoiHE), compositeur, né à
Vérone, dans la seconde moitié du seizième
siècle, obtint la place de vice-martre de chapelle
de la cathédrale de Saint-Harc, a Venise, le il
décembre 1611, et mourut en 18îO. Il eut pour
successeur dans sa place Alexandre Grandi
(voyez ce nom), le 17 novembre de celte année;
lia publiée Venise, en 1613, des psaumes a sept
NEGRI (Joseph), né également à Vérone
dans la seconde moitié du seizième siècle, et
peut-être parent du précédent, fut attaché a la
musique de l'électeur de Ctlngne, eta publié a
Venise, en 1612 ; Madrigak «d aria.
NEGRI (François), de la même famille que
les précédents, naquit à Vérone, en 1609, et fut
'maître de chapelle Je l'église Santn-Bernardinn.
Il a composé beaucoup de musique d'église qui
est restée eu manuscrit, et a publié un recueil de
pièces de chant pour plusieurs voix, sous le titre :
Arie musicali; In Yenezia, app. Al. Vineenti,
1635, fn-4».
NEGRI (Mabik Ankb-Cijhebine) , canta-
trice distinguée, naquit à Bologne dans la pre-
mière année du dix-huitième siècle, et Tut élève
de Pasi, qui l'était lui-même de Pislocchi. En 1714
clle.fut attachée au théâtre du comte de Sport, à
Prague, et v chanta Jusqu'en 1737 ; aura elle re-
tourna en Italie oit elle brilla sur plusieurs théâtres
jusqu'en 1 733, époque où elle fut engagée par
Haendel, pour chanter è son théâtre de Londres,
NEGRI (BemoIt), professeur de piano au
Conservatoire de Milan, est né t Turin le 23 jan-
vier 1764. Après avoir fait ses études en celte
ville, sous la direction de l'abbé Ottaui , puis à
Milan, sous Boni lace Asioli, il obtint en 1810 sa
place de professeur au Conservatoire de cette
ville. En 1823, il a été nommé maître de cha-
pelle de la cathédrale. Ce musicien s'est fait con-
naître par un traité élémentaire de l'art de jouer
du piano, intitulé : Supplemmto ai metodi di
piano-forte, composta e dedicato aile sue al-
Uevi; Milan, Ferd. Arlaria, 1821, in-fol. de 11
pages. Dana un voyage qu'il a fait a Paris, il a
fait imprimer nn opuscule, Intitulé : Instruction
aux amainin du chant italien ; Paris, Paclni,
in-B" de 34 pages 183*. Il a aussi publié de sa
composition : 1° Nocturne pour piano et flûte
sur unafrdeRossini; Milan, Ricordi. — ï" Pot-
pourri pour piano et flûte sur des thèmes de la
Donna dellago; Milan, Bertuïxi. —3° Grande
polonaise brillante et expressive pour piano seul;
Milau, Ricordi. — 4* Variations pour harpe et
piano sur la cavatlne Di lantipalpiti; ibid. —
5" Grande Sonate pour piano seul; ibid. Negriest
mort è Milan, le 14 mars 1854, à l'âge de soixanle-
On connaît aussi sous le nom de Negri quel-
ques compositions pour la flûte imprimées à Mi-
lan, chez Ricordi; j'Ignore si elles appartiennent
au mente artiste.
NEGRI (Ginuo BAN-PIETRO DE'), amateur
de musique, né è Milan, dans la seconde moitié
du seizième siècle, d'une famille noble, s'est fait
connaître par plusieurs oeuvres de chant dont
je ne connais que ceux dont les titres suivent :
396
NEGR1 — HEHRLICH
1° Grazie ed affelti di musica moderna, a
una,due,etre voci. Dacantarenelclavicordio,
chitarrone, arpa doppia, et altri simili iiCro-
menti. Opéra quinte, inMUano, oppressa Fi-
lippu Lomazxo, 1613, in fol. Ce recueil contient
44 chante dans le nouveau style mis en vogue
pir Jules Caccbii. — 2* Seconda lityo délie
graxie ed affeti di musica moderna a una ,
due, être voci. Da cantare, etc. Opéra otlava;
in Venetta, appresso Giaeomo Vincenti, 18.15.
In-fol. Ce recueil contient 23 chants.
NEGRI-TOMI (Anne), surnommée la Mes-
trina, naquit à Venise, ou plutôt à Maire,
près de cette ville, vers le milieu du dû-sep-
tième siècle. Elle fut considérée comme une
de» plus liabiles cantatrices de l'Italie, depuis
1670 jusqu'en 1685.
NEHRLICH (Jk»k-P[kkbe- Théodore), pia- '
niste et compositeur, eat né à fclrfurt, en 1770. .
Doué d'henrenses dispositions pour la musique, ,
il les cultiva de bonne heure, et pendant qu'il
taisait tes premières études au collège il reçut des
leçons de Weimar, qui le rendit habile dans la
lecture a première vue. Plus tard on l'envoya a ,
Hambourg près de Cbn ries-Philippe- Emmanuel
Bach, qui lui fit faire de rapides progrès sur le
piano ; mais ayant perdu, d'une manière mattrn- j
due et prématurée, a* voix de soprano, il ne put
restera l'école de Sainte-Catherine, et fut obligé
de retourner à Erfurt. Il y trouva heureusement
dans les excellents organistes Kiltel et Haesler
des guides pour la continuation de ses études : il
perfectionna, sous leur direction, les connais-
sances qu'il avait acquises. Le désir qu'il éprou-
vait de pouvoir jouer de plusieurs instru-
ments le décida a se mettre en apprentissage
pour cinq ans cher le musicien de la ville a Gœt-
tingue; sa persévérance triompha des dégoûts
inséparables d'une semblable position. Il n'avait
point encore achevé ce temps d'épreuves lorsqu'il
exécuta a Gœltingue, dans un concert donné le
la janvier 17BS, un concerto de piano de sa com-
position , dont Forkel a Tait un éloge que Gerber
a eu sous les yeux. Après avoir passé les cinq
années de son engagement à G cet lingue, Nehriich
obtint, sur la recommandation de Haesler, une
place de professeur de musique dans une famille
riche à Dorpat , en Kslhonie. Il resta dans cette
situation pendant plusieurs années; des motifs
Inconnus la lui firent ensuite abandonner pour
se rendre ■ Moscou. Des variations pour le
piano sur des airs russes, qu'il publia à Péters-
bourg le firent connaître avantageusement, et
bientôt il Tut le professeur de piano le plus re-
dierehé parmi ceux qui se trouvaient a Moscou.
Les événements de la guerre de 1BH l'obligèrent
à sortir de cette ville; mais plus tard il y re-
tourna et ; reprit la carrière de l'enseignement
jusqu'à sa mort, arrivée en 1817. On connaît de
cet artiste : 1° Airs russes variés pour le piano,
op. 1; Pétersbourg, 1795. — 1* Idem, op. 3;
op. 3 ; Moscou- — 4" Six leçons pour le clave-
cin, op. 4; ibtd. — 6° Vingt-quatre prélude»
dans Ions les tons majeurs et mineurs, op. 5 ;
ibid., I7B8. — 6° Fantaisie et variations sur un
air russe, op. fl ; Pétersbourg, I80Ï.—7" Vingt-
cinq odes et hymnes spirituelles de Geuert, op 7;
Leipsick. — g0 Quelques airs variés pour (e
NEHRLICH'C.-G.), professeur de cbanl à
Berlin, est né en Saxe vers 1S10 et a fait se*
études musicales i Dresde. En 1839 il ouvrit
una école de chant à Leipsick, puis il publia une
théorie très- développée de cet art, sous ce titre :
Ber Gesangkwut oder die Geheimnitse der
grosse^ italienischen unrf deutschen Gesang-
meuter aller wid neuer Zett, vom physiolo-
gische-psyçhologischen , xttheltsehenund pœ-
dagogischen Stundpvnkte ans betrachtet, etc.
(L'Art du cbanl, ou les Secrets des grands maî-
tres de chant italiens et allemands des temps an-
ciens et modernes, etc.); un gros volume in -8*
avec des planche* nnatomiques des organes de la
voix; Leipsick, B. G. Zeubner, 1841. A peine cet
ouvrage eut-il paru, que M. Mannsfein (voyez
ce nom), auteur d'un livre intitulé ; La Gronde
École de chant de Bernaccki de Bologne , pu-
blié a Dresde en 1835, adressa à la rédaction de
la Gazette générale de musique de Leipsick,
une longue réclamation dans laquelle 11 qualifie
le travail de M. Nehrlicb d'impudent plagiat.
Fink, alon rédacteur en chef de celte gazette
publia, dans te ns 42 de l'année 1841, une ana-
lyse sévère de cet ouvrage, et, entrant dans les
vues de M . Msnnslein, donna une liste étendue
des chapitres et des passages qui ont de l'ana-
logie avec les principes exposés dans la Grande
École de chant de Bernaeehi. M. André Som-
mer, professeur de philosophie , fit à cette ana-
lyse partiale une réponse péreniptolre qui parut
dans le n° 45 du même journal de musique, et
démontra par des arguments sans réplique que
les prétendus plagiats ne sont autre chose que
les principes qui sont les bases de l'art du chant,
lesquels se trouvent dans les livres de Tosï, de
Mancini, de Mengoxiï, partout enfin; principes
qui sont le fruit de l'expérience de tous les temps
et n'appartiennent à personne en particulier.
Nehrlicb s donné une deuxième édition re-
maniée et fort augmentée de son livre sous le
titre : Die Gesattgtitntt phgsiologisch, psycho-
HEHKLICH — NRITHARDT
!9T
logitch, xstketisck und pœdagagUch darge-
tîeilt (L'Art du r.liifll : exposé" phy Biologique,
psychologique, esthétique et pédagogique) ; Lei-
psick, B.-G. Teubner, 1853, un vol. gr. io-8",
de 500 pages, avec deux planches. En 1846,
l'autenrdeeelonmge ouvrit une école de chant
■ Hambourg, et en 1850 il s'établit a Berlin.
On a du mente professeur une méthode pratique
de l'art du chant intitulée i Gesangtckule fia-
gebildete Stiinde ; Stn Theor. — prakt. Hand-
bueh filr Aile, etc.; Berlin, Logier, 18*4, in-*".
NEIDHARDT (Jean-Geokcbs), né à Ber-
etadt, en Silésie , dans la seconde moitié du dix-
septième siècle, lit de bonnes études aux uni-
versité» de Jéna , de Ldpsick, et en dernier lieu,
de Kanigsberg, où il suivit un cours de (néo-
logie. En 1720 il obtint la place de maître de
chapelle a l'église de la citadelle de cette der-
nière Tille, el il mourut dans cette position le
1" Janvier 1739. Lorsqu'il élail encore étudiant
a Jéna , il publia son premier livre relatif a la
musique sons ce titre : Beste und leUKtate
Temperatur du Monochordi, Vermtttelst
welcher das hevtige* Tagei braachliehe Ge-
ntultiatoulco-Cliromaticum aho cingerichlcl
wird, etc. (Le meilleur et le plus facile tempé-
rament du monocorde, etc.), ïéua, 1700,
in 4° de 104 pages. Avant que cet ouvrage
parut, la matière n'avait été traitée ni aussi bien,
ni d'une manière aussi complète et avec autant
d'ordre. Les huit premiers chapitres renferment
des tables do proportions de tous les intervalles
diatoniques, chromatiques et enharmoniques,
au point de départ de tous les degrés de l'é-
chelle chromatique pria sur le monoeborde. Les
travaux d 'bu 1er, ni ceux des autres canoniales
n'ont rien ajouté a ceux de Neidhardt sous ce
rapport. Je possède un précieux exemplaire de
ce petit Traité annoté par Nichelman ( F. ce
nom), et qui a appartenu a Marpurg, puisa
Forfeel. Dix-huit ans après que ce livre eut été
publié, Neidhardt G t paraître un opuscule sur
un sujet analogue, intitulé : Seçtio Cawmit
Kaattoniei, sûr vœlligen Kiehtigkett derGe-
neram modvlandi ( Division du canon harmo-
nique pour la complète justesse des intervalle!
des sons), Ku-uigsberg , 1734, in-tade 36 pa-
ges. Ce petit ouvrage a de l'importance, car il
me parait être le premier où les logarithmes
ont été appliqués au calcul des intervalles. Enfin
l'auteur de ces travaux fit une excellente com-
paraison des divers systèmes de tempérament au
moyen de circulations complète* de quintes, de
tierces majeures et de tierces mineures, dans
le livre qui a pour titre ; GxnlsUehe tnth&pfle
mathematische Abihetlvngen det DialonUcK-
chrmnatUcken lempenrten Canonis Jfono-
chordi, etc. ( Division parfaite et mathématique
du canon diatonlco-cliromatico- tempéré du mo-
nocorde, dans laquelle on montre comment on
peut trouver tous les tempéraments, etc. ), Kœ-
nigsberg 1732, in-** de 53 nages. Gerber cite
une édition du même ouvrage datée de Leip-
sick el de Kœnigsberg, 1734 ; on en trouve un
exemplaire dans la Bibliothèque rojale de Ber-
lin. Nom apprenons de Maltheson ( Der volkom-
meiie Kapcllmeiiter, troisième partie, ebap. 18,
page 351} que Neidhardt fui le premier qui
traita d'une manière mathématique des accords
brisés , c'est-à-dire des batteries et des arpèges ,
dans un Traité de composition écrit en latin , et
qui est resté en manuscrit : nous voyons dans
le Dictionnaire des musiciens de la Silésie,
par Hoffmann , que cet ouvrage se trouvait
dans la bibliothèque de Reichardt, en 1812.
Jotan» compositeur, Neidhardt a publié les Sept
isaumes de la pénitence.
NEILSON (LionENCE-GORNÉLioB), organiste
et pianiste anglais, naquit a Londres, vers I7B0.
A l'âge de sept ans il accompagna ses parents
en Amérique ; il y perdit sou père et revint en
Europe. Une spéculation sur la pèche de la tor-
tue causa ts ruine de sa famille. Neilsnn --liait
atteint sa quarantième année lorsqu'il embrassa
la profession de musicien. Il se livra d'abord a
leignement à Nottingham el a Derby, puis
organiste I Dudley. Mécontent de sa posi-
tion dans cette dernière ville, il ta quitta après
deux ans, et retourna a Nottingham. Après la
mort de Samuel Bower, organiste i Cbesterfietd ,
il lui succéda comme professeur de musique,
mais 11 n'obtint pas de le remplacer t l'orgue de
cette paroisse; néanmoins il continua d'y fixer
sa résidence. Neilson vivait encore en 1830,
mais depuis cette époque , on n'a plus de ren-
seignements sur aa personne. On a gravé de sa
composition, è Londres : 1° Trois sonates pour
le piano, op. 1. — S* Une idem, op. 3. —
3" Douze divertissements pour le piano. —
4* Trois duos pour deux flûtes. — 5° Trois re-
cueils d'airs pour une flûie seule. 6* Journal
de pièces pour la flûte ; 11 en a paru six numé-
«. — 7* Douze duos pour deux flûtes. —
8° Un livre de psaumes et d'hymnes pour l'é-
glise; et des airs détachés a
NEITHABDT (Hdibi-Adcdstb), composi-
teur et directeur des Domch or a Berlin, et*, né
à Schleii, le 10 août 1703. Élève de l'organisle
de la cour Ebhardt , il apprit de lui le chanl, le
clavecin et l'oigne, puis il se livra è l'élude de
la clarinette et entra a la chapelle princlèrc de
298
HEITHARDT -
Schleil poor y jouer cet instrument. En 1813,
époque do soulèvement de l'Allemagne contre
la domination française , Il entra comme volon-
taire dan i un bahv..in de chasseurs et G t le*
campagnes de I81S, 1814 et ISIS. De retour h
Berlin en 1816, et libéré du service militaire,
M. Neithardt se livra à l'exercice de son art.
En 1(39, il ■ été nommé directeur du chœur du
Dam , dont 11 remplissait encore le* fonctions
en 1860. Parmi ses compositions gravée*,, qui
sont au sombre de plue de cent œuvres, on
remarque : 1* Symphonie concertante pour deux
don, Leipsicfc, Breitkopl et Haertel — ï* Des
marches pour musique militaire, op. as, Ber-
lin, Lane. — 3° Des quintettes pour Bute, vio-
lon et basse, op. S et 17 ; Berlin, Schlestnger. —
4° Des quatuors et des trios pour cors; iuid.
— S" Des duos pour le même instrument, —
6" Des sonates pour piano seul — 7" Des diver-
tissements et des pièces île différents genres pour
cet instrument. — 8° Des variations, idem. —
a* Un très-grand nombre de cahiers de danses ,
valses et polonaises pour le même instrument.
— 10° Plusieurs suites de marches, id. —
il* Des chants pour quatre vols d'hommes. —
13* Des chants à voix seule avec accompagne-
ment de piano, des hymmea et de* chœurs,
M. Neltliardt a écrit aussi 11 musique de l'opéra
Manfred et Juliette , qui a été représenté à
KœnigstMi'g , en 1835. La plupart de se* pro-
ductions ont paru à Berlin sous le titre : Sam-
mlung religteescr Gesange xlterer und neues-
ter Zeit, M. Neithardt a publié nu recueil
ix de musique religieuse de
es qui font partie du ré-
pertoire de l'excellent chœur dn Dont , a Berlin.
On v trouve quelques morceaux bien écrits de
l'éditeur, et son potrait; Berlin, Bote et Bock.
NELV1 (Jobkpb-Miihe), né à Bologne
en 1807, fut élève, pour l'orgue et le contrepoint,
de Floriano Aresti , puis de Riccieri. En 1725,
il se rendit en Pologne, en qualité de maître de
chapelle du prince Stanislas Rxewocki, généra-
lissime de la couronne, puis entra an service
du prince de La Tour et Taxis, à Ratisbonne.
De retour à Bologne, en 1 734, il y remplit les
fonctions de maître de chapelle dans plusieurs égli-
ses , puis tut appelé a Vilerbe pour y diriger la
cbapellodelacatuédrsle. Agrégea l'académie des
Phi harmoniques de Bologne, en 1713, il en fut
nommé prince en 1737. Nefvi a Tait représenter
dans cette ville, en 1733, Amornato trà le om~
Ère. L'année suivante il donna: L'Odioredivivo.
NEMETZ (Arme), professeur de musique
à Vienne et chel de la musique d'un régiment au-
trichien, naquit en Bohême en 1799, et mourut a
NENNA
Tienne le 31 septecnhre 1M6, après une douloa -
reuso maladie dont la durM avait été de 18 mois.
Cet artiste a publié, clieaDiabdli, en celte ville :
Honuchule fur dot Etnfache, dot Machine*
und dot Signalhorn ( Méthode pour le cor or
dinaire , le cor à pistons , et le cor de signal ) ,
1818. — 2° Nevette TrampetcnsckuU ( Nouvelle
éoole de trompette), idem. — 8° Neuetle Poiaun-
xhvle (Nouvelle méthode de trombone), idem.
NEMORAR10S(Johl*bos), mathématicien
et philosophe qui vécut dans le septième siècle,
a écrit Arithmettca muilca, Spitome in
Aritiimeticam Boetii et alla opuscula mathe-
matica, qu'on a imprimé à Pnris en 1503,
in-fol. Juscher (Gelelirten Lexie.) l'appelle fie-
marottes, et le fait vivre au commencement du
treizième siècle. C'esl probablement de cet
écrivain que Menenoe a voulu parler lorsqu'il
dit ( Harmonie universelle, liv. I, page 54 } :
■ Il faudrait deacrire les 7', I* et 9* (livres) d'Eu-
• clide et le premier livre de la musique do
■ Jordan, si on vouloit dire tout ce que la ma-
• sique emprunte de l'arithmétique. » L'Arith-
métique de Jordanus Kemorarius, divisée en
dix livres, a été publiée par Henri Estienne,
avec le traite spéculatif de musique de Jacques
Faber ou le Febvre d'Etaples, l'Abrégé de
l'Arithmétique de Boèce, et l'analyse d'un jen
arithmétique appelé lAtdut rKytmtmachUe. Le
volume a pour litre ; in hoc opère contenta
Arithmettca decem Obrti demotutrata ;
Muiica Itbris demamtrata quatuor; Epi-
tome in tibros arithmeticoi dlvi Severini
Boetij; Rytkmimachùe Indus qui et pugna
numcrorum appeilatur. Au dernier (euilleLon
lit : Ad studiommuiilitatem Benrici Stepkani
labore et lumptu Parhysiis Anno salttiit Do-
mini, 1514, in-fol. Le dixième livre du traité de
Jordanus Piemorarius est relatif aux proportions
aritlimé tiques et géométriques dels musique.
NENN A ( Pompohius ] , compositeur de ma-
drigaux, naquit à Bari , dans le royaume de
Naplee, vers 1660. Il fut créé chevalier de l'É-
peron d'or, et couronné de lauriers, à Naptes,
en 1611. Bien qu'on ne connaisse aujourd'hui
aucune des premières éditions de ses composi-
tion*, il est certain qu'elles ont dû paraître
dansles dernières années du seizième siècle, puis-
que l'on trouvé quelques-uns de se* madrigaux
dans le recueil de pièces de ce genre a deux
voix , de divers auteurs de Bari , publié à Venise
en 1585, et que 1* collection intitulée : Melo-
diaoiimpica dl diverii eccellentiuimimutici
(Anvers, P. Phalesio, 1594), renferme deux
de ses madrigaux à cinq voix. La quatrième édi-
tion du septième livre de ses madrigaux a cinq
HENHA — NÉRON
299
voix parut n Venise en 1634. On doit donc consi-
dérer comme des réimpressions louteti le» édi-
tions de» rtiiers livres de ces madrigaux indiqué!
par le père Martini, dans la table des auteurs
elles au deuxième volume de son Histoire gé-
nérale de la musique; ces éditions sont les lui-
tantes : i° Madrlgali a cinque vod, lih. 1, 1,
3, 4, b, 6, 7, 8, Venise, 1009, 1611, 1613, 1617,
t6!6, l634,in-4°. Je possède la quatrième édi-
tion du sixième livre à i voii ; elle a pour titre :
Dl Pompoiiio iVenna, cavalière di César» il
seito libre de Madrigali a cinque vod. Quaiia
tmpresilone. Stampa del Gardano in Ve-
netia, ISIS, -appretto Barth. Magni , in-4J.
— Y Madrigall a qvaltro vod, lih. 1, ib.,
1631, iu-i". Le titre de la quatrième édition du
septième livre a cinq voix est celui-ci : ffenita
( Pomponio ), cavalière Cetareo ; il lettime
libro de Madriçali a cinque voci, quarto
imprutione. Stamperia del Gardano, in
Venetia, 1624, ln-4". La musique de Nenna
marque d'une manière particulière l'époque de
transition de l'art k laquelle il appartient. Son
'chant manque de grtce et le rlijltanw. en est
faible; mais son harmonie entre résolument dans
le système créé par Monteverde , et lee intona-
tions les plus difficiles pour les voix, telles que le
seconde et la quarte diminuées, sont fréquemment
employées par lui avec une grande hardiesse.
N BAI {Ssikt-Ph turra) , lopdeleer de le congré-
gation fie l'Oratoire, en Italie, niquit à Florence le
Il juillet 1516, d'une famille noble, et ae rendit à
Rome , li l'âge de dix-huit ans , peur y acltever
ses études. Ses sentiments pieux le décidèrent i
se retirer du monde pour ae livrer au soulage-
ment des pèlerins qui visitaient Rome. En 1591,
il Tut ordonné prêtre , entra dans la commu-
nauté de Soi nt- Jérôme , et se chargea du soin
d'instruire des enfants. Il tenait A cet effet des
conférences dans l'église de la Trinité. Plus tard
il associa quelques jeunes eccléslsstiques à ses
travaux, et les réunit en communauté, sous le
nom à'Oratorli, en 1564. C'est alors qu'il com-
mença a Introduire la musique dans les exercices
religieux de ses disciples. L'excellent composi-
teur Animueda fat le premier qu'il chargea du
soin d'écrire, pour ces exercices, des eanlfcmes
qui étaient exécutés par les élèves de Saint-Phi-
lippe. Il fut publié k Rome deux livres de ces
cantiques, tant en langue italienne qu'en lan-
gue latine, sous le nom de Laudi, en 1565 et
1570. Après la mort d' Animueda , l'illustre Ps-
lestrina, ami du fondateur de l'Oratoire, rem-
plaça ce martre , et composa aussi beaucoup de
morceaux dont le charme attirait en foule les
amateurs de musique aux excrcluoa des Filip-
phd, comme on appelait alors les Pères def l'O-
ratoire. Ces eiercices musicaux furent l'origine
des Oratorios ou Oratoires • espèces de drames
pieux sur lesquels les plus grandi compositeurs
se sont exerces dans les dix-septième et dis -hui-
tième siècles. Saint- Philippe Nerf mourut a
Rome, le M mai 1595.
NER1 (Maxmilieh), excellent musicien de
l'école vénitienne , Tut nommé organiste du pre-
mier orgue de l'église Saint-Marc , de Venise, le
18 décembre 1644. En 1664, il quitta cette po-
sition pour celle de premier organiste du prince
électeur de Cologne. L'époque de si mort est
ignorée. Cet artiste a publié de sa composition :
1° Sonate e Canzont a qMatlro stromenti da
Chieta e da Caméra, cou alcane correnti ,
op. 1; Venise. — V Sonate a 3-11 ttramenii,
op. 2; tbid.
NER1 (Braorr), maître de cliapellede la ca-
thédrale de Milan , né a Rfmtnl , est considéré par
ses compatriotes comme un bon compositeur de
musique d'Eglise. On dte de lui avec éloge des
poésies sacrées mises en musique i plusieurs
voix , et exécutées en 1815 à l'église S. Fedele ,
i Milan , par un chœur de seiio jeunes garçons.
NERI-BONDI (Michkl), pianiste et com-
positeur, naquit a Florence , en 1769. Btrlon-
meo Felici lui enseigna la composition et l'ac-
compagnement pratique. En 1811 Meri-Bondi
était premier accompagnateur au théâtre de la
Pergola, dans sa ville natale. Il a écrit plusieurs
morceaux de musique d'église estimés , et a fait
représenter a Florence les opéras I Saccenli
alla modn, et La Villanella rapita.
NÉRON (Lncros Donitius NERO, connu
bous le nom de), empereur romain, célèbre par
ses vices, ses crimes et ses actes de folie fu-
rieuse, naquit a Antium, le 13 décembre de la
trente-septième année depuis J.-C. L'histoire de
sa vie n'appartient pu a ce Dictionnaire : Ta-
cite et Suétone nous l'ont transmise, et on la
trouve dans toutes les biographies générales. II
n'est ici mention de ce monstre qu'a cause de
soei penchant pour la musique, et de ses préten-
tions aux succès de chanteur et de dlliarede:
Un Grec , nommé Terpm, lui avait enseigné
A jouer de la Ivre. Après le meurtre de sa mère
Agrippbe, Néron s'était relire » Maples; ce fut IA
qu'il Bl le premier essai de son talent en public;
l'éclat du triomphe qu'il j obtint attira près de
loi une multitude de musiciens : on dit qu'il en
retint dnq mille A son service , leur donna un
costume particulier, et leur apprit comment il
voulait être applaudi. Plusieurs rois, dans des
jeux publics, Il se fit adjuger le prix du diant,
de la Ivre ou de la ilote. Il avait aussi la pré-
MO HÉRON -
tention d'Être compositeur. Voulut un jour
chuter la prise de Troie , il Ht mettre le feu a
un des quartiers de Rome , el placé sur la ter-
rasse de son palais, il ne cessa de jouer de la
flDte pendant toute la durée de l'incendie. Non
satisfait des applaudissements des Romains, il
parcourut la Grèce avec une auite de musicien»
et se présenta dans les concours de musique des
fêles publiques : la terreur qu'il inspirait ne
permettait pas de lui refuser les prix auxquels il
n'aurait pu prétendre par son liabileté. Pendant
son séjour en Grèce, il envoyait régulièrement
au sénat le* bulletins de ses victoires musi-
cales. On dit que le nombre de ses couronnes
s'élevait a dix-huit cents. Lorsqu'il retourna
a Rome, il fil pratiquer des hrèclies dans les
murailles des villes qui se trouvaient sur sa
route , comme c'éleit l'usage pour les vain-
queurs aux jeux olympiques, et il rentra en
triomphe dans la capitale de l'empire, monté
sur le char d'Auguste, et ayant a ses cotés un
joueur de flûte nommé Diodore. Lorsque Sabi-
nua, préfet du prétoire, eut décidé les soldats
à élire Galba pour empereur, Héron se donna la
mort, le 11 juin de l'année f.M; après s'être écrié :
faut-il qu'un si bon musicit i périsse! Hélait
âgé de trente et un ans, el en avilt régné quatorze.
XERIIDA (jË»H-B.u»Ti5TE-GEORe.Ei), lialnle
violoniste et violoncelliste, naquit en 1704 à Ros-
siez , en Bohème. Attaché d'abord au service
des principales églises de Prague , il fut appelé
a Dresde en qualité de premier violon de la
chapelle de l'électeur. Après y avoir rempli ses
fonctions pendant plus de trente ans, il se retira
en 1773, a cause de son âge, et mourut en 1780,
a 74 ans. Ses deux fils (Louis et Antoine-Fré-
déric ) furent, comme lui, musiciens de la cha-
pelle électorale , a Dresde. En 1763, Neruda a
publié six trios pour deux violons et basse;
chezBreitkopf, à Leipsick. Il a laissé en rrinus-
crit : 1* Dix-huit symphonies pour l'orchestre.
_ i° Quatre concertos pour le violon. — 3° Vingt-
quatre trios pour deux violons et basse. —
4" Six solo* pour violon. Parmi ses trios, on
en cite six qui sont remplis de bonnes fugues.
NERUDA ( JEMi-CnnriiosTOUE], frère du
précédent, né à Rossiez, le 1" décembre 1705,
fut un violoniste distingué. Après avoir exercé
sa profession S Prague pendant plusieurs années,
il entra dans l'ordre des Prémontrés, au cou-
vent de Slrahow, ou il mourut le 1 décem-
bre 176S. J'ignore s'il a laissé quelques composl-
NERV1DS (Lion*»), capucin, né en Bel-
gique vers la lin du seizième siècle, a composé
plusieurs ouvrages de musique d'église, parmi
lesquels ou remarque les suivants : 1>lCmt#*r
4,0, 6 et 7 vocum, Anvers, 1610, in-4\ —
ï° Caniionet sacra, et Litmlx D. B. M. Virg,
tt voe., iliid., 1023, in-4". Trias harmonica sa-
a-arum canlionum, cuin boita continua ad
organum, ibid., 1031, in 4°.
NESER (Jean), né a Winabach, dans le
Brandebourg, vers 1570, entra a l'âge de neuf
ans dans La chapelle du margrave Georges-Fré-
déric, qui lui accorda une bourse pour laire ses
études 1 l'université, et qui lui Dt ensuite obte-
nir la place de directeur de l'école de chant i
Heilbronn. Il publia, pour l'usage de cette école,
un recueil d'odes latines à quatre et cinq voix,
sous le titre : Hymni taeri in imum Ittdi il-
lustrit ad fontes talutares : Helodlis et nume-
rismusicis compositi ctcollecti, etc. BofU'Va-
rlxorum.ex offkind Matthasi Pfeilsciimidii,
anno Chritti 161», in-8° de y feuilles. Il v a
une deuxième édition de cet ouvrage a laquelle
est ajoutée une méthode élémentaire de musi-
que; elle a pour titre : Itymnos sacras selee-
tlorct et canUlenat nannultas quai votant
gregoriamas, qaibus in fine adjuncta suecincta
toque genulna instilutio ad musicis et nu?n&-
roruni vulgarivm seientiam in wsum sckolx,
Culmbarcntis edit. Wolfgang Erdmann
Bet/er. Norimbergx, apudJoh.-Jonas Fotser-
hormg, lest, in-8°.
NESSHANN (Chmstophb-Fbédéwc). or-
fèvre-joaillier, à Hambourg, et amateur de mu-
sique, né vers 1700, était parvenu en 1793 à un
rare degré d'habileté sur la trompette. Il Tut un
des première qui firent des essais pour donner i
cet instrument l'échelle chromatique, au moyen
de clefs : celle qu'il avait faite avait deux octave*
avec tous les demi-tous. Cet instrument différait
du bngle, en ce qu'il avait conservé sa forme or-
dinaire et le diamètre de son tube, en sorte que sa
qualité de son était réellement celle de latromnette.
NETZER (Joseph), compositeur, né dans
le Tyrol en 1808, fit ses éludes musicales a 1ns-
pruck, puis se rendit à Vienne, oh il fit repré-
senter, en 1839, l'opéra intitulé: Die Belage-
rung von Gotheiibvrg (Le siège de Golben-
bourg). Dans la même année il y fit eiécuter une
symphonie dont il fui rendu uu compte avanta-
geux dans les journaux En 1841, il donna au
théâtre de la Porte de Carinthie son opéra ro-
mantique Intitulé Mara, qui obtint un brillant
succès et fut joui dans les années suivantes a
Prague, a Berlin et i \eipsick. Cet ouvrage (ut
suivi, en 1844, de l'ocra Die Eroberung von
Granada ( La Conquête de Grenade ). Dans la
même année M. Hetrer accepta la place de cliei
d'orchestre de la société Kxtlerpe. En 1845, il
NETZER — NEUBAUER
retour** à Vienne et y fat nommé cltef d'or-
chestre du Ihéàtre An der Wien(sor la Vienne),
où il fil jouer, en 1846, son opéra Die sellette
Bochzeit ( La Noce extraordinaire). Rappelé a
Leipslck en 18*6 pour y reprendre sa place de
chef d'orchestre de la société Euterpe, il donna
dans cette Tille son opéra DU Kœnigin von
Kpslilien, (La Reine de Caslille). Cet artiste était
encore a Lejpsirk au moment delà révolution de
IS4B. Apres celle époque, au n'a pins de ren-
seignements sur sa personne. On a publié de aa
composition plusieurs œuvre» de Lieder avec ac-
compagnement de piano.
NEUBAUER (FRAsçois-CunÉrtm), violo-
niste distingué et compositeur, était fila d'un
paysan et naquit a Horxiu, en Bohême, ver*
1700. Le maître de l'école oh il fui placé dans
son enfance découvrit ses rares dispositions
pour la musique, et .n'attacha a les développer.
Les progrès de Neubauer furent rapides, et quoi-
que fort Jeune lorsqu'il se rendit à Prague , il
possédait non- seule m uni une connaissance as&ex
étendue de la langue latine, dua laquelle)! l'ex-
primait avec facilité , mai* il était déjà violoniste
habite et compositeur élégant. Après avoir passé
quelques: années a Prague, il alla à Vienne, y ni
In connaisHnce de Haydn, de Mozart, et de son
compatriote WrauiUky, dont U étudia les ou-
vrages avec fruit. Il écrivit A Vienne l'opéra
Ferdinand et Yorleo, qui Tut représenté an
théâtre de Schikaneder, et qui fut publié en par-
tition pour le piano. Lorsqu'il quitta Vienne, Il
voyagea en donnant des concerts et vécut al-
ternai i veinent a Spire, Heilbronn, Mayence, Co-
blence, et dans quelques autre* villes qui avolsi-
nent le Rhin. Homme de talent et même de gé-
nie, il vivait d'une manière indépendante et
dans le désordre, s'enivrant chaque jour, et tra-
vaillent ao milieu du bruit dans les salles com-
munes des auberges ail il s'arrêtait. En 1790 le
prince de Weilbourg le choisit pour diriger sa
chapelle ; mais peu d'années après, le pays fut
envahi par les armées françaises, la chapelle fut
dissoute, et Neubauer se réfugia A Mlnden, ou U
demeura jusqu'à ce que le prince do Schaumbourg
le fit venir à Bucke bourg, en qualité de maître
de coucerl. Ce prince lui ayant pertni* de faire
exécuter ses compositions dans sa chapelle,
Jean-Chriilopbe-Frédéric Bach , qui la diri-
geait, ne vit pas sans un aecret dépit que ces
ouvrage* entérinaient des effets d'instrumen-
tations et des modulations où il y avait plus
de nouveauté que dans les sieatt; il ne put
l'empèclier d'exprimer une opinion peu favo-
rable a ces productions, où il avait remarqué
plusieurs fautes contre la pureté de l'harmonie.
Instruit de cette critique, Neubauer ne garda
aucune mesure, et porta au vieillard le défi de
traiter concurremment un sujet de fugue; mais
cette affaire fut assoupie et n'eut pas de suite.
Peu de temps après, Bach mourut, et Neubauer
lui succéda comme maître de chapelle. La posi
lion honorable qu'il venait de prendre lui per-
mit d'épouser une demoiselle de bonne famille
de BQckebourg; mais il ne jouit pas longtemps
des avantages de s* nouvelle situation, car il
mourut à l'âge de trente-cinq ans, le 11 octobre
1795, de* suites de ton intempérance. On doit
regretter que le désordre de sa vie, la précipita-
lion qu'il mettait A écrire ses ouvrages, et le dé-
faut d'instruction solide dan* le contrepoint ne '
lui aient pas permis de développer les doua heu-
reux qull avait reçus de la nature ; car il était ni
pour être un compositeur remarquable. Telles
qu'elles sont, ses productions renferment une
multitude de traits heureux qui Indiquent une
excellente organisation . Quoiqu'il soit mort jeune
et que sa vie ait été fort agitée, il a beaucoup
écrit, et la plupart de ses productions ont été
favorablement accueillies par le publie.
La liste des principaux ouvrages de Neubauer
se compose de la manière suivante : I' Sym-
phonie* à grand orchestre, op 1 ; op. 4, n"
1, î, 3; op. 8, n" 1, 1, 3, Offennach, André;
op. 11; fa Bataille, ibid., op. It, n" 1, 2, 3,
ibid. — 1" Quatuors pour 1 violons, alto et
basse, op. S, n" 1,2,), Offentach, André; op.
6, n» 1, a, 3, 4, ibid.; op. 7, n« i, i, 3, ibid.
— 3° Triai pour 3 violons et basse, op. 9, Auga-
nourg, Gombart. — 4* Duos pour 3 violons,
violon et alto, violon et batte, op. G, Ibid.,
op. 9, OrTenbacb, André; op. 10, Augsbourg,
Gombart; op. Il, ibid.; op. 14, Ibid.; op. 35,
ibid. — b° Sonata pour violon, avec accoai-
pagiiement d'alto, op. 13; Augsbourg, Gom-
bart. — e° Concerto pour violoncelle (en si
bémol) ; Mayence, Sehott. — 7° Concerto pour
/Tû(e,-Ofleubacti, André. — 8° Trios pour flûte,
violon et allô; Augsbourg , Gombart; op. 16,
ibid. — 9° Duos pour S flûtes, op. 15, Offen-
bach, André. — 10" Concerto pour le piano,
op. Il, Bniosvfick, Spebr. — 11e Sonate pour
piano, violon et*aise, op. 10, ibid- — 13* Va-
riations pour piano avec violon, op. 1 ; Offen-
bach, André. — 13' Cantate sur la situation de
la patrie allemande, gravée eu 1795. — 14* Vingt
chansons allemandes avec accompagnement de
piano; Rinldu, 1795. — 15* Six chanson* avec
accompagnement de piano; Heilbronn.
NEUBAUER (Jun), musicien allemand
inconnu, qui vivait ver* la tin du dix-huitième
siècle et dont ou trouve des compositions indi-
303
NEUBÀUER — NEUKOME
quées dans le» catalogues de Bottier, A Spire
(l7ai),etdeTr»!g, à Vienne (1800). Gerber sup-
pose (Nonvcai, Lexique des musiciens) qu'il vi-
rait à Vienne ou du moins en Autriche. Quoi
qu'il en Mit, les ouvrages indique* sous ce nom
ton! : 1° Six quatuors pour finie, violon, alto et
basse. — I* Symphonie concerlanle pour 3 cla-
rinettes et orchestre. — 3° Deux nocturnes pour
flOte travorsière, (lûle d'amour, 3 altos, 3 cors
et ïinlonwlle. — 4° Duo pour cor et viole.
NEUFV1LLE • DE- BBUMAUBOIS-
MOKTADOR (Le chevalier Jr.in- Flouent-
Joseph DE), capitaine d'une compagnie de sous-
oflicier» invalides, à Lorient, né en 1707, à San.
geste, pris de Calais, a publié beaucoup de petlls
écrits parmi lesquels on remarque : Lettre au
tujet de la rentrée de la demoiselle le Maure
àCOpera, Bruxelles, 1740, ln-11.
NEUGEBAUER (Wemik), né i Gum-
persdorr, dans le comté deGlatz, brilla comme
chanteur sur le théâtre allemand, depuis 1734
jusqu'en 1810.11 mourut d'une fièvre nerveuse
le S juin 1311. Sa vois était une belle basse, et
il excellait dans les rôles d'Osmin (de l'Enlève-
ment du Sérail), et de Sarastro (de la Flûte
enchantée).
NEUGEBAUER (Amvim), facteur d'or-
gues, né en Silésie, était établi 4 Naisse, vers la
fin du dix-huitième siècle. Il construisit dans
l'église évangélique de cette ville, en 1 798, on
orjne de 13 Jeux, avec deux claviers et pédale.
On y admire les jeux de basson et de voix hu-
NEUGEBAUER{HEMfti-GoTnRnouTnto-
Miu), vraisemblablement de lamente famille
et peut-être Gis du précédent, naquit en Silésie
dans la seconde moitié du dix -huitième siècle, fui
- organiste de l'église- Sa in te- M a rie Madeleine, a
Breslau, depuis 1811 jusqu'à sa mort, arrivée en
1825. 11 fut considéré comme on des artistes de
son temps les plus distingue* sur son inslru-
NEUHAUSER (Lbopold), musicien né dans
le Tyrol, vivait à Vienne vers la fin du dix-hui-
tième siècle. Il a "publié de sa composition :
I" Douie variations pour violon et basse; Vienne,
1799. — a9 Six valses pour 'deux guitares;
Bonn, Sànroek. — 3* Six variations pour gui-
tare, violon on clarinette; Vienne, 1801. —
4* Plusieurs recueil* de danses allemandes. Cet
artiste a laissé en manuscrit : — S" Quatre noc-
turnes, le premier pour violon, deux altos et
violoncelle; le second pour mandoline, violon,
alto, 3 cors et violoncelle ; le troisième pour
1 violons, 3 hautbois, 3 cors, alto et basse. —
4* Quatuor pour 3 violons, alto et basse.
NEUK1RCH (Antoim), fadeur d'orgues a
[ Munich, a construit en I5«S( pour lachapelle <k-
: l'électeur de Bavière, un instrument pour lequel
i il lui a été payé 358 florins.
| NEUKIRCH (Beumuih), naquit le 17 mars
' iaea, a Beinke, petit village de la Silésie. A
l'âge de huit ans il commença ses élude* au Ij-
' céa de Bojanova ; puis il entra au gymnase de
Breslau, passa en 1633 k celui de Tiiorn, et
suivit les cours de l'université de Francfort-sur-
l'Oder en 1684. Douze ans après, il était précep-
teur du fils du premier ministre Haugwlb, t
Berlin. Désigné en 1703 comme professeur dr.
l'académie de celte viile, il renonça plus tard i
cette place pour celle de précepteur du prinw
héréditaire i Anspach, dont il fut ensuite nommé
oonseiller.il mourut à Anspach le 15 août 1719,
a l'âge de soixante- quatre ans. On a de lu) un
livre intitulé : Andachlsuliungeti sur Kirchen-
miutit ( Considérations pieuse* concernant la
musique d'église); Francfort, 1725, in-4*.
NEUKIRCHNER (Wbncbsla*), virtuose
sur le basson, est né le S avril 1805 a Neaslrei-
chitx en Bohème. Ses premières études musi-
cales furent dirigées par son père, amateur dis-
tingué, qui jouait de plusieurs instruments, puis
il entra au Conservatoire de Prague, A l'Age de
quatorze ans, et y reçut de* leçons de basson
d'an bon maître. En 1815, il sortit de cette école
et entra comme bassoniste k l'orchestre du théâ-
tre. Dans l'année suivante, il fit de petits voyages
èToeplili, à Leipaicl, k Dresde, et fit une excur-
sion jusqu'à Berlin. Ce fut dans cette villa qu'il
reçut sa nomination de premier basson de la
chapelle royale de Stuttgard. Cet artiste a com-
posé des morceaux pour son instrument, lesquels
ont été publiés A Leipsick. Il a fait en 1H19 un
voyage A Tienne, et dix ans après, un séjour de
quelques mois A Paris. Son talent a AU juste-
ment estimé par les artiste* de ce* deux capi-
tales.
NEUKOME (Geobgks-Eogèhi}, violoniste
et professeur de musique k Saint- Quentin, na-
quit dans celte ville le 14 mars 1784. Sa fa-
mille, originaire de la Suisse, avait été natura-
lisée française vers le milieu du dix. -.huitième
siècle. Elève de" la maîtrise de sa villa natale,
sous la direction de Jomentier, il y reçut sa
première éducation musicale. En 1793, l'école
de cliunt fut supprimée et les élèves se dispersè-
rent; mais Keukome continua ses études chea
bob maître, et apprit de lui les éléments de l'har-
monie et delà composition. Son instrument était
le violon t résolu de se livrer A l'enseignement,
il comprit qui) avait besoin de perfectionner son
mécanisme, et, k différentes reprises il se rendit
KETJKOME — HEUK.OMH
303
il Paris pour recevoir les conseils de Rodolphe
K rentier et de ton Frère Auguste Kreulzer. De
retour à Saint-Qoenlin, il eut un grand nombre
d'élèves, et partagea «on temps entre les «oins
qu'il leur donnait et la composition. Cet artiste
estimable est mort d'une fièvre typhoïde, le 11
juio.1850, s l'âge de soi jante -six ans. Les pre-
mières compositions de Neukome onl para sous
le pseudonyme de Ari{£fner;ila fait graver sous
son nom : 1" Thème varié pour violon, avec
quatuor on piano, op. I; Paris, Richsult. —
V Rondo brillant pour violon et orchestre, op.l,
ibid. — So Thème varié pour violon et quatuor
ou piano, op. 3, ibid. — 4* Idem, op. 4, avec
orchestre on piano, ibid. — fi* Rondo brillant pour
piano et violoncelle, op. 5, ibid. — B* Rondo bril-
laul pour piano et violon, composé pour sa Bile,
op. fl, ibid. Les meilleurs ouvrages de Neukome
sont restés en manuscrit; on y remarque : 1* Duo
pour piano et alto ; — V Duo pour piano et vio-
loncelle;— 3* Six trios pour piano, violon et
violoncelle ( en vt mineur, ré mineur, mi bé-
mol, « mineur, la bémol, sol mineur et ti mi-
neur); — 4o Six quatuors pour piano, violon,
alto et violoncelle; — S* Cinq quintettes pour
piano, violon , alto, violoncelle et contrebasse ;
— 6" Un sextuor pour piano, S violons, alto,
violoncelle et eontretugse. — 7" Quatre sextuors
pour piano, violon, 1 altos, violoncelle et con-
trebasse.
NEUKOMM (Sir.isMo.io), compositeur, est
né le 10 avril 17TS, a Salibourg. Des la sixième
année de son âge 11 montra on penchant décidé
pour la musique. Son premier maître Tut l'orga-
niste Welssauer, que Neukomm fut bientôt en
état d'aider dans l'exercice de ses fonctions. La
plupart des Instruments à cordes et à vent lui
étaient devenus familiers, et sur quelques-uns il
était d'une habileté assex remarquable. Dans sa
quinzième année, il obtint la place d'organiste k
foui ver site. Sou père, homme instruit et premier
professeur de l'école normale de Salibonrg, lui
fit Taire des études classiques dont les avantagea
se sont révélée en beaucoup de circonstances de
sa vie. Pendant qu'il suivait les cours des collè-
ges, Michel Haydn, dont la femme était parente
de la mère de Neukomm, lui donna des leçons
de contrepoint et d'harmonie, et se fit souvent
remplacer par lui dans tes fonctions d'organiste
de la cour. Parvenu k Tige do dix-huit ans,
Neukomm fut nommé corépétlteur de l'Opéra :
cette occupation acheva de développer son pen-
chant pour la musique, et lui fil prendre la réso-
lution de se livrer exclusivement k la culture de
cet art. Après avoir achevé k l'université ses
cours de philosophie et de mathématiques, Il
quitta Silxbourg en 1798, el se rendit à Vienne,
où Joseph Haydn, sur la recommandation de son
frère, l'adopta pour élève el le traita comme un
fils. Pendant plusieurs années, le jeune artiste re
cueillit les fruits do cette heureuse position , et
reçut les conseils de l'homme célèbre. Vers la fin
de 1800, Heukomm s'éloigna de Vienne pour se
rendre eu Russie, prenant sa route par la Suède.
Arrivé k Stockholm eu 1807, il y fut nommé
membre de l'académie de musique, puis il se
rendit k Pétersbourg, où la direction delà mu-
sique de l'Opéra allemand lui fut confiée. La so-
ciété philharmonique de celle tille le choisit aussi
pour un de ses membres. Pendant son séjour
dans cette capitale et k Moscou , il fit exécuter
avec sucées quelques-unes de tes compositions
nuis ses premiers ouvrages ne furent publiés
qu'après son retour en Allemagne. Une maladie
sérieuse, occasionnée par l'avis de la mort de
son père, l'obligea de renoncer k la direction de
la musique du théltre impérial allemand. De re-
tour k Sslsbourg, il j resta peu de temps, et se
rendit & Vienne, où il n'arriva qu'au moment de
la mort de Haydn.
Après la paix qui suivit la campagne de 1809,
Neukomm se rendit k Parla, où ses liaisons avec
les artistes et les savants les plus distingué* le
fixèrent pendant plusieurs années. Il y trouva
dans la princesse de Vaudémont une protectrice
qui le présenta au prince de Talleyrand et la lui
recommanda avec chaleur. A cette époque.
Dusse* était attaché comme pianiste k la maison
de ce personnage politique ; mais déjk sa santé
commençait k s'altérer. Bientôt après il fut obligé
de se rendre k Saint -Germain , dans l'espoir
qu'un air plus pur pourrait hâter sa guérison , et
pendant son absence, Neukomm le remplaça
près du prince. Ou sait qu'après avoir langui
dans sa retraite champêtre , Dussek mourut en
1813. Dès ce moment, Neukomm fut définitive-
ment installé chex le prince de Talleyrand. Eu
1814 11 raccompagna au congrès devienne; in
Requiem qu'il avait composé en commémoration
de Louis XVI fut exécuté dans l'église St Etienne
de cette ville, par un choeur de 300 chanteurs,
en présence des empereurs, rois el princes réunis
au congrès. En 1815 le prince de Talleyrand lit
obtenir k Neukomm la décoration de la Légion
d'honneur, et des lettres de noblesse. De retour a
Paris après les Cent- Jours, il y reprit ses tra-
vaux. En 1810 il accompagna le duc de Luxem-
bourg t <|u> allait en ambassade extraordinaire k
Rn-Janelro. Le roi don Pedro le choisit pour
maître de sa chapelle et lui fixa un traitement
considérable. Neukomm en jouit pendant plus de
quatn ans ; mais après la révolution do Brésil ,
4 ni obligea le roi à repasser en Europe, il renonça
de Bon propre mouvement a son titre et aux
appointements qui y étaient attachés- De retour
à Paris su mois d'octobre de la même année, il
retrouva sa place clans l'hélai de Talleyrand ,
reprit ses travaux et les douces habitudes de
Depuis longtemps il éprouvait le désir de vi-
siter l'Italie; en ma, il réalisa son projet de
voyage en ce pays, qui lui offrait des objets d'é-
tudes variées; il visita Milan, Florence, Bologne,
Rome, Naplet et Venise. Dés ce moment, un
goût passionné de voyages sembla s'être em-
paré de lui. En 1117 il parcourut I* Belgique
et la Hollande ; deux ans après il se rendit en
Angleterre et en Ecosse : Il y Tut accueilli avec
distinction par Watter Scott et quelques autres
hommes remarquables. Rentré a Paris dans les
premiers mois de 1810, il n'y resta que peu
de temps, parce qu'il accompagna TMeyrand
dans son ambassade à Londres, après la ré-
volution de Juillet. 11 slls s Berlin en [832
et y fit exécuter deux Fois son oratorio in
Loi de l'Ancien Testament, ainsi qne plu-
sieurs autres compositions; puis il visita ses
amis de Leipslci et de Dresde. De retour i
Londres, il y passa l'hiver de 1832-1833, lit
ensuite un second voyage eu Italie, et s'ar-
rêta dans le midi de la France pendant l'hiver
dé 1833-1834. Profitant de la proximité de
Toulon, il fit une excursion a Alger et dans
les possessions françaises de l'Afrique. Paris
et Londres le revirent pendant les années I13S
et 1836. Il s'était proposé de parcourir l'A-
mérique septentrionale pendant cette dernière
année ; mais une maladie douloureuse le retint
en Angleterre au moment même où II allait
s'embarquer. Rendu à la ssnlé, Il reprit le
cours de ses voyages , visita de nouveau la Bel-
gique, Francfort, Darmstadt, Heidelberg, Man-
lieim etCarbtruhe. De retour ensuite à Paris, il y
passa plusieurs années, puis il (il un voyage en
Suisse. En 1B42, il dirigea la fête musicale de
Frledberg et celle de Salabourg , i l'occasion de
l'érection du monument de Mozart, il retourna
ensuite en Angleterre, pays qu'il affectionnait
et où il avait beaucoup d'amis. Depuis quelques
temps sa vue s'affaiblissait par la formation de
la cataracte sur les dem yeux. Il finit par devenir
eomplÉlcmcnt aveugle. En 1848, il se fit faire
l 'opération par un célèbre oculiste de Manchester :
elle eut le plus heureux résultat. En 1849, je
ieil a
i 1 Munich : il é
obligé de porter des lunettes colorée* de diverses
manières en raison de l'état de la lumière dans
les différentes parties du jour : mais en dépit de
ses souffrances passées et des préoccupations que
lui donnait son état actuel, il était encore plein
d'enthousiasme pour les belles œuvres de mu-
sique sérieuse que nous entendîmes dans quel-
ques églises ainsi qu'a la clia|«lle royale. Lorsque
je revis Neukomma Londres en 18.il, où il était
membre du Jury de l'exposition universelle. Il
avait retrouvé la santé et sa douce gaieté habi-
tuelle. Peu de temps après il fit nn voyage en
Oriente! s'arrêta quelque tempaè Constantinonte.
Dans un voyage que je fis à Paris eu 1856, nous
nous vîmes plusieurs fois, et je remarquai qu'il
y avait en lui des sympldmes d'affaiblissement.
Il a cessé de vivre dans celte ville, le 3 avril
1858, a l'ajte de quatre-vingts ans.
Nonobstant les distractions multipliées de ses
voyages, Neukomm a produit une si grande
quantité de compositions de tout genre, qu'il est
difficile de comprendre qu'il ait eu le temps né-
cessaire pour le travail matériel d'un si grand
nombre d'ouvrages. Depuis l'âge de vingt-cinq
ans il tenait un catalogue thématique de ce qu'il
avait écrit; voici le résumé qu'il m'en a envoyéen
1S37 1 I. Musique religieuse à plusieurs parties,
avec ou sans accompagnement : l" Oratorio* :
î en anglais, 5 en allemand. — 3° Messes :
Incomplètes.— 3° Te Deum .- s. — * Grands
chavr*:3 en anglais, 1 en russe — 5° Cantates
d'église : 3 en anglais, 1 en français, 1 en ita-
lien. — 8° Morceaux détacha à plusieurs
parties: 25 en latin, 9 en français, 13 en an-
glais , 3 en allemand. — T Collection d'antienne*
et d'autres morceaux à plusieurs parties, en
langue latine, composés pendant le voyage da
Brest à Rio-Jsneiro. — 8° Collection considé-
rable d'hymnes chorales sur des paroles an-
glaises. — S° The morntng and eventng ser-
vice [Service da malin et du soir, a 4 parties),
complet. Ces deux derniers ouvrages, qui ren-
ferment une multitude de pièces, ont été com-
posés en Angleterre. — 10" Psaumes à voix
sente :4 en latin, 7 en italien, io en anglais, 17
en allemand. — 1 1° Psaumes à plusieurs par-
ties ;io en latin, 2 en russe, 7 à 3 vuix, en anglais ;
3 à 3 voix, jdein ; 211 vois idem ; 3 i i voii ,
Idem ;3 à grand chœur, idem; i à double choeur
pour s voix, idem, — iï° Cantates d'église et
morceaux détachés à voix seule: flSen anglais,
le en latin, 3 en italien, 1 en ft-ancais, 37 en
allemand — II, Musiqi'b duabitique : 13° 10 opé-
ras allemands. — 14' 3 scènes détachées en
italien. — III. Musique vocale de congé» bt nn
CHAnma : ta' Chœurs: 2 en portugais, 4 en
anglais, 2 en allemand. — 16" Trttn : 3 en ita-
lien , 1 en ang'ais , I en français. — 17° Duos .
I en italien, b est français. — 18' Cantates ■
TJEUKOMM — HEUMÀNN
3t5
1 en (rintais, 1 en iUHen. — ib" 73 chansons
allemande». — 30" 7j chanson» aiiRlaiïïs. —
11* M romance» françaises. — 31* 4 canxonelles
italienne». — IV. Mcsjijde [nstficbrntale :
13° Fantaisies et élégies à grand orchestre .-7.
- 14* &
Une
sjmphouie à grand orchestre. — 36° Quintette»,
quatuors, etc., pour divers instrumenta, an
nombre de 11. — 28° 25 marche* militaire» et
antre» pièces d'harmonie. — 28" Duo», Taises, etc.,
pour divers instruments. — 29° Un concerto
pour piano. — 32* 10 tonales et caprice» pour le
même Instrument. — 31° Variations idem, 9 suites.
— 33° 8 fentaisios idem. — 33° 57 pièces d'orgue.
— 34° De» exercices dnarmonleetdessolHge». Lu
récapitulation de ces compositions , faite au mois
d'août 1836, présente un ensemble de 614 œuvres
de musique vocale, et de 219 de musique instru-
mentale : en tout, 743. Beaucoup de ce» mor-
ceaux ont été publiés en France , en Allemagne
et en Angleterre ; mais un plus grand nombre est
reslé en manuscrit. A cette longue liste : il faut
ajouter les deux oratorios Ckrisli Auferstehimg
(La Résurrection du Christ), et Ckrisli ilim-
melfahrt (L'Ascension du Christ), dont les par-
titions réduites pour le piano ont été publiées
en 1842, et on très-grand nombre d'ouvrage» de
tout genre écrits depuis 1837. Neukamm était
considéré comme uu des meilleurs
NEULAHD ( Giiillac«k), violoncelliste, cla-
rinettiste et compositeur, est né a Bonn le 14
juillet 180(1. Il recul le» premières leçon» de piano
et de composition de Hegmann. A l'Age de dix-
huit ans, il s'enrôla volontairement à Cologne
comme clarinettiste dans la musique du 18' ré-
giment de ligne prussien. Ce régiment n'ayant
pas quitté cette même tille pendant déni ans,
Neuland j ouvrit un cour» d'harmonie, qui Tut
suivi par de nombreux élèves. Après ce temps, il
obtint son congé et retourna à Bonn, où il suc-
céda dans l'enseignement à son ancien maître
Hegmann. Dans un voyage qu'il fit en Angle-
terre, pour se faire entendre comme violoncet-
b'ste, il s'arrêta i Calais, et s'y (il a. Il y fonda
une société philharmonique, qui a subsisté depuis
lors sous sa direction. On a publié de cet artiste
plusieurs morceaux pour le piano et le violon-
celle.
KEULING (...■), vraisemblablement vio-
loniste et virtuose sur la mandoline, a vécu à
Vienne dam les première» années du siècle pré-
sent. On a gravé de sa composition plusieurs
ouvrages, parmi lesquels on remarque i I* Polo-
naise brillante pour piano et violon, op. 1;
Vienne, Haslinger. — i° Rondo pour viole"
principal, avec deux violons, silo et violoncelle ,
op. 6 ; Leipsick , Breilkopi et Hccrlel. — S' Po-
lonaise pour violon principal avec ! violons,
alto et violoncelle , op. 7 ; Vienne , Diabelli. —
4" Sonate pour piano et mandoline, op. 8;
Vienne, Haslinger.
NEUMANN (Joicmn). Voyez .Ne^df.h.
NE UM ANN (Martin), compositeur allemand
du dix-septième siècle, est auteur d'une messe à
5 vois indiquée dans le Catalogue de PatstorIT.
NEUMANN (Jeah Csbiitophe ), facteur
I d'orgue», a Metlèrsdorf, en Silésie, vers le milieu
dn dix-huitième siècle, a construit ni 1744 un
| petit instrument dans l'église de Lœwen berger,
; qui ne lui Tut payé que 2S1 écus { environ 9S0
NEUMANN (Cuahles-Gottlieb OIlTlIÉO-
! chile 1, né a Glogau, dans la première moitié dn
; (lii-buitieme siècle, lut un facteur d'orgues dis-
j tingué. En 17.iî, il construisit un orgue devingt-
. six jeux dans la cathédrale, et en 1757, il en Bt
i uo autre de vingt-quatre jeux dans le temple
: évangélique.
NEUMANN. Plusieurs musiciens de ce '
,, nom ont publié des compositions de différents
! genres et ont élé confondus parce que les ren-
I eeiçnements manquent sur leur personne' et que
, leurs prénoms mêmes ne sont pas connus. Guidé
[ par la nature de leurs ouvrages , les époque» de
■ leur publication et le» lieux où ils ont paru , j'ai
; cru pouvoir les distinguer de lamanière suivante:
! NEUMANN (G.) on plutôt NEUHAN,
| claveciniste et compositeur hollandais , vivait à
! Amsterdam vers 1770- Il a publié : 1° Des mé-
■ lodies pour le psaulier sou» ce titre : Musikaale
: Zangvelter van het Boeck der Psalmen, l"
| et 1' suites pour le citant et la basse. — 3° Six
i petites sonates pour le piano, avec deux vio-
lons et basse, Amsterdam, Hummel. — 3° Chan-
sons hollandaises variées pour le clavecin, ibid. .
— 4° Trois pièces île clarecin avec flûte ou
violon, op. 3, ibid., et Berlin, Hummel. —
5° Trois idem, dont la 3™« i 4 mains, op. 4,
ibid. — 6° Deux idem , tirées de l'opéra à'Atj/i,
op. S, ibid. — 7° Cinq idem, tirées de Nina,
*vec denx violon», op. B, ibid. — 8° Deux idem,
avec accompagnement de deux violon» et vio-
loncelle tirée» il 'A zémia , op. 7, ibid 9' Six
Idem, avec violon et violoncelle, Urée» de l'opéra
tes Amours d'été, op. 8, ibid. — 10° Air ( Oui,
noir n'est pas st diable, etc.) varié pour le cla-
vecin, ibid.
NEUMANN (Fatnfaïc), premier ténor au
théâtre d' Allons, dans les années 1797 et 1708,
chantait à Vienne on 1801. Il fut aussi composi-
teur •Iramatique et Bt représenter : 1" La l'Mt
NKMIANK — ftETJMARCK
avec la bague, petit opéra, 1798. — 2° Le Faux
Recruteur, petit opéra. Il al lissé aussi eu ma-
nuscrit une sérénade pour le comte de Benjofski ,
et un recueil de mélodies sou» le titra Gu.<:ngc
mm Todtenkopf (Airs pour la Tête de
mort) (t), 1790.
NEUMANN (Ciuin), de Leipsick, ■
publié une notice sur Jean-Adam Hitler, consi-
déré comme nomme, comme artiste et comme
professeur de musique. Cette notice est suivie
d'un discourt prononcé aux obsèques de ce sa-
vant musicien : elle a pour litre: Joham Adam
Hitler : elne betcheidene Wùrdigung leiner
Yerdienste ait Mensch, Kûnxtler and Selutl-
mann, nebsl etner Rede gesproeken an
seinem Grabe, Leipsict 1804, irj-3".
NEUMANN (F.- A.), pianiste et compositeur,
vivait à Vienne vers 1805. Il a publie: 1* Vingt-
cinq œuvres de variations pour le piano, sur des
thèmes d'opéras et de ballets français et italiens,
tels que Faniska, Aline, les PetUi Savoyard*,
Romeo c Gtultetta, etc. ; Vienne, Weigl et Uns-
linger. — 2" Plusieurs <euvre* de polonaises pour
piano, iliiii. — 3" Quelques recueils de danses
allemandes et de valses pour le mime instru-
ment, ibid. Je crois que cet artiste est le mime
quMrtioine IVénmaitn , qai a fait représenter à
Triesle l'opéra intitulé: Nicolat Tarto, et qui
était en 1842 directeur do musique de l'Opéra
italien à San Yago.
NEUMANN (....), clarinettiste et profce-
seur de musique à Francfort, an commencement
du siècle présent, s'est (ait connaître par les pu-
blications suivantes : 1° Concertino pour clari-
nette et orchestre, en forme de scène chantante,
op. 19, Offenbacl) , André; 1™ idem, op. 46,
Bonn, Honpour. — i" Duos pour 2 clarinettes,
np. 20 et 14 , OfTenbach, André. — 3° Éludes
OU caprices pour clarinette seule, op. 23, ibid. —
V Variations pour hautbois avec accompagne-
ment de 2 violons, alto et basse, op. 9, ibid. —
5* Sérénade pour hautbois et guitare, op. 10,
Ibid. — 0" Duos pour 1 violons, op 12, ibid.—
T Air varié pour fiole, violon et guitare, op. i,
Mayence, Sciiolt. — »• Plusieurs sérénades pour
clarinette et guitare, cor de bassette et guitare,
flûte et guitare, violon et guitare, alto et guitare,
op. 2, 5, la, 17, 27, Olïenhneh, André. —
9" Concertino pour hantbois, op. SB; Bons, Mon-
NEUMANN ( H. ), flûtiste et compositeur à
Hanovre, vers 1840, a publié de sa composition :
1» Quatuor pour flûte, violon, allô el basse, op.
21, Hanovre, Bacbmann. — 1* Divertissement
il) D
w qui peruti ce litre.
idem, op. 1S, ibid — 3" Grand trio pour trois
dûtes, Offenbach, André. — 4" Dnos faciles peur
2 flûtes, op. 30, Bonn, Simrock.
Il y a aussi un professeur de musique nommé
Neumann (J.*C.) à Ilildbiirghausen, en Saxe) 3 a
publié quelques danont et marches pour piano.
NEUMANN (Hemu ), compositeur, fut
d'abord maître de ciiapelle de la petite cour de
Detmoid, puis directeur de musique ite h Société
royale de l'harmonie à Anvers, et enfin chef de
musique d'un régiment prussien a Cologne. Au
moment ou cette notice est écrite, H. Neumann
est retiré à Heiligenstadl, lieu de sa naissance.
H a beaucoup écrit pour l'orchestre et la musique
militaire. En 1855 il a obtenu le prix dans un
concours ouvert à Manlieini pour la composition
d'une symphonie : son ouvrage a pour litre :
Totthalle.
NEUMANN (Edmond), fils du précédent, est
né s Cologne le 12 juillet 1819. Il fui envoyé par
son père à Lelpskk , pour y étudier l'harmonie
et la composition sous la direction de M. Huupt
mann. Ses études terminées, il s'est livré a la
composition de la musique de danse dans la-
quelle il s'est distingué. Cet artiste a aussi de la
réputation comme eut d'orchestre. On a publié
beaucoup de ses ouvi uges pour la danse.
NEUMANN (Wilhslm ou Guillaume), vio
loniste, compositeur et littérateur, estnéaBres-
lau, et y commença l'étude du violon. En t Me,
il se rendit à Cassel pour y prendre des leçons
de Spohr, dont il devint lin des bons élèves. Fixé
dans cette ville depuis lors, Il s'est fait connaître
du monde musical par un ouvrage qui a pour
titre : Die KomponlUen dern&aen Zelt ( Les'
compositeurs de l'époque actuelle ); Cassel, 1855-
1858, irt-8". Ce livre est un recueil de biogra-
phies de compositeurs, publié par livraisons . Les
Lexiques musicaux de Gassner, de Bernadorf et
de Gollmick ne fournissent aucun renseignement
sur ce littérateur musicien; le peu que j'en
donne a été recueilli dans les journaux, en sorte
que j'ignore s'il y a identité entre lui et Wil-
helmlieumaan, qui a publiée Breslau, en 1342,
cher Crani, un recueil de chanta à deux voix
pour soprano et contralto, extrait du recueil de
cantiques, psaumes el litanies de F. W. Liclit-
liorn, pour l'usage du culte catholique, sous ce
titre : Aunug aus dm Choralen und Melo-
dteen su dam, ist iatoUmaen gesang und Et-
bawabuche von F. W. Lichthom etc. Le
Lexiqnedeamusiciensde laBilésie (AcAieiucAes
ftmkunsUer-lexiken , Brealau , 1840-1847),
de MM. Koeamaly et Carlo, ne contient aucune
notice sur un musicien de ce nom,
NEUMARGR { Gkobges), ni le tu mars
HEUMARCK — HEUSS
307
1611, i Muhlhausen, fui secrétaire des archives et
bibliothécaire à Weimsr, où il mourut le S juil-
let 1641. II t publié à Jéna, es 1657, un recueil
de mélodies iclilulé : Forlgcp/lantler mvsika-
lisck-poetischer I.iiitwald beteuget, etc. On lui
attribue la mélodie du cantique : Wernurden
lieben Gott UtKt walten, etc.
NEUMAYER (Andbé ), né ie H octobre
1750, 5 Grosamehring, près d'ingolsladt , entra
dans l'ordre des chanoines réguliers à Polling
(Stvrie), et j remplit les fonctions d'organiste et
de directeur du choeur. Il Écrivit pour l'église de
son couvent beaucoup de musique d'église fort
estimée en Bavière. Apre» la suppression de son
ordre, il a obtenu une cure dans les environs de
Munich. Il n'a pas publié ses compositions pour
l'égltM.
Un autre musicien du même nom a publié , a
Vienne, des polonaises, valses et contredanses,
NEUNER (Chmobs ), né au faubourg de
Munich, le 39 juillet 1778, apprit de son père
( Martin Neuner J les éléments de ia musique,
puis reçut des leçons d'un moine du courent de
Saint-Jérôme, près de sa ville natale. Plus tard
il lit ses humanités chei les bénédictine de Te-
gernsée, et j apprit a jouer du violon. De re-
tour à Munich, il se livra i l'étude de l'art du
chant, sous la direction de Valesi, et apprit de
Joseph Gnetz la composition et le piano. Admis
dans la chapelle du roi de Bavière comme vio-
loniste, il a composé pour le théâtre la musique
des ballets dont les titres suivent : 1° La Mort
tf Hercule. — T Y4nu* et Adonis. — 3°£'P-
nion de ta Dante et de ta Musique. — 4o La
Caverne de brigand*. — 6" Le docteur Faut!,
— V Le* troi* Esclave*. Cet artiste a écrit
aussi pour l'église : Die Shxpfunastage ( les
Jours de la Création), cantate religieuse pour
Itoprani, a ténors et basse, avec 2 violons, alto,
basse et orgue , en partition, op. S, Munich ,
Sidler, et les psaume* de la pénitence a 4 voix
et orchestre, en partition, op. 9., ibid. Os ■
gravé les airs de quelques-uns des ballets de
Weoner.
NEUSIEDLER (Jim), luthier à Hurem-
berg, né dans les dernière* années du quinzième
aiècle, perfectionna la construction du luth, par-
ticulièrement i l'égard du diapason du manche
( voye* Baron, Untersuchung de* Inttru-
meni* der i.aute, p. 56 ). Ses instruments fu-
rent recherchés dans toute l'Europe. Lui-même
en jouait fort bien. Il mourut au mois de janvier
1563. Walter attribue à cet artiste deux livres
de pièces de luth qui appartiennent a celui qui est
."objet de l'article suivant.
NEUSIEDLER ( Melcuior ), luthiste ha-
bile, peut-être Ois du précédent, né à Nurem-
berg dans la première moitié du seizième siècle,
fil en 1563 un vojage eu Italie avec Philippe
Caméra mis, et retourna en Allemagne l'année
suivante. IlsefixaalorKè&ugsbourg; mais après-
la mort d'Antoine Fugger, son protecteur, il re-
tourna à Nuremberg , où il mourut en 1690.
On a publié de sa composition : Deut*ch-Lau-
lenbuch darlnnen kunstrlctie Motetten, etc.
( Livre de tablature allemande pour le luth, où
l'on trouva des motets, des pièces françaises, ita-
liennes, allemandes, etc. ) Strasbourg, Bernard
Johin,i574, in-tol.On v trouve son portrait. Une
deuxième édition de cet ouvrage a paru dans la.
même ville, en 1596, in-lbl. Il a été aussi réim-
primé i Venise en 1576, sous ce titre : Il primo
Ubro in tabulatura di liulo, ove sono Hadri-
gali, Moletti, canton francesi, etc. inVenctta,
apprêts» di Antonio Gardano, in-fbl.Neuiled-
ler a aussi arrangé six motets de Josquiu De-
près a six parties en tablature de luth, et les a-
publiés en un recueil, à Strasbourg, en 1537, .
in-fol.
NEUSS (Hsihi-Georues), né le 11 ma»
1654, à Elbingerode, dans le Hanovre, fut d'a-
bord prédicateur à Quedliubourg, puis pasteur
i l'église Saint-Henri de Woirenbuttel, et en
dernier lieu conseiller du consistoire, premier
pasteur et surintendant de l'école de la ville a.
Weruigerode, où il mourut le 30. septembre
1716. Mattbeson assure ( Grundlage etner Eh- ■
renpforte ) que Neuia avait près de cinquante -
ans lorsqu'il commença l'étude de la musique,,
dans le dessein d'harmoniser k quatre partie* les
mélodies du livre choral, pour l'usage de sa pa-
roisse. Pour réaliser ce projet, il prit en 1706
des leçons de contrepoint du cantor Bokemejer,
de Woirenbuttel, quoiqu'il ne put résoudre le*
difficultés que par correspondance avec son maî-
tre. Environ cinquante ans après, on se servait .
encore à Wernigerode des cliaata chorals liar- -
mouises par Neuas. En 1691 il écrivit une lettre -
a Werkmeisler, sur l'usage et l'abus de la mu-
sique, que celui-ci a fait imprimer comme pré-
face de son écrit intitulé : Der edlen Musit-
Kvntt Wurde,GebraûchundMi*sbrauch,tXe.,
Francfort et Leipsic*, 1691, m-t». Il avait laissé
en mourant un manuscrit qui ne fut publié que
Irenta-sU ans après sa mort, sous ce titre ;
MuttcaparaboUca, oder parabolttche Musik,
dot i*t, Erarterang ellicher Gleichnisse tract
figura», die in der Jftutt, abttmderach an
dur Trounnete befindlich dadurch die aller-
wichtigsten QehttmnUse der heillgen Sckrtft,
dent* Muttck-Ventotndigat gar deutlich ab-
gemahtetwtrd (Musique parabolique, on ex plia»
108
NEUSS — NEWTON
lion de quelques paraboles et figures qui se trou-
vent dans la musique , particulièrement, dans la
trompette, pur Inquelle on donne une démonstra-
tion claire de quelques vérité» de la sainte Écriture
àcouiqui «ont instruit* dans la musique}. Dans
cet opuscule bizarre, divisé en ai paragraphes ,
Neuss établit une comparaison entre la musique,
l'univers. Dieu, Satan, le ciel et l'enfer. Il divise
les quatre octaves de l'ancien clavier de l'orgue,
depuis l'ut grave' jusqu'à l'ut aigu, en deux
grands cercles superposes qui se tonclieni par
leur circonférence. Chacun de ces cercles ren-
ferme deux octaves. Le cercle inférieur repré-
sente le monde infernal ; le supérieur, le monde
céleste. Un troisième cercle coupe les deux pre-
miers en parties égales, appuyant les points op-
posés de M circonférence sur leur axe horizontal.
Celui-là représente le monde terrestre; il ren-
ferme aussi deux octaves et participe du monde
céleste et du monde infernal, pour Indiquer que la
source du bien et du mal se trouve dans le cœur
de l'homme. Dans un autre endroit on voit que
l'accord consoimant, appelé triade harmonique
au temps de News, est l'emblème de la sainte
Trinité ; le son fondamental représente Dieu le
Tire ; la quinte est assimilée au Fils, et la tierce,
qui participe de l'harmonie des deux autres, re-
présente le Saint-Esprit. Tout le livre est dans
ce goût. A la page 90 on trouve un autre mor-
ceau intitulé Kurtter Entwrf von dcr Mluik
(Esquisse abrégée de la musique). Cette es-
quisse n'est que le développement du sujet traité
dans la préface du livre de Werkmeisler cite
plus haut. Elle est divisée en trois chapitres
dont le premier traite de la noblesse et de l'ex-
cellence de la musique, le second, de son usage
et de son utilité; et le dernier, de l'abus qu'on
en fait. L'auteur aurait dû comprendre que le
plus grand abus qu'on puisse faire de cet art est
de le prendre pour prétexte de semblables extra'
NEVEU ( H. ), né à Bruxelles, vers 1760,
se Mi» jeune à Paris, et v donna des leçons de
clavecin. On voit par les almanachs de musique
qu'il y était encore eu 1789, et qu'il avait le
titre de claveciniste du comte d'Artois. Ou a gravé
de sa composition : 1° Six trios pour clavecin,
riolon et basse, op. 1, Bruxelles et Parts. —
3° Variations sur des airs d'opéras-comiques ,
n" 1, Paris, Leduc; Aug* bourg, Gombart. —
3" Pots-pourris pour le clavecin n" I et ) ,
Taris, ."faderman; n" 3, Paris, Leduc; no 4,
Itaderman.
NE VIL (.....). savant anglais qui vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle,
a fait imprimer dan» les Transactions nliiloso-
, uniques ( n° 337, p. Î70 ) une dissertation inti-
tulée : Antient trumpel found in Ireland
( Ancienne trompette trouvée en Irlande ). Sui-
vant l'opinion de l'auteur de ce morceau, l'ins-
trument dont il «agit appartenait aux premiers
temps du christianisme, et servait dans les luné
I NEWTE ( Jkah), recteur aTivcrlon, dans le
! Devonshire, vivait à la Sn du dix-septième siècle.
! On a de lui un sermon sur l'usage des orgue*
dans les églises, fous ce titre: The fou'/Wneu
avduseof organsin Ckriitian ckvrdies, a ser-
mon onPs.CI, i; Londres, io96, ia-4", Ce w-
; mon a été réimprimée Londres, en 1701, m-4°.
j II lut prêché 4 l'occasion de l'érection d'un nou-
, vel orgue dans la paroisse de Tiverton. Kewte y
établit que l'orgue, lorsqu'il n'est pas séparé dn
chant, dans l'office divin, n'est pu contraire a
l'esprit delà religion chrétienne. Une critique de
, ce sermon fut imprimée en 1697, sous ce litre ;
' A Letler ta afriendiatke country,concerning
tke case of instrumental Musick, in the vior-
thip of God, etc. Nevr te lit une réponse à cet
écrit, dans la longue préface de la deuxième édi-
tion du Traité da Dodwell sur le même sujet
(Wy«,D0DV«ELL).
i NEWTON (Jus), mathématicien anglais et
] docteur en théologie, naquit en 1612, à Oumlle,
| dans le comté de Northamptoa. Après la restau-
. ration, il fut fait chapelain de Charles II, puis il
' obtint le litre de recteur de Ross, dans le comté
, d'Hereford, où il mourut le 16 décembre 1078.
Il a publié beaucoup de livres 'élémentaires ,
particulièrement sur lu mathématiques, et une
sorts d'encjclopédle des sciences Intitulée : /u
troductio ad logicam, rhetoticam , geogra-
phiam, musicam, etc ; Londres, 1667, iu-8*.
Une traduction anglaise de ce livre a paru dans
la même année sous ce titre : English Acade-
, m y, or a brlef introduction to the teven litie-
, rat arlt, in-8°. La deuxième édition de celte
' traductions été publiée il Londres, en 1693, in-Il, '
de 243 pages. Le petit traité de musique contenu
| dans ce volume corn mence à la nage 91 et finit*
la page 105.
NEWTON (IMAC), savant illustre dout le
nom est célèbre parmi ceux mêmes qui ne com-
prennent pas la nature de ses travaux, naquit à
YoUIrop, dans la province de Lincoln, le U dé-
, cembre 1641, et mourut de la pierre, a Londres,
' le 30 mars 1717. L'histoire de la vie et des dé-
couvertes de ce grand homme n'appartient pu à
ce Dictionnaire ; il n'j trouve place que pour la
14* observation du second livre de son Optique,
où il établit l'analogie qu'il avait trouvée entre
l'ordre des couleurs, suivant les différent; degré»
HEWTON - NICCOLETT!
30»
deréfractioo dea rayons lumineux dans le prisme,
avec les sons de la gamme. Newton s'est contenté
d'Indiquer sommairement celle analogie, sans es-
sayer d'en donner la démonstration scientifique,
parce qu'il en avail uns doute aperçu les diffi-
culté!. Elles consistent en ce que les proportions
numériques de l'ordre des couleurs, en raison des
divers degrés de réfrangibilUé des rayons lumi-
ueu*, ne sont pas celles de l'ordre des sons de
nos gammes majeure ou mineure, et qu'il eu ré-
futerait une autre gamme mixte qui ne répon-
drait I aucune tonalité, puisqu'elle serait disposée
de la manière suivante : ri, ml, fa, sol, la, ti,
tif , ri. Mairan a développé les conséquences de
l'observation de Newton, dans un Mémoire inséré
parmi ceux de l'Académie royale des sciences de
Paris (ann. 1737, pages 1-58J. C'est aussi cette
observation qui a donné lien > la rêverie du cla-
vecin oculaire do jésuite Caste). ( Voyez Mainui
et Castil. Voyez, aussi Fjeld ( Georges).
Dana le* iïugxantiqaœ, recueil de pièces pu-
bliées à Londres en 1769, on trouve une lettre de
Haninglon à Newton, datée du 33 mai 1693,
concernant les proportions des intervalles, avec
la réponse de Newton sur ce sujet. 11 s'agit du
théorème de Pjtliagorc, contenu dans la 47" pro-
position du premier livre des Éléments d'Eu-
clide, et que Harriagton considérait comme plus
propre * exprimer les intervalles de la proportion
sesquialtere que l'Hélicon de Plolémée, expliqué
par Satinas et par Wallia. Dans sa réponse, New-
ton partage l'opinion de Harrington. Hawlitns
a reproduit ces lettres dans le troisième volume
de son Histoire générale de la «musique (p. 140-
Hl)
NEWTON (Bekjimik), ecclésiastique an-
glais, professeur du collège de Jésus, à Cambridge,
et vicaire a Snndliurtt, dans le comté de Glou-
ceater, vivait vers le milieu du dis -huitième siè-
cle. A l'occasion de la réunion des cliœuri.d« trois
églises pour un festival de musique, au profit
d'une institution de charité, en 1700, 11 a pro-
' nonce un sermon dont le tente était pris dans le
46* psaume. Ce sermon a été Imprimé sous ce
titre : Mutiek Meeting of 3 choir*, on Pt.
XL VI, B ; Cambridge, 1760, in-*°. On peut voir,
sur la réunion de ces trois chœurs de Claucester,
Worcester et Bereford le livre du Rev. Daniel
Lysons Intitulé: History ofthe orlgln and pro-
créa of Ihe Meeting of the Ihree choirs of
Gtoucetter, Worcester and Bereford , and
oftkecharity conneetcd with; etc, Gloucester,
1811, un volume gr. in-8".
NEYRAT (L'abbé Alexutdcb Stuiislas),
prêtre et maître de cbapelte de S. E. le cardinal
archevêque de Lyon, né à Lyon, d'une ancienne
famille d'êchevins, le 37 août i&2i,alait se»
premières éludes musicales au [«lit séminaire'
des Minimes. Après avoir achevé son cours de
théologie il renlraau séminaire en qualité de pro-
fesseur. En îsai il fonda la chapelle de Saint-Bo-
naventure et y remplit avec talent les fonctions,
d'organiste et de maître de chapelle. La mort
de l'abbé Fichet, en 1801, a Tait appeler M. l'abbé
Nejralila place de maître de chapelle de l'église
primatiale de Lyon, ou, par les soins de Met de
Bonald, et sur la proposition de M. Danjou, les
éléments d'une bonne exécution de la musique
religieuse ont élé réunis. Placée sous la direction.
de M. l'abbé Neyrat, celle chapelle fait des pro-
grès remarquables dans l'exécution des grandes-
oeuvre* de musique d'église. On doit à cet ecclé-
siastique, musicien aussi instruit que zélé: 1* hv
publication d'un premier Recueil de cantiques, en
collaboration avec feu l'abbé Fichet; — 1* l'Or-
dinaire du graduel et du vespéral, mis en faux-
bourdon; — 3° une seconde Collection de can-
tiques recueillis ou composés par lui.
NÉZOT (Gamin,), né le 13 septembre 1776-
à Gondrecourt, dans le duché de Bar, eat enlré.
comme élève au Conservatoire de Paris eu 1733,
et y a achevé son éducation musicale, sous la.
direction de Ladurner. Devenu professeur de
piano, il a fait, a l'époque de la paii d'Amiens,. '
un voyage en Angleterre, et y a publié deux.
airs, variés pour sou instrument. De retour
à Paris, il est rentré dans la carrière de l'ensei-
gnement, et a Tait paraître quelques romances,,
et une fantaisie pour le piano; Parla, Leduc.
NICAISE (Clauoe), chanoine de la Sainte-
Chapelle de Dijon , naquit dans cette ville, en.
1623. Après avoir achevé ses éludes dans sa ville
nalale , il recommença sa philosophie à l'univer-
sité de Paris, puis étudia la théologie au collège
de Navarre. En 16», il fit un voyage en Italie,
et s'y lia avec- beaucoup d'artistes et de savants.
De retour h Dijon, il s'y livra a la culture des
lettres. Il mourut le 30 octobre 1701, t Villv,
village a sept lieues de cette ville. Il a laissé en.
manuscrit un Discourt sur la musique des An-
dent, qu'il se proposait de faire imprimer avec
quelques lettres d'Ouvrard (popeî ce nom) sur le
même sujet Fabricius ci te ce discours (Bibliolh .
Grxe., tome II, p. 351 ) sous le titre latin lie
Velerummusieti Diaertatio; c'est* celte sourie
que Forkel a puisé (Allgem. Utter. derMutik),
el tous ses copistes ont répété ce titre; mais Pa-
pillon (Blblioth. des auteurs de Bourgogne),
mieux Instruit, Indique le titre rancala.
NICCOLETTI (Pnum), compositeur,
naqnlt ï Ferrare un 1563. fit ses études musicales
* Bologne sou* le P. Cartari, religieux cordelier.
210
MCCOLETTI — NICCOLINI
maître de chapelle du grand couvent de Saint-
François, et reçut quelque temps à Rome, où il
■ était encore en 1 630. Il j «Uit maître de chapelle ;
mais on ignore a quelle Église il était attaché. Il
.a publia : Madrigali a 5 voei, lib. 1. Venise,
1S97, in-4". 11 a laissa aussi beaucoup de musi-
«jue d'église en manuscrit.
NICCOLINI (Faasçois), compositeur et
/poète dramalique.vécul a Venise depuis 1669
Jusqu'en 1685. II y fil représenter les opéras
suivante de sa cumpoailiou : 1" VArgia, opéra
sérieux; —2" 11 Geruerlco, mélodrame; —
3* VBraeUto; — 4* Peneloppe la eatia.
NICCOLINI (l'itu), soprsniBte, brUU k
- Rome, en 1711, dans Comnène, opéra de Por-
NICCOL1NI (Chaixi»), chanteur distingué,
surnommé délie Cadente, a cause de son habi-
leté a exécuter le trille, vécut dans la seconde
moitié du dix -huitième siècle. En 1770, Il était
a Sienne, où il se Usait admirer.
NICCOLINI (MsaitHo), brilla comme chan-
teur k Home, à Naples et a Venise, depuis 1775
jusqu'en 1790.
NICCOLINI (Lotis), né k Pittoie en 1769,
alla cl ans sa première jeunesse commencer ses
Aides de musique à Florence, sous la direction
* de Marc Rutini; puis il entra sa Conservatoire de
la Pieià del Turchini, a Naples, et y reçut des
leçons de contrepoint de Sala. Trltto et Palsiello
lui donnèrent aussi des conseils pour l'instrumen-
talion et la conduite des morceaux de musique
vocale. En 17S7, il écrivit la musique de quelques
ballets pour le théâtre Saint -Charles, à Naples.
Deux ans après, le grand-duc de Toscane, Léo-
pold, le nomma maître de chapelle de la cathé-
drale de Livourne : il occupait encore cette place
en 1812. Niccolini a écrit beaucoup de musique
pour l'église, restée en manuscrit, et des divertis-
. sèment* pour le Uléitre.
«ICCOLIN1 (Joseph), né a Plaisance, en
1771, suivant la notice bile par Gervasoni.
D'après un renseignement fourni par la Gazette
générale de musique de Leipsick (43e année,
col. 1,010), la date véritable de sa naissance se-
rait le mois d'avril 1703; cependant ses étude*
ne lurent terminées au Conservatoire de Na-
ples qu'en 1791, d'où il suit qu'il aurait été Agé
de 39 ans k cette époque, ce qui est peu vrai-
■ semblable. Il était fils d'Omobono Niccolini,
- mettre de chapelle k Plaisance. Dès son en-
îanoe il montra d'heureuses dispositions pour la
musique, qui Turent cultivées par son père pen-
dant cinq ans ; puis il reçut des leçons de chant de
Philippe Macedone; et enfin il enlra au Conserva-
ioirede San-Onon-io, k Naples. Il y demeura sept
«nuées, et Tut dirigé dans ses éludes par Jacques
Insanguine, connu sous le nom de Mrmopoli.
Sorti du Conservatoire en 1791, il fit représenter
k Parme, pendant le carnaval de l'année suivante,
son premier opéra intitulé : La FamigUa stra-
vaginite. Au printemps de 1794 il écrivitk Gènes
deux opéras bonfles, savoir : Il Principe Spaz-
taeamino, et I ihtinari. Appelé ensuite k Mi-
Un, il y donna pendant l'automne Le Nazie
campeslri. En 1795, il se rendit à Venise pour y
composer VArtaserse; dans ta saison du carna-
val de 1796 il y 01 représenter La Donna inna-
morala. Cet ouvrage lut suivi d'un oratorio
en trois partie*, exécuté k Césène pendant le ca-
rême. En 1797 Gènes le rappela pour l'opéra du
carnaval; H y écrivit VAltlra, dont le succès
classa Niccolini parmi les meilleurs composi-
teurs italiens de celte époque. Dans l'automne
de la même année il dut aller k Livourne, et y
composa La Clemenia dl Tito, qui Tut aussi
accueilli avec beaucoup de laveur. Crescentini,
parvenu alors k la plus belle époque de son ta-
lent, excita dans cet ouvrage l'admiration du pu-
blic jnsqu'k l'enthousiasme. I due Frateltt ridi-
coït succédèrent k celte composition , dans l'au-
tomne de 1196, k Home. Quarante jours suffirent
k Niccolini pour écrire, en 1790. Ilflrvto. opéra
sérieux k Gènes, et Gli Scttti k Milan. A peine
ce dernier ouvrage eut-il été représenté, que le
compositeur partit pour Naples, ou il était engagé
k écrire l'oratorio de la Passion. De retour k
Milan dans l'automne de ta même année, H y fit
représenter II Trionfo del bel tesio. En îsoo
il composa k Gênes VIndativo; au carnaval de
1801, Il donna k Milan / Baccanalt dl Borna.
C'est dan* cet opéra que la célèbre cantatrice
Catalani commença k fixer sur elle l'attention de
l'Italie. Après le grand succès de cet ouvrage,
la réputation de Niccolini s'étendit chaque jour
davantage, et les villes principales l'appelèrent
tour k tour; ainsi il écrivit en 1801 / Manlj, k
Milan; La Setvaggla, en 1803, k Rome; Fedra
aula il Riiorno dl Teteo, dans la même ville,
en 1804; au printemps de 1805, Il Gelososin-
eeralo, k Naples; k la saison d'été Geribea e
Felamone, dans la même ville ; et k l'automne,
GV Ineotlantl nemîcl délie donne; en 1806,
Abndiamet cZoraide, k Milan; en 1807, Tra-
jano in Dacia , k Rome. Pendant que Niccolini
écrivait cet opéra, Gli Orart e Cttrioisi de Ci-
rnarosa étaient représentés avec un succès écla-
tant k Rome. Entrer en concurrence avec cet
opéra paraissait téméraire, et le directeur du
théâtre avait proposé k Niccolini d'ajourner la
représentation de son ouvrage; mais celui-ci exi-
gea l'exécution de son traité, et sa hardiesse fut
NICCOUM — HICHELMANN
311
récompensée par le succès le plus flatteur qu'il
ait obtenu; car Trajana in Daeia fit gagner i
du spectacle plus de dix-sept mille
(environ 100 raille francs). C'est
opéra que Velluti se plaçai la tête
qui brillateot en Italie k cette épo-
que. En 1808, Niccolini écrivit à Rouie Le dut
GenisWe.-eulSOa, Coriolano, àMilau;en 1810,
Darlo Istatpe, k Turin; en 1511, Angeliea e
Medoro, dans la même ville, Âbradame Dir-
■eea, ï Milan; Qvinio Fabio,k Vienne, et dam
la même fille Le Noue dei Morlacchi, pour le
prince de Lobkowili; en 1813, La Feudataria,
à Plaisance. Aîné* cette époque, l'activité de l'ar-
tiste se ralentit un peu; cependant il écrivit
encore La Casa del aitrologo, Milrtdate,
Vira d'Achille, k Milan, Balduino, k Venise,
Carlo Magno, a Reggio, Il Conte di Lrnnat,
k Parme, Annibale in Btlinta, Cetare nelle
Gallie, Adolfo, La Prêta di Granata, L'Ero^
di Lancattro, AtpaHa ed Agide, et il Teuaw-
ne. Appelé à Plaisance en isiu, en qualité de
maître de chapelle de la cathédrale, Niccolini
cessa d'écrire pour le théâtre pendant plusieurs
années ; les succèa de Rooini avaient alors rendu
l'accès de la scène difficile pour les antres com-
positeurs; cependant l'auteur des Baccanaii di
Borna voulut encore s'essayer devant le public,
et le 14 août 18S8 11 fit représenter à Sergame
yjldad,Avmel,otiVoa retrouvait encore quel-
ques traces de son talent : la Congrutita ai Ma-
laeca, Witikind, et II trionfo di Cesare, sont
de bibles productions du même artiste. A tant
d'ouvrages dramatiques, Il faut ajouter cinq ora-
torio*, les trois premier» pour Venise, et les déni
autres pour Bergeme ; trente messes, deux Re-
quiem, cent psaumes, trois Miserere, deux De
profiauiis, six litanies de la Vierge, des cantates,
des sonate* de piano, beaucoup de quatuors pour
divers instruments, et des canzonette*. On a
gravé à Vienne les cantates Andromacca, et
Ero, ainsi que trois recueils d'ariettes et de
canxoneltes. Niccolini est mort a Plaisance, an
mois d'avril 184a. Il n'eut pas le génie de création;
mais il avait de l'entrain dans le style bonne, le
seuliment mélodique, et son instrumentation ne
manquait pas d'intérêt.
NICET ( S. ], évèque de Trêves, d'abord abbé
dans un monastère dont on ignore le nom, hit
élevée l'épiscopat en 517, et mourut le £ décem-
bre 668. L'abbé Gerbert a inaéré dans sa collec-
tion des écrivains sur la musique (t. I,p. !)) un
Traité delavde et utililatc tphituatium can-
licorum, qitx faut in eccletid christinnd , jeu
de psalmodia bono, qui lui est attribué, forte!
'est trompé en disant, dans son Histoire de la
musique (1. IF, p. 197), que Nreet est auteur du
Te Deam communément attribué à saint Am-
N1C1IELMANN ( CMHfOlu) , muaicien
au service du roi de Prusse, naquit h Treuen-
brieien, dans le Brandebourg, le 13 août 1717.
Après avoir appris de quelques maîtres obscurs
les éléments de la musique- el du clavecin, il
entra en 1710 k l'école Saint-Thomas, de
Leipsick, donl la direction était alors confiée
à J. S. Bach. Guillaume Friedmann, Bis aîné de
ce maître, le guida dans ses éludes de clavecin
et de composition. Apres trois années de séjour
dans cette école , le désir de connaître la mu-
sique dramatique le conduisit k Hambourg. L'o-
péra n'y était plut dans l'état florissant on l'a-
valent mis quelques grands compositeurs environ
trente ans auparavant; mais Nichelmann trouva
dm le vieux Kaiser, chez Teieraann et che*
Mattbesoa d'utiles conseils qui le dédommagèrent
de la décadence du spectacle. En 1738 il se ren-
dît à Berlin , après avoir fait un court séjour
dans le lieu de sa naissance. L'organisation de la
cliapelle royale et rétablissement de l'Opéra de
Berlin, en 1740, lui fournirent les moyens de com-
pléter son instruction dans la musique pratique.
Il étudia aussi le contrepoint sous la direction
de Quant, et Graun l'instruisit dans la manière
d'écrire pour les voix. Peu de temps après, 11
composa ses sonates pour le clavecin , qui ont
été publiées en" deux, recueils. Après la mort de
son père, privé des secours qu'il en avait reçus
jusqu'alors, il (ut obligé de songer k se procurer
une existence certaine. Sa patrie ne lui offrant
pas de ressources pour cet objet , il résolut de
visiter l'Angleterre et la France, pour y cher-
cher une position ( convenable; mal* arrivé k
Hambourg, il reçut de Frédéric II l'ordre de re-
tourner k Berlin , avec la ' promesse d'y être
placé dans la cliapelle royale. Il j entra en
effet au mots de mara 1745, en qualité de second
claveciniste. On Ignore les motifs qui lui firent
solliciter sa démission en 1750 ; le roi la lui ac-
corda, et Nichelmann vécut ensuite à Berlin
dans le repos, et mourut en 1701. Le* compo-
sitions de cet artiste sont depuis longtemps ou-
bliées; eues consistent en deux œuvres de so-
nalea pour le clavecin ; imprimés k Nuremberg,
en 1749, et quelque* chansons allemandes pu-
bliée* dans le* écrits périodique* de Marpurg, et
dans quelque* autres recueils de la même épo-
que. Nicbelmaun a laissé aussi en manuscrit plu-
sieurs morceau» d'une paalorale qu'il avait coin,
posée avec le roi de Prusse et le flû liste Quani.
Cet artiste n'est maintenant connu que par le
livre qu'il a publié sous ce titre : Die Mélodie
31!
K1CHELMAHK — K1C0BAM1
nach ihren Weieti sowohl als noch ihren
Eigenschaftea (La mélodie considérée en elle-
mème et dans ses propriété!) , Dantxick, 1755,
ïu 4° de 1T5 pages , avec 23 planches. Gerber
dit que cet ouvrage fut écrit par Michel mann à
l'occasion de» discussions violentes que la lettre
de J.-J. Rousseau sur la musique française avait
soulevées en France; cependant on n'y trouve
aucune ailoeion à ces disputes; le sujet j est
traité d'une manière sérieuse, et peut-être un
peu trop didactique. On y trouve de bonnes
choses; Nlchelmsnn j fait preuve de philosophie
dans les idée» , et établit d'une manière solide
les rapports lie la mélodie et de l'harmonie. Une
critique sévère du livre , publiée sous le pseudo-
nyme de DttnJtel/eind, et datée de Nordltausen,
le 1" Juillet 1755, parut en 3 feuilles in-4»
sous ce titre : Gedanken etnes Liebhabers der
Tonkunst ûber Herrn Mchelmann Tractât
von der Mélodie (Idées d'un amateur de mu-
sique eur te Traité de la mélodie par M. NîclieJ-
nunn). Celui-ci répondit avec une ironie amère,
sous le voile de l'anonyme, dans l'écrit intitulé -.
Die Vorireflichkeit de; Herrn C. Dunfcei-
feind iiber die Abhondhmg von der Mélo-
die tiu Licht gesetsL von elnem Musik-
frewxde { L'excellence des idées de M. Dnn-
kell'eind sur le Traité de la mélodie, analysée
par un amateur de musique), ï feuilles ln-4°
(sans date ni nom de lieu). Quelques livres con-
cernant ta musique, par Keldhart', Printi, Mal-
theeou, annotes par Hlchelmum, avaient passé
dans les mains de Marpurg, puis dans celles de
Forkel; ils sont aujourd'hui dans ma biblio-
thèque.
N1CHETTI (L'abbé AnroWE-MtaiE), de
Padoue, a publié dans cette ville, en 1333,
un opuscule de 72 pages in-tf0 et quelque» plan-
ches, qui a pour titre : Praspetto dlvn nuotv
modo più agevole di SeHUwra musicale prl-
vtlegiata da S. M. I. R A. Froncesco I (Pros-
pectus d'une nouvelle manière plu* aisée de no-
tation musicale, etc.). Le système de notation pro-
posé par l'abbé Nichetli est une combinaison des
lettres de l'alphabet : comme tous ceux du
même genre, il oblige à distinguer tous les si-
gnée et à les lire un a un , parce qu'ils ne repré-
sentent pas le» sons par leurs positions et ne
peignent pas les phrases par groupes comme la
notation ordinaire. Les fausse» Idées de Jean-
Jacques Rousseau sur ce sujet ont égaré l'ec-
clésiastique de Psdoue comme beaucoup d'au-
NICHOLSON (RtauMO, organiste du col-
lège de la Madeleine, a Oxford , obtint en 1795
le grade de bachelier en musique de celte unlver- .
ailé , et fut le premier professeur de la tnalre de
musique fondée en 1636 par le docteur Heyther.
Il a laissé en manuscrit plusieurs madrigaux ,
dont un à b voix a été inséré dans les Trivmpht
ofOriana publiés par Murley. Nicliolson mourut
à Oxford eu 1039.
NICHOLSON (Chablis), flûtiste qui a eu
beaucoup de réputation en Angleterre, était Sis
d'un autre flûtiste du théâtre de Covent-Garden ,
et naquit à Londres en 1704. Après avoir été
attaché aux orchestre» de Drury-Lane et de Co-
vent-Garden , il est entré a celui du Théâtre Ita-
lien, et au concert philharmonique , ou il s'est
fait remarquer par une belle qualité de son et
par le brillant de son double coup de langue,
qu'il avait appris de Drouet. Les Anglais le pla-
çaient au-dessus de tous le» autres flûtistes ; ce-
pendant il était inférieur à Tulou sous le rapport
de l'élégance du style, et a Drouet pour le brillant
4p l'exécution. Cet artiste est mort jeune ters
1835. Ou trouve une analyse de son talent dans
le livre de H. James qui a pour titre : À mord
or two on (ne flûte (pages 153-167). On a
gravé a Londres beaucoup de compositions de
Nicholson pour la finie, entre autres i 1° Pre-
eeptive levons for the flûte — V Studies con-
sisting of passages selected from the vorks of
the most eminent flûte composer*, and
throuxi Mo the form of préludes, wlth oc-
caslonal jingering, and a set of original exer-
cises. — 3° Douze mélodie* choisies, avec des
variations pour flûte et piano. — 4° Fantaisie
avec introduction et polonaise. — 5* Trois duos
pour deux dotes , etc. Ces dernière» productions
ont été aussi publiées a Leipeicli, chex Breitknpt
et Heertel.
NICLAS (J. A.), musicien au service du
prince Henri de Prusse, à Rhetnsberg, naquit
à Tettnung, dans la Souabe ( aujourd'hui royaume
de Wurtemberg ) , vers I7G0. Il a publié a fier-
lin, en 1790, un choix d'airs pour le piano, et
de petite* pièces pour les commençants. Cet ar-
tiste était frère d'une cantatrice qui a brillé quel-
que temps a Berlin sous le nom de mademoi-
selle Niclas, et qui depuis 1796 est devenue la
femme d'un M. Troschel, conseiller des accises
et douanes, dans la Prusse méridionale.
NICODAHI (....) musicien et pianiste, na-
quit en Bohême dans les premiers nuis de 1756.
Son nom véritahle était Xtkadim, que ses rivauv
affectaient de prononcer Nlcodème : ce fut
pour ce motif qu'il prit le nom sous lequel il «t
connu. Cet artiste se rendit à Paris vers 1788
et s'y fit connaître avantageusement par la pu-
blication de deux œuvres de sonates et de quel
que» airs variés. A l'époque de l'organisation
v Google
N1C0DAMI — NICOLAI
313
dn Conservatoire de Paris , Nicodami y entrs
comme professeur de piano et en remplit les fonc-
tion* jusqu'en I80Î, où il fut compris d un s )■ ri-
forme d'un grand nombre de membre» de cette
institution. Il est mort en 1844 , à l'âge de Bu ans.
N1COLA (CHtiku), violoniste et musicien
de chambre à Hanovre, est né à Hinheim,
en 1797. Son père avait été bon hautboïste du
théâtre de celte Tille. A l'Age de dix u«, le
jeune Nicole commença h recevoir des leçon» de
Wendling, et plu* tard Go.lefroid Weber, qui
habitait alors à Manheim , lui enseigna la com-
position. Après noir été employé quelque temps
comme musicien de la cour à Manheim , Niçois
aoblenu une place honorable a Stuttgard,en 1821,
et deux ans après il a élé appelé a Hanovre. On
a publié de sa composition : I" Adagio et rondo
pour violon principal et orchestre, op. Il, Leip-
aick, Hofineisler. — 2" Deux quatuors pour
deux violons , alto et violoncelle , ibid. — 3° So-
nate pour piano et violon, op. 5, ibid. —
4° idem, op. G; Leipaick, BreilkopT et Bffrtel.
— a" Environ sept recueils de chansons alle-
mandes , avec accompagnement de piano. Ce
genre de compositions est celui dans lequel
M. Nicola réussit le mieux. Il a écrit une ouver-
ture a grand orchestre pour le drame Anna
Bottyn; ce morceau n'a pas été publié.
N1COLA1 ( jEun-Micner.) , musicien au ser-
vice de la cour de Wurtemberg, vivait aStuttgard,
dajulaaecondemoltiediidix-septiemesiecle.il a
publié de sa composition : I" Enter Thett
çtUtllcher Barmonten von 3 VocahUmmen
wtrf 1 viol. ( première partie d'harmonie» «pi-
rituelles a 3 voix et 2 violons ) , Francfort, 1669.
— 2° Douze sonates pour 2 violons el nue basse
de viole ou basson, première partie , Augs-
bourg, 1676, in Toi. obi. — t° Vingt-quatre ca-
prices pour quatre violons et basse continue ,
première partie, ibid., 1675; 2* idem, ibid.
3* partie, ibid., 1682.
NICOLAI (JIM), savant philologue, né a
Un», daux le duché de SchwarUbourg , vers 1660,
lit ses études aux universités de Jéns , Giessen
. et Hebnstadt, puis visita une partie de la Hol-
I lande et de l'Allemagne. Après avoir passé quel-
] que temps a Giessen, Il Tut nommé, en 1700,
| professeur d'antiquités à l'Académie de Tubinge,
I et associé du recleur. 11 est mortdans cette ville,
le H août t708, dans un Age peu avancé. Parmi
ses ouvrages, on trouve un traité des Bigles ou
abréviations dont se servaient les anciens, sons
le titre île Tractatus de tlgbs vétéran, Leyde,
1703, in-4". Le 18* chapitre de ce livre ( p. 105
1 à 113 ), traite de tigltt oituieli et notis : les
détails en sont assez curieux. Dans son Trac-
tât us de Synedrio jEgyptiorum , iUorumqve
iegibas tnsigniorlbus ( Lugdunî Bnlavarum
1708, in-8"), Nicolal traite des prêtres égyptiens
quo chantaient les louanges des dieux.
NICOLAI (Erbut-Abtoiiiï), médecin, né
à Soudershausen , en 1722, fit ses éludes à Pu
oiversité de Halle, et devint, en 1748, profes-
seur a. celle de Jéna, où il est mort le 23 août
1802 On a de lui une dissertation intitulée :
Die Verbindung der Musik mit der Ârzeney
Gelakrtheit ( Les rapporta de la musique avec
la médecine). Halle, 1745, 70 pages tn-8°. Il y
analyse les effets de la musique sur le corps liu-
NICOLAI { GcrriiED-SiuuKL), professeur
de philosophie a Francfort- sur- l'Oder, mort le
26 mars 1763, a publié plusieurs ouvrages sur
les principes de la philosophie de Wolf , parmi
lesquels ou remarque celui qui a pour litre :
Brlefe Uterden etiigcn twtand der icharne
Vissenschaften in Deufschland (Lettres sur
l'état actuel des beaux-arts en Allemagne). Ber-
lin, Jean -Chrétien Kleyb, 1755, tn-8°. Ces let-
tres, au nombre de dix-huit, renferment des
critiquée de plusieurs ouvrages publiés à cette
époque sur les beaux-arts. La musique est l'ob-
jet de la troisième lettre.
NICOLAI (Rt'in-TnAUGovr), orgaruMu à
l'église Saint-Pierre de Gosrliti, naquit le
24 août 1733, danscetle ville, où son père rem-
plissait les mêmes fonctions. A l'Age de neuf ans ,
il était déjà assex habite pour jouer de l'orgue.
Il fréquenta plus tard l'académie de Leipaick,
depuis 1763 Jusqu'en 1755, et montra tant de
talent en jouant l'orgue de l'église Saint-Paul,
que liasse exprima son admiration après l'avoir
entendu. Nicolal s'était formé principalement
par l'étude des ouvrages de Jean-Sébastien
Bach; Il en possédait si bien le style, qu'on le
retrouve dans ses propres ouvrages. De retour a
Gcerlili an commencement de 1 756, il y suc-
céda a son père. Son attachement pour le lieu
de sa naissance et pour l'orgue qui loi avait
été confié lui M refuser toutes lea propositions
qui lui furent faites pour d'autres emplois. Il
était habile mécanicien el connaissait i fond te
mécanisme de la facture des orgues : ces con-
naissances spéciales le firent souvent nommer
arbitre pour la réception des Instruments. Il
avait construit un harmonica a clavier qui n'était
pas exempt d'imperfections; mais le second ins-
trument de cette espèce qu'il Ht réussit mieux.
Il mourut à Goerllta dans la soixante-huitième
année de son Age, le 20 décembre 1799. On ne
connaît de ses compositions que quelques so-
nates de clavecin dans les recueils publies par
314 MO
Hiller depuis 1770, une fugua qui ■ para kLeip-
sick . chex Breitkopf , en 1789 , et une fantaisie
avec fugue pour forgue, Dresde et Lefpdck, 179Î.
Les sonales qu'il ■ laissas en manuscrit sont si
difficiles , que peu d'organistes sont assez habiles
pour les jouer. On a de Nicolaï nue description
du grand orgue de l'église principale de GcerliU,
intitulée : Kurse docK su verleeaige Betchrel-
bung der grcsten Orgel in dtr ffavptkirekc su
Ga-rtitz. GcerliU, Uuger, 1797, in-4" de
te pages.
NICOLAI ( Jban-Gmbces ) , organiste a Ru-
lîolaiadl , naquit dans la première moitié du dit-
huitième siècle, et mourut dans cette Tille
vers (790. Il s'est fait connaître avantageusement
par les compositions survîntes -. 1° Diverti
mento per te dame $itl cembato, coniistente
i* XII arie affatluose, trio, coûtante, mi-
mtetti, etc., gravé (sans date ). — 2' Sii suites
pour le clavecin , Leipsick, 1760. — 3* Préludes
pour l'orgue, ibid., 1770. — 4° Douze préludes
courts et faciles pour des choral», suivis de
cantique* arrangés h quatre voix. — S" Choral-
vortpiele fur die Orgel ( Préludes de chorale
pour l'orgue); RuuoUuadt (sans date).
NICOLAI | Jkah-Martim), frère du précé-
dent , fut d'abord organiste à Gross-NeundorIT,
dans le duché de Saxe-Meinungen , pois entra au
service de la cour de Helnungen, où 11 était
en 1758. Il a fait imprimer a Nuremberg, dan*
cette même année, un recueil d'exercices de
clavecin intitule Clavicrilbungen.
NICOLAI (Chbutohue-Fbédêblc), savant
libraire allemand, naquit k Berlin, le 18 mars
1733, lit ses éludes k Berlin et à Halle, et mourut
le a janvier 181 1. Sa Description de Berlin et
de Potsdam (Berlin, 1769, in-8*; ibid., 177»,
deux vol. in-8" ; et 1788, 4 vol. ), contient des
détails curieux sur les musiciens de la chapelle de
Frédéric II, et sur la musique des princes de la
famille royale , sur les constructeurs d'orgues,
les luthiers, les graveurs, imprimeurs et mar-
chands de musique, les chanteurs, composi-
teurs ; les théines , les coaceria, et les écrivains
sur la musiqu" On trouve aussi des choses in-
téressantes sur les musiciens de Vienne, et par-
ticulièrement sur Gluck, dans sa Relation d'un
voyage fait en Allemagne et en Suisse pen-
dant Fannie 1781; Berlin, I788-9G, il vol.
in- 8°, 3' édil. On almenacb, dont il a publié plu-
sieurs années , contient quelques airs composés
par Heicliardt dans le style des anciens airs po-
pulaires de l'Allemagne. Nicolai avait aussi imité
dans le texte l'ancien allemand. Kretxsclnner et
Zuccaimeglio, trompés par l'imitation, ont pris
ces airs pour des chants originaux, et les ont
insérés dans leur collection d
rs populaires al-
NICOLAI (JttarGOTTUEB OU TuéOPBlLE), fils
de Jean-Martin, directeur du concert et organiste
de l'église de Zwoll , naquit le 15 octobre 1744 k
Gross-Neundorf , prés de Grcffenthal , dans le
duché d* Saxe-Meinungen. Apres y avoir été
' maître de concerts, Il se rendit k Zwoll, en
1780. Il est mort en cette ville dans le premier
; semestre de l'armée 1801. On connaît suus son
i nom plusieurs opéras , entre autres ceux qui ont
' pour litre: Die Geburtstag ( L'anniversaire de
naissance) Die Wlldiebe (Les braconniers),
Jolanda, et les compositions suivantes; l' Sym-
phonie concertante pour violon et violoncelle ,
op. 7 ; Oftenbach, André. — 2* Quatuors pour
S violons, alto et basse, op. 3; Paris, Sieber.
; — 3° Six solos pour llûte et basse , op. 8. —
: ** A B C du piano , consistant en pièces et so-
nates, avec une instruction en français; llcrlin
; et Amsterdam , lliimmel. — 5° Vingt-quatre
] sonates pour le piano, dans les M Ions. Deuxième
; partie de l'A B C. — B° Six sonates pour le
piano, avec accompagnement de violon, op. 13,
Zwoll.
| NICOLAI ( Yalgiitm) ou NICOLAY, pia-
j nlsle dont les compositions ont eu beaucoup de
vogue vers la fin du dix-huitième siècle, est
; cependant si peu connu , quant 4 sa personne,
i que je n'ai pu trouver de matériaux de quelque
| valeur pour établir sa biographie. La date et le
lieu de sa naissance, le pays où il habita au
temps le plus brillant doses succès, l'époque
précise de sa mort , tout est inconnu , ou du
, moins incertain. Les biographes detoules les na-
. lions se copient dans leurs vagues renseignements
snr cet artiste distingué. On croit qu'il vécut k
Paris dans les vingt dernières années du dix-
huitième siècle, et qu'il j mourut vers 1798 ou
, 1798; cependant le Calendrier universel d»
: musique pour les années 1788 et 1789, qui
i nomme tous les professeurs de clavecin et de
■ piano , garde le silence sur celui-là. D'ailleurs h)
! nom de Nicolai ne ligure point parmi ceux des
j professeurs du Conservatoire, quoiqu'il s'y en
I trouvtt plusieurs pour le piano dans ces premiers
I temps de l'école, et même que quelques-uns
1 lussent d'un mérita équivoque. Je suis donc tenté
de croire qu'il passa ses dernières années k
Londres, et qu'il y mourut Ignoré, car on y a
: gravé presque tous ses ouvrages. Quoi qu'il en
l soit , les éditions de sa sonates se sont mnlti-
i plrées aussi en France, en Allemagne et en Hol-
lande. Les œuvres premier, troisième et on-
zième sonlceux qui ont obtenu le plus de vogue.
1 La plupart des œuvres de Nicolaî ont été pu-
bliées à Paris par Sieber et Leduc ; on peut
les classer de U manière suivante : I* Conter-
tôt pour piano, op. 1; Paris, Sieber ; op. II;
Paris, ifadermui. — 1° Sonates pour piano et
violon, op. i, i, 5 ; Pari», Sîeber, Leduc et Kou-
sineau. —3* Sonates pour piano seul oit avec
violon ad libitum : op. 4, 7, 8,9, 10, Il , 13,
14, 17, 1S (facile»); Paris, Sieber, Leduc, Ha-
dcrman, etc.
NICOLAI (Jean-Codefzoid), fils de Jean-
Georges, naquit k Rudolstadt , vers 1770, étudia
la théologie a l'université de Jéna en 1794, et
retourna, en 1767, dans le lieu de sa naissance,
avec le grade de candidat. Peu de tempa après il
te rendit à Olïenhach, où il «tait en 1798,
comme professeur de clavecin. On le considérait
■Ion comme un claveciniste distingué, particuliè-
rement dans le style de la. Aiguë. Les faibles res-
sources qu'il (rouvail a OfTenhach le décidèrent
i accepter, en IBOï, une place de gouverneur
dam la maison d'un conseiller, k Nuremberg;
mais plus tard, il parait avoir vécu a Hambourg.
Cet artiste a publié da sa composition : 1° So-
nate pour clavecin et violon, op. 1, Oflenbach ;
André, 17S7 3* Trois sonate* Id„ op. 2 ; ibfd.,
1799. — 3" Six fugues pour clavecin seul, Ulm.
— 4° Trois caprices fugues, ibid. On trouve
aussi chez Scliott, à Muyenee, six. sonates pour
lesdaMes, avec ace. de violon et violoncelle,
op. 11, qni paraissent lui appartenir, et qui Indi-
quent l'existence de quelques autres productions
inconnues.
NICOLAI (D.-J.-C,), contrebassiste de la
cour de Rudolstadt, qui parait être un descen-
dant de Jean-Georges, s'est fait connaître par la
publication d'un article sur la contrebasse
publié en 1818, dam le dix-huitième volume dt
la Gazette de Leipsick ( page 257 1.
NICOLAI ( Henri- GODErnoip), professeur de
musique an séminaire des orphelins, a Hambourg,
et peut-être Bis de Jean -Godef raid , est auteur
d'en livre intitulé; AUgemeine Théorie der
Tonkaiist fur Lehrert wndLemende, trte aw.h
zum Selosunterricht fciHtnm{( Théorie géné-
rale de la musique pour les professeur* et les
élèves, au moyen de laquelle on peut s'Instruire
soi-même), Hambourg, 1826, in-*0 de 83 pages
et de 49 planches.
NICOLAI (Gustave), né k Berlin, en
179S, s'est livré a l'étude de la musique pendant
qu'il suivait les cours des collèges et des unirer-
ailéa. Après avoir achevé ses études de droit , I
H»Ue et à Berlin, il a obtenu le litre d'auditeur
dans la garde du roi de Prusse. Il s'est fait con-
naître depuis lors comme poète lyrique, par des
livrets d'opéras ou d'oratorios , entra autres |>ar
LAI 31S
La Destruction dt Jérusalem, mise en musique
par Loewe, et comme compositeur perdes bal-
lades k voix seule avec accompagnement de
piano, et quelques petites pièces instrumentales.
Hais tandis qu'il semblait ainsi cultiver l'art avec
amour, il s'est fait un triste jeu de l'outrager
dans des écrits ou. ne se trouvent pas même les
saillie* spirituelles qui font quelquefois excuser
des paradoxes. Bien de plus lourd que les plai-
santeries qu'il tance contre l'art et ses admira
leurs ; rien de plus misérable que les injures qu'il
leur adresse- La forme romanesque qu'Us adoptée
pour ses pamphlets ne lui appartient même
pas. Sa première production en ce genre a pour
titre : Die Gcveihten oder der Cantor ow
Fichtenhagen (Les initiés, ou le cantor de
Fichtenhagen ), Berlin, Schlesmger, 1829, In-B*.
Une deuxième édition en deux volumes a été
publiée en 1838, chex le même. Ce livre a pour
objet de porter allelnte a la renommée de Mo-
zart, et de rendre ridicules les admirateurs de
son génie. Pareille chose a été essayée en France
quelques années après , dans le journal Intitulé : -
La France musicale ; le sucées de l'entreprise
n'a pas été plus heureux à Paris qu'à Berlin. Une
petite brochure du même genre a été ensuite pu-
bliée par M. Nicole!, sous ce litre: Jeremias, der
Volkscomponist, eine humorittiche yislonous
dem 25 Jahrhundert ( Jérémie le compositeur
populaire ; vision liùmoristiquedu vingt-cinquième
siècle), Berlin, Wagenfuhr, 1830, ln-89. Une
erreur en amène souvent une autre : oubliant
qu'il avait lui-même cultivé l'art, et peut-être
blessé de n'y avoir trouvé que. de médiocres
succès, l'auteur des deux écrits qui viennent
d'être cités entreprit contre ce même art une
violente satire intitulée : Arabesken fiir Jfu-
ttk freunde ( Arabesques pour les amateurs de
musique); Leipsick, Wigand, im, io-8", 3 par-
ties. La première est remplie de traits dirigés
contre Mozart ; la seconde traite de divers sujets
dans un esprit de dénigrement pour l'art et les
artistes. On connaît, sous le nom de Gustave
Hieolaï, des Lieder avec accompagnement de
NICOLAI (Otto ou Othok), né k Kcenlgsbnrg
en 1809, Tut un planiste distingué, et un compo-
siteur de quelque mérite. Élève de Bernard
Klein, i) • (ait, sous, sa direction, de bonnes
élude* et s'est nourri de l'étude des bons modèles.
En 1884 II a lait un voyage en Halle; deux an*
après il y était encore, et habitait à Rome. Il
s'y livra à l'étude des omvres des anciens
■naîtras de l'école romaine, particulièrement
de Paleatrina, sons la direction de Baini. Vers ia
On de 183e 11 s'est éloigné de Rome et a visité
816
N1C0LA1 — NICOLAS DE RANS
le* mires grandes villes Je l'Italie. Appelé à
Vienne en 1839, il y remplit pendant un an les
fonctions de chef d'orcliestre de l'Opéra de la
cour, puis il alla a Trieate on 11 écrivit l'opéra
Snricn II. A Turin, Il donna en 1840 il Tem-
plario , qui fut joué ensuite sur la plupart des
Théâtres italiens. En 1841, il fit représenter
Odoardo e Gildippa, et dans la même année il
donna à la Scata de Milan , il Protaitto. De
retour a Vienne en 1841 , il y reprit sa place de
chef d'orchestre du Ihéalre de la cour. En 1848
il fui appelé à Berlin pour y prendre la direction
de l'orchestre du Théâtre , et II y écrivit l'opéra
allemand die Lustigen Weiber ws Windsor
( Les joyeuses commères de Windsor), considéré
en Allemagne comme son œuvre capitale; mais
peu de jours après la représentation de cet ou-
vrage il mourut, le 11 mal 1849. La musique dra-
matique de Nicolal esl écrite, en général, dans le
style de Bossini. Son caractère est mélodieux ;
mais elle manque de force et d'originalité. Parmi
le* ouvrages de sa composition qui ont été publiés
on remarque '■ I" Un concerto qu'il a écrit pour
Gustave Hauenburg. — !" Fantaisie avec varia-
tions pour piano et orchestre sur un thème de la
JVorma, op. ï5. — 3* Introduction et polonaise
pour piano a 4 mains, op 4 ; Lelpsick, Brcitkopf
et Ftertel. — 4° Adieu à Liszt, étude, op. IB ;
Vienne, Diabelli. — 5° Variations sur un thème
de ta Sotmtmbula pour voix de soprano, cor et
piano, op. 36; ibid., — 6° SI Dwlo d'amore,
romance à une voix , piano et violoncelle,
op. '24, ibid, — 7* Des recueils de chants allemands
k quatre voix d'hommes, op. 10 et Î3; Berlin,
Bechtold. — 8" Plusieurs recueils de chansons
et de variations pour voix seule et piano,
Berlin , Vienne, etc. On connaît de lui en ma-
nuscrit une symphonie en ut mineur, une messe
de Requiem, et un Te Devm, qui ont été
exécutés à Berlin. Nicolai avait rapporté d'Italie
une collection peu nombreuse, mais bien choisie,
de musique ancienne des compositeur! d'Italie,
particulièrement do seizième siècle. Après sa
mort, elle Ait acquise par la Bibliothèque
royale de Berlin pour la minime somme de 300
tcus de Prusse (1,131 francs).
NICOLAS DECAPOUE, prêtre et musi-
cien, ainsi nommé k cause du lieudewnaisaance,
parait avoir vécu a Rome .vers la fin du qua-
torzième siècle et dans les premières années du
quinzième. Il a écrit en 141b un traité de mu-
sique dont le manuscrit est conservé dans la
Bibliothèque Vallicellana ( des PP. de l'Ora-
toire), sous te n° B. 83. Les règles qu'on y
trouve, concernant l'art d'écrire la musique
k plusieurs parties, sont k peu près iden-
tiques k celles du petit traité de contrepoint
de Jean de Mûri» ( voyez ce nom ) ; mais les
exemples y sont plus abondants, L'ouvrage a
pour titre : Ad lavdem tanctistinue et indi-
vidu* Tr'milatii ae gloriotlssimx Virginii
Mari» dulcitsimx matris hue et totius cutïx
ctslesUs , incipit campendium musicale amut-
tii doctoribus et pkilosophit etlitum et corn-
positum et pro prxsbylerum Meolaum de
Capua ordinatum tub anno Domini mille-
àmo quadragettmo quin/o decimo. Ainsi qu'on
le volt, cet ouvrage n'as! qu'un abrégé de plu-
sieurs autres : il est écrit d'un style clair et
simple. L'auteur y traite des son*, des modes ,
des intervalles et du contrepoint. Cest b
MM, Danjou et Stéphen Morelot ( voyez ces
noms) qu'on doit ta connaissance de l'existence
du livre et de son auteur. ( Voyez la Revue de
lamutique religieuse, 3 "■ année, p. I9B).
Pendant leur séjour a Rome, fis en ont fait
une copie qu'ils ont collationnée sur un autre
manuscrit do même ouvrage qui est k la Biblio-
thèque Saint-Marc, à Venise. Leur travail ayant
été communiquée Adrien de Lafage, ce musicien
littérateur a fait imprimer d'après leur manus-
crit , le traité de Nicolas de Capoue , au nombre
de cinquante exemplaires seulement, sous ce
litre : Nlcolat Capvani prœsbyteri compendlum
musical: ad codicum-/idem «une primum in
lueem edidit, notis galUcit illuttravit, ine-
dlla scrtplorvm anonymoram fragmenta
rubjvnxlt Juslut Adrlanvs de Lafage. ln-8"
de 4B pages, imprimé cher. Doceasols et Tardil
( «ans date ).
NICOLAS DE BANS, luthiste du seizième
siècle , n'est connu que par quelques pièces pour
deuxluths qui se trouvent dans un recueil intitulé:
Luculenlum theatrtm mtuicum in quo selec-
tiulma optimorum quorumlibet auctorwn,
ae excellenttuimorum artifievm ta vête-
rvm, tum pr.rctpue récent inrwn carmina, etc.;
dvotmt leitudinibus ludenita . Pattremo Kabet
et ejus generlt carmina qux htm festivltate,
tum facilt tate rai diseviib-us, primo maxime i n -
Uifaeient vt tunt Paisomexo, GallUardas, etc.
Lovanii, ex lypographm Pétri Phaleiit bi~
bliopolx Jurati; an.no 15GB, petit In fol. Ce
recueil contient 143 morceaux, dont quelqnea-
nnspour deuxluths. Le nom de Nicolas de Rans
se trouve en tfiie da quelques-uns. Il est hors
de doute que Nicolas est le prénom, et de «ans
l'indication du lieu de naissance. Deux villages
de ce nom existent, le premier dans le Jura
(France), près de Dole ; l'antre dans le Hainaul
(Belgique), entra Beaumont et Chimay. Il est
plus que vraisemblable que l'artiste dont il s'a-
,gk
NICOLAS DE RAWS
git naquit d»na celui-ci, car ses pièces de luth
n'ont cte publiées qu'a Louvain, chez Plialèse.
NICOLAS ( FtWNçois-NlCOLAS FOURRIER,
connu sons le nom de), luthier, naquit a Mire-
court I» 5 octobre 1759, et commença dès l'âge
de doute ara a travailler chez Sauluier. Plus
tard. Il étudia avec soin Ici proportions des beaux
instrumenta de Crémone, et les imita dans ceux
qui sortirent, de eea ateliers. Fixé a Paris, il
obtint eu 1784 le titre de luthier de l'École
royale de chant et de musique instituée par le
baron de Dretenil. En 181)4 il fut aussi chargé de
la fourni turc et de l'entretien des instruments
de la chapelle de Napoléon. Il est mort a Paris,
eu 1816. Lea instruments qu'il a fabriqués ont en
de la vogue à une époque où les artistes ne s'é-
taient pas eucore habitués a payer une somme
considérable pour posséder des violous ou des
basses de Slradivari, ou de Guarnerl; plus tard,
Ils sont tombés dans le discrédit ; mail le temps
leur a rendu les qualités qu'ils semblaient avoir
perdues, et l'on trouve aujourd'hui de bons vio-
lons qui portent le nom de Nicolas.
N1COLASIUS ( Georges), recteur de l'école
de Frlbourg en Brisgau, au commencement du
dix-septième siècle , a composé un petit traité
. de musique à l'usage de celte école intitulé :
Rudiments musices breuissima methodo com-
pacta, tïiboiire,en Brisgau, Beckler, 1607, in-8°.
N1COL1N1 (Antoine), architecte a Naples ,
dans le* premières années du siècle présent, a publié
un petit Traité sur l'acoustique théâtrale, in-
titulé : Alcwne idée suUartmonaraadel teatro,
Naplea, Maai , I80&. Il a été Tait une deuxième
édition de cet écrit, Naplea, 1810, in-4" de 17
pages.
MCOL1NI ( I'uilippe ), bon ténor, né a Ve-
nise vers 1798, est mort en [834, à Turin , où il
était depuis plusieurs années aimé du public.
Après avoir débuté sur les théâtres de Naplea, il
avait fait un voyage à St-Pétersbuurg, et j avait
été accueilli avec enthousiasme. De retour en
Italie ildianta d'abord à Plaisance, puis a Milan,
et enfin à Turin.
N1COLO PATAV1NO, c'est-à dire NI-
COLAS DE PADOUE, ainsi appelé parce
qu'il était né dans cette vilie, Tut un compositeur
de froltole vers la fin du quinzième siècle. Je
crois qu'il y h identité entre lui et le compositeur
de pièces du même genre qui se trouve dans lesre
cueilsde PelruccideFossombronefvoyacenom)
aous le nom de iVicofo pifaro, c'est- a dire, JVJ-
eolas te Joueur de fliile. Les froltole de Nicolo
Palavino et de A'icolo pifaro so trouvent, au
nombre de vingt-deux pièces.dans les deuxième,
troisième, sixième, septième cl huitième livres N1GOMAQUE, philosophe pviliaci
N1COMAQUE 817
de Frottote publiés par Petrucci depuis 1505
jusqu'en 1508, à Venise, petit in-4* obi. Il ne faut
pas confondre ce musicien avec l'écrivain sur la
musique appelé Nicolas de Capaue( V. ce nom.)
NICOLO. Voyez ISOUARD (Nicolo).
NICOLOPOULO ( Constantin • Acato -
puron), helléniste, professeur de littérature grec-
que, ancien professeur de l'Athénée de Paris,
membre de ta Société philolechnique, associé cor-
respondant de l'Institut archéologique de Rome,
attaché a la bibtiolhèque de l'Institut de France,
naquit à Smyrne, tu 1780, d'une famille émigrée,
originaire d'Arcadie. Il commença ses études a
Smyrne, et alla les achever en Valachie sous la
direction de Lampros Photiadès. Amateur pas-
sionné de musique, Nicolopoulo a reçu de
l'auteur de cette Biographie universelle des
Musiciens des leçons de composition. On a de
ce savant beaucoup de morceaux de littérature,
de philologie et de poésie grecque, publiés séparé-
ment ou insérés dans les journaux littéraires et
scientifiques. Il a été l'éditeur de l'introduction.
a la théorie et à la pratique de la musique ec-
clésiastique ( E'iaxru-rii tl( ti Otui^tixav xai
Cfantmov t^ç ixï3.7]aiaoTixJK |iouolïjj;) de Chry-
santhe de Madyte, et des Doxaitika, recueil
d'hymnes notées de l'Eglise grecque, recueillies
et mises en ordre par Grégoire Lampadaire (voy.
ce nom); Paris, 1821, i vol. in-8". Nicolopoulo
avait préparé une édition du Traité de musi-
que d'Aristoxèue, avec une traduction fran-
çaise et un commentaire ; mais ce travail n'a pas
été achevé. Comme compositeur il a publié.:
tâchant religieux des Grecs, avec accompagoe-
menl dei'iano, Paria, Janet et Cotelle. — V Do-
mine, satvum fac populum grxcum, idem;
ibid-, — V Celse terrarum moderator orbit ,
ode saphiqoe, ld.; ibid. — 4" Le Chant dit
jeune Grec ;ibid. —5° Plusieurs romances, ibid.
Il a laissé en manuscrit beaucoup de morceaux
de musique religieuse, des chœurs, etc.
Nicolopoulo avait vu avec joie les efforts des
Grecs pour recouvrer leur indépendance, et avait
publié quelques écrits patriotiques à celle occa-
sion. Il avait légué tons ses livres à la ville d'An-
dritxena (d'où il était originaire), pour y former
une bibliothèque publique. En battant ces livres,
pour ôler la poussière avant d'en faire l'expédi-
liuo, Il se Ht une meurtrissure au bras; un abcès
y survint . l'os fut attaqué et la carie «e dé-
clara. Trop pauvre pour les dépenses qu'exi-
geait le traitement de ce mal, i) se lit porter à
l'Hôtel-Dieu ; mais les secours de l'art ne purent
le sauver; il expira dans l'été de 1841 , à l'Age de
318 NICOS
des écrivains grecs sur la musique dont les livres
■ont parvenu! jusqu'à nous. Il naquit a Gérase,
ville de la basse Syrie ; mais on ignore en quoi
tempe. Le P. filancani , jésuite, suppose (fihro-
nolog. ceteb. mathemal.) que Piïcomaque Tut
antérieur a Platon ; mais Meibom a rétulé vic-
torieusement cette opinion (Prxfat. inftîcom.),
et a prouva qu'il vivait après le règne d'Auguste,
puisqu'il cile {page M, edtl. Meibom) Tratillua,
mathématicien qui, suivant Suétone et le scoliaste
de Juvenal (In Satyr. VI), vivait au temps de ce
prince et sons le règne de Tibère. Un passage du
deuxième livredu Manuel karmoniqueàe Nico-
inaque renfermant te nom de Plolémée, il semble-
rait qu'il lui est postérieur; cependant Heibom
pense que le nom de Ptolémse, placé en note par
quelque scoliaste, aura passé de la marge dans
le teste, par l'ignorance des copistes, ou même,
que ce second livre, attribué faussement a Nice-
maque, est de quelque écrivain postérieur. Au
reste, Fahricius a prouvé (Biblioth. grxc,
t. 4, p. 3, edit. Harl] que Kicomaque a vécu
avant Plolémée, puisque Apulée, contemporain
de ce dernier, a Tait une version latine de l'arith-
métique du philosopha de Gérase.
Le Traité de musique qui nous reste de Nico-
roaque a pour tite : "Appowxrj; 'E-rxiipiMo-j (Ma-
nuel harmonique). Il est divisé en deux livres :
le premier, qui renferme douze chapitres, est
certainement l'œuvre de cet auteur; le second
parait n'être composé que d'extraits d'un antre
Traité de musique du même écrivain que nous
n'avons pas ; on j trouve même des passages ti-
rés du premier livre. L'ouvrage d'où ce second
livre est extrait a été cité avec éloge par le mathé-
maticien Eutoce de Sciions {*n Archimcdis ï,
De sphxra ex cyllndro, p. 181 (1). On en
trouve des fragments dans le commentaire de
Porphyre sur le Traité des harmoniques de Plo-
lémée, et dans la vie de Pyiliagore par Jatnbli-
qne. Le texte grec do Manuel harmonique* été
publié pour la première fois par Jean Meursius
avec celui des Traités d'Arisloxone et d'Alypius,
Leyde, 1616, ln-4", el a été réimprimé dans le
sixième volume des oinvres de ce savant (î).
Meibom en a donné une édition plus correcte,
avec une version latine et des noies, dans sa
collection des sept auteurs grecs sur la musique,
Amsterdam , Elievlr, 1051 , deux vol. in-8*.
Conrad Gesner cite une traduction latine anté-
rieure a celle de Melbom par Herman Gogava
(Bïbliot. tu Epttomen red. perJ.J. Frisivm,
p. 62} : c'est vraisemblablement une erreur. Ki-
comaque a écrit le premier livre, qui renferme le
Manuel harmonique; pour nne dame qui lui
avait demandé de l'instruire dans la théorie de la
musique. C'est dans ce livre qu'il rapporte l'a-
necdote da Pythagore qui , passant devant la
boutique d'un forgeron, remarqua que les mar-
teaux qui frappaient le fer faisaient entendra
l'octave, la quinte el lu quarts, el qui, après avoir
pesé ces marteaux trouva que les différences de
leurs poids étaient en raison des proportions nu-
mériques de ces intervalles; conte ridicule trop
souvent répété, car ce ne sont pas les marteaux
qui résonnent pendant le travail des forgerons,
mais l'enclume.
Peu d'auteurs de l'antiquité ont donné lieu à
des assertions aussi contradictoires que celles
qn'on a répandues sur la nature du livre de Ki-
comaque, Meibom, dans sa préface concernant
cet écrivain, dit qu'il est te seul auteur de musi-
que suivant la doctrine de Pythagore dont le livre
est parvenu Jusqu'à nous. Cette observa lion man-
que d'exactitude, car Gaudence est ausJ partisan
de ta doctrine des proportions du philosophe de
Ssmos; mais c'est à tort que Requeno veut kl
réfuter sur ce point, endisanl que tous les auteurs
compris dans la collection de Meibom sont
Pjthagoriciens (Saggi lui ristabilmenlo dell
arte armonica , t. I, page 309), à l'exception de
Bacchius; car sans parier d'Arlaloxène, dool la
doctrine est absolument opposée à celle de Py-
thagore, il n'y a rien dans Aljpius qui ait quel-
que rapport avec celle-ci; enfla l'auteur, quel
qu'il soit, du premier traité attribué h Euclide
est aristoxénien, el la section du canon , connue
sous le même nom, est conforme A la théorie de
Ptolémée. Mais des contradictions si singulière*
de la part de deux savants qui s'étaient spéciale-
ment occupés de l'étude tlei écrivains grecs sur
la théorie de ta musique ne sont rien en compa-
raison de ce passage de l'Histoire des matlié-
mattquet de Montucla (tome 1, part. 1, lîv. V,
page 310} concernant Nicomaque.
■ Je n'ai qu'un mol à dire de »on Iniroduc-
■ tltm à la musique. Elle m'a paru un de*
■ écrits eur ce sujet ou il est le plus lacfledepren-
■ dreune idée de la musique ancienne. Au sur-
* plus Nicomaque est arUtoxéntcn dont ce
■ Traité : choie asies surprenante pour un
• géomitre. * Après avoir lu ces paroles, on
serait tenté de croira que Muntucla n'a pas même
entrevu le livre dool h parle, car il aurait vu qu'il
est entièrement rempli par l'exposition dn sys-
tème de l'harmonie universelle imaginé par Py-
thagore. Le cinquième livredu Traité de musique
HICOMAQUE — HIEDERMEYER
de Boèce destiné à expliquer ce sjstèroc, et les
proportions des intervalles de sons, suivant la
doctrine pythagoricienne, est emprunté au Ma-
nuel de Nicomac|iie, |ir in ni paiement aux frag-
ments réunis sous le titre de second livre. Quel-
ques auteurs ont cru, au contraire, que ce* frag-
ments ne sont que des extraits de Boèce, traduits
en grec dans le huitième siècle.
AIIDECK1 (Thomas), compositeur polonais,
né vers 1600, tut élève du Conservatoire de Var-
sovie, et apprit l'an d'écrire la musique sous la
direction d'EIsner {voyez ce nom). Ayant obtenu
du gouvernement de sa patrie une pension pour
voyager, il se rendit il Vienne et y écrivit en
18iâ, pour le théâtre de Leopoldsladt, la musi-
que du mélodrame Der Wasserfv.il in Feinhein;
puis il composa le drame lyrique Le Serment. De
retour en Pologne, il s'établit d'abord à Poeen
en 1837 et y pulilia divers ouvrages pour le citant
et la musique instrumentale. Appelé a Varsovie
en 1841 , comme chef d'orchestre de l'Opéra, eu
remplacement de Kurpinslti (vejr. ce nom), il y
fit preuve d'habileté dans ses fonctions. La mu-
sique religieuse est le genre auquel il s'attacha
particulièrement Sa première messe, avec chœur
et orchestre, fut exécutée en 1848 chex les Fran-
ciscains de Varsovie. Sa deuxième messe (en
mi bémol}, fat chantée a l'église des Visitandinet,
dans la même année, et la troisième fut exécutée
en 1849 dans la même église. Ces ouvrages pa-
raissent être restés en manuscrit. Plusieurs ou-
vertures de Nidecki ont été entendues aussi dans
les concerts qu'il dirigea i on cite particulière-
ment celle de son opéra intitule Gunter. Cet ar-
tiste cal mort a Varsovie en 1861.
N1EDERMEYER (Lot») , compositeur et
professeur de piano, est né à Syon, canton de
Vaud, près de Genève, le 37 avril 1802. Fila
d'un professeur de musique né à Wurxbonrg,
mais marié et fixé en Suisse, 11 apprit de son
père les éléments de cet art. A l'âge de quinte
ans, Il fut envoyée Vienne par ses parants, pour
y compléter son instruction musicale. Pendant
deux ans il reçut des leçons de Hoscneles pour
le piano, et Fuwster (voyez ce nom) lui ensei-
gna la composition. Ce fut dans cette ville que
Niedenneyer publia se* premiers essais, lesquels
consistaient en morceaux de piano. En- 1819,
il s'éloigna de la capitale de l'Autriche pour ae
rendre à Rome, oh il trouva dans les leçons de
Fioratanli une bonne direction pour l'art d'é-
crire ta musique vocale; art trop négligé dans
les écoles d'Allemagne et de France. Apres une
année environ passée i Rome, Niedenneyer par-
tit pour Saules et y reçut un bon accueil de Zin-
garelli qui, disait-il , avait achevé dé l'instruire
319
dans l'art d'écrire pour les voix. Encouragé par
Roaalni, il fit représenter a Naples son premier
opéra intitulé il fleo per timoré , qui fut joué
au théâtre dcl Ftmdo avec quelque succès. De
retour en Suisse en 1811 , Niedenneyer vécut
quelque temps k Genève eeaaane professeur de
piano et y écrivit quelques compositions, a la
tète desquelles se place Le Lac, sorte de cantate
a voix seule avec piano, écrite sur des vers de
H. de Lamartine , dont le succès fut européen ,
et qui est encore un des plus beaux litres de
gloire du compositeur; car tontes les qualités
désirables se trouvent réunies dans ce beau
ebant; suavité de la mélodie , expression vraie
des paroles, coloris pittoresque et distinction de
l'harmonie. Arrivé à Paris vers 1833, Nieder-
meyer s'y lit connaître par quelques bonnes com-
positions pour le piano, et y fut accueilli par
1 Rossïni, dont l'influence lui ouvrit les portes du
j Théâtre Italien. Au mois do juillet 1818 onyjoua
Casa nel bosco, mélodrame de sa composition,
dont le livret était traduit de l'opéra-comique
intitulé Ciie niHt liant la forêt. Bien qu'applaudi
par te petit nombre de spectateurs qui assistaient
a la première représentation, cet ouvrage n'a
pu ae soutenu- près des fanatiques dilettanU de
ce théâtre, qui ne croyaient point alors qu'il y eût
d'autre musique possible que celle qui venait
d'Italie. Il y avait cependant du mérite dans celle
de Niedenneyer. Doux et timide , modeste , peu,
(ait pour les luttes qu'il faut soutenir a Paria
lorsqu'on veut s'y faire des succès , au milieu
d'une loule d Industriels qui usurpent mainte-
nant le nota d'artistes, ce compositeur prit en
dégoût cette existence d'intrigue, et sur des pro-
positions qui lui furent faites, il accepta, dans
l'Institut d'éducation fondé a Bruxelles par
H. Gaggia, les fonctions de professeur de piano,
qu'il y remplit pendant dix-huit mois; mais
une situation semblable ne pouvait convenir a
un artiste si distingué, car il n'y trouvait au-
cune occasion d'y déployer son talent . Nieder-
meyer comprit qui! y userait sa jeunesse sans
profit pour sa gloire, et le besoin de succès le
ramena i Paris, oh il publia plusieurs mor-
ceaux de musique instrumentale et vocale.
Depuis longtemps il aspirait a écrire pour la
première scène française : sea vœu» furent entin
exaucés, et son grand opéra Stradetla 1ht repré-
sente en 1834, a l'Académie royale de musique.
Accueillie avec quelque froideur par le public ,
jugée avec légèreté par les journaux, cette par-
tition a beaucoup plus de valeur qu'on ne lui en
a accordé. Tout le rôle de Slradella est bien
senti, bien exprimé; les formes de la mélodie
sont en général d'une élégance exquise; mais
3!0
N1EDEBMEYER
peut-être cette qualité a-t-elle été plui nuisible
qu'utile au succès Je l'ouvrage; car ce qui est
lin et délicat échappe, dans les arts, tu vultioira
appelé le public; celui-ci n'est sensible qu'a
l'effet incisif; il n'est ému que par la Tores.
D'ailleurs, Niedermeyer avait dédaigné les res-
sorts dont tout le monde se sert à Paris pour
préparer les succès du théâtre ou réparer des
échecs. Il avait respecté sa dignité d'artiste, et
ce n'est point ainsi qu'où réussit de nos jour».
Il est juste de dire que l'estime des connaisseurs
lui a offert me honorable compensation des in-
justices de la Toule, et que plusieurs morceau*
de Stradella, exécutés dans les concerts, ont
été justement applaudis. Plus tard l'outrage a
été repris à l'Opéra et a été mieux compris par
Après l'espèced'échecéprouvé par Niedermeyer
sur la scène française, sept années s'écoulèrent
avant qu'il put l'aborder de nouveau ; enfin, les
portes du lliéàtre lui furent ouvertes de nouveau,
el dans le mois de décembre 184* il SI repré-
senter a l'Opéra Marte-Stvart, en cinq; actes,
dont la partition renfermai! de belles choses ,
des mélodies douces el poétiques, une romance
exquise devenue populaire , mais où la force dra-
matique, nécessaire au sujet, faisait début. Ha-
bile a exprimer les vagues rêveries de l'ame,
heureux alors dans l'inspiration de ses cantilènes,
toujours fin, délicat, distingué, H lui manquait
la puissance , l'éclat et l'énergie indispensables
pour les grandes émotions. La partition de Marte-
Stvart renferme cependant quelques bons mor-
ceaux d'ensemble au second etau troisième acte.
A l'occasion de cet ouvrage , Niedermeyer Tut
décoré de la Légion d'honneur. Appelé i Bologne
par Sossini, en 1 846 , pour adapter la musique
de La Donna del Logo à un livret d'opéra
français intitulé Robert Bfiice, et pour com-
poser quelques morceaux qui devaient combler
les lacunes, il accepta ce travail ingrat; mais la
transformation ne fut point heureuse. L'ouvrage
représenté au mois de novembre de la même
année, ne réussit pas et disparut bientôt de la
scène. Un intervalle d'environ sent années s'é-
coula encore avant que Niedermeyer pût essayer
de prendre sa revanche de cet échec , car ce ne
fut qu'au mots de mai 1853 qu'il put faire re-
présenter son opéra de la Fronde, ouvrage en
cinq actes, où il y avait plus de force dramatique
que dans les précédents , nuis on les qualités
dislinctives du compositeur ne se montraient pas
aussi bien. Pour qui connaissait la nature calme
el douce de Niedermeyer, il était évident qu'il
avait fait effort pour paraître énergique ; il avait
publié le conseil du poète : Ne forçons pat no-
ire talent. La Fronde fut accueillie avec froi-
deur et ne vécut qu'un petit nombre de représen-
tations. Ce fut le dernier essai de Niedermeyer
dans le carrière de compositeur draina tique. Après
cette nouvelle déception, il s'attacha a la réalisa-
tion du projet qu'il avait conçu depuis quelque
tempsde relever l'Institution de musique religieuse
(ondée autre/ois par Choron, et de s'y dévouer
comme l'avait fait cet homme si heureusement
doué. LeesecoUrs du gouvernement lui étaient né-
cessaires pour parvenir a son but : une première
subvention annuelle de 5,000 francs lui fut accor-
dée ; et les bons résultais qu'il obtint à l'aide de cette
faible somme déterminèrent le gonverneme&t à
créer un certain nombre de bourses de 500 francs
pour les élèves les mieux organisés, et desdiplômes
de maître de chapelle et d'organistes pour les
lauréats des concours. Incessamment préoccupé
du soin d'améliorer la musique d'église, Nieder-
meyer se livra à des études spéciales sur ce sujet,
et l'un des premiers fruits de ses travaux fut une
Méthode d'accompagnement du plaln-chant
qu'il publia en collaboration avec M. d'Ortigue (1).
Krreurd'un artiste distingué, cet ouvrage ne pour-
rait qu'entraîner les organistes dans une vote dé-
plorable. Né protestant, Niedermeyer né connais-
sait pas assez la véritable tradition du plain-
chant pour le travail qu'il avait entrepris : il s'est
laissé égarer par de fausses idées auxquelles on
a donné cours depuis 1830. L'association de
Niedermeyer avec H. d'Ortigue se signala, vers
le même temps, par la fondation d'un journal
de musique religieuse qui parut en 1857 sous le
litre La Maîtrise , et dans lequel il publia an
certain nombre de morceaux de musique d'é-
glise. En 1858, il abandonna la part qu'il avait
prise jusque-là à la direction de ce journal, dont
11. d'Ortigue resta seul chargé. Niedermeyer est
mort t Paris le f4 mars 18Sl,è l'Age de cinquante-
neuf ans, laissant un Gis et deux filles sans fbr-
Outre les ouvrages cités précédemment, cet
■artiste, dont le mérite fut 1res -su péri cor i et
qu'on croit généralement, a écrit plusieurs messes,
dont uue à grand orchestre a été exécutée plu-
sieurs fois i Saiul-Eustache el dans d'autres égli-
ses, beaucoup de motets, hymnes, antiunnee, etc.
avec orgue; des préludes pour cet instrument;
uue grande quantité de mélodies parmi lesquelles
on remarque Le Lac, L'Isolement, Le Soir, L'Au-
tomne, La Voix humaine, sur des poèmes de
M. de Lamartine ; La Sonde du .Sabbat, Oceano
mot, La .Ver, Puisque ici-bas, de M.Victor Hugo,
La Noce de Lionore, Une scène dans tes Ap-
i) Fuli, Heugcl, Il
» Google
N1F.DERMEYER — MIEL
321
pemùni, de 11. Emile Deschamps, «te.; quel-
que» chants en langue italienne. Des morceaux
pour piano, dont un rondo brillant arec accom-
pagnement de quatuor, des fanlaiaies et des thèmes
taries.
NIEDT (Nicolis), organiste a. Sondershau-
aen el chancelier dn prince, né vers le milieu du
dix-septième siècle, mourut le le août 1700. Il
était si pauvre qu'il ne laissa pu de quoi payer
ses funérailles. Il a bit imprimer une année com-
plète de musique d'église pour les dimanches et
(êtes, sons ce titre : MtuteaUsche Sonn-und Fes-
toyé Luit, «te. (Joie musicale pour les dimanches
et fêtes, 1 cinq voix et cinq instruments); Son-
dershansen, 1698, in-fol.
NIEDT (FRÉnÊBic-EHHkRtn), musicien ta-
rant, vécut dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle, et mourut a Copenhague, en 1717.
On a pende renseignements sur sa personne; le
lieu de sa naissance n'est même pas exactement
connu, car Waltber le place d'une manière in-
déterminée en Thuiinga, et Forkel à Jéna. Tout
ce qu'on sait, c'est qu'il remplit pendant quelques
années les fondions de notaire dans cette Tille, et
qu'il alla ensuite se Hier a Copenhague, où ses
compositions furent applaudies, mais où sa caus-
ticité lui fit beaucoup d'ennemis. Il ne reste de
tout ce qu'il a composé en Danemark que six
suites d'airs pour trois hautbois ou violons et
basse continue; Copenhague, 1708. Hais c'est
surtout comme écrivain que Ni edt mérite de Hier
aujourd'hui l'attention des musiciens. On a de lui
un traité des éléments de la musique; sous ce
litre i M usicaUsdiei ABC zum Nutt en der
Lckr*ndLemenden(K B C musical, a l'usage
de* instituteurs et des étudiants) ; Hambourg, 1708,
in-4° obi. de 112 pages. Ce livra, divisé en li
chapitres, est dépourvu de méthode ; mais il a de
l'intérêt parce qu'il renferme des airs* vois seule
«toc accompagnement de liautbois et de basse
continue qui donnent une idéedu mérite de l'au-
teur comme compositeur. Quelques années avant
la publication des Éléments de musique, Niedt
avait (ait paraître un traité d'harmonieet décom-
position Intitulé : Mudcalischc Uandleitung,
eder grilndlicher Unterrlcht, vermittels v>el-
ehrn ein Hebhaber der edlen Musit in kurxer
Zeit sicK soveit perfectionirenkatm, douer
nicht alldn dan Général- Bass noch denenge-
setz/en deviUehen und wenigen Regeln ferttg
tptelen, sondent aveh falgllch allerlei Sachen
selbst compoitiren, und ein rechttchaffner Or-
gantst undiftistkus heitsen ktmne (Guide mu-
sical ou instruction fondamentale, au moyen de
quoi un amateur de la noble musique peut se per-
fectionner lui-même en peu de temps, et non-seu-
lement accompagner la basse continue d'après un
petit nombre de règles claires et précises, mais aussi
composer toute espèce de pièces, etc.) ; Hambourg,
1 700, in-* o. Celle première partie de l'ouvrage fut
réimprimée,* Hambourg, ctiei Benjamin Schiller,
1710, in-4° de 81 pages. J'ai douté longtemps de
l'existence de ta première édition, mentionnée par
Aillung {Mvsikalïschcn Getahrtheit, p. 238,
3* édit.), el par Forkel (Allgem. Literalur der
Mvsik, page 35) ), parce que rien n'indique au
titre de celle de 1710 qu'elle soit la deuxième;
mais le catalogue de la bibliothèque de ce der-
nier (p. 26 1 m'a convaincu qu'elle est réelle. La-
deuxième partie de ce traité de composition et
d'harmonie a paru sous ce titre : Mtaicalischcr-
BandleUvMg anderer Theil, fonder Variation
des Général-Basses, somt einer Anweisung,
wie mon aus einem schllehten General-Bass
atierley Sachen. ois Prxhtdia , Claconen, Al-
lemanden, etc. ( De ta manière de varier la
basse continue, deuxième partie du Guide musi-
cal, etc.); Hambourg, 1708, in-4° de 31 feuilles.
On trouve dans celte partie les différentes formes-
sous lesquelles ou peut orner une basse simple.
Elle contient aussi quelques préludes pour l'orgue
ou le clavecin. Maltheaon a publié une deuxième^
édition de cette seconde partie, avec des correc-
tions, des notes, et y a ajouté les dispositions de
soixante des principales orgues de l'Allemagne ;
Hambourg, Benjamin Schiller, 1731, iii-4" de
104 pages. La troisième partie de l'ouvrage est
intitulée : Friederich-Erhardt Niedteni Jitl-
Hcitlischer-llandleitung dri'ter «net letzter
Tkell, kandlend vont Conlrapunct, Canon,
Matteten, Choral , recitativ -stylo vnd Cava-
ten ( Troisième partie dn guide musical, traitant
du contrepoint, dn canon, des motets, du choral,
du style récitatif et des airs) (Œuvre posthume).
Celte partie n'a pas été complètement achevée
par l'auteur; suivant- son plan, elle ne devait pas
être la dernière. Msttlieson, qui en fut l'éditeur,
y a ajouté une préface, et amis à lasuile le traité
deRaupach {voyeî ce nom) concernant la mu-
sique d'église; Hambourg, 1717, in-4* de 88 pa-
ges. Le traité de Raupach a une pagination sépa-
rée.
N1EL (...), maître de musique à Paris, dans
la première moitié du dix-huitième siècle, a com-
posé pour l'Académie royale de musique (l'O-
péra) la musique de l 'opéra-ballet Intitulé : les-
Voyages de l'Amour. Cet ouvrage fut repré-
senté en 1738. L'année suivante, Klel donna an'
même théâtre Les Romans, qne Cambinf remit
en musique en 1778. En ma.Nielaéerittesair*
de vaudeville pour l'École des Amants, pièce
de Pu seller.
31
by Google
333
HIEMANN — KIEROP
NIEMANN (auwit), ténor allemand, ni a
brxlebeu, près de Magrlebonrg, en 1831, est fils
d'un aubergiste. Après avoir étudie la musique
vocale h Msgdebourg, il (ut engagé comme cho-
tiste au théâtre de Dessau ; puis il chanta, aux
théâtres de Darrastadt et de Worme, let râles de
quelques opéras avec succès, et brilla particu-
lièrement a celui de Halle par son intelligence
le la scène. Bientôt sa réputation l'étendlt, et il
reçut des engagements pour quelques-uns des
principaux Illettrée de l'Allemagne. Appelé au
service du roi de Hanovre, où 11 est encore au
moment où cette notice est écrite (1863), il y
jouit d'une fuveur toute spéciale près de ce prince.
C'est cet artiste que Richard Wagner a fait enga-
ger par l'administration de l'Opéra de Paria pour
chanter le rote de Tannkgvier, lorsque cet ou-
vrage y (ut mis en seine, en 1891 . Nonobstant
les orages qui éclatèrent pendant le petit nombre
de représentations qu'obtint cet opéra, la belle
voix de Niemnnu , sa chaleureuse diction dans le
récitatif, et son intelligence dramatique. Curent
distinguées par le public; mais le dégoût qu'il
avait éprouvé pendant ces représentations tumul-
tueuses lui fit rompre son engagement el re-
tourner a Hanovre. Suivant les renseignements
qui me sont parvenus de cette ville, Niemann
aurait abusé de la faveur dont il jouit près do
roi pour molester le maître de chapelle Marschner
avec qui il était en dissentiment sur certaines
choses relatives au service de la cour, et aurait
été cause de la détermination que prit ce com-
positeur distingué de donner sa démission de son
emploi, laquelle fut bientôt suivie de sa mort
NIEMECZBK (C.-T), harpiste el composi-
teur de la Bohême, vivait h Prague, dans les der-
nières années du dix- huitième siècle. On a gravé
de sa composition : 1° Thèmes variés pour la
harpe, op. 1, 3, 3; Prague, 1797, Breilkopf et
Hssrlel — 2° Sonates pour deux harpes, op. 4 ;
ibid. — 3' Sonates pour harpe seule, op. 5; ibid.
NIEMEYER (Auguste- Hebkanm), pro-
fesseur de théologie, naquit a Halle le |a» sep-
tembre 1754, y rit ses études et y fut d'abord
maître de philosophie et professeur extraordinaire
de théologie, puis eut le litre dlnspecteur du sé-
minaire de théologie, à Halle. En 1787, on le
choisit pour être directeur du séminaire pédago-
gique; en 1793, conseiller du consistoire, et enfin
docteur en théologie el chancelier de l'université
de Halle. Il est mort en cette ville, le 7 juillet
1828. Hiemeyer est également estimé en Alle-
magne comme écrivain sur la théologie, la péda-
gogie, et comme auteur de poésies religieuses. Il
a publié des pensées concernant l'influence des
sentiments religieux sur la poésie et la musique.
en tète de son poème d'oratorio Abraham sur
te mont Maria, qui parut à Leipsick en 1777.
Ce morceau a été traduit en hollandais dans le
recueil qui a pour titre : Toal-dickt-cn Lutter-
kundig Kabinet (Cabinet de grammaire, de
poésie et de littérature) ; Amsterdam, 1781, u» 1,
NIEMEYER (Jmn-Chables-Cuillaiuib),
neveu du précédent, est né à Halle en 1760.
Après avoir fait ses études sous la direction de
son onde, il a été nommé professeur a l'hospice
des orphelins de Frank. En 1817, il a visilo
l'Italie et la Sicile. Il est mort a Halle nu
printemps de 1839- La Guette musicale de Leip-
sick contient ( t. 13, p. 873 ) un article
de Niemever sur les transitions en musique.
Il a publié un livre choral noté en chiffres,
suivant la méthode de Katorp, sooa oe litre :
Choralbvch, in Ziffern, in-4*; Halle, 181*. Une
deuxième édition de ce recueil de mélodies cho-
rales a trois voiv, qui a été publiée en notation
ordinaire, a paru dans ta même ville en 1817;
elle est intitulée : Dreyst immige Choral- Melo-
dtenbuch in Sot en. Une troisième édition porte
la date de 1825. M. Hiemeyer s'est aussi exercé
a composer des chorals dans les modes de l'an-
cienne tonalité grecque. Ces chorals, au nombre
de dix-neuf, ont été publiés avec d'autres piè-
ces, a Leipsick, en 1831, chez Breltkopt et Hier-
tel. Dans l'année suivante il avait publié un re-
cueil de cantiques latins chei les mêmes éditeurs.
MEHTSCHEK (Fiabcois-Xàtibii )■ né a
Sacaka, en Bohême, vers le milieu du dix-hui-
tième siècle, fut professeur de logique et de phi-
losophie morale au gymnase de Kleinfelt, a Pra-
gue, où il vivait encore en lus. Ami de Motart,
il a publié une notice de la vie de cet illustre
compositeur, intitulée : £eo>n des K. K. Kapell-
vieUers Wolfgang GottUeb Mozart {Vie du
maître de la chapelle impériale W. Amédée Me-
urt); Prague, 17S8, in-4" de 78 pages. Uns
deuxième édition de cette notice a paru à Prague
et à Leipsick, en 1808, m-4°. Ce petit ouvrage a
de l'Intérêt par les renseignements qu'il fournit
sur tamise enscène des opérasde Motart écrits
pour le théâtre de Prague.
NIEROP (Diaca- H ehbb un Van), mathé-
maticien hollandais, vécut a Amsterdam vers le
milieu du dix-septième siècle. Il mourut en
1877. Au nombre de ses écrits on trouve celui
qui a pour titre ; Wiskundlge Musyka vertoo-
nende de Oorsaecke van 't Gelnyt, de retiens
der Zangtooneii konsîtg ugtgereeckent, etc. (La
musique mathématique exposant la cause du son,
le rapport des son; chantés, artistemeut calculés,
et la raclure des instrumenta de musique, etc. ) ;
Amsterdam, 1659, ip-8" de 5 feuilles et demie.
MM — HISLE
333
NINI (Alourdie), compositeur, est né en
1811 à Fino, dani les États romains. Elève de
Riptni, maître de chapelle de cette ville, il com-
mença a écrire, à l'âge de quatorze an», dea
messes, des vêpres et des symphonies. En 18ï6,
il fut nommé maître de chapelle de l'église de
Montenovo et y demeura dix- huit mois; mata à
la Ib de 1827 il retourna à Fano, et au commen-
cement de l'année suivante, Il alla étudier le
contrepoint au lycée musical de Bologne, sous la
direction de Palmerini. Quelques mois après 11
fut rappelé dans sa ville natale pour y écrire une
mease et des vêpres s grand orchestre qui furent
exécutées 1 la chapelle de Loretta. Vers la fin de
la même année il fit entendre une symphonie de
u composition au Casino de Bologne. Go Î831,
il saisit l'occasion de se rendre a Pétersbourg en
compagnie d'un seigneur russe. Il vécut plusieurs
années dans cette ville, y établit une école de
chaut italien et y publia quelques compositions
vocales et instrumentales. De retour en Italie au
commencement de 1837, il écrivit à Venise l'o-
péra intitulé Ida délia Torre, qui y obtint quel-
que succès, et qui fui suivi, en 1839, de l.a \fà-
rctcialla d'Ancre, représentée à Padoue, puis à
Florence, Turin, Venise, Trieste, Rome, Gènes,
«t dans plusieurs autres villes de l'Italie, dans la
même année, et de Cristina dl Svezia, à Gè-
nes, en 1840. Les autres ouvrages de Klni sont :
Margariladl York, représenté à Venise en 1841;
Odalita, donné * Milan en 1841, et Virginia,
à Gènes, dans l'année suivante. Après cette
époque , les renseignements manquent sur la
suite de la carrière de cet artiste.
IV 1 S Ait D (Théodore), pseudonyme. Voyez
NORMAND (TbeodulE-Elzéar-X*vieb).
N1SLE (....), corniste célèbre, naquit en
1737, à Geissliogen, dans le Wurtemberg, et lit
«es études de musique i Sluttgard. Vers 177s, il
entra au service du prince de Neuwied, en qualité
de maître de concert. Vers la fin de I7M il aban-
donna ce poste pour voyager. Arrivé à Stutlgard,
il y accepta une place dans la chapelle ducale;
mais l'inconstance de son caractère lui fit encore
quitter cette position. Cependant le dérangement
de sa santé l'obligea de s'arrêter i Hildburg-
Jisuseu en 1785 t il y mourut eu 1781, laissant
deux fils qui ont hérité de son latent. On ne
-connaît aucune composition sous le nom de cet
artiste.
NISLE (David), fils aîné du précédent, na-
quit 1 Neuwieden 1778. Dès l'âge de cinq ans il
jouait du cor. Dans les concerts, son père le
■plaçait sur une table qui servait aussi a. soutenir
l'instrument. Plus tard, son habileté à te servir
des sons bouchés était si grande, que bien qui!
, n'eût qu'un cor en mi bémol, il jouait dans tous
les tons avec des tons pura et égaux en Force. Il
accompagna son pire dans ses derniers voyagea.
Après la mort de celui-ci, il resta quelque temps
avec sa mère, puis il se remit en route avec son
frère, corniste comme lui ; mais arrivés k Hudol-
atadl, les deux frères se séparèrent, et David con-
tinua seul ses voyages. En 1798, il était atlaché A
la musique du prince de Wiltgenstein-Berle-
bourg, en Westphalie. Ses études ayant achevé
de développer son talent, il fut bientôt considéré
comme l'émule de Punto. En 1 800, il retrouva
son frère à Vienne : ils se réunirent de nouveau
et se rendirent en Hongrie, où ils étaient encore
en 1809, attachés à la musique d'un H. de Vegb.
Le projet qu'ils avaient formé de se rendre en
Russie Tut contrarié à cette époque par la guerre ;
ils se dirigèrent alors vers Trieste par la Slavo-
nie, traversèrent l'Italie, et allèrent en Sicile. De-
puis lors, on n'a plus eu de renseignements sur
la personne de David, qui s'était encore séparé
de son frère. Cet artiste ne parait paa avoir écrit
pour non instrument.
NISLE (Je*k-F**deric), frère puîné de Da-
vid, est né il Nenwied, en I78î. Après avoir,
ainsi que son frère, parcouru une partie de l'Al-
lemagne comme virtuose, le dégoût qu'il éprou-
vait pour cette existence le fit s'arrêter à Ruilol-
stadt, où il se livra à l'étude de l'harmonie , de la
composition et du piano sous la direction de
Kocli; puis il alla h Roatock pour y publier ses
premières productions, qui consistent en chan-
sons, duos, trios pour cor, et sonates de piano: Son
premier oeuvre parut en 1798. On a vu, dans
l'article précédent, comment il retrouva son frère
à Vienne, en 1808, et la suite de ses voyages jus-
qu'en Sicile. La. Jean Kisle se fixa à Calane, et
y fonda une société de musique. Après y avoir
passé près de vingt ans, occupé de composition
et de travaux de professeur, il se sentit pressé
par le désir de revoir sa patrie, et se mit en
voyage; mais arrivé à Naples, il tomba malade.
Sa convalescence dura près d'une année. Lors-
qu'il crut avoir repris assez de force, il se diriges
vers l'Allemagne par la Suisse, el il arriva dans
sou pays en 1834. Deux ans après, il fit un
voyage a Paris, puis à Londres, oii il était encore
en 1837. Depuis longtemps il avait abandonné le
cor, son premier instrument, pour s'attacher an
piano. Les compositions les plus connues de cet
artiste sont : 1° Ouverture a grand orchestre (en
rlmittiur ); Vienne, llasllnger. — S" Quintettes
pour violon, op. 11 et 30; ibld. — 3° Quatuors
pour I violons, alto et basse; ibid. — 4° Trios
pour deux violons et violoncelle ; Raples, Girard.
— 5" Duos pour deux violons, op. 13 et 18; I.eip-
21.
^gWecbyGoOQiC
IS4
NISLE — K1TSCHE
ttirk, Breîtkopf et Hœrtei; Vienne, Haslinger. —
6° Six solos pour violon; Kaples, Girard, —
7° Quintette pour flûte, violon, alto, cor et violon
celle, op. 28; Vienne, Haslinger. — &° Idem,
pour ntte, violon, 1 altos et violoncelle, op. 27 ;
fbtd. — 9° Trios pour S cors et violoncelle, op. 1.
Berlin, Schlesinger. — lu" Duos pour2 cors, op,
4, 5 ; ibid. — 11° Trios pour piano, violon et
cor, op. Met 24; Vienne, Haslinger 12° Duos
pour piano et cor; Berlin, .Sclilesinger, Leipsick,
Breilkopf et Ilserlel; Naples, Girard. — 13" Di-
vertissements et fantaisies pour le piano. —
11° Chansons allemandes et italienne*.
N1SSEN ( Gborc.k-Nicous DE), conseiller
d'Étal du roi de Danemark, chevalier de l'ordre
de Danebrog, né h Hardecsleben, en Danemark,
le 17 Janvier 1765, épousa la veuve de Mozart,
et pendant plus de vingt-cinq ans s'occupa de
recueillir et de mettre en ordre des matériau*
authentiques pour servir à l'histoire de ta vie et
des travaux de ce compositeur célèbre. 11 mou-
rut avant que l'ouvrage fût imprimé, le 24 mars
1826; mais sa veuve fit paraître le résultat de
■on travail, sous ce titre : Biographie W. À.
Masart'*. Haeh OrigitutlMefen, Sammlvn-
octi aile* liber ikn geichriebenen, intt lïeleii
sflim Beilagen, Steindrucken, Miuikblmtlern
und einem Fac-Simile (Biographie de W. A.
Mozart, d'après des lettres originales, etc.); Leip-
sick, 1828, iu-8° de 702 pages. L'ouvrage de
Nissen est précédé d'une préface de M pages par
le docteur Feuersteio, de Pirna. On trouve dans
le volume plusieurs planches de musique et au-
tres, ainsi que des portraits de Mozart et de sa
famille. Dans la mime année, il a paru un sup-
plément à celte biographie intitulé : Arthaag
su Wolfgtmg Amadou Mozart' t Biographie;
Leipsick, in-a" cie 219 page*. Ce supplément ren-
ferme divers catalogues des œuvres de Hourt,
et l'appréciation de ses compositions, de son ta-
lent et de son caractère. On ne peut considérer
cet intéressant recueil de matériaux comme une
biographie véritable, car la forme historique v
est à chaque instant interrompue, et les vues du
narrateur manquent souvent d'élévation ; ce-
pendant l'ouvrage n'en est pat moins précieux,
a ciuse de l'authenticité des documenta qu'il ren-
ferme, particulièrement la correspondance du
grand artiste et de sa famille.
NISSEN (HasaiBiTi), V. SALOMÀN (H™).
NITHAilT (I* seigneur), appelé Neidhaudt
dans quelques anciens manuscrits, lut un cé-
lèbre Minneiinger (chanteur d'amour) qui vé-
cul vers la fin du douzième siècle, et dans la pre- j
mlère moitié du treizième. Il ï a quelque in-
certitude sur la partie de l'Allemagne oit il vit
le jour; cependant les recherches érudiles de
Hagen ( Mitatestnger, àevUche Litderdich-
ler, etc., tb, IV. p. 435-443) l'ont conduit a éta-
blir d'une manière satisfaisante que ce poète
musicien était Bavarois, et qu'il appartenait à la
famille des barons Fueht de Francouie el de
Souabe. Il tenait de sa mère en propriété une
seigneurie appelée Binwenihal. Les rapproche-
ments de diverses autorités font voir que Nithart
était chevalier, qu'il se croisa, et qu'il assista an
siège et à la prise de Daiuiette (1216), où il
était vraisemblablement dans le corps d'armée
| conduit par le duc d'Autriche Léopold VU. La
[ dernière mention de l'existence de Nithard re-
| cueillie par Hagen est de 1394 : le savant ar-
; chéalogue pense que c'est vers ce temps qu'il a
! composé la plupart desee chants. Les chansons
| notées composées par Nithard se trouvent dans
I plusieurs manuscrits du quatorzième et du quin-
zième siècles ■. Hagen en a publié deux d'une
belle notation d'après un manuscrit de la blblio-
; tlièque de Francfort-sùr-le-Mein, et trente-deux
autres tirées d'un manuscrit intéressant du
| quinzième siècle que lui-même possédait (Loc.
Cit. th IV, p. 770, S45 et p. 846-852).
1 N1TSCH (Pieme), musicien allemand dn
seizième siècle, a fait imprimer de sa composi-
, lion : r Teuttche Lieder de* Morgent untf
Abendt, etc. (Chansons allemandes pour être
! chantées le matin et le soir, avant et après le
repas); .Leipsick, 1543. — 2° Teuttche und
, latebtftche Lieder mit 4 Stimmtm (Chansons
allemandes et latines à 4 voix); ibid., 1673,
, fn-8*.
NITSCHE (.ïEA!i.CiMBLi»GonEFnorr>), or-
ganiste k Sprollau, est né le 22 octobre 1808 k
See, près do Niisky, cercle de Rotera bourg, en
Lusace. Après avoir fréquenté les écoles pri-
maires jusqu'à l'âge de treize ans, il fut envoyé
I en 1821 chez le eanlor Bessert, k Kahlfurfh,
| près de Gœrlilx, chez qui il se prépara k l'en-
I selgnement élémentaire; Il suivit ensuite les
j cours de l'école normale k Bunil su, pendant les
années 1826-1838. Il j fut employé en 1B29 et
; 1830 S enseigner l'orgue aux séminaristes, puis
I il fut appelé k Grunberg, en qualité dlnstitu-
1 teur; mais le désir d'augmenter ses cou naissances
I musicales lui Gt prendre la résolution d'aller k
Berlin fréquenter l'institut royal de musique d'é-
glise, et il obtint k cet effet une pension du gou-
vernement. Les leçons de l'organiste Guillaume
Bach et des professeurs Grell el Dreschke com-
plétèrent son instruction, et ii reçut des conseils
de H. Marx ( V. ce nom ) pour l'harmonie. Lors-
que ses études furent terminées, NiUcbe accepta
en 1837 les places d'instituteur et d'organiste k
NITSCHE — HIVERS
335
Sprottau ; Il le» occupai! encore en 1860. On ■
imprimé de sa composition : 1" Livre choral gé-
néral pour le* église» et le* écoles catholiques , à
l'usage de» province» de Lusace et de Silésie, à
4 voix «Tec des préIndes et des Tenet» pour l'or-
gue; Berlin, Bechlold et O. — S" Recueil de 110
cantique* a 1 loi» ; ibid. — 3° Clianti à 1 voix
pour le» école»; Grunberg, Slebert — 4" Supplé-
ment de» chant» à 3 mil; Grunberg, Levjaan.
_ 6* Doute chanta funèbres composé» pour un
cbeNirde vois mêlé»; Grunberg, Fr. Weiss.
N1VERS (GrjiLLatJut-GiBMEL), prêtre de
Paris, naquit dan» un village près de Melun, en
1017. Apre» avoir (ait te» étude» aa collège de
Keaax, il entra au séminaire de Saint- Su Ipice,
pour j suivre un cours de théologie. Dan» son
enfance II mit été enfant da chœur A Melun, et
avait apprit lamusiquedanslainaltri&ede la col-
légiale de-cette fille. Arrivé 4 Pari», Il ; prit de»
leçons de clavecin de Chambouniarc». En 1040
il obtint la place d'organisle de l'église de Saint-
Sulplce; deox an» aprèa 11 entra dans la cha-
peUe-dn roi en qualité de ténor. En 1007, la place
vacante d'organiste du roi lui fut donnée, et
quelques année» plu» tard il eut la titre da maî-
tre .de la musique de la reine. On n'a point de
renseignements sur l'époque précise de la mort
de ce musicien savant et laborieux, maison sait
qu'il vivait encore en 1701, car il a donné dans
cette année nue approbation A la nouvelle édi-
tion du Graduel et de l'An ti plions ire romain,
imprimés par Chr. Ballard ; il était alors Agé de
quatre- vingt-quatre ans. La liste de ses ouvrage»
est nombreuse; voici ce que j'en ai pu recueillir :
I* La Gamine du si; Nouvelle Méthode pour
apprendre k chanter sans muances; Paris,
Ballard, 1046, In 8°. La méthode de tolmûatlon
par le» mnanees était encore en vogue lorsque
Hiver» fit paraître ce petit livre, quoique plusieurs
musiciens eussent fait des effort» pour l'abolir
depuis la seconde moitié du seiiièrue siècle. Le
peu d'étendue de ce livre et la simplicité de la
méthode exercèrent beaucoup d'influence en
Fctnoa sur la réforme k ce tujet. Une deu niera n
édition de la Gamme du al tut publiée cbex Bal-
lard, en 1061, in-S° obi. Une troisième parut
en 1866, in-S* obi. Celle-ci porte le titre Je Mé-
thode facile pour apprendre à chanter en
musique. Une quatrième édition fut publiée,
sans nom d'auteur, sou» ce titre : Méthode fa-
cile pour apprendre à chanter en musique ;
paru» célèbre matstrede Paris {V. Le Miras),
Paris, IBM, petit in-*" obi. de 18 page». —
Y Méthode pour apprendre le platn-ckant
de l'église; Parla, Ballard, l6G7,in-8aobl.Une
deuiième édition de cet ouvrage a paru clin
Christophe Ballard , en 1079, in-B° ; une troi-
sième a été publiée dans la même maison, 1098,
petit in-fl", et une quatrième en 1711, in- 12. On
la trouve aussi, sans nom d'auteur, dans nn petit
volume intitulé : Troit Nouvelles Méthode*
pour le platn-chant; Paris, 1085, In-B" obi. La
première de ces méthodes est celle de River» ; la
deuxième a pour titre : Méthode particulière
du chant ecclésiastique; et la troisième t Ri-
tuel du chant ecclésiastique- Ces deux der-
nière» sont également sans nom d'auteur. Je
crois qu'il y a d'autres éditions de ce volume. —
3° Traitéde la composition de musique; Pa-
ris, 1007, in-S"; 2™ édition; Paris, Ballard,
IG88, in-8". Ce livre a été aussi réimprimé avec
une traduction hollandaise en regard, faite par E,
Roger, horaire A Amsterdam, 1697, in 8° 8e 111
pages, avec de* planches gravées. — 4° Disser-
tation sur le chant grégorien par le sieur
Nlvers , organiste de la chapelle du rog, et
maistre de la musique de ta Reyne; à Paris,
ani dépens de l'aulheur, 1083, in 8" de 310 pa-
ge». On voit par le litre O cet ouvrage que Ni- .
vers avait cessé d'être organiste de l'église) de
Saint- Su Ipico eu 1683. La dissertation sur bj
chant grégorien est nn ouvrage rempli de sa*
vantes recherches : le» écrivains sur celle ma-
tière peuvent le consulter avec fruit, Si vers v
a rassemblé beaucoup d'autorité» anciennes fort
importantes. Il possédait une connaitsnee par-
faite du chant ecclésiastique, et 11 en a donné
de» preuves dan» les éditions qu'il a publiées du
graduel al de l'auliphonaire, et dans d'autres re-
cueils dont le» litre» suivent. — G" Chants d'é-
glise à l'usage de la paroisse de Saint -Sulpicei
Paris, Ballard, IdàG, in-lï°. — 0° Graduale
romanumjuxta missale PU Qutnti pontlfici*
inaximi avthoritaie editum. Vu jus modula-
tlo continue dtsposita; in wum et gratiam
■monalium ordinls Sancti Augusltni. Operdet
studio evitlehni Gabrielis Hiver*, christia-
nitsimi régit capelLc mutices née non ecclesia
Saneti Sulpicii parislentts organisU; Pari»,
eues l'auteur, 1658, in-4*. — 8* Antipho-
nortum romanum Juxta Breviarium PU
Qutnti, etc.; ibid, 1058, in-4°. Une deuiièms
édition de ce graduel et de cet anliphonalre a été
publiée k Paris, chez l'auteur, en 18M, 3 vol.
in-4°. — 8" Passtonet D. N. J. C. cum bene-
diction» cerel pasehalis; Paris, Ballard, 1070,
ln-4*. Une deuxième édition de ces offices du
dimanche de la Passion a été publiée clies le
même, en 17îî,in4°. — 9" Leçons de Ténèbres
selon l'usage romain ; Paris, ln-4°. Ces deux
derniers recueils ont été réunit en un seul, sous
ce titre : Le* Passions avec VExv.lt et et les
SX
HIVERS — NOELLI
Leçonsde Ténèbre» de M. Rivera; Paris, Chris-
tophe Baluu-d, IfiSii, in-4°. — 10° Chant* et
motets à l'usage de l'église et communauté
des dames de la royale maison du Saint-bov.ii,
à Saint-Cyr; Pari», Chr. Billard, 1891, in 4°
obi. Une deuxième édition a paru sous ce titre :
Chants et motet» à l'usage de régisse et com-
munauté des dame* de la royale maison de
Saint Lavis, à Saint ■ Cyr, mis en ordre et aug-
mentés de quelques motets par Clerembault; Pa-
ru, 1733, î vol. in-t° obi. — il» Livre d'orgue.
contenant cent pièces de toits les tonsde l'é-
glise, par le sieur Nivers, mattre compositeur
en musique et organiste de l'église Saint-Sul-
pice de Paris; Paris, chez l'auteur, 1605, in-*0
obi. Ces pièce» «ont d'un bon style, d'une har-
monie correcte, et rappellent les ouvrages des
organistes allemands du dix-septième siècle. On
trouve, au commencement du volume, une ins-
truction sommaire sur les tons de l'église, et sur
le mélange des jeux de l'orgue. — 13° Deuxième
lim d'orgue, etc.; Paris, 1671, in-V obi. —
1S° Troisième livre d'orgue des liuit tons de l'é-
gusej ibid, 1876, in-4° obi. Les autres livres de
pièces d'orgue de Nivers ont été publiés a des
époques plus rapprochées : La Bordeen porte le
nombre a douze, et les auteurs du Dictionnaire
historique des musiciens (Paris, îaio-mi), Pe-
lèrent a quinze; je n'ai vu que 1rs trois que je cite.
NOACK (CiiKÉnEK -Frédéric), docteur en
philosophie, et directeur d'une maison d'éduca-
tion iLetpslck, est né en 17B3, a Langensalia.
Il a publie des chants à voit sente avec accom-
pagnement de piano, fiLeipsiek, chez Breitlopfet
Hcrtel.
NOBLET(Cbarles), claveciniste de l'Opéra
et organiste de plusieurs églises de Paris, naqoit
en cette ville dans la première moitié du dix-
bnitième siècle. Il obtint sa retraite de l'Opéra
eu 1762. On a gravé de sa composition, en
1754 et 1756, deux livres de pièces de clave-
cin. Il a fait exécuter, au Concert spirituel, un
Te Deum et quelques cantates. On connaît aussi
sous son nom plusieurs morceaux de musique
d'église en manuscrit. '
Un artiste de même nom, et vraisemblibletnent
de la inclue famille, était attaché, en 1833, comme
bugle solo à la musique d'une des légions de
la prde nationale de Paris, et a publié une Mé-
thode nouvelle pour le bugle à clefs, et trois
recueils de morceaux pour un et deux bogies.
NOCETT1 ( Flàmikio ), musicien italien du
seizième siècle, est cité dans le Catalogne de Pars-
toril ( pago t ), comme auteur de messe* a g
voix. Cfirrelo parle aussi de ce compositeur dans
u Pratica musigale.
NOCflEZ (...), élève des célèbres violon-
cellistes Cervettoet Abaco, voyagea quelque lemp»
en Italie, puis entra a l'Opéra- Comique de Puris,
où il ne resta pas longtemps, ayant été admis
.M'orchestre de l'Opéra en 1748. En 1763, il entra
dans la musique de la chambre et de la chapelle
du roi. Retiré en 1733, après cinquante ans de
service, il est morte Paris dans l'année suivante.
Cet artiste est auteur de l'article Violoncelle
qui ae trouve dans ['Essai sur la Musique de
La Borde (t. I, pages 30V-313).
NODAB1 ( Josiph-Pàul ), musicien né à
Brescia dans la seconde moitié du seizième siè-
cle, s'est fait connaître par la composition d'un
ouvrage intitulé : Meliflorus concentus In
psalmt dl David a Quattro voel; Venezia, app.
Rite. Amadfno, 1601, in -4".
NOEBE (...), facteur d'instruments à Dresde,
se trouvait t Nuremberg en 1796, et j construi-
sit des harmonicas en lames d'acier, qu'on jouait
en frottant ces lames avec deux arcliets, après
avoir fiié l'instrument a une table par une vis
de pression.
NOEDING ( Gaspard ), inspecteur des écoles
a Marboarg, est né le 11 janvier 178t. 11 s'est
fait connaître par quelques ouvrages au nombre
desquels on remarque celui qui s pour titre : Jo-
hann Beinrich Vecller's,lnstrumenlenmac)\ert
In Cassel, {.ebenbeschreibung (Notice aur la vie
de Jean-Henri Vœllcr, facteur d'instruments a
Casse)), Harbourg, 18Î3, in-8°.
NOËL (N.), maître de musique a Paris vers
la fin du dix-septième siècle, a publié les ouvrages
suivants de sa composition : 1° Motets et éléva-
tions pour les Sacrements, la sainte Vierge
et pour la principales (estes de l'année, à
une et deux voix avec la basse continue, pro-
pres pour les dames religieuses , Paris , in-B*
obi. — T Motels pour les principales festes
de Vannée à une voix seule avec la batte
continue et plusieurs petites ritournelles
four l'orgue ou les violes, Paris, Ballerd, !fiS7,
NOËL DE PIVlEEf Slcous-Beboiï), néa
Trêves vers 1646, d'une famille française, a sou-
tenu, le 11 décembre 1681, » l'université de
Francfort, une thèse qui a été publiée sous ce
titre : Dlssertallo inauguralis de Tarantitmo;
Francfort, 1681, in-i° de 39 pages.
NOELLI ( Georges ), musicien au service du
duc de Mecklenbourg-Schwerin vers 1780, était
né en Allemagne dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Élève de l'inventeur du panta-
lon ( Hebenalreit ), il jouait avec talent de cet
instrument difficile. Gemtniani avait été son pre-
mier maître de contrepoint; il prit ensuite peu-
NOELLI -
dant mi tu dtt leçon* de Hssse, à Dresde,
du pire Martini, a Bologne. Il parcourut l'Italie,
l'Angleterre, la France et l' Allemagne. A Londres
il recul des conseil» deHssndd; à Hambourg, il
se lia d'une étroite amitié avec Cli. -Pli. -Emma-
nuel «actif dont il avait adopté le style dan* ses
composition». En 1782, il fil» un second voyage
en Italie, et mourut à Ludw igslnst en 1789. Ses
corn pus ilious sont restées en manuscrit, particu-
lièrement dans le magasin deWestphal, A Ham-
bourg, où l'on trouvait sous son nom plusieurs
symphonies, des quatuors et des trios pour le
violon et pour la flûte.
NOETZEL (CntiÉTioi-FRÉoémc), musicien
de-Tille et organiste i Scliwarzenberg, en Saxe,
est né dans ce lieu le il juillet 1780. Il a pu-
blié des pièces d'orgue , des sonates de piano,
et trois livres d'écossaises et de montferriues;
Dresde, Arnold.
NOFEHI (Jeik-Baptiste) , violoniste dis-
tingué, né en Italie dans la première moitié du
dis- huitième siècle, a lait imprimer de sa compo-
sition, depuis 1Î63, a, Amsterdam, Berlin et
Londres, qu atone œuvres de duos, trios et so-
nates pour la guitare. Il a laissé en manuscrit
quelques concertos pour le violon.
NOHL ( Le docteur Louis ) , proies seur ac-
tuel de musique ( 1862 ) à l'université de Hei-
delberg, est auteur des ouvrages intitulés : 1 W.
A. Mozart, is'tn Beltrag sut Aeslhclik der
Tonkvnst (W. A.Mozart. Essai pour l'Esthétique
de la musique ) ; Heidelberg, Bangel et Sclimitt ,
1360, gr. in 8° de 8î pages. — Der Getst àer
Tonkmut ( L'esprit de la musique ). Francfort,
J. D. Sauerlauder, 1801 , .iu-8" de Me pages. Ces
écrits ont ponrbuldemeltreen relief le» qualités
des maîtres considérés comme classiques, et de
faire voir que la valeur de leurs œuvres est d'au-
tant plus élevée que les tendances religieuses de
ces maîtres sont plus prononcées. La religion
catholique lui semble une source plus poétique
d'idées que le protestantisme : cette considéra-
tion est d'une parfaite justesse, quoique Bach et
Hœndel aient mU incontestablement le caractère
de la grandeur dans leurs productions.
NOBR (Cuhétibji-Fhéiiéhic ), maître de con-
cert et virtuose sur le violon, attaché au ser-
vice du duc de Saxe-Meiningen, né en 1800, à
Lingensalxa, dans In Ttiuringe, montra dis son
enfance un goût passionné pour la musique,
mais n'eut d'antre guide que lui-même pour en
apprendre les éléments. Son père, ouvrier dra-
pier, était un peu musicien, mais trop occupé de
ses travaux pour donner des soins 1 l'éducation
musicale du jeune Nohr. Toutefois il lui fil
l'étude de la fiole et du violon. Lors-
que l'enfant eut atteint l'Age de Luit ans, le
père et le fils entreprirent un long voyage comme
musicien; ambulants. Dans cette excursion ,
Nohr eut la bonne fortune d'être remarqué par
la généreuse princesse de Lobenstein, qui le confia
a LinJner, musicien de ville, pour lui donner de
l'instruction dans son art. A l'Age de quinze ans,
Nohr entra comme hautboïste dans la musique
du régiment de Saxe-Gotha, et fit en cette qua-
lité la campagne des armées alliées contre la
France. Le hautbois ayant fatigué sa poitrine,
il abandonna cet instrument pour la flûte. En
1821, il obtint son congé avec une pension. Dès
ce moment. Il put se vouer en liberté a l'art
pour lequel il était né. Spohr devint son pro-
fesseur pour le violon ; il reçut aussi des leçons
de Grund et de Btervrolf ; enfin, Hauptmann lui
enseigna l'harmonie, et Burbach lui donna quel-
ques leçons de conlrepoint. En 1833, if fut
nommé musicien de la chambre à la cour de Go-
tha, où il se fi L estimer comme soliste el comme
professeur. En 1835, il brilla par son talent dans
des concerts donnés au théâtre de Francfort
et i DarrnsladL Après l'extinction de la maison
deGollia, le due de Cobourg voulu! attacher Nohr
à sa musique, mais celui-ci préféra l'offre qui.
lui était faite d'entrer comme maître de concert
cnei le duc de Saxe-Meiningen . Depuis lors il a
fait plusieurs voyages en 1828 et 1833, et a brillé
par son talent de violoniste à Munich, A Leip-
sick, et dans plusieurs autres villes importantes.
Ses opéras Die Alpenhirt ( Le Pfllre ries Alpes),
Ueleiaubcr (Le Philtre ), el Die vmnderbareit
Lickter (Les Lumières miraculeuses), ont été re-
présentés avec succès eu 1831, 1832 et 1833, i
Meiningen, Gotha et Leipsick. On a gravé de la
composition de cet artiste : I" Quintette pour
2 violons, 3 altos et violoncelle, op. 7, Offen-
bach, André. — 3" lf* symphonie a grand or-
chestre, op. 1, Leipsick, Peters. — 3° Pot-pourri
pour Mie, hautbois, clarinette, cor et basson,
op. 3, Leipsick, Breitkopfel Haïr tel. — 4° Deux
quatuors pour 2 violons, allô et basse, op. 4,
Leipsick , Peters. — 6" Chansons allemandes
avec accompagnement de piano, op. 3, S et 9,
Leipsick et Berlin. — 6" Chants à quatre voix
d'hommes, op. 12, Munich, Falter.
Mn/nobr, femme du précédent, née à Leip-
sick, et mariée en 1835, a brillé comme harpiste
dans les concerta.
NOINVlLLE ( Jacques -Behium) DE ).
Voyez DUREY DE NOINV1LLE.
NOLA(Jk*s-Dominiqbe DE). Il est vrai-
semblable que Nola n'est pas le nom de ce mu.
eicieu, mais celui du lieu où il était né; car la
désignation des personnes par l'endroit où elles
w.b.vjoogie
NOLA — MORDBLOM
avaient tu le jour s'est conservée jusqu'à la lia
du semaine siècle. Quoi qu'il eu soit, il fut maître
de chapel le de l'église des Annbndadea, A Naples,
et il vivait encore dans cette ville en 1575, ainsi
que le prouve son recueil de motels à a et 6
partie», pour être chantés ou joués avec les ins-
truments. Cet ouvrage a pour litre : D. Joannis
Dominici juvenis à Nota MagUtri CappeUx
Sanctiaiirwe Annuncialz Neapolitanx con-
tinue*, valgo Holëeta appellata, qutnque et
tex vocum viva voce, ac ornnit generit jrutru-
menlis cantatv tommodlssimx , quam novis-
tirnè éditée liber primas. VeneUit, apud Jo-
sephum-Gvtielmvm Scottum 1 575. On trouve
aussi sous son nom h la Bibliothèque de Munich:
I" Cansone vilktnottke a 3 voci ; Venise,
1545. — 2" ViUanelie alla Nopolltana a 3
« 4 voci, ibid., 1570, in-4". Le recueil intitulé
Primo Itbro délie Mute a 4 voci ; Madrignli
ariosi di Antonio Barri, «d altri diverti aulorl,
Rome, 1555, contient des morceaux de Jean- Do-
minique de Nola, et l'on en trouve aussi dans celui
qui a pour titre : Spoglia amoroso, Madrignli
a b voci di diverti ecccllenlistimi mutici, nuo-
vamente potti fn Iwt, Venise, chez les héritiers
de Jérôme S col to, 1585.
JNOLLET ( L'abbé Jeau-Antous ),. saTant
physicien, naquit en 1700 * Pimpré, près de
Noyon, fil ses études au collège de Beauvais, et
les termina a Paris. [1 fut professeur de physi-
que'expérimentale au collège de Navarre , puis
de l'école d'artillerie delà Fère, et de celle de.
Mésleree. Il mourut a Paris, la 34 avril 1770.
Ce savant a fait insérer dans les mémoires de
l'Académie des science* de Paris (année 1743,
p. 199 ) an Mémoire sur l'ouïe du poissons et
sur la transmission des sont dans l'eau.
NONOT ( Joserrj-W*MT-AuBBRT ), né a
1 Arras en 1753, apprit sans maître t jouer du
clavecin et de l'orgue, A l'âge de dix-huit ans, il
se rendit à Paris, où un organiste nommé Le-
clore acheva son éducation musicale De retour
A Arras, il j fut nommé organiste de la cathé-
drale; mais pendant les troubles de la révolution
il se retira en Angleterre , où l'enseigne-
ment lui offrit des ressources. Apres 1s paix
d'Amiens, Il rentra en France, et se fixa S Paris,
où il est morl en 1817. 11 a composé 'quatre
symphonies A grand orchestre, trois concertos
de piano, et quelques sonates pour cet instru-
ment. On a ausal sont son nom : Leçon* mé-
thodlqvet pour le piano; Paris, Naderman.
NOOIYT ( Stbriuid VAR), organiste delà
vieille église d'Amsterdam , dans les premières
années du dix-hnilième siècle, était considéré
comme tin des artistes les plus habiles de son
temps. Il a publié un recueil de sonates pour
note et basse continue, sons le titre de : Mélange
italien; Amsterdam (sans date).
NOPITSCU ( CDRISTOPHE-r'BÉD*JllC-G»IL-
liube), chantre A Nordlingue, naquit le 4 fé-
vrier 1758, S Kii'cliensittenlHich, préside Nurem-
berg. Après avoii reçu des leçons d'orgue et
d'accompagnement chez Siebenkels, organiste de
celte ville, il alla Taire a Ratisbonne , chez Rie-
pel , des études de composition qn'il acheva
sous la direction de Becs, à Passau. D'abord di-
recteur de musique A Nordlingue, il changea en
1800 ses Fonctions en celte qualité contre celles
de canior ou directeur de l'école de cette ville.
On a sons son nom ; VersucA einer Element&r-
bvclu der Sinykunst ; vor trivial tout Nor-
maltchulen tystematlsch enlworfen ( Essai
d'un livre élémentaire sur l'art do chant , i l'u-
sage des écoles populaires et normale* ); Nu-
remberg, 1 784, in-4° de 35 pages. Une deuxième
édition de cet écrit a paru k Uanheim , chef
Hechel. Nopitsch a aussi publié des mélodies sur
les poésie* de Burger, de Ramier et de Stolherg,
Dessau, 1784; une élégie sur das parole* de
Schubart, Augsbourg, 1783, et quelques sonate*
pour le clavecin. On cite aussi un oratorio qu'il
composa en 1787. Il esl mort A Nordlingue
au moi* de mai 1824.
KOHCOME ( DmiEL), dont le nom est écrit
SORCUM dans des documente authentiques,
ftH. clerc et chantre de la chapelle ravale de
"Windsor, sous le règne de Jacques I" (1). Il fui
aussi mettre de chant de l'école de cfllte résidence.
On voit dans les comptes de 1* chapelle royale
de Bruxelles, ans archives du royaume de
Belgique, que ce musicien naquit à Windsor
en 1 576 , qu'il fut exilé en 1602, pour cause
de religion, qu'il entra alors dan* la cha-
pelle de* archiducs gouverneurs des Pays-Bas ,
en qualité d'instrumentiste, et qui! s'y trouvait
encore en 1647. Il est auteur du madrigal t cinq
voix : Wilh. Angelt face and brightness, qui
a éléinséré par Morlcy dans la collection intitulée :
The Trtumph, of Oriana to b and S voycet,
composée by several authort; Londres, 1601.
C'est un morceau bien écrit , qui prouve que
Norcome avait une instruction musicale tris-
NOBDBLOH ( J. E. ), professer de chsnl
et compositeur suédois, vivait i Stockholm en
1847. Ses compositions vocales jouissent d'une
grande estime dans sa patrie. Suivant les rensei-
gnement* qui me sont parvenu*, «a musique
(il V, HiwkIBi, a çrneral Htltorf ol l\! irleiirr, att
,gk
NORDBLOM — NORMAND
3Ï9
réunit la qualilés de l 'originalité, de ta pureté
du style el de l'élégance de la forme. On ne peut
taira un plus bel éloge : puisse- 1- il être mérité.
M. Nnrdblom a publié une méthode de chant
qui passe en Suède pour excellente.
NOHDMARK (Zàchabie), savant suédois,
professeur 1 l'université dllpsal, ters la fin du
dix-huitième siècle , est auteur d'un mémoire
intitulé : Dissertatio de irnagine soni seu écho;
tJpsal, 1793.
NORDT (Wolfgànc-Hbubi), facteur d'or-
gues a Fraukcnhaiisen, dans la principauté de
Schwartxbourg-Rudnlstadt , naquit en cette tille,
dans les dernières années du dix-septième aiècte.
La Thuringe et les pays circonvoisins lui doivent
beaucoup d'instruments d'une bonne qualité.
Néanmoins il ne s'enrichit pas, et dans sa vieil-
lesse il connut le besoin. Il est mort à Fran-
kenhausen , en 1754. Le premier outrage sorti
de ses mains est un orgue de 26 jeux, 3 claviers
i la main et pédale, qu'il construisit 1 Sondcrs-
biusen, en 1724. Ce qui distingue cet instrument
de ceux du même genre est un registre qui
opère la transposition en transportant tout le
mécanisme du clavier un demi-ton plus bas. Les
autres orgues connues de Nordt uni été cons-
truite en 17», 1734, 1740, 1749 et 1751.
tfOKDW ALL (Amas 0.}, étudiant de l'u-
nitersité d'Upsal, a tait imprimer une thèse
académique sur ta vitesse du son , intitulée :
Dissertatio de sono ilmpUci direeto; (Jpsal,
1779, in-4".
NORMAND (L'abbé Tbéomle-Éijéa»-
Xavier), connu dans la littérature musicale sous
le pseudonyme de Théodore Nisard, est né le
27 janvier ÎSIÎ, àQuaregnon, près de Usns (Hai-
naot). Il est Alsd'un Français qui exerçait alors
dans celte commune la profession d'instituteur,
et qui, quelques années après, obtint du roi
Louis XYUI une charge de commissaire-priseur,
i Lille. Cest dan* cette ville que H. Normand,
«ncore entant , commença ses élodes littéraires
au collège, et apprit la musique a l'académie.
Après la première année, ses progrès avalent
été si rapides, qu'il fut eu état d'aller concourir
ai Cambrai pour une place d'entant de chœur a
la cathédrale, et qu'il l'oblinl. Il y continua ses
études classiques, et parvint en peu de temps à
lire avec facilité toute espèce de musique. Vers
cette époqne (1823) , SâioUAmand , non violon-
celliste et compositeur, élève de Tailleur de
cette Biographie universelle des musiciens, se
fixa à Cambrai et donna des leçons de violoncelle
au jeune Normand qui, plus tard, continua l'é-
tude de cet instrument a l'école de musique de
Douai, et obtint des prix dans les années 1827,
1828 et 1820. Après avoir achevé sa rhétorique
et sa philosophie, il prit la résolution de se
vouer a. l'étal ecclésiastique, et, sur les instances
d'un ami, Il se rendit au séminaire de Meaux
en 1832, pendant que le choléra exerçait ses ra-
tages a Paris et dans les villes environnantes.
Atteint lui-même -par ce fléau , il ne se rétablit
qu'avec -peine et ne put retrouver la santé que
dans son pajs natal. Admis au séminaire de
Tournai, il} resta trois ans, puis il fut ordonné
prêtre par l'évoque de ce diocèse , le I » décembre
1835, et envoyé comme vicaire à SenefTe, dans
le district de Nivelles. Au mois de septembre
1839, il a reçu sa nomination de principal du col-
lège d'Enghien.
Les études théologiques de M. l'abbé Normand
l'avalent obligé de suspendre la culture de la mu-
sique. Quelques leçons d'harmonie qu'il reçut de
Victor Lefebvre , brillant élève du Conservatoire
de Paris, eolevé trop tôt a l'art, développèrent
en lui le goût de cette science; Il se livra sérieu-
sement à son étude dans les livres de Catel, de
Laaglé , d'Abrechtsberger, de Keichs et d'autres,
et des principes qu'il y puisa il composa un sys-
tème mixte qu'il a exposé dans un ouvrage qui
a pour titra : Manuel det organistes de la cam-
pagne; Bruxelles, Detrie-Tomson , 1840, in-lol.
oblong. Ce.t ouvrage contient aussi une instruc-
tion sur le plain-chant, sur l'orgue, le mé-
lange de ses jeux, l'accompagnement du chant,
des pièces d'orgue, des Fugues, etc. Puis il fit pa-
raître (août 1840) Le bon Ménestrel, choix
de romances à l'usage det maisons religieuses
d'éducation. M. l'abbé Normand, qui s'est aussi
fait connaître comme écrivain par une Histoire
abrégée de Charlemagne , fut un des rédacteurs
de la Revue de Bruxelles , oii il a fait insérer
plusieurs morceaux, entre autres des articles in-
titulés : De l'influence de la Belgique sur l'o-
rigine et les progrès de la musique moderne
(Revue de Bruxelles, novembre 1837 el avril
1838}, sous le pseudonyme Th. Huyeman.
En 1842 on retrouve M. l'abbé Normand à
Paris dans la position de second maître de cha-
pelle et d'organiste accompagnateur de l'église
SaisH-Gervais, sous le nom de Théodore Nisard.
Cest sous ce pseudonyme qu'il en sera parlé
dans le reste de cette notice. Quelque temps
après, H. Nisard Fut attaché à la maison de librai-
rie religieuse de MM. Périsse frères , pour la cor-
rection des litres de plain-chant. En 1848, il
publia dans celle maison un écrit intitulé : D*
plain-chant parisien. Examen critique det
moyens les plus propres d'am élloreret de po-
pulariser ce chant, adressé A monseigneur
l'Archevêque de Paris, in-8" de 32 pages. Il
330 NORi
t'associa ensuiteM. AlexandreLeClercq, libraire,
et maître de chapelle de l'église Sainl-Gervais ,
pour la publication d'une nouvelle édition de
l'ouvrage du P. Jumilbac sur le platn-chant;
elle parut sot» ce titre : La science et in pra-
tique dit plain-ckalU , où fout ce ouf ap-
partient à la pratique est établi par les
principes de la science, et confirmé par le té-
moignage des anciens philosophes. Ses Pères
de l'Égliie, et des plus illustres musiciens ;
entr'aulres de Guy Aretin, et de Jean des
Murs, par Boni Jumiîhac, bénédictin de
ta congrégation de Saint- Maur ; 1 vol, grand
»n-V , nouvelle édition, par Théodore M-
sard et Alexandre Le Clercq; Paris, 1847.
Quoique les éditeurs déclarent que celte édition
esl entièrement conforme à celle quia été pu-
bliée en 1672 par Louis Bilaine, ils j ont ajouté
des notes en grand nombre. M. Nisard en a ex-
trait une des plus étendues et l'a publiée séparé-
ment tous ce titre : De la notation proportion-
nelle du wioy^ndje; Paris, clua l'auteur, jan-
vier 1847, in-12 de 13 pages. A la même époque,
il fournissait des articles concernant l'histoire de
la musique a la Revue archéologique, au Monde
catholique tt sa Correspondant. La plupart de
ces articles ont été tirés a parle! réunis sous ce
titre : Études sur les anciennes natations
musicales de l'Europe (sans date et sans
nom de lieu). Tous ces écrits sont dirigés contre
l'auteur de la Biographie universelle des musi-
Il en fut de même dans le Dictionnaire litur-
gique, historique et pratique du plainchant
et de musique d'église au. moyen âge et dans
les temps modernes (Ptrtt, 1854,1 vol.très-granJ
in-8° de 1, 54B colonnes), auquel il travailla en
collaboration de H. Joseph d'Orligue (voyci ce
nom). La plupart des articles qu'il a fournis à cet
ouvrage renferment des attaques directes ou in-
directes contre le même maître, avec qui il n'a-
vait eu jusqu'alors d'autre relation que de lui
écrire, sans le connaître, lorsqu'il était vicaire
à Seneffe , pour lui emprunter des livres qui lut
avaient été envoyés immédiatement. Un penchant
à la polémique ardente portail M. Nisard a diriger
des attaques contre les personnes qui s'occu-
paient des mîmes sujets d'études que lui. C'est
ainsi qu'il ne garda aucune mesure dans ses dis-
cussions avec M. Danjou (voyez ce nom ), et
qu'il a malmené H. Félix Clément (voyez ce
nom) dans sa Lettre à H. Ch. Lenormant
comme dans ses autres articles de journau x con-
cernant les Chants de la Sainte-Chapelle.
Lorsque M. Danjou découvrit dans la biblio-
thèque de Montpellier un manuscrit précieux du
onzième siècle, lequel renferme les citants de l'É-
neiimes et dans le système des qninxe première»
lettres de l'alphabet romain, qui s'expliquent
l'une par l'autre, H. Nisard offrit au gouverne-
ment français d'en faire une copie pour la Bi-
bliolhèque impériale de Paris; sa proposition fut
acceptée. Il se rendit a Montpellier, et la copie
(ul faite par un habile calllgraphe sous sa direc-
De retour à Paria, M. Nisard conçut un nou-
veau système de transposition pour l'harmo-
nium et fit exécuter des instruments pour l'ap-
plication de ce système; un de ses instruments
fut mis* l'exposition universelle de 185&,ell1u-
venteur obtint une médaille de première classe
nuls cette entreprise n'eut pas de suite. Peu de
temps après, M. Nisard publia un livre intitulé .
Études tur la restauration du cftotsl grégorien
au dix-neuvième siècle ; Reoueî, Valar, ISbP,
in-8" de 514 pages. A la même époque, M. Vntar,
imprimeurs Rennes , ayant été chargé, par l'ért-
qiie de cediocèse, de donner de nouvelles éditions
du Graduel et du Vespéral, confia à l'auteur
des Études sur la restauration, du chant gré-
gorien le solo de revoir tout le chaut de l'Église
pour ces éditions, et consentit a faire les frais de
publication d'une Revue de musique ancienne
et moderne, dont H. Nisard avait conçu le
projet. Le premier numéro de cette revue men-
suelle parut le 1" janvier 1856 ; elle fnt conti-
nuée pendant tonte celte année ; mais la pu-
blication cessa avec le douzième numéro. A
son début dans la rédaction de celle revue,
M. Nisard écrivait : - Je suis heureux du titre
- de rédacteur en chef que la Providence
■ m'accorde au moment où je m'y attendais le
■ moins, parce que ce titre me permettra de
■ réparer le passé, de faire un appel sincère à
• la science des érudits que j'ai pu froisser au-
■ trefois dans ta lutte, de leur rendre une tardive
■ mais une Complète justice, etc. ■ Le Ion qu'il
prit dans cet écrit périodique fut en effet sérieux
et poli. Une des meilleures choses qui! y publia
fut un travail historique et critique sur Fronton
de Cologne, son siècle, ses travaux et son tn-
fiuencesurla musique mesurée du moyen tige.
Précédemment, il avait bit paraître un petit ou-
vrage élémentaire intitulé -. Méthode de plain-
chant à Fusage des écoles primaires ; Rennes,
Valar, 1855, in-12 de 72 pages. La mise en vente
des livres de chant romain qu'il avait préparés pour
le diocèse de Rennes fut annoncée de cette manière
dans le premier numéro de la Revue de musi-
que ancienne et moderne : Graduel et vespé-
ral romains, contenant en entier les Messe*
et Us Vêpres de tous les jours de l'année,
tes Matines et les laudes de Noël et de la
semaine sainte et l'Office des morts ; Sennes,
Vatar , 2 farts volumes in-a" déplus de BOO
pages. Tout ee qui concerne U chant a été
soigneusement revu et amélioré par le rédac-
teur en chef de cette Relue. Il partit qu'après
la publication du dernier numéro de la Revue,
les relations de M. Ki**rd et de ton édi-
teur centrent; car, en IBfc7, il s'attacha à
H. Repoa, libraire de Paris, et éditeur de* li-
vre» de chant romain du diocèse de Digne ;
toutefois il j garda l'anonyme dans ses premiers
travaux. C'est ainsi qu'il écrivit pour son nou-
vel éditeur un petit volume intitulé : Méthode
populaire de ptain- chant romain et petit traité
de psalmodie approuvés par l'autorité ecclé-
siastique et publiés par E. Repos; Paris,
E. Repos, 1857, in-iG, de 44 pages. C'est ainsi
encore qu'il rédigea la première année de la
Revue de musique sacrée, publiée ehex le
même, sans y mettre son nom. M. Nlsard fit
cesser l'anonyme de ses publications lorsqu'il
AI paraître les deux ouvrages dont voici les ti-
tres : 1" L'Accompagnement du plaln-ckant
sur l'orgue enseigné en quelques lignes de mu-
sique etsans le secourt d'aucune nottoné?har-
morûe. Ouvrage destiné à tous les diocèses, par
Théodore Hisard; Paris, E. Repos, IBM, très-
grand in 8° de47 pages ; — 3° Les vrais principes
de l'accompagnement duplain-ckant sur l'or-
gue, d'après les maîtres des 15* et 16* *je-
cles, à rusage des eonservatoiret de musi-
que, des séminaires, des maûrises et des écoles
normales de tousles diocèses, par Théodore
NUard , ancien organiste accompagnateur à
Paris, ex-missionnaire scientifique du gou-
vernement français et lauréat de l'Institut
pour rarchéologie musicale, transcripteur
officiel de VAntiphanalre bilingue de Mont-
pellier, fondateur et rédacteur en chef de
la Revue de musique ancienne et moderne,
auteur des Études sur la restauration du
c/ufnt grégorien au dix-neuvième siècle, des
Études sur les anciennes notations musica-
les de l'Europe, de l'accompagnement du
plain-chani sur Forgue enseigné en quelques
lignes de musique et sans le secours d'aucune
nation d'harmonie , éditeur du Traité de
Platn- chant de Dont Jumilhac, etc., etc. i
Paris, E. Repos, 1SM, très-grand ra-8° de M
pages.
Doué d'une remarquable intelligence, a laquelle
il a peut-être accordé trop de confiance, M. Si-
lard s'est trop bâté d'écrire dans sa Jeunesse sur un
art qu'il Deeonnaiasïitqoe d'une manière im par -
AND 331
faite. Il s'instruisait en quelque sorte au jour le
jour sur lessujels dont il s'occupait; mais il sai-
sissait avec promptitude le* enseignements qu'il
trouvait dans les litres ; en peu d'années il acquit
une instruction solide dans l'archéologie musi-
cale. H est regrettable que ses rares facul-
tés n'aient pas reçu leur application dans une
existence calme, et qu'au lieu 'de s'attacher
à des travaux sérieux et suivis , il se soit aban-
donné an fâcheux penchant pour la polémique
qui le dominait et qui l'a entraîné a des opi-
nions erronées dont on peut voir un exemple
dans la préface de cette nouvelle édition de la
Biographie universelle des musiciens, ainsi
que dans une multitude de contradictions dont
ses adversaires ont profité. Je ne citerai qu'un
seul fait qui fera voir comment la passion peut
égarer nn esprit aussi perspicace que le sien. A
l'époque où j'étais le but de tous les traits qu'il
lançait, j'eus une discussion avec le conseiller
Kiesevetier, de Vienne (voy. ce nom), concernant
l'authenticité de l'Antiphonaire de l'ancien ne ab-
baye deSaiat-Gill, supposé être l'original de saint
Grégoire. Kieaanetter soutenait l'authenticité do
manuscrit que je révoquais en doute. M. Niaard
se rangea du coté de mon adversaire, et rap-
porta dans la Revue archéologique toutes les
anecdotes des vieux auteurs par lesquelles on croit
établir l'authenticité du monument. Pins tard,
leP. Laolbiilolle(Mitf.cenom)utunuu>similede
ce manuscrit et le publia, et plus tard encore les
éditions du graduel et do l'antipbonalre préparées
par le révérend P. jésuite Turent mises au jour,
au moment même où paraissaient les édilions du
diocèse de Rennes. H. Hiaard fit la critique de ces
livres, et, à cette occasion, avant appris que le
P. Schubiger (voy. ce nom), bénédictin et maître
de chapelle de l'abbaye d'Einsiedeln (Suisse), avait
tait une dissertation sur la restauration du chant
romain, dans laquelle il démontrait par des
preuve* certaines que le manuscrit de Saint-Gall,
dont il avait (ait un examen scrupuleux, ne re-
monte pas à une époque pins reculée que la An
dn oniikne siècle, il demanda celle dissertation
a l'auteur, et en fit insérer une traduction avec
quelque* changements dans le 1S* numéro de la
Revue de musique ancienne et moderne. De*
réclamation* avant été laite* contre cette pièce,
par le* éditeurs du chant grégorien restauré
par le P. Uinbillotle, M. Nlsard publia, en
réponse inné sommation qu'il avait reçue h ce
jujel, une brochure intitulée: Le P. IjimbillotU
et Dam Anselme Schublger, notes pour servit
à l'histoire de la question duchant liturgique
au commencement de l'année 18S7; Paris, chez
l'auteur, 1)57, gr. in-8° de 46 pages. Dan* cet
>gk _
331
NORMAND — NORTH
notes, H. Nisard met ratant de étaient à dé-
truire la tradition de l'authenticité de l'Antipho-
naire prétendu de saint Grégoire, qu'il en avait
mi* a la soutenir contre moi. Nonobstant ces
erreurs, H. Nisard est un archéologue musicien
dont le mérite ne peut être ml* en doute.
NOBMANN (F. 6.), professeur de piano à
Berlin, virait dans cette ville en 1830, et s'y
trouvait encore eu iMfl. Il est auteur d'un petit
écrit qui a pour titre : MtutiuiUiche-BUderjiebel
-ûr Erlemung des Nolen (introduction figurée
a l'étude des arts); Berlin (tan* date), ln-4'de
15 pages. Petit livre, gravé et rempli de figures
pour apprendre les notesaux enfants en le* amu-
sant. On a de cet artiste environ quarante oeu-
vres de pièces diverse* pour le piauo, particuliè-
rement des polonaise*, de* thèmes varies et des
rondeaux brillants.
FORMANT. Voyez PIÉTON (Arrrous-
Lonu on Loisn).
NOBitlStCnasxu), badieUer en musique,
ne s'appelait pas Thomas et n'était pas né à
Oxford , comme le prétendent Gerber et «es
copistes, maie à Salisbury, en 1740. Admli comme
enfant de chœur dans la cathédrale de cette ville,
il v apprit le* éléments de la musique. Une très-
belle voix de soprano, qui devint ensuite un beau
ténor, le fit remarquer, et lui donna pour pro-
tecteur Hariia, auteur de VHermèi. Ce savant
lui donna le conseil de ne pas se hasarder sur la
scène, et de renfermer l'exercice de son talent
dans les concerts et les oratorios. Poursuivre cet
avis, Morris s'établit à Oxford, et «'y livra a l'en-
seignement du chant. Ayant été admis a prendre
se* degrés de bachelier en musique à {'université
de cette ville, (I fut bientôt après choisi pour
remplir le* fonctions d'organiste au collège de
Saint-Jean- Plusieurs fois il fut appelé à Londres
pour 7 clianter les solo* de ténor dans les ora-
torios, el toujours il y fut accueilli par des applau-
dissements unanimes. Un amour malheureux le
plongea dan* une mélancolie habituelle, détruisit
s* santé, et porta même atteinte à la beauté de m
vols. En 1789, il voulut faire un nouvel essai de
son talent au grand concert donné a West-
minster, en commémoration de Hœndel; mai*
son organe était devenu si faible, qu'a peine put-
il se faire entendre. Néanmoins il voulut encore
chanter dan* un festival à Birmingham ; mais ce
dernier effort loi fut fatal, car dix jour* après il
expira a Imlej-Hall, près de Slourbridge, dans
le comtéde Worcester, le 5 septembre 1790, à
l'âge de cinquante ans. Horris jouait bien de plu-
sieurs instrument*. Il a composé des concertos
pour le clavecin, de* glees qui ont eu beaucoup
de succès, et a publié a Londres, cbex Rolfe,
huit cansonett avec accompagnement de piano.
NORTH (François |, lord haut-justicier de
la chambre des Commune*, naquit a Rougbam,
dans le comtéde Norfolk, vers 1040. Après avoir
fait se* étude* à l'université de Cambridge , il
exerça quelque temps le* fonctions d'avocat, pois
eut le titre de solliciteur-général du roi, et lot
lait chevalier en 1671. Sou* le* règnes de Char-
les II et de Jacques II,il fut chancelier du grand
sceau. Il mourut à son château de Wroxton,
prèsdeBranbury, le 7 septembre IflSS. Amiteiir
passionné de musique, il cultiva cet art dès so»
enfance, et j acquit de l'habileté. H jouait fort
bien de la lyra-vlole, sorte de basse de viole
montée de beaucoup de corde* pour y faire de*
arpégea et des accords, en usage de son temps.
Ses compositions, qnl consistent en quelque*
sonate* k deux ou trois parties, sont restées en
manuscrit ; mais II a publié un petit traité de la
génération des sons et de* proportions des in-
tervalles, sous ce litre -. A PhiUtophieùl
Estât on Munie (Estai philosophique sur la mu-
sique) ; Londres, 1077, in-4° de 35 pages. Lord
Nortb n'a pas rais son nom h cet ouvrage.
NORTH (rtOGEB), frère fin précédent, naquit
k Rongham en 1644. Amateur de musique comme
son frère, il jouait de l'orgue et en avait fait
construire un par Sclimidt dans sa maison de
Norfolk. Occupé sans cesse de recherches snr la
musique, il a laissé en manuscrit de* notices
sur les compositeurs et amateurs anglais les plu*
célèbres, depuis 1650 jusqu'en 1680. Lorsque
Burnevet Hankins écrivirent leurs histoires de la
musique, le Dr. ntonlague-North, chanoine de
Windsor, qui possédait l'original de ce recueil,
permit à ce* écrivains de le consulter et d'en faire
des extraits, lord North mourut en 1734, a l'âge
de quatre-vingt-dix ans. Après son décès, son ma-
nuscrit passa dan* les main* de ton fils, le doc-
teur Norlb, chanoine de Windsor, qui mourut
en 1779, puis dans celles de Roger North, petit
Dis de l'auteur, et en dernier lieu 11 devint la pro-
priété du révérend Henri North, a Ringttesd,
dans le comté de Norfolk, A la vente de la Bi-
bliothèque de ce gentilhomme, en 1842, le ma-
nuscrit de* Memoirs of Musiet de Roger
North fut acquis par M. Robert Nelson, de Lyon,
dan* le comte de Norfolk, qui en Ht cadeau- à H.
Thowshend Smith , organiste de la cathédrale
de Hereford. Cet artiste se hâta de le mettre k la
disposition de la société de* antiquaires musi-
ciens, et celle-ci désigna l'érudit M. Edouard
P. Rimbault pour en être l'éditeur. Lemanuscrit
renfermait deux ouvrages; le premier, relatif i
la partie technique de la musique, était intitulé :
The Mvtkal Grammarien; l'autre contenait
HORTH — NOURRIT
338
le» mémoires historiques. Après on mûr enameit
des deux ouvrages, H. Rimbanlt proposa à la |
société de ne publier que les mémoires, ce qui
fui adopté, et le. volume fut imprimé avec grand
soin sur beau papier de Hollande et tiré à petit ;
nombre. Il a pour litre : Memoirs of Mustek !
ofthe Bon. Roger North , altomcy gourd of j
Jmmu II. Now firtt prMed from the original '
Mm. and edited,withcopioas nota, byEdward j
P. Eimbaull etc. (Mémoires de musique par
l'honorable Roger North, procureur général de
Jacquet H; imprimé pour la première fois d'après
le manuscrit original et publié, avec de nom- i
brenees notes, par Edouard F. Himbauit, etc.);
Londres Georges Bell, 1846, 1 vol. in-*0, de '
XXIV et 139 pages, avec le portrait de Roger
Horth.
NOTABI ( Aiwb } , musicien italien fixé a
Londres dans les premières années du dix-sep-
tième siècle , y a fait imprimer, en 1614 , nn re- j
ctml de pièces intitulé : Prime muslche nuove
ni, 2(3 voei, per conter con la tiorba ed
atlri stromenti; Londres, iels, in- fol.
NOTKER ou NOTGER, surnommé Bal- '
oulus (le Bègue), a cause de la difficulté qui! |
éprooTait a parler, naquit vers 840, à Heiligen-
berg, près de l'abbaye de Saint-Gall , oh il étudia
tons les moines Marcel et Ison. Devenu savant
dans les lettres, les arts libéraux et particulière-
mentdani lîi rcosiqiie, son occupation principale ;
était de composer des proses et des hymnes; il '
traduisit aussi le psautier en langue lliéolisque
pour le roi Arnnlpbe. On croit qu'il devint abbé
de Seinl-Gall , mais on Ignore en quelle année. Il !
mourut le e avril Bu, et fut canonisé en 1514. '
Quelques proses et des hymnes de Itotker ont.
été publiés par Canisius dans le sixième livre
de ses Ânltq. Lecttones. On en trouve un re- '■
eodl complet, avec les mélodies notées, dans ,
nn manuscrit de la bibliothèque de Saiut-Eme- |
ran, à Ratlabonne (1). Nutker est aussi auteur ;
de deux petits traites relatifs a la musique;
l'un intitulé : Sxplanatlo quid ànguta LU- ;
terx in superscripiionc signifient cantilene , '
a été inséré par Canisius dans le 5* livre de
ses Ântlq. Lect. (part 3, p. 739) ; par Mabil- !
Ion , dans VAppendix au t. IV des Annales de
l'ordre de saint- Benoit , et enfin par l'abbé
Gerberl, dans. sa Collection des écrivains ecclé-
siastiques sur la musique (t 1, p. 9S ). Le se-
cond , intitulé Opusculum theoricum de ,Wu-
tica, est divisé en quatre chapitre» qui Irai-
(1) Cm pTatnbl«gnt ce reeaell dltvmnn qui ni nu
iur le P. fa ( ThtKBir. uiifcd., t. III. psrl. III, p. «H , !
■amie lllrs t» rAwrmj Troporum, nu Crintum «a- i
tenl : 1° De octo fonts; — 2° De telrachor-
dit; — 3° De octo modis; — 4* De mensura
fUtularum organtearvm. Cet opuscule est
écrit en ancienne lingue théoalique ou teu to-
nique. Schiller l'a inséré dans le tome premier
de ton Trétor des Antiquités tevioniques, et
l'abbé Gerberl l'a placé parmi ses écrivains ec-
clésiastiques sor la musique (t. I, p. 96), et y
a joint une traduction latine. Au reste, on ne
sait pas précisément si cet ouvrage est de
Notker Balbulut ou d'un autre moine du même
nom, surnommé Labeo, qui vécut a l'abbaye
de Saint-Gall dans le cours du dixième siècle.
NOUGARET ( Pi krbb-Je*jh- Baptiste), lit-
térateur, né a la Rochelle le IS décembre 1743,
est mort a Paria au mois de juin 1 813. Dans le
nombre considérable des livres qu'il a publiés, on
remarque celui qulapour titre : L'Art du théâ-
tre en général, où U est parlé des différent
spectacle* de l'Europe, et de ce qui concerné
la comédie ancienne et la nouvelle, la tragé-
die, la pastorale dramatique, la parodie,
l'opéra Mérievx, l'opéra bouffon, et la comé-
di&m&êed'arietta; Paris, Cailleau, 1709, 1 vol.
in- il. Dans le second volume de cet ouvrage
on trouve (p. 134-183) : Histoire philosophique
de la musique, et observations sur les aidèrent*
genre* reçus au théâtre; et(p. 184-347), l'his-
toire abrégée de l'Opéra et de l'Opéra-Comique.
On a aussi de flougaret un almsnscli des spec-
tacles intitulé : Spectacles des foires et des
boulevards de Paris, ou Catalogue historique
et chronologique des théâtres forains ; Paris,
1774-1783, (5 vol. in- 24.
NOURRIT (Louis), né a Montpellier le 4
août 17B0, lut admis comme enfant de cheeur '
dans la collégiale de celte ville, et y apprit la
musique. A lige de seize ans. Il se rendit à
Paris poury compléter son instruction dans cet
art. Doué d'une belle voix de ténor, il fixa sur
lui l'attention de Méhul, qui le ht entrer au
Conservatoire le 30 floréal an x (juin, 1801). D'a-
bord élève de Guichard, il resta un an sous u
direction, puis (août 1803) il fut confié aux
soins de Carat qui , charmé de la beauté de sa
voix, lui donna des leçons avec affection, et
en fil on de ses élèves les plus distingués. Le 3
mars 1 8o.î, Nourrit débuta à l'Opéra par le rôle
de Eenaud, dans Arviid» : le succès qu'il y ob-
tint lui procura immédiatement un engagement
comme remplacement do LaJnez.Le timbre pur
et argentin de sa voix, l'émission naturelle et
franche des sons, la justesse des intonations et
sa diction musicale, bien que peu chaleureuse,
lndiqnoii ut asseï l'école dont il sortait. C'était
une nouveauté remarquable h l'Opéra que cette
334 NO
manière large et correcte qui ne ressemblât point
aux cris dramatique* de Lainez et de ses imita
leurs. Le* anciens habitués de l'Opéra s'alar-
maient pour leur vieille idole, mais les connais-
seurs voyaient dans le succès de Nourrit le com-
mencement d'une régénération de l'art du chanl,
qui ne a'eat cependant achevée à la «cène fran-
çaise que plus de vingt ans après. Plusieurs antres
rôles chanté» par Nourrit, particulièrement ceux
d'Orphée et de l'Eunuque, (tan* U Caravane
du Caire, achevèrent do démontrer sa supériorité
comme chanteur sur les autres acteurs de l'O-
péra. Malheureusement son jeu ne répondait pas
aux qualités de son citant : il était froid dans
les situations les plue vives, et ta crainte de tom-
ber dans l'animation exagérée de Lainei le je-
tait dans l'excès contraire. Malgré ses défauts
énormes comme chanteur, celui-ci avait une
chaleur entraînante et une. rare intelligence de
la scène ; qualités qui ne sont jamais devenues
le partage de Nourrit, quoiqu'il ail acquis par
l'usage plus d'aisance et d'aplomb. Modeste et
timide, il n'éprouvait jamais les élans d'enthou -
siasme qui font de l'artiste une sorte de mission-
naire : en entrant au théâtre, il avait pris un
état. Le soir ou 11 Joua pour la première fols le
rôle d'Orphée, Garât, son maître, vint dans sa
loge, et avec cet accent énergique et tout méri-
dional qu'on lui a connu, il dit a son élève :
Après un tel succès vous pouces prétendre à
tout ! — Je mit charmé de vous avoir satis-
fait, répondit Nourrit, et je vous remercie des
encouragements que vous voulez bien me
donner; mais je n'ai pas d'ambition. — Tu
n'ai pas d'ambition, malheureux .' Eh! qve
viens-tu faire ici?
Eu 1813, après la retraite de Laiuez, Nourrit
devint chef de l'emploi de ténor a l'Opéra : Il le
partagea plus tard avec Lavigne; mais en 1817
il en reprit la possession exclusive : Renaud,
Orphée, l'Eunuque de la Caravane, Colin du
Devin du Village, Demaly dans les Bayadà-
res, Aladin dans la Lampe merveilleuse. Tu-
rent sea meilleurs rôles. Jusque dans les derniers
temps, Il conserva le Joli timbre de son organe.
Au commencement de 1826, il prit la résolution
de quitter la scène, et obtint la pension qu'il
avait gagnée par un service de vingt et un ans.
Retiré depuis lors dans une maison de campagne
qu'il possédait a quelques lieues de Paria, il v
vécut dans le repos, renonçant même au com-
merce de diamants qu'il avait Tait pendant toute la
durée de sa carrière théâtrale. Un dépérissement
rapide le conduisit au tombeau le 23 septembre
t»3r, a, l'âge de cinquante et nn ans.
.VOURRIT (Adolphe), fils aîné du précé-
dent, naquit à Montpellier, le 3 aaars 1801. Des-
tiné par sou pire a la profession de négociant,
il (ut placé au collège de Sainte-Barbe pour y
faire ses humanités, et bientôt II s'y Ht remarquer
par la portée de son intelligence et par M
assiduité au travail, (Test dans l'enceinte de cette
maison que se (armèrent pour lui des baisons
d'amitié avec des jeune* gens devenus depuis lors
des hommes distingués : elle* lui sont demeu-
rées Odile* jusqu'à ses derniers jours. Ses étude*
terminées, le jeune Nourrit rentra chez son pire
qui lui fit obtenir, h l'âge de seiie ans, l'emploi
de teneur de livres et de caissier dans la maison
de MM. Mothias frères, négociauta- commission
naires à Paris. Apres v avoir rempli ces doubles
fonctions depuis 1818 jusqu'à la fin de 1819, il
entra comme employé dam les bureaux d'une
compagnie d'assurances. Obligé de se livrer s
des occupations si peu conformes à se* goûts, il
ne put cultiver la musique qu'à l'insu de son
père, dont l'obstination à l'éloigner du théâtre pa-
raissait invincible. Un viens professeur de musi-
que, ami de sa famille, avait Rouaenli à loi donner
en secret de* leçon* de citant; mais bientôt Adol-
phe Nourrit n'eut plus rien à apprendre de lui, et
le* conseils d'un maître plus habile lui décrurent
nécessaires. Alors il songea à Garcia, et comprit
que, dirigée par un tel artiste, son éducation
musicale pourrait le préparer airs succès du théâ-
tre. Aux premiers mots que le jeune homme dit a.
Garcia de ses projets, celui-ci éprouva quelque
scrupule à tromper les vues de Nourrit, son an-
cien ami ; mais lorsqu'il vit l'ardeur et la persé-
vérance de sou élève futur à solliciter ses leçons,
ils* laissa persuader par ces signes certains d'une
influence secrète, et se mit à l'œuvre. Les pre-
miers essais loi tirent voir qu'Adolphe Nourrit
possédait les éléments d'une bonne voix de
ténor, qui n'avait besoin que du secours de l'art
pour acquérir de la puissance et de la souplesse.
Lorsque par des exercices habilement gradués
ii eut conduit cette voix à un développement
qui ne pouvait plus s'accroître que par le temps
et l'expérience. Il avoua au père de son élève ce
qu'il avait fait et lui fit connaître le résultat de
ses leçons. Surpris d'abord, Nourrit paru! vou-
loir se fâcher; mais vaincu par les sollicitations
de son Ois, et peut-être séduit par des accents qui
lui rappelaient sa jeunesse, il Huit par se calmer,
el consentit a préparer lui-même l'entrée de la
carrière du théâtre à l'héritier de son nom et de
son talent. Adolphe Nourrit parut pour la pre-
mière Tois 1 l'Opéra le 1" septembre 1821, avant
d'avoir accompli sa vingtième année. Son pre-
mier rôle fut celui dePyfade dans Iphigétde é"-
Taurlde. Le public l'accueillit avec faveur ut
,gk
Tut charmé de la beauté de md orgue, de son
intelligente de la scène et de la chaleur de son
débit. Un embonpoint précoce, qu'il tenait de
son père, Tut le seul défaut qu'on lui trouva.
Ce n'était pas l'unique point de ressemblante
qu'il y eût entre nourrit et son fils, car les traits
du visage, la taille., le démarche et l'organe
avaient en eux tant d'analogie, qu'il était (Mile
de les prendre l'an pour l'autre, et qu'on ne
pouvait les distinguer que par la froideur de l'un
et la chaleureuse diction de l'autre. Celle res-
semblance *■ remarquable fit naître l'idée de l'o-
péra des Deux Salem (sorte de Ménechmes),
qui lut représenté le II juillet 182i, et dans le-
quel ib produisirent une illusion complète.
Après tphiçenie en Taurlde, Adolphe Nourrit
avait continué ses débuta dans les Jiayadères,
Orphie, Armide, et cliacun de ces outrages
avait été pour lui l'occasion de progrès et de
nouveaux saccès. Bapliite aîné, acteur du Théâ-
tre-Français et professeur au Conservatoire, qui
possédait d'excellentes traditions, lui avait donné
des leçons de déclamation lyrique dont son in-
telligence s'était approprié tout ce qui était com-
patible avec la musique. Le rôle de Séoelès ,
dans le Siège de Corinthe, de Rosslni, fut sa pre-
mier* création importante : le pore et le fils paru-
rent pour la dernière fois ensemble dans cet opéra,
dont la première représentation fut donnée le
0 octobre issfi. La vocalisation légère et facile
n'était pas naturellement daus la voix d'Adelphe
Hourrit; cette voix s'était montrée rebelle, a cet
égard, et les efforts de Garcia n'avaient obtenu
qu'un résultat incomplet; mais le maître s'en
était consolé en considérant que le répertoire de
l'Opéra n'exigeait pas la flexibilité d'organe in-
dispensable k nn chanteur italien. Avec le Siège
de CorintKe et les autres productions du génie
de Roseini, le mécanisme de la vocalisation lé-
gère devint une nécessité pour le premier ténor :
Hourrit comprit qu'il devait recommencer ses
études, et II ne recula pas devant les difficultés .
Sa ferme volonté, sa persévérance, le conduisi-
rent a des résultats qu'il n'espérait peut-être pas
lui-même; s'il ne parvint Jamais h l'agilité bril-
lante d'un Rubioi, il put du moins exécuter les
traits rapides d'une manière suffisante. D'ailleurs,
ai son talent resta imparfait sous ce rapport, par
combien de qualités ne racheta-t-il pas ce dé-
faut P Que de charme dans sa manière de pbraser I
Que d'adresse 1 se servir de la voix de télé !
Que de tact et de sagesse dans la conception de
ses râles I Que de sensibilité et d'énergie dans
l'expression des sentiments dramatiques! Et
qu'on ne s'y trompe pas : ce sont ces qualités qui
font le grand acteur lyrfquede la scène française.
Après la retraita de son père. Nourrit resta
seul chargé de l'emploi de premier ténor. Pen-
dant dix ans il porta le poids d'une si grande
responsabilité et n'en fut point accablé, quoique
cette époque," la plus importante de l'histoire
de l'Opéra moderne, lui ait offert plus d'un
écneil; car dans ces dis années Moïse , le Comte
Ory, la Muette de Porttci, le Philtre, Guil-
laume Tell, Robert le Diable , la Juive et les
Huguenots lurent mis en scène. Il créa tous les
rôles principaux de ces belles partitions, en saisit
les nuances avec une merveilleuse intelligence,
et leur donna si bien le caractère de la vérité
dramatique, qu'il ne semblait pas que ces rôles
pussent être compris d'une autre manière. La
musique deMeyerbeer lui présentait la plus rude
épreuve qu'un chanteur put subir; complète-
ment différente du système rossinien, si favorable
aux volt, elle était un retour vers l'opéra dé-
clamé; mai» dans des proportions si gigantes-
ques et avec une instrumentation si formidable,
que son succès put faire prévoir une rapide délé-
rioratiou du personnel chantant de l'Opéra.
L'expérience n'a que trop prouvé que telles (le-
vaient être, en effet, les conséquences de ces
belles conceptions dramatiques : Nourrit seul
parut avoir des forces suffisantes pour lutter
avec elles. L'usage adroit qu'il savait faire, de la
voix de tête, et ia puissance singulière qu'il don-
nait aux sons de ce registre, lui permettaient de
les chanter sans qu'elles produisissent en loi
l'excès de fatigue qu'il aurait éprouvée s'il eût
fait constamment usage de la voix de poitrine.
Cependant l'importance même qu'il acquérait
chaque jour comme ebanteor et comme acteur
fit comprendre k l'administration de Topera que
l'avenir de ce spectacle reposait sur un seul
homme qui, depuis seiie ans, avait fait un usage
Immodéré de ses forces ; elle crut devoir se pré-
parer d'autres ressources, et Duprez, cliapteur
français que l'Italie saluait depuis plusieurs années
par d'unanimes acclamations, Tut engagé comme
premier ténor en partage. Une carrière de seize
années, on tout avait été bonheur et succès,
n'avait pas préparé Nourrit» l'idée de ce partage,
sans exemple jusqu'alors à l'Opéra ; 'car suivant
le règlement de ce théâtre, Il u'y avait jamais eu
pour chaque emploi que le cher, le second, qui
avait le titre de remplacement , et le troisième,
appelé le double. L'ardente imagination de l'ar-
tiste se frappa de l'idée qu'on n'estimait plus son
talent au même prix qu'autrefois : en vain ses
amis essayèrent-ils de le rassurer; à tous leurs
raisonnements il opposait le pende vraisemblance
que la faveur publique pût se partager entre deux
acteurs destinés aumèmeemjilui ; il fallait, disait-
Il, qu'un des deux fut vaincu, et cette pensée l'op-
pressait d'un poids insupportable. 11 ne voulut
point essuyer de la lutte i après quelques jours
il 'agi talion, il prit 1c parti de se retirer.et donna
u démission. La 1" avril IS3T, il donna m re-
présentation de retraite. Il y «peu d'exemples
d'aussi beaux triomphes que celui qu'il y ob-
tint; le public témoigna par des transports d'ad-
miration le regret que lui Taisait éprouver la
perte d'un tel artiste. Suivant ses premiers pro-
jets, Nourrit devait voyager pendant un an, après
, sa retraite de l'Opéra, pour donner des repré-
sentations dans les principales villes de la France
et de la Belgique, puis rentrer dsna la vie privée
et se livrer a des travaux d'un autre genre,
auxquels le préparaient les bonnes études de
sa jeunesse, ainsi que les lectures et les médita-
tions d'un âge plus avancé. Ses économies ré-
sultat de son esprit d'ordre et de la simplicité
de ses goûts, lui permettaient de réaliser ce plan
plein de sagesse. Mais lui-même était alors sous
l'influence d'une illusion qui ne tarda point a se
dissiper : il n'y avait, il ne pouvait y avoir
pour lui d'existence qu'à la seine, avec les succès
qu'il y avait obtenus ; être artiste était la condi-
tion de sa vie : le reste n'en était que l'acces-
soire. Apres qu'il eut excité l'enthousiasme des
habitants de Bruxelles, au printemps de 1837,
ses idées changèrent: il conçu t. le projet d'aller
en Italie, d'y chanter sur les principaux théâtres,
et d'y cueillir aussi les palmes dont revenait
chargé celui qu'on lui donnait pour rival. L'exal-
tation qui ini était naturelle (!) s'accrut pro-
gressivement; mais bientôt elle prit le caractère
du désespoir par l'état anormal de sa voix. A
Marseille, il fut pris d'un enrouement qui per-
sista pendant plusieurs représentations, et qui
finit par le compromettre dans la Juive. M. Bé-
nédit, artiste et critique distingué de cette ville,
a rendu compte dans la Baielt» musicale de
tarit (ann. 1839, p. 135) des circonstances de
cet accident qui pouvait faire prévoir de fatales
conséquences; Il s'exprime en ces termes :
■ Saisld'unenroueanentdésaslreiii, Nourrit avait
i lutté vaillamment pendant trois actes, lorsque
• au moment de son grand air ■ Sachet, quand
* du Seigneur, etc., la Fatigue, la crainte et
■ l'émotion paralysèrent complètement sa voix.
■ Cette voix naguère si étendue, et dont les notes
■ pures et vibrantes dans l'octave supérieure
■ avaient tant de puissance et de charme, alors
e prtjnalca i h» orgue
< inégale et voilée , donnait a peine le fa na-
i tnrel; réduit à ces faibles ressources, Nourrit
. sut trouver encore dans son admirable intel-
• ligence des moyens suffisants pour achever l'al-
• legro ; mais arrivé la, ses forces l'abandonné-
• rent à la dernière mesure, et malgré ses ef-
• forts pour atteindre au la bémol aigu qui ter-
■ mine l'air aur la tonique , Nourrit fut obligé
■ pour la première fois de finir a l'octave. Pile
• et tremblant de douleur, il se frappa le front,
■ fit un geste de désespoir et sortit dans une
■ agitation inexprimable. Craignant les suite*
■ fâcheuses d'un tel accident sur le caractère de
• nourrit, dont j'étais devenu le compagnon
■ presque inséparable depuis son arrivée k Mar-
« sellle, je quittai brusquement ma place, et me
• dirigeant vers le corridor qui mène aux con-
• listes, j'arrivai dans la loge de Nourrit en
■ même temps que H. X. Boisselol... Hélas 1
i pins de doute, notre malheureux artiste était
• fou... Je n'oublierai de ma vie cette elïroya-
• ble scenel L'œil en feu, le visage égaré,
• Nourrit marcliait i grands pas, frappait les
■ mursavecviolence et poussait des sanglots qui
. déchiraient le coanr.,. Dans cet affreux dé-
• tordre il ne put nous reconnaître — Qui étea-
• vous f... Que me vouln-vous?... Laissex-
■ mol ... — Ce sont vos amis qui viennent voue
« voir.— Mes amis ?... Test impossible... SI vous
■ êtes mes amis, luei-moi... ne voyex-veus pas
• que je ne puis plus vivre ; que je suis perdu,
. déshonoré? . . En disant ces mots, il courut vert
m la fenêtre avecone impétuosité foudroyante...
• Nous nous précipitâmes vers lai, et le saisissant
. avec force, nons l'entraînâmes ver» un fau-
« leuil, oh briaé par les efforts d'une lutte iné-
■ gale , Il se laissa tomber sans résistance dans
■ un accablement profond. La crise fut longue ;
• ranimé par les soins du docteur Forcade, qui
« était venu se joindra k nous dans oelte dou-
■ lonreuse circonstance, Nourrit ouvrit les
« yenx, et voyant la consternation muette qui
« régnait autour de lui, il nous demanda pardon
• k tous avec la candeur et la timidité d'un en-
« faut qui vient de commettre une faule. Noos
■ profitâmesde cette réaction momentanée pour
« l'engager k reparaître; U y consentit avec ré-
■ signatlon. Le public, Instruit des événements
i do l'entr'acle, l'applaudit avec enthousiasme;
■ puis k la an du spectacle, noua reconduisîmes
« notre ami à l'hôtel de la Darce, on nous le
■ quittâmes après l'avoir tranquillisé et en loi
i promettant de revenir le lendemain. Le tende-
■ main, en elfel, de très-bonne heure, je fus le
> premierau rendei-vous; Nourrit viul à moi a*ee
• empressement, comme pour nie remercier de
rien, lui demandai- je en
• affectait de sourire , comment avex-vout
• puis I* nuit? — Bien mal... je n'ai pat
■ dormi et j'ai beaucoup pleuré ; dans ce mo-
■ ment, dîna ce moment encore je fîiuia an
• appel à Ion te* mes force» morales pour com-
■ battre de atniatrea pensée*. La vie m'ait in-
■ supportable; mai» je connais me* devoirs;
■ j'aide bons amis, une femme, des enfants que
■ j'aime et à qui je me dots} et puis, je trois i
■ une autre vie... Arec ce* idées-là on peut
■ triompher de soi-même... Hais je crains tout
■ de ma raison ; ai un moment elle m'abandonne,
■ Je tait que c'est (ait de mol. Cette nuit, assit
■ a cette place, j'ai demandé à Dieu le courage
• dont j'ai besoin, en me fortifiant par de
• saintes lectures... Tenez, vojez vous-même.—
> Je pris le livre qu'il me désignait sur la table...
• C'était rimitalion de Jénu-Chrbt (1). ■
De si profondes blesauret faite* a la sensibilité
-excessive de Nourrit détruisirent bientôt u
santé. Un désordre d'entrailles, suite trop ordi-
naire des vives et pénibles émotions de la Tie
d'artiste, le ai passer progressivement de l'état
d'embonpoint a une maigreur qui le rendait
méconnaissable a. ses amk le* plat intime». Eu
quittant Marseille il se rendit à Lyon: la, nn
des pins beaux triomphes de sa carrière Tint
mettre un baume sur ses blessures. Il ; excita
le plus vif enthousiasme.. De Lyon, il alla à
Toulouse, où un accident semblable a celui de
Marseille l'obligea d'interrompre ses représenta
lions. De retour à Paris, il se prépara an voyage
d'Italie, et après avoir obtenu un congé de
ses fonctions de professeur de chant dramatique
au Conservatoire, il se mit en route dan* les
premiers mois de 1818, incessamment préoc-
cupé de sombres pensées. Des articles de jour-
naux malveillants et des lettres anonymes avaient
augmenté si tristesse. A Milan, Il y eut enthou-
siasme lorsqu'il se Ht entendre devant quelque*
amateurs d'élite, ebei Rossinf : ce succès sembla
lui rendre toute* set forces, et 1* mémo faveur
qu'il trouva a Florence, à Rome et à Naples, fit
espérer i sa famille le retour de sa santé et de
sa raison premières. Hais dans cette dernière
ville, de nouveaux et poignants chagrins l'atten-
daient. Avant ton départ, il avait préparé deux
canevas d'opéras italiens qu'il désirait qu'on
tt)C*
il-d, et diu m celle* qui et
UUT UT
écrivit pour lui ; l'un de ces ouvrages était la
tragédie de Pobfeuete, de Corneille, disposée con-
venablement pour la scène lyrique. Ce sujet
pluti Donizetti, qui écrivit rapidement la parti-
tion qu'on a donnée depuis Ion a l'Opéra de
Paria, août le titre français : Set Martrjn ;
nuit la censure des théâtres napolitains ne
permit pas que ce sujet religeux fat mis en
scène; et au moment ou Nourrit allait faire sou
début au théâtre de Saint- Charles, dans le rôle
de Potyeucte, ai bien fait pour lui, il lui fallut
renoncer aux succès qu'il y aurait obtenus. Dès
lors une mélancolie profonde s'empara de son
esprit ; tons les sj mpiômes de la maladie repa-
rurent, et c'est dans cette disposition qu'il te
fit entendre aux Napolitains. Toutefois il y ob-
tint le pins brillant succès dans II Givramenio,
de Mercadanle, et dans la {forma, de Bellini.
Peu de temps après vin! se joindre aux triâtes
préoccupa lions de l'esprit de Nourrit l'idée bi-
zarre que les applaudissements accordés par le
public de Mantes a son talent n'étaient qu'une
dérision ; rien ne pal le détourner d'une s) fu-
neste pensée ; elle acheva la perte de sa raison,
et a la suite d'une antre représentation au bé-
néfice d'un acteur, où il avait chanté par com-
plaisance, dans un accès de délire H se leva ,
vers l'aube du jour, et se précipita du haut de
la terrasse de l'hôtel de Barbaja dans la cour,
où il trouva la mort, le 8 mars 1839, à cinq
heure* du malin. Telle est du moins la version
qui se répandit alors dans toute l'Europe; ce-
pendant M" Garcia, mère de la célèbre can-
tatrice Malibran, qui se trouvait alors 1 Naples,
dans la même maison que Nourrit, m'a dit que
ton opinion est que la mort de ce malheureux
artiste fut causée par un accident. Il y avait, dit-
elle, dans le corridor du haut de la maison où il
était monté sans lumière pour satisfaire un be-
soin, plusieurs porte*, et une fenêtre qui s'ou-
vrait au niveau du plancher. Elle pente qu'il s'est
trompé, croyant ouvrir la porte du cabinet où
il se rendait, et qu'il est tombé dans la rue a
llmproviate. Quoi qu'il en soit de ta catastrophe,
ta femme, aussi distinguée par les qualité* de
l'esprit que par celles du craur, et digne d'un
meilleur sort, lot la première qui le trouva gi-
sant sur le pavé; [lavait le corps brisé et n'avait
pas donné le moindre signe de vie après sa chute.
L'admirable force d'âme de cette femme la sou-
tint jusqu'à ce qu'elle eut mis au monde le der-
nier fruit de l'amour de son mari ; mais bientôt
après, elle mourut de douleur. Les restes de
Nourrit avaient été rapportés à Paria; Ils lurent
inhumés avec pompe, âpres que le dernier ffsv
qulem de Cherubrnl , pour voix d'hommes
33S
NOURRIT — NOVERRE
eut été exécuté dans l'église de Saint Roch,
par une réunion nombreuse d'artistes du
Conservatoire et des principaux Illettrés de
Paris.
La lin de Nourrit a été jugée siée sévérité
par quelques critiques; mais cette sévérité fut
une injustice, caron ne peut considérer cette tin
déplorable que comme le dernier acte d'un
délire dont les premiers symptômes s'étaient
manifestés à Marseille, près de deux ans aupa-
ravant. Nourrit avait une bonté de coeur par-
faite, aimait tendrement u famille e( ses amis,
et avait des sentiments religieux qui l'eussent
toujours éloigné de ridée d'un suicide, s'il eût
conservé sa raison.
NOVACK <J«»K). Vogei NOWACK.
NOVELLO (ViNCKtT), organiste de l'am-
bassade portugaise a Londres, naquit dans cette
fille, en 1781, d'une famille italienne. Également
distingué par son talent sur l'orgue et par le
mérite de ses compositions de musique reli-
gieuse,cet artiste jouissait en Angleterre de beau-
coup d'estime. En 1811, Ma publié son premier
ouvrage, Intitulé : Sélection of sacred mu-
sic (Choix de musique sacrée) ; Londres, 2 vol.
in-fol. L'accueil flatteur tait par le public à cette
collection encouragea M. Novello a en faire ps-
ratlre une deuxième, sous le titre : À collection
o f motels for the offertorg, and other pièces,
principally adapted for the morning service
(Collection de motets pour l'offertoire et autres
morceaux, principalement adaptés à l'office du
matin); Londres (sans date), 12 11t. in-fol. On
trouve dans ce recueil quelques morceaux de
la composition de Novello, dont on critique an-
glais a fait l'éloge dans le Quarterly musical
Magcuine. Novello s'est particulièrement rendu
recommandable par les Grégorien Bymits for
the evening service (Hymnes du chant grégo-
rien pour l'office du soir); Londres (sans date),
12 liv. in-fol. Ces hymnes sont arrangées a II
voix réelles, en harmonie moderne. Cet artiste
est aussi éditeur de plusieurs collections de mu-
sique religieuse, entre autres des suivantes :
1" Tirelvc easy masses for imallckoirs (Donie
messes faciles a l'usage des petites chapelles);
Londres (sans date), iTol.h-M. — 2° Dis-huit
messes de Mozart, avec accompagnement d'or-
gue ou de piano; ib. — 3° Dix-huit messes de
Haydn; idem, ihid. — 4° Collection des eni-
vres de musique d'église do Purcell ; Londres
(sans date), 2 vol. in-fol. Novello a écrit une no-
tice biographique sur le célèbre compositeur
Purcell, pour servir d'introduction 1 cette Inté-
ressante collection. Cet outragea pour titre :
A Blograpkieal Sketch of Henrg Purcell,
front the best authoritles; Londres, Alfred No-
vello (sans date), in-fol. de 44 pages, afee un
portrait de Purcell, gravé par Huroplirya, d'a-
près le tableau original de Godefroi K ne! 1er. Ho-
vello est mort a Londres vers 1845.
NOVELLO (Clara-Anamasib), comtesse
GIGLIUCCI, fille du précédent, est née à Lon-
dres, non eu 1815, comme dit Gassner {Uni-
versel Lexikon ter Tonhmsl), mais le 15 juin
1818. A Tige de neuf ans, ses parents la mirent
sous la direction de Robinson, organiste de la
chapelle catholique d'York, qui lui enseigna les
éléments de ta musique et du piano. Miss Hill
lui donna, dans le même tempe, des leçons de sol-
fège el de chant. En 1830, M"' Novello fut placée
à Paris, dans l'Institution de musique religieuse
dirigée par Choron. Après y aïoir passé une
année, elle retourna s Londres, et reçut les le-
çons de plusieurs maîtres, au nombre desquels
on compte Mostheles otCosla. En 1838, elledé-
bulaen publie comme cantatrice dans les concerts.
Dana l'année entrante, elle chanta avec succès a
Oxford, à Li Ter pool et en Irlande. Do retour a
Londres, elle y parut dans les concerts et festi-
vals. En 1838 elle an rendit en Allemagne, et dans
cette même année, elle brilla par sa belle voix
et son excellente méthode à Leipsick, Dresde,
Berlin, Vienne et Munich. Non moins heureuse
à Pétersbourg, oh elle se rendit en 1839, elle y
obtint des succès d 'enthousiasme, et dans l'au-
tomne de la même année elle chanta I Dussel-
dorf el à Weimar. Rappelée à Londres vers la
même époque, elle fut engagée au Théâtre-Ita-
lien et y chanta pendant toute la saison. En 1841
elle eut un engagement pour le théâtre de Bo-
logne, où elle chanta avec le ténor Moriani, puis
elle alla a Padoue. Bologne, Gènes , Modène et
Ferme furent les villes oh elle brilla en 1842.
Après avoir chanté à Rome avec succès en 1843,
elle lot rappelée en Angleterre pour le grand
festival de Birmingham. Ce fut, la lin de sa car-
rière d'artiste, car immédiatement après cette
Tète musicale, elle épousa le comte Glgliucci.
NOVERRE (Jean.Gboiium), célèbre choré-
graphe, naquit a Paris, le 29 avril 1717. Son
père, qui avaltété adjudant au service de Char-
les XII, le destinait a la profession dea armes;
mais legoOt passionné de Noverre pourla danse
lui fit préférer la carrière du théâtre : il prit des
leçons de Dupré, et débuta avec succès devant la
cour, a Fontainebleau, au mois d'octobre 1743.
A Tige de vingt et un ans, il se rendit a Berlin,
où Frédéric II et le prince Henri de Prusse tut
firent un accueil bienveillant; mais la sévérité qui
régnait en ce paya, jusque dans les plaisirs, ne
lut point de son goût, et bientôt il revint à Pa-
NOVERRE — HOWAKOWSKI
339
ris, où fl rat, en 1749, It place de maître de
billet* de POpéra-Comique. Depuis 1755 jui-
qn'en 1757 II remplit les mêmes fonctions à l'O-
péra de Londres, puis It Tut attaché à celui de
Lyon en lîift. De 1k il se rendit k Stuttgard, où
le due de Wurtemberg le charge* de II direc-
tion des ballets, jusqu'en 1784. En 1770 et dans
les innées suivantes il fui chorégraphe des théâ-
tres de Tienne et de Milan ; enfin on le chargea
de la direction de la dense de l'Opéra de Paris
depuis 1776 jusqu'en 1780, époque de sa retraite.
Il obtint alors une pension sur la cassette du
roi, et se fin k Saint-Germain, pris de Paris,
ob H est mort, le 1S novembre IS1D. Noverre Fut
le premier qui donna au ballet pantomime une
action dramatique, el chercha k y introduire l'i-
mitation Traie de le nature, autant que ce genre
de spectacle en est susceptible. On a de lui un
grand nombre de pièces de ce genre qui ont eu
de brillant! succès; mats c'est surtout par ses
Lettreitur la danse et les balletuLjoa, 1760,
in-8°) qu'il a conservé sa célébrité. Ce livre,
dont II a été fait des éditions à Vienne, en 1767,
in-B0, à Paris, en 1783, à Copenhague, en 1 803,
et k Paris, en 1B07, 1 volumes Jn-8% sous le ti-
tre de Lettres sur les arts Imitateurs en gi-
itérai, et sur la danse en particulier, est
écrit d'un style un peu trop prétentieux pour le
sujet, mais renferme beaucoup de vues juiles et
remarquables parleur nouveauté, k l'époque oh
elles parurent. Hoverre y traite de l'opéra fran-
çais. Ce qu'il en dit a été traduit en allemand
dans les Hamburger Unterhaltungen-BLrUern
(t. I, p. 160-368). On a a aussi de Noverre :
Observations sur la construction d'une nou-
velle mile d'Opéra; Amsterdam et Paris, t /Si ,
îu-8°de 17 pages.
NOVI (François- Antoine), compositeur na-
politain, vécut su commencement du dix-liui-
tième siècle. Jl était aussi poète dramatique. On
lui attribue les paroles et la musique des opéras
dont le* titre* suivent : 1" Giulio Cetare in
Ateuandrla, représenté k Milan en 1703. —
3° Le Glorie di Pompto,h Pavie, dans la mime
année. — 3* H Peteator foriunato, principe
d'Ischia. — V Cesare a Tolomeo in Egttto.
— 5" Il LHomede.
NO W ACK (Jeàk-Fbançoi s), compositeur de
musique d'église, né dans un village de la Bo-
hême, en 1706, fut maître de chapelle rie l'é-
glise de Saint- Vith, k Prague, et mourut le 7
novembre 1771. Quelque* années avant h mort,
il avail donné sa démission de la place de maî-
tre de chapelle en faveur de François Briii, et
s'était contenté d'une modique pension. Ses com-
« trouvent encore en manuscrit dans
plusieurs églises de Prague; parmi ces ouvrages,
on cite particulièrement : Missa de requiem,
pro canto, alto, tenore, basso, violints duo-
bus cum fundamente, que Ho waek écrivit en
1743.
NOWAKOWSKI (Joseph), pianiste et
compositeur polonais, est né dans te* premières
années du dix-neuvième siècle k Mnisxek, dan*
le palatinat de Kadom. Les éléments de la mu-
sique lui Turent enseignés dans un monastère
de l'ordre de Clteaui, k Woncbock, oùsononcla
maternel dirigeait le cheeur. Ses progrès furent
rapides; dès sa treizième année, il chantait la
partie de soprano dans la musique d'église,
jouait du piano et du violon. Un Bohème, bon
musicien, qui l'entendit dans une maison où il
donnait dea leçons, lui conseilla d'aller étudier k
Varsovie, ou II trouverait des moyens d'instruc-
tion pour son art. Convaincu qu'il ne pouvait
rencontrer d'habiles maîtres, que dans la capitale
de la Pologne, Wowskowski s'y rendit en effet.
Admis au conservatoire de cette ville, il j conti-
nua ses éthdes de piano. Wurfel lui enseigna
l'harmonie, et Elsner fut son maître de compo-
sition. Sa première production Tut une ouver-
ture exécutée avec succès par l'orchestre du con-
servatoire, en séance publique de la distribution
dea pris. Ce bon accueil fait £ son premier essai
fut un encouragement pour le jeune compositeur,
et lui fit faire de nouveaux efforts pour le déve-
loppement de son talent. Lorsqu'il entreprit son
premier voyage k l'étranger, en 1833, il était
déjà considéré comme un des meilleurs com-
positeurs de ta Pologne, et sa réputation comme
professeur de piano était des plu* brillantes. II
visita l'Allemagne, l'Italie et l'arrêta quelques
mois k Paris, oh lise Gt entendre sur le piano
dans lea salons et dans les concerta. De retour
h Varsovie, Il publia quelques-unes de ses meil-
leures compositions, au nombre desquelles est
son premier quintette pour piano, violon, alto,
violoncelle et contrebasse dédié k l'empereur
Nicolas. Ayant élé nommé professeur de piano k
l'institut d'Alexandre, il y forma de bons élève»
qui soûl devenus plus tard d'habiles maîtres de
leur Instrument. Dans les années 18B8, 1841 et
1846, M. Nowakowski a fait de nouveaux voya-
ges à Paris, et y a publié divers ouvrages, an
nombre desquels sont ses 13 grandes études
dédiées k Chopin. Le* compositions de cet ar-
tiste, en différents genres, sont au nombre d'en-
viron soixante œuvres. On y remarque deux
messes k quatre voix et plusieurs autres mor-
ceaux de musique d'église avecorgue; deux sym-
phonie* et quatre ouverture* pour l'orchestre;
plusieurs polonaises et marche* Idem ; deux
M.
-340
N0WAK0WSK1 — MtICEUS
quintette» pour piano, violon, alto, violoncelle
et contrebas»; un quatuor pour instruments a
corde»; des polonaises, maioures, rondeaux, aire
variés, fantaisies, nocturnes et grandes études
pour piano; nn duo pour piano et violon dédié
k Charles Lipinaki; deux livraisons de chanta po-
lonais; des maiourea pour le chant, dea ballades
et des romances allemandes, française! et ita-
liennes publiées a Berlin, Lelpsick, Breslau et
Varsovie; environ vingt polonaises pour piano et
orchestre, et un grand nombre de maxoures, qua-
drilles, polkas et Taises. H. Kowakowski est
autel aillent d'une méthode de piano et de deux
recueils d'exercices pour les élève*.
NOWAKOWSKI (Jur), professear de
musique et violoncelliste attaché à la cathédrale
de Cmcovie, mort dans cette ville en 1830, est
auteur d'une Méthode de piano pour lei com-
mençants, publiée a Varsovie.
NOWINSKI (W), pianiste polonais et
professeur à V École technique de Varsovie, est
auteur d'une méthode de piano divisée en trois
parties, laquelle «été publiée sons ce litre ; Kova
Szkola na forlepian; Varsovie, Spiea et C\
1839. Il ja d'autres édition» de cet ouvrage, les-
quelles sont gravées chei Friedlein , a Cracovie ,
■et chez J. Milikosvski , à Lemberg.
NOZEMANN (Jacooi*). né à Hambourg,
lelO aoot 1683, était violoniste dans cette ville
«î 1734. Passé celte époque, on le trouve a
Amsterdam, en qualité d'organiste à l'église des
-Remontrants. Il ; mourut le 10 octobre 1745. On
.a gravé de sa composition, a Amsterdam :
1° Six sonates pour violon seul. — V La Bella
Tedesca, oder 14 Pastoretten, Mutetttn vnd
J>ajtsanen fur Klavier.
NOZZAEU (André), excellent ténor Malien,
naquit à Bergame en 1775 , et fit ses études de
.chaut sons la direction de l'abbé Pelrohelli, se-
cond maître de chapelle de la cathédrale de
cette ville. Plus tard, il recul des conseils de Da-
vid pire, et d'Aprilc. A l'Age de dix-neuf ans,
il débuta sur le Ihéstrede Pavie, et y reçut du
.public un accueil si flatteur qu'il lut engagé a
Rome pour la saison suivante. En 1796, il chanta
au mettre de la Scalï, a Milan, dans la Capric-
ciosa corretta, de Vincent Martini. Il v fut rap-
pelé dans l'été de l'année suivante, et on l'y re-
trouva au printemps de 1 800. En 1803 il se rendit a
Paris, et y débuta clans H principe di Toronto,
«le Pair. Bien que sa voix eût une rare étendue,
beaucoup ne moelleux, de pureté et de fieiihi-
lité, il n'eut aucun succès dans le premier acte,
et ne se releva que dans l'air du second. Dans les
morceaux d'ensemble, il chantait a peine et ré-
servait tou lot ses ressources pour les airs. Son
succès le plu» brillant fut dans le rôle de Paolino
du Matrtmonio segreto. Peu de chanteurs ont
dit aussi bien que lui le grand air : Pria che
tpuntt, et te duo : Cara, non duoitar. Je l'en-
tendis alors, et c'est de loi qne je reçus les pre-
mières notions du beau chant Italien, quoique,
suivant l'opinion de Garât, il tût inférieur i M an-
dini et a Vîganoni (voy. cet noms). Peu de chan-
teurs italiens ont éprouvé comme lui la fâcheuse
influence du climat de Paris; cardans l'espace
d'une année sa voix perdit quelques-unes de ses
plut belles notes élevées, et s'affaiblit progressi-
vement. Lorsqu'il quitta la France, vers la lin
de 1804, il semblait qne sa carrière fût perdue ;
cependant il chantait encore dix-hultana après,
k Naples, etsa voix, qu'on croyait affaiblie, ac-
quit une rare puissance après qu'il eut passé
l'Age de trente ans. Après avoir chanté avec suc-
ces sur les principaux théâtres de l'Italie, par-
ticulièrement k Turin en 1807, A Rome l'année
suivante, A Venise en 1800, s Milan en 1811, Nos-
sari se fixa k Haplea, où il créa les rôles de pre-
mier ténor dans l'Élitabeth, Oiello, Armida,
Mosè, Ermione, la Donna del logo, et Zel
mira, que Sosslni écrivit pour lui. En 1835, il
se retira de la scène, et ne conserva q ue sa
place de chanteur de la chapelle du roi. Frappé
d'apoplexie foudroyante, le 11 décembre 1833,
il expira le même jour, i l'âge de cinquante-six
NUCCI (Joseph), compositeur, attache" I
l'Opéra de Turin, en 1790, a écrit pour ce théâtre
la musique des ballets : l'Angelica WeUon; V /
dueCacciatoricla VendUricedt latte; 3TÂ-
merlcana in Europa ; 4° Orfeo ed Bvridice ;
i," GU schiavi turchi. Tous ont été représentés
en 1791. On connaît iiussi sous le nom deKucci :
Étude en 100 variations pour le violon , avec
ace. d'un second violon ; Offenbach, André.
NUCET1 (Flamïwo), organiste de l'église
Saint-Jean l'évangélisle, k Parme, naquit dans
cette ville vers 1580. Il s'est fait connaître
comme compositeur par un ouvrage qui a pour
titre : Magnificat el Litanie délia Beata Vit-
aine a otto voci, in Venetta, app. Bartolomeo
Magnl, 1617, in-4*.
NUCECS (ALiin), musicien du seizième
siècle, dont te nom latin n'est que la traduc-
tion de Noyer, ou Du Roger, Tut généralement
désigné, comme on le verra tout k l'heure,
par le sobriquet de Su Cavcauier, parce que,
dans le patois du nord de la France, le noyer
est appelé Gaucquier. Il naquit k Lille, dans la
Flandre française, vers les dernières années du
quinzième siècle, et fut maître de chapelle de l'ar-
clifducMatliiasd'Aulrîclie.Onadeaa composition
_nOO'JK
HTJCEUS — KYON
34 1
quatre roe**esa. cinq, six et huit voix publiées sous
ce titre : Quatuor Mitue quinque, tex et octo
nacra»,- aactore Alarao Nuceo ralgo Du
Gaucquier,insulano, Serenitt. Prbtctpis Ma-
thta* Auttri. etc , muticorum przfecto. Jam
prfmumfn iucem édite. Antuerpix, ex ofltctna
Chrittophori Planant, typograpkl regii, 1539,
in-fol. de XCV feuillets chiffrés d'un seul coté. Le*
ouvrages contenus dans ce volumesonl: l°InAs
persUme aquK benedictx, s 6 voix ; 1° Mi&sa
Mcsror cuncla lenet, à 5 ton ; 3° Mista sine
■online, à 6 t oii , 4* Missa Beatl omoes, à S
voix ; 5* Jf if sa tint nomtne, i S voix .
XUCHTER (Ji^-Pmlippe), maglster et
directeur de musique à Krbach, en Souabe, na-
quit h Augsbourg, vers le milieu du dix-sep-
tième siècle. Il s'est fait connaître par un recueil
de messes solennelles de aa composition, inti-
tulé : Otmm patehale navum , te» Missx do-
minicain, 4 vocibus et 4 instrumenta con-
cert.; Ulm, 1«9S, in-4".
NUC1US(Frédéric-Jk»ii), né fcGcerlttz, en
IS50, fut d'abord moine au couvent de Rauden,
en SUeaie, puis abbé de Himmelwiti. Dana aa
jeunesse il étudia la musique chei Jean Win-
Uer, à Milrweyda, en Saie. Il fut considéré
comme an îles musiciens le* plus instruits de
son temps, et se lit connaître avantageusement
comme compositeur et comme écrivain didacti-
que. Il était âgé de cinquante-six au lorsqu'il
publia un traité rie composition, intitulé: Musicx
poetiem, siée de composttlone canlus prxcep-
tionet abtolutissimx, nunc prtmum a F,
tiueio, Gorticeiut Lasatlo, abbate Ggmielni-
cens! in lucem édita, typis Crisptni Scharf-
fimberg I. typoyraphl tiissensis (de Neiss),
anno nncxiu, ln-4" de 1 1 feuille». Ce livre, bien
que peu volumineux, est un des meilleurs ou-
vrages du même genre publiés en Allemagne.
Les principales compositions de Hudua ont été
publiées sous les titre* suivants ; 1° Modula-
Uetet ancrât modls miwfcif 6 et S wews
camp., Prague, 1591, in-4*. î* Cantionum ta-
enirum 6 et 6 vtcum, lib. I et U, Liegnils in,
Hoffmann cite aussi Nncios, dans son livre
sur les musiciens de la Silésie ( p. 335), comme
auteur de plusieurs hymnes telles que : Chriite,
gui lux es et dits, a, 4 voix ; Benedtctus Dmitt
a e vols ; Sudus egretsus svm ; flomo natuf
sum, i S voix ; Vana talus hominis ; Domine*
Detu noster ; Puer gui natvt est ; Nunc dimit-
(Ai, à 6 voix; Ab orienté, à 5 voix; Domine,
non seçundum ; Factura est lilenf ium, à 5
NUWAIM ou NOWAIR1 (Scbébab-
E&BUf-AHHEo}, écrivain arabe du huitième siècle
de l'hégire, était né en Egypte, et mourut Fan
731 (1331-x de J.-C.), a l'âge de cinquante ans.
Également célèbre comme jurisconsulte et
comme historien, il avait écrit plusieurs ouvrages,
dont un seul est maintenant connu : c'est une
sorte d'encyclopédie historique rangée par ordrsr
de matières. Elle a pour titre : Nihayat alarab
ji fonoun atadab (Tout ce qu'on peut désirer
de savoir sur les diverses branches des sciences).
Cette encyclopédie, divisée en cinq parités, dont'
chacune renferme cinq livres, forme dix volumes.
La bibliothèque de Levde eu possède un manus-
crit complet. Dans le troisième livre de la. se-
conde partie, Nowairt traite de la musique, du
cbsnt et de* instruments a. cordes ; des opinion*.
des docteurs concernant ces choses; des grands ■
personnages qui ont cultivé la musique; der
l'importation de cet art dans la Perse et dans -
l'Arabie; de l'histoire des musicien*; de ce qu'un-
musicien doit savoir, et de ce que les poêles ont
dit de la musique et des instruments.
NYON (Cuude-Guillaciie), dit La Foundy, .
né à Paris en 1567, se distingua par son habileté
sur le violon, et fut breveté par lettres patente*
comme roi des violons et maître des joueurs
d'instruments, tant haut que bas, dont tout
te royaume de France. Dans un acte authen-
tique, passé le SI août 160S, il prend aussi la
qualité de violon ordinaire de la chambre du-
rai. Noyon paraît avoir été le premier qui ait
institué des lieutenants du roi des violons dan*
les provinces. Il mourut en 1641 , et eut pour
successeur Gaillard Taillasson, dit Matkr.lin(voy.
TaiLLasson). Dan* la collection d'ancienne-
muiiqoe française recueillie par Philidor, sous le ■
régne de Louis X1Y, on trouve une sarabande.
connue sous le nom de Sarabande de Guil-
laume, qui est de la composition de Nyou.
v Google
0
OBERHOFFER (Boni}, Dé vrelsembla
blement à Trtvea, rut d'abord professeur de
piano daiu cette ville, et publia une méthode
élémentaire de piano bous le titre : Kvrt g»-
faute magl. VolUt. praktitche Klaviertchule
mit vielen Beiipielm vnd Vebvngen (École
pratique du piano, courte malt complète, avec
beaucoup d'eiemple* et d'exercices) ; Bonn, Sim-
rook. il adonné, comme supplément à cet ou-
vrage : Six pièce* à quatre maint pour le
piano; ibid. Plus lard, M. Ôberhofler s'est Bté à
Luxembourg, où il vil maintenant (1SSJ), en
qualité de professeur du séminaire des institu-
teur! du grand duché. On a de cet artiste dis-
tingué un bon livre Intitulé i Harmonie vnd
Composition* lehre mit beumderer Rùekticht
avf des Orgeltpiel in Katholttclien Kirchen
(Sdence de l'harmonie et de la composition avec
des observations particulières sur le jeu de
l'orgue dans les églises catholiques); Luxem-
bourg, Heintie frères, 1860, 1 vol. gr. ln-S° de
tel pages. Les exemples donnés par H. Ober-
hofler sont bien écrits, et l'harmonie en est élé-
gante. Cet artiste est membre honoraire de la
société d'archéologie chrétienne et historique de
frères.
OBEBIuENDER (t.), organiste, professeur
de piano et compositeur à Ali -la- Chapelle vers
1830, a fait exécuter dans cette ville, en 1836,
rue symphonie de sa composition, qu'il • dédiée
au roi des Pays-Bas, Guillaume 1". Je n'ai pu
trouver aucun autre renseignement sur cet
artiste.
OBERLEITNEB (AurmÉ), né le 17 sep-
tembre 1786, à Àugera, dans la basse Autriche,
apprit dans son enfance le chant el le violon dans
l'école de cet endroit. En 1804, son père, Admi-
nistrateur de la seigneurie d'Angern, l'envoie à
Tienne pour étudier ta chirurgie; mais son pen-
chant pour la musique lui fit négliger la profes-
sion qui lui était destinée, pour l'étude de la gui-
tare et de la mandoline, sur lesquelles il acquit
une habileté remarquable. 11 a publié environ
quarante œuvres pour ces instruments chez les
divers éditeurs de Vienne; mais il a conservé en
manuscrit beaucoup de quatuors, trios, varia-
lions, etc. En 1815, Oberletlner a obtenu un em-
ploi dans la maison de l'empereur, puis 11 fui ins-
pecteur de l'argenterie de la cour impériale. Ses
occupations multipliées dans ce poste lui ont
fait négliger la musique dans les derniers temps.
OBERMAYER (Joseph), violoniste dis-
tingué, naquît en 1 74», aNexabudicx, en Bohème,
et Tut élèvede Kammel, Plus tard, le comte Vin-
cent Waldatein l'envoya en Italie pour y per-
fectionner son talent. Tartlni l'admit dans son
école et lui transmit sa belle et large manière
d'exécuter l'adagio. De retour en Bohème, Ober-
mayer y reprit ses fonctions de valet de chambra
du comte Waldatein. Vivant dans les terres de
ce seigneur, il se faisait rarement entendre en
public, mais il reparut avec éclat à Prague en
1S0I, et le 4 juillet 1S0S il Ht admirer son ta-
lent dans la fêle musicale qui fui donnée a l'é-
glise de Strabow, quoiqu'il fût, alors âgé de cin-
quante-quatre ans. Il vivait encore es 1816;
mais depuis Ion on n'a plus eu de renseigne-
ments sur sa personne. Obermayer avait en ma-
nuscrit plusieurs concertos de sa composition -
aucun de ses ouvrages n'a été gravé.
OBERNDOERFFER (Davw), composi-
teur allemand, vécut h Francfort vers lo milieu
du dix-septième siècle. II a fait imprimer de sa
composition : Allegrczxa musicale, au chok
v Google
OBERNDOERFFER — OBRECHT
343
de pavanes, caillantes, entrée),
cercarl, de., 1 4, 5, 6 parties, pour divers ins-
truments; Krancfort-sur-le-Mein, 1650, in-*".
OBERTHUIl (.-). professeur de harpe dis-
tingue, fat attaché au service du duc de Nassau,
comme musicien de 1* chambre, et résida à
■Wiesbaden, où il lit représenter avec succès on
opéra qui avait pour litre tlarit von JVumw.
En 1847 et 1848, il «lait à Francfort ; pais il se
rendit • Londres, où H est encore (lBSî). Cet
artiste a publié un concerto pour la liarpe arec
OB1ZZ1 (Domaioce), musicien italien, vécut
au commencement du dix-septième siècle. Il a
lait imprimer de sa composition : Madrigall
concertait a due, Ire, quattrv e cinque nocl,
Ubro primo; Venise, 1627, in-4°.
OltRECHT (Jacqces), un des plus grands
musiciens du quinzième siècle, et peut-être le
plus habile de tous les conlrepointisles de ce
temps, paraît avoir vu le jour vers 1430, s Ulrecht
qui, alors, était sons la domination des ducs de
Bourgogne, et à ce litre ne formait qu'un seul
État avec Ut Belgique. Eu 1465, Obrecht était
maître de chapelle de le cathédrale de cette ville.
Érasme, qui était né a Rotterdam en 1467, et
qui avait été placé comme enfant de choeur dans
cette église, a l'âge de sis ans, apprit la mu-
sique sous la direction de ce maître. Glarean,
qui nous apprend ce fait (In Dodecath., p. 256],
le tenait d'Érasme même. L'habileté et la facilité
d'Obreeht étalent si grandes, qui! lui suffisait
d'une nuit pour composer une messe digne de
l'admiration des plus savants musiciens de son
temps. Banc prxterea fama ett, dit Glaréan
(lac. cit.), tonta ingenii celeritate ac Inven-
tants copia viguissc, ut per imam noetem,
egregiam, et qt&e doclit admiration* estet,
miuam componeret. La plupart des circons-
tances de la vie de cet artiste célèbre ont élé igno-
rées jusqu'ici; mais il est hors de doute qu'il a
vitité l'Italie, puisque Aaron déclare, dans ce
passage, l'avoir connu a Florence : Snmmta in
vrle viras imttaU, prxcipve vero Jotqvinum,
Obret, Itaae, et Agricolam, quibatcum miKi
Floreatix famiUaritas et comuetudo lummo
fuit. (De tntlittttione harmonica, lib. 111, c. ix,
fol, 39, verso). Une difficulté assea grande se
présente id cependant, car on verra plus loin,
par les documents découverts dans les archives
de l'église Notre-Dame d'Anvers, que Obrecht
était mort avant 1507 ; or, si Aaron n'avait que
vingt-six ans lorsqu'il publia le livre d'où est
lire la passage qu'on vient de lire, et qui ne fut
publié qu'en 1516, il est impossible qu'il ait connu
Obrecht, car i(;ie serait né qu'en 1489 ou 1490, et
l'on Terra tout a l'heure que les diï dernières an-
nées de la vie de l'illustre maître qui est l'objet
de cette notice furent tourmentées par les mala-
dies et les infirmités qui ne lui permirent plus
de voyager. Si -do ne on accepte comme irrécusable
le témoignage à' Aaron, il fauj de toute nécessita
rectifier le chiffre de l'âge de cet écrivain au
moment où il publia son livre, et supposer qu'il
naquit vers 1470, au lieu de 1490 (1). Dans
celle hypothèse, il aurait pu connaître Obrecht
vers 1491, avant que celui-ci vint concourir
pour obtenir la place de maître de chapelle de
la collégiale d'Anvers. Grflee à l'obligeance par-
faite de M. le chevalier Léon de Burbure, et aux
recherches persévérantes qui! a bien voulu faire à
ma demande, je pois donner ici des renseigne-
ments précis sur la dernière époque de son
enistence : ces renseignements sont tirés de do-
cumenta authentiques qui se trouvent dans les
archives de l'église Notre-Dame , d'Anvers.
A la mort de Jacques Barbireau (voyez ce nom),
en 1491, le chapitre de cette église s'occupa de
la nécessité de loi donner un remplaçant : treize
compétiteurs se présentèrent, et lurent misé l'es-
sai tour à tour pendant une année pour la direc-
tion de la musique. Maître Jacques Obrecht,
qui était de ce nombre, fat jugé le plus capable
de succéder au maître décédé, et.fut installé dans
son emploi en 1491. Son nom est écrit dans di-
verses pièces contemporaines Obrech, Bobrecht,
ou en latin Oberti et Boberti. Non-seulement
il était maître de.chapelle du chœur, mais il eut en
même temps la place de maître de client de la
chapelle de la Vierge. Deux ans après (1494), il
obtint une ekapelanle (bénéfice) dite la pre-
mière à l'autel de Saint-Jonc (Sancli Judoci
prima), dans la même église. Les livres de
compte du chapitre font connaître qu'Obrecht lit
faire pour les offices du grand chœur (qui, en
1494 étaient exécutés par 67 chanteurs, non
compris les enfants) de nouveaux livrez de dé-
chant, lesquels contenaient des messes pour les
grandes fêtes, des motets, des Magnificat, et
qu'il corrigea les fautes des anciens livres. Les
comptes de la chapelle de la Vierge, rapproches
de cens du corps des chapelains, nous appren-
nent aussi qu'Obrecht fil de fréquentes absences
et qu'il futsonvent malade, notamment en H96,
1498,1501 et 1504} enfla, que lorsqu'il reprenait
ses (onctions, on lui faisait des ovations et des
cadeaux de bienvenue. On voit de plus dans les
(I) le s'il pu fait «ilr. olwmtloil dlDi la notice d*l-
by Google
344 OBB
même* comptai que ses absence* de la chapelle
delà Vierge furent si longues en 1601 et 150*.
qu'on juge* nécessaire de lui donnât pour sub-
stitut d'abord maître Michel Berruyer (1], puis
Gaspar (voyez ce nom), ondes principaux chan-
teurs (5), et enfin tngitre Jean Rat», qui, après
la mort d'Obreeht, conserva toute* ses fonctions.
Parmi les noms cites dais ce* même* comptes,
* l'occasion d'Obreeht, on toit celui de maître
Georges, par qui ce maître Ht écrire de nou-
veaux recueils de motel*. Ce nom est inconnu
parmi ceux de* musiciens belges dont ou a im-
primé les compositions ; car ce ne peut être
Georges de la Bêle, qui naquit un demi-siècle
plu* tard.
L* considération dont jouissait Obrechl était
si grande, que le* plus célèbres arliaLe* Tenaient
le visiter de toute* parte et lui soumettaient
leur* ouvrages. Ainsi, en 149î, plusieurs musi-
ciens étrangers k I* ville d'Anvers vinrent chan-
ter sous sa direction, pour faire juger sans doute
par lui de leur habileté dans l'exécution de la
musique dans le svslàrae si difficile, et a vrai
dire absurde, de la notation proportionnelle de
cette époque. Eu 1403, ce furent le* chanteur*
de la collégiale de Bois-le-Duc qui Tinrent vi-
6iter la chapelle de Notre-Dame et son illustre
maître. En ItSS, Obrecht reçut la visite d'un
célèbre musicien français au belge, qui avait
été au service de Galéas Siorce, duc de Milan, et
qui, sans doute, après l'usurpation de Ludovic
Sforce, avait été congédié comme Gaspard Van
Veerbeke et d'autres, Hernardino Corio, con-
temporain de cet artiste, dit, dans sou Histoire
de Milan, que le dnc Gsléa* entretenait dans sa
chapelle trente musiciens ultramont ains, aux-
quels il accordait de gros appointements. L'un
d'eux, dit-il, nommé Cordier, avait cent ducats
par mois (3). Il doit y avoir quelque erreur
dan* ce chiffre. En 1*95, Obrecht eut llionneur
d'être visité par le miitre de la chapelle du pape,
Chrialoteno Uorbone, de la famille du marquis
de Ferait*, évèqua de Cottone, qui occupa sa
charge a la chapelle pontificale depni* 1491 jus-
qu'en 1507. Obrecht avait envoyé en 1491 une
PMttioa iBpilBec ou nuwuerttc. bi par lacaae dtauoa.
a) UparilEqueCaipir m Gupard V» Vetrùexe. iprèj
un- etnanUne Curie HUonac HU-
«la orient M Milmm tutti (i finit.
messe de m composition aux chantres de .Saint
Donatien de Bruges; ils vinrent en corps la re-
mercier en l*9«. Toutes cet vitite* étaient ac-
compagnées de banquets et de présentations de
vin d'honneur, dont les frais sont portés aux
compte* de I* chapelle dan* les registres.
Obrecht entretint de* relations habituelle*
avec divera artiste* distingués depuis «on entrée -
à la chapelle de te collégiale d'Anvers jusqu'à tes
dernier* moments. Voici le* nom» de ceux que
H. de Burbure a trouvés dans le* d
qu'il a consultes :
I* Benrt ( et plussouveut Barri) B
qui, après avoir été enfant de chœur de te cha-
pelle de la Vierge jusqu'en 1488, Tut organiste de-
le même chapelle depuis 1493 jusqu'en 1601.
a* Maître Jacquet Van Doom* ( en latin De
Spina), son successeur, organiste d'nn talent
remarquable pour cette époque.
1° Antoine Van den Wyngaert (eu latin De
Yined), qui avait été élève d'Obreeht (voyei
Fan den Wyngaert).
4° Jacotin (voyez ce nom).
o° Matlre Michel Beruyer on Bemtfer,
dit de Letsines, parce qu'il était né dans le bourg
de ce nom , chapelain de la collégiale d'Anvers,
excellent musicien et chanteur du cuteur.
6* Jean Régit (voyet ce nom).
7° Madré Jean de Bvkile, dit matlre Jean
d'Anvers, facteur d'orgues renommé, décédé en
1504.
8" Jean flepoti* (ou de Pieve), chapelain, reçu
mi 1495
. 9° Corneille de Bultt, Rogteret Pierre
Stonirev.il, dit o" Amiens, tous chanteur* de la
collégiale.
10° Jean de Guyse, vicaire, et Antoine Sa-
veston, ancien chantre de 1* chapelle pontili-
11° Maître Charles Covtereau, chanoine et
musicien savanl, qui légua, en 1515, à l'admi-
nistration des enfante de chœur de Notre-Dame,
une ferme si tuée au village deWommelghem, près
d'Anvers, dont le revenu a servi, jusqu'en 1 797,
k l'entretien et a l'éducation littéraire des en-
fants de choeur Indigents, lorsqu'ils perdaient I»
voix a la suite de la mue.
13' Enfin Jaegvet, surnommé, le Liégeois,
copiai* de musique et chanteur instruit, et Mi-
chel de Bock , le jeune, chapelain.
La date précise de te mort d'Obreeht n'a paa
été trouvée par H- de Burbure : son nom. ne
Dgure pas dan* le* comptes des funérailles de In
collégiale; mais au chapitre de* receltes du
compte de* chapelains , qui commence k te
Saint-Jean d'été, et qui est closle 11 juta 1507,
on trouve cas mol* : « Htm les ancien» det clia-
• pelaini ont reçu la moitié des droit» d'instal-
■ talion de Gérard Gysels, familier dn chanoine
• maître Uéfia Relu, mi» en possession de la
• première charjeiank de l'autel de Saint-Josse,
■ vacante par le décès de maître Jacques
■ Obi-ecltt (I). * Or, ce mal Ire, qui depuis isoî
n'aesisUil plus aux offices du grand ehieur,
cessa de remplir aea fonctions a ta chapelle de
la Vierge en 1504, sans doute à cause do «on âge
avancé et du mauvais état do u santé; d'où il
résulte que son décès eut lien entre les années
1504 et 1507, et selon toute apparence, a une
date approchée de cette dernière, car un béné-
fice ne restait jamais longtemps sans titulaire.
Apre* Érasme, l'élève le plus connu d'Obrecht
eat Antoine Van den Wyngaert, d'Utrecht, qui
fut chapelain de la collégiale d'Anvers, et qui,
comme on Tient de le voir, demeura toujours en
relation btbc lui. On croit aussi qu'Ohreebl
enseigna la musique a Thomas Tiamen et a
Adam Lu* r, tous deux d'Aix-la-Chapelle. H eut
d'ailleurs beaucoup d'inlluence sur le perfec-
tionnement de l'art de son temps, car il est su-
périeur i tous ses contemporains en ce qui con-
cerne le mouvement des voix dans l'harmonie.
Obrecbt jouissait d'une grande autorité parmi
les musiciens du quinzième siècle, à cause de
son profond sa Toi r. Hous sommes heureusement
en possession de monuments assez importants
de son talent pour avoir la conviction qne celte
autorité était justement acquise. Le plus consi-
dérable de ces restes précieux est un recueil de
cinq messes i quatre voii imprimé à Venise en
1403, par Oclavien Pelrucci de Foseomhrone;
ce recueil a pour titre : M h se obreht (sic). Je
ne demande. Grecorum. Fortwia detperttta.
Malheur me tact. Salve diva parent. Ce ti-
tre ne se trouve qu'à la partie du mperiiu;
les antres partie* ont simplement au premier
feuillet A pour altut, T pour ténor, B pour
battus; mais a. l'a vaut -dernier feuillet de cette
dernière on lit : lmpreuvm Venetlitper Octa-
vianum Pctruttum Forotempronientem, 1501
die 34 Martil. eum privilégia inviclittimi
Vominum Veneltarumque nvltut pouii cou-
tvm jit/uratum imprlmere rub pena in ipto
privilégia contenta. Au-dessous est la marque
de l'imprimeur. L'Impression du texte est go-
thique, petit in-4° oblong. Quant a la notation
de la musique, ou sait quelle est la perfection
(1) 1<*S-IMT.
CHT 345.
des caractères de Petrucci. La pagination de
quatre parties ae suit de cette manière : le su-
periua est contenu dans les 1g premiers feuil-
lets, suivis de deux feuilleta dont les portées sont
en blanc; le ténor commence au feuillet 31 et
finit su verso du 33*, suivi d'un feuillet avec
les portées vides ; Valtus commence au 3af feuil-
let et finit au verso du 55"* , suivi d'un feuillet
blanc; enfin, ta basse commence au feuillet 57 et
finit au verso du feuillet 74, suivide celui qui porte
la date de l'impression et le nom de l'imprimeur
avec aa marque, et d'un feuillet à portées vides.
Trois exeinplai res.don t deu x incoropleta ,de ce pré-
cieux recueil existent en Allemagne: celui île ta bi-
blEothèqne royale de Berlin est complet ; la basse
manque a celui de la bibliothèque impériale de
Vienne, et la bibliothèque royale de Munich ne
possède que deux des quatre parties. Un autre
exemplaire complet est à la bibliothèque do Lycée
communal de musique a Bologne. A la vente de
l'intéressante bibliothèque musicale de H. Gas-
peri, de Bologne, faite a Paris au mois de fé-
vrier 1893, on exemplaire complet s'est trouvé
et a été acquis par H. le libraire Asher, de
Berlin ; puis il est devenu la propriété de M. Li-
bri, qui l'a fait mettre en vente i Londres avec
la réserve de sa riche bibliolhèque, au mois de
juillet de la mime année : il eat anjouid'imi en
Ktiiulwri JtuoH Otreitt
Le premier livre des messes de divers auteurs,
a 4 voit, publié en 1503, par Oclavien Petrucci,
contient la messe d'Obrecht qui a pour titre
Si Didero. Ce recueil, intitulé Missarum di-
venorum avetorum liber prtmiis, porte ces
mots au dernier feuillet de la basse : Intprestum
Venetiis per Oclavtanam Petntlivmt'orosem-
pronietaem, 1508 die 13 martil. cum privi-
légia, etc., petit fn-4° obi. Les messes des an-
Ires musiciens contenu es dans ce recueil sout cel-
les-ci : De franta, par Baairon (sic) ; Drlnghe,
par Brumel; rat-fa pat, par Gaapar; De
tancto Antonio, par Pierre de la Rue. Il y a des
exemplaires complets de ces messes dans le Mu-
séum britannique, a Londres, dans la bibliothè-
que impériale devienne, et dans la bibliothèque
royale de Munich, Deux autres messes d'Obrecht
se trouvent dans la collection rarissisme inti-
tulée : Miltx tredecim. quatuor vocum eprxs-
tant&simit mti/lcibui eompotilx; Norton-
bergx, arte Hieronymi Graphxl, civlt fto-
rimbergentit, 1539, petit in-4° obi. Les messe*
d'Obrecht onl pour titres : Ave Regina eœlo-
runi, et Peint Apostolus.
Dès le treizième siècle, l'usage de donner des
testes différents aux diverses voix qui chantaient
une messe ou un motet s'était introduit particu-
146
OBRECHT — OCCA
non et dans lu Pays-Bas. On en
trouve des exemples dans une de* messes de
Guillaume Dufay contenues du* le manuscrit
5557 de l> bibliothèque royale de Belgique.
Bsini en cite dee exemples puisé» dent les ma-
nuscrits de la chapelle pontificale qui appar-
tiennent aux maître» le* plus célébrée des quin-
zième et seixièma si ecles, entre lesquelles se trouTe
une messe d'Obreclit à 4 voix itinenomtne), dm*
le volume 35 dee archives de celte chapelle (1).
Dans le Credo de cet te messe, i\flncarnataiett,
Obrecbt Tait chanter par le ténor une des grandes
antiennes de Noël (0 clavii David, etc.), et dans
le* deui Agnus Del H fait dire par la mente voix
lea paroles d'une prière à saint Donatien, patron
principal de la ville de Bruges, dont le teile
eal : Béate paler Donatiane.plum Domtnum
Jhetum pro impietatibvt nottrit dépotée.
Cette nteaae est la même que le maître avait
envoyée aux chanteurs de l'église Salnt-Doua-
tien de Bruges, eu 1491, et pour laquelle ils se
rendirent en corps à Anvers:, en 1404, dans te
dessein de lui offrir leurs remerciaient*.
Baini cite d'autres messes cfobfecht sur d'an-
ciennes chansons françaises, lesquelles existent
parmi tes manuscrits de la chapelle pontifi-
cale (2) , mais sans les désigner d'une manière
précise. Les motets de ce grand maître n'offrent
pas moins d'intérêt que ses messes, dans le
système des formes de son lemps. Le plus an-
cien recueil oc l'on en trouve est le troisième
livre de la collection publiée par Pelnicd, sous
le titre Harmonlce musices Odhecaton (pogp.z
Peteluqci.) Ce livre, publié en 151)3, est intitulé :
Canli C n° cento cinquante. On en trouve uu
exemplaire complet dans la Bibliothèque impériale
devienne. Le premier motet de la collection est
un ÀceHegina cœlarum, k 4 v/oii , d'Obreclit.
Dans les Moteltl Ubro quarto, cuis au jour par
le même imprimeur, en 1505, petit in-4" oblong,
on trouve de ce maître : 1° Qui* numerare
gveat;k voix. — T Laudet Christoredemptori,
idem. — 3°. Beata es MariaVirgo, idem. — 4° 0
Béate Bailli confeuor, idem. Un exemplaire
de cet ouvrage est à la Bibliothèque impériale de
Vienne. Le premier livre de motels a cinq vois pu-
blié par Petrucd, 4 Venise, dans la même année,
renferme les motels suivants d'Obrecht : 1* Fac-
tor orbli Detu. — 2* Laudamus nunc Domt-
num. — 3* 0 pretioiisilme languit. Le re-
cueil de motets intitulé SeleeUe BantumUe qua-
tuer voewm de Passlone Domtni { Viteberga: ,
apud Georg. Bhamm, 1538, petit in-4* obi.)
|U Voyez Balai, Mimorii tUriCB-erUicht dilia vit*
* délit optra il Fitrttagi ta Palalrina, loo . I , p. as,
« '« eu. p. îss, d. tu.
renferme une Passion i 4 voit du métne maître,
el des hymne* a quatre voix de sa composition
se trouvent dan* le Liber ptïmut taerorum
JvftMwnssBj eenlum et triginta quatuor Hpx-
nos conlmens, ex optimit quibutqve avthori-
but fusains eoUectut, etc.; Vittbergx apuA
Georgtum Bhav, 154î, petit in-4° obi. Glarean
a inséré dans son Dodecachordon un Parce
Domine d'Obrecht a (roi* voit (p. Mo) , et un.
canon à deux voix, Ibld., p. 167, lesquels sont en
partition dans l'Histoire de la musique de Forme!
( t II, p. 514 et 520). On trouve aussi dans le
livre de Sebald Heydeu : Mutiez li ett artit
Canendi (lib. 3, cap. B),un Qui toUU.tutamm
k deux voix , extrait de la messede ce maître inti-
tulée Je nedemande. La précieuse collection pu-
bliée par Conrad Pantinger i Augsbourg, en 1530,
in fol. mai., sons le titre : Liber ietetlarv.ru
cantiotuim q-aas vulga muletai appellant,
renferme on superbe motet d'Obrecht (Salée
Crux) à i voix, divisé en trois parties. J'ai mis
en partition el en notation moderne ce mor-
ceau , chef-d'œuvre de facture élégante pour le
temps où il a été écrit Enfin, Gréguire Faber a
donné dans son livre Musicet prextka ente-
matum libri II (p. 213-213} un Chrltle eleiton
d'Obrecht à 3 voix, en propoilion double, que
)'ai résolu en partition dans lea notes de l'édition
préparée des ceurres de Tiucloris.
Obrecht a écrit aussi des chansons mondaines
qu'on trouve dans les premier, second et troi-
sième livres (A, B, C) de la collection rarissime
de Petrucci Intitulée Harmonie* Mutité* Odhe-
caton (Venise . 1501-1603). Les premiers mots
de ces chansons i 3 et à 4 voix sont ceui-ci :
1" Jag prit amour*; V Vray Dieu, gui me
confortera; 3° Va vilement; 4° Mon père
m'a donné mari; &° Rompcltier; 6* Tanàer
tubten (chanson flamande) ; 7* Si à tort ois m'a
blâmée ; 8° la Grans (sic) Regret; S° EH potti-
ble que l'home peult (sic); 10° Forseulemeiit,;
11" Tant que notre argent durerai II* La
Tourturclla.
OCCA (Airroiira DALL'l, virtuose sur la con-
trebasse, né le li juin 1763, à Cento, près de Bo-
logne, a voyagé en France, en Belgique et en
Allemagne, donnant des concerts pendant les
années 1S31 et suivantes. Je crois que cet ar-
tiste est le même qui, après s'être fait entendre
k Berlin en 1801 , avait donné des concerts a
Steltin avec M"» Grassini , et avait été altacM
a la chapelle Impériale de Pétersbonrg En 1818,
il douna des concerts k Klew et k Lemberg avec
sa fille, pianisle distinguée. 11 était oncle de la
cantatrice Sophie dall'Occa, qui devint ensuite
AfX Sckoberlechner. Antoine dall'Occa est
OCCA — ODINGTON
347
mort à Florence, le 17 septembre 1840, à fige
de quatre- vingt -Irafs a».
OGU (AKD«i), musicien allemand, fixé a
Pari», j > publié , en 1709, de* trios de violon
sous ce titre ; Sei Shtfmla a tre, 1 violini e
bano, op. 1.
OCHS (JEAK-CHBtTIFJI-LODIs) ou OCHSS,
organiste » l'église de la Croix, a Dresde, est
ne" dans cette ville le 10 décembre 1784. Il fut d'i-
bonl organiste de l'église Saint- Jean et de tYauen
Kirche. Eu I8S1, Il succéda à LommeUct*
dans la plsee d'organiste de l'église (1er» Croix.
Il a fiil Imprimer de ta composition : 1° Six
thème» variés pour le piano; Dresde, clwz Tau-
leur. — 1« Deux recueils de danses allemande!
pour le piano; Leipsfck et Dresde. — S" Six pré-
ludes pour des chorals ; Ibtd. Cet artiste remplis-
sait encore ses fonctions d'organbte eu 18*0.
OCHSENKUN (Sébut»bf), luthiste au
service d'Ot bon- Henri, électeur palatin, en I SU,
« publié dans cette année, par ordre de son
maître, un recueil de pièces pour le luth. Il mou-
rut le 1 noul 1574, et tut inhumé a Heidelberg.
On volt encore l'Inscription allemande de son
tombeau dan» l'église Saint-Pierre de cette ville.
ODI (Flmiuio), Dedans la seconde moitié du
seiiieme siècle, fut cliantrc à l'église Sainle-Marie-
Majeore de cette ville, puis devint chapelain-
chantre de la chapelle pontificale. Il occupait
encore cette dernière position a l'âge d'environ
quatre-vingts ans, en 1835, car il écrivit une messe
a dnq voix, qui est e» partition dans la col-
lection de l'abbé Santini, et qui porte cette date.
Solvant une note de l'abbé Santtnl, FlamJnk) Oill
aurait élé 61a naturel d'un prince son Ter «in.
Ce chantre a'eat bit connaître par un recueil
de composition» publié sou» ce titre i Madri-
gali ipiritvùli a quatlro voci, tibro primo;
Bart. Hagni, 1608, in-4*. Il paraît, d'après ce
litre de l'exemplaire exiatantdansla bibliothèque
du Lycée communal de musique, a Bologne ,
que Bartholomé Magni eut une imprimerie
de musique a Rome. ( Voyez Hacki.)
ODIER (Louis), n'était pas Anglais de nais-
sance, comme le disent Gerfaer et ses copistes-,
mais 11 naqnit à Genève en 1748, et mourut dans
cette ville, le 13 avril (817. Apres avoir Mit ses
humanité» dan» sa ville natale, il surfit les
eoara de physique de Saussure et de mathéma-
tiques de Bertrand, puis alla étudier la médecine
k l'université d'Edimbourg sons Cul le n, Honro,
Black, etc. Il prit ses degrés en 1770, et sou-
tint, i cette occasion, une thèse qui a élé impri-
mée soux centre: Epistola physiologlca toav-
guralit de elamentariis mvstat tetuattonl-
oim, Edimbourg, 1770, ln-8°>De retour h Ge-
nève, Odier y professa la médecine. Il était
membre de l'Académie de cette ville, de la so-
ciété de médecine d'Edimbourg, et correspon-
dant de l'Institut de France. Cbladui reproche
beaucoup d'inexactitudes à la dissertation d'O-
OD1NGTON ou ODYNGTON (Walteh),
bénédictin du monastère d'Evesham, dan» le
coulé de Worcesler, en Angleterre, écrivit un
traite de musique au commencement du règne
de Henri III, c'est-à-dire vers 1117, Tanner (m
Btblioth. brltan. f US), sur l'autorité de Pits ,
de Baie et de Leland, dit qu'il florissall vers 1140
ou environ vingt- trois ans plu» tard; maison voit
dans une charte d'Etienne Langton, citée en noie
par te mémo écrivain, que Walter d'Evesham,
moine de Cantorberv, fat élu archevêque de
celle ville en 1 258, douiieme année du règne de
Henri III, et que le pape cassa l'élection. Le
traité de musique, daté d'Evesham, avait cou-
séqnemment été écrit avant la translation d'O ■■
dington de ce monastère a celui de Canterburv
ou Cantorberv, et plu» longtemps encore avant
l'élection dont il est question dans la charte ci-
tée par Tanner. Si j'inslstesur eepoinl, astet in-
différent eu apparence, c'est qu'il n'est pas sans
Importance pour démontrer l'antiquité de la doc-
trinedeFrancon concernant la musique mesurée;
car ce dernier est cité par Odington en des termes
qni font voir que cette doctrine était déjà an-
cienne de son temps (note: l'article de Fkanooii
dan» cette Biographie universelle de* musi-
cien*}. Steveus, traducteur et continuateur OU Mo-
twstlcon angliàmum de Dugdale, avait trouvé
des documents d'après lesquels il dit qne Walter
Odington était d'une humeur enjouée, quoique
sévère observateur de la discipline monastique;
qu'il possédait une instruction étendue, et qu'il
se livrait jour et nuit à nn travail assidu. Il
ajoute qu'il ne connaissait de tes travaux qu'un
traité de la spéculation de ta musique (I) ; cependant
Pits, Baie, Tanner, Horeri et tous les biographes
de Walter Odington affirment qu'il était mathé-
maticien, astronome, et qu'il a écrit deux traités
De molilnu platietarum et De mutatione
aerii. Son goût pour le calcul se fait remarquer
dans les premiers livres du Traité de musique
wifdilng il slfhr, >M
cbearM for ■
nn ntfccr itadln 1 koow no
«Hier w» rk *[ ni, tlun ■ plwc
tkM af mulet. H« lovrtsa*! lu
0D1NGTGH — ODON
qu'il ■ laissé ions ce titre : De tpeculatione
musicx. Le seul manuscrit connu decetouvrage
•e trouve dans la bibliothèque du collège du
Christ, a Cambridge; cependant il » dû en
exister d'autres, car celui-là est du quinzième
siècle, suivant cette indication du catalogue de
la bibliothèque publié en 1777 (in-4*, p. «lu,
n" 15) : Codex membranaceut in V leculo XV
tcrtptvs, in quo conttnetur Summut firalri*
Watteri (OdHigtoni) monacki EveAami* mu-
tici Spéculations musicx. Le livre de Walter
Odington, qui commence par ces mots : Plura
quant dlgna de mitsicx tpecvlaloribus per-
■utilla , etc., est divisé en ail parties. La ma-
tière j est disposée avec peu d'ordre, car la
première et la troisième parties, également spé-
culatives, concernent les divisions de l'échelle,
d'après le monocorde, et les proportions arith-
métique» et harmoniques des intervalles. On y
trouve aussi celles des longueurs de cordes, des
In jaux d'orgue, et des cloches; c'est le pins an-
cien ouvrage connu qui renferme dea rensei-
gnements sur ce dernier sujet. La seconde partie
traite des consonnnnces, des dissonances et des
qualités harmoniques des intervalles. La qua-
trième partie est relative aux pieds rhythmiques
de la versification latine. La cinquième partie
est consacrée à la notation du plaln-cbant par
les lettres de l'alphabet romain, et aux anciens si-
gnes de Dotation pour le citant simple, lié et orné, eu
usage au treizième et au commencement dn qua-
torzième siècle, dont on trouve des exemples dans
quelque* anciens graduels et aoliphonaires. Dans
ces cinq premières parties, ce moine fait preuve
de beaucoup d'érudition, et montre nue connais-
sance étendue de la littérature grecque, de la
musique, et ducbanl des églises de l'Orient et de
POccideat. La sixième partie est entièrement con-
sacrée a la musique mesurée suivant le système
de la notation noire exposée dans le livre de
Francon, et a l'harmonie eu usage au treizième
siècle. Burney prétend que les exemples qu'on j
trouve sont incorrects et souvent inexplicables :
mais s'il avait eu des connaissances plus solides
dans l'ancienne notation, (t aurait vu que les
corrections sont beaucoup plus faciles qu'il ne
croyait. Le manuscrit connu sous le nom de 77-
beriut, du Musée britannique (B. IX, n° 3),
contient un traité de la notation de la musique
mesurée, A la fin duquel on trouve ces mots :
Bkc Odyiigtonw. J'ignore si ce petit ouvrage
cet extrait de celui de Cambridge, n'en ayant
pas lait la collation lorsque j'ai examiné ce ma-
uimerit, «n 1819.
ODOARDl (Joseph), simple paysan, né
au territoire d'Ascoli. dans la Marche d'Aucune.
vers 1740, fut conduit, par les seules dispositions
de son génie a fabriquer des violons, sans avoir
jamais été dans l'atelier d'un luthier, et parvint
à donner à ses instruments des qualités si re-
marquables, qu'ils peuvent, dit-on, soutenir la
comparaison avec les meilleurs violons de Cré-
mone. Quoiqu'il soit mort a l'âge de vingt-huit
ans, il en à pourtant laissé près de deux cents,
qui sont aujourd'hui recherchés en Italie par les
ODON (S.), moine issu d'une famille noble
de France, étudia sous la direction de Rémi
d'Auxerre, nuis (est 889) fut chanoine et pre-
mier chantre de Saint-Martin de Tours. Dix ans
après il entra an monastère de Beaume, en Frau-
cbe-Comlé, fut troisième abbé d'Auritlac, dh-
buitième abbé de Fleuri, et euiin devint en 917
abbé de Cluuv. Il mourut dans ce monastère le
18 novembre 943 , ainsi que Ta prouvé le P.
Labbe, contre l'opinion de Slgeoert, qui place sa
937 l'époque de la mort de ce saint. Parmi les
écrits conservés sous le nom d'Odon, on trouve
un Dialogui de mtttlca, que l'abbé Gerbert a
inséré dans sa collection des écrivains ecclésias-
tiques sur la musique (I. I, pp. 15? et auiv),
d'après le manuscrit de la bibliothèque impériale
de Paris, coté 7211, jn-lol. Ce dialogue traite de
la division et de l'usage du monocorde, du tout
et du demi-Ion, des consonnances , des modes,
de leurs limites, de leur transposition et de leurs
formules. On peut considérer cet ouvrage comme
un manuel pratique de la musique de l'époque
où il fut écrit.
Plusieurs auteurs ont attribué le dialogue
d'Odon a Guido ou Gui d'Arexzo, et même on
trouïe des manuscrits de* onzième et douzième
siècles ou il porta le nom de celui-ci. Angelonf,
dans sa dissertation aur la vie, les oeuvres et Ici
savoir de Guido d'Arexzo (I), ne balance pas b
décider que le dialogue est en effet de Guido.
Les motift de son opinion sont : 1° Que parmi
le* manuscrits de la bibliothèque impériale de
Paris, les n°» 7211 et 7363 seuls ont le nom d'O-
don; le manuscrit 37 13 attribue clairement l'ou-
vrage à Gui par ces mots placés à la fin : Sx-
pUcit liber dialogi in muica edtùu a domine,
Guidone piissimo rnuafco, et venerabill rao-
naeo. On trouve aussi ce dialogue dans le ma-
nuscrit 7401 de la mérne bibliothèque, sans nom
d'auteur, A la vérité; mais le volume ne contient
que de* ouvrage* du moine d'Arexzo. i° Mont-
faucon (Bibliotheca biMiolkecanim , t. I, p.
58, n* 1991) cite, dans la description des ma-
ri) .sopra la Wla, U operi st il taptri M Guida 4 A
OWffl — OECHSHER
349
noscrils du Vatican , Guidants dialogus de mu-
tUa, et dsriB le catalogue de la bibliothèque
Laurent (en ne de Florence (L I, p. 300, col. 1),
Widonts liber sccundus A» forma dialogl.
V Dans le dialogue, l'auteur parle du gamma,
et l'on croît généralement que ce signe a été
ajouté par Guido au-dessous de l'A de* latins.
4" Enfin, le moine Jean, qui a vécu avec
(Mon, et qui a écrit sa vie ( Vid. Biblloth. élu-
niacenie, fol 14 et teq., ae Manillon. Acta
sanclor. ord. bened.), ni Nagold, a. qui' l'on
en doit une plus étendue , ne Tout mention de ce
dialogue an nombre de Ht ouvrages.
A toute* ces demi promet, auxquelles ou
pourrait opposer les manuscrits de Saint-Ëmeran,
à Ratisbonne, des abbayes de Saint-Biaise et
d'Ainiont, de Tienne, du Musée britannique et
d'autres grandes bibliothèques, qui sont tous sous
le nom d'Odon, il fa une réponse victorieuse
fournie par Guido lui même à la fin de sa lettre à
Michel, moine de Pompose, concernant la ma-
nière de déchiffrer des clients inconnus; car il v
cite le dialogue, et nomme Odou pour son au-
teur, dans ce passage : « Ce peu de mots tirés
• en partie du prologue en vers et en prose de
« l'an liphoii lire , concernant la formule des
* inodes et des neumes, nous semblent ouvrir
■ d'une manière brève et suffisante l'entrée de
■ l'art de la musique. Cependant celui qui vou-
■ drait en apprendre davantage, pourra consul -
■ ter notre opuscule intitulé Micrologie, et l'a-
it brégé (Bnehlridion) que le très-révérend
■ abbé Odon a écrit avec clarté (1). ■ Or, pour
lever tous les doutes i l'égard de l'identité de
cet abrégé et do dialogue, il est bon de remar-
quer que ce même dialogue porte le titre <PBn-
cklridion dans tel manuscrits 7369 de Ut biblio-
thèque impériale de Parla et du Musée britan-
nique, et qu'on trouve à la fin de celui de l'ahbeje
d'Ainiont : ExpUcit musica Enchiridianis
( va y. Gerbert. Script, eccles. de musica, 1 1,
page 148). A l'égard du gamma, dont Aiigelonl
croit tirer une preuve convaincante en faveur de
ion opinion, on peut voir dans cette Biographie
universelle des musicien» l'article de Gui on
Guido d'Areixo (tome IV, page 146), on J'ai
démontré qu'il n'est pu l'auteur de son intro-
duction dans l'échelle générale des sons, et
qu'elle est beaucoup plus ancienne. L'auteur de
Bncllridlo
ItnttlllK* ronnomll 1 1
te Muta, i. il, M. as)
m ■! MUun-mn TkfUmif et p:
Micrarnem ot, quirrat, W/rai .
l'article Odon de la Biographie générale publiée
par MM. Fînnin Didot frères, fils et Cie, dit que
le Dialogue sur la musique n'est pas l'ouvrage
d'Odon de Clun j, mail de quelque autre Odon,
et que l'abbé Martin Gerbert l'a reconnu. Or,
Gerbert n'a rien dit de semblable :il remarque
seulement que ce petit ouvrage est altribué
i divers auteurs dans les manuscrits, par eaemple
à Benwn {voyei ce nom ), dans un de ces ma-
nuscrits qui est è la bibliothèque de Lelpsiclt , et
i Aurellen de Réomé, ou è Guido d'Aretzo,
dans ceux de l'abbaye de Saint- Biaise. Il est vrai
qu'il donne le titre du Dialogue de cette ma-
nière : Incipit liber qui et dialogus dicitur
a Domino Oddone composites etc. : mais II
copie simplement le manuscrit 17 1 1 de la biblio-
thèque impériale, d'après lequel il publia l'ou-
vrage, tans émettre d'opinion. L'autorité de
Guido d'Areuo, qui écrivait environ soixante-dix
ans après la mort de l'abbé de Cluny et qui
déclare que l'ouvrage roi appartient, est Ici dé-
cisive.
Les fragments intitulés : r Proemium tona-
rit} 2° Regul/e de rhythmimachta; 3° Régula
super abacum ; 4* Quomodo organistrum
constmatur ; publiés par l'abbé Gerbert sous
le nom d'Odon, ne me semblent pas lui appar-
tenir. Les recherches sur la figure arithmétique
appelée abacus sont de Gerbert le scolastique,
et se trouvent , sous le nom de celui-ci, dans un
manuscrit de la bibliothèque impériale de Paris,
n"7!89, A.
O'DONNELLY (L'amé), prêtre Irlandais
et visionnaire , a vécu è Paria, a Versailles, en
Angleterre, et a publié un assez grand nombre
d'ouvrages sur divers sujets, particulièrement sur
la musique, et sur la vraie prononciation de la
langue hébraïque , qu'il croyait avoir décou-
verte. En 1847, il était è Bruxelles on il faisait
des conférences et des prédications eur des révé-
lations qu'il se persuadait tenir directement du
ciel. Il est auteur d'un traité élémentaire de mu-
sique Intitulé : The Academy of elementar
music; Paris, imprimerie de Hoquet, 1841,
1 vol. in-8°,On a donné une traduction française
de cet ouvrage ; elle a pour titre : Académie de
musique élémentaire, contenant une exposi-
tion claire de la théorie et la base de la pra-
tique, depuis les notions les plus simples jus-
qu'à la connaissance complète de foui les
principes de la science, et des moyens d'ar-
river en peu de temps à une parfaite exécu-
tion, ainsi que la rectification du système
musical, etc.,traduit de l'anglais par A.-D.
de Cressier; Paris, Rlchault, 1841, in-8".
OECHSNER ( Anbiié-Jbv< Lhobent), vIo-
ISO
OfXUSN ER — OELH1CHS
JoaisU et compositeur, est Dé à Mayenee le \i
janvier IBIS. Filsd'un bnnamaleor, ileutocca-
sion d'entendre souvent de la musique dans «m
raùmce, «t Ma goût te prononça poor la ail tore
4e eet art. Fort Jeune encore il apprit k jouer do
violon moi la direction des meilleurs martres
de sa ville natale, et Heuscbkel, musicien de la
chapelle du ilof.de Hassan, loi enseigna la élé-
ment! de IliarmoDie. L'arrivée de Panoy ( voyez
ce nom )k Mayenne, en 1819, fournit a (Echiner
le moyen d'augmenter son habileté sur le violon,
par le» leçons de cet artiate distingué. En IBM),
il enlra comme Tiolonlate k l'orchestre du théâtre
de Hanbeim et reçut de* leeona de Frey, clief
d'orchestre et bon violoniste de Fecolede Spohr.
Il y continua aussi «et éludes d'harmonie avec
Eftchborn, tecond cbef de l'orchestre. De retour
i Mayenee en 1M3, il 7 retrouva ton maître
Panny, et après y avoir donné un concert il se
rendit avec In! k Hambourg, Joua aux concerta
d'Alton* dans l'hiver de 1832-1833 , et après
plusleuri voyages, Il accepta en IS34 une posi-
tion de professeur k l'école de musique de Wea-
serling fondée par Panny. Après le départ de cet
artiste en 1834 , Œchsner lui succéda dans la
direction de l'école, et occupa cette position
jusqu'en 1B45. Dans l'intervalle il fit plusieurs
voyagea à Munich, oh Eli lui donna des leçons
décomposition. En IMi et 1841, il avait fait
dea excursions h Paris et en Italie. Enfin , en
184b il s'éloigna de Weaaerllng et se rendit k
Paria, oh Alard lui donna quelques leçons de
violon, et dans la même année il se fixa au
Havre, en qualité de professeur de musique. 11
y a fondé des sociétés de musique d'orchestre
et de client d'ensemble. Le* principales com-
positions de eet artiste sont : 1° Une messe
pastorale pour voix solo, choeur et orchestre,
œuvre «(Mayenee, Schoit — TTantumergaik
voi* et orgue, op. 16} Pari», Richault. — 3° Trois
noèls varié* poor l'orgue, op. 1S ; ibid. — 4" Trio
pour piano, violon et violoncelle, op. 17, ibid.
— S" Trois morceaux de salon pour violon, avec
accompagnement de piano, op. 1B; Ibid. —
6° Quatuor pour piano, violon, allô et violoncelle,
op. 21; Ibid. Outre ces ouvrages, M. Œchsner
a en manuscrit on grand nombre d'autres produc-
tions, parmi lesquelles on remarque six quatuors
pour Instruments a cordes.
OBDER Ukan-Loois), né h Anipach, fol
conseiller dea finances du duc de Brunswick , et
mourut h Brunavrlck, le 11 juin 1778. Ou lui
doit beaucoup de petits écrits concernant l'éco-
nomie politique et les sciences, parmi lesquels
00 remarque une dissertation ne vibration»
cAonforum, Brunswick, 17*6, in-4".
CEDMA* (Jouas), tonde en philosophie
de rurntersité de Lundea, <
le 13 mai 17», dans cette académie, ■
conrs latin sur l'histoire de la m
eofléaénl, et a
sesdeU Suéde. Cem
le litre suivant 1 Dtsserlalio hittorica de mu-
alcQ sacra geaeralim, et eccletix Sreo-
gothicx speciathn , quant suffragaate arxpl.
ord. phUasophteo m regia Acad. Golhorum
Carolma, tub moderatîone D. Sven Bring,
hitt. profett. reg. et ord. pro gradu, pu-
bliée cûiutid. examini modeste sutnnittd
Jouas Œdman , ad eecletiam Smalandùt-
Bringetofla Y. D. M. die XIII Maji A. C.
MDCCXLY. Lvndini Golhorum, tepis Caroti-
Gtutavi Berllng, m-4° de 40 pages. Cette dis-
sertation est remplie de recherches curieuses;
l'auteur y établit dans la deuiième section (pp. 13
et suiv.) que l'usage de l'harmonie dea instru-
ments dana l'accompagnemefll des vois qui chan-
taient les anciennes hymnes en langue vueso-
golhique remonte k la plus haute antiquité. Celte
opinion est conforme i celle que j'ai présentée
dans le Béiumé philosophique de [histoire
de la musique placé en tète de la première édi-
tion de la Biographie universelle des musi-
ciens.
OEHLER (JacQUEs-FnÉDÉBic), pianiste et
compositeur, élève de l'abbé Vogler, naquit a
Cronaladt, près de Stuttgard, et fit ses études
musicales i Hanhetm. En 1784 il se rendit k
Paris, et y fit graver un œuvre de trois sonates
poorte piano, op. I. On connaît aussi sou* aon nom
une cantate pour l'anniversaire de la naissance du
duc de Wurtemberg.
OELRICliS (JEàM-CuARLu-Cotman), doc-
leuren droit, hiatorien et bibliographe, né* Berlin
le 11 août 1711, fit ses premières études dans sa
ville natale, et M rendit ensuite k Francfort -sur-
l'Oder pour v Taire son droit. En 1751 , il fui
nommé professeur k l'Académie de SteUin, et
occupa sa chaire juaqu'k l'kga de cinquante ans.
Alors il retourna dans la capitale de la Prusse, et
au bout de quelques années, il y occupa le poste
de résident du duc des Deux-Ponts et de quel-
ques autres princes d'Allemagne, juaqu'k sa
mort, arrivée le 30 décembre 1798. Doué d'une
activité prodigieuse , Œlrichs a publié une quan-
ti lé presque innombrable de dissertations et d'o-
puscule* bibliographiques, de littérature et de
jurisprudence. Dans sa jeunesse il s'était proposé
■l'écrire une histoire générale de la musique,
et avait rassemblé une collection nombreuse de
livres et d'oauvrea de musique , dans laquelle se
trouvaient plusieurs dissertations rares ; mais il
OELRICHS — QÉLSCHLEGEL
n'exécuta pas ce projet, et l'on n'a de [ni qu'un*
dissertation intitulée : Hislorixhe Ifachrieht
von dm akademixhen WUrden t» der Mu-
nich vJid offentHehen musicalitchen Àkade-
mlenund Gaelltchaften (Notice historique nr
In dignité» académique» conférée» a de» musi-
ciens, et but te» sociétés et académie* musicales),
Berlin, 1753, m-8'de Sî page». Ce morceau offre
quelque» renseignement» qui ne sont lias dépour-
vus d'intérêt. *
' OELSCH1G (CnaÉrini), flûtiste h Berlin,
l'est fait connaître dans ce» dernière» années
(ÎMO-IBSO) par environ douze œuvres de duo»,
de solo» el d'airs variés pour la flûte, publié» a
Berlin, ainsi que par une tablature de la SA le
avec toute» les clefs et la patteen uf, Intitulée t
TabelU fur die Flœte mit alleu Klappen vnd
C-Fiustnachdenbe$tenSch*ten mtvorfen;
Berlin, Lischke. On a aussi de lui une méthode
élémentaire pour Je même instrument, qui a
pour titre : Vermek uni dit Erlenuma der
Griffe aaf dur Ficete dureh einet Ueht fau-
liche Uebenteht daruuteUen , %nd mit-
Vebvngbeltpielen vereehen, Berlin, Granit.
M. Oelschig, né à Berlin, le IS novembre 1799,
a été flûtiste au IhéMre Ktenigalœilt depuis 1824
jusqu'en 1851.
OELSCHUEGEB (FiulnfeiaMuiQr-FiuM-
»"»);_ chantre et organiste à Stettin, est né
dans cette ville en 1798. Le directeur de musique
Haak , dont il devint plus lard le gendre , lui
donna le» premières leçon» de musique. Ver»
1818, il alla a l'univenilé de Halle pour y étudier
le droit. Son habileté sur le piano et dans le
chant lui Ht prendre part aux réunion* musicales
de cette ville , où brillait alors C. Lomé. Il j
fonda aussi une société d'harmonie, dont II fut le
directeur, el composa divers morceaux, parmi les-
quels on remarqua une bonne symphonie a grand
orchestre. Apre» avoir passé trois années a
Halle et j avoir achevé son cours de droit , il
retourna s Stettin en 1831 , et y obtint un em-
ploi a la cour suprême; mais ion penchant
pour la musique le (il renoncer k cette position
après plusieurs années , et reprendre ses étude»,
particulièrement sur la théorie de l'art. En
182'., il fit m voyage à Berlin pour y perfec-
tionner ton (aient De retour a Stettin, il y prit
I» direction de l'école de chant établie longtemps
auparavant par Haak, et après la mort de «on
père, il lui succéda , en 1 825, dans le* places de
canlor et d'orgaïusle des église» Sainte-Marie et
du Château. Œlsehl&ger avait en manuscrit de»
compositions de (ont genre; mai» il n'a publié
que neuf recueils de chants à plusieurs voix sans
accompagnement, Berlin, Trautweiu et West-
351
mort à Stettin, le 18 mai
1858, à l'âge de soixante ans.
ŒLSCHLEGEL(Je»*-Lohxuus), directeur
de musique a l'abbaye de* Prémontrés, 1 Prague,
naquit i Loschau pré» de Dux, eu Bohème, le
31 décembre 1734. Ses premières étude» littérai-
re* lurent faites à Marissschaln , où il était orga-
niste de l'église des jésuites. Pins tard 11 se rendit
à Prague, ou on lui confia les orgues des églises
des Dominicains et des Chevaliers de Halle. En
1747 , Il entra dans l'ordre des Prémontrée et lit
ses vœux au couvent de Straliow. Neuf ans après,
on le chargea de la direction du chœur de cette
abbaye; H comprit alors la nécessité d'appren-
dre la théorie de l'harmonie et de la composition;
quoiqu'il fat Igé de trente-deux an*, il n'hé-
sita pas k prendre de» leçons de contrepoint de
Sehlinget de Habennann, et pendant plusieurs
années il continua ses éludes avec persévérance.
Lorsqu'il le* eut achevée*, il composa beancoup
de musique pour son église. Quoiqu'il n'eut ja-
mais étudié les principe» de la facture des orgue»,
il entreprit seul, en 1769, la restauration, oit plu-
lot la reconstruction complète de l'orgue de
Strahovr, dont l'état était déplorable, quoique
cet instrument n'eût été achevé qu'en 1746.
Apres y avoir employé quinze années , il le ter-
rain* enfin en 1774 , et en fit la description, qui
fut imprimée sous ce litre : Betehreibung der
in der Pfarrktrche detK. Prxmonstratenter-
ttlfti Slrahow in Prag beftndlieJien orosien
Orgel,*ammt voravtgeteliicKUr ktmgefattten
Gtxhichte der pnmmattichen KtrcKenorgeln
( Description du grand orgue de l'église parois-
siale de l'abbaye des prémontré* de Strahow, k
Prague, précédée d'une histoire abrégée de» or-
gues p b tîumatlquei d'église); Prague, Antoine
Bladky, 1780, in-8" de 90 page», avec le por-
trait de Œlschlegel. Ce religieux a laissé en
manuscrit une autre description pins étendue
de cet orgue, avec une instruction pour le lac-
tear qui serait chargé des réparations que l'ins-
trument pourrait exiger dans l'avenir. C^laclile-
gd mourut dan* son monastère le 3 février
1788, A l'Age de soixante-quatre ans. Dans la
liste de se» composition» oncompte: i" Sept ora-
torios exécutés anoonvent de Strahow en 176e,
1768, 1?M, 1760 et 1761. — 1* Deux mystères
de la Nativité mis en musique et exécutés à
Straliow en 1761 et 1761.— 3* Une messe pa«to-
r» le. — 4('Une messe brève. — S" Une messe d e Ke •
i/uiern pour 4 voli et orgue. — 6° Un Borate
Cceli — T Onie motels pour l'a vent.— 8° Dix-huit
motels pour des italiens de procession. - -9" Trois
motets pour ta bénédiction du saint sacrement. —
10* Un motet pour ta lete de» ange». — 11° Un ma-
OELSCHLEGEL — OESTERREISCH
353
l«t pour le* fête* de* martyrs. — Ile Un (a*,
pour le* fêles de la Vierge. — 13° Deux idem
pour la ttte de «tut Àugustiu. — 14' .Quatre
idem pour les fêles d'apôtre». — 1S" Cinq idem
pour le* fêtes solennelles de la Vierge. —
16° Sept idem pour lee fêtes de confesseurs
4>onlifea. — 17° Trois idem pour les fêles de
confesseurs martyre. — 18° Onu idem pour tes
Ktes de sainte. — 19° Quatorze offertoires de
tcmpore. — 20° Un offertoire pour la fête de
Noël. — SI* On offertoire pour l'ordination des
prêtres. —11° Cinq airs d'église. — 13° Deux
duos Idem. — 34» Deui litanies. — 15° Doue
hymnes de ssint Norbert,* deux loixetorgue.
— 16° Un idem à quatre voix, quatre violons,
deux trompettes et orgue. — 17» Trois Te Deunt.
— 28» Répons des matines de la semait» sainte
■â 4 voix, 2 violons, alto, 1 hautbois, 1 bassons,
2 trompettes, contrebasse et orgue. — 39° Can-
tate pour une installation d'abbé, en 1774. —
30» Deux Salve Regina k i voix et orgue, en
1786 et 17S7.
OERTEL (....), facteur d'orgues et de pianos,
vivait en Saxe vers la fin do dix- huitième siècle.
Il était élève de Silbennann. Parmi ses meil- !
Jeur* instruments, on remarque : 1° l'orgue de I
l'élise deSscliopau.—î* celui de Gross-Milekau. !
— 3* celui de Johnsbach. ;
-ÛERTZEN (Chaules- Locis Déconseiller de
justice et chambellan du duc de Mecklembonrg-
streliti, à Neu-Strelils, né dans celle ville vers
1810, » cultivé la musique avec succès. Au mois
île mars 1840, Il a fait représenter au théâtre de
la cour l'opéra en quatre actes de sa composition
intitulé : La Princes» de Mestlne. Le sujet était
prit dans La Fianciie de Mcaine, de Schil-
ler. L'ouvrage obtint un brillant succès, et la
partition, arrangée pour le piano, fut publiée
k Leipsick. Par de* motift inconnus, H. d'Œrt-
zeu abandonna ses positions k la cour du duc de
Hecklembourg en 1842, et «'-établit à Berlin, où
quelques-unes de ses compositions religieuses
fureqt exécutées par le Domchor. En 1848,
H. d'Œrtzen fut rappelé k Neu-Sirelili, en qua-
lité de directeur général de la musique d'église.
Quelques recueils de Lieder et des chansons à
boire {Trinkliederj de sa composition ont été
publiés k Leipsick et à Berlin. Cet amateur dis-
tingué a fait insérer dans la gsxetle générale de
musique de Leipsick (ISiS, p. 81-87) une cri-
tique de l'écrit de Griepenkerl intitulé ; Die
Oper der gegmtwart (L'Opéra da l'époque ac-
tuelle).
OBSTEN(TnÉonoBE), pianiste el composi-
teur k Berlin, est né dans cette ville, le 31 dé
«entbre IS13. Dans ses premières années, il
l'étude de la musique, et apprit k
jouer de plusieurs instruments. Plus tard il re-
çut des leçons de Bcehmer et de Tamm ( tons
deux musiciens de la cour) pour la clarinette et
l'harmonie, et de Drcschke pour le chant et la
piano. En 1734, admis comme élève k l'Académie
royale des beaux-arts, il y termina se* études ioo*
la direction de Rnngenbagen, de G. A. Schneider
et de Wilhetm Bach. Ses première* composi
lions pour le piano ont paru en 1843; di
1850 k 1 857 il les a fait publier, particulière-
ment cliei simrock. Le nombre de ses ouvrages,
la plupart dans les formes mises en vogue de-
puis quelques années, est aujourd'hui d'environ
deux cenft (1881).
OESTERLEIN (C.-H.), facteur de pianos
k Berlin, dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle, est mort dans cette ville en 1791.
D était particulièrement renommé pour ses pia-
OESTERLE1N ( GooeïB.oio-C.iBrsTOP(iK ),
médecin k Nuremberg, fut élève de Weiss
{voyez ce nom) pour le luth, et se Gl en Alle-
magne la réputation d'un 1res -habile luthiste. Il
est mort k Nuremberg, eu 1789.
OESTERREICHER (Geoboes), néeu 157A,
fut d'abord attaché au service da margrave
d'Anspach, en qualité de musicien de sa cha-
pelle, et te maria k Aospach en 1002. En îeii
on lui offrit la place de canlor k Windsheim ;
il l'accepta et mourut en cette villa dans l'année
1033. Les mélodies qu'il a composées pour ua
grand nombre de cantiques se trouvent dans les
livres de chaut d'Anspach, de Heilbronn, de Ro-
Ihenbourg et de Windsheim. Précédemment
elles avaient été publiées séparément sous ce li-
tre -. fEsterreicht çantorbvchlein (Petit livre
du canlor Œsterreieher); Rolhenbottrg-iur-la-
Tauber, 1015, in-s°.
OESTERREISCH (Charles), né à Mafr-
debourg en 1064, fréquenta l'école de la ville
dans son enfance, etyreçut les premières leçons
de musique d'un canlor nommé Scheffler. A
l'Age de quatorze ans, il entra k l'école de Saint-
Tbomas de Leipsick, el y fit de grands progrès
dans le chant, sou* 1* direction de Schelleim. La
peste qui se déclara k Leipsick en 1680 l'obligea
de se réfugier k Hambourg, on il chanta dans
les églises. Après y avoir séjourné trois ans, (E*-
Isrretich retourna dans sa ville natale et s'y li.
vra k l'élude du clavecin et de l'orgue. Il recul
aussi des leçons de composition du maître de
chapelle Theile; puis, en 1680, il entra dans ta
Chapelle du duc de WolfTenbûtlel, eu qualité do
ténur. Son talent de chanteur ; fut perfectionné
par les leçons qu'il reçut des <leux castrats Giu-
OËSTERREISCH — OFFENBACH
3GS
lotit, de Veiune, et ÀvlonM, de Rome, Eu
1690, il obtint I» plue de maître de chapelle du
prince de Holstein-Gottorp, et en remplit les
fonctions jnaqu'eu 1703, époque de 1* mort de
ce prinee. Alors la chapelle Tut supprimée. Il Tut
ensuite engagé au service de la conr a Bruns-
wick; pois il obtint la place de atntor à l'église
du château de Wollfcnbûltel. Il y forma le talent
de quelques jeunes cantatrices, et en récompense
de ce servie*, il fui nommé miltre de chapelle
de te cour. En 1719, le nouveau duc de Hol-
item l'appela a m cour pour y organiser la cha-
pelle dont la direction lui fol confiée. 11 est
mort dans celte position en 1735. Cet artiste est
le premier Allemand qui ait connu et cultive
l'art dn cosot d'après le» traditions de l'ancienne
école d'Italie.
OESTRE1CH (CBAaLii&), virtuose sur le
cor et compositeur, a joui d'une brillante répu-
tation en Allemagne. Ré vraisemblablement en
Saie, il fut d'abord attaché a la chapelle royale
de Dresde; maie en I8ï6 il s'est fixé à Franc-
fort, a la suite d'un voyage qu'il avait entrepris
pour étendre sa renommée. Depuis ce temps, il
n'a pu quitté cette ville. Ses compositions pour
le cor sont restées en manuscrit : Il n'en s fait
graver que douze trios pour trois cors qui ren-
ferment des exercices pour les jeunes artistes.
On a aussi gravé, a Bonn, chei Simroek, une
polonaise pour flûte avec orchestre qui est con-
sidérée comme un de ses meilleurs ouvrages. Se*
autres compositions consistent en plusieurs ca-
hiers de petites pièces pour le piano, et de chin -
tons avec accompagnement de cet instrument.
Il est vraisemblable qu'un opéra allemand intitulé
DU BergLnappen (Les Mineurs), qui fut joué
• Weimar, en 1839, sous le nom de Charlet
Œslerreich, compositeur de Francfort, ap-
partient a Charles Œstreich, dont l'or lliographe
du nom aura été altérée.
ŒSTREICH ( Jbah-M*rc), bon facteur
d'orgues, vécut I Oberbimbach, près de Fulde,
où il naquit le ïS avril 1738, et mourut en 1813.
Outrebeaucoup de réparations d'anciens instru-
ments, ils construit 37 orgues nouvelles, grandes
et petites, particulièrement dans la Hease, à
Buckebourg, et dans les environs.
QETTINGER (Fbedébic-Ciibistopbe ), ou
ŒT1NGER, conseiller du duc de Wurtemberg,
savant philologue et écrivain mystique, na-
quit le 6 mai 1703, a Gopptngen, dans le duché
de Wurtemberg, et fréquenta successivement
les académies de Tubingne, de Jéna et de Leip-
sick. Après avoir voyagé quelque trmps. en Hol-
lande, il revint dans le Wurtemberg, Tut nommé
pasteur i Hirsclian, en 1733, et devint le chef
de la secte des piélistes, dons cette partie de l'Al-
lemagne. Devenu surintendant des églises du
Wurtemberg en 1751, il fut enfin élevé à la di-
gnité de prélat a Murhard, ou 11 est mort le 10
février 1781. Au nombre de aes écrits, on trouve:
Eulerische und Frickiscke Philosophie ûber
dleMvslk ( Philosophie d'Euler et de Fricksur
la musique); Neuwied, 1781, in-8°.
CETTINGER (ÊnooitRu-Maaii), bibliogra-
phe, journaliste et romancier, est né d'une famille
iaraélile a Breslau, le 19 novembre 1808. Apres
avoir fait ses études I l'université de Vienne, il ré-
digea plusieurs journaux satiriques à Berlin, Mu-
nich,Hambourg, Msnheim et Leipsict. Depuis 18Î9
Jusqu'en 1851, il fut Trappe de nombreuse* con-
damnations pour ses attaques contre les divers
gouvernetueuls de l'Allemagne, et fut obligé de
se réfugier à Paris, oh il passa toute l'année 1851.
En 1853, il vint s'établir a Bruxelles et y recul
quelque temps; mais 11 en fut expulsé a la de-
manda des gouvernements étrangers. J'ignorerai
il est au moment ob cette notice est écrite (1881).
Ce n'est pas Ici le lieu de mentionner le très-
grand nombre d'écrits produits par son imagina-
tion et sa verve mordante ; il n'y est mentionné
que pour deux ouvrages qui ont des rapports
avec l'objet de ce dictionnaire. Le premier est une
Bibliographie biographique ou Dictionnaire
de 18,000 ouvrages tanl anciens que moder-
nes, relatifs à Fkistolre de la de publique et
privée des hommes célèbres de tout lestemps
et de toutes les nations; Leipslrli, Guillaume
Engelmann, 1850, un vol. ln-4° de 788 pages à
1 colonnes. Une deuxième édition très-aug-
mentée de ce livre fut publiée a Bruxelles sons
le titre de Bibliographie biographique univer-
selle, 1853-1851, 2 vol. in 4°. On a peine a
comprendre qu'un tel ouvrage, fruit de recher-
ches immenses, ail pu être fait par un homme
dont la vie fut constamment agitée. On y trouve
l'indication précise d'un très-grand nombre de
notices détachées surdes musiciens plus ou moins
célèbres, et sur des écrivains qui ont traité de
la musique. L'autre ouvrage de M. Œtttnger
dont j'ai a parier a pour titre : Rassini II en
a été publié deux éditions en langue allemande,
a Lelpeick, en 1847 et 1849, i vol. in-11. Tra-
duit ensuite en français, il a été publié k Bruxel-
les, en 185S, 1 vol. in-1 2.. Présenté comme une
biographie de l'illustre maître, ce livre n'est qu'un
pamphlet odieux, une mauvaise action.
OFFENBACH (J.). diantre de la syna-
gogue de Cologne, a publié les chants de la fêle
commémorative de la sortie des Hébreux de
l'Ëgyple avec la traduction allemande, une pré-
face et les anciennes mélodies orientales sous ce
v Google
3.14
OFFENBACH — OGINSK.1
litre : Hagadah oder Erzxhlvng von Israël*
Auszug ans Egyplcn suin Gebravehe bel der
im Familten krehe stalt findenden FeierUek-
èett an den beidea ente» Abenden de* Mat-
zoth Feitet (Hagadah, ou narration de la sortie
d'Israël de l'Egypte, pour l'usage de* solennités qui
ont lieu dans leseindes familles pendant lesdeux
premières soirées de la fête Maliolh); Cologne,
1B38, gr. in-8* de 91 pages, arec un appendice
de 7 pages et 7 planches de musique.
OFFENBACH (Jacqtjm), de la même fa-
mille que le précédent, e*t né à Cologne en 1819.
Arrivé à Paru eu 1S4S, il essaya de s'y Taire
connaître comme violoncelliste; mais il y eut
peu de succès parce que son exécution était
faible sous le rapport de l'archet. Convaincu
bientôt qu'il ne réussirait pu dans cette grande
ville a te faire une réputation comme soliste, il
chercha d'autres ressource». Doué d'adresse et
d'assurance en lui-même, il sut triompher des
difficultés, et obtint, en 1847, la place de chef
d'orchestre du TliéUre-Franeaii . Ce fut vers le
même lemps qu'il publia des airs gais et faciles
sur des sujets pris dans les fables de La Fon-
taine; quelques-unes de ces plaisanteries, par-
ticulièrement le Corbeau, la Cigale et la
Fourmi, la Laitière, elc, obtinrent un succès
populaire. Désireux de travailler pouf le llifâ-
tre,il fil, comme beaucoup d'autres musiciens,
des démarches pour se procurer un livret,
et comme beaucoup d'autres aussi , il échoua
dans ses sollicitations près des gens de lettres.
Fatigué de ces courses vaines, il imagina de de-
mander le privilège d'un théâtre pour ; jouer
des opérettes : l'avant obtenu, il ouvrit, en 1855,
les portes de son petit thétlre situé aux
Champs-Elysées, sous le litre de Théâtre des
Bouffes parisiens. Lui-même se fit le four-
nisseur de la plupart des ouvrages qu'on y
représentait. Son instruction dans l'art d'écrire
la musique était à peu près nulle; mais la na-
ture lui avait donné de l'instinct, l'intelligence
de la scène et de la pieté ; ses mélodies , plus
ou moins triviales, mais bien rhylhmées, se
trouvèrent au niveau du goût des spectateurs
qui remplissaient sa salle , et nonobstant l'ab-
sence de voix et de talent de ses acteurs, anc-
Icuus par un orchestre pitoyable, les affaires
du Tiirecteur des Bouffa parisiens prospérè-
rent. H. Oflenbach avait compris que sou théâ-
tre des Champs-Elysées n'avait de chance de
succès que pendant l'été, par le beau temps, et
que la vogue ne sa soutiendrait qu'à la condition
de transporter son spectacle dans l'intérieur de
Paris. Une occasion favorable se pré'enta bisn-
.Wt, et les Bouffes parisiens prirent possession
, du petit théâtre de Comte, galerie de Choiseut, et
I firent leur ouverture le » décembre 1855. H. Of-
| fenbach dirigea cette entreprise jusqu'en isgi,
•f et Tut le plus fécond pourvoyeur d'opérettes
jusqu'au jour où cette notice eat écrite (1861).
! Il serait trop long de donner ici la liste de toutes
j tes Muettes qui ont été jouées sou* ion nom ;
I je me contenterai de citer celles dont l'existence
a été le plus longue, à savoir : les Deux Aveu-
gles, la Pantins de Violette, le Horloge aux
lanternes, la Châtie métamorphosée en
femme, Orphie aux enfers, qui a en 400 re-
présentations a Paris, Mesdames de la Balle,
Cencvtèvedt Brabant, laChanson de Fort*-
nio, la Rose de Satnt-Ftour, le Roman co-
mique, etc., elc. Les qualité* qui oui suffi pour
donner à ces petits ouvrages de l'attrait au
public qui fréquente son théâtre ont fait croire
à M. OfTenbach qu'elles pourraient aussi lui
procurer des succès sur des scènes plus impor-
tantes et devant des spectateurs plus exigeants :
i il s'est trompé. D'abord il écrivit la musique d'un
| ballet (le Papillon) représenté à l'Opéra en 1860,
I et dans lequel la pauvreté d'idées de quelque
valeur et les défauts de l'éducation du compo-
siteur ont été mis en évidence; pois il donna à
l'Opéra -Comique une hideuse farce en trois actes
intitulée Barkouf, dont la musique était digne
de l'ignoble sujet.
OFTERDINGEN ( Henri d'), ou d'AFF-
TERD1NGEN, minnesinger ou chanteur d'amour
qui vécut vers la En du douzième siècle et au
commencement du treizième. Il parait avoir passé
sa jeunesse en Autriche et a. lacour du due Leo-
pold Vil, Comme tous les trouvères de son
temps, il fut poète et musicien. La lutte poé-
tique ouverte par le comte Herrmann de Tliu-
ringe amena Henri d'Ofterdingen au cliflteau de
Wartbourg (près d'F.isenach), où il se lia d'a-
mitié avec Wolfram d'Escbenbach, célèbre poêle
chanteur comme lui. On ne connaît jusqu'à ce
jour aucune chanson notée de sa composition.
Quelques archéologues ont considéré Henri d'Of-
lerdintteu comme auteur des chante tiiebelungen;
mais cette opinion a été controversée.
OGINSK1 (MicREvCASiaw, comte), issu
d'une illustre famille de la Uthuante, naquit en
1731. Il dut a son heureuse organisation et à
l'instruction variée qui lui avait été donnée dans
sa jeunesse, le goût des arts, qu'il cultiva avec
succès. Une fortune immense et l'indu en et qu'il
exerçait en Pologne lui avaient fait espérer qu'il
pourrait monter sur le trône électir de ce
royaume, et dans le dessein qu'il avait formé
a ce sujet, il lit le voyage de Pétersbaurg en
17fl4; mais ['impératrice, à qui son génie actif
inspirait des crainte», parvint à taire élire Sta-
nislas-Auguste. Deçà dans son espoir, Ogtnsti
ae retira dan» ses terres de Lithuanie, et s'j li-
vra exclusivement k hd penchant pour I» let-
tres et pour les arts. Ce rut alors qu'il entreprit
d'exécuter par m* seules ressources le grand
canal de Lithuanie qui établit la communica-
tion entre la mer Noire et la Baltique, el qui
porte ion nom : ce travail immense lui coûta
plus de huit millions de francs. Peintre et mu-
sicien distingué, le comte Oginski Jouait bien
de plusieurs instruments et surtout delà harpe,
qui ne lui est pas redevable delà première in-
vention de* pédales, comme on le dit dans l'ar-
ticle concernant cet Instrument au Dictionnaire
des arts et métiers de V Encyclopédie métho-
dique, car cette invention, qui remonte a 1720,
appartient à Hochbrucker, luthier de Donawerlh;
mais lea pédales de la harpe de Hochbrucker
n'étaient qu'au nombre de quatre, et le comte
Oginski fut le premier qui le porta jusqu'à sept,
en 1760. Quatre ans après, son invention fut
introduite en France par nn luthier allemand,
nommé stecht. CW pour ce service rendu a
l'art qu'Oginaki est cité dan* cette Biographie,
Devenu grand- maréchal de Lithuanie, il donna
des preuves signalées do dévouement a la cause
Je l'indépendance de sa patrie, en 1771 . Après
la malheureuse issue de* événements de cette
époque. Il fut obligé de chercher nn refnge en
pays étranger, et ses biens furent confisqués.
Il ne rentra en Pologne qu'en 1776. Le canal de
Lithuanie et la dernière crise politique avalent
porté un notable dommage à sa fortune ; cepen-
dant il lui restait encore de grandes richesses.
Il en fit un noble usage en appelant près de lui,
dans son château de gamin, nue multitude d'ar-
tistes distingués, et lea récompensant avec ma-
gnificence. Il mourut a Varsovie en 1803, a
l'âge de soixante et douie ans.
OGINSKI (Mi(siKi.-Ci.â»BAa, comte), ne-
veu du précédent, ancien grand trésorier de Li-
thuanie, et plus tard sénateur de l'empire russe,
naquit le la septembre I7C&, k Gurow, près de
"Varsovie. Dès l'Age de dix-neuf ans, il com-
mença à servir sa patrie. Successivement nonce
k la diète de Pologne, membre de la chambre des
finances, puis envoyé en Hollande et en Angle-
terre, il rentra ensuite dans son paya et com-
battit pour son indépendance. Ses biens Turent
séquestrée, et pour les recouvrer il fut obligé
d'aller les réclamer à Pitersbourg et d'accepter
la place de trésorier de la lithuanie ; mais après
que Kosclusko eut levé l'étendard de l'indépen-
dance, en 1794, il se démit de cet emploi , prit I
lea armes, et vit de nouveau ses espérances dé-
SSKI 354
eues. Obligé de fuir en pays étranger, il fut
privé détente ressource par le partage de ses
biens entre les généraux russes. Ce ne fut qu'en
1802 qu'il obtint de l'empereur Alexandre la
permission de rentrer en Pologne, après d'inu-
tiles tentatives faites k Constantlnople et k Pa-
ris pour la soustraire an Joug de la Russie. Il se
retira alors dans sa terre de Zolesié, k vingt-
cinq lieues de Wilna, où il se livra k l'étnde, k
la culture de la musique et k la rédaction de ses
mémoires. Après la paix de Tilsitt, il visita
pendant trois ans l'Italie et la France avec sa fa-
mille. L'empereur Alexandre l'avant nommé en
1810 sénateur de Russie et conseiller privé, il se
rendit à Pétersboug et y vécut jusqu'en ISIS.
Depuis 1812 il avait obtenu la permission d'al-
ler en Italie pour ; rétablir sa santé, et il avait
choisi la ville de Florence pour son séjour : il y
est mort en 1833, k l'âge de soixante-huit ans.
Le comte Oginski s'est rendu célèbre par la com-
position de polonaises dont les éditions se sont
multipliées en Allemagne, en France et en An-
gleterre. Elles sont au nombre de quatorae.
Celle qu'il a composée en 1793 est surtout re-
marquable, par l'originalité et par le caractère
de profonde sensibilité dont elle est empreinte.
Toutes c« polonaises ont été publiées séparé-
menlk Varsovie, Pélersbourg, Leipsicb, Dresde,
Londres, Paris, Milan et Florence; l'auteur en
a réuni douze eu un recueil Imprimé k Wilna,
en 1810, an profit de la maison de bienfaisance
de cette ville ; le produit de l'édition a été de
plus de 10,000 francs. On a aussi du comte
Oginski plusieurs recueils de ronunces françaises,
et italiennes, dont lea mélodies sont charmantes.
Les polonaises célèbres de cet amateur ont fait
Imaginer un conte devenu en quelque sorte po-
pulaire, bien qu'aucune circonstance de sa vie
n'en ait fourni le prétexte. On a supposé que la
fameuse polonaise de 1793 avait été composée
par Oginski pour une femme dont il était amou-
reux; mais qne, n'ayant pu toucher son cœur,
il s'était ûlé ta vie. Plusieurs éditions de cette
polonaise, faites k Paris, pendant qne le comte
Oginski vivait k Florence, sont accompagnées
d'une estampe lithographiée ou l'on voit un Jeune
homme qui se tue d'un coup de pistolet, avec
cette légende : Oginski, désespéré de noir son
amour payé d'indifférence, te donne la mort
tandis qu'on exécute une polonaise qu'il
avait composée pour son ingrate maîtresse,
qui la dansait aveesan. rival. Les éditeurs <Tu
journal de musique anglais The Barmonicon
ont reproduit en 1824 la polonaise nt la légende.
On a publié : JaTemolre) de Michel Oginski sur
la Pologne et les Polonais , depuis 1788 ;us-
23.
0GINSK1 — OHMAKIÎ
ftt'(il0^iKielSlâ;Paris,18î6-i8î;,4T0l.m-8".
L'auteur de l'article Ogintkt, du Leiiqna uni-
versel de musique publié pir Schilling, a at-
tribué à Michel Casimir tes polonaises de sou
OGLIN (F.rhubd), imprlmi'ur àAugsbourg,
dan» In premières années du seiiième tiède, pa-
rait être le premier qui imprima en Allemagne de
la nautique avec des caractères grives en cuivre ,
ainsi qu'on le Toit dam un recueil d'ode» et
d'hymnes eu vingt-deux mesures différentes de
Teri latius, prises dans Horace et complétées
par un certain Conrad Celte*. La musique, h
quatre voix, est composée par Pierre TYitonlna,
dont le nom allemand était peut être Oliven-
baum. L'outrage a été publié sous ce titre :
Melopolx tive HarmonUe TetracenUcx su-
per XXII gênera carmtnvm heroicorum,
Igrieorum et ecclesiasUcorum Hymnorum,
fer Petrum Trtttmlum et allas dodos soda-
litalis lltterarlx nostrx musical secundvm
naturat et iempora sgllabarum et pedum
compositsc et régalait, duetu Chunradt Cel-
tlt fœliciter imprettœ. Les quatre parties sont
imprimées eu regard, le ténor et le sdprano sur
une page et le contralto arec la basse sur l'autre.
A la tin du volume on trouve cette souscription :
ImpressumAugvsta VindeUcorum, ingenioet
induslria Erhardi Oglin, expenslt Joannis
RimattatiatdeCatmaet Orinaen. Puis Tiennent
quatre vert adressés à l'imprimeur, avec l'ins-
cription Ad Erhardum Oglin imprcsiorem :
L'impression de ce rarissime volume a été
terminée au mois d'août! 607, comme le prouvent
ces mots du dernier feuillet : Impretsvm atmo
sesquimillesimo et VII augutti. Je possède un
exemplaire de cette rareté bibliographique. Un
deuxième tirage du même ouvrage porte, à I* Un
du volume : Denvo tmpreue per Erkardum
Oglin Augvstx 1 507, 13 auoiufJ. Aucun biblio-
graphe n'en avait (kit mention avant qu'un certain
M. Chrlstmann l'eût signalé par une notice in-
sir Le dans la Correspondance musicale de Spire
(ann. 1790, n° 5, p. 33 et auiv.J. Scbmld en a
donné uns très-bonne description avec le fac-si-
milé du frontispice iOttatiano det Petrvcet,
p. 158-160]. On peut voir à l'article Bild , de
cette édition de la Biographie universelle det '
mwttcieni, la description d'un traité de musique
imprimé par Erhard Oglinen IMS.
OHLHORST (Jean-Cubéticn), acteur et '
ro m positeur allemand, né dans le pays de Bruns-
wick en 17S3, monta sur la scène & l'Sge de
vingt ans, et s'attaclia à la troupe deTillv qui
donnait des représentations dans le Mecklem-
bourg. D'abord chanteur, pnii chef d'orchestre
de cette compagnie dramatique, il écrivit pour
elle la musique de plusieurs petits opéras, parmi
lesquels on cite : r Adelstan et Rosette. —
1* Dai Jahrfett (la Fête anniversaire ). —
3* Me Zlgemer (les Bohémiens). Eu 17M,
Ohlhorst lut engagé* au thé! Ire de Kcsnigaherg;
il y resla jusque dans les premières années du
siècle présent. Puis il voyagea eu Hongrie, en
Russie et en Pologne. On croit qu'il est mort
dans ce dernier pays en t>ll.
OHMANN (Artoihc-Louis-Hekki), chan-
teur allemand, naquit I Hambourg le 13 février
1775, San père j était directeur de la chapelle
delà légation française et professeur de musique.
D'abord employé comme violoniste au théâtre
de Hambourg, il quitta cette position, en 1705,
pour celle de chef d'orchestre du théâtre de Rê-
vai, où, pour satisfaire aui invitations de ses
amis, 11 s'essaya sur la scène et obtint des suc-
cès. En 1797, Kotzebue le St entrer au théâtre
de la cour de Vienne. Deux ans après il accepta
un engagement avantageux à Breslau j en qualité
de basse chantante : bientôt il y devint l'ac-
teur favori du public. En 180Î, il SI un voyage
en Russie pour y voir ses parents, qui s'y étaient
établis depuis plusieurs années. Engagé à Riga
pour dôme représentations, il y lut ai bien ac-
cueilli du public, que 1» direction lui fit un
engagement durable. Il s'y maria, en 1801, avec
la fille du maître de ballets de Dresde, Sophie-
Romano Kocb, actrice aimée du public. La clô-
ture du théâtre de Riga, en IS09, lui fit accepter
un emploi an théâtre noble de Reval, nouvelle-
ment érigé. Sa femme mourut dans celle ville.
Depuis 1120 jusqu'en «M, Il remplit les fonc-
tions de chef d'orchestre du nouveau théâtre de
Riga, sous la direction de son frère, et j prit
plus tard l'emploi de violoncelliste. La place de
directeur de musique des églises de la ville de
Riga lui ayant été offerte en 183B, il l'accepta
et en remplit les devoirs avec xèle jusqu'à sa
mort, arrivée le 30 septembre 1833, des suites
d'une maladie de poitrine. Habile sur plusieurs
instrumenta, Ohmann se distingua comme chan-
teur et se fit connaître avantageusement par la
composition de trois opéras de Kotiehne iutilu-
lés : 1" La Princesse de Caeambo ; — V La
Châtie princière; — 3* Le Cosaque et le Vo-
lontaire. Ces trots ouvrages ont été représentée
avec succès sur les Mientres de Riga, Revel et
OHNEWÀLD — OKEGBEH
357
OHNEWALD (....), compositeur de mu-
sique d'église, né en Bohême, et sur qui tous les
biographes allemand» gardent le silence, parait
avoir vécu dans te» dernier» temps en Bavière,
«t peut-être i Augsboora;. Ses ouvragée publiés
«eut : Ântiphonx Marianx quatuor voclbus,
1 viol., viola et organo i.2 /!. ssu ctarinetii*,
aconi. et violoncello ad libitum), op. 1, Augs-
bourg, Lotter, — 1° Hymni vespertlnt de om-
nibus fettit h vocibus, iviol., viola, organo
et violons (3 fl, ieu clarinette, î eornlbiu,
2 clarinis el tympanls ad llb.), op. î, ibid. —
3° Te Deum laudamus et Yeni Creator à
4 voix, orchestre el argue, op. 3, ibid. —
4° 14 Pangc lingua à 4 voix, orchestre et orgue,
op. +, ibid.
OKEGHEM (Jean) (i), ut "
belges les plus illustre* du qtu'niième siècle,
proclamé la lumière de l'art pai
raina comme par les écrivains de> siècles posté-
rieur» ; cependant aucun renseignement n'est
fourni par eux sur le* circonstances de sa vie, et
les éléments de sa biographie étaient complète-
ment inconnu* lorsqu'un hasard heureu» me
mit, en 1831, sur la voie des découverte* de do-
cuments authentiques a l'aide desquels il est
possible d'en saisir quelques faits principaux.
Grâce à l'obligeance et aux recherches persévé-
rantes de M. le chevalier de Burbure, d'antres
indications importantes sont venues s'ajouter a
icdksque j'avais recueillies.
Dans la première édition de ta Biographie
universelle des Musiciens, j'ai conjecturé que
Jean Okeghem naquit a Bsvay, basant mon hy-
.potlièse sur un passage placé à la suite des Il-
lustrations de France de Jean Lemalre, poète
el historien, surnommé de Belges, parce qu'il
était né dans cette ville de Bavay, en latin Bel-
gtum. Dana son Épitre à Maislre François Le-
rouge, datée de Blois 1511, Lemsire s'exprime
ainsi : * En la lin de mon troisième livre des
NbMka*
uikelcn est écrit tkualulm par 01a-
•k), cette arUioerapbe
BÉwkta.,Hurnc7. Pot
Daewoo. Fins aerll
Ottàtm feu M Practka aufica ,
cl o'eil ilml que ri
drt, wilphlIeg^T
T. F.ber, Hej-
k. alteratlaat
IkrBKeui, la plut rld
un-OD trame feu le
Mémoire de Liierm
lilbllotntqoj de Boursoine. car 11 i eu ippekt OettrgaH.
monde ectle aioaraoJiH inti«r-
nlii Us i/urtcum, le diiata que le se h
tu la paetlei
de Cittln. se plnto
Crtiim , eoneie o
le Terra tout
•M ta i^rirt a M . rttu, HntUur du Vf
ir eMIowt partiealarUdi de rhlitolre ni»
'lolQM yV. Hrcur U rnctclDtddltw btiç-, p.
• Illustrations de France, j'ai bien voulu, h
• la requesle et persuasion d'aucuns mes boni
■ amys, adiousler les œuvres dessus esentes, et
• meemement les communiquer a la chose pu-
■ bliqne de France et de Bretagne, afin de leur
■ monsfrer par espèciaulte comment la Icngue
■ gallicane s'esl enrichie et exaltée par les œu-
■ vres de monsieur le trésorier du boys de Vin-
• cannes, maistre Guillaume Crétin, (oui ainsi
■ comme la musique fut ennoblie par mon-
• sieur le trésorier de Sainct- Martin, de
« Tours, Okeghem mon voisin et de nostre
• metme nation. • Or, Bavay, aujourd'hui ville
de France (Nord J, Taisait su quinzième siècle
partie des Pays-Bas et des possessions de* ducs
de Bourgogne; sa population éuit wallonne, el
j'en concluais qu'Okegliem était Wallon comme
Jean Ornai re, et, par une induction peut-être
forcée, je supposais qu'il était né à Bavay.
Sur des renseignements Tournis par les comp-
tes de la ville de Termonde (Flandre orientale},
M. de Burbure, après avoir constaté l'existence
dans cette ville d'un certain Guillaume Van
Okeghem, en 1381, de Charles Fan Okeghem,
en 1398, de Catherine Van Okeghem, fille d*
Jean, depuis 1.195 jusqu'en 1410 (voy. note ï),
ajoute ; • La famille Van Olteglietn était donc
' fixée a Termonde a l'époque probable de ta
"naissance du célèbre compositeur. On peut
• présumer que celui-ci est le peu'1-flls ou le
■ petit 'neveu de Jean: ta similitude des prénoms
■ donne même beaucoup de force fc celte con-
• jecture. » J'avoue qu'il me reste des doutes
sur ta parenté du grand musicien qui est l'objet
de cette notice avec la fa mil le Van Okegheni :
ces doutes naissent de te qu'il n'est appelé Van
Okeghem par aucun de ses contemporains, mail
simplement Okeghem; il en est ainsi de tous
les manuscrits de>>on époque onse trouvent ses
ouvrages, de toutes les collections des premières
années du setxième siècle qui contiennent quel-
qu'une de ses pièces, et même de* documenta
authentiques des archives de l'église où il pa-
rait avoir reçu son éducation et oit il Tut chan-
tre dn chœur, ainsi qu'on le verra tout à l'heure.
Par une Interprétation trop absolue du pas-
sage de Jean Lemaire rapporté plus baul, J'a-
(I) Kp ISS1, Oolllaume Vin OIjkikiu ireoli un jure-
ment de II eaeallui de aron. ponr noir lirre aille ptlnt
J l'amreds Philippe le HanU.eampeauiu lu muxidrTcr-
monde. — Lharlet Van Ottrttieui rtt, en tan, tu nombre
i Drpuit iiïtlu.quVn lise. Catherine Vin Otcsjhsta. fllle
v Google
858 • OKE(
Tais cru pouvoir placer la date de la naissance
d'Okeghem vers 1440, dans mon Mémoire sur
les musicien! néerlandais {Amsterdam, J. Hui-
ler, 1819, in-4°, p. là], en sorte que ce matlre
aurait été âgé d'environ soisan le -douze ans en
1511, quand ce passage fat écrit; mais une dé-
couverte que Je fis trois ans plus tard, dan a un
manuscrit de la Bibliothèque impériale de Paris
(F, âio du supplément), me démontra que celte
date devait tire reculée d'an moins dix ans. J'ai
consigné le tait dont il s'agit dans mes Recher-
ches sur la musique des rois de Fronce et
de quelques princes, depuis Philippe le Bel
jusqu'à la fin du règne de Louis XIV {Revue
musicale, tome XII, p. 134) . Ce renseignement
est fourni par un Compte des officiers de la
maison de Charles VII qui ont eu de* robes
et des chaperons faitz de drap noir pour les
obsèques et funérailles du corps du feu rot/
Van 1481. On y trouve ce qui suit : «Chapelle.
< Les XVI chapelains de la chapelle dudit sei-
« gneur qui ont eu dix-huit robes longues et au-
* tant de chaperons, les quatre premiers à 3
• escus l'aulne, et les autres a 3 escus l'aulne :
> Johannes Okeghem, premier, elc. » On voit,
disais-je, dans le travail qui vient d'être cilé,
ainsi que dans la première édition de celte Bio-
graphie, on voit qu'Okegliem était déjà premier
chantre ou chapelain de Charles VII en 1481;
or, il n'est pa= vraisemblable nu 'il soit parvenu
à ce poste distingué avant l'âge de trente ans,
d'où il suit qu'il serait né vert 1430. D'antre
part, le passage de Jean Lemalre, par lequel
on voit qu'Okegliem était trésorier de Saint-
Martin de Tours, me paraissait indiquer d'nne
manière certaine qu'il vivait encore en 1512, et
qu'il était alors âgé de qnatre- vingt-un ou qua-
tre-vingt-deux ans. La date de 1430, qui me pa-
raissait la plus vraisemblable, a été depuis lors
adoptée dans la plupart des dictionnaires bio-
graphiques. M. de Burbure s'y rallie aussi; tou-
tefois, un renseignement important pour la bio-
graphie du célèbre musicien, lequel a été dé-
couvert dans les archives de la collégiale d'An-
vers par mon honorable ami, me parait renverser
ma conjecture et taire remonter plus hant l'é-
poque de sa naissance. En effet, dans les comp-
tes des chapelains de celte église, qui commen-
cent à Noèï 1443 et sont clos a la même épo-
que, en 1444, on voit figurer cet artiste parmi
les chanteur* dn coté gauche du chœur (1), et
son nom s'y présente sous les formes suivantes :
Okeghem, Oqeghem,Oqegham,DeOkeghem,et
Ockeghem,Le» chantres étaient alors ranges dans
le chœur des églises par ordre d'ancienneté, en
sorte que le pins ancien était le plus rapproché
de l'autel : Okeghem est l'avant- dernier dans la
liste des chantres du coté gauche. Après la Noèl
de l'année 1444, Il disparaît des comptes et
conaéquemment de l'église.
Admettant la date de 1*30 pour celle de la
naissance d'Okeghem , M. de Burbure pente
qu'il a été admis comme enfant de choeur à l'é-
glise d'Anvers vers Tige de huit ans, et, comme
tel, a été instruit et entretenu a la maîtrise;
que l'époque de la mue de sa vois étant arrivée
à l'ige de treize ans, il a dû en sortir, et que
le chapitre, par intérêt pour aa position, l'a au-
torisé à figurer parmi les chanteurs et à participer
à la distribution des deniers pour les offices. II
n'y a pas de motifs sérieux pour ne pas admet-
tre les conjectures de M. de Burbure, car elles
ont pour base les documents authentiques des
archives de l'église d'Anvers; maia il est hors
de doute que l'éducation musicale dn grand
musicien qui est le sujet de cette notice n'a pu
être complète à l'âge de quatone ans, car cinq
ou si* années n'étaient pas suffisantes, à l'épo-
que où il vécut, pour former un chanteur excel-
lent et un contrepoin liste habile. La solution
d'une multitude de cas embarraaaants et diffi-
ciles, dans le système monstrueux de la nota-
tion des quatorzième et quinzième siècles, ne
pouvait se faire qu'a l'aide d'une longue pratique
et d'nne expérience consommée ; caries maîtres
tes plus savants s'y trompaient encore, ainsi
qu'on le voit avec évidence dans les écrits de
Tinctorit, de Gafori, d'Aaron et de plusieurs an-
tres théoriciens anciens. Quand les longues études
sur ces difficultés étaient terminées, les maîtres
faisaient aborder celles du contrepoint h leurs
élèves; et lorsque ceux-ci étaient parvenus a
écrire avec correction à trois, quatre on cinq
parties par nue sorte de tablature qui servait à
faire la partition, on les exerçait a traduire cha-
que partie, écrite originairement par celle no-
tation simple , en notation proportionnelle en
une infinité de combinaisons ardues. Celui qni
Imaginait, dans sa traduction, les énigmes les-
plus difficiles élait considéré comme le musi-
cien le plus habile. Nul doute qu'A sa sortie de
la collégiale d'Anvers, Okeghem n'ait eu pour
but de chercher le maître qui pouvait complé-
ter son instruction. Il l'aurait trouvé dans cette
même église si Barbireau (voijr.z ce nom) eût
occupé alors la place de matlre des enfants de
choeur ; mais ce savant musicien ne le devint
qu'en 1448. On ne saurait rien concernant !'é~
cola où Okeghem a puisé son savoir en musique,
ai un passage dn Traité de contrepoint de Tinc-
toris ne nom fournissait une indication a ce su-
jet J'ai rapporté ee passage dana mon Mémoire
aur laa musiciens néerlandais, mais la rareté
da ce livre m'engage a le répéter ici ; ■ Ce que
« je ne puis asseï admirer, c'est qu'en remon-
> tant à une date de quarante ans, on ne
■ trouve aucune composition que les savants jn-
■ sent digne d'être entendue (1). Mais depuis ce
n temps, sana parler d'une multitude de chanteurs
. qni exécutent avec toutes sortes d'agréments,
■ je ne sais si c'est l'effet d'une influence céleste
i ou celai d'une application infatigable, on s
■ tu tout à coup fleurir une infinité de'compo-
■ siteun, tels que Jean Okeghem, J. Régis, Ant.
■ BufEois, FlrininCaron, Guillaume Faugnes,
< qui tons se glorifient d'avoir eu pour maîtres
■ en cet art divin J. Dunslaple, Gilles fiinchoia
■ et Guillaume Dota;, lesquels sont morts de-
■ puis peu (S). » Okegliem a donc en pour maî-
tre on Dunstaple, ou Dufij, ou enfin BincLois ;
il ne s'agit que de découvrir celui de ces trois
maîtres qoi a dirigé ses études, ce qni ne sera
pas difficile ai nous remarquons : I" qu'Oke-
ghem n'a pu naîtra avant U», et que Rufaj,
étant mort en 1*35, il n'a pu en faire sonélève.—
2* Que Dunstaple, Anglais de naissance, paraît
«voir vécu dans son pays, qu'il y est mort et a
été inhumé dans [église de Saint-Élienne, a
Walbroocà. On peut donc affirmer qu'Okeghem,
pauvre cliantre sorti depuis peu d'années de la
maîtrise do la collégiale d'Anvers, n'a pas été
chercher l'instruction musicale en Angleterre
dans un temps où les relations d'outre-mer
étaient difficiles. — 3- Qu'en 1444 Philippe le
Bon tenait sa cour à Bruges, qu'il y resta plu-
sieurs années, et que Binchois, chantre de la cha-
pelle de ce prince, y Waait sa résidence. Tout
porte donc a croire que c'est de ce maître
qu'Okeghem reçut l'instruction supérieure dans
tontes les parties de la musique, et en particu-
lier dana la science do contrepoint.
Après que les études d'Okegbem eurent été
(il il t i loi dm erreur de Tlnetorti, «r Uéntmi
en i»i, et Dnhr Iwfe» ee Boml brilHH de]» Siu ]■
chapelle eonuacale près de eeni m lapwiMBt.
{SI Hem», «me m ■ idalnrl neqKO, qolpolaai eon-
potliDia, du dlràiau qwdnelou «stit, «nos malin
4lgmuni»ieniSimeiHUnitluf. Me ter» lemoeiUli, ut
ebata , Hcto u tlrtote «ujuidam S"UIHs lato*" ■=
rdnmW IMldUt nerelutiesl», InSulll Sortnl coœ-
H Juanee OtegMat, Jaaaaas Beats, IMbo-
35» ■
la direction de Binclioia, c'est-i-
1448 ou 1449, nous voyons un espace -
de douzeou traite ansjusqu'en 1461, où Okeghem
premier chapelain du roi de France
Charles VIL 11 est a remarquer que non n'in-
dique, dans le manuscrit de la Bibliothèque
impériale de Paris, auquel nous sommes redeva-
bles de la connaissance de ce fait, en quelle
année le célèbre artiste belge eut ra au service de ce
prince ; car depuis le Rdle des povres officier*
et serviteurs du feu rog Charles VIfalet le Si
octobre 1412, jusqu'à la mort de Charles VII,
eu 1461, ce manuscrit ne contient aucun compte
de l'état de la maison royale : ce qui ne doit
pu étonner, ai l'on se rappelle la triste situation
de la France sous un règne rempli d'agitations
et de vicisaHudes si déplorables, qu'après la ba-
taille de Verneuil (1434), les Anglais, maîtres
de la plus grande partie du royauue, appelaient
par dérision Charles VU ie rot de Bourges, parce
qu'il ne lui restait guère que rette ville et son
territoire. Ce ne [ut qu'après la trêve de 1444, et
surtout après la conquête de la Normandie sur
les Anglais, achevée seulement en 1450, que la
France respira, que la royauté reprit par degrés -
sa splendeur, et que Tordre se rétablit dans les
finances. Il est donc vraisemblable que ce lut
dans ['intervalle de 1450 a 1460 qn'Okëghem
entra dans la chapelle du ml de France et que
ce fut d'abord comme simple diantre; car h
celle époque l'ancienneté des services était
comptée pour quelque chose, et quelle que fat
l'habileté d'un musicien, il n'arrivait pas tout
d'abord au poste le plus élevé.
D'aaaea grandes difficulté» se présentent en ce
qui concerne la position. d'Okegheni après l'an-
née 1401. On sait que Louis XI succéda à son
père Charles Vil le !3 juillet de celle année :
or, deux comptes de l'état de la chapelle royale
semblent démontrer que l'illustre musicien ne
fut pas au service de ce prince. Le premier
compte des gages des officiers de la maison
du roy Loys XI"", dressé par Jacques le
Camus, commis au payement de ces gages,
depuis le mois de janvier 1461 jusqu'au mois
de septembre 1404, prouve que toute lachapelle
avait été changée et réduite depuis l'avènement
an troue du nouveau roi; qu'il n'y restait pi os-
un seul des chantres 5 déchant de la chapelle de
Charles VU, et que le premier chapelain se
nommait Gallois Gourdin ( 1). Un second compte,
dressé en 1466 par Pierre Jobert, receveur gé-
néral des finances, n'indique pas davantage
;ij MuF. 110 du uippMaieot de li BWIlMMqH \mri
860 OKEl
qu'Okeghem ait été attaché & I* chapelle de
Louis XI; enfin, un troisième compte, qui
comprend les dépenses depuis le i« octobre
1430 jusqu'au 30 septembre 1483, ne bit pu
mention d'Okegliem {>}• Cependant l'ouvrage de
Tinctoris qui a pour titre : Liber de natwa et
frogrietaie tonorum, et qui est daté du S no-
vembre 1476, esl dédié, dan* le prologue, a Jean
Okeghem, premier chapelain du roi trèa-chré-
tien des Français Louis XI, et a maître Antoine
Busnois , chantre du très-Illustre duc de Bour-
gogne (1). Un autre document, non moins inté-
ressant, noua apprend que le 15 août 148* un
banquet fut donné au seigneur trésorier de
Tour* H. (maître) Jean Okeghem, premier
.chapelain du roi de France , musicien excellent,
et aux aietti, parla chapelle de l'église Saint-Donat
de Bruges (3). Il résulte de la mention authen-
tique de celte circonstance, tirée des actes du
chapitre de Saint-Donat, qu'en 1484 Okeghem
réunissait en aa personne les dignités de tré-
sorier de Sain l-Hartin de luira et de premier cha-
pelain du roi de France. Suivant les comptes
du chapitre de Saint-Martin de Tours, que j'af
consultés aux archives de l'empire, k Paris, les
fonctions de trésorier étaient remplies par un cha-
noine de cette cathédrale. Tout porte donc à
croire que le roi disposait a son gré du camoni-
cat auquel ce titre était attaché, et que Louis XI
le donna k son premier chapelain k titre de
prébende ou bénéfice. Mais la position de tréso-
rier obligeant le bénéllcié k résidence, il se peut
que le chantre Gallois Gourdin, mentionné dans
le* comptes de la chapelle royale comme
mler, ait été simplement suppléant d'Okegbem,
puisque celui-ci avait conservé son titre de pre-
mier chapelain. Le château de Plessia-lei-Tours,
résidence habituelle de Louis XI, était d'ailleurs
si voisin du chef lieu de la Touraioe, que le
célèbre maître pouvait remplir se* fonctions près
du roi dans de certaines solennités. Celte <
jecture parait d'ailleurs confirmée par le voyage
qneuten Flandre, dans l'été de 14S4, Okeghem
avec ses chantres ( avec le* siens, cwn tui '"
M Usa F.
risk it
(lJPrwui
le document du chapitra de Saint-Donat de
Bruges). Le désir de revoir sa patrie, que de-
vait éprouver ce maître, comme tout nomme
de bien, put être réalisé alors, parce que les fian-
çailles de Marguerite d'Autriche avec le dauphin,
qui plus lard régna sons le nom de Char-
Us VIII, Tenaient de mettre un terme au*
longue* guerres des Français et des Flamand* ,
k la suite du traité d'Arras ( 3 décembre
1483).
Suivant le passage du livre de Jean Lemaire,
cité précédêment, Okeghem aurait encore occupé)
la position de trésorier de Saint-Martin de Tours
en 1512; mais de nouveaux documents au-
thentiques que j'ai trouves aux Archives de
l'Empire, k Paris, m'ont démontré qu'il s'était
démis de* fonctions de cette place avant 1499,
vrai semblable ment a came de son grand Age.
La première pièce est un compte' de dépenses de
la maison de Louis XIl(r.° K, 318} où l'on voit
qu'un chantre et organiste de la chapelle dn
roi, nommé Srrart, était, en UW, trésorier de
Saint-Martin de Tours, et que ses appointements,
comme organiste du roi, fiaient de 310 livrée
tournois. Par un autre compte pour l'année 1491
(n> K, 306), le même Srran est chantre et
joueur d'orgue de la chapelle rojale, mais il
n'a pas le titra de trésorier de Saint-Martin de
Tours. Ce fut donc enlra les année» 1491 et I4M
qu'Okeghem se démit deses fonctions. Toutefois,
il est possible qu'il ait conservé son titra comme
trésorier honoraire. Dana nn poème sur la mort
d'Okeghem, dont il sera parlé plus loin, l'auteur,
qui fut contemporain de la vieillesse de ce maître,
s'exprime ainsi ;
Les trois rois qu'Okeghem avait servi* étaient
Charles VII, Louis XI tt Charte* VIII; or
Louis XII, ayant succédé k ce dernier monarque
le 7 avril 1498, H est évident que c'est alors qu'il
a dû cesser d'être le premier chantre et cliapé-
lain de la chapelle royale, car s'il était resté est
charge après celle date, ce ne serait pas trou
rois qui! aurait servis, mais quatre. C'est aussi
sans aucun doute k cette époque qu'il s'est démis
de ses Tondions de trésorier de Saint-Hartin de
Tours, et que le chantre et organiste Errara est
devenu son successeur dans celle dignité. Il con-
tinua sans doute k vivra en repos dans la même
{■) Djm la ttile lmprlice 11 J 1 h EU : OClS a't ilic-jh
)uiiB«jbï Google
tille jusqu'il son dernier jour, car ou trouve dans
le mené poirae cas deux vers :
• Sdtnran de Tours et poipie. regretta
■ Lcliuj qu'on dotbt plu» pUlndre que m dja. »
Par ut manière dont «'exprime Jean Lenuure,
Okegliem vivait encore eu 1SI1, et devait èlre
alors âgé d'environ quatre-vingt-sept ou quatre-
vingt-huit «os. La date précise Je sa mort est in-
connue : Kiesevretler la !ixe a l'année 1513 (1);
mais aucun document ne justifie sa supposition.
A l'occasion de la mort ci 'Okegliem, le poète
Guillaume Crétin a composé une pièce de plus
de quatre cents vers intitulée : Déploralion de
Crétin sur te trépas de feu Okergan (3), tré-
sorier de Sainct-Marttn de Tour*. Elle se
trouve dans le volume de ses poésie* imprimé
en 1617, après la mort de l'auteur (3). Il est hors
de doute que c'est dans ce poème que Laaerna a
prit le nom A'Okergan, «Itération singulière du
nom A'Okeghem, faite par un homme qui vécut
dans le même temps que ce savant musicien (*.).
Personnifiant ta musique, Crétin imagine une
fiction par laquelle les plus célébrée chantres et
compositeur du quinzième siècle sont convoques
pour rendra hommage a la mémoire de l'illustre
Hl U potle Creun, si plutôt Cnutlit, dont te nom
véritable «Ult IMaU, (t qoi naquit, «Ion quelque»
MDfTipt». à Parti, lulvibt d'unlra 4 Ljoo, du ntne
1 Filais*, iteut uu le* regaea as Cwrlet VIII. de
Loula ï II et de Franpoli l*r. M était huI tsailelea, car
— "e de »to-
maître. Dans l'obligation où je suis de borner
l'étendue des citations, je choisis ce passage:
• LS du Fit (Diiftijl le bon homme inrilnl,
• Copte, KegU, Gillujone et Coattaxl.
CM AefHlni par le dlel deffuncl
Ce passage révèle les non
steieus du quinzième ou du commencement du
seiiième siècle qui n'ont pas été connus jusqu'à
ce jour et dont il ne reste vraisemblablement au-
cune composition ; ces artistes sont Fede, Lan-
noy, Copia, Gitleijoye et Constant. A l'égard
de Pajoufa, c'est, selon toute probabilité, le nom
de Jotqvin altéré par des fautes d'impression. On
voit aussi dans ces vers les litres de plusieurs mes-
ses J'Olteguem qui n'ont pas été citées ailleurs, a
savoir, les messes My my, 4u travail rots, et la
messe de Requiem. Quant a la messe Cujttsvit
tout, c'est la même qui se trouve sous le litre ad
omnem (onum dans le recueil de Nuremberg pu-
blié en 1538. C'est aussi sous ca tilre que Gla-
réan en donne le premier Kyrie et le Bénédictin
,(l>odecach., p. 455). Kiesenetter, ne compre-
nant rien au tour de force du coninositeur, a
mis ce Kyrie en partition, sans voir que le
eantut est du troisième ton du plain-cbant, le
ténor, du second ton, et conséquemment que
■ le bémol du il est sous-entendu, et qu'il en est
de même de VAltitonatu ou Contralenpr, et de
la boue, qui sonl du premier ton (vojei Ge-
tckiclitcdereuropieitch-abendtxndixkenoder
wurer heatigen Muslk, n° 8 des exemples de
musique).
Dans ce même poème se trouvent ces vers
. dont les cinq premiers ont été mis en musique
par Guillaume Crespel, sous le titre de Lamen-
tation sur la mort de Jean Okeghem :
AertcoUa, vrrboDBrt. Priori».
,gle
De tous les maîtres qui s'illustrèrent dans la
seconde moitié du quinzième siècle, Okeghem
est celui qui, exerça la plus grande influence sur
je periectionneraenl de l'art par son enseigne-
ment. Les plu* célèbres musiciens de celle
époque et du commencement du seizième siècle
furent ses élèves: leuis noms nous ont été transmis
par deux complaintes sur la mort du maître, dont
la première a été mise en musique a cinq voix
par JuaquinDeprès.et l'autre par Crespel: celle-
ci, comme on vient de le voir, est tirée du poème
de Crétin. Dans celle de Joequin on trouve ces
. Et plorc
rural, Pic rr*on. Cor.pirt,
>n père (i).
Dans les vers de Crétin, la lisle de ces habiles
artistes est plus nombreuse, car on y trouve de
plus Agricola, Verbonnet, Priera et Gaspard.
Des bult musiciens nommés dans ces piè-
ces, cinq sont Flamands et Wallons, à savoir
Alexandre Agricola, Priori», Gaspard Van
Veerbeke, Antoine Brumel et Josquin Des-
près ou Des Près (vof. ces noms) ; et deux,
Compère «t Pierchon , ou Pierre de Larve,
sont Picards ; à l'égard de Verbonnet, le moins
célèbre de tous, sa pairie est jusqu'à ce moment
inconnue. Les sept autres, leurs prédécesseurs,
Jacques Sbrechl, Dusnois et Jean Tinctoris , sont
les grandes illustrations musicales de leur époque.
Leurs œuvres remplissent les manuscrits du
quinzième siècle, et toutes les collections impri-
mées da la première moitié du seizième; enfin,
Le cinquième lier
nunt u x
ictan*»
Ufli Ht
pflrtM. Imprime
T,lmm
lut, Wtf.liUl
u en partition dim
cl l'i
IMIgem.
coeatcar* i*r «u
m, t.
publia Mo
u., dm.
lei «empta de b
de MU Ml
■olre Mo
Ioidu.I-
ils fondent des écoles dans tonles les contréesde
l'Europe et sont tes guides et les modèles de leurs
contemporains aussi que de leurs successeurs im-
médiats.
L'importance des travaux d'Okeghem et les
perfectionnements qu'il a introduits dans l'art
d'écrire les contrepoints conditionnel s, sont cons-
tatés par les éloges que lui accordent Glaréan ,
HermannFink.SélwIdHeyden, Tintons, Gafori,
Wilplilingseder, Grégoire Faner, ainsi que par
ce qui est parvenu de ses autres jusqu'à nous.
Si l'on compare ce qui nous reste de ses com-
positions avec les ouvrages de ses prédécesseur*
immédiats, particulièrement avec les productions
de Du&y, on voit qu'il possédait bien mieux que
ce maître l'art de placer les parties dasts leurs
limites naturelles, d'éviter les croisements des
voix et de remplir l'harmonie. Glaréan lui ac-
corda d'ailleurs le mérite d'avoir inventé la facture
des canons, dont on trouve le» premiers rudi-
ments dans les œuvres ries musiciens qni écri-
virent h la lin du quatorzième siècle, oudu moins
d'en avoir perfectionné les formes. • Josquin
(dit Glaréan ) aimait à dédatire plusieurs parties
■ d'une seule, en quoi il a eu beaucoup dïmils-
■ tenrs; mais avant lui Okeghem se distingua
■ dans cet exercice (1). ■ Le morceau rapporté
ensuite par le même écrivain (In Dodeeach.,
p. 4M), et par Sebald Heyden (De arte eanendi,
p. 39), comme exemple de l'habileté d'Okeghem
dans cette partie de l'art, est en effet fort remar-
quable pour le temps où il a été écrit : c'est nn
canon à trois voix, où l'harmonie a de la pléni-
tude et de la correction, et dans lequel les parties
chantent d'une manière naturelle. Mais on Ju-
gerait bien mal de la valeur de ce morceau ai
l'on ne consultait que les traductions en parti-
tion qu'on en trouve dans les Histoire* de la
musique de Mawklns, de Bnrney, de ForeeJ, et
à la suite du Mémoire da Kiesewetler sur les mu-
siciens néerlandais, car cette résolution du canna
énigmalique d'Okeghem est absolument fausse.
Ambroise Wilplilingseder , canlor de l'école de
Saint-Sébald de Nuremberg, vers le milieu du
seizième siècle, a reproduit ce même canon dans
un traité élémentaire de musique qu'il a publié
sous ce titre : Erotemata miuieet practictt
continent ta prxcipuus ejus artis prxeeth
Houes (Nuremberg, 1563, in-8°). La résolution
qu'il en donne (p. 5S-B1J renverse l'ordre des
parties établi par le compositeur, et en fait un
(Il AnuTlt Jodocui t
ne dînent ICIar. Omf«oc*.
v Google
tenon à U quinte inférieure au lira de le résoudre
£ la quarte supérieure, suivant l'indication de
Glaréan. (Fuga trlutn vocam in epldiates-
saron post perfechtm tempw), et d'après l'ex-
plication plus explicite encore donnée par Gré-
goire Fatal-, dix ans auparavant, dans aes Ero-
leniata mvsices practtcx (p. 151). « Fugue k
• trois partiel (dit cet écrivain) dont lea deux
• premières sont en citant mol (mode mineur),
■ et la dernière en «liant dur (mode majeur).
• La seconde partie entre a la quarte supérieure
HEM 363
• après un tempe parlait ; la troisième commence
« a la septième mineure supérieure après dtm
• temps (1). > La mauvaise résolution de Wil-
plilingaeder a été donnée en partition par Haw-
kins dans son Histoire générale de la musique
{T. II, p. 471), puis copiée par Burney [a General
History of Jftufc , T. II, p. 47S), par Forkel
(AUgem. Gewhichte dtr Mutik, t. II, p. MO),
et par Kiesewciler. Elle est remplie de mau-
vaises succession» , et partout où il doit y avoir
des quintes, on y trouve des quartes.
r " J *
^
i ■""*"' IT
o ■ g=
J'ai donné la véritable résolution de cet inté- I comme science systématique (Parie, 18ilT.
ressent tnorceaii dans mon Esquisse de l'hit- p. 18, et Gazette musicale de Pari», son.
loira de l'harmonie considérée comme art et I 1640, p. lie).
(Il Puai trlun Birtlum, qnirnui priom duE le ■olll 1 IirUa la teoUltl
eutu. unirai la iioro BctM iom» lunrpil. Smuiku intcm 1 lenaon ladstt.
Ml mi luttw jarfKtan. |
«Google
mpi
ÉÉ
ië
É^
Il était d'autant plus nécessaire de faire remar-
quer l'erreur de tous cm historien* de la musi-
que et de la rectifier, que le morceau dont II
B'sRileit te plue ancien monument parfaitement
régulier de l'art de» canons, et que c'eat par lui
que noue pouvons noua former une opinion fon-i
déedu infinie d'Okeghem comme harmoniste.
La mena d'Okeghem ad omnem tonum , a
quatre votx, se trouve dana le rarissime recueil in-
titulé liber guindecim tliuamm a pmtan-
tisilmit mvjtcts campoillantm [Horibergx,
apudJok. Petrelvm, 1538, petit in-*0 obi ). Une
autre messe de ce maître, intitulée Gawteamu»,
se trouve dana un manuscrit de la Bibliothèque
impériale de Vienne : elle eet aussi i 4 voix.
L'abbé SUdler l'a miae en partition, et Eietewelter
en a publié le Kyrie et le Chrltte dana lea plan-
cbet de son mémoire sur le* musiciens néerlan-
dais, arec une multitude de fautes grossiè-
res, dont une partie a été corrigée dana t'Bù-
totre de la musique de* contrée» occidentale!,
du même auteur; maia il en reste encore plu-
sieura. Le manuscrit de la Bibliothèque rojal*
de Bruielles, n* 5557, qui provient de la cbt-
peile des ducide Bourgogne, contient la messe
d'Okeghem a quatre parties , qui a pour titre :
Pour quelque peine, et la meaae également à
4 voix Bote anettla Domiitf ; je lea al mise* en
partition dans mes recueils d'anciens mattrea
belges. Une note fournie t M. Léon de Burliure
par M. James Weals, de Bruges, indique le
titre d'une quatrième messe du même maître
{Village), dont une partie fut transcrite en 1475
dan* le* lirres de l'église collégiale de Saint Do-
natien ou Donat, de celle ville, par le ténor et co-
piste Martin Colin* (1). Plusieurs meaae* Inédi-
tes d'Okeghem se trouvent dans le* livre* de
la chapelle pontificale, à Rome, dans le volume
n" I*, in-folio : Baini, qui le* cite, n'en fait pas
Sebald Heyrten cite aussi {De Arts Canendi,
p. 70} Miua Prolatlonum, d'Okeghem, et l'on
en trouve un canon dans les Pracepta mmicx
practlcm de Zanzer dlnspruck, publiés dan*
celte ville, en ISM.
Le plus tare des rarissimes produits des pressée
d'Octavien petrucci, inventeur de la typogra-
phie musicale, lequel a pour titre Harmonica
musice* Odliecaton, renferme dan» le premier
livre, marqué A, et dsni le troisième, dont le titre
particulier est Canti C numéro eento eln-
quanta (Venise, 1501-1503), ce recueil, dis-je,
renferme cinq citants d'Okegliem a trois et »
quatre voix. Son nom ; est écrit Okenghem.
Ces chants sont de* motets composés but des
mélodies populaires, dont lea premiers mots sont :
Ma bouche rit; Malheur me bat; Je n'aj
deuli petite Commette; Prennes tur mojr
(prenez sur moi). Un manuscrit précieux de In
lin du XV* siècle, qui provient de la ebandie de*
ducs de Bourgogne et se trouve aujourd'hui dans
la bibliothèque de la ville de Dijon, sous le
n°M5, contient plus de 100 chansons française*, h
[1) Item Hirltao Cslilu pro scrlplun Puis U rUlmçi.
OKEGHEM — OLEAB1US
305
trois al quatre parties, parmi lesquelles il y en s
sept qui portent lu nom d'Oieghem, et peut-être
no plus grand nombre, sans indication, qni lui
appartiennent. M. l'abbé Stephen Morelot, qui
a donné une eicellente notice Ae ce manuscrit (1),
j ■ joint le catalogue thématique de toutes ces
chansons, et l'on y toit les commencements de
celles-ci qui portent en tête le nom d'Okegbem :
1* Ma bouche rit (publiée dans le recueil
Harmonies musiees Odhecaton ) ; V Les det-
léaulx { déloyaux ) ont la raison : 3° L'autre
dantan l'autr'ier; 4' Fars feulement l'at-
tente que je meure ; 5" Quant de vaut seul je
pert (a veut; e° D'un autre amer (amour)
mon. cour; 7° Presque transi. Je possède aussi
trois motets a quatre voix de ce maître.
Je ne dois pas finir celte notice sans parler
d'un passage du Dodecachordon de Glaréan,
où il est dit qu 'Okegtiem a écrit une messe à
trente-six voix : Okenheim qui tngenio omneis
exeetluisse dicltur, qulppe quim constat tri-
gtnta sex vocibut garritvm quemdam {mis-
tam) imtituiue {Dodeeach. lib. 3, p. 4&4).
Dana le poémede Crétin, ce n'est pas nne messe,
mais un motet à trente-ilx voix qui aurait été
composé par Okegtiem ; voici le passage :
Okcrsn quon dolbl plsrar et plaindre,
la; qui Mm Méat choUIr et ituindrï
les Kfirti de li iDbtiltté
CtU*t trouvant faite lUKallIll
• Cal Utarpaa. •
Tous les auteurs modernes qui ont parlé de ce
maître ont adopté sans discussion le fait d'une
semblable composition écrite par lui; mats j'a-
voue que Je ne puis y ajouter foi , et Je con-
sidère une combinaison de ce genre comme im-
possible au quinzième siècle , où
de musique à six voix étalent même fort
n Menu <li M nitulU
Hit. Ceptndanl II if jw
qsll nt Imprime, car !
Un seul musicien de ce temps , Brumel, élève
d'Okeghem, nous offre dans ses oeuvres deux
exceptions a l'usage suivi par ses contemporains k
cet égard : la première se trouve dans un fragment
à huit voix rapporté par Grégoire Faber {Musiees
practicm erottm. tib. I. cap 17) : l'autre est la
messe k 13 voix : Et eece terrx motus , qui est s.
la Bibliothèque royale de Munich {Cod. mus. I)
effort de tête sans donte extraordinaire pour
l'époque où vécut l'artiste, mais qui n'est rien
en comparaison de ce qu'aurait été une messe
entière ou un motet a 3H voix. La pensée d'un
pareilouvrage devait alors d'autant moins se pré-
senter k l'esprit des musiciens, que les chapelles
des rais les plus puissants n'étaient alors com-
posées que d'un petit nombre d'exécutants.
Je le répète, une Mie composition était ab-
solument impossible an temps d'Okeghem; quelle
que nt son habileté, il n'en possédait pas les
éléments, ne connaissant ni 'a division des voix
a plusieurs chœurs qui se répondent et entrent
lonr k tour sur les dernières notes du chœur
précédent, ni les broderies par lesquelles on dé-
guise la similitude de mouvements des parties.
Les messes et motels k quatre, cinq et six
chœurs d'Ugolinl et de Benevoli (compositenrsdu
dix-septième siècle) sont des œuvres très-impar-
faites, si on les considère au point de vue de la
pureté de l'harmonie; maison n'a pu les écrire
que dans un temps où l'art était infiniment plus
avancé qu'à l'époque oh vécut Okegtiem. L'a-
necdote dont il s'agit est de mémo espèce que
mille bruits sans fondement qni se propagent
sur les travaux des compositeur* de nos jours.
OLBERS (J--N.), organiste de l'église
Walludi, k Stade, dans les dernières années du
dix-huitième siècle, a fait graver de sa composi-
tion : l"Sii préludes faciles pour l'orgue; Ham-
bourg, Boebme, 1799. — 1' Six préludes et
une pièce finale facile pour l'orgue, op. a ; ibid.
Otners a été l'éditeur d'un recueil de pièces des
meilleurs auteurs pour le clavecin , dont II avait
paru 4 cahiers en 1800.
OLDECOP ( Chuétieb-Frédéb ic ), docteur
eu droit et syndic de ht ville de Luneboarg, y
naquit le 28 octobre 1740. Parmi ses ou-
vrages, on remarque un opuscule intitulé : Rede
De; de 50 Jmhrlgm Amisjubelfest de* Cantors
Sckumann (Discours k l'occasion du jubilé de
cinquante ans de fonctions du chantre Scbu-
mann ), Lunenourg, 1777, m-*.".
OLEVUCS ( J«»n ), docteur en théologie,
naquit k Wesel, le 17 septembre 1546, et mourut
la M janvier ie>3. Parmi aes nombreux éents, on
trouve un poème latin sur la restauration de
l'orgue de l'église Notre-Dame, à Halle, par le
366
OLEARIUS — OLJM
facteur David Becken, de Halberstadt. Ce petit
ouvrage a pour titre: Aelat. Calliopetorganicx
de inventa perquam ingenioso, systemate ml-
raeuhuo, et «su religion/ organanan mvsica-
rnm, cum novum organum ab ercellente ar-
tifice Dav. Poecclo Hatberstadleiul , Imlgni
occasion/; auctum et perpolitvm etsel, liall*,
1597, in -4". Une traduction allemande de ce
morcela a été donnée par le pelit-lils d'Olearius.
( V. l'article OLEARIUS (Jeas-Godefroid).
OLEARIUS ( JEiH-CnnmoruE), docteur
en théologie, naquit a Halle, le 17 septembre
loti et Tut prédicateur de la cour el surinten-
dant général à Weissensfeld, où il mourut le 14
avril 1084. Il a publié un recueil de cantiques
spirituels intitulé : GeltUteke Singekuntt, Leip-
fiick, 1671, in-S°. Ce livre est précédé d'une
prélace sur l'utilité de la musique d'église. On
a publié, après la mort d'Olearius, un boa recueil
de cantiques pour les dimanches et fêtas, trouvé
dans ses papiers, sous ce titre : Evangelîscher
Lteder-Schats, darUm allerkand avsserlesene
Gesxnge etc. Jena, 1707, 4 parties in-4°, et
Hymnologia passionalis, id est Bomililische
lAeder-Hetaarque (sic) Hier nachfolgende
Passions -gesxnge des Jésus; Arnstadt, I "09.
OLEARIUS (Jean-Godephoid), né a Halle,
le 18 septembre 1635, lit ses éludes a l'uni-
versité de cette Tille, où il remplit les fonctions
Je diacre. Appelé en 1088 a Arnstadt, en qua-
lité de surintendant, il y passa le reste de les
jours, refusa la place de premier prédicateur a
Gotha, qui lui avait été offerte, et mourut le
23maii7Il,à]'agedesoixante-seizeans.Gerber ■
a eu une distraction singulière en disant Jean- j
Godefroid Oléarius , né en 1*35, Gis du docteur ;
Jean Oléarins, mort en 1613; il a été copié ;
par M. Charles Ferdinand Decker. On a de i
Jean-Godefroid une traduction allemande du !
poème de son aïeul sur ta restauration de l'orgue
de Halle, sous ce titre : Dr. Johann Otearti :
lateinlsckct Gedlcht bei Verbesserwig des [
Orgetiverkes in der Hauptkiixhe su L.Fraaen
in Halle, ins Deutsche iibersetit; Halle, I6SS.
OI.EBULL. Voyez BULL (Ole).
OLEN, prêtre et poëte-chanleiir de la religion '.
de Délos, vécut environ seine cents ans avant l'ère j
chrétien ne. Suivant Suidis(voc.Qi^v), il était chef
•l'nne colonie sacerdotale qui vint ries cotes delà
L jcie porter a lllc de Délos le culte d'Apollon et de j
Diane ou Artemis; mais Pa manias (L. X, c. à.) ;
dit qu'un des hymnes qu'on chantai^a Délos
Indiquait qn'Olen était Hjperboréen ; ce qui peut
■C concilier, car dans la première migration iniio- '
persane, un rameau de cette émigration, venue .
des montagnes de la Bactriane, s'établit d'a-
bord dans l'Arménie et dans la Lydie. Long-
temps après Alexandre, et même après le com-
mencement de l'ère chrétienne, on chantait
encore a Délos les hymnes composés par Olco
pour le culte d'Apollon et de Diane. Crenzer
( Symbol. ) reconnaît dans ce culte et dans les
idées d'Olen conservées par Homère dans son
Hymne à Apollon, les traces de la métaphysique
religieuse de l'Inde antique.
OLEY (J^-Chbistophe}, organiste et pro-
fesseur adjoint a l'école d'Ascbersleben, était né
a Bemebourg, et mourut en 1788. 11 était con-
sidéré comme an bon claveciniste et un orga-
niste distingué : tes fugues et ses fantaisies sur
l'orgue passaient pour excellentes. On a gravé de
sa composition : 1° Variations pour le clavecin;
3 suites. — ]° Trois sonates pour le même instru-
ment.— 3e Mélodies pour des chorals, en a volu-
mes,— 4e Choral* variés pour l'orgue, en quatre
suites. La quatrième partie a été publiée après la
mort de l'auteur, avec une prérace de Hiller, à
Quoi lin bourg, chez F. I. Ernst, en 1791.
OLIBRIO (Flstio-Amcio), pseudonyme
sous lequel il parait que Jean-Frédéric Agricole
( V. ce nom ) s'est caché pour faire la critique
des premiers numéros de l'écrit périodique publié
par Marpurg, sous le litre de Musicien critique
de la Sprée. Cette critique est intitulée Schrel-
ben ebier reitenden Liebhabcrs der Mustt
von der Tyber an den Crttischer Mwicus an
den Sprée (Lettre d'un amateur de musique
des bords du Tibre, en voyage, au Musicien cri-
tique de la Sprée}, 1 feuille in-4% sans dale
et sans nom de lieu. Marpurg ayant répondu
arec humeur dans sa publication périodique, le
pseudonyme lui fit une rude réplique Intitulée :
Schretben an Berrn *** in wetchen Flavio
Anicto Olibrio sein Sehreiben an den Critis-
cher Muiicvs an der Spree vertheidiget,
Kruf dessen Wiederlegung antworlet [Lettre
à M *** , dans laquelle on défend celle que Flo-
rin Aniclo Olibrio a adressée au Musicien cri-
tique de la Sprée, etc.; Berlin, juillet 1749, ln-4*
de 51 pages.
OUFANTE (Baptiste), musicien napoli-
tain, vécut à Naplea au commencement du
dix-septième siècle et fut attaché au service du
viee-roi qui gouvernait alors ce royaume pour
le roi d'Espagne. Il a ajouté un traité des propor-
tions de la notation 11 la deuxième édition du
livre de Bocco Fiodio intitulé ; Regole di mtuica
(voyez RobtO).
OLIN (Elisabeth ), cantatrice de l'Opéra de
Stockholm, y brilla dans la seconde moi lié dn dix-
huitième siècle. En 178î, elle chant* avec" succès
le rôle principal dan; la Cora de Itauninnn.
OLIPHANT
OLIPHANT ( t. ), professeur de musique
fnsli uil, né à Londres dans les premières année*
du dix- neuvième siècle, est auteur de divers
écrits parmi lesquels on remarque: I* Brief
Account of Ihe Madrigal society, front ils
institution in i7 il to the présent péiiod (Courte
notice sur ta société des madrigaux , depuis son
institut ion jusqu'à l'époque actuelle): Londres,
1815, iu-lï. — V Short Account of Madrigal*
front thetr commencement vp to the présent
Urne { Courte notice sur les madrigaux , depuis
leur origine jusqu'à ce jour); Londres, 1836,
in-lî. 11* publié aussi : Musa madrigalesea, a
collection of the Word» of Madrigal*, ete ,
chie/Iv of the Ellsabethan âge, Ktth Re-
maria and Annotations (Musc madrigalesque
ou collection de paroles des madrigaux, princi-
palement de l'époque de la reine Elisabeth, avec
s et des notes); Londres, 1S37,
— OLIVIER
3157
OLIVER ( ÉnoiHRD ), membre du collège du
Christ, à Cambridge, et chapelain du comte de
fiortbamplon, Tivell vers 1» fin du dix-septième
siècle. Il a fsit imprimer an sermon en faveur
de l'usage de l'orgue et des instruments de mu-
sique dans l'église sous ce litre : Sermon on
John IV, 14, Londres, 16W8, in-i". Voyez
POOLE (Mathieu).
OLIVER ( J.-À. ) mallre de musique lu
deuxième régiment d'Infanterie écossaise, vers la
fin du dix-huitième siècle, a Tait graver «Londres,
en 1791 : Quarante divertissements militaires
pour S clarinettes , 1 cors et 1 bassons.
OLIVËIRAfAirrom), dominicain dn cou-
vent de Lisbonne, brilla dans les premières an-
nées du dix-septième siècle, corn me compositeur
et comme directeur du chœur de l'Église Saint-
Julien dani sa Tille natale ; il se rendit plus tard
à Rome, oc. il mourut. Il a laissé en manuscrit
beaucoup de messes, de psaumes et de motets
qui sont Indiqués dans le catalogue de la biblio-
thèque royale de Lisbonne, imprimé chez Craes-
beke, en 1049, in-*°.
OLlVKT (L'abbé JoWM THOULIERD'),
né à Salins le 30 mars 1682, mourut à Paris,
le S octobre 1788. L'Académie française l'admit
■u nombre de ses membres en 1713. Ce savant
grammairien est auteur d'un opuscule intitulé :
Lettres de l'abbé d'Ollvet h sou frère, sur le dit
férend de M. de Voltaire stm Traveooi, Paris,
1748, fn-tt. Il j fournit quelques renseiRtie.
menU sur ce dernier, qui était violoniste à l'or-
chestre de l'Opéra. ( Voyes Tbatekol. )
OLIVIER ( Je** de Dnu ), docteur en droit,
né a Carpenlras, dans le département de Vau-
clnsc, en 1745, on en 1753, selon plusieurs bio-
graphes, fui avocat et professeur dedroit à Avi-
gnon, puis chancelier de la cour suprême de la
rectorerie du Comtat Venaissiu. Après la réunion
du Combla la France, en 1791, Olivier n'échappa,
que par miracle au massacre de la Glacière n
Avignon. Plus tard , il fut 'arrêté à Nîmes
comme parent d'émigrés, et conduit à Orange
où siégeait le tribunal révolutionnaire; mais les
événements du fl thermidor lui sauvèrent le m
et le rendirent à la liberté. Homme juge du tri-
bunal d'appel de Nîmes, sons le consulat, il
devint plus tard conseiller de la cour impériale
de cette ville. H est mort t la campagne, près de
Hunes, le 30 novembre 1873. Au nombre de ses
écrits, on trouve : 1° L'Esprit d'Orphée, ou de
l'influence respective delamuslque,delamo-
raie et delà législation; Paris, Pougens, 1798,
in-s" de 91 pages. — 2" L'Esprit d'Orphée, ou
de l'influence respective ,etc. seconde élude a u
dissertation, ibid. 1801, in-8", de 37 papes.—
3° Troisième élude, ou dissertation touchant
le* relations de la musique avec l'universalité
dei sciences, ibid., IfKM, in-B°. Je crois qu'il y a
un autre opuscule du même auteur sur le même
sujet, mais Je n'en connais pas le litre.
OLIVIER ( François Henri ), typographe à
Paria, inventa, en 1801, de nouveaux procédés
pour imprimer la musique en caractères mobiles, et
obtînt, dans la même année, un brevet de dix ans
pour leur exploitation. Le procédé d'Olivier con-
sistait a graver en scier les poinçons des notes
sans fragments de portée; puis ces poinçons
étalent trempés et Trappes dans des matrices de
enivre rouge ; après quoi la portée était coupée
U travers de la largeur de la matrice au
moyen d'une petite scie d'acier à cinq lames. La
formes des caractères de musique tondus dans
ces matrices était belle, mais les solutions de
continuité de la portée se faisaient apercevoir
dans l'impression comme par les procédés ordi-
naires. Une médaille en bronze lut accordée a.
Olivier pour l'invention de ces caractères, à l'ex-
position du Louvre en 1843. Il Tonna alors avec
Godefroy une association pour la publication de
la musique paraes nouveaux procédés; plusieurs
(ivres élémentaires et des compositions de dif-
férents genres parurent jusqu'en 1811, ainsi qu'un
journal de chant composé d'airs italiens avec
accompagnement de piano; mais l'entreprise ne
fut point heureuse; et le chagrin qu'en eut ON- ■
vier lui occasionna une maladie de poitrine qui
le mit au tombeau dans l'été de 1 8 1 a. Tool le ma-
tériel de h) fonderie et de l'imprimerie qu'il avait
établie était déposé a la Villelte, près de Paris,
en 1819, et on l'offrait k vil prix sans trouver
d'amateur. J'ignore ce qu'il est devenu depuis
M8
OLIVIER — OLTIIOVIUS
ce temps. Francreur a donné une description
détaillée des procédés typographique! d'Olivier
dans le Dictionnaire des découvertes, inven-
tions, innovations, etc. (Paris, 1811-1814).
lome 12, page* 61-65.
OLIVIER-ALBERT. Voyez AUBERT
( Pieue - F» » Htora - O Ll T 1 ES ) .
OLIVIEKf (Jomj>r), compositeur de l'é-
cole romaine, tôt maître de chapelle de Saint-
Jean de Latran et succéda eu cette qualité à
Antoine Cifra, en 1621; mais il n'en remplit lea
(onctions que pendant un an, et eot pour snc-
easaeur un autre maître nommé «oui Olitieri
(Antoine), en 1613 ; circonstance qui semble in-
diquer qu'il cessa de vivre a celte époque, car
ou ne trouve pins, après ce tempe, de trace* de son
existence. Olivieri fut un des premiers composi-
teurs italiens qui firent usage de la basse con-
tinue pour l'nccompagnemenl de leurs ouvrages,
et qui multiplièrent les ornementa dans le chant.
Il a publié a Rome, en 1600, des motets pour
soprano solo avec cliaur. On a aussi ris lui des
madrigaux k 1 et 3 voix avec basse continue,
sous ce titre : la Tvrca armonica; aioveniU
urdwri di Givseppe OUvirri ridottl inmadri-
gati, el nvovamente posti in muslca a due,
o tre voci con Hbasso continua personarctn
ogni «tfromenfo, Rome, 1617.
OLIVIERI (A. ), né a Turin en 1763, ap-
prit à jouer du violon sons la direction de Pu-
gnani, et parvint a nne liabileté remsrqosble
sur cet instrument- Pendant plusieurs années il
fut attacbé k la musique du roi de Sardaigne et
(ut théttre de la cour. Une aventure fielleuse
l'obligea k l'éloigner inopinément de Turin : on
rapporte ainsi cette anecdote. Olivier! était
souvent engagé k jouer chei un personnage de la
■ cour qui le pavait avec magnificence. Un jour
il ae fit attendre al longtemps, que l'auditoire
commençait k témoigner quelque impatience;
enfin il arriva, et le maître de la maison lui ex-
prima son mécontentement en termes très-durs.
L'artiste, occupé k accorder son Instrument,
écoutait les reprochai sans répondre un seul mol;
mais ces reproches continuaient toujours, et les
expressions devinrent si insultantes, qu'Olivier i
brisa son violon aur la tète do grand seigneur
el s'enfuit k Naples. Il y était encore k l'époque
où l'armée française envahit cette ville, et les
principes révolutionnaires qu'il afficha pendant
qu'elle l'occupait l'obligèrent à la suivrequand elle
se retira. Il visita alors Paris, où il fit graver
deux morccaui de sa composition ; fl se rendit
k Lisbonne quelques années après, et n'en revint
qu'en 1814. Je l'ai connu en 1817; son embon-
point excessif lui avait lait abandonner le violon ;
mais fl avait conservé un goût très-vif pour la
musique et en parlait bien. Je crois qu'il est
mort peu de temps après. On a gravé de sa
composition : 1* Variations pour violon, aur
une barcarolle napolitaine , avec accompagne-
ment dequatnor; Paris, Carli. — 1* Dm tir* va-
riés pour violon, avec violoncelle; Paris, Leduc.
Quoique Olivier! eût lea doigt* très-gros, il jouait
avec beaucoup de délicatesse et de brillant les
choses les plus difficiles ; mai) on remarquait
quelque froideur dans son style.
OLIVO(Siunjcnw), maître de la chapelle
ducale de Parme, naquit» Mantoue vers 1630. Il
a Tait Imprimer de sa composition : r salmi
di compléta, con litanie in ultlmo, concertât!
a Otto voci e due vlolini, con una violetta
e violoncino; Bologne, Jacquet Houti, 1674,
op. 1, in-4*. — 1° Salmi per le vespri di fuite
V annocon il cantico delta BeaJa Maria Virgtne
a otto voci divtsi in due cori,- op. 3. ihid,
1 674 . — 3° Carcerata Ninfa, madrtgali a ptû
voci; Venise, 1681.
OLOFF (F-pbi.»îm), né k Tbom en 1685,
fil ses études dans sa ville natale et à Leipsick ,
puis fut nommé prédicateur de l'église de la
Trinité, i Thora, el mourut dans cette ville, non
en 1715, comme le dit H. Sovrinski ( les musi-
ciens polonais, p. 411}, mais un 1745. On a de
lui nu bon livre intitulé Politische Uederge-
sckichter vonpolnlschen fiirchengesanger und
derselben Dicktern und Cebmseturn, nebst
etnigen Ânmerkûngen aus der polnische Kir-
chen und Gelerhten Geschichte ( Histoire des
cantiques polonais , des chantres des églises po-
lonaises el de leurs auteur» et traducteurs, etc.) ;
Dantxick, 1744. On v trouve des notices sur les
poêles et miliciens auteurs des chanta d'église,
et des renseignements bibliographiques sur les
livres de chant ( Kancyonalg ] polonais.
OLPE (Cenfarx-Fntottic), recteur du col-
lège de It Croix, k Dresde, naquit k Langensalia,
le 6 août 1728, el fut nommé bibliothécaire de
l'Académie de Witteuberg. Deux ana après, on
l'appela k Torgau, en qualité de recteur, et en
1770 il alla k Dresde, oh il élait encore en 1790.
11 a publié un peut écrit intitulé : Einioe Nach-
ricfiten von don Chorordnungm auf der
KreutuekiUe, und voit dan Wohlthatenwel-
cheiet geniessen (Quelques renseignements sur
l'organisation du choeur de l'école de la Croix , et
des avantages qu'on y trouve), Dresde, 1791,
ln-4".
OLTHOVIOS (Sunna), msgister et can-
tw de l'école primaire , k Rostock , naquit k Os-
nabruck , dans la première moitié du seizième
siècle. Sur l'invitation de Chjtrsei, recteur du
OLTHOVIUS — ONSLOW
3«ta
collège de Rosiock, il mit en musique à quatre
parties le) paraphrases des psaumes de Georees
m publia eode ut titre : Ptalmo-
\ Davidit parapkrasis poetlca Georgii
I, cum juafuor vucibiu; Ras-
tocchi, 1&B4, ln-11*. Les quatre parties «ont en
regard dam ce volume. On trouve l'analyse de '■
cea mélodies dans la préface qne Nalhaniel Chy-
traai a placée en tête de la deuxième édition, inti-
tulée : Pialmorum Davidit paraphrasls poe- ;
iiea Georgii Bvchaaanl Scoti ; argumenta ac
melodiis explicata argue lllustrata opéra et
studio Nathantt Chgtrtti, Herbonus Natto-
viorum, 1590, in-lî, de 407 nage». Il en a été
publié une troisième édition sous le mime litre,
.dans la même Tille, en 16)0,10-11°. i
OLYMPE. Il y eut dan* l'antiquité deux .
musicien» de ce nom, l'un et l'autre fameux '
joueurs de llute. Le premier, ou le plus ancien,
vivait avant h guerre de Troie. II était Mysien .
d'origine, SI* de Méon, et disciple de Marsyas. .
Olympe fut l'auteur de (rois nomes on clianta |
qui Turent longtemps célèbres çfiei les Grecs : le |
premier doit être un hymne à Minerve, le second ;
l'hymne a Apollon, et le troiseme était appelé le :
chant des Chars. Aristide (Politic, lib.s, c. 5) i
dityue les airs d'Olympe , de l'aveu de tout le j
monde, excitaient dans l'âme une sorte d'en- ;
thousiatme. Indépendamment de son habileté sur ;
Il flûte, Alexandre Polyhiator, cité par Plutarque
(De nuttlca), allribue a Olympe l'art déjouer
des instruments à cordes et de percussion. Ce
dernier auteur dit aussi positivement qu'Olympe
fut l'inventeur du genre enharmonique ; mais
l'erreur de Plutarque est évidente, car le genre ,
enharmonique d'Olympe n'était autre chose que .
le système tonal de l'Orient. Le second Olympe i
était Phrygien ; it vivait dans le même temps
que Midis, et il Tut le plus habile joueur da flûte
de cette époque.
ONARI (Romoald), moine camaldule, vécut \
versle milieu du dix-septième siècle. Il n'est connu
que par ses ouvrages, au nombre desquels on
remarque celui qui a pour titre : Il primo libro
délie mette concertât* a chujue e tel voct
op. i. in Ventila, app. Aléa, Vincent!, 164', .
ta-*'. !
ONS-EN-BRAY (Louis-Lion PAJOT, j
chevalier, comte D'), nie d'un directeur général j
des postes e( relais de France, naquit à Paria,
le 15 mars 1078, et succéda a son pire dans sa j
charge, en 1708. Il mourut à Bercy , près do ;
Paris, le 22 février 1754. D'Ons-en-Bray • fourni
plusieurs mémoires a la collection de l'Académie :
rovale des sciences de Paris, parmi lesquels on '
lemarque : Description et usage d'un métro- '
métré ou machine pour battre ta mesurée/
le temps de toutes sortes d'airs (Hem. de l'A*
cad. royale desaciencea, ann. 1714), tiré a put,
Paris, in-4° (sans date).
ONSLOW (Gboiicu), compositeur, né a
ClermonI (Puy-de-Dôme) le 17 juillet 1784. Son
père étail !>■ second (Ils d'nn lord de ce nom, et
M mère, née De Bourdeiltes, descendait de h
famille de Brantôme. La musique n'entra dans
l'éducation d'Onsiow que comme l'accessoire
agréable du savoir d'un gentilhomme (cependant,
pendant un assez long séjour qu 11 fit à Londres
dans sa jeunesse, il reçut de* leçons de Hull-
mandel pour le piano; plus tard H devint élève de
Dussek , et après que celui-ci eut quille l'Angle-
terre, Onalow passa sous la direction de Cramer.
De tels maîtres aerahlaient devoir développer en
Ini no vif penchant pour l'art dont ils lui appre-
naient a exprimer les beautés ; malt par une rare
cxceplion dans la vie de cent qui parviennent a
se faire un nom honorable parmi tes artistes
Onslow ne comprenait de la musique que la par-
ité mécanique de l'exécution; ton cieur restait
froid aux inspirations des pins grands maîtres,
et son Imagination sommeillante ne lui fournis-
sait pu une idée qui pût révéler un musicien de
mérite. Un séjour de deux années en Allemagne
ne changea pas ses dispositions : rien ne peut
mieux faire comprendre a quel point il portait
l'indifférence pour la musique, que son naïf aven
d'avoir entend j sans plaisir les meilleurs opéras
de Mozart rendus avec une parfaite intelligence
des intentions de ce grand artiste. Toutefois l'é-
lonnement qu'nn tel hit doit exciter parmi ceux
qui connaissent la musique d'Onsiow, s'accroîtra
encore lorsqu'on saura que ce qne Don Jvan et
la flûte enchantée n'avaient pu faire, l'ouver-
ture de Stratonice, c'est à-dire une des moins
bonnes compositions de Méhol, le fit. ■ Kn écon-
• tant ce morceau (dit Onalow), j'éprouvai une
■ commotion si vive au fond de l'âmê, que je
■ me sentis tout a coup pénétré de sentiments
■ qui jusqu'alors m'avaient été inconnus ; aujour-
■ «i'hui même encore, ce moment est présent a
■ ma pensée. Dès lors, je vis la musique avec
• d'autres yeux; le voile qui m'en cochait h»
■ beautés se déchira; eHe devint le source de
■ mes jouissances le* plus intimes, et la compagne
• fidèle de m* vie. ■ Cette bitarre anecdote,
rendue plus remarquable encore par le peu d'a-
nalogie de la musique de Méhol et de celle d'Ons-
iow, doit être ajoutée h la liste fort étendue des
singularités signalées dana la vie de quelques
artistes.
Onslow avait appris à jouer du violoncelle, à
la sollicitation de quelques amis qui désiraient
370 ONS
exécuter, daus l'isolement de la province, 1m
quatuors et quintettes de Hay In, île Moiarletde
Beethoven. La révolution qui Tenait de «'opérer
en lui le rendit attentifs ce genre de musique,
qu'il n'a «ait écoulée jusqu'alors qu'avec distrac-
tion : chaque jour 11 y trouva plus de charme, et
bientôt il y prit un goût passionné. Il ne lui suf-
fisait plus d'en entendre ; Il voulut en étudier la
facture, et nt mettre en partition les plus beaux
morceaux des grands maîtres qui viennent d'être
nommés. Cette étude pratique de l'harmonie lui
tint lieu de la théorie, dont il ignorait les éléments,
et le prépara a l'art d'écrire ses propres ouvra-
ges. Cependant il avait accompli sa vingt -deuxième
année avant qu'il efit éprouvé le besoin de com-
poser. Ce fut peu de temps après cette époque
qu'il sa décida k écrire son premier quintette, pre-
nant pour modèles ceux de Mozart, objets de sa
préférence. Il est facile de comprendre qu'avec
une éducation musicale al imparfaite, et sans
avoir préludé à de semblables ouvrages par quel-
ques essais moins imporlants, le travail matériel
•l'une partition de quintette dut être laborieux
et lui présenter plusd'un embarras pénible ; mais
les avantages d'une fortune Indépendante, et le
calmed'une existence qui «'écoulait paisiblement
loin du tumulte des grandes villes, laissaient à
Ooslow tout le loisir nécessaire pour surmonter
les obstacles que rencontre une première produc-
tion. C'est k ces causes qu'il Tant attribuer le
grand nombre de compositions qu'il a publiées
dans l'espace d'environ trente ans, malgré la len-
teur qui dut être Inséparable de ses premiers tra-
vaux. Vivant presque constamment a Clerroont,
ou dans une terre située k peudedlstancede cette
ville, su milieu drs montagnes de l'Auvergne, il
ne visitait Paris que pendant quelques mois de la
saison d'hiver. La douce quiétude d'un genre de
rie si favorable a la méditation Ta merveilleuse-
ment secondé dans la destination qu'il s'était
donnée. Après avoir été entendus k Paris, chez
Pteyel, les trois quintettes pour deux violons,
alto et deux violoncelles qui forment le 1" rauvre
d'ûnslow furent publiés vers la fin de 1807.
Une sonate pour piano, sans accompagnement,
la seule qu'il ail écrite dans celte Forme, trois
trios pour piano , violon et violoncelle, et le pre-
mier œuvre de quatuors pour deux violons, alto
et basse, leur succédèrent et commencèrent à
faire connaître leur auteur avantageusement
parmi les artistes. Cependant, malgré ces succès
d'estime, Ooslow éprouvait quelquefois le regret
de n'être guidé dans ses travaux que par son
instinct, et Je ne pouvoir invoquer eu leur fa
veur que le témoignage de son oreille : un ami
(M. de Murât) lui donna Ee conseil de se con-
fier à Rdclia, pour faire, sous sa direction, un
cours d'harmonie et de composition. Retr.ba était
en effet le maître le plus propre k donner une
instruction rapide, qui pût se résumer plus en
procédés de pratique qu'en connaissance pro-
fonde de la science. C'était surtout de ces pro-
cédé* qu'Otulow avait besoin ; quelque* mois
lui suffirent pour en apprendre ce qui était né-
cessaire à nn artiste déjà pourvu d'
Depuis longtemps Ooslow jouissait de la répu-
tation de compositeur de mérite dan* la musique
instrumentale : ses amis le pressèrent desollid-
tations pour qu'il appliquât son talent k la scène;
il céda a leurs instances en écrivant l'Alcade de
la Vega, drame en trois actes, qui fut représenté
au théâtre Fevdeau, dans II mois d'août KM» et
qui ne s'est pas soutenu k la scène. En vain le
musicien entil réalisé dan* la composition de
cet ouvrage ce qu'on attendait de lui, le livret d*
la pièce était si faible de conception, qu'il aurait
entraîné la chute de la musique; mais cette mu-
sique elle-même avait le défaut radical de n'être
pasempreinledu caractère dramatique. Il était évi-
dent qu'en l'écrivant Onslovr s'était plus occupé
des détails de ta facture que de la signification
scéniquedes morceaux. LeColportmir, opéra eu
trois actes, joué au même théâtre, en 1117, eut
une composition beaucoup meilleure quel* pre-
mière sous le rapport dramatique. Les progrès
de l'autour k cet égard semblaient Indiquer qu'aux
succès de salon obtenus par sa musique instru-
mentale il joindrait ceux de la scène qui seuls, en
France, donnent de la popularité aux noms de*
artistes. Hais après le succès d'estime obtenu par
le Colporteur, Onslow disparut de la scène pen-
dant dix années, et ce ne fut qu'en 1837 qu'il It
représenter son troisième opéra, souc le litre :
Le Duc de Guise. Quelques morceaux bien fait*
se faisaient remarquer dans celte partition ; nui*
l'ouvrage était en général froid et loti ni.
Le oaractère de son talent semblait lui offrir
des chances plus favorables dans 1* symphonie ;
cependant celles qu'il a fait exécuter dan* h»
concerts du Conservatoire de Paris j ont été ac-
cueillie* avec froideur. Onslow a cru voir de
l'injustice dans l'indintireoce du l'auditoire de»
concert* du Conservatoire, et l'a considérée
comme le résultat de l'engouement exclusif puur
les symphonies île Beethoven : il avait la convic-
tion que sa musique était bien faite, et oerlesoB
y pouvait remarquer beaucoup de mérite, mat*
un mérite didactique. On n'y trouvait point ces
heureuse* péripéties qui font le charme des sym-
phonies de Haydn, de Mozart et de lleetlioven.
Comme ces artistes illustres, Onslow développait
OHSLOW — OPEI.T
371
ion CMiTre sur une idée principale, mai» d'une
minière scolsslique et froide, et non «toc les
élins de génie qni brillent dans ses modèle». Il
est remarquable aussi que, dans ses symphonies,
Onslow n'a pu donné de brillant a wn instru-
mentation; ton orchestre était sourd et terne.
Dan» l'opinion des connaisseurs, la spécialité du
talent de l'auteur de ces symphonies cousine dans
En lêW, on accident cruel lit craindre un Ins-
tant pour la vie d'Onslow, et faillit an moins le
priser de l'ouïe. Il était a la chasse au sanglier
dans la terre d'un ami; entré dans un bois,
il s'j assit un instant pour y écrire une pensée
musicale; absorbé dans la méditation , il avait
oublié la chasH, quand.il fat atteint par une
balle qui, après loi avoir décbiré l'oreille, alla se
loger dans le cou, d'eu elle ne put être extraite.
Les accidents qui se développèrent a la sulle de
ce malbeur firent craindre une inflammation du
cerveau ; mais après quelques mots de traitement
et de repos, la santé se rétablit, et il ne resta a
Onslow qu'un peu de surdité à l'oreille ani avait
été blessée.
Sine faire naître l'enthousiasme réservé pour
les œuvres dn génie, la musique instrumentale
d'Onslow lui avait Tait nue honorablo réputation
de* compositeur sérieux. L'estime qu'on accordait
à ses ouvrages, et peut-être aussi sa position
sociale, in) ouvrirent les portes de l'institut :
en 18*43, il succéda a Chérubin! dans l'Académie
de* beaux-arts, qui en est une division. Chaque
année il quittait l'Auvergne pour aller à Paris
passer l'hiver et fréquenter les réunions de ses
collègues. Dans ses dernières années, sa santé
s'affaiblit progressivement. ■ La maladie qui
■ devait nous enlever Onslow, dit Halévj (I) ,
• ne vint pas l'abattre d'un seul coup. Ses forces
■ fléchirent peu à peu sous le poids du nul qui
• détruisait sa vie. Il vint pour la dernière fois È
• Paris, dans l'été de 1855 * l'époque ordinaire
■ des concours de musique. Ses ami) furent
■ frappés du changement qui s'était fait en lui :
• sa vue s'éteignait, sa parole naguère vibrante ,
• ardente, accentuée, était morne et pénible. LOrs-
« qu'il quitta Paris, de tristes pressentiments
• vinrent nous assaillir : ils ne furent que trop
• Ut justifiés Il retourna a Clermont pour
■ v mourir: le 3 octobre 1852, au moment où le
■ jour sa levait , ce cœur noble et dévoué avait
■ cessé de battre. ■
Hiior, Paru. sucM-Uit , i
Celle mort fut heureuse pour l'artiste; car s)
sa vie se Hit prolongée, Il mirait acqnlt la triste
conviction que tout était fini pour sa renommée,
et qu'nucun écho ne résonnerait désormais des
accents de sa musique. Qui pourrait croire en
effet, que celui dont on a publié 34 quintettes,
36 quatuors, 3 symphonies, 7 œuvres de trios
pour piano, violon et violoncelle, 3 opéras et
une multitude d'autres compositions; que celui
que l'Allemagne considérait comme le seul com-
positeur français de musique instrumentale , et
dont les ouvrages ont été reproduits a Vienne,
àLeipsick.a Bonn, àMaveuce, sérail srtol oublié?
Tel est le sort des œuvres que n'a pas dictées le
génie,
La liste des compositions de cet amateur dis-
tingué est divisée de la manière suivante ; 1*
Trente-quatre quintettes, savoir; teovre l"ponr
3 violons, silo et 3 violoncelles; Parla, Plevel;
op. 17 , idem , ibid. ; op. 18 et 19 pour 3 vio-
lons, elto, violoncelle et contrebasse, ibid.;.
op. 33, 34 et 35 pour 1 violons, I altos et
basse, ibid.; up. 33, 33, 34, 35, pour 2 violon»,
alto, violoncelle et contrebasse, Ibid.; op. 37,
pour 3 violons, alto el 3 violoncelles, ibid.;.
op. 3R Idem, Ibid. ; op. 39, 40, 43, 44, 45, pour
2 violons, alto, violoncelle et contrebasse; op. il,
67 ot 58 pour 2 violons, alto et 3 violoncelles;
op. 59,61, «7, SB, 73,73, 74, 78, 80. 82, Idem,
ibid. — 2* Trente-six quatuors pour 1 violons,
alto et violoncelle, savoir : op. 4 , 8, 9, 31, 38 ,
44, «6, 47, 48, 49, 50, 51, 53, 54, 55, 56, 63, 63,
64, 65, 68, 8»; Paris et Leipsick. — 3* Trois
symphonies a grand orchestre, op. 41, 43, et
la troisième Urée de l'œuvre 12; Paris el Leip-
sick. — 4" Trios pour piano, violon et violon-
celle, op. 3, 14, 20, ï\, 36, 17; Paris, Ptevei
— V Sextuor pour piano, 1 violons, alto, violon-
celle et contrebasse, op. 30, ibid. 6° Duoa
pour piano et violon, op. Il, 15, 31, 19,11,
ibid. — 7° Sonates pour piano et violoncelle,
op. 16, ibid. — 8° Sonates pour piano *4 mains ,
op. 7, 32, ibid. — 9" Sonate pour piano seul, op. 3,
ibid.— 10° Des thèmes variés, loccntes, etc., pour
piano seul, ibid. — II* Trois opéras, savoir t
V Alcade de la Vega, en 3 actes; le Colpor-
teur, en I actes ; le Due de Cube-, eu. 1 acte*.
OPEI.T (...), fsntenr d'orgues et dlnstru- .
rueiils à Ratisbonoe, né dans la seconde partie
du seiïième siècle, fit un voyage en Italie et cons-
truisit en 1604, dans l'église Saint-Georges de
Vérone, un orgue qui fut estimé de son temps.
OPELT (FB»Bçoi8-GiiiLL»r«E), receveur
des Impots è Plauen, dans leVoigtiand, nuis
conseiller des finances du royaume de Saxe, à-
Dresde , annonça, dans la Gaulle musicale de*
37Ï O
-M février et 0 décembre iSJî, an livre de sa
-«•roposruoa intitulé i AUgemeine Théorie der
Mutik (Théorie générale de la musique), et e>-
plique dan» ses annonces 11 nature du travaux
par lesquels Il avait essayé de donner dm base
■certaine a celle tliéorie; mail de pareils ouvrages,
-quel qu'en soit le mérite, ne rencontrent guère
que de l'indifférence dans le public, et M. Opett
-en fit par lui-même la triste expérience. Il crut
alors exciter pins d'intérêt en publiant, comme
.aperçu de son travail , nn exposé des principes
qui lui serrent de base, dans nne brochure de
48 pages in-4% sons ce titre : Ueber die tiatvr
ùer Mxuik. Ein vorlxu/tger Auaug oui der
Bereiti auf Unteneichnvng angekiindiglen :
Allgemeine* Théorie der Mvtik (Sur la nature
de la musique, etc.), Flauen, 1834. Fink rendit
«ompte de cet écrit dans la Gazette centrale
■stamtulfuedeLeipeidi(ana. 1834, n°7); mais
fje crois que lui et mol fûmes les seuls lecteurs
4e l'ouvrage de H. Opelt. Inventeur d'un ins-
trument auquel 11 a donné le nom de rhythmo-
métré, et qui a de l'analogie avec la Sirène
4e Cagniard-de-la-Toiir, il avait été conduit, par
■une suite d'expériences, à constater des rap-
ports proportionnels entre le temps mesuré et le
•son déterminé, en ce que les vibrations du pen-
dule, en raison de sa longueur, sont la mesure
du temps, comme les vibrations de la corde ou
de la colonne d'air dans un tuyau déterminent
l'intonation du son , également en raison de la
longueur de la corde on du tuyau. Possédant une
in! traction solide en physique , dans la science
■du calcul et dans la théorie de la musique, Opett
parait être d'ailleurs ctpérimpnUlenr intelligent.
"Persuadé de l'Infaillibilité de ses résultats, il pro-
•flta de l'amélioration de sa position, après qu'il
eut été appelé a Dresde oit il occupe une place
importante dans les finances, pour livrera l'im-
pression sa Théorie générale de la musique,
■qui parut sous ce titra' AUgemeine Théorie der
MntlW auf den «Aythmut der Klangwillen-
pulse und dureh neue Vertinnlichvng*mit(el
«rfaruferf; Leipalck, lS51,gr. in-4".
Ainsi que la plupart des physiciens et des ma-
thématicien* qui se sont occupés de musique,
Opelt se persuade que les bases de cet art existent
dans les phénomènes dn monde matériel et
dans les formules numériques qu'on en déduit.
Rien ne le prouve mieux que le titre donné a
-son premier opuscule i Sur la nature de la mu-
sique. La nature de la musique, suivant lui ,
c'est ce qui résulte de ses expériences sur le mo-
nocorde, le pendule et le rhvthmomètre. De ces
expériences. Il lire la démonstration de l'ana-
logie, ou plutôt de l'identité des intervalles des
sons et des durées relatives de ceni-d. De cm
intervalles, il Tait sortir tout us système d'har-
monie et de mélodie; des proportions de la durée
variable des sons, il déduit tontes les formule»
des éléments rby Mimiques. Or, voilà bien tonte
la musique ; il n'y manque plus que le sentiment
et l'imagination, bagatelles dont Opelt ne tirait
pan grand compte. Dana son opinion, le plaisir qoa
procure" la musique ne consiste que dans le*
rapports numériques des intervalles des sons et
dans ceux de la durée de ces sous, et le plafair
est d'autant plus vif que, les rapporta étant pin*
simples, le calcul mental s'en fait avec plus dn
facilité. Nous voici donc ramenés à cette pro-
position émise pour la première lois par Descartea
(voyez ce nom), et qui a égaré la puissante
tête d'Eu 1er, comme je l'ai démontré dans mou
KjflKts.se de FhUtoire de l'harmonie (pages
74-91). Il y a, sur celte base prétendue de l'art,
deux observations qu'il importe de présenter
pour dissiper les erreurs des physiciens et des
géomètres.
Remarquons d'abord que les relations de sou»
fournies par les Instruments acoustiques et dé-
terminées par le calcul «ont des faits isolés, des-
quels ne peut sortir la loi de leur enchalnemestf
tonal, soit mélodique, soit harmonique. Or c'est
le mouvement des sons, c'est-à-dire leur sue-
cession, ente rtu des lois île tonalité et île rhjlh me,
qui constituent la musique. Ces lois sont des con-
ceptions Idéales, métaphysiques, et noa des ac-
quisitions empiriques. C'est l'homme qui les a
criées et formulées diversement suivant les tempe,
les lieux et lesnuxurs. Opelt construit une échelle
chromatique par les principes do tons las géo-
mètres, c'est-à-dire, par de faut iiriucipes qui
font les tons inégaux, bien qu'ils soient sansaucua
doute égaux dans notre tonalité, al par de pré-
tendus demi-tons majeurs, bien qu'ils soient
mineurs' puisqu'ils sont attractifs. A grand'peine
et par des procédés arbitraires, H tire de tout
cela des accords; mais ces accord* sont im-
muables : rien ne peut les faire sortir de leur
repos éternel. Par des moyens analogues, Opelt
trouve des éléments de rliylhme; mais il n'en
peut tirer une conception rhylbtnique. parce
qu'une conception idéale no psjut naître de faits
matériels.
Supposons cependant que les Mpériencea et
les opérations numériques de ce savant lui eus-
sent fait trouver dans la nature ce que je lui
refuse, qu'en pourrait-on conclure? fl'est-il pas
évident que les hommes n'ont eu aucune con-
naissance de ces choses lorsqu'ils ont formulé
leurs tonalités? Ne sait-on pas que les peuples
les plus barbares et les plus ignorants ont rhylamé
OPELT — ORGANO
leurtcnante par la seule loi de leur organisation?
Me codmH-ob pu l'histoire (les premiers essais
d'harmonie, des développements de cette partie
de l'art, de te* traus forma lions et de as* acqui-
sition! successives par de pures intuitions intel-
lectuelles et sentimentales f Or, qu'est-ce que la
théorie de ces choses, si ce n'est i'ei pose des opé-
rations de l'esprit et du sentiment qui ont pré-
sidé à leur création, et comment la théorie tirée
de (ait» ignorés pourrait-elle être celle de l'art?
81 donc noua «apposons que ce* fait» oit réelle-
ment la valeur et la signification qu'on leur ac-
corde gratuitement, ou n'y pourra reconnaître
que cette harmonie supposée, par Leibniz, avoir
été élabfie par Dieu entre les phénomènes du
monde physique et ceux de la pensée, ou, pour
me servir de la formule fondamentale de la phi-
losophie deSchelling, l'accord de f intuition et
du (kit, de l'Idéal et du réel.
Hais cet accord, en quoi nourrait-il consister?
Le voici : nul doute qu'est l'absence des phé-
nomènes physiques de la production des sons,
la musiqse n'existerait pas. De l'o! nervation de
ce» phénomènes, de leur analyse, de l'application
qu'on y fait du calcul, naît une science, c'est-à-
dire nue théorie. Celle science a un nom ; c'est
faeovitique. Elle s'occupe uniquement des Faits,
s'attache à les connaître, en étudie les lois.
limites : ces limites se posant
où las faits cessent de parler, là où l'interven-
tion de l'Intelligence, du sentiment, de l'imagi-
nation et de la volonté est nécessaire pour trans-
former ce* éléments en art ; car les faite ne con-
tiennent rien de tout cela. Aux limites de la
srieucH de l'acoustique commence donc la théorie
de la musique , et l'on voit que cette antre
science no peut être que psychologique, suivant
la signification propre du mot Ce qui constitue
l'art, c'est l'évolution, le mouvement, la suc-
cession, choses qui ne résultent pas des faits de
l'acoustique. Il n'y 4 dans ces faits ni levier,
ni plan incliné, ni pesanteur comme dans la mé-
canique; on ne peut conséquent ment former ni
une slalique, ni une dynamique des sons, à
moins qu'on n'aille chercher leur levier, leur
attraction ot la loi de leur mouvement dans l'Ame
humaine. Les découvertes de H. Opelt dan» les
coïncidences des vibrations des sons avec celles
du pendule sont intéressantes et curieuses; il
«porté une rare sagacité dans l'examen de ces
nu'la ainsi que dans les applications qu'il y bit du
calcul, et l'on ne peut lui refuser d'avoir fait [aire
un pas à la science, sons ce point de vue; nuls
cette science est la théorie des vibrations, non
celle de la musique, comme il le croit. Il connaît
la mesure des intervalles des sons et de la durer ■
rie ceux-ci ; mais il ignore les causes idéales dat -
leurs combinaisons, sans lesquelles 1» musique-
n'existerait pas.
ORAFFI ( PieansMAPCELLin), abbé et com-
positeur italien, vivait vers le milieu du dix* -
septième siècle, et a fait imprimer à Venise ;
1" Converti sacri 1, i, 3,4 e 5 voci, IS40. —
2° Musiclie per gll congrégation! ed altri
Ivoghi di onesta ricreaitoiu.
ORAZIO, surnommé Oraiietto delCArpa
(le polit Horace de ta Harpe), a cause de son
remarquable talent sur cet instrument, fut con-
temporain du célèbre organiste Fresoobaldi (t'ojfs; -
ce nom), et vécut à Home de 1*20 a 1640. Son
nom de famille est Inconnu ; mais il est cité pat
les écrivains de son temps, notamment par
Pielro délia Valle {Delta mtuiea dtlVeià nottra,
dans le deuxième volume des œuvres de J .-B-
Dont, p. 1M), comme un des artistes tes plus
distingués de son époque, et comme le premier
des virtuoses sur la harpe.
ORDONETZ(Cbaiaes), on plutôt ORDO-
NEZ, compositeur et violoniste espagnol, né dan»
la première moitié du dix-huitième siècle, entra
au service de In chapelle impériale de Vienne en
1708. Il a laissé en manuscrit beaucoup de sym-
phonies de aa composition, des morceaux de mu-
sique d'église, et a fait graver à Lyon, en I7su,
six quatuors pour doux violons, alto et basse,
op. 1, Pendant son séjour en Allemagne, il a com-
posé le petit opéra : Diamal hat der Mat»
den Willen ( Cette fois l'homme est le maître ).
On n'a pu de renseignements sur la fin de la-
vie de cet artiste.
OUFINO (Vrnoiuo), musicien attaché! la.
musique du dnc de Ferrare, dans la seconde
moitié du seizième siècle, s'est lait connaître par
un recueil de compositions intitule : Ltimen-
taiioni a » v oci, 11b. 1, Ferrare, 16B».
ORGANO (Pramo), excellent luthiste, na-
quit a Florence en 1471. Les circonstances de s».
rie sont ignorées : on sait seulement qne possé-
dant une habileté incomparable sur son imitai-
ment, relativement au temps où il vécut, il charma.
se» contemporains et parcourut l'Italie au bruit
des applaudissements. Jl mourut a Rome en
I5O0, à l'âge de vi net-neuf ans, et fut inhumé
dt ni l'Église d'Aracceli, où cette inscription fut
mise sur son tombeau : Perino Orgarto, Flo-
renttno, qui tingulari morum svavifte ne.
teitudltiii non imiiabUi concentu, dubium re—
Uqvtl amablUor ne euet tua ingmii boni-
tait, anadmlrabttl artit excellent ia elartor.
Pnulus Jacobvu Marmita Parmauls arnica.-
M. P. Virii annoi 29.
Wizeoby G00gle
374
ORGAS — OR1SICCHI0
ORGAS (Ahniml), lié 1 Aucune vert la lin
de aeinèine siècle. Tut maître de chapelle de
l'église Saiut-Cjriac qui est la cathédrale de
celte ville. On a de lui : Motetti a quattro, dn-
qvt, tel e otto voci. In Ventila, app. Alest.
Vincenti, 1019, in-4°.
OHG1ANI (Don Théophile), compositeur
vénitien, fui maître de chapelle de la cathédrale i
Udine dans le Frioul, et vécut dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. Il a beaucoup écrit
pour l'église et a composé la musique rie» opérai
intitulés: t°([ Visio depreuo , e la vlrtàeo-
ronata , ovvero V EUogabale ri formaio , Kpré
senléau théâtre Sanfilnoeto de Venlae, en 1688.
— Î" Dioetete, représenté lu théâtre S.Angelo,
k Venise en 1687. —i" Le Gare delP laganno
■tdel amure, au théâtres. Mosè de la même ville
en 1 689. — 4" R Tiranno delvso, représenté au
théâtre de Vfcence en 1691. — a* L'Onor al et-
tnento , au tltéttre de San-Fantino, à Venise,
en 1703. Le même ouvrage avait été joué à
Breacia, en 1097, sous le titre de GU amori di
Mlnaldo con Armida. — S' Armida regina dt
Damasco, sa théâtre de Vérone, dans l'automne
de 1711: Orgiani eet mort a Udine vers 1714.
ORGITANO (Pail), compositeur et cla-
veciniste, né à Xnples vers 1745, Tut élève du
Conservatoire de la Pietà de' Tûrckini, et écri-
vit, dans sa jeunesse, la musique de quelques
petits opéras pour les théfltres de second ordre
a Naples, ainsi que la musique de plusieurs bal-
lets. En 1771, Orgilano était employé comme
masttro ai cembalo sa théâtre du roi,» Londres.
Il a publié dans cette ville un Œuvre de six
sonates pour le clavecin. On connaît aussi soi»
son nom une cantate intitulée Andromacca,
avec accompagnement de piano. Je crois que cet
artiste est mort k flapies, dans les dernières an-
nées dn dix ■huitième siècle.
ORG1TANO (B.PH4SL), nia du précédent,
naquit a Naples vers 1780. Élève de Sala, et non
de Paer, comme il est dit dans le Dictionnaire
historique des musiciens (Paris, 1810-1811),
il montra, dès ses premiers essais, d'heureuses
dispositions qui auraient peut-être produit un
compositeur distingué, s'il n'était mort k la Heur
de l'âge, a Paris, eu 1S1I. En 1803, il Ht re-
présenter avec succès au théâtre des Fioren-
ttfu, k Naples, l'opéra bouffe Intitulé : L'Infermo
ad arte. Cet ouvrage tut joué sur les théâtres
de plusieurs grandes villes d'Italie, et réussit par-
tout. L'année suivante, Orgilano donna au même
théâtre Non credere aile apparente, autre
opéra bouffe qui n'eut pas moins de succès. En
181 1 , il écrivit a Paria quelques morceaux qui
furent intercalés dans le Plrro de Paer, et fa-
çonnait aussi de et
leur quelques cantates et canionettes avec ac-
compagnement de piano.
ORGOBINI (Heami), musicien né dans la
Marche de Brandebourg, vécut dans la seconde
moitié du seizième siècle et au commencement du
suivant. Il a lait imprimer un livre élémentaire in-
titulé : Mustea nova qua tant facllii oitenditvr
canendi scientia ut brevlssimo spacio puera
artem cam abtque labore addlseere qvtant,
per Henricvm Orgotlnum Marchtacvm; Leip-
sic*. , 1603 , in-B*. Ce livre est en latin et eu alle-
mand. Paul Balduanus appelle cet/auteur Orge-
Uni (Bibliotk. phitosopk., p. Isl ).
ORIORYCS ( Jean), eanior a Dusseldocf
vers le milieu du seizième siècle, n'a été connu
d'aucun biographe ou bibliographe jusqu'à ce jou."
Lui même nous apprend, dans t'épltre dédieafoire
d'un livre dont il sera parlé tout à l'heure, que son
maître de musique fut Martin , surnommé Peu
d'argent, nisttradechapelleduducdeClévesetd«i
Juliers [voy. ce nom). Le livre d'Oridrjus, l'un de*
plus rares qu'on puisse citer, a pour titre : Prae-
ticx mûrie* vtrlusque prxcepta brevia eo-
rumqueexercitiavaldecommoda, exopttmo-
rtUM muticorum libtds ea duntaxat quxhodie
in t«u sunl , studio» collecta. IMuteldorpii,
Jacobas fiatheniuiexcudebat, 1567, petit in-8*
de 80 feuillets non chiffrés, mais avec des signa-
tures. L'ouvrage esl divisé ea deux parties, dont
la première traite du plajn-chant, et l'autre de In
musique mesurée. Le style en est simple, clair,
et l'exposé des règles j est fait avec beaucoup dn
lucidité, quoique «Tune manière succincte. Ce qui
concerne l'ancienne notation, parti eu lièrwnen t les
prolatiom, y est bien traité. Le hasard m'a lait
acquérir le seul exemplaire que j'aie vu de eet
ouvrage, dans une vente de livres, où il n'y en
avait aucun autre concernant la musique.
ORIGXY f Airrotne - Jean - Burma- -
Abraham D"), né k Reims en 1734, acheta une
charge de conseiller k la cour des monnaies, et
la perdit a la révolution de 1780. Il mourut
ignoré, au mois d'octobre 1798. On a de lui une
bonne compilation historique sur le Théâtre-
Italien de Paris et sur les commencements de
l'opéra-comiqae k ce théâtre, sous ce titre : Afi-
naleidn Théâlre-Ilalien , Paris, 1788, S vol.
in-8*.
ORIS1CCHIO fAirroim). C'est ainsi que
Grétrj ( Mémoires ou Basais lur la mvsàau»,
1. 1, p. 7S), Burney {The présent state of Mvsic
in France and ttaiy, deuxième édil., p. 30!), et
d'après eux Gerber et ses copistes, écrivent In
nom du compositeur romain Awisienhlo [voye%
ce nom). Je crois devoir ajouter ici que lorsque
0RISICCH10 — ORLANDl
375
Grétry arriva à Rome en I7à9, ce maître était
déjà célèbre par ta musique d'église, et que Bur-
ney dit de lui (loe. cit.) que lorsqu'on exécu-
tait une mette ou un motel du même composi-
teur dam une des églises de Rome (en 1770),
le publie a'; portail en Coule. Knlin, le Catalo-
gua géiièral de* membres de l'Académie de Sainle-
Cécile de Home (CataiogO del maeitri eom-
pontori, del profeuori di malien e loeii dl
onort, etc. (p. 67) fait voir qu'Antonio àu-
ritieekio fiai gardien de la section des maîtres,
membre* de celte Académie, pendant les années
1776-1778 ; d'où l'on doit conclure qu'il ne mou-
rut pas aosai jeune que je l'ai dit à son article,
d'après les notes du Catalogne manuscrit de
l'abbé Sanlini, car puisqu'il était déjà célèbre et
maître sévère en 1759, comme le dit Grétry, il
ne pouvait avoir moins de trente ans, et devait
être ronséquemment âgé de cloquante ans- au
moins lorsque Casali (voyea ce nom} iui suc-
céda en 1779, comme gardien de la section des
compositeurs.
ORISTAGNO (Jtlt*), né i Trapanl (Sicile),
«■ 1543 (1), étudia In muiique a Païenne, et
detiut organiste de la cliapelle palatine (3). Il
mourut dans cette ville, à nu âge très-avancé. On
■ publié Mm composition : i° Madrigati a ï
vùcl; Venise, nngelo Gardant., UH8, in-4°; —
3° Retpoiuoria Ratieliati et EpiphanUc Do-
mini 4 voamt, Paletme, Jo, Aul. de Frsnciscis,
1MI, in-4°. On trouve aussi des madrigaux
d'QriflliKiiodaos le recueil iiiLiluié Infidi lumi ;
Palerme, G. B. Martago, in-*°.
ORLANDl (Santi), compositeur de l'école
lenilienne, tu commencement du dix-septième
siccie, a fait imprimer de sa composition : cinq
livres: de Madrigati a i voei, in Ventila, app.
Angola Gardano FratelU, 1607-1609, ln-4".
ORLANDI(Pb>whani>), professeur de sol-
fège au Conservatoire Impérial de Milan, est né
A Parme en 1777. Rngarti, organiste à Colorno,
Inl donna les premières leçon* de musique, puis
il continua ses étude* sous la direction de Glii-
retti a Parme , et Paér lui donna quelques con-
seils. En 1703, il entra en Conservatoire de la
Pietà de' Tvrchini, à Kaples, pour y apprendre
le contrepoint loua Sala et Tritto. De retour à
Parme à l'âge de vingt-deux an*, Il y obtint un
emploi dans la musique de la cour, et bientôt
«pré* il commença à écrire pour le Illettré. Au
carnaval de 1801, il donna i Parme la PupiUa
tcoaeie; au printemps, il écrivit pour la Seala,
kMilta, Il Podeslà diChioggia, considéré à juste
(H Uonillorr. BlblloUi, Sic. t. I, p.'tli.
titre comme un de ses meillenrs ouvrages, et qui
a été joué avec succès au ThéA Ire-Italien de Parti.
Dans la même année, il composa encore Aie-
mira e Cimene, pour Florence, et l'Avaro,
pour Bologne. Jusqu'en 1607 il montra la même
fécondité, et quoique ses ouvrages fussent en gé-
néral d'une inspiration et d'une facture asset fai-
bles. Il jouissait alors d'une brillante réputation.
Un décret du vice-roi d'Italie l'appela à Milan,
en 1606, comme professeur de musique et de
chant du pensionnat des Pages; mais trois ans
après, cette institution ayanl été supprimée, 'Or-
landi entra au Conservatoire de Milan, en qua-
lité de professeur de solfège. En 1828, il fui ap-
pelé a Municti comme professeur de chant. Je
crois qu'il est mort dans celte ville vers 1840.
Depuis 1(03 jusqu'en 1814, Orlandi a écrit
pour divers théâtres les ouvrages dont les titres
i suivent : 1801 , / Furbi aile noue, a Rome,
i pour le carnaval ; L'Amore ttravagante, a Mi-
I lan, pour le printemps; L'Amore deluto, i Plo-
; rence. 1803, /( Flore , a Venise dans l'été. 1304,
: La Spcia contraitata, a Rome, pour le car-
! naval; H Sartore declamatore, à Milan, au
j printemps; JVIno, à Brescia, dans Tété; La VU-
■■ lanella fortvnala, a Turin, pour l'antomne.
180», Le ffone ckimeriche, à Milan, pour le
carnaval ; Le Noue poetiche, à Gènes, pour le
I printemps. 1806, 71 Corroda, à Turin, pour le
I carnaval i /( Metodanza, à Milan, dans la même
| saison, i l'occasion du mariage du prince Eu-
gène, vice-rai du royaume d'Italie; 1 RagglH
amenai, au théâtre de la Scala, e Milan, pour
le printemps. 1H07, IlBaloardo , a Venise, pour
le carnaval. IMS, La Dama soldaio, à (iênes,
pour le printemps j L'Uomo bénéfice, à Turin,
dans l'été. isoy, L'Amico oWT Coma.. 18 il, II
Matrimonto per iventmento. I8i3, Il Qui-
proquo, à Milan, pour le carnaval ; II Cicitbeo
bwlato, an printemps, dans la même ville. 1613,
ZtUema e Zelima. 181*, Rodriga di Vatenza;
La Pedro, Après les premiers succès de Rosainî,
Orlandi comprit qu'il ne pouvait lutter avec un
tel artiste, et il cessa d'écrire pour la scène,
udêpendammeati de se* opérai, il a écrit qua-
tre meaae* solenniilles, plusieurs motets, et
plus de cent composition* de différents genres,
parmi lesquelles on remarque un ballet en cinq
actes, beaucoup de morceaux détaché* pour dl-
vere opéras, cinq onceur* pour l' A Icette d'Alfleri ,
une cantate a 3 voix, un nocturne a S voix,
dédié au roi de Wurtemberg en 1836.
La fille d'Orlandi, née à Parme en I s 1 1 , morts
à Re^gio le 13 novembre 1634, à l'Age de vingt-
trois ans , «val! déhulé d'une manière titillante
dans l'opéra sérieux, et s'était uitapplaudirdant
ORLANDI — ORLOWSK1
Anna Bolena. de Doniietii, et Karma, de Del- .
ORLANDINI (Joseph-Mahie), composi- !
leur dramatique, est nomme simplement Joiepft |
Oriandiiii, clans le catalogue dea Académiciens |
philharmoniques de Bologne inlilulé Série Cro- {
nologica de' Princlpi deW Academla de' Fi- !
larmovd di Bologna (p. 13 ) ; niait Allecci le
Domine partout Jotcph- Marie, d'après les li- \
frets des opéras qu'il a mis en musique. Sui- ;
Tant le mime catalogue, Orlandini aurait été
Florehtln, mais les mêmes livrets le disent Bo- i
Ion sis (Bolcgnete) : c'est à ceux-ci qu'il faut I
ajouter Toi. Orlandini naquit fera 1090 et brilla i
dans la première moitié du dix-huitième siècle.
Son maître de contrepoint hit le P. Dominique \
Scorpioni qui. vers I* fin de sa vie, rut maître de '
chapelle de la cathédrale de Heaiiue. Orlandini
ér.rivit d'abord pour ie théttre de Ferrare, puis
composa pour ceux de Bologne et de Venise, Sui-
raat les notes qui avaient été envoyées d'Italie a
La Borde, cet artiste Tut maître de chapelle du
grand-duc de Toscane (Essai sur la musique,
t. III, p 107). Il fut agrégé à l'Académie ries
Philharmoniques de Bologne en 1719. Les titres
connus de ses ouvrages sont ceux-ci : 1 " Farai-
mane, eu 1710; — 1" La Fede tradila e ven-
dicata, à Venise, 1718; — 3° Carlo re iTAl-
lemagna, ibid, 1714; — i" L'Innocenta gius-
tificata, OU., 1714 ; — 5* Meropc, d'Apostolo
leoo, en 1717 ; — 0* Antigona, à Bologne, en
1718. Cet opér» fut repris à Venise et i Bolo-
gne en 1731, 17M «41717; — 7" Lucio Papirio,
à Venise, eu 1718; — t' Ifigenia in Tavrtde,
en 1719;— 9° Partie, à Bologne, en 1710; _
10" GrUelda , ibid., dans la même année ; —
H" .Vérone, a Venise, en 1711 ; — 11* Giu-
ditta, oratorio, I AncOne,en 1711; — Oronta,
h Hilan, en 1734 ; — 14° Bérénice, a Venise, en
171a;— lâ°f.4delnlde,ibid., 1719;— 10" La
Donna nobile, en 1730 ; — 17° Maatmiano, a
Venise, 1130;— 18" LnScialaquatore, en 174à.
ORLANDO DI LASSO. V. LASSUS {Or
LiriD ou Roland DE).
ORLOFF (GaËooiBE-WLSDiniR , comte),
né à Pelersbourg en 1777, remplit, dan* sa jeu-
nesae, plusieurs fonetions publiques, et tut éleTé
en 181Î au rang de sénateur. Obligé de vuyager
pour aa santé, il visita l'Italie, et fit on séjour
de plusieurs années a Paris, où il se lia avec
diverses personnes distinguées du parti libéral.
Ces liaisons lui nuisirent dans l'esprit de l'empe-
reur Alexandre, et lorsque le comte retourna
à Péterabotirg, ce monarque hri Interdit de sié-
ger dans le sénat; cependant cette Interdiction
fat bientôt lerte. Le comte Orloff mourut à
Pelersbourg le 4 juillet 1816, d'un coup d'apo-
plexie, a l'âge de quarante-nuil ans. 11 a beau-
coup éuril , en russe et en frincaii, car l'bls-
loire, la politique, la lilleralnre et les arts.
Quérard dit ( voyez La France littéraire, t. 6.
p. Ml ) que M Amaury-Duval est le véritable
auteur des ouvrages en langue française pu-
bliés sous le nom du comte Orloff; jlgnom
si cette assertion est fondée. Quoi qu'il en sait,
au nombre de ces livres on trouve celui qui ■
pour titre : Eutti sur l'histoire de la musique
en Italie, depuis les temps les plus anciens
jusqu'à nos jour*; Paris, Dufarl, 1811, 1 vol,
iii-8". Adolphe Wagner de Leipsici a traduit en
allemand cet ouvrage, sous ce titre i Entwurf
einer GescMchtederUalianischen Mvsik.ttc,
Letpaick, 1814, ln-8*. Il y en a aussi une tra-
duction italienne. L'auteur de l'article Orloff du
Lexique universel do musique publié par Schil-
ling dit que la compilation ri'OrioIfest tirée eu-
grande partie du Dictionnaire des artistes musi-
ciens, de l'abbé Bertini ; mais ce dictionnaire
n'est presque qu'une traduction de celui des
musiciens publié en français par Choron et
Fayolle, et celui-ci est lui-même traduit, avec
beaucoup de négligence, de l'ancien Leiiijnc de
Gerber. Cest le Dictionnaire de Choron et
Fayolle que le comte cils partout, et je ne crois
pas qu'il ait en connaissance de celui de BertinL
Au surplus, si le Dictionnaire de Choron a beau-
coup servi su comte Orloff pour sa compilation
mal faite, ce n'est pas le seul livre auquel il ait
emprunté des renseignements remplis d'inexacti-
tudes, de noms défigurés et de fausses dates.
Le volume, concernant les musiciens, du livre,
intitulé Biographla degli Uominl del régna di
Napoïi (Naples; 1819, in-4°) lui a fourni tout
ce qu'il rapporte des artirtea de l'école napoli-
taine : Il en a pris ton! le reste dans Laborde,
qu'il appelle tin élaguent écrivain. J'ai conna-
is comte Orloff è Parie ; H aimait beaucoup la
musique, mais il n'y entendait rien, et son igno-
rance de la partie scolnstique, scientifique el litté-
raire de cet art était complète. Ce qu'il dit de la
musique des anciens et de celle du moyen Age n'a.
point de sen»; il confond leslylede toutes les épo-
ques de la musique moderne : il appelle Viadans,
Viadamn, Graun, Grav.it, Gerber, Gaebor,
Forkel, /«tel, de,, etc. On ne finirait pas si l'on-
voulait relever toutes les Itévues de ce livre.
ORLOWSKI (ABTomB),violonlsleet com-
positeur polonais, est né h Varsovie- en 1811
suivant M. Sovtinski ( Les Musiciens polonais,
p. 444), mais v rassemblement quelques années-
plus 10t. Il fit ses études musicales an Conserva-
toire de cette ville, el y reçut les leçons de Bit-
ORLOWSKI — GBNITHOPARCUS
ITT
lawski pour le violon, lïliner (voyczee nom ))ui
enseigna la composition. Lee premiers prix de
' Tiolon ut de piano lui furent décernés eu 1823 ;
puis H écrivit la musique d'un ballet en an
•cte, qui Tut représenté au grand théâtre de
Varsovie en 18!*. Lorsqueses études de eompn-
ailion furent plus* avancées, il écrivit la musi-
que d'un nouveau ballet en trois actes, intitulé:
Envahissement de l'Espagne par les Havres,
qui obtint quelque» représentai ions su même
théâtre, en 18S7. Après avoir passé quelque
temps en Allemagne, H. Orlowikl arriva a Paria
en 1830. Pendant son séjour dans celte ville,
il compléta sac étude* de composition sous la di-
rection de Lesueur, pui» il se rendit à Rouen et
ï dirigea pendant quelque temps l'orchestre du
théâtre et celui de la société Philharmonique. Il
y remit en musique l'opéra de Planant Intitulé
Le Mari de circonstance, qui fut joué au
Théâtre des Arts en 1(34, et qui obtint du succès.
Usé depuis lors a Rouen, comme professeur de
piano et d'accompagnement, il s'; est livré ex-
clusivement à l'enseignement. Les ouvrages
connus de cet artiste sont : — 1° Trio pour
piano, violon et violoncelle, op. 1 ; Varsovie,
Briexina; — î' Polonaises pour piano senl,
ihid.; — 3' Plusieurs Mazurccks, fbid.; —
4* Trois rondos pour piano, Paris, Launer ; —
6* Sonate pour piano et violon ; Paris, Ricliault.
— 8° Duo pour piano et violon sur des airs
polonais, avec Alb. Sowinski ; Paris, Launer; —
7° Trois suites de caprices pour piano seul ;
Paria, Lemolne; — B° Duo pour piano et violon;
Purin, Chsllloi. — 9° Yahespour piano * 4 mains,
Paris, Leiuoine. — 10* Romances françaises ;
Paris, Launer;— lt° Quatuor pour piano, violon,
alto et violoncelle (en manuscrit).
OBNITHOPARCUS (André), ou OR-
.VITOPARCHUS suivant l'orthographe adop-
tée par lui-même, écrivain sur la musique,
dont le nom allemand était Vogelsang (I), na-
quit a Meininaen au duché de Saxe de ce nom,
dans ia seconde moitié du quinzième siècle.
On ignore quels (tirent ses emplois et oh II
vécut ; il prend seulement te titre de maî-
tre es arts ( aritum tnagislcr ) au titre du
livre que nous avons sous son nom. Il voyagea
beaucoup, el l'on volt, en plusieurs endroits, que
son livre est le résumé de leçons publiques
sur tu musique qu'il donna à Tubinge, Heiriel-
htrgelMajenee. Le troisième livre de son Traité
do musique est dédié à Philippe Suros, profes-
seur au gvmnasse de Meidelberg, do qui il avait
reçu l'hospitalité en visitant cette ville : Exper-
tes sunt (dit-il) cum hospitatitale libérait-
tatem, quo fit ut omîtes Bviarlcii ggmnosil
quant Heydelbergamnominavt, maglstri, etc.
Un passage de la fin du troisième livre contient la
longue énumérallon des contrées qu'il a parcou-
rues; El dit nue non voyage s'est élendudans cinq
royaumes, savoir: la Panrtonie (l'Autriche et
toutes ses provinces), la Sarmatie( la Russie et la
Pologne), la Bohème, la Dacie( la Transylvanie,
la Moldavie et la Valachlc) et toute l'Allemagne.
J'ai, dit-il, visité soi un te- trois diocèses, trois
cent quarante Tilles, elj'al tu des peuples et des
hommes d'une infinité de mœurs différentes;
j'ai navigué sur deux mers, savoir : la Baltique
elle grand Océan, etc. (1). Une phraaede la dé-
dicace du second livre i Georges Bracchius,
chantre de l'école primaire de Stuttgard, pour-
rait faire croire qu'il habitait la Souabe, ou dn
inoins qu'il y avait été, car il félicite ce savant
de ce qu'il est en vénération dan* ce pays et dans
la haute Allemagne pourse* connaissances Ren-
dues (in Suevta ac Ma svperior veveratvr
Germania ). Enfin on voit par le huitième cha-
pitre du second livre qu'il visita Prague, car il y
parle d'un organiste du château de cette ville,
fort ignorant, selon lui, qui osait faire la criti-
que de la doctrine de Gafori sur les proportions
de la notation. OrnitlMparcus traite ce pauvre
homme en ternies très-durs. Il est vraisem-
blable qn'il en agissait ainsi avec tons ceux dont
il ne partageait pas les opinions, et qu'il s'était
fait beaucoup d'ennemis, car ses épttres dédica-
tolres des quatre livres de son Traité de mu-
sique, adressées aux magistrats de la ville de
Luuebourg , à Georges Bracchius, a Philippe
Surns et a Arnold Sehlfck , musicien et organiste
du prince palatin, électeur de Bavière, se termi-
nent toutes par la prière de le défendre contre
tesenvieux, les Zolla et les Tersitei.
Le livre d'Ornithoparcus est un des meilleurs
de l'époque oh 11 parut; il a pour titre : Miute*
actinie Micrologut, Itbris quatuor digestus
omnibus musicm ttudionti no» minus vtilit
quai» ncceisarivs. On lit a la fin dn volume :
•olrlwqneOCTiMallMLii-
378
0R3ITR0PARCUS - ORPHÉE
iwuwni est hoc opnt Liptix m xdibm
Valetiim Seknmani, mente jantuaio, anni
Virqiitel parins deciml teplimi tvpra *es-
çnintiUetimum (1517), Leone aecimo ponlh
fiée maxfmo, ae MaxiinUiami glorioaitimo
imperaiore arbi terrarum priaàdentibvi,
in-*A oM.rjettesHrtioa. qui estdelapw* grande
Pari* { in-*' V, ■• M74-A), i la Bsdiotheque
royale de Bertii et à eelle de Saint-Marc de
Venise. Deux autre» éditions non moins rare»
ont et* publiées en 1519 et 1531. La première
est 1 la Uihliotlieqne royale de Berlin ; l'autre a
la Bibliothèque Impériale da Parte Elle* ont
été imprimée» toutes deux i Leipsick par Va-
lent™ Scbnmann, et ont cette louacriptloa : Sx-
etutum ett hoc ojmi, âemut catligatitm re-
cognitumque , l.iptia' in xdibus Vaientâd
Sekvmanni coleographi tolertiuimi, mente
dprili , anni l'irgmei parlas vndtvigwml
tupra taqtilmilietlmsm. Les date» seules
ton! différente», et leur format est m-4* rie
13 feuilles et demie. Il eat bien remarquable une
Forkel, à qui l'on doit la connaissance de l'é-
dttmade 1519, n'ait pas vu qu'elle ne pouvait
être la première, puisqu'on j voit eei mot* :
demio eattioatnm recognitumque, et qu'il ait
considéré comme une deuiième édition celle de
Cologne , 15.15, la-8" oblong, que Wallber avait
consultée, et qu'il a fait connaître. Ce lexicogra-
phe de la musique a noté en marge de son exem-
plaire eue autre édition île Cologne, 1513.*
Scbacht < coy. ce nom), cité par Gerber, indique
une cinquième édition du même ouvrage por-
tant la date de Cologne, 1540. Il y a donc eu
■il éditions du livre tl 'Omit ho parais. Toutes
«ont de la même rareté, et par une bizarrerie
attachée a ce livre, il est aussi difficile de trouver
aujourd'hui la traduction anglaise que Doivland
( voues ce nom | en fit au commencement du
dix-septième siècle, et qui a pour titre : Andréas
Onùthoparcvj kis Micrologut, or introduc-
tion ;con!aining ike art ofSinging. Dlgated
irtto foure Booîet, not ondij profitable, but
alto necatarg for ail that the art^ttuUonts
of lâatidie. London; 1809, petit in-fol. de 91
page*.
Le Hicrolngue d'Oreilboparcns est divisé en
quatre livres. Dans le premier, après les préli-
minaires obligé* des ancien* traités de musique,
concernant la définition de cet art , sa division
en diverses parties, son éloge, etc., on trouve
un traité du plsin-cliant qui renferme de bonnes
choses sur les tous et sur les nuances. Le second
livre est un traité de la musique mesurée : tout
ce qui) renferme sur fa notation et la mesure
est excellent. Le troisième traite de* accents et
de* diverse* sortes de points musicaux. Le qua.-
trième est un traité d«j contrepoint, dont les
meacemeot du dix-septième siècle, vécut d'abord
4 Venise, puis aBa a ta et
enfin fut attaché a la m
Vienne, en qualité de or
de sa composition : i° Cansonette a tre vaci,
i lin. 1; Venise, 1590.— 1* fcfem,lib. 1; ibid.,
1594. — t" Entrées (M/rwfen)* cinq et six voix,
| Hdmstadl, 1597. Un recueil de motets de cet
■ artiste, publié t Venise en 1*17, semble indi-
! quer qu'il était alors retourné en Italie.
| OROSTAKDER (Aanat), magister et
i eantor à Weslerat, en Suède, dans les pre-
mières années dn dix-huitième siècle, a publié
i un traité élémentaire de musique, en langue sué-
doise, intitulé : Compendinm wmtteum, am-
ntamiriftrett , tU de Sluderandort tietut
Waterxi (Abrégé de musique, compilé pout l'o-
tage des étudiants de Westerns), Wssteras, 1703.
OROUX (L'abbé)i d'abord abbé de Fontaine-
le Comte, Tut enauile chanoine de Saint Léonant
de Efoblac, et chapelain du roi. Il vécut dans la
seconde incité iln dix-huitième siècle. Au nombre
de ses ouvrages, on trouve une Histoire ecclc-
tiattiqne de ta cour de France; Paris, 1776-
1777 , S vol. în-**. Ce livre renlerme l'histoire
de la cliapelle et de la musique du roi, avec des
ORPHÉE, personnage mythique ou réel,
I dont l'existence est généralement plseée environ
< t iimu siècles avant rère chrétienne, et qui, con-
i séquemmeut serait postérieur d'environ trois
; siècles à Olen (twjftt ce nom ) , prêtre clisnteur
' de Delon. Il naquit dans la Thrtce et lot fils
d'Œagre, roi d'une partie de cette contrée. La
mythologie lui donne Apollon pour père, et pour
mère la muse Calliopc. Chex les Grecs, Orphée
est le mit lie de la puissance irrésistible de la
musique unie à la poésie sur tous les êtres or-
ganisés, el même sur la nature inorganique.
Contemporain des Argonautes, il les accompagne
dans leur expédition; aux sons de sa Ivre, le
navire Àrgo Tend les flots et porte avec rapidité
les héros vers la Colcbide ; par ses chants, il ar-
rache ses compagnons aux séductions des femme*
deLemnos;ll arrête par ses acconlsliarrnonieux la
perpétuel le a gi i a t io n ri es S ) m plégades qui au raient
brisé le navire a son passage ; il endort le dragon.
gardien de la toison d'or, que vont conquérir
les Argonautes ; au retour , le charme de ses
mélodies parvient à soustraire les héros aux eu-
ORPHEE — ORSLElt
179
chantements de* sirènes; enfin, après la mort
de «on Eurydice, il détend eux enfers pour re-
deanmder sa compagne* Plu ton; fc ses accents,
Cerbère combe la tète, Caron le transporte dans
m barque , les Fîmes cessent de tourmenter les
ombrai, l'inflexible population dn Tartere «et
émue, Proserplne l'attendrit, et Pluton cède a la
voix du chantre divin. Une seule condition est
misa an retour d'Eurydice anr la terre. Orphée ne
doit pas se retourner jusqu'à ce que tous deux,
aient revu la lumière du soleil; mais ta passion
remporte; déjfc près des portes de l'enfer, Orphée
veut revoir l'objet de son amour, et bientôt II le
voit disparaître pour jamais . Orphée , à qui le
nom de Chantre de la Tkrace est resté,
fut le civilisateur de ce pays par le charme
de son art : la tradition qui lut fait donner la
mort et disperser set membres par le» bac-
chantes appelées Ménades, n'a d'autre signifi-
cation que celle d'une réaction de la barbarie
des Thrace." contre un commencement de ci ri Usa.
tien. L'opinion de Cicéron qu'il n'y a jamais eu
à'Orphée {De notera dtorum, Ifb. I, atxt. 38}
est vraisemblablement trop absolue ; car suivant
la tradition la plot généra lement admise, ce
poète chanteur n'a précédé ta naissance d'Ho-
mère que d'environ quatre cents a», et l'on
doit croire que l'auteur de Ylliadâ et de l'Odyaéo
a trouvé des modèles et dea ressources pour les
épisodes de tes grands poèmes chex tout cas
chanteurs dea temps héroïques considérés au-
jourd'hui comme fabuleux, tell qu'Olen, Linus,
Orphée, Musée, Tliamyris et Pbflatnmon. La
réalité du personnage s'est perdue août les fables
dont on l'a environnée. Toutefois, il est Imrs de
doute quo les Argonauliquet, les Bymnei, et
d'autres poèmes qnt tut ont été attribués, sont
postérieurs au commencement de l'ère chré-
tienne. Ce qui les concerne a été éclaire! par da
boni travaux philologique! publiée depuis le com-
mencement du dix -neuvième siècle.
ORSCRLER ( JEm-Gïoacts ), nélBrealiu,
en 1898, reçut les premières leçons de musique
de l'organiste Kirtten. Il entra ensuite comme
page au service du comte Zirotin qui le fit
voyager, l'envoya à Berlin pour étudier le violon
tous la direction de Frej et de fioaetti , et a
Vienne, où il prit des leçons de contrepoint chex
Fux. En 1710 Orschler se rendit a Olmulx die»
le prince de Lichtenatein, qui le fit son mattre
. de chapelle. En I7M il était encore au service
de la cour de Vienne comme violoniste, quoi-
qu'il lut âgé de soixante-huit ans. Cet artiste n'a
rien publié, mail il a laissé en manuscrit beau-
coup de symphonies a quatre parties pour l'é-
glise, 34 trios de violon, et 0 solo».
ORS1 (Le Pire), moine eélestln du couvent
de Breecla, fut mattre de chapelle de l'église de
GU Anginlt de- cette rille, vert le milieu du dix-
tepttème siècle. Il a publié des Matetti atree
quattro voci eo'l batto per l'organa ,- Venetia,
app. Aleis. Vincenti, 1647, in-4°.
ORS1NI ( GtETtti) , cootraltlste italien, fut
attaché à la musique de l'empereur Charles VI,
Il possédait une des plus belles roii qu'un eût
jamais entendues, et le style large et pur de son
exécution portait Témotion dans le cceur de ceux
qui l'entendaient. En 1733, il chanta dans l'o-
péra Costawa e fortata, de Fux, qui fat exé-
cuté en plein air, h Prague, pour le couronne-
ment rie l'empereur. Francoit Benda et Quant,
qui l'entendirent alors, lui accordent les plus
grands éloges. Orsini conserva ta belle roix jus-
qu'à, la fin de ses jours. Il mourut a Vienne,
dans un âge avancé, vert 17W.
OHSINI (Lonis), compositeur napolitain,
élève dn collège de musique de S. Pletro a
Majella, a lait son débat à la scène par la
composition de l'opéra intitulé t l'Snao rfi SM-
loph, représenté au théâtre A'uouo de Naples,
dans l'automne de 183*. Cet ouvrage, Ires-faible,
n'obtint que trois représentation». A l'automne de
lg35, Orsini donna au théâtre Alfieri, de Florence,
La Fia de' Tolomet, qui n'eut pas une plus
longue existence. J'ignore si cet artiste est la
même qui a publié : 1° Six trios pour 3 violons;
Milan, Hlcordi. — r'Troisduos pour S violons ;
ibid.
ORS1NO (Gehnsho on JktrriBn), prêtre na-
politain, fut mattre au Conservatoire de LaPtetA
de' Twchlnt, vert la fin du dix -septième siéent,
et eut la réputation d'un professeur de grand
mérite. Il a beaucoup écrit pour l'église, particu-
lièrement pour celle des Jésuites de Naples,
dont H était mettre de chapelle. En 1S90 il mit
eu nautique un drame intitulé : La Pandom,
pour le Collège des nobles, et pour la même ins-
titution, en )A97> un autre drame en langue
latine dont le titre n'est pat connu. On a aussi
de cet ecclésiastique plusieurs œuvres de mu-
sique instrumentale.
ORSLER (Joseph), compositeur de mu-
sique inttru mentale et violoncelliste au théâtre
national de Vienne, vert la fin du dix-huitième
siècle, a laissé en manuscrit : 1° Symphonie à
S parties. — 3° Deux quatuors pour violoncelle,
violon, alto et batte. — 3° Sept trios pour deux
violons et violoncelle. — 4" Deux trios, le pre-
mier pour violoncelle, alto et basse ; le deuxième,
pour deux violoncelles et basse. — b° Quatre so-
nates pour Violoncelle et basse. Tous ces ntor-
eeanxse trouvaient chex Tr*g, à Vienne, en 1796.
180
ORSLER — ORTIGUE
Cerber suppose (Nettes Lex. dtr Tonkiinstler)
que le nom de cet artiste est incorrectement
écrit, et que Joseph Orsler était fils de Jeam-
George» Onchler; ce qui n'est pu invraisem-
blible.
ORTELLS (D. Autuine-Théodoie! fut
nommé maître de chapelle de l'église cathédrale
ne Valence, en lOflï. Considéré comme un de* ar-
tlates le» plu distingués de m province, et de l'é-
cole valençaise en particulier, il (écrit on grand
nombre de compositions pour l'église : die» ae
trouvent a la cathédrale de Valence, ainsi que
dans plusieurs églises d'Espagne et an nwuax-
lere de l'Escurial. H. Eslava (voyez, ce nom) a
publié dans la Lira sacro-hispana (1* série,
t. l'f, dix-septième aiêele) la première lamenta-
tion du mercredi sain), a 13 voix en 3 chœurs ;
C'eat an morceau bien hit. Cet artiste est cité
comme autorité dans l'écrit qui • pour titre :
Rispuetta del Ueeneiado Franc. VatU,Prei-
bvt. Maestro de capilta en la englnsia ca-
thedr. de Barcellona, a ta censura de D.
Joach. Marttneï, argon- de la S. Igletia de
Valencia contra la defensa de la Kntrada
deel Tlple lecytndo en et Miserere nobia delà
Mlita Scala Aretina (p. 5).
ORTES (L'abbé Jean-Makie), prêtre vé-
nitien, vécut ver» le milieu du dix-huitième siècle.
Il eat auteur d'un opuscule auquel il n'a pu mis
son nom, et qui a pour tilre : Riflessioni sopra
I diammi per mitsica . Aggtuntovi una nuova
attone drammatica; Venezta, presto Gio.
Ballitta Pasquali, I7&7, petit in-t*.
ORTH (J.W.), pasteur a Grleabeim, du»
le grand-duché de Hesse-Darmatadt , a pro-
noncé en 1835, le douzième dimanche après la
Trinité, un sermon a l'occasion d'un nouvel
orgue placé dana son église. Ce sermon a été
publié sons ce titre : Von dem vahren Wirke
derMutik, brider des Gesanges vnd TonspieU,
iur christlichen Gotteiverthrung (De la véri-
table action de la musique, dans le chant et le
Jeu de l'orgue, pour honorer Dieu chrétienne-
ment; ; Daraistadt, Lenthner, 1835, hi-8" de 20
Pag*»-
ORTIGUE (Joseph-Louis D'J, littérateur
musicien, né à Cavaillon [Yancluael, le 33 mal
1802, fit voir dis son enfance d'heureuses dis-
positions pour la musique. Les premières notions
de solfège lui (tirent données par un musicien
d'inutinet, mais sans culture, comme on en trouve
parfois dana les petites villes : il ae nommait
Pascal- Derrive. H. d'Orllgue reçut ensuite des
laeonc.de J. Vlran-Roux, artiste plus habile; enfin,
Blase pire, et son fils Caslil-Blaze (popes ces
na), i
-, lui
éléments de l'harmonie, dn piano et de l'orgue.
Destiné à la magistrature par ses parents, il fat
envoyé a Aix, en Provence, pour y faire un court
* de droit , «pria avoir terminé d'aasez bonnes
études au collège des Jésuites de sa Tille natale.
Sans négliger les leçons du professeur de la fa-
culté de droit, H. d'Ortigue continuait à s'oc-
cuper de musique et avait pris un maître de
violon qui le mit en état de jouer une partis de
second violon on d'alto dana les réunions d'une
société d'amateurs dont les membres étalent dé-
signés sous le nom de Beethovenistes, par op-
position sus antres amateurs de la ville qui fré-
quentaient le théâtre et qu'on appelait les Has-
sintstes. Il va sans dire que les Beethoven! aie»
n'accordaient aucune espèce de mérite k Rossiui.
H, d'Ortigue était encore tout plein de ces pré-
Jugés lorsqu'il arriva a Paris, en 1837, pour y
faire son ttage, et il lui en restait encore beau-
coup deux ans après, lorsqu'il publia sa pre-
mière brochure où ae trouvait celle phrase ;
Un homme (Rossinl) souvent Inférieur mur
grands maîtres dans les parties essentielles,
et qui le* avait tout a» plus surpassé* dan»
les qualités secondaires! Plus lard, les opi-
nions de M. d'Ortigue ae sont modifiées de la
manière la plus absolue à l'égard des œuvres du
même maître.
Nommé en I SIS jiige auditeur à Apt (Vaueluse),
M. d'Ortigue dut, à son grand regret, s'éloigner
de Paris, mais résolu de suivre une autre car-
rière plus couronne a ses gooln, il ne resta qu'un
an dans cette position , et retourna à Paris en
1839. Ce fut alors qu'il publia la brochure dont
Il vient d'être parlé, et qu'il prit part a la rédac-
tion du Mémorial catholique par quelqurs
articles de musique. Au commencement de 183»
il se rendit i La Ckesnaye, en Bretagne, près
de l'abbé de Lamennais, dont le talent lui inspi-
rait une vive admiration, et se mit m rang de
quelques disciples de ce grand écrivain. De retour
à Paris en 1131 , il y fut un det fondateurs du
jooroa! l'Avenir, et y rédigea lu articles de
critique musicale. En I83S il se maria à Issy,
près de Paris. Deux ans après il fut chargé par
M. Guïioi , alors ministre de l'instruction pu-
blique , d'un travail sur la musique du moyen
Age, qui, plus tard, est devenu le noyau de son
Dictionnaire liturgique du platnckant. M. de
Salvandy le nomma, en1&38, professeur de chsul
d'ensemble au collège Henri IV (lycée Napoléon),
et dans l'année suivante il fil partie de la com-
mission du dépouillement des manuscrits de la
Bibliothèque royale, tous la direction de Chsro-
pollion. Enfin, k diveises reprises, Il est entré
dans la collaboration de travaux historiques
commandés par le gouvernement. Comme cri-
tique de littérature ou de musique, Il a travaillé
au Mémorial catholique, k l'Avenir, a la Qua-
tidienne, a la Goutte musicale, k la France
musicale, au Temps, a la Revue de Parti, a !■
Revue de* Deux monda, au Journal de Pari*,
an National, k runivcn,b l' Université catho-
lique,arÈrenov,velle,t l'Opinion catholique,
«t. eu dernier lieu au Journal det Débats.
Jadis partisan passionné de ta philosophie sys-
tématique de l'abbé de Lamennais, il a fourni
a cet homme célèbre le* matériaux du chapitre
qui concerne la musique dam J'Esquisse (Tune
philosophie ; matériaux qni , peur le dire en
passant, sont puisés en parue dan» le résumé du
Cour* de philosophie de la musique et de
son histoire, professé a Paris, en 1831, par
l'auteur de la présente notice. Longtemps après,
M. d'Orligue s'est aperçu des égarements où
l'entraînaient les principes de cette philosophie
dans leur application a l'art dont il s'occupe,
et t'est attaché a la doctrine plus féconde de l'art
en lui-même. Ses ouvrages publiés sont ceux-ci :
I* De la guerre des diletlanli, ou de la révo-
lution opérée par il. Sossinl dans l'opéra
français, et des rapports qui existent entre
la musique, la littérature et le* arts ; Paris ,
Ladïocat, 1829, brochure in -S", — 7° Le Balcon
de l'Opéra (Mélanges de critique musicale formés
d'articles publiés précédemment dans les jour-
naux). Paria, Renduel, 1833, un volume in-8*.
— 3° De l'École musicale italienne et de l'ad-
minlxt ration de tAcadémierogaledemiulque,
à l'occasion de l'opéra de M. Berliai [Ben-
venuto CelUnl); Paris, 1833, in-8". Le même
ouvrage a été reproduit sooa le titre solvant. —
V Du Théâtre-Italien et de son Influence sur
le goût musical français; Paris, 1840, iu-8°.
De nombreux cartons ont fait disparaître de ce
volume le caractère de pamphlet qu'il avait d'a-
bord, et H. d'Ortigue y a ajouté une longue
lettre adressée k M. Léon Kreutzer. — 5° Palln-
génésle musicale, brochure in-8" de 11 piges,
extraite de la Rente et Gaxette musicale de
Parts. — 6' De la mémoire cAez les musiciens,
lettre à M""S. de fi., in-8- de 13 pages (aans
date}, extrait du même journal. — 7° Diction-
naire liturgique, historique et théorique de
plain-chant et de musique d'église , dans le
ntoyen âge et les temps modernes; Paris,
Migne, 1854, un volume tris-grand in-S", com-
posé de tsso colonnes. Cet ouvrage fait partie
d'une Bibliothèque ecclésiastique publiée par
l'abbé Migne ; mais on en a séparé un certain
•ombre d'exemplaires qnl ont des titres et des
couvertures k part. M. Th. Nisard a eu unegrande
GUE 3S1
part dans la rédaction de ce dictionnaire ; mais
la partie qui appartient à H. d'Ortigue est le
travail le plue considérable de son oeuvre. —
B* Introduction à l'élude comparée des tona-
lité* et principalement du chant grégorien
et de lamuslqw moderne; Paria, Potier, 1851,
1 vol. in-18. Ce volume est formé d'une réunion
d'articles pobHés précédemment dans le Dic-
tionnaire liturgique, etc. — V La musique
à l'Église; Paii», Didier et 0*, ItMJl, 1 vol.
iU'Ilde 478 pages. Ce volume est composé d'ar-
ticles précédemment publiés dans divers jour-
naux, sur ce sujet. — 10° La Maîtrise, Jour-
nal de musique religieuse, fondé en I8S;
par MM. d'Ortiguo et Kiedermeyer, puis dirigé
par M. d'Ortigue seul depuis 1858 jusqu'en 1 860.
Première année 1SS7-1BS8; deuxième année
1858 1859; troisième année 1859-1860. Paris,
Heugel, gr. in-4°; chaque année est divisée en
deux parties, dont l'une renferme la littérature
musicale , et l'aulre la musique d'église peur les
voix et pour l'orgue.— 11" Traité théorique
et pratique de l'accompagnement du plaln-
chant,par MM. Niedermeger et d'Orltguc.
Paris, Heugel, II», 1 vol. très-grand in-8". Ce
traité d'accompagnement est complètement erroné
au point de vue de l'application de l'harmonie
k la tonalité du plain-chant. — lï" Journal de
MaSrlset, Revue du chant liturgique et de
la muaJoue religieuse, par MM. d'Ortigue et
Félix Clément, première année, 1861; Paris,
Adrien Leclere tti C**, or. hv4*. Cette publica-
tion, qui peut être considérée comme la conti-
nuation de La Maûrise , se compose d'une
feuille de texte et d'un morceau de musique
religieuse avec orgue. H. d'Ortigue, qui goûtait
autrefois le drame dans la musique d'église ,
comme un peut le Voir par laa éloges qu'il a fait
du Requiem et du Te Deum de Ocrlioav ne s'est
pas contenté de rompre avec ceux qui veulent
introduire le théâtre i l'église, mais il n'admet plus
même dansée culte catholique de musique d'au-
cune espace accompagnée d'instruments , ilépaa-
aanl en cela la tradition de près de trois siècles
adoptée dana l'église. D'ardent novateur du dix-
neuvième siècle, il s'est fait janséniste en musique,
et ses nouvelles tendances ont trouvé un appui
dans les convictions de M. Félix Clément. On doil
plaindre celle cireur de deux hommes do mé-
rite; car, outre qu'il ne faut pas vouloir être
plus catholique que l'Église, on peut affirmer que
ces Messieurs se sont engagés dans une vuie sans
Issue, et qu'ils prêchent une réforme impossible.
Il n'est pas de l'objet de la Biographie uni-
verselle des musiciens de donner la liele des
écrits politiques et littéraires de M. d'Ortigue :
382
0RT1GUE — ORTO
ou la trouvera riani la Littérature française
contemporaine (t. T, p. 583), et dans la Bio-
graphie générale de HM. Firmin Didot (t. 38,
p. 899-891).
ORTING(BBiHtHm), né à AugsbourK, en
1717, eut pour maître de musique le tantôt
Seyfert, dont les liions lui firent faire de ra-
pide! progrès. Après la mort de ce maître , if rem-
plit ses fonctions jusqu'à l'arrivée de Graf, désigné
comme maître de concert. Plus lard fi fut direc-
teur de musique à l'église Sainte-Anne, à Augs-
buurg. Il est mort dans celte position, en 179 S.
Cet artiste a lalué en manuscrit de» cantates ,
des chansons et des motels.
ORTIZ (Uibo], musicien espagnol , né à
Tolède, dans la moitié du seizième siècle, a élé
confondu par quelques auteurs arec DeOrto,
compositeur français dont le nom était fJujardm,
Diego Orlii fut maître de chapelle du vice-roi de
Naples; il occupait encore cette place en 1665.
On connaît tous aon nom : 1" Trattado de
glosas sobre clausulos y otros generoi de
pvntos en la Musica de violones nuevamente
pneslo en fus (Traité des ornementa, des ca-
dences et autres sortes de passages dans la mu-
sique de violes, etc. ) ; Borne , Yalerio et L. Do-
rioo, 1553. Il semble qu'il y a eu une édition ita-
lienne du même livre, car le P. Martini le elle
dans lei"Tolnme de son Histoire de la musique,
Bous ce litre : il primo libro nel quai si traita
délie glose sopra le cademe, ed altre sorte
di panti, Rome, 1553. Ortiz ne vante dans son
livre d'avoir enseigné le premier l'art de varier
sur les instruments les mélodies «impies ; mais,
ainsi que le remarque l'abbé Baini dans ses Mé-
moires sur la lie et les ouvrages de Palestrina
(t. I, p. 81), cet art était plus ancien et avait
été déjà présenté en détail dans les ouvrages de
Ganasei ( bojim ce nom), publiés en 1535 et 1543.
M. Cli. Perd. Becker a fait deux artistes différents
de Diego Ortiz et de Diego de Ortiz ( System,
chron. Darstellung der musikal. Litteratur,
P. 300 et 470 }, et a cité sons ces deux noms le
même ouvrage. — 3° Mtisices Liber primvs,
Hymnos, Magnificat, Salves, Motecta, Plai-
ntes , altogve diversa cantica eompleet eut ;
Veneliis ipud Antonium Gardanum, 1685, in-fol.
Les quatre voil sont en regard dans ce volume.
On trouve aussi des motets et des villaucicos
de Diego Ortiz dans le recueil très-rare intitulé :
Mvtis ûkaium. Libro Uamado Silca deSire-
nai. Compnetto par el excellente musieo An-
riqves de Valderavanno. Fue impretso en la
«nup insegne y noble villa de Valladolid Pln-
cia otro tiempo llamada, par Francisco Fer-
■•andesde Cordova impresor, 1547, gr. in-fol.
I ORTLEPP ( EaicEir ) , amateur de musique,
' pelle et littérateur, né à Slultgard, n'est men-
'. lionne ni dans le Lexique général de musique de
I Gassner, ni dans celui de M. Bcrnsdorf. Il s'est
fait connaître par les ouvrages dont voici les ti-
tres : 1* Beethoven. Eine fantoMltche Cka-
ratleristik (Beethoven. Fantaisie caractéristi-
que) ; Leipsick , Hartknock , 1830 , in-8° de 95
pages. — a" Grosses Instrumental vnd Vokal-
Cnncerl. Eine mvsikalische Anthologie (Grand
I concert instrumental et vocal. Anthologie mu-
sicale), Stuttgard, Fr. Henri Solder, 1841, 1»
| petits volumes in-16. Cette collection est com-
posée de notices biographiques de composi-
; leurs célèbres, de lettres de ces artistes, d'a-
I Decdoles musicales, de pensées détachées et de
mélanges de choses diverses qui ont de l'intérêt
pour l'histoire de la musique. En 1848, H. Ort-
lepp a publié à Francfort un poème intitulé
Germania , dans lequel il célèbre les gloires de
l'Allemagne, et particulièrement les illustrations,
musicales de Jean- Sébastien Bach , Htendel ,
Graun, Gluck, Haydn, Mozart et Beethoven.
OftTLIEB (Édouami}, compositeur de mu-
sique d'église, né 1 Stuttgard, fut pendant
quinze ans pasteur i Drakenstein, dans le rn jaume
de Wurtemberg. Il pérît au mois de janvier ISSi
en traversant un petit étang près de Stuttgard ;
la glace se rompit, et II disparut avant qu'on
pût essayer de le sauver. Ortlieb avail fondé un
journal qui se publiait a Stuttgard, sous ce titre:
Organt fur Ktrehemnutlk (Organes en faveur
delà muaiqucd'égliae): lien était le seul rédac-
teur. On a publié de la composition de cet ec-
clésiastique ; 1° Messe à 4 voix avec orgue et
petit orchestre, op. 1; Stuttgard, 1846- — S* Re-
quiem à S vois et orgue; ibid. — 3° Messe à 4
vois, el orchestre, op. 5; Stuttgard, llalnerger.
— 4° Messe a 4 vol* et orgue, op. G; ibid. —
5° Messe solennelle i 4 vois et orchestre, op. 8 ;
ibid. On a do même auteur : Anwelsuno sut*
Prxludiren fvrJiinglinga des Schulstandet
vnd derenbehren (Instruction pour apprendra
à préluder, a l'usage des jennes gens des écoles
et de leurs instituteurs). Stuttgard
ORTO (Jean DE), ou DE HORTO, dont le
nom de famille était Dvjardtn, fut un des plue
habiles musiciens de la fin do quinzième siècle.
11 naquil vraisemblablement dans les Pays-Bas ;
toutefois on n'en a pas la preuve, car jusqu'à ce
jour aucun document authentique n'a été trouvé
concernant cet artiste. On sait seulement que
plusieurs familles du nom de Dvjardtn existent
Belgique; mais il y en a aussi en France,
iseignements sur la position îu'il occupa -
Google
ORTO — OSBORNE
383
manquent également. Glare.au , qui rapporte un
exemple tiré de ses œuvres (Dodecach, p. 330),
loi donne la qualification de Symphosteta , te
qui indique qu'il dirigeait le chaut dans quelque
chapelle. AaroD, comlemporaindeDwfanUn, ou
De Orto, cite de lui ( Traitait) délia natvra et
coffiiilioae de tutti li tuoni, cap. 4) la chanson
à quatre voix Dung aultre amer (d'un autre
amour), mais ne Fournit aucun renseignement
•ur sa personne. Gafori, qui vécut aussi dans le
même temps, n'a pas mis ce musicien an nombre
de ceux dont il invoque l'autorité dans son livre
Intitulé : Mustce utriusqae canin* praetiea,
bien que De Orto eut certainement alors de la
renommée en Italie, puisque Petrucci de Fot-
sombrone a placé bon nombre de «es composi-
tions dans les livres A et B de son rarissime et
précieux recueil intitulé Harmonie musices
odheeaton (Venise, 1500 et 1601) (1). et a im-
primé nn recueil de ses messes et d'autres ou-
vragée.
LespiècesdeSe Orto contenues dans le livre
A du recueil cité ci-riessns sont : 1° Ave Maria,
à 4 voix ; — 2vJe euide sa ce tempe me dure,
chanson, idem , — 3° Bor aires une chanson,
idem ; — 4° Nunqya fve pena malor (Il ne
fut jamais de plus grand chagrin), idem. On
trouve dans le livre B : S" Mon mari m a dif-
famée, k 4 voix ; — 6° Cela tant plus, idem ;
— 7° Bon temps, idem; — 8° A qui dltelle
(dit-elle) ta pentéef, idem; -- 9° Cela tans
ptus, idem, avec une autre mimique; — 10° if On
père m'a mariée, idem; — 11° Duny aultre
amer, idem. Le livre C du même recueil ren-
ferme la chanson du même compositeur : Les
trois FllUt de ParU,h 4 voix. Le recueil imprimé
Je ses messe* a pour litre : Misse de Orto. Au
dernier feuillet de la partie de basse on lit : Im-
prestvm VenetUs per Ollavianum Petrutivm
Worotempronlentem. Die 23 Martii, tntvtis
annol50o, petit ln-4° obi. Ces messes, an nom-
bre de cinq, «ont ternies a quatre parties; leurs
litres sont : 1° Dommicalit; — S" Jay prit
amours (celle-ci a deux Credo) ; — 3° Lomme
orme (L'Homme armé);— 4° La Belle se sied;
— 5° Petite Camussta. Dans les fragmenta
mtssarmn de divers auteurs, publiés par le
même Petrucci, kVeuise, en 150», on trouve le
Varie de la messe de la Vierge, par De Orto.
Une des lamentations de Jérémte de la collec-
tion publiée en 1506, par le même imprimeur,
sous ce litre i Lamcntationun Jeremte pro-
|1) Votais BDIIa Intitula i Dt imtUmm< HMte M
Ottaviuna Pttneci da Ftoiomtoviu, par M. catrliM,
phele liber piimws, est de De Orto. Les ar-
chives de la chapelle pontificale de Rome ren-
ferment, dans les manuscrits cotes 14 et 17, des
messes de De Orto, à quatre et cinq voix.
ORTOLAN (Eucènb), compositeur, né
k Paris, le i" avril 1814, a (ait ses études mu-
sicales au Conservatoire de Paris , où Halévy
fut son professeur de contrepoint. Devenu ensuite
élève de Berton pour la composition , il a obtenu
le second grand prix an concours de l'Institut,
en 1855. Son début rut une ouverture exécutée
k la distribution des prix du Conservatoire en
1846. Un Intervalle de dix années se passe en-
suite sans que le nom de cet artiste se révèle
au public, car ce ne fut que le io avril iS5G
que M. Ortolan Gt jouer au Théâtre Lyrique un
opéra en deux actes qni avait pour titre Lisette
et qui eut quelques représentations. Dans l'année
suivante, une opérette du même compositeur,
intitulée La Momie de Boseoco, fut jouée au
théâtre des Bouffes-Parisiens. Les critiques y
remarquèrent des progrès d'expérience et de con-
naissance de la scène,
ORTOLAM (Ginuo), amateur de musi-
que, né k Sienne, a donné au théâtre do Fonda,
k Naplea , en I SïO , l'opéra intitulé La Pasto-
rella délie Alpi, qm ne réussit pas. En 1887, il M
représenter dans sa ville natale /( Giorno délie
noue, qui fut mieux accueilli par le public.
En 1528, M. Ortolani avait publié k Sienne un
opuscule sur la musique in ottave rime,
sons l'anagramme de ton nom Lotarlo Gtu-
Une.
OSBERNUSou OSBEBTUS, moine béné-
dictin du oniièpw siècle, fut sons-prieur du
couvent de Canlorbérj, vers 1074. On lui atlri
une deux traités de musique qui se trouvent
dans plusieurs grandes bibliothèques de l'Angle-
terre ; le premier a pour titre : De Re mutica ;
l'antre : De vocum eonsonanliis ; ce dernier
est dans la bibliothèque du collège du Christ, k
Cambridge.
ObBURNE ( GtoRGBS ), Gis d'un organiste de
Llmerics, en Irlande, est né dans cette ville,
en 1806. Destiné des son enfance k l'état ecclé-
siastique, il fil les premières éludes pour se pré-
^parer k un cours de théologie ; mais le goOt de
la musique prit en luf on caractère ai passionné,
que ses parents furent obligés de lui permettre de
s'y livrer sans réserve. Presque sans maître, il
apprit k jouer du piano et parvint k un certain
degré d'habileté avant d'avoir atteint l'eue de
dix-huit ans. 11 résolut alors de se rendre snr le
continent pour y continuer ses éludes, et pour y
chercher des moyens d'existence , dans l'exercice
de son talent. Arrivé en Belgique en 181S, Il y
v Google
U4
OSBORNE - OSSOWSKI
troun l'hospitalité dans la maison île M. le
prince de Chrniaj, amateur de musique distin-
gué, qui fit connaîtra 1 Osborne la belle musique
concertante de Mozart, Bummel et Beethoven.
Le temps qui! passa à Bruxelles ou dans la
terre de Chirosy, prêt de ce seigneur, fut liès-
faTorable au développement de son savoir mu-
sical, en le familiarisant arec la tarante facture
de ces belle» compositions.
Vers l'automne de 1B3B, Osborne arriva a
Paris, et ; prit des leçons de Pixis pour le
piano, et de l'auteur de celle Biographie pour
l'harmonie et le contrepoint. Plus tard il se
conlinaux soins de Kalkbrenner, el recommença,
sous sa direction, toutes ses éludes de piano.
Cent aui leçons de cet excellent professeur qu'il
reconnaît devoir le talent distingué qui lui assure
une situation honorable parmi les bous pianistes
de l'époque actuelle. Chaque année, il donnait 1
Paris un concert brillant où il faisait entendre ses
compositions avec succès. En ls4ï il s'est Gxé
à Londres, où il est un des professeurs de piano
les plus estimés.
Osborne a publié beaucoup de morceau» pour
son instrument, parmi lesquels on remarque des
dnoa pour piano et violon , composés en société
avec M. de Bériot, sur des thèmes d'opéras, tels
que Moïse et Guillaume Tell, de Roaaini , les
Soirées musicales, du même, et les principaux
ouvrages d'Auber. Ses autres productions con-
sistent en fantaisies , rondos brillants el varia
lions, au nombre d'environ quai re-vingls œuvres.
Il a fait entendre a Paris des quatuors de violon
d'une très-bonne facture, qui ont obtenu les ap-
plaudissements des connaisseurs.
OSCULATI (Jules ), compositeur italien de
la fin du seizième siècle, est connu par quelques
motets que Bonometli a insères dam son Par-
nassui Ferdtnandxus , publié en 1815. On
trouve aussi quelques morceaux de sa composi-
tion dans les recueils de Scbade et de Boden-
OSIANDER(Ldc), née Nuremberg, le le
décembre 1534 , fut revêtu successivement de
plusieurs dignités ecclésiastiques, et obtint en
1598 les titres d'abbé d'Adelberg, de surinten-
dant général, et d'assesseur du gouvernement
provincial du Wurtemberg. Deux ans après, il
perdit, par des mollfs ignorés, ces places hono-
rables, et mourut à Stullgard, le 17 septembre
IBM. On a imprimé, sous le nom de cet ecclé-
siastique ; Geltlliehe Lleder mal Psalmen mit
i Slimmen auff Conhapunct weiss , far die
Sckulen und Klrthen, etc. (Chants spirituels
et psaumes a 4 voix en conlrapoiul, pour les
écoles et les églises du comté de Wurtemberg,.
composés de manière que toute communauté re-
ligieuse peut les chanter) ; Nuremberg, Catherine
Gerlacb, 1566, in-*0 obi.
OSIO (lutonsT), en latin Hnsius, littéra-
teur et mathématicien , né a Milan vers la fin
do seizième siècle, est connu par un grand
nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque
lea suivants ■ 1* L'Armonia del nudo jmrlare,
ouvert) la mttsica in ragione di numeri Pi-
thagorici délia voce continua; Milan, 1637,
in-8' de 191 pages. Ce livre est divisé en trois
parties : la première traite particulièrement des
proportions des nombres harmoniques ; la se-
conde, de l'application de ces nombres i la
poésie , et la troisième , des accents musicaux
et poétiques. 3" ArithmeUcx, Geometriae,
Armonicxque rerutn idea a Theodato Botio
noviter expticattt, et in duas paries dis-
Unets, quorum una theoriam, altéra praxim.
facultatif icletuti per numéros, sive rettitn-
tam Pythagoreorum doctrinam pollicetur,
Hss. tu-fol. qui se trouve à la bibliothèque sm-
hrosienne de Milan, sous le nombre G. 80.
3* Dell' occulta Mmica det verso, Mas., dans
la même bibliothèque, n" lis.
OSORIO (JÉHÔnB), éveque de Silves, en
Portugal, naquit à Lisbonne en 1508, et mourut
à lavira , le 10 août l'sBO. Dans an de ces ou-
vrages, inlitulé De Régis iiislitulione et disci-
plina, Ub. octo, Cologne, IbSt, in-8", on trouve,
à la fin du 4™= livre (p. 121-115), un chapitre
qui traite de Jfuricn liberalit disciplina; Mu-
tica regibus maxime necessaria, canin ad
flectendum anlmum nihil efjUaciut.
OSSAUS (D.-L.), compositeur allemand,
fixé à Vienne, a Tait un voyage a Paris en IMS,
et v a bit imprimer son premier œuvre, consis-
tant en trois quatuors pour 3 violons, alto et
basse; Paris, Carli. Depuis lors il a fait paraître :
— 1° Deux quatuors idem, op. 3 ; Vienne, Àrla-
ria. — S" Deux idem, op. »; ibid. — *• Trio
pour violon, alto et violoncelle; ibid. — 4' Trois
qninlettes pour 1 violons, alto et 1 violoncelles,
op. S; ibid. — 8° Quatrième quintette, idem,
op. 8; ibid.
OSSOWSKI (Stxnislas D'), pianisle po-
lonais, vécut à Vienne depuis I7W0, et mourut
dans cette ville en 1806 . B s'y esl fait connaître
par de légères productions pour le piano , parti-
culièrement par des variations sur de* thèmes
connus. On connaît sous son nom : 1* Il varia-
tions pour violon et basse; Vienne, 17S1. —
3* La valse, avec 8 variations pour Je piano;
Vienne, Koxeluch. — 3° Il menuets pour le
piano; ibid. — 4° il variations sar Pair alle-
mand : Der Wetzstein, op. 5; Vienne, ArUria.
a
OSSOWSKl — OTS
585
n Lxndler, n" 3 ; ibid. —
6° Idem sut un air allemand, op. 6 ; ihid.
OSTED (J.-C. ), professeur de plillosoiil.ie
a CoptaliflRue, dans les premières Hunées du dix-
neuvième siècle, a écrit : lettre au professeur
Pictet sur tes vibrations sonorei. Ce morceau
a été Inséré dans la Bibliothèque britannique
(Genève, 1805, t. XXX, p. 364-SÏ3).
OSTKAnmuè), célèbre sopranislede l'école
de Bologne, brillait au théâtre de Rome en 1736,
dans les rôles de femmes.
OST1ANO (Vincekt), musicien italien du
seiiièmc siècle, est connu par des Canionette
napokttme a Ire voti; Venise, Ang. Gardane,
1S79, 111-8° obi.
OSWALD (Amiré), né a Carlshad, dans
les premières années du dix-huitième siècle, lut
chapelain d'une des églises d'Augsbourg. Il a
fait imprimer de sa composition : Psalmodia
harmonica, contenant vingt ft un psaumes des
vêpres à quatre to!x, aiec 3 violons, deux
trompettes et orgue ; Augsbourg, 1733, in-folio.
OSWALD ( HMW-SlECBDBD OU SlCKMOM»),
conseiller prisé durai de Prusse, est né en 17s 1
à Niemmersatt, enSflésie. Destiné au commerce
dès son enfance, fi suivit d'abord cette carrière.
En 1790, le roi Frédéric-Guillaume II te nomma
son lecteur, pois lui accorda le titre de conseil-
ler; mail après l'avènement de Frédéric-Guil-
laume III , Oswnld reçut ta démission de ses em-
plois, avec une pension de la cour, et se retira a
Breslau en 1793. Il y vivait encore en 1830, maisil
est mort peu de temps après. Osvrald s'est fait
connaître comme compositeur par un trio pour
clavecin, violonet violoncelle, et par des chansons
pour te piano avec violon obligé, dont la première
partie parut en 1783, et la secoure en i7s3.elus
tard il publia sa canlate intitulée Aristide ou la
findu Jatte, el l'oratorio Der Christ naehdem
Tode\\e Christ au tombeau). En 1790, il a fait
paraître ses pièces de chant, lieder et chorals avec
accompagnement de piano. En 1799, 1800 et
1801, il a aussi publié des recueils déchantons
avec accompagnement de piano* et violon ou
flûte. Ses mélodies avec piano pour tes ama-
teurs du chant sérieux ont paru en 1823, et
ont été plusieurs fois réimprimés. Enfin, en 1823
ou a publie sous sou nom une sonate fuguée pour
le piano; Breslau, Fœreler. Osvrald s'est aussi
fait connaître comme écrivain distingué par
plusieurs ouvrages dont on trouve la liste dans le
Bûcher- Lexikon de Clirislian-Gotllob Kavser,
et parmi lesquels on remarque sa fantaisie allé-
gorique intitulée: Unttrhaltungcnfiir Beltende
nach der himmUschm Heimalh (Amusements
pour les voyageurs dans le royaume des cieui);
mm. — v. n.
Breslau, Barth , 1802, in-S". On y trouve des
choses intéressantes concernant la musique.
OSWALD (-...), musicien écossais, vécut
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle ; il
a publié un recueil du mélodies en 12 livres,
sous le titre de Caledonian Songs for the violin
or germon flûte; Londres, Preslon.
OSWALD ( Guillaume ), né à Breslau le 29
août 1783, étudia d'abord la musique à Potsdam
sous la direction de Riel , puis se rendit a Halle,
où il reçut des leçons d'harmonie de Turk. De
retour à Breslau, il y a fait représenter un petit
opéra de aa composition, intitulé la Répétition,
et apulilié cinq airs allemands avec accompagne-
ment de piauo; Breslau, Fureter. Oswald est
mort à Breslau en 1863.
OTHO ou OTTO (YAiisn»), excellent
organiste, né dans la seconde moitié du seizième
siècle, fut placé' comme élève, aux frais delà
ville de Leiptich, a l'école de Pforle, le 23 mai
1392. On volt par le litre d'un de ses ouvrages
Qu'il était musicien de la cour de Licblenberg
en 1611 ; deux ans après il fut nommé organiste
de l'église protestante de la vieille ville, à Pra-
gue. Le plus ancien ouvrage connu de sa compo-
sition est un recueil de cantiques a cinq voix,
dans les huit tons du plein-chant, sous ce litre :
Musa Jessxa quinque voclbus ad octonot
mados expreuit; Leipsick, 1609, in-folio. Il lit
ensuite paraître : Nouvelles pavanes, gaillardes,
entrées et courantes, dans le style anglais et
français, composées à 5 parties; Leipsick, 1611,
in-4".
OTHO (Jk.n Henni), Ois de Georges Otbo,
célèbre orientaliste, naquit à Marbourg en 1681.
On lui doit un dictionnaire philologique de la
Bible, dont il a été publié une dernière édition
sous ce titre : Lexlcon rabbinico-phUologtcum,
novis accession, auct. stad. J. F. Zacharias;
Alloua, 1737, in 8». Otho y explique tous les
ternies delà musique des Hébreux. Ugolini a
extrait du Lexique tout ce qui est relatif à cet
art, etrainsérédanssonrAesaur. antiq. sacr.,
t. XXXII, p. 491, sous le litre de Spécimen mu-
OTMAIER (Gasraao), compositeur alle-
mand, né eu 1515, s'est fait connaître par un re-
cueil intitulé : WeltUche Lleder (Chansons
mondaines); Nuremberg, 1551.
OTS (Chaules), violoniste et compositeur,
né i Bruxelles, vers 1773, s'est établi à Gand
en o/whté de professeur de musique et y a passé
la plus grande partie de sa vie. Dans sa vieil-
lesse il est retourné dans sa ville natale et y
est mort en 1845. Plusieurs œuvres de la corn-
position rie cet artiste se trouvent dans les
archives des églises de G and : on cite particuliè-
rement de lui un Dixit Dominas, un Laudate
pueri , des Tantum ergo et o Salutaris , avec
orcliestre. Tous ces ouvrages, sont dans le style
italien concerté du dix-huitième siècle.
OTT ( Jeui ), un des plus anciens fabricants
de luths, naquit h Nuremberg dans la première
moitié du quinzième siècle. Il y tirait encore
en 1463.
OTT (Jun), connu bous le nom de OTTO,
it même de OTTEL, vraisemblablement de la
même famille que le précédent, naquit à Nu-
remberg dans les dernières années du quinzième
siècle. D'abord musicien au service de sa ville
natale, il s'y lit ensuite imprimeur de musique.
C'est a tort que Gerber, copié par Lipowsky,
Choron et Fayolle, dit dans son ancien lexique
que OU est le plus ancien imprimeur de musique
connu en Allemagne , car le rarissime recueil
d'odes en musique intitulé Melopoix sire har-
monise Tetracenticx etc., sorti des presses
d'Eluard Oglin, d'Augshourg , et dont Schmiri a
donné une très-bonne description avec le fac
simiic à ii frontispice (Ottaviano dei Petrucci,
p. 158-160), (ut achevé d'imprimer en 1507
(/mpreawn» anno sesquimilleslmo et VII
euçuiti), et u réimpression est datée du 32 août
làO" (I)enuo impresse per Ertiardum Oglin
Augustx 1507, 23 Augustt). D'ailleurs la col-
lection de motets rassemblée par les médecins
Griinmlus et Marc Wirzung, et publiée avec
une préface de Conrad Peutinger en 1520, k
Augsbourg, sous le titre : Liber selectarum can-
tlouum quas vulgo Mutetas appellant, sex,
qainque et quatuor vocum (sans nom d'im-
primeur) (1), a précédé de treize années le plus
ancien ouvrage imprimé par Jean Oit. Nous
voyons dans le livre deSchmid cité précédemment
(p. 170) que le privilège accordé a cet imprimeur
par l'empereur Ferdinand I" est de 1533, et l'on
ne connaît pas d'ouvrage sorti de ses presses an-
térieurement a celte date. Ott , qui.se servit pour
ses éditions des caractères gravés par Jérome-
André Resch, connu sons le nom de niera-
nymus Formschneider (Jérôme, graveur de ca-
ractères), ne mettait pas son nom k toutes ses
publications, sans doute à cause d'une conven-
tion particulière entre lui et le graveur et fon-
deur de ses types musicaux; c'est pourquoi l'on
trouve quelques collections imprimées par OR
qui portent, au lieu de son nom, ces mots : ArU
t vnlscablablt que se prtclc
llieronymi Graphei civil Xoribcrgensis. Gra-
. pheus et une forme grecque (rpmp», graver,
écrire) de la désignation Formschneider. Il est
* remarquer que Jérôme-André Resch, ou Fnrrn-
Kchneider, fut aussi imprimeur de musique ; mais
les ouvrages qu'il a publiés au lien de Arte
Graphe», portent tous apud Hicronymum
Formschneider, ou dvrch Hieronymum Form
Schneider; en sorte que l'on peut affirmer que
tous ceux qui ont Arte Graphei , sans nom
d'imprimeur, sont sortis des presses de Jean
Ott- Quelquefois les deui noms se trouvent sur
le même recueil, par exemple sur la précieuse ■
collection de motets des p|us célèbres maîtres rie
, la On du quinzième siècle et de la première par-
< lie du seizième, qui a pour litre : ttovum et in-
signe opus musicvtn, sex, quinque et quatuor
voeum, oujus in Gennania haclenut nlkil
simile. utquam est editutn;etc. Les pages 3 et
: i de la partie du ténor contiennent le privilège
accordé à Jean Otto, citoyen de Nuremberg,
| et au dernier feuillet on trouve : finit insigne
et novum opus musicum excusvm Nortbergx
in ecteberrima Germant» urbe arte Hiero-
nymi Graphei civis Noribergensis , 1537, pe-
tit in-4* obi. J'ai dit, dans la prrmière édition
de la Biographie universelle des musiciens,
que Jean Ott mourut k Nuremberg en ISBA :
Schmid a donna également cette date (toc. cit.),
mais elle est inexacte, car dans la dédicace mi sé-
nat de Nuremberg de l'eeuvro d'Henri fcuac in-
titulé : Henrict Isaaci, tom. I, II, fil oorati*
( tic) Centtantini ( ut vuigo vacant), opus In-
signe et prxclar. vereque cœles/is harmonie
quatuor vocum, For mschneider dit que l'impres-
sion de l'ouvrage a été commencée par le typo-
graphe Jean Ot[cl( Jean OU), et que lui, Form-
schneider, a été chargé de la continuer, après la
mort de cet imprimeur. Or, le premier volume
de l'ouvrage étant daté de 1550, il est hors de
doute que Jean Ott décéda on au commencement
de celte année, on s. la lin de IM9.
OTT ( Joseph ) , né a Tursclienreidt , en Ba-
vière, le 33 octobre 1758, apprit dans le lieu de
sa naissance les éléments de la langue latine et
de la musique, pnis entra comme enlantde eboeur
au couvent de Wettenbourg, où il continua ses
étude». En 1773 il entra au séminaire de Neu-
bourg, sur le Danube, y demeura quatre ans, et
passa ensuite à celui d'Aruberg, où il acheva ses
études. Il y obtint les titres île directeur de mu-
sique, et de premier violon de la chapelle. Pen-
dant son séjour à Amberg, il avait suivi des cours
de philosophie et de théologie pour se pré|iarer
à l'étal ecclésiastique; mais après la mort de
Ltehleiu, directeur du chœur è fégliss Saint-
OTT — OTTER
33T
Martin, il obtint celte place (en 1783), et la rem-
plit jusqu'à sa mort. Oit a laissé en manuscrit
plusieurs messes, des symphonies et une sérénade
pour plusieurs voii et instruments.
OTTAN1 ( L'abbé Berhamms ) n'est pas né
k Turin en 1748,*omme le disent Gerber et se»
copiste», ni en 1749, suivant l'opinion <ie Gerva-
aoni, mai» a Bologne, en (736, d'après une no-
tice publiée k Turin, k l'époque de aa mort. Ad-
mis dans l'école du P. Martini, Il devint un rie
tes meilleurs élèves et répondit dignement à ses
soins. Il n'était Agé que de vingt-deui ans lors-
qu'il fut choisi comme maître de chapelle de
l'église des PP. Hocchettini , dits de S. Giovanni
fn monte. Trois ans après , il alla remplir les
mêmes fondions au collège hongrois de Bologne.
Cest de celle époque que datent ses premières
compositions pour l'église. Eu 1767, on l'appela
k Venise pour écrire son premier opéra .intitulé
Amor tenta malitia, dont le succès Tut brillant,
et qui lui procura un engagement pour Munich,
où il remit en scène son opéra de Venue et com-
posa Il Maafro, qui lut aussi bien accueilli, el
fut joué en Allemagne pendant plusieurs années.
A*préa avoir passé un an dans cette ville. Il re-
tonrna en Italie et reprit sa position a Bo-
logne, où il ne s'occupa pendant plusieurs an-
nées qu'à écrire de la musique d'église. En 1777
il composa a Turin l'Isola di Calipto, et an
mois de novembre de la même année, il écrivit
pour le théâtre de Nsples Caitme in Vtica.
En 1778 il donna an théâtre Aliberti de Home
La Spretzante abbandonata ;. dan» l'été de Ea
même année, à Florence, le Notte délia cilla;
et dans l'automne k Venise, l'Industrla amo-
rota. Au carnaval de 1779 il tut rappelé à Turin
pour écrire fatima, opéra sérieux. On lui offrit
alors U place de maître de chapelle de la cathé-
drale de cette ville : il l'accepta sons la condi-
tion qu'il pourrait exécuter l'engagement qu'il
avait contracté avec le directeur du théâtre de
Forli, pour composer la Didone. Apres avoir mis
en scène cet opéra, il s'établit k Turin, prit la
direction de la chapelle et te chargea de l'ins-
truction musicale des élèves admis dans le col-
lège qui en dépendait. C'est dana celte situation
qu'il passa les quarante sept dernières années de
aa vie ; car II n'est pas mort en 1606, comme le
dit l'auteur de l'article sur ce musicien inséré
dans le Lexique universel de musique publié par
le docteur Schilling, mais le ï» avril 1817, k
l'âge de quatre-vingt-douze ans. Ce biographe
aurai! pu reconnaître son erreur, s'il eût remar-
qué, dans une lettre écrite de Turin le 1S dé-
cembre 1 81 o (Gazette musicale de Lelpeick,
13* année, p. 44 >, que Chladni en parle comme
d'un artiste vivant. Otlani écrivit encore pour Is
théâtre de Turin Arminio, en 1781, Le Ama-
Mni, en 1784, et La Clemenxadi Tito, ta 1789 ;
mais ses principaux travaux furent pour l'église.
On parte k quarante-six le nombre des messe*
qu'il a écrites, outre des vêpres complètes, des
psaumes, des motets et des litanies. Buruey en-
tendit à Bologne, en 1770, un i.aitdale pueri
de sa composition, dont il vante les idées et la
facture. L'auteur de la notice chronologique de ce
savant musicien, publiée dans la Gazette de Tu-
rin, dit que ses ceuvres de musique religieuse ri-
valisaient avec celles des maîtres de chapelle Fer-
rera et Viansson, qui jouissent d'une grande ré-
putation dans le Piémont. Parmi les élèves les
plus distingués d'Ottani, on remarque le chanteur
Pellegrini, qui fut attaché pendant plusieurs an-
nées au fhéâtre italien de Paris, et M. Massimino,
auteur de la méthode d'enseignement de la mu-
Tout ce qui est dit (Tans les Lexiques de Cer-
ner, de Choron et de Schilling concernant la talent
d'Oltani pour la peinture est erroné; jamais il
n'a cultivé cet art. Ce qu'on lui attribue k cet
égard appartient k son frère, Cajetan Oltani,
qni fut pendant plusieurs années employé comme
ténor à la cour de Turin et qui fut en outre
peintre estimé de paysage. Cel artiste mourut à
Turin en 1608.
OTTER (Chretieii}, mathématicien, né en
1S96, k Ragnitx, eu Prusse, eut une existence
aventureuse, et passa la plus grande partie de
sa vie en voyages. En 1647 il fut appelé à
Kosnigsb'rg pour y occuper une chaire k l'uni-
versité; mais son inconstance la lui lit bientôt
abandonnerpourallerenseignerles mathématiques
en Aollande, où il mourut k l'Age de soixante-
deux ans, le 9 août 16(10. Parmi les inventions
de ce savant, te Dr. Œlrich a (ail connaître
(Lettres critiques sur la musique, de Marpurg,
t. III, p. 54 ) celle d'an instrument de miisiquo
du genre de la trompette, auquel il avait donné
le nom de Tuba tiercotectonica , et dont il fit
présent au roi de Danemark, qui le récompensa
magnifiquement. On n'a point de renseigne-
ments précis sur l'usage et l'effet de cet inairu-
OTTER (Joseph), violoniste, né en 1764 ,
k Naudlstadls, en Bavière, montra dès son enfonce
d'heureuses dispositions pour te violon, et fut en-
voyé k Florence par l'ëveque de Pressing , pour
étudiercel inal rumen I sous la direction de Nardini.
Après la mort de son protecteur, Otter fut obligé
de retourner en Allemagne, et d'y chercher un
emploi qu'il trouva dans ta chapelle de l'évéque
de Salibourg. Il y fit la connaissance de Michel
1*.
58*
OTTER — OTTO
Haydn, qui lui donna des leçons de compo-
sition. Eu 1806, Olter obtint M retraite delà cha-
pelle, arec une pension, et m rendit à Vienne,
où il se livra à l'enseignement. Il y vivait en-
core en 1815 ; mais depuis celle époque on
manque de ren&eignemenls sur sa personne. Li-
powsky Indique parmi les compositions de cet
artiste des quatuors , des concertos et de* so-
nates de violon ; mais tontes cm productions
sont restées eu manuscrit , et l'on n'a gravé de
lu) que dix-oeuf variations sur l'air allemand
Ick bin Uederlith, aven accompagnement d'un
second violon; Vienne, Hasllnger.
OTTO(Geobges), compositeur allemand, né
i Torgau en 1 550, entra comme élève i l'école de
Fforte en 1564. Il n'était âgé que de vingt ans
lorsqu'il obtint , eo 1570, la place de conféra
Sain. Il l'occupa pendant vingt ans et ne la
quitta, en 1585, que quand le landgrave de
Hesse-Cassel l'appela a son service, en qualité
de maître de chapelle. L'époque de sa mort est
ignorée, mais il y a lien de croire qu'il vivait en-
core en 1618, lorsque la deuxième édition d'un
de ses ouvrages fut publiée. Les œuvres de sa
composition maintenant connues sont : 1° In-
iroilvjt toliui anni qulnque vocum, Erfurt,
1574. 1° Die teultehen Getxnge Lufherl au/
die vornckmsten Feile mit & wnd 6 Stimmen
gesetzt (les Chants allemands de Luther, pour
les principales fêtes, i & et 0 vois ). Castel,
1BS8, in-4" obi. 3" Opus mtaicv.ni novtim,
continent textus evangelieot dlervm fetto-
rvm, doaunicarvm et ferlarvm, per totum
annvm; ex mandata illustrlss. Catlorum
principi» D. Maurltil, etc., iitmma diligentia
et industrta oeto, sex et qvinque tocQms com-
positum,et tvmvivxvocl, tum omnis genèrls
instrumente optime accomodatum a Georgio
Ottone, chorarcko HessiacS. Liber primas
Motetarum octo vocum. C'assellis, anno 1004,
in-8°. Le second livre a pour titre : Liber teevn-
dus continent Motetos dlerum ttomtnicalittm
per fatum aitnum, ex mandata, etc., texvoet-
Oui compotilot, et tam inttntmentis gvam vivx
voel accomodalos, ibid., in-4°; et ls troisième :
Liber tcrttvs continent Matelot dlerum feria-
rtm quinqus vocum, etc., ibid., ln-4°. Une
deuxième édition des trois parties réunies a été
publiée â Francfort en 1018. La situation d'un
artiste de mérite, tel que celui dont il s'agit
dans cet article, était alors peu fortunée en Al-
lemagne, car Otto ne recevait qne 100 florins
de traitement, et (dit son biographe allemand)
quelques objets en nature (100 Gueldcn nebtt
einigen Natvrallen), et qui, sans doute, signi-
lislt des alimenta.
OTTO (Etienne), né à Frciberg en Hisnie
( Saxe), vers les premières années du J il. -septième
siècle, fut d'abord substitut et collaborateur du
cantor de l'école évangelique de Sainte- Anne, i
Augsbourg : il occupait encore celte place en
1SS3, comme on le voit par le titre d'au de ses
ouvrages. 5elxe sus après il remplissait les fonc-
tions de musicien de ville, a Bchandau, en Saxe,
renseignements sont les seuls qu'on possède
ce musicien , qui a publié un recueil de
compositions sous te titre bizarre : Cranen-
Crœnlelnoder mvtikalitehen Vorlmuffer, auf
Cancert-liadrlgal-Dlalog-Meloi'SgmpKon-
Motetten manier gctetst ( Petite couronne de la
couronnée, ou Précurseur musical, composé de
motels composas en forme de concerts madri-
galesques dialogues, mélodiques et symplioni-
ques); Freiberg en Misnie, io4fl, in-4°. Précé-
demment Ollo avait écrit un traité de musique,
doul Matlhesou s possédé le manuscrit, et qui
avait pour litre : EtlicKe nothteendige Fragen
non Uer poelitchen oder Dichtmusik , etc.
(Quelques questions nécessaires concernant la
musique poétique , etc.). Ce livre était daté du
24 juin 1631, et Otto y prenait le titre de subs-
titut et collaborateur à l'école Sainte Anne
d' Augsbourg. Hatlheaon unus apprend ( Grund-
lage einer EhrenP forte, p. 143) que le ma-
nuscrit était composé de dix-neuf feuilles lu-4°
d'une écriture très-serrée, et que l'ouvrage était
diviséeu quatre parties, or'i il était traité de la
nature de l'harmonie, des accords, des [ormes
du contrepoint ou de la composition , et des
modes avec leurs transpositions. Çhomn et
Faynlle ont lait une singulière inadvertance sur
Ct livre, car ils disent ( Mcllonnaire historique
t'es musiciens, t. Il, p. 107) qu'Otto l'a pu-
blié en 1631; et quelques lignes plus bas ils
ajoutent qu'il n'a jamais été imprimé.
OTTO (Fbsncois), organiste de la cathé-
drale de Glali, en Silésie, naquit en 1730, et
mourut a l'âge de soixante-quime ans, le 5
décembre 1805. Cet artiste aélé considéré comme
un des meilleurs organistes de la Silésie, particu-
lièrement sous le rapport de l'exécution. Il
jouait aussi bien de la date, de la harpe, de la
viole d'amour et de la basse de viole. En 1784 il
a publié a Breslau : flieues volUtxndiget Cho-
rajàuch, su dem aUgemeinen nnd volUtxit-
digen Gesangbuche des llochvùrd. Bru.
Alumnat-reclors Franz (Nouveau livre choral
complet pour servir an livre de chant général et
complet du vénérable recteur intérimaire Franz ),
în-8°. Il a aussi annoncé, en 1798, six sonates
pour le clavecin, qui ne semblent pas avoir paru,
et d'autres compositions pour le luth, la harpe,
:e violon et la basse de viole , dont il proposait
la publication oh la cession en manuscrit Peut-Être
les soualee sont-elles celle» qui ont été publiées *
Leipsick, en 1S00, aous le nom <l'OUo(J.-F.).
Un autre artiste, nommé François Otto,
l'est Tait connaître avanlsgeusement dans cei der-
niers temps comme compositeur de chanta à plu-
sieurs Toi* et i Toii seule, dont il a publié en-
viron quinze recueil* à Leipsick, Je n'ai pas de
renseignements aur la personne.
OTTO (Chaules), professeur de musique
a Goilar, vers la On du dix huitième siècle, s'est
fait connaître par une collection de chanson» de
Voss mises en musique a voix seule avec accom-
pagnement de piano, Gotlar, 1796, et par une
ode a l'espérance, idem , ibid. C'est a tort que
Gerber pense que ce musicien pouvait être le
même que Ot , ou plutôt 011, dont on a dem
recueils de canionelles italiennes publiées a
Mayence , chei Scboll, car le prénom de celui-ci
était Frédéric. ■
OTTO ( Jacques-Auguste ), fadeur d'instru-
ments do grand-duc de Weimar, naquit a Gotha
en 1701. Tour à tour fl travailla à Weimar, Halle,
Leipsick, Magdebourg, Berlin, et en dernier lieu a
Jéna, où il est mort postérieurement à 1830. Ha-
bile dans la construclion des violons et desbasscs.
surtout dans la réparation des anciens instru-
ments, il avait vu un grand nombre de ceux-ci ,
et en avait étudié les variétés. Il donna les pre-
mières preuves de ses connaissances par l'ou-
vrage qu'il publia sous ce titre: Uebertim Bau
unddieErhaltvngderGelgeund aller Bogen-
iiuttvmente (Sur la construction et la répara-
tion des violons et de tous les instruments a ar-
chet), Halle, Relnecke, tsi7, in-8°. Une nou-
velle édition améliorée de cet ouvrage, enri-
chie de renseignements sur les luthiers et aur les
instruments, a paru onze ans après : elle est in- ,
LUulée : Ueber dm Bau der Bogeninstrumentc
vnd iiber die Arbeiien der vonUgliehsten
Insirumenlenmacher , sur Bclehrwng fur
Muiiker. nebsl Ândentttngen sur Erhaltung
der Yioline in gvten ZHetande (Sur la cons-
truction des instrument* a archet et les travaux
dea principaux luthiers, pour l'instruction des
musiciens, etc.), Jéna, Brun, 1828 , in-8» de
97 pages. M. John Bisliop , de Chettenbam , a
donné une traduction anglaise de cet ouvrage, et
j a fait quelques additions et des notes. Cette
traduction a poor titre : Treatlse on the
ilructure and préservation of the violtn and
otkev bov> frufrwnenf* : together with an
account ef themoit eelebrattd Maktrs, and
of the ettnvfne characteristics of thetr injfru-
menti. Londres, R. Cooks, IMS, 1 vol.in-80^
Le rédacteur de l'article qui concerne cet artiste,
dans le Lexique universel de musique publié par
le docteur Schilling s'est trompé en attri-
buant a Otto un article publié au mois de sep-
tembre 1808, dans la Gazette musicale de Leip-
sick, sur la facture du violon; cet article, signé
P, est d'une autre main , a laquelle on doit aussi
des morceaux sur d'autres sujets dans le même
journal.
Otto • laissé cinq Gis qui, tous , sont luthiers.
L'atné, Georges -A ugustc-Godefroid Otto, fixé à
Jéna, s'est fait connaître avantageusement dus
la Westphalie, la basse Saxe, les contrées du
Rhin et la Hollande, par la bonne qualité de ses
instruments. Le second, Chrétien-Charles Otto,
est établi a Halle, où il s'occupe principalement
de la réparation et de l'entretien des anciens ins-
truments; le troisième, Henri -Guillaume, est
a Berlin; le quatrième, Charles- Auguste, est
facteur de la cour à Ludwigslust, et le plus
jeune , Frédéric-Guillaume , est à Amsterdam.
OTTO (£m est- Jules), organiste et eantor
de l'église de la Croix, k Dresde, est né le
J« octobre 180'4, à Kœnigslein, petite ville de
la Saxe, où son père était pharmacien. A l'Age
de dix ans II fut envoyé a l'école de la Croix
de Dresde et s'y fit remarquer dans le chœur par
sa jolie voix de soprano, avec laquelle il chan-
tait les'solos. Il j prit des leçons d'orgue, de-
piano, et le cantot Théodore Weinlig lui ensei-
gna les éléments de la composition. Parvenu à.
Tige de diiscpt ans, il écrivit ses premiers es-
sais qui consistaient en motels et cantates. Son
penchant décidé pour l'art excita- l'intérêt de
Charles- Marie de Weuer, alors maître de cha-
pelle du roi de Saxe, qui lui donna des conseils
et ledlrlgea dans ses travaux. En 1821, Otto se
rendit à Leipsick et y suivit pendant trois ans
les cours de philosophie de l'université. Il publia,
dans cette ville ses premiers ouvrages de musi-
que d'église, quelques petites choses pour le
piano, et des Lieder. De retour k Dresde en.
ISIS, il fut d'abord employé comme professeur
de solfège et de piano dans l'institution Bloch-
raaiin. Après Ut mort de Aglhe, en 1S30, Olto
lui succéda dans les places de eantor et de di-
recteur de musique de l'église de la Croix. Il a
occupé ces places jusqu'au moment où cette no-
tice est refaite (1803). Cet artiste s'est fait con-
naître par les oratorios intitulés : 1" Der Sitg
de* Beitandèt (la Victoire du Sauveur). —
"P Job, qui Tut exécuté k la fêle musicale de
Betterfeld, en 1840. — 3° Die Fêter der Er-
laften an Grabe Jeiu (la Fête de la Rédemp-
tion au tombeau de Jésus), exécuté k Dresde,
en 1844. Il a écrit aussi pour le théâtre - ' ° Dot
OTTO — OTJL1MCHEFF
Schioss ai» Shcin (le Château sur le Rhtn),re-
pr4wnt<: il Dresde en 1818. — 3" Der Schlos-
sttr (les Clefs d'Aagsbourg), représenté dus la
même ville. Otto * écrit aussi île* messes pour
■ des vuii d'hommes, des hymnes (idem) , et
d'adirés morceaux de musique religieuse. Ses
autres compositions sont . 1* Trio pour piano,
violon et violoncelle, op. 6; Leipsick, Hoiïnieis-
ler. — 2° Sonate pour piano à 4 mains, op. s ;
ibid — 3° Polonaises idem; Leipsick, Lfchmsnn.
— t° L'A ilégresse, rondoletto idem., op. 19,
Leipsick, Friese. — 5* Rondeau idem., op. 23 ;
Dresde, Tliieme. — B° Plusieurs œuvres de va
. riations. pour piano seul, sur des thèmes italiens
elollemands. — 7* Études pour piano, op. il et
2e; Leipsick, Friese. — 8" Cantate lunèbre pour
chœur et orchestre; Meissen. Gœdsche. —
9° Plusieurs recueils de chansons allemandes
avec accompagnement de piano; Vienne et Leip-
sick..En 1846, Otto a entrepris avec le docteur
Schtadebadi la publication d'un écrit périodique
à l'usage des sociétés chorales d'hommes sons
le titre Eutonia.
OTTO (FkANCOu), frère du précédent, né
a Kaniigstein en 1806, lit ses études musicales à
Dresde, puis vécut quelque temps 1 Leipsick
comme chanteur du théâtre. En 1833 il s'est Ihé
en Angleterre comme directeur d'une société de
chant il' ennera h le. On a publié k Leipsick de sa
composition des motet* pour des voit d'hommes,
des chant» (idem), des Lieder en recueils ou
détachés, «t un recueil de 11 danses allemandes
pour orchestre, op. 8.
Un troisième frère d'Ernest Jules Otto a été
Uner du théâtre de Leipsick ; il s'est fixé en An-
gleterre, avec son frère François.
OTTO (M« Louise), auteur d'ouvrages de
littérature de différents genres, particulièrement
de romans et de poésies, est née i Leipsick vers
ISÎ.j. Au nombre de ses productions, on remar-
que un livre qui a pour titre : Die Mission der
Kunst mit besondore RvckslcM avf die Ge-
geiiwart (la Mission de l'art, particulièrement a
l'époque actuelle); Leipsick, 1881, gr. in-8°de
271 pages. Celle dame nous apprend, dans sa
préface, qu'elle écrivit une brochure sur le même
sujet' dans l'hiver de 1847-1348, mais que les
agitations de l'Allemagne peu de temps après en
■ firent retarder la publication, et que celle bro-
chure ne parut qu'en 1862, sons le titre : Die
Kunst vnd untere Zeit (l'Art et notre temps).
La partie de l'outrage (Die Mi-ion der Kunst)
qui concerne la musique commence k la nage 1 la
et finit t la page 241. M." Olio, qui affecte dans
■son si vie les formes de la philosophie allemande
de l'époque actuelle, est un apôtre de la musi-
que de Richard Wagner et de ses imitateur».
I OTTOB1 , OU OTTEBI. Vof. HOTIIBY
: (j"«).
! OIJDOUX (L'abbé},et non ODOL'X, comme
[ écrivent Choron et Fayolle, ni OUDEUX, suï-
1 vaut Forkel, Liclilenthal et H. Becker, fut d*n-
: bord enfant de clicsur k l'église de Noyon, et y
apprit la musique sous la direction de Dugué,
qui y était alors maître de chapelle avant de
| passer k la maîtrise de Notre-Dame de Paris,
puis fut attaché comme chapelain, ponctoyei.r
et musicien à la même église de Moyen. On a de
l 'cet ecclésiastique un livre intitulé : Méthode
■ nouvelle pour apprendre facilement le ptain
chant , avec quelques exemples d'hymnes et
de proses ; ouvrage utile à toutes personne*
chargées de gouverner Poffiee divin, ainsi
\ qu'aux organistes, serpent et basses-contres ,
tant des églises ou il g a musique, que de
celles où il n'y en a point ; Paris, Loi lin. 1771,
. 1 vol. in-S";  édition, revue, corrigée et
i augmentée, Paris, Lollin, 1778, ia-a". Cet ou-
; vrage est en dialogues.
I OUCHTRED (Guillaume), théologien et
! mathématicien anglais, naquit le 5 mars I.V/4, à
! Eton, dans le comté de liuckinglmm. En 1610,
l il fut nommé ministre d'Albury, près de Gull-
, fbrd, dans le comté de Surrey. Il mourut le 30
, juin 1690, k rage de quatre-vingt-six ans. On
prétend que la joie qu'il ressentit du rétablisse-
ment de Charles II sur le trône fut la cause de
sa mort. Dix ans après on imprima un choix de
aes manuscrits, sous le litre à'OpuscuIa ma-
thematlca haetenits inedila; Oxford, 1676,
iu-8°. On y trouve, sous le n° 7, on traité in-
titulé Musicx elementa.
OUL1BICHEFF ( Awimdeb n'), gentil-
homme russe, naquit en 179S k Dresde, où son
•père était en mission. Son éducation fut bril-
lante et solide. Dès son enfance, il cultiva la
musique, dans laquelle 11 fit de rapides progrès.
Le violon était l'instrument qu'il avait choisi ;
il y acquit un talent d'amateur fort distingué,
particulièrement dans le genre du quatuor.
Entré jeune au service militaire, il vécut quel-
ques années i Péterabourg et y fnl homme de
plaisir. Plus tard il entra dans la diplomatie,
occupa plusieurs postes importants près des
cours étrangères, et ne rentra en Russie qu'en
qualité de conseiller d'État. Après l'avènement
au trône de l'empereur Nicolas, il demanda m
retraite et vécut alternativement dans ses tenta
au château de Louxino et k Itijni-Novogorad,
grande et belle ville aur l'Oka, k 200 lieues do
Péterabourg. II j réunissait près de lui quelques
lesquels il exécutait fréquemment
OUUBICHLFF
de la musique. H. d'Oulibichetr est mort a Sijni-
Novogorod, le 14 janvier 1858, à l'âge do j
soi jante- trois ans. Son nom avait été révélé au
monde musical en 1843 par le livre qu'il publia |
soin le titre île Nouvelle biographie de Mo- ,
surf, suivie d'un aperçu sur l'histoire gène- '
raie de la musique, et de l'analyse des prin-
cipales œuvres de Mozart; Moscou, 1844,
3 vol. gr. iu-8*. Le premier volume de cet ou-
vrage renferme la biographie de l'illustre com-
positeur : le livre de îïissen et surtout les lettrée
de Moiart et de sa Camille en ont fourni les ma- '
tériaux. On peut y reprendre la lenteur de la
narration, le penchant trop décidé de l'auteur
pour les discussions polémiques, et certaine» for- ■
mes du style où l'on remarque de l'embarras, ,
défaut très-excusable cbez un étranger. L'aperçu
de l'histoire de la musique, qui remplit la pre-
mière moitié du second volume, pourrait être
considéré comme tans objet si l'auteur ne s'était
proposé de faire voir les faillies progrès qu'elle '
a (ails pendant plusieurs siècles, et de démontrer
que l'art complet ne se trouvé que dîna les œu-
vres de Moiart; enfin, de constater que ce grand
homme • plus inventé dans l'espace de quelques
années qu'une longue succession d'artistes n'a-
vaient fait avant lui dans tout le dix-huitième
siècle, et même depuis les commence menl s de
Bach et de Hasndel. A frai dire, H. d'Oulibicheff
ne tentait, ne comprenait bien que la musique
•le Mozart. L'analyse qu'il fait des œuvres de ce
rare génie est la partie la mieux traitée et la
plus satisfaisante de son ouvrage , qui, par
son ensemble, est digne d'ailleurs de beaucoup
C'est encore Moiart qu'il aime dans tes Œu-
vres de la première manière de Beethoven, car
■on sait que l'auteur de FldeUo fut saisi d'une si
profonde admiration pour le génie de son pré- :
décessenr, jusqu'à l'âge de près de trente ans, '
qu'en dépit de son originalité vigoureuse, les
tendances et les formes de son modèle se font
•entlr dans ses trente premières œuvres. Par ,
degrés cependant son talent prenait des allures '
pins libres, plut personnelles, plus élevées :en- .
fin arriva la seconde manière, où le divorce est '
complet : alors l'admiration de M. d'OnliblcbefT
s'affaiblit, et bientôt arrive la critique. Pour Ini, I
cette seconde manière fut le signe d'un affaiblisse-
ment progressif des facultés du grand musicien,
mais où se trou t eo t encore de gran des inspirations ;
car 11 avouait que les œuvres de cette époque
renferment de sublimes beautés mêlées a des ex-
trsTnganeesqu'il appelaiUadiimwede l'artiste. [
Arrivé t l'époque de la troisième manière, où la '
recliercbe pénible succède à lalibre inspiration, '
d'Ouliblcbeff se sent pris de dégoût, et dans son
opinion, la raison de Beethoven n'est plus saine :
dans cette manière, dit-il, il n'y a plus que la
chimère. Au reste, cette opinion aété partagée
par Ries, par Rellstab, qui avait fait le voyage de
Vienne en 182* pour connaître le grand artiste,
et qui en revint avec la conviction que c'en
était fait de son génie. On sait aussi qne Spohr
a émis une opinion semblable sur les dernières
oeuvres de Beethoven dans son autobiographie.
Quel que fût le sentiment d'Oulibicheff à cet
égard, il est vraisemblabje qu'il n'en eût rien
écrit si te livre extravagant de M. Lenz, inti-
tulé Beethoven et tes troisstyles, n'eût contenu
des attaques contre l'auteur de la Nouvelle bio-
graphie de Moiart, taxé d'injustice dans ce
qu'il avait dit de son successeur. Ce furent ces
attaques qui déterminèrent H. d'Oulibicheff à
écrire et à publier son second ouvrage, Beetho-
ven, ses critiques et ses gloxsateurs (Leipsick,
F. A. Bmckiuus; Paris, Jules Gare lut, 1857,
t vol. gr. rn-S"). Il explique dans sa préface les
circonstances qui l'on! impérieusement conduit
à s'expliquer sans réserve sur la personne et sur
les œuvres du grand artiste. Sous le rapport
du style, il y a un remarquable progrès dans ce
second ouvrage de H. d'Oulibicheff. Je n'ai pas
h faire ici l'analyse du contenu du volume ni
l'appréciation des opinions de l'auteur, ayant fait
ce travail dans la Gazette musicale de Parts
(snn. (857, n« 23, 25, 27, 30 et 30) : je me
bornerai à dire que l'auteur et le livre Turent
attaqués avec violence dans une multitude d'ar-
ticles de journaux et dans des pamphlets, parti-
culièrement en Russie. M. d'Oulibielieff en fut
profondément affligé : je crois même que le
chagrin qu'il en eut fut la cause de la maladie
qui le mit au tombeau. Peu de mois avant sa
mort 11 m'écrivit, me confiant ses chagrins et
m'envoyanl un mémoire de vingt pages in-folio
dans lequel il avait entrepris de répondre aux
critiques acerbes dont il était l'objet. Il désirait
que je le fisse puhlîer à Paris ; mais je lui con-
seillai de n'en rien Taire, s'il ne voulait prolonger
la polémique qui l'affligeait; car, lui disais-je,
il solide que soit votre réponse aux critiqua
injustes dont vous êtes l'objet, on g fera des
répliques, et Dieu sait ce qu'elles scronit
Ayez ma philosophie .-depuis quarante ans,
si j'ai trouvé beaucoup de sympathie dans
l'opinion publique, fal aussi rencontré des at-
taques de tout genre dans les bai fotds de la
critique; mais j'ai méprisé mes adversaires
et ne leur al pas fait Fhonneur de leur ré-
pandre. Malheureusement M. d'Oulibielieff,
homme du monde et grand seigneur, n'était pas
OUI.IBICHEFF — OUSELEY
préparé à ce* choses qui sont inséparables de la
vie d'artiste et d'écrivain : il en mourut.
OULTON (Willub-Chahles), écnraiu ut-
gkis, né ver* 1760, est auteur d'un livre intitula :
The liistory ofthe Englith théâtre lu Lon-
don ; ctmtaining an animal register of ail
the new and revived Tragédie*, Comédies,
Opéras, Farces, Pantomlmei,elc., that hâte
been performed ad the Théâtre royal in Lan-
dau from the years 1771 ta 1785, vith occa-
sional notes and anecdotes (Histoire du théâtre
anglais, contenant un, catalogue sonnet des 1rs.
geôles, comédi n , opéras, farces ,p an tom i mes, elc . ,
nouvel tentent représentés ou remis en scène ans
théâtres royaux de Londres, depuis l'année 1771
jusqu'en 1795, avec des notes et des anecdotee),
Londres, Martin and Bain, 1796, 1 vol. in-8*.
H a été but une deuxième édition de cette histoire,
continuée jusqu'en 1817; Londres, IBIS, S vol,
ln-11.
OUSELEY (Su Wilma* GORE), baronnet,
orientaliste , né en Angleterre, dans le comté de
Monmouth, en 1771, reçut une éducation: solide
dans sa famille, et te rendit à Paris en 1787, pour
v perfectioaner sa connaissance de la langue
friucaise. Entré au service militaire de sa pa-
trie, il y employa te* heure* de loisir h l'étude
de* langues orientâtes, et bientôt, entraîné par le
charme qu'il j trouvait, il vendit sa commission
d'officier, alla étudier aux universités de Lovde
et de Dublin, et reçut dans cette dernière le degré
de docteur. D'autres dignités littéraires lui furent
ensuite conférées par les universités de Ros-
tock, d'Edimbourg et de Goctlingne. Après nn
voyage en Perse, qu'il fit en société de son frère
nommé ambassadeur en ce pats, Il revint en An-
gleterre, et v publia le fruit de ses étude* et
do ses recherches sur les antiquités de l'Orient,
dans divers ouvrages dont le pin* important a
pour titre : The Oriental collections { Collec-
tions orientales) ; Londres, 1797-1739, 3 vol,
in-4". On trouve des renseignements pleins d'in-
térêt sur la musique et les musiciens de l'Inde
dans le premier volume de cet ouvrage. SirGore
Ouseley est morte Londres en 1844.
OUSELEY (le Rév. Sm-F nénéiiioA*THuii
GOBt£|, baronnet, fil* du précédent, né le
11 août 1825, a succédé a son père en 1844.
Après avoir fait ses études ao collège de Christ-
Chnrcli d'Oxford, il prit dans cette université les
degré* de bachelier es arts en 1840, de maître
es arts en 1840 , de bachelier en musique, en
1850, et de docteur en musique, en IS55. 11
avait élé ordonné diacre en 1849 et reçut
Tordre de la prêtrise en 1855. Celte dernière
année est remarquable dans l'existence du révé-
rend sir Gore Ouseley, car il succéda alors a sir
Henri R. Cisliop dans la place de professeur de
musique de l'uni fertile d'Oxford, et fut nomme
PrxcarUor (premier chantre) delà cathédrale
rFBerefbrd. L'église et le collège de St. Michel et
tous les Anges ayant été bâtis et dotés, près de Ten-
bury, cette église fut consacrée par l'évèqued'tie-
reford, le 1» septembre 1858, et le collège fut ou-
vert au mois de mai 1857 . A cette église de Saint-
Micliel est attaché un service journalier de chant
choral , exécoté par les membres du collège, sons
I* direction spéciale de Sir Gore- Ouseley. L'ins-
truction musicale decet ecclésiastique est nue des
plus solides et des plus complètes que je connaisse.
La nature lui a donné une organisation excellente
pour la musique. Dès l'âge de trois arts et quel-
ques mois il s'occupait déjà de cet art avec au-
' tant d'assiduité que de passion ; et seul il apprit
a jouer du piano, de l'orgue, dn violoncelle et de
plusieurs autres instruments. A sept ans, il fai-
sait se* premiers essais de composition , et dans
sa huitième année, Il écrivit la musique de To-
pera de Métastase l'Isola disabttala. Pianiste
distingué, improvisateur élégant, M. Ouseley pos-
sède aussi un talent remarquable d'organiste.
J'ai eu l'occasion de l'entendre dans une église
de la Cité k Londres, où il joua des préludée,
une fugue improvisée avec clavier de pédales, et
une belle fugue de J. S. Hach a 3 claviers . et
dans celle exécution, qui dura près d'une heure
et demie, tout fut irréprochable. La liste de ses
compositions renferme : 1* Quatre sondes pont
piano et violoncelle écrites dans les années 1839-
1841 ; 1° Deux trios pour piano, violon et vio-
loncelle, enrtet en ut (1840-1841); 3° Qua-
tuor pour piano, violon, alto et violoncelle, en
mi bémol (1842); 4° Cinq sonates pour piano
seul, dont les quatre dernières , en mi mineur,
u! mineur, mi bémol et ré mineur ont été com-
posées en 18h0, 5" Sextuor pour 2 violons,
3 altos, violoncelle et contrebasse (1841); 8J En-
viron 40 mélodies sur des paroles italiennes,
écrites de 1832 a 1845; 7" Nocturnes on ro-
mances tant paroles pour piano seul, au nom lire
de douxe ( 1839-1858) ; 8° Trois préludes et fu-
gues pour piano ou orgue sans pédales, en mi
majeur, ut mineur et mi bémol (1845 1846);
9* Six grands préludes pour l'orgue avec pédales
obligées (1860); 10" Ode pour soprano solo,
choeur a 5 voit et orchestre, composée a l'occasion
de la paix après la guerre de Crimée, pour l'u-
niversité d'Oxford, mai* non exécutée: IfGrande-
cantate religieuse , sur les paroles dn io™= cha-
pitre de Jérémie :. The Lord il the trve God ,
pour voix de baryton, chœur à 5 voix, et
grand orchestre, composée pour le degré de ba-
Wizeoby G00gle
OUSF.LEY — OUVRARD
393
cheller en musique en 1849 et 1850 ; 12° Quatre
services complets pour les cathédrales, kg voix,
m fa mineur, ré majeur, fa majenretut ma-
jeur (1848-185(1); 13° Six antiennes { 1864-
1880) ; 14" Dix Gîtes sur des paroles anglaises
(1844-1846); 15° Chansons anglaise* pour tiil-
férentes roix ( lBtî-1859). 16° The Martgrdom
ef Si Polycarp (Le Harljre de S. Poljearpe),
oratorio mi un acte, gravé eu grande partition ,
a Londres, chez Alfred NoTelto, gr. ln-lbl. ; bel
ouvrage dont le style est large et pur, dont les
mélodies sont simples et naturelles, les chœurs
poissants, énergiques, bien rhythmes et bien
écrit* dans la grande manière de Bacli el de
Hasndel, enfin, dont l'instrumentation est riche
sans excès de son emploi. Cette composition fe-
rait honneur aux meilleur) artistes.
ODTHE1N (Jean d'), prédicateur de l'É-
glise réformée, a Amsterdam, naquit 1 Mfddel-
bourg en 1063, et mourut eu 1712. On a de lui ;
Dtjpulaliones XV de ctangore evangetil sive
de clangoribvs taerts, dans lesquelles il traite
de la musique des Hébreux, et .particulièrement
de l'instrument appelé magrepha. Ugolini a in- .
aéré ce traité dans son Thésaurus antlq. saer.,
t. 31.
OUTREPONT ( CBaaLcs-TnoNAS-FBANeo»
n'), né à Bruxelles, le 30 juin 1777, se fixa a
Paris ras 1804, et y est mort le 4 avril 1840.
Parmi beaucoup do travaux littéraires de diffé»
rents genres qu'il y a publiés, on remarque le
livre qui a pour litre Dialogues des viorfi ,
suivis d'une lettre de J.-J. Rousseau, écrite
des Champs Élyséet à M. Caslil-Blaze, Paris,
F. Didot, 1815, in-B". Dans la lettre supposée,
M. d'Outreponl reproche a Ceslil-Blaze d'avoir
emprunté textuellement, pour son Dictionnaire
de musique moderne, 341 articles à celui de
Jean-Jacques Rousseau. Bien qu'on ne puisse
nier que l'accusation ait quelque fondement , il
est certain qne d'Outrepont montre beaucoup
de partialité et de préventions dans ta critique.
OITTREPONT ( TnéonoHi-GomTa d'),
frère du précédent, capitaine de cavalerie, na-
quit a Bruxelles en 1779, et mourut a Paris, dn
choléra, le 7 avril 1831. il cultivait le violon
avec quelque succès et a publié à Paris plusieurs
morceaux pour cet instrument.
OUVRARD (Rmi), né a Cbinon, en Ton-
raine, le Ifl juin 1S14, apprit la musique dès son
enfance et n'interrompit pas l'étude de cel art
pendant qu'il se préparait à embrasser l'état ec-
clésiastique. Après avoir été ordonné prêtre, Il
obtint la maîtrise du chœur de la cathédrale de
Bordeaux, puis celle de Narbonoe. C'est de cette
dernière ville qu'il fut appelé à Paris, pour v rem-
plir les fondions de maître de musique de la Sainle-
Chapelle, placequ'il occupa pendant dix ans. Il fut
ensuite pourvu d'un canonicat de Saint-Gralieu
de Tours, et mourut en cette ville, le IS juillet
1694. Ouvrard avait l'esprit orné de connaissances
assez étendues dans l'histoire et les antiquités
ecclésiastiques ; il composait des vers latins, el
cultivait les mathématiques et l'astronomie.
Outre quelques ouvrages de controverse et de
théologie, on a de lui \ i" Secret pour composer
en musique par un art. nouveau, Paris, 1680.
— 1" Lettres sur l'architecture harmonique ou
application de la doctrine des proportions de
la musique à l'architecture, MA., 1079, Paris,
Roui and, in -4°. — 3" Histoire de la musique
chez les Hébreux, les Grecs et tes Romains,
non publiée. Le manuscrit se trouve a la biblio-
thèque de la ville de Tours (I). Le privilège pour
la publication de cet ouvrage avait été délivré a
Ouvrard le 4 mars 1677, d'où l'on peut conclure
qu'il avait résolu de le faire bientôt imprimer ,
on ne peut donc expliquer le motif qui l'a dé-
cidé ensuite à garder en manuscrit cette histoire
de la musique, puisqu'il vécut encore dix-sept
ans après cette date, et qu'il ne décéda que la
19 juillet 1694. Après sa mort, le manuscrit fut
déposé avec plusieurs autres ouvrages du même
auteur dans les archives de l'église métro poli ta i ne,
d'où II est p?ssé dans la bibliothèque de la ville.
L'ouvrage est divisé en trois parties : la première
est intitulée Prénottons harmoniques. Elle
renferme l'explication de tons les termes em-
ployés dans la musique, en grec, en latin et en
français-, puis vient l'exposé des. connaissances
qui se rattachent à la théorie de la musique,
telles que l'arithmétique, l'acoustique, la phi-
losophie; enfin l'examen de plusieurs questions
relatives a la musique des Grecs et dea Romains,
an traité de leur* intrumenls, de leur poésie
,el de leurs danses. Sous le titre de Biblio-
thèque harmonique, la seconde partie con-
tient une liste de tous tes auteurs qni ont
écrit sur la musique , rangés par ordre chrono-
logique, avec des renseignements snr leurs ou-
vrages, etc. La troisième partie renferme les
éléments de ta musique et de la composition.
On volt que le plan de cet ouvrage avait été
sssex mal conçu. — 4° Dissertation sur le traité
de Vosains, De poemahim cantu et virtbus
rhyihmt, manuscrit qu'il avait communiqué a
l'abbé Nicalse pour avoir son avis; enfin, quel-
ques lettres sur la musique, à l'abbé Hicaise,
aiMMMfl» MMiMammn di
OUVRARD — OZI
qui avait conçu le projet de le» faire impri-
mer avec son Discourt sur la musique de* an-
OVERBECK (Je.us-D*»ibl), recteur Au
gymnase de Lubeck, naquit à Rethem , prit de
Lubeck, en 1715. On trouve dans les Essais cri-
- liqufg et historique» de Jrtarpurg (t. I, p. 312-
317 ) un morceau de ce savant, intitulé : Ant-
icort auf dos Sendschreiben eines Freundes
an deii andern, iiberdie Ausdrûcke des Berrn
Boiteux, von der ■ Mutik (Réponse à la lettre
d'un amt a> un autre, sur les etpressions de
M. Italien* concernant lu musique).
OYEIIBECK (CBKETtEM-AnoLFnE), né a
Lubeck vers 17&0, fut fait docteur en droit en
1788 , et obtint en 1793 le titre de syndic du
chapitre fpiscopal de Lubeck. Il est mort dans
cette ville, le 9 mai 1821. Il cultivait la musique,
el a publié dea cantiques et des chansons avec
mélodies et accompagnement de clavecin, aous
ce titre : Lieder vnd Gesxnge mil Klavier
Melodien, Hambourg, 1781, in-V.
OVEItEND ( MAnawnuïE), écrivain anglais
et professeur de musique, né dans le pays de
Galle», vers le milieu du dit- huitième siècle, fut
organiste a lslenorth, dans le comté de Middle-
■ex, et y vivait encore en (707. H * publié le
programme d'un cours sur la science de la mu-
sique, sous ce titre : A brief accoimt of, and
introduction to eight lectures on tke science
of Music, Lundres, 1781, in-t*de 1 feuilles. Il
rédigea ensuite les leçons qu'il avait faites dans
ce cours et les publia dans un écrit intitulé :
Lectures on tke science of Muiic ; Londres,
1783, in-4°. On connaît aussi de ce musicien :
Twelve sonaias for tv>o violins and a vio-
loacello { Il sonales pour 2 violons et violon-
celle), Londres, 1779.
OZANAM (JAcgtiïs), mathématicien, na-
quit en 1640, a Bouligneui, dans la principauté '
de Doinues, d'une famille d'origine juive, el
mourut a Paris, le 3 avril 1717. Au nombre
de ses ouvrages, on compte un Dictionnaire
mathématique ( Paris, 1691, in-4"), dans lequel
on trouve un Traité de musique (p. S40 ) qui
forme 18 pages. On a aussi de lui : Récréation!
mathématiques et physiques, gui contiennent
plusieurs problèmes d'arithmétique, de géo-
métrie el de musique, etc., Paris, 1724, 3 vol
in-S". et 1735, 4 vol. in-8°.
OZI (Etienne), premier basson de la cha-
pelle du roi, avant la révolution , ensuite de la
chapelle impériale, de l'orchestre de l'Opéra, el
professeur de cet instrument au Conservatoire de
musique, naquit à Mme* ie S décembre 1744.
Veau a Paria en 1777, il débuta au concert spi-
rituel deux ans après, et s'y fit remarquer par
une belle qualité de son et une exécution nette
et précise. On peut le considérer comme le pre-
mier artiste qui ait perfectionné cet instrument en
France, et comme le chef d'une école d'où sont
sortis Delcambre, Gebauer, etc., lesquels ont
forméàleiirtoiird'excellenta élève*. Le temps où
Oii lit le plus admirer son talent lut celui des cou
eerts du théâtre Feyileau(179B).lIabcaucoupcom-
posé pour son instrument, car on compte parmi
ses compositions : 1° 7 concertos pour basson,
avec accompagnement d'orchestre , publiés a
Paris depuis 1760 Jusqu'en 1801. — 2° Trois
symphonies concertantes pour clarinette et bas-
son, œuvres 5, 7 et 10, Pari» , 1795 el 1797. —
3° 24 duos pour 2 bassons; ibid. jusqu'en 1798.
— 4* Pelitsaïrs connus variés pour 2hassone,ou2
violoncelles, lwet 2* livres, ibid.; 1793 et 1794. —
5" Six duos pour deux bassons, ou 2 violoncelles,
rbid., 1800. Eu 1787, il publia un livre élémentaire
intitulé : Méthode de basson aussi nécessaire
pour les maures que pour les élèves, avec 'es
airs eldes duos. Plus tard il refondit cet ouvrage
pour l'étndedes classes au Conservatoire, elle pu-
blia, en I8U0, mus le tile de Méthode nouvelle
et raisonnée pour le basson. Il eu a été fait
plusieurs éditions à Paria. Vers 1795, Oii lonna
une association pour l'établissement d'un maga-
sin de musique, attaché au Conservatoire; if
dirigea cet établissement jusqu'à sa mort arrive*
le 5 octobre 1813.
v Google
PAB8T (....), directeur de musique a
Kcenigsberg, né dam cette ville ver* '818,
l'est Tait connaître comme compositeur dra-
matique, par l'opéra en trois "M tes intitulé :
Dcr Kaitelian von Krahau (le Châtelain de
Cracovie), qui fut représenté il Kœnigslierg,
en 1840. En 1848, il donna au théâtre de la
même ville Vitur Johann (Noire Jean).
M. Bernsilurf ne mentionne pat cet artiste
dans ion nouveau Lexique général de musique.
PACCH1EROTTI (Gat riait), ebanteur
célèbre de la seconde moitié du dix-huitième
siècle, naquit à Faltriano, dan* la Marche
d'Aucune, en 1744, et entra comme enfant de
chœur a la cathédrale de Forli. C'est à tort
que Tipaldo (fifoor. dtglt Italiani ittuttri,
t. IX) a dilque ce grand chanteur Tut enfant
de chœur de la chapelle de Saint-Marc de
Venise et que Bcrtoni fut son maître dans
l'art du ebant. M. Cad) n'a pas Tait celte faille
dans son histoire de celte chapelle. Berloni
fui simplement organiste de Saint- Marc depuis
1759 jusqu'à la fin de 1784, et ne devint maître
decette chapelle que le91 janvier 1785. Enfin,
il n'y avait pis d'enfanis de chœur i, la cha-
pelle de Saint-Marc pour la partie de soprano,
mais des sopranistes castrats, dont la plupart
étaient prêtres. La beauté extraordinaire de
sa voix le fit remarquer par un lopraoiste de
celle chapelle, qui oblinl de tes parents l'au-
torisation de le soumettre â la castration. Le
succès de l'opération décida le vieux sopra-
□iite a donner des leçons de chant a Paccbie-
rolli, dont les progrès dan» cet art furent al
rapides, qu'à l'Age de seize ans il put com-
mencer a te faire entendre avec succès sur
plusieurs théâtre» d'Italie, dans des rôles de
femme. Cependant son organe n'avait pas
tout ver» 1770 que ta réputation a'étendit, et
que ion talent d'expression acquit une per-
fection inimltahte.il chanta dam cette année
i Païenne , avec la fameuse Catherine Ga-
brlelli et y produisit une vive impression.
Eo 1772, Il brillait a Naples; puis II alla a
Bologne, en 1773, retourna a Naples, en 1774,
chanta à Parme et a Milan, in 1775, A Flo-
rence et a Forli, en 1776, cl i Venise, en 1777.
Après la saison de Venise, il alla chanter
pendant le carnaval à Milan, el l'année sui-
vante il fut rappelé dans cette ville pour
l'ouverture du nouveau théâtre de la Scala.
Précédemment il l'était Faitadmirerà Gêne»;
en 1778, il brilla i Lucques et a Turin, et vers
la fin de la même année, il se rendit a Londres
où il resta jusqu'en 1785. Peu de chanteurs
ont été accueillis dam celte ville avec autant
il'ci.ihousiasme que Pacchie:
i. De rt
n Tu lie
la fin de 1785, il alla a Venise, ou il retrouva
le compusileur Berloni, son ami, qui écrivit
pour lui plusieurs ouvrages. Il y resla presque
constamment jusqu'en 1700, puia retourna à
Londres, où, malgré ton âge avancé, il sut
encore se Taire admirer comme virtuose et
comme professeur, jusqu'en 1B00. L'année
suivante, il sa fixa a Padoue, el ; vécut hono-
■s qu'il a-
I*. Son plaisir le plus
vif consistait, dans ses dernières années, a
faire exécuter chez lui les psaumes de Mar-
cello, dont il possédait bien la tradition.
Grand musicien, il lisait à première vue toute
etpèce de musique et accompagnait bien au
piano. Il mourut a Padoue, le 90 octobre
1811, a l'âge de soixante-dix -sept ans. Pac-
chierotti ««ait laid de visage et, contre l'or-
dinaire des castrais, d'une taille élevée et
fort maigre; mais la béante de ton organe,
ta mise de voix merveilleuse, et le chante ir-
résistible de l'expression de son chant, fai-
saient bientôt oublier à la scène se» désavan-
tages extérieurs. Buruey dit que les airs Mi-
tera pargolttto, du Demofoontt de Monza,
Non temer, de Berloni, dans- l'opéra sur le
même sujet, Dolet iptmt, du Binatdo de
Sacchini, el Ti leguirà {tde'e, de l'OUm-
piadt, de Patsielln, étaient ceux où il dé-
ployai! le talent le plut remarquable.
PACCUIOm (Amtoiki-Mime), compo-
siteur, né â Modéne, le 5 juillet 1854, apprit
PACCHIOKI •- PACELU
l'art du chant sous la direction de D. Murzio
Erculeo d'Olrieoll, musicien de la chapelle
ducale de Modéne, puis eut pour maître de
■ contrepoint Jean-Marie Bononcini. L'élude
des compositions de Palestrina le rendit un
des musiciens les plus habiles de son temps.
Pacchioni était praire et Tut mantionnaire de
la cathédrale de Modéne. En 1078, le chapitre
avait l'intention de lui donner la place de
maître de chapelle, devenue vacante par la
mort de Jean-Marie Bononcini ; mais, a la de-
mande du duc François II, cet emploi lut
donné à Joseph Colombi. PacchioDi l'obtint
après la mort de celui-ci. Le duc de Modene
l'avait choisi, en 1733, pour son maître de
chapelle. Pacchïoni mourut le 15 juillet 1758,
à l'Age de quatre-vingt-quatre ans En 1733,
il avait été pris pour arbitre par le P. Martini,
dans une contestation qui s'était élevée entre
ce maître, jeune encore, et Thomas ReJi, de
Sienne, maître de chapelle de l'église de Lo-
retie, au sujet de la résolution d'un canon de
Jean Anirouccia (voyei les mémoires dePier-
luigi de Palestriua, par l'abbé Bainl, t. I,
n* 103, p. 130). Pacchïoni a laissé en manuscrit
beaucoup de musique d'église, qui le trouve à
la cathédrale de Modéne. Il a publié a Venise,
en 16S7, des motets à quatre voix. En 1083,
il a rail exécuter a Modéne un oratorio Inti-
tulé La gran Matilda. Déjà il avait écrit, en
1078, un autre oratorio qui avait pour titre :
Le Porpore trionfali dt S. Ignazio. On con-
serve, dans la bibliothèque ducale de Modéne,
des cantates de cet artiste en manuscrit. La
collection de l'abbé Sanlini, à Rome, renferme
trois motels à huit voix de Paccbioni, i sa-
voir, Sicut erat, Domine Dtui ttotter, et
Laudate Duminvm.
PACCIOLI (Luc), en latin PATIOLU5
ou PACIOLUS, moine franciscain et savant
mathématicien, naquit à Borgo-SanSepolcro,
en Toscane, vers le milieu du quinzième
siècle. Après avoir enseigné les mathématiques
a Naples, a Milan (depuis 1400 jusqu'en 1490),
puis a Florence et à Rome, il alla se nier a
Venise et y expliqua Euclide. Il se trouvait
encore en cette tille en 1500. Au nombre de
se* ouvrages, qui sont estimés, on en remar-
que un, devenu Tort rare, qui a pour litre :
De divina proporlione, opéra a tutti gl'in-
gegni peripicacci * curioti necestaria ove
ciascun ttudioto di philotophia , pertpec-
tiva, pictura,icutptura, arehitectura, mu-
u'ea, el altre malhematice, tuaviuima, lot-
tileetadmirabilednclrinaconiegu{ra.etc.(l)
(1) L-onhogr.pl» J. ce lilr*. «m«. Mils de tout It I
Fenetiii impreiium per probif.it et mm
Paganinum de Paganinit de Brttcia, 1509,
In-fol.
PACE (RrcniBo), né dans le diocèse de
Winchester, en 1483, Ht ses éludes a l'uni-
versité d'Oxford, puis a celle de Padoue, el
fut successivement chanoine d'York, archi-
diacre de Dorsel, doyen d'Exeter, el enfin
ilojen de Saint-Paul de Londres. Il mourut i
Steppev, dans le voisinage de Londres, en
1533. On a de lui en manuscrit un livre inti-
tulé : Dt rtttitutione mtuicei, que Baie in-
dique (in Calai. SS. Brit. cent. 8, p. 653).
PACE (Vibcïïï), né a Assise, dans la te-
conde moitié du seizième siècle, fut maître de
chapelle de l'église cathédrale de Rieli. On le
compte parmi les premiers compositeurs qui ont
écrit de la musique d'église pour une et deux
voix avec accompagnement de basse continue
pour l'orgue. L'ouvrage par lequel il s'est fait
connaître en ce genre de musique a pour
titre ; Sacrorum conctntuum liber primat
qui lingulii, liuufiuj, tribus, quatuor voci-
bui ocitcinuntur , auttore p'incentio Pacio
Mtiiienii in eath. Eccl. Reatina musicar
prxftclut, untl cum bano ad arganum;
Roms, 1017.
PACE (Pies.nr.), organiste de la Santa
Cata de Loretle, vécut dans la première
moitié dn dix-septième siècle. Il est vraisem-
blable qu'il était parent du précédent et qu'il
naquit à Assise. Les ouvrages connus de sa
composition sont : 1* Jl pritno libro de' Mot-
tetti a una, due, tre et quatlro voci, ton un
Magnificat a due voci, et co'l botta per l'or-
ganoj In Venetia, app. Giac. Vincenti, 1013,
in-4°. 3° Madrigali a quatlro et a einquo
voci, parte eon einfonia te piaee, et parte
tenta; avertendo twrd en» gueWt" délie Sin-
fonie non tipouano cantare «n;o ionarli,
ma gli altri li. Opéra décima quinta; In
Venetia, appresso Glac. Vincenti, 1017, in-4*.
Dans l'épi tre dédicalo ire au cardinal Moolalto,
datée de Lorette, le 34 janvier 1ÛI7, Pace dit
qu'il a appris la musique dès sa plus tendre
enfance, et qu'il a été organiste en plusieurs
endroits avant de l'être a Loretle. 3° Motelti
a 4, 5 et 6 voci co'l Dixil et Magnificat,
op. 1B, ibid., 1010, in 4". 4° // teitu libro
de' Moltetti a una, due, Ire et quatlro voci,
ca'l Dixil, Laudate pueri et Magnificat a
due et tre voci, op. 10, ibid., 1018, in-4°.
PACELLI (Asmilio), né a Varciano, au
iocèse de Ifarni, en 1370, fut d'abord maître
ire, ejl plus bline que telle d« boni écrivains ilal™
PACELL1 - PACHELBEL
3S7
de chapelle du collège «Demanda Rome, et, le
2 mars 1002, obtint le même titre à la basilique
du Vatican ; mail après dix mol» passé) dam
celle position, il accepta la place de maître de
chapelle de Siglsmond III, roi de Pologne et
■le Suède. Il mounii 1 Varsovie le 4 mai 1023,
A l'igedecinquante-lroitans. Un monument
surmonté de son busle lui rut élevé dans la
cathédrale de Varsovie ; on ; 111 colle intcrip-
». 0. M.
On connaît de ce maître les ouvrages sui-
vants : 1° Cantionet tacrx 3, 0, S, 10-30 vo-
eum, Francfort, 1004, in -4'. S" Ptalmi et
moieiti oelo voeum, ibid., 1607, in>4°.
ô° Cantiones sacrx S, 0, 7-30 voctbvt «on-
cinnaur, ibid., 1008, in-4". 4> Ptalmi, mo-
lelti et Magnificat quatuor vaeibut, ibid.,
1008, in-4°\ 5" Madrigal! a quattro voci,
lib. 1, ibid. G" Madrïgali a «inque voci,
lîb. 3, ibid., ln-4°. Quelques morceaux de
Facelli ont élé insérés dans le recueil de di-
vers auteurs publié parFabloCostanli ni (Rome,
1014); entre autres un beau motet à buil voix
sur les paroles : Factumttt tilentium.
PACELLI (àbtoibe), prélre et composi-
icur vénitien, fut chanteur sopranisle a la
chapelle ducale rie Saint-Uarc ; il a fait repré-
senter a Venise, en 1098, un opéra de sa com-
position intitulé II finlo Etau. On connaît
aussi tous son nom la canlale théâtrale Amor
furent*, ijni fut écrite eu 1723, à Neslre, poul-
ie théâtre particulier de la belle villa du doge
Erizzo. Pacelli vivait encore en 1740, car il
la place de vice-mattre de la chapelle de Saint-
Marc, qui fui donnée a son compétiteur.
PACIIALV (T*AB«OTT-Eaunina), orga-
niste distingué, né le 5 janvier 1707, a Lin-
derode, dans la Lusacc Inférieure, m se; pre-
mières études littéraires et musicales chez son
père, alors cantor et instituteur dans cette
commune. Plus tard, il fréquenta l'école nor-
male de Runilau , pour se préparer i la car-
r 1ère de l'enseignement. Après qu'il eulachevé
ses cours dans cette Institution, il fut envoyé,
aux Trais du gouvernement, a Schmiedeherg,
pour y perfectionner son talent sur l'orgue
soui la direction de Benjamin Klein, cantor
et organiste renommé dans le pays. Ses éludes
musicales terminées, Pachaly retourna à
Runzlau, oh il étail appelé pour y occuper la
place de professeur adjoint a l'école normale ;
mais il n'y resta que peu de temps, parce qu'il
fut nommé instituteur et organiste a Gruna,
près de Gœrliu. Celte dernière position n'of-
frant pas a l'artiste des ressources suffisantes
pour donner k son talent l'essor pour lequel il
sentait qu'il était né, Il l'abandonna, en 1826,
et accepta la place d'instituteur et d'orga-
niste à Schmiedeherg, devenue vacante par la
mort de Klein, son ancien professeur. La, un
plut vaste champ se présenta à ton activité,
soit par les ressources chorales qu'il trouvait
dans l'église primaire-évangélique, soit par
te bel orgue construit par Xngel, de Bretlau.
Pachaly occupait encore cette position en 184S.
La Nouvelle Gazette muiicale de Leipsick,
î'Eutonia, la Cxcilia et Ylrit, ont accordé
beaucoup d'élogel au talent d'exécution ainsi
qu'auxeompositlonsrie cet artiste. Les ouvrages
publiés a Breslau et à I.eipsiclt par Pachaly
sont ceux-ci : 1° Douze préludes pour l'orgue,
première suite. 3° Douze idem, deuxième ca-
hier, 5* Variations pour l'orgue sur le choral
Aufmeinen HtbenGott. 4* Vingt-cinq chorals
puur quatre voit d'hommes. S' Cantate fu-
nèbre à quatre voix avec orgue obligé.
0° Hymne à quatre voii avec orchestre et
orgue. 7° Cantate pour la Pentecôte, avec or-
chestre. 8° Canlate pascale, idem. 0" Cantate
de Noël, idem. 10° Cantate de fêle, idem, dé-
diée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV.
Pachaly a fourni aussi des comportions au
Muuum d'orgue, de Gelsiler, a l'Ecole pra-
tique d'orgue, du même, a la collection
d'exercices pour les organistes, et à l'Orga-
niste pratique, de Hcrîog. Je ne connais de
cet artiste qu'une fugue, insérée par Kcerncr,
d'EiTurt, dans la troisième partie de soi) re-
cueil intitulé : Poitludien-Sueh fur Orga-
nisten, etc. ;elleest bien écrileel d'une bonne
harmonie.
PACHELBEL (Jeu), organiste célèbre,
naquit à Nuremberg, le 1" septembre Jfi:;-.
Pendant qu'il était occupé de ses première*
PACHELBEL — PACIIYMÊRE
études littéraires, il apprila jouer de plusieurs
Instruments, particulièrement du clavecin
cher Henri Sctawemmer. Ayant été envoyé au
Gymnase de Katisbonne, il profita de ion sé-
jour dans cette ville pour commencer l'étude
-du contrepoint sous la direction de Preuz.
Apre» avoir achevé ses humanités, Il fréquenta
l'Universiti* d'Altdorr; mais a défaut de
moyens d'existence, il fui obligé de retourner
i RatiSboone. I' ne fil qu'un court séjour dans
ville.
t a Vieil
où il obtint la place d'organiste adjoint de
l'église Sair.i-Étienne. Le premier organiste
était alors Jacques de Kerl; ce grand artiste
dcvml le modèle dePachclbel,cllui fil faire de
grands progrès dans la composition. En 1075,
la place d'organiste de la cour d'Eisenach rut
offerte à Paclielhel arec des avantages si con-
sidérantes , qu'il se ha(a de l'accepter. Eu
1GTS, il fut appelé à Erfurt comme organiste
de l'église des Dominicains, dont il remplit
les fonctions pendant douze ans; puis il
alla a Stuligard, en 1G90; mais à peine y
fut-il établi, que l'invasion du duebé de Wur-
temberg par l'armée française l'obligea de fuir
avec sa femme et ses enfants. Heureusement
il trouva un refuge a la cour de Golba.La mort
de Georges -Gaspard Wccker, organiste de
Saint-Séliald, à Nuremberg, fit rappeler Fa-
cile Miel dans sa ville natale, pour lui succéder,
en 1695. Il y passa le reste de ses jours, et
mourut le 3 mars 170G, a l'âge de cinquante-
trois ans. Cet artiste est considéré avec raison
comme nu des meilleurs organistes de l'an-
cienne école allemande, et comme un compo
sileur distingué de musique d'église; il cou
tin u a l'excellente école d'orgue et de clavecin
de Kerl et de Froherger. La manière des or-
ganistes italiens et français, introduite en
Allemagne parce dernier, parait surtout
l'avoir séduit, car c'est dans ce style que sont
écrites la plupart des pièces de Pachelbel. Cet
excellent organiite a publié: 1*;VuiiAafiJc/ies
Sfe.rfie.nj Gttdanktn, auivter variirttn Cho-
raltn balchend (Pensées musicales funèbres,
qui ronsislenl en quatre chorals variés); Ei-
furl, 1083. Cet ouvrage ru t "composé à l'occa-
sion delà pesie qui désolait alors l'Allemagne.
2° JOuiikaliithti £rgttltung,aui 6 veritim-
meten Partien von 2 Fioliaen und Gtntral-
Bail. (Amusement musical, composé de six.
partien (petites sonates) pour deux violons el
basse continue, accordés de différentes ma-
nières); Nuremberg, 1(10). 3* Huit préludes
pour des chorals; ibid., 1095. 4° Htxaehor-
don ApoitinU, contenant six airs avec tix
variations pour ebacun ; Nuremberg, 1690,
in-4'obl.de quarante-quatre pages. Pachel-
bel a laissé aussi en manuscrit des morceaux
de musique d'église et de pièces de elavecia.
Je possède de lui de beaux préludes iné-
dits, et des ebaconnes d'un style excellent
pour le clavecin. L'éditeur Koerner, d'Erfurt,
a publié beaucoup de pièces d'orgue de Pa-
chelbel, en cahiers, ou dans des recueils de
divers auteurs, sans date (1840-1855).
PACHELBEL (GuiLLiuai-Jêac-»] , Gis
du précédent, naquit a Erfurt en 1GS5.
Élève de son père, il apprit de lui à jouer de
l'orgue, du clavecin, el les règles du contre -
point. Devenu habile artiste, il fut nommé or-
ganiste à Wehrd, près de Nuremberg. En
1706, ou lui confia l'orgue de l'église de Saint-
Jacques dans cette ville. L'époque de sa mort
n'est pas connue. On a imprimé de sa compo-
sition.: 1° Muiikalischei fergniigen, beite-
htnd in einsm Prxiudio, Fuga und Fanta~
lia taicohl auf die Orget, etc. (Amusement
musical, consistant eu un prélude, une fugue
et une fantaisie pour l'orgue ou le cla-
vecin, elc.) ; Nuremberg, 1735, iu-4». 9° Fugue
en fa pour le clavecin ;ibtd.
PACEEIt (Josefh-Aoilieit), planiste à
Vienne et compositeur de musique de salon,
né le 38 mars 1816, a Daubrowiti, eu Mo-
ravie, se rendit à Vienne vers l'âge de seize
ans, et y étudia le piano sous la direction de
Il i.m ,r -yez ce nom). Il s'est fiié dans cette
ville, ou il te litre a l'enseignement de son
instrument. lia publié jusqu'à ce jour (1860]
eoviroo soixante œuvres d'études de salon, ca-
PACHSLAYEIt (Pibkkk-CmétjeiiI, né en
1743, a Dielturt, en Bavière, Bt ses études chez
les Franciscains de ce lieu, el entra dans leur
ordre, a l'âge de vingt ans. Il sa distingua par
■on talent sur l'orgue, et par son habileté
dans la composition de la musique d'église. Il
a laissé en manuscrit, dans son couvent, des
messes, offertoires, litanies, et des oratorios
dont les mélodies f.iciles ont été remarquées
dans la seconde moitiédu dix-huitième siècle.
On ignore l'époque de la mort du P. Pach-
PACHYMÈnE (Gxonoss), un des meil-
leurs auteurs de l'histoire byzantine, naquit
en 1242, a Nicée, où sa famille s'était retirée
après la prise de Conslantinopte par les La-
tins. Quoiqu'il eût perdu la plus grande partie
de ses biens, son père ne négligea rien pour
son éducation : il lui donna des maîtres ha-
biles, qui lui firent faire de rapides progrès
v Google
PACHYMÈRE — PACINI
'X1..1
1)3 us les lettres. Apre* que Conslautinople eut
été recompile (en 1361) par Michel PaléO-
logue, Pachymère retourna dans cette ville, y
continua ses éludes, et entra dans l'état «ccle-
siasiii(ue. Ayant obtenu la confiance de l'em-
pereur, II eut un emploi a la cour, et fut
chargé de plusieurs négocia lions. Quoiqu'on
n'ait pai la date précise de la mort de Paeby-
mère, il y a lieu de croire qu'il ne vécut pas
au delà de 1310, canon histoire contempo-
raine de l'empire grec ne s'étend que jusqu'à
la vingt-sixième année du régne d'Andronic.
Ce n'est pas ici le lieu d'examiner l'histoire
des règnes de Michel Paléologneeldeson Bis,
par Pachymèrs, ni les autre* œuvre* litté-
raires de cet écrivain; Je ne lui ai consacré
cet article que pour un traité de musique dont
11 eii auteur, et que Léon Allatim n'a pis
mentionné dans sa dissertation De Gtorgiit.
L'érudit M. Weiu n'en a point eu connais-
sauce, et il l'est trompé, lorsque après avoir
indiqué les diverses productions littéraire* de
Pachymère (BfOff. U»iv.,t. XXXII, p. 834), il
dit que ses autres ouvrage* ne sont pat par-
venus Jusqu'à nous. Un beau manuscrit du
teiiième siècle et de la main d'Ange Vergèct,
nous a conservé le traité de musique dont il
s'agit : ce manuscrit esta la Bibliothèque im-
périale de Paris (n° 2530, in-4"). L'ouvrage
est entièrement spéculatif; il a pour litre :
Hipl 'ApucmiiT; ¥, te oûv uouoixr,; (de l'Harmo-
nique ou delà musique), est divisé par chapi-
tre* (au nombre de cinquante-deux}, et com-
mence par ces mol* : iturîpav h/a TÔÇiv uni
■ri,v djpitu.irnx'i)* *i ("OiwunS. fr **t apjiovLjt^v
Wybiuv (la Musique, que nons appelons aussi
Yltarmoniqua , vient immédiatement après
l'arithmétique). Le cinquième chapitre de cet
ouvrage, concernant les genres, se trouve en
grande partie dans la septième section des
f/armoniquti de Manuel Bry enoe (page 387,
apud Ùp. Wallii, tome III); mais Ma-
nuel Bryecne vécut postérieurement A Pachy-
tnÈre. Le traité de* quatre science* malbéma-
liques, attribué par quelques manuscrits a
Pachymère, eat de Michel Psellus {voyti ce
nom). Depuis que j'ai signalé l'existence de
l'ouvrage de Pachymère contenu dans le
manuscrit 3536 (première édition de la Bio-
graphie de* mttficïeiM), M. Vincent, de l'In-
siitui, a publié, dant le XVI* volume des
Notice* et extraite det manuteritt de la Bi-
bliothèque du roi, le texte de ce traité, d'après
le même manuscrit collatlonné avec d'autres,
précédé d'une introduction, et accompagné
d'urgumenu des chapitre* et de noie*.
PACI (Aktoirî), prêtre et 1
quit a Florence dan* la première moitié du
seizième siècle; il Tut chevalier de l'ordre de
Saint- Etienne. On a imprimé de sa composi-
tion : Madrigali a ni voei; Venise, 1589.
M. Casamorata (voyez ce,aom) croit que j'ai
ir(l)e
I accorde plus de
confiance à Poccianti (Catalogo degli uomini
UiuiiH fiorentiui) qui attribue a Paci un
livre de lei Madrigali a più voei ; mais c'est
la évidemment qu'est l'erreur, car jamais
on n'a publié un recueil de n'as madrigaux- .
qui n'aurait formé que cinq ou six feuillets.
Les livres de madrigaux des musiciens du
seizième siècle sont ordinairement composés
de vingt à vingt cinq morceaux contenus dans
autant de page*. En le copiant, Pocclanti a
mal lu le titre de l'ouvrage dont il s'agit.
PAGICHELLI (Jeab-Biptiste), littéra-
teur, néàPistoie,ver*1040, acheva ses éludes
à Rome, et embrassa l'état ecclésiastique.
Ayam été nommé auditeur du légal aposto-
lique, en Allemagne, I) profila de celle circon-
stance pour voyager dan* celle contrée. De
retour à Rome, il ohlint un bénéfice a Naples,
ei mourut en 1703. Outre divers ouvrages de
littérature et de philologie, on a de lui : De
Tinttnnabulo ftolano Lvcvbratio ; Naples,
1603, in-13. C'est un traité du carillon, qu'on
dit arolr été inventé i Kola, dans le royaume
de Naples.
PACIM" (Aimai), sopranisle italien, eut
beaucoup de réputation au commencement du
dix- huitième siècle. Il brillait à Venise, en
1733.
PACIM (Louis), bon chanteur bouffe, na-
quit a Pupilio (Toscane) ,1e 33 mar* 1767, et non
a Rome, comme il a été dit daos la première
édition de celte Biographie; mais ce fut dans
cette ville qu'il SI ses éludes musicales. Il y
avait été envoyé par son protecteur, le duc de
Sermonela. Mati, maître de chapelle de
l'église Saint-Pierre, fut son premier maître
de chant. Paclni te rendit ensuite a Naples,
où II eo(ra au conservatoire de la Pielà de'
Turr.hini. Tritto y fut son professeur (l'har-
monie et d'accompagnement. Après avoir dé-
buté avec succès sur le* théâtres d'Italie, il
obtint un engagement pour le théâtre de Bar-
celone et y relia trois années. De retour en
Italie, en 1801, Il chanta d'abord a Milan,
puis a Lirourne. Sa voix, qui, d'abord, fut un
ténor, devint progrès* I rement plus grave, et
(1) C«(imii«i™l. ii *.■<««, !8t7, n. ».
400 Pji
(luit par se changer en bisse. Il prit alors les
rôles bouffes, où il n'était pas médiocrement
plaisant. Il Commenta sa carrière théâtrale en
1793, et se retira de la scène en 1830; peu
de temps après il mourut, je crois, dam sa
ville DBlale. Paekii était particulièrement
aimé à Milan ; Il v revint souvent et y païut
aux divers théâtres, dans les années 1801,
1803, 1804, 1805, 180(1, 1813, 1814,1815,
1816, 1817, ISISetlSlO. Il chanta pour la
dernière fois au théâtre de la Scala, daos
l'automne de 1899. I.e duc de Lucques te
nomma, en 1830, professeur dédiant au Con-
servatoire de Vareggio. Il est mort dam celle
position, le 2 mai 1837. On voit que les au-
teurs du Lexique universel de musique publié
par le docteur Schilling ont été ioduili en
erreur, lorsqu'ils ont dit que ce chanteur était
mort a Catane, en Sicile, vers l'année 1808.
PACINI (Astoiie-V Bisçdis-GiÉiia), né à
Saples, le 7 juillet 1778, entra au conserva-
toire de la Pitlà de' Tvrchini, où il apprit
l'harmonie et le contrepoint, sous la direction
de Fenaroli. Sorll de cette école, Il se rendit à
Paris à l'âge d'environ vingt-quatre ans, et
s'y livra à l'enseignement du chant. Il remit
alors en musique l'ancien opéra Isabelle tl
Gtrtrvde, et le lit représenter au théâtre Fey-
deau, en 1805. En 1800, il a donné au même
théâtre le petit opéra en unacle Intitulé Point
•l'adveriaire. Vers le même temps, il s'est
lié avec Blangini pour la publication d'un
journal de pièces de chant intitulé Journal
des troubadours. Le succès de ce recueil, où
l'on trouvait de jolies romances, décida H. Pa-
cjni a se faire éditeur de musique: la maison
qu'il a établie pour ce commerce a été long-
temps florissante. M. Pacini s'est retiré vers
1840.
PACINI (Je*»), Sis du chanteur Louis
Pacini (voyez ci-dessus), et compositeur dra-
matique, a été connu longtemps en Italie sous
le nom de Pacint di Roma ; cependant II est
né à Syracuse, en 1790, mais il tut envoyé
Tort jeune à Rome, où son éducation musicale
fut commencée. De la il alla à Bologne et y
reçut des leçons de chant de Thomas Marchesi
et entra dans l'école de Haltei, qui lui en-
seigna les éléments de l'harmonie et du con-
trepoint. Sorti de chez ce maître avant d'avoir
achevé ses études, il alla à Venise, où il reçut
encore quelques leçons du vieux Furlanetlo,
maître de chapelle de Saint-Marc. Destiné par
sa famille à occuper une place dans quelque
chapelle, il écrivit d'abord de la musique
d'église; mail bientôt entraîné par son goill
pour le théâtre, il composa, a l'âge de dix-
huit ans, le petit opéra intitulé Annttta e
Lucindo qui fut représenté à Venise, et que
le public accueillit avec faveur, comme l'essai
d'un Jeune homme doué d'heureuses disposi -
lions. En 1815, Pacini écrivit pour Pise la
farce l'Evaeuazione dei tesoro, et dans la
même année, il donna à Florence Rosina. Xn
1810, il alla a Lucques pour écrire l'opéra du
printemps, mais il y tomba malade et ne put
achever sa partition. Quatre opéras furent
écrits par lui, dans l'année 1817, pour le
théâtre II', de Milan ; le premier fut la farce
Il Kfalrimonio per procura, représenté a
l'ouverture du carnaval, suivie, dans la même
saison, de Dalla beffa il disinganno ; )t troi-
sième ouvrage fui II carnavals di lUilano,
dont une partie de la musique avait été em-
pruntée a l'opéra précédent; enfin au prin-
temps, Pacini donna sa qualriè me partition
sous le titre : Piglia il monda corne vient.
De Milan, il se rendit a Venise, oh 11 écrivit
L'Ingtnua, puis il retourna a Milan pour
donner, dans le carnaval de 1818, Adélaïde e
Comingio au théâtre Ri. Cet opéra, considéré
comme une de ses meilleures productions, fut
suivi de II barone di Dolthcim, a la Seala,
pendant l'automne de la même année. A ces
ouvrages succédèrent, dans tes villes princi-
pales de l'Italie, Ij'jmbiiiont dilata, Gli
tpontali de* Silfi, Il Falegnamo di Livonia,
Ser Mareanlonio , La Giaventù d' Enrica y,
L'Eroe Scozzese , La Sacerdotessa d'ir-
minsul, Alala, Isabella ed Enrieo, et plu-
sieurs autres ouvrages. *Dam l'été de t824,
Pacini fit son début à Kaples par VAIes-
sandro nelle Indie. Après la représentation
de cet opéra, il épousa une jeune Napoli-
taine qui le retint éloigné de la scène pen-
dant pris d'une année. Dans l'été de 1835,
il fit représenter, au théâtre Saint-Charles,
Amaiilia. Lel9 novembre suivant, Il donna,
pourlafélede la reine, L'Ultimo giorno di
Pomptia, opéra sérieux qui a été joué à Paris
quelques années après, et qui est considéré
comme un de ses meilleurs ouvrages. Après
le succès de cet opéra, Pacini se rendit i Milan
pour y écrire La Gelotia corretta, puis il se
mit en roule pour retourner à Naples avec sa
femme : mais la grossesse avancée de celle-ci
l'obligea i rester a *"ïareo a io, près de Lucques,
chez la mère de Pacini, où elle„donna le jour
a une fille. Pendant ce temps, le compositeur
avait dû retourner à Naples pour écrire la
Niobe, destinée a madame Pasta ■. cet ouvrage
fut représenté avec un succès d'abord cou-
* Google
PACINI - PADUANUS
40t
testé, le 19 norembre1SS6;raais plus tard il
se releva dans l'opinion publique. Après la
représenlaiion de (a Niobe, Pacini recul quel-
que lemp! dans une maison de campagne qu'il
araitlouéeàPortici, pris de Sapl es. Parvenu
à peine a l'ige de trente ans, il avait écrit
environ trente opéra), quelques messes, des
cantates et de la musique instrumentale : une
activité si rare semblait présager pour l'avenir
beaucoup d'autres travaoi; mail celle activité
commenta a se ralentir après la Niobe, car,
depnis le mois de novembre 1826 jusqu'à l'été
de 1838, je ne connais de Pacini que ICro-
ciati in Talemaïd», représenté à Triesle avec
succès. De là le compositeur se rendit a Turin
pour y mettre en scène Gli Arabi nette Gattie.
Cet ouvrage fut joué pour l'ouverture du car-
naval, le 35 décembre 1828, et fut considéré
comme une des meilleures parutions de l'au-
teur. Margherita d'Jngiu, Cemre inF.gitto
et Gianni di Calait, succédèrent a cet ou-
vrage en 18» et 1830. Le 12 mart dé cette
dernière année, parut au tbéitre de la Scala
la Giovanna d'Arco, du même compositeur;
cette pièce ne réussit point, quoiqu'elle fut
chantée par Bublni, Tamburini et madame
Lalande. Les autres ouvrages de Pacini sont :
1* 71 Talitmano, joué a Milan, en 1839.
3* I Fidaniati, dam la même ville, eu 1830.
f [bit) L'Annvmio feliee, cantate, a Naples,
dans la mente année. 3* Ivanoe, i Venise, en
1831. 4° II FaUgnumo di Livonia, refait en
partie a la foire de Bergame, en 1833. 5' Il
Conaro, h Rome, en 1831. 6* Ferdinand»,
ducadiFalen-.a.b Naples, en 1833. 7* IlFe-
Ï!c«/mîn(oTcanlal(, dans la même ville, 1833.
8* Gli Elveii, a Naples, dans la même année.
0* 71 Barone di Doltheim, a Bastia, en 1834.
10* La Giovtntù di Enrico V, avec de nou-
veaux morceaux, dans la même ville et dans
la même année. 11° Irène, a Naples, en 1834.
13" Maria d'Ingkiiterra, à Bilan, en 1834.
13* Carlo di Borgogna, a Venise, en 1835.
14* la Spota fedele, a Rome, en 1835.
15* La Schiava di Bagdad, à Reggio, en
1838. 16' La Fatale, i Barcelone, en 1841.
Cetouvrage avait été joué a Plaisance, en
1830. 17* L' Varna dtl mittero, a Naples, en
1843. 18* TemiitocU, à Padoue, en 1830.
10* Saffo, a Milan, en 1843. 19* (Na) II Data
d'Alba,k Venise, en 1813. 20» Maria Tudor,
a Païenne, en 1843. 31* Media, i Païenne,
en 1844. 33* Buondelmout» , a Florence,
en 1845. 33* La Fidamata caria, i Flo-
rence, an 1844. 34* Furio Camillo, 1 Naples,
en 1841. 35* la Begma di Cipro, i Turin,
BIOCU. HUIT. Bta) UUUCJJDM. — I. VI.
en 1846. 30* La Stella di Napali, à Naples,
en 1847. Pacini a été nommé directeur dit
conservatoire de Vît reggio par le duc de Lac-
ques, en 1830. On ne peut nier qu'il n'y ait
dans sa musique de la facilité, de la mélodie,
et de l'entente de la scène; mais, imitateur dis
style deRossini, puis de Bellini et de Kerca- >
dante, Il n'a pas mis le cachet de la création
a ses ouvrages. Pacini a composé des qua-
tuors pour instruments a cordes, dont quatre
ont été publiés.
PACIOTTI {Pismi-Pmil), maître de
chapelle du séminaire romain, naquit à Rome
vers le milieu du seizième siècle. Il a publié
de sa composition : Mitiarvm lib. 1, quatuor
ac quinque vocibui concinsndanim ; rtunc
dtnuo in luctm éditât; Roms;, a p. Alex.
Garda num, 1591, lu-fol.
PACOL1W (Jeu), luthiste, né a Borgo -
tara, dans le duché de Parme, vécut dans 1»
seconde moitié du seiaième siècle et fut altacbé
au service du duc de Parme. Il a publié de»
pièces pour trois lulhs, sous le titre de ï'afcu-
latura tribut Tttt udinibut ; Milan, Simon
Tini, 1587, in fol. Une autre édition de cet
ouvrage a été faite i Anvers par Pierre Pha-
lèieet Jean Bellere, en 1591, In-fol.
PACOTAT (....), musicien français qus
vécut dans la première moitié du dix-huitième
siècle, Tut maître de chapelle de l'église Sain t-
Hilaire de Poitiers. On a de lui une messe à
quatre voix sans instruments, intitulée : Dk-
lieta quit inttlUgit; Paris, J.-B. Ballard,
1730, grand in-tol. Les quatre parties sont eu
PADDOIV (Jim,) organiste de la chape! ]r
de Québec, i Londres, opposa au système
d'enseignement du CMroplatte, imaginé par
J.-B. Logler {voyez ce nom), un autre système-
analogue, qu'il mettait en pratique depuis
douze ans, disait-Il, et qu'il appelait Cheiro-
tehema. Paddon produisit ta réclamation
contre Logler, dans une brochure Intitulée:
Ta the Musical World. Syttem of mutieat
éducation, ariginally devited, and for fteeler
j/eart perievered in (Au monde musical. Sys-
tème d'éducation musicale, tel qu'il a été ori-
ginairement conçu etmia en pratique pendant:
doue ans); Londres, décembre 1817, ln-13
de vingt-deux -pages. Celte réclamation ne-
produisit pas d'effet; on ne parla pat du sys-
tème de Paddon, et celui de Logler eut uïv
succèi de vogue.
PADUAPiUS (Jim), ou PADIJAnitJS)
professeur de philosophie et de mathéma-
tiques, né i Vérone, vert 1613, a publié ; In-
>gk .
*o:
PADUANUS — PAER
ititutionts ad dh-enal ex plurium vocum
harmonia cantiltnai, livt modulations ex
wariit inttrumentii fingendal, formulai penc
■onuut «C régulât, mira et per quam lucida
■brevitatc complecletitet; Feranx , apudStbat-
tianum el Joannem fratrei à Donnit, 1578,
petit in 4* de quatre feuillet* préliminaires
et cent pages. Bon ouvrage, à la fin duquel on
lit t Expecta, amice leetor, quam plat ocii
nactut tro, alla oputcula, nempe de dîrnt-
rmtionibut organicii ad quorumcunque in-
Mtritmentomm mutieaUum luiul pertintn-
tibut. Item de proportionibut et alia hnjut
moiii. Il ne pareil pas que le) promenés de
l'auteur se «oient réalisée), car je n'ai trouvé
aucune indication de l'existence de ces ou-
vrages. On trouve ainsi quelques détails rela-
tifs i la musique dans son litre intitulé ■. fi-
ridarîum malhematiearum ; Venise, 1530,
ju-4*.
PAER (FEnuisiNE), compositeur distingué,
naquit a Parme, le 1" juin 1771, et non en
1774, comme la disent Choron et Fayollc,
Tanné Berlin), et le Lexique univenel dt
mutiqut publié par Schilling. PaPr apprit,
presque en se jouant, les éléments de la mu-
sique; oo organiste de quelque mérite, et Ghi-
retti, ancien élève du Conservatoire de la
Pietà de' Turehini, el violoniste au service
-.lu duc de Parme, lui enseignèrent la compo-
sition (1). Mais la nature lui avait donné
.moins de persévérante volonté, nécessaire
.pour de fortes études, que l'instinct de l'art et
le besoin de produire. A selie ans, il s'affran-
chit des entraves de l'école, el s'élança dans
la carrière du compositeur dramatique. Son
premier ouvrage Tut La Locanda de' vaga-
bondi, opéra bouffe oh brillait déjà la verve
comique qui Tut une des qualités dislinclivel
de son talent. 1 1' retend en ti barlali succédè-
rent bientôt i ce premier essai ; bien que Paer
me fût point encore parvenu à sa dix-septième
année lorsqu'il écrivit cette partition; hien
/in vile ne fût destinée qu'a un théâtre d'ama-
teurs, elle est restée au nombre de tes produc-
tions oh l'on remarque les mélodies les plus
heureuses et le meilleur sentiment d'expres-
sion dramatique. Le succès de cet opéra ne
Fui point renfermé dans les limites de la
villa où il avait vu le jour; on en parla dans
tout» l'Italie, et bientôt- le nom du jeune
maître retentit avec honneur à Venise, a fla-
pies et a Rome. Vingt opéras, dont la plupart
obtinrent la faveur publique, se succédèrent
avec rapidité. A Venise, pour être nommé
maître de chapelle, Paer écrivit en peu de
temps : Ci'ree, I MoUnari , I dut Sordi,
l'intrigo amoroso, l'Amante servitore, ta
Telia ritcaldata, laSonnanbula; i Naples,
il donna Ero i Ltandro, dont le rtle prin-
cipal avait été composé pour la célèbre canta-
trice Billington; à Florence, parurent Ido-
meneoet l'Orfana riconaeduta; i Parme,
Grinlda, un des meilleurs ouvrages du
maître; il Nuovo Figaro, il Principe di
Tarante,- 1 Milan, l'Oro fa lutta, Tamer-
lano, la Roitana ; a Rome, Una in bene ed
una in'male; a Bologne, Sofonitbt; i Pa-
doue, Laodicea, et Cinna. Pour tant d'ou-
vrages, moins de dix. ans avaient suffi au corn
posileur, malgré les dissipations de la vie de
plaisirs où il s'était plongé. Gai, spirituel, et
doué de tous les avantages qui procurent aux
hommes de certains succès, Il passait sa vie
près des femmes de théâtre. L'une d'elles, de-
venue madame Paer, fut une cantatrice dis-
tinguée. Séparée ensuite de son mari, elle
se retira a Bologne.-
Paer, écrlrant en Italie, avait pris pour mo-
dèles Cimarosa, Paisiello et Guglielmi, soit
pour la disposition générale de ses composi-
tions dramatiques, soit pour le style des mélo-
dies bouffes el sérieuses ; sou génie personnel
ne s'était manifesté que dans les détails. Ap-
pelé à Vienne, eu 1797, Il v entendit la mu-
sique de Mozart, el dès Ion une modification
sensible se fil remarquer dans son talent; son
harmonie devint plus vigoureuse, son instru-
mentation pins riche, sa modulation plus va-
riée. C'est a celte deuxième manière qu'ap-
partiennent ses opéras 1 Fuaruiciti di
Firenxt, Camilla, Ginevra degli Almieri,
Achille et Sargine. Ces ouvrages, une Zeo-
«oro Ottta l'Amore conjugale, que le Fidelio
de Beethoven a fait oublier, quelques petits
opéras bouffes, de grandes cantates et plu-
sieurs oratorios, furent les principales produc-
tions de PaCr, 1 Vienne, A Dresde et t Prague.
Après la mort de Nanmann, vers la fin de
1801, l'électeur de Saxe crut ne pouvoir mieux
le remplacer que par l'auteur de Grinlda.
Fixé à Dresde pendant plusieurs années, Paer
y travailla ses ouvrages avec plus de soin qu'il
n'avait fait jusqu'alors, et c'est de celle époque
que datent ses meilleures compositions. Au
1805, il visita Vienne de
un nouvel oratorio pour
le concert au bénéfice de 11 Mine des veuve*
d'artistes. L'innée suivante, il fit an Tarage
en Utile, on il était appelé pour écrire de
nouveaux opérai. De retour I Dresde, fl 70c*
cupait encore son honorable position lorsque
cette Tille fut envahie par l'armée française,
dam la campagne de 1806. Charme par la re-
présentation du nouvel opéra JekiUt, Napo-
léon voulut attacher a son service la composi-
teur de cette partition, et par ses ordres, un
engagement oh la roi de Saxe intervint, et qui
lut revêtu des formes diplomatiques, fut (ait
a Paer pour tonte sa vie, avec un traitement
qui, réuni a divers avantages, lui composait
un revenu d* cinquante mille francs-
Pari* semblait devoir exercer sur l'auteur
de CamiUatl de Jarjftie l'heureuse influence
qu'il avait eue sur d'autres artistes célèbres
de l'Italie et de l'Allemagne, c'est-a-dire,
transformer son talent, lui donner un carac-
tère plus élevé, plus dramatique, et surtout
lui Taire justifier par de belles compositions
le choix que l'empereur avait fait de lui pour
diriger sa musique, a l'e*clusion de quelques
musiciens illustres que la France possédait
alors. Il n'en fut point ainsi, car dès ce mo-
ment Paer borna lui-même la carrière aux
soins d'une courtitanerie peu digne d'un tel
artiste. Incessamment occupé de détails de
représentation s i la cour ou de concerts, on
le vit, 1 trente-six ans, a cette belle époque de
Il vie ou le talent acquiert ordinairement tout
son développement et son cachet Individuel,'
on le vit, iiis-]c, ne plus produire qu'à de longs
' intervalles un iVumu Pompilia, une Didone,
une Cleopatra, et des Ëaccanti, qui n'ajou-
lèrent rien a sa renommée. Accompagnateur
parfait et chanteur excellent, c'était aui suc-
cès de cet deux emplois qu'il avait borné son
ambition, parce que cette ambition s'était ré-
trécle jusqu'au désir unique de plaire au
maître. Dès ce moment, Paer offrit l'affligeant
spectacle d'un grand musicien qui prenait
plaisir a s'abaisser lui-même pour mériter
quelques faveurs déplus ; et telle fut li runeste
habitude qu'il prit d'une eiistence si peu digne
de son talent, qu'il n'en connut plus d'autre
jusqu'à la On de ses Jours. Lorsque le prince
qui payait se* services ivec tant de magnifi-
cence eut été renversé du trône, ce ne fut
point a son génie, Jeune encore et vigoureux,
que Paer demanda des ressources contre l'ad-
versité; faible comme tous les hommes de
cour que la forluoa abandonne, il ne sut que
se plaindre et se rabaisser encore ; Jusque-la
qu'il se mit 1 remplir chez des particuliers le
rôle qu'il avait Joué près de Napoléon. On la
voyait chaque malin, courant chez des chan-
teurs ou des instrumentistes, perdre son temps
i préparer des soirée* de musique, à con-
cilier de petits Intérêt* d'amour-propre, et
quelquefois i ourdir de misérables intrigues
contre l'artiste qu'il n'aimait pas, ou dont il
croyait avoir k se plaindre. Après que la res-
tauration et le duc d'Orléans, plus lard roi
des Français, lui eurent donné de l'emploi, et
lorsque la direction de la musique du Tbéàtre-
Italien lui eut été rendue, il n'en continua
pas moin* tes courses quotidienne* , ses
habitudes d'hommede salon, et ses pellles ma-
chinations.
Pourtant ce n'était pat, comme on pourrait
le croire, que ion talent se fut affaibli. Dans
un voyage qu'il fit à Parme, en 181 1 , on ob-
tint de lui qu'il écrivit an opéra pour nne
société d'amateurs. Son génie se réveilla; la
partition de V Agrv.it fut rapidement compo-
sée, et cet ouvrage, uniquement destiné
d'abord aux plaisirs d'un château, devint le
plut beau titre de gloire de son auteur. Qui
n'aurait cru qui le succès universel de celle
belle partition aurait Tait renaître la noble
ambition du talent au coeur de l'artiste qui
l'avait conçue? Eb bien, Il n'en fut point
ainsi; car après le triomphe de VAgnett,
douze ans s'écoulèrent sans que Paer songeai
a demander de nouvelle» inspirations i son
génie. On s'étonnait qu'avec sa parfaite con-
naissance de la langue française, son esprit
vif et sa gaieté pleine de verve, il n'en! ja-
mais écrit pour la scène française. Il est vrai
qu'il parlait souvent d'une partition d'OUndt
et Sophronie, et qu'il se plaignait qu'on n'eut
pas voulu ta mettre en scène 1 l'Opéra ; mai*
Je crois qu'il n'avait composé qu'un petit
nombre de morceaux de cet ouvrage, et que
sa paresse était d'accord avec l'insouciance
du dlrecteurde l'Académie royale de musique.
Quoi qu'il en toit, Paer avait atteint sa cin-
quantième année, lorsque, cédant a des Impor-
tunilés de salon plus qu'au besoin de pro-
duire, il écrivit la musique du Matlr» de
chaptlle, charmant npéra comique oh l'on
trouve troll morceaux devenu* classique», et
dignes des artistes les plus célèbres de l'école
moderne. Hait ce réveil du talent ne fut en-
core qu'un caprice, et celui que la nature
avait ti libéralement doué continua i te mon-
trer Ingrat envers elle.
La mort de Cimaros», et la vieillesse de
Paisiello avalent laissé Paer possesseur du
sceptre du Théâtre-Italien, en partage avec
<04 • P^
■ayr. Depuis 1801 jusqu'en 1813, c'est-a-d ire
Jusqu'à l'apparition du Tancredi de Rossini,
il n'y eut point en Italie de compositeur qui
pût lutter avec ces naître*; car quelque! suc-
cès de verre comique obtenus par ïioravanli
ne le mirent jamais surla même ligne. Il faut
même avouer que la nature avait et* plus pro-
digue de ses bienfait» pour l'auteur de
VAgnttt que pour celui de Mtdea, ei que
celui-ci devait plu* au travail et à l'expérience
qu'A l'inspiration. Jamais circonstances ne
furent plus favorable» au talent que celles où
Vaer lui placé, pour le faireunegran.de re-
nommée et atteindre le but élevé de l'art.
Hanqua-t-il de l'inspiration nécessaire pour
remplir une si belle mission ? Je crois pouvoir
répondre affirmativement a cette question,
malgré la haute estime que j'ai pour le mérile
de ce compositeur, et bien que je croie qu'avec
plus de toi dans l'art il aurait pu s'élever da-
vantage. Si l'on étudie avec attention les meil-
leures productions de Paer, on j trouvera de
charmantes mélodies , et même de longues
périodes qui décèlent un sentiment profond,
l'expression dramatique y est souvent heu-
reuse ; l'harmonie et l'instrumentation ont de
l'effet et du piquant; quelquefois même, par-
ticulièrement dans VAgnen, le compositeur
l'élève jusqu'au plus beau caractère; mais,
quel que soit le prix de eei qualités, on ne
peut nier qu'elles ne suffisent pas pour con-
stituer de véritable) créations d'art, et que
celles-ci ne sont le fruit que de l'originalité
de la pensée. De la vient que le goût sembla
sommeillera l'égard de l'opéra italien pendant
les douxe premières années du dix-neuvième
siècle. LamaslquedePaerfaisaileprouver.de
douces, d'agréables sensations aux amateurs,
mai* ne le* livrait point anx transports d'ad-
miration qui avaient autrefois accueilli le*
œuvres de Cimarosa et de Paiiiello, et qui
se réveillèrent pour les hardiesses de Rossini.
In 1819, Paer avait été choisi par Napoléon
pour succéder aSponlInidans la direction de
la musique du Théttre-Italien ; il conserva
cette position après la restauration de 1814,
mal* la fortune reçut un notable dommage,
par la réduction considérable que subit son
traitement. En vain réclama-l-il l'interven-
tion des souverains alliés qui se trouvaient
alors à Parli, pour l'exécution de l'engage-
ment contracté envers lui par des actes diplo-
matique*; il dut se contenter du titré de com-
positeur de la chambre du roi, dont les
appointements furent fixé* a douxe mille
franc*. Deux ans après, il fut nommé maître
de chant de la duchesse de Berry, et plus-
tard, le duc d'Orléans le choisit pour di-
riger sa musique. Lorsque madame Catalans
eut obtenu l'entreprise de l'Opéra- Italien, elle
choisit PaBr pour en diriger la musique : sa
faiblesse pour les prétentions de cette femme,,
qui croyait pouvoir tenir seule lieu d'une
bonne troupe de chanteurs, et qui avait réduit
aux plus misérables proportions l'orchestre et
Ici chorisli*, cette faiblesse, dis-Je, compromit
alors le nom de Paer aux feux des artistes et
des amateurs instruits : elle eut pour résultat,
en 1818, la destruction et la clôture du théâtre.
Au mois de novembre 1819, la maison du roi
reprît ce spectacle à sa charge, et Paer eut
la direction de la musique : celle époque
fut celle où il se fit le plus d'honneur par le*,
soins qu'il donna a la bonne exécution de la
musique. Cependant on remarqua qu'il éloi-
gnait autant qu'il pouvait le moment de l'ap-
parition, a Paris, des opéras de Rossini, et
que lorsqu'il fut obligé de mettre en scène le
Barbier deSéville, pour le début de Garcia, et
de lui faire succéder quelque* autres ouvrage*
du même compositeur, il employa certaine*
manœuvres sourdes pour nuire a leur succès.
D'assez rudes attaques lui furent lancées à
ce sujet, dans un pamphlet Intitulé : Pair
tt Ronini (Paris, 1830) (l).En 1893, la direc-
tion du Tbélire-lialieû fut donnée a Rossini
(roye* ce nom) ; Paer donna 'immédiatement
sa démission de sa place de directeur de la
musique ; mais elle ne fut pas acceptée, et
pour ne pas perdre sa position près du roi, il
fut obligé de rester attaché a ce théâtre dans
une situation subalterne; mais dès ce moment
il cessa de prendre pari a l'administration _
Après la retraite de Rossini, en 1828, Il direc-
tion fut rendue a Paer, mais le théâtre était
dans un étal déplorable; il n'y avait pin* de
chanteur*., et le répertoire était usé. Cette;
époque ne fut pas favorable a l'Opéra- Italien
de Paris ; les fautes de l'administration précé-
dente furent imputées a. l'auteur de VAgneic,.
et s a destitution lui fut envoyée au mois d'août.
1837, dans un moment d'humeur du vicomte
de Larochefoncauld, alors chargé de* beaux-
arts au ministère delà maison du roi. Plusieurs,
journaux applaudirent a cette mesure; mais
Paer démontra jusqu'à l'évidence, dans une
brochure intitulée ; M. Pair, ex-directeur du
Thidtre-Ilalien,àiV.V. tel dilettanti (Paris,
:c brotlwr
(t) t« oolean d
Tboirui H>ue, nia d
poiu, qui a tradalt eu vt» ¥En[tr de Danti.
,gk
PAER — PAGANELLI
405
1S37, in-B°), que lu fautes qu'on lui repro-
chait étaient celles de ses prédécesseurs. En
1838, il obtint la décoration de I* Légion
d'honneur : précédent m eut, il avait été (ait
chevalier de l'Éperon d'or. En 1831, l'Aca-
démie det beaux-iris de l'Institut de France
le choisit comme un de ses membrei, pour la
place devenue vacante par la mort de Cate],
et l'année suivante, le roi des Français le
chargea de la direction de sa chapelle. Le
S mai 1839, Paer succomba aux suites d'une
cadueilé précoce ; peut-être ne fut-il pas asseï
ménager des avantages d'une robuste consti-
tution. A soixante-huit int, les forces épui-
sées l'ont abandonné comme s'il en eut eu
quatre vingts; maia jusqu'au dernier jour, il
a conservé les qualités d'un esprit vif et fin,
un goût délicat, et même une rare facilité de
production.
Je crois que la liste suivante des ouvrages
de ce compositeur est complète : I. Oiatobios :
1° Il San Stipolcro, cantate religieuse, à
Vienne, 1803. S" II Trionfo delta Chiaa, id.,
a Parme, 1804. 5° La Pattione di Gietù
Critta, oratorio, en 1810. — II. Musique
d'église : 4* Motet Ift talutaril hoitia), à
trois voix et orgue; Paris, Pelii. 5° Offertoire
a grand chœur ; Paris, Janet. 0* Ave ftegina
tali, a deux voix et orgue ; Paris, Porro. —
III. Opéras : 7°LaJ,oeandadc' Fagàbandi,
opéra bouffe, à Parme, 1789. 8° T Prétendent!
turlali, opéra bouffe, à Panne, 1790.0° Cfrce,
opéra sérieux, a Venise, 1761.10* Saïdoitia
il Seraglio, a Venise, 1703. 11* L'Ôro fa
tutto, k Milan, 1703. 13° I MoUnari, opéra
bouffe, a Venise, 1793. 13° Laodicea, a Pa-
doue, 1703. 1 4° Il Tempo [à giuetixia a tutti,
i Pavie, 1794. «13° Idomeneo, a Florence,
1704. 10* Uno fn bene ed une in malt, a
Rome, 1794. 16° (bis) Il Matrimonio impro-
visa, 1794. 17° L'Amante tervitore, i Ve-
nise, 1795. 18' La Rouana, a Milan, 1795.
\$° L'Orfanariconotcittta, h Florence, 1795.
30° Bro f Leandro, a Naples, 1793. SI' Ta-
mcrlano, a Milan, 1790. 33° / due Sordi, à
Venise, 1706. 55° SofonAbe, i Bologne, 1790.
?& Griitlda, a Parme, 1790. K'L'Intriga
amoroia, a Venise, 1790. 36* La Tetta rit-
caldata, lbid., 1790. 37° Cinna, à Padoue,
1797. 38° /( Principe di Toronto, à Parme,
1797. 39° /( nuooo Figaro, ilild., 1707. 30° Za
Sonnanbula, a Venise, 1797. 31*71 Fanaltco
in Bertina, 1 Vienne, 1798. 33° 71 Jllorto
vivo, Ihld., 1799. 53° La Donna eambiata,
a Vienne, 1800. 34° / Fuaruteiti di Firrnie,
i Vienne,. 18O0. 35* Camitla, ibid., 1891.
30° Gineura degli Almieri, a Dresde, 1803.
37° 7/ £aroino, ibid., 1803. 38° Tutto il maie
vien dot b'ico, à Venise, 1804. 39* Le Aitu-.it
amorale, a Parme, 1804. 40° 71 Manitealco,
a Padoue, 1804. 41° I.eo no ra on la l'Amore
conjugale, a Dresde, 1805. 43* Achille, a
Dresde, 1800. 43° Aumu Pompiiio, au théâtre
de la cour, a Paris, 1808. ii° Cleopatta, ibid.
45° Didone,ltttà., 1810. 40*7 Baccanti, ihiû.,
1811.47° L'Agnae, à Parme, 1811.48°£'£-
roitmo in amore, a Milan, 1810. 40° Le
Maître de chapelle, opéra comique, i Paris,
1834. 50* Un Caprice de femme, ibid., 1834.
51* Olindeet Sophronie, gnaa opéra (non
terminé), a Paris. — IV. Cabtates : 53* Il
Prometeo, avec orchestre. 33° Baeeeo ed
Ariana, Idem. 54* La Conversait ont armo-
nica, idetu. 55° Europa in Creta, cantate a
voix seule et orchestre. 50° Floïsa ed Abe-
lardo, cantate a deux voix et piano. 57° Diana
ed Endimione, idem. 58° L'Amor timido,
cantate k voix seule et piano. 50° Deux séré-
nades i trois et a quatre voix, avec accompa-
gnement de harpe ou piano, cor, violoncelle
et contrebasse. 60* I.'Addio di Ettore, k
deux voix et piano. 61* Utiite c Pénélope,
cantate à deux voix et orchestre, partition;
Paris, Lauffcr. 03° Saffo, cantate a voix
seule et orchestre, partition ; ibid. — V. Pu-
nies nias vocji.es : 03* Six dnos a deux
voix; Vienne, Artaria. 64° Six petits duos Ita-
liens, idem,- Paris (en deui suites). 05° Qua-
rante-deux ariettes italiennes a voix seule et
piano, en différents recueils publiés a Paris,
Vienne, Dresde, Leipaick, etc. 60* Six cava-
tines de Métastase, idem; Vienne, Hollo.
07° Dôme romances françaises avec accompa-
gnement de piano. 08* Deux recueils d'exer-
cices de chant pour voix de soprano et de té-
nor; Paris, 1831 et 1835. — VI. Mosiqdi
iNSTanMEKTAir. : 69* Symphonie bacihante a
grand orchestre; Paris, Naderman. 70° Five
Henri IF, varié a grand orchestre; ibid.
71° Grandes marches militaires en harmonie
I telie et dix-sept parties, n** 1,3,3,4; Pa-
ris, Janet. 73* Idem; Paris, A. Petit. 73° Six
valses en harmonie, à six et dix parties ; Pa-
ris, Janet. 74° La Douce Fictoire, fantaisie .
pour piano, deux flûtes, deux cors, et basson ;
Taris, Schœn en berger. 75* Trois grandes so-
nates pour piano, violon obligé, et violoncelle
ad libitum; Paris, Janet. 7(5° Plusieurs thèmes
variés pour piano seul; Paris et Vienne
PAGAINELU (JoMrH-AatoïKi), né a
Padoue, fut d'abord attaché comme composi-
teur et accompagnateur claveciniste k une
406
PAGANELLI — PACANINI
société de chanteurs qui le tnravait a Augs-
bourg, en 1735; puis il unira au service du
roi d'Espagne, «D qualité de directeur de la
musique de la chambre. It * publié plusieurs
œuvre* de trioi elde quatuors pourle violon el
pourle clavecin, et a laissé an manuscrit plu-
. On c
«si JC
les Odei d'Horace mises en musique i plu-
PAGAftlNI (Eicole), naquit 1 Ferrare,
vers 1770, et non à Naples, comme 11 est dit
dans la Série eronologica délie rappreienla-
tioni dtitealri di Milano (1818, page 100).
Il se (lia a Milan dans les premières années
siècle,
. y écr
l, pour
tbéitre de la Scala ; 1» La Conquit
Mtuieo, 1808. 3° Le Rivait gênerait. 1809.
ï* 1 Fitoiofi al cimenta, 1810. Ces produc-
tion) ne sont pas dépourvues de mérita. On
connaît, moi le nom de ce compositeur, Cetart
in Egitto et Demttrio a Rodi; j'ignore où
CM ouvrages ont été représentés.
PAGANIHI (Nicot*)) (1), le virtuose vio-
loniste le plus extra ordinaire et le plus re-
nommé du dix-neuvième siècle , naquit i
Gênes, le 18 février 1784. Son père, Antoine
Paganlui, avait établi une petite boutique sur
le port, ou il remplissait les "fondions de
facteur. Quoique cet homme eût élé privé
d'Éducation el qu'il fût brutal et colère, il
avait du penchant pour la musique et jouait
de la mandoline. Son Intelligence eut bientôt
découvert tel heureuses dispositions de son
dis pour cet art ; il résolut de les développer
par l'élude; mal) ton excessive sévérité et let
mauvais traitements qu'il lui faisait subir
auraient peut-être eu des résultats contraires
i ceux qu'il attendait, si le jeune Pagauini
n'eut été doué de la ferme volonté d'être un
artiste distingué. Dis l'âge de six ans, il «lait
déjà musicien el jouait du violon. Son premier
maître, Jean Servctto, était un homme d'un
mince mérite : Paganini ne resta pas longtem pi
sous sa direction; son père le confia aux soins
de Giacomo Costa, directeur d'orchestre el
premier violon des églises principales de
Gènes, qui lui fit faire de rapides progrès.
Parvenu a sa huitième année, Paganini écrivit
une première sonale de violon qu'il n'a mal-
heureusement pas conservée, et qui s'est
(I] t* Watlti iiojp-opA^iir àe Piaulai, 0M j'ii pu-
blie* ta i»! [P.rii, Srbaanibergtr) rtafenne d» d*-
Uill qui h peuvent èU* HmiW dlm U dirlion noire
ni que celui-ci ; je sali oblige de n'tdmtiiK que les
perd ne plus tard, avec d'autres compositions.
Costa ne lui donna des leçons que pendant
six mois, el durant ce temps le maître obligea
son élève à Jouer à l'église un concerto nou-
veau chaque dimanche. Cet exercice Tut con-
tinué jusqu'à l'âge deonieani. Parvenu à m
neuvième année, Paganini joua pour la pre-
mière fois dans un concert au grand théâire
de Gènes. Il y exécuta des variations de sa
composition sur l'air de la Carmagnole, alors
en vogue, el y excita des transports d'admira-
tion. Vers cette époque de la vie du jeune ar-
tiste, des amlt conseillèrent i son père de Ini
donner de bons maîtres de violon et de com-
position : il le conduisit en effet i Parme,
dans le dessein de demander pour lui des
leçons a Alexandre Bolla. Paganini a publié
dans un journal, à Vienne, l'anecdote de ta
première «ntrevenue avec le maître qu'il
venait prendre pour guide. • En arrivant chex
< Bolla (dit-il), nous le trouvâmes malade
• el alité. Sa femme nous conduisit dans une
u pièce voisine de sa chambre, afin d'avoir le
<■ temps nécessaire pour se concerter avec son
o mari, qui paraissait peu disposé a nous re-
i ceroir. Ayant aperçu sur la table de la
« ebambre où nous étions un violon et le der-
■ nier concerto de Bolla, je m'emparai de
■ l'instrument et jouai le morceau a première
« vue. Étonné de ce qu'il entendait, le com-
« posileur s'informa du nom du virtuose qu'il
■ venait d'entendre : lorsqu'il apprit que ce
• virtuose n'était qu'un Jeune garçon, Il n'en
<■ voulut rien croire jusqu'à ce qu'il s'en lut
» assuré par lui-même. Il me déclara alors
« qu'il n'avait plus rien à m'apprendre, et
u me conseilla d'aller demander à Paer des
« leçons de composition. • Le soin que prend
Paganini, dans celte anecdote, de se dérendre
d'avoir recudeireçoni de Bolla est une singu-
larité difficile à eipllquer: il est certain pour-
tant qu'il aélé pendant quelques mois élève de
cet habile musicien, car Gervasoni, qui l'avait
connu a Parme dan) son enfance, l'a (firme.
Au surplus, ce n'esl pas chez Paflr, alors en Al-
lemagne, que Bolla conseilla d'aller étudier
le contrepoint, mai) chei GnirelLi, qnl avait
été aussi le maître de ce même Paer. Pendant
six mois, Paganini reçut trois leçons par se-
maine, et se livra principalement à l'étude du
style instrumental, sous la direction de Gbi
relli. Déjà il s'occupait de la recherche d'effet»
nouveaux sur son initrument : souvent des
discussions s'élevaient entre Paganini et Rolls
sur des Innovations que l'élève entrevoyait
seulement alors, et qu'il ne pouvait exécuter
,gk
que d'uni manière Imparfaite, tandis que le
goût sévère du maître condamnait cou écarti,
abstraction faite de» effets qu'on en pouvait
tirer.
De retour à jiénes, Paganini écrivit tel
premier» essais pour le violon : cette musique
«tait ai difficile, qu'il était oblige de l'étudier
lui-mime, et de faire dei effort) constant;
pour retondre dei problêmes inconnu» à tous
les autres violonistes. Quelquefois on le i oyait
eaïayer de mille manières différente» le même
trait pendant dix a douie heures, et rester i
la fin de la Journée dans l'accablement de la
fatigue. C'eit par celte persévérance tans
exemple qu'il parvint à se jouer de difficultés
qui furent considérées comme insurmontables
par les autre» artiste», lorsqu'il en publia un
spécimen dans un cahier d'éludés .
Parti de Parme au commencement de 1797,
Paganini fil avec son père ta première tournée
d'artiste dans les villes principales de la Lom-
bardle et commença une repu talion de virtuose
qui alla toujours grandissant, et que nulle
aulre n'a égalée. De retour a Génet, et aprfcs
y avoir fait, dan» la solitude, les efforts dont il
dent d'être parlé pour le développement de
ion talent, il sentit le besoin de l'affranchir dès
mauvais traitements auxquels il était toujours
, en butte dans la maison paternelle. Sa dignité
d'artiste s'Indignait de ce rude esclavage : il
tentait qu'il était digne de plus de respect.
Mal* il fallait une occasion favorable pour le
seconder dam son dessein ; elle ne larda pat
à se présenter. La Saint-Martin était chaque
année, pour la ville de Lucquet, l'époque
d'une grande fêle musicale ou l'on se rendait
de tous lei points de l'Italie. A l'approche de
cette solennité, Paganini supplia son père de
lui permettre d'v paraître avec son frère aîné.
Un refns absolu fut d'abord la réponse qu'il
reçut; mail l'imporlunité du Mis et les prières
de la mire finirent pour arracher le consente-
ment détiré. Devenu libre, le Jeune artUte
■'élança sur la route, agité par des rêves de
succès et de bonheur. Lacques l'applaudit
avec enthousiasme. Encouragé parcel heurrut
début, il visita Plie et quelques aulret villes
qnl ne lui firent pas un moins bon accueil :
l'année 1700 venait de commencer, et Paganini
n'était igé que de quinze ans. Cet ago n'est
pas celui de la prudence; d'ailleurs son édu-
cation morale avait été négligée, et la sévérité
dont ta jeunette avait été tourmentée n'était
pas propre a le mettre en garde contre les
dangers d'une vie trop libre. Livré 1 lui-même
cl savourant avec délice l'indépendance nou-
HiM -IU7.
relie dont il jouissait, il se lia avec des ar-
tistes d'un autre genre, dont l'habileté consis-
tait 1 Inspirer le goût du jeu aux jeunes gens
de famille, et a les dépouiller en un tour de-
main. En une soirée, Paganini perdait sou-
vent le produit de plusieurs concerta et te-
Jetait dans de grands embarras. Bieuiot son
talent lui fournissait de nouvelle! ressources,,
et pour lui le temps s'écoulait dans cette al-
ternative de bonne et de mauvaise-fortune.
Quelquefois sa détresse allait jusqu'à le priver
de son violon. C'est ainsi, que te trouvant â
Livourne tans instrument, il dut avoir recoun-
à l'obligeance d'un négociant francatt (M. Li-
tron), grand amateur de musique, qui s'em-
pressa de lui prêter un excellent violon de
Guarneri. Après le concert, Paganini le re-
porta a son propriétaire, qui s'écria aussitôt :
« Je me garderai bien de profaner des corde» ■
» que vos doigts ont touchées; c'eiMjt vous -
« maintenant qne mon violon appartient. ■
C'est ce même Instrument qui depuis lors »■
serti 1 l'artiste dans tous tes concerts. Pareille -
chose lui arriva à Parme, mais dans des cir-
constances différentes. Pasinl, peintre distin-
gué et bon amateur de musique, n'avait pu
croire à la facilité prodigieuse attribuée à
Paganini de jouer à première vue la musique •
la plus difficile, comme s'il l'eut longtemps ■
étudiée. Il lui présenlaun concerto manuscrit
où tous les genres de difficultés avaient été
réunis, et lui menant entre les mains un.
violon de Slradivari de la plus belle qualité et
conservation, il lui dit : < Cet instrument est
■ à vous, si vous nouvel jouer cela en maître
• a l'instant et uns étudier a l'avance les dif-
■ Bculléa qui s'y trouvent. — S'il en est ainsi,
• répondit Paganini, vous pouvez lui faire vos
< adieux. • Sa foudroyante exécution sembla
en effet se jouer de ce qu'on venait de lui
mettre sous les yeux. Paslni demeura eoa-
Des aventures de tout genre signalent cette
époque de la Jeunesse rie Paganini ; l'enthou-
siasme de l'art, l'amour et le jeu régnaient
tour à tour dans ton Ime. En vain sa frêle
constitution l'avertissait du besoin de mé-
nager ses forces : elle n'arrêtait pas les écarts
de son imagination ; quelquefois même il ar- -
rivait dans tes excès jusqu'au dernier degré
d'épuisement. Alors il te plongeait dam un
repos absolu pendant plu s leurs sema lues ; puis,
retrempé et armé d'une énergie nouvelle, II
recommençait set merveilles rie talent elsa vie
de bohème. Il était à craindre que cette exis-
tent* désordonnée ne perdit cet artiste extra-
■408 PAG
ordinaire ; une circonstance imprévue cl de
grande importance, rapportée par lui-même,
le guérit tout à coup de la funeste passion du
Jeu. * Je n'oublierai jamais, dit-il, que je me
• mis un jour dans une situation t|ui devait
• décider de toute ma carrière. La prince
x de *"" avait depuis longtemps le délir de
'■ devenir possesseur de mon excellent violon,
« le seul que J'eusse alors, et que j'ai encore
• aujourd'hui. Un jour, il me Ht prier de vou-
« loir en fixer le prix; mais ne voulaot pas
i me séparer de non instrument, je déclarai
• que je ne le céderais que pour deux cent
■ cinquante napoléons d'or. Peu de temps
■ après, le prince me dit que j'avais vraisem.
• blablemenl plaisanté en demandant un
« prix il élevé de mon violon, et ajouta qu'il
■ était disposé à en donner deux mille francs.
• Précisément, ce jour-là, je me trouvais en
m grand besoin d'argent, par suite d'une assez
• forte perle que j'avais faite au jeu, et j'étais
• presque résolu décéder mon violon pourU
m somme qui m'était offerte, quand un ami
• vint m'inviter a une partie pour la mirée.
■ Hes capitaux consistaient alors en trente
• francs, et déjà je m'était dépouillé de met
« bijoux, montre, baguei, épingles, etc. Je
• pris aussitôt la résolution de hasarder cette
» dernière ressource, et, ti la fortune m'était
• contraire, de vendre le violon et de partir
■ pour Pétersbourg, sans Instrument et sans
•i effets, dans le but d'y rétablir mes affaires,
• Déjà mes trente francs étaient réduits a
, el Je
r la
i grande cité, quand la fortune, changeant
* en un clin d'oeil, me fit gagner cent francs
* avec le peu qui me restait. Ce moment
* favorable me fit conserver mon violon et
■ me remit sur pied. Depuis ce jour, je me
* suit retiré du Jeu , auquel j'avais sacrifié
* une partie de ma jeunesse, et, convaincu
■ qu'un Joneur est partout méprisé, je re-
m nonrai pour jamais a ma funeste passion. -
Au milieu de ces succès, on remarque dans
la viedePaganinl une de cet péripéties assez
fréquentes dans la vie des grands artistes : tout
à coup II se dégoûta du violon, ('éprit pour la
guitare d'une ardeur passionnée, cl se partages
pendant près de quatre années entre l'étude
. de cet instrument et celle de l'agriculture
dans le château d'une dame dont il était épris.
Mais enfin revenu à tet premiers penchants,
il reprit ton violon, et ver» le commencement
de 1805, il recommença ses voyages. Arrivé i
turques, Il y excita un ti grand enthousiasme,
j>ar le concerto qu'il joua, pour une fête noc-
turne, dans l'église d'un couvent, que le*
moines furent obligé) de sortir de leurt Italie*
pour empêcher lei applaudissements. Il fui
alors nommé premier violon solo de la cour
de Lucques, et donna det leçons de violon au
prince Bacciochi. Pendant lin séjour de Irai*
année) dant cette ville, il ajouta plusieurs
nouveautés à celles qu'il avait déjà décou-
vertes. C'est ainsi que cherchant i varier
l'effet de son iustrument, dans les deux con-
certs de la cour où il était obligé de te faire
entendre chaque semaine, il ot* la deuxième
et la troisième corda de son violon, et com-
posa une tonale diatoguée, entre la chante-
relle el la quatrième, à laquelle il donna le
nom de icena amorota. Le succès qu'il y
obtint fut l'origine de l'habitude qu'il prit de
jouer des morceaux, entiers tur la quatrième
corde, au moyen des sons harmoniques qui
lui permettaient de porter l'étendue de celte
corde jusqu'à trois octaves.
Dans l'été de 1808, Paganinl s'éloigna de
Lucques, el dans l'espace de dix- neuf ans, il
lit trois fois le tour de l'Italie, paraissant tout
à coup avec éclat dans une grande ville, y
excitant des transports d'admiration, puit te
livrant i des accès de paresse, disparaissant
de la scène du monde, et laissant ignorer jus-
qu'au nom du lieu qu'il habitait. C'est ainsi
que Roui ni, après avoir brillé avec lui i Bo-'
logne, en 1814, dant le palais Pignalver, le
retrouva, en 1817, à Rome, ou il était resté
ignoré pendant prêt détroit ans, lia' suite
d'une longue maladie. Après ce silence, il
donna de brillants concerts dant la capitale
du monde chrétien, et te fit entendre chez le
prince de Kauniu, ambassadeur d'Autriche,
ou il trouva le prince de Mellernicb qui,
charmé de. son merveilleux talent, le pressa
de te rendre) Vienne ; mais de nouvelles ma-
ladies, qui te mirent plusieurs Toit il la porte
du tombeau, ne lui permirent de réaliter le
projet de ce voyage que longtemps après. Ar-
rivé à Milan au printemps de 1813, il y vit
représente!' au théâtre de la Scala le ballet de
Vigano II ;Voce di Benemnto (le Noyer de
Bcnevent],dont la musique était de Sussraayrr
(uuyei ce nom). C'esl dant cet ouvrage que le
célèbre violoniste a pris le thème de se* fa-
meuses variation) le Strtghe (let Sorcières),
ainsi nommées parce que ce thème était celui
d'une scène fantastique où apparaissaient en
effet des sorcières. Pendant qu'il s'occupait de
la composition de cet variations el des prépa-
ratifs de tet concerit, une atteinte nouvelle
de ta maladie vint le saisir, et plusieurs mois
s'écoulèrent «Tint qu'il fil l eu état de te faire
enieudrr. Ce ne fut que le 30 octobre suivant
qu'il put donner un premier concert, dont
l'effet lut foudroyant, et dont lei journaux
d'Italie et d'Allemagne ont rendu compte en
termes remplis d'admi ration.
Pagantni montra toujours beaucoup de
prédilection pour la Tille de Milan, dont le
séjour le charmait. N on -seulement il y pasia
la plus grande partie de 1813, a l'exception
d'un voyage à Gènes, puis 1814 jusqu'aux der-
nier» jours de septembre, mais il y retourna
trois fois dads l'espace de quinze ani, y 01
chaque fois de longsséjonrs el y donna trente-
sept concerli. Au mois d'octobre de celle
même année 1814, il partit pour Bologne, où
il vit Roisiui pour la première fols, et le lia
avec lui d'nne amitié qu'ils ont resserrée i
Rome, en 1817, et a Paris, eu 1831. Kossini
aYïtt<lonuél'JurelianoinPalmira,i Milan,
au moi» de décembre 1813, mais en ce mo-
ment Paganlni était a Gènes, tn sorte que
ces deux grands artistes ne s'étaient pas vus
avant de te rencontrer à Bologne, au moment
où Kossini allait en partir pour écrire à Milan
IlTuHo in Italia.
Ce ne fut qn'en 1810 que Paganlni visita
Naples pour la première fois. Lorsqu'il y arriva,
il trouva quelques artistes mal disposés envers
lui. Ils mettaient en doute la réalité de* pro-
diges que la renommée lui attribuait, et
s'étalent promis de s'amuser 1 ses dépens.
Pour l'épreuve i laquelle ils voulaient le sou-
mettre, lit engagèrent le jeune compositeur
Danna, récemment sorti du Conservatoire, à
écrire un quatuor rempli de difficultés de tout
genre, te persuadant que le grand violoniste
n'en pourrait triompher. On l'invita donc a '
unu réunion musicale oti te trouvaient le vio-
loniste Onorio de Viio, le compositeur Daana,
le violoniste et cbef d'orchestre Festa, et le
violoncelliste Ciandelll. A peine arrivé, on lui
présenta le morceau qu'on lui demandait
d'exécuter à première vue. Comprenant qu'un
Inl tendait en plége, Il jeta on coup d'oeil ra-
pide sur cette musique et l'exécuta comme si
elle lui était familière. Confondu» par ce qu'ils
venaient d'entendre, let assistante Inl prodi-
guèrent lea témoignages d'une admiration
•ans bornes, et le proclamèrent incomparable.
Il ne faut pat croire toutefois que aei
triomphes furent toujours aussi purs, et
qu'aucun nuage ne vint obscur ir lea rayons de
ea gloire. Trop éprit des nouveautés qu'il
avait introduites dans l'art déjouer du violon,
et n'etlimani pat atsci l'art classique ni Ici
uni 409
maîtres qui l'avalent précédé, Il traitait sou-
vent avec dédain ses émules, alors même que
son talent n'avait point encore acquit sa ma-
turité. Plus désireux d'exciter l'élonnement
de la multitude que de satisfaire le goilt sévère
des connaisseurs, Il ne to mil pas assez: a
l'abri des a ce ma ti ont de charlatanisme dam
les premiers temps de sa carrière : cette accu-
talion lui fut souvent jetée a la face, et peut-
être n'en eut-il pas assez de souci. Ses pre-
mières apparitions dans les villes principales
de l'Italie étaient salués? par dét acclama-
lions; au retour, il n'en était plut de même,
soll qu'il y eût blessé l'orgueil de quelque ar-
tiste influent, soit que son peu de respect pour
les convenances sociales et de reconnaissance
pour les services rendus lui eût aliéné l'afTec-
tlou des amateurs. C'est ainsi qu'après avoir
en d'abord de brillants succès a Livoorne, il y
fut asseï mal accueilli lorsqu'il y retourna en
1808. Il a rapporté lui-même une anecdote
qui prouve le peu de bienveillance qu'if y
trourà. ■ Dans un concert donné a Llvourne
• (dit-il), un clou m'entra dans le talon ; j'ar-
• rivai en boitant tur la scène, et le public se
• mita rire. Au moment où Je commentais
« mon concerto, les bougies de mon pupitre
• tombèrent : autres éclats de rire dam l'au-
< ditoirej enfin, dès ies premières mesures
- la chanterelle de mon violon te rompit, ce
« qui mit le comble i la gaieté ; mais je jouai
• tout le morceau sur trois cordes, et Je fis
< fureur. » Plus lard, cet accident de ebaote-
relle caasée le reproduisit plusieurs fois : Pa-
ganini fut accusé de t'en faire un moyen de
succès, après avoir étudié sur trois cordes des
morceaux «h 11 avait apprit i ae passer de la
chanterelle.
On ne s'arrêta pas a ces Innocentes ruiei
du talent dans let altaquei dont cet illustre
artiste fui l'objet, car la diffamation et la
calomnie le poursuivirent dant ce que l'hon-
neur a de plot sacré, et lui imputèrent même
des crimes. Let versions étaient différentes a
l'égard des faits allégués i sa charge : suivant
l'one, ta Jeunesse aurait été orageuse; tes
liaisons, peu dignes de son talent, l'auraient
associé 1 des actes de brigandage ; d'autres
lai attribuaient en amour une Jalousie furieuse
et vindicative qui l'aurait .conduit à un
meurtre. Tantôt on citait sa maîtresse, tantôt
son riva) comme set viclimes. On assurait
qu'une longue captivité lui avait fait expier
ton crime. Les longs intervalles oii il avait
disparu des regards du public [tour ae livrer i
une existence méditative et paresseuse, ou
410 PAC
pour rétablir sa santé délabrée, favorisaient
cet bruits injurieux. Le* qualités de son talent
mémei prêtaient des armes a ses ennemis, et
l'on disait que l'ennui de la prison et la pri-
vation de cordes pour renouveler celles de
ion violon, l'avaient conduit a sa merveilleuse
habileté sur la quatrième, la seule qui fat
restée intacts sur mon instrument. Lorsque
Paganini visita l'Allemagne, la France et
l'Angleterre, Il j retrouva l'envie, avide de
recueillir cet odieuses calomnies, pour les op-
poser a ses succès : comme s'il était écrit que
le génie et le talem doivent toujours expier
les avantages dont la nature et l'élude les ont
doués. Saintes Ibis Paganini avait été obligé
de recourir 1 la presse pour se dérendre; mais
en vain avait-il invoqué le témoignage des
ambassadeurs des puissances Italiennes; en
vain avait-il sommé aes ennemis de citer avec
précision les faits et les dates qu'ils laissaient
dans le vague : ses réclamations n'avalent
produit aucun résultat avantageux. Paris sur-
tout lui Tut hostile, quoique celle ville ait
peut-être contribué plus qu'une autre i l'éclat
de ses succès. C'est qu'a coté du public véri-
table, qui n'a ni haine ni préventions, et qui
- «'abandonna aux. sensations que le latent lui
fail éprouver, il y a dans celle grande cilé
une population famélique qui vit du mal
qu'elle Tait, el du bien qu'elle empêche. Cette
population spécula sur la célébrité de l'artiste,
et se persuada peut-être qu'il achèterait son
silence. Des lithographies le représentèrent
captif, et des articles de journaux attaquèrent
ses mœurs, son humanité, sa probité. Ces at-
taques réitérées, ce pilori oh 11 se voyait
attaché comme acteur et comme spectateur,
l'affectèrent péniblement. Il vint me confier
ses chagrins, et me demander des conseils,
me donnant sur les calomnies dont il était
l'objet les renseignements les plus satisfai-
sants. Je lui dis de me remellre des notes
écrites ; elles me servirent a rédiger une lettre
que je lui fis signer, que je publiai dans la
Revue muticale, et qui fut répétée dans la
plupart des Journaux de Paris. Les faits rap-
portés dans celle lettre ont tant d'inlérél pour
l'histoire d'un des plus rares latents qui ont
existé, que je crois devoir la rapporter ici.
D'ailleurs, je regarde comme un devoir de
ne rien négliger pour qu'une des plus belles
gloires d'arliste de notre époque soll vengée
de ses calomniateurs :
• MonsiEia,
• Tant de marques de honte m'ont élé pro-
diguées par le public français, il m'a décerné
tant d'applaudissements, qu'il faul bien que
Je croie à la «élébrité qui, dit -on, m'avait pré-
cédé à Paris, et que je ne suis pas resté dans
mes concerts trop au-dessous de ma réputa-
tion. Hais si quelque doute pouvait me rester
1 cet égard, il serait dissipé par le soin que
je vois prendre 1 vos artistes de reproduire
ma figure, et par le grand nombre de portraits
de Paganini, ressemblants ou non, dont je
vols tapisser les murs de votre capitale. Hais,
monsieur, ce n'est point a de simples por-
traits que se bornent les spéculations de c»
genre ; car me promenant un jour sur le bou-
levard des Italiens, je vis chu un marchand
d'estampes une lithographie représentant
Paganini en prison. Bon, me suis-je dit,
voici d'bonnéles gens qui, a la manière de
Basile, exploitent i leur profil certaine calom-
nie dont Je sois poursuivi depuis quinze ana.
Toutefois, j'examinais en riant celte mysti-
fication avec tous les détails que l'imagination
de l'artiste lui a fournis, quand je m'aperçus
qu'un cercle nombreux s'était formé autour
de mol, et que chacun, confrontant ma figure
avec celle du jeune homme représenté dam
la lithographie, constatait combien j'étais
changé depuis le temps de ma détention. Je
compris alors que la chose avait été prise an
sérieux par ce que vous appelez, je crois, tes
badaudl, et je vis que la spéculation n'était
pas mauvaise. Il me vint dans la léte que
puisqu'il faut que tout le monde vite/ je pour-
rais fournir moi-même quelques anecdotes
aux dessinateurs qui veulent bien 's'occuper
de mol; anecdotes oh ils pourraient puiser le
sujet de facéties semblables a celle dont il est
question. C'est pour leur donner de la publi-
cité que Je viens vous prier, monsieur, de
vouloir bien Insérer ma lettre dans votre
Revue mua iea le .
• Ces messieurs m'ont représenté en
prison; mais ils ne savent pas ce qui m'y a
conduit, et en cela ils sont a peu près aussi
instruits que moi et ceux qui ont fait courir
l'anecdote. Il J a là-dessus plusieurs histoires
qui pourraient fournir autant de sujets d'es-
tampes. Par exemple, on a dit qu'ayant sur-
pris mon rival chez ma maîtresse, je l'ai tué
hravemeni par derrière, dans le moment on
il était hors de combat. D'autres ont prétendu
que ma fureur jalouse s'est exercée sur ma
maltresse elle-même; mais ils ne s'accordent
pas sur la manière dont j'aurais mis fin i ses
jours. Les uns veulent que je me sois servi
d'un poignard; les autres que j'aie voulu Jouir
de se* souffrances avec du poison. Enfin,
chacun a ai-rang* la chue mirant ta Éan-
. Urne : II» lithographes pourraient merde la
Mme liberté. Voici ce qui m'arriva 1 ce tujet
i Padoue, Il y a environ quiuie ans. J'y avait
donne" un concert, et je m'y étais fait entendre
arec quelque succès. Le lendemain J'é lai ■ assis
i table d'hôte, moi soixantième, et je n'avais
pat été remarqué lorsque j'étais entré dans la
latte. Un de* cnnrirei a'eiprlma en termes
flatteurs aur l'effet que j'avais produit la
veille. Son voisin Joignit ses éloges an tien*,
et ajouta : L'habileté de Paganini n'a rien
fut doive surprendre; il la doit au léjour
de huit annéa qu'il a fait dani un c achat,
n'ayant que ton violon pour adoucir ta
captivité. Il avait été condamné à cette
longue détention pour avoir aeiaitini
lâchement un de met amit, qui était ton
rival. Chacun, comme vous pouvez croire, M
récria sur l'énoimité du crime. Moi, je phi la
parole, et m'adreasanli la personne qui savait
si bien mon histoire, je la priai de ne dire en
quel lieu et dam quel temps cette aventure
s'était passée. Tons les yenx se tournerait
vers mol : jugea de l'étonnement quand on
reconnut l'acteur principal de cette tragique
histoire '. Fort embarrassé fut ie narrateur.
Ce n'était plus son ami qui arait péri; il avait
en tendu.., on lui avait affirmé. ..il avait cru...
mai) il était possible qu'on l'eut trompé...
Voilà, monsieur, comme on se Joue de la ré-
putation d'un artiste, parce que les gens en-
clins à la paresse ne veulent pas comprendre
qu'il a pu étudier en liberté dans sa chambre
aussi bien que sous les verrous.
■ A Vienne, nn brait plus ridicule encore
mit à l'épreuve la crédulité de quelques en-
thousiastes. J'y avais Joué les variations qui
ont pour titre le Strtghe (les Sorcières); elles
avaient produit quelque effet. Un monsieur,
qu'on m'a dépeint au teint pale, a l'air mélan-
colique, a l'œil Inspiré, affirma qu'il n'avait
rien trouvé qui relouait dans mon jeu; car il
avait vu distinctement, pendant que j'exécutais
met variations, le diable près de moi, guidant
■non bras et conduisant mon archet. Sa ressem-
blance frappante arec met traita démontrait
atseï mon origine ; il était vêtu de rouge,
avait des cornes a la léle et la queue entre les
jambes. Vont, corn prenea, monsieur, qu'après
une description si minutieuse, il n'y avait pat
moyen de douter de la vérité du fait; aussi
beaucoup de gens furent-ils persuadés qu'ils
avalent surpris le secret de ce qu'on appelle
met tours rie force.
* Longtemps ma tranquillité fut troublée
JÏIKI j|f
par cet bruits qu'on répandait sur mon>
'compte, Je m'attachai a en démontrer l'ab-
surdité. Je Taisais remarquer que depuis l'âge
de quatorze ans je n'avais cessé de'donner rics-
concerls et d'être sous les yeux dn publie^
que J'avais été employé pendant seize années
comme chef d'orchestre et comme directeur
de musique a la cour de Lucques; que s'il
était vrai que j'eusse été retenu en prison
pendant huit ans, pour avoir tué ma maîtresse
ou mon rival, il fallait que ce mi contéquero-
ment avant de me faire connaître du public,
c'est-à-dire qu'il fallait que j'eusse eu une
maîtresse et un rival à l'âge de sept ans. J'in-
voquais a Vienne le témoignage de l'ambassa-
deur de mon pays , qui déclarait m'avoir
connu depuis près de vingt ans dans la posi-
tion qui convient i un honnête homme, et je
parvenais ainsi h faire taire la calomnie pour
un Instant; mais il en reste toujours quelque
chose et je n'ai pas été surpris de la retrouver
ici. Que faire i cela, monsieur? Je ne roi»
autre chose que de me résigner, et de laisser
la malignité s'exercer i mes dépens. Je crois
cependant, devoir, avant de terminer, voua
communiquer une anecdote qui a donné lien
aux bruits injurieux répandus sur mon compte.
La voici : Un violoniste nommé D I qui
te trônait 1 Milan, se lia avec deox homme»
de mauvaise rie, et se laissa persuader de se
transporter avec eux, la nuit, dans un village
pour y assassiner le curé, qui passait pour
avoir beaucoup d'argent. Heureusement le
coeur faillit a l'un des coupables au moment
de l'exécution, et il alla dénoncer tes com-
plices. La gendarmerie se rendit sur les lieux,
ett'empara de D ..i et de ton compagnon
au moment oh ils arrivaient chez le curé. Ils
furent conda m net a vingt années de fers, et
Jetés dam un cachot ; mais le général Nenou,
après qu'il Tut devenu gouverneur de Milan,
rendit au boutdedeux ans la liberté a l'artiste.
Lecrolrlei-vous, monsieur? C'est sur ce fond
qu'on a brodé tonte mon histoire. Il s'agissait
d'un violoniste dont le nom finissait en j : ce
fut Paganini; l'assassinat devînt celui de ma
maîtresse ou de mon rival, et ce Tut encore-
mol qu'on prélendit avoir été mis en prison.
Seulement, comme on voulait m'y faire dé-
couvrir ma nouvelle école de violon, on me
fit grâce des fers qui auraient pu gêner mon
bras. Encore une (bis, puisqu'on s'obiline
contre toute vraisemblance, 11 faut bien que
Je cède. Il me reste pourtant un espoir; c'est
qu'après ma mort ta calomnie consentira a
abandonner sa proie, et que ceux qui te sont
412 PAG;
vengés ti cruellement de mes succès laisseront
• Signé PicisiHi. •
Lorsque je lui présemai celle lettre à signer,
en présence de M. Pacini, éditeur de musique,
il fit beaucoup (t'objections contre la dernière
phrase; il ne voulait point paraître consentir
à rester la proie de la calomnie jusqu'à sa
mort; j'eus beaucoup de peine à lui faire
comprendre qu'aprènes explication), ion ap-
parente résignation terminerait tout. Enfin il
céda, et l'événement prouva que j'avais bien
jugé; car les lithographies disparurent, et
depuis lors il n'a plu» été question de la
scandaleuse anecdote.
Au moit de janvier 1825, Paganini donna
deux concerts a Trieste, pull il le rendit a
Naplet pour la troisième Toit et y retrouva
ses anciens triomphes. Dans l'été, Il retourna
à Palcrme, et cette fois son succès y fut des
pins brillants. Le délicieux climat de la Sicile
avait pour lui tant de charme, qu'il y resta
près d'une année, donnant rà et La quelque!
coneerts, puis te livrant à de longs intervalles
de repos. Ce séjour prolongé sous un ciel fa-
vorable lui avait rendu U santé plut satisfai-
sante qu'il ne t'avait eue depuis longtemps :
ce lui fut une occasion de revenir a ses anciens
projets de voyage hors de l'Italie. Avant de
Ici réaliser, il voulut faire une dernière
tournée dans les villes dont II avait conservé
de boni souvenirs, et te rendit, dant l'été de
I83C, a Trieste, puis a Venise, et enfin 1
Rome, où il donna cinq concerts au théâtre
Arainlina, qui furent pour lui autant d'ova-
tions. Le S avril 1837, le pape Léon XII lui
accorda la décoration de l'Éperon d'or, en
témoignage d'estime pour tet talent*. De
Rome, il alla a Florence, où il le trouva tout
a coup arrêté par un mal an» grave qui lui
survint a une jambe, et qui ne dlspa ru l qu'après
un long traitement. Il t'était acheminé ven
Milan, où son retour avait été salué par les
témoignages d'affection de tous ses amis.
Enfin, le 3 mari 1838, Il quitta cette ville pour
le rendre a Vienne, où il arriva le 10 du même
mois. Le 39 mars, le premier concert du
célèbre viotonitte jeta la population viennoise
dam un paroxysme d'enthousiasme qu'il
serait difficile de décrire'. ■ Au premier coup
• d'archet qu'il donna sur ton Cuarneri (dit
• Schilling, en style poétique , dant son
■ lexfque universel de mutiqw), on pour-
• rait presque dire au premier pas qu'il lit
• dans la salle, ta réputation était décidée
• eu Allemagne. Enflammé comme par une
■ étincelle électrique, il rayonna et brilla
• tout a coup comme une apparition miracu-
« leuse dani le domaine de l'art. = Tous les
journaux de Vienne exprimèrent en termes hy-
perbolique! l'admiration «ans limite* qui avait
transporté l'immense auditoire de ce premier
concert, et ne cessèrent, pendant deux mois,
d'entonner de* hymnes de louanges a la gloire
de l'enchanteur, Les artistes les plus renommé*
de la capitale de l'Autriche, Hayseder, Jansa,
Slawick, Léon de Saint-LnbiD, Slrebinger,
Bcehm et d'autre*, déclarèrent à l'envi qu'il»
n'avaient rien oui de comparable. D'autre*
coneerts donnés le 13 avril, le 10, le 38, etc.,
portèrent au pin* haut degré l'exaltation dis
public. L'ivresse fut générale. Des pièce* de
vers étalent publiées chaque jour; del mé-
dailles étaient frappées ; le nom de Paganini
était dans toutes les bouches, et, comme le dit
Schollky (I), tout était à la Paganini. La
mode s'était emparée de ion nom : les cha-
peaux, les robes, la chaussure, le* gants
étaient dla Paganini; les restaura leurs dé-
coraient certain! mets de ce nom, et lorsqu'un
coup brillant se faisait au billard, on le com-
parait au coup d'archet de l'artiste. Son por-
trait, bien ou mal fait, était sur les tabatières
etlet hottet i cigares; enfin, son buste tur-
montait les cannes des élégants. Après un
concert donné au prollt des pauvres, le magis-
trat de la ville de Vienne offrit a Paganini la
grande médaille d'or de Saint-Salvador, et
l'empereur lui contera le titre de virtuose de
sa musique particulière.
Un long téjour dant la capitale de l'Autriche
et des concerts multiplié* n'affaiblirent pat
l'impression que Paganini y avait produite 1
ion arrivée. La même admiration l'accueillit
dans toutes les grandes villes de l'Allemagne :
Prague seule lu) montra quelqne froideur, par
une certaine tradition d'opposition aux opi-
nions'musicales de Vienne; mail Berlin le
vengea si bien de cette indifférence, qu'il
s'écria le loir de sou premier concert : • J'ai
retrouvé mon publie de Vienne. ■ Après Irai*
année* de voyages et de succès eu Autriche,
en Bohême, en Saxe, en Bavière, en Prune et
dans les provinces rhénanes, l'artiste célèbre
arriva a Pari* et donna son premier concert
à l'Opéra, le 9 mars 1851. Set éludes de
violon publiées depuis longtemps dans cette
ville, sortes d'énigmes qui avaient mit en
(I) Ajni» 's 1*1.» urf I-nOt*, tic, p. JS cl s.
{mol tow les violonistes; sa i
péenne; «es voyages en Allemagne et l'éclat
de ses succèt à Vienne, i Berlin, à Munich, i
frincfort, avalent excilé parmi les artistes
français et dam le public nn vif intérêt de c
limité. Il serait impossible de décrire l'e
tbouslaime dont l'auditoire fut saisi en éco
tant cet homme extraordinaire; l'émotion
alla Jusqu'au délire, 1 la frénésie. Après lu
avoir prodigué des appaudissemenli pendant
cl après chaque morceau, rassemblée le rap-
pela pour lui témoigner par des acclamations
unanimes l'admiration dont elle était saisie.
Une rumeur générale se répandit ensuite dans
toutes les parties de ta salle, el partout on en-
tendit des exclamations d'étonnement et de
plaisir. Les mêmes effets se reprodulsii
tous les autres concerts qui furent donnés par
Paganini i Paria.
Vert le milieu du mots de mal, II s'éloigna
de cette ville pour se rendra a Londri
excita aussi la plus vive curiosité, n
cet Intérêt intelligent qui l'avait accueilli dans
la capitale de la France. Le prix élevé des
places qu'il fixa pour ses concerts lui St pro-
diguer l'injure et l'outrage par les journaux
anglais : comme si l'artiste n'avait pas le droit
de fixer le prix des produits de son (aient \
comme s'il imposait l'obligation de venir l'en-
tendre! Les concerts où Paganini Joua a Lon-
dres, et les excursions qu'il Ht dans toute
l'Angleterre, en Ecosse et en Irlande, lui pro-
curèrent des sommes considérables, qui s'ac-
crurent encore dans ses voyages en France,
ta Belgique et en Angleterre pendant les an-
nées suivantes. On lui a reproché de s'être
vendu Inn spéculateur anglais pour un temps-
déterminé, et a un prix convenu, pour jouer
dans tous les concerts organisés par l'entre-
preneur; beau coup d'au Ires artistes l'ont imité
en cela. Sans doute, la dignité de l'bomme et
de l'art répugne aux marchés de ce genre;
■nais d'autre part, les soins de toute espèce
qu'exigent les concerts; les difficultés qui
se multiplient el qu'un artiste surmonte a
grand'pelnedan* les pays et rangers;de plus, les
vols scandaleux par lesquels les entrepreneurs
de théâtres el les employés le dépouillent du
fruit de son travail ; la curée des recettes que
font les receveurs des droits des hospices, de
patentes, les Imprimeur* et distributeurs
d'affiches et de programmes, le propriétaire
de la salle, l'entrepreneur de l'éclairage, les
musiciens de l'orchestre et les commission-
naires, tout cela, dis-je, est si nuisible aux
•oins que réclame le talent ainsi qu'A la i
NIM 413
dilation et a la sérénité d'âme nécessaires a sa
manifestation, qu'on ne peut blâmer l'artiste
qui cherche à se soustraire i ces enduis par un
contrat dont l'exécution lui assure un produit
net, et ue lui impose que l'obligation de mettre
sou talent en évidence. De retour en Italie
dans l'été de 1854, après une absence de six
années, Paganini y QC l'acquisition de pro-
priétés considérables, entre autres de la villa
Gajona, près de Parme. Le M novembre de la
même année, il donna, a Plaisance, un concert
au bénéfice des Indigents, le seul où il se soit
fait entendre en Italie depuis 1838. Pendant
l'année 1835, il vécut alternativement à
Gènes, a Milan et dans sa retraite près de
Parme. Le choléra qui sévissait alors a Gènes
fit répandre le bruit de sa mort; les journaux
annoncèrent cet événement, et tirent à l'artiste
des articles nécrologiques; mais on apprit en-
suite que, bien que sa santé fût dans on étal
déplorable, il n'avait pas été attelnl par ce
fléau.
En 1830, des spéculateurs l'engagèrent à
leur donner l'appui de son nom et de son la-
lent pour la fondation d'un Casino dont la
musique était le prétexte, et dont le jeu était
l'objet réel : cet établissement, dont les dé-
penses turent excessives, s'ouvrit dans un des
plus beaux quartiers de Paris, soui le nom de
Catino Paganini; mais le gouvernement
n'accorda pas l'auto ris a lion qu'on avait espérée
pour en faire une maison de jeu, et les spécu-
lateurs furent réduit* au produit des concerts
qui n'égalèrent pas les dépenses. Le dépéris-
sement progressif des forces de Paganini ne
lui permit pas de s'y faire entendre ; pour prix
des fatigues qu'il avait éprouvées pour se
rendre a Paris et de la perle de sa santé, on
lui Bt un procès qu'il perdit, et les tribunaux,
sans avoir entendu sa défense, le condam-
nèrent a payer cinquante mille francs aux
créancier* des spéculateur*, et ordonnèrent
qu'il serait privé de sa liberté jusqu'à ce qu'il
eût satisfait a cette condamnation.
Au moment où cet arrêt était rendu, Paga-
nini *e mourait. Sa maladie, qui était une
phtbisie laryngée, avait progressé Jusqu'au
commencement de 1839; les. médecins lui
prescrivirent alors le séjour de Marseille, dont
le climat leur paraissait salutaire. Il suivit leur
conseil, et traversa péniblement la France
pour arriver a son extrémité méridionale. Son
Ame énergique luttait contre les progrès du
mal. Retiré da us la maison d'un ami, aux
portes de Marseille, il s'occupait encore de
l'art, et prenait alternativement son violon et
by Google
«a guitare. Un Jour, il sembla le ranimer et
circula avec feu un quatuor de Beethoven (le
septième) qu'il aimait passionnément. Malgré
sa faiblesse eiLréme, il voulut aller entendre
•quelque* jour* après la mené de Bequitm de
Cberubini pour des voix d'hommes ; enBn, le
31 juin, il le rendit dan* une dei églises de
Marseille pour j aisiiter a l'exécution de la
première mené solennelle de Beethoven.
Cependant, le besoin de changement de lieu
qu'éprouvent les malades atteint! de pbtbîaie
décida Paganlni a retourner a Géoea par la
vole de la mer, persuadé qu'il y retrouverait
4a tante. Mail vain espoir ! Dès le mois d'oc-
tobre de la même année, il écrivait i H. fia-
lafre, peintre de tel amis : Me trouvant plut
souffrant encareKtqtiejtn'étaiiàMiirinlle,
j'aï prit la rétulution de paner l'hiver à
Nice. Ainii, Il voulait fuir la mort, et la mort
le poursuivait. Nice devait étreion dernier té-
jour. Les progrès du mal y furent rapides; la
voix s'éteignit complètement, et de cruels ac-
cet de toui, devenui chaque jour plut fré-
quents, achevèrent d'abattre tes forces. Enfin,
l'altération des traits, ligne (Tune lin pro-
chaine, se fit remarquer sur ton visage. Un'
écrivain italien a rendu compte deseï derniers
moments en termes louchants dont voici la
■traduction :
■ Dans ia dernière soirée, il parut plut
• tranquille que d'hahilude. Il avait dormi
■ quelque peu; quand il t'éveilla, Il fit ouvrir
• les rideaux de ton III pour contempler la
• lune qui, dans son plein, s'avançait lente-
o ment dans un ciel pnr. Dans celle conlem-
■ plailon, tes sent s'assoupirent de nouveau ;
• mais le balancement des arbres envlron-
■ nanti éveilla dans son sein ce doux frémilse-
■ ment que fait naître le sentiment du beau.
• Il voulut rendre a la nature les délicates
« émotions qu'il en recevait a cette heure lu*
• préme, étendit la main Jusqu'au violon en-
« chanté qui avait charmé
rniers
• dernier soupir d'une vie qui n'avait été que
■ mélodie. »
Le grand artiste expira le 37 mai, à l'âge de
cinquante six ans, laissant à ion unique II la
Achille, fruit de ta liaison avec la cantatrice
Antonia Blanchi, deCorao, dei richesses con-
sidérables, et le litre de baron qui lui avait été
conféré en Allemagne. Tout n'était pas fini
pour cet homme dont la vie fut aussi extraor-
dinaire que le talent. Soit par l'effet de certain»
bruits populaires dont il sera parlé tout i
l'heure, suit qu'étant mort tant recevoir le»
secours de la religion, Paganlni eut laissé des
doutes sur n foi, tel retlet ne purent être in-
huméi en terra sainte, par décision de l'évéqua
de Nice. En vain ton ait, tet amis et la plu-
part dei ariiilet de cette ville tollldlèrent-
ili l'autorisation de faire célébrer un tenka
pour ton repos éternel, faisant remarquer
qu'ainsi que toutes les personnes atteintes
de phthitie, Il n'avait pas cru ta mort pro-
chaine et avait cette de vivra lubllemenl,
l'éveque refusa cette autorisation et se borna
a offrir un acte authentique de décès, avec la
permission de transporter le corpl Où l'on
voudrait. Cette transaction ne fut pat accep-
tée, et l'affaire fut portée devant les tribunaux.
Celui de Nice donna gain de cause i l'éveque.
Il fallut alors avoir recours 1 Rome, qui an-
nula la décision de l'éveque de Nice et char-
gea l'archevêque de Turin , conjointement
avec deux chanoines de la cathédrale de Gênes,
de Taire une enquête sur le catholicisme de
Paganlni. Pendant tout ce temps, le corps était
rené dans une chambre de l'hôpital de Nice ;
il fut ensuite transporté par mer au- lazaret de
Villafranca, et de là dans une campagne nom-
mée Polctvera, prêt de Gènes, laquelle appar-
tenait a la succession de t'illustre artiste. Le
bruit se répandit bientôt qu'on y entendait
chaque nuit des bruits lamentables elbiiarres.
Pour meure un terme i ces rumeurs popu-
laires, le jeune baron Pagauini se décida i
faire des démarches pour qu'un service solen-
nel fut célébré a Parme, en qualité de chevalier
de Saint-Georges, dans l'église de laSleecata,
affectée à cet ordre chevaleresque : elles ne
lurent pas infructueuses. Après la cérémonie,
les amis du défunt obtinrent de l'éveque de
Parme la permission d'introduire le corps dant
le duché, de le transporter a la villa Gajona,
et de l'inhumer près de l'église.du village. Cet
hommage funèbre fut rendu aux restes de l'ar-
tiste célèbre dans le mois de mai 1845, mais
sans pompe, conformément aux ordres éma-
né! du gouvernement.
Par ion leilament, fait le 37 avril 1 837, et
ouvert le 1" juin 1840, Paganini laissai! a son
fils, légitimé par des aclel authentique!, une
fortune estimée a deux millions, tur laquelle
il faisait deux legs a ses deux sœurs, le premier
de cinquante mille francs, l'autre de soixante
mille, t'accordant à la mère de son Achille
qu'une rente viagère de douxe ceuls francs!
Indépendamment de ces richesses, el de la
propriété de ses compositions inédites, Faga-
nini possédait une précieuse collection d'in-
struments de maîtres, dans laquelle ou remir-
quait iid incomparable Stradivari qu'il
cslimaitplus de liuil mille florins d'Autriche,
un charmant Gnarntri de petit patron, un
excellent Amati, une baise de Stradivari non
moins parfaite que ton violon de ce maître, et
■on grand Gnarntri, le lenl instrument qui
l'accompagna dam tous ici voyages, el qu'il
légua a la ville de Gènes, ne voulant pas
qu'un autre artiste en fût possesseur après
lui.
Les artistes qui ont entendu Pagan In i la-
vent ce qui le distinguait des autres violonistes
célèbres ; mais bientôt il n'existera peut-être
plus un seul musicien qui, l'ayant entendu,
pourra dire quelle «lait la nature de son ta-
lent : je crois donc devoir entrer ici dans quel-
ques détails sur les qualité* qui le distin-
guèrent, et sur les moyens qui lui servaient
h réaliser sa pensée dans l'exécution. Ainsi
que je l'ai déjî dit, un dévouement i l'éluda,
dont il j a peu d'exemples, avait conduit
Paganini i triompher des plus grandes dif-
ficultés. Ce» difficultés, il se le* créait lui-
même, dans le bot de donner plus de variété
aux. effets, et d'augmenter les ressources de
l'instrument ; car on voit que ce fut là l'objet
qu'il se proposa dès qu'il fut en âge de réflé-
chir sur sa destination individuelle. Après
avoir joué la musique des anciens maîtres, no-
tamment de CorelH, Vivaldi, Tarllni, puis de
Pugoani et de Viotti, il comprit qu'il lui se-
rait difficile d'arriver i une grande renommée
dans la voie qu'avalent suivie ces artistes. Le
hasard fil tomber entre ses mains le neuvième
oeuvre de Locatelli (tiayts ce nom), Intitulé :
l'Art* di nuova modulation», et, dès le
premier coup d'œil, il y aperçut un monde
nouveau d'idées et de faits, qui n'avaient point
eu dans la nouveauté le succès mérité, i
cause de leur excessive difficulté, et peut-
être ai
enl r
l pas
i, a l'époque où Locatelli publli
vrage, pour sortir des formes classiques. Les
circonstances Étaient plus favorables pour Pa-
Hanici, car le besoin d'innovation est précisé-
ment celui de son siècle. En s'appropriant les
moyens de son devancier, en renouvelant
d'anciens effets oubliés {voyti Jean-Jacques
Wiiiiti), en y ajoutant ce que son génie et
sa patience lui faisaient découvrir, il parvint
i celte variété, objet de »es recherches, et plus
lard, caractère dislinclif de son talent. L'op-
position des différentes sonorités, la diversité
dans l'accord de l'instrument, l'emploi fré-
quent des sons harmoniques simple» el
doubles, tes effets de cordes pincées réunis à
«NI • JU
ceux de l'archet, le» différeuli genres de
itaccJka, l'usage de la double el même de la
triple corde, une prodigieuse facilité i exécu-
ter les intervalle» de grand é<u\rt avec un*
justesse parfaite, enfin, une variété inouïe
d'accent* d'archet, tels étalent le* moyens
dont la réunion composait ta physionomie du
talent de Paganlnl; moyens qui liraient leur
prix de la perfection de l'exécution, d'une ex-
quise sensibilité nerveuse, et d'un grand sen-
timent musical.' A la manière dont l'artiste se
posait en «'appuyant sur une hanche, à la dis-
position de ion bra» droit et de sa main sur la
hausse de son arebet, on aurait cru que le
coup de celui-ci devait être donné avec gau-
cherie, et que le bra* devait avoir de la rai-
deur ; malt bientôt on t'apercevait que le bra*
el l'archet *e mouvaient avec une égale sou-
plesse, et que ce qui paraissait être le résultat
de quelque défaut de conformation, était dn a
l'étude approfondie de ce qui était le plat fa-
vorable aux effets que l'artiste voulait pro-
duire. L'archet ne sortait pas des dimensions
ordinaires, mais, par l'effet d'une tension plus
forte que l'ordinaire, la baguette était un peu
moin» rentrée. Il est vraisemblable qu'en
cela Paganlnl avait en pour but de faciliter le
rebondisse ment de l'archet dans le Haecato
qu'il fouettait et jetait sur la corde d'une ma-
nière toute différente de celle des autres vio-
lonistes. Dans la notice qu'il a écrite sur lui-
même en tangue italienne, il dit qu'a son
arrivée iLncques on fut étonné de la longueur
de son arebet el de la grosseur de ses cordes;
mais plus tard il s'aperçut, sans donte, de la
difficulté de faire vibrer de grosse» cordes
dans toutes leurs parties, el conséquemment
d'en oblenirdes sons harmoniques purs, car
il en diminua progressivement le volume, el
lorsqu'il se fit entendre i Paris, se* cordes
étalent au-dessous de la grosseur moyenne.
Les mains de Paganlnl étaient grandes, sèches
et nerveuses. Par l'effet d'un travail excessif,
tous ses doigts avaient acquis une souplesse,
une aptitude dont il est Impossible de ta faire
une idée. Le pouce de la main gauche te
ployait a volonté jusque sur la paume de
la main, lorsque cela était nécessaire pour
certains effel» du démanché.
La qualité du son quePaganini tirait de l'in-
strument était belle et pure, sans être exces-
sivement volumineuse, excepté dan* certain*
effets, où il était visible qu'il rassemblait
toutes ses forces pour arriver à des résultats
estraorilinaires. lais ce qui distinguait sur-
tout cette partie de ton talent, c'était la va-
416 ' PAG/
rlilé de voii qu'il savait lire r des cordes par
des moyens qui loi appartenaient, S qui,
«prêt avoir été découverts par d'autre i, avaient
été négligés , parce qu'on n'en avait pas
aperçu toute la portée. Ainsi, Ici ion* harmo-
niques, qut avaient toujours été considéré!
plutôt comme nn effet curieux et borné que
comme une ressource réelle pour le violoniste,
jouaient uo rôle Important dam le jeu de Pa-
ganlni. Ce n'était pas seulement comme d'un
effet Isolé qu'il s'en servait, niais commed'un
moyen artificiel pour atteindre 1 de certains
intervalles, que la plus grande eilen si on (Tune
main fort grande ne pouvait embrasser. C
aussi par les sons harmoniques qu'il était par-
venu i donner à la quatrième corde des res-
sources doril l'étendue était de trois octaves.
Avant Paganini, personne n'avait imaginé
que, hors des harmoniques naturels, Il fût pas-
sible d'en eiécuter de doubles en tierce,
quinte, sixte, enfin qu'on pût Taire marcher i
l'octave des sons naturels et des sons harmo-
niques; tout cela, Pagauinl l'exécutait dans
toutes les positions, avec une facilité merveil-
leuse. Sans le chant, Il employait fréquem-
ment un effet de vibration frémissante qui
avait de l'analogie avec la vois humaine ; mais
par les glissements affectés de la main qu'il y
joignait, celle vois étall celle d'une vieille
femme, elle chant avait les défauts et le mau-
vais goût qu'on reprochait autrefois i certains
chanteurs français. L'intonation de Paganini
était parfaite, et celle qualité si rare n'était
pas un de ses moindres avantages sur la plu-
part des autres violonistes.
Après avoir rendu «et hommage i ta vérité,
dans l'appréciation dn talent de ce grand ar-
tiste, il est nécessaire de le considérer dans
l'impression générale que laissait son exécu-
tion. Beaucoup de personnes trouvaient son
jeu poétique et particulièrement remarquable
dans le ebant : Je viens de dire les motifs qui
ne me permettent pas de partager leur opi-
nion i cet égard. Ce que j'éprouvais en l'é-
coulant était de l'élonnement, de l'admira-
tion sans bornes; mai* je n'étais pas touché,
ému du sentiment qui nie parait inséparable
de la musique véritable. La poésie du jeu du
grand violoniste consistait surtout dans le
brillant, et, si j'ose m 'exprimer ainsi, dan* la
maestria de son archet; mais il n'y avait
point de véritable tendresse dans ses accents.
Et ce qui prouve que sa supériorité consistait
dans son adresse merveilleuse i se servir de ses
ressources propres, plutôt que dan* l'expan-
sion d'un profond sentiment, c'est qu'il s'est
montré i Pari* au-dessous du médiocie dans
deux concertoi de Kreutzer et de Rode, infini-
ment moins .difflcilei que ses propres compo-
sitions, et que Je l'ai trouvé peu satisfaisant
dans le quatuor. C'était Pagauinl, moins le
caractère distinclir de son talent : ce n'était
plus qu'un violoniste de second ordre. Si l'on
considère les découvertes de cet artiste célèbre
. dans lenr application aux progrès de l'art et i
la musique sérieuse, on verra que leur in-
fluence a élé bornée, et que ces eboses n'ont
été bonnes qu'entre «es mains. Il a eu quel-
ques imitateurs, chei qui l'imitation a tué le
talent naturel. L'art de Paganini est un art à
part, qui est né avec lui, ot dont il a emporté
le secret dans la tombe. Sivori seul a pris de
lui certains effets destinés i impressionner les
masses ; mais ce n'est qu'un accessoire de son
talent, car SivorJ est d'ailleurs on grand vio-
loniste dan* la musique sérieuse.
En disant que l'art de Paganini était une
chose à part, et qu'il en a emporté le secret
dans la tombe, je me sois servi d'un mot qu'il
répétait souvent; car il assurait que son talent
était le résultat d'un secret découvert par. lui,
et qu'il révélerait avant sa mort, dans une mé-
thode de violonqui n'aurait qu'un petit nombre
de pages, et qui jetterait tous les violonistes
dans la stupéfaction. Un tel artiste d était être
de bonne Toi; mais ne se Irompall-il pas?
n'était-il pas sous l'influence d'une Illusion ?
Ta-l-il un antre secret que celui que la nature
met dan* le coeur de l'artiste, dans l'ordre et
dans la persévérance de ses éludes? Je ne le
crois pas. Toutefois je dois. déclarer qu'il j
avait quelque chose d'extraordinaire el de
mystérieux dan* la faculté qu'avait Paganini
d'exécuter toujours d'une manière infaillible
des di fllcultés Inouïes, sansjamais toucher son
violon, si ce n'est 1 ses concerts et aux répéti-
tion*. H. Harrys (uoysi ce nom), qui fut son
secrétaire et ne le quitta pas pendant une an-
née entière, ne le vit Jamais tirer son violon
de l'étui, lorsqu'il était chez lui. Quoi qu'il
en soit, la mort n'a pas permis que la secret
dont parlait Paganini fut divulgué.
La liste des ouvrages de Paganini publiés
pendant sa vie ne renferme que ceux dont
voici les titres : 1" Fentiquattro caprici ptr
violino solo, dtdicati agli artiiti; opéra
prima. On en a fall plusieurs éditions. Ces ca-
prices ou études, dans divers tons, ont pour
ibjet les arpèges, les diverses espèce* de stac-
cato, les trilles et les gamme* en octaves, les
dixièmes, les combinaisons de double, de
triple et même de quadruple cordes, etc.
9* Sri sonate per violino « chitarra, dedicati
■ al lignor délit Ptane, op. 2. 3° Set tonate
per violino « chitarra, dedicati alla ra~
gana EUonora, op. 3. 4° Tri gran quartetti
a violino , viola, chitarra e violoncelle,
op. 4 ; idem, op. 5. Paganini disait de cet ou-
vrage i M. Harrys, qu'il y élail étranger, et
qu'on l'avait (orme de quelques-uni de ses
thèmes assez mal arrangé*. Cependant tes
qnalnors furent publié» i Génet presque en sa
présence, et Jamais il ne fil de réclamation i
ce sujet. On doit considérer comme des super-
cherie* commerciale!, on comme des extraits
des ouvrages précédents, ou enfin comme de
simples souvenirs fugitifs de quelque» artistes,
ce qu'où a Imprimé ensuite, Jusqu'en 1851,
sous le nom du grand artiste. Tels sont les
morceaux suivants : Variaiioni dt bravura
per violino topra un tema original» con ac-
campagnamentû di chitarra, o piano. Ces
variation* sont celles qui forment le vingt-
quatrième caprice (en ta mineur) du premier
ouvre. Trait aire varié* pour le violon,
pour être exécutât tur la quatrième corde
seulement, avec accompagnement de piano
par Guitave Carulli. Cet morceaux ne sont
que de* souvenirs arrangea par l'auteur de
l'accompagnement. Intradutiont o varia-
lioni in sol tuf (etna.' Net cor pin non ml
icnto, per tito/ïno tolo. Ce morceau, Imprimé
dans l'ouvrage de Guhr (voyez ce nom), tur
l'art de Paganini, n'est qu'un i peu près re-
cueilli de mémoire. Merveille de Paganini,
ou duo pour le violon nul (en ut); dam le
même ouvrage. On a publié i Paris et a
Berlin le Carnaval de reniée, tel que fa
jouait Paganini. MM. Ernit et Sivorl ont
auisi donné, comme des tradition* eiactet de
celte plaisanterie musicale, des version* plui
ou moin» différentes, sur lesquelles il s'est
élevé de* discussions dan* les journaux. La
publication du véritable Cumanaf de Venite,
de l'illustre violoniste (k Paris, chez Sehœnen-
berger, 1851), a ml» fin aux Incertitude* a
cet égard.
Paganini avait compris que l'Intérêt atta-
ché 1 ses concert* diminuerait s'il publiait les
compositions qu'il y faisait entendre. Il prit
donc la résolution de ne le* livrer 1 l'Impres-
sion qu'après avoir achevé ses voyages cl
s'être retiré de la carrière d'artiste exécutant.
Il ne transportait avec lui que les parties d'or-
chestre des morceaux qu'il jouait habituelle-
ment- Jamais personne n'avait vu les partie*
de violon solo de cet composition»; car il re-
doutait l'indiscrétion de» personne* qui cher-
ihci. untv. du uqsiciiw».— i. Tu
.MM 417
chaient à pénétrer jusqu'à lui. Il parlait rare-
ment de ses ouvrages, même i ses amis les
pins intime»; en sorte qu'on n'avait que des
notions vagues sur la nature et le nombre de
set productions. M. Conestabile (auteur d'une
bonne notice sur Paganini, en langue lia- L.
tienne), qui a fait des démarchas très-actirea f
pour connaître la vérité sur tout ce qui con-
cerne la personne, le talent et les auccès da
Paganini, a publié dans son livre le catalogue
qui lui a été envoyé de loutet les oeuvres ma-
nuscrites et originalei de l'artiste célèbre con-
servées par son nia ; on j trouve le» titres des
ouvrages dont voici l'indication : 1° Quatre
concertos pour violon avec les secompagne-
mentt. *■ Quatre autres concerto» dont l'in-
strumentation n'est pas écrite; le dernier tut
composé) Nice peu de temps avant la mort de
Paganini. 3* Variations sur un thème comique
continué par l'orchestre (?). 4* Sonate pour la
grande viole avec orchestre. 5° God tave tht
king, varié pour violon avec orchestre. 6* te
Strtghe, variations sur nn air de ballet, avec
orchestre. 7° Variations sur Non piu meila,
thème de Cenerentota. 8° Grande tonate senti-
mentale. 9° Sonate avec variations. 10" La-
Primavera (le Printemps), sonate sans accom-
pagnement. 11° V artovie, sonate. 1!* La et
dorent lamano. 13» Le Carnaval de Ftnite.
M' Di tanti palpiti. 15° Romance pour le
chant. 16° Canlahile pour violon et piano.
17° Polonaise avec variations. 18" Fantaisie
vocale. 10* Sonate pour violon seul. ÎO* Neuf
quatuors pour violon, alto, violoncelle et gui-
tare. 31' Caniabile et vatte. 23° Trois duos
pour violon et violoncelle. 93° Autres duos et
petites pièces pour la guitare.
Beaucoup de ces compositions sont incom-
plètes. Celles dont on a retrouvé les partition»
originales sans lacune* te composent de deux,
concertos en mi bémol et en H mineur (c'est
dans celui-ci que te trouve le célèbre rondo-
de la Clochette), d'un allegro de sonate avec
orchestre, intitulé : ^fom'mento perpetuo ,- de»
fameuses variations fs Streght(leM Sorcières), *'~
avec orchestre; des variation» sur God tant
the king, avec orchestre; des variations sur
l'air di tanti palpiti, avec orchestre; du
Carnaval de Venite (vingt variations sur
l'air vénitien populaire O Mammal) ; des va-
riation» sur le thème Jïon più metta accanlo
al fvoco, avec orchestre ; et enfin, de soixante
variation» en trois tuiles, avec accompagne-
ment de piano ou de guitare, sur l'air popu-
laire connu 1 Gêne» sous le titre de Baru-
cata. Le thème de cet air est très-court; les
aï
4iR rax,
variations sont des élude* sur différent»
genres de difficulté*. Elle* nul no de» der-
nier» outrages de Paganini ; il le* écrivit a
Geocs, au mol* de février 1S35, et les dédia a
md ami, H. l'avocat L.-G. Germl. Par uns
singularité inexplicable, ces étude» Défigurent
pas dans la liite donnée par H. Coneslabile.
Tous ce* outrage» oui été puhlié* en 1851 et
1853, chez Schœnenberger, à Paris. Ainsi
qu'on le volt, ils »ont au nombre de neu/ seu-
lement, parce que ce sont les seuls qui soient
complets. Il est regrettable que parmi ces
productions ne figure pas le magnifique con-
certo en re mineur que le grand artiste avait
écrit pour Paris, et qu'il exécuta a son troi-
sième concert, dans la «aile de l'Opéra, le
35 mars 1 Soi , ainsi que la grande sonate mi-
litaire sur la quatrième corde, avec orchestre,
dan* laquelle il déplorait une merveilleuse ha-
bileté sur une étendue de (rois octaves, par
les sons harmoniques, la prière de Moite,
dans laquelle 11 n'était pas moins admirable,
et, enfin, le* variations tur le thème Net cor
più non mi tento. Que sont devenu* ces ou-
vrage*, et comment onl-11* pu «'égarer en
dépit des précautions minutieuse* d« l'artiste?
Un grand mérite se révèle dans les compo-
sitions de Paganinl, tant par la nouveauté des
Idées que par l'élégance de la forme, la ri-
chesse de l'harmonie et les effets de l'instru-
mentation. Ces qualités brillent surtout dans
les concertos ; toutefois, ce* œuvre* avaient
besoin delà magie de son talent pour produire
l'effet qu'il t'était proposé. Les difficultés n'y
tout point Inabordables pour les violoniste* de
premier ordre, mais elles exigent un travail
qui se fait sentir dans l'exécution : chez lui,
au contraire, elles étaient si familières, qu'il
semblait s'en jouer, et qu'il r portait une jus-
tesse et une sûreté merveilleuses. De tous le*
violonistes, Sivori est à peu près le seul qui
joue le» concerto* de Paganini dan* *e* con-
Beaucoupde notice* *ur la vie et le talent de
Paganini ont été publiée* soit dan» des re-
cueil», soit séparément; les principales sont :
\* Paganini'* Leben und Treibtn ait Jf unif-
ier und ait Menteh (Vie et aventures de Paga-
nini, considéré comme artiste et comme
homme); Prague, Cal ve, 1830, in-8* de quatre
cent dix pages. H. Scbolllty, proleiseur à
Prague, est auteur de ce livre, qui n'est en
quelque sorte qu'une compilation de* jour-
naux allemands : on ; trouve le portrait de
l'artiste. Un extrait de cet ouvrage par». Lu-
dolfVinata, a paru a Hambourg tout ce titre:
S* Paganini't Lebtn und Charakler {Vie et
caractère de Paganinl), In-8*. S* Paganini
in teinem Rtltetragen und Zimmtr, in
ttitun redteligen Stunden, in getelltehaft-
lichen Zirkeln und teincn Concertera (Paga-
nini dan* *■ chaise de poste et dans ta
chambre, etc.); Brunswick, Vieweg, 1850,
in-8* de soixante-huit page». M. Georges
Harry'i, auteur de cet écrit, Anglais d'origine,
attaché i la cour de Hanovre, a suivi Paganini
dan* toute l'Allemagne, et lui fut attaché pen-
dant près d'une année, en qualité de secré-
taire, pour l'étudier comme homme et comme
artiste, dans le but d'écrire cette notice, eu
Paganini trouvait de l'exactitude. 4° M. Schuu,
professeur à Halle, est auteur d'un écrit inti-
tulé : Ltbtn, Character und Xumt dit Bit-
tert Nie. Paganini'* (Vie, caractère et art
du chevalier Nicolas Paganini); Ilmcnau,
1830, in-8*. 5° Notice sur le célèbre violoniëU
Nicolai Paganini, par H. 1. Imbert de la
Pbalèque; Pari*, B. Guyot, in-8* de soixaii:-
six pages, avec portrait [voyez sur cet écrit la
Bévue musicale, I. VII, p. 33). 6* Paganini,
ta vie, ta personne et quelque! mol* tur *on
secret, par G.-E. Andtrt; Paris, Belaunay,
1851, in-8» de trot* feuilles (v-'/rx sur Cet
écrit la Revue musicale, t. XI, p. 46). 7* Pa-
ganini et de Birtot, ou Avii aux ord'îtei
qui se destinent à l'enitignemtni du violon,
par Fr. Payait*: Pari*, Legouest, 1851,
in-8* {voyez sur cet opuscule la Revue muti
cale, I. XI, pp. 97-100, 105-107). Bennali
avait composé une Notice pkytiologique tur
le célèbre violoniste Paganini, qu'il a lue à
l'Académie royale des sciences, en 1831, el
dont il a été publié des extrait* dans la Revue
muaient* (t. XI, p. 113-116); ce morceau n'a
pas été imprimé. 8* Fitadi Niceoto Paganini
da Genova, terilta ed illuttrata da Gian-
carlo Conettabile, socio di varie accademie;
Perugia, 1851, 1 vol. gr. in-8* de 317 pages,
avec te portrait de Paganini. 9° Notice bio-
graphique lur Niecolo Paganini, suivie de
l'analyse /ie tet ouvrages , et précédée d'une
eiquiste de l'histoire du violon, par F. -J.
Petit. Paris, Schœnenberger, 1851, gr .-In-8*,
de 05 pages. J'écrivis cette notice à la sollicita-
tion deSchceneuberger, éditeur des œuvres post-
hume» de Paganini. M. Wellington Guernsey
en a fait une traduction anglaise intitulée :
Biographical notice of Nicolo Paganini,
folloieed by an analytil ofhis compati lion*,
and prueded by a tketch of the hielory of
of the violin, etc. London, Schoit and Co-,
1859, gr. in-8*.
by Google
PAGANO - PAISIBLE
PAGANO (Tiomu), compositeur napoli-
tain, Tient dant le dil-buitiime siècle. L»
circonstances de ta vie sont Ignorées : on Mit
«eulemen t qu'il ternit pour l'égliie des PP. de
l'Oratoire, t Naplet, le* oratorio* dont voici
le* litres : La Ravina deglt Angtli ; la For-
mat» di Babilonia; l'Aisumion» di Maria
santissima; il Giuditio particolarc; la
Crott di Coilantiao; la Morte di Maria
santissima; la Memoria dtl Paradiio ; la
Memoria delt' Jn/erno; la Morte; laSama-
ritana; l'Anima purgante; la Maddalena ;
It Radtwione; Gttii ntll'orto. Tous cm ou-
vrages tant conservés dan* le* archives de
l'Oratoire, k Naple*.
PAGENDARM (Jacoou), cantor à Lu-
beck, naquit k Hervorden, le 6 décembre
1646. Apres avoir fréquenté les école* d'HII-
desbeîm et de Magdebourg, 11 suit il le* court
des université* d'Helinstadt et de WUten-
berg. En 1670, il obtint la place de cantor i
Osnabruck, et neuf ans après il eut le même
emploi à Lubeck, où il tut installe le 38 août
1079. A cette occasion, il prononça an dis-
«ours sur la musique, qui n'a point été im-
primé. Il mourut le 14 janvier 1706, après
avoir rempli honorablement ses fonctions
pendant vingt-sept année*. On a de la com-
position : Camion»! taerm, que eoMti» Lube-
censis leotasl. sue horarum inltrvaUit ca-
ntr» eonsutvil i Lubeck, ln-8°.
PAGI (FniHçoi*), ne a Lambesc, en 1654,
entra de bonne heure dan* l'ordre des corde-
llera. Apre* avoir enseigné quelque temps la
philosophie, il obtint de te* lupérieurt la per-
mission de se livrer entièrement aui travaux
lillérairet et aux recherches de chronologie;
mais une chute qu'il Ht le contraignit a un
repos abtolu, et après avoir langui onze ans,
il mourut k Orange, le 31 Janvier 1731 . On a
de lui : BrtviaHum hittorico-ehronologico-
e ri I t'eum j illuitriu mPontificumrnma norum
gesta, eoneiliorum gentraHam aeta, tte.
comptaient ; Anvers (Genève), 1717-37,
4 vol. în-4°. On v trouve des recherches Inté-
ressantes sur les encouragement* donnés par
le* pape* à la musique d'église.
PAGJJN (Aimai -Non), violoniste célèbre,
né à Pari* en 1731 (1),BI dan* sa jeunesse uu
voyage en Italie dans le dessein d'en tendre Ta r-
lini, dont il reçut des leçon*. De retour à Paris,
il se fil eolendre au concert spirituel en 1750.
D'abord 11 y eut de brillants succès; mais sa
(Il C'.it p.r «M» atie
Ohsw, l'eut hit naûnc*)'
eue Cniiriin et F.jollt, d'
<Mil730;Btfhra<>v«riftr:
persévérance à ne jouer que de la musique de
son maître parut aux musiciens français une
insulte pour les violonistes nationaux ; 11* se
liguèrent contre lui, et lui firent donner un
jour des applaudissements ironique*, qui lui
firent prendre la résolution de ne plu* pa-
raître en public. Le duc de Clermont, son pro-
tecteur, le consola de sa disgrâce, en lui
accordant dans sa maison un emploi honorable,
dont le traitement était de lix mille francs,
suivant ce que rapporte Burney {The prêtent
itate of Mviic in France and Italy, p. 44).
Depuis cette époque, Pagin cessa de faire fa
profession de la musique, et ne se fit plus
entendre que dan* les talons de quelques
grands seigneur* , et chei se* ami*. En
1770, Burney l'entendit i Paris, et admira la
belle qualité de son qu'il liraitde l'instrument,
son expression dans l'adagio, et la légèreté de
son archet dans les traits brillants. L'époque
de la mort de ce virtuose est ignorée. On a
gravé de sa composition i Paris, en 1748, six
tonatei pour violon, avec basse. Cartier a
inséré l'adagio de la sixième dans %* Division
du écoles dt violon, sous le n' 139.
PAG LIA RDI (Jnn-Miut), compositeur
florentin, fut maître de chapelle du grand -duc
de Toscane dan* la seconde moitié du dix-
septième siècle. Parmi les opérai dont il a
compote la musique, on remarque : 1° Cuit
gala délirante, représenté k Venise, en 1673;
3' lisimacco, idem, en 1673; 3° JVuma Pom-
pilio, idem, en 1674.
PAinCTRE (Cwudi LE), Voyt% LE
PEINTRE.
PAINI (Fs*dis»ihi), né 1 Parme, ver*
177S , recul des leçons de contrepoint de
Ghlretll, et se livra k la composition drama-
tique. Il donna k Milan, k Parme et k Venise
quelque* opéras dont plusieurs obtinrent du
succès. Parmi ces ouvrages on remarque :
1» La Giardinitra brillante. 2° Il Portan-
tino. 3* La Figlia delt' aria. 4* La Came-
riera attuta. 5* Mare-Antonio, fl" La Moglie
saggta. Ce dernier opéra a été joué au ibéâire
Ht de Milan, dan* la saison du carnaval, en
1815. Je n'ai pas de renseignements sur la
suite de la carrière de cet artiste.
PAISIBLE (....), flûtiste et compositeur
français, vécut en Angleterre dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. Il était k Lon-
dres ver*16S0.Ouconnaltde lui des trio* pour
instruments qui ont été publié* k Londres,
sous ce titre : Mustek performed befort hei
Majtsty and the ntw King of Spain, beinij
overturt* 3 (Musique exécutée devant 9a Ha-
ÂÏ9
PAISIBLE - PAISIELLO
Jesté et le nouveau roi d'Espagne, consistant
eu trois ouvertures). Paisible est aussi auteur
des dut rages dont les litre» suivent
1* Piicei à trait et quatre partie* pour Ici
flûta , violant et hautboi»; Amsterdam,
Roger. S» Quatorze tonatet à deux flatte ;
Ibid. 3' Six tonatei à deux flutei ; ibid.
PAISIBLE (....), violoniste distingué,
naquit à Paris, en 1745, et reçut des leçons
de Gavïniès. Son Ulent et la protection de ton
maître le firent entrer dans l'orchestre du
concert tpirituel et dans la musique de la
duchesse de Bourbon-Contl. Le désir de te
faire connaître lui fit parcourir ensuite une
partie de la France, les Pays-Bas, l'Allema-
gne, et le conduisit i Saint-Pétersbourg.
Partout il recueillit des applaudissements.
Il avait espéré dé se taire connaître de l'im-
pératrice Catherine, mais Lolli , alors au
service de cette souveraine, sut l'écarter par
ses intrigues. La recette de deux concerts
qu'il donna n'ayant pu suffire i son entretien,
il j'engage* ait service d'un seigneur russe,
qui Te conduisit a Moscou ; mais bientôt les dé-
goûts de cette position ta lui firent aban-
donner. Il essaya de donner encore des con-
certs, dont les Irais absorbèrent le produit.
Demeuré sans ressources, il ne lui restait plus
qu'à donner des leçons ; mais il ne put s'y ré-
soudre, dans la crainte de porter préjudice à
son talent. Il promit à ses créanciers qu'il se
libérerait envers eux dès qu'il serait retourné i
Saint-Pétersbourg; mais ar ri ré dus Celte ville,
et n'y trouvant pas les ressources qu'il avait
espéré, il se tua d'un coup de pistolet, en
1781, laissant une lettre où il priait ses amis
de payer ses dettes avec le produit de ta vente
de son violon et de ses autres effets, dont la
valeur surpassait de beaucoup la comme de
dix-sept cents roubles qu'il devait. Telle fut
la On déplorable de cet artiste, dont le talent
méritait un meilleur sort. On a gravé de sa
composition : 1° Deux concertos pour le
violon, op. 1 ; Paris. â° Six quatuors pour
deux violons, alto et basse, op. 2; Londres.
S* Six idtm, op. ? ; Paris.
PAISIELLO (Jim), compositeur célèbre,
fils d'an artiste vétérinaire, naquit a Tarente,
le 9 mal 1741 . Dès l'Age de cinq ans, ses pa-
rents le firent entrer au collège des Jésuites
du lieu de sa naissance. Le chevalier Girolamo
Carducci, noble tarenlin et compositeur,
ayant remarqué pendant le chant des offices
qne le jeune Paisiello était doué d'une belle
voix de contralto et d'une oreille musicale,
lui fit chanter de mémoire quelques solos, et
fut ai satisfait de son intelligence, qu'il doua»
à tes parents le conseil de l'envoyer étudier a>
Ma pies, tous la direction de quelque maître
habile. Ceux-ci eurent d'abord beaucoup de
peine a se décider à se séparer de leur filt ;.
mais ses heureuses dispositions pour la mu-
tique leur firent prendre enfin la résolution.
de lui faire étudier cet art, et après l'avoir
confié 1 un prêtre, nommé dom Charles Resta,.
pour lui en enseigner les éléments, ton père
le conduisit a Kaplet, au mois de juin 1754,
et parvint à le faire admettre comme élève
au Conservatoire de S. Onofrio, alors dirigé
par Durante. Ce savant maître louchait alors
à la fin de ta glorieuse carrière; cependant,
il eut bientôt discerné l'heureuse organisation
de son nouvel élève; il lui donna des leçons
dant lesquelles il fut remplacé, deux an»
après, par Columacci et Aboi, lesquels pro-
ressaient les mêmes doctrines. Après cinq ans
de séjour dans l'école, Paisiello obtint le titre
de mueslntio primario, c'est-a-dire, élève.
répétiteur. Pendant quatre autres années, il'
écrivit des messes, psaumes, motets, orato-
rios, et pour marquer la fin de ses études,
en 1763, il composa un intermède qui fut
exécuté sur le petit théâtre du Conservatoire.
Le charme mélodique et la touche légère de
celle première production dramatique eoretu
du retentissement en Italie ; ces qualités, aux-
quelles le compositeur a dû la plupart de ses
succès, lui procurèrent immédiatement l'avan-
tage d'être. appelé i Bologne, pour y écrire
deux opéras bouffes, La Pvpitta et II Monda
a roveteio, an théitre Marsigli, Leur succès.
eut tant d'éclat, que la réputation du jeune
compositeur s'étendit en un instant dant toute
l'Italie. Hodène l'appela pour écrire l'opéra
bouffe intitulé La Madama timoriita , et
deux opéras sérieux (Demttrio et Artatcrte).
A Parme, les trois opéras bouffes le Firtuotê
ridieole, Il Négligente, I Bagni di Albatui,
justifièrent et accrurent l'opinion déjà formée
de son Ulent. Appelé a Venise, il y rit le plus
brillant succès couronner ses opéras II Ciar--
lont, L'AmBTt in ballo, et La Petcatriee.
Bientôt après 11 reçut un engagement pour-
Home. Rome, alors l'arbitre de la renommée-
des musiciens de l'Italie, y mettait le sceau, et
quelquefois y portait un échec, par la sévérité
ou par le caprice de ses jugements. Paisiello.
ne Tut point effrayé du dangereux honneur
qui lui était réservé. Ce Tut là qu'il écrivit II
Jttarchetedi Tulipano, délicieuse composition
qui fut accueillie dans toute l'Europe par une
vogue tans exemple a celle époque, et dont la-
traduction commença, vingt «es plui tard, la
réputation du chanteur français Martin, i
l'Opéra-Comique. Cependant une dernière
épreuve difficile était réservée i Palsiello, car
on t'appelait) Naples, où brillaient degrands
artistes dont il allait devenir le rival. A leur
tête était Plccionl, alors le plu» Illustre com-
positeur dramatique de l'Italie. Paiaiello, dit
Qnatremèto de Quincjr dan* «a notice sur
ce maître, se garda bien de lui Taire soup-
çonner la moindre prétention de se mettre en
parallèle avec lui. Il n'en approchait qu'avec
la soumission d'un inférieur, avec tout lei
.égards d'un élève docile, laissant i ses propres
ouvrages le Min de préparer au maître un com-
pétiteur dangereux. Quelques succès d'éclat,
■entre lesquels on remarque celui de l'Idolo
'Cinttt, achevèrent de placer Paiaiello au
nombre des compositeurs italiens de premier
ordre. Ce dernier opéra fut Joué dana l'Inté-
rieur do palais, sur le petit théâtre de la cour;
honneur qui, jusqu'alors, n'avait été accordé
qu'aux opérai sérieux. Venise, Rome, Milan,
Turin, appelèrent tour a tour et i plusieurs
reprises son auteur, dont la prodigieuse fécon-
dité égalait le talent, le départ de Piccinni
pour la France aurait laissé Paislello a Naples
sans rivaux, si le jeune Cimarosa ne lui eût
.préparé de dangereuses luttes. Il est pénible
d'avouer que ce ne fut pas aeulement avec les
armes du talent que Paislello se mesura contre
lui, et qu'en plus d'une occasion il eut recours
a l'intrigue, aux cabales, pour empêcher, on
du moins pour atténuer les succès de son
émule. Les mêmes moyens furent employés
par lui contre Gugllelml, lorsque celui-ci re-
vintde Londres, après une absence de quinze
ans, avec une verve de talent qui ne semblait
pas devoir se trouver dans un homme de son
âge.
En 1773, Paislello épousa Cécile Pallinl,
avec laquelle II vécut heureux pendant une
longue suite d'années. Ce fut dans le même
temps qu'il écrivit la cantate Paleo, qui fut
chantée au théâtre de Naples, a l'occasion du
mariage du roi Ferdinand IV arec Marie Ca-
roline d'Autriche. Cet ouvrage fut snlvl de
VAraho carteie, de le Trame ptr amort, de
Lutio Papirio, d'Aposlolo Zeno, A'Olimpia,
de Dtmetria, et d'Jrtaierie, de Métastase.
Parmi ses ouvrages de cette époque se trouve
aussi une messe de Requiem avec choeur et
orchestre, écrite pour les funérailles du prince
Gennaro de Bourbon. A ces productions suc
Cédèrent avec rapidité II Furho mal aeeorto,
Doit Anckitt Campanane, Il Tamburo not-
ELLO «I
turno, la Diteordia forlunata, et Oal Finto
il vero. Appelé a Venise, Paislello j écrivit
l'Innocente forlunata et la Fraeçatana,
charmante composition où se trouvent de
suaves mélodies ; puis il alla composer denx
opéras i Milan et douas quatuors pour clave-
cin, deux violons et alto dédiés à l'archidu-
chesse Bealrlx, gouvernante de Milan. Enfin,
une multitude d'ouvrages de tout genre suivit
ceux-là.
Le due Content et la DUfatta di Darta
tenaient de mettre le sceau a la réputation de
Palsiello, a Rome, en 1776 (1), lorsque des
offres avantageuses lui parvinrent i la fois do
Vienne, de Londres et de Sainl-Pélersbourg;
Il accepta celles de l'impératrice Catherine, et
le 36 Juillet de la même année, il s'éloigna de
Naples pour se rendre en Russie. Le traite-
ment qui lui avait été accordé, el les divers
avantages dont il Jouissait avaient porté son
revenu à neuf mille roubles, qui représentaient
alors une somme d'environ trente millefrancs.
Jamais situation si magnillque n'avait été
celle d'un compositeur dramatique; mai* Il
fécondité de Palsiello, pendant les huit années
de son séjour en Russie, égala la libéralité de
Catherine. Au nombre des compositions qu'il
écrivit au service de la cour de Saint-Péters-
bourg, on remarque : la Serva padrona, Il
Matritnonio inaipetlato, Il Barbten di Si-
viglta, I Filotoji immaginari, La Finta
Amante, ouvrage composé pour l'entrevue
de Catherine avec Joseph II, 1 Mohilow, Il
Mando délia Lutta, La Nitteti. Lucinda ti
Armidoro, Jlcide al Bivio , Jchille inSriro,
des cantate* et des pièces de piano pour la
grande-duchesse Marie Federowna. Quelques-
unes de ces productions sont comptées parmi
les plus belles de l'auteur. Comblé des faveurs
de Catherine, Paislello reprit le chemin de
l'Italie après huit ans de séjour a la cour de
Saint-Pétersbourg, s'arrétant d'abord a Var-
sovie, où il composa l'oratorio de laPaetUm,
sur le poème de Métastase, pour le roi Ponia-
tovrskl, puis i Vienne, où 11 écrivit pour l'em-
pereur Joseph II douze symphonies concertées
a grand orchestre, el l'opéra bouffe /( Re
Teodoro, qui renferme un septuor devenu
célèbre dans toute l'Europe, délicieuse com-
f1) tant I
Jtltt dtl NU
irenicK édition dt b ffMfrapAli ut in
au, j'ai Blicé la dil* dt 11 npréMMilii
>, itml qui le dcpirt dt Filtitlls p*>r
4S2 VMS
position d'un genre absolument oeuf alors, el
modèle de suavité, d'élégance «I de verve
comique.
Cependant, au monieul même oh sa bril-
lante imagination enfantait ce bel ouvrage, le
bruit h répandait a Rome que Paisiello avait
ressenti l'influence des glaces du Nord. L'ori-
gine de celte opinion sa trouvait dans les par-
tition* du Barbier de Séviltt, de 1 Filatofi
immaginari, el de II Monda délia luna,t[u\,
transportées en Italie, n'avaient pas para
empreinte* du charme répandu dam les ou -
vragesde la jeunesse de leur auteur. Soumis à
l'Impression dû goal des peuples du Nord
pour des combinaisons plus Tories que celle
des airs, objets de la passion exclusive de*
Italiens, il avait multiplié dans ces partitions
tes morceaux d'ensemble, et avait jeté dan*
la coupe des ouvrages une variété de moyens
et d'effet* dont le mérite était mal apprécié
par se* compatriote*. Une lorte de prévention
défa vorahle l'accueillit donc lorsqu'il se rendit
a Rome, pour v écrire, au carnaval de 1785,
Topera bouffe L'Jmor ingegncio. La pièce,
d'abord accueillie avec froideur, se vit me-
nacée d'une cbute au finale du premier acte,
el ne *e releva qu'au *econd. Blessé de l'idée
de l'affront qu'il avait seulement entrevu,
Paiiiello, habitué depuis longtemps a ne ren-
contrer que des succès, se promit de ne plu*
écrire pour les théâtres de Rome, et l'on
remarque en effet qu'il n'accepta plus d'enga-
gement pour celle ville. Il esl singulier que
te* Romains, après avoir montré si peu de
penchant pour le* ouvrage* écrits par le
compositeur en Russie, aient ensuite éprouvé
tant de sympathie pour son Barbier de Sé-
viltt, qu'Us voulurent Taire cipier a Roisini
l'audacieuse entreprise d'une musique nou-
velle *ur le même sujet,
Naples, où la faveur du roi fixa l'artiste
célèbre, obtint depuis lors presque seule les
fruits d'une imagination dont l'âge semblait
accroître l'activité. Il y passa treize années
qui furent marquées par la composition de
quelques-uns de ses plus beaux ouvrages, de
ceux où l'on remarque surtout nne sensibilité,
une éloquence de cœur dont la source n'était
pourtant que dans sa têle. Telles sont les par-
tition* de la JUolinara, de Nina, des Zin-
gari in fiera, qui virent le Jour a celle époque
de la vie de Palalello. L'absence de Cimarosa,
celle de Gnglielmi, le laissaient a Naples sans
compétiteur; car aucun antre musicien de
celle époque ne pouvait prétendre a se poser
comme son rival. A son retour de Russie, Il
fut chargé parle roi Ferdinand IV de la direc-
tion de » chapelle, avec un traitement d*
douze cents ducal*. En 1788, le roi de Prusse
lui SI faire des offres avantageuses, pour
l'engager a se rendre à Berlin ; mais Paisiello
n'accepta pas cette invitation, et resta Adèle a-
l'engagement qu'il avait contracté avec la
cour de Naples. Invité bientôt après a faire-
un second voyage en Russie, ti allégua les
mêmes motifs qui lui avaient fai. refuser les
offre* du roi de Prusse. Enfin, de* proposi-
tions lui furent faites pour l'attirer a Londres;
ne pouvant s'y rendre, il envoya a. l'entrepre-
neur du théâtre italien de cette ville la parti-
tion de la Laeanda, opéra bouffe qui fut joué-
ensuite a Naples, avec l'addition d'un quin-
tette, sons le litre de II Fanatico in Berlina .
En 1707, le général Bonaparte mit au con-
cours la composition d'une marche funèbre, 4
l'occasion de la mort du général Hoche ; Pai-
siello et Chérubin! envoyèrent chacun le mor-
ceau demandé, et le général décida en faveur de
Paisiello, quoiqu'un cette circonstance l'au-
teur de Nina ne put soutenir la comparaison
arec celui de Médit. Deux ans après, une ré-
volution éclata à Naples ; la cour se retira en
Sicile, el le gouvernement prit la forme ré-
publicaine. Effrayé par la perte de se* emploi*
el inquiet sur son avenir, Paisiello, qui n'avait
pas quitté Naples, parut adopter les principes,
de ce gouvernement, et obtint le titre et le
traitement de directeur de la musique natio-
nale. Dans les réactions qui suivirent la res-
tauration de la monarchie, on lui fil un crime
de se* démarches et de la position qu'il avait
occupée pendant les temps de trouble; il
tomba dans la disgrâce de la reine, perdit sa
qualité de maître de chapelle du roi, et fut
privé de se* appointements. Pour obtenir son
pardon, il ne lui fallut pas moins de denx an*,
d'bumbles soumissions, de témoignages de
repentir feinlou véritable, el de sollicitation*
des personnages les plus considérables de la
cour. Enfin son titre et ses émoluments lui
furent rendus; mal* peu de temps après, le
premier consul Bonaparte le (il demanderas-
roi do Naples, pour organiser et diriger ta
chapelle : Ferdinand IV donna l'ordre a Pal-
alello de *e rendre à Paris, el cet artiste
célèbre y arriva au moi* de septembre 1801.
Le premier consul traita son musicien de pré-
dilection avec magnificence; car une somme
considérable lui Tut payée pour ses dépenses
de voyage, on lui donna un logement splendi-
dement meublé, un carrosse de la cour, dôme
mille francs de traitement, et une grallflca-
by Google
tlon annuelle de dix-huit mille franc*. Lit
grandi musicien* que la France possédait
•Ion ne Tirent pa* aan* une aorte de dépit une
préférence si marquée accordée i un arllite
étranger, dont ils n'estimaient peut-être pas
eux-mêmes le mérite à sa juste valeur. Une
latte tecrite «'engagea entre les partisan* de
Paisiello et le Conservatoire ; Menai Ht contre
l'engouement pour la musique italienne la
triste plaisanterie de î'iralo, et pir repré-
sailles, Falsiello ne l'entoura, dans la compo-
sition de la chapelle de* Tuileries, que de*
antagoniaieg de Méhnl et de Cbernblni. Dans
lei note* qu'il a fournies 1 Choron pour 1a
biographie, il dit que les emploi* de directeur
de l'Opéra et du Conservatoire lui furent
offerts et qu'il le* refusa; mais ce fait manque
d'exactitude, au moins i l'égard du Conserva-
toire, car cette école était alors dan* l'étal le
plui prospère et Sarrelte déployait dans sou
administration un talent incontestable.
Il n'eilatait point i Pari* de musique pour
le service de la chapelle du premier consul ;
Paîslello écrivit pour cette chapelle seiie
office* complets, composé* de messe», motet»
et antiennes. Il composa aussi pour la cou-
ronnement de Napoléon, en 1804, une messe
et un Te Deum i deux chœurs et i deux or-
chestres. En 1803, il donna 1 l'Opéra Pronr-
pinc, pièce de Qulnaoll remise en trois actei
par Guillard. Cet ouvrage ne réussit pat. Par-
venu i l'âge de plui de soixante-deux ans,
l'auteur du Roi Théodore et de Nina touchait
i cette époque de la vie oh l'imagination, en
M qualité de première venue, est aussi la pre-
mière à nous quitter. Il comprit ce que l'Intérêt
de sa gloire lui conseillait. Résolu de ne plus
courir de nouveaux hasards i la seine, et
peut-être blessé de n'avoir produit qu'une
faible sensation par sa présence 1 Paris, il
saisit le prétexte de la santé de sa femme
pour solliciter sa retraite, qui ne lui Tut ac-
cordée qu'i regret, mais qu'il obtint enfln.
Avant qu'il partit, Kapoléon le pria de dé-
signer son successeur ; l'amitié d'une part, et
de l'autre ia rancune contre le Conservatoire,
qu'il ne croyait pas étranger 1 la chute de
Proitrpini, lui firent nommer Lesaeur, jus-
qu'alors à peu pris Inconnu a l'empereur,
et qui, sortant tout i coup de la misère
où II languissait, se trouva porté au plus
beau poste qu'un musicien pot occuper en
De retour a Naples, Paitlello y reprit son
service auprès du roi; mail, pen de temps
après, l'ancienne dynastie fut obligée de te
ELLU «3
retirer en Sicile, et Joteph, frire de Napo-
léon, monta sur le trône. Il maintint le vieux
maître dans se* emploi* de directeur de la
chapelle et de la musique de la chambre. Son
traitement fut fixé 1 dix-buil cent* ducats.
Dan* le même temps, Napoléon lui Bt remettre
par son frère la croix de la Légion d'honneur,
avec le brevet d'une pension de mille francs.
Paislello composa pour la chapelle de la nou-
velle cour vingt-qnatre services complet) de
musique d'égt lie, et Bt représenter, pour la fête
du roi, son dernier opéra intitulé / Pilago-
riei, qui lui fll décerner la décoration de
l'ordre des Deux-SUiles. Joseph Bonaparte le
fit aussi nommer membre de la Société rovale
des sciences et art* de Naples, et président de
la direction du Conservatoire de musique
dont l'organisation avait succédé aux an-
cienne* écoles. La plupart des sociétés acadé-
mique* avalent inscrit son nom parmi leurs
membres; l'Institut de France le désigna
comme associé étranger en 1809. Après que -
le frère de Napoléon eut quitté le trône de
Naples pour celui de l'Espagne, Murât, qui
lui succéda, conserva i Paisiello loua se*
titres et ses emplois. Par son âge avancé, le
vieillard semblait destiné i terminer ses jour*
au lervlce de ce nouveau souverain ; mai* le*
vicissitudes des trônes, si fréquente* dan*
notre siècle, l'avalent réservé pour voir la se-
conde reitauratlonde la dynastie de* Bourbons
sur celui de Naples. Quatremère de Çulncj
a été mal Informé lorsqu'il a dit, dans sa
notice sur ce maître : <• Il vécut assez pour
» voir rétablir dans tous se* droit* l'auguste
■ famille i laquelle il avait dit ses premiers
v encouragements, et qui, constante dans sa
■ bienveillante protection, lui prodigua le*
■ dernières faveurs. • Perra ri, élève de Pai-
siello, qui revit son maître à Naples quelques
mol* avant ta mort, nous Instruit bien m lent
de sa situation (1) dans ses dernières année* :
■ A notre première entrevue (dit-il) Il me
« parla de toutes les Infortune* qui étaient
» venues fondre sur lui. L'attachement qu'il
■ portait a Bonaparte et a sa famille l'avait
■ fait priver de la pension qu'il recevait an-
u trefois de Ferdinand IV. Les circonstances.
■ politique* lui avalent aussi fait perdre
• celle* que lui avaient accordées la grande-
• duchesse (l'impératrice) de Bussie et Napo-
■ léon. Il était obligé d'exister avec les modi-
• que* appointements qu'il avait de la cha-
(I) AntJalli ptitnoli ■ inUmnaUl trtni mIU ■,'!■
■ft Cioront Guifnii Frrmri", Undns, IO0, 1 rt]
ia-lt
4M HAIS
• pelle royale. Il était pénible de «air un
■ homme de génie couine Pililello qui, pen-
• liant plut d'un denii-tiécle, avait été habitué
• à vivre avec une aorte de luxe, rédall au
• pin» modeste nécessaire et délaissé par la
■ cour, la noblesse, et même par ses «ni*. ■
11 7 avait quelque choie de pini pénible
encore : c*élalt de voir cet homme de génie
montrer ai peu de dignité dani cette situation,
qu'on le voyait verser des larmes sur ton in-
fortune, assiégeant toutes let antichambre*
pour ressaisir la faveur qu'il avait perdue, et
h courbant avec humilité devant let pin*
minime* protecteurs. Lui-même, d'ailleurs,
ne montra pa* de générosité dam *a vieillesse
envers le* Jeunet artistes dont II devait être
le protecteur-Dé; car on tait qu'il retrouva
tonte son habilité d'Intrigue contre lottlni,
dont les brillant* débuts annonçaient une
gloire nouvelle deitioée a faire oublier let
gloires d'nn antre lempt (1). Depuis quelque*
années la santé de Faitielin avait reçu d'assez
grave* atteintes; le chagrin acbeva bientôt
d'abattre tet forces, et le B juin IBIS, il
('éteignit, a Tige de soixante-quinze ans.
Sa femme l'avait précédé dant la tombe, en
1815.
Considéré comme compositeur dramatique,
Palilello ne mérite que des éloffel. Si ta vrre
avait molut de pétulancequecelledeGuglielml;
■i tet Idées étalent moins abondantes, et en
apparence moins originales que celles de Cl-
marou, et s'il s'en montra plut ménager, il
avait aussi pins de charme, et réussissait mieux
que ce* maîtres dant le «vie d'expression.
Quoi de plut touchant que ses airs et son fa-
meux duo de l'OUmpiadtT Quelle teinte de
mélancolie plus saisissante que celle de l'opéra
de Nina tout entier? Que de délicatesse dans
la plupart des morceaux de la Molinara, des
Zingari in fiera, et particulièrement dans lo
duo Pandolftlto de ce dernier onvrage ! Tout
est mélodie suave et divine dant cette mu -
tique. Let moyens employés par le composi-
teur sont toujours d'une extrême simplicité,
et pourtant 11 parvient aux plut beaux effets
par cette simplicité même. Au premier aspect,
ici répétitions fréquentes det mêmes phraiet
semblent être le r étui ta t de la s té ri 11 lé de*
10 &
le Fdebino Seliini (Ditl. •
.rf.jK.liuK
alltf (lio* ta dltim i|m
uleal naturel, bien
wnlre les règles de
p. «-BS,*
ippteBlll pu Ht I il
idées ; mais bientôt on t'aperçoit que ce retour
des mêmes pensées est un artifice heureux
qui donne a la composition le caractère
d'unité sans nuire a l'effet, car l'effet t'ac-
croît précisément i chaque retour de la 'pé-
riode. Cet artirice et tet heureux résultats te
font particulièrement remarquer dans l'admi-
rable septuor du Roi Théodore. Quoiqu'il v
ait en général plut d'élégance et de formes
gracieuses que de verve comique dans le*
opérai bouffes de Faltiello, il arrive pourtant
quelquefois au bouffe véritable, à ce genre
essentiellement napolitain, comme on peut lo
voir dant le quintette de la Cu/flara, dan* le
finale du premier acte de l'idola Cinete, et
dant le duo des serviteurs de Bariola, an
deuxième acte du Barbier dé Sévillt. Aujour-
d'hui, nos jeunet musiciens méprisent toute
celte musique tant la connaître, comme cer-
tains littérateurs te sont efforcé* de dénigrer
les œuvres de Racine et de Voltaire; mai) s'ils
consentaient a écouter quelques morceaux de
Nina, de ta Molinara, de l'OUmpiade et
d'URe Théodore, sans prévention et tant pré-
jugea d'école et de temps, lit changeraient
bien té t d'opinion.
La fécondité de Palsiello tenait du prodige.
Le nombre de te* compositions est si grand,
que lui-même ne le connaissait pa* exacte-
ment ; interrogé tur ce point par le roi de ffa-
ples, il répondit qu'il avait écrit environ cent
opéra*, mal* que t'il comptait les intermèdes,
farces, bal le u, cantate* dramatiques, la mu-
tique d'église, et set œuvre* pour la chambre,
il en trouverait une autre centaine. Il divisais.
ta carrière dramatique en trois époques prin-
cipale* : la première renferme tous les ou-
vrages qu'il avait écrit* avant son voyage en
Rouie; la seconde, toutes ses compositions
depnit son arrivée dant ce pays jusqu'à son
retour à Naplet; et la dernière, les productions
de «a plume depuis 1784 jusqu'à la fin de sa
carrière. De* différence* assez sensibles se
font remarquer, en effet, dans le style det pro-
duction! de cet époques diverses. A la pre-
mière appartiennent les ouvrages dont le*
titres tuivent : 1" la Pupilla, an théâtre
Martigli de Bologne. 2° Il Monda alla rovtt-
eia, Ibid. 3° La Madatna umoriita, h Ho-
déue. 4° Demttrio, Ibid. 5* Anattrte, ibid.
0° Le firluote ridieolt, i Parme. T II JVe-
gligente, ibid. 8* / Bagni di Jbano, Ibid.
V II Ciarlon», à Venise. 10" L'Jmort in
ballo, Ibid. 11° Le Petealriei, ibid. 12" Il
Marthe»* Tulipano, à Rome. 15' La fedova
di bel aenio, à Naplei. 14° L'Imbroglio délié
ragane, ibid. (1). 15" L'Idolo Cinete, ibid.
16° Ltttio Papirio, ibid. 17* II Furbo mat
oteorto, ibid. 18» Olimpia, ihid. 19° Pelés,
cantate pour le mariage de Ferdinand IV et
de Marie Caroline d'Autriche. 20* l'Inno-
cent* fortunato, a Venise. 31* tfimanno ne!
Stogolt, a Milan. 33° L'Arabo eorteee, à Na-
ples. 25° Za Zuna abilata, \bii.24' La Con-
tetadri!fumi, ibid. iS'Sentiramide, Home.
Se* A Xontetuma, ibid. 97* Ze Bardane,
a Naple*. 38* /i T«mouro noKurno, ibid.
29° 71 Tamburo notturno, a Venise, avec det
changements el des augmentation!. S0° An-
dromeda, i Milan. SI* Annibo.lt in Icalia, 1
Turin. 33* I Filoiofi, ibid. 33" II G iocatore,
ibid. 54* La Somiglianta des nom», a Naplea.
85* Le Attutie amoroee , ibid. 56" Gli
Scherii d'amore e di fortuna, ibid. 37* Don
Chiteiotte délia Manda, ibid . 38* Za A'nfa
Maga, ibid. 39° L'Osttria di Mart-Chiaro,
ibid. 40* ^feMdrufro imIT 7ndie, 1 Modène.
41* Il Duello eomieo, a Naples. 49* Don An-
chiie Campanotie, ibid. 43° Il Mondo délia
Lima, ibid. 44* La Fratcatana, i Venise.
45* La DUcordia fortvnata, ibid. 48° /( Dt-
tnafuontt, ibid. 47° I Sacrait immaginari, i
Naples. 48° Il gran Cid, a Florence. 49* Il
finto Principe, ibid. 50* Le due Conteste, i
Rome. 51* La Ditfatta di Dario , ibid.
53° Dal Finto il vero, a Saplei. Apres la re-
présentation de cet opéra, Palaiello partit
pour la Russie ; la commence la seconde époque
de ta carrière, on l'on trouve les compositions
suivantes : 53° La Serva padrona, 1 Saint-
Pé" te rs bourg. 54° Il Matrimonio inaipeltaio,
Ibid. 55° Il Barbier» di Siviglia, ibid.
56* / Filoiofi immaginari, Ibid. 57* La
Finta amante, a Hobilow, en Pologne. 58» Il
Mondo délia Lutta (en un acte), i Moscou,
avec une musique nouvelle. 59° La Nitteti,
i Saiot-Pétertbourg. 60° Lucinda ed Jrmi-
doro , ibid. 61° Aleide al Bivio , Ibid.
62° Achille in Sciro, ibid. 03° Cantate drama-
tique pour le prince Potemkin. 64* Intermède
pour la comte Orloff. 65° Il Re Ttodoro,k
Vienne. Troisième époque : 66* Antigono, i
Naples. 67* L'Amort ingéniât», a Rome.
68° La Grotta di Trofonio, à Naple*. 60° Le
Gare generw, ibid. 70* L'Olimpiade, ibid,
71* Il Pirro, ibid. C'est dans cet opéra que
furent in trodui le* pour la première fois les iu-
(I) M noie F.lchino Scbiid chui. en titra u cid
dl Imtraelit d.ll. t'tju» qui M » [»■» pu lur la
pinilîou qv.» J'il vas 4* (M oa.r.gt- Al mit, K bio-
gnpht «si pie t ioci dus la litrts « lu doua ■ de dif
SLLO 435
traductions el finale* dans le genre sérieux;
cette espèce de morceau ne te trouvait aupa-
ravant que dans les opérât bouffes. 73* I Zin-
gari in fiera, a Naple*. 73* La Fedra, ibid.
74* Le vane Gelotie, Ibid. 75* Catone in
Vtiea, tbid. 76* Nina o la Patxa d'aman,
au petit théâtre dn Belvédère, résidence
royale, près de Naple*, puis joui dans celte
rflle avec l'addition du beau quatuor.
77* Giunone lucina, pour le* relevailles de
la reine de Naplea. Dans cette cantate drama-
tique, ta trouve le premier air arec chœur
écrit sur les théâtres d'Italie. 78* Zenobia di
Palmira,» Naples. 70" La Loeanda envoyée
a Londres, puis jouée a Naples sous le titre 11
Fanatico in Btrltna, avec l'addition d'un
quintette. 80* La Cu/fiara, à Naples (1).
81"ZajH*oiinara,ibid. 82= La Modiila rag-
giratriee, ibid. 83° Dafne ed Akeo, cantate
pour l'Académie dei Cavalitri. 84° Il Ritomo
di Pertto , pour l'Académie dei Amici.
85* Slfrida, a Naple*. 88° Elvira, ibid.
87° I Fiiionari, ibid. 88* L'Inganno feliee.
ibid. 89° / Givoeehi d'Jgrigente, à Venise.
90* La Bidone, a Naple*. 91* L'Andro-
macea, Ibid. 93° La Contadina di ipirito,
ibid. 93* Proeerpine, a Paris, en 1805. 94° I
Pitiagorici, a Naples.
Musique d'Igiih : 95° La Patsione di
Getù Critlo, oratorio, a Varsovie, 1784.
06° Pas tu rali per il S. Natale, a eanto e
coro. L'offertoire de celte messe pastorale a
une partie de cornemuse obligée. 07° Messe de
Requiem à deux chœurs el deux orchestres,
pour les funérailles du prince royal de Na-
ples, D. Gennaro. 08° Trois messes solennelles
i deux chœurs el deux orchestres, dont une
pour le couronnement de l'empereur Napo-
léon. 99° Environ trente messes i quatre voix
et orchestre, pour les principales églises de
Naples et pour les chapelles de* rois de Naple*
et da Napoléon ; compositions médiocres dont
le style n'est pas religieux. 09° (bii) Quatre
Credo à quatre voix et orchestre, 100* Due
messe de Requiem i quatre voix et orchestre,
qui fut exécutée pour les obsèques de l'auteur,
le 7 juin 1816. 101* Te Dtwm a deux chœurs
et deux orchestres, pour le tacre de Napoléon.
103° Te Dtum a quatre voix el orchestre pour
le retour du roi et de 1a reine de Naples.
(I) Ceisnirigi B'uipat BtMlor.ii* purleitnu Fol-
cbini Schiul, q.i TniMBbl.bltn.tiii l'i confunriu ■>«
ta Aftault niginmn .- i'iu tu cflel It m*mt lajK,
Mil tniu) de deux BHitm dïutrtnit. Il y i dins 11
«6
PAISIELLO — PAIX
103° Deux messe* a cinq volt. 104* Deux
DixUk cinq yvii, alla PaltHrina. 105° Quatre
i)rzi( a qualre voix el orchestre. 105V>i*)Trnia
Magnificat , a quatre voix et orchestre.
106° Environ quarante motets arec orchestre
pour les chapelle! ravales de Naplet et de
Paris. 107* Mtterere i cinq to(ï, avec accom-
pagnement de violoncelle et de viole oblige».
107" {bit) Troil Tarttum trço. On a publié
des compositions religieuse* de Paisiello ;
108° Kyrie et Gloria & quatre voii et or-
chestre; Puis, Beaucé. 100° Judicabit, pour
voix de basse, chœur et orchestre; ibid.
110° Chrittut factut tel, i voix seule, chœur
et orchestre; ibid. 111* Paitoralijam eon-
centut, Idem, ibid. 113* /M leete amice, vide
prodigium, motel à toix seule, chœur de
trois voix et orchestre; ibid. 115* Miterere,
Cor mttndum, libéra me, i voix seule,
chœur et orchestre; ibid. Paisiello a ajoute
des instruments à vent au Stabat Mater de
Pergolèse. La partition ainsi arrangée se
trouve dans les bibliothèques de l'Institut el
do Conservatoire, I Paria.
HOtlÇUI 1BITKDBMT1LX ! 114* DOUIC qUI-
tuor* pour deux violons, alto et clavecin,
composés pour l'archiduchesse Béa tri x d'Esté,
épouse de Ferdinand d'Autriche, gouverneur
de Milan. Il 5° Six quatuors pour deux violons,
alto el basse; Paris, Sieber; OITenbach, An-
dré. 116* Deux volumes de sonates, caprices
el pièces diverse* de clavecin, composées pour
la grande-dnehesse de Russie, Marie Ferte-
rowna. 117° Six concertos de piano, composés
pour l'infante de Parme, reine d'Espagne.
118* Marche funèbre en mémoire du général
Boche, qui a obtenu le prix proposé par le
général Bonaparte. 118" (bit) Douze sym-
phonies concertées pour l'orchestre, compo-
sées pour l'empereur Josepb II. 118* (ter) So-
nate et concerto pour ta harpe composé» pour
ta grande -duchesse, femme de Paul I".
110° Recueil de basses chiffrées ou parti'
menti, pour l'étude de l'accompagnement. On
connaît aussi sous le nom de Palsiello trois
cantates a voix seule, avec accompagnement
de piano, des nocturnes a deux voix, des ean-
lonellei et d'autres petites pièces de chant.
Le* partitions de Nina, Il As Teodoro, la
Serva padrona, la Molinara, le Sorbier de
Séville, le Marquit de Tulipano, et Proier-
pine ont été gravées à Pari*, à Hambourg et a
Bonn. On a aussi publié une multitude d'air*,
duos, trio* et quatuor* extraits des opéras de
Paisiello.
On a sur Paisiello le* notices biographique*
dont voici le* titre* : 1* Arnold (Ignace-Fer-
dinand), Giov. Paitiello, teine Kurte Bio-
graphie und rtthetiiehe DartttUung teine
JFerke; Erfurt, 1810, ln-8*. 9* Gagliardo,
Onori funebri renduti alla mtmoria di
Ciou. Paitiello i Kapte*, 1816, lo-4*. S* U-
sueur (François-Joseph}, Notice tur h cé-
lèbre compotiteur Paisiello; Pari*, 1816,
in-8*. 4* Notice kittorique tur la vit et lu
ouvrage* de Paitiello, par Quatremère de
Quiney, tecritaire perpétuel de l' Académie
royale det beaux-arti del'fnttilut, lue à la
séance publique du 4 octobre 1817; Paris,
Flrmiu Dldot, 1817, ln-4* de quarante-six
pages. 5° Scbliil (le comte Fokblno), Delta
vita e degti ttudi di Giov. Paitiello, ragio-
namento,- Milano, 1853, gr. ln-8* de cent
treize pages, avec le portrait lithographie. On
peut consulter àtutl la notice sur ce naître
par A. Mastaretla da Cerreto, dans le volume
des maître* de chapelle et des ebanteurs na-
politains de la Siografiadegli nornini illuitri
delregnodl Napoli; Maples, 1810, in-*>, et
celle du marquis de Villarosj, dans ses Mt-
morie de* compotitori di mutica del rtffno di
Napoli fîfaples, 1840, gr. in-8«, pp. 121-153.
Un très-beau portrait de Paisiello a été gravé
par Brisson d'après le tableau de madame Le-
brun, in-folio; le même a été gravé par
Viocenw Aloja, gr. in-folio ; il j en a d'au-
tres gravé* par Horgbem, ln-4*, el par BoIIin-
ger, in-8*.
PAITA (Je»»), célèbre ténor Italien, bril-
lait a Venise en 1736. Son talent consistait
principalement dan* l'exécution parfaite de
l'adagio. Plus lard, il établit, a Gènes, une
école où se sont formé» de bons chanteurs.
PAITA (Dom HtLionofti DE), moine por-
tugais, de l'ordre de Saint -Augustin, fut no
•avant théologien qui vécut dan* la première
moitié du seizième siècle, et qui fit Imprimer
i Golmbre, en 153Î, un lexique grec et hé-
braïque. Il était aussi musicien fort Instruit,
et laissa en manuscrit, dan* la bibliothèque
de son couvent, de* messes , motet* et ma-
gnificat a plusieurs voix, de ta couipo*!-
tion. Ii mourut i Colmbre, le 30 décembre
18»,
PAIX (Jacques), organise distingué, na-
quit a Augsbourg en 1550, ainsi que le
prouve son portrait gravé sur bois et publié
en 1583, avec l'indication de l'âge de Ireole-
troit ans. Il était fil* de Pierre Paix, organiste
de l'église Sainte-Anne, a Augtbourg, qui
mourut en 1557, el neveu d'Égide Paix, dont
il a rapporté un morceau dan* sa collection
PAIX - PALAZZESI
■127
de pièces d'orgue. Nommé organiste a Lauin-.
gen, Il y déploya une Mit activité dans l'es-
pace de «il an>, par tel publications; mais
aucun ouvrage de loi n'ayant paru postérieu-
rement a l'année 1590, quoiqu'il ne rai alors
âgé que de quarante au, 11 est vraisemblable
qu'il ne vécut pa* longtemps après celte
époque. Les productions de Jacques Pai»
•Ont le* suivantes : 1° Ein tchœn nitti urtd
gebraucMi'ch Orgel-Tabulatvr-Buch , da-
rinnen ttlUh der berùhmten Componitten,
bette Motetttn, mit 13, S, 7, 6, 5, und 4
Stimmtn autltrleien, etc. (Livre de belle (
utile tablature pour l'orgue, dans lequel se
trouvent quelques-uns des meilleurs motels
des plut célèbres compositeurs à 19, 8, 7, 6,
5 et 4 parties, pour les fêle* principales de
l'année, ainsi que le* plu* belles chansons,
des pauamilt* et danses ornées et variées
avec soin, pour l'usage habituel des ama-
teurs), Lauingen, 1583; imprimé par Léo-
nard Reinmïchel, cinquante' huit feuille*
iD-fnl. Celte intéressante collection renferme
soixante et dix morceaux choisis dans les
oeuvres de Roland de Lassus, de Palestrina, de
Jacques Paix lui-même, de Senti, de Cre-
quillon, d'Uten thaler, d'Egide Paix, de Eiccio,
d'Alexandre Striglo, de Clément Jannequln,
de Clément de Bourges ; le tout arrangé dans
le ttfle orné (colorafvs) de l'époque, et noté en
tablature allemande. 2" SeltCtX, artificimie et
élégante* fugu* dutirum, trlum, quatuor tt
plurimum voeum, partira ex veteribvi el
récent l'oribu* mujieii collecte, partim corn-
poiit* a Jacoba Paix, Juguttano, orga-
nieo Lauingo.no, Lauingaj, 1S87, io-4". Les
auteurs dont faix a arrangé les morceaux
pour l'orgue, dans ce recueil, sont Josquin
Deprè*, Pierre de Larue, Grégoire Meyer,
Antoine Bruine], Jacques Obrecbt, Senfl,
Okeghem, Louis nasser et Roland de Lassus;
le reste est de la composition de Paix.
3* Mina parodia (ad imitalionem modull)
Mutetm : Domine da nobla, Thomx Crequil-
lonit, lenit voeibui, Lauingen, 1587, in-4*.
4* Miua ad imitationtm Motett* : in lllo
tempore Johann. Montants Quatuor voeum.
Lauingen per Leonardum Rheinmichaelium,
1584 in-4" obi. 3* Theiaurui motetlarum. . . .
ntuerleiner iwei und taantig (lie) Berrli-
Cher Motetttn, etc., Strasbourg, Bernard
Jobin, 1580, lu-fol. 8* Misix artificiout t
tkgantts fugm S, 5, 4 et plurium voeum
Lauingen, 1500, in-4°. On a aussi de Jacquet
Paix un petit traité de musique intitulé :
Aurser Btrieht ou* Coite* Wort uni 6e-
tncArftn liirchen- Historien von dtr Mvtik,
dot* dieielbe fleiifig in de» JEÏreAen, Schulen
und ffauien gttritbtn , ttnd eteig $oll er-
hatien werden (Instruction ou notion abrégée
de la parole de Dieu el des histoires ecclé-
siastiques concernant la musique, pour
qu'elle soit toujours pratiquée dam les église*,
les écoles, lel maisons, et qu'elle soit perpé-
tuellement conservée); Lauingen, 1589, in -i".
PALADIN! (AHToinE-FaiHçois), en fran-
çais PALADIN, joueur de luth, tirait a
Lyon vers le milieu du seizième siècle. Il na-
quit a Milan, comme on le voit au titre de son
ouvrage intitulé ; Tabutatvre d» lut% endi-
vtrttM lortti, tomme chaînant, (antaititt,
panant* , gaillardei et ta Bataille, par Ânl.
Fr. Paladin Milanoyi; Lyon, par Jacquet
Moderne (*ans date), in-4° obi. On a aussi
de eet artiste un recueil de pièce* pour ion
instrument, intitulé : Tabulature de luth où
sorti contenu! plusieurs psalmei el chantant
spirituelle!; Lyon, Simon Gorlier, 1503, in-4°.
PALADINI (Jbik-Paiil), en français
PALADIN, autre luthiste du telzième siècle,
qui parait avoir été de la même famille que
le précédent et fut peut-être son Bis, a publié :
Tablature dt luth contenant belle! ckantone
et dantu avenante»; Lyon, in-4", sans date
et sa us nom d'imprimeur.
PALADINI (Josiri), maître de chapelle
à Milan, naquit dan* cette ville, et v vécut
dam la première moitié du dix-huitième
siècle. Ses oratorios ont été exécutés dans le*
églises de Milan, depuis 1738 jusqu'en 1743.
On ne connaît aujourd'hui de *e* ouvrage*
que : Il Santa Paolo in Rama, oratorio en
deux parties, et // Santo SebaMano, idem.
PALAVICINO (BiboIt). foyer PAL-
LAVICINO.
PALAZZESI (Sinittl), cantatrice dis-
tinguée, est née i Sialgaglla, le 3 mars 1811.
Pierre Romani, de Florence, lui donna le*
premières leçons de chant; puis elle acheva
son éducation vocale a Naples. A peine âgée
de dix-huit ani, elle monta sur la scène, en
1837, et débuta avec succès. Applaudie à
Naples, a Milan, a Florence, el dans d'autre*
grandes villes d'Italie, elle fut engagée, en
1838, par Mortacchi pour le théâtre de Dresde,
oti elle a brillé jusqu'en 1833. Depuis ce
temps, elle est retournée en Italie et a chanté
avec succès i Milan et dans quelques villes de
moindre importance, puis elle a parcouru
l'Allemagne et l'est fait applaudir à Weimar,
Brnmwick, Hanovre, Altenbonrg, Coliourg,
Munich, Lelpsick, Hambourg et Francfort.
428
PALAZZESI - PALESTR1NA
Appelée au théâtre de Madrid, en 1855, elle j
brilla dan* Semiramidn, l'Eiult di Roma et
Il Norma. Le» événement» de la guerre
civile et le choléra l'obligèrent a l'éloigner
de celle Tille pour aller 1 Valence, où elle
iponsa le compoiileur Siiinelli , ancien élire
dn Coniertatoire de Milan. De retour eu
Italie, eu 1836, elle chanta avec succès au
théâtre Carlo -Felia, de Gènes; puis elle fut
engagée au IhéJtre de la Pergola, a Flo-
rence ; mail une sérieuse indisposition ne lui
permit pas d'achever la talion. Depuis Ion,
elle a chanté a Parme, Padoue, Turin, Naplei
et Païenne : elle le trouvait dans celle der-
nière ville, en 1841. Rappelée en Eipagne
pour chanter au théâtre de Barcelone , elle
mourut dans celle ville à la lin du mois de
juin 1849.
PALAZOTTI (Jouta), surnommé TA-
GLIATIA, prêtre sicilien, docteur en théo-
logie et archidiacre a Celai ù, vécut vert le
milieu du dix-septième siècle. Mongitori dit
(Bibl. Sicul., p. 595) que eet ecclésiastique
était bon musicien, et qu'il * fait imprimer
neur recueili de ici compositions, dont il ne
cite que celui qui a pour litre : Madrigali
concertait a 3 voci, op. 9; Naple», 1639.
PALESTRINA (jus PIERLUIGI,
surnommé DE), parce qu'il était né danl
la petite ville de ce nom, dans la cam-
pagne de Rome, fut le plut grand musicien
de ton tempt , et sera toujours considéré
comme un des plut illustres parmi ceux
dont l'histoire de l'art a conservé les noms.
Malgré ses tilrcsàl'admiraliou de la postérité,
le nom de la famille, la lilualion de tu pa-
rents, la date de ta naissance, et même celle
de ta morl, sont autant de sujets de doute et
de discussion. L'abbé Bai ni, directeur de la
chapelle pontificale, a fait, quanti ce qui con-
cerne la vie el lei ouvrage! de ce grand
homme, de savantes el laborieuses recher-
ches; néanmoins, trente annéci employées a
ce travail ne l'ont pat toujours conduit i dé-
couvrir l'incontestable vérité, et lui-même
s'est vu réduit a rapporter touvent det tradi-
tions contradictoires, a les discuter el 1 lait-
ier indécises det questions depult longtemps
débattues. Ce qui résulte de plut vraisem-
blable det élucubratlontde Balai, c'ettque les
parents de Pierluigl étaient pauvret, qu'il
mourut le 3 février 1391, a l'âge de soixante
et ilii ans (1), et conseil nemoient qu'il naquit
(I) Bsini
«ta de et fiii et l'taltrt .
rediarunite Picrlnla,;, a
dam l'été ou a l'automne de 1594. Il y a lieu
de croire qu'il fil ses premières éludes litté-
raire! et muticalet en qualité d'enfant de
chœur. An dire de l'annaliste Petrlni, il ar-
riva a Rome, en 1540, pour j continuer de
s'instruire dans cet art. A Celle époque, les
meilleurs musiciens det principales chapelles
de l'Italie étaient étrangers, c'eat-a-dire Fr au
cait, Belges ou Espagnols. La première école
régulière de musique institués a Rome par
Goudimel {voyts ce nom) eul pour disciples
dans le même tempt Jean Aoimuccia, Etienne
Bellioi, turnommé il Fornarino, Alexandre
Nerto {dt.Ua viola), en enfin Pierluigi de Pa-
ies tri na, le pi ni célèbre de tout cet lavants
compositeurs. Au' mois de septembre 1551,
sous le pontificat de Jules III, il fui élu maître
de* cnfanli de chœur de la chapelle Giulia,
a l'âge de vingl-tept ans. Malt par un décret
spécial du chapitre qui lui conféra celle dignité,
il fut le premier de ceux qui en avaient
été revêtus a qui le titre de maître de cha-
pelle fût donné. Pierluigi de Palet trio* occupa
celle place jusqu'au 15 janvier 1555. En 1554,
il publia le premier recueil de ses composi-
tions, où l'on trouve quatre messes à quatre voix
el une a cinq. Encore toumit a l'influence de
l'école où il s'était formé, Paleslrina avait écrit
cet messe» dam letlvle de tes prédécesseur»,
mais en 7 introduisant une rare perfection de
facture; car tout ce rapport, la première, qui
est écrite tout entière sur le chant de l'a u lien ne
Eeet tattrdoi magnat, et! un chef-d'œuvre ;
mait dans celte même mette et dant la der-
nière (Ad canam Jgni prov(df), il a mulli-
pliélet recherche» puériles de proportion! de
notation, dont les anciens maîtres des école*
française et flamande faisaient uu monstrueux
■but, depuis la fin du quatorzième siècle
et le commencement du quinzième. Le pape
Jules III, àqui Pierluigi Paleslrina avait dédi<î
ce premier livre de tet mettet, le récoin pensa
eu le faisant entrer parmi let chantres de ta
chapelle pontificale, saut examen et contraire-
ment aux règlement! de cette chapelle, dont il
avait lui-même ordonné la ilricle exécution
par on précédent décret. Le talent supérieur
qui le manifestait dans ce premier ouvrage
parut au souverain pontife un motif suffisant
pour une exception : ta volonté fui lignifiée
an collège det chape! ai os-chantres de la cha-
d« cet ami* pulhuM : Juihi PttnUyiui fmitr
•nu M»m«yMU» [m vira m mhoi Dii lurfiiu <tm-
■Mfa tua , i,lU oftrt di (moi. Pitrl ISJi ifs Patiin-.u.
1. I, p 14.)
pelle, le 15 janvier 1SBB; mais le pauvre
Pierluigi avait plus de génie que de voix, et
cette circonstance lui suscita de* tracasseries
parmi les autres chantres, qui De l'admirent
que comme contraint», et qui ne lui donnèrent
que de mauvaise grâce l'accolade d'usage (1).
Malheureusement pour le grand musicien, il
fut bientôt privé de la baule protection qui le
soutenait contre la malveillance de ses
lègues, car Jules III mourut le 33 mari 1656,
c'est-à-dire environ cinq semaines après l'en-
trée de l'artiste dans la chapelle : «on succes-
seur, le pape Marcel II, par une circonstance
qui sera rapportée plus loin, lui aurait accordé
vraisemblablement un nouvel appui, s'il
vécu; mais il n'occupa la siège apostolique que
vingt-trois jours, et sa mort fut pour le
vant compositeur le précurseur du pins vif
chagrin qui ait affligé son existence, d'ailleurs
peu fortunée.
Pierlnigi de Palestrlna s'était marié jeune :
Lucrèce, sa femme, le rendit en peu de temps
père de quatre Dis. Les trois premiers, Ange,
Rodolphe et Sjlla, qui moururent dans l'ado-
lescence, semblaient destinés i marcher sur
les traces de leur père, si l'on en juge par le*
motels de leur composition que Plerlulgi a in-
férés dans le second livre des siens. Hygic, le
quatrième, a été l'éditeur des deux derniers
livres de messe* de leur père. Apre* la mort dn
pape Marcel, son successeur, Jean-Pierre Ca-
raffa, qui gouverna l'Église sous le nom de
Paul IV, prit la résolution d'opérer une ré-
forme dans le clergé de la cour de Borne, et
son attention se porta d'abord sur sa chapelle
pontificale, oh se trouvaient plusieurs chantres
mariés, nonobstant le règlement qui exigeait
qu'ils fussent tons ecclésiastiques. Ces chantres
étaient Léonard Barré, Dominique Ferraboteo
et P i erlu 1 g i de Pa 1 es t ri n a . De p ui s so n ad m i s si on
forcée, celui-ci avait trouvé pende sympathie
parmi ses collègues; cependant, lorsque le
pape ordonna qu'il fut eipnlsé de la chapelle
avec les deux antres, le collège des chantre*
prit sa défense en faveur de ceux-ci, et repré-
senta qu'ils avaient abandonné des postes
avantageux, et qu'ils avalent été nommés
pour toute la durée de leur vie. Malgré ces
humbles remontrances, l'inflexible Paul IV
(I) On iron.t, io j«aretl nunimH ds !i ehapallo
panliSiiIt, li pTMnéenhlIé'iM hyttage laliim:
«*« *mii d, Pulmrjiu, it mndtn SS. D.
TRINA 430
ne persista pas moins i vouloir que les
chantres mariés sortissent de la chapelle, et
rendit i ce sujet un décret où sa volonté est
exprimée en termes durs et humiliants, s La
» présence des trois chantres mariés dans le
• collège (dit le décret) est un grand sujet de
■ blime et de scandale; ils ne sont point pro-
• ures à chanter l'office, à cause de la faiblesse
< de leur voix ; nous les cassons, chassons et
• éliminons dn nombre de nos chapelains-
« chantres. ■ Le senl adoucissement qui fut
fait au sort des trois musiciens éliminés fut
nne pension desiiécuspar mois. Accablé par
ce malheur, Paleslrina tomba malade. Dans
cette circonstance, ses anciens collègues vin-
rent le visiter, abjurèrent la bains qu'ils lui
avaient montrée jusqu'alors, et devinrent ses
plus zélés admirateurs. Un si grand artiste ne
pouvait rester longtemps sans emploi dans une
ville qui renfermait plusieurs grandes églises
ou la musique était florissante : on lui offrit
la place de maître de chapelle de Saint-Jean
deLateran, en remplacement deLuppachino,
et H prit possession de ses fonctions dans cette
basilique, le 1" octobre 1555, deux moisaprès
son expulsion de la chapelle pontificale. A
celteoccasion, une difficulté sepréienla pour la
pension qu'il recevaitde cette chapelle, et qui,
suivant le règlement, devait cesser du Jour
où le pensionné acceptait un nouvel emploi;
cependant le chapitre décida que la pension
continuerait d'être payée, et le pape lui-même
confirma cette décision. Pierlulgi de Pales-
lrina occupa son emploi de maître de chapelle
a Saint-Jean de Lateran pendant environ cinq
années, et composa dans ce temps quelques-
uns de ses plus beaux ouvrages, parmi les-
quels on remarque ses admirables Jmproptrii
de l'office de la semaine sainte. La modicité
du traitement qui lui était alloué pour ses
fonctions dans cette place le décida a accepter
celle de maître de chapelle de Sainte-Marie
Majeure, dont il prit possession le 1" mars
1801 et qu'il conservaJusqn'auZl mars 1571.
Ces dix années furent les pins brillantes de la
vie du grand arttsle.
La réputation de Palestrlna s'était rapide-
ment étendue depuis la publication de son pre-
mier livre de meste* ; un effort de son génie
la consolida pour toujours, lorsque l'autorité
ecclésiastique eut pris la résolution de faire
dans la musique d'église une réforme devenue
idispensable. Il est nécessaire de dire Ici
quelque* mots des abus qui avaient fait naître
la pensée de cette réforme. L'usage de com-
poser des messes entières et de* motets sur le
4Ï0
PALESTRINA
chant d'une antienne ou iiir la mélodie d'une
cbanson profane s'était introduit dans la mu-
tique d'église dèt le treizième siècle, ainsi
qu'on peut le voir dani les motels a trois voix
du trouvère Adam de 1» Hait («oye* ce nom).
Cet uiage était d'autant plu ridicule, que
pendant que Iroii ou quatre voii chantaient
en contrepoint fugué Kyrie Eleyion, ou Glo-
ria in txctUit, ou Credo, la partie qui chan-
tait la mélodie disait ou lei paroles de l'an-
tienne, ou même celle* de la chanson italienne
ou française, quelquefois lascives et grossières.
Lei musiciens français et belge» t'étaient paa-
tionné* pour ce genre de composition, n'en
avaient point connu d'autre pendant près de
4eui siècles, et en avaient Introduit le goût
jusque dans la chapelle pontificale, pendant
que le siège du gouvernement de l'Église était
à Avignon. A l'époque de la translation de ce
gouvernement s Rome, let chantres français,
gallo-belget et espagnols suivirent dans cette
ville ta cour papale, et préparèrent les Italiens
i marcher sur leurs traces. Les premières
écoles de musique de l'Italie furent instituées
par de* musiciens étranger*, qui inculquèrent
leurs principe* à leurs élèves. On ne doit donc
pas être étonné de ce que ceui-cl se soient
livrés d'abord a l'imitation du tlyle de leurs
maîtres. Certaines mélodies vulgaire* avaient
acquit tant de célébrité, qu'il semblait qu'un
compositeur de quelque renommée ne pouvait
se dispenser de les prendre pour thèmes d'une
messe ou d'un motel : c'est ainsi que plus de
la fameuse chanson de l'Homme armé. Pa-
lestrin* lui-même ne s'était pas si bien af-
franchi des préjugé* d'école où il avait été
élevé, qu'il n'ait écrit aussi une messe a cinq
voix {la cinquième du troisième livre) sur celte
même ebatuon, et qu'il n'y ait jet* a profusion
les recherches les plus ardues de proportion*
de notation. Celle messe, véritable énigme
musicale, a donné la torture i bien des musi-
cieitsdu seizième siècle, et a rendu nécessaires
île longs commentaires que Zaeconi, dan* sa
Profita di Jfusica, et Céroae, dans le ving-
tième livre de son Mtlopto, ont donnés pour
eo espliquer le système. Celle messe n'a été
publiée qu'en 1570; toutefois il est vraisem-
blable qu'elle avait été écrile longtemps au-
paravant; car après avoir travaillé dès 156S
a la réforme de l'abus monstrueux de cet in-
convenante* subtilités, et avoir donné, dan*
d'autres ouvrages, le modèle d'une perfection
désespérante, à l'égard du style ecclésiastique,
on ne peut croire que Palestrina *oil retombé
sept ans après dan* d'ancienne* erreurs. Quoi
qu'il en toit, il ut certain que l'indécente et
ridicule conception du mélange du profane et
du sacré dan* la musique d'église, fut l'objet
de* censures du concile de (lie (1), puis de
celui de Trente (3). Le* sessions do celui-ci
ayant été close* au mol* de décembre IMS,
le pape Pie IV nomma, pour exécuter le* dé-
crets de cette assemblée, les cardinaux Vile-
loul et Borrotnee, qui s'adjoignirent, pour ce
qui concernait la musique, nue commission de
buit membres, choisit en grande partie parmi
let chapelains-chantre* de la chapelle pontifi-
cale. Dés la première réunion de cette com-
mission, il Tut décidé >1* qu'on ne chanterait
plus a l'avenir te* messe* et motets où des pa-
roles différentes étaient mêlées ; 9* que les
mette* composées sur des thème* de chantotu
profanes seraient bannies a jamais. Rn France,
où let décrets du concile de Trente n'ont Ja-
mais été reçus, let musiciens continuèrent
encore pendant plus de vingt au à suivre
l'ancien usage dan* leur musique d'église;
mais en Italie, et surtout à Rome, le* déci-
sions dont il vient d'être parlé furent immé-
diatement exécutées. Cependant, à l'exception
del mettes des anciens compositeurs appe-
lées fine nomi'ne, parce que les auteurs en
avaient Imaginé les thèmes, il n'existait pas
de modèles pour la réforme qu'on voulait opé-
rer. Ces messes tint notnirte étaient d'ailleurs
surchargées de toute* les puériles recherche*
de contrepoints conditionnel* qui ne permet-
taient pat de saisir le sens des texlet sacrés.
Les cardinaux choisit par le pape pour l'exé-
cution des décrets du concile, insistaient par-
ticulièrement sur la nécessité de rendre ces
textes intelligibles dans l'audition de la mu-
sique; il* citaient comme des modèle* i
suivre le Te Dcum de Constant Festa, et sur-
tout les Improptrii composés par Palestrina ;
mal* les chantres de la chapelle pontificale
répondaient que ces morceauxde peu d'étendue
ne décidaient pas la question pour de* meuet,
d'où l'on ne pouvait bannir le contrepoint fu-
gué ni let canon*. La discussion ne fut terra I-
uéeque par une résolution bien honorable p<
(i)4faflw<ft
Pierluigi de Palestrin», et qui prouve que la
supériorité de son talent était des lors placée
au-dessus de tonte contestation, car il fui dé-
cidé qu'on inviterait ce maître à composer une
mette qui pût concilier la majesté du ser-
vice divin et les exigences de l'art, «filet
qu'elle* étaient conçue* à cette époque. S'il
atteignait le but proposé, la musique devait
être conservée 1 l'Église; dan* le cas con-
traire, il devait être prit une résolution qui
aurait vraisemblablement ramené tonte la
musique religieuse au simple faux-bourdon.
Falestrina ne fut point effrayé de la responsa-
bilité impotée a son génie : ému d'un saint
enthousiasme, il composa trois mesles 1 six
voix qui furent entendues chei le cardinal
Vitelozzi ; let deux premières furent trouvées
belles, mais la troisième excita la plut vive
admiration, et fut considérée comme une des
plus belles Inspirations de l'esprit humain.
Dès lors il fut décidé que la musique serait
conservée dans la chapelle pontificale et dans
les égliset du culte catholique, apostolique et
romain, et que let messes de Falestrina de-
viendraient les modèles de toutes les composi-
tions du même genre. Celle qni avait été ac-
cueillie avec tant d'enthousiasme fui publiée
par Pierluigi dePalestrina,d*nsle second livre
de ses messes, tous le titre de Meut du pape
Marcel (Hissa papEe Marcelli). Ce nom, im-
posé par le compositeur a soo ouvrage, a fait
imaginer une anecdote rapportée par Berardi
et par beaucoup d'autres écrivains, d'après la-
quelle on tuppote que Marcel II avait voulu
bannir la mutique des églises, à cause de \et
défauts, et que Pierluigi l'avait prié de sus-
pendre ton arrêt jusqu'à ce qu'il lui eût fait
entendre celle messe, dont le ebef de l'Église
avait été si satisfait, qu'il avait renoncé à son
projet. Le peu de Jours pendant lesquels ce
pape a occupé le tiége apostolique rend celte
histoire peu vraisemblable : d'ailleurs Bain! a
fourni les preuves de ce qu'il rapporte à
l'égard de l'exécution du décret du concile de
Trente concernant la musique d'église. Si
l'on admettait l'anecdote du pape Marcel, il
faudrait supposer que. Paletlrina a tauvé
deux Tois la musique religieuse de l'analhème
dont on voulait la frapper, ce qui n'est pas
admissible. Le motif qui a fait donner le nom
du pape Marcel à la messe dont il s'agit reste
donc inconnu; mais cela en de peu d'impor-
tance. Ce qui est certain, c'est que Pie IV,
après avoir entendu ce bel ouvrage le 19 Juin
1505, récompensa son auteur en le nommant
compositeur de la chapelle pontificale, aux
PÀLESTMNA «i
appointements de trois écus et treize bajoques
par mois, qui, ajoutés a sa pension de cinq
écus et quatre-vingt-sept bajoques, lui com-
posaient an revenu de neuf écus (environ
cinquante -quatre francs) par mois. Le pape
Grégoire XIV, ému de pillé par la détresse
où ce grand homme avait patte la plus grande
partie de sa vie, augmenta plut lard cet émo-
luments, si peu dignes de son talent.
Peu de monuments historiques de l'art pré-
sentent autant d'intérêt pour l'étude que cette
mette dite du pape Martel; car elle marque
une de cet raret époques où le génie, fran-
chissant les barrières dont l'entoure l'esprit
de ton temps, t'ouvre tout i coup nne carrière
inconnue, et la parcourt a pas de géant. Taire
une messe entière, a l'époque où vécut Pier-
luigi de Falestrina, tans y faire figurer les
imitations et le contrepoint fugué, n'aurait
été qu'une entreprise imprudente, parce
qu'elle aurait porté un* trop rude atteinte à
ce qni composait le mérite principal des mu-
siciens de ce temps. D'ailleurs, Paletlrina
lui-même, élevé dant une sorte de respect
pour les beautés de ce genre, n'y devait pas
être insensible. Ne nous étonnons donc patde
retrouver dans la mette du pape Marcel le
contrepoint fugué et d'imitation, nonobtlant
les obstacles dont ces choses devaient compli-
quer le problème qu'il avait h résoudre. Mais
la manière dont il a triomphé de cet diffi-
cultés, la faculté d'invention qu'il y a dé-
ployée, au moins égale 1 l'habileté dans l'art
d'écrire, sont précisément ce qui doit nons
frapper d'admiration lorsque nous nous livrons
a l'étude de cette production. C'est une chose
merveilleuse que de voir comment l'illustre
compositeur a su donner a ton ouvrage un
caractère de douceur angélique par des traits
d'harmonie large et simple, mit eu opposition
avec des entrées fuguées riches d'artlficet, et
donnant par là naissance à une variété de
style auparavant Inconnue. Ces entrées fu-
guéet, ta plupart courte» et renfermées dant
un petit nombre de notes, sont disposées de
telle sorte que let paroles peuvent être tou-
jours facilement entendues. A l'égard dé la
facture, de la pureté de l'harmonie, de l'art
de Taire chanter toutes les parties d'une ma-
nière simple et naturelle, dans le médium de
chaque genre de voix, cl de faire mouvoir tix
parties avec toutes les combinaison» des com-
position! scientifiques, dans l'étroit espace de
deux octavet et demie; tout cela, dis je, ett
au-dessus de nos éloges; c'est le plus grand
effort du talent ; c'est le désespoir de quicon-
Google
43J ^A^*-:
que ■ étudié sérieuse me ni le mécanisme et
le» difficultés de l'art d'écrire.
Pendant le lemp» où Paleslrina était reslé
au service de l'église da Saial-Jean de La-
leran, il n'avait rien publié; mais quelques-
uns de se* ouvrages s'étaient répandu* par
des copie?, et liaient augmenté M réputation.
En 1569, il dédia le deuiteme livre de set
messes à Philippe II, roi d'Espagne, et dans
l'année suivante, le même prince reçut encore
la dédicace du troisième livre. Pierlulgi l'at-
tacha aussi alors au cardinal Hlppolvte d'Esté,
a qui il dédia un livre" ils motets. De* ce mo-
ment, les publications de ses ouvrages se sui-
virent avec activité, et les éditions s'en mul-
tiplièrent. La mort d'Animuccia, vers la Un
du mois de mars 1571, Bt entrer Paleslrina a
la chapelle de Saint-Pierre du Vatican, dans
les premiers Jours do mois d'avril suivant,
quoique les avantages de celte place fussent
moindres que ceux du maître de chapelle de
Sainte-Marie Majeure, et que le modique re-
venu du plus grand musicien de l'Italie s'en
trouvât diminué de moitié. La mort d'Ani-
muccia laissait aussi vacante la place de di-
recteur de la musique de l'Oratoire. Elle tut
offerte à Paleslrina par saint Philippe de
Néri, fondateur de cette congrégation, son
ami et son confesseur. Palestrina écrivit pour
le service de l'Oratoire des motels, des
psaume» et des cantiques spirituels. Enfin, il
prit ta direction de l'école de contrepoint
établie par Jean-Marie Nani ni, et peu de temps
après le pape Grégoire XIII le chargea de la
révision de tout le chant du graduel et de
l'anllphonaire romain : travail immense qu'il
n'eut point le temps d'acheter, quoiqu'il se
fdt adjoint ion élève Guirlelti. Après sa mort,
on ne trouva que le graduel De lempon ter-
miné; Hygin, fils de Paleslrina, fit compléter
' ce recueil, et le vendit comme l'œuvre de son
père; mais la tribunal de la Santa Kola cassa
le contrat, et le manuscrit se perdit. Le
31 Juillet 1580, Paleslrina perdit sa femme
qu'il aimait tendrement : il en ressentit
an vif chagrin dont ne le consola pas sa no-
mination de maître des concert» du prince
Jacques Buoncompagno, non pa» neveu du
pape Grégoire XIII, comme le dit Bainl, mais
un fils que ce pape avait en avant d'entrer
dans les ordres (1).
Deslioé a voir se succéder sur le saint-siège
apostolique un grand nombre de souverains
(■on tih9,Pierlulgi cherchait dansebacun d'eux
(I) V«iii Yàn Jt tiriftr tu dmtti, fJ|> 117, édition
un protecteur contre le) besoins qui l'assié-
geaient incessamment. C'est ainsi qu'il dédia
au pape Slite V le premier livre de se* La-
mentations. Dana «pitre qu'il a placée on
tête de ce recueil, il fait un tableau affligeant
de sa situation -. • Très-Saint Père (dit-il)
» l'étude et les soucis ne purent jamais a'ac-
• corder, surtout lorsque ceux-ci proviennent
• de la misère. Avec le nécessaire (demander
• davantage est manquer de modération et de
• tempérance), on peut facilement se délivrer
• des antres soins, et celui qui ne s'en con-
« tente pas ne peut que s'acenser lui-même.
■ Mai* cent qui l'ont éprouvé savent seuls
■ combien il est pénible de travailler pour
<■ maintenir honorablement sol et les siens,
■ et combien cette obligation éloigne l'esprit
■ de l'étude des sciences et des arts libérait).
■ J'en al toujours fait la triste expérience, et
• maintenant plus que Jamais. Toutefois je
■ rends grâces à la bonté divine qui a permis
■ que, malgré mes plus grands embarras, je
• n'aie jamais interrompu l'élude de la mit-
« sique (où j'ai trouvé aussi une utile dlvêr-
» sion), dans la carrière que j'ai parcourue
■ et dont le terme approche. J'ai publié on
■ grand nombre de mes compositions, et j'en
• ai beaucoup d'autres dont l'Impression
• n'est retardée que par ma pauvreté : car
• c'est une dépense considérable, partlculiè-
• rement 1 cause des gros caractères de notes
g et de lettres nécessaires pour que l'usage cm
■ soit commode aux églises, etc. • C'est un
triste spectacle que celui d'un vieillard, élevé
si haut dans l'estime des hommes par d'im-
mortels travaux, et néanmoins livré jusqu'à
ses derniers jours aux horreurs du besoin j
mais aussi rien ne peut mieux nous faire con-
naître la puissance du génie que cette longue
lutte contre l'adversité, où, loin de se laisser
point abattre, il s'élève incessamment par do
nouveaux efforts . Après tant de travaux, dont
les résultats avaient été si glorieux et si mil
récompensé*, Jean Pierlulgi de Palestrin»
sentit sa fin s'approcher. Dans ses derniers
moments, il Ht approcher son Dis Hygin, le
seul de ses enfants qu'il eût conservé, et lui
dit ces paroles qui peignent si bien la véri-
table artiste : * Mon Dis, je vou* laisse un
• grand nombre d'ouvrages inédits ; grâce an
i père abbé de Baume, au cardinal Aldonran*
■ dinl et.au grand-duc de Toscane, je vou*
■ laisse aussi ce qui est nécessaire pour les
• faire Imprimer; Je vous recommande que
• cela se fasse au plus tût pour la gloire du
• Tout-Puissant, et pour la célébration de?
PALESTRINA
433
• son culte dam les saints temples, i La ma-
ladie qui le consumait prit bientôt après un
-caractère plus grave, et le i février 1504, il
expira. Toui les musiciens qui te trouvaient à
Rome assistèrent a ses funérailles} Il fut in-
humé dans la basilique du Vatican, et l'ins-
cription suivante fut gravée lUr ion lom-
Pliuieuri portraits de Flerlulgl de Pales-
trina ont été gravés ou lithographie! : on en
trouve un dan» le» pucroaiioni per ben re-
golart il cors ditla cappella ponlificia ,
d'AJami de Bolsena (p. 109), un autre daua
VHittoir* générale de la mmique , par
Hawkins (tome III, page 108), un troisième
dans la collection de Breilltouf, et enfin un
autre dans la troisième livraison de ma Ga-
lerie det musicien* célébrée; mais le plus
beau et le plus authentique est celui quol'abhè
'Balni a fait faire d'après quatre peintures
anciennes qui existent au Quirinal, an pa-
lais Barberini et dans le vestiaire det chantres
de la basilique du Vatican. Ce portrait, fort
bien gravé par Amtter, se trouve en tête du
premier volume des Mémoires sur la fie et les
ouvrages de Fierluigi de Palestrina. On y re-
marque une physionomie noble, et loua lel
signes du génie.
L'éloge de ce grand artiste peut se résumer
eu peu de mots : Il fut le créateur du seul
genre de musique d'église qui soi t conforme i
«on objet; Il atteignit dans ce genre le dernier
degré de la perfection, et ses ouvrages en sont
restés depuis deux siècles et demi les modèles
inimitables. Sans le style du madrigal, il n'a
montré ni moins de génie ni moins de per-
fection pour les détails, et nul n'a porté plus
loin que loi l'art de saisir le caractère gé-
néral de la poésie d'un morceau. Ainsi que
tous les hommes doués de talents supérieurs,
41 se modifia plusieurs fois dans le cours de
sa longue et glorieuse carrière ; toutefois, on
peut contester l'exactitude de la division de
ses oeuvres en dix styles différents que Bajui
donne i la fin de son livre, car quelques-unes
des distinctions qu'il établit résultent moins
d'un changement dans la manière de sentir et
de concevoir chei l'artiste, que dans les pro-
priétés du genre de chaque ouvrage. Ainsi,
s'il est vrai qu'après la publication du premier
livre de ses messes, Palestrina a secoué la
poussière de l'école où il s'était formé, et si,
comme le dit Bain), les chagrins dont il fut
abreuvé donnèrent à ses Idées une teinte mé-
lancolique, et lui Inspirèrent la pensée de ce
genre noble et touchant dont les Jmproperii
furent le signal, 11 est certain aussi qu'on ne
peut considérer comme des styles particuliers
la con texture plus solennelle de ses Magni-
ficat, ni la douce et facile allure de (es litanies,
ni l'élégante et spirituelle expression de tes
madrigaux. Dans toutes ces productions,
l'homme de génie se pénétra de la spécialité
du genre, et trouva les formes et les accents les
plus analogues i celle spécialité, mais ne
changea pas pour cela de manière, comme il
le fil lorsqu'il passa tout i coup du système
de l'ancienne école i celui des messes de ton
deuxième livre, et turtout à celui de la messe
du pape Marcel. Je ne partage pas non plut
l'opinion de Baini, que celle-ci constitue un
style particulier : elle est seulement la plus
belle production de Palestrina dans ce style.
' L'éducation des musiciens français était si
négligée depuis la seconde moitié du seizième
siècle, que le nom de Palestrina était i peine
connu de quelques-uns, Il y a cinquante ans.
C'en Cberubini qui, le premier, a répandu la
conuaittance des oeuvres de ce grand homme,
à Paris : c'est lui qui en a expliqué l'esprit et
le mécanisme de sljledant son Cours de haute
compétition. Marchant sur ses traces, J'ai
exercé tous mes élèves des Conservatoires de
Paris et de Bruxelles sur le style alla Palu-
trina, et j'ai fait pour eux, i plusieurs épo-
ques, dét analyses des plus beaux ouvrages de
ce maître des maîtres. D'autre' part, l'exécu-
tion de quelques-uns de ses meilleurs mulets
et madrigaux dans les exercices de l'école di-
rigée par Choron et dans mes Concerts histo-
riques, a Tait connaître au public français ces
belles compositions, qui ont produit une im-
pression profonde.
La liste Immense des productions de Pales-
Irinapeutélre divisée de la manière suivante ;
I. Messes : 1° Joannit Pétri Aloyiii Prmttêt-
tini in Batilica S. Pétri de Urbe tappell»
Magittri Mittarum liber primai; Bamm,
apud falerîum Doricwn et Aloytium fra-
tret, 1554, lu-fol . Ou trouve dans ce recueil les
messes à quatre voix JTcee tacerdo* magnut,
O regem Cwli, Firtute magna et Gabriel
Arckangelui, et. une i cinq voix, Ad cxnam
Agni providi. Deux autres éditions ont été
publiées, l'use en 1579, l'autre en 1591 :
cette dernière contient de plus que tel autres
une messe de morts i cinq voix, et la messe
Sine nomine i tlx voix. ï° Mitearum liber
fseundus; Aomar, apud keredee Valtrii et
431
PALESTRINA
Aloytii Doricorum fratrum Brixentium,
1567. Ce recueil contient quatre meiset k
quatre ïoii, savoir : De Beata Firgine, In-
violata, Sine nomint, Ad fugam; deux k
cinq voix, Atpice Domine et Salvum me fat;
enfla la mette Papm MareelH, a lix voix.
Une deuxième édition de ce recueil a é(é pu-
bliée a Venise, en 1598, in-4". La messe Ad
fugam a été gravée en partition a Paria,
chex Leduc, en 1809, par les s*ns de Choron.
8*-jl*if*uriMn liber tertiut; Romm, apud he-
Ttdti Doritorum fratrum, 1570. On trouve
dans ce livre quatre messes a quatre voil,
Sprm in alium , Primi loni (composée sur le
thème du madrigal du même auteur 7o mi
ion Giooiuetta), Brevit et De (tria; deux a
cinq voix , l'Homme armi , Hepltàtur oa
mruffl, et deui i six voix, De Beata firgine,
Vt, ri, mi, fa, M, la. Deux autre» éditions
de ce livre de mettes ont été publiées, l'une k
Rome, en 1570, la-fol., l'autre k Venise, en
1590, in-4°. On oe trouve pas dans celle-ci la
messe Ut, ri, mi, fà, aol, la. 4° Mittarum
cum quatuor et guingut uoeieut liber guar-
lui; Rome, Alexandre Gardane, 1583, in-fol.;
deuxième édition, Venise, 1583, In-4*. Due
troisième édition de ce quatrième livre, incon-
nue A Baini.a été imprimée, tous le même
titre, a Milan, chez les héritiers de Simon Ti ni,
en 1590, in-4°(voyex le Catalogue de la Biblio-
thèque musicale de J. -Adrien de la Fage,
n° 1865). Les messes de ce recueil ne tont pas
distlnguéet par des titres particuliers ; elles
sont au nombre de quatre 1 quatre voix, et de
trois i cinq voix. S" Mittarum liber quintut;
quatuor, quinque ae tex voeibut eoneinen-
damm; Rome, tumptibvt Jaeobi Btrichix,
1590, ApudFr. Coattinum, in-fol. Deuxième
édition, Venise, 1591, in-4°. Ce livre contient
ki mené» : j£terna ChrtUi munira, Jam
Chrtttui attra ateenderat, Panil quem ego
dabo, lit» eonfettor, à quatre voix ; Nigra
mm, Sicut titium inter tpinat, a cinq voix ;
IVave la gioia mia et Sine nomine, a six
rolx. 6° Mittm quinque, quatuor ae quinque
vncibus eoncinendm liber itxtus ; Ronue,
apud Ft. Coattinum, 1594, in-fol. Oa trouve
dans ce livrelesmesies: Ditttanetifleatut,In
te Domine tptravi, Sine nom™, Quampul-
chra et, a quatre voix, et DiUxi quoniam, h
cinq voix. La deuxième édition, publiée a Ve-
nise, eu 1596, in-4", contient de plus la meste
Aie Maria, k tix voix. 7° Min» quinque,
quatuor et quinqve voeibut oonetnendm, liber
jpprimuj ;homa, apud Fr. Coattinum, 15114,
in-fol. Ce livre préparé par Palcstrina, fut pu-
blié après ta mort par ton flic Hjgin ; Il con-
tient les messes : Ave Maria , Sanetorvm
meritii et Etce domui, k quatre voix ; Sa-
cerdot et pontifer-, Tu et paitor otii'um, a
cinq voix. Lei deuxième et troisième éditions,
publiées i Rome, en 1595, in-fol, et a Venise,
en IB05, in-4°, contiennent, de plus que la pre-
mière, la messe i six voix Adbeneplaeitum.
8° Mittarum cum quatuor, guingue et tex
voeibut, liber octavut ; Fenetiii , apud hxrt-
dem Hier. Scott, 1590, in-4*. Deuxième édi-
tion, ibid., 1 609, in-4°. On trouve dans ce livre
les messes : Quem dieunt hominet, Dum raser
surnoms pontifex, a quatre voix ; O admira-
bile commercium, Memof etto verbit, i cinq
voix ; Dum eomplerentur, et Saecrdotet Do-
mini, à six voix. Cette dernière contient un
double canon perpétuel i ta seconde et à la
tierce dans lei partiel de ténor. On ne connaît
pat d'édition de Rome, In-fol., de ce huitième
livre des messes; il en est de même dei sui-
vants. Il est vraisemblable que le fils de
Palelthna, n'ayant pat l'argent nécessaire
pour faire l'entreprise lie l'impression , a
traité avec les éditeurs de Venise pour la
publication de ces derniers livres en formai
in-4°. 0" jWtiia'rum cum quatuor, quinque
ae tex voeibut, liber nonui; ibid., 1599,
in 4°. Deuxième édition ; ibid. , 1008, in- 4».
Ce livre contieal six messes, savoir : Ave,
Begina calorum et Feni, iponta Chritti,
k quatre voix ; Fettiva i colli et Sine nomine,
a cinq voix; In te Domine iperavi et Te
Dtsum laudamut, k tix voix. 10° Mittarum
quatuor, quinque et tex voeibut, lifter deei-
mui, Ibid., 1600, in-4*. On y trouve : M
illo temport, Già fu ehi m' ebbe tara, k
quatre voix ; Pelra tancta, O Firgo itmtil
el muter, a cinq voix; Quinli tont, Illu-
mina oculot meot, k six voix. Cette dernière
est la même que celle qui te trouve dans la
deuxième édition du deuxième livre, tous
le titre : Ad bene placitvm. 11* Minarum
cum quatuor, quinque et tex voeibut, liber
undecimiu, Ibid., 1600, in-4*. Ce livre con-
lient ■■ Detetndit Angelut , a quatre voix;
Rtgina eali, Argand» liera tptrai, k cinq
voix ; Oelavi loni. Aima Hedemptoriit , k six
voix. 13* Mittarum cum quatuor quinque et
tex voeibut, liber duodecimut; ibid., 1601,
in-4". Ce volume renferme les messes -.Btgina
eali, O Hex glorir, 1 quatre voix; Atetndo
ad patrtm, Qual'i il piit grand" omor, a
cinq voix; Tu et Pelrut, Fiti Galilxi, i six
voix. 13* Mittm quatuor, oetonit vociovt
eoncinendm; Venise , Richard Amadino,
1001, io-4*. Cm menés 1 huit voix, le* seules
de Palealrina qui ont éli publiées, sont : Zau-
date Dominum, Bodit Chriitut natut ttt,
Fratrtt ego, Confiiebor tibi, Domine. Indé-
pendamment de ce» muses imprimées, les
«refaire* delà chapelle pontificale coatleDOeat
les messes : 14° Lauda Sion, Pater natter,
Jetu, naîtra redemptio, i guaire voix ; Sta-
tut Laurtnliui, Fanent nottrum, Salve Re-
gina, O tacrum convMum, à cinq voix ;
Beet ego Joannet et fini Creator tpiritut,
i sis voix. On trouve aussi, i la Bibliothèque
du Vatican, les messes Inédites : 15° Tu et Fe-
trut, a six voix, différente de celle dn même
(lire qui en imprimée dans le douxièrne livre;
une messe sur le plaln-chanl du Kyrit de*
doubles majeurs, et sue luire sur le Kyrit de*
doubles mineur*. Ou Toil que le nombre de
mené* a quatre, cinq, six el huit voix, de Pi-
lettrina, s'élève a solianie-dix-huit, dont
don» Inédites, et toixaitt- quatre publiées.
I)e celles-ci j'ai quarante des plus belle* en
partition; une collection plus considérable
existe (bÛ l'abbé Sanlinl, i Rome; Lands-
berg en possédait aussi une collection Inlé-
re*tante ; mai* la plu* complète est celle
qu'avait Formée l'abbé Baini, et qui est passée
i la Bibliothèque de la ffineroa, i Rome. On
en trouve quelques-unes dans la collection
publiée par l'abbé Alfierl sous le titre : Rae-
colta di mutica in eut emtmgonti i capo-
lavori di ctltbri compotitori italiani, etc.
(ooyei Alfiibi). Le chanoine Proski, de
Ratisbonne, a publié, dans sa belle collection
Intitulée : Muilea DivinafJ. 1"), trois messe*
a 4 voix de Paleslrloa , la première [lÊitta
brevit) tirée du troisième livre; la seconda
(/*!» confittor) , tirée du cinquième livre j et
la dernière (Diet tanctificatut), eilraili du
sixième livre. Ce* messes sont en partition.
Le même HTant éditeur a donné,dan* la pre-
mier volume de *on SeUctut novui Mittarum,
deux autre* meut* de Palettrina en partition,
la première (Fenl tpoma Chritti), a. 4 voix,
tiréadu neuvième livre ; la seconde {Aitumpta
Ml Jforfa),a6volx.— II. Motet*: 18* Motecta
ftitorvm totiut anni, mm communiant
tanetorum qvattrnit vocibut, liber primut ;
Rom», ap. kmr. Paltrii a Jloytii Porico-
rvm fratrum, 1603, in-fol. Deux autre* édi-
. lions de ce livre de motets parurent a Rome,
en 1588 et 1500, une a Venise, en 1601, et une
dernière i Rome, en 1033. 17* iiosrprt'mm
Motettorum, mur pont m quinit, partial
unit, partim tepun.it vocibuteoncinantur,
ibid., 1509. Del» autre* édition* ont uaru 1
fSUKA 435
Venise, en 1580 et 1600, ln-4«. 18° Molttto-
rtim qu» partim quinit, partim unit, par-
tim oclonit vocibut concinantur, liber m-
cumtut; Venise, Jérôme Scoto, 1572, in-4*.
Cette édition est la deuiième du second livre
de motet* a cinq, six voix, etc.; la première-
est si rare que Balni n'a pu la découvrir après
de longue* recherche!. 10° Motttturum, qui!
partim quinit , partim tenit , partim oetonit
vocibut concinantur, liber tertiut; Rom»,
apud Gardanum, 1575, In-fol. On connaît
trois autre* éditions de cellvre,toule* publiées
à Venise, en 1581, 1589 et!594, in-4°. 3°,¥o-
ttttorum quatuor vocibut partim pitndvoce,
et partim paribut vocibut, liber ttcundut;
Fenetiit, apud Angtlum Gardanum, 1581,
in-4*. Trois autres éditions ont parn a Rome,
en 1590, et a Venise, en 1604 et 1000. 91° #o-
f «(forum quinque vocibut, Uber quartut •
Canlicit canticorum; Rom», apud Alex.
Gardanum, 1564. Le texte de ce* motets est
tiré du Cantique dit cantique*. Il a été rail
dix édition* de ce livre de motets; la deuxième
et les suivantes ont paru 1 Venise, en 1584,
1587, 1588 (celle-ci a été tirée a trois mille
exemplaire*), 1500, 1001, 1603, 1608 (avec
une ba*te ajoutée pour l'orgue), 1613; la
dixième et dernière parut a Rome, en 1650,
chex Vital Maicardi. 23° IHotetiorum quinque
vocibut liber quinltu; Rom», apud Alex.
Gardanum, 1584. Les éditions Ittl va nies ont
paru a Venise, eu 1588, 1505 et 1001. L'édi-
tion de 1505 contient un motel, Opem nobit,
o Thoma, porrigt, qui n'est pas dan* les
autres, et qui ne parait pas être de Palealrina.
L'abbé Balni a rassemblé le* motets Inédits
qnl se trouvaient répandu* dans dlrer*** bi-
bliothèques et archives de Rome, et en a formé
irais anlres livres pré!» à élre publiés, le pre-
mier 1 quatre, cinq et six voix ; le* deux au-
tre» 1 huit cldouie voix. — III. LutiHTtTioa*
ni Jiaini : 38* Lammtationum liber pri-
mut cum quatuor vocibut) Rom», apud'
Alex. Gardanum, 1588, in fol. Une deuxième
édition a été publiée a Venise, en 1580, in-4*.
Deux antre* livre* de lamentation* inédile*
onlélé recueillis par Baini, le premier à quatre
voix, l'autre » cinq et six voii.— IV. Hiieu :
34° Hgmni totiut anni, teeundum S. A. M.
contuetudintm quatuor vocibut concinendi
nie non hymni religionum ; Rom», apud Ja-
eofcum Tornerium et Bern. Donangelum,
1580, grand In-folio. Excudebat Fr. Coatti-
nut. Il y a deux autre* éditions de ce recueil:
la première de Venise, 1580; l'antre de
Rome, 1035. Celle dernière cil accompagnée;
31.
PALESTRINA — PALIONE
d'une basse continue pour l'orgue. — V. Ol-
futome* : 35" Offtrloria totiut onni, lecun-
dum tanctx Roman» eeclctie eontwtudi-
tum, quinque voulut concinenda (divisées
eu déni partiel); Romm, apud F. Coatti-
ntim, 1593. Deux autres édition» ont été pu-
bliées a Venise, eu 1504 et 1590, in-4°.—
VI. Mieriiich : 38° Magnificat oeto lono-
rum liber primut; Romic, apud A\tx, Gar-
danum, 1591. Dans la même année, Il fui
publié une deuxième édition de cet outrage,
i Venise. Ce livre renferme seize Magnificat
a quatre voix aur la psalmodia grégorienne.
L'abbé Baini a rassemblé dans les diverses
bibliothèque! un autre livre de Magnificat
inédits de Paleilrina, a cinq, six elbuitvoix.
— VII. LrriRiKi : 97° Litanix Dtiparx Vir-
ginSt, qum intacellit locielatii Ruiarii uli
que dicatii coneinuntur. Mutica ciint qua-
tuor vocibut Joannit, tic.; Romw, apud
Fr. Coattinum (en deux parties). En 1000,
il a été publié une deuxième édition "de ce*
UU Dits, auxquelles ou a ajouté celle deNolre-
Dame de Loretle, par Roland de Lassut.
Paini a raisemblé un troisième litre de lita-
nies inédite*, a sli roi*. — VIII. Curnouu
sminiu : 97* (ht*) Madrigali tpirituali a
cinqiK Koci , libro primo. Femzia, app.
Aug. Gardano, 1581, io-4°. 38° De' Madri-
gali tpirituali a tinque voci il libro tc-
eondo; tn Borna, pretto Coattino, 1594. —
IX. Ps.hes, 98° (bis) Sacra omnia toltmn.
Ptalmodia vetpertina cumeant. B. V. quin-
que vocum. Vtnttiie, apud Ricc. Âma-
dinum, 1590, in-4". — X. M.dmgitii : 39° Il
primo libro di Madrigali a quattro voci;
in Rama, falerio e Luigi Dorici 1555.
Cinq autre* éditions de ce premier livre de
madrigaux a quatre voix ont été publiée* a
Venise, en 1508, 1570, 1594, 1590 et 1605.
30° Il primo libro de' Madrigali a einque
voci di Giov. Pierluigi, etc.; fenetia, ap-
preito Angiolo Gardano, 1581; deuxième
édition ; ibid., 1593 ; troisième édition ; ibid.,
1004. 51° Di Giovanni Pelro Loytio da Pa-
Uttrina il tecondo libro de' Madrigali a
quattro voci; in fcntiia, apprttto l'htrtde
4i Girol. Scoto, 1580; deuxième édition
1593, in-4".
Beaucoup de motets, de madrigaux et d'au-
tres morceaux tirés du oeuvre* de Palcstrina
«ni été inséré* dan» le* recueil* de divers au-
-teurt publié* dans la seconde moitié du sei-
zième siècle et au commencement du dix-sep-
tième. Les PP. Maniai et Paolucci ont «Uni
.publié diveri fragment* de ce maitre, daus
leurs traité* pratique* du contrepoint; la plu-
part de ce* exemples ont été reproduit* par
Choron dans se* Principe! de composition
du écolet. d'Italie (Paris, 1808), et le Stabat
i deux chœurs a été aussi publié dans la même
année par ce lavant. Déjà ce Stabat avait été
mis an jour i Londres, par Burnev, avec le*
fmproptrii et les Miierere de Baj et d'AUe-
gri; dans ce* derniers temps, SU. Breil-
fcopf et Htertel ont donné une nouvelle édition
de ce recueil, sous ce. titre : Mutiea tacra,
qtix cantatur quotannit par Aeudomodom
tanctam Romm in Sacello pontificio. La Bi-
bliothèque du Conservatoire de Pari* possède,
dan* la collection connue sous le nomd'flsr,
trente- -sept motels en partilinn de Palestrina ;
j'ai également le» trois premier* livre* de mo-
tet* a cinq , six et huit voix en partition.
M. l'abbé Santlnt, 1 Rome, possède auttj
tontes les messes et beaucoup d'autre* compo-
sitions de ce grand homme; enfin, l'abbé
Baiui a préparé une édition complète de tonte*
ses œuvres en partition, qu'il serait bien dési-
rable de voir publier.
PALESTRINA ( Ame et Rodolt»
PIERLUIGI DE), foyei PIERLUIGI.
PAXESTRLM (Jus), hautboïste dis-
tingué, naquit a Milan, en (744. Joseph
Lenta, premier hautboïste du théâtre de cette
ville, futson maître, et lui El faire de rapides
progrès. Après avoir visité toute l'Italie, Pa-
leslrini se rendit en Allemagne, et entra au
service du prince de la Tour et Taxis, i Ratis-
bonne. En 1785, il fit un voyage en Dane-
mark, par Hambourg, et se ûl entendre avec
succès dans toutes les villes oh il s'arrêta. Son
talent étail particulièrement remarquable par
la beauté du son, et par l'expreiilon dans le
chant. En 1819, cet artiste était encore at-
taché i la chapelle de Ratisbonne, quoiqu'il
fat âgé de soixante-huit an*. On connaît de
lui quelque* concerto* pour le hautbois, en
manuscrit.
PALIONE (Josifa), compositeur et pro-
fesseur de chant, naquit a Rome, le 7 octobre
1781. Élève de Ponlemaggi, i Rome, et de
Fenaroli, a Haples, il acheva ses éludes sous
ce dernier maître, et se rendit, en 1805, à
Paris, ou 11 se fixa en qualité do maître do
chant. Il est mort en celle ville, vers la fin de
1819. Toutes les compositions de cet artiste
sonlretlées en manuscrit; elles consistent en:
1° Trois quintette* pour deux pianos, deux
violons et violoncelle. 9° Neu[ quatuor* pour
deux violon*, alto et liasse. 8° Deux sympho-
nies pour orchestre complet. 4* Debora, oi-a-
PALIONE — PALLOTTA
437
torio. S* La Finta Amante, opéra bouffi,
représenté au théâtre do Fiortntini, à
Naplei. 0*Ze due Rivali, idem, représenté â
Rome, en 1803. 7* Za fedotio aitula, ibîd.
8* Za Fiilaneila rapita, ibld. 9° ^n'ane,
cantate. 10" Dm airs intercalé* dam divers
opéras, eolre autres une cantine chantée a
Paris avec succès, par madame Bahlli, dam
U Rivali, de Marer.
PALLADIO (Divin), compositeur napo-
litain, né vers le milieu du seizième siècle,
se axa eo Allemagne, el parait avoir été au
service de l'évoque d'Halbersladl.,11 a (ait
imprimer de sa composition : 1* Cantiorui
nuptialei A, 5, 6 « 7 vocum; Wiltenberg,
1590, in-4". 2" JVeuet Lied, Htm Henrieo
Julio, pouvlirttn BUchoffén m Halbcreiadt
(Nouvelle etianson en l'honneur de M. Henri
Julius, évêque suffraganl de Halberstadt, duc
de Irunivrick et de Lunebourg), Xagdebourg,
1590, in-4*.
PALLAVICINI (Tuerai), maître de
chapelle au Conservatoire degli Ineurabili,
à Venise, vécut vers le milieu du dix-huitième
siècle. En 1755, Il At représenter a Tende lo
Speziale, opéra bouffe, composé en collabo-
ration avec Flscbieiti. Cet opéra, et une »y m-
phnnle de la- composition de Pallavicini, ae
trouTaleot autrefois dani le magasin da Breil-
kopf, a Leipilck.
PALLAVICIIfO (BntotT), compositeur
disliagué, naquit a Crémone, dans la seconde
molli* du seizième ilècPe, et Tut maître de
chapelle do due de Hantoue. Il était encore
au lervice de ce prlace, eu 1616. On connaît
de lui l«> on v rage* juivanti : 1> Il primo
Hbro de' Madrigaii a quattro voei; in Fe-
nciia, app. Angtlo Gardant, 1570, in-4*.
1* (bit) Madrigaii a cinqui voei, lib. 1 ; Ve-
nise, 1581, in-4*. 9* Idem, lib. 9; ibid.,
159S, in-4*. 3° (bis) Sacrarum Dci laudum
oeto, doodetim et toxdttim «oefous; Fe-
nttiit, apud Riccardum Amadinum, 1595,
in-4*.S*7dmi, lib. 3; ibid., 1590, in-4*. Ce
livre a été réimprimé a Anvers, chez Pha-
lèse, en 1604. i'Idtm, lib. 4; Tenise, 15911,
ln-4*; Anvers, 1605, ln-4° obi. 4* (bit) Di
Btntdttto Patlavicino il quinto libro de
Madrigaii a cinqti» voei; in Fenttia, app.
Gia. Finetnti, 1597, in-4*. 5* Cantionet
iaerm&, 13e 16 vocum; Yeolse, 1005. fp* Il
prima libro de' Madrigaii a ici voei, nova-
mente compoiti et dati inluee;in Ftnttia,
preuo Giacomo Finemti, 1587, in-4*. Celle
édition est la première : l'épttre dédicaloire
auducdeBanloueesldalée du l"mai 15S7.
La deuxième édition a été publiée chez Vin-
centl, a Venise, en 1606, et dan» la même
année Pierre Phalèse eu a donné une antre i
Anvers. 7* Libro FI de' Madrigaii a 5 voei;
ibid., 1613, in-4*. C'est une deuxième édi-
tion. 8* Madrigaii a 5 voei, lib. Fil; ibid.,
1615, in-4*. On trouve des madrigaux do
Patlavicino dam la collection intitulée De'
floridi virtuoii d'Jtalia il ttno libro de'
Madrigaii a cinqui voei (Venise, Giac. Vin-
centi el Kicb. Amadino, 1580, ln-4*), el dan»
plusieurs autres recueils.
PALLATICOO (Ciaaus), compositeur
dramatique, naquit 1 Brescla dans ta première
moitié du dix-septième siècle, et mourut a
Dresde en 1689. La plupart des opéras de ce
compositeur ont été représentée arec succès à
Venise, quoiqu'il) ne se distinguent par au-
cune qualité d'invention. Ses productions,
dont on a retenu les titres, sont : 1* Aurt-
liano; a Venise, en 1660. 9* Demetrio, dan»
la même année. 3* /( Tiranno umiUata
d'Amort, ovvero Veratpt, 1007. 4° Dio-
eluiano, 1674. 5* Enta, in Italia, 1675.
6* Gaieno, 1676. 7° Il Fttpatiano, 1078.
B* Il iïeront, 1679. 9* Meualina, 1680.
10* Batiiano, ouia il maggiore impottibile,
1089. W Carlo, rtd'Italia, 1083. lî* Il Se
infante, 1683. 13* Licinio imptratort ,
1684. 14* Reeimero re de' Fondait, 1685.
15* Maitimo Puppimo, 1685, 16* Peneloppt
lacatla, 1680, 17* Didone délirante, 1080.
1 8* Amo r innam o rat o , 1 68 7 . 1 9° L 'Anationr
eortara, 1087. 90* Elmiro, rt di Corinto,
1687. 91° La Geruialtmme libtrata, 1088.
33* Antiopt, a Dresde, 1689; c'est pondant
la composition de cet opéra que Fallavicinn-
mourut; Strunck termina l'ouvrage, qui fut
représenté a Dresde, dam la même année. La-
Gtruialemm» liberata fut traduite en alle-
mand par Fiedeler, et représentée à Ham-
bourg, en 1095, sous le titre i'Armida. Quel-
ques airs de cet ouvrage ont été imprimés i
^Hambourg dans la même aimée. Les mélodies-
de cet morceaux manquent d'originalité. Pal-
laviclno fut le maître de composition de Le-
gremi (coysx ce nom).
PALLOTTA (BL»T«(tt), compositeur de-
musique d'église, 1 Païenne, né vraisembla-
blement en Sicile, a vécu dans la première
moitié du dlx-buitième siècle. On connaît
sont son nom : 1* Canlionum Bentdictut ai
Lavât* in tolcmn. matutinii Hebdamad*
Sanctm 4 vocum. i'Bentdiettu quinti modi.
Ce* deux ouvrages sont Indiqués comme ma-
nuscrits dans le ualalogue de Traeg, de Vienne.
41*.
PALMA -
PALM A (Silvutu), compositeur drama-
tique, né a Iacbja, près de Naples, en 1763,
<#tudla le contrepoint au Co il territoire de
Loreto, loua la direction de Talenti et de Fe-
naroli ; Il reçut enfuit* du conseils de Pai-
Ilello. En 1701, il Intercala quelque) airs
dans l'opéra bouffe roiitulé Le fana Gtlosis.
Son premier opéra, joué a Saples, fut la Finta
Matin. Il donna ensuite »1- La PMra tim-
patica, dan* lequel on trouve I* polonaise
■Sêtiio cheion tsicitio, qui a eu an succès pro-
digieux. 9* OU Amanti ridicbti, et S* La
Spota conlraila. En 1790, au moment oii ce
«ompotileur te disposai! à aller de Venise à
Bologne, il fat obligé de retourner i Naples,
•oii il tfcriti t pour dlver* théâtres : La Schiava
forttmata ; l'Erede tenta crédita; Je Stguaei
di Diana; lo Seavamenlo ; i Furbi amanti;
■t Fampiri; U minière dt Palonia ; il Pa-
laito délie Foie; il Pallont aerottatico ; il
Gtloto di u tteuo. Une affection hémorroMale
-obligea Palma à renoncer i iet travaux dra-
matique). Une bydropifle de poitrine la con-
duisit au tombeau le 8 août 1854, a rage de
solxante-douse an*. On connaît de lui une
cantate pour soprano et contralto écrite pour
la télé de NoM.
PALHERINI (Louis), né 1 Bologne, le
2fi décembre 1768, y eit mort le 37 Janvier
184*. Cet artiste distingué a occupé arec
beaucoup d'honneur, pendant quarante an), la
place d'organiste de la collégiale de S. Pé-
trone, dan* ta ville natale : avec lui a fini en
Halle l'art de jouer de l'orgue dans le style
véritable de cet infiniment. Il improvisai! de)
fugue* i trois et quatre partie) qui, pour la
conduite et l'exécution, étaient digne) des
meilleurs; maître*. On a de lui beaucoup de
musique d'église bien écrite, qui eil restée en
manuscrit. Palmcriui a laissé aussi nn traité
d'harmonie et d'accompagnement que plu-
sieurs artistes bolonais considèrent comme
préférable a celui de Maltei.
PALSA (Jisn), virtuose iur le cor, naquit
à Jei-meriU, en Bohême, le 30 juin 1753. Il
n'était âgé que de dix-huit an* lorsqu'il se
rendit i Pari* avec Tnrtcbmidt, qui, dan*
leur* duo*, jouait la partie de second cor.
Après le* avoir entendus au concert spirituel,
le prince de Guémené les prit a son service.
il) publièrent dan) celle ville deux ouvres de
duos pour deux cor*. In 1783, cet deux ar-
tiste* retournèrent en Allemagne, et entrèrent
dan* la chapelle du landgrave de Hésse-Caatel.
Deux ans après, Ils firent un voyage à Lou-
-dres, où ils excitèrent l'admiration générale.
PAMPANI
De retour a Casse), ils y retlèrenl jusqu'à la
mort du prince. En 178S, ils entrèrent an
service du roi de Prusse. Palsa mourut d'une
hydropisle de poitrine, le 34 Janvier 1703, a
l'âge de trente-huit ans. Cet artiste distingué
a publié no troisième livre de duos pour deux
cors, avec Turscbmidt, 1 Berlin, chex Grea-
benscbulx et Seller. Le talent de Palsa con-
sistait particulièrement dans une belle ma-
nière de chanter sur son instrument.
PAMINGEB (Lions.*.»), compoiiieur du
seizième siècle, Ht tes éludes dans un mo-
nastère de la Bavière, puis lui secrétaire et, en
dernier lieu, recteur de l'école de Saint-
Thomas, a Passau. Il mourut dans celte ville,
en 1368. Ses compositions, qoi consistent en
motets a plusieurs voix, ont élé publiées par
son Hit, après sa mort. La collection de cet
morceaux a pour titre : ^Eecluiatticorum
cantionum quatuor, quinqu» el plarimuat
uotum, tomtu primut ; Nuremberg, chex
Catherine Gerlach et le* héritier* de Jeau
Hunlanus, 1579, in -4* obi. Le second volume
de ces motel* a été publié a Nuremberg, en
1573, le troisième en 1576, et le dernier en
1580, par Nicolas Knorr, On trouve des com-
positions de Pamlnger dan* le recueil intitulé
Fior dt Moittti Iratli ddli Motetti dei
Fior*; in Fenctia, per Jnîonio Gardano,
1530; dans les lomes Ia et II' du JVouum et
imlgnt oput Muiicum, tex, quinqut al qua-
tuor voeam, etc. ; Norimbtrgm, art» Hitra-
nymiGrapKii, 1537-1538, petit in-4« obi., et
dans les tomes 1" et II l' de la collection qui a
pour titre : Tomut primu* (stu ttrtiut) Ptai-
morum uUetoram a prziiariliuimii mit-
si'cis in harmoniai quatuor aut qvinqut
vocum rtdactomm; Norimbtrgm, apudJok,
Petrtium, 153B-1542, petit in-4>obl.
PAMPA IN I ( An to i u s -G sétau) , co m pos i te u r
dramatique, né dans la Koanague, au commen-
cement du dix-huitième siècle, fut d'abord
maître de chapelle de la cathédrale de Fermo,
et en remplit les fondions jusqu'en 1748 ;
puis il dirigea pendant vingt ans le Conser-
vatoire de Venise, appelé L'OipedaUtle di
S. Giovanni s Paolo. U mourut dans cette
position au mois de février 1700. Ce maître
avait été nommé membre de l'académie du
Philharmonique» de Bologne, dans la section
des compositeurs, en 1746. L'auteur des note*
les musiciens italiens, communiquée* a La
Borde pour son Essai sur la mtutuve, repro-
chait*. Pampani d'avoir mit dans set ouvrage*
. ttyle bruyant et tourmenté : je n'ai pu
vérifier ce qui a donné lieu 1 cette accusation.
PAMPANI - PANE
439
Les titres connu» de* opérai de ce maître
sont : I" Anagilda, 1755. 3° /irtaterit Loti-
gimano, 1737. 8* La Cadula d'Amulio,
1740. 4* la Clemtn-.a di Tito, 1748. 0° Ar-
tattru, 1750. 6° Il finettlao, 1793. 7° Ai-
tiaaaue, 1755. 8" Damofoonte, 1704. 9° De-
metrio, 1768. Le Demofaontt fui,, dit-on,
l'opéra de Pampani qui obtint le plut de
succès. Le maître de chapelle Reichardt cite
•de la composition de Pampani un De pro-
fanait, composé en 1748, le motel In conver-
(endo Dotninui, et un Ttintum trgo, qu'il
PAIT, personnage on dieu de la mytho-
logie grecque a qui lei poètes donnent pour
père tantôt Mercure, tantôt Jupiter, Saturne,
Uranus, etc. It est représenté avec des cuisses,
-des jambes el des pieds de bouc, et avec des
cornes a la télé. Il présidait 1 l'agriculture.
Dans la guerre des Titans, il fut le plus utile
auxiliaire do Jupiter, en soufflant dans une
•conque marine, dont les sons rauques mirent
m Tuile les géants ; on le considère, a cause de
cela, comme l'inventeur d* la trompette. L'in-
vention de la flûte pastorale a plusieurs tuyaux,
appelée tyrinx, lui ett aussi attribuée; suivant
la Mythologie, la nymphe de ce nom, ayant
invoqué les dieux pour échapper a l'ardeur de
Fan, fut changée an roseau; désespéré de sa
perte, le dieu coupa quelques-uni de ces ro-
seaux de différentes longueurs, les unît avec
.le la cire, el parcourut le* hois el les mon-
tagnes, en jouant de cet instrument. On con-
naît le vers de la deuxième églogue de Yir-
êïle:
Pin primai nlsHoi etr* coijuiirt plurn
ImIIMIi
Quelques poètes de l'antiquité ont aussi at-
tribué: a Pau l'invention de la flûte droite, el
même, suivant Bion, de la flûte oblique (flûte
traverslère). Au point de vue philosophique
de la mythologie, Pan est l'ame de l'univers;
c'est le tout, en particulier c'est l'air, el con-
sequemmeni le «on, qui n'est que l'air vi-
trant; d'où it suit que Pan etl le principe de
la musique, ou la musique elle même.
PAIfANTI (Piiurri), littérateur italien,
établi 1 Londres, ver* 1810, y commença la
publication d'un journal de littérature ita-
lienne intitulé Giornale italico qui n'en! pas
une longue existence. II y a publié, sous
te (lire de Saggt ttatrali (Londres, 1813,
août, page 40S) de* morceaux sur le théâtre
Italien; le premier, intitulé Mttticatparola,
traite de la musique el de la poésie drama-
tique..
PAHCALDI (CiMi.es), avocat, né a Bo-
logne, vers la fin du dix-huitième siècle, eil
auteur d'une notice intitulée ■■ Cenni tuf orna
FtUet Maurixio Radieati, célèbre suonator
di riolino a eontrappuntiita ; Bologne,
NobllietCl\1828,in-8<'.
Une cantatrice de quelque talent (Ma n'a mttt
Tanculdi), née a Bologne et vraisemblable-
ment de la famille du précédent, chanta avec
s uccèt, depuis 1S35 jusqu'en 1838, sur les
théâtres de la Romagne, a .Ferrare el a Ro-
tigo, puis fut engagée pour le théâtre dt San-
Yago, dans l'Ile de Cuba, el y excita l'enthou-
siasme dé* ,*on début ; mai* atteinte par la
lièvre jaune, elle y mourut le 5 septembre
1838, un moi* après son arrivée dans l'Ile.
PANCIUOLI (Gui), jurisconsulte, né en
1533,4 Reggio.en Lombardie, Ht «on droit a
l'université de Padoue, et devint successive-
ment professeur dans celle ville, à Turin et à
Veniie. Il mourut dans cette dernière ville, le
15 mai 1599. Le livre de Panciroli intitulé
Aerum mcmorabilium dtperditarum et nu-
per inventarum, lib. II (Amberg, 1599,
2 vol. ln-8», et Leiptick, 1007, in-4»), con-
tient deux chapitres (39 et 40 de la première
partie) qui traitent de Muticd, de Muticâ
muta, di ffydraulicd. La première partis
de ce livre a pour objet les découvertes des
anciens dont nous avons perdu le secret; c'est
pourquoi Panciroli y traite de l'orgue hydrau-
lique. Pierre de la Noue a donné une traduc-
tion française de cet ouvrage, dégagée de tout
commentaire; Lyon, 1017, deux parties iu-19.
PANE (Donnions DEL), prêtre, né à
Rome,dans la première moitié du dix-septième
siècle, étudia la composition sous la direction
d'Abbalini. Appelé au service de l'empereur
Ferdinand III, en qualité de sopraniste, il
vécut a Vienne et a Prague pendant quelque*
années, puii retourna a Rome, en 1654, pour
le concours ouverte l'occasion de la nomination
d'un chapelain chantre de la chapelle pontifi-
cale, et obtint cette place le 10 Juin de la
même année, ses premiers ouvrages ont pour
litre : 1° Magnificat octo (oiiorum, liber
prfmus, op. 1; Ronta, ap. Maicardium,
1673. 3° Xtotttti a S, 3, 4 e 5 eoei, lib. I,
op. 3; ibid., 1675. Del Pane a laissé beaucoup
de musique d'église qui te trouve en manu-
scrit dam les archives de la chapelle pontifi-
cale. On a imprimé de sa composition de*
messes écrites sur les thème* de plusieurs mo-
tets de Pierlulgi de Paleslrina. Celle œuvre a
pour litre : Meut dtlV Abb. Domtnieo dit
Pan», toprano délia capp. pont, a 4, 5, fl,
440
PANE - PANNY
8 (mi, eitruile da tiquiiiti motetli dtl Pa-
lettrina, t dtditatt ail' £■ e B. Sig. cardi-
nal Btmdelto Pamphili ; Home, 1087, in fol.
Del Pane a été 1 éditeur des antiennes de ion
maître Abbatini (t'»ye; ce nom), ponr douic
ténors et douie basses.
PAItECK (Jim), compositeur allemand,
né vraisemblablement i Prague, où il y a eu
det artiste* de ce nom, vécut vers la An du
dli-butttèrae «lècle. On lui doit la muiique
du petit opéra intilnli : Dit Chriitlielu Ju-
denuraut (la Fiancée juive devenue chré-
tienne). La sort de cet ouvrage eut cela de bi-
zarre, qu'accueilli avec enthousiasme aux
théâtres de Léopoldsladt et de- la Porte de
Carinthie, i Vienne, il fut outrageusement
sifflé dans quelques villes de l'Allemagne sep-
tentrionale.
PANIZZA. (Jscoou), compositeur, pro-
fesseur de chant, et maître au piano du grand
théâtre de la Scala, a Milan, fut, je crois, fils
de Pompilio Paniua, lénor qui chanta au
même théâtre, en 1800. Il vil le jour en
cette ville, dans les premières années du dix-
neuvième siècle. Son premier opéra intitulé :
Sono tglïno marital!.' a été représenté en
1837. Il a donné ensuite la CoUtriea, qui a
élé jouée avec succès a Milan, en 1831 . Pa-
niua a écrit aussi, en 1834, pour Triesle,
Giannidi Calait; enfin, il a fait représenter,
en 1840, ICiailaiini, dont quelques journaux
ont Tait l'éloge. Paniua est aussi l'auteur d'une
sérénade a quatre voix etorebestre, iulitulée :
Inno a Maria Jffalibratt, qui a été exécutée
a Milan, dans ta soirée du 33 mai 1834. On a
imprimé de ce compositeur: 1" Srtlelto per
il flauto, t elarinetii,% eorni a fagotlo;
Vienne, Artaria. 3° Divertimeiito in forma
divaliepcr il piano-forte ; Bilan, Berluui.
5° Il Pianto , aria lugubre per Ttnore ,-ibid.
4° Je il brando invitto, scène pour lénor;
Milan, Ricordi. 3* Deux airs pour soprano;
ibid. 0° Scène ly rtque, tirée du troisième acte
de Saul, tragédie d' Al fier i, pour ténor, avec
piano ou harpe; «"Mo*. 7° Il liitorno in pa-
tria, romance ;ibid. Bon professeur de cbanl,
Paniua a formé quelques-uns des derniers
artistes i|ui se sont fait entendre sur les
théâtres de l'Italie avec la connaistaoce de
l'art du chant. Ce maître est mort i Milan, au
mois d'avril 1860.
PANNEHBERG (F»éoébic-Guii.uihi) ,
musicien de ville à Lunebourg, vers la lin du
dii-buiiième siècle, a écrit des quatuors et
des soins pour violon, une symphonie concer-
tante pour deux bassons, avec orchestre, et un
septuor pour hautbois, basson, alto, cor de
bassette, cor et violoncelle; toutes ces com-
positions'sont restées en manuscrit : on n'a.
gravé de Pannenberg que trente anglaises et
cotillons pour orchestre, A Leipsick, chu Breit-
Itopr et Heertel.
PANNY (Joseri), violoniste et composi-
teur, est né le 33 octobre 1794, i Kohlmitx-
berg, en Autriche. Fils du maître d'école de
ce lieu, i) apprit, sous sa direction, â jouer dit
violon dès l'âge de six ans, et par un travail
de sept heures chaque jour, il parvint en
trois années a jouer les quatuors et concertos,
de Haydn, Gyrovreu , Pleyel, Slatnitz et
autres maîtres de cette époque; puis le pas-
leur Ortler lui enseigna â jouer de la flûte;
enfin, ton aïeul maternel, Joseph Brelnet-
berger, fut son premier maître pour l'orgne-
et l'harmonie. L'invasion de l'Autriche par les
armées françaises, en 1809, ruina la famille
de Panny, et l'obligea lui-même i se livrer 1
des travaux agricoles et â négliger la musique.
Envoyé ensuite â Linz pour T suivre les cours
destinés â former des instituteurs, il eut occa-
sion d'y entendre de -belles compositions qui
réveillèrent son penchant pour la musique.
Dès ce moment, il reprit l'étude de cet art, et
écrivit quelques essais de compositions pour
divers instruments, trois messes et un Rt-
t/tiitm; mais toutes ces productions renfer-
maient plus de fautes contre les règles de l'art
et de réminiscences que de beautés originales.
A l'âge de dix neuf ans, M. Panny entra dans
la carrière de l'enseignement â Greinburg,
dans la haute Autriche. Ce fut dans ce lien,
qu'il SI exécuter une cantate en présence de
l'empereur François II et de son maître de
cbapelle Eybler (noyés ce nom). Celui-ci re-
connut du (aient dans cet ouvrage, encouragea
Panny, el lut promit que s'il venait a Vienne
et se destinait à la carrière d'artiste, il lui en-
scigneraitla haute composition. Le voyage de
Vienne était précisément â cette époque le
désir du Jeune homme, qui le réalisa en 1813,
el, mettant â profit les offres d'Eybler, devint
en effet ion élève. Pendant que Panny se pré-
parait ainsi. â se faire une position honorable
dans l'art, 11 eut 1 lutter contre les doulou-
reuses angoisses de la misère ; mais, enfin, sa.
courageuse persévérance triompha de la mau-
vaise fortune. Parvenu A l'âge de trente ans,
il donna, en 1834, son premier concert i
Vienne et y fit entendre pour la première foi*
ses compositions, particulièrement le Krie-
gtrehar (Chœur de Guerriers), publié cbei
Scbolt, à Nayence, et un chœur écossais resté
PANNY — PANOFKA
44!
Inédit, Cet morceaux furent chaleureusement
applaudis parle public. En 1895, Panny fil
un voyage A Venise, ellll la connaissance de
Paganinl, qui l'encouragea dans ses travaux ;
plus lard, Il relrouva ce grand arliite a
Vienne, et composa à sa demanda une scène
dramatique pour violon et orchestre, que le
grand violoniste exécuta aur la quatrième
cordeau concert d'adieu qu'il donna A Vienne,
en 1 828. Ils entreprirent ensemble un voyage
a Carlshad, oh bientôt ils se séparèrent, mé-
contents l'un de l'autre. Panny continua seul
ce voyage et visila Dresde, Prague, S a la bourg,
Lin», Munich, Augtbourg, Slultgard, Carls-
rube, Eanheim, Francfort et Mayence. Ar-
rivé dan* cette dernière ville, en 1830, Il y
passa l'hiver et fil paraître quelque*' unes de
■es compositions chez Scbolt frères. En 1830,
il entreprit un nouveau voyage, par Dussel-
dorf, dans le nord de l'Allemagne, et s'établit
a Hambourg, d'où il alla donner des concerts
I Berlin. Dans l'année suivante, la place de
chef d'orchestre des concerts de Bergen
(Korwége) lui fut offerte el acceptée par lui.
II en remplit les fonctions pendant l'hiver de
1831-1833 et y écrivit plusieurs coin poil lions.
De retour a Hambourg, il dirigea pendant
l'hiver suivant les concerts du Casino a Al-
iéna. En 1834, il accepta un engagement qui
lui était offert par de riches ma nu facturiers
de Wesserling (Alsace), pour faire l'éducation
musicale de leurs enfants, et fonder une école
de musique dan* la commune. Ce fat de là
qu'il partit en 1835 pour faire on voyage S
Paris et a Londres. Pallgué de la vie obscure
qu'il avait trouvée à Wesserling, Il s'éloigna
de ce lieu, en 183S, pour aller se fixer 1
Mayence, oh il organisa une école de musique
vocale el instrumentale el se maria dans la
même année. Après une existence longtemps
agitée, Panny semblait enfin être arrivé à la
période des jours heureux, quand une maladie
de la moelle épi n 1ère lui fit sentir les pre-
mières atteintes, en 1837. Il essaya l'effet de*
bain* de Hombonrg dans l'éiéde l'année sui-
vante, mai* Inutilement, car il mourut le
7 septembre 1838, A l'Age de quarante-quatre
an*, laissant une veuve, qu'il avait épousée
depuis moins de deux ans, et un enfant de
six mois. M. J.-fi. Ilcrneyer lui a consacré
un long article nécrologique dans le supplé-
ment de la Gazette de fllayenct (ann. 1838,
n" 111, 113 et 113). Dans la liste de* compo-
tillon* de Panny, on remarque le* suivantes :
1* Quatuors faciles pour deux violons, alto et
basse, op. 10, n" I et 2 ; Vienne, Artaria.
3* Sonate sur la quatrième corde, avec qua-
tuor, op. 38; Mayence, Scholl. 3* Adagio et
rondo pour flûte el quatuor, op. G; Vienne,
Artaria. 4° Adagio et polonaise en symphonie
concertante pour haulhol* et basson, op. 7;
ibid. 5< Scène suisse, concertino pour violon-
celle entremêlé de thèmes de l'opéra de Guil-
laume Tell, op. 97 ; Mayence, Scholl. 6° Ron-
deau brillant pour piano avec quatuor, op. 19;
Vienne, Pennauer. 7" Trio pour piano, via*
Ion et alto, op. 1 ; Vienne, Artaria. 8* Inlro->
duel Ion et rondeau pour piano et violon,
op. 30; Vienne, Pennauer. 9e Variation* pool
piano sur une canzonette vénitienne de Pa-
ganini, op. 8; Vienne, Artaria. 10° Messe 1
quatre voix et orchestre: Vienne, Cappi.
11° Deuxième messe, idem, op. 17; Vienne,
Artaria.l3°Troisièmefd«n,- Mayence, Schol t.
13» Requiem a trois voii, deux violons, basse
et orgue, op. 91 ; Vienne, Artaria. 14° Gra-
duel 1 quatre voix, orchestre et orgue, avec
un offertoire pour soprano solo, choeur ad
libitum, orchestre et orgue, Op. 18; ibid.
15° Hymne allemand (Singt dem Iferrn tin
ncues Lied), pour un chœur d'hommes, trois
trombone* et basse, op. 58; Mayence, Schotl.
10° Chant original de la Slyrie, pour voix
d'homme* et orchestre, op. 35; Mayence,
Scholl. 17* Chanson du Nord pour voix seule,
chœur et orchestre, op. 36; ibid. 18° Chanson
de table pour chœur d'hommes et orchestre,
op. 37; ibid. 10* Chants détachés ou en re-
cueil pour quatre voix d'homme* et piano,
op. 0; Vienne, Artaria. op. 95, 36, 30, 31,
34, ibid. L'oeuvre 33e est un choeur d'homme*
intitulé: Der/ferbitamRhtin (l'Automne sur
le Rhin). 30° Chants a voix seule avec accom-
pagnement de piano, op. 5, 10, 30, 33; Vienne
et Mayence. Panny a laissé en manuscrit un
mélodrame et l'opéra Dat Mxichen von
Riigen (la Fille de Rugen), un hymne pour
la nouvelle année, composé el exécuté A
Bergen, en Korwége, le 18 décembre 1831,
quelques morceaux de chant avec orchestre,
et des travaux littéraires sur la musique,
particulièrement sur l'histoire de cet arl en
Italie, en Allemagne, en France el en Angle-
PAHOFKA (Henni), violoniste, profes-
seur de chant el compositeur, est né le 9 octo-
bre 1807, à Breslau, en Silésie. Son père,
rentier et délégué du roi de Prusse, destinait
le Jeuoe PaDofka au barreau, el lui fit faire
ses éludes au collège Frédéric jusqu'A l'Age
de seize an*. Sa soeur, fort habile sur le violon,
lui donna les premières leçons de cel insira-
442 PAS
ment; puis il apprit le chant el le* prin-
cipes de la lecture de la musique *oui la
direction du cantor Slrancb et de loo suc-
cesseur Fœrsier. A l'âge de dix ans, H. Pa-
nofka sa Ht entendre avec succès en public
Après la mon de Fotrster, Luge, chef d'or-
chestre du théâtre de Breslau, et boa riolo-
aine, devint tan maître. C'est sous la direc-
tion de cet artiste qu'il Joua plusieurs fois
de* concertos de Rode et de Violti, au théâtre
ei daus les concert*. En 1814, il sortit du
collège pour suivre le* cours de droit de
l'université ; mais cédant a ses instances réi-
térées, sou père lui permit de te livrer en
artiste a la culture delà musique, el renvoya
a Vienne, pour ; prendre des leçon* de M*y-
seder pour le violon, et de Hoffmann pour la
composition. Après trois années d'études jo us
ces maîtres, il se Ht eutendre, en 1837, arec
un brillant succès, dans un concert donné a
la salle de la Redoute. En 1839, il s'éloigna
de Tleone, pour se rendre a Munich, où il
donna des concerts pendant un séjour de lii
mois, puis il alla a Berlin, s'y lia- avec le
pianiste Hauck, el donna plusieurs concert*
avec lui. C'est daus cette Tille qu'il publia ses
premières compotilions; c'est aussi i Berlin,
qu'à la sollicitation de M. Mari, rédacteur en
chef de la Gaiette muiicale, il commença i
cultiver la critique sur cet art. La mort de son
père, en 1831, le mit en possession d'un
héritage modeste, qui lui permit de se livrer
sans réserve i ses études. En 1833, i) entre-
prit un voyage avec son ami Hauck, visita
Dresde, Prague, et relouraa a Vienne, où il
rit un nouveau séjour pendant huit mois.
Après avoir visité la Pologne et la Silésie, il
revit Berlin une deuxième fois; mais ayant eu
le malbeur d'y perdre son frère, il s'éloigna
de cette ville, el le rendit a Pari», où il s'éta-
blit, en 1834. Il s'y Si entendre pour la pre-
mière Toi* au Conservatoire, dans un concert
donné par Berlioz, puis il en donna un lui-
même dan* cette salle, m 1837. Dèsson arrivée
a Paris, son goût pour l'art du ebant, déve-
loppé par les occasions fréquente* d'entendre
de* artiste* tel* que Kubini, Lablaehe, Don.
lelli, David, mesdames Foder, Son tag et autre*
célébrités, l'avait fait te lier avec le célèbre
professeur de chant Bordogni, et dès ce
moment, il te mit i étudier avec ardeur
l'organisation et le mécanisme de la voii.
Il suivait avec assiduité le* cours de ce
professeur, et bientôt les relations de ce*
artistes furent si intimes qu'il* s'associèrent
pour la fondation d'une Académie ds chant
de* amateurs, à l'imitation de celle de Berlin.
Us en publièrent le prospectus, en 1843;
mais la formation delà Satiété da concert*
de musfgue religicuic, par le prince de la
Moitowa, à la même époque, fui un obstacle
a la réalisation de leur projet. En' 1844,
H. Panofla s'est rendu a Londres pour la pu-
blication de quelques-uns de ses ouvrages. En
1847, M. Lumley, directeur du théâtre italien
de Londres, s'attacha H. Panofka pour l'aider
dan* sa direction en ce qui concerne l'art. Ce
fut la brillante saison de Jenny Lind, accom-
pagnée de Lablaehe, Frascbini, Coletti, Stau-
digl, Gardoni et antre* bons artiste*. Ce fut
une nouvelle occasion offerte a U. Panofka
pour l'élude comparée des méthode* de chant
et des voix. Il avait pris dis Ion la résolution
de se fixer a Paris pour se livrer a l'enseigne-
ment de l'an vocal; mai* la révolution de
1848 vint tout a coup contrarier ce projet.
Après un court séjour dan* la capitale de la
France, il retourna i Londres el s'y établit
comme professeur de chant. Il y publia un
.grand nombre de morceaux sur des parole*
italiennes, tel* que caruonet, duos, gua-
luori, et un traité pratique de chant, sous le
litre de P radical tinglng Infor (Ewer et Cc),
ainsi que douze vocalises pour soprano et
contralto. Après le coup d'État de 1852,
H. Panofka revint a Paris et s'y fixa déQnitl-
.vement. Livré depuis lors d'une manière
exclusive a l'enseignement du chant, il a
publié son grand ouvrage intitulé : l'Art dt
chanter, divisé en deux parties, théorique el
pratique, op. 81 ; Paris, Brandus, suivi du
Fade otecumdu chanteur (recueil d'exercices
pour toutes les voix), de vingt-quatre voca-
lise* pour soprano, mezzo-soprano et ténor,
et de vingt-quatre vocalises pour contralto,
baryton el basse.
Pendant son premier séjour de dix année* a
Paris, cet artisle s'est occupé de la critique
musicale : 11 a été le correspondant de la nou-
velle Galette muiicale de Leipiiek, fondée.
parScbumann et Schunke, a fourni aussi de*
articles a la Gaiette muiicale de Parti, a
YImpartial, au Ménager et au Temps. In-
dépendamment de* ouvrage* cités précédem-
ment, les corn positions de M. Panofka consis-
tent en thème* varié* pour violon, avec or-
chestre, quatuor ou piano, op. 6, 11, 14, 18 j
fantaisies idem, op. 8, 31; rondos el rond i nos,
idem, op. 9, 33; élégie pour violon et piano,
op. 17; ballade idem, op. 30; eapricio sur
un motif de Hercadaute, op. 35; grand mor-
ceau de concert, op. 33; adagio appaitio-
,gk
PANOFKA — PANSERON
na(e, op. 94 ; duos pour piano et violon con-
ceruoti, op. 10, 15, 15, 1C, 97 ; Était» pour
violon *eul; tu lUoeriet, pour piano nul,
op. W ; ballades cl autres morceaux de chant
avec accompagne ment de piano, op. 7 et 19 ;
grande tonte pour piano et violon, op. 48;
Vienne, Hailinger. Lel éditeur! de cet ou-
vrage*, publié* a Parit, sont MM. Scblesinger,
Meissonnier, H. Lemoine, Pacini el B. Latte.
■. Panotta a traduit en allemand la nou-
velle méthode de violon de Baillai, Berlin,
Schleilnger. Sa méthode, intitulée l'Art de
chanter, a été traduite en Italien, i Milan,
chez Klcordl, et en allemand, i Leipiick, chez
Kieter-Bidermann. On a aussi de lui ; l'Abé-
eédaire vocal, mode préparatoire d» chant
pour apprendre à émettre et à pour la voix;
Paria, Brandus ; Suite de l'Abécédaire vocal,
vingt-quatre votaliiti dan* l'étendue d'une
. octave et démit pour toutet Ici voix; iliid;
tti Heurte de dévotion, lit cantiques; Parit,
Canaux; Ave Maria et O ealutarii, Parit,
Brandua; Ave Maria et Agnut Dti; Pari*,
Escndier; Ti prego, o Madré pia, prière;
Paris , Brandus ; Vingt-quatre vocaliiee
d'artitte, qui terminent l'œuvre didactique
du professeur: ibid.
PAHORHITAHO (D. lu»), compéti-
teur sicilien, dont le nom véritable n'est pas
connu, fut appelé Panormitano parce qu'il
était né i Païenne, vers le milieu du seizième
siècle. Il entra dant le monastère de Mont-
cassln, el j remplit le* fonction» d'organiste.
On a imprimé de sa composition : Lamenta-
n'ont' » Rupontori per la Settimana Santa
a qualtro voei; Venise, 1585, ln-4*. Une
deuxième édition de cet ouvrage a paru dan*
la même ville en 1597, «ou* le titre latin ;
LamentaUonti ae Reipotuorii Utbdomadm
Sanctâ; quatuor vocum.
PAWOBMO (ViacEirr), luthier italien, né
à Crémone, se Axa à Parit, ver* 1740, et j
travaillait 'encore trente ant après. J'ai vu un
bon liolou de lui dont le vernis était trans-
parent et chatoyant : cet instrument portait
la date de 1700.
PAHOBMO (Faucon), BU du précédent,
Tut attaché, comme flûtiste, an théâtre de Ni-
cole* depuis 1780; ilapubliéaParis, en 1786,
six duo* pour deux Ailles, op. 1. On connaît
autii soui le même nom la faite d* l'oiseau,
pour piano; Parit, Janel. Ce morceau a eu de
la célébrité, au commencement du dix-neu-
vième siècle.
PANSERON (Ao«o*ra-M*TiiiD)t né a
Paris, Le 7 floréal au it (24 avril 1700), etl fils
443
d'un professeur de musique instruit, a qui
Grétry avait couQé Pin» t ru monta lion de set
vingt dernières partitions, parce que ce tra-
vail était pour lu) fatigant el sans attrait. Le
jeune Pauteron fut admis comme élève an
Contervatoire de Paris, dans le mois de nivôse
an mi (décembre 1804). Après y avoir tuivi
les court de solfège, dont il avait reçu les pre-
mières notions de son père, il passa sous la
direction de Levasseur, pour l'éluda du vio-
loncelle, et bientôt après il devint élève de
Berloo pour l'harmonie, puis de fiotseepour
le contrepoint. Les prix de solfège,
et de composition lui furent si
décernés dans le* concours de l'école. 8c*
études, auxquelles il avait employé huit an-
née*, étant terminée), il se présenta au con-
cours de l'Institut, et y obtint le premier prix
de composition, en 1815. La sujet du con-
court était la ean taie Intitulée BernUnit. De-
venu pensionnaire du gouvernement, i ce
titre, Panseron partit pour l'Italie, et s'ar-
rêta pendant plut de six mol» i Bologne pour
y faire de nouveau un cours complet de con-
trepoint fugué, sous la direction de Matlel.
C'est au soin consciencieux qn'll mit, en cette
circonstance, à perfectionner son savoir par
l'étude du ilyle de l'ancienne école d'Italie,
qu'il fut redevable d'une connaissance étendue
de l'art d'écrire ponr les voix. Apre» avoir
vécu plusieurs années à Rome et a Naplet, où
Il étudia le mécanisme de l'an du chant tou*
de non* naître*, Il *e rendit en Allemagne,
recul det conieilt de Salierl, a Vienne, et de
Wlnter, i Munich, puis t'arrêta quelques mol *
i Eitensladt, en 1817, chei le prince Ester -
hazy, qui le nomma son maître de chapelle
honoraire. Panseron se disposait i retourner
k Paris, lorsque det propositions lui furent
faite* pour visiter la Bnssle ; le* ayant accep-
tées, il te rendit 1 Saint-Pétersbourg ; mai» ce
voyage ne fut qu'une course de peu de durée,
el dans l'été do 1818, il arriva a Paris, après
avoir employé cinq années dan* let voyage*
prescrits par les règlement* de l'Intlitut pour
les élèves pensionnaire!. Dès ton arrivée dans
cette' ville, 11 te livra à l'enseignement du
chant, et bientôt après, il remplit le* fooelioot
d' accompagna leur à l'Opéra - Comique, En
1834, il obtint sa nomination de professeor
de chant an Conservatoire, ou il avall né
admi», comme élève, vingt ans aoparavaol.
Lonqne, en 18S0, Ualéry eut abandonné **
place d'accompagnateur au Tbéalre Italien,
pour passer a la direction du citant à l'Opéra,
Panseron lui succéda datrs cet emploi ; mail
444
PANSERON - PANTALOGO
le» occupation! mullipliéct qui y étaient atta-
chée* le firent renoncer 1 celle plice *[>tti
quelques annéel, pour te livrer sans réserve
i renseignement et i I* composition.
En 1830, Panseron a fait jouer avec succès,
an théâtre Feydcau, la Grille du pare, opéra
comique en un acle, dool la partition a été
publiée chef Jenet et Cornue. L'année sui-
vante, il a donné, au même Ibéitre, Ui Dtux
Contint*, opéra comique en un acte qui est
resté en manuscrit. Le 4 novembre 1837, il a
tait représenter, à l'Odéon, l'École de Borne,
en un acle, dont la partition a été publiée a
Paris, chez Pacinj. Panteron a auul publié
plusieurs fantaisies, nocturnes et thèmes variés
pour piano et fitl te, en société atec Guillou (Pa-
ris,Petit, Frère, Seblesinger};mal*c'est surtout
par ses romance) et set ouvrages didactique»
qu'il l'est Tait une réputation européenne. Il
a publié plus de dcui cents de set romances,
parmi lesquelles on en remarque de char-
mantes. Entre celles qui ont eu le plus de
vogue, on cite : le Songe de Tartini, avec ac-
compagnement de violon obligé; la Ftle de
la madone; Malvina; Faisant tneort; Au
revoir, Lévite; On n'aime bien qu'une foit;
Appela-moi, je reviendrai; Demain on
vont marie i j'attende encore, etc.
Après avoir joui de la vogue comme com-
positeur de romances, Panseron s'est livré à
la rédaction d'un grand nombre d'ouvrage*
pour renseignement des diverses parties de la
musique : ces production* on t obtenu un succès
mérité. L'œuvre didactique de cet excellent
professeur renferme les ouvrages dont voici la
liste : 1 ° A II C mueical, ou talfége, com-
posé pour ta fille, âgés de huit ant, a Paris,
chez rameur. Il a été fait plusieurs éditions
in-folio et in-8° de ce solfège élémentaire.
S" Suite de l'A S C ; ib\d. 3° Solfège i deux
voiip'Wd, A' Solfège d'artiste; ibid. S» Sol-
fège tur la clef de ta, pour basse-taille et
baryton; ibid. 6'Solfêgt d'entemble àdeux,
troiiet quatre voix, divisé entrait partiel;
ibid. 7° Solfège du pianiste ; ibid. 8° Solfège
du violonitte; ibid. 0° Solfège concertant à
deux, trait et quatre voix, divisé en trot*
partie*; ibid. 10° Cinquante leçons de solfège
à changements de eleft, faisant suite au
solfège d'artiste, avec batte chiffrée; ibid.
11° Solfège progressif à deux voix, pour
basse taille et baryton; ibid. 12° Méthode de
vocalisation, endeux partiel, pour soprano
oufe'nor; iuirt. 13° Méthode de vocalisation,
en deux partiel, pour batte, baryton et con-
tralto; ibid. 14* Fingt-cinq vocalises facile*
et progretiivtt pour contralto, précédées de
vingt-cinq exercices ; ibid. \5' Douze étude*
spéciales , précédées de doute exercices, pour
soprano et ténor; ibid. 1G° Traité de l'har-
monie pratique et de* modulation*; ibid.
17° Trente-six exercice! à changements de
eleft, faitant tuile aux cinquante leçon*;
ibid. 18° Méthode complète de votalitalion,
en trais pwtics ,- ibid.
Aussi estimé par les qualités essentielles, do
l'honnéle homme que par l'étendue do ses
connaissances dans son art, bienveillant pour
le» Jeunes artistes et les aidant da ses conseil*
et de son appui, Panseron fut enlevé a sa fa-
nille.
le 39 juillet 1859. Il était chevalier des ordres
de la Légion d'honneur, de la Couronne da
chêne et de l'Aigle rouge.
PAH8EWAHG(J»u»-Gioiees), musicien
de la Silésie, était, en 1800, organiste à Mil- ,
lelwalde, dan* le comté de Glati. Élève de
Segert, il possédait un talent remarquable sur
l'orgue. Il a laissé eu manuscrit des messes,
offertoires et autre* morceaux de musique
d'église, ainsi que des pièces d'orgue. Hoff-
mann cite aussi de cet artiste une méthode
d'harmonie que Pansewang avait écrite pour
un de ses élèves. Dan* se* dernière* années, il
s'occupa beaucoup de la partie mathématique
delà musique et du tempérament; mai* il n'a
rien été publié de se* travaux.
PAHSNER (Jiin-Hiaai-UcRin), doc-
leur en philosophie, |né a Arnstadt, dans la
principauté de SchwarBbourg, était étudiant
à l'université de Jéna, en 1800. Il y soutint,
en 1801, une thèse quia été imprimée sous co
titre : Dittertatio phytica titltnt invettiga-
tianem mofuum et jonnrum quibut lamin*
elattien contremiscunt ; quam Hectare D.
Carlo- Augutlo due* Saxon, consenti! ont-
plits. philotoph. ordinis pro venitt legendi
rite impetronddA. D. 30 Aug. 1801 publie»
défendit auctor I. H. !.. Fansner, etc.;
/ena, 1801, typis Gapferdtii, in-4°deonie
pages. Ca morceau est un de* premiers écrit*
que les découvertes deChladnl ont fait naître,
concernant les phénomènes de vibrations de*
*ur races élastiques.
PANTALOGO (Elicteho), pseudonyme
sou* lequel s'est caché le comte Torriglione,
né i Rome, en 171)1, et qui se fixai Florence,
en 1831. C'est sous ce nom iuppo«é qu'il a
publié nne brochure qui a pour litre : la Mu-
lica italiana nei teeolo XI X, Ricerche filosa-
fico-ertticke; Florence, Coen, 1888, in-13 de
quatre-vingts pages. J'en possède un eiem-
PANTALOGO — PAOLI
44S
plaire qui porte la date de 1830. Une crlliqae
de cel opuscule a été' publiée par le vîolonisle-
coroposlleur Gior0ef«;el!e eit intitulée : Ltt-
tera al tig. El. Pantalogo intarno alterne
Bittrth* fiioiofico-critictw lopra la mtuiea
italiana ne! lecolo XIX; Florence,, 1828,
In-S* de dauie page*. La conte Torrlglione
fit paraître, en ré ponte a cette lellre, un écrit
intitulé : Uepliûadi EleuUrio Pantalogo alla
hUtradêlSig.F. Giorgetti; rttpçntiva allé
Mfltitioni fitotofico-critiche lulta murica
italiana dei itralo XIX; -Florence, Coen,
1838, tn-10 de quinze pages. Le sujet de la
discussion résulte du principe posé par le
pseudonyme Pantalogo qu'il y a no beau
indépendant do» époque» et des opinions <
gérées qui je produisent aux différentes
phases de transformation de l'art. Il oppose ce
principe à cette sortie d'un enthousiaste : Po-
tafe voi dubitar chc la mutica italiana non
tia giunta a&eno ail' apice délia tua psr-
fixiione i chc Rouini non abbla tuperato
quanti prima di lut vt furon maettri di
qweita ttitniat L'auteur supposé n'écrit i
opuscule que pour réfuter celte opinion, et,
parlant de principe» esthétiques, établit, tout
en déclarant qne Kotaini est incontestable-
ment un homme de géoie, que tes opéras on!
de grandi défaut* mêlé» a de grandes beauté*,
et qu'il s'y trouve même de rentable* extra-
vagance» (1) au point de me da la vérité dra-
matique et scénlque. Toutefois, c'eil au temps
où Roitinl s'est trouvé qu'il attribue ce qu'il
appelle le$ égarement! du maître (3). C'est
contre cette critique que s'élève Giorgetti dam
(I) a Cid* qulcbe ni» in Mnnguin fiituie
. di sure in upiK.il. iont »1 hhiIhum n «i ii
■ ngtiri. Gloteri rlportin» ilaani de' pie pilpabili
■ «nipt, Ntl prima d» d«ll' uto SKondo délia Cuis
• ledra, neutre n* innlanu tinciull* licim ad
• ld un (niioiiulno nlttr, «le. •
(1) « Ejli (Rouiil) p-tà douta dl fenidJfiliu lu.
• poisrt Endanidl bâta (ndo ■ cilcin fMlaÉfàaeU'
■ |iàlMUBIiHntiiri.Sik|undndirimiMnidli«polo
• di ilnini dei!' ouine •»*!> sioo «lion iFient!, inllt
« erurti upo di ans au bnonl, cd il lempltce ■
• Itltlidrii ilile eb> rt|uis, illro loitituirne tris-
• lemltDUked IrdintlHolo. Il juo irdirefu torlnnila,
• i moi trioafl ripidi * tmiI... DnpD ater* Habilita 11
• *■■ tonna* m l> iu> ripiiiiioDi, peco pni» a Ini n
■ !■ ine BBiicht, wdbu unio In prtgio da (nnlwpo-
• nui, non fornemae forte rgulauatt la dtliiii
■• de' poillri. ■
*a réponse. La réplique du pseudonyme, basée
sur des principe». rigoureux de philosophie,
mit fin i cette polémique, qui n'a plu* au-
jourd'hui qu'un intérêt historique.
PAnZACCHIiD.DoaiBigna), un des meil-
leurs ténor* Italien» du dli-builiéme siècle,
naquit A Bologne, en 1735. Apres ami r achevé
se* étude» de chant dans l'école deBernacchi,
il débuta dan» l'opéra sérieux, et Jouit bientôt
en Italie de la réputation d'un excellent chan-
teur. Appelé a Madrid, en 1757, il j fut atta-
ché pendant cinq ans au service du théâtre de
la cour. En 1709, il te rendit à Munich, et
fut attaché I la musique de l'électeur Maxi-
milieu III, jusqu'en 1779, époque où sa voix
perdit toute ta sonorité. Il reçut alors une
pension de la cour de Bavière, et se retira
avec sa famille dans le lieu de sa naissance,
après a voi r a mus se des richesses considérables.
Sa bibliothèque de musique renfermai, une
collection curieuse de tout le* ancien* livre*
espagnols concernant cet art. Panxacchi est
mort en 1805, à Bologne, où il jouissait de
l'estime générale.
PAIÏZAU (le P. Octxvieh), gardien du
couvent de la Sainte-Croli, 1 Àugsbourg, ver»
le milieu du dix-huitième siècle, appartenait
a un* de» familles les pin* distinguée* de cette
ville. Il a pnblié une collection de pièces
d'orgue qui donne une idée favorable de ion
talent comme organiste. Cet ouvrage a pour
litre : Octonium eccleiiatticum oryanicvm;
Augsbourg, 1747, in fol.
PAOLI (FyurctKO-AicxxcELo), carme
du couvent de Florence, naquit dans celte
ville, en 1571, et y mourut I l'âge de soixante-
quatre an*, le 4 janvier 1635. Au nombre de
ses ouvrage», on trouve ceux-ci : 1° Diree-
torio delCoro, t délie Procwioni, tecondo il
rito da'Padri Carnulitani; in Napoli, pre»*o
il Carllno, 1604, in-4°. Une deuxième édition
a été publié* a Home, en 1608, avec le nom
de l'auteur. 9> Brtut inlroduxione al Canto
ferma; in Flrenxe, preito 11 Cecconelll, 1633,
In-S*. 5° Cantionem têts Hymnura sacrum,
in IWttit decantandam cum o/flei Jngelio
tuitlarit; Neanoli apud Carllnum, 1694 ,
in-4*. Jules Negri a fait de ce moine l'objet
de deux article* dan» son Ittariadt' fioren-
Uni Scrittari; dan* l'un, Il l'appelle Jrean-
gdo Paoli, et dan» l'autre, JPrancttco Jrcan-
gelo; Il n'a pas vu que le» noms, te* dates et
le* ouvrages ion! les mémet.
FAOLIMÏ (Aoiiuia), compositeur et
Instrumentiste au aervice du cardinal Rubinl,
éreque de Viceoce, ver* la fin du dix-septième
by Google
446
PAOLI - PAPE
tiède, a publié un œuvre de sonates i deux
violons el violoncelle, avec basse continue
pour clavecin. OEuvre premier, Venise. 1697,
in-4°. Cet ouvrage a été réimprimé a Amster-
dam, chez Roger.
PAOLIS («iotumi DE), compositeur de
l'époque actuelle, né à Gènes vers 1820, a fait
le) éludes musicales i l'école communale de
musique de Bologne. Le premier ouvrage par
lequel il s'est fait connaître eil une tragédie
lyrique intitulée Gismanda e Mmdritio, qui
fut représentée à Borne (théâtre faite),
dan» l'été de 1843. C'était une très-faible
production, qui n'obtint aucun succès. Le
13 mira 1841, M. de PaolU Ht exécuter au
Panthéon de Rome, par la congrégation des
Firtuoti, une cantate de la composition qui
avait pour litre : fittaria dell' arte cris-
tiana iuII* art* pagana. Il y prit, dit-on,
une revanche de la chute de son opéra. On
n'a pas d'autre renseignement sur cet ar-
tiste.
PAOLO, surnommé' ADETINO parce
qu'il était né a Arezzo, en Toscane, dan» la
première moitié du seizième siècle, n'est
connu que par un recueil de madrigaux inti-
tulé : Il primo libro de' madrigali a cinque,
tri et otto voci; In Venegia , presso Antonio
Gardano, 1558, ln-4'. Cel ouvrage est dédié
i François de Médlcia. Il se peut que ce musi-
cien *oit le même Paolo, prêtre del'ordrede
Saint-Joseph, organiste de la cathédrale de
Cbioggia, qui fut un des compétiteur» de
Claude Herulo au concours pour la placed'orga-
nittedu second orgue de Saint- Harc, 1 Venise,
le 3 juillet 1557, aprèi la mort de Jérôme Pa-
PAOLUCCI (le P. Jomm), religieux cor.
délier, naquit a Sienne, en 1737, et fit »e»
études musicales au courent de Bologne,
■ou* la direction du P. Martini. Après avoir
fait ses toux, Il fut envoyé a Venise, oh on
le choisit pour maître de chapelle du couvent
de son ordre appelé de' Frari; puis il alla
remplir le» mêmes fonctions an monastère de
Sinigaglla, el eu dernier lieu il dirigea le
choeur de celui d'Assis I, oh il mourut il'âgede
cinquante an». Le P.Paolucci a laissé en ma-
nuscrit des compositions pour l'église, et l'on
a imprimé de lui des Prtcei pis i huit voix eu
deux chœur», a Venise, en 1707; mai» l'ou-
vrage par lequel il s'est fait particulière-
ment connaître d'une manière avantageuse
est une collection de morceaux de musique
des styles d'église et madrigal es que, pré-
sentés comme exemples de l'art d'écrire, ci
analysé» dans tous les détails, de manière i
former un cour* d* composition pratique. Cet
ouvrage a pour tilre : Art* pratica di con-
trappunto dïmostrofa con ttempi di vari
au tort, e con ojirrtiaii'oni ; Venise, 1765'
1773, S vol. io-4'. Le plan du P. Paolucci est
celui que le P. Martini adopta plus tard pour
ton Etemplare oitia taggio fondamentale
pratica dl contrappunto ; mais ce dernier
maître, ayant pour objet principal de traiter
du contrepoint fugué sur la plalo-chant, a
cttoisi la plupart* de ses exemple* dan* le*
ouvres des compositeurs du seizième siècle,
tandis que le P. Paolucci, traitant plus par-
ticulièrement du style concerté, en a prit
beaucoup dan* ceux du dix-septième et du
dix-huitième. Au reste, ces deux ouvrage*
soit riche» d'érudition, el renferment des
discussions instructive! sur le» principes fon-
raentaux de l'art.
PAPAVOINE (....), violoniste «t compo-
siteur, entra t l'orchestre de la Comédie-
Italienne comme cher de» second» violon», en
1760; mais il n'y resta que deux ans, et i [afin
de 1703, il suivit Audinot, qui s'était retiré
du même théâtre pour fonder celui de l' Am-
bigu-Comique. Papavolne y devint premier
violon et maître de musique : il occupa cette
place jusqu'en 178°. Des propositions lui
furent faite* alors pour diriger l'orchestre dn
théâtre de Marseille j 11 ae rendit dans cette
ville, et j mourut en 1793. On a de ce musi-
cien deux oeuvres de Six quatuors pour dtux
viotont, alto et batte, gravés à Paris (sans
date) ; il a fait aussi fa musique d'un opéra
comique Intitulé Barbotait ou le Manuscrit
iioié,qui fut représenté le 15 septembre 1760,
i la Comédie Italienne. Papavolne composa
pendant près de dix ans la musique de toute*
le» pantomime» qui furent jonées a l'Ambigu-
PAPE (Nicolas), en latin PAPA, né
dans un village de la Saxe, ver» le milieu dn
seizième siècle, a publié,' a l'occasion de la
nomination d'un musicien nommé Gerhard i
la place de conter i Brandebourg, un petit
écrit Intitulé : Proptmptieon honoris camur
plelati, tradition* *t omnium virtutum,
génère ornrtto j'uuenf, must'co et compotiittx
feliei, Jacobo Gerkatao, Cartottadtmt a»
inelilâ Witebergmad eantorii muntu avspi-
ctendum a Senntu Brandenburgensi légi-
timé votato anno Domini 1573, seriptum a
Nieolao Papa, Beidiremi Saxone, S. L.
1573.
PAPE (Locii-PaiRçoii), écrivain suédois,
PAPE — PAPIUS
447
AI ses éludes à l'université d'Cpsal, où il
publia cl soutint une thèse intitulée : Deutu
muticti, Upsal, 1735, in 4*.
PAPE (Hun), facteur de pianos d'un
mérité distingué, est né dans la Souabe, en
1787. Arrivé a Parti en 1811, il entra dans
la fabrique de pianos de Pleyel , dont il
dirigea les atelier* pendant plusieurs années.
En 1815, Il établit lui-même une manufacture
de ces instruments, et pendant près de qua-
rante ans, presque chaque année fui marquée
par quelqu'une de ses inventions. Ses pre-
miers grand» pianos furent d'abord constru" l
d'après le système anglais de Broadwood cl
de Tomkinson ; mais doué d'un génie d'inven-
tion dan» la mécanique, il ne tarda pas a
introduire de nombreuses mortifications dan»
la construction de ces Instruments, et même
à en changer complètement le principe.
L'objet principal qu'il se proposa d'abord fnt
de faire disparaître la solution de continuité
qui, dans les planas carré» et à queue, existe
entre ta table et le sommier, ponr laisser un
passage aux marteaux qui doivent frapper le»
cordes; pour cela il reprit le principe de mé-
canisme placé au-dessus, d'abord Imaginé
par l'ancien facteur de clavecins Marin», puis
renouvelé par Hitdelirand, et enfin par Slrel-
eher, de Vienne ; mal» évitant le* défauts des
bascules etdes contre- poids employés par Ces
artistes, il combina un ressort en spirale cal-
culé sur l'action du marteau de manière à re-
lever rapidement celui-ci, par un effort il
peu considérable, que la fatigue du ressort
était a peu près nulle. Si, dan» le piano i
queue, ce système de construction laissait
désirer plus de légèreté an mécanisme, et plus
de limpidité dan» le son , dan» le piano carré,
le plua beau succès a répondu aux efforts de
M. Pape. Ce dernier a «util Introduit diverses
variétés dans le» forme» et dan* le mécanisme
du piano vertical, auquel il a donné une
puissance de son remarquable. Les travaux de
cet babile facteur ont reçu d'honorables ré-
compenses dan» le rapport avantageux fait
sur ses instruments, le 19 septembre 1833, psr
la société d'encouragement pour l'industrie
nationale; dans celui de l'Académie des
beaux-art» de l'Institut de France, fait eu
1835; dan» la médaille d'or qui lui a été dé-
cernée i l'exposition des produits de l'in-
dustrie, en 1854, et dans la décoration de la
Légion d'honneur qu'il a obtenue en 1839.
Habile dans toutes les partie» de la méca-
nique, Il a Inventé une machine pour scier en
spirale les bois et l'ivoire, et il en a exposé les
produits en 1827; un de se» pianos était
plaqué de feuille» d'ivoire d'environ huit à
neuf pied» de longueur et de deux de largecr.
On a publié une Noties sur Ut invention! tt
ptrfcctiorintmmii apporté» par H. Pane
dant la fabrication de* pianos ,- Paris, l.o-
quin, in-4° de onze pages, avec trois planches
lilhograpbiées. *
PAPE (Louis), né à Lubeck, le 14 mai
1800, apprit dans sa jeunesse a jouer du
violon et du violoncelle, et recul de» leçons
d'harmonie de l'organiste Bauck. Après avoir
été employé quelque temps comme violon-
celliste au théâtre de Krenrgsladt, à Berlin,
il fut appelé i Hanovre, put» à Francfort sur-
le-Hein, en qualité de premier violon. Dan»
un Yoyage qu'il fil en 1833, Il visita sa
ville natale, et y fut engagé comme premier
violon du théâtre. Plu» tard, il eut le lilrejje
compositeur de la cour, i Oldenbourg, et enfin,
il s'établit a Brème dans ses dernières années,
et y mourut au mois de février 1859. Parmi
les compositions de cet artiste, on remarque :
1° Trois sonatine» pour piano seul, op. 5 ; Co-
penhague, Loae. 3* Deux sonatine», idem;
Hambourg, Crans. S* Quatuor pour deux vio-
lons, alto et violoncelle, op. 6; Letpsict, Brcil-
kopf et Bar tel. 4° Quintette pour deux vio-
lons, allô et deux violoncelles ; ibid. 5° Deux
quatuors pour deux violons, alto et violon-
celle, op. 10; ibid. En 1840, une symphonie
composée par Papa a été exécutée a Olden-
bourg, puis 1 Brème, dans l'année suivante,
et enfin, cet ouvrage fut joué sous sa direction
dan» un des concerts du Gewandhausde Leip-
sick. On connaît aussi de cet artiste quelques
compositions pour le ebant avec piano.
PAPENÏUS (Ixtu-CEOBOM), facteur d'or-
gues 1 Slolberg, dans la Thuringe, vers le
commencement du dix-huitième siècle. Ses
principaux ouvrages sont : 1* Un orgue de
dit-huli registres , a deux claviers, a Oldii-
leben, construit enl708.9,Dn orgue de trente-
deux registre», a deux claviers et pédale, a
Klndelbruck.
PAPIUS (As***), dont le nom flamand ,
était DE PAEP, naquit a Gand, en 1547.
Neveu, par sa mère, de Llvln Torrenlius,
évéque d'Anvers, il fit ses éludes sou* la di-
rection de son oncle, d'abord i Cologne, puis
a Louvaln. Se» progrès dans les langue»
grecque et latine furent rapides, ce qui ne
l'empêcha pas de se livrer i l'étude de la mu-
sique, contre l'avis de Julie Llpse, qui n'aimait
pas cet art. Paplui acquit de grandes connais-
sances théoriques. Le* études de Dt t'aep
,gle
-448
PAPIUS — PARABOSCO
«Util terminée*, Torrent! us l'appela a Liège,
et lui procura on eanonlcal a Saint Martin ;
mail il n'en jouit pas longtemps, car ilse noya
dam la Meute, le 15 juillet 1581. On a de lui
un livre intitulé : Dt conionantiii , tiot ftar-
montra musieii, contra vulgartm opinio-
lum : Anvers, 1568, lu H. Il le revit dans la
tulle, y Ri qRlque* changement», el le publia
de nouveau bous ce titre : Dt cantonantiis
«eu pro Diatataron; Anvers, Planlin, 1581 ,
iu-8'. DePaep entreprend de démontrer daui
«et outrage que la quarte eit une cooion-
uaiice, et tout le livre roule >ur ce sujet. Il
prouve sa proposition par des arguments ex-
cellents, mail avec uo (on tranchant et pédan-
fesque ; ce qui a fait dire i Zarlino (Sopplim.
«tut., p. 10S) que c'était un auteur psu mo-
deste (non molto modtito icrittare). Quoi
qu'il en soit, le livre de De Paep est ce qu'on
avait fait de mieux sur celle ma itère Jusqu'à
la An du seizième siècle (a l'exception des
exemple* da musique, qui sont assez mal
écrits); il n'a été surpassé depuis lors que par
le travail de Jean-Alvarès Frovo (voyes ce
nom). Les au le ors du .Dictionnaire Àiilon'ïue
ttet musicien* (Paris, 1810) ont fait sur cet
écrivain une singulière méprise; ils l'onl ap-
pelé Gaudentiut, ayant vraisemblablement
mal lu le mot de Gandaveniii qu'il ajoutait
1 son nom, pour Indiquer sa ville natale.
PAPPA (Fhibçoii), professeur de philo-
sophie et de théologie, était prédicateur a
Hllan dans les dernières années du seizième
siècle et au commencement du dix-septième,
■l'était aussi compositeur de musique, et a
publie : 1" Motttti et * « 4 voci; Milan, 1008,
in-4°. 3° Partit» délit eaniont a 9 e 4 voci;
ibid.,' 1B08, In -4°.
PAPPAL AHDO (Salvitob), compositeur
sicilien, s'est fait connaître, en 1846, par uu
opéra Intitulé Jl Coriaro, qui fut représenté
i Nantes, au théâtre du Fonda. Cet ouvrage
était en trois actes ; le troisième fut supprimé
a la seconde représentation, et sous cette
forme réduite, l'ouvrage eut quelque succès.
Plusieurs morceaux de la partition ont été pu-
bliés avec accompagnement de piano, chu
Ricordi, 1 Milan, Sont le nom du même com-
positeur, ont paru divers œuvres pour le
ebant, parmi lesquels on remarque le recueil
de six mélodica intitulé: Brctze del Stbtto,
qui a paru à Milan, chez Ricordi, en 1850. Il
y a de la distinction dans cet œuvre. Le nom
du compositeur a disparu du monde musical,
après la publication de ce dernier ouvrage.
PAQUE (Goilucie) , violoncelliste et
compositeur pour son Instrument, né i
Bruxelles, en 1835, fol admis au Conserva-
toire royal de musique de cette ville, en 1855,
et y at toutes ses études, tlève de Demunck
pour le violoncelle, il obtint le second prix au
concours de 1839, et le premier, en 1841.
Après avoir été attaché pendant quelques an-
nées comme violoncelliste au théâtre royal de
Bruxelles, II se rendit 1 Paris, eh il avait l'in-
tention de se Axer, mais des propositions lui
furent faites, en 1840, pour la place vacant*
de violoncelliste solo i l'Opéra italien de Bar-
celone : Il l'accepta et, dana la même année,
fut nommé profeaseur du Cons erra/oins
d'itabtllt la Catholique. Il occupa ces deux
emplois pendant trois ans et se maria i Bar-
celone. En 1849, Il fit un voyage a Madrid et
joua devant la reine, qui daigna accepter la
dédicace d'une de ses compositions. Dans ud
voyage qu'il fit, en 1850, dans la France mé-
ridionale, Il acheta, près de Lyon, une pro-
priété, oh, pendant plusieurs années, il alla
passer quelques mois de l'été. Ce fut dans
cette même année qu'il se Dxa a Londres, oh
il est encore (1863), recherché pour son ta-
lent, et considéré comme le meilleur artiste
sur le violoncelle, après M. Piatti, particuliè-
rement dans la musique de chambre. M.Paqae
a fait plusieurs voyages en Allemagne, eu
Suisse et en France: partout il a obtenu de*
succès. Il est professeur de violoncelle i la
Zondon Acadtmy af Mviic. Plusieurs fan-
taisie*, thèmes variés et morceaux de ornro
pour violoncelle ont été publiés par cet artiste.
PARABOSCO (JÉioae), organiste et lit-
térateur Italien du seizième siècle, naquit h
Plaisance, vers 1510, et Ht ses élude* musi-
cales a Venise, sous la direction d'Adrien
Willaert. Déjà connu avantageuse ment dès
1546 comme poète et comme conteur paries
Rime, sa tragédie de Progni, el par ses pre-
mières comédies, il vécut a Venise- dan* l'in-
timité avec Louis Dolce, et fut désigné comme
organiste du second orgue de l'église Saint-
Marc, en 1551, après la retraite de Jacques do
Buus (voyei ce nom). On voit par un passage
des Sopplimtntimuiicali de Zarlino (lin. VIII,
c. 13) que Parabosco était à Venise en 1541,
et qu'il y figurait au nombre des musiciens
qui, le 5 décembre de cette année,se réunirent
dans l'église de Saint-Jean, il ftlallo, pour
l'exécution de vêpres solennelle* que faisaient
cbanler le* tondeur* de drap. Il y adressa de*
paroles sévères a un compositeur médiocre
qui se comparait à Adrien Willaert. Il mourut
vraisemblablement avant le mois de juillet
PARABOSCO — PARADIES
16S7, car tt eut alors pour successeur dan»
celte place Claude Merulo. Burney, copié par
Gerber, **e*t trompé en plaçant la date de la
mari de Parabosco trente am plus tard.
L'Arétin, ami de Parabosco, dit de lui {Let-
ton, lit). V, p. 195) que lorsqu'on parlait de
■a tragédie (Progné), I) se donnait pour mi-
siclen et non pour poêle, et que lorsqu'on le
complimentait sur sa musique, il affectait de
te donner pour poète plutôt que pour musi-
cien. Parabosco eut de puissants protecteurs,
parmi lesquels on remarque le doge François
Donato, la princesse de Ferra re An ne d'Eue,
et surtout le célèbre patricien et littérateur
Vénitien Dominique fenitro, qui lui confia
la direction des concerts qui se donnaient dans
son palais, et où se réunissaient les artistes les
plus distingués de Venise. Parabosco j accom-
pagnait le* chanteurs snr le clavecin, et im-
provisait sur le même instrument, arec un
rare (aient pour celt* époque. Il louait ses
protecteurs dans ses vers et leur dédiait sel
outrages. C'est ainsi qu'il plaça le nom de
t'hrittophe Mielith, riche négociant alle-
mand, en tête de sa tragédie de Progné: il
en recul de riches présents à cause de celte
dédicace.
Ses nouvelles, auxquelles il donna le (lire
I Biparti, ses comédies, et quelques-unes de
■e* poésies, prouvent, dit M. Ca/ïl (t), que les
mœurs de Parabosco étalent plus que libres et
dignes d'un ami de t'Arélln, L'excès des plai-
sirs sensuels porta atteinte a sa constitution
et eut de* salles qui abrégèrent m rie.
L'amour tint enfln mettre un terme a ses dé-
sordres; épris d'une belle Jeune fille, il
l'épousa en 1548, et en eut plusieurs fils.
L'Arétin nous apprend, dan* une de te*
lettres, que Paraboico avait écrit des motets
qui, par le peu de soin qu'on a mil a les con-
server, ne paraissent pai avoir exercé une
grande influence sur l'art de l'époque. Je ne
connais de lui que le motet 1 cinq voix Ipta
tt rogat pietat, inséré dans la collection qui
a pour titre : Di diverti muttci aV «os tri
temps* moteur a 4, S a 6 ceci; Venise, 1558,
fn-4*. Je crois pourtant qu'il existe quelque*
morceaux de cet artiste dans d'autre* re-
cueil*. Se* lettere, Aime, etc., Turent impri-
mées a Venise, eu 1546, in-IS; tes comédies
de 1547 i 1567, sa tragédie de Progné, en
1548, et ses nouvelles intitulée! : / Diporti,
a Venise, en 1559 et 1558, ln-8".
(I) Slori» <(<((■ «utn u<n «.l/.fMCffWf. denlt
4t3a àtsn«,ta Ynuiit.L I, p. 113.
nom. mit. un ■uttciHu. — t. vi.
PAR ADEISER (Miaunos) (1), moine de
l'abbaye de Hellt, en Autriche, né a îlieden-
thal, le 11 octobre 1747, commença les élude*
de collège dès l'âge de sept ans, puis alla
suivre, a Vienne, les cours de l'université, et
acquit des connaissance* étendues dan* la phi-
losophie, dans les science* etdaus la musique.
Sou talent sur le violon était remarquable.
Dès l'âge de quatorze ans, il écrivit des qua-
tuors pour de* instruments k corde* dont le
mérite consistait dan* l'abondance des idées
mélodique*. Ces ouvrage* furent suivis d'une
cantate et de Céladon, petit opéra dans lequel
se trouvait un double chœur bien écrit. A l'ige
de vingt-deux ans, il produijli six nouveaux,
quatuors et six trios pour deux violons et vio-
loncelle. Celle dernière prodnetion fut exé-
cutée par l'auteur, par Kreibicb, artiste de la
chapelle de l'empereur Joseph II, et par le
monarque lui-même, qui jouait la partie de
violoncelle. On connaît aussi du P.Paradciser
un motet pour contralto (en fa), cinq Salve
Rtgina, on Jlma, et un Avt Begina Couv-
rant. Toutes set productions sont rcstéei en-
manuscrit. Ce religieux mourut a l'âge de
vingt-huit ans, le 16 novembre 1775, d'un*
affection hémorroldale.
PARADIES (Pina-i-DoaiBiQDi) (3), com-
positeur et claveciniste, naquit à Manie*, vers
1710, et y fit ses études musicales. Élève de-
Porpora, il devint nu des plus habile* musi-
ciens de l'école napolitaine de celte époque.
Ses opéras le* plus connus sont : 1° _rf 'estatidro
in Pirtia, joué a Lucque*, en 1738; Allaccr-
ne mentionne pas cet ouvrage dans sa Dra-
maturgia. *■ Jl Decnto del fato, représenté
a Venise, en 1740. 3° Le Mtttt in gara, can-
tate exécutée au conservatoire de JtfendïcanM,
m Venise, en 1740. Paradie* *« rendit a
Londres, en 1747, et y donna, le 17 décembre
de la même année, Phaélon, opéra sérieux,
qui n'eut que neuf représentations. Depuis
Ion, il parait avoir renoncé a la composition
dramatique ; mais il se fixa i Londres el y
vécut longtemps comme profeisenr de clavecin.
Il j publia un recueil de douze bonnes sonates
de clavecin, sous ce titre : Sonati di gravi-
eembalo dedicaie a tua aliéna realt la prin-
(I) Um «pi* ninuerlu d
a quuwn M d'à
(rtttU
FtndtiMr et
isdhjif* sou
e prénom d* Cmrt
dioilt
r.ti,FDblis«
1799.
M J.m.l
lu pmlln sditln dt ii
Bi9§rmwkit h
m CD «lu! dt P.rtJi.i. 1
d. U
Bord* {£■«■
All.tl,
mire .fit STTIilf, « dt i MUUa dt
livttii
dt c* noilclt
, ot ■entrât <j
esta m») suit P
«Google
450
PAEAD1ES — PARAD1SI
■cfaenu Auguste, da Pitr Domemico Parm-
Ott lupcUhuu; Lendon, printéd for ta*
autkrr ey John Johntmn. L'oitr n'a pu de
dite, vite le privilège accordé par 1e roi d'An-
gleterre, George* II, poar l'impression et 1i
Tente, pendant qoatoMe m, 4* etosua «mate*
pour l'orgte, est dite du 38 novembre 1754.
La ifooie (M* tel, gravées sar cuivre, forment
m cahier da quarante-sept page* ia-mt. Je
ne connais dm ci '«empli ire de* six grandi
concerto* d'orgue. Une deuxième édition de*
sonate* a élé pablêée i Anuterdani, en 1770.
Lorsque Paradie» quitta l'Angleterre poar re-
tourner ea Italie, Il le lia a Venise, oè il
virait encore en 1799, dans on âge ires-
PABADIES (■tuE-Tataui), eomposi-
tenr et planiste remarquable de ion temps,
naquit i Tienne, le 15 nui 175V. Frappée de
■ Cécile a l'Age de cinq am, elle trouva dan* la
mm ique det consolations contre cette Infor-
■ tune, montra pour cet art une aptitude singu-
lière, et fut d'allleun douée d'one facilite
merveilleuse pour l'étude dei lingues et dei
adencea. L'italien, l'allemand, le français et
i l'Mflaii lui étalent également familiers;
baMIe dani le calcul de tête, elle était aussi
Instruite dam la géographie et dam l'histoire,
dansait avec grâce, et avait une conception «i
prompte et une mémoire li beurema qu'elle
jouait am échecs, réglant le mouvement dei
pièce* qu'elle indiquait d'après ce qu'on lui
disait du jeu de l'autre Joueur. Kozelucb et
Rigbinl furent ici maître* de piano et de
chaut; le maître de chapelle Priebertlui en-
seigna l'harmonie, et elle reçut dei conseils
de Salierl pour la composition dramatique.
Elle n'était âgée que de onze am, lorsque
l'impératrice M i rie -Thérèse lui donna une
pension de 250 florins, après l'avoir entendne
dansdes sonates et des fugues de Bacb, qu'elle
Jouait avec nue rare perfection. En 1784, elle
commença i voyager, visita Uni, Balzbourg,
Munich, Spire, lanheim, la Suisse, se rendit à
' Pari), où elle joua avec un luccèt prodigieux
au concert spirituel, en 1785, puis te rendit
i Londres oh elle excita le plm vif Intérêt.
Lei artistes lei plut célébrai de celte époque,
tels que Abel, Fischer, Salomon, se firent
honneur de l'aider de leur talent dam ses
concerts. Au retour de ion voyage en Angle-
terre, elle m Ht entendre en Hollande, 1
Bruxelles, a Berlin, a Dresde, reçut partout
l'accueil le plus flatteur, et rentra a Vienne,
vers la fia de 1780. Elle l'y livra a l'enseigne-
ment et 1 la compétition, paMia pluiieun
oeuvra de aansique instrumentale, et fit re-
présenter avec necès qnelqnes «fierai a
Tienne et 1 Prague. Sa maison, visitée par
lei personnages les plu distingués devienne,
était aussi le rendu vous de* étranger* qui,
dam ici dernière* année*, admiraient encore
le charme de la conversation et sa bonté par-
faite. Colle femme si remarquable i tant de
titrai mourut 1 Tienne, le 1- février (834, a
l'Age de soixante-cinq am moins quelque*
moi*. In 1701, elle avait fait représenter a
Tienne Ariane A Naxvt, opéra en deux
actes; cet ouvrage lut iuiri dMYtoiu et
Saeehus, duodraaae en un acte, laite de
l'opéra précédent. En 1793, madame Para-
die* donna au théilre national de Tieane U
Candidat instituteur, petit opéra en an
acte, et en 1797, elle fil jouer a Prague le
grand-opéra Renaud et Armide. Elle III aussi
exécuter an théâtre national de Tienne, en
1794, une grande cantate snr la mort de
Louis XVI, qui fnl publiée avec accompagne-
ment de piano. Précédemment elle avait fait
Imprimer (a cantate funèbre sur la mort de
l'empereur Léopold. Parmi ses antre* com-
positions, on remarque : t* Six sonates pour
le clavecin, op. 1 ; Paris, Imbault. 3* Six
idem, op. 3, idem. S* Doute canionetles
italiennes, avec accompagnement de piano;
tendras, Bland. 4* Zeoltorc.balladedeBurger;
Lleder, Tienne.
PARADIS (Gtruuimaj, historien fran-
çais, naquit vers 1510, au village de Cui-
leaux, en Bourgogne. Après avoir achevé se*
éludes, il embrassa l'état ecclésiastique, et
s'attacha au cardinal de Lorraine, qui lui flt
obtenir un canonlcat au chapitre de Beaujeu,
dont il devint plus tard le doyen. Il mourut
en celte ville, le 16 janvier 15IM), dans un ige
avancé. Parmi ses nombreuse* productions,
on remarque un Traité detchaurt du théâtre
det ancien! ; Beaujeu, 1586, in-8». C'esl un
PARADISI (le comte Juta), néaKeggio
de lodène, en 1701, Ht voir dit la jeuneise
un esprit juste et de grande portée, un
caractère noble et l'amour de la patrie. Aprèt
avoir terminé de solides éludes sous la direc-
tion de son père, littérateur distingué, il ae
livra a des travaux scientifiques et i la cul-
ture du droit public. Devenu l'un des direc-
teurs de la république Cisalpine, Il fui ensuite
obligé de donner sa démission de ce poste, oit
Il avait acquis de* droite à l'estime publique,
fut Jeté dam une prison après l'évacuation
PÀRAMS1 — PARENTI
de l'Italie par les armées francali
sa liberté après la bataille de Marengo, et
prit part de nouveau aux affaires de l'Eut
après l'inilitalfon du royaume d'Italie. La
chute de Napoléon elle rétablissement de la do-
mination autrichienne en Italie le firent ren-
trer dans l'obscurité. Il mourut a Beggio, le
36 août 1896, a l'âge de ml m n te cinq an*. Le
comte Paradisl avait été président de l'Institut
Italien des sciences et arts, grand dignitaire
de la Couronne de Ter, et grand cordon de la
Légion d'honneur. On lui doit lei Rtetrehe
topra h vibration! delli lamine tkuttch»,
qui furent Inférées dans le* Memorit dtW
Init. nation, italico {Cl. difitiea* maternât.;
Bologne, !806,t.ï,part. II, p. W5-«1),elqul
furent réimprimées séparément k Bologne,
1800, ln-4*.
Il j » eu, a Londres, dans la seconde moitié
du dli-hulliÈnie siècle, un professeur do chant
italien nommé Paradiii : il fut le naître de
la célèbre cantatrice Mara.
PAHATICO (Jdi.ii»), excellent luthiste,
naquit a Breicia, ter» le milieu dn seizième
siècle. Les pièces de luth qu'il composa pas-
saient pour les meilleures de ce temps. Ses
amis Marentlo et Lelio Bertanl lui avalent
conseillé de voyager, lui donnant l'asaurance
qoe set talents lui assureraient une Incontes-
table supériorité snrses émules; mail 11 ne
voulut jamais s'éloigner de sa patrie. Il
mourut a Brescla, an 1617, a l'Age d'environ
toisante et dix ans.
PAHATICEVI (madame), élève de Vlottl,
a eu de la réputation comme violoniste, dans
lea premières années du ni* siècle. Née 1
Turin, en 1769, elle était Bile de la cantatrice
Isabelle Gandini, alors attachée an théâtre de
celte ville. En 1707, elle alla pour la première
fols a Paris, et y' brilla dans les concerts
donnés a la aalle de la rue des Victoires na-
tionales. En 1799, elle se Bt entendre avec
succès 1 Leipsick ; l'année suivante, elle était
a Dresde, et en 1801, elle Bt nn second
■voyage 1 Paris, et se Bt applaudir dans les
concerta do Frldzeri. En 1803, on la trouve a
Berlin, et en 1805, a Ludwlgslust. Séparée de
son mari et devenue la maîtresse du comte
Albergantl, elle se Bt présenter a la cour de
Ludwigslust soqb ce dernier nom. Il paraît
qu'a celle époque, elle cessa de chercher des
ressources dans son talent; mais, en 1890,
elle reparut en Allemagne, et sept ans après,
elle donna des concerta à Munich, ob l'on
admira la vigueur de son archet, quoiqu'elle
eût alors pré) de cinquante-huit ans. Depuis
«1
ce temps, les Journaui De fournissent plus de
renseignements sur s» personne. Madame
Paravlcini ne jouait que de la musique de sou
maître Vlottl ; elle en possédait bien la tradi-
tion.
FAREDES (Pinai-Stacn DE), ecclé-
siastique portugais, vécut dans la première
moitié du dlt-sepllème siècle, et fut a la fol*
bénéficier et organiste de l'église d'Obedos. Il
mourut 1 Lisbonne, en 1635. Homme Instruit
dans les lettres et dans la musique, il a publié
une grammaire latine en portugais, et a
laissé en manuscrit : 1* Lamentation» pour la
semaine sainte, a plusieurs voix. 2° Vllhan
cicoipourlatcle de Noël. Ces ouvrages i* trou-
vaient a l'église d'Obedos, lorsque Hachado
a écrit sa Bibliothèque des auteur* portugais.
F ARE J A (BaiTuOLOat RAMIS ou
RAHOS DE). Foyet RAMIS DE PA-
REJA.
PARERT (Aiiii!tDtii-A«i*w-Himii),
pianiste et compositeur pour son Instrument,
est né a Paris, le 16 novembre 1816. Admis '
au Conservatoire, le 91 août 1898, Il reçut
d'abord des leçons de piano de H. Laurent,
puis il devint élève de Zimmerman. Le pre-
mier prix lui fut décerné au concours de 18Ï0.
Au mois d'octobre 18S1 , ses études furent ter-
minées, et II s'est retiré de l'école. Depnls
lors, cet artiste s'est livré 1 l'enseignement et
a publié divers morceau! pour le piano.
PARENTI (FniHçois-PiDL-Miouca),
compositeur et maître de chant, naquit à fla-
pies, le 15 septembre 1764. Ayant été admis
au Conservatoire de la Pietà de' Turehini,
il y apprit l'harmonie et l'accompagnement
sous la direction de Tara ntlna, reçut des leçons
de contrepoint de Sala, et eut des conseils de
Traetta pour le style idéal. Dans sa jeunesse,
il fit représenter a Borne et a Naples quelques
opérai, parmi lesquels on cite : 1* Le Fen-
demle, opéra bouffe. 9* 71 Matritrumio per
fanatUmo, Idem. If* / Fiaggiatari ftUei,
idem. 4-jtntigana, opéra sérieux. 5* IlRepai-
ton, idem. 6* Nilteti, Idem. 7' l'Jrtaterte,
idem. Arrivé! Paris, an 1790, Parent! Inséra
quelques morceaux dans les Pèlerin* de ta
Mecque, traduit de Gluck pour l'Opéra-Co-
mlque. Sans la suite, H donna, au même
théâtre, lea deux Portraits, en 1799, et
l'Homme ou le Malheur, en nn acte, 1798.
Cet artiste a écrit aussi beaucoup de messes et
de motets dans le style dit alla Puleitrina.
Désigné, en 1809, pour diriger les chœurs et
accompagner au piano a l'Opéra italien, El ne
conserva cet emploi que pendant une année ;
SB.
453
PARENTI — PARIS
puis 11 reprit il profession de mallre de chant.
Il est mon à Parla, en 1831, i Pige de cin-
quanle-sept ans. Cet artiste a laissé en ma-
nuscrit quelques messes, un Magnificat i
qmtre voix, et des Litanies a quatre voix, avec
PARFAICT (Faxliçois et Ct.nnc), litté-
rateurs qui le sont livrés * l'étude de l'histoire
des théitres en France, naquirent, le premier
à Paris, le 10 mai 1608; le second vers 1701.
François mourut dans la même Tille, le
M octobre 1753; Claude cessa de «Ivre le
H Juin 1777. Parmi le» otnrages de cet écri-
vains lahorieux, on remarque : 1° Diction-
nain des thédtrei de Parti ; Paris, Lambert,
1750, ou Paris, Raiet, 1707, sept volumes
iu-13. 3° Mémoire pour unir à l'hUloin
des ipeetaelti dt la foire; Paris, Briaston,
1713, deux volumes in-19. François a laissé
en manuscrit une Histoire dt l'Opéra, dont
le manuscrit original a été i la Bibliothèque
Impériale de Paris. Beffara * tait une copie de
■ ce manuscrit qui s'est égard, toit qu'il ail été
replacé dans un autre endroit que celui qu'il
devait occuper, soit qu'il ait été réellement
perdu. Beffara a bien voulu me communiquer
sa copie, qui m'a fourni quelques bons rensei-
gnements, Celle copie est aujourd'hui dans la
Bibliothèque de la ville de Paris.
PARES (Jiicqites-Keire), né a Dijon, en
1798, commença l'élude de ta musique comme
enfant de choeur, a l'âge de ail ans, tout la
direction d'un maître italien, nommé Travi-
rini. Jusqu'à l'ige de qulnie ans, il testa
dan* l'école de la maîtrise, oh M acquit quel-
ques notions d'harmonie. Après les événe-
ments politiques de 1815, le désir d'étendre
set connalttancei dans us art qu'il aimait
avec passion, le décida i se rendre k Paris,
muni d'une lettre de recommandation pour
Choron, alors directeur de l'Opéra, et qui,
privé de cet emploi quelques mois plus lard,
fonda l'école qui Va illustré. Paris v entra
comme professeur de solfège, pendant qu'il
suivait au Conservatoire les court d'barmonie
et de contrepoint. Après deux années de pro-
fessoral à l'école de Choron, il succéda 1 Ha
lévv comme maître de solfège au Conserva-
toire. Vers le même temps, il se maria, et
celte circonstance le fll renoncer au concours
pour le grand prit de composition. 11 se livra
i l'enseignement, et publia quelques ouvrages
an nombre desquels on remarque : 1* Théo-
ritmutkale; Paria, 1820. f Jtféthod» Jaeo-
tôt appliquée à l'étude du piano, approuves
par te fondateur de l'tnuignemtnt unt-
verttl; Dijon, chei l'auteur, 1830, in -8" do
cinquante-six pages, avec un cahier de mu-
sique ln-4*. En 1837, la place de mallre de
chapelle i la cathédrale de Dijon étant devenue
vacante, elle fut offerte i Paris qui l'accepta,
parce que sa santé affaiblie par le travail lui
rendait l'enseignement pénible a Paris. Pen-
dant qu'il remplissait ces fonctions, il fit
entendre plusieurs messes et motets de sa
composition. La suppression faite par le gou-
vernement, en 1830, des sommes précédem-
ment allouées aux maîtrises de cathédrales,
dans le budget det dépanses de l'État, le trai-
tement des maîtres de chapelle subit une ré-
duction, à laquelle Paris ddl te soumettre;
mais 11 accepta en dédommagement la place
d'organiste devenue vacante par la morl de
Larey. Cet artiste a fait représenter, i Dijon,,
deux opéras de sa composition, le premier en
1835, l'autre, dans les premiers Jours de
1847; ce dernier avait pour titre ; Une qua-
rantaine au Brésil. Paris s'est fait remar-
quer a l'exposition de l'industrie de 1834, a
Paris,'par V/Farmoniphone, de son invention, .
petit Instrument iclavler, très- Ingénieux, des-
tiné! remplacer le hautbois dans les orchestres,
des petites villes oh cet Instrument n'existe
pas. Le mécanisme de l'harmonipbone con-
siste en un courant d'air comprimé qui fait
vibrer une corde de boyau lorsque l'abaisse-
ment de la touche ouvre une soupape par où
11 t'échappe. La sonorité a beaucoup d'ana-
logie avec le ton du hautbois.
PARIS (Aimi), né le 19 Juin 1708, a
Qulmper (Finistère), Ht tel premières études
au collège de Laon et s'attacha particulière-
ment aux mathématiques, dans le dessein,
d'entrer i l'école polytechnique. Les événe-
ments do 1814 avant ramené sa famille 1
Paris, il acheva tel humanités au collège royal .
de Charlemagne, puis suivit tes cours de
l'école de droit et fut reçu avocat en 1810.
Dans la même année, lient, an Courrier fran-
coïi, l'emploi de slénograpbe,et deux ans plus
tard, Il fut chargé des mêmes fonctions au
Consfituf tonnai. Au commencement de 1891,
11 tuivll le cours de musique de Gai in (voyet.
ce nom) el te Ma d'amitié avec cet homme dis-
tingué ; mail l'étude de la théorie de Felnalgte
sur l'art de développer les ressources de la
mémoire par de certains procédés, et les per-
fectionnements qu'il y introduisit, lui procu-
rèrent l'avantage d'être nommé professeur de
mnémonique à l'Athénée de Paris, en 1833.
Set court publics ayant inspiré de l'intérêt,
Il se détermina a parcourir la France, pour en.
ouvrir de semblable! dam quelques grand» .
villes. Lyon, Kouen, firent boa accueil 10
professeur d'une science nouvelle qui l'adres-
sait a toute* les classes de la société; mais, a
Nantes, le préfet, qui crut voir dei allusions
injurieuses pour la restauration dant les pro-
cédés d'enseignement de M. Paris, fit fermer le
cours, et bientôt après le minisire de l'inté-
rieur étendit l'interdiction h toute la France.
Ille ne tut levée qu'en 1838, par H. deVatis-
menii ; mais, dés lors, M. Aimé Paris avait pris
la résolution d* faire, dan» tet département*
et a l'étranger, pour l'enseigne ment de la mu-
sique par la méthode de Galin, cequeGeelin,
Aimé Lemoine, Jue et d'autres avaient fait a
Paris par leurs cours. Ce Fut ainsi que, pen-
dant trente ans, M. Paris fit, dan» une multl -
tude de villes, en France, en Belgique, en Bol-
lande et en Suisse, de* cours de cette méthode
du méloplattt, à laquelle II avait fait de» mo-
difications , comme ses prédécesseurs en
avalent fait d'espèces diverses. A son arrivée
dans une ville qu'il se proposait d'exploiter, il
débutait ordinairement par quelques séances
de Mnémotechnie , pour flier l'attention du
publie : elle» étalent en quelque sorte l'in-
troduction obligée des cours de musique. Pour
donner de l'éclat a ceux-ci, Il avait pour habi-
tude d'envoyer ou de faire afficher des défis
aux professeurs de musique ou aux chefs
d'écoles de la localité, demandant toujours
des épreuves comparatives, sous des conditions
qu'il savait bien ne pouvoir être acceptées (I).
Qu'on lui répondit, ou qu'on gardai le silence,
on ne pouvait éviter qu'il publiât quelque
pamphlet contre ceux qu'il considérait comme
se* adversaires naturels. La violence en était
le caractère; l'injure y était prodiguée, non-
seulement aux auteurs de systèmes différent*
'd'enseignement, tel* que Boequillon-Wilhem,
Pastou, Hercadler et autres, mal» aux profes-
seur* des villes ou M. Pari* fallait un séjour
plus ou moins prolongé, aux journalistes qui
hasardaient quelque observation critique sur
la méthode Galin-Parii , aux sommités de
l'art et de la science qui n'opposaient qu'un
dédaigneux silence aux défis qu'on leur adres-
sait, voire même aux autorités locale» qui ne
secondaient pas avec a iseï d'empressement les
vue» de H. Pari». Il serait Impossible aujour-
d'hui de citer tes litre* de tonte* les brochure»
de ce genre répandues dans toutes tes parties
de la France et a l'étranger ; leur auteur seul
pourrait vraisemblablement en donner la no-
|l] Yoya Cuti.
» 453
menclature, car tout cela est tombé dans un
profond oubli. La littérature française
contemporaine (t. V, p. 590) me fournit le*
titre* lui va nls : 1° Mémorandum du cour*
de M.Aimé Parti (théorie de P. Galin) ; Bor-
deaux, 18B8-1839, in-4".î» Manuel pratique
et progrettlf de musique vocale, d'après la
méthode Gatin-Parit-Chevé ; Caen, Poisson.
C'est un recueil d'airs en notation chiffrée,
réunis et classés par H. Paria. 5' Notei détail'
lées, d l'usage des souscripteurs au eoun de
musique fait par M. Aimé Paris, d'aprit
la théorie de P. Galin, 1856, in-4*. 4* Résu-
mé* progrettlf s du prochain cour* de mu-
sique vocale en quatre-vingts leçons, pro-
fessé par M. Aimé Parie, d'aprit la théorie
de feu P. Galin, In-fol. S* Avant-goût du
sévérités de l'avenir, oh «sise an* d'un*
lutte qui n'est pat terminée et qui amènera
infailliblement le triomphe d'une grand*
idée; 1846, In-H». La grande Idée, c'est la no-
tation de la musique en chiffres. 6° La Quel-
lion musicale élevée d la hauteur de* som-
mitéteompétentet; 1849, ln-8°. Ou trouve I*
liste de* écrit* de *t. Paris concernant la mneV
motechnle dans lu fronce littéraire, de Qué-
rard't. VI, p. 598), et dans la Littérature
française contemporaine (loc. cit.). Homme
d'intelligence et doué d'une rare énergie,'
H. Aimé Paris a montré une prodigieuse acti-
vité dans ses voyages, ses cours, se* immense*
travaui pour la partie matérielle de son
enseignement et la profusion de se* pam-
phlets. Aujourd'hui même (1863), après trenle-
clnq ans d'immense* fatigues, il combat en-
core avec l'ardeur de la Jeunesse pour te*
convictions, et publie, a Rouen, le journal de
la Méthode Galin-Parit-Ckevé, sous le titre
de ta Réformé mulicate. Il a trouvé dan* son
beau-frère (H. Cbevé) un auxiliaire rie la
même trempe, qui faii 1 Pari* , pour la
triomphe de la méthode, ce que lui-même a fait
dans le* départements et a l'étranger. M. Pa-
ris a donné une deuxième édition du livre d*
Galin, sous ce titre : Expotition d'une «ou-
celle méthode pour l'enseignement de la mu-
sique; deuxième édition, publiée aux frais
de» dttciplt* de M. Aimé Paris, et aug-
mentée, par ce professeur, de figure* expli-
catives, et d'un* notice sur routeur; Lyon,
Baron, 1839, ln-8* avec seize planche*.
PARIS (Aiexis-Pinus), premier employé
au cabinet des manuscrits de la Bibliothèque
royale de Paris, membre de l'Institut de
France et de beaucoup de société* savantes,
| eslnéàAvenay (Marne), te 95 mars 1800. Att
tizeabyGoOQle
4S4
PARIS — PARISH-ALVARS
ombre des ouvrages d« ce littérateur, où
Mlle nue érudition solide uni pédanterie,
en remarque : l* Rotnanaro franfaii ;
Bittoire d* quelque! ancien* trouvent, et
choix de lettre chaneone ; le tout nouvelle-
mtnt recueilli ; Paris, Techn er, 1 853, un vo-
lume iu-lî. Le* notice* que renferme ce
rolume sur Aiidefrot- le -Bâtard, h Quenee de
Bithtmt, Charles, roi de Sicile et comte
d'Anjou, Jean de Arienne, le comte de Bre-
tagne et Huée et de la Ferle, ion! remplie!
d'iot«ret.
PARIS (Clabdi Johp«), né à Lyon, le
CmirilSOI, fit ses premières éludes de mu-
■Ique en cette ville, puii le rendit 1 Parle où
Il entra ta Con serre toi re, le 94 juin 1834. Il
reont de Lesueur dei leçons de compos illou.
In 1835, il te présenta aux concoure de lln-
itilut de France, et y obtint le lecond grand
prix de composition : le premier lui fut dé-
cerne l'année mirante, pour la cantate inti-
tulée fferminit. Devenu pensionnaire da gou-
vernement, il te rendit en Italie, vécut près
de deux ant a Borne et i Flapies, et fit Jouer, 1
Tienne, en 1829, l'Mloggto militari, opéra
bouffe en on acte. De retour I Paris, il Ht en-
tendre, en 1830, une mené de Requiem de sa
composition il a ii! l'église des Pc] ils -Pèrei . Le
H Juillet 1831, on représenta, au théâtre Ven-
tadonr, la FeiUée, opéra-comique dont II
•rail écrit la musique, et qui n'eut qu'un suc-
cès médiocre. Depuis celte époque, H. Paris
l'en Axé a Lyon.
PA1USE (Gemuao), compositeur de mu-
sique d'église, est né i Naples dan* les der-
nières annéei du dix-buitlème siècle. Filsd'nn
ancien élève de Cabra qui était musicien
Instruit et compositeur, Parise apprit, tous la
direction de son père, les éléments de la mu-
lique, l'harmonie et le contrepoint; toutefois,
ton élude la plus solide fut la lecture atteo tire
rends maîtres, psrtlculière-
le musique d'église. Après
onattre par de bonnes pro-
nre, il obtint les places de
de la cathédrale de 5a pies
il nt-Dom Inique, ries Hlérc-
turs antres, lo 1851, il était
ipagnemenl des partimtnti
nuslq ne de cet te r ille . Parmi
nposltions de cet arllste, on
p de messes arec orchestre;
trois et quatre voix, dans
■ina; plusieurs autres a trois
autres, enfin, 3d eu xellrois
mirai des capucins et récol-
lets; une messe de Reuvfemigrand orchestre;
deux antres alla Palettrina; quelques messes
brèves et vêpres arec accompagnement
d'orgue ou de harpe; trois rlpre* complètes
avec tons les psaumes alla PaUttrina; plu-
sieurs Dixit; d'autres psaumes a grand or-
chestre; trois Credo arec orchestre on aUa
PaUitrinat plusieurs introït», graduels et
offertoires avec orchestre et sans Instruments;
des prose» ou séquence* ; beaucoup d'hymnes
pour les vêpres avec orchestre, et d'autres pour
des voil seules; deux Pange Ungua avec
orchestre et orgue; un Tantum ergo pour
ténor arec orchestre et un écho lointain, à
trois voix ; de* matines de Noël, a trois et
quatre voix ; sept Mitertn, a trois et quatre
roix arec orgue, et un autre Mitertre avec ac-
compagnement de bassons; une messe solen-
nelle pour le dimanche des Rameaux qni l'exé-
cute dans l'église des Hiéronvmltca; d'autres,
pour le vendredi et le samedi saiuts ; plusieurs
Lumeutationt ; les trois heures de désolation
de ta Vierge Marie, avec deux violoncelles ;
deux Salve Regina avec orchestre; un autre
arec orgue; trois Te Devm arec orchestre,
dont up a six voix ; deux antres Te Denm,
a trots voix, avec orgue ; deux litanies i quatre
rois, et deux i deux voix ; différentes pièces
pour de» cérémonies monastiques, et une can-
tate 1 trais roix, en l'honneur de saint Joseph.
PARISH-ALVARS (Eux), harpiste cé-
lèbre et compositeur distingué, naquit A
Londres, en 1816, d'une famille israélile.
Diil {eoytx ce nom) fut son premier maître de
harpe ; mais, après que cet arllste eut quitté
Londres ponr se fixer a Paris, Parish-Alvars
devint élève de Laharre, et dès lors il chaogea
sa manière et prit le caractère grandiose el
la sonorité puissante qui le distinguèrent de*
antres artistes. Il jouait aussi du piano avec
beaucoup d'hahileté. Parish-Alvars n'était igé
que de quinze ans lorsqu'il Ht un premier
voyage en Allemagne, dans lequel il se Ht en-
tendre i Brème, a Hambourg, i Hagdenourgj
el déjà y produisit uoe vive impression sur le*
artistes. De retour en Angleterre, il se livra
i de nouvelles études, particulièrement sur
l'exécution rapide de* tlerces,det sixtes et des
octaves des deux mains, sur les sons harmo-
niques simples el doubles combinés arec les
sons naturels, et sur l'nsage des pédales pour
des modulations inattendues. En 1834, il
visita la haute Italie, el frappa l'auditoire-
d'étonnementet d'admiration dans un concert
qu'il donna a Milan, quoiqu'il ne rûtacé que
de dix-huit ans. Deux ans plus lard, Il élaili
PÀR1SH-ALVARS - PARISIS
45i
Vir nos, où II obtint les plus brillants succès.
Il y mil pré* de trois années, ne cessant de
chercher de nouveaux effet* el de nouvelles
ressources dans ion Instrument. Dans l'inter-
valle de 1838 à 1849, Parlsb-AIvar* flt un
voyage en Orient, on II recueillit de* mélodies
dont II fit ensuite te* thème» de quelques-unes
de ses coin poil lions. Tous les résultats étaient
oblemis par l'artiste, el son talent était par-
venu au plus haut degré de perfection, quand
il donna sel concerta à Lelpalck, en 1843, i
Berlin, 1 Francfort, a Dresde et 1 Prague
dans l'année suivante. Une appréciation
pleine d'enthousiasme de ton exécution mer-
veilleuse, datée de Dresde (février 1843), et
signée du nom de Thérits de JPinckel, parut
alors dans la Gatette générait àe musigue de
Ltiptiek (n° D, col. 167, 168). Après avoir
analysé les prodige* de cette exécution dîna
loua le* genres de difficultés val ucues, l'auteur
de cette appréciation s'écrie : Parith-Mvart
«iiurion initrvment un véritable Colomb,
qui a découvert le* richei triton d'un nou-
veau monde pour la harpe. In 1844, noua
retrouvons cet artiste extraordinaire a Ni pies,
oh il excitait des transport* d'admiration.
Deux an* après, il retourna en Allemagne et
s'arrêta a Leipsick. Ses liaisou* avec Mendeli-
aobn et le* longs séjour» an delà du Rhin
avalent exercé une puissante Influence sur
sou sentiment musicale! lui avalent donné de-
puis plusieurs années de* tendance* vers l'art
■érleux qui avaient modifié le caractère de
tes composition t. Celle transformation devient
évidente dans son concerto pour la harpe (en
aol mineur), «avre 81, qu'il avait écrit a.
Leipalck, et qui fut publié en 1S47. Dans
cette même année, il alla s'établir a Vienne,
mal* sans s'y faire entendre, et se livrant ï
des études sérieuses sur l'art d'écrire. Ce fut
a cette époque qu'il l'essaya dans de* quatuor*
pour Instrument* a cordes el dans de* mor-
ceaux de symphonies dont on m'a fait l'éloge
à Vienne, mal* qui, Je crois, sont restés en
manuscrit. Pariih-Alvars avait été nommé vir-
tuose de la chambre impériale; ce litre ne
l'obligeait pai 1 un service très-actif, el lui
laissait le temps nécessaire pour te livrer au
travail de la composition. Malheureusement
*• santé déclinait visiblement depuis près
d'nne année : Il mourut a Vienne, le ÎS jan-
vier 1849, et l'art perdit en lui un de ses plus
nobles in 1er prèle s.
Les compositions les plus remarquables de
Parish-Alvar* pour la harpe sont : 1* Grand
< (en soi mineur), avec orchestre,
op. 81 ; Leipalck, Klstner. 9» Coocertlno pour
deux harpes cl orchestre, op. 91; Milan, Ki-
cordi. S* Concerto pour harpe et orchestre
(en mi bémol), op. 98; Mayence, Scbott.
4* Souvenir de don PtUqualt, duo pour harpe
et piano, op. 74 ; ibid. 5* Ckaur de conairex
grtet el marche pour harpe seule, op. 53;.
Hambourg, Schuberlh. 6* foyage d'un har-
pitte en Orient. Recueil* d'airs el dt mélo-
die! populaire) en Turquie el dans l'Jti* •
Mineure, pour birpe seule, op. M : n" 1.
Souvenir du Bosphore ; 3. Danse Bulgarienoe; .
X. Air hébreu de Pbillppopolis ; 4. Air armé-
nien ; 5. Marche de parade du inttan ;
6. Chanson grecque de Sanlorlno; Vienne, .
Meeheltl.7. Grande marche, op. 87; Mavence, .
Scholt.8. l'Jditu, romance, op. 88; Vienne, .
Mechedi. 9. Orage et calme, op. 71;.
Mavence, Schott. 1D. Scènei de ma jeunesse,
grande fantaisie, op. 75; lot'ci. 11. la Dame
des fiel, morceau caractéristique, op. 70;
Vienne, Mecbelti. 13. Grande fantaisie anr
Lucrèce Borgia, op. 78; Mavence, Scbott.
18. Grande fantaisie sur Lucia de Lammtr-
moor, op. 79; Vienne, Arlaria. 14. Rivtritl,
op. 89; Leipsick, Rislner. 15. Sérénade,
op. 83 ; ibid. 16. Grande étude a rimltattoo-
de la mandoline, op. 84; Milan, Ktcordl.
17. 71 PapagaUo, souvenir de Naples,
op. 85; Leipslck, Klstner. 18. Souvenir de ■
Pitehek, fantaisie, op. 89 ; Mayence, Scbott.
19. Uluttrationt de' poeti italiani, op. 97;
n* t, Petrarea; Milan, Rlcordl. 90. Trois ro-
mances sans paroles, œuvre posthume; ,
Mavence, Schott.
PARISini (Ioiucj), ué a Florence au
commencement du dix-neuvième siècle, y a -
fait ses éludes musicales, et fut pendant quel
que lemp* chef d'orchestre du théâtre de la
Pergola. In 1834, il fut engagé pour diriger
l'orchestra rie l'Opéra italien de Paris : Il oc-
cupa cette position jusqu'en 18S8; mais l'ad-
miulslration dece théâtre ayant changé alors,,
il ne s'entendit point avec la nouvelle direc-
tion el fut remplacé. Vers le même temps,,
des propositions furent faites à cet ariiale
pour qu'il se fixât en Grèce; 11 les accepta CI
s'établit t Athènes comme professeur de chant.
Il y était encore on 1845; mais après celte -
date on n'a plu* ou de renseignement*
sur M. Parltini. Il avait fait représenter, en
1838, a Fosiano (Piémont), un opéra intitulé-.
la Scimia nconoseente.
PARISIS (PsEUE-Looia), év<i|ut de Lan-
gre» (98 août 1834), pull d'Arras (13 août
1851), eat ni a Orléans, le 19 août 1795-
45C
PARISIS — PARKE
Après 11 réïolution de 1848, ce prélat fui «In
par le département du Morbihan représentant
1 l'assemblée nationale et fut réélu a l'attem-
blée législative, où il lit partie de la majorité
monarchique. Apres le coup d'Éut dn 2 dé-
cembre 1831, il M «lira du affaire! politiques
et ne l'occupa plut que de celle* de son dio-
cèse et de ses écrits. II n'est cité ici que pour
son /nitriictioti paitorate sur U chant de
l'igliie; Paris, LccolTre et O, 1840, in-B° de
quatre-vingt* pages, où l'on trouve de trè*-
bonnes idées sur la nature da ce chant et
son exécution. On doit aussi a Mgr Parisii
uns édition de l'Antiphonaire romain pour
l'usage de son diocèse, sous ce titre : Ânli-
phonarinm romanum, ad ttormam Brt-
viarH,exdecretit laero Coneilii Tridentini
rutituli, S. PU V, ponlif. max., juin
tditi, CUmentit FUI ae Urbant Fil aue-
torilat» recogniti, complectem, tuit lacit
ditpotita, omnia ad visperaê et honu,
juxta rilum facroiancl* romanm EeelaiM,
in thoro modulandae nteetsaria, quibut ae-
cedunt officia prxcipuorum futorum, etc.
Editio nova aecuratt emendata; Dijon (sans
date), 1 vol. In-fol.
PARISOT (Nicolu), prêtre du diocèse
d'Évreux, qui viiali vers le milieu du dii-
septiéme siècle, a composé cinq messes, dont
nne a quatre Toii ad imilalionem moduli
Qui m pulchra et, et quatre a six voix ad imi-
tationem moduli .■ Cotumba mea; — Surge
propera; — Dilectus mena; et Sonet vox,
que Billard a publiées en 1 (ICO, In-fol .
PARISOT (AisiiHMï), violoniste, pro-
fesseur de musique et compositeur a Orléans,
né dant celle ville, vers 1800, a publié de m
composition : 1° Symphonie concertante i
grand orchestre; Orléans, Demar. 3° Con-
certes pour violon, a" I et 9; ibid. 8' Trois
duo* concertants pour deut violons; ibid.
A" Six idem non difficiles ; ibid. 5* Quarante
leçons faciles et progressives pour le violon ;
ibid. 6* Principes de musique ; ibid.
Cn autre artiste du même nom a fait gra-
ver chez Richaull, à Paris, des Noels variés
pour l'orgue, op. 1, et des thèmes variés,
op. S.
PARKE (Jeu), hautboïste anglais, ni
dans les derniers mois de 174S, a joui d'une
grande renommée dans ion pays. Simpson,
le meilleur hautboïste de son temps, lui donna
des leçons, et Baumgarten lui enseigna l'har-
monie. Ses progrès furent rapide! sur ton
instrument, et bientôt il Tut considéré par ses
compatriotes comme un virtuose de première
force. En 1776, 11 fut engagé comme pre-
mier hautbois dea oralorioa dirigés par Smith.
et Stanley , successeurs de Hatndel. Divers en-
gagements lui furent ensuite offerts pour le*
concerts du Ranetagh, de Mary-U-Bone-
Gardtni, et pour l'Opéra, en 1786. Plus tard
il succéda a Fischer, comme hautboïste solo
dans les concerts du Wauxhall. La protection
spéciale du duc de Cumberland le fit entrer
dans la musique particulière de Georget III.
La prince de Galles, depuis lors George* IV,
l'ayant entendu, en 1783, dans un des con-
certs de la relue Charlotte, lut il satisfait de
son exécution, qu'il l'admit dans ta musique
particulière avec Giardini, Schroeter et Gron-
din. Enfin, il fut attaché i l'orchestre dn
concert de musique ancienne, ainsi qu'à
tontes les féiei musicale* qui te donnaient
dans les principales villes d'Angleterre. Ayant
amassé une fortune considérable, il te retira,
vers 1815, a l'âge de soixante et dix ans, et
mourut à Londres, le 9 août 18», dans h
quatre-vingt-quatrième année. Parte a com-
pote plusieurs concertos pour le hautbois,
qu'il a exécutés dam dlvert concerts, mais qui
n'ont pas été gravé*.
PARKE (WiLMum-Taonii), frère cadet du
précédent, né en 1769, fut comme lui haut-
boitte, et dès l'âge de huit ant devint élève da
son frère. Burney lui enseigna à jouer du
piano, et Baumgarten lui donna des leçon*
d'harmonie. Après avoir été attaché pendant
quelques années a l'orchestre de Drury-Lane,
il fut nommé, en 1784, premier hautbois de
Covenl-Garden. Il occupa celte place pendant
quarante ant, et te relira, en 1824, pour jouir
de l'aisance qu'il avait acquise. Parie a eu do
la réputation en Angleterre comme composi-
teur de gtet* et de chantons, dont il a publié
un grand nombre. Il a écrit autsi le* cuver*
turcs et quelque* air* de* .trames Nctley
jfbbt\i tl Loek and £cy,*intl que deux livre*
de duos pour deux flûtes ; Londres, Clément! ;
mais ton ouvrage le plot important est in*
coDteitablement celui qui a pour titre : Xfu-
âical Mcmoiri, tomprliing an account cf
the gen*ral ttate ofmutic in England, from
tlie fint commémoration of Sandel in 1784,
(0 tbe year 1830 (Mémoire* sur la musique,
contenant nne notice de l'eut général de la
musique en Angleterre, depuis le premier an-
niversaire de Haandel, en 1784, jusqu'à l'année
1830); Londres, H. Colburn, 3 vol. gr. in- 19,
1830. On peut cootulter l'analyse que j'ai
donnée de ce livre dan* le XI* volume de U
Hevue muticale (p. 178 el suivantes).
by Google
PARMA — PARMENTIER
457
PAUMA (Niions), compositeur italien,
né i Hantoue Ter» lemilieu dn seizième siècle,
est connu par deux livres de motets a 5, 8, 7,
8 et 10 voix, imprimé» a Venise, en 1580 et
1586, in-**. On trouve aussi des madrigaux
de sa composition dans le recueil qui a pour
titre : De' Floridi virtuoti d'Jtalia il ttrxo
llbro de' Madrigali a cinquc voei, nuoea-
menle compoiti e dati in luct; Venise,
G. Vincenti et H. Amadino, 1580, in-4*.
PABHENTIER (C«i.a.i.r3-Josr,ri-Tiio-
non), ne le 14 mars 1891, à Barr (Bas Khln),
fut élevé jusqu'à l'âge de »eize ans a Wiue-
loone, petite ville du même département, où
■on pire était receveur des contributions In-
directe». L'école primaire était dans ce lieu la
seule ressource pour l'instruction : ce [ut la
mère de H. Théodore Parmentier, femme dis-
tinguée et d'une éducation peu commune, qui
lui enseigna le français, l'histoire, la géogra-
phie, la mftbologle, I* langue italienne, le
solfège et le piano. De» leçons peu régulière»
d'un ami lui apprirent te dessin, le latin,
l'arithmétique et la géométrie. La maiion du
père de H. Parmentier était le centre musical
de la petite ville de Watielonne : on y chan-
tait îles choeurs d'hommes a quatre voix; on ;
exécutait de» quatuor» d'instrument» à corde»,
et ces occasions fréquente» d'entendre de
l'harmonie développaient rapidement l'in-
stinct musical du jeune homme et lui faisaient
faire de rapides progrès. Sans maître, il était
parvenu par de constant» efforts 1 Jouer 1*
partie de second violon dans les quatuors. Le»
dispositions de H. Parmentier pour la «uni-
que avaient fait longer a l'envoyer au Con-
servatoire de Pari»; mai» son père ayant
objecté que la carrière d'artltte esL ingrate
pour ceux qui, au début, sont sans fortune,
on renonça au- premier, projet et la famille
décida que le jeone homme se préparerait a
entrer a l'école polytechnique. Seul, et tans
le secours de» maître», il étudia la rhétorique,
la philosophie, l'histoire universelle et la
langue grecque. Ce» étude» terminée» , il
obtint le grade de bachelier es lettre» a Stras-
bourg, en 1858. Pui» il étudia pendant un an
les mathématiques sou» la direction de son
frère aîné, élève de l'école d'application de
l'artillerie et du génie, à Mett, suivit pendant
une antre année le cours rie mathématiques
spéciales au collège de la même ville, et fut
reçu a l'école polytechnique a la fin de 1840.
Il en sortit premier de la promotion du génie,
ce qui Inl at passer deux année» i l'école
d'application de Metz. Apre» deux an» de
grade de lieutenant du génie, il obtint celui
de capitaine au choix en 1847.
L'école polytechnique et l'école d'applica-
tion avaient interrompu les élude» musicales
de M. Parmentier i il les reprit après cette
période et se livra à ta lecture de» traités
d'harmonie, de contrepoint et de fugue, d'in-
strumentation , d'histoire de l'art, d'acous-
tique, en un mot de tout ce qui se rattache i
la musique considérée comme art et comme
science. Ces travaux l'occupèrent! Strasbourg
de 1847 i 1853. Dans cet intervalle, il prit
quelque» leçon* d'orgue de M. Stern (voyez
te nom), et se livra a l'élude de ee bel instru-
ment. Appelé 1 Paris, en 1853, pour y être
attaché au comité de fortification, Il ne resta
qu'un an dans cette position, et devint, en
1854, aide de camp du général Niel, avecqui il
fut de l'expédition de la Baltique et te trouva
au tiége rie Bomarauud. En 1855, il accom-
pagna ce général au siège de Sèbastopol et
prit part a l'assaut de l'ouvrage de Halakoff.
Nommé chef de bataillon du génie, en 1850,
il prit part i la campagne d'Italie eu qualité
de premier aide de camp dn générât Niel. La
manière dont il s'est distingué dans cet di-
verse» campagnes l'a fait nommer chevalier
de la Légion d'honneur, en 1854, apreila prise
de Bomarsund, put» Il fut décoré delà médaille
anglaise do la Baltique, de la médaille de
Crimée, de l'ordre turc de Mtdjidié, et le roi
de Sardaigne le nomma ofllcler de l'ordre des
Saints Maurice et Lazare. Le 10 avril 1857, il
a épousé la célèbre virtuose Teresa Hilanollo.
Le» ouvrages publié! par 9. Parmentier
sur la science du génie militaire, »nr le» ma-
thématique» et sur la topographie, n'appar-
tiennent pas a l'objet de ce dictionnaire bio-
graphique; nous ne le» mentionnerons pas
plu» que te» poésies françaises et allemandes
publiée» dans plusieurs journaux et recueils
périodiques, el nou» nou» borneront a l'indi-
cation de ses travaux de littérature musicale
et de ses compositions. Dans la première ca-
tégorie, nom trouvons de» article» de biogra-
phie el de critique dan» la Reçue et gaictle
musicale de Parit, dan» fa Franc, musicale,
dan» la Critique musicale, dan» le Courrier
du Bai-Rhin, le Courrier de Verdun, \'M-
laciin, elc. La plupart de ce» article» sont
■ignés. On a aussi de M. Parmentier ; Alma-
nach mûrirai, ou EpMmirtdlt pour chaque
jour de l'année; Strasbourg, 1851 et 1859, et
dans la Revue et gaielte musicale, en 1854 et
1855. Parmi le» compositions de cet amateur,
on remarque - 1* Six mélodies pour piano,
4.-.S
PARMENTIER — PARRY
Op. 1 ; Paris, Flcury. ** Quall
française!, op. 4 ; Strasbourg. 3* Quatre mor-
ceaux pour orgue, op. S ; tbid. 4* quatre-
vingt-seize petits prélude» et versets pour
orgue, op. 8 ; tbid. S* Barcarolle pour piano ;
Pari», Bnnduj. 6* Gondoline pour piano;
Pari», Heinlï.7" Deul polka», compoiéei pour
musique militaire et réduites pour piano;
Parii, Fleury. lo manuscrit : Grande polo-
naise de Weber iiutrumentée ; — Caprice
pour piano; — flomiutotto, pour piano; —
différent» petits morceau* poor cet Initra-
ment; — Romance» françaises; — Litdtr et
ballades allemande!; — Chœur* à quatre
voii d'homme) ; ele.
PAIÏMENTIER (■«). foye* KUXA-
HOLLO.
FA.ROLIM (Pimi-Jiaïc), né 1 Ponlre
inoli, le S mai 1750, commença l'étude de la
musique loui la direction d'Oliïieri, orga-
niste de cet endroit, puis se rendit a Borgo-
Taro pour y compléter son éducation muai-
cale, par le» leçons de Gervasoot. Sa première
production fut une neue a trois voix, qui fut
exécutée le 35 mari 1808. Il écrivit ensuite
d'autres messes i trois et quatre loix, et le
ïHaoiit 1810, it en Ht jouer DM a grand or-
cbestre, avec des vêpres, dans l'église du Ro-
saire, a Parme. Parmi les autres productions
de cet artiste, on remarque des symphonies à.
jjrand orchestre, des quatuors pour deux vio-
lon*, alto et basse, dont quelques -uni ont été
imprimés, 'et des pièce* de piano gravées h
Florence, chef Pogglati, en 1819.
PARRAN (le P. Autoihi), jésuite, naquit
a Nemours, en 1587, entra dans la Société de
Jésus en 1907, a l'âge de vingt ans, « enseigna
lea belles-lettres au collège de Nancy. Il mou-
rut a Bourges, le 24 octobre 1850. On a de lui
un livre institulé : Trotté de la muiique
théorique et pratique, contenant lei pré-
cepte» de la compoettion ; Paris, 1040, in -4°.
L'édition de 1658, citée par Forkel, Gerbe r,
Choron et Fa jolie, et le* autre* biographe*,
n'eilste pas; l'approbation do celle de 1648
en est la preuve. Les auteur* du Dictionnaire
kiitorique de* musicien* (Paris, 1810-1811)
disent que le livre du P. Parran (un de* plus
rares parmi ceux qui ont élé imprimé* en
France) eit mal conçu et mal rédigé: il y »
beaucoup de légèreté dan* ce jugement, caria
notation et le* règle* du contrepoint sont
mieux expliquées dan* cet outrage que dan*
le* autres livre* français publiés jusqu'à
l'époque où 11 parut. Le senl reproche qu'on
fuisse faire a ion auteur e*t d'avoir manqué
d'érudition lorsqu'il l'ut exprimé en ce*
tenue*, dan* ton avertinemeot au lectear :
• Mon cher lecteur, (I tou* avez agréable* les
■ préceptes du contrepoint musical qui n'ont
• point encore été vous, ny donner au public
• par la main d'aucun que je sache, etc. * On
a peint i comprendre que le P. Parran ail
ignoré l'existence d'une multitude de livres
italiens et français où le* principe* du contre-
point avalent été exposé* avant le milieu du
dix-septième siècle.
PARRY (Jui), musicien anglais, est ne
a Denblgb, dan* le pays de Galles, en 1776.
Un maître de danse lui enseigna le* élément*
de la musique, et lui apprit i jouer de la cla-
rinette. Cet instrument lui terril lorsque la
milice de Denbigh fui organisée en 1793, car,
■pris deux an* d'étude, ton* le maître de
muiique de «ou régiment, Il fut choisi pour
remplir le* fonction* de ce chef. Après dix
année* de iervice dan* cette place, il prit sa
retraite, se maria et l'établit a Plymoolh.
En 1807, Il «e rendit à Londre* et *'y Dix.
Deux an* après, il commença à composer la
musique de petite* pièce* pour le* théâtres du
second ordre, particulièrement pour le Wiui-
b*ll, le Lycée et l'Opéra anglais. Il flt aussi
représenter plusieurs opéra* i Covent-Garden
et i Drury-Lane, entre autre* Ivanhoe. Parry
l'en fait surtout une brillante réputation en
Angleterre par la composition d'air* qui ont
obtenu un succès populaire : il en publia, en
1894, une collection nombreuse, en deux vo-
lume*. Se* connaissance» dan* la muiique
gallolie, appelée catnbrienm, et sa qualité de
barde welche, l'ont fait choisir pour présider,
en 1890,1e congre* de* barde* à Wrexuam, et
celui de Brecon, deux ans âpre*. L'assemblée
annuelle de* barde* cl de* ménestrel* gallois
qui te lient i Londre* est aussi placée tous sa
direction; enfin, au grand congrès de ce*
bardes , assemblé en 1831, le grade de Bord
alaio, ou maître de chant welche, lui fui con-
féré. Le* compétition* de Parry, en (ont genre,
s 'élèvent a plu* de quatre cent* ; on y remarque
plusieurs morceaux pour la harpe, douze ron-
deaux pour le piano, des air* varié* pour le
même instrument, beaucoup de morceaux de
muiique militaire, la musique de plusieurs
pantomime», mélodrame* et opéra*, beaucoup
de duos pour le chant, de£lee* et de chantons,
deux volume* de mélodies galloise*, deux vo-
lume* de mélodie* écossaises arrangées sur
des parole* anglaises, et des méthode* pour
divers instrument* : toute* ce* productions ont
élé publiée* a Londre*. La collection de chants
v Google
PARRY — PARTENIO
du pays île Galles, publiée! par Parry, t pour
tlln: The fVtlth ffarper, bttng an arien -
•tvf tolltttUm of tftlih JKtuie , eom-
prielng moaf of the eoattnti of the thret
«atome* publieked by the late Edward
/mer. Ta tohicH are préfixai ebttrva-
tione on the etiaracter ant antiquity of
the Weleh Mveie, and an Account of the
riee and procrée* of the ffarp, front the
earlieet ptriod to thepreeenttimeffe Harpiste
galloii, ou grande collection de musique du
pap ds Gallea, renfermant la plai grande
partie de ce qui est contenu dan* lei trois to-
lumei publié) par feu Edouard Jonei ; précédé
d'observations iur le caractère et l'antiquité
delà musique galloise, et d'une notice mr l'ori-
gine et le» progrès de la harpe, depuli lei
temps le) plol anciens Jusqu'à l'époque ac-
tuelle) ; Londres (tant date), un volume In-fol.
On a i de ce «avant ; 1° Il Puntetlo, or
the Supporter, eontatning the flrit Rudi-
mente ofMvtle (l'Appui, on premier) rudi-
ment» de musique) ; Londres (sans date), In- fol.
9° Account of the royal musical Feitival
htld in JFeetmineler Jbbey, 1834 (Tfotlce sur
leFestiia! royal de muiique célébré a l'abbaye
de We « mi ni 1er, en1 834); Londres, 1835, in-4°.
Ce musicien instruit a Tait, a Londres, dei
court de lecture) hlitorique) inr la musique.
En 1851, il me visita dam un voyage qu'il
fallait en Belgique, et me dit qu'il >e propo-
sait de publier un volume de résumé) de les
lecture) ; je n'ai pas appris que cet ouvrage
Un autre loin Pumt, né a Ruabon,
dans le nord du pays de Galle), vécut dans la
première moitié do dix-huitième siècle, et fui
un barde et Joueur de harpe de l'ancienne fa-
mille Wynnstay, célèbre par le grand nombre
Je bardes auxquels elle avait donné le jour.
On connaît de lui quelques airs avec accompa-
gnement de harpe, dans la tonalité et dans le
style de la musique populaire de son pays.
Il a aussi publié : 1* Ancient B riliih Mueic, or
a collection oftunee,never before publithcd.
To vhich ie prétend an Htetorital Âe-
eount of the rin and progreee of Mueic
among the Ancient Brittan* (Ancienne mu-
iique britannique, ou collection d'air) qui
n'ont jamais été publiés, précédée d'une no-
tice sur l'origine et les progrès de la musique
cbea les ancieni Bretons) ; Londres, 1749,
in-4". 9* Collection of Weleh, Englieh, and
Scotch Ain, with nom variation» (Collec-
tion d'air» gallois, anglais et écossais, avec de
nouvelles variations); Londres, 1701, in-41.
459
PASSONS (Rotait), organiste de l'ab-
baye de Westminster, fut attaché comme mu-
sicien i la chapelle royale, sous le règne
d'Elisabeth. Il te noya à Neteark-eur-la-
Trtnt, au moi) de Janvier 1509. Son épitaphe
se trouve dans lee Fragmente de Cambden.
Plusieurs compositions de Panons exWtent en
manuscrit dans quelque) blbltolhf lues cie
l'Angleterre, particulièrement au Huséum
britannique, dans la collection reçut lie par
Tudtvay pour lord flarley (a** 1715 i 17Î0,
in-4*), où l'on trouva de Panons l'an.. tonne :
Deliver nu front mine enemite, et dans le
liiièuie volume des Extraite de Burney
(n< 11,596), qui renferme, du même artiste, le
motet 1 cinq voix In nomine, et le madrigal,
aussi à cinq voix : Enfoned by love and
fear.
PARSTOKFFEIl(pABi.),undes premier*
marchand! de muiique gravée qu'il y alleu en
Allemagne, vécut h Munich iver* le milieu du
dix -septième siècle. Il a publié un catalogue de
musique, sous ce litre : Indice di lutte le '
opère di mueica ; Munich, 1653.
PARTAU8 (Juan), roi de* ménestrels du
Balnaul, vécut dans le) premières annéea du
quinzième siècle. Les archive* du royaume de
Belgique renferment quatre quittances de se*
émoluments, datées des 30 mari 1410, 90 Juin
1410,5 révrier et Ï0 mare 1411, et signées de
PAllTENIO (Jiir-Dc-miiiiqd4, composi-
teur dramatique, né d'une famille honorable
de Spillmbergo, dans le Frioul, qui s'était
flxée h Venise, embrassa l'état eccléilastlque,
el Fui d'abord chanteur dans la chapelle ducale
de Saint-Marc, où il fut admis, le 91 février
1000, aux appointements de 80 ducat*. Son
mérite le fli choisir, le 95 Juillet 1085, pour
occuper la place de itce-maltre de la même
église, daos laquelle il succéda à Lcgrenzi, Peu
de temps après sa nomination i cet emploi, il
fonda a Venise la société philharmonique,
sous l'invocation d* Sainte Cécité. En 1000,
il fut nommé directeur du conservatoire de»
Mtndicami, et deux an* après, il succéda h
Jean-Baptiste Volpe, dans la place de premier
maître de la chapelle ducale de Saint-Marc. Il
mourut t Venise, en 1701. La Dramaturgie
d'Allacd «mit a conservé les titres suivant*
des opéras dont îl'a-*cri t la musique : 1" Gen-
eerteo; i. Venise, en 1600. 1* JUt Cottanta
trionfemte; 1073. 3° Dionieia ; 168l.4*'7Io>
«io Cnniberto; 1689. Partenio a laissé aussi
beaucoup de musique d'église, et des compo-
sitions de différent! genres produites par lui
460
PARTENIO — PASINO
existaient autrefois dan» le» archive! du con-
servatoire des Mendieanti; mais tout cela e*t
depuii longtemps dispersé.
Un frire de ce compositeur, /san Parttnio,
fat organiste distingué dan» l'Ile de Saint-
Georges le Majeur, I Venise.
PARZIZEK (àlxxis-Vihciht), ecclésias-
tique, naquit à Prague, le 10 novembre 1748,
et rflt te» humanité». En 1763, il entra dan*
l'ordre de Saint-Dominique, et ; acheta se»
élude» de philosophie et de théologie, d'abord
au couvent de Prague, puil a celui de Srtlan.
Arrivé a Gabel, en 1775, Il mit en ordre la
bibliothèque du monailére, et entreprit la
restauration de l'orgue. Deux an» aprèi, il
retourna i Prague : ce fut alor* qu'il devint
«lève du célèbre organiste Segert pour la
composition, et qu'il commençai écrire de la
musique d'église, qui ett encore estimée.
Nommé directeur du collège de Klattiu, en
1785, il ne montra pas moins de télé pour j
perfectionner le» élude) musicales que pour
l'avancement de» lettres et des sciences. En
1798, il obtint ta sécularisation, avec un ca-
nonlcat a l'église métropolitaine de Leitme-
riti. Il vivait encore en cet endroit vers la On
de 1817, à l'âge de soiia nie- neuf ans. Ses
compositions principales sont : 1° Deux ruesses
solennelles, dont une a été imprimée a Prague,
en 1806. 3° Mina toltmnit (en ré) pro omni
ttimpore, a quatre voix et orchestre ; Leipsick,
1808. 5° Offertoire solennel a quatre voix et
orebettre ; ibid., 1807. 4' Deux messes brève»,
en manuscrit. 5* Quarante offertoire», avec
o rg ii c o u orc h est re , l'de m . 6° Q ua t re Otaltttarit
Solda, Idem. 7* On Salve Regina , idem.
8° Deux litanies, idem. 0° Deux airs d'église.
10° Trois caolales sur des textes allemand».
11" Une symphonie i grand orchestre. 19° Dn
nocturne pour de» inttrumenta a venl.
15" Quelques chansons allemande* avec ac-
compagnement de piano.
l'ASCH (GioatEs), en latin PASCHHJ8,
savant philologue, né i Dautiick, en 1061 , fit
se» études aux universités de Kntock et de
Kcenlgsberg, et prit m» degrés à Wittenberg,
en 1684. Homme professeur de morale i l'uni-
versité de KM,' en 1701 , il remplit «elle place
jusqu'à sa mort, arrivée le 30 septembre 1707.
Dans un livre intitulé De nous» inventa,
ouortsm acenraiiori eultui faetm prstitlit
antiquitat; Leipsick, 1700, in-é° (3* édition),
il traite d'objets relatifs à lamusique, etiap. 9,
S 94[ chap. 6, $ 25; ebap. 7, $$ 14, 91,
14 et 60. Il cherche i établir dan» cet ouvrage
que la plupart des découvertes dan» les sciences
et le» an» qu'on attribue aux n
sont que le résultat et le développement des
connaiisance» qui nous ont été transmise*
parles ancien* : système qui a été depuis l«n
développé par Dulen». Dan» la comparaison
qu'il fait de l'harmonie de» ancien» avec celle
des modernes, on voit qu'il est absolument
étranger a la matière qu'il traite.
PASCH (Jus), professeur de philosophie
a Rostock, né 1 Ratzebourg, dans le comté dt
Lauenburg, vers le milieu du dix-septième
siècle, mourut a rbopiial de Hambourg, en
1709, par suite de sa mauvaise conduite.. On
connaît de lui : Ditiertatio do selah,pAiïc-
logice enwUato; Wittenberg, 1685. Cette
dissertation, qui a pour objet une expression
hébraïque de l'inscription de» psaumes, qu'on
croit relatif au chant, a élé insérée dan* le
Trésor des antiquité* sacrées, d'UgOlini,
tome 89, p. 689-799.
PA8CHAL (le S. P.), religieux cordelier
au couvent de Paris, ver» le milieu dn dix-
septième siècle, est auteur d'un livre intitulé :
Briefvt inttruction pour apprendre U plain
chant; Paris, Jean De la Caille, 1658, in-8-.
PA8I (Ahtoihi), sopraniste d'un mérite
distingué, naquit a Bologne, en 1697, et entra
dans l'école de Pislocchi, dont il fut un de*
meilleurs élèves. Fidèle a la méthode de son
maître, il s'attacha au style d'expression dan*
lequel il excella. Quanx, qui l'entendit, en
1796, ht Trappe de ta belle manière d'exé-
cuter l'adagio.
PASIfll-nENCIHI (Judith), cantatrice
distinguée, naquit i Home, en 1796. Son nom
de famille, était Nencini. Après avoir com-
mencé, i Rome, ses étude* de chant, elle alla
les terminer i Milan, sou* la direction de
Mo*chinl. Elle y fit ton début an théâtre, eu
1814. Apre» avoir brillé mr le* principale*
scènes de l'Italie, elle épousa, en 1836, uu
musicien nommé Patin». Elle est morte 1
Florence, le 34 mars 1837.
PASIHO (Êtjbjihi), compositeur de l'école
vénitienne, fut vicaire 1 l'éghse de Cona,
prêt de Venise, dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. Il a fait Imprimer plu-
sieurs recueils de messe», motets, ricercem et
sonates, parmi lesquels on remarque : 1° Mit**
a 9, S t 4 tioci con ■froments e bano, per
l'oro-ono; Venise, 1663, in-4< 9* MoMti
concertait a 9, 3, 4 i-oci* con vtolini a* piacc
t tolmt a 5 voei. 3° XII tonale a 3, 3 a A
stromtnti, de' quali u»a i comporta in ca-
non*, td tin attra ad imitation» dt' gridi
eke togliona fart diverti animait bratti,
PASINO - PASQUINI
op. 8; Venise, 1670, in. fol. L'ceuvre 7™
Mt une collection de rieertari pour divers
i tu Iru m eu li,
PA8QUAXE (nourrie*), maître de cha-
pelle delà cathédrale, a Parme, aaqull à Bo-
logne, et Tient dam I* seconde moitié du
seizième ilècle. On ■ de lui un ont rage qui a
pour litre : Salmi aSvoci srf un Magnificat a
9 tttti; à Tenue, chez les héritier! de Jérôme
Sooto.
PASQUAXI (Famçou), né a Cosenia,
dam le royaume de Naples, vers la Un du
seiiièmesiecle, Ht aeaétudetmutiealesa Home
et j natta la plus grande partie de ta fie.
Parmi lei ouvrages qu'il a publiés, je ne ton-
nai* que ceui-ci ; t* franc. Paichalit Co-
lentîni taerm cantionei binit, ternit,
quaternii quinUque vocibu* cancinend* ;
F»netiit,ap.J. Pincent inum, 1617. 3° Ma-
drigali a dut, tre, quattro e cinq-us voei,
libro ttrxo, op. S; Romx, app. Paolo Ma-
totti, 16S7, In-*.
PA8QUAU (Nicolis), violoniste italien,
■e rendit en Angleterre, en 1743, et se flia à
Edimbourg, ou II mourut en 1 757. On a gravé
de ta composition : 1* Douze ouvertures 1
grand orchestre ; Londres (sans date), in-fol.
9* Sii quatuors pour deui violons, alto et
basse, 1" et 2' livres; ibid. 3° Cbamam an-
glaises. En 1751, Pasquali a publie un traité
concis et de peu de valeur sur l'harmonie et
l'accompagnement, intitulé : TheJrt t,f tho-
rtmgh bail mode taiy, eontaining practical
rvlei for finding and applying ttie variout
chordt with faeility; vit h a varisty of
txamplel, ihnwiny the manntr of accom-
panyiny with élégance, etc. ; Edimbourg et
Londres, in-fol. obi. Il a para une deuxième
édition de ce livre, publiés a Londres, par
J. Date {tan* date) : elle est gravée lurétain.
One traduction française de ce petit ouvrage
a paru sous le litre : La bâtie continue rendu»
aitét, ou explication tuccincte de» accords
que le clavecin renferme; Amsterdam, 1763,
in-fol. obi. Lutliga donné une nouvelle édi-
tion de cette traduction française, avec une
version hollandaise Intitulée : De General-
Batt gemakkelyker voorgedraagen ; oftene
btknopte verktaaring van de Accordai, die
het clavecymbel bevat, etc. ; Amsterdam {sans
date), J.-J.Eumme], ln-4° de vingt sept pages
de texte avec quatorze planches. On a aussi de
Pasquali une méthode de doigter ponr le
piano ; cet ouvrage a pour litre : Art offin-
gering the harpeithord , illuitrated witk
nvmtroui examplei cxpreuly ealculatcd I
•161
for thou toAo wisft to obtain a complet!
knawledge of that neotuary art; Londres,
lu-fol.
PASQUAUNI (Hiic-Airrotiu), sopra-
nisle, né a Rome, vers 1610, fut admis comme
chapelain-chantre dans la chapelle pontificale
le 51 décembre 1650. En 164S, il quitta celte
position pour entrer au théâtre, où il brilla
jusqu'en 1 &64. Il était âgé de cinquante-quatre
ans lorsqu'il quitta la scène pour passer ses
dernières années dans le repos. Pasqualini a
composé des airs et des cantates qu'on trouve
dans quelques recueils de son temps.
PA8QUINI (Hucdle), célèbre organiste
du dil-ieptième siècle, naquit a Ferrsrc, ver*
1560, et eut pour maître le célèbre composi-
teur Alexandre ■illevllle. Plus Agé que Pres-
cobaldj de quelques années, élève du marne
maître, Il fut ton prédécesseur dam la place
d'organiste de Saint-Pierre du Vatican. On
ignore le motif qui lui fit quitter cette posi-
tion vers 1614, et ee qu'il devint aprèt cette
époque. Les compositions de cet artitle sont
rares et peu connues.
PASQUUII (Bumid), fat le plus grand
organiste de l'Italie, dans la seconde moitié
du dii-septième siècle. Il n'était pat de Rome,
comme le prétend Gerber, car II naquit a
Massa de Valnetola, en Toscane, le 8 dé-
cembre 1657.11 étudia la musique sous la di-
rection de Loreto Vittorl, puis sons celle
d'Antoine Cesti; mais c'est surtout an soin
qui) prit de mettre en partition et d'étudier
les œuvre* de Palettrina qu'il dut ton profond
savoir. Jeune encore, }] se rendit à Borne, el
y obtint l'emploi d'organiste a l'église Sain te-
Hi rie-Majeure. Plus tard, Il eut le titre d'or-
ganiste du ténat et du peuple romain, et Oit
attaché i la musique de chambre du prince
Jean -Baptiste Borgbèse. Sa réputation était
si bien établie, que l'empereur Léopold en-
voya b ton école plusieurs musiciens de ta
chapelle, pour perfectionner leur talent tout
sa direction. Set meilleurs élève* furent
François Gasparini et Durante. Patqulni
mourut i Home, le 2a novembre 1710, et fut
inhumé dam l'église de Saint-Laurent in La-
cina, oh son neveu Bernard Bicordati et son
élève Bernard Gaffl lui érigèrent un butte en
marbre qui te voit encore dan* cette église,
avec cette inscription ;
D. O. M.
Sernardo Patqulno ffetrusco e Maisa
Vollii Nevolm Libérien* Baiiiitm oo
S. P. Q. R. Organedo viro probilate viUe et
morts Icpore laudatietimo qui £xectl, Jo.
485
Jlap. Burghetii Sulmonentium Principi*
clicnteta et muni/kentia honettatu* muiicit
tnoduUt apud omnti fort Europtr Principe
imik'hi'i gloriam adeptut anno toi. MPCCX,
die XXII Novembrii S. Cteilim taero ab
Bumanit exeeuit ut ety'ul virtvtti et ttudia
prottcutiu futrat in ttrrU filiciui imita-
retur in catlit. Bernardin Gaffl dittipulut
et Btrnardui Ricordati ex toron ntpoi
prmceptori et anunettio amantfjjfmo ma-
rtnttt monumontunx poiuere. Fimti on*
mm LXXII. mentit XI. diet XI F.
En 1670, Pasnuinl écrivit 1» musique de
l'opéra intitulé : Don' i amort t pietd , pour
l'ouverture du théilre Capranica, 0(1 il était
accompagnateur an piano, landit que Corelli
dirigeait la partie de premier violon. Ce fut
a uni Païquini qui composa le drame repré-
senté en 1688, i Rome, en honneur de la
reine Chriitine de Suède. On tro'ite de balles
pièces de clavecin de ce maître dam le recueil
intitule : Tocoatei tt tuitei pour le clavecin
de MM. Patqyini, PaglUtli tt Gaspard de
ferla; Amiterdam, Roger, 1704, in-fol. Lands-
berg (voyei ce nom) pouédiit un recueil ma
nuscrlt original de pièce*- d'orgue de Pas- ■■
qnini, dont j'ai extrait deux loccatei, com-
poiée* en 1697. Ce manuscrit etl Indiqué
d'une manière inexacte dauile catalogue de la
bibliothèque de ce professeur (Berlin, 1 859),
de cette manière : Pasquini (Bernardo). So-
nate par Gravieembalo (libro pretioto) . Vo-
lume grosso. È uritto di tua (tua) maria
jn quttlo libro. Le même catalogue indique
ainsi de Bernard Pasquini : Saggt di contra-
punlo. — jtnno 1695. Volume forte. Ètcritto
dt tuo (mm) mono in oueito libro. Malheu-
reusement cet précieux ouvrage! sont passés
en Amérique avec toute la bibliothèque musi-
cale du professeur Landsberg.
PASSARIM ou PASSERIMI (le P.
Faïaço»), religieux cordelier, dit Mineur
conventuel, né 1 Bologne, dans la première
moitié dn dix-septième siècle, Tut nommé
maître de chapelle de l'église du courent de
Saint-François, en 1657. En 1674, il accepta
les mêmes fonctions a Viterbe, mail il fut rap-
pelé à Bologne, en 1680, et reprit ion ancienne
place, arec cinquante écui romains de traite-
ment annuel. Il mourut en 1698. On a de la
composition de ce maître : 1* Salmi concer-
tât! a 5, 4, 5 e 6 voci parte eon violini, «
parte tenta, eon litanie délia B. F. a cin-
qut voci eon due violini; op. 1, Bologne,
1671. 3* Antifone délia Beat* Firgine a
voce tola; Bologne, J. lonii, 1071. Cet c-n-
PASUU1NI — PASSEREAU
vrage est dédié i la communauté de San Gio-
vanni in Pertieeto. Le P. Passarlnl dit, dans
son épltro dédicatolre, qu'ayant été élu, 1 son
grand étonnement, maître d'nnesodété qui ne
cboiiil ordinairement que des composiienrs
d'un mérite éprouvé, il t'est effort* de témoi-
gner sa reconnaissance par la composition et
l'offre de cet ouvrage. 3* Compiela cancer lata
a 5 voci, eon violini obligati, op. S; l'eio".,
1673. 4" Mittebrtvi antto voci co'l organe,
op. 4; (Wd.,1890. Le catalogue de Breitkopr,
de 1764, Indique en manuscrit le* composi-
tion* suivantes de Passarini : 1* Mina, Syrie
eum gloria tt Credo, pro S chori et organo.
2* Mit ta, Kyrie corn Credo, pro S cAori osas
organe. S* Mitta, Kyrie eum Gloria et
Credo, idem.
PASSENT! (Pellmiiso), musicien iu-
llen, né vraiaemblablement vert la fin du dii-
leptième tlècle, a publié un recueil de pièce*
pour la musette, iou* le litre de Canora
Zampogna; Venise, 16Î8, in-fol. obi.
PASSEREAU (....), musicien français,
prêtre prébende de Saint Jacques de la Bou-
cherie, a Paris, était, en 1500, ténor de la
chapelle dn duc d'Angonléme (plu* tard Fran-
çois I", roi de France), suivant nn état de
pavements qui est aux archive* de l'empire
(liasse K, 147). On ne connaît jusqu'à ce jour
aucun ouvrage de lui imprimé séparément,
mais un grand nombre de morceaux de aa
composition se trouvent dan* le* recueils dont
voici les litrei : !■ liber undecimut. XXFI
muiieattt habet modulai quatuor tt quimqut
voeibut; éditai Parhitiii etc., in edibut Pétri
Jttaingnant, 1 554. ï* Fingt-iix chantant
muiicalei à quatre partiel ; Paris, par Pierre
Allai lignant, 1554, in-8° obi. On j trouve
deux chansons de Pasierean, p. ( et 7.
3° Vingt huit chantant nouvellet en muti
que à quatre partiel; ibid., 1531. La chanson
de Passereau Vng ptu plut hault s'y trouve
p. t. 4> Fingt-huit thantam muticaUt A
quatre partiet; ibid., 15SS,ln-4* obi. Ce re-
cueil contient une jolie chanson de Passereau,
qui commence par ces mots : Vng cempai-
oraon GaUin Galant, p. 19. 5- Fingt-huit
chantant muticaletd quatre partiel; ibid.,
1554, in-B" nbl. La chanson de Passereau, Il
eit bel et bon, est la première dn recueil.
6* F ingt-neuf chaniom ntutiealet à quatre
partit!; ibid., 1550, in:8° obi. On j trouve
p. 14 une chanson fort libre de Passereau
dont let premiers moi» sont : 5ur un joli
jonc. Ce n'es! pas nn médiocre sujet d'étoone-
mentquede voir uo prêtre meure en musique
PASSEREAU — PASTA
483
det paroles si indécentes. 7* Le grand recueil
intitule Trente-cinq Uvrtl de eAatuone nou-
velIW d qttatre partir* de dîner* owfeun, en
■ dtuas volume* ; Ibld., 1539-1549, in-44 obi.,
contient de* cbansont de Penereea dant Irt
livret 1, 4, S, 10, 1S, 16 et Î9. 8* Lee livre»
II, III et TII du Parangon du chantant
{voyif Boumbc /acquêt), 1559-1545, ren-
ferment des cbiDMtit de Puiereati.
PA8SERI (Jw«-B*kj«i), célèbre antl-
qailre, naquit le 10 novembre 1004, à Fir-
nète, dam la campagne de Rome, où ton pire
eierfaitlamédecIne.Detllnéila magistrature,
il alla étudier a Borne la jurisprudence ; mais
bientôt il sentit ie développer en lui le goût de
l'antiquité, et le livra avec ardeur a l'étude
de l'archéologie et de la numismatique. Plui
tard, il te maria, te Bu a Petaro et y exerça
let fonction! d'avocat, malt tant renoncer 1
l'étude det tciencet, ou 11 avait fait de grandi
progrès. Devenu veut en 1758, 11 embratta
l'état eccléflailique, et incentive ment il fut
revêtu de plusieurs dignitél, auiquellet le
pape Clément XIV ajouta celle de protono-
lalre apottoliqne. Il mourut à Peiara, des
tu i tel d'une chute, le 4 février 1780. Gerber,
Choron, Fajolle et leura copiitei ont vieilli
Patteri d'un siècle dans le maigre article
qu'ils lui ont consacré. An nombre det grandi
ouvragée publié! par ce tavant, on remarque :
Piclurx Etrutcomm (nvaicvlit, nunc pri-
mtim in umim eollseur, explicationibut ef
dijierfaHonfi-ut illvitratx; Rome, 1707-75,
S vol. in fol. avec Iroii cents planches. Le
deuxième volume renferme une dissertation
sur la antique det Étrusques (p. 75-80) : elle
contient beaucoup d'erreurs et de fausses
conjecturée. Patteri a été l'éditeur dee œnrres
de Don! sur la musique, dont la collection
avait été préparée par Gori {voyt* Dom).
PASSETTO (Giobd.bo), docteur en mu-
sique et maître de chapelle de la cathédrale
de Padoue, dans la première moitié du sei-
zième tiède, a publié de sa composition :
Madrigali nuovi a voce pare composa per
il Dottor mutico Metttr tte. Lion, primo;
Fcnetiti, apud Jnionium Gardant, 1541,
peUt in-4° obi.
PASSION El (CitaxEs), violoniste du duc
de Ferrare, fut contemporain de Corelli, et
écrivit, i l'Imitation de set ouvrages, doute
tonales pour violon avec banc continue pour
le clavecin, qui ont été gravées a Amsterdam,
chej Roger, en 1710.
PASTA (Jeu), po«le et musicien, naquit
a Milan, en 1604, fut pendant quelquet année!
organiste 1 l'église Santo MenandrO In en-
tonna, de Bergame, obtint ensuite un cano-
nieal i Sanla-Maria-Faliorina, dans ta ville
natale, et devint en dernier lien premier cha-
pelain du régiment de Tuffo. 11 mourut en
1660, i l'âge de soixante-deux am. On a de
lui une composition musicale qui a pour
titre : Le dut Sortllt, musica t poeiia, con-
certait in arie mutieaU, part. I et 3, Venise.
Un des meilleurs ouvrages de Pasta eit celui
qui a pour litre : Affttti d'Erato, madrigali
in concerto a due, Ire t quattro voci, Jibro
primo; Fenttia, app. Mat. finetnti,
16S6, ln-4».
PASTA (lotira), médecin, ni i Bergame,
en 1749, est mort dans celte ville, ea 1633, i
l'âge de quatre-vingts ans. Il a publié un petit
poème intitulé : La Mutica médita; Ber-
game, 1891 , in 8° de leiie page*.
PASTA (Juniia), célèbre cantatrice, est
née en 1798, à Como, prêt de Bilan, d'une
famille Israélite. A rage de quinze ans, elle
hit admise comme élire au Conservatoire de
Milan, qui s'organisait sous la direction
d'Atloli. Sa voix lourde, inégale, eut beau-
coup de peine a se ployer aux exercices de
vocalisation que lui faisait faire ton maître de
citant; cet organe rebelle ne parvint même
jamais a la facile et pure émission de cer-
taines notes, et conserva toujours un voile
qui ne te dissipait qu'après les première)
scènes, dans le temps même où le talent de
madame Pasta avait acquis tout son dévelop-
pement. Sortie du Conservatoire vers 1815,
elle débuta bientôt sur let théâtres de second
ordre, tell que Bretcla, Parme, Livourne, et
s'y 61 a peine remarquer. Les dilettanti qui
applaudirent plus lard i Paris cette cantatrice
avec transport, ignorent qu'elle j vint Ina-
perçue te grouper, avec quelques autres
artistes aattl obscurs qu'elle, autour de ma-
dame Catalani, au Théâtre Italien, en 1816.
L'année suivante, elle chanta au théâtre du
Roi, a Londres, où elle ne produisit pu une
sensation beaucoup plus vive. De retour en
Italie, dans l'été de la mime année, elle com-
mença bientôt après à réfléchir sur ta car-
rière dramatique, et le génie qu'elle avait
reçu de la nature ne tarda pas a se faire aper-
cevoir dant la conception de tes rôles. Pen-
dant les années 1819 et 1890, sa réputation
commença avec éclata Venise, 1 Milan, et,
dans l'automne rie 1891, elle fut engagée
au Théâtre Italien de Paris, où elle fixa
l'attention publique. Mail ce rut surtout après
avoir obtenu un succès d'éclat i Vérone, en
404
PASTA — PASTERWTTZ
1899, pendant le congres, qu'elle revint à
Tarit exciter l'enthousiasme el fonder une det
plut belle» renommer» de cantatrice drama-
tique qn'il v lit jamais eu. Ce D'est pli que
md chant Tilt devenu irréprochable sous le
rapport de l'émission de ta voix, ni que sa
Totalisation «AI toute la correction désirable :
nais elle savait déjà ai bien donner a chaque
personnage qu'elle représentait son caractère
propre; il y avait dans ses accents quelque
chose de ai prorond et de si pénétrant, qu'elle
soulevait à son gré l'émotion dans son audi-
toire, et que l'illusion dramatique était tou-
jours le résultat de ses inspirations. Inces-
aamment occupée de l'étude de son art, elle
faisait apercevoir des progrès dans chaque
rôle nouveau qui lui était tonné, et presque
ï chaque représentation, Tantndi, Romeo,
Ottllo, Camilla, Nina, Media, furent pour
elle des occasions d'autant de triomphes.
Quoiqu'elle fût médiocre musicienne, sou
instinct lui avait fait comprendre que tes
ornements du chant ne pouvaient avoir le
caractère de la nouveauté, dans le style mis
en vogue par Kostinl, que par la forme har-
monique; car c'en elle qui, la première, a
formulé ces ornements qui consistent dans la
succession de tous les Intervalles constituants
des accorda; nouveauté que madame Mali-
bran a depuis lors enrichie de tous les
trésors de la brillante Imagination.
Au mois de mira 1894, madame Pasta re-
tourna a Londres et ; excita le plus vif
enthousiasme dans le rôle de Oeidemona.
Depuis cette époque jusqu'à la fin de 1890,
fila joua alternativement chaque année à
Paris el i Londres. Quelques sujets de mécon-
tentement dans ses relations avec Rosirai,
alors chargé de la direction de la musique au
théâtre Favart, la décidèrent 1 ne pas renou-
veler «et engagements a Paris pour l'année
1897; elle partit pour l'Italie, joua d'abord à
Triette, puis fut engagée à Kaples, où Pacini
écrivit pour elle la Niobe. Les Napolitain»,
plus épris de l'art du chant pur que des qua-
lités dramatiques d'un chanteur, ne parurent
pas apprécier i sa Juste valeur le talent de
madame Pasta; mais on Inl rendit plus de
justice i Bologne, s. Bilan, a Vienne, i
Trieate, 1 Vérone. A Milan, Belllul écrivit
pour elle la Sonnambula el ft'orma. Lors-
qu'elle reparut i Paris, en 1S33, pendant
quelques représentations, puis, en 1834, elle
chanta dans le premier de ce* opéras et dans
Anna Boletta. One altération sensible te
faisait dès lors remarquer dans sa voix; ses
Intonations étalent douteuses, et dans cer-
taines représentations il lui arrivait de chanter
; son rèile au-dessous du Ion : mais son
talent dramatique avait acquis une rare per-
ion. On s'étonnait surtout de lui trouver
dans la Sonnambula une admirable simpli-
cité, absolument différente du ton élevé de *ea
autres rôles, et dans Jnna Bohna une no-
blesse el une énergie qui, depuis lors, ont servi
de modèle aux actrice* qui ont Joué ce rote.
Madame Pasta s'était aussi modifiée dan*
quelques-uns des anciens ouvrage* qui avaient
fait sa fortune et sa gloire. Ainsi,! delà vé-
hémence qu'elle mettait autrefois dans le rôle
de Dtidemona, elle avait substitué une sensi-
bilité mélancolique plus pénétrante, plu* con-
forme 1 la pensée de Shakspeare dans la créa.
tlon de ce personnage. On très-vif intérêt
t'attachait alors au talent de madame Patta;
car, indépendamment de l'importance de ce
talent en lui-même, il fournissait des sujet*
de corn paras Ion avec celui de madame Mali-
bran, dont les succès venaient d'être ti bril-
lant*. Si dans l'exécution vocale et dan* le
sentiment pur de la musique celle-ci avait un
incontestable avantage , ti quelquefois même
il y avait des éclairs sublimes dan* set inspi-
ration* dramatiques, on était obligé d'avouer
qu'il y avait en madame Pasta une plut forte
conception, plus d'unité, plus d'barmnnie, et
qu'eu résultat elle atteignait mieux le but de
la vérité d'expression.
De retour en Italie, madame Pasta ; joua
encore un certain nombre de représentation*
dans quelque) grandes villes; mais elle reve-
nait chaque année passer plusieurs mois dans
la belle maison de campagne qu'elle avait
acquise, en 1890, près dulae de Como. Passant
l'hiver à Milan, et l'été dans cette agréable
retraite, elle semblait avoir renoncé 1 paraître
sur la scène depuis deux on trois ans; mais an
mois de septembre 1840, elle accepta les pro-
positions qui lui furent faite* au nom de la cour
de Rutile, pour te rendre a Péterabourg. Les
avantage* qui lui étalent accordé* pour co
voyage s'élevaient i plus de tTsux cent mille
francs ,- mais elle dut regretter de les avoir
acceptés, car elle n'obtint pat de succès dans
ce dernier effort de aon talent. Lorsque je
visitai les bords du lac de Como, en 1850, elle
vivait retirée dans sa villa.
PASTEItWrrZ (Giobce* DE), né le
7 juin 1730, a Burchntten, près de Pataau,
entra à l'âge de quatorze ans dam l'abbaye
de* bénédictin* de Kremtmunitcr, dans la
haute Autriche, el j lit ses étude* de musique
PASTERWITZ - PATINO
et de littérature; puis 11 alla tuivre un court
de théologie a Salzbourg.Éberlin,alori mallre
de chapelle de la cathédrale de celte tille, lui
donna de» leçons de composition, et il acquit
«oui la direction de ce maître une profonde
connaissance du contrepoint. Sei études étant
terminées, Il fut chargé d'enseigner a Krems-
munster la logique et la métapbjiique, puis le
droit naturel et le droit public, et enfin on
lui confia la direction du chœur de cette
abbaye. Lié d'amitié avec Mozart, Haydn,
Salieri etAlbrecbUberger,!] entretint dans set
relations avec ces illustre! artistes le goiït de
l'art pur, et le cultiva avec beaucoup d'acti-
vité. Il mourut le 96 janvier 1803, à rage de
soixante-trelie au. Ter* 1772, 11 avait voyagé
en Allemagne, en Bohême et en Italie. Parmi
»ei compositions, dont la plu* grande partie
*it restée en manuscrit, on remarque six
mesiei, quatre TeDsvm, cinquante antienne*,
plusieurs vêpres, motets, hymnes, graduel* et
offertoire» , us Requiem , deux oratorios
(■finition et Giuteppe riconolciulo) , quelques
petil» opéras et de» pièces d'orgue. On a publié
de ce» ouvrage» : 1* 8 Fught tecondo l'ordine
de' luoni eceleiiattiei per l'organo o clavi-
ambalo, op. 1 ; Vienne, Artaria, 1793.
î* 8 Fught tecondo l'A S C di muliea per
l'organo o clavictrubaio , op. S; ibid.
& S idem, op. S; Vienne, Koieluch. <• Re-
quiem a quatre voix, orchestre et orgue ; Mu-
nich, Sidler. 5* ï'erra tremutt , motel i quatre
voii et orchestre ; Vienne, Bailinger.
PASTOU (ÉTinRE-jiaa-Birtmi), aé au
Vigao (Gard), le 96 mal 1784 (1), fut deiliné
dél wn enfance à la profession de musicien,
■et reçu! une éducation libérale; mais ion pen-
chant pour l'état militaire lui fit déserter, en
1803, le pensionnat où 11 avait été placé, pour
rengager dan* un régiment d'infanterie.
Après avoir servi pendant les guerre» de i'em-
■pire, et avoir obtenu successivement Ion* le*
grades jutqu'icelul de capitaine de voltigeur»,
il donna «a démission, en 1815. Les preuves
de courage qu'il avait donnée» et quelque»
blessures lui avaient fait décerner la décora-
tion de la Légion d'honneur. Fiié i Rouen, en
1816, il y avait repris ses travaux comme mu-
sicien ; ce fui alors qu'il conçut le plan d'un
enseignement de la musique, qu'il a depuis
déligné son* le nom de lyre harmonique. Il
ouvrit bientôt des cour* de cet enseignement,
(I) Oiif tau, éisUrtoM d> Mil* «a 1. prrulen *iî-
' ni* par H. De Bm-
465
et les alla continuer a Pari», en 1810. Le
1" septembre de la même année, il entra an
Théâtre Italien, en qualité de premier violon ;
mais le succès progressif de sa méthode
l'ayant porté a ouvrir jusqu'à cinq cours jour-
nalier* «h se trouvaient réunit plusieurs cen-
taines d'élèves, il fut obligé de donner sa dé-
mission de celle place, en 1891. Dans le même
temps, il publia la première édition de l'ex-
posé de ta méthode, qui parut sou* ce litre :
École de la lyre harmonique. Court d» mu-
sique vocal», ou Recueil méthodique de leçon*
d» J.-B. Poitou,- Pari», 1891, in-é». Une
deuxième édition de cet ouvrage, eu un vo-
lume in-8', fut publiée l'année suivante. Cette
méthode, bâtée sur l'enseignement collectif,
te fait remarquer par quelques procédés par-
ticuliers dettinés 1 faciliter l'intelligence dei
principes aux élèves. Elle a obtenu du succès,
car S. licbaull, devenu propriétaire de l'ou-
vrage, en a publié la septième édition. Entré
an Conserva loi re de musique de Paris, le
19 octobre 1855, pour y faire un court d'essai
de sa méthode, Pistou a été nommé pro-
fesseur de celle école, le 8 Juin 1856. Il Joi-
gnait i ce litre celui de directeur d'une écolo
spéciale de musique. Ce professeur est mort
aux Ternes, près de Paris, le 8 octobre 1851.
Comme compositeur, il a publié : 1° Duo* pour
deux violons, livre l*r; Paris, Leduc. S* Duos
pour deux guitares, op. 1 ; Paris, Carli. 3" Duos
pour guitare et violon; ibid. A* Duos pour
deux violons, livre 9. 5° Contredanse* pour
guitare et flûte ou violon op. 7; Parla, Gam-
baro. 0° Thème varié pour guitare seule,
op. 8; ibid. 7° Quelque* morceaux détaché*
pour le même Instrument, op. 10; Paris, Har-
tlnn. On a aussi de Pattou une Méthode pour
I» violon ;_Vir\t, B. Latte.
PATIKO (D. Caïaiu), prêtre et compo-
siteur espagnol du dix-septième siècle, ett un
des maîtres dont let oeuvres de musique
sont let plu* estimées dans sa patrie. Les ou-
vrages de cet artiste ton! en si grand nombre,
qu'il est peu de cathédrales et de collégiale*
qui n'en possèdent en manuscrit. Patifio obtint,
en 1660, la place de mallre de chapelle du
monastère de l'Incarnation, a Madrid, et mou-
rut dans colle position en 1683. Il eut pour
successeur Immédiat le mallre Roldan (voyez
ce nom). Let oeuvre* de Patiflo sont tontes
composées 1 deux on trois choeurs, suivant le
goût général de cette époque en Italie et en
Espagne. Le» couvent* de l'Eicurial et de l'In-
carnation en contiennent ua grand nombre.
M. Estera (voy» ce nom) a publié de cet au-
Ml
PATINO - PÀUER
leur eu partition li mette intitulée In Dévo-
tion*, a huit voii, en denx chœur», dan» la
Lira sacro-hiipano (lome I", de II deuxième
série, du -septième siècle) : elle eit fort bien
écrite, et le» deui chœurs dialoguent bien.
PATON (««*). foyei WOOD (madame).
PATOCABT (....), maître de harpe à
Pari», 7 vivait en 1780, mai» ne figurait plu»
au nombre de» profe»seurs de cet imtrumenl
en 1786. Il a fait graver de ta composition
deux œuvre» de tonale» pour la harpe, et
quelque» recueils d'air».
PAT R ICI (Fatscois), évéque de Game,
en 1460, Était ué à Sienne, et mourut en
1480. On a de lui un livra intitulé : De insti-
tution* flesjntoHc* libri novem, hiitoria-
rum, tententiarumqu* vurietate refertie-
tintî; Pari», Galiot-Dupré, 15)8, petit in-folio
gothique. Cet ouvrage fut publié, après la
mort de l'auteur, par Savigni, qui j a joint
de* note». Le iccond livre traite de Jrithme-
tica, Geometria, Musica et Aitrotwmtm.
Un auire livre de Patrie! a pour titre : De
Régna et Régi* Institution*, iibri IX; Pari»,
1880. Il parait que c'eit une réimpression. Le
chapitre 15"" du second livre traite de la nu-
lique, de ion utilité et de ton influence sur
l' éducation morale dti prince».
FATIUZZI {Fu«çois), philosophe du sei-
zième siècle, ué en 1529, dans l'Ile de Cherso,
en Dalmalie, mourut i Rome, en 1597. Au
nombre de ses écrits, on trouve un livre inti-
tulé : Délia Poeltcadeca iitoriale,deca ditpu
tata; Ferrare, 1586, ln-4". Le» 5*, G'et 7' livres
de la seconda partie traitent de la manière
de chanter des Grecs, et de leur» télraeorde».
Pa triai i j attaque la théorie d'Arisloxène avec
tonte l'acrimonie que lui inspiraient Aris-
tote et se» sectateur». E.-L. Gerber (m Bio-
graph. Lex. dtr Tonkunit.) et d'après lui,
le» auleura du Dictionnaire historique des
musiciens (Pari», 1810-1811) ont contondu
Palrini avec FrancoisPatrici, éreque de Gaïte,
dont II ett parlé i l'article précédent; mais
Gerbera rectifié cette erreur dan» son nou-
veau Z>t'c(ionnairs de* musiciens {Neuet
Biogr. Lex. dtr Tonkunst.), Botlrigari a
réfuté la critique de Patrlui dans son livre
intitulé : II Patricia, overo de' telracordi
armonici di Aritlotseno (voytx BomiGisti
PAT11E (Cu.BLRs-ÉouL-.au), pianiste et
compositeur pnur ion instrument, est né en
1811, a Htimmel, pré» rie Liegnitz (Silésie).
.Son père, eantor et organiste dans ce lieu,
lui enseigna le clavecin, l'orgue ni le violon,
ainsi que la théorie de l'harmonie; ensuite il
te rendit a Bretlau, oh son éducation mmicalr
Tut terminée par le directeur de musique
Ernest Kiehter. Après avoir été, pendant
quelque» année», professeur de musique dan»
une petite ville de l'Autriche, il se fixa i
Poten, en 1859, comme professeur de piano.
Il a publié quelques ouvrage» élémentaire*
pour cet instrument et des pièce» de salon.
PATTA (le P. Saurai!!), né i Milan, dans
la seconde moitié du seiiième siècle, fui
moine de Moutcassin et organiste de l'église
Saint-Pierre de sa ville natale. On a Imprimé
de sa composition : 1* Sacra tantica a una,
due être vocicon le litanie délia B. Virgine,
aSvoei; in fenetia,app. G. Pincent), 1600.
Cet ouvrage a reparu en 1611, avec un nou-
veau frontispice. 2* .îoerarum canlionum.
1,3, S, 4 cl 5 vocibui. Liber iteundus; ibid.,
1613.
PATTE (Pium), architecte du duc de
De ui -Pont», naquit i Paris, le S janvier 1733.
Après avoir achevé se» étude» dau» cette ville,
il visita l'Italie et l'Angleterre, puis te livra
à la rédaction de beaucoup d'ouvrages relatifs
à son art, parmi lesquels on remarque celui
qui a pour litre : Euai sur l 'a rehi lecture
théâtrale, ou dt l'ordonnance la plu» avan-
tageait à une ealie de ipeetacle, relativement
aux principe» de l'optique et de l'acousti-
que ; avec tin examen de» principaux tkid-
tret de l'Europe, il une analyse des écrite
les plut importante sur cette matière; Paris,
Moutard, 1783, 1 vol. in-8° avec planches.
Cet ouvrage a été traduit en Italien, et im-
primé a la suite du livre du docteur Ferrario
intitulé : fforiaedMCrïitonede'prfncïtNiff"
teatri anticki emodemi; Milan, 1830, 1 vol.
in-8° avec planches. Patte mourut à Mantes,
le 10 août 1814, a l'âge de quatre-vingt-onze
PATTERSON (Robut), médecin a Phi-
ladelphie, a fait imprimer dans les Transac-
tion! of the American Society (t. III, p. ISO)
une lettre sur un nouveau système de notation
mu'lcale.
PAUER (Ehiiest), pianiste et compoaiteor,
est né a Vienne (Autriche), le 31 décembre
1B26. Dès ses première» années, il montra des
dispositions pour la musique. Son premier
maître de piano fut un musicien hongrois,
nommé Théodore Dirzka, et Simon Sechter
lui enseigna la composition. En 1840, il reçut
de» leçons de piano de A. Mozart, fils de
l'i II us Ire compositeur de ce nom. Ses premières
compositions parurent à Vienne, eu 1840;
PAUER - PAULI
«r-
•Ilea obtinrent du succès dans le momie et
commencèrent sa réputalion. Cinq idi «prit,
il M rendit a Munich et y recul des leçons de
François Lacuner jusqu'en 1847. Au mois
d'avril de cette mine année, il fut nommé
directeur de musique 1 Mayence ou il séjourna
jusqu'en 1851. Il J termina plusieurs grandes
compositions parmi lesquelles on remarque
des concertos pour le piano et les opéras Don
Riego et les Jtaïquei rouga : ce dernier fut
représenté a Manbeim et à Mayence. En 1851 ,
11 «lia passer six semaines à Londres, et Joua
dans les concerts de l'Union musicale et de
la société philharmonique : ion succès y (ut
si brillant, qu'on le pressa pour qu'il se flial
dans celte cille. Il s'y établit e» effet a la fin
de l'année 1852, et bientôt il y eut un nombre
considérable d'elles dans la haute société.
Ses compositions pour le piano, ses sonates,
trios, quintettes, symphonies, ouvertures et
concertos l'ont classé parmi les maîtres les
plus estimés, et lui ont créé une position
aussi agréable qu'indépendante dans la capi-
tale de l'Angleterre . Dans les années 1894,
1858 et 1857, il a rail des voyages d'artlile en
Allemagne. Ko 1855, il reçut le titre de maître
de concert» du grand-duc de Hcsse, et dan» la
même année, il fut nommé professeur de l'aca-
démie royale de musique de Londres ; enfin,
l'empereur d'Autriche lui accorda la grande
médaille d'or pro Utltrii a orti'ou*. A l'ex-
position internationale de Londres, J'ai eu le
plaisir d'avoir pour collègue dan* le Jury
M. Paner, qui a lait preuve dam ses (onction)
d'autant d'activité que de bienveillance et
d'impartialité. J'ai pu apprécier alors ses
qualité) eicellentes comme homme, et son
(aient gracieux, élégant, correct et par. Se)
œuvres publiées jusqu'à ce jour (1863) sont
au nombre de quatre-vingt*. En 1861, il a (ail
jouer à Manbeim avec succès l'opéra de *a
composition Intitulé le Fiancé.
PAUFLER (CilfTiiR-Hinti), magiiter el
recteur du collège de la Croix, a Dresde, na-
quit a Schneeberg, le 14 août 1703, el mourut
i Dresde, Ici" octobre 1800. Après ta mort, on
reçue il lit dan J ses papiers un petit écrit qui fut
publié joui ce li tre : Gedanken ù'der die àfftnt-
liçht Singtn de r Schiller aufden Gai f en ,ntbit
lYaekrichtcn und Bille der jfiumntum und
die t'orreiide dtr Krtutsehulc in Dreide be-
frr^efid{Idéessurlescbantsdeaétudian[adans
les rue*, etc.); Dresde, Gœrtner, 1808, ln-4*
de quatre feuilles. Cet écrit est relatif a l'an-
cien nsage dan* quelques villes de l'Allemagne,
particulière ment a Dreide, qu'ont le) élu
diants pauvre) de chauler a certains Jours,
ver* le soir, à la porte dea maisons de per-
sonnes riches on aisées, pour obtenir des se-
cours qui le* aident a faire leurs éludes.
PAULD'AUEZZO. f'oytt ARETITf US .
(P«l).
PAUL DE FERRARE (en latin PAU-
LTJ8 FERRARIE^SIS), ainsi nommé du
lieu de sa naissance, vécut vers le milieu du
seizième siècle, et fut moine bénédictin de la
congrégation de Mont-Cassln. On connaît sous
son nom un recueil de compositions pour
l'église Intitulé : Paniontt, Lamentation*!,
Rttpvmoria, Bénédictin, Miitrert et alia
ad officium hebdomadx ianr,lx pertinentia
quatuor votibui; Fenetiii, apud Hier. Sco-
hM, 1585.
PAL'L ATI ( Aidbé), compositeur de l'école
vénitienne, et chanteur contralto de la cha-
pelle ducale de Saint-Marc, virait au commen-
cement du dix-septième Siècle. Il fit repré-
senter a Venise, en 1715, l'opéra / ueri
Jmici, qui fut remis eu «Cène en 1793.
PAULI (GoDxrxoiD-AiiMi) , né a Cas-
•enau, prêt de Koenlgsberg, au mois d'avril
1685, fut docteur en philosophie et en théo-
logie, archiprélre de l'église de Saalfeld, pas-
teur de celle ville, el conseiller du consistoire
de) églises de la Poméranle. Il mourut a
Saalfeld, le 36 janvier 1745. A l'occasion de
l'installation du euntor Edler dans celle ville
(Prusse), il prononça el Ht imprimer un dis-
cour* latin intitulé : 7Vaefa(u*decAorfipro<
phetarum tymphoniacii in ecdttia Dti,
Roitack, 1719, iu-4°. Il y traite de l'usage de
la musique dans le) églises, et elle l'autorité
de l'Ancien et du Nouveau Tournent pour
démontrer son nlililé dans le service divin.
Dans un j/ppendix, Panli traite, en soliante-
dix-sepl question), du savoir, de* devoir* et
des attribution* d'un cantor.
PAULI (Oubli*), maître de danse aGœi-
tingue, dam la seconde moitié du dix-bui-
lième siècle, a tait Imprimer une disserlallon
intitulée : liïuiik und Txnmt (Musique et
danse), dans le Magasin de Gotha [Gothait-
chen Magasin, aon. 1777, t. II, n° 2).
PAULI (Ji.H-Ann-Faxnéaic) , eanfor -
i Greiii, dans le Voiglland, mourut dan) celle
ville a la Bu de 1703, ou au commencement de
1794. Il laissa à se; héritiers deux année* eom-
plèteademu)lqued'égli»de sa composition. Sa
veuve en proposa la vente dan) le Correipou-
dantde Hambourg (1704), avec une collection-
de psaumes el d'autres morceaux de mnilque
religieuse composés par Hane, GrauD, Tele
PAULI — PAUSAN1AS
ma nn ^omilin*, Georges lundi, Wolf, Dolei,
Reichardt, Taeg, Krebs, etc., qu'il avait re-
cueillii.
PAULI (G.-D.), flûtiste du grand théâtre
de la Scala, i Milan, «ri 1840, a publié de la
composition : 1' Audanlino pour deui Ailles ;
Milan, Ricordi. 3* Raccolta di dtvertiptxxi
per 3 jlauti, ibid.
PAULIMI (Miacst-Filltis), né a Odine,
fui professeur de littérature grecque a Venite,
vers la fin du seizième siècle. Le vers de Vir-
gile:
OUttuiMr mummi Mptra rffierm.» wm
lu) ■ fourni le sujet d'un livre bisarre qui ■
pour titre : Bebdomadtt, de numéro seule
naria libri itpiem ; Venise, ISS», in-4». Les
litres 2*, 3' et 4° traitent uniquement de la
musique et de l'astrologie judiciaire, entre
lesquels Paulini trouvait beaucoup d'analogie.
Formel donne, danssa Littérature générale dt
la musique, le détail des questions contenues
dans chaque chapitre {Jttgem. Literatur der
Mutik, p. 70-73).
PAULLIHI (CutTiEM-Fafoiiic), docteur
en médecine, né a Eisenacn, le 39 février
1643, mourut dans celte ville, le 16 juin 1713.
Il a fait Insérer dans le recueil Intitulé Pkilo-
lophiichen Luttitundtn (Récréations philo-
sophiques) une dissertation où il examine
celte question : Si Saiil a été guéri par ta
musique, et dé quelle manière il a pu Vitre
tPhilotoph. Luttât.-, Francfort et Lelpsick,
1706, in-8°, partie I, u° 38, pages 193-199)
PAULMANIV (Conisd), d'origine noble,
naquit aveugle 1 Nuremberg, au commence-
ment du quinzième siècle. Il apprit la mu-
sique dans s* jeunesse et devint habite sur
l'orgue, le violon, la guitare, la Baie, la
trompette et plusieurs autres instruments.
Plusieurs princes l'appelèrent i leurs cours,
et lui firent de riches présents : ainsi, Paul-
mann reçut de l'empereur Frédéric III un
sabre avec Une poignée d'or et une chaîne du
même métal ; 1* duc de Ferrare lui fit cadeau
d'un manteau richement brodé, et Albert III,
duc de Bavière, lui accorda, ainsi qu'a sa
femme et a ses enfants, un traitement annuel
de quatre-vingts florins du Rhin. Paulmanu
mourut à Munich, le 34 juin 1473, et fut in-
humé cd dehors 4e Frauen-Xirche. Sur le
marbre de sou tombeau, où il est représenté
Jouant de l'orgue, on a placé celte inscrip-
tion, en tieux allemand :
Anno MCCCCLXXIII an Sani-Paul Befce-
rung* Abeni lit geatorben uud liîc begrabeo
der Kunslreicblst aller Instrumenter! uud
der Musica Maister ConaAD Psuusirir Ri 1er
Rurtig von Nurnberg und Blinter geboren.
Dem Golt Genad.
C'est-à-dire : « L'an 1473, veille du jour
• de la conversion de saint Paul, est mort
> et ■ été enterré Ici le plus grand artiste
• sur tous les instruments et le maître de
■ musique Conrad Paulmatm, chevalier, de
< Nuremberg, né aveugle. Que Dieu lui soit
i en aide !*
Je ne sais où Klesewetler a plis que Panl-
mann a inventé la tablature du luth [Gt-
tehiehte der Europ. jibtndland. oder nevtr
heutigenMutih, p. 59). De quelle tablature
veut-il parler? Il y en a de quatre systèmes
différents pour le luth, et la dernière per-
sonne qui devait songer a imaginer un de ces
systèmes d'écriture de la musique, était un
musicien aveugle de naissance I
PAULSEN (CisaLEi-ritDiuc-Ftui-
sa.uo), organiste de l'église de Saiole-Marie, i
Flensbonrg, naquit le 11 février 1763, et
n'était Igé que de dii-hui t ans lorsqu'il entra
en fonctions dans sa place d'organiste. En
1804, il voyagea pour donner des concerts, et
visita Hambourg, Altona et Copenhague. On
ignore la date de sa mort. Il a publié a
Flensbonrg, depuis 1793 jusqu'en 1798, quel-
ques petites compositions pour le piano et
pour le chant.
PAUMLLIUS (Siiisnn), né 1 Aii, en
Provence, au commencement du seizième
siècle, n'est mentionné ici que pour rectifier
l'erreur de quelques bibliographes qui ont
classé un de ses ouvrages parmi les écrits sur
la musique. Ce livre a pour titre; Triuttt-
phui mut l'eus taper inauguration* ri. prtf
luiij, etc.; Jntwtrpir, ex offleina Guill.
Silnii regii Typog., 1565, in-4* de vingt-
deui pages. Bien que cet opuscule porte le
de Trtumpkut mtufeuf, il n'y est pas
question de musique, car c'est l'éloge d'un
personnage belge de distinction.
PAU8AISIAS, historien grec, écrivait
dans la seconde moitié du deuxième siècle, et
naquit vraisemblablement vers l'an 130, à Cé-
sarée de Cappadoce. Il parcourut la Grèce et
l'Halle, l'Espagne, la Macédoine, l'Asie Mi-
neure, la Palestine, l'Egypte, et mourut i
Rome, dans un âge avancé. Le foyage en
Crète, qui nous relie de lui, fournit de cu-
rieux renseignements sur les monuments des
arts, et renferme des notices sur plusieurs
musiciens de l'antiquité et sur divers objets
relatifs k la musique. Cet ouvrage est divisé en
PAUSANIAS — PAUWELS
469
dix livre*. Les édition» grecque) el latine» du
livre de Pautaniat données pir Faciui (Lelp-
sick, 1794-17B7, quatre volumes in-8'), el
pir Siebtli. (Letpsiclt, 18SÎ-18W, cinq vo-
lumes ln-8*), et lei éditions grecques de
ScnatiTer (Leipiick, 1818, trot» volume» in-12)
et de M. Bexker (Berlin, IBM, deux volumes
fn-8') «ont estimées. L'édition grecque et
latine de I* collection de Ml. Firmin Didot,
revue par Looii Dindorf, est très- correcte.
Clavier, i qui l'on doit une bonne traduction
française de cet ouvrage (Pari », 1814-1831,
■Ix volumes in-8*), a aussi donné le texte
revu sur plusieurs manuscrits de la Biblio-
thèque impériale de Pari».
PAU8CH (EoeÈBî), né en 17ÎÎ8, i Neu-
markt (Bavière) , montra dès ses premières
années d'heureuses dispositions pour la mu-
sique. Après avoir lait ses premières éludes
dans le lieu de sa naissance, il entra a l'âge
de orne ans comme enfant de chœur i l'église
de Keubourg, et y reçut une instruction plus
solide, particulièrement dans la musique. Eu
177H, Il se rendit a Amberg pour y suivre des
cours de philosophie et de théologie: il y
composa la musique d'un mélodrame Intitulé
Jtphté, pour la distribution des prix du sémi-
naire. Deux ans après, Pausch entra au mo-
nastère des Horberllns, 1 Walderhicb. Après
y avoir achevé ses études de théologie, il fut
ordonné prêtre, et chargé de l'instruction
musicale des séminaristes et de la direction
du chusnr. Il écrivit alors beaucoup de
messes, d'offertoires et de motets, dont la
plupart se répandirent en manuscrit dans la
Bavière, et même dans d'autres partie» de
l'Allemagne. De toutes ses productions on n'a
imprimé que les suivantes : 1" Six messes
brèves et solennelles, sept motets et une messe
tlt Requiem, a quatre voix, deux violons, deux
cors, orgue et basse; fiillingen, 1790, in -roi,
B* Te Dtum solennel, a quatre voix, orgue el
orchestre ; Angsbourg, Lolter, 1791 . 3" Pialmi
vespertini , adjunctit 4 Jntipkonit Ma-
rianie4voe.,cvin organ. acinslrum.,o\<.Z;
ibid. 4* 6 flfïiJar brevet, soiemnel (amen,
quorum ultima de Requiem, op. 4 ; ibid.
5" 7 Miu» brevet tu tokmttit, quarum
prima pattOTitia, ttltima vtro de Requiem,
op. 9 ; ibid. Le P. Pausch vivait encore en
1858 ; il était alors âgé de quatre-vingts
ans.
FAVW (Cos.Kr.itLE), né a Amsterdam,
en 1739, nt aes éludes i Liège, sous la direc-
tion d'un parent qui était chanoine de la
cathédrale de cette ville, puis ohttnt un cano-
nicat a Xanlen, dans le duché de Clèves, el
mourut dans cette ville, le 7 juillet 1799. On
a de lui des livres remplis de paradoxes et
d'assertions hasardées, sous les titres de :
Rechercha philotophiquês eur le* améri-
cain» (Berlin, 17B8, deux volumes in-8°); Jtc-
chtrchei philosophiques eur Us Égyptiens et
lis Chinois (Londres, 1774, deux volumes
in-8*), el Recherches philoiophiques sur Ut
Croit (Berlin, 1788, deux volumes in-8») : les
deux derniers ouvrages renferment des consi-
dérations sur la musique qui n'ont aucune
solidité.
PAUWELS (j-ïAii-EsïniMT) , fils de
Jean Pauwels, chanteur [de la chapelle royale
des archiducs gouverneurs des Pays-Bas, na-
quit i Bruxelles, le H novembre 1788, et non
en 1771, comme le disent Choron et Fayolle
{Dictionnaire historique des musiciens),
ainsi quele prouve le registre de nai stances de
la paroisse de Sainl-Géry, oh j'ai recueilli la
date que je donne. Une requête présentée par
la mire de Pauwels, en 1781, a l'archiduc
Charles (1), prouve qu'il était entré l'année
précédente dans la chapelle, en qualité d'en-
fant de chœur. Il y reçut des leçons de violon
de Van BUIder, et plus tard Wltilbumh Ini
enseigna tes règles de l'harmonie. Les événe-
ments de la guerre des patriotes brabançons
le décidèrent a se rendre a Paris vert la Bn de
1788; il s'y Ma d'amitié avec quelques-uns
des artistes les plus célèbres de cette époque
el reçut d'eux des conseils pour le perfection-
nement de son talent d'exécution, et pour aea
compositions. Leiueur devint en particulier
son guide pour celte partie de l'art. L'organi-
sation de l'Opéra-Italien qui fut établi i cette
époque i la foire Saint-Germain lui procura
un emploi parmi les seconds violons de l'ex-
cellent orchestre que Vioitl avait formé : ce
fut en écoulant les célèbres chanteurs de cette
époque, parmi lesquels on remarquait Vlga-
noni, Mandlni et madame Horlcbehl,' que
Pauwels forma son goût et apprit ce que peut
ajouter au mérite de la meilleure musique le
charme d'une exécution parfaite. Une aventure
d'amour avec une actrice fort jolie lui fit
quitter brusquement Paris, pour la suivre a
Strasbourg, où il arriva dans les derniers mois
de 1790. Sa maltresse lui fit obtenir alors la
place de chef d'orchestre du théllre de cette
ville ; mais bientôt dégoûté d'une position peu
convenable pour son talent, Il céda aux solli-
[1)0
by Google
470
PAUWELS - PAVESI
■citations de sa famille cl retint à Bruielle*
- en 1791 . Il s'y fil entendre au Concert noble,
■ dan* un concerta de violon de t* composition,
et excita l'admiration de tel compatriotes : l'o~
1 riginalilé, Il grâce el l'expression donnaient
. à son (aient un caractère particulier qui ne
■'était rencontré julque-U dan» le jeud'ancun
- violoniltedu pays. La place de premier violon
de l'orcheslre du théâtre de Bruxelles loi (Ut
bientôt accordée : il ne quitta cet eroploffque
' pour celui de directeur du mène orchestre en
1794, et dèt lors il Imprima un mouvement
d'avancement i la musique de Bruxelles par
lo soin qu'il mit dans l'exécution de* beaux
> opéras de cette époque. En 1790, il se lia arec
■ Godecbarle* {voyct ce nom) pour l'établisse-
ment d'un concert, et son frire aîné, ancien
- musicien de la chapelle des archiducs, qnf
arait été son tuteur, acheta pour lui la belle
• «aile du Concert noble. Les concert* dirigés
par Pauvrets pendant plusieurs année* furent
le* meilleur* qu'on ait entendu* en Belgique,
jusqu'au temps où ceux du Conservatoire de
Iruxellet ont révélé nne perfection d'e.ré-
cutlon jusqu'alors inconnue. Pendant ton
- séjour a Paris, il «rail fait graver : 1* Sii
duos pour deux violons; Paris, Naderman.
' De retour i Bruxelles, Il y publia : 2° Trois
quatuor* pour deux violons, alto et basse,
■ op. 2; Welssenhrnch. 3° Premier concerto
pour violon principal e". orchestre; ibid.
i' Premier concerto pour cor et orchestre;
. ibid. 5» Trois polonaises pour voix de soprano
. et orchestre; ibid. 6° L'Amitié, duo pour so-
. prano et ténor, avec orcheitre ; ibid. Mai* le
' nombre de* productions qu'il a laissées en
■ manuscrit est beaucoup plu» considérable que
celui de* «uvres qu'il a fait graver; on y re-
marque de* concertos de violon, plusieurs
symphonies, des messes, deux air* de basse
avec orchestre, compotes pour te* concerts,
et beaucoup d'autre) morceaux détachés. Il
écrivit aussi, pour le théâtre de Bruxelles,
(rois opéras -comiques, la Maitnnnette dans
Att boit, l'j/uleur maigri lui, el Léontint et
FouroM, en quatre actes, son meilleur ou-
vrage. Quoiqu'il y eut du mérite dans ce* pro-
duction*, particulièrement dans la dernière,
• où l'on remarquait une bonne ouverture qui a
•■ été gravée i grand orchestre et qu'on a sou-
vent entendue dan* les concerts, le finale do
' premier acte, un hymne i l'harmonie pour
trois voix, un bon air bonite et un air de so-
prano, elles n'ont eu qu'une existence éphé-
mère au théâtre, parce que les livret* de ces
.pièces étalent dépourvus d'intérêt. Lorsque
Pauweli 'fit représenter ton dernier opéra, sa
santé éprouvait depuis longtemps une altéra-
tion qui causait de l'inquiétude 1 ses amis.
Rappelé par le public et couronné sur la scène
au milieu dos applaudissemenls, a la fin de cet
ouvrage, Il ressentit une émotion tl vive que
<\èE le lendemain 11 ne sortit plusde chei lui,
et qu'il mourut de» suites d'une maladie de
langueur, le 3 juin 1801. Pauvrels était doué
d'une heureuse organisation musicale : si ses
études eussent été plus forte* et mieux diri-
gées, il edt été certainement un compositeur
distingué. Comme violoniste, il eut un talent
remarquable, et l'on se souvient encore que
dans un concert donné * Bruxelles par Bode,
en 1801, 'il joua une symphonie concertante
avec cet artiste célèbre, et partit digne de h
faire entendre a côté de loi.
PATESI (Étiimii) (1), compositeur dra-
matique, né i Cremu, le 3 février 1778, avait
fait le* études musicale* au Conservatoire de
ta Pitié dt' TuTchint, a Naple*, et s'y trou-
vait encore en 1790, lorsque la révolution
éclata dans cette ville. Le recteur de l'école
imagina de te rendre agréable an gouverne-
ment, en livrant tous le* élèves cisalpin* aux
Calabrais armé), dont la présence glaçait d'ef-
froi tous le* Napolitains : Paves! subit leur
tort. Traîné de prison en prison pendant plu-
sieurs mois, il fut enfin placé sur de* bâti-
ments démîtes dont le service était celui des
galères. Ne sachant que Taire de ces jeunet
gens, on le* envoya 1 Marseille, où l'hospita-
lité française leur Dt oublier leur* disgrâce*.
Bientôt après son arrivée en France, Pavesi se
rendit i Dijon, où il rencontra un chef de mu-
sique de régiment, Italien comme lui, et qu'il
avait connu à Naple* : celui-ci la fit entrer
dans sa musique, dont la plupart des exécu-
tants étalent né* en Italie. Parmi eux se trou-
vaient quelque* chanteur* qui exécnlaieot des
trios, quatuors et autres morceaux d'ensemble.
Pavesi écrivit pour eux des compositions de
tout genre, et leur suggéra l'idée de donner
des concerts dans les villes qu'il* visitaient,
La plus grande difficulté consistait s se vêtir,
car il ne leur était pas permis de monter sur
les théâtres avec leur uniforme. Ils Imagi-
nèrent de chercher des babil* dan* les maga-
sins de ces théâtre*, et parurent quelquefois
tout de* accoutrements bizarres dont Pavesi
Taisait plus lard une description fort plaisante
1 te* ami*. La division italienne à laquelle i)
(I) Celle nolic
I rédlafe J'.|.
v Google
PAVESI — PAVONE
471
était attaché pana Ici Alpes pour
de la fameuse campagne de Barengo : il ne
tarda point 1 profiter de cette circonstance
pour retourner dans m famille; puis il te
rendit a Venise et commença 1 ; écrire pour
le Ittéltre. Son prenier opéra, intitulé l'Ao-
tertimenta ai Geloti, fut joué au printemps
de 180B, et lut suivi de i'Anonimo, opéra
bouffé eu un acte. Dana la même année, il et
jouer, a Vérone, / CatttUi in Aria, autre
•opéra en un acte. Pendant lei année* 1804 et
1805, il composa plusieurs opéras à Venise, et
dan* l'automne de cette dernière année, 11 fui
appelé a Bilan pour y composer II Trionfo di
Emilio. De retour a Venise, en 1806, il fut
«barge d'y écrire le premier opéra qu'on re-
présenta au théâtre de la Fentee. « Je ne
« puis (écrit plaisamment Pavesi) passer sont
* silence la chute de l'ouvrage que J'allai co-
* suite écrire pour le carnaval au Ihéitre
* faite de Rome; poète, musiciens et chan-
■ leurs, nous nonsy montrante* tous des mite -
" rablei, à l'exception de Pellegrfnl; et je
* doit ajouter que noua fumet bien secondés
« par les décoration! et par tel costume»,
« qu'on avait fait* en papier peint. * En
1807, il composa I Baccanaii pour l'ouver-
ture du nouveau théâtre de Pise. Nantes, Bo-
logne, Bergame, Turin, Bilan, l'appelèrent
tour à tour et i plusieurs reprises ; mais c'est
à Venise qu'il retournait toujours, et c'eit
pour code tille qu'il a écrit le plut grand
nombre de ses opérât; Il Solilario, repré-
senté au théâtre Saint- Charles, de Naples, en
1826,aétéunde tel derniers ouvrage». Sa 1818,
«I avait succédé à Gauaniga dans la place d*
maître de chapelle a Crema, sa patrie; mais il
passa It chaque année plusieurs moit 1 Venise,
d'où 11 ne pouvait se détacher. Il est mort a
•Crema, le 98 Juillet 1850, à l'âge de toiiante-
douze ans. Tous les opérai de ta composi-
tion ne figurent pat dam la liste qu'il en a
dressée; lui-même avoue que les titres de
quelques-unes de set production* t'étaient
effacés de ta mémoire.
La voici telle qu'il l'a faite :
1* L'Avvertitnento ai Geloti , opéra en
un acle, 1 Venise, 1803. 2° L'Jnanimo,
Idem, ibid., 1808. S* / CatfeUt in aria,
idem, à Vérone, 1804. 4» L'Accortetxa ma-
■tenta ; a Venise, 1804. S* Un autre opéra en
un acte (dont Paveti ne te rappelait pat le
litre), a Venite, dan* la même année. 6* Fin-
gallo a Comala, au ihéitre de la Fenice, i
Venise, 1805. 6* Il Triomfo di Emilio, aa
carnaval, pour le Ihéitre do ta Seala, k
Bilan, 1805. 8* L'Incognito, 1 l'automne,
ibid., 1805. 9° L'JbUalore del boico, a Ve-
nise, 1800. 10° Un opéra tombé au Ihéitre
VaUe, à Rome, 1806. tl* I Baccanali, iLl-
vourne, 1807. 12* t'JUogio miiitare, en nn
acte, i Venite, pour l'automne 1807. 13° /
Ckerusei, Ibid., 1808. 14" L'Ariitodemo, au
théâtre Saint-Charles, de Naples, 1808. 15° Il
Servo padrone, opéra bouffe, à Bologne, 1800.
10° La Fe$ta delta rota, a Venise, 1809.
17* Il Maldictnti, a Bologne, i l'automne de
1809. \l° Le Amaxxoni, en deux actet, pour
l'ouverture du nouveau Ihéitre de Tlergamo,
1809.19° IlCorradino, en deui actes, à Ve-
nise, 1810. 30* Z'fflitaoeifo, a Turin, 1810.
31° Trajano in Dada, i Bilan, 1810. 33* Il
Giobbe, oratorio, i Bologne, 1819. 33° Sir
Mare' Antonio, a Bilan, pendant le carnaval
de 1811. 34* Eiuardo e Crittina, a Naples,
1811. 35° La Contadina Abnaïua, au
théiire del Fonda, ibid., 1811. 36° Il Ma-
nattera, ibid., 1811. 37* La ffitteU, i Turin,
1813. 38* Tantrtdi, i Bilan, 1813. 39* L'Ot-
trtgaro, en on acte, i Venise, pendant l'au-
tomne de 1813. 50* 71 Ttodoro, i Venite,
1813. SI* La Foria dti Simpatiei, a. Venite,
pour le carnaval de 1815. 53* L'Jgatina
(Cendrlllon), i Bilan, 1814. Zl- La Celanira,
i Venise, 1815. 34* Le Danaidt romane,
ibid., 1816. 35° La Giovenlu di Ceiare,k
Bilan, 1817. 36* } Pitocehi fortunati, opéra
tombé pendant le carnaval de 1819, 1 Venise.
37* Il gran Nato , au ihéitre JVtMUO, de
Naples, 1830.58° L'Arminio, i Venise, 1831.
39* LUndrotnatcayï Bilan, 1 823. 40= Z '/ne»
d'Almeida, al Ihéitre Saint- Chariot, de Na-
ples, 1833. 41° L'Egilda di Provima, au
Ihéitre de la Feniee, i Venise, 1833. 43° Or-
deno ed Artalla, ibid., 1833. 43* Il Solila-
rio, au tbéilre Saint-Charles, a Naples, 1836.
A celle liste 11 faut ajouter : La Donna
Bianca 4'Aoentllo, 1 Bilan, en 1830; Ft>-
nella a la I>!uladiPortici,i Venise, en 1831;
l'Incognito ; l'Amor vero; la Fiera, et (a
Gloria, cantate. Paveii a écrit , beaucoup do
musique d'églite : on a publié tout ton nom
et celui de Gauaniga, une collection intitulée:
Salmi, Cantiei ed Innt Criitiani dtl conte
L.Tadini,potti in mutiea popvlun; Bilan,.
Rlcordl.
P ATONE (Piaaai), né i Udine, au com-
mencement du dli-hulilême siècle, Ht set
études musicales tous la direction de Barthé-
lémy Cordant, maître de cbapeHe de la cathé-
drale de celle ville, pull rut nommé maître de
chapelle i Cividale (Frîoul), ou il mourut, en
v Google
472
PAVONE — PAYER
1786. En 1770, Pavonea fait imprimer à Bo-
logne quatre messes à la Paltttrina de sa
composition : elle! étaient alors estimées en
Italie. On connall aussi de ce maître un bon
Salve Regina a quatre voit en manuscrit.
PAXtCiiiLtt-EDniuul.arganiiiedel'egliie
de la Cfaarilé,profeaseur de musique etcompost-
teur a Berlin, est né a GIogan,le 17 mari 1809.
Dès ton enfance il montra un goût passionné
pour la musique. A l'âge de neuf ani il com-
mença l'élude du piano; puis il suivit les
cours du Gymnase (collège) de Glogau, tout en
continuant l'élude du piano et du violon. Vers
le même temps le eantor BreUel lui enseigna
le chant, et l'organiste Butiner lui donna les
premières leçon* d'harmonie. Ayant été admis
aa séminaire des instituteurs i Breslau, en
1819, il y continua ses études musicales sous
la direction de Berner, Jusqu'à la Un de 1831.
Set premières compositions furent publiées
dans cette ville, chez Leucbart. Sorti du sémi-
naire, Il obtint la place d'organiste de l'église
des Reformés i Glogau. En 1894, il alla s'éta-
blir i Berlin, où Bernard Klein compléta son
Instruction dans le contrepoint. Pax recula la
même époque des leçons de A.-W. Bach pour
l'orgue. Cet artiste a publié un grand nombre
de lieder arec accompagnement de piano, des
chants pour quatre ?oii d'hommes, des pièces
faciles pour le piano, etc., etc.
PAXTOH (Guu.l.ums), violoncelliste an-
glais, vivait à "Londres dans la seconde moitié
du dix-buitième siècle. Vers 1780, il Ht un
voyage à Paris, et j fit graver : Six duoipour
deuxviolonecllei, op.l.De retour i Londres,
Il y a publié : Hait duos pour violon et vio-
loncelle, op9; tix toloi pour violon, op. Z;
quatre tolaipour violon, et deux idem pour
violoncelle, op. A; doute leçon* facile* pour
violoncelle, op. 8; six solo* pour violoncelle,
op. 8.
Paiton eut un frère, nommé Etienne, qui
est compté parmi les bons compositeurs de
chansons anglaises, et qui parait avoir été
attaché a une église de Londres en qualité de
directeur de musique. On croit que les deux
frères réunirent leurs ouvrages dans leurs pu-
blications : c'est vraisemblablement pour cela
que les deux recueils de ateu et de eateket
publiés par Etienne Paiton portent les indi-
cations d'oeuvres 5 et 7. Ce dernier est aussi
l'auteur des huitième et neuvième messes de
la collection de Samuel Webbe (voyci ce
PAYEN (Ificous), prêtre et musicien
belge, né a Solgnlc», vers 1519, suivant un
renseignement fourni par TylmanSusalo, dans
la dédicace du premier livre des Chanson* à
quatre partiel (Anvers, 1543), parait avoir été
d'abord enfant de choeur a la collégiale de
cette ville, puis fut envoyé i la chapelle royale
de Madrid pour y faire le même service. Il y
figure encore, en 1526, en la même qualité
dans les comptes de cette chapelle qui sont
aui archives du royaume de Belgique. Eb
15150, il y est qualifié de chapelain det Hanter
messes, c'est-à-dire chantre en chape des
messes solennelles, et, en 1556, il a le titre «te
maître de la chapelle. Nicolas Payen eut une
prébende i Gaervliet, puis a Solgniea, i Va-
lencieunes et i Nivelles, puis il obtint le
doyenné deTurnhout, en 1558. On voit parles
mêmes comptes qu'il avait cessé de vivre au
mois d'avril 1550. Pierre de Manchicourt
[voyez ce nom) Tut son successeur dans la
place de maître de la chapelle royale de Ma-
drid. Les compositions de Pa yen connues au-
jourd'hui se trouvent dans les recueils Inti-
tulés : 1* Concentu» oeto, se.r, quinque et
quatuor voeum, omnium l'ucund issi m (, nwi-
pfam antt tic edili. Auguitm J-'indtlicorum,
Philippui {/Mordus excudebat, 1545, petit
io-4» obi. 9* Cantione* leleetiieimn quatuor
tioeum. Ab eximiii et prxitanlluimit cetta-
rem majeitalil Capellx mutieti M. Comelio
Cano, Thoma Crequtll one, lYicola$ Payen,
tt fohanei Lettainier oraantita, compo-
site, etc. Philippui Uklardut excudebat
Auguitêr f'indelicorum , 1548, petit in -4*
obi. Il y a cinq motets de Payen dans ce re-
cueil. 5" Le II* livre de ehaniom i quatre
partiel, auquel sont coiifjnue» trente et une
chaniom, etc. Imprimés Anvers par Tylman
Suaato, 1544, in-4'. 4" Cantionei laerei, quai
vulgo Moteta vacant, ex optimii quibuique
hujui xlatù muticii iclectx. libri quatuor.
Antmerpim, apud Tylmanum Suiatum,
1546-1547, in-4*. On trouve dans le second
livre de cette collection le motet a quatre roii
de Payen : Raurrtctio Chritti, et dans le qua-
trième : Qui» dabit capiti. 5° £celeifaitica-
rum eantionum quatuor, quinque t
vocum libri I-XV. Antoerpix, e
Tylman Suiato, 1543-155], in-4°.
PAYEN (Jiak), musicien français, a vécu
en Italie dans la seconde moitié du seizième
siècle. Il est connu par l'ouvrage qui a pour
litre: Rprimo libro de' Madrtgali a* voci
oveii tontengono le f'trgini. Fenetia, i fitjli
di Ait. Gardant,, 1573, in-4» ohl.
PAYER (JtHoit ;, fils d'un maître d'école,
t ni! le 15 février 1787, a Mrtdling, village
v Google
PAYER — PECHATSCHEK
473
aux portei de Vienne. Il n'était âgé que
de tli an* lorsque inn père commença a lui
enseigner lat élément» de la musique, du vio-
lon et de l'orgue, ainsi que de plusieurs infini-
ment! lient. A peine âgéde neuf ans, il allait
déjà, jouer de* airs de danse aui fêle» de fll-
lagea. Plus tard, il Joignit a cette profession
celle d'accordeur de pianos dans lea malsons
de campagne des environs, et du produit de
te* économies il acheta, pour son Instruction,
les oeuvres théoriques d'Àlbrechtshergcr, de
Hanneton, de Tilrk, de Harpurg, de Kirn-
berger, et se mit S les étudier avec ardeur.
Sou père, qui avait connu Mozart, lui parlait
souvent de l'art inimitable de cet illustre mu-
sicien dans l'improvisation : Paver se pas-
sionna pour ce genre de talent, sans savoir
précisément en quoi il consistait, el se mit i
l'étude, imaginant de développer ses idées en
jouant des compositions de grands maîtres, el
r introduisant le* changements que son ima-
gination lui suggérait. Devenu habile dans
l'art déjouer de l'orgue, il remplaça son père
(qu'il perdit à Tige de treize ans) dam le*
fonction) d'organiste et d'inalituleur. In
1806, l'entrepreneur du nouveau théâtre de
Vienne lui confia la place de directeur de mu-
sique, et il écrivit pour ce spectacle la musi-
que de* petits opéras le Chaistvr tauvagt,
l'Arbre erras et la Fille du Êtoilti. En
1819, il fit connaître pour la première rois
ton talent d'organiste dans un concert donné
a la salle de la Redoute du théâtre An der
Witn, et dans un autre concert qu'il donna,
en 1816, il mérita l'estime des artistes par une
remarquable Improvisation. Après la mort de
■a mère, il quitta Meidllng et alla s'établir a
Vienne, où 11 se livra 1 renseignement du
chant, du piano et de la composition. En 1818,
il Ht un voyage en Allemagne et donna des
concerts dan* le* ville* principale*; lii ans
après, il accepta la place de chef d'orchestre
| an théâtre allemand d'Amsterdam, et ver* la
Bu de 1835, il te rendit a Pari*, oh 11 vécut
pendant plusieurs année* en donnant det
leçon* et *e faisant entendre dan* plusieurs
concerts. Ce fut lui qui, le premier, joua dan*
cette ville le Phytharmoniea, dont on a fait
depuit lors beaucoup d'imitation* modifiée*.
En 1831 , Payer dirigea l'orchestre du théâtre
allemand a Paris, el l'année suivante, Il re-
tourna i Vienne où il entra au théitrejoteph-
Itadt, en qualité de directeur de musique ;
mais det discussions avec le directeur du
théïlre tul firent quitter cet emploi au bout
de quelques moi*, et depuis lors il vécut dant
la retraite avec te fruit de tes économies. Il
est mort a Wledburg, près de Vienne, au moi*
de septembre 1845. U. BernsdorT a été mal
informé en plaçant la da le du décès de Payer
a la fin de 1846, aimi qu'on peut le voir dan*
la Gauttt général» de musique de Leiptick
(1846, col. 54). Le nombre des ouvrages pu-
bliés par Paver s'élève a plus de cent cin-
quante. Parmi ces production* on remarque :
1° Suite* de pièce* d'harmonie pour instru-
ments a venl ; Vienne, Mecbeiii. î° Concerlino
pour piano et orcheitre, op. 79; Vienne, Has-
linger. S' Variations pour piano el orchestre,
op. 71 ; Leipslck, Pelers. 4* Idem avec qua-
tuor, op. 50, 47, 88, 06 el 113; Vienne,
OITenbach, Paris. 5* Trios pour piano, violon
et violoncelle. 6* Sonates, rondos, varia-
tions, etc., pour piano 1 quatre main* ; sotrf.
7° Beaucoup de rondeaux, polonaises, thème*
variés, etc., pour piano seul ; ibid. 8" Un grand
nombre de recueils de valse*, danses, etc.,
idem. 9° Des marches idem. 10° Des fugue» et
concertos pour orgue el orchestre, 11> Six
m esses détachées pour quatre voix el orchestre;
Vienne, Mol lo. 12" Motet*, hymnes, offertoires,
idem'. Payer a écrit aussi pour le théâtre
d'Amsterdam les opéra* Die Trautr (le lleull),
le Solitaire, et Hothlandt{vrtten{Wi Princes
du haut pays), a Pari*, la Folle de Glarti, et
a Vienne, la Croix de Feu, et Coco.
PEARSALL (BoauT-Lncat). feue*
PIERSALL.
PECCI (Disiai), compositeur italien da
dix-septième tiède, turnommé il Ghiribit-
îoto, a fait imprimer une collection de pièces
Intitulée : Le Muiicfit topra l'A dont; Ve-
nise, 1619, in-4".
PECCI (Taoaus), autre musicien italien,
qui vécut an commencement du dix-septième
siècle, a publié de sa composition plusieurs
livres de madrigaux, dont je ne connais que
celui qui a pour litre ; IHadriyali a einque
uoef, libro tteondo ; in Fenexia, app. Gar-
<tafio,l612, ln-4».
PECHATSCHEK, ou plutôt PECHAC-
ZEC (FatHçott), naquit en 1703, a VVil -
densebwert, en Bohême. Après avoir appris
les élément* de la musique et du violon dans
l'école de ce lieu, il alla étudier la langue
latine a Lenlomischl, puis tuirit un cours de
philosophie i Weiswasser, en Sltésie, el y
continua les élude* de musique sous la direc-
tion de P. Lambert et de Di ttersdorf. En 1783,
i) te rendit a Vienne, ou il obtint, en 1790, la
place de chef d'orchestre au théâtre de la porte
de Carinihie. Dans Tel pace d'environ quinze
v Google
474
PECHATSCHEK - PEDRO
ans, Il composa pour ce théâtre la musique de
deux grandi opérai, de dit opéras-comiques,
et de treille ballets dont on n'a pas eoniervé
lei litres, 4 l'exception de celui qui Tut Joué,
en 1801, sous le litre de Dai Waldweibichen
((a petite Femme de la Corel). Peehalicbek
écrivit aussi, veri le même temps, douie
symphonie* a grand orchestre , quelque!
messes faciles et d'autre! morceaux de mu-
sique d'église; mai! c'est principalement
comme compositeur de musique de danse
qu'il eut de la réputation h Vienne an com-
mencement de ce siècle : il tut le Strauss de
celle époque par ta fécondité el le succès de
ses dans.» et de les taises. Pechatscbek eit
mort à Tienne, en 18X1, Wbistling a con-
fondu, dan» ion JWunuei de la littérature
musicale, les' compositions de Pechalichek
avec celles de sou M*, dont il est parlé daui
l'article suivant. Les principaux recueil* du
père son! : 1* Douze écossaises pour l'or-
«fteatre; Vienne, Haslinger.9* Douze Lasndler
Ment, ibid. S* Six menuets avec trios idem,
ibid.4*DouzeL!endler variés pour l'orchestre,
ibid. 5* Douze valses idem, ihid. 6° Douze
idem, op. M, ibid. 7* Doue Lseudler pour
deux clarinettes, deux cors et deux basiooi,
ibid. 8* Beaucoup de dames écossaises el al-
lemandes pour le piano.
PECHATSCHEK (Fjusçoh), nie du
précédent, est né à Vienne, en 1795. A l'âge
de quatre ans, 11 commença l'étude du violon
mu* la direction de son père, et Ht de si ra-
pides progril, qu'il fut admise Jouer devant la
cour impériale, en 1801 et 1803. Au commen-
cement de 1803,11 Ht avec son père un voyage
a Prague el y donna deux concert! où il Joua
un concerto de Fodor, un adagio de Rode, et
des variations de sa composition. De retour 1
Vienne, il y reprit ses éludes. Le violon, la
guitare el la composition l'occupèrent tour a
tour. C'est à tort qu'on a dit qu'il a reçu dei
lecomd'Albrecblthergerpourla composition :
c'est F irriter qui lui a enseigné l'art d'écrire
et l'harmonie. En 1818, Pechatichek a été
appelé aBanovre, en qualité de premier violon
de la cour. L'auteur de l'article qui le con-
cerne dans le Lexique universel de musique
de Schilling, s'est trompé en lui attribuant
lei airi de danse de ion pire. Pechalscbek,
qui a joui longtemps en Allemagne de la ré-
putation d'un habile violoniste , voyagea
dam le midi de ce pays pendant le* année*
1824 et 1835, et donna partout de* concert*
avec luecè*. Appelé à Carliruhe, en 1897, en
qualité de maître de concert! du grand-duc de
Bade, il a occupé cette place depuis cette
époque, et a fait, en 1833, un voyage a Pari*
pour t'y faire entendre ; mai* ion jeu, qui
n'était alors qu'une faible imitation de celui
dePaganlni, n'y a point eu de succès. Il était
1 Baden-Bade, en 1887, dan» un état de santé
languissant. Il en mort a Carliruhe, le 1S
septembre 1840. Pechauchek a publié le*
compositions suivantes ; 1* Polonaises pour
violon et orchestre, n" 1 I 6; Vienne, et
Hanovre. S- Concerlino idem, op. 18 ; Vienne,
Arlaria. 3* Thèmes variés iiiitm, op. 5, 17,90,
98, El, 33; Hanovre, Vienne el Carliruhe.
4« Introduction el variation* idem, inr la
quatrième corde, op. 54; Carliruhe, Vellen.
5' Rondoi idem . op. 19, 95 ; Vienne, Arlaria
et Mechetti. 6° Poli -pourris idem, n°* 1, 9, 3;
Hanovre et Vienne. 7* Quatuors pour deux
violon*, alto et basse, «p. 4, 7; Vienne, Ar-
laria elMecbetti. 8* Duo concertant pour deux
violons, op. C; Vienne, Artaria.
PECHIGKIIER (CnoDi-Gnuei.), né 1
Paris, entra comme élève au Conservatoire de
celte ville, en 1797, et y reçut des leçons de
Lefebvre pour la clarinette. En 1801, it obtint
le second prix de cet instrument au concoure,
et l'année suivante, le premier prix lui fnt dé-
cerné. Après avoir été attaché aux orchestres
de* théâtres de second ordre, 11 est entré i
celui de l'Opéra, en 1818, et y était encore
en 1840. Cet artiste a publié de sa composi-
tion un thème varié pour clarinette et orches-
tre; Paris, Dufaut et Dubois. Pcchignier ett
mort* Pari), en 1853.
PECHWELL (Anairam). fovex PE-
SADOIU (madame).
PECK (JiCQOEs), graveur el imprimeur de
musique, né à Londres en 1773, cultivait cet art
et Jouait de plusieurs instrument!. Il eit auteur
de deux petit! ouvrage* qui ont pour titres :
1* focal preceptor, or concile introduction
to tinging ; Londres, 1810, in-19 obi.
9* Advice to a Yoang Composer, or short
tuay on vocal Aarmony; Londres, 1811,
in-19 obi.
PEDRO { Amin-jMira D'ALCAH-
TAAA don) , successivement empereur du
Brésil el roi de Portugal, fils aîné de Jean VI,
naquit! LUbon ne, le 19 octobre 17B8. Lorsque
la famille royale l'éloignadu Portugal eli'cm-
barqua pour le Brésil, au moi* de novembre
1807, le jeune don Pedro accompagna son
Itère. Son éducation fui négligée, malt ion
heureuse organisation suppléa 1 l'instruction
qu'on ne lui avait pas donnée : il apprit
presque teul a Jouer de plusieurs instrument*,
PEDRO — PELET1ER
«s
«1 quelques leçons de Heultomm le mirent en
4Ut d'écrire ae* compositions. Il faisait aussi
dei «en »*ec facilité et était d'une adresse
fort rire dam loin lei eierclce* du corps. La
vie politique de ce prince ne doit pat trouver
place Ici; nous dirons seulement que, devenu
empereur du Brésil du vivant de md père,
après le retour de la famille royale en Portu-
gal, il fut proclamé roi de Portugal, au mol*
de mart 1836, après la mort de Jean VI; mail
par un aele du 9 mal de la même année, Il
abdiqua la couronne en faveur de sa fille dana
Maria. Don Miguel, frère de don Pedro, s'em-
para du trône, et abolit la constitution qu'il
avait décrétée. Une révolution qui éclata au
Brésil, dans le mois d'avril 1851, décida don
Pedro à indiquer en faveurde ion fllt ; Il t'em-
barqua pour la France et vécut quelque temptl
Paris, puie se rendit en Portugal ob il déploya
des talents militaires dam la conquête du para
contre ton frère. Il est mort a Lisbonne, le
94 aeptemhrelftM.Ce prince a écrit up opéra
en langue portugaise, dont l'ouverture a été
exécutée dans un concerj donné au Théllre -
ItaJien de Paris, au mol* de novembre 1839.
Il a aussi compoaé plusieurs morceaux de mu-
nique d'église, une symphonie a grand or-
chestre, et l'hymne de la constitution, qui a
été gravée à Dresde, cfaei Prise, et i Bam-
bou rg, cher Beebme.
PEIMlOTTI (Cnuu), compositeur dra-
matique, né en 1810, 1 Vérone, commença sa
carrière en 1840, dan* sa ville natale, par un
opéra en deux actes, Intitulé Lina. Bien ac-
cueilli par les compatriote* de l'auteur, cet
ouvrage était néanmoins trèi-faihle. Il fut
suivi dans la même année de Clara dei Main-
lartd, représenté sur le même théâtre. Depuis
cette époque jusqu'en 1845, on De trouve plus
de renseigne ment* sur M. Pcdroltl ; mal* dan*
celte année, il ni jouer, a Manloue, la Figlia
del Areitro, et, en 1846, il donna, i Vérone,
Romia di Monfort : c'est son meilleur ou-
vrage. La panilion pour piano a été publiée à
Milan, chef Ricorrii. Une longue interruption
dan* le* renseignement* sur ce compositeur ue
cesse qu'en 1853, où il Ht représenter, à Mi-
lan, Gtlmitta o col fuoeo non itiehtrta. Pe-
drotti appartient 1 la nombreuse catégorie de
faiseur* d'opéras italiens qui, dans l'espace de
plu* de vingt ans, n'ont pas produit un seul
ouvrage dont on se souvienne, et ont lalité
régner Verdi tant rival sur toute* les scène*.
0 génie de l'Italie ! qn'êies-vou* devenu ?
PËCA.DO (Buto-Ndhh), maître de cha-
pelle a Etora, en Portugal, fut un des meil-
leurs élève* de Plnheiro, et vécut dans le* pre-
mière* années du dix-leptième siècle. La
Bibliothèque de Lisbonne possédait de lui, en
manuscrit : 1" Parc* Domine, motel à sept
voix, pour le carême. 9° Heimihi Domine, a
six voix. S" Hiiunt qui eum taulitribui, etc.,
motet peur la tête des Innocent*. 4* ÂA U
«uapiramu*, motet pour la fête de la Vierge.
PEIERL (JBiH-NiroanctHi), né le 0 dé-
cembre 1761, a Alldorf, en Bavière, où son
père était Intendant du comte de TaKenbach,
Al ses étude* au séminaire de Munich, et y ap-
prit le* éléments du chant et du violon. Apre*
avoir achevé ion cour* de philosophie, et au
moment oh il allait te livrer! l'élude de la
théologie, pour embrasser l'éta l'ecclésiastique,
il je sentit entraîné vers la carrière du théâtre.
Il débuta * Augsnourg, en 1780 : la beauté de
ta voix et son intelligence de la scènelut firent
obtenir des succèt. Il se rendit ensuite i Ra-
lisbonne, et j fit la connaissance de la fille du
directeur de théâtre Berner : il l'épousa en
1789; puis il parut aur lea théllre* de Salï-
bourg, de Vienne, de Graatz et enfin de Mu-
nich, en 1787. Les ouvrages où «on talent
paraissait avec plus d'avantage* étaient la
Fiûte enchantée. Don Juan et I* Mariage de
Figaro. Attaqué du typhus i l'âge de trente-
nenf an*, Peierl mourut 1 Munich, le 31 août
1800.
PEIERL (àptc-iu) , fille du précédent,
naquit I Munich, le 9 février 1789. Elle reçut
des leçon* de piano de Stadler, et Kalcuer,
organiste de la cour, luientelgnal'barmnnle;
puis elle devint élève de Dami pour le chant.
Très Jeune, elle jouait de* rôle» il>nfant au
théllre de la cour, et déjà son intelligence
précoce faisait prévoir le talent qui la dis-
tingua. En 1804, elle débuta dans le rôle d'^s-
tatia, de VJxur de Salieri. L'agrément rie sa
voix, de sa méthode de chant et de son jeu lui
procura de brillant* succès dan* cet opéra,
dans la Gineora, de Mavr, et dan* I Fratelli
rivali, de Winter. Le 37 octobre 1808, elle
épou*a Charles de Fischer, architecte de la
cour. En 1810, elle se retira du Ihéitre, et
depuis Ion on n'a plu* eu de renseignement*
sur ta pertonne.
PELETIER, musicien français dont on
trouve le nom dana le* comptes de la maison
d'Anne de Bretagne, femme de Charles VIII,
pour l'année 1408 (manuscrit F, 840 du
supplément de la Bibliothèque impériale de
Paria), où l'on voit qu'il cumulait le* charge»
de chantre 4c la chapelle et de chef de* méné-
trier*. Il est vraisemblable que ce musicien
476
PELETIER — PELLAERT
en celui dont on trouve des morceaux dan» les
recueils dont voici Ici litres : 1* Canton!
franeeti a due voei di Antonio Gardant, «t
dialtri autotl buantdacanlare tt sonore. /n
Venetia, nella ttampa d'Antonio Gardant,
1657, petit in-4» obi. II v a d'autres édition*
de ce recueil publié» t Venise, F.a 1539, 1544
et 1586. 9* Seltttiuimm me non familiarii-
timt) eantionu ultra eentum, varia idio-
matt, quatuor voeum,e\c,\ Auguste Vinde-
lieorum, 1540, Nelchior Kriesslein, in-4°.
S* Bicinia Gallica, lalina et germanica, et
qumdam fugx. Tomi duo; Fitebtrgw, apud
Gtorg. Rhav, 1545, petit iu-4° obi. A* XIII'
tien, contenant XIX chantant nouvcllaà
quatre partiel; Paris, Pierre Altaingnant,
1543, petit in-4" obi.
PEU (Fmnçois), célèbre professeur de
chaut, naquit i Hodène dans Ici dernière» an-
nées du dix-septième siècle, et j établit une
école d'où sont sortis beaucoup de chanteurs
distinguât, depuis 1715 jusqu'en 1730. Appelé
i Munich, en qualité de compositeur de la
chambre de l'électeur de Bavière, qui devint
plui tard empereur sou» le nom de Charles VI,
il écrivit l'opéra intitulé la Cottanxa in
trionfo, représenté a Munich, en 1737.
PELICAMI (Juk-iUftisti), professeur
de droit i l'Université de Bologne, dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle, a fait in-
sérer dans les Proie de' Sig. aeademiei
Gelatl, de Bologne (aon. 1670, p. 153-139),
une dissertation Intitulée : Pentiero OCade-
tnt'co, perché nette cantilent ti adopri la
qui nia diminuita, e la quartatuptrflua,e
non quetta diminuita e quelta tuptr/lua,
corne altreti per quai ragione ti rigelti ogni
tarte di intervallo, o tia tuperftuo, o tia di-
minuilo dell' ottava.
PÉLIS8IEH (mademoiselle), cantatrice
française, née en 1707, débuta a l'Opéra de
Parla, en 1739, et charma le public par la
beauté de sa toi», sa belle manière de dire le ré-
el tatif et l'expression de son Jeu, autant que par
l'élégance de sa taille et labeauléde ses traits.
Cetfsaefrfce,disenllesMérnoires contemporains
sur l'Opéra, dont Je possède le manuscrit, rit
lapremière pour U jeu du thcdtre, et l'une
des premières de son espèce pour la coquet-
terie. Elle eut des aventure» d'éclat, dont on
peut voir le récit dans VEttai sur la im-
tique, de La Borde. Renvoyée de l'Opéra,
après une de ces aventure», le 15 février 1734,
eller lut rappelée! Pique» 1735, après la re-
traite de la célèbre actrice Le Maure. Quani et
Harpurg on i accordé des éloyes à celle canta-
trice qui , définitivement retirée en 1747,
mourut i Paris, le 31 mars 1740. Die avait
épousé l'entrepreneur du théâtre de Rouen, et
en avait eu un Dit, qui fut ssseï bon violo-
niste, attaché au théâtre de la Comédie ita-
PELLAEHT (Aosonii-PniuFrB, baron
DE), né a Bruges, le 1t mars 1703, eal SI.
d'un ancien chambellan de l'empereur Napo-
léon. Il recul une éducation libérale dont la
littérature, les mathématique», le dessin et la
musique furent la base j cependant un goût
prononcé pour la musique parut le destiner
dès son enfance a la culture de cet art. Il re-
cul les premières leçons de composition a
Lille, en 1808, «lira M. d'Eunery, connu par les
romances de Rabin Grog et de Sapho , qui
avaient alors beaucoup de succès; puis il te
rendit a Paris, où il suivit un cours de cette
science, sou* la direction de Moinigoy. Pair
lui donna aussi quelques conseils i celle
époque. Rappelé, en 1814, près de ton père
mourant, M. de Pellaert perdit, par les événe-
ments imprévus de lajjnerre elde la politique,
tous les avantages de position sociale qui sem-
blaient lui être destiné». Il ne lui resta plus,
en 1815, d'autre ressource que de solliciter
le grade de sous-lieu tenant d'infanterie, qui
lui rut accordé; mal) Il ne larda pas i être
attaché à l'élat-major du quartier-maître gé-
néral de l'armée. Dès ce moment, des travaux
sérieux ne lui permirent plus de ae titrer à la
culture des arts, il ce n'est dans quelques mo-
ments de distraction, Cependant, dans le*
rares instant* de liberté que son service lui
laissait, sou goût passionné pour la musique,
la poésie et la peinture lui a fait trouver le
temps de composer la musique de onie opérai,
dont 11 avait lui-même écrit quelque* li-
vrets, plus neuf drames ou comédies, et
de dessiner pins de sept cents vues prise*
dans te* voyages . Au siège de ta citadelle
d'Anvers par l'armée française, M. de Pellaert
a rendu au général Desprei (alors chef de l'élat-
major générai), del services qui lui ont fait
obtenir la décoration de la Légion d'honneur.
'Il fut ensuite major d'état-major, et chargé
de la direction de la partie lopographique, an
dépôt de la guerre. Les succès obtenus par lui
au théâtre ont Justine son penchant pour la
carrière dramatique, et sa persévérance i
surmonter les dégoûts qui v tont attachés. Ces
succès auraient eu plus d'éclat s'ils eussent
eu pour théâtre une ville plus favorable aux
arts que ne l'était Bruxelles i l'époque où la
plus grande partie de» opéra* de M. de Pel-
PELLAERT — PELLEGRINI
iaert ont été représenté*. A défini de livrets,
il dul lut- mène écrire les paroles dei premier!
cuvrage» qu'il ■ mil eu musique. Voici la llile
4e ceux qu'il a composés Jusqu'à ce jour :
1* L'Jmant troubadour, opéra-comique en
un acte, parole» et musique; composé eu
1815, nou représenté. 2* Le Sorcier par ha-
fard, idem, paroles et musique, joué a Garni,
en 1819. 3" L'Heure du rtndex-vout, opéra-
comique en nn acte, paroles et musique, a
Bruxelles, en 1821. 4* Jgnit Sorti, opéra en
Irait actes, à Bruxelles, en 1833. 5° L» Bar-
micide, en trois actes, tofo*., 1834. 8* Te-
ntera, opéra-comique eu un acte, (bid., 1833.
7* L'Exilé, opéra-comique en deux actes,
ibid., 1877. Celte pièce obtint nn brillant
succès, elle fut reprise plusieurs fol). 8° Songe
et Réalité, opéra-comique en troll actes, en
1839, non représenté. 9° Fouit, opéra-co-
mique en trois actes, i Bruxelles, en 1854,
10* Le Coup de pittoltt, opéra-comique en un
acte, ibid., 1836. 11" Louti d» Maie, grand
opéra en quatre actes, ibid., 1858. On a gravé
det morceaux séparé* de plusieurs opéra» de
H. do Pellaert, notamment de Fautt et de
Louii de Maie. Le* opéras de ce compositeur
qui ont eu le plut brillant succè* tont Jgnit
Sorti, Tenter tr Fautt et Louii do Maie : ce*
deux derniers ouvrage* renferment quelque*
morceaux d'un beau caractère. Ce composi-
teur a aussi publié beaucoup de romances dé-
tachées, deux trios pour plane, violon et vio-
loncelle, op. 1 ; Paris, Éomigny, et un duo
pour deux harpet, ibid. Plusieurs mettes de
sa composition, dont une avec orchestre, exé-
cutée i l'église Ste-Gudule, de Bruxelles, une
ouverture de concert, exécutée au concert du
Conservatoire de celte ville, et diverses autres
production* de H. de Pellaert, sont reliées en
manuscrit. Homme membre de la commission
administrative du Conservatoire de Bruxelles,
par arrêté royal de 1833, il en a rempli le*
fonctions avec xéle et dévouement Juiqu'a ce
jour (1865), j portant toute la bienveillance
de son caractère.
PELLATISQeP. A sac),, moine francis-
cain, né i Serrayalle, vers 1640, fut organiste
de iod couvent, ITrévIse. Ou a de lui un traité
du pi »in-chant intitulé : Compendio per im-
parare le regole del eanio fermai Venise,
1067, in-4\
PELLEGItini (Vismkt), né i Pesaro,
vécut dans la seconde moitié du seizième siè-
cle, et dans la première parliedu dix-septième.
-Il obtint un canonlcat dam ta ville natale,
puis fui maître de chapelle de la cathédrale de
m
Milan. Il est mort dam celte ville, en 1036.
On a Imprimé de ta composition : 1* Mitta-
rvm liber primas ; Venise, 1004. 3» Conctrti
eecletlattiei n I, 5,5, 5i 6 voet, eon una
mitta a 6 voci. 3° Matetti a più voei; Venise,
1610. On trouve quelques morceaux du même
auteur dans le Parnaïaut nii'tui Ferdi-
nandxui Strgam. Veniie, 1615, in-4*.
PELLEGHIRI (FiB.niN.nn), claveciniste
et compositeur, né à Naples, parait avoir fait
un voyage a Paris, ver* 1750, car on y a im-
primé de ta composition : l°Six sonates pour
le clavecin précédées d'une lettre tur le ron-
deau; Paris, 1754. 3* Trois sonaiet pour le
clavecin, avec accompagnement d'un violon,
op. 7; ibid. Il y a ainsi une édition de cet
oeuvre imprimée i Londres. 3° Six concerto*
pour le clavecin, op. 0 ; Paris, 1708.
PELLEGRINI (Puait), Dé a Breicia, fut
maître de chapelle de l'église des Jésuites de
cette ville, vers 1750, et l'un de* clavecinittei
italiens les plus distingués de son temps. Il
était aussi compositeur, et a fait représenter 1
Venise, en 1743, un opéra intitulé : Cirent.
On voit, dans la Drammaturgia d'Altael
(édition de 1755) , que cette pièce avait été
représentée i lïaples longtemps auparavant.
PELLEGRini (Félix), babile chanteur,
naquit i Turin, en 1 774, et reçut les premières
Instruction* tur la musique dant l'église
cathédrale de cette ville, où il était enfant de
chœur. Devenu en suite élève d'Oltanl, Il apprit
de lui l'arl du chant et lot règle* du contre-
point, lu 1795, il débuta au théâtre de Li-
vourae, où sa belle voix de basse et son habi-
leté comme chanteur le firent accueillir favo-
rablement. Après avoir chanté avec succè*
tur plusieurs théâtre* de l'Halle, Il brilla 1
Borne pendant l'année 1805, puis à Milan, en
1806, et enfin a Haples, depuis 1807 jusqu'en
1810. C'est pour lui que Paer écrivit le beau
rôle du père de l'Jgnttt, ta 1811. Aprèl
avoir brillé tur le* théâtres de Venise, de
Triette, de Gênes et de Turin, il fut engagé
pour le Théâtre- Italien de Pari), ou il débuta,
en 1819, dan* VJgnete. Il n'était déjt plu»
Jeune; néanmoins il fut reçu avec beaucoup
défaveur parles dilettanli, et se Ht applaudir
danflei rôles bouffes de la plupart des opérai
de Roulai. Remplacé, en 1836, par Zucbelli,
Il retourna en Italie, n'y trouva pat d'engage-
ment, et ta rendit â Londres où 11 joua pen-
dant le* saisons de 1838 et 1839. De retour a
Paris, ver* la lin de cette année, II obtint
du vicomte de la Rochefoucauld une placo
de professeur de chant au Contervaloire;
478
mais, au commencement de 1833, »■ raison
t'affaiblît, et 11 mourut le 90 septembre de 11
mente année, dans une situation peu fortunée,
quoiqu'il eût gagné des sommes considérables
à l'époque de tes sucrés. Cet artiste distingue
t'est fait connaître comme compositeur parle»
productions suivantes : 1* 6 duetti da caméra
fier toprano e batto o baritono; parte, Carll.
3* Doute triât italiens pour toprano, ténor
et bout avec accompagnement de piano,
liv. 1 et S; ibid. 3° Douze arietlei italienne*
pour toprano ou ténor, liv. 1 et 3; ibid.
4" Quatre cantate* de Métastase idem, ibid.
5* Quatre romanee* françaises ;Paris,Pleyel.
0" Six solfèges ou vocalises, compote* ex-
prestement pour l'tnteignement de *a fille;
Paris, Carli.
PELLEGItINI (Jcles), chanteur de la
cour du roi de tarière, et première basse du
théâtre royal de Munich, est né le 1<* janvier
1806, à Milan. Il entra, en 1817, au Coneer-
moire de celle fille, et y reçut des leçons de
chant de Banricrali, alors professeur de celle
école. Ses éludes étant achevées en 1831,
quoiqu'il fût âgé de moins de seize ans. Il dé-
buta au théâtre Carlgniano de Turin, dans le
Falegname di Livonia, de Pacini, et j Tut
applaudi. Appelé a Munich peu de temps après,
il y partagea avec Saolini les rôles de pre-
mière basse, et y obtint de brillants succès.
Après II mort du roi Maximilien- Joseph,
l'Opéra italien fut dissous : Pellegrinl, doué
de facilité pour la prononciation de la langue
allemande, se livra a des éludes spéciales pour
les rôlet de l'opéra allemand, et fut en état
d'y débuter au moi» de février 1896, après
cinq mois de travail. Depuis lors 11 est resté
en possession de l'emploi de première basse i
ce théâtre, et les habitant» de Munich lui
témoigna lent beaucoup d'estime pour son
talent et pour sa personne. En 1830, 11 fit un
voyage en Italie et chanta avec succès au
tbéaire de la Feniee, à Venise. Deux ans
après, il eut un engagement au théâtre alle-
mand de Londres, et y brilla près de mes-
dames Schrofder-Dev rient et Haiiinger. De
retour 1 Munich, il y reprit son emploi de pre-
mière basse au théâtre royal et a la chapelle
de la cour. Cet artiste distingué est mort a
Munich, le 12 juillet 1858.
PELLEGRIIM (CLtiMTiai), femme du
précédent, est fille de Moralt, musicien de la
chapelle du roi de Bavière : elle naquit i Mu-
nich, le 8 octobre 1707. Instruite dans l'art
du chant par Dorothée Glltbe, cantatrice de la
cour, elle entra dans [a musique de la chambre
PEXLEGR1M — PELISSOW
du roi. Deux ans après, la reine la confia aux
soins de Dominique Roneoni, et le 8 mal 1830,
elle débuta dans Emma de Resburgo, de
Keyerbeer, où sa belle voix de contralto 01 un
bon effet. Devenue la femme de Pellegrini,
elle entra avec lui au théâtre allemand. Prot
tard, elte brilla particulièrement dan* l'exé-
cution de la musique d'église, par la largeur
de son stylo. Elle est morte i Munich, le
37 juillet 1845.
PELLEGRml (Argelo), compositeur
dramatique, né i Como, vert 1805, ne parait
pas être sorti du lieu de sa naissance, et y a
fait représenter ses ouvrages, au nombre de
trois, a savoir : 1* Etelinda, à l'automne de
1831. 3* La Ftdova di Bengala, au mois de
septembre 1834. 3" II ditertort niiiero, au
mois de septembre 184t.
PEU.EGRIPiI-CEI.LONI (àw-Mj.-
au), ancienne cantatrice dramatique et pro-
fesseur de chant à Rome, au commencement
du siècle présent, est auteur d'un bon ouvrage
élémentaire pour l'enseignement du chant,
Intitulé : Grammatica , o tieno regole par
bencantare; Rome, Piate et Martorelli, 1810,
in-8>. Une deuxième édition a été publiée
dans la même tille, en 1817, et Schichl en a
fait une traduction allemande qui a paru chef
Peler», a Leipsick. Postérieurement, madame
Pellegrini-Cellonl a donné on opuscule inti-
tulé : liïetodo brève e facile per conoteere il
piantalo délia musica e sue diramaziani ;
Rome, Imprimerie de Romanis, 1833, info!.
de trente deux pages. Elle est morte a Rome,
le 13 juillet 1835,
PELLETIER, ingénieur-mécanicien, peu
sionné de don Gabriel, infant d'Espagne, n'est
connu que par un livre intitulé : Hommage
aux amateur* det arte, ou Mémoire conte-
nant un détail abrégé d'invention* utilte et
agréables dan* la mécanique, l'optique,
l'hydraulique, la balittique, la phytigue, la
parti* magnétique, l'horlogerie, la musi-
que, la géographie, elc.j Sai nt- Germain- en -
Laye, 1783, ln-8° de quarante-cinq pages. Cet
petit écrit renferme le projet d'un chrono-
mètre pour la mesure du temps en musique.
PELLIO (Jeu), compositeur italien du
seizième siècle, n'est connu que par les ou-
vrages suivants : 1° Canioni ipirituali a
5 «nef, Ko. II; Venise, 1507. %• Cantoni
tpirituali a Guoci,- Venise, 1584, ln-4'.
PELISSOW (C.-E.), pseudonyme sous
lequel s'est caché le docteur Charte* Schaf-
hàutt (voyez ce nom), auz titres de quelques
l'acoustique, suivant ce que
PEUSSOW — PEKNA
47»
non* apprend Théohald Boebm {Ueber dtn
Ptalenbetu uni oVe tituett en Ftrbtuertingen
dtttelben, p. 33).
PELONÉ (àktoihb-Mhc), directeur de la
musique du duc d'Épernon, Ter* 1600, »
publié uoe messes cinq voix Jd tmitationem
moduli : Virg» «aria, Reglna pacii; Paris,
Robert Ballard, 1638, in-4*.
PENA. (Jxirr), professeur de matheinali-
riues au collège de France, mort I Paris, en
1SS8, a publié une version latine arec le texte
grec dei traités de musique attribués a Euclide,
mm ce titre '. Euclidii rudimenta mutieei,
ejutdem teelio regvùe harmonie* e regid
hfbliothecd detumpta, ac nunc grstti e latine
tseutta; Parla, 1557, lo-4*. La version de
Peut etl peu Adèle (voyei Ecclidb).
PENAL08A (Fiinçois), un dei plus
anciens compositeurs espagnols connus, na-
quit, en 1470, rut maître de la chapelle de
Ferdinand le Catholique, roi de Cailllle et
d'Aragon, et mourut en 1553. 11 jouissait
d'une grande considération parmi tes compa-
triotes. On ne connaît aujourd'hui de sa com-
position que dix motels qui eiiitent dans le*
archives do la cathédrale de Tolède, et dont
M. Efllara a Inséré sii dans son Intéressante
collection Intitulée Lira tacro-hiipana (sei-
lième siècle, astérie, M).
PENET (Hilurb), musicien français, con-
temporain de Jean Bouton et d'Antoine Fevln
{voyez ces noms), naqnll vers 1485. La posi-
tion qu'il occupa n'est pas connue. Le plus
ancien recueil où se trouve un de ses ouvrages
est le premier livre de* MoMti et la eorona,
publié par Oltaviano Pelrncci , à Fossom-
brone, en 1315. Cet ouvrage est le motet a
quatre voix, Mcendtn* Chrittut tn alium.
Les autre* recueils qui contiennent des pièce*
île ce musicien «ont cenx-el : 1* Libtr tertiut
vlginti muticaUt qutnque, tex val oeto vo-
cutnMotetot habet, etc. (Paris, Pierre Altaln-
gnant, 1334). 9* Liber quintui XII trium
p Hm o ru m to no ru m Magnificat contint! , etc. ,
(Ibid., 1334). B- Le premier livre des Molttti
dei Fiore, publié a Ly on par Jacques Moderne,
en 1533. 4* Seleclittimarum MoMamm
partimquinque,partim quatuor voeum, etc.:
KorimbergEB, Petrejus, 1340, petit ln-4» obi.
PENNA (Uiimt), carme du eouvenl
de Ma n loue, professeur de théologie, maître
de chapelle de l'église de son ordre 1 Parme,
célèbre organiste et membre de* académies
des Filaichinii eldes fliio/titi',sous le nom de
/' Inde fao , naquit 1 Bologne, en 1613, et non
en 1040, comme llesldildan* ]e Dictionnaire
de 1810 (1). Après avoir été
maître de chapelle de son couvent, b Parme,
il occupa une position semblable 1 la cathé-
drale d'Imola (Étals romains), et mourut te
90 octobre 1003, a l'âge de quatre-vingts ans.
Sa réputation comme compositeur et comme
écrivain didactique parait avoir eu de l'éclat
dans son temps. Ses mette*, au nombre de
doute, ont été publiées en deux litre*. La
deuxième édition du premier livre a pour
titre : Watt ptene a Quattro ad otto voci te
place, libre primo, op. 0; Bologne, Jacques
Monti, 1677. La première édition du second
livre est intitulée ; Galeria dei socro Par-
natto; Mette plane ron sfromenti ad libi-
tum, Ubro tecondo; Ibid., 1670. Les Ptaumtt
concertés de Penna ont élé réimprimés plu-
sieurs fois depuis 1660 jusqu'à 1600. Ce* der-
nier* ont été publié* sous ce titre : Il taero
Parnatta detliSalmi fettiviper tutto l'anno
a quattro ed otto voci, op. 6, ibid., et le
second livra a pour titre : Salmi per tutto
Vanna ed uns Metta a falti bordoni eu'
faggiunta dei Salmi carmelitani a quattro,
Antifone et litanie délia B. Maria, il tutto a
quattro voei eo'l quinto te place, ibid., 1069,
in-4*; mais celui rie ses ouvrage* qui a le plu*
contribué a propager son nom est un traité de
musique en trois livres. Intitulé : Li primi
albori muticali par H principianti deUa
mutica figurata, 1° Ubro, Bologne, 1636,
In-4*. Dnedeuxième édition de ce premier livre
■ paru en 1679, et a été reproduite, en 1674,
avec un nouveau titre. Le deuxième livre a
paru 1 Venise, chei Joseph Sola, en 1678,
in-4», sous ce litre : Albori muiicali par li
ttudioti delta mutica figurata, cne breve-
mtnte dimottra il modo di giungere alla
parfetta cognitione de lutte quelle cote the
eoncorrono alla eotnpon'iione de' canti, e
dl eio ch'all'arte dei contrapunto eiricerca;
(I) Os v • HW tn «elt Oerbtr (ttitt. Elf. Lait.
■far To.tMiu.ln-) « Fsikei M"*™- tilltr. oV Nuit,
p. iï!) qui. «i-iilu, OBI SI* innptt p>r » «ut di.
WiluWtnr li cinquti» sdilln de ses Primi Alttri
Mmnemti publié* en I6W (Ihuibl. itrihm), ssvslr:
qu'on V IrM" le OO'triil de Ptnni IfM l'indinlisn do
I 16*0 i
i m 16.17 ion! ..«on. ju.gr, tu d» portrtli di l'n-
ik i'IndJciiion do mtme ttt. Au reslt fil sultl
tmtnt S L. P»n> Its di») Indiqstet par Ortindi
'< Jtsli SmïlWÎ BelefUi, p. 197) qut, «mil le
v Google
PBNNA - PEPUSCH
Ubro tecondo. Les trois livre» ont été réunis
dans une édition publiée à Bologne, en 1079,
ln-4*. Lei éditions des troit titres réunissant
Intitulée* : il primi albori mviicali par U
principianl t delta muticafigurata, diitinti
in tre libri. Dal primo tpantano h principi
dtl tant» figurato ; dal tecondn ipiccano le
regole del conlrapunlo ; dal ttrio apparit-
cono M fandamtnti ptr suonare l'organo a
elavinctmbalo iopra la parle; ce qui lignifie
que le premier livre contient lu principes du
chant figuré; le second, ceux de la composition à
plusieurs voix, elle troisième, ceux de l'acco Di-
pagnement de la basse chiffrée lur l'orgue -,On
y trouve quelques bonne* chose», mais l'ou-
vrage ett en général dépourvu de méthode, et
te style en eil lourd el prolixe. La quatrième
édition a été publiée dans U même Tille, en
1684, et la cinquième, en 1696, après la mort
de l'auteur. Des exemplaire* de l'édition de
1684 ont été mil en rente à Anven, avec un
nouveau titre daté de 1690, ln-4». On a ainsi
de L. Penna un traité de plain-chanl intitulé :
Dirtttorio dtl canto ferma, Kodéoe, 1689,
ln-4*.
Outre ce* ouvrage* de musique , le
P. L. Penna ett auteur d'un livre ascétique
publié joui ce litre : Fervoroie formait
d' atti interni iopra le pià nobili ed trotihc
virtù moral»', Bologne, 1689.
PEMAÏNT (Txomas), naturaliste et anti-
quaire anglais, naquit le 14 juin 1796, a Dow-
ning, dans le comté de Flinl, voyagea dam le
pays de Galles, en Ecosse, et sur le continent,
puii mourut le 16 décembre 1798. Son voyage
dans le paj» de Galle* a été publié ioui ce
titre : A tour info WaUst in 177S, Londres,
1778, in-4". On 7 trouve de* renseignements
sur la muiique dans ce pays.
PErVNEQUIN (Jeta), maître de* enfant*
de chœur de la cathédrale d'Àrras, né vert
1540, a obtenu îaPuydemutiqued'Evreux,
en 1577, le prix de la Lyre d'argent pour la
compoiition de la chamon française a quatre
voix qui commençait par ce* mot* -.Dieu «ou*
farci. Le catalogue de la libraire musicale de
Balthasar Bellcre, intitulé Tketaurut 616/10-
thteariut, tint cornucopix librarix Beltt-
rianx , cum duobut supptemenf.it (Douai,
1605-1805), cité par H. de Couatcmaker (1),
indique de ce musicien, *an* date et tam nom
de lieu, de* Chantant à quatre et cinq par-
tit*, ln-4*.
* de la blLIie-
PESTEimiEDER (X.ina), organisée
le U cour du roi de Bavière, né i Munich, en
1808, ■ fait son éducation musicale dan» cette
ville. Après avoir écrit quelques me**e* et de*
offertoire!, il le livrai la compoiition drama-
tique et II exécuter, à Munich, en 1830, l'ou-
ure d'un opéra intitulé : Otto non Wit-
teltbaeh, qol n'a point été représenté. In
1840, Il donna, au théitre royal, ton grand
opéra Dit Nacht auf Paluni (la Nuil a Pa-
lufai),qui obtint un brillant succès et fui éga-
lement bien accueilli i Brunswick, à. Cane! et
a Leipilck. Le même artiste a frit Jouer i
Munich, en 1847, Die* Haut Ut H verkaufm
Maison a Tendre).
PEPUSCH (Juk-Chitiiii on Class-
ons:), compositeur et écrivain mr la mu-
ique, naquit i Berlin, en 1667. Son pire,
linlitre protestant dao* celte Tille, ayant
remarqué ie* heureute* dispositions pour la
musique, lut donna pour maître de théorie de
art Kllngenberg, et chargea l'excellent
organiste Grosse de lui enseigner la pratique.
Mal* après une année de sacrifice* fait* pour
éducation musicale, Pepuich fut obligé
d'achever seul seiétudei. Devenu habile clave-
tte et jouant bien de la harpe, il eut
l'honneur de donner, 1 fige de quinxe ans,
de* leçons de ce dernier instrument au prince
royal de Prusse. C'ett ausai vin celle époque
qu'il commença a l'occuper de l'écljircisse-
ment de quelques-unes de* principale* diffi-
cultés de la théorie, en remontant jusqu'au
système de la musique de» Grec*. Il avait en*
vlron trente-trolt an* lorqa'il quitta Berlin h
l'improvlsle pour le rendre i Londres, oh il
parait avoir été appelé par Bononclni. Il y fat
employé de* son arrivée comme claveciniste et
me compositeur au théâtre deDrury-Laue.
>ord, ses fonctions de compositeur conso-
lèrent principalement i arranger de* parti'
lions italiennes pour la scène anglaise, et à
ajouter des airs pour certain* rôles : c'est
i qu'on trouve de loi, a. la suite de l'opéra
de Thomyrit, l'air de M composition : Hum
bletted il a toldier. Son changement de po-
iltlon ne lui fit point abandonner se* travaux
concernant la musique de* anciens, sur la-
quelle Il ne se fit pourtant que de* notion*
ses. Il s'éprit d'un gonl passionné pour
cette musique, qu'il ne connaissait pa*,
puisqu'il n'en reste aucun monument de
quelque valeur; et, il affirme en plusieurs
endroit* de tes ouvrages, que le peu qui en
reste, bien que fort inférieur i ce qui ett
perdu, suffit pour démontrer la supériorité de
■Mlle musique lur la moderne. Suivant Haw-
1)0», copiépar Gerber, la musique dramatique
anglaise était, à l'époque île l'arrivée de Pe-
puschi Londres, dans un étal de barbarie dont
-il l'aurait tirée, et ses opéras seraient le» pre-
miers rie ce genre où il y aurait eu du mérite ;
■nais une pareille assertion est démentie par
ce qu'on tait des production! de Purcell, où
brille un génie bien supérieur a celui de Pe-
puscb. S) celui-ci eut été réellement un com-
positeur distingué, ses productions te seraient
conservées aussi bien que celles de l'illustre
musicien anglais, tandis qu'on ne connaît
aujourd'hui de lui que ce qu'il a écrit pour le
Btggar't Optra, et Polly, opéra en un acte,
faibles productions qui ne donnent pas une
haute opinion de sa faculté d'invention mé-
lodique. On en peut dire autant de son diver-
tissement intitulé ft'inu el Jdonit, de sa
musique pour le Jonr de Sainte- Ceci le, et de
éeux volumes de cantates qui ont été publiés
en 17Î7. Il a mieux réussi dans la musique
d'église, particulièrement dans les matines et
vêpres qu'il a écrites pour la chapelle du duc
de Chanrios. La Société du concert de la mu-
sique ancienne, de Londres, possédait de sa
composition un beau Magnificat , et plu-
sieurs autre* bons morceau* dans le style re-
ligieux.
Les quinze premières années du séjour de
Pepuscb en Angleterre furent les plus bril-
lantes de sa carrière; la supériorité de son sa-
voir sur celui des musiciens anglais lut avait
donné dans la musique une autorité qu'il con-
serva jusqu'à l'arrivée de Heenrtel, mais qui
s'évanouit en partie en présence de ce grand
artiste. Il ne pouvait entrer en lutte avec un
pareil alblète; c'est vraisemblablement à la
conviction qu'il eut à cet égard qu'il faut
attribuer la direction toute scientifique qu'il
donna a tes travaux vert 1791, après avoir
quitté le service du duc de Chandos. Sorti de
cbei ce seigneur, 11 avait accepté le titre de
professeur et de directeur de musique dans
une société formée par le docteur Berkeley,
danslebut de propager la religion chrétienne,
tes sciences et les arts dans les lies Bermudet.
Sait le bâtiment qui devait servir k cette ex-
pédition ayant souffert des avaries, Peputcb
fut obligé de débarquer; l'entreprise échoua,
et le musicien revint à Londres, où il épousa,
en 17», Marguerite de l'Épine, actrice de
Drury-Lane, qui venait de quitter le tbéllre
après j avoir acquis environ dix mille livre*
sterling. Pepuscb vécut honorablement du
revenu de cette somme et du produit des le-
mom. esiv. nia
eon* qu'il donnait dan* let premières familles
de l'Angleterre. Ce fut vers l'époque de son
mariage que, sur les sollicitations de Gav et
de Rich, il entreprit de corriger l'ancienne
musique de l'opéra de* Kmdiantt; il y
ajouta une ouverture, qui a été gravée dan*
toutes les éditions de cet ouvrage.
Au nombre de* élèves de Pepuscb te trou-
vait lord Palsley, qui dans la suite devint
comte Abereorn. 11 avait écrit pour ce sei-
gneur quelques feuilles de principes d'har-
monie, qui devaient lui servir de guide dans
l'élude de celte science ; mais il eul le chagrin
de voir publier a son insu cet feuilles écrites
à la hâte, sont es litre ; A Short Tréatiu on
harmony , containing the chief ntlet for
composingin tm,thrte and /bur parts, etc.
(Traité abrégé d'harmonie,, contenant les règles
principales pour composer a deux, Irait et
quatre parties, etc.); Londres, 1750. Le bruit
s'élint répandu que cette informe production
était l'ouvrage de Pepuscb, il crut devoir re-
toucher les principes qui y étaient défiguré*,
let enrichir d'exemples et publier le fruit de
ton travail, fort amélioré. Son livre est inti-
tulé : A Trtatiu un harmony, tontain-
ing, etc. DtiHeaud la ail lootrt of JVutick,
by an admirer of thi* agrteai/U setenct; Lon-
dres, Pearson, 1731, in-4* obi. Cet ouvrage
doit être considéré comme un traité général
de* principes de la musique plutôt que comme
un manuel d'harmonie, car Pepuscb y traite
non-seulement de cette science, malt de la
solmisalion, d'après la méthode de* hexa-
eordet. On peut affirmer que, hors de l'Italie,
Peputcb fut le dernier défenseur de cette mé-
thode, qui était abandonnée en Allemagne el
Depuis longtemps occupé de recherches sur
la musique de* anciens, 11 t'était formé sur
celte musique des opinions absolument oppo-
sées i celles de tous les auteurs qui avaient
écrit sur ce sujet. C'en ainsi qu'il te persuada
que l'échelle musicale de» Grecs était descen-
dante el non ascendante, comme on le croyait
généralement ; en sorte que l'ordre de* ligne*
devait tire retourné, et que ceux qu'on avait
orn appartenir aux sont graves devaient être
placé* i l'aigu, et réciproquement. Cette opi-
nion, adoptée plut tard par l'abbé Routtier,
pais par M. de Drleberg, a été combattue par
moidansleflsiume'pAiVosopWguedei'Awtoirs
delà musique placé en lélcdelaprédllionde
ce Dictionnaire biographiqut. Pepuscha ei-
posé tes opinions concernant la musique dit
anciens dant une lettre adressée 1 Abraham
SI
m
PEPUSCH — PEREGO
Moirre, qui a été Insérée dans les Transac-
tions philosophiques (I. XLIV, part. 1, 1746,
p.î&SïJi) sousceMre : Ofthevariouigentra
and speeies of musie among tht aneitnli,
Kit h tome observations eonceming theit
seule, in a Lttier to M. Abraham de Moivre.
Pepusch Tut le fondateur de la Société de
l'ancienne musique de Londres. Il en conçut
le plan en 1710, el en forma le noya» en
1713, arec Needler, Gales, Gaillard el quel-
ques autres artiste*. Pour aider à l'exécution
des morceaux qu'on Taisait entendre dans
celte Société, il avait obtenu l'assistance des
(«finis de la chapelle royale; mais, en 1734,
Il coopération de ces enfants fnt retirée à la
Société, qui fut réorganisée en 1733, et depuis
lors elle a subsisté sans interruption. Après
la mon de Thomas Love, Pepnsch obtint la
place d'organiste du Charlerbnuse, en 1737;
mais la mari de son fils unique, suivie de celle
de sa femme, en 1740, le décida i renoncer à
cet emploi et a vivre dans la retraite. H
mourut en 1752, et légua par son testament
m belle bibliothèque musicales ses amis Tra-
vers, organisle de Saint-Paul, el Kellner, mu-
sicien allemand du théâtre de Drurv-Lane.
L'Académie de musique ancienne lui fltéle-
ler, quelques années après, un monument
dans la chapelle du Cbarlerhouse, avec une
inscription dont voici la traduction :
• Prêt de cet endroit reposent les restes de
• Jean -Christophe Pepusch, docteur en mu-
■ Siqua a l'Université d'Oxford. Il naquit i
• Berlin el demeura à Londres pondant pins
■ de cinquante ans, estimé comme un des
• meilleurs musiciens el des plus zélés pro-
». lecteurs de son art. En 1757, il ae chargea
■ des fonctions d'organiste de cette église. Il
• mourut le 30 juillet 1752, âgé de quatre-
• vingt cinq ans. L'Académie de musique an-
• cienne, établie en 1710, qui lu) doit sa
• fondation, par reconnaissance pour sa mé-
« moire, lui a fait ériger ce monument. >
Parmi ses compositions, on remarque ;
i' Deux livres de cantates imprimés chez
VTalsh, a Londres, In-fol. 3° Un livre de lo-
uâtes pour flûte et basfe continue pour le cla-
vecin, op. 1,5* Deux livres de sonates pour
violon el basse continue, op. 3 et 4. 4* Deux
iivres de sonates pour violon et violoncelle,
np. 5 et 6. 5* Un livre de trios pour deux vio-
lons et basse continue, op. 3. 6° Un livre de
trios pour Aille traversi ère, violon et basse
continue, op. 7. 7» Six concertos pour deux
[lûtes a hec, deux flûtes traversières, hautbois '
el basse continue. '
PERAIfDI (MtMn-Joiim), maître de cha-
pelle de l'électeur de Saxe, naquit a Rome-
dans les premières années du dix-septième
siècle. Il entra an service de l'électeur en
1040, et partagea les fonctions de maître de
chapelle avec Henri Schnu, Albrici , Bon-
tempiel Bernhard. L'époque dosa mort paraît
devoir être fixée en 1670. On connaît de sa
composition, en manuscrit, une messe [Sy-
rie eum Gloria) à onze voix réelles, et un
motet (Emendemiis in mtlius) i sept voix.
PERÀTJI.T (...), flûtiste du théâtre du
Vaudeville, depuis l'an vi de la république
française (1797) jusqu'en 1804, a publié de sa
composition : 1° Sonates pour la flûte, avec ac-
compagnement de basse, op. 1 ; Paril, Leduc.
3° Idem, op. 4 et 5; Paris, Sieber. S* Duos
pour deux flûtes, op. 2 ; ibid. i' Duos faciles
pour deux flûtes ; Paris, Leduc. 5° Caprices et
idtm; ibid. 6° l'An dt la flûte, mé-
thode divisée en deux parties ; ibid.
PERAZZANI (FiiRcois), savant italien
qui vivait à Rome à la fin du dix-huitième
siècle, a publié une dissertation intitulée :
Sont perceptic , Rome, Zemuel, 1794.
PE 1\C KU AIMER (Wolkâm), musicien
attaché I la chapelle du duc de Bavière, ver*
ta fin du seizième siècle, naquit à Yasserbourg.
Il s'est fait connaître par un recueil d'hymnes
qui a été publié sous ce litre : Satrortim
hymnorum modula tiona, a quatuor, quin-
que et tex vocibut eum «sua voce, (um osn-
nii generts instrumente; Slonachii, txcu-
débat Adamut fferg, 1691, in-4* obi. Cet
oeuvre contient dix-neuf motets i cinq voix;
un a quatre, et deux a six voix.
PEREGO (Cimiili), prêtre, d'une an-
cienne famille de ttiiao, naquit en cette ville
dans la première moitié du seizième siècle.
Poète et musicien dislingue, il remplit pen-
dant trente-cinq ans les fonctions de maître
de chant des enfants de chœur de la cathé-
drale de Salnt-Ambroite ainsi que du sémi-
naire, et fui en même temps vicaire de l'église
de Saint-Vit, dite sn Poiquiralo, où l'on voit
son tombeau, avec cette inscription ;
d. O. M.
Ci ni tins parafas lassntts
rego vivait encore en 1574, car II dédia,
I mars de celte année, son Traits du
cl-ant ambrosimh saint Charles Borromée.
Il a raie imprimer des madrigaux i quatre
voix, 1 Venise, en 15BS; mail ce qui a surtout
PEREGO — PEREZ
«3
rendu ion nom recommanda Me, c'osi «on
traite du chant ambrosien, dont le manus-
crit eiiite dam les archive* de L'église métro-
politaine, et qui fui publié après ta mort, sous
ce titre : La Regola dtl eanlo ferma ambro-
n'ono; Mil.iD, 1633, iu-4". Cet ouvrage est du
plus haut intérêt pour la comparaison des
deux chants ambrosien et grégorien; le troi-
sième livre, surtout, renferme des renseigne-
ment] précieux pour caractériser celte diffé-
PEREGRINO (Jikitto), ancien luthier,
établi i Bretcia vers 1540. Il précéda Gaspard
de Salo d'environ vingt ans. On ne tonnait
qu'un petit nombre de basse) de viole con-
struites par Peregriuo. Cartier en possédait
nne, appelée ténor, qui îui jouée parM.Pran-
chome, a mon premier concert historique de
l'origine et du progrès de l'opéra, le 8 juin
m».
PEBEIRA (MiBC-SiLviroi), musicien
portugais, né a Villa-Viciosa dans les der-
nières années du teurième siècle, fut d'abord
maître de chapelle en celte ville, puis entra au
service du roi de Portugal en celle qualité, et
mourni 1 Lisbonne en «655. Il a laissé en
de motels el de répons, qui se trouvaient en
manuscrit dans la Bibliothèque royale vers le
milieu du d il -huitième siècle.
PERE1RA (DûMisiouE-rlun xi), dominicain
portugais, naquit 1 Lisbonne vers le milieu
du dii septième siècle, et mourut a Caméra ta,
le 99 mars 1729. Il avait été maître de cha-
pelle de la cathédrale de Lisbonne, mail plut
lard il le relira dans le monastère ou il est
mort. Il a laissé de ta composition, en ma-
nuscrit : 1* Des répons de la semaine sainte,
i huit voix. 3" Des répons de l'office des morts,
i huit voix. S* Levons de l'office des morts, à
quatre voix. 4° Conjtfeèor, àbuil voix. 5»Zau-
date putri Dominum, i huit voix, b" Laudatc
Dominum ontne* genta, à quatre voix.
7» Yilhancicoi el molets i quatre, six et buil
PERELLI (Niule), eomposiieur drama-
tique, né en Lombardie vers 1815, a fait te)
études musicales au Conservatoire de Milan.
Son premier opéra, GaUotio Manfrtdi, fui
joué a Pavie, en 1839, avec un succès satisfai-
sant, car il obtint vingl représen talion* con-
sécutives. Son second ouvrage, Otti et non
otti, qui ne fut pas moins heureux, fut joué à
Gènes. La partition pour piano a été publiée
a Milan, chez Rlcordi. En 1843, Perelll a
donné, i Turin, II C'ontrabattditre, qui ne
réussit pas. Après cette époque, Il n'y a plus
de renseignements sur cet artiste, i moins
ne soit le même Perelll, ténor, qui
chanta i Amsterdam en 1845, à Bergame età
Milan, dans l'année suivante.
PEREYRA (Tnonat), jésuite et mission-
naire portugais, fut envoyé i la Chine, en -
1880, et jouit d'un grand crédit près de l'em-
pereur Jusqu'à sa mort, qui arriva, en 1693,
a Pékin. Ce fut lui qui négocia le traité de
paii par lequel l'exercice de la religion calho-
iique fui autorisé dans tout l'empire. Pereyra
avail laissé en manuscrit un Iraité de musique
Intitulé : Mutita profita t efpeculaiiva in.
4 parle»; mais il parait que cet ouvrage s'est.
PEREYRA DE FIGUEREDO <Ax-
toixx), moine portugais, né le 14 février 1735,
à Macao, dises éludes au collège des jésuites,
de Villa-Viciosa, Tut ensuite admit comme or-
ganiste au couvenl deSainte-Croix, a Colmbre,
et enira, en 1744, dans la congrégation de
l'Oratoire, i Lisbonne. Devenu savanl théolo-
gien, philologue et littérateur distingué, il
publia une excellente grammaire latine, et
des traités de théologie et d'histoire ecclésias-
tique qui le rendirent célèbre dans sa patrie.
Il mourut i Lisbonne, le 14 avril 1797. Pe-
reyra Tut gardien de son couvenl et se distin-
gua comme compositeur de musique. Parmi
ses production» musicales on cite 1 1° Psaume
£auda Jeruialcm ,i quatre voix, avec accom-
pagne me n t de violo n s el Irom pe lies . 3° L' hy m ne
de saint Philippe de Méri, a quatre voix, arec
deux violons et orgue. 3° L'hymne Tantum
ergOf Idem. 4' Les Lamentations de Jérémle,
i deux chœurs. 5* Les motets Plarant plora-
vit in noefe et jfdjuva nos Deut, à quatre
voix. 6° Stabat Mater, à quatre voix. 7° O
Jim dulciiiime, a quatre voix. 8° Conealuil
cor tneum, 1 deux chœurs, avec accompagne-
ment de vicions. Tous cet ouvrages ont été
la proie des flammes, dant un incendie qui
éclata le 1er novembre 1755 à Lisbonne.
PEREZ (David), compositeur célèbre, ait
d'un Espagnol qui s'était flié i Naples, naquit
dant cette ville, en 1711. Il étudia te violon
ions la direction d'Antoine Gallo, qui en
Ht un virtuose sur cel Instrument. François
Mancinl, maître du Conservatoire de Lorette,
lui enseigna le contrepoint. Ses éludes étant
terminées, il se rendit i Païenne, où il fut en-
gagé, en 1739, en qualité de maître de cha-
pelle de la cathédrale. Ce fut dant celle ville
qu'il 6l représenter, en 1741, son premier
opéra, Intitulé : L'Eroitmo di Scipione. Cet
Jl.
PEREZ — PERGOLESE
ouvrage Tut suivi d'Jitartea, de Mtdea, de
i'Iiolaincantata,iom représenté* a Païenne
jusqu'en 1748. De retour à Naple*, en 1749,
Perei y fit représenter ion nouvel epéra de la
Clementa di Tito, qui obtint un brillant
«necèa an théâtre Sainl-Cbarlet. La réputa-
tion d'habileté que lui nt celte production lui
procura un engagement à Rome, pour écrire,
eu 1730, au théâtre délie Dame, sa Stmira-
mide, accueillie aveu enthousiasme et suivie
de Farnaae, dan* la même année. En 1751,
il donna Merope, Didant abbandonata et
jtlttiandro nelle Jndie, a Genêt, et dant la
même année, Ztnabia et Dtmetrio, à Turin.
lorsqu'il était dans celte ville, il reçut des pro-
positions pour entrer au service du roi dePor-
tugal, le* accepta et se rendit immédiatement
a Lilbonne, où 11 fit Jouer ton Demafoonti,
en 1753. L'effet que produisit cet opéra, où
chantaient lea célèbres artiste» Giixlello et
Raff, valut a Ferez la faveur du roi, qui lui
accorda un traitement annuel de* pria de cin-
quante mille franc*, en qualité de naître de
chapelle. Un nouveau théâtre d'opéra avant
été élevé a Lilbonne, on en fll l'ouverture, en
176S, pour la fête de la reine, et l'on y repré-
aenta VJteuaudro nelle Indie , avec une
nouvelle musique de Perei. On vit dan» cet
ouvrage, sur la scène, un corps de cavalerie, et
une imitation de la phalange macédonienne,
d'après le récit de Quinte Curée. On entendit
a ce théâtre, placé aous la direction de Perei,
lei meilleur* chanteurs de l'Italie, tel* que
Eliti, Maniuc-li, Caffarelll, Giniello, Babbl,
Raff et Guadagul. Le Dtmttrio et le Soii-
tnanno, de Perei, furent considéré* a Lil-
bonne comme se* meilleur* opéras ; on ne se
lassait pas de lea entendre, et les plu* beaux
ouvrage* de* plu* grandi maîtres de l'Italie
n'atteignaient pat, à la cour de Portugal, la re-
nommée de ces productions de ion talent. Du-
rant l'espace de vingt-six an*, Père* Jouit, a
cette cour, d'un tort digue d'envie : loin de
décroître, sa faveur avait encore augmenté
dan* te* dernière* année*. Comme Hsndel, a
qui il reuemblalt pour la corpulence, el dont
Il avait le penchant pour la bonne chère, il
perdit la tue dans sa vieillesse; néanmoins, il
ne cessa pa* de travailler, ayant trouvé de»
moyen* particulier* pour dicter ses composi-
tions avec rapidité. Dau* un voyage qu'il
avait tait à Londres, en 1755, pour en rame-
ner de* chanteur*, il y avait écrit un opéra
d'flto, qui ohtlnt un brillant sutees. Il mou-
rut 1 Lisbonne, en 1778, 1 rage de lOfxanle-
I.es compositions de Perei décèlent un
artiste exercé dans l'art d'écrire, et l'on y
trouve de* mélodie* d'un beau caractère;
toutefois, il me parait que ce maître a été trop
vanté par les historiens de la musique, el que
ses idée* manquent d'originalité, au molm
dans le style dramatique. Jomelli, qu'on lui
a quelquefois comparé, me parait bien supé-
rieur a lui pour le pathétique. Dan* la mu-
sique d'église, particulièrement dans les Ma-
tines du morte, dont il a été fait une belle
édition in-folio i Londres, en 1774, Perei me
parait avoir eu un style plu* original quedan*
l'opéra. Dant la liile de sei ouvrages, on re-
marque : I. Mniiqu* n'ECLiii : 1° Lei psaume*
Laudate, 1 trois voix et chœur; H*s dit*,
idem ; Mémento Domina, idem ; In txitu li-
rait, à huit voix. 9*> Répon* pour la fête de
Noël, a quatre voix, 3* Deux SahtRtgina, a
quatre voit. 4° Motet* concertés, a quatre
voii, parmi lesquel* Canceplio tua, Media
natte, Fidtntt* tlellam, Dtfmtto Etroit.
5* Messe a cinq voix et orchestre. 6° «eue i
huit roii et orchestre. T Matvtini de' Morli;
Londres, 1774, lu-fol. II. Orrais : 8° l'B-
roïtmodiSeipione, a Païenne, 1741. 9'<ts-
tartea, ibid. 10° Medea, Ibid. 11° L'Iiola
incantata, ibid. 13' La Clementa di Tito,
a Naple*, 1749. 18° Semiramide, * Rome,
17B0. 14°/,arna«e,ibid.l5>if*rvpe,iGéne*)
1751. 16° Didone abbandonata, ibid.
17° Jletiandro nelle Indie, ibid. 18° Zeno-
bia, i Turin, 1751. 19* DtmetHo, ibid.,
1759. 30° Demafoontt, a Lisbonne, 1753.
31° Mriano inSiria, ibid, 1753. 33* Arta-
itne, ibid., 1753. 33* l'Ente Cinete, Ibid.,
1753. 94° Ipermettra, ibid., 1754. 35° Olim-
piade, ibid., 1754. 38° E%io,i Loadret, 1755.
37° Aleitandro nelle Jndie, avec une nou-
velle musique, a Lilbonne, 1755. 38° Sine,
ibid., 1756. 39* Setimanno, Ibid., 1757.
30* Enta in Jtalia, en 1759. 51° Gialin Ce-
tare, Ibid., 1769. J'ignore le* litre* de* au-
tres opéra* représentés i Lisbonne. On • aussi
de Perei vlngt-iept solfèges a deux voix, com-
posés pour l'éducation de* prince**» de Por-
tugal.
PERGER (FxaaçoM-XiTiix), musicien
de Nuremberg, ver* le milieu du dix-huiliècne
siècle, y « publié, en 1764, des quatuor* pour
clavecin, denx violons et bMse, tout le titre de
Muiikaliuhei FergnUgen (Amusements de
PERGOLESE (Jux-IUfiiit*), eomposi-
teur célèbre de l'école napolitaine, ■ été l'ob-
jet de beaucoup d'erreur* biographique*, et
d'Incertitude* que M. le marquis de Ylllaroia
a dissipée» par ses recherche* dani le» acte»
authentiques et sur les lieux même* on il» sont
dépote). Saverlo Mattel, dan* ses Mtmorit
per urvirt aile vite di Metatlatio e dt Jo-
melU, dit que le nom de PergoUie lui fut
donné pireequ'il est né a Pergolf, ou Pergola,
dan* la Marche d'AncAne, et que le véritable
nom de » famille était Jtii. L'abbé BerlinL
émet la même opinion dani ton Dixiionario
etorico-critico degli terittort di Mveica, et
moi-même je l'ai adoptée dam la première
édition de celle Biographie univcrttlle dei
mtuicitm. D'antre part, Galanll, dam ta
Deieriiione délia Cita di Ifapoli (p. 940);
Bayer, dani ta Notice sur la rie cl le* ou-
vrage* de Pergolèse (Mercure de Franc*,
Juillet 1779); La lorde, dan* ion Ettairur
la mtMi*gv*(t. III, p. 919); Gcrber (f.exikon
der Toukuniilerj; Choron et Fayolle (Dic-
tionnaire hiitoriqw dt» mutieiene) ; Sere-
lingei, dam la Biographie vniveretlU, de*
frère* Micbaud; M. Geonaro Gronî, dam ta
Biografia degli tiomini iUattri del reçno di
Napali, et ptntleur* autre*, ont fait naîtra
Pergolèse a Casoria, petit village dn royaume
de Naples. Quadrio seul a dit que l'iltuitre
mniieien naquit a Je* i, ville de* Étal» romaim
(Sloria « ragione di ogni poetia , t. T ,'
p. 196). Le résultat det recherche* de M. de
Tillaroia • confirmé le* paroles de ce dernier
auteur, et a, en même temps, fixé la date de
la naissance dePergulèse, que les uos plaçaient
en 1704, et d'antres en 1707. L'écrit dans le-
quel cet amateur de* arts a fait connaître ses
découverte* sur ce injel a pour' titre : Lettera
biografica intarno alla patria td alla vila di
Giov. Boitilla PergoUe», célèbre eompoiitore
di mtuica (Naples, 1631). Postérienrement,
il a reproduit *e* preuve* dan* le volume qu'il
a publié sous le titre de Memorle dti eompo-
litori di mtuica del regno di Ifapoli (Na-
ples, 1840, un volume ln-8*). On vull dans M*
deux ouvrage* que Jean-Baptiste Pergotèse,
flli de François- André el de sa femme Anne-
Victoire, naquit a Je*l, le S Janvier 1710, a
dix heure* dn soir, et qu'il y fut baptisé le
4 du même mol*. Ce* faits sont démontré*
par l'acte authentique obtenu parM.de Tllla-
ro*a, et ainsi conçu :
• In Dti nomine etc. Vnivertit et tin-
* gulii ad quoi tu. indubilatam fidem
• faeio, verboque vtritatit ttetor ego infra-
« eeriptut parochu* kujutintignit Eccletim
< ad tvggeitum Divi Septimii pertinentit
t tequentem inveniut particulam in uno
• regenatorum libre tignato *ub n" 9,
• pag. 584.
« A dï 4 Genoajo 1710.
• Giambaltltla figllo dl Francesco Andréa
• Pergoleti, e di D. Anna Tittorla comorte
• di questa Cilla, nato ta notle antécédente a
■ ore 10, ru batlliiato da me Marco Capo-
• grossi Curato. Padriui furono gl' illustri*-
• slmi signori Gio. Baltisla Franciolinl, el
• sigoora Genllllna de' signori Honoratl.
■ Quamquidem particulam in prarfato
i tibro verbo ad eervum fidcliter diligen-
• terque decerptiite tettor. In quorum fidem
■ hat prmtente» littéral mes manu ecriptai
• avbicriptaïque dtidi, tolitoque hvivi mem
« Cathedralii Paroeei* tigno firmandai
m euravi. Datvm Mtii ex Mi. Parothiali-
• bu*yiIkalendaMiuniiiSZ\.EgoJlexiw
• Seoerini paroekue manu prop. (Jdeet
« Sigillum). Il confaloniere di Je*l certifie»
■ vera ed originale la Arma del rev. sig.
■ D. Alessio Severlnl, parocco del Duomo. In
• Qde, Jesi II 80 Maggio 1831. Il gontalo-
■ niere : Seltltnio marebete Pianelti- *
Le* drcomlance* qui conduisirent le Jeune
Pergolèse i Naples sont ignorée* ainsi que
celles qui le firent entrer dans un des conser-
vatoires de cette ville. Les auteurs étalent
partagé* sur le nom de l'école ou II fut admis;
mais S. de Tillarosa a acquis la preuve que
Pergolèse dévint élève du conservatoire dei
poveri di Gietu-Criito , oii il reçut d'abord
det leçon* de violon de Domlolqne Hattelt.
ilndiant seul cet instrument, Il avait décou-
vert de* procédé* pour exécuter de* pattage»
difficiles par demi-ton*, en moulant et en
descendant, ainsi que de* ornement* de
forme* aussi nouvelle* que gracieuse*. Se*
condisciple* étaient souvent étonné* lorsqu'il*
l'entendaient exécuter ce* nouveautés diffi-
cile* : 11* en parlèrent a Maltels, qui dé*ira
l'entendre. Ce maître, frappé d'étoonement a
l'audition de ce* chose* Inconnue*, demanda
1 Pergotèse qui le* lui avait apprises; mal»
l'élève lui Inspira un véritable intérêt, lors-
qu'il lui répondit qu'il Ignorait si ce qu'il
faisait était bon on mauvais, et qu'il avait
suivi simplement ton instinct. Mattel* ren-
gagea alor* i écrire ce qu'il exécutait. Le len-
demain Pergolèse lui porta une sorte de
petite sonate dam laquelle il avait Intercalé;
ses trait* nouveaux. Ravi de ce qu'il voyait,
Mattel* recommanda chaleureusement «on
élève a Gaetano Gré», premier maître dn
Conservatoire. Ce fat «oui la direction de ce
savant professeur que Pergolèse commença se»
,gk
études de composition. Apres la mort de
■ -Gréco, il devint élite de son successeur Fran-
çois Durante {voyez ce nom); mai» celui -ci
ayant été appelé à Vienne, Feo, élève de
Scarlalti et grand musicien, lui succéda dans
Il place de premier maître. Ce hit som sa
direction que Pergolèse acheva ses études de
composition. Il était encore *u Conservatoire
lorsqu'il écrivit son premier ouvrage, lequel
- éUlt un drame sacré intitulé S. Guglir.lmo
d'Aquitanla , avec quelques intermèdes
bouffes, qui fut exécuté, pendant l'été de
1 751 , dans le cloître de S. Agnello Magglore,
et qui ohtint un si brillant succès, que le
prince de Stigliano Colonna , le prince
d'Avetlino Carraciolo, el leduede loddalonl
Carara le prirent sous leur protection pour lui
ouvrir les portes des théâtre* et rendre ta
«arrière pins facile. J'ai examiné a Naplet la
partition de cet ouvrage : l'impression qu'elle
m'a faite est celle d'une production bien
écrite : mais je n'y ai pas découvert ces inspi-
rations vires qui caractérisent les œuvres
destinées a exercer une grande Influence sur
l'art. Bien que le style de l'école napolitaine
fut moins sévère que celui de* ancien*
maître* romains, néanmoins Greco, Durante
et Feo avalent conservé la tradition d'une
harmonie pure et de formes scientifiques qui
Turent négligées par les génération* suivantes.
Pergolèse suivit les tradition* de sel maîtres
ilans tes première* productions; mais plus
lard, entraîné par l'exemple de Vinci, ion
ancien condisciple, il considéra l'expression
dramatique comme le but principal de l'art,
et introduisit celle expression jusque dans m
musique d'église.
Dans l'hiver de la même année, il écrivit
pour le théâtre S. Bartolomeo la musique du
drame intitulé la Salluitia, qui parait avoir
été applaudie. Le compositeur eut la lionne
fortune d'entendre chanter les principaux
rôles de son opéra par le célèbre Grimaldi el
par La Faochinelli,qui se lit particulièrement
admirer parla manière donl elle chanta l'air ;
Ptr queito aman. Cet ouvrage fut suivi de
l'intermède Jmor fà l'utmo cieto, joué an
théâtre des Fiorentini et qui ne réussit pas.
L'opéra sérieux Rteimero, joué au théâtre
Salnt-Bartholomé, ne fut pas plu* heureux.
Découragé, Pergolèse parut renoncer pendant
quelque temps à écrira pour le ihéatre. Ce fut
alon qu'il composa pour le prince de Ste-
gliano, premier écuyer dn roi, trente trios
pour deux violons el bisse. Vingt-quatre do
'Ces trios ont été publié* à Londres el à Am-
sterdam. A celle même époque, un tremble-
ment de lerre ayant frappé de terreur le*
habitants de Naplei, les magistral* firent
exécuter dans l'église des Minimes, appelée
Santa Maria dtlia Stella, un service solennel
en l'honneur .le sain tEmlddio, invoqué comme
protecteur de la ville : ce fut Pergolèse qu'on
choisit pour écrire la musique de cette solen-
nité, el ce fut a cette occasion qu'il composa
sa belle messe i dix voix en deux cheeur*
avec deux orchestres et de* vêpres complète*.
Cette musique obtint le suffrage des célè-
bres musiciens qui vivaient alors a tiaples,
et fut considérée comme une ouvre accom-
plie. Immédiatement après, Pergolèse écrivit
e a deu
»-iU
Léo à venir l'entendre : ce grand maître Cul
charmé de la beauté de l'ouvrage et lui ac-
corda de grandi éloges. Plus lard, l'auteur
ajouta i celle messe un troisième et un qua-
trième chœur pour la faire exécuter dan*
l'église das PP. de l'Oratoire, pendant le* qua-
rante heures dn carnaval. On rapporte i la
même époque la composition de quelques can-
tate* avec accompagnement de deux violons,
viole el basse ou de clavecin, entre autres la
célèbre cantate d'OrjiAée; mais celle-ci n'a
été composée que dans l'année même de la
'mort de Pergolèse.
Rappelé par son penchant d'artiste à la
carrière du théâtre, en dépit des dégoûts qu'il
y avait trouvés précédemment, il écrivit pour
le théâtre Salnt-Bartholomé, a la fi u de 1751,
son intermède célèbre de la .Venin padrona,
chef-d'œuvre de mélodie spirituelle , d'élé-
gance et de vérité dramatique, où le génie du
musicien triompha de la monotonie de deux
personnages qui ne quittent presque pas la
scène, el d'un orchestre réduit aux propor-
tions du quatuor. Le succès de cet opéra fut le
plus brillant at le plus complet que Pergolèse
ail obtenu dans sa courte vie. il Maestro di
mutica et II Gtloto tehtrnlto, qui le suivirent
de près, ne réussirent pas d'abord, el ue
furent apprécié* 1 leur juste valeur qu'aprèl
la mort de l'auteur. En 1 732, Pergolèse écrivit
pour le théâtre des Fiorentini Lo Frate inna-
moralo, opéra boufTe en dialecte napolitain,
qui fut suivi de U Prigionier luptrbo , an
théllre Saint- Bartholomé. En 1734, il donna
l'opéra aérieux Jdriano in Siria, ainsi que
l'intermède Livietta e Tracolo. Dan* celle
même année, Pergolèse obtint la place de
maître de chapelle de l'église de Noire-Dame
de Lorelle et alla prendre possession de cet
emploi. On ne sail a quelle époque appartient
l'intermède Intitulé la Contadina aituta;
mais il est vraisemblable qu'il a été repré-
senté anxFiorentini de Napleidan* l'automne
d« 1734. Dana l'année suivante, il donna t'J
Flaminio, opéra bouffe en troit actes, qui
tut repris au Ibéilre lYunvo avec beaucoup de
•uccès en 1749. Appelé à Rome dam la même
année pour écrire VOUmplade, il ; retrouva
la mauvaise fortune qui l'avait louvcnt mal-
traité au théâtre. Dunl, qui a fourni a Boyer
la plupart du anecdote» de m biographie' de
Pergolète, rapportait celle-ci concernant
VOUmpiadt, Lui-même, disait-il, avait Hé
engagé pour écrire à Rome un Jterorw, qui
devait être joué après l'opéra de Pergotèse,
«on locien condisciple au conservatoire de
Xaplea. Il n'osa écrire une note de ton ou-
vrage avant d'avoir entendu rOfi'mpiatie;
mail, après une répétition de ce drame, il se
vaisura et vil que lei beautés qui y étalent ré-
pandues ne seraient pu compriM*. « Il y a
■ trop de détalla au-deuui de la porté» du
* vulgaire dant votre opéra (disait-il a Per-
■ golèse); ce* beanléa paleerMt Inaperçues,
« et vous ne réunirez pu. Bon opéra ne
t vaudra pat le votre; mail, plut simple, Il
• aéra plus heureux. » L'événement Justifia
sa prévision, car VOlimpiade, jouée au prin-
temps de 1735, fut mal accueillie par lei Ro-
Avant d'entreprendre cet ouvrage, il avait
commencé â Loretta ton Stabat Mater, i deux
voix, la plus célèbre de tet compositions, qui
lui avait été demandée par la confrérie de
Saint-Louis, de Palaxto, pour remplacer un
autre Stabat d'Alexandre Scarlalti, qui, de-
puis un grand nombre d'année* était répété
ton* les vendredi* du mois de mar*. Le prix
convenu pour cet ouvrage avec la confrérie
était de dix ducats (environ quarante franct !),
et ce prix avait été payé d'avance 1 Pergolêse-
De retour à Lorette, après la chute de VOlim-
piade, II écrivit ton admirable Salve regina
a voix seule avec deux violons, viole et orgue,
et voulut continuer le Stabat; mais déjà ta
passion effrénée pour tes femmes avait porté
une atteinte sérieuse à la vigueur de ton tem-
pérament; une maladie de poitrine te dé-
clarait le* médecins décidèrent qu'un chan-
gement de climat était devenu nécessaire. Le
compositeur voulut essayer de celui de Naplct
et te relira a Pouzxoles , prêt de celte ville,
sur le bord de la mer. La il voulut continuer
«on travail, bien qu'il fût dévoré par la lièvre
et s'acheminât rapidement vert le terme fatal
d'une pbthi île pulmonaire. Maigre lei progrès
LESE 487
du mal, il continuait son Stabat, et ce travail
épuisait souvent tes forces et le faisait tomber
dans un étal de faiblesse extrême. Son ancien
maître Feo, qui l'aimait tendrement, ayant
été te visiter dans un de ce* moments, désap-
prouva les efforts de son courage, et lui dit
qu'il fallait rompre arec la composition jus*
qu'a ta guérlson : — • Oh ! cher maître (ré-
• pondit Pergolèse), Jo n'ai pat de temps i
■ perdre pour achever cet ouvrage, qui m'a
« été pavé dix ducats, et qui ne vaut pas dix
■ bajoechi (dix son*). •> Après quelques jours,
Peo retourna près de son élève mourant et le
trouvai ses derniers moments] mais le Stabat
était terminé et envoyé a sa destination. Ce
fnt véritablement le chant du cygne, car Per-
golèse s'éteignit dans la même semaine et
cesia de vivre 1 l'âge de vingt-six ans, le
16 mar* 1736, ainsi que le prouvent le* re-
gistres de la cathédrale de Pouzxnole, où il
fut Inhumé aan* pompe. Grâce aux soins de
H. de Vltlarosa et du chevalier Dominique
Cortgliano, un monument a été érigé dan* la
même église a la mémoire de l'illustre artiste,
et dans l'endroit où reposent set cendres,
on lit cette inscription :
Des bruits d'empoisonnement se répan-
direntaprèt la mort dePergolèse et t'accrédi-
tèrent partout ; mais ils étaient dénués de ron-
dement. Laborde a fait à ce sujet la remarqua
judicieuse que set succès n'avaient pas en
assex d'éclat pour exciter l'envi*. Le dépéris-
sement de sa santé fut progressif et lent : j'ai
dit quelle en a été la cause. A peine eut-il
fermé les feux, que l'indifférence dont il
avait été l'objet delà part de ses compatriotes
fit place aux plus vira regret*. Dès ce moment
sa réputation s'étendit; tes opéras furent
joué* sur tout le* Ibéttrel ; Rome voulut re-
voir son Olimpiad» et l'applaudit avec trans-
port; enfin, dan* le* église* mêmes, où 1*
vogue ne semble pat devoir être admise, on
n'entendit pendant quelque* année* d'autre
488 l'Elu
musique que cille de l'auteur du Slabal. Eu
France, ou régnait une ignorance i peu prèi
complète de l'existence de» grand* artistes
des par* étrangers, la musique de Pergoleie
fut introduite qnatorn ans après la mort de
■on auteur, par une troupe italienne de chan-
teur! médiocrei : elle j excita du transport*
d'advih-aiioa. LaServa padrona et IMfaes-
tro di muiica furent traduit) en français, re-
présentes sur les théâtres de la foire, et le!
parlitioni en furent gravée!. Au concert ipi-
rituel, Ib Stabat obtint toiil un succès d'en-
tbouiiaime, cl l'on en fil pluiieun édition t.
Enfin, rien ne manqua plut i la gloire de
Pergoleie, et ce qui arrive presque toujours
dans la réaction contre une injustice, on exa-
géra ion mérite en le considérant comme le
mallre de* maîtres, quoiqnll soit Inférieur 1
Scarlatti et a Léo pour la force dramatique,
et qu'il j ait dam ta musique d'égliae dei
traita mal appropriéiau caraclèredei paroles.
Le P. Hartinl a Tait au Stabat le reproche de
renfermer dei paiMge! qui aéraient mieux
placé! dani un opéra comique que dam un chant
de douleur; il en cite même qui rappellent dei
trait! analogues de la Serva padrona, et l'on
doit avouer que la critique n'est pas dénuée
de fondement : toutefois, il est Juste de dire
que les exemples de celle espèce sont rares,
et que peu de compositions religieuse! du
style concerté sont d'une expression aussi
touchante que le premier verset du Stabal et
que le Quan&o corpus. Le Salve Regina,
pour TOiX seule, deux violons, basse et orgue,
en aussi un modèle d'expression ; quoiqu'il
ait moins de célébrité que le Stabat, Je pente
qu'on pourrait le considérer comme une com-
position plut parfaite etd'un mérite tupërieur,
tl la difficulté du sujet est été égale i celle de
la proie de la Vierge. On ne peut Juger le
Stabat ni le faîne Regina d'après la mauvaise
exécution qu'on en a quelquefois entendue dans
le* concert! de Parla; aucun dei musiciens
n'avait la tradition de celte musique.
Pergoleie a écrit pour l'église : 1° Kyrie
eutnGlarid, à quatre voix etorcheilre. Celle
messe a éic publiée a Tienne, chez Hatlinger.
9* Messe à cinq voix et Wcheilre, en manu-
scrit, dans plusieurs grandes bibliothèques.
S* Messe à dix Toix en deux chœurs etor-
cheilre. 4° Dixit, a. quatre voix, deux vio-
lons, alto, basse et orgue. S* Dixit) a deux
chœurs et deux orcheitrei. 8° Mitertre, I
quatre voix et orchestre; Parti, Pleyel. 7* Cuit-
jtleoor, i quatre voix. 8° Domine ad adjv-
vufidum, a quatre voi«. !)* /ilern, a cinq. voix.
orchestre.
10* Laudate , a cinq voix i
11° Lxtatui tum pour deux vol
et deux basse». 13° Lxtatui, a cinq voix.
13* Laudate, i voix seule arec instrument!.
14' Salve Regina, i voix seule, deux violons,
alto, basse et orgue; Paris, Leduc. Il a été
fait une deuxième édition de ce beau mor-
ceau, a Paris, chei Porto. 15' Stabat Mater
pour soprano et contralto , deui violon* ,
alto, basse et orgue ; Paris, Bonjour ; idem ,
Paris, Porro ; idem, Lyon, Carnaud. Use
édition 1 laquelle Paisiello a ajouté des
instruments 1 vent a été publiée 1 Paris,
cheiTroupenai. lia été fait, a Paris, cinq édi-
tion! de ce morceau célèbre, avec accompa-
gnement de piano, chei Plevel, Leduc, Siebel-,
Carli et Paeini. Scbvtickert a donné a Leip-
sick une édllion complète du Stabat avec un
lexte allemand; une antre édition avec textes
allemand et latin et accompagnement de
piano par liage, a été publiée chei Chris-
tian!, à Hambourg. Enfin, Hiller a parodié' la
Fatn'on de Klopstock sur la musique du
Stabat, arrangée! quatre voix, avec l'addi-
tion de hautbois et de Saie*. 1(1° Dit» irm
pour soprano et contralto, deux violons, alto
et basse. Messe k deux voix et orgue, chez les
PP. de l'Oratoire, à Naples. Mease 1 quatre-
voix et orchestre (en ré), dans ma biblio-
thèque. La Nativité, oratorio en deux par-
tiel.
Sam la musique de theitre de Pergoleie, on
n'a pn conservé les litres de tous ses ou-
vrages ; ceux qu'on connaît sont : La Salhu-
tia; Jtnor fa l'uomo eieeo, opéra bouffi: en
un acte; Recimcro, opéra sérieux on (rois-
actes; la Sema padrona, Intermède en un
acte. La partition originale a été publiée a
Paris, cbex Lacbevardière. On a fait une édi-
tion du même opéra traduit en français;
Paris, Leduc. Il .Vautra di muiica ; la par-
tition de cet opéra, traduit en français, a été
gravée i Paril, sou* le litre : U Maître de-
muiique. Il Gtioio tchtmito ; Lo Frate inna-
morato, opéra bouffe, en dialecte napolitain ;.
Il Prigionier Muperlo ; Jdriano in Stria;
Livittla e Tracolo; Il Flaminio, en trois
actes; La Contadina attuta; L'Olimpiade,
opéra lérienx en trois acte* ; San Guglitlmo,
drame religieux en deux parties. Pour le con-
cert et la chambre, Pergoleie a écrit : Orphésr
cantate à voix seule et orchestre; Choron en a
fait graver la partition dam ses Principet de-
composition dtt école» d'Italie ; cinq can-
tates pour voix de soprano et clavecin ; trente
trios pour deui violons, violoncelle et basse
PERGOLÉSE — PERICLITE
continue pour le clavecin. Outre le* notices
biographique) de Pergolèse citées précédera -
meat, on a, de Carlo Blasis, celle qui a pour
titre : Biografia di Ptrgalw, Milan, sans
<1ale(18t7),in-8°.
FEItGOLETTÏ (T«mus), secrétaire et
»1 ce -chancelier du prince Foresto d'Esté,
marquis de Scandiano, naquit au bourg de ce
nom, vers 1005. Il était DU de Livio Fergo-
lelti, professeur de musique au service du
prince. Pergolettl apprit de son père à jouer
du violon. On a île sa composition : Traitent-
menti armoniei da cornera a violino solo e
violoncelle ,- opéra prima ; Modtna, per For-
tuniano Rosati, 1698.
PERI (Jieouw), compositeur distingué,
naquit i Florence, d'une famille noble, dan*
la seconde moitié: du seiilèmc siècle, et
pour maître de chant, de clavecin et de ci
position Christophe Malvezzi , de Lucques.
Il était surnommé il Zawrino, a cause de
(On abondante chevelure d'un bloud ardent,
qu'il conserva intacte jusque dan* la vieil-
lesse. Le* grandi-ducs de Toscane Ferdi-
nand I" et Cosme II de Médlcis lui conBèrent
la direction de la musique de leur palais.
Très-avare, Péri lut mettre i profit la faveur
dont 11 jouissait, pour acquérir de grande» ri-
chesses, qui s'accrurent par la dot considé-
rable d'une demoiselle de la noble famille des
Fortlni, qu'il épousa. Perl en eut un nia doué
d'un génie extraordinaire pour les mathéma-
tiques, mais qui fut entraîné dana de grandi
désordres par des panions ardentes. Son pro-
fesseur, le grand Galilée, l'appelait ion dé-
mon. Vers 1601, Perl entra au service du duc
de Ferra re, en qualité de maître de chapelle.
Après cette époque, on manque de renseigne-
ments sur sa carrière. On sait sentement qu'il
Vivait encore en 1610. Péri est au nombre de»
musiciens dont le génie a exercé de l'Influence
lur la transformation de l'art qui s'opéra dans
le* dernières années du seizième ilècle e
commencement du dix- septième, en prenant
part i la création du drame musical arec
Emillodel Cavalière, Jules Cacclni etMontc-
terde. Le premier ouvrage de ce genre au-
quel il travailla en société avec Cors! et Jules
Cacclni fut la Dafttt, pastorale de Binuccini,
qui fut représentée a Florence, en 1594, dans
la maison de Corsl. Le succès de cet essai en-
couragea Rinuceinl a écrire une autre pasto-
rale sur le sujet d'Orphée et E uridict. La pins
grande partie de la musique de cet ouvrage,
qui fut représenté 1 Florence pour les Têtes du
mariage de Marie de Médici» avec Henri IV,
roi de France, fut composée par Péri. Son tra-
vail a été Imprimé sous ce titre : Le Mustche
diJaeopoPeri, nobil florentine lopra l'Eu-
ridtte del n'g. Ottavio Rinuecini, rappre-
tetitate ntllo ipoializio délia crittianiuima
Maria Hedici, regina di Frauda e di
Navarra; in Fiortnia, apprttto Giorgio
Marticotti. 1600, in-4*. Dans la prérace, Perl
donne des renseignement! intéressant) )ur la
compotition de la Dafm et de VEuridice,
suf la part qu'y prît Cacclni, et sur les per-
sonne) qui chantèrent le» principaux rôles, ou
qui jouaient des instruments pour l'accompa-
gnement {voyet Càcciki, Catalieii et Monti-
tum. Fouet aussi le fléiumé philosophique
de l'histoire de la musique, t. I" de la Bio-
graphie universelle des musicien), première
édition). J'ai Tait exécuter quelque) morceau*
de VEuridice dan) mon concert historique de
l'opéra depuis son origine en Italie, en
France et en Allemagne, le 8 juin 1833. On
connaît aussi de Péri ni recueil de pièces qui
a pour titre : le Va~ie Muiiche del Sig. Ja-
copo Péri a unu, due e tre voei, con alcune
tpMtuali in ullimo, per canton nel clavi-
cembalo e ekilartmt, et antora la magior
parle d'eu», per tuonar* tintpUeement*
nell'organo. JYovamente poste in tact in Fi'
renia, per Criitofano Martscotti, 1610,
in-folio.
PERI (Acarui), compositeur dramatique,
né a Hegglo, en 1817, fut d'abord attaché
comme chef d'orchestre i une compagnie de
chanteur) italien» qui donna des représenta-
tions à Marseille dan> l'été de 1839, et y fil re-
présenter, au mol» de Juin, sou premier ou-
rrage, Intitulé : Una Visita a Bedtam. De
retour dans ta ville natale, Il j donna, en
1841, Il Solitario , qui fut bien accueilli et
obtint vingt représentation* consécutives. Son
opéra de iJirce, joué an mois de mai 1843,
dan» la même ville, eut un succès d'enthou-
siasme et ne fol pas moins heureux à Parme,
1 Lugo, a Llvourne et a Florence. Un antre
ouvrage du même artiste avait été Joué i
Parme, au mois de février de la même année,
sous le titre : Ester d'Engadài, et avait été
l'opéra préréré de la saison ; 11 fut Joué «uni
avec snecès a leggio et t Vérone, en 1848.
Ces heureux début) semblaient promettre un
compositeur a l'Italie ; cependant, depuis
1848,' Perl n'a plus rien écrit pour la scène,
et son nom a disparu du monde musical.
PERICLITE, musicien originaire de
Lesbo», fut le dernier de son pays qui rem-
porta le prix de la cithare aux jeux Carnterts,
PERICLITE — PERNE
i Lacédémone, et sa mort mit fin à I» tuccet-
lion non interrompue des joueuri de cithare
parmi le* Les biens.
PERILLO (SiiTiiou), compotileur, né a
Naplet en 1731 , fu t admit *u Conservatoire de
SanOcofrio , el y reçu! det leçons de Du-
rante. Se* étude* terminées, 11 fut appelé i
Venise pour y composer un opéra, dont le
succè? le décida a se fixer en cette Tille. Son
style était agréable, particulièrement dans
l'opéra bouffe. Il a fait représenter, en 1737,
Bérénice, puis la Suona figliuola, 17S9; /
Fiaggiatori ridicoli, 1761 ; fa Donna Gi-
randola, 1763; la Finta templier; 1764; fa-
milles g fofura, 1769; / Trt fagabondi et
II PemtlHo, en 1769. Au moi* d'août 1774,
Perillo concourut pour la place de second
maître de chapelle de Saint-Marc, devenue va-
cauteparla retraite de Latilla; mail après
deux (éaoce* des procurateur* de celle église,
dam lesquelles aucun de* campé 11 leur*
n'avait obtenu la majorité, la place fut
donnée à Jntoint Strgamo , prêtre véni-
tien.
PERINO, luthiste florentin, vécut dans la
première moitié du seizième *lècle. On con-
naît de lui t Intabolatura da liuto ai ricer-
cale, madrigal*, et eanxone franttu. Libro
fer»; Ftntxia, appwo d'Antonio Gar-
dant!, 1547, in 4° obi. J'ignore le* litre* el
tes date* des deux premier* livre».
PÉRIS (JtcQOii), musicien provençal,
vécut dam la seconde moitié du seizième
siècle. En 1588, le prix du luth d'argent lui
fut donné au concours det Puy dû muiique
d'Evreui (Normandie), pour la composition de
la chanson : Ceux qui peignent amour tant
yeuix. Au concours de l'année suivante, Pé-
ri* obtint le prix de la harpe d'argent pour la
oompotllion du motel : O Regina, retint mi-
etratrix, et dam le même concourt, Il eut le
prix du luth d'argent pour la chanson fran-
çaise a quatre TOix, tnr ces paroles : Menait
tremblant.
PERISOnE. royai LARUE (Pnwai
DE).
PEAISONE ou PE1USSONE (Cinio),
muticion français qui fut chantre del'églite
Saint-Marc, de Venise, au milieu du dix-sep-
lièroc siècle, Ht, suivant M. Caffi (1), les dé-
lice* de Venite par ton talent de chanteur.
Cet artiste ne doll pat être confondu arec
l'ancien maître Pierre de Larve, on de la
Rve, que le* Italien* ont appelé du même
(1) SuntMUmmriniëertMUmjiiCirprilaJimlë
*• h* nantis Ytnui*, L L p. Ht,
Il y a lieu de croire que le niimiérllabl*
lui dont il s'agit ici, a été également al-
en Italie. Quoi qu'il en soit, on connaît
du Périeone moderne les ouvrage* dont voici
let titre* : 1° Jl primo libro de madrigali a
9, S e 4 «oef; t'n Feneita, app. Altet. f in-
centi, 1638, in-4». 2« Ji seconda libro, ete.j
ibid. , 1631, in-4". 3- II terxo libro de' ma-
drigali a S,' 8, 4 e 5 t'oci; ibid., 1839, in-4*.
4°//ouor(oîi6ro, idem etc., ibid. ,1040, in-4'.
H" Il qwinta libro de.' madrigali a 2 e 3 ooei,
op. 11 ; ibid., 1641, In-4". 6* Caprieci itra-
vagantl ai et S voci, op. 10; ibid., 1647,
io-4*. 7" Ultimo mutieale e cation' faticht a
3 e 3 voei; ibid., 1646, in-4*. Ce titre semble
indiquer un ouvrage posthume et placer
l'époque de la mort de l'auteur en 1647 ou au
commencement de 1648.
PERLA (Michil), compositeur napolitain,
tut élève du Conservatoire de Santa Maria di
Loreta, et vécut vers le milieu du dix -huitième
tiècle. Bon maître de chant, il enseignait cet
art dans les couvents de femmes à Naplet. Il
a écrit, pour let églises de ce* monastères, un
grand nombre de messes, de psaumes, de
Magnificat, d'antiennes, des Te Deum, messes
de Requiem, leçon* pour les Matines de*
morts, Stabat Mater, et les Sepl paroles de
Jésus-Christ sur la croix, dont Ici partition*
manuscrite* te trouvent a Naples, particuliè-
rement dan* la bibliothèque du collège royal
de musique, dan* cette ville. Perla a composé
aussi la musique de l'opéra bouffe Gli amaati
alla prova, et des deux oratoires La Manna
ntldtitrto,tt II trionfo délia Fede.
PERNE (Pxsrcois-Locis), savant musi-
cien, né i Paris, en 1773, fut admis a l'atje
de huit ant, comme enfant de chœur, t la
maîtrise de l'église Salnt-Jacques-de-la-Bou-
cherie, qui, plusieurs années après, acquit do
l'importance, parcequ'elle eul ce qu'on appe-
lait alors en France une mutique fondée, après
sa réunion 1 la paroisse des Innocents. L'abbé
d'Haudimont ayant été nommé maître de
chapelle de Sain 1- Jacquet, Peine se trouva
placé sous sa direction, et reçut de lui de*
leçon* d'harmonie et de contrepoint telle* que
pouvait les donner un partisan exctutlf du
système de ta batte fondamentale. Heureuse-
ment organisé pour la musique, il Ht de ra-
pides progrès dant cet art. La suppression
det maîtrises, en 1793, le décida 1 entrer a
l'Opéra en qualité de Unor-choriste : Il était
alors âgé de vingl ant. La fatigue que faisait
éprouver a ta poitrine le service du théâtre
lui fit prendre ta retraite de choritte, ei
v Google
17110, pour Jouer de 1* constitue a l'or-
«heure du même théâtre. C'est un fait digne
de remarque que les deux musicien» français
dont lei iraïuui ont jeté U plus vive lumière
sur quelques objets importants de l'histoire de
la muilque, lavoir, Perne et Yllloleaj {voyrs
ce nom), étaient dini le même temps choriilei
à l'Opéra : situation qui parait peu d'accord
avec lei connaissances qu'exigent de sembla-
blet recherches. Déjà connu par la publica-
tion de quelquei pelilei compositions instru-
mentales, entre autres par un recueil de 10-
nalos faciles pour le piano, Perne eut occasion
d'augmenter sa réputation de compositeur en
1801, lorsque le concordat pour le rélabliue-
meot du culte catholique en France eut été
■igné par le pape et par le premier consul.
Plusieurs artiatei de l'Opéra ayant pris la
résolution de profiler de celte circoostance
pour fêler leur patronne, sainte Cécile, l'en-
gagèrent i écrire une messe avec choeurs et
orchestre pour cette solennité ; il te chargea
volontiers de celte million, et le 32 novembre
de la même année, sa messe fut exécutée avec
pompe. Cet ouvrage lit honneur a son auteur,
et peu de temps après, Perne mil le sceau a
■a réputation comme harmoniste par la publi-
cation, d'une fugue i quatre voix et a trois
sujeti, qui pouvait se changer en retournant
le papier. CeUe fugue parut an commencement
de 1802, en une seule Touille de format appelé
/élus. Vers celle époque, Perne commença à
se livrer a renseignement de l'harmonie, ce
qui le conduisit i réformer iei Idées concer-
nant le système de celle science, et lui fit
adopter celui que Catel venait de publier dans
«on traité pour l'usage du Conservatoire.
Les travaux de Perne ne le bornaient pas i
l'harmonie el a la composition ; depuis plu-
sieurs années l'hisloire de la musique était
l'objet de ses éludes, et dans celle histoire, U
musique des Grecs et les nolalions du moyen
âge lui avalent paru mériter une attention
particulière. Pour Faire avec fruit des recher-
ches sur ces objets, il fallait posséder la con-
naissance des langues anciennes et modernes.
Perne avait Tait an cours de latinité dans la
maîtrise on il avait été élevé ; mail on sait que
tes études faites de cette manière étaient
faibles el ne pouvaient former que des laU-
nistei médiocres. Dès ses premiers pu dam
la carrière de la philologie musicale, Perne
s'aperçut de l'insuffisance de son savoir, cl
dans le but de corriger les vices de son éduca-
tion première, il apprit de nouveau la langue
latine, étudia le grec, l'allemand, l'italien,
l'espagnol, l'anglais, et parvint, par une
constance a touleépreuve, â une connaissance
assci étendue de ces langues, dans un âge où
la mémoire n'a plus autant d'activité que
dam la Jeunesse. Dès 1805, Perne était déjà
arrivé à des résultats intéressants dans ses
recherches sur la musique des Grecs, el par-
ticulièrement sur leur notation musicale. Il
les communiqua a Choron, qui l'engagea a en
faire l'objet d'un mémoire qui serait lu a
l'Académie des beaux-arts de l'Institut de
France, où Choron était attaché en qualité de
théoricien. Plus lard, les recherches de Perne
l'ayant conduit 1 reconnaître que Burette et
d'autres s'étaient trompés a l'égard du nombre
des signes nécessaires i la notation de la mu-
ilque grecque, il refit en entier le système de
cette notation, d'après Alypius, Baccbius el
Gaudence, retrouva dam les manuscrits du
traité d'Aristide Quinlilien une ancienne no-
tation antérieure a Pylbagore, qui avait donné
la torture 1 Heibom, et dont ce critique
avait altéré tous les signes en y substituant
ceux du traité <T Alypius; enfin il traça des
tableaux généraux et particuliers de toute la
notation grecque, où brille la sagacité la plus
rare, et parvint i coordonner tout son travail
en un corps de doctrine du plus haut intérêt. Il
soumit son mémoire i la troisième classe de l'In-
stitut le 8 avril 1815, sous le litre d'£xpotit ion
dtlaiéntHograptiit,ounotationmuiicaledtt
Crtel; une commission composée de Prony,
Charles, Béhnl, Goiiec, Honslgny, Choron et
Glnguené,futchargéedet'examlner.Glnguené,
désigné comme rapporteur de cette commis-
sion, rendit justice au mérite des recherches
de Perne, dans un rapport favorable lu le
91 octobre de la même année, el ce rapport
fut Immédiatement livré i l'impression. Ce
fut vers le même temps que, pour démonlri
mplldi
1 de
la notation grecque, Perne osa entreprendre
la tlche effrayante de la traduction de la
grande partition A' Ipkigénie en Taurlde, de
Gluck, dans celte notation, el l'acheva dans
nn volume plut mince et moins chargé de
signes que la partition moderne. Néanmoins,
malgré l'intérêt de curiosité qui t'attachait a
un semblable travail, el nonobstant le rapport
de Ginguené et la notice étendue que Fran-
«pur donna des travaux de Perne dans le
Dictionnaire de» Dtcowertti (I) : ce savant
ne put trouver de libraire qui voulût Imprimer
ton mémoire, parce qu'on craignait, a raison
(I) Ou, notice a Ht imprime* t. part, u mm baille
,gk
499 Pfcl
de I* gravité et de la spécialité du sujet, que
le produit de la venle ne couvrit pas les frais
de la gravure des tableau*. Ce ne tut qu'en
1828 que ce beau travail commenta a paraître
dam la Revue musicale que je publiais, divisé
en une série d'article» qui furent insérés avec
les tableau* dans le troisième volume de cet
écrit périodique, et dans les suivants. H'eul-il
produit que cela, Perne mériterait d'être
classé parmi les musiciens les plus érud ils de
l'Europe ; mais ce ne fut pas 1 ce seul objet
qu'il borna ses travaux.
Quiconque s'est occupé de l'histoire de la
musique du moyen âge sait qu'une obscurité
profonde environnait naguère quelques épo-
ques de transition de celte hiitoire; obscurité
que n'avait pu dissiper l'abbé Gerbert par la
publication de sa collection des écrivains
ecclésiastiques sur la musique, parce qu'il
était moins musicien que philologue. Depuis
longtemps les historiens de la musique se co-
piaient mutuellement , au lieu d'étudier
l'origine de notre musique dans des monu-
ments authentiques ; Perne prit un parti con-
traire, car il considéra comme non avenu tout
m qui avait été publié jusqu'à lui sur la mu-
sique du moyeu Ige, et chercha des lumières
■ur celle musique dans les manuscrits du
temps. Hais pour lire ces manuscrili 11 fallait
les connaître, et les catalogues des bibliothè-
ques publiques fournissent peu de renseigne-
ments sur ce sujet. Perne prit donc ta réso-
lution de voir tout ce qui pouvait avoir quel-
que rapport avec l'objet de ses éludes, non-
■eulemenl i la bibliothèque royale, mais dans
toutes les autres grandes bibliothèques de
Paris et des départements, et lui-même forma
un catalogue précieux de tous les manuscrits
grecs, latins, italiens et français qu'il avait
vus, et qui traitent spécialement de la musique,
ou qui contiennent de la musique notée, ainsi
que tons les missels, antiphonairet, graduels,
et autres livres de choeur, depuis le septième
siècle Jusqu'au dix-septième. Ce catalogue,
qui lui fut ensuite d'une grande utilité dans
ses travaux, est le fruit de recherches im-
menses et d'une patience à toute épreuve.
C'est dans ces recherches qu'il découvrit plu-
sieurs copies d'un traité grec anonyme du
rhythme musical que Heibom a Indiqué
' dans la préface de l'ouvrage d'Arlstoxène.
Perne Ht lui-même une copie du texte de ce
traité, cotlationnée sur les divers manuscrits
de la bibliothèque royale, pais en fit une ver-
sion latine et une traduction française, qu'il
accompagna de notes. Une analyse de cet ou-
vrage a été lue par lui 1 l'Institut de France,
le 14 mars 1813. J'ai donné cette nolice dans
le 14* volume de la Revue musieait. Dans le
temps même oit Perne trouvait 1 la bibliothè-
que,royale cet important ouvrage et s'occupait
i traduction, j'y faisais la découverte a*a
commentaire dn moine Barlaam sur les Har-
mo niques de Plolémée, du traité de musique
de Pacbymère, inconnu alors 1 tons les histo-
riens de la littérature grecque, et de la
deuxième partie du traité de Baccbius, qui
-n'a point été publiée par Helbom dans sa
collection des auteurs grecs sur la musique.
Le travail de Perne sur le traité du rhythme
est resté inédit, par tes mêmes causes qui
l'avalent empêché de publier ses recherches
sur la notation grecque. Ce traité de l'ano-
nyme a été depuis lors publié d'après diven
manuscrits de Paris, de Rome et de Kaplet
(uoyes BiLLEiuinii).
Une fois en possession de la connaissance
matérielle de toutes les sources où il pouvait
puiser pour l'étude de la musique du moyen
âge, Perne voulut y choisir tout ce qui pouvait
lui être utile dans ses travaux. Dès tors
commença pour lui une tache qui aurait
effrayé un travailleur moins intrépide, mais
qu'il s'imposa avec courage. En effet, l'im-
mense quantité d'extraits qu'il tira des ma-
nuscrits qu'il avait lus, d'exemples de musique
antérieurs au seizième siècle qu'il recueillit,
et de passages notés d'antiphonaires et de gra-
duels qu'il traduisit en notation moderne, sur-
passe ce que l'imagination la pins hardie peut
concevoir. On s'étonne que la vie d'un seul
homme ait pu suffire a tant de travaux. Au
nombre de ses entreprises de ce genre, je ci-
terai les deux copies entières qu'il fit de tous
les ouvrages de Tinctorls, d'après nn manu-
scrit du quinzième siècle dont il devinleasuile
possesseur : ce manuscrit renferme près de
trois cents pages in-folio d'une écriture serrée
remplie d'abréviations. La persévérance de
Perne ne s'effrayait point i l'Idée d'un travail,
quelle que fût son étendue, pourvu qn'il pot
augmenter la somme de ses connaissance!.
Par exemple, lorsque l'ambassadenr d'Autriche
réclama, en 1815, les manuscrits et les livres
précieux qui avaient étt tirés des bibliothè-
ques d'Italie pour être transportés dans celle
du Conservatoire, l'infatigable savant passa
plusieurs nuits i prendre de* copies des
oeuvre* de Herulo pour l'orgue, et de beau-
coup d'autres morceaux intéressants pour
l'histoire de la musique. On peut compter aussi
au rang de ses travaux les plus importants la
v Google
mise od partition de la messe 1 quatre partiel
de Guillaume de Machault, qu'on croit avoir
été chantée au sacre de Charles V, roi de
France, d'après un beau manuscrit de la Bi-
bliothèque royale de Parii, ainsi que le Mé-
moire sur cette eomposi tion qu'il lut ■ rlnatl-
tiit, eu 1817. Malheureusement ta vie est
courte : Perne semble avoir méconnu celte
vérité. Préoccupé du désir de porter la lu-
mière dans l'hlitoire de la musique, et de dé-
truire dei erreurs trop longtempi accréditées ;
nourrissant clam «a télé des plan» de grand»
ouvrage», Il poussa peut être trop loin te»
scrupules, ne rut paa aisej ménager de ion
temps, et en employa tant à amasser des ma-
tériaux, qu'il ne loi en resta pai pour le»
mettre en œuvre. Il est même certain qu'il
l'occupa souvent de travaux de manoeuvre
dont les résultat» ne pouvaient avoir aucun
avantage pour lui. C'est ainsi qu'il fit, arec
tin loin minutieux , une copie exacte de
l'énorme recueil de chanti de l'église grecque,
intitulé Octoetoe, d'après te manuscrit de la
Bibliothèque royale n* 403, quoiqu'il fat déjà
posies»enr d'un manuscrit oriental dei mêmes
chant* ; c'est ainsi qu'il copia de *a main le»
Iterum muiicarum de Froscnini, le traité de
musique de Sébald Heydeu, le Totcamllo et
le traité de la nature de» tons d'Airon, une
grande partie de la Prattica di SfutUa de
Zacconl, le jlffcrplof ne d'Ornlthoparcus, loua
les ouvrages de Berardl, tout le travail de
Bceckb sur la rhythmlque et sur la musique
de» fines, extrait de l'édition de Plndare de
ce savant ; ton» les mémoires de Villoteau sur
la musique de* peuple» orienfaux, et vingt
antre* ouvrages complet», qu'il aurait pu se
procurer i prix d'argent. Malbenreuiement
aussi la philosophie de la science et de l'art
était complètement étrangère i Perne. Imbu
delà faune idée que la musique avait en, dan»
tous les temps et dans tous les pays, le même
principe, il voulait ramener tonte l'histoire de
l'art 1 ce point de vue, qui l'eût certainement
égaré si tous ses projet* d'ouvrage» avaient
été réalisés. Sa spécialité consistait dans la
recherche de» fait», oh II portait autant de pa-
tience que de perspicacité; mais le» disposi-
tion» de son esprit, et peut-être les vices de
son éducation première ne le rendaient pas
propre 1 la conception générale de l'hlitoire
de l'art. D'ailleurs, ne rédigeant qu'avec peine
se* idées , non-seulement 11 n'avait pas de
style, mai» il n'écrivait pas même toujours
d'une manière intelligible. Lorsqu'il m'en-
voya se» mémoires sur la musique grecque,
pour les publier dans la Revue musicale, je
ne les acceptai qu'à la condition qu'il m'auto-
riserait i changer les phrases le» plu* embar-
rassées, ce qu'il m'accorda sans difficulté. La
dernière production de Perne fut un beau tra-
vail sur la musique de» chanson» du châtelain
de Coucy , qu'il entreprit pour l'édition publiée
par M. Francisque Michel. Il y exposa les
réiultati d'un système Tort Ingénieux de tra-
duction de la notation latine du douiième
siècle. Bien qu'il y alf de solides objection* i
faire contre ce système, on ne peut donner
trop d'éloges i l'esprit de recherche qui j
règne. Il est fâcheux que la faune idée de
Perne, concernant l'analogie de la musique de
loua les temps, l'ait porté i faire un accompa-
gnement de piano aux mélodies de châtelain
de Coucy, et leur ait enlevé par l'harmonie
moderne leur caractère primitif.
Perne ne s'occupait pas seulement de la
partie historique et scientifique de la musique;
il avait aussi fait une étude sérieuie de la
théorie de l'harmonie et de l'enseignement de
cette science. Nommé, en 1811, professeur
adjoint de Catel au Conservatoire, II avait
tenti le besoin de connaître le» divers sys-
tèmes de la partie de l'art qu'il était appelé i
enseigner ; ce fut »I or» qu'après avoir lu atten-
tivement les ouvrages de» meilleur» harmo-
niste» français et étrangers, Il posa les base*
du livre qu'il a publié en 1899, sous le titre
de Cour» d'harmonie ef o* 'accompagnement,
composé d'viw euilede leeom graduées pré-
sentées tout la (orna do IJUsMt et d'exer-
cices, au moyen desquels on peut apprendre
la composition vocale et instrumentale. La
méthode développée dans cet ouvragée»! un
peu lente, un peu miuntieute; on n'y aperçoit
pat ces rues générale* qui seule* vivifient la
science; mai» la disposition des objets y est
bien faite, et les dlUculté* y sont aplanies par
de* exercices gradués.
La seconde invasion de la France, en 1815,
et l'occupation de Parii par les armées étran-
gères, avalent en pour effet de faire fermer le
Conservatoire, et cet événement avait privé
Perne de ion emploi de professeur, uns au-
cune indemnité; mais la nécessité du réta-
blissement de celte école se fit sentir dan*
l'année suivante; on la réorganisa sous la
litre d'École royale de chant et de aeeiama-
tion, et Perne fut chargé de son administra-
tion, avec le titre d's'rupecfsiir général, en
1816. Il réunit 1 ses fonction* celles de biblio-
thécaire, en 1819, après la mort de l'abbé
Raie. Quelques dégoût» qu'il éprouva dan*.
,»Goo'
m ra
soc admi ni lira lion lui firent demander ta re-
irai te en 1833; elle lui fut accordée. Sei ter-
vices i l'Opéra, a la chapelle du roi, où il
avait été contrebas! il le pendant vingt ana, et
an Coniervaloire, lui donnaient de» droits a
une pension, qui fut liquidée à la somme an-
nuelle de quatre mille francs. Il prit alors la
résolu Lion de se retirer dans nne petite maison
qu'il possédait au village de Chamouilie, près
de Laon,dani le département de l'Aisne.
Libre de tout soin, vivant en sage, et satisfait
d'une modeste indépendance, Perne ae livra
dans sa retraite avec |>lus d'ardeur qu'aupara-
vant 1 ses travaiii scientifiques, se délassant
de ses fatigues par la culture de son jardin.
Depuis environ huit ans il jouissait de ce calme
philosophique, si nécessaire pour les travaux
sérieux, lorsque les événements de Juillet
1630 vinrent lui donner dei inquiétudes sur
ton existence. Le payement de sa pension, qui
jusqu'alors avait été fait avec exactitude, fut
suspendu, et bientôt ses titres furent cooleslét
par l'administration parcimonieuse qui suc-
céda a l'ancienne direction des beaux-arts.
Perne avait alors près de soixante ans ; Il était
trop tard pour qu'il songeai a rentrer dans la
carrière de l'enseignement, afin de réparer
les pertes qu'on lui faisait éprouver. Ces mal-
heurs imprévus durent l'affliger; mais doué
d'une âme Hère, il ne lit rien paraître de set
chagrins, auxquels une autre cause d'inquié-
tude était tenue se joindre. La crainte de l'en-
vahissement de la France f*e l'étranger sur
un point qui est considéré comme la clef de la
capitale, fit sentir i Perne la nécessité de se
retirer dans une ville où il pdl trouver de la
sécurité, et ce fut Laon qu'il choisit. Il t'aper-
çut bientôt que l'air qu'il y respirait était nui'
sible a ta santé ; mais un nouveau changement
de situation l'effrayait ; il ne s'y décida qu'au
commencement de l'année 1833; malheureu-
sement Il était trop tard Le mai avait fait de1
rapides progrès. Une lumeur squirreuse à
l'estomac, et le principe d'une bydropitie
de poitrine s'étaient développés j cet mala-
dies, dont chacune élail mortelle, triomphè-
rent des secours de l'art, et le 88 mai 1833
Perne expira, pleuré par ta famille, par ses
amit, et regretté de tout ceux qui l'avaienl
connu. Au commencement de 1824, Je fis
l'acquisition de sa bibliothèque musicale,
moins remarquable par le nombre que par la
i|ualitédei objets qu'elle renfermait. A l'égard
des manuscrits de ses poprres ouvrages, il
avait exprimé le désir que sa veuve les dé-
posât a la Bibliothèque de l'Institut, dont 11
était correspondant : ce dépôt n'était point
fait encore au commencement de 1834; mais
il l'a été depuis lors. Une note de ta main
que J'ai trouvée dans un volume de sa biblio-
thèque, indique les ouvrages dont il s'occupait,
mais dont je crois que la plus grande partie
n'était encore qu'en projet. Voici l'indication
de ces ouvrage*, telle qu'il la donne lui-
1° Nouvelle exposition de fa Sr.miio-
graphie ou notation musicale des ancien»
Grecs (publiée dans la .Rieur musicale, I. III et
suiv .). 3° Examtft du rhythme musical eUs
anciens,- mémoire dans lequel l'auteur essaie
de démontrer l'analogie que le rhythme poé-
tique et mntlcaldes anciens peut avoir avec
las différentes mesures rbylbmiques et musi-
cales des modernes. 3° Dissertation sur lu
mélodie des anciens , ci sur l'analogie
gu 'elle peut avoir avec la mélodie de tout le*
peuples, et principalement des Européens
modernes. (Après ce litre, an trouve ces mots
en note : Ce mémoire e$t presque terminé.)
4" Dissertation sur l'harmonie simultanée
des anciens et sur ion analogie avec notre
harmonie moderne. 5* Notice et traduction
française d'un manuscrit arec sur la musi-
que pratique et sur le rhythme, qui existe a
la bibliothèque du roi, sous les numéros
3458, 3480 et 3533. Cet ouvrage «1 terminé.
O" Mémoire dans lequel on essaie de démon-
trer quel était l'état de la théorie musicale
aux diverses époques, soit avant, toit apris
l'ire vulgaire. T analyse des traités sur (a
musique ancienne que nous ont laissés Ans-
toxine, Euclide , Plutarque , Théon de
Sm/rne, Cl. Ptolémée, Iticomaque, Aris-
tide Quintilien, Porphyre, Alypiut, Mar-
tianusCapella, Boèce , Cassiodore et Manuel
Bryenne. t' De l'état delà littérature musi-
cale des Grecs, considérée dans set rapport*
avee la musique moderne. 9* De l'état de ta
musique eceléiiaitique depuis les premier*
siècles de l'ère vulgaire jusqu 'àGui tfAreito.
10" Dissertation sur l'origine de {'harmonie;
moderne; origine qui paraît avoir com-
mencé vert la fin du neuvième siècle. 1 1 ° Dei
l'état de l'harmonie pendant les dixième,
ontième et doiaième siècles, 13° Des progrès
de l'harmonie depuis le treisième siècle jus-
qu'au commencement du dix-neuvième.
15° Quelle est l'époque où la meilleure har-
monie a existé? 14° Des abus de l'harmonie
moderne et principalement de celle de no*
jours. 15° Examen du genre diatonique de*
moderne*. 16° De l'abus que font le* me-
PERNE - PËROLLE
Ami des genres chromatique et enharmo-
nique dans la mélodie, et principalement
dan* l'harmonie. 17» Examen de l'espèce
de musique d'église qui, de nos jour*, con-
vient le fnleux aux lieux où on l'exécute, et
aux tnaurt religieutes actuelle*. 18* Ditter-
talion sur une mette à quatre partiel gui
existe à la bibliothèque du roi dan» Ici nut-
nulcnïj de Guillaume de Muchault, tout
la n" 7809 ef 2771. Ouvrago achevé. 19" De
l'influence de la musique dam les cérémonie!
religieuses. 90" De lu manière dont on doit
considérer Ut ehefs-d'auvre dt musique,
selon Us diverses époques auxquellet il* ont
été composés. 21° Mémoire tur la mélodie
des troubadours, leur mesure, ieurrhythme,
leurs modes et modulations. 23° Catalogue
et notices raitonnétt des ouvrages de ranii-
que théorique et pratique, et de* manuscrits
précieux, tan( anciens que modernes, exis-
tant d la bibliothèque royale , d celle du
Conservatoire et autres. Travail terminé donl
Je suis possesseur. 93° lexique des termes de
musique, tant anciens que modernes. Outre
cei ouvrage) , dont le plus grand nombre
n'était que projeté, Perne a laissé en manu-
■cril la muiique des chœurs i'Either, tra-
gédie de Racine, eiéculés en 1890 à l'école
royale de musique, et dont la parution a été
dépotée par l'auLeur lia bibliothèque du Con-
■ervalolre; une m eue de mort! a quatre toi*
et orgue, et une mené iDlennelle avec or-
chestre, dont Je possède les partitions ; le
graduel des fêles solennel les en contrepoint i
trois voix sur le plain-cliant parisien, un vol.
in-folio, idem ; l'office des fêles et dimanches
eu contrepoint 1 trois i-oii sur le plain-chant
parisien, 3 vol. in-fol. de plua de si* cents
pages, idem; Kyrie e Gloria pour les annuels,
grands solennels, solennels mineurs, doubles
majeurs et mineurs, semi-double» et dimanches
de l'année pour l'orgue, d'après* le plain-chant
parisien, tin vol. in-fol. ob!., jdem; offices de
tous les dimanches et fêles de l'année, pour
l'orgue, d'après le plain-chant parisien, on
vol. in-fol. obi. idem; Instruction sur le plain-
chant par laquelle on peut connaître l'analogie
et les rapports que cette sorte de ebant a dans
toutes ses parties avec la musique, lo-fot., idem
(daté de Parts, 1830) ; Principes de plain-
chant, in-fol., idem (daté de 1825).
Les ouvrages publiés de ce savant sont :
1* Six tonales faciles pour le piano; Paris,
Bonjour. 3° Fugue a quatre voit et a trois
sujets par mouvement direct et a retourner
le livre ine feuille in -piano, 1803. 3* Do-
mine, satvum fac regem, varié pourle piano;
Paris, Leduc. 4° Nouvelle méthode de piano-
forte; Paria, Leduc. S* Méthode courte et
facile,- idem, tbid. 8° Cours d'harmonie et
d'accompagnement, composé d'une suite de
leçon* graduées, deux parties in-fol.; Paris,
Aulaguier. 7» Notice sur le* manuscrits re-
latifs à la "insigne (de l'Église grecque) ouf
existent dan* les principales bibliothèque*
dt l'Europe (dans la Revue musicale, t. 1,
p. 231-337). 8° Quelques notions sur Joe-
quinDeprit,maltrede musique de Louis XII
(ibid., t. II, p. 365-379). 9° Notice tur un
■ manuscrit du Irciiiime siècle, dan* lequel
l'auteur, Jérôme de Moravie, donne le*
principe* pour accorder la vielle et la ru
bebbe, deux de* principaux Instruments à
corde* et d archet de ton temp* {ibid.,
p. 457-487, 481-490). 10» Recherches surla
musique ancienne. Découverte, dam les ma-
nuscrits d'Aristide Quintilien qui existent
d la bibliothèque du roi, d'une notation in-
connue jusqu'à ce jour, et antérieure de
plusieurs siècle* à celle qu'on attribue d
Pythagore (ibid., t. III, p. 438-441, 481-
401 ; t. IV, p. 35-54, 319-338). 11» Nouvelle
exposition de la Séméiographie musicale
grecque [ibid., t. V, p. 341-350, 555-560;
I. VIII, p. 98 107; t. IX, p. 139-158).
13° Surunpaitage d'un quatuor de Mosart
(ibid., I. VI, p. 35-51). 13° Ancienne musi-
que des chansons du châtelain de Coucy,
mite en notation moderne, avec accompa-
gnement de piano. La musique est précédée
d'une notice sur le genre des mélodies de ces
chansons et sur les manuscrits dont Perne
a'est servi. Ce morceau est imprimé a la Hn
du volume publié par M. Francisque Michel,
sous ce titre : Chansons du chdtelafn de
Coucy, rwu« sur les manuscrits,- Paris,
Crapelet, 1850, gr. ln-8* de ceul quatre-vingt-
dix-huit pages. Alafln de cevolume, on an-
nonçait les chansons de Thibaut, comte de
Champagne et roi de Navarre, avec la musi-
que traduite par Perne, un volume in-8°,
et les Poésies de Guillaume de Machault,
avec la musique traduite par Perne, 3 vo-
lumes ln-8*. Ces ouvrages n'ont pas été
publiés.
PËROLLE (M.), et non PERROLLE,
comme il est nommé dans le Journal de la
librairie, médecin a Grasse, né dans cette
ville, en 1750, Al ses éludes a l'école de mé-
decine de Montpellier, et y obtint le titre de
docteur. Jeune encore, il devint correspondant
de l'Académie des sciences de Montpellier, de
498 PEI
l'ancienne Académie de médecin* de Paris,
et de l'Académie royale dci sciences. On
a sont le non) de ce tatant médecin les ou-
vrage» suivants : 1° Ditnrtation anatomico-
acoutliqut contenant de* expériences qui
fendent à prouver que toi rayon* sonores
n'entrent pas dan* la trompe d'Euita-
che, e(c. ; Paris, 1788, io-8* de quaranle-biiil
page*. 3* Observation! sur la perception dtt
sons par diverses partiel dt la Me longue
le* oreille* sont bouchée* (dan* le* Observa-
tion* lur la physique, sur l' histoire natu-
rel!» et sur le* art*, de Roiier, t. XXII,
p. 878). 8° Expériences pkytita -chimiques
relative* à la propagation du ton dam
quelques fluides aériforme* (Mémoire» de
l'Académie royale de Turin, 1784-1787; mé-
moire* dei correi pondant», p. î-iO). 4° Mé-
moire de physique, contenant de* expé-
riences relative* d la propagation du ton
dan* diverse* substance*, tant solides que
fluide*; tuivt d'un estai d'expérience* qui
tendent à déterminer la cause de.la réson-
nanee de* instruments dt musique {ibid.,
1790-1791, vol. V, p. 193-Ï80). Boitant
Chlad.il {Traité i'Jeomtiqm, p. 511), le*
bttmtfrai de H. Pérolle *oni
qu'on ailfaileiàeoiujet.5°$urlM«(Droi'iejiï
totale* de* enrpt lonore* (dan* le Journal
de Physique de m&, t. 87). 6' Mémoire Mjr
le* vibrations des surfaits élastique*, ou-
vrage où l'on explique la fameuse expérience
dt Sauveur, et où l'on établit la tendance
générale du mouvement d l'équilibre ;
G faite, 1835, in -8* d* quarante -de m page*,
at.ee nne planebe. Ce mémoire fait partie
d'un Traité raisonné d'Jeouttiqne, rédige
depuis longtemps par l'auteur, mai* qui n'a
point été publié jusqu'à ce Jour. Pérolle
envoya son mémoire au concours ouvert, en
1809 , par l'Académie de* icieuce* de l'In-
siilut, pour une Théorie mathématique de*
vibrations de* surface* élastique*. Le* eoin-
■niMaire* chargé* de l'examen de* mémoire*
fournis pour la solution du problème, décla-
rèrent que celai de Pérolle ne remplissait
pat les condition* eiigées, parce que m
théorie n'était pai ma thématique : il* termi-
naient leur rapport par ce* mol* : « Cette
• théorie a d'allleur* le tort de n'être pat
■ pin* intelligible pour le* lecteur* étranger*
• aux formule» analytique*, un* le «cours
• desquelles ce* sorte* de queiiiom feront
> toujours inabordable*. ■
v Google
«Google
«Google