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Full text of "Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique"

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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 


DES  MUSICIENS 


TOME  SIXIEME 


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Ti  I'OOIipiiie  riKKin-DinoT.  —  xckiil    I 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DES  MUSICIENS 

BIBLIOGRAPHIE  GENERALE  DE  LA  MUSIQUE 


DEUXIÈME  ESITIOK 

■lliLNKNÏ  HHnHiOVl   KT  lUCHNTEK  DK   PLUS  DE   MOITIE 

PAR  F.-J.  FÉTIS 

UllTHB  DE  1UMLU    W    Ml    PU  IIUD 


TOME  SIXIÈME 


PARIS 

L1BKAIRIK   DE  P1RMIN-DIDOT  ET  C" 

IHPKIHJ.UKS  DE   L  INSTITUT,    HUE  JACOB,    5U 

1878 


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BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DES  MUSICIENS 


M 


MARTCII  (le P.  Jïiii-B*»Tiçni),  religieux 
eordelier,  ■  été  le  musicien  le  plus  érudit  du 
dix-huitième  siècle,  en  11*11*.  Il  naquit  à  Bo- 
logne, le  95  avril  1708.  Son  pire,  Antoine- 
Marie  Martini,  violoniste  qui  faisait  partie  d'une 
(roope  de  muiicieui  appelé!  /  Fratclli,  lui 
enseigna  le»  éléments  de  la  musique,  et  lui  mit 
en  main  l'archet,  lorsqu'il  était  enoore  dan* 
■a  première  enfance.  Sa  progril  furent  li  ra- 
pide*, que  «on  maître  n'eut  hienlôt  plu*  rien 
i  lui  apprendre,  et  qu'on  fut  obligé  de  lui  en 
chercher  nn  plu*  tarant  et  plui  habile.  Confié 
d'abord  aux  soins  du  P.  Predlerl  (voyei  ce 
nom),  peor  la  chaut  et  le  clavecin,  11  prit  en- 
suite de*  leçon*  de  contrepoint  chez  Antoine 
Kiccierl,  topraniile,  né  i  Vicence,  et  tarant 
compositeur.  Martini  fit  le*  étude*  morale*  et 
religieuse*  «ou*  la  direction  de*  Pires  de 
l'oratoire  de  Saint-Philippe  de  Ne».  Tort 
jeune  encore,  Il  prit  la  résolution  d'entrer 
dan*  nn  cloître,  et  ce  fut  l'ordre  de»  grand* 
corde!  1er*  qu'il  choisit.  Il  prit  l'habit  de  cet 
ordre  dan*  le  courent  de  Bologne,  en  1731,  fut 
envoyé  i  Lago  pour  y  faire  *on  noriciàt,  et  Ht 
aa  profeiilon  le  1 1  *eptembre  de  l'année  17Î2. 
De  retour  dan*  la  rllle  natale,  il  i'j  liira  avec 
ardeur  1  l'étude  de  la  philosophie,  et  acquit 
de*  connaissance*  »i  étendues  dans  la  musique 
théorique  et  pratique,  que  la  place  de  maître 
de  chapelle  de  l'église  Saint-Franc  ois  lui  fut 
confiée  en  1735,  quoiqu'il  ne  fût  âgé  que  do 
dix-neuf  ans.  Ses  liaison*  d'amitié  arec 
Jacquet  Pertl,  maître  de  chapelle  de  Saint- 
Pélrone,  n'eurent  pas  une  médiocre  Influence 
snr  se*  travaux  ;  le*  conseils  de  ce  naître  lui 
furent  particulièrement  utile*  pour  te*  com- 


position! religieuse*.  Dans  le  même  temps,  ir 
étudiait  aussi  les  mathématique!  ion!  la  di- 
rection de  Zanottl,  médecin  et  géomitre  d'un 
grand  mérite,  et  la  lecture  des  traités  anciens 
et  modernes  sur  la  musique  remplissait  une 
grande  partie  du  temps  qu'il  n'employait  p«*. 
i  composer.  Sa  collection  de  lirres,  de  ma- 
nuscrits précieux  et  de  musique  de  tout  genre, 
composait  la  bibliothèque  la- plus  nombreuses 
qu'un  musicien  eût  Jamais  rassemblée  ;  plus 
de  cinquante  années  de  recherche*  et  de  dé- 
penses considérables  «raient  été  nécessaires 
pour  parvenir  1  ce  résultat.  Beaucoup  de  per- 
sonnes de  distinction,  qui  avalent  été  te* 
clives,  avalent  pris  plaisir  a  enrichir  ta  col- 
lection de  tout  ce  qu'elles  avaient  trouvé  de 
rare  et  de  curieux  ;  et  plusieurs  princei  étran- 
ger* avaient  contribué  par  leur*  dont  i  aug- 
menter toutes  ce*  richesses.  On  assure  même 
que  le  célèbre  Farinelli  lui  fournit  les  moyen» 
de  faire  d'Importante!  acquiiitloniqot  n'étalent 
point  à  la  portée  de  ses  ressource*  person- 
nelle». On  lit  dans  le  Lexique  de*  mtufeien* 
de  Gerber  que  Boltrlgarl,  ami  dn  P.  Martini, 
lui  avait  légué  sa  riche  bibliothèque  de  mu- 
sique ;  Choron  "et  Fayolle,  la  Biographie  uns*-  • 
vtriellt  et  le  Dictionnairt  Mttorique  du 
mutieietu,  publié  1  Londres,  en  1824,  n'ont 
pas  manqué  de  répéter  ce  fait,  dont  la  fausseté 
est  pourtant  évidente;  car  le  maître  de  cha- 
pelle de  Sainl-Trancoi*  était  né  en  1708,  et 
Boltrigari  était  mon  en  IBIS.  Au  surplus, 
il  paraît  certain  que,  par  des  circonstances 
inconnues,  les  livres  et  les  manuscrits  de  ce 
dernier  devinrent  plus  lard  la  propriété  de 
Martini. 


Ce  matin:  avait  ouvert  à  Bologne  une  école 
de  composition,  oit  te  formèrent  plusieurs 
musicien,  devenu!  célêbrei.  Parmi  cet  meil- 
leurs élèves,  od  remarque  le  P.  Faolucci, 
maître  de  chapelle  a  Venise,  et  auteur  du  livre 
Intitulé  :  Jrtê  pratiea  di  contrappunio;)e 
P.  Sabbatiui,  de  Padoue,  qui,  plus  lard,  étudia 
la  doctrine  de  Valotti;  Ruitini,  de  Florence; 
Zanotli,  Ali  du  médecin  el  maître  de  chapelle 
de  Saint-Pétrone;  Sarll;  l'abbé  Ottini,  qui 
mourut  maître  de  chapelle  1  Tarin,  et  l'abbé 
Stanislas  Halte!  qui  ne  quitta  jamais  ton 
maître,  et  qui  lui  succéda  dans  la  direction  de 
son  école.  Partisan  déclaré  de»  traditions  de 
l'ancienne  école  romaine,  admirateur  sincère 
des  grand*  musicien»  qu'elle  a  produits,  Mar- 
tini t'atueba  particulièrement  1  propager 
les  doctrines  qni  avaient  formé  de  si  habiles 
maîtres,  et  1  donner  a  tes  élèvet  la  pureté  du 
«tyle  et  une  manière  élégante  de  faire  chanter 
le*  partiel,  l'excellence  de  sa  méthode  pra- 
tique, et  le  mérite  de  «et  élève*  donnèrent  i 
ton  école  une  renommée  européenne.  Le* 
plus  Célèbre!  musiciens  se  faisaient  Iionneur 
de  recevoir  det  conseils  du  frauciscain  de  Bo- 
logne, et  presque  toujours  il  dissipa  leur* 
doutes  fur  les  question*  qu'il*  lui  soumet- 
taient. 

La  renommée  dont  II  joui*alt  le  lit  Murent 
prendre  pour  arbitre  dant  des  discussions  éle- 
vées sur  différents  points  de  l'art  et  tu  la 
science,  el  pour  juge  dans  des  concours.  C'ell 
ainsi  qu'il  fut  prié  de  prononcer  un  jugement 
entre  le  P.  Fritelll ,  maître  de  chapelle  de 
l'église  cathédrale  de  Sienne,  qui  enseignait  le 
solfège  d'après  la  méthode  moderne,  rejetant 
le*  muantes,  et  lo  P.  Proredi,  autre  savant 
musicien,  qui  attaquait  celte  innovation,  ad- 
mise alors  en  France,  en  Espagne  et  dans  le* 
l'ays-Bat.  C'est  ainsi  également  que  Flavio 
Cblgi,  de  Sienne,  l'invita,  en  1745,  a  donner 
son  avis  sur  le  nonveau  système  de  tolmita- 
tion  qu'il  voulait  mettre  en  usage.  Appelé  a 
juger  le  concours  ouvert  pour  la  place  de 
caallre  de  chapelle  i  Sainte-Marie  délia 
Seala,  a  Milan,  il  se  prononça  en  faveur  de 
Floroni,  el  ramena  i  son  avis  les  antres  juges 
qui,  déjà,  «Talent  fait  choix  de  Palladino. 
Apre*  la  mort  de  Floroni,  ce  fut  encore  le 
t.  Martini  qu'on  chargea  de  désigner  son  suc- 
cesseur. Grégoire  Ballabene,  après  avoir  écrit 
sa  rameuse  messe  a  quarante-huit  voix  réelles, 
la  soumit  à  l'approbation  de  ce  maître,  qui  a 
écrit  sur  ce  sujet  une  dissertation  spéciale. 

Le  P.  Martini  rut  quelquefois  engagé  dam 
des  discuisions  de  doctrine  ou  d'application 


pratique  de  tes  principes  :  Il  ;  porta  toujours 
autant  de  politesse  que  de  savoir.  Il  n'était 
igé  que  de  vingt-six  ans  lorsque  la  première 
polémique  de  cette  espèce  fut  soulevée,  t  l'oc- 
casion d'un  canon  énlgmatique  a  trois  par- 
ties, de  Jean  Anlmnccia,  qui  se  trouvait  i  la 
maîtrise  de  la  cathédrale  de  Lorette.  Le*  deux 
premières  partie*  de  ce  canon  sont  régulières, 
malt  la  troisième,  où  le  maître  n'avait  point 
mit  de  clef,  a  nne  étendue  de  deux  octaves, 
et  ne  pouvait  être  résolue  qu'au  moyen  des 
deux  clefs  d'ut  {troisième  ligne)  el  de  fa  (qua- 
trième ligne).  Le  P.  Martini  envoya  ta  réso- 
lution au  vieux  Redi,  maître  de  chapelle  de 
l'église  cathédrale  de  Lorette,  qui,  n'ayant 
jamais  vu  de  partie  vocale  écrite  avec  deux 
clefs,  déclara  la  résolution  mauvaise,  et  en  fit 
nne  autre,  qui  était  fausse.  Martini  envoya  les 
deux  résolution*  du  problème  a  Pitonl , 
maître  de  Saint-Pierre  du  Vatican,  el  a  Pac- 
chionl,  de  Modène,  et  ces  savants  musiciens 
approuvèrent  le  travail  de  Martini  et  rejetè- 
rent celui  de  Redi.  Le  vieux  maître,  qui  ne 
roulait  pat  être  vaincu  par  nn  jeune  homme, 
fit  une  amère  critique  de  la  décision  des  juges; 
mais  le  P.  Martini  termina  la  discussion  par 
une  tarante  dissertation ,  datée  du  U  octobre 
17S3,  oh  il  prouvait,  par  de*  exemple*  pris 
dans  tes  œuvres  de  Soriano ,  de  Festa,  de 
J.-M.  Nsninl,  et  d'antre*  maître*  du  seizième 
siècle,  qu'on  a  quelquefois  écrit  des  parties 
vocale*  sur  deux  clefs  différentes.  On  trouve 
une  relation  de  cette  discussion  dans  un  ma- 
nuscrit de  la  bibliothèque  de  la  maison  Cor- 
slnl,  1  Rome,  intitulé  :  Controuertia  fra  il 
P.  M.  F.  Gin.  Baltitta  Martini,  ed  il  Sig 
D.  Tommato  Redi,  da  Situa,  maestro  di 
tapp.  di  L&reto. 

Xiimeno  avait  attaqué  1*  science  de*  com- 
binaisons harmoniques  el  du  contrepoint  dau* 
son  livre  Dell'  origine  d»Ua  mulica  ;  Martini 
défendit  la  science  qu'il  enseignait  dan*  son 
£ Hat  fondamental  pratique  d*  contrepoint 
fugué,  et  celte  réponse  provoqua  une  réplique 
du  jésuite  espagnol  (voyra  Eiiueho).  Sarerio 
Mattel,  Maufredini  (ooyn  cet  noms),  et  quel- 
ques autres  attaquèrent  aussi  le  savant  pro- 
fesseur de  Bologne,  considérant  ta  science 
comme  surannée,  et  te*  coin  positions  comme 
dépourvue!  de  génie  :  malt  II  ne  leur  répondit 
pas,  et  son  prudent  silence  fit  tomber  le*  hos- 
tilités dans  l'oubli. 

La  simplicité,  la  douceur  et  la  modestie 
composaient  le  caractère  du  P.  Martini.  Sou 
obligeance  et  son  eui  prestement  k  satisfaire  1 
toutes  les  questions  qui  lui  étalant  adressée* 


concernant  la  théorie  ou  l'histoire  de  l'an;  !e 
toit)  qu'il  mettait  I  éviter  ce  qui  pouvait 
bletter  l'amour-propre  du  autre»  musicien*, 
et  le  bienveillant  accueil  qu'il  faisait  *  roui 
qui  le  visitaient,  l'avaient  rendu  l'objet  de  la 
vénération  et  de  l'estime  universelle.  Il  entre- 
leiialt  une  correspondance  avec  beaucoup  de 
Bavants,  de  princes  et  de  perionnaget  de  dii- 
linction  qui  lui  témoignaient  de  l'attachement 
et  de  la  déférence.  Le  roi  de  Prusse,  Frédé- 
ric II,  à  qui  il  avait  envoyé  ion  BUloire  de  la 
muiique,  lui  écrivit  une  lettre  de  remercl- 
ments,  et  lui  fit  prêtent  d'une  tabatière  ornée 
de  son  portrait  et  enrichie  de  brillants. 
L'électeur  palatin,  la  princesse  de  Saie  Marie 
Antoinette,  Frédéric-Guillaume,  prince  héré- 
ditaire de  Prusse,  elle  pape  Clément  IIY,  lai 
écrivaient  aussi  et  lui  misaient  de  riches  pré- 
sents. Feu  d'étrangers  visitaient  Bologne  sans 
l'aller  voir,  et  sans  admirer  ton  profond  sa- 
voir et  les  richesse!  scientinque*  qu'il  avait 
rassemblées  autour  de  lui.  Un  grand  désordre 
régnait  dans  sa  cellule,  et  dans  les  chambres 
qu'il  avait  rempile»  de  musique  et  de  livres. 
On  trouvait  ces  ohjets  empilés  sur  ton  clave- 
cin, sur  sa  table,  le»  cbalseï  et  le  parquet,  et 
oe  n'était  pat  «an*  peine  qu'il  parvenait  a 
offrir  un  siège  i  ceux  qui  allaient  le  voir. Cette 
immense  collection  d'objeu  d'art  et  de  science 
inspirait  1  tout  les  étrangers  autant  d'étonne- 
menl  que  d'intérêt.  •  Dans  mes  voyagea,  dit 

•  Burnev  {The  prêtent  étale  of  Muiie  in 
«  France  and  Italy,  p.  905),  J'avais  souvent 
»  étonné  de*  libraire*  du  continent  avec  la 
a  lista  de  mes  livres  sur  la  musique;  mais  i 
a  mon  tour  J'éprouvai  la  plu*  grande  surprise 

■  en  voyant  la  collection  du  P.  Martini.  Il  a 

■  unechamhra  pleine  de  traités  manuscrit*; 
>  deux  autres  sont  remplie*  de  livre)  Imprl- 

•  met,  et  une  quatrième  est  encombrée  de 
a  musique  pratique,  tant  Imprimée  que  ma 
«  nuicrite.  Le  nombre  de  ses  livre*  «'élève  * 
a  dix-sept  mille  volume*  (1),  et  il  en  reçoit 
«  encore  de  toutes  les  partie*  du  monde.  ■ 

Dada  les  dernières  année*  de  sa  vie,  le 
P.  Martini  Tut  tourmenté  par  un  asthme,  par 
une  maladie  de  la  vessie,  et  par  une  plaie 
douloureuse  1  la  jambe.  Sa  sérénité  n'en  lut 
jamais  altérée,  «es  travaux  ni  se  ralentirent 


point,  et  jusqu'au  dernier  moment  il  s'occupa 
de  recherche*  pour  la  publication  du  qua- 
trième volume  de  «on  Binaire  de  ta  muiique. 
Son  élève,  le  P.  Stanislas  Mattel,  lui  donna  de* 
«oins  jusqu'i  ses  derniers  momeuLs,  et  reçut 
son  dernier  soupir  le  S  ocluure  1784  (1).  Mar- 
tini était  parvenu  à  l'âge  solxaote-dix-bnit 
an*.  De  magnifiques  funérailles  lui  furent 
faites,  et  l'on  y  exécuta  une  messe  de  Requiem 
compotéeparZanoUi.  Le  S  décembre  suivant, 
le*  membres  de  l'Académie  philharmonique, 
réunis  aux  élève*  de  l'illustre  maître,  firent 
faire  un  service  funèbre  dan*  l'église  des 
chanoines  de  Lateran  de  Saint-Jean  in  monte, 
où  l'on  y  chaula  une  messe  composée  par 
treize  maîtres  de  chapelle,  membres  de  l'aca- 
démie. Après  la  messe,  Léonard  Vol  pi,  acadé- 
micien philharmonique,  prononça  l'éloge  de 
Martini  en  langue  latine  ;  on  distribua  ensuite 
aux  assistant*  plusieurs  compositions  poéti- 
que* dont  le  célèbre  historien  de  la  muiique 
était  l'objet,  et  deux  épllapbei  en  style  lapi- 
daire par  le  P.  Louis  Tominl,  moine  francis- 
cain. Le  14  décembre  de  la  même  année, 
l'ouverture  des  écoles  publiques  des  PP.  Bar- 
nablles  de  Sainte-  Lucie  fut  faite  par  le  P.  Pe- 
draialni,  professeur  d'humanités,  avec  un  dis- 
cours dont  l'éloge  du  P.  Martini  êUit  le  sujet, 
et  le  1  "  janvier  1785 ,  un  autre  éloge  de  ce 
maître  fut  prononcé  dans  une  séance  des  aca- 
démiciens Ftrvidi.  Le  P.  Pacciaudi  avait  fait 
insérer  dans  le  n°  XX  de  son  Jntologia, 
publié  a  Rome,  en  1784,  nue  longue  épitaphe 
du  même,  et  le  P.  Guillaume  Delta  Valle  avait 
récité,  le  34  novembre  de  la  même  année,  une 
élégante  oraison  funèbre  dans  le  service  so- 
lennel qui  avait  été  fail  à  l'église  des  SS.  Apô- 
tres, 1  Rome  :  ce  morceau  fut  inséré  dans  le 
Giornale  de'  Lttterati  di  Pita  (ann.  1785, 
t.  57,  p.  970  et  iulv.).  Le  même  P.  Délia  Valle 
publia  aussi  dans  l' Jntologia  (Rome,  17S4  el 
1 785)  une  analyse  de  VSittoire  de  la  muiique 
du  P.  Martini.  Enfin  11  Di  paraître  dan*  l'année 
suivante  de*  Mémoire*  historiques  de  Martini, 
où  il  réunil  ion  analyse  de  {'Biliaire  de  la 
muiique,  el  beaucoup  de  lettres  de  ce  savant 
musicien  ou  relatives  1  lui.  Son  périrait  fut 
gravé  plusieurs  fois,  et  Tadolini  frappa  une 

liai,  qu'Us  plicfe  diat  1*  tmliltmt  volent  de  tta  TW- 

(0™  iww  i'm  luit  itl  Pain  «MMtr*  MeWàti  ■altg**, 
I7MJ,  Gmcim  Giutini  {Elaai,  ii  Gis.  Butin*  l/«r- 
lUrij  Bolotot,  IBIS),  et  par  délit  Ville  («mtri.  .ItricÀt 
toP.M.GUmi*ttUMM*nniiHiBltt,tW);F,Miinl 


«■•»«. 


médaille  qui  offre  d'un  cûlé  ton  effigie,  cl  de 
l'autre  des  instruments  do  musique,  arec  ce* 
mou  pour  exergue  :  fuma  super  mlhtra  no- 
ru*  MBCCLXXXim.  C'en  par  ce*  hon- 
neurs multipliés  que  l'Ilaiie  témoigna  «es  re- 
grets de  la  perle  d'un  al  célèbre  muiicîen. 
Hartiui  avait  été  agrégé  a  l'Académie  de  l'In- 
ititul  de  Bologne  et  1  celle  des  Philharmonique! 
eu  1738.  Eu  1776,  il  fut  élu  membre  dei 
Arcades  de  Home,  tous  le  nom  académique 
A'Jrittomno  Anfioneo. 

Le  P.  Martini  a  composé,  pour  l'église,  des 
messes  et  dei  motels,  non  dans  l'ancien  style 
otitrvato  de  l'école  romaine,  comme  Je  l'ai  dit 
dan*  la  première  édition  de  ce  dictionnaire, 
mais  dans  lestjle  concerté,  en  usage  h  l'époque 
Où  II  Técul,  Ce  renseignement  résulte  d'une 
lettre  écrite  par  M-  Gaspari  (eoyei  ce  nom)  de 
Bologne  a  M.  Tarreuc.  La  plupart  de  cet  ou- 
rrages  sont  reiléi  en  manuicrit,  et  te  trouvent 
en  grande  partie  au  Itcée  musical  de  Bologne. 
X.  Gaspari  cruit  que  lu  messes  du  maître 
existent  lu  courent  dei  Mineurs  conventuels 
de  cette  ville.  On  a  Imprimé  le»  compositions 
suiranlei  :  1°  Litanix  algue  antiphonx 
finale»  B.  Firginit  Marix  4  voeitnu  cum 
organo  et  imtrum.  ad  libitum.  Banonim 
apud  Lelium  a  Folpe,  1734,  in  4",  op.  1. 
2°  Sonate  (19)  d'intavolatura  per  l'organe 
s  csmhalOf  opéra  S",  cher  Le  Cène,  1  Amster- 
dam, 174S,  In-folio.  5"  Sonate  (6)  per  l'or- 
gano  td  il  cembalo  di  F.  Gio.  Sattiita  Mar- 
tini, minor  Konvtntuak  ;  Bologna,  per  Lelio 
délia  Volpe,  1747,  op.  3>.  j'ai  dit,  dans  U 
première  édition  de  la  Biographie  univcrttlU 
dei  musicien»,  que  loi  sonates  de  Martini 
sont  d'un  style  original,  qu'elle*  offrent  de 
grandes  difficultés,  et  qu'elles  sont  estimées 
comme  de*  productions  d'un  ordre  Tort  dis- 
tingué. Ceci  n'est  applicable  qu'à  l'œuvre  de 
douie  sonates  publiée*  à  Amsterdam;  quant 
aux  *ix  sonate*  Imprimée*  a  Bologne,  M.  Far- 
renc  les  considère  comme  peu  digne*  d'un  si 
grand  maître.  4°  Duetti  da  Caméra  a  di- 
verti voct;  Bologna,  per  Lelio  délia  Volpe, 
1765,  op.  4*.  La  bibliothèque  du  lycée  com- 
munal de  Bologne  possède  en  manutcrlt  les 
compositions  auiranies  du  P.  Martini  :  1°  San 
PittrOf  oratorio.  9*  Le  même  arec  une  autre 
musique.  5*  £'^»i  un  lions  di  Salomone  al 
trôna  d'ItratUo,  oratorio.  4°  La  Dirindina, 
fanttta.  3°  L'Impruario  délie  Canarie,  in- 
termezzo. 0*  /(  Don  Chiiciolto,  Intermezzo. 
7°  Il Maettro di  muiica,  intermeuo. 

Quoique  les  compositions  de  Martini  «oient 
dignes  d'un  maître  de  li  grand  mérite,  c'eit 


surtout  comme  musicien  érudit  et  comme 
écrivain  lur  la  musique  qu'il  t'est  Tait  la  répu- 
tation européenne  qui  e*t  encore  attachée  a 
ion  nom.  Son  ourrage  la  plus  considérable  a'  ! 
pour  titre:  17°&oriaoUtamu*ica.7,omo,70,- 
Bologna,  1757,  per  Lelio  délia  Volpe,  Totn.IÏ;  I 
Ibld.,  177».  T'ont.  III;  1781,  lo-4*.  Il  a  été  ', 
'  tiré  quelques  exemplaires  de  cet  ourrage  en 
formai  in-folio,  encadré  de  vignettes  en  boli  ; 
ces  exemplaires  sont  très-rare*.  Une  vaste 
érudition,  une  lecture  Immense,  te  font  re- 
marquer dans  ce  livre,  fruit  du  trarail  le  plus- 
laborieux;  maison  ne  peut  nier  que  l'esprit  de 
critique  et  la  philosophie  de  la  science  r  man- 
quent absolument,  et  que  le  plan  est  défec- 
tueux. Quoique  Martini  avoue  dans  sa  préface 
(p.  I)  que  l'on  manque  de  monuments  et  de 
descriptions  suffisantes  pour  la  musique  des 
premiers  âges  du  monde,  Il  ne  s'attache  pas- 
moins  i  traiter,  en  dix  chapitre*  du  premier 
volume  de  son  Histoire  :  1°  De  la  musique  de- 
puis la  création  d'Adam  jusqu'au  déluge; 
9°  Dépuis  le  déluge  jusqu'à  Moïse  ;  $•  Depuis 
la  naissance  de  ce  législateur  des  Hébreux 
jusqu'à  sa  mort  ;  4°  Depuis  la  mort  de  Moïse 
jusqu'au  règne  de  David;  S0  Depuis  ce  règne 
Jusqu'à  celui  de  Salomon  ;  6*  Depuis  la  fonda- 
tion du  temple  jusqu'à  sa  destruction;  7*  De 
la  musique  de*  Hébreux  dans  les  repas,  les- 
funérailles  et  les  vendanges  ;  8*  De  la  musique- 
desChaldeeus  et  des  autre*  peuples  orientaux  j 
9°  De  la  musique  des  Égyptiens,  Trois  disser- 
tations viennent  ensuite  remplir  le  reste  du 
volume,  et  n'occupent  pas  moins  de  trois  cent 
soixante  pages,  où  Martini  examine  quel  est  lé- 
chant naturel  aux  hommes,  de  quel  chant  les- 
anciens  firent  usage,  et  quels  furent  le  ebant 
et  les  instrument*  dont  les  Hébreux  se  ser- 
vaient dans  le  temple.  Une  multitude  de 
choses  curieuses,  de  citation*  pleinet  d'intérêt 
et  de  rapprochements  utile*  ion!  confondus,, 
dans  ce*  bizarres  recherches,  an  milieu  de 
diragalioni  interminable*  qui  rendent, la  lec- 
ture du  lirre  de  Martini  fatigante,  ou  plutôt 
impossible  ;  car  je  ne  croit  pat  qu'il  y  ait  dé- 
courage humain  capable  d'affronter  la  lecture 
d'un  tel  ourrage;  mais  le  musicien  studieux 
le  consultera  toujours  avec  fruit.  Les  deuxième 
et  troisième  volumes,  traités  de  la  même  ma- 
nière, *out  entièrement  remplit  par  des  re- 
cherche* sur  la  musique  des  Grecs,  ou  par  des 
objets  qui  s'j  rapportent  d'une  manière  plu* 
ou  moin*  indirecte.  Au  commencement  et  1  la 
Bn  des  chapitre*  de  tout  l'ouvrage,  le  P.  Mar- 
tini a  fait  graver  des  canons  énigmatlquei, 
parmi  lesquels  on  en  trouve  de  fort  difficiles.. 


ligitizeobyGoOQle 


Chérubin!  les  *  lot»  résolut,  «1  en  ■  formé  on 
recueil  fort  curieux.  Le  quatrième  volume  de- 
tait  renfermer  dei  recherche»  sur  ta  musique 
du  moyen  âge  jusqu'au  oniième  siècle.  On  toit 
dans  un  fragment  d'une  lettre  qu'il  écrira»  au 
P.  Sabbatinl,  la  lt  mars  {783  ( Mtmor.  ttor. 
Oui.  S.  G.  B.  Martini,  p.  190)  qu'il  je  pcopo- 
Mit  d'y  eiamlner  surtout  le  mérite  des  tri- 
Taux  de  Guldo  d'Areuo.  Il  y  parle  de  la  né- 
cessité de  rechercher  tontes  les  copies  qu'il 
pourra  te  procurer  de»  ouvrages  de  ce  moine 
célèbre,  quoique,  suivant  te  témoignage  de 
flurney  (Tttt  prêtent  ifate  af  mutie  in 
Pranee  and  Italy,  p.  309),  il  eût  déjà,  en 
1771 ,  dix  copies  du  Microloçut  dan»  sa  bibiio- 

SuiTint  uns  tradition  répandue  i  Bologne, 
le  manuscrit  de  ce  quatrième  volume  exltte- 
rait  cher  les  Mineur*  conventuels  de  cette 
ville.  Désireux  que  j'étais  de  l'examiner  pen- 
dant le  séjour  que  je  fis  dans  cette  fille,  en 
1841,  Je  priai  Kos»lnl  de  n'en  fournir  l'occa- 
sion ;  il  eut  l'obligeance  de  me  présenter  au 
bibliothécaire  du  couvent  de  Saint-François, 
et  J'obtins  l'autorisation  de  voir  le  manuscrit 
«tdele  parcourir;  J'acquis  bientôt  la  convic- 
tion qu'il  ne  contient  pu  une  rédaction  défi- 
nitive du  quatrième  volume  de  vHittoire  de 
la  muai'oue  de  Martini,  et  qu'il  ne  peut  être 
considéré  que  comme  un  recueil  de  matériaux 
dans  lequel  le  R.  P.  franciscain,  fidèle  i  ses 
habitudes, fait  de  longues  excursion*  dans  des 
questions  qui  ne  se  rattachent  au  sujet  que 
-d'une  manière  indirecte.  L'époque  de  Cbarle- 
niagoe  j  est  traitée  d'une  manière  très-pro- 
lixe, mais  sans  ordre  et  avec  de*  lacune*  sur 
des  choses  Importantes,  telles  que  la  notation 
et  les  premiers  essais  de  l'harmonie,  bien  que 
l'auteur  y  touebe  au  oniième  siècle  et  y  com- 
mence l'examen  de  la  doctrine  de  Guldo 
d'Areixo.  Avec  beaucoup  de  patience,  on 
pourrait  tirer  quelques  bonnes  choses  de  ce 
manuscrit;  mais  tel  qu'il  est,  on  ne  peut 
songer  1  le  publier,  ni  mémo  1  le  mettre  en 
ordre  et  le  compléter.  Ce  n'est  qu'un  monu- 
ment curieux  du  désordre  de*  Idée*  de  Martini, 
et  de  sa  méthode  laborieuse  de  travail. 

Après  vhittoire  de  la  mmiqut,  l'outrage 
te  plus  considérable  du  P.  Martial  est  celui 
qui  a  pour  titre  :  Etemptart  o  tia  laggio 
fondamentale  pratico  di  cuntrappunto  ;  in 
Bologua,  1774-1775,  per  Lelto  délia  Volpe, 
deux  volumes  in-4*.  Le  premier  volume  est 
relatif  au  contrepoint  sur  le  plain-cbant;  le 
«coud,  au  contrepoint  fugué.  De  courts  élé- 
ments de  contrepoint  précèdent  dan*  la  pre-  ' 


mlere  partie  les  exemples  tirés  des  oeuvres 
de»  maître*  célèbres  de  l'ancienne  école,  tel* 
que  Paleslrina,  C.  Porta,  Morale*,  J.  Ani- 
mnccia  et  autre*  qui,  suivant  le  titre  {B$em- 
plart),  remplissent  cet  ouvage.  Après  avoir 
expliqué  la  nature  et  la  constitution  de  chacun 
de»  tons  du  plain-cbant,  le  P.  Martini  montre 
par  des  morceaux  extraits  des  œuvres  de  ce* 
maître*  la  manière  dont  ils  doivent  être  traité* 
dan*  le  contrepoint;  et  il  accompagne  ces 
exemples  de  note*  non -seule  nie  m  remar- 
quables par  l'érudition,  mai»  ou  brille  le  mé- 
rite d'une  parfaite  connaissance  pcallqne  de 
l'art  d'écrire.  Ce  mérite  ne  m«  semble  pat 
avoir  été  apprécié  a  sa  juste  valeur  par  quel- 
que* critique*  français.  Cet  critiques  ont  fait 
preuve  de  beaucoup  de  légèreté  lorsqu'ils  ont 
reproché  i  Martini  d'avoir  basé  son  ouvrage 
sur  une  tonalité  qui  n'est  plut  en  usage  :  il 
suffisait,  pour  mettre  le  savant  maître  a  l'abri 
de  ce  reproche,  de  lire  le  titre  du  premier  vo- 
lume de  son  livre;  ce  titre  dit  clairement  l'ob- 
jet que  l'auteur  s'est  proposé  :  Estai  fonda- 
mental pratique  de  contrepoint  tur  1* 
plainchanl.  Le  but  qu'il  t'est  proposé  est 
d'autant  mieux  atteint ,  que  les  exemples 
choisi»  par  Martini  tout  ton»  excellents,  et 
qu'il  ne  pouvait  offrir  aux  Jeunes  musicien* 
de  meilleur*  modèle*  pour  le  style  dont  il 
s'agit.  On  a  dit  aussi  que  les  pièces  fuguées  du 
second  volume  sont  plutôt  de*  rictreari  que 
de  vérilablei  fugues,  et  que  la  plupart  de  cet 
pièces,  étant  écrite*  également  dans  la  tona- 
lité du  plain-cbant,  sont  aussi  peu  utile*  qu* 
celle*  du  premier  volume.  Ces  reprochai  ne 
me  semblent  pas  mieux  fondé*  que  les  autre»; 
car  Martini  n'annonce  point  dans  le  titre  de 
cette  partie  de  «on  ouvrage  qu'il  te  propose  de 
faire  un  traité  de  la  fugue  suivant  les  formes 
moderne»,  malt  une  analyse  scientifique  d'un 
certain  nombre  de  pièces  en  contrepoint  fugué 
de  l'ancien  tlyle.  L'erreur  fondamentale  de* 
critique»  consiste  à  avoir  voulu  transformer  le 
livre  du  P.  Martini  en  un  traité  de  composi- 
tion auquel  il  n'avait  point  pensé. 

Il  est  certain  aussi  que  ceux  qui  nient  l'ull- 
lité,  de  l'élude  de  l'ancien  contrepoint  de  l'école 
italienne,  objet  du  livre  du  P.  Martini,  n'ont 
aucune  connaissance  de  cette  partie  de  l'art,  et 
tout  Incapables  d'en  apprécier  le  mérite.  On 
ne  volt  pu  trop,  dans  les  monstruosité»  har- 
moniques des  compositeurs  de  notre  époque,  ce 
qu'on  a  gagné  i  l'abandon  de  cette  élude. 

Les  autre»  productions  Imprimées  de  ce  sa- 
vant maître  «ont;  1°  Ragioni  di  F.  G.  S. 
Martini  tapra  In  ritolvlione  dei  canote  (tf 


Giovanni  Aniowecia  eontro  It  oppotixioni 
fattegli  dal  tignor  D.  Tommaio  Redi,  etc., 
-  iB-4",daté  du  24  octobre  1753,  mats  sans  nom 
de  lien.  9*  Attettati  in  difeta  dtl  tig.  D.  Ja- 
eopo  Antonio  Arrighi,  maettro  di  capella 
delta  eattedral*  di  Ornions;  in  Bologna, 
l>er  L«lio  délia  Volpe,  1740,  ln-4°de  lii  feuil- 
lets. 8*  Giudixio  di  un  nuovo  sittema  di  tol- 
feggio  dal  tignor  Fiavio  Chigi  Sanets,  1740, 
in-*>,  sans  nom  de  lien.  4*  Giuditio  di 
itpollo  eontro  D.  Andréa  Mminida  Udine, 
eh'  tbbt  V  ardire  di  manomtttert  il  famoio 
Adoramtuj  te  dtl  célèbre  (rlatomo  Ptrti  ;  Ha- 
ple»,Cesari,1761,  in-4".  5°  Lttttra  dtl  padre 
maettro  Gio.  Battiita  Martini  ail' abat* 
Gio.  Battiita  Passeri  da  Pttaro,  etc.,  im- 
primée dam  le  deuxième  volume  des  œuvres 
de  J.-B.  Boni.  6»  Onomatticvm  ttu  tynoptit 
muticarum  grmearum  atout  obtcurlorum 
voevm,  cubi  earum  interprétation»  ex  operi  ■ 
but  Joan.  Baptittm Dont.  Dam  la  même  vo- 
lume, p.  888-Î78.  7°  Dinertatio  de  tuupro- 
greuionii  geometricm  in  musica,  auclore 
Joanne  Baptitta  Martini  ordinit  minorum 
eonventualium  ,  io-fol.  de  vingt-cinq  pages, 
taos  date,  non  da  lieu  et  d'Imprimeur,  malt 
publié  a  Bologne  par  Lelio  délia  Volpe,  en 
1760.  Celte  dissertation,  d'après  le!  rensei- 
gnement! fournit  ■  B.  Farrenc  par  M.  Gai- 
pari,  fut  écrite  en  italien  par  Martini,  en 
1764,  avec  l'aide  de  ton  ami  le  docteur  Balbi 
qui,  vraisemblablement,  la  traduisit  en  langue 
latine  pour  la  taire  Inférer  dans  les  Mémoires 
de  l'Institut  de*  nieneti  de  Bologne,  t.  V, 
deuxième  partie,  p.  372-394,  édition  de  Bo- 
logne, par  Lelio  délia  Volpe,  1707,  in- 4".  Des 
exemplaires  ont  été  tiré»  séparément,  et  on 
trouve  i  la  suite  l'ouvrage  suivant  :  8'  Cotn- 
pendïo  délia  Teoria  de"1  numeri  per  vtodel 
mutico  da  Gio.  BattUta  Martini  min.  con- 
sent., 1760,  tant  nom  de  lieu  ni  d'imprimeur, 
malt  imprimé  par  Lelio  délia  Tolpe.  In-4"  de 
quinze  pages.  0°  Reçoit  per  gli  orgimitti 
per  accompa gnnrt  il  eanto  ferma;  Bologna, 
per  Lelio  délia  Volpe,  tant  date,  une  feuille, 
io-fol.,  gravée.  Par  une  lettre  qui  te  trouve 
au  Lycée  musical  de  Bologne  parmi  la  corres- 
pondance de  Martini,  et  qui  est  datée  de  Ve- 
nise, le  15  Janvier  1757,leP.Paolucci  deman- 
dait i  son  maître  deux  exemplaire!  de  ces 
Rcgolt,  dont  la  publication  a  conséquemmenl 
précédé  cette  date.  10»  Détention*,  eoppro- 
vatione  dei  Chirit  t  Gloria  in  exuliit  dtl 
Signor  Grtgorio  Ballabtnt,  eompottt  a  48 
voei  in  dodioitori.  Celle  description  et  appro- 
bation se  trouve  ilam  une  Letttra  di  Gâtteppe 


Htiberger  romano  aeademica  filarmonteo 
tht  ttrvtdiprtludio  alla  Dteoritionetdap- 
provationt  fattati  dalf  Academia  dé'  Pi- 
larmoniei  di  Balagna  ad  una  composition* 
musicale  a  48  voei,  dtl  Signor  Grtgorio 
BaUabtnt,  maettro  di  cappella  romano,  in 
Borna,  1774,  ntlla  ttamperia  del  Cataletti  a 
S.  Euttachio,  io-8"  de  quinze  pages.  11*  Ctn- 
quanta  dut  canoni  a  due,  tri  e  quaitro  voei; 
Venise,  sans  date,  format  in-8*.  M.  Gaapari 
pense  que  cet  canoni  ont  élé  publiés  peu  de 
temps  avant  on  après  la  mort  de  Martini .  Mar- 
tini est  aussi  t'aulcur  anonyme  du  catalogue  de»- 
membres  de  l'Académie  des  Philharmoniques 
de  Bologne,  Intitulé  :  Arts  oronologiea  do' 
Printipi  de»'  Academia  de  Filarmoniei  di 
Bologna,  t  dtgli  Uomini  in  ttta  ftoriti  par 
nobitià,  dignité ,  e  per  l«  opère  date  aile 
ttantpe;  in-34,  sans  date  et  sans  nom  de  lieu 
(Bologne,  1777).  Le  père  Martini  a  laissé  en 
manuscrit,  outre  les  matériaux  pour  la  conti- 
nuation de  ton  Bistoire  de  la  musique  ; 
11*  (Ma)  Giuditio  ragionato  topra  il  con- 
certo di  vari  maettri  alla  eappella  impériale 
dt  S.  Maria  délia  Scala  in  Milano,  1  a*  Giu- 
ditio ntl  oonearto  delta  cappella  del  Duomo 
di  Milano.  13*  Stntimento  topra  una  Salve 
Reginadelsig.  G. -Andréa  Fioroni.  14° Ra- 
gioni  espoitt  in  confirmaxione  dtgli  attet' 
tati  prodotti  ail'  academia  Pilarmonica  di 
Bologna  in  difeta  del  tig.  D.-Jaeopo  Ar- 
righi, maettro  di  cappella  di  Cremona. 
IS*  Correspondance  littéraire  avec  plusieurs 
tavantt,  concernant  diverses  questions  relative» 
1  la  muttque.  On  conserve  aussi  dans  la 
bibliothèque  du  Lycée  musical  de  Bologne  les 
opuscules  Inédltf  de  Martini  dont  voici  Ici 
titres  :  16*  Ragioni  diP.  Gio.-Batta Martini 
topra  la  ritolutiont  dtl  Canon* di  Giovanni 
Animuceia  etislentt  nella  canturia  di 
S.  Casa  in  Loreto,  in  difeta  délie  oppoti- 
tioni  fattt  déltig.D.  Tomato  Redi,  maettro- 
dt  cappella  d*  detto  santuario,  manuscrit 
in-  4",  de  l'année  1753.  17°  Controvertia  frâ 
il  padre  G.-B  Martini  ed  il  tig  Gio.-An- 
tonio  Riceieri,  per  un  toggetto  di  fuga  da 
qurilo  al  padre  tuddetto,  eon  varie  opposi- 
tion! faite  dallo  ttttto  Riceieri  t  risposte 
dal  P.  Martini,  manuscrit  tn-B",  de  l'année 
1740. 18°  Délie  proportion!  o  ragioni,  ma- 
nuscrit la-lal.W*  Regoltptr  aeeompagnart 
sul  eembalo  «d  organo,  manuscrit  auto- 
graphe. 90°  Dutlti  bu/fi  per  caméra  col 
baito  continua,  manuscrit  lu-fol.  obi. 

On  peut  consulter,    lur   la    personne  du 
P.  Martini  et  sur  set  travaux  :  1°  Notitit  degli 


Serittvri  Bolognui,  par  Fantuzzl,  I.  V, 
pp.  342-553.  9*  Elogio  dtl  Padrt  Giambat- 
titta  Martini,  minore  eonventuale,  par  le 
P.  Dell*  Ville  ;  Bologue ,  1784,  in-8»;  on 
trouve  aussi  cet  éloge  dan*  VAntologia  Ro-. 
mana,  tom.  XI  ;  dan»  le  Gionak  de'  Lette- 
ratidiPita,  17S5,  loro.  LVII,  page»  379-305, 
«  il  y  on  »  nue  traduction  allemande  insérée 
■Uni  la  Correspondance  musicale  de  Spire, 
'1791,  pag.  317  et  iuIt.  3°  Memorie  ttorieht 
dtl  P.  M.  Giov.  Baltitta  Martini,  etc.,  par 
le  même;  Niple.,  1785,  Slmoni,  in-8-,  i'Ora- 
tient  in  Iode  dtl  P.  M.  Giambattiita  Mar- 
tini, reeitata  ntlla  toltnnt  atadtmia  de' 
Fervidi  l'ultimo  giorno  dtll'  anno  1784, 
par  Moretchi;  Bologne,  1788,  in-8-.  5* Elogio 
diGio.  Sotlitta  Martini  lutta  nella  grande 
aula  dtl  Litto  armonico,  nella  toltnnt  dtt- 
tribuiione  d»'  prttni  muiicali  Vanna  1809, 
par  Gandolfo,  docteur  en  médecine;  Bologne, 
chei  In  frère»  Ha»i,  1813,  in-8°  de  viogl- 
trois  p*gei.  6°  Elogio  dtl  R.  P.  Giamb.  Mar- 
tini, par  le  P.  Pacciaudi,  dant  le  Journal 
littéraire  du  P.  Contint.  7*  Voir  ainsi  les  Mt- 
moritper  le  belle  arti,  on  l'abbé  Gberardo  de 
Roui  a  lait  insérer  une  notice  sur  ce  tarant 
musicien. 

HAUTE*!  (Jun-P*Dt-ËciDi),  dont  le 
nom  véritable  était  Se ktoâr txendorf,  naquit  le 
1™  septembre  1741, 1  Frettladt,  dant  le  Haut- 
Palalinat.  Il  apprit  de  bonne  heure  le  latin  et 
la  musique;  ses  progrès  din»  cet  art  furent 
aises  rapide*  pour  qu'il  fut  employé  comme 
organiste,  a  l'âge  de  dix  ani,  an  séminaire  des 
jetuitci  de  Neubourg  sur  le  Danube,  où  il 
éuit  allé  faire  ses  éludes.  En  1758,  il  se  rendit 
a  l'université  de  Fribourg  en  Britgaw,  pour  y 
faire  un  court  de  philosophie.  Pendant  son 
séjour  en  cette  ville,  Il  remplit  lei  fonctloni 
d'organiste  au  couvent  des  Franciscains.  Ses 
études  terminées,  il  retourna  à  Freisladl; 
mais  des  désagréments  qu'il  éprouva  dans  la 
maison  de  son  père,  nouvellement  remarié,  le 
firent  retourner  a  Fribourg,  décidé  >  voyager 
et  a  chercher  des  ressources  dans  ses  connais- 
sances en  musique.  Incertain  de  la  route 
qu'il  devait  suivre,  il  monta  sur  on  clocher  et 
Jeta  dan*  l'air  une  plume  dont  il  examina  la 
direction  ;  le  vent  l'ayant  poussée  vers  ta 
porte  de  France,  ce  fut  par  là  qu'il  sortit,  et, 
sans  argent,  Il  s'achemina  vers  Nancy,  s 'arrê- 
tant le  soir  dan*  des  couvents  où  son  costume 
d'étudiant  lui  faisait  trouver  un  gîte  conve- 
nable. Arrivé  dans  la  capitale  de  la  Lorraine, 
en  1760,  sans  savoir  un  mot  de  français,  et 
dénué  de  toute  ressource,  Il  éprouva  d'abord 


d'assez  grands  embarras;  mais  quelques  con- 
naissances élémentaires  qu'il  possédait  sur  la 
facture  des  orgues  la  firent  accueillir  cher  le 
facteur  Dupont,  qui  le  logea  et  lui  procura  les 
moyens  do  se  faire  connaître.  Son  premier 
soin  fut  de  se  livrer  a  l'étude  de  la  langue 
française,  et  par 'le  conseil  de  son  prolecteur, 
il  changea  son  nom  de  famille,  dont  la  pro- 
nonciation paraissait  di  III  ci  le  en  France, 
contre  eelul  de  Martini.  Longtemps  11  ne  fut 
connu  de*  musiciens  que  sous  le  nom  de 
Martini  il  Tedtteo  (Martini  l'Allemand),  et 
ses  premières  compositions  furent  gravées 
tous  ce  nom.  Son  Instruction  dans  l'harmonie 
et  le  contrepoint  avait  été  négligée;  il  profilai 
du  loisir  dont  il  jouissait  dant  le  commence- 
ment de  son  séjour  1  Nancy  pour  se  livrer  a 
la  lecture  de  quelques  traités  de  cet  science» 
et  de  plusieurs  partitions  de  grands  maîtres, 
oh  il  puisa  tout  ton  savoir.  Quelques  compo- 
sitions légère*  le  firent  connaître  a  ta  cour  de 
Stanislas  et  le  mirent  en  crédit.  Ce  prince, 
qui  goûtait  sa  musique,  lui  donna  nn  emploi 
dans  ta  maison.  H  arti  ni  profita  de  ta  nouvelle 
position  pour  se  marier;  mais,  eu  1704,  le 
prince  mourut,  et  le  jeune  musicien  s'éloigna 
de  Nancy  pour  aller  se  fixer  a  Parts.  Il  arriva 
dant  celle  ville  au  moment  où  un  concours 
venait  d'être  ouvert  pour  la  composition  d'une 
marche  â  l'usage  du  régiment  des  gardes- 
suisses.  Aussitôt  11  se  mit  à  l'ouvrage;  sa 
marche  tut  exécutée  a  la  parade  dan*  la  cour 
du  château  de  Versailles,  et  le  prix  lui  fut  ad- 
jugé par  le  duc  de  Choiseul,  qui  le  prit  sous  s> 
protection.  Va  des  premiers  effets  de  la  faveur 
de  ce  ministre  fut  de  faire  nommer  Martini 
officier  a  la  mite  du  régiment  des  hussards  de 
Chamboran,ce  qui  lui  assurait  le»  honneurs 
et  te»  avantagea  du  service  militaire,  tan» 
l'obliger  a  aucune  fonction,  et  lui  laissait  la 
liberté  de  se  livrer  i  tes  travaux  de  composi- 
teur. Il  en  proQta  pour  écrire  une  Ires-grande 
quantité  de  morceaux  de  musique  militaire,  où 
il  Introduisit  le  goût  allemand,  Jusqu'alors 
Inconnu  en  France.  Il  publia  aussi,  a  cette 
époque, des  symphonies,  des  quatuorsde  violon 
et  de  piano,  de*  trios,  et  d'autres  morceaux  de 
musique  Instrumentale.  En  1771,  ton  premier 
opéra,  Intitulé  :  l'^mourettr  dt  quinte  on», 
fut  représenté  au  théâtre  Italien,  et  j  obtint 
un  succès  d'enthousiasme.  Baril  ni  se  relira 
alors  du  service  militaire,  et  entra  ebea  le 
prince  de  Coudé,  en  qualité  de  directeur  de  sa 
musique.  Quelques  années  après,  il  eut  le 
même  titre  chei  le  comte  d'Artois,  et  peu  de 
temps  avant  la  révolution,  il  acheta  le  survi- 


vanee  de  la  charge  de  urintendaut  de  la  ma- 
nique  du  roi,  pour  le  prix  de  selle  mille  f ranci. 
A  l'époque  où  le  théâtre  Fevdeau  tut  ouvert 
aoua  le  nom  de  Thédtred»  Moniteur,  pour  la 
réunion  de  l'opéra  bouffe  italien  et  de  l'opéra- 
comique  français,  Martini  fut  chargé  de  la 
direction  de  la  musique  ;  mai»  après  le*  événe- 
ment! du  10  août  1799,  il  perdit  cet  emploi 
avec  tes  autre*  charges  et  les  pensions  qu'il 
tenait  de  la  cour.  Persuadé  que  son  attache- 
ment à  la  famille  royale  l'exposerait  i  des 
persécution! ,  Il  sortit  secrètement  de  Paril 
et  se  rendit  a  Lyon,  ou  11  publia  dans  la  même 
année  sa  Mélopée,  dont  il  avait  emprunté  la 
plut  grande  partie  au  Traité  du  chant  de 
Biller.  Cependant,  convaincu  bieutol  qu'on  ne 
songeait  point  à  l'inquiéter,  il  revint  à  Paris, 
écrivit  la  musique  de  quelque*  chant»  pa- 
triotiques, et  acheva  son  opéra  de  Sapho,  qui 
fut  représenté  en  17V4.  Quatre  ans  après,  il 
reçut  sa  nomination  de  membre  du  comité 
d'instruction  du  Conservatoire  de  musique  et 
d'inspecteur  de  celte  école.  Compris  ensuite 
dans  la  réforme  de  l'an  X,  Il  conserva  pendant 
le  reste  de  sa  vie  un  sentiment  de  haine  et  de 
colère  contre  ceux  qu'il  considérait  comme 
auteurs  de  sa  disgrâce ,  particulièrement 
contre  Se  nul  et  Catel. 

Apres  la  restauration,  Martini  fli  valoir  les 
droits  que  lui  donnait  a  la  place  de  surinten- 
dant de  la  musique  du  roi  l'acquisition  qu'il 
avait  faite,  avant  la  révolution,  de  la  survi- 
vance de  cette  place,  et  elle  lui  fut  accordée 
le  10  mai  1814.  Le  SI  janvier  1818,  il  lit 
exécuter  a  Saint-Denis  une  messe  de  Requiem 
qu'il  avait  composée  pour  l'anniversaire  de  la 
mort  de  Louis  XVI  ;  quelques  jours  après,  le 
rai  lui  accorda,  en  récompense  de  cet  ouvrage, 
le  grand  cordon  de  l'ordre  de  Saint-Michel  j 
mal*  Il  ne  profita  pat  longtemps  de  cet  hon- 
neur, car  il  mourut  le  10  février  suivant,  à 
l'âge  de  soixanle-quinie  ana  et  quelques  mois. 
Martini  était  né  avec  du  talent  :  C  Amoureux 
de  quinte  tint,  le  Droit  du  Seigneur,  et  la 
Batailla  d'Jvru,  renferment  des  morceaux 
d'une  naïveté  charmante.  Ses  mélodies  étaient 
expressives  et  dramatiques  ;  ses  romances,  qui 
ont  précédé  celles  de  Garât  et  de  Boieldien, 
peuvent  être  considérées  corn  me  de*  modèles  en 
leur  genre,  et  l'on  citera  toujours  celle  qu'il  a 
écrite  sur  les  paroles  :  Plaitir  d'amour  ne 
dura  qu'un  moment,  comme  un  chef-d'œuvre 
de  grâce'  et  de  douce  mélancolie.  La  musique 
'  d'église  de  Martini  a  eu  beaucoup  de  renom- 
mée; mais  elle  a  été  trop  vantée  :  ton  caractère 
«l  plus  brillant  que  religieux  \  d'ailleurs,  elle 


manque  de  simplicité  et  de  netteté  dans  l'har- 
monie. Martini  avait  lu  beaucoup  de  traités  de 
composition  publiés  en  Allemagne;  mai*  ta 
première  éducation  musicale  avait  été  négligée, 
et  les  anciens  maîtres  italiens,  modèles  admi- 
rables pour  la  pureté  de  style,  lui  étaient  i 
peu  près  inconnus.  Je  me  souviens  que  lors- 
que J'étudiais  l'harmonie  au  Conservatoire  de 
Paris,  tons  la  direction  de  Rev,  Martini  vint 
inipecter  la  classe  de  noire  maître,  et  qu'il  cor- 
rigea une  leçon  qne  je  lui  présentai .  Je  lui  fit 
remarquer  que  dam  nn  endroit  sa  correction 
n'était  pat  bonne,  parce  qu'elle  donnait  lien  1 
une  succession  de  quintes  directes  entre  l'alto 
elle  second  violon.  «Dans  le  cas  dont  11  s'agit, 

■  on  peulfairedetqninlet  consécutives,  médit* 

*  il.  — Pourquoi  lont-elles  permises? — Je 

■  vous  dit  quedant  ce  cas  on  peut  les  faire. — 

•  Je  vous  crois,  monsieur;  mail  je  désire  sa- 

•  voir  le  motif  de  cette  exception. — Vous  élei 

*  bien  curieux  !  *  A  ce  mot,  dont  le  ridicule 
n'a  pas  besoin  d'être  commenté,  tous  les  élève* 
partirent  d'un  éclat  de  rire,  et  la  grave  figure 
de  notre  professeur  même  se  dérida,  Depuis 
ce  temps,  chaque  fols  que  je  rencontrait  Mar- 
tini, il  me  lançait  des  regards  pleins  de  cour- 
roux. Au  surplus,  il  aurait  été  difficile  de  de- 
viner, 1  la  brn*querie,  a  la  dureté  do  te* 
manières  et  au  despotisme  qu'il  affectait  avec 
ses  subordonnés,  l'auteur  d'une  multitude  de 
mélodies  empreintes  de  la  plus  douce  sensi- 
bilité. 

Parmi  Ici  premières  productions  de  cet  ar- 
tiste, devenues  fort  rares  aujourd'hui,  on  re- 
marque ;  1°  Six  quatuor)  pour  flûte,  violon, 
alto  et  batte,  op.  1;  Paris,  Heina,  1763. 
9*  Six  trios  pour  deux  violons  et  violoncelle, 
op.  3;  ibid.  3°  Quatre  divertissement*  pour 
clavecin,  deux  violons  et  baise,  op.  S;  ibid. 
4°  Six  nocturnes  pour  les  mêmes  instruments, 
op.  4;  ibid.  5°  Six  quatuor*  pour  deux  vio- 
lons, alto  et  natte,  op.  S;  ibid.  6°  Six  triot 
pour  deux  violons  et  basse,  op.  8;  ibid.  1769. 
Mengal  a  arrangé  en  harmonie  pour  neuf 
instruments  i  vent  un  choix  del  ancienne* 
pièces  composées  par  Martini  pour  l'usage  des 
lents  français  ;  ces  pièces  ont  été  publiées 
i  Paris,  cbez  Haderman.  Le*  œuvre*  de  mu- 
sique d'église  que  Martini  a  publiés,  ou  qui 
ont  paru  après  ta  mort,  sont  :  ]•  Messe  solen- 
nelle i  quatre  voix  et  orchestre;  Paris,  Le 
Duc.  S9  Deuxième  messe  solennelle  i  quatre 
voii  et  orchestre  ;  Paris,  cfaei  l'auteur.  3*  Six 
psaumes  à  deux  voix  et  orgue;  Paril,  Le  Duc. 
4*  Mette  de  Requiem  i  quatre  voix  et  or- 
chestre; ibid.  5° Deuxième  mette  de  Requiem, 


MARTINI  —  MART1N1US 


exécutée  S  Saint- Denis,  le  31  Janvier  18Î0; 
Pif  fi,  Porre.  0*  Te  Deum  a  quatre  voix  et  or- 
cbeilre;  Paris,  La  Duc.  7*  Domine  talvum 
fat,  rtgem,  1  quatre  «rtx  et  orgue;  Parit, 
feranl,  g*  O  talutarii  hoitia,  I  cinq  voii  et 
orgue  ;  ioio\  Martini  a  douai  au  théitre  : 
1*  L'amoureux d»  quinte ant,  en  Irait  actes, 
1  la  comédie  italienne,  1771.  *•  Le  Fermier 
cru  sourd,  en  troii  acles ,  1779  (joué  sans 
succès).  S1  le  Rendei-voui  nocturne,  eu  un 
acte,  écrit  pour  Versailles,  «d  177S,  puit  re- 
présenté au  théitre  lyrique  et  comique, 
4*  Henri  IV,  ou  la  Bataille  d'Ivry,  en  trois 
actet,  i  la  comédie  italienne,  en  1774.  L'ou- 
verture de  «et  opéra  a  eu  longtemps  de  la  cé- 
lébrité. 6*  Le  Droit  du  Seigneur,  à  la  comé- 
die italienne,  en  1783.  Cet  opéra,  considéré 
i  Julie  titre  comme  une  del  meilleures  pro- 
ductions de  Martini,  a  eu  un  succès  do  vogue, 
qui  t'est  soutenu  pendant  plusieurs  années. 
6*  L'Amant  tylphe,  en  trois  actes,  représenté 
a  Tenailles,  en  1783.  7*  Sapko,  drame 
lyrique  en  deux  actes,  représenté  au  théitre 
Louvois,  en  1794.  8*  dunette  et  Lubin, en  i 
acte,  1  la  comédie  italienne,  en  1800.  Quoique 
Martini  eût  mit  beaucoup  de  grâce  et  de  naï- 
veté dans  celte  nouvelle  musique  d'un  ancien 
opéra  ,  ton  ouvrage  obtint  peu  de  succès. 
9*  Zimio,  grand  opéra  eu  trait  actet,  réduit 
en  opéra  dialogué  et  représenté  au  théitre 
Feydean,  eu  1800.  Orfus  non  ■ii-aeiEaTÉs  : 
10*  Sophie,  ou  le  Tremblement  de  terre  de 
Mttiine,  en  trait  actet.  Il*  Le  Poitetup- 
poié,  en  trait  actet.  Cet  ouvrage  avait  été 
écrit  en  1782;  malt  le  mémo  sujet  ayant  été 
traité  par  Laujon  et  Cbampeln,  et  leur  pièce 
ayant  été  représentée  le  95  avril  de  la  m 
innée ,  Martini  fut  obligé  de  garder  la  île 
dam  sou  portefeuille.  1*>  La  Partie  de  c 
pagne,  en  trait  actes.  Let  partitions  de 
l'Amoureux  de  quinte  ont,  de  la  Bataille 
d'Ivry,  du  Droit  du  Seigneur,  de  Sapko 
de  Zimio,  ont  été  gravées  1  Paris,  et  le  Droit 
du  Seigneur,  traduit  en  allemand,  a  été  pu- 
blié 1  Lelptick,  en  partition  pour  le  piano.  On 
connaît  aussi,  sou  le  nom  de  Martini,  une 
tantale  intitulée  :  Aroabonne,  avec  accompa- 
gnement d'orchestre  ou  de  piano;  Parla, 
Erard;  et  sii  recueils  d'airs,  romances,  chan- 
soni,  avec  accompagnement  de  piano  ;  Parit, 
Saderman.  Enfin,  11  a  écrit,  en  1810,  une 
grande  cantate  1  quatre  voix  et  orchestra  pour 
le  mariage  de  Napoléon  et  de  Marie-Louise. 
Cet  artiste  est  le  premier  qui  a  publié,  en 
France,  de*  romances  et  det  airs  détaché! 
avec  un  accompagnement    de   piano;  avant 


lui,  tous  les  morceaux  de  ce  genre  étaient 
gravés  avec  une  basse  simple  ou  chiffré*. 

Comme  écrivain  didactique,  Martini  a  pu- 
blié :  1*  Idélopée  moderne,  ou  l'Art  du  chant 
réduit  en  prineipee;  Lyon,  1799,  in-4*,  et 
Parit,  Naderman.  Let  principaux  matériaux 
de  cet  ouvrage  ontélé  puisés  dans  le  Traité  du 
chant  de  Hlller.  9*  Partition  pour  accorder  te 
piano  et  l'orgue  ;  Paris ,  1794.  S"  École 
d'orgue,  divitét  en  troie  partie*;  réeumie 
d'apree  let  ouvragei  det  plus  célébrée  orga- 
nftftt  Je  l'Allemagne;  Paris,  Imbault,  in-fol. 
Ce  titre  n'est  point  exact,  car  on  ne  trouve 
dont  l'ouvrage  de  Martini  qu'une  traduction 
de  \'Orgeltehule  de  Knecht  (uoyas  ce  nom), 
oh  le  livre  allemand  est  bouleversé  sans  que  le 
traducteur  y  ait  mit  plus  d'ordre.  Martini  a 
autti  coopéré  1  la  rédaction  des  solfèges  du 
Conservatoire  de  Parit.  Il  a  laissé  en  manu- 
scrit un  Traité  élémentaire  d'harmonie  et  de 
eompoiition,  ainsi  qu'une  volumineuse  col- 
lection d'extraits  et  de  traduction!  d'ouvrages 
allemands  tur  let  mêmes  sujets. 

MARTINI  (Aurai) ,  célèbre  topranltle, 
surnommé  IL  SEMESDIO,  naquit  à  Sienne, 
le  50  novembre  1761.  tlève  de  Paul  Salutini 
pour  le  chant,  11  débuta  avec  succès  au  théâtre 
de  Lucquet,  en  1789.  Un  extérieur  agréable, 
une  voix  pure  et  métallique,  une  excellente 
méthode  de  chaut  et  beaucoup  d'expression 
le  firent  rechercher  par  Ici  entrepreneur!  det 
principaux  théâtres  de  l'Italie.  Après  avoir 
brillé  1  Rome,  Parme,  Venin  et  Milan,  11 
chanta  1  Londres,  1  Madrid  et  1  Lisbonne,  et 
partout  le  public  l'accueillit  avec  beaucoup  de 
faveur.  De  retour  en  Italie,  il  chanta  1  Milan 
pendant' le  carnaval  des  années  1793  et  1795, 
puis  i  Gènes,  Turin,  Venlte  et  Naples.  En 
1799,  il  se  retira  i  Florence  oh  le  grand-duc 
de  Toscane  l'attacha  1  ta  chapelle.  Il  y  vivait 
encore  en  1819.  Ami  de  Canova  et  du  célèbre 
graveur  Morgnen,  Il  partageait  tel  loisirs 
entre  une  bibliothèque  choisie,  une  précieuse 
collection  d'estampes ,  et  ta  belle  villa  de  Scan- 
dieei. 

MARTINI  (Jouira  et  Jun  -  Baitiite 
SAH).  foyef  SAMMARTINI,  ou  %AN 
MARTINI. 

MARTINIUS  (Manias),  né  1  Freyen- 
hagen,  en  1579,  fut  d'abord  professeur  au  col- 
lège de  Herborn,  puis  pasteur  1  Embden,  et 
enfin  professeur  de  théologie  et  recteur  au 
Gymnase  de  Brème,  oh  il  mourut  en  1630, 
dans  ta  cinquante- huitième  année.  Il  est  au- 
teur d'un  Lexlcon  philologtcvm,  in  quo  la- 
tine; et  a  latinit  auttoribut  wurpatm  (tint 


MARTINIUS  —  MARTIUS 


pur*  tu  m  barburx  voces  ex  originibui  de- 
etarantur,  etc.;  Brème,  1633,  in-fol.  Il  y  a 
une  édition  plus  estimée  de  cet  ouvrage;  Am- 
sterdam, 1701,  deux  volumes  in- fol.,  et  une 
autre  d'Ulrecbt,  1697,  deui  volumes  In-fol. 
lïartioiuj  y  explique  le*  termes  de  musique 
employas  par  les  écrivains  grecs. 

MARTESH  (JtcoMS-Josira-BwTBiiAB), 
dont  le  nom  véritable  était  M  AUTO,  était 
fils  d'un  musicien  de  la  Bohême,  maître  de 
musique  du  régiment  du  prince  de  Ligne.  Il 
naquit  a  Anvers,  le  1"  mai  1775,  et  apprit  la 
musique,  comme  enfant  de  chœur,  1  l'église 
collégiale  de  Saint- Jacquet,  en  celte  ville. 
A  l'âge  de  dix  ans,  il  commençait  iléja  a 
écrire  pour  l'église  :  il  fil  entendre,  en  1795, 
une  messe  solennelle  de  sa  composition.  Peu 
de  temps  après,  il  se  rendit  1  Paris,  ou  il  entra 
a  l'orchestre  du  théâtre  du  Vaudeville,  puis  a 
celui  de  l'Opéra  Italien.  Après  l'organisation 
des  lycées  impériaux,  il  fut  choisi  comme  pro- 
fesseur de  violon  pour  celui  de  Charlemagne, 
à  Paris.  Cet  a v liste  estimable  est  mon  dans  la 
même  ville,  le  10  octobre  1836.  Il  s'est  Tait 
connaître  comme  compositeur  de  musique  in- 
strumentale par  les  ouvrages  suivants:  I" Pre- 
mière symphonie  concertante  pour  deux 
flûtes  et  basson;  Paris,  Frey.  3°  Deuxième 
symphonie  concertante  poar  flu te,  hautbois 
cor  et  basson;  Paris,  chea  l'auteur.  3*  Trois 
quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse, 
op.  1  ;  Paris,  Pleyel.  4°  Trois  idem,  op.  5; 
Bonn,  Simrock.  5°  On  idem;  Paris,  Janel. 
0°  Duos  pour  deui  violons,  op.  3,  6,  7,  8, 13, 
M,  15,  10,  17,18,10,91,  33,33,34,39,50, 
31,  47,  48;  Paris,  chez  tous  les  éditeurs  de 
musique.  7°  Sonates  faciles  pour  violon, 
op.  90  ;  Paris,  Frey.  8»  Trios  pour  flûte, 
violon  et  violoncelle,  op.  35  ;  Paris,  Le  Duc. 
9°  Duos  pour  flûte  et  violon,  op.  35;  Paris,  Du- 
faul  et  Dubois.  10*  Méthode  élémentaire  de 
violon  ;  Paris,  Frey.  11*  Grande  méthode  de 
violon  ;  Paris,  rlenlz-Jouve.  13°  Méthode  élé- 
mentaire pour  alto;  Paria,  Frey. 

MA1VÏIKS  (Frabçoi*),  maître  de  chapelle 
à  Elvas,  en  Portugal,  naquit  à  Evora,  au  com- 
mencement du  di x- sept ièpie  siècle,  et  entra  au 
séminaire  de  musique  de  celte  ville,  en  1030. 
Ses  éludes  terminées,  il  fit  »n  voyage  en  Es- 
pagne, puis  il  obtint  la  place  de  maître  de 
chapelle  de  l'église  cathédrale  d'Elras.  Il  a 
laissé  en  manuscrit  des  messes,  psaumes, 
hymnes  et  motels  qui  étaient  estimés  de  ion 

HARTINS  (Jeas).  Vayet  HARTINEZ. 
MAKTIL'S  (Cuétih-Emcit),  cantor  a 


Weyda,  dans  le  duché  de  Saie-Weimar,  ven 
le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  eat  auteur 
d'un  livre  qui  a  pour  titre  :  Beatii,  dau  flï'ne 
wohUingeriikttu  Xirthtnmvtik  Gott  wohl- 
gefmllig,  angenehm  und  nutilich  lei  (Dé- 
monstration qu'une  musique  d'église  bien 
faite  est  agréable  1  Dieu,  etc.);  Plauen,  1763, 
in-fto. 

MARTIUS  ou  MARZIU8  (Jacoues- 
Fifataïc),  cantor  a  Erlangen,  naquit  dans 
celte  ville  en  1760.  Destiné  a  l'état  ecclésiasti- 
que, il  suivitd'abordlescoursdu  Gymnase,  puis 
étudia  la  théologie  à  l'université.  Dès  son  en- 
fance, il  avait  appris  le  chant  et  le  clavecin. 
Sou  goût  le  portait  vers  la  musique;  malt  ne 
voulant  pas  contrarier  le  voeu  de  tel  parents, 
il  acheva  ses  éludes  académiques,  et  ce  ne  tut 
qu'après  avoir  pris  tes  degrés  à  l'université 
qu'il  se  livra  en  liberté  i  la  culture  de  l'art, 
objet  de  ta  prédilection.  En  1783,  il  te  SI  con- 
naître comme  compositeur,  par  une  collection 
de  pièces  de  piano.  Son  habileté  sur  cet  in- 
strument et  sur  l'orgue  lui  lit  obtenir  la  place 
d'organiste  de  l'église  principale  d'Erlangen  ; 
mais  il  la  quitta,  en  1813,  pour  l'emploi  plus 
lucratif  de  cantor  et  de  maître  d'école  de  la 
ville.  On  lui  doit  un  almanach  musical  Inti- 
tulé :  Taichenbueh  fiir  Fitunde  und  /Veuis- 
dinnen  der  Itluiik  (Almanach  pour  les  ama- 
teurs de  musique);  Nuremberg,  1786,  in-8". 
Ce  petit  ouvrage,  qui  fut  continué  pendant 
quatre  ant,  contenait  de  petites  pièces  pour  le 
piano,  des  dissertations  tor  la  musique,  et  des 
notices  sur  quelques  artistes.  On  y  trouve  les 
biographies  de  Heendel  et  de  Graun.  On  a 
aussi  de  ce  musicien  :  l'Recueildechanta  re- 
ligieux, chœurs  et  duos,  avec  un  texte  pour  l'u- 
sage de  l'église  ;  Erlangen,  1793,  in-8°.  3°  Mé- 
lodies a  l'usage  des  enfants;  ibid, ,  1804. 
3°  Ltedtrbuch  fiir  Schulen  {Livre  de  chant 
pour  les  écoles)  ;  Nuremberg,  deux  petits  vo- 
lumes in-g*.  4°  Mélodies  pour  des  chansons  de 
fêles,  1  l'usage  des  écoles  et  des  églises;  Nu- 
remberg, 1834,  ln-8*.  Martius  a  été  un  des 
collaborateurs  de  la  petite  méthode  de  chant 
par  chiffres,  1  l'usage  dei  écoles,  publiée  par 
Slephani,  â  Erlangen,  en  1815,  grand  in-8°. 
On  lui  doit  aussi  un  article  inséré  dans  la  Ga- 
lette rmuicats  de  Leiptick,  en  1815,  oh  il 
soutient  que  Pair  anglais  God  tavt  ths  king, 
n'est  pas  ancien,  mais  qu'il  a  été  composé  par 
l'abbé  Vogler,  erreur  aujourd'hui  démontrée 
{tioyei  Bull,  John),  et  un  autre  qui  a  paru 
dani  l'écrit  périodique  intitulé  Cxcîlia  (an- 
née 1899),  où  il  prétend  que  la  Jolie  chanson 
allemande  Fergiu  mein  nicht  (ne  m'oublie! 


HARTIUS  —  MABX 


pas),  attribuée  a  Mniirl,  est  du   maître  de 
chapelle   Frédéric  Schneider,  qui  l'a  écrite 

Mim. 

MABTORELU(Juws-C*s*i,),inarchand 
te  musique  à  Rome,  a  publié,  en  1808,  le 
commencement  d'un  journal  relatif  à  la  mu- 
lique  dramatique  de  l'Italie,  qui  n'a  pas  été 
continué.  Ce  journal  a  pour  titre  :  Fogtio  pe- 
Hodieo,  t  raggvagtio  de'  tptttacoH  nmti- 
eali;  Rome,  In-lï.  On  a  aussi,  du  même,  un 
almanaeb  de  spectacles  intitulé  :  Indice,  ouia 
ealalogo  de'  teatraU  tptttaeoli  ilaliani  Ai 
lutta  V Europe  in  comineiando  dalla  quart- 
tima  1819  a  fufto  il  carnevalt  1890;  Rome, 
1890.  Cet  almanaeh  a  été  conllnué  Jusqu'en 
1835.  On  y  trouve  le  catalogue  de  Un»  lea 
chanteurs,  compositeurs,  pofltes,  etc.,  arec  les 
titres  dea  pièces  représentées  sur  les  divers 
théâtres  d'opéra  Italien. 

MAHTOHETTA  (Gua-Doixaico),  com- 
positeur italien,  vécut  vers  la  milieu  du  sei- 
zième siècle.  Il  a  publié  plusieurs  livres  de 
madrigaux,  dont  je  ne  connais  qne  celui-ci  : 
Libro  ttrio  di  Madrigali  a  quatlro  voei,  con 
cinqat  Hadrigali  del  primo  libro  da  lui  no- 
tamente  corrttti  tt  dali  in  lues,  eo'ltitolo 
di  toloropereui  H  ha  eompoiti;  Fentiia , 
tppmto  d'Antonio  Gardant  (sans  date), 
in-  i"  ohlong. 

MARX  (JosEn-M.rrrj.il),  planiste  et  vio- 
loncelliste, naquit  à  Wuribourg,  en  1709,  et 
7  fit  tes  études  musicales.  Il  commenta  sa 
carrière  d'artiste  dans  l'orchestre  dn  Iheilre 
de  Francfort;  mais  il  y  resta  peu  de  temps, 
ayant  pris  la  résolution  de  voyager  pour  se 
faire  connaître  comme  rlrtnoae  sur  le  violon- 
celle, Tienne  fut  la  première  grande  ville 
qu'il  visita:  11  t'y  fit  entendre  avec  succès  dans 
les  concerts,  après  avoir  reçu  des  leçons  de 
Sert.  Plus  tard,  il  hit  attaché  à  la  chapelle  de 
Stnltgard;  puis,  la  place  de  premier  violoncelle 
de  la  cour  de  Carlsruhe  lui  ayant  été  offerte, 
il  l'accepta.  En  dernier  lieu,  il  7  était  direc- 
teur de  musique  lorsqu'il  mourut,  le  H  no- 
vembre 1836.  On  a  publié  de  cet  artiste  : 
Adagio  et  polonaise  pour  violoncelle  et  or- 
chestre, et  des  chants  pour  quatre  voix 
d'hommes. 

La  Mie  de  Nara,  Pauline,  a  brillé  comme 
cantatrice  dramatique  a  Dresde,  i  Berlin  et  i 
Darmstadt.  Les  rôles  où  elle  se  Taisait  applau- 
dir étaient  ceoi  de  Talentlne,  dans  les  Hu- 
guenote; de  Fidès,  dans  le  PropktUi  de  Ca- 
therine, dans  l'Étoile  du  Iford;  de  lYorma  ; 
do  Donna  Anna,  dans  Don  Juan;  de  Fidella, 
atde  Léonore.  dans  la  Favortit. 


U 

MAUX  (  Adolfie-Birhiid  ) ,  docteur  et 
professeur  de  musique,  est  né  a  Halle,  le 
97  novembre  1709.  Après  avoir  appris  les  élé- 
ments de  la  musique  et  du  piano,  Il  reçut  de» 
leçons  de  Turk  pour  la  basse  continue;  mais 
dans  les  premiers  temps,  il  ne  cultiva  l'art  que 
d'une  manière  incomplète,  parce  qu'il  était 
obligé  de  se  livrer  i  l'étude  de  la  jurispru- 
dence. Après  que  ses  cours  un ive rai ta-lres 
furent  terminés,  il  oblint  un  emploi  au  tri- 
bunal do  Halle,  mais  le  quitta  bientôt  pour  un 
plus  important  au  collège  de  Naumbourg.  Ce- 
pendant le  désir  de  se  livrer  d'une  manière 
plus  absolue  a  la  culture  de  la  musique,  pour 
laquelle  il  se  sentait  un  goût  passionné,  le 
décida  i  se  rendre  a  Berlin,  où  il  espérait  de 
réaliser  dans  cet  art  le  but  de  sa  vie.  Il  ne  fal- 
lait pas  moins  que  la  Terme  volonté  qui  le 
poussait  dans  cette  carrière  pour  vaincre  les 
obstacles  qui  l'environnaient  de  loties  parts. 
D'abord,  il  lui  fallut  chercher  des  moyen» 
d'existence  dans  des  leçons  particulières,  et 
pendant  ce  temps,  1*  lecture  dos  œuvres  des- 
grands maîtres,  particulièrement  de  Jean-Sé- 
bastien Bach,  et  l'élude  des  meilleurs  traités 
de  théorie  et  d'histoire  de  la  musique,  complé- 
tèrent son  Instruction  dans  l'art  et  dans  ta 
science.  Toutefois,  si  j'en  crois  des  renseigne- 
ments qui  me  sont  parvenus  de  Berlin,  la  vé- 
ritable connaissance  pratique  de  l'art  n'est 
point  devenue  familière  à  H.  abri.  En  1893, 
la  rédaction  de  la  Gatette  musicale  «te  Berlin 
lui  Tut  confiée  par  l'édilear  Schlesinger;  I» 
manière  honorable  dont  11  remplit  cette  Uche 
pendant  sept  ans,  c'est-a-dire  pendant  toute 
la  durée  de  cette  entreprise,  le  fit  connaître 
avantageusement,  et  lui  procura,  en  1830,  la 
place  de  directeur  de  musique  i  l'université 
de  Berlin,  qu'il  a  occupée  depuis  lors.  Posté- 
rieurement, l'université  de  Karbourg  lui  a 
délivré  le  diplôme  de  docteur  en  musique.  Il 
a  déployé  une  grande  activité  dans  set  tra- 
vaux pendant  plus  de  trente  ans,  et  a  acquis 
de  l'autorité  parmi  lot  artistes  de  l'Allemagne 
par  ses  ouvrages  ;  nuls  sa  doctrine  n'a  point 
obtenu  de  snocès  i  l'étranger. 

Parmi  les  productions  de  H.  Mari,  on  re- 
marque celles  dont  les  titres  suivent  :  1*  Die 
Xuntt  des  Getanget ,  theoretitch-praktiich 
(l'Art  dn  chant  théorique  et  pratique);  Berlin, 
Schlesinger,  1896,  ln-4*  de  trois  cent  cin- 
quante-sept pages.  Cet  ouvrage  est  divisé  en 
trois  parties  :  la  première  contient  les  prlncl- 
pesde  la  musique;  la  seconde  Irailedela  théo- 
rie de  la  voix  et  de  sa  Tormallon;  de  la  troisième 
renferme  des  observation!  irèe-déiallléet  sur 


a  MA 

l'application  de  l'irl  du  chant  dant  le*  divers 
ttylet  de  musique.  3°  Ueber  Malerei  in  «ter 
Tonkunêt.  Sin  Maigrut»  an  dis  Xututpki- 
loiophen  (Sur  1i  peinture  dan»  )■  musique  : 
Salut  de  mai  a  la  philosophie  de  l'art);  Berlin, 
6.  Fink,  mai  1838,  In-8"  de  soixante-sept 
pige*.  8%  Dit  Lehrt  von  dtr  muHialitchm 
XompotMon,  prattUeh-tKtoretitch ,  lu» 
Stlbttunttrrieht  (la  Science  de  la  composition 
musicale,  théorique  et  pratique,  pour  s'in- 
struire soi-même},  premier  volume,  de  quatre 
cent  quarante-cinq  pages;  Leipsick,  1837, 
Breltkopf  et  Martel;  deuxième  volume,  de 
cinq  cent  quatre-vingt-trois  pagea,  ibid., 
1858,  ln-8°|  troisième  volume,  de  cinq  cent 
quatre- vingt- quatorze  page),  ibid.,  1845; 
quatrième  el  dernier  volume,  de  cinq  cent 
qualre-vingt-quinie  pages,  avec  trente  page) 
de  musique  pour  exemple*  de  disposition*  de 
la-  partition.  Dan*  son  introduction,  M.  Mari 
expose  l'objet  général  de  l'ouvrage.  Le  pre- 
mier livre  renferme  les  élément*  harmonique* 
de  la  composition,  considérés  dan*  la  forma- 
tion de  l'échelle  des  sons  et  dans  la  constitu- 
tion de*  accord).  A  l'égard  de  l'harmonie,  il 
l'examine  d'abord  dan)  la  réunion  de  deux 
voix,  non  pas  seulement  en  ce  qui  concerne  la 
nature  et  la  classification  de*  intervalle),  mai* 
dan*  leur*  mouvement),  et  dans  la  significa- 
tion formait  que  leurs  successions  peuvent 
avoir.  Il  semblerait,  d'après  cela,  que  l'au- 
teur s'est  proposé  de  commencer  l'élude  de 
la  composition  par  le  contrepoint  simple  a 
deux  voix,  dont  l'objet  répond  a  ce  point  de 
vue  de  la  science;  mais  II  n'en  est  point  ainsi: 
ce  que  M.  Marx  établit  dan*  cette  division  de 
ton  ouvrage  n'est  autre  chose  que  la  compo- 
sition libre  en  accorda  de  deux  sont  et  en  con- 
sonnances.  Il  j  fait  entrer  des  condition)  de 
rbytbme,  parce  qu'il  n'a  pas  fait  de  la  rhy Mi- 
mique  l'objet  d'une  division  particulière  du 

livre. 

Après  l'harmonie  de  deux  sont,  M.-  Marx 
aborde  le*  accord*  de  trois  et  de  quatre  sons 
dans  le  mode  majeur,  mai*  en  restreignant 
te*  considérations  aux  accord*  naturel*,  c'est- 
à-dire  aux  accorda  parfait  el  de  septième, 
ainsi  qu'a  leurs  dérivé*.  Il  y  •  excès  de  déve- 
loppement* dans  cette  section  de  ton  livre. 
Quant  aux  autres  combinaison*  harmonique), 
l'ordre  manque  absolument  dans  leur  géné- 
ration et  dont  leur  classification.  La  méthode 
de  l'auteur  est  tout  empirique  dans  cette 
partie  importante  de  l'art. 

Le  second  livre,  qui  complète  le  premier 
volume  de  la  Science  de  là  composition,  con- 


cerne l'harmonie  comme  accompagnement  de 
la  mélodie.  M.  Marx  y  traite  avec  beaucoup 
d'étendue  de  l'accompagnement  du  chaut 
choral,  et  des  rapport*  de  la  tonalité  de  ce 
chant  avec  le*  mode*  de  la  musique  antique. 
La  troisième  division  de  ce  livre  est  consacrée 
i  l'accompagnement  de  la  mélodie  dan»  la  to- 
nalité moderne. 

Dant  le  troisième  livre,  M.  Marx  traite  de* 
forme*  mélodiques  et  harmonique*  de  1*  pé- 
riode musicale.  Dant  les  développement*  de 
ce  sujet  important,  il  suit  de*  tendance*  plat 
instrumentale*  que  vocale*.  Le  quatrième 
livre  est  entièrement  consacré  anx  imitation* 
libre*  et  aux  divert  genre*  de  fugue*.  Celle 
partie  de  l'art  est  traitée  dant  la  .Science de  la 
composition  tuivant  le)  principe*  de  Marpurg 
et  dam  le  style  instrumental.  Sou*  le  titre  de 
forma  d'inveriion  ou  de  renveriemtnt 
(Umithrungifortnen),  Il  traite,  dans  le  cin- 
quième livre,  de*  contrepoint*  double*  (qui 
auraient  dû  précéder  ce  qui  concerne  le) 
fugue»,  dont  lit  sont  le  principe  fondamental), 
et  de*  canont,  qui  n'y  ont  qu'un  rapport  in- 
direct, et  «ont  une  des  formes  du  contrepoint 
simple.  Il  est  vrai  que  M.  Marx  ne  parle  pat 
de  celui-ci,  et  qu'il  n'a  point  vu  qu'en  ce 
genre  de  contrepoint  repote  tout  l'art  d'écrire 

Les  sixième  et  septième  livret,  contenue 
dant  le  troisième  volume,  traitent  det  formet 
des  pièces  instrumentales  et  vocales,  et  le  qua- 
trième volume,  qui  renferme  le*  livret  hui- 
tième, neuvième  et  dixième,  a  pour  objet  la 
connaissance  det  instrument*  et  de  l'instru- 
mentation dant  tous  le*  genre*  de  composi- 
tions. L'ouvrage  de  M.  Marx  est  parvenu 
jusqu'à   ce    jour    a    *a    cinquième    édition. 

■i"  Mlgtmeine  Mutiklehrt.  Ein  ffiilftbuck 
fUr  lehrer  und  Ltrnendt  in  jedtm  tweige 
muiikaliichcr  Untertneiivng  (Science  géné- 
rale de  la  musique,  etc.);  Leipsick,  1839, 
Breilkopf  et  Htertel,  in-8*  de  trois  cent  cin- 
quante-huit page*.  Ce  manuel  ou  Jidt-mi- 
mairt  est  un  résumé  de  toute  la  science  de 
ta  musique.  S*  fieriitwr  allgemeint  mtuika- 
Utchê  Zeitung  {Gaulle  msuicafe  de  Berlin), 
1693-1898,  sept  volume*  iu-4°;  Berlin,  Sehle- 
singer.  8*  Ueber  die  Gellung  Jfxndelichtr 
Soloytisengt  fUr  (insère  Zeit.  Ein  Nachtrag 
lur  Kunit  du  Getanget  (Sur  la  valeur  des 
lOlos  de  chant  des  oeuvres  de  Hiendel  1  notre 
époque.  Supplément  à  l 'Art  duchant);  Berlin, 
18»,  Scbletiager,  ln-4*.  7*  Die  alla  Mutik- 
Ithrtim  Streit  mit  «neerer  Zeit  (l'Ancienne 
doctrine  de  la  musique  en  opposition  a  notre 


MARX  —  MARXSEN 


t* 


temps);  Leiptick,  BrellLopf  et  Hairtel,  1841, 
in-8*.  Ce  lilro  dit  claireraenl  quel  ut  l'objet 
dn  lirre  ;  on  ne  trouve  dam  cet  ouvrage  qu'er- 
reur* et  pétition*  de  principe.  H.  San  y 
atlique  iani  ménagement  la  théorie  de  la  gé- 
nération de*  accord*  exposée  pir  Bebn  dan* 
•on  Traité  de  l'harmonie,  bien  qu'elle  toit 
infiniment  préférable  a  la  sienne.  Goltfried- 
Guillaume  Fini  a  lait  une  juste  et  sévère  réfu- 
tation de  ce  livre  dan*  ion  écrit  intitulé:  Der 
nevmueicaltiehe  Ltkrjammer,  oder  Beleueh- 
lung  der  Sehrift  :  Die  alte  Mueiklekre  im 
Strttt  mft  unttrtr  Ztit  {la  Nouvelle  métbode 
déplorable  de  musique,  on  examen  de  l'écrit 
de  Marx,  etc.);  Leiptick,  G.  Wigand,  1843, 
la-S',%' Dit  Mutikdet  ldten  Jahrhunderti 
und  rtre  Pflege  (la  Musique  du  dix- neuvième 
liècle  et  *a  direction)  ;  Leiptick,  1855,  in-8*. 
9°  Lwdteig  von  Beethoven.  Leben  und 
Seha/fen  (Louis  Tin  Beethoven.  Vie  et  tra- 
vaux); ibid.,  1888,  deui  volume)  in-8*. 
10*  Bttrachtvng  iiber  den  keutigen  Zuilami 
der  dtuitchen  Oper,  ete.  (Considération*  *ur 
l'état  actuel  de  l'opéra  allemand),  dam  l'écrit 
périodique  intitulé  Cxtitia  (1838),  1.  VII, 
p.  185-189.  11*  Plusieurs  article*  biographi- 
que* et  autre*  dan*  le  Lexique  universel  de 
muilque,  publié  par  Schilling,  entre  autre*, 
Bach,  Beethoven,  Gluck,  Patch,  Grétrr, 
J.  Haydn,  Htendel,  mr  la  musique  grecque, 
le*  ton»  dn  plaln-chant,  le  contrepoint,  la 
fugue,  etc. 

M.  Marx  est  éditeur  de  la  grande  Passion  de 
J.-9.  Bacb,  de  la  Mené  en  «mineur,  et  de 
■il  grand*  morceaux  d'église  du  même  corn- 
pojlleur,  publié*  a  Berlin,  chai  Schlesinger. 
Comme  compotitenr,  il  l'est  Tait  connaître 
par  le»  ouvrage*  lulvanl*  :  1*  Jery  et  Batelv, 
drame  muiical,  représenté  an  théitre  royal 
de  Berlin,  en  18315.  9*  La  musique  du  mélo- 
drame :  la  Vengeance  attend,  joué  au  tbéllre 
de  Kesnlgttadt,  en  1837.  8*  le  Saint  d'On- 
dine,  avec  une  symphonie  de  fêle,  exécuté 
au  théitre  de  KoEnigttadt,  pour  te  mariage 
du  prince  Guillaume,  en  1829.  4°  Sym- 
phonie Imiutive  sur  la  chnte  de  Varsovie  (en 
manuKril).  5*  Livra  de  chant  choral  et 
d'orgue;  Berlin,  Reimer.  On  y  trouve  environ 
deux  cent*  prélude*  depuis  le»  forme*  le»  plu* 
■Impie*  Juiqu'anx  plu*  compliquées  du  contre- 
point, dn  canon  et  de  la  rugue.  6°  Nahid, 
couronne  de  chant*  composé*  SHr  le»  poésies 
de  H.  SliegliU  (en  minutent).  T  Saint  Jean- 
Saptiite ,  oratorio,  exécuté  deux  foi*,  en 
1883,  dam  l'église  de  la  Trinité,  par  lech.eur 
académique,  avec  accompagnement  d'orgue 


et  de  trombone!.  7°  (Ml)  Mate,  oratorio. 
8°  Quelques  cahier*  de  chansons  à  voix  seule  et 
de  chants  religieux  et  profane»  en  choeur. 

HARXSEN  (ÉBoutsD),  né  le  33  juillet 
1808,  i  NienctslEedten,  près  d'Altona,  où  ton 
père  était  organiite.  Celui-ci  lui  enseigna  la 
musique  dam  son  enfance;  cependant  le  jeune 
Marxien  était  destiné  à  l'état  ecclésiastique  ; 
mais  lorsqu'il  entendit  1  Hambourg,  à  l'âge 
de  dix-huit  an»,  un  opéra  pour  la  première 
foi*,  le  plaisir  qu'il  éprouva  décida  de  sa 
vocation  de.  musicien.  Dès  ce  moment  il  s'ap- 
pliqua i  l'étude  du  piano,  sous  la  direction 
de  Claslng,  et  apprit  de  ce  maître  le*  principe* 
de  l'harmonie.  Quoiqu'il  eut  i  parcourir  un 
espace  de  deux  milles  d'Allemagne  pour  aller 
prendre  se*  leçons,  il  ne  mit  pa»  moins  de 
persévérance  à  inlvre  se*  élude*.  Obligé  de 
remplacer  ion  père  dans  te*  fonction*  pendant 
trois  ans,  il  ne  pouvait  cependant  donner  1 
*e»  trivanx  irlis  tiques  qu'un  temps  Tort  limité. 
En  1830,  son  père  mourut,  et  devenu  libre, 
Marxsen  partit  pour  Vienne  où  il  étudia  le 
contrepoint  chef  le  maître  de  chapelle  Say- 
fried,  et  le  piano  avec  M.  Bocklet.  Après  un 
séjour  de  telle  moi»  *  Vienne,  il  retourna  a 
Hambourg,  où  il  donna  avec  succès  un  con- 
cert le  18  novembre  1834,  et  y  Bt  entendre 
un  choix  de  dix-huit  œuvres  qu'il  avait  écrits 
dan»  la  capitale  de  l'Autriche.  Depuis  ce 
temps  11  s'est  fixé  i  Hambourg,  oh  11  donne 
de*  leçons  de  piano  et  de  coui position.  On  a 
publié  de  cet  artiste  :  1"  De»  marche*  pour 
piano  a  quatre  mains,  op.  1  et  3  ;  Hambourg, 
Bœhme  et  Christian!.  3*  Variation*  brillante* 
idem,  op.  S,  OITenbacb,  André.  S"  Divertisse- 
ment idtm,  op.  4;  Hambourg,  Crani.  4*  Va- 
riation* pour  piano  seul,  op.  8  et  6;  Hambourg, 
Bcebme.  S°  Sonate*  idem,  op.  7  et  8  ;  Ham- 
bourg, Melder.  8*  Rondo  brillant  idem,  op.  9; 
ibid.  7°  Plusieurs  autre*  rondeaux,  variation* 
et  recueil*  de  pièce»  pour  piano  à  deux  on  1 
quatre  mains,  gravé*  à  Vienne,  Dresde  et 
Brunswick.  Le  nombre  des  oeuvres  publié* 
jusqu'à  ce  jour  par  M.  Marxsen  s'élève  à  peu 
pris  I  soixante  et  dix.  Il  a  écrit  aussi  de»  sym- 
phonie* et  de*  ouvertures  pour  l'orchestre, 
parmi  lesquellet  on  remarque  :  Ouverture  de 
Phèdre,  exécutée  a  Hambourg,  en  184S; 
l'Ombre  de  Beethoven,  tableau  musical  et 
caractéristique  pour  orchestra  avec  quatre 
violoncelles  obligés,  op.  00,  irrangé  pour 
piano  a  quatre  maint,  Hambourg,  Schuberlb; 
Symphonie  i  grand  orcheilre,  exécutée  dans 
le*  concert»  de  cette  villa,  en  1844  et  1845.  On 
a  aussi  des  cbanl*  pour  des  choeurs  d'hommes, 


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u 


MAHXSEN  —  MASCHEK 


œuvres  55 et  38;  Alloua,  Welhe,  et  Hambourg, 

HAHZOLA    (fcww},    compositeur    de 

l'école  romaine,  était  maître  de  chapelle  a 
Viterbe,  eo  1700.  Il  a  beaucoup  écrit  pour 
l'église,  mali  toute  ia  muilque  est  reitée  en 
manuscrit.  L'abbé  Saniioi,  de  Rome,  possède 
de  cet  artiite  :  1*  Deux  Kyrie  et  Gloria  a 
quatre  voix  avec  des  instrumenta  à  cordes  et 
orgue.  9"  frxilla  régis,  idem.  3°  Feni  Sanete 
Spiritut,  Idem.  4*  KM  Dominât  à  lia  voit, 
avec  quatre  roia  de  ripinto.  6'  Lea  Psaumes 
Laudate  Dominum  et  Beati  otnnel,  a  quatre 
voix  avec  instrument).  6*  Quatuor*  fugues 
pour  deux  violons,  alto  et  basse.  7°  Des  so- 
nates de  clavecin. 

NASACOm  (Pixnaa),  musicien  florentin 
qui  vécut  dam  la  première  moitié  du  selalème 
siècle,  n'est  connu  que  par  le  madrigal  a  cinq 
voix  Ecco  Signor  Falterra,  imprimé  dans  le 
rarissime  recueil  qui  a  pour  titre  :  Itfuiiche 
faits  nelle  ïfoue  dello  illtuMuimo  Duea 
di  Firente,  il  Signor  Cotimo  de  Medici  et 
délia  ittuttriuima  contorte  sua  Mad.  Lto- 
nora  da  Tollelo,  la  Fenetia  nella  etmmpa 
d'Jntonio  Gardant  nell  anno  (sic)  dell  Si- 
gnor e  1589,  petit  in -4". 

MA8ANELLI  (Pacj.),  organiste  de  la  cour 
du  duc  de  Mautoue,  vécut  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  Le  premier  livre  de 
sei  madrigaux  à  cinq  voix  fut  public  à  Ve- 
nise, en  1586.  On  trouve  aussi  quelques  ma- 
drigaux de  cet  artiste  dans  le  recueil  Intitulé  : 
De'  fioridi  Firtuott  d'Itaiia  il  teno  liera 
de'  madrigall  a  cinque  voci  nuotiamente 
composti  eî  datl  in  lues;  Venise,  J.  Vlncenzi 
et  Richard  Amadlno,  1580,  in-4°. 

MASCARA  (Flobebv),  né  a  Crémone, 
dan*  ta  première  moitié  du  seiiitme  siècle, 
fut  organiste  a  Brescla,  et  se  distingua  aussi 
par  son  talent  sur  la  viole.  Suivant  Arisi  (Cre- 
mona  litterata),\\  fut  an  des  premiers  arllites 
qui  firent  entendre  sur  l'orgue  de*  Cansoni 
alla  franeete.  Ce  biographe  cite  de  Mascara  : 
Canxoni  a  quattro,  libro  primo;  Venise, 
Gardane;  mail  II  n'en  indique  pat  la  date. 

MASCARDIO  (GniLLanii).  Je  mi*  obligé 
de  placer  ici  ce  nom,  afin  de  dissiper  une 
erreur  reproduite  dans  divers  traités  d'his- 
loire,  de  bibliographie  et  de  biographie  mu- 
sicale, depuis  environ  soixante  ans.  Arleaga, 
habitué  J  défigurer  les  noms,  dans  ion  livre 
sur  le*  révolution»  de  l'opéra  italien,  cite  le 
Commentaire  de  Prosdocimo  de  Bendemaldo 
(pour  Prodoscimo  de  Beldomandis)  concer- 
nant lei  livre*  de  Jean  de  Mûrit,  où  il  eil 


parlé,  dit-Il,  de  Guillaume  Maicardio,  chan- 
teur célèbre  du  temps  du  commentateur,  dont 
Itt  ouvre»  et  Ut  opinion»  ont  été  avec  tant 
d'ctutrei  swusfraifej  d  la  eonnatiientê  hu- 
maine, etc.  {Le  Ritioluzioni  del  teatro  mut. 
ilal.,  t.  t,  p.  1 10).  Farkel  a  copié  exactement 
Arleaga  dans  la  traduction  allemande  de  son 
livre,  et  Gerber  a  tiré  de  celle  traduction 
l'article  .Vaicardio  {Wilhtlm) de  ion  premier 
Dictionnaire  de*  musiciens.  Choron  et  Fa  jolie 
ont  copié  cet  article  dam  leur  Dictionnaire,  el 
l'abbé  Berlin)  a  copié  Choron  et  Farolle.  L'au- 
teur de  l'article  Mateardio,  du  Lexique  uni- 
versel de  musique  publié  par  M.  le  docteur 
Schilling,  a  blll  un  petit  roman  sur  ce  person- 
nage supposé.  Son  véritable  nom,  dit-il,  ett 
Guillaume  de  Matcartdlo;  il  fut  un  des  an- 
cêtres de*  célèbre»  imprimeur»  Maicardi,  de 
Rome.  Puis  11  elle  l'autorité  de  Belnandit 
(Beldomandis)  concernant  le  mérite  de  ce 
Hascaredio.  Or,  il  n'y  a  pas  le  moindre  fonde- 
ment dan*  tout  ce  qu'on  a  dit  sur  ce  musicien 
depuis  Arteaga.  L'artiste  dont  il  s'agit  n'a  pat 
vécu  dam  le  quinzième  siècle,  mats  dam  le 
quatorzième)  Il  ne  s'appelait  pas  Guillaume 
Mateardio,  mais  Guillaume  de  Machau 
(voyet  ce  nom),  en  latin  Guitlermul  on  Guil- 
helmut  de  Matcandio;  c'est  ainsi  qu'il  est 
nommé  dam  nn  traité  de  musique  manuscrit, 
daté  du  13  Janvier  1375,  que  Je  possède,  dam 
la  copie  de  Prodoscimo  de  Beldomandis  qu'on 
m'a  envoyée  de  Bologne,  d'après  le  manuscrit 
de  l'Imtilut  de  cette  ville,  et  par  Gaforl.  Enfin 
lei  ouvrages  de  Guillaume  de  Hacbau  ne  sont 
point  perdus,  car  il  s'en  trouve  plusieurs 
copie*  dan*  la  seule  bibliothèque  impériale  de 
Part*,  et  dan*  divers  recueils. 

MASCHEK  (Vir-ciht),  virtuose  sur  le 
piano  et  l'harmonica,  compositeur  et  maître 
de  chapelle  à  l'église  Saint- Nicolas  de  Prague, 
naquit  le  5  avril  1755,  à  Iwtltowiti,  en  Bo- 
hême. Duisek  lui  donna  det  leçons  de  piano, 
et  il  apprit  1  Pragne  l'harmonie  et  le  contre- 
point, tout  la  direction  du  célèbre  organiste 
Segert.  Lorsque  ton  éducation  musicale  fut 
terminée,  il  visita  les  principales  villes  de  l'Al- 
lemagne, et  le  fit  entendre  arec  succès  à 
Berlin,  Dresde,  Halle,  Lelsptlck,  Hambourg, 
et  plus  lard  1  Copenhague.  Le  31  mars  1701, 
il  donna  un  grand  concert  au  théâtre  national 
de  Prague,  el  s'y  fit  applaudir  autant  par  le 
mérile  de  ses  compositions  qne  par  snn  talent 
sur  le  piano  et  sur  l'harmonica.  En  1794,  il 
obtint  la  place  de  maître  de  chapelle  de 
l'église  Saint-Nicolas.  Deux  ans  après,  Il  fut 
chargé,  par  la  députalion  dei  Etatsde  Bohème, 


de  composer  une  cantate  qui  fat  exécutée  au 
théâtre  national,  en  l'honneur  du  prince 
Cbarles,  généralissime  de*  armée*  aulrl- 
chieDDei.  Ver*  18M,  cet  artiste  estimable  m 
fil  éditeur  de  musique.  Il  e*l  mort  2  Prague, 
la  15  novembre  1831 .  On  connaît  de  ta  eompo- 
siUim  :  1'  Le  Navigateur  aux  lttdet  oritn- 
laitl,  opéra  en  langue  bohème,  reprise  nié  à 
Prague  an  théâtre  national.  9*  Z*er  Spiegcl- 
ritttr  (le  Chevalier  du  Miroir),  opéra  repré- 
tenté  an  même  théâtre,  le  7  mars  17<Mi 
S*  Sentiment  de  reconnaissance  de  la  Bo- 
hême pour  son  libérateur,  l'archiduc  Cbar 
les ,  siécnté  au  théâtre  national  de  Pra- 
gue, par  cent  musiciens,  le  18  novembre 
1796.  Publié  a  Prague  par  souscription,  en 
1707.  i-Potmt*  de  Sophie  Albrecbl,  ml*  en 
musique  arec  aceompagneDient  de  piano  j 
Prague,  1701.  5*  Huit  mené*  solennelles  et 
trente-quain  moteti,  à  quatre  voii  el  or- 
chestre (en  manuscrit),  fi*  Chant  da  matin 
pour  tonte*  les  religions  raisonnable»;  Prague, 
1796.  7*  Cantate  exécutée  le  10  Terrier  1808, 
a  l'occasion  du  mariage  de  l'empereur  Fran- 
çois I"  arec  Marie  Béalrii  (en  manuscrit). 
8°  Plainte  et  consolation  sur  la  tombe  d'un 
ami,  cantate  à  voix  seule,  arec  accompagne- 
mentde  piano;  Prague,  1803.  0*  Chantons  a 
voix  seule,  arec  accompagnement  de  piano  ; 
ibid.  10*  Symphonies  à  grand  orchestre  (en 
manuscrit).  11*  Concertino  à  quatre  mains 
pour  la  piano,  arec  deux  flûtes,  deux  clari- 
nettes, deux  cor*  et  deux  basions  j  Leipaick, 
Breitkopf  et  Haertél.  12*  Grand  concerto  pour 
le  piano,  avec  orchestre  complet,  quatre  cors, 
trompetteietllmb*let(en  manuscrit).  lS°Qua- 
tuor  concertant  pour  piano,  flûte,  violon  el 
violoncelle;  Prague,  Berra.  I4>  Sonata  pour 
piano,  a  quatre  maint  ;  Leipaick,  Breitkopf  et 
Rnrtel.  15*  Grande  sonate  pour  piano  et 
violon  ;  ibid.,  1807.  10*  Beaucoup  de  sonate* 
pour  piano  seul  (en  manuscrit).  17°  Doue 
variation*  pour  piano  sur  un  air  allemand; 
Leipslck,  Breitkopf  et  Hertei.  18*  Dix  varia- 
tion* sur  un  air  de  danse  A'Mcttt*  ;  Prague, 
Haai,  1803.  10*  Six  petit*  rondeaux  facile* 
pour  le  piano,  Bonn,  Simrock.  90°  Plusieurs 
cahier*  de  danses  pour  le  piano;  Leipaick, 
Breitkopf  et  Hœrlel.  91°  Sonate  pour  l'harmo- 
nica, avec  un  e'cAo  pour  de*  instruments  a 
vent  (en  manuscrit).  93°  Variation*  pour  har- 
monica et  piano  [idem).  23*  Fantaisie  pour 
harmonica  el  orchestre  (idem).  94°  Duo  pour 
deux  harmonica*  (Idem).  95*  Plusieurs  re- 
cueili  de  chansons  avec  accompagnement  de 
piano;  Prague  el  Lcipsick 


MASCHEK  (Pact),  frère  do  précédent, 
naquit  en  1701  a  IwikowiU,  en  Bohême.  Son 
père,  qui  était  Instituteur,  lui  enseigna  le* 
élément*  de  la  musique.  Il  était  encore  dan* 
première  jeunesse  lorsqu'il  commenta  1 
ire  quelques  petites  compositions,  Appelé, 
dan*  «a  quinzième  année,  a  Kreiieci,  en  qua- 
lité d'instituteur  adjoint,  il  j  tronvale*  moyens 
de  continuer  se*  éludes  musicales  :  plut  tant 
11  étendit  tes  connaissances  1  Zlonib  et  i  Jar- 
merili,  en  Moravie,  Où  il  remplit  pendant 
quelque  temps  le*  fonctions  de  sous-chantre. 
Ver*  cette  époque  de  **  vie,  il  écrivit  des 
messe*,  de*  litanies  et  plusieurs  autres  mor- 
ceaux de  musique  d'église  qui  le  firent  con- 
naître avantageuse  me  ni.  Son  talent  sur  l'or- 
gue et  le  clavecin  le  faisait  rechercher  par 
beaucoup  d'amateurs;  mais  il  trouva  un  pro- 
tecteur lélé  dans  le  comte  de  Kadasdi,  qui  le 
prit  dans  sa  maison  pour  donner  des  leçons  à 
ses  fille*.  Pendant  cinq  ans,  il  fut  attaché  1 
cette  famille  et  fit  avec  elle  des  voyages  a 
Stuhlweiitenbourg,  en  Hongrie,  puiti  Vienne. 
Attaché  entuile  an  comte  Georges  de  Nïciky, 
il  le  suivit  en  Croatie.  Eu  1799,  il  retourna  a 
Vienne  et  s'y  fixa.  Cette  époque  de  la  vie  fut 
ia  plus  brillante  et  la  plus  active.  Ilsenlcn- 
lendre  plusieurs  fol*  avec  succès  a.  la  cour  im- 
périale et  dans  des  concerts  public*.  L'époque 
de  sa  mort  n'est  pas  exactement  connue;  mais 
on  croit  qu'il  avait  cessé  de  vivre  avant  1819. 
On  connaît  en  manuscrit,  tous  le  nom  de  cet 
artiste,  det  messes,  de*  motel*  et  d'autres 
morceaux,  de  musique  d'église,  les  opéras 
der  Rititntampf  (le  Combat),  el  ffaldraf 
dtr  Wanderer  (Waldraf  le  voyageur);  une 
cantate  pour  la  société  des  musiciens;  six 
symphonies  a  grand  orchestre  pour  le  théâtre 
national;  six  pièces  i  huit  parties  pour  des 
instrument*  i  vent;  det  quatuors,  quintettes 
el  sextuor*  pour  violons,  viole*  el  violoncelles. 
Parmi  les  morceaux  de  sa  corn  position  qui  ont 
été  publiés,  on  remarque  particulièrement  : 
1°  tfientr  Avfgebot  (Appel  aux  armes), 
grande  sonate  de  piano  dédiée  an  prince  Fer- 
dinand de  Wurtemberg,  sous  les  ordre*  de 
qui  Maachek  avait  servi  en  qualité  de  premier 
lieutenant;  Vienne,  1799.  9°  Trois  sonates 
pour  piano,  flûte  ou  violon  et  violoncelle; 
Vienne,  Artaria.  S°  Trois  trios  idan;  ibid. 
,  4'  Sonate  facile  pour  piano,  flûte  ou  violon, 
Brunswick,  Spebr.  5°  Troll  duos  pour  piano 
et  violon;  Vienne,  Artaria.  6°  Marche  de  la 
bataille  de  Leipslck,  pour  piano;  Vienne, 
Hatlinger. 
M ASCUEK  (A.),  fils  de  Vincent,  e>t  né  a 


MASCHEK  -  MAS1M 


Prague,  vert  1803,  et  a  fait  m*  éludes  musi- 
cale* ioui  li  direction  de  sou  père.  Su  ÎM4, 
il  était  directeur  du  chœur  de  l'église  Saint- 
Nicolas  de  celle  ville.  Il  y  Ht  exécuter  dan*  la 
même  année  uu  Requiem,  a  quatre  voix,  qui 
a  été  publié  à  Prague,  chez  Berra.  Quelques 
années  après,  il  t'établit  à  Baie  en  qualité  de 
directeur  d'une  société  chorale.  Il  y  était  en- 
core en  1841  et  dirigea,  dam  la  même  année, 
la  fête  musicale  de  Lucerne.  De  11,  il  se  rendit 
a  Lausanne,  ou  a*  femme  était  engagée  comme 
cantatrice,  et,  en  1842,  Il  alla  te  Axer  a  Fri- 
bourg,  où  11  fut  chargé  de  la  direction  du 
chœur  de  l'église  des  jésuites. 

MASCITI  (Hicnit),  violoniste  napolitain, 
né  dans  Ici  dernières  années  du  dil-ieptième 
siècle,  se  nia  a  Paris,  après  avoir  voyagé  en 
Italie,  en  Allemagne  et  en  Hollande,  et  fut 
attaché  au  service  du  duc  d'Orléans,  régent  du 
royaume.  On  a  gravé  de  ta  composition,  i 
Amsterdam  :  1°  Six  sonate»  de  violon  avec 
batte  continue  pour  le  clavecin.  3*  Quinze 
sonates  idem,  op.  3.  S*  Douie  sonates  idem, 
op.  2.  4*  Douze  sonates  à  violon  seul,  op.  4. 
5°  Douze  sonates  pour  violon  et  violoncelle, 
op.  5.  6*  Douze  idem,  op.  0.  7*  Concertos 
pour  violon  principal,  deu  violent  de  ripieno 
et  baise  continue,  op.  7.  Maseiti  ett  mort  1 
Paris  vert  1750.  On  a  aussi  de  ce  musicien 
des  trios  pour  deux  violet  et  batte,  avec  batte 
continue  pour  l'orgue. 

HA8ECOVIUS  (CaiériEz),  docteur  et 
profestenr  de  théologie,  conseiller  du  Consis- 
toire royal,  et  pasteur  de  l'église  de  Knelpbof, 
a  Kœnigtberg,  an  commencement  du  dix-hui 
lième  siècle,  a  fait  Imprimer  un  sermon 
d'Inauguration  pour  le  nouvel  orgue  de  ton 
église,  sous  ce  titre  :  DU  Xneiphotffiithe  toute 
Orgelitimme  tcilche  in  dietem  17Î1  John, 
am  XIV  Sonntagi  nach  Trinitalit,  etc.; 
Kœnigtberg,  1731,  ln-4»  de  quatre  feuillet. 

MA8I  (le  P.  Fétu),  né  a  Pite,  dans  la  pre- 
mière moitié  du  d  ix-hui  ti  ème  s  ièele,  entra  jeune 
dant  l'ordre  det  cordeliert  appelée  Mineurs 
tonventueli,  fut  agrégé  au  collège  des  ehape- 
lalnt  ebantres  de  la  chapelle  pontificale,  en 
175S,  et  obtint  a  Rome  la  place  de  maître  de 
chapelle  de  l'égliie  det  Douze- A  nôtres.  Il 
mourut  le  5  avril  1773,  d'un  conp  d'apoplexie 
foudroyante,  après  avoir  dit  ta  mette.  Mail  a 
laissé  en  manuscrit  beaucoup  de  composition! 
religlentet,  qui  se  trouvent  dant  les  archives' 
de  l'église  des  Doue- Apo  1res.  In  1770,  Il  lit 
chanter  dant  celleéglite,en  présence  du  pape, 
un  T»  Détint  1  deux  chœurs ,  de  ta  composi- 
tion. Burue)',  qui  entendit  ce  morceau,  donnu 


dea  éloges  aux  tolot,  mail  dit  que  les  choeur* 
étaient  au-dessous  du  médiocre.  Gerber,  qui 
attribue  au  P.  Nasi  un  opéra  bouffe,  repré- 
senté en  1768  an  théâtre  Tordinone,  l'a  con- 


te compositeur  il 


MASI  (Jean),  maître  de  chapelle  de  l'église 
Saint-Jacquet  det  Espagnols,  a  Borne,  dant  la 
seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle,  te  SI 
d'abord  connaître  comme  compositeur  drama- 
tique. On  a  tout  son  nom  :  La  Spotatùio  per 
puntiglio,  opéra  bouffe  représenté  a  Rome, 
en  1768.  S*  71  Governo  dtlV  itola  Pana. 
L'abbé  Sanlini,  à  Rome,  possède  de  ce  maître  : 
t*  Une  mette  i  quatre  voix  aveu  orchestre. 
3*  Trois  motets  idem.  S"  Litanies  courtes  a 
huit  voii.  4*  7n  etVfufe  fwa,  i  quatre  voii. 
5*  Det  éludes  de  solfège  sur  la  gamme,  et  une 
mette  de  tttquiem  a  cinq,  avec  orchestre. 

BIASWI  (Anroisï),  compositeur  de  l'école 

romaine,  né  en  1659,  hit  d'abord  attaché  1  la 
mutique  particulière  de  la  reine  Christine  de 
Suède,  et  obtint,  le  1"  mal  1874,  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  la  basilique  du  Vatican. 
Il  mourut  k  Rome  le  30  septembre  1678,  et 
rut  inhumé  dant  l'église  Sainte-Marie  lp  Poa- 
terola.  L'abbé  Sanlini  possède  de  ce  musicien  : 
1°  Deux  motel*  à  quatre,  en  fugues.  3*  Six 
motets  a  huit.  3°  Le  psaume  Voee  mta,  a 
quatre.  4"  Dixit  a  quatre,  avec  orchestre. 

MASINI  (Louis),  docteur  en  philosophie, 
membre  et  secrétaire  de  l'académie  det  Phil- 
harmonique! de  Bologne,  naquit  en  cette  ville 
et  y  vivait  an  commencement  de  ce  siècle.  Le 
39  août  1813,  il  prononça  un  éloge  du  compo- 
siteur bolonais  Jacquet-Antoine  Peiti  {voyez 
ce  nom),  a  l'occasion  de  1=  distribution  des. 
prix  du  Lycée  musical  de  Bologne.  Ce  discourt 
a  été  Imprimé  tons  ce  titre  :  Elogio  di  Gta- 
eamo  Antonio  Psrti  Bologneee,  pro/ettorc 
di  eontrappunîo,  rticitato  mita  gran'  m  fa 
del  Liceo  filarmonico;  il  giorno  93  JgaiXo 
1819.  Botogna,  Upografia  Mali  te,  1818, 
ln-8*de  trente- neuf  page*. 

MASINI  (Puaçoii),  né  à  Florence  dan» 
les  première*  années  de  ce  tiède,  t'j  livra, 
dant  ta  jeuneaie,  i  la  culture  de  la  musique  et 
du  chant.  Fixé  à  Pari*  depuis  1850,  il  t'y  ett 
fïlt  connaître  par  la  composition  de  jolies  ro- 
mances françaises,  où  l'on  trouve  quelque 
chose  du  goût  det  mélodies  Italienne*.  L'har- 
monie dont  elle*  tant  accompagnées  est  suffi- 
samment correcte.  Cependant  les  légères  pro- 
duction* de  cet  artiste  n'ont  pas  obtenu  chez 
le*  amateur*  le  succès  de  vogue  qu'ont  eu  de» 
choie*  du  même  genre  qui  ne  les  valent  pas. 
Parmi  ses  meilleur*  morceaux,  on  remarque  : 


MASINI  —  MASSAINi 


La  Saur  dit  anget;  H  Lamenta;  Dieu  m'a 
timdu.it  vert  vous  ;  Où  va  mon  dm»  t  ;  Ch an- 
ion  bretonne;  Ton  image,  etc.  Les  paroles 
de  la  plupart  de*  romance!  de  MaiiaL  son! 
d'Emile  Barateau,  qui  s'eil  distingué  par  la 
grice  et  l'élégance  de  ta  poésie. 

MASLOM  (Wïi>ci"las),  vicaire  el  directeur 
du  chœur  de  l'église  de  Pelplin  (Prusse  occi- 
dentale), est  né  en  180!,  dam  la  Slléile.  Il  a 
publié  an  livre  qui  a  pour  titre  :  Lthrbuck 
dei  gregarianisehen  l'irehtngesanges  (Doc- 
trine du  chant  ecclésiastique  grégorien); 
lrealau,  Georges-Philippe  Aderholz,  1839, 
gr.  ln-4°,  contenant  quatre  feuille»  de  titre, 
dédicace,  préface,  index,  et  deux  cent  vingt- 
sept  page*  de  texte.  Cet  ouvrage  n'est  qu'un 
extrait  non  déguisé  de  \' Histoire  générale  de 
•la  musique  de  Portai,  et  du  livre  d'Anton j 
(voyexcv  nom)  qui  porte  le  même  titre. 

NA8LOW8KI  (....),  horloger  *  l'ose  n, 
■iOTenfa  vert  1800  un  Instrument  a  clavier 
auquel  11  donna  le  nom  de  Clavecin  harmo- 
nique {Ffarmonischen  Clavier).  11  le  Ht  con- 
naître à  Berlin  en  1805.  La  Gaittte  générale 
de  musique  de  Leiptlck  a  rendu  compte  du 
«jstèine  de  cet  instrument  dans  son  septième 
volume  (pages  110,  337,  490,  530  et  504). 
Comme  la  plupart  des  instruments  de  fantai- 
sie qui  OPl  fixé  l'attention  publique  a  leur 
apparition,  celui-là  est  ensuite  tombé  dans 
l'oubli. 

BIA90N  (Wiumv),  poète  et  philologue 
anglais,  naquit  a  Siinl-Trinity-Hall,  dans  le 
duché  dTort,  en  1735.  Doué  des  plus  heu- 
reuses dispositions,  Il  Ht  de  brillantes  études 
au  collège  de  Saint-Jean,  a  Cambridge,  prit 
ses  degrés  de  bachelier  en  1745,  et  ceux  de 
maître  et  lettres  en  1749.  Il  fui  ensuite  cha- 
noine d'York,  puis  de  Driffleld,  el  enfin  cha- 
pelain du  roi  d'Angleterre.  II  mourut  a  Aston, 
le  4  avril  1797.  Poète  distingué,  Hason  possé- 
dait aussi  des  connaissances  assez  étendues 
en  musique;  il  a  composé  un  Te  Deum,  plu- 
sieurs hymnes  et  d'antres  pièces  pour  le  chœur 
d'York.  Dans  le  supplément  de  l'Encyclopédie 
britannique,  par  le  docteur  Glelcb,  on  lui 
attribue  des  perfectionnements  faits  au  piano, 
-a  l'article  sur  cet  instrument.  Il  a  publié  : 
J  copions  Collection  ofthoie  portioni  af  the 
ptalmi  of  David,  Bible  and  litùrgy,  vhieh 
hâve  been  tel  in  Mtuit,  and  *ung  as  Jn- 
Ihemt  in  the  eatkedral  and  collégiale  enur- 
chtt  of  England.  Towhich  il  prefixed  acri- 
■tital  and  hittorical  Eisay  on  cathedra! 
Muiic  (Collection  nombreuse  de  parties  des 
psaumes  de  David,  de  la  Bible  et  de  la  liturgie 


11 

.nui  ont  élé  mises  en  musique,  et  chantées 
comme  antiennes  dans  les  églises  cathédrales 
et  collégiales  de  l'Angleterre;  précédée  d'un 
Basai  historique  et  critique  sur  la  musique 
d'église),  Tork,  1783,  ln-4*.  L'introduction 
historique  de  cet  ouvrage  a  été  réimprimée  et 
publiée  sous  ce  titre  :  Euay  hiitorical  and 
eriticalon Engllth  Chunh-musie,  Londres, 
1785,  ln-8*. 

MASOT!  (Jour),  littérateur  et  amateur  de 
musique  anglais,  vécut  a  Londres  vers  le  mi- 
lieu du  dix-huitième  siècle.  Auteur  de  divers 
ouvrages  concernant  le  rhythme  et  la  proso- 
die, il  y  traite  par  occasion  du  rbythme  mu- 
sical. Ces  ouvrages  ont  pour  titres  :  1°  Euay 
on  the  Poieer  ofNumbert  and  the  Prineiplee 
of  Harmong  inpoetical  compati lions;  Lon- 
dres, 1749,  In  8*.  9*  Essag  on  the  Power  and 
Harmony  of  prosaie  NWnbers;  Londres, 
1749,  in-8*. 

HASOTTI  (Jui.es),  compositeur  de  ma- 
drigaux, naquit  i  Castro-Caro,  dans  les  Étals 
romains,  vers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il 
a  publié  trois  livres  de  madrigaux  a  cinq  voix 
de  sa  composition,  le  premier,  a  Venise,  chez 
Ange  Gardane,  en  1593,1e  deuxième,  en  1588, 
el  le  dernier,  en  1588,  chez  le  même  éditeur. 

MASSAIS!  (Tianaca),  moine  augustin, 
né  à  Crémone,  dans  la  première  partie  du 
seizième  siècle,  Ot  ses  voeux  1  Plaisance,  où  il 
demeura  pendant  plusieurs  années,  puis  II 
obtint  la  place  de  maître  de  chapelle  de 
l'église  Sainte-Marie  delpopolo,  a  Rome.  En 
1580,  Il  fut  appelé  a  Prague  comme  musicien 
de  l'empereur  Rodolphe  II;  mais  il  retourna 
ensuite  a  Rome,  où  II  vivait  encore  en  1605, 
car  II  dédia  des  motels  à  quatre  choeurs  au 
pape  Paul  T,  qui  ne  fut  élu  que  le  16  mal  de 
celte  année.  On  connaît  de  la  composition  de 
ce  maître:  1'  Sacrf  rnodtilorum  caneentui 
qui  0-10  et  13  vue  tous  in  duos  tresve  chorot 
coaleteentei  eoneini  pouunt  ;  Venetils,  1567, 
ln-4'.  3*  Madrigali  a  quattro  voci,  lib.  1  ; 
Venezia,  app.  Antonio  Gardane,  1569,  ln-4*. 
3°  Madrigal!  a  S  vont,  lib.  I  ;  ibid.,  1571 . 
4°  MadrigaU  a  A  voci,  lib.  3;  ibid.,  1573. 
5°  Concenlus  qyinque  vocum  in  univertot 
psalmos  in  Vetperit  omnium  feitorum  per 
totum annum  frequtntatos ,  cum  tribus  Ma- 
gnificat quorum  ttffimum  9  eocum  modula- 
tions coputatur;  Venetlis,  1576,  ln-4".  8*  Jfo- 
(«forum  eut»  quinqm  et  tes  vacibus  liber 
primus;  feneliis ,  apud  Joicphum  Guiliel- 
mum,  1576,  ln-4*.  7*  Mittm  quinque  et  tex 
vocum;  ibid.,  1578,  in-4*.  8° Salmi a  6  voci, 
lib.   1  ;  ibid. ,  1578.    9°    Motttti  a  5  voci. 


18 

Ko.  III;  ibid.,  1580,  in-4°.  8"  {bit)  libtr 
primui  eantionum  eetletiatticonm  ut  vulgà 
tfotecta  votant  quatuor  vocum;  Pragm, 
lypis  Gtorgi  Ntgrini,  15S0,  io-4°  obi.  Une 
ju ire  édition  du  même  ouvrage  ■  paru  cher  le 
même  éditeur,  eu  1 599.  Cet  moleli  tout  dé- 
diés a  Philippe  d*  Noos,  chanoine  et  tréso- 
rier de  la  cathédrale  de  Cambrai,  maître  de 
chapelle  de  l'empereur.  L'é  pitre  dédicatolre 
est  datée  de  Prague,  aux  calendes  de  Juin 
1680  :  Natiaini  ;  donne  a  Philippe  la  qualifi- 
cailoo  de  Sentie  veniraadvt;  ce  qui  fait  voir 
que  l'âge  de  ce  maître  célèbre  était  dèi  lors 
fort  avancé,  10*  Il  quarto  Ubro  di  Madri- 
joHoBBOri;ibîrt.,  1594,  ta-*.  11"  Muiica 
tuper  Thnnoi  Jeremix  propkttm  5  voeibut 
eonc;  ibid.,  1509,  ln-4*.  13°  Misse  a  otro 
voei;  ibid.,  1600. 13°  Motels  1  quatre  chœurs, 
dédiés  au  pape  Paul  V  (j'ignore  le  lieu  et  la 
date  de  l'impression  de  cet  ouvrage).  14°  Sa- 
erarum  eantionum  7  vocibui  Mb.  1  ;  Vene- 
(iis,  1607,  in- 4".  Cet  outragé  eit  Indiqué 
comme  l'œuvre  53"  de  l'auteur.  Il  est  vrai- 
semblable que  Ici  litre*  cités  en  latin  par 
Draudiu*  ont  été  traduits  par  lui  de  l'italien, 
suivant  ta  méthode  habituelle.  On  trouve  des 
madrigaux  de  Mattalni  dans  la  collection  in- 
titulée :  Melodia  Olimpiea  di  diverti  eeetl- 
lentittimi  mutiei ,-  Anvers,  1594,  in-4°  obi., 
et  dans  le  ParadUo  mutiealt  di  MadrigaM 
et  eanxoni  a  chiqua  voci;  Ibid.,  1500,  ln-4° 
iblong  ;  mal»  Dlabacz  et  S  orbe  r  ont  été  induits 
en  erreur  par  Walther  lorsqu'il)  ont  dit  qu'il 
te  trouve  aussi  de*  morceaux  de  la  composi- 
tion de  ce  maître  dans  la  collection  publiée 
par  Hubert  Waeiranl  sous  le  titra  de  :  Sym- 
phoniaAngttica  ;  car  ce  recueil  n'en  contient 
pas  un  seul.  D'ailleurs,  la  date  de  15SS,  citée 
parWaltber,  est  fausse;  la  Symphonia  An- 
gclica  n'a  été  Imprimée  qu'en  1594.  L'abbé 
Sanlinl,  de  Rome,  a  de  Masiaini  en  partition 
manuscrite  :  1*  Les  Lamentation*  i  cinq  voix. 
3*  De*  psaume*  et  Magnificat  a  huit  voix,  pu- 
bliés à  Venise,  en  1578.  S0  Vingt-deux  motels 
a  huit  voit.  4*  Vingt  et  un  motet*  a  cinq  voix. 
5°  De*  messes  à  quatre  et  cinq  voix. 

MA8SART  (Limut-Jomm)  ,  professeur 
de  violon  au  Conservatoire  di  Paris,  est  né  a 
Liège,  le  19  juillet  1811.  Dans  son  enfance, 
il  Tut  amené  1  Paris  et  confié  aux  soins  de 
Rodolphe  Kreutzer,  dont  loi  leçon»  dévelop- 
pèrent tes  remarquables  disposition*.  Il 
n'avait  pat  atteint  M  dli*huilième  année 
lorsqu'il  te  fit  entendre  dam  un  concert  1 
l'Opéra,  en  1839,  et  y  produisit  une  rive  im- 
pression par  le  charme  de  son  jeu,  la  juttette 


MASSA1M  —  MASSÉ 


de  ton  intonation  et  la  variété  de  ton  arebet. 
Dan»  la  même  année,  il  fut  admit  comme 
élève  de  composition  au  Conservatoire;  il  sui- 
vit le  court  de  contrepoint  et  de  fugue  de  fau- 
teur de  cette  notice  jusqu'au  mois  de  juin 
1832.  Le  talent  de  Mattart  s'était  perfection  né 
parla  persévérance  de  set  études;  malheureu- 
sement, il  te  (aiialt  rarement  entendre  en 
public  et  vivelt  retiré  dans  la  famille  de 
Kreutzer,  oh  il  avait  trouvé  une  affection  dé- 
vouée. Il  en  résulta  que  ta  timidité  naturelle, 
loin  de  diminuer  avec  le  temps,  ne  At  que 
s'accroître;  car  pour  l'artiste  exécutant,  l'exhi- 
bition fréquente  de  ton  talent  devant  la  public 
ett  de  nécessité  absolue,  t'il  ne  veut  perdre  la 
confiance  en  lui-même.  Si  j'ai  bonne  mémoire, 
un  concert  de  la  société  du  Conservatoire, 
donné  le  33  mai  1841 ,  fut  la  dernière  occasion 
où  Mattart  donna  des  preuve*  de  ton  talent, 
dans  la  (ouate  de  Beethoven  pour  piano  et 
violon,  oeuvre  47,  qu'il  exécuta  avec  Uni.  Il 
reçut  ta  nomination  de  professeur  de  violon 
au  Conservatoire,  le  34  janvier  1843.  Au 
nombre  des  bons  élèves  de  cet  artiste,  on  dis- 
tingue en  première  ligne  Henri  W ienlawtki. 
M.  IHassart  a  publié  quelques  corn  pot  liions 
pour  le  violon,  parmi  leiquelleioi 
une  fantaisie  avec  orchestre  it 
madame  Malibran,  le  Réveil  dis  beau  jour: 
Parlt,  Bran  dut,  et  les  transcriptions  de*  Soi- 
rée» mutiealet,  de  floitlni,  pour  violon  et 
piano;  OU. 

MASSÉ  (FiLii-MifJi-YiCTOB.) ,  compost- 
leur  dramatique,  né  a  Lorlenl  (Morbihan),  le 
7  mars  1833,  fut  admis  comme  élève  au  Con- 
servatoire de  Paris,  le  15  octobre  1834.  Il  y 
obtint  l'accessit  du  solfège  au  concourt  de 
1888,  et  le  second  prix  lui  fut  décerné  daot 
l'année  suivante.  Élève  de  Zimmerman  pour 
le  piano,  il  eut  le  deuxième  prix  de  cet  In- 
strument, en  183B,  et  le  premier  prix  en  1839. 
Le  premier  prix  d'harmonie  et  d' accompagne- 
ment lui  fut  décerné  en  1840.  Comme  élève 
d'Halévy,  Il  se  présenta  au  concours  de  com- 
position de  l'Institut  de  France,  en  1843,  et  v 
obtint  le  premier  second  prix,  et  dan*  l'année 
suivante,  11  eut,  au  Conaervatolre,  le  premier 
prix  de  contrepoint  et  de  fugue;  enfin,  set 
brillante!  éludes  furent  terminée*  en  1844, 
par  l'obtention  du  premiergrand  prix  de  com- 
position 1  l'Institut.  Devenu  pensionnaire  du 
gouvernement  français,  a  ce  titre,  il  te  rendit 
a  l'Académie  de  France,  à  Rouie,  et  y  patsa 
deux  annéet  ;  puis  II  voragea  en  Italie  et  en 
Allemagne.  De  retour  i  Parit,  il  s'y  fil  con- 
naître par  det  romance»  et  par  det  mélodies 


MASSE  —  MASSET 


don!  la  distinction  fut  remarquée,  particuliè-  I 
rement  inr  le»  Orientale*  de  Victor  Hugo.  Son 
début  à  la  scène  le  fil  an  1853,  au  théâtre  de 
l'Opéra 'Comique,  par  la  Chanteute  voilée, 
joli  ouvrage  en  un  acte  qui  donna  aux  connais- 
seurs une  opinion  favorable  de  l'avenir  du 
compositeur.  Il  fut  suivi  dei  fiocei  de  Jean- 
nette (1855),  dont  la  musique  élégante  et  fa- 
cile obliul  aussi  du  succès;  puis  vinrent 
Galathée,  en  deux  actes  (1854|,  l'une  des 
meilleures  partitions  de  l'artiste;  laFiancèe 
du  diable,  en  trois  actes,  et  Mite  Fauvette, 
en  un  acte  (1855)  ;  ki  Saitoru,  en  trois  actes 
(1858);  tous  ces  ouvrage*  turent  joués  au 
tbéitre  de  l'Opéra  Comique. Z(i  Reine  Topaxe, 
en  trois  actes  (1856),  et  la  Fit  Carabout, 
en  trois  acte»  (1859],  ont  «té  représenté»  au 
T^alre-Ljrique.  M.  Hissé  a  écrit  aussi  i 
Venise,  la  Favorita  •  ta  Sehiava  (1805),  et 
te  Cousin  Marivaux,  en  deui  actes  (1857), 
pour  le  tbéitre  de  Bade.  Tout  n'a  pas  été  pro- 
grès du  talent  du  compositeur  dans  celte  série 
de  compositions  dramatiques,  parce  qu'il  jr  a 
eu  trop  de  bile  dans  ses  travaux.  M.  Massé  ne 

l'est  pas  pénétré  d'une  vérité  incontestable, 
i  saTOir  que  l'expérience  de  la  scène  et  le  mé- 
tier no  tiennent  lieu  de  l'imagination  qu'aux 
dépens  de  la  renommée  d'un  artiste.  Quelques 
hommes  privilégiés  par  la  nature  ont  pu 
écrire  avec  rapidité  un  grand  nombre  d'opéra* 
dans  l'espace  de  quelques  années  et  y  jeter 
d'heureuses  inspirations  ;  mais  ces  organisa- 
tions d'élite  tant  des  exceptions.  X.  Massé  a 
succédé  i  M.  DieUch,  en  1860,  dans  la  place 
de  chef  du  chant  i  l'Opéra. 

HASSENZIO  (Dominique)  ,  composteur 
du  dix-septième  siècle,  naquit  i  Ronciglione, 
dans  les  Étals  romains.  Il  fut  d'abord  cha- 
noine de  l'église  collégiale  de  celte  ville,  puis 
doyen  des  bénéficiés  de  l'église  de  Sainte- 
Marie  in  Fia  lala,  i  Rome,  et  enfin  maître  de 
chapelle  de  la  congrégation  des  nobles,  dans  la 
maison  professe  des  Jésuites.  Ses  compositions 
connues  sont  :  1"  Six  livres  de  motets  i  une, 
deux,  trois,  quatre,  cinq  et  six  voix;  Rome, 
Zanelti, depuis  1612  jusqu'en  1034.  Maisenxio 
est  un  des  premier*  auteurs  de  motets  a  voix 
seule  on  i  deux  voix  avec  accompagnement  de 
basse  continue  pour  l'orgue,  ainsi  qne  le 
prouve  le  recueil  qu'il  a  publié  sou*  ce  titre  : 
Satrarum  modifiât tonum  lingulit,  duabul, 
tribu»,  quatuor,  quinque  voeibus  in  variii 
SS.  tolemnitatibut  cura  6m  10  ad  organum 
concinendarum  auelore  Dominico  Mauentio 
Roneiliontnt.  Illuttriu.  Sodalium  S.  F. 
Ânumplte  in  sdibut  profesiorum  Soc.  Jet. 


Rom»  mutiem  prmfecto  ;  Routas,  1818. 
3*  Trois  litres  de  psaumes  i  quatre  et  cinq 
voix;  Rome, Zanctli,  1618  à  1823.  3°  Comple- 
torium  integrum  cum  Ave  Regina  tt  Moteeti 
duo  oetonit  vocibue,  optf*8;  Rome,  Masotti, 
1650.  4°  Quatre  livres  de  psaumes  i  huit  voix; 
Rome,  Masotti,  1630  i  1654.  5"  Ptalnodia 
Feiptrtina  (ont  de  Daminicii  guam  de  apo- 
ilolit  cum  Rtgina  Cœli,  Salve  Regina  et  du- 
plici  Magnificat,  octonii  «ocibtu  cum  ftasjo 
adorganum  cuncinenda ; Romr ,  apud  Pau- 
ium  Matottum,  1631,  in-4°.  6°  Moietti,  t 
Litanie  a  più  voci,  UbH  due;  Ibid.,  1031. 
7*  Sept  livre*  de  psaumes  i  quatre  voix; 
Rome,  Grignani,  1633  i  1043. 

MASSET  (Nient**- Jïin-Jiconï») ,  vio- 
loniste et  chanteur,  né  i  Liège,  le  37  janvier 
1811,  fui  admit  comme  éli^e  au  Conserva- 
toire de  Paris,  le  SI  janvier  1838,  r  reçut 
des  leçons  d'Habenecfc  pour  le  violon,  et  fit, 
sou*  la  direction  de  Senriot  et  des  Jclen 
sperger,  des  étude*  de  composition  qu'il  ter- 
mina avec  Dourleo  et  Beooist.  Après  avoir 
été,  pendant  deux  ans,  premier  violon  au 
tbéitre  des  Variété*,  11  entra  i  l'orchestre  du  . 
Théâtre-Italien,  pal*  i  celui  de  l'Opéra  ;  enfin, 
11  retourna  aux  Variétés,  pour  y  prendre  1» 
position  de  chef  d'orchestre.  Ce  fut  i  cette- 
époque  qu'il  publia  divers  ouvrages  pour  le 
violon,  parmi  lesquels  ou  remarque  des  fan- 
taisies dédiées  i  Habeneck,  i  S.  H.  Léopold  I"-, 
roi  des  Belges;  trois  fantaisies  facile»  avec 
accompagnement  de  piano,  op.  3;  Paris, 
Brandui;  six  caprice*,  op.  5;  un  concerto 
pour  violon  et  orchestre,  exécuté  aux  concerts 
du  Conservatoire  par  M.  Danela  ;  quelques 
morceaux  pour  la  flûte,  joués  par  M.  Dorus,  et 
un  grand  nombre  de  romances,  dont  quelques- 
unes  ont  obtenu  du  snecis,  Possédant  une  belle 
voix  de  ténor,  il  suivit  le  conseil  de  les  ami* , 
qui  la  pressaient  d'embrasser  la  carrière  de 
chanteur  dramatique,  et  débuta  au  théâtre  de 
l'Opéra-Comique,  le  10  septembre  1838,  par 
le  râle  de  Marcel,  dan»  la  Reine  d'un  jour, 
qu'Adolphe  Àjlam  avait  écrit  pour  lui.  La 
Dame  Blanche,  Zampa,  le  Chaperon  rouge, 
Gulittan,  le  Concert  à  la  cour,  Adolphe  tt 
Clara,  enfin,  Richard  Cœur-de-Lton,  furent 
pour  lui  autant  d'occasion*  de  «necès  el  prou- 
vèrent la  flexibilité  de  son  talent.  En  1845,  Il 
quitta  l'Opéra  Comique  pour  se  rendre  en 
Italie,  où  il  fit  de  nouvelle»  études  de  chant. 
Il  débuta  au  théâtre  de  la  Scala  de  Milan, 
au  carnaval  de  1845-1840,  par  1*  rôle  du 
Bravo,  de  Mercadante,  et  brilla  dans  cet 
ouvrage   ainsi  que  dans  Rieeiardo   •   Zo- 


MASSET  —  MASSONEAU 


ràidt,  de  Rossint  ;  (mis  11  chaula  au  théâtre 
ducal  de  Parme  et  au  théâtre  commun*]  de 
Crémone.  La  révolution  de  1848  le  ramena 
à  Paris,  où  l'administration  de  l'Opéra  lui 
offrit  un  engagement  arantageu*  pour;  Ici 
rôles  de  premier  ténor  de  Jiruialetn,  la  Fa- 
vorite, Don  SébaïUcn,  Lucie  de  Lammer- 
moor  et  Freytchuti.  En  1850,  un  bel  en- 
gagement tut  offert  à  Massel  pour  le  théâtre 
royal  de  Madrid:  il  y  Joua  avec  sucées  les 
rôles  à'Otelto,  û'Ernani  et  d'autres  outrages 
du  répertoire  italien.  Toutefois,  Il  D'aval!  ja- 
mais pu  vaincre  le  dégoût  que  lui  Inspirait  le 
théâtre;  en  1833,  il  prit  la  résolution  de  se 
retirer  de  la  scène,  et  de  te  livrer  1  rensei- 
gnement. De  retour  i  Paria,  il  réalisa  ce  des 
sein  et  donna  des  leçon*  de  ebant;  dans 
l'année  suivante,  11  reçut  ta  nomination  de 
directeur  de  musique  de  la  maison  Impériale 
de  Saint-Denis.  Depuis  Ion,  il  a  publié  an 
recueil  de  vocalises  de  soprano  ou  de  lénor 
pour  ses  élèves^ quelques  airs  détachés  et  un 
recueil  de  mélodies. 

MA88IMTNO  (Fatniaic) ,  professeur  de 
chant  a  Paris,  ett  né  a  Turin,  en  1 775,  et  a 
apprit  la  musique  et  le  ebant  tout  la  direction 
de  l'abbé  Dttani  (voyez  ce  nom).  Arrivé  i 
Paris  vers  IBM,  il  y  établit,  deux  ans  après, 
un  court  d'enseignement  collectif  de  la  mu- 
sique d'après  un  système  dont  il  était  l'inven- 
teur, et  dont  on  peut  voir  l'analyse  dans  le 
premier 'volume  de  la  Revue  musicale  (ann. 
1827).  Il  a  écrit  pour  ce  court  un  ouvrage  qui 
a  pour  titre  :  Nouvelle  méthode  pour  l'entei- 
gnement  de  la  mutique.  Première  partie, 
contenant  l'exposition  de»  principe),  le 
mode  d'organitation  d'un  court  d'apritla 
nouvelle  méthode  ;  l'indication  det  moyen* 
d'enteignemenl  mutuel ,  et  une  première 
tuile  de  tolfige*  avec  accompagnement  de 
piano;  Parti,  chez  l'auteur,  1819,  in-folio. 
Deuxième  partie,  contenant  «ne  tétie  de 
•olfifee  à  deux  voix  prineipaletet  une  batte, 
avec  accompagnement  de  piano;  Ibid.,  1890, 
in  fol.  On  a  aussi  de  cet  artiste  ;  Chaturt 
fronçait  à  deux  voix  avec  accompagne- 
ment de  deux  pianot  A  quatre  maint ,  à 
futage  des  pensionnait  et  det  écolet  d'entei- 
gnetnent  mutuel,  liv.  I  et  II  j  Paris,  Pacini. 
Mastimino  fut  attaché  a  l'institution  royale  de 
Saint-Denis,  en  qualité  de  professeur  de  ebant 
et  de  solfège.  It  ett  mort  a  Parti,  en  1858. 

MASSOIH  (Cimuj),  fut  maître  de  mu- 
sique de  la  cathédrale  de  Cb  lions -sur-Marne, 
vers  1080,  et  se  rendit  ensuite  i  Paris,  oit  il 
remplit  Ici  mêmes  fonction!  dam  la  maison 


professe  des  Jésuites  de  la  rue  Saint-Louis.  Il 
est  auteur  d'un  Nouveau  traité  det  régla 
pour  la  eampotition  de  la  mutique,  par  te- 
am! on  apprend  facilement  A  faire  un  chant 
tur  det  parolet,  A  eompottr  à  deux,  trait  et 
quatre  partiel,  et  A  chiffrer  la  batte  con- 
tinue; Parti,  1094,  ln-8".  Dans  celle  première 
édition,  presque  tons  les  exemples  sont  ma- 
nuscrits, et  quelques-uns  gravés.  La  deuxième 
édition  est  de  1898,  in-8«;  la  troisième  de 
1705,  et  la  quatrième,  aussi  in-8°,  â  été  pu- 
bliée en  1738,  chei  Roger,  à  Amsterdam.  Dam 
la  Théorie  det  beaux-artt,  de  Sulier,on  trouve 
l'Indication  d'une  autre  édition  datée  de  Ham- 
bourg, 1737,  in-4*.  L'ouvrage  de  Maison  ne 
manque  pas  de  méthode,  et  les  exemples  en 
sont  atiea  bien  écrits.  Il  parait  que  ce  musi- 
cien avait  cessé  de  vivre  en  1705,  car  répl(M: 
dédicatoire  de  la  troisième  édition  est  lignée 
par  l'imprimeur  Billard. 

JKAS80H  (l'abbé),  vicaire  de  l'église  d'Ar- 
gentan (Orne),  s'est  fait  connaître  par  nne 
Nouvelle  méthode  pour  apprendre  ûplain- 
chant;  Paris,  imprimerie  de  Duverger;  Ar- 
gentan ,  Surène,  1839,  in-19  de  quarante- 
bult  pages. 

MASSONEAU  (Louis),  violoniste  distin- 
gué, né  a  Casiel,  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-baillème  siècle,  a  reçu  des  leçons  de 
violon  de  Heuié,  maître  de  concert  du  land- 
grave de  liesse,  et  apprit  la  composition  tout 
la  direction  de  Kodewald.Matsonean  avait  été 
admis  depuis  pen  de  temps  dans  la  mutique  du 
prince,  quand  celui-ci  mourut;  le  licencie- 
ment de  la  chapelle  et  de  l'Opéra  l'obligea 
alors  à  ebereber  ailleurs  une  position. Pendant 
quelque  temps  il  vécut  a  Gœttingue,  où  il  rem- 
plissait les  fonctions  de  directeur  du  Concert 
académique.  En  1799,  Il  obtint  un  emploi  i 
la  petite  tour  de  Detmold;  mais  avant  qu'il  s'y 
rendit  le  prince  mourut,  et  Mattoneau  fut 
obligé  de  reprendre  ta  position  a  l'université 
de  Gcelllngue.  En  1795,  il  fui  appelé  I  Franc- 
fort -sur -le-Mein  en  qualité  de  premier  violon 
du  théitrei  deux  ans  après,  fl  alla  à  Alloua 
remplir  la  même  place  qu'il  quitta  en  1798, 
pour  entrer  dans  la  chapelle  du  duc  de  Det- 
sau.  Enfin,  en  1809,  il  entra  au  service  du 
ducdeMecklembourg-Scbwerin  et  n'en  snrlit 
plus.  Cet  artiste  conserva  longtemps  les  qua- 
lités de  ton  talent,  car  on  voit  dans  la  Goutte 
générale  de  mutique  de  Ltiptick  (30*  année, 
coll.  715),  qu'il  étonna  les  artistes  dans  une 
fêle  musicale  donnée  i  Hambourg  en  1818, 
par  la  puissance  de  son  exécution.  Au  mois 
d'oclobre  1819,  il  était  encore  a  Ludvrigsiust  et 


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MASSONEAU  —  MATEHN 


U 


s'y  fallait  admirer  {ibid;  SI'  idp.  col.  777). 
Celte  mention  est  la  derrière  qu'on  trouve  de 
«I  artiste;  après  celle  époque,  les  journaux  de 
musique  n  taisent  sur  lui,  et  es  qu'on  trouve 
chez  les  biographe)  allemands  ne  va  pas  au 
deli  de  1803.  Parmi  les  compositions  de  Mas- 
soneau,  on  remarque  :  1*  Symphonies  1 
grand  orchestre,  op.  S,  nM  1  et  3;  Offen- 
bach,  André.  S"  La  Temp/te  tt  le  Calme, 
symphonie  imitalive,  op.  S;  ibid.  S'  Coo- 
cerlo  pour  violon,  op.  6;  ibid.  4*  Trois  qua- 
tuors pour  deux  violons,  alto  et  basse,  op.  A; 
ibid.  6*  Duo*  pour  dcui  violons,  op.  1  ; 
Brunswick,  S pehr.  0°  Trois  duos  pour  violon 
et  violoncelle,  op.  9)  Hambourg,  Bcehme. 
7*  Airs  variés  pour  vloldn  et  allô,  op.  10; 
Brunswick,  Spehr.  8*  Idem  pour  violon  et 
violoncelle,  op.  1)  ;  ibid.  9'  Symphonie  con- 
certante pour  deux  Dates  et  orchestre;  ibid. 
10*  Chansons  allemandes  avec  accompagne- 
ment de  piano,  op.  7;  Offenbacb,  André. 

MASTIATJX  (Gasra»-ARTOiHE  DE),  fils 
aîné  d'un  conseiller  de  l'archevêque  de  Co- 
l°8n*i  grand  amateur  de  musique,  naquit  a. 
Bonn,  en  1766.  Après  avoir  achevé  ses  éludes 
de  théologie,  Il  obtint  du  pape  Pie  VI  un  ca- 
nonical  a  Augsbourg,  en  1789,  et  rut  prédi- 
cateur de  la  cathédrale.  En  1805,  il  fuirait 
conseiller  de  l'électeur,  et  l'année  suivante, 
directeur  général  des  affaire»  provinciales  à 
Munich.  Apres  l'organisation  du  royaume  de 
Bavière,  en  1806,  Il  conserva  le  titre  de  con- 
seiller privé  du  roi.  Amateur  distingué,  il 
cultiva  la  musique  avec  passion,  et  ne  négligea 
rien  pour  en  rendre  l'usage  populaire  en  Ba- 
vière. Indépendamment  de  ses  messes  et  de 
ses  motets,  qui  sont  considérés  comme  de 
bonnes  compositions,  Il  publia  J  Augsbourg, 
en  1800,  un  livre  de  chants  i  l'usage  des 
églises  catholiques,  pour  toutes  les  fêtes  de 
l'année,  en  trois  volumes  ;  puis  il  rassembla 
les  meilleures  mélodies  ancirnneset  mo- 
dernes, pourle  mémo  usage,  elles  111  paraître  i 
Lelpslck  en  sii  cahiers,  depuis  1813  jusqu'en 
1617.  On  xoit  dans  le  Lexique  univertel  de 
musique,  publié  par  le  docteur  Schilling 
que  M.  de  Masliaul  a  donné  i  Munich,  en 
1815,  un  livre  snr  le  chant  choral  et  sur  le 
plain-chanl;  maison  n'y  trouve  pas  le  titre  de 
cet  ouvrage.  On  a  aussi,  du  même  auteur,  ua 
livre  de  chant  pour  les  écoles  Élémentaires  de 
Munich  (Landshut,  1817).  Depuis  1818  jus- 
qu'en 1895,  il  a  continué  la  publication  de  la 
Caielle  littéraire^  l'usage  des  prêtres  catho- 
liques qui  s'occupent  d'instruction  religieuse. 
On  y  trouve  de  bons  articles  sur  la  musique. 


MATAUSCHEK  {A.),  ecclésiastique,  ni 
en  Bohême  vers  1770,  vécut  a  Vienne  depuis 
le  commencement  du  dli-nenvième  siècle  lus- 
que  vers  1810.  Il  s'est  fait  connaître  par  beau- 
coup de  compositions  pour  le  piano,  dans  la 
manière  de  son  compatriote  Gelinek.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  1°  Sonates  pour 
piano  seul,  op.  14,-17,  57;  Vienne,  Haslinger. 
3*  Sonales  pour  piano  et  flûte,  op.  33,  ibid. 
3"  Rondeaux  pour  piano  seul,  uH  1  et  3  ; 
■ayenca,  Schott.  4"  Airs  variés  pour  piano, 
op.  17,  3»,  58  ;  Vienne,  Artaria  et  Haslinger. 
5*  Plusieurs  recueils  de  polonaises,  ibid. 
L'abbé  Matau se bek  a  aussi  beaucoup  écrit  pour 
la  fiflte. 

MATELAAT  (Jeak),  compositeur  belge, 
vécut  à  Rome,  vers  la  fin  du  seizième  siècle, 
el  y  lut  maître  de  chapelle  de  l'église  colléglala- 
deSaiul-Liurent  in Damato.  I!  était  Flamand, 
suivant  le  titre  du  seul  ouvrage  de  ta  composi- 
tion connu  aujourd'hui  ;  mais  on  n'a  de  ren- 
seignements ni  sur  le  lien  de  ta  naissance  ni 
sur  le  commencement  de  sa  carrière.  On  con- 
naît ne  lui  une  collection  de  répons,  d 'h ymues- 
el  d'antiennes  Intitulée  :  Resporworia,  Jnti- 
phonx  it  Ifymni  in  proceeiionibui  ptr  an- 
numquatemieet  quinit  vocibui  concintndo, 
ouetore  Joanne  Sîatelarto  Flandnn.  Collé- 
giale eeeleiiw  S.  Laurentii  in  Damaio  de- 
vrbe  eapellM  magittra.  Bornât,  ex  typogr. 
Nieolai  Mutii,  1596.  Haielart  a  ajouté  1  see- 
propres  compositions  dans  ce  recueil  six  mo- 
tels de  Paleslrina. 

MATELLI  {....),  compositeur  italien, 
était  maître  de  chapelle  a  Munster  en  1784. 
Il  s'est  fait  connaître  par  beaucoup  de  com- 
positions instrumentales  et  par  les  opéras- 
dont  les  titres  snivent  :  1*  Die  Reiiendctt 
naeh  Holland  (les  Voyageurs  en  Hollande). 
£•  Dtr  Brautiag  (le  Jour  des  noces).  S*  Der 
Tempel  der  Dankbarkeit)  le  Temple  de  la 
Reconnaissance).  4°  Dtr  Ktrnig  Babt  (le  Roi 
corbeau).  Ces  ouvrages  sont  restés- en  manu- 
scrit. On  Ignore  l'époque  de  la  mort  de  cet  ar- 
tiste. 

MATEHN  on  MATTEBN  (A.-W.-F.), 
violoncelliste  distingué,  fut  attaché  au  servie* 
du  duc  de  Brunswick,  dans  la  seconde  molllé 
du  dix-huitième  siècle.  On  dit  qu'il  n'eut  ja- 
mais d'autre  guide   que  lui-même  pour  se»    > 
études.  On  a  de  cet  artiste  des  symphonies,     1 
at  des  soloa  de  violoncelle,  en     >, 
;.  Le  douzième  supplément  du  cata- 
logue thématique  de    Brellkopf  Indique   un 
concerto  de  Ma  1er  □  pour  violoncelle,  deux 
violons,  alto  et  basse.  Un  01s  de  ce  virtuose-, 


,»Goo' 


MATEBN  —  MATHIEU 


directeur  de  musique  i  Liegnili,  en  Siléiie,  et 
professeur  de  composition  à  l'académie  de 
cette  ville,  a  publié  i  Breslau  de*  pièce*  pour 
le  piano.  Il  ut  mort  i  Liegnltx  le  5  décembre 
1890. 

HATHALIH  ou  MATUELIN  <G*n- 
r.ihD).  Fayei  TAILLA8SOK. 

M  ATHElt  (Saboii),  fils  d'un  organiste  de 
SheOleld,  en  Angleterre,  naquit  dana  cette 
ville  en  1771.  Élève  de  ion  père,  Samuel  Natber 
fut  nommé  organiile  de  l'église  Saint-Jacques 
eu  1709.  En  1808,  il  succéda  à  aon  père  dan* 
la  placed'organuWede  Saint-Paul.  Eu  1899,  on 
lui  a  confié  l'orgue  de  la  loge  provinciale  det 
Francs -Maçon  s.  Ce  musicien  a  publié  de  aa 
composition  un  livre  de  piaumea  et  d'hymues, 
ainsi  qu'un  T>  Petim  et  de»  chansons  avec  ac- 
compagnement de  piano. 

HATHIA8  (Kùln*).  fouet  MAT- 
THIAS. 

MATHIA8  (ninniiiii),  surnommé  YER- 
RECOREN8I8,  d'un  nom  latin  de  lieu  in- 
connu, i  maint  qu'il  n'indique  rerréa,  bourg 
■de  la  Sàrdalgne;  mail  il  est  pi"*  vraisemblable 
qu'ffcrmann  Mat  htm  était  un  musicien  alle- 
mand du  se liième  siècle.  Quoiqu'il  en  soit,  on 
trouve  des  chansons  latines  a  quatre  et  cinq 
voix  de  *a  composition  dans  le  recueil  intitulé  : 
Seleci  iuimx  net  non  familiartitimx  eantio- 
net  ultra  etntum  varia  idiomale  eocum, 
«un  multiplitlum  quant  etiam  pauca.ru 
Fugm  quoqut  tit  eoeonfur,  d  tex  uique  ad 
duat  odwj,  ete.  Auguste  Yindellcorum,  Mel- 
chior  Kriesitein  excudebal,  1540,  petit  in-8- 
oh). 

MATHIA8  (GEOttu-ABtDii-SiiRT-Cu»), 
compositeur  et  professeur  de  piano,  né  1 
Paril,  le  14  octobre  18*3,  montra  dès  «on 
enfance  une  heureuse  organisation  pour  la 
musique.  Admis  au  Conservatoire,  le  4  avril 
1837,  il  n'r  resta  qu'une  année  et  se  relira, 
le  18  avril  1858,  pour  ae  livrer  a  l'élude  du 
piano  «oui  la  direction  de  Kalkbrenner,  dont  II 
reçut  tel  leçon)  pendant  plusieurs  années. 
Rentré  au  Conservatoire,  le  18  novembre  1849, 
il  y  devint  élève  d'Balévy  pour  le  contrepoint 
et  de  Berton,  pour  la  composition.  En  1848, 
le  second  grand  prix  lui  fui  décerné  au  con- 
cours de  l'Institut.  Il  recul  aussi  de*  conseils 
de  Cbopin  pour  le  style  du  piano.  Doué  de  dis- 
tinction dans  les  idée*,  M.  Malhlas  débuta  par 
des  succès  dans  se*  compositions  pour  l'or- 
chestre. Ses  princlpaui  ouvrages  en  ce  genre 
«ont  :  1*  Symphonie,  exécutée  deux  fois  par 
l'orcbeslre  de  la  aociété  de  Sainte-Cécile  et 
vivement  applaudie  par  l'auditoire.  ^Ouver- 


ture A'ffamiet,  exécutée  aui  concerts  de  la 
même  société.  8*  Camp  de  Bohémien*,  fan- 
taisie dramatique  idem.  Il  y  a  lieu  de  «'éton- 
ner que,  après  de  ai  beaux  commencement*, 
cet  artiste  se  soit,  depuis  plusieurs  année*, 
condamné  au  silence,  ou  du  moins  se  toit 
borné  k  la  production  d'oeuvre*  de  musique  de 
chambre.  Parmi  le*  vingt-cinq  ou  trente  ou- 
vrages qu'il  a  publiés,  on  remarque  :  1"  Trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  1;  Paris, 
Brandn*;  2-  Idem,  op  18;  Pari*,  RicbauU; 
Allegro  appaiiionato,  op.  5;  Feuillet  de 
printempi,  pièce*  pour  piano  «ni,  op.  8  et 
17]  dix  étude*  dédiée*  a  Halévy,  op.  10  ;  Paris, 
Brandus;  Romances  sans  parole*,  op.  18} 
Paris,  Lemoine;  Sonate,  op.  20 j  Paris,  Meis- 
sonnier.  M.  Malhias  a  en  manuscrit  des  quia* 
tette*  pour  instrument*  k  cordes  et  une  messe 
solennelle.  Il  »  été  nommé  professeur  de  piano 
au  Conservatoire  de  Paris,  en  1809. 

MATHIEU  (Micxil),  né  a  Pari*,  le  28  oc- 
tobre 1680,  entra  dan*  la  musique  du  roi  en 
1798,  et  obtint  la  vétéran  ce  en  1701.  Il  mou- 
rut le  9  avril  1748,  i  l'âge  île  toiiante-dli- 
neuf  ans.  Mathieu  a  laissé  en  manuscrit  deux 
motel*, de*  morceaux  de  musique  instrumen- 
tale, quatre  cantallljes,  deux  divertissements, 
et  le  ballet  de  la  Paix  exécuté*  au  concert  de 
la  reine,  en  1737.  La  femme  de  ce  musicien, 
Jacqueline- Françoise  Barbier,  née  le  90  mai 
1708,  chanta  longtemps  les  *olos  de  premier 
dessus  aux  concert*  de  la  reine.  Elle  mourut 
le  17  avril  1775. 

MATHIEU  (Juins- Amaili),  fila  aîné  de* 
précédents,  né  k  Versailles  le  1"  février  1754, 
fut  premier  violon  de  la  chapelle  du  roi  de- 
puis 1761  jusqu'en  1770,  puis  succéda  a  l'abbé 
Blanchard,  danala  place  de  maître  de  musique 
de  la  même  chapelle.  Il  a  publié  de  ta  com- 
position, i  Paris,  deux  livres  de  sonates  de 
violon,  deux  livres  de  trlot  pour  deux  violons 
et  basse,  un  ornvre  de  quatuor*,  et  a  laissé  an 
manuscrit  det  symphonies,  det  concertos  de 
violon,  quarante-cinq  motel*  a  grand  choeur 
et  une  messe  avec  orchestre.        , 

MATHIEU  (Mtcxii.-Jm.tsi.),  connu  sous 
le  nom  de  LËFIDOIt,  était  frère  du  précé- 
dent et  naqnll  a  Fontainebleau,  le  8  octobre 
1740.  Il  composa  quelques  opéra*  qui  sont 
resté*  en  manuscrit,  ainsi  que  des  motets, 
neuf  sonatet  a  violon  seul,  trois  quatuors,  six 
trlot,  et  six  pièce*  de  clavecin.  On  a  publié 
de  sa  composition  plusieurs  recueils  d'airs  el 
de  chanson*,  gravé*  k  Parit,  en  1705  et  1706. 
Mathieu  écrivit  aussi  la  musique  de  plusieurs 
seines  et  d'actes,  pour  d'ancien*  opéras  qui 


MATHIEU  —  MATHONDELACOUR 


n'ont  pa*  été  joué*  avec  cet  changement),  ou 
qui  n'ont  pas  eu  de  mecès.  Parmi  cei  ouvragée, 
La  Borde  cite  V École  de*  filUt,  Marthétie, 
ancienne  tragédie  lyrique,  let  Amourt  de 
Protée,  ancien  opéra- ballet,  qui  fut  essayé  au 
théâtre  du  Magasin  de  l'Opéra,  en  1778;  U 
Départ  det  matelot* ,  intermède  joué  une 
seule  fols  au  théâtre  Italien  (novembre 
1778),  etc. 

MATHIEU  (Lion.ro),  professeur  de  mu- 
sique et  de  piano,  né  en  1759,  mourut!  An- 
Houléme  au  mois  .l'août  1801.  Il  a  publié  plu- 
«ieuri  romances  arec  accompagnement  de 
piano,  entre  autre!  celle  qui  commence  par 
cet  mou  :  /'entends  tonner  le  tripot.  Cet 
artiste  avait  annoncé  un  nouveau  système  de 
langue  musicale,  dont  il  était  Inventeur,  et  qui 
devait  paraître  tout  ce  titre  :  Nouvelle  mé- 
thode télégraphique  muticaU,  ou  langage 
exprimé  par  let  tant  tant  articulation  i 
mail  cet  ouvrage  n'a  point  paru  (uoyet  Sddbi). 

MATHIEU  (Juu-iUrTitTi),  né  le  3  jan- 
vier 1763,  a  Blllone,  on  Auvergne,  a  eu  pour 
premier  maître  de  musique  Cardot,  maître  de 
chapelle  de  cette  ville.  En  177»,  il  entra  dan* 
.la  musique  du  régi  ment  de*  gardes  françaises, 
en  qualité  d'élève  :  il  y  jouait  du  serpent. 
Pendant  une  longue  maladie  qui  le  retint  près 
de  ail  moi*  i  l'hôpital  militaire,  il  apprit  seul 
a  jouer  de  la  gnltare,  et  devint  atsec  habile 
sur  cet  inilrument  pour  pouvoir  en  donner 
des  leçons  et  assurer  ainsi  ton  existence.  Bientôt 
après,  il  sortit  dei  gardes  françaises  pour 
entrer  i  l'églite  Saint -Euslache,  de  Paris, 
comme  te  rpeolltte.  Lorsque  le  Conservatoire 
de  mutlq-je  fut  institué,  Mathieu  y  fut  ap- 
pelé pour  enseigner  le  solfège.  Dans  le  méma 
tempt,  il  avait  austl  été  chargé  de  l'euseigne- 
men*  de  la  musique  a  l'Institut  des  aveugles  f 
il  écrivit  pour  tet  élèves  un  opéra  intitulé  : 
la  Rate  d'Jveugle*.  qui  fut  représenté  rue 
Saint-Victor,  le  9  nii6se  an  V.  Appelé  a 
Versailles,  en  1800,  comme  maître  de  chapelle 
de  l'église  cathédrale,  il  en  a  rempli  let  fonc- 
tion* arec  aile  pendant  trente  ans,  et  a  écrit 
heaucôapde  motels  eteinq  messes  solennelles, 
Quelque s-uue»  de  ce*  composition*  ont  été 
exécutées  avec  succès  dans  dlrerses  églises  de 
Paris.  Mathieu  a  composé  aussi  près  de  dli 
mille  leçon»  de  solfège  pour  te*  élève*  de  la 
maîtrise.  On  lui  doit  un  des  meilleurs  et  des 
plu*  instructifs  traité*  de  plalu-chanlqul  exis- 
tent; cet  ouvrage  a  pour  litre  :  Nouvelle  mé- 
thode de  plain-chanl  â  l'otage  de  toutes  let 
igUtet  de  France,  traitant  de  tout  ce  quia 
rapport  d  l'offln  divin,  d  l'rirganittt,  aux 


chantret,  aux  enfant*  de  cfiu 
un  abrégé  du  pJui'n-eAanC  ancien  ;  précédé» 
d'une  notice  kiitorique,  etc.;  Paris,  Auge, 
18S8,  un  volume  in-13.  Mathieu  a  traduit 
en  français  la  Dodecachordon  de  Glaréau,  et 
a  ml»  en  partition  toutes  let  pièces  de  mu- 
sique que  renferme  cet  ouvrage.  Un  pareil 
travail  n'a  pu  élre  fait  que  par  un  musicien 
très -instruit.  Cet  artiste  est  mort  a  Versailles, 
en  1847. 

MATHIEU  (AnOLMi-CsuiMt-GaitiAiit), 
conservateur  des  manuscrit*  de  la  Biblio- 
thèque royale  a  Bruxelles ,  est  né  à  Mont 
(Belgique),  le  33  Juin  1804.  D'abord  membre 
de  U  société  det  artt,  sciences  et  belles  lettres 
du  fiainaul,  Il  en  a  été  nommé  ensuite  secré- 
taire. Auteur  de  plusieurs  poèmes,  M.  Walhieu 
en  a  publié  nn,  Intitulé  :  Roland  de  Lattre 
(Orlando  di  Lasso);  Hons,  183S,  ln-18  de 
soixante  -  hum  page*.  Une  préface  histo- 
rique ,  extraite  de  la  notice  de  Delmolte 
\vogei  ce  nom),  sur  ce  célèbre  musicien,  pré- 
cède le  poème,  qui  est  suivi  de  notes.  Une 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  été  publiée 
a  Mont,  chet  Plérart,  en  1840,  gr.  in-8°  de 
soixante  et  quatorze  pages. 

MATHO(JiAK-Birii*Ti),nd  dans  un  vil- 
lage de  la  Bretagne,  en  1660,  entra  dans  la 
chapelle  du  roi  de  France,  en  1084,  pour  y 
chanter  la  partie  de  ténor,  puis  fut  nommé 
maître  de  musique  des  enfanta  de  France.  Il 
était  Igé  de  cinquante-quatre  an*  lorsqu'il  fll 
représenter,  en  1714,  D'Académie  royale  de 
musique,  Jrion,  tragédie  lyrique  en  cinq 
actes,  de  sa  composition.  Il  mourut  a  Ver- 
tailles,  en  1  746,  a  l'ige  de  quatre-vhagi-*!*  ant. 

MATHOU  DE  LA  COUR  (Jacoces), 
membre  de  l'Académie  det  lettre*  et  det 
sciences  de  Lyon,  naquit  dan*  cette  ville,  en 
1713,  et  y  mourut  en  1770.  Cet  académicien 
t'occupait  spécialement  de  la  théorie  de  l'har- 
monie, que  let  écrits  de  Hameau  avaient  mise 
en  vogue.  Il  reprochait  cependant  a  ce  grand 
musicien  d'avoir  manqué  de  méthode,  de 
clarté  et  de  précision  dan*  l'exposé  de  ta  doc- 
trine. Dam  un  premier  mémoire  qu'il  lut  i 
l'Académie,  il  s'est  proposé  de  faire  connaître 
les  vrais  principes  de  la  composition,  c'ett- 
.Vdlre,  de  la  formation  et  de  l'emploi  det  ac- 
cords. Un  second  mémoire  de  Mathon  de  la 
Cour  a  pour  objet  défaire  voir  que  les  accord* 
et  les  beauté*  de  l'barmonie  ton!  le  produit  de 
la  nature,  et  que  c'est  par  le  calcul  qu'on  en  a 
fait  la  découverte  :  vieilles  erreurs  que  ne  peut 
admettre  une  saine  philosophie,  et  dont  j'ai 
démontré  la  fausseté  en  beaucoup  d'endroits. 


ai 


MATHON  DE  LA  COUR  —  MATE! 


Malhon  de  la  Cour  cherche,  1  la  en  de  son  se- 
CODd  mémoire,  la  solution  d'un  problème  qu'il 
énonce  en  ces  lermei  :  Trouver  un  son  qui 
faiei  accord  aiiee  tout  let  Ion*  d'une  modu- 
lation donnée.  Il  ne  s'etl  pas  aperçu  que 
c'est  l'inverte  de  cette  donnée  qui  est  le  pro- 
blème véritable,  a  Mfolr  :  Trouoer  de*  for- 
mula narmonijue*  par  letquellei  un  ion 
donne  puisse  «e  rctoudrt  dunt  le*  deux 
mode*  de  (ou*  Iw  Ion*.  Let  Mémoires  de  Ha  ■ 
thon  de  la  Cour  sont  en  manuscrit  à  la  Bi- 
bliothèque de  Lyon,  dan»  un  recueil  d'autres 
mémoires  sur  la  musique,  n"  065,  In  fol. 

MATUOI"  DE  LA  COUR  (Cuiblu-Jo- 
hm),  fils  du  précédent  et  littérateur,  naquil 
a  Lyon,  en  1758,  et  périt  fur  l'échalaud,  au 
mois  d'octobre  1703,  après  la  prise  do  cette 
ville  yu  l'armée  révolutionnaire.  Auteur  de 
plusieurs  écrits  médiocres,  Il  *  été  aussi  ré- 
dacteur de  VAlmanach  musical  pour  let 
années  1775, 1776, 1777  et  1778.  Interrompu 
pendant  plusieurs  années,  cet  almanach  tut 
ensuite  rédigé  par  Luneau  de  Boisgermain 
(uoyei  ce  nom).  Malhon  delà  Cour*  travaillé 
au  Journal  de  mviiqut  publié  i  Paris,  de- 
puis le  mois  de  juillet  1764  Jusqu'au  mois 
d'août  1768.  Ce  recueil  fut  ensuite  continué 
par  Era m) court,  puis  par  Framcry. 

MATIELLI  (Jasn-Amoitti),  claveciniste 
et  compositeur,  élève  de  Wagenseil,  vivait  a. 
Vienne  dans  la  seconde  moitié  du  dii-hui- 
tieme  siècle,  et  ;  avait  de  la  réputation  pour 
sa  méthode  d'enseignement.  Eu  1783,  il  a  pu- 
blié dans  cette  ville  six  sonates  pour  le  clave- 
cin. On  connaît  aussi,  en  manuscrit,  sous  son 
nom,  plusieurs  concertos  pour  cet  instrument. 

MATTEI  (Siteiio),  avocat- et  littérateur 
distingué,  né  dans  la  Calibre,  en  1743,  habita 
longtemps  a  Padoue,  et  mourut  a  Naples,  en 
1809.  Des  idées  originales  et  un  style  élégant 
te  font  remarquer  dans  le  livre  qu'il  a  publié 
sous  ce  litre  :  Diiterlaiioni  prdiminari 
alla  traduiione  de'  Saimi;  Padoue,  1780, 
huit  volumes  in-8°.  Cet  ouvrage  est  divisé  en 
un  certain  nombre  de  dissertations  sur  des 
sujet*  relatifs  aux  psaumes.  La  neuvième  du 
premier  volume  a  pour  litre  :  Délia  Muiica 
antiea^  e  délia  necetiiià  dette  «otiiie  alla 
muiica  apparttncnle,  per  ben  inttndere  e 
traduire  i  Salmi.  La  douzième  du  second  vo- 
lume traite  de  la  psalmodie  dos  Hébreux.  La 
dix-huitième  du  cinquième  volume  est  inti- 
tulée :  La  Filotofia  délia  muiica,  o  n'a  la 
muji'ca  de'  Salmi.  Le  huitième  volume  de  cet 
Intéressant  outrage  renferme  une  correspon- 
dance de  Hatlel  avec  quelques-uns  de  tes  amis, 


et  surtout  avec  Métastase,  concernant  la  mu- 
sique ancienne,  qu'il  considère  comme  supé- 
rieure i  la  moderne.  En  1784,  Mauel  fit 
paraître  i  Nanles  une  dissertation  in-4",  inti 
lu\éc  :  Su  imaestri  di  cappella  tonocompreU 
fra  gli  artigiani  (Si  let  maître*  de  chapelle 
sont  compris  parmi  les  artisans).  Eofin,  on  a 
du  même  écrivain  des  Mémoires  pour  tenir  a. 
la  vie  de.  Métastase,  où  l'on  trouva  l'éloge  de 
Jomelli.  Cet  ouvrage,  qui  n'a  pas  de  nom 
d'auteur  au  frontispice,  a  pour  litre  :  dned- 
doti  tttntt  dtlla  vita  dell'  ab.  Pietra  Me- 
laitaiio,  colla  itaria  del  progretto  dtlla  poe- 
tia  e  muttta  ttatrale,  mtmoria  itorieo-tati- 
rico  euriota;  Colle-Ameno,  sans  date  (1785), 
ln-8°.  A  la  page  39  commence  l'Elogio  di 
Jomelli,  o  tia  ilpragreeeo  delta  poetia  e  mu- 
iica ttatrale.  C'est  en  tète  de  cet  éloge  que 
Mitlei  a  placé  son  nom.  Il  a  publié  aussi  une 
dissertation  intitulée  :  Memoria  per  la  biblio- 
feca  mut tca  fondatu  net  Canservatorio  délia 
Pietà;  ln-8*,  sans  nom  de  lieu  et  sansdale 
(N'a  pi  es,  17(15). 

MATTEI  (l'abbé  Stimslas),  compotiieuv 
de  musique  d'église,  et  professeur  de  contre- 
point au  Lycée  communal  de  muiiqvt,  i  Bo-, 
logne,  naquit  dans  cette  ville,  le  10  février 
1750.  Son  père,  simple  serrurier,  l'envoya  aux. 
écoles  de  charité  pour  y  apprendre  let  élé- 
ments du  calcul  et  de  la  langue  latine.  Le  ha- 
sard l'ayant  conduit  à  l'église  dat  cordeliers, 
appelésîfffi*«raconvenfuelt,ob  l'on  exécuta  il 
chaque  jour  l'office  en  musique,  ton  penchant 
pour  l'art  se  développa  rapidement  et  le  ra-> 
mena  si  souvent  dans  celte  église  ,  que  le 
P.  Martini  le  remarqua,  prit  de  l'intérêt  i  lui, 
et  le  SI  entrer  dans  son  couvent  comme  no- 
vice. Dès  ce  moment,  te  jeune  Maltei  reçut  ton 
instruction  musicale  de  l'illustre  maître  de 
chapelle  du  courent  de  Saint- François,  pendant 
qu'il  se  livrait  a  l'élude  de  la  philosophie  el  de 
la  théologie.  A  seiie  ans,  il  prononça  ses- 
vceui,  et  lorsqu'il  eut  atteint  sa  vingt  et  unième 
année,  il  fut  ordonné  prêtre.  Une  tendre  affec- 
tion l'attachait  a.  son  maître,  dont  il  était 
devenu  le  confesseur;  il  ne  le  laissa  presque 
jamais  seul  dans  set  dernières  années,  l'aida- 
dans  ses  recherches  d'érudition,  devenues  pé- 
nibles a  cause  de  tes  Infirmités,  et  lui  prodi- 
gua les  soins  d'un  Dis  dans  sa  dernière  ma- 
ladie. Je  tait,  ditait  le  P.  Martini  en  mourant, 
en  guelfes  nuit  ni  je  laisse  me*  livre*  et  met- 
papier*.  Je  ne  tait  pourtant  si  l'abbé  Maltei 
justifia  la  confiance  de  son  maître,  dans  le 
sens  qu'ityatlacbaitj  car  un  tel  legs  ne  pou- 
vait être  fait  que  dans  le  but  de  la  continua- 


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lion  de  ses  iriNW,  et  surtout  du  quatrième 
volume  de  YBiitoire  de  la  muliqut,  dont  le 
P.  Martini  (voyci  ce  non)  t'occupa  jusqu'à 
■m  damier*  moment! ;  or,  son  élève,  qui 
peut-être  comprenait  ion  Insuffisance  peur  un 
semblable  travail,  n'en  a  pas  publié  une  ligne, 
quoiqu'il  ait  survécu  trente-neuf  ans  1  son 

le  P.  Malte!  succéda  au  P.  Martini  dans 
las  fonctions  de  maître  de  chapelle  de  Saiut- 
Franeola  :  déjà,  depuis  1770,  il  en  aralt  pris 
possession.  Vers  1770,  il  comment*  *  raire 
entendre  tes  propres  compositions  pour 
l'église,  et  depuis  lors  il  écrivit  un  grand 
nombre  de  messes,  de  motets,  d'bymnei, 
dé  psaumes  et  de  graduels,  dont  on  trouve 
quelque*  copie*  1  Rome,  mais  dont  la  plupart 
se  conservent  en  manuscrit  dans  la  Biblio- 
thèque de  Saint-Georges,  i  Bologne.  Lorsque 
le*  couvent*  furent  supprimés,  en  1798, 
époque  où  l'Italie  était  envahie  par  les  armées 
françaises,  Mattel  se  retira  dan*  un  modeste 
logement  arec  sa  vieille  mère,  et  trouva  de* 
ressource*  pour  ton  existence  dan*  l'ensei- 
gnement de  la  composition.  C'est  depuis  cette 
époque  qu'il  a  été  connu  sous  le  nom  de 
l'abbé  Mattei.  De  nombreux  élève*  fréquen- 
tèrent ton  école,  et  bientôt  il  acquit  de  la  cé- 
lébrité comme  professeur.  Son  attachement 
pour  la  ville  oh  il  avait  vu  le  Jour  lui  avait  Tait 
refuser  plusieurs  place*  de  maître  de  chapelle 
qui  lui  avaient  été  offerte*;  mai*  il  accepta 
avec  plaisir  celle  de  5a lot- Pétrone,  1  Bologne, 
et  en  remplit  le*  fonctions  Jusqu'à  la  (Inde 
sa  vie.  Le  Lycée  communal  de  musique  ayant 
été  organise  en!804,  il  y  fui  appelé  pour  ensei- 
gner le  contrepoint,  et  for  ma  un  grand  nombre 
d'élève*,  dont  le*  principaux  sont  Kossini, 
Morlacchi,  Dooixeili,  J.-A.  Perotti,  Robuschi, 
*L.  Palmerlnl,  Bertololll,  G.  Corticelli,  Nan- 
cini,  Tadollni,  Tetel  et  Pilolii.  Ce  dernier  lui 
a  succédé  dan*  se*  fonctions  de  maître  de  cha- 
pelle t  Saint -Pétrone.  Retiré,  après  la  mort  de 
ta  mère,  ehea  ion  ami  D.  Batiillni,  curé  de 
Sain  le- Catherine,  il  passa  ses  dernière!  années 
dan*  la  calme  d'une  vie  uniquement  remplie 
par  de*  travaux  de  cabinet  et  par  le*  loin* 
qu'il  donnait  a  ses  élève*.  Le  17  nul  1895,  il 
termina  ton  honorable  carrière,  dan*  la 
■olxante-teialème  année  de  son  âge.  La  so- 
ciété des  Philharmoniques  et  le  conseil  com- 
munal de  Bologne  lui  firent  de  magnifique* 
Ob*èquet,et  lui  «levèrent  un  tombeau,  oh  l'on 
a  placé  ton  bu*te.  L'abbé  Mattei  était  membre 
de  la  société  Philharmonique  do  Bologne;  H 
en  fut  le  préaident  en  1791  et  1794.  A  l'époque 


de  la  formation  de  l'Institut  des  sciences, 
lettre*  et  art*  du  royaume  d'Italie  (1808],  il 
fiit  choial  comme  un  de*  huit  membre*  de  la 
section  de  musique,  qt  l'Académie  dea  beaui- 
arls  de  l'Institut  royal  de  France  le  nomma 
l'un  de  set  membre*  associés,  le  34  Janvier 
1834.  Les  compositions  de  Mattel,  qui  toutes 
sont  restées  en  manuscrit,  te  trouvent  aujour- 
d'hui dant  la  Bibliothèque  Saint-Georges,  dea 
Mineurs  conventuels;  elles  consistent  en  un 
grand  nombre  de  messes,  psaume*,  Introita, 
graduels,  hymnes,  motet*  et  symphonies  pour 
offertoire). 

Comme  la  plupart  des  maître*.  Italien*  des 
meilleures  écoles,  Mattel  possédait  une  bonne 
tradition  pratique  de  l'art  d'écrire  j  c'est  par  la 
qu'il  s'est  distingué- comme  professeur  et  qu'il 
a  formé  de  bons  élève*  ;  mail  il  n'y  avait  en 
lui  ni  doctrine,  ni  critique,  aintl  que  le 
prouve  ton  ouvrage  intitulé  :  Praliea  d'oc- 
eompagnamento  sopra  baul  numtrati,  e 
eontrappunti  a  pi'ù  ooei  mila  teala  ateen- 
dente  e  diicendente,  maggiare  e  minore,  eon 
diverti  fugke  a  qaattro  >  otto  (Pratique  d'ac- 
compagnement sur  de*  basses  chiffrée*,  et 
contrepoints  a  plusieurs  voix  sur  la  gamme 
ascendante  et  descendante  majeure  et  mineure, 
suivis  de  fugues  i  quatre  et  à  huit  parties);  Bolo- 
gne, Clprlani,  1833-1830,  trois  partie*  In -fol. 
Toute  la  théorie  de  Mattel  *ur  l'harmonie  est 
renfermée  en  six  pages  dant  cet  ouvrage  :  elle 
se  borne  i  l'exposé  de  la  forme  de  l'accord 
parfait,  de  celui  de  la  septième  dominante  et 
de  leurs  dérivé*,  avec  quelque*  notion*  de* 
prolongation*.  Du  reste,  les  fait*  particulier* 
n'y  sont  rattachés  par  aucune  considération 
générale  ;  nulle  philosophie  ne  te  fait  aperce- 
voir dant  l'ensemble  de  cet  fait*.  Quelques 
règles  de  contrepoint,  avec  les  exemples  qui  y 
sont  relatifs,  composent  toute  la  théorie  de  celle 
partie  de  l'art  dans  le  livre  de  Mattel.  Ces  règles, 
contenue*  dan*  nuit  pages,  sont  présentée* 
d'une  manière  empirique  el  *ans  aucune  dis- 
cussion de  principes  ;  mais  elles  sont  suivies 
de  bons  exercices  en  contrepoint  simple,  de- 
pull  deux  jusqu'à  huit  parties  réelle*  sur  la 
gamme  diatonique  montante  et  descendante, 
dam  les  modes  majeur  et  mineur.  Cet  exer- 
cice*, quoique  bien  écrits,  ont  te  défaut  de 
n'être  pas  bien  gradué*,  car,  de*  le*  premier* 
pas,  on  y  volt  dans  lei  contrepoint*  simplet  1 
trois  et  i  quatre,  des  Imitation!  et  des  canons, 
bien  qn'aneone  notion  de  ces  formel  ne  toit 
donnée  dant  l'ouvrage.  Ii  parait  que  l'ensei- 
gnement oral  de  Mattei  était  tout  aussi  dé- 
pourvu de  raisonnement  el  de  critique  que  ce 


■^mm 


MATTEI  —  HATTtLEI 


[al  s 


l'har 


contrepoint,  tir  Koiiini  me  disait  à  Bologne, 
en  1841  :  «J'aurai!  eu  du  penchant  a  cultiver 

•  lei  forme»  de  la  musique  lévère,  li  j'avais 

•  eu  dam  mon  maître  de  contrepoint  un 
s  homme  qui  m'eut  expliqué  la  raison  des 
a  règles  ;  malt  lorsque  je  demandait  à  Mattel 
«  des  explications,  it  me  répondait  toujours  : 
«  C'est  l'usage  d'écrire  ainsi.  Il  m'a  dégoûté 

•  d'une  acience  qui  n'avait  pat  de  meilleures 
.  raisons  i  me  donner  des  ebotet  qu'elle  en- 
u  teignait.  » 

Je  ne  tonnait  det  compositions  de  Mattel 
qu'une  messe  a  quatre  voix  sans  instruments  ; 
une  mette  solennelle  arec  orchestre,  et  une 
mette  i  huit  roi»  avec  orgue.  On  elle  de  sa 
composition  un  Intermède,! nlltu lé  \UHbrajo, 
compote  pour  le  séminaire  de  Bologne,  et  un 
oratorio  de  la  Passion,  qui  fut  exécuté  dam 
l'hiver  de  1793.  Les  partitions  de  ces  ouvrages 
paraissent  être  perdues.  La  collection  musi- 
cale de  l'abbé  Sanilnl,cie  Home,  renferme  une 
messe  pour  deux  ténors  et  basse,  arec  orgue 
et  deux  cura  obligés;  deux  messes  a  quatre 
voix,  avec  orchestre;  un  Tantum  trgo  pour 
deux  voix  de  soprano  et  batte  ;  Kyrie,  Gloria 
et  Credo  eoneertéil  huit  voix  j  Le  portrait  dece 
professeur  a  été  gravé  {In-folio)  pur  Ctpurl,  et 
publié  i  Bologne.  On  a  sur  lui  une  biographie 
intitulée:  FitadiStanitlaoMattei,scritta da 
Filippa  C'anuti,  avvocato ,  ail'  Jcadtmia 
FilarmoHica  di  Bologne,  dedicata-,  Bologne, 
1829,  in-8»,  avec  un  portrait  gravé  parKoma- 
gooli.  Adrien  De  La  Figea  publia  une  noticede 
Malleidani  le  sixième  volume  de  la  Revue  el 
i/aiette  musicale  de  Paris  (année  1859).  Il  en 
existe  un  tlré-i-part,  et  elle  a  été  reproduite 
dam  lei  Mi  scellantes  du  mime  auteur. 

MATTEI  (Gmttmi),  chapelain  de  l'église 
de  S.  Coslaulino,  et  professeur  de  chant  a 
Parme,  né  vers  la  fin  du  dix-huitième  tiècle, 
à  Cattelnnovo-dl-Garfagnana,  dans  le  duché 
de  Mortène,  est  auteur  d'nn  livre  Intitulé  : 
Elemtnti  di  canto  ferma  o  lia  gregoriano; 
Parme,  de  l'Imprimerie  de  Bodonl,  1834,  gr. 
in-8». 

"IATTEUCCI  (MiTTio),  célèbre  chanteur 
«opranlsle,  naquit  i  Haplct  en  1849.  Son  nom 
véritable  serait  ignoré  si  un  passage  d'un 
livre  Tort  obscur  ne  uout  l'avait  révélé;  ce 
livre  a  pour  titre  ;  Mtmorie  deW  abat» 
D.  Boni  fado  Pecorone  delta  cilla  i(  Sapo- 
■  nara,  mutico  delta  rtal  cappella  di  JVapoli  ; 
Napks,  1730,  io-4*.  On  y  lit  ce  passage 
(p.  77}  :  Oltre  finalmentt  i  forti  impuhi  del 
*ig.  Marchât  Mattto  Sattani,  volgarment* 


Matleucci,  famoetttimo  cantor  di  voce  so- 
prano, mi  eiortarono  di  ricorrerne  a  ùirit- 
tura  al  sig.  Vicerè,  etc.  Ce  passage  nout  ap- 
prend 1  la  fois  que  Sattani  était  le  nom  du 
chanteur,  et  ton  prénom  Mattto;  de  plut, 
qu'il  avait  le  titre  de  marquis,  quoiqu'il  soit 
•ppelé  chevalier  par  tons  lei  biographe!.  La 
circonstance  dont  11  s'agit  dans  ce  pasaage  m 
rapporte  à  l'année  1708.  Après  avoir  été  long- 
1cm  pi  au  service  de  I*  cour  de  Madrid  et  y  a  voir 
il  des  richesse!  considérables,  Il  était  re- 
né i  Naples,  oii  il  rirait  encore  en  1730. 
Mancinl  nous  apprend  {Ri$.  p rai ic ht  topra  il 
canto  ftgur.,0. 18)  que,  par  dévotion,  Il  avait 
l'habitude  de  chanter  alors  dam  lei  églises 
tous  les  tamedit,  et  que  sa  vois  avait  conservé 
1  de  fraîcheur,  quoiqu'il  fut  tgé  de  plut  de 
quatre-vingts  am,  que  ceux  qui  l'entendaient 
le  voir  se  persuadaient  qu'il  devait  être 
dans  la  fleur  de  l'âge.  On  Ignore  l'époque  de 
la  mort  de  cet  artiite  extraordinaire. 

HATTHiGI  (COMun) ,  avocat  a  Bruni- 
«rick ,  v  naquit  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle,  et  SI  ses  éludes  i. 
Ko-nlgtberg,  où  11  fut  reçu  docteur  en  droit. 
Il  a  fait  Imprimer  un  livre  Intitulé  :  JEurfisr 
dock  auifUhrlichcr  Bertckt  von  dtn  Modit 
musitts,  wtlçlicn  avi  dtn  betten,  alttsttn, 
bcriihmteittn  und  bewxhrtttten  auloribus 
dtr  Mutik  zuiammen  gttragtn,  otaf  dtn  un- 
beweglichen  Grand  der  JHeiikunst  gttttxt 
und  mit  Beliebung  dtr  lablichen  phitosa- 
phisehen  Faeultœt  Chnrf.  Br.  Pr.  univtr- 
titttt  «i  Kanigtberg,  heratugtgeben,  etc. 
[Avis  court  mais  suffisamment  détaillé  sur  les 
modes  musicaux,  etc.);  Kœnigiberg,  105!, 
in-4*.  Bien  que  cet  ouvrage  porte  le  nom  de 
Malin»!  au  frontispice,  cependant  il  aroue, 
dam  la  seconde  préface,  qu'il  n'en  est  que  le 
rédacteur,  et  qu'il  en  doit  le  fond  a  un  nommé1 
Grymmiui  on  Grimmiui,  dont  il  ne  fait  con- 
naître ni  la  pairie  ni  la  profession  ;  mais  11  le 
cite  (p.  1H)  comme  auteur  d'un  traité  allemand 
sur  le  monocorde.  Il  est  vraisemblable  que 
rameur  dont  11  t'agit  ett  Henri  Grlmm  (Myei 
ce  nom),  cantor  a  Magdebourg  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle.  L'ouvrage  de 
Matinal  a  pour  objet  de  comparer  lei  modei 
de  l'ancienne  musique  grecque,  suivant  la 
doctrine  de  Piolémée,  avec  les  tons  dn  plaln- 
chant.  On  y  trouve  (p.  65)  d'anciens  vers 
techniques  latins  qui  indiquent  d'une  ma- 
nière beaucoup  plus  claire  que  la  plupart  des 
traité!  du  chant  ecclési  ai  tique  les  répercut 
sloni  des  notes  principale!  des  ions  de  ce 
chant  suivant  le  système  dci  mnanecs. 


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MATTH.ÏI  —  MATTHEIS 


M  ATT  H  El  (HBïiM-AnsfSTt),  violoniste 
et  compositeur,  naquit  i  Dre*de  la  30  octobre 
1781,  et  m  lien  de»  (on  enfance  à  l'élude  de 
la  musique.  Quoiqu'il  fût  parvenu  à  jouer  avec 
habileté  de  plusieurs  Instruments,  le. violon 
était  celui  qu'il  préférait  et  sur  lequel  II  ut  le* 
progrès  le*  pin*  rapide*.  Dan*  no  voyage  qu'il 
fit  I  Lelpilck  en  1803,  Il  obtint  un  si  brillant 
succès  au  concert  hebdomadaire,  qu'il  fut  im- 
médiatement engagé  comme  violon  solo  1 
l'orchestre  du  Ibéltre  et  du  concert.  L'Intérêt 
qne  sa  personne  et  ion  latent  inspiraient  dé- 
cida quelque*  amateur)  1  lui  fournir  les 
doyens  de  te  rendre  à  Paris  pour  ;  perfec- 
tionner mu  Jeu  d'après  le*  conseil*  d'nn  grand 
maître.  Rodolphe  Kreutier  fut  celui  qu'il  choi- 
sit, et  cet  artiste  célèbre  loi  prodigua  *e*  loin*. 
De  retour  i  Leipsick,  au  mois  de  janvier  1800, 
Hattbtel  étonna  ses  protecteurs  par  le  brillant 
de  ion  exécution,  et  Juslilia  leurs  bienfaits  par 
lei  luccèi  qu'il  obtint  dans  les  concert*.  Sans 
l'automne  de  1809,  Il  te  réunit  i  ses  collègue* 
Campagnol!,  Volgt  et  Dolaïuer  pour  former 
une  société  de  quatuor*.  Le*  séance*  où  ces 
artiste*  faisaient  entendre  le*  production*  de 
Haydn,  de  Mozart  et  de  Beethoven  excitèrent 
l'admiration  de  tout  ce  qu'il  y  avait  d'amateurs 
i  Lei  psi  et ,  el  réunirent  un  audi  loi  re  nombreux . 
Le  31  Jnf n  1810,  Natihai  exécuta  i  la  grande 
fêle  musicale  de  la  Tburlnge  une  symphonie 
concertante  pour  deux  violon*  arec  Spohr,  et 
se  montra  digne  de  te  mesurer  avec  nn  tel 
athlète.  Le  16  décembre  de  l'année  suivante, 
il  donna  un  concert  i  Berlin  et  y  justifia  ta 
réputation  qui  l'avait  précédé  dan*  cette 
ville.  Après  avoir  fait  on  brillant  voyage 
<lani  le  nord  de  l'Allemagne,  M  retourna  i 
Leipsick  où  il  succéda  a  Campagnol!  comme 
maître  de  concert  en  1817.  Depuis  cette  épo- 
que jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  4  novembre 
1839,  Il  a  rempli  celle  place  avec  distinction, 
et  a  montré  beaucoup  de  talent  dan*  la  direc- 
tion de  l'orchestre.  M.  Ferdinand  David  tui  a 
succédé  dans  cette  position.  On  a  gravé  de  la 
composition  de  col  artiste  :  t'Quatre  concertos 
pour  le  violon,  op.  3,  9,  18  et  90;  Leipsick, 
Peter*  et  Hofmeitler.  3*  Fantaisie  pour  violon 
el  orchestre,  op.  8;  Leipsick,  Peler*. 3°  Rondo 
■'dent,  op.  18;  Vienne,  Hasllnger.  A"  Quatuor* 
brillants,  op.  6  el  13;  Leipsick  et  Hambourg. 
5*  Variation*  pour  violon  et  quatuor,  op.  7, 
10,  31  ;  Lelpaick,  Brettkopf  et  Hartel,  Hot- 
meister.  6*  Duos  pour  deux  violons,  op.  S; 
Leipsick,  Peler*.  7°  Chants  joyeux  pour  deux 
soprano*,  ténor  el  basse,  op.  19  ;  inid,  8*  Air* 
el  chant*  allemand*  1  voli  »eule  et  accompa- 


gnement de  piano,  op.  1,  4,5,  11,  13,  17; 
ibii. 

MATTHEIS  (NtcoLis),  violoniste  italien, 
se  fixa  à  Londres  ver*  la  Hn  du  règne  dt 
Charles  II.  Sa  pauvreté  était  extrême  lorsqu'il 
arriva  en  Angleterre,  mais  sa  fierté  égalait  aa 
misère.  Il  parvint  1  se  faire  entendre  i  la 
cour,  mal*  il  n'y  plut  pat,  parce  qu'il  M  plai- 
gnait avec  hauteur  du  bruit  qua  faisaient  les 
conversation*  pendant  qu'il  Jouait.  Quelques 
personne*  qui  estimaient  son  talent  parvinrent 

I  lui  faire  comprendre  qu'il  ne  réussirait  pas 
de  cette  manière  à  se  faire  des  ami*  :  II  écoula 
leur*  conseils,  el  bientôt  H  e'ut  beaucoup 
d'élève*  dan»  le*  familles  nobles.  Il  composait 
pour  eux  des  leçons  qui  eurent  beaucoup  de 
succès  et  dont  on  recherchait  le*  copie*,  ce 
qui  le  décida  i  les  faire  graver  sur  cuivre.  Il 
en  présentait  des  exemplaires  reliés  aux  per- 
sonnes riches  qui  les  lui  payaient  cinq  ou  six 
guinées.  Ce  fui  le  commencement  de  la  musi- 
que gravée  en  Angleterre.  Mattbels  publia 
quatre  recueils  de  ces  leçons,  sou*  ce  titre  : 
Jyru  for  thcvioHntoud:  préludes,  fugua, 
allemande*,  tarabandt,  courants,  giguei, 
fanciti,  and  tiitwtu  olfter  panagei,  intro- 
duction* for  tingle  and  double  Uopt,  «le. 
Haliheis  fit  autsl  graver  de*  leçons  pour  la 
guitare,  dont  11  jouait  fort  bien,  et  un  trailé 
de  composition  et  de  basse  continue  dont  le* 
exemplaire*  sont  devenus  d'une  rareté  exces- 
sive. Il  avait  composé  plusieurs  concertos  el 
des  solo*  qui  n'ont  pas  été  publiés.  Les  leçons 
qu'il  donnait  et  la  vente  de  ut  ouvrages  lui 
avalent  procuré  des  richesses  considérables  : 
elles  lui  tirent  contracter  des  habitudes  d'in- 
tempérance qui  le  conduisirent  en  peu  de 
temps  au  tombeau. 

MATTHEIS  (NtcoLis),  Dis  du  précédent, 
né  à  Londres,  fut  aussi  violoniste  et  composi- 
teur de  mérite.  A  peine  an  sortir  du  berceau, 

II  recul  de  son  père  des  leçons  de  violon  :  set 
progrès  lurept  rapides.  Vers  1717,  Il  se  rendit 
à  Vienne,  où  il  occupa  pendant  quelque  temps 
la  place  de  premier  violon  dans  la  chapelle 
Impériale.  Plus  tard,  il  vécut  en  Bohême,  el 
l'on  a  la  preuve  qu'il  était  encore  a  Prague  en 
1737,  par  les  airs  de  danse  qu'il  écrivit  pour 
l'opéra  intitulé  :  Caitania*  Fotlttta,  que  le 
maître  de  chapelle  Fux  avait  composé  pour  le 
couronnement  de  Charles  VI;  car  on  lit  au 
titre  de  cet  ouvrage  :  Con  I»  arie  per  i  balli 
dal  lign.  Niçois  Mattheit,  direttore  délia 
muiica  instrumentale  dt  S.  M.  Cu.  t  Catt. 
Peu  de  temps  après,  Il  retourna  en  Angleterre. 
Le  docteur   Borner   et   ta   connaissance  a 


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MÀTHEIS  —  MATTHESON 


Sbrewsbury,  en  1737,  et  reçut  de  lui  de*  le- 
çon» de  musique  et  de  langue  française.  Mat 
theia  resta  dans  cette  ville  Jusqu'à  la  fin  de  ses 
joun  et  mourut  en  1710.  Burney  usure  que 
Maltheis  exécutait  les  (ouates  de  Corelli  avec 
une  grâce  remarquable  et  une  admirable 
simplicité.  On  a  gravé"  de  sa  composition,  a 
Amsterdam,  cinq  livres  de  joins  pour  le  vio- 
lon, sous  ce  litre  :  Artt  eantobili  a  violino 
solo  t  violoncelle  a  batso  continua. 

MATTHESOFf  (Jus),  compositeur  et 
surtout  écrivain  sur  la  musique,  naquit  i 
Hambourg,  le  88  septembre  1081.  Son  père, 
ayant  remarqué  ses  heureuses  dispositions 
pour  la  musique,  lui  donna  les  meilleurs 
mallres  pour  les  développer.  Tour  a  tour,  Il 
reçut  des  leçons  de  Hanff,  de  Woldag,  de 
BrunmUller,  de  Prctorlus  et  de  Rœrner.  Dés 
l'âge  de  neur  ans,  Il  jonaildéja  de  l'orgue  dans 
plusieurs  églises,  et  chantait  dans  les  con- 
certs des  Morceaux  de  sa  eom position  en  s'ac- 
compagnant  de  la  harpe.  II  apprit  aussi  a 
jouer  de  la  buse  de  viole,  du  violon,  de  la 
flûte  et  du  hautbois.  En  1690,  on  lui  Ht  com- 
mencer les  éludes  littéraires.  Après  «voir  ter- 
miné ses  bu  ma  Dites,  Il  fit  un  cours  île  juris- 
prudence et  apprit  aussi  kl  langues  anglaise, 
italienne  et  française,  pendant  ce  temps, 
BrunmUller,  PrtHoriu*  et  Kœrner  lui  ensei- 
gnaient la  baise  continue,  le  contrepoint  et  la 
fugue,  et  le  maître  de  chapelle  Conradi  lui 
donnait  des  leçons  de  chant.  Pendant  les  an- 
nées 16H et  1097,  il  chanta  les  parties  de  so- 
prano a  l'Opéra  de  K.UI  ;  puis  H  retourna  a 
Hambourg,  où  11  donna,  en  16SD,  a  l'âge  de 
dix-huit  ans,  son  premier  opéra  Intitulé  :  les 
Pléiade».  Vers  le  même  temps,  il  entra  au 
théâtre  de  celte  ville,  en  qualité  de  ténor,  et, 
pendant  plusieurs  années,  il  y  Joua  les  pre- 
miers rôles.  On  ignore  s'il  eut  quelque  talent 
dramatique.  En  1703,  il  se  lia  d'amitié  avec 
Haendel  qui  venait  d'arriver  i  Hambourg.  Ils 
firent  ensemble  le  voyage  de  Lubeck,  dans  le 
but  de  concourir  pour  le  rem  placement  du  cé- 
lèbre organiste  Buxlehuile;  mais  celui-ci  ne 
consentait  a  se  retirer  qu'a  la  condition  que 
WD  successeur  épouserait  sa  Aile  ;  obligation 
qui  ne  plnl  ni  a  Hsendel  ni  i  Haliheson,et  qui 
les  61  renoncer  à  un  emploi  qu'ils  avalent  mé- 
rité par  leur  talent.  On  peut  voir,  i  l'article  de 
Hcendel,  les  circonstances  d'une  brouillerie  et 
d'un  dnel  cotre  ces  denx  artistes.  Ils  redevin* 
reut  pourtant  amis,  et  pendant  leur  longue 
carrière  ils  conservèrent  dei  relations  bien- 
veillantes, ce  qu'il  faut,  sans  doule,  attribuer 
i  la  différence  de  la  direction  qu'ils  prirent 


dans  leurs  travaux.  Maltheson  ne  pouvait 
lutteravecHKndel  dans  la  composition.  Celui- 
ci  lui  était  aussi  supérieur  comme  organiste, 
]  mais  Maltheson  avait  plus  de  grâce  et  d'élé- 
gance sur  le  clavecin. 
i  En  1705,  il  quitta  la  scène  et  alla  a  Bruns- 
■  wicfc,  on  il  écrivit  un  opéra  français  intitulé  ; 
It  Retour  dt  l'Jgt  d'or.  Déjà  il  ressenlail  le» 
premières  atteintes  d'une  surdité  qui  s'accrut 
progressivement,  et  qui  finit  par  devenir  com- 
plète. De  retour  i  Hambourg,  Il  y  fut  nommé 
gouverneur  du  fils  de  l'ambassadeur  d'Angle- 
lerre,  avec  qui  il  fit  plusieurs  voyages  a  Leip- 
sicb,  a  Dresde  et  en  Hollande.  A  Harlem,  on 
lui  offrit  la  place  d'organiste  avec  quinze 
cent*  florins  d 'appointements  mais  il  la  re- 
fusa. A  son  retour  a  Hambourg,  le  père  de  son  ' 
pupille  lui  Ht  obtenir  l'emploi  de  secrétaire  de 
la  légation  anglaise.  En  1700,  Il  épousa  la 
011e  d'un  ecclésiastique  anglais.  Les  négocia- 
tions oh  il  fut  employé  ayant  fait  reconnaître 
en  lui  autant  d'habileté  que  de  prudence,  il 
obtint,  en  1719,  la  place  de  résident  par  inté- 
rim, après  la  mort  de  M.  Wlrth,  qui  en  avait 
rempli  précédemment  les  fondions.  Depuis 
plusieurs  années,  Il  occupait  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  l'église  de  Saint- Michel  a 
Hambourg;  mais  sa  surdité  l'obligea  a  de- 
mander sa  retraite  en  1738;  elle  lui  fut  accor- 
dée arec  une  pension  dont  il  eut  la  jouissance 
Jusqu'à  sa  mort,  c'est-à-dire  pendant  trente-six 
ans.  Il  cessa  de  vivre  le  17  avril  17M  t  l'âge  de 
quatre-vingt-trois  ans.  Par  son  testament,  il 
avait  légué  à  l'église  Saint-Michel  une  somme 
de  quarante-quatre  mille  marcs,  pour  la  con- 
struction d'un  orgue  qui  fui  exécuté  parHilde- 
brand,  d'après  le  plan  deMattheson. 

Peu  d'hommes  ont  déployé  dans  leurs  tra- 
vaux autant  d'activité  qne  ce  savant  musicien. 
Nonobstant,  ses  occupations  multipliées,  ses 
places  d'organiste  et  de  maître  de  chapelle, 
■es  fonctions  de  secrétaire  do  légation  et  de 
résident,  enfin,  les  leçons  qu'il  donnait  a  un 
grand  nombre  d'élèves,  il  a  composé  beau- 
coup d'opéras,  d'oratorios ,  de  cantates,  de 
pièces  instrumentales  et  vocales,  a  écrit  une 
quantité  prodigieuse  de  livres  et  de  pamphlets 
relatifs  i  la  musique,  et  a  été  éditeur  ou  tra- 
ducteur de  beaucoup  d'autres  ouvrages.  Sa 
correspondance  était  d'ailleurs  si  étendue, 
que  le  nombre  de  personnes  dont  il  recevait 
des  lettres  et  a  qui  il  écrivait,  s'élevait  a  plus 
de  deux  cents.  Ses  composition*  ont  de  l'ana- 
logie avec  le  style  dé  Keiser,  en  ce  qui  con- 
cerne l'harmonie  et  la  modulation}  mais  on 
n'y  trouve  pas,  a  beaucoup  près,  autant  d'ima- 


ginalion.  C'est  surtout  comme  auteur  didac- 
tique et  comme  musicien  érudll  que  Matiheson 
est  maintenant  connu,  quoique  ses  ouvrages 
n'aient  plus  aujourd'hui  qu'une  valeur  histo- 
rique pour  la  littérature  musicale.  9a  lecture 
était  Immense;  ion  ia?oir,  (tendu  dans  la 
théorie  et  dan*  la  pratique;  mai)  ion  «prit 
manquait  de  portée,  et  aa  manière  d'exposer 
ses  Idées  était  abaoiument  dépourvue  de  mé- 
thode. Dan»  la  polémique,  11  ne  gardait  point 
de  mesure  contre  ses  adversaires,  et  dans  (on 
style  grossier,  les  épllhefes  blessantes  et  les 
injures  étaient  prodiguée*  a  ceux  qui  ne  par- 
tageaient pas  aet  opinions, 

le*  outrage*  de  Matiheson  «ont  devenus 
tares,  et  peu  de  bibliothèques  en  possèdent 
la  collection  complète.  Parmi  ses  composi- 
tions on  cite  les  suivantes:  1*  Le*  Pléiadei, 
opéra  (allemand)  en  trois  actes;  Hambourg, 
1690.  S-Ponenna,  Idem;  ibtd.,  1709.  S*  La 
Mort  de  Pan,  Idem;  ibid.,  1709.  4*  Cléo- 
pdtre,  idem;  (tid.,  1704.  B"  Le  Retour  de 
l'Age  J'or;Brunswicl,  1705.  fi"  £ortj;Ham- 
bourg,  1710. 7*  Henri  If,  rot  de  Cattilit; 
ibid.,  1711.  On  a  publié  les  air*  choisi)  de  cet 
opéra;  Hambourg,  1711.  8°  Prologo per  il  r» 
Lodovico  XV;  1715.  S*  Vingt-quatre  oralo- 
rlos  composés  et  exécutés  a  l'église  Sainle- 
Calberine  de  Hambourg,  antérieurement  1 
1798. 10°  Pièces  de  musique  d'église  pour  le 
Jubilé  de  1717,  en  commémoration  de  la  ré- 
forme luthérienne.  1 1e  Messe  à  quatre  voii  et 
orchestre,  exécutée  à  ses  funérailles  en  1764. 
12*  Différentes  pièce*  de  musique  funèbre,  on 
de  noce*,  ou  pour  d'autres  occasions,  au 
«ombre  d'environ  quinze  morceaux.  18"  Epi- 
eedïtsm,  musique  funèbre  pour  la  mort  du 
roi  de  Suède,  Charles  XII,  achevé  le  M  fé- 
vrier 1710.  14*  Douas  sonates  pour  deux  et 
trois  tîntes;  Amsterdam,  1708,  trois  parties 
in  toi.  15*  Sonates  pour  le  clavecin;  Ham- 
bourg;, 1718.  16*  Monument  harmonique, 
consistant  en  douze  tuiles  pour  le  clavecin; 
Londres,  1714.  Ce  recueil,  gravé  sur  cuivre, 
porte  sur  un  certain  nombre  d'exemplaire*  cet 
autre  titre  :  Piitet  de  clavecin  en  deux  vo- 
lumes, contenant  de*  ouverture*,  préluda, 
fugua,  allemande*,  eourente*  (sic),  Sara- 
bande*, Gigue»  et  Aine  (sic);  Londres, 
I.-D.  Fleicher,  1714,  in-fol.  17'  Le  Lan- 
gage dee  doigte,  recueil  de  fugues  pour  le 
clavecin,  première  partie;  Hambourg,  1785; 
id.,  deuxième  partie;  ibid.,  1717.  18°  Odeon 
morale,  Jutundum  et  vitale  {Recueil  de 
pièce*  do  chant),  paroles  et  musique  de 
aUttbesonj  Hambourg,  1751.  10*  Sérénade 


pour  le  couronnement  do  roi  d'Angleterre 
Georges  I",  publiée  i  Londres,  eu  1714. 

Les  écrits  de  Matiheson  sur  la  musique  sa 
divisent  en  théoriques,  didactique*,  histori- 
que* et  polémiques.  Dans  la  première  classe 
on  trouve  les  suivant!  ;  1*  Ariltoxeni  Ju- 
nior. Phtkongologia  iyitematica.  f'ertuch 
tiner  lyitematiechen  Klang  Lehre  wider  die 
irrigen  Dégriffé  von  dieiem  geittigen  Weten, 
von  deiieii  Gachleehttn,  Tonarten,  Drey- 
kiangen,  tind  aveh  vont  malhtmatUchen 
Mutikantm,  nebtt  tiner  f'or-Erinnerung 
wegen  die  der  behaupteten  himmliichen 
jtfusti  (Phthongologle  systématique  d'Arla- 
loxène  le  Jeune,  ou  essai  d'une  théorie  systé- 
matique du  son  opposée  aux  Idées  erronées 
sur  cet  objet,  ses  espèce*,  etc.  ;  avec  une  préface 
relative}  la  prétendue  musique  céleste  (harmo- 
nie des  sphère*);  Hambourg,  1748,  in-8*de  cent 
soixante-sept  pages.  Forte]  dit  (Allgem.  Lif- 
ter, der  Mutik,  p.  980)  que  cet  ouvrage  ren- 
ferme de*  observations  acoustiques  beaucoup 
plut  ingénieuse*  que  ce  qu'on  trouve  chu  les 
autres  auteurs.  Il  me  semble  que  ce  jugement 
manque  de  solidité.  La  théorie  de  Mattbeton 
n'est  que  le  développement  de  celte  proposi- 
tion de  Bacon  de  Verulam  :  Aer  nullum  pro ■ 
créât  $onum  {Novum  Organ .  telent.,  Mb.  II)  ; 
bâte  de  la  théorie  reproduite  depuis  lors  par 
quelques  philosophes ,  notamment  par  Axais, 
qui  a  voulu  substituer  au  principe  de  la  réton- 
nanee  de  l'air,  dans  la  production  du  ton,  sa 
doctrine  de  l'expansion  des  corps  dans  un 
fluide  sonore  {voyei  la  Bévue  mutieale,  anu. 
1 883) .  9*  Rifttxio  ntittr  l'eclatrciuement  d'un 
problème  de  mutique  pratique  ;  Hambourg, 
1790,  in-4*  de  trente-trois  pages.  Ce  petit  ou- 
vrage a  pour  objet  la  constitution  de  la  gamme 
dans  le*  modes  majeur  et  mineur.  L'éclaircis- 
sement du  problème  est  d'un  auteur  anonyme; 
le*  réflexions  seules  sont  de  Mattbeton  qui  les 
a  écrites  en  français,  parce  que  l'éclaircisse- 
ment est  dans  cette  langue.  Matiheson  a  aussi 
traité  asseï  longuement  de*  proportion*  mu- 
sicale) dans  sa  Grande  École  de  la  basse  con- 
tinue, surtout  dan>  la  deuxième  édition.  Dans 
la  classe  de)  livres  didactiques  de  cet  écrivain, 
on  remarque  :  3°  Exemplariiehe  OrganUten- 
Probeim  Artikel  nom  General- Bâti;  welche 
miiiilit  94  leiehter  und  tben  to  viel  si  ira* 
ichwerer  Exempel,  aul  allen  lanen,  etc.; 
nebit  tlntr  iheontiichtn  Varberettung  ilber 
venehitdene  muiikaliiche  MerkwUrdigkeiten 
(Science  pratique  de  la  baise  continue  ou  ex- 
plication de  la  basse  continue  mêlée  de  vingt- 
quatre  exercices,  etc.;  précédée  d'une  inlro- 


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M 


MATTIIESON 


duclion  théorique  concernant  différentes  par- 
lits  importante*  de  la  musiquej;  Hambourg, 
1/19,  io-4'.  L'introduction  théorique  de  cet 
ouvrage,  en  cent  vingt-huit  pages,  contient 
de*  principes  d'harmonie,  mêlés  de  calculs 
sur  les  proportions  numériques  des  intervalles, 
et  sans  indication  de  la  génération  de>  ac- 
corda qui  oe  ae  trouve  dans  aucun  traité  de 
basse  continue  publié  antérieurement  a  1733, 
où  parut  le  livre  de  Hameau  sur  ce  sujet.  Le 
reste  du  titre  est  composé  de  viogl-quaire 
exercice*  de  basse  chiffrée  où  Ton  oe  remarque 
aucun  ordre  progressif;  chaque  exercice  est 
suivi  d'une  explication  plus  on  moins  étendue 
aur  tes  diverse*  circonstances  harmonique* 
qui  s'y  rencontrent.  Celte  partie  de  l'outrage 
est  composée  de  deux  cent  soixante-quatorie 
pages.  La  seconde  édition  du  litre  de  Maltbe- 
son  a  pour  titre  :  Grou»  Général- Bat»- 
Schute,  oder  tmmplarltehtn  OrganUten- 
Probe  (Grande  École  de  la  basse  continue,  ou 
la  science  pratique  de  l'organiste)  ;  Ham- 
bourg (sans  date),  in-4°  de  quatre  cent 
soixante  page*.  Il  y  a  on  second  tirage  de  la 
même  édition  qui  porte  la  date  de  1751,  atec 
un  supplément  qui  élète  le  nombre  de*  pages 
1  quatre  cent  quatre-vingt-quatre.  Cette  édi- 
tion est  trés-diffé rente  de  la  première;  elle 
contient  des  additions  considérable*,  particu- 
lièrement dans  l'introduction  théorique.  Ce- 
pendant, il  est  très -remarquable  que  Mattbe- 
son  n'y  lait  aucune  mention  du  Traité  de 
l'harmonie  de  Rameau ,  ni  de  l'importante 
théorie  qui  y  eat  exposée.  Au  surplus,  il  est 
évident  par  l'analyse  qu'il  a  donnée  du  Traité 
de  l'harmonie,  dans  *a  Critiea  mueica  (t.  II, 
p.  7-11),  qu'il  n'avait  compris  ni  cet  ouvrage, 
ni  la  théorie  du  renversement  de*  accords  qui 
immortalise  le  nom  de  Rameau.  Il  existe  une 
traduction  anglaise  de  ce  grand  traité  d'har- 
monie et  d'accompagnement,  intitulée  :  Com- 
plète Trtatite  of  Tkorough-Bau,  rontain- 
ing  thé  trut  Bute»,  «et  (A  a  Table  of  ail  the 
figure  and  thetr  proper  accompany- 
menti,  etc.;  Londres  (sans  date),  in-fol. 
4'  Kletne  General  ■Batt-Schule,  seon'n  n(cAt 
nur  Lernende,  jondern  vornemlith  Lth- 
rtnde,  etc.  (Petite  École  de  la  baise  con- 
tinue, etc.);  Hambourg,  1755,  de  déni  cent 
cinquante-trois  pages;  arec  celte  épigraphe  : 
Vtilia,  non  lubtilia.  Ce  litre  n'est  pis,  comme 
on  pourrait  le  croire,  un  abrégé  do  précédent, 
mai*  uo  outrage  absolument  différent.  Celui- 
ci  est  un  véritable  traité  d'harmonie,  précédé 
des  éléments  de  la  musique  et  de  la  connais- 
sance du  clavier.  Haltheson  y  explique  la  forme 


I  l'emploi  des  accord*;  puit,  H  les  applique 
dan*  de*  exemple*.  Il  ne  parle  pat  de  la  géné- 
ration de  ce*  accord*,  et  garde  un  profond 
aliénée  sur  la  théorie  de  cette  génération  pu- 
bliée par-Rameau;  mais  son  ouvrage  n'est  pas 
moins  te  plu*  méthodique  de  ceux  qui  avaient 
été  publiés  en  Allemagne  jusqu'à  cette  époque, 
quoique  la  deuxième  édition  du  litre  de  Hei- 
nieben  {voyei  ce  nom),  Mit  plus  riche  de  faits 
harmonique*.  5"  Kern  melndiichet  Witttn- 
ichafl ,  beitehend  in  dtr  amerltttniten 
ffavpt-vtid  tirund-tthren  der  muiikalii- 
ehen  SeU-hunit  oder  Composition,  ah  tin 
Forlauffer  dtr  Follkommtnen  Kaptllmeit 
ter» ,  etc.  (Base  d'une  science  mélodique , 
consistant  dans  le*  principes  naturel*  et  fon- 
damentaux de  la  composition;  introduction 
au  Parfait  Naître  de  chapelle,  etc.);  Ham- 
bourg, 1757,  ln-4*  de  cent  quatre-vingt-deux 
page*.  Après  une  explication  des  intervalle* 
et  de  leur*  proportion*,  Hattheion  traite  dans 
cet  ouvrage  de*  divers  styles  de  musique 
d'église,  de  madrigaux,  de  théâtre  et  de 
chambre,  puis  de*  succession*  d'intervalle» 
favorable*  ou  défavorables  aux  voix,  de  la 
forme  dea  phrases  et  de  la  ponctuation  musi- 
cale, des  pièces  de  musique  vocale  ou  instru- 
mentale en  usage  de  son  temps;  enfin,  du 
style  fugué  et  canonique.  En  173S,  il  fit  Im- 
primer i  Hambourg  des  lettre*  remplies 
d'éloge*  sur  cet  ouvrage  qu'il  avait  reçue*  de 
quelque*  musiciens,  entre  antre*  de  Êumen 
et  de  Scheibe.  Cet  lettres,  qui  forment  quinze 
page*'  ln-4*,  ont  pour  titre  :  Giilligt  Zeug- 
nittt  liber  die  jdngite  Matthetaniech-muti- 
caliiehe  Kem-Schrift,  al*  tin  Fuglieher 
Anhattg  dereeîben  (Témoignages  authenti- 
que* en  faveur  du  dernier  écrit  musical  de 
Matthnon,  etc.). 6*  Der  follkommene  Kapell- 
mtitttr,  dat  Ut  grundliehe  Anseigt  aller 
atrjenigen  Saehtn,  die  einer  wititn,  kttnncn, 
und  vollkommen  inné  haben  mue»,  die  einer 
Kaptllu  mit  £hren  und'  Nutsen  vorttehen 
reill,  etc.  (le  Parfait  Hallre  de  chapelle,  etc.|  ; 
Hambourg,  1730,  In-fol.  de  quatre  cent  quatre- 
vingt-quatre  page*.  Une  bonne  préface  sert 
d'introduction  a  cet  outrage  qui  renferme  un 
bon  traité  del'arl  d'écrire  et  de  toutes  les  con- 
naissance* nécessaire*  1  nn  compositeur  et  a 
un  maître  de  chapelle.  Le  Parfait  Maître  de 
chapelle  est  Incontestablement  le  meilleur 
livre  sorti  des  mains  de  Haltheson.  Dan*  la 
classe  de  ses  écrit*  historiques  se  rangent  : 
7"  De  Erudition*  mtuica,  tehidiatma  epi- 
etotieum,  Accedunt  Litertt  ad  F.  C.Chrieto- 
phorvm  Friederieum  Ltitnerum  de  eodem 


argumsnlo  scripte;  Hamhurgi,  1753,  seixc 
pages  in-4*.  Fortel  ainsi  que  Llcbtenlbal 
et  M.  Becxer  ont  rangé  cet  écrit  dam  nue 
■ration  de  l'Eiihétiqae  musicale;  mais  la  lec- 
ture de  ce  même  opuscule  Fait  voir  qu'il  eit 
purement  historique.  Une  deuxième  édition 
de  la  dissertation  de  Mallbeson  a  été  publiée  à 
Hambourg,  en  1753,  deux  feuille*  in-8°.8»i?f- 
teat  rituel  unter  dtr  Sonnent  odtr  dot  un- 
tertrdiieht  Klîppen-Concert  in  Nonotgtn, 
au*  glaubinilrdigm  Urfomden  auf  Begekren 
angezeigt  (Quelque  choie  de  nouveau  sous  le 
soleil;  on  deuils  sur  les  concerts  souterrains 
de  la  Norwége,  d'après  des  documents  authen- 
tiques]-, Hambourg,  1740,  huit  page*  ln-4*.  Ce 
morceau  a  été  publié  aussi  dans  la  Biblio- 
thèque musicale  de  HUIer  (t.  II,  part.  III, 
p.  151).  Mattheson  D'est  auteur  que  de  quel- 
ques notes  dans  ce  morceau  qui  contient  des 
lettres  écrites  de  Christiania  sur  de  prétendu* 
concerts  souterrains  qu'on  aurait  entendus 
dans  les  montagnes  de  la  Norwége,  le  Jonr  de 
Noël,  Du  voyageur  français,  qui  avait  envoyé 
ces  lettres  i  Mattheson,  s'exprimait  aintl  dan* 
la  sienne  :  •  Tolci,  mon  maître,  déni  récits 

•  aTéréi  de  la  musique  sonterraine  en  Hor- 
'  *ége,  que  Je  tous  envoie  ci-Jnclus.  Tout 

•  cela  est  très- véritable.  Tous  autres,  phlloto- 

•  phes,  examine*  ce  prodige  ;  faites-le  Impri- 

•  mer';  dites-en    votre  sentiment  publique- 

•  ment.  Pourquoi  ce  concert *e  Fait-il  presque 

■  toujours  i  Noël  7  Ces  musiciens  des  monta- 

■  gnes,  pourquoi  ne  fout-ili  de  mal  i  per- 

•  sonne,  quand" on  les  laisse  en  repos?  Pour- 

■  qnoise  laiaenl-ilsets'éïanouissent lorsqu'ils 

•  sont  observés  et  questionnés?  T  a-t-ll  de 

•  la  musique  dans  l'enfer?  Je  crois  qu'il  n'y 

•  a  la  que  des  hurlements  et  des  grincements 

•  dedents.»  9°  Grundlage  ainer  Ehrenpfortë 
vx>ran  dtr  tUthtigittn  Capellmeiittr,  Com- 
poniilm,  Hfuiikgelehrten,  TonkilnitUr,  «te., 
Ltben,  Wtrk»,  Ftrditnttt,  etc.,  trtchitntn 
toUen  (  Base  d'un  arc  de  triomphe  oh  se 
trouvent  la  vie,  le»  œuvres  et  le  mérite  du 
plus  habiles  maîtres  de  chapelle,  compositeurs, 
•avants,  musiciens,  etc.)  ;  Hambourg,  1740, 
un  volume  in-4°  de  quatre  cent  vingt-huit 
pages.  Ce  volume  contient  des  notice*  sur  un 
certain  nombre  de  musiciens  plus  ou  moins 
célèbres,  d'après  des  renseignement*  auto- 
graphe* Tournis  i  Mattheson,   ou  d'après  de* 

-  extraits  de  «es  lectures.  10*  Die  neuur*  Un- 
ternichung  der  Singtpiele ,  nebtt  btygefûgter 
mutiialiichen  Gcimackiprobe  (Souvelles  re- 
cherches sur  le  drame  en  musique,  suivie* 
d'un  examen   du  goût  musical,  etc.);   llaiu- 


ESON  31 

bonrg,  1744,  ln-8*  de  cent  soixante-huit 
page*.  Quelques  bonnes  choses  mêlées  à  beau- 
coup d'inutilités  et  de  divagations  te  trouvent 
dans  cet  ouvrage,  comme  dans  la  plupart  des 
écrits  de  Hattheson.  il'Dat  trlaiittrttSelah; 
fictif  tinigtn  andern  nillzlicktn  Jnmer- 
kiingen,  vnderbautlichen  Gedankeniiber  Lob 
•ind  Liebt,  ait  eintr  Portutxung  teiner  vtr- 
miiehten  Wtrkt,  etc.  (Le  Selah  éclaire!,  suivi 
de  quelques  autres  observation*  utiles,  etc.); 
Hambourg,  1745,  ln-8"  de  cent  soixante- 
quatre  pages.  Après  avoir  examiné  les  opi- 
nions des  divers  auteurs  qui  ont  écrit  sur 
l'expression  hébraïque  Selah  qui  se  trouve 
dans  l'inscription  placée  en  tète  de  quelques 
psaumes,  et  qui  a  donné  la  torture  aux  «ru- 
dits,  Mattheson  établit  que  ce  mot  devait  Indi- 
quer la  ritournelle  du  ebant  de  cet  psaumes. 
1S"  Behauplung  der  Afmtnf lichen  Mutik  au* 
den  Grilndeti  dtr  ftrnunft,  iirehtn-Lthre 
und  heiligen  SchHft  (Preuve  de  la  musique 
céleste  tirée  de  la  raison  naturelle,  delà Ibéo- 
logieetde  l'Écriture  sainte)  {Hambourg,  1747, 
In-8"  de  eenl  quarante-quatre  pages.  Ce  n'est 
pat  sans  étonnemenl  qu'on  volt  un  musicien 
instruit  tel  que  Hattheson,  s'occuper  de  re- 
cherches sérieuses  sur  la  nature  de  la  musique 
que  font  les  ange*  dan*  le  ciel.  Il  est  encore 
revenu  sur  ce  sujet  dans  un  autre  de  les  écrits 
dont  II  sera  parlé  plue  loin.  13°  Philologlichct 
Treietpiel,  ois  ei'n  JcUiner  Btytrag  sur  kri- 
titchtn  Getchichte  dtr  duittehen  Spraeht, 
vornetimlichabcrmMeUtgeschenttrJnœn- 
dung,  ta  dtr  Tanaiiienichaft  niittlich  su 
gebrauchea  (le  Jeu  philologique  des  Treilt, 
pour  servir  à  l'histoire  critique  de  la  langue 
allemande,  et  principalement  de  aon  «âge 
dant  la  science  de  la  musique);  Hambourg, 
1759,  ln-8°  de  cent  quarante-deux  pages.  Cet  - 
écrit  ett  compote  de  t  relie  dissertation  t,  dont 
quelques-une»  seulement  soûl  relatives  i  des 
objets  de  l'histoire  de  la  musique.  Haltheton 
y  a  réuni  de*  anecdotes  et  det  épigrammes 
contre  lu  musiciens  français  de  ton  temps, 
particulièrement  contre  Rameau  (p.  95).  Il  ex- 
plique dan*  un  passage  de  ton  livre,  entreprit 
pour  la  défense  d'un  antre  ouvrage  qu'il  avait 
publié  longtemps  auparavant,  le  titre  bizarre 
qu'il  a  donné  à  celnt-ci,  et  pour  lequel  il  a 
forgé  le  mot  Treietpiel,  qui  n'est  pas  alle- 
mand, par  analogie  avec  nn  jeu  de  cartes  ap- 
pelé h*  treize,  parce  qu'il  devait  donner  la 
solution  de  treize  difficultés.  Tout  cela  est  Tort 
ridicule.  C'est  i  la  suite  de  ce  petit  ouvrageque 
se  trouve  la  deuxième  édition  de  la  disterla- 
i  uon  Dt  Eruditions  muiiea.  14»  Georg.  Frit- 


MATTHESON 


der<ch  Bmndclt  Ltbtn  Betehrttbung ,  ncbit 
einem  Ftrttichniue  teiner  Jutubungnoerke 
vnd  dertr  Beurthiilung  iiberistw,  «te.  (Hit- 
Mire  de  la  vie  de  Georges-Frédéric  Hendcl, 
suivie  d'un  catalogue  de  ses  ouvrage»,  etc.); 
Hambourg,  1761 ,  lu  8"  de  dii  feuilles.  Mat- 
ineton  avait  donné  pi  écédemment  une  nolice 
surHwûdeldanss»  Bai»  d'un  are  <U  triomphe; 
il  y  a  quelques  coulradicliODi  entre  cet  deux 
morceaux. 

Il  v  a  un  livre  de  ■aliheion  qui  n'appar- 
tient proprement  à  aucune  det  classe»  précé- 
dente*, ni  àcellede  la  critique,  quoiqu'il  par- 
ticipe de  tous;  car  c'e»l  a -la  fois  un  liTre 
didactique,  historique,  philosophique  et  cri- 
tique. 11  est  composé  de  trois  volumes  qui  ont 
paru  dam  l'espace  de  huit  années,  à  det  dis- 
tances égales,'  et  qui  portent  chacun  un  litre 
différent.  Le  premier  eat  Intitulé  :  15*  Dos 
Ntu-Braffntt»  Orektttre ,  oder  univertelle 
vnd  ortfndKcne  Jnleitung,  vrie  tin  Gâtant 
homme  tinen  voUkommennen  Begriff  von 
dtr  Boheit  und  Wiirde  dir  edlen  Muiic  er- 
langen,  itinen  Goût  darnach  (ormiren,  die 
Terminai  technieot  vtntthen  vnd  getehick- 
Uehvon  dicter  vortTtffliehtn  Wiiteniehafft 
raitonnirtn  mage  (l'Orchestre  nouvellement 
ouvert,  son  Instruction  universelle  et  fonda- 
mentale dans  laquelle  un  galant  homme 
pourra  acquérir  une  idée  complète  de  la  gran- 
deur et  de  l'importance  de  la  noble  musique, 
entendre  les  termes  techniques,  et  raisonner 
de  cette  science  excellente  arec  habileté)  ; 
Hambourg,  1713,  ln-8'  de  trois  cent  irenle- 
hult  pages.  Le  volume  est  terminé  par  des  re- 
marques de  l'illustre  compositeur  Lel*er,qui 
commencent  a  la  page  530.  C'est  dans  un  but 
semblable  a  celui  de  Xattheson,  que  cenldix- 
sept  ans  aprètlnlj'ai  écrit  la  Mutiquemttc  i 
la  portée  d*  tout  le  monde.  Le  deuxième  vo- 
lume a 'pour  titre  :  Dai  Buchiïute  Orcheitre, 
oder  dttttlbtn  tweyte  Ermffnung,  wtinn 
nicht  nureinemtcutekiichen  Galant  homme, 
dertben  kein  Profeiiiom-fencandter,  ton- 
dern  avck  manchem  Mtuico  ttlbtt  dit  aller- 
aufriehtigtte  und  deutlichtte  fortteliung 
tnutikaiitcher  JFiiunichafften  tote  tichdte- 
telbe  von  Sehulitaub  tiiehtig  geixubert , 
eigentlich  und  wahrhafflig  vtrkalten  trthti- 
Itt,  etc.  (l'Orchestre  protégé,  ou  deuiieme  ou- 
verture de  cet  orchestre,  dans  lequel  on  donne, 
non-seulement  à  un  galant  bommi  étranger 
i  la  profession,  mai»  aussi  a  plus  d'un  musi- 
cien, la  connaissance  la  plus  eiacte  et  la  plus 
claire  des  sciences  musicales,  et  ou  l'on  ex- 
plique dans  quel  rapport  elles  sont  l'une  a 


l'égard  de  l'autre,  après  qu'on  en  a  séparé  la 
poussière  de  l'école,  etc.);  Hambourg,  1717, 
ln-8*  de  cinq  cent  soixante  et  use  pages.  La 
pins  grande  partie  de  ce  volume  est  employée 
a  la  réfutation  du  livre  de  ButUledt  (uoysi  ce 
nom),  intitulé  :  Ut,  ré,  mi,  fa,  toi,  la,  tota 
mutica  et  harmonica  stcrna.  Il  r  *  dans 
cette  réfutation  de  la  solidité  mêlée  i  beau- 
coup de  pédanlisme  et  de  divagation.  On  re- 
connaît la  tournure  d'esprit  de  Katlhesoo  dans 
la  partie  du  litre  de  son  livre  oh  II  dit:  Ut, 
ré,  mi,  fa,  tôt,  la,  todU  {nicht  tota)  Mutica 
(Non  toute  la  musique,  mais  la  musique 
morte  dans  ut,  ré, mi, fa,  sol,  la)(t).Le  troi- 
sième volume  de  cet  ouvrage  est  Intitulé  : 
\TDat  ForiehmdeOrthtttre,  oder  duttOen 
drlttt  Eraffnung  darinn  Statut  vindieim  et 
Quart»)  blanditix,  dat  Ut  dtr  bttchirmte 
Sinnen-rang  und  der  Schmetchelnde  Qvar- 
ttn-klano,  etc.  (l'Orchestre  scrutateur,  ou  sa 
troisième  ouverture,  dans  laquelle  on  trouve 
les  droits  des  sens  et  les  Batteries  de  la 
quarte,  etc.);  Hambourg,  1721,  ln-8"  de  sept 
cent  quatre-vingt-neuf  pages,  non  compris  le* 
tables.  La  première  partie  de  ce  volume,  divi- 
sée en  quatre  chapitres,  est  un  traité  de  la  phi- 
losophie de  la  musique  considérée  dans  l'ace 
lion  des  sens  relativement  1  ta  perception,  au 
jugement  artistique,  et  dans  la  construction 
rationnelle  de  la  science.  Hallbeson,  suivant 
sa  méibode,  j  conclut  plus  souvent  par  auto- 
rité que  par  raisonnement.  La  seconde  partie 
est  curieuse  :  elle  tontient  de  savantes  recher- 
ches sur  la  quarte  et  sur  les  opinions  de  quel- 
ques savants,  notamment  de  Calvitius,  de 
Werckmelster  et  de  Barjpbonus  (twyei  ces 
nom»),  a  l'égard  de  cet  Intervalle.  17*  (bit)  Dtr 
Beformtrende  Johatmtt,  on  andern  Levât-  . 
iiiciEj  Jubelfttte,  dam  1717,  muiikalitch 
aufgefvhret;  Hambourg,  1717,  in-**.  Ce 
petit  écrit  a  été  publié  par  Katlheson  a  l'occa- 
sion de  la  fêle  séculaire  de  la  réforma  lion. 

Dan»  la  classe  de*  écrit*  polémiques  et  cri- 
tiques de  MatihcEon,  on  trouve  :  18'  Crilica 
Mutica,  datt  fit  •'  Grvndrichti ge  Untertueh- 
und  Beurtheilung  vicier,  theilt  vorge- 
fattttn,  theilt  tinfuitigtn  Mtinungtn,  sir- 
gumenten  und  SintvUrjft,  io  in  alttn  und 
rumen,  gtdruekten  und  ungedrutUen  muti- 
eaUtehtn  Sthrifflen  su  finden  (Hnaique  cri- 
tique, c'est-a-dlre,  examen  et  jugement  ra- 
tionnel de  beaucoup  d'opinions,  d'arguments  et 
d'objections  solides  ou  futiles,  qu'on  trouve 


(I)  «  j» 


l'wljMlif  MrfM  SOt- 


by  Google 


dam  Ici  livres  sur I*  musique  ancien»  el  mo- 
dernes, imprimés  el  manuscrit»);  Hambourg, 
1719-1799,  deux  volume*  ln-4°,  divisé»  en 
huit  partiel  de  trola  numéros  chacun.  Ce  Jour- 
nal, la  premier  qui  ail  «lé  publié  spécialement 
sur  la  musique,  contient  quelque!  bonnes  cri- 
tiques, et  même  des  théories  complètes  de  cer- 
tains objets  de  l'art;  par  exemple,  la  qua- 
trième partie  est  entièrement  consacrée  aux 
canons,  et  ce  sujet  y  est  traité  en  plus  de  cent 
vingt  pagei;  mai»  il  y  a  peu  de  sens  et  de  goût 
dans  le  chois  de  plusieurs  objets  de  la  cri- 
tique. MatlhesoD  y  donne  d'ailleurs  tout  an 
long  des  écrits  relatifs  a  la  musique,  an  Heu 
de  les  analyser  ;  c'est  ainsi  qu'il  a  réimprimé 
dan*  le  premier  volume  tout  le  Parallèle  de  la 
musique  italienne  el  de  la  musique  française, 
de  l'abbé  Kaguenel,  et  jusqu'à  l'approbation 
du  censeur.  19°  Dtr  mutikaliiehe  Patriot, 
«Michel*  seine  grUndltcke  Betrachtungtn, 
Mer  Gniit-und  Wttti.-Harmonien,  tte.  (le 
Patriote  musicien  et  ses  principales  médita- 
tions sur  l'harmonie  spirituelle  et  mon- 
dains, etc.);  Hambourg,  1798,  in-4'  de  trois 
cent  soixanle-aeixo  pages.  J'ignore  ce  qui 
a  pu  engager  Forltel,  copié  par  Llchlenlhal  et 
S.  Becker,  a  placer  ce  livre  parmi  les  écrits 
relatifs  a  l'histoire  de  la  musique  des  Hébreux, 
parée  qu'il  s'y  trouve  plusieurs  morceaux  sur 
ce  sujet  ;  car  le  volume  n'est  Tonné  que  de  la 
réunion  des  numéro*  d'un  journal  de  musique 
ott  11  est  traité  de  différent!  sujets,  el  oh  l'on 
trouve  entre  autres  VfflttoiTe  de  l'Opéra  de 
Hambourg.  Les  bonne*  choses  qui  se  trouvent 
dans  cet  écrit  périodique  sont  malheureuse- 
ment gelées  par  le  ton  de  critique  acerbe  et 
même  brutale  qui  *e  rencontre  dan»  la  plupart 
de*  ouvrage*  de  Matlheson.  Elles  lui  attirèrent 
celle  fois  une  rude  attaque  dans  un  pamphlet 
anonyme  Intitulé  ;  £in  paar  derbe  mttiica- 
Ueeh-patriolitche  Ohrftigen  dem  nichis  we- 
ntgtr  ait  muricaJtscAsn  Palrioten  und 
ntcMf  tueni"oer  ait  pairiotiichen  Mtaica, 
tabi.  usnia  Hn.  Mattheton,  tetlclier  luni 
nsuen  Jakre  eine  «eue  Probe  Miner  gevohn- 
(en  Calumnianten  Striicbe  tinverrchxmter- 
teeise  an  der  Tag  gtiegit  hat,  su  Wie&tr- 
ktrtttUting  iiimt  vtrlohrnen  gtkaree  und 
rerslandii  and  lu  Jttieugnutig  tchuldiger 
DankbarUit  avff  btyde  Batken  In  «inem 
ntfxlliqtn  Discours  woklmtgnend  srtAeiief 
von  iteeen  £rauchbahren  firtuoten,  Mu- 
latuUrn  und  Harmonie  (Une  Paire  de  vigou- 
reux soufflet*  musicaux  et  patriotiques  admi- 
nistrés, avec  sa  permission, snr  les  deuxjoues 
de  H.  Hattheson,  qui  n'esl  rien  moin*  que  pa- 


triote musicien,  et  rien  moins  que  musicien 
patriote,  et  qui  a  mis  au  jour,  au  commence- 
ment de  l'année,  un  nouvel  exemple  rie  ses 
traits  calomnieux,  suivant  son  habitude;  ser- 
vant a  rétablir  ion  ouïe  et  son  esprit  perdus, 
et  comme  une  marque  de  la  gratitude  qui  lui 
e*t  due);  une  feuille  in-4*,  1738  («an*  nom  de 
lien).  90°  Dtr  nette  Gattingiiche  aber  viet 
senleeAler,  ait  die  alten  lacedxmonitchenr 
urtkeilende  Sphoru*,  twoen  der  tirchen- 
Mutie  einet  andern  belehret  (Le  nouvel 
Épbore  de  Gœttingue,  juge  beaucoup  plus  mau- 
vais que  l'ancien  te  Lacédémone,  i  propos  de 
la  musique  d'église,  etc.);  Hambourg,  1797, 
in-4°  de  cent  vingt-quatre  pages.  Cet  écrit 
est  une  critique  fort  dure  d»  l'ouvrage  de 
Joacbim  Neyer,  concernant  la  musique  dès- 
peuples  de  l'antiquité  el  do  l'église.  On  peut 
voir,  à  l'article  de  celui-ci,  des  détail»  »ur  la- 
polémique  que  fit  naître  la  critique  de  Kat- 
theton,  Î1»  MilhridtU  vider  de»  Gift  tiner 
uelscAen  Satyre,  gmannt  :  La  jtfuatca  (li- 
thridale  contre  le  poison  d'une  satire  italienne, 
intitulée  :  La  Muticà);  Hambourg,  1749, 
in-8°de  trois  cent  quarante  pages.  Celle  satire, 
réimprimée  par  Hattheson,  avec  une  traduc- 
tion allemande  au  commencement  du  volume,. 
est  composée  d'environ  sept  cents  vers.  Elle 
avait  été  publiée  avec  d'autres  morceaux  de 
poésie  a  Amsterdam,  en  1710.  Hattheson  a 
montré  peu  de  sens  en  faisant  un  long  com- 
mentaire sur  ce  morceau  de  poésie  cynique,  oit 
la  musiqne  est  appelée  :  Arte  toi  da  putana 
e  du  bardant  :  une  telle  production  ne  méri- 
tait que  le  mépris.  991  Beaxkrte  Panacia, 
ait  tint  tugabe  la  dus  muiica'iichin  Mi- 
Ikridal,  tioeram  teïder  die  leidige  KacKtxit 
irrigtr  Lekrtr,  tehwtrmUthig»  ftinchter 
und  goltlottr  Sehetnder  der  Tonkwmt,  Er- 
tttr  Datte  (Panacée  certaine,  comme  un 
supplément  au  Mitkridate  mtuieesl,  très- 
salutaire  contre  la  flcbeuae  cachexie  d'un 
faux  savant,  d'un  détracteur  atrabilaire  el 
d'un  impie  profanateur  de  la  divine  musique. 
Première  dose);  Hambourg,  1750,  quatre- 
vingt-quatre  page*  ln-8*.  Cet  écrit  cal  une 
critique  amère  du  pamphlet  de  Biedermann 
intitulé  :  Programma  de  vita  musi'ea,  où  se 
trouvent  rassemblé!  quelque*  passages  des  an- 
cien* contre  la  musique  et  les  musiciens. 
93"  Wakrer  Begriff  dee  karmonitchen  Le- 
bent.  Der  Panaaa  stoote  Doiii.  Milbcygt- 
fiigier  Beantwortung  dregtr  Eittwilrffi  vi- 
der dit  Hehauplung  der  himmliiehen  Mutik 
(Idée  véritable  do  la  vie  harmonique;  avec  une 
réponse  péremptoire  i  trois  objection)  contre 


MATTHESON  —  MATTHIAS 


l'assertion  de  U  musique  céleste.  Deuxième 
dose  de  la  Panacée);  Hambourg,  1750,  ic-8" 
de  cent  dii-neuf  pages.  34*  Sieben  Getprxcht 
dtr  Wtitheil  undMuiik  aamt  stco  Btytagen; 
ait  die  drittt  Datit  der  l'anacea (Sept  dialo- 
gues de  la  une»!  et  de  la  musique,  etc.  ; 
comme  troisième  dote  de  la  Panacée)  ;  Ham- 
bourg, 1751,  ln-8e  de  deux  cent  lepl  pages. 
25*  Dit  «eu  angelegte  Frtudtn  Académie, 
jum  lehTrtichen  Farichmatk  unbttckreibli- 
cher  Iferriichkeit  in  dtr  Feue  gœttlicker 
Macht  (la  Nouvelle  et  intéressante  Académie 
joyeuse,  pour  donner  dans  les  fêtes  reli- 
gieuse» un  iuslruciif  avant-gout  d'une  inex- 
primable grandeur);  Hambourg,  1751,  in-8° 
de  trois  cent  deux  pages.  Deuxième  volume  du 
même  ouvrage,  OU.,  17M,  ln-8*  de  (roi* 
ceci  vingt-deux  pages.  96°  Plut-Ultra,  tin 
Siuckaierck  von  never  und  manckerley  Art 
(Plus -Ultra,  ouvrage  composé  de  morceaux  de 
-différentes  espèces);  Hambourg,  17S4,  in-B" 
de  six  cent  six  pages,  divise  en  trois  partie», 
appelles  provisions  {Vorrxthe).  Maltheson 
traite  dans  cet  ouvrage  de  la  musique  dans  le 
culte,  de  la  mélodie  et  de  l'harmonie,  de 
l'effet  de  la  musique  sur  les  animaux,  etc.  Un 
des  meilleurs  morceaux  esl  une  analyse  du 
Tenlamen  nouai  theorix  muaicar  d'Euler. 
On  trouve  a  la  fin  du  deuxième  volume  de  la 
Critiea  muica  de  Matlbeson  une  liste  de  dix 
ouvrages  concernant  la  littérature,  l'histoire 
el  les  science»  qu'il  a  publiés,  et  dont  la  plu- 
part sont  traduit»  de  l'anglais,  de  l'italien  ou 
du  français.  On  dit  qu'il  a  écrit  aussi  un  livre 
concernant  le»  longitudes  en  mer.  Enfin,  il  a 
donné  de  nouvelles  éditions  du  Traité  de 
Kîedt, sarla  basse  continue  elle  contrepoint, 
et  de  celui  de  Kaupach  (couex  ces  noms)  sur 
ta  musique  d'église,  avec  des  préfaces  et  des 

Boue  assure,  dan»  le  troisième  volume  de  la 
traduction  allemande  des  voyages  musicaux  de 
Burney  {p.  178),  que  Hallbeson  a  laissé  en 
manuscrit  soixante  el  douze  ouvrages  prêta  a 
être  imprimés:  Il  y  a  peut-être  de  l'exagéra- 
tion dani  ce  nombre  ;  mais  il  est  certain  que 
ce  laborieux  écrivain  n'a  pas  fait  Imprimer 
tout  ce  qu'a  produit  sa  féconde  plume.  Forkel 
el  Gerber  citent  de  lui  les  ouvrage»  suivants 
qui,  selon  eux,  existent  dans  la  Bibliothèque 
de  Hambourg  el  dans  d'autre»  lieux  :  1°  Dtr 
Betcluident  mutikalitrhe  Bictator ,  mt( 
einen  fnttrmsuo  fiir  dtn  logenannltn 
Wtnichtn  (le  Dictateur  musical  modeste,  etc.). 
2*  Ehqutnlia  verlicordia  tonora.  5*  Die 
Thorhcii  den  Augenvrgcl,u!tleht  tiehanjtlit 


von  neuem  regel  (la  Folle  de  l'orgue  oculaire 
(du  P.  Cattel),  etc.).  i'Rechte  mathematinht 
Farm  der  Tonkvnit,  mit  dtn  wohlbetttllten 
Pauktntpiel  (Véritable  forme  mathématique 
de  la  musique,  etc.).  5°  Nothvttndige  ftrbtt- 
ttrung  der  Spraeht  und  Rtimt  (m  denge- 
wohnlichen  Kirehenliedtm  (Amélioration 
nécessaire  du  langage  et  de  la  rime  dans  les 
cantiques  de  l'église). 

On  a  gravé  deux  beaux  portraits  de  Mal- 
theson :  le  premier  (in-4°)  se  trouve  a  la  tête 
dea  deux  éditions  de  la  Grande  École  de  la 
basse  continue  ;  l'autre  (in-fol.)  est  placé  au 
commencement  du  Parfait  Maître  de  cha- 
peltt. 

MATTHIAS  (Narrai  ou  Mxsraa),  ou  MA- 
THIAS,  musicien  belge  du  aeiiiime  siècle,  a 
été  placé  par  Walther  el  par  Gerber,  dans 
leur»  dictionnaires,  sous  le  nom  de  De  Meie- 
tr»  :  je  crois  qu'ils  ont  pria  pour  le  nom  de 
cet  artiste  la  qualification  de  maître  qui  se 
donnait  autrefois  aux  ecclésiastiques  qui  culti- 
vaient la  musique,  el  que  le  nom  véritable  de 
celui  dont  il  «'agit  était  réellement  MAT- 
THIAS. Je  suis  conduit  a  cette  conjecture 
par  un  de  ses  ouvrages  ou  il  est  appelé  M.Mat- 
thiatf  fiamenffa,  et  ou  l'on  voit  qu'en  1551  il 
était  maître  de  chapelle  de  l'église  cathédrale 
de  Milan.  Après  la  mort  de  Han*  Walther,  il 
fut  appelé  pour  le  remplacer  a  la  cour  de 
Dresde  par  l'électeur  Maurice  de  Saxe  ;  mais  il 
n'arriva  dans  celle  ville  qu'après  la  mort  de 
ce  prince;  Auguste,  successeur  de  celui-ci,  le 
garda  a  ton  service,  en  qualité  de  maître  de 
chapelle.  Il  retourna  vraisemblablement  en 
Italie  après  avoir  publié  a  Dresde,  en  1577, 
ses  chansons  allemandes  el  latines  à  trois  voix  , 
car  on  voit  dans  te  (,'ala%u*  icnpf.  Florent., 
qu'il  était  organiste  à  Florence,  en  1580.  On 
connaît  sous  son  nom  :  1°  La  Battaglia  Ta- 
gliana  comporta  da  M.  Matthiat,  Fiamtngo, 
mautro  di  cappella  del  duomo  di  Jlfilano, 
ton  olcune  vitlulte  piactvoli,  ntiovamenlt 
ton  ogni  diligenzu  itampata  e  correlta,  a 
quatlro  vaci;  in  Veneila,  G.  Scotto,  1551, 
in-4°obl.  La  bataille  contenue  dan»  ce  re- 
cueil esl  une  imitation  de  celle  de  Marignan, 
par  Clément  Janaeqnin.  Il  j  a  une  autre  édi- 
tion de  cet  ouvrage,  publiée  un  an  après  celle 
de  Scotto;  elle  a  pour  titre  :  Bataglia  Taliana 
aggiontevi  améliora  une  Fïllotta  a  laPado- 
vana  ton  quatlro  vocii  in  Ptntiia,  app. 
d'Antonio  Gardano,  155Î,  in  4°ol>!.  J'ai  vu 
un  exemplaire  de  celle  édition  dans  (a  Biblio- 
thèque royale  de  Munich.  3°  Magnificat  oefo 
tonoruin;   Dresde,   1557,  in-fol.    3°   Cale- 


MATTHIAS  —  MAUDU1T 


«Aerfj  tribus  voctbta  eamposita;  Nuremberg, 
1563,  io-4*.  Geittliehe  und  tetllUeht  Gt- 
urngtmttiund  S Stimmin  (Chiots  religieux 
et  profanes,  i  quatre  et  cinq  voix);  Wilten- 
berg,  1666,  tn-4».  4*  Motteti  a  S  voci,  Mb.  1  ; 
Dresde,  1570.  5=  Officia  de  Ifativitate  et  At- 
etntione  Chrittl  5  «octroi;  ibkl.,  1574. 
A*  Teuttohe  und  Lattniiehê  Lîeder  «on 
S  Stimmen  (Chansons  allemande*  et  latines 
i  trait  voix);  Dresde,  1577.  On  ironve,  dans 
la  Bibliothèque  royale  de  Munich,  des  oMcet 
de  Matthias  en  manuscrit,  sont  les  n"  98, 
49  et  46.  Dan*  le  recueil  Intitulé  :  Motttti 
del  /tort,  dont  il  y  a  4«s  éditions  de  Venise, 
de  Lyon  el  d'Anvers,  on  trouve  un  motet  de 
Matthias.  ■ 

MATTIOLI  (HP.  André),  earddler,  né  a 
Faeni»,  ver*  1617,  fut  d'abord  attaché  a  la 
caluégrale  d'Imola,  en  qualité  de  mausionaire 
et  de  directeur  du  chœur,  pul*  Il  devint  cha- 
noine et  maître  de  chapelle  du  duc  de  Hau- 
teur Il  occupait  encore  cette  dernière  position 
en  1671.  De  ses  compositions  pour  l'église,  Je 
ne  connais  que  le*  ouvrages  dont  voici  les 
titre*  :  1»  Inni  taeri  catuertati  a  1,  i,  3,  4, 
5  B  6  voci,  con  itromenti  e  «ensa,  op.  9;  Ve- 
niie,  Alex.  Vincentl,  1646;  c'est  une  réim- 
pression. 9*  Salmi  a  otto  voci  pieni  t  brtvl 
alla  modtrna,  op.  4;  Venise,  François  Ma- 
gnl,  1641.  C'est  an  litre  de  cet  oeuvra  qu'on 
volt  que  HaltioH  occupait  alors  la  place  de  di- 
recteur du  drÎEUrd'Imola.  Une  deuxième  édi- 
tion do  cet  ouvrage,  dédiée  à  Cosme  III  de 
Médlcis,  grand-due  de  Toscane,  a  été  publié* 
sous  ce  titre  :  Al  urtniuime  Cotimo  Teno 
gran  duea  di  Toicana,  «le.  Salmi  a  otta 
vient  s  brtvl  alla  moderna  del  canonlco  An- 
dréa Matlioli  .maeitro  di  cappella  del  lerenil- 
eimoduca  di  Manlova,  opéra  quarto;  in  ft- 
netia,  1671,  appreito  FraneeKo  Magnl  detto 
Gurdano,  in-4*.  Suivant  l'usage  de  l'époque  où 
il  vécut,  su  profession  de  prêtre  régulier  n'em- 

pécba  pa*  le  P.  Maitioll  d'écrire  pour  le 
théâtre.  En  16150,  il  donna,  h  celui  de  Ferrire, 
i'i'siiio  d'aman;  dans  l'année  suivante,// 
Ratio  di  Ctfalo,  au  même  théâtre;  en  1656, 
Mdone,  i  Bologne;  en  1665,  Perteo,  a  Ve- 
nise ;  en  1666,  Ja  Palma  d'aman,  cantate,  à 
Ferrare,  el,  dans  la  même  année,  Gli  Sfarti 
dildiiiderio,  au  même  théâtre. 

MATTUCCI  (Finit),  •opraoisle,  nédans 
un  village  de*  Abruzies,  en  1766,  Ht  ses 
études  musicales  au  Conservatoire  de  la 
Ficti,  aou*  la  direction  de  Sala.  Dans  sa  Jeu- 
nesse, H  chaula  pendant  plusieurs  année*  a 
Home,  sur  le  théâtre  Argentins,  le»  rôles  de 


prima  (tonna.  Plus  tard,  Il  parcourut' l'Italie, 
chanta  partout  avec  succès,  visita  Londres, 
l'Espagne,  la  Russie,  el  revint  en  Italie  ver* 
1606.  Deux  ans  après,  il  se  fil  entendit  à  Milan, 
pendant  la  saison  du  carnaval.  Vers  1811,  il 
se  retira  à  Nantes.  Depuis  cette  époque,  on  n'a 
plus  en  de  renseignements  sur  sa  personne. 
Gervasoni  dit  qu'il  possédait  une  voix  fort 
étendue  et  fort  égale. 

MAUCLERC  (Pinss),  duc  de  Bretagne, 
était  61s  de  Robert  II,  comte  de  Dreux.  Il 
mourut  en  1950.  Comme  lous  les  princes  de 
sa  maison,  il  cultivait  la  poésie  et  la  musique. 
Les  manuscrit*  de  la  Bibliothèque  de  Pari* 
nous  ont  conservé  une  chanson  notés  de  sa 
composition. 

Jf  AUCOURT  (Lonii-Claut*),  flli  d'un 
musicien  français,  naquit  1  Paris,  ver*  1760, 
et  y  Bt  ses  étude*  musicales  sous  la  direction 
de  son  père.  Plus  laVd,  il  recul  de*  leçon*  de 
violon  de  Harranc,  qui  le  61  débuter  au  Con- 
cert spirituel,  en  1778,  dans  un  concerto  de 
Somis.  D'aprè*  le*  conseils  de  son  maître,  Mau- 
court  voyagea;  Il  visita  d'abord  la  cour  de 
Manfaslm;  puis,  Il  fut  attaché  i  la  chapelle 
du  duc  de  Brunswick,  vers  1784.  Il  publia 
alors  un  oeuvre  de  trios  pour  deux  violons  et 
basse,  op.  1 ,  cbei  André,  a  Offenhach.  A  cet 
ouvrage  succédèrent  ceui-ci  :  Concerto  pour 
le  violon,  avec  accompagnement  d'orchestre, 
Op.  9;  Darnutadt,  Bouler,  1798;  Deuxième 
concerto  pour  le  violon,  idem.,  op.  3;  Bruns- 
wick, 1796;  Sonates  pour  violon  seul  et  basse, 
op.  4;  ibid.,  1797.  A  l'époque  de  la  formation 
du  royaume  de  Westpbalie,  Haucourt  fut  ad- 
mis dans  la  chapelle  de  Jérôme  Napoléon.  Une 
attaque  de  paralysie  dont  son  bras  gauche  fut 
frappé  en  1813,  l'obligea  de  prendre  sa  re- 
traite et  lui  flt  obtenir  nne  pension  de  ce 
prince.  On  n'a  pas  de  renseignement  sur  le* 
dernière*  années  de  Haucourt.  On  connaît  de 
cet  artiste,  outre  les  ouvrages  cités  précédem- 
ment, un  quatuor  brillant  pour  deux  violons, 
alto  et  basse,  dédié  1  l'empereur  de  Russie, 
Alexandre  I";  OfTenbach,  André,  et  deux 
solos  de  violon  avec  basse,  op.  6;  Brunswick, 

Le  père  de  Haucourt,  claveciniste  a  Pari*, 
y  a  publié,  en  1758,  des  Piieet  pour  te  cla- 
vecin, avec  accompagnement  d'un  violon. 

.1IA11DUIT  (Jicoi'is),  musicien  français, 
issu  de  noble  famille,  suivant  le  P.  Merseune 
{Harmon.  universelle,  liv.  VII,  p.  63),  na- 
quit a  Paris,  le  16  septembre  1657.  Après  avoir 
fait  ses  éludes  dan*  un  collège  de  cette  ville, 
il  voyagea  dan*  plusieurs  contrées  de  l'Eu  rope. 


MAUDUIT  —  MAUPIN 


notamment  en  Italie,  puis  revint  i  Pari»,  oii 
il  «accéda  a  MB  père  dans  la  charge  de  garde 
du  dépôt  des  requête*  du  palais.  II  «lait  fort 
instruit  dans  le*  langue*  anciennes ,  savait 
l'italien,  l'espagnol,  l'allemand,  et  possédait 
de*  connaissances  étendue*  dan*  la  musique. 
Il  mourut  a  l'âge  de  eoixanle  et  dit  an*,  le 
91  août  1SS7.  Ami  de  Routard,  Il  Ht  exécuter, 
au  service  funèbre  de  ce  poêle,  uns  mtue  de 
Requiem  a  cinq  voix,  de  sa  composition,  qui 
fut  chantée  ensuite  a  l'anniversaire  de  la  mort 
de  Henri  IV,  puis  a  eelui  de  ttauduil  lui- 
même,  dan*  l'église  de*  Minimes  de  la  place 
Royale.  Meneune  a  publié  le  dernier  Requiem 
de  celte  messe  dans  aon  Harmonie  vniver- 
telU  (Ut.  7",  p.  M  et  suivante*),  et  M.  Ch.- 
Ferd.  Becber  l'a  donné  en  partition  dans  la 
quarante-quatrième  année  delà  Gazette  géné- 
rale de  Diminue  (fa  Leipeiek.  On  trouve  deux 
autre*  morceaux  de  cet  artiste  dans  le*  Ques~ 
itona  lur  la  Genèse  du  même  auteur.  Dans  sa 
jeunesse,  Nauduil  avait  obtenu,  en  1581,  le 
prix  de  l'orgue  d'argent,  au  concours  appelé 
Puy  de  musique,  d'Évreux,  pour  le  motet  of- 
ferte Domino,  de  sa  composition.  Son  talent 
lur  le  luth  était  considéré  comme  extraordi- 
naire. Il  a  laissé  en  manuscrit  on  grand 
nombre  de  messes,  vêpres,  hymnes,  moleU, 
fantaisies  et  ebansont.  Le  portrait  de  Ha uduit 
a  été  inséré  par  Meraenne  dan*  ton  Traité 
de  l'harmonie  universelle  (liv.  7",  p.  05).  On 
peut  voir  dans  la  notice  de  Lejeune  {Claude), 
une  anecdote  oui  fait  honneur  au  caractère  de 
Ma  uduit. 

MAUGARS  (Anna),  prieur  de  Saint- 
Pierre  d'Esnac,  vivait  a  Paris,  dan*  la  pre- 
mière moitié  dn  dix-septième  siècle.  Le*  Hie- 
toriettei  de  Tellement  des  Kéaox ,  publiée* 
par-H.  de  Monmerqné,  fournissent  sur  ce 
musicien  de*  renseigne  m  eut*  curieux  mêlé* 
d'anecdotes  assez  fade*  (t.  III,  p.  108-114). 

•  Maugar*,  dit-il,  était  un  joueur  de  viole  le 

■  plu*  excellent,  mai*  le   plus  fou  qui  ait 

•  jamais  été.  Il  était  au  cardinal  de  Rlcbe- 

•  lien.  Bols-Robert,  pour  divertir  l'èmlnentls- 

•  sime,  lui  faisait  toujours  quelque  malice.  * 
Après  une  longue  et  sotte  hiitoiresurunemyt- 
lincatlon  faite  1  l'abbé  Maugar*,  Tellement 
rapporte  cette  anecdote  ;  ■  Un  jour,  M.  le 

■  cardinal  lui  ayant  ordonné  de  jouer  avec 
«  les  voix  en  an  Itèu  ou  était  leRoi(LoulsXUI), 

■  le  Roi  envoya  dire  que  la  viole  emportait  le* 

■  T0ÎX  (c'eit-a-dire,  qu'elle  jouait  trop  fort). 

■  — Hangré  bien  de  l'ignorant!  dit  Maugars, 

•  je  ne  Joneral  Jamais  devant  lui.  —  DeNiert, 

•  qui  le  ml,  en  lit  bien  rire  le  toi.  *  Celle 


aventure  fit  sortir  Maugar»  de  cbea  le  cardinal 
de  Richelieu.  Plu*  lard,  il  alla  a  tome,  i  la 
suite  d'un  grand  seigneur.  ■  Je  l'ai  vu  i  Rome 

•  (dit  Tallemanl).  A  la  naissance  de  M.  le 

»  Dauphin  (Louis  XIV,  en  1638),  il  jonade-     . 

•  Tant  le  pape  Urbain  VIII,  et  disait  que  Sa    ' 
■  Sainteté  ('étonnait  qu'on  homme  comme  lui 

•  pût  être  mal  avec -quelqu'un  Maugar* 

•  revint  en  France  et  mourut  quelque*  année». 

II  éUit  allé  en  Angleterre  vert  1633,  et  en 
avait  rapporté  le  Traité  de  Bacon  De  Jug- 
mentis  scientiarum  qu'il  traduisit  en  francai* 
sous  ce  litre  :  le  Progrès  et  otiancement  ou» 
sciences  divine*  et  humaines;  Parti,  1994. 
Plu*  tard,  il  donna  aussi  la  traduction  du  petit 
traité  ansjlcis  du  même  auteur  :  Coneidéra- 
t font  politique*  pour  entreprendre  la  guerre 
d'Espagne;  Paris,  Cramoiiy,  1634,  in-4'. 
Celte  tradnctlon,  dédiée  an  cardinal  Je  Ri- 
chelieu, lui  valut  le  titre  de  conseiller  tecré- 
talre  interprète  du  roi  en  langue  anglalie. 
C'eil  cette  même  traduction  qne  Bucbon  a 
insérée  dans  la  collection  de*  ctOTre*  de  Bacon 
(Panthéon  littéraire).  Parmi  ses  écrits,  on  re- 
marque eelui  qui  a  pour  titre  :  Sesponee  faite 
à  un  curie ux  sur  le  eenliment  de  la  musique 
d'Italie,  écrite  iHome,  le  1"  octobre  1039; 
Pari*  («an*  nom  d'imprimeur),  1659,  ln-8*. 
Dan*  cet  opuscule,  l'abbé  Hangar*  parie  avec 
admiration  du  talent  de  Fretcobaldi,  qu'lt 
avait  entendu  i  Rome.  On  a  «Imprimé  ce 
morceau,  sous  ce  titre  :  Discourt  lur  la  vue- 
tique  d  Italie  et  des  opérai,  dans  le  Recueil 
de  divers  traités  d'histoire,  de  morale  H 
d'éloquence  ;  Tari*,  1673,  petit  ln-19. 

MA  ULGItED  (Put),  maître  dn  chant  1 
l'église  collégiale  de  Saint-Pierre,  a  Lille,  au. 
commencement  du  dix-aeptième  liècle,  a 
composé  un  recueil  de  motels  publié  sous  le 
titre  de  Cantiones  sacrm  4,  S,  6eB  cocum; 
Anvers,  1603,  ln-4*.  On  a  aussi  de  ta  compo- 
sition :  Chansons  honnestes,  à  4  si 5  parties; 
Anvers,  1606,  Id-4*. 

MAUPIN  (M1"),  née  Ter*  1673,  était 
fille  d'un  secrétaire  du  comte  d'Armagnac, 
nommé  d'Jubigny.  Mariée  fort  jeune,  elle 
obtint,  pour  aon  époux  nn  emploi  dans- 
le*  aide* ,  en  province.  Pendant  ion  ab- 
*ence,  ayant  fait  connaissance  d'à*  pré- 
vôt de  salle,  nommé  Séranne,  elle  s'en- 
fuit arec  lui  i  Marseille,  où  elle  apprit  1 
faire  des  armes.  Bientôt  après,  pressé*  par  le 
besoin,  les  deux  amant*  s'engagèrent  comme 
chanteur*  au  théâtre  de  eette  ville  ;  mais  une 
scandaleuse  obligea   mademoiselle 


MAUPIN  —  MAUIŒR 


81 


Maupin  de  quitter  le  théâtre  et  de  s'éloigner 
de  Marseille.  Lei  parant*  d'une  jeuae  personne, 
«'étant  aperçus  de  la  passion  que  celle  actrice 
avaitconçue  pour  elle,  se  hâtèrent  de  l'envoyer 
dans  un  couvent  a  Avignon.  Mademoiselle 
Maupin  alla  s'y  présenter  comme  novice.  Peu 
Se  jours  après,  une  religieuse  mourut;  l'ac- 
trice porta  le  cadavre  dant  le  lit  de  «on  amie, 
mit  le  l'eu  a  la  chambre,  et  dam  le  tumulte 
came  par  l'incendie,  enleva  l'objet  de  le*  af- 
fections. Apres  quelque!  aventures  en  pro- 
vince, elle  vint  i  Partiel  débuta  i  l'Opéra  par 
le  rôle  de  Fallut  dans  Cadrmu,  en  1095.  Elle 
y  hit  fort  applaudie  ;  pour  remercier  le  public, 
elle  m  leva  dant  la  machine,  et  salua  en 
étant  son  caïque.  Après  la  retraite  de  made- 
moiselle Rochois,  en  1698,  elle  partagea  les 
premiers  rolei  avec  mesdemoiselles Iksmatins 
et  lloreau. 

Née  avec  des  inclinations  masculines,  elle 
t'habillait  louvent  en  homme,  pour  se  divertir 
ou  se  venger.  Duménil,  acteur  de  l'Opéra, 
l'ayant  insultée,  elle  l'attsnxlit  un  loir  à  la 
place  des  Victoires,  habillée  en  cavalier,  et 
lui  demanda  raison  l'opée  i  I*  main  ;  tur  son 
refui  de  *e   battre,  Maupin  lui  donna  des 


■»  ta- 


batière. Le  lendemain,  Duménil  raconta  1  ses 
camarades  qu'il  avait  été  attaqué  par  trois  vo- 
leurs, qu'il  leur  avait  tenu  léle,  mais  qu'il 
n'avait  pu  em|iéeber  qu'il*  ne  lui  prissent  sa 
montra  et  m  tabatière.  —  »  Tu  ment  !  «  s'écrie 
Maupin ,  s  tu  n'es  qu'un  lâche  ;  c'est  moi 
«  seule  qui  t'ai  douce  ries  coups  de  bâton,  et 
«  pour  preuve  deeeque  je  dis, voici  ta  montre 
•  et  la  tabatière  que  je  te  rends.  •  Dans  un 
bal  donné  au  Palais-Royal,  par  Monsieur,  elle 
osa  faire  i  une  jeune  dame  des  agaceries  indé- 
centes. Trois  amis  de  cette  dame  lui  en  de- 
mandèrent raison  :  elle  sortit  sans  hésiter, 
mit  l'épée  à  la  maiu,  et  les  tua  tous  trois. 
Rentrée  dam  la  salle  du  bal,  elle  se  AI  con- 
naître au  prince,  qui  lui  obtint  sa  grâce. 

Peu  de  temps  après ,  elle  partit  pour 
Bruxelles,  où  elle  devint  la  maîtresse  de  l'élec- 
teur de  Bavière.  Ce  prince  l'ayant  quittée 
pour  une  corn  teste,  lui  envoya  quarante  mille 
francs  avec  ordredeiortir  de  Bruxelles.  Ce  fut 
le  mari  de  la  dame  lui-même  qui  fut  chargé 
de  porter  l'ordre  et  le  présent.  Maupin  lui  jeta 
l'argent  a  la  tété  en  lui  disant  que  c'était  une 
récompense  digne  d'un  m...  tel  que  lai.  De 
retour  i  Paris,  elle  rentra  1  l'Opéra,  qu'elle 
quitta  tout  a  fait  en  1705.  Quelques  années  au- 
paravant, elle  avaiteu  la  fantaisie  de  se  rac- 
c  son  mari,  qu'elle  fit  venir  de 


la  province  ;  on  dit  qu'elle  vécut  avec  In)  dant 
une  parfaite  union  jusqu'à  la  mort  de  ce  der- 
nier, arrivée  en  1701.  Elle-même  mourut  vers 
la  Bn  de  1707,  âgée  de  trente-trois  ans.  On 
trouve  dans  lei  Antcdotu  dramatique*, 
I.  III,  p.  339,  une  lettre  que  lui  adressa  le 
comte  Albert  sur  le  projet  qu'elle  avait  conçu 
de  te  retirer  du  monde.  Elle  avait  peu  de  ta- 
lent dam  l'art  du  chant,  mais  ta  voix  était  fort 
belle. 

HAtHlER  (Joseni-Biïiiiau),  né  à  Co- 
logne, en  1744,  s'est  distingué  dam  la  mu- 
sique par  des  connaissances  théorique*  et 
didactiques  très-solides.  Il  Jouait  bien  do 
plusieurs  insl rumen tt,  particulièrement  dn 
piano  et  du  violoncelle.  Bon  professeur,  il  a 
compté  parmi  set  meilleurs  élèves  Bernard 
Klein  cl  ton  frère  Joseph,  Bernard  Breuer  et 
Zucalmaglio  (uoyM  ces  noms).  Maurer  dirigea 
plusieurs  société!  musicales  de  sa  ville  natale 
et  fullongtemps  un  des  plus  fermes  soutiens  Mes 
progrès  du  roui  de  la  musique  dans  le  cercle 
oh  11  vivait.  Il  a  écrit  des  cantates  rcliglsnies, 
des  messes  et  d'autre*  œuvre*  pour  l'égttM, 
ainsi  que  de*  compositions  instrumentale*. 
Cet  artiste  estimable,  est  mort,  â  l'âge  de 
quatre-vingt-dix -sept  am  ,  à  la  Se  d'avril 
1841. 

MAURER  (F  nitrois- Antoine) ,  chanteur 
allemand,  naquit  i  Pœiten,  près  de  Vienne, 
en  1777.  Ayant  été  admit  fort  Jeune  au  sémi- 
naire de  cette  ville,  Il  y  fut  remarqué  par  le 
baron  VanSwieten,  qui  lui  Btdooner  une  édu- 
cation musicale,  et  lui  lit  apprendra  le*  lan- 
gues italienne  et  française.  La  composition  et 
le  chant  devinrent  ensuite  les  objets  particu- 
lier! de  ici  etudei.  A  peine  âgé  de  quinie  an», 
il  se  fallait  remarquer  par  de  légères  com- 
positions. En  1790,  Il  débuta  au  théâtre  de 
Scbf Lanedcr  par  le  rôle  de  Surastro,  dans  la 
Flûte  enchantée,  ofi  il  obtint  un  brillant  suc- 
cèi.  L'élendue  de  aa  voix  dan*  le  grave  était 
extraordinaire  ;  on  assure  même  qu'il  descen- 
dait jusqu'au  contre-la ,  ce  qui  était  presque 
sans  exemple,  sauf  en  Russie  où  se  trouvent 
dei  mil  de  basse-contre  qui  descendent  jus- 
qu'au contre- fa.  Ses  discussions  avec  ion 
protecteur,  qui  voulait  qu'il  ne  cultivât  que 
son  talent  de  compositeur,  te  terminèrent  par 
des  scènes  désagréables  qui  l'obligèrent  1 
s'éloigner  de  Vienne.  Il  se  rendit  d'abord  à 
Francforl-sur-le-Hein,  ou  II  avait  un  engage- 
ment pour  le  Théâtre-National.  Il  y  joua  avec 
succès  jusqu'à  la  fin  de  l'année  1800;  puis  il 
l'ut  appelé  à  Munich,  dont  les  habitants  ne  l'ac- 
cueillirent pas  moins  bien;  mal*  il  ne  jouit 


pis  longtemps  des  avantages  de  sa  nouvelle 
position,  car  dm  fièvre  ardente  le  conduisit  au 
tombeau,  le  10  avril  1803.  Comme  composi- 
teur, il  s'est  fait  connaître  par  la  musique 
d'une  traduction  allemande  de  l'opéra  comique 
intitulé:  JVoïiun  à  tiendra,  et  par  un  autre 
petit  opéra  dont  David  TenUrt  était  le  sujet. 
On  connaît  aussi  de  lui  de  peti les  pièces  pour 
le  piano;  Tienne,  TVeigl  ;  des  airs  détachés  et 
des  scènes  arec  accompagnement  de  piano; 
Uflenbach,  André. 

MAURER  (Loms-GtiiLunni),  violoniste 
et  compositeur,  né  à  Polsdam,  le  8  février 
1789,  est  élève  de  Haak,  maître  de  concert  de 
Frédéric  II,  et  violoniste  distingué.  A  l'âge  de 
treiie  ans,  il  se  SI  entendre  pour  la  première 
fois  1  Berlin,  dans  un  concert:  de  vifs  applau- 
dissements accueillirent  son  talent  précoce,  et 
«et  heureux  début  décida  de  sa  carrière  d'ar- 
tiste. Attaché  d'abord  à  la  musique  de  la 
chambre  du  roi  de  Prusse,  il  j  puisa,  dans  la 
fréquentation  de  musiciens  de  mérite,  des 
Conseils  et  des  modèles  qui  hâtèrent  ses  pro- 
grès. En  1806,  la  chapelle  do  roi  ayant  été 
dissoute  après  la  bataille  de  Jéna,  Maurer  dut 
chercher  des  ressourcesen  voyageant.  D'abord, 
il  se  rendit  a  Kœnigsberg,  où  II  fut  bien  ac- 
cueilli, puis  à  Riga,  où  il  connut  Rode  et 
Baillot,  qui  lui  donnèrent  des  conseils,  et  en-' 
An  a  Millau,  d'où  il  se  rendit  à  Pétersbourg. 
Les  concerts  qu'il  y  donna  améliorèrent  sa 
position,  et  le  firent  connaître  avantageuse- 
ment. De  là,  il  se  rendit  1  Moscou,  où  il  re- 
trouva Baillot,  qui  lui  fit  obtenir  la  place  de 
directeur  de  musique  cbei  le  chambellan  Wso- 
wologsky,  riche  amateur  de  musique  qui  avait 
formé  un  orchestre  attaché  à  sa  maison. 
Maurer  resta  chez  ce  seigneur  Jusqu'en  1817, 
et  le  suivit  dans  ses  terres,  aui  frontières  de 
la  Sibérie,  à  l'époque  de  l'invasion  de  l'ar- 
mée française.  De  retour  a  Berlin,  en  1818,  il 
y  resta  peu  de  temps,  et  fit  un  voyage  a  Paris, 
ou.  Il  en  I  des  succès  comme  violoniste.  L'année 
suivante,  il  accepta  la  place  de  maître  de  con- 
certs à  Hanovre,  et  il  resta  dans  cette  ville 
jusqu'en  1833,  époque  oh  II  reçut  de  M.  de 
Wsowologsky  l'invitation  de  se  rendre  à  Pé- 
tersbourg, en  qualité  de  directeur  de  sa  mu- 
sique. Il  y  jouissait  de  beaucoup  d'estime 
comme  virtuose  et  comme  compositeur.  En 
1M5,  il  a  entrepris  un  nouveau  voyage  dans 
lequel  il  a  visite  Siockholm,  Copenhague,  Ham- 
bourg, Leipsick  et  Vienne;  puis,  il  s'est  fixé  a 
Dresde,  oh  il  vivait  encore  en  1850.  Parmi  Ses 
ouvrages,  ceux  qui  ont  eu  le  plus  de  succès 
sont  sa  symphonie  concertante  pour  .fuaire 


violons,  qu'il  a  exécutée  pour  la  première  fois 
avec  Spohr,  Millier  et  Wich,  et  qui  a  été  en- 
tendue à  Paris,  en  1838,  dans  un  concert 
donné  par  Herz  et  Lafont,  et  son  œuvre  14*, 
qui  consiste  en  trois  airs  russes  rariés  pour 
violon,  avec  orchestre.  Il  •  écrit  aussi  quel- 
ques opéras  et  ballets,  entre  .mires  Jlonco, 
la  Fourberie  découverte  et  U  Nouveau  Périt, 
dont  on  a  publié  les  ouvertures  h  grand  or- 
chestre; mais  il  n'a  point  réussi  dans  ces  com- 
positions. Ses  ouvrages  publiés  sont  :  1"  Les 
citées  ci-dessus.  3»  Symphonie 
pour  quatre  violons ,  op.  55  ; 
Leipsick,  Peters.  3°  Symphonie  concertante 
pour  deux  violons,  op.  56;  Leipsick,  Hof- 
meister.  4*  Romance  de  Joiéph  variée  pour 
deux  violons  et  violoncelle  principaux,  avec 
orcbeslre,  op.  23  ;  Leipsick,  Peters.  5"  Varia- 
tions pour  deux  violons  principaux  et  or- 
cbeslre, op.  30  ;  Leipsick ,  Breitkopf  et  Hatr- 
lel.  0°  Idem,  on,  47;  Leipsick,  Hofmeister. 
7*  Concertos  pour  violon  principal  et  or- 
chestre, n"  1,  2,3,4,  5,  6,7,  8; Leipsick, 
Peters.  8°  Concertinos  idem,  n°*  1  et  S;  Bruns- 
wick, Meyer.  0°  Fantaisies  pour  violon  prin- 
cipal et  orchestre,  op.  60  et  62  ;  Leipsick,  Hof- 
meister. 10*  Airs  variés  idem,  op.  3,  14,  16, 
33,  55,  37,  51,  53,  59,  76;  Leipsick,  Hanovre 
et  Brunswick.  Il*  Idtm,  avec  accompagne- 
ment de  quatuor.  13°  Quatuors  pour  deux 
violons,  alto  et  violoncelle,  op.  17,  38;  Bonn, 
Slmrock;  Hanovre,  Bachmann.  13°  Duos  con- 
certants pour  deux  violons,  op.  61  ;  Leipsick, 
Peters.  14"  Chansons  allemandes,  avec  accom- 
pagnement de  piano. 

Maurer  a  eu  deux  flls,  Wnvolod  et  Alexit, 
nés  tous  deux  à  Pétersbourg  ;  le  premier, 
élève  de  son  père  pour  le  violon  ;  l'autre,  vio- 
loncelliste. Ils  ont  voyagé  ensemble,  pour 
donner  des  concerts,  à  Kœuigsberg,  Leipsick 
et  Berlin,  en  1833  et  1833:  puis  ils  sont  re- 
tournés en  Russie,  où  ils  se  trouvaient  encore 
en  1848. 

MAURER  (J.-M.)'rnt  chef  d'orchestre  du 
théâtre  de  Strasbourg,  depuis  1839  jusqu'en 
1836.  Il  a  écrit  la  musique  pour  la  tragédie  de 
BilUairt,  qui  fut  représentée  dans  cette  ville 
en  1830.  Dans  la  même  année,  il  y  fit  exécu- 
ter son  oratorio  de  la  Jeuneue  de  David. 
Ces  renseignements  sont  les  seuls  que  j'ai  pu 
me  procurer  sur  cet  artiste.  Peut-être  est-ce 
le  même  Maurer  qui  était  chef  d'otcheslrea 
Bamberg,  et  qui  y  fil  représenter,  en  1837,  un 
mélodrame  Intitulé:  Nattppa,  et  qu'on  re- 
trouve, en  1842,  a  Langenscbnalbacb,  diri- 
geant une  société  de  chant. 


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MAURICE- AUGUSTE  -  MAXANT 


MAURICE-AUGUSTE,  landgrave  de 
Hasto-Cassel,  né  le  !5  mai  1679,  fui  un  de» 
princes  In  plu!  instruits  de  son  temps,  el  joi- 
gnit à  ks  connaissances  littéraires  du  talent 
pour  la  musique.  Il  composa  des  mélodies 
pour  quelquei  psaumes  de  Lobwasser,  et  des 
motets  i  plusieurs  vol*  dont  quelques-uns  ont 
été  insères  dans  les  Florilegium  Portent»  de 
Bodenschatz.  D'autres  compositions}  plusieurs 
voix  do  ce  prince  ont  été  insérées  dans  le  jVo- 
VUm  el  iniignt  Opui,  continent  textul  me- 
tricot  tacrot  de  Valenlin  Geuck  (voya  ce 
nom)  ;  Casse),  1604.  Fatigué  du  monde,  il  ab- 
diqua, passa  les  dernières  années  de  sa  fie 
dans  la  retraite,  et  mourut  le  15  mars  1ÛS3. 

MAURO  (le  père),  religieux  de  l'ordre  des 
Sertîtes,  né  à  Florence  en  1495,  mourut  le 
37  septembre  1558,  a  l'âge  de  soixante-trois 
ans,  el  lut  inhumé  dans  l'église  de  r.-fnriwn- 
tiata  de  sa  ville  natale,  couvent  on  il  avait 
passé  la  plus  grande  partie  de  sa  vie  et  dans 
lequel  11  termina  sa  carrière.  Ce  motne  était 
versé  dans  les  lettres,  la  philosophie  et  les 
sciences  ;  telle  était  l'étendue  de  ses  connais- 
tances,  que,  suivant  Negrl  (1),  Il  élail  appelé 
Bibliothèque  teientifique  (t'Arcbivio  délie 
scleuxe).  Eu  1533,  il  fui  admis  an  nombre  des 
théologiens  de  l'université.  On  le  désignait 
quelquefois  par  le  nom  académique  de  Philo- 
panartto;  mais  l'Académie  i  laquelle  il  ap- 
partint sous  ce  nom  n'est  pas  indiquée.  Ne- 
gri  a  écrit  une  notice  sur  ce  moine  (3),  sous 
le  nom  de  Mauro  dl  Piortnia,  et  donne  la 
liste  de  ses  ouvrages,  parmi  lesquels  II  s'en 
trouve  un  Indiqué  de  celte  manière  :  Corn- 
pendio  dell'  una  s  deW  altra  Mutica.  Ce 
livre  exista  en  manuscrit  dans  la  Bibliothèque 
du  couvent  de  VJnnuntiata  jusqu'au  com- 
mencement du  dix- neuvième  siècle;  mais, 
après  la  suppression  des  monastères,  qui  fut 
la  conséquence  de  la  domination  française  en 
Italie,  l'ouvrage  disparut.  On  ignorait  ce  qu'il 
élail  devenu,  lorsque  il.  Catamorata,  avocat 
et  amateur  distingué  de  musique  i  Florence, 
l'a  retrouvé  dans  la  Bibliothèque  Mtdieio- 
Laurtniiana  de  celte  ville,  parmi  les  livres 
des  couvents  supprimés  (armoire  B,  n*  140)  ; 
il  en  a  donné  une  analyse  dans  le  tome  7*  de 
U  Gaïutla  muticale  di  Milano  (1848,  p.  5). 
Le  titre  latin  de  l'ouvrage  de  Mauro  est  ce- 
lui-ci :  Utriutque  Muiicei  epittmt,  St. Mauro 
Phonaieo  ac  Philopanareto  auiore  ;  It  est 
suivi  du  titre  italien  :  Dell'  una  a  dtW  altra 


[1)  f. 


;.  Wt  Fatum 


•ri,  ff  WJ- 


mutica,  pian  a  t  miiuratu,  pratlica  »  tpe- 
culativa,  brève  epttome,  ttt.  Eu  traitant  des 
intervalles  el  de  leur  nature,  Mauro  fait  celle 
remarque  (pp.  57-38),  bien  digne  d'attention 
et  qui  renferme  une  grande  vérité,  méconnue 
par  tous  lea  théoriciens,  jusqu'au  moment  où> 
J'en  al  donné  la  démonstration  tonale,  a  ■■- 
voir  que  le  ifemf-ton  majeur  ne  l'est  que  de 
nom,  mais  non  en  fait,  car  «  Porellle  le  juge 
mineur.  >  Celle  observation  de  Mauro  s'ap- 
plique aux  demi-tons  constitutifs  de  toute 
gamme  de  modes  majeurs  ou  mineurs,  parce 
que,  contrairement  }  la  théorie  vulgaire  des 
géomètres,  ils  sont  dans  la  proportion  ~'~. 
Le  vrai  demi-ion  majeur  ~  n'existe  qu'entre 
deux  sons  qui  n'appartiennent  pas  1  la  même 
gamme,  comme  ut-ut  diète,  fa-fa  diète,  etc. 
Dans  le  demi -(on  mineur,  les  sous  ont  entre 
eux  de  l'attraction,  comme  mi-fa,  ti-ut,  etc.; 
dans  le  demi-ton  majeur,  les  sons  se  repous- 
sent réciproquement.  Sur  celte  simple  base 
repose  toute  la  théorie  de  la  tonalité. 

MAVIUS  (Citâtes),  professeur  de  mu- 
sique i  Leicester,  né  i  Bedford  en  1800,  est 
Bis  d'un  musicien  allemand  qui  résidait  à 
Kettertngen  1834.  Élève  de  son  père,  il  Ht  de 
si  rapides  progrès  dans  la  musique,  qu'A  l'Age 
de  quatorze  ans  il  obtint  la  place  d'organiste 
a  Kettering.  Plus  tard,  Il  est  devenu  élève  de 
Grlffln  pour  le  piano,  el  de  King  pour  l'har- 
monie et  le  chant.  In  1830,  il  est  fixé  a  Lei- 
cester. On  a  gravé  de  sa  composition  quelques 
morceaux  de  piano  qui  ont  paru  1  Londres 
depuis  1817. 

MAX  (Mixianiira),  violoniste  habile,  né  a 
Winterberg,  en  Bohême,  le  37  décembre 
1760,  fit  ses  éludes  musicales  comme  enfant 
de  choeur  à  l'église  cathédrale  de  Passau,  oh 
il  Ht  aussi  ses  humanités  el  son  cours  de  phi- 
losophie. Plus  tard,  il  alla  éludier  la  théolo- 
gie a  Prague.  En  1703,  il  entra  dans  l'ordre 
des  Prémontrés  i  Tepel.  Après  la  suppression 
de  son  courent,  il  alla  a  Neumark.  En  1815, 
il  remplissait  les  mêmes  fonctions  à  Cilhana. 
Non -seulement  il  a  été  uu  des  meilleurs  vio- 
lonistes de  la  Bohême,  mais  il  jouait  aussi  fort 
bien  du  piano  el  de  la  viole  d'amour.  Ou  a 
gravé  de  sa  composition,  a  Prague,  six  trio» 
pour  deux  violons  et  violoncelle. 

MAXANT    (jE*K-!(ÉFO«licilIl!-ADAllI«ï), 

organiste  distingué  el  compositeur,  naquit  vers 
1750,  dans  la  seigneurie  de  Rossenberg,  a 
Diwlcij  en  Bohème.  D'abord  élève  d'un  très- 
bon  organiste,  nommé  Rokot,  il  recul  ensuite 
des  leçons  de  Kopnivra ,  un  des  meilleurs 
élèves  du   célèhre   organiste   Stgert.   Apre» 


M AXANT  -  MAYER 


avoir  étudié  pendant  plusieurs  année)  sous  la 
direction  de  ce  maître,  il  ravagea  dam  la 
haute  et  baise  Autriche,  fut  attaché  successi- 
vement comme  musicien  au  service  de  plu- 
sieurs couvent),  et  enfin  fut  nommé,  en  1776, 
recteur  du  collège  et  directeur  du  choeur  a 
Friedberg,  où  il  virait  encore  en  1817.  Cet 
artiste  a  formé  nu  nombre  considérable  d'ex- 
cellents élèves*;  dont  la  plupartont  été  ou  tonl 
organiste»  en  Bohême.  Il  a  publié,  à  Lini,  une 
messe  1  quatre  voix  et  orchestre  composée 
pour  le)  académiciens  de  cette  ville.  Il  avait 
en  manuscrit:  1°  Dix-huit  messes  solennelles 
9»  Six  motet).  S°  Six  messes  de  Requiem. 
A"  Beaucoup  de  chants  détachés.  S9  Des  pré- 
ludes et  pièces  d'orgue.  8"  Des  sonates  et  va* 
Nations  pour  le  piano. 

MAXIMILIEIt-JOSEPH  III,  électeur 
de  Bavière,  naquit  a  Munich,  le  38  mars  1737, 
et  succéda  a  son  père  Charles  Albert,  en  1743. 
One  instruction  solide  dans  lis  sciences  et 
dans  les  arts,  un  esprit  droit  et  le  désir  sin- 
cère de  rendre  ses  sujets  heureux,  en  firent 
un  des  princes  les  plus  accomplis  du  dix- 
hultlème  siècle.  On  le  surnomma  le  Bien' 
Mme,  dénomination  mieux  méritée  par  lui 
que  par  son  contemporain  Louis  XV,  roi  de 
France.  Il  mourut  à  Munich,  le  30  décembre 
1777.  Ce  prince  jouait  bien  du  violon,  du  vio- 
loncelle, et  surtout  de  la  basse  de  viole.  Ber- 
nasconi  avait  été  son  maître  de  composition, 
lorsque  l'historien  de  la  musique  Bu  rue j  vi- 
sita la  Bavière,  le  duc  lui  fit  présent  d'un 
Slubat  mater  de  sa  composition,  que  le  célèbre 
chanteur  Guadagol  considérait  comme  un  Tort 
bon  ouvrage.  Précédemment,  une  copie  de  ce 
Stabat  avait  été  portée  à  Venise  à  l'insu  du 
prince,  et  le  morceau  avait  été  gravé  sur  des 
planches  de  cuivre  ;  informé  de  cet  événe- 
ment, M aximillen  fil  acheter  toute  l'édition  et 
la  supprima.  On  cite  aussi  de  sa  composition 
des  litanie)  et  une  messe  qui  Tut  exécutée  par 
lei  musiciens  de  sa  chapelle. 

MAXWELL  (Faïaçois  KELLY),  doc- 
teur en  théologie  et  chapelain  de  l'hôpital 
d'Edimbourg  appelé  Mylutn,  naquit  en 
Ecosse,  vers  1730,  et  mourut  1  Edimbourg,  en 
1789.  Il  a  fait  imprimer  un  livre  qui  a  pour 
litre  :  An  Eitny  upon  tune;  being  an  al- 
ternat to  fret  the  tcale  of  music,  and  the 
lune  of  instruments,  front  imperfections 
{Essai  sur  la  tonalité,  ou  tentative  pour  af- 
franchir de  leurs  imperfections  l'échelle  musi- 
cale et  la  construction  tonale  des  instruments}; 
Edimbourg,  1781 ,  ln-8*,  de  deux  cent  quatre- 
vingt-dix  pages,  avec  dix-neuf  planches.  Le 


frontispice  de  cet  ouvrage  a  été  renouvelé, 
avec,  l'indication  de  Londres  et  la  date  de 
1794.  Le  livre  est  divisé  en  deux  partie),  dont 
chacune  est  subdivisée  eu  sept  chapitres  :  la 
première  est  relative  à  la  construction  ration- 
nelle des  intervalles;  la  seconde,  i  la  con- 
struction des  gammes  majeure  et  mineure  de 
tous  les  tons.  L'objet  du  livre  de  Maxwell  est 
un  des  plu)  Importants  de  la  philosophie  de  la 
musique;  il  contient  de  curieuses  recherches 
sur  ce.  sujet,  dont  les  difficultés  «ont  considé- 
rable*: malheureusement,  l'auteur  part  d'une 
donnée  faune,  en  considérant  le  système  iga) 
comme  le  dernier  terme  de  la  perfection  dans 
la  construction  des  gamme),  et  comme  le  seul 
moyen  de  rendre  régulière  la  conformation  de 
celles-ci.  Quoi  qu'il  en  soit  de  l'erreur  de  Max- 
well a  cet  égard,  on  ne  peut  nier  qu'il  ne  fasse 
preuve  de  beaucoup  de  lavoir,  et  d'un  esprit 
élevé.  Son  livre,  traité  sous  la  forme  la  plus 
sévère,  n'a  point  eu  de  succès  en  Angleterre  ; 
l'édition  a  été  anéantie,  et  les  exemplaires  en 
sont  devenus  d'une  rareté  excessive;  ce  n'est 
pas  sans  peine  que  j'ai  pu  m'en  procurer  un  i 
Londres  même. 

MAXYLLEWICZ  (Viserai),  composi- 
teur polonais,  né  en  1083,  était  depuis  six  ans 
maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  deCraco- 
vie,  lorsqu'il  mourut  subitement,  à  l'Age  de 
soixante  ans,  le  34  janvier  1745.  Ces  rensei- 
gnements sont  fournis  par  une  notice  contem- 
poraine, écrite  en  latin, laquelle  a  été  publiée 
par  M.  Sowinski,  dans  son  livre  intitulé  :  le* 
Musiciens  polonais  (1),  p.  390.  Quelques  com- 
positions de  Maxvllewicz  sont  conservées 
dans  la  Bibliothèque  de  la  cathédrale  de 
Cracovle. 

HAYEIl  (Je.s-FnÉnimc),  savant  théolo- 
gien, né  a  Leipsick,  le  0  décembre  1650,  en- 
seigna la  théologie  a  Witlenberg,  i  Ham- 
bourg, à  Greifswald  et  a  Klel.  Nommé, 
en  1701 ,  surintendant  général  des  églises 
de  la  Poméranie,  il  occupa  ce  poste  jusqu'à 
sa  mort,  arrivée  a  Stcttin,  le  80  mars  1719. 
Parmi  ses  nombreuses  dissertations,  on  en 
trouve  une  :  Dr  hymno  :  Erhalt  uni  Merr 
bey  deinem  Won,  «te.  ;  KJel,  1707,  in-4*  de 
vingt-quatre  pages.  Dans  son  Muttum  minit- 
trieccleiix  (1090,  in-40},  il  traite,  au  deuxième 
chapitre,  p.  97,  de  l'origine,  de  l'antiquité 
et  de  la  construction  primitive  dot  orgues. 

'MAYEIt  (GoDinoiD-Divin),  docteur  en 
médecine,  et  membre  de  l'Académie  des  scru- 
tateurs de  la  nature,  a  Brestau,  naquit  dans 
cette  ville,  le  S  novembre  1658,  et  y  mourut 
le  38  novembre  1710.  On  a  de  lui  unedisser- 


*  Google 


lallim  Lnlilulée  :  jipologiti  pro  obiervutiorte 
lom'  tujtiidam  in  pariett  dubli  invitibilit 
automali;  nreslau,  1712,  fo-4*.  Elle  a  été 
aussi  insérée  dam  les  Aeta  erudftorum  de  la 

MAYER  (CiifTiiM),  professeur  de  philo- 
sophie, naquit  i  Me*riiti,  en  Moravie,  te 
90  août  1719,  entra  cbei  le»  Jésuites ,  a 
■ayence,  le  36  septembre  1745,  après  avoir 
terminé  ses  diode*  arec  distinction  i  l'Unlver- 
«ilé  de  WUnbourg,  puil  sorti!  de  celte  société, 
el  devint  professeur  de  philosophie  i  Heidel- 
berg,oii  il  mourut  le  10  avril  178S.  L»  plupart 
de  tes  traï»ui  sont  relatif*  i  l'astronomie.  Ce 
lavant  a  introduit  dan*  l'harmonica  de*  per- 
fection Démenti  dont  il  a  donné  la  description 
avec  de*  planches  dans  le  journal  Intitulé  fort 
und  /tir  Dmtichland  (de  l'Allemagne  et  pour 
elle).  Ce  morceau  n'a  paru  qu'après  sa  mort, 
au  mois  de  juillet  1784. 

MATER  (Aktoine),  compositeur  drama- 
tique, né  i  Libicz,  en  Bohême,  vert  le  milieu 
du  dix-builième  siècle,  vécut  quelque*  année* 
i  Paris,  puis  i  Londres  el,  enfin,  à  Cologne, 
ofi  il  fut  maître  de  chapelle.  Il  virait  dan* 
cette  dernière  ville  en  1793.  Il  a  fait  repré- 
*enter  a  l'Opéra  de  Paris  :  1*  DanUte  et  Zul- 
tnii,  en  1780.  3*  JpoUon  et  Daphni,  en  un 
acte,  1789.  VJlmaitach  théâtral  de  Gotha 
indique  de  lui  le*  opéra*  allemands  :  5"  Dai 
Irrtttht  {le  Follet).  4»  Dit  Lufthagtl  (l'Oura- 
gan ;  et  le*  baltel*  :  S°  Marlborough.  8°  Die 
4?eeler(]e  Boulanger). On  a  gravé  de  la  compo- 
sition de  cet  artiste  ;  Trois  trias  brillant*  pour 
deux  violons  el  ba**e.  op.  1  ;  Bonn,  Simrock. 

MATER  (Juj-BimjUId),  professeur  de 
harpe,  né  en  Allemagne  vert  le  milieu  du  dlx- 
hnilième  siècle,  se  rendit  a  Pari*  en  1781,  et 
v  publia  une  méthode  pour  son  instrument, 
en  1785,  et  quelques  composition*  parmi  les- 
quelles oo  remarque  :  1'  Divertissement  pour 
harpe  et  flûte;  Paris,  Janet.  9*  Duo*  pour 
deux  harpe*,  a"  1  et  2;  Pari*,  Nadertaan. 
3*  Divertissement  pour  harpe  seule;  Pari*, 
Paeini.  4°  Deuxième  idem;  Pari*,  Érard. 
8°  Sonates  pour  narpe seule,  nHl  et  3;  Paris, 
Naderman.  Plus  tard,  il  t'ett  fixé  i  Londres, 
oh  11  a  été  attaché  comme  harpiste  i  l'orchestre 
de  l'Opéra  italien.  Il  est  mort  dans  celle  ville 
en  1820.  Des  variations,  des  fantaisies  et  des 
pots-pourris  pour  la  harpe  ont  été  aussi  pu- 
bliés sons  le  nom  de  cet  artiste. 

MAYER  ou  MAYH  (Jxik-Smob),  com- 
positeur, est  fié  le  14  Juin  I7«Wa  Mendorf, 
petit  village  de  la  baute  Bavière.  Son  père,  or 
ganltte  de  l'endroit,  lui  enseigna  les  élément* 


de  la  musique,  pour  laquelle  11  montrait 
d'heureuses  dispositions.  Enfant  de  chœur  a 
l'âge  de  huit  ans,  Il  fut  bientôt  en  état  de 
chanter  i  vue  toute  espèce  de  musique,  el  a 
dix  ans  II  exécutait  sur  le  clavecin  les  sonates 
les  plu*  difficiles  de  Schobert  et  de  Bach.  Ver* 
cette  époque,  il  entra  au  séminaire  d'Ingol- 
sladt  pour  y  faire  ses  études,  et,  pendant  tout 
le  temps  qu'il  fréquenta  cette  école,  il  négligea 
l'étude  de  la  musique  et  du  piano  ;  mai*  h  sa 
sortie  de  l'université,  il  se  livra  de  couteau  à 
la  culture  de  cet  art  et  apprit  a  jouer  de  plu- 
sieurs instruments.  Conduit,  en  1788,  par 
diffé rentes  circonstance*  dan*  le  pays  des  Gri- 
sons, Il  y  demeura  deux  ans,  se  livrant  1  l'en- 
seignement de  la  musique,  après  quoi  11  se 
rendit  a  Bergame  pour  y  étudier  l'harmonie 
et  l'accompagnement  sous  la  direction  du 
maître  de  chapelle  Carlo  Lenii.  Déjl,  tans 
autre  guide  que  son  instinct,  il  avait  composé 
quelque*  morceaux,  entre  autres  des  chanson* 
allemandes  qui  avaient  été  puBllée*  à  Kalis- 
bonne.  Lenii,  maître  médiocre,  ne  pouvait 
conduire  fort  loin  son  élève  dans  l'art  d'écrire, 
et  le*  ressources  de  Mayer  ne  lui  permettaient 
pas  d'aller  chercher  ailleurs  les  conseils  d'un 
harmoniste  plus  babile.  La  difficulté  de  pour- 
voir i  ton  existence  l'avait  même  décidé  a  re- 
tourner dans  sou  pays;  mais  les  secours  géné- 
reux du  comte  Pesenti,  chanoine  de  Bergame, 
vinrent  le  tirer  d'embarras,  el  lui  fournirent 
les  moyens  d'aller  continuer  ses  éludes  i  Ve- 
nise auprès  de  Ferdinand  Bertoni,  maître  de 
chapelle  de  Saint-Marc.  Mayer  ne  trouva  pat 
dans  ce  maître  les  ressources  qu'il  avait  espé- 
rées pour  son  Instruction.  Soit  que  Bertoni  le 
crut  plut  avancé  qu'il  n'était  réellement,  soil 
qu'il  n'eut  point  l'habitude  de  l'enseignement 
et  qu'il  n'en  connût  pat  la  marche  progres- 
sive, au  lien  d'exercer  son  élève  sur  tel  di- 
verses espèces  do  contrepoints,  de  canon*  el 
do  fugues,  Il  te  contenta  de  le  guider  de  set 
conseils  dans  la  facture  de*  morceaux  de  mu- 
sique, et  de  corriger  partiellement  let  fautes 
qu'il  remarquait  dan*  ses  ouvrages.  Cette  édu- 
cation pratique  fut  la  seule  que  reçut  Mayer 
dans  l'art  d'écrire  (Il  y  joignit  de  Inl-méme  la 
lecture  de  quelques  bons  livre*  didactiques  el 
det  partitions  de  plusieurs  grands  maîtres. 

Apre*  avoir  écrit  quelques  messe*  el  det 
vêpres,  il  composa,  en  1701,  l'oratorio  Jacob 
a  Labano  fugient,  pour  le  Conservatoire  de* 
Mtndicanti,  k  Venise;  cet  ouvrage  fut  exé- 
cuté en  présence  du  roi  de  Naples,  du  grand- 
duc  de  Toscane,  el  de  l'archiduc,  vice-roi  de 
Milan.  Trois  autre»  oratorios  {David,  Tobim 


43  iU 

matrimonium,  el  Sitara)  furent  ensuite  de- 
mandés à Mayer pour  Venise,  et  il  écrivit  pour 
Forli  la  Fanion  el  Jepklé.  Le  brillant  succès 
de  toutes  ces  productions  avait  justifié  la  pro- 
tection accordée  nu  compositeur  par  le  cha- 
noine Pesentl  :  et  noble  ami  des  arti  rappela 
près  de  lui  son  protégé,  dans  le  dessein  de  passer 

quelques  dispositions  avaient-ellee  été  prises 
pour  la  réalisation  de  ce  projet,  que  le  comte 
mourut,  et  que  Bayer  resta  livré  a  ses  seules 
ressources.  Cet  événement  le  jeta  dans  la  car- 


«  de  la  < 


i  il  [ 


fût  peut-être  jamais  entré 
est  vécu.  Il  fut  déterminé  à  écrire  pour  le 
théâtre  par  tes  conseils  de  Piccinni,  qui  se 
trouvait  alors  à  Venise.  Son  premier  opéra  fut 
Saffo,  a  tia  I  riti  d'Jpollo  I.eutadio  ;  on  le 
représenta  au  théâtre  de  La  FeniM,  a  Venise, 
en  1704.  Depuis  cette  époque  jusqu'en  1814, 
c'esl-â-dire  pendant  l'espace  de  vingt  années, 
le  nombre  djs  opéras  et  des  cantates  théâ- 
trales composées  par  Mayer  s'est  élevé  a 
soixanle-dix-sepl.  La  plupart  ont  été  favora- 
blement accueillis  par  les  amateurs  des  villes 
principales  de  l'Italie,  et  pendant  cette  pé- 
riode, le  nom  de  ce  compositeur  a  joui  d'une 
célébrité  supérieure  1  celle  des  meilleurs  ar- 
tistes italiens.  Quoiqu'il  ne  (il t  pas  précisément 
doué  de  facultés  créatrices,  il  y  avait  assez 
de  mérite  dans  ses  ouvrages  pour  qu'on  les 
considérât  comme  le  type  du  style  drama- 
tique de  son  temps.  L'aurore  de  la  carrière  de 
Rossini  marqua  la  fin  de  celle  de  Mayer.  Ce- 
lui-ci n'avait  été  qu'un  homme  de  transition; 
son  jeune  rival  était  destiné  à  faire  une  trans- 
formation de  l'arti  L'activité  productrice  de 
Mayer  avait  été  prodigieuse  clans  les  premières 
années;  plus  tard,  elle  se  ralentit.  En  1801, 
on  lui  donna  le  litre  de  membre  honoraire  du 
Collège  philharmonique  de  Venise;  dans  l'an- 
née suivante,  la  place  de  maître  de  chapelle 
de  la  basilique  de  Sainte-Marie-Najeureâ  Ber- 
game lui  fut  confiée,  el  depuis  lors  il  n'a  ceisé 
d'en  remplir  les  fonctions.  Diverses  autres  po- 
sitions lui  ont  été  offertes  postérieurement  à 
Londres,  à  Lisbonne  et  à  Dresde;  mais  son 
attachement  a  la  ville  de  Bergame  et  son  goût 
pour  l'existence  paisible  qu'il  y  trouvait  lui 
firent  refuser  les  avantages  qu'on  lui  offrait 
ailleurs.  C'est  par  les  mêmes  motifs  qu'il  n'ac- 
cepta pas  la  placede  censeur  dû  Conservatoire 
royal  de  Milan,  â  laquelle  il  avait  été  appelé 
par  un  décret  du  vice-roi  d'Italie,  daté  du 
39  avril  1807.  Lorsqu'il  eut  cessé  d'écrire 
pour  le  théâtre,  il  ne  s'éloigna  plus  de  Ber- 


game et  ne  composa  plus  que  pour  l'église. 
Partageant  son  temps  entre  ses 
littérature  de  la  musique,  Il  s'e: 
sorte  Isolé  pendant  vingt-cinq  ai 
ment  musical  qui  l'environnait,  et  n'a  cher- 
ché de  délassement  à  ses  travaui  que  dans  le 
plaisir  de  former  el  d'augmenter  chaque  jour 
une  collection  de  partitions  de  grands  maîtres 
et  de  livres  relatifs  a  la  théorie  el  a  l'histoire 
delà  musique  qu'il  a  rassemblée  pendant  près 
de  quarante  ans.  La  direction  de  l'Institut 
musical  de  Bergame,  fondé  par  un  décret  du 
18  mars  1805,  et  réorganisé  par  celui  du 
6  juillet  1811,  lui  a  été  confiée  depuis  son 
origine.  Il  y  enseignait  la  composition,  et  y  a 
formé  quelques  bons  élèves,  parmi  lesquels  on 
compte  Donlxetli.  En  1841,  j'ai  visité  a  Ber- 
game cet  homme  respectable,  aussi  intéressant 
par  s'a  simplicité,  par  sa  bonté  parfaite,  que 
distingué  par  son  talent.  Il  avait  alors  perdu 
la  vue  depuis  plusieurs  années;  mais  sa  cécité 
n'avait  point  altéré  sa  douce  gaieté  naturelle. 
Nous  causâmes  près  de  deux  heures,  el  je  lui 
trouvai  beaucoup  d'instruction  dans  la  littéra- 
ture el  l'histoire  de  la  musique,  particulière- 
ment en  ce  qui  concerne  l'Italie.  L'Union 
philharmonique  de  Bergame  venait  de  faire 
frapperen  son  honneur  une  médaille  qu'il  m'of- 
frit avec  autant  de  plaisir  que  J'en  eus  à  l'ac- 
cepter. Elle  représente  d'un  coté  son  effigie,  el 
porte  de  l'autre  cette  inscription  : 


HDCCCXLI 

Mayer  a  cessé  de  vivre  le  2  décembre  1843, 
à  l'âge  de  quatre-vingt-deux  ans.  Des  obsè- 
ques magnifiques  lui  ont  été  faites  par  la  ville 
de  Bergame. 

La  liste  des  ouvrages  de  cet  artiste  se  divise 
delà  manière  suivante  ;  I.  Musiijue  d'église  - 
]°Dix-sept  messes  solennelles  avec  orchestre. 
2*  Quatre  messes  dit  Requiem,  idem.  S°  Vingt- 
cinq  psaumes.  4°  Jacob  a  Labano  fttgient, 
oratorio;  Venise,  1701.  3°  Stêara ,  idem; 
ibid.,  1705.  «°  7oes>  marrirtioitium,  Idem; 
ibid.,  1704.  7*  La  Pauiont,  t  Forli,  1704. 
8°  Daeidt,  Idem ,  à  Venise,  1705.  6*  11  Sacrl- 
fiiio  dï  Jeftt ,  idem,  1  Forli,  1703.  10*  Tous 
les  psaumes  a  quatre  el  cinq  voix  et  orgue. 
H*  Vêpres  complètes  avec  orchestre.  12°  Six 
Mittnrt.  13°  Trois  Sentdiettit.  14'  Un  Sla- 
bat.  II.  Misions  théithalc  :  Î5"  Ftmio,o* 
lia  la  mus  ici  custode  délia  fedt  marital» 


cantate  à  troli  voix,  â  Venise,  en  1701. 
10°  £>o,  caniaïc  à  toix  seule,  pour  la  canta- 
trice Blanca  Sachetti,  en  1794.  \7"  Saffo,  os- 
ait! I  riti  d'Apollo  Leueadio,  opéra  séria,  a 
Venise,  1794.  18°  Ternira  ta  Aritto,  cantate 
pour  le  théâtre  de  La  Fenice,  a  Venise,  1705. 
10*  'Lodoilka,  opéra  séria,  ibid. ,  179G. 
90°  Un  Pana  ne  fà  ctnto,  opéra  bouffe,  au 
théâtre  Saint-Samuel,  i  Venise,  1707.  91°  Te- 
lemateo.  opéra  séria,  à  La  Fenice,  1707. 
S9'  /(  Segreto,  farce,  au  théâtre  de  San-Mosè, 
a  Venise,  1707.  93°  L'Intrigo  dtllt  Lttttrt, 
ibid.,  1707.  24°  Le  Sventure  di  Leandro, 
cantate  en  dent  parties  pour  le  comte  Car 
cano,  de  Vienne.  95°  Avoito  ai  marital!, 
opéra  bouffe,  au  théâtre  Saint-Samuel,  a  Ve- 
nise, 1798.  36"  lauta  e  Lidia,  opéra  séria, 
pour  le  Ihéatrede  La  Fenice,  1738.  ÎT-Adriano 
tn  Stria,  idem,  pour  le  théâtre  San -Ben e- 
drtto.  98°  Che  original!.'  farce,  pourleméme 
théâtre,  1708.  90°  l'Amor  ingegnoto,  a  Vc. 
Dise,  1700.  50°  L'Ubbidienta  par  aitutia, 
farce,  pour  le  théâtre  San-Benedelto,  ibid., 
1700.  3t°  Adtlaide  di  Gutielino,  opéra  séria, 
pour  le  théâtre  de  La  Fenice,  ibid.,  1700. 
SfrL'Avaro,  farce,  au 'théâtre  Sa  n-Beoedetto, 
1790. 33*  Sabine  i  Carlotta,  ibid.  34°  L'Aca- 
demia  di  mutiea,  idem,  ibid.,  1700.  35°  Lo- 
doitka, avec  une  musique  nouvelle,  pour  le 
théâtre  de  la  Scala,.  1  Milan,  1800.  36°  Gli 
Scittl,  opéra  séria,  pour  le  théâtre  de  La  Fe- 
nice, â  Venise,  1800.  37°  La  Locandiera,_ 
opéra  bouffe,  pour  l'ouverture  du  théâtre  Be- 
rico,  â  Vicence,  1800.  38°  71  Carrttto  del 
vendilor  d'aeelo,  farce,  pour  le  théâtre  Saint' 
Ange,  a  Venite,  1800.  30*  L'Equivoeo, 
opéra  bouffe,  pour  le  théâtre  délia  Scala,  â 
Milan,  1800. 40°  L'Imbroglione  td  il  Caiti- 
gamalti,  farce,  pour  le  théâtre  San-Mosè,  â 
Venise,  J800.  41*  Ginnra  M  Scoiia,  opéra 
séria,  pour  l'ouverture  du  théâtre  de  Trieste, 
1801 .  49°  Le  Due  Giornate,  opéra  semi-aerla, 
pour  le  théâtre  de  la  Scala,  â  Milan,  1801. 
43°  /  Firtunti,  farce,  pour  le  théâtre  Saint- 
Luc,  â  Venise,  1801.  44°  Argent,-  opéra 
séria,  pour  le  théâtre  de  La  Fenice,  â  Venise, 
1801.  45*  1  Mûttri  Eleutini,  opéra  séria,  an 
théâtre  de  la  Scala,  â  Milan,  180t.  46°  Ereole 
in  Lidia,  opéra  séria,  ï  Vienne,  1805. 47°  Le 
Finti  rivali,  opéra  bouffe,  au  théâtre  de  la 
Scala,  â  Milan,  1803.  48°  Alfonto  t  Cora, 
Ibid.,  1803.  40°  Amor  non  ha  rittgno,  opéra 
bouffe,  ibid.,  1804.  50°  Elita,  opéra  semi- 
seria,  an  théâtre  San-lenedello,  â  Venise. 
51°  L'Ero»  délit  Indit,  pour  l'ouverture 
du  théâtre  de  Plaisance,  1804.  59°  Eraldo  td 


ER  4A 

Emma,  opéra  séria,  â  la  Scala,  â  Milan,  1805. 
53°  Di  locanda  in  loatnda,  farce,  pour  le 
théâtre  de  San-Mosè,  à  Venise,  1805. 54°  L'A- 
mor  conjugale,  opéra  semi-seria,  â  Padoue, 
1805.  53°  La  lloccia  di  Faktmttin,  opéra 
semi-seria,  au  i  h  élire  de  La  Fenice,  a  Venise, 
1805.  58°  Gli  Amerïeani,  opéra  séria,  ibid., 
1808.  57°  Ifigtniain  Aulide,  opéra  séria,  â 
Parme,  1800.  58°  II  pieeiol  Compoiilore  di 
mutita,  farce,  an  théâtre  de  San-Mosè,  de 
Venise,  1800.  50°  Adelasia  ed  Aleramo, 
opéra  séria,  pour  le  théilre  de  la  Scala,  â 
Milan,  1807.  60°  Le  Due  Giornate,  arec  une 
nouvelle  musique,  pour  le  théâtre  de  La  Fe- 
nice, i  Venise,  1807.  01*  Ne  l'un  ne  l'altro, 
opéra  bouffe,  pour  le  théâtre  de  la  Scala,  à 
Milan,  1807,  et  dans  la  même  ville  une  cantate 
pour  la  paix  de  Tilsit.  09°  Bell»  ciarle  e  triiti 
falti,  opéra  bouffe,  pour  le  théâtre  de  La  Fe- 
nice, â  Venite,  1807.  63*  /  Cheruici,  opéra 
séria,  pour  le  théâtre  Argtntiiia,  â  Rome, 
1808. 64°  Il  Ftns  originale,  opéra  bouffe,  au, 
Iréâtre  Faite,  [808.  65"  71  Kitorno  d'Ulitte, 
opéra  séria,  pour  le  théâtre  de  La  Fenice,  â 
Venise,  1800.  66°  Ji  Raoul  di  Crtqvi,  opéra 
séria,  au  théâtre  de  la  Scala,  â  Milan,  1810. 
67°  Amore  non  toffre  apposition* ,  opéra 
bouffe,   au   théâtre  de  San-Mosè,  â  Venise, 

1810.  68°  Cantate  en  deux  parties,  peur  le 
mariage  de  l'empereur  Napoléon,  exécutée  t 
l'Institut  musical  de  Bergatne.69°  Ifigenia  in 
Aulide,  opéra  séria,  avec  une  nouvelle  mu- 
sique, pour  l'ouverture  du  théâtre  de  Brescia, 

1811.  70°  Il  Dittrtort  ouia  Amor»  filiale, 
opéra  semi-seria,  au  théâtre  de  San-Mosè,  â 
Venise,  1 81  \.T\-Medea .opéra séria,  au  théâtre 
de  La  Fenice,  â  Venise,  1812.72°  Tamtrlano, 
idem,  au  théâtre  de  la  Scala,  â  Milan,  1813. 
73°  Lt  Du»  Duehetie,  opéra  bouffe,  ibid., 
1814.  74°  Rota  bianta  e  Rota  roua,  opéra 
séria,  â  Home,  1814.  75°  Alar,  opéra  séria, 
au  théâtre  de  la  Scala,  1  Milan,  1815.76°  Elena 
eCostcmlfno,  opéra  séria, ibid.,  1816. 77°  Al- 
eide  al  Rieio,  cantate,  â  Bergame.  78°  En- 
viron dix  cantates  i  plusieurs  voix,  sans  or- 
chestre, pour  l'usage  de  l'Institut  musical  de 
oette  ville.  Les  ouvertures  â  grand  orchestre 
d'Adtlaita,  de  l'Equivoco  et  de  Médit,  ont 
été  gravées  â  Offenbach  et  â  Paris.  Mayer  a 


sique  instrumentale  pour  l'école  de  musique 

Comme  directeur  de  l'Institut  musical  de 
Bergame,  il  est  auteur  de  plusieurs  ouvrages 
relatifs  i  l'enseignement,  entre  aunes  de 
ceux-ci  -laDotlrina  degli  tltmentt  muiicali, 


,gk 


u  "*■ 

en  manuscrit  ;  Brève  mttedo  d'accompagna- 
mento,  Idem.  On  cite  aussi  de  lui  an  alma- 
nacb  musical,  et  une  notice  sur  J.  Haydn 
intitulée:  Brevi noltiii Uloriche delta vitae 
délit  opère  di  Giuieppe  Haydn;  Bergame, 
1809,  in-8°  de  quatorze  page*.  Enfin,  il  a 
écrit  une  notice  intitulée  :  Ctnni  biagrapkici 
di  Jntonio  Capiimi,  primo  viotoniita  délia 
chieta  di  S. -Maria  Maggiore  di  Bergamo. 
Ce  morceau  se  trouve  dam  le  recueil  intitulé  : 
Poeitt  in  morte  di  Ant.  Capussi;  Bergame, 
1818,  in-8*. 

MAYER  (Ci.aïas),  planiste  et  composi- 
teur, est  né  en  1799,  a  Clauslbal,  dam  le 
Harz,  suivant  VUntvertai  Lexikon  iler  Ton- 
kunst,  de  Schilling,  lequel  ajoute  que  ton 
premier  maître  de  musique  fui  l'organiste 
Rohrmann,  que  son  père  le  destinait  à  l'étude 
du  droit,  qu'il  ne  le  laissa  se  livrera  la  mu- 
sique qu'aux  heures  de  récréation,  de  manière 
i  ne  point  interrompre  ses  travaux,  et  que, 
parvenu  *  l'âge  de  la  conscription,  Mayer 
fut  enrôlé  dans  un  régiment  et  ne  At  point 
d'autre  service  militaire  qne  celui  de  secré- 
taire de  son  colonel  ;  enfin,  que,  conduit  en 
Russie  dans  l'eipédilion  française  de  1813,  il 
y  fut  accueilli  dan*  la  maison  d'un  grand  sei- 
gneur, où  il  resta  pendant  la  retraite.  D'autre 
part,  *  Bernsdorf  dit,  dans  ton  Univtriat 
Ltaikon  der  Tonkuntt,  que  Charles  Mayer 
est  né  a  Ktenigiberg,  en  1803;  ce  qui  le  ra- 
jeunirait de  dix  ans.  Je  pense  que  ces  deux 
notices  sont  également  erronées,  et  j'ai  pour 
garant  de  mon  opinion  nne  lettre  écrite  de 
Francfort  a  la  Gaietle  générale  de  muiique 
di  Lêiptick  (1818,  p.  8),  dam  laquelle  il  est 
rendu  compte  d'un  concert  donné,  au  mois 
d'octobre  1815,  dans  celte  ville,  et  où  le  jeune 
Charles  Mayer,  Agi  dt  teiit  ara,  avait  exé- 
cuté, d'une  manière  remarquable,  un  con- 
certo de  Duisek  et  an  grand  rondo  de  Field, 
son  maître.  Charles  Mayer  est  donc  né  en 
1799. 

On  volt,  dam  le  même  compte  rendu, 
que  son  père,  né  a  Francfort,  avait  été  vir- 
tuose clarinettiste  dam  sa  jeunesse;  qu'il  fut 
attaché  pendant  neuf  ans,  en  celte  qualité 
l'orchestre  ilu  théâtre  de  sa  ville  natale  ;  qu'il 
fut  ensuite  engagé  dans  la  musique  d'un  régi- 
ment français  avec  lequel  II  fut  en  Russie  dans 
la  campagne  de  1813  ;  que  sa  femme  et  son  Ois 
l'y  accompagnèrent  j  <[ue  madame  Mayer,  née 
lêviqu»,  était  une  cantatrice  de  quelque  ta- 
lent, et  qu'elle  s'établit  i  Pêtersbourg,  comme 
professeur  de  musique  élémentaire  et  de  chant. 
C'est  alors  que  son  fil*  commença  des  études 


sérieuses  de  piano.  Ensuite,  il  s'établit  a  Kos- 
et  y  devint  élève  de  Field.  Par  les  leçons 
e  professeur  et  par  un  travail  assidu  11  est 
devenu  lui-même  un  pianiste  très-distingué. 
Je  l'ai  connu  à  Paris,  en  1818,  et  lui  ai  trouvé 
un  talent  remarquable.  S'élant  rendu  en  Bel- 
gique pour  y  donner  des  concerts,  en  1819, 
il  résida  à  Bruxelles  pendant  près  d'une  an- 
née. Après  avoir  voyagé  en  Allemagne,  il  wt 
retourné  i  Moscou,  oh  il  jouissait  de  beaucoup 
de  considération  comme  professeur,  et  d'une 
position  Tort  heureuse.  Plus  lard,  il  s'est  établi 
a  Pétersbourg,  où  il  se  livrait  avec  succès  i 
l'enseignement,  sans  négliger  ses  propres 
études,  particulièrement  dans  la  composition. 
Quelques-unes  de  ses  œuvre*  les  plus  ini|«r- 
tantes  se  font  remarquer  par  le  mérite  île  la 
facture  et  par  une  instrumenta  lion  pleine 
d'effet.  En  1845,  Charles  Mayer  fit  un  grand 
voyage  dans  lequel  il  visita  la  Suède,  le  Dane- 
mark, Hambourg,  Leipaick,  la  Belgique,  l'Al- 
lemagne rhénane,  Vienne,  la  Hongrie,  Dresde, 
oh  il  était  en  1840,  et  qu'il  revit  dans  l'année 
suivante,  après  avoir  passé  six  mois  k  Péters- 
bourg. Depuis  longtemps  il  éprouvait  du  dé- 
goût pour  l'hahllation  en  Russie;  Il  m'en 
parlait  souvent  et  avait  même  désiré  obtenir 
une  place  de  professeur  au  Conservatoire  de 
Bruxelles.  Vers  1850,  il  s'est  nié  à  Dresde, 
où  il  es  t  mort,  le  9  juillet  1803. 

Le  nombre  des  œuvres  publiées  de  Charles 
Mayer  s'élève  à  plus  de  deux  cents.  Les  plus 
importantes  sont  :  1*  Grand  concerto  (en  re) 
avec  orchestre,  op.  70  ;  Berlin,  Paex.  9°  Con- 
certo symphonlque  (en  re),  op.  89;  Hambourg, 
Schuberth.  5°  Grand  rondo  brillant  avec  or- 
chestre, op.  38;  Leipsick,  Peters.  4"  Premier, 
deuxième  et  troisième  allegro  de  concert  avec 
orchestre  ;  Leipsick,  Holmcisier.  5*  Grandes 
variations  (sur  an  thème  de  Ctn0-intola) 
avec  orchestre;  Leipsick,  Ristner.  0°  Grandes 
éludes  mélodiques  et  de  concert,  en  plusieurs 
recueils  ou  détachées.  7*  Des  locealet.  8°  De* 
caprices.  9°  Des  nocturnes.  10*  Des  romances 
tans  parole*.  1 1*  Des  fantaisies  sur  des  thèmes 
d'opéras.  11*  De  grande*  valses.  13°  Des  varia- 
tions. 14°  Des  morceaux  de  fantaisie.  16°  Det 
rondeaux  pour  piano  seul,  o°"  1,  3,  3,  4. 
10*  Des  exercice*. 

MAYF.R  (Enoutnn  DE),  amateur  distin- 
gué de  musique,  né  à  Rotterdam, dans  les  der- 
nière* année*  du  dix-huitième  tiède,  était, 
vers  1835,  l'ame  de  l'activité  musicale  dans 
cette  ville.  II  vécut  quelque  terni»  i  Vienne, 
et  y  publia  un  grand  concerto  pour  le  piano, 
avec  orchestre,  op.  6  (en  mi  mineur),  eue* 


MAYER  —  MAYSF.DER 


4B 


"WiUenJorf.  Se»  «aire»  tomposilloiis  ont  été 
publiée*  en  Hollande. 

Un  antre  artiste,  couinié  Edouard  Mayer, 
était,  un  1848,  directeur  de  musique  à 
Ifen-Sinliu,  ou  il.  publia  ;  1°  Cinq  chanl» 
pour  soprano,  contralto,  ténor  et  baise,  op.  0, 
chai  Barnewitx.  9*  Cinq  cbanls  pour  quatre 
ïoii  d'hommes,  op.  6,  iHd.  3°  Trois  Lieder 
pour  Mpranoon  ténor,  avec  accompagnement 
de  piano,  op.  7,  ibid. 

On  ne  trouve  rien  sur  ces  artistes  étiez  Ici 
biographes  allemands,  ni  sur  Augutte  Maytr, 
do  Casse!,  chanteur  qui  remplit  les  rûles 
de  basse  i  l'Opéra  allemand  de  Dresde,  de- 
puis 1819  Jusqu'en  1826; qui  y  Ht  représenter, 
en  1838,  le  drame  musical  en  deux  acte*  de 
sa  composition:  die  Burgtchaft  (la  Caution), 
d'après  la  ballade  de  Schiller,  et  qui  publia  a 
Leipilck,  cbeillofmelsler.en  1850,  sliZïedsr 
ponr  voix  de  baue  arec  accompagnement  de 
piano  ;  ni  sur  nu  antre  Augutte  Mayer,  de 
Hanovre,  qui  perfectionna  l'jiToforticon  de 
Ickler,  et  qui  le  Jouait  a  Brème,  en  1897;  ni 
■ur  Loait  Mayer,  violoniste,  qui  publiait  i 
Leiptick,  chei  HoTmeister,  en  1841,  douie 
compoiitioni  brlllantet  pour  le  violon,  avec 
accompagnement  de  piano,  œuvret  80  et  81  ; 
ni,  enfin,  tatÉmilt  Mayer,  qui  fallait  Jouer 
i  Uni,  en  1848,  l'opéra  de  sa  composition 
Don  Rodrigue,  ou  le  Cid.  Le  biographe  Ernest- 
Lonia  Gerber  n'était  paa  un  aigle;  mais  il 
était  plus  soigneux  de  ion  travail  que  lei 
successeurs  d'outre-KMn. 

MAYNARD  (Jean),  musicien  anglais  et 
luthiste  habile,  rirait  1  Londres  au  commen- 
cement do  dix- septième  siècle.  On  a  de  lui  un 
recueil  intitulé  :  The  taelve  Jfondert  o(  tht 
Werht,  Ut  and  compottd  for  tht  violt  da 
gamba,  tho  Iule  and  (As  voyee,  to  ting  tht 
verte,  ail  thrttjointly  and  none  lèverai,  etc. 
(les  douie  Merveille*  du  monde,  composées 
pour  la  baise  de  viole,  le  luth  et  la  voix,  etc.)} 
Londres,  1611,  In-fol. 

MAYR  (Jun),  musicien  bavarois  qui  vi- 
vait vert  la  fin  du  seizième  siècle,  naquit  i 
Frillnge,  et  fut  curé  a  Jabrx,  près  rie  Munich. 
On  connaît  de  sa  composition  :  Cantionet  la- 
eri  trium  uoeum  élaborât*;  Munich,  1B96, 
In-*. 

MAYR  (RnrnT-Icnici),  en  dernier  Heu 
maître  de  chapelle  de  l'évéque  de  Frlslnge, 
naquit,  ver*  le  milieu  du  dix-septième  siècle, 
a  Scharriingen,  en  Bavière.  Après  nvolr  été 
successivement  musicien  de  cour  i  Aichsuedt, 
i  Batlshonne,  el  violonlite  de  la  cbanelle  élec- 
torale de  Munich,  il  entra,  en  1706,  au  scr- 


vice  de  l'évéque  de  Frlslnge,  et  mourut,  en 
1716,  dans  celte  position.  Il  a  fait  Imprimer 
composition  :  1°  Palctlra  muiica,  con- 
sistant en  treize  tonales  a  deux,  trois  el 
quatre  parties,  et  un  Lamenta  a  cinq  partiel  ; 
Augsbourg,  1874,  In-folio.  ï"  Vingt-cinq  Of- 
fertoria  dominicalia ,  ou  motels  a  quatre  et 
iiiq  voix  concertantes,  deux  violons,  trois 
trombone*  ou  violes  et  basse  continue.  S*  Sa- 
cri  toneentut  piulmarvm,  ontiphonarum, 
piarum  eantionum,  ex  sois  vote  tt  diverti» 
instrumenta  eompotiti;  Kallibonne,  1681, 
ln-4»,  4*  Pialmodla  brtvii  ad  vetperai  fo- 
It'us  anni,  a  quatre  voix,  deux  violons,  trois 
violes  ou  trombone!  et  basse  continue  ;  Auga- 
bourg,  1706,  in-4'. 

MAYR  (Toaix-Giuin),  né  en  Souabe, 
était  étudiant  de  l'université  d'AltdorfT,  lors- 
qu'il soutint,  pour  obtenir  le  doctoral  en  phi- 
losophie, une  thèse  qu'il  a  fait  imprimer  sons 
ce  titre  :  Ditputatio  muiica  de  diviitone 
numoeordiet  dedueendie  inde  tonorvmton- 
cinnorum  tpecitbut;  AltdorlB,  1069,  ln-4*. 

MAYSF.DER  (Josirn),  violoniste  distin- 
gué el  compositeur  élégant,  est  né  a  Vienne, 
le  96  octobre  1789.  Les  éléments  de  la  musique 
et  du  violon  lui  furent  enseignés  par  im 
maître  obscur  ;  mais  plu  i  tard  il  devint  élève 
de  Schuppanilgh  qui  le  choisissait  toujours 
pour  jouer  la  partie  de  second  violon  dan*  ses 
matinées  ou  soirées  de  quatuors.  Un  son  pur, 
une  exécution  brillante  dans  les  traits,  enfin, 
une  certaine  élégance  de  style,  forment  le  ca- 
ractère de  son  talent  d'exécution,  qui  laisse 
seulement  désirer  un  peu  pins  de  variété  d'ar- 
chet et  plus  d'énergie.  Set  compositions,  par- 
ticulièrement tes  rondeaux  brillants,  ses  airs 
variés  pour  violon,  et  tet  trios  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  ont  obtenu  des  succès 
européens.  Ces  ouvrages  se  font  moins  remar- 
quer par  le  mérite  de  la  raclure  que  par  ud 
benrenx  Instinct  de  mélodie,  et  beaucoup  de 
goût  dans  les  détails,  Mayieder  a  toujeurs 
vécu  a  Vienne  et  n'a  fait  aucun  voyage  pour 
le  faire  entendre  en  Allemagne  ou  ■  l'étran- 
ger. Successivement  nommé  virtuose  de  la 
chambre  impériale,  premier  violon  solo  de 
l'église  de  Salnl-illenne  et  du  théâtre  de 
la  cour ,  11  a  été  chargé  en  dernier  lieu 
de  la  direction  de  l'orchestre  de  la  cha- 
pelle Impériale,  où  il  a  montré  du  talent. 
Cet  artiste  a  publié  environ  soixante  œuvres 
de  musique  instrumentale,  parmi  lesquelles 
on  remarque  :  1*  Concertos  pour  violon,  n*  1 
(oeuvre  39),  3  (enivre  96),  S  (enivre  98); 
Vienne,  Berlin  et  Paris.  9*  Concerto  varié 


4a 


MAYSEDER  —  MAZAS 


idem,  op.  48;  Vienne,  DiacelII.  3*  Grand 
morceau  de  concert,  op.  47  ;  ibid.  4*  Polo- 
naises pour  violon  principal,  arec  accompa- 
gnement d'orchestre  ou  de  quatuor,  n°*  1  a  8  j 
Vienne,  Artaria,Diabel)i  et  Bastinger.  5°  Ron- 
deaux brillants  pour  ïioloii  principal  et  or- 
chestre ou  quatuor,  op.  21,  27,  29  et  50  ;  ibid. 
8°  Ain  et  thèmes  originaux  variés  pour  violon 
principal  avec  orcbeitre  ou  quatuor,  op.  18, 
93,  33,  40  «  45;  ibid.  7°  Thème!  tarif!,  avec 
accompagnement  je  second  violon,  alto  et 
violoncelle,  op.  1,  4,  15;  ibid.  8*  Qulnlettea 
pour  deux  violons,  deux  alto*,  violoncelle  et 
contrebasse  ad  libitum,  a-  I  et  9,  op.  50  et 
SI  ;  ibid.  9°  Quatuors  pour  deux  violons,  alto 
■t  batte,  op.  B,  6,7,8,9,95;  ibid.  10°  Trios 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  34  et 
41  ;  (bid.  11°  Sonates  pour  piano  et  violon, 
op.  16  et  49;  ibid.  Beaucoup  de  morceaux  de 
moindre  importance.  Cette  musique  est  en 
général  agréable,  mais  elle  n'indique  pas  une 
forte  conception  dans  le  développement  dea 
idées. 

MAZAS  (J.coues-Ftaéot,),  né  1  Beilers, 
le  23  septembre  1789,  fut  admis,  le  18  floréal 
an  X  (1809),  au  Conservatoire  de  musique  de 
Paris,  où  il  devint  élève  de  Baillot  pour  le 
violon.  Le  premier  prix  lui  fut  décerné,  en 
1803,  au  concours  public,  et  bientôt  il  se  fil 
remarquer  par  ta  manière  largo  et  suave  en 
même  temps  dont  II  exécuta,  aux  concerta  de 
l'Odéon,  quelques  concertos  de  Violli,  et  par 
son  jeu  élégant  et  gracieux  dans  le  concerto 
(en  ré]  que  M.  Auber  avait  écrit  pour  lui,  et 
qu'il  joua  Vans  les  concerts  du  Conservatoire, 
en  1808.  D'abord  attaché  a  l'orchestre  de 
l'Opéra  italien,  il  quitta  cette  position,  en 
1811,  pour  voyager  en  Espagne.  De  reiour  à 
Paris, vers  la  fin  de  1813,  il  visita  l'Angleterre, 
l'année  suivante,  revint  a  Paris  par  la  Hol- 
lande et  la  Belgique,  et  partout  se  fit  entendre 
aveesuccès.  En  1822,  il  s'éloigna  de  nouveau 
pour  voyager  en  Italie,  puis  en  Allemagne  et, 
enfin,  en  Russie.  Il  ne  parait  pas  que  celle 
longue  excursion  ait  été  avantageuse  a  sa  for- 
tune, car  plusieurs  années  après  on  le  re- 
trouve en  Pologne  dans  une  situation  fâcheuse. 
Des  liaisons  intimes  avec  une  femme  peu  digne 
d'un  artiste  si  distingué  vinrent  encore  aggra- 
ver sa  position.  Ver»  la  fin  de  1828,  Il  était! 
Lemberg,  sur  les  frontières  de  la  Pologne, 
malade  et  presque  dénué  de  ressources.  Des 
jours  plus  heureux  vinrent  enfin  pour  lui. 
En  1827,  Il  reparut  en  Allemagne  et  obtint  de 
brillant*  succès  dans  les  concerts  qu'il  donna  a 
Berlin  et  dan*  quelques  autres  grandes  villes. 


De  retour  a  Paris  on  1820,  il  te  fil  entendre 
dans  le*  concerts  du  Conservatoire;  mal*  il  n'y 
retrouva  plus  le*  vifs  applaudissements  qui 
l'accueillaient  autrefois.  Ses  meilleurs  amis  ne 
purent  sedissimuler  que  son  talent  avait  perdu 
quelque  chose  des  qualité*  qui  en  faisaient 
autrefois  le  charme.  En  1831,  l'administration 
du  ihéitrc  du  Palais-Royal  l'engagea  comme 
premier  violon;  mais  il  ne  garda  pas  long- 
temps cette  position,  à  laquelle  II  préféra  celle 
de  professeur  et  directeur  des  concerts  à  Or- 
léans. Après  plusieurs  années  de  séjour  en 
cette  ville,  Il  accepta  la  place  de  directeur 
de  l'école  communale  de  musique  i  Cambrai, 
en  1837,  qu'il  a  aussi  abandonnée  en  1841. 
Depuis  cette  époque,  je  n'ai  plus  trouvé  de 
renseignements  sur  cet  artiste,  si  ce  n'est  qu'il 
fit  jouer  au  théâtre  de  l'Opéra-Comique,  au 
mois  de  novembre  1842,  un  ouvrage  en  un 
acte,  intitulé  :  le  Kiotque,  dont  le  livret  était 
de  Scribe  et  Paul  Duport.  Il  y  avait  peu  d'In- 
térêt dans  le  sujet  de  cette  pièce  qui  n'obtint 
qu'un  médiocre  succès.  La  Revue  tt  GaitUe 
muticuU  de  Parie  a  annoncé  la  mort  de 
■axas  en  1849,  mai*  sans  Indiquer  le  Heu  ni 
la  date  du  décès. 

Maïas  a  beaucoup  écrit  pour  le  violon  et 
pour  l'alto  :  se*  compositions  ont  été  bien 
accueillies  par  le  public.  Set  principaux  ou- 
vrages sont  :  1°  Premier  concerto  pour  violon 
et  orchestre  ;  Paris,  Naderman.  9*  Premier 
air  varié  pour  violon  et  quatuor,  op.  9;  Paris, 
Frey.  8°  Première  fantaisie  pour  violon  et  or- 
chestre, op.  5;  ibid.  4°  Barcarolle  française, 
idtm,  op.  8;  Paris,  PaclnlJJ* Fantaisie  espa- 
gnole, idem,  op.  10  ;  ibid.  6*  Fantaisie  sur  la 
quatrième  corde,  op.  20;  ibid.  7"  Le  Reiour 
du  printemps,  idem,  op.  27;  Paris,  Pleyel. 
8*  La  BabWarde,  scène-caprice,  avec  qua- 
tuor, op.  37;  Mayence,  Scholt.  9*  Trois  qua- 
tuors poiir  deux  violons,  alto  et  basse,  op.  7; 
Paris,  Paclni.  10°  Trois  trios  pour  deux  vio- 
lons et  allô,  op.  4;  Paris,  Frey.  11°  Duo*  pour 
piano  et  violon,  sous  le  titre  de  Bec  reniions, 
op.  8,  9,  10,  32;  Paris,  Pacini;  Leipsick, 
Peters.  12°  Trois  duos  concertants  pour  deux 
violons,  op.  34  ;  Bonn,  Slmrock.  15e  Collection 
de  duos  faciles  pour  deux  violent,  op.  38  ; 
Mayence,  Schott.  14"  Idtm,  op.  30;  ibid. 
13*  La  Consolation,  élégie  pour  l'alto,  avec 
accompagnement  d'orchestre,  op.  99;  Paris, 
Pleyel.  18*  Méthode  de  violon,  mivie  d'un 
traité  dut  ton*  harmonique!  en  limple  et 
double  corde;  Paris,  Frey;  Bonn,  Simrock. 
17°  Mélbode  pour  l'alto;  ibid.  Ces  ouvrages 
ont  été  traduits  en  allemand.  18"  Romanes 


MAZAS  -  MAZZAFERRATA 


il 


avec  accompagnement  de  piano;  ibid.  Xiiu 
■  composé  quelques  pièces  charmantes  en  ce 
genre.  Il  i  écrit  la  musique  d'un  grand 
opéra,  Intitulé:  Corinne  OU  Capitale,  dont 
la  musique  fut  reçue  avec  applaudissement 
après  l'audition  qui  en  fat  faite  a  la  scène,  au 
mois  d'octobre  1830,  mais  qui  n'a  jamais  été 
représenté.  L'ouverture  de  cet  ouvrage  fui 
exécutée  au  concert  de  la  Société  philharmo- 
nique de  Londres,  en  1839,  et  a  Berlin,  dans 
l'année  suivante.  Dans  an  concert  qu'il  donna 
a  Vienne,  en  1896,  Mazas  Ht  jouer  l'ouverture 
île  Muitapha,  opéra  comique  de  sa  composi- 
tion, et  j  exécuta  un  concerto  Mroïoue  pour 
le  violon,  qui  obtint  un  brillant  succès. 

MAZIWGIJE  (jEàK-BAman),  né  à  Sa- 
méon,  canton  d'Orchics  (Nord),  le  30  sep- 
tembre  1800,  y  apprit  le»  éléments  du  plain- 
chant  et  de  la  musique.  Admis  ensuite  comme 
élève  au  Conservatoire  de  Lille  (1893),  il  j  re- 
çut îles  leçons  d'barmonle  d'un  professeur  de 
quelque  mérite,  nommé  Baumann;  mais  plus 
occupé  de  plain-chant  que  de  musique,  et 
en  quelque  sorte  étranger  à  la  tonalité  de  la 
musique  moderne,  il  Al  peu  de  progrès  dans 
cette  science,  quoique  son  instinct  fut  remar- 
quable. On  peut  dire  que  pour  lui  il  n'y  eut 
jamais  de  mode  majeur  ou  mineur  ;  il  ne 
connaissait  que  les  huit  Ions  du  platn-chant; 
il  ne  comprit  jamais  autre  chose  et  ne  fut 
sensible  qu'à  celte  tonalité.  Sorti  du  Con- 
servatoire, il  fut  d'abord  simple  chantre  de 
paroisse  ;  plus  tard ,  11  fut  nommé  maître 
de  chapelle  de  l'église  Saint-Etienne,  à  Lille, 
et  conserva  cette  position  jusqu'à  m  mort, 
arrivée  le  96  jnin  1860,  a  l'âge  de  près 
de  cinquante  et  un  ans.  Sons  sa  direction,  le 
plain-chant  harmonisé  fut  exécuté  dan*  le 
chœur  de  Sainl-Étienne  avec  une  perfection 
qu'on  chercherait  vainement  dans  les  autres 
églises  de  France.  Lui-même  composa  une 
grande  quantité  de  messes  et  de  psaumes  eu 
plain-chant,  dans  lesquels  on  remarque  un 
sentiment  religieux  comparable  au  caractère 
des  plus  belles  pièces  de  l'Antipbonaire.  Il  pu- 
blia ses  productions  eu  ce  genre  sous  ce  titre  : 
Recueil  de  plain-chant  et  de  muiique  reli- 
gieute;  Paris,  1845,  deux  volume)  in-4°.  La 
Revue  Ht  la  musique  religieuse  de  M.  Danjou 
(troisième  année,  1847,  p.  73-77),  contient 
une  analyse  de  cet  ouvrage.  On  a  aussi  de  Ma- 
lingue  :  lu  Psaumes  en  faux-bourdon; 
Lille,  1855,  un  volume  grand  in-8*.  Cet  ou- 
vrage n'est  qu'une  nouvelle  édition  améliorée 
et  presque  entièrement  refondue  du  précédent. 

HAZOUYER  (Nicolas),  maître  de*  en- 


fants de  chœur  de  la  cathédrale  d'Aulun,  en 
Bourgogne,  né  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle,  obtint  au  concours  dn  Pur  de  musique 
d'ivreux,  en  1589,  le  prix  de  la  lyre  d'argent, 
pour  la  composition  de  la  chanson  française  i 
plusieurs  voix,  commençant  par  ces  mots  : 
Mon  Dieu,  mon  Dieu  que  j'aime. 

M  AZZA  (Auge),  abbé,  professeur  de  grec, 
né  a  Parme,  le  31  novembre  1741,  est  mort 
dans  cette  ville,  le  11  mal  1817.  Il  est  auteur 
de  trois  odes  qu'il  a  publiées  sous  ce  titre  : 
OU  effetli  delta  tnusiea;  tolennizandati  il 
giorno  di  Santa  L'édita  da'  aignori  Filar- 
mon  ici, -Parme,  1778,  in-8*.  Ces  petits  poèmes 
relatifs  à  la  musique  ont  été  réimprimés  avec  le 
titre  suivant  :  Sonnetti  sud'  armonia;  Parme, 
1801,  ln-4».  On  a  aussi  de  l'abhe  Nazi*  de»  vers 
remplis  d'enthousiasme ,  qu'il  Improvisa  en 
quelque  sorte  1  l'occasion  de  la  représentation 
de  i'Agneie  de  Paer  {voytl  ce  nom),  à  Parme, 
et  qui  ont  été  publiés  sous  ce  titre  :  AU'  aura 
armoniea,  tiers  (  eafemporanes  rappretentan- 
doti  nel  teatro  del  Sig.  Fablo  Seotti  i'Agnese 
di  Ferdtnando  Paer;  Forma,  nella  itampe- 
ria  imper.,  1809,  petit  in-4\  Ces  vers  ont  été 
réimprimés  dans  le  tome  III  des  œuvres  de 
l'auteur  (l'arma,  1810,  cinq  volumes  lu-8°). 
.  MAZZA  (Jostru),  de  la  même  famille,  né 
a  Parme,  dans  les  premières  années  du  dix- 
neuvième  siècle,  s'est  fait  connaître,  comme 
compositeur  dramatique,  par  les  opéras  dont 
voici  les  titres  :  1°  La  Vigiiania  deluia,  i 
Turin, en  1897.  t?  L'Mergoincantato,  opéra 
bouffe,  à  Florence,  en  1898;  le  même  ouvrage 
a  été  joué  a  Naples,  avec  succès,  en  1835. 
3°  Elena  e  JUaivino,  i  Rome,  1835.  4*  La 
Dama  Mandat,  à  Naples,  en  18S8.  5*  Cat- 
terina  di  Gitita,  à  Trévise,  en  183S.  6°  L'Or- 
fantlla  di  Lancia,  à  Milan,  dans  la  même 
année.  7'leocadia,  i  Zara,  en  1844. 

La  femme  de  cet  artiste,  Adelina  Nazis, 
était  cantatrice  dramatique  et  chanta,  depuis 
1835  jusqu'en  1846,  1  Naples,  a  Rome,  à 
Ti'iesie  et  i  Ferrare,  mais  surtout  dans  les 
villes  de  second  et  de  troisième  ordre. 

MAZZAFERRATA  (jEai-BarTisn) , 
compositeur,  né  a  Cotno  (suivant  les  Notiiie 
de'  contrappuntieti  d'Ottavio  Piloni),  et 
maître  de  chapelle  de  l'académie  de  ta  Mort, 
i  Ferrare,  s'est  fait  connaître,  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle,  par  plusieurs 
compositions  vocales  et  instrumentales,  dont 
les  plus  connues  sont  :  i*  Il  primo  librode' 
Madrigali  a  due  e  trt  voti,  amoroti  s  tno- 
rali,  opéra  tteonda;  Bologne,  Jacques  Honti, 
1668.  Il  en  a  été  fait  une  seconde  édition  qui  a 


Google 


MAZZAPERRATA  —  HAZZ0CCH1 


«té  imprimée  dans  1»  même  ville,  en  1883,  cbe* 

|«  même  éditeur.  Le  second  litre  parut  en  1675: 
il  cd  fui  fait  une  autre  édition,  en  1683,  à 
Bologne,  chei  Nanti.  2»  Ctmxontttt  a  due 
voci,  op.  A;  ibid.  5°  Camonette  t  tantôt* a 
duevoci,  op.  S.  On  a  fail  de  cet  ouvrage  une 
première  édition  en  1568  ;  deux  autres  éditions 
ont  «té  publiées  en  1677  et  1663.  4*  Cantate 
ia  caméra  a  voceiola;  Bologne,  1677,  in-4°. 
La  deuxième  édition  est  datée  de  Bologne, 
1683,  in-4".  S"  Sonate  a  due  violini,  «m  un 
battttto  d<  viola  $e  place,  opéra  qainta; 
Dlrecbl,  1682,  in -fol.  6"  Salmi  concertait  a 
3  e  4  voci,  ton  vtolini,  op.  6;  Venise,  1684, 
in-4°.  7»  Cantate  morali  e  tptriluali  a  due  e 
ire  voci,  Op.  7  ;  Bologne,  1690,  ln-4". 

MAZZANTI  (Fuoiribd),  compositeur, 
violoniste  et  chanteur  distingué,  né  â  Rome, 
vivaiidanscetle  ville, en  1770, lorsque Burney 
la  «lait*.  Il  possédait  une  bibliothèque  consi- 
dérable de  litres  Imprimés  et  de  manuscrit» 
où  se  trouvaient  la  plupart  des  composition» 
de  Palealrina.  Il  montra  à  Burnev  un  traité  de 
musique  qui  était  à  peu  près  achevé.  Parmi 
ses  composition*,  on  remarquait  des  opéra», 
motets,  quintettes,  quatuors  et  trios  pour  le 
violon.  L'abbé  Sanllni,de  Borne,  possède  sont 
son  nomdescanzonettcsavec  accompagnement 
de  piano. 

MAZZINGHI  (Jo»im),  planiste  et  com- 
positeur, naquit  i  Londres, de  parents  italiens, 
en  1765.  Son  père,  organiste  de  la  chapelle 
portugaise,  lui  enseigna  les  éléments  de  la 
musique  et  du  piano  :  le  Jeune  Mauinghi  re- 
lut ensuite  des  leçons  de  composition  de  Jean- 
Cbrétien  Bacb,  puis  de  Bortollni,  de  Sac- 
chlnl  et  d'Anfossi.  A  dix  ans,  Il  était  déjà 
assez  avancé  ponr  remplacer  ion  pire  comme 
organiste!  la  cbapelle  portugaise;  a  dix-neuf 
ans,  il  était  accompagnateur  et  directeur  de 
musique  a  l'Opéra  italien.  On.  rapporte  que 
lorsque  le  théâtre  du  Boi  fut  brûlé,  en  1789, 
on  venait  de  Jouer  l'opéra  de  Paisiello  la  Lo- 
cartdu,  qui  avait  obtenu  un  succès  d'enthou- 
siasme, et  tous  lea  amateur)  regrettaient 
qu'on  ne  pdt  plus  représenter  cet  ouvrage 
avant  d'avoir  Tait  venir  de  Naples  une  autre 
partition  ;  mais  Mazilnghi,  sans  autre  secourt 
que»  mémoire  et  les  rotes  des  acteurs,  écrivit 
toute  l'instrumentation  en  quelques  jours. 
C'est  vers  le  même  temps  qu'il  composa  lui- 
même  l'opéra  italien  II  Tesoro,  qui  fut  bien 
accueilli  du  public.  En  1791,  il  commença  à 
écrire,  pour  le  théâtre  anglais,  des  opéra*, 
ballet*  et  mélodrame*.  Le  nombre  de  *e*  ou- 
vrage* en  ce  genre  est  considérable  :  on  a  re- 


tenu particulièrement  le*  titre*  de  ceux-ci  : 
]•  A  Day  in  Turkey  (une  Journée  en  Tur- 
quie), opéra  comique,  au  théâtre  de  Cotent. 
Garden.  2*  The  Magician  (te  Magicien),  idem. 
S*  Le  Siège  de  Bangalore,  mélodrame,  idem. 
A'Paulet  Virginie,  ballet,  au  théâtre  de  Bav- 
M»rket.5«Ze»rroiii'uJ(ane»,idem.,i6(d.,au 
même  théâtre.  6*  Sapho,  idem,  ibid.  7*  La 
Belle  Jreine,  opéra  comique.  8°  LeBouqvet, 
divertissement,  idem.O'F.liia,  ballet  pastoral. 
10*  Bamah-Droog,  grand  opéra,  en  société 
avec  Reeve,  an  théâtre  de  Covenl T.arden. 
11*  The  Turnpilagate  (I*  Barrière),  opér* 
comique,  avec  Keeve,  an  même  théâtre. 
12*  Blind  Girl  (l«  <*i»*  aveugle),  idem. 
13*  Wifeoflmo  Buihandi  (la  Femme  a  deux 
maris),  mélodrame.  14*  L'ExiU,  opéra  co- 
mique. 15°  Fret  Knighli  (lé*  Chevalier*  er- 
rant*). On  a  gravé  en  partition  pour  le  piano: 
Paul  el  ytrginie,  let  Trait  Sultanes,  ta 
Belle  Jrtine  et  Sap ho.  Maiilnghi  a  été  long- 
temps professeur  de  piano  a  Londres,  et  a  ac- 
quit de*  richesse»  assej  considérable*  dan* 
l'exercice  de  cette  profession.  Ayant  été  élevé 
au  rang  de  comte,  par  le  roi  George*  IV,  il  se 
relira  a  Bath,  où  il  fit  un  noble  usage  de  sa 
fortune.  Il  7  est  mort  a  l'âge  de  quatre-vingt- 
neuf  ant,  le  15  Janvier  1844.  On  a  imprimé 
de  la  composition  loixante-iept  sonatei  de 
piano,  divisée*  en  vingt-deux  oeuvre*,  publié* 
cher  Clément),  Dalmaine,  Broderip,  etc.; 
(roi*  quatuor*  pour  piano,  flûte,  violon  et 
allô,  op.  3,  itiif .  ;  une  méthode  de  piano  pour 
les  commençants,  intitulée:  Tyro-Muiicui , 
bting  a  complète  introduction  ta  th»  piano- 
forte;  Londres,  Clementi;  «ne  symphonie 
concertante  ponr  deux  violons,  flûte,  alto  et 
basse,  op.  41  ;  des  pièce*  d'harmonie  pour 
quatre  clarinettes,  deux  petite»  finie*,  deux 
basions,  deux  cor*,  trompette,  serpent  el 
trombone,  op.  55;  et  beaucoup  de  petites 
pièce*  pour  différents  instruments. 

MAZZOCCHI  (Dowmom) ,  compositeur 
de  l'école  romaine  et  docteur  en  droit  civil  et 
canon,  naquit  à  Ctvita-Castellana,  ver*  la  fin 
du  seizième  siècle,  et  passa  la  plu*  grande 
partie  de  la  vie  i  Borne,  oh  il  *e  lia  d'amitié 
avec  Jean-Baptiste  Doni,  qui  lui  a  dédié  «en 
livre  intitulé:  ^ntuKoiions  sopra  il  corn- 
pendio  de'  generi  e  de'  modi  délia  mutlca. 
Piloni ,  dan*  ses  notice*  manuscrites  »ur  le* 
compositeurs,  attribue  a  Mazzoccbl  la  musique 
d'un  drame,  intitulé  :  le  Calent  d'JAont.  Il  a 
écrit  aussi  tes  oratorios  :  /(  Martirio  de' 
SS.  AbbundioedJbbuHdaniio;tioait,  1631, 
et  Maiiano  t  Giovanni;  Ibid.  Parmi  ses  corn- 


v  Google 


MAZZOCCUl  —  MAZZUCATO 


positions  imprimée*,  on  connaît  :  1*  t/utiehe 
morali  s  1,  9,  3  voci;  Rome,  Zauelli,  1615. 
a»  Mottlti  a  1,  S,  4,  5,  8,  »  voei  ;  ibid.,  1638. 
3' Madrigali a  4  e  5  voci  eonetrtaXi  ton  in- 
srrwmenti;  Ibid.,  1640. 4*  Madrigali  a  5  vnct" 
tu  partitwra  ;  ibid.,  1638.  C'est  dan»  la  pré- 
face de  cet  ouvrage  qu'on  trouve  l'explication 
de*  (igné*  d'augmentation  et  de  diminution  de 
liaient!  té  dea  ton*  <  >  >  <  qui,  depuis 
lor*,  (Ont  restél  en  usage,  et  que  Xavoccbî 
employa  le  premier.  6*  Tutti  U  vtrti  tatini 
del  Som.  Pont.  Urbano  FUI,  poiti  in 
musi'ca  a  9,  8,  4,  8  voci;  Rome,  Zanctii, 
1638. 

MAZZOCCBI  (Tibgili),  frère  puîné  du 
précèdent,  naquit  4  Ci» ila-Castellana,  vert  la 
un  du  seizième  siècle.  Après  avoir  été  maître 
de  chapelle  de  Sainl-Jean  de-Latran,  depuis 
le  mol*  de  juin  1638  jusqu'à  la  fin  de  sep- 
tembre  1699,  il  passa  à  Saint-Pierre  du  Vati- 
can, en  la  même  qualité.  Il  mourut  au  mois 
d'octobre  1646,  dan*  un  voyage  qu'il  Bt  a 
Cirila-Castellana.  Piton i  dit,  dan*  te*  notice* 
manuscrite!  sur  les  compositeurs,  que  Vir- 
gile Mauoccbi  introduisit  dan»  la  musique 
d'église  un  «If  le  plus  agréable  et  plut  brillant 
que  celui  do  set  devancier*.  11  établit  aussi  a 
Rome  une  école  de  chaut  et  de  composition 
où  se  formèrent  d'excellente  artistes.  Enfin, 
c'est  4  Hazioccht  qu'on  attribue  lei  premières 
amélioration!  considérable*  qui  furent  Intro- 
duites dans  le  rbyLhme  régulier  de  la  musique. 
On  n'a  imprimé  qu'un  petit  nombre  de  ses  ou- 
vrage*: le*  plu*  connu*  sont  deux  livret  de 
nioleu  4  quatre  et  a  huit  voix,  publié*  4 
Rome,  cbei  Grlgnani,  1640.  Apre*  ta  mort,  un 
de  ses  élèves  publia  un  de  tes  derulert  ouvrages 
tons  ce  litre  ;  firgilii  JKanoeehi  in  fat. 
baiil.  mutic*  prmfeeU  ptalmi  vetptrtini 
Unit  ehorit  toneinendi;  Roms,  Grignaai, 
1648.  Hauoechl  a  laissé  aussi  en  manuscrit, 
dans  let  archives  de  la  chapelle  du  Vatican, 
det  mené»,  psaumes,  offertoires  et  antiennes, 
mais  en  petit  nombre. 

HAZZOLini  (Jicquts),  compositeur  de 
l'école  romaine,  vivait  1  Rome  vers  la  Dn  du 
dix-septième  siècle,  et  y  a  fait  représenter  avec 
tuects,  en  1694,  l'opéra  intitulé:  la  Coitanta 
in  amoT  vlnce V  inganno. 

M  AZZOIM  (Jtcfliies),  professeur  de  philo- 
sophie 4  l'Université  de  Pise,  naquit  4  Cetènc 
en  1548,  et  mourut  dans  la  même  ville,  le 
10  avril  1598.  On  a  de  lui  un  traité  philoso- 
phique intitulé  :  De  Triplici  hominil  vita  : 
activa,  conlemptativa ac  religiota;  Césène, 
1578,  in-4°.  Il  y  a  plusieurs  autres  édition*  da 


ce  livre,  où  Mauonl  traite  de  la  musique  de- 
puis la  quettion  3084  jusqu'à  la  9777°. 

MAZZOBU  (Abtoihi),  compositeur  de  mu- 
sique dramatique  et  religieuse,  naquit  4  Bo- 
logne en  1718.  Élève  de  Predieri,  il  étudia  tous 
ce  maître  le  contrepoint  el  le  style  drama- 
tique. Très-jeune  encore,  il  remplit  les  fonc- 
tions de  maître  de  chapelle  de  plusieurs 
église*  4  Fano,  particulièrement  de  celle  det 
Oratoriens  ou  PP.  Filipplnl,  et  dan*  d'au- 
tres villes  de  la  Marche  d'ÀncÔne.  i)e  retour 
4  Bologne,  il  fut  agrégé  1  l'Académie  des  phil- 
harmonique*, en  1743;  dam  l'année  suivante, 
il  partit  pour  l'Espagne  et  composa  plusieurt 
opérât  pour  let  lbé4tret  de  Madrid  et  ds  Lis- 
bonnet  On  le  retrouve  en  Italie,  eu  1759,  où 
il  écrivait  4  Parme  et  i  Haple*.  Dan*  le*  an- 
nées suivantes,  on  jeu*  aussi  plusieurs  de  ses 
outrage*  4  Venise,  4  Bologne  el  dam  d'autre* 
ville*.  L'Académie  det  philharmoniques  de 
Rologne  le  désigna  comme  prince,  c'ett-4- 
dlr«,  présidenl,  en  1757.  Appelé  a  Pélersbourg, 
dant  l'année  suivante,  Manon!  composa,  pour 
le  Tbé4 Ire- Impérial, des  cantateseldes  opéra* 
dont  lei  titres  ne  sont  pat  connut  ;  puis  il  vi- 
slla  la  Suéde  et  le  Danemark.  Après  son  retour 
4  Rologne,  en  1761,  ilfut  choisi  comme  maître 
de  chapelle  de  Saint-Jean  in  Monte,  église 
des  chanoines  de  Latran;  puis,  en  1787,  il 
fut  désigné  comme  substitut  de  Caroli,  pour 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale 
de  Saint-Pierre.  En  1773,  il  fut  prince  de 
l'Académie  det  philharmoniques  pour  la  qua- 
trième foit.  Il  avait  écrit  en  1756,  pour  le 
théâtre  de  Parme,  l'opéra  bouffé  intitulé  :  / 
fiaggiatori  Hdieoli.  A  Naples,  Il  donna 
Jchille  in  Sein.  In  1754,  il  écrivit,  4  Mo- 
dène,  le  jiituMie  amoral»,  opéra  bouffe,  el, 
en  1756,  Ifigenia  in  Tatiride,  4  Trévltc. 
En  1770,  Il  te  trouvait  1  Bologne,  oh  il  fit  en- 
tendre un  Magnificat  4  huit  voix  réelles.  Dant 
la  Bibliothèque  royale  de  Copenhague,  on 
trouve  une  messe  a  huit  voix  réelles  de  la 
composition  de  Haizoni,  el  un  Laudati  pueri 
a  voix  seule  avec  orchestre.  Le  catalogue  de  la 
Bibliothèque  du  Lycée  communal  de  musique 
de  Bologne  indique,  tous  le  nom  de  Mazaoni  : 
Mutiea  laera  manoteritta,  mail  tans  aucune 
désignation  de*  œuvres  qui  y  sont  contenues. 
MAZZUCATO  (Albiit),  compoelieur 
dramatique,  professeur  de  chant  au  Conserva- 
toire de  Milan,  et  littérateur  musicien,  est  né 
a  Udine  (Frioul),  le  90  Juillet  1813.  Dès  ton 
enfance,  il  01 4  la  foit  de*  éludes  littéraires  et 
musicale*;  sa  mère  lui  donna  let  premières 
leçons  de  solfège  et  de  chant  ;  puit  11  tuivll  Ici 


BO 


HAZZUCATO  -  MECKENHEUSEll 


cour»  de  l'Université  île  Padoue  Cl  y  acheva 
ses  étudei  de  mathématique»  en  1834.  Ce  fut 
alors  qu'abandonnant  la  carrière  dei  sciences, 
il  résolut  de  suivre  son  penchant  pour  la  cul- 
ture de  l'art  vers  lequel  II  le  aentait  un  pen- 
chant irrésistible.  Breiciani,  élève  de  Calegari 
(voyez  ce  nom),  lui  donna  quelque*  leçons  de 
composition  ;  cependant  son  instruction  mu- 
sicale était  peu  avancée  lorsqu'il  écrivit  la 
musique  du  drame  :  la  Fidantata  dl  Lan- 
mermoor ,  qui  fut  représenté  avec  succès, 
d'abord  i  Padoue,  puis  à  Milan.  La  bonne 
opinion,  que  cet  essai  avait  donnée  de  l'avenir 
du  jeune  compositeur,  lui  procura  bientôt 
l'accès  du  théâtre  de  la  Canobbiatta,  dans  cette 
dernier*  ville,  Où  il  Bt  représenter  sorPopéra 
houffc  :  il  Dan  Chiiciotto.  Cette  fois  Manu- 
cato  fui  moins  heureux,  bien  qu'on  eût  distin- 
gué dans  ion  ouvrage  deux  airs,  deux  dnos  et 
plusieurs  choeurs  oh  se  faisait  remarquer  le 
sentiment  dramatique.  Peu  de  temps  après,  il 
fil  un  voyage  à  Paris,  où  sel  Idées  se  modi- 
fièrent i  l'audition  du  symphonies  de  Beet- 
hoven, exécutées  par  l'orchestre  delà  Société 
des  concerta, M  par  l'impression  que  tirent  sur 
lui  les  opéra*  de  Heverbeer  et  la  /«tua,  d'Hl- 
lévy.  Grâce  à  sa  rare  intelligence,  la  lecture 
des  partitions  de  ces  ouvrages  lui  tint  lieu 
d'étude*  pins  régulières,  et  Ini  fit  faire  de  ra- 
pides progrès  dans  l'art  d'écrire.  De  retour  en 
Halle,  il  y  donna,  dans  son  Eimeratda,  la 
preuve  de  ses  progrès  :  cet  opéra  réussit  éga- 
lement i  Hanloue,  a  TJdlne  et  a  Milan.  /  Cor- 
lari,  opéra  compote  dans  le  style  déclamé  du 
précédant,  eut  une  chute,  éclatante  au  théâtre 
de  la  Scala,  de  Milan,  dans  l'année  1839,  et  le 
compositeur,  découragé,  garda  le  silence  pen- 
dant pré*  de  deux  années.  Au  carnaval  de 
IM1,  il  donna,  au  théâtre fte,  le  drame  lyrique 
i'  Due  Sergtnti ,  ouvrage  dans  leqnel  il  avait 
modifié  de  nouveau  **  manière,  et  dont  quel- 
ques morceam  forent  chaleureusement  ap- 
plaudis i  Milan  et  1  Gènes.  luigi  f,  re  di 
Franeia,  que  Maiiucatu  RI  représenter  le 
35  février  1843,  hit  aussi  bien  accueilli  ;  mais 
déjà  Verdi  avait  fixé  l'attention  du  public  mi- 
lanais ;  dès  ce  moment,  Il  n'y  enl  plus  de 
vogue  que  pour  lui,  et  le*  autre*  compositeur* 
ne  marchèrent  qu'a  sa  suite.  Ertuml,  dont 
Nanucalo  osa  refaire  la  musique  pour  le 
théâtre  de  Gdnes,  tomba  tout  a  plat  en  1844. 
Dès  1830,  cet  artiste  distingué  avait  suc- 
cédé 1  Hauri  dans  le  position  de  professeur  de 
chant  de*  jeunes  filles,  an  Conservatoire  de 
Milan.  Il  a  été,  depuis  l'origine  de  la  Goutta 
musicale  di  Milano,  un  de  set  meilleurs  ré- 


dacteurs, et  l'un  des  plus  actifs.  On  a  de  lui 
une  traduction  italienne  de  la  Sféthoda  de 
chant  de  Garcia,  ainsi  qu'une  version,  dans 
la  même  langue,  du  traité  d'harmonie  de 
l'auteur  de  celte  biographie,  laquelle  a  été 
publiée  sous  ce  litre  :  Trattato  lamplela  délia 
Ttoria  e  délia  profita  dtll'  Armonia;  Mi~ 
lano,  Ricordi,  un  volume  grand  in-8°,  sans 
date  (184S).  Plusieurs  autres  écrits  et  traduc- 
tions d'ouvrages  relatifs  i  la  musique  sont 
dus  à  M.  Mazzucato;  mais  je  n'en  ai  pas  le* 
titres  exacts. 

MAZZUCHELU  {Jiih-Maiie,  comte 
DE),  né  à  Breicia,  le  38  octobre  1707,  mort  le 
10  novembre  1765  des  plnt  lavants  écrivains 
de  ton  temps,  en  Italie.  Après  avoir  fait  ses 
études  a  Bologne,  il  se  livra  1  d'immenses  re- 
cherches sur  la  biographie  des  savants  et  des 
littérateurs  italiens.  Ses  Scrittori  d'italia, 
cioinot  iiie  t  torithet  cri  tichtinlorno  aile  vite 
ed  agit  icritti  dei  Litterati  ttaliani  (Brescia, 
1753-1763,  six  volumes  iufol.)  sont  l'ouvrage 
le  plus  complet  et  le  plus  savant  de  tous  ceux 
du  même  genre.  Il  n'est  point  achevé  ;  il  était 
même  Impossible  qu'il  le  fut  par  un  seul 
homme,  les  forces  humaines  étant  Insuffisantes 
pour  un  travail  conçu  sur  un  plan  si  vaste. 
On  y  trouve  d'excellentes  notices  sur  quelques 
écrivains  qui  ont  traité  de  la  musique,  parti- 
culièrement sur  Guido,  au  mol  Arttino. 

MEAD  (Kichas.ii),  médecin  célèbre,  né  le 
9  août  1673,  iSlepney,  pris  de  Londres,  fit  ses 
éludes  i  Utrecbt,  où  son  père  s'était  retiré 
pour  de  causes  politiques,  et  obtint  le  titre  de 
docteur  a  l'Université  de  Padoue.  Il  mourut  a 
Londres,  le  34  février  1754.  Au  nombre  de  ses 
écrits,  on  trouve  une  dissertation  intitulée  - 
De  Tarentulii  deque  oppotita  Ut  Mutina; 
Londlnl,  1703,  ln-*\ 

MECHELIN  (J.-H.),  né  en  Finlande, 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle, était  étudiant  a  l'Université  d'Abc,  lors- 
qu'il a  fait  imprimer  une  thèse  :  De  Ueu  mu- 
tités moro.it,-  Abo,  1763,  lo-4*. 

MECHI  (  Jux-BinisTi  ) ,  organiste  * 
l'église  Saint -Pétrone,  de  Bologne,  au  com- 
mencement du  dix-huitième  siècle,  a  publié 
de  sa  composition  :  JiïotettiaS,  g,  7  e  8  vocir 
Venise,  1611,  in-4». 

IHECK  (Josiri),  violoniste  de  la  chapelle 
de  l'archevêque  de  Hayence,  vers  1730,  a  fait 
imprimer  :  XIII  Cancerti  per  il  vittlino  a 
S  e  fi  iCromenft;  Amsterdam,  Roger.  II  a  laissé 
aussi  en  manuscrit  quelques  concertos  et  de» 
sonates  de  violon. 

MECKENHEU8EE  {J^ncs-GEOMEs}, 


MFXKENHEUSER  —  MEDER1TSCH 


organiste  de  la  cour  et  de  l'église  de  Saint- 
Wiperl,  1  Quedlinbourg,  né  1  Goslar,  vert 
IMO,  était,  eu  1088,  organiste  au  couvent  de 
tliimmerileben,  ou  [|  t'appliqua  i  l'étude  des 
mathématiques,  particulièrement  au  calcul  dei 
proportion!  des  Intervalles  et  du  tempéra' 
ment.  Longtemps  après,  11  a  publié  sur  cet 
objet  un  livre  Intitulé  :  Die  Soycnanntt  al- 
iimevtit»  nuuikaliicht  Temptralur ,  odtr 
die  von  den  Mtrrn  Kaptllmeistcm  Biimiern 
und  Matthaan  commun  ici  r<«  12  rational 
gleicheToni  minore*  odtr  temilonia  (leTem- 
pérament  musical  le  plus  nouveau,  etc.),  (aans 
nom  de  lieu),  1737,  in-4*  de  huit  feuilles.  Cet 
écrit  renferme  une  critique  sévère  des  prin- 
cipe? de  Mattheson  concernant  les  proportions 
des  dôme  demi -tons  de  l'échelle  chroma- 
tique. 

MED  A  (Blahcih),  religieuse  du  content 
de  San-Martino  dtl  Leano,  i  Parme,  vers  la 
fln  du  dix-iepllème  siècle,  t'est  Tait  connaître 
par  la  composition  d'un  œuvre  de  motets,  in- 
titulé: BfotiUi  a  una,dve,  fre  e  quattro 
voci,  eon  violini  a unxa;  Bologna,  J.  Mgnii, 
IBM,  lo-4*. 

MÉDARD  (Hicotis),  luthier  lorrain,  vé- 
cut a  Nancy  dans  les  dernières  années  du  dix- 
sepllème  siècle.  Contemporain  des  Amati  Bis, 
il  prit  leurs  instruments  pour  modèles.  Se* 
violons,  comme  ceux  des  Amati,  sont  d'un 
petit  patron,  et  n'ont  qn'nn  son  peuiniense; 
mais  Ils  sont  moelleux  et  argentins.  On  les  a 
souvent  confondus  avec  ceui  des  Amati.  Né- 
dard  se  Itia  a  Paris,  en  1701 .  J'ai  vu  a  Lon- 
ders  un  violon  fait  par  lu),  Cl  qui  portait  la 
date  :  Parisiit,  1700. 

MEDECK  (Madame),  née  dans  la  Litua- 
nie, en  1781 ,  fut  conduite  fort  Jeune  a  Paris, 
où  elle  SI  ses  études  musicales  au  Conserva- 
toire. Élève  de  Louis  Adam,  elle  acquit  par 
ses  leçons  un  talent  distingué  pour  le  piano, 
et  commença  i.  se  faire  connaître  vers  1814. 
Deux  ans  après,  elle  épousa  Hedeck,  violon- 
celliste allemand,  et  voyagea  avec  son  mari 
dans  le  midi  de  la  France  et  en  Espagne. 
Après  avoir  vécu  quelque  temps  1  Valence, 
elle  s'est  fixée  à  Madrid,  oti  aon  mari  était  en- 
gagé pour  la  chapelle  du  roi.  A  la  suite  des 
événement*  de  1893,1a  chapelle  ayanl  été  sup- 
primée, Hedeck  et  sa  femme  ont  continué  de 
résider  dan*  la  capitale  de  l'Espagne  oh  le  ta- 
lent do  celle-ci,  et  son  mérite  comme  profes- 
seur, l'ont  mise  eu  vogue.  Sa  maison  est  le 
rendei-vous  de  tousle*  amateurs  de  cette  ville, 
et  l'on  y  entend  chaque  semaine  de  bonne  mu- 
sique. Madame  Hedeck  a  écrit  quelques  mor- 


ceaux pour  le  piano,  qui  «ont  restés  en  ma- 

MEDEIRA  (Éjkhumd),  savant  Portugal*, 
a  fait  imprimer  un  recueil  de  dissertation* 
sous  le  titre  :  Nov*  philoiophix  et  méde- 
cin»; Lisbonne,  1030,  in-8".  On  y  trouve 
deux  morceaux  dont  l'un  a  pour  titre  :  Inau- 
dita  ptiiiaiophia  dt  Firibui  mustcar,  el 
l'autre  :  Dt  Tarentula. 

MEDER  (J'ïàu-Valiptii),  maître  de  cha- 
pelle 1  Danliick,  naquit  dans  la  Eranconie,  en. 
1650.  Jusqu'à  l'âge  de  quarante  an),  il  fui  at- 
taché au  service  de  plusieurs  princes  d'Alle- 
magne, eu  qualité  de  musicien.  En  1788,  il' 
se  rendit  a  Danliick,  et  y  Tut  employé  comme 
maître  de  chapelle;  douze  ans  après,  il  se 
rendit  i  Riga,  oh  11  parait  avoir  terminé  «es 
Jour*.  Quoiqu'il  eût  beaucoup  écrit,  on  n'a  pu- 
blié de  sa  composition  qu'un  recueil  de  pièces- 
instrumentales,  intitulé  :  CapricH  a  dut  vio- 
lini col  bano  per  Vorgann;  Danliick,  1608, 
io-fol. 

METIER  (Jim-G.iiiiL),  Bit  d'un  instïlu- 
leur  du  duebé  de  Gotha,  vécut  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle,  el  paraît  avoir 
voyagé  en  Hollande.  Il  a  publié  :  1>  Six  sym- 
phonies 1  huit  partie*,  op.  1.9*  Deux  idemt 
ibid.  S*  Trois  symphonies  i  dôme  parties, 
op  5;  Berlin,  1783.  4*  Symphonie  a  grand 
orchestre,  op.  4;  Berlin,  Hummel.  S*  Six 
marche*  pour  deux  clarinettes,  deux  cors  st 
deux  bassons  ;  ibid.  6*  L'tUution  du  prin- 
tempi,  sonate  pour  clavecin  avec  violon  et  vio- 
loncelle, op  6;  ibid.  1707.  T  Principes  de 
muHquepour  Je  chant  avec  doute  lolfégru  et 
boue  continue;  Ibld.,  1800.  On  connaît  sous 
le  même  nom  un  Jleitandro  ntW  Indie  , 
opéra  sérieux. 

HEDERITSCH  ou  MEDRïTSCH 
(Jus),  surnommé  GALLU8,  mais  dont  le 
véritable  nom  bohémien  est  MEGDRZICKY, 
qui  signifie  Coq,  était  Al*  d'un  bon  orga- 
niste, el  naquit  k  Nlmbourg,  sur  l'Elbe,  ver* 
1766.  Après  avoir  commencé  ses  élude*  mu- 
sicales a  Prague,  il  alla  le*  terminer  I  Vienne. 
Pianiste  habile  et  compositeur  élégant,  Il  'eut 
des  succès  vert  la  6n  du  dix-huitième  siècle  et'. 
dans  le*  première*  années  du  slècli  suivant. 
En  1704,  il  fut  appelé  à  Ofen,  en  Hongrie,  pour' 
y  remplir  las  fonctions  de  directeur  de  mu- 
sique; mais  11  ne  garda  pas  longtemps  cet  em- 
ploi. De  retour  i  Vienne,  en  1796,  Il  s'y  éta- 
blit,et  composa  pour  l'église  et  pour  le  théâtre^ 
On  connaît  da  lui  le*  peilts  ouvrages  suivant*,, 
qui  ont  été  représentés  1  Vienne  avec  succès  : 
1°  Le  Marin.  3*  Lit  Accrues,  en  1704.  3*  La 
4. 


MEDER1TSCH  -  MEERTS 


Dernière  Dibauche  de  l'ivrogne.  4°  Lu 
Ruine*  de  Sabyloitt.  Mederltscb  a  compote 
seulement  le  premier acte  de  cet  ouvrage;  la 
second  a  été  écrit  pir  Wioler.  La  partition, 
réduite  pour  le  piano,  a  «M  gravée  a  Vienne, 
i  Offenbacb,  a  Leipsick  et  a  Brunswick.  Celle 
pièce  ■  été  représentée  pour  la  première  fois, 
au  théâtre  de  Sehikaneder,  le  33  octobre  1797. 
5°  Musique  pour  la  tragédie  de  Macbeth. 
6°  Dea  ouveriurei  et  des  chœurs  pour  quelques 
drames.  On  a  publié  de  la  composition  de  cet 
artiste  :  1*  Deux  sonates  pour  le  piano,  n"  1 
et  9;  Vienne,  1791.  3*  Deux  quatuors  pour 
piano,  violon,  alto  et  basse;  (bid.,  et  Offen- 
bacb, André.  S'  Vingt -quatre  variations  pour 
piano;  Vienne,  179*.  4°  Trais  sonates  pour 
planoelvlolou;  Vienne,  Arlaria,l797.  B« Six  va- 
riation! pour  piano  ;  ibid.  6°  Six  idem  sur  un 
thème  des  Ruine*  de  Sabyiont,  îbid.  T  Neuf 
variations  sur  un  antre  thème  du  même  opéra, 
Ibid.  8°  Trois  sonates  distinguées  pour  piano 
et  violon  ;  ibid.  On  trouve  aussi  en  manuscrit 
dans  le  catalogue  de  Traeg  (Vienne,  1799)  : 
9°  Six  concertos  pour  le  piano  avec  orchestre. 
10"  Six  sonates  faciles  pour  clavecin.  11°  Trois 
trios  pour  deux  violons  et  violoncelle,  op.  13. 
13°  Trois  caprices  faciles  pour  le  piano. 
13'  Stabat  Mater  a  quatre  voix  et  orchestre. 
14*  Messe  solennelle  (en  ré)  i  quatre  voix  et 
orchestre.  16°  Autre  Ment  {en  ut).  16»  Chœur 
de  Bandits,  a  quatre  voix  17°  Chœur  de 
Chevalière  du  Temple,  i  quatre  voix,  deux 
flûtes,  deux  clarinette*,  deux  bassons,  deux 
trombones  et  orgue.  L'époque  de  la  mort  de 
Mederiucb  n'est  pas  connue  ;  il  vivait  à  Lem- 
berg,  en  1830,  et  était  âgé  de  soixante-six 

HEDICIS  (Lium),  prêtre  et  noble  de 
Crémone,  vécut  dans  la  première  partie  du 
dix-septième  siècle.  Il  a  écrit  plusieurs  oeuvras 
de  musique  d'église.  Arisi  [Cremona  litte- 
rala,  t.  III,  Apptndix)  ne  cite  que  celui  qui 
■  pour  titre  :  Mittarum  veto  vocibui  liber 
primat,  op.  IV.  Saper  «dsrum  cum  parte 
argani.  Sub  *igno  Gardant ,  V mette,  1619. 
Gerber  a  confondu  ce  prêtre  avec  £aurenf  dé 
Midicie,  dit  te  Magnifique,  qui  naquit  le 
t"  Janvier  1448,  et  qui  succéda,  en  1409,  i 
■on  père  Pierre,  dans  le  gouvernement  de  la 
république  de  Florence.  La  méprise  est  un  peu 
farte. 

MEERTS  (LtMiiT-Joiin),  professeur  de 
violon  an  Conservatoire  royal  de  musique  de 
Bruxelles,  eat  né  dans  cette  ville  en  1809.  Des- 
tlné  au  commerce,  Il  n'étudia  d'abord  la  mu- 
sique que  comme  art  d'agrément;  mais  plu) 


tard',  des  revers  de  fortune  obligèrent  ses  pa- 
rents a  lui  faire  chercher  des  ressources  dans 
son  talent  précoce.  A  Tige  de  quatorze  ans,  il 
était  répétiteur  des  rôles  et  premier  violon  au 
théâtre  d'Anvers.  Vers  celle  époque,  il  devint 
élève  de  Fridieri,  qui  lui  Ht  faire  des  progrès 
par  l'étude  des  sonates  et  des  concertos  des  an- 
ciens maître*  italiens.  Plus  tard,  M.  Meerts  Ht 
a.  diverses  reprises  des  séjours  plus  ou  moins 
prolongés  a  Paris  et  y  reçut  des  leçons  de  La- 
font,  d'Habeneck  et  des  conseils  de  Bailloi.  Do 
retour  a  Bruxelles,  il  s'y  est  livré  à  l'enseigne- 
ment. Entré  b  l'orchestra  de  cette  ville,  en 
1838,  il  y  a  été  nommé  premier  violon  solo  en 
1852,  et  s'est  tait  entendre  avec  succès  pendant 
quatre  ans  dans  celte  position.  La  composi- 
tion occupai!  se*  loisir*,  et  san*  autre  guide 
que  son  instinct,  aidé  seulement  de  quelque* 
notions  élémentaires  d'harmonie,  il  écrivait 
de*  concertos,  des  fantaisie*  et  des  airs  variés 
qui  obtenaient  du  succès  dans  le*  concert*  de 

Au  mois  d'avril  1853,  Je  vins  prendre  la  di- 
rection du  Conservatoire  de  Bruxelles;  l'un 
de  mes  premiers  soins  fut  d'y  créer  un  en- 
seignement fondamental  et  rationnel  de  l'har- 
monie et  du  contrepoint,  seules  base*  de  l'art 
d'écrire  en  musique,  par  lequel  se  sont  formés 
les  plus  illustre*  compositeurs.  Rien  de  sem- 
blable n'était  connu  en  Belgique  stantque  j'y 
revinsse.  H.  Meerta,  ayant  entendu  parler  par 
mes  élèves  des  progrès  que  leur  faisait  faire 
cet  enseignement,  si  nouveau  pour  eux,  vint 
nie  voir  et  me  prier  de  loi  donner  des  leçon* 
de  composition  par  ma  méthode,  ce  que  je  lui 
accordai  sans  peine.  Il  fit  arec  moi  un  cours 
complet  de  la  science  j  mais  il  tira  de  mes 
leçon*  un  fruit  auquel  Je  n'avais  pas  songé. 
En  me  voyant  commencer  son  instruction  par 
les  simplesreialiontdedeux  voix  qui  chaulent 
à  notes  égalés  de  simples  consonnances,  lui 
expliquant  la  raison  de  chaque  règle,  et  le  con- 
duisant ainsi  pas  a  pas  du  connu  i  l'inconnu, 
et  de  conséquence  en  conséquence,  jusqu'aux 
combinaison*  le*  plus  ardues  d'un  grand 
nombre  de  parties,  il  s'était  dit  que  tout  art, 
exigeant  cbea  celui  qui  le  cultive  un  mécanisme 
complet  d'exécution  et  de  rendu  de  la  pensée, 
ce  mécanisme,  quel  qu'il  fût,  ne  pouvait  être 
bien  enseigné  qu'en  le  décomposant  jusqu'il 
ses  éléments  les  plus  simples,  et  allant,  comme 
dans  le  contrepoint,  jusqu'i  la  réunion  d'un 
tout  complet  et  parfait.  Donc,  se  disait-il,  il 
doit  en  être  ainsi  de  Tari  de  Jouer  du  violon, 
et  les  véritables  bases  de  l'enseignement  de 
cet  art  sont  encore  i  poser.  Dis  ce  moment, 


1e  complète  II 


Il  s'opéra  dans  M,  Meerts 
formation  d'Idées  et  de  vi 

Je  lai  avais  fali  remarquer  qu'il  y  a  daui  la 
composition  deux  choses  également  nécessaires 
pour  la  production  de  beaui  ouvrages,  a  sa- 
voir, la  faculté  de  création  qui  réside  dans 
l'organisation  de  l'artiste  à  des  degrés  divers, 
et  l'acquit  dam  l'art  de  réalise r  la  pensée  par 
le  mécanisme  de  ee  même  art.  J'enseigne,  lui 
dis-je,  les  éléments  de  l'art  d'écrire;  quant  a 
la  production  des  idées,  quant  a  l'originalité 
de  formes  sous  lesquelles  elles  m  manifestent, 
c'est  a  la  nature  qu'il  appartient  de  faire  son 
œuvre.  M.  Meert»  avait  parfaitement  saisi 
cette  distinction  et  en  avait  conclu  qu'il  r  a 
quelque  chose  de  vicie  m  dans  l'enseignement 
des  instruments,  particulièrement  du  violon, 
lorsqu'il  se  fait  par  la  transmission  pure  et 
simple  de  l'exemple,  en  supposant  même  que 
cette  transmission  soit  faite  par  les  plus  grands 
artistes  ;car  ce  que  le  maître  veut  faire  passer 
alors  dans  le  jeu  de  son  élève,  c'est  sa  propre 
nature  :  an  lieu  d'un  talent  original,  il  De 
peut  Taire  qu'un  copiste.  Ce  qui  fait  le  grand 
artiste  ne  se  peut  enseigner;  mais  celui  que 
la  nature  a  doté  des  facultés  les  plus  heureuses 
n'eu  tirera  pas  tous  les  avantages  dont  elles 
sont  susceptibles,  si  l'élude  régulière  et  persé- 
vérante de  toutes  les  difficultés  de  mécanisme 
ne  lui  a  fourni  le  moyen  de  rendre  toujours 
avec  perfection  ce  que  lui  dictent  ses  Inspira- 
tions. Hais  quels  sont  les  éléments  du  méca- 
nisme du  violon  ?  Comment  peut-on  les  classer 
d'une  maniera  méthodique,  ainsi  qu'on  l'a 
fait  pour  ceux  du  contrepoint?  Enfin,  comment 
peut-on  Formuler  un  système  d'étude  régulière 
de  ces  éléments?  Tels  furent,  depuis  1856, 
les  sujets  des  méditations  de  K,  Meerli  et  des 
ouvrages  remarquables  qu'il  a  publiés  depuis 
Ion. 

Divisant  d'abord  l'art  de  jouer  du  violon  en 
ses  deux  parties  principales  qui  sont  :  1°  la 
main  de  l'archet;  9°  la  main  du  manebe  de 
l'instrument,  c'est-à-dire  la  main  gauche,  il 
s'occupa  en  premier  lieu  de  l'archet,  prin- 
cipe du  son,  de  l'accent,  da  la  nuance  et  du 
rbythme,  laissant  1  traiter  séparément  de  la 
main  gauche,  de  laquelle  dépendent  la  jus- 
tesse des  Intonations,  la  division  des  positions, 
le  doigté,  la  sarclé  dans  l'exécution  des 
traits  et  les  combinaisons  de  double  corde. 

L'archet,  comme  producteur  du  son,  est  in- 
dépendant des  doigts;  le  premier  élément  de 
l'art  de  jouer  du  violon  consiste  donc  1  faire 
mouvoir  l'archet  sur  les  cordes  à  vide.  N'ayant 
pas  a  l'occuper  de  justesse  d'intonations,  et 


ftTS  1.1 

n'ayant  pas  è>  faire  fonctionner  les  doigts  de 
la  main  gauche,  l'élève  porte  toute  son  atten- 
tion sur  la  tenue  de  l'instrument  ainsi  que  sur 
la  direction  de  son  bras  droit,  en  tirant  et 
poussant  l'archet.  L'action  de  tirer  et  de 
pousser  l'archet  sur  les  cordes,  dans  la  mu- 
sique, répond  i  l'un  de  ces  deux  sentiments, 
le  vif  ou  Je  lent.  Décomposant  tous  les  traits 
qui  peuvent  correspondre  à  l'un  on  à  l'autre 
de  ces  rieui  sentiments,  51.  Meerts  trouva  que 
tous  ont  pour  principes  lis  coups  d'arcktt 
fondamentaux  qui  constituent  tout  l'art  de 
l'archet,  et  son  premier  ouvrage,  Intitulé: 
Etuda  pour  violon  avec  accompagnement 
d'un  second  union,  divisées  en  deux  suites 
(Hayence  el  Bruxelles,  Schott),  eut  pour  objet 
de  montrer  l'application  de  ces  six  coups  d'ar- 
chet dans  tous  les  genres  de  difficultés,  en 
mettant  sous  les  yeux,  par  un  dessin  figuré  de 
l'archet,  le  point  d'attaque  dans  chacun  des  six 
coups  fondamentaux.  Pour  se  livrer  au  grand 
travail  d'analyse  exposé  dans  cet  ouvrage, 
M.  Meerts,  ayant  été  nommé  professeur  an 
Conservatoire  de  Bruxelles,  en  1835,  donna  sa 
démission  de  la  place  de  violon  solo  du  théâtre. 
11  fallut  quelque  temps  pour  que  la  valeur  con- 
sidérable du  nouveau  système  d'enseignement 
qu'il  Tenait  de  produire  fût  comprise  et  appré- 
ciée Isa  jua  te  valeur;  mais  les  résultats  évident* 
que  le  maître  obtint  dans  son  cours  au  Conser- 
vatoire, el  l'opinion  de  quelques  artistes  étran- 
gers ayant  fait  connaître  l'excellence  de  cette 
méthode,  plusieurs  éditions  de  l'ouvrage  de 
M.  Meerts  furent  épuisées  en  quelques  années. 
Sous  le  titre  de  Mécanisme  du  violon,  ee 
maître  donna,  en  deux  suites  d'études,  les  dé- 
veloppements transcendants  de  a*  méthode 
analytique  et  progressive. 

Après  avoir  épuisé  les  application  des  six 
coups  d'archet  fondamentaux,  H.  Keerts  porta 
son  attention  sur  le  mécanisme  de  la  main 
gauche  el  publia  sur  ce  sujet  Important  deux 
ouvrages  remplis  de  vues  neuves  concernant 
les  difficultés  des  changements  de  position, 
particulièrement  «a  descendant,  et  sur  la 
double  corde  ;  ce*  ouvrages  ont  pour  titres  -. 
1  •  Douie  études  considérées  comme  introduc- 
tion à  la  seconde  partie  du  mécanisme  du 
violon  en  ee  qui  regarde  la  doubla  corde. 
9*  TroiiZiorat(Oniiur('e!udede<ad>uarf£mB, 
de  la  quatrième  et  de  ta  sixième  position,  j 
Les  avantages  du  mécanisme  des  six  coups 
d'archet  fondamentaux  ont  ensuite  été  mis  en 
évidence  par  M.  Meerts  dans  ses  suite* d'étu- 
de* sur  les  difficulté*  des  divers  genres  do 
i'bytbmes,  particulièrement  dan*  ses  Doute 


MEERTS  —  MliES 


livraitoni  d'étude*  de  rhythmei  tur  de*  mo- 
tiftde  Beethoven  ;  car  a  chaque  rbj-ibme  cor- 
■retpond  une  articulation  particulière  de  l'ar- 
ehet  qui  lui  donna  ion  caractère  spécial.  Il 
-Tient  de  compléter  celle  partie  de  ton  ceutre 
par  des  éludes  de  rhylhiue  inr  lei  moliri  de 
■endelisobn.  . 

'  Enfin,  un  dei  objet»  le*  pics  importants  de 
la  musique  moderne,  l'art  de  rendre  toulei  Ici 
■nuances  de  piano,  de  forte,  de  erueendo, 
de  diminuent»,  nai  fiire  intervenir  l'action 
■du  bru  iur  l'archet,  cet  art  ai  riche  d'accen- 
tuation est  devenu  facile  par  une  décomertede 
M.  KeerU,  qui  complète  tout  ce  qui  concerne 
le  mécanisme  dn  violon.  Le»  violonistes  sarenl 
que  rien  n'eil  plus  difficile  que  de  soutenir  un 
■on  fortiuimo,tott.  en  tirant,  soit  en  poussant 
l'archet,  parce  que  l'clolgnemenl  plut  ou 
■moins  grand  où  te  trouve  le  poignet  de  la 
■eorde  qui  retonne  diminue  progressivement 
la  puissance  sonore,  laquelle  devient  presque 
•nulle  prit  de  la  pointe  de  l'archet,  tandis 
qu'elle  est  très-intense  près  du  talon. 
H.  Heerts  a  démontré  que  l'équilibre  de  la 
■force  ne  peut  s'établir  sur  tous  les  points  de  la 
longueur  de  l'archet  qu'en  augmentant  pro- 
gressivement la  pression  des  doigt!  sur  la  ba- 
guette  de  l'archet  en  raison  de  la  diminution  de 
4a  force  musculaire  au  fur  et  1  mesure  que  le  poi- 
gnet s'éloigne  de  la  corde  ;  en  sorte  que  cette 
pression,  presque  nulle  prit  du  talon  de  l'ar- 
'Chet,  est  considérable  vert  la  pointe.  Cette  loi  de 
la  pression  balancée  fournit  les  moyens  d'exé- 
«ution  des  nuances  les  plus  délicates  et  les  plus 
accentuée*.  M.  Heerla,  après  avoir  eipliqué 
les  règles  de  l'art  de  nuancer  par  ce  procédé, 
a  publié  trois  éludes  spéciales  sur  cet  objet. 

C'est  ainsi  qu'a  été  accomplie  la  mission 
que  s'est  donnée  dans  ton  enseignement  ce 
professeur  digne  de  la  pins  haute  estime.  Ne 
voulant  rien  laitier  dans  le  doute  pour  les  ap- 
plications de  son  système  de  mécanisme  de 
-l'instrument,  i  quelque  point  de  vue  que  ce 
soit,  il  a  fait  lui-même  ces  applications  dans 
quelques  ouvrages  supplémentaires,  parmi  les- 
quels on  remarque:  Trait  éluda  pour  le  ttyle 
.fugué  et  I*  ttaeeata;  (e  Méeanitme  d»  l'ar- 
chet en  douie  étude t  pour  vie&in  seul;  Je  Trô- 
nait journalier  des  jeunet  tolittei  ;  Six 
fugue*  à  deux  partit*  pour  violon  nul; 
Troie  étude*  brillante*,  tte.  Ton»  ces  ouvrages 
ont  été  publiés  par  les  maisons  Scbott,  de 
Mayencc  et  de  Bruxelles. 

L'enseignement  de  M.  Heertt  au  Conserva- 
toire de  Bru  sel  les  a  porté  ses  fruits  en  donnant 
-aux  jeunes  violonistes  de  cette  école  une  sa- 


rclé de  mécanisme  qui  s'applique  1  tous  les 
effets  de  l'instrument,  et  l'un  lié  d'archet  qu'on 
admire  dans  l'orchestre  de  ses  concerts.  Ce 
sont  ces  mêmes  qualités  des  instruments  a 
cordes,  qui,  réunies  a  l'excellence  des  instru- 
ments 1  vent,  ont  placé  cet  orchestre  au 
rang  des  deui  on  trois  plus  célèbre*  de  l'Eu- 
rope. C'est  la  surtout  que  se  fait  sentir  le  mé- 
rite de  l'en  tel  gneme  ni  analytique  créé  parle 
digne  professeur.  Les  solistes,  dominés  par 
leurs  facultés  personnelles,  ne  te  soumettent 
pat  aux  conditions  d'un  mécanisme  raisonné  ; 
ils  s'attachent  aux  choses  dans  lesquelles  ils 
réussissent,  en  font  le  caractère  individuel  de 
leur  talent,  et  s'abstiennent  de  celle*  où  ils 
sentent  qu'ils  seraient  faibles.  Ce  sont  des  ar- 
tistes d'exception,  a  moins  qu'Ut  ne  soient 
complets,  ce  qui  est  une  exception  beaucoup 
plut  rare. 

Parmi  les  virtuoses  violonistes  qui  ont  pour 
les  travaux  de  M.  Heerts  la  plus  haute  estime, 
on  peut  citer  les  noms  de  Tieuxtemps,  Joa- 
cbirn,  Léonard,  Slvori,  Laub  et  beaucoup  d'au- 
tres. Le  violoncelliste  Bockmnh],  de  Franc- 
fort, a  fait  nne  application  de  ses  principe* 
dans  set  Etude*  pour  le  ' développement  du 
mécanisme  du  violoncelle  (OfTenbach,  André)  ; 
Servais  a  transcrit  pour  le  même  instrument 
huit  de  ses  étude*  de  rbylhme,  et  MM.  Warol, 
professeur  de  violoncelle  du  Conservatoire  de 
Bruxelles,  et  Beroier,  professeur  de  contre- 
basse i  la  même  institution,  ont  appliqué 
d'une  manière  très  -heureuse  les  mêmes  prin- 
cipes dans  leurs  méthodes  de  violoncelle  et  de 
contrebasse.  1.  Meertt  oit  chevalier  de 
l'Ordre  royal  de  Léopold. 

MEES  (Hlxii),  né  a  Bruxelles,  en  1757, 
fut  attaché  au  théâtre  de  cette  ville,  en  qua- 
lité de  première  baise  taille.  Dn  extérieur 
agréable,  une  belle  voix,  la  connaissance  de  la 
musique  et  de  l'art  du  chant,  lui  firent  obtenir 
de  brillante  succès  1  la  scène.  Eu  1790,  Il  éta- 
blit an  opéra  français  à  Hambourg;  mais  sou 
entreprise  ne  réussit  pas,  et  11  fut  obligé  de 
s'éloigner  de  cette  ville  pour  se  rendre  a  Pé- 
lersbourg,  où  11  fut  employé  au  théâtre  de  la 
cour.  En  1810,  il  te  retira  1  Tanovie,  avec 
une  pension  de  l'empereur  de  Russie.  Il  Ml 
mort  dans  cette  ville,  le  31  janvier  1830.  L'es- 
time dont  il  Jouissait  Bt  assister!  ses  obsèques 
tout  ce  qu'il  j  avait  de  plus  distingué  parmi 
le*  habitants  de  Varsovie. 

MEES  (jMirn-HiMi),  01s  du  précédent  cl 
petit-fils  de Witithumb  (voyei  ce  non),  est  né 
i  Bruxelles,  en  1779.  Set  étudet  musicalei 
furent  dirigées  par  son  aïeul.  En  1700,  il  lUl 


vit  ton  père  1  Hambourg  ;  quoiqu'il  ne  mt  âgé 
que  Je  dix-sept  ans,  il  dirigeait  déjà  l'or- 
chestre avec  la  parution.  Seul  an*  après,  il 
fut  engagé  an  service  do  duc  de  Bruuswick 
pour  remplir  les  mêmes  font t ion).  Depuis  Ion, 
il  a  vitlté  l'Allemagne,  Il  Suède,  la  France  cl 
l'Angleterre.  De  retour  1  Bruxelles,  en  1818, 
il  y  a  établi  une  école  de  musique  d'après  la 
méthode  du  Méloplaste,  tout  le  titre  d'Jeadé- 
mie,  el  l'a  dirigée  conjointement  arec  Sael 
(voyez  ce  nom)  Jusqu'en  1830;  mail  le)  évé- 
nement» de  la  révolution  ayant  porté  alors 
atteinte  à  l'existence  de  cet  établissement, 
ST.ees  l'est  mil  de  nouveau  1  voyager,  a  visité 
Tarit,  l'Italie,  l'Angleterre  et  eu  dernier  lieu 
la  Russie.  Il  avait  établi  d'abord  une  école  de 
musique  1  Varsovie;  mais  la  guerre  et  les 
événements  de  1«ôl  l'obligèrent  a  s'éloigner 
précipitamment  de  celte  tille  et  1  te  réfugier 
à  Kiew.  Il  j  ouvrit  une  école,  dani  laquelle 
il  enseignait  la  musique  par  la  méthode  du 
Mélo}>kut*.  Après  avoir  passé  plusieurs  an- 
nées dans  cette  situation  peu  satisfaisant!;,  il 
te  rendit  1  Pétenbonrg,  oh  il  remplissait 
encore  les  fonctions  de  chef  d'orchestre  de 
l'Opéra,  en  18S8  (voyez  la  Colette  générais 
de  muiique  de  Leipiiek,  40"'  année,  p.  483). 
Il  est  mort  dans  cette  ville,  peu  de  temps  après 
cette  époque.  Comme  compositeur,  liées  a 
ilonné  au  théâtre  du  Parc,  à  Bruxelles,  le  Fer- 
mier beige,  opéra-comique  en  un  acte,  parolei 
de  Lesbrousiart,  en  1 81(1,  et  a  fait  exécuter  a 
Aix-la-Chapelle  une  grande  cantate  pendant 
le  congrès  de  1818.  On  connajl  aussi  da  lui 
l'Oratorio  Eelhtr,  dont  des  fragments  ont  été 
exécutés  à  Bruxelles  en  1835,  un  trio  comique 
inlitulé  lu  Mirliton»,  qui  rut  chanté  en  Italie 
par  madame  Malibran,  la  ténor  Masi  et  La- 
btache.  Enfin,  il  a  écrit  plusieurs  composi- 
tions pour  al lo  principal.  On  a  de  cet  artiste  : 
1°  Méthode  rationnée  pour  exercer  la  voix 
et  la  préparer  aux  plut  grande*  difficulté*; 
Bruxelles,  1838,  ia-4°  de  quarante  et  une 
pages.  3*  Tableaux  tynoptique*  du  Mélo- 
t*tai(e;ibid.,lB37,  in-4*.  V  Explication  dt  la 
batte  chiffrée;  ibid.,  1837,  in-4*.  4*  Théorie 
de  la  mutique  mite  en  canon*,  d  l'utage 
dt*  école*  de  mutique,  et  ditpoiét  pour  lu 
clattet;  ibid.,  t83S,quatre  parties  In-4*.  Heet 
a  publié  une  nouvelle  édition  du  Diction- 
naire de  mutique  moderne,  par  Cattll-Blaze 
(Bruxelles,  1838,  un  volume  in-8*),  et  y  a 
ajouté  une  préface,  un  abrégé  historique  de 
la  musique  moderne,  et  une  Biographie  dt* 
théoricien*,  compotitÊur* ,  chanteur*  et  mu- 
sicien* célèbre*  qui  ont  iUuitri  l'école  fla~ 


■  HtiHUL  B| 

mande,  et  qui  sont  net  d'uni  le*  Payt-ttat. 
Ces  additions  sont  do  peu  de  valeur.  Enfin,  on 
iloitiMees  une  nouvelle  édition  des  Mémoire* 
ouEuai*  sur  la  mutique,  par  Grétry,  avec  de* 
notes;  Bruxelles,  1839,  trois  volumes  in  18. 

MEGELIN  (Inii),  violoncelliste  i  la 
chapelle  de  l'électeur  de  Saxe,  virait  a  Dresde 
postérieurement  a  1774.  Il  était  alors  consi- 
déré en  Allemagne  comme  un  des  artiste*  le* 
plut  habile*  sur  ton  instrument.  Il  a  laissé  en 
manuscrit  plusieurs  concertos  et  d'autres  mor- 
ceaux pour  le  violoncelle. 

MF.GERLE  (Aiiiui),  chanoine  de 
Saint-Marc  ad  niée*  et  maître  de  chapelle  de 
l'église  cathédrale  da  Salibourg,  vivait  dans 
cette  ville  ver*  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle.  Il  a  publié  da  ta  composition  un  recueil 
d'offertoires,  sou*  ce  titre  :  Ara  mutica,  teu 
offertoria  1-10  uoe.,  tom.  I,  II,  III,  cum 
initru  mentît;  Sali  bourg,  1746. 

MEGTJIPf  (A.-B.),  régleur  de  papier  el 
typographe  i  Paris,  est  auteur  d'un  livre  qui 
a  pour  titre  :  l'Art  de  la  réglure  de*  reaittrt* 
et  de*  papier*  de  mutique;  méthode  eimple 
et  facile  pour  apprendre  è  régler,  contenant 
la  fabrication  et  le  montage  de*  outil*  fixée 
et  mobile*,  la  préparation  de*  enertt,  tt  dif- 
férent* modèle*  de  réglure:  Paris,  Audol, 
1838,  un  volume  in-18,  eyee  une  planche  et 
des  modèles. 

MEIIRSCHEIDT  (...)  ;  on  a  sous  ce  nom, 
qui  est  probablement  celui  d'un  musicien  alle- 
mand, un  ouvrage  Intitulé  :  Table  raisonnes 
des  principe*  de  ntuiiçue  tf  d'harmonie, 
contenant  ce  qui  ut  le  plu*  eeeentiel  à  ob- 
tenir dans  la  mutique  pour  mu*  qui  veulent 
travailler  à  la  compétition,  arrangée  d'un* 
manière  ailée  pour  que  chaque  muiicien 
puitie  voir  d'un  Mut  coup  d'ail  tout  ce  qu'il 
peut  el  doit  faire  concernant  l'harmonie; 
Pari»,  1780. 

IrlÉHTL  (ÉiiMii-HtNRi),  l'un  des  plul 
grands  mutlcleo*  qu'ait  produits  la  France, 
naquit  i  Givet,  petite  ville  du  département  des 
Ardenncs,  ie  34  juin  1763.  Jamais  circon- 
stances ne  parurent  moins  propres  a  dévelop- 
per un  talent  naturel  que  colles  qui  accompa- 
gnèrent la  naissance  et  les  première*  année* 
de  la  vie  de  cet  artiste  célèbre.  Fils  d'un  cui- 
sinier (1)  qui  ne  put  fournir  qu'avec  peine  à 

(I)  M.  Qtutraasa»  de  Qil»y,  éim  ■■•  Nuit*  Auw- 
Tit*iiurUtHtlUimn*J-dtlMml,  ■  «•rlln.at  la 
fin  dt  ca  grand  masiiisB  mit  aervl  dans  11  finit  al 

■rail  cm  iatpecuir  de*  foui  Cent  Ion.  dt  Chtrlemom.  Lt 

ii*n  :  Il  ne  dm  la  plan  sabalterae  dont  11  c'afli  qu'é 


«ta  entretien  et  lui  frai»  de  ion  éducation; 
n'ayant  pour  l'instruire  daui  la  musique 
d'autre  ressource  que  le*  leçon*  d'un  orga- 
niste pauvre  et  aveugle  ;  habitant  un  pa y»  où 
l'on  n'entendait  jamais  d'autres  ions  que  ceux 
du  plain-cbant  de  l'église  ou  du  violon  des 
ménétriers;  tout  semhlail  se  réunir  pour 
étouffer  dès  sa  naissance  le  germe  d'an  grand 
talent,  et  pour  Taire  un  marmiton  de  celui  qne 
la  nature  destinait  a  devenir  le  chef  de  l'école 
française.  Hais  quels  obstacles  peuvent  arrêter 
l'homme  supérieur  dans  ta  carrière  ?  À  défaut 
de  maîtres,  Héhul  avait  ion  instinct,  qui  le 
guidait  à  son  insu.  Sans  être  un  artiste  fort 
habile,  l'organiste  de  Glvet  eut  du  moins  le 
talent  de  deviner  le  génie  de  son  élève,  de  lui 
Taire  pressentir  sa  destinée,  et  de  le  préparer 
a  de  meilleures  leçons  que  celles  qu'il  pouvait 
lui  donner. 

Héhul  avait  1  peine  atteint  M  dixième  an- 
née quand  on  lui  confia  l'orgue  de  l'église  de* 
lécollets  a  Givel.  Bientôt  le  talent  du  petit  or- 
ganiste fut  aster  remarquable  pour  attirer  II 
foule  au  couvent  de  cet  pauvres  moines,  et 
faire  déserter  l'église  principale.  Cependant, 
il  était  difficile  do  prévoir  comment  il  s'élè- 
verait au-dessus  du  point  oh  il  était  arrivé, 
lorsqu'une  de  ces  circonstances  qui  ne  man- 
quent guère  i  ceux  que  la  nature  a  marques 
du  sceau  d'nne  vocation  particulière,  se  pré- 
senta, et  vint  fournir  au  jeune  musicien  l'oc- 
casion d'acquérir  une  éducation  musicale  plu* 
profitable  que  celle  qu'il  avait  reçue  jus- 
qu'alors. Le  fait  mérite  d'être  rapporté  avec 
quelque  détail. 

Non  loin  de  Givel,  dant  tes  montagnes  des 
Antennes,  se  trouvait,  avant  la  révolution  de 
1789,  une  communauté  des  Pré  mon  très  qu'on 
appelait  l'abbaye  de  Lavaldieu.  En  1774, 
l'abbé  de  ce  monastère,  H.  Lissoir  (qui  Tut  de- 
puis lors  aumônier  des  Invalides  et  qui  mou- 
rut en  180SJ,  reçut  du  général  des  Prémon- 
tré] la  commission  de  visllerplusieurs  malsons 
de  cet  ordre.  Arrivé  au  couvent  de  Schusseo- 
ried,  en  Sonabe,  il  y  trouva  Guillaume  Ha  nier 
(voyez  ce  nom),  inspecteur  du  choeur  de  cette 
abbaye  et  musicien  distingué,  surtout  pour  le 
style  de  la  musique  sacrée  et  celui  de  l'orgue. 
Charmé  de  «es  talents,  H.  Lissoir  l'invita  a  *a 
rendre  a  Lavaldieu,  pour  y  passer  plusieurs 
années,  ce  qui  fut  accepté.  Haniery  arriva  en 
1775.  A  peine  se  fut-il  fait  entendre  anr  l'orgue 
de  l'abbaye,  que  sa  réfutation  s'étendit  dans 
tout  le  pays.  Mébul,  alors  igé  de  donze  ans, 
pressentit  toute  l'importance  du  séjour  rie 
Hanser  a  Lavaldieu  pour  ses  éludes;  il  n'eut 


La  musique  est  un  art  difficile,  singulier, 
unique  en  ce  qu'il  est  a  la  fois  un  art  et  une- 
science.  Comme  art,  la  musique  est  plut  que 
la  peinture  dans  le  domaine  de  l'imagination  ; 
ta  fantaisie  est  moins  limitée,  son  allure  oit 
pins  libre,  et  les  émotions  qu'elle  éveille  sont 
d'autant  plus  vive*,  que  ses  accents  sont  plus 
vagues  et  rappellent  moins  de  formes  concen- 
tlnnnelle*.  Comme  science,  elle  est  aussi  d'une 
nature  particulière.  Plus  morale,  plus  méta- 
physique que  mathématique,  elle  appelle  i  son 
secourt  le  raisonnement  plalAt  que  le  calcul, 
et  repose  bien  plut  sur  des  inductions  que 
sur  de*  formules  rigoureuse*.  De  là,  la  té- 
nuité des  liens  qui,  dans  cette  science,  ratta- 
chent let  fait*  entre  eux;  de  la,  le*  imperfec- 
tion* de  sa  théorie,  l'obscurité  de  ton  langage 
et  la  lenteur  de  te*  progrès;  de  là,  enfin,  1* 
difficulté  qu'on  éprouve  i  l'enseigner  et  à  l'ap- 
prendre. Outre  le  talent  naturel  qui,  pour  la 
pratique  det  art*,  est  une  condition  indispen- 
sable, Il  faut,  pour  apprendre  la  mutique,  un 
professeur  habile,  de  la  patience  et  de  longues 
études.  Il  ne  suffisait  donc  pas  que  Héhul  eut 
trouvé  un  guide,  il  fallait  qu'il  pdt  profller  a 
chaque  Instant  de  ses  conseils,  et  qu'il  passât 
sa  jeunesse  sous  ses  yeux.  Hait  l'éloiguement 
oh  l'abbaye  de  Lavaldieu  était  de  Givel  ne  per- 
mettait point  a  l'élève  de  faire  tous  les  jours 
un  double  voyage  de  plusieurs  lieues  pour  re- 
cevoir le*  leçons  du  maître.  D'un  autre  cOléT 
les  ressource*  bornée*  du  père  de  Héhul  s'op- 
posaient a  ce  qu'il  payit  nne  pension  pour  ton 
fils.  Le  digne  abbé  dont  il  a  été  parlé  leva 
toutes  ces  difficultés,  en  admettant  le  jeune- 
arlisle  au  nombre  dea  commençaux  de  la- 
maison.  Plus  lard,  Héhul,  devenu  habile,  s'ac- 
quitta cuver* l'abbaye, en  remplissant  pendant 
deux  ans  les  fondions  d'organiste  adjoint. 

Rien  ne  pouvait  être  plus  favorable  aux 
éludes  du  jeune  musicien  que  la  solitude  où  il 
vivait.  Placée  entre  de  hautes  montagnes,  de 
l'aspect  le  plus  pittoresque,  éloignée  des- 
grande*  roules  et  privée  de  communications. 
avec  le  monde,  l'abbaye  de  Lavaldieu  offrait 
a  ses  habitants  l'asile  le  plus  sûr  contre  d'im- 
portunes distractions.  Un  site  délicieux,  sur 
lequel  la  vue  se  reposait,  y  élevait  rime  el  la 
disposait  an  recueillement.  Héhul,  qnl  con- 
serva toujours  un  goût  passionné  pour  la  cul- 
ture des  fleurs,  y  trouvait  un  délassement  de 
ses  travaux  dant  la  possession  d'un  petit  jar- 
din qu'on  avait  abandonné  a  ses  soins.  D'ail- 


leurs,  il  n'y  éprouvait  pas  I*  privation  de 
tonte  soriélé  convenable  a  «on  Ige.  Hanser, 
qui  aimait  1  parler  de  l'arl  qu'il  cultivi 
enseignait  avec  lucce»,  avait  rassemblé  près 
de  lui  plusieurs  enfants  auxquels  H  donnait 
des  leçons  d'orgue  et  de  composition  (1),  i 
constance  qui  accélérait  lei  progrès  du  jeune 
Mébul  par  l'émulation,  et  qui  lui  procurait  u 
délassement  utile.  Il  a  souvent  avoué  que  lai 
années  passées  dans  ci  paisible  séjoi 
les  plus  heureuses  de  ta  rie. 

Tout  semblait  devoir  l'y  (lier  -.  l'amitié  des 
religieux,  l'attachement  < 
jours  pour  iod  tnaitri 
perspective  assurée  dans  la  place  d'organiste 
de  la  maison,  et,  de  plus,  le  désir  de  ses  pa- 
rents, qui  bornaient  leur  ambition  t  faire  de 
lui  uo  moine  de  l'abbaye  la  plus  célèbre  du 
pays,  telles  étalent  les  circonstances  qui  le 
réunissaient  pour  renfermer  dans  un  cloître 
l'exercice  de  tes  talents.  Il  n'en  hit  heureuse- 
ment pas  ainsi.  Le  colonel  d'un  régiment,  qui 
eta.it  en  garnison  ■  Charleuiont,  homme  de 
goût  et  bon  musicien,  ayant  eu  occasion  d'en- 
tendre Hébul,  pressentit  ce  qu'il  devait  être 
un  jour,  et  se  chargea  de  le  conduire  à  Pari», 
séjour  nécessaire  à  qui  vent  parcourir  en 
franco  uur  brillante  carrière.  Ce  fut  en  1778 
que  Mébul  quitta  sa  paisible  retraite  pour  en- 
trer dans  l'existence  agitée  de  l'artiste  qui 
sent  le  besoin  de  produire  et  d'acquérir  de  la 
réputation.  Il  était  alors  dans  sa  seizième  an- 
née. Un  an  après  il  assistait  a  la  première 
représentation  de  V Iphiginit  en  Tauride  de 
Gluck,  et  l'enivrait  du  plaisir  d'entendre  ce 
cher-d'eeutre  ainsi  que  de  l'éclat  du  succès. 

A  «peine  arrivé  dans  celte  grande  ville,  il 
s'occupa  du  choit  d'un  mettre  qui  pût  perfec- 
tionner a  la  fols  son  talent  sur  le  piano  et  ui 
connaissances  dans  l'art  d'écrire  la  musique. 
Rdelmawi,  claveciniste  habile  et  compositeur 
Instruit,  fut  celui  qu'il  choisit.  Les  leçons  qu'il 
donnait  lui-même  four  n  italien  tison  entretien 
et  lui  procuraient  tes  moyens  de  se  produire 
dans  le  moude.  Il  avait  de  l'esprit,  n'était  pas 
étranger  1  la  littérature,  et  savait  mettre  a 
profit  ses  relations  avec  les  hommes  distin- 
gués qu'on  appelait  alors  les  philoiaphet. 

Ses  premiers  essais,  qui  avalent  eu  pour 
objet  la  musique  Instrumentale,  donnèrent 
naissance  a  des  sonates  de  piano,  dont  II  pu- 
blia deux  ouvres   chez  La   Chevardiêre,   en 

(1)  «prit  Nlhul,  eu  qil  H  MB)  dl.dojoéi   .oui 


UL  B7 

1781 .  Ces  productions  étaient  faibles  et  n'indi- 
quaient pas  que  le  génie  de  leur  auteur  fat 
dans  la  roule  qu'il  devait  parcourir  avec 
gloire.  Héhal  paraît  l'avoir  senti,  car  11  re- 
nonce bientôt  1  ce  genre  de  composition.  La 
musique  vocale,  et  anrtout  le  style  dramatique 
lui  convenaient  mieux;  aussi  s'en  occupa-t-il 
avec  ardeur.  Le  bonheur  qu'il  eut  d'être  pré- 
senté i  Gluck  et  de  recevoir  ses  conseils  fut, 
tans  doute,  l'événement  qui  influa  le  plus  sur 
la  direction  qu'il  donna  dès  lors  a  son  talent. 
La  régénération,  encore  récente,  de  l'opéra 
français  par  Gluck;  tes  vires  discussions  qui 
agitaient  tonte  la  nation  i  ce  iujetlet  qnl  la 
partageaient  en  deux  partis  ennemis  (les  pic 
clnnisles  et  les  glucklstet)  ;  l'importance  que 
chacun  attachait  au  triomphe  de  ses  opinions; 
les  épigrammei,  les  bonnes  ou  mauvaises  plai- 
santeries (2),  tout  prouvait  que  la  véritable 
route  de  la  renommée  était  le  théâtre.  La  con- 
viction de  cette  vérité  fortifia  Méhul  dans  ses 
résolutions.  Il  préluda  1  se*  succès  par  une 
ode  sacrée  de  J.-B.  Rousseau  qu'il  mit  en  mu- 
sique, et  qn'il  Ht  exécuter  au  Concert  spirituel, 
en  1789.  L'entreprise  était  périlleuse  ;  car  s'il 
est  utile  i  la  musique  que  la  poésie  soit  rbyth- 
mée,  il  est  désavantageux  qu'elle  soit  trop  har- 
monieuse et  trop  chargée  d'images.  En  pareil 
cas,  le  musicien,  pour  avoir  trop  1  faire,  reste 
presque  toujours  an-dessous  de  son  sujet. 
Loin  de  tirer  du  secourt  des  paroles,  Il  est 
obligé  de  lutter  avec  elles.  Il  parait  cependant 
que  Hébul  fut  plus  heureux  ou  mieux  inspiré 
que  tous  ceux  qui,  depuis,  ont  essayé  leur* 
forces  sur  les  odes  de  Rousseau;  car  les  jour- 
naux de  ce  temps  donnèrent  des  éloges  s.  son 
ouvrage*. 

Sous  la  direction  du  grand  artiste  qui 
l'avait  accueilli  avec  bienveillance,  il  écrivit 
trois  opérai,  sans  autre  but  que  d'acquérir 
une  expérience  que  le  musicien  ne  peut  at- 
tendre que  de  ses  observations  sur  ses  propres 
fantes.  Ces  ouvrages  étaient  la  Psyché',  de 
Voisenon  ;  VAnuerion,  de  Gentil -Bernard,  et 
lautvi  et  Lydie,  de  Valladier.  Lorsque  Mébul 
se  crut  en  état  de  te  hasarder  sur  11  tcène,  il 
composa  Jlofuo  et  Cora,  et  le  fit  recevoir  a 
l'Opéra.  Il  était  alors  dans  sa  vingtième  année. 
Bien  que  ton  ouvrage  eut  été  favorablement 
accueilli  par  l'administration  de  l'Académie 
royale  de  musique,  six  ans  se  passèrent  Inuti- 
lement dans  l'attente  de  la  représentât  Ion. 

Irrité  de  ce  qu'il  considérait  comme  une 


(I)  Ol  fit  q« 
rle.1 1.  kaMltat 


m.J.//.rl».r.  tique 


BCI  indiqua 


Google 


88  MEi 

lujmtlce,  mal)  non  découragé,  Méhul  songea 
à  te  frayer  «ne  route  sur  un  taire  théâtre. 
L'Opéra-Comique  lui  offrait  l'espoir  d'une 
raiie  en  scène  plus  prompte  ;  cette  eonsidéra- 
tion  le  décida,  et  le  drame  d'Euphrotine  et 
Corrodin  rit  le  jour.  Celait  en  1700  :  ainsi, 
telle*  aonl  le>  conditions  désavantageuses  de 
1*  «arrière  du  musicien  en  France,  qu'un 
homme  né  pour  opérer  une  révolution  dans  la 
musique  dramatique,  ne  put  te  produire  en 
public  qu'à  l'âge  de  vingt-sept  an»,  et  après 
neuf  ani  d'efforts  pour  arriver  1  la  icène.  S'il 
rdl  né  en  Italie,  vingt  théâtre*  lui  eussent  ou- 
vert leur*  portes,  et  vingt  ouvrages  auraient 
signalé  ion  génie  avant  qu'il  ent  atteint  l'âge 
où  il  put  débuter  dam  aa  patrie. 

Quoi  qu'il  en  soit,  on  peut  affirmer  que  la 
mission  de  Méhul  se  trouva  accomplie  tout 
d'un  coup  par  »  partition  d'Euphroiint. 
«'était  le  produit  de  longues  études  et  de  mé- 
ditations profondes  ;  aussi,  y  trouve-t-on  toute 
la  maturité  du  talent.  Le*  qualité*  de  «on  génie 
et  quelques-uns  de  ses  défaut»  te  montrent 
dan*  cet  ouvrage,  tel* quille*  a  produits  de- 
jniia  Ion  dans  beaucoup  d'antres.  Dn  'chant 
noble,  mal*  où  l'on  déaire  quelquefoii  un  pen 
plus  d'élégance;  une  instrumentation  beau- 
coup plus  brillante  et  plus  fortement  conçue 
que  tout  ce  qu'on  avait  entendu  en  France 
juique-la,  mal*  trop  d'attachement  i  de  cer- 
taines forme*  d'accompagnement  qui  se  repro- 
duisent aana  ceaae;  un  sentiment  juste  des 
.convenance*  dramatique*;  mai*  surtout  nne 
grande  énergie  dans  la  peinture  des  situation* 
fortes  :  voila  ce  qne  Méhut  Ht  voir  dans  son 
premier  opéra.  Tout  le  monde  connaît  le  beau 
duo  :  Garde»  -août  dé  la  jalouiie  ;  Il  n'y  avait 
pas  de  modèle  pour  un  semblable  morceau  : 
c'était  une  création  ;  et  quoiqu'on  put  désirer 
d'y  trouver  plus  de  mélodie,  lea  connaisseur» 
avouèrent  quejimalt  It  vigueur  d'expression 
n'avait  été  poussée  si  loin. 

On  se  doute  bien  qne  le  succès  ayant  cou- 
ronné le  début  de  Méhut,  le  représentation  de 
Cura  ne  se  fit  pas  attendre  ;  car  s'il  en  de»  dé- 
goûts pour  l'artiste  inconnu,  tout  sourit  i  celui 
-dont  les  premier»  pa*  ont  été  heureux.  Néan- 
moins, cet  opéra  réussit  peu  et  ne  prit  point 
place  au  répertoire  de  l'Académie  royale  de 
musique.  A  Cota  tueeéda  (en  1 793)  Stratonite, 
d'une  des  production*  de  Méhul  qui  ont  le  plu» 
contribué  i  sa  brillante  réputation.  Dn  air 
admirable  [V ertti  fou*  eo*  chagrin»),  et  an 
i|ual«or,  ont  surtout  rendu  célèbre  cet  opéra. 
Ce  quatuor,  objet  de  l'admiration  île  beaucoup 
«l'artiste*  et  d'amateurs,  est,  en  effet,  rei 


quable  par  ta  physionomie  originale  ;  c'est 
une  empreinte  du  talent  de  ton  anteur  avec 
tout  le*  développement*  qu'elle  comporte.  On 
y  trouve  une  manière  large,  une  noblesse,  nne 
entente  des  effets  d'harmonie,  digne»  de»  plus 
grandi  éloge*.  En  revanche,  le»  défauts  de 
Méhut  s'y  font  aussi  remarquer.  Rien  de  plus 
lourd,  de  plut  monotone  qne  celte  gamme  de 
basse  accompagnée  d'une  espèce  de  contre- 
point fleuri  qui  se  reproduit  san» cesse;  rien 
d*  plu»  scolasllqne  que  ce»  accompagnement* 
d'un  seul  motif  (d'un  toi  pana)  qui  poursui- 
vent l'auditeur  avec  obstination.  L'ensemble 
dn  morceau  offre  le  résultat  d'un  travail  fort 
beau,  Tort  estimable  tous  plusieurt  rapports, 
mal*  ce  travail  se  fait  trop  remarquer  et  nuit 
1  l'inspiration  spontanée.  Toutefois,  le  qua- 
tuor de  Stratoniee  aura  longtemps  encore  le 
mérite  de  signaler  Méhul  comme  l'un  de*  plut 
grandi  musiciens  français,  parce  que  les  qua- 
lité* sont  aaseï  grande»  pour  faire  pardonner 
le*  imperfection». 

Uortuiut  Coelii,  le  Jeune  Sage  et  le  Vieux: 
Fan,  Doria,  sujets  peu  favorable»  1  la  mu- 
sique, on  mal  disposé»,  n'inspirèrent  point 
heureusement  l'auteur  d'Euphrotine;  non- 
seulement,  ces  pièces  ne  réussirent  pas,  mai» 
de  toute  la  musique  qu'on  y  trouvait,  rien  n'a 
survécu,  si  ce  n'est  l'ouverture  t'Horatiut, 
morceau  du  plut  beau  caractère,  qui  depuis 
lorta  servi  pour  Adrien,  autre  opéra  du  même 
auteur,  écrit  et  reçu  avant  les  autre;,  mail 
joué  seulement  en  1790,  par  det  cause*  poli- 
tique*. Phroiine  et  Mèlidor  aurait  dû  trouver 
grâce  devant  le  public  par  le  charme  de  la 
musique,  oh  règne  un  beau  sentiment,  plus 
d'abandon  et  d'élégance  que  Méhul  n'en"  avait 
mil  jusqu'alors  dan»  se»  ouvrage*;  mail  un 
drame  froid  et  triste  entraîna  dam  la  chulc 
l'œuvre  dn  musicien.  Toulefoi»,  la  partition  * 
été  publiée,  et  les  musicien»  y  peuvent  trou- 
ver un  sujet  d'étude  rempli  d'Intérêt. 

La  rivalité  qui  exiitail  alors  entre  l'ancien 
Opéra-Comique  et  le  théâtre  de  la  rue  Fey- 
dean,  rivalité  qui  fut  si  favorable  i  ta  muslqui- 
françalie,  donna  naissance,  en  1795,  i  tu 
Caverne,  opéra  de  Méhul  qu'on  voulait  oppo- 
ser I  l'ouvrage  du  même  nom  que  Lesueur 
avait  fait  représenter  au  théâtre  Feydeau 
deux  an*  auparavant.  Ce  dernier  seul  est 
resté  :  on  ne  connaît  rien  aujourd'hui  de 
l'autre  partition.  Adrien,  autre  composition 
du  même  temps,  était  digne  en  tout  pointa  du 
génie  de  Méhnl.  On  y  trouvait  une  multitude 
d'effet»  nouveaux,  des-  chœurs  admirables  et 
un  récitatif  qui  n'était  point  inférieur  a  celui 


de  Glucl;  mais  pir  une  sorte  de  ralalité,  l«t 
diver*  gouvernements  qui  m  succédèrent 
proscrivirent  l'ouvrage  1  chaque  reprise  qu'où 
en  fil.  En  1797,  un  événement  unique  dans  lei 
■anale*  du  théâtre  illustra  la  carrière  du 
grand  artiste.  Il  s'agit  du  /«une  Henri, 
opira  comique  dont  l'ouverture  excita  de  tels 
transports  d'enthousiasme,  qu'on  fui  obligé  da 
l'exécuter  deux  fols  de  suite.  La  sujet  de 
l'ouvrage  était  un  épisode  de  la  jeunesse  de 
Henri  IV,  roi  de  France.  Ce  tut  nne  affaire  de 
parti*  :  les  royaliste)  espéraient  un  sucée», 
mais  le*  républicain* ,  indigné*  qu'on  oslt 
mettre  en  acène  un  prince,  un  tyran,  et  de 
plus  un  tyran  qui  avait  fait  le  bonheur  de  la 
France,  aimèrent  la  pièce  de*  la  première 
■cène,  cl  tirent  baisser  le  rideau  avant  qu'elle 
fut  Unie;  cependant,  voulant  donner  an  com- 
positeur un  témoignage  de  ion  admiration, 


le  public  demandi 
une  troisième  foi*.  L'usage  de  faire  entendre 
ce  beau  morceau  entre  deux  pièce*  »'e*t  con- 
swré   longtemps  an  Ihéâtre  de  l'Opéra -Co- 

La  tragédie  de  Timolion,  par  Chénler, 
fournit  I  Méhul,  ver*  le  même  temps,  l'occa- 
sion d'écrire  une  antre  ouverture  et  des 
chœur»  dn  plus  grand  effet.  Deput*  EUker  et 
AtSalie,  on  n'avait  point  essayé  de  joindre 
le*  accent*  de  la  tragédie  à  ceux  de  la  musique; 
le  *tvle  sévère  et  grave  du  grand  artiste  était 
plu*  convenable  pour  celte  alliance  que  celui 
d'aucun  autre.  Malgré  le  peu  de  succès  de  la 
pièce  de  Chénier,  l'ouverture  et  le*  chœurs 
ont  laissé  de*  trace*  dans  la  mémoire  de*  con- 
naisseur». 

Un  silence  de  près  de  deux  an*  suivit  cet 
travaux.  Les  soins  qu'entraînait  l'organisa- 
tion du  Contervaloire  en  occupèrent  tous  le* 
moment*.  Méhul  avait  élé  nommé  l'an  dn 
quatre  Inspecteurs  de  cette  école;  les  devoirs 
de  sa  place  l'obligeaient  a  surveiller  l'admis- 
sion de*  élèves,  i  concourir  a  la  formation  des 
ouvrages  élémentaire*  destiné*  t  l'enseigne- 
ment; enfin,  i  prendre  une  part  active  i  tout 
ce  qui  concernait  l'administra ttan  d'un  grand 
établissement  naissant.  Il  est  vraifemblable 
que  ce  fut  alors  que  Méhul  commenta  i  s'aper- 
cevoir de  l'insuffisance  de  se*  premières 
étude*.  Le  compositeur  dramatique  a  plu*  be- 
soin d'inspirations  que  de  science  ;  mai*  celle- 
ci  est  indispensable  au  professeur.  S'il  ne  la 
imssède  pas,  il  éprouve  1  chaque  instant  les 
e  m  barra  (d'une  position  rau*ie.  Lesdltcussioas 
île*  comités,  les  Instructions  qu'il  faut  être 
mujours  prêt  a.  donner,  les  exemples  qu'il  faut 


écrire  i  l'appui  du  précepte,  ohligent  celai  qui 
est  revêtu  de  ce  titre  a  ne  pas  craindre 
l'examen  de  sa  capacité;  or,  Méhul  eut  plus 
d'une  fols  occasion  de  remarquer  l'avantage 
qu'avaient  sur  lui ,  dans  le  Conter  va  loi  re, 
des  hommes  qui  étaient  loin  de  le  valoir 
comme  compositeurs.  Les  leçons  qu'il  a  écrite* 
pour  le  solfège  du  Conservatoire  sont  même 
plu*  faibles  que  celles  de  ses  collègue*  Gossec 
et  Martini,  hienque  le  génie  de  ceux-ci  fût  in- 
férieur au  lien. 

Ce  fut  par  ArioAant  que  Méhul  reparut  sur 
la  icène,  en  1799.  Cet  ouvrage  contient  dea 
beautés  dramatiques;  on  y  trouve  un  duo  et 
plusieurs  autres  morceaux  qui  sont  devenus 
classiques,  et  qu'on  a  chaniés  longtemps  dans 
les  concerts.  Toutefois,  la  similitude  du  sujet 
avec  celui  de  Montana  et  Stéphanie,  opéra 
célèbre  de  Berton,  nuisit  au  succès  de  la  nou- 
velle production  de  Mébul.  Sans  parler  de  la 
disposition  du  poème,  qui  n'est  point  heu- 
reuse, Ariodant,  Il  faut  le  dire,  ne  se  fait 
point  remarquer  par  la  fraîcheur  d'idées,  la 
grlce  du  cbanl,  ni  la  variété  de  couleurs  qui 
brillent  dans  Montana,  bien  que  la  partition 
de  Méhul  fût  mieux  écrite  et  plus  riche  d'in- 
strumentation que  l'autre.  Celte  production 
était  une  de  celles  pour  lesquelles  Méhul  mon- 
trait le  plu*  de  prédilection.  A  la  même  époque 
oh  Ariudant  fut  joué  a  l'Opéra -Comique, 
l'administration  du  Grand-Opéra  obtint  dn 
directoire  l'autorisation  de  faire  enfin  repré- 
tenler  Adrien,  belle  composition  d'un  style 
sévère  qui  obtint  un  succès  d'estime,  mais  qui, 
dépourvu  de  spectacle  et  de  danse,  ne  put  se 
soutenir  a  la  (cène.  Bion ,  opéra  comique 
qui  suivit  Ariodant,  était  faible  et  ne  réus- 
sit pa*  parce  que  la  pièce  d'Hofman  était 
froide  et  monotone.  Epienre  trompa  l'attente 
des  artistes  et  du  public,  qui  espéraient  un 
chef-d'œuvre  de  l'association  de  deux  maîtres 
tels  que  Méhul  et  Cherubini.  Un  duo  délicieux 
(Ah!  mon  ami,  de  notre  aille,  etc.)  flt,  du 
moin*,  reconnaître  l'auteur  de  Médit  et  de 
Lodoïeka;  mais  la  muse  du  chantre  d'/Tu- 
phrotine  et  à'Jdrleti  le  laissa  «ans  inspira- 
tion. 

Noua  arrivons  t  une  des  époques  les  plus 
remarquables  de  la  carrière  de  Méhul.  De* 
crillqnetlui  avalent  souvent  reproché  de  man- 
quer de  grlce  ut  de  légèreté  dans  ses  chant*. 
L'arrivée  des  nouveaiTMtaulTes,  qui  s'établirent 
au  théâtre  de  la  rue  Chantereine,  en  1801, 
avait  réveillé,  parmi  quelque*  amateurs,  la 
godt  de  celte  musique  italienne  ti  élégante, 
ai  suave,  qu'on  devait  aux  inspirations  de  Pai- 


ilello,  de  Clmaros*  et  de  Guglielml.  On  fal- 
Mil  entre  elle  et  les  production»  4e  l'école 
française  descomparaiiontqui  n'étaient  point 
1  l'avantage  do  celle-el.  L'tiqour-propre  de 
Méhul  s'en  alarma;  mais  une  erreur  singulière 
lui  fit  concevoir  la  pentée  de  détruire  ce  qu'il 
considérait  comme  une  injuste  prévention,  cl 
de  lutter  avec  lel  maîtres  que  noua  Tenons  de 

Wébul ,  persuadé  qu'on  peut  faire  i  vo- 
lonté de  bonne  musique  Italienne,  française 
ou  allemande,  ne  douta  pas  qu'il  ne  pûl  écrire 
un  opéra  bouffe,  ou  l'on  trouverait  toute  la 
légèreté,  tout  le  charme  de  la  Molinara  et 
du  Matrimonio  injreio;  et  sa  conviction 
«lait  il  bien  établie  à  cet  égard,  qu'il  entre- 
prit Vlrato  pour  démontrer  qu'il  ne  se  trom- 
pait pas,  et  qu'il  SI  afficher  I*  première  re- 
présentation de  cette  pièce  sous  le  nom  d'un 
compositeur  Italien.  Il  Tant  l'avouer,  la  plu- 
part de  ceui  qui  fréquentaient  alors  lu  spec- 
tacles, étaient  si  peu  avancés  dans  la  conoals- 
aance  des  styles,  qu'ils  furent  pris  an  piège, 
et  qu'ils  crurent  avoir  entendu,  dans.  Vlrato, 
des  mélodies  enfantées  sur  les  bords  du  Tibre 
ou  dans  le  voisinage  du  Vésuve.  Certes,  rien  ne 
ressemble  moins  aux  formes  italiennes  que 
celles  qui  avaient  été  adoptées  par  le  compo- 
siteur français.  Mébul  a  eu  beau  faire,  il  n'y 
•  rien  dans  son  ouvrage  qui  ressemble  i  la 
verve  bouffe  des  véritables  productions  scé- 
niques de  l'Italie.  Eh!  comment  aurait-Il  pu 
en  être  autrement  ?  Il  méprisait  ee  qu'il  vou- 
lait imiter;  11  ne  se  proposait  que  de  faire  une 
satire.  N'oublions  pas  toutefois  que  le  quatuor 
de  Vlrato  est  une  des  meilleures  productions 
de  l'école  française,  et  que  ce  morceau  vaut 
seul  nn  opéra.  Le  succès  que  cet  ouvrage  avait 
obtenu  dans  la  nouveauté  détermina  son  au- 
teur i  traiter  des  sujets  moins  sérieux  queeeux 
de  set  premières  productions.  Une  Folie  et  le 
Trésor  mpposé  succédèrent  a  Vlruto  en  1B03 
et  1803.  Plusieurs  morceaui  d'une  facture 
élégante  et  facile,  qu'on  trouve  dans  le  pre- 
mier de  ces  ouvrages,  le  firent  réussir;  le 
deuxième  est  Irès-failile  :  on  peut  même  dire 
qu'il  n'est  pas  digne  du  talent  et  de  la  ré- 
putation de  Mébul.  Joanna,  l'Heureux  mal- 
gré lui,  Hèlèna  et  Cabrielie  d'Ellréti  n'ont 
laissé  que  de  faibles  traces  de  leur  pas- 
sage sur  la  scène  ;  il  n'en  fut  pas  de  mémo 
d'Uthal.  Ce  sujet  osslanique,  rempli  de  situa- 
tions fortes,  ramenait  Mébul  dans  son  do- 
maine. Il  r  retrouva  son  talent  énergique  : 
il  est  vrai  qu'on  ;  détirerait  plus  de  mélodie, 
et  que  la  couleur  eu  est  un  peu  trop  uni- 


forme (I);  mais  malgré  ses  défauts,  cet  ou- 
vrage n'a  pu  être  conçu  que  par  un  homme 
supérieur.  Un  joli  duo  est  a  peu  près  toutes 
qu'il  j  a  de  remarquable  dans  Ut  Jvtvgle* 
de  Tolidt;  toutefois  cette  bouffonnerie  spiri- 
tuelle, jouée  en  1806,  eut  un  certain  succès, 
auquel  ne  fut  pat  étranger  le  caractère  ori- 
ginal de  quelques  mélodies  espagnoles,  Intro- 
duites par  Mébul  dans  sa  partition. 

C'est  ver*  le  temps  où  ce  dernier  opéra  fui 
composé,  que  Chérubin!  te  rendit  i  Tienne 
pour  y  écrire  son  opéra  de  Faniska.  Les 
journaux  allemands  exprimèrent  alors  une 
admiration  profonde  pour  l'auteur  de  cette 
compétition,  et  le  proclamèrent  le  plnsaavanl 
et  le  premier  des  compositeurs  dramatique» 
de  son  temps.  Mébul,  qui  jusqu'alors  avait  été 
considéré  comme  son  émule  et  son  rival, 
souscrivit  i  ces  éloges;  mais  quiconque  l'a 
connu  tait  combien  lui  coula  un  pareil 
aven  :  Il  ne  le  fit  que  par  ostentation  de 
générosité  et  pour  cacher  son  désespoir.  Dès 
ee  moment,  11  prit  la  résolution  de  ne  rien 
négliger  pour  acquérir  celle  science  des 
formes  tcolastlquet  qui  lui  manquait,  et  do  ni  le 
nom  l'Importunait.  Il  ne  voyait  pas  que  la  vé- 
ritable science  en  musique  consiste  bien  moins. 
dans  des  connaissances  théoriques  dont  on 
charge  u  mémoire,  que  dans  une  longue  ha- 
bitude de  se  Jouer  de  ses  difficultés,  habitude 
qu'il  faut  contracter  dès  l'enfance,  afin  d'être 
savant  tant  y  penser  et  sans  gêner  les  inspi- 
rations du  génie.  Quoi  qu'il  en  soit,  Mébul  se 
mita  lire  des  traités  de  fugue  et  de  contre- 
point, et  i  écrire  des  formules  harmoniques, 
comme  aurait  pu  le  faire  un  Jeune  élève.  Il  en 
résulta  qu'il  perdit  la  liberté  de  sa  manière, 
et  que  te* compositions  s'alourdirent.  Ses  ac- 
compagnements, surchargés  d'imitations  ba- 
sées sur  la  gamme,  prirent  une  teinte  de  mo- 
notonie qni  te  répandit  sur  ses  ouvrages. 

Joitfh,  qui  n'obtint  d'abord  qu)un  succès 
d'estime  a  Paris  (le  17  février  1807),  réussit 
beaucoup  mieux  dans  les  départements  et  en 
Allemagne.  C'est  que,  malgré  le  défaut  qui 
vient  d'être  signalé,  il  y  a  dan*  cet  ouvrage 
d'admirable»  mélodies,  un  grand  sentiment 
dramatique,  enfin,  une  couleur  locale  excel- 
lente. Après  Joitph,  Mébul  garda  le  silence 
pendant  cinq  ans,  peut-être  i  cause  dea  succès 


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jusqu'alors  sans  exemple!  de  la  Fallait  et  du 
Arnaud  Corfex, de  Spantlnl  :  dans  cet  inter- 
valle.  De  1807  h  1819,  Méhul  n'écrivit  que  la 
musique  dei  ballets  le  Retour  d'Ulyne,  el 
Penée  et  Andromède.  Dam  lu  Amaiontt, 
qu'on  joui  a  l'Opéra,  en  1813,  et  dant  Va- 
tontine  d»  Milan,  qui  ne  vit  le  jour  que  plu- 
sieurs années  aprèi  la  mort  de  Méhul,  le  dé- 
but de  lourdeur  est  plus  taillant  que  dant  tea 
outrage*  précédente,  et  le*  qualité*  *onl 
affaiblie*  :  ce*  opéra*  n'ont  pu  ie  toutenlr 
au  théâtre.  Le*  symphonie»  de  ce  maître  tarent 
exécutée*  dau.i  le»  concerts  du  Conservatoire 
qu'on  appelait  modestement  (tes  exercicei. 
Elle*  étaient  le  réiultal  de  celte  Idée  domi- 
nante dan*  l'eaprit  de  Mébul,  qu'il  j  a  de*  pro- 
cédé! pour  Taire  toute  espèce  de  musique.  Il 
ne  voyait  daai  les  symphonie!  de  Haydn 
qu'uq, motif  travaillé  et  présenté  mus  toute* 
lei  formes.  Il  prit  donc  des  thème*,  Ici  tra- 
vailla avec  min,  et  ne  procura  pat  une  émotion 
a  ion  auditoire.  C'était  nn  enchaînement  de 
formules  bien  arrangée*,  mal*  sans  charme, 
saut  mélodie,  sans  abandon.  Le  peu  d'effet 
produit  par  ce*  symphonies  lur  le*  habitué* 
des  concert*  du  Conserva  loire  fut  la  cause 
d'un  des  plus  vifs  chagrins  de  Mébul.  En  1815, 
il  donna  a  l'Opéra-Comlque  le  Prince  trou- 
badour, qui  disparut  bientôt  de  la  seine. 

Découragé  par  ces  échecs,  Mébul  sentit  sa 
aanlé  s'altérer  sensiblement.  Une  affection  de 
poitrine  que  Ici  secours  de  l'art  adoucirent 
pendant  plusieurs  annéea,  te  livrant  i  une 
mélancolie  habituelle,  niait  i  les  travaux 
l'agrément  qu'il  y  trouvait  autrefois.  Il  tra- 
vaillait encore,  mal*  plutôt  entraîné  par  la 
force  de  l'bahiludequepar  une  vive  impuliion 
de  son  génie.  Le*  langueur*  d'une  caducité 
précoce  le  forçaient  i  suspendre  tes  travaux, 
et  lui  laissaient  a  peine  la  force  de  cultiver 
de*  fleur*,  dans  le  jardin  d'une  petite  maison 
qu'il  possédait  près  de  Paris.  Situation  déplo- 
rable !  s'écrie  l'académicien  qui  fui  .hargé  de 
prononcer  ion  éloge,  dont  l'effet  le  plu*  fâ- 
cheux est  que  l'affaiblissement  de*  faculté! 
moralet  n'accompagne  pa*  toujours  celui  de* 
faculté*  physique*,  et  que  l'Ame,  encore  de- 
bout dans  la  chute  de  te*  organe*,  semble  pré- 
ilder  b  leur  destruction. 

La  Journée  aux  Aventurée,  dernier  ou- 
vrage de  sa  main  débile,  brillait  encore  de 
quelque!  éclairs  de  ion  beau  talent  :  cet  opéra 
eut  un  grand  succès.  Le  public  semblait  pres- 
sentir qu'il  retcait  les  adieux  de  celui  qui 
avait  consacré  *a  vie  a  ses  plaisirs,  et  vouloir 
lui  montrer  aa  recou naissance. 


IUL  61 

Cependant  la  maladie  empirait  :  Séoul  prit 
enfin  la  résolution  de  quitter  Pari*,  pour 
aller  en  Provence  respirer  un  air  plus  favo- 
rable a  sa  guérison.  Mai*,  comme  il  arrive 
toujours,  cette  résolution  était  prise  trop  tard. 
Sorti  de  Pari»  le  18  janvier  1817,  il  n'éprouva 
dan»  le  voyage  que  tes  Incommodités  du  dé- 
placement, dit  M.  Qualremère  de  Quincy,  et 
dans  son  séjour  en  Provence,  que  le  déplaisir 
de  n'être  plus  avec  le*  élève*  et  au  milieu  de 
se*  ami*.  L'air  qui  me  convient  encart  I* 
m ieux,  écrivait- il  a  ses  collègues  de  l'Institut, 
tttetluiqueje  retpire  au  milieu  de  voua. 
Le  30  février  de  la  même  année,  Il  écrivait 
aussi  a  son  intime  ami,  et  l'on  de  se*  bio- 
graphe* :  Pour  un  peu  de  loltil,  j'ai  rompu 
route*  met  habitudet ,  je  me  sut*  privé  de 
(ouf  met  amit  el  me  trouve  seul,  au  bout  du 
monde,  dant  une  auberge,  entouré  de  gent 
dont  je  puit  A  peine  entendre  le  langage. 
On  le  revit  i  une  séance  de  l'Académie  des 
beaux-arts,  mal*  ce  tut  pour  la  dernière  fois. 
Il  mourut  le  le* octobre  1817,  a  l'âge  de  cin- 
quante-quatre ans.  Dani  l'espace  de  quatre 
ans,  la  France  avait  perdu  quatre  compo- 
siteurs qui  avaient  illustré  la  scène  lyrique, 
savoir  :  Grétry,  Martini,  Monsigny  et  Méhul. 

Le*  regrets  qui  accompagnèrent  la  perte  du 
dernier  de  ce*  artistes  célèbres  prouvèrent 
que  sa  personne  était  autant  estimée  que  «on 
talent  était  admiré.  Il  méritait  celte  e»llme 
par  aa  probité  sévère,  son  désintéressement 
et  son  penchant  à  la  bienveillance.  Enthou- 
siaste de  la  gloire,  Jaloux  de  sa  réputation, 
mais  étranger  a  l'Intrigue,  il  ne  chercha  ja- 
mais a  obtenir  par  la  faveur  le»  avantages 
attachés  i  la  renommée.  Sa  délicatesse  i  cet 
égard  était  poussée  i  l'excès;  en  voici  un 
exemple  :  Napoléon  avait  songé  a  le  faire  son 
maître  de  chapelle,  en  remplacement  de  Pai- 
siello  qui  retournait  en  Italie  ;  Il  lui  en  parla, 
et  Méhul,  par  une  générosité  fort  rare,  pro- 
posa de  partager  la  place  entre  lui  et  Chéru- 
bin! ;  l'empereur  lui  répondit  :  lïe  me  parles 
pat  de  cet  homme-là  (1)  ;  et  la  place  fut  don- 
née a  Lesueur,  sans  partage.  Lors  de  l'in- 
stitution de  la  Légion  d'honneur,  Mébul  en 
avait  reçu  la  décoration  ;  II  ne  cessa  de  solli- 
citer pour  qu'elle  fût  accordée  aussi  à  son 
illuttre  rirai  ;  mail  ce  rut  toujours  en  vain. 

Méhul  avait  beaucoup  d'esprit  et  d'instruc- 
tion; sa  conversation  était  Intéressante.  Son 
caractère,  mélange  heureux  de  Bneste  et  de 


■ad  leste 


cniiontéfNip 


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MÉHUL  —  MEHWALD 


bonhomie,  de  grâce  et  de  simplicité,  de  térieux 
et  d'enjouement,  le  rendait  agréable  dam  le 
monde.  Néanmoins,  il  n'était  paa  heureux  : 
toujours  inquiet  sur  ta  renommée,  lur  Ml  jur- 
ées, aur  le  sort  de  aea  ouvrages  daui  la  posté- 
rité, H  se  croyait  environné  d'ennemis  conju- 
rés contre  ton  repos,  et  maudissait  le  jour  ou 
il  était  entré  dana  la  carrière  dramatique. 
Dant  ses  moments  de  chagrin,  Il  se  plaisait  a 
dire  arec  amertume  qu'après  tant  de  travaux, 
il  ne  tenait  du  gouvernement  qu'une  place  de 
quatre  mille  francs.  Il  tarait  cependant  que 
la  moindre  sollicitation  de  ta  part  lui  aurait 
procuré  des  pensions  et  det  emplois  lucratif!  ; 
mais  il  De  demanda  jamais  rien  :  Il  voulait 
qu'on  lui  offrit. 

Son  opéra  de  Falentine  de  Milan  ne  fut 
représenté  qu'en  1899,  cinq  ans  après  sa  mort. 
Il  avait  été  terminé  par  ton  neveu  M.  Daut- 
soigne,  aujourd'hui  directeur  honoraire  du 
Conservatoire  de  Liège,  qui  avait  été  anstl  ton 
élève.  Ton*  les  littérateur*  et  les  muticlen*  qui 
avalent  travaillé  pour  l'Opéra- Comique  assis- 
tèrent a  la  première  représentation  de  celte 
pièce,  pour  rendra  hommage  a  la  mémoire  du 
chef  de  l'école  française.  Il»  étaient  au  balcon 
et  te  levèrent  tout  lorsque  le  butte  do  Méhul 
fut  apporté  tur  la  tcèue  et  couronné  par  les 
acteurs.  Ce  ne  fut  paa  seulement  en  Franco 
qu'on  rendit  det  honneur!  a  ce  grand  musi- 
cien ;  l'Académie  royale  de  Munich  avait  déjà 
fait  exécuter  un  chant  funèbre  en  ton  honneur 
dant  une  de  te*  séance*,  et  le*  journaux  de 
l'Allemagne  t'étaient  empressés  de  donner  1 
son  talent  lot  éloget  qu'il  méritait  i  tant  de 
titre*. 

Outre let  opéras  cité»  précédemment,  Méhol 
avait  compote  :  Bgpiipile,  reçu  i  l'Opéra,  en 
1787;  Arminiut,  idem,  en  1794;  Scipion, 
idem,  en  1795;  Tancride  et  Clorinde,  idem, 
en  1796;  Séioitrit;  Agar  dant  le  dieert. 
Aucun  de  cet  ouvrages  n'a  été  représenté.  K 
en  fut  de  même  de  la  tragédie  à'Œdipe  roi, 
pour  laquelle  il  avait  écrit  une  ouverture,  det 
enlr'aclet  et  des  ebosurt.  On  lui  doit  austi  la 
musique  de  quatre  grand*  ballet*,  le  Jugement 
de  Pdrit  (17B3);  la  Damomanie  (1800);  le 
Retour  d-Ulyue  (1809)  ;  Pertét  et  Andro- 
mède {\%\\),  un  opéra  de  circonstance,  Inti- 
tulé :  le  Pont  de  Lodi  (1797)  :  le  petit 
opéra  comique  de  :  la  Toupie  tl  U  Pa- 
pillon, joué  au  théâtre  Moutansier,  dans  la 
même  année,  et  Iti  Huteiiet,  mélodrame,  re- 
présenté au  théâtre  de  la  Porte-Saint- la r tin, 
en  1804.  Il  a  austl  travaillé  au  Baiitr  et  la 
Quittante,  opéra  comique,  en  collaboration 


avec  Berton,  Kreutzer  et  Nicole  Itouard,  ainlt 
qu'à  l'Oriflamme ,  grand  opéra  de  circon- 
stance, avec  Berton,  Paer  et  Kreutier.  Enfin, 
Méhul  a  écrit  nne  multitude  d'hymnes,  de 
canlalet  et  de  chantons  patriotiques  pour  les 
fêtes  républicaines,  entre  autre*  :  te  Chant 
du  départ,  le  Chant  de  victoire,  le  Chant  du 
retour  et  laChaneon  de  Roland  pour  la  pièce 
de  circonstance,  intitulée  :  Guillaume  le  Con- 
quérant! de  plus,  une  grande  cantate  avec 
orchestre,  pour  l'inauguration  de  la  statue  de 
Napoléon  diut  la  salle  det  séances  publiques 
de  l'Institut.  Ce  dernier  ouvrage  a  été  gravé 
en  grande  partition.  Les  npérat  écrit*  par 
Méhul  tant  au  nombre  de  quarante-deux. 

Cet  artiste  célèbre  a  lu,  dans  det  séances 
publiques  de  l'Institut,  denx  rapports  dont  il 
était  auteur;  le  premier  fur  l'état  futur  de 
la  mvtlque  en  France;  l'autre,  Sur  let  tra- 
vanx  du  élevée  du  Conservatoire  à  Rome. 
Ce*  deux  morceaux  ont  été  imprimés  dan*  1* 
cinquième  volume  du  Magatin  encyclopé- 
dique (Pins,  1808).  M.  Vieillard,  ami  intime 
de  Méhul,  a  écrit  une  notice  biographique 
remplie  d'intérêt  sur  ce  grand  artiste  :  elle  a 
été  Imprimée  a  Paris,  en  1859,  in-12  de 
66  pages  ;  Qnalremère  de  Quincy  en  a  lu  une 
autre  dant  la  séance  publique  de  l'Académie 
royale  det  beaux-arts  de  l'Institut  (octobre  . 
1818),  a  Parit,  imprimerie  de  Firmin  Didot, 
1818,  ln-4*. 

MEHWALD  (FaioÉKtc),  et  non  MEY- 
WALD,  comme  il  est  écrit  dant  le  Lexique 
univerul  de  mutique  publié  par  le  doc- 
teur Schilling,  etl  ué  en  Silétie,  vert  1809.  Il 
a  fait  aet  étude*  au  Gymnase  catholique  de 
Breslau,  et  dans  le  même  temps  a  été  employé 
comme  premier  dettu*  an  choeur  do  l'église 
cathédrale  de  cette  ville,  on  11  apprit  la  mu- 
tique,  le  chant  et  la  composition  ton*  la  di- 
rection de  Schnabel.  Vers  1895,  il  a  été  ap- 
pelé a  luner,  en  Silétie,  pour  y  remplir  let 
fonction!  de  chantre  de  l'église  p»rol**lale ca- 
tholique ei  d'organiste  ;  mais  II  a  quitté  cet  em- 
ploi pour  retourner  a  Breslau,  où  il  te  livre  a 
f 'eo  se  igné  ment.  Il  a  publié  quelques  cahier* 
de  chant*  a  voix  teule  et  i  plutlettn  voix,  a 
Breslau,  chciLeukarl,  et  on  luldoit  une  bonne 
biographie  de  son  maître  Schnabel,  publié* 
tous  ce  titre  :  Biographie  Hernn  Joeeph- 
Ignalt  Sehnabel'i,  Weiiand  kanigl.  Uni- 
ver»  ilw U-Mutikdirtctert ,  Domkapellmeii- 
tire,  lehrere  an  katolitchen  Seminario,  tic; 
Breslau,  1831,  deux  feuilles  in-8*  avec  le 
portrait  de  Schnabel.  N.  Mehwald  a  été  ré- 
dacteur de  U  Gazette  musicale  de  Silétie,  qui 


MEHWALD  —  HEI 


•  été  publiée  dam  l«i  années  1835  cl  1 834,  à 
Breslau,  en  ci  Cranta. 

H£I  (Jiioae),  noble BorenUo, savant dan» 
les  langues  grecque  et  latine,  clans  1*  philo- 
sophie, le»  mathématiques  cl  11  musique, 
naquit  Tcrt  le  milieu  du  seizième  siècle,  et  fit 
Ses  études  tous  la  direction  de  Pierre  Yettorl, 
a  qui  il  adédié  ion  traite  de  JVodittmiiicIt. 
Il  (Ut  membre  de  l'Académie  dit  Piano,  mus 
le  nom  de  Dteitao  CorineUo  da  Perttola. 
Aussi  bizarre  qu'érudit,  Il  M  montra  toujours 
peu  sociable  (voyez  Nxaai,  Iitoria  de'  Fio- 
rentini  nrittori,  p.  SOS).  Une  lettre  inédite 
du  P.  Merscnne,  datée  du  Jour  de  U  Puritlca  - 
lion  de  l'année  1635,  et  que  j'ai  extraite  de  la 
collection  de  Peirese  (Bibliothèque  impériale 
de  Paris)  pour  la  publier  dana  la  Revue  mti- 
iteo/«(ann.  1839,  p.  ÏMetsulv.),  contient  un 
passage  où  il  est  dit  que  Hei  était  mort  depuis 
peu  ;  jUrsenne  tenait  ce  renseignement  de 
J.-B.  Doni.  Il  j  a  a  ce  sujet  une  difficulté 
assez  grande;  car  Poitevin,  qui  écrirait  ia 
Bibliothèque  choisie  rers  1505,  parle  de  Jé- 
rôme Mei  comme  d'un  homme  qu'il  connais- 
sait bien,  et  dit  qu'il  avait  alors  environ 
toiianle-dii  ans  (7n  argumenta  lib.  XV  Bi- 
bliathtc/B  teleclx,  p.  315,  t.  II).  En  supposant 
que  par  le*  mots  mort  depuis  peu  Herseune 
entende  depuis  dix  ans,  Mei  aurait  cessé  de 
rirre  a  l'âge  de  près  de  cent  ans  ;  ee  qu  i ,  au 
surplus,  n'est  paa  impossible.  Il  est  bon  do  re- 
marquer que  l'assertion  de  Poitevin  s'accorde 
arec  le  temps  oh  Bel  a  pu  étudier  sous  la  di- 
rection de  Vettori.  H.  CalB  (voyez  ce  nom) 
semble  attribuer  a  Met  (dan*  ton  Biitoirt  de 
la  mujijus  de  la  chapelle  de  Saint-Mare  de 
Imite,  t.  I,  p.  31D)  les  lettres  publiées  soug 
le  pseudonyme  de  Braeeino  da  Tadi,  contre 
les  inventions  musicales  de  Monteverde  (voyez 
Ce  nom)  ;  s'il  en  était  en  effet  l'auteur,  il  aé- 
rait mort  postérieurement  a  1608,  car  la 
deuxième  de  ces  lettres  fut  imprimée  a  Venise 
dans  cette  même  année  (noyez  Biscciho).  Au 
reste,  je  ne  connais  aucun  témoignage  con- 
temporain qui  confirme  cette  conjecture.  Hei 
est  connu  des  philologues  par  ses  travaux  sur 
la  Poétique  et  sur  le  traité  de  la  République 
d'Aristole,  et  par  des  corrections  faites  1 
VJgamemntm  d'Eschyle.  Il  a  écrit  uu  traité 
intitulé  :  Conionantiarum  gênera,  qui  se 
trouve  en  manuscrit  a  la  Bibliothèque  du  Va- 
tican. Il  j  traite  des  espèces  et  du  genres  da 
consonnances  suivant  lea  doctrines  de*  an- 
ciens et  des  moderne*.  Pierre  Dit  Neroi  tra- 
duit en  italien  et  abrégé  ce  mémo  ouvrage 
qu'il  a  publié  sous  ce  titre  :  Diicono  topra 


63 

latmaica  aniicae  morfemo,  Vendis,  1003, 
in-4*.  Draudius  en  cite  une  édition  antérieure 
publiée  a  Venise,  en  1600,  appreuo  Gtolti, 
io-4*  {Bibliolf  exotica)  ;  mais  il  faut  se  tenir 
en  garde  contre  les  fautes  rie  Ce  bibliothécaire. 
Negrt  (Joe.  cit.)  et  d'après  lui  plusieurs  biblio- 
graphes ont  cité  aussi  un  autre  livre  dont  II  est 
auteur,  et  qui  a  pour  litre  :  Tractatui  de 
Modii  mutieti,  ad  Petrum  Fictorii  prie- 
ceplorem;  mais  aucun  d'eux  n'indique  ob  se 
trouve  cet  ouvrage.  Je  puis  fournir  a  cet  égard 
un  renseignement  plus  positif,  car  ce  traité 
est  en  manuscrit  i  la  Bibliothèque  impériale 
de  Paris  (n*  7309,  in  fol.),  sous  le  litre  de 
Traetalui  de  Mutiea.  Il  contient  centquatre- 
vingl-quinze  pages,  est  divisé  en  quatre 
livres,  et  commence  par  ces  mots  :  Quod  tibi 
perjumndum  futuram  putavi,  eo  libenliut 
lofant  hane,  Ficlori ,  de  Madit  mutieit, 
qxirttionem  explicandam  ituetpi,  etc.  Ce 
traité  est  relié  avec  un  antre  en  langue  ita- 
lienne, intitulé  :  Tratiato  di  mvtica  (alto 
dal  tignar  f/ieronymo  Mei  gentiluomo  fio 
rantino,  et  qui  commence  ainsi  :  Came  pa- 
lette tanto  la  mutiea  appretto  gli  amichi. 
Ce  n'est  pas  la  traduction  de  Pierre  DtlNero 
qui  a  été  imprimée  i  Venise.  Enfin,  dans  le 
même  volume,  on  trouve  uu  antre  traité  de 
Mei  Del  verto  toteano,  en  cent  cinquante  et 
une  pages  in-folio.  Ce  dernier  ouvrage  est 
étranger  i  la  musique.  Tout  ce  qui  concerne 
Hei  et  ses  ouvrages  a  été  a  peu  près  Inconnu 
des  bibliographes. 

MEI  (Hobs.ce), né  1  Plie, en  1710,  eut  pour 
maître  do  composition  le  célèbre  Jean-Marie 
Clari,  el  devint  excellent  organiste  et  bon  com- 
positeur. Set  études  terminées,  il  obtint  la 
place  d'organiste  1  l'égliae  cathédrale  de  Pis? 
et  la  conserva  jusqu'en  176S.  A  cette  époque, 
il  fut  appelé  s.  Llvourne  pour  y  remplir  les 
fonction!  de  mal  Ire  de  cbapelle  de  1  a  cathéd  raie . 
Il  est  mort  en  celte  ville,  au  mois  d'octobre 
1787,al'igedesoiiante-huitans.  Le  carac- 
tère sérieux,  mélancolique  et  timide  de  cet 
artiste  ne  lui  permit  pas  de  se  faire  connaître 
de  ses  contemporains  comme  11  aurait  du 
l'être;  mais  depuis  sa  mort,  les  copies  qui  su 
sont  répandues  de  ses  ouvrages  l'ont  signalé 
comme  un  homme  de  rare  talent.  Ses  fugues 
pour  l'orgue  et  le  clavecin  méritaient  d'être 
publiées  comme  des  modèles  pour  les  jeunes 
organistes.  On  connaît  de  lui  :  1°  La  Cireon- 
r.ition,  oratorio!  quatre  rolx  el  Instruments. 
9°  Douze  messes  concertées  a  quatre  el  cinq 
voix,  avec  Instruments.  S'  Deux  messes  solen- 
nelles a  quatre   voix,   orgue   et  orchestre. 


,gk 


MEl  —  MEIISOM 


4*  Doute  messes  brèves  à  qiutre  voit,  deut 
violons,  viole  et  orgue.  5°  Huit  œestet  1  cinq, 
lit  c(  huit  volïj  a  Cappella,  arec  argua. 
6°  Ileuï  messes  Je  Requiem  axec  toute*  le* 
prières  des  mord,  a  quatre  volt  et  orchestre. 
7"Stabat  mater*  quatre  voit  concertante*  et 
instruments.  Kxause,  qui  entendit  ce  mor- 
ceau i  Livnurne,  le  considérait  comme  un 
chef-d'œuvre  et  en  fit  faire  une  copie.  S*  Te 
Dtvm  1  deut  chœurs  et  orcbeitre.  0*  Dos 
bruine),  inirolts  et  graduels.  10*  Des  vêpres  a 
quatre,  cinq  et  huit  voix  concertées  avec  or- 
chestre. 11°  Deux  suites  de  litanies  a  quatre 
voix  avec  orchestre.  19°  Des  motels  1  quatre 
voit  avec  accompagnement  obligé.  13*  Deut 
idem  i  voix  senle  et  orgue.  14*  Lamentations 
de  Jirimie  pour  la  semaine  sainte.  15°  Can- 
tate pour  voit  de  soprano  et  orchestre,  inti- 
tulée :  La  Mxuiea.  16*  Trois  concertos  pour 
le  clavecin.  17°  Six  tonales  pour  clavecin  et 
violon.  18*  Suites  de  Fugues  pour  l'orgue  et  le 
clavecin.  Tous  ces  ouvrages  sont  restés   en 


MEI  (Kimono),  né  a  Pavie,  en  1745,  a  été 
longtemps  maître  de  chapelle  dans  celte  ville, 
et  y  a  écrit  beaucoup  de  messes  et  de  motet*. 
En  1776,  il  t'est  établi  a  Martellie  oh  il  se 
trouvait  encore  en  181t. 

ME1BOM  ou  MEYBAUM,  en  latin  MEI- 
BOBUU8  (Xiae),  «avant  philologue,  naquit 
en  1836,  i  Ttennlngen,  dans  le  duché  de  Sles- 
wig.  Huiler,  qui  lui  a  consacré  un  long  article 
dani  sa  Cimbria  Litterala,  n'indique  pas  où 
il  a  rail  ses  étude».  Apre*  le*  avoir  terminées, 
il  voyagea  et  habita  quelque  lemp*  en  Hol- 
lande oh  il  publia,  en  1053,  le  tctle  grec  de 
sept  ancien*  traités  sur  la  musique  avec  une 
version  latine  el  des  notes.  Il  offrit  la  dédi- 
cace de  celte  collection,  a  la  reine  de  Suède, 
Cbriitiue,  qui  l'engagea  i  se  rendre  i  sa  cour 
el  loi  assigna  une  pension.  Bourdelot,  méde- 
cin de  celte  princesse,  lui  suggéra  la  pensée 
de  faire  chauler  par  Meibom  un  des  airs  de 
l'ancienne  musique  grecque  en  présence  de 
ses  courtisans;  ce  savant,  dont  la  voit  était 
aussi  fausse  que  l'oreille,  ne  se  lira  pas  trop 
bien  de  cette  épreuve.  Furieux  du  ridicul* 
qu'il  s'y  était  donné,  il  te  vengea  par  de  mau- 
vais traitement*  contre  Bourdelot,  puis  11 
s'éloigna  de  Stockholm  et  se  rendit  en  Dane- 
mark, ou  le  roi  Frédéric  III  l'accueillit  avec 
bienveillance.  La  protection  de  ce  prince  lui 
fit  obtenir  une  chaire  a  l'université  d'Uptal, 
et  le  roi  le  nomma  ion  bibliothécaire.  Cette 
position  semblait  devoir  Bxer  le  sort  de  Mci- 
nom;  mais  par  des  molifs  inconnus,  il  l'aban- 


donna quelques  année*  après,  et  retourna  en 
Hollande,  où  il  s'occupa  de  la  découverte  qu'il 
croyait  avoir  faite  de  la  forme  des  vaisseaux  à 

:  rangs  de  rames  de*  anciens,  se  persua- 
dant qu'il  en  pourrait  faire  adopter  l'usage, 
et  qu'il  en  retirerait  de  grand*  avantages  pour 
sa  fortune;  mais  II  ne  trouva,  ni  en  Hollande 
en  Ftance,  quelqu'un  qui  voulût  lui  acheter 
l  secret.  En  1674,  Il  fit  un  voyage  en  An* 
glelerre  pour  t'y  livrer  i  des  recherches  phi- 
lologiques, et  dans  l'espoir  qu'il  y  pourrait 
publier  une  édition  de  l'Ancien  Testament, 
dont  il  avait  corrigé  le  texte  hébreu  ;  malt  il 
échoua  encore  dam  celte  entreprise,  et  revint 

troisième  fois  en  Hollande  plus  pauvre 
qu'il  n'en  était  parti.  Il  y  passa  le  reste  de  set 

■  dans  une  situation  peu  fortunée,  ne  vl- 

.  que  de*  secouai  qu'il  recevait  de*  li- 
braires :  Vers  la  fin  de  ta  vie,  Il  fut  mémo 
obligé  de  vendre  une  partie  de  se*  livret  pour 
subsister.  Il  mourut  1  Dtrecht,  en  1711 ,  dan* 
un  iga  avancé. 

s  savant  n'est  ici  placé  que  pour  ses  tra- 
vaux relatifs  i  la  musique.  Parmi  ceui-ci,  on 
remarque  1 1*  De*  noies  dans  la  belle  édition 
de  Vilruve  publiée  par  J.  de  Laet;  Amster- 
dam, 1649,  In-fol.  On  y  trouve  de  bonne 
choses  concernant  la  musique  det  anciens  ; 
particulière  ment  sur  l'obscure  description  de 
l'orgue  hydraulique  donnée  parl'auleur  latin. 
2=  Jntiqax  mtuie*  auctoru  leptem,  grtee 
et  latine,  Marcui  Mtibomiut  rutiluit  ae 
nolii  explicavU;  Amitelodami,  Lndov.  EUe- 
vlrinm,  165S,  dent  volume*  ln-4*.  Les  au- 
teur* dont  les  iralté*  de  musique  se.Irouren> 
dant  celle  collection  tont  :  Ariilotène,  Eu- 
Cllde  ( Introduit tion  harmonique)  ,  Nico- 
maque,  Alyplnt,  Gaudeoce  le  philosophe, 
Bacchlui  l'ancien  el  Aristide  Quinlillien  {voj/a 
ces  noms),  ■eibotn  y  a  joint  le  neuvième 
livre  du  Satyricon  de  Marlianu*  Capella 
(voyei  CartLLi),  qui  traite  de  la  musique 
d'après  Aristide.  Cette  collection,  dont  l'uti- 
lité ne  peut  être  contestée,  est  un  service  im- 
portant rendu  1  la  littérature  musicale  par 
Meibom.  Toutefois  ion  travail  a  élé  trop 
vaolé  par  des  critiques  qui  n'ont  considéré 
que  le  mérite  littéraire  de  l'œuvre.  La  manie 
de  ce  savant  était  de  voir  des  altérations  dans 
les  manuscrits,  et  d'y  Taire  des  corrections 
qui  n'étaient  souvent  que  des  conjecture*  ha- 
sardées. C'est  ainsi  que,  d'après  ses  vues  par- 
ticulière* sur  le  métré  hébraïque,  il  fil  det 
changement*  considérables  dans  le  leile  ori- 
ginal de  quelques  psaume*  al  d'autre*  partie* 
de  I*  Bible  ;  entreprise  qui  lui  attira  de  rudes 


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attaque*  de  quelques  «avants  allemand*,  an- 
glais et  hollandais.  Les  même*  Idées  l'ont  con- 
duit a  mettre  du  détordre  clans  quelques 
parties  de*  traités  de  la  musique  grecque  qu'il 
a  publiés.  On  peut  voir,  aux  articles  d'Aris- 
toxene,  d'Aristide  Quiolillieu  et  de  Bacchius, 
des  éclaircissements  sur  quelques-une*  de  ses 
principales  erreur*  a  ce  sujet  ;  on  consultera 
aut*i  avec  fruit  les  savante*  remarques  conte- 
nue* dans  un  article  de  Perne  sur  la  musique 
grecque,  inséré  dans  le  troisième  volume  de 
ta  «mue  musicale  (pp.  481-191).  Pour  ne 
citer  qu'un  fait  qui  pourra  donner  une  idée  de 
la  légèreté  portée  par  Meibom  dans  certaines 
partie*  de  ion  travail,  il  suITll  de  dire  qu'ayant 
trouvé,  dans  le  premier  livre  du  traité  d'Aris- 
tide, une  série  de  caractères  de  musique  anté- 
rieure a  la  notation  attribuée  a  Pytbagore, 
dont  on  trouve  l'exposé  dans  le  IItk  d'Al- 
pins, et  n'ayant  pu  en  trouver  Implication, 
il  l'est,  suivant  son  habitude,  élevé  contre  les 
faute*  des  copistes,  et  a  substitué  à  cette  an- 
tique notation  celle  d'Alypius.  C'est  à  Perne 
qn'on  doit  celte  observation.  8'  De  Propor- 
Uonibui  diaiogut;  Copenhague,  1655,  in-fol. 
pans  ce  dialogue  sur  les  proportions,  les  inter- 
locuteurs sont  Encllde,  Arcbfmède,  Apollo- 
nius, Pappus,  Kuloeius,  Tbéon  (d'Alexandrie) 
et  Hermotime.  Jfeibom  y  traite,  entre  au- 
tre* ebotet, de*  proportions  musicales,  d'après 
la  doctrine  de*  anciens,  dont  il  rapporte  en 
plusieurs  endroits  les  textes  avec  une  version 
latine.  Mais  il  n'a  pas  toujours  saisi  le  sent  de 
celle  doctrine  :  ainsi,  Il  s'égare' complètement 
(p.  77)  dans  l'analyse  de  la  valeur  réelle  du 
comma  ~,  et  suivant  son  habitude  il  pro- 
pose, en  plusieurs  endroits  de  son  livre,  des 
corrections  Inadmissibles  dans  certains  pas- 
sage* dont  I)  avait  mal  tais!  le  sens.  Il  avait 
attaqué  dans  cet  ouvrage  la  latinité  d'un  livre 
de  Guillaume  Linge,  professeur  de  mathé- 
matiques i  Copenhague  :  celui-ci  répondit 
par  une  critique  solide  des  erreurs  de  Mel- 
bomius,  dans  ton  Traité  Intitulé  ;  De  verita- 
libut  Geomttricit  Libri  II ,  quorum  prior 
contra  Sceplicoi  etSexlumSmpirieutn,poi- 
lerior  autan  contra  M.  MtibamU  ditputat.  ; 
Copenhague,  1656,  ln-4*.  Ce  livre  est  suivi 
d'une  lettre  a  Melboni  que  celui-ci  flt  réim- 
primer avec  une  réponse  remplie  de  gros- 
sièretés, oit  il  dit  en  plusieurs  endroits  que 
son  adversaire  l'a  calomnié  Impudemment. 
La  lotira  de  Lange  avec  la  réponse  de  Mei- 
bom  a  été  publiée  sous  ce  tilre  :  Wilhtlmi 
Langii  tpitlala.  Jtcaiit  JUarei  Mtibomti 
rcrpowio;  Copenhague  (sans  date),  in-fol.  de 
aiosi.  biiv.  nu  aBiicii».  t.  vi. 


quarante-huit  pages  en  quatre-vingt-seize  co- 
lonnes. Ce  morceau  est  ordinairement  ajouté 
aux  exemplaires  du  Traité  des  proportions. 
Le  P.  Fr.-Xav.  Aynsoom,  jésuite  d'Anvers, 
lit  aussi  paraître,  dan*  le  même  temps,  une 
réfutation  de  ce  livre  :  elle  avait  pour  titre  : 
Libellai»  a»  natura  rationum  ,  contra 
M.  Xtibomium;  Anvers,  1855,  la-*".  Neibom 
ne  traite  pas  mieux  cet  adversaire  que  Lange 
dan*  *a  réponse  I  celui-ci,  car  11  en  parla  en 
ces  termes  (col.  6)  :  Tu»  et  Jésuite  iiupi- 
dittimi  impudentix  atque  ifjnorantiw  di- 
cato,  toti  liuralo  orbi  onle  oeulot  ponant. 
Bais  Il  trouva  dans  Wallis  un  adversaire  plus 
redoutable  qui,  examinant  ses  erreurs  en  ma- 
thématicien de  premier  ordre  et  en  helléniste 
consommé,  le  pressa  de  raisonnements  et  do 
citations  sans  réplique  dans  un  écrit  intitulé  : 
Tractatu  tltnchtica  advtnui  Marti  Meibo- 
tniï  Dialogum  de  proportionibut;  Oxford, 
1657,  in-4".  Cet  écrit  a  été  réimprimé  dans 
le  premier  volume  de*  œuvres  mathématique* 
de  Wallis  (Oxford,  1695,  quatre  volumes  in- 
fol.).  Jamais  l'illustre  savant  ne  s'écarte  des 
règles  de  I*  plus  stricte  politesse  dan*  ta  cri- 
tique :  la  seuls  expression  nn  peu  vive  qu'on 
y  remarque,  après  avoir  rapporté  les  opi- 
nions erronées  de  Meibom  concernant  l'In- 
tervalle minime  de  musique  appelé  Limma, 
est  que  ce  sont  ab*olument  des  rêverie*  : 
Ontnino  jomniaise  videtur  (Wallis,  Opéra, 
1.  I,  p.  365).  Il  termine  aussi  par  celte  propo- 
sition accablante  :  fallu  dtnique  «uni  ta 
omnia  qux,  in  »uo  de  Proportitmibut  Dia- 
logo,  nous  protulit  Meibomiut  (p.  988).  Mei- 
bom comprit. qu'il    ne  pouvait   lutter  contre 

un  pareil  athlète  :  Il  garda  prudemment  le  ti- 

Moller  place  parmi  les  écrits  Inédit*  de  Hei- 
bom  [Cimbrfa  Littrata,  t.  III,  fol.  451)  : 
1*  Le  Traité  de*  harmoniques  de  Ptolémée, 
en  grec,  avec  une  version  latine  et  de*  notes. 
9°  Les  élément*  harmoniques  de  Manuel 
Bryenne,  texte  grec,  version  latine  el  annota- 
tions. 3'  Le  dialogue  de  Plutarquesur  la  mu- 
sique, idem;  niait  il  n'avait  d'autre  autorité 
pour  l'existence  de  ses  écrit*  que  ce  que  Mei- 
bom en  dit  lui-même  dans  la  préface  de  son 
recueil  des  sept  auteurs  grecl,  cité  précédem- 
ment, et  dans  ta  lettre  a  Gudius  sur  les  écri- 
vains de  musique.  Il  y  a  lieu  de  croire  que  ces 
ouvrages,  ainsi  que  le  travail  sur  la  seconde 
partie  de  Bjtctaius  (eoye*  ce  nom)  et  le  traité 
grec  anonyme  *ur  le  rhytbme,  qu'il  avait  éga- 
lement promis,  n'élaient  qu'en  projet,  car 
parmi  les  manuscrit*  qu'on  a  retrouvés  dan* 


«fi 


MEIBOSI  -  MEIER 


se»  papier*,  il  ne l'en  est  rien  rencontré.  Pos- 
térieurement, Wallis  a  puhlié  de  bonnes  édi- 
tions dci  Harmonique!  de  Plolémée,  du  com- 
mentaire d«  Porphyre  sur  ces  barman Iqnet, 
du  Traité  de  Manuel  Bryenne  (vojjei  Wulis), 
et  Burette  (voyez  ce  nom)  a  publié  le  texte  du 
dialogue  de  Plntarqua  avec  une  traduction 
française  et  beaucoup  de  noies  excellentes. 

On  a  de  Meibom  un  petit  écrit  intitulé  : 
Epittola  de  Scriptoribut  variit  musieit,  ad 
Marquardum  Gudium.  Cette  lettre,  datée  du 
H  avril  1067,  a  été  insérée  dans  le  recueil  des 
Ëpltre*  de  findius  publié  a  Ctrecht,  en  1697 
<p.W). 

MEIER  (  FaéDfaic-SiiiSTiiK  )  ,  né  le 
3  avril  1771,  a  Benedicl-Bayern,  était  Alt 
d'un  jardinier.  Destiné  par  «es  parents  a  l'étal 
monastique,  il  alla  taire  ses  humanités  a  Mu- 
nich, et  y  apprit  la  musique  comme  enfant  de 
thœur  ;  puis  il  Tut  envoyé  a  Salihourg  pour  j 
suivre  un  cours  de  philosophie.  Mais  le  goût 
4e  la  vie  d'artiste  s'était  emparé  de  lui  et  lui 
Valsait  négliger  les  éludes  scientifiques.  Il 
jouait  de  plusieurs  instrumenta  et  y  trouvait 
des  ressource*,  en  faisant  sa  partie  dans  les 
orchestres  de  danse.  A  l'âge  de  dix-huit  ans, 
il  débuta  au  théâtre  de  Municb  ;  parcourut  en- 
suite une  partie  de  l'Allemagne  avec  une 
■troupe  de  comédiens  ambulants,  et  enfin  entra 
an  théâtre  de  Scbikaneder,  à  Vienne,  vers  la 
tlo  de  1795.  Longtemps  il  y  brilla  dans  les 
rôles  de  première  basse.  Plu*  tard,  H  réunit  a 
cet  emploi  celui  de  régisseur  en  chef  du 
théâtre,  et  profita  de  l'influence  que  lui  don- 
nait cette  place  pour  opérer  un  changement 
dans  le  goût  du  public,  en  faisant  représenter 
le*  plu*  beaux  opérai  de  Chérubin),  de  Méhul, 
de  Berlon  et  d'autre*  célèbres  compositeurs 
français;  ce  fut  lui  aussi  qui,  dan*  ses  cou- 
verts, fil  entendre  à  Vienne  pour  la  première 
■fols  quelques-uns  des  oratorios  de  Hnndel. 
A  l'époque  de  la  réunion  de*  trois  théâtre* 
(principaux  de  la  capitale  de  l'Autriche , 
ileier  entra  au  théâtre  de  ta  cour;  mai* 
Jonque  M.  de  Metiernicb  y  appela  l'opéra  ita- 
lien, le  chanteur  allemand  comprit  qu'il  ne 
pouvait  lutter  avec  son  ancien  répertoire 
contre  la  vogue  de*  opéra*  de  Ro*sini,  ni 
-contre  de*  chanteurs  tell  que  Labiacbe;  il 
demanda  sa  retraite  et  obtint  la  pension  qu'il 
avait  mérilée  par  de  longs  service*.  Déjà  il  sen- 
|  Mit  le*  premiers  symptôme*  d'une  os* iflea lion 
du  larynx,  qui  fit  de  rapide*  progris  el  le  mit 
au  tombeau,  le» nui  1835. 

MEIFRKD  (JosEFi-ÉniLE),  né  le  33  oc- 
tobre 1703,  apprit  dans  ta  jeunesse  la  musique 


et  le  cor,  et  fut  d'abord  élève  de  l'école  de* 
arts  cl  méilers-de  Cbaloni.  Il  était  déjà  âgé 
de  vingt  et  un  ans  lorsqu'il  se  rendit  i  Paris  et 
entra  au  Conservatoire,  où  il  fut  admis  comme 
élève,  le  30  juin  1815.  Il  y  reçut  des  leçon*  de 
Dauprat.  Peu  de  temps  après,  il  entra  i  l'or- 
chestre du  Théâtre  'Italien,  comme  second  cor; 
mais,  en  1899,  il  abandonna  celte  place  pour 
enlrerâ  l'orchestre  de  l'Opéra.  Il  était  aussi 
cor  basse  i  la  chapelle  du  roi  lorsqu'elle  Tut 
supprimée  après  la  révolution  de  1830.  Lors- 
que le  cor  a  pistoni  fut  introduit  en  France, 
M.  Meifred  perfectionna  cet  instrument  en 
ajoutant  de  petites  pompes  particulières  aux 
tubes  qui  baissent  l'instrument  daoi  le  jeu  dei 
piston*,  el  en  appliquant  ce*  pistons  aux 
branches  de  l'instrument  au  lieu  de  les  placer 
sur  la  pompe,  afin  de  donner  i  celle-ci  plus 
de  liberté,  et  de  conserver  les  ton*  de  re- 
change. Il  lit  exécuter  ces  perfectionnements 
en  1897,  par  Labbaye,  facteur  d'instruments 
de  cuivre  a  Pari*.  L'étude  spéciale  que 
M.  Meifred  avait  faite  des  ressource*  du  cor  à 
pistons,  lui  Ht  obtenir,  en  1833,  sa  nomina- 
tion de  professeur  de  cet  instrument  au  Con- 
servatoire pour  la  formation  de  cor* -basse* 
nécessaire*  aux  orcbestres.il  occupe  encore 
(1861)  cel  emploi,  ainil  que  celui  de  chef  de 
musique  de  la  troisième  légion  de  la  garde 
nationale  de  Parii.  Cet  artiste  a  publié  : 
1"  Doute  duos  facile*  pour  deux  cors,  op.  1  ; 
Paris,  Zeller.  î*  De  l'étendu»,  d'à  l'emploi  et 
de*  ressource*  du  cor  en  général,  ef  dé  ses 
corps  de  rechange  en  particulier,  avec  quel- 
que! considération!  sur  te  cor  A  piston»; 
Paris,  Launer,  1890,  iu-4°.  3°  Mélodies  en 
duo*  faciles  el  progressifs  pour  deux  cors  ; 
Parii,  Brandu*.  4"  Méthode  pour  le  cor  s 
deux  pilions,  à  l'uiagt  du  Conservatoire  d* 
Paru;  Paris,  Richault.  5°  Méthode  dt  cor 
chromatique  *  trois  piston*  ;  l'Md.;  6°  Notice 
sur  (a  fabrication  dtt  instrument*  de  cuiur* 
en  général,  et  sur  celle  du  cor  chromatique 
en  particulier;  Paris,  de  Soye  et  C*,  18,11, 
In-S*  de  16  P*ge*  avec  9  planche*.  7*  £>uei- 
ques  moti  sur  Ut  changements  proposés  pour 
la  compoiition  du  musiques  d'infanterie. 
Paris,  1859,  in-16  de  14  pages  (Extrait  du 
journal  la  France  musicale).  M.  Meifred  a  pris 
part  i  la  rédaction  de  la  critique  musicale 
dans  plusieurs  journaux.  On  a  publié  de  lui 
trois  opuscule*  en  ver*  sous  le*  titre*  sui- 
vants ;  1*  C immentaire  du  ehantr»  Jérôme 
lur  la  première  représentation  de»  Hugue- 
nots, opéra  (Paris),  1836,  in-B».  9*  foyage 
et  retour,  silhouette  en  vert,  d  l'occasion  du 


MEIER  -  MEILAKD 


61 


banquet  donné  à  Babentek  aîné,  par  le*  ar- 
tittu  de  l'orchatre  de  l'Opéra,  le  20  juil- 
let 1841.  Parti;  1841,  ln-8'.  S*  Le  Café  de 
l'Opéra.  Poime  didactique  (en  Ter.  libre*), 
dédié  aux  amateur*  du  jeu  de  dominos; 
Paris,  1889,  ln-8°  de  trente-deux  pages.  Cet 
trois  teril»  «ont  attribua»  1  M.  Helfred  par 
tjuérard  {France  littéraire,  t.  VI,  p.  19), 
par  les  auteur*  de  la  Littérature  fronçait» 
contemporaine  (t.  T.,  p.  555). 

MEILAnD  (J.tQDBi.)  ,et  non  MEYLAHD, 
comme  l'écrit  Samuel  Gratter,  dan*  ses  Cu- 
Tiatité*  de  la  Lutaee  (1),  ni  MAlLAJfD  ou 
BAYLATtD,  variantes  données  par  les  Lexi- 
ques de  Schilling,  de  fiassuer  el  de  Bernsdorf, 
fat  un  compositeur  allemand  de  Write.  Il  na- 
quit eu  1S41,  a  SenRenberg,  dans  la  Haule- 
ï.usice,  et  non  daui  1*  Hitnie,  comme  le  pré- 
tend Nicodeme  Trischlln  (9).  Il  fit  ses  éludes 
musicales,  comme  enfant  de  chœur,  dans  la 
chapelle,  électorale  de  Dresde.  Ayant  été 
nommé  maître  de  chapelle  de  la  petite  cour 
d'AMpaeb,  il  obtint  de  son  mal  ire  la  permit' 
slon  de  faire  un  voyage  en  Italie,  visita  Rome 
et  Venise,  et  y  étudia  le  contrepoint  sou 
direction  des  meilleur*  maîtres.  De  retour  1 
Anspach,  en  1585,  Il  publia  dam  l'année  i 
vante  «on  premier  ouvrage,  composé  de  n 
tett,  sou*  ce  titre  :  Cantione*  laerm  Bilingue 
et  ses  uoeum,  harmonie!*  numerit  in  gra- 
tiam  maticorum  compatit*  etjamprimum 
in  lucem  édita*;  Narihtrgzc,  excudebat  Ul- 
rietu  Ifeuberv*  et  hmrtdu  Jaan.  Montant, 
1604,  in-4°  obi.  Ce  recueil,  qui  renferme 
«lou»  motet*  a  cinq  voix,  et  cinq  à  six  voix, 
*  été  inconnu  1  tout  le*  biographe*  et  biblio- 
graphes :  Il  s'en  trouve  an  exemplairs  dans  la 
Bibliothèque  de  Leiptick.  On  a  cru  qu'il  entra 
au  service  du  landgrave  de  Heste,  lorsqu'il  eut 
obtenu  son  congé  du  landgrave  d'Anspacb,'  en 
1673,  et  qu'il  mourut  i  Casse),  en  1607.  Je 
me  suit  conformé  à  ce*  renseignements  dan* 
la  première  édition  de  cette  Biographie  du 
musicien»;  malt  11»  «ont  Inexact*.  L'erreur 
provient  de  ce  qu'il  a  dédié  un  de  set  ou- 
vrages, en  1575, à  Guillaume,  landgrave  de 
Heste,  parce  que  ce  prince  posséda  en  com- 
mun le  duché  de  Brunswick  avec  Guillaume, 
Alt  d'Ernest,  duc  de  Zell  et  de  Lunebourg,  au 
service  de  qui  Heiland  était  entré,  après  avoir 
quitté  la  cour  d'Anspach.  Il  semble  que  Hei- 
land n'alla  pas  directement  d'Anspacb  i  Zell, 
et  qu'il  vécut  quelque  temps  a  Francfort  où  il 

(I)  L<MiuiKknM«lw*rdi3k.Ut*,  part.  lV,p.  I». 
(ï)  Orifiout  tuifiiimi  alita*!.  Strulworj,  MB, 


a  publié  plusieurs  ouvrages.  H.  de  Winter- 
teld  croit  que,  dan*  tes  dernières  années,  11  ne 
fut  que  simple  cantor  (voyez  De*  Extanq. 
Kirthengeeang,  t.  I,  p.  339-340).  Ce  ne  fut 
donc  pas  a  Castel,  mais  a  Zell,  ou  Celle  {au- 
jourd'hui dans  le  royaume  de  Hanovre),  que 
Kelland  mourut,  non  en  1607,  comme  le  dit 
Samuel  Grosser,  ni  en  1593  ou  1593,  suivant 
le*  Lexiques  de  Schilling  et  de  Gatsuer,  mais 
en  1577,  a  l'ige  de  trente-cinq  ant.  Ces  ren- 
seignements positifs  sont  fournit  par  la  pré- 
face d'Eberhard  Schell,  de  Dannenberg  (Ha- 
novre), éditeur  de  l'œuvre  potlbume  de  Heiland 
intitulé  :  Cygne*  Cantiona  latins*  et  ger- 

Apres  l'oeuvre  de  motet*  publié  a  Nurem- 
berg, en  1604,  on  ne  trouve  plus  de  composi- 
tions de  Heiland  publiées  avant  1573}  il  est 
vraisemblable  cependant  qu'il  n'est  pas  resté 
huit  années  sans  publier  quelque  ouvrage  dont 
l'existence  a  été  ignorée  Jusqu'à  ce  jour. 
Quoi  qu'il  en  soit,  j'ai  trouvé  lia  Bibliothèque 
royale  de  Berlin  (tonds  de  Pa>lchau)  un  recueil 
de  motets  de  cet  artiste,  intitulé  :  Selectx 
eantianei  quinque  et  tex  voçum  ;  Fforiberger, 
1579,  cinq  volumes  petit  in-4'.  Aucun  bio- 
graphe ou  bibliographe  n'a  connu  cet  ouvrage, 
après  lequel  viennent  ceux-ci  ;  S*  Cantiant* 
sacre  auinqu»  il  lex  voeum;  Nuremberg, 
1873,  cité  par  Wallhor.  On  y  trouve  dix-huit 
motet*.  4'  XXXI JI  Matttttn  mit  deuttchtn 
aueh  tateinitchen  Text;  Francfort ,  ches 
Slgmund  Peyerabcnd,  1578,  in-*0  obi.  C'est 
cet  ouvrage  qui  est  dédié  a  Guillaume,  mar- 
grave de  Hesse.  On  y  trouve  dix-neuf  motet* 
latin*  et  quatorze  motets  allemands.  H.  de 
Wlnterfeld  en  a  extrait  an  morceau  i  cinq 
partie*  sur  une  mélodie  populaire  du  quinzième 
siècle,  et  l'a  publié  en  partition  parmi  le* 
exemples  de  musique  de  ion  important  ou- 
vrage sur  le  chant  évangéllque  (I.  I",  n°  43). 
5°  XVIII  vxltliche  teutKhe  Gtixngt  von 
4  wnd  5  Stimmen  (Dix-bult  chansons  alle- 
mandes et  mondaines  à  quatre  et  cinq  voix); 
Francfort,  de  l'imprimerie  de  Kab  et  cher 
Feyerabend,  1S76,  in-4»  obi.  On  trouve  a  la 
Bibliothèque  royale  de  Munich  un  exemplaire 
du  mémo  ouvrage  avec  cet  autre  titre  :  iïeue 
auterUten;  tevttche  Getang ,  mit  vitr  und 
fiinf  Stimmen  au  tingen,  und  auf  allerley 
Initrvmtnten  tu  gebrauchen  (Chant*  alle- 
mand* nouvellement  publiée,  pour  chanter  à 
quatre  et  cinq  voix,  et  pour  l'usage  de  toutes 
sortes  d'Instruments);  Francfort,  Graben  et 
Sigmand  Feyerabend,  1575,  in-4*  obi.  Ce  re- 
cueil offre  un  intérêt  rhylbmique  qu'on  se 


es 


MEILAND  -  MEÏNEKE 


trouve  pas  chex  les  compositeurs  allemands  de 
Cette  époque  (a  l'exception  du  chant  choral), 
en  ce  que  toutes  les  parties  sont  astreintes  à 
un  l'bylhme  identique,  dont  on  voit  d'Intéres- 
sants exemples  dans  les  villanelles  de  Donali 
et  dans  les  œuvres  de  Croce  cl  de  Gastoldi. 
M.  de  Winterfeld  en  a  extrait  un  chant  a 
quatre  voix  qu'il  a  publié  en  partition  dans 
les  exemples  de  musique  (a*  44)  de  l'ouvrage 
cité  ci-dessus.  6°  Saerm  aliquot  cantionet  la- 
tin* et  germante*  quinque  et  quatuor  vo- 
cum;  Franco  furti  per  Gtorgiutn  Corvinum 
et  Siyitmundum  Fiyerabend,  1575,  tn-4° 
obi.  Ce  recueil,  qui  contient  vingt  deux  mo- 
tets, est  a  la  Bibliothèque  royale  de  Munich. 
7*  Cantiotut  aliquot  novm,  quai  vulgo  mu- 
tetttê  votant  quinque  vocibut  comptait*; 
quitus  adjutieta  tunt  officia  duo  de  S.  Joanne 
Evangtliita  et  Innocentibui  ;  Francofurti 
pet-  Georgium  Corvinum  et  Sigiimundum 
Ftyerabend,  1S7B,  ln-4*  obi.,  a  la  Biblio- 
thèque royale  de  Munich.  C'est  le  mime  ou- 
vrage qui  a  été  reproduit  i  Erfurt,  en  1688, 
tous  le  titre  de  Harmonie  taer*  quinque 
voeum.  Cette  édition  se  trouve  aussi  a  la  Bi- 
bliothèque royale  de  Munich  ;  Je  l'ai  comparée 
avec  l'autre  et  j'ai  couda  té  l'identité  de  l'œuvre. 
8*  Cygne*  Cantiontt  latin*  tt  germante* 
Jaeobi  Meilandi  Germant,  quinque  et  qua- 
tuor vocibut,  In  iUuttriitima  awla  Cellcnti 
(de  Zell),  paulo  anle  obitum  jutnmo  diligen- 
tia  ab  ipeomet  compatit*.  Nunc  primum  t'n 
lucem  editx  opéra  et  studio  Eberhardi  Sehe- 
lii  Dunnenbergii.  Cum  prwfatione  tjuidtm; 
WitUbergey,  txeudebat  Mattheu*  Welack, 
151)0,  in-4"  obi.  Je  possède  un  exemplaire 
complet  de  cet  ouvrage  très-rare.  Le  portrait 
gravé  en  bois  de  Meiland,  dani  l'année  de  sa 
mort,  se  trouve  au  frontispice  de  chacun  des 
cinq  volumes.  Ainsi  qu'on  le  volt  par  le  titre, 
les  pièces  qui  composent  ce  recueil,  an 
nombre  de  vingt-deux,  ont  été  composées  peu 
de  temps  avant  le  décès  de  l'anteur,  c'est-à- 
dire  dans  l'année  1577,  Elles  consistent  en 
neuf  motets  latins  à  cinq  voix,  six  à  quatre 
voix,  quatre  cantiques  allemands  i  cinq  voix, 
et  trois  a  quatre  voix.  A  la  fin  de  l'ouvrage  on 
trouve  un  ebant  latin  et  un  allemand,  tous 
deux  i  cinq  voix,  avec  ce  titre  :  Typoyraphut. 
Sequente»  cantiontt  ex  pialmo  XIII  de- 
«umpJa»,  atqut  in  honortm  Dn.  Eberhardi 
Xehelii,  per  Pctrum  Beintium  Brandtbur- 
gentem;  i*  Jcademi*  IVitebergentit  lemplo 
ad  areem  cantorem,  quinque  voeibui  com- 
potitat,  ne  pagell*  vacarent,  /lue  adjicere 
llbent,  val»  et  fruert,  La  préface  de  Schetl,  ' 


qui  est  fort  longue,  est  digne  des  commen- 
taires de  Mathanaslus  sur  le  chef-d'auvre 
d'un  inconnu,-  à  l'exception  de  quelques  ren- 
seignements sur  Meiland,  l'éditeur  ;  parle  de  ; 
tout*  sauf  de  l'ouvrage  qu'il  publie.  Il  y  est 
question  d'Arlllole,  de  Cicéron,  de  Marsile  j 
Ficin,  de  la  politique  et  des  tyrans  qui  nais-  I 
sent  pour  le  malheur  de  l'humanité.  Le  rédac- 
teur du  catalogue  de  la  musique  de  la  Biblio- 
thèque royale  de  Munich  j  a  inscrit,  comme 
un  ouvrage  de  Meiland,  un  fragment  intitulé: 
Teuteche  Gttànge  mit  funf  und  nier  Slim- 
men,  bel"  dent  furtlliehen  LUneburgitchen 
Hofflagear  tu  Zell  (nae  loco  et  anno).  Il  n'a 
pas  vn  iiue  ces  chants  ne  sont  que  la  deuxième 
partie  des  Cygne*  eantionee  dont  II  vient 
d'être  parlé. 

Wallher  nous  apprend  qu'à  la  sollicitation 
de  quelques-uns  des  amis  de  Meiland,  11  prit 
part  à  la  composition  du  chant  du  psautier 
allemand  de  Luther.  Gerber  pense  que  le  tra- 
vail dont  II  s'agit  consistait  a  mettre  le  chant 
choral  a  quatre  parties;  mais  M.  de  Winter- 
feltt  croit  que  Meiland  a  écrit  seulement  quel- 
ques mélodies  chorales  pour  le  GesangbucK 
de  Wolf,  publié  a  Francfort,  en  1589. 

MEENCKE  (Cituu).  fousx  ci-après 
MEINEKE. 

NEIHDRE  [L'abbé  X.),  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  d'Agen,  et  [irofesseur  de  chant 
ecclésiastique  au  petit  séminaire  de  «elle  ville, 
est  auteur  d'un  ouvrage  Intitulé  :  Méthode 
élémentaire  et  complète  pour  l'accompagne- 
ment  du  plain-ehant.  Dijon,  185S,  in  19. 

MEIHEKE  (Ciikles).  Il  y  a  beaucoup, 
d'obscurité  sur  la  personne  de  cet  artiste,  si 
toutefois  il  n'y  en  a  qu'un  seul.  Suivant  V  Uni- 
versel Lexikon  der  Tonkuntt  de  Schilling, 
Charte»  Meineke  est  un  pianiste  et  organiste, 
né  en  Allemagne,  qui,  eu  1836,  occupait  la 
position  d'organiste  à  l'église  Saint-Paul  de 
Baltimore,  dans  les  États-Unis  d'Amérique. 
C'était  alors,  dit  le  rédacteur  de  l'article,  un 
homme  d'environ  quarante-cinq  ans.  Jus- 
qu'en 1810,  il  avait  vécu  en  Allemagne,  mais, 
en  1839,  il  était  déjà  à  Baltimore,  et  11  avait 
faitexécuter.en  1833,  un  Te  Deum  pour  voix 
solo  avec  chœur  et  accompagnement  d'orgue  ; 
cet  œuvre  avait  «lé  publié  a  Philadelphie. 
Enfin,  avant  d'arriver  en  Amérique,  M.  Mei- 
neke  avait  vécu  quelque  temps  en  Angleterre. 
De  plus,  il  avait  publié  en  Allemagne  des 
œuvres  diverses  pour  le  piano  et  pour  l'orgue. 
D'autre  part,  un  lit  dans  la  trente- sixième  an- 
née de  la  Gnzelte  générale  de  mutique 
(p.  57-58)  une  notice  sur  la  situation  de  la 


MEINEKE  —  HE1SSNER 


musique  h  Oldenbourg,  datée  de  cette  ville,  I 
10  décembre  1833,  oii  l'on  voit  que  M.  Polt, 
maître  de  concert  et  élève  de  Klesewetler  e 
de  Spohr,  venait  de  prendre  la  direction  de  li 
société  île  chant  qui,  jusque-là  et  pendan 
douxe  «oi,  irait  été  dirigée  par  M.  Meineke 
organiste  et,  précédemment,  m  us  ici  en  de 
chambre  (WtUhtr  (Singterein)  hier  let't 
ii&xlf  Jahren,  bit  jttxt  «nier  Leilung  dtt 
ffrn.  Organiittn,  friihtr  Kammtrmtuibit, 
Mt.intke  betuht).  Or,  le  prénom  de  cet  orga- 
niile d'Oldenbourg  eit  aussi  Cari  (Charles) 
sur  les  morceaux  de  M  composition,  et  en  par- 
ticulier sur  une  messe  A  quatre  voix  et  orgue, 
publiée  a  Leipsict.  Il  est  évident  qu'il  ne  peut 
;  avoir  identité  entre  l'organiste  de  Baltimore, 
habitant  celle  ville  depuis  1833  jusqu'en  18M, 
et  l'organiste  d'Oldenbourg,  qui  y  dirige  une 
tociété  de  chant  depuis  1831  jusqu'en  1853, 
bien  que  loua  deux  aient  les  mêmes  noms  et 
prénoms.  Je  pense  que  celle  confusion  ne 
provient  que  d'une  faute  d'impression  au  nom 
de  Mtinttt,  dan*  Is  Lexique  de  Schilling,  et 
qu'il  y  faut  lire  Meincke;  car  on  trouve  dam 
la  Gaicttt  général*  de  musique  de  leiplick 
(ann.  1831,  p.  874)  l'analyse  d'une  composi- 
tion qui  a  pour  titre  :  A  Te  Dtum,  in  four 
f'acal-Partt,  tetth  an  aeeomp.  for  the  Or- 
fan  or  Piano- forte,  eomp.  by  C.  Mtinike, 
Oraaniu  ef  St.  Pattl'l  thurch  Baltimore; 
Baltimore,  publ.  by  John  Cole.  Bien  que 
l'adresse  de  l'éditeur  soit  ici  il  Baltimore,  on 
volt  dans  l'analyse  que  l'ouvrage  a  été  gravé 

à  Philadelphie.  Il  résulte  de  cet  eclalrclsie- 
menl  que  tous  les  ouvrages  publié!  en  Alle- 
magne loua  lé  nom  de  Meinekt  (C.)  appar- 
tiennent A  l'organiste  d'Oldenbourg.  Ou 
connaît  de  cet  artiste:  1*  Six  chansons  macaii- 
niques  pour  voix  solo  arec  chœur  d'hommes  et 
accompagnement  de  piano;  Offcnbacb,  An- 
dré. 3*  «es se  à  quatre  voix  et  orgue,  op.  35; 
Leipsict,  Siegel.  S*  Variations  pour  le  piano, 
aur  divers  thèmes;  op.  13,  Leipsick,  Peter»; 
•p.  13,  Bonn,  Simrock;  op.  14,  Kayence, 
Sclioit;  op.  30,  Leipsick,  Usiner,  4°  Gammes 
et  préludes  pour  le  piano,  dans  tous  les  lom  ; 
ObTenbach,  André;  chant*  détaché*  A  voix 
seule,  avec  piano;  quelque*  pièces  d'orgue. 

MEINER8  (...),  Ills  d'un  employé  du 
gouvernement  autrichien  a  Milan,  a  fait  tes 
étude*  musicale*  an  Conservatoire  de  cette 
ville.  Comme  premier  essai  de  ion  [aient,  il  a 
écrit,  en  1B4Ï ,  lé  «econd  acte  de  l'opéra  Fraa- 
eeicu  di  Rimini.  Dans  l'année  suivante,  il 
donna,  au  théâtre  de  ta  Seala,  a  Milan,  il  Di- 
Strlorë  Stiiitro,  dan*  lequel  lé  public  re- 


marqua plusieurs  beaux  morceaux  qui  le 
firent  conildérer  comme  un  artiste  d'avenir. 
Cependant  rien  n'est  venu  justifier  depuis  lors 
les  espérances  que  sou  début  avait  fait  naître. 
En  1818,  H.  Meiners  a  été  nommé  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Verrai I.  Il  parait 
n'avoir  écrit,  depuis  lors,  que  4e  la  muiique 
d'ègliie. 

Un  autre  compositeur  du  même  nom 
(G.  dtMeintn),  amateur  de  chant  a  Dresde, 
s'est  fait  connaître  par  des  chants  pour  quatre 
voix  d'hommes,  et  par  des  Lieder  A  voix  seule 
avec  accompagnement  de  piano,  au  nombre 
d'environ  huit  recueils.  Ces  ouvrage»  ont  été 
publiés  depuis  1SS3  jusqu'en  1840.  Depuis 
plu*  de  vingt  ans  (1861),  il  n'a  rien  parade 
M.  de  Meiners,  ce  qui  peut  Indiquer  que  cet 
amateur  e*t  décédé. 

MEINERT  (Jui-Biiii),  facteur  d'or- 
gue* A  Lahn,  vert  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle,  a  construit,  eu  1746,  celui  de  l'église 
évaogélique  de  Freysiadt,  composé  de  cin- 
quante-trois jeux  ;  eu  1748,  celui  de  Henni- 
dorfT,  de  vingt-sii  jeux;  en  173S,  un  bon  in- 
strument de  trente-six  registres  A  Goldberg, 
el  vers  le  même  temps  un  autre  1  Harpesdorff, 
de  vingt-six  jeux. 

MEI8NEH  (Josen),  chanteur  distingué, 
naquit  A  Salibourg,  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle.  Dan*  sa  jeunesse,  il 
visita  l'Italie,  y  apprit  l'arldu  chant,  et  brilla 
sur  le*  théâtres  de  Pise,  de  Florence,  de  Na- 
ple*  et  de  Rome,  puis  retourna  en  Allemagne 
el  chanta  avec  succès  à  Vienne,  Munich,  WUrz- 
bourg,  Sluttgard,  Cologne  et  Liège.  De  retour 
a  Salibourg,  il  y  entra  au  service  de  l'arche- 
vêque; mais,  en  1757,' il  fit  un  second 
voyage  en  Italie  et  chanta  A  Padoue  el  a  Ve- 
nise. Dans  l'étendue  extraordinaire  de  sa  voix, 
ce  chanteur  réunissait  les  son*  graves  de  la 
basse  aux  sons  les  plu*  élevés  du  ténor. 

MEISSINER  (Pamrri),  virtuose  clari- 
nettiste, naquit  le.14  septembre. 1748,  aBurg- 
preppach,  dans  la  Franconie.  A  l'Age  do  sept 
an*,  il  commença  les  étude*  au  collège  de 
WUrzoourg  et  y  montra  de  rarea  disposition* 
pour  la  muiique,  particulièrement  pour  la 
clarinette.  Lorsqu'il  eut  atteint  sa  douzième 
année,  ton  père  consentit  enfin  A  lui  donner 
nn  bon  Instrument,  et  le  confia  aux  soins  d> 
Bessler,  clarinettiste  de  la  cour.  Dès  ce  mo. 
ment,  le  jeune  Heisiner  se  livra  avec  ardeur  A 
l'élude,  et  qua're  an*  lui  suffirent  pour  être  en 
état  de  se  faire  entendre  devant  te  prince,  i 
WUrxbourg.  Il  recul  en  récompense  une 
aomme  considérable  pour  voyager,  et  te  mit 


MEISSNER  —  MEISTER 


en  route  au  mois  de  mal  1706,  ««dirigeant 
vers  Mayence,  Sfanheiin,  Brachial  et  Stras- 
bourg. Arrivé  dan*  cette  dernier*  ville,  il  r 
fut  attaché  au  service  du  cardinal,  prince  de 
RoLan  qui,  bientôt  après,  le  conduisit  à  Paris. 
La  clarinette  était  al  on  peu  connue  en 
France  :  Heissner,  quoique  fort  jeune,  eut  la 
gloire  de  faire  comprendre  aui  musiciens 
français  lea  beantéi  de  cet  instrument,  et  les 
ressource»  qu'on  en  pouvait  tirer  dan*  l'in- 
strumentation. Ptusieart  foi*  il  se  Ht  entendre 
avec  succès  au  Concert  spirituel  et  i  celui  des 
amateurs.  Gerber  dit  que  Heissner  fat  alors 
attaché  a  l'Opéra  :  c'est  une  erreur,  car  H  n'y 
eut  de  clarinette*  filées  dans  l'orchestre  de  ce 
théâtre  qu'en  1773,  et  les  deux  artistes  qu'on 
engagea  pour  cet  Instrument  étaient  deui 
musiciens  allemands,  nommés  Ernsi  etScharf. 
Hall  Heissner  fut  engagé  par  le  marquis  de 
Braucas  pour  la  musique  des  gardes  du  corps. 
Séduit  par  les  offres  avantageuses  du  prince 
Potocki,  11  consentit  1  le  suivre  en  Pologne  et 
quitta  Paria  avec  lui.  Arrivé  a  Francfort,  11  ne 
put  résister  au  désir  de  revoir  sa  famille,  doot 
Il  était  séparé  depuis  dix  ans,  et  il  se  rendit  à 
Wuri  bourg,  oh  il  arriva  au  mois  de  mai  1776. 
Ayant  appris  son  arrivée,  le  prince  régnant  le 
fit  venir  a  la  résidence  de  Weilshœcbheini  et 
fut  si  satisfait  de  son  talent,  qu'il  l'engagea 
immédiatement  a  ion  service.  Depuis  celle 
époque,  l'artiste  ne  l'élolgna  plus  de  Wurz- 
bourg,  al  ce  n'est  pour  un  voyage  qu'il  Ht  a 
Munich,  i  Dresde  et  dans  la  Suisse.  Il  se  livra 
a  l'enseignement  et  forma  uu  grand  nombre 
d'élèves,  parmi  lesquels  on  remarqua  quel- 
ques artistes  distinguos  tels  que  Bebr,  de 
Tienne,  Goepfert,  les  deux  frères  Viersnlckel 
et  Kleinhaus.  On  peut  donc  considérer  Heiss- 
ner comme  un  dos  promit*»]  fondateurs  de  la 
belle  école  de  clarinette  qui  se  distingua  au- 
trefois en  Allemagne.  C'est  1  cette  école 
qu'appartiennent  Béer,  mort  i  Paris,  et 
H.  Bender,  directeur  de  musique  du  régiment 
des  guidtt,  en  Belgique.  Heissner  a  composé 
beaucoup  de  concertos  pour  la  clarinette,  des 
quatuors,  des  airs  variés  et  d'autres  pièces  de 
différent  genre.  Il  a  publié  :  1*  Pièces  d'faar- 
MMlf  pour  dea  ia*lrumeni*à  vent,  liv.lelll; 
leipilck,  Breilkopf  et  Hrertel.  9*  Quatuors 
pour  clarinette,  violon,  alla  el  basse,  n**l 
et  9  ;  Mayence,  Scbolt.  3°  Duos  pour  deux  cla- 
rinettes, op.  S;  ibid.  A'  Idem,  op.  4;  ibid. 
Cet  artiste  est  mort  *  Wuribourg,  vers  la  fin 
de  1807. 

HEISSNER  (Aiedsti-Gottuib  ou  Taio- 
PMttï),  né  i  Bautzen,  en   1703,  fut  d'abord 


archiviste  1  Dresde,  puis  professeur  I  Prague. 
Il  mourut  a  Fulde,  en  1807.  Ou  a  de  lui  un 
livre  intéressant,  intitulé  :  Bruthititeie  tur 
Biographie  J.  G.  Kauman'i  (Fragment* 
pour  la  Biographie  de  J.-G.  Naumann); 
Prague,  1803-1804,  deux  volumes  in-8*. 

MEISSOnniEft  (Aaiom) ,  né  1  Mar- 
seille, le  8  décembre  1783,  était  destiné  au 
commerce  par  ses  parents;  mais  son  goù!  pour- 
la  musique  lui  fit  prendre  la  résolution  de  se 
rendre  en  Italie  t  l'ige  de  selle  ans.  Arrivé  1 
Maples,  il  y  reçut  de*  leçons  d'un  maître- 
nommé  Inlerlandl,  tant  pour  la  guitare  que 
pour  la  composition.  Il  y  écrivit  un  opéra 
bouffe,  Intitulé  :  la  Donna  corrttta,  qui  fat 
représenté  sur  un  théâtre  d'amateurs.  Après 
plusieurs  années  de  séjour  1  Naples,  i)  rentra 
en  France,  et  alla  s'établir  i  Paris  où  il  a  pu- 
blié une  grande  sonate  pour  la  guitare,  trois 
grands  trio*  pour  guitare,  violon  et  alto; 
Pari*,  chez  l'auteur;  de*  variations,  divertis- 
sement) et  fantaisies  pour  le  même  instru- 
ment; une  Méthode  limplifiie  pour  la  lyre 
ou  guitare  (Paris,  Sleber),  et  un  grand 
nombre  de  romances.  En  1814,  il  a  établi  i 
Paris  une  maison  de  commerce  de  musique 
qu'il  a  conservée  pendant  plus  de  vingt  ans. 

HEISSONHIER  (Joibh),  frère  du  pré- 
cédent, connu  sous  le  nom  de  JUEISSON- 
NIER  JEUNE,  eal  né  à  Marseille,  vert  1790. 
Élève  de  son  frère  pour  la  guitare,  il  a  donné 
longtemps  des  leçon*  de  cet  instrument  à 
Pari*,  puis  j  »  succédé  à  un  ancien  marchand 
de  musique  nommé  Corbaux,  Depuis  1834, 
il  a  été  éditeur  d'un  nombre  considérable 
d'œuvres  de  musique  de  tout  genre.  Il  a  ar- 
rangé pour  la  guitare  beaucoup  d'airs  d'opé- 
ras et  d'autres  morceaux.  On  a  gravé  de  sa 
composition  :  1°  Trois  duos  pour  guitare  et 
violon;  Paris,  llanry,  2"  Trois  rondeaux  idem, 
ibid.  5°  Des  recueils  d'airs  connus  pour  gui- 
tare seule,  op.  S  et  4  ;  Pari»,  Ph.  Petit.  4*  Des 
airs  d'opéras  varié*  ;  Paris,  Hanrv,  Ph.  Petil, 
Dufaut  et  Dubois,  et  cbei  l'auteur.  5>  Des  re- 
cueil! de  contredanse*; idem,  ibid.  6°  Deux 
méthodes  de  guitare.  Sans  son  catalogue  gé- 
néral de  la  musique  imprimée,  Whlsiiing  a 
confondu  le*  outrage*  de*  deux  frères  Sels  - 
sonnier. 

Joseph  Heistonnler  ont  un  fils  qui  lui  suc- 
céda comme  éditeur  de  musique,  et  qui,  après 
avoir  fait  une  fortune  considérable  dans  son 
I  retiré  en  1855,  à  cause  de  in 
santé. 

MEISTER  (Jiab-Fkïdïbic),  né  a  Ha- 
novre, dan*  la  première  moitié  du  dix-sep- 


jOO^K 


ME1STER  —  MEJO 


Tt 


tièmc  siècle,  fui  d'abord  attaché  à  la  musique 
du  duc  de  Brunswick,  puis  entra  au  service  de 
l'évèque  de  Lubeck,  a  Euliu,  et,  enfin,  devint 
Orgauiste  de  l'église  Sainte-Marie,  à  Flens- 
bourg.  Il  mourut  eu  cette  ville,  le  38  octobre 
1097.  On  ■  publié  de  sa  composition  :  1*  Uni 
suite  de  morceaux  de  chant  à  l'usage  des  habi- 
tant! du  Holslein,  intitulée  :  Furstliche  Bol- 
stcin-Gluckbvraitehe  lUu  likalisehcGcmutkt- 
Belustigungtn  ;  Hambourg,  1003,  douze 
partiel  in-fol.  t»  Rattolta  dt  diverti  fiari 
muiicali  per  l'organe  ou  t'a  gravictmbalo, 
corne  tonale ,  fugue ,  imitazioni ,  ciac- 
cone,  efe.;Leipsick,  1695. 

H£ISTEH(lIicm»),ean(oraBalle(Saie), 
a  donné  une  édition  améliorée  du  Compen- 
dium  muiiei  de  Henri  Faber,  avec  la  version 
allemande  de  Melchior  Vulpius,  et  j  a  ajouté 
une  petite  préface,  à  Leipsicfc,  en  1034,  petit 
ln-8". 

MEISTER  (AL*i»T-Fitozaic-Loiiis),  lit- 
térateur allemand,  né  en  1734,  à  Weiohen- 
beim,  dam  la  principauté  de  Hobenlobe,  Ht 
ses  éludes  i  Gœttingue  et  i  Lelpsick.  Après  les 
avoir  terminée) ,  il  fut  d'abord  instituteur, 
puis  professeur  de  philosophie  i  l'Université 
de  Gœtlingue.  Il  mourut  dam  cette  position, 
le  18  décembre  1788.  On  trouve  dam  le*  nou- 
veaux mémoire!  de  la  Société  royale  de  Gœt- 
lingue (t.  II,  p.  159  elsuiï.)  un  discours  qu'il 
prononça,  en  1771 ,  concernant  l'orgue  hy- 
draulique des  anciens,  Intitulé  :  Dt  feterum 
hydraulo.  Ce  morceau  se  lait  remarquer  par 
de  Térudilion  et  des  considérations  nouvelles. 
On  a  aussi  de  ce  savant  une  dissertation  sur 
l'harmonica,  insérée  dans  It  Magasin  de  Ha- 
novre (ann.  1766,  p.  59),  et  dans  les  Notice* 
hebdomadaire»  de  Miller  (ann.  1766,  p.  71), 
tous  ce  titre  :  Ifachrleht  von  tintm  neuen 
mut  finit  se  Aen  Inttrvmente  Harmonica  ge- 

MEISTER  (Juit-Gtonsu),  organiste  de 
l'église  de  la  ville,  professeur  au  séminaire 
de  Hildburgbausen  et  organiste  de  l'église 
principale,  Dé  le  30  août  1793,  i  Getlersbau- 
leu,  prés  de  Heldbourg,  dans  le  duché  de 
Saie-Meiningen,  est  auteur  d'un  livre  qui  a 
pour  litre  :  Follitzndige  Generalbats-Schule 
vnd  Einleilung  tur  Composition.  Ein  Lehr- 
bvch  lum  Selbttunttrricht  fUr  dtejenigen, 
vetkhe  die  geiammte  theorttitth  Xtnntnis* 
vnd  praktitcha  Fertigkeit  «m  Gêner  albats 
erlemen,  regelmmttig  and  mit  Ltiehtigkeil 
modutiren  «nd  fortpiele  uni  Fantatien 
eomponiren  lernen  vjollen  (École  complète 
de  la  basse  continue  et  Introduction  a  la 


composition.  Méthode  pour  s'instruire  soi-  • 
même,  etc.);  llmenau,  Voigl,  1834,  io-4'  de 
quatre-vingt-dix  pages.  On  a  aussi  du  même  ! 
artiste  plusieurs  cahiers  de  pièces  d'orgue, 
parmi  lesquels  on  remarque  :  1°  Six  pièces 
d'orgue  a  l'usage  du  service  divin,  op.  11; 
Scbleusingen,  Glaser.  3*  Six  nouvelles  pièces 
faciles  pour  l'orgue;  Cobourg,  Reimann. 
3*  Douze  pièces  d'orgue  d'une  moyenne  force, 
en  deux  suites  ;  Aid.  L'oeuvre  qualoriième, 
renfermant  soixante  pièces  d'orgue  facile*, 
pour  jouer  avec  ou  sans  pédale,  a  été  publié 
en  1841,  a  Erfurt,  chez  Kœrner.  Cet  éditeur  a 
inséré  des  pièces  d'orgue  de  Mcisler  dans  les 
deuxième  et  troisième  livres  de  son  Posttu- 
dien-Such  fiir  Orgelspieler;  Erfurt,  sans 
date. 

MEISTER  {Cn*iLis-SÉvEurii),de  la  même 
famille  et  vraisemblablement  fils  du  précé- 
dent, fut  d'abord  professeur  adjoint  du  Sémi- 
naire de  Hildburgbausen  et  organiste  d'une 
des  églises  de  cette  ville,  puis  a  été  nommé- 
professeur  de  musique  au  séminaire  des  Insti- 
tuteurs, aHonlabaur.  Il  occupait  déjà  cette  po- 
sition en  1844.  On  a  de  cet  artiste  une  petite 
méthode  pratique  d'orgue,  à  l'usage  des  com- 
mençants, sous  ce  titre  :  Kltine  practitehe 
Forichule  fiir  angehende  Orgelspieler,  op.  5  ; 
■avtnce,  Schott.  Ses  autres  ouvrages  les  plus- 
Importants  sont:Douze  prélude*  pourl'orgue,. 
op.  3;  Bonn,  Simrock;  doute  idem,  op.  4;. 
Neuwiedj  Stelner;  Singmx  Idleinder  Kltinen, 
collection  de  chant*  nonr  le*  enfants,  op.  3; 
Bonn,  Simrock.  L'œuvre  sixième  consiste  en 
Cent  soixante  cadence*  et  petits  préludes 
pour  l'orgue,  dan*  le*  ton*  majeurs  et  mi- 
neurs les  plus  utiles,  co  deux  suites;  Erfurt, 

MEJO  (Auguste- GniLLinn),  directeur  de 
musique  1  Chcmnitz,  est  né  en  1793,  i  Nos- 
Ben,  en  Silésie.  Il  commença  son  éducation, 
musicale  i  Oederan,  et  l'acheva  i  Leipsick, 
oh  il  fut  pendant  sept  an*  attaché  1  l'orchestre 
du  concert.  Plus  lard,  il  alla- s'établir  i  Do- 
manzi,  eu  Silésie,  en  qualité  de  directeur  de 
musique  d'une  chapelle  particulière.  Après  y 
avoir  demeuré  pendant  onze  ans,  il  fut  appelé 
a  Chcmniti,  en  1833.  Ou  dit  qu'en  peu  d'an- 
nées son  activité  et  sa  connaissance  de  la  mu- 
tique  ont  fait  faire  de  rapide*  progrès  à  l'arl 
dans  celte  ville,  où  il  dirige  de  bons  concerts. 
M.  Hejoest  également  habile  sur  la  clarinette, 
sur  le  violon  et  dam  la  composition.  Il  a  pu- 
blié :  1'  Variations  à  grand  orchestre;  Leip- 
sick, Breilkopf  et  Hterlel.  S*  Plusieurs  re- 
cueils de  danses  de  différents  caractères,  i 


MEJO  -  MELCHER 


grand  orchestre.  S*  Dca  variation!  en  harmo- 
nie, n™  1,  S,  3,  4;  ibid.  4*  Rondo  pour  cor  et 
orchestre;  ibid.  En  1  MO,  il  a  fait  représenter 
i  Brunswick  un  opéra  intitule  :  Der  Gang 
naeh  dent  Eùenhammer  (le  Mouvement  du 
martinet),  qui  a  obtenu  du  succès. 

MELANI  (Alkudu),  né  i  Plstoie,  ou, 
suivant  d'auli  es  indications,  à  Modène, d'abord 
maître  de  chapelle  a  Saint- Pétrone' do  Bologne 
(en  1660),  puis  maître  de  chapelle  de  l'église 
Sainte  Marie  Majeure,  a  Rome,  le  1.6  octobre 
1067,  quitta  cette  place,  en  1673,  pour  entrer 
en  la  même  qualité  i  l'église  Saint-Louis  des 
Français.  Il  occupait  encore  ce  poste  en  1 682, 
car  dans  le  Mercure  galant  du  mois  d'octobre 
de  celle  année  (deuxième  partie,  p.  280), 
où  l'on  rend  compte  d'une  messe  que  le  duc 
d'Estrées  Ht  chanter  dan*  l'église  Saint  Louis, 
le  35  août,  à  l'occasion  de  la  naissance  du  duc 
de  Bourgogne  on  lit  :  «  Le  sieur  Melani  y  Ht 
■  entendre  une  musique  excellente  et  des 
»  symphonies  admirables,  •  Ce  compositeur 
«Irait  encore  en  1698,  comme  on  le  voit  par 
la  dédicace  de  ion  oeuvre  quatrième,  conlenanl 
des  Motetti  a  una,  due,  trt  »  cinque  voei; 
Rome,  1608,  in-4°.  Melani  est  connu  aussi 
par  divers  opéras,  dont  un  représenté  1  Flo- 
rence, en  1681,  et  a  Bologne,  au  théâtre  Mal- 
veul,en  1697,  sous  le  titre:  il Carceriere di 
te  mtdttima,  et  qui  fut  fort  applaudi.  Le  se- 
cond opéra  de  ce  maître  est  Intitulé  :  Amori 
di  Lidia  t  Ctori  ;  il  fut  représenté  au  théâtre 
de  Bologne,  en  1686,  et  il  fut  joué  de  nouveau, 
en  1691,  dans  la  villa  Bentivoglio  di  Fog- 
l/iamva  net  Bologneie.  L'abbé  Quadrio,  qui 
nomme  ce  musicien  (t.  V,  p.  517),  dit  qu'il 
mit  aussi  en  musique  le  Buberto  d'Adîmarl. 
On  voit  aussi  par  les  livrets  de  deui  oratorio» 
que  Melani  en  avait  composé  la  musique.  Le 
premier  a  pour  titre  :  Giudiiio  ai  Salomone. 
Oratorio  per  mutiea  data  in  luce da  Bona- 
venlura  Jltotti,  min.  Convint.;  Bologna, 
1686,  in-12.  L'autre  est  intitulé  ;  Oloftrnt, 
oratorio  da  recitarti  nella  Cappella  del  cat- 
ttilodi  Ferrara, la  Kra  del  Natale  di  X.  S.; 
ibid.,  1089,  in  13.  Mais  c'est  surtout  par  ses 
motels  a  trois  et  à  quatre  chœurs  que  ce 
maître  s'est  Tait  connaître.  On  le*  trouvait 
autrefois  en  manuscrit  dans  l'église  Sainte- 
Marie  Majeure.  L'abbé  Sanltni  possède  sous  le 
nom  de  Melani  ;  1*  Deux  Crucifixui  à  cinq 
voit.  3*  Le  psaume  Dilexi  quoniam,  a  huit 
voii.  5"  Deux  Magnificat,  deux  Benedietui, 
et  deux  Mittrer»  a  huit  voix.  4°  Les  psaumes 
Dixit  Pominta,  Mémento  Domine  et  In 
Exitu  Itrael,  i  douze  voix.  5°  Credo,  et  In 


Vtritat  mon,  a  huit  voix.  6°  Deux  litanies  i 
neuf  voix.  L'oeuvre  troisième  de  Melani  a  pour 
titre  :  Coneerti  epirituali  a  due,  Ire,  e  cinque 
voct;  Borna,  Matcardt,  1683. 

Malgré  les  éloges  qui  ont  été  donnés  i  ce 
musicien  par  quelques-uns  de  ses  contempo- 
rains, c'était  un  artiste  médiocre,  qui  écrivait 
d'une  manière  incorrecte,  suivant  ce  que  j'ai 
vu  dans  quelques-uns  de  ses  morceaux  en  par- 
tition, cbea  l'abbé  Sanlini.  Un  de  ses  ouvrages 
a  pour  titre  :  Ûeleetut  tatrarutn  eanlionum 
binii,  ternie,  quaternit  quinieque  voeibut 
coneinendut;  Rom*,  tupi*  Matcardi,  1673, 
in-4*. 

MELANI  (Aïtowb),  musicien  italien  au 
service  de  l'archiduc  d'Autriche  Ferdinand- 
Charles,  a  fait  imprimer  de  sa  composition  : 
Schcrii  muticali  ouia  caprieei,  e  balUtti 
da  tuonarti  ad  uno,  S  violini  e  viola; 
.tnspruck,  1650,  in-4°. 

HÉLAniPPÈDE,  poêle -musicien,  né 
dans  l'Ile  de  Mélos,  l'une  des  Cyclades,  était 
Bis  de  Crilon,  et  vivait  vers  la  soixante-cin- 
quième olympiade.  Plutarque  (De  Mutica)  dit 
qu'on  lui  attribuait  l'invention  du  mode  In- 
dien ;  mais  d'autres  ont  accordé  l'honneur  de 
celle  invention  i  un  autre  musicien  nommé 
Antbippe  {voyez  ce  nom). 

MELCAUNE  (JÉaoïe),  surnommé  IL 
MONTESAHDO,  parce  qu'il  était  né  dans 
le  bourg  de  ce  nom  (royaume  de  Naples,  dans 
la  terre  d'Otrante)  (ut  maître  de  chapelle  a 
Lecce  (Calabre),  au  commencement  du  dix- 
septième  siècle.  Il  a  fait  Imprimer  de  M  com- 
position :  II  Paradilu  ttrrtilre  con  motetti 
diverti  e  capriecioti,  a  1,  3,  8,  4  e  5  voei; 
Venise,  1619,  in-4*. 

MELCUER  (Josifh),  directeur  de  l'Aca- 
démie de  chant,  i  Francfort-sur-l'Oder,  pia- 
niste et  compositeur  de  mélodies  vocales,  a 
commencé  i  se  faire  connaître  vers  1834.  On 
a  de  lui  des  recueils  de  Lieder  a  voix  seule, 
avec  accompagnement  de  piano,  op.  3  {Lieder 
et  romances  de  divers  poètes) ,  Elsleben,  Rein- 
hardi;  op.  6  {Lieder  et  chants),  Berlin,  Paca; 
op.  7  (trois  chant*  pour  soprano  ou  ténor). 
l'Mtt.;  op.  9  (trois  chants  idem), Berlin, Eode; 
op.  13  (cinq  Lieder  pour  soprano),  Berlin, 
Bote  et  Bocke;op.l3  (chant*  religieux), Berlin, 
Challier;  chant»  1  quatre  voix,  i  l'usage  de* 
écoles,  op.  8;  Berlin,  Paci;  six  chants  a 
quatre  voix,  op.  14,  en  deux  suites;  Berlin, 
Bole  et  Bocke;  chant  pour  quatre  voix 
d'hommes,  sur  un  poème  de  TJblaod;  ibid. 
Melcber  a  publié  aussi  quelques  petites  pièce» 
'  pour  piano. 


v  Google 


MELCHERT  —  MELLE 


MEÏ.CHEIlT{JoLU),professcur  iic  piano, 
et  compositeur  pour  ton  instrument  el  pour  le 
chiot,  nié  1  Hambourg,  a  publié  quelque! 
petites  choses  pour  lej  pianistes  amateurs, 
teli  que  dcui  rondeaux  agréable»,  op.  7; 
Hambourg,  Crauz;  deux  morceaux  de  talon, 
op.  11;  ibid.;  value  d'Adélaïde ,-ibid.;  mais 
c'est  aurtoul  par  ici  compositions  pour  le 
chant  qu'il  s'est  Tait  une  honorable  réputation 
en  Allemagne.  On  remarque  parmi  set  ou- 
vrage! de  ce  genre  :  1*  Litdtrkram  (collec- 
tion de  liftier),  en  deux  suites,  pour  voix 
«fuie  avec  piano,  op.  5;  Hambourg,  Nle- 
meyer.  9*  Deux  poèmes  àeRtinick,  pour  con- 
tralto et  piano,  op.  16;  ibid.  5°  Quatre 
Litdtr  pour  baryton,  op.  33,  ibid.  4*  Trois 
Litder  pour  soprano,  op.  27;  ibid.;  el  une 
multitude  de  chanta  détachés,  dont  la  Nuit, 
pour  ténor,  op.  17,  ibid.;  U  Chant  du  prin- 
Umpi,  pour  soprano,  op.  SI,  ibid;  Maria, 
de  Novalii,  op.  26;  ibid.  Helchert  a  publié 
aussi  des  chanta  1  quatre  tolx  ;  ibid. 

MELDERT  (Lioiubd),  musicien  belge,  né 
dans  la  province  de  Liège,  rers  153S,  a  fait  un 
voyage  eu  Italie.  Fendant  ion  séjour  a  Ve- 
nise, il  publia  le  premier  livre  de  les  madri- 
gaux s  cinq  toix,  «bel  lei  héritiers  de  Scollo, 
1678,  in-4*. 

MELETIL'8,  moine  grée  du  dixième 
siècle,  vécut  au  couvent  de  la  Trinité,  k 
Strumiixa,  dans  la  Bulgarie  (en  latin  Tiberio- 
poltf).  Dana  la  Bibliothèque  du  collège  de 
Jésus,  a  Cambridge,  on  trouve,  ioui  le  nu- 
méro 212,  un  traité  manuscrit,  en  grec,  con- 
cernant la  musique  el  le  chant  de  l'Église 
grecque,  sous  ce  litre  :  JUcletiat  monachtii, 
de  Muiicd  el  eanticU  eeelt$iM  grgem,  evm 
hymnii  muiieii.  A  la  suite  de»  règles  du 
citant,  on  a  placé  un  recueil  d'hymnes  et  de 
cantiques  notés,  dont  les  auteurs  sont  indiqués 
pah  leurs  noms.  Je  pense  que  les  règle!  seules 
dn  chant  doivent  être  de  Meletins,  car  le  re- 
cueil des  hymnes  date  évidemment  d'un  temps 
postérieur  a  celui  où  vivait  ce  moine,  comme 
le  peuvent  les  noms  do  Jean  Lampadaire, 
Manuel  Chrysapbe,  Jean  Hukusell,  Georges 
Stauropole,  etc. 

MELFIO  (Jiii-ltniiTi),  compositeur  né 
a  Biilgnano,  en  Calabre,  dam  la  première 
moitié  dn  seizième  siècle,  a  fait  imprimer  :  II 
primo  libre  de'  lïïadrigali  a  qualtro  uoeij 
Venise,  1536,  ia-i'. 

MELGAZou  MELGAÇO  <Dieco-Dus), 
moine  portugais,  néàCubao,  le  11  avril  1038, 
fut  nommé  maître  de  chapelle  i  l'église  ca- 
thédrale d'Xvora,  et  mourut  dans  celle  ville,  le 


9.  nul  1700.  Ses  compositions,  très-nom- 
breuses, sont  restées  en  manuscrit  dans  la 
chapelle  qu'il  a  dirigée  :  on  y  remarque  des 
messes,  lamentations,  MUerere,  psaumes, 
répons,  hymnes,  et  un  recueil  dédié  a  l'arche* 
véque  d'Evora,  en  1604,  où  se  trouve  Mena 
ftrial  a  4  voies,  motefos  de  defunlo*  a  4, 
Gloria, lautet  honor  a 8  voiee. 

MELISSAtMiTTiim),  organiste  de  l'église 
des  Jésuites  a  Goriixa,  dans  le  Frioul,  vers  le 
milieu  du  dix  -septième  siècle,  a  publié  de  sa 
composition  un  recueil  de  psaumes  intitulé  ; 
Salmi  coturriati  a  2,  3,. 4  e  5  voet;  Veniae, 
1653,  in-4*. 

MELLAJRA  (Cuntii),  compositeur  dra- 
matique, né  a  Parme,  en  1783,  a  étudié  l'har- 
monie et  le  contrepoint  tous  la  direction  de 
Forlunatiet  de  Ghiretti.  A  l'âge  de  vingt  ans, 
il  Ht  exécuter  a  Parme  une  messe  solennelle 
qui  fut  considérée  comme  un  bon  ouvrage. 
Depuis  Ion,  il  a  donné,  i  Vérone,  La  Prooa 
inditerttta,  opéra  bouffe;  à  Venise,  Il  £i- 
tarro  cap  rteeto, idem;  i  Parme, /TtZia,  idem; 
a  Brescia,  /  Gauri,  opéra  semi-ieria;  et  à 
Ferrare,  La  Ntmica  dtçli  uamini.  Ce  der- 
nier ouvrage  a  aussi  été  joué  a  Milan,  eu  1814. 
On  connaît  un  très-grand  nombre  de  mor- 
ceaux de  musique  vocale  et  instrumentale, 
sous  le  nom  de  H.  Mellara. 

MELLE (Keeuiit(mc) DE),  ouDEMELL, 
en  Italien  Rinaldo  del  Met»,  musicien  belge 
du  seizième  siècle,  est  né  vraisemblablement 
dans  le  pays  de  Liège,  où  il  y  a  encore  des 
familles  de  ce  nom.  D'ailleurs,  dans  l'épltre 
dédicatoire  de  son  recueil  de  madrigaux  a  six 
voix,  datée  de  Liège,  le  14  juiUet  1587,  et 
lignée  Rinaldo  del  Sicile,  Il  dit  que  ia  famille 
a  été  attachée  au  service  du  duc  Ernest  de 
Bavière,  archevêque  de  Cologne  el  éréque  de 
Liège.  Cependant,  au  litrede  ce  raéiue  ouvrage, 
imprimé  à  Anvers,  en  1588,  Il  est  appelé 
ffenti'Iuoma  fiamtngo,  ce  qui  semble  Indi- 
quer qu'il  était  de  la  Flandre;  car  bien  que 
les  Italiens  aient  appelé  en  général  flamand* 
tous  les  artistes  des  Pays-Bas,  on  ne  donnait 
ce  nom,  dans  les  ouvrages  imprimé!  en  Bel- 
gique, qu'a  ceux  qui  étaient  nés  dans  les  deux 
Flandres,  ou  dans  le  duché  de  Brabant,  et 
dans  le  marquisat  d'Anvers.  Quoi  qu'il  en 
soit,  Kenaul  de  Selle  fut  un  musicien  distin- 
gué du  seizième  siècle.  Wallber,  dans  son 
Lexikon,  a  placé  vers  1538  l'époque  oh  II  00- 
rissail,  el  son  erreur  i  cet  égard  a  mis  Burney 
en  doute  si  ce  n'est  paa  Renaul  de  Belle,  et 
non  Goudimel  (ooyet  ce  nom},  appelé  Gaudie 
Hell  par  les  Italiens,  qui  a  été  le  maître  de 


14 


MELLE  -  MELL1M 


Pierluigi de  Palostrina  {A  General hiltoryof 
Muiic,  t.  III,  p-  186);  Hawkins  dit  positi- 
vement, dans  son  Histoire  de  la  musique,  que 
ce  fui,  en  effet,  Renaut  rie  Mell  qui  eul  l'hon- 
neur d'instruire  cet  illustre  musicien.  Mais 
l'abbé  Bainl  a  Tort  bien  prouvé  dans  tes 
Mémoires  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  Palea- 
irina,  d'après  les  notices  manuscrites  de  Pitoni 
sur  les  compositeurs,  qui  se  trouvent  dans  la 
Bibliothèque  du  Vatican,  que  Renaut  de  He Ile 
se  rendit  i  Rome  vert  1589,  environ  six  ans 
avant  la  mort  du  maître  célèbre  dont  on  vou- 
lait faire  ion  élevé,  et  quo  lui-même  y  conti- 
nua ses  éludes,  quoiqu'il  eût  déjà  été  maître 
de  chapelle  en  Portugal;  qu'il  >■  fui  attaché  au 
service  du  cardinal  Gabriel  Paleotto,  et  que 
lorsque  ce  cardinal  fut  fait  évoque  de  Sabina, 
en  1501,  il  nomma  Renaut  de  Belle  maître  de 
chapelle  de  ion  église,  et  professeur  de  mu- 
sique du  séminaire.  L'abbé  Baini  fait  remar- 
quer enfin  (t.  I,  p.  25)  que  le  cinquième  livre 
de  motels  de  ce  compositeur  est  dédié  i  ce 
même  cardinal  Paleotto,  et  que  l'épltre  dédi- 
catoire  est  datée  de  Magliano  in  Sabina,  le 
I"  mars  1505.  Il  est  nécessaire  de  faire  ob- 
server, toutefois,  que  Renaut  de  Selle  quitta 
l'Italie,  en  1587,  après  avoir  publié  à  Venise 
le  quatrième  livre  de  ses  madrigaux  a  cinq 
voix,  pour  faire  un  voyage  dans  sa  patrie, 
ainsi  que  le  prouve  l'épltre  dédicaloire  de  son 
livre  da  madrigaux  à  six  voix  publié}  Anvers, 
bb16B8. 

L'abbé  Bainl  nous  apprend  (Joe.  cit.)  que 
Renaut  de  Melle  a  publié  de  sa  composition  i 
Venise,  chei  Gardane  :  1*  Quatre  livres  de 
madrigaux  a  trois  voix,  en  1582  et  1583.  Ils 
ont  été  réimprimés  en  1593,  i  Venise,  chez 
le  même.  Une  antre  édition  fut  faite  dans 
la  même  ville,  en  1506.  3°  Quatre  livres  de 
madrigaux  i  quatre  et  cinq  voix,  depuis  1584 
jusqu'en  1586.  S*  Cinq  livres  de  madrigaux  a 
cinq  voix,  depuis  1587  jusqu'en  1590. 4*  Hem 
livres  de  madrigaux  1  six  voix,  en  1691.  Le 
premier  livre  de  ceux-ci  est  une  réimpression 
de  celui  que  Phalêse  avait  imprimé  a  Anvers, 
en  1588,  sous  ce  litre:  Madrigali  di  Einaldo 
del  Melle,  gentiluomo  ftamtngo,  a  ni  voei, 
in-4*  obi.  5°  Litanie  délia  B.  V.  a  cinque 
voei;  Anvers,  1589,  in-8'.  6°  Cinq  livres  de 
motels  i  cinq,  six,  bull  et  douze  voix;  Ve- 
nise, Gardane,  1593  a  1595.  Le  cinquième 
livre  a  pour  litre  :  Liber  qvtntus  mofeclorum 
Reynaldidcl  Met,  ehori  «celtiim  tathedralii 
ut  Seminarii  Sabinerui  prsfecti,  qum  par- 
tim  tenii,  partimque  octant»  ac  duodenit 
votibuteoncinantur;  Vtnttiis  ap.  Angelum 


Gardanum,  1505,  in-4°obI.  L'épltre  dédica- 
loire, au  cardinal  Gabriel  Paleotto,  est  datée 
de  Mantoue,  aux  calendes  de  mars  1505.  Ce 
recueil  contient  dix-sept  motets  à  six  voix, 
deux  a  buit  voix,  et  un  a  douze  voix.  L'abbé 
Baiui  ajoute  i  ces  renseignements  qu'il  existe 
beaucoup  d'autres  compositions  manuscrite» 
de  Renaut  de  Melle  dans  les  archives  de  quel- 
ques églises  de  Rome. 

MKLLI  ou  SLELII(Pinii-PiDL),  luthiste 
et  compositeur,  né  i  Reggio,  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle,  fut  connu  générale- 
ment sous  le  nom  de  HELLI  IVEGGIAfliO, 
à  cause  du  lieu  de  sa  naissance.  Il  fut  attaché 
au  service  de  l'empereur  Ferdinand  II,  qui 
régna  depuis  1619  jusqu'en  1637.  Ou  a  de  lui 
trois  recueils  intitulés  :  Primt  tmuicht,  cioi 
madrigali ,  art» ,  schtrii,  etc.,  a  più  voci,- 
infenelia,  Gia.  f'incenti,  1608,  in-4;  se- 
conde muiickt,  etc.,  ibid.,  1009,  in-4  ;  ttrze 
muiiche,  etc.,  ibid.,  1609,  in-4*.  La  collec- 
tion des  œuvres  de  Helli  pour  le  luth,  on  plu- 
tôt l'arckiluth,  a  pour  titre  :  Intavolalura  di 
Liuto  attiorbalo  di  Pittrù  Paolo  Melii  du 
Reggio  lautenista  t  musico  di  caméra  di 
S.  M.  Cetarea,  libri  einqut;  in  Fentiia, 
ptr  Giaeatno  Finetnti,  1635  et  années  sui- 
vantes, in-4". 

MELUNET  (Cmnx),  né  a  Nantes,  ver» 
1780,  exerça  la  profession  d'imprimeur,  et 
mourut  dans  cette  ville,  au  mois  d'août  1843. 
Il  était  amateur  de  musique  et  jouait  de  plu- 
sieurs Instruments.  Ou  a  de  lut  un  écrit  qui  a 
pour  titre  :  De  la.  musique  d  Nantit;  Nantes, 
1837,  in-8*.  Mellinet  était  membre  de  la  So- 
ciété académique  de  sa  ville  natale,  dont  les 
volumes  de  mémoires  renferment  plusieurs 
de  ses  écrits. 

HELLINI  (le  P.  Aiessahdro),  moine  ser- 
vite,  ué  a  Florence  dans  la  seconde  moitié  du 
quinzième  siècle,  fut  appelé  a  Home  par  le 
pape  Léon  X,  non  comme  maître  de  la  cha- 
pelle pontificale,  comme  le  disent  Àruli. 
Glanl  {Annal.  Strvomm,  part.  II,  cent.  4)  et 
Kegri  (Ittoria  de'  Fiortntini  teritt.,  p.  93), 
car  celte  charge  n'existait  pas  alors,  mais 
comme  chapelain  chantre.  Le  P.  Mellini  mou- 
rut à  Rome,  en  1554,  suivant  Kegri,  ou  deux 
ans  plus  tard  suivait  GianL  Ces  deux  auteurs 
etPocciantl  {fatal.  Script,  ilhatr.  Fiorent.) 
disent  que  Mellini  a  Tait  imprimer  beaucoup 
de  madrigaux  a  plusieurs  voix,  des  motels, 
des  hymnes,  et  des  psaumes  pour  les  vêpres, 
mais  Ils  n'indiquent  ni  le  lieu,  ni  les  dates  de 
l'impression  de  ces  ouvrages,  dont  je  n'ai  pas 
trouvé  d'exemplaires  jusqu'à  ce  jour.  Il  est  à 


MELLINt  —  MELONE 


remerquerquelcnomdeMellLru  ne  figure  pas 
dam  le  catalogue  des  chapelains  chantres  de 
la  chapelle  pontificale,  donne  par  Ailsmi  de 
Bolséna  dans  ses  Osternationi  per  bêlt  rego- 
lare  iteoro  délia  cappella  pontifieia  (Rome, 
1711,10-4'). 

MELOHE  (àsniiil),  musicien,  ni  a  Bo- 
logne, dans  la  première  moitié  du  seizième 
siècle,  fuit,  en  1579,  doyen  des  musiciens  de 
la  seigneurie  de  cette  Tille.  La  discussion  de 
Nicolas.  Vicentiuo  et  de  Yincent  Liultano, 
concernant  la  connaissance  des  genres  de  la 
musique,  et  le  litre  que  Vicentlno  publia  en- 
suite sur  celle  matière  {voyes  YirairriHo) 
avaient  fixé  l'attention  dei  musiciens  de  toute 
flUlle  sur  la  question  des  trois  genres.  Plu- 
sieur»  années  après  que  le  traité  de  Vicentino 
eut  paru,  Melone  écrivit  a  sou  ami  Bollrigari 
{voyes  ce  non)  une  lettre  sur  ce  sujet  :  St  le 
canioni  muiieali  moderne  communément* 
dette  madrigali  o  motetti,  li  poitono  ragio- 
nevolmente  nominare  di  une  de'  Ire  pari  e 
lemplici  generi  armante!,  e  quali  debbono 
tuerie  «crament*  laii.  Cette  lettre,  publiée 
par  Bollrigari,  lut  l'occasion  de  l'écrit  de  ce- 
lui-ci, Intitulé  :  Il  Melon»,  ditcono  armo- 
nico,  etc.  • 

Le  nom  dn  musicien  dont  II  S'agit  et  l'ou- 
vrage de  Bollrigari  H  Dttiderio  ovvero  de' 
converti  di  varii  Stromenti  muiieali,  etc., 
ont  donné  lieu  à  une  cumulation  d'erreurs 
miment  plaisantes.  Aposlolo  Zennr  qui  pos- 
sédait une  médaille  de  brome  frappée  en 
l'honneur  de  Bollrigari,  ou  l'on  voyait  divers 
emblèmes,  crut  r  apercevoir  la  figure  d'un 
melon, et  se  persuada  que  ce  melon  représen- 
tait un  instrument  de  musique  dont  Bollrigari 
aurait  été  l'inventeur,  et  dont  II  aurait  donné  . 
la  description  dans  sou  Melone.  Il  exposa 
toute  cette  rêverie  dans  su  notes  sur  la  Biblio- 
thèque de  Ponuninl  (t.  I,  p.  240);  Sain, 
continuateur  de  V  Butoir*  littéraire  d'Italie 
de  Gingnené,  voulant  corriger  Zeno  (I.  X, 
p.  430),  dit  que  ce  melon  désignait,  selon 
toute  apparence,  Annibal  Melon* ,  son  ami  (de 
Bol  trigari).£n«#èf(ajouie-t-iI),  c'est  tout  son 
nom  anagrammatique  d'Alamanao  Bonelli 
(Benelli)  que  Bollrigari  fit  paraître  ton  ou- 
vrage,  intitulé  :  Ls  Défis..  Or,  le  melon  de 
Zeno  est  le  dos  d'un  lulh,  et  l'on  ne  comprend 
pas  ee  que  veut  dire  Sain  avee  sa  désigna- 
tion d'Annibal  Melone  par  un  melon.  Hais  le 
plus  plaisant  est  l'ouvrage  intitulé  :  le  Déiir, 
suivant  celui-ci.  Il  est  tres-vral  que  Bollrigari 
t'est  caché  sous  le  nom  d'Alesmanno  Benelli, 
anagramme  d' A  uni  bsl  Melone;  mais  en  inti- 


tulant son  dialogue  sur  les  concerts  d'instru- 
ments de  sou  temps  /(  Dttiderio,  il  a  voulu 
honorer  son  ami  Gratioio  Dr.tidtrio,  l'un 
des  interlocuteurs  du  dialogue,  et  non  expri- 
mer un  désir  quelconque.  Le  Dictionnaire 
historique  publié  a  Paris,  en  vingt  volume* 
iD-8%  par  Prudbomme,  a  renouvelé  l'histoire 
du  melon.  Gsrber,  dans  son  premier  Lexique 
des  musiciens ,  dit  que  Melone  s'est  rendu 
utile  a  l'histoire  de  la  musique  par  son  ou- 
vrage :  Dttiderio  diAllemano  Benelli,  ana- 
gramme d'Annibal  Melone.  Il  ajoute  :  a  On 
«  crut  d'abord  que  Bollrigari  en  était  l'auteur, 
a  et  celte  opinion  acquit  encore  plus  de  vrai- 
»  semblanee,  parce  que,  loin  de  la  contredire, 

■  ce  dernier  fit  publier  sous  son  nom  une  se- 

*  eonde  édition  de  l'ouvrage,  n  Voila  donc 
Bollrigari  dépossédé  de  son  livre;  mais  voici 
bien  autre  chose  :  Haym  a  placé  dans  sa  no- 
lice  des  livres  rares,  sons  le  nom  de  Benelli,  le 
Deeiderio,  dont  il  donne  tout  le  titre,  en 
citant  l'édition  publiée  a  Venise,  en  1594,  par 
Richard  Amadino.  Forkel,  copiant  Haym,  a 
placé  {AUgem.  Litteratvr  der  Mutik,  p.  443) 
l'article  Benelli  après  celui  de  Bollrigari,  et  a 
Tait  deux  ouvrages  différents  du  même  livre 
portant  le  même  titre;  enfin,  dans  son  se- 
cond Lexique,  Gerber  ajoute  ce  supplément  a 
son  article  Melone  ;  «  II  s'appelait  ordinaire- 
i.  ment  Alemanno  Benelli,  anagramme  de  sort 
«  véritable  nom.  Il  n'était  pas  seulement  com- 
«  posileur,  comme  il  est  dît  dans  l'ancien 

■  Lexique,  mais  aussi  théoricien,  comme  le 
«  prouve  l'écrit  polémique  suivant  dirigé 
«  contre  Franco it  Patriiio  :  Il  Deiiderio, 

•  ovvero  de'  converti,  etc.  •  Or,  l'écrit  polé- 
mique dirigé  contre  Palrizio,  ou  Patriai,  sa- 
vant italien,  zélé  platonicienqui  avait  attaqué 
Arisloxine  dans  un  de  ses  écrits,  n'est  point 
intitulé  71  Deiiderio,  mais  71  Patriiio, 
ovvero  de'  tetracordi  urmonici  di  Ariitai- 
leno,  et  ce  n'est  point  Melone,  mais  Bollrigari 
{voyez  ce  nom)  qui  en  est  l'auteur.  Choron  et 
Fayolle  ont  copié  aveuglément  le  premier 
Lexique  de  Gerber  dans  leur  Dictionnaire 
hiitoriqué  de*  matteient  (Paris,  1810-181 1), 
et  le  Diclionary  of  rnusictaiii  (Londres, 
1834)  l'a  abrégé  en  quelques  lignes.  ïaniuwi, 
dans  l'article  Battrigari  de  ses  notices  sur  les 
écrivains  de  Bologne  (t.  11),  dit  que  Bollrigari 
avait  donné  son  ouvrage  a  Melone  avec  la  per- 
mission de  le  faire  imprimer  sous  l'ana- 
gramme de  son  nom;  mais  que  plus  tard 
Melone  divulgua  le  secret  du  pseudonyme  et 
se  donna  pour  l'juleur  du  livre.  Offensé  de  ce 
procédé,  Bollrigari  publia  alors   une  autre 


18 


MLLONE  —  MEHDEL 


édition  de  ce  même  livre  ton»  ion  nom.  Il 
al  au  moins  singulier  que  Licbtenlbal  «l 
H.  Becker,  qui  oolciléce  passage  de  Fan  [uni, 
tient  dit,  comme  Porltel,  deux  ■rliclei  pour 
le  mime  livre,  el  qu'ili  tient  répété  se*  er- 
reur! sur  le  Patritio. 

Meloue,  qui,  suivant  ce  qui  était  convenu 
entre  Bottrigarl  et  lui,  trail  fiii  imprimer,  a 
Venise,  Il  Dttidtrio,  sous  l'anagramme  de 
•on  nom  Memanno  Btntiii,  puis  avait  révèle 
le  secret  de  cet  anagramme  i  quelques  ami», 
laissant  croire  qu'il  était  le  véritable  auteur 
de  l'ouvrage,  Stclone,  dis-je,  voyant  que  Boi- 
trigarl  avait  rail  Mire  uoe  nouvelle  édition  du 
livre  a  Bologne,  sous  ion  propre  nom,  eut  un 
moment  d'humeur  qui  la  poussa  a  faire  pa- 
raître ee  qui  restait  d'exemplaires  de  l'édition 
de  Venise  de  1504,  avec  un  nouveau  fronti- 
spice portant  ce  litre  :  Jl  Dttidtrio,  ovvero 
oV  concertt  muiicali,  etc.  Dialogo  di  Jnni- 
bale  Melonti  Hilano,  appreisogli  Stampatori 
Arciepiscopali ,  1601.  Nais  bientôt  après,  il 
sentit  ce  qu'il  y  avait  d'indélicat  dans  ce  pro- 
cédé, et  il  se  réconcilia  avec  son  ami.  C'est 
alors  qn'il  lui  écrivit  la  lettre  qui  donna  nais- 
sance i  l'écrit  de  BoUrigari  :  Il  Mêlant,  dit- 
eono  armonita,  tte.  (conférez  cet  article  avec 
celui  de  BoTTtisiai). 

Melone  était  compositeur.  On  trouve  quel- 
ques-uns de  ses  motets  à  quatre  voix  dans 
les  Mutrir  werx  publiés  par  Lechner,  en 
108S. 

MELTON  (  Guilladh  ) .  chancelier  du 
duché  d'York,  au  commencement  du  seizième 
siècle,  a  laissé  en  manuscrit  un  traité  De  Mu- 
itcd  eccltiiattica. 

MELTIO  (Fai*{ois-Niin),  maître  de 
chapelle  a  Castello,  dans  l'Étal  de  Venise,  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle,  a  fait  impri- 
mer, i  Venise,  La  Galatta,  recueil  de  chants 
a  voiz  seule,  en  1048.  On  a  aussi  de  lui  un  re- 
cueil de  motets  intitulé  :  Cantiona  tacrm 
3-5  vocibut  continendm  ;  Venise,  1650. 

MF.LZEL  (Geo  «ces),  chanoine  régulier  de 
l'ordre  des  Prémonlréi,  i  Strahow,  naquit  a 
Tein,  en  Bohême,  eu  1634.  Dans  si  jeunesse, 
il  étudia  la  musique  comme  enfant  de  chœur, 
el  acquit  des  connaissances  étendues  dans  cet 
art.  En  1663,  on  le  chargea  de  la  direction  de 
la  musique  i  l'église  de  Saint-Benoit,  a 
Prague.  En  1660,  il  quitta  cet  emploi  et  fut 
curé  a  Telsing,  ensuite  a  Saa  tz  et  a  Kuhlhausen  ; 
pull  il  alla  chercher  (tu  repos  tu  couvent  de 
Strahow,  où  il  mourut  le  31  mars  1 693,  a  rage 
ne  soixante- neuf  ans.  Il  a  laissé  en  ma- 
nuscrit de*  vêpres  et  de*  motets  qui  Onl  été 


considérés  en  Bohême  comme  des  modèles  en 

MEWAULT  (PiEMi-Rtcniu),  urètre  et 
chanoine  de  Chalons,  naquit  à  Beaune,  où  il  se 
trouvait,  en  1676,  comme  maître  des  enfants 
de  chœur  de  l'église  da  Sainte-Marie.  Il  fui 
ensuite  maître  de  musique  de  l'église  collé- 
giale de  Saint-Élienne  de  Dijon,  où  il  le  trou- 
vait en  1601.  On  a  de  lui  ■.  \°  Xiua  quinqui 
vocibnt  ad  imitatianem  moduli  0  felix  pa- 
rons; Pari»,  Christophe  Billard,  1670,  in-fol. 
3°  Miua  ttx  vocibul  ad  imiialionem  mo- 
duli Tu  es  -spes  mea;  ibid.,  1686,  in-fol. 
3°  Miua  quinque  uoetouj  ad  imitationcm 
moduli  Ave  senior  Stéphane;  ibid.,  1687, 
in-fol.  4*  Mitia  ttx  voc t'eut  Ferle  rosas; 
ibid.,  1 691,  in-fol.  5"  JUitxa  ter,  vocitnii  Date 
lilia;  ibid.,  1603,  In-fol.  Mentult  a  fait  aussi 
imprimer  des  vêpres  qu'il  a  dédiées  au  père 
Lachaise,  confesseur  de  Louis  XIV.  Il  est  mort 
en  1604,  Igé  d'environ  cinquante  ans. 

MENUE  (Jun-Gottloi),  facteur  d'orgues, 
aLeipiick,  ne  le  S  août  1787,  aSiebeniehn,  pré* 
de  Freyberg,  a  construit,  en  1846,  l'orgue  de 
l'église  Sainte-Pauline,  i  Leipsick,et,  en  1847, 
celui  de  l'église  Neuve,  dans  la  même  ville. 

MERDEL  (Jeu),  directeur  de  musique, 
pianiste  et  organiste  de  l'église  principale,  a 
Berne;  professeur  de  piano  el  compositeur, 
esl  né  a  Darmstadt,  et  a  fait  ses  études  musi- 
cales sous  la  direction  de  Rink  (voyez  ce  nom). 
Ayant  obtenu,  en  1831,1a  place  d'organiste  a 
Berne,  il  j  ajouta  bientôt  celle  de  directeur  de 
musique  et  devint  en  peu  de  temps  l'âme  do 
l'activité  musicale  de  cette  tille.  Il  y  organisa 
des  concerts  et  dirigea  l'orchestre  avec  talent. 
En  1840,  il  voulut  revoir  le  lieu  de  sa  nais- 
sance et  son  vieui  maître,  et  le  0  octobre 
1840,  il  donna  un  concert  d'orgue  dani 
l'église  de  Darmstadt,  et  j  Ht  admirer  son 
habileté.  Cet  artiste  a  publié:  1°  Vingt-quatre 
chanta  a  deux  voix  pour  les  écoles  de  garçon* 
et  de  filles,  op,  S;  Berne,  Dalp,  1833.2°  Vingt- 
quatre  idem,  op.  6,  ibid.  3*  Theorttiickt 
proUtich»  Jnleilung  zum  Sthulgeiang» 
(Introduction  théorique  et  pratique  au  chant 
pour  les  écoles)  ;  ibid.,  1836,  in-13.  4*  Lieder 
a  quatre  voiz  pour  un  chœur  d'hommes, 
op.  »;  ibid.,  1837.  5*  /dm,  op.  10  ;  ibid., 
1838.  0*  Douze  préludes  d'orgue,  op.  11; 
ibid.,  1840.  7*  Zteder  avec  accompagnement 
de  piano,  op.  13;  ibid.,  1841.  8"  Litdir  a 
a  voii  seule  avec  piano,  op.  14;  Mayence, 
Scholl.  0*  Idem,  op.  15;  ibid.  10°  Chanta 
pour  quatre  voix  d'hommes;  Berne,  Uuber. 
Quelques  œuvres  pour  le  piano. 


MENDELSSOHN  —  MENDELSSOHN-BARTHOI.DY 


MENDELSSOHN  («oses  ou  Moisi),  cé- 
lèbre philosophe  et  II  titra  leur  israéllle,  naquit 
a  Dessaii,  le  9  septembre  1739  Fils  d'un  écri- 
vain puhlk  employé  a  faire  des  copies  de  la 
Bible  pour  les  synagogues,  il  pas»  une  partie 
de  sa  jeunesse  dam  une  situation  voiiine  de 
la  misère;  mail  il  trouva  des  ressources  en 
lui-même  pour  ton  instruction,  et  son  génie, 
qui  te  manifesta  de  bonne  heure,  réleva  au- 
dessus  de  tous  tes- coreligionnaire*,  et  le  ren- 
dit un  des  hommes  les  plus  remarquables  de 
son  temps.  Après  une  vie  consacrée  a  des  tra- 
vaux qui  illustrèrent  son  nom  el  qui  exercè- 
rent une  influence  bienfaisante  sur  la  situa- 
tion des  Juifs  en  Allemagne,  Il  mourut  a 
Berlin,  le  4  Janvier  1786.  La  plupart  des 
écrit*  de  saendelssohn  sont  étrangers  a  l'objet 
de  ce  dictionnaire  :  Il  n'y  est  cité  que  pour  ce 
qu'il  a  écrit  concernant  l'Esthétique  de  la 
musique  dan*  la  dissertation  sur  les  prin- 
cipes fondamentaux  des  beaux-arts  et  de* 
sciences  insérée  dans  le  deuxième  volumede 
ses  œuvres  philosophiques  (p.  95-153,  édition 
de  Berlin,  (761).  On  trouve  aussi  des  vue*  éle- 
vée* concernant  cet  art  dans  ses  Lettre*  sur  les 
sentiment*  (Berlin,  1733). 

MJiNnELSSOHN-BAH THOLIIY  (rf- 
lix),  compositeur  célèbre,  petit-fils  du  précé- 
dent et  Dis  d'un  riche  banquier,  naquit  à 
Hambourg  (1),  le  3  lévrier  1809.  Il  n'était 
jgé  que  de  trois  ans  lorsque  sa  famille  alla 
l'établir  1  Berlin.  Dans  ses  premières  années, 
■endelMofcn  montra  de  rares  dispositions 
pour  la  musique.  Confié  à  l'enseignement  de 
Berger,  pour  le  piano,  et  de  Zelter,  pour  l'har- 
monie et  de  contrepoint,  11  61  de  si  rapides 
progrès,  qu'à  l'âge  de  hnit  ans  11  était  ca- 
pable de  lire  tonte  espèce  de  musique  a  pre- 
mière vue,  et  d'écrire  de  l'harmonie  correcte 
sur  une  basse  donnée.  Une  il  belle  organisa- 
tion promettait  on  grand  artiste.  Le  travail  lui 
était  d'ailleurs  si  facile  en  toute  chose,  et  son 
Intelligence  était  si  prompte,  qu'a  l'âge  de 
seiie  ans  II  avait  terminé  d'une  manière  bril- 
lante toutes  ses  élude*  littéraires  et  scienti- 
fique* du  collège  et  de  l'université.  Il  lisait 
les  auteurs  latins  et  grecs  dans  leurs  langues; 
a  dli-sepl  ans,  il  fit  une  traduction  en  vers 
allemands  de  IVndn'fnnedeTerence,  qui  fut 
Imprimée  *  Berlin  sons  les  Initiales  t.  U.  t. 
Enfin,  le*  langue*  française,  anglaise  et  lia» 
.  lienne  lui  étaient  aussi  familières  que  celle  de 


(I)  J-alaMaMlat 

sritl  rft  ■»• 


fiît  <in  AWriiiu,  qiir  Uandlitsakl 


Milieu  ittHHBifrt- 

:,  publia  par  Schilling, 
IT.IV.p.*»). 


sa  patrie.  De  plus,  il  cultiva  aussi  avec  succès 
le  dessin  et  la  peinture,  et  s'en  occupa  avec 
plaisir  jusqu'à  se*  derniers  jours.  Également 
bien  disposé  pour  les  exercice*  du  corps,  if 
maniait  un  cheval  avec  grâce,  était  habile 
dans  l'escrime  et  passait  pour  excellent  na- 
geur. Obligé  de  satisfaire  a  tant  d'occupations, 
il  ne  put  jamais  donner  a  l'étude  du  piano  le 
temps  qu'y  consacrent  les  virtuose*  de  profes- 
sion; mais  ses  mains  avaient  une  adresse  na- 
turelle si  remarquable,  qu'il  pAI  briller  par 
son  habileté  partout  où  il  se  fil  entendre.  Il 
n'y  avait  pas  de  musique  de  piano  si  difficile 
qu'il  ne  pdl  exécuter  correctement,  et  lu 
fugues  de  J.-S.  Bach  lui  étaient  ti  Familières, 
qu'il  les  jouait  (ouïes  dans  un  mouvement  ex- 
cessivement rapide.  Son  exécution  était  ex- 
pressive et  pleine  de  nuances  délicates.  Dans 
un  séjour  qu'il  avait  fait  A  Pari*  i  l'âge  de 
teiie  an*,  Il  avait  reçu  de  madame  Bigot 
(uoysi  ce  nom)  des  conseil*  qui  lui  forent 
très-utiles  pour  son  talent  de  pianiste;  jus- 
qu'à la  fin  de  sa  carrière,  il  conserva  pour  la 
mémoire  de  cette  femme  remarquable  un  sen- 
timent de  reconnaissance  et  d'affection. 

On  a  vu  ci-dessus  que  l'éducation  de  Ken- 
delisobn  pour  la  composition  fut  confiée  i 
Zetler  (uoj/es  ce  nom),  qui  parle  de  son  élève 
avec  un  véritable  attachement  dans  set  lettres 
A  Gcethe;  le  jeune  artiste  resta  longtemps 
dans  son  école  ;  trop  longtemps  peut-être,  car 
la  science  roide  et  icolastique  du  maître  no 
parait  pat  avoir  laissé  1  la  jeune  imagination 
de  l'élève  toute  la  liberté  qui  lui  aurait  été  né- 
cessaire. En  1BÏ1,  Zelter  SI  avec  Mendelssohn 
un  voyage  i  Weimar  et  le  présenta  A  Goethe, 
qui,  dit-on,  s'émut  en  écoulant  le  jeune  mu- 
tleleo-né.  Déjà  II  Jouait  en  maître  les  pièce* 
difficiles  de  Bach  et  les  grandes  sonates  de 
Beethoven.  Quoiqu'il  n'eût  point  encore  atteint 
sa  trelilème  année,  il  Improvisait,  sur  un 
tbème  donné,  de  manière  A  fslrc  naître  l'éton- 
netnent.  Avant  l'Age  de  dix-huit  an*,  il  avait 
écrit  ses  trois  quatuors  pour  piano,  violon,  allô 
et  basse  ;  des  tonales  pour  piano  seul  ;  sept  piè- 
ces caractéristiques  pour  le  même  instrument  ; 
dooie  Lieder  pour  voii  seule  avec  piano  ; 
douze  chants  idem,  et  l'opéra  en  deux  actes, 
intitulé  :  lu  Noeetd*  Gamw.he,  qui  fut  repré- 
senté i  Berlin  quand  l'auteur  n'avait  que  telle 
ans.  S'il  y  avait  peu  d'idée*  nouvelles  dan*  ces 
premières  œuvres,  on  y  remarquait  une  facture 
élégante,  du  goût,  et  plus  de  sagesse  dans  l'or, 
donnance  de*  morceaux  qu'on  n'eut  pu  rat- 
tendre  d'un  artiste  ti  jeune.  Plus  heureux  que 
d'autres  enfanls  prodiges,  A  tante  delà  poil- 


,gk 


18 


MENDELSSOHN-BARTHOLDT 


trou  de  fortune  de  ses  parent»,  il  ne  voyait 
pas  «on  talent  exploité  par  la  spéculation,  et 
toute  liberté  lui  était  laissée  pour  le  dévelop- 
pement de  ses  faculté*.  Le  succès  de*  JVoce*  dé 
Gamaehe  n'ayant  pas  répondu  aux  espé- 
rance* des  amis  de  Mendelssohn,  il  relira  son 
ouvrage  de  la  scène,  mail  la  partition,  réduite 
pour  le  piano,  lut  publiée. 

En  1839,  Mendetisohn  partit  de  Berlin  pour 
■voyager  en  France,  en  Angleterre  et  en  Ita- 
lie. Je  le  trouvai  a  Londres  au  printemps  de 
cette  année,  et  j'entendis,  au  concert  du  la  So- 
ciété philharmonique,  M  première  symphonie 
(en  u(  mineur).  Il  était  alors  âgé  de  vingt  ans. 
Son  extérieur  agréable,  lacullure  de  «on  es- 
prit, et  l'indépendance  de  sa  position  le  firent 
accueillir  avec  distinction,  el  commencèrent 
ses  succès,  dont  l'éclat  s'augmenta  1  chaque 
voyage  qu'il  fit  en  Angleterre.  Après  la  saison, 
il  parcourut  l'Ecosse.  Les  impressions  qu'il 
éprouva  dans  cette  contrée  pittoresque  lui 
inspirèrent  son  ouverture  de  concert  connue 
tous  le  litre  de  Fingulhœhls  (la  Grotte  de 
Fingal) .  De  retour  sur  le  continent,  M  le  rendit 
en  Italie  par  Munich,  Salzbourg,  Linx  et 
Vienne,  en  compagnie  de  Bildebrand,  de 
Huboer  et  de  Bendemann,  peintre»  de  l'école 
de  Dusseldorf.  Arrivé  a  Rome,  le  9  novembre 
1830,  il  y  trouva  Berlioz, avecqni  il  se  liad'ami- 
11*.  Après  cinq  mois  de  séjour  dans  la  ville 
éternelle,  qui  ne  lurent  pas  perdu»  pour  se» 
travaux,  Il  partit  pour  Kaples,  où  il  arriva  le 
10  avril  1851.  Il  y  passa  environ  deux  moi», 
moins  occupé  de  la  musique  Italienne  que  de 
la  beauté  du  ciel  et  des  site»  qui  exercèrent 
une  heureuse  Influence  sur  son  imagination  ; 
puis  il  revint  par  Rome,  Florence,  Gènes,  Mi- 
lan, parcourut  la  Suisse,  et  revit  Munich  au 
mois  d'octobre  de  la  même  année.  Arrivé  a 
Paris  vente  milieu  de  décembre,  il  y  resta  jus- 
qu'à la  fin  de  mars  1833.  Ou  volt  dans  ses  lettres 
de  voyage  (1)  qu'il  n'était  plus  alors  le  jeune 
homme  modeste  et  candide  de  1829.  Il  ae  fait 
le  centre  de  la  localité  où  11  se  trouve  et  te  pose 
en  critique  peu  bienveillant  de  tout  ce  qui 
l'entoure.  Parlan  td'une  dos  soirées  de  musique 
de  chambre  données  par  Baillot,  a  laquelle  il 
assista,  et  dans  laquelle  ce  grand  artiste  avait 
exécuté  le  quatuor  de  Mendelssohn  en  mi  ma- 
jeur, il  dit  :  Ju  commencement  oh  joua  un 
quintette  à»  Boecherini,  «ne  perruque  (Den 
Anlang  macule  ein  Quinlelt  von  Boecherini, 
eine  Perrucke)  !  11  ne  comprend  pas  que  sous 


[l)« 


celte  perruque  il  y  a  plu*  d'idées  originales  et 
de  véritable  inspiration  qu'il  n'en  a  mi*  dan» 
la  plupart  de  ses  ouvrages.  Mécontent,  «an» 
doute,  de  n'avoir  pas  produit  à  Pari»,  partes 
compositions,  l'impression  qu'il  avait  espérée, 
il  s'écrie  (9),  en  quittant  cette  ville  :  Pari» 
e$t  le  tombeau  de  foutes  Us  réputation*  (Pa- 
ris tel  da»  Grab  aller  Reputattooen).  Le  sou- 
venir  qu'il  en  avait  conservé  fut,  sans  aucun 
doute,  la  came  qui  lui  fit  prendre  la  résolution 
de  ne  retourner  jamais  dans  cette  grande 
ville,  tandis  qu'il  fit  sept  longs  séjour*  en  An- 
gleterre, pendant  les  quinxe  dernière»  année» 
de  sa  vie,  parce  qu'il  y  était  accueilli  avec 
enthousiasme.  En  toute  occasion,  il  ne  par- 
lait de  la  France  et  de  se*  habitants  qu'avec 
amertume,  et  affectait  un  Ion  de  mépris  pour  , 
le  gant  de  ceux-ci  en  musique. 

Un  de*  ami*  de  Mendelssohn  ayant  été 
nommé  membre  du  comité  organisateur  de  la 
fête  musicale  de  Dusseldorf,  en  18S3,  le  fit 
choisir  pour  la  diriger,  quoiqu'il  n'eût  pà* 
encore  de  réputation  comme  chef  d'orchestre  \ 
mai»  le  talent  dont  il  fit  preuve  en  celte  cir- 
constance fnt  si  remarquable,  que  la  place  de 
directeur  de  musique  de  cette  ville  lui  fut 
offerte  :  il  ne  l'accepta  que  pour  le  terme  de 
trois  année»,  se  retenant  d'ailleurs  le  droit 
de  l'abandonner  avant  la  fin,  si  des  circon- 
stances imprévues  lui  faisaient  détirer  >a 
retraite.  Ses  fonctions  consistaient  à  diriger 
la  Société  de  chant,  l'orchestre  de»  concerts  et 
la  musique  dan*  les  église*  catholiques,  non- 
obslant  ton  origine  judaïque.  C'est  de  cette 
époque  que  date  la  liaison  de  Mendelssohn 
avec  le  poêle  Immermann,  beaucoup  plus  âgé 
que  lui.  Des  relations  de  ces  deux  homme* 
si  distingué*  résulta  le  projet  d'écrire  un 
opéra  d'après  la  Tempête  de  Shakespeare.  Le* 
idées  poétiques  ne  manquaient  pas  dan*  le 
travail  d'Immermann;  mais  ce  littérateur 
n'avait  aucune  notion  des  conditions  d'nn 
livret  d'opéra:  son  ouvrage  fut  entièrement 
manqué  tout  ce  rapport.  Mendettaobn  Jugea 
qu'il  était  impossible  de  le  rendre  musical, 
et  le  projet  fut  abandonné.  Cependant  le  désir 
de  donner  au  théâtre  de  Dusseldorf  une  meil  ■ 
leure  organisation  détermina  le*  deux  artiste* 
a  former  une  association  par  actions  ;  les  ac- 
tionnaire* nommèrent  un  comité  directeur,  qui 
donna  au  poète  Immermann  l'intendance  pour 
le  drame,  et  1  Mendelssohn  pour  l'opéra.  On 
monta  Don  Juan  de  Mozart,  et  Ut  Deux  Jour- 
nies  de  Chérubin);   enfin,  Immermann  ar- 


(ï)  Ltll 


iM.,  3iS. 


MENDELSSOHN-BARTHOLDY 


rangea  pour  la  scène  allemande  un  drame  de 
Calrieron,  pour  lequel  Mendelssohn  composa 
de  la  musique  qui  De  fut  pas  goûtée  el  qui  n'a 
pat  été  connue.  De  mauvais  choix  d'acteurs  el 
aie  chanteurs  avalent  «lé  faits,  car  cet  deux 
hommes,  donl  le  ménle,  chacun  en  Mo  genre, 
ne  pouvait  élre  contesté,  n'entendaient  rien  1 
l'art  dramatique.  De*  critique*  désagréables 
furent  faites;  Mendelssohn,  dont  l'amour- 
propre  n'était  pai  endurant,  tentit  qu'il 
n'était  pa*  a  sa  place,  et  donna  sa  démission 
de  la  place  de  directeur  de  musique,  au  mois 
de  juillet  1835-  Je  l'avais  retrouvé,  en  1834, 1 
Aix-la-Chapelle,  où  il  s'était  rendu  à  l'occa- 
sion de*  fétei  musicale)  de'la  Penlecftle.  Une 
sorte  de  rivalité  s'était  établie  entre  lui  et 
Ries,  parce  qu'ils  devaient  diriger  alternati- 
vement ces  fêtes  des  villes  rhénanes.  Malheu- 
reusement, il  n'y  avait  pas  dans  cette  rivalité 
les  égard)  que  se  doivent  des  artistes  distin- 
gués. Mendeltsobn  parlait  de  la  direction  de 
son  émule  en  termes  peu  polis  qui  furent  rap- 
iwrtés  i  celui-ci.  Ries  me  parla  alors  des  cha- 
grin* que  lui  causait  le  langage  Inconvenant 
de  son  jeune  rival. 

Mendelssohn  avait  écrit  à  Dusseldorf  la 
plus  grande  partie  de  son  Paulin,  oratorio  : 
il  l'acheva,  en  1635,  à  Leipsick,  où  il  s'était 
retiré,  après  avoir  abandonné  sa  position. 
Ayant  été  nommé  directeur  de)  concerts  de  la 
H«Jle-iax-Drap*(Gewa*<iAatM),  dans  la  même 
ville,  il  prit  possession  de  cet  emploi  le  4  oc- 
tobre, et  fut  accueilli,  à  son  entrée  dans  l'or- 
chestre, par  les  acclamations  de  la  foula  qui 
remplissait  la  salle.  Bit  lors,  la  musique  prit 
un  nouvel  essor  i  Leipsick,  et  l'heureuse 
influence  de  Mendelssohn  s'y  fit  «entir  non- 
seulement  dan*  le*  concerts,  mail  dans  lei  so- 
ciétés de  chant  et  dans  la  musique  de  chambre. 
Lui-même  te  faisait  souvent  entendre  comme 
virtuose  sur  le  piano.  Par  reconnaissance  pour 
la  situation  florissante  où  l'art  était  parvenu, 
grâce  i  se*  soins  dans  celte  ville  importante 
de  la  Saxe,  l'université  lui  conféra  le  grade  de 
docteuren  philosophie  et  beaux-arts,  en  1850, 
et  le  roi  de  Saxe  le  nomma  son  maître  de 
chapelle  honoraire.  En  1837,  Mendelssohn 
épousa  la  Bile  d'un  pasteur  réformé  deFranc- 
fort-su  r-le-Me  in ,  femme  aimable  dont  la 
bonté,  l'esprit  et  la  grâce  Arent  le  bonheur  de 
ta  vie. 

Appelé  à  Berlin  en  qualité  de  directeur  gé- 
néral de  la  musique  du  roi  de  Prusse,  11  alla 
5 'y  établir  et  y  écrivit  pour  le  service  de  la 
cour  la  musique  intercalée  dans  les  tragédies 
antiques  l'-fnlroone,  VŒdipe  roi,  ainsi  que 


dans  Alkaiit.  Ce  fut  aussi  a  Berlin  qu'il  com- 
posa les  morceaux  introduit)  dans  le  Songe 
d'une  nuit  d'été  de  Shakespeare,  dont  il 
avait  écrit  l'ouverture  environ  dix  ans  aupa- 
vant.  Cependant  les  honneurs  et  la  faveur  dont 
Il  Jouissait  près  du  roi  ne  purent  le  décider  a 
te  fiier  daus  la  capitale  de  la  Prusse,  parce 
qu'il  n'y  trouvait  pas  la  sympathie  qu'avaient 
pour  lui  les  habitants  de  Leipsick.  Berlin  a 
toujours,  eu  effet,  montré  peu  de  goût  pour 
la  musique  de  Mendelssohn.  Nul  doute  que  ce 
mt  ce  motif  qui  le  décida  i  retourner  i  Leip- 
sick, où,  1  l'exception  de  quelques  voyages  i 
Londres  ou  dans  les  villes  des  provinces  rhé- 
nanes, il  se  fixa  pour  le  reste  de  ses  jours.  Les 
époques  de  set  séjours  en  Angleterre  furent 
1833,  1833,  1840,  1842,  1844,  1840,  où  II  fit 
entendre  pour  la  première  Toit  son  Elit,  au 
festival  de  Birmingham,  et,  enfla,  au  mois 
d'avril  1847.  Cette  fois,  il  ne  resta  a  foudres 
que  peu  de  Jours,  car  il  était  de  retour  1  Leip- 
sick i  la  flu  du  même  mois.  Il  avait  formé  le 
projet  de  passer  l'été  a  Veiay;  mais  au  mo- 
ment où  il  venait  d'arriver  i  Francfort,  pour  y 
retrouver  ta  femme  et  tes  enfants,  Il  recul  la 
nouvelle  de  la  mort  de  madame  Hantel,  sa 
sœur  bien-aimée.  Cette  perle  cruelle  le  frappa 
d'une  vive  douleur.  Madame  Mendelssohn  , 
dan)  l'espoir  de  le  distraire  par  les  souvenirs 
de  sa  jeunesse,  l'engagea  à  parcourir  la 
Suisse  :  il  t'y  laissa  conduire  et  s'arrêta 
d'abord  a  Baden,  puis  i  Laufen,  el,  enfin,  à 
Interlaken,  où  il  resta  jusqu'au  commence- 
ment de  septembre.  Peu  de  jourt  avant  son 
départ,  il  Improvisa  sur  l'orgue  d'une  petite 
église  de  village,  sur  les  bords  du  lac  de 
Brienz  :  ce  fut  la  dernière  foi)  qu'il  se  fil  en- 
tendre sur  un  instrument  de  cette  espèce.  Peu 
d'amlt  se  trouvaient  réunit  dant  l'église  :  tous 
furent  frappés  de  l'élévation  de  ses  Idées,  qui 
semblaient  luidicter  un  chant  demort.  Il  avait 
en  le  dessein  d'aller  à  Fribourg  pour  connaître 
l'orgue  construit  par  Moser;  mais  le  mauvais 
temps  l'en  empêcha.  L'hiver  arrive,  dit-il 
à  ses  amis  ;  il  itt  temps  de  retourner  à  nos 
foirer». 

AriiiéàLeipsickjily  reprit  ses  occupations 
ordinaires.  Bien  que  l'aménité  dé  son  carac- 
tère ne  se  démentit  pas  avec  sa  famille  et  ses 
amis,  on  apercevait  en  lui  un  penchant  à  la 
mélancolie  qu'on  ne  lui  connaissait  pas  autre- 
fois. Le  0  octobre,  il  accompagnait  quelques 
morceaux  de  son  Elie  chez  un  ami,  lorsque  le 
sang  se  porta  tout  a  coup  avec  violence  a  sa 
léle  et  lui  Ht  perdre  connaissance;  ou  fut 
oblige"  de  la  transporter  chez  lui.  Le  médecin, 


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MEND  ELSSOHN  -BARTHOLDY 


qu'on  s'était  empressé  d'aller  chercher , 
n'hésita  pis  à  faire  usage  des  moyens  le»  plu* 
énergiques  dont  l'heureux  effel  fut  immédiat. 
Rétabli  dans  un  état  de  tante  satisfaisant,  du 
moins  en  apparence,  vers  la  Ha  do  mois,  Me  n- 
delssohû  reprit  ses  promenade*  habituelles, 
•oit  a  pied,  toit  à  cheval}  il  espérait  mène 
être  blejilot  asstz  tort  pour  se  rendre!  Tienne, 
pour  y  diriger  l'exécution  de  ton  dernier  ora- 
torio et  il  s'en  réjouissait;  mais  le  28  du  même 
mois,  après  avoir  Tait  une  promenade  avec  sa 
femme  et  dîné  de  bon  appétit,  Il  subit  une 
teconde  attaque  de  son  mal,  et  le  médecin  dé- 
clara qu'il  était  frappé  d'une  apoplexie  ner- 
veuse et  que  le  danger  était  Imminent.  Les 
soins  qui  lui  furent  prodigués  lui  rendirent  la 
connaissance.  Il  eut  de*  moment*  de  calme  et 
dormit  d'un  sommeil  tranquille  ;  mali,  le  3  no- 
vembre, l'attaque  d'apoplexie  te  renouvela,  et 
dé*  ce  moment  il  ne  reconnut  plu*  personne. 
Entouré  de  sa  famille  et  de  set  amis,  il  expira 
le  lendemain  ,  4  novembre  1847,  a  9  heure* 
du  soir,  avant  d'avoir  accompli  sa  trente-neu- 
vième année.  On  lui  fit  des  obsèques  somp- 
tueuses, auxquelles  prit  part  toute  la  popula- 
tion de  Leiptick,  en  témoignage  du  sentiment 
douloureux  inspiré  par  la  mort  prématurée 
d'un  artiste  ai  remarquable.  L'Allemagne  tout 
entière  fut  émue  de  ce  triste  événement. 

Si  Mendelttohn  ne  posséda  pa*  un  de  ce* 
géniet  puissants,  originaux,  tels  qu'en  vit  le 
dix-huitième  siècle;  s'il  ne  s'éleva  pat  a  la 
hauteur  d'un  Jean- Sébat tien  Bach,  d'un 
Hnodel,  d'un  Gluck,  d'un  Haydn,  d'un  Mo- 
wrt,  d'un  Beethoven;  enfin,  si  l'on  ne  peut  le 
placer  au  rang  de  cet  esprits  créateurs,  dan* 
le*  diverses  déterminations  de  l'art,  11  est  bon 
de  doute  qu'il  tient,  dan*  l'histoire  de  cet  art, 
une  place  considérable  immédiatement  après 
eux,  et  personne  ne  lui  refusera  jamait  laqua- 
lifleation  de  grand  musicien.  Il  a  un  style  a 
lui  et  de*  forme*  dans  lesquelles  te  fait  recon- 
naître ta  personnalité.  Le  teheno  élégante! 
coquet,  i  deux  temps,  de  tes  composition*  in- 
ttrumentalei,  est  de  snn  invention.  Il  a  de  la 
mélodie-  ton harmonie est  correcte  et  son  in- 
strumentation colore  bien  'ses  idées,  sans 
tomber  dans  l'exagération  des  moyens.  Dan* 
tes  oratorios,  Il  a  mit  une  heureuse  alliance 
de  la  gravité  dei  anciens  maîtres  avec  les  res- 
sources de  l'art  moderne.  Si  ton  inspiration 
n'a  pat  le  caractère  de  grandeur  par  lequel  le* 
géants  de  la  pensée  musicale  frappent  tout  un 
auditoire,  il  intérette  par  l'art  dei  dispositions, 
par  le  goût  et  par  nne  multitude  de*  détails 
qui  décèlent  un  sentiment  lin  et  délicat.  Mal- 


heureusement il  était  préoccupé  d'une  crainte 
qui  doit  avoir  été  un  obstacle  1  la  spontanéité 
de  te*  idée*  ;  cette  crainte  était  de  tomber  dan* 
certaines  forme*  habituelles  par  lesquelles  le* 
compositeurs  les  plus  originaux  laiatent  re- 
poser de  temps  en  temps  l'attention.:  il  la  por- 
tait Jusqu'à  l'excès.  Dam  la  plupart  de  se» 
compositions,  on  sent  qu'elle  lui  fait  éviter 
avec  loin  les  cadences  de  terminaison,  et  faire 
un  constant  usage  de  l'artifice  de  Vinyanno, 
appelé  communément  cadence  rompue;  aux 
conclusion*  de  phrases,  qui  *ont  de  nécessité 
absolue  pour  la  clarté  de  la  pansée,  il  substitue 
avecune  sorte  d'obstination  ce  même  artifice, 
et  multiplie,  par  une  conséquence  inévitable, 
le*  modulation*  incidentes.  De  là  un  enchevê- 
trement incessant  de  phrase*  accessoire*  et 
surabondantes,  dont  l'effet  est  de  faire  perdre 
la  trace  de  la  pensée  première,  de  tomber  dans 
le  vague,  et  de  faire  naître  la  fatigue.  Ce  dé- 
faut, remarquable  surtout  dan»  les  oeuvres  in- 
strumentales de  Mendelssohn,  est  un  de»  trait* 
caractéristiques  de  sa  manière.  Il  y  a  de  belle» 
page»  dan»  un  grand  nombre  de  te»  composi- 
tion! ;  mais  il  e»t  peu  de  celles-ci  on  l'intérêt 
ne  languisse  en  de  certaine*  partie*,  par  l'ab- 
sence d'un  rhythme  périodique  bien  senti. 

Parmi  le*  œuvres  de  musique  vocale  de 
Mendelttohn,  ses  oratorio*  Paulue et  Elit  ne 
■ont  pat  *eulement  let  plnt  importantes  par 
leurs  développements  ;  elles  aonl  aussi  les  plu» 
belles.  Ses  pstumes  «•,  65',  08*  et  114",  avec 
orchestre,  renferment  de  belles  choses,  prin- 
cipalement au  point  de  vue  de  la  facture.  Il  a 
fait  aussi  dei  chœurs  d'églite  avec  orchestre, 
qui  *ont  d'un  beau  caractère,  ainsi  que  d'an- 
tres psaumes  sans  instruments,  compotes  poer 
le  Dom-Chor  de  Berlin  ;enBu,  on  a  de  lui  de* 
motet*  pour  nne,  deux  ou  quatre  voix  avec 
orgue.  Sa  grande  cantate  de  tfalpurgiichc- 
nachttàe  la  réputation  en  Allemagne;  elle  j 
a  été  exécutée  dan*  plusieurs  grande*  fête* 
Pour  mol,  après  l'avoir  entendue 
fois,  J'en  ai  trouvé  le  style  lourd.  Men- 
delitobn  avait  écrit  cet  ouvrage  a  Rome,  dans 
le  mois  de  décembre  1850,  i  l'âge  d'environ 
vingt-deux  ans  ;  mai*  il  le  changea  presque  en- 
tièrement quatre  ou  cinq  ans  avant  ta  mort. 
C'en  tout  sa  dernière  forme  qu'il  est  mainte- 
nant connu.  A  l'égard  de  la  mutiqne  de  IVn- 
tigont  et  de  l'Œdipe  A  Colone,  de  Sophocle, 
ainsi  que  de  VAlkalie  de  Racine,  écrits  a  la 
demande  du  roi  de  Prusse,  Frédéric-Guil- 
laume IV,  ou  ne  let  a  publiés  qu'en  partition 
pour  le  piano.  Ce*  ouvraget  sent  peu  connut; 
cependant  l'Œdipe  »  été  essayé  au  théâtre  de 


MKND ELSSOHN  -B  A  ftTHO  L  D Y 


81 


-TOdéon,  à  Parla,  mais  sacs  succès.  Ainsi  qu'il 
a  été  dll  dans  celle  notice,  le  génie  de  Jfendels- 
sohn  n'était  pas  essentiellement  dramatique  ; 
H  irait  lui-même  conscience  de  ce  qui  lui 
manquait  pour  l'intérél  de  la  scène,  car  ion 
.goût  ne  te  portait  pat  vers  ce  genre  de  com- 
position. On  lait  que  le»  Ifoctt  de  Gamachê, 
ouvrage  de  ta  première  Jeunesse,  n'ont  pat 
réussi .  Aprèt  cet  eisai,  la  plut  grande  partie 
de  sa  carrière  d'artiste  s'écoula  sani  qu'il  pro- 
duisit rien  pour  le  Ibélire.  Il  écrivit  pour  sa 
famille  une  aorte  d'intermède,  intitulé  :  DU 
Heimkehr  ouf  dtr  Fremd»  (le  Retour  de 
voyage  i  l'étranger);  Il  ne  le  destinait  pas  a  la 
publicité  et  l'avait  gardé dansson  portefeuille; 
mais  ses  héritiers  l'ont  fait  graver  au  nombre 
de  ses  œuvres  posthumes-  On  y  trouve  qua- 
torze morceaux  écrits  d'un  stylo  gracieux  et 
léger,  dont  une  romance,  tir,  Lieder  pour  dif- 
férent es  voix,  un  duo  pour  soprano  et  con- 
tralto, deux  trios,  un  chœur  et  un  final». 
Celle  composition,  a  laquelle  Mendelssohn  ne 
parait  pas  avoir  attaché  d'importance,  est 
néanmoins  une  de  ses  meilleures  productions, 
au  point  de  vue  de  l'inspiration  originale.  Ii 
est  un  autre  ouvrage  mélodramatique  de  cet 
artiste  qui  a  droit  aux  éloges,  non-seulement 
des  connaisseurs,  mais  du  publie,  et  qui  dit 
écrit  dans  le  même  temps  que  celui  qui  vient 
d'être  mentionné  :  Je  veux  parler  de  la  mu- 
tique  composée  pour  la  traduction  allemande 
du  drame  si  original  de  Shakespeare,  USong» 
■d'une  JVtiiï  rf'e'f*"  (Ein  Summernachu- 
traum).    L'ouverture    inspirée    par    ce   sujet 

était  écrite  de*  18H;  mais  le  reste  de  la  par- 
tition ne  lut  composé  que  longtemps  après, 
pendant  le  séjour  de  Mendelssobn  a  Berlin, 
comme  directeur  général  de  la  chapelle  du 
roi  de  Prusse.  Tout  est  blendaas  eelouvrage  : 
les  pièces  inslrumeu laies  des  enlr'acles,  la 
partie  mélodramatique  des  scènes,  la  chanson 
avec  le  chœur  de  femmes,  la  marche  ;  tout 
est  plein  de  verve,    île  fantaisie    el   d'élé- 

Mendelssohn  a  peu  réussi  dans  la  sympho- 
nie, une  seule  exceptée.  La  première  (en  ut 
mineur)  n'est  quele  travail  d'un  jeune  homme 
en  qui  l'on  aperçoit  de  l'avenir.  Le  Chant 
de  louange  (Lohgesang),  ou  Symphonie  tan- 
tale (op.  52),  comptée  par  le  compositeur 
comme  sa  seconde  symphonie,  n'est  pas  une 
heureuse  conception  :  on  y  sent  plus  le  travail 
que  l'inspiration.  Les  essais  qu'on  en  a  faits 
a  Paris  et  ailleurs  n'ont  pas  été  satisfaisants. 
La  troisième  symphonie  (en  ta  mineur)  est  la 
meilleure  production  de  l'artiste  en  ce  genre. 


Le  premier  n 


i  est  d'un  bon  sentiment  ; 
talent  connu  du  maître. 
Le  vivaet,  ou  tcherio,  à  deux  temps,  est  une 
de  ces  heureuses  fantaisies  dans  lesquelles  sa 
personnalité  se  manifeste  quelquefois.  Dans 
Vadagiti,  la  pensée  est  vague,  diffuse,  et  l'ef- 
fet en  est  languissant.  Le  mouvement  final  a 
de  la  verre;  il  est  traité  de  main/le  maître; 
main  la  malheureuse  Idée  qu'a  eue  Kendela- 
sobn  de  terminer  celte  partie  de  ton  ouvrage 
par  un  thème  anglais  qui  ne  se  rattache  en 
rien  au  reste  de  l'œuvre,  lui  enlève  la  plus 
grande  partie  de  son  effet.  La  quatrième  sym- 
phonie (en  la  majeur),  œuvre  posthume,  ne 
fait  apercevoir  dans  aucun  de  set  morceaux 
le  Jel  de  l'Inspiration  Cette  symphonie  n'a  eu 
de  succès  ni  en  Allemagne,  ni  i  Paris,  ni  a 
Bruxelles. 

Dans  le  concerto,  sorte  de  symphonie  avec 
un  instrument  principal,  Mendelssohn  a  été 
plus  heureux;  son  concerto  de  violon,  parti- 
culièrement, el  son  premier  concerto  de  piano 
(en  soi  mineur),  ontoblenu  partout  un  succès 
mérité  et  sont  devenus  classiques.  Le  second 
concerto  de  piano  (en  re'mineur),donl  le  carac- 
tère général  n'est  pas  exempt  de  monotonie, 
a  été  beaucoup  moint  Joué  que  le  premier. 
Parmi  ses  oeuvres  les  plus  intéressantes  de  ce 
genre,  11  faut  citer  sa  Sérénade  tt  Àlkgro 
giajota  pour  piano  et  orchestre,  composition 
dont  l'inspira  lion  se  fait  remarquer  par  l'élé- 
gance, ta  délicatesse  et  par  les  détails  char- 
mants de  l'instrumentation.  Il  ne  faut  pas 
plus  chercher  dans  ces  ouvrages  que  dans  les 
autres  productions  de  cet  artiste  ces  puissantes 
conceptions,  ni  cette  originalité  de  pensée  qui 
nous  frappent  dans  les  concertos  de  quelques 
grands  maîtres,  de  Beethoven  en  particulier; 
mais  aprèt  ces  beaux  modèles,  Hendelssohn 
tient  une  place  honorable. 

Les  ouvertures  de  ce  maître  ont  été  beau- 
coup Jouées  en  Allemagne  et  en  Angleterre; 
mais  elles  ont  moins  réussi  en  France  et  en 
Belgique.  Elles  sont  au  nombre  de  cinq,  dont, 
les  titres  sont  :  le  Songe  d'une  Suit  d'été, 
qui  est  incontestablement  la  meilleure;  ta 
Grotte  de  Fingal  (ou  !ei  Jftbridei),  en  ii  mi- 
neur, bien  écrite  et  bien  instrumentés,  mais 
monotone  el  languissante;  la  Mer  calme  et 
C  Heureux  retour  [Meeruitille  Und  gluck- 
lieht  Fahrt),  en  ri  majeur;  la  Eelle  Mr.ht- 
ii'iifl,  en  fa  majeur,  et  Buy  Blai.  Il  y  a  de 
l'originalité  dans  ces  corn |Wi itlons,  mais  on 
sent,  i  l'audition  comme  i  la  lecture,  qu'elle 
est  le  fruit  d«  la  recherche;  la  spontanéité  y 


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MEN  DELSSOHN-BARTHOLDY 


La  musique  de  chambre  Ml  la  partie  la  plus 
riche  du  domaine  instrumental  de  Hendelssohn; 
la  plupart  de  ses  compositions  en  ce  genre,  Mit 
pour  les  instrument*!  archet,  Htl  pour  le  piano 
accompagné,  ou  ibuI,  ont  de  l'intérêt.  La  dis- 
tinction de  son  caractère  s'y  fait  reconnaître. 
Il  y  est  plus  a  l'aise  que  dans  la  symphonie,  et, 
pour  qui  «ait  comprendre,  il  est  évident  qu'il  y 
porte  plus  de  confiance  dans  la  suffisance  de 
ses  force).  Un  ottetto  pour  quatre  violons, 
deux  altos  et  deux  violoncelle*;  deux  quintettes 
pour  deux  violons,  deux  alloi  et  violoncelle, 
et  sept  quatuor*  (œuvres  19, 1S,  44, 80  et  81) 
composent  son  répertoire  dans  celte  catégorie 
de  musique  instrumentale.  L'oMetto,  qui  est 
une  des  productions  de  sa  jeunesse,  était  une 
de  celles  qu'il  estimait  le  plus  dan*  son  œuvre  ; 
il  s'y  trouve  des  choses  intéressantes  ;  mais  le 
talent  s'y  montre  inégal.  Son  second  quin- 
tette (en  il  bémol,  Œuvre  posthume),  et  les 
trois  quatuor*  de  l'œuvre  44*  sont,  ï  mon 
avis,  le*  plus  complets  et  ceux  où  l'inspira- 
tion se  soutient  sans  effort.  Dans  la  musique 
pour  piano  accompagné,  on  trouve  d'abord 
Irois  quatuor*  pour  cet  instrument,  violon, 
allo  et  violoncelle  (op.  1,  en  ut  mineur;  op.  3, 
en  fa  mineur  ;  op.  S,  en  li  mineur).  Si  l'on 
songe  à  la  grande  jeunesse  de  l'artiste  au 
moment  oh  il  écrivit  ce*  ouvrages,  on  ne  peut 
se  soustraire  a  l'étonnement  qu'un  pareil  dé- 
but n'ait  pas  conduit  à  de»  résultais  plus  beaux 
encore  que  ceux  où  son  talent  était  parvenu  i 
la  On  de  sa  carrière.  De  ses  deux  grand*  trios 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  le  premier, 
en  ré  mineur,  op.  40,  a  eu  peu  de  succès  ;  son 
caractère  est  monotone;  les  mêmes  phrases  s'y 
reproduisent  fréquemment  sans  être  relevées 
par  des  traits  inattendus;  enfin,  ce  n'est 
qu'un  ouvrage  bien  écrit;  le  second,  en  u( 
mineur,  op.  66,  e*l  beaucoup  mieux  réussi; 
on  y  trouve  de  la  verve  et  de  l'originalité. 
On  ne  connaît  de  Hendelssohn  qu'une  sonate 
pour  piano  et  violon  (en  fa  mineur,  op.  4)  ;  ce 
,  n'est  pas  un  de  se*  meilleurs  ouvrages;  mais 
ses  deux  sonates  pour  piano  et  violoncelle  ren- 
ferment de  belles  choses. 

Je  me  suis  souvent  demandé  pourquoi,  avec 
un  talent  si  distingué,  Hendelssohn  n'a  pu  évi- 
ter une  teinte  d'uniformité  dan*  l'effet  de  sa 
musique  instrumentale;  en  y  songeant,  j'ai 
cru  pouvoir  attribuer  cette  impression  au  pen- 
chant trop  persistant  du  compositeur  pour  le 
mode  mineur.  En  effet,  aa  première  sympho- 
nie est  en  ut  mineur;  la  troisième,  en  la  mi- 
neur; l'ouverture  intitulée:  la  Grotte  de 
f'ingal  est  en  il  mineur  ;  le  premier  mo  r 


du  concerto  de  violon  est  en  tnt  mineur;  le 
premier  concerto  de  piano  est  en  soi  mineur; 
le  second,  en  ri  mineur;  la  sérénade  pour 
piano  et  orchestre  est  en  H  mineur;  le  pre- 
mier quatuor  pour  piano,  violon,  allo  et 
violoncelle  est  en  nt  mineur,  le  second  ta  fa 
mineur,  le  troisième  en  ri  mineur;  la  sonate 
pour  piano  et  violon  est  en  fa  mineur;  le  pre- 
mier trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle  est 


;  lei 


r.  Son 


deuxième  quatuor  est  en  la, mi  rieur;  le  qua- 
trième, en  mi  mineur,  et  le  sixième,  en  fa  mi- 
neur. Sur  quatre  caprice*  qu'il  a  écrits  pour 
piano  seul,  trois  sont  en  modes  mineurs;  sa 
grande  élude  suivie  d'un  *cner*o  pour  le  même 
instrument  est  en  fa  mineur;  deux  de  ses  fan- 
taisie* sont  également  en  mode  mineur;  son 
premier  scherzo  est  en  ti  mineur;  le  second, 
en  fa  dièse  mineur;  enfin,  de  ses  Litder  sans 
paroles,  seize  sont  en  mineur.  SI  l'on  voulait 
faire  une  récapitulation  semblable  dans  la  mu- 
sique de  chant  de  Hendelssohn,  on  constate- 
rait la  même  tendance.  Je  viens  de  parler  de 
ses  Lieder  sans  paroles;  il  est  créateur  dans- 
ce  genre  de  petite*  pièce*  instrumentales,  dont 
il  a  publié  sept  recueils;  celui  qui  porte  le  nu- 
méro d'oeuvre  38  me  parait  supérieur  aux  au- 
tres. J'en  ai  donné  l'analyse  dans  le  quator- 
zième volume  de  la  Bibliothèque  élastique  de» 
pianistes  (Paris,  Schon  en  berger). 

Les  chants  a  voix  seule  avec  piano,  de  slen- 
delssohn, et  sesZisdjr  1  deux,  trois  et  quatre 
voix,  ont  de  ta  distinction,  quelquefois  même 
de  la  franche  originalité  ;  cependant  son  ima- 
gination ne  s'élève  jamais  dans  ce  genre  a  la 
hauteur  de  François  Schubert.  Comme  tous  les 
compositeurs  allemands  du  dix  -  neuvième 
siècle,  Mendelssohn  a  écrit  un  grand  nombre 
de  ces  chants,  soit  pour  le*  quatre  genres  de 
voix  de  femmes  et  d'hommes,  toit  pour  quatre 
voix  d'hommes  sans  accompagnement. 

Le  catalogue  systématique  des  oeuvres  de  ce 
compositeur  est  formé  de  la  manière  suivante  : 
A.  Musique  roc»  oicbistbe  :  1"  Symphonie  en 
ut  mineur,  op.  11  ;  Berlin,  Schlesioger. 
2°  Symphonie  cantate  {Lobgtiang),  op.  53; 
Leipsick,  Breltkopf  et  Htm-tel.  5»  Troisième 
symphonie  en  la  mineur,  op.  56;  ibid. 
4-  Quatrième  symphonie  en  la  majeur, 
op.  00;  ibid.  5*  Ouverture  du  Songe  d'une 
Nui!  d'été  {Su  m  me  ma  ch  (i  Ira  un] ,  op.  91; 
ibid.  6*  Idem  de  la  Grotte  dt  Fingal  [Ut 
Hébrides),  op.  36;  ibid.  7'  La  Mer  calme  et 
Vllcureux  retour  (MurttittUt  unet  gluek- 
HehtFahrt),op.  97;  ibid.  o>  La  Belle  Mèlv- 
tint  (idem),  op.  33  ;  ibid.  0°  Idem  de  Suif 


MENDELSSOHN-BARTHOLDY 


83 


Blat,  Dp.  OS  ;  Leipsick,  Kislner.  10°  Concerto 
pour  violon  et  orchestre  en  mi  mineur  et  ma- 
jeur, op.  64;  Leipsick,  Breiikopf  et  Hsertcl. 
11*  Premier  coucerto  pour  piano  et  orchestre 
(en  toi  mineur),  op.  35;  ibid.  13*  Deuxième 
concerto  Ment  (en  ré  mineur),  op.  40;  ibid. 
13*  Capriccio  brillant  pour  piano  et  or* 
cheslre  (en  ti  mineur),  op.  33;  ibid.  14°  Hou-' 
dean  brillant  idem  (en  mi  bémol),  op.  39; 
ibid.  15°  Sérénade  et  allegro  gioeoio  idem 
(en  it  mineur  et  en  ré),  op.  43;  Bonn,  Sim- 
rock. 16°0UTerture  pour  des  instrumenta  a 
vent  (en  uf),  op.  34;  ibid.  B.  Mosiqdii  oe 
aum  :  a.  Pour  instrument*  à  archet; 
17°  Ottelto  pour  quatre  violons,  deux  alto*  et 
deui  violoncelles,  op.  30  ;  Leipsick,  Breitkopf 
et  Hsertel.  18°  Premier  quintette  (en  la  mi' 
jeur),  pour  deux  violons,  deux  altos  et  violon- 
celle, op.  18;  Bonn,  Simrock.  10*  Second 
quintette  id«m  (en  sihémol),  op.  87; Leipsick, 
Breitkopf  elHeertel.  30°  Premier  quatuor  pour 
deux  violons,  alto  et  basse  (en  ml*  bémol), 
op.  19;  Leipsick,  Hofmeisler.  31*  Deuxième 
idem  (en  la),  op.  1S;  Leipsick,  Breitkopf  et 
HaericJ,  33°  Trois  quatuors  idem  (en  ré,  en 
mi  mineur  et  en  tuf  hémol),  op.  44;  iMrf. 
93*  Sixième  quatuor  idem  (en  fa  mineur) , 
op.  80;  ibid.  34*  Septième  idem,  jindante, 
Schtrxo,  Capriccio  et  Fugue,  op.  8)  ;  ibid. 
b.  Pour  piano  accompagné  ;  95*  Premier 
quatuor  pour  piano,  violon,  alto  et  violoncelle 
(en  ut  mineur),  op.  1;  Berlin,  Seblesinger. 
30°  Deuxième  idem  (en  fa  mineur),  op.  3; 
ibid.  37°  Troisième  idem  (en  ti  mineur), op.  5  ; 
Leipsick,  Jlofmeisier,  38°  Premier  grand  trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle  (en  ri  mi- 
neur), op.  40  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hatrlel. 
30°  Deuxième  idem  (en  ut  mineur),  op.  60; 
iMd.  30°  Sonate  pour  piano  et  violon  (en  fa 
mineur),  op.  4  ;  Leipsick,  Hofmeilter.  31°  Pre- 
mière sonate  pour  piano  et  violoncelle  (en  ti 
bémol),  op.45;  Leipsick,  Kislner.  89*  Deuxième 
idem  (en  ri  majeur),  op.  5S;  ibid.  33*  Varia- 
tions concertantes  pour  piano  et  violoncelle 
(en  ri  majeur),  op.  17;  Vienne,  Mechelli. 
t.  Pour  piano  à  quatre  maint  ;  34"  Jndante 
et  variations  (en  ai  bémol),  op.  88  ;  Leipsick, 
BrelIkopT  et  Btertel.  33°  Allegro  brillant  (en 
la  majeur),  op.  09;  ibid.  d.  Pour  piano 
ttul ;  38°  bridante  cantabile  et  Prtila  agitato 
(en  si  mineur);  ibid.  37°  Capriccio  (en  fa 
dièse  mineur),  op.  5  ;  Berlin,  Seblesinger. 
38*  Trois  caprices,  op.  16;  Vienne,  Mecbettl. 
50*  Fantaisie  (en  fa  dièse  mineur),  op.  38; 
Bonn,  Simrock.  40°  Pièces  caractéristiques, 
op.  7;  Leipsick,  Hofmeisler.  41°    Étude  et 


Scherio  (en  fa  mineur)  ;  Berlin,  Seblesinger. 
43°  Fantaisie  (en  mi  majeur),  op.  15;  Vienne, 
Mechetti. 43° Six  morceaux  d'en'ants,  op.  73  ; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Baerlel.  44°Sept  recueils 
de  romances  ou  Litder  sans  paroles,  op.  10,  - 
30,  38,  53,  69, 67, 85  ;  Bonn,  Simrock.  45*  Six 
préludes  et  six  fugues,  op.  36;  Leipsick, 
Breitkopf  et  Hœrtel.  AU"  Rondo  capriccio  (en 
mi  majeur),  op.  14;  Vienne,  Mechetti.  47*  So- 
nate (en  mi  majeur),  op.  6;  Leipsick,  Hof- 
meister.  48*  Dix-sept  variations  sérieuses, 
op.  54;  Vienne,  Mechetti.  40°  Variations  sui- 
des thèmes  originaux,  op.  83  et. 83;  Leipsick., 
Breitkopf  et  Hœrtel.  C.  Musique  voua  ois»  ; 
50°  Trois  préludes  et  fugues,  op.  37;  Leipsick, 
Breitkopf  et  Heeriel.  51*  Six  sonates, .op.  63; 
ibid.  D.  Oiitob[oi,  chutes,  runes,  etc.  : 
53°  Paulutf  oratorio,  op.  58;  Bonn,  Simrock. 
53°  Élit  (Eliot),  idem,  op.  70  ;  ibid.  54*  le 
Chritt  ,oratorio  non  archevé,  fragments, op.  97; 
Leipsick,  Breitkopf  et  H sériel.  65°  Musique  pour 
VAntigone  de  Sophocle,  op.  55;  Leipsick, 
Kislner.  66°  Musique  pour  VMhalit  de  Ra- 
cine, op.  74;  Leipsick,  Breitkopf  et  Haertel. 
57°  Musique  pour  l'Œdipe  d  Coio ne  de  So- 
phocle, op.  03;  ibid.  68°  Musique  pour  le 
Songe  d'une  Nuit  d'été  de  Shakespeare , 
op.  61  ;  ibid.  50°  Lauda  Sion,  hymne  pour 
choeur  et  orchestre,  op.  73;  Majence,  Scboit. 
00''  La  première  nuit  de  Sainte-  ffalpurge 
{Die  ente  Walpurgitnucht),  ballade,  op.  60; 
Leipsick,  Kislner.  61*  Chant  de  fêles.  Au» 
artistes,  d'après  le  poème  de  Schiller,  pour 
chœur  d'hommes  et  instruments  de  cuivre, 
op.  68;  Bonn,  Simrock.  63°  Chant  pour  la  qua- 
trième fête  séculaire  de  l'invention  da  l'Im- 
primerie ,  pour  chœur  et  orchestre  ;  ibid. 
63°  H  jeune  pour  contralto,  chœur  et  orchestre, 
paroles  anglaise*  et  allemandes,  op.  06;  Bonn, 
Simrock.  64°  Hymne  pour  soprano,  choeur  et 
orgue  ;  Berlin,  Bote  et  Bock.  65*  Trois  chœurs 
d'église  avec  solo*  et  orgue,  op.  33;  Bonn, 
Simrock.  66*  Trois  cantiques  pour  contralto, 
chœur  et  orgue  ;  ibid.  67°  Trois  motets  pour 
des  voix  de  soprano  et  contralto  et  orgue,, 
op.  89;  ibid.  68°  Trois  motets  en  chœur  avec 
dessolos  pour  le  Dom-Ckorde  Berlin,  op. 78;. 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hserlel.  00°  Psaume  115° 
pour  chœur,  solo  et  orchestre,  op.  31  ;  Bonn, 
Simrock.  70°  Psaume  49°  pour  chœur  et  or- 
chestre, op.  43;  Leipsick,  Breilkopr  et  Bssriel. 
71°  Psaume  05°  idem,  op.  46  ;  Leipsick,  Kisl- 
ner. 79°  Psaume  114*  pour  chœur  i  huit 
voix  et  orchestre,  op.  51;  ibid.  75°  Trois 
psaumes  pour  voix  solos  et  chœur,  op.  78; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hasrtel.  74°  Psaume  98* 


■8* 


MENDELSSOHN-BARTHOLDY  -  MENESTR1ER 


pour  un  cbirur  a  huit  voix  et  orchestre, 
op.  91  ;  Lfipsick,  Kistncr.  E.  Ovbbas  :  75°  Let 
Nocti  de  Gafnachei,  opéra  comique  en  deux 
actes,  op.  19;  partition  pour  piano  ;  Leipsick, 
Hofmeislei.  78°  Le  Retour  de  voyage  à 
l'étranger  {ljeifniekrauidemFremde),oféi* 
de  salon  cri  on  acte*,  op.  89;  Leipsick,  Breis- 
Vopr  et  '  SirteV.  TM  Loreley,  Opéra  non  ter- 
mine, opi  98*;  Ïfcidj-Le  «nale  du  premier  aclf 
seul  3  é'télpûbllé  s*n  partition  pour  le  «apo. 
78"  Air  pouf  voix  [de  sèpranoet  orchestre, 
op.  94;  ibid.  F.  Caislts  s  pi.oiiwm  voix: 
a.  Chantt  peur  topranà; alto, têw/etbaue, 
op.  41,48,  59,  88  et  100;  Leipsick,  Breilkopf 
cl  literie!,  b.  Chantt  àquatrcvoixd'hammei, 
op.  50,  75,  78  ;_  Leipsick,  Kisloer.  c.  Chante 
d  deux  voue,  op.  03,  77;  ibid.  G.  Courts  » 
toii  seule  me  FliNO  (recueils  de  Liedtr), 
op. '8,  9,-34,  47,  57,71,  84,  88,  89;  Berlin, 
Scblesinger;  Leipsick,  Breilkopf  ei  Ilœrtel. 
I)  eiijlt  aussi  un  certain  nombre  de  com- 
positions de  Mendclssotin ,  nui  numéral 
d'œuvres.  |    , 

MENPES  (Mirozl),  écrivain  tur  la  mu- 

■iqueet  compositeur  portugais,'  né  1  Evora, 
vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  fui d'abord > 
maître  de  chapelle  a  Porlalegre,  pois  alla 
remplir  |ei  mêmes  fonctions  daps  sa  ville 
mule,  ou  il  mourut  en  1003.  Quelque*  bons 
musiciens  purtugaii  ont  été  instruits  ptor  lui. 
Il  a  laissé  en  manuscrit  :  1*  Art»  de'tanto 
thaâ (Science du  pia.in-cb.anl).  3°  Messes  I  cinq 
voix.  3°  Magnificat  à  quatre  , et  cinq  vois, 
4*  Motets  à  plusieurs  voix,  et  diverses  antres 
composition  s  qui  se  trouvaient  'autrefois  a  la 
bibliothèque  royale  de  Lisbonne. 

MEINDE8  (JicoW  FRAJICÇH  F ayez 
FRAHCO-HENDES  (Ji  (Jouis). 

MERDES  (Jour*  BRAMCO-).  Toges 
FRANCO  -MENDE8  (lotira). 

WENEGHELLI  (l'abbé  Aktoi'm),  vicaire 
de  l'église  du  Saint,  i  Padoue,  a  prononcé 
dans  celte  église,  le  6  mal  181t,  un  «loge  de 
Zlngarelll,  à  l'occasion  d'un  service  solennel 
célébré,  le  même  jour,  en  mémoire  de  ce  com- 
positeur. Ce  dlsnours  a  été  imprimé  sous  ce 
titre  :  Per  le  tolénni  Esequi*  dei  Cav.  NUolo 
Zingarelli,  celebrate  ttttl'  insigne  Batilica 
delSantoildi  0  Ittaggio  rfe(1841.  Qiscorio 
deW  Ab.  Antonio  MenegheUij  Padova, 
coi  lipi  di  A.  Sicca,  1841, in-8*  de  vingt  et  une 
pages. 

HENEHQU  (Michel  DE),  maître  des  en- 
fants de  chœur  de  l'église  Sainl-Maur-des- 
Toases-lei-PsHs,  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle,  est  auteur  d'un  livre  qui  a  pour  titra  : 


Instruction  familière  en  laquelle  sont  con- 
tenues les  difficultés  de  la  musique,  avec  le 
nombre  du  concordance*  et  des  accords,  en- 
temble  la  manière  d'en  tuer;  Paris,  Nicolas 
Du  Chemin,  1555,  in-4"  ohlong.  La  deuxième 
édition  est  intitulée  :  Nouvelle  instruction 
familière  en  laquelle  sont  contenues  let  dif- 
ficulté* de  la  mutique,  avec  le  nombre  de* 
concordances  et  accords,  ensemble  la  ma- 
nière d'en  user,  tant  à  deux,  à  traie,  à 
quatre  et  à  cinq  partitif  J*aris,  Nicolas  Du 
Chemin,  1838,  4-4»  onloug.  n'y  a  une  troi- 
sième édition  du  mène  lonv rage  'qui  a  pour 
'titre  :  JVouveWe1fns(n*cnoh  dei  précepte*  et 
fondement*  de  musique;  Paris,  1571.  Ce 
livre  est  remarquable  en  ce  qu'il  est  le'pre- 
mier  publié  en  France  où  l'on  trouve  le  mot 
aeeord  employé*  pour  indiquer  l'harmonie  de 
plusieurs  sons  réunis  :  cependant  on  se  trom- 
perait si,  sur  le  litre  de  l'ouvrigeel  ceux  de 
quelques  chapitres,  par  exemple  du  dix-neu- 
vième {Régit*  générale*  pour  I**  accorde 
parfait*),  on  se  persuadait  qu'An  y  trouve  un 
véritable  traité  de  l'harmonie  qui  enlèverait  1 
Tiadana  et  i  quelque*  autres  musiciens  du 
oommencemeQI  dn  dix-septième  siècle,  la 
priorité  de  considération  des  accords  isolés; 
caries  accords  dont  parle  Klchejl  de  Menebou 
ne  sont  que  des  intervalles,  et  fies  règle*  gé- 
nérales pour  le*  accord*  parfait*  ne  sont  que 
telles  qui  défendent  de  faire  des  octaves  «t  des 
quintes  consécutives.  Il  est  vrai  que  les  cha-  ' 
pitres  21'  et  33*  enseignent  a  faire  un  aeeord 
d  Irait  et  à  quatre' partie*;  mais  on  n'y 
trouve  qoe  les  règles  du  contrepoint  a  trois  et 
a  quatre,  connues  depuis  longtemps  ;  règles 
dont  la  plupart  citaient  arbitraires ,  et  ont 
cessé  d'être  admises  dans  les  traités  modernes 
de  l'art  d'écrire.  U'faut  cependant  remarquer 
que 'Michel  de  Menehou  est  le  premier  qui  a 
parlé  des  cadences  parfaites  et  imparfaites 
(chap.  23,  94  et  25). 

MERESTBIER  (Claude  Fbabçois)  ,  sa- 
vant jésuite  et  laborieux  écrivain,  naquit  a 
Lyon,  le  10  mars  1031,'  d'une1  famille  origi- 
naire de  la  franche -Comté.  Après  avoir  fait 
ses  études,  il  professa  les  humanités  a  Charn- 
béry,  Vienne  en  Dauphin*!  et  Grenoble,  puis 
fut  rappelé  a  Lyon  pour  y  enseigner  la  rhéto- 
rique, et  succéda,  en  1007;-  au  P.  Labbe  dans 
l'emploi  de  bibliothécaire. ,11  mourut  a  Paris, 
le  31  janvier  1705,  à  l'âge  de  sobanle-qua- 
torxe  ans.  Au  nombre  de  ses  ouvrages,  qui 
presque  tous  ont  un  intérêt  historique,  on  re- 
marque :  1'  De*  ballet*  ancien*  et  moderne*, 
Mlonlet  rigtetduthédtn; P.iris,  1082,in-lS. 


„Goo' 


MENESTR1ER  -  MENGAL 


S*  Des  Représentation!  en  musique ,  an- 
cienne! et  modernes;  Pjris,  1687,  in-12.  Si 
l'on  a  recueilli  depuis  le  P.  Menés  trier  un 
'  plu!  grand  nombre  de  fails  concernant  les 
ohjelt  de  ce*  deux  livres  ;  si  l'on  a  mil  plut 
de  critique  dam  la  discussion  de  ces  fails,  on 
ne  peut  nier  que  ce  savant  religieux  a  lo 
mérite  d'avoir  ouvert  la  voie  a  ces  recherches, 
et  que  ses  ouvrages  renferment  de  curieoi 
renseignement. 

MENGAL  (M.itik- Joswi),  connu  sons  le 
nom  de  HENGAL  AINE,  direcleur  du  Con  - 
territoire  de  musique  â  Gand,  est  ne  en  cette 
Tille  le  37  janvier  1784.  Son  père  fut  son  pre- 
mier maître  de  musique,  puis  il  reçut  des 
leçons  de  plusieurs  artistes,  particulier  émeut 
pour  le  cor,  sur  lequel  il  fit  de  rapides  progrès. 
A  l'âge  de  douze  ans,  il  composait  des  morceaux 
pour  cet  instrument  et  d'autre  musique,  sans 
connaissances  d'harmonie  et  sans  autre  guide 
que  son  ioslinct.  En  1804,  il  entra  comme 
élève  au  Conservatoire  de  Paris:  il*  eut  pour 
professeur  décor  Frédéric  Duvernoy;  Catel 
lui  enseigna  l'harmonie.  En  1808,  il  obtint,  au 
concours,  le  second  prix  de  celte-  science,  et  le 
premier  prix  de  cor  lui  fut  décerné  l'année 
suivante.  Devenu  ensuite  élève  de  Reicba,  il 
lit,  sous  sa  direction,  un  cours  complet  de 
composition.  Entré  dans  la  musique  de  la 
garde  impériale  au  mois  de  décembre  1804,  Il 
servit  dans  les  campagnes  d'Autriche  en  1803 
et  de  Prusse  l'année  suivante.  De  retour  1 
Paris  en  1807,  il  obtint  sa  retraite,  reprit  set 
éludes  et  dans  le  même  temps  entra  en  qua- 
lité de  premier  cor,  a  l'orchestre  de  l'Odcnn, 
d'où  11  passa  â  celui  du  théâtre  Feydeau  , 
en  1819.  Apres  treiie  années  do  service 
i  ce  théâtre,  il  donna  sa  démission  pour  re- 
tourner a  Gand  comme  directeur  du  théâtre. 
Cettecnlrepriseoe  fui  poinlheureuse  :  Nongal 
l'abandonna  bientôt  après,  pour  prendre  les 
fonctions  de  direcleur  de  musique.  Il  remplit 
celles-ci  jusqu'à  la  révolution  de  1850,  puis 
Il  alla  prendre  une  position  semblable  au 
théâtre  d'Anvers,  et  retourna  a  Gand  en  1833. 
Des  propositions  lui  furent  faites  alors  pour 
aller  diriger  l'orchestre  du  théâtre  de  La 
Hâve;  il  les  accepta  et  occupa  cette  nouvelle 
position  pendant  deux  ans.  De  retour  a  Gand 
en  18SS,  il  y  fut  nommé  directeur  du  Conser- 
vatoire de  musique  établi  par  la  régence  de 
cette  ville.  Hengal  est  mort  a  Gand,  des  suites 
d'une  apoplexie,  dans  la  nuit  du  9  au  3  juillet 
1831. 

Cet  artiste  a  écrit  pour  te  théâtre  :  t*  Une 
Nuit  au  chdteau,  opéra-comique  en  un  acte, 


joué  au  théâtre  Feydeau  avec  succès,  en 
181S,  et  resté  pendant  plusieurs  années  au 
répertoire  des  théâtres  lyriques.  La  partition 
a  été  gravée  i  Paris,  chez  Dufaut  et'  Dubois. 
3°  L'Ili  de  Babilary,  opéra-comique  en  trois 
actes,  au  même  théâtre,  en  1810,  qui  n'a 
point  réussi,  3°  Lti  In/idiles,  drame  en  trois 
actes,  représenté  au  théâtre  de  Gand  avec  un 
brillant  succès,  en  1823.  4°  Un  Jour  à  Fau- 
rime,  opéra-comique  en.  un  acte,  au  même 
théâtre,  en  1898.  Les  compositions  instru- 
mentales de  Mengal  sont  au  nombre  d'environ 
cent  œuvres;  on  y  remarqué  :  5°  Harmonie 
militaire,  plusieurs  suites;  Paris,  Naderman, 
Dufaut  et  Dubois.  6°  Trios  pour  deux  violons- 
et  basse,  op.  t  ;  Paris,  Leduc.  7°  Trois  qua- 
tuors pour  deux  violons,  alto  et  basse.  8*Trois 
quintettes  pour  Bute,  hautbois,  clarinette, 
cor  et  basson  ;  Paris,  Pleyel .  0*Trios  pour  il  il  lt,. 
violon  et  alto;  Paris,  Naderman.  10*  1"  et 
2'  concertos  pour  cor  et  orchestre,  op.  90  et 
97;  Paris,  Dufaut  et  Dubois.  11*  Trois  qua- 
tuors pour  cor,  violon,  alto  et  basse,  op.  8;. 
Paris,  Raderman.  19*  Duos  pour  cor  et  harpe, 
u™  1,  9,  3';  Paris,  Janet.  13*  Idem  pour  eor 
et  piano,  n»  1,  9,  3,  4;  ibid.  14°  Idem. 
n"  3  et  6;  Paris,  Frère.  15*  Fantaisie»  pour 
piano  et  cor,  nCI  1,  9,  3;  Paris,  Dufaut  et 
Dubois.  16°  Quatuors  pour  instruments  a, 
vent,  plusieurs  œuvres.  17*  Beaucoup  de  ro- 
mances avec  accompagnement  de  piano,  entre- 
autres  le  Chevalier  errant  (Dans  un  vieux, 
rhâteau  de,  l'Andalousie)  qnl  a  obtenu  un 
succès  populaire.  Nengal  a  laissé  en  manu- 
scrit beaucoup  de  morceaux  d'harmonie  pour 
Instruments  a  vent;  ouverture  à  grand  or- 
chestre, composée  à  La  Haye  ;  quintettes  pour 
cinq  cors  ;  trios  pour  les  mêmes  Instruments  ; 
plusieurs  morceaux  de  chaut,  entre  autres  un 
chœur  i  cinq  voix  sans  accompagnement,  sou- 
vent exécuté  dans  les  concerts. 

MEFIGAL  (JEif),  frère  du  précédent,  est 
né  â  Gand,  an  mois  de  mai  1700.  Son  père  lui 
a  donnéles  premières  leçons  de  musique, puis 
Il  a  étudié  le  cor  sous  la  direction  de  son 
frère.  Admis  au  Conservatoire  en  1811,  il 
y  est  devenu  élève  de  Domnicn ,  et  quinze 
mois  après  son  entrée  dans  cette  école,  il  y  a 
obtenu  le  premier  prix  de  cor.  Après-avoir  été 
a  Haché' pendant  plusieurs  années  a  l'orchestre 
du  Théâtre-Italien,  U  est  entré,  en  1890,  â> 
l'Opéra  en  qualité  de  premier  cor  solo.  Il  a 
été  aussi,  pendant  plusieurs  années,  membre- 
de  l'orchestre  de  la  Société  des  concerts.  On  a 
gravé  de  sa  composition  :  t*  Fantaisies  pour- 
cor  et  piano,  n"  1,9,3,4,3,6;  Paris,  Scho- 


,gk 


HENGAL  —  MENGOZZl 


oenberger.  1°  Plusieurs  solos  idem.  S*  Fan- 
taisie hrlllinte  pour  car  et  orchestre,  sur  de» 
motifs  de  Donlieili,  op.  30;  Pari»,  Ricbault. 
,  4' Fantaisie  pour  cor  J  pistons,  avec  accompa- 
gnemenl  de piano,  lur  de»  motif»  de  Guida  et 
Ginevru,  op.  95 ;  Paris,  Sctalei loger.  5"  Duoi 
r     pour  deux  cors,  elc. 

MENGEL  (Geoibes),  né  a  Bambrrg,  au 
commence  meut  du  dix-septième  siècle,  apprit 
ta  mnilque  dam  ion  enfance,  puis  entra  au 
service  militaire,  dan*  les  troupe»  de  l'électeur 
Bavière,  et  parvint  au  grade  de  capitaine, 
la  1640,  11  donna  ta  démission  et  entra  cbe* 
l'évéque  de  Bamberg,  en  qualité  de  maître  de 
■chapelle.  Il  a  Tait  Imprimer  de  sa  compositioi 
des  psaumes  avec  des  motets  ions  ce  titre 
Qtiinque  limpiditiimi  Lapida  Davidici 
->*«  Ptaltni  151  eutn  Motttta  centuplici  va- 
rietate;  WUrib«urg,  1644,  in-fol.  On  connaît 
aussi  tous  son  nom  :  Sacri  eoucentut  et  Ala- 
togi  1,  9,  S,  4,  5  «(0  tfoe.  «uni  motttta 
A  voe.  ttî  iiutrutntnt.,op.  A  ;  Impruck,160ï, 


HEHGELIUS  (Puiliph),  proraseur  de 
bellei-leltre»  et  docteur  en  médecine  i  l'uni- 
versité d'Ingolstadl,  dam  le  seizième  siècle, 
(ut  instruit  dam  la  musique  et  habile  luthiste. 
11  ne  maria  en  1563  et  mourut  a  Ingolitadt, 
■en  1504.  Après  la  mort,  on  recueillit  ses  poé- 
«ies  latines,  et  elle»  furent  publiée»  en  cette 
Tille  en  1506.  Parmi  les  pièce»  de  ce  recueil 
■on  trouve  un  éloge  de  la  musique,  et  deux  au- 
tres morceaux,  intitulés  :  In  Organum  mu- 
tiçum  monasterii  Btntdieta  Bttrani;  In 
■e/figiem  Philippi  de  Monts  mm  (ci,  elc. 

HEHCOLI  (Pieux),  géomètre,  oé  a  Bo- 
logne en  1635,  reçut  de»  leçon»  de  mathéma- 
tique* du  P.  Cavalierl,  considéré  comme  le 
premier  inventeur  du  calcul  Infinitésimal,  et 
s'appliqua  aussi  a  l'étude  de  la  jurisprudence, 
■de  la  philosophie  el  de  la  théologie.  Dam  sa 
jeunesse,  il  enseigna  publiquement,  1  Bologne, 
le»  doctrine»  rfeZarlinoet  de  Galilée,  concer- 
nant la  théorie  mathématique  de  la  musique. 
Plu»  tard,  il  embrassa  l'état  ecclétl astique, 
obtint  un  bénéfice  at  fut  chargé  d'enseigner 
le*  mathématique»  dan»  le  Collège  de»  noble». 
Il  mourut  à  Bologne,  le  7  juin  1680.  Au 
nombre  de  ses  écrit»  sur  diverses  branches  des 
Mathématiques,  on  remarque  celui  qui  i  pour 
titre  :  Speeuiailoni  di  Mutica;  Bologne, 
1670,  in-4°.  En  1673,  le  frontispice  a  été 
changé,  et  le  livra  a  reparu  comme  une 
deuxième  édition.  Dan»  la  première  partie  de 
•on  ouvrage,  Mengoli  expose  l'analomie  de 
l'oreille,  et  trouve  dans  sa  conformation  le 


principe  des  combinaison»  de  la  musique  et 
de*  sensations  qu'elle  développe.  C'est  celte 
idée  fausse  qui,  longtemps  après,  est  devenue 
la  base  du  li»re  de  Morel  (tioysi  ce  nom),  inli-  ' 
tulé  :  Principe  acotutiqve  nouveau  et  uiti- 
uer«(  de  la  théorie  muiicale. 

MEHGOZZI  (Ieuuid),  chanfeur  et  com- 
positeur distingué,  né  1  Florence  en  1758,  fit 
set  premières  éludes  de  musique  en  celle  ville, 
puis  alla  étudier  le  chant  sous  la  direction  de 
Fatqual*  Polenta,  ebanteu»  de  la  chapelle  de 
Sainl-Surc,  a  Venise.  Il  brilla  ensuite  sur  plu- 
sieur»  théâtres  d'Italie.  En  1786,  Il  le  rendit  a 
Londres  avec  ta  femme,  connue  auparavant 
sous  le  nom  d'Anne  Benini.  L'année  suivante, 
il  vint  à  Paris  et  se  fit  entendre  avec  succès 
dan»  le»  concert»  donné»  a  la  cour  par  la  reine 
Marie-Antoinette.  Lorsque  l'excellente  troupe 
d'opéra  Italien  do  (Aedirs  de  donneur  Tut 
organisée,  Il  y  entra  et  ml  se  faire  applaudir 
a  côté  de  Mandinl  et  de  Viganonl.  Après  le» 
événement»  révolutionnaire»  qui  dispersèrent 
celle  réunion  de  chanteurs  d'élite,  Hengoiii 
resta  1  Paris,  el  y  recul  en  donnant  des  leçon» 
de  chant  el  écrivant  de  petit»  opéra»  pour  le» 
théâtres  Feydeau  et  Honlantier.  A  l'époque 
de  l'organisation  du  Conservatoire  de  musique, 
II  y  fui  appelé  comme  professeur  de  chant  et 
y  forma  plusieurs  élèves,  parmi  lesquels  on  cile 
Batiste,  qu'on  a  longtemps  entendu  i  l'Opéra- 
Comique,  el  qui,  plus  lard,  a  quitté  le  théâtre 
pour  la  place  d'huissier  de  la  chambre  dei 
Pairs,  qu'il  occupait  encore  en  1839.  Mcuuo«i 
a  aurtout  contribué  aux  progrès  de  l'art  du 
ebant  eu  France  par  les  matériaux  qu'il  avait 
préparé»  pour  la  rédaction  de  la  méthode  du 
Conservatoire,  et  qu'il  n'eut  pas  le  temps 
d'achever,  parce  qu'il  mourut  au  moi»  de 
mars  1800,  de»  mile»  d'une  maladie  de  lan- 
gueur. Ce  fut  Langlé  qui  rédigea  cet  ouvrage. 
Le»  opéra»  connus  de  Mengotxi  sont:  1"  Gli 
Sehiavi  per  amure,  opéra  bouffe  en  deux 
acl>  s,  au  théâtre  de  Monsieur,  en  1780.  Quel- 
que morceaux  de  cet  opéra  ont  été  gravés  en 
partition  avec  le»  parties  d'orchestre.  ?.°L'/iola 
ditabitaia,  au  même  théâtre,  en  1700. 
3°  Lee  Deux  yixire,  an  théâtre  Moniansier. 
4"  Une  Faute  par  amour,  au  théâtre  Feydeau, 
1703.  H"  aujourd'hui,  opéra  en  trois  actes, 
au  théâtre  Montansier,  1791.  6*  IiabeUe  de 
Salisbury,  en  trois  actes,  au  même  théâtre, 
1701,  en  collaboration  avec  Ferrari.  7*  Le 
Tableau  parlant,  en  un  acte,  au  même 
théâtre,  1703.  Celle  pièce  avait  été  mise  en 
musique  parGrétry,  dont  elle  est  un  des  meil- 
leurs ouvrages;  la  nouvelle  musique  de  Men- 


MENGOZZI  —  MENTER 


goixl  n'eut  point  du  succès.  8'  Pouraaugntm, 
en  trois  actes,  m  même  tuéatre,  1793. 
9*  L'Amant  jaloux,  en  troil  actes,  au 
Théâtre  nation»),  rot  de  Richelieu,  17W. 
10*  Setieo,  en  Irai*  actes,  an  mime  théâtre, 
1793.  11*  La  Journée  de  l'amour,  ballet  eu 
un  acte,  1793. 13°  Brunit  et  Caroline,  en  un 
acte,  an  théâtre  Jtontansier,  1790.  1S*  La 
Dame  voiUe,  en  un  acte,  au  théâtre  Favarl, 
1799.  14*  le»  Habitant!  de  faueluM,  en 
deux.acles,  au  théâtre  Monlansier,  1800.  Men- 
goui  avait  introduit  quelques-morceaux  de  sa 
composition  dan*  les  opéras  italien»  qu'on 
jouait  an  théâtre  do  Moniteur;  on  cite  parti- 
culièrement ud  trio  de  l'Iuxliana  in  Londra, 
et  le  rondo  S»  m'abbandoni,  qu'il  chantait 
avec  nne  expression  touchaute,  et  qui  eut  un 
■uccèéde  rogne. 

MEHON  (TuTtoTiio  ou  TimuM?),  mu- 
sicien français,  vécut  dani  la  première  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  fit,  comme  beaucoup 
d'autre»  artistes  français  et  belges,  un  voyage 
«n  Italie  et  séjourna  à  Corregio  (1).  Il  fut  le 
premier  maître  de  musique  du  célèbre  orga- 
niste et  compositeur  Claude  Serulo.  On  a  de 
lui  un  ouvrage  intitulé  :  MadrigaU  d'Jmore 
a  quattro  voci  compati  du  Tuttovale  Menon. 
Et  nueuamentt  ttampatt,  et  con  diUgentta 
eorrttti.  In  Ferrara  nella  itampa  di  Gio- 
vanni de  Bulghat  et  Antonio  Stuc/ter  com- 
î«»(mt  del  15BS. 

MENSCHING  (B.-L.),  étudiant  en  droit 
de  l'université  de  Francfort- su r-l'Oder,  dans 
le*  premières  années  du  dix-huitième  siècle, 
cultiva  la  musique  et  fut  compositeur,  ainsi 
jju'od  le  voit  dans  un  volume  qui*  pour  titre: 
Seeularia  taera  aoaàemtm  régir  Viairinet  ; 
Franeofurli  ai  fiadrum  (s.  a.),  in-fol. 
Parmi  les  pièces  séculaires  en  verset  en  prose, 
faites  a  l'occasion  de  l'anniversaire  de  la  fon- 
dation de  l'université  etde  la  présence,  à  Franc- 
fort, de  Frédéric  III,  duc  de  Brandebourg 
premier  ml  de  Prusse,  ae  trouvent  vingt  pages 
de  musique  en  parution,  dont  le  titre  par  lieu 
lier  oit  ainsi  conçu  :  Sérénade  présentes  à 
S.  Jf.  B.  (Sa  Majesté  Royale)  de  Pruut  par 
le*  étudiant»  de  Francfort-tur-t'Odre  {sic), 
ia  veille  du  jubilé,  composée  par  B.L.  Men 
jeking,  étudiant  en  droit,  Je  fSd'avrit  1700. 
La  sérénade  renfermé  une  ouverture  et  nu 
air  chanté  alternativement  avec  teê  instru- 
ment!,  suivi  de  Sarabande t  allemande 
gigue. 

Il)  Vsyeila  notltsd*  M.AaatloCatsIiBl  intitulée  : 
.1t»™  Mil  tttt  f  drlli  aitrt  di  CWis  «Vu!»  (Ui- 
*■«•,  Tissa*  Ci*.  Kntrdi),  «.  »,  nui 


WEISSI  (Fe*irçois),  ecclésiastique  de  ta 
Bohême,  naquit  le  37  mari  1758,  a  Ultra,  où 
père,  Vénitien  de  naissance,  était  gourer- 
r  chez  le  comte  de  Bobenems.  Il  apprit  les 
éléments  de  1a  musique  dans  ce  lieu,  puis  à 
Clameczet  tKrzineez.  Ayant  suivi  ses  parents 
i  Prague,  Il  y  fit  ses  humanité*  cher  les  jé- 
i,  et  étudia  la  philosophie  et  la  théologie 
1  l'université.  Ce  fut  aussi  dans  cette  ville  qu'il 
prit  des  leçons  de  violoncelle  de  Joseph  Rei- 
cha,  et  de  composition  chez  Cajetan  Vogel. 
Bientôt  II  fut  considéré  en  Bohême  comme  un 
habile  violoniste  et  violoncelliste,  et  comme 
nn  compositeur  distingué.  Il  a  écrit  une  très- 
grande  quantité  d'olïertoiret,  graduels,  an- 
tiennes, litanie*,  messes,  symphonies  et  qua- 
tuors, dont  nne  partie  se  trouvait  au  couvent 
de  Slrahow.  Après  avoir  été  vicaire  à  Smeue 
pendant  onxe  an*,  Il  fut  nommé  curé  a  Hro- 
beziez,  puis  à  Pber,  oh  il  te  trouvait  encore 
eu  1808. 

MENTA  (Fauacots)  musicien  qui  vécut 
a  Borne,  était  né  a  Venise,  dans  la  première 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  s'est  fait  connaître 
comme  compositeur  par  les  ouvrages  suivant): 
1°  MadrigaU  a  quattro  voei;  Routa,  app. 
Antonio  Barri,  1500. 2°  MadrigaU  a  einque 
voei,  libre  primo;  in  Ftnetia,  app,  Ant. 
Gardant,  1664,  in-4*  obi. 

MENTE  (JuR-FaiBiaic),  naquit  le  B  no- 
vembre 1698,  à  Rotbenbourg,  sur  l'Oder.  Fils 
de  Samuel  Mente,  bon  organiste  en  celle  ville, 
Il  apprit  de  son  père  les  éléments  de  la  mu- 
tique,  puis,  en  171S,  II  alla  a  Francfort-sur- 
l'Oder,  et  y  continua  tel  éludes  musicale*  chez 
Simon,  professeur  de  musique  de  l'université. 
En  1718,  il  visita  Dresde  et  Lelptiek,  puis  sa 
rendit  i  GJaucha,  oh  il  étudia  le  contrepoint 
sous  ■eltchner.  Après  avoir  été  organiste 
dans  plusieurs  petites  villes,  il  fut  appelé,  en 
1797,  à  Liegntlz,  en  la  même  qualité.  Il  mou- 
rot  vert  1760,  après  avoir  rempli  ton  emploi 
pendant  trente-trois  ans.  Le  nombre  de  se* 
compositions  pour  l'église  et  pour  le*  instru- 
ments est  considérable,  mais  on  n'a  imprimé 
qu'on  concerto  pour  la  basse  de  viole,  h  Lein- 
sick,  et  tli  trio*  pour  Aille,  basse  de  viole  et 
basse  continue  pour  le  clavecin.  Le  reste  de 
tel  ouvrages  consiste  en  sonate*  et  concerto* 
pourle  clavecin  et  pour  la  basse  de  viole. 

MENTER  (Johm),  violoncelliste  dit' 
tlngué,  est  né,  le  18  janvier  1808,  a  Teyt- 
bach,  prêt  de  Landsbut  (Bavière).  Les  pre- 
mière* année*  de  ton  enfance  te  nattèrent 
dans  les  villes  de  Balzbourg,  pals  de  Batit- 
bonne,  et  enfla  d'Zicbsusdl,  eh  son  pire, 


MEHTER  —  MERCADANTE 


employa  de  l'Administrai  ion  des  Bnances,  fut 
envoyé  tour  1  tour.  Le  premier  instrument 
qu'on  lui  mit  dans  les  mains  fut  le  violon  ; 
mils,  plus  tard.  Il  devint  «Un  de  Worali,  a 
■unicu,  pour  le  violoncelle.  En  1839,  il  [ut 
admis  dans  la  chapelle  du  prince  de  Hoben- 
lollern-Hechingeu,  et,  en  1833, 11  entra  dans 
la  chapelle  royale  i  Munich.  Cet  artiste  a 
voyagé  avec  succès  daus  l'Ai  lu  magne  du  Nord, 
eu  Autriche,  en  Hollande,  en  Suisse,  en  Bel- 
gique et  eu  Angleterre.  Il  est  mort  jeune  en- 
core, le  18  Janvier  1856.  Ses  œuvre*  pour  ton 
instrument  ont  été  publiées  après  son  déeè», 

I  OITenhacb,  cbei  André.  Il  avait  publié  pré- 
cédemment, a  Vienne,  cbei  Haslinger,  ses 
premiers  ouvrages,  parmi  lesquels  on  remar- 
que un  thème  varié  pour  violoncelle  et  piano, 
op.  4,  et  une  fantaisie  pour  violoncelle  et  or- 
chestre, op.  5. 

MENZEL  (Imci),  habile  facteur  d'or- 
gues a  Breslau,  vécut  au  commencement  du 
dix-huitième  siècle.  Ses  principaux  ouvrage* 
•ont  :  1°  L'orgue  de  l'église  Notre-Dame,  i 
Breslau,  en  1712,  composé  de  treule-six  jeux. 
S*  Celui  de  l'église  Corporii  Ckriui,  dans  la 
même  ville,  de  vingt  et  un  Jeux.  8°  Celui  de 
Sainte-Barbe,  idem,  de  vingt  et  un  Jeux.  4*  Ce- 
lui de  l'église  Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  a 
Liegniu ,  de  trente  et  nn  jeux,  en  1733. 5*  Celui 
de  Niemtsch,  en  Sllésle,  en  1725,  composé  de 
vingt  jeux.  8*  Celui  de  Landshnt,  en  1720, 
composé  de  quarante-sept  jeux. 

MERJIACHIGloicES-FlÊDtarc),  directeur 
de  la  justice  à  Alldoebern,  dans  la  Basse- 
Lusace,  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle, 
Técut  d'abord  1  Leipslck.  On  ■  de  lui  une 
méthode  de  piano  pour  les  enfants,  intitulée  : 
Ctaviertchule  far  Kinder;  Leipaick,  1782, 
In-fol. ohl. de  soixante etune page*. On  voit  par 
sa  dédicace  1  Homiliu*  et  à  Hiller  qu'il  était 
élève  de  ces  deux  savant*  musiciens.  En  1785, 

II  a  paru  un  suppléaient  i  cet  ouvrage,  dont 
l'auteur,  qui  a  gardé  l'anonyme,  était  inconnu 
1  Merbacn  lul-méme(uoyex  Petscbii). 

MERCADANTE  (Sinus),  compositeur 
'  Jramalique  de  l'époque  actuelle,  n'est  pas  né 
àNaplet,  comme  il  est  dit  dans  plusieurs  re- 
cueil* biographiques,  mal*  a  Allamura,  dans 
la  province  de  Bari,  en  1797.  A  l'âge  de  douze 
ans,  11  fut  envoyé  a  Naples  et  y  entra  au  col- 
lège royal  de  musique  de  Saint-Sébastien.  Ses 
première*  éludes  semblaient  le  destiner  a  être 
i        Instrumentiste;  il  jouait  du  violon  et  de  la 
\       fldte  ;  beaucoup  de  morceaux  de  ta  composi- 
\     lion  pour  ces  instruments  furent  publiés  à 
\    Naples,  et,  pendant  plusieurs  années,  il  tint 


l'emploi  de  premier  violon  et  de  cher  d'or- 
chestre 1  ce  conservatoire.  Zingarelll,  direc- 
teur de  l'école,  qui  était  *on  maître  de  compo- 
sition, l'ayant  surpris  un  Jour  occupé  a  mettre 
en  partition  des  quatuors  de  Mozart,  le  chassa 
Impitoyablement.  Il  tut  alors  obligé  de  cher- 
cher des  ressources  dan*  la  composition  dra- 
matique, et  il  essaya  ses  forces  dan*  une  can  - 
tate  qu'il  écrivit  pour  le  théâtre  Del  Fonda, 
et  qui  [ut  exécutée  en  1818.  L'année  sui- 
vante, il  composa  pour  te  théâtre  Saint-Charles 
VApoteoiid'Erctle,  qui  fut  représenté  arec 
succès,  et  dont  ou  applaudit  surtout  un  beau 
trio  qui  a  été  publié  avec  accompagnement  de 
piano.  Cet  ouvrage  tut  suivi,  dans  la  même 
année,  de  l'opéra  bouffe  f'iolenza  e  Cottania, 
représenté  au  théâtre  JVuotio.  Applaudi  de 
nouveau  dans  cette  production,  Hercaihnle 
fut  engagé,  en  1830,  pour  donner  a  Saint- 
Charles  Anacrtontt  in  Samo,  dont  le  succès 
surpassa  celui  de  ses  premier*  ouvrages.  Dès. 


Italie,  et  l'administration  du  théâtre  VaUt, 
de  Borne,  lui  envoya  un  engagement.  Il  partit 
pour  celle  ville,  et  y  fit  représenter  l'opéra 
bouffe  llGtloio  raweduto,  qui  fut  suivi, dans- 
la  saison  du  carnaval,  de  l'opéra  sérieux  : 
Scipiont  in  Cartagine,  au  théâtre  Jrgen- 
tina  de  la  même  ville  :  ces  deux  ouvrages 
furent  accueillis  avec  faveur.  Au  printemps 
de  1831,  Hercadaule  alla  a  Bologne  écrire 
Maria  Stuarda,  qui  n'eut  qu'un  médiocre 
succès  ;  mai*  Il  se  releva  brillamment  à  l'au- 
tomne delà  même  année  en  donnant,  à  Milan, 
son  EUta  e  Claudio,  le  meilleur  de  ses  ou- 
vrages, et  celui  qui  a  trouvé  partout  le  meil- 
leur accueil.  Telle  fut  la  fortune  de  celle  par- 
tition, que  les  journaux  parlèrent  d'un  rivab 
trouvé  a  Bosini  :  jugement  téméraire  comme 
on  en  porte  dan*  le  monde,  oit  le  mérite  *c 
mesure  au  succès. 

Chargé  des  lauriers  qu'il  avait  cueillit  à 
Milan,  Mereadante  arriva  à  Venise  pour  y 
éerlre  VAndronico,  qui  Tut  représenté,  pen- 
dant le  carnaval  de  1822,  au  théâtre  de  la 
Fentes.  Li  commença  pour  le  compositeur 
une  suite  de  rêver*  mêlés  de  quelques  succès. 
A  la  chute  à' Andronico  succéda,  a  Milan,  celle 
de  l'opéra  seml-seria  Aille  ed  Emerico,  et, 
dans  l'automne  de  la  même  année  (1823),  la- 
chute  plus  humiliante  encore  de  VAmlelo.  La 
réussite  équivoque  A'Alfonio  ed  Eliia,  re- 
présenté i  Namoue  au  printemps  de  1833,  ne- 
put  indemniser  Mercadante  de  set  revers  pré 
cédents;  mais  l'enthousiasme  que  fit  éclater 
sa  Didant  *  Turin,  dut  ranimer  son  courage. 


,gk 


De  retour  a  Nantes  après  ces  vicissitude*,  Il  y 
écrivit,  a  l'automne  rie  l'année  1833,  Gli Seiti, 
opéra  sérieux  qui  fut  représenté  a»  théâtre 
Saint -Charles,  et  qui  ne  réunit  pat  ;  mai*  it 
se  releva  à  Rome,  au  carnaval  île  1824,  par 
CJt^mtci  aï  iVrocusa.  Tout  semblait  coospi- 
rer  a  assurer  la  fortune  dramatique  de  Merac- 
daule,  car,  depuis  un  an,  Rossiui  avait  quitté 
l'Italie  pour  l'établir  i  Paris,  Morlacchi  était 
a  Dresde,  et  les  antres  compositeurs  italien* 
avaient  vieilli,  ou  n'avaient  point  de  crédit 
prés  du  public  ;  mail  il  manquait  a  Hercadante 
la  qualité  essentielle  |  je  veux  dire  l'originalité 
qui  crée  le  style,  qualité  indispensable  pour 
exercer  a  la  scène  nne  domination  non  con- 
testée, et  pour  éviter  les  alternatives  de  succès 
et  de  chutes.  Au  mois  de  juin  1814,11  arriva  i 
Vienne  et  y  débuta  parla  mise  en  scène deson 
Elita  e  Claudio,  que  suivirent  de  près  Dora- 
tirs,  en  deux  actes,  le  JYous  di  Ttlttnaeeo 
ed  Antinpe,  drame  lyrique,  et  II  Podettà 
di  Burgot.  Écrits  avec  trop  de  rapidité,  et 
conséquent  ment  avec  négligence,  ces  ouvrages 
ne  réussirent  point  a  la  scène  et  furent  mal- 
traités dans  les  Journaux.  En  1825,  Merca- 
danle donna,  àTurin,  la  iVttoeri',  opéra  sérieux 
qui  Tut  applaudi;  malt  Erode  ouia  Xarianna 
tomba  1  Gènes.  VIpcrmeitra.  ou  il  y  a  de 
belles  choses,  ne  réussit  pourtant  pas  au 
théâtre  Saint-Charles  de  Naples,  mais  la 
DonnaCaritea,  jouée  au  printemps  da  18Î0, 
a  Venise,  eut  un  succès  d'enthousiasme. 

Ce  fut  a  celte  époque  que  l'entrepreneur 
du  théâtre  italien  de  Madrid  engagea  Merca- 
dacte  pour  sept  ans,  aux  appointements  an- 
nuel* de  deux  mille  piastres,  sous  la  condition 
qu'il  écrirait  deux  opéras  nouveaux  pour  ce 
théâtre.  On  ne  connaît  pas  les  circonstances 
qui  empêchèrent  ce  contrat  de  recevoir  son 
exécution  ;  mais  II  est  certain  que  Hercadante 
revint  a  Turin  à  la  fin  delà  même  année  pour 
y  écrire  l'Etio,  qui  n'obtint  qu'un  succès 
dODteux,  puis  II  Montanaro,  an  printemps 
de  1837,  pour  le  théâtre  de  la  Scata,  à  Milan. 
De  la  II  retourna  en  Espagne.  Il  passa  a  Ma- 
drid les  année*  1897  et  1838  et  y  Ht  jouer 
quelques-uns  de  tes  anciens  ouvrages.  On  le 
trouve  à  Cadix  au  printemps  de  1839  :  il  y 
donna  l'opéra  bouffe  intitulé  :  La  Rappri- 
taglia,  dont  le  succès  fut  brillant,  puis  11  fit 
nn  voyage  en  Italie  pour  y  engager  de*  chan- 
teur* qu'il  emmena  i  Cadix.  En  1830,  Herca- 
dante retourna  a  Madrid,  y  prit  la  direction 
de  la  musique  du  théâtre  italien,  et  y  composa 
l  la  Tuta  di  bronto.  De  la  il  alla  a  Naples,  en 

1831,  oti  \i  fit  représenter  la  Zaira,  qui  reçut 


SANTE  8» 

un  bon  accueil.  L'année  suivante,  Il  donna  i 
Turin  /  Kormanni  a  Parigi,  ouvrage  qui 
réussit;  puis  alla  a  Milan  écrire  l'opéra  ro- 
mantique Itmala  onia  Mort*  td  Aman, 
dont  le  succès  fut  contesté. 

Vers  ce  temps,  la  mort  de  Generali  avait 
laissé  vacante  la  place  de  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Novare;  Hercadante  se 
présenta  pour  la  remplir  et  l'obtint  au  com- 
mencement de  l'année  183S.  Depuis  Ion  II  a 
écrit  a  Milan  71  Conttd'Eitex,  qui  a  été  Joué 
sans  succès,  et  qui  a  été  suivi  du  drame 
/  Briganli,  d'Emma  d'AMioekia,  de  la 
Giovtntù  di  Enrieo  F,  de  II  Giuramsnto, 
mélodrame  et  belle  composition,  oh  le  mal- 
heureux Nourrit  se  Ht  applaudir  i  Naples,  et 
do  Le  dut  illvttri  Rivait,  1  Venise,  au  car- 
naval de  1859.  L'opéra  I  Briganli  avait  été 
composé  pour.  Paris;  Mercsdante  Tint  le 
mettre  en  scène  lui-même,  et  l'ouvrage  fut 
joué  au  mois  de  mars  1836.  Mais  bien  que  les 
chanteurs  fussent  Bubini,  Tamburlni,  La- 
blacheel  mademoiselle  Grisi,  l'opéra  n'eut 
point  de  succès.  Sans  l'opéra  Le  dut  illuitri 
Rivali,  Hercadante  transforma  son  style,  y 
mit  plus  de  verve,  plus  d'élévation,  et  se  plaça 
au  premier  rang  de»  compositeurs  de  cette 
époque.  Cet  ouvrage  a  été  composé  dans  des 
circonstances  pénibles,  car  une  affection 
opbthalmique  aigu B  menaçait  le  compositeur 
de  le  priver  entièrement  de  la  vue.  Retiré  a 
Novare  pendant  ce  temps,  il  était  obligé  de 
dicter  sa  musique  en  l'exécutant  au  piano.  Du 
malheur  qn'on  craignait  pour  Mercadaote,  la 
moitié  seulement  se  réalisa  alors  :  Il  perdit 
un  œil.  L'artiste  trouva  un  adoucissement  a  ce 
cruel  accident  dans  le  succès  éclatant  de  ta 
partition.  Postérieurement  il  a  écrit  Gahritla 
di  Ftrgi,  Euma  di  Filtre,  La  Fatale,  Il 
Bravo,  Il  Faicello  di  Gama,  Leonora,  Gti 
Oraixi  ed  i  Curiaci ,  Il  Proicritto  ,  Il 
Rtgenlt,  Il  Signare  in  viaggio ,  la  Sali- 
taria  délie  Jiiuri»,  et  quelques  autres  ou- 
vrages. 

Des  nombreux  ouvrages  de  Hercadante,  on 
a  gravé  en  partition  de  piano,  BlUa  t  Claudio, 
la  Donna  Caritea,  Il  Giuramento,  Iimalia, 
1  Normanni  a  Parigi,  des  choix  de  mor- 
ceaux de  l'/pormeslra,  I  Briganti,  Emma 
d'Antioekio,  La  Gtoventù  di  Enrieo  F,  L» 
dut  illuttri  Rivali,  Il  Bravo,  Elena  di 
Fellrt,  Il  GiuramfMo,  La  Fatale,  et  Gli 
Oraxiitd  i  Curiaci,  ainsi  qu'une  immense 
quantité  d'airs  et  de  duos  déiacbés,  i  Milan, 
chu  Rlcordl,  a  Paris,  chez  Bernard  Latte  et 
ailleurs.  On  connaît  aussi  de  ce  compositeur  : 


90 


MERCADANTE  —  MERGAD1ER 


1°  Deux  recueils  de  six  ariette*  italiennes; 
Vienne,  Artaria.  2*  Firginia,  cantate; 
Vienne,  Hcclietti.  Z*  Serge  in  vano,  cantate; 
Milan,  Ricordi.  4*  Soiriu  italienne,  col- 
lection de  huit  ariette*  et  de  quatre  duos; 
Parla,  Bernard  Laite. 

Considéré  dans  l'ensemble  de  la  carrière, 
Mercadante  tait  regretter  qu'il  ait  mil  trop  de 
-précipitation  dans  sea  travaux  et  n'ait  pat 
réalisé  ce  qu'on  pouvait  attendre  de  lui.  Le 
don  d'invention,  qui  fait  subir  à  l'art  dei 
transforma  lions,  ne  lui  avait  pas  été  accordé; 
mais  il  y  avait  eu  lui  assez  de  mélodie  natu- 
relle, de  sentiment  de  bonne  harmonie,  d'ex- 
périence de  l'Instrumentation  et  de  connais- 
■sance  des  voix,  aise*,  même  de  sentiment 
dramatique,  pour  qu'on  put  espérer  de  voir 
sortir  de  sa  plume  un  plus  grand  nombre 
d'ouvrages  complet!,  digne*  de  l'estime  dei 
connaisseurs.  Toutefois,  il  est  certain  que  cet 
artiste  est  le  dernier  maître  italien  qui  con- 
serva dans  ici  ouvrages  let  tradition!  de  la 
bonne  école.  Sei  partition!  sont  bien  écrite!, 
•et  l'on  y  trouve  un  sentiment  d'art  sérieux  qui 
a  disparu  après  lui.  Halheu reniement  il  aimait 
trop  le  bruit  et  le*  effets  de  rbylhme.  Bon  bar. 
sioniste,  il  a  donné,  dam  ses  messes  et  autrei 
ouvrages  de  musique  d'église,  le*  preuve!  d'un 
■avoir  qui  l'a  fait  choisir,  en  1840,  pour  la 
direction  du  Conservatoire  royal  de  Haples, 
qu'il  a  conservée  jusqu'à  ce  jour  (1863). 
L'Académie  des  beaux -art»  de  l'Institut  de 
France  l'a  choisi  pour  un  de  ses  membre* 
associé!.  En  18Q3,  cet  artiste  distingué  est 
devenu  complètement  aveugle. 

HERCADIER  (JM-Binim)  est  com- 
munément surnommé  DE  DELESTAT, 
parce  qu'il  était  né,  le  18  avril  1750,  dam  la 
bourg  de  ce  nom,  au  département  de  l'A- 
riége.  Destiné  a  l'état  ecclésiastique,  on  lui  lit 
faire  des  éludes  propres  a  le  préparer  a  cet 
état,  particulièrement  celle  de*  langue*  an- 


it  d'en 


naire,  il  déclara  a  sa  famille  que  ion  godt  pour 
les  raaihéma tique!  ne  lui  permettrait  pas  de 
donner  i  la  théologie  l'allenlion  qu'elle  exi- 
geait, et  qu'il  ne  se  tentait  aucune  disposition 
pour  «Ire  prêtre.  De  retour  à  Mlrepoix,  oii  de- 
meurait non  père,  il  t'entoura  de  livre*  d'al- 
gèbre et  de  géométrie,  et  dès  Ion,  il  ne  l'oc- 
cupa plut  quedn  sciences  exacte!. 

Apres  avoir  rempli,  depuis  1784,  l'emploi 
d'ingénieur  de  la  province  du  Languedoc,  il 
fut  nommé  dix  ant  après  ingénieur  en  chef  do 
département  de  l'Arlége.  Il  est  mort  i  Foix, 
le  14  janvier  1818,  i  l'âge  de  toiiantc-iiiani. 


La  théorie  de  ta  musique  occupa  te*  loisirs  da 
ce  lavant,  et  après  avoir  étudié  les  systèmes 
par  lesquels  on  avait  cru  l'expliquer,  il  se 
persuada  qu'il  en  avait  trouvé  un  meilleur, 
et  l 'exposa  dans  on  livre  intitulé  :  Nouveau 
«l/iteme  de  muiique  théorique  et  pratique; 
Paris,  Valade,  1770,  un  volume  in-8"  de  trois 
cent  quatre  pages  et  huit  planche!,  avec  un 
diteonr*  préliminaire  de  i.xvi  pages.  La  cri- 
e  que  fait  Hercadier,  dam  ton  discours 
préliminaire,  dei  systèmes  de  Rameau  et  de 
Tartlni,  qui  étaient  en  vogue  de  son  temps, 
i  du  moini  dont  on  parlait  beaucoup,  est  en 
général  ai*eijmte;mai*'il  ettmoini heureux 
lorsqu'il  essaye  d'établir  son  propre  système; 
car,  aprèi  avoir  attaqué  Rameau  dam  les  prin- 
:ipei,  il  loi  emprunte  l'Idée  de  la  génération 
de  la  gamme  par  dei  cadence*  de  soni  fonda- 
mentaux, celle  de  l'identité  dei  octave*,  enuu, 
I  fait  dériver  comme  lui  lei  successions  mélo- 
liques  de  l'harmonie. Le*  principesquiiervent 
de  guide  a  Hercadier,  pour  la  recherche  de  la 
baie  de  ton  système,  «ont  en  partie  empi- 
rique*, en  partie  arbitraire*.  C'est  par  le  té- 
moignage de  l'oreille  qn'il  vérifie  la  justesse 
des  successions  dam  la  multitude  d'intervalles 
que  lui  donnent  toute*  le*  divisions  possible* 
d'une  corde  tendue  :  il  ne  remarque  pas  que 
ce  témoignage,  prit  comme  critérium,  n'a  pas 
besoin  de  tout  cet  échafaudage;  Il  suint  pour 
la  construction  de  la  gamme  à  priori,  mais 
e  peut  conduire  1  une  démonstration  ri- 
goureuse de  la  justesse  dei  sons. 

MERCADIER  (P.-L.),  AI*  du  précèdent, 
né  dam  le  département  de  l'Ariége,  en  1805, 
fut  élève  de  l'École  militaire  de  Saint-Cyr. 
Après  y  avoir  terminé  sel  études,  Il  tut  nommé 
olucier,  en  1831,  dam  le  96'  régiment  de 
ligne,  et  serilt  jusqu'en  1838.  Fixé  depuis  ce 
temps  a  Paris,  il  fut  décoré  de  l'ordre  de  la 
Légion  d'honneur  pour  son  honorable  conduite 
dans  les  rangs  de  la  garde  nationale  pendant 
l'insurrection  dei  journée!  de  juin.  Comme 
ion  père,  il  s'en  occupé  de  la  musique,  mai* 
■u  point  de  vue  de  la  recherche  d'une  méthode 
pour  ion  enseignement  élémentaire.  Le  résul- 
te ses  travaux  a  été  publié  ion*  ce  titre  : 
is"  d'instruction  muilcalt  d  l'aide  d'un 
jeu  d'enfant;  Paris,  J.  Claye,  1855,  un  vo- 
lume in-8°  de  cent  cinquante- sept  page*,  avec 
l  tableau  mécanique,  el  une  hoite  divisée  par 
se*  où  sont  classés  dei  déi  qui  portent  le* 
nom!  des  note*  avec  les  divers  lignes  qui  lei 
modifient,  pour  information  des  gammeidam 
les  tout; c'est  cequeH.Mercadiernomme 
tu»  /tu  d'enfant.  S*  méthode  n'en  pat  dei- 


MERCAD1ER  —  MERCY 


tlnée  aux  écoles  d'artistes,  mai*  i  l'enseigne- 
ment privé. 

MERC.HI  (...),  guitariste  et  joueur  de 
■andoline,  naquit  à  Naples  ver*  1730  et  vint 
a  Pari*,  cq  1753,  avec  ton  frère.  Tous  deux 
se  firent  entendre  dam  des  duos  de  calai 
cionc,  sorte  de  guitare  a  long  manche  en 
usage  autrefois  chez  le  peuple  napolitain. 
Très-habile  aussi  sur  la  guitare  ordinaire  et 
sur  la  mandoline,  Mercbi  fut  longtemps  eu 
vogue  a  Farii  comme  maître  de  ce*  Instru- 
ments. Il  virait  encore  et  enseignait  en  1789. 
Cbaque  année,  il  publiait  un  recueil  d'airs 
avec  accompagnement  de  guitare,  de  préludes 
cl  de  petite)  pièce*  dont  il  avait  paru  vingt- six 
volumes  en  1788.  Le  nombre  de  ses  ouvrage* 
pour  guitare  ou  pour  mandoline  est  d'environ 
soixante.  On  ne  connaît  plus  aujourd'hui  de 
toute  celte  musique,  que  de*  trio*  pour  deux 
violons  ou  deux  mandolines  et  violoncelle, 
œuvre  9  ;  Le  Guide  dei  èeotitri  pour  la  gui- 
lare,  ou  préludée  aueii  agréablei  qu'utiles, 
avec  det  airi  et  det,variatiom,  op.  7,  el  Me- 
nuet* et  allemandes  connu*  el  varie*,  op.  33. 
Mercbi  a  aussi  publié  un  Traité  det  agré- 
ments de  ta  mueiqugcxécutit  tur  la  guitare, 
contenant  de*  inttructioni  clairet  et  du 
exemptée  dimonetratift  iwr  le  pincer,  I* 
doigter,  l'arpège,  la  batterie,  l'accompagne- 
ment, la  chute,  la  tirade,  le  mortellement, 
le  trille,  la  glittade  et  le  (On  filé;  Paris, 
1777,  tn-6*. 

MERCIER  (Aliïri),  professeur  de  du- 
tique  a  Pari*,  ver*  la  fin  dn  dlx-bullième 
siècle,  a  fait  imprimer  un  petit  ouvrage  ioii- 
lulé  i  Méthode  pour  apprendre  à  lire  *ur 
toute*  les  clef e;  Paris,  1788.  On  a  auui  gravé 
de  aa  composition,  i  Berlin,  un  air  varié  pour 
le  violon. 

MERCIER  (Jules),  violoniste  et  composi- 
teur, est  né  I  Dijon,  le  33  avril  1819.  Dès  l'âge 
de  quatre  ans,  il  reçut  de  son  père  des  leçons 
de  violon  qui  lui  furent  continuée*  jusqu'à 
l'arrivée,  i  Dijon,  d'un  bon  violoniste  nommé 
Lejeune,  qui  devinl  son  maître.  A  Page  dedix- 
*ept  an*,  Mercier  se  rendit  a  Pari*  et  fut  ad- 
mis au  Conservatoire  comme  élève-de  Guérlu, 
pui*  désigné  pour  suivre  le  cour*  de  Bai  Mol; 
mais  11  ne  reçut  jamais  de  leçons  de  ce  grand 
maître,  parce  qu'une  grave  maladie  lui  11 1  sus- 
pendre se*  éludes  et  l'obligea  1  retourner 
dan*  ga  ville  natale.  Sa  santé  chancelante  fut 
,  toujours  un  obstacle  à  la  manifestation  pu- 
blique de  son  talent,  mais  n'a  point  empêché 
ce  talent  de  se  développer  el  d'acquérir  toulea 
les  qualité*  qui  font  l'artiste  distingué,  à  la- 


voir, la  beauté  du  son,  la  Justesse  de  l'into- 
nation, le  mécanisme  de  l'archet,  et  le  senti- 
ment Juste  de  l'art.  Mercier  s'est  fait  entendre 
avec  succès  dans  les  villes  les  plus  importantes 
de  la  Bourgogne,  de  la  Franche- Corn  té,  de 
l'Alsaecet  de  la  Lorraine,  ainsi  qu'à  Carlsruhe, 
a  Wuribourg  et  i  Stutlgard.  Arrivé  i  Franc- 
fort, Il  y  fut  atteint  de  nouveau  par  une  longue 
maladie  qui  le  RI  renoncer  à  ses  projets  de 
voyage  et  le  ramena  a  Dijon.  On  a  publié  de 
cet  artiste  :  1°  Fantaisie  pour  le  violon  sur  ta 
Favorite;  Pari*,  Brandus.  2*  fantaisie  sur 
Robert  le  Diable;  idem,  ibid.  3°  Fantaisie 
dramatique  aur  Ut  Huguenots;  idem,  ibid. 
4*  Idem  sur  Charlet  Vit  ibid.  5*  Idem  sur 
Robin-iet-Boie.  6°  Idem  sur  le  Pré-aux- 
Clerei.  7*  Caprice  sur  PEtUir  d'amore. 
8°  Symphonie  concertante  pour  deux  violons 
sur  Norma.  Cet  artiste  a  aussi  en  ma- 
nuscrit :  Q°CoocerU>  pour  violon  et  orchestre. 
10°  Pastorale  idem.  11*  Trois  airs  variés 
Uem.  19°  Trois  morceaux  de  salon  :  Élégie, 
Saltarelle,  Fillanell*.  13°  L'Orage,  avec  or- 
chestre. 14"  Six  prière*  pour  deux  violon*. 
15"  Duos  pour  piano  et  violon.  16°  Fantaisie 
caprice  pour  violon.  17*  Divers  morceaux  pour 
mualque  militaire;  quadrilles,  pas  redou- 
blés, etc.  On  trouve  «ne  appréciation  du  talent 
de  Mercier  dans  les  Souvenir!  delamutiqu», 
par  M.  Nault  (Dijon,  Loireau-Feuchot,  1854, 
In-**). 

MERCKER  (Maratut),  cornelllste  et 
compositeur  du  comte  de  Schaumbourg,  na- 
quit en  Hollande  et  florissait  au  commence- 
ment du  dix- septième  siècle.  Ses  composition*, 
qui  consistent  loute*  en  musique  Instrumen- 
tale, sont  les  suivantes  :  1°  Fantatim  irv 
Canttonet  gallivs  4  tiocum  accommodai* 
cymbalii  et  quibuecwtque  alilt  instrument. 
musical.  ;  Arnbelm,  1604,  in-4*.  3°  Conctn- 
tut  harmonici  3,  5,  4,  G,  6  voeum  et  imtru- 
menrorum  variorum;  Francfort-sur  le- Mein, 
1613,  in-4*.  S9  If  eue  kunttliche  mu*.  Fugen, 
Paduanen,  GaUiarden  und  Intraden,  auf 
allcrley  Ittetrum.  tu  gebrauchen,  mit  f, 
3,  4,  5  und  6  Stimmen;  Francfort,  1614, 
ln-4». 

MERCY  (Lodii),  né  en  Angleterre,  d'une 
famille  française,  dan*  le*  premières  années 
du  dix-huitième  siècle,  se  distingua  par  son 
talent  *nr  la  flûte  à  bec,  a.  laquelle  il  lit  des 
amélioration*  conjointement  avec  le  facteur 
d'instruments  Stanesby,  de  Londres;  mais  il 
ne  put  remettre  en  faveur  cet  Instrument,  que 
la  flûte  traversiez  avait  fait  abandonner.  On 
connaît  de  la  composition   de  cet  artiste  : 


» 


MERCY  - 


l*Six  solos  pour  la  flûle  à  bec;  Londres, 
Walsh.  S*  Sis  idem,  op.  S;  ihirf.  3°  Bouie 
solos  pour  la  Date  anglaise  (flûte  a  bec  en  «(), 
avec  une  préface  insiruciiie  sur  la  gamme; 
ibid. 

MEREAUX  {Jeis-Hicons  LE  FROID 
DE),  compositeur,  Daqull  a  Paris,  en  1745. 
Apres  avoir  terminé  ses  études  de  musique 
sons  divers  maître»  français  et  llaliem,  il  rut 
organiste  de  l'église  Sa int-Jacque* -du- Haut- 
Pas,  pour  laquelle  il  écrivit  plusieurs  motets. 
En  1775,  il  ni  exécuter,  au  Concert  spirituel, 
l'oratorio  VSithtr,  qui  fut  fort  applaudi.  La 
cantate  A' Mine,  teint  de  Galconde ,  fut  le 
premier  outrage  qu'il  publia  en  1767.  Il  fil 
représenter  a  la  comédie  italienne  les  opéras 
mirants  :  1*  Le  Rtttmr  de  la  tendreue,  le 
1"  octobre  1774.  î"  Le  Duel  atmiqae,  le 
16  septembre  1776. 3°  Laurettt,  en  1783.  Il  a 
donné  aussi  a  l'Opéra  :  4",  Alexandre  aux 
Inde*,  (1785),  dont  la  partition  a  été  gravée. 
G»  Œdipe  el  Joeaile,  en  1791.  Mereaux  a 
laissé  en  manuscrit  :  les  Thirmopylei,  grand 
opéra,  et  Scipion  ê  Carthage.  Il  est  mort  à 
Paris,  en  1707. 

MEREAUX  (JosïM-rTicoiieLE  FROID 
DE),  61s  du  précédent,  né  a  Paria,  en  1767, 
fut  élève  de  son  père.  En  1 780,  ce  tut  lui  qui 
joua  de  l'orgue  qu'on  avait  élevé  ou  Cbamp- 
de-Mars  pour  la  fête  de  la  Fédération  dn 
14  juillet.  Il  entra  ensuite  comme  professeur 
a  l'école  royale  de  chant  attachée  aux  Menus- 
Plaisirs  du  roi.  Depuis  Ion,  il  a  été  professeur 
rie  piano  et  organiste  du  temple  proteslantde 
l'Oratoire,  quoiqu'il  fût  catholique.  Il  com- 
posa, a  l'occasion  du  couronnement  de  Napo- 
léon I",  une  cantate  a  grand  orchestre,  qui 
fut  exécutée  dans  ce  temple,  en  1804.  Parmi 
les  compositions  de  Hereaux  qui  ont  été  pu- 
bliées, on  remarque  :  1°  Sonates  pour  piano 
et  violon  ou  flûte;  Paris,  Pacini.  3*  Nocturne 
pour  piano  et  flûte,  op.  35  ;  Paris,  Sichaull. 
3"  Sonate  pour  piano  senl,  op.  S;  Paris, 
Omoni.  4'  Grande  sonate,  idem;  Paris,  Le- 
duc. S»  Plusieurs  fantaisies  pour  piano.  Il  a 
laissé  en  manuscrit  une  grand"  méthode  de 
piano  non  terminée.  M.  de  Mereaux  ■  formé 
quelques  élève)  distingués,  au  nombre  des- 
quel) on  compte  son  fils  el  mademoiselle  Au- 
guste Compel  de  Saujon,  amateur  qui  brilla 
par  son  talent  d'exécution,  el  qui  *  écrit  de 
jolies  fantaisies  pour  le  piano. 

HEREAUX  (JuH-Ariaii  LE  FROID 
DE),  fils  du  précédent,  est  né  a  Paris,  en 
1803.  Élève  de  son  père  pour  le  piano,  Il  fil 
Je  rapides  progrès  sur  cet  instrument,  ce  qui 


HEREAUX 

ne  l'empécba  pas  de  faire  de  bonnes  études 
au  Lycée  Charlemagne,  el  d'obtenir  un  pre- 
mier prix  au  grand  concours  de  l'université. Sa 
mère  était  fllledu  président  Blondel,  qui,  jeune 
avocat,  avait  plaidé  la  cause  de  mademoiselle 
rl'Oliva,  dans  la  fameuse  affaire  du  collier  de 
la  reine,  puis  fut  secrétaire  de)  sceaux  sous 
La  moignon  de  Halesherbes,  et  qui  devint 
enfin  président  de  la  Cour  d'appel  de  Paris. 
Celte  dame  voulait  que  son  fils  suivit  la  car- 
rière du  barreau  ;  mais  l'organisation  musi- 
cale du  jeune  Mereauï  en  décida  autrement. 
A  l'Age  de  dix  ans,  il  ni  avec  Heicha  un  court 
complet  d'harmonie;  Il  était  à  peine  parvenu 
a  ta  quatorzième  année  lorsque  son  père  fit 
graver,  chez  Ricbaull,  ses  premiers  essais  de 
composition.  Après  avoir  terminé  se)  élude* 
de  collège,  Il  apprit  de  Reicba  le  contrepoint 
el  la  fugue,  dont  11  avait  étudié  auparavant 
les  premiers  principe)  avec  le  vieux  Porta 
(uoum  ce  nom).  Devenu  artiste,  Mereaux  te 
livra  a  renseignement  et  publia  un  grand 
nombre  de  compositions  pour  le  piano.  In 
1898,  son  ancien  camarade  de  collège  el  ami, 
l'archéologue  Charles  Lenormant,  lui  fit  avoir 
le  litre  de  planisledu  ducde>Bordesux,  sinécure 
qu'il  ne  garda  pas  longtemps,  car,  moins  de 
deux  ans  après,  la  révolution  de  1830  changea 
la  dynastie  régnante.  Après  cet  événement, 
Mereaux  parcourut  la  France  en  donnant  des 
concerts;  puis  il  se  rendit  à  Londres,  en 
1839,  et  y  séjourna  pendant  deux  taisons 
comme  virtuose,  professeur  et  compositeur 
pour  son  instrument.  Au  nombre  des  élèves 
qu'il  forma  i  cette  époque,  on  compte  made- 
moiselle Clara  Loveday,  qui,  plus  tard,  acquit 
une  certaine  renommée.  Fixé  1  Rouen  vers 
1835,  Hereaux  s'y  est  livré  à  l'enseignement 
jusqu'à  ce  Jour  (1869),  et  y  a  formé  beaucoup 
île  lions  élèves,  parmi  lesquels  on  remarque 
mademoiselle  Charlotte  de  Malteville,  connue 
plus  tard  sous  le  nom  de  madame  Amédée 
Tardleu,  el  qui  a  mérité  l'estime  des  connais- 
seurs par  la  manière  dont  elle  Interprétait 
les  oeuvres  classiques.  Bien  qu'absent  de  Paris 
pendant  une  longue  suite  d'année),  Mereauï 
n'y  rut  pas  oublié,  parce  qu'il  y  fit  mettre  au 
jour  plus  de  quatre-vingt-dix  oeuvres,  parmi 
lesquels  on  compte  cinq  livres  de  grandes 
études  pour  te  piano,  qui  Turent  publié)  en 
1835,  et  qui,  après  avoir  reçu  l'approbation 
de  la  section  de  musique  de  l'Institut  de 
France,  ont  été  adoptés  pour  l'enseignement 
au  Conservatoire  de  Paris.  An  nombre  il  ?  ses 
compositions  de  musique  vocale,  on  compte 
une  messe  solennelle  à  quatre  voix,  chœur  et 


MEREAUX  —  MËRK 


orchestre  qui  a  Hé  exécutée  a  II  cathédrale 
de  Rouen,  en  1853,  des  cantates  pour  diverses 
circonstances,  dont  une  ■  élé  publiée  a  Paria, 
ehei  Maurice  Scblesinger,  et  une  autre,  écrite 
peur  le  cbauteurBaroi  I  bel  ,ct  q  ui  a  paru  chez  les 
frères  Escndier.  Il  a  écrit  des  pièces  chorales 
i  bult  ïûii  en  deux  chœurs,  pour  lei  Orphéo- 
niste! de  Paris.  Reçu  membre  de  l'Académie 
Impériale  de)  sciences,  belle»- lettre»  ei  «ri* 
de  Rouen,  en  1858,  Mereaux  a  prononcé,  i  la 
séance  publique  de  cette  société,  un  discours 
sur  la  musique  elsur  ion  Influence  sur  l'édu- 
cation morale  des  peuples.  Après  avoir  été 
publié  dans  les  mémoires  de  cette  académie, 
ce  morceau  a  élé  reproduit  dîna  divers  Jour- 
naux. Comme  littérateur  musicien,  cet  artiste 
a  pris  part  a  la  rédaction  de  plusieurs  jour- 
naux, et  a  lail,  pendant  plusieurs  années,  la 
critique  musicale  dana  le  journal  principal  de 
Rouen.  Plusieurs  fois  Hereaux  s'est  (ail  en- 
tendre i  Paris  comme,  virtuose  et  y  a  obtenu 
des  succès.  En  1844,  il  a  donné,  dans  la  grande 
aalte  du  Conservatoire,  un  concert  au  bénéfice 
de  l'Association  des  musiciens,  et  y  a  exéculé  le 
concerto  en  ré  mineur  de  Mozart.  En  1835,  it 
fll  entendre,  pour  la  première  foisa  Paris,  dans 
un  concert  donné!  la  salle  Pleyel,  avec  made- 
moiselle de  Malleville,  son  élève,  le  concerto  en 
mi  bémol  pour  deux  pianos  du  même  maître, 
et  écrivit  pour  cet  oeuvre  un  grand  point 
d'orgue  qui  a  été  publié  cbez  l'éditeur  Richault, 
MERELLE  (....).  On  a,  aoua  ce  nom,  une 
méthode  de  harpe,  divisée  en  trois  livres,  et 
intitule  :  JVeio  and  complet»  instruction 
for  the  Pedai  tfarp;  Londres,  1800. 

MÊRIC-LALANDE  (Ht* mette),  foyez 
LALAPUDF.  (Htuwmi-CiiaMiMi  MÉ- 
IUC-). 

MERK  (Dm  il),  musicien  havaroîs,  né 
vers  la  milieu  du  dix-septième  siècle,  fut 
Instituteur,  chantre  et  directeur  de  musique  a 
Aiigs  bourg  aprèala  mort  de  Georges SchmeUer. 
Il  a  publié  une  méibode  de  musique  Instru- 
mentale intitulée  :  Anwtitung  sur  Jnitru- 
mtntalmuiik ;  Augsbourg,  1893.  Merk  est 
mort  en  1713. 

MEItK'(Jos*fu),  violoncelliste  distingué, 
naquit  a  Vienne,  le  18  janvier  1795.  Il  était 
encore  dans  ses  premières  années  quand  on 
lui  Ht  commencer  l'étude  du  violon}  i  l'âge 
de  qninie  ans,  il  possédait  déjà  un  talent  re- 
marquable sur  cet  instrument  et  se  faisait 
entendre  avec  succès  dans  les  concerts  ;  i 
un  accident,  (lui  [louvailavoir  lescooséquc 
les  plus  graves,  l'obligea  d'abandonné 
violon  et  de  prendre  la  violoncelle  :  mordu 


par  un  chien  de  grande  taille,  aux  deux  bras, 
il  reçut  au  bras  gauebe  des  blessures  si  pro- 
fondes, qu'il  lui  ticvinl  désormais  impossible 
de  le  tourner  pour  tenir  le  violon  dans  sa 
position  ordinaire.  Merk  éprouva  beaucoup  de 
chagrin  de  cet  événement;  mais  son  goût 
passionné  pour  la  musique  lui  fit  prendre  im- 
médiatement la  résolution  de  se  livrer  à 
l'étude  du  violoncelle.  Le  nom  du  maître  qui 
lui  donna  les  premières  leçons  de  cet  instru- 
ment [Schindlxckt.r) est  a  peine  connu  parmi 
les  artistes  :  cependant  ce  dut  être  un  homme 
de  talent,  car  M  Ht  faire  a  son  élève  de  si 
grands  progrès,  que  Merk  put  élre  engagé, 
après  une  année  d'études,  comme  violoncel- 
liste de  quatuors  chez  un  magnat  de  Hongrie. 
Il  vécut  deux  ans  chez  ce  seigneur;  puis  II 
entreprit  un  voyage  pour  se  faire  connaître  et 
se  Ht  entendre  dans  les  villes  principales  de 
la  Hongrie,  de  la  Bohème  et  de  l'Autriche. 
Après  cinq  années  de  celte  vie  nomade,  il  re- 
tourna i  Vienne  et  entra  comme  premier  vio- 
loncelle à  l'Opéra  de  la  cour  (1816).  Admis  à 
la  chapelle  Impériale,  en  1819,  il  vit  sa  répu- 
tation de  virtuose  violoncelliste  s'étendre  dans 
toute  l'Allemagne.  Lorsque  le  Conservatoire 
de  Vienne  fut  institué  (en  1831),  Merk  y  fut 
appelé  en  qualité  de  professeur  de  son  instru- 
ment. En  1834, -l'empereur  lui  accorda,  con- 
jointement avec  Mayseder,  le  litre  de  virtuose 
de  la  chambre  impériale;  distinction  qui  ne 
pouvait  étreaccordéeaun  artiste  plus  digne  de 
l'obtenir.  Dans  ses  voyages,  il  fit  admirer  son 
lalent  a  Prague,  Dresde,  Leipsick,  Brunsvrick, 
Hanovre  et  Hambourg,  d'où  il  se  rendit  i 
Londres.  De  retour  i  Vienne,  en  1839,  Merk 
y  reprit  les  fonctions  de  professeur,  dans  les- 
quelles it  s'est  particulièrement  distingué, 
ayant  formé  un  grand  nombre  de  bans  violon- 
cellistes répandus  en  Allemagne  et  dans  les 
pays  étrangers.  Ce  digne  arliste  est  mort  a 
Vienne,  le  16  juin  1853.  On  a  publié  de  sa 
composition  :  1*  Concerto  pour  violoncelle  et 
orchestre,  op.  5;  Leipsick,  Rreilkopf  et  Hwrtel. 
3°  6oncertino  idem  (en  la),  op  17  ;  ibid. 
3"  Jdagio  et  rondo  idem  (en  ré),  op.  10; 
Vienne,  Mechetti .  4°  Jdagio  et  polonaise  (en 
la),  op.  19  j  ibid.  S9  Variations  sur  un  Ihème 
original  (en  toi),  op.  8  ;  ibid.  6*  Variations 
sur  nn  (berne  tyrolien  (en  sol),  op.  18;  Bruns- 
wick ,  Meyer.  7°  Divertissement  sur  des 
thèmes  hongrois  (en  ré  mineur),  op.  19;  ibid. 
8°  Introduction  et  variations  (en  ré),  û\i  21  ; 
Vienne,  Mecnetli.  0°  Vingt  exercices  pour  le 
violoncelle,  op.  11  ;  Vienne,  Uaslingcr. 
10"  Six.  éludes  tden»,  op.  30;  ibid. 


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MERKEL  -  MERKLIK 


HERKEL.(Diii»sotT-EaHAiiDuj,  litté- 
rateur allemand,  naquit  i  Schwartaenberg, 
au  pied  de*  montagne*  du  Hari,  le  11  Juin 
17G5,  fil  >es  études  a  Ziilau  et  à  Leipslck,  puis 
se  nia  a  Dresde,  où  il  mourut  le  A  octobre 
1798,  à  l'Age  de  33  ans.  Il  cultiva  la  musique 
comme  amateur,  et  publia  un  recueil  de  pièces 
intitulé  :  Quelques  compositions  pour  le 
piano  et  le  chant;  Dresde,  Hiischer,  1791. 

HERKLIN  (Jom»r),  habile  facteur  d'or- 
gues, est  né,  le  17  janvier  1819,  à  Oberbauten, 
dans  le  grand-duché  de  Bade.  Fils  de 
J.  Herklin,  Facteur  d'orgues  a  Freibonrg, 
dans  la  même  principauté,  il  lit  ses  pre- 
mières études  tous  la  direction  de  son  pire, 
pull  il  compléta  tes  connaissances  par  ses 
'orages  en  Suisse,  eu  Allemagne,  et  travailla 
chei  H.  Walker,  à  Louisbourg,  puis  cbei 
Ilorfmacber,  à  Linnlch.  Arrivé  en  Belgique, 
H.  Herklin  posa  les  premières  bases  de  son 
établissement  à  Bruielles,  eu  1843.  En  1847, 
l'exposition  nationale  belge  lui  procura  l'oc- 
casion de  se  Taire  connaître  avec  avantage  par 
les  bonnes  qualités  de  l'orgue  qu'il  y  fit  en- 
tendre :  une  médaille  de  vermeil  lui  fut  dé- 
cernée en  témoignage  de  la  satisfaction  du 
jury.  Sans  la  même  année,  M.  Herklin  appela 
près  de  lui  H.  F.  ScfanUe ,  son  beau-frère, 
facteur  très-habile,  particulièrement  pour  la 
mise  en  harmonie  des  jeux.  Ce  fut  peu  de 
temps  après  que  l'auteur  de  celle  notice,  par 
un  rapport  lu  a  l'Académie  rurale  des  sciences, 
de*  lettre)  et  des  beaux-art*  de  Belgique, 
appela  l'attention  des  facteur*  d'orgue*  belge* 
sur  la  nécessité  de  perfectionner  leur*  Instru- 
ments en  ce  qui  concerne  les  diverses  partie* 
du  mécanisme,  et  d'étudier  les  découverte* 
qui  avalent  été  faites  11  ce  tnjet  en  Angleterre 
et  surtout  en  France.  De  ton*  les  facteurs 
d'orgues  du  pays,  M.  Herklin  fut  le  seul  qui 
comprit  l'importance  des  considérations  ex- 
posées dans  ce  rapport;  «ans  perdre  de  temps, 
il  examina  avec  l'attention  la  plus  scrupuleuse 
les  améliorations  introduites  récemment  dan* 
la  facture  de  l'orgue  par  le*  artistes  étrangers, 
adopta  celles  qui  lui  parurent  résoudre  des 
problèmes  fondamentaux  de  son  art,  et  en 
puisa  d'autres  dans  son  propre  fond*  pour  la 
production  de  timbre*  caractérisés  et  variés, 
il  t  disparaître  de  l'instrument  les  anciens  jeux 
qui  forment  double  emploi  avec  d'autres  et 
compliquent  la  machine  sans  utilité  pour 
l'effet;  enfin,  il  réunit  dan*  ses  orgues  tous 
les  éléments  d'une  perfection  relative,  au  fur 
cl  â  mesure  que  l'expérience  l'f clairail,  et  par- 
vint ainsi,  par  degrés,  en  peu  d'années,  a  se 


placer  au  premier  rang  des  fadeurs,  et  a  pro- 
duire des  orgues  de  toutes  les  dimensions,  qui 
sont  aujourd'hui  considérées  comme  de*  mo- 
dèles achevés,  tant  pour  les  détails  de  la 
construction  mécanique  que  pour  la  richesse, 
l'ampleur  et  la  variété  des  sonorités. 

En  1853,  Herklin,  dans  le  dessein d»  donner 
plus  de  développement  à  son  industrie,  fesjda 
une  société  par  actions,  sou*  la  dénomination 
Herklin ,  Schutxe  et  compagnie.  En  1865, 
cette  société  acheta  la  fabrique  d'orgue*  de 
Du  croquet,  à  Paris.  Dans  la  même  année,  elle 
obtint  de*  récompenses  très-honorables  i 
l'exposition  universelle  de  cette  ville.  En 
1858,  la  société  fut  transformée  en  Sociité 
anonyme  pour  la  fabrication  des  or- 
gues i  etc.;  établissement  JUerkltn-Schiitzt. 
Cette  nouvelle  organisation  permettait  à  une 
administration  composée  d'hommes  hono- 
rables et  expérimenté*  d'apporter  son  concours 
dans  Us  travaux  de  l'établissement.  Par  la 
bonne  gestion  de  celte  administration  ;  par  1* 
réunion  des  deux  grandes  maisons  de  Bralolles 
et  de  Paris  ;  par  les  travanx  qui  y  sont  exé- 
cutés; enfin,  par  te  talent  in  «on  tes  table  de 
HH.  Herklin  et  Schulze,  cel  établissement  est. 
devenu  san*  égal  en  Europe.  Les  orgue*  le* 
plus  remarquables  qu'il  a  produites  depuis 
1845  sont  (en  Belgique)  :  1*  Le  grand  orgue 
de  S.  Barthélemi,  a  Liège  ;  3°  Celui  de  l'ab- 
baye de  Parc,  près  de  Louvaln  ;  S*  l'orgue  du 
collège  des  Jésuites,  à  Namtir;  4*  Celui  de 
l'Institut  des  aveugles,  faubourg  de  Scbaer- 
beek,  a  Bruxelles;  5'  Le  grand  orgue  de  trente- 
deux  pieds  pour  le  Conservatoire  de  Bruxelles, 
dans  la  grande  salle  du  palais  des  beaux- 
arts:  instrument  magnifique,)  quatre  clavier* 
manuels,  clavier  de  pédales,  cl  nquan  te  -quatre 
registres,  avec  tous  les  accessoires  de  pédale* 
de  combinaisons,  d'accouplement  et  d'expres- 
sion. (En  Espagne)  :  6°  Le  grand  orgue  de  la 
cathédrale  de  Hurcie.  (A  Paris)  :  7*  Le  grand 
orgue  de  Sainl-Eustacbe ;  8*  celui  de  l'église 
Saint-Eugène;  9"  celui  de  S.  Philippe  du 
Boule.  (Dans  les  départements  de  11  France)  : 
10°  Le  grand  orgue  de  la  cathédrale  de  Kouen; 
1 1  °  celui  de  la  cathédrale  de  Bourges  ;  18"  ce- 
lui de  la  cathédrale  de  Lyon  ;  13"  idem  de  la 
cathédrale  de  Dijon  ;  1 4*  idem  de  la  calhédrala 
d'Arras;  15°  l'orgue  de  l'église  Saint-Ni- 
colas, &  Boulogne- sur -Her;  16°  celui  de 
l'église  Salnl-Sernim,  à  Toulouse,  grand  Irenle- 
deux  pieds. 

Par  ses  travaux  dan*  la  construction  de* 
harmonium,  M.  IHerklin  a  porté  cet  instru- 
ment a  la  plus  grande  perfection  obtenue  jus- 


MERKL1N  -  MERSENNE 


85 


qu'à  ce  jour  (1803)  ;  perfection  qui  ne  semble 
même  pai  pouvoir  élre  dépassée,  tant  pour  te 
fini  el  la  solidité  du  travail,  que  par  la  beauté 
du  son  et  la  variété  des  timbre»  de»  divers 
registres.  La  société  anonyme  dont  11  dirige  Ici 
ateliers  a  construit  de  grandi  instruments  de 
celte  espèce  dont  la  puissance  sonore  frappe 
d'élonnement  let  connaisseur»  ;  ili  tiennent 
lieu  d'orgues  dans  un  grand  nombre  de  petite* 
localités,  et  ont  tur  celles-ci  l'avantage  d'oc- 
cuper peu  de  place. 

MERLE  (JcAB-TooMinrr),  littérateur,  né 
à  Montpellier,  le  16  Juin  1789,  Bt  de  bonnet 
éludes  à  l'école  centrale  dn  département  de 
l'Hérault,  puis  te  fixa  a  Paris,  en  1803. 
D'abord  employé  au  ministère  de  l'Intérieur, 
il  quitta  cette  place  pour  le  service  mili- 
taire, et  do  revint  a  Pari*  que  ver»  la  fin 
de  1808.  Tour  a  tour  attaché  a  divers  jour- 
naux, il  le  fut  en  dernier  lieu  a  te  Quoti- 
dienne, ta  qualité  do  rédacteur  pour  la  lit- 
térature. Il  a  fait  représenter  aui  théâtre*  du 
Vaudeville ,  des  Variété*  et  dos  Boulevard» 
beaucoup  de  pièces  dont  quelque*- une*  ont 
obtenu  dn  succès.  Depui*  1823  Jusqu'en  1836, 
il  enl  la  direction  privilégiée  du  théâtre  de  la 
Porte-Saint- Martin.  On  a   de  lui  deux  petit* 

écrit»,  dont  te  premier  a  pour  titre  :  Lettre  à 
un  composï'isur  frarteaU,  fur  l'itat  actuel 
dt  l'Opéra;  Paris,  Barba,  1837,  ln-8"  de 
quarante -quatre  page*,  et  l'autre  :  De 
t'Opéra;  Pari»,  Baudouin,  1837,  in-8-  de 
trente-deux  pages.  J'ai  donné,  dans  la  Reçue 
muticale  { (.  I™  ),  de»  analyse»  de  ces  opus- 
cule*. Merle  est  mort  à  Pari»,  lo  18  fé- 
vrier 1853. 

MEULES  {...),  mécanicien  anglais,  «In- 
venté a  Londres,  en  1770,  une  machine  pour 
noter  la  musique,  qu'il  a  envoyée  au  prince  de 
Galitiin,  a  Pélersbourg;  mai*  le»  difficulté» 
de  la  traduction  des  ligne*  firent  renoncer  a 
cette  machine,  sur  laquelle  on  trouve  une  no- 
lice  dans  le  Correspondant  mutical  de  Spire, 
année  1703,  p.  508. 

MERLIING  (Jules),  professeur  de  musique 
à  l'école  supérieure  de»  Bile»,  i  Magdebourg, 
est  auteur  d'un  livre  d'enseignement  élémen- 
taire, intitulé  :  TheoretUck-praktUcliet  G*- 
tangt-Curtul  (Cours  de  chant  théorique  el 
pratique);  Magdebourg,  BelnrlchtboCen,  1855. 
Ce  cours  est  divisé  en  quatre  degré*  :  le  pre- 
mier, pour  les  eufaot*  de  huit  à  neuf  ans;  le 
second,  d'enseignement  moyen,  pour  ceux  do 
dixàonitant;  le  troisième,  également  d'en- 
seignement moyen,  pour  Tige  de  douze  a 
treize  an*,  et  le  dernier,  pour  l'enseignement 


supérieur,  de  Ireite  à  quinze  ans.  A  cet  ou- 
vrage, M.  Herllcg  en  a  fait  succéder  un  autre 
qui  a  pour  titre  :  Ber  G  étang  in  der  Schule, 
seine  Bedcutung  tmd  Behandlung,  etc.  (le 
Chant  dans  les  écoles,  son  importance,  et  l'ap- 
plication qu'on  peuten  Taire,  etc.);  Le  i  psi  et, 
1838,  un  volume  in-S».  Ce  livre  est  l'œuvre 
d'un  esprit  distingué,  dnnl  les  vues  sont  philo- 
sophique*. Ainsi  que  le  dit  M.  MerHng  (p.  7), 
c'est  le  commentaire  du  Couri  de  chant  théo- 
rique et  pratique.  Je  n'ai  pas  de  renseigne- 
ment sur  l'auteur  de  ce*  ouvrages. 

MER1MET  (l'abhé  Louis- Ffunçois-Eana- 
hiei),  né  le  S5  janvier  1703,  a  Deserlin, 
bourg  du  hameau  de  Rouchoux  (Jura),  a  «lé 
d'abord  professeur  de  belles-lettres  a  l'école 
centrale  du  département  de  l'Ain,  puis  au 
Lycée  de  Moulin»,  membre  de  l'Académie  de 
Montauban,  et  de  la  Société  des  sciences  et 
■rts  de  Grenoble.  Il  est  mort  a  Saint-Claude, 
le  37  août  1895.  Ce  littérateur  a  publié  ;  Zel- 
fre*  tw  la  musique  moderne;  Bourg,  1707. 
ln-8*. 

iMEIVMET  (Louis  BOLLIOUD  DE). 
r^oyeiBOLUOiJI)DEBIER*fET(Loiits)- 

MERIUCK(Amoid),  organiste  de  l'église 
paroissiale  de  Clrencetter,  dans  le  comté  de 
Glocester,  occupait  cette  position  avant  1838. 
Il  est  mort  dans  celte  ville,  en  1845.  Cet  ar- 
tiste s'est  bit  connaître  par  la  traduction  an- 
glaise des  œuvre*  didactiques  d'Albrechls- 
berger,  dont  la  deuxième  édition,  augmentée 
d'une  préface  nouvelle,  de  note*  et  d'un  vo- 
lumineux Index,  a  été  donnée  par  M.  John 
Bisbop,  de  Cbaltenham,  tons  ce  titre  :  Bfethod 
of  ffarmany,  figured  Bote  and  Compéti- 
tion, adapted  for  telf  initruetion,  etc.  ;  Lon- 
dres, Xob.  Cocks  et C'(san»  date), deux  volumes 
gr.  in-8". 

MERSENNE  (le  P.  Mimb).  Si  la  persé- 
vérance el  l'activité  dans  te  travail  suffisaient 
pour  conduire  nu  écrivain  à  la  gloire,  nul 
n'aurait  plu*  de  droits  à  la-  célébrité  que  le 
P.  Mersenne,  religieux  minime  de  la  Place- 
Royale  de  Paris,  sous  le  règne  de  Louis  XIII. 
Mal  heureusement  ce  bon  moine,  fort  tarant 
d'ailleurs,  n'était  pat  de  trop  bon  lent, 
selon  l'opinion  d'un  critique,  et  l'on  ne  peut 
nier  que  le  critique  ait  raison.  Le  P.  Mer- 
senne  a  laissé  beaucoup  d'ouvrages  volumi- 
neux qui  attestent  son  courage  et  sa  patience: 
mai*  les  choses  utiles  qu'on  y  trouve  sont 
noyées  dau»  une  multitude  d'extravagances 
plus  étonnante»  encore  que  l'étendue  des  con- 
naissances de  celui  qui  les  a  imaginées.  Au 
reste,  ses  défaut*  tiennent  un  peu   de   son 


temps,  où  la  philosophie  des  sciences  n'existait 
jioinleiicore,en  dépit  dugénieetdes  efforts  île 
Descartei.  Le  jugement  qu'on  porte  aujour- 
d'hui de*  ouv  rages  du  P.  Mersennft  n'était  pas 
celui  de  te»  contemporains.  Le  P.  Parran  le 
considère  comme  un  excellent  théoricien  de 
musique(l),  et  dit  qu'il  ne  laisse  rien  i  délirer 
sur  la  partie  spéculative  de  son  art.  Le  jésuite 
Kircber;  qui  fait  son  éloge  en  quatre  mou  (2), 
Fit  inUrpaucoi  mmmui,  ajoute  que  son 
ouvrage  intitulé  :  Harmonie  vnivenelle  est 
justement  estimé,  mail  que  l'auteur  l'y  est 
plus  attaché  1  la  philosophie  des  sons  qu'à  la 
pratique  de  1*  mutique.  La  Kolhe  Le  Viyer, 
ce  sceptique  il  peu  complimenteur,  a  donné 
aussi  de  grandi  éloges  au  P.  Mersenne,  en  lui 
envoyant  son  Diteourt  sceptique  de  la  mu- 
sique (S)  :    ■   Je    reconnais,  dit- 11,   que  vous 

•  avei  eu  des  pensées  si  relevées  sur  la  mu- 

•  sique,  que  l'antiquité  ne  nous  en  fournit 

■  pas  de  pareilles...  Vos  profondes  réflexions 
u  sur  celte  charmante  partie  des  mathéma- 
-  tiques    ne  laissent  aucune    espérance  d'y 

■  pouvoir  rien  ajouter  i  l'avenir,  comme  elles 
°  ont  surpassé  de  beaucoup  tout  ce  que  les 

•  aièclci  passés  nous  avalent  donné.  « 

La  vie  simple,  uniforme  ei  tranquille  do 
P.  Hersenne  ne  Fournit  guère  de  matériaux 
pour  une  biographie;  c'est  de  lui  qu'on  peut 
dire  avec  justesse  que  son  histoire  n'est  autre 
que  celle  de  ses  ouvrages.  Né  au  bourgd'Oizé, 
dam  le  Maine,  le  S  septembre  158B,  Il  fll  de 
bonnes  études  au  collège  du  Mans,  et  alla  les 
achever  a.  La  Flèche.  Entré  dana  l'ordre  des 
Minimes,  il  en  prit  l'habit  dans  le  couvent 
Nolre-Dame-de-Graee ,  prèi  de  Parii,  le 
17  juillet  1611,  Bt  son  noviciat  aMeaux,  re- 
vint i  Paris  suivre  des  cours  de  théologie  et 
de  langue  hébraïque,  et  Tut  ordonné  prêtre 
par  Mgr  de  Gondi,  en  1613.  Plua  tard,  ses  su- 
périeurs l'envoyèrent  a  Nevers  pour  y  ensei- 
gner la  philosophie  dans  le  couvent  de  son 
ordre,  dont  il  fut  nommé  supérieur.  De  retour 
à  Paris,  il  se  livra  à  de  grands  travaux  sur  la 
philosophie,  les  mathématiques  et  la  musique. 
Trois  Tois  il  visita  l'Italie  et  y  fréquenta  les  sa- 
vant! les  plus  distingués.  On  place  les  époqMS 
de  ces  voyagea  en  1640,  1641  et  1645.  Lié 
d'amitié  avec  Descaries,  Pascal  le  père,  Rober- 
val,  Peiresc,  et  la  plupart  des  savants  et  des 
hommes  célèbres  de  son  tempi,  il  prit  part 
aux  découvertes  les  plus  importantes  qui 
Turent  faites  à  celle  époque,  et  entretint  une 

(!)  lluii.p.tH.é.r.  «pnL,  p.  fi. 
(I)  Munira,  um.tr.  |,rsf.  ï.  ?.  *. 
(3j  T.  IV  lit  sa  antr»,  p.  XL  Caris,  ICSii. 


■clive  correspondance  avec  Doni,  Huygens  et 
beaucoup  d'autres  savants  hommes  de  l'Italie, 
de  l'Angleterre  et  de  la  Hollande.  Se  livrant  a 
des  expériences  multipliées  sur  des  objets  de 
la  physique,  il  passait  une  partie  de  son  temps 
dans  les  ateliers  ou  dans  le cabinet  deaartistes, 
puis  prenait  des  notes  sur  tout  ce  qu'il  avait 
recueilli  de  faita  et  d'observations.  La  douceur 
de  son  caractère,  sa  bienveillance  habituelle, 
disposaient  tous  ceux  qui  te  connaissaient  à 
être  de  sei  amis  et  a  l'aider  dam  ses  travaux. 
C'est  ainsi  qu'il  passa  sa  vie,  et  qu'il  arriva  au 
terme  de  sa  carrière,  i  l'âge  de  soixante  ans. 
Il  mourut,  le  |«*  septembre  1648,  des  suites 
d'une  opération  douloureuse. 

L'un  des  premiers  ouvrages  de  Hersenne 
relatifs  I  la  musique  est  celui  qui  a  pour  litre: 
la  Fèriti  du  sciences  (Paris,  1625,  ln-4'); 
ce  livre  est  le  moins  connu  de  tous  ceux  qu'il 
a  publiés.  Il  roule  presque  tout  entier  sur  la 
certitude  des  principes  de  la  musique,  et  tend 
a  prouver  que  cet  art  repose  sur  une  science 
réelle.  C'est  surtout  à  l'examen  de  l'objection 
suivante  que  le  P.  Hersenne  se  livre  :  •  La 
i  musique  n'est  rien  qu'apparence,  puisque 
«  ce  que  je  trouve  agréable,  un  autre  le  trouve 

•  détestable.  L'on  ne  donne  aucune  raison 
«  pourquoi  l'octave,  la  quinte  et  la  quarte 
«  sont  plutôt  consonnances  qu'une  septième 

•  ou  une  seconde.  Peut-être  que  celles-ci  sont 

•  les  vraies  consonnances,  et  que  les  autrel 
»  sont  les  dissonances;  car  si  ce  nombre-là 
.  convient  i  l'un,  celui-là  plaira  i  l'autre.  * 
Le  P.  Mersenne,  pour  répondre  à  cette  objec- 
tion, entre  dans  une  longue  discussion  sur  les 
nombres,  les  rapports  des  intervalles  et  les 
proportions.  Du  milieu  d'un  fatras  de  paroles 
inutiles  surgit  cependant  une  idée  dont  luler 
et  d'autres  grands  géomètres  se  sont  emparés, 
aavolr:  qu'un  intervalle  est  d'autant  mieux 
coosonnanl  que  les  rapports  des  sons  qui  le 
constituent  sont  plus  simples.  Le  calcul  des 
lobgueurs  des  cordes  et  du  nombre  de  leur* 
vibrations  lui  sert  4  démontrer  cette  vérité 
dont  on  attribue  la  découverte  à  Pytbagore, 
mais  qui  ne  se  trouve  établie  d'une  manière 
positive,  pour  la  première  fols, quedans  l'écrit 
de  Mtrseuiic.Ce  moine  eit  revenu  sur  le  même 
objet  dans  la  deuxième  de  ses  Quettiaiu  har- 
monique» (Paris,  1634,  iu-8°),  p.  80  :  elle  est 
ainsi  énoncée  :  A  lavoir  ti  la  musique  eût 
une  science,  et  ti  elle  a  dee  principe*  certain! 
et  évident*;  mais  il  y  abandonne  le  calcul 
pour  se  livrer  i  l'exposé  de  quelques  faits  his- 
toriques on  il  fait  preuve  de  plus  de  crédulité 
que  de  critique. 


Le  projet  d'un  granit  ouvrage  qui  devait 
embrasser  (ouïes  les  parties  de  I)  musique  oc- 
cupait le  P.  leneaae.  Ce  livre  détail  avoir 
pour  litre  :  Traité  de  l'harmonie  universelle. 
Xn  1637,  il  en  publia  un  premier  essai  eu  un 
volume  ln-8*,  tout  ce  titre  :  Traits  de  Char- 
mante universelle,  où  est  continue  la  musique 
théorique  »t  pratique  de»  anciens  et  mo- 
derne* j  avec  fes  cause»  de  tes  effets  ■■  enrichie 
de  râlions  prisa  de  la  philosophie  et  de  la 
musique  (Parti,  Guillaume  Baudry).  Ce  vo- 
lume, divisé  en  deux  litres,  renferme  quatre 
cent  quatre-vingt-sept  pages  ,  non  compris 
les  «pitres,  les  sommaires  et  les  préraces.  Ou 
n'y  volt  pas  le  nom  du  P.  Mersenne  au  fronti- 
spice, mais  il  te  troove  au  bas  de  l'épltre  dédi- 
catoire  du  premier  livre,  à  monsieur  du  Re- 
fuge, et  de  celle  du  second,  a  monsieur  Cou  tel, 
conseiller  en  la  Cour  des  aides.  Après  la  pre- 
mière épllre,  on  trouve  une  préface  générale, 
puis  le  sommaire  des  telle  litre*  dont  l'ou- 
vrage devait  être  composé.  Ce  sommaire  est 
■nlvi  de  la  préface  du  premier  litre  et  de  la 
table  des  théorèmes  de  ce  livre,  as  nombre  de 
trente.  Vient  ensuite  le  texte  du  premier  litre, 
#u(non!i«nt  ee  qu'enseignent  Euclide,  Pto 
limée,  Baeehiut,  Ëoèce,  Guy  Arstin,  Fabtr, 
Glarean,  Folian,  Zarlin,  Satinas,  Galilée, 
L'IUuminata,  Cerone,  etc.,  H  plusieurs 
autre*  choses  qui  n'ont  point  été  traitées 
jusque*  à  présent.  Dans  ce  premier  livre,  le 
P.  Mersenne  a  donné  une  assez  mauvaise  tra- 
duction française  de  l'Introduction  à  la  mu- 
sique de  Bacchius,  et  de  la  musique  d'Eticlidc. 
Après  l'épi tre  du  second  litre,  on  tronte  la 
prérace  et  la  table  de*  théorèmes,  au  nombre 
de  quinze.  Le  texte  de  ce  second  livre  com- 
mence à  la  page  SOS. 

Je  possède  un  exemplaire  de  ce  volume  qui 
esLéerminé  par  l'approbation  manuscrite  et 
autographe  de  François  de  la  Moue,  M  de 
T.  Ma  «in  Hérissé,  théologiens  de  l'ordre  des' 
Minimes,  approbation  qui  se  trouve  Imprimée 
dans  les  autres  exemplaires  :  Il  y  a  donc 
lieu  de  croira  que  celui-ci  est  l'exemplaire 
de  Mcrtenne  ,  formé  des  bonnes  feuille* 
d'épreuves. 

Il  y  ■  des  exemplaires  de  cet  outrage  qui 
portent,  comme  .celui-ci,  la  date  de  1897 et 
qui  sont  évidemment  de  la  même  édition, 
quoiqu'il  s'y  trouve  des  différences  assez  re- 
marquables, dont  voici  l'indication  ; 

1*  Après  cet  mol*  du  titre:  De  la  philoso- 
phie et  des  mathématiques,  on  trouve  ceux- 
ci  :  par  le  sieur  de  Sermes   C'esl  le  nom  tout 
lequel  t'ettcaché'plusieurt  fois  leP.  Mcrtenne. 
■iooi.  naît,  si*  ■oticixat.  t.  ti. 


ENNE  » 

a»  Au  lien  de  l'épltre  h  monsieur  du  Re 
fUge,  on  trouve  une  épllre  dédicaloire  de  l'édi- 
teur G.  Baudry  *  Pierre  d'Alméras,  conseiller 
d'État.  f 

S*  La  préface  générale  n'y  est  pas,  malt 
après  l'épltre  à-  Pierre  d'Alméras  tient  le 
sommaire  des  seize  livres  de  la  muslqne  , 
la  préface  du  premier  litre ,  la  table  des- 
théorèmes,  puis,  enfin,  le  corps  de  l'ouvrage. 

4°  Le  titre  du  second  litre  porte  aussi  1c- 
nom  du  sieur  de  Sermes. 

B°  On  ne  trouve  pat  dans  ce*  exemplaires- 
l'épltre  dédicaloire  à  H.  Coule!  ;  mal*  immé- 
diatement après  le  titre,  vient  la  table  des 
théorèmes  du  second  livre  suivie  de  la  pNface- 
au  lieu  d'en  être  précédée.  Après  celle  préface, 
vient  l'exlrail  du  privilège  do  roi  qui  n'est' 
dans  tes  autre*  exemplaires  qu'à  la  fin  de 
l'outrage.  Enfin,  le  texte  du  livre  suit  cette- 
pièce,  et  ce  texte  se  termine,  à  la  page  477,  par 
ces  mots  ;  la  lumière  de  la  gloire.  Tout  ce 
qui  soit  dans  le*  autres  exemplaires  manque 
dans  ceux-ci.  On  n'y  trouve  pas  non  plut 
l'avertit  sèment  an  lecteur,  oh  le  P.  Mertenne 
se  plaint  des  critiques  qu'on  a  faites  de  ton 
outrage  ;  d'où  11  parait  que  les  exemplaires  au. 
nom  de  de  Sermes  sont  les  premiers  qui  ont' 
été  publiés  et  qu'on  a  mis  des  cartons  ans 

Forkel  n'a  pat  connu  cet  ouvrage  du 
P.  Mer/senne;  quant  à  Lichtenthal,  il  a  défi- 
guré le  nom  de  de  Sermes  en  celui  de  F .  de 
Sermisi  [Bibl.  delta  mus.,  t.  IV,  p.  390),  et  i  t 
n'a  pas  su  quelle  eut  la  matière  Iraitéedaus  le 
livre  dont  il  t'agU. 

lien  n'était  pins  difficile  pour  le  P.  Ker- 
senne  que  de  se  renfermer  dam  le  sujet  qu'il 
voulait  traiter  {  son  esprit  ne  pouvait  s'accom- 
moder de  l'ordre  dans  les  idées,  et  toujours  II 
se  laissait  entraîner  à  parler  de  chose*  qnr 
n'avalent  qn'  un  rapport  fort  éloigné  a  l'objet 
du  livre  qu'il  écrivait.  C'est  ainsi  qu'on  Int 
voit  proposer,  dans  lesecoDd  litre  de  l'ouvrage 
dont  il  tient  d'être  parlé,  une  multitude  de 
questions  oiseuses  on  qui  n'ont  qu'un  rapport- 
éloigné  avec  l'objet  de  son  outrage. 

Cet!  encore  cette  divagation  de  l'esprit  du 
P.  Mertenne  qui  l'a  conduit  i  écrire,  comme 
préliminaires  de  son  grand  Traité  de  l'harmo- 
nie, deux  petits  livres,  doot  l'un  a  pour  litre  : 
Questions  harmoniques,  dans  lesquelles  sont 
contenues  plusieurs  choses  remarquables 
pour  la  physique,  pour  la  morale  et  pour  le* 
autres  sciences  (Paris,  Jacques  Ville ry,  1034, 
ln-8"),  et  l'autre:  les  Préludes  de  l'harmonie 
universelle,  m  questions  curieuses,  utiles 


aux  prédicateuri ,  aux  théologiens ,  aux  ai- 
trologuei,  aux  médecins  et  aux  philosopha, 
■composes»  par  le  l.  P.  M.  M.  (Paris,  Henri 
Guenon,  1634,  in-S").  Dans  le  premier  de  cei 
livres,  le  P.  Mersenne  examine  en  deux  cent 
soiianle'jelie  page*  lei  question»  mirantes  : 
1°  A  lavoir  tt  la  musique  ut  agréable,  il  le* 
hommes  savants  y  doivent  prendre  plaitir, 
«(  quel  'jugement  l'on  doit  faire  de  ceux  qui 
ne  t'y  plaisent  pat,  tt  qui  la  méprisent  ou 
gui  la  haïiient.  &>A  lavoir  si  la  musique  est 
«ne  icienct,  et  si  tilt  a.  SU  principes  cer- 
tain» et  évidente.  3*  A  savoir  e'il  appar- 
tient plutôt  aux  mattrted»  muiique  etdceux 
qui  tant  lavant»  en  celte  science  déjuger  de 
la  bonté  de*  aire  et  des  concerte,  qu'aux 
ignorante  qui  ne  savent  pas  la  musique. 
i°  A  savoir  ti  la  pratique  de  la  musique  est 
préférable  à  la  théorie,  et  si  l'on  doit  faire 
plue  d'itat  de  celui  qui  ne  ia([  que  composer 
ou  chanter  que  de  celui  qui  sait  les  raisons 
de  la  musique. 

Le  livre  des  Préludes  de  l'harmonie  est  eu- 
tore  plu*  ridicule,  car  on  y  volt  le  P.  Mer- 
senne  traiter  série  ntement  des  questions  telle* 
que  celles-ci  :  1°  Quelle  doit  être  la  constitu- 
tion du  ciel,  ou  l'horoscope  d'un  parfait 
musicien?  3*  Quels  sont  les  fondement!  de 
l'astrologie  judiciaire  par  rapport  à  la  mu- 
eiquet  3°  A  savoir  si  le  tempérament  du 
parfait  musicien  doit  tire  sanguin,  phleg- 
matique,  bilieux  ou  mélancolique,  pour  pou- 
voir chanter  où  composer  les  plus  beaux  airs 
qui  soient  passibles,  etc.,  etc.  On  pourrait 
croire  que  l'homme  qui  emp|oyatt  «on  tempi 
a  écrire  sur  de  pareil!  sujets  était  Incapable  de 
lien  Taire  de  sérieux  ;  ou  se  tromperait  néan- 
moins; le  grand  TraiU.de  Vhaftnonic  uni- 
verselle de  Versenne  eit  uu  vaste  répertoire 
où  l'on  trouie  une  rouliiiuje  de  renseigne' 
■nent*  fort  Utiles,  qu'en  chercherait  vainement 
ailleurs,  sur  des  objets  d'un  haut  Intérêt,  sous 
le  rapport  de  l'histoire  de  la  muiique.  Ce» 
bonne*  choie*,  a  la  vérité,'  sont  mêlée*  a 
beaucoup  de  futilités;  mais  avec  rie  la  patience 
on  parvient  a  /carier  ce  qui  est  sans  valeur  et 
a  faire  profil  de  ce  qui  concerne  l'art. 

On  a  au**|  deux  antre*  polit*  traité*  de 
Hersenne,  où  il  y  .a  quelque  choie  sur  la  mu- 
nique;  le  premier  a  pour  titre  :  Question* 
théologlqiies,  physiques,  morales  et  mathé 
matiquet;. 'Paris,  1034,  in-8.°.  L'autre  :  Les 
mécanique*  de  Galilée,  avec  plusieurs  addi- 
tions, traduites  de  l'italien;- Vtsiï,  1634, 
ln-8'. 

Tel  que  Merseûue  l'avait  conçu  en  1027, 


son  grand  ouvrage  devait  être  composé  de 
seiit  livres,  ainsi  que  le  prouve  le  sommaire 
qui  se  trouve  dans  le  volume  dont  j'ai  donné 
la  description.  De  ces  seize  livres,  il  n'en  fut 
publié  que  deux,  dans  le  format  de  ce  volume; 
et,  à  l'exception  des  deux  petits  traités  des 
Questions  harmonique*  et  des  Préludes  de 
l'harmonie  universelle  qui  parurent  en  1634, 
Hersenne  ne'  publia  plus  rien  de  son  grand 
ouvrage  projeté  Jusqu'en  1635,  où  11  donna 
un  livre  dn  même  genre,  sous  ce  titre  : 
F.  Marini  Mersenni  ordinis  Minim.  Bar- 
monicorum  tibri  XII.  Luletijc  Parisiorum, 
Pétri  Ballardi  typographi  regii  cftaroefe- 
ribus  harmonicii ,  tumptibut  Guillielmi 
Baudry  ;  in  fol.  de  cent  quatre  vingt- quatre 
pages  pour  les  huit  premiers  livres,  et  de  cent 
soixante-huit  pages  pour  les  quatre  suivants, 
sant  ;  comprendre  huit  page*  de  prérace, 
d'avertissement  et  d'errata.  11  y  a  dea  exem- 
plaires de  cet  ouvrage  et  de  la  même  édition 
qui  portent  la  date  de  1636,  et  dans  lesquelles 
il  n'y  a  d'autre  différence  que  l'addition  de 
quatre  propositions  avec  leur*  démonstrations 
relatives  au  mouvement  de  la  lumière,  dan* 

Bien  que  cet  ouvrage  n'ait  été  publié  qu'en 
1635,  on  voit  par  le  privilège  et  par  l'appro- 
bation des  théologiens  que  le  manuscrit  était 
terminé  en  1630.  Peut-être  y  a-t-ll  des  exem- 
plaires dont  le  frontispice  porte  celte  date, 
mais  Je  n'en  al  jamais  ru,  et  aucun  auteur 
n'en  a  parlé.  En  1648,  Menenne,  après  avoir 
refondu  quelques  parties  de  ton  livre,  d'après 
son  Traité  français  de  l'harmonie  universelle, 
en  donna  une  édition  nouvelle  sont  ce  titre  ■ 
ffarwwnicorum  libri  XII,  in  quibus  agltur 
de  sonorum  natura,  caust's  et  effectibu*  i  de 
eonionantiit,  dissonantiis,  rationibus,  ge- 
neribm,  modis,  confions,  compojitiqaje. 
orbisque  totius  harmonteis  instruments*. 
■Lutetix  Parisiorum,  Guill.  Baudry,  in  fol. 
Il  pi  rail  que  celte  édition  fut  faite  aux  frais 
de  Baudry,  de  Cramoisy  et  de  Robert  Ballard, 
el  qu'ils  l'en  partagèrent  le  tirage,  car  on  en 
trouve  des  exemplaires  avec  le  nom  de  chacun 
de  ces  trois  éditeurs.  Dan*  quelques-uns,  le 
frontispice  est  noir;  dan*  d'autre*,  il  est  ta 
caractère*  alternativement  rouges  et  noir*. 
ForLel  (Litterat.  derJUueik,  p.  407)  et  Lich- 
tenthat  {Dtotion.  e  Bibliog.  delta  muiica, 
t.  IV,  p.  310)  disent  qu'on  a  donné,  en  16S9, 
comme  une  troisième  édition  du  même  livre 
corrigée  el  augmentée  (edt'fio  nova,  aucta  tt 
correcla)  de*  exemplaire*  dont  on  n'avait 
changé  que  le  frontispice;  je  doute  de  l'exis- 


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tencede  ces  exemplaires  ainsi  changés,  car  le 
P.  Mersen  ne  ajaot  cessé  de  vivre  peu  de  mois 
âpre»  la  publication  de  la  deuxième  éditioD, 
j]  était  évident  qu'il  n'avait  point  eu  le  lempi 
■de  la  corriger  pour  en  préparer  une  troisième, 
et  personne  n'aurait  été  assez  hardi  pour  ha- 
sarder cette  fausseté  littéraire. 

Je  ne  doit  point  paner  un*  silence  nue 
autre  erreur  a  laquelle  le  Traité  des  Harmo- 
niques de  Mersenne  a  donné  lieu.  On  dit, 
dan*  le  deuxième  volume  du  Dictionnaire 
de*  musiciens,  publié!  Pari*,  en  1810-1811, 
que  ce  traité  latin  est  nn«  espèce  d'abrégé  du 
grand  traité  français  de  VHarmtmie  Hftfeer- 
telle  du  même  auteur.  Il  suffit  de  comparer 
les  deux  ouvrage*  pour  teteon  vaincre  que  l'un 
n'est  pas  l'abrégé  de  l'autre;  Il  j  1  dans  le 
latin  beaucoup  de  choses  qui  ne  sont  pas  dan* 
le  français.  D'ailleurs,  on  tient  de  voir  que 
le  Traité  de*  Harmoniques  était  écrit  en 
1839,  et  la  lettre  de  Menenne  a  Peireac,  qui 
a  été  publiée  dan*  la  sixième  année  de  la 
Bévue  mvtieah,  démontre  qu'en  1636  il  tra- 
vaillait concurremment  i  la  rédaction  et  a 
l'impression  de  ion  grand  ouvrage  français  et 
latin.  Llchlenthal  dll  (loeocit.)  quede  ton  livre 
ce  dernier  contient  seulement  quelques  livres 
de  l'Harmonie  universelle  française;  celte 
assertion  n'est  pas  plus  vraie  que  l'autre  ;  au- 
cun livre  de  l'un  de  ce*  ouvrage»  n'est  Inté- 
gralement dan*  l'autre.  Sans  doute  II  s'y 
trouve  des  chose*  communes  i  l'un  et  i  l'autre, 
car  il  était  impossible  qu'il  n'y  en  edt  pas; 
malt  c'est  le  même  fond*  d'Idée*  traité  de 
manière  différente. 

Le  Traité  de  l' Harmonie  vnivtritlle,  publié 
en  1637,  ne  contient  que  deux  de*  teiie  livres 
qu'il  devait  renfermer.  Vole!  commoBerscnne 
donne  le  sommaire  de  ces  livre*. 
,    "  Le  premier  livre  contient  lesdifinillons, 

■  division*,  espèce*  et  partie*  de  la  antique, 
«  explique  la  théorie  et  la  pratique  de*  Grecs 
«  et  de*  moderne*,  le*  huit  ton*  de  l'église, 

•  les  donie  mode*  de  musique,  et  le  genre 

•  dialonic,  ebroma tic  et  enharmonie. 

■  Le  second  compare  le*  sons,  le*  copsoa- 

•  nanees,  et  ce  qui  appartient  a  la  musique, 

•  aux  diverse*  espèces  do  vers,  aux  couleurs, 
»  aux  saveur*,  aux  figures,  el  a  tout  ce  qui  se 

■  rencontre  dans  la  nature,  dan*  les  sciences 
«  etdan*  le*  art*  libéraux,  et  déclare  quelle 

■  harmonie  font  le*  planètes  quand  on  con- 

•  sidère  leurs  distance*,  leur*  grandeur*  ou  ' 


guet,  ni  dans  le  grand  ouvrage  de  l'Har- 
monie universelle;  en  sorte  qu'il  est  néces- 
saire de  Joindre  i  ces  deux  livres  celui  qui  a 
été  publié  en  1817,  Quant  au  contenu  du  se- 
cond livre  de  celui-ci,  on  en  retrouve  quelque 
choie,  mais,  dans  un  autre  ordre  et  expliqué 
d'uae  autre  manière,  dans  le  grand  traité  fran- 
çais, au  dernier  livre  Intitulé  :  Dt  l'utilité  de 
l'harmonie. 

Le  troisième  livre  de  l'ouvrage  dont  las  deux 
premier*  ont  été  publiés  en  16Î7 dorait  traiter 
de  la  nature  et  des  effets  de  toute*  sorte*  de 
sons;  cette  matière  est  celle  du  premier  livre 
du  traité  latin  des  Harmonique',  et  du  grand 
traité  de  VM ornions*  univerulte  qui  parut  en 
1636;  mais,  dans  le  premier  plan  de  Mer- 
senne,  Il  devait  établir  la  comparaison  de  la 
théorie  de  l'écho  avec  celle  des  rayon*  lumi- 
neux, et  traiter  de  l'optique,  de  la  caloplriquc 
et  de  la  dioplriqne  ;  or  il  n'y  a  pas  un  mot  do 
cela  dan*  le  Traité  de*  Harmonique*,  et  l'on 
nelrou»e,rtanslegrand  Trotté  dd'ffarmonte 
NNttwrwlb,  que  la  vingt- neuvième  proposition 
du  premier  livre  oh  les  rapports  de*  rayon* 
sonore*  soient  établis.  Quant  aux  sommaire* 
de*  antre*  livre*  indiqués  dans  le  Traité  de 
l'Harmonie  universelle  publié  en  1627,  il 
n'en  a  été  conservé  que  peu  dechose  dans  les 
deux  autres  grands  ouvrages,  et  l'on  voit  avec 
évidence,  par  la  comparaison  de  ces  trois 
traité*,  que  le*  idée*  de  Mersenne  au  modi- 
fiaient sans  cesse  sur  un  sujet  qui  l'occupa 
toute  sa  vis.  Ainsi,  ce  qui,  dan*  le  premier 
plan,  devait  fournir  la  matière  du  treizième 
livre,  est  devenu  l'objet  du  petit  traité  d'as- 
trologie judiciaire  connu  sous  te  nom  de* 
Prélude*  de  l'harmonie  universelle.  11  est 
vraisemblable  que  le*  conseils  de  boni  auront 
déterminé  Merienne  a  renoncer  au  projet  des 
quinzième  et  seizième  lirres.  Le  premier  de- 
vait montrer  que  la  philosophie  morale  fit 
l'harmonie  de  l'esprit,  dont  les  cordes  sont 
haussées  ou  baissées  par  tel  vertus  ou  par  le* 
vices,  et  qu'on  pextt  arriver  à  la  perfection 
de  la  vertu  par  la  musique;  et  le  dernier 
était  destiné  à  expliquer  l'harmonie  de)  bien- 
heureux el  à  examiner  tï  on  te  servira  de  la 
musique  de*  voix  et  de*  instruments  en  Pa- 
radi*  quand  le*  saineti  auront  repris  leur* 
corps  au  jugement  général.  Ce  sont  ces  idée* 
bizarres  qui  Taisaient  dire  i  Saumaise,  dan* 
ta  vingt-neuvième  lettre  a  Pelreac  :  •  Pour  le 

•  Père  Merienne,  Je  n'attends  pas  grand 'chose 
■  de  lui;  il  est  homme  de  grande  lecture,  mal* 

*  il  ne  me  semble  pas  écrire  avec  trop  de  ju- 
>  gemcui.  ■ 


j,  Google 


Le  traité  laliu  des  Harmonique»  est  le 
plut  satisfaisant  de»  ouvrage»  de  Mersenne, 
•oui  le  rapport  de  l'ordre  dea  idées  et  sous 
Celai  de  la  convenance  des  détails  par  rapport 
au  tu  je  t.  Les  propositions  y  tanL  énoncées 
avec  netteté  et  développée*  avec  précision. 
Le  stTle  en  eit  d'ailleurs  bien  préférable  a 
celui  des  ouvrages  du  même  auteur  écrits  en 
français.  Le  premier  livre  Iraile  de  la  nature 
et  des  propriétés  du  son  ;  le  second,  des  causes 
du  son  et  des  corps  qui  le  produisent  ;  le  troi- 
sième, de»  corde*  métallique)  et  autres;  le 
quatrième,  des  consonnances  ;  le  cinquième, 
des  dissonances  ;  le  sixième,  des  diverses 
espèces  de  consonnances  qui  déterminent  les 
modes  et  les  genres;  le  septième,  des  chants 
ou  mélodies,  de  leur  nombre,  de  leurs  parties 
el  de  leurs  espèces;  le  huitième,  de  la  compo- 
sition, da  l'art  du  ebant  et  de  la  voix.  La 
seconde  partie  de  l'ouvrage  traite  des  instru- 
ments, en  quatre  livres  :  le  premier  est  relatif 
aux  instruments  à  cordes;  le  second,  aux  In- 
strument* à  vent  ;  le  troisième,  a  l'orgue,  et  le 
quatrième  aux  cloches,  aux  cymbales,  tam- 
bours et  autres  instrument*  de  percussion. 

Dans  ce  Traité  du  /farmoniquu  du  P.  Mer- 
senne,  il  se  trouve  plusieurs  choses  assex 
remarquables,  auxquelles  les  écrivains  jur  la 
musique  des  temps  postérieurs  ne  me  sem- 
blent pas  avoir  fait  assez  d'attention.  La  pre- 
mière est  une  proposition  du  deuxième  livre 
(prop.  8,  page  19,  édit.  1635),  dan*  laquelle 
Mersenne  dit  que  pour  qu'une  corde  passe 
d'un  son  a  un  autre  plus  aigu,  il  faut  qu'elle 
toit  tendue  par  nne  force  qui  soit  en  raison 
plus  que  double  de  l'intervalle  auquel  on  veut 
faire  arriver  le  son.  Par  exemple,  pour  faire 
arriver  nne  corde  tendue  par  un  poids  d'une 
livre  à  l'octave  du  son  qu'elle  produit  et  dont 
rintemlle  *e  représente  par  S,  il  ne  faut 
pas  seulement  un  poids  de  quatre  livres,  double 
de  deux  ;  mal*  il  fauly  ajouter  un  quart  de  livre, 
c'est-i-dire  un  seliieme  en  sus  du  poids  total. 
Sans  connaître  le  théorème  de  Mersenne, 
Savart  est  arrivé  anx  mêmes  résultats  par 
des  expérience»  multipliée*  et  délicate*  sur 
le*  poids  tendant*,  sur  le*  longueur»  des 
cordes,  sur  les  colonnes  d'air  vibrant  dans  des 
tuyaux  ouvert»  par  les  deux  bouts,  et  sur  les 
dimensions  des  plaques  mises  en  vibration 
par  le  frottement.  Il  eu  a  déduit  des  théorie» 
nouvelles.  L'abbé  Roussier,  qui  ue  paraît  pas 
avoir  lu  le  livre  de  Mersenne,  avait  cependant 
quelque  notion  de  cela  {voyti  Roossiu). 

C'est  aussi  dans  le  même  ouvrage  que  Mer- 
senne a  fait  remarquer  (liv.  IV,  page  60)  que 


Jean  de  Mur*  ou  de  Mûrit  est  le  premier  des 
écrivains  du  moyen  âge  »ur  la  musique  qui  a 
soupçonné  que  le*  tierce»  majeure»  et  mi- 
neure», ainsi  que  leur»  multiplet,  tonl  dea 
consonnances  ;  celle  remarque  est  fort  juste, 
car  on  sait  que,  par  nne  singularité  de  leurs 
habitudes,  tet  musicien*  de*  onzième,  deu- 
xième et  treizième  siècles  ne  considéraient 
comme  consonnances  que  les  quinte*,  les 
quartet  et  les  octaves  ;  leur  plaisir  a  entendre 
ces  intervalles  était  si  grand,  qu'ils  n'hési- 
taient pas  à  en  faire  de  longuet  suites  dans 
leur  diaphonie. 

Xnfln,  le  Traité  du  Harmonique*  àe  Ber- 
p  aenne  ne  parait  être  le  plus  ancien  ouvrage 
où  l'on  trouve  le  nom  de  ti  pour  la  septième 
note  de  la  gamme.  Il  n'ignorait  pas  l'exis- 
tence de  la  boeéditalion  des  Flamands  dans 
laquelle  cette  note  était  appelée  ni,  car  il  en 
parle  clairement  ;  mais  il  ajoute  que  Le  Maire, 
vir  admodum  eruditut,  dit-il,  assurait,  de 
son  temps,  avoir  inventé  le  nom  de  it  depuis 
trente  ans  (c'est-à-dire  ver»  1005),  quoique  lu 
antre*  musiciens  ne  voulussent  point  en  con- 
venir. A  l'égard  de  l'usage  de  nommer  la 
septième  note  si  quand  elle  était  par  bécarre, 
et  ia  quand  elle  était  par  bémol,  Mersenne 
dit,  dans  son  Harmonie  universelle  (avertis- 
sement du  S*  livre  de  la  composition),  qu'elle 
a  été  inventée  ou  mise  en  pratique  en  France 
par  Gilles  Granjan,  maître  écrivain  de  la  villa 
de  Sens,  vers  1630.  Il  est  donc  évident  que 
Jacques  Bonnet  se  trompe  lorsqu'il  dit  (ffrtt, 
de  la  Mut.,  1. 1,  p.  34)  que  l'usage  du  H  pour 
la  septième  note  fut' introduit  en  France,  en 
1675,  par  un  cordelier  de  l'jtvt  Maria,  et 
qu'un  écrivain  cité  dans  le  Journal  de  Tré- 
voux (sept.  1737,  p.  1564)  n'est  pas  plus 
(Onde  a  attribuer  l'invention  du  nom  de  cette 
note  1  Métra,  organiste  et  maître  de  chant  de 
Paris,  en  1676.  Tel  est  ce  Traité  du  Harmo- 
nique* du  P.  Merienoe,  dont  beaucoup  d'au- 
teurs ont  parlé  san  j  l'avoir  lu  et  sans  l'avoir 
comparé  aux  autres  ouvrages  du  même  écri- 
vain sur  le  même  sujet. 

Il  est  difficile  de  comprendre  comment,  à' 
l'époque  oh  Mersenne  écrivait,  il  t'est  trouvé 
un  libraire  assex  hardi  pour  faire  les  dépense*- 
énorme»  occasionnée»  par  l'impression  du 
grand  ouvrage  médité  depuis  longtemps  par 
cet  auteur,  et  qui  parut  enHn  en  1656,  sou*  ce 
titre  :  Harmonie  unlvertell»,  contenant  la 
théorie  tl  la  pratique  de  la  inusioue,  oài'f  est 
traité  de  ta  nature  du  $on$,  et  de*  mouve- 
ments, du  consonnances,  de*  dissonance], 
tfe*  genres,  du  mode»,  et*  la  compotition,  de 


la  voix,  de*  chante,  tt  de  tout**  Morte*  d'in- 
itrumentl  harmonique!.  In -fol.  (Paris,  Sé- 
bastien Cramoisy).  CM  énorme  volume,  dont 
Il  seconde  partie  rut  publiée  en  IÛ37,  contient 
plus  de  1500  pige)  et  renferme  une  immense 
quotité  de  plancha  gravées,  d'exemple»  de 
musique  et  de  gravures  en  bols  dont  la  fabri- 
cation a  dû  coûter  beaucoup  d'argent.  De  nos 
Jour),  le  nombre  de  personnel  qui  font  de  la 
musique  une  élude  particulière  ex  peut-être 
cent  fol)  plu)  considérable  qu'an  temps  de 
Mersenne  ;  cependant  ia  publication  d'un  livre 
aussi  volumineux  que  le  tien  ferait  i  peu  pré) 
împo»ible  aujourd'hui  ;  Il  ne  ie  trouverait  pai 
un   libraire   assez   hasardeux  pour    l'enlre- 

L'ffarmonit  univencilc  est  divisée  en  dli- 
neuf  livrei  qui  forment  plusieurs  traité). 
Le  Traité  (te  la  nature  dei  ton)  et  du  mou- 
vement* de  toute*  tarte*  de  corps  renferme 
trois  livres  ;  1*  De  la  nature  et  de*  propriété) 
des  sont;  2° Des  mouvement)  de  toute)  sortes 
de  corps  ;  S"  Du  mouvement,  de  la  tension,  de 
la  force,  de  la  pesanteur  et  des  autres  pro- 
priété) des  cordes  harmonique)  et  des  antre) 
corps.  Ces  trois  livres  sont  suivis  d'un  Traité 
de  mécanique,  qui  n'est  pas  du  P.  Mersenne, 
mai)  de  Robcrval.  L'introduction  de  ce  traité 
de  mécanique  dans  VJTarmoni*  univertelle 
est  une  de  ce)  idées  bizarre*  qui  ne  sa  sont 
rencontrée*  que  dam  la  tète  du  P.  Mersenne. 
La  Truffe"  de  la  voix  tt  de*  chant*  vient 
ensuite;  Il  est  composé  de  deux  livre)  dont  le 
premier  traite  de  la  .voix,  des  partie*  qui  ser- 
vent à  la  former,  de  la  définition  de  ses  pro- 
priétés et  de  l'ouïe  :  le  second  livre  traite  de) 
chant)  proprement  dit).  Le  quatrième  traité, 
-divisé  en  cinq  livres,  a  pour  objet  :  1"  les 
consonnances,  9°  les  dissonances,  S*  les  genre* 
et  le*  mode*,  4*  la  composition,  S*  le  con- 
trepoint. Un  sixième  livre,  relatif  i  IVsfrl  de 
bien  chanter,  termine  ce  traité. 

Le  Traité  de*  initrumttut  est  divisé  eo 
sept  livre*.  Le  premier  traite  du  monocorde, 
de  ses  divisions,  de  la  théorie  des  Intervalles 
et  des  tension)  de*  cordes.  I.a  se  trouve  encore 
■ne  de  ces  choses  qui  peuvent  faire  douter  du 
bon  sensduP.Mersenne;  c'est  la  onzième  pro- 
position ainsi  conçue  :  Déterminer  U  nombre 
dttatptttt  dont  la  attru  regardent  la  terre, 
et  tel  contonnance*  auxquetlc*  il*  répondent. 
Le  second  livre  trait*  des  diverses  espèces  de 
luths,  de  guitares  et  de  cijlres;  le  troisième, 
de  l'épinelle,  du  clavecin  et  de  plusieurs 
instruments  du  même  genre.  On  jr  trouve  celle 
proposition  singulière  :  Un   homme   lourd 


sue  «i 

peut  accorder  I*  luth,  ta  viols,  l'épinette,  et 
Ici  autres  inttrumcrtti  à  chorde»,  et  trouver 
tel*  ion*  qu'il  voudra,  t'il  cognoiit  la  lon- 
gueur et  grotuuT  dt*  thordt*. 

Le  quatrième  livre  traite  des  instruments 
à  archet  tels  que  la  violon  et  les  diverse* 
espèces  de  viole*.  Quelques  morceaux  do 
musique  instrumentale  du  commencement  du 
dit-septième  siècle,  a  cinq  et  a  six  partie*,  se 
trouvent  dans  ce  livre  ;  ce  sont  de*  monuments 
assez  curieux  de  l'art.  On  ne  sait  ponrquo 
Mersenne  y  a  placé  aussi  la  description  des 
instruments  de  la  Chine  et  de  l'Inde  dont  il 
s'était  procuré  de*  figures. 

Le  cinquième  livre  traite  de  tous  les  instru- 
ments à  vent  en  usage  au  temps  oh  Hersenne 
tirait.  Outre  la  figure  de  ce)  instruments,  on 
y  Irpuve  une  pavane  à  six  parties  pour  tue 
Jouée  par  les  grands  hautbois,  bassons,  cour-  ' 
unts  et  cervelat)  {sortes  do  bassons  et  da 
hautbois  de  celle  époque). 

Le  sixième  livre  est  relatif  a  toutes  les 
parties  de  l'orgue.  Le  septième  traite  des  In- 
strument* de  percussion.  Le  dernier  livra  de 
l'ouvrage  est  celui  qui  a  pour  titre  Dt  l'utilité 
dt  l'harmonie.  C'est  la  que  le  P.  Mersenne 
donna  carrière  a  son  imagination,  et  sa  livre 
sans  réserve  a  tontes  ses  rêveries.  Mille  choses 
étrangères  a.  la  musique  s'y  trouvent.  Par 
exemple,  la  septième  proposition  a  pour  objet 
d'expliquer  plusieurs  paradoxe*  de  la  vite*** 
dt*  mouvement*  en  faveur  dt*  maître*  ou 
généraux  4»  l'artillert».  A  la  suite  de  ce 
livre,  on  trouve  de*  observations  physiques  et 
mathématiques  dont  quelques-unes  sont  rela- 
tive* â  la  musique,  «nais  dont  le  plus  grand 
nombre  est  étranger  a  cet  art. 

Malgré  ses  défauts,  qui  sont  considérables, 
l'harmonie  unioertetle  du  P.  Hertenue  sera 
toujours  considérée  comme  un  livre  de  grande 
utilité  sous  le  rapport  de  l'histoire  de  la  mu- 
sique, et  particulièrement  de  la  musique  du 
dix-septième  siècle.  Sans  doute,  elle  est  bien 
inférieure  à  ['ouvrage  que  Cérone  a  publié  en 
espagnol,  1  Naples,  en  1013,  sous  le  rapport 
de  la  théorie  et  de  la  pratique  de  l'art  ;  mai) 
on  j  trouve  une  Immense  quantité  de  rensei- 
gnements historiques  qu'on  chercherait  vaine- 
ment dans  le  livre  de  Cerone,  soit  sur  les  in- 
struments, soit  sur  les  artistes  et  les  autres  cu- 
riosité) musicales  du  dix-septième  siècle.  Sans 
lui,  on  ne  saurait  rien  de  beaucoup  de  musiciens 
francaisdeson  temps  dont  les  ouvrage*  se  sont 
perdus,  ou  dont  le*  talent*  d'exécution  mol 
tombés  dans  l'oubli ,  Nul  auteur,  par  exemple, 
n'a  parlé  de  la  méthode  de  chant  de  Des  Ar- 


MERSENNE  —  MERULA. 


(ne*,  geomelre  contemporain  d*  Mersenne; 
Moultnié,  Picot  et  Foré*,  maître*  de  musique 
de  li  chape)]*  el  de  la  chambre  du  toi,  ne  se- 
raient pu  connus  eoaiBU  dw  compositeurs 
renommés  de  Jeur  temps  (1  le  P.  Mersenne 
n'en  avait  parla  ;  sans  lui,  en  ne,»a  tirai 1  pas  jque 
Roquette,  organiste  de  Notre-Dame,  et  Vin- 
cent, ont  été  d'babiles  maîtres  de  coin  position; 
Frémaul,  maître  de  musique  de  "la  cathédrale 
de  Parla,  Bouslgnac-et  plusieurs  antres  au- 
teur* de  musique  d'église  «raient  inconnus  ; 
•d  ne  »a  tirait  pat  que  dans  lea  premières  an- 
née* du  dlx-septléme  siècle  lea  plut  célèbres 
luthistes  furent  Jean  Voimény  et  son  frère, 
Charles  et  Jacques  Hedington,  Écèssais,  le 
Polonaiset  Julien  Périchon,  de  Pari*,  ni  qu'ils 
étirent  pour  successeurs  TOoclos,  pire  de  la 
belle  Ninon,  Mérande,  les  Gautier,  et  plu- 
'  sieurs  autres.  Ce  n'est  pa*  aeulement  sur  les 
musiciens  français  que  Mersenne  nous  fournit 
une  foule  de  renseignements  utiles;  non)  lui 
sommes  aussi  redevables'  de  détails  intéres- 
sants sur  plusieurs  artistes  célèbres  de  l'Italie. 
Alusl  il  est  le  seul  auteur  qui  nous^apprenae 
l'existence  d'an  Traité  de  l'art  du  chant,  pu- 
blié a  Florence,  en  1991,  par  Jules  Cacclniw 
auteur  de  VEuridht;  et,  chose  singulière, 
aucun  bibliographie  n'a  parlé,  d'après  Mer- 
senne,  de  ce  livre  qui  serait  aujourd'hui  d'un 
haut  intérêt  et  qui  paraît  être  devenu  d'une 
rareté  excessive.  Toutefois,  il  se  peut  qu'il 
n'ait  voulu  parler  que  de  la  préface  placée 
par  Gaccinl  en  léte  de  sel  Ifuove  muiUhe 
(vont*  Ciociai),  dam  see  éditions  dejloreaee, 
1601;  de.  Venise,  1607;  dp  {a  même  rifle, 
1815,  ou  peut-être  encore, d'une  autre  édition 
du  mime  ouvrage  pub]  iée  a  Florence,  en  181.4, 
avec  de  grands  changements,  particulièrement 
en  ce  qui  concerne  l'art  du  cbsnt,  et  dont  on 
doit  la  connaissance -à  M. -Gaétan  Gaspari, 
bibliothécaire  du  Lycée  musical  de  Bologne. 
Dans  cette  hypothèse,  le  traité' dn  chant  de 
Caccint,  imprimé  a  Venise,  en!  1631 ,  serait 
une  réimpression,  ea  totalité  ou.  en  partie,  d* 
l'édition  de  Florence,  ÎBU.  C'est,  encore  i 
Mersenne  qu'on  doit  les  premiers  renseigne- 
ments sur  le  livré  si  rire  et  il  curieux -de  La 
Fotitegara  de  Sylvestre  GanOssi  del  Fontego, 
dont  l'abbé  Baini  a  donné,  depuis,  une  notice 
plu*  étendue  dan*  sas  mémoires  sur  la  vie  el 
les  ouvrages  de  Paleilrin*.   - 

C'est  tant  doute  aux  qualité*  du  livre  du 
P.  Mersenne,  jointe*  à  sa  grande  rareté,  qu'il 
faut  attribuer  le  prix  élevé  qu'il  a  conservé 
dans  les  ventes.  Toutefois  De  Bure  s'est  lour- 
dement trompé  quand  il  a  dit  quecelj-recsl 


le  plus  rare  de  tous  ceux  qui  ont  paru  sur  la 
musique  (Bibliog .  iiwtrttet.)  ;  car  on  pourrait 
en  citer  Cinquante  qu'il  serait  pins  difficile  de 
se  procurer.  De  Bure  n'entendait  rienl  la  lit- 
térature de  la  musique. 

Outre  les  ouvrages  dont  J'ai  parlé  précédem- 
ment, ou  a  encore  du  P.  Mersenne  un  travail 
relatif  à  la  musique  dans  son  livre  volumi- 
neux, intitulé  :  QuMttionit  ceUberrimm  in 
Geneiim  (Paris,  1635,  in-folio).  A  l'occasion 
de  ce  passage  de  l'Écriture:  Et  nomen  fralrit 
rjut  Jubal.  Ipit  fuit  pater  eanentium  ci- 
tkara  et  oraano,  Mersenne  traite  de  la  mu- 
sique en  général,  et  particulièrement  de  celle 
de*  Hébreux.  Ce  travail  est  celui  ou  cet  auteur 
s'écarte  le  moins  de  son  sujet,  pgolini  a  inséré 
toute  cette  partie  de  l'ouvrage  ulu  P.  Mersenne 
dans  le  trente-deuxième  Volume  de  son  Trétor 
d'antiquitét  eocree*  (p.' 407):  Sn8n,  la  col- 
lection de  traités  concernant  les  sciences  ma- 
thématiques, qu'il  a  publiée  quatre  ans  avant 
sa  mort,  renferme  aussi  une  partie  snr  la  mu- 
sique. Cet  ouvrage  »  pour  titre  :  Cogitata 
physioo-malkfmaliea,  iri  quibut  tant  na- 
rurer  qrtam  artit  tffcctui  admirandi,  terilt- 
iimi's  demonitralionibui  explieantur  ,-  Paris, 
1644,  trois  volumes  ln-4*.  Parmi  les  traités 
que  renferme  le  premier  volume  (p.  201  a 
370),  on  en  trouve  un  sur  le*  harmonie*,  di- 
visé en  quatre  livres.  Le  volume  a  pour  titre  : 
ffydravlica  pneumatica;  arsquenavigandi. 
Jfarmonia  theortca,  praclica  et  p&chantca 
phmnonwna.  Le  premier  livre  est,  relatif  air 
proportions  musicale*  de»  intervalle*  et  de* 
corps  sonores;  le  second,  a  la  tonalité;  le 
troisième,  à  la.  composition  ;  le  dernier,  aux. 
instruments.  C'est  une 'espèce  d'abrégé  du 
Traité  le  tin  des  Harmoniques.  On  peut  consul- 
ter sur  cet  écrivain  laborieux  :  fit  d»  R.  P. 
Mersenne,  par  Hilarion  De  Coite;  Paris, 
1840,  Lû-8',  et  Èlogu  histor(qi#f  de  Fient 
BeUn,  du  P.  Marin  Mertenne,  in  Bernant 
Lai»y,*tdu  P.  Bouvet;  Le  Mans,  I6lf,  un 
volume  |n-8*. 

MEKTEL  [tut),  luthiste,  .vécut  J  Stras- 
bourg, ait  commencement  du  dix-septième 
Siècle.  Il  a  fait  Imprimer  un  recueil  de  pièces 
pour  le  laih,  intitulé  :  Borttu  mtuitalîi; 
Strasbourg,  (BI6,  in-fol. 

mt'ItuLÎ  (Juti-Airroiiii),  musicien  de 
l'école  romaine,  vécut 'dans  la  second*  moitié 
du  seialtme  siècle  et  fut  admis  comme  chape- 
lain chantre  de  la  chapelle  pontificale,  «ous  le 
pape  Paul  IV.  Après  la  bulle  de  Sixte  V  ponr- 
la  réorganisation  de  celte  chapelle,  Merula  en 
fut  nommé  le  premier  maître,  en  1587  [voyez 


le  livre  d'Adami  de  lolsena  :  Oturvas.per 
ton  regolare  il  eoro  délia  Cappella  pontifi- 
cia,  p.  lfi(f).  Les  archives  de  la  Chapelle  six- 
tine  renferment  des  messes  et  des  motets  de  ce 

MERULA  {Tsieoiwo),  chevalier  de  l'Épe- 
ron d'or,  naquit  a  Bergame  dam  les  dernières 
années  du  seizième  siècle,  et  fol  d'abord 
mallre  de  chapelle  de  l'église  cathédrale  et 
organiste  de  Sa  laie- Agathe,  à  Crémone-  il 
occupait  encore  cette  place  en  1028.  Plus  lard, 
H  fut  appelé  dans  sa  ville  natale  pour  y  rem- 
plir les  fondions  de  mallre  de  chapelle  el 
d'organiste  de  la  cathédrale.  11  rivait  encore 
en  1640,eirilntln»primerunUesesouvrages 
dans  celte  même  année.  Merula  élaïl  membre 
de  la  Société  philharmonique  de  Bologne.  Ce 
mallre  est  un  des  compositeurs  italiens  qui 
ont  le  plus  abnsé  des  formes  de  mauvais  goût 
du  contrepoint  conditionnel  qui  succéda  aui 
belles  el  nobles  formes  de  l'ancien  contrepoint 
de  l'école  romaine,  dans  le  commencement  du 
dix-septième  siècle,  el  doot  on  trouve  les 
règles  et  les  exemples  dans  les  Dotumenti 
armonicide  Berardi  {voyax  ce  nom).  La  plu- 
part de  ses  ouvrages  sont  remplis  de  morceaux 
établis  sur  on  trait  qui  se  répète  sans  cesse 
{eontrapunto  d'un  «ol  pasto),  ou  sur  une 
basse  contrainte  {basio  ottinalu) ,  et  Sur 
d'autres  fantaisies  semblables  qui  n'ont  point 
de  bol  réel  dans  l'art.  On  cite  de  sa  composi- 
tion des  fugues  sur  les  déclinaisons  do  hic, 
hxc,  hoc,  et  de  guis,  «et  gui,  nominalico, 
qui,  ou*,  fuod,  qui  sonl  des  morceaux  plai- 
sants dans  l'exécution.  Carissimi  el  d'autres 
musiciens  du  même  temps  ont  écrit  aussi  des 
compositions  de  ce  genre.  Les  ouvrages  con- 
nus de  Merula  sonl  les  suivants  :  1*  Motttti  a 
dut  t  trt  eon  violette  ed  organo,  lib.  1  ;  Ve- 
nise, 1B23.  3*  Concerts  tpiritvali,  lib.  1  ; 
Venise,  1610,  in-4».  S*  Conctrtt  spirituals", 
eon  alettne  sonate  a  9,  S,  4  e  5  ooc(,  lib.  9; 
ibid.,  1638. 4°  Mtttt  e  talmi  a  3,  S,  4-13  voei 
ton  ittromenti,  «  tenta  te piact  ;  ib\d.,  1631, 
ln-4».  5*  Muticht  concertât*  ed allri madri- 
galia  5  vont;  Venise,  1633.  6°  Lib.  Il  dette 
miuich»  concertât»  eon  ritornelU  a  viol,  o 
batto;  Venise,  1653.  7°  Canton*  oovero  so- 
nate eoneertnfe  per  chieia  e  caméra,  aie  S 
ttromenti,  lib.  1,  9,  3  e  4;  Venise,  1637. 
8*  Csirsto  précipitât»,  tantata  burietca; 
ibid.,  1638.  tr>  JUiua  *  talmi  a  S  e4  voci,  eon 
etolini  t  tenta;  Ibid.  10*  Il  Pegaio  muii- 
ealt,  cioi  talmi,  motttti,  sonate,  litanie 
delta  B.  V.  a  9-5  voci,  op.  XI;  Venise, 
1640.  11*  Jrpa  Davidiea,  talmi  t  mess* 


ILO  I0S 

concertait  a  3  e  fvoci,  op.  iO, eon  alcuni 
canoiii  net  fine;  Venise  ,  Alex.  Vincent! , 
1640.  11  y  a  une  autre  édition  de  cet  œuvre, 
imprimée  a  Venise,  en  1699.  Ce  recueil  con- 
tient nn  Con/lf«6orqui  a  eu  de  la  célébrité  en 
Italie. 

MEHULO  (CunurJ,  organiste  et  compo- 
siteur du  seizième  siècle.  Col  I  eon  i,  dans  s  es- 
notices  sur  les  écrivains  de  Correggio(p.  XLV) 
el  Tlraboschi,  dans  sa  Biblioteea  Modencse 
(I.  VI,  p.  590),  élabUasent,  d'après  des  actes- 
authentiques,  que  son  nom  de  famille  était 
Merlatti,  mais  que  l'artiste  se  servait  do  pré- 
férence du  celnl  de  IHerulo.  Ce  nom  provenait 
dé  ce  que  les  armoiries  de  la  maison  des  Mer- 
lolti  étaient  figurées  par  un  merle,  en  latin 
Memla  ou  Merulut,  et  dans  l'ancien  italien 
Merula.  Il  naquit  a  Cotreggio,  de  Behiardino- 
Merloltl  et  de  sa  femme  Jeanne  Gavl,  et  fut 
baptisé  a  l'église  S.  Quirino,  le 8  avril  1333. 
La  dextérité  qu'il  montra  dès  son  enfance 
dans  le  jeu  de  plusieurs  instruments,  et  ses 
heureuses  dispositions  pour  la  musique,  furent 
censés  qu'après  qu'il  eut  appris  les  premiers 
éléments  de  la  littérature,  ses  parents  le  des- 
tinèrent a  la  culture  de  l'art  musical,  el  lui 
donnèrent  pour  premier  mallre  nn  musicien 
français  de  mérite,  nommé  Jfenon,  qui  habi- 
tait alors  i  Cerregglb,  suivant  Ortenslb  Landi- 
[I  tettelibri  di'  Catalagl  avariteoteappar- 
tenenti,  p.  313).  Un  peu  plus  tard  il  devinl 
élève  de  (Hrolamo  Donati,  mallre  de  la  collé- 
giale deS.  Qui  ri  no.  Le  désir  de  faire  Ses  pro- 
grès dans  son  art  conduisit  ensuite  Merulo  a- 
Venlse,  oh  se  Irou  rai  eut' alors  upe  réunion 
d'artistes  distingués  "el  de  saVints  musiciens. 
Cependant,  avant  d'aller  a  Venise,  H  parait 
avoir  été  organiste  a  Brescia,  car  Aufegnatl  le 
cite  parmi  ses  prédécesseurs,' dans  son  Arte 
organisa  (feuillet  5,  «erio),  al  dit  de  lui  il  s  l'y. 
Claudio  Mtrato,  nom*  tahto-famoxt  (1).  Ce 
serait  do ûc  après  a<oir  rempli  cet  emploi,  qu'il 
se  serait  rendu  a  Venise.  Ce  fut  dans  celle  ville 
qu'il  changea  soi  nom  de  famille  en  celui  de 
Merulo,  et  l'on  Tèit  par  les  reglslresde  l'église 
Sa  i  ni- Marc  qu'il  fiait  déjà  copfiu  sous  ce  nom 
lotsqu'li  euccédara  Parabosco 'dans  la  place 
d'organiste'du  premier  orgue  de  celle  église, 
le  9  Juillet  1637,  à  l'âge  de  vingt-quatre 
ans  (3).  Il  ;  Jouil  .bientôt  de  tonte  la  faveur 

(I)  CortiM»Aaltiii>il,l"jirtt»ri*n(M,lf»ciJ,l60B. 

(1)  Un  i«t  M.  Cairiiil  ■(  t«ill(  f"  «•*"■«  •" 
doui,  l'HKllMde  dt  «  fait  ntniiumi*  par  TinWLi 
ri  pu  H.  Cad  (Surf.  MU  *u>«  «m  «IU  91'â 

£*&•"•  «•<■•''  '<  s-  ****  *  •'""/**  '-  '•  r-  '">' 


mllnuH  lt  t 


»Kinr« 


publique  par  son  talent,  mirant  ce  que  nous 
apprend  Sausovino  (1),  qui  était  ion  coniem- 
porain  et  qui  écrivait  en  1571.  L'estime  dont 
jouissait  Xerulo  était  si  grande,  que  lorsque 
Henri  III  pana  a  Teniie,  en  1574,  se  rendant 
de  la  Pologne  en  France,  le  doge  Louis  Moce- 
nigo  fit  composer  par  Franglpani  une  pièce 
qui  (ut  représenté  devant  ce  prince  dans  la 
salle  du  grand  conseil,  sous  le  titre  de  Tra- 
gedia,  bl«n  que  ce  ne  fui  pas  une  tragédie,  et 
Merulo  fut  chargé  d'en  composer  la  musi- 
que (S),  quoiqu'il  y  eût  alors  a  Venise  d'autres 
musiciens  d'un  grand  mérite.  Cette  musique, 
sans  aucun  doute,  était  du  genre  madrigalei- 
que,  le  seul  qui  fnt  alors  en  usage  dan*  le  style 


J'ai  dit,  dans  la  première  édition  de  cette 
Biographie  du  mut icitm,  que  Merulo  établit 
à  Venise,  en  1506,  une  Imprimerie  de  musi- 
que et  qu'il  publia  quelques-uns  de  tes  propres 
ouvrages,  ainsi  que  ceux  de  plusieurs  autres 
compositeurs,  mais  qu'il  ne  parait  pas  qu'il 
ait  continué  ces  publications  après  1871, 
parce  que  le  troisième  livre  de  madrigaux  a 
trois  voix,  de  divers  auteurs,  qui  porte  cette 
date  est  le  dernier  qui  parait  être  sorti  de  see 
presses;  d'oii  l'on  voit  que  le  savant  Antoine 
Scbmid  t'est  trompé  en  bornant  aux  année* 
1560  à  1568  l'activité  de  ces  mêmes  presses 
{Ottaviano  dei  Pttruccf  da  Fottombront, 
p.  150).  M.  Cllelani  établit  (Xftmori*  dtUa 
fila  «  délie  opère  di  Claudio  Merulo  , 
p.  fi  et  25)  que  le  célèbre  organiste  de  Cor- 
reggïo  s'associa  pour  celte  entreprise  avec  un 
certain  Fausto  Betanio,  et  que  le  premier  pro- 
duit de  leur  imprimerie  fut,  selon  lonte  appa- 
rence, le  premier  livre  de  madrigaux  i  cinq 
voir  de  Guillaume  Taitoris,  lequel  porte  la 
date  du  1™  avril  1566.  Il  ajoute  que  le  premier 
livre  de  madrigaux  1  quatre  roii  d'Aurelio 
Roccia  de  Venafro,  qui  fut  corrigé  par  Me- 
rulo, a  été  imprimé,  en  157t,  par  Georges  An- 
gelieri,  ce  qui  démontre  que  Merulo  avait 
cessé  d'imprimer  daos  le  cours  de  la  même 


b>h  i 


nlnitimi  de  «truie  à  11  pu»  d'erinitu 

da  mu  é|liH  n'<r  m  pu  ntaifennt*.  (V.yn  Ltic.1- 

leau  ■«!«  dt  M.  Ciulsai  iailMUe  :  ««ht»  d.lt* 

•il»  et  drll*  *l*»<f<  Clskdi*  Hint.,  p>g.  17-11.) 

(I)  SI  It  (la  VtMlil)  lionvn   ■>•!»  Cliudio  Mtnlo 

lubUiads   in  Venetii  ■  gruuutau  Mliiiiu  dilli 


(Jtifraut  «Ut   ( 
'ta.  1731,  f.  777. 


année.  On  volt  donc  que  rien  m  contredit  ce 
que  j'ai  avancé  a  ce  sujet. 

Charmé  par  les  talents  d'organiste  et  de 
compositeur  de  cet  artiste,  le  duc  de  Parme, 
Ranucqio  Parusse,  obtint  de  la  République  de 
Venise,  en  1584,  de  l'avoir  i  son  service,  et 
les  avantages  offerts  i  Merulo  furent  si  consi- 
dérables, qu'il  consentit  i  quitter  sa  belle 
position  pour  se  rendre  i  la  cour  de  Parme.  Il 
était  alors  igé  de  cinquante  et  un  ans.  Il  n'en! 
pas  i  regretter  toutefois  la  résolution  qu'il  avait 
prise,  car  il  ne  trouva  pas  moins  d'honneurs 
et  de  considération  a  Parme  qu'a  Venise.  Il  j 
vécut  encore  vingt  ans  dsns  l'exercice  de  son 
an.  Le  dimanche  35  avril  1604,  après  avoir 
joué  les  vêpres  i  ta  Stcccata,  il  se  promena 
jusque  vert  le  soir.  Rentré  chef  loi,  Il  (Ut 
saisi  d'une  fièvre  violente  qui  ne  le  quitta  plus 
pendant  dix  jours,  et  il  mourut  le  mardi 
4  mai,  à  l'Age  de  soixante  et  onze  ans.  Leduc 
de  Parme  lui  fit  faire  de  magnifiques  obsèques 
dans  la  cathédrale  ;  une  messe  a  deux  chœurs 
fut  chantée ,  les  restes  de  l'illustre  artiste 
furent  placés  a  celé  du  tombeau  de  Cjprien 
Rore,  près  de  la  chapelle  Sainte  Agathe,  et 
l'on  mit  sur  sa  tombe  l'épi  la  phe  suivante,  rap- 
portée par  H.  Calelani  (p.  34)  : 


Une  autre  Inscription,  en  langue  italienne, 
est  gravée  sur  une  pierre  scellée  dans  le  mur, 
au-dessous  du  pupitre  de  l'oratoire  de  Saint- 
Claude,  1  Parme  :  elle  est  ainsi  conçue  : 


Ktu  «oaiB  1017 


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Celle  inscription  rappelle  deux  hit»  relatif! 
à  l'existence  de  Claude  Hcrulo  1  Parme;  le 
premier  est  que  eel  artlile  avili  acquit  une 
nation  dan»  celle  ville,  laquelle  était  située 
dam  un  quartier  connu  aujourd'hui  tout  le 
nom  de  Borgo  délia  mortt,  ou  elle  portait  le 
d"  5;  l'autre  fait,  plus  intéressant,  et  qui  n'a 
été  lignait  que  par  M.  Calelani  dans  la  notice 
précédemment  citée,  est  que  Merulo  avait 
construit  un  petit  orgue,  donné,  treiie  ans 
après  sa  mort,  par  son  neveu  Antoine,  a  la 
confrérie  delta  morts,  et  que  cet  instrument, 
composé  de  quatre  registres,  dont  une  Bute 
de  huit  pieds,  une  de  quatre,  >iu-  doublelle  et 
un  flageolet,  eilste  encore  dans  la  tribune  de 
l'oratoire  de  Saini-Ciaude  (fondé'  par  Merulo 
pour  honorer  la  mémoire  de  son  patron),  et 
dan»  un  narrait  étal  de  conservation.  Le  cla- 
vier a  quatre  octaves  d'ut  en  ut.  Les  Injaui 
soûl  en  étaln  tiré  et  «ondes  avec  beaucoup 
d'habileté  ;  le»  quinze  plut  grands  forment  la 
façade.  L'instrument  est  alimenté  par  deui 
soufflets.  Le  sommier  et  les  soupapes  sont 
construit»  avec  une  grande  précision,  et  l'ar- 
ticulation des  notes  se  fait  avec  beaucoup  de 
promptitude.  Le  mérite  de  Merulo,  comme 
facteur  d'orgue,  a  été  Ignoré  de  la  plupart  de 
ses  biographes. 

Les  fonctions  de  ce  maître  1  la  cour  de 
Parmeétaientcellesd'organiitedelBjfteccalti, 
église  royale,  et  son  traitement  était  de  deux 
cent  vingt-cinq  éens  d'or,  de  huit  livre»  par 
écu.  Il  ne  parait  pas  s'être  éloigné  de  Parme 
depuis  son  entrée  au  service  de  la  cour,  sauf  un 
voyage  qu'il  Ht  a  Rome  pour  traiter  de  la  pu- 
blication de  «es  Toecat*  d'intavolatura 
d'organo,  dont  le  premier  livre  parut  en 
1596. 

Les  plus  grandséloges ont  accordés! Merulo 
pour  tes  latents  d'organiste  et  de  compositeur 
par  Zarlino,  dans  ses  ffimotlrasioni  artno- 
niehe;  par  Lorenzo  Penna,  dan»  se»  Primt 
albori  miuteaU;  par  le  P.  Camille  Angle  rit, 
dans  sa  Rtgola  dit  contrappvnto  ;  par  Jean- 
Paul  Clma,  dans  une  lettre  insérée  «u  même 
ouvrage;  par  Boltrigarl,  dans  son  Deiidtrio; 
par  Pielro  délia  Telle,  dan»  ton  opuscule 
Dtlla  mujico  dell'  tld  noilra,  inséré  au 
deuxième  volume  det  oeuvre»  de  J.-B.  Donl  ; 
par  Donl  lui-même  ;  par  Jean-Marie  Artusi, 
dan»  l'Jrtuti  ovvero  délie  imperfettionl  délia 
moderna  musfeo;  par  Banchlerl,  dans  les 
Conehutemi  deltuono  deW  organo,  et  sur- 
tout par  Vincent  Galileo,  dan*  ion  Dialoga 
délia  muiiea  antka  e  nùdertta.  Celui-ci  ne 
reconnaît  dan*  toute  l'Italie  que  quatre  orga- 


ILU  ,0S 

nlitei,  digne»  succetieurt  d'Annlbal  de  Pa- 
doue,  à  lavoir:  Claude  de  Correggio  (Merulo), 
qu'il  place  au  premier  rang,  Joseph  Guami, 
LuxzaicodeLuzxascbi,  et  un  quatrième  qu'il 
ne  nomme  pas,  mais  qui  est  vraisemblablement 
Jean  Gabriel!.  Ces  éloge»  tout  justifies  par  ce 
qui  nous  reste  de»  œuvres  de  cet  artiste.  Si 
l'on  compare,  en  effet,  lei  Toceate  d'intavo- 
latura d'organo  de  Merulo  avec  le»  pièces 
d'orgue  de  ses  prédécesseica  venues  jusqu'à 
nous,  on  voit  immédiatement  qu'il  fut  inven- 
teur eu  ce  genre,  car  II  ne  »e  borne  pa»,  comme 
les  organiste»  antérieurs,  a  l'arrangement  de 
motet*  de  divers  auteur»  pour  l'instrument 
avec  des  broderie»  plut  ou  moins  multipliée»  : 
ta  forme  est  nouvelle  ;  c'est  celle  de  la  pièce 
d'invention,  perfectionnée  par  le*  Gabriel!, 
qui  «ont  évidemment  de  son  école.  Merulo  fut 
donc,  à  l'égard  de»  organistes  du  seizième 
siècle,  ce  que  Fretcohaldi  fut  parmi  ceux  du 
dix-septième.  Sans  sa  musique  vocale,  il  a 
moin»  de  hardiesse.  Son  ha  rmonleett  correcte, 
mais  H  n'invente  ni  dans  la  forme,  ni  dans  le 
caractère  toit  det  motets,  toit  det  madrigaux. 

Merulo  a  formé  de  bon»  élèves,  qui,  plu* 
tard,  prirent  rang  parmi  let  artistes  de 
mérite.  Les  plut  connut  sont  Diruta,  Camille 
Anglerla,  François  Stivorl,  Jean  Baptiste 
Motlo,  Florent  Maschera,  Jean-Baptiste  Con- 
fort! et  Vincent  Bonizil  (noya*  cet  noms). 

On  ne  pourrait  citer  d'artiste  dont  le  por- 
trait ait  exercé  le  pinceau  d'un  si  grand  nom- 
bre de  peintre*  que  Merulo  :  M.  Calelani  ne 
compte  pat  moins  de  lept  de  set  portraits, 
dont  let  deux  plut  beaux,  dit-il ,  ont  été  peints 
par  le  Parmesan  et  par  Jean  de  Bruges  (1). 
Le  premier  existe  au  lycée  communal  de  mu- 
tique,  à  Bologne,  et  l'autre  dans  la  Bibliothè- 
que ambroslenne,  i  Milan.  Le  portrait  du 
même  maître,  gravé  tur  bol»,  se  trouve  dan» 
plusieurs  de  ses  ouvrages,  particulièrement 
dans  une  édition  du  fécond  livre  de  se»  ma- 
drigaux 1  cinq  voix,  publiée  par  Angeto  Gar- 
dano,  3  Venise,  en  1604.  Il  v  est  représenté 
avec  la  tile  chauve,  couronnée  de  lauriers;  «a 
barbe  est  longue,  et  l'on  volt  sur  ta  poitrine 
la  chaîne  d'or  que  le  duc  de  Parme  lui  trait 
donnée,  en  le  faltant  chevalier.  Ce  même 
portrait  a  été  reproduit,  également  gravé  sur 
boit,  parle  neveu  du  compositeur,  Hyacinthe 

(I)  H.  Ciulul  ■  mi  d«He  (U  aul  Informé,  tir 
loi  Vm  Ejtk,  mffU  p)r  la  lirai»*"  *•■  <*• 
Brin,  «  fyi  pai  cagwMpanin  dt  Ntrale,  puisqu'il 
Mural»  l«l.  L'teele  d«  rciuir»  dt  Bruin  ■  d'ail. 


106  MEI 

Merulo,  qui  l'a  placé  en  léle  d'un  recueil  de 
deux  messes  de  ion  oncle,  l'une  a  huit  votx, 
l'autre  à  douze.  Ce  recueil  a  été  publié  en 
1600. 

Les  œuvres  imprimée»  de  Hernlo  ont  é(é 
publiées  dans  l'ordre  suivant  :  1*  il  primo 
libro  de  madrigali  a  cinqut  voei  di  Claudio 
da  Correggio  nunvamenlc  poili  in  luee.  Con 
privilégia  ;  In  Venetia,  appresso  Claudio  da 
Correggio  elFaustoBetaniocompagni,  1500. 
D'autre]  édition»  de  cet  ouvrage  ont  été  pu- 
bliées a  Venise,  en  1570  et  1586. 2°  Liber  pri- 
ai»* tacrarum  Canlionum  qutnque  vocum 
Ctaudii  Msruli  Corrigientit  arganitlm  S. 
Marti,  a  Domini  nottriJctuCkritUNativi- 
tate,  utque  adprimo  (sic)  Kaltndai  Jugviti. 
Ctim  privilégia; Tenetijs  apud  Angelum  Gar 
danuro,  1578,  in-4"  obi.  Dei  exemplaires  de 
celle  édition  se  trouvent  avec  le  titre  italien 
Il  primo  Itbro  de'  Motetti  a  cinqia  voei  da 
Claudio  Merulo  di  Correggio,  organiila  di 
San  Marco;  in  Venezlat  appreiio  Angelo 
Gardano,  1578. 3"  Liber  secundus  Cantionum 
quinque  voeum  Claudii  Meruli  Corrigientit 
organittm  S.  Marti,  aprimo  calendat  Au- 
gutli  «*que  ad  Domini  nostri  Jetu  Chritti 
JVativitatem.  Cum  privilégia,  ibid.,  1578. 
4°  il  prima  libro  de  Madrigali  a  quattro 
i-oei  di  Claudio  Merulo  da  Correggio,  orga- 
nisa délia  illuttrittima  Signoria  di  Fe- 
nttia  in  S.  Marco,  nuovamenki  compotti  et 
dati  in  luee;  In  Venetia,  appresso  Angelo 
Gardano,  1570.  5°JM  Claudio  Merulo  da 
Correggio  .organiila  délia  Sereniuima  U- 
gnoria  de '  Fenetta  in  S.  Marco,  il  primo 
libro  de  Madrigali  a  Ire  voei.  Novamente 
compotti  et  dati  in  luee;  In  Venetia,  ap- 
presso Angelo  Gardano,  1580.  L'épllro  dédi- 
catoire  de  cet  oeuvre  a  Marc-Anloine  Har- 
linengo,  comte  de  Villachiara,  est  datée  du 
90  novembre  1580.  Une  autre  édition  de  cet 
ouvrage,  avec  un  litre  identique,  mais  sans 
Cpllre  dédicaloire,  a  été  publiée  a  Milan,  cbez 
les  bériliers  de  Simon  Tini,  en  1580.  0°  Di 
Claudio  'Merulo  da  Correggio  organitta 
délia  Sereniet.  Sig.  di  Venetia  in  S.  Marco. 
Il  primo  libro  de  MottetH  a  tei  voci  nova- 
mente compotti  et  dati  in  lue»  ;  In  Venetia, 
appresso  Angelo  Gardano,  1581.  Le  même 
imprimeur  a  donné  une  autre  édition  de  cet 
œuvre,  avec  le  même  titre,  en  1585,  mail  avec 
le  mot  riitampala  au  lieu  de  compotti  et  dati 
in  luee.  7"  DI  Claudio  Merulo  da  Correggio 
organiila  de!  Strcnitt.  Signer  Duea  di 
Parma  et  Ptaeensa,  etc.  Ilteeondo  libro  de 
Sotetli  a  tei  voei,  ton  giunti  di  moiti  a 


tetle,perconeerti,elpercantare.  Novamente 
da  lui  dati  in  lue»;  in  Venezia,  appresso  An- 
gelo Gardano,  1503.  8*  Toceat»  d'intavota- 
tura  d'organo  di  Claudio  Merulo  da  Cor- 
reggio arganiita  dei  Sérénité.  Siguor  Duea 
di  Parma  et  Piaetnta  etc.  Nuovamente  da 
lui  dati  in  luee,  .et  con  ogni  diligenia  cor- 
rttte.  Libro  primo;  in  Bon»,  appresso  Si- 
mone Veruvio,  in-fol.  gravé  sur  cuivre.  0°  Di 
Claudio  Merulo  da  Correggio,  organitta  del  , 
Serenitt.  di  Parma.  Il  tecando  libro  de 
Madrigali  a  ctnqiie  voci.  Deditati  a  Mon- 
tignor  illuttrittima  di  Raeconigi.  Nova- 
mente daW  autore  dati  in  luee;  In  Venetia, 
appMsso  Angelo  Gardano,  (004.  Bien-que  la 
dédicace  soit  datée  du  30  juin  de  cette  année, 
il  est  certain  que  Merulo  était  décédé  avant  ce 
Jour;  on  peut  donc  affirmer  que  celle  même 
date  ■  été  changée  par  l'imprimeur.  10"  Toe- 
eate  d'intavolatura  d'organo.  Di  Claudio 
Merulo  da  Correggio  organitta  del  Strenit*. 
Sig.  Duea  di  Parma  et  Piàcentaetc.  Nuo- 
vamente  da  lui  date  in  luee,- et  con  ogni  di- 
ligenia eorrette  :  libro  tecando;  In  Rom*, 
appresso  Simone  Verovio,  f  801.  Con  Hcenia 
de'  Superiori.  11°  IHeercari  d'intabolatvra 
d'organo  di  Claudio  Merulo  già  organitta 
délia  Strenittima  Signoria  di  Venetia. 
Novamente  con  ogni  diligenia  rittampati. 
Libro  primo;  in  Venetia,  appresso  Angelo 
Gardano-,  1005.  Le  mot  rittampati  démontre 
qu'il. y  a  eu  une  édition  antérieure;  M.  Cate- 
lanl  croit  qu'elle  a  paru  dans  la  même  apnée  ; 
s'il  en  est  ainsi,  Il  est  vraisemblable  qu'elle  a 
été  raile  a  ftome.  Quant  à  une  troisième,  qui 
porterait  la  date  de  1607,  il  est  a'  peu  près 
certain  que  cenx  qui  l'ont  citée  ont  confondu 
les  Riçercari  da  eaniare  avec  les  rieercari 
d'organo.  13*  Di  Claudio  Merulo  da  Cer- 
reggio  -orgdniita  dtl  Serenitlimo  Stgnor 
Duea  di  Parma,  il  terxo  libfo  de  Motetti  a 
tei  voci;  la  Venetia,  appresso  Angelo  Gar- 
dano, 1806,  in-4"..0n  exemplaire  de  cet 
oeuvre  posthume  existe  incomplet  a  la  Biblio- 
thèque royale  de  Berlin.  13°  Rieercari  da 
cantarc  a  Quattro  voci  di  Claudio  Meruli 
da  Correggio  organitta  dtl  Screnittimo  di 
Parma,  novamente  dati  in  luce  per  Gia- 
einto  Meruli  Nipote  «TeB'  autore.  Libro  te- 
eondo;\n  Venetia,  appresso  Angelo  Gardano 
etFralelli,  \0ffl .M" Rieercari dacantare a 
quattro  voei.  Di  Claudio  Merulo  da  Cor- 
reggio, organitta  del  Serenitlimo  Signer 
Duea  di  Parma.  Novamente  dati  in  lace 
per  Hiaeinto  Merulo  nipote  deir  autore. 
Libro  terio;  In  Venetia,   appresso  Angvlo 


MERULO  —  MESSEMACKERS 


10T 


Gardano  el  Fratelll,  1608. 15*  Claudii  Meruli 
Corrigientii  Mitée  due  cutis  oeto  et  dvodetim 
vocibut  eoncinende  additeq.  litanim  Statm 
Maria  Virginie  octo  vocum.  Ifuperrime 
impretu.  Cum  part*  organiea:  Vent t iis  apud 
Ange!  uni  Garda  nu  m  et  frslres,  1609. 16'  Can 
toni  alla  franetu  dt  Claudio  Mtndo.  Cet 
euvrage.cst  cité  par  la  P.  Martini,  d>prè*  un 
catalogua  de  la  lihraireSousicale  d'Alexandre 
Vincenti  publié  en  1603,  malt  sans  autre  indi- 
cation. Herulo  lui-même  parte  de  cet  œuvre 
dan»  une  lettre'-  lin  primée  au  TraniHvatw 
de  Dlruta  (page  4),  et  déclare  positivement 
qu'il  a  composé  eei  chansons  et  les  a  impri- 
méei.  Aucun  exemplaire  n'en  a  été  signalé 
jBjqn'icrjOiir  (l'eOl).- 

Dca  madrigaux  de  cet  artiste  août  répandus 
dani  un  grand  nombre  de  recueils  publié*  en 
Italie,  dan*  la  seconde  moitié  du  seislèiue 
siècle  et  au  commencement  du  dii-septième. 
particulièrement  dam  ceux-ci  :  1*  madrigaux 
de  Cjprien  Kore  el  d'Annibal  de  Padoue 
(Tenue,  Gardane,  1561);  9*  chansons  1  la 
napolitaine  de  Bonaginnta  (Venise,  Scotto, 
1561);  3*  dans  le*  Fiamme  a  a  et  6  «oef, 
raeeoUe  di  G.  Bonagiunta  (Venise,  Scotto, 
1567);  4*  dan»  la  Conna  ailla  morte  d'An- 
nibal Caro  (Venise,  Scotto,  1668)  J,  S»  dans  le* 
Dnlti  frutti  a  cinq  voix,  libro  1°  (Venise, 
Scotto,  1570);  6*  dana  la  Muiiea  di  trtdiei 
autori  illuilri,  a  ciuq  roix  (Venise,  Gardano, 
1570  et  158»)  -r  T  dana  t  f  Primo  fort  délia 
ghirlanda  mueitale,  a  cinq  voix  (Venise, 
Scotto,  1578);  8*  dan»  la  Corona  di  diverti, 
a  six  toIi  (Venise,  Scotlo,  1579);  0*  dans  il 
Triimfa  di  mviiea,  à  six  volx(VenUevSeoiio, 
1579);  10-  dana  les  Amoroei  ardur*,  à  cinq 
voix  (Venise,  Gardano,  1583);  11?  (tant  il 

Gaudiodi  diverti,  Hro\tjoi\  (Venue,  Scotto, 
1586);  18*  dam  VJmorota  Ero,  publiée  par 
Hartolino  (Bretcla,  Sabbio,  1588);  13*  dan» 
la  Spaglia  amortta,  k  cinq  vois  (Venise, 
Scotto,  1590) j  14°  dimunjutre  recueil,  sous 
le  même  .titre  (Venise,  Gardano,  1503); 
15°  dans  il  Lavro  feecà,  à  cinq  voix,,  lib,  1* 
(Venise,  Gardano,  ,1596);  18»  dam'  la  iit- 
toria  amoroso,  a  cinq  voix  (Venise,  Vliicenli, 
1598);  17*  quatre  fanions" aa  Miiare,  .re- 
cueillie par  lUverij,  (Venise,  RaveriJ,  1608); 
enrln,  dans  la  flfe{odia  olympica  di  diverti 
rcetllentinimi 'mutici  (Anvers,  P.  Phalèae, 
in-4'obi;). 

Herulo  composa  une  partie  de  la  musique 
qui  hit  exécutée  au  mariage  de  François  de 
■édicit,  grand-duc  de  Toscane,  atec  lianca 
Cappello,  en  1579.  Celle  musique  n*a  pas  été 


puhliée,  mais  elle  est  mentionnée  dana  le 
livret  qui  a  été  publié  »ou»  ce  titre  :  Fuie 
nelle  nous  del  Sereninimo  Don  Franeeteo 
Mtdiei  Cran  Duca  di  Toteana;  el  délia  Se- 
renitt.  tua  contorte  la  Sig.  Bianta  Cap- 
pella. Compatit  da  M.  RaffatUo  Guatte- 
rolli,  ele;  in  Firenre,  nella  Stampcrla  de' 
Giunll,  1579.  On  y  lit  :  •  L'invenlione  era  del 

■  conte  Germanise,  te  itanie  del  chfarisslmo- 

•  algnar  Mafllo  Veniezo,  la  musicadi  inciser 

•  Claudio   da    Correggio;    e    falta    da    tali 

■  maeatrl  non  iioteva  essore  te  non  eccellente, 

•  essendo  '«si  eccellentisaiml.  *  Lei  .autres 
compositeurs  de  la  muiique  étalent  Alexandre 
Strlglo  et  Pierre  Slroxil  ;  parmi  lea  chanteurs 
■a  trouvait  Jules  Caccini  (voyez  cet  nom*)(l). 

MEi\ULO  (H  Ti  ci  sine),  neveu  du  précé- 
dent, el  second  81»  de  Bartbolomé  Herulo. 
H.  Calelani  dit  {Memorit  délia  Vita  el  délit 
Opère  dt  Qatidio  Mtrulo ,  p.  5t  )  qu'Hya- 
cinthe naquit  en  1598  :  Il  y  a  sans  doute  une 
transposition  de  chiffres  dans  cette  date,  car 
il  n'aurait  été  âgé  que  de  neuf  ans  lorsqu'il 
publia  le  second  livra  des  Rieereari  da  tan- 
(are  rte  son  oncle;  je  crois  qu'il  faut  lire  1589, 
ce  qol  lui  donnerait  dix-huit  ans  dan*  l'année 
1607,  où  parut  cet  ouvrage.  Hyacinthe  Herulo 
fut-élère  da  Christophe  Bora,  qui  succéda  à 
Claude  dans  la  place  d'organisée  du  duc  de 
Parme.  H.  .Catelani  a  découvert  un  ouvrage 
intitulé  ;  Madrigali  a  4  voei  in  tlile  moderno 
di  Giaeinlo  Merulo.  Libro  primo  ton  una 
cantone  a  4  sopra  quella  belle  Amor,  da 
tonare  ton  gli  iitrumenti.  M  ter.  Principe 
Ferdiçando  Goniaga  Duca  di  Hfantoua,  di 
Monferralo ,  eto.  Nuavaniente  compoiti  et 
dati  t'n  luct.  eon  Privilégia.  Stampa  del 
Gardano.  In  Ftntlia,  I6J3,  Jpprtteo  Bar- 
tolameo  Magni.  i 

ME8SATJS  (Gioi(i'),  musicien  belge,  vé- 
cut a  Amer*  au  commencement  du  dix-sep- 
tiémë  siècl^.  un  trouve  deux  motel*  de  sa 
composition  dans  le  PralVm  mutïcum,  col- 
lection publiée  1  Anvers  eu  1634,  ln-4*.  Ce» 
motets  sont  s(J»  Beata  regina,  pour  deux 
lénofs  et  baise  (tons  le  n*  18)  ;  2°  O  qaam 
tuaviler,  pour  trois  voix  de  dessus,  ou  trois 
ténors  en  écho  (sous  le  n"  35). 

MKHSEMACKEIIS  (Henri),  né  à  Venioo 
le  5  novembre  1778,  61  voir  d'heureuses  dis- 
positions pour  la  musique  dès  son  enfance. 


(!)  Je  mil  KdnaUs  dM  priucijii 
■I*  M.  C>*1  ser  1>  tta><lle  a*  S*ini-»>rc  dt 


,gle 


MESSEMACKERS  —  HESTRINO 


Il  reçut  de  son  père  1e«  premières  leçon»  de 
musique  el  de  piano.  A  l'ige  de  nize  ans,  il 
enseignait  le  piano;  deux  au  aprèl,  le  baron 
d'Hooghvoral  le  fil  venir  en  Belgique  pour 
donner  des  leçons  i  lei  enfant).  C'est  depuis 
celle  époque  qu'il  l'etl  livré  à  des  éludes 
sérieuses  de  l'art,  uni  autre  maître  que  lui  - 
même.  Lorsque  Slelbelt  vint  a  Bruxelles, 
M.  Henemaekers  obtint  qu'il  lui  donnât  quel- 
quel  conseils.  Depuis  lors,  jusqu'en  (848,  il 
s'est  livré  tant  rellche  i  l'enseignement.  On  ■ 
gravé  de  m  composition  :  1*  Trot*  quatuors 
pour  deux  violons,  alto  et  bute,  Paris,  Carli. 
9»Concerlo  pour  piano  el  orchestre,  Bruxelles, 
Mess e mac t ers.  S*  Sonates  pour  piano  et  vio- 
lon, n**  1  et  2,  Bruxelles,  Welssenbruch. 
4°  Troll  idem,  op.  9,  Bruxelles,  Messemac- 
ken. b>  Trais  idtm,  intitulées  Lu  Sotmtntn, 
op.  S,  ibid.  6*  Divertlttemenl  pour  piano  a 
quatre  maint,  ibid.  1*  Trois  pots-pourris  pour 
piano  seul,  Bruxelles,  Wcisienbrucb.  8*  Plu- 
sieurs fantaisies,  alri  variés, etc.,  pour  piano, 
Bruielles,  chei  l'auteur.  9"  Deux  morceaux  de 
talon,  dédiés  aux  jeunet  princes  de  Ligne,  set 
élèves.  En  1891,  M.  Mes  se  m  aciers  a  écrit  la 
musique  d'un  opéra  en  trait  actet,  Intitulé 
La  Toiion  d'or,  ou  Philippe  de  Bourgogne, 
qui  a  été  joué  avec  succès  an  Grand  Théâtre 
de  Bruxelles.  Le  poème  de  cet  ouvrage  était  de 
M.  le  baron  de  Reiffcnberg.  Quelque  temps 
après,  M.  Messemacken  a  fait  représenter  au 
Théâtre  royal  Jet  Deux  Piittt  nouvelle* , 
opéra  colique  en  un  acte.  H.  Messemacken 
est  parvenu  aujourd'hui  (1863)  a  l'ige  de 
quatre-vingt-quatre  ant. 

MESSEMACKERS  (Unit),  fllt  du  pré- 
cédent, est  né  i  Bruicllet,  le  50  août  1809. 
Après  avoir  reçu  de  ion  père  des  leçons  de 
musique  et  de  piano,  et  avoir  joué  quelquefois 
avec  succès  dans  le»  concerts,  Il  s'est  rendu,  i 
rage  de  dix-huit  ans,  I  Paris,  oh  il  a  reçu  des 
leçon»  de  Lisrt  pour  le  piano  el  de  Keicha 
pour  la  composition.  11  a  publié  environ 
soixante-dix  œuvres  pour  le  piano,  consistant 
en  fantaisies,  airs  variés,  rondeaux,  etc.  Fixé 
depuis  longtempt  à  Paris,  cet  artitte  s'y  livre 
(1869)  i  l'enseignement  du  piano. 

MESSEIt  (Fubcoh),  né  en  1811,  a  Hof- 
heim,  dans  le  duché  de  .Nassau,  01  tes  éludes 
musicale»  sou»  différents  maîtres,  a  Hayeace 
et  i  Francfort,  et  recul  particulièrement  des 
leçons  d'harmonie  de  Scbelble,  dans  celte  der- 
nière ville.  Sa  première  position  fut  celte  de 
directeur  de  musique  de  la  Liedertafel,  et 
d'une  tociélé  de  chant  de  dames,  a  Mayence. 
11  dirigea  ensuite  les  concerta  de  la  Société 


OtiUa,  de  la  même  ville. En  l8S7el  1840, 11 
y  dirigea  avec  talent  le»  grandes  fêtes  musi- 
cales de  Guttenberg.  Après  la  mort  de  Gubr, 
Métier  fut  appelé  i  Francfort,  en  1848,  pour 
le  remplacer  dam  la  direction  des  concerts  du 
Mtueum.  En  1857,  il  en  remplissait  encore 
les  fonctions.  On  connaît  de  cet  artiste  esti- 
mable pi  ujle&ri  recueil!  de  Zsedera  deux  voix, 
avec  accompagnement  de  piano,  det  quatuor» 
de  voix  de  diverse»  espèces,  une  tonale  pour 
le  piano  (en  fa),  une  grande  cantate  de  fête, 
une  ouverture  pour  orchestre,  des  recueils  de 
chants  pour  voix  d'hommes,  etc. 

MEST1UHO  (Nicolas)  n'est  pas  né  i 
■estrl,  en  1750,  dans  l'État  de  Venise,  comme 
le  disent  Choron  el  Fsjolle  dani  leur  Dic- 
tionnaire hiitorique  dot  muticiem,  copié  par 
les  auteurs  du  Dictionnaire  anglais  publié 
en  1894,  el  même  par  Gervasoni  {Ifuova 
teoria  di  muiica,  p.  188)  ;  mail  il  a  vu  le  jour 
à  Milan,  en  1748,  ainsi  que  le  prouve  la  lettre 
qu'il  écrivit  an  prince  Charles  de  Lorraine  et 
k  l'archiduchesse  Marie-Christine,  gouver- 
neurs des  Pays-Bas,  lorsqu'il  passa  i  Bru- 
xelles en  1786.  Voici  celle  lettre,  que  j'ai 
trouvée  dans  les  archives  du  royaume  de  Bel- 
gique (Pièces  du  ci-devant  conseil  dot  do- 
mairies  et  finança,  carton  n"  1951)  :*Aleuri 

*  Miette»  Rayala  :  Nicolas  Hestrlno,  né  à 

■  Milan,  êgé  de  trente-huit  ans,  expose  arec 

■  le  plus  profond  respect  qu'il  a  été  attaché 

*  au  service  du  prince  régnant  d'Eslerhaxy, 

■  comme  premier  violon,  et  ensuite  à  celui  de 
«  fou  le  comte  Ladlslas  d'Erdcedy  ;  que  tel 
>  voyages  en  Italie,  en  Allemagne  el  dans 

■  d'autres  pays  ne  l'ont  pat  seulement  per- 

■  fectionné,  mai»  ont  encore  établi  sa  répu- 

*  talion,  Unt  pour  ta  composition  que  pour 

*  l'exécution.  Et  comme  il  possède  aussi  Ici 

■  langues  allemande  et  française,  il  ose  croire 
«  pouvoir  remplir,!  la  satisfaction  de  Vos  AN 
i  testes  Royales,  la  place  de  maître  de  mu- 

■  ilque,  vacante  par  le  décès  de  V.  Croes,  si 

■  elle»    daignent  la   lai    accorder.    C'est  la 

*  grâce,  etc.  Bruxelles,  le  18  août  1786.  * 
Celle  pièce  est  authentique  el  nous  donne 
toute  la  biographie  de  l'artltle  jusqu'au  mo- 
ment où  il  arriva  à  Paris.  Il  n'obtint  pas  la 
place  de  maître  de  musique  de  la  chapelle  det 
archiducs,  qu'il  demandait  dans  sa  requête; 
elle  fut  donnée  i  Wilzlhumh,  et  Mestrino  te 
rendit  à  Paris.  Tout  l'article  du  Dictionnaire 
hiitorique  dot  musicien!  est  évidemment 
rempli  de  fautes  grossières,  car  ti  Mesirino 
était  né  en  1750,  il  était  âgé  de  plut  de  trente- 
deux  ans  lorsqu'il  te  111  entendre  en  1786,  à 


_nOO'JK 


MESTRINO  —  METIIFESSEL 


109 


Paris.  La  fait  est  qu'il  était  né  en  1748  et  qu'il 
était  parvenu  i  l'if*  de  trente-huit  *□■  lors- 
qu'il exécuta,  au  concert  «ulrltuel,  an  de  tel 
concerto»,  te  17  ieplgmbre.1788.  On  ne  Mit  pas 
non  plu*  d'où  viennent  cet  assertion!  impru- 
dente* dei  compilateur!  du  mémo  ouvrage, 
que  Mestrino  joua  longtemps  clans  les  rues, 
qu'il  parvint  ensuite  a  se  former,  et  qu'il  tra- 
vailla surtout  eo  prison.  L*  peu  de  solidité  des 
premiers  renseignements  bit  rolr  le  ci*  qu'on 
doit  faire  de  ceux-ci.  Des  laits  si  graves  ne 
défraient  pas  lire  Jetés  i  la  légère;  de*  calom- 
nies semblable*  ont  pourtant  été  renouvelée* 
iur  Paganini.  Mestrino  était  grand  musicien, 
comme  le  prouva  il  manière  de  diriger  l'or- 
chestre du  théâtre  de  Montititrf  ce  n'est 
point  en  Jouant  dans  le*  rues  qu'on  acquiert 
as*  connaissances  de  ee  genre.  Le  Tait  qui 
concerne  la  prison  *  sans  doute  ion  origine 
dans  l'ignorante  ou  l'on  était  des  circonstance» 
de  la  vie  de  l'artiste  lorsqu'il  arriva  a  Parti 
et  fixa  sur  lui  l'attention  ;  mal*  cette  Igno- 
rance résulte  du  long  séjour  que  Mestrino 
avait  fait  an  fond  de  la  Hongrie,  d'abord  chei 
le  prince  Eaterhair,  ensuite  chti  le  conte 
Ladisla*  d'Erdcedy,  qui  mourut  au  mois  de 
février  1786,  et  dont  la  chapelle  fut  congé- 
diée. 

Après  le*  succès  que  Mestrino  obtint  au 
concert  spirituel,  Il  t'établit  1  Paris,  ou  al 
ferma  quelque*  bon*  élèves,  parmi  lesquels  on 
elle  mademoiselle  de  la  Jonchère,  connue 
plu*  tard  son*  le  nom  de  madame  Ladurner. 
L'Opéra  italien  avant  été  établi  i  Paris  en  1789, 
par  le*  soins  de  Viotli ,  Mestrino  fut  choisi 
pour  diriger  l'orchestre  excellent  qu'on  avait 
formé,  et  Justifia  la  confiance  qu'on  avait  en 
tes  talents  par  la  parfaite  exécution  de  cet 
orchestre.  Il  ne  Jouit  pa*  longtempi  de* 
avantages  de  sa  position,  car  il  mourut  au 
mois  de  septembre  1790,  et  rut  remplacé  par 
Puppo  {cotte*  ee  nom).  Le*  œuvres  gravées  de 
Mettrino  Mot  :  1*  Concerto*  pour  violon  prin- 
cipal et  orchestre,  n"  1  i  13,  Paris,  Sleber. 
Le  19*  concerto  (en  si  bémol]  a  été  arrangé 
poar  le  piano  par  Moiin  et  gravé  chei  Nadcr- 
man.  9*  Duos  pour  deux  violons,  œuvres  3,  8, 
Paris,  Siehcr;  oeuvre  4,  Paris,  Leduc;  œuvre  7, 
Parti,  Naderman.  !•  Éludes  et  caprices  pour 
violon  seul,  Paris,  Leduc.  4*  Sonate*  pour 
violon  et  basse,  op.  5,  Paris,  Siebcr.  Le*  au- 
tres ouvrages  gravés  sous  le  nom  de  cet  artiste 
ne  «ont  pas  originaux, 

■EttUMUCCI  (Laaoaio),  amateur  de  mu- 
sique a  Païenne,  né  eu  Sicile,  a  publié,  i 
l'occasion  d'un  voyage  de  Bellini  dans  sa  pa- 


trie, un  opuscule  Intitulé  :  Paraletlo  fret  * 
maeitrï  Rouini  a  Bellini;  Païenne,  1834, 
in-8*.  Le  patriotisme  de  ce  dilettante  le  porte, 
dans  cet  écrll,  a  placer  l'auteur  de  lïorma  au- 
dessus  de  celui  de  Guillaume  Tell,  et  les  Sici- 
liens accueillirent  avec  beaucoup  de  faveur 
cette  extravagance,  qui  fut  réfutée  victorieu- 
sement par  le  marquis  de  San-Jacinto  (voyez 

METALLO  (GniHtMTio),  compositeur  ita- 
lien, vécut  ver*  la  fin  du  seizième  siècle  eldan* 
la  première  moitié  du  dix-septième.  Parmi 
les  ouvrages  de  ta  composition,  on  connaît  : 
1*  Canioni  alla  napaletatm  a  A  e  5  noci,  an 
3  cantoni  alla  francett  per  lonarc,  llhro  4°: 
Venise,  1894,  ln-4*.  On  voit  par  le  frontispice 
de  cet  oeuvre  que  Métallo  lut  maître  de  cha- 
pelle 1  la  cathédrale  de  Bassano.  3°  Ricercari 
a  tantôt  tenon;  Venise,  1895,  iu-4°.  La  dale 
de  1665,  donnée  par  Waltber,  est  une  faute 
d'I  m  pression  qui  a  trompé  Gerbe  r.  Une 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  été  publiée 
sous  ce  titre  :  Dal  Métallo  Ricercari  a  due 
voei  per  sonore  e  cantare,  acernciuti  e  cor- 
rettt  da  Protpera  ChioeeMa  da  Poli;  Roma, 
18S4,  in-4*.  Il  r  a  une  troisième  édition  du 
même  oeuvre,  laquelle  a  pour  titre  :  Ricercari 
a  due  voei  per  tonare  e  eanlaré;  nooamenfé 
riilampati,  aecraciuti  t  carrttti  da  Franc 
Giannini;  Rome, Mascardi,  1688,  in-4'.  S°  Il 
primo  Ubro  di  Motetti  a  Ira  voei  ton  onu 
Jfîsia  a  quattro; in  Fenetia,  apprtuo  Gia 
conto  fincettti,  1809,  ln-4*.  Le  catalogue  de 
Breltkopf  Indique  aussi  en  manuscrit  un  mo- 
tet (Sanclui  Domimii),  a  quatre  voit,  de  la 
composition  de  Métallo. 

METHFESSEL  (AiauT-Tiiornu) , 
compositeur  allemand,  est  né  le  39  septembre 
1788,  1  Stsdlilm,  dans  la  principauté  de 
Schwaribourg-Kudolatadl,  où  son  père  était 
maître  d'école  et  çantor  de  la  paroille.  Ses 
élude*  commencèrent  sous  la  direction  de  «on 
père,  et  furent  continuée*  au  Gymnase  de 
ludolstadt.  Set  dispositions  pour  1*  musique 
furent  tl  précoce*,  qu'A  peine  arrivé  à  ta  deu- 
xième année,  Il  avait  déjà  composé  plusieurs 
morceaux  que  son  père  fit  exécuter.  Eu  1807, 
il  alla  passer  une  année  1  Lelpsick;  puis  la 
princesse  de  Rudelstadt  lui  accorda  une  pen- 
sion pour  aller  terminer  *ei  élude*  musicales 
a  Dresde.  II  v  passa  deux  années,  puis,  en 
1819,  Il  enira  comme  chanteur  au  service  de 
la  cour  de  Scbwarzbourg.  IMji  alort,  il  avait 
publié  quelque*  cbanl*  allemands  dans  les- 
quels Il  montrait  un  talent  spécial  et  remar- 
quable.  Il    était    aussi   ebanteur   distingué, 


,gle 


110 


METHFESSEL  —  HETKE 


■pianiste  et  guitariste.  Ayant  quitté  ton  service 
à  Rudoisladl  vers  1815,  il  s'établit  à  Bruns- 
wick  et  t'y  livra  à  l'enseignement  Jusqu'en 
1834,  époque  où  de»  proposition»  Inl  furent 
faites  pour  le  filer  a  Hambourg,  en  qualité  de 
■professeur  de  chant.  Il  y  établit  une  de  cet  so- 
ciété» de  chanteur*  répandue*  en  Allemagne 
sous  le  nom  de  Liidertafet  :  cette  société 
eiiJte  encore.  Rappelé  à  Brunswick,  en  1831, 
pour  7  remplir  le»  fonction)  de  maître  decba- 
pelle,  Methfesiel  entra  immédiatement  en  pos- 
session de  cet  emploi.  Cet  artiste  s'est  parti- 
culièrement distingué  comme  compositeur  de 
ballades,  do  chansons  et  de  romances;  mais 
on  a  de  lui  beaucoup  d'antres  ouvrage»,  parmi 
lesquels  on  compte  :  1*  Grande  tonato  pour 
piano  i  quatre  maint ,  op.  6  ;  Leiptick  , 
Hofmeister.  3*  Sonates  faciles,  idem;  ihid. 
3°  Valses,  idem,  op.  8  ;  tbid.  4*  «arches 
idem,  op.  70;  Hambourg,  CranU-  5*  Six  so- 
nales  faciles  pour  piano  seul,  op.  1S;  Leiptick, 
Hofmeister.  «•  Variations  idem,  op.  7  ettt; 
Aid.  7*  Environ  douie  recueils  de  danses  et 
de  valses  ;  idem.  8*  Six  chorals  arec  dos  pré- 
ludes et  de»  conclusions  pour  l'orgue;  Rudoi- 
sladl. 0*  Pluileurt  cahier»  de  dames  et  de 
valses  k  grand  orchestre  ;  Dresde  et  Leiptick. 
Il}*  Le  chant  de  Schiller  El  tomen  die  Mar- 
ner pour  trois  voix  et  trol»  cors,  op.  93;  Leip- 
tick, Bofmeitter.  Il*  Collection  de  chants  a 
plusieurs  voir,  publiée  sont  le  nom  de  Litder- 
bur.h,  dont  il  a  été  fait  quatre  édition»,  toute» 
épuisée».  13°  Autre  collection,  intitulée  : 
Liedtrkrant,  en  trois  cahiers,  dont  il  a  été 
fait  deux  édition».  1S*  Environ  vingt-cinq  re- 
cueil» de  chants  et  de  romances  a  voix  seule 
avec  accompagnement  de  piano;  Leiptick, 
Hofmeister  et  Peter»  ;  Bonn  ,  Slmrock  ; 
Wayence,  Scholt;  Hambourg,  Cranta,  etc. 
Parmi  ce»  chants,  on  remarque  surtout  le* 
œuvres  11, 13  et  37,  leffétir  langoureux,  de 
-Schiller,  ot  VJrmtnio,  de  Tledge. 

METHFESSEL  (Fiaotaïc),  frère  aîné  du 
précédent,  licencié  en  théologie,  naquit  aSIadl-. 
ilm,  le  37  août  1771.  Quoiqu'il  fut  destiné  a 
l'état  ecclésiastique,  11  trouva  assez  de  temps 
au  milieu  de  se*  étude»  spéciales  pour  faire  de 
grands  progrès  dans  la  musique,  et  pour  deve- 
nir habile  sur  le  piano,  la  guitare,  le  violon  et 
dans  le  chant.  Ayant  achevé  ses  éludes  théo- 
logiques a  l'université  de  Leiptick,  en  1796,  il 
fut  obligé  d'accepter  une  place  de  précepteur  ; 
mais  mécontent  de  ton  sort,  il  changea  sou- 
vent de  position  et  t'arrêta  tour  a  tour  i  Als- 
Lacb,  Rheno,  Ratzrbourg,  dant  le  Mecklem- 
bou rg  ,     ProbtUello,     Saalldd,    Cobourg  , 


Eiscnacb,  et,  enfin,  il  retourna  dans  le  lieu  do 
■a  naissance,  ne  trouvant  de  satisfaction  que 
dans  la  culture  de  la  musique.  Dan»  le*  der- 
nier» tempt  de  ta  vie,  il  entreprit  la  composi- 
tion d'un  opéra  sur  le  sujet  de  Fautif  mais 
déjà  atteint  par  la  maladie  qui  le  conduisit  au 
tombeau,  Il  no  put  l'achever,  et  il  mourut  à 
Sudtilm.  an  mois  de  mal  1807,  à  l'âge  de 
trente-ail  ant.  On  a  de  lui  quatorze  recueils 
de  chansons  à  voix  seule,  avec  accompagne- 
ment de  piano,  publiés  a  Rbeno;  douze  chan- 
son» arec  accompagnement  de  guitare  ;  Leip- 
tick, Breitkopf  et  Uterlel  ;  det  ballade»  idem, 
ibid.  ;  douze  chant»  i  trois  voix,  avec  accompa- 
gnement de  piano  ;  Rudoliladt,  1800,  et  trois 
chants  daj'opérade  Fauit;  ibid. 

METHFESSEL  (Eibest),  parent  det  pré- 
cédent!, né  a  Mulhauten,  dans  la  Thuriuge 
<let  biographe»  allemand*  Ignorent  en  quelle 
année  il  a  vu  le  jour).  Un  maître  obteur  de 
cette  ville  lui  enseigna  le*  principe»  de  la  mu- 
sique et  tut  apprit  à  jouer  de  plusieurs  In- 
strument». 1%  hautbois  devint  particulièrement 
l'objet  de  te»  étude*,  et  il  fit  beaucoup  de 
recherche*  pour  le  perfectionnement  de  cet 
instrument  difficile.  Après  avoir  occupé  pen- 
dant plusieurs  année»  une  place  de  hautboïste 
dan»  l'orcbettre  de  Hulhausen,  il  voyagea 
pour  faire  connaître  son  talent,  parcourut  la 
puisse,  l'Italie,  visita  Milan,  Bergame,  Ma- 
ple»,  Francfort,  Berlin,  et  s'y  fit  applaudir. 
Après  avoir  donné  un  concert  a  Wintertbur 
(Suisse),  il  y  fut  engagé,  en  1857,  en  qualité 
de  directeur  de  musique  et  de  chef  d'orchestre, 
icupe  encore  cette  position  au  moment  où 
cette  notice  est  écrite  (1860).  Les  co  m  positions 
de  cet  artiste  sont  les  tulvanles  :  1°  Première 
et  deuxième  fantaisie  pour  hautbois,  deui  vio- 
lons, alto,  violoncelle  et  contrebatte,  op.  Oet 
7;  Lclpslck,  Hofmeister.  3*  Concert!  no  pour 
bautbolt  et  clarinette,  avec  accompagnement 
de  piano,  op.  8;  Bftle,  Knop.  S*  Vingt-quatre 
exercices  pour  le  bautbolt,  op.  11;  ibid. 
*•  Album  pour  le  chant  a  voii  seule  avec 
piano,  op.  B;  Wintertbur,  Studer.  5°  Chanson 
do  «oldats,  A  voix  tente  avec  piano;  Mayence, 
Scholt.  6°  Dno  a  deux  voix  de  toprano,  avec 
piano,  op.  13  ;  ibid.  7*  Six  chant»  A  voix  seule 
avec  piano,  op.  10 ,  ibid. 

HETKE  (AnoLvat-Fseniaic),  né  1  Berlfc, 
le  8  avril  1773,  entra  a  l'âge  de  quatorze  ans 
comme  hautboïste  dam  le  deuxième  régiment 
d'artillerie,  tout  la  direction  de  son  frère,  et 
fit  de  rapide*  progrès  sur  le  banlboit,  la  flûte, 
te  violon  et  le  violoncelle.  Dam  l'été  de  1789, 
H  partit  avec  ton  régiment  pour  Bretlau,  où 


METRE  -  MITTENLE1TER 


4tl 


il  étudia  h  corn  pu  si  ti  no  prit  du  directeur  de 
musique  Tarsier.  Pendant  le  séjour  de  Fré- 
déric-Guillaume II  i  Breslau,  Setke  eut  l'hon- 
neur de  jouer  deux  fois  du  violoncelle  devant 
ce  prince,  habile  violoncelliste  lui-même,  et 
d'en  être  applaudi.  En  1796,  te  duc  de  Bruns- 
wick-Oels  le  nomma  directeur  de  la  musique 
de  son  théâtre.  Melke  fit  la  connaissance  de 
Diltersdorr,  dani  la  résidence  du  prince,  et 
continua  avec  luiseséludetde  composition.  H 
Kl  représenter  peu  de  temps  après  un  opéra 
comique  intitulé  :  le  Diable  hydraulique,  et 
écrivit  un  prologue  pour  la  lete  du  prince, 
quatre  concertas,  trois  sonates  et  quelques 
Tari  allons  pour  la  violoncelle.  Après  la  mort 
dn  prince, en  1806,  la  chapelle  lut  congédiée, 
et  Hetïe  retonrna  a  Breslau,  on  11  te  livra  a 
l'enseignement,  et  organisa  quelque*  con- 
certs. Il  vivait  encore  dans  cette  Tille,  en  1 850. 
On  a  publié  de  sa  composition  :  1*  Variations 
pour  le  violoncelle  sur  le  thème  Schome 
Miiika;  Breslau.  9°  Symphonie  concertante 
pour  deux  violoncelles;  ibid.  5"  Concerto  pour 
violoncelle  (en  sol  majeur);  ibid. 

METRAC  (A.).  On  a  sons  ce  nom  une  dis- 
sertation, intitulée  ;  Sur  l'art  musical  des 
ancien*,  dans  la  Revue  Encyetopi digue 
(1890,  t.  VI,  p.  466-480). 

METROPH  ANES  (Ciustofodlo),  moine 
grec  dn  mont  Athos,  garde-sceaux  de  l'église 
patriarcale  de  Constaminople ,  né  a  lertsa, 
en  1 590,  mourut,  en  1 658,  a  rage  de  soixante- 
neuf  ans.  On  a  de  lui  une  épltre  sur  les 
termes  usités  dans  la  musique  ecclésiastique 
grecque,  que  l'abbé  Gerberl  a  insérée  dans  la 
troisième  volume  de  ses  Scriptorei  eeeletiat- 
tici  de  muiica  taera,  avec  une  version  latine 
(p.  508-403).  Cette  épltre,  écrite  le  14  mal 
1696,  avait  été  déjà  publiée  a  Wittemberg. 

MF.TIIU  (NICOLAS),  organiste,  maître  de 
chant  1  Paris,  vivait  vers  le  milieu  du  dix- 
septième  siècle.  Gantez,  dans  ta  lettre  sur  les 
maîtres  de  chapelle  de  Paris,  nedit  rleu  de  ce 
musicien,  et  Le  Gallois,  1  qui  nous  devons  de 
bons  renseignements  sur  les  artiste*  de  la  lin 
du  régne  de  Louis  XIII  et  du  commencement 
de  celui  de  Louis  XIV,  dans  sa  Lettre  à  ma- 
demoiselle Begnault  de  Sollier  touchant  la 
muiique,  garde  le  même  silence  i  l'égard  de 
Melru.  Celui-ci  a  publié,  i  Paris,  en  1663, 
une  nette  a  quatre  voix,  ad  imttationem 
muduli  Brésil  orstio,  in-fol.  Il  fut  un  des 
mallresrfeLaUT. 

HETSCH  (le  P.  Pua»),  moine  bénédic- 
tin, né  en  Bavière,  se  distingua  comme  orga- 
■ijie.  11  a  feit  imprimer  deux  recueils  de 


pièces  pour  l'orgue,  oii  l'on  trouve  de  bonnes 
choses  dans  l'ancien  style;  ils  ont  pour  titres; 
1°  Litigiota  digitorum  unfo,  id  ettpream- 
bula  duo  organisa  cura  fugit.  Part.  1  et  2  ; 
Nuremberg,  1750,  in-fol.  9*  Orgatutdus  Ec- 
cluiaitica-Aulicut,  Julieo  -  Ecclttianicut, 
exhibent  prtludiii  et  fugit;  Nuremberg, 
1764,  in-fol. 

HETTEKLEITEn(JEiit-GEOaeu)  , 
chantre  et  organiste  à  la  cathédrale  de  Ratis- 
bonne,  naquit  le  6  avril  1819,  à  Saint-Ulrich, 
près  d'Ulm.  Après  avoir  fait  de  solides  études 
musicales  a  Ulm  et  à  Augsbourg,  il  se  fixa  a 
Xaiisbonne,  où  il  obtint  les  places  de  directeur 
du  chœur  et  d'organiste  a  la  cathédrale. 
Homme  d'un  rare  mérite,  possédant  de  l'in- 
struction littéraire,  une  connaissance  pro- 
fonde du  chant  ecclésiastique,  et  bon  compo- 
siteur, aussi  modeste  que  savant,  Hetlenleiter 
consacra  toute  ta  vie  au  travail,  sans  en  reti- 
rer d'autre  avantage  que  le  plaisir  qu'il  f 
trouvait.  Il  est  mort  à  Ratltbonne,  le  6  octobre 
1858,  a  l'âge  de  quarante-six  ans.  Ses  ou- 
vrages imprimés  sont  ceux-ci  :  1*  Enehiri- 
dion  Chorale ,  lioe  leleetut  loeupletietimut 
eantionum  liturgicarum  juxta  ritttm  S.  So- 
maruf  éteinte  per  tatiut  anni  circulum 
prxtcriptarum.  Redegit  ae  comUanu  or- 
gano  tdidit  J.  Georgivt  Mtttenleiter.  Juitu 
et  approbations  iUuitr.  tt  rtotrendlu.  Do- 
mini  ralcntini  epiteopi  Hatitbonemii  ;  Ba- 
tisbonK ,  ty pis  et  commissione  Frédéric! 
Puttet,  1853,  un  volume  in-8°  de  sept  cent 
soixante-huit  et  cciv  pages.  9°  Manualc  brève 
eantionum  ae  precum  liturgicarum  juxta 
ritum  tanettr  Roman»  Eetletim.  Selegit  ae 
comitante  organo  edidil,  etc.,  ibid.,  1859.— 
8°  Der  fîlnfvndneuniigtte  Pialm  filr  teekt 
Mannerttimmen ,  partition,  in-fol.,  ibid., 
1854.  Cet  artiste  a  laissé  en  manuscrit  ;  1*  Une 
collection  de  Lieder  allemands  pour  une,  deux 
et  trois  voix  avec  accompagnement  de  piano. 
2°  Chants  i  quatre  voix  d'hommes.  3°  lied  de 
Saphir  pour  deux  choeurs  d'homme».  4'  Le 
Retour  du  chanteur,  chœur  de  voix  d'hommes 
avec  orchestre.  5°  Environ  dix  chants  pour  un 
chœur  d'hommes  a  quatre  et  cinq  voix.  6*  Va- 
riations a  quatre  maint,  sur  un  air  allemand, 
pour  le  piano.  7°  Grande  pièce  de  concert  pour 
le  piano,  avec  accompagnement  d'Instruments  ■ 
a  cordes.  8°  Ane  Maria  pour  quatre  voix 
d'hommes.  9*  Ave  Maria  pour  un  et  deux 
chœurs.  10°  Jve  Maria  pour  une  double 
choeur  composé  chacun  de  soprano,  contralto, 
ténor  et  batte,  11°  Graduel  pour  la  fêle  de 
Saint-Michel  a  quatre  voix.  IfCrux  fidelli  a 


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111 


METTENLEiTER  —  METZGER 


huit  roix.  13*  Jdoramui  pour  quatre  voli 
d'hommes.  14'  Btntiicile,  introït  pour  la 
fête  de  Saint-Michel,  1  quatre  voix  d'homme)] 
dam  le  style  de  Paleslrina.  15°  Eeet  cmcom 
Domini,  a  ilx  voix.  16°  O  q-uam  triait,  1 
quatre  voit.  17"  Propt  «al  Dominai,  a  huit 
roix.  18*  Da  paetm,  i  quatre,  voix.  19°  O 
sacrum  convitituffl,  i  quatre  voix.  20°  Ponge 
lingua  jur  le  piain  chant.  î!°  Deprofundii 
du  quatrième  ton.  99°  Ftxilla  rtgii  pour 
quatre  voix  d'hommes.  93*  Dominai  Jttut 
{in  Cnna  Domini),  i  «li  voix.  34°  Messe  pour 
U  fête  de  la  Sa  in  le -Tri  ni  lé,  a  ilx  Toil,  me 
orchestre  ad  libitum,  35°  Stabat  Mater  pour 
un  double  chœur  arec  instruments.  36°  Deux 
Mtitrem  le  premier  à  quatre  toii;  l'autre,  a 
■ix  voix.  27°  Le  psaume  67°  pour  un  double 
chœur  avec  instruments  ad  libitum.  38°  Deux 
ittiierr.re  du  troisième  et  du  quatrième  tout 
pour  un  double  choeur.  39*  Le  psaume  40*,  1 
plusieurs  voix.  30°  Le  psaume  60*  pour  un 
double  chœur.  31"  Messe  pour  deux  chœurs  de 
voix  d'hommes.  33*  Autre  mette'  pour  un 
choeur  de  TOix  mêlée*.  5J>  Recueil  de  ptaumel 
dam  le  style  ancien,  en  contrepoint. 

METZ  (Jules),  professeur  de  musique  au 
Gymnase  de  Berlin,  1838,  a  publié  plusieurs 
cahiers  de  chants  pour  qiia ire  voix  d'hommes, 
i  Berlin,  cbeiWagenfuhr,  et  à  Leipsick,  chu 
Botnie  itler. 

METZELIU8  (JÉaoae),  né  a  Ilmenau, 
dam  la  Tburinge,  au  comté  de  Schvranbonrg, 
dans  la  première  moitié  du  dix -septième  siècle, 
Tut  eanlor  et  maître  d'école  a  Stade.  Ou  a  de 
lui  on  manuel  des  principe*  de  musique  en 
dialogues  latins  et  allemands,  intitulé  :  Corn- 
pendium  muiieei  tam  ckoralii  quam  figu- 
ralii ,  ttrtit  quittudam  obtervationibui 
iitque  rarioribus  exornatvm,  in  itudlum 
jmentulit,  etc.;  Hambourg,  1660,  ln-8"  de 
cinq  feuilles. 

METZGER  (maître  Aiiaoïsx),  professeur 
au  collège  de  Saint-Égide,  a  Nuremberg,  na- 
quit en  celte  Tille  dans  la  seconde  partie  du 
selxième  siècle,  et  fut  promu  an  grade  de  ma- 
gister,  a  Altdorf,  en  1603.  Quatre  ans  après, 
il  abandonna  ce  poste  pour  celui  de  professeur 
a.  Nuremberg,  qu'il  occupa  jusqu'à  ta  mon, 
arrivée  en  1633,  dans  nu  âge  avancé.  On  con- 
naît tons  le  nom  de  Meuger  pi  ut  leur*  recueils 
de  chants  intitules  :  1*  fcntubtumltin,  etc. 
(Petite*  fleuri  de  Ténu*,  première  partie  de 
nouvelle*  et  gale*  chaatont  profane*  i  quatre 
voix);  Nuremberg,  1811,  in-4".  3°  Idem, 
deuxième  partie,  a  cinq  voix;  (Md.,  1619, 
in-4°.  5°  Le  psautier  de  David,  restitué  dam 


le*  (ont  le*  plus  usités  de  l'église  et  orné  de 
cent  mélodie*  nouvelle*  ;  ibid.,  1630,  iu-8*. 

METZGER  (Jm-fitoun)  est  appelé 
simplement  Georges  parGerber,qui  «  ignoré, 
ainsi  qtie  l'auteur  de  l'article  du  Lexique  uni- 
ventl  de  mutigue  ,  publié  par  Schilling, 
le*  circonstances  de  la  vie  de  cet  artiste.  Meti- 
ger  naquit  le  15  sont  1740,  i  Philipsbourg, 
oh  ton  ptre  était  conseiller  du  prince  évéque 
de  Spire.  La  mort  lui  avant  enlevé  ton  père, 
le  «  février  1740,  avant  qu'il  vit  le  Jour,  ta 
famille  tomba  dans  l'indigence,  et  la  musique 
fut  la  seule  chose  que  sa  mère  put  d'abord  lui 
faire  apprendre.  Plut  tard,  la  recommandation 
de  quelque!  amis  le  Dl  recevoir  au  séminaire 
du  prince  électoral,  1  Manheim ,  où  il  conti- 
nua tes  éludes  de  musique.  Il  montrait  de 
rare*  dispositions  pour  la  flûte;  ion  talent 
précoce  sur  cet  Instrument  lui  procura  la 
protection  de  l'électeur  palatin  Charles,  - 
Théodore,  qui  le  coofl*  aux  saint  du  Célèbre 
flûtiste  Wendllng.  Les  leçons  do  cet  habile 
maître  développèrent  rapidement  son  talent, 
et  bientôt  Metzger  lut  compté  au  nombre  des 
virtuoses  de  l'Allemagne  sur  ta  flûte.  Admis 
en  1760  comme  surnuméraire  £  l'orchestre  de 
Manheim,  11  en  fut  nommé  flûtiste  tolo  cinq 
ans  après.  Bn  1778,  il  tuivil  la  cour  a  Munich, 
où  il  brilla  pendant  quinte  ans  par  set  compo- 
sitions, la  beauté  du  son  qu'il  tirait  de  son 
instrument,  et  le  brillant  de  ion  exécution. 
Il  mourut  Jeune  encore,  le  14  octobre  1793. 
Parmi  ait  ouvrages,  on  remarque  :  1°  Six  con- 
certos pour  la  flûle,  n°*  1  10,  Berlin,  Hummel. 
3*  Six  trios  pour  deux  flûtes  et  liasse,  op.  9, 
ibid.  3°  Six  duos  pour  deux  flûtes,  op.  3,  ibid. 
4°  Trois  symphonies  concertantes  pour  deux 
flûte*,  op.  4,  ibid.  5°  Six  quatuors  pour  flûte, 
violon,  alto  el  batte,  op.  8,  ibid.  0°  Six  to- 
nales pour  flûte  et  basse,  op.  6,  ibid.  7"  Trois 
concertos  pour  flûte,  op.  7,  n°°  7,  8,  9,  ibid. 

METZGER  (CaiaLis-TiéoDORE),  Bit  aîné 
du  précédent,  naquit  i  Manheim,  le  1"  mai 
1774.  Gerber,  qui  s'est  trompé  sur  la  lettre 
initiale  du  prénom  de  cel  artiste,  Ta  indiqué 
par  F.  Junior,  el  l'auteur  de  l'article  du 
Lexique  de  Schilling  n'a  pat  hésité  à  en 
faire  an  Frédéric  Mettger,  qui  aurait  été 
très-  habile  flûtiste  et  qui  aurait  succédé  a  ton 
père,  en  1793,  dam  la  chapelle  de  Munich. 
Mais  Je  croit  pouvoir  assurer  qu'il  n'y  a  Jamais 
eu  de  Frédéric  Mettger,  et  que  tout  ee  qu'on 
en  a  dit  l'applique  a  celui  qui  est  l'objet  de 
l'article  prête  ni.  Charles  Théodore,  élèvede  son 
père,  devint  aussi  un  flûtiste  très  distingué.  Il 
n'était  âgé  que  de  dix  ant  lorsqu'il  fut  «41111» 


METZGER  —  MEURS1US 


«omint  surnuméraire  i  II  chapelle  de  la  cour, 
en  1784;  en  17S1  il  lui  titulaire  delà  plan  de 
«monde  flûte,  et  en  1703  II  succéda  1  (on 
père  comme  flûtiste  solo.  Dani  ici  fréquenta 
voyages,  Il  «  vlsilé  Manheim,  Francfort, 
Prague,  Lolpticlt,  Dresde  et  la  Suisse  :  partout 
il  a  recueilli  de*  applaudissements,  Od  a 
imprimé  do  la  composition  de  cet  artiste  ; 
1*  Six  trloi  pour  flûte,  alto  et  viol  oui;  cl  le, 
op.  1  ;  Manhelm,  Htckel.  S*  Variations  pour 
flûte  avec  accompagnement  de  piano,  n"  1 
à  0;  Angibourg,  Gombart.  S9  Éludes  ou  ca- 
price* pour  flûte  seule;  Tienne,  Haslinger. 
4* Études  ou  exercices  idem; Munich,  Falter, 
et  Mayence,  Schott.  5*  Variations  idem  sur  une 
.«ha Dion  allemande;  ibid. 

Joseph  Hetzger,  second  11  11  de  Jean-George», 
né  a  Munich,  en  1789,  a  été  élevé  de  «on  frire 
Cl)  a  ri  es -Théodore  pour  la  flûte,  et  a  été  con- 
sidéré aussi  comme  un  artiste  distingué.  Il  a 
été  admis  dans  la  chapelle  "rojale  de  Munich 
en  1801. 

METZGER- VESPERMAPiM  (madame 
-Cluu),  flile  de  Charles-Théodore,  naquit  a 
Munich,  an  1800.  Élève  do  Wlnter  pour  le 
chant  et  la  composition,  elle  se  fit  entendre 
pour  la  première  fois  en  puhlic  dans  l'année 
1817,  et  fut  considérée  comme  une  cantatrice 
de  grande  espérance.  Quelque  temps  après  elle 
devint  la  femme  de  l'acteur  Vespermann,  et 
visita  avec  lui  Tienne,  Dresde  et  Berlin  où 
elle  cul  des  succès.  De  retour  a  Munich,  elle  j 
obtint  un  engagement  a  vie  ;  mais  elle  n'en 
jouit  pas  longtemps,  car  elle  mourut  a  la  fleur 
de  l'âge,  le  6  mars  1837.  On  a  gravé  de  sa 
composition  un  air  avec  variations  qu'elle 
avait  chanté  a  Tienne,  arrangé  pour  le  piano, 
de  trois  manières  différentes,  par  Dlabeili, 
Leidesdorfet  J.  Scbmid. 

METZGER  (J.-C),  planiste  et  composi- 
teur, vivait  a  Vienne  vers  1840.  Il  a  fait  gra- 
ver de  sa  composition  :  Trio  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  op.  I  ;  Tienne,  Huiler. 

HETZGERIFuhçois).  y oyei  MEZGEA. 

MEUDE-MONPAS(le  chevalier  J.-J.-O. 
DE},  mousquetaire  noir,  sous  le  règne  de 
Louis  XT1,  cultiva  la  musique  et  la  littéra- 
ture comme  amateur.  Élevé  de  La  Houssaye 
pour  le  violon,  et  de  l'abbé  Girousl  pour  la 
composition,  il  publia,  en  1788,  six  concertos 
pour  cet  instrument,  arec  accompagnement 
de  deux  violons,  alto,  basse,  deux  hautbois 
et  deux  cors.  Il  prétendait  être  élève  de 
J.-J.  Rousseau,  parce  qu'il  avail  adopté  la 
plupart  de»  opinion*  de  cet  homme  célèbre, 
.et   qu'il    affectait    une  profonde  sensibilité. 


III 

A. l'aurore  île  I»  première  révolution  française, 
il  s'éloigna  de  son  pavs,  comme  la  plupart  des 
personnes  attachées  a  la  cour,  et  servit  quel- 
que temps  dans  la  corps  d'émigrés  commandé 
par  le  prince  de  Candi1.  Plus  lard,  madame  de 
Genlls  le  trouva  i  Berlin ,  oit  il  faisait  Im- 
primer de  mauvais  vers  français  (ioyex  Mé- 
moire* de  madame  de  Genlit,  t.  T,  p.  38).  Il 
avait  publié  précédemment  un  Dictionnaire 
de  muiijue,  dam  lequel  on  limpli/U  leiex- 
prttiion*  et  le*  définition*  mathématique* 
ttphyiique*  qui  ont  rapport  d  cet  art  ;  aotc 
de*  remarque*  impartiale*  sur  lit  poëte* 
lyrique*,  Ici  vertificatcun,  leicomputiteurt, 
acteur*,  txieutanti,  etc.  ;  Paris ,  Knapeo; 
1787,  in-8»  de  deux  cent  trente-deux  pages. 
Rien  de  plus  mal  écrit,  de  plus  absurde  et  d* 
pins  entaché  d'ignorance  que  celle  rapsodie, 
jugée  avec  autant  de  sévérité  que  de  Justesse 
par  Framery,  dans  un  article  du  Mercure  de 
Prante  (a un.  1788,  a"  38).  On  connaît  aussi 
du  chevalier  de  Meude-Monpas  un  écrit  qui  a 
pour  titre  :  D*  l'influence  de  l'amour  tt  de 
la  ironique sur  te*  mœurs, aise  de*  réflexion* 
sur  l'utilité  que  le*  gouvernement*  peuvent 
tirer  d*  ce*  deux  importantes  pattiom; 
Berlin  (sans  dale),  in-8". 

MEUnSltlS  (Jus),  ou  DE  MEURS,  sa- 
vant philologue  et  antiquaire,  naquit  en  1570, 
i  Loosduln,  près  de  La  Haye,  en  Hollande.  Il  AI 
les  étude»  i  l'université  de  Leyde,  et  seiprogrèi 
furent  si  rapides,  qu'a  l'âge  de  dotue  ans,  il 
composait  des  harangues  latine*  et  faisait  des 
ver*  grec*.  Apre*  qu'il  ent  achevé  le*  élude*, 
le  grand  pensionnaire  de  Hollande,  Barnevelt, 
lui  confia  l'éducation  de  ses  Bis  et  le  chargea 
de  les  accompagner  dan*  leur*  vojages.  Arrivé 
a  Orléans,  Meurslus  s'y  fit  recevoir  docteur  en 
droit  en  1608.  De  retour  dans  son  pays.  Il  fut 
nommé  professeur  d'histoire  et  de  littérature 
grecque  i  l'université  de  Leyde.  Plus  tard,  le 
roi  de  Danemark  lui  confia  la  place  de  pro- 
fesseur de  droit  public  et  d'histoire,  i  Sort, 
où  Meursius  mourut  de  la  pierre,  le  30  sep- 
tembre 1639,  a  l'âge  de  soixante  ans.  Ce  sa- 
vant est  le  premier  qui  a  publié  le  texte  grée 
de*  traité*  sur  la  musique  d'Aristoxène,  de 
Nichomaque  et  d'Alypius,  d'après  un  manu* 
icril  de  la  bibliothèque  de  Leyde  dont  Melbom 
s'est  servi  plus  tard.  Le  volume  qui  renferme 
ces  trois  traité*  a  pour  titre  :  Arietoxenut, 
Nichomachu* ,  Jlgpiui ,  auetort*  mutiee* 
antiquiuimi ,  hactenu*  non  edlti.  Jeanne* 
Meurtiu*  nunc  primui  vulgavit ,  et  nota* 
addidit.  Lugduni  Batavorum,  Lui.  Etie- 
viro,  1016,  in-4'  de  cent  quatre  -vingt-seize 


114 


MEURSIUS  —  MEYER 


pages.  Gerber,  Induit  en  erreur  par  Wallher, 
a  cru  que  chacun  des  traité*  forme  un  volume 
séparé  :  il  a  été  copié  par  Choron  et  Fayolle. 
Le  manuscrit  dont  Meuniui  t'est  terri  pour 
son  édition  renfermai!  beaucoup  de  faute!,  et 
le  traité  d'Arlstoxène  particulièrement  jr  était 
en  désordre  comme  dans  tous  les  attires  ma- 
nuscrits ;  lui-même  le  déclare  eu  cet  mois  :  De- 
icripiicxcodiceBibliothttznoitrxlugduno 
Batavx  illo  salit  ctrti  corrupiu,  et  mutila 
etiam  loeo  non  une,  etc.  ;  mais  il  a  cherché 
i  corriger  ces  fautes  et  i  expliquer  I et  endroit* 
obscurs  dans  des  note*  qui  s'étendent  depuis 
la  page  137  jusqu'à  195.  Il  y  propose  des  cor- 
rections, dont  quelques-unes  sont  plus  hasar- 
dées qu'utiles.  Ce  qu'il  a  publié  d'Àlypiui  ne 
peut  être  d'aucune  utilité,  car  n'ayant  point  i 
sa  disposition  des  caractères  de  musique 
grecque  pour  faire  imprimer  les  signes,  Il  les 
a  tous  supprimés,  et  n'en  a  conservé  que  la 
description.  Ou  a  réimprimé  le  travail  de 
Meiirsiut  avec  le  texte  grec  et  la  version  latine 
de  Melbom,  dans  les  œuvras  complètes  du 
même  Heursiut  publiées  par  L.  Laml,  Flo- 
rence, 1741-1763,  douze  volumes  in-folio.  On 
a  aussi  de  ce  savant  un  traité  des  danses 
grecques  et  romaines  Intitula}  ;  Onkatra, 
Hve  de  laltationïbut  vtttrum;  Leyde,  1018, 
in-40.  Ce  traité  a  été  réimprimé  dans  le 
huitième  volume  du  Trésor  du  antiquité» 
grecque*  de  Gronovius  (fol.  J-lfl). 

MEURSIUS  (Jua),  M»  du  précédent,  né 
à  Leyde  eu  11113,  accompagna  son  pire  1 
Sora,  et  y  mourut  en  1653,  a  l'âge  de  qua- 
rante ans.  Au  nombre  de  se*  ouvrages,  on  en 
trouve  un  intitulé  :  Colleotanea  dt  Tibiii  ve- 
terum;  Sora,  1641,  in-8°.  Cet  opuscule  De 
consiste  qu'en  une  collection  incomplète  de 
passages  des  auteurs  grecs  et  latins  relatifs 
aux  flûtes  des  anciens.  Gronovins  a  inséré  ce 
morceau  dans  son  Theiauru*  antiq.  Grttea- 
runt,  t.  THI,  p.  2453.  On  le  trouve  aussi  dans 
le  Tritor  de*  antiquité*  laerée*  d'Ugolinl, 
t.  XXXII,  p.  845. 

HEUSCnEL  (Jus),  fabricant  de  trom- 
bones à  Nuremberg,  vers  1590,  s'est  acquis  de 
la  célébrité  par  ta  bonté  de  ses  instruments, 
qu'on  appelait  alors  taqutbutes  en  France,  et 
busaun  (posa  une)  en  Allemagne.  Le  pape 
Léon  X  l'appela  i  Rome,  Ini  fil  Taire  plusieurs 
trombones  en  argent  pour de*  fêtes  musicales, 
et  le  récompensa  magnifiquement.  Meuscfael 
mourut  à  Nuremberg,  en  1535. 

MELSEL  (Je»a  Georges),  docteur  en  phi- 
losophie, naquit  iEyrichsbor,  le  17  mars  1743, 
fut  d'abord  professeur  a  Erfuri,  puis  à  Et- 


laogen,  et  conseiller  de  cour  1  Quedlinbourg. 
Il  est  mort  a  Xrlangen,  le  19  septembre  1890. 
On  trouve  des  renseignement*  sur  la  musique 
et  inr  les  artistes  dans  lea  ouvrage*  suivants 
qu'il  a  publiés  :  1*  Deutiche*  Kiinttler-Ltxi- 
kon,  oder  ferzeiehult*  (ter  jtttfletenden 
XUlutltr  (Dictionnaire  des  artiste!  allemands, 
ou  catalogue  rie  tous  les  artistes  vivant*,  etc.); 
Lemgo ,  1778-1789  ,  deux  volumes  10-8°. 
Deuxième  édition,  1808-1809,  avec  an  troi- 
sième volume  publié  en  1814,  terrant  de  sup- 
plément aui  deui  éditions.  On  y  trouve  de» 
notices  sur  quelques-uns  des  principaux  mu- 
sicien* de  l'Allemagne,  et  sur  divers  objets  de 
la  musique.  9°  JBiteellaneen  artiitiichen  In- 
hala (Mélanges  concernant  le*  arts); Erfuri, 
1779-1787,  trente  cahier*  formant  cinq  vo- 
lume* lo-S*.  Différentes  notice*  *ur  des  musi- 
ciens s'y  trouvent  aussi.  S'Deutiehet Muisum 
fSr  Siitutler  trnd  Kilnittiebhabtr  (Muséum 
allemand  pour  les  artistes  et  les  amateurs)  ; 
Manheim,  1787-1799,  dix-huit  cahiers  for- 
mant trois  volumes  iu-S°.  Suite  de  l'ouvrage 
précédent,  continuée  dans  le  Nouveau  Mutéum 
(1793-1794),  quatre  cahiers  en  un  volume 
ia-8°;dani  les  Nouveau^  mélange*  (Leip- 
sick, 1795-1803,  quatorze  cahiers  in  8");  en- 
fin, dans  le*  Archives  pour  le*  artiitct  et  lit 
amateur*  (Dresde,  1803-1808,  huit  cahiers  en 
deux  volume!  in-8-). 
MEUSNIER  DE  QUERLON  (Abtoihi- 

Giuiel).  foyei  QUERLON. 

ME  VES  (Adcdste),  professeur  de  piano  et 
compositeur,  né  i  Londres,  en  1785,  est  flls 
(l'un  peintre  en  miniature  qui,  par  son  talent 
distingué  et  son  économie,  acquit  une  fortune 
honorable.  Encouragé  par  Hommel,qul  l'avait 
entendu  jouer  du  piano,  le  jeune  Heve*  fil  des 
progris  remarquables.  Il  se  livra  d'abord  i 
l'enseignement,  a  Edimbourg  ;  mais  après  la 
mort  deson  père,  il  a  cessé  de  donnerdes  leçons. 
On  a  publié  de  sa  composition,  i  Londres  : 
1* Sonate  pour  piano  seul.  2°  ltondo  brillant 
idem.  3' Air  allemand  varié.  4*  Deux  duos  pour 
piano  et.  harpe.  5°  Marche  de  la  Flûte  <»- 
chantée,  variée.  6°  Diverti  ssementd  rama  tique. 

On  violoniste  nommé  ME  VES  (Vf.)  était  i 
Leipsick,  vers  1840,  et  y  a  publié  des  varia- 
tions pour  deux  violons  avec  orchestre, 
op.  11  ;  Leipsick,  Kistner. 

MEYER  (GBtfioiHt),  organiste  a  Soleure 

(Suisse), vers  1 530,est  Cité  par  G]  a  réan,d  ans  son 
Dodeeaehordon  (p.  354),  comme  auteur  d'un 
canonilaquinieinférieure.Cetauteurrapporte 
encore  d'autres  morceaux  de  cet  organiste, 
p.  280,  996,  301,  304,  319,  338,  540  et  434. 


MEYER  on  MEIER  |J«i),  bon  Acteur 
d'orgues  allemand,  vécut  dan*  U  première 
n»ilié  dn  dix-teptième  tiède.  Se»  principaux 
ouvrages  sont  ;  1*  L'orgue  de  l'église  prlnci- 
ptle  deïrancfort-iur-le-Mein,  9"  La  répara- 
lion  complète  de  l'orgue  de  l'église  cathédrale 
d'DIn,  en  IflBO. 

MEYER  (Puiii),  musicien  allemand,  pé 
a  Hambourg,  fer*  1706,  suivant  Moller  (Clm- 
bria  litirata,  t.  I,  fol.  409),  fut  musicien  de 
ville  dant  le  lieu  de  sa  naissance.  Il  parait 
s'en  être  éloigné  vert  1655,  pour  te  nier  en 
Hollande.  Il  était  à  Amsterdam,  eu  1836. 
On  cite  de  m  composition  ;  1*  Der  Edlen 
DapknU  But  Cimbrien  Benmgene  Flora- 
bella,  oder  50  totUUeht  Lieder,  mit  ««en 
Mclodien;  Hambourg,  1051.  Il  J  a  une  se- 
conde édition  de  cet  ouvrage,  publié*  dan* 
la  même  fille,  en  100$,  in-8\  9*  Phi- 
lippi  a  Zoien  Dichteriichen  Jugend  undLie- 
baflammen  mit  Meloditn;  MA.,  1631. 
3*  ChristHeke  Musicalitehe  Elag-und  Trott- 
Spriieht  «en  S  vnd  A  Slimmm  und  eintm 
B.  C.  (Maximet  chrétienne*  et  musicale!  de 
complainte  et  de  consolation  a  trois  on  quatre 
vois,  arec  baise  continue)  ;  Hambourg,  1653, 
in-4*.  4*  Geistlichen  Setlenluet,  oder  Wech- 
sttgtsangen  switehett  dem  himmlitchen 
BraUUgtn  vnd  teintr  Braul;  Amitelodami, 
1657,  in-13.  5*  Danses  françaises  kl  anglaise* 
on  air*  de  ballet*  en  duos  pour  viole  et  baise, 
basse  de  fiole  ou  antre*  instruments;  Am- 
aterdant,  1060. 

MEYER  (Buaain),  organiste  et  musicien 
de  chambre  i  Zerbet,  dan*  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  tiède,  ett  cité  avec  éloge  par 
Priât,  dans  ion  Histoire  de  la  musique 
(cap.  19,  S  83).  fierber  possédait  de  cet.  ar- 
tiste, en  manuscrit  :  1*  Kurter  Unterricht, 
mi*  mon  dm  Gentralbtus  traktiren  sott 
(Courte  instruction  sur  la  manière  de  traiter 
la  batte  continue).  9*  Différent»  morceaux 
pour  l'orgue  dans  un  recueil  manutcrit  daté 
de  1673. 

MEYER  (RntuT-Ioiaci),  né  a  Schcr- 
ding,  eu  1648,  fut  d'abord  attaché  a  la  mu- 
liquo  de  l'éreque  de  Ereysing,  puis  entra  au 
service  du  prince-éréque  d'Elcbaladt,  d'où  il 
passa  dans  la  chapelle  électorale,!  Un  nicb,  en 
qualité  de  violoniste,  et,  enfin,  retourna  i 
Frising,  comme  maître  de  chapelle.  Il  ■  fait 
imprimer  de  *a  composition  :  I*  Patestra 
nuisiez,  consistant  en  treiae  tonale*  i  deux, 
troi*  et  quatre  partie»,  *uifiet  d'une  com- 
plainte a  cinq  voix;  Augibourg,  1674.9*^*07- 
modia   brevit    ad    vttptra*    toliui   anni. 


ER  m 

3*  XXV  ojftrtpria  dominicalia,  ou  motets  a 
quatre  cl  Cinq'volx  concertantes,  deux  violon» 
et  trois*  ùquebuiet  ;'  Augtho'urg ,  1704. 
4*  PtauufeaJ.à  trois,  quatre,  cinq  et  iiï  voix; 
ioid.,1700. 

HEÏER^Joacira),  .né  à  Perleberg,  dan* 
le  Brandebourg,  le  10  août  1001,  fit  te» 
élude»  musicales  a,u  collège  de  Urunswick,  oie 
Il  remplit,  pendant  trois  ans,  le»  fonctions  de- 
directeur  ,di*  chœur,  continua  ensuite  »e* 
éindei  i  larjwurg, et,  aprèi  un  voyage  tju'il 
fit  en  Allemagne  et  en  Fiance,  comme  pré- 
cepteur de  deut  genliltbommet ,  obtint  la 
place  de  caAlor  an  Gymnase  de  Gœltingae, 
en  1686,  y  <U  t  nommé  .professeur  dé  musique 
en  1605,  et,  enlin,  eut,  en  1717,  les  litre»  de 
docteur  en  droit  et  de  professeur  /l'histoire  et 
de  géographlp  au  même',  gymnase.  Plus  tard, 
il  se  livra  &  la  profeiiloi  d'avocat;  mail,  en' 
1790,  Il  eutiund  attaque  de  giaralyaie}  i  la 
suite  de  laquelle  il  languit  pendant  deux  ans, 
et  mourut,  le'3  avril  1739.  L'usage  de*  can- 
tates religieuse»  «'étant  établi  'de  ton  'tempe, 
il  s'en  déclara  l'adversaire,  tes  considérant 
comme  peu  convenable*  pour  la 'majesté*  du 
culte  divin,  i  cause  de  leur  effet  dramatique, 
et  leur  préférant  l'ancienne  forme  des  mo- 
tels. Il  établit  1  cet  égard  ton. opinion  dan» 
l'écrit  Intitulé- :  t/nvorgreiflieht  Gedanken 
iibtr  die  neulich  eingèrittene  theatraliichs 
Kt'rchtnmuiikfvnd  von  den  dartnntn  bithtro 
iiblich  gewordene*  Cantate»  mit  Frrglti- 
ehung  der  JiïUsik  voriger  2: l'en  sur  Vtrbes- 
strung  der  uiurigen  wgestetlt  (Pensée»  Don 
prématurées  sur  la  musique  théâtrale  Intro- 
duite depult  peu  dan»  l'église  et  »ur  le*  ean- 
talet  qui  yionl  devenues-  a  la  m,ode,  avec  une 
comparaison  de  la  musique  de»  temps  précé- 
dents; écrites  pour  l'amélioration  de  celle  de 
l'époque  actuelle))  Lemgo,  179fl,  toixante  et 
dix  page»  in-8*.  L'onvrage  ealdifité  en  quatre- 
chapitre*.  Mal theson  (twyw  ce  nom)  attaqua 
le»  opinion»  de  Mever  areç'ta  rudette  ordi- 
naire, dant  an  pamphlet  intitulé  :  Der  neue 
GattingisùM,  aber  vM  ■sthleehttr,  aie  dis 
alten  ZacedefUianiiefien,  ■  urthtilende  Epho- 
rus,tle:  (le  Nouvel  Ëofaore  de  Gœiliugue,  etc.). 
Mefer  répond  II  i  ion  adversaire  avec  vivacité, 
par  cet  écrit,  beaucoup  plut  étendu  que  le 
premier  : .  Der  anmasilieke  Hamburgiseh* 
Critievt  aine  Criti,  tntgegengeutit  dem 
logmannten  Gtettingisefum  Ephoro  Joh. 
Maitheion»,  und  dttten  vemtyntliehtr  Bt- 
lehrungt-Vngnind  in  fertkeidigung  der 
theatralinhen  Kirehtnmusik  geieUsen  (le 
Critique  prétentieux  de  Hambourg  tan*  au- 

8. 


*  Google 


116 

torlté  ,  opposé  i  VÉphore  de  Galtingut , 
par  Jean  Maflbeson ,  etc.);  Lenigo,  172G, 
«entquatre  vingts  pages  In -8*.  Fuhrtnann  prit 
la  défense  de  Xallbeion  dans  un  pampblet 
aussi  dur  que  mal  écrit,  dont  le  litre  Tort  long 
commence  par  cei  mots  :  Gtrechlt  ÎVag- 
tchai,  darin  Til.  J/errn  Joachim  Meyers, 
J.  U.  docloris,  etc.,  togenannte  anmaiilieh 
ffamburgiicher  Criticttt  tint  Crili,  etC 
Balance  impartial  dans  laquelle  le  Critique 
.  prétentieux  de  Hambourg,  etc.,  et  le  nouvel 
Éphore  de  Gosutogue,  du  milite  de  chapelle 
J.  Maiiheson,  sont  exactement  pesés,  etc.)  j 
Alloua,  1798,  ln-8°.  de  quaraûle-huil  pages. 
Une  réplique  anonyme,  attribuée  a  Meyer, 
termina  11  discussion;  elle  a  pour  ti Ire  ;  Dtr 
àbgewtiriigte  Wagemeiittr,  odir  dtr  fxlsck- 
licti  genannten  gertchten  ffagichaU  tinte 
verkapttn,  etc.  (le Commissionnaire  déprécié, 
du  l'injustice  et  11  tromperie  reconnues  de  la 
balance  faussement  appelée  impartiale,  etc.), 
■ans  nom  de  lien,  1730,  in-8°  de  soixante  et 
une  pages.  Il  y  a  dans  tout  cela  beaucoup  plus 
d'injures  et  de  divagations  que  de  bons  rai- 
sonnements. Au  Tond,  Meyer  avait  raison:  le 
style  dramatique  des  cantates  d'église  était 
moins  convenable  pour  le  culle.que  les  formes 
graves  des  anciens  motets. 

MEYER  (Jbib),  maître de  chapelle  et  orga- 
nUte  a  Anspach,  au  commencement  du  dix- 
builieme  siècle,  fut  «1ère  de  Bumler,  puis 
voyagea  en  Italie  et  y  étudia  la  composition. 
Il  y  brilla  aussi  comme  chanteur  sur  plusieurs 
théâtres.  Il  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs 
oratorios,  concertos  et  symphonies. 

HEYEH.  (Siiautn)  ;  on  a  tous  ce  nom 
dissertation  intitulée  :  Geâanken  von  dtn 
togenanMenWennder-Horn  dti GrafenOtto 
eruten  von  Oldtnbwg  (Pensées  sur  le  cor  ap- 
pelé merveilleux  du  comte  Otbon  I"  d'Olden- 
bourg); Brème,  1737,  ln-8*. 

MEYEH  (Philippe-Jacques),  professeur  de 
harpe,  naquil  a  Strasbourg,  en  1737.  Destiné 
i  l'état  ecclésiastique  dans  la  religion  pro- 
testante, il  étudia  la  théologie  dans  sa  jeu- 
nesse, mais  les  leçons  de  musique  qu'il  recevait 
de  l'organiste  avaient  pour  lui  plus  d'altrail 
que  les  cours  de  l'université.  A  vingt  ans,  il 
trouva  par  bâtard  une  vieille  barpe  allemande 
tans  pédale,  et  se  livrai  l'élude  de  cet  instru- 
ment avec  tant  de  persévérance,  qu'il  parvint 
bientôt  i  un  degré  d'habileté  peu  commune 
celle  époque.  Ses  succès  comme  virtuose  le 
décidèrent  i  quitter  ses  éludes  tbéologiques, 
pour  ne  s'occuper  que  de  la  musique.  Il  se 
fendit  a  Paris.  On  n'y  connaissait  point  alors 


la  harpe  i  pédales;  les  trois  premières  furent 
indiquées  i  nn  facteur  par  Meyer,  qui  s'en 
servit  pour  jouer  dans  les  tons  de  fa,  d'uf  et 
de  lot,  les  seuls  qui  fussent  en  mage  pour  la 
harpe.  Après  avoir  publié  sa  Méthode  pour 
cet  instrument  et  quelques  sonates,  Mayer  re- 
tourna i  Strasbourg,  où  il  se  maria,  puis  re- 
vint i  Paris;  mail  pendant  son  absence,  de 
nouveaux  harpistes  plus  habiles  que  lui 
s'étaient  fixés  dans  celle  ville;  il  comprit  que 
la  lune  ne  lui  serait  pas  avantageuse,  et  il 
partit  pour  Londres,  en  1780.  Les  luccèi  qu'il 
y  obtint  l'engagèrent  a  s'y  établir  avec  n 
Tarnille,  et  il  s'y  fixa  définitivement  quatre 
ans  après.  Depuis  lors,  H  s'eit  livré  i  l'en- 
seignement et  i  la  composition.  Il  est  mort 
eu  1810,  i  rige  de  quatre-vingt-deux  au, 
laissant  deux  fils  harpistes  et  professeurs  de 
harpe  comme  lui.  On  connaît  de  cet  artiste  : 
1*  Méthode  sur  la  vraie  maniire  de  jouer  de 
la  harpe,  avec  let  règlei  pour  l'accorder; 
Paris,  Janel  et  Cotelle.  3*  Sonates  pour  U 
harpe,  op.  1,3,3;  Paris,  Bailleux;  Londres, 
Broderlp.-  3°  Deux  grandes  sonates  pour  harpe 
et  nu, ju;ibid. 4'  SU  fugues  pour  herpe  seule; 
ibtd.  0°  Six  canioneltes  avec  accompagne- 
ment pour  la  petite  harpe;  Londres. 

MEYEH  (P.),  Hli  du  précédent,  né  a  Stras- 
bourg, fut  d'abord  élève  de  son  père,  puis  re- 
çut des  leçons  de  madame  Krumpbolx,  et  Tut 
longtemps  établi  i  Londres  comme  professeur. 
Il  j  est  mort  en  1841.  Il  a  publié  des  airs 
variés  pour  la  barpe  ;  Londres,  démenti. 

MEYER  (FeÉDÉiiic-CiiiiuEs),  second  fils 
de  Philippe-Jacques,  fut  aussi  professeur  de 
harpe  i  Londres.  Il  a  publié:  1°  Trois  oeuvres 
de  sonates  pour  la  harpe;  Londres,  Clementi. 
i'  Deux  divertissements  idem;  Ibid.  3°  Intro- 
duction el  solos  idem;  ibld.  4°  Fantaisie  idem; 

ibid. 

MEYEH  {jMB-Hitmi-CiatTin),  lieute- 
nant au  régiment  banovrien  de  Saxe-Gotha, 
né  a  Hanovre,  le  18  mai  1741 ,  mourut  i  Gœl- 
tingue,  le  16  novembre  1783.  Il  a  publié  de* 
lettres  sur  la  Suuie  {Gantingue,  1779,  deux 
volumes  in-8*) ,  oh  l'on  trouve  des  rensei- 
gnements sur  la  situation  de  la  musique  dans 
ce  pays. 

MEYER  (Crimu-Hxrxi),  chef  du  corps 
de  musique  des  Montagnes,  a  Claustbal,  est 
né  à  Nordhauaen,  dans  la  Tburlnge,  en  1773. 
Élève  de  Wijlinf!,  célèbre  tromboniste  et  vir- 
tuose sur  divers  instruments,  Il  fit  plusieurs 
voyages,  puis  fut  quelque  temps  attaché  au 
corps  de  musique  de  la  ville  de  Nordhausen. 
En    1800,    il  obtint    la  place  de    chef  du 


corps  de  musique  de»  Montagnes  pour  lequel 
il  i  composé  beaucoup  de  morceaux  de  diffé- 
rent* genre*.  Dm*  lei  dernières  année»  de 
l'exercice  de  ion  emploi,  il  a  «le  atteint 
d'une  surdité  complète  qui  l'a  obligé  a  solli- 
citer u  retraite;  elle  lui  a  61*  accordée,  avec 
■ne  pension,  en  1830.  Le»  principaux,  ou- 
Tragei  da  cet  artiile  sont  :  1*  Fantaiiie  con- 
certante pour  flûte,  clarinette,  cor,  basson  et 
orchestre,  op.  90;  Leipstck,  Hofmelster. 
3*  Journal  d'harmonie,  Op.  15,  liv.  I  et  II; 
ibid.  3*  Plusieurs  autres  recueils  d'harmonie  ; 
Lelpsick,  Peter».  4°  Environ  vingt  recueils  de 
dames  poor  l'orchestre.  S*  Beaucoup  de  con- 
certlnos  et  morceaux  détaché»  pour  clarinette, 
«or  ou  trombone.  0°  Des  fantaisies  et  airs  va- 
rié» pour  piano. 

MEYER  (Lours),  violoniste  et  planiste,  né 
le  S  octobre  1810,  a  Gross-Schwechleu,  près 
du  Slendal,  dans  la  Vieil le-larche,  n'était 
igé  que  dix  neuf  an»  lorsqu'il  s'établit!  Kag- 
debourg,  en  18S5,  comme  professeur  de  mu- 
tique.  Dcpul»  ion,  il  ne  l'est  pas  éloigné  de 
cette  ville.  Il  a  publié  de  sa  composition  quel- 
ques morceaux  pour  le  violon,  et  quatre  trios 
faciles  pour  piano,  violon  et  violoncelle,  i 
l'usage  des  élève».  lia  en  manuscrit  quelques 
compositions  pour  l'orchestre,  des  Liedtr,  à 
voix  tenle  avec  piano,  et  dei  chants  pour 
quatre  voix  d'homme». 

MEYER  (Léopold  DE),  virtuose  pianiste, 
(Ils  d'un  conseiller  de  l'empire  d'Autriche,  est 
né  a  Tienne,  en  1810.  Il  «tait  âgé  de  dix-sept 
ans  lorsqu'il  perdit  son  père,  au  moment  oh  il 
venait  de  terminer  tes  étude»  de  collège  :  11. 
prit  alors  la  résolution  de  ae  livrer  a  la  cul- 
ture de  la  musique.  Son  premier  maître  de 
piano  fut  François  Schubert,  qui  lui  donna 
des  leçons  pendant  deux  ans;  puis  il  devint 
élève  de  Charles  Czerny,  et  enfin  pasn 
pendant  quelque!  mois  ions  la  direction  de 
Vischhof.  La  méthode  classique  et  patiente  de 
ces  maîtres  n'avait  pat  d'attrait  pour  Léopold 
de  Herer,  dont  le  caractère  excentrique  ne  se 
plaisait  qu'aux  tours  de  force  sur  le  clavier. 
Il  h  décida,  toutàcoup,  J  n'avoir  plu»  d'autre 
guide  que  «on  instinct,  et  a  se  faire  une  ma- 
nière dont  le  bul  était  de  causer  plu»  d'éion- 
nemenlqae  de  plaisir.  A  rige  de  vingt  ans, 
il  te  rendit  J  Bucbaresl  près  de  ton  frère  aîné; 
mais  il  quitta  bientôt  cette  tille  pour  aller  a 
Jassy ,  ou  il  donna  deux  concerts  avec  tuccès  ; 
puis  II  te  rendit  a  Odessa.  La  protection  du 
prince  Nicolas  Galltiln  et  de  la  comtesse  ïïo- 
ronxow,  femme  du  gouverneur  général  de  la 
Petite  Russie,  l'arrêta  dans  celle  ville  pendant 


m  lit 

trolt  mois.  Il  j  brilla  dans  un  concert  donné 
au  bénéfice  des  pauvres,  tout  le  patronage  de 
la  comlesse.  A  la  suite  de  ce  concert,  le  géné- 
ral en  chef  de  la  cavalerie  russe,  comle  de 
Wille,  lui  proposa  de  l'accompagner  i  Pétera- 
bourg,  ce  qui  fut  accepté  avec  empressement 
par  l'artiste.  Protégé  par  la  noblesse  de  celte 
grande  ville,  il  donna,  au  théâtre  impérial,  un 
concert  dont  le  produit  fut  de  13,000  roubles. 
Il  joua  aussi  plusieurs  toit  i  la  cour  et  reçut 
de  beaux  cadeaux  de  la  famille  impériale. 
Après  avoir  visité  Moscou,  il  parcourut  quel- 
ques provinces  de  la  Russie,  d'où  il  passa  dans 
la  Valachie,  puis  a  ContUotinople.  Accueilli 
avec  faveur  par  l'ambassadeur  d'Angleterre, 
sir  Slrafford  Canning,  il  fui  logé  dans  son. 
palalt  et  y  passa  plusieurs  mois,  pendant  les- 
quels Il  fut  admis  a  Jouer  chez  la  sultane 
Validé,  mère  du  Grand-Seigneur.  Au  commen- 
cement de  1844,  Léopold  de  Mejer  retourna 
i  Vienne  et  y  donna  sept  concerts,  à  la  suite 
desquels  1)  fut  nommé  membre  du  Conserva- 
toire de  celle  Tille.  Au  mois  d'octobre  de  1» 
même  année,  il  partît  pour  Paris  et  s'arrêta, 
qnelque  temps  i  Francfort  pour  j  donner  des 
concerts.  Arrivé  dans  la  capitale  de  la  France, 
il  7  étonna  par  sa  fougueuse  exécution,  mais- 
il  eut  peu  da  succès  dans  l'opinion  des  artiste» 
el  des  connaisseurs.  A  Londres,  il  réussit 
mieux;  mail  II  n'y  resta  que  deux  mois,  parce 
que  la  saison  était  avancée  lorsqu'il  y  arriva. 
Dant  l'automne  de  1843,  Il  t'arrêta  i  Bruxelles, 
et  y  donna  plusieurs  concerts.  En  1840,  IL 
visita  Alger  et  l'Egypte.  Dans  l'année  sui- 
vante, il  était  a  U  Nouvelle-Orléans;  puis  il 
visita  la  plupart  des  villes  des  États-Unis,  el 
donna  des  concerts  i  New- York,  Boston,  Phi- 
ladelphie, Washington  et  Baltimore.  De  retour 
en  Europe,  vers  le  malt  de  Juin  1847,  il  M- 
dirigea  vert  l'Allemagne  et  vécut  quelque 
temps  a  Vienne.  En  1856,  il  fit  un  nouveau 
voyage  en  Belgique  el  a  Paris,  mais  II  y  fut 
peu  remarqué.  Léopold  de  Itérer  a  dei  doigts 
Tort  brillants,  mail  il  tire  un  mauvais  ton  de 
l'instrument,  et  l'on  reproche  avec  Justesse  i 
son  exécution  de  manquer  de  goût  et  de 
charme.  Étranger  a  la  musique  classique,  H  ne 
connaît  guère  que  sei  propres  œuvres,  si  cela 
peut  s'appeler  des  oeuvres.  Dans  te  catalogue 
de  ces  productions,  on  voit  une  Marche  maro- 
cain», qui  a  eu  eu  beaucoupde  retentissement, 
un  Jir  guerrier  du  Turc*,  un  Air  nationar 
des  Turct,  la  Marche  triomphait  d'Itly,  une 
Étude  d»  bataille,  une  Fantaitie  orientait 
sur  du  airs  arabtt,  la  Dant»  du  Sérail,  une 
Fanlaitit  ttir  dt$  airt   ruiitt,   des   Air» 


,gk 


-us 


H  G  VER  —  MEYERBEER 


russe*  variés,  une  Fantaisie  sur  un  air  6o- 
!  .kémicn,  uns  Grand»  fantaisie  sur  des  airs 
,'■  anuricahu,  des  fariatlons  sur  le  Carnaval 
\  .«ta  Fenise,  etc. 

MEYER'  DE  KNONOW  (Ctaïui-Ai- 
?  mi),  facteur  d'Instruments,  naquit  I  Scbnell- 
'Jurlhel,  dîna  la  hante  Lusace,  Te  30  octobre 
1744.  EU  1759,  il  «lia  a  Lelpsick  pour  y  suivre 
.les  cour»  rie  runlversiti.et  après  y  avoir  passé 
Irai»  années  il  revint  chez  ion  père,  en  171». 
Dem  im  après,  il  t'établit  è  Bothenbourg, où 
il  cultiva  let  science!  et  la  musique.  Xn  1785, 
.  il  Tendit  tei  biens  et  alla  se  Axer  à  Gosrlili,  ou 
il  se  livra  entièrement  a  la  facture' des  instru- 
ments, particulièrement  des  harpes  éoliennes 
et  des  harmonicas.  Set  recherches  le  condui- 
sirent 1  Taire,  en  1794,  un  piano  i  archet  dont 
on  trouve  la  description  datai  la  Feuille  men- 
suelle de  la  Lusace  (1795),  avec  une  figure  de 
l'instrument.  Deux  ans  après,  Keyer  inventa 
1  un  nouvel  Instrument  du  genre  de  lluphone 
de  Chladni,  auquel  11  donna  te  nom  d'Bar- 
monikon.  Il  est  mort  à  Gcerliu,  le  14  jan- 
vier 1797. 

HEVERBEEB  (Gucôao),  compositeur  de 
-  musique  dramatique  el'cbcf  d'une  École  nou- 
velle, est  né  à  Berlin,  le  S  septembre  1794  (1), 
d'une  famille  riche  et  honorable  dont  plu- 
sieurs membres  out  cultivé  les  sciences  et  les 
art»  avec  succès.  Guillaume  Béer,  second  frère 
de  l'artiste  qui  est  l'objet  da  cette  notice,  est 

■  compté  parmi  les  bons  astronome»  de  l'Alle- 
magne, et  s'est  Tait  connaître  au  monde  savant 
par  une  carte  de  la  lune,  qui  a  obtenu  le  prix 

■  d'astronomie  i  l'Académie  des  sciences  de 
Berlin.  Michel  Béer,  autre  frère  du  célèbre 
compositeur,  mort  i  la  fleur  de  Tige,  était 
considéré  comme  un  des  jeunet  poètes  alle- 
mands dont  le  talent  donnait  let  plus  légi- 
times espérances.  Sa  tragédie  du  Paria  et  son 
drame  de  Struensé*  ont  eu  du  retentissement 
dans  sa  pairie. 

Dès  l'âge  de  quatre  ans,  l'Intelligence  tauii- 

■  cale  de  Meyerbeer  se  manifestait  dèji  par  des 
-signes  non  équivoques:  saisissant  les  mélo- 
dies des  orgues  ambulantes,  II  les  transpor- 
tait sur  le  piano  et  les  accompagnait  harmo- 
nieusement de  la  main  gauche.  Étonné  de 
voir  de  si  heureuses  dispositions    dans    un 

(I)  La  CuttU  jtntr'ii  Jt  mnifi  di  Ltipiy  138*  an- 
*M,  pis*  870)  a  1*  DtcftHMin  Wi  U  CdutrHIi», 
iolviipir  Schilling,  Coï.ncreld'ialre.,ooIB.*l'.Tii>r* 
et  la  nsltum  ds  Mejerbeer  n  47*1 1  telu  irrear  pro- 

-ionnt  (  Berlin,  le  U  «ttbn  1800,  si  Haverbecr  inil 
faii  id.irn  un  hibilel*  «r  te  pi.no,  «i  I*  t1it»|t  ctt 
neo  r  mi,  quoiqu'il  M  fil  qii  dt  ni  u  Mplieaa  année. 


enfant  de  cet  âge,  son  pire  résolut  de  ne 
rien  négliger  pour  en  bâter  le  développe- 
ment. Lauska,  élire  de  Cléments  et  pianiste 
distingué,  fut  le  premier  maître  auquel  il  le 
conna.Aux  principes  rationnels  de  mécanisme, 
puitét  dans  l'école  de  son  illustre  professeur, 
Lauska  unissait  l'art  de  bien  enseigner.  Ce  fut 
vers  cette  époque  qu'un  ami  Intime  de  la  fa- 
mille Béer,  nommé  Hfeyer,  et  qui  avait  voué  a 
cet  enfant  une  affection  toute  paternelle,  toi 
laissa  par  testament  une  fortune  considérable, 
sous  la  condition  qu'au  nom  de  Béer  il  ajou- 
terait celui  de  Ideyir,  d'où  est  venu  le  nom  de 
Meyerbeer.  Déjà,  la  Gaielte  finirait  de  w- 
siqtie,  de  LeipsicL,  rendant  compte  d'un  con- 
cert donné  i  Berlin,  le  14  octobre  1800,  où  le 
jeune  artiste  s'élait  fait  entendre  pour  la  pre- 
mière fois  en  public  avec  un  succès  extraordi- 
naire, avant  d'avoir  accompli  sa  septième 
année,  l'appela  de  ce  nom.  Les  renseigne- 
ments recueillis  sur  lu  lieux  par  l'auteur  de 
cette  notice  prouvent  que  les  progrès  de  cet 
enfant  avaient  été  si  rapides,  qu'a  l'âge  de  six 
ans  il  étonnait  déjà  les  professeurs,  et  que 
dans  sa  neuvième  année  11  était  compté  parmi 
let  planistes  les  plus  habiles  de  Berlin.  La 
même  Gant 1s  mus iecle  dit,  dans  l'analyse  de 
deux  concerts  donnés  au  théâtre  de  celle  ville, 
le  17  novembre  1803  et  le  3  Janvier  1804, 
que  Meyerbeer  y  avait  Tait  preuve  d'une  habi- 
leté et  d'une  élégance  de  style  remarquables. 
L'abbé  Togler,  organiste  et  théoricien  alors 
fort  renommé  en  Allemagne,  l'entendit  a  cette 
époque.  Frappé  de  l'originalité  qu'il  remar- 
quait dans  let  Improvisations  de  l'enfant,  il 
prédit  qu'il  serait  un  grand  musicien.  Plut 
tard,  Ctémenti  visita  Berlin,  et  l'exécution  de 
Heyerbeer  lui  inspira  tant  d'intérêt  que, 
malgré  ton  a  vert  Ion  plut  prononcée  chaque 
Jour  pour  l'enseignement,  il  lui  donna  des 
leçons  pendant  toute  la  durée  de  sou  séjour 
dant  la  capitale  de  la  Prusse. 

A  peine  âgé  de  douie  ans,  et  quoiqu'il  n'eût 
Jamais  reçu  de  leçons  d'harmonie,  Meyerbeer 
avait  déjà,  sant  autre  guide  que  ton  instinct, 
composé  beaucoup  de  morceaux  de  chant  et 
de  piano.  Des  ami!  éclairés  y  reconnurent  le 
germe  d'un  beau  talent,  et  décidèrent  ses  pa- 
rents i  lui  donner  un  maître  de  composition. 
Celui  qu'on  choisit  fut  Bernard -Anse)  me  We- 
ber,  élève  de  Vogler  et  chef  d'orchestre  de 
l'Opéra  de  Berlin.  Admirateur  enthousiaste  de 
Gluck,  passionné  pour  la  belle  déclamation 
musicale  de  ce  grand  artiste,  fort  expert  d'ail- 
leurs en  matière  de  style  dramatique,  Weber 
pouvait  donner  d'utilet  conseils  4  ton  élève 


sur  la  coupe  des  morceaux,  sur  l'instrumen- 
tation et  tur  les  application*  esthétiques  de 
l'art  d'écrire;. mais  faible  harmoniste  et  man- 
quant d'instruction  dam  la  didactique  des 
divers  genres  du  contrepoint  et  de  la  fugue,  Il 
lui  était  impossible  de  le  guider  dans  cet 
-éludes  difficiles.  Pendant  quelque  temps, 
■Jeyerbeer  Ht,  un  peu  a  l'aventure,  de»  efforts 
pour  s'instruire,  Un  Jour,  Il  porta  une  fugue  a 
«on  maître  :  émerveillé  de  ce  morceau,  Weber 
le  proclama  un  cber- d'oeuvre,  et  l'omp-resi 
l'envoyer  i  l'abbé  Yogler,  afin  de  lui  prouver 
qu'il  pouvait  ainsi  former  de  tarant*  élève*. 
La  réponse  ae  Ht  longtemps  attendre;  enfin 
arriva  un  volumineux  paquet  qui  [m.  ouvert 
-avec  empressement.  0  surprise  douloureuse! 
au  Heu  de»  éloge*  qu'on  espérair,  on  y  trouva 
nue  aorte  de  traité  pratique  de  la  fugue,  écrit 
de  la  main  de  Vogler  et  divisé  en  trois  partiel. 
Dana  la  première,  les  règles  pour  la  formation 
de  ce  genre  de  morceaux  de  musique  étaient 
et  posées  d'une  manière  succincte.  La  seconde 
.partie,  Intitulée  ta  Fugue  de  l'élive,  contenait 
celte  de  Heverbeer,  analysée  dans  tout  ion 
développement  :  le  résultat  de  l'examen  prou- 
vait qu'elle  n'était  pas  bonne.  La  troisième 
partie,  qui  avait  pour  titre  :  la  Fugue  du 
maître,  était  celle  que  Vogler  avait  écrite  * 
■le  thème  et  les  contre-sujets  de  Meyerbeer. 
Elle  était  aussi  analysée  de  mesure  en  mesure, 
et  le  maître  y  rendait  compte  de*  motifs  qui 
lui  avalent  tait  adopter  telle  forme  et  non  telle 
autre  (1). 

Weber  était  confondu;  mais  pour  Mererbcer 
ta  critique  de  Vogler  fut  un  trait  de  lumière. 
Après  la  lecture  de*  deux  analyses  compara- 
tives, un  bandeau  lui  tomba  des  yeux.  Tout 
ce  qui,  dans  l'enseignement  de  Weber,  lui 
avait  paru  obscur,  inintelligible,  lui  devint 
clair  et  presque  facile.  Plein  d'enthousiasme, 
il  se  mlti  écrire  nue  fugue  a  buit  parties, 
d'après  lei  principe*  de  l'abbé  Vogler,  et  la 
lui  envoya  directement.  Ce  nouvel  essai  ne 
fut  plus  accueilli  de  la  même  manière  parle 
maître.  «  Il  y  a  pour  vous  un  bel  avenir  dans 

•  l'art,  écrivait-il  a  Heyerbeer.  Venei  près  de 
'  moi;   rend  h- roui   i   Darmiladt,-  Je    vou* 

*  recevrai  comme  un  fils,  et  Je  vou*   ferai 

(I)  Ca  travail  a  «M  i-pri  mfl  •rr*l  la  aurl  da  V«tln, 
•ooj  »  li  ire  :  Sgutm  fit  daa  Fa*tal«,  *!•  EioUùnmg 
n  ktrmtmicÀt*  Guaaj-  YirtimJmei  /.r*n  {SjsttaM 
dt  la  •Miiiratlkn  da  la  fn|«,  «■■<  i  Dirait  a  ci  ion  1  la 
•cliae*  da  (bail  KinuOniqac  emttnt).  OaTeabaib, 
Aadré,  !■-!•  de  7S  paaea  de  taiu  aitc  SI  pa*M  da  na. 
4aat.  UalkaireuaBB»!  l'anal}-»  da  a.itn  mnqaa 


BEER  419 

•  puiser  1  la  source  de*  connaissances  mmi- 

•  cale*,  a 

Apre*  une  invitation  si  flatteuse  et  si  for- 
melle, le  Jeune  musicien  n'eut  plu*  de  repos 
qu'il  n'eût  obtenu  de  ses  parents  la  permission 
d'en  profiler;  enfin,  il  fut  au  comble  de  ses 
vœux.  Il  avait  quinie  an*  lorsqu'il  devint 
élève  de  l'abbé  Vogler.  Ce  maître,  qui  jouis- 
sait alors  de  la  réputation  du  plu*  profond 
musicien  de  l'Allemagne,  avait  fondé  une 
école  décomposition  où  s'étaient  formés  autre- 
fois de*  artistes  de  mérite,  parmi  lesquels  on 
remarquait  Winter,  Hitler,  Knecht  et  plu- 
sieurs antre*.  Dans  la  nouvelle  école  établie  i 
Darmiladt,  Gansbacher,  qui  fut  plu*  tarai 
maître  de  chapelle  de  l'église  Saim-tUennc, 
a  Vienne,  était  le  condisciple  de  Heyerbeer. 
Incessamment  occupés  d'étude*  sérieuses,  le* 
élèves  de  Vogler  avaient  Cbex  lui  «te  exis- 
tence tout  artistique  et  scientifique.  Après  sa 
messe,  le  maître  les  réunissait  et  leur  donnait 
une  leçon  orale  de  contrepoint;  puis  11  le* 
occupait  de  la  composition  de  quelque  mor- 
ceau de  musique  d'église  sur  nn  thème  donné, 
et  terminait  la  Journée  par  l'examen  et  l'ana- 
lyse de  ce  que  chacun  d'eux  avait  écrit.  Quel- 
quefois Vogler  allait  a  l'église  principale,  où 
il  y  avait  deux  orgue*.  Là,  Ils  Improvisaient 
ensemble,  sur  le*  deux  Instruments,  chacun 
prenant  i  son  tour  le  sujet  de  fugue  donné,  et 
le  développant.  C'est  ainsi  que  *e  fit  pendant 
deux  ans  l'éducation  technique  de  l'auteur  de 
Robert  te  Diable,  Au  bout  de  ce  temps,  Vogler 
ferma  son  école  et  se  mit  ea  roule  avec  se* 
élèves  pour  visiter  les  ville*  principale*  de 
l'Allemagne,  puisant  dans  ce  qu'ils  enten- 
daient des  sujet*  d'entretien  et  de  leçons. 
Avant  de  quitter  Darmstadt,  Heyerbeer,  alors 
âgé  de  dix-sept  ans,  fut  nommé  compositeur 
de  la  cour.  Le  grand-duc  lui  accorda  cette 
distinction  après  avoir  entendu  un  oratorio 
(Dieu  et  la  nature)  que  le  jeune  artiste  venait 
d'achever,  et  qui  fut  exécuté  a  Berlin,  le 
8  mai  1811,  dans  unconcert  donné  par  Weber, 
au  Théâtre  loyal.  Les  aoloi  furent  chanté* 
par  Eunike,  Grell  et  mademoiselle  Schmalx. 
On  trouve  une  analyse  thématique  de  cet 
ouvrage  dan*  la  Goutte  mvticale  de  Leipiick 
{15'annee,  p.  570),  où  l'on  voit  que  déjà 
Meyerbeer  oherchait  des  formel  nouvelle*  et 
des  effets  Inconnu*.  Celte  partition  n'était  pis 
la  teule  qu'il  eut  écrite  dan*  l'école  de  Vogler, 
car  il  avait  composé  beaucoup  de  musique 
religieuse  qu'il  n'a  pas  fait  connaître  jusqu'à 
ce  Jour  (1863). 
Le  temps  de  la  production  active  était  arrivé 


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pour  Meyerbeer.  A  di«-huil  ans,  il. Al  repré- 
senter a  Munich  ton  premier  outrage  draina*. 
tique,  intitulé  :  la  Fille  de  Jephlé.  Le  sujet, 
développé  eu  trois  actif,  était  plutôt  un 
oratorio  qu'un  opéra.  Encore  tout  saturé  dei 
formel  tcolastiques,  Meyerbeer  avait  mis  peu 
décharné  mélodique  daui  celte  composition  : 
elle  ne  réusiit  pat.  Jusqu'alors  il  avait  obtenu 
de  brillant*  succès  comme  pianiste  cl  comme 
improvisateur;  il  résolu!  de  M  rendre  à 
Tienne,  la  ville  de*  pianistes,  et  de  s'y  faire 
connaître  comme  virtuose.  Le  soir  même  de 
■ou  armée,  il  ont  occasion  l'entendre  Hum- 
mel,  alors  dana  tout  l'éclat  de  ion  talent.  Ce 
latent  n'avait  ni  le  caractère  majestueux,  ni 
l'éclat  qui  ae  faisaient  remarquer  dans  l'exé- 
cution de  démenti  et  qui  se  reproduisaient 
avec  plus  de  Jeunesse  et  de  feu  dan*  le  jeu  de 
Meyerbeer  ;  mais  c'était  une  émanation  pure, 
claire  et  d'un  charme  inexprimable.  La  Jeune 
art  II  te  comprit  tout  d'abord  l'avantage 
qu'avait,  a  cet  égard,  mr  lui  l'école  viennoise, 
et  ne  voulant  pas  être  vaincu,  il  prit  la  réso- 
lution de  ne  ae  produire  en  public  qu'après 
avoir  réuni  aux  qualités  propres  de  son  talent, 
celle*  de  les  rivaux.  Pour  atteindra  le  but 
qu'il  se  proposait,  il  s'enferma  pendant  dix 
mois,  se  livrant  à  de  continuelle»  études  sur 
l'art  de  lier  le  jeu  harmonique  ment  et  faisant 
subir  a  ion  doigter  Ici  modifications  néces- 
saires. Après  ce)  efforts,  dont  une  conscience 
dévouée  d'artiste  était  seul*  capable,  Meyer- 
beer débuta  dans  le  monde  élégant  et  01  une 
impression  il  vive,  que  le  souvenir  s'en  est 
longtemps  conservé.  Moschelès,  qni  l'entendit, 
m'a  dit  plusieurs  fois  que  tl  ce  grand  artiste 
s'était  posé  alors  uniquement  comme  virtuose, 
peu  de  pianistes  «braient  pu  lutter  avec  lui; 
mais  déji  d'autre*  vues  occupaient  sou  esprit. 
C'est  Ici  le  lien  de  mentionner  nne  idée  hi- 
aarre  qui  tourmenta  sa  Jeune  Mie  a  cette 
époque  (1813).  Frappé  du  succès  que  l'origi- 
nalité de  tes  compositions  et  la  nouveauté  de 
ses  traits  brillant*  avalent  obtenues,  il  te  per- 
suada que  les  planiste!  voulaient  s'en  em- 
parer, et  pour  échapper  a  ce  danger  imagi- 
naire, il  te  décida  1  retarder  de  quelques 
années  la  publication  de  sa  musique  de  piano. 
Dans  la  suite,  préoccupé  de  m*  travaux  pour 
le  théâtre,  il  cessa  de  se  faire  entendre  et  même 
de  joner  du  piano,  en  sorte  qu'il  flnlt  par 
oublier  la  plus  grande  partie  de  ta  musique 
instrumentale,  dont  11  n'avait  rien  écrit,  et 
qne  celle  musique  fut  perdue  pour  l'art.  Ce- 
pendant il  a  du  écrira  certains  ouvrage*  dont 
les  Journaux  ont  parlé  avec  de  grandi  éloges, 


et  dont  las  manuscrit*  se  retrouveront  peut- 
être  quelque  jour;  par  exemple,  dei  variations 
sur  nne  marche  originale,  eiéentées  par 
l'auteur  dans  un  concert  donné  à  Leiptlck, 
ainsi  qu'a  ne  symphonie  concertante  pour 
piano,  violon  et  orchestre,  composée  par 
Meyerbeer,  et  exécutée  par  lui  et  le.violoniste 
Weit,  a  Berlin,  le  A  février  1813. 

Je  vient  de  dire  que  Meyerbeer  cessa  de 
jouer  du  piano  comme  virtuose;  mais  il  lui 
est  resté  de  set  études  sur  cet  instrument  le 
talent  le  plu*  parfait  d'accompagnateur  qne 
j'aie  entendu.  Je  Tut  frappé  de  la  beauté  de  ce 
talent  dans  les  concerts  de  aalon  donnés,  par 
le  roi  de  Prusse  aux  châteaux  de  BrUhl,  de 
Slolienfels  et  1  Coblence,  an  1845,  pour  la 
famille  royale  de  Belgique  et  pour  la  reine 
d'Angleterre.  En  sa  qualité  de  premier  maître 
de  chapelle,  l'auteur  des  Huguenot!  avait  or- 
ganisé ces  concert*  et  y  tenait  le  piano.  Par 
let  nuances  une*,  délicates  at  poétiques  de  sa 
manière  d'accompagner,  Je  comprit  alors  la 
multiplicité  des  répétitions  exigée*  par  lui 
pour  la  mise  on  scène  de  ses  opéras.  Je  doule 
qu'il  soit  jamais  complètement  satisfait  des 
chantenrietde  l'orcheilre. 

L'éclat  qu'avalent  eu  à  Tienne  let  succès  de 
Meyerbeer,  comme  pianiste  at  comme  auteur 
de  musique  instrumentale,  enfin,  let  beautés, 
qu'on  avait  remarquées  dan*  un  monodrame 
avec  chœurs,  Intitulé  :  Ut  Jmourt  de  Tkeee- 
ilnde,  lequel  fut  chanté  par  mademoiselle 
Marias,  i  Tienne,  en  1813,  inspirèrent  la 
pensée  de  lui  confier  la  composition  d'un 
opéra  comique  pour  le  Ihéitre  de  la  cour.  IL 
était  Intitulé  :  Abimeleck,  ou  tel  deux  Califei . 
La  muaique  italienne  était  seule  en  faveur 
alors  pris  de  X.  de  Melternich  et  des  cour- 
tisans auxquels  il  donnait  le  Ion  ;  or,  la  par- 
tition dVbimaleci  était  écrite  d'un  style 
absolument  différent,  et  dana  un  système 
aitei  semblable  à  celui  de  la  Fille  de  Jephlé  ; 
elle  fut  accueillie  avec  beaucoup  de  froideur,, 
et  le  résultat  de  la  représentation  dut  être, 
considéré  comme  une  chute.  Salievi,  qui  avait 
pour  le  jeune  musicien  une  tendre  affection, 
le  consola  de  cet  écbee  en  lui  donnant  l'assu- 
rance que,  nonobstant  la  coupe  vicieuse  de 
se*  chanti,  il  ne  manquait  pas  d'heureuse* 
dispositions  pour  la  mélodie,  mais  qu'il  n'avait 
pat  atiex  étudié  le  mécanisme  de  la  vocalisa- 
tion, et  qu'il  écrivait  mal  pour  les  cbanleurt. 
Il  lui  conseilla  d'aller  en  Italie  s'instruire. 
dana  l'art  de  composer  pour  les  voix,  et  lu» 
prédit  îles  succès  quand  il  aurait  apprit  cet 
art  difficile. 


v  Google 


Jusqu'alorsla  musique  Italienne  avait  eu  peu 
d'attraits  pour  Meyerboer.  Il  fiai  nouer  que 
Il  plupart  des  opérai  de  Nicolini,  de  Farl- 
belli,  de  Pavesi  et  de  quelque*  antre»,  qu'on 
Jouait  alors  aux  théâtres  de  Vienne  et  de  Mu- 
nich, liaient  peu  faits  pour  plaire  lune 
oreille  habituée  à  l'harmonie  allemande.  La 
Jeune  artistt  ne  comprenait  donc  pu  bien  la 
portée  des  conseil»  de  Salieri  ;  cependant,  plein 
decouSance  eu  tes  lumières,  Il  partit  pourVe- 
nise,  où  il  arriva  lorsque  Tanertdi,  délicieuse 
production  de  la  première  manière  de  Koiiini, 
Joutssaildu  succès  le  plut  brillant.  Cette  muti- 
qua  le  transporta  d'admiration,  et  la  style  Ita- 
lien, qui  lui  inspira  il  au  para  van  tune  invincible 
répugnance,  devint  l'objet  de  ta  prédilection. 
Dèa<ce  moment,  il  fit  subir  a  sa  manière  une 
complète  transforma  lion,  et,  après  plusieurs 
années  d'éludé»  sur  l'art  de  donner  de  l'élé- 
gance et  de  la  facilité  aux  forme»  mélodiques, 
■an»  nuire  au  sentiment  d'une  harmonie  riche 
et  pnla»ante,  il  fit  représenter  a  Fadoue,  en 
1818,  RomiUta  e  Coilama,  opéra  umi- 
iiria,  écrit  pour  la  Pisaroni.  Le»  Padouaus 
firent  un  brillant  accueil  a  cet  outrage,  non- 
seulement  a  cause  de  la  musique  et  du  talent 
de  la  cantatrice,  mal»  parce  que  Meyerheer 
était  considéré  par  eux  comme  un  rejeton  de 
leur  école,  en  »a  qualité  d'élève  de  Vogier,  qui 
l'avait  été  du  P.  Valotti,  maître  de  chapelle 
de  Saint-Antoine.  Itamilda  e  Coitama  fut 
intvi,  en  1819,  de  la  Semiramidt  lïtotwi- 
ciuta,  écrite  a  Turin  ponr  l'excellente  actrice 
Caroline  Bas»!.  En  18Î0,  EmmadiReiburgo, 
antre  partition  de  Meyerheer,  Tut  Jouée  à 
Venise  et  y  ohlint  un  succès  d'enthousiasme, 
peu  de  mois  après  que  Kossint  j  eut  donné 
Eduardo  t  Critlina.  Ce  fui  le  premier  pas 
remarquable  de  Meyerheer  dans  une  carrière 
qu'il  devait  parcourir  avec  tant  de  gloire. 
-  Son  nom  retentit  bientôt  avec  honneur  dans 
toute  l'Italie  :  Emma  fut  jouée  tur  le» 
théâtre»  principaux  ;  on  traduisit  cet  ouvrage 
en  allemand,  sous  le  titra  d'Emma  Von  Lci- 
etittr,  et  partout  [1  fut  considéré  comme  une 
de*  bonnes  productions  de  l'école  moderne. 

Cependant  le»  opinions  n'étalent  pa»  toute* 
favorable*,  en  Allemagne,  au  changement  qui 
«'était  opéré  dans  la  manière  de  Meyerheer. 
Ce  n'élait  pai  sans  une  sorte  de  dépit  qu'on  le 
voyait  délaiater  le»  traditions  germaniques 
pour  celles  d'une  école  étrangère.  Cette  dé- 
position de»  esprils,  qui  se  manifesta  quelque- 
foi»  par  de»  paroles  amèrei,  augmenta  a 
chaque  nouveau  succès  de  l'auteur  d'Emma. 
Charles  -Marie  de  Wcbtr,  depuis  long  tempe 


BEER  ut 

ton  ami,  partagea  ce*  prévention»,  et  peut- 
être  agirent-elles  sur  lni  plu»  que  sur  tout 
autre.  Il  ne  pouvait  en  dire  autrement,  car 
Weber,  artiste  dont  le  talent  puisait  ta  force 
principale  dans  une  conception  de  l'art  tout 
absolue,  était  moins  disposé  que  qui  que  ce 
soit  i  l'éclectisme  qui  tait  admettre  comme 
également  bonnes  des  déterminations  opposées 
par  leur  objet.  La  hauteur  de  vues,  qui  con- 
duit à  l'éclectisme,  est,  d'ailleurs,  une  des 
qualités  le»  plus  rares  de  l'esprit  humain.  J'ai 
vu  presque  toujours  les  génie»  capables  de» 
plus  belles  inspiration»  se  convertirai  e«prilt 
étroit»  lorsqu'ils  portaient  des  jugement»  inr 
le*  production»  d'une  école  différente.  On  ne 
doit  donc  pas  l'élonner  de  voir  Weber  con- 
damner la  direction  nouvelle  où  Meyerheer 
s'était  engagé.  Il  ne  comprenait  pa»  la  mu- 
sique italienne  :  on  peut  même  dire  qu'elle  lui 
était  antipathique,  comme  elle  l*a  été  a  Beet- 
hoven et  a  Mendelisohn.  C'était  donc  une  op- 
position de  conviction  qu'il  faisait  a  la  trans- 
formation du  talent  de  Meyerbeer,  et  ce  fui, 
en  quelque  sorte,  pour  protester  contre  le* 
.succèt  obtenus  par  son  ancien  ami  dam  m 
vole  nouvelle,  qu'il  Ht  représenter  à  Dresde, 
avec  beaucoup  de  soin,  sous  le  litre  allemand 
Wirth  vnd  Gatt  (Hôte  et  Convive),  Topera 
de*  Deux  Califet,  si  froidement  accueilli  par 
les  habitants  de  Vienne.  Au  reste,  son  amitié 
pour  Meyerbeer  ne  se  démentit  jamais.  On  le 
volt  heureux  d'une  visite  qu'il  en  reçut,  dan» 
ces  passages  d'une  lettre  qu'il  écrirait  a  Golt- 
frled  Weber,  «enr  ami  commun  :  ■  Vendredi 

■  dernier,  j'ai  eu  la  grande  joie  d'avoir  Neyer- 

•  béer  tout  nu  jour  cbel  moi  :  le*  orejjlcs 

•  doivent  l'avoir  tinté!  C'était  vraiment  un 

•  jobr  fortuné,  une  réminiscence  do  cal  ei- 

■  collent  temps  de  Manbeim....  Noua  ne  nous 

•  somme»   séparés   que  tard  dan»  la  nuit. 

■  Meyerbeer  va  i  Trlesle    pour  mettre  en 

•  »cène  son  Crocialo.  Il  reviendra,  avant  un 

■  an,  i  Berlin,  ou  11  écrira  peut-être  un  opéra 

•  allemand.  Dieu  le  veuille  !  J'ai  fait  maint 

■  appel  i  sa  conscience.  » 

Weber  n'a  pas  asiei  vécu  pour  voir  réaliser 
«e*  vieux  :  huit  an»  plus  tard,  il  eût  été  com- 
plètement heureux.  Quoiqu'il  eut  déji  écrit 
de  belles  chose»,  et  qu'il  eût  goûté  le  charme 
de»  succès  de  la  scène,  Meyerbeer  était  encore, 
en  1824,  a  la  recherche  do  aon  individualité  i 
circonstance  dont  il  y  a  plu*  d'un  exemple 
dans  l'histoire  des  grands  artiste»,  particuliè- 
rement dan»  celle  de  Gluck.  Comme  il  élan 
arrivé  a  cel  homme  illustre,  un  éclair  est 
venu,  tout  a  coup,  illuminer  Meyeroeerj  et, 


comme  Gluck,  c'est  J  la  scèoc  française  qu'il 
a  trouvé  l'aliment  de  ion  génie.  Quoiqu'il 
désapprouvât  la  routa  que  Meyerbeer  avait 
prise,  Weber  connai liait  bien  la  porté*  de 
son  talent;  car,  lorsqu'il  mourut,  il  exprima 
le  désir  que  ce  fnl  MU  ami  qui  terminât  un 
opéra  qu'il  laissait  inachevé. 

Le  succès  d'Emma  diRitburga  mit  ouvert 
à  Meyerbeer  l'accès  dei  icènes  principale!  de 
l'Italie,  parmi  lesquelles  le  thé*  Ire  delà  Seala, 
de  Milan,  est  au  premier  rang.  Il  écrivit  pour 
ce  Ibéâtre,  en  18Î8,  Margktrita  d'Anjou, 
drame  lemi-iérieui  de  Romani,  qui  fut  re- 
présenté le  14  novembre  de  la  mime  année, 
et  dont  les  rôle*  principaux  furent  cfaanié* 
par  Tacchlnardi,  Levasseur  et  Roia  Martini. 
Le*  prévention*  peu  favorable*  qu'un  artiste 
étranger  inspire  presque  toujours  aux  Italiens 
cédèrent  cède  rois  au  mérite  de  la  musique,  et 
le  succès  fut  complet.  Une  traduction  fran- 
çaise de  cet  opéra  a  été  faite  plusieurs  années 
après,  pour  le  tbéitre  de  t'Odéon,eta  été  jouée 
sur  tous  les  théâtres  de  la  France  et  de  la  Bel- 
gique. A  Marguerite  succéda  l'Emle  di  Gra- 
nota,  opéra  sérieux  de  Romaui,  dont  la  pre- 
mière représentation  eut  lieu  au  même  théâtre, 
le  13  mars  1821.  Le*  rôles  principaux  furent 
ebantés  par  Adélaïde  Tosi,  madame  Pi  ta  roui, 
Caroline  Bassi-Kanna,  Lablacbe  et  le  ténor 
Winler.  Déjà  le  nom  de  Meyerbeer  avait  ac- 
quis asseï  de  retentissement  pour  que  l'envie 
fût  éveillée  :  elle  essaya  de  faire  expier  a 
l'auteur  d'Emma  et  de  Margktrita  d'Anjou 
les  applaudissements  obtenus  paves  ouvrages. 
L'Esule  di  Granata  fat  mis  en  scène  avec 
beaucoup  détenteur,  et  ne  put  être  joné qu'aux 
derniers  jours  de  la  saison.  La  même  Influence 
qui  avait  retardé  l'apparition  de  l'ouvrage  en 
prépara  la  cbute  par  mille  ressorts  cachés. 
Tout  semblait  en  effet  la  présager.  Le  premier 
acte  échoua,  et  le  second  paraissait  destiné  au 
même  sort,  quand  un  duo,  chanté  par  Labiacbe 
et  la  Pisaroni,  enleva  tout  l'auditoire.  Aux 
représentations  suivantes,  le  triomphe  ne  fut 
pas  un  moment  douteux. 

La  saison  terminée,  Meyerbeer  se  rendit  à 
Rome  pour  y  écrire  Almatuor,  opéra  sérieux 
en  deux  actes,  dont  Romani  avait  écrit  le 
libretlo;  mais  pendant  les  répétitions ,  le 
maître  fut  atteint  d'une  maladie  grave  et  ne 
put  achever  sa  partition  pour  l'époque  déter- 
minée. Il  ne  retrouva  la  santé  qu'en  allant 
passer  l'année  1893  1  Berlin  et  anx  eanx. 
Pendant  ce  temps  de  repos,  il  écrivit  l'opéra 
allemand  intitulé  :  la  Parti  de  Brandebourg. 
Il  était  destiné  vraisemblablement  au  théâtre 


de  Konigstadt,  où  l'on  jouait  habituellement 
cet  sortes  d'ouvrages;  mais,  par  des  motifs 
inconnu»,  cet  opéra,  auquel  le  compositeur 
attachait,  tant  doute,  peu  d'importance,  ne' 
fut  pas  représenté.  Ici  finit  ce  qu'on  pourrait 
appeler  la  seconde  époque  de  Meyerbeer  :  elle 
avait  en  pour  lui  d'heureux  résultais;  car, 
d'une  part,  elle  avait  marqué  set  progrès 
dans  l'art  d'écrire  pour  les  voix,  et  il  avait 
acquit  l'expérience  des  condition»  do  la  mu- 
tique  dramatique  ainsi  que  des  effets  de  la 
tcêne,  qn'on  n'apprend  qu'en  s'y  hasardant. 
D'autre  part,  la  conBanee  dans  ton  talent 
t'était  accrue  par  le  succès.  Sa  réputation 
n'était  pat  celle  d'un  maître  vulgaire.  Emma 
di  Retbvrg»  avait  para  avec  éclat  et  avait  été 
reprise  plusieurs  fois  à  Venise,  à  Milan,  a 
Gênes,  a  Florence,  a  Padoue;  elle  avait  été 
traduite  en  allemand  tous  le  titre  d'Emma 
van  Ltitetttr,  et  jouée  a  Vienne,  ï  Munich,  a 
Dresde,  i  Francfort,  tou*  ce  litre,  tandis 
autre  traduction,  intitulée  :  Emma  d* 
était  chantée  a  Berlin  et  a  Stutt- 
gart. Marguerite  d' Anjou  était  jouée  avec  un 
succès  égal  a  Milan,  Venise,  Bologne,  Turin, 
Florence  et  Triesle;  en  allemand,  a  Munich 
et  h  Dresde  ;  en  français,  à  Pari*  et  sur  pres- 
que tous  les  théâtres  de  France  et  de  Belgique; 
i  Londres,  en  anglai*  et  en  italien.  Toutefois 
l'artiste  n'avait  pas  encore  découverts*  propre 
personnalité;  il  marchait  dans  de*  voie*  qui 
n'étaient  pt*  les  sienne*  ;  il  était  devenu  plut 
habile,  mais  il  n'était  pat  encore  original  ;  jl 
avait  du  savoir  et  de  l'expérience,  mais  l'au- 
dace lui  manquait. 

Remarquons  cependant  cette  année  1823: 
elle  est  significative  dan*  la  vie  de  Meyerbeer, 
comme  artiste.  Nul  doute  que,  méditant  alors 
sur  ce  qu'il  avait  produit  depuis  ion  arrivée 
en  Italie,  et  faisant  un  retour  sur  lui-même, 
il  n'ait  senti  ce  qui  manque  a  ce*  ouvrage*  . 
pour  en  compléter  les  qualités  esthétique*,' 
car  on  verra,  dans  la  suite  de  celte  notice,  ses 
e(Tort>  tendre  incessamment  vers  une  mani- 
festation de  plus  en  plus  prononcée  de  son 
individualité.  C'est  a  la  même  époque  qu'il  fit 
4  Weber  la  visite  dont  il  ett  parié  dan*  la 
lettre  de  l'auteur  du  Freyichiiix,  citée  pré- 
cédemment, et  sans  doute  celte  journée  de 
causerie  intime  de  deux  grand*  musiciens 
n'a  pas  été  perdue  pour  l'auteur  de  flot* ri, 
des  Hugwnott,  de  Strueniit  et  du  Pro- 
phète. 

De  retour  en  Italie,  Meyerbeer  y  donna  son 
Crociato,  non  a  Triesle,  comme  le  croyait 
Weber  et  comme  t'avalent  annoncé  plusieurs 


journaux  allemands,  mai*  a  Venise,  où  11  fut 
représenté  le  20  décembre  1824.  Le»  rôles 
principaux  avaient  été  écrits  pour  madame 
31  eric-La lande,  alors  dam  tout  l'éclat  de  ten 
talent,  et  pour  Veluli  et  Lablaehe.  L'exécution 
(ut  bonne,  et  le  succès  surpassa  l'attente  du 
compositeur,  qui  tut  appelé  plusieurs  fols  et 
couronné  sur  la  scène.  Toutes  les  grandes 
fille*  de  l'Halle  accueillirent  avec  1*  mène 
faveur  te  Croeiato,  et  l'on  ne  peut  douter 
que,  fi  Meyerbeer  eût  fait  succéder  quelque» 
opérai  a  celle  partition,  Il  ne  te  Ht  placé  a  la 
télé  de*  musiciens  qui  écrivaient  au  delà  de* 
Alpes;  mal*  déjà  d'antres  projeta  occupaient 
ton  esprit. 

Si  l'on  examine  arec  attention  la  partition 
du  Croeiato,  on  y  découvre  des  lignes  non 
équivoque*  de  la  réaction  opérée  dan*  la  ma- 
nière dn  compositeur,  et  de  ta  tentative  d'une 
fuaion  de  ses  tendance*  primitive*  avec  le  stylo 
italien  qui  caractérise  Emma  di  Rctbvrgo  et 
Marguerite  d'.injou.  L'individualité  dn  talent 
de  Keverbeer  tendait  à  se  prononcer,  «t  son 
heureux  penchant  pour  l'expression  énergique 
des  situations  dramatiques  sa  faisait  aperce- 
voir. Four  te  développer,  son.  talent  n'avait 
plus  qu'a  se  livrer  i  l'élude  de  fa  scène  fran- 
çaise ;  une  circonstance  favorable  se  présenta 
dans  rinvitallon  reçue  par  Meyerbeer  de  la 
part  de  M.  delà  Rocbefoucanlt,  pour  qu'il  di- 
rigeât )  Pari*  la  mise  en  scène  de  ion  Cro- 
eiato; car  ce  fut  a  Paris  même  que  l'acheva  la 
transformation  de*  idée*  de  l'artiste. 

Le  Croeiato  n'eut  point  i  Pari*  le  succès 
d'entboutiaimc  qu'il  avait  obtenu  a  Venise, 
1  Home,  a  Milan,  à  Turin,  dan*  toute  l'Italie, 
enHn,  et  qu'il  eut  plus  tard  en  Etpagne,  a 
Lisbonne,  à  Londres  ainsi  qu'en  Allemagne. 
Les  circonstances  ne  le  favorisaient  pas. 
A  Parla,  on  ne  partage  pas  le*  couronnes; 
elles  tombent  toutes  sur  une  seule  télé.  En 
1836,  les  habitués  du  Théâtre-Italien  ne  vou- 
laient pa*  qu'il  ;  eût  d'autre  compositeur  pos- 
sible que  Rojslci,  ni  d'autre  musique  que  la 
sienne.  Trop  sérieuse  pour  la  plupart  de*  di- 
lettantes, la  musique  du  Croeiato  ne  fut  ap- 
préciée a  sa  juste  valeur  que  par  un  petit 
nombre  de  connaisseurs,  qui  firent  avec  Im- 
partialité la  part  des  beauté»  et  celle  des  dé- 


e,  il  fa 


vina  la  portée  du  talent  de  l'auteur  de  cet  ou- 
vrage; personne  n'aperçut -dan*  le  Croeiato 
le  génie  qui  devait  produire  tes  opéras  dont 
les  large*  conception*  régnent  sur  toute*  les 
scènes  de*  deux  mondes  depuis  1831.  Ceux  qui 
estimaient  cette  partition,   la   considéraient 


JEEfc  m 

comme  le  degré  le  plu»  élevé  du  talent  de 
l'auteur  ;  en  quelque  sorte  comme  ton  dernier 
mot.  Le  silence  gardé  par  Meyerbeer  pendant 
plusieurs  années  sembla  justifier  leur  juge- 
ment. Son  mariage  et  la  perte  douloureuse  de 
deux  enfants  avaient  suspendu  se*  travaux  ;  il 
y  revint,  enfin,  en  1838  ;  mais  lorsqu'il  reprit 
sa  plume,  sa  nouvelle  route  «lait  tracée  ;  mil  H 
par  plusieurs  année*  de  méditations,  son  génie 
*'étalt  transformé,  et  son  talent  avait  le  carac- 
tère qui  lui  est  propre.  Tout  le  monde  sait 
aujourd'hui  quels  ont  élé  les  résultats  de  mo- 
difications si  radicales. 

L'achèvement  de  Robert  le  Diable,  retardé 
par  de  fréquents  voyages,  fut  enfin  complet 
ver*  la  fin  de  juillet  1830,  et  cette  partition, 
écrite  pour  le  grand  Opéra  de  Paris,  futdt- 
posée,  par  Meyerbeer,  a  l'administration  de  ce 
théâtre,  vers  la  même  époque.  La  révolution, 
qui  venait  de  l'acbever  en  trois  jours  a  Paris, 
en  avait  Tait  naître  une  autre  dans  le*  cou- 
lisses de*  théâtres.  A  la  direction  royale  d* 
t'Opéra  succéda  bientôt  une  entreprise  parti- 
culière qui,  dans  les  clauses  et  conditions  de 
son  contrat,  n'admit  que  comme  une  charge 
onéreuse  l'obligation  lié  faire  jouer  l'ouvrage  de 
Meyerbeer.  Ce  ne  fut  qu'au  mol*  de  novembre 
1831  que  cet  opéra  fut  représenté  ;  en  dépti 
du  dénigrement  dont  il  avait  été  l'objet,  avec 
lui  commença  la  fortune  de  ce  qu'on  appe- 
lait alors  l'Académie  royale  de  muiique.  Les 
dernières  répétitions  générales  se  signalèrent 
par  de*  Incident*  fort  curieux.  Une  multitude 
de  ces  critique*  de  profession. «eus  connais- 
sances suffisante*  de  l'art,  qui  abondent  à 
Paris  plus  qu'en  aucun  autre  lieu,  l'y  trou- 
vaient et  immolaient  l'œuvre  du  musicien  M 
plus  gaiement  possible.  C'était  a  qui  dirait  le 
mot  le  plus  plaisant,  ou  ferait  l'oraison  |ta- 
nèbre  la  plus  spirituelle  et  la  plu*  grotesque 
de  la  partition.  Au  résumé,  la  pièce  ne  devait 
pas  avoir  dix  représentations.  L'entrepreneur, 
dont  l'oreille  avait  élé  frappée  de  ce*  tristes 
présages,  aperçut  dans  la  salle  l'auteur  de  cette 
notice,  et  alla  lui  confier  ses  craintes.  •  Soyel 

■  tant  inquiétude,  lui  dit  celui-ci;  J'ai  bien 

■  écoulé,  et  je  suit  certain  de  ne  pat  me 

■  tromper.  Il  y  a  la  dedans  beaucoup  plut  de 

■  beauté*  que  d'imperfections.  La  scène  est 

■  saisie  ;  l'impression  sera  vive  et  profonde. 
*  Cela  ira  aux  nues  et  fera  le  tour  du  monde." 

L'événement  a  prouvé  que  ce  jugement  était 
le  bon  :  jamais  «envie  dramatique  ne  fut  plu* 
populaire  ;  J  «mai*  succès  ne  fut  plus  univer- 
sel. Ajoutons  avec  certitude  qu'il  n'en  est  pat 
dont  l'heureuse  fortune    ait    eu  une  durée 


,gk 


m  m 

comparable;  car  elle  s'est  soutenue  pendant 
plu*  de  trente  an*  jusqu'au  moment  où  c 
est  écrit  (1869),  et  «rat  semblable  ment  elle 
Q'est  pas  prêt  de  Unir.  Arec  Robert  le  Diable 
ont  commencé,  à  l'Opéra,  les  recette!  de  due 
millt  frantt,  qni  y  étaient  aspira* ant  Incoti 
nue*.  Traduit  en  italien,  en  allemand,  en  ai 
glais,  en  hollandais,  en  russe,  en  polonais,  e 
danois,  cet  opéra  a  été  Joué  partout  et  vingt 
lois  repris  dani  les  petitei  ville*  comme  dam 
le* grande*;  partout  il  «  excité  le  même 
thoujiairue  ;  ton  succès  n'a  pas  été  limité  a 
l'Europe  seule  :  a  la  Nouvelle-Orléans,  Robert 
le  Diable*  été  Joué  pendant  plusieurs  moi* 
sur  le*  deux  théitre*  anglait  et  français;  la 
Havane,  Mexico,  Lima,  Alger,  ont  a 
voulu  l'entendre,  et  l'on  tialué  par  d'unanime* 
applaudissement*. 

Un  nomme  nouveau  t'ett  révélé  dani  cet 
ouvrage.  Ce  n'est  plu»  le  Heyerbeer  de  l' Alle- 
magne, élève  rolde  et  guindé  deVogler;  ce 
n'est  plus  celui  de  l'Italie,  ic  jetant  violem- 
ment bon  de  ses  habitudes  d'école  pour  ap- 
prendre, par  imitation  de  Roisini,  l'art  de 
faire  chanter  le*  voix  et  de  colorer  le»  effet» 
de  l'instrumentation  ;  'ce  n'est  pa*  mém< 
fusion  de*  deux  manière*  pour  arriver  1  de* 
effet*  variés;  c'ett  une  création  tout  entière, 
ob  II  ne  reste  a  l'artiste,  de  set  première* 
époques,  que  l'expérience  acquise  dans  se* 
travaux.  Six  année*  de  repos,  ou  plutôt 
d'études,  six  années  de  méditation,  d'observa- 
tion et  d'analyse  ont  enfln  coordonné  en 
un  tout  complet,  original  et  puissant,  ce  que 
la  nature  a  jpi*  de  sentiments  énergiqui 
dans  son  ime,  ce  que  l'audace  donne  de  nou- 
veauté ant  idées,  ce  que  ta  philosophie  de 
l'art  prête  d'élévation  au  strie,  et  ce  qi 
mécanisme  exercé  procure  de  sûreté  a  l'artiste 
dans  tes  effets  qu'il  veut  produire. 

Après  l'éclatant  succès  de  Robert  U  Diable, 
l'administration  de  l'Opéra  avait  comprit  que 
le*  productions  de  Mey erneer  exerceraient  dé- 
sormais une  heureuse  influence  inr  son  entre- 
prise ;  elle  ne  négligea  rien  pour  le  déter- 
miner i  écrire  un  nouvel  ouvrage,  et  le  livret 
de*  Huguenote  lui  fut  confié;  mais,  afin 
d'avoir  la  certitude  que  le  compositeur  ne 
mettrait  pas  trop  de  lenteur  dan*  ion  travail, 
un  dédit  de  trente  mille  francs  tut  stipulé 
pour  le  cas  oh  la  partition  ne  serait  pas  livrée 
dans  un  délai  déterminé.  Pendant  que  Mejer- 
beer  était  occupé  1  écrire  «et  ouvrage,  la 
santé  de  la  femme,  sérieusement  altérée  par 
une  affection  de  poitrine,  l'oblige*,  d'après 
l'art*  de*  médecins,  a  Hier  monentanément 


son  séjour  en  Italie.  Dans  celte  situation,  tl 
demanda  un  délai  de  six  moi*  pour  la  mise  en 
répétition  de  ion  opéra  ;  mait  celte  juste  de- 
mande Ait  reponttée;  alor»  Heyerbeer  relira 
•a  partition,  paya  le  dédit  et  partit.  Bientôt, 
cependant,  l'entrepreneur  comprit  ta  nécei- 
slté  de  donner  le*  Huguenot»,  pour  empê- 
cher te  public  de  l'éloigner  de  ton  spec- 
tacle; Il  rendit  le  dédit,  et  le  nouvel  opéra 
de  Heyerbeer  fut  représenté  le  SI  février 
1636. 

Le*  dispositions  dn  poème  de*  Huguenote 
n'ont  pat  d'analogie  avec  celles  de  Robert  Je 
Diable;  l'action  s'y  développe  avec  lenteur, 
et  l'intérêt  ne  commence  que  vers  le  milieu  dir 
troisième  acte;  jusque-là,  c'est  de  l'opéra 
de  demi -caractère,  où  le  musicien  seul  a  du 
soutenir  l'attention  dan*  de*  scènes  vides  d'ac- 
tion. Un  talent  supérieur  pouvait  seul  triom- 
pher de  ce*  difficulté*.  Au  premier  abord,  ni 
le  publie,  ni  la  plupart  de*  critiques  ne  com- 
prirent le  mérite  que  Heyerbeer  y  avait  dé- 
ployé. Quoiqu'on  avouât  que  le  dno  de  Clé- 
mentine et  de  Marcel,  an  troisième  acte,  la 
■cène  du  duel,  tout  le  quatrième  acle  et  une 
partie  dn  cinquième,  ont  des  beautés  de  pre- 
mier ordre,  et  bien  qu'on  déclarât  qu'on 
ne  connaissait  rien  d'aussi  pathétique  que  ta 
dernière  scène  du  quatrième  acte,  il  fui  con- 
venu que  ta  partition  des  Huguenote  était 
inférieure  a  celle  de  Robert  le  Diable.  Plu* 
lard,  les  gens  désintéressé*  ont  abjuré  leur 
erreur  ;  pour  eux,  la  valeur  de  l'ouvrage  **ett 
accrue  d'année  en  année,  et  les  plu*  récalci- 
trant* ont  dû  se  rendre  a  l'évidence  d'un  suc- 
ée* constaté  par  plusieurs  millier*  de  repré- 
aentatlons,  données  pendant  vingt-cinq  ans 
dans  toutes  les  parties  du  monde.  Après  le* 
deux  première*  années  de  ce  grand  succès,  un 
parti,  qui  avait  de*  Intérêt*  contraires,  a 
exercé  la  rigueur  et  l'injustice  de  sa  critique 
arec  plus  d'acharnement  que  dan*  la  nou- 
veauté de  l'œuvre.  Qu'en  est-il  résulté? La 
partition  des  Huguenote,  avec  le*  quelques 
défauts  el  le*  beautés  inhérentes  au  talent  du 
maître,  s'est  maintenue  dans  tonte  sa  re- 
nommée. 

Après  les  Huguenote  ,  un  intervalle  de 
treize  années  s'écoula  sans  que  Heyerbeer  fit 
représenter  aucun  ouvrage  nouveau  sur  la 
scène  française.  Ce  long  silence  eut  plusieurs 
causes.  La  première  parait  avoir  été  dans  le* 
modifications  dn  personnel  chantant  de 
l'Opéra,  el  dans  son  affaiblissement  pro- 
gressif. Une  autre  cause  explique  l'éloigne- 
ment  où  l'illustre  maître  resta  du  théitre  do 


M  (loin  pendant  ut  période  il  longue; 
«ne  se  Ironie  dut  l'intérêt  que  le  roi  de 
Prnite  lui  témoigna,  h  l'époquedeson  avène- 
ment m  Irène,  et  dan»  te»  fonctions  actives 
que  Heyerbeer  eut  1  remplir  pré»  de  ce 
prince,  «prie  ta  nom  in  ai  ion  de  premier 
BMlIre  de  chapelle.  Le  composition  d'un 
grand  nombre  de  psaumes  et  de  cent* te*  reli- 
gieuse», avec  on  sans  accompagnement  d'or- 
cbettre,  de  musique  d'égllee  et  de  mélodie*  de 
différent!  genres,  dont  il  sera  parlé  pin»  loin, 
mil  occupé  une  partie  de  ce  tempe.  Le  pre- 
mier ouvrage  officiel  qu'il  écrivit  pour  la  cour 
de  Berlin  fut  nne  grande  ce  nlate  avec  table  toi, 
Intitulée  :  la  Ftitu  nctla  eorfe  di  Ftrrara, 
peur  une  (été  donnée  par  le  roi,  en  1845.  Le 
7  décembre  1844,  le  mallre  Ht  repréaenter, 
pour  l'inauguration  du  nouveau  théâtre  royal 
de  celte  ville,  an  opéra  allemand  en  troii 
«c tu,  intitulé  :  Fin  Fildiagtr  in  Schk$itn 
(un  Camp  en  Silésie).  Cet  ouvrage  de  circon- 
stance ne  produisit  tout  l'effet  que  l'en  était 
promit  Heyerbeer  que  lortqae  la  célèbre  can- 
tatrice Jenny  Llnd  fut  chargée  du  rôle  prin- 
cipal. Il  cutiurtout  un  brillant  succès  lors- 
qu'elle le  chanta  ■"Vienne,  ton*  le  titre  de 
Widia,  avec  beaucoup  de  changement»  et 
d'augmentation»,  en  1847. 

L'année  1846  fut  marquée  par  une  de» 
plus  belles  production*  du  génie  de  Heyer- 
beer; œuvre  complète  dans  laquelle  il  n'y 
a  pas  une  page  faible  :  je  veux  parler  de 
la  musique  composée  par  le  mallre  pour 
Slrutmie,  drame  posthume  de  Michel  Béer, 
frère  de  l'illustre  artiste.  Celte  belle  con- 
ception, oh  l'originalité  de»  idées  du  compo- 
siteur se  révèle  dans  tonte  sa  puissance,  ren- 
ferme une  ouverture  magnifique,  du  plus  grand 
développement ,  quatre  entr'acles  où  lout 
le  drame  se  peint,  et  neuf  morceaux  qui  s'in- 
lercalent  dans  le  dialogue,  a  la  manière  de» 
mélodrame».  Quelques-uns  de»  motifs  de  ceux- 
ci  sont  traités  dan»  l'ouverture  et  développé» 
avec  cet  art  de  progression  d'effet  dans  lequel 
Heyerbeer  n'a  point  d'égal.  Les  artistes,  qui 
ne  jugent  pas  la  musique  sur  des  impressions 
fugitives,  comme  le  public ,  et  qnl  sont  capa- 
bles d'analyser,  savent,  en  effet,  que  le  talent 
du  maître  prend  par  cette  qualité  son  carac- 
tère le  plus  élevé.  Le  plan  de  cette  ouverture 
est  a  lui  seul  nn  chef-d'œuvre  en  ce  genre  : 
tout  y  est  disposé  de  main  de  mallre  et  avec 
une  connaissance  profonde  de  l'effet  que  doit 
produire  le  retour  des  idées  par  la  variété  des 
formes.  On  dit  que  ce  morceau  capital  n'a  pas 
4t*  comprit  par  le  public  de  Pari»  :  j'ai  bien 


BEER  tu 

peur  qu'il  ne  l'ait  pas  été  non  plus  par  l'or- 
chestre auquel  l'eiécutioD  était  confiée;  car, 
lorsque  je  l'ai  fait  Jouer  par  l'orchestre  du 
Conservatoire  de  Bruxelles,  un  auditoire  de 
deux  mille  personnes  a  été  jeté  dan»  de»  trans- 
ports d'adm  Ira  lion. 

Il  faudrait  faire  le  résumé  de  lout  le  drame 
pour  faire  comprendre  ce  qu'il  y  a  de  poésie 
dans  les  entr'acles  et  dans  les  morceaux  de 
musique  dont  Heyerbeer  a  fortifié  l'ouvrage 
de  son  frère.  Chaque  morceau  est  un  tableau 
scénique,  eu  exprime  un  sentiment  particulier 
avec  une  puissance,  une  originalité  de  con- 
ception, de  moyens  et  d'accents,  dont  l'effet 
est  irrésistible.  Celte  admirable  composition  a 
été  eiécutée  pour  la  première  fois  à  Berlin,  le 
19  septembre  1846. 

Dans  la  même  année,  Heyerbeer  écrivit, 
pour  le  mariage  du  roi  de  Bavière  avec  I»  prin- 
cesse Guillelmine  de  Prusse,  une  grande  pièce 
intitulée  Fatktltani  (danse  aux  flambeaux), 
pour  un  orchestre  d'instrument»  de  enivre. 
Celte  danse  prétendue  est  une  marche  pour 
an  cortège  d'apparat  qui  se  fait  le  soir  aux 
flambeaux,  i  l'occasion  du  mariage  des 
prince»  de  Prusse,  et  qui  est  traditionnel 
dans  celte  cour.  Le  caractère  de  cette  compo- 
sition est  d'une  originalité  remarquable  :  elle 
est  riche  de  rhythmes  et  d'effet»  nouveau. 
Une  autre  pièce  du  même  genre  a  été  com- 
posée par  le  maître  pour  le  mariage  de  la 
princesse  Charlotte  de  Prusse  et,  en  1855,  il 
en  a  écrit  nne  troisième  pour  le  mariage  de  la 
princesse  Anna. 

Apre»  une  longue  attente,  le  Prophèlt, 
souvent  annoncé  sous  des  noms  différents,  fut 
enfin  représenté,  le  16  avril  1849.  C'était  le 
troisième  grand  ouvrage  écrit  par  Heyerbeer 
pour  l'Opéra  de  Paris  ;  11,  l'illustre  composi- 
teur se  retrouvait  sur  le  terrain  qui  lui  est 
nécessaire  pour  la  production  de  ses  paissants 
effet*.  Ainsi  qu'il  était  arrivé  pour  Bobwt  et 
jiour  les  ffuguinoti,  il  y  eut  d'abord  de  l'In- 
certitude, non-seulement  dans  le  public,  mal» 
sussi  parmi  les  artistes  ei  les  critique»  de 
profession,  concernant  te  jugement  qui  devait 
être  porté  de  la  partition  du  Prophilt;  mail 
i  chaque  représentation ,  l'ouvrage,  mieux 
compris,  produisit  de  plus  en  plus  l'effet  sur 
lequel  le  compositeur  avait  compté.  L'incerti- 
tude provenait  de  ce  qu'on  cherchai!  dans  le 
troisième  grand  ouvrage  du  maître  des  beautés 
analogue)  a  celtes  qui  avaient  Tait  le  succès 
des  deux  premiers;  mai)  Heyerbeer  est  tou- 
jours l'homme  de  son  sujet.  Dans  /toper!,  il 
avait  en  a  exprimer  le  combat  des  deux  prin- 


^_-M»J*_WlL 


193  ME 

cipes,  boa  et  mauvais,  qui  agissent  sur  la  i 
turc  humaine;  dam  les  ffvgvcnuli,  11  avait 
opposé  le*  nuances  délicates  et  passionnées  de 
l'amour  aux  fureurs  du  fanatisme  religieux. 
Dans  le  Prophète,  c'eit  encore  la  fanatisme, 
mais  le  fanatisme  populaire  mil  en  opposition 
avec  les  ruses  de  la  politique, et  celles-ci,  par  un 
concours  inouï  de  circonstances,  arrivant  par 
degrés  a  la  plus  haute  expression  de  la  gran- 
deur. L'élément  principal  de  cea  I  roi  s  ouvrages 
est  la  progression  de  l'intérêt,  mais  d'un 
intérêt  de  nature  très-différente.  Les  beauléi 
de  sentiment  et  le*  beautés  de  conception 
constituent  les  deux  grandes  divisions  esthé- 
tiques de  la  musique  théâtrale;  car  s'il  y  a  un 
art  de  sentiment,  il  y  a  aussi  in  art  de 
pensée.  Trois  facultés  de  l'organisation  hu- 
maine, à  savoir,  l'imagination,  la  aenslbilité 
et  la  raison,  correspondent  aux  trois  condi- 
tions qui,  Unira  tour,  dominent  dans  les  pro- 
duit) de  l'art  dramatique, c'est-à-dire,  l'idéal, 
le  passionné  et  le  vrai  relatif  au  sujet.  L'ima- 
gination s'allie  tantôt  an  sentiment,  tantôt  à 
la  raison  :  dans  le  premier  cas,  elle  nous 
émeut  d'nne  Impression  vive,  mais  vague  dan* 
son  objet  et  en  quelque  sorte  indéfinissable  ; 
dan*  l'autre,  elle  s'élève  jusqu'au  grandiose 
et  noua  saisit  Je  l'idée  de  puissance.  Or,  c'est 
le  premier  de  ces  effets  qui  domine  dans  la 
scène  d'amour  du  quatrième  acte  des  ffujjue- 
nofs,  c'est  l'autre  qui  se  produit  dans  la  con- 
ception du  Prophète.  De  ces  deux  formes  de 
l'art,  l'une  n'a  pas  d'avantage  sur  l'autre; 
leur  mérite  relatif  consiste  dans,  une  juste 
application  au  sujet.  Éma  par  l'exaltation  de 
l'amour  qu'il  avait  1  exprimer,  le  grand  mu- 
sicien a  trouvé,  pour  le  sentiment  dont  les 
amant*  sont  pénétrés,  des  accents  de  ten- 
dresse, de  passion  et  même  de  volupté,  dont 
le  charme  est  irrésistible;  mai*  placé  en  face 
de*  caractères  vigoureui  du  seizième  siècle, 
ainsi  quedel*  rudesse  des  mœurs  de  ce  temps, 
et  ayant  1  colorer  le  tableau  d'une  dos  époque* 
les  plu*  saisissantes,  par  te  me rrei lieux  accord 
de  circonstances  extraordinaire*,  l'artiste 
s'est  pénétré  de  la  nécessité  de  donner  a  son 
œuvre  le  grand  caractère  qui  s'y  développe 
progressivement,  afin  de  frapper  l'Imagina- 
tion des  spectateurs  et  de  saisir  leur  esprit  de 
la  vérité  ohjeclive  du  sujet  représenté.  Celle 
œuvre  est  donc  lo  fruit  de  l'alliance  de  l'ima- 
gination et  de  la  raison,  et  non  celle  de  la 
première  de  ces  facultés  avec  la  sensibilité. 
Itien  ne  peut  mieux  Taire  naître  l'idée  de  la 
grandeur  et  de  la  puissance  du  talent  que  le 
•lévetoppemenl  du  motif  si  simple  :  Le  voilà 


te  roi  prophète,  chanté  par  les  enfant*  de 
chœur,  dans  la  cathédrale  de  Munster,  au  qua- 
trième acte,  et  qui,  transformé  de  diverses 
manière*  dans  les  scènes  suivantes,  finit  par 
devenir  le  thème  principal  de*  formidables 
combinaisons  du  finale.  Meyerbeer  seul  par* 
vient  è  ce*  effet*  de  progression  foudroyante. 

Après  le  succès  du  Prophète,  Meverbeer 
retourna  a  Berlin  et  y  écrivit,  sur  une  poésie 
dn  roi  Louis  de  Bavière,  une  grande  cantate 
pour  quatre  voix  d'hommes  et  choeur,  avec 
accompagnement  d'instruments  de  cuivre, 
sous  le  titre  de  Boyiritcher  Schiltien  M arteh 
(■arche  des  archer*  bavarois).  Cet  ouvrage 
fut  suivi  d'une  ode  au  célèbre  sculpteur 
Ranch,  a  l'occaslen  de  l'inauguration  de  la 
statue  de  Frédéric  le  Grand,  composition  de 
grande  dimension  avec  solo*  de  chant,  chœur 
et  orchestre,  qui  fut  exécutée,  le  A  Juin  1851, 
i  l'Académie  royale  des  beaux-arts  de  Berlin. 
Dans  la  même  année,  l'illustre  compositeur 
écrivit  un  hymne  de  fête  à  quatre  voix  et 
chœur  (a  Captlla),  qui  fut  exécutée  au  palais 
ponr  le  vingt-cinquième  anniversaire  du  ma- 
riage du  roi  de  Prusse,  Frédéric- Guil- 
laume IV, 

L'altération  sensible  de  la  sanlé  de  Meyer- 
beer, ver*  la  fin  de  1851,  l'obligea  a  suspendre 
ses  travaux.  An  commencement  de  l'été  de 
l'année  suivante,  11  alla  prendre  le*  eaux  de 
Spa,  dont  l'usage  lui  a  toujours  été  favorable. 
Il  s'y  condamna  i  l'observation  rigoureuse 
du  régime  indiqué  par  les  médecins,  faisant 
de  longuet  promenades  solitaires  le  malin  et 
le  soir,  tantôt  i  pied,  tantôt  monté  sur  un  Suc. 
Dans  les  longs  séjours  qu'il  a  faits  a  Spa,  pen- 
dant plusieurs  années  consécutive*,  le  maître 
est  resté  presque  continuellement  isolé,  n'ap- 
prochant jamais  des  salles  de  réunion  et  de 
jeu,  prenant  du  repos  après  ses  promenades 
et  ses  repas,  travaillant  mentalement  pendant 
qu'il  marche,  ne  recevant  pas  de  visites  pour 
n'être  pas  interrompu  quand  il  écrit,  mai* 
allant  voir  lui-même  ses  amis  lorsqu'il  y  a  de 
l'amélioration  dans  sa  sanlé,  se  promenant 
avec  eux  et  causant  volontiers  de  tout  autre 
chose  que  de  musique.  Meyerbeer  est  la  grande 
ligure  de  Spa  pendant  la  saison  des  eaux, 
lorsqu'il  s'y  rend  :  on  se  le  montre  de  loin, 
et  l'on  entend  dire  de  toutes  parts  ;  Aoe;- 
tjoti*  vu  Mtytrbter?  Chaqueouvrage  nouveau 
qu'il  met  en  scène  lui  rend  nécessaire  l'air 
pur  des  montagnes  qui  entourent  ce  séjour, 
ou  bien  les  solitudes  de  Scbwalbacb,  le  calme 
de  ses  promenades  et  l'effet  salutaire  des  eaux 
ctdu  régime;  car  chacun  de  tes  succès  amène 


.  une  altération  sensible  de  sa  ta  nié.  lei  répé- 
tition» qu'il  fait  faire  arec  des  soin»  Incon- 
nus aux  autres  coin  poti  leurs,  el  le»  morceaux 
nouveaux  qu'il  écrit  avec  rapidité  pendant 
le»  étude»  de  l'ouvrage,  lui  occasionnent  une 
grande  fatigue.  A  voir  «on  exquise  politesse 
envers  le*  artiste»  de  la  scène  et  de  l'orcbesire 
pendant  les  répétition»,  on  n'imaginerait  pas 
ce  qu'il  y  a  de  souffrance  et  d'impatience  dans 
ton  ime,  lorsque  les  failles  de  l'exécution 
gâtent  l'effet  qu'il  s'est  proposé  et  qu'il  veut 
obtenir  1  tant  prix.  Cette  contrainte  agit 
d'une  manière  pénible  sur  son  organisation 
nerveuse.  Quand  la  première  représentai  Ion 
l'a  affranchi  de  ces  douloureuses  étreintes,  de 
nouveaux  soins  viennent  le  préoccuper;  car 
alors  commencent  les  lottes  de  sea  convictions 
et  de  sa  conscience  d'artiste  avec  les  jugements 
de  la  critique  qui  rarement,  il  faut  le  recon- 
naître, possède  le»  connaissances  nécessaires 
pour  so  placer  an  point  de  vue  d«  sa  philo- 
sophie de  l'art,  el  qui,  parfois  aussi,  subit  les 
influences  peu  bienveillantes  des  coleries,  dont 
les  colères  ne  manquent  jamais  d'éclater  contre 
l'auteur  toujours  heureux.  De*  maux  aigus,  on 
tout  au  moins  l'a  hall  An  eut  des  forces,  succè- 
dent a  ce»  crises;  c'est  alors  que  Meyerbeer 
«'prouve  le  besoin  Impérieux  de  sa  séparer  du 
inonde,  de  se  retremper  et  de  puiser  dans  le 
calme  et  dans  les  soins  donnés  à  sa  santé, 
l'énergie  nécessaire  pour  des  luîtes  nouvelles. 
Depuis  longtemps,  il  s'était  proposé  d'a- 
border la  scène  de  l'Opéra  Comique  el  d'es- 
sayer son  talent  dans  le  domaine  de  la 
comédie'.  A  cette  pensée  s'était  associée  celle 
de  trouver  un  cadre  a  la  scène  française  pour 
y  introduire  nue  partie  de  11  musique  do 
Camp  de  Silitit,;  mais,  ainsi  qu'on  l'a  vu 
pour  d'antres  ouvrages,  le  sujet  de  VÉtoU» 
du  Nord,  choisi  dan*  ce  but,  a  fini  par  trans- 
former le*  idées  du  compositeur,  et,  de  toute 
la  partition  du  Camp  de  Siléiii,  il  n'est  resté 
que  six  morceaux  dans  la  partition  française. 
L'Étoile  du  Nord  fat  représentée  a  Paris, 
le  10  février  1854,  Dès  le  premier  soir,  le 
succès  fut  décidé  ;  les  morceaux  principaux  de 
la'partition  furent  accueillis  avec  de*  trans- 
ports d'enthousiasme;  deux  cent  cinquante 
représentation»  n'en  ont  pu  diminué  l'effet. 
Cependant,  l'entreprise  avait  été  hasardeuse 
pour  le  maître  ;  car  ce  ne  Tut  pas  sans  un  vif 
déplaisir  que  le*  compositeurs  français  lui 
virent  aborder  une  scène  qui  semblait  devoir 
lui  être  Interdite  par  la  nature  même  de  «on 
talent.  Depuis  longtemps,  l'opéra  comique  est 
considéré  avec    raison    comme    l'expression 


BEER  m  ■ 

exacte  du  goût  français  en  musique.  Pour  y 
obtenir  des  succès,  il  y  faut  porter  des  qualités 
plus  flnes,  plus  élégantes,  plus  spirituelles 
que  passionnées  ;  qualités  qui  ne  paraissaient 
pas  appartenir  au  talent  de  Meyerbeer,  dont 
l'expression  dramatique  est  éminemment  le 
domaine.  Ep  voyant  ce  talent  s'engager  dan» 
une  vole  qnl  n'avait  p a»  été  la  tienne  jus- 
qu'alors, il  n'y  eut  pas  seulement  du  mécon- 
tentement parmi  les  artiste»:  l'espoir  couio- 
lantd'une  chute  s'empara  de  leur  esprit.  Cer- 
tains journaux  t'accocièrentace»  sentiments; 
Ils  atténuèrent  le  succès  autant  que  cela"  te 
pouvait,  affectant  de  le  considérer  comme  le 
résultat  de  combinaisons  habiles,  et  prédisant, 
comme  on  l'avait  fait  pour  lei  autres  ouvrages 
du  maître,  la  courte  durée  de-  ce  même  succès. 
Cette  fois  encore,  les  prédictions  se  trouvèrent 
démenties  par  le  fait,  de  la  manière  la  plus 
éclatante.  En  général,  la  critique  n'a  pas  été 
favorable  a  Meyerbeer;  pendant  trente  ans 
environ,  elle  s'est  exercée  tant  ménagement 
sur  son  talent  el  tnr  tes  productions  ;  mais  il 
est  remarquable  que  la  plupart  de  ses  juge- 
ment* ont  été  castes  par  le  public.  J'entends 
Ici  par  le  public  les  habitants  de  tous  les 
pays;  car  la  légitimité  des  succès  n'en  inat- 
taquable qu'autant  que  le  suffrage  universel  la 
constate. 

Les  mêmes  dispositions  det  artistes  et  de  la 
presse,  les  mltnet  circonstances,  le  même  ré- 
sultai, se  reproduisirent  lorsque  Meyerbeer  Ht 
représenter  a  l'Opéra-Comique  de  Paris,  le 
4  avril  1859,  nn  nouvel  ouvrage  intitulé  :  le 
Pardon  dt  Ploërmtl.  A  vrai  dire,  il  n'y  a  pas 
de  pièce  dans  celte  légende  hretonne  mise  sur 
la  scène  :  tout  le  mérite  du  tuccèt  appartient 
au  musicien.  Ce  succès  n'a  pat  eu  moins 
d'éclat  que  les  précédents  obtenus  par  l'illustre 
compositeur.  Son  talent  n'y  avait  pas  trouvé, 
comme  dans  le*  ouvrages  précédents,  a  faire 
usage  de  set  qualités  de  grandeur  «I  de  force  ; 
c'est  par  un  certain  ebarme  mélancolique,  la 
grice  el  l'élégance,  qu'il  y  brille  ;  mais,  bien 
que  le  style  soit  différent,  le  maître  s'y  fait 
reconnaître  par  mille  détails  remplis  d'intérêt 
dont  lui  seul  a  le  secret. 
.  Dans  le  conflit  d'oplnloni  diverses  qui  s'est 
produit  depuit  le  premier  grand  succès  de 
Meyerbeer,  une  seule*  chose  n'a  pas  été  con- 
testée, a  savoir,  l'originalité  de  ton  talent.  Ses 
antagonistes  les  plut  ardents  ne  la  lui  ont  pas 
refusée.  On  a  dit  qu'il  n'a  pas  d'Inspiration 
spontanée  ;  que  tet  mélodies  manquent  de  na- 
turel et  qu'il  te  complaît  dans  les  bizarreries; 
enfin,  on  lui  a  reproché  de  faire  apercevoir 


,gk 


m  MEYF 

partout  dan*  h  musique  l'esprit  de  combi- 
naison et  d'analyse  an  lieu  de  l'essor  d'une 
riche  imagination  ;  mai)  penonue  n'a  pu  lui 
refuser  cette  qualité  précieuse  d'une  manière 
il  originale  qu'elle  ne  rappelle  rien  de  ce 
qu'ont  fait  lei  aulrei  maître*.  Tout  ce  qu 
ml*  danaiei  ouvragei  loi  appartient  en  propre; 
caractère,  conduite  des  idée*,  coupe  dea 
scènes,  rbytbmes,  modulation*,  instrumen- 
ta lioo,  tout  est  de  Meyerbeer  et  de  lui  seul, 
dam  Robtrt  le  Diable,  dani  Je*  ffugutnots, 
dana  h  Prophète,  dans  Slruentèe,  dans 
VÉtoile  du  Nord  et  dans  le  Pardon  dePloir- 
mel.  Que  faut-il  davantage  pour  être  compté 
au  nombre  dea  plus  grand*  artistes  mention- 
nés dans  l'biitoire  de  la  musique?  Qu'on 
ajoute  a  cela  ses  succès  universel*  et  prolon- 
gés, et  qu'on  juge  de  ce  qui  reste  de  l'opposi- 
tion que  ses  adversaire*  lui  font  depui*  ai 
longtemps! 

Un  demi er  ouvrage  de  Meyerbeer  est  attendu 
depuis  longtemps  ;  Il  eut  d'abord  pour  titre  : 
l'Africaine;  mais  les  auteurs  du  livret  ayant 
refait  la  pièce,  lui  ont  donné  le  nom  de  Faeeo 
de  Gama.  L'affaiblissement  progressif  du  per 
sonnel  chantant  du  théâtre  de  l'Opéra  de 
Pari),  depui*  184$,  a  décidé  le  compositeur! 
retarder  la  représentation  de  aon  œuvre  Jus- 
qu'au moment  où  cette  notice  est  écrite  (1803). 

Membre  de  l'Institut  de  France,  de  l'Aca- 
démie royale  de  Belgique,  de  cKlle  des  beaux- 
arts  de  Berlin,  et  de  la  plupart  des  académie) 
et  aoctélé)  musicale!  de  l'Europe,  Meyerbeer 
est  premier  maître  de  cbapelle  du  roi  de 
Prusse.  Il  est  décoré  de  l'ordre  du  Mérite  de 
Prusse,  qui  n'a  qu'un  seul  grade;  et  comman- 
deur de)  ordre*  de  la  Légion  d'honneur,  de 
Léopold,  de  Belgique,  et  de  la  Couronne  de 
Chêne,  de  Hollande;  chevalier  de  l'ordre  du 
Soleil,  de  Bré«il,  de  l'Étoile  Polaire,  de  Suéde, 
de  l'ordre  de  Henri  de  Bruniivicii,  et  de  plu- 
sieurs autre*. 

La  liste  générale  de)  oeuvre*  de  ce  maître  *e 
compose  de  la  manière  suivante  ;  Orisis  et 
ncaioni  dximitiocï  :  1*  Les  Amourt  de  Tht- 
velinda  (en  allemand),  monodrame  pour  so- 
prano, chœur  et  clarinette  obligée,  dont  Itn- 
strumentista  figurait  comme  personnage  du 
drame,  exécuté  a  Vienne,  en  1813,  par  made- 
moiselle Harla»  etBaérmann.  3*  Abimelect, 
'ou  lu  Deux  Califet  (en  allemand  Wirih  und 
Gail),  opéra  bouffon  en  deux  acte*,  au  théâtre 
de  la  cour  de  Vienne,  en  1813.  5°  Romilda  e 
Cuitania,  opéra  sérieux  italien,  représenté, 
le  10  juillet  1813,  au  théâtre  ffuovo  de  P>- 
doue.  4'Semiramidt  ricunoiciula,  opera  sé- 


rieux de  Métastase,  représenté  au  théâtre 
royal  de  Turin,  pour  le  carnaval  de  1810. 
5°  Emma  di  Reebvrgo,  opéra  sérieux,  repré- 
senté, pendant  la  *alson  d'été,  au  théâtre  San 
Benedetto  de  Venise,  et  traduit  en  allemand 
(Ou*  le  titre  d'Emma  di  Leicetter.  0-  Sfar- 
gherita  d'Anjou,  opéra  temi-teria,  de  Ro- 
mani, représenté  au  théâtre  de  la  Seala,  a 
Milan,  le  14  novembre  1850,  pnis  traduit  en 
allemand  et  en  français.  7°  L'Emis  di  Gra- 
ndta,  opéra  sérieux  de  Romani,  représenté 
au  même  théâtre,  le  19  mars  1829.  8°  Al- 
munior,  opéra  sérieux  de  Romani,  écrit  à 
Rome  dana  la  même  année,  mai*  non  terminé, 
4  came  d'une  maladie  sérieuse  du  maître. 
0*  La  Porte  de  Brandebourg,  opéra  alle- 
mand en  un  acte,  écrit  a  Berlin,  en  18W, 
tuai)  non  représenté.  10*  Il  Croeialo  in 
Egilto,  opéra  héroïque,  de  Bossi,  représenté 
au  théâtre  de  la  Fenice,  i  Venise,  au  carna- 
val de  1894.  11*  Robtrt  le  Diable,  opéra  fan- 
tastique en  cinq  actes,  par  Scribe  et  Delà  vigne, 
représenté  a  l'Académie  royale  de  musique  de 
Paris,  le  91  novembre  1831.  En  1830,  Meyer- 
beer y  a  ajouté  une  scène  et  une  prière  pour 
le  ténor  Mario,  dan*  la  traduction  italienne, 
13*  Lee  Huguenote,  opéra  sérieux  en  cinq 
actes,  de  Scribe,  représenté  au  même  Ihéitre, 
le  31  février  1836.  Le  rôle  du  page,  chanté 
par  l'Albonl,  i  Londres,  en  1848,  a  été  aug- 
menté d'un  rondo,  par  Meyerbeer.  13"  Le 
Camp  te  Silitie,  opéra  allemand  de  Rellstab, 
repréienté  le  7  décembre  1840,  pour  l'ouver- 
ture du  nouveau  Ibéatre  royal  de  Berlin. 
14*  Stmeiuee,  musique  pour  ta  tragédie  de 
ee  nom,  composée  d'une  grande  ouverture, 
de  quatre  entr'actes  irèf -développé*,  dont  un 
avec  chœur,  et  de  scène*  de  mélodrame,  exé- 
cutée i  Berlin,  le  19  septembre  1846,  pour 
l'ouverture  du  théâtre  royal.  15°  £l Prophète, 
opéra  sérieux  en  cinq  actes,  représenté  à 
l'Académie  nationale  de  musique,  le  16  avril 
1840.  16°  L'Étoile  du  Nord,  opéra  de  demi- 
caractère,  en  trois  actes,  de  Scribe,  représenté 
au  Ibéatre  de  l'Opéra-Comique  de  Pari),  la 
16  février  1854.  17*  Le  Pardon  de  Ploërmel, 
opéra  comique,  représenté  a  Paris,  le  4  avril 
1850.  18°  L'Africaine,  grand  opéra  en  cinq 
actes,  refait  sur  un  sujet  nouveau,  et  non  en- 
core représenté. —  OaiToaios:  \§*Dicuttlu 
Nature,  oratorio  allemand,  exécuté  a  Berlin, 
le  8  mai  1811.  90=  Le  Fou  de  Jephïé,  ora- 
torio en  trois  acte)  et  en  action,  représenté  au 
théâtre  royal  de  Munich,  le  37  Janvier  1813. 
—  CtKTATt)  :  91°  Sept  cantate*  religieuse)  de 
Klopttock,  à  quatre  voix  i 


MEYERBEER  -  MEYNNE 


ment.  93'  J  Dieu,  hymne  Je  Gnhlii  i quatre 
voix.  9S°  Le  Génie  de  la  musique  à  ta  tombe 
de  Beethoven ,  soloi  avec  chn»—*.  94°  Cantate 
i  quatre  roii  avec  choeur  pbur  l'inauguration 
de  la  ilalue  de  Gutlenberg,  A  Xayence,  exécu- 
tée, en  1838,  par  un  chœur  de  douze  cent* 
voix  d'bommei.  35'  La  Ftle  à  la  cour  de 
Ferrart,  grande  cantate,  avec  des  tableaux, 
composte  pour  une  fêle  donnée  par  le  roi  de 
Prune,  a  Berlin,  en  IMS.  26°  Marie  et  ton 
génU,  cantate  pour  des  voix  lotoi  et  chœur, 
composée  pour  lei  Ries  du  mariage  du  prince 
Charles  de  Prusse,  37°  La  Fiancée  conduite 
à  ta  demeure  (sérénade),  chant  1  naît  voix 
(a  eapeila),  pour  le  mariage  de  la  princesse 
Louise  de  Prusse  avec  le  grand-duc  de  Bade. 
38*  Marthe  du  archer»  bavarois,  grande 
cantate,  poésie  du  roi  Louis  de  Bavière,  A 
quatre  voix  et  chœur  d'hommes,  avec  accom- 
pagnement d'Instruments  de  cuivre,  exécutée 
i  Berlin,  en  1850.  90°  Ode  au  iculpteur 
Ranch,  pour  voix  tolos,  choeur  et  orchestre, 
exécuté  a  l'Académie  des  beaux-arts  de 
Berlin,  le  4  Juin  1851,  a  l'occasion  de  l'inau- 
guration de  la  statue  de  Frédéric  le  Grand. 
30*  Hymne  de  Télé  A  quatre  voix  et  chœur, 
chantée  le  s  juin  1851,  au  palais  royal  de  Ber- 
lin, pour  le  vingt-cinquième  anniversaire  du 
mariage  du  roi  de  Prusse.  31"  Amitié,  quatuor 
pour  voix  d'hommes. —  atmioui  iilisibusi  : 
53*Le*l"  psaume  a  huit  voix,  composé  pour  le 
chœur  de  la  cathédrale  de  Berlin,  et  publié  en 
partition,  i  Parla,  chez  Brandns  et  C*. 
25*  Douze  psaumes  i  deux  chœurs  sa  m  accom- 
pagnement, non  publiés.  54°  Stabat  Mater 
(inédit).  55*  Mittrere  (idem).  26°  Te  Deum 
(idem).  57°  Pater  flotter  (a  capella).  —  Silo- 
•■■•(avec accompagnement  de  piano)  :5S°£e 
Maint,  pour  voix  de  basse.  59°  La  Fantaiti'., 
40»  Le  Chant  de  mai.  41°  Le  Poète  mourant. 
43*  La  Chamon  de  Ftoh.  45°  Le  Cantique 
du  Dimanche.  44°  Ram  det  Vaehet  d'Jp- 
■  psniell,  i  deux  voix.  43°  Le  Baptême.  46°  Le 
Cantique  du  Trappitle,  pourvoi!  de  basse. 
47°  Le  Pénitent.  48°  La  Prière  de»  Enfants, 
a  trois  voix  de  femmes.  49*  La  Fille  de  l'air. 
50*  Lu  Souvenir»,  51*  SuMka.  53*  Le  Si- 
rocco. 55"  Le  Premier  Amour.  54°  Elle  et 
Moi.  55*  La  Sicilienne.  W  J  une  jeune 
Mère.  57°  Nella.  68*  Printemps  caché. 
59*  La  Barque  légère.  00*  La  Mère-grand', 
A  deux  voix.  61°  Ballade  de  la  reine  Mar- 
guerite de  Valait.  63*  Le  Vttu  pendant 
l'orage.  63°  Let  Feuille»  de  rôle.  64*  Le 
Fou  de Saint-Joseph.  65°  Racheta  Iftphtali. 
66°  La  Marguerite  du  po&e.  67*  La  Séré- 
•locn.  suit. 


nade.  68*  Sur  le  balcon.  69°  la  Dame  invi- 
sible, »  deux  voix.  70°  Chamon  det  Moisson- 
neurt  vendéens.  71*  Le  Délire.  73°  Seul. 
75°  C'ett  elle.  74°  Guide  au  bord  ta  nacelle. 
75*  Le  Jardin  du  cœur.  76°  Mina,  chant, 
des  gondoliers  vénitiens.  Tous  ces  morceaux, 
ont  été  réunis  arec  le  Génie  de  la  musique 
au  tombeau  de  Beethoven,  dans  le  recueil  in- 
titulé :  Quarante  Mélodie»  d  une  et  plusieurs 
voix,  etc.;  Paris,  Brandus,  1840,  un  volume 
gr.  in-8°.  77°  Ifeben  dir  (Près  de  loi),  Lied 
pour  ténor  avec  violoncelle  obligé.  78"  Der 
Jdger  Lied  (le  Chant  du  chasseur),  pour  voix, 
de  basse,  avec  des  cors  obligés.  70*  Dichter» 
WahlspracK  {Devise  du  poète),  canon  à  trois . 
voix.  80°  J  f'enetia,  barcarolle.  81*  Du 
Sehafert  Lied  (Chanson  du  berger),  pour 
ténor  avec  clarinette  obligée.  83*  Trais  chan- 
tons allemandes,  Murillo,  le»  Lavandières,  - 
Ja  uttdnein  (Oui  et  non).  85°  Beaucoup  de 
pièces  vocales  pour  des  albums,  et  autres 
choses  de  moindre  Importance.  —  Mdsiobi 
iRiraDUirTiLi  :  84*  Première  danse  aux 
flambeaux  pour  un  orchestre  d'instruments 
de  cuivre,  composée  pour  les  noces  du  roi  de 
Bavière  avec  la  princesse  Guillelmine  de 
Prusse,  en  1848.  85°  Deuxième  danse  aux 
flambeaux,  pour  les  mêmes  instruments, 
composée  pour  les  noces  de  la  princesse  Char- 
lotte de  Prusse,  en  1850.  86°  Troisième  dame 
aux  flambeaux,  pour  les  mêmes  instruments, 
composée  pour  les  noces  de  la  princesse  Anne 
de  Prusse,  en  1855. 87*  Plusieurs  morceaux  de 
piano,  composés  i  Tige  de  dix-sept  an*,  pen- 
dant le  premier  voyage  de  l'auteur  A  Tienne. 

Plusieurs  biographies  de  Meyerbeer  ont  été 
publiées;  celles  qui  offient  de  l'intérêt,  seit 
par  les  faits,  soit  par  le  mérite  du  style,  sont: 
1*  M.  Meyerbeer,  par  un  homme  de  rien 
(H.  Louis  de  Loménie);  Paris,  1844,  ln-8*. 
3°  Notice  biographique  fur  la  vie  et  let  tra- 
vaux de  M.  Meyerbeer;  Paris,  1846,  in-8*. 
5°  PawlouuU  (W.),  Notice  biographique  tur 
G.  Meyerbeer  ;  Paris,  1840,  in-8°.  (Extrait  de 
l'Europe  théâtrale.)  4*  J.-P.  Lyser,  Giaeomo 
Meyerbeer.  Sein  Streben,  tein  ffirken  uni 
seine  Gegner  (Giaeomo  Meyerbeer,  sa  force 
(de  production),  son  influence  et  tes  adver- 
saires). Dresde,  1858,  ln-8*  de  61  pages. 

MExTIftE  (  Gbillacm)  ,  compositeur  et 
professeur  de  piano  i  Bruxelles,  né  a  rîieu- 
port,  le  6  février  1831,  recul  let  première» 
leçons  de  musique  d'un  maître  d'école  de  cette 
petite  ville,  puis  il  alla  les  continuer  chez 
M.  Berger,  organiste  à  Bruges.  A  l'Age  de 
treixe  ans.  il  fut  admis  comme  élite  au  Cou- 


130 

tervatoire  de  Bruxelles  et  ;  reçut  des  leçons 
de  piano  de  Michelot  :  railleur  de  celte  no- 
tice lui  enseigna  le  contrepoint.  En  1884,  il 
obtint  le  second  prix  de  piano  au  concours; 
deux  ans  après  le  second  prit  de  composition 
lui  fut  décerné,  et  le  premier  lui  fut  donné  en 
1837.  Feu  de  temps  après,  il  se  rendît  a  Paris, 
pour  y  perfectionner  son  talent  de  pianiste, 
et  pendant  le  séjour  d'une  année  qu'il  y  Ht, 
il  reçut  des  conseils  d'Halévy.  De  retour  a 
Bruxelles,  Il  s'y  livra  a  l'enseignement  et  cul- 
tiva la  composition  dans  les  moments  de 
loisir  que  lui  laissaient  ses  nombreux  élèves. 
Doué  d'une  heureuse  organisation  musicale, 
que  l'élude  des  belle*  oeuvres  classiques  a 
perfectionnée,  cet  artiste  distingué  commença 
a  se  faire  connaître  par  des  compositions  pour 
le  chant  elle  piano,  dont  on  a  publié  :  1°  Duo 
pour  Lénor  et  basse;  Bruxelles,  Labou.  3°  Air 
pour  basse  avec  accompagnement  de  piano; 
ibid.  3*  Première,  deuxième  et  troisième  fan- 
taisie pour  piano;  Bruxelles  et  Mayence, 
Scbott  frères.  4°  Huit  valses  pour  piano;  ibid. 
5°  Le  Rive,  romance;  ibid.  6*  Dix  morceaux 
pour  piano,  sous  différent*  titres;  Bruxelles, 
Heynne  aîné,.  7*  Recueil  d'exercices  et  de 
gammes  pour  piano  ;  ibid.  8'  Duo  pour  piano 
et  violoncelle;  ibid.  9°  Diverses  romances  avec 
accompagnement  de  piano;  ibid.  10*  Quinze 
morceaux  faciles  pour  piano,  sous  le  pseudo- 
nyme de  Navarre.  Ces  légères  productions 
ont  obtenu  un  succès  de  vogue.  11°  Tarentelle 
pour  piano;  Paris,  Brandus.  13°  Duo  sur 
Marlha,  pour  piano  et  violoncelle;  ibid.  Une 
cantate  avec  chœur  et  orchestre  [Marit- 
Stuart),  composée  par  M.  Heynne,  fut  exé- 
cutée, en  1837,  au  concert  de  la  distribution 
des  prix  du  Conservatoire,  sous  la  direction 
del'auteurde  cette  notice.  En  1841,  H.  Meynne 
concourut  pour  le  grand  prix  de  composition 
institué  par  le  gouvernement  belge,  et  ohtint 
le  second  prix  pour  la  cantate  intitulée  Sar- 
■Aemapali.  La  cantate  Intitulée  Motif,  qu'il 
composa  quelques  innée)  plus  tard,  fut  exé- 
cutée au  Temple  de*  Auguslîns.  En  1845,  il 
écrivit,  en  collaboration  de  Théodore  Jourel, 
une  musique  sur  l'opéra  comique  Je  Médecin 
Turc,  et  l'ouvrage  fut  représenté  avec  succès 
sur  un  théâtre  de  société  :  le  célèbre  violoniste 
de  Bérlot  dirigeait  l'orchestre.  H.  Neynne  a 
en  manuscrit  plusieurs  morceaux  de  piano  et 
île  chant;  deux  trios  en  quatre  parties  pour 
piano,  violon  et  violoncelle;  compositions 
d'un  ordre  très  distingué  ;  un  duo  pour  piano 
cl  violoncelle  sur  des  motifs  de  Joitph,  de 
HOluil  ;    une    romance    sans    paroles     pour 


MEYNNE  —  MEZGÉR 


violoncelle  et  piano;  mais  ses  ouvrage*  1rs 
plus  Importants  sont  :  1"  Une  première  sym- 
phonie »  grand  orchestre;  2*  nne  ouverture 
■dent;  3°  un  grand  morceau  de  concert  pour 
flûte  et  orchestre.  Ces  trois  oeuvre*,  qui  font 
le  plut  grand  honneur  au  talent  du  composi- 
teur, ont  été  eiécutés  dans  les  concerts  du 
Conservatoire  de  Bruxelles,  et  y  ont  obtenu 
de  véritables  succès,  par  l'originalité  des  idées 
et  par  le  mérite  de  la  forme.  4°  Deuxième 
symphonie  (en  mi],  inédite. 

MEYSEMtERG  (Csuiles),  (Ils  d'un  fac- 
teur de  pianos  de  Paris,  naquit  en  178S,  et  fut 
admit  comme  élève  au  Conservatoire,  en 
1799.  Élève  d'Adam  pour  le  piano,  il  ohtint 
le  premier  prix  de  cet  Instrument  au  concours 
de  1805;  puis  II  étudia  la  composition,  sous 
la  direction  de  Méhul.  Après  s'être  livré  pen- 
dant plusieurs  années  a  l'enseignement  du 
piano,  Il  établit  une  maison  pour  le  commerce 
de  musique;  mais  11  mourut  peu  de  temps 
après  (vers  1828).  On  a  de  cet  artitte  :  1°  Ron- 
deau militaire  pour  piano  et  flûte;  Paris, 
Langlois.  9*  Trois  tonales  pour  piano  seul  ; 
Parit,  Louis.  3°  Concerto  pour  piano  et  or- 
chestre, op.  3;  ibid.  4*  Grande  tonale  pour 
piano  el  violon;  ibid.  5»  Rondeau  pastoral 
pour  piano,  op.  5  ;  Parit,  Rlchault.  6"  Douze 
morceaux  faciles  et  brillants,  op.  <;  {bid. 
7*  Quadrilles  el  valses  tirés  du  Solitaire,- 
Paris,  Langlois.  8*-  Nouvelle  méthode  de 
piano;  ibid. 

HEZGER  (Fimçois),  pianiste  allemand, 
s'établit  a  Paris,  vers  1785.  On  volt  par 
l'épltredédicaloire  de  son  oeuvre  quatrième  de 
sonates,  à  la  duchesse  d'Aumonl,  qn'il  était 
né  a  Pforzheim,  et  que  la  protection  de  celle 
dame  le  fixa  en  France.  Il  vivait  encore  a 
Parit,  en  1808;  mais  je  crois  qu'il  est  mort  peu 
de  temps  après.  Les  composition!  de  «et  ar- 
tiste ont  eu  du  succès  dan*  leur  nouveauté  : 
elles  le  durent  principalement  à  leur  genre 
facile  et  mélodique.  Set  ouvrage*  les  pins 
connus  sont  :  1*  Sonates  pour  piano  et  violon, 
op.  4,  S,  S,  7,  9,  13,  17,  39,  au  nombre  de 
trente;  Paris,  cbez  l'auteur;  OITenbacb, 
André.  3°  La  Bataille  de  Fleurai,  Idem,  ibid. 
3°  Trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle, 
op.  14;  ibid.  i'  Sonates  faciles  pour  piano 
seul,  op,  18;  AU.  5*  Ain  variés,  op.  10, 19, 
10;  ibid.  6"  Divertissements  pour  piano  seul 
n°'  1  a  6;  tbid.  T  Pots- pour  ri  s,  a"  1,  3,  3; 
ibid.  8°  Préludet  dans  tous  le*  tons;  ibid. 
0*  Le  Radeau,  ou  l'Entrevue  de*  empereur* 
Napoléon  et  Alexandre,  pièce  historique, 
tiid.  10°  Quelques  morceaux  détaché*. 


,gk 


MÉZIÊRES 

MttZlÊftES     (  KUCÈSE-ÉLÉONOKR     DE     BÉ 

TH1ZY,  marquis  DE).  lieutenant  général, 
mort,  m  meta  de  juillet  1783,  i  Longwy,  dont 
il  était  gouverneur,  te  distingua  par  sa  bra- 
voore  et  en  talenta  militaires  i  U  bataille  de 
Fontenoy  et  de»  les  flMmt  de  Hanovre.  Se 
bienfaisance  et  ses  entrée  qutMe  l'avaient  fait 
l'objet  de  ta  Ténération  dee  twbitanU  de  non 
gouverneront  Lee  erte  et  le  littérature  occupè- 
rent ses  loisir».  An  nombre  de  tes  écrite,  on 
trouve  celui  qui  e  pour  titre  :  Effets  de  l'air  sur 
le  corp$  humain ,  considérés  datte  U  son,  ou 
discourt  sur  la  nature  du  chant;  Amsterdam 
et  Parie ,  1760 ,  îo-U  da  soixante  et  onie  pages. 
Faible  production  qui  ne  contient  que  dee 
opinions  vagues  sur  la  théoriede  la  musique, 
au  sur  les  asuvre»  dee  compositeurs  français 
dn  tempe  de  l'auteur,  et  dent  laquelle  on  ne 
trouve  rien  sur  lee  effets  de  l'air  ni  sur  le 
client.  Il  m  faut  pu  confondre  cet  opuscule 
avec  un  entre  qui  a  pour  titre  :  Euai  des 
effets  de  Voir  sur  le  corps  humai»,  traduit 
de  l'ouvrage  anglais  d*Arbutbnot ,  par  Bayer 
de  Perrandlé;  Parie,  Barrait,  1741,  in-IJ. 

HEZZOGUai  (Jean-Hicolu),  maître  de 
chapelle  a.  Comachio  (Lombardie),  «u  com- 
mencement dn  dix-septième  siècle,  a  publie" 
de  se  composition  1 1' Missa ,  Motetti  «  un  Mi- 
serere a  quafro  voci;  Venetta,  Rico.  Anuv 
dino,  I61tpin-4S.—  î°  La  céleste  iposa,  Terxo 
Ubro  degli  coneertt  cm  motetti  a  1r  3  e  k 
voct;  ibid,  1416.  J'ignore  let  dates  de  publi- 
cation dee  autres  livrée.  —  3*  Salmi  fettivi 
vespertlni  concertât!  a  4  voci;  in  Venexta, 
«pp.  Bart.  Magnf,  1013,  iu-4°. 

MARI  (  AHTorni  comte  DE  ) ,  d'une  an- 
cienne famille  de  Bellnne ,  est  né  dans  cette  ville 
le  13  juin  1717.  Son  père,  amaieur'de  musique 
télé,  encouragea  ses  diipoeltions  pour  cet  art, 
et  loi  donna  à  l'âge  de  dix  ena  le  Vénitien  Mut- 
cbietli  pour  maître  de  piano.  Il  apprit  seul  le 
violon,  et  lorsqu'il  eut  atteint  ta  dix-septième 
année  il  obtint  de  son  père  la  permission  d'aller 
étudier  à  Padeue  ta  composition  prêt  du  P.  Ssb- 
batini.  Pendent  deux  ans  il  resta  tout  la  direc- 
tion de  ee  martre,  nuit  il  acheva  set  études  a 
Venise  avec  Ferdinand  Berloui  et  son  élève  Va- 
lesi.  Peu  de  temps  après  son  retour  dans  sa  ville 
natale,  il  j  écrivit  ScIsho,  opéra  dont  il  Ht  eié- 
«uler  avec  succès  des  morceaux  4  Venin.  En- 
couragé dent  ce  premier  essai  par  Mayer  et  Pac- 
ehieroltl,  il  te  livra  depuis  tara  erre  ardeur  41a 
composition ,  et  écrivit  plus  de  cent  soixante  ou- 
vrage* de  tout  genre,  parmi  lesquels  on  remar- 
que sept  opéras  intitulé*:  1"  La  Moylie  indiana  ; 
—   1"   Il  Prigimtero;   —    3*    L'Àvaro;    — 


■  MICHAEL  131 

4" Don  Qaisclotte;  —  i*  La  Prova  in  amore; 
—  6*  lm  Hotte  perigUosa  ;  —  7»  Fernando  e 
Adélaïde.  Les  compositions  du  comte  de  Hiari 
pour  l'église  renferment  six  messes  solennelles, 
deux  nmw  a  eapella,  quatre  Requiem,  deux 
vêpres  complétée  avec  orchestre,  six  Miserere, 
une  messe  à  hait  voix  réelles,  l'Agonie  du  Sau- 
veur sur  la  croix,  oratorio,  fleura  dental  à 
la  Vierge  Marie,  huit  répons ,  une  litanie ,  trois 
molett ,  cinq  Lamentations  de  Jérémie ,  le  41* 
psaume  et  dix-sept  graduels.  Set  autres  ouvragée 
consistent  en  cinq  cantate»  grandes  et  petites , 
dee  tirs  détachés,  deux  concerliooe  pour  or- 
chestre complet,  trente  symphonies ,  six  con- 
certos pour  divers  instrumente,  doute  sonates 
pour  le  piano,  des  variations  et  fantaisies  pour 
le  mime  instrument ,  dont  quelques-unes  ont  été 
publiées  k  Milan,  ebei  Riconli  et  ailleurs,  six  qua- 
tuors pour  deux  violons,  alto  et  basse,  six  trios 
pour  les  mêmes  instruments,  etc.  Le  comte 
Miari  est  membre  des  sociétés  phllharraoniquee 
4t  Bologne,  Bergame,  Turin,  Vérone  et  Venise» 
Il  réside  habituellement  dans  cette  dernière  ville, 
où  il  a  rempli  lee  foacttoni  de  député  du  royaume 
lombarde-  vénitien. 

MICHAEL  (Rouen),  mettre  de  chapelle 
de  l'électeur  de  Sexe,  naquit  dans  lee  Pays-Bas 
vert  le  milieu  du  seUième  siècle-  Apres  ta  mort 
du  maître  de  chapelle  Georges  Fcerster,  il  fut  ap- 
pelé 4  Dresde,  eu  1587,  pour  lui  succéder.  Set 
ouvrages  imprimés  août  :  1*  Introitut  Domi- 
nteorum  dierum  ac  prextpuontm  fatorvm 
elrctoratvs Saxoniei  eccletUt  uafluttarimontui 
ad  modum  motetarvm,  qulwjve  veeibiu 
«xprexii,  Leipeiek ,  1SS9,  ln-4*  —  1°  Introitus 
annivertarum,  h  voe.r  Ibid.,  1604,  in-4". 

HICBAEX  (Tome),  tilt  du  précèdent, 
maltredechapellsàSonrtershausen.puIscaïiioret 
directeur  de  musique  k  Leipeiek,  naquit  à  Dresde 
le  1S  Juin  l&Bl.  En  1001  il  fut  admis  dans  ta  eha- 
pellede  l'électeur  de  Saxe,  qui  le  fit  entrer  eu  1609 
k  l'école  de  Schulpforte  pour  ta  préparer  aux  court 
de  l'université.  Quatre  eut  après,  ton  père  le 
retira  de  cette  école  et  l'envoya  k  Wittenberg 
pour  faire  un  court  de  théologie  :  il  t'y  fit  «ga- 
iement remarquer  par  ton  aptitude  aux.  sciences, 
et  per  an  connaissances  dent  la  musique.  De 
Wittenberg  il  alla  k  Jeun,  où  il  passa  quelque» 
années.  Le  18 septembre  1819  la  plaie  de  mettre 
de  chapelle  de  l'église  de  ta  Trinité,  nouvellement 
construite  k  Souderahtuten,  Ini  fut  confiée  ;  maie 
k  peine  arrivé  dan»  cette  ville,  Il  vit  réduire 
en  cendres  cette  église  avec  l'orgue  excellent  qui 
t'y  trouvait,  et  une  partie  de  la  ville.  Ayant 
perdu  sa  place  par  cet  événement.  Il  ne  trouva 
de  ressources  que  dan*  un  minime  emploi  4  la 


jyVjOOyiv: 


132 


MICHAEL  —  MICHAELIS 


chancellerie.  En  ieSI,  on  Pappda, comme  maître  , 
de  clupelle,  a  Leipsick  :  cette  puce  améliora  la 
situation  et  lui  fil  panser  le  reste  de  ses  jour»  k 
l'abri  du  besoin  :  Il  ne  connut  plus  d'antre  mal 
que  la  goutte,  dont  il  souffrit  beaucoup,  et  qui 
le  conduisit  bu  tombeau  le  16  juin  1057,  à  Tige 
de  soixante-cinq  ans.  Sou  occupation  comme 
compositeur  consista  principalement  a  mettre  en 
musique  les  textes  moraux  de  la  Bible.  On  a  re- 
cueilli les  morceaux  de  ce  genre  qu'il  a  écrits, 
en  deux  volumes  qui  ont  pour  titre  :  Mwika- 
lische-Seelenlust ,  eh.  (  Jeie  musicale  do  l'aino, 
od  ae  trouvent  SO  morceaux  allemande  de  con- 
cert a  plusieurs  tdIx  et  basse  continue  )  , 
1"  partie,  Leipsick,  1635  ;  I*  idem,  ibid.,  1637. 

MICHAEL  (Samuel),  de  la  même  famille 
que  lea  précédents,  naquit  à  Dresde  vert  la  An 
du  seizième  siècle,  et  fut  organiste  a  l'église 
Saint-Nicolas,  de  Leipsick.  On  a  publié  de  sa 
composition  :  1°  Psalmodia  regia,  ou  Maxlma. 
de  vingt-cinq  psaumes  de  David,  à  î,  3,  i  et 
b  parties,  tant  pour  les  voix  que  pour  tes 
instruments  (en  allemand);  Leipsick,  1532, 
In-4*.  —  S*  Pavanes  et  gaillisrde*  pour  divers 
instruments,  1"  et  V  partie,  ibiil. 

MICHAELIS  (Dakiel),  eom(>osileur,  no» 
Eisleben  dans  la  deuxième  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle ,  a  publié  un  recueil  intitulé  :  Afw<- 
cattmvonichconenwahlriechenden  Blumtetn, 
so  fn  lAutgarten  de*  keil.  Geistet  gtwachsen, 
mit  3  Stimmen  (Musique  composée  de  fleurs 
odoriférantes  tenues  dans  le  parterre  du  Saint- 
Esprit,  «3  voix);  Roctock,  1618,  m-*". 

MICHAELIS  (CHRrtnra-FitÉoÉeicï,  Sis 
d'un  musicien  de  Leipsick,  naquit  dans  cette 
tille  en  1770.  Elevées  1793  au  grade  do  magister, 
Il  outrit  un  cours  particulier  de  philosophie. 
En  1801  11  accepta  une  place  de  précepteur  cbei 
le  chambellan  de  Rochow,  a  Plessow,  près  de 
Potsdam.  En  IBOS  il  alla  remplir  des  fonctions 
semblablesà  Dresde,  puis  II  retourna  a  Leipsick, 
on  il  reprit  son  coure  de  philosophie ,  particu- 
lièrement sur  l'esthétique  musicale,  a  laquelle 
il  s'efforçait  de  donner  le  caractère  d'une  science 
System aliqiiu.  Ses  dernière*  années  furent  trou- 
blées par  des  souffrances  algues  qui  développè- 
rent en  lui  une  hypocondrie  habituelle.  Il  est 
mort  a  Leipsick  le  1*  aont  1834,  a  l'âge  de 
soixante-quatre  ans.  Amateur  passionné  de  mu- 
sique ,  il  avait  étudié  le  piano  et  l'harmonie  sous 
la  direction  de  Teidenbammer,  de  Bûrgmilller  et 
de  Gcurueck,  et  Ruhr  lui  avait  donné  de*  le- 
coea  de  violon.  Quelques  petites  compositions 
pour  le  violon,  la  Unie  et  la  guitare  lui  sont  at- 
tribuées dans  le  Manuel  ou  Catalogue  de  toute 
■  »  musique  imprimée,  de  Whistliug;  nais  je  crois 


,  et  que  ce*  morceaux  ap- 


que  c'est  par  ei 
partiennent  a  ni 
qui  parait  svoir  demeuré  à  Brunswick.  C'est 
surtout  comme  écrivain  sur  la  musique  que  Mi- 
chaelis s'est  fait  connaître,  par  une  multi- 
tude d'écrits,  de  traduction*  et  d'articles  de 
journaux.  A  l'époque  où  il  fit  ses  études,  hv 
philosophie  de  Kent  jouissait  d'un  grand  crédit 
dans  les  universités  d'Allemagne,  malgré  les 
adversaires  redoutables  qu'elle  avait  rencon- 
trés dans  Herder,  Mendeessohu,  Jacobi  et  an- 
tres. Miciiaeiis.  adoptant  les  principes  de 
cette  philosophie  critique,  voulut  les  appliquer 
k  une  esthétique  spéciale  de  la  musique.  Le  pro- 
gramme de  la  première  parue  de  son  livre,  Sur 
l'esprit  delà  musique,  se  trouve  dans  ce  pas- 
sage  de  f  esthétique  transcendentale  qui  forme  une 
des  divisions  de  la  Critique  de  la  raison  pure 
deRant  (S  I):  «  La  capacité  de  recevoir  des 
•  représentations  par  la  manière  dont  lea  objet* 

■  nous  aftectent  s'appelle  lenttWUé.  C'est  an 

■  moyen  delà  sensibilité  que  les  objets  nou*  «ont 

■  donnée  ;  elle  seule  nous  fournit  des  intuitions; 

■  mais  c'est  par  l'entendement  qu'Os  aont  conçus, 
«  et  c'est  de  là  que  noua  viennent  les  concepts.  * 
L'objet  de  Michaelis  était  donc  de  découvrir  h) 
principe  du  concept  transcendental  du  beau  en 
musique,  et  de  le  séparer  de  l'intuition  empi- 
rique dee  divers  genres  de  beautés;  mai*  cette 
tache  difficile  s'est  trouvée  au-dessus  de  se* 
forces,  comme  elle  l'a  été  k  l'égard  de  la  plupart  de 
ceux  qui  ont  voulu  aborder  ce  sujet.  Il  est  juste 
cependant  de  dire  qu'il  aperçut  une  erreur  de 
Kant  qui,  parlant  de  la  musique,  dit  qu'elle eti 
un  jeu  régulier  dm  affection/  de  l'âme,  et 
en  même  temps  une  langue  de  pure  tenta- 
tion, jffiw  aucune  idée  Intellectuelle  {\).Dtxti 
la  première  partie  de  son  ouvrage ,  Michaelis 
Tall  voir  que  le  principe  du  jugement  eelhétlque 
de  la  philosophie  critique  est  applicable  a  la  mu- 
sique comme  aux  autres  arts,  et  que  ce  même 
art  serait  réduit  en  quelque  sorte  au  néant,  s'il 
était  inabordable  k  l'analyse,  et  si  l'esprit  ne 
pouvait  porter  de  jugement  sur  les  sensations  de 
l'ouïe.  En  un  mol ,  il  établit  la  nécessité  d'un  in- 
tellect musical ,  sans  lequel,  en  effet,  l'oreille  ne 
percevrait  que  des  séries  de  sons  qui  n'auraient 
aucune  signification.  Mais  lorsqu'il  faut  arriver  h- 
l'explication  de  la  nature  des  jugements  portés 
par  cet  intellect ,  et  surtout  des  jugements  k 
priori  de  la  beauté  formate,  Michaelis  se  trouve- 
faible  en  face  des  difficultés  signalée*  plus  liant. 
Ce  furent  sans  doute  ces  difficultés  qui  le  reme- 

(1J  SirtacaUnvm  «ter  du  Gm/OSI  ia  Jetante  mi 


MICHAELIS  —  MICHAUD 


113 


Dirent,  dans  II  seconde  partie  de  ton  livre,  à 
I*  considération  de  l'analogie  Je  la  uiusique*vec 
la  poésie  et  les  arts  du  dessin ,  quoique  cette 
analogie  n'existe  4M  dana  les  partie*  accessoires 
de  l'art.  Considérée  comme  art  de  peindre  et 
d'exprimer  certaines  choses  qui  tout  du  do- 
maine de  la  poésie,  de  la  mimique  et  de  la  pein- 
ture, ta  musique  offre  bien  moins  de  difficultés 
que  dans  ta  partie  purement  idéale ,  et  Micbeelii 
s';  trouvait  plu*  a.  l'aise;  mais  on  comprend 
qn'en  io  limitant  ainsi,  il  no  pouvait  proposer 
d'antre  règle  pour  juger  de  la  beauté  de  ses  pro- 
duits, que  celle  de  le  fidélité  du  rendu,  et  c'est, 
en  effet,  à  peu  près  à  ce  résultat  que  se  borne 
sa  théorie,  où  il  retombe  maigre  lui  dans  la 
doctrine  empirique,  quoiqu'il  fesse  dea  efforts 
pour  élever  Part  Jusqu'à  l'idéalisme. 
Dans  la  liste  ncaobseose  des  livres  et  articles 


trouve  :  1°  V eber  dtm  Gelit  der  lonkviat  mii 
BMdukkt  atfKanU  KrtUk  der  mtfhetixhen 
TlrtheUtkraft  (  Sur  l'esprit  de  la  musique ,  en 
égard  à  ta  critique,  do  jugement  esthétique  par 
K*nl  ];  Leipsick,  1"  partie ,  t795,in-8*de  134 
pages;  1»  partie,  Leipsick,  1800,  ln-g°  de 
160  pages,  il  est  revenu  à  plusieurs  reprises  sur 
le  même  sujet  dans  les  articlee  suivant»  :  — 
1*  Sntwurf  der  AestheiU,  ait  Leltfaàen  bey 
akademiiche  Vorleswiçen  (  Projet  d'esthétique, 
pour  servir  de  guide  dans  les  leçons  académi- 
ques), Angsbourg,  1796. —  1*  Sur  le  sublime 
dans  ta  musique  (1«  cah.  de  h  t'mtlievtai- 
mtellepour  la  Allemande,  isoi).  — 4°  Quel- 
ques idées  sur  la  nature  esthétique  de  la  mu- 
sique (dans  VSmunUa,  Berlin ,  mars  1801  ) 


tique  de  ta  musique  (  ibid.,  avril  1801  ).  —  6°  Sur 
l'intéressaul  et  le  touchant  dans  la  musique 
(ibid.,  août  1804);  Pensées  d'un  Français  (Re- 
Teroni  Saint-Ctr  )  sur  l'analogie  qu'il  r  a  entre 
tas  représentation*  de  la  vue  et  de  l'ouïe,  entre 
la  peinture  et  ta  musique  (  Gazette  musicale  de 
Lelpslck,  ann.  1804,  n*  31).  —S4  Sur  l'esprit  de 
la  musique  (ibid.,  1804,  n°  50).  —  9°  Essai  ten- 
dant à  développer  la  nature  intime  de  la  musiaue 
(  ibid.,  un.  1806 ,  n™  43  et  44  ).  —  10°  Sur  ta 
partie  idéale  delà  musique  (ibid.,  1808,  n*  39). 
—  1 1"  Quelque*  articles  concernant  l'Esthétique 
dans  ta  Gazette  musicale  de  Berlin  publiée  par  Bei- 
ehardl(ann.  1S0S,  IBM);  — 13*  et  enfin  dans  le 
livre  publié  par  MichaeU»,  sou*  ce  titre  :  Mitthti- 
JuttoM  ait  Befwrderang  der  Humanitxt  untf 
flw^m  &c'^imocib (Communications sur  Pa- 
vsneementde  l'humanité  et  du  bon  goût  ;  Lelpslck, 
1800},  on  trouve  une  section  sur  la  pefnf  uremu- 
ticaU.  Le*  autres  travaux  deeexaTantconcemant 


lamusique,  lesquels  ont  été  Insérés  dans  le*  jour- 
naux, consistent  en  analyses  de  compositions  ou  de 
livres  relatifs  à  cet  art  (Guette  musicale  de  Lsip- 
Sick,  1806,  n°  26  ;  1807,  n°  36  ;  1808,  u°*  I,  1,  8, 
4,5;  1810,  n°  17),  et  en  articles  sur  divers  sujets 
historiques  ou  de  critique  pure  (Gai elle  musicale 
de  Leipsick,  1803,  n°  13;  1804,  n°"  S,  46;  180*, 
n"  4,  S,  7, 15, 39, 31, 33,  34, 35,  SB,  88,  45  ;  1  BOB 
n°*4,  31,24,30,37,  3ï;  1807,  n°'lfl,  17,36;  1810, 
n*  17;  1814,  n"*  31,  33;  le  Libéral,  publié  par 
Kuhn,  a  Berlin,  1811,  3  articles;  Gazelle  musi- 
cale de  Vienne,  ann.   1818,  p.  770-770,  781) 

1810,  p.  465-468,  478-484,  497-39»;  Cxcilia, 
t.  10,  p.  60-64  ;  1. 13,  p.  157-361;  t.  15,  p.  179- 
188  )-  On  a  aussi  de  ce  savant  ;  KatecliUmtu 
ûiier  J.  S.  Logier'M  SyUem  rfem  JftirUr&laen- 
tchafi  vnd  der  mvjukalitchen  Composition 
(  Catéchisme  sur  le  système  de  la  science  musi- 
cale et  de  la  composition  de  Logier  );  Leipsick, 
1838 ,  in-  8°  de  96  pages.  Hlcbaeli*  a  traduit  en 
allemand  différents  ouvrage*  relatif*  k  la  mu- 
sique, entre  autres  :  l'Histoire  de  ta  musique  de 
Busbr,  qu'il  a  enrichie  de  notes  et  qu'il  a  pu- 
bliée sou*  ce  titre  :  Allçemetne  GetchiclUe  der 
Mwik;  Leipsick,  1811,  3  volâmes  in-8*;  ht 
Anecdotes  sur  la  musique ,  da  Burgb ,  réduites 
en  un  volume  et  publiées  sous  ce  titre  :  Anec- 
dote» Vittd  Bemerkvngen  die  Mutik  betref- 
fend;  Lelpslck,  18Î0,  in-8°,  et  le  Mémoire  de 
Vllloteau  sur  ta  musique  des  anciens  Egyptiens , 
extrait  de  la  grande  Description  de  l'Egypte, 
et  intitulé  :  Abhandlung  iber  die  Mutilt  du 
atten  jEgyptcru;  Leipsick,  1831,  in-8*  de 
190  pages. 

M1CH AE  LIS  (  F.  A  ),  professeur  de  violon 
k  Breslau ,  vers  1830,  vécut  lussi  quelque  temps 
k  Rostock,  puis  à  Slettin,  et  enfin  retourna  à 
Breslau  vers  1840.  Il  a  écrit  environ  cinquante 
enivres  de  différents  genres,  parmi  lesquels  on 
remarque  :  1*  PrakUxhe  VioUnsehule  (Mé- 
thode pratique  de  violon);  Breslau,  C.  Wein- 
bald.  —  3*  Der  Lekrer  uno!  seine  SckÛler 
(  Le  Maître  et  son  élève ,  collection  de  morceaux 
faciles  et  progressif*  pour  3  violons);  ibid.  — 
3*  Variation*  faciles  pour  violon  seul  avec  ac- 
compagnement de  piano,  op.  50;  ibid.  — 
4* Sechs  schuedixhe  Lieder  (Six  Chansons  sué- 
doise* ,  arec  accompagnement  de  piano,  op.  33  ; 
Rostock,  J.  M.  TJeberg,  1885.  —  5*  Benag 
biagnxu  (Leduc  Magnus  et  la  mer  agitée,  bal- 
lade traduite  du  suédois,  avec  accompagnement 
de  piano  ],  op.  30|Stetliu,  M.  Bobine.  —  6"  Sechi 
Seelieder  (Six  Chant*  de  mer  avec  ace.  de 
piano,  op.  31;  Ibid.- 

MICHAUD  (  àndlié-Reitj  ) ,  violoniste ,  fut 
attaché  i  l'orchestre  de  l'Opéra  en   1770,  et  y 


131 


M1CHAUD  —  HICHEL1 


resta  jusqu'à  sa  mort,  en  1788.  Il  a  publié  i  l*Six 
duos  pour  1  violons,  op.  1;  Paris,  Bailleux.  — 
1°  Six  idem,  deuxième livre,  Puis,  LaCbevar- 
dière.  —  3*  Quatre  Recueils  d'airs  arrangés  en 
sotas  pour  le  violas  ;  Paris,  Nader  man. 

MICHEL  (Gdillaube),  maître  de  chant  a 
Paris,  vers  la  milieu  du  dis-septième  siècle,  fat 
attaché  an  service  du  cardinal  Mazarin,  suivant 
ce  qult  dit  dans  la  dédicace  du  second  livre  de 
set  chansons  h  H.  de  Latour-Laniou.  Il  a  publié 
trois  livres  de  Chansons  récréative*  à  voix 
seule  avec  la  boue;  Paris,  Ballard,  154I-.I643, 
m-8'obi. 

MICHEL  ou  M1CHL  (François-Louis),  fils 
d'un  flûtiste  distingué  de  la  conr  de  Hesse-Cassel, 
naquit  à  Casse!  le  8  janvier  1709,  et  fut  lui-même 
na  virtuose  sur  la  flûte.  Il  succéda  a  son  père 
dans  la  chapelle  du  prince  en  I7B6.  Deux  ans 
après,  il  fit  un  voyage  a  Paria  et  à  Londres,  où 
il  se  fit  entendre  avec  succès.  On  n'a  pas  de 
renseignements  sur  la  suite  de  sa  carrière.  On  a 
gravé  de  sa  composition  :  1*  Trois  Concertos 
pour  Date  ;  Paris,  Frey  ;  Londres,  Longman.  — 
¥  nouvelle  Méthode  de  note;  Paris,  Leduc. 

MICHEL  (Joseph  ).  Voyei  M1CHL. 

MICHEL  (  FnkNcuiooB<X*TiEa  ),  philologue, 
né  à  Lyon,  le  18  février  1809,  a  bit  ses  études 
dans  cette  ville,  puis  s'est  rendn  à  Paris,  où  il 
s'est  livré  i  l'élude  de  la  littérature  du  moyen 
âge.  Dans  les  années  1833  et  1837,  il  a  été  chargé 
par  les  ministres  de  l'Instruction  publique, 
MM.  Guliot  et  de  Salvandy,  de  (aire  des  recher- 
che* de  documents  relatifs  à  l'histoire  île  Frsiice  en 
Angleterre  et  en  Ecosse.  En  1846  il  a  été  nommé 
professeur  de  littérature  étrangère  a  la  faculté 
de*  lettres  de  Bordeaux.  M.  Francisque  Michel 
est  correspondant  de  l'Institut  de  France  (  Aca- 
démie des  Inscriptions),  membre  des  Académies 
de  Vienne ,  de  Turin ,  et  des  Sociétés  des  Anti- 
quaires de  France  etde  Londres.  Indépendamment 
de  beaucoup  de  travaux  étrangers  a  l'objet  de  ce 
dictionnaire ,  on  lui  doit  une  édition  complète  des 
Chansons  du  châtelain  de  Coucy,  revues  sur 
foiu  les  manuscrits,  suivies  de  l'ancienne  mu- 
sique, mise  en  notation  moderne,  avec  ac- 
compagnement de  piano,parM.  Perne;  Paris, 
de  l'imprimerie  de  Crapetet,  1830,  grand  in-8°. 
Cette  édition,  imprimée  avec  luxe,  est  précieuse 
par  ses  éclaircissements  sur  la  vie  du  châtelain 
de  Coucy,  par  la  description  des  manuscrits  ou 
se  trouvent  les  chansons  de  ce  trouvère,  ainsi  que 
par  les  corrections  du  texte  de  ces  chansons;  et 
surtout,  pour  l'histoire  de  la  musique,  par  le  tra- 
vail de  Perne  sur  les  mélodies  dans  leur  véritable 
caractère.  Il  est  fâcheux  seulement  que  Perne  ait 
•si  l'idée  d'ajouter  a  ces  mélodies  un  accompa- 


gnement de  piano  etdes  harmonies  qui  n'appar- 
tiennent ni  I  leur  tonalité ,  ni  a  l'époque  de  ce* 
monuments  de  l'art.  L'édition  donnée  par  M.  Mi- 
chel sera  un  jour  fort  rare,  n'ayant  été  Urée  qu'à 
1»  exemplaires,  numérotés  k  la  presse.  Le  mien 
porte  ie  n"  19.  On  aanssi  de  M.  Francisque  Michel  : 
Le  Pays  basque;  sa  population ,  ses  mamrs, 
ia  littérature  et  sa  musique;  Paris,  Firrain  Di- 
dot  frères,  fils,  etc.;  18(7, 1  vol.  petit  in*",  vo- 
lume qui  offre  de  l'intérêt  et  qui  renferme  plu- 
sieurs chants  basques  avec  le*  mélodies  origl- 

M1CHEL-YOST,  célèbre  clarinettiste. 
Voues  YOST  (  MrcrjEL  ; 

MICHEL  (  rmwntam)  ),  professeur  de  musi- 
que t  Rouen,  naquit  dans  cette  ville  vers  1S03.  Ont 
connaît  de  lui  :  Principes  appliqués  à  la  mu~ 
tique  vocale,  à  l'usage  des  écoles  primaires  ; 
Rouen,  Botlnel,  183B,  in.  8°  de  11  pages. 

MJCHEU  (DoauiUQCi),  compositeur,  né  i 
Bologne ,  suivant  le  titre  d'un  de  ses  ouvrages, 
vécut  dans  la  seconde  partie  du  seizième  siècle. 
On  a  sous  ce  nom  :  1*  Madrigali  dl  Domentco 
Michelt  da  Bologna,  a  sei  voei,  dati  in  luce 
da  Claudio  di  Correggio,  libro  terso;  Venise, 
1567,  in-4°  obi.  —  a"  Madrigali  a  cinquevoel; 
Venise,  1581,  iu-4".  On  trouve  aussi  des  madri- 
ganx  de  ce  musicien  dans  le  recueil  qui  a  pouf 
titre  :  De'  ffloridi  Virtuosi  d'Italia  il  terso 
libro  de'  madrigali  a  etnque  voci;  Venise, 
J.  Vlncenti  et  R.  Amadino,  158e,  in-*°. 

MICHEL!  (D.  Romain),  compositeur  distin- 
gué, naquit  a  Rome  en  1575,  car  dans  la  préface 
d'undeses  ouvrages,  imprimé  à  Rome,  1650, il  dît 
qu'il  était  alors  âgé  de  soi  n  an  te -qui  me  ans.  Après 
avoir  faitses  études  musicales  sous  la  direction  des 
célèbres  maîtres  Soriaoo  et  Maniai,  il  fui  fait  prê- 
tre et  obtint  un  bénéfice  dans  l'église  d'Aqnilée, 
après  quoi  il  entreprit  de  longs  voyages  dans 
les  principales  villes  d'Italie.  Dans  la  préface 
de  son  recueil  de  motels  intitulé  Musica  vaga 
ed  artificiota,  il  donne  l'histoire  de  ces  voyages 
et  fournit  des  renseignements  sur  de  savants  mu- 
siciens qu'il  a  rencontrés,  et  dont  il  reconnaît 
avoir  appris  quelque  chose  concernant  l'art  et  la 
science,  notamment  Jean  Gabriel!  et  Jean  Cmce, 
à  Venise,  Pomponius  Nenna,  Jean  de  Maeque, 
Roceo-Rodio  et  Cerrelo,  ïNaptes.LutWsco-Lux- 
ïsschi  et  Fioroni  A  Ferrare,  Fulgence  Valesl  h 
Milan,  etc.  Pendant  nn  certain  temps  il  s'arrêta 
k  Concordii,  ville  du  duché  de  Mlrandole,  poor 
y  enseigner  la  musique  ;  puis  II  fut  rappelé  a 
Rome  par  le  cardinal  de  Savoie,  qui  lut  fit  ob- 
tenir en  1615  la  place  de  maître  de  chapelle  de 
Saint  Louis-des- Français.  Mlcheli  vécut  jusqu'à 
un  âge  trèMvnneé ,  car  M.  l'abbé  Balnl  «le  d» 


HICHEL1  —  MICHEI.OT 


136 


lui  un  manifeste  adressé  aux  musicien»  compé- 
titeur* d'Italie,  et  terminé  par  CM  mol»  :  Rotnano 
MichtUpretx  dt  Romadi  etàd'  annt  Si  (Voj. 
M«m.  Star.  ait.  delta  vil  a  e  dette  opère  di 
PierluiaidaPatettrina,  t.  II,  p.  34 ,  note  473.) 

Hkbeli  fut  engagé  dans  dee  discussion*  rela- 
tive* i  ton  art,  ta  première  avec  Paul  Syfert 
(  voyet  ce  nom  ),  a  l'occasion  de  ta  querelle  éle- 
vée entre  celui-ci  et  Marc  Scaccnf,  duu  laquelle 
Syfert  avait  écrit  que  le*  musiciens  italiens  n'é- 
taient capables  ffuedecomposer  des opéra» et  can- 
louetles,  et  que  pourrait  d'écrire.  Ht  pourraient 
tocs  rapprendre  de  lui  et  de  Fœrster,  à  l'école  de 
Dsntxick.  Mlcheti  prit  ta  détente  de  Scacchi,  et 
envoya  •  Syfèrt  ces  propret  compositions  pleines 
de  recherches  et  do  canons,  qui  fermèrent  la 
bouche  a  l'organiste  de  Dantiick.  L'autre  discus- 
sion eut  lieu  entre  Michel!  et  ce  mente  Scacchi 
dont  il  avait  prisladéfense.Micheli  avait  euvojé 
à  celui-ci  son  ceuvre  intitulé  :  Canoni  mvtkali 
compotti  topra  te  votait  di  phi  parole  da 
Romano  Mfcheli  romane,  dei  quai  modo  dt 
comporte  egli  è  mvenlnre  ;  Rome,  1845,  in- 
fol.;  ayant  reçu  cet  ouvrage,  Scacclil  fit  impri- 
mer s  Varsovie  une  brochure,  datée  du  16  aura 
1047, dans  laquelle il  s'efforçait  de  démontrer  que 
Micneii  n'était  pat,  comme  11  Je  disait,  l'inventeur 
de  ce  ■aura  de  canons,  et  que  celte  invention 
était  beaucoup  plus  ancienne.  Mfcheli  fut  trèt- 
«ewible  a  cette  impolitesse,  et  composa  un  re- 
cueil intitulé  :  La  potestà  pontificin  diretta 
daUa  sanctiaima  Trinità ,  composé  entière- 
ment de  canons  a  3,  4,  5  et  8  voix,  remplit  d'ar- 
tifices très-ingénieux,  et  y  ajouta  à  la  Su  une  ré- 
ponte péremptolre  et  pleine  d'érudition  a  Scae- 
ebi.  Cet  ouvrage  toutefois  ne  fut  pas  publié  en 
entier,  l'auteur  n'en  avant  fait  Imprimer  que 
quelques  feuillet  détachées  contenant  let  mor- 
ceaux dont  l'exéoution  était  ta  pins  facile  ;  mai* 
le  manuscrit  original  et  entier  a  été  donné  pu 
lui  à  la  bibliothèque  de  Saint-Augustin,  ou  il  te 
trouve  encore  en  un  volume  coté  D.  8.  4.,  sont 
ce  titre  :  Canoni  mvticall  dl  Bornant  MlcheU. 
Ou  y  Ut  a»  commencement  :  Ex  dono  aaciorâ, 
oui  effsm  donamt  hule  Bibliothccz  Angelicx 
ramum  atm  facvUate  aceomodandt  propter 
imprestionvtn. 

Les  antres  ouvragée  de  Micheli  qui  ont  été  pu- 
biles)  tcart  :  !•  Musica  vagaed arUfictata,  con- 
tenente  motettt  ton  oillghl,  et  canoni  dtveni, 
tanto  per  quelii  che  si  dlldlano  sentire  varie 
eurtosiià,  qunnto  per  quelii  che  vorranno 
profeaare  d'inlendere  diverti  studit  délia 
muticà;  Venise,  1815,  tn-fol.  Ce  recueil  con- 
tient cinquante  canons  remplis  de  recherches 
■  Compléta  a  tri  voei,  contre 


tenori,  concertata  alF  vso  moderne,  con  0 
batto  continua  per  l'organo,  e  con  un  altro 
batto  particotare  per  lo  maestro  di  cappella, 
et  per  iuonare  topra  este  il  violone  accompa  - 
gnato  on  attrl  stromentii  Venise,  161»,  in-4". 

—  1°  Beaucoup  de  canons  en  feuilles  volantes, 
imprimé*  a  Venise  en  1618,  1619  et  1810.  — 
4°  Madrigal!  a  sei  voei  in  canoni  ;  Rome, 
SoUli,  1831.  —  5°   LtSalmt  a  4;  Rome,  163S. 

—  6°  Mette  à  quottro  voct  ;  ibid.,  1060.  —  7* 
Respontorl  a  cinjue  voei,  ibfd.,  1658,  Il  j  a 
un  petit  écrit  de  Romani,  concernant  l'invention 
des  canons  énigmaliqnes  sur  les  syllabes  dé- 
tachées de  pliraset  données,  dont  il  était  au- 
teur; il  a  pour  titre  :  Lettere  dt  Romano  Ml- 
cheU romano  allt  mviiel  délia  cappella  di 
N.  S.  edaltri  mutiel  romani;  Venise,  ibis. 

MICHELI  {  bWdetto  ),  naquit  à  Rome, 
suivant  ta  Dramaturgio  d'Allacci  (  ïilit.  d«  I75S, 
0. 308  ).  Il  est  vraisemblable  qu'il  «il  le  jour  dans 
les  dernières  années  du  dix-septième  siècle,  car 
j'ai  vu  dans  la  bibliothèque  de  l'abbé  Santini,  a 
Rome,  un  volume  manuscrit  qui  portail  ce  litre  : 
Componlmento  cantalo  in  Rama  nel  giorno 
del  gloriotitsïmo  Nome  delta  S.  C.  C.  J). 
Maetta  délia  impératrice  Elisabetta  Crlt- 
ffata,  etc;  Poetla  dt  Tiberio  Pulci,  mtulca  di 
Benedetto  Micheli;  nu.  Ce  musicien  s  dû  pro- 
duire beaucoup  d'autres  ouvrages,  depuis  celte 
époque  jusqu'en  1746,  ou  II  fit  jouer  à  Venise 
son  opéra  intitulé  Zenobla. 

M1CHELOT  (JE/Hf-B.ipnsre-AiMÉ),  profes- 
seur de  piano  au  Conservatoire  de  Bruxelles,  na- 
quit t  Nancy  en  1798.  Après  avoir  appris  dane 
son  enfance  les  éléments  de  la  musique,  il  alla 
terminer,  dans  les  années  1804  et  1805,  son  édu- 
cation musicale  à  Strasbourg,  où  Dumonchau 
te  trouvait  alors.  Pendant  une  longue  maladie 
de  celui-ci,  Michelot  fut  chargé  de  ta  direction 
de  l'orchestre  des  opéras  allemands  et  français. 
Ce  Tut  aussi  vert  la  même  époque  qu'il  écrivit 
pour  ces  théâtres  ta  musique  d'environ  50  mélo- 
drames, et  plusieuri  opéras,  dont  un  seul,  inti- 
tulé i  Let  deux  Tantôt,  a  été  joué  avec  succès. 
En  1817,  Michelot  vint  s'établir  à  Bruxelles,  et 
depuis  ce  temps  il  y  fut  considéré  comme  un 
professeur  de  piano  de  beaucoup  de  mérite.  At- 
taché au  Coniervatob-e  de  cette  ville  depuis  ton 
organisation  en  1831,  il  ■  formé  de  jeunes  ar- 
tistes qui,  devenus  eux-mêmes  de  bons  maîtres, 
ont  propagé  dîna  ta  Belgique  une  bonne  école 
de  mécanltme  d'exécution,  auparavant  inconnue 
dans  ce  pays.  Il  a  écrit  pour  le  théâtre  de  Bruxelles 
Eilotte,  tnonodrame,  joué  avec  succès.  Ses 
eoanposstious  pour  le  piano  constatent  en  •■ 
Exercicet  pour  le   doigté  ;  Étude?  pour  let 


136 


M1CBEL0T  —  MICHL 


enfant*,  et  plusienrs  chants  sont  parole*, 
mwcetui  distingués  où  l'on  remarque  autant  de 
nouveauté  dans  les  Idée*  que  do  sentiment  de 
mélodie  et  d'harmonie.  Tour  cet  outragea  ont 
été  publiés  chez  .'auteur,  à  Bruxelles.  Oo  connaît 
aussi  de  Michelot  plu sieurs  jolies  romances,  parmi 
lesquelles  ou  remarque  particulièrement  Gene- 
viève de  BrabatU.  En  considérant  le  mérite 
réel  du  peu  d'ouvrages  que  Michelota  donnés  au 
public,  je  ne  puis  m'empèclier  de-regrelter  que 
l'obligation  de  fournir  à  l'existence  d'une  nom- 
breuse famille  n'ait  pu  permis  à  cet  artiste  esti- 
mable de  donner  un  plus  large  développement 
aui  heureuses  [acuités  qu'il  avait  reçues  de  la  na- 
ture. Ce  professeur  est  mort  à  Bruxelles,  le  pre- 
mier mal  i86î. 

MICHEROUX  (  H.  Chevalier  Db  )  ,  Bla 
d'un  ministre  du  roi  de  Napl*»  (  Murât  ),  né  en 
France,  servit  dans  l'armée  napolitaine  en  qua- 
lité d'officier  supérieur.  Après  la  chute  de  Murât, 
M.  de  Micueroui,  qui  avait  cultivé  la  musique 
avec  amour  depuis  sou  enfonce,  particulièrement 
l'art  du  chant,  tout  la  direction  des  meilleure 
.maîtres  italiens,  te  relira  i  Milan,  où  il  se  livra 
avec  succès  k  l'enseignement  de  cet  art  II  y  fil 
de  bon*  élève*,  au  nombre  desquels  fut  la  célèbre 
cantatrice  Posta.  Dans  tes  dernières  années ,  il 
te  fixa  à  Venise  où  il  était  recherché  pour  l'a- 
{rament  de  ta  conversation  et  ton  amabilité-  Une 
blessure  grave  qu'il  avait  reçue  en  1815  lui  fai- 
sait souvent  éprouver  de  vives  donlenrs.  Il 
'mourut  a  Venise  vert  1810.  On  a  de  cet  inté- 
ressant artiste  des  mélodie*  d'un  sentiment  dls- 
-tingué  qui  ont  été  publiées  A  Milan,  cliex  Ricordi, 
-tous  ce  litre  :  Ariette  pet  conta  con  piano- 
forte,  dedteate  alla  célèbre  Signera  Posta, 
1"  et  I"  recueil*. 

HICHEUX  (  G,  ),  pianiste  et  compositeur 
d'œuvres  légères  pour  ton  instrument)  naquit  en 
Stjrie  et  vivait  a  Vienne  en  1839.  Il  t'y  trouvait 
■encore  en  1840.  Depuis  plusieur*  années  il  est 
fixé  à  Paris.  On  connaît  tons  son  nom  environ 
-cent  œuvres  d'études,  fantaisies,  thème*  variés, 
matourket  et  polkas  pour  le  piano. 

MICHL  (  Jo*tira-lu>*maHU  ) ,  violoniste  et 
compositeur,  naquit  k  Neumarkt,  dam  la  JJa- 
■viere,  en  1708.  Wagenaetl,  maître  de  chapelle  de 
la  cour  impériale  de  Vienne,  lui  donna  des  le- 
çons de  composition.  Apre*  que  son  éducation 
musicale  fut  terminée,  Miclil  fut  maître  de  cha- 
pelle chei  le  duc  de  Sulihacb,  et  après  la  mort 
de  ce  seigneur,  en  1733,  il  fut  appelé  a  la  cour 
du  prince  de  la  Tour  et  Taiit,  à  Batiabonne.  Ha- 
■Ue  violoniste  et  compositeur  de  mérite,  Michla 
écrit  pour  divertea  cour*  de*  opéras  et  des  ora- 
torios; mait   dan*   un  accès  de  mélancolie,  il 


brûla  toute  cette  musique  et  ne  conserva  que  six 
concerto*  de  violon  qui  sont  en  maonacrit  che* 
le  prince  de  la  Tour  et  Taxi*.  Il  mourut  a  Ratit- 
lionneen  177o. 

MIC.I1I,  (  Femumiho },  frère  du  précédent, 
naquit  k  Neumarkt  en  1713.  Après  avoir  apprit 
dan*  ce  lieu  le*  élément*  de  la  musique  et  de  la 
langue  latine,  il  entra  au  séminaire  i  Munich  et 
v  termina  set  études,  puis  il  obtint  la  place  d'or- 
ganiste a  l'église  des  jésuite* ,  dite  de  Saint-Mi- 
chel. Son  talent  distingué  sur  l'orgue  et  sur  le 
violon  le  mit  en  faveur  prèa  du  duc  de  Bavière,  qui 
le  fit  entrer  dant  sa  chapelle  et  lui  donna  le  titre 
de  second  maître  de  concerts.  Mîchl  mourut 
jeune  à  Munich  an  1763.  Il  a  écrit  le  mélodrame 
epirilnel  (  GeislUchet  Singsplel  )  qui  a  été  repré- 
senté chex  les  jésuites  de  Munich  en  1747.  On  a 
imprimé  de  sa  composition  :  XII  symphonie,  tri- 
ons concertaniibus  instrumente,  scilicet  vio- 
lino  ictî  ac basiocontinuo,  op.  1  ;  Augsbourg, 
17*0,  in-folio. 

HICHL  (  Josei'h  ),  neveu  des  précédents, 
naquit  en  1745,  k  Neumarkt,  où  ton  père  était 
directeur  du  choeur.  Cet  artiste  est  désigné  dant 
les  catalogue*  sont  le  nom  de  Michel;  Gerber, 
Choron  et  Fa  jolie  et  leqrs  copistes  onl  fait  deux 
article*  pour  le  même  artiste,  le  premier  tout 
le  nom  de  Michel,  le*  second  août  celui  de  Mickl. 
Admis  au  séminaire  do  Munich,  il  jr  fit  te*  étude* 
littéraire*  et  musicales,  el,  jeune  encore,  il  te  fit 
remarquer  par  une  rare  habileté  sur  i'orgue. 
Ses  premières  compositions  furent  det  messes, 
de*  litanie»,  det  vèprea  et  det  méditations  pour 
l'église  det  jésuites.  Déjà  la  plupart  de  cet  ou- 
vrages étaient  écrits  lorsque  l'électeur  de  Bavière, 
Matimilien  III  l'envoya  chez  le  maître  de  cha- 
pelle Camerlouer  k  Freisingen ,  pour  v  Taire  un 
cours  de  contrepoint  et  de  composition.  Pendant 
son  séjour  k  Freisingen,  il  composa  un  oratorio 
qui  lui  mérita  la  protection  de  l'évoque.  De  re- 
tour k  Munich  il  y  écrivit  l'oratorio  Gioas  re 
di  Gluda  :  cet  ouvrage  produisit  une  ai  vive 
impression  sur  les  artistes  et  sur  le  public,  que 
l'électeur  choisit  immédiatement  après  ion  exécu- 
tion Miclil  comme  compositeur  de  ta  chambre. 
Son  opéra  intitulé  11  TrUm/o  di  CUUa,  repré- 
senté au  théâtre  de  ta  cour  en  1776,  justifia  la 
confiance  du  prince  en  set  talents.  Lorsque  Bnr- 
ney  visita  Munich  en  1773,  Il  entendit  un  quin- 
tette instrumental  compesé  par  Miclil,  qui  lui 
parut  égal  en  mérite  k  ce  qu'on  connaissait  de 
mieux  en  ce  genre.  Après  la  mort  de  l'électeur, 
eu  1778,  ce  compositeur  agréable  recul  ta  dé- 
mission, et  te  retira  an  couvent  de  Vêtent;  dont 
un  de  tet  parents  élait  supérieur.  Il  j  occupa 
te*  loisir*  a  1*  composition  de  la  musique  d'é- 


HICHL  —  M1EKSCH 


13T 


(lise,  qu'il  dirigeait  lui-mflme.  H  y  toi  vit  aussi 
on  opéra  de  Rtgttbu,  qui  fut  représenté  avec 
beaucoup  de  succès  à  Freisingen,  en  1781.  Après  la 
suppression  du  couvent  de  Vciern,  en  1803,  il 
retourne  1  Neumarkt,  ou  il  mourut  en  1810. 
Plusieurs  menée,  litanies,  motets,  oratorios, 
symphonie*  et  quatuors  pour  divers  instru- 
ments de  cet  artiste  sont  restés  eu  manuscrit 
Il  a  lait  représenter  "u  Illettré  de  Munich  les 
opéras  dont  les  titres  suivent  :  1*  II  Trionfo  di 

délia,  opéra  sérieui  en  3  actes 1°  IlBarone 

di  Torre  forte,  opéra  bouffe.  —  3°  Eimire  et 
Milion,  joué  aussi  avec  succès  â  Majeure  et  i 
Francfort.  —  i*  Fremar  et  Meline,  drame.— 
5°  Le  RoietU  Fermier. — 6"  La  Foire  annvelle, 
qui  obtint  un  brillant  succès  a  Vienne,  s  Dresde, 
a  Varsovie,  a  Ratisbonue,  â  Msyence  et  a  Franc- 
fort. —  7°  II  Re  alla  Caccia,  cantate  drama- 
tique. —  8°  Il  Caedatore,  idem.  On  a  publié 
en  Allemagne  plusieurs  morceaux  de  sa  compo- 
sition pour  divers  instruments. 

II1CHNA  (Adam  d'Oltbodowicz ),  excellent 
organiste  et  compositeur,  naquit  i  Neuhaua ,  en 
Bohême,  et  y  vécut  vers  le  milieu  dn  dix-sep- 
tième siècle.  On  ■  imprimé  de  se  composition  i 
l'Un  livre  de  cantiques  a  Honneur  delà  Vierge, 
an  langue  bohème,  a  quatre  voix,  Intitulé: 
Laut  lia  Maryamka;  Prague ,  1657,  in-4".  — 
3*  Cantiques  pour  toules  les  fêles  des  saints,  dédié 
au  magistrat  de  Prague,  sous  le  titre  :  Stvato- 
lloçnj  Mutika ,  aneb  iwanteçnj  Kancyanal  ; 
itrid.  iset,  In-a».  —  3*  Cantione*  taerx  pro 
fettù  toiiuianni  1,3,  3,  *,&«*«  voeib.  cum 
1,  1,  3,  i  itulrumentts  ad  libilum. 

H1CHU  (Louis),  acteur  de  l'Opéra-Comi- 
que,  appelé  alors  Comédie  Italienne,  na- 
quit à  Reims,  le  4  juin  1764  (1)  et  débuta 
sur  le  théâtre  de  Lyon,  d'où  il  fut  appelé 
au  Théâtre  Italien  de  l'aria.  11  y  joua  pour 
la  première  fois ,  le  1S  janvier  1776 ,  dans  le 
Magnifique ,  de  Grétry.  D'Origny ,  contempo- 
rain de  cet  acteur,  dit,  dans  ses  Annale*  du 
Théâtre  Italien  {  tome  3,  page  B4),  queHlcbn 
réunissait  les  avantages  de  la  jeunesse,  de  la 
figure,  delà  bille  et  les  qualités  qui  font  le  bon 
comédien  et  le  chanteur  excellent.  Toutefois  ce 
dernier  éloge  ne  parait  pas  avoir  été  mérité  ; 
comme  la  plupart  des  anciens  acteurs  de  la  Co- 
médie italienne  de  son  époque,  Michu  était  ab- 
solument ignorant  eu  musique  et  dans  l'art  du 
chant  ;  comme  eux ,  il  chantait  d'instinct  et  par 


routine.  Après  avoir  été  en  possession  do  la  fa- 
veur  du  public  pendant  vingt-cinq  ans,  cet  ac- 
teur se  relira  le  27  février  1799 ,  sans  avoir  ob- 
tenu la  pension  qu'il  avait  gagnée  par  ses  longs 
services  (1).  II  prit  alors  la  direction  du  théâtre  de 
Rouen  ;  mais  cette  entreprise  n'ayant  pas  réussi , 
Mkhn  se  jeta  dans  la  Seine,  et  y  périt  en  1801. 

M1EDKE  (  Frédehic-Georges-Léohakd),  un 
des  meilleurs  chanteurs  dramatiques  de  l'Alle- 
magne ,  est  né  a  Nuremberg  en  1803.  Fils  d'un 
régisseur  de  théâtre,  il  fut  transporté  i  Stutlgard 
à  l'âge  de  deu<i  ans ,  et  son  éducation  eut  pour 
objet  d'en  faire  un  acteur.  Apre*  avoir  chanté 
quelque  temps  dans  les  chœurs,  il  joua  de  petits 
rôles.  En  1811  il  s'éloigna  de  Stutlgard,  et  s'en- 
gagea au  théâtre  d'Augsbourg,  d'où  il  alla  en 
Suisse.  Trois  ans  après  il  prit  la  direction  du 
théâtre  de  Salnt-Gall  ;  mais  il  y  perdit  beaucoup 
d'argent  et  fut  obligé  de  fuir  secrètement  pour 
se  soustraire  à  ses  créanciers;  ceux-ci  obtinrent 
conlre  lui  un  arrêt  qui  le  condamnait  k  passer 
trois  mois  dans  une  forteresse  du  Wurtemberg. 
Remis  en  liberté,  il  allât  Wûnbourg,  où  il  ■ 
dirigé  la  théâtre  jnsqu'en  1836.  Il  s'est  alors  re- 
lire pour  ne  s'occuper  que  de  Is  peinture.  On  dit 
que  cet  aclenr  offrait  le  modèle  de  la  perfec- 
tion dans  Don  Juan,  Figaro  et  le  Vampire. 

MIEKSCH  ( Jejlk-AloIs  )  (3),  chanteur  et 
compositeur  de  mérite,  naquit  le  19  juillet  1766 
k  S.  Ceorgenlhal ,  en  Bohême ,  où  son  père  était 
conforet  instituteur.  Dès  l'âge  de  sept  ans  B 
re^ut  les  premières  leçons  de  musique.  En  1777, 
un  l'envoya  â  Dresde,  où  il  entra  dans  la  cliapelle 
électorale,  en  qualité  d'enfant  de  choeur,  et  y  eut 
pour  maître  de  solfège  Cornélius,  chantre  de 
cette  chapelle.  Le  piano  et  l'orgue  lui  furent  en- 
seignés par  Ectersberg  el  Binder;  2ich,  musicien 
de  la  chambre ,  lui  donna  des  leçons  de  violon, 
et  pendant  plusieurs  années  II  fit  des  études  de 
composition  sous  la  direction  du  maître  de 
chapelle  Joseph  Scbneter.  En  1787,  il  succéda 
au  chanteur  de  la  cour  Stephan;  mais  le  travail 
qu'il  fil  pour  changer  sa  voix  de  baryton  en 
ténor  lui  occasionna  une  Inflammation  de  poi- 
trine qui  faillit  le  priver  de  son  organe  vocal ,  et 
même  de  la  vie.  Plus  lard ,  Il  devint  élève  de 
Vincent  Caselli,  bon  chanteur  de  l'école  bolonaise 
de  Bemaechi,  el  acquit  un  talent  distingué  sous 
cet  habile  maître.   En   1799,   Miebsch   débuta 

(ii  on  ■  dit,  tans  steslosn  «ceriphiae^aenia,  an 

deux   Impa    d'oi^ra-ranilqnr   de*  UiUlra   filirt   M 


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1*8 


MIEKSCH-  MIRL'Ll 


tomme  chanteur  »u  théâtre  de  la  cour  pour  IV 
péra  italien.  Ed  1801,  il  recul  sa  nomination  de 
professeur  de  citant  des  enfant»  de  ta  chapelle 
électorale;  et  en  1820  on  lui  confia  la  direction 
des  chœurs  de*  opérai  allemand  et  italien.  En 
1834,  te  roi  de  Saxe  lui  accorda  m  retraite  et  le 
chargea  de  la  garde  de  sa  bibliothèque  particu- 
lière de  musique.  Mieksch  esl  mort  k  Dresde  as 
commencement  d'octobre  1844,  k  l'Age  de  quatre- 
vingts  ans.  Ses  compositions  consistent  en 
Lieder,  airs  avec  accompagnement  d'orchestre, 
cantates,  messes,  Requiem  et  offertoires.  Comme 
professeur  de  clianl,  il  a  formé  des  élèves  distin- 
gués, au  nombre  desquels  on  remarque  tes 
cantatrices  Funk,  Hase,  Schrceder-Devrient, 
Scnebest,  Beltheim,  le  ténor  Bergmann,  et  les 
basses  chantantes  Zeii  el  Misse. 

HiELf.ED>e-FBAricois-AMTOinC'M*RiE),  Sis 
d'un  organiste,  naquit  à  Chatillon-sur-Seiue,  le 
6  avril  1775.  Après  avoir  (ail  de  bonnes  éludes 
an  collège  ne  Sainte-Barbe,  il  vovagea,  puis  il 
entra  k  l'École  polytechnique  et  y  resta  deux 
années.  Miel  avait  atteint  Pige  de  vingt-cinq 
ans,  lorsque  Frochot,  préfet  du  département  de 
la  Seine,  son  concitoyen  et  son  ami,  lui  donna 
un  emploi  dans  le  service  des  contributions  di- 
rectes de  la  ville  de  Paris.  En  1816,  il  obtint  le 
titre  de  ulief  de  division  de  cette  partie  de  l'ad- 
ministration,  et  pendant  vingt  ans  il  en  remplit 
les  fonctions.  Cultivant  les  arts,  particulièrement 
la  musique,  comme  délassement  de  ses  travaux 
administratifs ,  il  prit  dans  plusieurs  journaux  la 
position  de  critique  et  fit  paraître  un  assez  grand 
nombre  de  morceaux  sur  les  arts  du  dessin  et 
sur  la  musique  dans  le  Moniteur  universel, 
dans  le  Journal  général  de  France,  dans  le 
Conslilutionaet  el  dans  la  Minerve.  Il  fut  aussi 
un  des  collaborateurs  de  la  Biographie  univer- 
selle des  frères  Michaud,  et  j  lit  insérer  des 
notices,  qui  ne  sont  pas  sans  mérite ,  sur  Violti , 
M™*  Bigot  et  Haillot.  Elles  ont  été  tirées  à  part , 
en  brochures  In- 8°.  Fondateur  de  la  Société  libre 
de»  beaux-art*  de  Paris ,  Miel  fut  chargé  de  la 
direction  des  Annales  de  celle  société  pendant  les 
années  1830-1840 ,  et  y  publia  des  notices  sur 
Gluck ,  Garât ,  Adolphe  Nourrit  et  plusieurs  an- 
tres musiciens.  Ces  morceaux  ont  été  Imprimés 
séparément.  On  s  de  cet  amateur  une  brochure 
intitulée:  Delà  symphonie  et  de  Beethoven, 
Paris ,  1819,  in-8".  Dans  les  dernières  années  de 
sa  vie ,  Miel  s'occupa  d'une  Histoire  de  l'art 
français  considéré  dans  la  peinture ,  la  sculpture, 
la  gravure  et  la  musique;  mais  il  n'eut  pas  le 
samps  d'achever  cet  ouvrage  :  une  maladie  de 
poitrine  le  conduisit  an  tombeau  le  38  octobre 
1*42.  Les  travaux  de  ce  littérateur,  relalifa  ans 


arts  du  dessin ,  sont  indiqués  dans  le  supplément 
delà  Biographie  universelle  île  Michaud.  La  cri- 
tique de  Miel,  en  ce  qui  concerne  la  musique, 
est  en  général  judicieuse!  nuis  elle  a  peu  de 
portée  dans  les  aperçus  et  manque  d'originalité. 
Miel  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
membre  de  ta  société  des  enfants  d'Apollon  ,  et 
de  la  société  d'Émulation  de  Cambrai.  M.  Hittorf. 
membre  de  l'Inslilut  de  France ,  a  prononcé  aux 
funérailles)  de  Miel ,  au  nom  de  la  société  libre 
des  arts  de  Paris,  nn  éloge  de  celui  qui  en  aval; 
été  le  fondateur  :  ce  discours  a  été  publié  avec 
nne  notice  biographique  dans  les  Annales  de  la 
sociétélihre  des  beaux-arts  (Paris,  1848,  in-4"). 
Il  en  a  été  tiré  dea  exemplaires  séparé*. 

MIGENT  (Jear-Pieuhe),  bon  facteur  d'or- 
gues allemand,  a  construit  l'orgue  de  l'église  Saint- 
Pierre,  a  Berlin,  en  1748.  Cet  instrument  est 
composé  de  cinquante  registres,  trois  claviers 
1  la  main  et  pédale. 

MIGLIORUCCI  (Vincrar),  compositeur, 
né  k  Rome  en  178» ,  a  eu  pour  martre  de  com- 
position Zingarelli  ,  alors  maître  de  chapelle  de 
Saint-Pierre  du  Vatican.  Cet  artiste  s'est  fait 
connaître  par  une  messe  solennelle  chantée  k 
Rouie ,  un  oratorio ,  une  cantate  exécutée  au 
tltèltre  Délie  Dame,  pour  le  couronnement  de 
Napoléon  comme  roi  d'Italie ,  une  attire  cantate 
chantée  au  Capilole,  à  l'occasion  de  l'installation 
de  l'école  des  Beaux-Arts,  l'opéra  Adriaao  in 
Stria,  représenté  iHaples  en  1811 ,  et  Paolo  e 
Virginia,  opéra  semi -séria,  au  théâtre  Carcano, 
a  Milan,  en  i  SIX.  On  connaît  aussi  de  Migliorucci 
quelques  morceaux  de  musique  in  si  rumen  la  le  et 
des  Camoni. 

HIGNAUX  (Jacqles-àmtoine  DE),  pro- 
fesseur de  musique  k  Paris,  dans  la  seconde 
moitié  du  dix  huitième  siècle,  dont' le  nom  vé- 
ritable était  Demignaux,  a  publié  :  1°  Trois 
trios  pour  clavecin,  harpe  et  violon;  Paris, 
1774.  —  3°  Trois  quatuors  pour  clavecin,  harpe, 
violon  et  silo;  ibld.  —3°  Sonates  pour  clavecin 


ou  harpe,  avec 

accompagnement  de  violon  ;  ibid. 

J'ignore  si  ce 

musicien  est  le  même  qui  était 

contrebasse  au 

concert  spirituel  et  k  la  chapelle 

du  roi  en  1788. 

MIGNON 

[.,.),   musicien    français    qui 

vivait  k  Paris 

vers  le  milieu  du  dix-septième 

siècle,  n'est  connu  que  par  un  recueil  publié  cbei 

Robert  Ballard 

en  1064,  sous  ce  titre  :  Airs  à 

quatre  partie* ,  par  M.  Mignon,  compositeur 
à  Paris,  in-13  obi.  Les  morceaux  contenu» 
dans  ce  recueil  sont  au  nombre  de  vingt-deux. 
On  n'y  trouve  ni  dédicace,  ni  préface. 

HIGNOT-  Voy.  L»  Votb  Mieaor. 

MiKUI.I  (Chablis), musicien  distingué,  né 


H1KULI  —  MïLAKOLLO 


lit 


i  Curaowlti  dans  1»  Moldavie ,  ver*  18»,  a 
vécu  quelque  temps  *  Pirit,  puis  s'est  fixé  a 
Lemberg,  où  il  t'est  livré  i  renseignement  du 
piuo  et  à  la  compotiiion.  An  nombre  dos  ou- 
vrages Intéressants  qu'il  a  publie» .  soft  pour  le 
chaut,  wtt  pour  le  piano,  oh  remarque  une 
collectiou.de  quarante- boit  mélodies  populaire» 
de  ta  patrie ,  en  quatre  ttta  de  douse  chacune  ; 
lesquelles  ont  pour  litre  :  Douté  airs  nationaux 
roumain» ( Ballades,  chantt  des  bergurs ,  airs 
de  danse,  etc.)  recueillis  et  transcrit*  pour  le 
piano  par  Charlêt  Mlkuli  :  Léopol,  Kallen- 
bach,  et  Jassy,  elies  Beresnlcki.  Le*  arrange- 
ments de  cet  mélodies  par  H.  fefikuli  ne  resscm- 
bleot  pat  k  ceux  par  lesquels  on  a  dénature  le 
caractère  de*  ain  nationaux  de  toute»  le»  na. 
tioMitetoiulitébii*  ire  des  chante  de  la  Roumanie 
jrest  conservée  intacte,  et  l'artiste  intelligent  n'a 
pat  entrepris  d'harmoniser  certains  passages  de» 
ain  appelé»  Doina  et  Hora  qui  n'auraient  pu 
être  accompagnés  d'accords  qu'aux  dépens  dn 
sentiment  original  qui  le»  a  inspires. 

MILAN  (  don  Losns  ) ,  gentiiliomine,  ama- 
teur de  musique,  né  i  Valence,  en  Espagne, 
dan»  les  premières  années  du  seizième  siècle,  est 
auteur  don  traité  de  la  viole,  intitulé  i  SI 
Maestro ,  o  mttsiea  de  vigvela  demano;  Va- 
lence, 1534,  in-fol. 

HIL ANDRE  (.,„),  musicien  attaché  a  la 
mutique  de  la  chambre  de  Louis  XV  pour  la  viole, 
a  bit  exécuter,  au  concert  spirituel,  en  1708,  un 
Confiiebor i  toIx  seule  et  orgue.  En  1776  il  s  lait 
graver  *  Paris  une  symphonie  11  sept  parties.  On 
a  aussi  de  loi  mie  Méthode  facile  pour  la  viole 
d'amour;  Parte,  1781,  ln-4 

MILAN  I  (  Fa*açoit  ),  né  à  Bologne,  vers  les 
premières  années  du  dix-septième  siècle,  fut 
maître  de  chapelle  de  l'église  Ssn-Petronio ,  de 
cette  Tille,  et  membre  de  l'Académie  des  Kaschi, 
ou  il  était  appelé  il  tolttario.  Ou  a  Imprimé  de 
ta  composition  :  1°  Vctprl  pur  ttUtoVanno  a  qaa- 
tro  voelcon  l'organe  esenaa;  In  Venetùa,app. 
Ffacentt,  I63s.—i°  Litanie e MoicMaickori 
i*t  concerto*  da  capella;  ibld.  16.18,  in-t". 

UJLANO  (jAcncas-FaurGOis),  marqnte  de 
San-Gwrgto  et  prince  d'Ardore,  naquit  le  4  nui 
1700  a  Poltetina,  terra  appartenant  à  sa  famille, 
dan*  la  Calabre  ultérieure.  Apres  avoir  achevé 
•es  études  littéraire*,  Uvoolul  développer  les  dis- 
positions naturelles  qu'il  reconnalssaH  en  lui  pour 
k  mnsiqoe,  et  devint  élevé  d*  Dorante.  Dès 
l'âge  de  vingt-trois  an*,  lé  prince  d'Ardore  était 
devena  le  meilleaT  claveciniste  de  Hanta.  Il  com- 
mença alors  à  composer  des  exercices  pour  le 
clavecin,  mais  bientôt  il  voulut  s'essayer  dam* 
de*  production*  plus  Importante*  et  mit  en  mu- 


sique plusieurs  drames  de  Métastase,  parmi  ta- 
quets on  distingue  Gioo»  re  di  Giuda,  la  BetuUa 
Uherala,  AngeUca  e  Medoro,  de  plut,  des  can- 
tal** et  des  messes.  Ce*  ouvrages  sont  conservés 
dans  la  Bibliothèque  dû  collège  royal  de  musique. 
tRiples.  Arrivé*  Paiûeu  qualité  d'ambassadeur 
de  sa  cour  près  du  roi  de  France  (Louis  XV), 
le  prince  d'Ardore  ;  fit  naître  l'admiration  par 
son  talent.  Jean-Jacques  «ousseau  dit  de  cet 
amateur  distingué  (i)  :  «  Cest  par  le  grand  art 

■  de  préluder  que  brillent  en  France  les  eicel- 

■  lents  organistes,  tels  que  sont  maintenant  les 

■  sieurs  Carrière  et  Daquin,  surpasses  (oulefois 

■  l'un  et  l'antre  par  H.  le  prince  d'Ardore,  am- 

*  naatadeur  de  Haples,  lequel,  pour  la  vivacité 

*  de  l'invention  et  la  force  de  l'exécution,  efface 

■  les  plus  illustres  artistes,  et  fait  h  Pari»  l'ad- 

*  mi  ration  des  connaisseurs.  ■  Le  prince  d'Ar- 
dore mourut  dans  ta  terra  de  Sm-P*ote,  le  30 
novembre  17B0. 

MILANOLLO  (Domnici-Minu-Tsats*) , 
aujourd'hui  K"*  Pmnsotteu,  célèbre  violoniste, 
est  née  le  M  août  1817  à  Savigliano,  près  de 
Turin,  et  non  à  Milan  comme  le  dit  Gassner  (1). 
Son  père  était  un  pauvre  menuisier,  dont  la  famille 
était  composée  de  treize  enfants.  La  vocation 
de  Teresa  se  manifesta  d'une  manière  aster 
extraordinaire.  Elle  n'avait  que  quatre  ans  lors- 


siqne  à  l'église  de  Savigliano  :  Il  j  avait  dans 
cette  messe  nn  long  solo  do  violon.  En  sortant  de 
l'église,  Mllanollo  dit  a  sa  Sile  :  Eh  bien!  Teresa, 
as-tu  bien  prit  Dieu  f  —  lion,  papa ,  répondit- 
elle,  j'ai  toujours  écouté  U  violon.  Cet  instru- 
ment avait  agi  de  telle  sorte  sur  elle,  qu'elle  s'en 
occupait  «ans  cesse,  et  demandait  h  chaque  ins- 
tant qu'on  lui  eu  donnât  un.  Cette  idée  fixe  de 
l'enfant  inspira  des  craintes  à  son  père:  Il  crut 
devoir  satisfaire  au  désir  de  sa  fille,  lui  acheta 
on  petit  violon  et  Ini  fit  apprendre  les  éléments 
de  la  musique.  Bientôt  après  elle  Tôt  confiée  aux 
soins  de  Giovanni  Ferrera,  estes  bon  violoniste 
établi  a  Savigliano.  Une  année  d'études  suffit  pour 
lui  faire  Dure  de  ti  grands  progrès,  que  des  amis 
de  te  famille  conseillèrent  a  M.  Milanollo  de 
conduire  cet  entant- prodige  h  Turin.  Teresa 
avait  moins  de  six  ans  quand  sa  famille  quitta 
Savtejiano.  A  Turin,  Teresa  prit  des  leçons  de 
Gebbaro,  violoniste  de  la  chapelle  du  roi  Char- 
tes-Albert,  pub  de  Mora,  artiste  da  la  même  cha- 
pelle. Apre*  six  mois  d'études ,  et  avant  d'avoir 
atteint  rage  do  sept  ans,  elle  débuta  à  Turin  dan» 
quelques  réunions  particulières  et  chei  des  moi- 

(1}  Dirxlotnalrt  0*  ttuiti»,  art.  PrlBUfcr. 

H  t'n(!W»f-LcrllM  ifrr  rsstnUt,  f.  Ml. 


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140  MILA 

net,  puis  elle  alla  se  faire  entendre  à  Saviglisno 
et  dans  plusieurs  autres  petites  Tilles  des  en- 
Tiram.  A  Mondovi,  elle  eicita  un  vif  Intérêt,  et 
l'on  y  fil  son  premier  portrait  Ces  succès  ne  chan- 
geaient cependanlpas  la  position  de  sa  famille,  qui 
végétait  dans  la  misère.  Milanollo  prit  alorsla  réso- 
lution d'aller  en  France  tenter  la  fortune.  Cette 
expatriation  fut  triste,  et  ce  Tut  an  spectacle  lo»  - 
chant  devoir  on  père  et  une  mire  entreprendre  ce 
voyage  sans  aucune  ressource,  portant  leurs  deux 
petite*  filles  dans  leurs  bras,  traversant  a  pied  les 
Alpes  et  souffrant  de  froid  et  de  fatigue,  mais  sou- 
tenus par  l'espérance  et  pleins  de  confiance  dans 
le  génie  d'un  enfui  de  sept  lu.  La  plus  jeune  des 
tilles,  Maria  Milanollo,  dont  il  aéra  parlé  plus 
loin ,  n'était  alors  Agée  que  de  trois  ans.  Dans  ce 
long  et  pénible  pèlerinage,  la  pauvre  famille  passa 
par  Barcelouettc,  Digne,  Ais,  et  ne  s'arrêta  qu'a 
Marseille. 

Ce  Tut  dans  cette  ville  que  Teresa  ae  Ht  en- 
tendre en  France  pour  la  première  fois  :  elle  y 
donna  trois  ou  quatre  concerts  ety  produisit  une 
vive  impression.  Son  père  y  rencontra  un  ami 
de  Lafont  qui  lui  conseilla  d'aller  directement  à 
Paris,  et  lui  donna  une  lettre  pour  ce  célèbre  vio- 
loniste. Arrivée  dans  la  capitale  de  la  France  en 
1837,  Teresa  futcûnduitelmmédiatementcbeiLa- 
font,  qui,  charmé  de  sa  belle  organisation,  lui  donna 
des  leçons  et  la  St  entendre  cinq  fois  a  l'opéra- 
Comlque;  puis  il  proposa  a  son  père  de  l'em- 
mener en  Belgique  et  en  Hollande,  ce  qui  fut  ac- 
cepté. A  Bruxelles  elle  joua  dans  un  concert  où 
se  faisait  entend  ré  •Servais  et  y  inspira  beaucoup 
d'intérêt  par  «a  précoce  habileté.  Lafont  pré- 
senta la  jeune  Bile  comme  son  élire  dans  les 
villes  principales  de  la  Hollande  et  la  Ht  entendre 
dans  des  solda  et  dans  des  duos  concertants  avec 
lui.  One  maladie  grave,  dont  la  durée  fut  de  deux 
mois,  la  saisit  i  Amsterdam,  et  l'empêcha  de 
suivre  Lafont  dans  le  reste  de  son  voyage.  Après 
qu'elle  eut  retrouvé  la  santé,  Teresa  joua  1  La 
Haye  devant  le  prince  d'Orange,  qui ,  charmé  de 
son  talent,  loi  fit  cadeau  d'un  beau  diamant. 
Milanollo  conduisit  alors  sa  fille  en  Angleterre. 
A  Londres,  elle  se  fit  entendre  quatre  ou  cinq  Ibis 
an  théâtre  de  Covent-Garden  et  y  joua  une  sym- 
phonie concertante  avec  le  violoniste  Mon,  qui 
lui  donna  quelques  leçons;  puis  elle  parcourut 
une  partie  de  l'Angleterre,  visita  Llverpool,  Ply. 
inouUi,  et  tout  la  pays  de  Galles  avec  le  harpiste 
Bodi&a  qui,  spéculant  sur  la  talent  de  cette  enfant, 
la  Ht  entendre  dans  quarante  concerta  en  moins 
d'un  mois  ets'emuara  de  tout  le  produit  des  recet- 
tes. Une  fatigue  excessive  fui  te  seul  résultat  de 
celte  tournée  pour  la  jeune  fille.  La  famille  Mila- 
nollo rerint  alors  en  France,  et  dès  ce  moment  le 


père  de  la  virtuose  prit  la  résolution  de  s'occuper 
lui-même  des  intérêts  de  as  fille. 

A  son  retour  en  France,  Teresa  donna  un  con- 
cert 4  Boulogne  :  elle  y  lit  entendre  sa  sœur, 
Maria,  alors  âgée  de  six  ans,  dont  elle  avait  été 
le  professeur,  et  qui  ne  reçut  jamais  d'autres 
leçons  que  les  siennes.  Maria  était  aussi  douée 
d'une  rare  et  belle  organisation.  Il  n'y  eut  jamais 
son  talent  le"  sentiment  et  la  délicatesse  qui 
lejeudeaa  sœurjmais  elle  eut  plus 
de  brillant  et  d'énergie  dans  les  di Incultes.  Apres 
ce  séjour  h  Bou  logne,  la  famille  Milanollo  se  rendit 
1  Paris,  où  les  denxsojan  donnèrent  des  concerts, 
puis  elles  allèrent  produire  de  vives  émotions  a 
Rouen,  an  Havre,  i  Oaen,  h  Dieppe,  Abbe  ville, 
Amiens,  Arrss,  Douai,  Lille  et  Dunkerque.  A 
Lille,  une  médaille  fut  frappée  en  l'honneur  dos 
derit  sœurs.  Rentrée  de  nouveau  i  Pari*  en  1440, 
dans  l'intention  d'y  perfectionner  son  talent  par 
les  leçons  d'un  bon  maître,  Teresa  voulut  que 
son  séjour  dans  cette  ville  ne  fftt  connu  de  per- 
sonne. Elle  se  présenta  donc  cher  HaJwneck  sous 
un  nom  supposé  :  étonné  de  trouver  tant  de 
talent  dans  un  enfant,  cet  artiste  célèbre  lui  de- 
manda qulavaitététon  maître:  elle  nomma  La- 
font. Hsbeneck  se  souvint  alors  que  cet  artiste 
lui  avait  parié  de  son  élève  avec  entiiounasme  h 
son  retour  de  la  Hollande,  et  II  ne  douta  pas  que 
ce  ne  fut  le  même  enfant;  mai*  il  respecta  l'in- 
cognito qu'elle  voulait  garder.  Apres  quelques 
mots  d'études,  Teresa  s'éloigna  de  Paris  sans'  s'y 
faire  entendre,  n'y  voulant  revenir  que  précédée 
d'une -renommée  justement  acquise.  Les  deux 
sœurs  allèrent  se  faire  entendre  à  Rennes,  à 
Nantes,  puis  passèrent  par  Rocliefbrt  et  se  ren- 
dirent h  Bordeaux  où  elles  donnèrent  doute  con- 
certs qui  eurent  un  grand  retentissement;  puis 
elles  revinrent  à  Paris ,  au  commencement  de 
1841,  en  passant  par  Angouléme,  Poitiers,  Tours 
et  Orléans ,  oh  elles  eurent  de  nouveaux  et  bril- 
lants succès.  Elles  se  firent  entendre  ensembledans 
les  salles  Hera,  Plejel,  Érard,  et  eurent  l'honneur 
de  jouer  devant  la  famille  royale  1  Neuilly.  Ce  fui 
alors  qu'Habeneck,  chanté  de*  prodigieux  pro- 
grès de  son  élève,  résolut  de  la  faire  jouer  dans 
un  concert  du  Conservatoire.  Il  éprouva  quelque 
résistance  à  son  désir  dans  le  comité  deces  con- 
certs; mais  son  énergie  parvint  a  la  vaincre,  et 
le  18  avril  1841,  Teresa  joua  dans  une  de  ces 
séances  la  grande  polonaise  de  son  maître  :  elle 
y  eut  un  succès  d'enthousiasme,  et  les  plus  grands 
artistes,  au  nombre  desquels  étalent  Chérubin! 
et  Auber,  lui  adressèrent  des  félicitations.  M"«  Mi- 
lanollo a  obtenu  depuis  lors  d'éclatants  triom- 
phes; mais  aucun  ne  lui  a  fait  éprouver  un  plaisir 
aussi  vif  que  celui-là. 


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MILAKOLLO  —  MILAKUZIO 


141 


En  quittant  Paris  peu  de  temps  après,  Teresa 
se  rendit  à  Boulogne,  où  elle  fit  la  connaissance 
dn  célèbre  violoniste  de  Bériot,  qu'elle  nui  vit  à 
Bruxelles,  et  dont  elle  reçut  des  leçon»  pendant 
plusieurs  mois.  Elle  donna  ensuite  avec  sa  sœur 
environ  soixante  concerts  dans  les  différentes 
Tilles  de  la  Belgique,  à  Aix-la-Chapelle,  Cologne 
et  Bonn;  puis  elle»  eurent  l'honneur  de  jouer  de- 
vant le  roi  de  Prusse  au  clistea»  de  Bruhl.  Ar- 
rivée* à  Francfort,  eues  y  donnèrent  douze  con- 
cert», sans  épuiser  la  curiosité  publique.  A  Stutt- 
gart, t  Carûrulie,  elles  n'eurent  pat  moins  de 
succès,  et,  enfin,  elle*  arrivèrent  a  Vienne,  où 
leurs  concerts  s'élevèrent  au  nombre  de  vingt- 
cinq,  au  commencement  de  1843.  Dans  cette 
même  année,  les  deux  soeurs  retournèrent  dans 
leur  patrie  et  se  firent  entendre  a  Turin,  à  Milan 
(théâtre  de  la  Scala),  ■  Vérone,  Padoue  et  Ve- 
nise. Parties  de  cette  dernière  ville,  elles  retour- 
nèrent en  Allemagne  par  Trieste,  où  elles  donnè- 
rent un  concert  au  mois  de  décembre  ;  pull  elles 
Jouèrent  à  Prague,  Dresde  et  Leipsick.  Arrivées 
à  Berlin  dans  l'biver  de  1844,  elles  y  donnèrent 
un  grand  nombre  de  concerts  et  jouerait  pin- 
sieurs  lois  I  la  cour.  De  Berlin,  la  famille 
Milanollo  se  rendit  a  Hambourg,  où  les  deux  sœurs 
donnèrent  onie  concerts  jusqu'au  mois  de  juillet, 
«près  quoi  elles  allèrent  prendre  quelque  repos 
ea  Belgique.  Dans  l'hiver  suivant  elles  allèrent 
en  Hollande  où  leur  succès  eut  tant  d'éclat , 
qu'elles dceuierent  dix-huit  cotKerta  à  Amsterdam. 
An  printemps  de  1&45,  elles  firent  on  voyagea  Lon- 
dres ;  mais  elles  n'y  donnèrent  qu'un  seul  concert, 
ou  U  jeut  peu  d'auditeurs.  Depuis  cette  époque 
jusqu'en  1847,  la  même  activité  se  fit  remarquer 
dans  U  carrière  de  ces  jeunes  artistes ,  qui  visi  ■ 
tèrent  les  provinces  rhénanes,  la  Bavière,  les 
villes  principale»  de  la  Suisse  et  le  midi  de  ta 
France,  recueillant  partout  les  témoignages  d'in- 
térêt dans  l'immense  quantité  de  leurs  concerts. 
Arrivées  à  Nancy  au  mens  de  juillet  1847,  elles 
s'y  arrêtèrent,  et  M.  Milanollo  acheta  nue  belle 
propriété  à  MaletevilU,  près  de  cette  ancienne 
capitale  de  la  Lorraine.  Au  mois  de  décembre 
suivant,  les  deux  sueurs  furent  rappelées  à  Lyon, 
où  elles  donnèrent  encore  dix  concerts.  Loti» 
que  la  révolution  dn  mois  de  février  184B 
éclata,  la  famille  MiUuollo  se  trouvait  a  Paris, 
ou  les  jeunes  virtuoses  étalent  engagées  pour 
jouer  a  l'Opéra  :  elles  prirent  la  résolution 
de  se  réfugier  à  Mahsxevillc.  Elles  y  goûtaient 
les  charmas  du  repos  depuis  quelques  mois 
lorsque  Maria  fut  atteinte  d'une  maladie  grave  : 
on  U  conduisit  i  Paris  pour  la  confier  MX  soins 
de  médecins  célèbres  ;  mais  leur  art  fut  impuis- 
sant ■■  Maria  mourut  le  31  octobre  1848,  avant 


d'avoir  accompli  sa  seixJème  année,  et  Tut  inhu- 
mée au  cimetière  du  père  Lâchai  se. 

Après  ce  malheur,  Teresa  qui,  depuis  plusieurs 
années  avait  donné  tous  ses  concerts  avec  sa  soeur, 
passa  plusieurs  mois  dsns  la  retraite  et  ne  voulut 
pas  paraître  en  public.  Plus  tard  elle  ne  reprit  ses 
voyages  que  pendant  l'hiver  et  passa  chaque 
année  la  saison  d'été  i  Malexeville.  Dans  les  der- 
niers temps  de  u  carrière  d'artiste,  l'année  ISSU 
fut  une  des  plus  remarquables.  Au  mois  de  jan- 
vier elle  donna  plusieurs  concerts  4  Strasbourg  et 
y  eut  des  succès  d'enthousiasme.  Le  1"  février 
elle  quitta  cette  ville  pour  aller  a  Munster,  puis 
elle  parcourut  une  partie  de  la  Suisse  et  donna 
cinq  concerta  i  Bile.  Au  mois  de  mars  elle  donna 
des  concerts  à  Manbeim  et  a  Heidelberg,  et  le 
mois  d'avril  fut  employé  h  donner  bult  concerts 
au  théâtre  de  Francfort.  Le  dernier  fut  pour  le 
bénéfice  des  membres  de  l'orchestre,  qui  tirent 
frapper  une  médaille  en  son  honneur.  Repassant 
i  Strasbourg  pour  retourner  à  Malexeville,  elle 
donna  le  10  mai  un  concert  au  bénéfice  de  l'or- 
chestre du  théâtre.  Ce  fut  dans  ce  voyage  de  1851 
que  U  célèbre  artiste  joua  pour  la  première  fols 
des  fantaisies  lia  sa  composition,  dont  nue  sur 
tes  motifs  de  la  Favorite,  et  l'autre  sur  des  mé- 
lodies de  Gitilïaume  Tall.  Elle  en  avait  écrit 
l'accompagnement  pour  le  piano  :  an  artiste  de 
talent  (M.  Liebe)  en  fit  l'instrumentation  pour 
l'orchestre.  Depuis  lors  M"°  Milanollo  a  composé 
des  ouvisges  pins  importants ,  an  nombre  des- 
quels est  un  concerto. 

Ayant  épousé  M.  Parmentfer  (  voyex  ce  nom  ), 
officier  supérieur  du  génie,  elle  a  cessé  de  pa- 
raître en  public  et  ne  s'est  plus  fait  entendre  que 
de  quelques  amis.  Après  avoir  habité  a  Paris 
pendant  plusieurs  années,  M"  Parmentfer  est 
établie  a  Toulouse  depuis  IBM. 

M1LANTA  (Jsak-FrahçowJ,  musicien  ita- 
lien dn  dix-septième  siècle,  né  1  Parme,  fut 
maître  de  chapelle  et  organiste  delà  cathédrale 
d'Asola.  Il  est  connu  par  un  recueil  de  compo- 
sitions religieuses  Intitulé  :  Miua,  talmi  e  mo- 
tetticon  linfonina  1,2,3,4,  5*8  voei  con- 
certât!, Dp.  I;  Veaexta,  Aless.  Vincenti;  1849, 
et  par  un  autre  ouvrage  qni  a  pour  titre  :  Il  se- 
conda ttbro  de  Motelti  a  a,  3,  4  e  5  voei  eon 
vioUni  e  Litanie  a  quattn  délia  boata  Piv- 
oine Maria,  e  4  Tantum  ergo,  ibid.  test, 
In-4». 

MILANUZIO  ou  HILAMTZZI  (Chau- 
les), moine  augustin  de  Santa  Ha  tailla,  dans 
l'État  de  Venise,  tut  organiste  I  l'église  Saint- 
Etienne  de  cette  ville  vers  lgtfr,  et  plus  tard  à 
Sainte- Ru phetnie  de  Vérone.  Ses  compositions  le 
placent  parmi  les  musiciens  distinguée  de  l'Italie 


M1LAHUZI0  —  MILDER-HAUPTMANN 


143 

k  cette  époque.  On  connaît  de  lui  les  outrage* 
solvant*  :  I"  Messe  concertate  a  quattro  vod, 
op.  3;  in  Veneria,  Aies*.  Vincent),  1618.  — 
1°  Litanie  délia  Madonna  a  4  e  8  vod.op.  fi; 
ibid.  1810.  Il  y  e  ona  deuxième  édition  de  cet  ou- 
vrage, publiée  chez  le  même  éditeur  en  1641.  — 
3°  Armonia  sacra  di  concert,  cioe  Mette  e 
Canatmi  a  ciiiqae  vod  con  il  juo  basso  con- 
tinua per  l'orgaiw  dl  Carlo  Milanutii  da 
Santa  Sataglia,  maettro  dl  capclla  In  Sonia 
Eafemta  di  Verona,  opéra  testa ,  no  vamente 
composta  e  data  in  tuée;  ibid.  1611,  to-4*.  On 
toit  par  ce  titre  que  le  P.  MNanuzio  était  déjà 
attaché  t  l'église  Satete-Eupbémie  de  Vérone  en 
1611.  L'épltre  dédicatoire,  an  P.  Léonardo  Zorti, 
premier  organiste  de  la  même  église,  est  datée  de 
Venue,  te  la  mer»  1611. 11  y  a  une  antre  édition 
du  même  ouvrage,  publiée  a  Venise,  chei  le  même 
éditeur,  en  1631.  —  4°  Sacra  cetra,,  concerti 
con  affetli  eoclesiatlieia  1,  3,  4  e  S  vod,  con 
Caggiunta  dl  set  Motettl  eommodl  per  U  batto 
solo,  llb.  1  e  3.  op.  Il  e  13;  Ibid,  1611.  — 
5°  Arloie  vaçhezie  a  vote  iota,  Ubri  1,  1,  3, 
4,  S,  6,  7,  g.  ibid  ;  161».  —  6"  Soin»*  *  Vesperl 
inlieri  a  3  e  3  vod  con  il  basso  per  l'organo; 
ibid ,  1618,  in-4'  —  V  Mette  a  tre  concertate 
cfie  si  potsono  çantart  a  7  e  11  vod.  op.  16; 

ibid,  1619,  in-4' 8"  Compléta  eoneertata 

con  le  anlifonte  »  litanie,  ai,  1,  3  e  4  vod; 
ibid.  —  9°  Ballet  H,  saUareUi,  e  eorrenUne 
alla  /ronces»,  Ub.  1.  —  10*  Concert*  taeri  di 
salmt  a  i  e  3  vod ,  con  il  bossa  continua , 
Ub.  t.op  .  14;  ibid,  1636.  Cestune  réimpression. 
Idem,  Ub.  3.  —  il*  Bottât  tacer  deUdarvm, 
«eu  motetli,  litanix  et  musa  I,  3  «  3  vocum. 
lib.  3.  op.  1B;  Venise,  Vincent),  1636.  Les  autres 
ouvrages  de  Miianuiio  me  sont  Inconnu*. 

MiLCHMEYER  (Philiiw-J*coom  ) ,  pro- 
fesseur de  harpe  et  de  clavecin,  né  à  Franefort- 
sur-le-Mein,  en  1750,  était  fila  d'nn  horloger.  Il 
lut  d'abord  attaché  à  la  musique  de  l'électeur  de 
Bavière,  Técal  a  Paris  depuis  1770  Jusqu'en  1 780, 
pnis  se  fixa  1  Mayenca  en  qualité  de  mécanicien 
de  la  oour.  M  T  Inventa  un  piano  mécanique,  dont 
on  trouve  nne  description  assex  obscure  dans  le 
Magasin  musical  de  Cramer  (  L  1,  pag.  10-14 
et  suiv.).  Cal  écrivain  prétend  qne  cet  instru- 
ment avait  trois  claviers,  et  qu'il  pouvait  produire 
deux  cent  cinquante  variétés  de  sonorités,  ce  qui 
est  fort  difficile  a  croire.  On  pouvait  aussi  diviser 
cet  Instrument  en  plusieurs  partie»,  pour  qu'il 
pût  être  joué  par  différentes  personnes  à  la  fois. 
Hllchmeyer  parait  avoir  vécu  quelque  tempe  A 
Dresde  dans  le*  dernière*  années  dn  dix-lioitiènie 
siècle,  car  il  y  a  publié  on  traité  de  l'art  de  jouer 
du   piano,  sous  ce  titre  :  AnfangsgrOnde  der 


Sfuzik  nm  de*  Pianoforte so wohl  in flficftdefc 
des  Fingersatset,  ait  auch  des  Manieren ,  det 
Avtdrvctt  und  riektigen  splelen  xu  lernm 
venP.  J.MUchmeyer,  Bofmiuikm  Sr.  Durckl. 
des  Ckurfiirttitn  von  Soient;  Dresde,  chez 
l'auteur,  17S7,  in-fol.  On  trouve  une  analyse 
favorable  de  cet  ouvrage  dans  la  première  année 
delà  Gatefte  miuteatede  I.oipsick  ( p*g.  117 et 
135).  Vers  1803  Milchmejer  alla  s'établir  à  Stras- 
bourg, comme  professeur  de  piano  :  il  avait  été 
frappé  d'apoplexie  et  ne  pouvait  plus  marcher 
quand  fl  arriva  dan*  cette  ville.  Il  y  donnait  de* 
leçons  chez  lui,  asaia  dans  un  fauteuil  à  roulettes, 
et  avait  la  réputation  d'être  bon  maître,  partie» 
lièrement  pour  la  tenue  de  la  main  et  le  doigté. 
H-  Parmentier  (  voyez  ce  nom  ),  qui  a  fait  des  re- 
cherche* sur  cet  artiste  dans  les  registre*  de  l'état 
civil,  h  Strasbourg,*  trouvé  qu'il  est  décédé  dans 
cette  ville  le  la  mars  1813,*  Page  de  aoiiaule-troia 
an  s .  On  ne  connal  l  pas  aujou  rd'hui  de  composition* 
de  Milclimever. 

HILDE  (Th.  ),  On  a  publié  sous  ce  nom  ; 
Oeber  dot  Leben  und  die  Werke  der  beiieb- 
tetten  deuitchen  Dichter  vnd  Tonsetier  (Sur 
la  vie  et  les  ouvrages  des  meilleurs  poètes  et  mu- 
siciens allemands  );Meissen,  1834,  1  parties  in-S5. 
Il  y  avait  un  chanteur  de  ce  nom  à  Weimar  an 
1848;  Il  est  peu  vraisemblable  que  oe  soit  l'auteur 
de  cet  ouvrage. 

H1LDER-HADPTMANN  (M™  Paounn 
Aient),  célèbre  cantatrice  allemande,  fille  d'nn 
courrier  de  cabinet  de  1a  cour  impérialede  Vienne, 
estnéeen  i78fièConstaptinople,oùson  pèreétait 
en  voyage.  Conduite  ensuite  à  Vienne,  la  mort 
de  aoa  père  l'obligea  d'entrer  cliei  nna  dame 
de  condition,  comme  femme  de  chambre.  Schma- 
neder,  directeur  de  spectacle  a  Vienne,  l'ajant 
entendus]  par  hasard,  fut  frappé  de  la  beauté  da 
sa  voix,  <  l'engagea  à  6e  vouer  au  théâtre,  offrant 
de  faire  lea  frais  de  sou  éducation  musicale.  Elle 
accepta  ses  proposition*,  et  devint  l'élève  d'nn 
maître  de  chant  nommé  Tomascelli,  puis  da 
Salieri.  Il  parait  toutefois  qu'elle  fit  peu  de 
progrès  dans  l'art  du  chant,  et  qu'elle  dut  sur 
tout  ses  succès  fc  ta  beauté  remarquable  de  son 
organe.  Cet  avantage  ai  rare  lui  fit  obtenir  presque 
à  se*  débuta  un  engagement  au  théâtre  de  la  cour 
impériale.  Sa  réputation  s'étendit  bientôt  dans 
lonte  l'Allemagne,  et  de*  offres  lui  furent  faites 
de  plusieurs  villes  pour  l'attacher  i  leurs  théâtres. 
Elle  brillait  surtout  dans  ia  musique  tragique, 
particulièrement  dans  les  opéras  de  Gluck.  Sa 
haute  stature  et  la  beauté  de  ses  traits  semblaient 
d'ailleurs  l'avoir  destinée  à  ce  genre  dramatique. 
En  1*08  elle  visita  quelques  grande*  ville*.  De 
retour  k  Vienne  après  un  voyage  couronné  da 


M1LDER-HAUPTMAHN  —  MIL!  ER 


US 


succès,  die  eut  un  nouvel  engagement  à  la  cour 
en  qualité  fo  première  cantatrice  Eu  iSlo  elle 
devint  la  femme  d'un  riche  bijoutier  nommé 
Hauptmann.  Deux  au  après  elle  SI  un  vojsge  a 
Berl  i  u ,  oii  el  le  débu  ta  dans  l'Iphigènie  en  Tauride, 
de  Gluck.  Lee  connaisseurs  ne  Ini  trouvèrent 
pas  on  lalent  égal  a  aa  réputation,  maie  le 
public,  charmé  par  tea  avantages  naturels, 
l'applaudit  avec  transport.  Ses  succès  furent 
semblables  dana  quelques  autres  capitales  de 
l'Allemagne  ou  elle  se  fit  entendre.  En  1818, 
elle  contracta  un  engagement  fiie  avec  le  théâtre 
rojal  de  Berlin,  oh  elle  brilla  pendant  douze  ans 
dans  tous  les  grands  rOles  du  répertoire.  Ver*  la 
liu  de  1819,  de  vives  discussion!  avec  Sponlini 
l'obligèrent  a  se  retirer.  Elle  visita  alors  la  Russie, 
la  Suède  et  le  Danemark  ;  mais  l'iflaiblissement 
de  son  organe  ne  lui  permit  plus  de  se  foire  en- 
tendre que  dans  des  concerts  où  elle  ne  chantait 
que  des  aire  (Impies  de  Hnwdel  et  de  Moisit. 
Elle  n'était  plus  qne  l'ombre  d'elle-même  lors- 
qu'elle ebanfa  a  Vienne  en  1836.  Ce  lut  la  der- 
nière apparition  qu'elle  fit  en  public.  Depuis  lors 
elle  reçut  dans  ta  retraite.  Les  rôles  A'Jpkigénie, 
û'Armide,  d'ffirtredans  DonJuan, deMédée, 
et  de  Slatira  dans  Olgmpie,  ont  été  cens  où 
«lie  a  particulièrement  brillé.  M"»  Mildw-Haupt- 
mano  est  morte  a  Berlin,  le  19  mal  1838. 

M1LDNER  (Maurice),  né  en  1813  a  Tur- 
ntti,  en  Bohême,  a  reçu  son  éducation  musi- 
cale an  Conservatoire  de  Prague,  et  cet  devenu 
un  de*  violoniste*  distingués  de  répoqm  actuelle 
en  Allemagne,  sous  la  direction  de  Pixis,  profes- 
seur de  cette  école.  En  1828,  ses  éludes  scolasti- 
quea  étant  terminées  ,  il  est  entré  k  l'orchestre 
du  théâtre  royal  de  Prague,  en  qualité  de  pre- 
mier violon  solo.  11  a  composé  quelques  mor- 
ceaux pour  son  instrument,  mais  aucun  n'a 
été  publié  jusqu'à  ce  moment.  M.  Mlldneraétti 
nommé  professeur  du  Conservatoire  de  Prague 
en  1841.  Ses  meilleurs  élèves  sont  Laub  et  Drej- 
echok,  frère  dn  pianiste  de  ce  nom. 

H1LET  (Jucqom),  cordelier  de  la  stricte  ob- 
servance, né  k  Droglieda  en  Irlande,  vers  15B0, 
vécut  au  couvent  des  cordellert  irlandais  appelés 
de  Sor«(-/iritIore,  k  Naplet,  et  v  mourut  en 
lfll9.  Il  a  écrit  un  traité  de  musique  Intitulé  i 
DelP  Arte  mûrira  ottla  mttodo  di  conta, 
Naples,  1830,  in  8°. 

MILHKS(Ibidobe),  professeur  de  chant  et 
compositeur,  né  k  Toulouse  vers  I8U,  apprit  k 
jouer  du  violon  k  l'âge  de  doute  ans,  et  com- 
mença l'étude  du  chant  en  181*.  Admis  au  Con- 
servatoire  de  Paru  comme  pensionnaire,  il  j 


buté 


ipléta  tes  études  musicales.  Apres  avoir  dé- 
baryton  an  théâtre  de  Marseille,  il 


se  rendit  k  Milan  arec  une  lettre  de  recomman- 
dation de  Roesini  pour  le  professeur  de  chant 
Banderai! ,  avec  qui  Hilhès  travailla  quelque 
temps.  De  Retour  en  France  ,  il  a  chanté  au 
théâtre  dei  Nouveauté*  les  traduction*  d'o- 
péras italiens;  puis,  en  1835,  il  lut  attaché  an 
théâtre  de  Nîmes,  et  dans  l'année  suivante,  il 
donna  des  représentations  k  celui  de  Toulouse. 
Rentré  k  Paris  vers  la  fin  de  183S,  il  débuta  k 
l'Opéra-Comique  dans  le  rote  de  Zampa  ;  mais 
n'y  ayant  pas  eu  d'engagement,  il  se  rendit  en 
Amérique.  En  18*0  il  revint  en  Europe  et  fut 
engagé  dans  une  compagnie  italienne  pour  l'Es- 
pagne. Fixé  enfin  k  Paris ,  il  a  quitté  la  scène 
et  s'est  livré  k  renseignement  dn  chant.  Comme 
compositeur,  il  a  publié  un  grand  nombre  de  ro- 
mances, de  duos  pour  le  clisnt,  d'airs,  et  d'bjmnes 
religieuses.  On  a  de  lui  une  méthode  de  chant. 

HILHEYRO  (Antoine),  compositeur  por- 
tugais, né  i  Braga,  était,  au  commencement  do 
dix-septième  siècle .  maître  de  chapelle  k  la  ca- 
thédrale de  Coimbre,  pois  fut  appelé  k  Lisbonne, 
où  il  obtint  un  canonicat-  On  a  de  lui  :  Rituale 
romanvm  Pault  Vj'iuru  edUwm,  subjuncta 
mitta  pro  defwnctit  à  te  mvticts  nvmerit 
adaptais,  caïUuqve  ad  généraient  regnt  con- 
sueludiœnlredacla  ,-CcImhre,  1618,  in  t'.MÎl- 
heyro  a  laissé  aussi  en  manuscrit  on  traité  con- 
cernant la  théorie  de  la  musique. 

HILION1  (  Pierre),  musicien  du  serzième 
siècle,  né  *■  Rome,  a  publié  dans  cette  ville  un 
livre  de  tablature  de  guitare  sous  ce  titre  :  Il 
primo,  seconda  elerxo  libro  d'rnlavolatura, 
topra  i  qaali  ciaicuno  da  te  medesimo  puà 
imparare  a  svonare  di  ckilarra  spagnuola, 
accordare,  fore  il  trillo,  il  ripleco,  e  anco 
trtumvtar  tonate  da  itna  letlera  ail'  alira 
cortiipondente.  Merseone  en  cite  une  édition 
publiée  k  Rome,  en  1614  {Barman,  unis. 
Traité  des  inilmmcnii,  livre  II,  p.  96  verso). 
La  quatrième  édition  de  cet  ouvragées!  datée  de 
Rome,  1817,  in-S*  oblong.  E  -L.  Gerber  en  cite 
une  de  1638,  sous  le  litre  de  Corona  delprimo, 
tecondo  e  terto  libro  d'tntavolatttra ,  etc. 
C'est  probablement  la  cinquième. 

H1MZIA  (Kbakçois),  littérateur  italien ,  a 
fourni  des  renseignements  sur  les  théâtres  de 
nulle  dans  un  écrit  intitulé  :  Del  Teatro,  Rome 
1771.  Il  en  a  été  publié  une  deuxième  édition  k 
Venise,  1773,  in-t*  de  100  pages. 

MILLER  {  Le  P.  Juh-Pibjue) ,  recteur  et 
sous-prieur  du  monastère  de  Marienthal,  vers 
la  milieu  dn  dix-huitième  siècle,  est  auteurd'une 
dissertation  Intitulée  :  De  falti  artil  mvsicx 
bnvttactitcclnctaproltuto  qua  ad  déclama- 
tion** atiqvot  A.  D.  VI...  ipr.  bénigne  au- 


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144 

diendas  patrons*  et  fmUores  attenter  Invitât 
etc.  Helmstadil ,  Mick.  Cvnther  Levekart, 
17*4,  in-4°,  de  18  page*. 

MILLER  (ÉnoDurs)  ,  docteur  en  musique, 
naquit  en  1731 ,  à  Doucaster ,  ot  Bt  ses  études 
musicales  sous  1»  direction  de  Borne»,  auteur  de 
l'Histoire  de  ta  musique.  A  l'âge  de  vingt-cinq 
ans  il  fut  nommé  organiste  dans  u  ville  natale, 
et  pendent  cinquante  an»  il  occupa,  cette  place. 
Jusqu'à  aee  derniers  jours ,  il  donna  antal  de* 
leçons  de  piano.  H  mourut  à  Doncasterle  12  sep- 
tembre 1807 ,  a  l'âge  de  soixante- aeiie  ans. 
On  a  pnbllé  de  cet  artiste  :  1'  Six  solos  pour  la 
flûte  allemande ,  sous  ce  titre  :  Solos  for  the 
Gcrman  flûte  with  remark*  on  double  ton- 
guing  ;  Londres,  1753.  —  S*  Six  sonates  pour  le 
clavecin;  ibid.,  1768.  —  3"  Élégies  avec  accom- 
pagnement de  clflTecin,  1773.  —  4"  Douze  chan- 
sons anglaises;  idem,  ibid.  —  5"  Sélection  of 
pialmt  (choit;  de  psaumes  mis  en  musique); 
ibid.,  1774.  Cette  collection  a  414  ai  favorablu- 
ment  accueillie  du  publie,  que  le  nombre  des 
souscripteurs  s'est  eleté  a  cinq  mille.  —  8"  Quel- 
ques psaumes  de  Watts  et  de  Wesley  à  3  voix, 
a  l'usage  des  méthodiste!  ;  Londres,  1801. 
—  7*  Imtitutes  of  Mvsic  for  yowng  beginners 
on  theharpskkordl  Principes  de  musique  pour 
les  clmecmïstes commençants);  Londres,  1771. 
Cet  ouvrage  a  obtenu  un  si  brillant  succès,  qu'il 
en  a  été  tait  seize  éditions.  —  8°  Letten  in  be- 
kalfof 'prof 'essors  ofmiistcreiiding  In  lAe  eovn- 
try  (  Lettres  en  faveur  des  musiciens  de  la  campa- 
gne )  ;  Londres,  1784,  in-4°.  —  9°  Elément*  of 
the  Thornvghbau  and  composition  (  Éléments 
delà  basse  continue  et  delà  composition);  Lon- 
dres, 1787,  in-fol .  Miller  s  traduit  en  anglais  le 
Dictionnaire  de  musique  do  1.-}.  Rousseau , 
mais  sa  traduction,  dont  dix-huit  feuilles  envi- 
ron avaient  été  imprimées,  n'a  point  été  publiée. 
Il  en  existe  trois  ou  quatre  exemplaires  formés 
de  bonnes  feuilles  qui  avaient  été  fournies  à  l'au- 
lenr  pendant  l'impression  :  c'est  une  rareté  bi- 
bliographique fort  recherchée  en  Angleterre. 

MILLER  (Jules),  chanteur  et  composi- 
teur, est  né  i  Dresde  en  1781.  Des  l'âge  de  huit 
ans,  ses  dispositions  pour  la  musique  étaient  re- 


prano  si  belle,  qu'il  tut  emmené  4  Prague  en 
1794  pour  chanter  au  couronnement  de  l'empe 
reur.  Cependant  il  ne  recevait  point  de  leçons 
de  musique  et  ne  s'instruisait  dans  cet  art  que 
par  instinct.  Vers  cette  époque  il  commença  ce- 
pendant l'étude  du  violon  sous  la  direction  d'un 
maître  obscur  :  il  parvint  sur  cet  instrument  a 
une  asan  rare  habile».  En  17H  II  entreprit  un 
voyage  et  donna,  coi 


cert  a  Halle,  qui  fut  dirigé  par  Tara.  De  U  il 
alla  a  Amsterdam,  et  j  débuts  comme  ténor  att 
théâtre  allemand.  Il  y  joua  le  rôle  de  Temino 
dans  la  Ftùfe  enchantée.  Cet  essai  fut  heureux. 
Miller  chanta  ensuite  a  Flensbourg  et  au  théâtre 
de  la  cour,  a  Schleswig.  Ce  fut  à  celui  ci  qu'il 
fit  représenter  en  1  SOI  son  premier  opéra  intitulé  : 
Der  Frcybrtef  (Le  Privilège),  qui  tut  applaudi 
avec  chaleur.  L'innée  d'après  il  fut  attaché  au 
théâtre  de  Hambourg  s  c'est  là  que  s'établit 
sa  réputation  comme  chanteur  dramatique,  et  à 
celte  époque  il  fut  considéré  comme  le  meilleur 
ténor  de  l'Allemagne.  A  Breslau ,  ob  il  alla  en 
quittant  Hambourg,  il  se  lia  avec  Berner  et  Ch. 
M.  Weber.  L'amitié  de  ces  deux  hommes  re- 
marquables en  des  genres  différents,  exerça  ans 
heureuse  influence  sur  U  direction  de  Miller 
dans  la  composition,  et  les  connaisseurs  cons 
taterent  ses  progrès  dans  l'opéra  qu'il  Ht  repré- 
senter 4  Breslau  sous  ce  litre  :  Die  Verwand- 
tvng  ( La  Métamorphose).  Cet  ouvrage  fut  Joué 
arec  succès  dans  plusieurs  grandes  villes  da 
l'Allemagne,  entre  autres  à  Hambourg  et  4  Ber- 
lin. Après  avoir  Joué  dans  celle-ci,  à  Vienne,  » 
Desun  et  à  Lripskï,  il  fut  attaché  à  une  troupe 
ambulante  depuis  l'année  1810  jusqu'en  1813; 
situation  peu  convenable  pour  un  artiste  si  re- 
marquable, mais  que  son  esprit  de  désordre  et 
d'indépendance  lui  faisait  trouver  agréable.  C'est 
dans  cette  période  qu'il  fit  jouer  à  Lelpslck  son 
Officier  cotaqve,  devenu  populaire  en  Alle- 
magne. Il  avait  pris  la  résolution  de  se  rendre  eu 
Russie  ,  et  déjà  il  élait  arrivé  à  Varsovie  lors- 
qu'il reçut  de  Kotiabue  une  invitation  pour  se 
rendre  a  Kœuigsberg,  où  il  fut  engagé  pour  le 
théâtre.  Il  v  écrivit  son  opéra  intitulé  :  DU  Al- 
penkûtte  (La  Chaumière  des  Alpes) ,  et  Her- 
nwtnn  et  Tkitmelda  :  les  livrets  de  ces  deux  ou- 
vrages avaient  été  composés  pour  lui  par  Ko  Im- 
bue. En  1418  il  se  ut  entendre  de  nouveau  4 
Berlin,  puis  4  FrancIbrl-sur-le-Meln,  ob  le  pu- 
blic raccompagna  en  triomphe  jusqu'à  sa  de- 
meure après  une  représenta  lion  de  La  Clé- 
mence de  Titus,  de  Moxart.  Le  grand-duc  de 
Hesse-Dannstadt  l'engagea  ensuite  pour  son 
théâtre  ob  les  conditions  les  plus  avantageuses 
lui  furent  faites.  Cependant  II  n'j  resta  que 
jusqu'en  ISIS,  et  de  là  il  alla  4  Hanovre.  En 
1810  on  le  retrouve  à  Amsterdam  ob  11  passa- 
plusieurs  années,  quoiqu'il  fit  de  temps  en  temps 
des  voyages  en  Allemagne  pour  v  faire  représen- 
ter ses  ouvrages,  entre  autres  sa  Mérope,  que 
Spohr  considérait  comme  une  des  bonnes  pro- 
ductions de  l'époque.  En  1837,  Miller  nt  un 
toyageàParis;  l'année  suivante  il  étaità  Bruxelles, 
ob  U  donnait  des  concerta  avec  Drooet.  De  14  il 


MILLER  —  M1IXEVILLE 


145 


Ma  donner  des  représentations  a  Riga,  Pelers- 
hourg  et  Moscou.  De  retour  i  Lnbeck  et  a  Ham- 
bourg en  1830,  il  ne  s'y  arrêta  pas  longtemps , 
car  l'innée  d'après  it  était  à  Berlin,  ou  il  don- 
caitdes  leçons  de  chant.  Eu  1833,  il  prit  la  direc- 
tion du  Ubéàlre  de  Deseau .  Depuis  ce  tempe  le 
désordre  de  ta  conduite  le  jeta  dans  une  sorte 
d'abrutissement  où  il  ne  lui  resta  plue  même  le 
■ou  venir  de  m  gloire  passée.  Séparé  de  sa  femme 
et  de  Mi  enfants  qui  languissaient  a  Dessau  dans 
une  profonde  misère,  il  traîna  de  Tille  en  Tille 
nue  existence  dégradée.  Il  est  mort  à  Charlot- 
tenbuurg,  prts  de  Berlin, le  7  avril  1851.  Outre 
les  opéras  de  cet  homme  singulier,  cilés  plue 
haut,  on  connaît  aussi  de  lui  les  petits  opéras 
intitulés  :  Julie  ou  le  Pot  de  fleuri ,  le  Boû- 
quetreiidu.tt  Mickelet  Jeannette. Son  dernier 
ouvrage  dramatique  est  un  opéra-comique  inti- 
tulé -.  Perruque  et  musique ,  qni  fut  représenté 
a  Dresde,  en  1846.  Ou  agrav*  desa composition; 
1°  La  partition  de  V  Officier  cosaque,  réduite 
pour  le  piano  ;  Dresde,  Hilseber.  —  5°  Plusieurs 
recueils  de  chants  à  trois  et  i  quatre  toIx  ,  des 
canons,  et  des  chansons  i  voix  seule  a*ec  ac- 
compagnement de  piano.  Il  irait  en  manuscrit 
des  messes  i  grand  orchestre,  des  motets,  le 
Pater  noster  de  Klopaiock,  et  des  ouvertures 
de  concert.  On  connaît  sussi  delut  Six  Chants! 
voix  seule  et  à  4  voix  avec  accompagnement 
de  piano,  op.  18;  Leipslck,  Hobnetster;  Six 
Cbnnls  àtToix  à'bomme»;-  Demande  et  réponit 
pour  4  tenon  et  4  basses.  — Cue  Bile  de  Miller, 
cantatrice,  a  été  attachée  ans  théâtres  de  Dus- 
seldorf,  Cassd ,  Berlin  et  Vienne,  depuis  1835 
jusqu'en  1S40. 

MILLET  (Jei.!i),  chanoine  et  premier  chantre 
à  la  cathédrale  de  Besançon,  naquit  ver*  loîO,  à 
Fondremaud,  biilllagedeVesoiil.de  parenLi sim- 
ples cultivateurs.  Apres  avoir  été  attaché  comme 
entant  de  chœur  à  la  musique  de  la  cathédrale 
de  Besancon,  et  y  avoir  terminé  ses  études,  Il 
embrassa  l'état  ecclésiastique,  et  resta  attaché  à 
la  même  église.  L'archevêque  Antoine-Pierre 
de  Grammont,  qui  protégeait  Millet,  le  chargea 
de  publier  de  nouvelle*  éditions  des  Livret  de 
chœur.  Il  mourut  vers  1081.  On  a  rie  lui:  Di- 
rectoire du  chant  grégorien;  Lyon,  ISCfl, 
ic-4°  de  176  pages  ;  bon  ouvrage  où  il  j  a  de 
curieuses  obeerTalions  sur  les  rapports  des 
'  modes  anciens  avec  les  huit  tons  du  plaincLant. 
On  lui  attribue  aussi  l'Art  de  bien  chanter  en 
manque,  ou  la  Belle  Méthode,  qu'on  dit  avoir 
été  gravé  par  Pierre  de  Loiiy;  mais  l'existence 
de  ce  dernier  ouvrage  n'est  pas  bien  prouvée; 
à  moins  que  ce  ne  soit  le  précédent 'présenté 
tous  un  antre  titre;  ce  qui  est  vraisemblable. 


car  le  P.  Martini  cite  ce  dernier  ouvrage  dans  lé 
premier  volume  de  «in  Histoire  de  la  musique, 
sous  fa  date  de  Lyon,  1060. 

H1LLEV1LLE  (  Jean  DE  ) ,  musicien 
français,  vécut  dins  la  première  moitié  du  sei- 
zième siècle ,  et  fut  attaché  au  service  de  Renée 
de  France,  fille  de  Louis  XII,  qui  avait  épousé 
Hercule  II  d'Esté ,  duc  de  Femre.  Parmi  les  ma- 
nuscrits de  1»  Bibliothèque  impériale  de  Paris,  on 
trouve,  dsus  un  volume  coté  F  540  du  supplé- 
ment, une  pièce  qui  a  pour  titre  ;  Roile  de*  gen- 
tilshommes, dames  et  damoiselles,  et  officiers 
de  la  maison  de  très-haute  et  très-puissante 
dame  Renie  de  France,  duchesse  de  Ferrare, 
dressé  par  maître  Guillaume  Barbet,  commit 
de  ses  finances;  ou  y  lit  a  l'article  de  la  cha- 
pelle :  •  Jean  de  Milletille,  que  monseigneur  le 

*  duc  de  Ferrare  amena  de  France  chantre  en 

•  sa  chapelle ,  envoyé  quérir  par  madile  dame 
■  tvecq  ue  promesse  degaigetaulleual,  etde- 

•  puis  ayant  ledit  sieur  laissé  sa  chapelle,  elleta 

*  accepté  et  retenu  aux  mêmes  gages  et  estais.  ■ 
On  trouve  dan*  le  huitième  livre  de  inoteli 
publiés  par  Pierre  Atteignant,  sous  le  titre  de 
Liber  oclavus  XXmutteaU*  motetos  quatuor, 
qvinque,  vel  ser  modulât  habel  (  Paris,  1634, 
in-*°  obi.  gothique),  un  Bcee  no*  reliquimus 
h  quatre  voix,  Indiqué  sous  le  nom  de  Jean  de 
Ferrare  :  il  y  a  quelque  vraisemblance  que  cette 
•omposition  est  du  Jean  de  Miileville  dont  il 
•'agit  ici,  car  11  était  d'usage  alors  de  désigner 
les  artistes  par  quelque  sobriquet,  parle  Heu 
de  leur  naissance ,  ou  par  celui  de  leur  habita- 
tion ajouté  a  leur  prénom.  Jean  de  Miileville 
dut  aller  i  Ferrare  vers  1630,  car  le  mariage  du 
souverain  de  cette  ville  avec  Renée  de  France 
n'eut  lien  qu'a  la  fin  de  juin  1616 ,  et  l'on  voit 
que  cette  princesse  ne  l'emmena  pas  avec  elle , 
mais  qu'elle  l'envoya  quérir. 

M1LLEVILLE  [  Alix»bh«b),  excellent  or- 
ganiste, était  fils  du  précédent.  Il  naquit  en  1631, 
non  i  Ferrare,  comme  II  est  dit  dans  la  première 
édition  de  la  Biographie  universelle  de*  mu- 
siciens, mais  à  Paris.  Il  était  âgé  de  neuf  ans 
lorsque  son  père  alla  se  fixer  à  la  cour  de  Fer- 
rare. J'étais  alors  dans  le  doute  ail  était  fils  ou 
petit-fils  de  Jean,  parce  que  j'avais  trouvé  dans 
un  catalogue  un  ouvrage  imprimé  sous  le  nom 
de  Miileville  en  1619;  mal*  on  verra  dan* 
l'article  suivant  que  cet  ouvrage  appartient  à  son 
fils ,  François  Miileville,  dont  aucun  biographe 
n'a  parlé.  D'autre  part ,  ou  volt  dans  PApparato 
degli  uorotni  illustri  di  Ferrara  (p.  130), 
qu'il  mourut  à  l'âge  de  soixante-huit  ans ,  ainsi 
que  l'indique  son  tombeau  placé  dans  l'église 
de  Saint-Roc!)  i  Ferrare.  Enfin,  un  recueil  de 
10 


146 


MILLEVILLE        MlLLlB 


MadriganY  d'Alexandre  MilleviDe  ayant  été  im- 
primé à  Venise  en  1B75,  je  disais  qu'en  supposant 
qu'il  ne  fat  âgé  que  de  vingt  uu  lorsqu'il  écrivit 
cel  ouTmgK.il  serait  né  en  165a,  et  n'aurait  pai 
en  soixante-huit  ans  en  IBM,  mate  soixante  et 
quatorze.  Tous  les  doute»  «ont  dissipés  aujour- 
d'hui a  ce  aujet,  car  Frirai  établit  d'une  ma- 
nière certaine  dans  ses  Memorie  per  ta  Storta 
di  Ferrant  {T.  IV,  p.  414}  qn'Aleundre  Mil- 
leville mourut  le  7  septembre  1689,  a.  l'âge  de 
soixante-huit  ans  :  Il  était  doue  né  en  163t. 
et  était  Sis  de  Jean.  Il  fut  grand  organiste  pour 
ion  temps  et  compositeur  de  mérite.  Il  ne  fut 
pu  le  mettre  de  Freseobaldi,  comme  on  l'a  cru 
jusqu'à  ce  moment,  car  celui-ci  ne  naquit  qu'en 
16S7  ou  1&B8,  comme  je  l'ai  démontré.  Tout  le 
reste  de  la  biographie  d'Alexandre  Milleville  qni 
te  Ironie  dans  la  première  édition  de  mon  livre 
appartient  à  son  fils  François.  On  ne  connaît 
d'Alexandre  Milleville  que  des  Madrigali  a 
einque  vocl,  imprimés  à  Venise,  en  1676, 
in-4*. 

MILLEVILLE  (Fiunçois),  fils  du  précé- 
dent, naquit  à  Fer  rare,  vraisemblablement 
vers  1505.  Tout  ce  qu'on  trouve  dans  le*  ou- 
vrages d'Augustin  Superbt  et  de  Quadrio,  con- 
cernant Alexandre  Milleville,  ne  peut  lui  appar- 
tenir, parce  que  la  date  de  sa  mort,  donnée  dans 
l'article  précédent,  ne  peut  se  concilier  avec  les 
faite  rapportés  par  ces  auteurs  :  il  est  donc  évi- 
dent que  ces  faits  concernent  le  file  de  cet  ar- 
tiste. Ce  fut  donc  François  Milleville  qui,  après 
avoir  été  au  service  du  roi  de  Pologne ,  passa 
a  celui  de  Rodolphe  II,  et  qui  revint  en  Italie 
en  loti,  après  la  mort  de  ce  monarque,  et  y  re- 
trouva son  ancien  élève  Freseobaldi  (1),  avec 
qui  il  se  rendit  à  Rome  en  1614.  Postérieurement 
S  cette  date,  il  eut  la  place  de  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Volterra;  maie  II  la  quitta 
quelques  années  après  pour  celles  de  maître  de 
chapelle  et  d'organiste  de  la  cathédrale  de 
Chioggia,  dan*  l'État  vénitien,  ainsi  qu'on  le 
volt  i>ar  les  frontispices  de  ses  derniers  ouvrages. 
Il  y  vivait  encore  en  1639,  et  était  alurs  âgé  d'en- 
viron soixanle-qulnie  ans.  On  a  de  cet  artiste  : 
1°  Harmontciflori,  madrigali  a  due,  tre  et 
quatlro  wd,  en  six  livrée.  Le  premier  a  paru 
en  1614.  il  Venise,  et  le  dernier  en  ioï4.  —  Vit 
primoltbro  de"  M  adrigaliin  concerta  ai,he» 
vocl  ru  occasion*  dette  noue  det  Sig.  Conte 


Vlncenzo  Cantalamat,  op.  3;  in  Venesi*  app. 
Gioc.  Vmcenti ,  1617,  in-4'.  —  3>  Mena  in 
concerto,  Domine,  Diiit,  Magnificat  a  otlo 
voei,  evnmottttoaQ,  op.  S;ibid,  1616, in-4°. 
C'est  une  deuxième  édition.  —  4*  H  tecondo- 
Ubro  dette  Ment ,  vna  a  4  vocl  In  concerto ,  e 
due  a  otto  voet,  op.  E;  ibid,  1017,  in-4".  — 
6° Motettial, 3,4,  sttfl  uocf,  eu  sepl  livres; 
le  dernier  a  para  en  1S3B.  —  0°  tétanie  delta 
B.  F.  con  te  eue  antifone  a  S  voei,  op.  8;  in 
Tenetlaapp.  Àiess.  Vincent*,  1619.  —  7* Mette 
e  Salmt  a  3  voei,  op.  17;  ibid,  1630.  — 
8°  Converti  tpirltvali  a  I,  3  ,3  ,  4  vovi,  ltt>.  I. 
ibid.  —  9°  Gemme  spirttuali  al  e  3  voei; 
ibid.,  16M.  —  10*  Letanie  delta  B.  V.  ai  voei 
concert,  op.  1S.  et  30;  ibid.,  1B39. 

HILLIGO  (Joseph),  compositeur  et  chan- 
teur distingué,  naquit  en  1739  à  Terliral, 
ville  de  la  Fouille,  et  non  1  Milan,  comme 
le  prétend  l'abbé  Bertiiii.  On  manque  de  ren- 
seignements sur  sa  jeunesse  et  tes  études;  on 
sait  seulement  qu'il  subit  Tort  jeune  la  castra- 
tion, et  que  sa  voix  devint  an  fort  beau  soprano. 
Gluck,  qui  l'avait  entendu  en  Italie,  le  considé- 
rait comme  un  des  plus  grands  chanteurs  de 
cette  époque.  Lorsque.  Millfco  visita  Vienne 
en  1773  et  y  fut  attaché  au  théâtre  de  la  cour, 
cet  illustre  compositeur  le  choisit  pour  donner 
des  leçons  de  chant  à  sa  nièce.  En  1774  Millico 
s'éloigna  de  Vienne  et  se  rendit  a.  Lcudres,  ou.  il 
chanta  pendant  les  années  1774  et  1775,  puis  il 
alla  à  Berlin.  De  retour  en  Italie  vers  1780,  il 
Tut  attaché  a  la  musique  du  roi  de  Naples ,  et  y 
jouit  d'une  laveur  décidée  dont  11  abusa  quelque- 
fois, dit-on,  pour  opprimer  d'autres  artistes  qui 
ei  citaient  sa  jalousie.  Parmi  les  compositions  de 
Millico,  on  remarque  :  1°  La  Ptetù  d'amore, 
opéra  semi  -  séria ,  représenté  à  Naples  en  1786. 

—  1°  La  Zeltnda,  opéra  séria,  ibid.,   1787. 

—  3°  Nonna  per  [are  domire  i  Bamblni; 
Naples ,  179S.  —  4°  Cantates  avec  Instruments  : 
Il  pianto  d'Emtinia  ;  La  morte  di  Clorinda } 
La  Ptvtrice  d'Vbaldo.  —  f  Ariettes  ita- 
liennes ,  avec  accompagnement  de  harpe ,  l", 
3»e  et  3"  recueils,  chacun  de  six  ailettes; 
Vienne ,  Artaria.  —  S°  i!  Canionelles  avec  ac- 
compagnesnentdepianoet  violon;  Londres,  1777. 

—  7°  Duos  nocturnes  pour  deux  ténors,  deux 
violons  et  piano,  en  manuscrit. 

H1LLIN  (  Anain- Lotis  ),  conno  particulière- 
ment sons  le  nom  de  IMllin  de  Grandmauon , 
naquit  à  Paris  le  19  juillet  1759.  Après  avoir  ter- 
miné ses  humanité»,  H  se  livra  à  l'élude  des 
science» ,  de  le  philologie,  et  i  des  recherches 
littéraires.  A  l'époque  de  l'organisai  ion  dos  écoles 
centrales,  il  lut  nommé  professeur  d'histoire  a 


MlLLlfl  —  MIMNERME 


147 


Mlle  de  Pari»;  puis  il  succeua  a  l'abbé  Barthé- 
lémy en  qualité  de  conservateur  du  cabinet  des 
antiques  de  la  Bibliothèque  nationale.  11  con- 
serva  celle  place  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le 
ii  août  1818.  Au  nombre  de»  ouvrages  de  ce  sa- 
vant infatigable  on  trouve  nn  Dictionnaire  des 
Beaux-Arts;  Paris,  1S0B,  3  vol.  in-S"  ;  ouvrage 
recherché  et  devenu  rare,  qui  n'eut  qu'une  In- 
duction de  la  Théorie  de*  Beavx-Arltà»  Sulser, 
avec  l'addition  d'un  certain  nombre  d'article» 
concernant  le»  antiquité»,  nui»  où  Hillin  n'a 
pas  fait  entrer  l'important  supplément  de  Blan- 
kenburg.  On  j  trouve  de  bons  article»  relatif» 
à  la  musique. 

HILLOT  (Nicolas)  était  en  1575  un  de» 
maître»  de  la  chapelle  de  musique  de  Henri  III, 
roi  de  France.  Il  obtint,  dans  cette  année,  le 
pria  de  la  Ivre  d'argent  au  concoure  du  Pvg  de 
musique,  a  Évreux ,  pour  la  composition  de  la 
chanson  à  plusieurs  roii  qui  commençait  par 
les  mots  :  Les  expiez  sont  à  Céri*.  (  Voyez  l'é- 
crit intitulé  Puy  de  musique  érigé  en  l'honneur 
de  Madame  sainte  Cécile,  publié  d'après  un 
manuscrit  du  seizième  siècle,  par  H.  Bonuin  et 
Chassant,  p.  53.)  On  trouve  dan» le  Septième 
livre  de  chantant  nouvellement  composée* 
en  musique  par  bon»  et  excellents  musiciens 
(Pari»,  Nicolas  Duchemlu,  1557,  In-i"),  trois 
chansons  françaises  a.  4  voix,  lesquelles  sont  de 
Hillot,  sous  les  noms  de  Nicolas ,  el  Nicolas  M. 
Le  dix-neuvième  livre  de  chantant  nou- 
vellement compotée*  ù  quatre  et  cinq  partiel 
par  plusieurs  oMtheur*,  Imprimé  à  Paris, 
en  1587,  par  Adrien  Le  Roi  et  Robert  Ballard , 
contient  trois  chansons  de  Millot ,  dont  les  pre- 
mier» mois  sont  i  Ma  Maîtresse  ;  Je  l'ai  si 
bien;  Le  Souvenir.  Enfin,  la  chanson  à  trois 
voii  du  même,  Je  n'en  allais,  se  trouve  dans 
le  premier  livre  des  chansons  à  3  parties,  com- 
posée* par  plusieurs  auteurs;  ibfd.,  1578, 

MILT1TZ  (  CsAf.Li*-Boaao«K  DE  ),  cham- 
bellan du  roi  de  Saxe,  conseiller  intime  et 
gouverneur  du  prince  royal ,  naquit  a  Dresde 
le  8  novembre  1781.  Un  penchant  décidé 
pour  la  poésie  el  plus  encore  pour  la  musique , 
ce  manifesta  en  lui  de»  son  enfance.  A  Tige  de 
ouïe  ans  il  étonnait  déji  par  sa  manière  de  jouer 
sur  le  piano  les  morceaux  difficiles  de  cette 
époque.  Lo^tlaislr  qu'il  eut  alors  à  entendre  la 
Flûte  enchantée,  de  Mourt,  lui  inspira  le  vif 
désir  de  composer  anaai ,  et  sans  autre  guida 
que  son  Instinct,  Il  se  mil  à  faire  quelques  es- 
sai». Iiestiné  à  la  carrière  des  armes ,  il  entra  an 
service  à  l'âge  de  seiie  au»  ;  mal»  la  vie  de  gar- 
nison n'interrompit  pas  ses  étude»  poétiques  et 
musicales.  Plus  tard  il  entra  dans  la  garde  royale 


à  Dresde  et  7  passa  cinq  année»  pendant  les- 
quelles Il  perfectionna  ion  instruction  prè»  d'un 
maître  de  composition  et  par  sa  correspon- 
dance avec  Rochliti.  En  (SU  il  demanda  sa 
retraite  de  la  garde,  et  alla  l'établir  dans  une 
maison  de  campagne  a  Scharfrenberg ,  pria  de 
Meîssen,  dans  l'espoir  de  se  livrer  en  liberté  aux 
arts  qu'il  alîectionneit;  mais  la  guerre  qui  se 
déclara  l'année  suivante  vint  l'arracher  a  sa  re- 
traite, et  l'obligea  a  reprendre  du  service.  La 
paix  le  rendit  a  ses  travaux  en  181e;  il  pro- 
fita du  repos  qu'elle  lui  laissait  pour  recom- 
mencer ses  études  de  composition  avec  Wein- 
lig,  élève  de  l'abbé  Matlei,  et  en  1830  ii  fit  un 
voyage  en  Italie  pour  achever  de  s'instruire  dan» 
l'art.  Pendant  us  séjour  de  huit  moi»  à  Hautes, 
il  écrivit  un  opéra  bouffe  pour  un  de»  théâtre» 
Je  cette  ville;  mais  cet  ouvrage  ne  fut  pu  re- 
présenté. De  retour  a  Dresde  en  I8i3,  il  ;  fut 
élevé  aux  dignités  de  chambellan  du  roi  et  de 
gouverneur  du  prince  royal,  mais  celte  haute 
position  ne  l'empêcha  pas  de  cultiver  les  arts 
comme  11  ie  faisait  auparavant.  Il  est  mort  a 
Dresde  le  18  janvier  1845.  Ses  principales  pro- 
ductions sont  une  messe  solennelle  (  en  sol  mi- 
neur) dont  on  parle  avec  éloge  en  Allemagne, 
une  ouverture  de  concert  Inspirée  par  les  poé- 
sies d'Oasian,  et  l'opéra  de  Saut,  joué  avec 
sucée»  a  Dresde  en  IS3I,  et  dont  la  partition,  ar- 
rangée pour  le  piano,  ■  été  publiéeàLeips!ck,chw 
Breitkopf  et  Ha*  tel.  Les  autres  opéras  de  H.  de 
Mlltiti  sont  Alàoln  et  Bpsamunde,  composé 
en  1S35,  et  Csmii  George*,  représenté  a  Dresde 
en  1838.  Parmi  ses  compositions  religieuse* ,  on 
remarque  un  Stabal  Mater,  exécuté  à  Dresde 
en  1811,  et  un  Requiem  qui  fut  entendu  dans  la 
même  ville  en  1838.  Son  ouverture  pour  le  drame 
de  Schiller,  la  Fiancée  de  Messine,  a  obtenu  du 
snceès  en  Allemagne.  M.  de  Hillltx  a  écrit  aussi 
beaucoup  de  morceaux  pour  le  piano  et  des  chan- 
sons allemande»  dont  ona  publié  quelques-unes 
a  Melssen  et  s  Leipsick.  On  a  aussi  de  lui  de 
bonnes  observations  sur  la  situation  de  la  muil- 
que  en  Allemagne  et  en  Italie ,  dan»  les  Oranien- 
bUttter  (Feuilles  d'oranger),  qui  parurent  de- 
puis 1813  Jusqu'en  1 8ï5,  en  trois  volumes  In -8°. 
Enfui,  Il  a  fourni  Quelques  articles  concernant 
la  musique  a  PAbendzeUung  (Gai.  du  soir  )  de 
Dresde,  a  la  Gaiette  musicale  de  Lelptlek,  et 
■u  recueil  intitulé  Cjecilio  (t  18,  p.  183  et  suis., 
etL  17,  p.  180  elsuiv.). 

M1MNERMË,  joueur  de  flûte  et  poète  é lé 
giaque,  était  originaire  de  Colophon ,  de  Smtrne 
ou  d'Astjpalée.  Il  fut  contemporain  de  Solon,  et 
se  distingue  surtout  par  ses  élégies,  dont  11  ne 
nous  reste  que  quelques  fragments  conservés  par 
10, 


MIMNERME  —  MINGOTTI 


StoMe.HoncepréTénitMimnernMkCillIiiuque, 
et  Properce  dit  qu'en  matière  d'smour  ses  ver» 
valaient  beaucoup  mieox  que  cenx  d'Homère  ; 


.  efc».  i, 


t.  h.) 


On  peut  conauiler  sur  ce  poète  musicien  : 
1°  Scbcenemaan  (Phllippe-Christian-Charles), 
Commentatio  de  vita  et  carminlbut  tUmnerml; 
Cotliague,  1813,  in-4°.î°  Un  (  Christian), 
Jiisscrtatio  de  Mimnermn;  Coesleld  ,  1831, 
ta-*'. 

MINÉ  {  Jaqîuss-Cuude-Adolphk),  organiste 
du  chœur  de  l'église  de  Ssint-Roch,  a  Paria, 
est  né  le  4  novembre  17WS.  Admis  le  5  sep- 
tembre 1811  comme  élève  au  Conservatoire  de 
musique,  il  j  a  étudié  le  violoncelle  et  l'har- 
monie. Miné  «ail  neveu  de  Perne ,  ancien  ins- 
pecteur de  l'École  royale  de  chant  et  de  décla- 
mation. Apre*  avoir  rempli  ses  fonctions  d'or- 
ganiste et  s'être  livré  à  renseignement  pendant 
plui  de  vingt  ans ,  Miné  a  obtenu  la  place  d'or- 
ganiste de  la  cathédrale  de  Chartres.  Il  est  mort 
dans  cette  fille  en  1854.  Il  a  publié  :  1>  Fan- 
taisie pour  piano  et  violon,  op.  I  ;  Paris,  A. 
MeuMOaier;  op.  lé;  Paris,  Simon  Ga veaux. 
—  1°  Nocturne;  idem,  op.  15; Paris,  Huit.  — 
s*  Fantaisie  pour  piano  et  violoncelle,  op.  ÎS  -, 
Paris,  A.  MeisBonnier.  —  4°  Concerto  de  so- 
ciété pour  le  piano;  fbid.  —  6°  Plusieurs  trios 
peur  piano,  violon  et  violoncelle.  —  6"  Sonates 
fadles  nonr  piano  seul ,  op.  4  ;  Péris,  Frère.  — 
7"  Beaucoup  de  morceani  de  différants  genres 
peur  piano  et  d'autre»  Instruments ,  seul  oit  en 
société  avec  d'autres  altistes.  —  8°  Méthode  de 
Violoncelle;  Paris,  A.  Meiatonnler.  —  9*  Idem 
peu  la  contrebasse  ;  Urid.  —  10*  livre  d'orgue 
contenant  l'office  de  l'année,  tout  le plaln- 
chant  arrangé  à  (rois  partie*,  et  suivi  de 
pièces  d'orgue,  op.  M  ;  Péris ,  A.  MeUsonnier. 
Cet  ouvrage  ■  pour  base  le  pUin-cfaant  parisien, 
et  ne  peut  plus  être  utile.  Miné  ■  été  col- 
laborateur de  Feasv,  dans  la  collection  de 
messes,  hjmnes,  proses,  etc.,  arrangées  pour 
l'orgue,  et  publiées  sous  le  titre  de  Guide  de 
l'Organiste  ;i?»r\t,  Troupenaa,  1810,  Il  limi- 
tons in-folio.  Enfin,  on  connaît  sous  son  nom 
un  journal  de  pièces  d'orgue,  dent  il  e  para 
5  années,  son*  le  titre  de  L'Organiste  fronçait 
( en  collaboration  avec  Feaav);  Paria,  Rkhaull, 
et  des  Pièces  d'orgue,  en  1  salles,  op.  M;  ibid. 
Miné  a  écrit  aussi  pour  la  collection  des  Manuels 
de  Roret  un  traité  de  plain-chant  tous  ce  titre  : 
}'lain-Chant  ecclésiastique  romain  et  fran- 
çais; Paris,  Roret,  1817,  1  vol.  in-lo  Cent  uu 
Urre  très- défectueux  et  rempli  d'erreurs.  Enfin, 


ca  »  lie  cet  ititëte:  Cinquante  Canliqaet  à  ioIx 
j  seule  avec  accompagnement  de  piano  on 
\  orgne,  à  rasage  de*  confréries;  Paria ,  1848, 

I  vol.  ln-18. 

MiNELLI   (PunutE-MAue),  né  à  Bologne 
.   vert  1666.  En  l«8t  0  devint  élève  de  Jean-Bap- 
|   liste  Mazzaferrata,  célèbre  compositeur  de  cette 
époque.  Après  que  ses  études  furent  terminée*, 
j   il  obtint  la  place  de  maître  de  chapelle  de  l'é- 
j-  glise  Sainte-Lucie ,  dans  ta  ville  natale.  L'Aea- 
I  demie  det  philharmoniques  l'admit  an  nombre 
de  sea  membres  en  1695;  Il  en  fut  prince  (pré- 
sident) pour  la  seconde  fois  en  1699,  pour  la 
troisième  en  1704,  et  pour  la  quatrième  en  1709. 

II  mourut  en  1711.  On  trouve  dans  la  biblio- 
thèque de  l'abbé  Santini,  fi  Rome,  une  collection 
de  motels  I  volt  seule  avec  S  violons  et  basse 
continue  pour  l'orgue,  de  Pierre-Marie  Mi- 
nelli,  en  manuscrit. 

MINELLI  (  Jeas-Bawistb),  un  des  pins 
savants  chanteurs  sortis  de  l'école  de  Pistocchi, 
naquit  a  Bologne  en  16S7,  et  fut  soumis  fort 
jeune  fi  la  castration.  Sa  vola  était  un  contralto 
de  la  plus  belle  qualité.  Il  excellait  surtout  dans 
le  chant  d'expression,  quoiqu'il  ne  manquât  pat 
d'agilité  dans  les  traits  et  qu'il  ent  un  trille 
excellent.  Il  brillait  i  Rome  vers  171». 

MINELLI  (Le  P.  Axgiolo-Gabbjelb ) , 
moine  de  l'ordre  det  Franciscains  appelés  Mi- 
neurs conventuels,  vécut  au  couvent  de  Bo- 
logne vers  le  milieu  du  dix -huitième  siècle.  II 
est  connu  par  un  petit  traité  de  musique  qui  a 
pour  litre  :.  Rittretlo  délie  régale  plu  essen- 
ziali  délia  mutica  ;  in  Boloana ,  ntlla  stam- 
perla  il  Lello  delta  Yolpc,  1731,  in -4*  de 
31  pagea.  Il  a  été  fait  une  deuxième  édition 
de  cet  opuscule  chei  le  même  libraire,  en  1748, 
ta-4*. 

MINGOTTI  (Récim)  <l),  Célèbre  canta- 
trice du  dix-huitième  siècle,  dont  le  nom  de 
famille  était  ValenUni,  naquit  fi  Hsples  en 
1718,  de  parents  allemands.  Elle  n'était  figée 
que  de  dix  mois  lorsque  son  père,  officier  au 
service  de  l'Autriche,  reçut  l'ordre  de  te  rendre 
fi  Gratta,  en  Sùëele,  et  l'emmena  avec  lui.  Restée 
orpheline,  elle  eut  pour  tuteur  un  oncle  qui 
la  mit  au  couvent  dm  nrsullnet  è  GracU.  La  mu- 
sique qu'on  7  chantait  au  chœur  fit  sur  elle  une 
impression  si  vive, qu'elle  supplia  IWtbesse  de 
lui  donner  quelques  leçons  de  chant,  afin  qu'elle 
pOt  faire  aussi  ta  partie.  L'abbeste  fit  ce  qu'elle 


Bile  al  ippeltc  £flUsiiup>r  Gcrber.  rjioroo  «t 
h,  et  ton.  ta  eopWH  4e  ea  aatearsi  mata  H»- 
oBtemponln  4tli  mr.iisttl,lgl  donne  ««tSrltibti 


MIHG0TT1  —  SHNGUET 


désirait  et  lui  enseigna  i«  éléments  delà  musique 
et  du  solfège;  nuis  avant  qu'elle  eût  atteint  sa 
quatorzième  année ,  son  oncle  mourut,  u  pen- 
sion étui  d'être  pajée  tu  couvent ,  et  elle  re- 
tourna pria  de  aa  mère  et  de  set  sceurs.  Inha- 
bile anx  soins  dn  ménage ,  elle  Ait  en  bulte  aux 
raillerie»  de  s»  famille;  sa  voix  et  son  goût  pour 
le  chaut  excitaient  surtout  la  mauvaise  humeur 
de  ses  sœurs.  Pour  ae  soustraire  à  des  tracasse. 
ritt  sans  cesse  renaissantes,  Régine  épousa  Min- 
goltî ,  Vénitien  déjà  lieux  qu'elle  n'airoait  pas , 
mais  qui  avait  à  aes  jeux  le  mérite  de  l'arracher 
à  de  mauvais  traitements.  Cet  homme  était 
directeur  de  l'Opéra  de  Dresde  -.  il  comprit  le 
parti  qu'il  pouvait  tirer  de  la  belle  voix  de  aa 
femme,  et  la  confia  aux  soins  de  Porpora ,  alors 
maître  de  chapelle  de  la  cour,  si  le  pins  célèbre 
professeur  de  chant  de  cette  époque.  Sous  la  di- 
rection d'un  tel  maître,  la  jeune  Mingotti  fit  de 
rapides  progrès.  Attachée  au  théâtre  de  l'élec- 
teur, elle  n'eut  d'abord  que  des  appointements 
peu  considérables;  nuls  bientôt  ses  succès  lui 
procurèrent  des  avantages  plus  digues  de  son  ta- 
lent. Sea  succès  eurent  tant  d'éclat ,  que  la  cé- 
lèbre cantatrice  Fausline  Bordoni ,  alors  au  ser- 
vice de  la  cour,  ne  put  dissimuler  sa  jalousie,  et 
qu'elle  s'éloigna  de  Dresde  pour  aller  en  Italie. 
La  réputation  de  la  Mingotti  se  répandit  bientôt 
jusqu'en  ce  pays,  et  des  propositions  loi  Turent 
Sûtes  pour  le  grand  théâtre  de  Naples.  Elle  y 
parut  arec  éclat  en  1741,  dans  VOlympiadg  de 
Galuppi,  et  n'étonna  pas  moins  les  Italiens  par 
U  pureté  de  sa  prononciation  que  par  la  beauté 
de  sa  voix  et  de  son  chant.  Après  un  pareil 
triomphe,  elle  reçut  des  propositions  d'engage- 
ment de  toutes  les  grandes  tilles  de  l'Italie  ;  mais 
elle  les  refusa  parce  qu'elle  en  avait  un  avec  la 
cour  de  Dresde. 

De  retoor  en  celte  tille,  elle  j  chanta  son  rôle 
de  YOUmpiade  avec  nn  succès  prodigieux.  Basse 
et  safemmef  Fausline)  étalent  alors  revenus  dan» 
la  capitale  de  b  Saxe;  ce  composileur  j  remplis- 
sait les  fonctions  de  maître  de  chapelle.  Burney, 
qui  a  connu  la  Mingotti  à  Munich,  en  1771,  rap- 
porte ,  d'après  elle ,  l'anecdote  sul  vante  i  Dans  la 
crainte  qne  la  jeune  rivale  de  sa  femme  ne  la  lit 
oublier,  Basse  écrivit  pour  la  Mingotti,  qui  devait 
jouer  on  rtle  dans  son  Demofoonte,  un  air  dif- 
ficile qui  n'était  accompagné  que  de  quelque* 
notes  pincée*  par  le*  violon* ,  espérant  que ,  n'é- 
tant point  soutenue  par  l'harmonie,  son  Intona- 
tion s'égarerait.  Séduite  par  la  beauté  de  cet  air 
(  Se  tutti  i  mail  miel  ) ,  elle  s'empressa  de  l'é- 
tudier; mal*  bientôt  die  reconnut  le  piège,  et 
mit  tant  de  soin  dans  l'exécution  du  morceau, 
qu'il  devint  pour  elle  l'occasion  d'un  nouveau 


triomphe.  M.  Farrenc  me  fait  remarquer  qu'il  a 
trouvé  dans  la  Demofoonte  de  Hasse  (scène 
S»a  du  1«*  acte}  un  air  de  neuD  soprano- 
ait  les  paroles  te  lapeai  i  malt  miel,  et  non  je 
tutti  i  mali  miel;  cet  air,  facile  d'ailleurs,  et  dont' 
l'étendue  vocale  n'est  que  d'ui  grave  a  fa  sur  la 
cinquième  ligne  de  la  clef  de  sol ,  n'a  pas  d'ac- 
compagnement pizzicato  ;  en  sorte  que  l'anecdote- 
paraît  plus  que  douteuse.  Il  est  possible  toute- 
fois que  Haase  ait  changé  cet  air  pour  faire  dis- 
paraître les  traces  de  sa  ruse  malveillante.  Il  est 
difficile  de  croire  que  la  Mingotti  inventa  celle 
histoire  vingt-quatre  an*  après  la  date  de  l'événe- 
ment. En  1761,  die  s'éloigna  de  Dresde  pour 
aller  a  Madrid,  où  elle  chanta  avec  Giniello, 
sous  la  direction  de  Fariuelli.  Charmé  par  la 
beauté  de  ta  voix ,  celui-ci  mettait  tant  de  prix. 
I  à  la  réserver  uniquement  pour  lea  spectacles  et 
les  concerts  de  la  cour,  qne  non-seulement  il 
i  loi  défendait  de  se  faire  entendre  ailleurs,  mais 
j  qu'il  ne  voulait  même  pas  qu'elle  étudiât  dans  une 
;  chambre  où  elle  pouvait  être  entendue  de  la  nie. 
Après  deux  ans  de  séjour  en  Espagne,  elle  ae  ren- 
dit à  Paris,  puis  a  Londres,  à  l'automne  de  175*,. 
et  aes  succès  n'eurent  pas  moins  d'éclat  dans 
ces  Tilles  qu'a  Madrid,  à  Dresde  et  a  Naples. 
Plus  tard  elle  chanta  dans  les  villes  principales 
de  l'Italie ,  et  partout  elle  causa  autant  d'étonné- 
ment  qne  de  plaisir.  Cependant  elle  resta  atta- 
chée b  la  cour  de  Dresde  tant  que  le  roi  Auguste 
vécut  :  après  sa  mort ,  en  1703,  elle  s'établit  a, 
Munich ,  où  elle  jouissait  de  l'estime  générale. 
Lorsque  Burney  visita  cette  ville  en  1771,  la  Min- 
gotti avait  conservé  1*  beauté  de  sa  voix ,  et 
parlait  de  la  musique  avec  une  connaissance  pro- 
fonde de  l'art.  Sa  conversation  était  animée  ;  elle 
pariait  également  bien  l'allemand,  le  français-, 
l'italien ,  et  pouvait  suivre  une  conversation  en 
anglais  et  en  espagnol.  Elle  chanta  devant  Borne; 
pendant  plusieurs  heures  en  s'aceompagnant 
die  même  an  piano.  En  1787  die  se  retira  à 
fleubourg,  sur  le  Danube,  où  elle  est  morte  en 
1807,  i  l'âge  de  solxante-dii-neor  on».  Son  por- 
trait, pdnt  au  pastel  par  Rosalba,  est  dans  la 
galerie  de  Dresde. 

M  INGUET  (Paul),  musicien  espagnol,  fut 
attaché  a  la  chapelle  royale  de  Philippe  V  et  de 
Charles  m.  Il  est  auteur  de  deux  traités  de 
musique  dont  le  premier  s  pour  litre  :  Réglât, 
y  advertenciat  générales,  que  éructai  et 
modo  de  louer  tadot  lot  inttrumentot  ■majo- 
res, y  mat  uruaiei ,  corne  ton  la  guitarra. 
Opte,  vendota,  cythara,  ciavtcardis,  organo, 
harpa,psalterio,  bandurtia,  violtn,  /fauta 
Iraverta.f  la  flavtilla,  con  variât  lantdos, 
dantas,  amtradaiwu.yotras  cotât  semejan 


150 


MINGUET  —  MIRABELLE 


tes,  etc.;  Hldnd,  Joaqniu  Ibsrra,  I751-17M. 
Le  second  ouvrage  est  intitulé  :  QuaderniUo 
nvevo,  que  en  oeho  Lamina*  fintu  demuet- 
tran  y  explican  et  arte  de  la  muttea,  con 
lodos  sus  rudimentot  para  saber  solfear,  mo- 
dulai; transportar,  y  otrat  curiosidades,  «■«• 
utiles;  Mid  ri  d.  Manuel  Martinsgrave,  uns  date. 
Foi-kel  présume  que  ce  livre  a  pain  en  1774  ; 
M.  Soriano-Fuertes  confirme  celle  conjecture 
\Biiterla  de  la  mv$iea  espahola,  tome  IV , 
9.  >«)■ 

MINOJA  (  Aamoian),  compositeur  et  pro- 
sesseur  de  chant,  naquit  le  31  octobre  1793  à 
rOipttaUtto ,  prit  de  Lad!.  Il  était  âgé  de  qua- 
torze ans  lorsqu'il  commença  à  cultiver  la  mu- 
tique  pour  ion  amnaesMot  s  pin*  tard  11  en  fit 
ta  profession,  moina  par  nécessité  que  par  goût, 
car  il  était  né  dans  l'aisance.  Après  avoir  fait, 
tous  la  direction  de  Sala,  un  cours  de  composi- 
tion, il  alla  demeurer  à  Mtt*n,  ou  H  succéda  à 
Lampognanl  dans  la  place  d'accompagnateur  de 
l'opéra,  an  Ibéàlre  de  la  Seala.  En  1787,  il  écrivit 
pour  ce  théâtre  l'opéra  sérieux  Intitulé  Titonelie 
SatUe.  L'année  suivante  11  alla  à  Rome,  on  II 
composa  pour  le  théâtre  Arçentina  la  Zennbia. 
De  retour  k  .Milan ,  il  y  fut  nommé  maître  de 
chapelle  k  l'église  des  PP.  de  In  Seala,  et  des 
lots  ii  n'écrivit  plu*  que  de  la  musique  reli- 
gieuse. Lorsque  les  Français  entrèrent  en  Italie 
sous  la  conduite  du  général  Bonaparte,  Minoja 
concourut  pour  une  marche  et  nue  ajmplionie 
funèbre  en  l'honneur  do  général  Hoche,  et  ob- 
tint le  pris,  qui  consistait  en  une  médaille  de  la 
valeur  de  cent  sequins.  La  soeiélé  Italienne  des 
sciences,  arts  et  belles-lettres  ayant  été  organisée 
avec  le  royaume  d'Italie ,  Hinoja  fat  un  des  huit 
membres  de  la  section  de  musique  de  cette  aca- 
démie, et  obtint  la  place  de  censeur  du  Con. 
servitoire  de  Milan.  Il  écrivit,  ponr le  couronne- 
ment do  Napoléon  à  Milan,  un  Veni  Creator  et 
un  Te  DeWMs  trois  roi*  et  orchestre,  qui  fu- 
rent exécutés  »  la  cathédrale,  par  deux  cent  dn- 
qjnante  musiciens.  Il  écrivit  aussi  une  cantate 
pour  le  théâtre  de  la  Seala,  â  l'occasion  du 
mariage  d'Eugène  Beaubarnais ,  vice-roi  d'Italie. 
Micojn  est  mort  k  Milan  le  S  août  tels.  Outre  le* 
compositions  précédemment  citées  de  cet  ar- 
truie ,  on  connaît  de  lut  des  quatuor*  pour  deux 
violon*,  alto  et  basse,  intitulé.  :  /  dirertintenti 
dalla  Campaana  ;  de*  sonate*  de  phuto,  publiées 
à  Brautwick;  ;  un  Deprofundis  a  3  voix  et  or- 
chestre, qui  se  trouve  dans  le*  archive*  de  la 
■ooété  de*  arts  et  des  lettres  de  Livoume ,  et 
qui  a  été  publié  h  Milan,  ehraRicordi;  une  I 
masse  de  Meqviem  conservée  à  Milan  et  cbai  I 
l'abbé  Santini,  à  Rome;  un  De  proftmdis  L  4 


voix  en  langue  italienne;  de*  leçons  de  Job  a 
voix  ;  d'autre*  leçons  pour  voix  de  soprano 
chœur  ;  un  Sanctus  h  3,  et  une  messe  solennel  I» 
k  t.  Minoja  a  publié  :  Lettere  sapra  il  canlo, 
Milan,  Musai,  IBH,  in -8"  de  28  pages.  On  a 
fait  une  traduction  allemande  de  cet  écrit;  elle 
est  Intitulée  :  Minoja,  tibtr  den  Getang ,  ein. 
Sendtchreiben  an  H.  Atiolt;  Letpslck  ,  BrenV 
kopf  etHœrtel,  1815, in-8°  de  M  pages. 

MINORET  (GoiLLiOME),  maître  de  mu- 
sique de  Saint-Victor,  Tôt  aussi  un  des  quatre 
maîtres  de  chapelle  de  Louis  XIV.  Il  mourut  * 
Pari*  en  1717,  dans  un  âge  avancé.  En  1683,  il 
composa  le  Te  Deum  qui  fat  ehinlé  h  Saint- 
Victor  ponr  la  naissance  du  duc  de  Bourgogne. 
On  connaît  de  lui  en  manuscrit  plusieurs  motets 
parmi  lesquels  on  cite  comme  les  meilleurs  : 
i°  £a*da  Jérusalem  Dommwn  —  î*  Qaemad- 
modwn dénierai.  —  3°  Venite cxuUemus.  — 
4°  NUI  Dtuninv».  On  trouve  eu-manuscrit,  k 
la  bibliothèque  impériale  de  Puis,  une  messe  de 
Minoret  sur  des  mélodies  de  Noël. 

H1NOZZI  (Marcel),  maître  de  chapelle 
de  l'église  cathédrale  de  Carpi ,  dan*  le  première 
moitié  do  dix-septième  siècle,  est  connu  par 
un  recueil  de  compositions  Intitulé  :  Salmi  per 
vetpri,  Sinfonte  e  Litanie  a  3,  4  e  bvoei,  con 
violini  ;  Venise,  Alex.  Vmcenti,  îeis.in.f. 

Ml  ON  (JeiN'J*cqc*h-Hfkbj),  maître  de 
musique  des  enfants  de  Fiance,  obtint  sa 
charge  en  1713.  Il  vivait  encore  en  I7fli  ;  mai* 
Il  ne  parait  plu*  dan*  un  état  des  officier*  dé 
la  maison  du  roi  pour  l'année  17S5,  que  j'ai 
consulté.  En  1741  il  a  fait  représenter  à  l'Opéra 
de  Paris  JWfeiif ,  tragédie  lyrique  en  cinq  acte*, 
de  sa  composition.  Il  a  écrit  auaal  la  musique  de 
L'Année  galante,  ballet  représenté  a  Versaille* 
le  14  mari  1747 ,  et,  à  Paris,  le  11  avril  suivant. 
MIQCEL  (J.-E.)  jeune,  professeur  de 
musique  k  Montpellier,  est  auteur  d'un  système 
de  notation  de  la  musique  dont  11  a  donné  l'ex- 
plication dans  un  dorage  intitulé  :  Arithmo- 
grapkie  musicale ,  méthode  de  musique  sim- 
plifiée par  l'eviplot  des  chiffres  ;  Paris,  1841, 
iu-8°  de  4S  pages,  avec  sa  pages  de  musique. 
VArithmographie  musicale  est  une  tablature 
numérique  produite  par  la  combinaison  des 
chiffres  svec  certains  signes  delà  notation  mo- 
derne, et  avec  la  portée  réduite  k  une  seule 
,  telle  qu'on  la  volt  dans  certains  manus- 
crit* du  moyen  Ige. 

HIRABELLA  (Vuctm),   noble  sicilien 
et  savant  antiquaire,  né  en  1570  k  Syracuse, 
s'appliqua  dès  sa  jeunesse  k  l'étude  des  mathé- 
matiques, 6e  la  géographie,  de  l'histoire  et  cul-     ■ 
tira  la  musique  et  1*  poésie.  H  mou  rut  k  Modtca 


MlRABELLA  —  M1R0GI.I0 


151 


-en  IBM.  Ko  1006,  il  ■  publié  i  Païenne  le  pre- 
mier litre  de  tes  madrigaux  k  quitte  voix. 
Dans  un  volume  qu'il  a  lait  paraître  en  1603  k 
Salerna ,  sous  le  titre  de  In/idi  Lvmi ,  concer- 
nant les  antiquités,  on  trouve  quelque»  disser- 
tations relatives  h  la  musique. 

MIBECK1  (Faanoois),  né  a  Cracovie  en  1794. 
A  l'âge  de  quatre  ans  II  jouait  déjà  du  piano.  Il 
n'en  «Tait  que  six  lorsqu'on  lui  fit  donner  un 
concert»  dam  lequel  II  exécuta  un  concerto  de 
Haydn  et  une  tonale  de  Beethoven  avec  accom- 
pagnement de  violoncelle.  Après  avoir  toit  an 
études  littéraires  au  collège,  à  l'école  normale 
et  à  l'université  de  la  ville  natale ,  11  se  rendit  k 
Vienne  en  181t.  Des  artistes  célèbre* ,  tels  que 
Beethoven,  Saneri,  Hummel,  Moscheles  et  Pïxis, 
s'y  trouvaient  alors  réunis,  et  l'on  y  entendait 
de  bonne  musique  bien  exécutée.  Hireckl  s'y  lia 
arec  la  plupart  de  ces  hommes  d'élite  et  7  forma 
son  goût  pour  Part  sérieux.  Il  reçut  des  leçons 

■de  (jnmmel  pour  le  piano  et  pour  la  composi- 
tion, tandis  que  le  processeur  Preindl  lui  ensei- 
gnait la  théorie  de  l'harmonie.  Cependant  ses 
études  (tarent  interrompue»  par  la  proposition 
que  loi  fit  le  comte  Ossolinski  Je  raccompagner 
dans  sa  terre  :  il  y  passa  environ  deux  années, 
pendant  lesquelles  il  écrivit  ses  premières  com- 
positions. En  1818 ,  Hireckl  se  rendit  a  Venise  : 
11  y  demeura  environ  une  année,  pendant  laquelle 
il  étudia  la  méthode  italienne  Je  client  et  se  livra 
ides  travaux  littéraires;  puis  11  alla  a  Milan  avec 
une  lettre  de  recommandation  pour  l'éditeur 
Ricordi,  qui  lui  fit  bon  accueil  et  publia  quel- 
ques-uni de  ses  ouvrages.  Vers  la  fin  de  1817, 
le  jeune  artiste  arriva  i  Paris,  où  son  existence 
fut  aaaea  pénible  dans  les  premiers,  temps.  Ce- 
pendant quelques  œuvres  de  sonates  et  un  bon 
trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle,  qu'il  7 
publia  commencèrent  k  le  faire  connaître ,  et 
lut  firent  trouver  des  élèves  pour  le  piano.  L'é- 
diteur Carli,  qui,  a  la  recommandation  de  Bi- 
cordi, avait  fait  paraître  ces  ouvrages,  l'em- 
pkija  a  donner  des  éditions  des  psaumes  de 
Marcello,  des  duos  et  trios  de  Clsri  et  des  duos 
de  Durante ,  avec  accompagnement  de  piano. 
Pendant  son  séjour  I  Paris,  Hireckl  écrivit  un 
opéra  polonais  luliluié  Cygnnla  (les  Bohémiens) 
qui  tut  représenté  k  Varsovie  en  1810.  En  1831 
Il  retourna  k  Hilan  et  écrivit  la  musique  des 
ballets  OUavia,  le  Château  de  Kenilworth, 
et  /  Bacetmall  abollti,  qui  eurent  du  succès. 

■Ces  ouvrages  furent  publiés  pour  le  piano,  chei 
Ricordi,  ainsi  que  des  sonates  facile»  pour  le 
piano  et  un  traité  d'instrumentation  en  langue 
italienne.  En  1814  ,  Hireckl  écrivit  pour  la 
théâtre  de  Gènes  Evandro  in  Ptrgamo  ,  opéra 


sérieux,  qui  ne  put  être  représenté  qu'au  mois 
de  décembre  de  cette  année,  k  cause  de  la  mort 
du  roi  de  Sardaigne.  Dans  l'intervalle  il  ut  un 
voyage  dans  le  midi  de  l'Italie  et  visita  Florence, 
Rome  et  Naplea.  De  retour  k  Gènes,  il  y  donna 
son  opéra  qui  fut  accueilli  avec  faveur  et  obtint 
vingt-six  représentations  consécutives.  Après 
ce  succès,  il  accepta  la  direction  du  théâtre  de 
Lisbonne  et  s'y  rendit  avec  une  compagnie  de 
chanteurs  et  de  danseurs.  Au  mots  de  mars  ISIS 
il  7  donna  son  opéra  /  due  Fonatt ,  qui  fut 
accueilliavecuroideur.il  y  écrivait  Adriano  m 
Stria  lorsque  la  mort  du  roi  de  Portugal,  Don 
Juan  VI,  interrompit  les  représentations  et  fit 
cesser  son  entreprise.  En  quittant  Lisbonne,  il 
visita  l'Angleterre,  puis  retourna  k  Gènes,  où 
il  s'était  marié;  il  7  vécut  pendant  douze  ans 
dans  la  position  de  professeur  de  chant.  En 
1838,  le  sénat  de  la  ville  libre  de  Cracovie  l'ap- 
pela pour  diriger  dans  cette  ville  une  école  de 
chant  dramatique  :  il  s'y  rendit  et.  depuis  lors, 
il  ne  s'en  est  éloigné  pendant  quelques  mois  que 
pour  aller  faire  représenter  k  Hilan,  en  1844, 
CorneUo  Benlivogtio,  opéra  sérieux  qui  ne 
réussit  pas.  Dans  l'année  suivante  il  fit  jouer  k 
Cracovie,  par  les  élèves  de  son  école,  un  opéra 
polonais  dont  le  titre  était  17m  nuit  dam  l'Apen- 
nin. Depuis  lors,  Hireckl  a  écrit  deux  messes, 
du  oratorios  et  une  symphonie.  Les  principaux 
ouvrages  de  cet  artiste  estimable,  sont  deux 
trios  pour  piano ,  violon  et  violoncelle,  op  14  et 
36;  des  sonates  pour  piano  seul,  op.  18,  11  et 
34;  sonates  pour  piano  et  violon,  op  11;  adagio 
et  allegro  pour  piano,  3  violon*,  alto,  violon-  . 
celle  et  contrebasse  op.  38  ;  des  rondeaux  pour 
piano,  op,  7, 11  et  20;  plusieurs  suites  de  varia- 
tions ;  une  fantaisie  avec  variations,  op  13  ;  plu- 
sieurs recueils  de  polonaises  et  de  maiourkee; 
des  divertissements  et  tarentelles.  Son  traité 
d'instrumentation  a  pourlitre  :  Trattato  inlomo 
agU*tramenti,adaU't*lriiMentailont;  Hilan, 
Ricordi,  1835,  in-fol.  Hireckl  vivait  encore  k 
Cracovie  en  1868. 

MIRECOURT  { Eucsm  ds),  pseudonyme. 
Voyex  JACQUOT  (CnAiia»-Jui(-BsFrutTE). 

HIBO  (...(,  compositeur  portugais,  né  i  Lis- 
bonne, j  fil  ses  études  musicales  sous  la  direc- 
tion de  Bontempo.il  y  prit  la  direction  du  théâtre 
d'opéra  en  IBM  et  y  fil  représenter  en  1837  Atar, 
opéra  sérieux.  En  1840,11  7  a  donné  aussi  Vir- 
ginia. 

MIBOGLIO  (Pisme-Jemi),  fils  d'un  violo- 
niste italien  établi  a  Paris  comme  marchand  de 
musique ,  naquit  dans  cette  ville  vers  1760 ,  et 
fut  élève  de  son  père  pour  le  violon.  Il  a  fait 
graver  de  sa  composition  cinq  livres  de  sonates 


m 


MIROGLIO  —  M1THOBIUS 


'  pour  violon  et  bine,  et  plusieurs  livres  de  duoa 
pour  deux  violons. 

MtRUS  (àdam-Khomasii),  magister  et  rec- 
t«  h  r  adjoint  M  gymnase  de  Zittau,  naquilkAdorf 
(Suri  te  Î6  novembre  16*6,  et  mourut  a  Zittau  le 
3  juin  1717.  Cefiavant  est  auteur  d'un  livre  rem- 
pli de  détails  cnrieui,  qu'il  a  publié  sous  ce  titre  : 
Kvrze  Fragen  otu  der  Musicasacraworhintm 
dm  Ucbhabern  be<j  Lesung  der  blblitcKen 
Historié»,  etc.  (  Courtes  questions  sur  la  mu- 
tique  sacrée,  dans  lesquelles  on  donue  aui  ama- 
teur* qui  lisent  les  histoires  bibliques  dea  rensei- 
gnements spéciaux,  avec  des  tables  nécessaires)  ; 
Gœrlitt,  1707,  iu-lï.  Deuiième  Édition;  Dresde, 
1716,  in-3".  On  trouve  aussi  des  renseignements 
sur  la  musique  dea  lévites  dans  le  Lexique  de* 
antiquités  bihliquesdu  même  auteur  {  Leipaick, 
171*,  in-8°},  pages  31,  !6ï,  M0,345>,7»et86B. 

MIRÏ(CB»BLEs),profes3eurdecompo*itionet 
chef  d'orchestre  au  Conservatoire  de  Gand ,  est 
né  danscetle  ville,  le  14  avril  1811.  D'abord  élevé 
de  la  même  école,  il  t  reçut  de  Mengal  (voyez 
ce  nom)  des  leçons  d'harmonie  et  de  contre- 
point Ses  premiers  essais  de  composition  a]ant 
excité  l'Intérêt  de  ses  concitojens,  l'a d mini stra- 
bcncommunaledeGandluiaccorda  pendant  deux 
années  un  subside  pour  qu'il  allât  terminer  son 
éducation  musicale  k  Paris.  De  retour  dans  sa 
patrie,  M.  Mi  ry  a  voulu  témoigner  sa  rtconiuus- 
Mnce  aux  magistrats  en  dédiant  a  la  ville  de 
Gand  use  symphonie  qu'il  venait  de  terminer, 
et  qui  lut  exécutée  avec  succès.  Devenu  sous- 
cbef  d'orchestre  du  théâtre,  directeur  de  la  so- 
ciété des  Mélomane*  de  sa  ville  natale ,  et  di- 
'  recteur  du  Cercle  musical,  il  a  écrit  beaucoup  de 
musique  de  dsn«e ,  des  chœurs,  des  composi- 
tions pour  l'orchestre,  des  pièces  d'harmonie 
pour  les  instruments  a  vent,  dea  fanfare*  et  des 
romances.  Son  premier  essai  de  musique  drama- 
tique fut  un  opéra  flamand  eu  1  actes,  intitulé 
Brigilta,  qui  [ut  représenté  en  1847  au  théâtre 
Minard,  de  Gand.  En  1  Bât  une  médaille  et  une 
prime  lui  furent  décernées  dans  un  concours  ou- 
vert par  la  Société  rojale  des  beaux-arts  de  aa 
ville  natale  par  la  composition  d'une  ouverture 
et  d'un  choeur,  et  deux  ans  après,  l'association 
dite  Tiedtrduifsck  Taelverbond,  de  Gand,  lui 
accorda  une  mention  et  une  prime  pour  trois 
ahccur*  flamand»,  genre  dans  lequel  il  réussit. 
Ses  chants  pour  dea  voix  d'hommes  Vlaemiche 
Ueuv  (Lion  flamand)  et  La  Belgique,  sont 
devoius  populaires.  En  1854  M.  Uirv  a  fait  re- 
présenter au  Rrand  théllro  de  Gand  La  Lanterne 
magique ,  opéra  en  3  actes  qui  a  été  joué  aussi 
avec  succès  k  Bruxelles  et  k  Louvain.  Son  ou- 
vrage   dramatique    le  plu*  important  est   son 


Charles-Quint ,  opéra  en  S  actes  joué  au  grand! 
théâtre  de  Gand,  et  qui  a  reçu  ns  accueil  favorable 
dans  les  villes  principales  de  la  Belgique.  Ce  fut 
au  succès  de  cet  opéra  que  M.  Miry  fut  rede- 
vable de  sa  nomination  de  professeur  de  compo- 
sition au  Conservatoire  de  la  ville  en  1847.  Pos- 
térieurement, il  •  publié  des  collection»  de  chants 
flamands  pour  une  et  plusieurs  voix  sur  de» 
paroles  de  H.  Destsnberg,  lesquels  sont  destinés 
aux  écoles  primaires.  Ces  chants  se  font  remar- 
quer par  le  naturel  des  mélodies  et  par  le  carac- 
tère rliythmique. 

HISCIA  (  Astoibk  ),  virtuose  sur  la  viole , 
sur  I*  guitare  k  sept  cordes  et  sur  l'accorda, 
grand  instrument  k  archet  monté  do  orne  cordes. 
II  vivait  k  flapies  en  1601  {  voyez  la  Pratlca 
muslca  de  Cerreto,  p.  I&7). 

MISENUS  (  Gkobcbs-Theodori  ) ,  cantor  k 
Meissen,  dans  la  seconde  moitié  dn  seizième 
siècle,  a  publié  un  manuel  des  principes  de  mu- 
sique sous  ce  titre  :  Quxitione*  mûrie*  in 
usum  tcholx  MetsnensU;  Gcerliti,  1673, in-8". 

H1SEROCCA  (  Butter  ),  maître  de  cha- 
pelle et  organiste  de  l'église  St. -Paul,  k  Massa, 
naquit  k  Bavenne,  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  a  hit  imprimer  k  Venise,  chez 
Vincenli,  en  1609  et  101 1,  plusieurs  messes,  vê- 
pres et  motets.  On  connaît  aussi  de  lui  /  pin- 
tosi  affelti  a  uns,  due ,  tre  et  Quattro  voci 
eau  Letanie  dclla  Beata  Virgine  a  tel  voeir 
libri  1, 1, 3,  in  Venetta,  oppressa  G.  Vineenti, 
1814-161 8,  in4°. 

MISUWECZEK  (  Joseph  ).  Voy.  MYS- 
UWECZEK. 

MIT*  ORD  (  Jean  ) ,  écrivain  anglais  de 
la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle,  a  pu- 
blie un  livré  qui  a  pour  titra  :  Btsay  on  th* 
harmony  of  J-anguage,  etc.  (  Essai  sur  l'har- 
monie du  langage  )  ;  Londres,  1774,  in-C.  On  v 
trouve  des  observations  sur  l'union  de  la  notai» 
et  de  la  musique. 

HITHOBIUS  {  Hector  ),  docteur  en  théo- 
logie, surintendant  général  du  pays  de  Mect- 
lenbourg,  et  pasteur  primaire  k  flatiebourg,  na- 
quit k  Hanovre  en  1800,  et  mourut  en  lois.  Dix 
ans  après  s*  mort  on  a  publié  un  ouvrage  de  sa 
composition  intitulé  :  Psalmodia  Christiana, 
dos  Ut  grandlicke  Gewiaens-  BeUhrung ,  «as 
von  der  ckrisllicher.  Mustca  sowokl  votait 
ait  instrumentait  su  halten,  allen  aile»  wnd 
nevtrn  Music-ftnden ,  absonderUch  aber  des 
metnvttg  Sel.  h.  m.  Theophili  Grossgebauert 
inseknerneulich  edirtenWtxhtersttmtneCap. 
XI,  entgegen  gesetzel  (  Psalmodie  chrétienne, 
ou  éclaircissement  fondamental,  dans  lequel  il 
est  traité  de    la  musique  chrétienne,  tant  vocale 


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MITHOBRIS  —  MIZLER  DE  KOT.OF 


qu'instrumentale);  Jrtna,  I66ï,  iii-1'.  Il  y  » 
aussi  des  exemplaires  de  la  même  dite  portant 
l'indication  de  Brème  et  de  Wittenherg.  Ce  livre 
contient  trois  «ruions,  dm  dédicace,  une  préface 
et  un  appendii  où  l'on  trouve  de*  choses  fort 
eurieuse»  pont  l'histoire  de  la  musique. 

MITSCHA.  (  Le  chevalier  FiinconADia 
DE),  compositeur,  ce  la  il  janvier  1748  à 
Jaromeritx  ou  Jaronten  (Bohême)  mourut  à 
Grasti,  où  il  «tait  conaeiller  impérial,  le  19  mari 
1811.  Ea  1790,  il  fit  représenter  i  Vienne  l'opéra 
intitule  Adroite  et  Isidore,  qui  eut  quelque 
suetè».  On  connaît  en  manuscrit  de  cet  amateur  : 
i°DoiiM  symphonie»  pour  orchestre;  —  J'Orne 
nocturnes  pour  sept  et  neuf  instruments;  — 
3*  aïs  quattwn  pour  deux  vIoIom,  aitoel  bâta  ; - 
4*  un  trio  ponx  deui  violons  et  violoncelle,  et  des 
pièce»  d'harmonie  pour  3  hautbois,  3  clarinettes, 
3  cors  et  3  bassons. 

M1TTAG  (  JtAN-GoDEFMoin  ),  directeur  de 
musique  à  Uelien ,  naquit  i  Leipsick  au  com- 
mencement iin  dix-huitième  siècle.  A  l'occasion 
de  1  "inauguration  du  nouvel  orgue  de  Uelien, 
construit  pas  Jean-Georges  Stein ,  il  a  publié  un 
écrit  qui  a  pour  titre  :  Hittoritch- A  bhandlwng 
von  dur  Er/indwig,  Gebranch,  Kvmt  und 
VoUkommenheit  der  Orgeln,  mit  Anmerkungen 
erlxvtert  wtd  bei  Gelegenheit  der  tolemten 
Eiweeihvng  det  neuen  Orgelwerlu  in  der  Ma- 
rienUreke  su  Uelien  keravigegeben  (  Traité 
hisloriqno  de  l'invention,  de  l'usage,  de  l'art  et 
de  la  perfection  des  orgues,  éclairer  par  des  no- 
te», et  publié  4  l'occasion  de  la  dédicace  solen- 
nelle de  l'orgue  non  Tellement  construit  dan»  l'é- 
glise de  Sainte-Marie  k.  Uelien  )  ;  Loneboarg, 
1766,  ia-f  de  15  page». 

MITTENREYTTER  (  Jus  ),  facteur 
d'orgue*  à  Lejde,  a  construit  en  176a  l'orgue  de 
l'église  luthérienne  de  Délit,  composé  de  13  re- 
gistres, 1  clavier»  à  (a  main  et  pédale,  et  l'orgue 
de  l'église  catholique  de  Uvde. 

M1TTEHMAVER  (GcoacE»),  né  Le 3  jan- 
vier 1 7M  à  Furth,  près  de  Ratisbonne,  apprit  la 
musique  an  couvent  de  Windberg,  prêt  de 
Strauhfng ,  et  fit  ses  premières  études  littéraires 
à  Ltadthat,  poil  entra  au  lycée  de  Munich  où 
il  recel  dea  leçons  de  client  de  Winter.  La 
beauté  de  sa  vois,  de  baise  et  sa  bonne  méthode 
la  firent  engager  en  îSOben,  qualité  de  chanteur 
de  la  cour;  l'année  suivante,  il  débuta  au 
IhéftUe  rojsl  de  Munich  avec  succès.  Il  7  brilla 
partie  ullerenwnt  dans  le*  opéra»  de  Paèr  et  de 
Hossini.  Retiré  avec  la  pension,  après  vingt- 
huit  ans  de  service,  H  s'est  livré  »  l'enseigne- 
Kent  du  chaut.  Il  est  mort  I  Munich,  le  18 
janvier  IMS,  al  âge  de 


1S3 

a  gravé  de  lui  dea  variations  pour  le  chant,  sur 
le  thème  Net  cor  plù  non  mi  tenio;  Munich, 
Falter.  Les  membres  delà  Uedriiranx  de  Munich, 
ajant  mis  en  musique  quelque*  poésie*  du  roi 
Louis  de  Bavière ,  les  chantèrent  en  présence  de- 
çà prince  le  il  mal  ISIS,  et  le*  ptiblièrent 
son» ce  titre:  Gedichte  Setter  Majettmt  det 
Eamiçi  Ludwig  von  Bayern  in  Mvetkgeutzt 
und  getangen  non  den  MttgUeder»  det  Lte- 
dertrantei,  etc.  ;  Munich ,  Falter,  et  H avtscu , 
Scliolt.  On  trouve  dans  ce  recueil  le  Lied  an  die- 
Liebende  pour  4  voU  d'hommes,  composé  par 
Mittermajer. 

Un  Bit  de  cet  artiste  (Édocaui),  né  à  Mu- 
nich, en  1814,  a  été  violoniste  distingué, 
membre  de  la  chapelle  du  roi  de  Bavière,  et 
professeur  au  Conservatoire  de  Munich.  Il  avait 
reçu ,  a  Pari»,  de*  leçons  de  Baiilot  pour  son 
instrument  et  se  faisait  remarquer  par  la  beauté 
du  son  et  la  pureté  du  stjle.  il  est  mort  a 
Munich  te  31  mars  19*7,  à  l'âge  de  quarante- 
trois  ans. 

Le  second  Ils  de  George*  Mitternuver  (Loou) 
bon  violoniste  aussi ,  fut  d'abord  attaché  k  ta 
chapelle  du  roi  de  Bavière,  puis  est  entré  au 
service  de  ta  cour,  a  Carlsrnhe,  en  qualité  de 
premier  violon. 

MIZLER  { ÉTuawa-ABim*  ) ,  né  a  droite 
(Saxe),  dan»  ta  seconde  moitié  do  dix-septième 


ce  titre  :  De  eampanit  i»  eleetoraU  ad  Albhn 
acaiIemiaXVI Calend.  Novemb.A.  0-  R.  ieilâ. 
{Magittrl)  Stepktmw  Andréa»  Hitler  et 
Joanne*  Chrittophorut  Senffteai  Greitthei- 
mio,  et  Viroberga  Franei  publiée  ditpuiabant 
in  audit .  philosoph.  ;  Upaise ,  189a,  in-*"  de- 
là pages. 

MIZLER  DE  KOLOP  (  LAonnrr-Cmi»- 
10NE),  lia  du  bailli  de  Wetaslsueim,  prêt  d'Ane- 
pach,  naquit  en  ce  lien  lo  15  juillet  m  1.  Avant 
été  envojé  au  gvmnaae  d'Anspacb  ,  il  jr  apprit  la 
musique  et  le  chant  «on*  ta  direction  d'Ehren- 
mann;  Cari  fut  son  maître  de  violon,  et  sans 
autre giridequelai-mèineMiiler  et cdialaQdte.  En 
17I&  il  se  rendit  I  l'université  de  Leipsick  :  troi» 
•ni  après  il  j  fut  gradué  magUter.  Entraîné  vers 
ta  culture  des  sdenoas  et  des  art» ,  Il  alla  ensuiie- 
k  l'université  de  Wtttenberg  nonr  v  suivre  un 
cours  de  jurisprudence,  puis  II  retourna  k  Leip- 
sick et  v  étudia  la  médecine.  En  1730  il  ouvrit 
dan*  cette  ville  des  cour»  pnbuca  de  malbémaih- 
ques,  de  philosophie  et  de  musique.  Son  goût 
pour  eet  art  s'était  développé  par  le*  occasion* 
qu'il  avait  d'euteudre  souvent  l'illustre  J.  S.  Bach 
et  les  concerts  de  Leipsick,  ainsi  que  par  la  lecture 
det  écrit»  de  Hattheaoo  et  d'autre*  théoriciens. 


154 


MIZLER  DE  KOLOF  —  HOGK.ER 


Préoccupé  de  I*  pensée  d'élever  la  musique  a  la 
dignité  d'une  science  philosophique ,  il  publia ,  en 
1736,  une dissertation  intitulée:  Quod  muiita 
tcienlta  sit.  Deux  ans  après  il  rond*,  avec  le 
comte  Luccbesmi  et  le  maître  de  chapelle 
Bumler,  une  société  centrale  de  musique  dont  il 
Eut  nommé  secrétaire,  et  qui  avait  pour  objet 
de  résoudre  les  problème*  et  les  questions  qui 
pourraient  être  proposes  concernant  Cet  art- 
science.  Pour  atteindre  ce  but,  la  société  derait 
publier,  sous  la  direction  de  Miller,  une  sorte 
de  journal  paraissant  par  cahiers  1  des  époques 
indéterminées.  Ce  journal  eut  le  titre  de  Biblto- 
theqoe  musicale;  il  en  rat  paqlié  trois  volumes 
et  un  cahier  dans  l'espace  de  dix-nuit  ans.  Les 
statuts  de  la  société  musicale  fondée  par  Miller 
se  trouvent  dans  le  deuxième  cahier  du  troi- 
sième Tolume  de  la  Bibliothèque  musicale.  La 
rédaction  d'une  grande  partie  de  cet  écrit  pério- 
dique lui  appartient  (i).Musicieo  érudit,  maie 
sans  génie,  il  voulut  cependant  Taire  des  essais 
de  composition ,  dans  des  études  d'odes  pour 
le  clavecin  dont  la  médiocrité  excita  l'hilarité 
des  artistes.  Il  en  parut  un  éloge  ironique  dans 
VEhrenp forte  de  MaUlieaon;  Miller  prit  cet 
éloge  an  sérieux,  et  y  fit,  dans  sa  Bibliothèque, 
une  réponse  qui  augmenta  le  nombre  des  rieurs. 
Appelé  en  1745  à  Konskie,  en  Pologne,  pour 
enseigner  les  mathématiques  aux  Dis  du  comte 
Mal»kowitL,il  fit,  aient  son  départ  de  Leipsfc*, 
quelques  dispositions  pour  assurer  l'existence 
de  sa  société,  et  même  il  conserva  la  librairie 
qu'il  y  avait  établie,  afin  de  faciliter  la  publi- 
cation de  la  suite  de  la  Bibliothèque  musicale; 
maie  il  ne  put  empêcher  que  celte  publication  ne  se 
rakenllt  et  que  la  société  ne  fol  dissoute  par  le  lait, 
quelques  années  après.  En  1747,  il  lut  gradué 
•docteur  en  médecine  à  Erfurt.  Plus  tard  il  alla 
s'établir  a  Varsovie,  et  le  roi  de  Pologne  Ini 
accorda  des  titres  de  noblesse.  C'est  depuis  ce 
temps  qu'il  ajouta  le  titre  de  Kolof  à  son  nom 
de  Hitler.  Vers  I7M  U  transporta  ■  Varsovie  aa 
librairie  et  y  établit  une  imprimerie.  Il  mourut 
dans  cette  ville  an  mois  de  mars  1778,  a  l'âge 
de  soixante-sept  ans. 

Les  ouvrages  publiés  de  Miller  sont  :  1"  DU- 
tertalto  qaod  mvtica  icienila  lil  et  part  cru- 
dlttonb  phiUaophias;  Lelpsick,  17S4,  in-t>; 


■Hunier , muirc  ne  cassons  Antptch  ;  4*  Qtrtitopbf- 
ÏHeopbHe  Schroetfl,  «lulste  S  Nwdeiosea;  i»  Henri 


Une  deuxième  édition  a  para  en  1736,  in-4*  de 
24  pages.  —  3°  iujtu  iitgenit  de  prxsenti 
bello  avguttiit.  argue  invicliss.  imperatoris 
Carott  VI,  cum  fcederalis  hostibus ,  ope  to- 
xortim  tmulcontffi  illustrait)  ;  Wittenberg, 
1735.  —  i*  Ara  erœffnete  Musikaliicke  Bi- 
bUothet  oder  gnindliche  NachridU  neitti 
unparUuUtclien  VrtheU  von  wvtikalitchcn 
Schriften  «met  Buchem  (  Bibliothèque  musi- 
cale nouvellement  ouverte,  ou  notices  exacte* et 
analyses  impartiales  d'écrits  et  de  livres  sur  la 
musique,  etc,.)  premier  volume,  composé  due  par- 
tie* publiées  séparément,  depuis  173e  jusqu'en 
1738,  avec  le  tilre  général  donné  ci-dessus,  a  Leip- 
sick, 1739,  in-B".  Deuxième  Tolume,  en  quatre 
partie*  publiées  depuis  1740  jusqu'en  1741,  avec 
le  titre  général;  Lelpsick,  1743,  in  8°.  Troisième 
volume,  divisé  en  quatre  parties  formant  778 
pages,  non  compris  les  tables,  depuis  1746 
jusqu'en  I7fiï,  avec  le  titre  général;  Lelpsick, 
1751,  in-B".  Quatrième  volume,  dont  la  pre- 
mière partie  seulement,  renfermant  181  pages, 
a  été  publiée  à  Leipsick ,  en  1754.  —  4°  Mtui- 
ktOitcher  StaantecKer,  in  icelchem  recht 
tchaffener  Mwikverttxndlgen  Fehter  beschei- 
don  angemerekt,  etc.  (  L'oculiste  musicien  qui 
découvre  et  annote  modestement  les  fautes  de 
musique,  et  persifle  les  folies  des  soi-disant 
compositeurs ) ;  Lelpsick,  1740,  lu-B*.  Ce  jour- 
nal n'a  pas  été  continué.  —  5"  Die  Anfangt- 
grande  der  Generalbaoïx,  nach  mathema- 
titcher  LeKrart  abgehandeU,  etc.  (Éléments 
de  la  basse  continue,  traités  d'après  la  méthode 
mathématique,  et  expliqué*  au  moyen  d'une 
machine  inventée  k  cet  effet  )  ;  Leipsick  ,  1739 , 
in-8\  La  description  de  celle  machine  se  trouve 
dan*  la  Bibliothèque  musicale.  —6*  La  traduc- 
tion allemande  du  Gradua  ad  Pamasntm,  ou 
traité  de  composition  de  Fus ,  sous  ce  titre  : 
Gradua  ad  Parnasium  oder  Anfùhrung  sur 
regelnuuttgen,  mviikalLtchm  Composition, 
etc.;  Leipsick,  1742,  ln-4".  Miller  s  publié  de 
u  composition  i  Odes  morales  choisies  pour 
l'utilité  et  l'amusement  des  amateurs  de  cla- 
vecin ,  etc.  ;  Leipsick,  1740-1743.  Trois  suites, 
et  quatre  sonates  pour  la  flûte  traveraière,  le 
hautbois  ou  le  violon,  arrangés  de  manière 
qu'on  peut  aussi  les  exécuter  sur  le  clavecin; 
Leipsick.,  in-fol. 

MOCKEtt  (.-..),  professeur  de  musique  et 
première  clarinette  du  grand  théâtre  t  Lyon, 
en  1790  et  années  suivantes,  a  publié  de  sa 
composition  :  1*  Duos  pour  deux  clarinettes, 
op.  1;  Lyon,  Arnaud.  —  3*  Nocturne  pour 
basson  et  piano,  op  3;  Ibld.  —  3°  Fantaisie 
concertante  pour  clarinette  et  piano,  op.  4;  ibid. 


MOCRER  —  MODERNE 


1S6 


MOCKER  (Ernbst),  fila  du  précédent, 
pianiste  et  compositeur,  professeur  à  Lyon,  a 
publié:  1'  Grande  sonate  pour  piano;  Paria, 
Dufsut  et  Dubois  ( Scbœoenberg),  .  3>  Quatre 
divertissements  pour  piano  seul,  opï;  raid.  — 
4"  Fantaisie  sur  des  airs  de  la  Borne  blanche; 
ibid. 

MOCKERT  (.. . .),  fadeur  d'orgnw  a  Hal- 
benlidt,  ver»  la  fin  do  dix-septième  siècle, 
naquit  a  Langenatein,  près  de  celte  Tille.  Après 
'  avoir  construit  plusieurs  instruments  renommés 
de  son  temps,  il  «'est  retiré  en  1717  au  courent 
rie  Kossleben. 

HOCKERT  (Chuistophb),  HU  du  précé- 
dent, habile  facteur  d'orgues,  né  fc  Halber- 
eUilt,  en  1889,  s'est  bit  connaître  avantageuse- 
ment par  dix-huit  instruments  qu'il  a  construits 
un  différentes  Tilles.  Apres  avoir  vécu  trente- 
ail  ans  à  Rossleben,  11  y  est  mort  en  1763. 

HOCKERT  (  Jein-Christoi-hs-),  Bis  de 
Christophe ,  né  a  Rossleben ,  a'eat  fait  connaître 
aussi  comme  un  bon  (acteur  par  lea  orgues 
qu'il  a  construites  vers  le  milieu  du  dix-hui- 
tième siècle  k  Erfurt,  k  Rossleben,  k  Rehmuaen 
car  la  Saale,  k  Nlemsladt  et  k  Naumbourg. 

MOOKW1TZ  (IFbêdébic),  arrangeur  de 
musique  pour  le  piano,  naquit  en  1771,  k  Laoter- 
bacb,  pré)  de  Stolpeu  (  Saie),  où  son  père  était 
prédicateur.  Apres  avoir  étudié  le  droit  a  Wit- 
tenberg, il  s'adonna  particulièrement  k  la  cul- 
tara  de  la  musique,  qu'il  enseigna  k  Dresde  pen- 
dant nne  longue  suite  d'années.  I!  mourut  dans 
cette  Tille,  au  mois  de  décembre  1849.  n  *  ar- 
rangé k  quatre  mains  pour  le  piano  des  sympho- 
nies ,  ouvertures  et  quatuors  de  Haydn,  Meurt 
et  Beethoven.  On  a  de  sa  composition  dos  Lieder 
avec  piano  et  des  danses  allemandes. 

HODELL1US  (J.-G.)  était  étudiant  k  l'u- 
niversité de  Wittenberg  lorsqu'il  publia  une 
luise  intitulée  :  An  campanarum  tonitut  etc.  ; 
Wittenberg,  1703,  iu-t°. 

MODERNE  { JiconEs  ),  musicien  français  du 
sedj.lcioc siècle,  surnommé  GrYindJac£ue»,*  cause 
de  sa  taille  élevée,  fut  maître  de  du  pelle  de  Notre- 
Dame  du  Confort,  k  Lyon,  et  établit  dans  la  même 
ville  une  imprimerie  de  musique.  Sur  les  ouvrage» 
sorti* di! ses  presses,  il  prend  le  nom  de  Jacqv.es 
Moderne  de  Pingutnto  allât  Grand  Jacquet. 
Gessaer  elle  de  sa  composition  { Bibliothèque 
univers. ,  tib.VlI)  les  ouvrages  «rivants  :i°  Chan- 
sons françaises  k  quatre  parties.  —  V  Motets  k 
cinq  et  à  sii  voix,  lib.  3.  Le  pin*  ancien  recueil 
de  motets  imprimé  par  Jacques  Moderne  porte 
ladaledeiB»;  le  dernier  est  de  l'année  IsM. 
Le  premier  de  ces  recueils  a  pour  titre  général  t 
Motettt  tlet  Flore,  parce  qu'on  t  voit  au  boa- 


lispice  une  fleur  gravée  sur  bois.  Bien  que  ce  titre 
soit  en  italien,  chaque  livre  en  particulier  en  a  un 
ea  latin,  par  exemple  :  Liber  primu*  cum  qua- 
tuor vocibut.  Le  premier  litre,  le  troisième,  le 
quatrième  et  le  cinquième  contiennent  les  motels 
k  quatre  voix;  le  deuxième  livre  ne  renferme  que 
des  motets  k  cinq.  Le  premier  et  le  second  livre 
ont  paru  en  1533;  le  troisième  parait  avoir  été 
réimprimé  en  1  53H,  et  les  quatrième  et  cinquième, 
en  1541.  La  plupart  des  auteurs  dont  les  motets 
remplissent  les  cinq  livres  de  cette  collection, 
dent  la  rareté  est  maintenant  excessive,  sont 
français,  mêlés  de  quelques  noms  neiges  et  espa- 
gnols. Ces  artistes  sont  ;  Hilaire  Fenet,  Loiset 
Piéton,  André  deStlva,  Lupus,  Hesdin,  Nie.  Gom- 
bert ,  F.  de  Layolle,  Claudio,  J .  Courtois,  Adrien 
Wiilaert,  Ricuafort,  L'Héritier,  Verddot,  Arcba- 
delt,  Jaques;  A.  Mornaulo,  H.  Fauchfer,  Béné- 
dictin, Hoiliuet  Bars,  P.  Mancliicourt,  Hugller, 
Jo.  de  Billon,  Curette,  Gardane,  P.  de  Villers, 
F.  du  Lys,  C.  Dalbi,  Consilionr,  H.  Freanean, 
P.  Colin,  P.  de  la  Fasge,  Robert  Nacèle,  Laureus 
Lajleman,  Jan  des  Boys,  Hugues  de  la  Chapelle, 
Claudin,  Jo.  Preiau,  Louis  Narbays,  Jacques  Ha- 
nenxe,  Morel,  Ernoolt,  Caussin,  N.  Beneist,  Mor- 
tels, Lupi,  Morales,  et  Pierre  Moulu. 

Les  livres  premier,  troisième,  quatrième  et 
cinquième  sont  complétai  la  Bibliothèque  royale 
de  Munich;  le  deuxième  livre  est  à  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Vienne.  , 

Quatre  autres  volumes  très-rares  sont  sortis  des 
presses  de  Jacques  Moderne;  le  premier  a  pour 
titre  i  Liber  decem  Mittarum,  à  prxclaris  et 
maximi nomiitiimtaids contestas  ; nuperrime 
adlnnettt  durons  mitsls  nunquam  haelenu* 
in  lucem  emisiit,  etc.  Jaeobus  Modem»;  à 
Pinguenlo  excudebat  ;  Liigduui,  1540,  petit-in- 
fol.  Ce  recueil  contient  des  messes  de  Moulu,  de 
Layolle,  de  Ricbafort,  de  J.  Mouton,  de  Guil- 
laume Prévost,  de  Gardane,  de  Lupus,  de  Janaa- 
qnin,  de  Jean  Sarlon  et  de  Villers.  Les  autres 
volumes  contiennent  les  messes  de  Pierre  Colin 
et  de  Morales  (oopesces  noms).  Jacques  Mo- 
derne a  publié  uns  collection  en  orne  livres  sous 
le  litre  :  Le  Parangon  de*  chantant,  contenant 
plusieurs  nouvelle!  et  délectable*  chômons 
esta  oneque*  ne  furent  imprimée*  ou  ttngulier 
proufflt  et  délectation  de*  musiciens,-  im- 
prtmé  à  Lyon, par  Jacquet  Moderne  dit  Grand 
Jaque*,  etc.  1538-1443,  Jn-Vobl.  Le  premier  livre 
contient  36  chansons,  le  second  livre  31,  le  troi- 
sième 30,  le  quatrième  33,  le  cinquième  38,  le 
sixième  15,  le  septième  37,  le  huitième  30,  le 
neuvième  31,  le  dixième,  19,  le  ontième  39. 
Quelques-ans  de  ces  livres  ont  été  réimprimés, 
car  il  existe  k  la  biblirtnèque  royale  de  Munich 


ÎW 


MODERNE  - 


MOERS 


du  exemplaire  de*  quatre  premiers  litres  qui 
portent  les  dalea  de  1S3S-IU9,  et  un  mtre 
exemplaire  des  dii  premiers  livres  imprime* 
en  15*0-lâ43;  enfla,  le  premier  livre  de 
l'exemplaire  du  dernier  catalogue  de  la  biblio- 
thèque Libri ,  dont  ta  verte  «'est  faite  a  Londres 
au  mois  de  juillet  1801 ,  était  sans  date.  Cet  exem- 
plaire, qui  renfermait  les  neuf  premiers  livres, 
reliés  en  un  volume,  a  été  tendu  deux  mille 
francs*  Les  quatre  parties  de  chaque  chanson 
sont  imprimées  eu  regard  et  opposées  les  unes 
ans  autres,  en  aorte  que  le  chanteur  du  luEerini 
est  en  face  du  ténor,  et  l'ai/tu  en  face  du  bat- 
tus. L'existence  du  onzième  iiTre  a  été  inconnue 
jusqu'à  ce  jour  :  un  exemplaire  de  ce  livre  ap- 
partient a  M.  Farrenc.  Enfin,  M.  Brunet  cite, 
dans  son  Manuel  du  libraire  :  Le  Difficile 
de*  chansons ,  livre  contenant  des  chansons 
nouvelle»  à  quatre  partiel,  en  quatre  livre*, 
de  la  composition  de  plusieurs  maure*; 
Lyon,  Jacques  Moderne ,  1H4-1H6,  petit  fn-4° 
obi. 

HGEHRINGfFsiDiiiu»),  pianiste  et  corn- 
peaileur,  né  a  Berlin,  vers  I81B,  a  tait  ses  éludes 
musicales  i  l'Académie  des  beaux -arts  de  celte 
ville,  sous  la  direction  de  Rungenbagen.  Vers  la 
fin  de  1839,  il  s'établit  i  Sarrebruck  comme  pro- 
fesseur; mais,  en  1845,  il  Tut  appelé  a  Nenrup- 
pin,  en  qualité  de  directeur  de  musique.  Une 
ouverture  et  une  symphonie  de  sa  composition 
ont  été  exéctdées  s,  Berlin  et  a  Leipsick  en  1837 
et  1840,  et  l'Académie  royale  de  chant  de  la  pre- 
mière de  ces  villes  a  bit  entendre,  en  1840,  un 
psaume  qui  obtint  l'approbation  des  connais' 
seurs.  Postérieurement  H.  Mœhring  s'est  parti- 
culièrement livré  k  la  composition  de  Uederk 
voix  seule  avec  accompagnement  de  piano,  ou 
pour  plusieurs  voix,  de  chanta  pour  des  voix 
d'hommes,  et  de  petites  pièces  telles  que  des  noc- 
turnes pour  piano.  < 

MOKLLER  (J.-C.J,  claveciniste  et  compo- 
siteur allemand,  vivait  vers  1780.  Il  a  Tait  Impri- 
mer à  Francfort  et  à  Spire  des  quatuors  pour 
piano,  violon,  alto  et  basse,  des  préludes,  des 
quatuors  pourviolon,  et  quelques  bagatelles  pour 
léchant. 

HOELLER  (  JBj.n-Gor.trno  m  ),  professeur 
de  piano  à  LeJpskk,  au  commencement  du  dîx- 
nenvième  siècle,  étudiait  la  théologie  a  l'univer- 
sité  de  cette  ville,  en  1797.  Il  fut  élève  do  célèbre 
organiste  Kiltel,  a  Erfurt  On  a  gravé  de  sa  com- 
position :  1°  Sonate  pour  piano  à  quatre  mains; 
Leipsick,  1787.  —  I"  Douie  variations  pour  piano 
seul  ;  ibid.  —  3°  Seiie  variations  ;  idem,  ibid.  — 
4°  Fantaisie  et  fugue,  idem;  ibid.  JBOS.  Geiber 
parait  incertain,  dans  son  nouveau  Lexique  des 


'il  n'j  a  pas  identité  entre  cet  artiste 
et  le  précédent,  et  «i  les  initiales  de  prénoms  de 
celui-ci  ne  sont  pas  une  faute  d'impression  ;  mai» 
si  la  date  de  1780,  donnée  par  lui,  comme  étant 
celle  où  J.  0.  Moeller  vivait  i  Francfort  et  y 
publiait  des  quatuors  pour  piano  et  pour  violo», 
si,  dis- je,  celte  date  est  exacte,  ce  musicien  ne 
peut  être  le  même  que  celui  qui  étudiait  la  mu- 
sique et  la  théologie  è  Leipsick  en  17S7,  et  qui, 
sur  le  titre  de  la  sonate  k  4  mains  publiée  k  Leip- 
sick dans  cette  année,  plaçait  ces  mots  après  son 
nom  :  sludlasus  theol.  et  mutités. 

MOER1NG  (Michel),  nfisllildburghausen, 
le  11  octobre  1677,  fréquenta  le  collège  de  celle 
ville  jusqu'en  1095,  puis  entra  au  gymnase  de 
Cobourg,  et  alla  achever  ses  études  à  l'univer- 
sité de  Jena  en  1698.  En  1704,  le  duc  de  Hild- 
borgbausen  le  nomma  première  basse-taille  de 
sa  chapelle,  pois  gouverneur  de  ses  pages.  En 
1713,  l'emploi  de  camlor  i  Seidenstadt  lui  fut 
confié  ;  mais  il  le  quitta  l'année  suivante  pour  aller 
remplir  les  mêmes  fonctions  dans  le  lieu  de  s» 
naissance,  et  enfin  il  fut  appelé  k  Cobourg,  en  1710, 
comme  cantor  et  magisler.  Il  y  a  écrit  beau- 
coup de  morceaux  de  musique  d'église  qui  ont 
en  de  la  réputation  dans  1a  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle,  et  qui  sont  restés  en ma- 

HOERING  (Jk»n-Pibbbe),  né  k  Hild- 
burgliausen,  en  1700,  était  attaché  &  la  chapelle 
du  prince  d'Anlialt-Zerbst,  en  17S6,  comme  vio- 
loniste. Il  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  mor- 
ceaux de  musique  instrumentale.  Il  est  incertain 
si  cet  artiste  est  le  même  qui  était  directeur  de 
musique,  en  1705,  i  Œliringen,  dans  le  royaume 
de  Wurtemberg. 

HO  H  11  L  (GcsTtTE-PmLipi'E),  né  k  Nurem- 
berg, le  10  décembre  1073,  y  devint  prédicateur 
k  Saint-Sebald  en  1734,  puis  fut  président  du 
Consistoire,  bibliothécaire  de  ta  ville,  et  profes- 
seur de  théologie.  Il  mourut  le  7  mal  1760.  Au 
nombre  de  ses  écrits,  on  trouve  deux  sermons, 
le  premier  prononcé  k  l'occasion  de  l'installation 
d'un  nouvel  orgue,  k  l'église  de  Saint-Egide,  et 
publié  sous  le  titre  :  Ba*  rein  gcstimmle  Or- 
gelverk  muer*  Serteni,  oder  ehriitUehe  Etn- 
weitiungiprediet  einet  neu  verfertlgten  Orgel- 
werks,  welehet  ver  die  aUbereit  13  Jahr  in 
Atche  Uegende  Egidien-Kirche  angetchaf- 
fet,  etc.;  Nuremberg,  1700,  in-4*.  L'autre,  k 
l'occasion  de  l'inauguration  du  nouvel  orgue  de 
r  église  des  Dominicains,  intitulé:  Eingewàhungs- 
Predigt  der  tiens»  Orgel  tu  der  BomMeaner- 
Kirehe;  ibid.,  1T0B,  ln-4'. 

MOERS  (Msac),  organiste  et  facteur  dîna 
trumenl*  k  Lierre,  dans  la  Caroplne  (Belgique). 


HOERS  —  MOHAMMED  BEN  AHMED  EL-HADDEL 


157 


Mt  mentionné  dans  le  registre  n'  F  195  de  In 
ehambre  des  compte*,  aux  archives  du  départe- 
ment du  Nord,  a  Lille,  comme  ayant  reçu,  an 
moi*  d'août  1508,  trente  et  une  livres  cinq  sous 
pour  Tacbat  d'ans  maiUr.or  (  MaBlchordlam  )  que 
Monseigneur  (l'archiduc  Charles,  plus  tard  em- 
pereur CLsrles-Quint  )  a  fait  achetter  de  lui 
pour  son  detdv.it  et  passetemp*. 

MOESCHL  (Cmtrs»nTK).  moine  franciscain, 
naquit  à  Nenbourg,  dans  la  Bavière,  prêt  de  ta 
foret  de  Bohême,  en  1745.  A  l'âge  de  dix-neuf 
ans.  Il  entra  du»  bob  ordre,  et  lut  nommé  orga- 
niste de  son  content.  Kamerloher  lui 'fil  faire, 
ver*  cette  époque,  un  cour*  de  composition, 
Hceschl  vivait  encore  en  18112,  an  couvent  d'In- 
golstadt.  H  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  com- 
positions pour  l'église,  entre  antre*  on  oratorio. 
Onagravédcsacompoaitionk  Berlin,  Ter*  173G, 
ira  recueil  de  pièce* intitulé  :  Vnterha  Ituftg  bejm 
Clavier  (Amusements  pour  le  clavecin]. 

HOESER  (Cniius-FainÉaic),  violoniste 
et  chef  d'orchestre  du  théâtre  royal  de  Berlin, 
naquit  dan*  cette  ville,  le  14  janvier  1774.  De* 
se*  première*  années,  Il  montra  d'heureuses  dis- 
positions pour  la  musique  :  son  père,  trompette- 
major  du  régiment  de  hussards  de  Zlethen,  lui 
donna  les  première*  leçons  de  violon  dès  qu'il  eut 
atleinl  sa  sixième  année.  Il  n'était  Agé  que  de 
huit  ans  lorsqu'il  se  lit  entendre  avec  succès  dan* 
un  concert  public.  Le  roi  de  Prusse,  Frédéric- 
Guillaume  II,  l'ayant  entendu,  le  prit  ions  sa 
protection,  et  le  fit  entrer  a  l'âge  de  quatorze  ans 
dans  I*  chapelle  du  margrave  de  Schwedt.  Après 
la  mort  de  ce  prince,  Mœser  retourna  à  Berlin  et 
y  entra  bientôt  après  dans  ta  chapelle  du  roi.  Ce 
fut  alors  qu'il  reçut  de*  leçons  de  Haake  pour  le 
violon,  et  qu'il  étudia  le  mécanisme  de  cet  Ins- 
trument d'après  une  méthode  régulière.  Ses  pro- 
grès furent  rapides;  mais  une  intrigue  amoureuse 
avec  ta  comtesse  de  la  M*rck,  fille  naturelle  du 
roi,  le  compromit,  et  vint  arrêter  le  cours  de  ses 
éludes  en  le  faisant  ailler  de  Berlin.  Le  roi  eut 
I*  bonté  de  lui  envoyer  cent  ducats  pour  les  frai* 
de  son  voyage.  Masser  se  dirigea  Ter*  Hambourg 
par  Bnmnriek,  se  St  entendre  dans  plusieurs 
filles,  et  commença  sa  réputation  de  virtuose. 
Les  liaisons  qu'il  eut  le  bonheur  de  former  à 
Hambourg  avec  Rode  et  Violtl  l'initièrent  au* 
principes  d'une  école  de  violon  qui  sera  toujours 
le  modèle  de  la  pureté  et  de  l'élégance.  Les  voya- 
ges qu'il  fit  en  Danemark,  en  Norvège  et  sur- 
tout a  Londres  furent  avantageux  à  sa  fortune, 
et  l'auraient  été  davantage  si  une  liaison  avec  une 
cantatrice  italienne  ne  lui  eut  Tait  oublier  à  Co- 
penhague un.  engagement  que  Salomon  lut  avait 
envoyé  pour  ses  concerts.  Apre*  ta  mort  de 


Frédéric  -Guillaume  11,  il  lui  hit  permis  de  re- 
tourner h  Berlin,  et  dès  lors  commença  pour  lui 
une  carrière  d'artiste  plus  sérieuse.  Admis  dans 
l'intimité  du  prince  Louis-Ferdinand,  il  y  connut 
Dussek,  et  reçut  du  beau  talent  de  ce  grand  ar- 
tiste une  salutaire  impulsion.  En  1B04,  il  alla  a 
Vienne  et  reçut  de  Haydn  et  de  Beethoven  des 
éloges  flatteurs  sur  sa  manière  d'exécuter  leur* 
quatuors.  La  suppression  de  la  chapelle  du  roi 
de  Prusse,  après  les  événements  de  la  guerre  de 
1806,  troubla  l'existence  de  Mœser,  comme  celle 
de  beaucoup  d'autres  artistes,  et  il  dut  alors  cher- 
cher de*  ressources  dans  des  voyages  en  Pologne  et 
en  Russie.  Son  séjour  dans  ce  dernier  pays  se 
prolongea  pendant  plus  de  quatre  ans.  De  retour 
è  Berlin  en  1811,  Il  y  donna  des  concerts  où  son 
talent  excita  le*  plut  vifs  applaudissements.  La 
réorganisation  de  la  chapelle  royale  l'attacha  au 
service  du  roi  en  qualité  de  premier  violon,  et  en 
1815  il  eut  le  titre  de  maître  de  concerts.  Dix  ans 
après  il  a  fait  un  voyage  k  Paris  avec  son  fils  (Au- 
guste) qui  annonçait  d'heureuse?  dispositions  pour 
le  violon.  A  ton  retour,  il  s  visité  Bruxelles  et  m'a 
rerais  une  lettre  de  recommandation  que  Chéru- 
bin! lui  avait  donnée.  Il  ne  se  faisait  plu*  enten- 
dre dès  lors  qu'en  accompagnant  son  pis.  Il  se 
proposait  de  faire  avec  celui-ci  un  nouveau  voyage 
en  Hollande  et  en  Belgique,  mais  je  ne  l'ai  plus 
revu.  En  1841,  le  roi  de  Prusse  lui  a  accordé  le 
titre  de  maître  de  chapelle  honoraire,  eu  consi- 
dération de  se*  longs  services.  Il  est  mort  à  Ber- 
lin,le  17  janvier  1851,  ài'àgedesoixante-dixsept 
an*.  La  vie  de  cet  artiste  est,  dit-on,  remplie 
d'aventures  romanesques.  On  connaît  de  Hoaser 
une  Polonaise  qui  a  eu  de  ta  vogue,  el  quelques 


(Auguste),  (ils  du  précédent,  née 
Berlin,  ht  20  décembre  18î5,  montra  dès  se*  pre- 
mières  années  les  plue  heureuses  dis  positions  pour 
le  violon.  Son  père  lui  donna  sa  première  instruc- 
tion sur  cet  instrument  A  Tige  de  dix  ans,  il 
étonnait  déjà  les  professeurs  par  son  habileté 
précoce.  Ce  fut  alors  qne  son  père  me  le  présenta 
et  je  l'admis  an  Conservatoire  de  Bruxelles  comme 
élève  de  Bériot.  Se*  progrès  furent  rapides  et  en 
peu  d'années  il  devint  un  virtuose  remarquable, 
particulièrement  pour  les  difficultés  vaincues  de 
mécanisme.  Sorti  du  Conservatoire  k  l'Age  de  dlx- 
buit  ans.  Il  voyagea  en,  Allemagne,  en  France,  en 
Angleterre,  et  partout  se  fit  entendre  avec  de 
brillent*  succès.  Malheureusement,  la  vie  de  ce 
jeune  artiste  fut  courte  ;  il  mourut  en  185»,  dans 
une  tournée  en  Amérique, 

MOHAMMED  BEN  AHMED  EL- 
HADDEL,  Arabe  d'Espagne,  vécut  k  Grenade 
et  mourut  l'an  Ml  de  l'hégire  (lies  de  Vin 


158 


MOHAMMED  BEN  AHMED  EL-HÀDDEL  —  M01TESS1ER 


chrétienne).  Il  est  .auteur  d'un  traité  de  mu- 
■i<|ue  dont  le  manuscrit  est  h  la  bibliothèque 
royale  de  Madrid,  et  qui  est  mentionné  du* 
la  Eibliolkeca  arabica  -hispana  de  Casiri, 
t. Il,  73. 

MOHAMMED  BEN  AHMED  BEN 
HABR,  écrivain  arabe  des  AlpmarrM,  dana  le 
royaume  de  Grenade,  vécut  dana  la  première 
moitié  du  quatorzième  tiède,  et  mourut  l'an  de 
l'hégire  741  (lUOde  l'ère  chrétienne).  On  a  de 
lui  un  traité  de  musique  dont  le  minutent  cal  à 
la  bibliothèque  de  l'fcscurial  (ooj/.  Caalri,  tll, 
80).  Cariri  a  traduit  le  litre  arabe  pir  Demusica 
sacra  ;  mais  le  baron  Hammer  Purgstall  et!  d'avis 
que  l'ouvrage  est  plutôt  un  Abrégé  des  principes 
de  la  musique  mondaine. 

MOHAMMED  BEN  ISA  BEN  ASSAH 

BES    KeRIIIS*  EBR    ABDALLAH     HOSSABEDDIH     BEN- 

FETHEUniM  el  HAue&KRl  (l) ,  philosophe  et  jnris- 
consulte,  né  l'»n 681  de  l'hégire  (1262  rlei'ère  chré- 
tienne), vécu!  au  Caire  et  y  fit  det  cours  publics 
de  musique.  Jl  mourut  en763  (1361).  L'auteur  du 
grand  recueil  biographique  arabe,  Ehel  tfch-usin 
Jvssufel  Fagkrikerdl,  qni  a  écrit  la  vie  de  Mo- 
hammed, dit  avoir  suivi  set  leçons  pendant  l'an- 
née 745  (1344).  Mohammed  a  laissé  un  traité 
de  musique  dont  le  tilre  arabe  signifié  :  Le  but 
déiirê  dans  la  science  des  sont  et  dot  temps 
rkythmiqutt.  Il  en  existe  un  manuscrit  an  Mu- 
séum britannique. 

MOHAMMED  BEN  ADOLMED- 
SCRID,  écrivain  arabe  sur  la  musique,  né  à 
Lataklt,  dana  la  Syrie,  es!  moit  dant  l'année 
de  l'hégire  848  (1*48  de  J.-C.).  Sou  traité,  intitulé 
Fethidjet,  est  le  plus  complet  et  le  plus  renommé 
det  livret  arabes  concernant  la  musique  mo- 
derne. Il  est  divisé  en  deux  parties,  dont  la  pre- 
mière traite  de  la  composition  des  modes,  et  le 
second,  du  rhythme.  Il  est  dédié,  suivant  te 
baron  Hammer  Purgstall,  au  sultan  Bajasid,  ou 
Bejaiet  II  :  ail  eu  est  ainsi ,  Mohammed  ben 
Adolmedtchid  n'est  pu  mort  en  1444,  car  Ba- 
jatet n'a  succédé  a  ton  père  Mahomet  II  qu'en 
1481.  L'ouvrage  ne  cet  écrivain  se  trouve  parmi 
les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  impériale  à 
Tienne. 

MOHNIRE     (  THBOPHlLI-CHaETIEFI-FKBDtl- 

bic),  né  le  6  janvier  1781,  1  Grimmea ,  dans  la 
Poméranie  citérieure,  commença  tel  élude*  au 
gymnase  de  Stralsund ,  el  les  acheva  aux  uuiter- 
sites  de  Greiftwalde  et  de  Jéna.  Apre»  avoir  rem- 


pli pendant  sept  années  les  fonctions  de  précep- 
teur dans  une  famille  particulière,  il  obtint,  en 
IStl,  une  place  de  professeur  s  l'école  de  Greifs- 
walde,  et  lut  nommé  deux  ans  après  recteur  du 
même  établissement.  Devenu,  en  1818,  pasteur 
de  la  paroisse  Saint-Jacques,  de  Stralsund,  il 
résida  dant  cette  ville  jusqu'à  ta  mort,  qui  ar- 
riva le  6  juillet  1841,  à  la  suite  d'un  violent  accès 
de  goutte.  Au  nombre  des  ouvrages  de  ce  sa- 
vant, on  remarque  celui  qui  a  pour  titra  : 
Gesehlclite  des  Kirchengesxnges  m  Neuvor- 
pommemvon  der  Heformation  bis  ou/muere 
Tage  (Histoire  du  chant  de  l'église  dant  la  Nou- 
vel le- Poméranie  citérieure,  depuis  la  refannation 
jusqu'à  nos  jours  )  ;  Stralsund,  1811,  i  vol.  in-8". 
La  première  partie  de  ce  livre  renferme  det  ren- 
seignements pleins  d'intérêt  eut  le  sujet  dont  elle 
traite. 

MOITA  (Jean- Baptiste),  compositeur  ita- 
lien, Dedans  la  seconde  partie  du  seizième  siècle, 
a  publié  :  Madrigall  s  tel  twet;  Anvers,  1600, 

MOITESSIER  (PnospEn-Amoi»},  lie 
leur  d'orgues,  né  à  Carcassonne  (dépt  de  l'Aude) 
en  1807,  apprit  dans  sa  jeunette  l'art  du  luthier, 
puis  reçut  eu  1819  et  isîo  lea  premières  no- 
tions de  lt  facture  des  orgues  d'un  ouvrier  des 
Vosges  nommé  Pilot.  Désirant  augmenter  set 
connaissances  dans  cet  art ,  il  alla  travailler 
dana  les  ateliers  de  Mirecoui  t  ;  pois  11  te  rendit 
i  Paris  et  y  entra  comme  ouvrier  chet  M.  Lété 
(  Yogei  ce  nom).  Cependant  la  facture  dea  or- 
gues ne  paraissant  pas  présenter  d'avenir  en 
France  à  cette  époque,  Moitessier  retourna  dant 
ta  ville  natale  en  1818,  et  y  passa  plusieurs  an- 
née» dant  une  sorte  d'oisiveté  forcée.  Fatigué  de 
cette  situation,  il  alla  t'établira  Montpellier,  ver» 
1830,  et  n'y  fut  pat  d'abord  plus  heureux;  mail 
enfin  on  lui  proposa,  en  1836,  d'entreprendre  la 
restauration  de  l'orgue  du  temple  protestant, 
coudrait  autrefois  par  la  grand-père  deM.  Aris- 
tide Cavaillé.  Son  succès  dans  cet  ouvrage  loi 
fit  confier  la  restauration  de  l'orgue  de  Saiut-Ful- 
crand  à  Lodève  (Hérault),  fait  par  L'Épineen  1780. 
Vert  1837  il  imagina  d'appliquer  à  l'orgue  tel 
claviers  tranipoaileurt  semblables  t  ceux  dont  on 
faisait  usage  pour  te*  piano*  :  ce  qui  déjà  avait 
été  fait  en  1839  par  Lété  au  petit  orgue  d'ac- 
compagnement de  Saûit-Leu.  Depuis,  M.  Mottes- 
lier  a  construit  ou  réparé  les  instruments 'dont 
voici  la  liste  :  1°  Orgue  de  S  pieds  avec  pé- 
dales à  la  chapelle  Sainte-Marie ,  a  Montpellier, 
en  1840.  —  1°  Grand  8  pieds  à  4  daviers  avec 
pédale*  de  16  pieds  ouverts  et  bombarde  pour 
Sainte-Madeleine,  i  Bexieis.en  1141.  --  S"  Re- 
construction du  grand  orgue  de  Saint- Vincent, 


M01TESS1ER  —  MOL1ER 


1842.  —  4°  Grand  8  pieds  à 
3 clavier*  et  pédales,  à  l'église  paroissiale  de  Saint 
Remy  [  Bouches-du-lllione  ),  en  1845.  —S"  Or- 
gue de  8  pieds  ■  trais  claviers,  à  l'église  parois- 
siale de  Sainte-AfTrique(Aveyron),  en  1843.  — 
6°  Grand  huit-pieds  J>  3  claviers,  ■  Cette  (  Hé- 
rault), en  1841.  —  7°  Huit-pieds  pour  li  cha- 
pelle des  Pénitents- Blancs,  en  1844,  —  8"  Huit- 
pieds  pour  la  paraisse  Sainte-Anne,  en  1845.  — 
D°  Restauration  de  l'argue  de  Notre-Dame  a- 
Montpellier.  Cet  orgue,  construit  par  le  célèbre 
D.  Bédos  pour  l'abbaye  (le  Sainte -Hibérle,  en 
1751,  a*aft  èlé  replacé  à  Montpellier  en  18M. 
Cette  restauration  Tut  faite  en  184S.  —  10e  Grand 
huit-pieds  a  l'église  Seinte-Martlw  de  Tsrascon, 
en  1840.  —  11"  Grand  liult-pieds  pour  l'église 
de  Frrcalquler  (Basses- Alpes),  en  1847.  —  11* 
Grand  seiie-pieds  en  montre,  de  quarante-six 
jeux,  a  l'église  de  la  Dalbade,  h  Toulouse,  en 
1847. 

HOJON  (Braotr),  médecin  italien ,  est  né 
à  Gtnes  en  1770,  et  a  bit  ses  élndes  a  Montpel- 
lier. D'abord  professeur  d'anatomie  et  de  physio- 
logie a  l'université  impériale  de  cette  Tille,  unis 
médecin  en  chef  de  l'hôpital,  il  se  fiia  a  Paria 
Tera  181'i,  et  j  exerça  la  médecine.  Il  y 
•St  mort  au  mois  de  juin  1849.  Il  était  mem- 
bre de  beaucoup  de  sociétés  de  médecine  et 
de  sciences  naturelle».  Au  nombre  des  écrits 
de  ce  autant,  on  remarque  :  1"  Mifmoirr.  sur 
Ira*  effets  de  la  castration  dans  le  corpt  hu- 
main; Montpellier,  1804,  in-8°.  La  troisième 
édition  de  cetledissertalionaélé  publiée  a  Gène», 
cliei  Gravier,  1B13,  in-4s  de  40  pages.  Il  y  eu 
a  nue  traduction  italienne  intitulée  :  Disserta- 
îione  svlli  effettl  delta  easlrahira  net  eorpo 
timano  ;  Milan,  Pirolto,  1813,  io-B°  de  U  pages. 
—  3*  Memoria  suif  vtilltà  délia  mitsica,  H 
nello  ttato  di  sainte,  corne  M  qvello  di  ma- 
lattta  t  Gènes,  1803,  in-8°.  Une  traduction  fran- 
çaise de  ce  morceau  a  été  faits  par  le  professeur 
de  médecine  Mogelti,  et  publiée  sous  m  titre  : 
Dissertation  sur  l'utilité  de  la  mwtgtM  (  Parts, 
Fonrnier,  1803,  in-S*. 

HOLCK  (JE»n-HENRr-Con»»n),  organiste  et 
professeur  du  collège  de  Peina,  dans  le  Hanovre, 
naquit  le  34  avril  1798  a  Hofaeneggeleen,  dan*  ta 
province  (il  Hildeslieiio,où"on-pereétaltcan/or. 
Après  avoir  appris  dans  la  maison  paternelle 
les  premiers  principes  de  la  mooiqne,  le  jeune 
MoTck  alla  continuer  ses  études  an  gymnase  de 
Hildesliefm,  et  y  reçut  quelques  leçons  d'harmo- 
nie d'un  organiste  de  celle  ville.  En  IBli,  son 
père  le  fit  entrer  h  l'école  normale  des  institu- 
teurs d'Alfeld  :  Il  y  fit  de  bonnes  éludes  de  con- 
trepoint sons  U  direction  d'un  organiste  de  mé- 


rite, nommé  Schœppe.  Après  avoir  passé  trois 
années  dans  cette  école,  Molck  obtint  en  lais 
les  places  d'organiste  et  de  canlor  a  Peina.  Plus 
tard,  il  fut  chargé  de  la  direction  de  l'école  su- 
pértsure  des  filles  de  cette  ville ,  et  obtint  la 
place  d'organiste  de  l'église  principale.  Il  dirigea 
la  Me  des  professeurs  do  cliant,  à  Hlldesheini, 
en  1840  M  1841.  On  connaît  sous  son  nom  en- 
viron ving-cinq  oeuvres  de  Liederè  voix  seule 
avec  piano  et  de  chants  à  plusieurs  voix  de  dif- 
férent» genres  on  pour  un  chœur  d'hommes.  La 
plupart  de  ces  ouvrages  ont  été  gravés  à  Ha- 
novre et  i  BruusTiick.  Molck  a  aussi  publié  des 
mélodie»  chorales  pour  le  royaume  de  Hanovre, 
en  1837.  Molck  est  le  frère  putné  du  chanteur 
Stoltke  (vogei  ce  nom)  de  Weimar,  qui  a  cliangé 
l'orthographe  de  son  nom. 

MOLDENIT  (Jo*cnns  DE),  gentilhomme 
danois,  amateur  de  musique,  naquit  à  Gluck- 
Btadt  dsns  les  premières  années  du  dix-huitième 
siècle.  En  1733,  il  publia  à  Hambourg  :  Sei  So- 
nate ajtauto  traversa  e  basso  continua ,  cou 
vit  dtscorso  sopra  la  maniera  di  sonar  U 
flauto  traversa.  L'art  de  jouer  de  la  Qùte  était 
ai  peu  avancé  à  l'époque  où  parut  cet  ouvrage, 
que  Moldenit  Mime  Quanti  pour  avoir  introduit 
le  coup  de  langue  dans  le  jeu  de  cet  instrument. 
La  flûte  pour  laquelle  il  a  écrit  ses  sonates  des- 
cendait jusqu'au  la  grave  :  il  attachait  beaucoup 
de  prix  i  celte  invention,  qui  a  été  renouvelée 
de  nos  jours.  Je  possède  un  .autre  écrit  de  Mol- 
denit sur  le  même  sujet,  qui  prouve  l'existence  de 
deux  antres  discours  relatifs  aux  six  sonates  de 
sa  composition;  il  a  pour  titre  :  Dritler  nettester 
vint  letiter  Discours  Hber  sechs  Sonalen  fUr 
die  Querfœte  unrf  Bats  (  Troisième  nouveau  et 
dernier  discours  sursis  sonates  pour  la  note  ira- 
verslère  et  basse),  da  Gioacchlno  Moldenit, 
nobile  danese  da  GUlcJutadt,  dilettante  In 
Hambvrgo,  3  feuilles  in-4",  sans  nom  de  lien  et 
sans  date;  mais  le  chronogramme  formé  par  les 
noms  Gioacehina  Moldenit  indique  1753.  Après 
une  introduction  oh  l'auteur  rapporte  les  félicita- 
tions qu'il  a  reçues  sur  l'invention  de  sa  flûte, 
on  trouve  une  épKre  en  vers  allemands  au  lec- 
teur sur  les  sonates  dont  il  s'agit,  puis  des  éloges 
en  vers  du  même  ouvrage  par  diverses  personnes, 
et  enfin  un  cliant   de   remerclment  sur  un  air 

HOLIER,  ou  HOLLIER  (  Loois  DE  1,  dit 
DE  MOLIÈRE,  muslden  français,  était  en 
104!  gentil  homme  servant  ou  écuyer  de  la  com- 
tesse de  Boissons,  mère  du  comte  qui  fut  tué  à  la 
Mariée.  Aorès  La  mort  de  cette  princesse,  Molier 
fut  ounus  dus  la  musique  de  la  chambre  du 
roi.  Il  j  fut  employé  parUcnUèrement  t  la  com* 


1(5(1 


MOLIER  ~  MOI-INET 


-position  des  tir»  de  ballet*  de  U  cour,  oii  il  pa- 
raît «voir  aisex  bien  réussi.  En  105t,  il  fit  avec 
Jean-  Baptiste  Hoesset  la  musique  du  Ballet  du 
Temps.  An  sujet  de  U  réception  de  la  reine 
Christine  de  Suède,  dans  le  château  de  Chante- 
Merle,  près  d'Esaoae,  Jean  Loret,  aiitonr  d'une 
espèce  de  journal  des  événements  de  ce  temps, 
«1  mauvais  vers,  s'exprime  ainsi  : 
Le  Lendemain  A  ion  re"  t  dL 


Ter»,  que  Molier  n'était 
pas  seulement  musicien  du  roi,  mais  un  des  dan- 
seurs des  ballets  de  la  cour.  C'est  ce  qu'on  Toit 
d'ailleurs  dans  la  pièce  composée  pour  une  de 
ces  fêtes,  sous  le  titre  :  Les  Plaisiri  de  l'Ile  en- 
chantée, qui  lot  représentée  le  7  mal  1664.  Mo- 
lière J  jouait  les  rôles  de  Lyciscas  et  de  Moron 
de  la  Prineessa  eTÊtidt,  et  Molier  y  représen- 
tait un  des  huit  Maures  qui  dansent  la  seconde 
entrée  du  Palais  d'Alcine,  ballet  On  retrouve 
•on  nom  dans  la  plupart  des  divertissements  de 
cette  époque,  ainsi  que  ceint  de  sa  fille.  Il  maria 
cette  fille,  en  1064,  à  Tuer,  célèbre  théorbistc 
de  ce  temps,  attaché  comme  lui  A  la  musique  de 
la  chambre  du  rot.  Le  7  Janvier  1671 ,  une  pièce 
héroïque  fut  jouéo  au  théâtre  du  Marais  avec  des 
machines,  des  ballets  et  des  airs  chantés  et  dan- 
sés, sous  le  titre  Le  Mariage  de  Bacchus  et 
tTAriune.  La  pièce  était  de  Visé,  auteur  dn 
journal  Le  Mercure  galant,  et  la  musique  avait 
été  composée  pour  Molier.  Ce  même  Visé,  ren- 
dant compte  de  sa  pièce,  dans  le  Mercure  ga- 
lant, dit  :  ■  Les  chansons  en  ont  paru  Tort  agréa- 
bles ,  et  les  aire  en  sont  faits  par  ce  fameux  M. 

•  de  Molière  dont  le  mérite  est  si  connu ,  et  qui  a 

■  travaillé  tant  d'années  aux  airs  des  ballets  dn 

■  Roy.  ■  Les  mêmes  auteurs  avaient  déjà,  donné 
sur  le  même  théâtre  le  ballet  héroïque  Les  Amour* 
du  soleil.  On  ne  tait  plus  le  titre  d'un  autre  ou- 
vrage dont  parle  M«  du  SGvigné  dans  une  de 
ses  lettres.  «  Je  vais  (  dit-elle  )  h  on  petit  opéra 

■  de  Molière,  beau  père  dTtier,  qui  se  chante 

•  chea  PéUssari;    c'est  une  musique   très-par- 

■  faile;  M.  le  Rince,  M.  le  Duc  et  M»*  la  Du- 

•  chesse  j  seront  (5  février  1674).  ■  L'habitude 
qu'on  avait  de  dénaturer  le  nom  de  Molier  en  I 
celui  de  Molière,  a  tait  confondre  souvent  l'an-  j 
leur  de  quelques  airs  de  danse  et  de  chansons  ■ 


avec  le  grand  poète;  ce  qui  a  fait  croire  que 
l'immortel  auteur  du  Misanthrope  et  de  Tar- 
tuffe était  musicien.  Molier  mourut  à  Paria  le 
lit  avril  1688. 

MOLIN  A  (  B*BTBOLone },  moine  franciscain 
espagnol,  né  dans  la  seconde  moitié  du  quinzième 
siècle,  est  auteur  d'un  traité  du  chant  ecclésias- 
tique intitulé:  Arte décanta  llano,  Valladoiid, 
■SOS,  in-folio. 
'  MOLIN  A  RI  (  Pirriie),  compositeur  et  pré- 
dicateur à  Murano,  île  de  l'État  de  Venise,  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle,  a  Tait  repré- 
senter *  Venise,  en  1600,  l'opéra  intitulé  :  Ipsi- 
eratea,  et  en  1665  Le  Barbarie  det  Casa,  a  Mo- 
rauo.  M.  CalB  die  aussi  du  même  La  Ventre 
travailla,  qui  aurait  été  jouée  en  1692;  mais 
Allacrj  n'en  parle  pas  dans  sa  Dramatvrgla. 

MOLINARO  (  Sinon  ),  maître  de  chapelle 
de  l'église  cathédrale  de  Gènes,  dans  les  pre- 
mières années  du  dix-septième  siècle,  fut  con- 
sidéré comme  un  des  luthistes  les  plus  remsrq.ua- 
bles  de  son  temps.  Il  naquit  dans  cette  ville,  car 
Il  est  appelé  Genovete  aux  titres  de  ses  ouvrages. 
Il  dit ,  dans  l'épltre  dédicatolre  de  son  premier 
livre  de  madrigaux  au  prince  de  Plcmbino,  qu'il 
était  neveu  de  Jean-Baptiste  Délia  Gostens  (  Vojei 
Gottena  ),  qui  fut  connue  lui  serviteur  de  la 
maison  du  prince,  et  composa  des  madrigaux 
par  Tordre  du  père  de  ce  seigneur  {  B  perche 
ri  che  quanto  le  sono  io  Servltor,  attrettanto 
fi  alla  casa  sua  vloendo  Glo.  BatUsla  délia 
Gostenn  mio  slo;  vt  Ktf  inseriio  tre  madri- 
gali  da  lui  fatti  a  commando  del  Signer 
siM  padre).  Burner  cite  de  sa  composition  : 
ConcerU  eccteslattici ;  Venise,  1605,  in  4°.  On 
connaît  aussi  de  cet  artiste  :  1'  Il  primo  Ubro 
de  Madrtgali  a  cinqve  voel  ;  In  Milano,  op- 
pressa l'herede  dt  Simon  Tint  et  Franceseo 
Besoitl,  i599,in-4°,  —  Vttotectorwnquinque 
vocibas  et  Misa  10  vocibus  liber  primas  ;  in 
Venetia;  app.  Rite.  Atnadino,  1597.  —  3°  Il 
tenu  Ubro  di  Motettt  a  5  vod  ;  in  Venetia, 
app.  Baveri,  1609,  in  4°.  —  4"  Faliche  spiri- 
tuaU  ostla  Motettl  a  sel  eod  ;  in  Venetia,  app. 
Ricc.  Atnadino,  1610,  in-4°. 

MOL1NE  (Pietibe-Lokis),  auteur  drama- 
tique, né  à  Montpellier  vers  le  milieu  du  dix-hui- 
tième siècle.  Tut  d'abord  avocat  au  parlement, 
et  pendant  la  Révolution  eut  la  charge  de  secré- 
taire-greffier de  la  Convention  nationale.  Il  eut 
mort  è  Part»  en  I8lt.  Auteur  de  beaucoup  de 
livrets  d'opéras  fort  médiocres,  il  a  écrit  aussi 
une  brochure  intitulée  Dialogue  entre  Lullg, 
Rameau  et  Orphée  (  Gluck },  dans  les  Champs 
Èlyiées;  Amsterdam  (  Paris  ),  1774,  ln-8*. 
MO  LIS  ET,   nom  d'un  musicien  du  qntn- 


MOUNET  — 

liéme  siècle,  dont  oo  trouve  une  chanson  à  quatre 
voix  dans  le  livre  C  de  la  collection  intitulée 
Harmonie?.  Mvnces  Odkecaton,  imprimée  par 
OlUvirttio  Petrucci  de  Fo.oombrone,  k  Venise, 
I5O1-I&03.  Ce  livre  C,  qui  est  le  troisième,  ■ 
pour  titre  particulier  :  Cantt  C.  V  Cento 
einquanta .  La  chanson  de  Molinet ,  sur  ces  pa- 
rolee  :  fartara  mon  cor,  est  le  124'  morceau 
du  recueil.  Quel  était  ce  Holinet?  Était-il  Fran- 
çais un  Belge?  Cette  chanson  est  la  seule  com- 
position connue  sous  et  nom,  auquel  n'est  joint 
aucun  prénom.  Peut-être  ne  faut-il  pas  cher- 
cher «Vautre  auteur  que  Jean  Molinet,  poêle  et 
historiographe  de  la  maison  de  Bourgogne,  né 
dans  un  village  du  Boulonais,  vers  1410,  et  qui 
eut  mi  canonicatk  Valencfennes.  II  fut  contem- 
porain d'Okegliem  et  de  Buibojs,  leur  ami,  et 
leur  adressa  des  vers.  Il  mourut  a  Valenciennes 
en  1S07  dam  un  âge  avancé.  Rien  ne  prouve 
qu'il  ait  été  musicien,  mais  rien  ne  s'oppose,  dans 
ce  qu'on  connaît  de  lui,  k  croire  qu'il  ait  cultivé 
ta  musique,  bien  qu'avec  moins  d'activité  que  la 
poésie.  Il  aimait  cet  art  et  en  parie  bien  en  plu- 
sieurs eodroits  de  ses  écrits.  Okeghem,  Busnoys, 
Régis,  et  autres  musiciens  belges  qui  vécurent  de 
son  temps  sont  précisément  ceux  dont  les  pro- 
ductions se  trouvent  avec  la  sienne  dans  le  re- 
.  «oeil  cité  ci-dessus.  Au  surplus,  Il  ne  s'agit  que 
d'une  simple  conjecture. 

MOLlNEUX  (  J*«es),  professenr  de  chant 
a  Londres,  au  commencement  du  dix-neuvième 
siècle,  s'est  fait  connaître  par  un  traité  éléineu- 
taire  de  l'art  du  citant,  intitulé  :  Slnger's  Sytte  ■ 
tnatic  Ovide  in  the  science  ofMusie,  lothe 
,  formation  and  training  of  the  varions  classes 
of  vofee;  to  the  facture  and  application  of 
Vie  Ornamenls  M  Singinç  ;  Londres,  sans  date, 
I  parties  in -fol. 

HOL1NO  (  Loua  ),  violoniste  italien,  élève 
de  Pugnanl.  lai  a  succédé  eu  1798  comme  premier 
violon  de  l'Opéra  de  Turin.  En  1809,  Il  lit  un 
voyage  a  Paris ,  et  s'y  fit  entendre  avec  succès 
sur  le  violon  et  sur  la  harpe ,  dont  il  jouait  fort 
bien.  On  a  gravé  de  sa  composition  :  1*  1«'  con- 
certo pour  violon  (  en  ré);  Paris,  Plevel.  — 
3*  Trois  duos  concertants  pour  ]  violons,  op.  8, 
il,  13,  Paria,  Cousineau.  —3*  Trois  idem,  lettre 
A,  Paris,  Frej.  —4*  Concertos  pour  harpe  et 
orchestre,  p.°>  1,  3,  3,  Paris,  Cousineau.  — 
S*  Grande  sonate  pour  harpe  seule,  ibld.  — 
s3  Fantaisie  Idem  ,  op.  10,  ibirf.  —  7"  Ariettes 
Italiennes,  Milan,  Rleordi.  —  8*  SU  romances 
avec  ace  de  piano,  Paris  Leduc.  On  a  confondu  ' 
l'artiste  dont  il  s'agit  id  avecceln!  qui  est  l'objet 
de  l'article  suivant,  dans  le  Catalogue  général  de 
ie  Imprimée,  publié  par  Whiitltng. 


UOLIQUE  (61 

IIOLINO  (François),  guitariste  distin- 
gué, né  a  Florence  vers  177S,  s'est  fixé  a  Parts 
en  1810,  après  avoir  longtemps  voyagé  en 
Espagne.  On  considère  cet  artiste  comme  un  de 
ceux  qui  ont  le  mieux  analysé  le  mécanisme  de 
la  guitare  :  la  méthode  qu'il  a  publiée  pour  cet 
instrument  passe  pour  la  plus  savante  et  la 
mieux  raisonnée.  Ses  principaux  ouvrages'  con- 
sistent en  :  1°  Trios  pour  guitare ,  flûte  et  alto , 
op.  4,  19,  30;  Leipsick,  Brdlkopf  et  rherteJi 
Paris ,  chea  l'auteur.  — 1°  Sonates  pour  guitare 
et  violon,  op.  1,  3,  7,  10,  33,  3»;  Paria  et 
Leipsick.  —  I"  Nocturnes  Idem,  op.  36,  )!; 
ibld.  —  4°  Nocturne  pour  guitare  et  piano, 
op.  44;  ibirf.  —  5*  Sonates  pour  guitare  seule , 
op.  I,  6, 15,  ibld.  —6°  Rondeaux  idem,  op.  il, 
38;  ibiii.  —  7°  Thèmes  varies  Idem,  op.  5, 
9,  13,  18,  31,  31,  35;ibid.  —  8°  Nouvelle 
Méthode  complète  de  guitare,  texte  italien  et 
français,  I*  édition;  Paris,  Gambaro.  Il  y  a 
une  traduction  allemande  de  cet  ouvrage,  Leip- 
sick ,  Bieilkopf  et  Hasrlel.  Holino  est  mort  a 
Paris  en  1847. 

MOLINOS-LAFiriE  (H"),  fille  de 
Boursanll,  ancien  entrepreneur  des  jeux  de  Paris, 
est  née  en  cette  ville  vers  1798.  Élève  de  Zim- 
merman  pour  le  piano,  elle  a  brillé  comme 
amateur  pendant  plusieurs  années.  On  a  gravé 
de  sa  composition  :  Variations  pour  le  piano 
sur  le  pas  de  Zéphir;  Paris,  Leduc.  Cette 
dame  a  épousé  H.  Molinoe,  architecte  k  Paris. 
HOLIQUE  f  Bf>MS»  ),  violoniste  et  compo- 
siteur pour  son  instrument,  est  né  k  Nuremberg 
le  7  octobre  1803.  Son  père,  musicien  de  ville,  a 
été  son  premier  maître,  et  loi  enseigna  k  jouer  de 
plusieurs  instruments  ;  mais  le  violon  était  celui 
que  préférait  le  jeune  artiste  et  sur  lequel  ses- 
progrès  étaient  rapides.  A  l'âge  de  quatorze  an» 
il  fut  envoyé  k  Munich  et  placé  sous  la-  direc- 
tion de  Rovelli ,  premier  violon  de  la  chapelle 
royale.  Deux  ans  après,  il  se  rendit  k  Vienne, 
où  il  fut  placé  k  l'orchestre  do  théâtre  An  der 
Wlen.  En  1820  il  retourna  fc  Munich  et  y  suc- 
céda k  son  maître  Rovelli  en  qualité  de  premier 
violon  delà  cour,  quoiqu'il  ne  rot  âgé  que  de 
dix-sept  ans.  Dans  les  deux  années  qui  suivi- 
rent, M.  Mollque  s'attacha  k  donner  k  son 
talent  un  caractère  grandiose,  énergique.  En 
1 833 ,  Il  crut  être  arrivé  asseï  avant  dans  l'art 
pour  entreprendre  des  voyages  et  se  faire  en- 
tendre dans  de  grandes  villes.  Il  obtint  on  congé 
et  visita  Leipsick,  Dresde,  Berlin,  Hanovre  et 
Casse! ,  on  il  se  ut  entendre  avec  succès.  En  1838 
il  lut  engagé  k  la  cour  de  Stuttgard  en  qualité 
de  maître  de  concerta.  Lk  il  s'est  fail  connaître 
par  un  nouveau  talent  où  ses  qualités  de  grand 


M0L1QUE  —  MOL1TOR 


musicien  se  sont  développées;  je  veux  parler  de 
h  direction  d'un  orchestre,  où  il  fait  remarquer 
autant  de  précision  que  de  goût  et  de  sentiment 
des  nuance».  Eu  1836,  M.  Holique  ■  Tait  un 
voyage  à  Paria ,  et  a  exécuté  I  la  Société  dea 
concerta  du  Conservatoire  un  de  aea  concertos 
pour  le  violon.  Les  journaux  qui  ont  parlé  de 
l'effet  de  ce  morceau,  ont  rendu  justice  k  la 
beauté  de  la  composition;  nuia  suivant  leur  rap- 
port, l'exécution  n'a  pas  paru  produire  sur 
l'auditoire  l'Impression  qui  semblait  devoir  ré- 
sutterdu  talent  de  l'artiste.  Au  surplus,  il  est 
non  de  remarquer  que  pareille  chose  a  eu  lieu 
pour  la  plupart  des  violonistes  de  l'école  alle- 
mande qui  se  sont  Tait  entendre  à  Paris,  et  que 
Spolir  et  Liptnski ,  dont  la  réputation  est  grande 
ailleurs,  n'y  ont  pu  produit  d'effet.  En  1049, 
H.  Molique  a  donné  sa  démission  de  la  place 
de  maître  de  concerta  a  Stutlgard  et  s'est  fixé  à 
Londres,  où  il  s'est  fait  une  honorable  répu- 
tation et  une  bonne  position  comme  professeur 
et  comme  exécutant  II  a  été  nommé  professeur 
de  composition  à  l'Académie  royale  de  musique 
en  1861.  Les  ouvrages  publiés  par  H.  Molique 
ont  étendu  «a  renommée  d'une  manière  bril- 
lante depuis  plusieurs  années;  on  j  remarque  : 
1°  Concertos  pour  le  violon  :  I",  op.  3,  Leipsick, 
Peters;  S*  (en  la),  op.  »,  Leipsick,  Breitkopf 
et  Hjerlel;  3'(en  M  mineur),  op.  10,  ibid.— 
3*  Variations  et  rond»  sur  un  théine  original, 
op.  11,  ibid. —  3°  Trois  duos  concertants  pour 
3  violons  ;  Majence,  Scliolt.  —  V  Duo  concer- 
tant pour  flûte  et  violon,  ibid;  —  â°  ConcerUno 
pour  violon  et  orchestre,  op.  1 ,  ibid.  — 
6'  Quatrième  et  cinquième  concertos  ponr  violon 
et  orchestre;  .Leipsick ,  Hoftneiater.  —  7°  Duos 
concertants  pour  piano  et  violon,  n°*  1 ,  3 ,  3  ; 
Hambourg ,  Schubert!»  et  C1*.  —  8°  Quatuors 
pour  3  violons,  alto  et  violoncelle,  n™  1,3,3, 
4,  S,  6;  Leipsick,  Kislner.  —  B°  Trios  pour 
piano  ,  violon  et  violoncelle,  op.  37;  Vienne, 
Haslinger.  — 10*  Messe  en  tt  mineur  pour  4  voix 
et  orchestre,  op.  33;  ibid.  —  11e  Des  fantai- 
sies pour  violon  et  orchestre;  Hambourg,  Scliu- 
■berlli.  —  13°  Dea  morceaux  de  salon  pour  violon 
et  piano.  13"  Des  Lle.ier  a  voix  seule ,  avec  ac- 
compagneroent  de  piano.  Une  aymplionio  pour 
l'orchestre  de  M.  HoHqne  a  «lé  exécutée  aux 
concerts  de  Leipsick ,  en  1S37. 

MOL1TOR  (Ircéwd),  moine  franciscain, 
organiste  du  couvent  de  Botxen ,  dans  le 
Tjrol,  naquit  k  Habacli;  il  vivait  vers  le 
milieu  do  dix-septième  siècle.  Il  a  publié  : 
1°  Six  canioneltes  ponr  1  violons,  viole,  basse 
de  viole  et  basse  continue.  —  1*  XIX  motets 
.pour  deux  voix  de  soprano,  1  violons  et  basse; 


IMS ,  iu-4°.  —  3"  Fascicules  mu- 
ticaUt  ou  Collection  de  motets  ;  Inspruck,  lots, 
in-**. 

HOL1TOH  (Fidèle),  prêtre  de  l'ordre  de 
Citeaux ,  dans  un  monastère  près  de  Haden,  Tut 
directeur  de  musique  en  Suisse,  vers  le  milieu 
du  dix-septième  siècle.  Il  a  fait  imprimer  de  sa 
composition  :  1°  Prxgvstus  musicx ,  seu  mo- 
tetx;  Inspruck,  fn-lol.  —  3°  Candones  ioctk  a 
voce  tola  vnà  atm  3  instrument!/  ;  Inspruck, 
1664,  in-folio. 

HOLITOR  (  Valebtin  ),  moine  de  Saint- 
Gall ,  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle,  a  publié  :  1°  Odx  Genethltacx  ad  Chrlsti 
cvnat  a  I,  2,  3,5  voc.  cutn  3  violinis; 
Kempten,  IBflB;  in-folio;  ■£*•  édition,  (Jim, 
1670 ,  In-fol.  —  3*  Hissa  «ii»  tribus  motetis 
In  solemni  translation?  SS.  MM.  Sergii,  Bac- 
cil,  Hyacinthi  et  Eratmt,  ab  oelo  voclbus 
et  7  in  st  ru  m  en!  t  s;  Saint-Gall,  1081,  in«i°.  — 
3°  Direct oriitm  leu  eantus  et  resporuoria  in 
processionibtis ,  in-8°. 

HOLITOR  (Jean-Georges),  musicien  alle- 
:oand  du  dlx-buiUème  siècle,  naquit  k  Donaues- 
chingen,  et  fut  attaché  k  une  des  églises 
d'Augshqurg  en  qualité  de  directeur  de  musique. 
On  a  publié  dans  cette  ville,  en  1730,  six  trio* 
pour  deux  violons  el  basse  de  cet  artiste.  On 
connaît  aussi  de  sa  composition:  Sacra  Sur- 
monta, consistant  eu  huit  motels  pour  offer- 
toires k  voix  seule,  ï  violons  et  orgue;  Augs- 
bourg,  1750. 

HOLITOR  (B.j,  autre  musicien,  vrai- 
semblablement de  la  même  famille,  a  fait  Im- 
primer k  Augsbourg,  vers  1800,  des  chants  k 
trois  voix  sans  accompagnement,  puis  il  s'est 
fixé  k  Vienne ,  où  il  a  publié  des  danses  pour 
3  violons  et  basse ,  d'autres  ponr  le  piano,  et  des 
pièces  pour  la  guitare. 

HOLITOR  (SÉuASïiEs),  guitariste  fixé  k 
Vienne  depuis  1800  jusqu'en  1820  environ,  était 
né  k  Liège,  suivant  le  Lexique  universel  de 
musique  de  Schilling  (tome  IV,  p.  730).  Il  a 
publié  de  sa  composition  :  1*  Deux  grandes 
Sonates  concertantes  pour  guitare  et  violon; 
Vienne ,  Mechetti.  —  3"  Deux  Trios  concertants 
pour  guitare,  violon  ou  fiùte  et  alto  ;  ibid.  — 
3"  Deux  Sonates  pour  guitare  seule;  ibid.  — 
4"  Hue  suite  de  Variations  pour  le  mémelntlru- 
ment;  ibid.  —  &*  Un  Rondeau  idem;  ibid.  — 
6°  Des  Licier  k  3  voix. 

HOLITOR  (Sinon),  nom  sons  lequel  on 
trouve,  dans  la  quarantième  année  de  la  Guette 
musicale  de  Leipsick,  une  dissertation  critique 
sur  l'anecdote  concernant  Francesco  Conli, 
rapportée  par  Hattbeson,  dans  son  Parfait 


MOLITOR  —  MOLTILE 


Maure  de  chapelle,  et  que  j'ai  discutée  dam 
I»  nouvelle  édition  de  celle  Biographie  «ni» er- 
telle  de*  Musiciens.  Deux  article*  biographiques 
et  critiques  sur  le  baron  d'Aalorga  ont  paru  sous 
le  même  nom  dans  la  41*  année  de  la  même 
Guette  musicale.  Je  crois  etie  certain  que 
ce  nom  de  Simon  Molitor  est  un  de*  pseudo- 
nymes «oui  lesquels  Kie*ewetter  se  cachait  qnand 
il  voulait  m'etlaquer  sur  quelque  point  de  doc- 
trine ou  sur  de*  faits  qu'il  croyait  mieux  con- 
naître que  moi. 

MOLITOR  (Loois),  directeur  d'une  so- 
ciété chorale  d'hommes  (  liedertafel  )  h  Spire, 
vert  1842  et  années  suivantes.  On  a  de  lui 
quelque*  recueils  de  Lieder  pour  soprano  ou 
ténor  avec  accompagnement  de  piano;  Spire, 
Lang;  et  des  chants  pour  quatre  vois  d'hom- 
me», dont  un  a  peur  titre  :  Sine  Liederkran* 
Probe  (La  répétition  d'une  société  de  chant), 
fantaisie  burlesque;  Mavence,  Sclntt. 

MOLLE  (Henri),  musicien  anglais  qui 
vécut  à  la  fin  du  dix-septième  attelé,  n'est  connu 
que  par  deux  Services  do  soir  à  quatre  vois;  le 
premier  en  ré,  le  deuxième  en  fa.  On  les  trouve 
dans  une  collection  recueillie  par  le  Dr  Thomas 
Tud  way,  professeur  de  musique  h  l'université  da 
Cambridge,  et  transcrite  en  six  volumes ,  pour 
Lord  Harlev  dans  les  années  17J5  1719.  Ce  ma- 
nuscrit est  aujourd'hui  au  Muséum  britannique, 
sons  les  n"1  116S7  et  11689  du  suppléaient. 

MOLLER  (Jean),  organiste  de  la  cour  à 
Darmsladt,  naquit  dans  la  seconde  moillé  du 
seizième  siècle.  Il  a  paru  de  sa  composition  : 
1*  Netoe  Padwinnen  und  darauff  geharige 
Galllarden  non  5  S(I«mîi«i  (  Nouvelle*  pavanes 
avec  leurs  gaillardes  h  cinq  partie*);  Francfort, 
1610  ;  3e  édition,  lB3â,  in  -4°.  —  3°  Newe  Quod- 
llbet  mil  4  Stimmen  (Nouveaux  quolibets  il 
4  voix);  Ibid.,  loio,  in-4°.  —  î°  Tenttche 
Mottetten  von  5,  S  und  8  Stimvien  (  Motets  al- 
lenuBd;  à  5,  o  et  S  voix);  DsrmsUdt,l61l.  — 
4'  Andere  newe  Padvannen,  i«  Thcil  (Au- 
tres nouvelles  pavanes,  ir*  partie)  ;  Darmstadt, 
1611,  in-4D;  3*  partie,  ibid.,  1613. 

MOLLEft  (JsiH),  magister  et  reciew  a  l'é- 
cole sénatoriale  de  Franc  fort- sur- l'Oder,  vers  le 
milieu  du  dix-septième  siècle,  a  rempli  ces  (onc- 
tions pendant  trente-six  ans.  Le  3  janvier  (667 
11  prononça,  pour  la  réception  d'un  nouveau 
diantre,  un  discours  latin  De  Musicd  ejvtgue 
excellentld,  qne  son  fils,  Jacques  Moller,  publia 
avec  un  autre  discours  à  Ertangenen  1681,  et  qui 
fut  réimprimé  dans  les  Diitertattone*  Molle- 
rianx;  Leipsick.  et  GcerUlz,  1706,  ln-8°  (p.  58- 

MOLLER  (Olaus),  pasteur  à  Fleusbourg, 


dans  le  duché  de  Schleswig ,  puis  recteur  du  col- 
lège de  Husum ,  a  fait  imprimer  un  discours  De 
eruditis  mvsicis ,■  Flenaboure,  1715,  in-4". 

MOLLER  (  Jean  ),  savant  philologue,  na- 
quit i  Fleusbourg  en  1661 .  Après  avoir  fréquenté 
les  universités  de  Kiel,  de  Jéna  et  de  Leipsick, 
ii  fut  nommé  en  1685  régent  du  collège  de  sa 
ville  natal* ,  puis  recteur  en  1701.  Il  passa  pai- 
siblement sa  vie  entière  dans  l'exercice  de  se* 
fonctions,  uniquement  occupé  de  recherches  lit- 
téraires, et  mourut  le  36  octobre  1735.  L'ouvrage 
le  plus  important  de  ce  savant  a  pour  litre  :  Cim- 
bria  Litterata  Mu  hittoria  îcriptorum  du- 
catts  ulrivtque  Sleswïcentù  et  Bolsatici,  gui- 
but  Lvbecenteset  Samburgemes  accoisenlur  f 
Copenhague,  1744,  3  vol.  in-fot.  On  y  trouve 
d'excellente*  notices  sur  beaucoup  de  musiciens 
et  de  savant*  qui  ont  écrit  sur  la  musique  dans 
ce*  contrées  septentrionales. 

MOLLET  (  Jacques),  musicien  français  de 
la  première  moitié  dn  dix-septième  siècle,  est 
connu  par  huit  motet*  i  deux ,  trois  et  quatre 
voix ,  qui  ont  été  insérés  dans  le  Pralum  mu- 
licam,  imprimé  à  Anvers  en  1634,  in-4°. 

MOLN  AR  (  Jean  ) ,  prédicateur  de*  églises 
év&ngélique*  de  Pesth  et  d'Ofen ,  ué  en  Hongrie 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle, 
mourut  à  Pestli,  la  38  novembre  18.19.  11  a  pu- 
blié un  écrit  qui  a  pour  titre  t  Veber  die  Jftr- 
eken-Stngchorc ,  deren  Noihwendigkeit ,  De- 
griinditng,  Einrichtung ,  VervoWtommnuBg  ; 
dm  Wort  su  Miner  Zeit,  von  Joh.  Nie.  For- 
tel  mit  dniçen  nothwendigen  Abxndcrvngen, 
Zuixtzen  vmd  Vorrede,  etc.  (  Sur  les  cltaiurs 
chantant*  de*  églises,  leur  nécessité  ,  leur  fon- 
dation, leur  organisation  et  leur  amélioration, 
etc.);  Pesth,  1818, grand  in-B" de 35  pages.  Cet 
écrit  parut  d'abord  dans  la  neuvième  année  du 
Nouveau  Magasin  de  Hanovre  (p.  1437  et 
suivante*  ) ,  sous  ce  titre  :  Veber  die  Ver  bette- 
rwtçen  der  Stngeehore  (Sur  le*  améliorations 
des  chœurs  chantante).  Forkei  a  introduit  ensuite 
cette  dissertation  dans  le  deuxième  volume  de 
sou  Histoire  de  la  musique  (  p.  31  et  suivante*), 
et  Molnar  l'a  reproduite  avec  des  changements , 
des  additions,  une  préfacée!  les  notes  de  Forkei, 
dans  l'édition  indiquée  ci-dessus. 

MOLTENI  (  BEKEDKTrA-EHiLu.  ).  Vogem 
AGH1COLA  (  UEflEOETu-EniLU  ), 

MOLTKE  (Charles -MELcniUB-JicoEt*), 
chanteur  et  compositeur  de  Lieder,  naquit  le  31 
juillet  1783  a  Garuiteo,  près  de  Hildesheim  (Ha- 
novre), où  son  père  était  maître  d'école.  Apre* 
avoir  fait  ses  humanités  an  Gymnase  de  Hilde*- 
heim,  puis  a  Bruniwick,  et  y  avoir  appris  la  mu- 
sique, il  suivit  un  cour*  de  théologie  pour  salis- 


184 


MOLTK.E  —  MOMBELU 


faire  à  la  volonté  de  md  père  ;  mais  son  penchant 
invincible  pour  la  musique  le  décida  à  renoncer 
à  l'église  et  k  «'établir  i  Bruuswick,  comme  pro- 
fesseur de  musique.  Il  y  reala  jusqu'en  f  bob,  épo- 
que oii  les  malheurs  de  la  guerre  dan»  laquelle  l'Al- 
lemagne était  alor*  engagée  contre  la  France  Tin- 
rent porter  atteinte  aux  intérêts  des  personne»  ai- 
sée» que  Moltke  comptait  parmi  se»  élève».  Ce  lut 
alors  qu'il  prit  ta  résolution  de  tirer  parti  de  «a  belle 
voix  de  ténor,  et  de  suivre  la  carrière  du  théâ- 
tre. Après  avoir  débuté  au  Uiéitre  de  Brunswick, 
puis  chanté  k  celui  de  Magdebourg,  il  fut  engagé 
a  Weimar,  vers  la  finde  1806.  Ce  fat  li  que  ion 
talent  de  chanteur  m  développa  et  aeqnit  des  qua- 
lités dramatiques.  Plus  tard,  un»  abandonner 
ta  position  de  Weimar,  il  voragea  et  se  fit  en- 
tendre sur  le»  théâtres  de  Hambourg,  Leipsick, 
Carlsruhe,  Sluttgard  et  antres  villes.  Étant  k  la 
fête  musicale  d'Eriurt,  qui  eut  lieu  dans  les  jour- 
nées du  1  au  G  août  1831,  il  j  fut  saisi  d'une 
lièvre  nerveuse,  et  expira  le  9  du  même  mois. 
Ce  chanteur  a  en  de  la  réputation  m  Allemagne 
à  cause  de  la  beauté  de  sa  voix  et  du  carecièu 
dramatique  de  son  talent.  Comme  professeur  de 
chant,  il  a  formé  de  bons  élèves  k  Weimar.  On 
a  de  Moltke  plusieurs  cahiers  de  Ue&er  qui'  ont 
obtenu  des  Mccès.  Sa  fera  me  et  sa  fille  étaient  can- 
tatrices à  Weimar. 

MOLTNIiR  (  B»LTmsAR  ) ,  professeur  an 
collège  de  Sel  il  eu  singea ,  dans  les  premières  an- 
nées du  dix-septième  siècle, a  fait  imprimer  de 
sa  composition  :  Molette  fUr  6  Slimmen,  auf 
dm  Toi  der  Fr.  Lattermannin  lu  Etsfeld 
(  Motets  i  0  voix  sur  la  mort  de  Mme  Lai^r. 
mannin  d'Eisfeld  )  ;  Cobourg ,  1614,  ln-4*. 

HOLTNEUX  (Tdomu),  médecin,  né  a 
Dublin  ver»  1660,  mourut  le  19  octobre  1733. 
Parmi  plusieurs  mémoires  qu'il  a  insérés  dan»  les 
Transactions  phlio&ophiqves,  on  remarque  ce- 
lui-ci ;  A  Letter  ta  tke  Ktght  Révérend  Saint- 
George*,  tord  bishop  ofÇtogher  in  Ireland, 
contalnlng  tome  Thovçhti  eoncernlng  the  an- 
cient  Greth  and  Roman  Lyre,  and  an  Expia- 
nation  ofan  obscure  passage  (n  ont  of  Bo- 
raeét  odes  (Lettres  au  très-révérend  Ssint- 
Georges,  lord  évoque  de  Clogher  en  Irlande, 
contenant  quelques  doutes  sur  l'ancienne  Ivre 
des  Grecs  et  de»  Romains,  et  l'explication  d'un 
passage  obscur  d'une  des  odes  d'Horace),  Philoi. 
Transact.,  an.  i7tn,  n°  isî,  p.  1287-1173.  Il 
s'agit  des  deux  vers  d'Horace  : 


qui  depuis  lors  ontfail  croiie  au  P.  Du  Cerceau  et 
kCliabanonqueles  anciens  onl  connu  l'harmonie. 


MOMBELU  (DmrnnoDi),  célèbre  clian- 
teor,  n'est  pas  né  en  1755,  comme  on  l'a  écrit 
dans  quelques  notices  biographiques,  mais  le 
17  février  1751,  à.  Villanova,  près  de  Verceil.  Il 
apprit  la  musique  1  Casale-Mon  ferra  to,  sous  la 
direction  d'un  maltie  nommé  Ottone.  En  1775, 
il  obtint  la  place  d'organiste  dans  la  petite  ville 
de  Crescentiuo,  où  il  mit  en  musique  la  Didone 
de  Métastase,  pour  un  théâtre  de  société.  Quel- 
ques contrariétés  qu'il  éprouva  en  ce  lien  le  dé- 
cidèrent a  le  quitter.  Il  se  rendit  dans  u  ville 
natale,  partagea  son  mime  patrimoine  à  se* 
SJturs,  et  se  lança  sur  la  scène,  où  il  se  fit  une 
belle  réputation  comme  ténor.  Il  débuta  k  Panne 
en  1779,  nui»  se  lit  entendre  avec  succès  k  Bo- 
logne, k  Rome,  et  enfin  à  Naples,  où  11  arriva 
en  1783.  Il  fut  engagé  l'année  suivante  au 
tbéfttre  de  Saint- Charles,  comme  premier  ténor, 
et  pendant  six  ans  ;  brilla  dans  la  plupart  det 
ouvrage»  qui  j  furent  représenté».  A  l'automne 
de  l'année  1790,  il  chanta  k  Livoume,  et  au  car- 
naval suivant  fc  Padoue.  A  cette  époque,  jus- 
qu'en 1800,  il  partagea  avec  Glacomo  Davide  la 
gloire  d'être  considéré  comme  un  de»  meilleurs 
ténors  de  l'Italie.  Dans  h»  première»  années  du 
dix-huitième  siècle,  il  vécut  k  Madrid ,  où  il 
avait  été  engagé  k  des  conditiont  avanta- 
geuses. A  sou  retour,  on  trouva  sa  voix  af- 
faiblie; mais  11  avait  alors  plus  de  cinquante 
ans.  Cependant  H  se  maintint  encore  honora- 
blement au  théâtre  et  brilla  même  k  Tienne,  où 
il  Ait  considéré  comme  un  grand  chanteur. 

Mombelli  avait  épousé  la  cantatrice  Louise 
Laschi  en  178ï;  mai)  ce  mariage  fut  stérile.  Sa 
seconde  femme  fut  Vincensa  Viganu,  soeur  du 
célèbre  compositeur  de  ballets  :  il  en  eut  douxe 
enfanta,  dont  sept  vivaient  encore  en  1815. 
Quoique  âgé  de  plus  de  soixante  ans ,  il  chanta 
encore  en  1811  i  Rome,  avec  ses  deux  filles 
Esther  el  Annette,  dan»  te  Demelrio  s  Potibio 
de  Rossini,  alors  k  l'aurore  de  aa  carrière.  Peu 
de  temps  après  il  se  retira  k  Bologne ,  où  il  vécut 
dans  l'aisance  avec  le  bien  qu'il  avait  acquit 
par  ses  travaux.  Le  roi  de  Sardaigne  lui  avait 
accordé  le  titre  honorifique  de  premier  chanteur 
de  sa  chapelle.  Mombelli  est  mort  k  Bologne  I» 
15  mars  1B35,  k  l'Age  dequatie-vingt-qualreana. 
Cet  artiste  a  corapoeé  beaucoup  de  musique  d'é- 
glise, l'oratorio  intitulé  :  La  Gtrusalemmt  Ubs- 
rirfa,  etoes  opéras,  parmi  lesquels  on  remarque  : 
VAdriano  in  Stria,  écrit  pour  l'ouverture  du 
théâtre  de  Como.  Il  a  publié  :  1°  S  ariettes  ita- 
liennes avec  accomps  finement  de  piano  ou  harpe; 
Vienne,  Artaria,  1791.  —  a"  8  idem,  op.  î; 
ibid.,  1791.  —  3*  6  DuetlinJ  per  7  sopraiû, 
op.  3;  ibid.,  1795.  —  Alexandre  Mombelli,  fils  de 


MOMBELLI  —  MOMIGNY 


IC& 


Dominique,  était  professeur  de  client  au  lycée 
communal  de  musique  de  Bologne ,  en  1841, 
lorsque  j'ai  visité  cet  établissement.  Il  avait  au- 
trefois chanté  comme  ténor  sur  plusieurs  théâ- 
tre* de  l'Italie  et  a  Lisbonne ,  mais  sans  y  faire 
une  impression  favorable. 

MOMBELLI  (F-sthku),  elle  du  précédent, 
née  à  Naples,  en  1794,  n'eut  point  d'autre  maître 
que  «on  père  pour  l'art  du  chant.  Elle  parut  pour 
h  première  fois  sur  la  scène  an  théâtre  Vaile, 
a  Rome,  euistî,  dans  teDemetrio  e  Poltbioik: 
Kosslni.  Le  succès  qu'elle  obtint  dans  ctt  ouvrage 
li  ni  reebereber  par  les  entreprises  dé  plusieurs 
théâtres.  Elle  était  a  Turin  en  1818,  et  elle  y 
excita  l'enthousiasme  dans  la  Cenerentola.  Ar- 
rivée* Paris  en  1BÎ3,  elle  y  [ut  considérée  comme 
une  cantatrice  d'un  rare  mérite,  surtout  a  cause 
de  l'énergie  qu'elle  déployait  dans  quelques-uns 
de  ses  rôles.  Ses  qualités  consistaient  moins  dans 
une  correction  irréprochable  que  dans  une  verve 
entraînante.  Cependant,  vers  la  fin  de  son  séjour 
dans  cette  ville,  elle  tomba  dans  une  mélan- 
colie habituelle.  En  1816  elle  chantait  1  Venise 
avec  de  grandi  succès;  mais  au  printemps  de 
1837,  eue  épousa  le  comte  Gritti  et  quitta  la 
•cène. 

HOMBELL1  (Ashette),  deuxième  bile  de 
Dominique,  est  née  a  Naples  en  179.ï.  Élève  de 
son  père,  elle  débuta  avec  sa  soeur,  s,  Rome,  en 
1813,  dans  le  Demetrio  e  Potlbio.  L'année  sui- 
vante elle  Ut  avec  son  père  et  sa  sœur  l'ouverture 
du  théâtre  de  Verceir  dans  VEvelina  Je  Morlac- 
cbi.  Depuis  lors  elle  a  chanté  avec  succès  sur 
plusieurs  Illettrés  de  l'Italie,  particulièrement 
à  Milan  en  1814, 1815 et  1816.  En  1817,  elle  dis- 
parut de  la  scène,  et  depuis  lors  on  n'a  plus  eu 
de  renseignements  sur  sa  personne. 

MOMIGNY  («boue-Joseph  DE) ,  né  k  Pbi- 
lippevUJe,  en  1769,  apprit,  dès  ses  premières 
années,  les  éléments  de  la  musique.  Des  revers  de 
fortune  ayant  ruiné  ses  parents,  Il  Tut  conduit  h 
Saiut-Omer,  on  un  oncle  maternel  prit  soin  de 
son  éducation.  A  doue  ans,  il  était  organiste  dans 
cette  ville.  Appelé  en  cette  qualité  à  l'abbaye 
royale  de  Sainte-Colombe,  il  vécut  plusieurs 
années  dans  cette  retraite  religieuse,  livrée  l'élude 
et  à  la  méditation.  C'est  aussi  1  cette  époque  qu'il 
Ht  te*  premiers  essais  de  composition.  Cependant 
la  nécessité  d'entendre  et  d'être  guidé  par  des 
modèles  lui  Bt  prendre  I*  résolution  de  se  rendre 
à  Paris.  Il  j  arriva  en  1785.  M,  de  Monleynard, 
ministre  de  Loul»  XVI,  avait  été  prié  par  sa  sœur, 
anbesse  de  Saint-Pierre,  s  Lyon,  de  lui  envoyer 
un  organiste;  Il  jeta  le*  veut  sot  M.  de  Momigny, 
et  celui-ci  accepta  les  propositions  qui  lui  étaient 
faites  »  ce  sujet.  Etabli  a  Lyon,  Il  se  fit  connaître 


comme  professeur  de  piano  et  cm 
teur.  Nommé  eu  1793  secrétaire  de  sa  section,  il 
fut  ensuite  officier  municipal  au  moment  oùLyon 
venait  de  se  soustraire  par  la  révolte  au  joug  do 
gouvernement  révolutionnaire.  Mis  hors  la  loi, 
après  la  prise  de  cette  ville,  Homigny  parvint  à 
se  réfugier  en  Suisse,  oh  il  vécut  quelque  temps 
dans  une  position  précaire.  Arrivée  Paris  en  1806, 
après  l'établissement  du  Consulat,  il  y  fonda  une 
maison  de  commerce  de  musique,  et  s'y  livrai 
l'enseignement.  La  protection  du  comte  de  La- 
cépede  lui  fnt  alors  utile.  C'est  chex  ce  savant, 
placé  dans  les  hautes  dignités  de  l'empire,  qu'il 
fit  entendre  ses  compositions,  particulièrement 
ses  quatuors  de  violon.  Hais  déjà  à  cette  époque, 
la  composition  n'était  plus  qu'un  accessoire  dans 
les  travaux  de. M.  de  Homigny  ;. toutes  ses  vues 
s'étaient  tournées  vers  une  réforme  de  la  théorie 
de  la  musique  qui  lui  paraissait  nécessaire.  L'i- 
solement où  il  avait  vécu  Jusqu'alors  a  l'égard 
des  artiste*  célèbres,  les  éloges  sans  réserve  de 
ses  amis,  la  faiblesse  de  ses  études  pratiques,  et 
son  ignorance  absolue  de  la  Littérature  et  de  l'his- 
toire scientifique  de  la  musique  dans  les  pays 
étrangers,  dans  l'antiquité  et  dans  le  moyen  âge, 
lui  avaient  donné  une  confiance  illimitée  en  lui- 
même,  un  langage  hautain,  et  lui  avaient  fait 
considérer  comme  d'admirables  découvertes  de 
son  génie  des  opinions  débattues  depuis  plusieurs 
siècles.  Il  produisit  sa  théorie 'pour  la  première 
bis  dans  un  livre  intitulé  :  Cours  complet 
d'harmonie  et  de  composition  d'après  um 
théorie  neuve  et  générale  de  la  m  unique,  basée 
sur  de*  principes  incontestables,  puisés  dans 
la  nature,  d'accord  avec  tous  les  bons  ouvra- 
ges pratiques,  anciens  et  modernes,  et  mis  par 
leur  clarté  à  la  portée  de  tout  le  monde, 
Paris,  chez  l'auteur,  1806,  in-8",  3  volumes. 
Se  mettant  au  point  de  vue  de  Levens,  de  Bail- 
1ère  et  de  Jamard,  pour  la  recherche  des  bases 
de  la  constitution  de  la  gamme,  H .  de  Homigny 
les  trouve  dans  les  divisions  d'une  cordesonore 
d'après  la  progression  arithmétique  qui  donne 
pour  résultat  la  gamme  ut,  ré,  ml,  fa,  sol,  la, 
ai  bémol;  mais  attendu  que  cette  gamme*n'ett 
paa  conforme*  celle  delà  musique  européenne 
moderne,  et  que  le  u  bécarre  ne  se  trouve  qu'a 
la  qulniième  division  de  la  corde,  H.  de  Momi- 
gny, au  lieu  d'adopter  comme  Levens  et  se* 
imitateurs  une  gamme  de  huit  notes  avec  le  ri 
bémol  et  le  si  bécarre,  imagine  de  ne  point  con- 
sidérer la  corde  ainsi  divisée  comme  une  toni- 
que, mais  comme  une  dominante,  eu  sorte  que 
sa  gamueest  sol,  la,  si,  ut,  ré,  mi,  fà.  Ilénu- 
mère  longuement  les  avantages  qui  résultent  de 
la  position  de  la  Ionique  au  milieu  de  la  gamine. 


lee  momi 

ammc  le  soleil  au  centre  des  planètes;  par 
exemple,  de  trouver  les  deux  demi-ton*  dan* 
le*  sept  notes,  sans  la  répétition  de  la  première 
à  l'octave,  de  diviser  la  gamme  en  deux  quartes 
fuites,  et  d'avoir  les  demi -tons  aux  mêmes  places 
dans  ces  quartes  ;  car  une  de*  plus  sévère»  ob- 
jections de  M.  de  Momigny,  contre  la  (orme  de 
la  gamme  commençant  par  la  tonique,  porte  sur 
la  quarte  majeure  on  triton,  que  forment  entre 
■Iles  la  quatrième  et  la  septième  note;  ne  remar- 
quant pas  que  c'est  précisément  cette  relation  qui 
est  constitutive  de  la  tonalité,  et  qui  conduit  a 
la  conclusion  finale  de  toute  mélodie  et  de  toute 
harmonie.  Ainsi  quels  plupart  de  oeox  qnl  ont 
examiné  ces  questions,  H.  de  Momign  j  se  fait  il- 
lusion par  des  propriétés  d'arrangement  de  notea 
qui  ne  sont  que-  des  objets  de  curiosité  et  non 
des  produits  directs  des  loi*  de  tonalité.  D'ail- 
leurs, ces  considération»  de  H.  de  Momigny  n'é- 
taient pas  nouvelles  :  elles  avaient  frappé  Levons, 
qui,  le  premier,  les  a  livrées  a  l'attention  des 
musiciens,  et  longtemps  auparavant  par  Joachim 
Thuring,  parti  d'un  autre  point  de  vue,  dans  son 
Op  asculum  btpartitum  de  prlmerdHs  mvttcii. 
Quant  à  son  système  complet  engendré  par  des 
progressions  de  quinte*  et  de  quartes,  M.  deMo- 
mignj  l'emprunte  à  l'abbé  Rouasier. 

Les  divisions  d'une  corde ,  considérée  comme 
dominante,  conduisent  H.  da  Momigny,  eu  ce 
qui  concerne  l'harmonie,  aux  même*  résultats 
que  Catel  avait  obtenus  par  les  mêmes  moyens 
dans  sa  théorie  d'harmonie  publiée  en  1802.  Quel- 
ques aperçus  qui  ne  manquent  pas  de  justesse 
aur  la  mesure  et  le  rbythme,  et.  à  l'égard  de  la 
partie  esthétique  de  l'art,  la  musique  considérée 
comme  une  langue,  avec  l'application  de  ce  prin- 
cipe dans  l'analyse  de  quelques  morceaux  de 
musique,  complètent  cet  ouvrage,  que  son  au- 
teur soumit  a.  l'examen  de  la  section  de  musique 
de  l'Institut  en  1807.  Ce  corps  académique,  com- 
posé d'artistes  célèbres  qui  ne  s'étaient  .jamais  oc- 
cupés de  ces  questions  philosophique»,  et  qui 
ne  possédaient  pas  les  connaissances  nécessaires 
pour  le*  résoudre,  voulut  éviter  de  donner  sou 
avis,  en  déclarant  que  son  règlement  s'opposait  à 
ce  qu'on  Ht  un  rapport  sur  un  ouvrage  imprimé. 
Hais  la  protection  de  H .  de  Lacépède  Ht  revenir 
sur  cette  première  décision,  et  il  fut  résolu  que 
M.  de  Momigny  ferait  l'exposé  de  son  système 
dans  une  séance  de  l'Académie,  le  17  décembre 
1B08,  et  que  le  rapport  aurait  pour  objet  cet 
exposé.  Cependant,  grâce  a  l'adresse  de  Héhul, 
la  décision  ne  fut  pas  ce  que  voulait  l'auteur  du 
système  ;  car  le  rapport  disait  que  le  public  était 
aeul  juge  d'une  théorie  livrée  à  son  examen  dans 
un  ouvrage  imprimé.  M.  de  Momigny  publia  peu 


de  temps  après  son  Exposé  succinct  da  seul 
système  musical  oui  soit  vraiment  bon  et 
complet,  dit  seul  système  qui  soit  partout 
d'accord  avec  la  nature,  avec  la  ration  et 
avec  Ut  pratique;  lu  à  la  classe  des  beaux- 
arts  de  l'Institut,  le  17  déc.  1806,  Paris,  Mo- 
migny, 18W,  in-8*  de  70  pages,  avec  1  planches. 
Quoique  blessé,  non  de  ne  pas  obtenu  un  juge- 
ment de  s*  théorie,  mais  le  triomphe  public  qu'il 
se  décernait  à  lui-même,  H.  de  Momigny  adopta, 
les  conclusions  du  rapport  de  l'Institut,  en  a'a- 
dressant  au  public  pour  le  faire  juge  de  la  ques- 
tion, dans  un  uoun  qu'il  ouvrit  à  l'Athénée  de 
Paris.  H  ne  parait  pas  que  ce  cours  ait  rallié 
beaucoup  de  partisans  an  système  de  réfonnation. 
de  la  théorie  de  la  musique,  car  l'on  n'en  pari» 
pas  et  le  cours  finît  bientôt.  Mais  une  occasion 
se  présenta  pour  répandre  celte  théorie  lorsque 
l'éditeur  de  t  Encyclopédie  méthodique  par 
ordre  de  matières  chargea  M.  de  Momigny  d'a- 
chever le  Dictionnaire  de  musique  commencé  par 
Ginguené  et  Framery,  puis  par  l'abbé  Feytou,  et 
par  Surremain  de  Mlsaery,  pour  quelque*  article» 
de  théorie  musicale,  el  dont  la  première  partie 
était  publiée  depuis  près  de  vingt-cinq  ans.  Ce 
monstrueux  ouvrage,  dont  lee  différents  rédac- 
teurs étaient  eu  contradiction  perpétuelle  d'opi- 
nions, atteignit  le  comble  du  ridicule  quand 
M.  de  Momigny  eut  entrepris  la  rédaction  de  ce 
qui  restait  a  faire  ;  car  tous  les  grands  article* 
de  son  travail  furent  employés  k  l'exposition  de 
son  système,  et  *  la  critique  de  tout  ce  qui  pré- 
cédait. L'ouvrage  fut  achevé  en  1816;  il  a  pour 
titre  ■  Encyclopédie  méthodique.  Musique, 
publiée  par  MM.  Framery,  Qinguené  et  de 
Momigny,  Paris,  1791-1818,  3  vol.  in-4°,  le 
1"  de  760  pages,  le  3*  de  558,  avec  114  plan- 

Soit  que  l'effet  de  cette  publication  n'eut  pu 
répondu  a  l'attente  de  M.  de  Momigny,  «oit 
qu'il  pensât  que  le  moment  était  venu  d'occu- 
per par  tau*  les  moyens  possibles  l'opinion  pu- 
blique de  son  système  favori ,  trois  an*  après- 
que  le  Dictionnaire  de  musique  de  l'Encyclopédie 
eut  paru,  il  donna  le  livre  qui  a  pour  titre  :  La 
seule  vraie  théorie  de  la  musique,  utile  à  cevar 
qui  excellent  dans  cet  art ,  comme  à  ceux 
qui  en  sont  aux  premiers  éléments,  ou  moyen 
le  plus  court  pour  devenir  mélodiste,  harmo- 
niste, contrepolntiste  et  compositeur.  Ouvrage 
dédié  à  set  collègues  de  la  Société  acadé- 
mique des  enfants  d'Apollon,  aux  grands  ar- 
tistes de  l'Académie  royale.de  musique,  à 
la  tele  desquels  est  le  célèbre  Viotti,  et  à  tous 
les  hommes  de  sens  et  de  génie,  par  J.-J,  de 
Momigny;  Paris,   chez   l'auteur  (tans  date). 


in-fol-,  gravé.  Ce  livre  •  été  traduit  en  italien 
mu*  ce  titre  ;  La  sola  g  vera  leotia  delta  mu- 
tica  delsiauor  G-  G.  de  Momigny,  versione 
del  francese  di  E .  M .  B.  Santerre,  accadeinlco 
/Harmonica  ;  Bologna,  I Bî3,  Cipriani ,  in-  4°  de 
133  page»  «Tec  M  pages  d'exemples  lithogra- 
phies. Dana  cet  ouvrage,  le  point  de  dé|iart 
de  la  division  d'une  corde  par  une  progression 
arithmétique  est  abandonné  pour  faire  place  à 
des  considérations  de  formules  de  notes  qui 
conduisent  l'auteur  au  même  résultai.  M.  de 
Momigny  pose  en  principe  qu'il  n'y  a  que  douie 
demi-tons  égauxdans  l'octave,  mais  que  les  tou- 
ches d'un  instrument  à  clavier  qui  meltrnt  sons 
le*  yeux  ces  demi-tons,  ayant  une  triple  relation 
Intellectuelle,  et  nullement  physique,  a  savoir,  une 
relation  diatonique,  une  chromatique,  et  une 
enharmonique ,  représentent  vingt-sept  touches 
par  octave,  pour  chaque  Ion,  au  lieu  de  douze, 
en  314  pour  tous  les  tons.  De  là,  il  arrive  à  la 
conclusion  que  la  nécessité  du  tempérament  est 
une  absurdité  (1).  Mai*  (dit-il}  comment  dé- 
truire les  preuves  mathématiques  qui  établis- 
sent la  nécessite'  du  tempérament?  Sa  ré- 
ponse est  curieuse  et  mérite  d'être  rapportée;  la 
voici  :  ■  Ces  preuves  n'en  sont  pas,  ce  qui  se 

■  contredit  ne  pouvant  être  la  vérité.  L'expres- 

■  sion  numérique  de  ta  quinte,  prise  du  nombre 

•  de  se*  vibrations,  étant  j,    celle  de  Poc- 

•  tave  î ,  et  celle  de  la  tierce  majeure  j  (1) ,  il 

■  est  Impossible  qu'il  ne  résulte  pai  d'une  part 
«  81,  et  de   l'antre  80,  car  en  triplant  3  on  a 

•  B  ;  en  triplant  9 ,  27  -,  et  en  triplant  27   on  a 

■  SI;  comme  en  doublant  20,  40,  et  en  dou- 
t  btant5  on  a  10,  en  doublant  10,  20;  endou- 

•  blant  40,  80.  Que  s'ensuit-il  de  là?  Qne  «0 

■  est  l'unisson  parfait  de  81,  et  que  la  diffé- 

■  rencede  80  à  si  est  nulle  de  fait,  malgré  sa 

•  réalité  en  ce  qui  concerne  les  chiffres;  cette 

■  différence   étant    un   résultat    nécessaire  du 

■  triplé  comparé  au  doublé  :  s'il  en  était  autra- 

■  ment,  11  s'ensuivrait  que  ls  quinte  ne  serait  pas 

•  la  quinte.ou  que  l'octave  ne  serait  pas  l'octave; 

•  car  la  quinte  d'wf  ne  peut  être  la  quinte  réelle 

UCDCUIC.WBKBI  M  fslt-LI  qQMlQtClU|CDttl1l  bCHlB 

d*  Tlugl-KTil  tondra  par  «tin   pour  en  r»  prendre 


muMriqua    rtn  inUrnua    I 


ta  j,  et  celle  de  la  tierce  m.]™ 


ONT  «7 

»  du  ton  d'u/ ,  qu'autant  qu'elle  s'accorde  en 
«  tout  avec  la  tonique  et  tes  octaves  et  avec  les 

■  autres  intervalle*  de  la  gamme  et  de  leurs  oc- 

■  laves,  sans  quoi  il  n'y  aurait  pas  d'unité  dans 
•  le  système  musical,  et  par  conséquent  point 

■  d'échelle,  de  ^atume  ni  de  musique.  ■  On  voit 
que  M.  deMomigny  avait  entrevu,  mais  d'une  ma- 
niere  vague,  les  erreurs  des  géomètres  à  l'égard  de 
l'application  des  proportions  à  la  musique  moder- 
ne; mais  dans  son  embarras  pour  discerner  les  li- 
mites de  cette  théorie,  il  a  trouvé  plus  commode 
d'en  nier  la  vérité.  Eu  réalité,  il  confond  tout 
dans  celle  prétendue  critique,  et  mêle  la  théo- 
rie de  la  progression  triple  avec  la  doctrine  ordi- 
naire des  géomètres.  La  seule,  vraie  théorie  de 
cet  écrivain  ne  peut  être  d'ailleurs  d'aucune 
ntilité  pour  former  des  harmonistes;  les  exem- 
ples sont  en  général  fort  mal  écrits,  et  ce  qui 
concerne  le  contrepoint  et  la  fugue  indique  une 
plume  inhabile  dans  ces  formes  de  l'art  d'écrire, 
et  une  ignorance  complète  de*  principes  de  cet 
art. 

L'ouvragede  M.  deHomigny  fut  critiqué  avec 
sévérilé  par  Horel  {voyez  ce  nom)  dans  des 
Observations  sur  la  seule  vraie  théorie  de  ta 
musique,  de  M.  de  Momigny  (Paris,  Bachelier, 
1821,  in-o"  de  U  pages  )  ;  mais  celui-ci  tomba 
dans  les  anciennes  erreurs  de  son  Principe 
acoustique,  en  voulant  réfuter  celles  de  la 
vraie  théorie,  et  H.  de  Homigny  fit  très-bien 
voir  ces  erreurs  dans  un  petit  écrit  intitulé  * 
Réponse  aux  observations  de  M.  Horel,  ou  à 
ses  attaques  contre  la  seule  vraie  théorie  de 
la  musique,  ouvrage  de  Jf.  de  Momigny ; 
Paris  (sansdate),  IBuagetin-S"  La  persévé- 
rance de  celui-ci,  malgré  le  mauvais  succès  de 
ses  ouvrages ,  de  ses  cours,  de  ses  articles  de 
journaux  relatifs  à  sou  système ,  malgré  l'indif- 
férence des  artistes  et  du  public  pour  cette  théo- 
rie qu'il  proclamait  la  seule  vraie,  cette  persévé- 
rance, di*-je,  n'était  point  encore  lassée  en  1831, 
car  il  insistait  à  cette  époque  pour  obtenir  un 
de  la  classe  des  beaux-arts  qui,  sur  la 
du  ministre  de  l'intérieur,  s'occupa 
de  la  théorie  dont  il  s'agit,  et  posa  à  M.  de  Mo- 
miguy  diverses  questions  auxquelles  il  répondit 
par  cet  écrit  :  A  l'Académie  des  beaux-arts, 
particulièrement  à  la  section  de  musique, 
réponse  aux  sept  questions  adressées  par 
celle-ci  à  M.  de  Momtony,  le  as  avrilae  cette 
année  1831  ;  Paris,  1831,  in-B"  de  34  page*.  Dé- 
puta lors  il  a  publié  :  Court  général  de  mûri- 
que,  de  piano,  d'harmonie  et  de  composition 
depuit  A  Jusqu'à  Z,  pour  les  élèves,  quelle 
que  toit  leur  infériorité,  et  pour  tous  la  mu- 
siciens du  momie,  quelle  que  soit  leur  supé- 


*«  MOMIGHY  —  MOHCOUTEAU 

riante  réelle  ;  divisé  en  doute  parties  théori- 
ques et  pratiques;  par  J.-J.  de  Momigny, 
d'après  ses  découvertes  nombreuses  et  incon- 
testables de  vérité,  d'utilité  et  de  nécessité 

pour  les  enseignés  et  Us  enseignants  ;  Paris, 

chu  l'auteur,  1834,  in-t°. 
Les  compositions  publiées  par  M.  de  Momigny 

«W(  :  1°  Quatuors  pour  deux  violons,  alto  et 

basse,  op.    1  et   I  ;  Paria,    ctaex    l'auteur.   — 

1°  Sonates  pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  9 

et  10;  Parla,  Pieyel.  —  3°  Idem,  op.  14,  1G,  18; 

Paria,  Momigny.  —  4"  Trio  idem,  op.  31  ;  ibid. 

—  5°  Sonate*  pour  piano  et  Tiolon,  op.  S  et  4; 

Paria ,  Coupeiin.  —  6°  Sonates  pour  piano  seul, 

op.  t  et  7  ;  ibid.  —  T  Fantaisies  et  pièces  diver- 

ae»,  idem;   Paria,  Momigny.  —  g"  Air    tarie, 

'demi  Paria,  Haory.  —  9°  Cantates  avec  ac- 
compagnement de  piano  ;  Paria ,  Momigu  j.  — 

10°  Sept  recueils  de  romances  avec  accompagne- 
ment de  piano;   ibid.   On  a  aussi  dn  même  .- 

Première  année  de   leçons  de  plana-forte. 

Ouvrage  élémentaire  aussi  utile  à  ceux  qui 

enseignent  qu'a  ceux  qui  veulent  apprendre 
à  jouer  de  cet  instrument  ;  a  Paria,  chei  l'au- 
tour. M.  de  Momiguj  s'est  ait  a  Tours  depuis 

longtemps.  Il  y  Tirait  encore  eu  1855,  «I  était 
igé  de  quatre-vingt-neuf  ans. 

MOMPOUR  (F.-J.),  organiste  de  l'église 
Saint-Remi,  s  Bonn,  a  publie  en  1830,  a  Francfort 
snr-le-Mein,  cher.  F  .-F.  Dunst,  une  instruction 
abrégée  d'harmonie  pratique  sous  ce  litre  ; 
Kurtzer  Inbegriff  der  Allgcmeinen  ilarmo- 
nielehre  fur  angehende  Tonkunstler.  Le  sys- 
tème de  nasse  chiffrée  employé  par  cet  auteur 
est  a   peu  près  Illisible,  a  cause  de  ta  multipli- 


HONABKBsBTUOLomÉ),  compositeur,  né  t 
Bologne  «ers  1604,  fut  surnommé  il  Monarino. 
Élève  de  D.  Augustin  Fllipuxxi  (  voyez  ce  nom  ) 
pour  le  contrepoint  et  l'orgue,  il  devint  compo- 
siteur et  organiste  distingué.  En  1670  il  obtint 
la  plane  d'organiste  de  San-Petronio,  et  rut 
agrégé  à  l'Académie  des  Philharmoniques  de 
Bologne.  Après  la  mort  de  son  maître  (Filipuiri), 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  l'église  Saint- 
Jean  ht  Monte  lui  fut  donnée.  En  lus»  il  fil 
représenter  su  tliéatre  Formagiiari  de  Bologne, 
Popéra  Catone  il  Glooane. 

HONABI  (CLi»Eirr),  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Reggio,  dans  les  premières 
années  du  dix -huitième  siècle,  naquit  dans  le 
duché  de  Modène.  En  1705,  il  fit  représenter  au 
théâtre  ducal  de  Milan  VAretusu,  qui  fut  suivi 
de  VAmaiona  Conta  a.  Allaccl  n'a  paa  eu 
connaissance  de  ces  deux  ouvrage*  :  il  cite  seu-  i 
Itmsut  dément  Honari  comme  compositeur  du 


second  acte  du  drame  musical  II  Ttuxmom, 
dont  le  maître  de  chapelle  Paul  Magui  avait 
écrit  le  premier,  et  qui  lut  représenté  au  théâtre 
ducal  da  Milan ,  en  1706. 

MONASTERIO  (Jésus),  virtuose  tmIo- 
niste  et  professeur  de  son  instrument  an  Con- 
servatoire royal  de  Madrid,  est  né  en  1835  à 
Potes,  province  de  Santandor  (  Espagne  ). 
Doué  des  plus  remarquables  'dispositions  pour 
la  musique,  il  n'était  âgé  que  de  dii  ans  lorsqu'il 
excita  une  véritable  émotion  dans  te  publie  par 
son  talent  précoce  en  jouant,  le  S  juin  1845,  un 
concerto  de  Tiolon  dans  un  enlr'acto  au  théâtre 
del  Principe,  i  Madrid.  Recommandé  aa  direc- 
teur du  Conservatoire  royal  de  Bruxelles,  il 
tut  admis  dans  cette  institution  en  1849,  et  y 
reçut  les  leçons  de  Charles  de  BérioL  Après  trois 
années  d'études  sous  ce  maître,  Mouasterio  ob- 
tint le  prix  d'honneur  ao  concourt  en  1851  ea 
partage  avec  M.  Beurrier,  aujourd'hui  (  1802)  pre- 
mier violon  solo  du  théâtre  royalde  Bruxelles,  et  ' 
professeur  adjoint  au  Conservatoire  de  cette  ville. 
De  retour  en  Espagne  dans  l'année  suivante, 
M.  Mouasterio  a  été  nommé  par  la  reine  profes- 
seur de  violon  an  Conservatoire  de  Madrid,  puis 
premier  violon  solo  de  la  chapelle  royale  «t 
de  la  musique  de  la  chambre.  A  différentes 
époques,  il  a  Toyagé  en  France,  en  Belgique  et 
en  Allemagne  pour  s'y  faire  entendre  dans  les 
concerts.  Au  mois  de  décembre  1S61,  ils  joué 
avec  un  brillant  succès,  à  l'un  des  concerts  du 
Conservatoire  de  Bruxelles ,  un  concerto  de  sa 
composition,  et  s'est  Hait  également  applaudir  à 
Gand,  Bruges,  Anvers  ;  puis  il  s'est  rendu  ea 
Allemagne.  A  Leipsick  ,  il  a  produit  une  vive 
impression,  a  l'un  des  concerts  du  Gewandhavt, 
dans  plusieurs  morceaux  de  sa  composition. 
Les  qualités  du  talent  de  cet  artiste  sont  un  beau 
son,  une  parfaite  justesse,  de  la  sûreté  dans  les 
traits  d'exécution  et  du  goût  dans  la  manière  de 
chanter. 

MONCOUTEAU  (PiEaRE-Faartcoia),  or- 
ganiste de  l 'ég  I  i  se  Saint-Cérnialn-dea  -  Pré»,à  Paris, 
aveugle  de  naissance,  est  né,  le  3  janvier  1805,  à 
Ville-Juif,  près  de  cette  ville.  Admis  a  l'âge  de 
sept  ans  è  l'institution  des  Jeu  nés- Aveugles  fondée 
par  Valentin  Haûj,  il  y  reçut  son  éducation  lit- 
téraire et  musicale;  puis,  suivant  l'usage  de  cette 
maison,!!  y  enseigna  lui-même  le  calcul,  la  mu- 
sique, Ja  grammaire  «t  la  géographie.  Il  en  sortit 
en  1835,  et  commença  i  prendre  position  parmi 
les  organistes  de  Paris  en  jouant  l'orgue  de  l'é- 
glise des  Missions-Etrangères;  pulsll  fut  suppléant 
de  Séjan  (vouez,  ce  nom)  à  Saint  -Su  Inicc  et 
aux  Invalides.  En  1841,  il  obtint  au  concours 
l'orgue  de  Saint  -Germa  iu-rtee-  Prés,  et  depuis  cette 


MONCOUTEAU  —  MONDONVILLE 


16» 


époque  jusqu'à  m  jour  (1885)  il  est resté  m  pus- 
«esiion  de  cet  emploi.  Dès  sa  sortie  de  l'institution 
des  Aveugles,  H.  Monconteau  s'était  proposé  de 
«livrer  à  l'enseignement  de  l'harmonie  :  Il  s'y  était 
préparé  perdes  éludes  suiviesavec  persévérance 
«tarait  même  transcrit  une  partie  do  TraHédecon- 
(repoiotetde  fugue  de  l'auteur  da  la  Biographie 
des  Mulleient,  a  l'aide  d'une  notation  de  In  mu- 
sique en  poinU  aaillanla  de  ton  invention.  Pour- 
suivant ion  dessein  avec  une  Terme  volonté, 
M.  Moncouteau  s'est  Tait  connaître,  depuis  1845 
environ,  comme  un  des  meilleurs  professeurs 
d'harmonie  de  Paria,  et,  dans  ta  vue  da  popula- 
riser cette  science,  Il  a  publié  les  ouvrages  sui- 
vants, qui  ont  obtenu  du  succès  :  I"  Traité 
d'harmonie,  contenant  Je*  règle*  et  les  exer- 
cices nécessaires  pour  apprendre  à  Me»  ne' 
coin pagner  un  chant ,  ouvrage  dédié  «M.  Félix 
Clément;  Paris,  Al.  Gras.  —  î*  Sétumédet  ac- 
cords appliqués  à  la  composition  ;  ibid.  — 
1°  Traité  du  contrepoint  et  de  ta  fugue,  pré- 
cédé d'une  récapitulation  de  toute  l'harmonie; 
ibid.  —  i"  Explication  des  accords,  manuel  des 
éléments  de  l'harmonie;  ibid.—  6*  Exercice» 
harmonique*  et  mélodique*;  ibid.  —  S4  ac- 
cueil de  leçon*  d'harmonit  ;  ibid.  —  7"  Ma- 
nuel  de  transposition  inusicale  ;  ibid.  Cet  ar- 
tiste t'est  Tait  connaître  aussi  comme  compositeur 
par  quelques  morceaux  de  musique  d'église  à 
ï  et  3  vois,  et  par  de  petits  morceau*  pour  le 

HONDO  (  J  .-G-  DoannquE  ) ,  professeur  de 
langue  italienne  a  Niort,  a  traduit  de  l'italien  : 
1*  Les  Baydlncs,  ou  Lettre*  sur  la  vie  et  le* 
ouvrage*  du  célèbre  compositeur  Haydn, 
par  Joseph  Carpani;  Paris,  1836,  in-8°.  — 
2"  Dictionnaire  de  musique  par  le  docteur 
Liektenthal;  Paris,  1839,  I  volumes  grand 
IsvT. 

MONDODONO  (  Jebokc  DE  ),  prêtre  vé- 
nitien du  dix -septième  siècle,  a  rail  imprimer  de 
sa  composition  :  1°  laissa ,  Salml  e  faltl  Bot- 
dont  a  etnque  voct  ;  Venise,  1857.  —  1°  Salmi 
a  qualtro  vori  cou  una  letania  délia  B.  P.; 
Venise ,  1683. 

MONDONVILLE  {  Jean  -Joseph  CASSA- 
NEADE),  compositeur,  naquit  a  Nar  bonne,  le 
)  1715  (I),  on  1711,  selon  les  ren- 
ia de  Beflera  (1),  d'une  famille  noble 
mata  pauvre,  originaire  de  Toulouse  et  qui 
avait  possède  la  belle  terre  de  Hondonville ,  dont 


Int  plus 


il  prit  le  nom  quoiqu'elle  ni 
Ses  premières  éludes  de  i 
violon  pour  objet,  et  il  lit  de  rapides  progrès 
sur  cet  instrument.  Il  était  k  peine  âgé  de  dix- 
neuf  ans  lorsqu'il  se  mit  *  voyager.  Arrivé  a 
Lille,  dans  la  Flandre  française,  on  il  avait  été 
appelé  pour  j  remplir  l'emploi  de  premier  violon, 
il  y  écrivit  trois  grands  motets  qui  furent  goûtés, 
et  qu'il  alla  faire  entendre  au  concert  spirituel 
de  Paria,  en  1737; 'il*  y  furent  applaudis.  Ce 
succès  et  Ceux  qu'il  obtint  comme  violoniste  dans 
les  mêmes  concerts,  furent  le  commencement 
de  sa  fortune,  car  ils  lui  procurèrent  une  place 
dans  la  musique  de  la  chambre  du  roi ,  et  plu» 
tard  (  1744  )  sa  nomination  de  surintendant  de  la 
chapelle  de  Versailles,  après  la  mort  de  Gervajs. 
Ces  motets, qui  depuis  lors  ont  été  imprimes 
avec  luxe,  étaient  un  Magnas  Dominas,  un 
Jubilate  et  un  Domina*  regnavit.  Mondon- 
ville  fit  aussi  paraître  des  sonates  et  des  trios 
pour  le  violon ,  des  pièces  de  clavecin  avec 
accompagnement  de  violon,  et  des  concertos 
d'orgue  auxquels  Balbatre  procura  une  grande  re- 
nommée par  sa  manière  brillante  de  le*  exécuter 
au  Concert  spirituel.  Il  t'essaya  aussi  k  l'Opéra; 
mais  sa  pastorale  historique  A'Isbi,  jouée  en 
1742,  n'j  réussit  point  Plus  heureux  dansaon 
Carnavaldu  Parnasse,  jouée  en  1749,  il  vit  cet 
ouvrage  arriver  à  la  trente-cinquième  représenta- 
tion ï  on  le  reprit  en  17G9  et  en  1787.  Complai- 
sant et  souple  avec  tes  grands,  Mondnnville  s'é- 
tait fait  k  la  cour  de  puissants  protecteurs  qoi 
exagérèrent  son  mérite  et  lui  procurèrent  des 
succès  de  peu  de  durée.  En  i7Sî  une  troupe  de 
chanteurs  italiens  était  arrivée  en  France  et  avait 
donné  lien  fc  ces  discussions  connues  sous  le 
nom  de  guerre  de*  bouffon*.  On  sait  que  la 
cour  s'était  prononcée  es  faveur  de  la  musique 
française  contre  l'italienne  :  M™*  de  Pompadovr, 
particulièrement,  s'était  faite  la  protectrice  des 
compositeurs  français.  L'abbé  de  la  Mare  avait 
laissé  en  manuscrit  le  poème  de  l'opéra  intitulé  : 
Ttton  et  l'Aurore;  Hondonville  y  lit  mettre  la 
dernière  main  par  l'abbé  de  Voisenon ,  te  mit 
en  musique  et  le  KL  jouer  en  1753.  La  première 
représentation  fut  considérée  comme  décisive 
dans  la  guerre  des  bouffons,  et  de  part  et  d'autre 
on  se  prépara  k  soutenir  tes  iuléréb  de  la  mu- 
sique italienne  et  de  la  française.  La  jour  de  la 
première  représentation ,  le  parterre  de  l'Opéra 
fut  occupé  par  te*  gendarmes  de  ta  maison  du  roi. 


part  S  rosen  et  TuU  l'tnipoiteiii  a  (tuent  pour  l'tue-       adopM  a 


170 


MONDONVILLE  —  MONE 


les  mousquetaires  et  les  cliev  su-légers  :  les  parti- 
sans 4m  bouffons ,  appelés  le  coin  de  la  reine, 
ne  purent  trouver  lia  place  que  dans  lea  corri- 
dor». Grâce  à  eu  précautions,  la  pièce  réussit 
nt,  et  le  parti  vainqueur  lit  partir  le 
r  un  courrier  pour  porter  tn  roi,  qui 
était  a.  Choisy,  ta  nouvelle  de  la  victoire.  Celle- 
ci  était  compléta ,  car  le  lendemain  te  renvoi  des 
bouffons  fut  décidé ,  et  l'Opéra  français  reprit 
ses  anciennes  habitudes  et  les  avantages  de  son 
monopole. 

L'année  suivante,  Mondonville,  parvenu  par 
son  succès  a  la  plus  haute  laveur,  a  la  ville  comme 
à  la  tour,  fit  représenter  sa  pastorale  de  Daphnii 
et  Alcimadure  en  patois  languedocien,  dont 
la  douceur  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  langue 
italienne  pour  la  musique.  Jéliotte,  Latour  et 
M'ie  Fet,  qui  chantaient  lea  principaux  rôles , 
étaient  nés  dans  les  provinces  méridionales  de 
la  France  et  parlaient  ce  langage  avec  facilité. 
lia  rendirent  l'illusion  complète  et  procurèrent 
a  l'ouvrage  un  succès  d'enthousiasme.  On  en 
contesta  cependant  la  propriété  a  Mondonville, 
et  l'on  prétendit  qu'il  était  connu  dans  le  Midi 
sous  le  nom  de  l'Opéra  de  FrtnUignan,  et 
que  le  fond  en  était  pris  dans  lea  airs  populaires 
du  Languedoc.  En  1768,  Mondonville  remit  au 
tliéltre  cette  pastorale  traduite  par  lui-même  en 
français  ;  mais  elle  ne  fut  plus  aussi  favorable- 
ment accueillie ,  soit  que  la  naïveté  primitive 
lut,  comme  on  l'a  dit,  devenue  niaise  dans  la 
traduction,  soit  que  Legros  et  M™  Lanivée, 
qui  avaient  succède  a  Jéliotte  et  a  M'i"  Fel , 
tussent  moins  de  grâce  et  d'abandon.  On  reprit 
cependant  encore  la  pièce  en  1773.  Les  autres 
opéras  de  Mondonville  sont  :  •  Les  Fêtes  4e 
Paphos,  composé  de  deux  actes,  Vénus  et  Ado- 
nis, Bacchus  et  Érigone,  écrits  autrefois  pour 
le  théâtre  de  M»  de  Pompadour,  a  Versailles , 
et  joués  à  Paris  en  1758;  Psyché,  en  I7flî, 
devant  la  cour  à  Fontainebleau ,  et  en  1769  à 
Paris;  Thésée,  sur  le  poème  de  Quinault  et 
avec  les  récitatifs  de  Lully ,  qui  tombai  la  cour 
en  176»,  et  à  Pari*  en  1767;  enfin,  Les  Projet* 
de  l'Amour,  ballet  héroïque  en  trois  actes,  re- 
présenté en  1771. 

Après  là  mort  de  Rover,  Mondonville  obtint, 
au  mois  de  Janvier  1755,  la  direction  du  Con- 
cert spirituel,  où  il  fil  exécuter  ses  motets  avec 
beaucoup  de  succès.  H  fut  le  premier  qui  fit  en- 
tendre dans  ce  concert  des  oratorios  imites  de 
ceux  des  maîtres  italiens.  Parmi  ceux  qu'il  a 
composes ,  on  cite  i  Le*  Israélites  au  mont 
Oreb,  le*  Fureurs  de  Saùi  et  les  Titans.  Après 
avoir  administré  ce  concert  avec  beaucoup  de 
■Me  pendant  sept  ans ,  il  rat  remplacé  par  Dan- 


vergne  en  1761  N'ayant  pu  s'entendre  sur  les 
émoluments  qui  devaient  être  payes  a  Hondon- 
ville pour  la  possession  de  ses  motets  et  de  ses 
oratoires,  Dwvergne  se  vit  enlever  cette  mu- 
sique par  son  auteur  ;  mais  les  habitues  du  Con- 
cert spirituel  la  demandèrent  avec  tant  d'in- 
stances qu'il  fallut  traiter  avec  MondonTille 
moyennant  une  somme  de  37,600  fr.  pour  en 
avoir  la  possession,  à  la  condition  qu'il  en  diri- 
gerait lui-même  l'exécution. 

Mondonville  avait  beaucoup  de  vanité ,  et  af- 
fichait la  prétention  de  passer  pour  homme  de 
lettres  en  même  temps  que  compositeur;  et  la 
plupart  des  poèmes  de  ses  opéras  étaient  pu- 
bliés sous  son  nom ,  quoique  l'abbé  de  Voisenon 
eu  fut  le  véritable  auteur.  En  1768,  il  obtint  une 
pension  de  1,000  francs  sur  l'Opéra.  Contre  l'or- 
dinaire des  musiciens  de  son  tempe,  il  était  avare 
et  avait  acquis  une  fortune  asses  considé- 
rable (I).  Sa  répugnance  a  faire  la  moindre  dé- 
pense fut  cause  qu'il  mourut  s 
de  ta  médecine ,  dans  si 
de  Tlellevllle,  le  8  octobre  1773.  Mondonville 
avait  épousé  MLl[  de  Boucan,  fille  d'un  gentil- 
homme fort  riche,  en  1747,  et  en  avait  eu  un 
fils,  objet  de  la  notice  suivante. 

MONDONVILLE. ( ....),  fils  du  précédent, 
né  i  Paris  en  174S,  passait  pour  un  habile  vio- 
loniste de  son  leinpa.  Il  n'était  âgé  que  de  dix- 
neuf  ans  lorsqu'on  grava  de  sa  composition  six 
sonates  pour  violon  et  basse.  Plus  tard,  il  étudia 
le  hautbois  et  en  joua  dans  les  concei  ta.  Il  est 
mort  à  Paris  en  leos. 

HONE(FsaNcms-JoesMt),  savant  littérateur 
et  archéologue,  issu  d'une  famille  hollandaise  dont 
le  nom  véritable  était  Moonen,  est  iM  i  Mingols- 
heim  près  de  Heidelberg,  le  13  mai  17U3.  Après 
avoir  étudié  le  droit,  la  philologie  et  l'histoire  S 
l'université  de  Heidelberg,  il  en  devint  lui-même 
ensuite  professeur  et  bibliothécaire.  Appelé  en 
1B37  à  l'université  deLouvaln,  en  qualité  de  pro- 
fesseur de  politique  et  de  statistique,  il  occupa 
cette  position  pendant  trois  ans;  mais  11  la  per- 
dit par  la  révolution  de  ÎSSO.  De  retour  a  Hei- 
delberg, il  s'y  occupa  de  profondes  r«cberchea 
archéologiques  jusqu'en  1835.  Il  fut  alors  appelé 
è  Carttmbe  pour  y  prendre  la  place  de  directeur 
des  archives,  qu'il  occupe  encore  (  1863).  Une 
partie  des  travaux  historiques  et  archéologiques 

(i|  Dimib  irtiiii  »p*e(*l  .ur  Hou  domine,  puMièdau 


l,arll  etali  d'oo*  exécutas* 


MONE  —  MONFERRATO 


de  ce  savant  ne  concerne  pu  ce 
mais  il  doit  y  être  cité  pour  deux  colleclinni  qui 
ont  de  l'intérêt  pour  l'histoire  du  chant  des  di- 
verses églises  au  moyeu  âge.  Le  premier  •  pour 
titre  :  LateMschc  imd  Grieehitche  Metim 
aut  dem  zweiten  bit  sechsten  Jahrhtmdert. 
Messes  latine*  et  grecques,  depuis  le  deuxième 
tiède  jusqu'au  sixième)  ;  Francfort-sur- le- M  rin, 
C.  B-  Iilzlui,  1850,  1  vol.  in-4".  I*  première 
division  de  ce  volume  renferme  les  dissertations 
et  les  notes  «ur  les  messes  gallicane*  ou  franci- 
ques qui  forent  en  usage  dans  le*  diter*  systèmes 
liturgiques,  depuis  le  quatrième  siècle  jusqu'au 
sixième,  et  su  r  les  manuscrits  qui  les  contiennent, 
puis  les  textes  particuliers  deorue  de  ce*  messes; 
en  lin,  des  recherches  sur  la  langue  employa  dans 
ces  messe*  jusqu'au  temps  de  Pépin  et  de  Char- 
lemagne,  et  des  remarques  sur  cette  liturgie.  Le 
seconde  partie  renferme  des  dissertations  sur  les 
messes  sfricaines  de  la  fin  du  deuxième  siècle 
et  du  commencement  du  troisième,  sur  celles 
de  la  seconde  moitié  du  troisième  siècle  ,  du 
quatrième  et  du  corn  men  cernent  du  cinq  uième,s  u  i- 
Ties  de  recherches  sur  celte  liturgie.  Les  messes 
romaines  remplissent  ta  troisième  partie,  dans 
laquelle  se  trouvent  aussi  de  savantes  recherches 
sur  les  plus  anciens  manuscrits  da  ces  monu- 
ments. La  quatrième  partie  est  consacrée  S  la 
liturgie  grecque  primitive  et  ases  dilorses  modi- 
fications. 4 
Mon  moins  important,  le  second  ouvrage  de 
H.  Mone  est  une  collection  générale  des  hymnes 
latines  du  moyen  âge ,  publiées  d'après  les  ma- 
nuscrits et  commentées  (  LateMieh»  Bt/mnen 
des  Mittelalttn,  au*  Bandschrlflen  Aerous- 
gegtbm.  urtd  erklaert)  ;  Fribourg  en  Brisgau, 
llerder,  i8ï:nass,  3  toL  gr.  in  8°.  Le  premier 
volume  contient  les  chants  è  Dieu  et  aux  anges  ; 
le  second  volume,  les  chants  à  la  Vierge  Hsrle; 
le  troisième,  les  liymnes  et  les  séquences  des 
saints.  Lee  notes  qui  remplissent  ces  trois  volu- 
mea  sont  des  modèles  de  savante  et  substantielle 

MONELL1  (Fsauçois),  compositeur  au 
service  du  due  de  Plaisance ,  sers  le  milieu  dn 
dix-septième  siècle,  n'est  connu  que  par  un 
onTrage  intitulé  :  Bnole  tieW  Brimanloper  un" 
balhtto  fatto  in  Pincmta  dal  Serm .  Sig. 
DucaUcarnevaledeU'an*oltel.  Inveaiione 
e  poata  drammatlea  dei  Cm.  B.  M.  {  ber- 
nardo  Horando),  posta  *»  wuatoa  da  Pron- 
once. Monclii.  Le  livret  de  set  opéra-ballet  a 
été  Imprimé  sons  ce  titre  i  Plaisance,  tnex  Bax- 
sacohi,  i05i,  iii-4". 

MOIVETA  (  Josspb  ),  né  à  Florence  en  1761 . 
ht  attaché  an  service  dn  grand-duc  de  Toscane 


en  qualité  de  compositeur.  Il  occupait  encore 
I  cette  place  en  1811.  On  a  donné,  sur  divers 
théâtres  de  limbe,  les  opéras  suivants  de  sa  com- 
position :  1°  Il  Capttano  Tenaglia,  opéra 
bouffe  ;  à  Livoume,  1714.  —  1"  La  Mtita  pur 
amore;  idem,  i  Alexandrie,  1785.  —  3"  Amor 
vuol  giavcntù;  1  Florence,  1788.  —  4° L'Equi- 
voeo  del  nattro;  Ibid.,  1780.  —  i"  I  due  ru- 
fort,  1791,  è  Rome.  —  6"  JÎ  Conte  Policronio, 
opéra  bouffe,  à  la  résidence  royale  de  Poggio , 
en  1791. 

MONFERRATO  (  P.  NADAL  ou  KA- 
TALE),  prêtre  vénitien,  né  dans  les  premières 
années  dn  dis- septième  siècle ,  fut  élève  de  Ro- 
vetta  (  voy.  ce  nom),  pour  l'orgue  et  le  con- 
trepoint. Après  la  mort  de  l'organiste  de  Sainl- 
Murc,  Jean-Baptiste  Berti,  en  I6B9,  il  prit  part 
an  concours  ouvert  pour  remplacer  cet  artiste; 
mais  ce  fut  Cavalll  f  nos/,  ce  nom)  qui  obtint  la 
place,  le  ïï  janvier.  Un  mots  après ,  c'est-à-dire 
le  11  lévrier,  Monferrato  dot  se  contenter  d'en- 
trer dans  la  même  chapelle  en  qualité  de  diantre; 
mais  lorsque  son  maître  Rovetta  Tut  appelé  i  la 
position  de  maître  de  cette  chapelle,  il  lui  suc- 
céda dans  celle  de  vice-maftre,  le  10  jan- 
vier 1847.  Trente  années  s'écoulèrent  pendant 
qu'il  ta  exerçait  les  fondions,  et  ce  ne  fut  que 
le  30  avril  1670  qu'il  obtint  la  place  de  maître 
titulaire ,  après  la  mort  de  Catalli.  11  la  conserve 
jusqu'à  son  décès ,  qui  eut  lieu  au  mois  d'a- 
vril 1*85.  Outre  les  places  qu'il  occupa  h  l'é- 
glise ducale  de  Saint-Marc,  Mon  ferra  lo  en  eut 
plusieurs  autres,  parmi  lesquelles  on  die  celle* 
de  directeur  du  choeur  des  jeunes  filles  dn  Con- 
servatoire des  M cndlcanii,  et  celle  de  maître 
de  chapelle  de  la  paroisse  Saint- Jean-Chrysos- 
tome,  dans  laquelleil  habitait.  Il  avait  établi  osas 
ce  quartier  une  imprimerie  de  musique,  en  so- 
ciété avec  un  certain  Joseph  Seala,  qui,  en 
mourant,  loi  laissa  sa  part  de  la  propriété.  De 
plus ,  Il  donnait  beaucoup  de  leçons  de  chant 
et  da  clavecin  dans  les  familles  palrieiennes. 
Toutes  ces  sources  de  revenu  procurèrent  a 
Monferrato  des  richesses  considérables,  dont  il 
disposa  en  faveur  de  neveux  et  nièces ,  d'insti- 
tution* religieuse»,  et  même  de  personnes  de 
haut  rang ,  par  ua  très-long  testament  écrit  de 
la  main  d'un  notaire  nommé  Pietro  Brachi,  le 
16  novembre  1034.  Le  buste  en  marbre  de  ce 
maître  fut  placé  au-dessus  de  la  porte  de  la  ss- 
erlstie  de  l'église  Sa  i  nt  Jcan-Chr  ysostome,  avec  une 
Inscription  latine  a  sa  louange.  Les  navres  im- 
primée* et  connues  de  Monferrato  sont  celles 
dont  voici  le»  titie»  :  V  Salmi  coneertati  ai, 
0  e  S  vod,  eon  violini  ed  organo,  llb.  1  et  1  ; 
Venise,  FrssK.Magni,  1647  et  lus».  —  r  Mo- 


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m 


MONFERIUTO  -  MOMG1H 


tatli  a  quattro  vnci,  con  violini  e  vloletia , 
Uh.  1,  3,  3;  ibid.,  1655,  1659,  1871.  -  S°  Mo- 
tettt  concertait  a  5  e  G  voei;  ibid.,  ieao.  — 
4°  Motet  U  concertati  a  2  a  3  voei ,  Ubro.  1*  ; 
ibid.,  iow>,  in-4".—  b"Motetti  a  voce  tolo,  vio- 
lini ed  organo,  op.  6  ;  in  Veneiia,  presse  Cs- 
millo  Barloli,  18BB.  in-4".  —  6" Motetti  concer- 
tati Q  3  e  3  voei,  lib.  H°;  in  FeneUa ,  app. 
fr.  Magnt,  1889,  in-4".  —  7"  Salmi  concertati 
ai,  4,  5,  8,  7,  S  voei  cou  s(rom«i/i  «  tenta, 
lib.  W,  op.  8,  ibid.  ,11169,  iu-40.—  8°  Salmi  brevi 
a  Otto  pieni,  op.  9;  Ibid.  1675.  C'est  une 
réimpression.  —  b°  A'acri  concenff  owla  Mo- 
tetti a  vocesola,  con  due  violini  et  vloletta, 
10.11°,  op.  10;  ibid.,  1675.—  la- Sabni  con- 
certati a  due  voei  con  violini,  op.  11  ;  ibid., 
1170.— W  Salmi  a  vocesola  con  violini,  lib.  [0°, 
op.  13;  m  Veixtio,  app.  Giut.  Scala,  1677. 
Il  y  a  une  autre  édition  de  1681 .  —  13'  Mitste 
ad  uim  capellànm  quatuor  et  qutnque 
vocum,  op.  13  ;  Ibid.,  1677.  Cette  date  provient 
d'un  changement  de  frontispice.  —  13°  Salmi 
concertati  a  due  voei  con  violini  e  tenxa, 
op.  18 {  Wd.,  1678.  —  14"  Antifonc  a  vocesola 
con  batso  continua  ed  organo,  op.  17  ;  ibid., 
1678 — M'Motettia  2  e-Zvoci,Ub.  UI°,op.  IS; 
ibid.,  1681.  Monferrato  (ut  un  bon  musicien 
qui  écrivait  bien ,  mail  inférieur  pour  Ifuïentioa 
à  ton  matlre  Rnvetla ,  et  a  aea  contemporain» 
Civalli ,  Legrenzi  tt  Ziani. 

UONGE(G*arARDJ,  illustre  mathématicien 
a  qui  l'on  doit  la  création  de  il  géométrie  descrip- 
tive, naquit  a  Beanne  le  10  mai  1747.  Après 
avoir  fait  ses  études  chei  ies  PP.  de  l'Oratoire  de 
sa  Tille  natale  etè  Lyon,  il  fut  employé  à  des  tra- 
vaux de  fortifications,  ob  11  se  fit  remarquer  par 
son  élégante  manière  de  dessiner  le»  plant ,  et 
devint  successivement  professeur  suppléant  de 
"wlliéms  tiques  et  professeur  titulaire  de  phy- 
sique* l'école  de  Méiière».  Hais  bientôt,  don- 
nant l'essor  i  son  génie,  il  Jeta  les  premiers 
fondements  de  la  science  qui  l'a  immortalisé,  en 
généralisant  par  des  principes  féconde  les  procé- 
dés graphiques  de  la  coupe  des  pierres ,  de  la 
charpente  et  dee  autres  parties  de  constructions 
géométriques  qu'on  enseignait  alors  dam  les 
écoles  d'artillerie,  du  génie  et  de  la  marine. 
Après  avoir  lutté  longtemps  contre  la  routine 
qui  repoussait  ses  découvertes ,  il  attira  sur  lui 
l'attention  du  monde  savant ,  se  ha  à  Paris  et 
devint  successivement  professeur  S  l'école  d'hy- 
drodynamique du  Louvre,  éliminateur  des 
élevés  de  la  marine,  membre  de  l'Académie  des 
sciences,  puis,  après  la  révolution,  ministre  de 
la  marine ,  professeur  à  l'École  normale  et  à 
l'École  polytechnique,  commissaire  du  gouverne- 


ment en  Italie,  de  la  commission  des  sciences 
de  l'expédition  d'Egypte ,  sénateur  et  comte  de 
l'empire.  Il  mourut  a  Paris  le  28  juillet  1818. 
Comme  la  plupart  des  grands  géomètres  du  dlx- 
buitième  siècle ,  il  s'occupa  du  problème  de  la 
corde  vibrante;  mais,  suivant  la  direction  da 
son  génie,  il  en  donna  la  solution  par  une  cons- 
truction géométrique.  Supposant  qu'une  corde 
vibrante,  placée  lioritontalement  pour  plus  de 
simplicité ,  soit  pincée  dans  une  direction  verti- 
cale ,  et  que  le  plan  se  meuve  selon  une  direc- 
tion perpendiculaire ,  il  a  démontré  que  la  corde 
doit  décrire,  par  son  double  mouvement  de  vi- 
bration et  de  translation,  une  surface  dont  les 
sections,  faites  par  des  plans  parallèles  an  pre- 
mier, donnent  pour  chaque  instant  la  ligure  de  b 
courbe.  Houge  a  exécuté  cette  surface  dont  le 
modèle  ae  trouve  a  l'École  polytechnique.  Ama- 
teur passionné  de  musique,  il  avait  profilé  da 
sa  mission  «a  Italie  pour  faire  faire  s  Venise  de* 
copies  de*  œuvres  de  tous  les  anciens  maître* 
de  la  chapelle  de  Saint-Marc ,  et  en  avait  empH 
des  caisses  qu'il  confia  aux  soins  dn  célèbre 
violoniste  Kreutzer,  voyageant  alors  eu  Italie  ; 
mais  celui-ci  négligea  sa  mission,  et  quand 
l'armée  française  fut  forcée  d'opérer  sa  retraite, 
les  caisses  tombèrent  au  pouvoir  des  alliés  et 
furent  transportées  en  Angleterre. 

HONGEZ    (Antoike),    né   à  Lyon,    en' 
U47 ,  entra  fort  jeune  dans  l'ordre  des  Génové- 
fains.  Nomme,  sous  le  gouvernement  du  direc-  ' 
taire,  un   des  administrateurs    de    l'hôte)    de*  ' 
monnaies  de  Paris ,  Il  a   conservé  cette  place  " 
jusqu'en  1837.  A  l'époque  de  la  formation  de  ' 
l'Institut,  U   fut  appelé  dans  la  classe  de  Btté-  ' r 
rature  ancienne.  Éliminé  de  ce  corps  en  1816,  H  ■ 
yeatrentredenxansapres.il  est  mort  le  30  juillet 
I83G.  An  nombre  des  mémoires  que  ce  savant  a 
fait  insérer  parmi  ceuidH  l'Académie  des  inscrip- 
tions et  belles- lettres,  on  remarque  oeux-dt 
1"  Rapport  sur  les  moyens  de  faire  entendre  les 
discours  et  11  musique  des  fêtes  nationales  partons 
les  spectateurs,  en  quelque  nombre  qu'ils  puissent 
être  (Anciens  Mémoires  de  V  Institut  national, 
cloua  de  littérature  et  beaux-art»,  l.  m, 
1801).  —  1*  Mémoire  sur  les  harangue*  attri- 
buées par  les  anciens  écrivains  aux   orateurs, 
sur  les  masques  antiques,   et  sur  les  moyen* 
que  l'on  a  cm  avoir  été  employé*  par  les  ac- 
teurs, cbex  les  anciens,  pour  se  faire  entendre  de 
tous  les  spectateurs  (  ibid.,  tome  IV,  1S03). 

HONG  IN  (CuHUis-Fnifleois -Joseph),  pro- 
fesseur de  musique  à  Besançon,  né  dans  le 
département  du  Douba  en  1809,  est  auteur  d'an 
ouvrage  intitulé  :  Nouvelle  Méthode  élémen- 
taire pour  l'enseignement  du  plaln-chaat  et 


MONGIN  -  MONKAIS 


171 


du  chant  musical ,  suivi  d'un  recueil  de  mo- 
tets* Pirii,  Hachette,  1836,  io-B°  de  130  pages. 
H.  Mongin,  qui  a  eu  pour  collaborateur  M.  Ber- 
thtot,  inconnu  dus  le  monde  musical,  est  mort 
i  Besançon ,  au  mois  d'octobre  1881 ,  k  l'agcde 
rinquante-deux  soi. 

MONGIN  (M"*  M..B!E-Loci(E),  est  née  la 
11  juin  I84i  s  Besancon,  ob  son  père  exerçait  la 
profession  d'avocat.  A  l'âge  de  quatre  ans  sa  mère 
lui  donna  les  premières  leçons  de  musique  et  de 
piano;  die  eut  ensuite  pour  professeur  H.  Ron- 
caglio,  organiste  de  l'église  Saint-Pierre.  Une  in- 
telligence d'élite  ainsi  que  l'application  aux  études 
se  manifestèrent  de  bonne  beure  cbez  la  jeune 
Marie,  et  tes  progrès  lurent  rapides.  Klle  était 
*  peine  âgée  de  unie  ans  lorsque,  par  une  heu- 
reuse inspiration,  ses  parents  se  décidèrent  i 
Tenir  habiter  Paris  pour  .qu'elle  pût  recevoir 
les  leçons  des  meilleurs  professeurs.  An  mois 
de  janvier  1863,  M11'  Mongin  entra  an  Conser- 
vatoire, dans  la  cluse  de  piano  de  M""  Far- 
reste,  et  depuis  lors)  elle  se  distingua  constamment 
par  la  douceur  de  son  caractère,  son  zèle  et  son 
assiduité.  En  1853  elle  remporta  le  deuxième 
prix  de  solfège  et  le  premier  l'année  suivante. 
En  1859  le  premier  prix  depiano  Ini  Tut  décerné, 
et,  enfin,  en  1861,  elle  obtint  le  premier  prix 
d'harmonie,  après  quelques  années  d'études,  dana 
la  classe  de  H.  Bienaimé. 

Habile  virtuose,  grande  musicienne  et  tectrice 
de  premier  ordre,  celte  jeune  artiste  a  fait  une 
étude  approfondie  des  compositions  des  auteurs 
Massiques  et  de  celles  des  plus  célèbres  claved- 
xistes  des  seizième,  dit-septième  et  dix-huitième 
siècles.  Toutes  les  fois  qu'elle  a  fait  entendre  en 
public  les  œuvres  qui  forment  la  belle  collection 
Intitulée  Le  Trésor  des  planistes,  que  publient 
en  ce  moment  (1803)  M.  et  M™  Farrenc, 
M"*  Mongin  a  obtenu  le*  plus  brillants  succès 
cl  le  suffrage  des  connaisseurs. 

MON1GLIA  (Je*n-Anmk),  compositeur 
dramatique ,  né  k  Florence  dana  la  première 
moitié  du  di  «-septième  siècle,  est  connu  par  les 
opérai  suivants:  1"/I  Ilsseo,  représenté  k  Dresde, 
en  1607.  —  1'  Gioeasta,  drame,  k  Dussel- 
dorf,  en  1098. 

MONIOT  (Jiab),  poète  et  musicien  du 
treizième  siècle ,  était  né  a  Arras  et  lut  con- 
temporain de  aaint  Louis.  On  ignore  si  le  nom 
de  Moniot  était  celui  de  ta  famille,  ou  si  c'est 
se  sobriquet  qui  signifie  petit  moine.  Le  ma- 
nuscrit de  la  Bibliothèque  Impériale  de  Paris , 
coté  7331  (ancien  fonds),  contient  quatorae  chan- 
sons notée*  de  ta  composition. 

MONIOT  (Juk),  contemporain  du  précé- 
dent, est  connu  sons  le   nom  de  Moniot  de 


ParU,  parce  qu'il  était  né  dans  cette  ville.  H 
était  aussi  poète  et  musicien.  On  trouve  sept 
chansons  notées  de  sa  composition  dans  un 
manuscrit  coté  B5(  fonds  de  Cangé),  a  la  biblio- 
thèque impériale. 

MONN  (  MiTTHieo-JuAN  ) ,  compositeur,  que 
Gerber  croit  avoir  vécu  i  Vienne  vers  la  fin  du 
dix-huitième  siècle,  est  connu  par  l'indication  de 
nombreux  ouvrages  manuscrits ,  dans  le  Cata- 
logne de  Traeg  (Vienne,  1799  ).  En  voici  la 
liste  :  1"  Instruction  sur  1s  basse  continue  — 
1*  Oratorio  intitulé:  Entretiens  salutaires.  — 
3*  Prières.  —  V  Requiem  k  4  voix ,  3  violons  et 
orgue.  —  5"  Messe  k    4  voix  et  4  instruments. 

—  6*  Messe  à  4  voix  et  k  grand  orchestre.  — 
7°  Chœurs  et  motets  h  voix  seule.  —  8°  Six 
avmpbooietj  pour  l'orchestre.  —  9°  Un  concerto 
pour  violon.  —  10*  Un  idem  pour  violoncelle.  — 
1 1"  Dix-huit  quatuors  pour  3  violons,  alto  et  basse. 
—13"  Quinze  divertissements  pour  les  même*  ins- 
truments. — 13"  six  trios  pour'i  violons  et  basse. 

—  14"  Trois  idem  pour  flûte,  alto  et  bisse.  — 
IS'Trois  idem  pour  flûte,  tiolou  et  basse.—  ICSo- 
nates  pour  violon  et  basse.  —  17°  Musique  mili- 
taire* tO  parties.  —  18°  Douze  concertos  pour  le 
clavecin  avec  accompagnement.  —  19°  Trente 
divertissements  pour  clavecin  seul.  —  30°  Six 
sonates  idem.  —  11"  Diana  e  Amore,  opéra. 

MONNAIS  (Gbilucme-Édoiued-Desifé), 
littérateur  français  et  amateur  télé  de  musique , 
est  né  k  Paris,  le  37  mai  1798.  Après  avoir  ter- 
miné ses  études  et  fait  un  cours  de  droit,  il  fui 
reçu  avocat  en  1818;  mais  il  préféra  la  littérature 
au  barreau,  et  les  mémoires  k  consulter  cédèrent 
le  pas  aux  vaudevilles  et  aux  comédies.  Ses  pre- 
miers travaux  pour  le  théâtre  datent  de  1830;  il 
eut  pour  collaborateurs  dans  ces  légères  pro- 
ductions Dtrtota,  Paul  Du  port,  Saiut-Hilalre  et 
Vulpian.  Les  ouvrages  donnés  par  Ini  k  divers 
théâtres  «ont  :  Midi  OU  l'Abdication  d'une 
femme.  —  le  Futur  de  la  Grand1  Maman.  — 
La  Première  Cause.  —  La  Contre-Lettre.  — 
Les  Trait  Catherine.  —  La  Dédaigneuse.  — 
Le  Chevalier  servant.  —  Un  Ménage  pari- 
sien. —  Deux  FiUet  à  marier.  — La  Dame 
d'honneur. —  LeCent-Sutsse  (n  l'Opéra-Comi- 
qne). —  Sultana  (idem).  Dans  une  direction  plus 
sérieuse  M.  Monnals  prit  part  aux  ouvrage»  de  Mar- 
changv  et  de  Tlssot,  de  l'Académie  française,  et 
dirigea  les  Èphémérldei  universelles  (Paris, 
1818-1813,  13  vol.  in-8"),  dont  il  fut  aussi  un  de* 
principaux  rédacteurs.  Des  1918,  M.  Monnals 
avait  hit  les  premier*  essais  de  sa  plume  dan* 
divers  Journaux  auxquels  11  fournissait  dea  ar- 
ticles sans  être  attaché  spécialement  k  aucun; 
mais  au  moi*  de   juillet  1833  il  entra  au  Cour- 


ogle 


174 


MONNAIS  —  MONPOU 


rier  fronçais,  comme  rédacteur  4*  fsuillelon  des 
théâtres.  An  moisde  novembre  183fl, il  fut  nommé 
directeur  adjoint  de  l'Opéra.  Depuis  1840  il  a  le 
titre  et  lei  (onction*  de  commissaire  du  gouver- 
nement près  des  théâtres  lyrique*  et  du  Conferra- 
lolre  ;  comme  tel,  11  a  prie  parte  tout  let  travaux  du 
comité  d'enseignement  de  cette  école.  Depuis  1 835, 
M.  Monnaie  est  un  des  rédacteurs  principaux  de 
ia  Revue  et  Gazetu  musicale  de  Porto,  ou  le* 
articles  sont  signés  du  pseudonyme  Paul  Smith. 
Il  y  a  publie  en  feuilletons  des  nouieltes  ou  ro- 
mans dont  les  sujets  se  rattachent  à  la  musique, 
et  qui  ont  été  réunis  ensuite  en  Tolumes;  tels 
sont  :  1*  Esquisses  de  la  vie  d'artiste  (Paria, 
1844,  S  Toi.  in-8°).  —  3°  Portefeuille  de  deux 
cantatrices  (Paris,  1845,  in-80].  —  l"  Lei  sept 
Notes  de  ta  gamme  (  Paria,  1846,  in-8").  Sous  le 
même  pseudonyme  parait  aussi  chaque  année, 
dana  le  même  journal,  une  revue  annuelle  de  tous 
les  événements  musicaux,  de  quelque  genre  que 
ce  soit.  Enfin,  M.  Monnais  y  est  chargé  de  rendre 
compte  des  ouvrages  représenté»  à  l'Académie 
impériale  de  musique  (l'Opéra),  ainsi  qu'au 
Théâtre  Italien.  Sa  critique  se  distingue  par  la 
bienveillance,  l'esprit  et  la  politesse.  M.  Monnais 
a  fourni  quelques  articles  de  critique  musicale  à 
la  Senne  contemporaine,  bous  le  pseudonyme 
de  wtlkelm.  Dans  les  années  1851,  1853, 1859 
et  I86ï,ce  littérateur  distingué  a  été  chargé  d'é- 
crire les  poirnea  des  cantates  pour  les  grands  con- 
cours de  composition  musicale  a  l'Académie  des 
beaux-arts  de  l'Institut;  ces  cantates  ont  pour  ti- 
tres :  le  Prisonnier;  Le  Rocher  d'Appemel;  Bù- 
jazet  et  U  Joueur  de  flûte;  Louise  de  Métier  et, 
MONNET  (Jean),  né  a  Condrieui ,  près 
de  Lyon,  demeura  jusqu'à  i'igejje  quinze  ans 
«bex  un  oncle  qui  négligea  son  éducation  an 
point  que,  parvenu  a  cet  âge,  Il  savait  k  peine 
lire,  n  se  rendit  alors  à  Paris,  et  fut  placé  dans 
ia  maison  de  la  duchesse  de  Berry  (fille  du  ré- 
gent), qui  lui  donna  quelques  maîtres  d'agré- 
ment; mais  ayant  perdu  m  Bienfaitrice,  le  30 
juillet  1719,  il  se  trouva  sans  ressource»,  et 
mena  pendant  plusieurs  années  une  vie  dis- 
sipée et  orageuse.  Enfin,  M  1743,  il  obtint  le 
privilège  de  l'Opéra- Comique ,  mais  il  ne  le 
garda  pas  longtemps.  En  1745  11  était  directeur 
du  théâtre  de  Lyon,  et,  en  1748,  d'un  théâtre 
français  à  Londres.  De  retour  à  Paris,  il  reprit , 
en  1751,  la  direction  de  l'Opéra- Comique,  et  la 
garda  jusqu'en  1758.  Ce  fut  sous  sa  direction 
que  ce  spectacle  prit  du  développement ,  et  cessa 
d'être  un  théâtre  de  vaudeville.  Favart,  Se- 
dalne,  Dau  vergue,  Phtlidor  et  Duni  préparè- 
rent, par  leur*  ouvrages,  les  Français  à  eu- 
tendre  de  la  musique  plus  forte  et  plus  drama- 


tique, et  l'on  ne  peut  nier  que  Monnet  n'ait 
beaucoup  contribué  a  cette  révolution.  Il  est 
mort  obscurément  *  Paris,  en  1785.  On  a  de 
lui  :  Anthologie  française,  ou  chanson» 
choisies  depuis  le  treizième  siècle  jusqu'à,  pré- 
sent; Paris,  17S5,  3  roi.  in-6°,  avec  (ea  ai,-» 
notes.  On  trouve  en  tête  du  recueil  une  préface 
ou  Mémoire  historique  sur  la  chanson,  qu! 
est  de  Meusuier  de  Qnerion.  Ce  recueil  est  esti- 
mé. Un  quatrième  volume,  donné  comme  sup- 
plément, est  intitulé:  Choix  de  chansons 
joyeuses;  Paris,  1785,  in-8".  On  trouve  des 
renseignements  sur  la  vie  aventureuse  de 
Monnet  dana  un  livre  intitulé  :  Supplément  au 
Maman  Comique,  ou  Mémoires  pour  servira 
la  vie  de  Jean  Monnet;  Paris,  172S,  2  vol. 
In-lS,  avec  le  portrait  Oet  ouvrage  est  écrit 
par  Monnet  lui-même. 

MONNIOTE  (D.  JBAH-Fnuiçois),  ou  MO- 
HIOT,  bénédictin  de  Salnt-Germain-dea-Pré* , 
néà  Besancon,  en  1723,  mourut  à  Figery,  près 
de  Corbeil ,  le  29  avril  1797,.  On  lui  a  attribué 
l'Art  du  facteur  d'orgues,  publié  sous  le  nom 
de  Dom  Bedos  de  Celles  ;  mais  j'ai  démontre,  i 
l'article  de  celui-ci,  que  cette  tradition  n'eut 
pas  fondée. 

MONOPOLI  (Jacooea).  Voyet  TKSAN- 
GUIHE. 

MONPOU  (Hippolttk), compositeur  dra- 
matique, né  à  Paris  le  12  janvier  istw  ,  entra 
dana  la  maîtrise  de  l'église  métropolitaine  de 
cette  villa  à  l'âge  de  neuf  ans,  comme  enfant 
de  choeur,  et  y  apprit  les  éléments  de  la  musique 
sous  la  direction  de  Desvigne  (vog.  ce  nom). 
Plus  tard ,  Cliorou  l'admit  au  nombre  dea 
élevé*  de  l'école  .qu'il  venait  de  fonder  (1817) , 
et  le  choisit  deux  ans  après  pour  remplir  les 
fonctions  d'organiste  A  la  cathédrale  de  Tours , 
quoique  Monpou  fût  k  peine  entré  dans  aa  sei- 
sième  année.  Incapable  d'occuper  cette  place ,  il 
fut  bientôt  congédié ,  revint  A  Paris,  et  rentra 
dans  l'école  ne  Choron ,  où  il  eut  l'emploi  de 
répétiteur- accompagnateur.  Cependant  lecteur 
médiocre,  pianiste  inhabile,  et  fort  ignorant 
dans  la  science  de  l'harmonie,  Il  n'avait  rien 
de  ce  qu'il'  fallait  pour  un  tel  emploi  lors- 
qu'il lui  fut  confié;  toutefois,  incessamment  en 
exercice  avec  ses  condisciples,  parmi  lesquels 
on  remarquait  MM.  Duprez ,  Boulanger,  Scudo, 
Vachon,  Renaut,  Canaple»,  Warlel ,  et  se  li- 
vrant sans  relâche  4  l'étude  des  partitions  des 
grandi  math  es  Maliens,  allemands  et  français, 
Il  acquit  par  degrés  des  connaissances  pratiques 
qui  suppléaient  a  l'instinct,  lent  A  se  développer 
en  lui,  et  aux  défauts  d'une  éducation  première 
mal  (site. 


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En  ISIS,  l'auteur  de  cette  notice  Tôt  prié  par 
Choron  de  Taire  dans  son  école  un  cour*  d'har- 
monie pour  le»  étèTea  qui  Tiennent  d'être 
gommé*.  Monpou  en  suivit  le*  leçon*  avec  as- 
siduité, mai*  *e*  progrès  étaient  aussi  lent* 
et  pénible*  que"  ceux  de  Duprei  étaient  rapide*. 


L(*  ( 


mencèrent  en  1BÎ8  dan*  cette  même  école, 
connue  alors  tous  le  nom  d'Iiulilwlton  royale 
de  musique  religieuse,  fournirent  a  Honpou 
de  fréquente*  occasions  de  remplir  ses  fonc- 
tions d'accompagnateur  devant  le  public ,  et  lui 
firent  acquérir  l'aplomb  qui  lui  manquait  aupara- 
vant. Le*  événements  politiques  de  1830  ne  firent 
pas  seulement  eeeeerce*  intéressantes  séances, 
mais  Ils  compromirent  l'existence  de  l'école  & 
laquelle  Choron  avait  consacré  ses  dernières 
année* ,  et  finirent  par  en  amener  ta  dissolution. 
Jeté  tont  a  coup  par  ces  événement*  dans  un 
monde  qu'il  ne  connaissait  pas,  et  passant  de 
la  vie  contemplative  d'une  sorte  de  Thébaïde, 
a  l'âge  de  près  de  trente  ans,  dans  l'exis- 
tence agitée  d'un  artiste  qui  ctterche  du  pain  et 
de  la  renommée,  Honpou  semblait  à  se*  amis 
l'homme  le  moins  propre  à  atteindre  ce  double 
but  Son  extérieur  ne  prévenait  paa  en  sa  fa- 
veur; ses  manière*  inculte*  repoussaient  la 
sympathie.  Néanmoins,  au  grand  étoonenient 
de  ceux  qui  lé  connaissaient ,  sa  fortune  d'ar- 
tiste fut  aaien  rapide.  En  dépit  des  études  classi- 
ques qui  avaient  occupé  toute  aa  jeunesse ,  il  se 
passionna  tont  à  coup  pour  le  romantisme, 
dont  on  faisait  alors  beaucoup  de  bruit,  et 
s'enrôla  parmi  les  novateurs  qui  rêvaient  une 
o  l'art.   Se*    premlc 


Dès 


1SJ8  il  avili  produit  un  gracieux  nocturne  à 
trois  voix  sur  les  paroles  de  Béranger  :  Si 
fêtait  petit  oiseau,  et  ce  premier  essai  avait 
été  suivi  de  quelques  jolies  chansonnettes  ; 
nuls  ce  lut  sa  romance  de  l'Andalouse,  pa- 
roles d'Alfred  de  Musset,  qui  fut  le  signal  de 
la  nouvelle  direction  donnée  A  ses  Idées ,  et 
qui  commença  1*  popularité  dont  il  jouit  pen- 
dant quelques  année*.  Le  lever,  Sara  la  Bai- 
gueuse ,  Madrid ,  la  chanson  de  Mignon ,  le 

Fou  de  Tolède  ,  et  beaucoup  d'autres  petite* 
pièce*  se  succédèrent  rapidement,  et  eurent  du 
retentissement  parmi  les  adeptes  de  l'école  a 
laquelle  il  s'était  affilié.  Il  y  a  dans  tout  cela 
une  originalité  incontestable;  mais  une  origina- 
lité blsarre,  qoi  ne  connaît  d'autres  règles  que 
celle*  de  la  fantaisie.  De*  passage*  empreints  de 
grâce  et  de  sensibilité  y  sont  répandus ,  ça  et  ta  ; 
mais  Monpou  se  liâtc  d'abandonner  ces  idées 
naturelles  pour  te  jeter  dans  de*  extravagances. 


NPOU  x1& 

.  Jl  lemble  se  persuader  que  le  génie  ne  se  mani- 
,  feite  que  par  l'insolite.  Sa  phrase  est  mal  faite  ; 
;  son  rhjtbme  est  boiteux  ;  sa  cadence  tombe 
|  souvent  h  faux.  Soit  par  ignorance,  soit  par 
i  système,  il  prodigue  dans  son  harmonie  des 
successions  impossibles,  au  point  de  vue  de  la 
i  résolution  des  dissonances ,  de  la  modulation  et 
!  de  la  tonalité.  Mais  ces  défauts,  qui  révoltaient 
I  le  senti  ment  des  musiciens,  étaient  précisément 
I  ce  qui  obtenait  du  succès  dans  le  monde  1  part 
•  qui  avait  entrepris  In  déification  du  laid. 
En  1835 ,  Honpou  osa  aborder  la  scène  et  faire 
représenter  au  tltéMre  de  l'Opéra- Comique  Les 
deux  Usines,  petit  ouvrage  en  un  acte  dont 
Soulié  lui  avait  donné  le  livret.  Cette  témérité 
ne  fut  pas  justifiée  par  ;le  mérite  de  l'ouvrage, 
mais  par  le  succès.  Non-seulement  tous  les  dé- 
fauts de  la  manière  du  compositeur  s'y  trou- 
vèrent réunis  ;  non-seulement  il  y  fit  preuve 
j  d'une  impuissance  complète  i  se  servir  de  l'ins- 
trumentation; non-seulement  la  forme  de  la 
plupart  des  morceaux  de  son  ouvrage  était 
défectueuse,  mais  l'originalité  qu'on  avait  par- 
fois remarquée  dans  ses  mélodies  lui  fil  ici  dé- 
faut. Les  réminiscence*  et  le*  idées  vulgaires 
s'y  présentaient  è  chaque  instant  Un  joli  chœur, 
une  romance  (  Adieu,  monbeau  navire)  furent 
le*  seules  choses  qui  échappèrent  au  naufrage 
de  celle  informe  production.  Le  Luthier  de 
Vienne ,  autre  opéra  en  nn  acte,  joué  au  même 
théâtre,  en  1838,  fit  voir  dans  la  facture  de 
Monpoq  quelques  progrès  depuis  son  précédent 
ouvrage.  On  y  remarqua  un  joli  duo  et  la 
ballade  du  Vieux  chasseur,  que  le  talent  de 
M™"  Damoreaa  rendit  populaire.  Piqulllo, 
œuvre  plu*  importante ,  en  3  acte* ,  fut  jouée 
vêts  la  fin  de  1837 ,  et  fit  constater  de  nouveaux 
progrès  dans  le  talent  de  Monpou.  Alexandre 
Dumas  était  l'auteur  du  livret  de  cet  opéra.  Le 
compositeur  n'y  avait  pas  renoncé  a  ses  habi- 
tude* de  décousu  dans  les  phrases,  et  sa  ma- 
nière d'écrire  sentait  toujours  te  musicien  in- 
complet; mail  des  idées  originales  étaient  ré- 
pandue* dans  les  deux  premier*  acte*.  Le*  pro- 
portions dn  finale  du  second  acte  s'étaient 
trouvée*  au-dessus  des  forces  de  l'artiste,  et 
le  troisième  acte  était  faible  et  néglige.  Un  Conte 
d'autrefois  et  le  Planteur,  joués  a  l'Opéra-Co- 
mique  en  1839,  où  l'on  retrouvait  le*  formes 
mélodiques  et  les  excentricités  du  compositeur, 
punirent  monotones,  firent  pen  d'Impression 
dans  leur  nouveauté,  et  Turent  bientôt  oubliés. 
Vers  la  fin  de  la  même  année,  Monpou  donna 
au  théâtre  de  la  Renaissance  ta  Chaste  Sutanne, 
opéra  en  quatre  acte*.  On  y  remarqua ,  comme 
dans  tous   ses   autres   ouvrages,  l'instinct   dn 


MOHPOD  —  MONSIGNT 


a  romances,  et  l'absence  des  qua- 
lité» du  musicien  sérieux.  Cependant  no  air  de 
bisse  et  celui  de  Daniel,  in  troisième  acte,  sonl 
mieux  conduits  et  développés  que  ce  qu'il  avait 
écrit  précédemment.  L'insl  ru  ment»  lion  de  cet 
opéra  était  la  partie  Faible,  comme  dans  toute  la 
musique  dramatique  de  Monpou. 

Depuis  longtemps  il  désirait  obtenir  un  livret 
d'opéra  de  Scribe,  auteur  aimé  du  public  et 
qui  trait  fait  la  fortune  de  plusieurs  composi- 
teurs. H  obtint  enfin  cet  ouvrage;  mais  eu  le  lui 
confiant,  le  directeur  de  l'Opéra-Comique  lui  im- 
posa ta  condition  d'un  dédit  de  30,000  francs 
dans  le  cas  où  il  ne  livrerait  pu  le  manuscrit  de 
aa  partition  a  la  fin  du  mois  d'août  1841.  Mon- 
pou travailla  avec  ardeur,  et  déjà  il  avait  écrit 
deui  actes;  mais  la  fatigue  se  fit  sentir,  et  bien- 
tôt nue  inflammation  d'entrailles  et  d'eatomac  se 
déclara.  Les  médecins  ordonnèrent  le  repos  et  le 
changement  de  climat  :  l'artiste  s'éloigna  de  Paria 
et  se  dirigea  vers  liTouraine;  mais  arrivé  à  La 
Chapelle  Salnt-Mesmin,  sur  les  bords  de  la  Loire, 
son  état  devint  ai  alarmant,  que  M  famille  le  ra- 
mena à  Orléans  pour  avoir  le  secoure  des  méde- 
cins. Leurs  soins  ne  purent  empêcher  les  progrès 
du  mal,  et  le  10  aoOl  18*1,  Monpou  mourut  dans 
cette  ville,  h  l'Age  de  trente-sept  ans.  Sa  veuve 
voulut  ramener  ses  restes  à  Paris  ;  une  messe  de 
Requiem  en  musique  fut  célébrée  a  l'église  de 
Salnt-Rocb,  et  l'artiste  fut  inhumé  avec  pompe 
an  cimetière  du  Père-La  chai  se. 

MONRO  (Hemm),  fils  d'un  musicien  de  Lin- 
coln, est  nédans  cette  ville  en  177t.  Aprèsavoir 
bit  ses  premières  études  musicale*  comme  enfant 
de  chœur  à  l'église  cathédrale,  il  reçut  des  le- 
çons de  piano  d' Ashley,  puis  se  rendit  A  Londres 
on  il  devint  élève  de  Dusses,  et  de  Corri.  En 
1796  II  fut  nommé  organiste  A  Hcwcaetle,  et 
ne  quitta  plne  cette  ville,  où  11  était  encore  en 
1834.  On  a  gravé  A  Londres  plusieurs  ouvrages 
desa  composition  :  entre  antres,  une  sonate  pour 
piano  et  violon,  un  air  varié,  et  un  rondo. 

HONSERRATE  (Anna*  DE} ,  né  en  Cata- 
logne dans  la  seconde  moitié  dn  seizième  siècle, 
était  en  181*  chapelain  de  l'église  paroissiale 
Saint-Martin,  à  Valence. On  a  de  lui  un  bon  traité 
du  chant  ecclésiastique  en  langue  espagnole,,  sous 
ce  titre  :  Arte  brève  y  compendiosa  de  lot  dif- 
jLcultades  que  te  ufrecen  en  ta  musica  praUea 
del  cantollano.  Diriglda  a  la  puritsima  Vir- 
gen  Maria  madré  de  Bios  y  senora  nveslra. 
En  Valencta.encaïade  Pedro  Patricia  Sfey, 
tel*,  in-t°  de  134  pages. 

MONS1GKY  (Piehhk  Ai.nu*t.aE),  compo- 
siteur dramatique,  issu  d'une  famille  noble,  na- 
quit le  17  octobre  1739,  a  FaiM|uemberg,  bourg 


du  Pas-de-Calais,  près  de  Saint-Omet.  Son  père 
ayant  obtenu  tu  emploi  dans  cette  ville,  lui  fit 
faire  ses  études  littéraires  an  collège  des  jésuites. 
Douéd'un  heureux  instinct  pour  la  musique,  le 
Jeune  Monsigny  cultivait  cet  art  dans  tous  les  mi- 
tants de  repos  que  lui  laissait  le  "travail  des  clas- 
ses. Son  instrument  était  le  violon  :  il  acquit  plus 
tard  une  habileté  remarquable  snreet  instrument, 
et  s'en  servit  toujours  pour  composer.  11  perdit 
son  père  peu  de  temps  après  avoir  achevé  ses 
cours.  La  nécessité  de  pourvoir  aux  moyen» 
d'existence  de  aa  mère,  d'une  weur  et  de  jeunes 
IrèreSpdonl  II  était  l'unique  appui,  lui  imposa  l'o- 
bligation d'embrasser  une  profession  lucrative  : 
il  se  décida  pour  un  emploi  dans  la  finance  qui, 
alorscomme  aujourd'hui,  conduisait  rapidement 
A  la  fortune  quand  on  y  portail  l'esprit  des  affairée. 
En  1749  il  alla  s'établir  t  Paris ,  oh  il  obtint  une 
position  avantageuse  dans  les  bureaux  de  la  comp- 
tabilité du  clergé.  L'amabilité  de  son  caractère  lui 
avait  fait  de  nombreux  et  puissants  amis  qui  l'ai- 
dèrent a  placer  sel  frères,  et  a  procurer  a  sa 
mère,  A  sa  arnur  une  aisance  suffisante.  Plus  tard 
ses  protecteurs  le  firent  entrer  dsna  la  maison 
du  duc  d'Orléans,  en  qualité  de  maître  d'hôtel. 
Il  j  paasa  paisiblement  près  de  trente  années, 
et  puisa  dans  la  baule  société  qu'il  ;  voyait  une 
élégance  de  manières  qu'il  conserva  jusqu'à  ses 
derniers  jours.  Depuis  son  arrivéea  Paris,  il  avait 
négligé  la  musique  :  ce  fut  en  quelque  sorte  le 
hasard  qui  le  ramena  vers  l'art  et  qui  fit  de  lui 
un  compositeur  d'opéras.  Il  assistait  en  176*  à 
une  représentation  de  la  Servante  maftreue, 
de  Pergotèse;  l'effet  que  produisit  sur  loi  cette 
musique  d'un  style  alors  nouveau  fut  si  vif, 
qoe  dès  ce  moment  il  se  sentit  tounneuté  du 
besoin  d'écrire  lui-même  de  la  musique  de  met- 
tre. Mais  son  éducation  musicale  irai  tété  si  faible, 
si  négligée,  qu'il  n'avait  pas  les  pins  légères  no- 
tiona  d'harmonie,  d'instrumentation,  et  qu'il  avait 
mémo  beaucoup  de  peine  A  mire  le  calcul  des 
valeurs  de  notes  pour  écrire  les  mélodies  que  son 
instinct  lui  suggérait.  Cependant,  entraîné  par  son 
goOt  pour  la  musique  d'opéra -comique,  Il  prit  us 
maître  do  composition.  Ce  fut  Gianotti  («oses 
ce  nom}  qui  lut  enseigna  les  éléments  de  l'har- 
monie par  les  principes  de  la  basse  fondamentale. 
Cinq  mois  de  leçons  suffirent  A  Monsigny  pour  ap- 
prendre ce  qui  lui  semblait  nécessaire  pour  écrire 
les  accompagnements  d'un  air  d'opéra.  Apres 
quelques  essais  Informes,  il  parvint  A  écrire  sa 
partition  des  Aveux  Indiscret!,  opéra-comique 
en  un  acte,  qu'il  fit  représenter  an  théâtre  de  la 
Poire,  en  175».  Il  était  alors  âgé  de  trente  ans. 
Le  succès  de  cet  ouvrage  l'encouragea  ;  cependant 
il  crut  devoir  garder  l'anonyme,  A  cause  'le  M 


position  dans  I*  million  d'Orléans.  En  1700  il 
donna  au  même  théâtre  le  Mat'lre  en  Droit  et 
le  Cadi  dupé.  La  Terra  comique  qnt  brille  dans 
ce  dernier  ouvrage  Et  dire  au  poète  Sedaine, 
après  avoir  entendu  le  dno  du  Cadi  cl  du  Tein- 
turier :  Voilà  mon  homme!  En  effet,  il  ae  lia 
avec  Mnnsigny  et  devint  son  collaborateur  dans 
plusieurs  drame»  et  opéras-comique»,  particu- 
lièrement dani  celui  qui  a  pour  titre:  On  ne.  s'a- 
vise jamais  de  tout,  joli  ouvrage  de  l'ancien 
slyle,  représenté  h  l'Opéra- Comique  de  la  foire 
Saint- Laurent,  le  17  septembre  1701.  Cette  pièce 
hit  la  dernière  qu'on  joua  à.  ce  théâtre,. qui  lut 
ferme  sur  lei  réclamations  de  la  Comédie  italienne, 
dont  la  jalousie  avait  été  excitée  par  les  succès  île 
Monsigny.  Les  meilleurs  acteurs  de  l'Opéra  Co- 
mique, parmi  lesquels  au  remarquait  Clairval  et 
Laruette,  entrèrent  a  la  Comédie  italienne.  C'est 
pour  ce*  deux  théâtres  réunis  en  on  seul  que 
Monsigny  écrivit  ses  antres  opéras,  où  aa  manière 
s'agrandît.  Le  Rot  et  le  Fermier,  en  3  actes,  fut 
joué  en  1701.  Dans  cette  pièce,  le  talent  dn  com- 
positeur pour  l'expression  pathétique  se  révéla 
au  public  et  a  lui-même.  Rose  et  Cala»,  opéra- 
comiqueen  un  acte,  parut  en  17S4.  -tline,  reine 
de  Golcondt,  en  trois  actes,  Tut  joué  a  l'Opéra 
deux  ans  aprjs;  pois  Monsigny  donna  a  la  Co- 
médie Italienne,  en  1708,  l'Ile  tonnante,  opéra- 
comique  en  Irols  actes;  en  1769,  le  Déserteur, 
drame  en  trois  scies,  où  son  talent  atteignit  sa 
plus  haute  portée;  le  Faucon,  eu  1771; la  Belle 
Anin»  (3  MlM),tu  tllbile Xendes-wnu  bien 
empUiyè  (un  *r.tc),  eu  1770;  et  Félix  ouFEn- 
fanl  trouvé,  draine  en  1  actes,  eu  1777.  Ce  fut 
son  dernier  ouvrage.  Toutes  les  partitions  de  ces 
opéras  ont  été  publiées  a  Paris. 

Quoiqu'il  n'eût  connu  que  des  succès,  Monsigny 
n'écrivit  plus  de  musique  après  Félix,  Il  avait 
en  manuscrit  deux  opéras  en  un  acte  intitulés 
Pagamindc  Monigue,  et  Philêmonet Baucls ; 
mais  ces  ouvrages  étaient  déjà  composés  vers 
1770.  J'ai  connu  cet  homme  respectable,  et  je 
lui  ai  demandé  en  ISIO,  c'est-à-dire  trente-trois 
ans  après  la  représentation  de  son  dernier  opéra, 
ail  n'avait  jamais  senti  le  besoin  de  composer 
depuis  cette  époque  :  Jamais,  me  dit-il;  depuis 
le  jour  où  j'ai  ackcoé  la  partition  de  Félix, 
la  musique  a  été  comme  morte  pour  mol  :  il 
ne  m'est  plus  venu  une  idée.  Cepend.nl  il  avait 
conservé  une  rare  sensibilité  jusque  dans  l'Ige  la 
plus  avancé.  Choron  nous  en  fournit  une  preuve 
singulière  dans  l'anecdote  suivante  :  •  Il  Fautque 

■  IasensibHitédecacomi«isiteuf  sitétéblen  vive, 

■  pour  qu'il  en  ait  autant  conservé  a  l'igo  de 
•  quatre- vingt -dan  ans.  Dernièrement,  en  no>ia 

■  expliquant  la  manière  dont  il  avait  voulu  rendre 


IGHY  17T 

•  ta  situation  de  Louise  (dans  le  Déserteur), 
-  quand  elle  revient  par  degrés  de  son  évanouis- 
>  sèment,  et  que  ses  paroles  étouffées  sont  cou 
»  pées  par  dos  traita  d'orchestre,  il  versa  des  lar- 

■  mes,  et  tomba  lui-même  dans  l'accablement 

•  qu'il  dépeignait  de  la  manière  la  plus  exprès  - 

■  sive.  ■  Cette  sensibilité  fut  son  génie,  car  il  lut 
dut  une  multitude  de  mélodies  toudianles  qui 
rendront  dans  louslea  temps  ses  ouvrages  dignes 
de  l'attention  des  musiciens  intelligents.  Grimm 

■  dit  :  M.  de  Moiurtgm/  n'est  pas  musi- 
cien (1).  Non,  tans  doute,  il  ne  l'est  pas  comme 
nous;  sa  pensée  n'est  pas  complexe;  la  mélodie 
l'absorbe  tout  entière.  Sa  musique  n'est  pas  une 
osuvre  de  conception  :  elle  est  toute  de  sentiment 
Monsigny  est  musicien  comme  Greuze  est  peintre. 
Il  est  original,  ne  tire  que  de  lui-même  les  client» 
par  lesquels  il  exprime  le  sens  des  paroles  et  les- 
mouvements  passionnés  des  personnages;  il  y  a 
de  la  variété  dans  ses  inspirations  et  de  la  véitt* 
dans  ses  accents.  Des  qualité!  si  précieuses  ne 
peuvent-elles  done  faire  oublier  1'luhabileté  de  cet 
artiste  d'instinct  dans  l'art  d'écrire  T  11  ne  man- 
quait pas  d'un  certain  sentiment  d'harmonie,  mais 
11  ne  faut  pas  chercher  dans  sa  musique  un  mé- 
rite de  facture  qui  n'y  existe  pas,  qu'il  n'aurait 
pu  acquérir  avec  des  études  aussi  faibles  que  lés 
siennes,  et  qui  d'ailleurs  ne  se  trouve  dans  le» 
productions  d'aucun  musicien  français  de  son 
temps,  à  l'exception  de  Philidor. 

Monsigny,  uni  avait  échangé  dépota  plasieur* 
années  sa  position  de  maître  ri'bûtel  du  duc  d'Or- 
léans pour  celle  d'administrateur  des  domaines 
de  ce  prince  et  d'inspecteur  général  des  canaux, 
avait  perdu  ces  places  s  la  Révolution;  ainsi  qu'une 
partie  de  sa  fortune.  Connaissant  l'état  de  gêne 
où  l'avalent  jeté  ces  événements,  les  comédiens» 
sociétaires  de  l'Opéra- Comique  lui  accordèrent,, 
en  témoignage  de  reconnaissance,  pour  les  suc- 
cès qu'il  leur  avait  procurés,  une  pension  via- 
gère de  3,400  francs,  en  1798.  Après  la  mort  d«- 
Piccinnl,  en  1 800,  il  le  remplaça  dans  les  fonction* 
d'inspecteur  de  l'enseignement  an  Conservatoire 
de  musique  :  mais  il  comprit  bientôt  qu'il  M 
manquait  les  qualités  nécessaires  pour  cet  emploi,, 
et  deux  ans  après  II  s'en  démit.  Successeur  de 
Grélry  sis  quatrième  clasude  l'Institut,  en  1813, 
il  obtint  en  18 10  la  décoration  delà  Légion  d'hon- 
neur; mais,  parvenu  à  une  extrême  vieillesse, 
il  ne  jouit  pas  longtemps  de  ces  honneurs,  car 
il  mourut  à  Paris  le  14  janvier  1817,  ■  l'âge  de 
quatre-vingt-huit  ans.  On  a  snr  Monsigny  une 
notice  biographique  lue  a  la  séance  publique  de 
l'Académie  des  beaux-art*  de  l'Institut,  le  3  oc 

H)  GsrmfwMoM*  lUforatr*.  Lettre  dn  1»  Meeakrv 


178 


MONSIGNY  —  MOHTAHOS 


tobre  1818,  par  M.  Quatremèr  e  de  Quincy,  et  pu- 
bliée MM  \t  tittt  ie  Notlce.historioue  sur  la  vie 
et  let  ouvrages  de  Montigny  {Paris,  Firroin 
JDidot,  1818,  in-4"  Je  14  pages);  «M  antre  notice 
par  H-  Hédouin  (F.  ce  nom),  août  le  litre  d'E- 
loge de  Monsigny  (Paris,  1810,  ifl-8°).  Enlln, 
H.  Alexandre,  littérateur  peu  connu,  a  publié  un 
Éloge  historique  de  P.  A.  Montigny,  couronné 
par  l'Académie  iTArras;  Arru,  1819, in-8". 

MONTAGf  Ernest),  pianiste  et  compositeur, 
né  vers  1814  I  Blantenhain,  près  île  Weimar,  a 
fait  son  éducation  musicale  sou*  la  direction  de 
Teepfer  (  voy.  ce  nom),  organiste  de  l'église  prin- 
cipale de  cetla  Tille.  De  rares  dispositions  et  de 
bonnes  études  en  firent  un  artiste  distingué.  Pen- 
dant plusieurs  années  il  se  livra  a  l'enseignement 
du  piano  a  Weimar  et  s'y  lit  euie.iiire  dnna  des 
concerts,  ainsi  qu'aJena.  En  184c.il  obtint  le  titre 
de  pianiste  de  la  cour;  mais  H  paraît  s'être  fixé 
postérieurement  a  Rudolstadt.  Le  docteur  K- 
Stein  a  publié,  au  mois  de  mars  1843,  dans  ta 
Gazette  générale  de  musique  de  Leipalcli,  une 
analyse  élogieuse  du  talent  de  cet  artiste,  dont  on 
a  publié  :  1°  Capricclo  pour  le  piano,  op.  I  ; 
Leipsiek,  Hofmeister.  —  î°  Trois  Lîedersur  la 
poésie  de  H.  Heine,  a  voix  seule  avec  accompa- 
gnement de  piano,  op.  1  ;  Rudolstadt,  Millier.  — 
3*  Éludes  pour  le  piano,  op.  I  ;  ibid.  —  4"  Mélo- 
dies sa»  paroles  pour  la  piano;  op.  4;  ibid. 

MONTAGNANA  (Rimu-do  DA),  musicien, 
italien  du  seizième  siècle.  Il  est  vraisemblable  que 
Mont agnana  est  le  nom  du  lieu  de  sa  naissance; 
soit  qu'il  ait  tu  le  jour  dans  la  ville  ainsi  appelée 
des  États  de  Venise,  soit  qu'il  ail  tiré  ce  nom  d'un 
bourg  du  duché  de  Modène.  Rinaldo  n'est  qu'un 
prénom.  L'artisie  dont  il  s'agit  était  de  noble  ex- 
traction puisqu'il  est  appelé  Don  Rinaldo  au  seul 
ouvrage  par  lequel  il  est  connu  et  qui,  a  pour 
titre  :  Délie  Cataone  dt  Don  Rinaldo  da  Mon- 
lagnana  con  alcani  madrigali  ariosi  a  quai- 
tro  vocl  libre  primo,  aggnuttovi  anchora  una 
canton  di  fra  Daniele  Vicentlno.  In  Vine- 
gla,  appreuo  Girelamo  Scotto,  1556,  In-4"  obi. 

MOIMTAGNAT  { ....  ),  médecin,  né  a  Am  - 
berieux,  dans  le  Bugey,  au  commencement  du 
dix- huitième  siècle,  se  rendit  jeune  a  Pariaetynl 
se*  études  sous  la  direction  de  Ferrein.  Son  pre- 
mier écrit  fut  unelhèse  dans  laquelle  il  exposait 
le  aystème  de  ce  savant  médecin  concernant  le 
mécanisme  da  la  voix  humaine;  elle  a  pour  litre: 
Qu.rsllo phytiotogiea,  anvox  humana  a  fidi- 
bui  sonorisplectro  pneumatico  motîsorlatur  ; 
Paris,  1744,  in-4".  On  trouve  une  analyse  de 
oette  thèse  dans  le  Journal  de)  Savants,  de 
la  même  année.  Après  que  Ferrein  eut  expliqué 
lui-même  son  système  dans   les  Mémoires  de 


l' Académie  des  sciences,  il  lut  attaqué  par  deux 
I  autres  médecins  nommés  Berlin  et  Burlon. 
Montagnat  prit  avec  chaleur  la  défense  de  son 
maître  dans  ces  écrits  intitules  :  Lettre  à 
|  M .  l'abbé  Defontainet,  en  réponte  à  la  criti- 
qvedeif.  Burlon  du  sentiment  de  M.  Ferrein 
sur  la  formation  de  la  vote;  Paris,  1745, 
in-iî.  —  2*  Éclaircissements  en  forme  de 
lettres  à  M.  Berlin,  au  sujet  des  découvertes 
que  M.  Ferrein  a  faite*  du  mécanisme  de 
la  voix  de  l'homme;  Paris,  David,  174(1,  in- 12. 
MONTANAR1  (Gemiiwano),  astronome  et 
professeur  de  mathémstiques,  naquit  a  Modène 
en  18SÎ.  Après  avoir  fait  ses  études  a.  Florence, 
il  voyagea  eu  Allemagne,  où  II  fut  reçu  docteur  eu 
droit,  puis  retourna  1  Florence ,  et  y  exerça  la 
profession  d'avocat.  Plus  lard  il  lut  astronome 
des  Médivis,  professeur  de  m  s  thématiques  à  Bolo- 
gne, et  enfin,  ta  1674,  professeur  d'astronomie  a 
Padone.  11  mourut  dans  cette  ville  le  13  octo- 
bre 1697.  Aunombre  de  ses  ouvrages,  on  trouve 
celui  qui  a  pour  litre  :  La  Tromba  parlante; 
dlseono  aecademlco  topra  gll  effetti  délia 
tromba  da  parlar  da  lontan»,  con  altreconsi- 
deraiioni  topra  la  nattira  del  svono  e  dell' 
ecko  ;  Guaatalla  ,  107B,  in-4*  {Voyei  Moslake.) 
MOXTANAKl  (Fruiçois),  violoniste  dis- 
tingué, naquit  à  Padoue  vers  la  fin  du  dix-sep- 
tième siècle.  En  1717  il  se  fixa  IRomeet  futal- 
taclié  a  la  hasiliquede  Saint-Pierre  du  Vatican,  en 
qualité  de  premier  violon  solo.  Il  mourut  en  1730. 
On  a  publié  a  Bologne  de  aa  composition  douze 
sonates  pour  violon,  qui  ont  été  réimprimées  a 
Amsterdam ,  et  qu'on  a  arrangées  pour  la  flûte, 
MONTANELLO  (  H»im>LouEo  ) ,  pseudo- 
nyme. Voyez  CALVI  (Gibolamo). 

HONTANOS  (Fkahçois  DE),  musicien  es- 
pagnol ,    né  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  eut  une  charge  ecclésiastique  è  l'église  de 
Valladolid.  Ou  a  de  lui  un  traité  de  ptain-cliant 
intitulé  :  Arte  de  canto  llano;  Salamanqne, 
1610,  in-4".  Il  a  été  publié  une 'deuxième  édition 
de  cet  ouvrage,   avec  des  augmentations  par 
.   D.  Joseph  de  Terres  ;  Madrid,  1738,  in-4".-  La 
troisième  édition  a  pour  titre  :  Arte  de  canto 
I  llano ,  con  entonacionet  comunet  de  coro,  y 
'   altar,  yotrat  cosas  dtversas,  como  se  rera 
■   en  la  tabla,  composta  por  Francisco  de  Mon- 
'■  tanos,  y  eorregido  y  emendado por  Sébastian 
Lopes  de  Velasco,  capetlan  de  Su  Majestad, 
\  y  maestro  de  su  real  capella  de  la  Dcscalzas ; 
I  en  Zaragoia  (Saragosse),  en  la  imprenla  de 
;  Francisco  Iforeno,  anno   17M,  in-4°  de   186 
'  pages.  On  a  aussi  de  Monlanos  nn  traité  général 
de  la  musique  intitulé  :  Arte  de  Mvslcatheorica 
ypratica;  Valladolid,  iSM,  in-4". 


MONTANTS  —  MONTÉCLAIR 


MONTANUS  (uuuwca).  Od  ■  sous  ce  pseu- 
donyme un  traité  curieux  des  cloche»,  de 
leur  origine,  de  leur  composition  métallique, 
de  leur  neige  et  de  l'abus  qu'on  en  fait,  Boas 
ce  titre  ■  BistorUche  Nachrlcht  von  den 
<Hocken,  oder  allerhand  curieuse  Ànmer- 
kvngcn  von  Uripnmg,  Materle,  Sulxen,  Ge- 
brauch  Und  Missbrauch  der  Gtocken  ;  Cbem- 
iiiti,  1718,  in-B*  de  136  pages.  Suivant  une 
notice  de  Pœlchau,  qui  se  trouve  dans  le  cata- 
logue manuscrit  de  la  Bibliothèque  royale  de 
Berlin,  l'auteur  véritable  de  celle  dissertation 
serait  Jean  Godefroid  fiauck,  cari  Honneur 
de  l'église  de  Saint-Pierre  a  Freyberg.  Il  cite, 
comme  source  de  ce  renseignement,  le  livre  de 
Martin  Grnlich  intitulé  :  Hutorueh  Sabbath, 
oder  Betrachtung  der  Wege  GotCs  (  Le  Sabbat 
historique,  on  Contemplation  de  la  Voie  de  Dieu, 
p.  338);  Lelpsict,  1753,  in -4°. 

MONTBClSSON  (Vicroe  DE),  luthiste 
duseixième  siècle,  naquit  à  Avignon.  On  trouve 
quelques  pièces  de  luth  de  sa  composition  dans 
le  Thésaurus  harmonlcus  de  Bessrd. 

MONTDORGE  (  Autoikk  GAUTHIER  DE), 
né  a  Lyon  vers  la  fin  du  dii-tepUème  siècle,  y 
fnt  maître  de  la  chambre  aux  deniers  du  roi.  Il 
est  mort  à  Parts  le  14  octobre  1768.  On  a  de  lui 
un  peUl  ouvrage  intitulé  Réflexions  ifuitpelntre 
rarVopéra;  Paris,  1741, in-lî. 

MONTÉCLAIR  (Michel  PIGNOLET  DE), 
né  en  1866 ,  a  Chaumont  en  Bassigny,  d'une  fa- 
mille noble,  mais  pauvre,  entra  Tort  jeune  comme 
enfant  de  chœur  a  la  cathérate  de  Langres,  où 
il  fît  ses  études  sous  la  direction  de  Jean-Bap- 
tiste Moreao,  qui  y  était  alors  maître  de  musi- 
que. Après  avoir  été  attaché  a  diverse*  église*  de 
province,  il  entra  au  service  du  princede  Vaudé. 
mont  et  le  suivit  en  Italie,  comme  maître  de  sa 
musique.  11  est  vraisemblable  que  son  séjour  * 
Rome,  avec  ce  seigneur,  fut  favorable  à  au  pro- 
grès dans  l'art.  De  retour  à  Pari*  vers  1700,  il 
entra  à  l'Opéra  en  1707,  eu  qualité  de  basse  de 
l'orchestre  d'accompagnement  qu'on  appelait  I» 
petit  chœur.  Il  fut  le  premier  qui  y  joua  la  seule 
contrebasse  qu'on  trouvait  dans  l'orchestre  de 
ce  théâtre,  et  qui  succéda  a  l'usage  dn  violon» , 
oa  grande  viole  a  sept  cordes.  Mi»  i  la  pension 
le  1"  juillet  1737,  il  ne  jouit  pas  longtemps  du 
repos  acquis  par  ses  longs  travaux,  car  il  mourut 
au  mois  de  septembre  suivant  dans  sa  maison 
de  campagne,  pré*  de  Saint-Denis,  a  l'Age  de 
soixante  et  onie  ans.  Montéclair  a  fait  représenter 
à  l'Opéra  les  Fêtes  de  l'été ,  ballet-opéra,  en 
1716 ,  et  Jephté,  grand  opéra  en  3  actes ,  en 
1732.  Le  chœur  de  ce  dernier  ouvrage,  Tout 
tremble  devant  le  Seigneur,  aeu  longtemps  de 


in 

la  réputation  en  France.  On  a  aussi  du  même 
artiste  :  1°  Cantates  à  voix  sente  et  basse  conti- 
nue, l«r,  1*  et  S'  livres  ;  Paris,  1710.  —  1°  Six 
concerts  (duos)  a  2  finies  ;  ibid.  —  S9  Six  con- 
certs pour  Unie  et  basse;  ibid,  —  4°  Quatre  re- 
cueils de  menuet»  anciens  et  nouveaux  qui  se 
dansent  aux  bals  de  l'Opéra,  contenant  77  menuets 
de  Plessia  (1™  violon  de  l'Opéra  ),  Montéclair, 
Lardeau ,  Lemaire  et  Matthieu  ;  Ibid.,  1728.  — 
5°  Six  trios  en  sonates  pour  deux  violons  et  basse  ; 
ibid.  — 8°  Premier  recueil  de  bm nette*  pour 
la  flûte  traversitreet  le  violon.  Ses  motets  sont 
resté*  en  manuscrit  ;  on  en  trouve  deux  A  1s  Biblio- 
thèque impériale  a  Paris  (in-4%  V,  376).  Il  a 
aussi  laissé  une  messe  de  Requiem  qui  a  été 
chaulée  a  l'église  Saint-Su Ipice,  à  Paria,  en  173*. 

Le  premier" ouvrage  qui  lit  connaît™  Monléclair 
est  intitulé  :  Méthode  pour  apprendre  la  viati- 
que, avec  plusieurs  leçons  à  une  et  deux  voix 
divisées  en  quatre  classes;  Paris, 17O0,  in-4°.  Une 
deuxième  édition  de  cet  abrégé  «paru  à  Paris  en 
1737.  L'anteur  le  refondit  en  entier  dans  un  autre 
ouvrage  plus  considérable  Intitulé  :  Nouvelle 
méthode  pour  apprendre  la  musique  par  des 
démonstrations  faciles,  suivies  d'un  grand 
nombre  de  leçons  à  1  et  !  voix,  avec  des 
tables  gui  facilitent  l'habitude  des  transpo- 
sitions, dédiée  à  M.  Couper!»;  Paris,  1709, 
in-folio  de  64  pages.  Une  deuxième  édition 
gravée  dn  livre  ainsi  refait  a  para  en  1736,  à 
Paris.  Cette  Nouvelle  Méthode  est  un  bon  ou- 
vrage pour  le  temps  où  il  a  été  écrit.  Montéclair 
s'y  montre  très-supérieur  aux  musiciens  français 
qui  écrivaient  alors  des  traités  élémentaires  de 
leur  art.  Sans  s'écarter  de  l'enseignement  ordi- 
naire, il  y  introduit  des  procédés  ingénieux  qui  ont 
souvent  été  imités  pins  tard.  Personne  n'a  mieux 
traité  de  la  transposition ,  et  n'en  a  rendu  l'in. 
telligence  plus  facile.  Montéclair  a  aussi  publié  : 
Méthode  pour  apprendre  à  Jouer  du  violon, 
avec  un  abrégé  des  principes  de  musique  né- 
cessaires pour  cet  instrument;  Paris,  1720, 
in  fol.;  2* édition,  Paris,  1736. 

Malheureusement  pour  sa  mémoire,  Montéclair, 
jaloux  de  la  gloire  de  Rameau,  attaqua  avec  vio- 
lence le*  bases  du  système,  de  la  basse  fonda- 
mental», par  une  dissertation  anonyme  qui  pa- 
rut au  mois  de  juin  17S9  dans  le  Mercure  de 
France,  sous  le  litre  de  Conférence  sur  la 
musique.  Rameau  y  fît  nne  vite  réponse  Intitulée  : 
Examen  de  la  Conférence  sur  la  musique  t  elle 
fut  insérée  dans  le  Mercure  d'octobre  1729. 
Montéclair  répliqua  dans  le  même  journal ,  en 
1730,  et  ne  garda  plus  de  ménagements  contre 
son  adversaire,  l'accusant  même  rie  plagiat. 
Une  dernière  réponse  de  Rameau,  simple  et 
11. 


180 


MOHTECLAIR  —  MOKTEVERDE 


noble  à  ta  toi»,  qui  parut  dam  le  Mercure  île  , 
Jiitii  1 730,  mil  fin  a  celte  querelle. 

HONTEsRO  {  Jean  MENUES) ,  composi-  ' 
teur ,  naquit  a  Etotb  ,  en  Portugal,  dan*  ta  se- 
conde moitié  du  seizième  siècle.  Après  avoir  tait 
ses  éludée  inutricalea  mus  la  direction  de  non 
compatriote  Manuel  Mendès,  il  Tut  maître  de  , 
chapelle  du  roi  d'Espagne.  La  plupart  de  ses 
composition!!  consistaient  en  motets,  qu'on  I 
trouvait  en  manuscrits  a  la  Bibliothèque  royale 
de  Lisbonne,  a  l'époque  où  Machado  écrirait  sa 
BiSUothcca  Lvillana. 

MONTELLA  (  Jea^-Douinique),  composi- 
teur napolitain,  dit!  par Cerrelo  {Délia  praltlea 
muD'ca  vocale,  et  strumentalc,  Mb.  3,  p.  158), 
vivait  à  Naples  eu  1601.  Il  éUit  luthiste  excellent. 

HONTESANO-DA-MAIDA  (Don  Al-  ! 
Morse),  gentilhomme  espagnol  attaché  au  ser- 
vice du  rlcn-roi  de  Naples,  an  comtnencanienl 
du  dix-septième  siècle,  cultivait  ta  musique  arec 
succès,  et  a  lait  imprimer  de  sa  composition  : 
Madrigali  a  cinqu*  voci ,  ttbro  primo;  Na- 
poll,  par  Octavio  Beltrani,  1625,  in-4°. 

MONTESABDO  (  JÉfioae  ) ,  guitariste  du  ! 
commencement  du  dix-septième  siècle ,  naquit 
à  Florence  et  vécut  dans  cette  ville.  Il  a  fait  j 
imprimer  un  traité  de  la  tablature  de  la  guitare, 
par  des  signes  particuliers  de  son  invention,  sous  | 
ceLilre  ;  nwyvainvenzioncd'inlacclaturaper  | 
sonore  i  balletll  topra  la  chitarra  tpagnuola, 
tetaawiimerle  ncte,-Florence,  ieu6,iu-4*. 

MONTEVENUTI  (CmuiLEs),né  à  Faénza, 
dans  les  dernières  années  du  dix-septième  siècle, 
fut  él  a  membre  de  l'Académie  des  pi  i  i  1  h  armoniq  uea 
de  Bologne,  en  1711,  et  devint  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Rovlgo,  en  1717.  Il  mourut 
dans  cette  ville  en  1737.  On  a  imprimé  de  sa 
composition,  a  Bologne  :  Sonate  da  Chteta  a 
phi  «trumen/i.  Une  autre  &litiondecea  sonalesa  ; 
été  publiée*  Amsterdam,  chez  Roger  (sans  dais),  . 

MONTE VE (IDE  (  Claude;),  compositeur  [ 
illustre,  naquit  a  Crémone  en  1568,  suivant  Arisi  i 
(  Cretnona  litlerata,  t.  IQ  ),  qui  dit  que  ce  ! 
grand  artiste  était  âgé  de  soixante-quinze  ans 
lorsqu'il  mourut,  en  1643.  Celte  date  de  1588  est  | 
aussi  adoptée  par  M.  Fr.  Caffl,  dans  la  notice  de 
Honteverde  insérée  au  premier  volume  de  sa 
Storia  délia  mutica  sacra  nella  già  cappella 
ducale  diSan-Marco  fa  Venczia  {  page  315).  ; 
Dans  la  première  édition  de  la  Biographie  uni-  , 
venelle  de*  AftuJctau,  j'ai  exprimé  des  doutes 
sur  l'époque  précise  de  la  naissance  de  Monte-  ; 
verde,  parce  que  Gerber  parle,  dans  son  Nouveau 
Lexique  des  Musiciens,  d'un  Recueil  de  Canto- 
nette  i  trois  voix  de  ce  musicien  célèbre,  im-  . 
primé  a  Venise  en  1584  ;  depuis  lors,  j'ai  vu  cet 


œuvre  à  ta  Bibliothèque  royale  de  Munich  :  il  est 
en  effet  imprimé  à  Venise  en  1 584,  chez  Jacques 
Vinetsnti  et  Richard  Amadino  (1).  Il  n'y  a  donc 
plus  de  doute  possible  :  Mnnteverde  s'était  âgé 
que  de  seize  ans  lorsqu'il  mit  au  jour  ce  premier 
produit  de  son  talent.  Cinquante-huit  ans  après- 
celte  époque,  il  écrivait  encore  pour  la  scène ,  et 
donnait  au  théâtre  Saint-Jean  et  Saint-Paui  de 
Venise  (1842)  son   IrtcoronasJone  di  Poppea. 

Fils  de  pauvres  parents,  Monteverde  parait 
avoir  appris  la  musique  dès  ses  premières  années, 
car  il  était  fort  jeune  lorsque  son  talent  sur  la 
viole  le  fit  entrer  au  service  du  duc  de  Manama  ; 
mais  bientôt  son  génie  se  révéla  et  lui  fit  com- 
prendre qu'il  n'était  pas  né  pour  être  un  simple 
exécutant,  et  qu'il  Était  appelé  a  de  plus  hautes 
destinées.  Marc-Antoine  Ingegnerf,  maître  de 
chapelle  du  duc,  lui  enseigna  le  contrepoint; 
mais  a  l'eiamen  de  ses  ouvrages,  il  est  facile  de 
voir  que  son  ardente  imagination  ne  lui  laissa 
pas  le  loisir  d'étudier  avec  attention  le  méca- 
nisme de  l'art  d'écrire,  car  les  incorrections  dé 
toute  espèce  abondent  dans  seaouvragea;  heu- 
reusement elles  sont  rachetées  par  de  si  belles  in- 
ventions, que  ces  défauts  se  font  oublier.  Monte- 
verde  paraît  avoir  succédé  à  son  maître  dans  la 
direction  de  ta  muaiquedn  duc  de  Mantoue;  car 
on  voit  par  le  frontispice  du  cinquième  livre  de  ses 
madrigaux,  imprimé  i  Venise  en  IBM,  pour  la  pre- 
mière lofa,  qu'il  avait  alors  te  titre  de  maître  de  cha- 
pelle de  ce  prince.  Le  19  août  1613  il  succéda  à 
Jules-César  Martinengo,  dans  la  place  de  maître 
de  chapelle  de  Saint-Marc  de  Venise,  et  garda  cet 
emploi  jusqu'à  sa  mort.  On  volt  dans  te  livre 
intitulé  :  Le  Glorie  délia  poesia  e  délia  musica 
contewite  delF  etatla  nallila  de'  teatrt  délia 
cilla  di  Ventila,  qu'il  écrivit  en  1030  l'opéra 
intitulé  Praserpina  rapita  :  Il  devait  être  alors 
âgé  de  plus  de  soixante  ans. 

Arisi  (loc.  cit.  )  dit  que  Mimteverde  entra 
dans  l'état  ecclésiastique  après  la  mort  de  sa 
femme,  dont  il  n'indique  pas  ta  date.  La  source) 
où  il  a  puisé  ce  renseignement  est  un  éloge  du 
grand  artiste,  fort  mal  écrit  et  rempli  de  niaise- 
ries, par  Malteo  Caburlotto ,  curé  de  l'église 
San  -  Tommaso  de  Venise;  cal  éloge  se  trouve 
en  tète  d'un  recueil  de  poésies  à  la  louange  de  ce 
maître  qui  (ht  publié  immédiatement  après  sa  mort, 
et  qui  est  Intitulé  Flori  poetiel.  Au  surplus,  le  fait 
dont  il  s'agit  n'est  pas  douteux,  car  Moutevrrdt 
eut  deux  fils  :  l'alné  (  Françoii),  prêtre  comme 

(Ijriawtinr  quelle  sulattM  H.  CiM  r»ll  rcnonnr  S 
ihi  le!  prtmlirei  cooipoilliona  de  Montetcrta.  doit  H 
n'indique  dm  le  titre. 


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«on  père,  et  chanteur  habile,  entra  comme  ténor 
à  la  chapelle  de  Saiut-Marc,  le  1"   jniUetl  (123  ; 
''antre  (  Max'mllten)  exerça  la   médecine   à  j 
Veuf**.  Le  décret  de  l'élection  de  Monteverde  en  ' 
qualité  de  premier  maître  de  la  chapelle  ducale  I 
de  Saint-More  est  rempli   de  témoignages  de  la  I 
plus  haute  con  aidé  ration.  Les  procurateurs  de 
celte  cathédrale  lui  accordèrent,  de  leur  propre  ! 
mouvement,  50  ducata  comme  indemnité  de  ses  | 
dépenses  de  voyage  de  Manloue  a  Venise  ;  le  trai-   ; 
tement  de  ses  prédécesseur*  était  de  100  ducats:   ! 
le  sien  Ait  porté  immédiatement  à  trois  cents,  i 
«Ile  14  août  1616,  Il   (ut  élevé  a   400  ducats,   i 
outre   plusieurs  gratifications   de  cent    ducats   ! 
Qu'il  reçut  à  diverses  époques.  Enfin,  par   une 
exception,  qui  ne  fut  faite  que   pour  lui,  on  lui 
donna  pour  habitation  une   maison  située  dans 
l'enclos  canonial,  et  qui  fut  restaurée  et  ornée 
convenablement  pour  son  usage.  Monteverde  se 
montra  digne  des  honneurs  qu'on  lui  rendait  et 
des  avantages  qui  lui  étaient  faits  par  la  bonne 
organisation  qu'il  donna  à  la  chapelle  ducale,  et 
par  la  perfection  relative  d'exécution  qu'il  y  In- 
troduisit. La  gloire  que  Monteverde  avait  ac-   . 
guise  par  ses  ouvrages  était  si  grande,  qu'il  n'y 
avait  pas  de  solennité  soit  à  Venise ,  soit  dans   ; 
les  cours  el  les  villes  étrangères,  où  il  ne  fut  ap- 
pelé  pour  y  produire  quelque  composition  nou- 
velle. Ceit  ainsi  qu'en  1617  il  (ht  demandé  par 
le  duc  de  Parme  pour  écrire  la  musiqne  de  quatre   r 
intermèdes  sur  le  sujet  des  amours  de  Diane  et 
d'Endymion  ;  qu'en  lOïl  il  composa  une  messe  . 
de  Requiem  et   un  De  profundlt  pour  les  o.i- 
teqiies  du  duc  de  Toscane  Costne  de  Médids  II  ; 
qu'en  1617    la  cour  de  Panne  l'appela  de  nou- 
veau pour  écrire  cinq  intermèdes  sur  les  sujets 
de  Bradamante  et  de  Didon  ;  enfin,  qu'en  (B29 
la  ville  deftovigo,  pour  fêler  lanaissanced'unfJl* 
de  son  gouverneur,  Fifo  Morosini,  lui  demanda 
la  faveur  de  composer  la  musique  d'une  cantate   [ 
intitulée  II  Rosajo  jLortto,  qui  fut  exécutée  » 
l'Académie  di  Concordi  scientifico-Ulterarta. 
Monteverde  avait  été  appelé  à  la  position  de 
maître  de  chapelle  de  la  cour  de  Manloue  en 
1603;  car  on  a  vu  précédemment  qu'il  passa  de  : 
celle  place  à  celle  de  maître  de  la  chapelle  ducale   , 
de  Saint  Marc  au  mois  d'août  1S13  ;  il  dit  dans 
la  dédicace  du  septième  livre  de  ses  Madrigaux 
i  la  duchesse  de  Mantoue,  Catherine  de  Médias 
Goniague,  sous  la  date  du  13  décembre   1619  : 
Cet  compositions ,  telles  qu'elles  sont,  seront 
uji  témoignage  publie  et  authentique  démon 
affection  dévouée  à  la  sérinissime  maison  de 
iiomague,  que  j'ai  servie   avec  fidélité  pen- 
dant dix  ma  (1).  Il  parait  qu'il  fil  un  voyage  à 
U)  «avril 


VERDE  181 

Rome,  qu'il  y  séjourna  quelque  temps,  et  qu'il  y 
fut  présenté  au  pape,  non  Pie  V,  comme  le  dit 
M.  Caffi,  car  ce  souverain  pontife  mourut  en  1573, 
mais  Clément  VIII ,  qui  gouverna  l'Église  depuis 
le  30  janvier  1592  jusqu'au  5  mars  1005.  Ce 
voyage,  entrepris  à  l'occasion  des  chagrins  que 
donnèrent  à  l'illustre  compositeur  les  critiques 
amères  de  ses  ennemis,  i  la  tète  desquels  s'é- 
taient mis  Artusi  de  Bologne,  et  JérOme  Moi  de 
Florence,  a  dû  se  faire  entre  les  année*  1000  et 
1G03.  L'&lal  des  succès  de  Monteverde  à  lacoor 
de  Manloue  dans  VA riatte  de  Rinuccini,  et  dans 
ÎOrfeo  du  même  poète,  qu'il  mit  en  musique, 
ainsi  que  dans  le  ballet  délie  Ingrate,  imposa 
silence  i  te»  détracteurs  ;  enfin,  après  non  entra* 
si  honorable  dans  la  chapelle  de  Saint-Marc  de 
Venise,  il  n'y  eut  pins  pour  lui  que  de  l'admi- 
ration. Bologne  même,  d'où  étaient  venues  les 
plus  rudes  attaques  contre  ses  ouvrages  dans  la 
première  année  du  dix-septième  siècle,  voulut 
les  lui  faire  oublier  vingt  ans  après,  lorsqu'il  se 
rendit  en  cette  ville  sur  l'Invitation  qu'il  avait 
reçue.  Un  cortège  des  habitants  les  plus  onttin- 
gués  et  des  artistes  les  plus  renommes  le  rec ut 
i  son  arrivée  el  l'accompagna  a  San-Michete  ta 
Bosco,  où  des  harangues  furent  prononcées  i  son 
honneur  et  suivies  de  musique  ;  enfin,  pour  que 
rien  ne  manquit  aux  témoignages  de  respect  pro- 
digués au  grand  artiste,  VAcademia  Florida  ins- 
crivit solennellement  son  nom  parmi  ceux  de  se* 
membres,  le  11  Juin  (  1630). 

En  1630,  Monteverde  écrivit  la  musique  d'une 
nouvelle  action  dramatique  de  Jules  Slroxxi,  in- 
titulée Proterpina  rapita,  pour  les  noces  de  la 
fille  du  sénateur  Mocenigo  avec  Lorenzo  Gius- 
(iniaiif.  L'effet  de  cette  représentation  surpassa 
tout  ce  qu'on  avait  entendu  jusqu'alors,  et  les 
chante,  les  chœurs,  les  danses  et  l'instrumenta- 
tion de  cet  ouvrage  firent  naître  le  plus  vif  en- 
thousiasme. Jusqu'i  cette  époque,  les  représen- 
tations théâtrales  en  musique  avaient  été  réser- 
vées pour  le*  palais  des  princes  et  des  grands  : 
en  1637,  les  poètes  et  musicien*  Ferrari  et 
ManelU  conçurent  le  projet  d'ouvrir  a  Venise  la 
premier  théâtre  public  d'opéra  (  voy.  leur) 
noms  );  Monteverde  avait  été  leur  modèle  pour 
ce  genre  de  spectacle  :  lui-même,  en  dépit  de  sou 
Sge  avancé,  comprit  bientôt  que  celte  vote  était 
la  véritable  pour  les  progrès  de  l'art,  ainsi  que 
pour  la  gloire  de  l'artiste,  et  que  le  moment  était 
venu  d'abandonner  les  succès  de  palais  pour 
ceux  du  grand  public.  Son  opéra  l'Adone,  joué 
an  théâtre  Saint-Jean  et  Saint-Paul  en  163», 

il  nia  dleof  o  afftU* 


MONTEYERDK 


après,  l'ouverture  du.  théâtre  San-Mosè  se  Bt 
avec  son  Ariane.  En  1641  il  fil  représenter  le 
tfona  tTEnea  cou  Lavlnia,  et  dans  11  rnÊme 
année  il  donna  H  Ritorna  d'Wue  in  palria. 
Enfin,  en  1642,  il  termina  aa  glorieuse  carrière 
par  l'incoronazione  di  Poppea.  Ce  fut  le 
«liant  du  cygne,  car  l'illustre  maître  mourut  dans 
le*  premiers  mois  de  1643.  Des  obsèques  magni- 
fiques lui  Turent  laites  par  la  chapelle  ducale  de 
Saint-Mare.  Sa  perte  fut  un  deuil  pour  la  Tille 
de  Venise,  et  tous  les  arlistes  de  l'Italie  expri- 
mèrent des  regreU  honorables  pour  la  mémoire 
de  ce  grand  homme. 

Dans  les  deux  premiers  livres  de  ses  Madri- 
gaux, Monteverde  ne  montra  la  hardiesse  de  son 
imagination  que  par  les  nombreuses  Irrégula- 
rités du  mouvement  des  voit  et  de  la  résolution 
des  dissonances  de  prolongations.  A  vrai  dire,  on 
y  remarque  pins  de  négligences  que  de  traits  de 
génie  ;  il  est  évident  que  ce  grand  artiste  éprou- 
vait un  certain  embarras  dans  le  placement  des 
parties  de  son  harmonie,  car  on  y  voit  a.  chaque 
instant  toutes  ces  parties  monter  ou  descendre 
ensemble  par  un  mouvement  semblable,  et  pro- 
■  dnire  des  successions  dont  l'aspect  est  aussi  peu 
élégant  que  l'effet  est  peu  agréable  à  l'oreille. 
Rendous  grâce  pourtant  à  cette  sorte  d'inhabileté 
du  compositeur  dans  ses  premiers  travaux,  car 
elle  Tut  sans  doute  la  source  de  l'audace  qu'il 
mit  dans  l'exploration  d'une  harmonie  et  d'une 
tonalité  nouvelles,  devenues  les  bases  de  la  mu. 
aique  moderne.  Le  génie  du  maître  se  manifesta 
d'une  manière  plus  large  et  plus  nette  dans  le 
troisième  livre  de  ses  Madrigaux  i  cinq  voix , 
publié  en  1598.  S  parait  hors  de  doute  que  les 
idées  de  Galilei,  de  Corsi ,  de  Péri  et  de  quelques 
antres  musiciens  distingués  de  Florence,  qui 
vivaient  vers  la  fin  du  seizième  siècle,  concer- 
nant la  nécessité  d'exprimer  par  la  musique  le 
sens  des  paroles,  an  lieu  d'en  Taire,  comme  la 
plupart  des  anciens  maîtres,  le  prétexte  de  con- 
trepoints bien  écrits,  mais  dépourvu*  d'expres- 
sion, il  parait,  dis-je,  que  ces  idées  avaient  fixé 
l'attention  de  Monteverde  et  lui  avaient  révélé  la 
portée  de  son  génie;  car,  a  l'exception  de  négli- 
gences harmoniques,  on  ne  retrouve  presque  rien 
de  l'auteur  des  deux  premiers  livres  de  Madri- 
gaux à  cinq  voix  dans  celui  du  troisième.  Le 
P.  Martini  a  rapporté  dans  son  Eiemplare  di 
conlru/ipunia  fugato  (  t.  II,  p.  180  et  suiv.  )  le 
madrigal  Straeciami  pur  il  eore,  extrait  de  ce 
livre  :  on  te  trouve  aussi  dans  le  troisième  vo- 
lume des  Principes  de  composition  des  écoles 
d'Italie,  publiés   par  Choron,   et  dans  le  troi- 


,  sième  volume  de  l'Histoire  de  la  musique  de 
I  Burney  (  p.  137  ).  C'est  vraiment  une  intéres- 
|  santé  conception  que  celle  de  ce  morceau,  sons  le 
;  rapport  historique.  Son  rhythme  «  plus  de  mou- 
vement; sa  prosodie  est  meilleure  que  ce  qu'on 
trouve  dans  les  ouvrages  de  la  plupart  des  pré- 
décesseurs de  Monteverde  ;  la  cadence  tonale, 
si  rare  chez,  les  maîtres  du  seizième  siècle,  se 
fait  sentir  a  chaque  instant  dans  ce  morceau  : 
mais  ce  qui  le  rend  surtout  digne  d'attention,  ce 
sont  les  nouveautés  harmoniques  qui  s'y  trouvent 
en  abondance.  Monteverde  n'y  attaque  point  en- 
core les  dissonances  naturelles  sans  préparation, 
mais  il  y  fait  entendre  la  prolongation  de  neu- 
vième avec  l'harmonie  de  la  sixle,  condamnée 
par  les  anciens  compositeurs,  parce  qu'elle  doit 
se  résoudre  sur  l'octave  de  la  note  inférieure  do 
demi-ton  qu'ils  appelaient  mi,  et  que  cette  octave 
est  obligée  s,  faire  un  mouvement  de  succession 
qui  trahit  la  tonalité;  c'est  enfin  dans  ce  même 
morceau  que  se  trouvent  pour  la  première  fois, 
sur  les  mots  non  pwl  morir  d"amore,  tes  dis- 
sonances doubles,  par  prolongation,  de  neuvième 
et  quarte,  de  neuvième,  septième  et  quarte,  de 
quarte  et  sixle  réunies  A  1»  quinte  :  celle-ci  pro- 
doit uu  des  effets  les  plus  désagréables  qu'on 
puisse  entendre,  car  il  en  résulte  trois  notes  si- 
multanées placées  a  la  distance  d'une  seconde 
l'une  de  l'autre.  L'audace  de  Monteverde  lui  fait 
braver  toutes  les  règles  dans  cet  ouvrage  :  c'est 
ainsi  que  dans  la  quatrième  mesure  du  madrigal 
cité  précédemment,  il  réalise  dans  la  partie  du 
ténor  une  dissonance  de  passage  pour  en  faire 
une  prolongation  ;  c'est  encore  ainsi  qu'en  plu- 
sieurs endroils  il  donne  t  des  notes  placées  A  des 
intervalles  de  seconde  le  caractère  de  neuvièmes 
par  prolongation. 

Si  Monteverde  n'attaquait  point  encore  sans 
préparation  les  dissonances  naturelles  de  la  do- 
minante, lorsqu'il  écrivit  son  troisième  livre  de 
Madrigaux  à  cinq  voix,  il  y  déterminait  néan- 
moins le  caractère  de  la  tonalité  moderne  par  le 
fréquent  usage  du  rapport  harmonique  du  qua- 
trième degré  avec  le  septième,  et  par  là  il  cons- 
tituait celle-ci  en  véritable  note  sensible  qui  trou- 
vait toujours  sa  résolution  sur  la  tonique.  Or,  ce 
sont  précisément  ces  rapports  du  quatrième  de- 
gré et  de  la  nota  sensible,  et  ces  appellations  de 
cadences  qui  distinguent  la  tonalité  moderne  de 
celle  du  plain  -chant,  où  il  n'y  a  jamais  d'autres  ré- 
i  nécessaires  que  celles  des  dissonances 


facultatives  produites  par  les  prolonga lion 


(tl  ri 


(D- 


MONTEVERDE 


ISS 


Dana  ion  cinquième  livra  de  Madrigaux  à  cinq 
voix,  Monteverde  donna  le  dernier  essor  a  se» 
hardiesses  en  attaquant  sans  préparation  la  sep- 
tième et  la  neuvième  de  la  dominante,  le  triton, 
la  quinte  mineure  et  sixte,  et  la  septième  dimi- 
nuée. Par  là  II  acheva  complètement  I*  transfor- 
mation de  la  tonalité,  créa  l'accent  expressif  et 
dramatique  ainsi  qu'un  nouveau  système  d'imr- 
monie.  Il  trouva  même  dès  le  premier  pas  et  l'har- 
monie naturelle  de  la  dominante ,  et  le  principe 
de  la  substitution  ;  car  on  sait  que  la  neuvième 
de  la  dominante  et  la  septième  diminuée  ne  sont 
pas  autre  chose  due  des  substitutions.  Ou  peut 
voir  dan*  VEsemplare  du  P.  Martini,  et  dans 
les  Principe»  de  composition  des  école*  d'I- 
talie, compilés  par  Choron,  toutes  ces  nouveau- 
tés réunies  dans  le  madrigal  Cruda  Amarilli. 
Deux  ans  après  la  publication  du  troisième 
livre  de  Madrigaux  de  Monteverde,  Artusi  (  toi/. 
ce  nom  ),  chanoine  régulier  de  Saint-Sauveur  à 
Bologne,  se  lit  l'organe  de  l'indignation  des  mu- 
siciens contre  les  nouveautés  de  cet  ouvrage,  et 
publia  a  ce  sujet  le  livre  intitulé  i'Artusl,  ovvero 
délie  imperfezslmtt  délia  moderna  mutica 
(  Bologne,  1600  ).  On  ne  peut  nier  que  ce  savant 
musicien  n'eût  pour  lui  la  raison  dans  ses  at- 
taques contre  les  nombreuses  imperfections  qui 
déparent  celte  importante  production;  mais  sa 
critique  de»  découvertes  harmoniques  de  Monte- 
verde prouve  qu'il  n'en  avait  compris  ni  les  avan- 
tages ni  le  but.  Au  reste,  Monteverde  lui-même 
Déparait  paa  avoir  aperçu  la  portée  de  ses  inven- 
tions; car  dans  fépllre  an  lecteur  qu'il  a  placée 
en  tête  de  sou  cinquième  livre  de  madrigaux,  pour 
ta  défense,  et  qui  a  été  reproduite  par  son  frère 
(Jules-César  Monteverde)  au  commencement  des 
Schcrzi  muticali  a  tre  voci  (Venise,  1607),  il 
n'aborde  pas  la  grande  question  des  tranfor  ma- 
tions de  l'harmonie  et  delà  tonalité,  et  ne  sedoute 
pas  de  l'importance  de  ce  qu'il  a  fait.  Monteverde 
avait  été  dirigé  à  son  insu  par  son  génie  dana 
toutes  cet  innovations,  et  sans  aucune  direc- 
tion philosophique.  Ce  qui  n'est  pas  moins  cu- 
rieux, c'est  que  ces  transformations  lie  lurent 
aperçues  que  longtemps  après.  Il  n'est  pas  inutile 
de  remarquer,  pour  l'explication  de  ce  fait  sin- 
gulier, que  les  musiciens  n'étaient  pas  encore 
arrivés,  a  cette  époque,  à  la  considération  de 
l'harmonie  par  accords  isolés,  quoique  longtemps 
auparavant  Zarlino  eût  entrevu  le  mécanisme  du 
renversement  des  intervalles.  {Voy.  Zanuiio.) 

Plusieurs  critique*  ont  essayé  de  contester  la 
réalité  des  innovations  harmonique*  de  Manio- 
ns) Mrs  »«e  celui  du  auttn  de  Crfi 


verde,  et  de  l'origine  de  ia  tonalité  moderne  qne- 
je  lui  ai  attribuée.  Je  crois  avoir  mis  au  néant  ces 
objections  dans  mon  Traité  complet  de  l'har- 
monie. On  avait  préleifdu  que  les  maîtres  de 
l'école  romaine  antérieure  avaient  fait  usage  de 
ces  harmonies  longtemps  avant  lui  ;  j'ai  fait  voir, 
par  l'analyse  de  morceaux  entiers  de  Paleslrina,  . 
qui  avait  été  cité  en  particulier,  que  l'harmonie 
et  la  tonalité,  dans  les  œuvres  de  ce  grand  maître, 
n'ont  aucun  rapport  avec  les  hardiesses  de  l'il- 
lustre auteur  û'Otfto  et  A'Ariana.  Je  délie  en 
effet  qui  que  ce  soit  de  trouver  dans  toute  la 
musique  religieuse  on  mondaine  du  seizième  siè- 
cle, un  seul  exemple  de  ces  harmonies  de  neu- 
vième et  de  septième  de  la  dominante  qu'on  ren- 
contre dans  ce  pasuge  du  madrigal  de  Monte  verde- 

C nuls  Amarilli: 


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MOMEVERDE 


Si  le*  critiques  qui  ont  cru  pouvoir  attaquer 
1c*  vérités  fond» mentale»  par  lesquelles  j'ai  liis- 
aipé  Ici  ténèbre*  Je  l'Histoire  de  la  musique  mo- 
derne avalent  conua  le  livre  d'Artusi  ,  princi- 
pal adversaire  de  Monteverde  et  ton  contempo- 
rain, ile  v  auraient  In  ces  paroles  décisives  dans 
la  question  dont  II  s'agit  :  Nos  anciens  n'ensei- 
gnèrent jamais  que  les  septièmes  te  dussent 
employer  d'une  manière  si  absolue  et  à  dé- 
couvert (I). 

De*  découvertes  aussi  belles  que  celles  dont 
il  Vient  d'être  parlé  sembleraient  devoir  rem- 
plir la  vie  d'un  artiste  :  néanmoins  Monteverde 
•'est  créé  bien  d'autre*  titres  a  l'admiration 
de  la  postérité.  J'ai  dit  dan*  le  Résumé  philoso- 
phique de  rhistolre delà  musique  (pag.  ccxvii. 
«t  ccxrx  (î) ,  et  aux  articles  de  Caccini  *}  de  Ca- 
valière, quels  Turent  le*  commencements  du  drame 
lyrique,  dans  le*  dernière*  année*  du  seizième 
siècle,  et  dans  le*  première*  du  suivant  :  Honte- 
verde, «'emparant  aussitôt  de  celte  nouveauté,  v 
porta  toutes  lea  ressources  de  son  génie.  On  vient 
de  voir  qu'en  1007  il  écrivll  pour  ta  cour  de 
Maotoue  son  opéra  i'Ariana.  Bien  supérieur  i 
Péri,  a  Caccini,  et  même  à  Emitio  del  Cavalière, 
pour  l'invention  de  la  mélodie,  il  mit  dan*  cet 
ouvrage  dos  traits  dont  l'expression  pathétique 
exciterait  encore  aujourd'hui  l'intérêt  des  artistes. 


Je  citerai  comme  exemple  le  chant*  dUWane  : 
Lascialemi  morire.  La  basse  incorrecte  ol  l'har- 
monie heurtée  et  bigarre  dont  le  compositeur  a 
accompagné  ce  morceau  ne  nuisent  point  au  ca- 
ractère de  mélancolie  profonde  qu'on  y  remarque. 
Dans  son  Orfeo,  il  trouva  de  nouvelle*  (ormes 
de  récitatif,  inventa  le  duo  sceniqiie,  et  saoa  au- 
cun modèle,  Imagina  de*  variétés  d'instrumenta- 
tion d'un  eflèt  aussi  neuf  que  piquant  (  poyes  an 
i"  volume  de  lai"  édition  de  la  Biographie  uni- 
terselle  des  Musiciens  le  Résumé  philosophi- 
que, page  cens).  Se*  airs  de  danse,  particulière- 
ment dans  son  ballet  dette  Ingrate,  représenté 
a  Mantoue  en  1006,  pour  les  noces  de  François  d* 
Gomague  avec  Marguerite  de  Savoie,  sont  remplit 
de  formes  trouvées  et  de  rbythme*  nouveaux  et 
varié*.  Cest  lui  qui,  le  premier,  v  a  introduit  une 
modulation  de  quarte  en  quarte  et  de  quinte  en 
quinte,  qu'on  a  beaucoup  employée  depuis  lori,  et 
dont  il  avait  fait  le  premier  essai  dans  le  madrigal 
Crvda  Amarilli.  Enfin  l'épisode  du  combat  de 
Taucrède  et  de  Oorinde, qu'il  fit  exécuter  en  1634 
dans  la  maison  de  Jérôme  Mocenigo,  à  Venise,  lui 
fournit  l'occasion  d'inventer  les  accompagoemenis 
de  notes  répétées  à  tous  las  instruments  dans  un 
mouvement  plus  ou  moins  rapide  :  système  d'ins- 
trumentation conservé  par  le*  compositeurs  de* 
puis  cette  époque  jusqu'il  nos  jours,  et  qnl  lut 
l'origine  dn  trémolo.  Monteverde  rapporte,  dans 
la  préface  de  son  huitième  livre  de  madrigaux, 
qu'il  eut  beaucoup  de  peine  i  faire  exécuter  ce 
nouvel  effet  par  lea  musiciens;  ceux  ci  s'obsti- 
nèrent d'abord  a  ne  faire  entendre  qu'une  seule 
note  par  mesure,  an  lieu  de  la  répéter  autant  de 
lois  qu'il  était  nécessaire  :  plu*  tard  il* avouèrent 
que  cette  nouveauté  était  d'un  grand  eflèt. 

Tel  fut  l'artiste  prédestiné  qui  contribua  plot 
qu'aucun  autre  a  la  complète  transformation  de 
la  musique,  ainsi  qu'à  la  création  de*  éléments 
de  l'art  moderne  ;  génie  fécond  dont  la  portée 
ne  fut  pas  comprise  par  «es  contemporains ,  ni 
peut-être  par  lui-même;  car  ce  qu'il  dit  de  se* 
inventions  dans  tes  prélaces  de  quelques-uns  de 
ses  ouvrages  ne  prouve  pas  qu'il  ait  vu  qu'il  avait 
iniroduitdans  l'harmonie  et  dan*  les  résolution* 
harmoniques  un  système  nouveau  de  tonalité, 
Absolument  différent  de  celui  du  plain-cltant ,  «t 
qu'il  avait  trouvé  le  véritable  élément  de  la 
modulation.  Ce  qu'il  s'attribuait,  avec  juste 
raison,  était  l'invention  do  genre  eipresiif  et 
animé  (concitato);  personne,  en  effet,  ne  peut 
lui  disputer  I*  création  de  cet  ordre  immense  de 
beautés  oh  réside  toute  la  musique  moderne , 
mais  qui  a  conduit  a  l'anéantissement  de  la 
véritable  musique  d'église,  eu  y  introduisant  le 
dramatique.  Il  e&t  remarquable  que  cette  création 


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MONTEVERDE 


18* 


de  la  tonalité  moderne  et  de  toutes  se*  consé- 
quences, due  i  Monteverde,  n'a  été  aperçue 
par  aucun  historien  de  ia  masque. 

Le  nombre  des  œuvres  de  Monteverde  parait 
pan  considérante  pour  on  génie  ci  actif,  si  puis- 
aant,  et  pour  sa  longue  carrière  ;  mais  j'ai 
appris  de  Mange  qu'il  avait  trouvé  dans  les  ar- 
chives de  Saint-Marc  une  grande  quantité  de 
musique  d'église  sons  le  nom  de  ce  grand  ar- 
tiste, et  qu'il  en  avait  fait  faire  des  copies  dont  la 
perte  est  d'autant  pins  regrettable,  qu'il  ne  se 
présentera  peut-être  plus  de  circonstance  favo- 
rable pour  en  obtenir  d'autres.  {  Voy.  Moues.  ) 
De  toute  la  musique  d'église  de  Monteverde, 
on  n'a  publié  que  les  œuvres  suivants  :  1°  Selva 
morale  e  tplrltnate  nella  quale  si  troua 
Mette ,  Salmi,  Bpnni,  Magnificat ,  Motetti, 
Salve  Regina  e  Lamenta,  a  1,3,3,4,  5,  6, 
8  toei  «W iMM;  Venise,  R.  Amadino,  1(23, 
in-4°.  Il  y  a  une  deuxième  édition  de  ce  recueil 
publiée  par  rJartnolomé  Magni,  a  Venise,  en 
104 1,  in  4°.  La  dernière  pièce  est  une  complainte 
de  la  Vierge  a  voix  seule  sur  le  chant  de  \'A- 
riaima  du  coniposileur  (  Planta  délia  M  adonna 
sopra  il  Lamenta  de  l'Artanna).  —  2*  Mltsa 
tenit  vocitnu,  adecclesiarum  eherot,  etvet- 
penr ,  pluribui  decantandx,  cvm  nonnuUlt 
taerli  conecntlbiu,  ad  taceUa,  slve  prtncipvm 
cublcula  accommodant.  Opéra  a  Claudio 
Monteverde  miner  affecta,  et  umctltilmo 
Patrl  Paulo  V  consecrato  ;  Venetiit,  apud 
Riccardam  Amadlnvtn ,  1610.  —  3°  Mené  a 
qvaltro  voei ,  e  salmi  a  una ,  due,  Ire,  gwtt- 
tro ,  cSnqne ,  tel ,  telle  e  Otto  voei  concertante  e 
parle  a  cappella,  ewi  le  Litanie  délia  B.  V. , 
di  Claudio  Monteverde,  già  maettro  dl 
cappella  délia  SerenUt.repttbUcadsVenetia, 
op. postuma ;  inVenczia  appretto  Aletsandro 
rinceau,  i65G,io-4".  Parmi  les  œuvres  théi- 
tralesde  Monteverde,  on  trouve  l'indication  des 
opéras  dont  les  titrée  suivent:  — i'Arlanna, 
opéra  sérieux  ,  a  la  cour  de  Hantoue,  en  1807. 
La  plainte  d'Ariane  (  Lascia/emi  morire),  ex- 
traite de  cet  ouvrage,  B  été  publiée' plusieurs 
fols,  notamment  dans  le  livre  de  M.  de  Winter- 
feld  sur  Jean  Gabriel!  (  1*  partie ,  p.  216  ).  L'A- 
rianna  fut  reprise  1  Venise  en  104o ,  et  rat  le 
premier  opéra  représenté  au  théâtre  San- M  ose, 
—  b'  Orfeo,  opéra  sérieux,  à  Mantoue,  en 
1008.  Cet  opéra  a  été  publié  à  Venise  en  1609 , 
et  réimprimé  en  1615  avec  quelques  change- 
ments. La  première  édition  est  dans  ma  hlblio- 
tlièque;  l'antre  se  trouvait  dans  la  collection  de 
Landsbsrg,  en  1111.  Selon  les  notée  manuscrites 
de  Bolsgetou,  suivies  par  Choron  et  F»  jolie, 
cet  ouvrage  aurait  été  composé  dès  1600:  c'est 


une  erreur.  On  trouve  des  es  traits  de  VOrfeo  dans 
le  troisième  volume  de  l'Histoire  de  la  mnsique  de 
Hankins  (p.  433),  et  dans  le  quatrième  de 
l'Histoire  de  Bnrney  (  pag.  32).  —  B"  Le  ballet 
délie  Ingrate,  représenté  à  Mantoue  en  1808. 
M.  de  Winterfeld  a  donuê  quelques  extraits 
d'airs  de  danse  de  ce  ballet,  fort  remarquables 
par  le  rhylhrae ,  et  un  passage  de  «écitatif  où  les 
accords  de  tierce,  quarte  et  sixte,  du  mode 
mineur,  et  de  septième  diminuée  Hont  employés 
de  la  manière  la  pins  heureuse  (  J.  Gabricli  vnd 
sein  Zettalter,  3°  partie,  p.  108  et  109  ).  — 
7*  Proterplnaraplta,  opéra  sérieux,  joué  dans 
le  palais  de  Jérôme  Mocentgo,  à  Venise,  en 
1630.  —  8*  LAdone,  pastorale,  au  théâtre 
Saint-Paul  et  Saint-Jean  de  Venise,  en   1033. 

—  V  II  Hitorno  a"  Clisse  in  patrla ,  au  théâtre 
San  Muse    A  Venise,  en  1641.  —  10°  L'tncoro- 

'nasione  di  Poppea,  au  théâtre  San-Mosè ,  en 
1641.  Cet  euvrsge  fut  repris  en  1646,  au  même 
théâtre.  Les  œuvres  de  musique  de  chambre 
qui  ont  été  publiés  sont  j  —  1 1  ■  Cansanette  a 
Ire  vocl;  Venise,  Jacques  Vincent!  et  Richard 
Amadino,  1584  ,  in-4°.  —  l!"  Il  priiAo  libro 
de'  Madrigali  a  5  voci;  Venise,  1587,  in-4". 

—  13°  Il  seconda  libro  dé  Madrigali  a  5  voci  ; 
ibid.,  1593,  in-4°.  Le  premier  et  le  second 
livre  de  Madrigaux  de  Monteverde  furent  ré- 
imprimes là  Venise,  chez  Jtaverj,  en  1607, 
ln-4°.  —  14°.  /(  Urut  Ubro  oV  Madrigali  a 
5  t'oci;  Venise,  Richard  Amadino,  1694,  in-4°; 
la  deuxième  édition  a  été  publiée  par  le  même 
en  1508.  Il  en  a  été  fait  une  troisième  chez  le 
même,  en  J600,  in-4",  et  une  quatrième  en  1611, 
in-40.  —  15*  Il  quarto  libro  de'  Madrigali  a  ' 
b  voci  ;  in  Venezia,  app.  Hicciardn  Amadino, 
1597,  in-4".  Autres  éditions, ibid.,  1615;  Anvers, 
Pierre  Phalèse,  1615,  et  Venise,  1021.  — 
16"  Scherzi  muslcaU  a  trevoci;  Venise,  1007, 
in  4°.  Cet  ouvrage  a  été  publié  par  les  soins  de 
Jules-César  Monteverde,  frère  du  compositeur. 

Il  en  a  été  fait  une  deuxième  édition  a  Venise , 
en  1615,  Il  v  a  aussi  une  édition  des  mêmes 
Schenl  mvttcali  en  partition  publiée  par  Ricc 
Amadino, en  ieot>,  petit  in-lol.  —  i8°(bis}W 
qutnto  libro  de  Madrigali  a  G  voei  ;  ia  Vene- 
lia,  presse  Ricc,  Amadino,  159»,  in-4".  Il  y  a 
d'autres  éditions  de  Venise,  1604, 1608,  1612, 
1615;  Anvers,  Phalèse,  1615,  et  Venise,  1610, 
toutes  in-  4*.  —  17"  Il  seslo  Ubro  de  Madrigal* 
a  b  voei,  con  un  dialogo  al;  in  Venetio, 
app.  Riec.  Amadtno,  1614,  in-4*.  Il  j  a  des 
exemplaires  de  cette  édition  qui  ont  un  nouveau 
frontispice  avec  U  date  de  1615.  Une  autre  édi- 
tion a  été  publiée  par  le  même  imprimeur,  en 
1020  in-4".  —  18°  Concerte.  Il  tettimo  Ubro 


186 


MONTBVERDE  —  MONTGEROULT 


de' Madrigali  a  una,  due,  tre,  quattro  et  set 
met,  con  altri  generi  di  canti;  in  Venetia, 
app.  Bartolomeo  Magiû,  1B19,  io-4°.  Une 
autre  édition  de  cet  ouvrage  i  para  cliei  le  même 
imprimeur,  en  1*4 1.  Lee  cinq  premier*  livres 
ont  été  publiés  a  Anvers ,  ehex  Pierre  Phalèse  , 
en  1615,  in-4°  oU.  11  s  été  bit  une  nouvelle 
édition  des  s«pt  premiers  livres  à  Venise,  en 
1621.  —  19°  Madrigali  guerrier*  eamorosi, 
con  alcani  upvtcoli  in  génère  rappresenta- 
livo ,  rhe  sepviranno  per  brevi  epltodU  fra 
i  canti  sema  gesto,  lib.  8;  Alexandre  Vin- 
cenli ,  1838  ,  in-'.".  Cest  dans  ce  recueil  que  se 
tronve  le  combat  de  Tancrède  et  de  Clorinde, 
dont  M.  de  Winterfeid  a  donné  des  «traits  dans 
la  troisième  partie  de  son  livre  sur  Jean  Ga- 
brieli  (pages  109  et  suiv.).  Un  choix  de  madri- 
gaux cl  de  canzoni  de  Monlevenle  a  été  publié  à 
Venise,  en  1615,  dans  la  collection  qui  ■  pour1 
titre  Madrigali  d"  setto  autort  a  cinquevoci. 
On  trouve  aussi  quelques-uns  de  ses  madrigaux 
dans  le  Parnasse  des  musiciens  bergamasques , 
publié  a  Venise  en  1615 ,  et  dans  la  collection  de 
Ptofe.    ' 

Honteverde  lut  an  des  premiers  membre*  de 
l'Académie  de»  philharmoniques  de  Bologne.  Dans  ■ 
une  lettre  écrite  en  1620 ,  le  P.   Audrien   Han- 
chieri  félicitait  cette  académie  d'une  si  glorieuse  i 
acquisition.  ! 

MONTFAL'CON  (umunoDE),  savant  ] 
bénédictin  de  la  congrégation  deSaint-Maur, 
naquit  le  17  janvier  1055 ,  au  château  de  Sou  ! 
lige,  dans  le  Languedoc,  d'une  Famille  noble  et 
ancienne.  A  l'âge  de  dix-sept  ans  il  entra  comme 
'  volontaire  dans  le  régiment  de  Languedoc ,  et 
lit  deux  campagnes  sons  les  ordres  de  Turenne; 
mais  après  la  mort  de  ses  parents  il  prit  la 
résolution  de  renoncer  au  monde ,  et  entra  a 
Toulouse  dans  l'ordre  de  Sa  i  ni- Benoit.  Ce  fut 
alors  qu'il  recommença  ses  études,  Tort  négli- 
gées dans  son  enfance  :  il  ne  dut  q,u'a  ses 
propre*  efforts  le  savoir  qu'il  acquit  dan*  les 
langues  anciennes  et  dans  l'archéologie.  Appelé 
à  Paris  par  ses.  supérieurs,  en  lu87  ,  il  visita 
l'Italie  trois  ans  après.  De  retour  à  Paris,  il  s'v 
livra  à  de  grands  travaux  littéraires ,  et  mourut 
presque  subitement  le  31  décembre  1741 ,  à 
l'Age  de  quatre-vingt-sept  ans.  Au  nombre  de* 
ouvrage*  qu'on  doit  a  ce  savant  Infatigable,  on 
remarque  ceux-ci:  t°  Patxographia  grxca, 
sine  de  ortv  et  progressa  iitlerahim  grwea- 
ruin  ;  Paris,  1706 ,  in -fol.  ;  il  j  traite  de  la  na- 
tation de  la  musique  dan*  la  division  intitulée  : 
De  nota  musicis  tan  veteribvt  quam  recen- 
tiaiitnu  carptim.  —  S"  L'Antiquité  expliquée 
et   représentée   en  figure».   Paris,   1719-34 , 


1S  volumes  in-fol.  On  trouve  dans  le  troisième 
volume  et  dans  le  supplément  le*  ligure*  de 
beaucoup  d'instruments  anciens  avec  les  expli- 
cations :  mais  El  faut  se  défier  de  ces  représen- 
tation» de  monument»,  qui  sontjen  général  peu 
exactes. 

HONTFORT  (Cumulu  DE).  Foyes 
BltOGKLAND. 

MOKTFORTfALEixniul.né  a  Paris  en 
l|03j  fit  toutes  ses  études  d'harmonie  et  de  contre- 
point au  Conservatoire,  sous  la  direction  de  l'au- 
teur de  te  Dictionnaire  ;  puis  il  reçut  de»  leçons 
de  Berton  pour  le  style  dramatique.  Admis  au 
concours  de  l'Institut,  il  ;  obtint  le  deuxième 
prix  de  composition  en  1819,  et  le  premier  en 
1830.  Pensionnaire  du  gouvernement  à  litre  de 
lauréat,  il  visita  l'Italie,  séjourna  s  nome,  a 
flapie»,  puis  parcourut  l'Allemagne.  De  retour  à 
Paris,  il  fit  exécuter  de»  ouvertures  et  d'autres 
morceaux  dans  plusieurs  concerts.  Au  mois 
d'octobre  1837  il  fit  représenter  à  l'Opéra  le 
ballet  de  La  Chatte  métamorphosée  en  femme, 
dont  il  avait  composé  et  arrangé  I»  musique.  Au 
moi*  de  juin  1139  il  lit  jouer  avec  succès  l'oli- 
ehinelte;  opéra-comique  en  un  acte.  A  cet  ou- 
vrage succédèrent  :  La  Jeunesse  de  Chartes- 
Quint,  opéra  eu  deux  actes,  joué  avec  succès  au 
théâtre  de  l'Opéra -Comique,  au  moi)  de  dé- 
cembre 1811.  —  Sainte  Cécile,  opéra  en  trois 
actes, représenté  au  mois  de  septembre  1814.  — 
La  Charbonnière ,  opéra  en  trois  actes ,  joué  au 
mus  d'octobre  1845.  —  L'Ombre  d'Argentine, 
opéra  bouflun  en  un  acte ,  représenté  le  18  avril 
1853.  —  Devcalion  et  Pyrrha,  opéra-comique 
en  un  acte,  joué  le  8  octobre  1855.  Cet  artiste  a 
aussi  publié  quelques  morceaux  pour  le  piano, 
parmi  lesquels  on  remarque  un  Rondolelto , 
Paria,  Lemoine,  et  des  valses  brillantes,  Ibid.  La 
ballet  de  La  Chatte  métamorphosée  a  été 
gravé  pour  le  piano,  et  Polichinelle ,  en  grande 
partition.  Hoetlort,  dont  le  talent  était  gracieux, 
élégant  et  correct ,  est  mort ,  après  une  courte 
maladie,  le  13  février  1856. 

MONTGEROULT  (  H»  Hélène  DE 
HERVODE),  comtesse  DE  CHARNAY,  née  à 
Ljoa,  le  3  mari  17S4,  eut  pour  premier 
maître  de  piano  Hulmandel,  et  reçut  des  le- 
çons de  Dusses,  lorsque  cet  artiste  célèbre  visita 
Pari*  en  1786.  Le*  conseils  de  ce  grand  planiste 
et  de  Vintti ,  qui  conserva  pour  Mm"  de  Montge- 
roull  de»  aenUmenta  d'amitié  jusqu'à  la  fin  de  ses 
jours,  développèrent  l'heureux  talent  qu'elle  avait 
reçu  de  ta  nature.  Douée  d'un  sentiment  exquis  et 
de  l'esprit  d'analyse,  elle  acquit  sur  la  piano  le 
plut  beau  talent  qu'une  fammeait  possédé  de  sou 
temps.  Sortie  de  France  pendant  les  trouble*  dé 


MONTGEROULT  —  MONTONÀ 


187 


U  Révolution ,  elle  se  rendit  à  Berlin,  où  elle  pu- 
blia, an  1786,  unesonale  de  piano;  mai*  vers 
la  60  du  gouvernement  du  Directoire,  elle 
obtint  u  radiation  de  la  liste  des  émigrés  et  re- 
vint à  Paris ,  où  elle  forma  quelques  bons 
élèves,  parmi  lesquels  on  remarque  Pradber  et 
Boery .  Dan*  no  âge  «Tancé ,  elle  avait  conservé 
toute  l'énergie  de  son  sentiment  musical.  Au 
mois  d'octobre  183S ,  elle  lit  un  voyage  eu  Italie 
et  passa  l'hiver  à  Florence.  Elle  mourut  dans 
celte  Tille  le  20  mai  183C,  à  Tige  de  soixante 
ans.  Son  tombeau  est  placé  dans  le  cloître  de 
l'église  delta  Santa  Crôce,  à  Florence;  on  y 
voit  une  inscription  qui  fournit  les  dates  pré- 
publié de  la  composition  de  M""  de  Montge- 
roalf  il"  Trois  sonates  pour  piano  seul,  op  1; 
Paria,  Troupeois.—  ï% Trois  idem,  op.  ï;  ibid. 

—  3°  Sonate  en  fa  mineur;  Berlin,  Lisclike. 

—  V  Pièces  détachées  pour  piano  seul,  op  3; 
Paris ,  Érard.  —  6*  3  sonates  pour  piano  seul, 
op.  5;  ibid.  —  6°  Fantaisies,  idem,  n">  1 ,  î,  3; 
Paris,  Janet  et  Cotelle.  —  7*  Six  nocturnes  ita- 
liens et  français  a.  deux  voix  avec  accompagne- 
ment de  piano,  op.  6  ;  Paria,  Érard.  On  doit  aussi 
a  M™  de  Montgeroutt  un  outrage  intéressant 
pour  les  artistes,  intitulé  :  Cours  complet  pour 
l'enseignement  du  forte-piano ,  conduisant 
progressivement  des  premiers  éléments  aux 
plut  grandes  difficultés ,  Paris ,  Janet  et  Co- 
telle, 3  parties  in-folio. 

MOINTl  (  GtÉrwi  ),  compositeur  dramatique 
né  à  Fusignano,  près  de  Ferme,  vers  1700, 
est  connu  par  les  ouvrage*  suivants  :  1"  La  Cors- 
tadtna  accorta  ,  opéra  bouffe,  représenté  a 
Dresde  en  1781.  —  V  La  Sludente,  opéra 
boulfe,  a  Saules,  en  1784.  —  3°  Le  Donne 
vendicale,  idem,  ibid.,  1764.  Monli  était  frère 
aine  du  célèbre  poète  Vincent  Honti.  Il  est 
mort  1  NaplesenlBI6. 

HONTI  (Heitai  DE),  professeur  de  musique , 
naquit  à  Pedoue  vers  17ôS.  Dans  sa  jeunesse  il 
»e  rendit  en  Autriche,  vécut  quelque  temps  à 
Vienne,  puis  à  Prague,  et  enfin  se  fixa  à  Glas» 
cow  (£cosae),  où  il  vivait  ensure  ca  1830.  Il  se 
rangea  dans  le  parti  des  martres  de  musique 
anglais  contre  Jean-Baptiste  Logier,  à  l'occasion 
de  aa  Nouvelle  Méthode  d'enseignement  de  la 
musique  et  du  piano,  et  écrivit  contre  ce 
système  un  pamphlet  intitulé  :  Strtcturet  on 
M.  logier's  System  of  musical  éducation  {i'oy. 
Locibh)  ;  Glascovr,  1817,  gr.  in-8°. 

HONTICELLI  (  Ajwe-Muun),  né  «  Milan 
vers  171»,  chanta  à  Naples  avec  la  Mingotti ,  en 
174S,  pois  à  Vienne  et  à  Londres.  En  1  Jjo  , 
Ha&ae  l'engagea  pour  le   théâtre  de  Dresde.  Il 


.  mourut  dans  celte  ville  en  1764.  Honlicelll 
était,  dit-on,  aussi  remarquable  comme  chanteur 
que  comme  acteur. 

HONTICHIARO  (Jbsh),  luthier,  né  è 
Brescia  vers  la  fin  du  quinzième  siècle,  est  cité 
par  Linlranco,  son  concitoyen  et  contemporain 
(  Scintille  dl  Musicaj  Brescia,  1533,  p.  143  ), 
ainsi  que  Jean-Jacques  Dalla  Corna ,  pour  in 
bonne  fabrication  des  luths,  lyres  et  violons  ou 
petites  violes.  On  peut  donc  considérer  Monli- 
cuiaro  comme  un  des  fondateurs  de  la  lutherie 
bresciane  où  se  sont  formés  le*  maîtres  renom- 
més Gaspard  de  Salo  et  Jean-Paul  Magini. 

MONTILLOT  (  Mouot  DE  ),  musicien  qui 
vivait  a  Paria  vers  1768,  j  a  fait  graver  six  sym- 
phonies pour  l'orchestre.  On  ne  sait  rien  de  cet 
artiste,  qui  ne  ligure  dans  aucune  liste  de 
musiciens  de  celle  époque. 

MG.VTONA  (Audré  ANTICO  DE).  An- 
Uco  est  le  nom  véritable  du  personnage  dont  il 
s'agit  dans  cette  notice;  celui  de  Montana,  qui 
j  est  joint,  indique  la  Tille  où  il  reçut  le  Jour, 
laquelle  est  située  eu  Islrie  et  appartint  autrefois 
a.  la  république  de  Venise.  M.Catelani  (t>oy« 
ce  nom.)  conjecture  avec  beaucoup  de  vraisem- 
blance qu'André  Antico  de  Hontonaest  identi- 
quement le  même  qu'Andréa  de  Antiguis 
Vendus,  compositeur  et  auteur  de  frottait  pu- 
bliées par  Pelrucci  de  Fossombrone,  dans  ses 
recueils  de  pièces  de  ce  genre  en  1504,  lauj,  1507 
et  1508  (1).  Antico  fut  le  premier  qui  établit  à 
Borne  une  imprimerie  de  musique;  il  obtint  a. 
cet  effet  un  privilège  du  pape  Léon  X,  Imprimé 
en  tête  du  seul  ouvrage  connu  pour  être  sorli  de 
ses  presses.  Ce  volume  est  une  collection  de 
messes  composées  par  Josqnin  Deprès,  Brumel, 
Pipelare,  etc.,  quia  pour  titre  :  Liber  quindecim 
missarum  electarum  qux per  ezcellentitiimos 
mvsicot  compoiiliC  fuerunt  y  il  orne,  15io,in-fol. 
max.  gothique.  Un  exemplaire  de  cette  rarissime 
collection  setrouve  à  Paris ,  dans  [a  Bibliothèque 
Maxarlne.  Le  litre  qu'on  vient  de  lire  est  celui 
de  cet  exemplaire.  H.  Calelani  en  rapporte  un 
autre  qui  se  trouve  dans  le  volume  au-dessous 
du  bref  de  Léon  X,  et  qui  est  ainsi  conçu  :  Misse 
quindecim  a  diversis  optimls  et  exquisitittlm  is 
aucioribus  édite  per  Andream  Antiquum  de 
Montana  toeiorum  mmpUbus  eniendatissime 
atque  aecuratissime  ;  Rome  Impresse  Anno 
Domini.  M.  J).  XVI.  Die  nona  maa.  ponti/i- 
calus  sanciissimi  Domini  nostri  Leonis  de- 
cimi  anno  quarto,  in-fol.  L'exécution  typogra- 
phique du  volume  de  ces  messes  est  magnifique, 

|i]  Canetti  marteau  il   AfUmo,  amv  XIX,  ■,  si. 


et  *  dû  occasionner  de  grandes  dépense»  et 
d'i  rumen  ses  travaux.  C'est  le  premier  exemple 
de  grandi  caractères  pour  ['impression  de  la 
musique.  Toutes  les  voix  sont  placées  en  regard, 
Va  passage  ries  Institutions  harmonique»  île 
Zirlino  (p.  317,  édition  de  1573)  semble  in- 
diquer qu'André  Autico  établît  ode  imprimerie 
de  musique  à  Venise,, sans  doute  après  que  le 
privilège  obtenu  dans  cette  ville  par  Octavien 
de  Petrucci  lut  arrivé  a  ton  terme. 

MONTU  (BenoIt),  né  a  Turin,  en  1781,  se 
livra  des  su  jeunesse  à  l'étude  des  mathématiques 
et  vint  à  Paria,  où  il  trouva  un  protecteur  dans 
son  illustre  compatriote  Lagrange.  La  recom- 
mandation de-celui-ci  fit  obtenir  à  Hontu  une 
place  de  professeur  de  mathématiques  dans  le* 
écoles  centrales  de  Paria,  puii  dan*  un  lycée. 
11  est  mort  dans  celte  ville  en  1814.  Moulu  avait 
conçu  le  plan  d'un  grand  instrument  destiné  à 
donner  la  mesure  exacte  des  intervalles  des  sont, 
et  i  Aire  voir  leurs  rapports  avec  le*  distances 
et  les  mouvement*  de*  astres,  suivant  1*  système 
de  Keppler.  Cet  instrument,  appelé  Sphère  har- 
monique, était  tort  compliqué.  Une  commission, 
nommée  par  le  ministre  Cbaptal  pour  en  (aire 
l'examen,  le  fit  déposer  dans  l'ancienne  galerie 
de  la  bibliothèque  du  Conservatoire,  ou  il  était 
encore  en  1817:  lorsque  cette  bibliothèque  fut  en- 
levée de  sa  salle  pour  être  transportée  dans  un 
autre  loc»l,  l'instrument  de  Montudisparut.  M.  de 
Ponlécoulant  (  voyez  ce  nom  )  l'a  retrouvé  depuis 
lors  dans  un  grenier.  La  commission  clisrgée  de 
l'examen  de  cette  machine,  et  composée  de  Lacé- 
pede,  Pronj,  Chartes,  Gosaec  et  Martini ,  fit  en 
1799  un  premier  rapport  sur  les  plans  que  Mon  lu 
lui  avait  communiqués ,  et  conclut  à  ce  qu'une 
avance  de  3,000  fr.  fflt  faite  a  l'auteur  pour 
l'exécution  de  son  projet.  En  IBM,  elle  en  fit 
an  autre  sur  l'instrument  même  qui  était  achevé, 
et  l'estima  à  la  somme  de  13,000  francs,  qui  fut 
pavée  a  Honlu  par  le  gouvernement.  La  descrip- 
tion de  la  Sphère  harmonique  se  trouve  dans 
ie*  Archives  des  découvertes  (Paris,  1809,n°i4). 
Honlu  avait  inventé  un  nouveau  sonomètre,  qui 
a  été  soumis  a  l'examen  de  1*  même  commission. 
On  a  aussi  de  ce  savant  un  mémoire  Intitulé  : 
numération  harmonique,  ou  échelle  d'arith- 
métique pour  ternir  à  l'explication  du  toi» 
4e  l'harmonie;  Paris,  1803, in-4°. 

MONTUCLA  (Jeas-Étiebkï),  membre  do 
l'Académie  de  Berlin  et  de  ITuslitut  de  France, 
naquit)  Lyon  la  a  septembre  171a,  d'un  négociant 
qui  le  destinait  a  la  carrière  du  commerce;  mais 
le*  progrètqu'il  fit  dans  te*  études,  et  particulière- 
ment dans  celle  des  mathématiques ,  révélèrent 
M  vocation.  Resté  orphelin  à  l'âge  de  sein  ans, 


MOKTONA  -  MOJSZA 


e  lard, 


.  il  alla  finir  ses  études  à  Toulouse ,  et  n 
point  à  se  rendre  à  Paris,  où  il  se  lia  avec  d'A- 
lembert  rt  plusieurs  autres  savants.  Ce  tut  alors 
qu'il  conçut  h)  projet  de  son  Histoire  de»  Ma- 
thématique», dont  il  publia  deux  volumes  en 
1758  (i  Paris).  On  y  trouve,  peg.  111-158 
du  1er  volume,  un  précis  de  la  musique  grecque, 
qui  est  très-superficiel.  Moutucla  y  parait  abso- 
lument étranger  1  la  matière  qu'il  traite.  Ce 
qu'on  trouve  de  mieux  sur  ce  sujet  dans  cet 
ouvrage  consiste  en  détails  purement  littéraires 
ou  philologiques  sur  les  écrivains  grecs  qui  ont 
traité  de  la  musique;  mais  tout  cela  est  tiré  de 
la  Bibliothèque  grecque  de  Fahriciiu.  Il  j  a 
une  seconde  édition  augmentée  de  V  Histoire 
de»  mathématiques;  Paris,  1799-1 SOI,  4  vol. 
in-t*.  Honlncla  est  mort  a  Versailles,  le  18  dé- 
cembre 1799. 

HONTVALLON<Abw.éBARKIGUK  DE), 
né  *  Marseille  en  1078,  futun  magistrat  distingué 
à  qui  l'on  doit  de  savants  ouvrages  sur  le  droit 
et  la  jurisprudence.  Il  eut  la  charge  de  conseiller 
au  parlement  d'Ain,  et  mourut  dan*  celle  ville, 
le  18  janvier  1759.  Amateur  de  musique  et  cla- 
veciniste habile,  il  a  publié  un  livre  qui  a  pour 
litre  :  Nouveau  système  de  musique  sur  le* 
intervalles  (festons  et  sur  les  proportions  de» 
accord»,  où  l'on  examine  te»  tyitèmes  propo- 
sés par  divers  auteurs  ;  Aix,  1741 ,  in-s°.  Cet 
ouvrage  avait  élé  soumis  i  l'examen  de  l'Aca- 
démie des  sciences.  On  en  trouve  un  extrait  dan* 
l'histoire  de  cette  société  savante  (I741J,  et  le 
P.  Caslel  en  adonné  utieanalvsedasia  le  Journal 
de  Trévoux  de  la  même  année.  Cependant  le 
livre  ne  se  vendit  pat,  et  Hontvallon  fut  obligé 
de  le  faire  reparaître  avec  un  nouveau  frontispice 
intitulé  :  Nouveau  système  sur  la  transmis- 
sion et  ta  effets  des  ton» ,  sur  la  proportion 
des  accord»  et  la  méthode  d'accorder  jatte 
les  orgues  et  clavecins;  Avignon,  1756, 
ln-B°. 

MONZA  (  CniHLEs-AsToiNË  )  ,  né  a  Milan, 
vert  la  fin  du  dix-septième  siècle,  fut  élu,  eu 
1735,  chanoine  el  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale  de  Verceil,  où  II  mourut  en  1739, 
On  alroprimé  desa  composition  à  Turin  ;  Pièces 
moderne»  pour  le  clavecin. 

MONZA  (Le  chevalier  Charles),  maître  de 
chapelle  de  la  cour  et  de  la  cathédrale  de  Milan, 
naquit  dans  cette  ville  en  1748.  Elève  de  Fioroni, 
il  devint,  sous  la  direction  de  ce  maître,  un  des 
musiciens  les  plut  instruits  de  l'Italie.  Doué 
d'une  grande  fécondité ,  il  a  écrit  beaucoup  de 
messes,  de  vêpres  et  de  motets  pour  diverse* 
églises  de  Milan,  el  a  composé  pour  les  Illettrés 
de  cette  ville,  de  Turin,  de  Rome  et  de  Venise, 


MONZA  —  MORALES 


plusieurs  opéras  parmi  lesquels  an  remarqua  ; 
1*  Temistoek,  en  3  actes,  a  Milan,  en  1760. 
—  Y  mtetti,k\eaiat,enn7t.— S* Cojo Ma- 
rio, dans  la  même  vuUe,  «i  1777.  —  4"  Ifaenia 
in  Tauride,  k  Milan,  en  1784.  —  5'  Brijile,  a 
Tarin,  en  1780.  Burney  entendit*  Milan,  en 
1770,  dans  l'église  Santa-Marla  Ktreta,  une 
D>M&e  de  Monta  qu'il  considérait  tomme  une 
œuvre'  de  génie.  On  a  gravé  de  I»  composition 
de  cet  artiste  :  1°  Sii  trloa  pour  deux  violons  et 
violoncelle,  op.  1  ;  Londres,  1786.  —  3*  Six 
quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  basse,  op.  3 
ibid.,  1788.  —  3*  Six  sonate*  pour  clavecin 
et  violon,  op.  3;  ibid.  Mon»  est  mort  à  Milan, 
an  mois  d'août  1801. 

MONZAN I  (  Tebàlho  ),  né  dans  le  duché  de 
Modène  en  17B2,  acquit  Tort  jeune  nne  grande 
nabileU  sur  la  nule.  Vers  17S8  U  se  rendit  i  Lon- 
dres, ou  il  se  Bu  et  passa  le  renie  de  ses  jours. 
D'abord  admis  an  théâtre  italien  comme  première 
flûte,  il  Ait  ensuite  attaché  aux  concerts  de  la 
musique  ancienne  «ta  ceux  deSalomon.  En  1800 
il  établit  un  magasin  de  musique  et  nne  fabrique 
de  flûtes  i  cette  dernière  est  devenue  florissante 
par  ses  soins  et  ceux  de  son  BU.  Moniani  est 
mort  a  Londres  le  14  juillet  1839,  a  l'âge  de 
soUante-dix-sept  ans.  On  a  graré  de  sa  compo- 
sition :  l'Six  trio*  pour  2  flûtes  et  basse;  Lon- 
dres, Preston.  —  3*  Duos  pour  3  dates,  op.  S, 
8, 10, 1 2  ;  Londres,  Longman,  Preston*  —  **  Choix 
de  90  airs  écossais  pour  flûte  seule.  —  4*  Pas- 
tiecio,  choix  de  préludes,  airs,  variations,  etc., 
n™  1,  3,  3;  Londres,  chez  l'auteur;  Bonn,  Sim- 
toeh.  —  5°  Airs  variés  pour  note,  op.  4,  7,  rt  ; 
ihid.  -  e"  Préludes  et  airs,  idem  (3  recueils); 
Ibid.  —  7*  Trots  divertissements,  idem;  ibid.  — 
8°  Douze  nocturnes  pour  deux  flûtes;  ibid.  — 
9*  Trais  sérénades,  idem;  Ibid.— 10*  iTUtrucUon 
Book,  eonlaining  the  rudiments  ofMusic,  the 
art  ofjingering,  Upping  and  ilurrtng  the  noies 
on  the  flûte,  etc.  (  Méthode  contenant  les  élé- 
ments delà  mostqne,  l'art  dn  doigté,  de  l'em- 
bouchure et  du  coup  de  langue  surla flûte,  etc.  ]; 
Londres,  Monzanl,  1™  et  3'  parties.  Il  a  été  fait 
quatre  éditions  de  cet  ouvrage. 

MOORHEAD  (Jean),  compositeur,  aè  en 
Irlande,  vers  1768,  apprit  la  musique  à  Dublin, 
et  fui  employé  pendant  quelques  années  comme 
simple  musicien  d'orchestre  dans  plusieurs  villes 
de  province.  En  1798,  il  accepta  une  place  dans 
celui  du  Illettré  de  Covent-Garden,  à  Londres  ; 
mais  bientôt  après  il  fut  employé  par  l'entrepre- 
neur de  ce  spectacle  pour  composer  la  musique 
depluneurs  pantomimes  et  ballets,  parmi  lesquels 
on  cite  :  Le  Volcan,  on  le  Rival  d'Arlequin,  le 
e  La  Péroute,  et  nne  partie 


189 


de  l'opéra  intitulé  Le  Cabinet.  Moorhead  es 
k  Londres  en  1804. 

MOOSER  (ÀLova),  facteur  d'orgues,  né  I 
Fribourg,  en  1770,  s'est  également  distingué  dans 
la  construction  des  pianos  et  des  orgues.  On  cite 
comme  un  ouvrage  achevé  l'orgue  qu'il  a  fait 
pour  te  temple  neuf,  k  Berne.  Les  Ètrennes  /ri- 
bovryeuùc*  de  l'année  1810  contiennent  une  des- 
cription d'un  beau  piano  organisé  qui  tenait  de 
sortir  de  ses  malus,  et  qu'il  appelait  instrument 
orchestre.  Le  chef-d'œuvre  de  cet  artiste  esl  le 
grand  orgue  de  Fribourg,  dont  on  trouve  une 
description  dans  la  Gazette  musicale  de  Paris 
(ann.  1838,  n*  50).  Mooserest  murt  à  Fribourg, 
le  19  décembre  1839,  àl'agedesoiianle-neufans. 
Le  grand  orgue  de  Fribourg  est  composé  de 
quatre  claviers  i  la  nuin,  clavier  de  pédale,  et 
61  registres,  non  compris  deux  regislrea  acces- 
soires de  copule  et  de  tremblant.  Cet  instrument, 
dent  les  qualités  ne  justifient  pas  la  célébrité,  est 
mal  construit  quant  à  la  partie  mécanique.  Les 
liragea  sont  mal  disposés  et  fonctionnent  avec  trop 
de  lenteur;  les  claviers  sont  durs  et  ont  trop 
d'enfoncement;  la  soufflerie  manque  d'égalité  dans 
sa  pression  et  agit  par  secousse.  L'harmonie  des 
jeux  est  la  partie  la  plus  satisfaisante  :  les  Jeux 
de  fond,  particulièrement  ceux  qui  imitent  les 
instruments  k  archet,  comme  les  gambes,  sa- 
licionaU  et  quintatonct,  mutât  bonne  qualité; 
mais  les  jevx  d'anche,  trop  peu  nombreux,  ont 
une  sonorité  rauque  et  dure  j  enfin,  le  timbre  des 
jeux  de  mutation  est  criard.  La  voix  humaine  de 
l'orgue  de  Fribourga  une  réputation  européenne, 
qu'elle  doit  moins  k  sa  qualité  spécifique  qu'a  la 
place  qu'elle  occupe  dans  l'instrument,  der- 
rière tous  les  grands  jeux,  de  telle  sorte  que  se* 
sons  s'épurent  dans  le  trajet  avant  d'être  en- 
tendus dans  l'église. 

MORAES  (Jeak  DE  SYLVA),  malire  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale  de  Lisbonne,  y  était  né 
en  1689.  En  1727  II  obtint  son  emploi,  qu'il  rem- 
plissait encore  en  1747.  Il  a  laissé  en  manuscrit 
beaucoup  de  motels,  de  répons,  d'hymnes,  de 
messes,  dont  le  catalogue  remplit  deux  pages  in- 
lol.  dans  la  Bibliolheea  Lutitana  de  Machado- 
(t.  Il,  p.  7SAetsniv.). 

MORALES  (Chuistophe),  célèbre  musicien 
espagnol,  naquit  à  Se  ville dans  les  premières  an- 
nées du  setiiéme  siècle,  Bt  ses  éludes  dans  la 
cathédrale  de  cette  ville,  et  se  rendit  d'abord  à 
Paris,  où  II  publia  on  recueil  de  messes,  puis  k 
Rome,  oh  le  pape  Panl  III  le  Bl  entrer  vers  1844) 
dans  la  chapelle  pontificale,  en  qualité  de  chapelain 
chantre.  Son  portrait  existe  dsns  celte  chapelle. 
On  le  trouve  gravé  à  l'eau-rorte  dans  les  Otter- 
vaiioni  per  bin  regolare  II  eoro  délia  capella. 


MORALES  —  MORALT 


pontificia  ,  d'Adami  (p.  104).  et  Hawkinsl'a  re- 
produit dans  son  Histoire  de  la  musique.  L'épo- 
que de  li  mort  de  cet  artiste  n'est  pu  connue. 
Morales  est  un  des  roojpoeitenrs  de  musique  d'É- 
glise les  plus  distingués  parmi  les  prédécesseurs 
de  Palestrina.  Son  style  est  grave;  sa  manière  de 
faire  chanter  les  partie),  naturelle,  el  l'on  peut 
dire  qu'il  est  un  des  premiers  qui  ont  secoué  le 
joug  des  recherches  de  mauvais  goût  dus  la 
musique  religieuse.  Adami  cite  le  motet  de  sa 
composition  Lamentabatur  Jacob,  qui  séchante 
a  la  chapelle  pontificale  le  quatrième  dimanche 
de  carême,  comme  un  chef-d'œuvre  d'art  et  de 
science.  OnapuMiéde  sa  composition  :  l' Liber 
I  Mitsamvi  quatuor  vocum;  Lugdunt,  1546, 
iB-fol.  mai.  Il  n'y  a  pas  de  nom  d'imprimeur  au 
volume  ;  mais  l'ouvrage  est  sorti  dea  presses  de 
Jacques  Moderne.  Cestuse  seconde  édition;  la 
première  a  été  imprimée  &  Paria  (  uns  date  ]  par 
Nicolas  Duc  h  emin. — Y  Magnificat  oclo  tonomm 
cum  quatuor  vocibus,  liber  prtmiu.-Rome, 

1541,  io-fol.;  Venise,  ^n(onfo  Gardant/,  In- fol. 

1542,  ibid.  IMS.  Ces  Magnificat  sont  en  deux  sé- 
ries, chacune  des  huit  tons, "dans  le  même  vo- 
lume; à  la  suite,  on  trouve  drux  Magnificat  à 
quatre  voix  de  Carpentras(Éléasar Genêt),  du  pre- 
mier el  du  huitième  tans,  un  de  Jactiet  (?),  du 
quatri  éme  ton ,  et  u  n  d  e  R  i  cha  fi  >  r  t,rt  u  ci  nq  u  ième  ton, 
ouvrage  très-remarquable,  1581,  1575,  1014,  in- 
fol.  —  3' Motettx  i  cocam.Ub.  let  H;  Venise, 
1543-1548,  —4"  MotetUa  b  voci,  lîb.  I;  Venise, 
1543  —  5°  Lie.  II  Mlaaram  cum  quatuor  et 
'/iliaque  voctàus;  Borne,  1544,  in-foL;  Venise, 

1544,in-4°;  Lyon,  1553;  Venise,  1913 a'Zn- 

mentatloni  a  quattro,  etnque  et  lel  voci;  Ve- 
nexta,  apprcuo  d 'Antonio Gardano,  lt>04,in-4* 
obi.  —  7°  M  tua  quatuor,  cum  quatuor  voclbiu  ; 
Venetitt  apud  Alexandrum  Gardanum,  laso, 
in-4°obl.  —  8"  Moralls  Ilispantct  multorum 
extmtse  artit  vtrorwn  Musica  cum  uoeibut 
quatuor,  vulgo  motteta  eognominata,  cujui 
magna  part  paribui  vo&but  cantanda  est; 
Venetiis  apud  Hieroaymum  Scottum,  1543,  m- 
4°  obi.  On  trouve  aussi  de  lui  les  messes  de 
l'Homme  armé  et  De  H  cala  Vtrgine,  dans  le 

recueil  qui  a  pour  litre:  Quinque  Miaarum  har- 
mania  Mapentc.idat quinque  voces  referens; 
Venise,  Antoine  Gardane,  1547,  in-4°.  Plusieurs 
messes  de  Morales  sont  en  manuscrit  dans  les 
archives  de  la  chapelle  pontificale.  Kircher 
a  placé  un  Gloria  de  ce  musicien  dans  sa  Musur- 
gie  (lib.  VIH,  c.  7  ),  et  l'on  trouve  quelques  mor 
ceaut  de  sa  composition  dans  les  Concentui  de 
Sahlinger  (Augsbourg,  1585),  dans  rSsemp tare 
du  P.  Martini,  el  dans  YAHepratica  di  Contrap 
punto,  de  Paolncci  (tonte  11).  Plusieurs  autrei 


collections  renferment  aussi  des  moreeaui  déta- 
ches de  Morales.  Les  ceuvres  capitales  de  ce  com- 
positeur sont  les  Magnificat  en  deux  suites  des 
huilions  de  l'Église,  et  son  second  livre  de  messes, 
bien  supérieur  au  premier  sons  le  rapport  du  mé- 
rite de  la  facture. 

MORALT  (les  frères),  artistes  longtemps 
célèbrra  à  Munlcn  pir  leur  manière  parfaite 
d'exécuter  Isa  quatuors  de  Haydn,  étaient  tous 
musiciens  au  service  du  roi  de  Bavière  ;  mais  ils 
moururent  jeunet,  et  leur  bel  ensemble  n'a  été 
remplacé  que  par  les  frères  Millier.  Ils  étalent  cinq 
frères.  L'stné,  Joseph,  né  à  Scliwctxingen,  près 
de  Mannhdm,  le  5  août  1775,  apprit  avec  ses 
frères  la  musique  chez  le  musicien  de  la  ville 
Geller,  puis  il  reçut  des  leçons  de  violon  deLops, 
et  Winter,  maître  de  chapelle  dn  duc  de  Bavière, 
acheva  son  éducation  musicale.  En  1787,  il  entra 
dans  la  musique  de  la  cour,  et  se  fit  remarquer 
par  son  talent  sur  le  violon.  Trois  ans  après,  il 
entreprit  un  voyage  eu  Suisse,  se  fit  entendre 
avec  succès  1  Lyon,  1  Paris  «là  Londres,  et.  re- 
tourna en  Allemagne  en  donnant  des  concerts  à 
Francfort  et  dans  d'autres  grandes  villes.  Le  10 
mai  1800,  il  obtint  sa  nomination  de  maître  de 
concerts  de  la  cour  de  Bavière  ;  quelque  temps 
après  il  entreprit  un  voyage  avec  trots  de  ses 
frères,  et  parcourut  l'Allemague,  en  donnant  par- 
tout des  séances  de  quatuors  oh  ils  firent  admirer 
l'ensemble  le  plus  parfait  qu'on  eût  jamais  en- 
tendu à  cette  époque.  Joseph  Morall  est  mort  a 
Munich  en  1)18. 

Jean-Baptiste,  frère  puîné  de  Joseph,  naquit  à 
Mannheim,  en  1777.  Après  avoir  appris  les  princi- 
pes delà  musique,ildeiintélèvedeCannabich.  En- 
Irécomme  surnuméraire  de  la  chapelle  à  Munich, 
eu  1791, il  reçut  sa  nomination  définitive  pu  1768 
Bon  violoniste,  11  Jouait  le  second  violon  dans  kl 
quatuors  où  son  frira  jouit  le  premier.  Mais 
c'est  surtout  comme  compositeur  qu'il  s'est  fait 
connaître  avantageusement.  Grseta  lai  avait  en- 
seigné l'harmonie  et  le  contrepoint.  On  a  gravé 
de  u  composition  :  1°  Symphonie  à  grand 
orchestre,  n*  1  (en  mi)  ;  Bonn,  Simroofc.  — 
1* Deuxième  idem  (en  sot);  Leipsick,  Brelilopl 
et  Hœrtel.  — 3'  Symphonie  concertante  pour  deux 
violons;  Mayente,  Schott.  —  4*  Leçons  métho- 
diques pour  deux  violons,  liv.  1  et  1;  Mayence, 
Schott.  —  5°  Quatuor  pour  flûte,  violon,  alto  et 
basse;  Munich,  F» lier. — s*  Deuxième  idem,  op.  8; 
Munich,  Sldler.  Cet  artiste  estimable  est  mort 
le  7  octobre  1S15,  laissant  en  manuscrit  une 
messe  allemande  el  plusieurs  autres  compositions 
pour  l'église.  La  perle  d'un  fils  avait  commencé 
à  déranger  sa  santé  en  1813. 

Jacques  el  Philippe  Moralt,  frères  jumeaux  de 


MORALT  —  MORARI 


101 


Joseph  et  de  Jean-Baptisle,  sont  nés  à  Munich 
en  1780,  et  non  à  Manubeim  en  1779,  comme  il 
est  dit  dans  le  Lexique  universel  de  musique  pu- 
blié par  Schilling.  Le  premier  s'était  livré  * 
l'élude  du  violon  sous  la  direction  d'un  musicien 
de  la  cour  nommé  Christophe  Geitntr.  Il  entra 
dans  la  chapelle  de  la  cour  en  1797,  et  mourut 
a  l'âge  Je  vingt-trois  ans  eu  1803.  Philippe  reçut 
les  premières  leçons  de  violoncelle  de  Virgili, 
musirien  de  la  chapelle,  et  acheva  son  éducation 
musicale  chez  le  violoncelliste  Antoine  Sdiwarlz. 
Il  entra  dans  la  musique  de  ta  cour  en  1793.  Il 
«si  mort  à  Munich  eu  1819  (suivant  le  Lexique 
de  M.  Bernsdorf),  el  seulement  en  1H55  (d'après 
le  Lexique  portatif  de  M.  Charles  Goltmick  ). 

Georges,  né  à  Munich  en  1711,  a  été  aussi  at- 
taché a  la  musique  de  la  chapelle  royale  de  Ba- 
vière, pour  la  partie  d'alto.  Il  est  mort  dans  cette 
position,  en  1818. 

Des  descendants  de  celte  famille  ont  été  tout 
attachés  à  la  chapelle  du  roi  de  Bavière.  L'un 
d'eux,  dorjt  le  prénom  n'est  pas  indiqué,  fu  t  maître 
de  concert  et  directeur  delà  musique  delà  cour: 
il  Ult  pensionné  en  1839;  un  autre  (Antoine) 
fut  corniste  distingué.  Le  troisième  (  Pierre)  (ut 
violoniste  de  la  cour  de  Munich,  et  se  fil  entendre 
avec  succès  à  Berlin,  Hambourg,  Leip&ici,  Weî- 
mir  et  Erlurt,  dans  les  années  1MI  à  1847.  En- 
fin Joseph  Moral! ,  violoncelliste,  brilla  dam 
lea  concerts  de  Hambourg  et  de  Leipaltï,  en 
1847. 

MORAMBERT  (  À  ntoike- Jacques  LCB- 
BOT,  abbé  de),  né  a  Paria,  en  1711,  fut  profes- 
seur de  musique  et  de  chant  dans  celle  ville. 
Btankenborg,  dans  son  supplément  à  la  Théorie 
des  beaux-arts  de  Sulxer,  et  Barbier,  dana  sou 
Dictionnaire  des  anonymes,  lui  attribuent,  mais 
a  tort,  l'écrit  de  l'abbé Langier  intitulé:  Senti- 
ments d'un  karmoniphile  sur  différent/  ou- 
vrages de  musique.  Boiagelou,  contemporain 
de  Laugier  et  do  Morambert,  et  qui  connaissait 
la  bibliographie  et  l'histoire  auecdolique  de  la 
musique  française  de  son  temps,  attribue  cet 
écrit  périodique  au  premier  de  ces  auteurs,  dans 
son  catalogue  manuscrit  des  livres  de  musique 
de  la  bibliothèque  impériale  de  Paris.  {Voyez 
Lil'cifb  et  LÉRia.) 

MORAND  (Pierre  DE),  poète  médiocre, 
né  a  Arles  en  1701,  fut  d'abord  destiné  au  barreau, 
nuis  son  goût  décidé  pour  les  arts  et  les  lettres 
lui  lit  abandonner  l'étude  du  droit.  Il  mit  beau- 
coup de  zèle  au  rétablissement  de  l'académie  de 
musique  d'Arles,  et  prononça  un  dixeoura  pour 
son  ouverture,  qui  eut  Heu  en  1739.  Morand  vint 
à  Paris  en  1731,  et  fut  admis  aux  réunions  lit' 
téraires  du  comte  de  Clermont  el  de  la  duchesse 


du  Maine.  Il  se  livra  alors  au  théâtre,  et  donna 
des  tragédies  et  des  comédies,  qu'il  n'est  point 
de  notre  objet  d'examiner.  Nous    ne  citerons  de 

lui  qu'une  brochure  qu'il  publia  dans  la  polémi- 
que orcasionnée  par  la  Lettre  de  J.-J.  Rousseau 
sur  la  musique  française;  elle  est  intitulée  : 
Justification  de  la  musique  française,  contre 
la  querelle  qui  lut  a  été  faite  par  un  Alle- 
mand et  un  Allabroge,  adressée  au  coin  de 
la  Reine,  le  jour  de  la  reprise  de  Titon  et 
l'Aurore;  Paris,  1754,  in-S'(anonvme)  (1).  L'au- 
teur; attaque tivementGrimmel  J.-J.  Rousseau, 
et  accuse  ce  dernier  d'avoir  pris  une  grande  partie 
de  ce  qu'il  a  écrit  sur  la  musique  française  dans 
C  Esprit  des  beaux-arts  d'Ealève:  c'est  un  re- 
proche auquel  Rousseau  ne  s'attendait  pas  sans 
doute.  Morand  avait  été  malheureux  dans  tout 
ce  qu'il  avait  entrepris,  et  le  dernier  trait  qui  le 
frappa  ne  fut  pas  le  moins  piquant  :  ses  deltas 
étaient  payées,  et  II  allait  loucher  le  premier  quar- 
tier d'une  .rente  de  cinq  mille  francs  qui  lui  res- 
tait, lorsqu'il  mourut  le  26  juillet  1757.  Ses  re- 
vers n'altérèrent  jamais  sa  gaieté  et  n'abattirent 
point  son  courage. 

JIORANIH  (PiRans),  compositeur,  n'est 
pas  né  t  Sinigaglia,  comme  le  prétend  Gerber, 
m.iis  a  Bologne,  en  1739.  La  P.  Martini  lui  en- 
seigna la  composition.  Il  fut  maître  do  chapelle  a 
Pergola,  petite  ville  des  États -Romains.  En  1764, 
il  avait  été  agrégé  à  l'Académie  des  Philharmo- 
niques de  Bologne.  Il  a  écrit  pour  l'église  beau- 
coup de  messes,  de  vêpres  et  de  motets.  En 
1791,  il  fil  représenter  à  Sinigaglia  t'opéra  bouffe 
intitulé  :  Cfi  Usurpatorl  delusl,  el  l'année  sui- 
vante il  composa  pour  le  théâtre  d'Ancone  JVn- 
glese  stravagante.  Vers  le  même  temps  il  fut 
nommé  maître  de  chapelle  dans  cette  ville  :  il  v 
vivait  encore  en  1811.  On  connaît  sous  le  nom  de 
Morandi  douieduoa  poursoprano  et  basse,  gravés 
à  Venise. 

MORANGE  (A.  DE),  chef  d'orchestre  du 
théâtre  des  Jeunes  Élèves  a  Paris,  en  1800,  a  écrit 
pour  ce  théâtre  la  musique  de  deux  petits  opéras- 
comiques  intitulés  :  I*  Les  Quiproquo  noctur- 
nes, en  un  acte.  —  2°  Les  petits  Auvergnats, 
es  un  acte,  1799.  Plus  tard,  il  a  écrit  la  musique 
de  plusieurs  mélodramea  pour  les  théâtres  des  bou- 
levards, entre  autres  La  Bataille  des  Dunes, 
et  l'Enfant  prodigue,  dont  les  ouvertures  ont 
été  gravées  pour  le  piano;  Paris,  M»*  Duhan. 

MORARI  {Antoine),  né  a  Uergame  vrm  la 
milieu  du  seizième  siècle,  fut  directeur  de  la  rnu- 


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193 


MORARI —  MORE AU 


nique  instrumentale  du  iliw  de  Bavière.  On  a  im- 
primé de  m  composition  :  II  primo  libro  de 
•tnadrigati  a  avatiro  voci;  Vtneiia,  presso  An- 
gelo  Gardano,  1587,  in-4°. 

MORATO  (Jean  Vax  Barbados  Mium 
Pins  ),  compositeur  portugais  el  écrivain  mit  la 
musique,  naquit  à  Portalègre  en  1689.  Les 
circonstances  Je  sa  vie  sont  entièrement  Igno- 
rées. On  connaît  de  lui  les  ouvrages  suivants  : 
1°  Domingo*  da  madré  de  Deos,  »  exercttio 
quolidiano  revelaâo  pela  meima  Henhora  ; 
Lisbonne,  1713.  Ce  sont  des  prières  et  des 
antiennes  a  la  Vierge  mises  en  musique.  — 
3"  Preceitos  ecclesiasticos  de  Canlo  chdo  para 
beneficio  e  vso  commun  de  todot  (Principes 
de  plain-chant  a  l'usage  de  tout  Is  monde); 
Lisbonne,  1731 ,  in-i".  —  3'  Flores  musicaes 
colkidas  da  jardim  da  milkor  Liçao  de 
variai  avthorei.  Ârte  pratica  efc  Canlo  de 
orgatt.  Indice  de  cantoria  para  prtnciplantes 
coa  hum  brève  resumo  das  regras  maes 
prhteipaes  de  Canlo  chdo,  e  regimen  do  coro 
o  uao  romano  para  os  subchantres,  e  orga- 
nitlas  (Fleura  musicales  cueillies  dans  le  jardin 
des  meilleurs  ouvrages  rie  divers  auteurs.  Art 
pratique  du  chant  mesuré ,  et  recueil  de  solfèges 
pour  les  commençants,  avec  un  abrégé  Je* 
régies  du  plain-chant,  et  la  discipline  du  chœur, 
à  l'usage  des  sous-chantres  et  organistes);  Lis- 
bonne ,  1735,  in-4".  Une  deuxième  édition,  avec 
quelques  changements  dans  le  titre,  a  été  pu- 
bliée en  1738  ,  in-4*.  La  partie  qui  concerne  le 
plain-chant  a  été  publiée  séparément ,  sous  ce 
litre  :  S  rêve  resumo  de  Canlo  chdo  corn  ai 
regras  mues  principaes,  e  a  forma  que  deve 
guardar  o  director  de  coro  para  o  svstantar 
firma  na  corda  chomada  na  coral,  o  or- 
ganista  quando  o  acompanha;  Lisbonne, 
1738 ,  ln-4°. 

MORAWETZ  {  Jean)  ,  compositeur  né  en 
Bohème,  vers  17B0,  parait  avoir  vécu  à  Vienne, 
et  se  trouvait  en  qualité  de  cher  d'orchestre ,  en 
180»,  à  Teslh  en  Hongrie.  Il  a  laissé  en  manuscrit  ; 
l'Troissvmphoniesàonzeet  doute  instrumenta. 
—  3°  Concertino  a  neuf  instruments.  —  3*  Huit 
nocturnes  pour  flûte  d'amour,  finie  traver- 
siez, deux  violes ,  deui cors  el  basse.  —  4" Sex- 
tuor pour  3  violons,  hautbois,  flnte,  alto  et  vio- 
loncelle. —  V  Plusieurs  morceaua  de  musiqne 
d'harmonie  &  8  parties, 

MOREALI  (Gietano),  Italien  de  naissance, 
fat  professeur  de  langue  italienne  i  Paris,  vers 
1836,  et  s'établit  a  Rouen  quelques  années  après. 
On  a  imprimerie  lui  :  Dictionnaire  de  musique 
italien- français,  ou  l'interprète  des  mots 
italiens    employés    en  musique,  avec   des 


explications,  commentaires  et  notices  histori- 
ques; Paria,  1S39,  ki-lG. 

MOUE  AU  (  Jeam-B*ptibte  ] ,  maître  da 
musique  de  la  chambre  du  roi ,  naquit  à  Angers 
en  1656,  et  reçut  son  éducation  musicale 
comme  enfant  de  chœur  h  l'église  cathédrale 
de  celte  ville.  Ses  études  étant  terminées,  il 
obtint  la  place  de  maître  de  chapelle  a  Lacgres, 
puis  a  Dijon.  Sans  posséder  aucune  ressource  et 
sans  recommandation ,  il  vint  jeune  a  Paris  pour 
;  chercher  fortune.  On  ignore  le  mojen  qu'il 
employa  pour  pénétrer  no  jour  jusqu'à  la  toi- 
lette de  la  Daupliinc,  Victoire  de  Bavi ère.- Sa- 
chant que  celle  princesse  aimait  la  musique,  il 
eut  la  hardiesse  de  la  tirer  par  la  manche,  et  lui 
demanda  la  permission  do  chanter  an  air  de  sa 
composition.  La  princesse  rit  de  sa  naîvaté ,  et 
lui  accorda  ce  qu'il  désirait.  Satisfaite  de  la 
chanson  de  Moreau ,  elle  en  parla  au  roi,  qui 
voulut  l'entendre,  et  qui  l'admit  à  son  service. 
Un  des  premiers  ouvrages  de  Moreau  Tut  un  di- 
vertissement pour  la  cour,  intitulé  Les  Berger» 
de  Marlg;  puis  il  mit  en  musique  les  chœurs  de 
Jonathas,  tragédie  de  Duché.  Ce  fut' lui  que 
Racine  choisit  pour  composer  la  première  mu- 
sique des  chœurs  a'Ssther  et  d'Athalie.  il  mit 
eu  musique  plusieurs  chansons  el  cantates  do 
poète  Laine*  ;  ces  morceaux  eurent  du  succès. 
Enfin,  on  connaît  de  lui  en  manuscrit  le  psaume 
In  exitu  'Israël,  et  une  messe  de  Requiem. 
Titou  du  Tillet  dit  aussi,  dam  son  Parnasse 
français,  qu'il  a  laissé  un  traité  de  la  musique 
intitulé  l'Art  mélodique;  mais  il  ne  parail  pas 
que  cet  ouvrage  ait  été  publié.  Moreau  a  formé 
de  bons  élèves,  parmi  lesquels  on  remarque 
ClérambaultetDandrieu.  H  est  mort  a  Paris,  le 
»  août   1733. 

MOREAU  (Jeab),  facteur  d'orgues  à 
Rotterdam,  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle, 
s'est  fait  connaître  comme  artiste  da  mérite  par 
l'orgue  qu'il  a  achevé  a  l'église  de  Saint- Jean,  de- 
Gouda,  en  173S,  après  y  avoir  employé  trois 
années  de  travail.  Cet  instrument  est  composé 
de  trois  claviers  8  la  main,  pédale  et  51  registres. 

MOREAU  (Henri),  né  i  Liège  le  ij  juillet 
1738,  et  baptisé  le  lendemain  1  l'église  Saint- 
S  ico  las  -outre-  Meu  se ,  fut  un  des  musiciens  dis- 
lingues  de  la  Belgique  dans  te  cours  du  dii- 
huitième  siècle,  et  dirigea  avec  talent  la  mu- 
sique dé  la  collégiale  de  Saint-Paul  dans  s* 
ville  natale ,  dont  il  était  maître  de  chapelle.  On 
n'a  pas  de  renseignements  sur  la  manière  dont 
ses  éludas  avalent  été  dirigées;  mais  ce  que 
Grétry  rapporte  des  premières  leçons  de  com- 
posilion  qu'il  reçut  de  Moreau,  prouva  que  et 
maître  connaissait  la  bonne  méthode  pour  M- 


MOREAU  —  MOREL 


193 


soigner  l'irt  d'écrire  (1).  On  ne  elle  de  la  com- 
pétition de  Moreau  que  des  chants  de  Noël, 
devenus  populaires  dans  la  province  de  Liège; 
nui»  il  est  i  peu  près  hors  de  doute  qu'il  a, 
pendant  m  longue  carrière,  écrit  plusieurs  motets 
pour  le  semée  de  la  collégiale  de  Saint-Paul. 
Cent  comme  écrivain  didactique,  particulière- 
méat,  qu'il  s'est  Tait  connaître  ;  son  ouvrage  a 
ftour  titre:  L'harmonie  mise,  en  pratique, 
avec  un  tableau  de  tout  les  accords,  la  mé- 
thode de  t'en  servir,  et  des  règles  utiles  à 
ceux  qui  étudient  la  composition  ou  Vaccom- 
pagnement ;  Liège ,  J.  G.  H.  Loxbay,  1783, 
in-S"  de  126  pages ,  avec  15  planches  de  musi- 
que. A  la  suite  d'un  rapport  favorable  Tait  a 
l'institut  de  Francs  par  Grélry  sur  cet  ouf  rage, 
en  1797,  Moreau  fut  nommé  correspondant  de 
cette  Académie.  H.  le  chanoine  de  Yroje,  de 
Liège,  possède  le  manuscrit  original  d'un  ou- 
vrage de  ce  maître ,  lequel  a  pour  titre  :  Nou- 
veaux principes  (Vharmonie ,  selon  le  système 
d'Antoine  Xlmenès,  précédés  d'observations 
sur  la  théorie  de  Hameau ,  et  suivis  de  re- 
marques sur  plusieurs  dissonances ,  ainsi 
que  des  règles  pour  la  composition  de  la  mu- 
sique à  î ,  3,4  parties  et  plut.  Hereau  est 
mort  a  Liège  le  3  novembre  1803 ,  à  l'âge  de 

MOREAU  (  Juh-Ahdbé),  né  à  Paris  le  13 
mal  1708,  entre  comme  enfant  de  chœur  i  la 
cathédrale  d'Amiens ,  dès  l'âge  de  six  ans ,  et  y 
fut  le  condisciple  de  Lesueur.  A  Tige  de  dix- 
bnit  ans,  il  sortit  de  cette  école,  et  obtint  an 
concours  la  place  de  maître  de  chapelle  à 
Bétliuae.  Deux  ans  après,  il  quitta  cette  place 
pour  celle  d'organiste  a  la  collégiale  de  Péronne. 
Venu  à  Paria  pendant  les  troubles  de  la  révolu- 
tion, tl  s'y  livra  d'abord  à  l'enseignera  «ni,  puis  se 
maria,  et  acheta  au  Palais-Boyal  l'ancien  calé  du 
Caveau,  où  il  eut  pu  acquérir  des  richesses  con- 
sidérables; malheureusement  l'importunité  d'un 
marcliasil  de  billets  de  loterie  lui  en  lit  un  jour 
acheter  un  avec  lequel  il  gagna  une  forte  somme; 
dès  ce  moment  la  passion  de  ce  jeu  dangereux 
s'empara  de  lui;  ses  affaires  se  dérangèrent,  et 
la  nécessité  de  payer  ses  créanciers  l'obligea  à 
vendre  sa  maison.  Il  obtint  quelque  temps  après 
une  place  à  la  bibliothèque  du  Conservatoire  i 
mais  le  chagrin  abrégea  ses  jours,  et  il  mourut 
vers  1829.  Horeau  a  fait  entendre  dans  les  con- 
certs de  la  rue  de  Grenelle  plusieurs  ouvertures 
de  sa  composition,  dans  les  années  1804  et  1806. 
On  a  gravé  de  sa  composition  :  1°  Fantaisie  pour 

(i)  Vojn  in  mmetraou  Eiiuii  iur  la  lUmlqm  de 


piano  sur  les  airs  de  Wallace;  Paris,  Laffïlc. 
—  3°  Valse  du  ballet  de  Figaro,  variée  pour 
le  piano;  Paris,  Philippe  Pelit.  —  3°  Contre- 
danses et  valses, liv.  1  et!;  Paris,  Leduc.  — 
4"  Thème  varié  pour  piano  et  violon  ;  Paris, 
Sieber.  —  t* Deua recueils  de  romances;  Paris, 
Leduc.  Horeau  a  laissé  en  manuscrit  des  qua- 
tuors et  des  quintette*  pour  violon. 

MOREL  (Nicolas),  né  a  Ronen,  vers  le 
milieu  du  seizième  siècle,  fut  maître  des  enfanta 
de  clxeurdelacathédrale  de  cette  ville.  En  1584 
il  obtint,  au  concours  du  Puy  de  musique 
d'Évreui,  le  prix  de  la  lyre  d'argent  pour  la 
composition  de  la  chanson  française  a  plusieurs 
voix  commençant  par  ces  mots  :  Je  porte  en 
mon  bouquet;  et  en  1586  ii  eut  le  prix  du  luth 
d'argent,  pour  la  chanson:  D'où  vient  belle. 
(In  autre  Morel  (Clément),  musicien  français 
d'une  époque  antérieure,  a  écrit  des  chansons 
françaises  i  quatre  parties  ;  Il  en  a  été  publié 
deux  dans  le  douzième  livre  contenant  XXX 
chantons  nouvelles ,  etc.,  publié  par  Pierre  At- 
taingnanl,  à  Paris ,  en  1643 ,  petit  in-4" obi. ,  et 
deux  autres  dans  le  XI"  livre  contenant  XXIX 
chansons  amoureuses  à  quatre  parties,  ele  ; 
t  Anvers,  cher  Tiiman  Susalo,  1M9,  in-4°. 

MOREL  (  Fkédehic),  célèbre  imprimeur  de 
Paris  et  l'un  des  plus  savants  hellénistes  du  sei- 
zième siècle,  naquit  a  Paris  en  1538,  et  mourut 
dans  la  même  ville,  le  27  juin  1630.  Parmi  ses 
nombreux  écrits  on  remarque'  une  édition  de 
l'Introduction  À  la  musique ,  de  Bacchius  le 
vieux,  où  le  texte  grec  est  accompagné  d'une 
version  latine  dont  il  est  auteur;  Paris,  1613, 
in-8*.  La  version  de  Morel  est  oubliée  depuis 
qu'on  a  celle  de  Heibom.  Morel  avait  un  tel 
amour  du  travail,  que  rien  n'était  capable  de  le 
distraire  lorsqu'il  était  dans  son  cabinet.  Il 
s'occupait  de  la  traduction  des  œuvre*  de  Liba- 
nïus  lorsqu'on  vint  lui  annoncer  que  sa  femme, 
dangereusement  malade,  demandait  à  le  voir. 
•  Je  n'ai  plus  que  deux  mots,  répondit- il;  j'y 
serai  aussitôt  que  vous.  ■  Dans  l'intervalle,  sa 
femme  expira.  On  M  hâta  de  l'en  prévenir . 
Hélas!  .litit,  / ensuis  bien  marri,  c'était  une 
bonne  femme;  et  il  continua  son  travail. 

MOREL  (...  ) ,  chanoine  de  Montpellier,  vé- 
cut vers  te  milieu  du  dix-huitième  siècle.  On  a 
delui  un  petit  ouvrage  intitulé  :  Nouvelle  théorie 
physique  de  la  voix;  Paris,  174S,  In-lJ  de  32 
pages.  De  l'Épine,  doyen  de  la  faculté  de  médecine 
de  Paris,  dit,  dans  l'approbation  de  cet  écrit, 
que  l'auteur  y  a  lait  une  application  ingénieuse 
du  système  de  Ferrein  {voyez  ce  nom  )  ;  nuis 
cela  n'est  pas  exact,  caria  théorie  de  Morel  n'est 
nouvelle  que  parce  qu'elle  combine  les  deux 
13 


194  MOREL  - 

systèmes  de  Dodirl  (  voyez  ce  mm  )  et  de 
Ferrein.  En  effet ,  le  chanoine  de  Montpellier 
suppose  que  l'appareil  vocal  est  a  la  foin  un 
instrument  &  cordes  el  un  instrument  i  vent 
qui,  tous  deux,  résonnent  à  l'unisson  pour  la 
formation  de  chaque  ion  de  la  voii  de  poitrine, 
qu'il  appelle  vols  pleine.  Il  donne  le  nom  de 
voix  organisa  à  celle  qui  se  produit  par  l'ac- 
tion de  l'air  sur  la  glotte,  et  celui  de  voix  tuthée 
k  celle  qui  se  forme  par  les  cordes  vocales.  Dans 
son  système,  les  mouvements  de  la  glotte  cessent 
dans  les  sons  de  la  voix  de  te'te  ou  de  fausset, 
et  la  faiblesse  des  tons  qu'elle  produit  pro- 
vient de  ce  que  les  cordes  vocales  résonnent 

MOREL  ( Alex  iitoae-J  eau),  né  à  Loiaej 
(  Meuse },  le  26  mars  1770,  entra  comme  élève  à 
Nicole  polytechnique ,  a, l'époque  de  M  formation, 
j  deviut  chef  de  brigade ,  puis  professeur  de 
mathématiques  il  l'école  d'artillerie  de  b  garde 
royale.  Il  est  mort  à  Paris  le  3i  octobre  1S25.  Ama 
leur  passionné  de  musique ,  il  s'est  livré  particu- 
lièrement A  l'étude  de  la  théorie.  Persuadé  qu'il 
était  appelé  à  Taire  une  réforme  dans  cette  science, 
il  crut  trouver  dans  la  structure  de  l'oreille 
le  principe  du  sentiment  de  la  tonalité,  et  sur 
celle  idée  fausse,  il  établit  un  système  qui  ne 
soutient  pas  le  plus  léger  examen,  et  publia  ses 
vues  i  ce  sujet  dans  un  livre  intitulé  i  Principe 
acoustique  nouveau  et  universel  de  la  théorie 
musicale,  ou  la  musique  expliquée;  Paris, 
Bachelier,  1816 ,  1  vol.  in-8"  de  50fi  pages ,  avec 
des  planches.  Il  est  évident  que  les  opérations 
attribuées  par  Morel  aux  phénomènes  de  l'audi- 
tion ,  sont  des  actes  de  l'en  ten dément.  Le  peu 
de  succès  qu'obtenait  son  livre,  lui  lit  publier  un 
petit  écrit  où  il  donnait  une  analyse  de  ses  prin- 
cipes. Ce  morceau,  qui  parut  chu  Fain,  a  Paris, 
1811,  in-8°  de  28  pages,  porte  le  même  titre 
que  sou  livre  ;  il  est  extrait  du  Dictionnaire  des 
découvertes.  On  a  aussi  de  Morel  :  Observations 
sur  la  seule  vraie  théorie  de  la  musique  de 
M.  de  Momigny;  Paris,  Bachelier,  1822,  lu-6"* 
de  73  pages.  H.  de  Momigny  (voy.  ce  nom)  lui 
fit  une  rude  réponse  dans  un  écrit  de  quelques 
pages.  Morel  a  écrit  aussi  quelques  articles  con- 
cernant la  musique  dans  le  Moniteur. 

MOft  ELLET  (  ÀNoné  ),  de  l'Académie  fran  - 
çaise,  naquit  à  Lyon  le  7  mars  1727,  d'un  mar- 
chand papetier.  Après  qu'il  eut  fait  ses  premières 
études  au  collège  deé  jésuites,  Il  vint  a  Paris 
lw  terminer  à  la  Sorbonne.  Il  se  livra  dès  lors 
i  des  études  sérieuses  sur  l'économie  politique , 
et  les  entremêla  de  travaux  plus  légers  sur  la 
littérature  et  les  arts.  Parmi  ses  ouvrages  on 
remarque  une  dissertation  intitulée  :  De  Cezpres- 


MORELOT 

sjo»  «h  musique,  qui  a  été  publiée  dans  In 
Mercure  de  1771,  novembre,  p.  1 13,  et  dans  les 
Archives  littéraires,  t.  VI,  p.  145.  On  y  trouve 
des  idées  ingénieuses.  L'abbé  Morellet  s'était 
rangé  parmi  tes  piccinisles  ;  nuis  les  partisans, 
de  Gluck,  qui  connaissaient  la  finesse  de  se* 
esprit  et  la  vivacité  de  ses  reparties,  n'osèrent 
s'attaquer  A  lui.  Dans  sa  vieillesse,  le  goût  qu'il 
avait  toujours  eu  pour  la  musique  s'accrut  encore, 
et  il  cherchait  avidement  les  occasions  d'en 
entendre,  n  est  mort  la  12  janvier  1819. 

MOKELL1  (Joseph),  bon  chanteur  contrai- 
tiste,  naquit  1  Bisaccia  en  1726,  commença  ses 
études  musicales  A  Naples  et  les  termina  A 
Rome.  En  1750,  il  était  attaché  au  service  de 
ta  cour  A  Lisbonne.  Cinq  ans  après,  il  chanta  au 
théâtre  de  Madrid,  puis  il  se  lit  entendre  avec 
un  brillant  succès  au  concert  spirituel  de  Paris. 
En  1757,  il  fut  engagé  au  théâtre  de  Casse!  ;  mai* 
le  landgrave  de  Hesse-Cassel  étant  mort  peu  de 
temps  après,  Moretii  fut  appeléAHildburgUausen, 
pour  y  donner  des  leçons  de  chant  A  la  princesse 
régnante.  Dans  la «uneilse retira  avec  une  pension 
à  Spangenberg,  petite  ville  de  la  ijesse,  où  il 
mourut  dans  un  âge  avancé,  en  1806. 

MORELLI  (Jacques),  célèbre  bibliothé- 
caire de  Saint-Marc,  A  Venise,  naquit  dans  celle 
ville  le  14  avril  1745.  Un  goût  prononcé  pour  le 
travail,  une  aptitude  rare  et  un  élofgnemeut 
invincible  pour  les  plaisirs  du  monde,  firent  de 
Morellf  un  critique  habile,  un  bon  archéologue  et 
un  homme  instruit  dans  l'histoire,  tes  sciences 
et  les  arts.  Comme  son  savoir,  ses  travaux  sont 
immenses,  et  le  nombre  de  ses  ouvrages  pu- 
bliés est  prodigieux.  Parmi  ceux-ci,  ou  remarque 
Les  fragment  rkutkmiques  d'Arittoxène , 
qull  avait  découverts  dans  un  manuscrit  de  la 
bibliothèque  Saint-Marc,  et  qu'il  fit  imprimer 
avec  d'autres  opuscules,  sous  le  litre  de  AristUtit 
Oratso  adversvs  Lej.tlnem,  Libantl  déclama- 
tlo  pro  Sacrale,  Artstoxeni  rhythmicorum 
elementorum  fragmenta,  ex  blbllotheca  Ve- 
neta  D.  Marci  nunc  primum  édita ,  cum 
armolationibus,  qrxce  et  latine;  Venise,  178S, 
in-B".  Morelli  est  mort  le  5  mai  1819,  a  l'âge  de 
soixante  quatorze  ans. 

MOHELO.T  (Stéphen),  prêtre,  né  A  Dijon 
(CÛte-d'Or),  le  12  janvier  1820,  est  fils  d'un  sa- 
vant jurisconsulte  qui  remplit  encore  (1863)  les 
fonctions  de  doyen  de  la  faculté  de  droit  de  cette 
ville.  Après  avoir  été  reçu  licencié  en  droit  et 
avocat,  M.  Morelot  se  rendit  A  Paris  et  y  de- 
vint élève  de  l'École,  des  chartes;  puis  il  fut  un 
des  fondateurs  et  membre  de  la  société  acadé- 
mique formée  par  les  anciens  élèves  de  cette 
école,  i  qui  l'on  doit  la  publication  de  ni 


rempli*  d'intérêt  et  remarquables  par  un  excellent 
esprit  ci  e  cri  tique  ainsi  que  par  une  solide  érudition. 
M.  Mort  lot  »r»i  t  bit  dam  sa  jeunesse  des  «Iodes 
de  merique  dont  il  a  fait  plue  lard  use  applica- 
tion spéciale  au  chaol  ecclésiastique ,  ainsi  qu'ans 
diverses  parties  de  l'art  qui  s'y  rapportent.  Lié 
d'amitié  avec  H.  Danjon  { toges  ce  nom) ,  alors 
organiste  de  ta  métropole  de  Paria,  il  prit  part 
a  la  rédaction  de  la  Revue  de  la  musique  reli- 
gieuse, populaire  et  classique ,  que  celui-ci 
fonda  en  1845,  et  j  publia  de  très-bons  articles 
critiques  et  historiques.  En  1817,  M.  Danjon  fut 
chargé  par  H.  de  Salvandy,  alors  ministre  de 
l'instruction  publique,  de  faire  un  Tojage  en 
Italie  pour  y  faire  des  recherches  relatives  an 
chant  ecclésiastique  et  à  la  musique  religieuse; 
H  obtint  de  M.  Morelot  qu'il  roulât  bien  l'ac- 
compagner dans  cette  excursion  archéologique. 
Ce  fut  en  réalité  nue  bonne  fortune  pour  les 
musiciens  érudita,  car  M.  Morelot  déploya  pen- 
dant  son  séjour  en  Italie  une  prodigieuse  acti- 
vité de  travail  et  fit  preuve  de  grandes  connais' 
tances  dans  la  diplomatique,  par  la  facilité  arec 
laquelle  il  lut  un  grand  nombre  de  traités  de 
musique  inédits,  distingua  ceux  qui  étaient  les 
plus  dignes  d'attention ,  et  les  copia  avec  une 
rapidité  qui  lient  du  prodige  ;  prenant  d'ailleurs, 
sur  tous  les  autres ,  des  notes  et  des  analyses , 
c'est -ainsi  qu'il  explora  les  bibliothèques  de  Rome, 
de  Florence,  de  La  Cava,  de  Ferrure,  de  Ve- 
nise ,  de  Milan  et  antres  lieux  riches  en  monu- 
ments littéraires.  Cet  immense  travail),  achevé 
dans  moins  d'une  année  avec  H.  Danjon ,  a  paru 
en  partie  dans  l'Histoire  de  l'harmonie  au 
moyen  âge,  de  M.  de  Conssemaker,  dont  il  est 
la  portion  la  plus  intéressante.  De  retour  à 
Paris,  M.  Morelot  fut  nommé  membre  de  la 
commission  des  arts  et  dea  édifices  religieux  au 
ministère  des  cultes  (1848),  et  chargé  en  cette 
qualité  de  plusieurs  réceptions  d'orgues  de  ca- 
thédrales. Cette  commission  cessa  de  fonction- 
ner après  1853. 

Retiré  à  Dijon  vers  cette  époque,  M.  Morelot 
continua  de  s'y  occuper  de  la  musique  dans  son 
application  religieuse,  ainsi  qu'au  point  de  vne 
historique  et  archéologique.  En  1858,  il  se  rendit 
a  Rome,  s'y  livra  a  des  études  th «illogiques, 
fat  ordonné  prêtre  en  1860  et  reçu  bachelier  eo 
droit  canonique.  Dans  la  même  année,  il  hit 
agrégé  à  l'Académie  et  congrégation  pontificale 
de  Sainte-Cécile,  en  quai' 16  de  maître  honoraire 
de  la  classe  des  compositeurs.  Apres  avoir  fait, 
vers  la  fin  de  la  même  année  et  au  commence- 
ment de  1UI,  un  voyage  en  Orient,  il  est  rentré 
en  France,  a  je  suis  bien  informé,  M.  l'abbé 
Morelot  habite  maintenant  dans  le  département 


du  Jura.  Parmi  ses  publications,  ( 
1°  Su  vandalisme  musical  dans  les  églises, 
lettre  a  M.  le  comte  de  Monlalembert  (Revue 
de  la  musique  religieuse,  1. 1  ).  —  3'  Quel- 
ques observations  sur  la  psalmodie  (  ibiil.).  — 
3°  Sainte-Cécile  (Mi.)  —  4° Artistes  content- 
porahu.  A.  P.  F. Boêlf  (  ihtd., t.  Il  ).  —  5* Du 
chant  de  l'Église  gallicane  (ibid.,  I,  ni  ).«— 
6°  De  la  latinisation  (  ibid.  ).  —  7°  Du  chant 
ambrosien  (ibid.,  t.  IV).  Ce  dernier  mor- 
ceau, fruit  de  recherches  faites  à  Milan  et  au 
Dôme,  est  d'une  haute  valeur,  nonobstant  le  dé- 
nuement de  livres  où  se  trouvait  l'auteur  au 
moment  dn  travail  auquel  il  se  livrait.  Au 
double  point  de  vue  de  la  liturgie  et  de  la 
constitution  du  chant ,  il  est  également  satisfai- 
sant. M.  Morelot  y  dissipe  beaucoup  d'erreurs 
«i  sujet  de  ce  chant ,  sur  lequel  on  n'avait  que 
des  renseignements  vagues.  Désormais,  lorsqu'on  ■ 
voudra  s'occuper  des  origines  et  des  variétés  du 
chant  ecclésiastique,  il  laudra  recourir  a  cette 
source.  —  8"  Du  caractère  de  ta  musique 
d'orgue  et  des  qualités  de  l'organiste,  Let- 
tres (  au  nombre  de  quatre)  à  un  homme  ■ 
d'église  (  dans  le  Journal  de  musique  reli- 
gieuse intitulé  La  Maîtrise,  1"  et  3'  année 
1857-1858).  —  9"  Sainte  Cécile  et  son  pa- 
tronage sur  la  musique  ibid.,  1"  année). 
—  10'  Manuel  de  Psalmodie  en.  faux-bout* 
dons  à  4  voix,  disposé  dans  un  ordre 
nouveau,  clairet  facile;  Avignon,  Seguin,. 
1865,  in-B*  obi.  M.  d'Ortigue,  dans  un  court  : 
compte-rendu,  inséré  dans  la  Maîtrise  (  lr«  an- 
née, coi.  79),  déclare  ne  pouvoir  admettra 
l'harmonie  des  h  us -bourdons  de  M,  Morelot, 
parce  qu'elle  n'est  pas  conforme  &  la  constitution 
de  la  tonalité  ecclésiastique ,  telles  que  lui  et 
Niedermayer  l'ont  comprise  et  exposée  dans  leur 
Traité  de  [accompagnement  du  plain-chant  ; 
mais  c'est  précisément  ce  système  de  tonalité 
et  d'accompagnement  qui  est  erroné ,  Inadmis- 
sible et  repoussé  de  toutes  parts.  Sans  parler 
de  la  disposition  nouvelle  et  Ires-ingénieuse  de  - 
la  psalmodie  imaginée  par  M.  Morelot,  je  n'ai, 
moi,  que  des  éloges  à  donner  a  son  système 
d'harmonisation,  dicté  par  un  Irèa-bon  senti- 
ment tonal.  —  11°  De  la  musique  au  quin- 
zième siècle,  notices  sur  un  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  de  Dijon;  Paria,  V.  Didron  et 
Blanche!,  1858,  gr.  in  4'  de  38  pages  avec  un, 
appendice  de  34  pages  de  .musique,  dans  les- 
quelles M.  Morelot  a  traduit  en  notation  moderne 
et  en  partition  plusieurs  motels  et  chansons  de 
Dunsiaplc  ou  DunstabU,  de  Blnchoii,  et  de 
Hayne  (voye*  ces  noms).  Cette  notice  Ait 
écrite  pour  être  Insérée  dans  les  Mémoires  de  la 


13. 

L_nOO'?IC 


IK 


MORELOT  —  MORETTI 


commission  archéologique  de  la  Cftte-d'Or,  dont 
l'auteur  est  membre  ;  on  D'en  •  fait  qu'on  petit 
nombre  de  tirés  a  part.  Le  précieux  manuscrit 
qui  y  cet  anatysé  provient  se  la  bibliothèque  de* 
dues  de  Bourgogne,  el  a  été  séparé,  par  des  cir- 
constances ignorées,  de  la  riche  oollecUon  placée 
daaj  la  bibliothèque  royale  de  Belgique.  Comme 
tout  ce  que  produit  la  plume  H.  Matelot,  «on 
travail  a  le  mérite  de  la  clarté  ainsi  que  celui 
de  l'érudition.  Le»  aperçus  qu'il  v  hasarde  sur 
plusieurs  points  d'histoire  de  la  musique  sont 
d'une  justesse  parfaite,  et  ses  traductions  de  la 
notation  difficile  du  quinzième  tiède  en  nota- 
lion  moderne  sont  irréprochables.  —  11 
dernier  outrage  publié  Jusqu'à  ce  jour 
M.  l'abbé  Morelot  a  pour  titre  :  Éléments 
d'harmonie  appliqué!  à  l'accompagnement 
du  plain-chant ,  d'après  les  traditions  dei 
anciennes  écoles)  Paris,  P.  Lethielleux ,  1 
«n  toI.  gr.  ln-8'  de  196  pages.  —  De  tous  les 
ouvrages  publiés  en  France  sur  le  même  sujet , 
vers  la  mémo  époque,  celui-ci  n'est  pas  seule- 
ment le  meilleur,  car  c'est  le  seul  qui,  sans 
système  préconçu,  présente  les  Traie*  tradition' 
des  écoles  el  des  temps  où  l'harmonie  n'avait 
pour  base  que  la  tonalité  du  plain-chant.  En 
composant  son  livre,  M.  l'abbé  Morelot  est  entré 
dans  la  seule  vole  où  le  succès  est  possible.  Les 
organistes  catholiques  ne  peuvent  foire  de  meil- 
leure étude  que  celle  de  cet  ouvrage,  pour  ia 
partie  de  leurs  fonctions  qui  consiste  dans  l'an 
compagnement  du  chant,  Ils  ;  trouveront, 
outre  les  principes  et  I*  pratique  d'une  harmo- 
nie pure  et  bien  écrite,  une  source  d'instruction 
profitable  sur  des  sujets  importants  relatifs  à 
leur  art,  ignores  malheureusement  de  la  plu- 
part d'entre  eux ,  el  qui  sont  présentés  ici  avec 
la  méthode  rationnelle  et  la  lucidité  par  lesquelles 
les  travaux  de  l'auteur  te  distinguent.  Le  livre 
de  H.  l'abbé  Morelot  est  un  service  considé- 
rable rendu  à  la  restauration  de  l'art  religieux. 

MORESCHI     (jE.tl-BAPTISTE-ALBV.NnBE), 

membre  de  l'Académie  des  Fcrvidi,  *  Bologne, 
dans  la  seconde  moitié  du  dii -huitième  siècle, 
a  lu  dans  celte  académie,  le  31  décembre  1784, 
an  éloge  du  P.  Martini,  qui  a  été  publié  tous  ce 
titre  :  Oraiione  tu  lade  del  P.  G.  B.  Martini, 
reeltata  nella  mienne  academia  &e>  Fervidi 
Vultimo  giorno deir  anno  1784;  Bologne,  1 7B0,  j 

M-S*.  ' 

MORETfTHÙwona),  jésuite,  né  a  Anvers  | 
en  1601,  vécut  quelques  années  à  Prague,  puis  ' 
a  Olmflti,  et  enfin  i  Brealau,  où  il  mourut  le  I 
•  novembre  1667,  après  avoir  été  professeur  de 
philosophie  el  de  théologie,  puis  recteur  du  col- 
lège de  Klattau.  On  lui  doit  un  traité  astex  eu-  ' 


rieux  intitulé  :  De  Magnitudine  sont;  Bieslan, 
1664.  in-4°. 

HORET-DE-LESCER  (  ANTOwe-Casa- 
l'es)  ,  professeur  de  musique,  né  h  Clurleville 
en  17*1,  se  fixa  i  Liège  vers  1765,  et  publia  un 
solfège  précédé  de  principes  de  musique  sous  ce 
'  titre  :  Science  de  la  musique  vocale;  Liège, 
1768,  ia-A*.  En  177s,  il  annonça,  dans  l'Esprit 
des  Journaux  (septembre  1775,  p.  4M),  un 
livre  qu'il  disait  terminé,  et  qui  devait  être  inti- 
tulé :  Dictionnaire  raisonne',  ou  Histoire  géné- 
rale de  la  musique  et  de  la  lutherie,  enrichi 
de  gravures  en  taille-douce,  et  d'un  petit 
dictionnaire  de  tous  les  grandi  maître*  de 
musique  et  musiciens  qui  te  sont  rendus 
célèbres  par  leur  génie  et  leurs  talents ,  13 
voL  in-B*  de  400  pages  chacun.  Un  ouvrage  ai 
considérable,  qui  ne  se  recommandait  point  par 
un  nom  connu,  ne  pouvait  être  accueilli  avec  fa- 
veur :  il  n'j  eut  point  de  souscripteurs,  et  le 
livre  ne  fut  pas  publié. 

MORETI  (Le  chevalier),  général  espagnol, 
mort  a  Madrid  en  1838,  est  auteur  d'un  traité  de 
musique  intitulé  :  Grammatiea  razonada 
musical,  compuesta  m  forma  de  dialogot 
para  losprinelpiantei;  Madrid,  en  la  imprenta 
deSanclia,  1821,  in-S". 

HORETT1  (An dhe),  surnommé  il  maet- 
trinn  délia  cetera  (  le  petit  maître  de  la  citliare, 
ou  plutôt  tle  tous  le»  instruments  i  cordes  pin- 
cées), naquit  i  Sienne  (Toscane),  vers  le. milieu 
du  seizième  siècle.  Il  jouait  particulièrement 
du  luth  et  du  violon,  et  excellait  sur  le  grand  inf- 
iniment appelé  par  les  Italiens  cet  arène,  on 
chltarone,  qu'il  rapporta  de  Pologne  après  de 
longs  voyages,  suivant  le  P.  Azzolini  Ugurgiori 
(  dans  ses  Pompe  Senesi  ),  et  qu'il  enrichit  de 
quatre  cordes  pendant  un  séjour  qu'il  ut  à  Bo- 
logne. Moretti  fut  an  service  de  Ferdinand  de 
Médicis,  et  concourut  par  son  talent  a  l'éclat 
des  (Mes  somptueuses  qui,  pendant  un  mois  entier, 
eurent  lieu  a  Florence  el  dans  les  autres  villes 
de  la  Toscane,  à  l'occasion  du  mariage  do  doc 
avec  la  princesse  Christinede  Lorraine,  en  1SB9. 
Cgurgieri  rapporte  que  pendant  un  séjour  de  la 
cour  a  la  villa  de  Pralolino,  cette  princesse  ac- 
corda k  Moretti  le  singulier  honneur  de  pouvoir 
appuyer  un  pied  sur  le  siège  où  elle  était  as- 
sise ,  pendant  qu'il  jouait  de  son  chitarone.  Le 
prince  lui  fit  un  avantage  pins  solide  en  ie  déco- 
rant d'une  riche  chaîne  d'or.  Moretli  fut  aussi  au 
service  de  D.  Antoine  de  Médicis,  fils  naturel 
du  duc  François- Marie  et  de  Bianca  Captllo, 
qui  fut  marquis  de  Capislrano.  Il  se  livra  a 
l'enseignement,  et  forma  beaucoup  de  bons  iS!i- 
ves  ;  enfin,  dut  la  seconde  moitié  de  sa  vie,  il 

).giv?obyLjOOQlC 


M0RETT1  —  MORGENROTB 


I9T 


obtint  un  traitement  annuel  de  la  cathédrale  de  r 
Sienne,  à  ration  de  ton  habileté  dam  Fart  de  ! 
jouer  d*  luth  et  da  théorbe.  Il  esl  iraisem-  I 
blable  qu'il  était  employé  du»  cette  église  à  '. 
exécuter  aor  ces  instrumenta  riraimpmnejiir.nl  ■ 
de  la  baue  continue,  dont  l'usage  l'établit  au  '■. 
commencement  du  dix-septième  lièele. 

MORETT1  (Feuce),  compositeur  napoli- 
tain. Ht  ses  études  musicales  au  collège  royal  de 
S.  Pletro  a  Majelia,  et  fui  élève  de  Zlugarelli. 
Sorti  de  cette  école,  il  fit  le  premier  essai  de  «on 
talent  dramatique  dans  un  petit  opéra  intitulé  /( 
Tenente  e  il  Colonelle,  qui  fut  représenté  a 
Parie,  en  1830.  Suivant  La  Minerva  Ticinete, 
journal  de  cette  époque,  la  musique  de  l'opérette 
de  Morelti  était  ftriftenHaime  et  pleine  dévie. 
On  y  voit  aussi  que  le  compositeur  fut  rappelé 
sur  la  scène  par  le  public  pendant  plusieurs 
soirées.  lies  espérances  données  par  ce  début 
ne  se  réalisèrent  pas, car  tous  leeautrea  ouvrages 
du  même  artiste,  la  plupart  joués  an  théâtre 
ItiMtio  de  Nantes,  n'ont  pas  réussi.  Il  Prizio- 
niero  Ai  Cotobrieno,  représenté  en  18)1  ,  la 
Famlglia  indiana,  dan»  la  même  année,  L'Os- 
leuo  Imaginario,  en  1838,  I  due  Forzati,  en 
1141,  et  L'Àdelina,  en  1846,  n'ont  eu  que  des 
cliutea,  on  une  courte  existence.  Mureiti  était 
professeur  de  chant  à  Naples. 

UORGAGNI  (Jun-BuTOTB),  un  des 
plus  célèbres  médecins  du  dii-huitième  siècle, 
naquit  a  Fort!  le  15  Terrier  1681,  étudia  d'abord  a 
Bologne,  puis  à  Venise,  et  enfin  k  Padoue,  on  il 
remplit  plus  tard  la  claire  de  médecine,  et  celle  d'a- 
nalomle.  La  plupart  des  sociétés  savante»  de  l'Eu- 
rope l'admirent  au  nombre  de  leurs  membres.  H 
mourut  à  Padoue  lefl  novembre  1771.  Parmi  le* 
ouvrages  de  ce  savant,  on  trouve  vingt  épttres 
anatomiqnes  servant  de  commentaires  ai» 
œuvres  du  célèbre  médecin  Valsai  va,  particu- 
lièrement sur  le  traité  De  Àure  humana.  Ces 
épttres  de  Morgagnl  ont  été  réunies  sous  ce  titre  : 
Joannii  Baptiitœ  Morgagnt  epittolx  anato- 
micxdmdeviQtnil  ad  icripta  pertinentes  cele- 
berhtni  virt  Antonii  Maria  VaUalvx:  Venise, 
1740,  1  vol.  in-4*.  Les  (relie  premières  épltrea 
forment  le  premier  volume  composé  de  611 
page*  :  elles  sont  toutes  relative»  à  l'nnsiomie  de 
['oreille.  Ces  dissertations  réunies  au  travail  de 
Valaaha  {Tract  alm  de  Aure  hvmana;  Venise, 
1740,  ln-4"  avec  plusieurs  planches),  formaient 
la  monographie  la  plus  complète  de  l'ouïe,  avant 
que  le  livre  de  H.  Itard  {voget  ce  ootn)  eut 
paru  :  elle  est  encore  la  pin  savante 

MORGAN  (John),  né  en  I7H  à  Kewbnrgh, 
dans  111e  d'Anglesev,  Tut  le  dernier  Itarde  du 
pays  de  Galles  qui  ait  joué  de  l'ancien  instru- 


ment a  archet  appelé  crourfc  ou  cru th.  Il  vivait 
encore  en  1771 ,  et,  quoique  Igé  de  soixante  ans, 
s'exerçait  chaque  jour  sur  ce  vieil  instrument, 
connu  en  Europe  dès  le  si* ième siècle,  et  vraisem- 
blablement plus  tôt  (  V.  Archteotoyia  or  miieell. 
tract*  relating  to  anttqvity ,  t.  III,  p.  31  ). 

MORGAN  (T.-B.),  professeur  de  musique 
i  Londres,  au  commencement  du  dix-neuvième 
siècle ,  a  Fait  graver  un  jeu  de  cartes  pour  l'en- 
seignement des  principes  de  musique,  et  a  pu- 
blié ce  petit  ouvrage  sons  le  titre  de  Harmonie 
paitima,  behtç  eardi  eomtitvled  on  the 
prinetples  ef M*tic,  but  Mended  a*  vell  for 
the  amuiemenit  o(  the  musical  World  in  ge~ 
neral,  as  af  those  teho  are  totally  unaequain- 
tedwilh  the  science; Londres,  1806. 

MOftGENROTH  <FB*nçoia-AirruiiiB),  mu- 
sicien an  service  de  la  cour  de  Dresde,  naquit  le 
8  lévrier  1780,  a  rlamslau.en  Stlésle.  Son  père 
lai  donna  les  premières  leçons  de  musique  et 
do  violon.  Admis  an  gymnase  de  Breslnu  en 
1791 ,  il  j  a  fait  ses  études  pendant  six  ans ,  et 
pendant  ce  temps  a  reçu  des  leçons  de  plino  de 
l'organiste  Debisch.  En  1798,  Il  se  rendit  k  Var- 
sovie ,  dans  l'espoir  d'y  obtenir  un  emploi.  Après 
plusieurs  années  de  snrnumérariat,  Il  eut  en 
1805  celui  de  contrôleur  au  département  des 
domaines  et  de  la  guerre.  L'indépendance  et  le 
loisir  qne  lui  procurait  cet  emploi  lui  permirent 
de  se  livrer  k  sou  penchant  pour  In  musique, 
dans  laquelle  11  fit  de  grands  progrès.  La  guerre 
de  1800  vint  troubler  son  bonheur  et  lui  enlever 
son  emploi  :  il  ne  lui  resta  alors  d'antre  res- 
source que  l'art,  où  il  n'avait  cherché  Jusqu'alors 
qne  des  jouissances.  Il  se  rendit  k  Dresde ,  et  y 
obtint  un  engagement  pour  la  chapelle  royale; 
mais  après  cinq  années  d'attente,  pendant  les- 
quelles il  étudia  la  composition  sous  la  direction 
de  M.  Wetnlig,  il  fut  obligé  de  donner  des  le- 
çons pour  vivra.  Il  obtint  d'abord  remploi  de 
second  maître  de  concert  de  la  cour,  puis  fui 
nommé  premier  maître  ou  premier  violon  solo 
et  chef  d'orchestre  en  1836.  Morgenroth  est  mort 
h  Dresde  le  lé  août  1847.  On  a  gravé  de  an  com- 
position :  1*  Thèmes  variés  pour  violon  principal 
et  quatuor,  op.  1  et  1;  Lajnsick,  Brdtkopf  et 
Hsertel.  —  3*  Deux  polonaises  pour  piano  a 
quatre  malus  ;  Bamberg,  Lnclimuller.  —  3*  Trola 
idem  ;  Cobourg ,  Biedermann.  —  4'  Ouverture  k 
grand  orchestre  (en  ré  majeur),  arrangée  pour 
In  piano;  Dresde,  Hilteusr.  —  >"Idem  (en  dt) 
arrangée  k  quatre  mains;  Dresde,  Meinliold. 
—  6*  Dix-huit  dtansons  allemandes  k  voix  seule 
avec  accompagnement  de  piano;  Heissen, 
Klein heiclit.  —  7*  Six  Limier  k  4  voix,  avec  ac- 
compagnement de  piano;  Letpsick,    Brejtkopf. 


198 


MORGENROTH  —  MORI 


—  8"  Si*  chanson*  i  vois  Mute;  ibid.  Morgeri- 
lotli  ■  laissé  en  manuscrit  :  1°  Agnut  Dei  k 
kvoix  ct.accompagDeruerit  de  pltno.  —  V  Sant- 
.'luidein.  —  V  Salve  Xeginat  4  voix  etorches- 
tre.  —  V  Ave  Segtnak  4  voix  et  piano.— 
ô*  VtvÀ  Sanete  Spirittu,  idem.  —  a"  Cantate 
funèbre  a  4  voix  et  orchestre.  —  7*  Deux  con- 
certo* |K>ur  violon  et  orchestre.  —  8°  Sicilienne 
siec  variatione  pont  Tiolan  et  orchestre.  — 
y"  Symphonie   en  ré   majeur    pour  orchealre. 

—  10°  Idem  en  mi  mineur. 
MOBGENSTERN  (Cba«les  DE),  con- 
seiller d'État  en  Russie,  et  professeur  d'éloquence 
et  de  be Iles- lettres ,  naquit  k  Magdebourg  le  28 
août  1770.  I!  commença  tes  élndea  dans  cette 
-ville,  et  les  termina  k  l'université  de  Jéna.  En 
1797 ,  il  Tut  nommé  professeur  de  philologie 
«lasiique  et  de  philosophie.  L'année  suivante,  il 
alla  occuper  la  chaire  d'éloquence  s  l'athénée 
de  DasUiek  ;  et  après  v  avoir  enseigné  avec  dis- 
tinction pendant  quatre  ans,  il  accepta  la  place 
de  professeur  d'éloquence  et  de  bel  les-le  lires  à 
l'université  de  Dorpat.  Les  travaux  de  ce  savant 
sur  les  «envies  de  Platon  jouissent  en  Allemagne 
d'une  estime  méritée.  Au  nombre  de  tes  écrits 
on  trouve  :  Grundriu  einer  Einlei'.wig  sur 
JEsthetik  (  Projet  d'une  introduction  i  l'esthé- 
tique) ; Dorpat,  1815, in-4°. 

MORGLATO  (  MORELLA),  ancien,  luthier 
italien,  travailla  à  Mantooe,  ver*  le  milieu  du 
seizième  siècle  II  était  renommé  pour  set  violes 
et  ses  luths.  S.  Agu.  Maftei  parle  avec  éloge  de 
Morglato  Horella  et  Je  la  bonne  qualité  de  se* 
instruments,  dans  ses  Annali  di  Mantova 
■(toi.  1*7). 

MORGNER  (  CHR.-G.  ).  On  a  sous  ce  nom 
on  ouvrage  intitulé  :  VolUlxndlge  Getang- 
sckule.  Bin  Beitrteg  sur  Befcerdervng  und 
Verbenenmg  dei  Gesangei  ta  Sladt-und 
Lanthctivten  (  Ecole  complète  du  chant.  Essai 
pour  l'avancement  et  le  perfectionnement  du 
chant  dant  les  écoles  des  villes  et  des  campagnes  ) , 
Leipsick,  Frieee,  1835,  in-8"  de  77  pages,  avec 
M  chaula  «  plusieurs  voix.  Ou  ue  trouve  eues  les 
biographes  allemands  tucun  renseignement  sur 
l'auteur  de  cet  ouvrage. 

MORfxEIM  (  FBiDtBH>CBKBiiM  ),  maî- 
tre de  chapelle  a  Dantiick,  naquit  a  Neumarfcl, 
-dant  la  Thuringe,  où  ton  père  était  eantor  et 
maître  d'école.  Il  lut  le  prédécesseur  de  Lcehleiu, 
à  Dtntxick,  et  mourut  eu  1780.  On  n'a  grevé 
qu'une  sonate  de  piano  de  sa  composition  :  die 
a  paru  à  Dantzick.  Morheim  a  laissé  en  manu- 
scrit plusieurs  morceaux  pour  le  clavecin,  tels 
que  concerto*  et  sonates,'  de*  préludes  pour 
l'orgue,  et  la  cantate  de  Dryden  intitulée  la 


Fête  d'Alexandre,  à  quatre  voix  et  orchestre. 

MORIIOF  (  Daniei/Cbobses  ),  l'un  des  plu* 
savant*  et  de*  pins  laborieux,  philologues  de  l 'Al- 
lemagne, naquit  le  «février  1839  kWismar,  dant 
le  duché  de  Mecklembourg.  Apres  avoir  Tait  de 
iDriliintesétudesàStettin  et  à  Kostock.il  devint. 
1017,  professeur  de  poésie  dans  cette  dernière  ville, 
fut  appelé  à  Kiel  en  1673  pour  y  occuper  la  chaire 
d'histoire,  et  fut  nommé,  en  1680,  bibliothécaire 
de  l'Académie.  Il  mourut  à  Lubeck  le  Su  juillet 
1891.  Dans  an  voyage  qu'il  fit  ù  Amsterdam, 
Morliof  ayant  eu  occasion  de  voir  un  marchand 
de  vin  qui  rompait  des  verres  i  boire  par  la 
seule  force  de  sa  voix,  et  l'expérience  ayant  été 
répétée  plusieurs  fois  en  sa  présence,  il  écrivit 
sur  ce  e.a]elEpistolaadJon.  Daniele  majore» 
de  Scgpho  viireo  per  certutn  vocU  hutnanx 
sonum  a  Tllcol.  Petlero  ruplo,  qu'il  publia 
d'abord  en  Hollande,  1071,  et  ensuite  à  Kiel, 
1673,  in  4*. Plus  tard,  il  revit  celte  lettre,  y  joi- 
gnit des  observations  physique*  relatives  k  l'effet 
du  son  sur  différents  corps,  et  refondit  le  tout 
dans  la  forme  d'une  dissertation,  sous  le  titre  de 
Stentor  kyaloclattes  iloe  de  Scgpho  vitreo  per 
certain  humaine  voels  sonum  fraeto  ;  Diater- 
talio  qua  font  nalura  non  parum  ilttutra- 
fur.  Edltlo  altéra  priori  longé  auettor;  Ki- 
lioiù,  1683,  in -4°.  Il  y  a  de  cet  écrit  une  autre 
édition  préférable,  laquelle  a  été  publiée  k  Kiel , 
en  1701,  in-4".  Morhof  a  traité  de  la  musique  en 
plusieurs  endroits  de  son  Polyhtitor  literariiu 
philosophiez  et  practicua  {  Lubeck,  1714, 
in-e*). 

Plusieurs  biographies  de  ce  savant  ont  été  pu- 
bliées; les  meilleure*  sont  :  f  Celle  qu'il  a  écrite 
lui-même  et  continuée  jusqu'en  1871,  puis,  qui  a 
été  achevée  et  publiée  par  Gaspard  Thurmann, 
sous  ce  litre  :  D.  G.  Morhofii  vita  propria  ab 
anno  notait  1039  ad  1871  cum  anonymi  con- 
tinuatlone  usque  ad  annum  mirtualem  1891; 
Hambourg,  1688,  in-t".  —  1"  Commentatio  de 
Vita,  meritis  lerlptuque  Dan.  Geo.  Morho/ii, 
au**  Jo,  Ato'ferl ,- Rostock,  1710,  in-8*. 

MORI  (Jacques),  compositeur,  né  kVta- 
dana,en  Lorobardie,  dans  la  seconde  moitié  du 
seliierne  siècle,  s'est  fait  connaître  par  on  re- 
cueil de  motets  intitulé  :  Coneerti  eeclesiaitiei 
l,2,S,4vvcum,cumbaftogenpraUadtrgano; 
Anvers,  1013,  in-4°.  Cesl  une  réimpression. 

MORI  (  Pierre),  maître  de  chapelle  de  l'é- 
glise collégiale  de  San-Gemtnlano,  en  Toscane, 
fut  d'abord  organiste  de  la  cathédrale  de  Volt  erre, 
et  vécut  vers  le  mifieudu  dix -septième  siècle.  On  a 
imprimé  de  ta  composition  :lu  Compléta  e  lita- 
nie delta  B.  V.  a  quattro  voel  In  concerto  ; 
Venise,  Alexandre  Vinccnli,    1041,    iri-T.   — 


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HORI  —  MOR1CHELLI 


199 


1° Satxu a 5  uoci concertât!  ;op.  1°;  ibid.,  1040. 
Ilot  seconde  édition  de  cet  ouvrage  a  été  publiée 
chei  le  même,  en  1647.  —  3°  Vuperttna  ptal- 
modiaconcertataquatuor  vodbus  ,-ibîd.,  1647. 
—  *•**««  a  qvaltra  «  einqtte  in  concerto, 
op.  éiibld.,  1B61.  1 

HORI  (  Fbançom  ),  violoniste  et  composites» 
.pour  son  instrument,  est  né  a  Londres,  de  pa- 
rent» italiens,  en  1793.  Son  éducation  musicale 
■commença  sous  quelques  maîtres  |>eu  connu  ; 
mais  il  en!  le  bonheur  de  recevoir  des  leçons  de 
Viotti  pendant  quelques  mois,  et  ses  heureuse* 
facultés  se  développèrent  rapidement  sous  le* 
-conseils  d'un  tel  maître.  Très-jeune  encore,  il  se  lit 
entendrerians  le* concerts,  etj  obtint  des  succès. 
Il  tirait  un  grand  son  de  l'inst  rumen  t,  et  sa  main 
gauche  avait  une  remarquable  dextérité.  De- 
tenu  premier  violon  dea  concerta  de  In  Société 
ipiiilliannonique,  il  diriges  souvent  l'exécution 
avec  beaucoup  de  fermeté  et  d'entrain;  car  il 
-était  excellent  musicien.  On  n'a  gravé  qu'un  pe- 
tit nombre  de  morceaux  deaa  composition;  deux 
«oncertos  que  je  lui  al  entendu  jouer  dan*  le* 
concerts  de  Londres  sont  restés  en  manuscrit. 
Mon  l'était  fait  éditeur  de  musique  et  assit  suc- 
cédé à  Lavenu  ;  mais  ses  affaires  commerciales 
ne  prospérèrent  pas.  Cet  artiste  est  mort  à  Lon- 
dres ver*  1841.  H  ■  laissé  un  Dis,  professeur  de 
chant  i  Londres,  et  compositeur  de  choses  lé- 
gère*,: 

MUe  Mon,  sœur  de  François,  née  *  Londres, 
fut  une  cantatrice  de  la  bonne  école  et  posséda 
une  belle  voix  de  contralto.  Elle  était  très-bonne 
musicienne,  et  chantait  avec  talent  l'ancienne 
musique  classique.  En  1833,  elle  était  111*0040  a 
l'Opéra  de  Paris  ;  plus  tard,  on  la  retrouve  eu 
Italie,  où  elle  chanta  jusqu'en  1844  a  Sienne,  à 
Société,  àVicence.èVéroneetaMantooe. 

MORIANI  (  Jobcfu),  violoniste,  né  a  Li- 
vouroele  16  «ont  17112,  eut  pour  premier  maître 
Cambi  ni,  poisrecutdesleconsdeNacdini.il  étudia 
le  contrepoint  sons  la  direction  de  Charles  Boe- 
chini,  et  reçut  aussi  quelques  conseils  d'Horace 
Mei,  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Li- 
vourne.  Horfanl  n'était  pas  seulement  un  violo- 
niste distingué,  mais  un  bon  chef  d'orchestre.  11 
excellait,  dit-on,  dans  l'exécution  des  quatuors 
de  Haydn  et  des  quinleUi  de  Boccherini.  On 
connaît  en  Italie  des  sonates  et  des  concertos 
pour  violon  de  sa  composition.  En  1(113,  il  était 
chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Lirourne. 

HORIANI  (  Napoléon  ),  ténor  qui  a  eu  de 
Je  célébrité  pendant  quelques  années,  1  cause 
delà  beauté  de  sa  voix,  est  né  à  Florence  fer* 
1SM.  Appartenant  i  une  famille  distinguée,  il 
reçut  une  bonne  éducation,  et  se  livra  ■  l'étude  du 


droit  pour  exercer  la  procession  d'avocat.  Culti- 
vant la  musique  comme  amateur,  il  obtenait  des 
succès  dans  le*  salons,  où  l'on  admirait  lu  lieauté 
de  son  organe  vocal,  et  ses  amis  lui  prédisaient  une 
belle  carrière  de  chanteur  s'il  prenait  la  résolu- 
tion d'aborder  le  théâtre.  Les  sollicitation*  fini- 
rent pur  le  décider  a  tenter  un  début  dramatique: 
Il  le  Blau  théâtre  de  Pavie  en  1833.  Le  suscès 
couronnacet  essai,  et  dès  lors  la  route  de  Mo- 
riani  fut  tracée.  Enl834, il  chanta  1  Crémone,  puis 
à  Gênes,  à  Florence,  iLucques,  à  Livoume,  iBo- 
]ogne(  en  1 837,  et  à  Daples.  Sa  réputation,  gran-  " 
dissent  chaque  jour,  le  fit  appeler  à  Rome  en 
1838,  et  dans  la  même  année  il  chanta  à  la  foire 
de  Sinigagiia.  A  Venise  il  excita  l'enthousiasme 
des  dilettantl.  Florence  le  revit  en  1839,  et  dans 
le  même  temps  il  brilla  au  théâtre  de  la  Scala, 
de  Milan,  puis  a  Trieste.  Rappelé  dans  ces  deux 
villes  en  1840,11  y  mit  le  sceau  à  sa  renommée 
de  premier  ténor  de  l'Italie.  Apres  avoir  chanté 
à  Vérone,  en  1841,  il  lût  appelé  à  Vienne,  où 
l'empereur,  charmé  de  la  beauté  de  sa  voix,  lui 
donna  le  titre  de  chanteur  de  sa  chambre.  En 
IBM,  Moriani  chanta  à  Turin,  puis  à  Venise  et 
de  nouveau  i  Bologne,  après  quoi  il  se  fit  en- 
tendre a  Regglo,  à  Dresde  et  a  Prague.  Appelé 
ensuite  i  Londres,  il  y  chanta  pendant  les  saisons 
1844  et  18*5.  Déjà  a  cette  époque,  une  altération 
asset  sérieuse  commençait  a  se  faire  sentir  dan* 
son  organe  vocal  ;  néanmoins  il  obtint  ensuite  de 
grands  succès  à  Lisbonne,  à  Madrid,  a  Barce- 
lone, en  1846,  et  la  reine  d'Espagne  le  décora 
de  l'ordre  d'Isabelle  la  Catholique.  De  retour  en 
Italie,  Moriani  chanta  encore  à  Milan  pendant 
l'automne  de  1847,  mais  la  maladie,  toujours  incu- 
rable, de  sa  fan,  marqua  immédiatement  après 
le  terme  de  sa  carrière  théâtrale. 

HORIGBEL.U  (Anne  DOSELlo),  excel- 
lente cantatrice,  née  a  Regglo,  en  1760,  avait 
reçu,  de  ta  nature  une  voix  pure  et  flexible.  Gue- 
dagni ,  un  des  meilleurs  sopranistes  de  cette 
époque,  lui  apprit  à  tirer  parti  de  ce  rare  avan- 
tage, et  en  lit  la  femme  la  plus  remarquable  des 
théâtres  de  l'Italie,  dans  la  dernière  partie  du 
dix-huitième  siècle.  Eu  177B,ellenebutaaParnw 
avec  la  plus  brillant  succès .  Au  carnaval  sui- 
vant, elle  brilla  an  théâtre  de  Venise,  puis  a 
Rome,  et  dan*  l'automne  de  1781,  elle  excil*  le 


s  vif 


avec  Mandînl ,  dans  le  h'alegname  de  Cimaros*. 
Appelée  1  Vienne  après  celte  saison,  elle  y 
brilla  pendant  le*  années  1781  et  1781  :  ce  ne 
lut  même  pas  sans  peine  qu'elle  obtint  de  l'em- 
pereur Josepb  H  la  permission  de  s'éloigner  de 
cette  ville  pour  aller  remplir  un  engagement 
qu'elle  avait  contracté  a  Turin.  En  178e ,  elle 


*  Google- 


MORICHELLI  —  MORIN 


retournai  Milan,  et  y  chanta  pendant  tes  saisons 
du  carnaval  et  du  carême  Naples  voulut  ensuite 
l'entendre,  et  l'applaudit  pondant  les  années 
1738  et  1737.  De  retour  à  Milan,!  l'automne  de 
1788,  elle  s'y  retrouTa  avec  Maudiui,  et  j  resta 
pendant  le  Carnavalet  le  carême  de  1789.  Ce  Tut 
après  cette  dernière  saison  que  Viotti  rengagea 
pour  le  théâtre  de  Monsieur,  non  Tellement  ou- 
vert à  Paris.  Die  lot  un  des  plus  beaux  orne- 
menta de  la  compagnie  excellente  de  chanteurs 
qui  brilla  a  ce  théâtre  jusqu'au  10  sont  1791. 
Garât,  bon  juge,  qui  Tarait  entendue  geudant 
trois  ans,  m'a  dit  plusieurs  fois  que  M"*  Mnri- 
clieili  possédait  le  talent  de  femme  le  plus  com- 
plet et  le  plus  parfait  qu'il  eut  entendu.  Elle  était 
aussi  remarquable  par  son  jeu  que  par  l'esprit 
de  son  chant.  Les  événements  qui  loi  firent 
qnitter  Paris  en  1793  la  conduisirent  a  Londres, 
où  elle  brilla  en  1793  et  1794.  Le  poêle  Lo- 
remo  d'Aponte,  qui  la  trouva  dans  cette  ville  an 
théâtre  où  lui-même  était  attaché,  Tait  d'elle  ce 
portrait  dans  ses  Mémoires:  •  La  moitié  de  la 
«  saison  théâtrale  (1792)  était  écoulée  lorsque 

•  arrivèrent  à  Londres  deux  actrices  de  renom, 

•  rivales  entre  elles  :  la  Baoti ,  qui ,  h  cette 

•  époque,  était  une  chanteuse  des  plus  célèbres  en 

■  Europe  daus  le  genre  sérieux, et  la  Morichelli, 

■  qui  ne  lui  cédait  en  rien  comme  talent  et  qui 

■  brillait  dans  le  genre  opposé.  Toute*  deux  n'é- 

■  taient    plus  de  la  première  jeunesse  et  n'a- 

•  vaient  jamais  été   citées  pour  leur  beauté  : 

■  elles  étaient  très  en  vogue  et  se  faisaient  payer 

•  un  prix  exorbitant  :    la    première    pour   le 

•  timbre  de  sa  voit ,  seul  don  qu'elle  eût  reçu 
-  de   la  nature ,  l'autre  polir  sa  tenue  sur  ta 

■  scène  et  la  noblesse  de  son  Jeu,  plein  d'ex- 

■  pression  et  de  grâce.  Toutes  deux   étaient 

■  l'idole  du  public  et  la  terreur  des  composi- 

■  tcurs,  poètes,   chanteurs  et  directeurs.  Une 

■  seule  de  ces  deux  femmes  aurait  suffi  pour 

■  porter  le  trouble  dans  un  théâtre;  qu'on  juge 

•  des  difficultés  que  devait  rencontrer  le  di- 

•  recteur  qui  les  avait  réunies  toutes  les  deux, 

■  Quelle  était  la  plus  dangereuse  et  la  plus  a 
a  redouter  n'est  nu  facile  a  dire.    Égales  en 

■  vices,  en  passions  et  en  fourberies,  toutes  deux 

■  manquant  de  cœur,  mais  d'un  caractère  dia- 

■  métralement  opposé,  elles  poursuivaient  en 

•  sens  contraire  le  même  sysfaiic  pour  la  réali- 

■  sation  de  leurs  projets. 

«  La    Morichclli,   douée   de  beaucoup    de 

•  finesseet  d'esprit,  agissait  avec  ruse  etdiasi- 
a  mutation,  et  tons  se*  actes  s'accomplissaient 

■  dans  l'ombre;    elle   prenait   ses  mesures  â 

■  l'avance,  ne  se  confiant  à  qui  que  ce  soit,  ne 

■  se  laissant  jamais  emporter  par  la  passion. 


■  et,  bien  que  de  mœurs  dissolues ,  sa  tenue  était 

•  si  modeste  et  si  réservée,  qu'on  l'eût  prise 

■  pour  une  ingénna  ;  plus  amer  était  le  (ici  que 

■  distillait  son  cœur,  plus  angélique  était  le  aou- 

■  rire  de  ses    lèvres.    Elle   était  femme   de 

•  théâtre.  Ses  dieux  étaient  ceux  de  toutes  ses 
«  pareilles;  elle  était  dévote  à  leur  culte.  Cet 

•  dieux  étaient  l'intérêt,  l'orgueil  et  l'envie.  ■ 
Retournée  en  Italie  après  la  saison  de  1794, 
Mm«  Morichelli  paraît  avoir  quitté  la  scène  peu 
de  temps  après. 

MOBIGI  (Piubhe),  chanteur  excellent,  né 
dans  la  Roroagne,  au  commencement  du  dlx- 
huilième  siècle,  fut  soumis  dans  son  enfance  â 
l'opération  de  la  castration,  et  étudia  l'art  du 
chant  dans  l'école  de  Pistocehi,  â  Bologne.  De 
tous  les  sopranistea  de  son  temps,  il  fut  celui 
dont  la  voix  eut  le  plus  d'étendue  vers  les  sons 
aigus.  Après  avoir  brillé  sur  plusieurs  théâtres 
de  l'Italie,  particulièrement  a  Rome,  il  fut  en- 
gagé a  Pétersbourg  en  1734.  Bien  qu'il  fût  âgé 
d'environ  dnqnanle-rpjalre  ans  lorsqu'il  chant» 
à  Londres  en  17B8,  il  s'y  fit  encore  admirer. 

MORiGHAsciolo),  néàlUminien  1753, 
reçnt  des  leçons  de  violon  de  Tartini,  et  apprit 
le  contrepoint  â  Padoue,  sous  la  direction  de 
Valotti.  En  1758,  »  fut  engagée  la  cour  de  Parme 
eu  qualité  de  premier  violon,  et  quelque?  années 
après  II  eut  le  litre  de  directeur  de  la  musique  du 
prince.  Il  mourut  à  Parme  en  1788.  On  a  gravé 
de  sa  composition,  chea  Joseph  Patrini,  k 
Parme  :  l'Sii  sonates  pour  violon  seul,  op.  I. 
—  S*  Six  trios  pour  S  violons,  violoncelle,  et 
basse  continue  pour  le  clavecin,  op.  S.  — 
3°  Six  Concert!  grossi  pour  violon,-  Parme,  1758, 
réimprimé  a.  Amsterdam  en  1701.  —  4*  Six 
idem,  dédiés  à  l'Infant  D.  Philippe,  «p.  *; 
Parme,  1759.  Mnrigi  passait  pour  un  bon  maître 
de  composition.  Parmi  ses  élèves,  en  remarque 
B.  Asioli.  Celui-ci  a  publié,  sans  doute  par 
reconnaissance  pour  la  mémoire  de  son  maître, 
un  petit  traité  du  contrepoint  et  de  la  fugue  par 
Morigi,  ouvrage  de  peu  de  valeur,  qui  a  pour 
litre  :  Trattato  dl  contrappunto  fugato; 
Milan,  Bicordi,  in-8*  de  35  pages.  Michaeh'a  a 
fait  une  traduction  allemande  de  cet  opuscule, 
intitulée  :  Abhandlane  ûber  drmfugirleii  Con- 
trapuncl  ;  Lelpsick,  Breilkopf  cl  Hsertel ,  îslû, 
in-8°  de  4)  pages. 

UORIN(JBAN-B&Mi9n),  fils  d'un  tisserand, 
naquit  a  Orléans  en  1677.  Après  avoir  fait  sea 
études  musicales  à  la  maîtrise  de  Saint- Aignan , 
il  devint  frère  servant  dans  l'ordre  équestre  de 
Saint-Laxare.  Plus  lard,  l'abbesae  deCheJlea, 
troisième  tille  do  Philippe  d'Orléans,  régent  i'u 
royaume,  l'attacha  â  sa  maison  en  qualité  de 


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MORW  —  MORLACCHI 


201 


naître  de  chapelle.  Elle  lui  donna  une  pension  de 
Ha  livres  sur  m  cassette,  puis  une  antre  pension 
de  1,500  livres  sur  l'archevêché  de  Rouen,  lui  fit 
don  de  ion  médaillon  gravé  par  Leblanc,  ainsi 
que  de  son  portrait  en  pied,  et  eut  pour  lui  d'an- 
tres bontés  (V.  Les  Hommes  illustra  de  l'Or- 
léanaiz,  tome,  1,  p.  74,  et  les  note» manuscrites 
deBoisgeloii).  Morin  mourut  à  Paris  en  1745, 
et  fut  enierr*  au  cimetière  dea  Innocenta.  Ce 
musicien  i  publié  à  Paris,  chez  Ballard,  en  1707 
et  1 709,  deux  livret  de  Cantates  française*  à 
une  et  deux  voix,  mitées  de  symphonies  de 
Violons  et  basse  continue,  en  partition.  H  fut  le 
premier  musicien  français  qui  écrivit  de*  mor- 
ceaux de  ce  genre,  k  l'imitation  des  Italien  ; 
Mais  les  cantates  de  Bernter  firent  bientôt  ou- 
blier celles  de  Morin,  quoiqu'elles  ne  valus- 
sent guère  mieux.  On  a  aussi  de  Morin  deux 
livres  de  motets  imprimés  k  Paris,  chex  Bal- 
lard. 

MOHIM  (Fermiund),  compositeur  et  violo- 
niste, né  a  Florence ,  fut  attaché  k  la'  musique 
particulière  du  grand-duc  de  Toscane,  Léopold  II, 
jusqu'à  la  révolution  de  18S9,  qui  a  produit  l'or- 
ganisation du  royaume  d'Italie.  Cet  artiste  labo- 
rieux s'est  lait  connaître  avantageusement  par 
1ns  ouvrages  dont  voici  la  liste  :  i'  Symphonie  k 
grand  orchestre  (en  mi  bémol),  en  quatre  mou- 
vements, dédiée  à  l'auteur  de  cette  notice.  — 
î*  Ouverture  en  Ht,  k  grand  orchestre.  —  3*  Ou- 
verture en  ml  mineur  idem.  —  4"  Variations 
(en  ml  )  pour  violon  et  orchestre.  —  5*  Varia- 
tions (en  la)  idem.  —  6°  Grand  concerto  mi- 
litaire (eu  ut)  pour  orchestre  et  chceur,  divisé  en 
quatre  mouvements.  — 7' Quintette  pour  violon 
principal,  second  violon,  deux  altos  et  violon- 
celle. —  8*  Il  Trlonfo  delta  gloria,  cantate  de 
Métastase  pour  ténor  et  orchestre.  Admirateur 
passionné  dn  génie  de  Beethoven,  M.  Morini  * 
arrangé  a  grand  orchestre  bous  le  litre  de  Con- 
certant (grands  concertos)  :  1°  Le  premier  irio 
(en  mi  bémol)  pour  piano,  violon  et  violoncelle. 

—  a*  Le  trio  en  sol  du  même  œuvre.  —3*  Le  trio 
en  u(  mineur,  idem.  —  i°  La  sonate  en  la  pour 
piano  et  violon  dédiée  a  Kreutzer.  —  8"  La  sonate 
en  ml  bémol,  ouvre  13.  —  6*  La  sonate  en  sol, 
op.  38.  —  7*  La  sonate  en  la  mineur,  op.  Il, 

—  7*  La  sonate  en  Ut  mineur,  op.  30.  —  8*  La 
sonate  en  /in,  op.  34,  —  9*  Le  trio  pour  plane , 
violon  et  violoncelle,  op.  11.  — s"  Le  quintette 
pour  piano  et  instruments  k  vent,  op.  16.  — 
10*  Les  quatuors  en  si  bémol ,  en  fa  et  eu  vt  mi- 
neur,  de  l'oeuvre  18'.  —  1 1°  Le*  deux  quintette 
sa  tri  et  en  ml  bémol  ponr  instruments  a  cordes. 
De  plus,  M.  Morini  a  tiré  de  divers  ouvrages  de 
Btelhovenll  quintettes  pour  flûte,  1  violons,  alto 


et  basse,  et  6  quintettes  pour  clarinette  et  le* 
mêmes  Instruments  à  cordes. 

HORITZ  (C. -T.) ,  pianiste  et  compositeur  *l- 
leraandde  l'époque  actuelle  (1850),  n'est  connu  que 
par  les  ouvrage*  qu'il  *  publiés.  Parmi  ces  com- 
positions, on  remarque  :  l' Sonates  pour  piano 
et  Date  ou  violon,  op.  1, 4, 8,  9;  Leipsick,  Breit- 
kopfet  H  sériel,  Peters.  —  1*  Sonate  pour  piano, 
flûte  et  violoncelle,  op,  3  ;  Leipsick,  lireitkopf  et 
Htertel.  —  3"  Sonate*  pour  piano  seul,  op.  13  et 
H.  —  *•  Chants  k  trois  ou  quatre  voix,  op.  10 
et  11;  Leipsick,  peters.  —  5°  Chants  et  Ueder  k 
voix  seule,  avec  accompagnement  de  piano,  op.  5, 
6,7, 11,  1S;  Leipsick  et  Hambourg. 

Un  facteur  d'instruments  de  Berlin,  nommé 
MorUs,  (  Jean-Godefrotd),  mort  le  30  juillet 
1840,  fut  le  premier  qui  appliqua,  en  1835,  le* 
pistons  aux  instruments  de  basse  en  enivre  et 
construisit  le  Basttuba ,  qui  a  remplacé  l'ophi- 
cléide  avec  avantage,  (foy.  la  Gaiette  générale  de 
musique  de  Leipsick,  aimée  1840,  page  1049.) 

MORLACCHI  (Punçois),  compositeur 
renommé,  naquit  k  PéronKe,  le  14  juin  1784. 
Son  père,  habile  violoniste,  lui  donna  les  pre- 
mières leçons  de  musique  el  de  violon  des  l'ige 
de  sept  ans.  Jusqu'à  dix-hnlt  ans.  Il  se  livra 
aussi  k  l'étude  du  piano,  de  l'orgue  el  de  l'arrnmpa 
gnement.  Ses  premiers  maîtres  Turent  Louis  Ca- 
ruso,  compositeur  napolitain,  alors  maître  de 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Permise ,  et  direc- 
teur de  l'école  publique  do  musique  de  cette  ville; 
Louis  Manetli,  organiste  de  la  cathédrale  rt 
oncle  de  sa  more,  qui  le  dirigeait  dans  l'étude 
du  davier  de  Porgue.  Dan*  le  même  temps, 
Morlaochi  fréquentait  les  classes  dn  Lycée 
communal,  et  j  faisait  ses  études  littéraires.  Sun 
penchant  pour  la  composition  s'était  développé 
de  bonne  heure,  et  avant  d'avoir  atteint  sa  dix- 
huitième  année  11  avait  écrit  l'oratorio  intitulé 
GU  Angclt  al  sepolcro,  Une  production  si  im- 
portante ponr  un  jeune  homme  de  cet  âge  fixa 
sur  lui  l'attention  de  plusieurs  amateurs,  et  sur- 
tout du  comte  Pierre  Baglionl,  qui  prit  Morlacchi 
sous  s*  protection,  et  l'envoya  étudier  l'art  sous 
la  direction  de  Zingarelli ,  alors  maître  de  cha- 
pelle de  la  Santa-Casa  k  Loreto.  Morlacchi  avait 
alors  dix-hnit  ans;  il  était  amoureux  d'une 
jeune  fille  nommée  Anna  Fabriii,  et  oe  fut  avec 
peine  qu'il  s'éloigna  de  Pérouse  pour  aller  k 
Lorette.  L'enseignement  de  Hngarelll,  tout  de 
tradition,  était  lent,  timide  même  et  peu  fait  pour 
satisfaire  une  imagination  impatiente.  L'ennui 
s'empara  de  l'esprit  de  Morlacchi;  il  comprit 
qu'il  ne  ferait  pas  de  progrès  arec  le  maître  qui 
lui  avait  été  donné,  et  sa  résolution  de  retourner 
près  de  l'objet  de  sa  tendresse  ne  tarda  pan 


k  être  réalisée.  Peu  après  son  arrivée  k  Péroute, 
il  devint  l'époux  d'Anna  Fabriai .  Cependant,  con- 
vaincu qu'il  lui  restait  encore  beaucoup  à.  ap- 
prendre dans  l'art  d'écrire  la  musique,  il  m  ren- 
dit à  Bologne,  en  1805,  pour  y  Taire  un  court 
complet  de  contrepoint  nous  la  direction  du 
P.  Stanislas  Haltei,  mineur  conventuel,  le 
meilleur  élève  du  P.  Martini  et  son  successeur 
dans  la  savante  école  fondée  par  ce  maître. 
Dans  la  mt.nie  année,  Morlacchi  fut  chargé  de 
composer,  k  l'occasion  dn  couronnement  de  Na- 
poléon Bonaparte  comme  roi  d'Italie,  une  can- 
tate qui  Tut  exécutée  au  théâtre  de  Bologne. 
Pendant  la  durée  de  sea  éludes,  il  écrivit,  au  mois 
de  décembre  1805,  un  Te  Deum  qui  lut  exé- 
cuté dans  l'église  de  la  Miséricorde,  ainsi  que 
trois  hymnes  et  un  Pater  Muter,  qui  turent 
suivis,  en  1806,  de  deux  TarUutn  erga,  chan- 
tés a  l¥Klise  de  la  Trinité,  d'une  cantate  à  la 
louange  de  la  musique,  et  d'un  psaume  pour  la 
mimique  des  Philharmoniques,  k  Saint  Jean  in 
Monte ,  et  entin  du  XXXI11""  chant  de  C Enfer 
du  Dante.  En  1807  (  lévrier)  il  donna  avec  suc- 
cès au  théâtre  de  la  Pergola,  de  Florence, 
la  farce  intitulée  II  Poeta  m  campagna.  De 
retour  a  Bologne ,  il  y  écrivit  un  Miserere  à 
18  voix,  qui  fut  exécuté  dans  l'église  de  1Mb- 
nunziata  et  obtint  l'approbation  des  connais- 
seurs. La  réputation  que  commençaient  a  loi 
faire  ces  divers  ouvrages  lui  procura  un  enga- 
gement pour  aller  écrira  a  Vérone  son  premier 
opéra  bouffe  intitulé  URitraito,  dont  la  réussite 
fut  complète.  F.n  18U8,  Rambeldl,  entrepreneur 
du  théâtre  de  Panne,  appela  Morlacchi  pour  y 
composer  la  musique  du  mélodrame  Il  Cor- 
radlno  :  treize  fours  lui  suffirent  pour  écrire  la 
partition  de  cet  ouvrage,  dont  le  succès  fut 
brillantt  Le  genre  qu'il  y  avait  adopté  participait 
du  style  de  Paëret  de  ceint  de  Hayer,  alors  les 
deux  compositeurs  dramatiques  les  plus  renom- 
més de  l'Italie.  Dans  ia  même  année,  Morlaccbi 
écrivit  Brume  e  Paride ,  pour  le  théâtre  de 
Livourne,  ainsi  que  VOreste,  qui  fut  représenté 
pour  la  première  fois  sur  le  théâtre  de  Parme. 
En  ISOU  parurent  Rinaldo  d'Asti,  k  Panne, 
La  Prlncipetta  per  ripiego ,  a  Rome,  il  St- 
monrino,  au  théâtre  Valle  de  la  même  ville,  et 
Le  Avventure  di  una  giornala,  à  Milan.  Rap- 
pelé k  Rome  en  1810,  il  y  composa  pour  le 
théâtre  Argenlina  l'opéra  sérieux  (e  Danàide, 
dont  le  succès  éclatant  détermina  le  choix  que 
fit  de  lui  le  roi  de  Saxe  pour  diriger  la  musique 
du  tliéttre  italien  a  Dresde.  Ayant  accepté  les 
propositions  qui  loi  étaient  faites,  l'artiste  arriva 
dans  celle  ville  le  5  juillet  1810,  k  l'âge  de 
vingt-six  ans.  Un  an  plua  tard,  il  fut  engagé  pour 


toute  sa  lie  arec  un  traitement  considérable, 
et  un  congé  de  plusieurs  mois  chaque  année 
lut  stipulé  avec  faculté  d'en  faire  usage  pour 
écrire  pendant  ce  temps  partout  où  il  voudrait, 
Juaqu'k  cette  époque,  Morlaccbi  avait  fait  voir 
dan*  presque  tons  set  ouvrages  des  éclairs  de 
talent  qui  semblaient  devoir  donner  k  l'Italie  un 
de  eea  grands  musiciens  qui  marquent  une  épo- 
que du  sceau  de  leur  individualité.  La  plupart 
de  ses  opéras  contenaient  des  morceaux  d'une 
heureuse  conception  ;  ainsi  le  trio  du  souterrain 
dans  le  deuxième  acte  de  Corradlno,  produisit 
une  vive  impression  sur  les  habitants  de  Parme, 
et  le  succès  de  l'ouvrage  lut  si  grand,  que  le 
butte  du  compositeur  fut  exécuté  eu  marbre, 
pour  être  placé  au  théâtre,  avec  cette  inscrip- 
tion :  Orphxa  mutetcit  lyra,  Morlaechiqve 
Camamtt  nupieiimt  gtnivm.  Mais  la  rapidité 
du  travail  nuisait  chez  Morlacchi ,  comme  ches 
la  plupart  des  compositeurs  dramatiques  italien», 
aux  soins  qui  seuls  peuvent  conduire  k  des  pro- 
ductions durables  les  artistes  que  la  nature  a 
doués  de  plus  de  talent  que  de  génie.  Arrivé  en 
Allemagne,  il  y  ressentit  au  bout  de  quelque 
temps  l'influence  du  pays  où  l'harmonie  est  na- 
turellement plus  forte  et  pins  colorée ,  et  set 
ou  vrages^  turent,  depuis  celle  époque,  une  pins 
grande  valeur.  Sa  première  composition  écrite 
à  Dresde  fut  une  mette  pour  la  cbapeUedu  roi; 
on  y  trouve  un  Açnvt  d'un  arand  effet  pour 
des  voix  tant  accompagnemenl.  Au  mois  d'avril 
1811,  il  écrivit  son  Raoul  de  Créqui,  le  meil- 
leur de  ses  ouvrages.  Chaque  année  lui  vit  pro- 
duire une  quantité  considérable  de  musique  de 
tout  genre.  Vers  la  Ma  de  1813,  la  domination 
rasée  pesa  d'un  joug  de  fer  sur  la  Saxe,  long- 
temps alliée  de  la  France;  Morlacchi  éprouva 
les  effets  de  cette  oppression  :  car  le  prince 
Repnln,  lui  ayant  fixé  un  tenue  pour  la  compo- 
sition d'une  cantate  destinée  à  l'anniversaire  de 
la  naissance  de  l'empereur  de  Russie,  le  menaça 
de  l'envoyer  en  Sibérie  si  l'ouvrage  n'était  pat 
terminé  au  Jour  indiqué;  mais  la  cantate  fut 
prête  avant  le  temps,  et  le  compositeur  écrivit 
aussi  une  messe  pour  deux  voix  seules,  en  lan- 
gue alavonne,  suivant  le  rit  grec,  k  l'usage  de  fa 
chapelle  particulière  du  prince  Repnln.  A  la 
même  époque,  la  chapelle  royale  de  Dresde  dut 
sa  conservation  an  rèle  de  Morlacchi ,  car  il  lit 
le  voyage  do  Francfort  pour  y  voir  l'empereur 
Alexandre,  qui  révoqua  le  décret  de  suppres- 
sion. Le  retour  du  roi  de  Saxe  (Frédéric)  dans 
ta  capitale,  en  1814,  fut  salué  avec  enthousiasme 
par  sea  sujets  :  Morlacchi  ne  fut  pas  des  derniers 
k  témoigner  la.  joie  qu'il  en  ressentait.  Il  écrivit 
le  solennelle,  qui  fut  exécutée 


eo  MtfMdepfcctkl'étlise  catholique  de  Drnde, 
et  «Hcposi  pour  le  Ihéitre  royal  11  Barbiere  dï 
Sintglia,  qui  précéda  d'une  année  celai  que 
Rnssiui  écrivit*.  Semé  anr  le  vaéeM  njet  ;  celai 
de  Morlaeehi  obtint  un  brillant  Mccèe.  Dan»  U 
■Cm  année,  II  écrivit  UW  caniate  a  l'occasion 
de  Centrée  de*  alliés  a  Paris,  If  31  mars.  Parmi 
te*  en   1815  on 


pour  le  tenrice  de  h  chapelle  celbotiqoe  de  la 
cour,  tii  eantonette  avec  accompaguement  de 
piano ,  et  «m  cantate  pour  le  jour  de  naissance 
de  la  comtesse  Thérèse  Lopuska ,  k  Dresde,  En 
181B ,  Morlacclii  écrivit  aussi  r Auront ,  cantate 
pour  dea  toii  tente* ,  1  l'occasion  du  jour  de 
nakwance  de  la  reine  de  Saie  i  cet  ouvrage  fut 
exécuté  1  PUInitx.  Le  21  Juin  de  la  meute  année, 
il  lut  élu  membre  de  l'Académie  dea  beaux-arts 
de  Florence. 

Souvent  appelé  en  Italie  pour  écrire  dea  opéra» 
nouveaux,  il  mit  dans  ses  travaux  une  activité  peo 
commune.  Couronné  en  181»  dansa  ville  natale 
aprèa  l'exécution  de  ae*  Donatde*  et  de  son  ora- 
torio de  la  Ponton,  il  obtint  du  pape  la  déco- 
ration de  l'Éperon  d'or  pour  ce  dernier  ouvrage. 
Dama  Vltacco,  figura  del  Redenlore,  que  Mor- 
iaccbi composa  après  son  retour  k  Dresde  eu  HIT, 
il  It  Pestai  d'un  nouveau  genre  de  chant  rhjlb- 
mique,  pour  remplacer  le  récitatif  ;  ce  chant  eut  un 
très-grand  succès.  Ce  bel  ouvrage  fut  suivi  de 
la  quatrième  messe  solennelle  du  compositeur, 
exécutée  au  mois  de  juillet  1  la  chapelle  rojale, 
et  du  mélodrame  La  Semplieefta  dt  Ptrna, 
représenléau  mois  d'août.  Au  mois  de  septembre 
suivant,  Horlaeehi  partit  pour  Kaplea,  où  il  donna 
au  théâtre  Saint-Charles  {janvier  1818)  la  cantate 
dramatique  La  Bodicea;  pub  il  alla  écrire  k 
Milan  Giasuti  rfi  Parigi,  l'un  de  ses  plus  beau 
ouvrages,  dont  la  représentation  fut  pour  lui  un 
véritable  triomphe.  Son  retour  k  Dresde  fut 
marqué  par  la  composition  de  sa  cinquième 
messe  solennelle,  exécutée  au  mois  de  septembre 
1818,  pour  célébrer  le  jubilé  do  règne  du  roi  Fré- 
déric-Auguste, et  pour  la  même  occasion  ilécrivil 
uu  hymne,  une  cantate  solennel  te  et  nneépode 
k  deux  ebosurs,  exécutées  par  400  musiciens, 
avec  la  coopération  de  Ch.  -Marie  de  Weber,  et  qui 
augmentèrent*»  réputation  en  Allemagne.  A  l'oc- 
casion de  la  dédicace  du  nouveau  temple  de 
BischofSwerda,  une  dépulalkn  du  magistrat  de 
cette  ville  le  pria  de  donner  ce  morceau  pour  le 
commencement  du  service  divin,  et  le  droit  de 
bourneoisre  lui  fut  accordé  par  le  même  magistrat 
en  témoignage  de  reconnaissance.  Parmi  ses  der- 
niers opéras,  un  deceux  qui  obtinrent  le  plus  de 


.cou  an 

succès  fut  celui  de  Tehaldo  ed  Aotnwt  .-  il  fut 
jonc  sur  la  plupart  dea  théâtres  de  l'Italie.  En 
1817,  y  écrivit  pour  Venise  l  Saraceni  in  SUi- 
Ua,  et  l'année  suivante,  pour  le  théâtre  Carlo- 
FeJice  de  Gènes,  Il  Colombo,  dont  U  musique  fit 
naître  l'eatbousiasiMdea  habitants  de  cette  ville 
et  procura  au  compositeur  des  ovations  inaccou- 
tumées. De  retour  k  Dresde ,  il  reprit  ses  tra- 
vaux de  musique  d'église  et  de  théâtre.  Ce  fut 
en  cette  même  année  que,  dans  l'espace  de  treiie 
jours,  U  composa  sa  messe  de  Requiem,  consi- 
dérée comme  un  de  ses  chefs-d'œuvre,  et  qui  fut 
exécutée  le  21  mai  dans  la  chapelle  catholique, 
avec  une  grande  pompe,  pour  les  obsèques  du 
roi  Frédéric- Auguste  I".  A  ce  bel  ouvrage  succé- 
dèrent une  multitude  de  compositions  de  tout 
genre.  En  1819,  il  écrivit  pour  le  théâtre  royal 
l'opéra  bouffe  il  Ditpernto  per  «cet»  dt  svum 
autre.  Dans  les  années  suivantes,  ses  messes  so- 
lennelles furent  portées  au  nombre  de  dix,  et  dans 
le  même  temp*  Mnrlacelii  produisit  son  épisode 
du  Conte  Ugolino,  compté  parmi  set  pins  belles 
inspirations.  Enfin,  des  vêpres  de  la  Vierge,  un 
Magnificat,  et  beaucoup  de  petite*  œuvres  dé- 
tachées se  succédèrent  sans  interruption.  Cette 
activité  productrice  se  soutint  jusqu'en  1840, 
nonobstant  nne  altération  progressive  delasanté 
du  compositeur.  Son  dernier  ouvrage  fut  un  opéra 
oeFrancetca  di  Mminl,  qu'il  n'acheva  pas. 
Cependant  l'état  maladif  de  Moriaccbi  augmentait 
chaque  jour,  et  la  décroissance  de  ses  forces  ins- 
pirait de  vives  inquiétudes  b  sas  amis.  Apres 
une  coa solution  de  ses  médecins,  du  mois  de 
septembre  1841,  l'artiste  prit  la  résolution  de  se 
rendre  k  Pise,  accompagné  du  docteur  Blerling; 
mais  arrivé  k  Inspruck  (Tyrol),  le  îs  octobre, 
une  attaque  de  paralysie  pulmonaire,  occasion- 
née par  la  fatigue,  l'obligea  do  s'y  arrêter,  et  il 
v  expira  le  28  do  même  mois,  k  l'âge  de  cin- 
quante-sept ans  ;  il  en  avail  passé  trente  et  un 
au  service  de  la  cour  de  Saxe.  Des  honneurs 
furent  rendus  k  sa  mémoire  fc  Dresde  et  k  Pé- 
ri serait  difficile  de  citer  toutes  les  produc- 
tions de  Moriaccbi  ;  les  plus  connues  sont  :  I-  Pocn 
l'eclue,  1°  Te  Deum,  Pater  natter,  phisfans 
Tantum  ergo  et  un  Miserere  k  seiie  voix,  k 
Bologne,  ainsi  que  trois  motets,  k  Panne,  1807. 
—  1*  Première  messe  solennelle,  k  Dresde  en 
1810.  —  I*  Vêpres  complètes  ibid.,  1811.  — 
4*  La  Ponton,  oratorio,  1813.  —  6*  Deuxième 
messe,  ibid.  —  6"  MUr.rere  k  trots  voix,  sans 
accompagnement,  morceau  devenu  célèbre  en  Aî- 
nesse, k  Dresde,  eu 
sse,en  langue  slavonne 
-  a"  Psaumes  k  quatre 


,gk 


î04 


MORLACCHI  —  MORLAYE 


voix  cl  orchestre,  Ibid.,  (815.  —  tO°  Antiennes, 
id.  ibid.,  1815.—  (  1° Offertoires,  M.  ibid.,  1815. 

—  13'  Cinquième  messe  solennelle,  ihid.,  1118. 
13° Itatxo, oratorio,  iUd.—  14°  La  Morte  tFA- 
bele,  oratorio,  1 810.  —  15°  Houe  de  Requiem, 
composée  en  dix  jours,  pour  Im  funérailles  de 
Frédéric-Auguste,  roi  de  Sa*e.  —  16*  Sixième 
messe  solennelle,  à  Dresde,  en  1855.  —  17"  Plu- 
sieurs rooteta  et  anllwmes  pour  de*  fêtes  particu- 
lières.—  1 7°  bit  Septième,  huitième,  neuTièmeet 
dixième  messes  solennelles,  i  Dresde,  183741839- 

—  17°  ter  Vêpres  de  U  Vierge ,  tlagnijieai  et 
hymnes,  ibid.— 11. Poun  le  théâtre:  li'IlPoetà 
fn  eampagna ,  farce ,  à  Florence  (février  1807). 

—  19°  IlRttratto,  opéra  boarfeen  un  acte,  «Vé- 
rone, duu  la  même  année —  10°  Corradina,k 
Parme,  1 808.  —  ït°  £none  e  Paride,i  Livoume, 
Ig08.  —  IVOrcstc,  à  Parme,  1808. — WRtnaldo 
d'Asti,  opéra  bourre,  à  Parme,  1809.— M*  II  St- 
moncinv,  farce,  ibid.  —15*  La Prinelpeua per 
rimpiego,  s  Rome,  1809.  —  'JB°  Le  Awenture 
d'una  giornala.  Milan,  1809.  —  37°  Le  Da- 
«aide,  i  Rome,  1810.  —  1H"  IlCorradino,  avec 
une  musique  nouvelle,  a  Dresde,  en  1810.  — 
W  Raoul  de  Crequi,  i  Dresde,  1811.  —  so'io 
Caprlcetota  pentita,  ibid.,  1813.  —  31*  II 
Nvovo  Barbiere  di  Siviglta,  Mi.,  1815.  — 
31*  La  Bodtcea,  cantate  dramatique,  a  Naplos, 
en  1818.  —  33°  La  SempUcetta  di  Pirna,  a 
PilIniU.  —  34*  Donna  Aurora,  opéra  bourre,» 
Dresde,  181».  —  a-  Tebaldo  ed  Iiùltna,  ibid., 

1810.  —  se*  La  Gioventù  di  Enrieo  V,  ibid. 

1811.  —  37°  L'IMa  çVAvenelle,  Ibid.,   1833. 

—  38'  Laodlcea,  en  1835.  —  38°  /  Saraceiti 
in  SieiUa,  a  Venise,  1817,—  40".  Il  Colombo, 
a  Genêt,  1818.  —  41°  Il  Bitperato  per  ee- 
cessa  di  buon  euore,  a  Dresde,  1819.  — 
41*  GiOTml  di  Partgi,  à  Milan,  1639.  —  43°  1 
Saraceni  in  SieiUa,  avec  une  musique  refaite  eu 
partie  sur  un  livret  allemand,  1830.  —  44°  Fran- 
cetca  da  Rtmini,  pour  Venise,  mais  non  acheté. 

—  III.  Musique  oivmse  ;  45*  Cantate  pour  le 
couronnement  de  Napoléon,  a   Bologne,  1807. 

—  4S°  Idem,  pour  la  naissance  dn  rot  de  Rome, 
a  Dresde,  1811.  —  47*  Idem,  pour  le  roi  de 
Saxe,  ibid,,  1  si  1.— 48*  Grande  cantate  pourPaa- 
tembléedee  rota  et  de  napoléon  a  Dresde,  juillet 
1813.  —  49°  Dans  la  même  année ,  cinq  aulrea 
cantate*,  a  Dresde.  —  50°  Cantate  pour  l'anni- 
versaire de  la  naissance  de  l'empereur  Alexandre, 
i  Dresde,  181 J.  —  51*  Cantate  de  victoire  pour 
la  prise  de  Paria,  ibid.,  1814.  —  51'  Cantate 
pour  le  roi  de  Saie,  ibid.,  1818.  —  53°  Épode  i 
3  chœurs  ibid.,  1818.  —  54°  Fragment  du 
XXX*  chant  de  l'Enfer  du  Dante ,  pour  vnfx  de 
nasse.  —  55°  Trente-six  ariettes  et  chansons  ita- 


liennes a  voix  seule,  ■ 
piano,  en  dix  recueils;  Leipsiek,  Breuiopf  et 
Mortel.  —  50'  Quelques  pièces  instrumentale* , 
a  Parme,  en  1808.  —  57°  Quelques  sonates 
d'orgue ,  5  Dresde. 

Morlacchi  s'est  bit  estimer  i  Dresde  par  son 
noble  caractère.  Il  a  toujours  Téeo  avec  ses  col- 
lègue* Weber  et  Relasiger  dans  des  relations  d'a- 
mitié et  sans  ancun  sentiment  de  jalousie.  H.  An- 
toine MeutnotU  ,  de  Pérou» ,  a  publié  un 
Blogio  funèbre  del  cavalière  Franeesco  Mor~ 
taeckt,PençiAo;Péroaie,  1841.  in-*0,  et  M.  le 
comte  Jean-Baptisie  Rossi-Scolti ,  concitoyen  du 
célèbre  compositeur,  a  donné  une  très -intéres- 
sante notice  intitulée  :  Délia  vlta  e  délie  opère 
deleav.  Franeeteo  Morlacchi  di Perugia,  etc.; 
Perugia,  tipoçrafia  il  Fincenxo  Bartelli, 
1861,  on  volume  in-4°  de  1W  pages,  avec  des 
documents  justificatifs  et  la  portrait  lithogra- 
phie da  Morlacchi.  J'ai  tiré  de  cet  ouvrage  lot 
moyens  de  rectifier  quelques  partie*  de  la  notice 
qui  avait  paru  dans  la  première  édition  de  cette 
Biographie  universelle  de*  Musiciens. 

MORLAND  (Saawu),  baronnet,  méca- 
nicien anglais,  naquit  i  Sulhammslead,  vers  1015, 
Après  avoir  passé  près  de  dix  ans  dans  l'univer- 
sité de  Cambridge ,  ou  l'étude  des  mathémati- 
ques l'occupa  particulièrement,  il  fut  employé 
dans  des  missions  diplomatiques  en  Suède  et  an 
Piémont,  sous  le  gouvernement  de  CromweU, 
Retiré  des  affaires  après  la  restauration  a  la- 
quelle il  avait  contribué,  il  se  livra  uniquement 
aux  sciences.  Il  s'occupa  surtout  avec  succès  do 
l'hydraulique  et  de  l' hydrostatique.  C'est  i  lui 
qu'on  doit  l'invention  do  porte-voix,  dont  il  a 
donné  la  description  et  la  ligure  dans  un  livre 
en  langues  française  et  anglaise,  intitulé  :  Des- 
cription de  la  Tuba  ttenlorophonlea  on 
porte-voix;  Londres,  1701,  in-folio.  Los  expé- 
riences laites  en  présence  de  Charles  n  prouvent 
que  Moriand  avait  inventé  cet  instrument  dan» 
le  même  temps  que  Kircber  à  Borne.  On  trouve 
un  extrait  do  l'ouvrage   de  Moriand  dans  le* 


action 


(»« 


n*  70 ,  p.  3056).  On  croit  aussi  que  ta  première 
idée  de  l'usage  de  la  vapeur  comme  force  mo- 
trice appartient  4  Moriand.  Il  mourut  pauvre 
en  1097. 

HORLANE  (l'abbé  DE),  guitariste  a 
Paris,  inventa  en  1788  une  nouvelle  espèce  de 
guitare  4  sept  cordes ,  k  laquelle  il  donna  le  nom 
de  lyre.  Celte  guitare,  exécutée  par  le  luthier 
Pimn ,  n'eut  point  de  succès  d'abord  ;  mais  pi"* 
tard  elle  ont  un  moment  rie  vogue  après  qu'on 
l'eut  réduite  à  six  cordes. 

MORLAYE  (GniuuiE),  luthiste  français, 


MOBLAYE  —  HORLEY 


203 


ttvilt  à  Paria  Ters  le  milieu  du  seizième  siècle. 
H  i  publié  des  recueils  de  piècr-o  pour  la  gui- 
tare et  pour  le  lulli.  Ceux  qu'où  connaît  ont 
pour  titres:  I"  Tahulature  de  gutternc  (guitare), 
aùtont  cAaiwonî,  gaillardes,  pavane*,  brans- 
les,  allemande*,  fantaisies,  etc.  ;  Parut,  Michel 
Fezeadat,  I  550.  —  ï°  Tabulature  de  luth,  eom 
tenant  plusieurs  chansons,  fantaisie*,  etc. 
Livres  I,  II,  111;  Paria,  par  Michel  Feten- 
dat,  155Î-J555,  in  4"  oblong.  —  3"  Premier 
livre  de  ptalmet  ml*  en  musique  par  Pierre 
Certon;  réduitz  en  tabulaire  de  leul  (.luth) 
par  maure  Guillaume  Morlaye,  réservé  la 
partie  du  demi* ,  qui  est  notée  pour  chanter 
en  jouant;  Paria,  par  Micliel  Feiendat,    1554, 

HORLEY  (Thoias),  musicien  anglais  du 
aeiiiéme  siècle,  n'est  connu  que  par  se*  ouvrages. 
On  sait  seulement  qu'il  fut  élève  de  William  Bird, 
à  qui  il  a  dédié  le  meilleur  traite  de  musique 
publié  en  Angleterre-,  qu'il  avait  été  gradué  ba- 
chelier en  musique  a  l'université  d 'Oxford,  le  6 
juillet  1 588-,  que  la  reine  Elisabeth  l'admit  dans 
•a  chapelle  le  25  juillet  1592  ;  et  qu'il  cessa  de 
livre  a  Londres  en  1604  dans  un  âge  peu  avancé, 
et  après  avoir  passé  ses  dernière»  années  dans 
on  état  de  souffrance  presque  continuel.  La  ré- 
putation de  Moriey,  comme  compositeur,  n'égale 
pas  chez  ses  compatriotes  celle  de  son  maître; 
toutefois  il  est  certain  que  son  harmonie  est  en 
général  mieux  écrite;  que  sa  mélodie  eat  plus 
gracieuse ,  et  que  par  ion  élégante  manière  de 
faire  chanter  les  parues,  il  fait  voir  qu'il  avait 
étudié  avec  fruit  les  œuvres  de  PaUsirina.  Les 
composition"  connues  de  Moriey  sont  :  1°  Cou- 
lonets,  or  Utile  thort  tongt  for  3  voycet  ;  Lon- 
dres, Th.  Este,  1593.  Cet  œuvre  a  été  traduit 
en  allemand,  et  publié  d'abord  aCassel,  an  1612, 
puisé  Bostock,  en  1624.—  V  The  firit  book  of 
Madrigal*  to  4  voycet  ;  ibid.,  1594,  ln-4°.  — 
1*  Cansontts,  or  short  dires  to  five  or  six 
voyees;  ibid.,  1595.  —  4*  The  fini  book  of 
CanttmeU  for  two  voyces;  ibid.,  1595.  Cet 
ouvrage  a  été  réimprimé  en  1619.  Une  nou- 
velle édition  des  madrigaux  de  Moriey,  a  trois 
et  quatre  voix  ,  a  été  publiée  sans  date  (vers 
1325)  en  partition  par  les  RK.  W.  W.  Holland 
et  W.  Cooke,  a  Londres  —  5*  The  flrtt  boni  of 
ballet*  to:i  voyces;  ibid.,  1595,  in-4*.  Une 
traduction  allemande  de  cet  ouvrage  a  été  publiée 
par  Valoitin  Haussmann,  à  Nuremberg,  tu  1609, 
in-4°.  Le*  Bailet* ,  sortes  de  madrigaux  d'un 
mouvement  animé,  pour  quatre  ou  cinq  vols, 
étalent  destines  a  être  dianlds,  et  quelquefois 
aussi  dansée  aux  accents  de  cette  musique  vocale, 
Ceet  ce  que  Moriey  explique  bien  dans  sa  Plaine 


and  easle  Introduction  to  praetical  Musick 
(voyet  ci-après],  où  après  avoir  parlé  des  Villa- 
neltes,  il  dit  :  ■  Il  y  a  une  autre  espèce  (d'airs) 
i  d'une  plus  grande  valeur,  laquelle  est  appelée 
i  ballet*  on  danses,  sortes  de  cbansons  qui, 
i  étant  chantées,  peuvent  être  également  dan- 
•  sées  (I),  etc.  •  Ainsi  que  le  remarque  aussi 
Moriej,  les'  ballets  sont  originaires  de  l'Italie, 
et  Gastoldi  (noyé*  ce  nom)  est  le  premier  qui 
écrivit  des  pièces  de  et  genre.  M.  le  Dr.  Edouard 
tUmbault  ■  donné  une  belle  et  correcte  édition 

partition  de  la  première  suite  des  Ballets  de 
Moriey  dans  la  précieuse  collection  de  la  société 
des  antiquaires  muaicious;Loadres,  Chapnell ,  1 84 1 
un  volume  iu-fol.  —6°  Madrigal*  to  i  voyces; 
ii>id.,(59S,io-4«.  —  V  Confonds,  or  Utile  short 
ayres;  Londres,  1697.  —  8*  The  ftrtt  book  of 
ayrei  or  Utile  short  sangs  to  rino  andpiay  ta 
Ihelutcwiththe  batte-viole;  ibid.,  1000.  Mor- 

a  laissé  en  manuscrit  des  antiennes  et  des 
hymnes  quiontété  recueillies  dans  la  collection  de 
lord  Harley,  en  17 15,  et  se  trouvent  aujourd'hui 

Muséum  britannique,  parmi  les  manu- 
scrits de  Harley,  n«  7337-7342.  Boyce  a  inséré 

service  funèbre  dans  le  recueil  intitulé  Ca- 
thedral  services.  On  a  aussi  de  ce  musicien  des 
pièces  de  olavedn  ou  d'épinette  dans  le  Virginal  - 

[  de  la  reine  Elisabeth.  Harley  est  éditeur 
d'une  collection  de  madrigaux  italiens  traduits 
en  anglais,  sous  ce  titre  :  Madrigal*  to  &  voyces, 
collecledout  ofthe  bcst  tlalian  authort;  Lon- 
dres, 1898.  Cest  aussi  lui  qui  a  publié  un  recueil 
de  madrigaux  anglais  composés  à  la  louange  d'E- 
lisabeth par  divers  musiciens,  et  dont  il  avait  com- 
posé les  numéros  13  et  34.  Ce  recueil  est  Intitulé 
The  Triumphtof  Oriana  to  5  and  6  vofxe* , 
eompotedby  several  ouîAorj/Londrcs,  160t. 
Ce  titre  fait  allusion  a  Oriane,  dame  d'Amadis 
de  Gaule,  et  miracle  de  beauté  et  de  sagesse 
Comme  était  supposée  Elisabeth.  Lee  compositeurs 

chants  à  5  et  6  voix  réunis  dans  ce  recueil 
sont  :  Thomas  Moriey,  Michel  Est ,  Daniel  Kor- 
ub,  Jean  Mundy,  LUis  Gibbons,  Jean  Beuat, 
Jean  Hilton ,  Georges  Marson  ,  Richard  Carlton, 
Jean  Holmes,  Richard  Ni colson,  Thomas  Tomktns, 
Jean  Fermer,  Jean  Wilbye ,  Thomas  Weelkes, 
Jean  Hilton,  Georges  Kirbye,  Robert  Jones,  Tho- 
mas Bateson,  Gin».  Croce  et  François  Pilkington. 
M.  William  Havres  a  donné  une  bonne  édition 
en  partitiou  de  1»  Collection  The  Triumph*  of 
Oriana;  Londres  (sans  date),  in-fol.  Il  est  re- 


c.  (T'Ai  tUrt  pari,  p.  MM 


,gk 


306 


MORLEY  —  HORNABLE 


marquahle  que  dans  la  même  innée  où  furent 
imprimés  The  THumphs  of  Oriana  (1601}, 
Pierre  Plulèse  publia  s  Anvers  :  il  Trionfv  di 
Dort,  deserilto  da  diverti,  et  posti  in  mu- 
sica,  da  altretanti  autori  a  sci  loei  ;  in  An- 
Terss,  etc.  Chose  singulière  i  le  nombre  des 
chant»  du  Trionfa  di  Dori  eat  de  19,  comme 
celui  des  triomphes  d'Oriane  ;  celui  des  poètes  et 
celui  des  musiciens  est  le  même  dan*  le*  deux 
collections;  enlin,  dans  celle  .l'Anvers  on  lit  en 
tête  de  chaque  pièce  :  Tiva  la  bella  Dori.'  et 
chaque  madrigal  de  la  collection  anglaise  a  aussi  : 
Long  live  fair  Oriana.  Laquelle  de  ces  collec- 
tions a  été  faite  à  l'imitation  de  l'autre  ?  Enfin, 
Morlej  a  été  l'éditeur  d'une  collection  de  pièces 
instrumentales  pour  nu  orchestre  composé  de  luth, 
pandore,  guitare,  basse  de  viole,  fiole  et  dessus, 
de  viole  ;  cet  ouvrage  a  pour  titre  :  Cansort  Lés- 
ions, mode  by  divers  exquisite  avthors,  for 
6  différent  instrument»  to  ptay  together,  vit  : 
Ike  treble  Iule,  pandora,  citterne,  bote  vtoll, 
flûte  and  treble  vtoll,  2=*  édition;  Londres, 
1611,  in  4°. 

Les  transformations  subies  par  la  musique  de- 
puis la  fin  du  seizième  siècle  ont  fait  tomber 
dans  l'oubli  les  compositions  de  Morte  j;  mais 
son  nom  vivra  longtemps  dans  l'hisloire  de  la  lit- 
térature musicale,  par  le  livre  excellent  qu'il  a  pu- 
blié «ou*  ce  titre  :  A  plaine  and  eatle  introdiic- 
tion  to praclical  Mutiek ,  set  dovme  informe 
ofa  dialogue  -.dividedinto  three  partes,  the 
flrst  teaeheth  to  sing  wlth  ail  thtngs  necessary 
for  Ihe  knoailedge  of  prlchtsong  ;  the  second 
treateth  of  discante,  etc.;  the  third  and  lasl 
part  treateth  of  composition  of  three,  /bure, 
/ire  or  more  parti,  etc.  (Introduction  complète 
et  facile  à  la  musique  pratique,  en  forme  de  dia- 
logue ;  divisée  en  trois  parties ,  dont  la  première 
enseigne  à  chanter,  avec  tontes  les  choses  néces- 
saires pour  la  connaissance  du  solfège;  la  se- 
conde traite  du  contrepoint  ;  la  troisième  et  der- 
nière partie  renferme  les  règles  de  la  composi- 
tion à  trois,  quatre,  cinq  et  un  pin*  grand 
nombre  de  parties,  etc.);  Londres,  Imprimé 
par  Pierre  Short,  1597,  petit  in-lol.  Ce  livre 
renferme  une  multitude  de  choses  relatives  a. 
l'ancienne  notation ,  i  la  mesure  et  k  la  tonalité, 
qu'on  ne  trouve  point  dans  les  autres  traités  de 
musique  du  même  temps.  La  première  partie 
est  terminée  par  de  très-bons  solfèges  S  déni  et 
trois  voix,  qui  ont  beaucoup  d'intérêt  sous  le 
rapport  historique.  La  seconde  partie  contient 
des  exemples  de  contrepoint  sur  le  plein-chant., 
fort  bien  écrits.  On  v  trouve  une  table  des  dis- 
positions des  intervalles  dans  les  accords  de 
tierce  et  quinte,  et  de  tierce  et  sixte,  qui  peut 


Mm  considérée  comme  nn  des  premiers  essais 
de  systèmes  d'harmonie.  La  troisième  partie  est 
aussi  nn  des  meilleurs  traités  de  corapoetllon 
écrits  au  seizième  siècle;  c'est  même  celai  ou  la 
connaissance  pratique  de  l'art  est  la  plus  otendne. 
A  la  fuite  de  celte  troisième  partie,  Merley  a 
placé  des  notes  très-déreloppées  sur  tout  l'ou- 
vrage ,  particulièrement  sur  ce  qui  concerne  la 
notation.  Gerber,  Ilurnev,  Havrkins  et  Watts, 
dans  sa  Blbliotheca  Britannica,  citent  une 
édition  du  livre  dé  Morley  publiée  a  Londres  en 
JS08;  mais  celte  édition  prétendue,  dont  j'ai  va 
des  exemplaires,  n'est  autre  qoe  la  première  et 
l'on  a  changé  le  frontispice.  Une  deuxième  édi- 
tion réelle  a  para  à  Londres  en  1371,  in-4", 
chex  W.  Randall;  elle  est  beaucoup  moins  rare 
que  la  première. 

MUHLIÈRE  (Chables-Jwqces  -  Lobs- 
Aucusie  ROCHETTE  DELA},,  né  à  Grenoble 
en  1701,  Fut  d'abord  mousquetaire,  et  devint, 
on  ne  sait  a  quel  titre ,  chevalier  de  l'ordre  da 
Christ  de  Portugal.  Fixé  i  Paris ,  il  s'y  adonna 
à  la  culture  des  lettres,  mais  ne  produisit  que 
des  ouvragée  médiocres ,  parmi  lesquels  on 
compte  une  brochure  qu'il  publia  k  l'occasion 
des  querelles  sur  la  musique  française,  sons  le 
titre  de  Lettre  d'un  sage  ù  un-homme  respec- 
table, et  dont  il  a  besoin,  sur  la  musique  Ita- 
lienne et  française;  Paris,  175*,  in-lî.  La 
Morlière  est  mort  à  Paris  au  commencement  de 
février  1785. 

HORNABLE  (Airrotire),  musicien  fran- 
çais ,  vécut  dans  la  première  partie  du  seizième 
siècle.  Il  est  connu  perdes  motets  et  des  chan- 
son» à  quatre  parties ,  qui  se  trouvent  dans  plu- 
sieurs recueils  publiés  i  Paria ,  particulièrement 
dans  ceux  qui  ont  pour  titre  :  Liber  sepiimus 
XXIII I  trium,  quatuor,  quinque  et  tex  vo- 
cum  modulas  dominici  adventus,  nativitatis- 
que  ejus  ac  sanctorum,  etc.  Parisils,  apud 
Petmm  Attaingnant,  153!,  in-4°  obi.  Il  s'y 
trouve  deux  motets  de  Maniable.  liber  qutntu*. 
II  trium  prtmorum  tonorum  Magnificat 
continei  ;ibid.,  1634,in-4°.  Le  Magnificat  de  Mor- 
nable  est  dn  2-e  ton.  —  XI*  livre,  contenant 
XXVIII  chansons  nouvelles  à  quatre  parties; 
en  un  volume  et  en  deux.  Imprimées  par  Pierre 
Attaingnant  et  Hubert  Jatlet,  1542,  petit  in- 
4*  obi.  —  Bicinia  galltca,  latina  et  germa- 
mca,  et  quxdam  fugs?,  toml  duo  ;  VUebergx, 
apud  Georg.  Rhav,  1545,  petit  ln-t°  obi.  — 
Motetti  del  Fiore.  Tertlus  liber  cum  quatuor 
vocibus.  Impreisum  Lugduni  per  Jaeobum 
Stoderwum,  de  Pinguento.  Anno  Domini  1539, 
in-4"  —  Trente-cinq  livres  de  Chansons  nou- 
velles A  quatre  parties,  de  divers  auteurs,  en 


MORNÀBLE  —  MORTARO 


307 


deux  volumes;  Paru,  par  Pierre  Atlain- 
gnant,  1539-1649,  in-4°  obi.  0»  j  trouve  des 
chansons  de  Momsble  dans  le*  livres,  1,  5,  S, 
11,  14, 15,  16,  19,  34,26,  28,  29  el  Sî.  —  Quart 
livre  de  Chansons  composées  à  quatre  par- 
lies  par  bons  et  excellents  musiciens,-  Paris, 
1553,  chez  Adrien  Le  Roy  et  Robert  Ballard, 
ln-4*.  —  Quart  livre  de  Chansons  nouvelle- 
ment  composée»  en  musique  à  quatre  partie*, 
par  M.  Jacques  Arcadct  et  autres  aûtkeun; 
Par»,  Adrien  Le  Roj  et  Robert  Ballard,  1561, 
Li-4°.  Un  livre  de  motels  de  Mornable  M  trame 
i  la  bibliothèque  royale  de  Munich  (  n"  117, 
a.  &  ),  bous  ce  titra  :  Moleloram  muticolivm 
quatuor  voeum,  liber  primus;  Parisiis,  apud 
Peirum  AUamgnant  (sans  date),  petit  in-4" 
obL 

MORO  (Jacques),  moine  servite,  né  4 
Viadeu»,  dans  la  province  de  Hantone,  vécul 
dans  la  seconde  moitié  du  seiiième  siècle  et  au 
commencement  du  ilii -septième.  On  connaît  de 
lui  le*  ouvrages  dont  voici  les  titres  ;  1°  Can- 
tonette  alla  napotitana;  libra  primo  a  tre 
nocif  eon  un  dialago  e  due  can&onette  a 
quattro  voci;  Venezta,  app.  Angelo  Garda», 
1581,  li-4*.  —  2"  Motetti,  Magnificat  e  falst 
bordoni  a  1,  2,  3,  4,  fi  et  8  vocl;  una  com- 
plota a  8  mcî,  cou  le  anUfone  délia  Beata 
Virgine;  —  3" Messe  a  otlo  voci;  tétanie  et 
Canfont  -a  quattro  voci,  op.  8;  in  Venetia, 
Giac.  V'mcenti,  1604,  in-4".  —  4*  n  primo  Ubro 
de'  madrigali  a  5  voci;  Veneiia,  «pp.  l'erede 
di  Bart.  Hsgni,  1613,  in-40. 

MORS  (Antouie  ) ,  facteur  d'orgues  a  Anvers, 
naquit  dans  cette  ville  vers  1480.  Il  livra  a  la 
cour  (de  Gond),  en  1514,  un  orgue  pour  la 
chapelle,  qui  lui  fut  pays  115  livres  (1).  An 
mois  de  juin  1516,  il  livra  aussi  une  paire 
d'orghes  au  rot  Charles  (  Charles-Quint  )  pour 
s'en  servir  à  ion  très-noble  plaisir  (2).  Au  mois 
de  mars  1518,  il  vendit  un  clavichordium  4 
l'archiduchesse  £léonore,  pour  la  somme  de 
16  livres,  et  à  amena  époque  il  reçut  146  livres 
pour  l'esUtffe  et  la  faehon  (façon,  travail) 
d'unes  nouvelles  orghes  que  monseigneur 
(Charles-Qaint)  lui  avait  fait  acheter  pour 
servir  journellement  en  sa  chapelle  (3).  An- 
toine Mors  vivait  encore  en  1529,  car  il  reçut 
alors  20  livres  pour  sa  peineet  salaire  d'avoir 
refait  et  raccouttré  les  orgues  de  la  chappeUe 
de  madame  (Marguerite  d'Autriche,  gouver- 


nante des  Pays-Bas)  et  fait  trois  soufflets  avec 
leurs  contrepoids  de  plomb  servant  ausdicts 
orgue*  (1).  Si  cet  Antoine  Mors  est  la  même  dont 
Il  est  parlé  dans  la  Chronique  de  Schnerin,  el  qui 
fournit,  en  1559,  i  Jean  Albert,  duc  de  Mecslem- 
bourg  ,  un  orgue  destiné  à  tire  placé  dans  la  es 
tbndralede  Schvrerin,  il  devait  être  âgé  d'environ 
soixante -dix -neuf  ans.  Il  est  dit  dans  la  chro- 
nique (3)  qu'Antoine  Mors  était  né  à  Anvers. 
Cette  même  chronique  mentionne  un  Jérôme 
Mors,  Gladuriit  Antoine,  qui  mourut  a  Scbwe- 
rin  en  159B,  a  l'âge  de  soi isnle-dis -neuf  ans,  et 
que  le  duc  Albert  appela  près  de  lui  lorsqu'il 
n'avait  encore  que  dix-sept  ans,  c'est-à-dire 
en  (536.  La  Chronique  dit  que  ce  Jérôme  Mots 
exerçait  h  profession,  aidé  par  ses  fils  Antoine 
et  Jacques  et  par  ses  vingt  filles. 

HORS  (Huai),  facteur  d'orgues,  vraisembla- 
blement de  la  même  famille  que  le  précédent,  vé- 
cut à  Anvers.au  commencement  du  seixième  siècle. 
On  voit  dans  le  registre  n"  F  199  de  la  Chambre 
des  comptes,  sus  Archives  dn  département  du 
Nord,  à  Lflle,  qu'il  recul,  au  mois  de  mai  1517, 
U  somme  de  63  livret  16  sous,  pour  avoir 
vendu  au  roi  Charles  (Charles-Quint),  de 
petites  orgues,  pour  s'en  servir  en  ta  capelle, 
et  les  porter  avec  lui  en  son  pourchaki 
voyaige  i'Espaigne,  pour  ce  que  celles  que 
l'on  jouait  estaient  trop  grande*  et  trop  pe- 
lante*. 

MORTARO  (  Antoine  ),  moine  franciscain , 
né  i  Brescia  vers  le  milien  du  seiiiëme  siècle, 
fut  organiste  des  églises  cathédrales  d'Ossaro  et 
de  flovare,  puis  remplit  les  mêmes  fonctions  au 
couvent  de  son  ordre,!  Milan.  Il  retourna  en  1610 
4  Brescia,  et  se  retira  au  couvent  de  Sainl-Fran- 
çoit  de  cette  ville,  oh  II  mourut  en  leia.  Coi- 
iMdo  cite  (Libraria  Bresciana,  p.  46)  les 
ouvrages  suivants  de  la  composition  de  ce  reli- 
gieux :  1°  Fiamelle  amorose  a  tre  voci,  libri 
1,2,  3,  4,  Venise,  Amsdino,  1599.  Il  y  a  une 
édition  antérieure  publiée  par  le  même  en  1594, 
in-4".  —  2*  Messe ,  §almi ,  Magnificat,  can- 
xoni  da  tuonare,  e  falsi  bordoni  a  13  voci  tn 
porfUvro;  Milan,  161a.  —  2°  Cantoniaivoci 
eon  U  basse  per tuonare,  lib.  Il;  Venise, 
Alexandre  Vincenti,  1611,  réimprimé  en  1623. 
—  4°  Letanie  a  quattro  voci  eon  il  basso  per 
t'organo;  Venue.  On  connaît  aussi  du  P. 
Mortaro  :  —  i"  Primo  Ubro  de  canton!  lia 
sonore  a  quattro  voci;  in  Venetia,  oppressa 


Il    RE|UtK 


fAUtoiri  (dsls  Beljtnael  , 


JGS 


MORTARO  —  MORTIMER 


fUeeardo  Amaaino,  «00,  in-*".  Cet  ouvrage 
est  dédié  à  Constant  Antegnati ,  célèbre  orga- 
niste de  Brescts.  DiruU  (  voy.  ce  nom]  a  extrait 
de  ce  premier  livre  le  canzona  intitulé  VAlber- 
gona,  qu'il  •  inséré  ilans  son  Trantilvano , 
en  partition  des  quatre  parties,  et  en  tablature 
pour  être  exécutée  sur  l'orgue  et  sur  le  clavecin, 
avec  les  diminutions  (  variations  )  qu'y  a  'fuites 
le  même  Drruta.  Cette  pièce  a  pour  titre,  dans 
le  JYatuitvano  :  Cansone  d'Antonio  Mortaro 
drtla    l'Albergona,   partita    et    intavolata. 

—  Bv  Psalmi  ad  vetpera»  triaqne  canttcu 
Beat*  Virginit  veto  vocibus  Anlonii  Mortart 
BiiTientis  in  ecctetia  divi  Franeitci  Medio- 
lani  oryanistw;ibiâ.,  I&99,  in-4°. 

MORTELLARI  (Michel),  compositeur 
dramatique,  né  a  Païenne  en  1750,  entra  dan* 
son  enfance  comme  élève  an  Conservatoire  de' 
Figliuoli  dispersi  de  Muratori ,  puis  tut  envoyé 
ù  Nsples,  où  il  reçut  des  leçons  de  Picclnjii.il 
n'était  âgé  que  de  vingt  au  lorsqu'il  écrivit  a 
Home  son  premier  Opéra,  intitulé  Troja  dit- 
trutta.  Cet  ouvrage  fui  suivi  de  Didohc  abban- 
donata;  Nsplea,  1771.  Il  Ht  ensuite  représenter  : 
Le.  Mtuiie,  amorote,  Venise,  1775;  Don 
Gvalterio  in  eiveUa,  1778;  £xio,  a  Milan, 
1777;  Armida,  1778;  Troja  dUlrutta,  ew* 
une  musique  nouvelle,  à  Milan,  1778;  Alœsan- 
dra  neW  Indie,  1779;  Il  Barone  dt  Logo 
fiera,  k  Florence,  1780;  Antigone,  k  Borne, 
1781  ;  La  Fala  bene/ica ,  à  Varèse,  1784  ;  Se- 
miramide,  k  Milan,  1785  ;  L'Infanla  tupposta, 
k  Modène,  17B5.  Vers  la  no  de  celle  année, 
Mortellari  se  rendit  a  Londres.  Il  y  ut  repré- 
senter en  1788  son  Armïde,  où  la  cantatrice 
Mira  chanta  le  premier  rôle.  Il  parait  qu'il  se 
fixa  dans  cette  ville,  car  on  ne  ie  retrouve 
plus  en  Italie  après  cette  époque  ,  et  il  eut  un 
fils  qui  était  professeur  de  musique  k  Londres 
en  1809.  On  •  gravé  dans  le  journal  de  musique 
italienne  k  grand  orchestre  commencé  par 
Bsilleui,  treize  airs  extraits  des  opéras  de  Mor- 
telliri,  avec  les  parties  séparées.  On  connaît 
aussi  sous  son  nom  :  1°  6  camonelî  uith  un  oc- 
compartiment  for  the  piano   forte  or  harp. 

—  î°  XVIII  ItaUan  catche*  and  gleet  for 
3  vaicei.  —  3°  VIII  camonett  wtih  an  accom- 
pariaient  for  the  piano  forte  or  harp.  Tous 
ces  ouvrages  ont  para  i  Londres  vers  1790.  — 
4*  Six  sextuors  pour  î  violons,  hautbois,  flûte, 
alto  el  violoncelle  ;  Paris,  Nadennau. 

MORTIMER  {Pie**e),  littérateur  musi- 
cien ,  de  la  secte  des  frères  moraves ,  naquit  le 
5  décembre  1750,  à  Putenluun,  dan*  le  comté 
de  Surrej  (Angleterre),  et  Ht  ses  études  an  col- 
lège théologique  de  Nies»  y,  village  de  la  Silésia 


dont  la  population  est  de  1»  communion  morave, 
puis  k  Bsrby,  petite  ville  de  la  Saxe  qui  est  da 
la  même  religion,  et  où  se  trouvait  alors  une 
institution  scientifique  fondée  par  la  Société. 
Nommé  professeur  a  l'école  d'Enersdorf,  en 
1774,  il  n'y  resta  qu'une  année,  ayant  été  ap- 
pelé au  pxdagogium  de  Niesfcy  en  1775.  Deux 
ans  après ,  Il  fut  envoyé  i  Ncowied  (  lias  R  lu  u  ), 
où  il  prit  part  a  la  rédaction  du  journal  publié 
par  les  frère*  de  la  communauté,  jusqu'à  ce 
que  le*  infirmités  de  l'âge  l'eussent  obligé  k 
cesser  tout  travail  :  alors  fi  se  retira  k  Herrn- 
hutt,  ville  de  Sue  <  Ut  frontières  delsSilésie), 
dont  tous  le*  babitants  appartiennent  k  cette 
secte.  1  psssa  ses  dernière*  années  dan*  le  repos, 
soit  k  Hermhult,  soit  k  Dresde.  Dne  attaqu* 
d'apoplexie  le  frappa  le  S  janvier  1818,  et  II 
mourut  le  8  (1).  Doué  d'un  esprit  supérieur, 
Mortimer  était  un  savant,  dans  toute  l'acception 
du  mot  :  il  excellait  particulièrement  dans  les 
mathématique»,  la  musique  et  la  poésie  latine. 
Il  s'est  fait  connaîtra  comme  écrivain  par  une 
Histoire  de  la  Société  des  missions  en  Angleterre, 
et  par  la  traduction  de  l'Histoire  des  Églises,  de 
Millner.  Ou  a  de  lui  un  livre  excellent  sur  la 
tonalité  du  chant  choral  de  l'Église  réformée, 
où  il  examine  le*  avantagea  des  anciens  modes 
grecs  sur  la  tonalité  moderne ,  et  essaye  de  dé- 
montrer que  le*  mélodies  du  chant  choral  ap- 
partiennent toutes  k  trois  de  cea  modes ,  savait  : 
fhvpoionien,  lliypodorien  el  rbypomixoljdien. 
Quoique  cette  dernière  partie  de  son  système  ne 
suit  pas  clairement  prouvée,  il  n'est  pas  moins 
vrai  qtw  le  travail  de  Mortimer  est  digne  du  plus 
vif  intérêt,  et  qu'il  renferme  des  vue*  aussi  nott- 
veueBqoelumineusea.il  ne  Tant  pas  chercher  dan* 
ce  livre  les  base*  de  la  tonalité  dans  les  espèces 
de  quarte*  el  de  quintes  qui  constituent  les  tons 
du  plain-chaat  ;  le  but  de  l'auteur  est  l'harmonie 
que  doit  faire  l'organiste  daus  l'accompagnement 
des  psaumes  et  cantiques ,  en  raison  du  rapport 
de  la  mélodie  avec  le  caractère  liypoionien,  hypo- 
dorien,  ou  hypomlxolydien  des  modes  grecs  de 
l'antiquité.  Ce  qu'il  cherche,  c'est  l'unité,  par 
des  règles  fixe*,  de  l'harmonie  chorale,  pour 
Fussge  de  la  secte  religieuse  dans  laquelle  il  est 
né.  Tous  tes  exemples  de  chant  des  psaumes  et 
de*  cantique*  sont  pris  dan*  le  plus  ancien  livre 
choral  de*  frère*  moraves ,  descendsnta  de*  bua- 
tltes,  lequel  a  été  imprimé  en  15GG,  sans  nom 
de  liru,  avec  le  portrait  de  Jean  Hues,  sou*  ce 


a  *e  la  Lauct  iu0<rieun 


titra  :  Kirchtnaaaxg  dar'maen  die  Ifeubtar- 
Uckf.t  des  chrisllichen  glaubens  turf:  gefasiet 
md  aatgeleget  tlnd,  I  vol.  in  4° de  191  pages. 
Le  livre  de  Mortimer  ■  pour  titre  :  Der  Cho- 
ral-Gaang  tuf  Zeit  der  Reformatée»,  oder 
Venuch  die  Frage  su  beanlieorten  :  woher 
kommt  et,  dan  fn  den  Choral- Mélodie»,  der 
Altea  etwtu,  watiu  Tagenicht  melir  erreicht 
wtrdf  (Le  Chant  choral  au  leraps  de  la  Réfor- 
nuttioD,  etc.);  Berlin,  George»  Reimer,  1811, 
in-4"  de  153  pigée,  avec  in  pages  d'exempte*. 
Mortimer  avait  annonce  la  publication  prochaine 
de  un  livre  par  une  lettre  an  rédacteur  de  la 
Guette  générale  de  musique  de  Leipaick  ,  qui  Tut 
ûuérée  dans  les  numéro*  17  et  1B  de  l'année  1819. 
Il  j  donne  un  aperça  de  la  doctrine  exposée 
dans  l'ouvrage.  Une  autre  lettre,  qui  fait  suite 
a  la  première,  a  été  publiée  dant  le  mente 
journal ,  n°>  3,  4  et  S  de  l'année  1831-  L'auteur 
de  ce  livre  intéressant  a  vécu  dan*  une  ai  grande 
obscurité,  qu'en  Allemagne',  et  à  Dresde  même, 
il  était  s  peu  près  inconnu.  On  ne  «aurait  rien 
sur  u  personne  ti  Zelter,  dani  aa  correspon- 
dance avee  Goflhe,  ne  nous  avait  fourni  sur 
lui  quelques  renseignement*  dans  une  lettre 
datée  de  Dresde,  le  39  mai  1812.  Je  crois  de- 
voir rapporter  ce  qu'il  dit  : 
«    Un   littérateur    de    Herrnhult,    nommé 

•  Pierre  Mortimer,  vieillard  de  soixante-douze 

•  ans ,  envoya  a  Berlin ,  il  j  a  cinq  on  six  ans, 
«  par  l'intermédiaire  du  vieux  Kœrner,  on  rua- 

•  nuterit  dans  lequel  il  établit  sur  des  bases 
«  solides  la  tonalité  des  mode*  du  chant  d'église, 

■  considéré*  comme  étant  aussi  les  modes  de  la 

•  musique  des  Grecs.  Depuis  longtemps  ce  sujet 

■  m'intéressait ,  et  J'avais  cherché  a  faire  revivre 

■  ce*  modes ,  comme  tu  amas  pn  le  remarquer 

■  dans  quelques-unes  de  me*  mélodies,  entre 

■  autres  Màhadoh,  U  roi  de  Thdi,  et  d'au- 

■  1res.  Avee  te  secours  de  notre  ministre ,  je 

■  suis  parvenu  a  livrer  à  l'impression  ce  manu- 

■  seril.  Voulant  me  mettre  en  correspondance 

■  avec  l'auteur,  je  lui  envoyai  de  nouveaux  es- 

■  sais  comme  des  réalisations  de  s*  théorie 
i  fondamentale;  mais   il  ne   me  répondit  pas, 

■  et  me  Ht  seulement  dire  un  jour  que  ce  que 
«  j'avais  Tait  était  bon,  ce  qui  me  ficha  beau- 

■  coup  contre  lui. 

x    Cependant  j'étais  décidé  à   connaître  cet 

•  homme.   Notre    ministre  m'avait  autorisé  a 

•  voir  Pierre  Mortimer  dans  son  herrnhuttoixe 

■  demeure.  Les  renseigne  in  cols  pris  sur  lui  près 
..  des  frères  moraves  résidant  à  Berlin  et  ailleurs 
«  ne   s'accordaient  pas.  Les  ans  disaient  qu'il 

■  ne   fallait  pas  y  regarda  de  trop  près  avec 

•  lui,  parce  que  c'était  nn  vieillard  rempli  de 


IMER  309 

•  bizarreries;  d'autres  assuraient  qu'il  ne  uou- 

■  vait  écrire  parce  qu'il    était  perclus   par  la 

■  goutte;    enfin   j'appris    qu'il    demeurait    à 

■  Dresde,  et  lui  seul  fut  l'objet  de  mon  voyage 

•  en  cette  ville.  Je  le  trouvai  fort  bon  homme, 

■  plein  de  savoir;  beau  vieillard  dont  les  yeux 

■  brillent  comme  la  seule  même ,  quoiqu'il  ail 

•  le  -  eorps    courbé   et   qu'il    marche   pénible* 

■  Il  a  passé  sa  vie  a  faire  des  vers  latins  pour 

•  des  circonstances  relatives  à  la  communauté 

•  dee  frères  moraves  { on  dit  que  ce*  vers  sont 
-  fort  beaux } ,  4  traduire  de  différentes  lingues 

•  de*  écrits  de   mission ,  et  enfin  à  composer 

•  pour  lui  l'ouvrage  procité  sur  le  chant  évan- 

•  géUque ,  avec  te  secours  de  quelques  vieux  li- 

■  vres  de  chant  du  seizième  siècle. 

■  Mortimer  est  fort  pauvre.  Sa  bonne  femme 

•  m'apprit  cela  en  me  disant  qu'elle  regrettait 
«  de  ne  pouvoir  m'offrir  à  dîner,  parce  qu'ils 

•  prenaient  ce  qu'ils  mangeaient  dans  la  maison 

•  des  Frètes.  Or,  il  [sut  savoir  qu'où   fait  dans 

•  cette   maison  la  cuisine  pour   tous  ceux  qui 

•  doivent  vivre  avec  économie,  à  raison  de  6, 
«  8  ou  10  gros  (75  centimes,  un  franc  et  un 
«  franc  vingt-dnq  centimes  ) ,  non  par  jour,  mai* 

•  par  semaine.  Tu  comprends  facilement  qu'on 
>  ne  peut  pas  avoir  des  poulets  rutfs  pour  ce 

■  prix.  C'est  cette   pauvreté  de  Mortimer  qui 

■  fut  cause  qu'il  ne  nie  répondit  pas-,  il  n'osait 

■  prier  personne  de  payer  l'affranchissement  de 

•  aa   lettre,  et  lui-ineme  ne  possédait  pas  de 

■  quoi  remplir  cette  formalité  (I). 

*  Le  premier  jour  de  Tète ,  je  me  suis  rendu 

•  avec  lui  a  la  prière  du  matin.  C'était  à  huit 

•  heures;  h  dix,  le  sermon  était  fini.  Je  l'enga- 
<  geai  alors  a  venir  dans  ma  chambre ,  pour  y 

■  causer  de  ce  qui  nous  intéressait.    Le  vin 

•  (que  je  lui  servis)  lui  plut,  et  le  rendit  moins 

■  réservé.  Je  reconnus  en  lui  un  homme  hon- 

•  néta  et  bon.  Il  est  si  timide  qu'il  n'ose  pas 

•  même  l'ouvrir  a  sa  femme  ou  à  sa  fille;  il  ne 

■  jouit  point  de  considération  dans  la  ville,  et 

•  son  mérite  y  est  inconnu  :  on  m 'écoulait  avec 

■  étonnement  quand   je  disais   qu'on    pourrait 

•  faire   quarante  milles  d'Allemagne  (environ 

•  quatre-vingt*  lieues}  pour  voir  un  tel  homme. 

■  Personne  ici  ne  connaît  son  ouvrage  snr  le 

■  chant  choral,    dont  il   n'a  lui-même    qu'un 

■  exemplaire,  seul    salaire   que  le  libraire  lui 

■  ait  donné  pour  son  manuscrit.  Il  écrit  bien 

■  en  allemand  ;  son  style  est  clair  et  facile.  J'ai 


nnllro  file  nt  p»r>l«idrilt 


ÏIO 


M0HT1MER  —  MOSCA 


•  obtenu  de  lui  la  promesse  qu'il  répondra  a 
■  mes  lettres.  » 

On  se  sent  serrer  le  cœur  lorsqu'on  songe 
que  cet  homme  si  peu  connu,  si  misérable,  est 
l'auteur  du  meilleur  livre  qu'on  ait  écrit  sur  une 
matière  obscure  al  difficile  ,  et  que  cet  écrit 
renferme  des  recherches  historiques  qui  indi- 
quent un  savoir  d'une  Tare  étendue.  Lorsque 
Mortimer  est  mort,  pas  un  journal  n'a  dit  tin 
mot  de  lui,  et  l'indifférence  des  hommes  l'a  pour- 
suivi Jusqu'au  delà  du  tombeau.  Ce  n'est  que 
douze  ans  après  son  décès  que  H.  Léopold 
Haupt  a  rendu  à  sa  mémoire  l'hommage  dont 
son  savoir  et  sa  vertueuse  existence  le  ren- 
daient si  digne,  par  une  bonne  notice  biogra- 

MUHT1MER  (JosEra)  ne  parait  pas  avoir 
été   parent    du   précédent,  quoiqu'il  appartint 

niquit  le  21  octobre  1764,  à  Hourna,  dans  le 
nord  de  l'Irlande ,  et  fut  élevé  dans  l'Institution 
des  Frères  à  Fulneck  (  Moravie),  puis  à  jiiesky 
et  a:  Barbv.  Il  fui  canlor  et  prédicateur  à  Neu- 
wied,  Fulneck  et  Sarepta  (  Russie  ).  Ayant  du 
savoir  comme  organiste,  il  eu  remplit  souvent 
les  fonctions,  et  se  livra  a  l'enseignement  du 
piano  et  dn  chant.  11  mourut  a  Heuwied  le 
29  décembre  1837.  Par  une  inadvertance  bien 
singulière,  l'ouvrage  de  Pierre  Mortimer  est  at- 
tribué à  Joseph,  dans  le  supplément  du  grand 
Lexique  de  musique  de  Schilling;  Gassner  n'a 
pas  manqué  de  copier  dans  son  Universal- 
Lexikon  der  Tonkunst ,  cette  faute  que 
M.  Bemsdorf  a  évitée  dans  lu  sien ,  en  lie  par- 
lant ni  de  l'un  ni  de  l'antre. 

MOUTON,  ou  MOritTON,  ou  MOR- 
THON  (  Messire  Robert  ) , 'clerc  de  chapelle  de 
Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  suivant  un 
état  de  cette  chapelle  dressé  en  1464  (I) ,  se 
trouvait  encore  au  tableau  de  eette  chapelle 
en  1478 ,  suivant  l'état  qui  en  fut  Tait  dans  cette 
même  année,  après  la  mort  de  Charles  ie  Té- 
méraire. Il  parait  que  Morton  fut  attaché  parti- 
culièrement au  service  de  ce  dernier  prince  pen- 
dant la  vie  de  Philippe  le  Bon ,  car  on  lit  a  coté 
du  nom  de  ce  musicien,  dans  l'état  de  1464, 
l'observation  suivante  :  Robert  Morton,  qui  du 
bon  plaitir  de  Monseigneur  a  été  devers  et 
au  service  de  Monseigneur  le  comte  de  Cha- 
reliai  pour  les  mois  de  juin ,  juillet ,  aoust , 
septembre,  octobre  et  novembre  MIIII' 
LXlllI  (1).  J'ai  dit,  dans  la  notice  de  Charles  le 

(l)Rcfbtlt  IW,  htllirtclo,  nui  Arclilvndu  roïlunic 


Téméraire  (  vou.  ne  nom  ) ,  qu'il  avait  d 
Morton  au  duc  de  Bourgogne,  pour  apprendre 
de  lui  à  noter  les  chansons  qu'il  compofsjt; 
d'où  l'on  doit  conclure  que  ce  musicien  était 
considéré  comme  un  des  plus  Habiles  dans  cet 
art.  Néanmoins,  Morton  n'eut  que  le  titre  de 
clerc  dans  la  chapelle  de  ces  princes,  parce  qu'il 
n'était  pas  ecclésiastique.  Il  parait  y  avoir  quelque 
contradiction,  en  ce  qui  le  concerne,  dans  les 
états  de  la  chapelle;  car  son  nom  figure  dans 
les  êlali  de  payement  des  officiers  et  gens  de 
l'hôtel  des  ducs  de  Bourgogne  a  a  Un  du  mois 
d'août  1474,  nuis  il  n'y  est  plus  a  la  date  du 
9  avril  1475.  Cependant  on  le  retrouve  dans  le 
tableau  de  la  chapelle  en  1478.  M.  l'abbé  Matelot, 
dans  sa  Notice  sur  un  manuscrit  de  la  Bi- 
bliothèque de  Dijon  (p.  16),  a  rapporté  les 
paroles  d'une  chanson   qui   s'y  trouve  et   qui 


On  le  le  pourrait  aire  liu»  mil) 

Cette  chanson  se  rapporte  au  séjour  fait  i 
Cambrai  par  les  deux  chantres  de  la  chapelle 
des  ducs  de  Bourgogne,  Hayne  (voy.  Ouï- 
ssent") et  Morton,  dans  un  voyage  Tait  pour 
le  compte  de  la  cour,  et  dont  on  trouve  des 
traces  dans  les  registres  de  ta  Chambre  des 
complet  qui  sont  aux  Archives  du  royaume  de 
Belgique.  Il  n'a  pas  été  retrouvé  jusqu'à  ce  jour 
de  composition  de  Morton  ,  mais  il  n'est  pas 
duuteux  qu'il  en  existe  dans  quelque  manuscrit 

MOSCA.  (Joar.ni),  né  a  Naples  en  1771, 
étudia  le  contrepoint  et  l'accompagnement  sous  la 
direction  deFenaroli,  au  Conservatoire  de  Lorelo. 
A  l'âge  de  dix-neuf  ans,  il  écrivit  son  premier 
opéra,  Stlvia  e  Nardone,  pour  le  théâtre  Tor- 
dinone ,  i  Rome ,  puis  il  donna  CM  si  contenta 
gode,  a  Naples;  La  Vedova  scalira,  k  Rome; 
Il  Tollello,  a  Naples;  /  Malrimoni,*  Milan  , 
en  1708;  I/igenta  ta  Aulide  (  pour  Mm*  Cata- 
lan!); L'Appurema  inganna,  k  Venise;  Ar- 
mida,  a  Florence;  le  Gare  fra  Limella  *  ve  la 
jicco,  farce  en  patois  vénitien;  La  Ga&tatda, hrtt 
dans  le  même  patois,  à  Venise  ;  Il sedicenle  Fila- 
sofo,  k  Milan, en  1S01;  La  Ginevra  dl  .Sconia. 
/  Ciarlalani,  Tomiri regina  d'Egitto  (ballet), 
k  Turin  ;  La  fortunala  Combinaiione ,  k  Milan, 
en  1802;  Chi  vuol  troppo  veder,  diventa 
cieco,  ibid.,  1803.  En  1803,  il  ai  ri  va  à  Paris 
en  qualité  H  'accompagnateur  au  clavecin  du 
Théâtre- Italien.  Je  l'ai  connu  alors  ;  c'était  un 
musicien  sans   génie,  mais   doué  d'une  prodi- 


HOSCA  —  MOSCHELES 


311 


Hieuse  bcilité-  Il  écrivit  A  celle  époque  beau- 
coup de  morceaux  qui  Turent  intercalés  dans  les 
opérai  qu'on  représentait  au  Théâtre- Italien.  Il 
composa  aussi  pour  ce  théâtre  71  Fitorno  tnas- 
settafo,  et  L'Impostwa;  mai*  ces  ouvrages 
se  réussirent  pu.  Lorsque  Spontini  prit  la  direc- 
tion du  Théâtre-Italien, en  1808,  Mssca  retourna 
en  Italie,  et  écrivit  a  Milan  L'on  amore  non 
il  scherzo,  en  1811  ;  IPretendenti  oelwi,  ibid., 
1811;  Komilda,  a  Parme;  1  tre  Mariti,  A 
Rome  ;  il  jinio  Stanlslao,  >  Venise  ;  Amore 
ed  armt,  A  Naples;  Le  Bettle  in  uomint,  a 
Milau,  1813;  f.à  DiUgeiaa,  à  Naples;  LuGa- 
telta,  Carlotta  ed  Enrico;  Don  Grtgario  in 
imbaraLto ;  Avviso  al  publia  ,  k  Milan,  1814. 
En  1817  Hosca  Tut  nommé  directeur  de  musique 
au  théâtre  de  Païenne.  Il  Écrivit  pour  ce  théâtre 
Il  Federico  seconda  ;  La  Gioventû  d'En- 
rico  V;  Attila  in  Aquilea  ;  II  Matcotando  oula 
Vlmpostore ;  L'Aman  e  TArml,  a  Florence, 
en  1819  ;  Il  Filosofo,  à  Vicence,  dans  la  même 
année.  Les  (roubles  qui  éclatèrent  en  Sicile  le 
ramenèrent  A  Milan  en  1831;  il  ;  écrivit  de 
nouveaux  ouvrages,  entres  autres  La  Seiocca 
per  attuxtia  et  Emiro.  A  Turin ,  il  donna 
en  1%VS  La  Voce  misteriosn;  à  Nazies ,  en  1823, 
La  Principeua errante ,el tu  1816,  L'Abbale 
dell'  Epèe.  Rappelé  en  Sicile  dans  l'année  1813, 
il  fui  nommé  directeur  de  musique  du  théâtre 
de  Messine.  Il  mourut  dans  cotte  ville  le  14  sep- 
tembre 1839,  à  l'Age  de  soixante-sept  ans.  Mosca 
employa  la  premier  dans  se?  ouvrages  le  crescendo, 
dont  Rosaàni  a  tait  ensuite  tant  d'usage  dans  quel- 
ques-uns de  ses  opéras.  Le  grand  effet  qu'obtint 
cet  effet  de  rhylhme  et  de  sonorité  le  fit  crier 
au  plagiat  :  il  fil  imprimer  et  répandre  partout 
une  valse  de  son  opéra  /  Pretendtntt  delusi, 
joué  A  Milan  an  1811,  on  se  trouve  cet  effet,  et 
qui  contient  de*  phrases  employées  par  l'auteur 
du  Barbiere  di  SivigUa;  mais  Roaslni  ne  lit 
que  rire  de  tout  ce  bruit. 

MOSCA  (  Louis) ,  frère  du  précédent,  né  A 
Naples  en  1776,  a  reçu  aussi' des  leçons  de  Fe- 
naroli.  Pendant  plusieurs  années  il  fut  attaché 
a»  théâtre  Saint-Charles,  de  Naples,  comme  ac- 
compagnateur Il  se  rendit  A  Palerme  en  18M  et 
y  écrivit  une  messe  solennelle  pour  (a  profession 
d'une  fille  du  duc  de  Luccliesi  Palli.  Il  y  com- 
posa aussi  l'oratorio  de  Gioas,  qui  fut  exécuté 
au  théâtre  de  Sainte -Cécile,  et  qui  eut  quelque 
succès-  De  retour  A  Naples,  Mosca  fut  nommé 
professeur  de  chant  au  collège  royal  de  mu- 
sique de  Saint- Sébastien ,  et  second  maître  de 
la  chapelle  du  roi.  Il  est  mort  k  Naples  dans  l'été 
de  1824.  Parmi  les  opéras  de  ce  musicien,  on 
cita  :  1°  La    Vendetta  /tmminrna,  à  Naples, 


en  180S.  1°  L'Italiana  in  Algeri,  i  Milan, 
en  1 808.  —  3°  L'amorosp  Ingan.no.  —  i*  VAv.- 

dacia  delusa.  —  &°  /  /inti  Yiaggiatori.  — 
Û°  L'Imprésario  bvrlalo.  —  7*  Gli  Sposi  (n 
cimenta.  —  V  Le  Stravaganu  cVamore — 
B°  Il  Salto  dt  Leuoade.  Ces  sept  derniers  ou- 
vragesout  été  représenté)  A  Ifaples.  On  connaît' 
ai  Italie  des  messe*  et  quelques  antres  composi- 
tions religieuses  de  Louis  Mosca. 

MOSCHE  (Charles),  professeur  de  mu- 
sique au  gymnase  de  Lubeck,  né  dans  cette. - 
ville  en  1809,  s'est  fait  connaître  comme  com- 
positeur par  les  ouvrages  suivants  :  1°  Le  130*" 
psaume  pour  soprano,  alto,  ténor  et  basse, 
avec  accompagnement  de  piano,  op.  1, I.eipsici  ; 
Friese,  1834.  —  S"  Dem  Erloser  (  Au  Sauveur  ), 
motel  pour  les  mêmes  voit,  avec  piano,  ou  or- 
gue ad  libitum,  op.  2;  Lelpsick,  Schubert  li.  — 
3°  sii  chansons  allemandes  avec  ace.  de  piano, 
op.  3.  —  4°  Sis  idem,  op.  4;  Lubeck ,  Hoffmann 
etKuibel.  On  a  inséré,  sous  le  nom  de  cet  al- 
tiste, dans  le  quinzième  volume  du  recueil  inti- 
tulé decilia  {pag.  149-176),  un  article  concer- 
nant les  "principes  de  Logier  sur  la  classification 
des  accords.  Cet  article  renferme  une  critique  - 
raison  née  du  système. 

HOSGHELES  (I)  (remet) ,  virtuose  sur 
le  piano  et  compositeur  célèbre,  doit  être  consi-  , 
déré  comme  un  des  principaux  fondateurs  de 
l'école  moderne  du  piano.  Fils  d'un  négociant 
israélile,  il  naquit  A  Prague  le  30  mai  17*4.  Se*  - 
premiers  maîtres  furent  des  musiciens  obscurs,.. 
nommés  Zahradka  et  Zozalsky  ;  mais  en  1 804  il 
reçut  une  éducation  plus  digne  de  sea  heureuses 
dispositions  chez  Denis  Weher,  directeur  du 
Conservatoire  da  Prague.  Ce  maître  distingué 
occupa  les  premiers  temps  de  l'instruction  de- 
son  élève  en  lui  faisant  exécuter  les  œuvres  de  - 
Mozart,  qui  furent  suivies  de  celles  de  Hsendel  et  • 
de  Jean-Sébastien  Bach.  La  prodigieuse  facilité  - 
et  le  travail  assidu  de  Mosehelea  eurent  bientôt 
triomphé  des  difficultés  de  cet  compositions ,  et  / 
la  tête  du  jeune  artiste  s'accoutuma  de  bonne 
heure  aux  combinaisons  de  leur  vigoureuse  har- 
monie. C'est  A  cette  éducation  sérieuse  qu'il  but 
attribuer  le  style  élevé  qu'il  prit  lui-même  plu 
tard  dans  ses  propres  ouvrages.  Les  sonates  de 
Clementi  devinrent  aussi  pour  Mosehelea  l'objet 
d'une  étude  constante,  et  contribuèrent  A  lui 
donner  te  brillant  et  l'élégance  qu'il  fit  admi- 
rer dans  son  exécution.  A  peine  parvenu  A  l'Age 
da  douze  ans,  il  parut  en  1808  dans  le*  con- 
certa publie»  de  Prague,  et  y  obtint  des  succès 
qu'aurait  enviés  un   artiste  consommé.  On  i«- 


oogle 


connut  alon  II  nécessité  de  l'envoyer  a  Vienne, 
on  les  moyens  d'instruction  et  le»  beaux  mo- 
dèles se  trouvent  réunis  Déjà  il  avait  f«it  quel- 
ques essais  de  composition  «ans  autre  guide  que 
son  instinct  ;  arrivé  dans  la  capitale  de  l'Autriche, 
il  y  prit  des  leçons  d'harmonie  et  de  contrepoint 
■chez  Albrechtsberger,  et  lut  dirigé  dans  la  partie 
esthétique  de  l'art  par  les  conseils  de  Salieri , 
■qui  l'avait  pris  en  affection.  A  peine  âgé  de 
telle  ans ,  il  commença  à  Bier  sur  lui  l'attention 
des  artistes  a  Vienne  et  a  briller  dans  les  con- 
certs. Mejerbeer  était  alors  dan*  cette  ville  et 
M  faisait  remarquer  comme  planiste.  La  rivalité 
qui  t'établit  a  cette  époque  (  il»  )  entre  cet 
jeunet  artistes  n'altéra  jamais  les  sentiments 
d'amitié  qu'ils  t'étaient  voués  réciproquement, 
mais  aiguillonna  le  aile  de  tous  deut  et  liAla 
tours  progrès.  Infatigable  dans  l'étude,  Moscne- 
les,  qni  se  proposait  de  modifier  l'art  de  jouer 
dn  piano,  et  d'y  introduire  des  hardiesses  in- 
I  a  M*  devanciers ,  s'attachait  de  préfé- 
ir  les  moyens  de  varier 


MOSCHELES 

études  de  Moscheles  vivront  encore  avec  hon- 
neur dans  l'estime  des  artistes. 

Après  un  long  séjour  a  Paria,  HoscbeUs  se 
rendit  a  Londres,  où  aes  succès  n'eurent  pat 
moins  d'éclat  ;  il  y  devint  un  des  maître*  fa- 
voris de  la  haute  société ,  et  depuis  ce  temps 
(  1811  ) ,  il  t'y  fixa ,  jouissant  de  l'estime  pu- 
blique, autant  par  ses  qualités  personnelles  que 
par  ses  talents.  Ea  1h13,  il  voulut  revoir  sa  E|- 
mille,  et  traversa  l'Allemagne,  se  faisant  entendra 
à  Munich;  Vienne,  Dresde,  ï.eipsick,  Berlin  et 
Hambourg.  Partout  il  fui  accueilli  par  de  vifs 
Applaudissements.  Déjà  une  tendance  nouvelle  se 
faisait  apercevoir  dant  son  jeu  ;  ton  style  devi- 
nait pins  grand ,  plus  nulle ,  et  le  genre  de  se* 
nouveaux  ouvrages  participait  de  celle  trans- 
formation, qui  s'est  complétée  depuis  lors,  et 
qui  a  fait  de  Mosebeles  le  compositeur  alle- 
mand, pour  le.  piano,  le  plus  classique  de  ton 
époque.  Les  voyages  qu'il  a  faits  en  Angle- 
terre, en  Ecosse,  en  Irlande,  en  Allemagne, 
dans   les   Pays-Bas   et   a  Paris,   ont    toujours 


Jet  accents  cl  les  qualités  du  son  par  le  tact.  Il  été  pour  lui  de*  occasions  de  brillante  succès. 
7  trouva  beaucoop  d'elteU  nooveaui  qui  étonne-  Il  a'esl  dUlingué  d'ailleurs  de  beaucoup  de  vir- 
rent  la  monde  musical  lorsqu'il  sortit  de  Vienne  |  tuoaes  de  notre  temps  par  des  conna.ssances 
™™4,  f»n™a™«  el  les  navs  étranwrs.  ,  étendues  dans  son  art  :  il  est  du  petit  nombre 


pour  parcourir  l'Allemagne  el  te»  pays  étrangers. 
En  1816,  il  entreprit  son  premier  voyage,  et  se  fit 
entendre  a  Munich,  Dresde,  Leipsick,  et  dans 
quelques  autres  grandes  villes.  Partout  les  applau- 
dissements les  plus  vifs  l'accueillirent.  De  re- 
tour i  Vienne,  il  y  reprit  tes  travaux,  et  perfec- 
tionna, par  un  travail  constant,  les  qualités  spé- 
ciales qui  venaient  de  le  signaler  comme  le 
-créateur  d'une  école  nouvelle.  Après  avoir  par- 
couru, en  1B10,  l'Allemagne  du  Rhin,  la  Hol- 
lande et  les  Pays-Bas,  il  arriva  a  Paris,  où  la 
nouveauté  de  son  jeu  produisit  une  vive  sensa- 
tion ,  et  fut  le  signal  d'une  transformation  dant 
l'art  déjouer  du  piano.  Plusieurs  concerts  donnés 
a  l'Opéra  par  Moscheles  attirèrent  une  alllueure 
extraordinaire-  d'amateurs  ;  les  applaudissements 
furent  prodigués  a  l'artiste,  el  les  jeunes  pia- 
nistes s'empressèrent  d'imiter  les  qualités  les 
plus  remarquables  de  son  talent.  Ce  n'était  pas) 
seulement  par  sa  brillante  exécution  que  Mos- 
cheles prenait  dit  lors,  une  position  élevée;  son 
mérite  comme  compositeur  le  classait  aussi 
parmi  les  martres  les  plus  distingués  qui  ont 
écrit  pour  le  piano.  Si  aa  musique ,  trop  sérieuse 
pour  les  amateurs  de  cette  époque,  n'a  point  ofc- 
tenu  de  succès  populaire,  elle  est  considérée  par 
les  connaisseurs  comme  des  productions  où  l'ex- 
cellence de  la  facture  égale  l'élégance  et  la  nou- 
veauté des  idées.  Bien  des  œuvres  qui  jouissent 
maintenant  de  la  vogue  seront  depuis  longtemps 
■oubliées,  quand   plusieurs   concertos,  trios,    et 


il  est  du  petit  nombre 
peut  appeler  grandi  maci- 
cietu,  et  sa  mémoire  est  meuhlée  des  œuvres 
des  maîtres  les  plus  célèbres  des  époques  anté- 
rieures. Personne  n'a  connu  mieux  que  lui 
le  style  d'exécution  qui  convient  a  ta  musique 
lie  chacun  de  ces  maîtres,  mémo  de*  plut  anciens, 
et  n'a  su  aussi  bien  varier  sa  manière  4  propos). 
Il  a  fourni  une  preuve  éclatante  de  cette  apti- 
tude dans  d'intéressantes  séances  données  a 
Londres.  Tour  à  tour  il  y  a  fait  entendra  de* 
pièces  de  Bach,  de  SCariatti,  de  Hseodei,  de 
Haydn,  de  Moiart,  de  démenti ,  de  Wœlfi,  de 
Beethoven,  enfin  des  homme*  les  plus  ill us  1res 
de  tous  les  temps  et  de  tontes  les  écoles,  sans 
oublier  les  jeunes  et  hardis  novateurs  de  no* 
jours  i  et  dans  chaque  chose  il  n'a  pas  excité 
moins  d'étonnement  par  son  habileté  à  trans- 
former ton  style,  que  par  le  goQt  el  l'expérience 
qui  lui  en  faisaient  saisir  la  propriété  spéciale. 

L'art  d'improviser  a  été  dans  le  talent  de 
Moscheles  une  rare  faculté  développée  par  le 
travail  et  par  la  méditation  :  la  richesse  d'idées 
qu'il  y  faisait  paraître,  les  ressources  qu'il  y  dé- 
ployait étaient  même  si  prodigieuse*,  que  dos 
doutes  ont  quelquefois  été  manifestés  sur  1a 
spontanéité  de  set  inspirations;  quelques  per- 
sonnes ont  cru  que  le  cadre  au-  moins  des  fan- 
taisies qu'il  improvisait  était  tracé  d'avance;  mais 
il  suffit  d'avoir  entendu  l'artiste  répéter  plusieurs 
fois  cet  opérations  singulières  de  l'esprit,  et  de 

)<jrrahyLjOOQlC 


lui  TOir  y  Jeter  une  remarquable  variété,  pour 
acquérir  le  preuve  du  travail  instantané  de  ion 
Imagination.  L'ordre  qu'il  mettait  diu  tes  idée* 
pendant  l'improvisation  était  uni  doute  le  fruit 
de  l'étude  et  de  l'expérience  :  on  peut  le  comparer 
i  celui  qu'on  orateur  de  talent  établit  d»ns  ses  dis- 
cours. Le  sujet  de  l'improvisation  étant  donné, 
l'artiste  doué  de  ce  tslent  en  salait  a  l'instant  lea  res- 
sources,  et  y  Établit  une  gradation  «'intérêt  qui 
■e  soutient  jusqu'au  bout  :  que  du  sein  de  cet 
ordre  parfait  jaillissent  a  chaque  Instant  des  éclairs 
inattendus,  c'est  ce  qui  dislingue  la-musique  iro- 
proTiaée  de  la  musique  écrite.  Peu  d'artistes  pos- 
sèdent un  talent  si  précieux  :  aucun  ne  l'a  porté 
plus  loin  que  Mescheles.  Je  l'ai  vu,  a  Bruxelles, 
vers  la  fin  de  183 j,  recevoir  a  la  bis,  dans  un 
concert,  (rois  (bénies  parmi  lesquels  il  devait 
choisir  celui  de  son  Improvisation  :  mais  il  lea 
traita  successivement  tous  les  trois,  puis  les  réu- . 
ait  dans  un  travail  exquis,  les  faisant  passer  al- 
ternativement d'une  main  a  l'autre ,  et  se  servir 
mutuellement  d'accompagnement,  sans  qu'il  y 
eût  un  seul  instant  d'hésitation,  et  aans  que  la 
progression  d'intérêt  l'irréUt.  Ce  triomphe  du 
talent  tut  accueilli  par  des  applaudissements  fré- 
nétique*.  Pour  moi,  j'avoue  que  je  croyais  à  peine 
i  ce  que  je  venais  d'entendre.  Pendant  ton  long 
séjour  a  Londres,  Moseheles  avait  rempli  le* 
fonctions  de  professeur  de  piano  a,  l'Académie 
royale  de  musique ,  et  avait  été  un  des  membres 
directeurs  des  concerts  de  la  Société  philharmo- 
nique. En  1846,  cédant  aux  instances  de  Men- 
detssolm ,  il  accepta  la  position  de  professeur  de 
piano  au  Conservatoire  de  Lelpalck ,  et  depuis 
Ion  il  t'est  fixé  dana  cette  ville  avec  sa  famille.  An 
nombre  des  lions  élevé*  qu'il  y  a  formés  on  re- 
marque H.  Brassln.    - 

Parmi  les  plus  belles  compositions  de  Mos- 
eheles, il  faut  placer  en  première  ligne  les  con- 
certos en  toi  mineur  (n*  3),  eu  rai  (n*  4),  en 
«t  (  n°  S  ) ,  le  concerto  fantastique  et  le  concerto 
pathétique;  le  grand  texluur  pour  piano,  violon, 
llûte,  1  rare  et  violoncelle  (  op.  351 ,  le  grand 
trio  pour  piano,  violon  et  violoncelle ,  l'excellent 
duo  pour  deux  pianos,  la  tonale  caractrru- 
tiçu«  (  op.  «  ) ,  la  Sonate  mélancolique 
(«p.  49),  les  allégro*  de  bravoure  (dédiés  à 
Cramer  ),  les  deux  suites  d'JÎ («aVs,  les  études  de 
concert,  op.  111,  ses  sonates  pour  piano  et 
violon,  et,  dans  un  antre  genre,  la  fantaisie 
êtes  Souvenir*  d'Irlande,  morceau  aussi  remar- 
quable par  la  fraîcheur  et  l'élégance  que  par  le 
mérite  de  la  facture.  Lorsque  Moseheles  réunit 
l'orchestre  an  piano,  il  sait  lui  donner  un  Intérêt 
•outeou,  tant  rien  diminuer  de  Importance  et 
du  brillant  de  la  partie  principale  :    ce    mérite 


est  fort  rare,  et  les  plus  célèbres  artistes  ont 
souvent  échoué  devant  les  difficultés  du  pro- 
blème :  car  ou  l'instrument  concertant  résume* 
tout  en  lui,  et  laisse  a  l'accompagnement  une 
harmonie  sans  valeur,  ou  l'instrumentation  de- 
vient une  symphonie  dans  laquelle  le  piano 
n'exécute  que  sa  partie,  comme  le  violon  ou  le- 
hautbois.  Scblesinger  a  pubTfé  à  Paris  les  œuvre» 
complètes  de  Mosclieles  pour  le  piano  :  cette 
collection,  souvent  réimprimée  dans  les  princi- 
pales ville*  de  l'Europe,  renferme  les  ouvrages- 
suivants.  Piano  bt  OBcnGrrnB  :  1°  Concerto  de 
société  avec  quatuor  ou  petit  orchestre,  op.  45. 
-  1°  Deuxième  concerto  (en  mi  bémol}, 
op.  56,  —  3"  Troisième  idem  (en  toi  mineur), 
op.  58.  —  4°  Quatrième  idem  (  en  mi  ) ,  op.  St. 

—  5*  Cinquième  idem  (en  ut),  op.  87.  — 
G*  Concerto  fantastique,  n°  t  (en  si  bémol, 
op.  90.  —  7°  Concerto  pathétique,  n°  7  (en  ut 
mineur),  op.  91.  —  7°  (  bis  )  Concerto  pastoral. 

—  8*  Marche  d'Alexandre  variée,  op.  31.  — 
9°  Rondo  français  concertant,  pour  piano  et" 
violon,  avec  orchestre,  op.  48.  —  10"  Fantaisie- 
et  variations  sur  l'air  :  Au  clair  de  la  lune, 
op.  50.  —  11*  Souvenir'  d'Irlande,  fsnUisie, 
op.  «9.  —  11"  Fantaisie  sur  des  airs  de  bardes 
écossais,  op.  80.  —  13°  Souvenirs  de  Dane- 
mark, fantaisie  aur  des  aire  nationaux  danois,. 

Op.     83.    —    PUNO     AVEC     DlVEHi    IKmiUHHTB     f 

14*  Sestetto  pour  piano,  violon,  flûte,  1  cors  et 
violoncelle,  op.  35.  —  15°  Grandes  variations 
sur  une  mélodie  autrichienne,  avec  3  vicions, 
alto,  violoncelle  et  contrebasse,  op.  43.  — 
16°  Grand  rondo,  brillant,  Idem,  op.  43.  —  17* 
Grand  aeptuor  pour  piano,  violon,  alto,  clari- 
nette, cor,  violoncelle  et  contrebasse,  op.  88.  — 
18*  Fantaisie  sur  ou  air  bohémien,  pour  piano , 
violon,  clarinette  et  violoncelle,  op.  48.  — 
19'  Introduction  et  variations  concertaoles  pour 
piano,  violon  et  violoncelle,  op.  17.  —1* Grand* 
trio  pour  piano,  violon  et    violoncelle ,  op.  84. 

—  31°  Duos  pour  piano  et  divers  instruments, 
op.  34,  37,  44,  63,  78,  79,  83.  —  Piano  seul  : 
33°  Pièce*  à  4  maint,  op.  30,  31,  33,  33,  47. 

—  33°  Sonates  pour  piano  seul,  op.  4,  s,  21; 
37,41  et  49.  —  34°  Rondeaux,  op.  Il,  tt,  18, 
34,  II,  51,  54,   61,  66,  67,  68,    74,    85.  — 

13,  38,  57,  68,  71,  75,  87, 
up.  3,  19,  53,  108. 
_  37°  Divertissements ,  caprices  et  pièces  di- 
verses, op.  9,  35,  36,  18,  55,  58,  63,  65,    89- 

—  38°  Etudes,  op.  70,  llv.  et  3,  op,  95,  III,  ou- 
vrages remarquables  en  leur  genre.  — 19*  50  pré- 
Indes,  dans  tous  les  tout  majeurs  et  miueur», 
op.  73.  Mosclieles  a  écrit  des  symphonies  pont 
l'orchettre,  qui  ont  été  exécutées  a  tondre*. 


,gk 


214 


MOSCHELES  —  HOSEL 


nais  qui ,  je  crois ,  n'oit  pas  été  publiées.  Il  a 
traduit  de  l'allemand  en  anglais  le  livre  de  Schihd- 
ler  sur  Beethoven,  auquel  il  a  ajouté  une  pré- 
race,  des  lettres  de  l'illustre  compositeur  et  de 
ses  amis,  tirées  de  l'écrit  de  Ries  et  Wegeler, 
ou  de  sources  originale*  ,  de  détails  sur  les  der- 

■  niera  moments  de  Beethoven,  sur  ses  funérailles, 
et  de  notes.  L'ouvrage  ■  pour  titre  :  The  Life 
of  Beethoven  inclvding  Jus  correspondent 
with  his  friands, mmeroxu  caracteristic  trails, 
and  remarks  on  M*  musical  tcorks;  Londres, 
Henri,  Colburu,  isu,  2  vol,  irt-8°,  avec  le  por- 

-  trait  de  Beethoven  lithographie,  un  fac-simile 
de  sa  notation  et  de  son  écriture. 

HOSCHETT1  {  Charles  ) ,  sopranlste,  né 
à  Brescia,  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle,  étudia  la  musique  et  le  chaut  sous 
la  direction  de  Pellegrini,  maître  de  chapelle  de 
l'église   cathédrale  de  cette  villa,  et  acquit  une 

■  rare  habileté  dans  l'exécution  des  traits  les  plus 
difficiles.   Il  brilla  sur  plusieurs  théâtres    d'I- 

1  talie  et  Tut  attaché  comme  chanteur,  vers  1BT0, 
a  l'église  des  jésuites  de  Brescla. 

HOSEL  (Jeak-Frux),  né  a  Florence  en  1754, 
a  brillé  en  Italie  comme  violoniste,  dam  la  ae- 
«onde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Élève  de  sou 
père,  qui  l'était  lui-même  de  Tartinl,  il  Kl  de  ra- 
pides progrès,  et  joua  avec  succès  dans  plusieurs 
concerts  avant  l'âge  de  quinze  ans.  Plu*  tard,  il 
reçut  des  leçons  de  Nardini.  Il  était  fort  jeune 

>  encore  quand  le  grand-duc  Léupold  l'admit  dans 
•a  musique.  En  1793,  il  succéda  à  son  maître 
dans  la  place  de  chef  d'orchestre  de  la  chapelle 
«In  prince;  en  1813,  il  était  premier  violon  du 

■  théâtre  de  la  Pergola.  Après  ces  renseignements 
fournis   par   Gervaaoui  (1},   on  ne  trouve  plus 

'rien  suricet  artiste.  On  connaît  de  sa  compo- 
sition :  1°  Six  duos  pour  deux  violons  ;  Florence, 
1783;  Paris,  Pleyet.  —  1°  Six  quatuors  pour 
deux  violons,  allô  et  basse;  ibid.,  1785.  —  3'  Sis 

-  duos  pour  1  violons,  op.  3;  Venise,  1791.  — 
4°  Sérénade  pour  noie,  ï  violes  et  violoncelle; 

-  Ibid.  Moael  a  laissé  en  manuscrit   des  sonates 
,  pour  violon  seul  avec  accompagnement  de  basse, 

■  des  triosponr  deux,  violons  et  violoncelle,  et  des 
symphonies.  J'ignore  si  H.  Eg.  Mosel ,  auteur 
d'une  symphonie  dramatique  intitulée  VUUima 
BattagUa,  exécutée  a  Florence  eu  1841,  est 
fils  de  Jean-Félix. 

MOSEL  (  1cn»C£-F'«»nçol3  DE),  connu 
«mis  le  nom  deEoLsa  (Noble)  h  Mosel,  con- 
seiller en  service  ordinaire  de  la  cour  impériale, 
et  premier  conservateur  de  la  bibliothèque  de 
ur,  est  né  à  Vienne  le  3  avril  1772.  A 


■  Tairta  M  Huile*,  y.  Hl. 


i  l'âge  de  sept  ans ,  il  commença  l'élude  du  violon 
sous  la  direction  d'un  bon  maître,  nommé  Jo 
1  seph  Fischer,  et  quelques  années  de  travail  le 
1  rendirent  asaes  lialiile  pour  qu'il  put  eiccutec 
'■  des  concertos  de  Viotti.  Lorsqu'il  eut  atteint  sa 
douzième  année,  les  travaux  du  collège  et  i'é- 
tudefdat  langues  vivantes  interrompirent  celle 
de  la  musique  ;  plus  tard ,  la  théorie  et  l'esthé- 
tique de  l'art  détournèrent  M.  de  Mosel  de  la 
1  pratique.  En  1788  il  entra  dan*  lea  emplois  ci- 
|  vila,  quoiqu'il  ne  fût  Agé  que  de  seize  ans ,  et 
i  depuis  lors  il  n'a  cessé  de  remplir  set  (onctions 
.  au  service  de  la  cour  impériale.  En  1811,  Il  Ht 
son  premier  essai  de  musique  dramatique  dans 
'  le  petit  opéra  intitulé  ;  Die  Feutr  Probe  (  l'É- 
preuve par  le  feu),  qui  fut  représenté  avec 
1  succès  sur  le  théâtre  de  la  cour.  Cet  ouvrage 
fut  suivi  de  la  cantate  /ferma»  et  Flora,  et  de 
i  la  tragédie  lyrique  Salem  (  paroles  de  Castelli  ), 
|  jouée  aussi  sur  le  théâtre  de  la  cour.  En  1813,  il 
a  publié  son  essai  d'une  esthétique  de  la  com- 
position dramatique  sous  ce  titre  :  Versuth 
etner  Jltthetik  der  dramatttehen  Tonseties 
(  Vienne,  Strauss ,  in  -8"  de  83  pages  ).  Trois  ans 
après  il  acheva  son  grand  opéra  Cgrus  et  As- 
tgaget,  qui  ne  fut  joué  qu'en  IBIB,  et  qni  n'ob- 
I  tint  qu'un  succès  d'estime.  Ce  fut  dans  cette 
même  année  que  l'empereur  lui  accorda,  en  ré- 
,  compense  de  ses  services,  des  letlres  de  noblesse 
i  pour  lui  et  ses  descendants.  En  1831  il  a  obtenu 
■  le  titre  de  conseiller,  et  en  1839  celui  de  con- 
'  servaleur  de  la  bibliothèque  Impériale.  Cet  ama- 
i  leur  distingué  est  mort  à  Vienne,  le  S  avril  1844. 
M.  de  Mosel  a  traduit  en  allemand  tes  textes  an- 
glais de  plusieurs  oratorios  de  Hscudel  qui  ont 
été  exécutés  à  Vienne.  On  a  gravé  de  aa  composi- 
tion: t°  Ouverture  de  Cyru*  tHAilyajes.h  grand 
orchestre,  en  partition;  Vienne,  Hasllnger.  — 
1°  Trois  marches  de  l'opéra  intitulé  Lu  HV4- 
Uiet,  arrangées  pour  piano  A  4  mains';  ibid.  — 
S"  Ouverture  de  la  tragédie  Oltokar,  arrangée 
pour  le  piano;  Vienne,  Diabelli.  —  4°  Idem  de 
i  Salem;  Vienne,  Mechetli.  —  5°  le  110»  psaume, 
à< quatre  voix;  Vienne ,  Hasi  loger.  —  8°  Trois 
hymnes  avec  orchestre ,  en  partition;  ibid.  — 
7°  Plusieurs  recueils  d'airs  allemands ,  avec  ac- 
j  compagnement  de  piano;  ibid.  On  doit  i  M.  de 
,  Mosel  une  bonne  biographie  de  Salieri ,  intitulée  : 
l  Ueber  dos  Leben  urul  dte  Werke  des  Anton 
I  Salieri,.  K.  S.  HofkapelXmelster* ,  etc.; 
I  Vienne,  J.  -B.  Willishauser,  1817,  in-8*  de 
'  312  pages.  Une  analyse  de  la  partition  otiginale 
du  Requiem  de  Moiart,  qui  se  trouve  a  la  bi- 
I  btiothèque  impériale  de  Vienne,  a  été  publiée 
|  par  M.  de  Mosel ,  sous  ce  titre  :  Veber  die 
original  partitur  dm  Requiem  von  W.  A.  Mo- 


MOSEL  —  MOSEWIUS 


315 


tort;  Vienne,  1818,  tn-i".  Le  même  lilléraleur 
musicien  ■  fait  insérer  dans  la  Galette  musi- 
cale dt  Vienne  (ann.  1818,  pag.  «37-4*3,  et 
449-451  )  des  observations  sur  l'état  actuel  de 
la  musique  dramatique  en  France,  et  dan»  le 
mèiua  journal  (ann.  IS'20,  pag.  flBI-08n,  68W- 
«93,  607-701)  des  articles  sur  les  différents 
genres  de  pièces  en  musique.  Il  a  donne'  aussi 
dans  l'écrit  périodique  intitule  Cxdlia  (t.  Il, 
pag.  133-139  ) ,  un  morceau  sur  Topera.  Dans 
son  Histoire  de  la  Bibliothèque  impériale  de 
Vienne,  il  a  placé  (  pag.  346-353  )  des  notices 
sur  quelques  livres  rares  de  musique  qui  s'y 
trouvent 

MOSEL  (Cathuiiu DE),  neo  LAMBERT, 
deuxième  femme  du  précédent,  a  tu  le  jour  à 
KLoster-Neubourg ,  dans  la  Basse- Autriche ,  le 
15  avril  1709.  Élève  de  Scumidt,  organiste  du 
coûtent  de  ce  lieu ,  elle  fit  de  si  rapides  progros 
qu'A  neuf  ans  elle  exécuta  un  concerto  d'orgue 
dans  la  grande  église  du  monastère.  Plus  lard, 
les  leçons  de  Hummel  en  firent  une  pianisie  dis- 
tinguée. Plusieurs  fois  elle  s'est  lait  entendre 
avec  succès  dans  les  concerta  de  la  cour. 
En  1809  elle  épousa  M.  de  Hosel.  On  a  gravé 
de  sa  composition  :  Variations  pour  le  piano  sur 
un  thème  de  M.  le  comte  de  Dietrichsteiu  ; 
Vienne,  Uasunger.  M1™  de  Mosel  est  morte  4 
Vienne,  le  10  juillet  1831. 

MOSEL  (PBosPEK),  chanoine  régulier  de 
Klosler-Ncuboarg ,   près  de  Vienne,  vécut  au 

teur  de  musique  et  violoniste ,  il  a  publié  de  sa 
composition  :  1*  Six  variations  et  fantaisie* 
pour  violon  et  alto;  Vienne ,  Trteg ,  1806.  — 
ï'  Six  duos  pour  deux  violons  ;  ibid.  —  3*  Grand 
trio  pour  violon ,  avec  accompagnement  d'un 
second  violon  et  basse, op.  3,  ibid. 

MOSENGEL  (Jeui-Josoé),  facteur  d'orgues 
allemand,  rivait  vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle  et  au  commencement  du  suivant.  Il  a 
construit  l'orgue  de  Lœbe ,  en  Prusse,  composé 
«le  48  jeux,  en  1B9B,  et  celui  de Sacklieiru ,   de 


■4j« 


1   1707. 


HOSER  (P.  Micros],  religieux  du  monas- 
tère de  Benediclbeuern  (  Bavière),  et  composi- 
teur du  dix-septième  siècle,  est  connu  par  un  re- 
cueil de  motets  intitulé  :  f'rridïamm  m-usievm, 
sev  Confiants  taerœ,  1  et  1  vocum,  cura  vio- 
Unis;  Ulm,  1086. 

MOSER  (Piutnéaic),  conseiller  intime  au 
conseil  des  travaux  publics  de  la  Prusse,  né  à 
Berlin  en  1707,  fut  amateur  de  musique  et  bon 
violoniste.  Il  est  auteur  d'un  petit  écrit  en 
langue  française  publié  sous  ce  simple  litre  ï 
Pierre  Rode;  dédii  à  tes  amis;  Berlin,  1*31, 


14  pages.  On  j  trouve  des  dates  utiles  pour  la 
biographie  du  célèbre  violoniste  Rode,  dont 
Moser  avait  été  l'ami,  cormne  il  fut  celui  de 
Mozart  dans  sa  jeunesse. 

MOSES  (  Jk»h~Godeproid  ),  organlsle  4 
Amerbacli,  dans  le  Voigtland,  vers  la  fin  du 
dix  huitième  siècle ,  a  publié  de  sa  composition  : 
1°  Odes  et  chansons  4  voix  seule  et  clavecin, 
1"  i*  et  3*  recueils;  Leipsick,  1781-1783.  — 
3°  Bandbuch  fur  Orgelspieler,  elc.  (  Manuel 
de  l'organiste)  dont  la  première  partie  renferme 
de*  préludes  et  fantaisies  ;  la  deuxième,  des 
trios ,  et  la  dernière ,  des  fugues  de  différents 
genres  ;  Dresde,  1783.  Il  avait  aussi  en  manu- 
scrit  4  cette  époque  le  psaume  84,  des  trios  pour 
le  clavecin  et  quelques  autres  morceaux. 

MOSEWIUS  (JKtN-TintoDORE),  docteur 
en  musique  4  l'université  de  Breslau ,  est  né  4 
Kosnigsberg,  le  15  septembre  1788.  Après  avoir 
lait  ses  éludes  an  gymnase  et  4  l'université  de  . 
cette  ville,  il  prit  tout  4  coup,  eu  1807,  la  ré- 
solution de  se  vouer  au  théâtre ,  et  débuta  par 
le  rOle  de  l'oracle  dans  l'Obère»  de  Wrsnitskv. 
Dans  sa  première  jeunesse,  il  avait  joué  dn  violon 
et  de  la  Ilote  ;  sa  vocation  pour  le  mettre  le 
décida  à  reprendre  ses  études  de  musique.  Cer- 
tellferi  lui  enseigna  le  chant ,  et  Frédéric  MMet 
l'harmonie.  Après  avoir  chantée  Berlin  pendant 
les  années  1811  et  1813,  il  reçut  de  Koliebue 
un  engagement  pour  diriger  l'Opéra  de  Kccnfgs- 
berg,  en  1814.  Ses  meilleurs  rôles  étaient  ceux 
de  Leporello  et  de  Figaro,  dans  les  opéras 
de  Moiart.  Sa  femme,  Wildeuune  Mulleii,  était 
également  au  théâtre  comme  cantatrice.  Tous 
deux  M  retirèrent  ensemble  de  la  carrière 
dramatique  et  jouèrent  pour  la  dernière  fois 
en  1810,  an  théâtre  de  Kcouigaberg;  cependant 
Mosewius  resta  attaché  4  ce  infime  théâtre,  en 
qualité  de  régisseur,  jusqu'en  1815.  Fixé  ensuite 
4  Breslau ,  il  j  obtint  la  place  de  second  profes- 
seur de  musique  de  l'université,  au  mois  de 
juillet  1817,  après  la  mort  de  Berner,  et  il  en 
fut  nommé  directeur  de  musique  :  4  cette  place  il 
joignit  la  direction  de  l'Institut  royal  de  Bres- 
lau. Cet  institut  est  une  académie  de  chant 
fondée  par  lui  4  l'imitation  de  l'académie  de 
Berlin,  et  destinée  4  l'exécution  des  grandes  œu- 
vres classiques,  particulièremenl  de  J.  S.Bschet 
de  Hsendel.  Mosewius  a  publié  quelques  petits 
écrits  concernant  des  oratorios  exécutés  dans 
l'Institut  royal,  particulièrement  sur  le  Moïse 
de  Marx,  Leipsick,  Breilkopf  et  Hœrtel;  Sur 
le  Paulus  de  Mendelssoan ,  ibid.;  sur  l'Ora- 
torio Les  Sept  Dormants ,  de  Lobe;  Breslau, 
Hainauer;  L'Académie  do  chant  de  Breslau 
pendant  les  vingt-cinq  premlires  années  dé 


aie 


MOSEWIUS  —  MOTZ 


son  existence  (Die  lires  laui  sel  ie  Sing.-Akade- 
mie  in  den  ersten  35  Jahren  ihres  Beatehens), 
p.  in-S°,  ibid.  L'ouvrage  le  plu  important  de 
Mosswius  est  «on  analyse  des  cantates  d'église 
de  J.-S.  Dsch,  intitulée  :  Johann- Sébastian 
Bock  in  terne*  Kircnen-Cantaten  und  Cho- 
ralgesxngen;  Berlin,  Gnttentsg,  1*45,  gr.  in-4" 
de  31  page*  de  texte  et  Î6  pages  de  musique. 
On  connaît  de  lui,  à  Breslau,  beaucoup  de  «im- 
positions, notamment  des  cantates  de  circons- 
tance, des  chants  pour  des  choeurs  d'hommes 
et  des  lÀcder;  mais  il  n'en  a  rien  publié.  Dana 
on  voyage  que  fit  Moaewius  en  Suisse,  il  avait 
pris  place  dans  un  omnibus  qui  frisait  le  trajet 
de  Zurich  à  Scbaffhouse  ;  il  se  plaignit  d'une  dou- 
leur dans  tout  les  membres.  Arrivé  a  Sclialf- 
bouse,  ou  le  transporta  dans  aa  chambre  et  un 
médecin  fut  appelé  ;  mais  un  instant  après  Mo- 
sewlus,  frappé  d'apoplexie,  mourut  dans  les  bru 
de  sa  femme,  le  15  septembre  1858.  Il  élait 
membre  de  l'Académie  des  beaux-arts  de  Ber- 
lin, et  chevalier  de  l'ordre  de  l'Aigle- Rouge  de 

MOSS1  (Jean),  violoniste  et  compositeur, 
Dé  a  Rome  vers  la  lin  du  dli-aeplième  siècle,  lut 
élevé  de  Corelli,  dont  il  imita  le  style  dans  ses 
ouvrages.  Hossi  brillait  a  Rome  vers  1710.  Il  a 
publié  :  1°  Sonate  a  violino  soin  e  mntinvo, 
op.  I. — ï*  VIII  Coneerlia  S  e  b  siromtnti, 
op.  1.  —  3°  XII  Concerti  a  3  e  8,  cioè  vio- 
Uni,  viole,  violoncelle  e  continua,  op.  4.  — 
K"  Sonate  a  violino  solo  e  violoncello ,  op.  5. 
Tous  ces  ouvrages  ont  été  graves  k  Amsterdam, 
en  1730. 

MOSSLER  ( Michel},  habile  constructeur 
d'orgues,  naquit!  Nuremberg  en  1636.  Sa  pro- 
fession Tut  d'abord  celle  de  souffleur  d'orgues,  a 
Salnl'Liennirti  en  l'exerçant  H  étudia  ta  cons- 
truction de  l'instrument  qu'il  voyait  chaque 
jour,  et  acquit  des  connaissances  assez  étendues 
pour  devenir  lui-même  bon  facteur.  On  a  gravé 
son  portrait  en  1673,  a  l'âge  de  quarante- six  ans. 

MOSTO  <  Jeau-Butibte),  maître  de  chapelle 
île  la  cathédrale  de  Padone,  dans  la  seconde 
moitié  dn  seizième  siècle,  Tut  ensuite  maître  de 
chapelle  de  Slgismond  Baltori,  prince  de  Transyl- 
vanie. 11  a  publié  de  sa  composition  :  MadrigttU 
a  5  vocl,  libro primo  et  seconda;  in  Vemaia, 
presto  Giacomo  Vincenti  et  Biceiardo  Ama- 
ilino,  1584,  ln-t°  obi.  Une  édition  de  ces  ma- 
drigaux a  été  publiée  à  Anvers,  cliet  Pier.e 
Phalése  et  Jean  Beilere,  en  158S,  in-4*  obi.  On 
a  aussi  de  ce  compositeur.  Dl  Glovan  Battista 
Mosto,  maestro  dl  capella  del  Serenissimo 
Principe  dl  Trantilvania,  Madrigal*  a  set 
voci ,  novamente  composti  et  datl  in  luec. 


In  Venelia,  preno  Ricctardo  Amadino ,  I5M, 
in-4°  obi.  Pierre  Phalèse  en  a  donné  une  édition 
à  Anvers,  1600,  ln-4"  obi.  Moslo  bit  un  des 
doue  compositeurs  qui  mirent  eu  musique  une 
collection!  de  sonnets  dédiée  à  la  grande-duchesse 
de  Toscane,  intitulée  :  Corona  di  dodtei  to- 
netti  di  Gio.  Sattisla  Zueearini  alla  gran  du- 
ehessa  di  Toxeana,  posta  tn.  mustca  da  dodiet 
eccelleniissimt  aulori  a  cinque  voei;  Venise. 
A.  Gardane ,  16S6. 

Un  autre  musicien,  nommé  François  Mosto , 
fut  chantre  de  la  chapelle  de  l'électeur  de  Ba- 
vière ,  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
On  trouve  des  madrigaux  k  5  voix  de  sa  compo- 
sition dans  te  second  livre  d'un  recueil  publié 
par  un  autre  musicien  de  k  même  chapelle, 
som  ce  titre  :  Seconds  libro  de  madrigalî  a 
cinque  voei  conunoa  dieel  defloridi  virluasl 
del  serenissimo  Duca  dl  Baviera,  ciae  :  Or- 
lando  dl  Lasso,  Giuseppe  Guaml,  Ivo  de 
Venta,  Francesco  dl  Lueea,  Antonio  Ma- 
rari,  Giovanni  ed  Andréa  SabrielU,  'Antonio 
Gostuino,  Francesco  Laudis,  Fileno  Cornai' 
sont,  Francesco  Mosto,  Josqutno  Salent, 
Cosimo  Bottegari;  Veneiia,  oppressa  l'Herede 
(sic)  di  Girotamo  Scotto,  1575,  in-4°. 

MOTHK-LE-VAYER  (r'nwieois  DE 
LA),  naquit  a  Paris,  en  1688,  d'une  famille 
noble,  originaire  du  Mans.  En  1125,  il  succéda  i 
son  père  dans  les  fondions  de  substitut  du  pro- 
cureur général  au  parlement  ;  mais  le  goût  de  la 
littérature  l'emportant  chez  lui  sur  tout  autre,  il 
quitta  bientôt  la  magistrature  pour  les  lettres. 
Peu  de  temps  après  son  établissement,  l'Aca- 
démie française  lui  ouvrit  ses  portes,  le 
14  février  1639.  Chargé  d'abord  de  l'éducation 
du  duc  d'Orléans,  frère  de  Louis  XIV,  on  lui 
confia  aussi  le  soin  de  terminer  celle  de  ce  mo- 
narque, qu'il  ne  quitta  qu'après  son  mariage, 
en  1060.  Il  mourut  en  1672,  k  l'Age  de  quatre- 
vingt-cinq  ans.  A  la  suite  d'un  Discours  pour 
montrer  que  les  doutes  delà  philosophie  scep 
tique  sont  d'un  grand  usage  dans  les  sclentes , 
Paris,  1668, in-a°,  on  trouve  un  Discours  sur  la 
musique,  adressé  au  père  Mersenne,  ami  de  Tau- 
leur,  qui  l'avait  consulté  sur  ce  sujet.  C'est  un 
écrit  de  peu  d'intérêt  et  d'utilité.  On  le  tronve 
aussi  dans  les  diverses  collections  des  rouvres  de 
la  Mothe-le-Vayer  publiées  è  Paria,  en  1654 
et  1056,  2  vol.  in-fol,  1662,  3  vol.  in  fol.  et  à 
Dresde,  1756-5».  14  vol.  in-8". 

MOTZ  (  Geobges  ) ,  chantre  et  maître  d'école 
à  Tilse,  en  Prusse,  naquit  à  Augabourg, 
en  1651.  Dès  son  enfance,  il  apprit  la  musique 
et  reçut  des  leçons  du  clianlre  Sclimetzer  jus- 
qu'à l'âge  de  seize  ans.  Alors  il  entra  au  collège 


MOTZ  —  MOUGIN 


3IT 


rie  Wotms,  qnll  ne  quitta  que  pour  aller  1  l'u- 
niversité de  Gcettingue.  Mais  la  nécessité  de 
donner  des  leçons  pour  vivre  lui  laissait  ai  peu 
de  temps  peur  fréquenter  les  cours,  qu'il  prit 
la  résolution  de  s'adonner  exclusivement  1  la  mu- 
sique, il  partit  bientôt  après  pour  Vienne,  où  il 
entra  dans  la  musique  du  prince  d'Eggennerg. 
Ce  prince  avait  l'habitude  de  rester  a  Eggenberg 
pendant  l'été,  et  d'habiter  Vienne  chaque  hiver. 
Une  partie  de  sa  maison  restait  a  Vienne  chaque 
année  an  moment  du  départ  pour  Eggenberg; 
Motz  saisit  cette  occasion,  en  1679,  pour  de- 
mander k  son  maître  de  visiter  l'Italie  :  elle  lui 
lui  accordée,  avec  «ne  somme  suffisante  pour 
les  frais  do  voyage.  Pendant  quatre  mois,  Mots 
visita  Venise,  Padoue,  Ferrare,  Bologne,  Flo- 
rence et  Rome,  et  partout  il  augmenta  ses  con- 
naissances par  la  musique  qu'il  entendit  et  par 
ses  conversations  avec  les  musiciens  instruits. 
De  retour  1  Eggenberg,  il  v  fut  atteint  d'une 
maladie  grave  ,  et  obligé  de  demander  sa  dé- 
mission, qui  lui  fut  accordée  en  16BO.  Il  s'*' 
cheminait  vers  sa  ville  natale,  lorsqu'il  apprit 
ope  Vienne  était  désolée  par  la  pesta;  il  se  hâta 
d'arriver  à  Lini  pour  franchir  le  cordon  aani- 
taire  avant  que  la  route  tût  fermée  ;  mais  déjà  il 
était  trop  tard.  11  ne  lui  resta  plus  d'autre  res- 
source que  de  se  rendra  a  Krumluu,  en  Bo- 
hême ,  oii  le  frère  du  prince  d'Eggenberg  le  prit 
a  son  service,  eu  qualité  d'organiste.  Le  sort  qui 
le  poursuivait  ne  le  laissa  qu'un  an  dans  cette 
heureuse  position,  parce  qu'un  jésuite,  qnl  n'a- 
vait pu  le  convertir  a  la  foi  catholique,  fit  en- 
tendre k  son  maître  que  son  salut  »  tut  per- 
mettrait pas  de  garder  un  hérétique  dans  sa 
maison.  Motz  visita,  pendant  tonte  l'année  1081, 
Prague,  Dresde,  Wittenberg,  Berlin,  Brande- 
bourg, Hambourg,  Lubeck,  Dantzick  el  Kotnigs- 
berg,  mais  il  ne  parvint  pointa  s'y  placer.  Enfin, 
Il  arriva  le  3  février  1682  à  Tilse,  oh  la  place 
de  cantor  était  vacante  ;  il  la  demanda  et  l'ob- 
tint. Après  en  aroir  rempli  les  fonctions  pen- 
dant lrente-hu.it  ans,  il  demandai,  en  1710,  i 
être  remplacé,  et  passa  les  dernières  années 
de  sn  vie  dans  la  retraite,  occupé  de  la  rédac- 
tion d'un  livre  sur  la  musique  d'église,  dont  le 
manuscrit  était  achevé  en  1721.  Mattheson, 
a  qui  l'on  doit  ces  détails,  insérés  dans  son 
Ehrenpforte,  parle  de  Motz  comme  d'un 
homme  qui  ne  vivait  plus  en  1740  ;  mais  il  ne 
fait  pas  connaître  la  date  de  sa  mort. 

Mots  avait  écrit  de  la  musique  d'église;  mais 
11  en  parle  lui-même  avec  pen  d'estime.  C'est 
surtout  comme  écrivain  polémique  qu'il  s'est  fait 
connaître ,  à  l'occasion  du  livre  où  Chrétien  Ger- 
ber (  voy.  ce  nom  ) ,  pasteur  i  Lockwiti ,  avait 


attaqué  avec  nue  violence  esagérée  les  abus  de 
la  musique  d'église.  La  réfutation  que  Mots  fit 
des  opinions  de  Gerber  est  Intitulée  :  Die  ver- 
theidigie  Kirchen- Musick  oder  klar  und  deut- 
Ucher  BexeU,  welcher  GestaUm  Mr.  M. 
Christian  Gerber,  pattor  in  LocWiitt  bel 
Dresde»,  in  setnen  Bûche,  etc.  (  Apologie  de 
la  musique  d'église,  ou  démonstration  claire  et 
précise  que  M.  Chrétien  Gerber,  pasteur  à  Lock- 
witi, pris  de  Dresde,  a  erré  dans  le  81*  cha- 
pitre de  son  livre  intitulé  :  Péchés  inconnus 
du  monde,  où  il  traite  de  l'abus  de  la  musique 
religieuse  et  prétend  qu'il  faut  abolir  l'harmonie 
musicale),  sans  nom  de  lieu,  170s,  in- 8"  de 
104  pages.  A  la  réponse  que  fit  Gerber  à  cet 
écrit,  Moti  opposa  la  réplique  suivante  :  Ab- 
genœthlgte  Fortsetatng  der  vertheidlgten 
Kirchen- Mvsit,  in  weicher  Brn.  M.  Chr. 
Gerber,  noehmalem  auf  sein  LXXXI  cap. 
des  Buchs  der  uncrkannlm  Sunden,  etc. 
(Continuation  nécessaire  de  l'Apologie  de  ia 
musique  d'église ,  où  il  est  de  nouveau  répondu 
au  81*  chapitre  du  livre  de  M.  Chr.  Gerber,  etc.  ), 
sans  nom  de  lieu ,  1708,  ln-8"  de  déni  cent  bult 
pages.  En  1711,  Motz  envoya  à  Mattheson  la  ma- 
nuscrit d'un  livre  dont  le  litre  allemand  signi- 
fiait :  De  la  grande  el  incompréhensible  sa- 
gesse de  Dieu  dans  le  don  qu'il  a- f.iit  à 
l'homme,  du  chant  et  de  la  musique.  Mat- 
theson, qui  accorde  beaucoup  d'éloges  s  cet  ou- 
vrage dans  sou  Bhrenpforte,  ajoute  qu'il  n'a 
pu  trouver  d'éditeur.  E.  L.  Gerber  croit  que  le 
manuscrit  a  dû  être  déposé ,  avec  les  livres  de 
Mattheson,  dans  ia  bibliothèque  du  conseil, à 
Hambourg. 

HOUGIN  (  C.-J.,) ,  pianiste  et  compositeur, 
est  né  eu  1809  k  Cliarquemont  (département 
du  Doubs).  Après  avoir  suivi  pendant  quelques 
années  les  cours  du  Conservatoire  de  musique  de 
Paris,  il  s'établit,  en  1833,  a  Bourg  (  Ain  ),  comme 
professeur  de  plana.  Au  mois  de  mars  1S36,  il 
obtint  la  place  d'organiste  de  la  cathédrale,  et 
dans  l'année  sui  vante,  il  reçut  sa  nomination  de 
professeur  a  l'école  normale  du  département  de 
l'Ain.  En  1810,  il  établit  une  école  de  chant,  qui 
Tut  transformée  en  école  municipale  dans  l'année 
suivante.  M.  Mougin  occupa  simultanément  tous 
ces  emplois  jusqu'à  la  fin  de  septembre  1848,  el 
le  1*'  octobre  suivant  i)  alla  se  fixer  a  Dijon. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  1°  Une  cantate 
avec  choeur  et  orchestre,  exécutée  i  Bourg  le 
34  août  1843 ,  pour  l'Inauguration  de  la  statue 

de  Bichat 1"  Une  Messe  k  quatre  voix  avec 

orgue,  violoncelle,  contrebasse  et  instruments  k 
vent ,  exécutée  i  la  cathédrale  de  Dijon,  au  mois 
de  juin  1BS3.  —  Salve  Rcgir.a  pour  voix  seule 


sis 


M0UG1N  —  MOULU 


et  orgue.  —  4"  Quelques  motets  inédit*.  — 
S°  Recueil  do  huit  pièces  d'orgue,  dont  six  of- 
fertoires  fu guis  ;  Paris',  V»  Canaux,  1847.  — 
o*  Quelques  morcelai  pour  piano,  publiés  à 
Paris,  clyz  Lemoine.  —  7"  Journal  classique 
de  l'Organiste,  eu  dix  livraisons;  Paris,  Girod. 

MOI'LET  (  .Iosepu- Agricole  ),  né  &  Avignon, 
le  4  septembre  1706,  Tut  admis  a  l'-age  do  buit 
ans  comme  enfant  de  chœur  à  l'église  cathédrale 
d'Alais,  où  son  onde,  l'abbé  Ligou,  était  orga- 
niste,, et  reçut  de  celui-ci  des  leçons  de  piano.  A 
l'âge  de  dix-huit  ans  H  s'engagea  dans  le  régiment 
de  Turenne.  Après  y  avoir  servi  pendant  sept 
innées,  il  alla  s'établir  comme  organiste  i  Va- 
lognes,  en  1791.  Il  y  reçut  des  leçons  de  harpe 
de  Hnc  Frick,  et  s'attacha  particulièrement  i 
cet  instrument.  Arrivé  a  Paris  en  1794,  pour  se 
livrer  à  l'enseignement,  il  n'a  plut  quitté  cette 
ville,  et  y  a  publM  des  petites  pièces  de  harpe, 
et  près  de  cent  romances.  On  lui  doit  aussi  un 
Cycle  harmonique,  tableau  grsvé  et  publié 
en  1804,  ainsi  qu'un  Tableau  harmonique  des 
accords  chiffrés  d'une  nouvelle  manière, 
pour  faciliter  Vètade  de  l'accompagnement 
(  in-plano,  I  soi  ).  Le  goût  passionné  de  Houlet 
pour  le  Jeu  d'échecs  lui  a  (ail  abandonner  insen- 
siblement toutes  ses  leçons  pour  Fréquenter  le 
Café  dé  la  Régence,  où  il  restait  disque  jour 
près  de  douze  heures,  uniquement  occupé  de  ce 
jeu ,  quoiqu'il  n'y  parvint  qu'à  une  habileté  mé- 
diocre. Ce  penchant ,  poussé  a  l'excès,  le  fit  tom- 
ber dans  l'indigence.  Il  est  mort  ignoré,  fer*  le 
fin  de  1837,  a  l'âge  de  soixante-onze  ans.  C'était 
un  homme  d'esprit,  dont  les  saillies  méridio- 
nales étalent  souvent  fort  plaisantes. 

MOUI.INGE1EM  (  Js*n- Baptiste  ) ,  né  a 
Harlem  en  1751,  apprit  à  jouer  du  violon  a 
Amsterdam ,  et  se  rendit  i  Paris,  on  il  entra 
comme  violoniste  à  la  Comédie  italienne,  en  1774. 
Après  trente-cinq  ans  de  service ,  a  l'orchestre 
de  ce  théâtre,  il  s'est  retiré  en  1109,  avec  la 
pension ,  et  a  cessé  de  vivre  peu  de  temps  après. 
Cet  artiste  a  écrit  la  musique  des  Nymphes  de 
Diane,  opéra- vaudeville  représenté  II  la  Co- 
médie  italienne,  six  quatuors  pour  deux  violons, 
alto  et  basse  ;  Paris ,  Louis,  1775 ,  et  une  sym- 
phonie a  grand  orchestre,  pour  le  concert  des 
amateurs;  Paris  Durer,  1784. 

MOULINGHEH  (Loik-Ciiui.o),  frère 
du  précédent,  né  a  Harlem,  en  I7S3,  apprit 
aussi  a  jouer  du  violon  a  Amsterdam ,  et  s'é- 
tablit d'abord  a  Bruxelles,  où  il  entra  dans  la 

musique  de  la  chapelle  rlu  prince  Charles  de  Lor- 
raine; mais  des  motifs  de  mécontentement  lui 
firent  quitter  celte  place  pour  la  position  de  cltef 
d'orchestre  de  plusieurs  troupe*  d'opéra  en  pro- 


vince, tn  1785  il  irriva  à  Paris,  et  s';  livra  i 
l'euscîgn émeut.  Depuis  cette  époque,  on  n'a  plus 
de  renseignements  sur  sa  personne.  Il  a  composé, 
pour  des  théâtres  de  province,  la  musique  des 
opéra*  Intitulés  :  Les  Deux  Contrats;  te  Mari 
sylphe;  le  Vieillard  amoureux;  les  Saies 
de  l'amour;  les  Amants  rivaux;  les  Talents 
à  la  mode  ;  le  Mariage  malheureux. 

MOCLIMÉ  (  Émefwk  ) ,  né  en  Languedoc, 
dans  les  premières  années  du  dix-septième  siècle, 
s'établit  1  paris  en  1026,  et  entra,  non  dins  la 
musique  du  roi,  comme  il  a  été  dit  dans  la 
première  édition  de  ce  dictionnaire,  mais  ches  le 
duc  d'Orléans ,  en  qualité  de  directeur  de  *s 
musique.  Après  la  mort  de  ce  prince,  il  obtint 
la  place  de  mettre  de  musique  des  État*  de 
Languedoc.  H  a  publié  cinq  livra*  d'airs  de  cour 
avec  une  tablature  de  luth.  Le  cinquième  livre  a 
paru  chez  P.  Billard  en  1835,  ln-4°  obi.  On 
connaît  aussi  sou*  son  nom  Mina  pro  defunctls 
qulnqne  vocum;  Paris,  P.  Bal  lard ,  183»,  in- 
fol.  max.  Moulinié  vivait  encore  en  1658,  or  il 
publia  cette  année  :  Mélange  de  sujets  chré- 
tiens à  quatre  et  cinq  parties.  Enfiu ,  dans  la 
même  année  ils  donnéSir  Livres  d'Ain  à  quatre 
partie*  avec  la  basse  continue;  Paris,  Robert 
Billard,  1048,  in- 12  obi.  Les  airs  du  premier 
livra  sont  au  nombre  de  vingt;  les  paroles  du 
dernier  air  sont  en  langue  espagnole  et   com- 


La  dédicace  de  ce  premier  livre  porte  :  à  Menti- 
gneurs  des  Étals  de  la  province  de  Langue- 
doc, convoque:  eu  la  ville  de  Monlpclier, 
l'an  mit  six  cens  soixante-sept.  On  ;  volt 
qu'il  avait  offert  à  la  même  province  de*  mo- 
tets qu'on  chantait  à  la  cérémonie  religieuse 
avant  l'ouverture  des  États. 

MOULU  (Pierre),  ou  MOLU,  musicien 
français,  élève  de  Josquin  Deprès,  vécut  an 
commencement  du  seizième  siècle.  Les  archive* 
d'e  la  chapelle  pontificale  à  Itome  c 


ce  compositeur,  entre  autres  (vol.  39)  la  messe 
Aima  Bedemptorls  Mater.  La  rarissime  et 
précieuse  collection  intitulée  Liber  qurndccim 
missarum  a  pr&stantlsstmis  musicis  com- 
positarum ,  etc.  (  Norimbergse,  spud  Jo.  Pe- 
Ireium,  1538 },  renferme  la  messe  de  P.  Molu 
qui  a  pour  titra  :  Missa  duatum  facierum,  et 
qui  est  la  dernière  du  recueil-  Cest  cette  même 
messe  qui  se  trouve  dans  un  manuscrit  n*  3  ) 
de  la  Bibliothèque  de  Cambrai,  sous  le  litre 
Missa  sans  pause,  et  qui  porte  le  second  litre 
de  ta  chanson  vulgaire  A  deux  vlsaiges  et  plus. 


MOULU  —  MOUTON 


une  H.  de  Couasemater  a  la  !  A  deux  villai- 
aes  (!)•  Celte  mette  est  cm  eJfet  tant  pauses, 
par  une  de  cet  recherches  uni  objet  réel  qui 
étaient  de  mode  parmi  let  musiciens  de»  quin- 
zième et  seiiième  siècles.  One  autre  mette  du 
même  maître  ae  trouve  dan»  un  recueil  non 
moins  rare  qui  a  pour  titre  :  Liber  decem 
Mitsarum,  a  prxelarit  et  maximi  nomtnii 
musicit  contexlus  :  nuperrime  adjunctis  dua- 
bus  itûtm  nunquatn  hactenv*  in  lucem 
omtssis,  aactioT  redditvt,  etc.  (Jacobus  Mo- 
dernusà  Pinguento  excudebat  Lugdunt,  1 540.  ) 
La  messe  de  Moulu  est  la  première  do  recueil; 
elle  a  pour  titre  :  Stéphane  gloriose;  elle  ut  a 
quatre  voix.  Le  deuxième  livre  de  motets  a  cinq 
voix,  imprime  par  le  même  Jacquet  Moderne,  à 
Ljon,  en  1531,  in-4*,  contient  deux  motets  de 
Peints  Moulin  (tic).  Dni  le  dixième  livre  de 
motets  publiés  par  Attaingnant,  a  Paris,  eu  1534, 
m-4*  obi,  contenant  let  offlees  dea  dimanches 
de  la  Passion  ,  des  Hameaux  ,  et  de  la  semaine 
sainte ,  on  trouve  un  In  paee  et  us  Ne  proji- 
das  à  cinq  voix ,  de  Moulu.  Les  trois  litres  de 
motets  i  trois  voix  de  divers  autours  imprimés 
par  Pierre  Phalèse,  à  Louvain,  en  Ii69,  Mut 
le  titre  Select  irsimarum  laerarum  Cantionvm 
(quas  vulgo  Motela  vacant)  Flore*,  «te., 
contiennent  des  motets  de  Moulu.  Le  livre  de 
Henri  Paber  (  vojex  le  premier  des  deux  arti- 
cles sous  ces  noms)  intitulé  :  Adntuticcm  prac- 
ticam  întroductio,  etc.,  dont  il  j  a  plusieurs 
éditions,  contient  un  morceau  extrait  d'un 
motet  de  Moulu. 

HOUNT-EDGECTJMBE  (Le  comte). 
Voyez  EDGECUMBE. 

HOURA  (Piimw  ALVAREZ  DK),  com- 
positeur portugais,  naquit  à  Lisbonne  vert  le 
milieu  du  seizième  siècle,  et  fut  chanoine  a 
Coïmbre,  oit  II  fit  imprimer  en  1694  an  livre  de 
motets  à  4,  S,  S  et  7  voix.  La  Bibliothèque 
royale  de  Lisbonne  possédait  autrefois  une  col- 
lection manuscrite  de  messes  à  plusieurs  (voix 
de  sa  composition. 

MODRET(Je»k  Joseph),  compositeur,  né 
a  Avignon ,  en  1882,  était  fila  d'un  marchand  de 
soie,  qui  lui  donna  une  bonne  éducation.  Des 
ton  enfance ,  il  montra  un  goût  très-vif  pour  la 
musique  :  quelques  morceaux  qu'il  avait  com- 
pose» avant  l'Age  de  vingt  ans  avant  eu  de  la 
vogue  dans  ton  pays,  ou  le  détermina  à  se  rendre 
h  Paris,  où  il  arriva  en  1707.  Un  extérieur 
agréable,  de  l'esprit,  de  la  gaieté,  tel  saillies  pro- 
vençales et  une  voix  ataes  belle,  le  firent  re- 


:,  et  b 


devint  SHrinteudanlde  la  musique  de  la  duchesse 
du  Haine.  Ce  fut  alors  qu'il  composa  la  musique 
de  plusieurs  divertissements  pour  let  Tètes  magni- 
fiques que  celte  princesse  donnait,  et  qui  étaient 
connues  tout  la  nom  de  ft'iUts  de  Sceaux. 
Parmi  ces  bagatelles,  on  distingue  particulière- 
ment Sagonde,  ou  la  Soirée  de  village,  qui 
réussit  également  à  l'Opéra,  en  1743.  Il  j  avait 
déjà  donné  six  opéras  et  ballets,  sons  ces  titres; 
Les  Fêle*  de  Tkalie,  1714;  Ariane,  1717; 
Pirtthom,  1713  ;  Les  Amours  de»  Dieux,  1737, 
repris  ensuite  en  1737,  1746  et  1757;  Le 
Triomphe  de*  Sent,  1732,  «éprit  en  1746,  et 
Les  Grâces,  1735.  Lee  partitions  de  cet  opérât 
oui  été  imprimées  à  Paris.  Outre  cet  ouvrages, 
il  a  composé  et  publié  des  cantates,  dea  can- 
tatlUes,  trois  livret  d'air»  sérieux  et  à  boire, 
des  sonates  pour  deux  flûtes  ou  violons,  des 
fanfare*,  six  recueils  de  divertissements  pour 
la  Comédie  italienne,  et  quelques  divertisse- 
ments pour  la  Comédie  française.  Tout  cela  est, 
ajuste  litre,  complètement  oublié  aujourd'hui. 
Le  style  de  ses  opéras  est,  comme  celui  de  tout 
let  compositeurs  français  qui  ont  précédé  Ra- 
meau, une  imitation  servile  delà  manière  de 
Luit},  mais  où  l'on  ne  trouve  rien  de  son  gé- 
nie. On  aperçût  d'ailleurs  dans  ta  musique  de 
Hooret  l'absence  totale  de  bonnes  études;  la 
disposition  des  voix,  l 'îhstrumen talion ,  tout  j 
est  gauche  et  embarrassé.  Toutefois  11  esl  juste 
de  dire  qu'on  trouve  dans  les  divertissements 
de  ce  compositeur  des  airs  où  il  j  a  du  naturel 
et  de  la  facilite  ;  plusieurs  onl  été  longtemps 
populaires,  et  ont  servi  do  timbres  lui  couplets 
de  Panard  et  de  Favart  :  on  cite  particulièrement 
cet»  de  Cahtn-Cahti ,  et  Dans  ma  jeunette. 

Mouret  avait  été  successivement  nommé  mu- 
sicien du  roi,  directeur  du  concert  spirituel  et 
compositeur  de  la  Comédie  italienne;  mais  privé 
tout  à  coup  de  ces  deux  dernières  placée, 
en  1736,  et  la  mort  du  duc  du  Maine  lui  avant 
aussi  lait  perdra  It  surintendance  de  la  musique 


de  li 


qui  Inl  enlevaient  environ  6,000  francs  de  re- 
venu; ta  raison  s'aliéna  et  sa  folie  te  déclara  h 
une  représentation  où  il  entendit  clianler  le 
chœur  de  Rameau,  Brisons  nos  fer*  .-  il  ne 
cessa  depuis  Ion  de  chanter  ce  morceau,  jus- 
qu'à ta  mort,  arrivée  le  H  décembre  1738,  chez 
let  Pères  de  la  charité,  a  Charenton,  où  l'on 
avait  été  forcé  de  le  transporter, 

MOUTON  (Jus],  musicien  célèbre  du 
seixième  siècle,  était  né  en  France,  suivant 
Glaréan,  qui  le  vit  à  Paris  en  1511,  et  t'entre- 
tint avec   lui   au  moyeu  d'un  interprète.  Ce  té- 


3Î0  MO* 

moignage  est  plus  certain  que  celui  de  Guicciar- 
rijui,  qui  fait  de  Mouton  un  Belge.  Willaert, 
élève  de  ce  musicien ,  nom  apprend ,  par  Zar- 
lioo,  qu'il  avait  eu  pour  maître  Joequin  Deprès. 
L'épitaplie  de  cef  artiste  Tait  connaître  que  ion 
nom  était  Jean  de  Holtingue ,  dit  Mouton. 
Toutefois  il  se  peut  que  le  nom  de  HolUngue 
■oit,  non  celui  du  musicien ,  mais  bien  celui  du 
lien  où  il  vit  le  jour  ;  car  on  sait  qu'il  fat  d'u- 
safic,  jusqu'au  commencement  du  dix-septième 
siècle ,  de  désigner  sou  vent  les  personnes  par 
lenr  prénom  joint  au  nom  du  lieu  de  leur 
naissance.  Or  Holtingue,  ou  HotUnç,  est  on 
village  situé  dansNe  département  de  la  Moselle, 
a  sept  lieues  de  Metz.  J'avoue  que  l'igno- 
rance où  l'on  a  été  jusqu'à,  ce  jour  du  nom 
de  Jean  de  Holtingue,  tandis  que  celui  de 
Mouton  se  trouve  placé  sur  toutes  les  centres 
de  l'artiste  et  dans  uue  multitude  de  recueils , 
me  fait  attacher  quelque  importance  à  cette 
conjecture,  et  que  Jean  de  HolUngue  dit 
Mouton  est,  pour  moi,  Jean  Mouton,  né  à 
HolUngue.  Plusieurs  auteurs  ont  tait  de  Jean 
Mouton  un  maître  de  chapelle  de  Louis  XII  et 
de  François  I",  rois  de  France ,  et  Kiesewetter 
dit  posili veulent,  dans  son  Mémoire  sur  les  mu- 
siciens néerlandais ,  qn'il  succéda  à  sou  maître 
Josquin  Deprès  dans  cette  position  :  cependant, 
outre  qu'il  est  a  peu  près  certain  que  celui-ci 
n'a  pas  en  l'emploi  dont  il  s'agit  1  la  cour  de 
Louis  XII ,  l'épitaplie  dont  il  vient  d'être  parlé 
lève  loua  lea  doutes  à  cet  égard  et  prouve  que 
Jean  Mouton  était  chantre  du  roi  { sous  les  re- 
ines de  Louis  XII  et  de  François  1"  ) ,  chanoine 
de  Thérouanue,  qu'il  mourut  chanoine  de  la  col- 
légiale de  Saint-Quentin  ,  le  30  octobre  t. 121, 
et  qu'il  lut  inbumé  dans  cetlei  église,  près  de 
la  porte  du  vestiaire.  L'épilaptie  mise  sur  sa 
tombe,  et  rapportée  par  M.  Cli.  Gonurt  (I),  d'a- 
près un  manuscrit  de  Quentin  Delafons,  est 
ainsi  conçue  :  Ci-gist  maiztre  Jean  de  Hol- 
Ungue dit  Mouton,  en  son  vivant  ehantredu 
Roy,  chanoine  de  Thërouane  et  de  celte  église, 
qui  trespassa  te  penultiène  jour  d'octobre 
M  D  XXII-  Pries,  Dieu  pour  ton  âme.  On 
voit  que  Glaréan  était  bien  instruit  lorsqu'il  ne 
donnait  è  Mouton  que  la  qualification  de  musi- 
cien de  François  1er  (sympkonetaj  dans  son 
Bodecachordon  (  nages  16  et  396  ].  H  est  au 
surplus  remarquable  que  Mouton  ne  survécut 
pas  longtemps  a  l'époque  où  Glaréan  le  connut  a 
Paris,  c'est-à-dire  en  1521,  car  il  mourut  dans 
l'année  suivante. 

L'rpitaphe  n'indique  pas  Page  de  Mouton  au 


Il  IMlf  Mjtorljun  II 


ll«l-<?««i 


moment  de  sa  mort,  en  sorte  qu'on  ne  peut 
fixer  d'une  manière  certaine  la  date  de  sa  nais- 
sance; mais  elle  doit  être  placée  au  plus  tard 
en  1473,  car  il  avait  déjà  de  la  célébrité  en  1505, 
puisque  Petrucci  insérait  deux  morceau*  de  sa 
composition  dans  le  quatrième  recueil  des  motets 
de  divers  auteurs,  sorti  de  ses  presses  dans  la 
même  année.  Or,  dans  ce  temps  de  lentes  com- 
munications, Mouton  ne  pouvait  avoir  moins  da 
trente  ans  avant  que  ses  œuvre»  lussent  connues 
en  Italie.  Il  est  donc  vraisemblable  qu'il  était  Agé 
d'environ  47  ans  lorsqu'il  mourut. 

Le  canoDicat  de  Saint-Quentin  fut  donné  sans 
doute  par  Louis  Xlli  Mou  ton,  en  dédommagement 
delà  perte  deson  bénéfice  de  Thérouanne,  car  cette 
ville,  alors  considérable,  avait  été  prise  par  les 
Anglais  en  1513,  et  ne  fut  rendues  la  France 
qu'en  1537,  dnq  ans  après  la  mort  de  l'artiste. 

Glaréan  nous  apprend  que  ce  compositeur 
dédia  des  messes  au  pape  Léon  X,  qui  lui  en  té- 
moigna sa  sali  s  faction.  Ces  messes  se  trouvent 
sans  doute  parmi  celles  du  même  auteur  que  l'on 
conserve  en  manuscrit  dans  les  archives  de  la 
chapelle  pontificale,  i  Home.  Octave  Peimcci 
de  Fuasombrone  a  publié  un  livre  de  cinq  messes 
de  Mouton,  en  1501.  Ces  messes  sont  Intitulées  : 
1°  Stnenotnine,  n°i.  —  2"  AUeluia.  —  3°  Aima 
Redemptorit.-'V'SIne  nominn,  a"  2.  —  b" Re- 
gina  mater.  Unedeuxlème  édition  de  ces  messes 
a  été  publiée  par  Petroeci,  à  Fossombroue, 
en  ims,  sous  le  titre  :  Missarvm  Joamis 
Mouton  lifter  primat.  Le  ténor  seul  de  l'édi- 
tion de  1508  est  à  la  Bibliothèque  impériale  de 
Paris  ;  mais  des  exemplaires  complets  de  celle 
de  151b  sont  au  Muséum  britannique,  et  à  la 
Bibliothèque  impériale  de  Tienne.  Le  volume  39 
des  manuscrits  de  la  chapelle  pontificale  contient 
la  messe  sur  la  chanson  française  Dites-moi 
toutes  vot  pentées.  Ou  trouve  aussi  des  messes 
de  Mouton  en  manuscrit  à  la  bibliothèque  royale 
de  Munich  (cod.  7  el  57  );  la  messe  Aima  Se- 
dernptorit,  da  recueil  de  Petrucei  a  été  réim- 
primée dans  la  collection  publiée  à  Rome,  en 
1516  (un  volume  in-folio),  par  André  Antique, 
de  Montons,  avec  la  messe  à  quatre  voix.  Dites- 
moi  toutes  -vos  pentées,  qui  est  dans  le  volume 
manuscrit  (te  la  chapelle  pontificale.  Une  autre 
messe  de  Jean  Mouton,  intitulée  Quam  dicunt 
tontines,  est  imprimée  dans  un  recueil  qui  a 
pour  titre  :  Liber  âecem  Missarum  a  prxstan- 
tisslmis  muslcis  contextus,  etc.;  Lf  on ,  Jacques 
Moderne,  1540,  In-fol.  Enfin,  00  trouve  une 
messe  de  Mouton  è  cinq  voit  intitulée,  Ave-  Re- 
gina  cœtorum.dans  le  recueil  Intitulé  -.  Archa- 
dell  (  Jacobi  )  Hegii  musici  et  card.  à  Lotka- 
ringio    sacelli    prxfecti   MIèsx    très ,    cvm 


MOUTON  —  MOZART 


321 


quatuor  et  quinque  vocibui  ad  imita'ionum 
madtttorwnNoe,  Hoe;ParisiiJ,  apud  Adria- 
itum  Le  Roy  et  Robertum  Batlard,  1557,  in-fol. 
ruai.  La  mease  de  Mouton  est  11  quatrième  de 
ce  volume,  où  tontes  les  parties  sont  en  regard. 
On  toit  par  cet  indication!  que  H.  de  Cousse- 
maker  a  été  mal  informé  lorsqu'il  a  dit,  dans 
h  Notice  sur  le*  collections  musicale*  de  Cam- 
brai (  p.  17  et  suit.  ) ,  qu'à  l'exception  des  cinq 
messes  publiées  par  Petrucci  de  Fossombrone 
toutes  les  autres  messes  de  ce  maître  «ont  iné- 
dites. A  l'égard  des  messes  de  Mouton  non  encore 
publiées  et  qui  sont  connues  jusqu'à  ce  jour,  on 
trouve  dans  an  volume  in-fol.  manuscrit  du 
seizième  siècle,  de  la  Bibliothèque  de  Cambrai 
(  n*  3 },  la  messe  à  quatre  voix  intitulée  Missa 
sont  cadence ,  et  dans  le  manuscrit  u°  VII  de 
la  Bibliothèque  royale  de  Munich  la  messe  a 
4  voix  qui  a  pour  titre  De  Aimanta.  La  messe 
Sine  nomiite ,  a  4  voix,  qui  se  trouve  dans  le 
volume  manuscrit  de  la  même  bibliothèque 
n°  LV1I,  est  le  numéro  î  de  la  collection  de 
Petrucci.  Le  premier  livre  des  Motettt  de  la  Co- 
rons, publié  en  1514  par  Octave  Petrucci ,  con- 
tient neuf  motets  à  quatre  voix  dn  même  ;  le 
second  livre  de  la  même  collection,  publié 
en  1519,  ouïe  motets;  le  troisième  livre 
(Fouombrone,  1M9),  deux  motets;  le  qua- 
trième livre  des  motets  à  cinq  voix  (  Imprei- 
sum  VenetUt  per  Octavtamim  Petrutium 
Foroiempronensem,  1505),  deux  motets.  Le 
motet  Gaud*  Virgo  Katarlna,  dn  même,  se 
trouve  dans  le  Liber  leptimiu  XXIIII  trium, 
quatuor,  quinque,  vel  sex  vocum  modulai 
Dominid  advenlvs,  Parts,  P.  Attaingnant,  1531, 
in-i"  obi.  gothique.  Le  huitième  livre  de  la  mémo 
collection  contient  le  motet  Gloriott  principes , 
et  le  owlème  (Paris,  Attaingnant,  1534), celui 
qui  commence  par  ces  mots  :  Jeri,  etli,  etc. 
Le  motel,  Gavde  Virgo  Katarlna  avait  <1éja 
été  publié  dans  la  collection  Intitulée  :  XJI  mo- 
tet* à  quatre  et  cinq  voix  compotes  par  les 
authevrt  cydettovbi  escriptt.  Imprimée  à 
ParUpar  Pierre  Attaingnant  demoarant  à  la 
rue  de  la  Harpe,  prêt  de  Végtite  Sainl- 
Cosme,  1529  ;  desquels  la  table  t'entuyt,  etc. 
Le  recueil  publié  par  I.  Ott,  de  Nuremberg , 
sous  ce  titre  :  Novum  et  insigne  opus  musicum, 
sex,  quinquc  et  quatuor  vocum,  etc.  (  Nurem- 
berg, Jérôme  Graft,  ou  Graputias,  1537  )  con- 
tient trois  motets  de  Mouton.  Ou  en  trouve 
quatre  à  quatre  voix  dans  le  premier  tome  de 
la  collection  intitulée  :  Evangelia  dominicarum 
et  feitorum  diemm  mustet*  numerii  pulchcr- 
rime  comprehenta  et  ornata  quatuor,  gain- 
que  et  sex  vocum  tomi  sex,  etc.  (  JYorlcere*, 


in  of/icma  Jo.  Montant  et  Ulrtcl  Neuberi, 
1554-1556,  in-4°  obl).  Les  motets  de  Mouton 
sont  les  a"  8,  1 1,  17  et  37.  On  trouve  du  même 
le  motet  Pater  peccavt,  dans  la  collection  des 
Mottettorum  a  Jacobo  Moderno  allai  Grand 
Jacquet  In  rnnim  collectant  liber  primu* 
( Lyon,  Jacques  Moderne,  1532,  in-4*  obl ).  Les 
deux  premiers  volumes  du  recueil  intitulé  i 
Psalmorum  selectorvm  a  prxstanUuimi* 
musicis  In  harmontai  quatuor  et  quinque 
vocum  redactentm  libri  quatuor  (Norim- 
bergae,  apud  Joli.  Pelreium  ),  renferment  trois 
psaumes  du  même  compositeur.  Les  sixième  et 
Iraiièine  livres  des  chansons  nouvelles  k  5  et 
6  partie* ,  publiés  par  Tvlman  Snsato,  a  Anvers, 
en  1543-15*7,  renferment  plusieurs  pièces  de 
Jean  Mouton ,  ainsi  que  les  chansons  musicales 
à  cinq  partie* ,  imprimées  ciiei  le  même  (  sans 
date),  in-8*.  Glaréan  a  inaéré  dans  son  Dodeca- 
chardon  (p.  300)  un  Domine  lalvumfacregem, 
à  4  vois  (p.  3ii),aa  ttiseremini,  4  4  voix,  et 
{ p.  464  )  un  Salve  Mater,  a  i  voix.  Ce  dernier 
morceau  a  été  mis  en  partition  dans  le  deuxième 
volume  de  l'Histoire  de  la  musique  de  Havtkius 
(p.  4S1-4M).  Bnrney  a  aussi  inséré  dans  ton 
Histoire  générale  de  la  musique  (L  II,  p.  537  )  le 
motet  a  trois  ténors  et  basse  Quam  pulchra  et, 
en  partition.  Il  y  a  aussi  des  motets  de  Mou- 
ton dans  tes  Concentus  de  Salblingar  ;  Auga- 
bourg,  1545,  in-4",  et  Gesner  cite,  dans  u  Bi- 
bliothèque universelle ,  des  motets  k  trois  voii 
du  mente,  mais  sans  en  indiquer  la  date.  Enfin 
Forkel  a  publié  en  partition,  dans  son  Histoire 
delà  musique  (t-  II,  pag.  600  et  suiv.),  te 
motet  Confilemini.  On  cite  aussi  le  motet  Non 
nobis  Domine,  composé  par  Mouton,  en  1600, 
à  l'occasion  de  la  naissance  d'une  Mlle  de 
Louis  XII,  et  celui  qu'il  a  fait,  en  1514,  pour  la 
mort  de  la  reine  Anne  de  Bretagne.  Dans  un 
autre  genre,  on  peut  voir  le  madrigal  i  six  voix. 
Frai  dieu  d'amour ,  composé  par  Mouton ,  qui 
se  trouve  dans  le  premier  volume  de  la  collection 
Ëler,  i  la  bibliothèque  du  Conservatoire  de  Paris. 

MOVIU8  { Gakpaeti),  sous-recteur  de  l'é- 
cole de  Stralsnnd ,  uaquifa  dans  la  Marche  de 
Brandebourg  vers  l'année  1000.  11  est  auteur 
d'une  collection  de  chanta  d'église  et  de  psaumes 
a  6  et  à  8  vols,  publiée  sons  ce  litre  i  Trivm- 
phui  mviieus  ipirituaU*,  dat  i*t  :  Newe 
i/eisttiche  deutscke  Kirchen  gesxnge  und  Psal- 
men ,  mit  0  und  S  Stimmea,  ïampt  den  Bauo 
continua;  Rostock,  loto,  In-4*. 

MOZART  (JBAH-r.EonGH-LÉoroLD),  père 
de  l'Illustre  compositeur  deoe  nom,  était  fils oïun   . 
relieur  de  livres  ;  il  naquit  1  Augsbourg  le  14  no- 
vembre 1719.  Apres  avoir  fait  set  éludes,  parti- 


323  MO: 

enlièrement  un  cours  de  jurisprudence,  a  Salx- 
bourg,  Il  entra  chez  le  comte  de  Thnrn,  en 
qualité  de  valel  de  chambre  musicien.  Une 
place  de  violoniste  étant  devenue  vacante  dans 
h  chapelle  du  prince  évéque  de  Selzhourg,  fl 
l'obtint  en  1743.  Peu  de  temps  après,  il  se  ma' 
ria.  Ses  compositions  le  firent  connaître  avanta- 
geusement en  Allemagne;  mais  ta  réputation 
s'étendit  principalement  par  la  méthode  de 
violon  qu'il  publia  en  1750,  et  qui  fut  considérée 
comme  le  meilleur  ouvrage  de  ce  genre,  pendant 
Cinquante  ans.  En  1761,  Mozart  obtint  la  place 
de  second  maître  de  chapelle  de  la  cour  de  Sali- 
bourg.  De  sept  enfants  qu'il  eut  de  son  mariage, 
il  ne  lui  resta  que  le*  fils  devenu  si  célèbre,  et 
une  fille  dont  les  succès  dans  l'enfance  annon- 
çaient un  talent  qni  ne  s'est  pas  réalisé.  L'édu- 
cation musicale  de  ses  enfants  occupait  tout  le 
teipps  que  laissaient  i  Mozart  ses  fonctions  et 
aea  ouvrages.  Peu  de  temps  après  sa  nomination 
de  second  maître  de  chapelle ,  il  commença  de 
longs  voyages  avec  son  Dis  et  sa  fille,  visita 
les  principales  cours  de  l'Allemagne,  la  Hol- 
lande, l'Angleterre,  la  France,  et  passa  plusieurs 
années  en  Italie.  De  retour  à  Salzbourg,  riche 
d'espérances  pour  l'avenir  de  son  fils,  mais 
ayant  dissipé  dans  de  lointains  voyages  le  faibte 
produit  du  talent  de  celui-ci,  il  ne  quitta  plus 
la  résidence  de .  son  prince  depuis  1775.  Cons- 
tamment occupé  du  soin  d'améliorer  la  situa- 
tion de  sa  famille.  Il  ne  parvint  point  a  son  but, 
car  il  s'appauvrit  de  plus  en  plus  ;  mais  les  pra- 
tiques d'une  dévotion  minutieuse  lut  fournirent 
des  consolations  dans  ses  chagrins  et  dans  les 
souffrances  de  la  goutte  dont  il  Tut  tourmenté 
pendant  ses  dernières  années.  II  mourut  à.  Sali- 
bourg  le  18  mai  1787.  Léopold  Mozart  a  laissé 
en  manuscrit  beaucoup  de  musique  d'église, 
composée  pour  la  chapelle  de  Salzbourg,  parti- 
culièrement un  Offertorium  de  Sacramento,  k 
t  voii,  1  violons,  basse,  Icortelorgue;  uneroesse 
brève  (en  la  majeur ) ,  idem ,  et  des  Litanix 
brevet  (en  toi,  en  si  bémol  et  en  ml  bémol) 
pour  les  mêmes  vois  et  instruments  avec  des 
trombones  obligés  ;  dfcuze  oratorios;  les  opéras 
Sémiramlt;  ta  Jardinière  supposée  (en  alle- 
mand); la  Cantatrice  ed  il  Poeta,  intermède 
italien  à  deux  personnages  ;  et  un  divertisse  ment 
mt\ta\êMu$ikalischcSchlititnfahrt  (Promenade 
musicale).  Ce  dernier  ouvrage,  arrangé  pour  le 
piano,  a  été  gravé  a  Leipsick,  chef  Kûlinel.  En 
1740,  Léopold  Mozart  a  publié  aussi  a  Salzbourg 
six  trios  pour  deux  violons  et  basse,  et  eu  1769, 
douze  pièces  de  clavecin ,  à  Augsbonrg ,  sont  te 
titre  :  Der  Morgen  une!  der  Abend  (  Le  Matin 
et  le  Soir  ).  Ou  connaît  aussi  sous  son  nom  des 


pièces  d'orgue,  trente  grandes  sérénades  pour 
plusieurs  instruments ,  des  concertos  pour  divers 
instruments  k  vent,  et  beaucoup  de  symphonies 
pour  l'orcltestre;  les  tlitmes  de  dix-huit  de 
celles-ci  se  trouvent  dans  le  Catalogua  tliémalique 
de  Brdtkopf(  Leipsick,  1761,  in-S"),  et  dans 
les  suppléments  publiés  en  1766  et  1774.  Quel- 
ques-unes de  ces  symphonies  ont  été  attribuées 
au  (ils  de  Léopold  Mozart.  La  méthode  de  violon 
publiée  par  ce  musicien  distingué  a  pour  titre  : 
Versucheiner  grûndtlcken  Violtntchale  (Es- 
sai d'une  méthode  (école)  fondamentale  de 
violon),  Augsbonrg,  1756,  35  feuilles  in-4°, 
avec  le  portrait  de  l'auteur  et  t  planches  repré- 
sentant les  différentes  positions  de  la  tenue  de 
l'archet  et  du  violon.  Cet  ouvrage ,  composé  sui- 
vant la  doctrine  de  Tarlini,  renferme  d'excel- 
lentes choses,  et  sera  toujours  lu  atec  fruit  par 
les  violonistes  qui  voudront  réfléchir  sur  leur 
art.  La  V  édition,  perfectionnée,  a  paru  sous 
ce  litre  :  Grûndttche  VioUmchule  (École  fon- 
damentale du  violon),  Angsbourg,  Lutter,  1770, 
in-4"  de  268  pages,  4  planches  et  un  tableau. 
Une  troisième  édition  s  été  publiée  dans  la  même 
ville  en  1785,  in<4.*;  elle  est  absolument  sem- 
blable à  la  précédente.  Les  éditions  subséquentes 
ont  paru  a  Vienne,  chez  Volcke,  en  1731,  in  4°; 
à  Leipsick,  chez  Kuhnel,  en  1804,  par  les  soins 
de  Neukomm,  in-fol.;  a  Vienne,  chez  Cappi; 
dans  la  même  ville  chez  Wallishauser,  avec  des 
additions  de  Pirlinger,  et  aussi  dans  celte  ville, 
chez  Ilaslinger,  par  les  soins  de  Scniedermaver. 
Enfin,  on  en  connaît  des  éditions  publiées  a 
Hambourg ,  citez  Boème,  à  Mavence,  chez  Scbotl, 
et  à  Posen ,  chez  Simon.  Valentin  Rreser  a  donné 
une  traduction  française  du  même  ouvrage ,  sous 
le  titre  de  Méthode  raisonnée  de  violon ,  pat 
Léopold  Mozart;  Paris,  Boyer,  1770,  in-folio; 
et  Woldemar  (  voyez  ce  nom  )  a  donné  une 
deuxième  édition  de  celte  traduction  :  elle  est  in- 
titulée :  Méthode  raisonnee  pour  apprendre  à 
jouer  du  violon,  par  L.  Mozart  ;  nouvelle  édi- 
tion, enrichie  des  chefs-d'œuvre  de  Corelli, 
Tarlini,  Gemlniani,  Loeatelli,  etc.;  Paris, 
Pievel,  1801,  in-tol.  Il  a  élé  fait  aussi  une  tra- 
duction hollandaise  de  la  méthode  de  Mozart. 
MOZART  ( Jeam  -  CnRvaostoiiE-WoLPGjirtG- 
TnÉoFHiLB),  illustre  compositeur,  fils  du  précé- 
dent, naquit  a  Salzbourg  le  27  janvier  17&C.  Il  y 
a  eu  de  l'incertitude  sur  les  prénoms  de  ce  grand 
artiste  ;  lui-même  a  signé  deux  de  ses  lettres  de 
cette  manière  :  Johatma  Chrgtottemvi  Si  gif 
mundvs  Amadeut  Wolfgang.  Ses  première* 
œuvres  publiées  k  Paris,  en  1764,  portent  sur 
les  frontispices  :  J.-C-Wolfgang  ;  enfin  la  plu- 
part dea  lettres  et  des  oeuvres  de  Moxarl  sont  ai- 


g'Amadr,  ou  siuiplemeut  W.-A. 
Undocument  authentique  qui  a  appartenu  a  Aloya 
Fuclis  ,  employé  du  gouvernement  autrichien  et 
chanteur  de  la  chapelle  impériale,  et  que  H.  Otto 
Jahn  a  publié  dans  sa  grande  monographie  de 
Mozart,  a  dissipé  loua  les  doutes  à  cet  égard.  Ce 
document  est  l'acte  de  naissance  du  fila  de  Léo- 
pold Moiart ,  délivra  par  Ballbazar  Schiller, 
curé  de  la  cathédrale  de  Salzbourg,  le  16  dé- 
cembre 1841,  et  duquel  il  résulte  que  Jcatt- 
ChrystxtoTn«-Wolfgang-TMophUe,bk\<%ft\me 
de  noble  H.  Léopold  Mozart,  musicien  de  la  cour, 
et  de  Marie-Anne  Péril  in  sa  femme,  né  le  37  jan- 
vier 1756 ,  à  huit  heures  du  soir,  a  été  baptisé 
suivant  le  rit  catholique  par  M.  le  chapelain 
de  ville  Léopold  Lamprectil,  le  38  janvier  I7S6, 
a  iu  heure»  aient  midi,  en  présence  de  noble 
H.  Jean-Théophile  Permayr,  conseiller  de  justice 
etnégociant(l). 

Jamais  organisation  ne  (ut  plus  heureuse  pour 
la  musique  el  ne  se  manifesta  par  des  s  ignés  plus 
certains.  Mozart  était  à  peine  Igé  de  trois  ans, 
lorsque  son  père  commença  à  donner  de*  leçons 
à  sa  sœur  aînée  (Marie-Anne  Mozart,  née  le 
)9  août  1751)  :  dès  ce  moment  toute  son  at- 
tention se  concentra  sur  le  clavecin.  U  y  cher- 
chait.souvent  seul  des  tierces,  el  quand  il  les 
avait  trouvées,  il  témoignait  sa  joie  par  une , 
agitation  eteesaive.  Presque  en  jouant,  il  apprit 
les  éléments  de  la  musique  et  les  principes  du 
doigté. -A  peine  arrivé  à  sa  quatrième  année,  J 
il  jouai!  avec  un  goût  et  une  expression  remar- 
quables de  petites  pitres  qui  ne  lui  contaient  I 
qu'une  demi-heure  d'étude,  et  déjà  il  composait  : 
des  menuets  et  .d'autres  petits  morceaux  que  son  : 
père  écrivait  sou*  sa  dictée.  Le  conseiller  de  I 
Niaaeu  a  publié  ces  premier*  essais  dana  sa 
grande  monographie  de  Mozart,  d'après  le*  ma- 
nuscrits originaux,  au  nombre  de  vingt-deux. 
Tous  ont  été  compose*  dans  le*  année*  1760 
a  1761 ,  c'est-à-dire  depuis  l'âge  de  quatre  an* 
jusqu'à  six  :  on  se  sent  frappé  d'étounemeut  à  la 
vue  de  ces  premières  productions  d'un  génie  qui 
a  toujours  grandi  jusqu'à  la  mort  prématurée 
de  l'artiste.  En  1762,  Léopold  Moiart  fit  un 
Toyage  à  Munich  avec  ses  enfanta.  Us  j  exclle- 


«1  B 


'ust  {Billbaur  Scbtiler,  Donpfirrer  m  Sali' 
)  lui  rirm  Tlulbicbc  Sa  Doirptirrt  lu  Slll- 
Ilhr  1TH,  p.  1,  cl»«  Johanna  C*r»iort.  IfolJ- 


lt-tuplan   Léopold   Liaprecht 


UlT  22» 

rent  l'étonnenient;  mais' l'admiration  fui  tout 
entière  pour  Wolfgang  qui,  à  l'âge  da  six  ans, 
exécuta  un  concerto  devant  l'électeur.  Dans 
l'automne  de  la  même  année,  la  famille  Mozart 
visita  Vienne,  et  y  Bl  11  même  sensation  qu'à  Mu- 
nich. L'empereur  s'était  approché  du  clavecin 
où  était  le  virtuose  entant;  mais  celui-ci  demanda 
qu'on  appelai  Wagenteil,  maître  de  chapelle  de 
la  cour  impériale.  Monsieur,  lui  dit  le  jeune  Mo- 
xart,  je  jouo  un  de  vos  concertât  ;  aijeila  boulé 
de  me  tourner  les  feuilles.  Celle  assurance  en 
lui-même  fut  un  des  traits  du  caractère  de  Mozart 
en  toutes  les  circonstances  de  sa  via  d'artiste. 

Son  père  loi  avait  acheté,  à  vienne,  un  petit 
violon  qu'il  porta  à  Salibourg,  et  dont  il  ne  sem- 
blait s'occuper  que  comme  d'un  joujou.  Un  jour 
Wenul ,  musicien  de  la  chapelle  du  prince, 
étant  venu  consulter  Léopold  Mozart  sur  nn  nou- 
veau trio  qu'il  avait  écrit,  on  voulut  en  essayer 
l'effet  :  Wentel  prit  la  partie  du  premier  violon, 
Scbachtner,  autre  musicien  de  la  cour,  se  chargea 
du  second,  et  Léopold  Moiart  joua  la  basse.  Pen- 
dant le*  préparatifs  de*  exécutants,  l'enfant  vint 
se  placer  près  de  Scliachtner  avec  son  petit 
violon,  el  prétendit  doubler  sa  partie,  malgré  les 
remontrances  do  son  père.  Il  fallut  enfin  céder 
à  ton  désir  el  Ton  commença  ;  mai»  n  peine 
eut-on  joué  quelque*  mesures ,  que  les  trois  ar- 
tistes se  regardèrent  avecétonnenwnten  voyant 
un  enfant  de  sept  ans,  qui  n'avait  jamais  reçu  de 
leçons  de  violon,  jouer  sa  partie  avec  exactitude. 
Émerveillé  de  ce  qu'il  entendait ,  Scliachtner 
cessa  de  jouer,  et  le  jeune  Mozart  alla  jusqu'au 
bout  du  trio  sans  hésiter. 

An  mois  de  juillet  1763,  Léopold  Mozart  en- 
treprit un  long  voyage  hors  de  l'Allemagne  avec 
ses  enfants.  Munich  fut  la  première  ville  qu'il* 
visitèrent.  L'enthousiasme  que  l'enfant  prodige 
y  avait  excité  précédemment  se  réveilla  lorsqu'on 
l'entendit  jouer  dans  le  mime  concert  un  concerto 
de  piano,  un  de  violon,  et  Improviser  sur  des  thèmes 
qu'on  lui  donnait.  Augsbourg,  Manheim,  Mayence, 
Francfort,  Coblence,  Cologne,  Aix-la-Chapelle  el 
Bruxelles,  accueillirent  ensuite  les  jeune*  artistes 
par  de  vifa  applaudissements.  Arrivée  à  Paris  au 
moi*  de  novembre ,  la  famille  Mourt  n'y  trouva 
d'abord  d'appui  qu'auprès  du  baron  de  Grimm, 
qui  a  donné  d'intéressants  détails  sur  l'enfance  de 
l'illustre  compositeur  dans  sa  Corretpondance  lit- 
téraire. Deno*  jours,  malgré  les  prodiges  qui  ont 
fatigué  l'attention  publique,  un  enfant  aussi  ex- 
traordinaire que  Moiart  t'adresserait  simple- 
ment an  publie,  et  l'admiration  générale  assure- 
rait à  la  fois  m  fortune  et  sa  renommée  ;  mais 
alors  il  n'en  était  point  ainsi.  Le  Concert  spiri- 
tuel possédait  un  privilège  exclusif,  et  ce  n'était 


32-1  MOI 

que  par  la  cour  qu'un  artiste  pouvait  réunir. 
Grâce  »  la  protection  de  Grimm,  qui  lui  procura 
celle  du  baron  d'Holbach,  du  comte  de  Tessé, 
du  duc  de  Chartres  et  de  ta  comtesse  de  Cler- 
mont.  In  famille  Mozart  fut  iatilée  à  k  rendre 
h  Versailles ,  et  eut  l'honneur  d'être  présenlée 
au  roi.  Wolfgong  joua  du  clavecin,  improvisa  et 
recul  des  témoignages  unanimes  iî 'admiration. 
La  faveur  dont  il  jouissait  pria  de  la  famille  royale 
était  si  décidée ,  que  les  princesses,  filles  du 
roi,  et  la  daupliine,  l'avant  rencontré  dans  une 
galerie  du  château,  lui  donnèrent  leur  main  à 
baiser  et  l'embrassèrent  sur  la  joue,  au  grand 
étonnement  de  toute  la  cour.  Les  duchesses  et 
les  marquises  ne  manquèrent  pas  d'imiter  ces 
augustes  personnages  ;  mais  on  était  plus  prodi- 
gue de  caresses  que  de  dons  avec  le  virtuose 
enfant  ;  car  Léopold  Mraart  écrivait  à  sa  femme  : 

■  Si  tons  les  baisers  qu'on  prodigue  à  Woifgang 
«  pouvaient  se  transformer  en  bons  lonis  d'or, 
«  nous  n'aurions  pas  h  nous  plaindre.  Le   mil- 

*  heur  est  que  les  aubergistes  ni  les  traiteurs  ne 
«  veulent  pas  être  payes  en  baiser*  :  espérons 
«  toutefois  que  tout  ira  bien,  et,  pour  ne  rien  né- 

■  gliger  a  cette  fin,  ayez  soin  de  faire  dire  une 

•  messe  chaque  jour,  pendant  une  semaine.  «Cet 
âpre  désir  du  gain  qui  semble  tourmenter  lesous- 
mattre  de  chapelle  de  la  cour  de  Satzboure;  dans 
sa  longue  correspondance  de  dix  années  de 
voyages,  n'était  pas,  comme  an  pourrait  le 
croire ,  le  résultat  de  calculs  fsils  pour  s'enrichir 
au*  dépens  d'un  enfant  précoce;  Léopold  Mozart 
croyait  sincèrement  qu'il  préparait  le  bonheur  et 
la  gloire  de  son  lils  en  lui  taisant  parcourir  l'Eu- 
rope, dans  le  but  d'exciter  partout  la  même  ad- 
miration qu'il  éprouvait  lui-même  pour  (étalent 
de  celui-ci.  L'argent  qu'il  désirait  n'était  destiné 
qu'à  fournir  aux  dépenses  de  ses  longues  courses: 
car  lui-même  mourut  pauvre.  Cependant,  le  fré- 
quent exercice  de  ce  talent  aurait  pu  l'épuiser 
avant  l'Age,  si  la  constitution  morale  de  Mozart 
eût  été  moins  forte,  et  s'il  n'y  eût  eu  en  lui  assez 
d'étoffe  de  grand  nomme  pour  effacer  une  mer' 
veilleuse  enfance.  Avant  de  quitter  Paris,  c'est- 
a-dlre  dans  l'espace  de  quelques  mois,  le  jeune 
virtuose  publia  deux  œuvres  de  deux  sonates 
chacun  pour  le  clavecin  avec  accompagnement 
de  violon  ;  le  premier  était  dédié  a  ta  princesse 
Victoire,  seconde  fille  du  roi,  et  avait  pour  titre  : 
II  Sonata  pour  le  clavecin  qui  peuvens  le 
jouer  avec  l'accompagnement  de  violon,  dé- 
diée* à  Madame  Victoire  de  France,  par 
J.-G.  Woifgang  Mozart  de  Salxbonrg,  âgé  de  sept 
ans,  ouvre  premier;  l'antre,  a  la  comtesse  de 
Tessé,  //  Sonate*  pour  le  clavecin  qui  peu- 
vent te  jouer  avec,  l'accompagnement  devio- 


Ion,  dédiée*  à  Madame  la  comtesse  de  Testé, 
dame  de  Madame  la  Dauphme,  par  J.-G. 
Woifgang  Mozart  de  Salzbourg,  âgé  de  sept 
ans,  oeuvre  II.  Les  épltres  dédicatoires  avaient 
été  rédigées  par  Grimm ,  qui  en  fit  quelque  chose 
de  fort  ridicule.  Ainsi  un  enfant  de  sept  eus  dit  à 
M"  de  Tessé  :  ■  Vous  ne  voulez  pas ,  Madame, 

•  que  jedisedevonseeque  tout  le  public  en  dit) 
»  cette  rigueur  diminuera  le  regret  que  j'ai  de 
«  quitter  la  France.  Si  je  n'ai  plut  le  bonheur 

■  de  toit!  faire  ma  cour,  j'irai  dans  un  pays  où 

■  je  parlerai  du  moins  tant  que  je  voudrai  et  de  ce 

•  quevoasêtes,etdecequeje*ousdois.*Laisaant 
a  part  les  dédicaces ,  ces  sonates,  qu'on  trouve 
dans  ta  collection  de  ses  œuvres,  sont  charmantes, 
et  auraient  fait  honneur  aux  artistes  les  pins 
renommé*  de  cette  époque;  cependant  leur  au- 
teur était  k  peine  parvenu  à  sa  huitième  année. 

Le  10  avril  17GS,  Léopold  Mozart  s'embarqua 
i  Calais  avec  ses  entants  pour  se  rendre  a  Lon- 
dres. Woifgang  n'y  excita  pas  moins  d'étonné- 
ment  et  d'admiration  qu'à  Paris.  Après  avoir  joué 
de  l'oigue  devant  lo  roi  (Georges  III),  il  donna 
plusieurs  concerts  où  le  public  se  rendit  en  foule. 
La  plupart  des  symphonies  exécutées  dans  ces 
concerts  étaient  de  sa  composition.  Il  j  écrivit 
aussi  six  .sonates  de  clavecin,  formant  son  troi- 
sième œuvre  qu'il  dédia  a  La  reine  (1).  La  sen- 
sation profonde  que  produisit  en  Angleterre  cet 
entant  extraordinaire  a  été  décrite  dan*  la  no- 
tice anglaise  de  Daines  Barrington,  témoin  ocu- 
laire de  l'engouement  général  pour  un  si  rare  phé- 
nomène, et  qui  rapporte  des  traits  do  l'habileté  du 
jeune  Mozart,  qu'on  serait  tenté  de  croire  fabu- 
le 14  juillet  1765,  ta  famille  Mozart  s'éloigna 
de  Londres,  où  elle  avait  passé  environ  quinze 
mois.  Débarquée  à  Calais ,  elle  visita  les  prin- 
dpaleavillesdei'ArtoUetde  la  Flandre  française, 
puis  se  rendit  en  Hollande,  par  Coudrai,  Gand 
ut  Anvers.  Partout  Woifgang  joua  sur  les  orgues 
des  église*  cathédrales  ot  collégiales.  Arrivé*  4 
La  Haye,  lui  et  sa  nsur  furent  admis  k  se  faire 
entendre  devant  la  princesse  d'Orange ,  qui  le* 
prit  sons  sa  protection.  Mais  peu  de  jour*  après, 
la  jeune  Dite  fut  atteinte  d'une  fièvre  maligne,  et 
son  frire  éprouva  bientôt  les  effets  de  celte  ma- 
ladie, qui  les  mil  tous  deux  aux  porte*  du  tom- 
beau. Désespéré  par  la  crainte  de  perdre  ces 
enfants   si  tendrement  aimés ,   le  bon  Léopold 

(1)  Ces  lonlta  on  t  pour  litre  ;  Six  f oulw  po*r   le 


Moiart  écrivait  ù  chaque  Instant  a  m  femme 
pour  lui  enjoindre  de  faire  dire  des  messes  à 
l'honneur  de  tous  les  saints  du  calendrier.  Enfin 
ses  vœux  furenteiaucés;  rendus  ait  santé,  ses 
entants  donnèrent  deux  concerts  à  La  Ha  je ,  et 
Wolfgang  j  dédia  un  œuvre  de  six  nouvelles  so- 
nates de  piano  à  la  princesse  de  Nassau- Weil- 
bourg.  Apre*  quatre  mois  de  séjour  en  cette 
Tille,  la  famille  se  tendit  à.  Amsterdam,  ou  le 
jeune  Mozart  composa  des  symphonies  et  d'au- 
tres morceau  i  pour  l'insta Malien  du  statbouder. 
An  mois  de  mai  1766,  Léopold  Mozart  se  mit  en 
route  avec  ses  enfants  pour  retourner  a  Sali  bourg 
par  Paris,  Ljon,  la  Suisse  et  Munich. 

Itentré  dans  le  calme  de  la  île  de  famille,  après 
trois  années  d'absence,  Moiart  reprit  a  Sabbourg 
ses  Mode*  de  composition  tous  la  direction  de 
son  père  (1).  Le»  principaux  ouvrages  de  Hasodel 
qu'il  avait  rapporté»  de  Londres,  et  ceux  de 
Charles- Philippe-Emmanuel  Bach,  devinrent  ses 
modèles  classiques.  Dans  l'année  1767,  il  lut  aussi 
le*  partitions  de  quelques  anciens  maîtres  italiens 
de  la  fin  du  dix-septième  siècle  et  du  commen- 
cement du  dix-huitième,  qui,  tant  doute,  lui 
enseignèrent  l'art  de  faire  chanter  les  parties 
d'une  manière  facile  et  naturelle  jusque  dans 
les  combinaisons  les  plus  compliquée!  :  qualité 
par  laquelle  il  est  supérieur  aux  compositeurs 
allemands  do  tontes  les  époques.  Les  premières 
compositions  vocales  de  cet  enfant  prodigieux 
datent  du  même  temps  ;  on  en  trouvera  l'indi- 
cation dans  le  catalogue  général  de  ses  œuvres 


e  de  la  même  année ,  la 
famille  Mozart  entreprit  nn  nouveau  voyage  s 
Vienne  :  il  ne  fut  pas  heureux  dans  ses  résultats. 
Peu  do  jours  après  l'arrivée  dans  la  capitale  de 
r Autriche ,  et  pendant  que.  Léopold  faisait  des 
démarches  pour  faire  entendre  son  fils  a  la  cour 
Impériale,  une  archiduchesse,  Saucée  du  roi  de 
Naplea,  mourut,  et  dans  le  même  moment ,  la 
petite  vérole  fit  de  grands  ravages  parmi  les  en- 
tants à  Tienne.  Léopold  Mozart  s'en  éloigna  en 
tonte  hâte  avec  ses  enfsnts  et  se  réfugia  à  01- 
mut*  (Moravie) ,  où  ,  a  peine  arrivés,  les  deux 
enfanta  furent  atteints  de  la  cruelle  maladie,  dont 
le  caractère  fut  si  grave  pour  Wolfgang,  qu'il 
fut  privé  de  la  vue  pendant  neuf  jours.  De  retour 
a  Vienne  au  mois  de  janvier  1768,  le  Jeuno  ar- 
tiste fut  présenté  à  l'empereur  Joseph  II  et  a 
Ifmpérfl triée.  Comme  partout,  son  prodigieux 

i.   Brait  ailtrt 


lRT  MS 

talent  transporta  d'ail  mirât  ion  toute  la  cour.  L'eol- 
pereur  lui  dit  qu'il  désirait  lui  voir  composer  un 
opéra  et  le  diriger  lui-même  au  clavecin.  Mal- 
heureusement Léopold  Mozart  prit  celle  de- 
mande au  sérieux  et  se  persuada  que  la  réputation 
et  l'honneur  de  son  Sis  étaient  attachés  I  la  réus- 
site de  cet  opéra.  Le  sujet  choisi  fol  la  Fi-ata 
timpHee;  mais  il  fallut  attendre  longtemps  le 
travail  du  poêle.  Dès  qu'il  eut  son  livret,  Wolf- 
gang se  mit  à  l'ouvrage,  et  composa  les  airs  avec 
rapidité.  Lorsque  le  bruit  se  fut  répandu  de  son 
entreprise,  tous  les  compositeurs  réunirent  leurs 
efforts  pour  nuire  a  cet  enfant.  Il  est  triste  de 
dire  que  Gluck  fut  au  nombre  do  ses  ennemis, 
suivant  ce  que  Léopold  Moiart  écrivait  en  con- 
fidence a  un  ami.  On  affirma  d'abord  que  la 
partition  de  l'opéra  n'était  pas  l'ouvrage  de  l'en- 
fant, mais  de  son  père;  il  fallut,  pour  prouver  Je 
contraire,  que  Wolfgang  écrivit  devant  témoins  un 
air  sur  des  paroles  prises  au  hasard  dans  un  vo- 
lume des  œuvres  de  Métastase ,  et  qu'il  l'instru- 
mentât dans  la  même  séance.  Puis  les  chanteur» 
italiens  dirent  que  leurs  airs  n'étaient  pas  chan- 
tages, parce  qu'ils  étaient  mal  prosodies;  on 
demanda  des  changements  ;  le  poète,  d'accord 
avec  les  ennemis  du  jeune  compositeur,  fit  long- 
temps attendra  les  paroles  de  ces  changements  ; 
de  ton  cdté,  l'orchestre  dit  qu'il  ne  consentirait 
pas  à  jouer  bous  la  direction  d'un  enfant,  et  l'en- 
trepreneur, nommé  Affliglo,  usant  de  subterfuges 
de  toute  espèce ,  ajournait  incessamment  les  ré- 
pétitions, et  finit  par  décider  que  l'opéra  ne  se- 
rait pas  joué.  Cest  ainsi  que  se  termina  cette 
malheureuse  affaire,  après  quatorze  mois  passés 
à  Vienne  par  la  famille  Mozart  avec  des  dépense» 
et  des  pertes  d'argent  qui  la  minaient  :  le  pau- 
vre Wolfgang  écrivit ,  sans  obtenir  de  résultai , 
un  ouvrage  eu  trois  actes  dont  la  partition  ori- 
ginale a  cinq  cent  claquante-huit  pagea.  La  seule 
consolation  de  Léopold  et  de  son  fils  fut  l'exé- 
cution, au  mois  de  décembre  178B,  d'une  messe 
solennelle,  à  grand  orchestre,  composée  par  Wolf- 
gang et  exécutée  sous  sa  direction.  Au  nombre 
des  ouvrages  qu'il  écrivit  a  cette  époque,  on  die 
un  concerto  de  trompette  pour  un  jeune  garçon 
de  son  âge.  Pendant  son  séjour  a  Vienne,  il  com- 
posa aussi,  au  mois  do  janvier  176S,  pour  la  mai- 
son de  campagne  du  docteur  Mesmer,  ami  de 
son  père,  le  petit  opéra  BaïUen  et  Battienme  , 
traduit  du  français  en  allemand.  Gerber  t  attribué 
cet  ouvrage  a  Léopold  Mozart ,  dans  son  Nouveau 
Lexique  des  Musiciens  :  M.  de  Hissen  le  restitue  a 
Wolfgang  (1).  M.  Otto  Jahn  adopte  la  rocmeopl- 


^36  M02 

nion,  et  Oulibicheff  (1),  ne  trouvant  aucun  ren- 
seignement sur  ce  sujet  dans  les  lettres  de  Léo-  j 
pold,  croit  devoir  laisser  la  chose  indécise.  Pour 
moi ,  je  crois  pouvoir  décider  la  question ,  car  je 
possède  li  partition  manuscrite  de  Bastien  et 
Bastierme,  que  je  considère  comme  originale  et 
qui  porte  ce  litre  :  Devinettes  opérette  Bastien 
iMKf  BastiennevoniStimmen,  soprano,  tenore 
und  basait  mit  2  violini,  allô  viola,  î  oboe, 
îcorni,  S  flauti  und  basso,  del  Sic.  W.  A. 
Mozart.  De  retour  ïSalzbourg,  dans  les  derniers 
jours  de  1768,  Mozart  y  passa  toute  l'année  sui- 
vante, et  apprit  la  langue  italienne  pour  se  pré- 
parer au  voyage  que  projetait  son  père.  Ils  par- 
tirent seuls,  tu  mois  de  décembre  170a,  et  se 
dirigèrent  vers  l'Italie  par  Insprurtt.  Dans  un 
concert  donné  clin,  le  comte  Kunig],  le  jeune 
Mozart  osa  jouer  a.  première  vue  un  concerto 
difficile,  et  eut  un  succès  complet  dans  cette 
épreuve  téméraire.  Vérone,  Hantoue,  Milan, 
Florence,  Rome,  Nnples,  l'entendirent  et  l'ad- 
mirèrent. Un  enthousiasme,  qu'on  ne  rencontre 
que,  dans  les  contrées  méridionales,  l'accueillait 
de  toutes  parts.  Le  programme  de  la  plupart  des 
concerts  où  il  se  faisait  entendre  était  semblable 
à  celui  qu'il  donna  à  Mantoue  le  le  janvier  1770, 
et  qui  était  composé  de  deux  symphonies  écrites 
par  lui,  d'un  concerto  de  clavecin  qui  lui  serait 
donné  à  l'improviste  et  qu'il  exécuterait  i  pre- 
mière vue;  d'une  sonate  qui  lui  serait  également 
donnée,  et  qu'il  s'engageait  de  transposer  Immé- 
diatement dans  le  ton  qu'on  voudrait  lui  indi- 
quer; d'un  air  composé  et  chanté  par  lui  en  «'ac- 
compagnant an  piano  ,  sur  des  paroles  qui  lui 
seraient  données  pendant  la  séance  ;  d'une  sonate 
et  d'une  fugue  improvisée  sur  un  thème  donné  ; 
enfin  d'une  symphonie  qui!  jouerait  au  piano 
sur  une  seule  partie  de  premier  violon  de  l'ou- 
vrage qu'on  voudrait  choisir  I  On  comprend  l'en- 
thousiasme que  devaient  inspirer  de  pareils  pro- 
diges réalisés  par  an  enhnt  de  treize  ans  et 
demi;  car  quel  musicien  oserait  entreprendre 
une  pareille  tâcher  Cependant  cet  enfant  mer- 
veilleux ne  s'est  pas  épuisé  dans  de  pareils  ef- 
forts ;  il  n'a  pas  même  effleuré  la  vigueur  de  son 
organisation  morale ,  et  il  est  devenu  le  plus 
grand  des  musiciens.  Les  poètes  le  chantaient, 
des  médailles  étaient  frappées  en  son  honneur, 
les  académies  lui  ouvraient  leurs  portes,  et  les 
maîtres  les  plus  savants  des  sévères  écoles  de 
Bologne  et  de  Rome  le  considéraient  avec  éton- 
nement.  Il  n'avait  que  quatorze  ans.  et  l'antienne 
à  quatre  parties  qu'il  écrivit  ponr  le  concours  de 
l'Académie  philharmonique  était  un  essai  forl  re- 

(1)  iftmttlU  BtotrofhU  ta  Mnart,  1 1,  p.  M. 


marquante  dans  un  genre  de  musique  qui  lui 
était  inconnu;  et  le  digne  P.  Martini  l'appelait 
illustre  maure  j  il  n'avait  que  quatorze  ans, 
et  deux  auditions  dn  Miserere  d'Allegrl  lui 
suffirent  pour  écrire  de  mémoire  ce  morceau  cé- 
lèbre dont  il  était  défendu  de  donner  des  copies  ; 
il  n'avait  que  quatorze  ans,  et  le  plus  célèbre 
des  compositeurs  dramatiques  de  ce  temps , 
Adolphe  Hasse,  surnommé  par  les  Italiens  le 
divin  Saxon,  n'hésitai]  pas  a  dire,  après  avoir 
entendu  son  Mtlridate  et  sa  cantate  Ascanio 
in  Alba  :  Cet  enfant  nous  fera  tous  oublier; 
et  la  population  milanaise  tout  entière  s'écriait 
transportée  :  Ewiva  il  maestrino! 

Hozarl  était  a  Milan  au  mois  de  février  1770  ; 
il  en  partit  vers  le  15  mars,  après  avoir  obtenu 
nn  engagement  pour  composer  le  premier  opéra 
dn  carnaval  de  l'année  1771  ;  il  prit  la  route  de 
Bologne,  où  sa  présence  causals  plus  viveémo- 
tion.  Je  viens  de  parler  du  morceau  qu'il  y 
écrivit  pour  obtenir  le  diplôme  d'académicien 
philharmonique.  Suivant  les  statuts,  l'épreuve  à 
subir  en  pareille  circonstance  consistait  à  écrire 
sur  un  plaln-chant  donné  une  composition  a 
quatre  voix  dans  le  style  appelé  ostervato,  ou  a 
la  Palestrlna.  Mozart  écrivit,  d'après  les  conseils 
qu'il  avait  reçus  du  P.  Martini,  l'antienne  deman- 
dée; mais  ce  n'est  pas  celle  qui  a  été  publiée 
sons  son  nom  par  le  conseiller  De  Nissen  (I), 
par  Licbtentbal  (1),  et  par  M.  Otto  Jahn  (I),  car 
ce  morceau  est  du  P.  Martini.  Le  savant  M,  Gas- 
peri, maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Bo- 
logne et  bibliothécaire  du  Lycée  communal  de  ' 
musique  de  cette  ville,  a  trouvé,  dans  on  recueil 
manuscrit  du  dépôt  qui  lui  est  confié,  l'original 
de  la  composition  de  Mozart ,  suivi  de  celle  qoe 
Martini  écrivit  sur  le  même  sujet  pour  l'instruc- 
tion du  jeune  artiste.  Il  y  a  loin  du  travail  d'un 
maître  eipérimenlé  tel  que  Martini  a.  celui  de 
Mozart,  écrit  trop  rapidement  peut-être,  et  avec 
une  connaissance  trop  sommaire  d'un  genre  de 
musique  qui  lui  était  Inconnu  avant  qu'il  ar- 
rivai en  Italie;  toutefois  ce  travail  me  pa- 
raît intéressant.  M.  Gasparf  a  publié  l'antienne 
de  Mozart  avec  son  excellent  discours  intitulé 
la  sfvslca  in  Bologna,  qui  a  para  dans  ta  . 
Gazette  musicale  de  Milan ,  et  dont  il  a  été  fait 
des  tires-i-parl(  Milan,  Ricordi,  sans  date,  ln-8*  ), 
Je  crois  que  les  lecteurs  de  la  présente  notice 
verront  avec  intérêt  les  deux  morceaux  sur  le 
même  sujet,  ponr  en  faire  la  comparaison  : 


Ici,  toulw  1m  coodillona  du  genre  tout  res- 
pectée* ;  l'harmonie  cit  celle  do  aeitfeme  tiècle, 
et  1*  tonatitA  du  premier  ton  j  est  toujoun 
wntte.  Lee  parties  chantent  bien;  tout  enfin  eet 
digne  d'un  nutlre.  Une  Mule  in  ad  rer  lance  i'j 


i  l'endroit  marqué  (a)  ;  I*  pirtie 
do  ténor  ;  bit  un  relard  de  neuTtème  M»  dis- 
tante de  seconde,  ce  qui  est  une  faute  capitale, 
parce  qne  1*  résolution  de  la  dissonance  o'eit  pac 

aentle  tur  l'uniisoD. 


u.  ■    '     — 

PPi^ff 

i  ■■      -     .i 

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|ll  Tout  «ingpuniie  préicntf  éa  luKsuloo»  d'har-  .   tcmp»  116  oc  fcor 
■rtjfc,  •iMlqi'oot  NUMM*  lepUtai,  Ikouqm  »n  |  ttaot. 


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tt               n 

'  Mozart,  Agé  seulement  de  quatorze 
récemment  arrivé  en  Italie, 
et  ne  pouvait  connaître  les  règle*  et  lei  trarti- 
tkmi  de  l'ancien  style  oaervato  dans  lequel 
on  le  faisait  écrire  :  cela  m  Toit  an  premier 
■bord  dent  lea  troisième  et  quatrième  mesures 
du  soprano,  purement  instrumentales  et  non  vo- 
cales, dam  lesquelles  il  fait  armer  une  partie 
sur  des  quintes,  par  mouvement  direct;  ce  qui 
est  interdit  dans  le  contrepoint. 

Le  11  avril,  Motart  arriva  a  Rome.  Dans  une 
lettre  de  son  père,  écrite  de  cette  ville,  on 
trouve  l'anecdote  relstive.au  Miserere  d'Aï- 
tegri.  A  Naples ,  Jomelli ,  Majo ,  h  célèbre  can- 
tatrice De  Amicis,  et  tout  ce  qui  s'y  trouvait  d'ar- 
tistes de  mérite  l'accueillirent  comme  un  com- 
positeur déjà  classé  parmi  les  maîtres.  En  repas- 
sant à  Rome,  Moxsrt,  bien  qu'âge  seulement  de 
quatorze  ans ,  Tut  fait  chevalier  de  l'Éperon  d'or 

(1)  La  dogMe  noie  n  trouve  iluil  dîna  le  minu.enl 
•fttuul  :  le  M  on  le  la  uni  estiment  défectueux,  cir 
Sidé  ce  genre  de  contrepoint ,  lea  notée  qui  n'ont  nu  de 


par  le  pape.  Moins  sensible  que  Gluck  a.  ce  genre 
de  distinctions,  il  ne  se  fit  jamais  appeler  le 
chevalier  Motart,  et  ne  porta  la  croix  dent  il 
avait  été  décoré  que  dans  les  pars  étrangers, 
comme  le  voulait  son  père.  De  retour  à  Milan, 
vers  la  fin  du  mois  d'octobre,  Meurt  v  écrivit 
son  mtridate,  qui  fut  représenté,  le  M  dé- 
cembre de  la  même  année,  avec  un  succès  dé- 
cidé, et  qui  obtint  vingt-deux  représentations 
consécutives.  Quelques  Jours  avant  la  première 
répétition ,  la  prima  donna  Bernasconi ,  peu 
confiante  dans  le  talent  d'un  pianiste  de  qua- 
torze ans  pour  écrire  des  airs,  demanda  au  jeune 
compositeur  qu'il  lui  fit  voir  celui  qu'elle  devait 
chanter;  Il  satisfit  sur-le-champ  a  cette  de- 
mande. La  eantatrice  «ssava  immédiatement  le 
morceau  et  en  fut  charmée.  Alors  Motart,  piqué 
de  la  défiance  qu'on  semblait  avoir  eue  dans  sa 
jeunesse',  lui  en  offrit  nn  autre,  puis  un  troi- 


«Google 


lième ,  et  laissa  la  Bernasconi  stupéfaite  de  ren- 
contrer un  talent  il  rare  et  une  imagination  si 
riche   dans  on  lge  ai  tendre. 

Pendant  une  partie  de  l'année  1771,  Mozart 
visita  Vérone,  qui  loi  avait  envoyé  un  diplôme 
d'académicien,  Venue,  Padoue,  où  il  étonna 
ie  P.  Valotti  en  improvisant  sur  le  grand  orgue 
du  Saint  ;  puis  il  fît  une  course  jusqu'à  Iiupniek. 
Il  retourna  ensuite  à  Milan ,  pour  j  écrire  m  can- 
tale  dramatique  Ascanio  In  Alba,  dans  laquelle 
Maaxuoli  chantait  le  rôle  principal ,  et  qui  lut  re-  ' 
présentée  au  mois  de  décembre.  L'inalal  talion 
d'un  nouvel  archevêque  à  Salzbourg  rappela  Léo- 
pold  Mozart  dans  cette  ville  en  1772.  Le  jeune 
compositeur  fut  invité  à  écrire  pour  cette  cir- 
constance la  sérénade  dramatique  intitulée  :  II 
Sogno  ai  Sdpione;  elle  Fat  représentée  le 
14  mari  1772.  Au  mois  d'octobre  suivant,  Mo- 
zart retourna  a  Mitan ,  où  il  composa  son  opéra 
aérien»  Lvcio  Silta,  àoDl  les  rôles  principaux 
furent  citante*  par  Rauixini  et  la  prima  donna 
De  Anticie.  Le  public  accueillit  avec  faveur  cet 
ouvrage,  comme  lee  précédents.  Il  fut  suivi  de 
LatFinta  Giardintera,  à  Munich,  en  1774, 
et  de  la  pastorale  en  deux  parties  II  Re  pat- 
tore,  composée  pour  la  cour  de  Salzbourg,  et 
représentée  en  1775. 

Mozart  avait  dix-neuf  ans  ;  le  prodige  de  l'en- 
fonce  avait  fini,  le  grand  homme  commençait; 
mais  quelle  enfanta  que  celle  qui  se  terminait  a 
la  seizième  année  après  avoir  produit  un  opéra 
ns,  un  oratorio,  deux 
sa,  un  Stabat,  des  offertoires, 
hymnes  et  motets  ,  une  Passion ,  deux  cantates 
arec  orchestre,  treize  symphonies,  vingt-quatre 
sonate*  pour  le  piano,  gravées,  ainsi  que  plu- 
sieurs autres  morceaux  pour  le  même  instru- 
ment,  des  trios  de  violon,  des  divertissements 
ea  quatuor  pour  toutes  sortes  d'instruments , 
des  pièce*  d'harmonie  militaire,  des  marches, 
des  fugues,  des  sulos  de  violon ,  de  violoncelle 
et  de  flûte,  des  concertos  pour  divers  instru- 
ments! L'élonnement  s'accroît  encore  lorsqu'on 
se  rappelle  que  l'auteur  de  tout  cela  avait  em- 
ployé la  moitié  de  sa  vie  à  voyager  et  à  donner 
des  concerts. 

De  retour  à  Salzbourg  en  1774,  Mozart  s'é- 
tait persuadé  que  le  prince ,  en  récompense  de 
ses  brillants  succès ,  loi  accorderait  la  place  de 
maître  de  chapelle  ;  mais  après  nne  vaine  attente 
de  trois  années ,  la  misère  l'obligea  d'aller  cher- 
cher du  pain  ailleurs,  et  ce  fut  à  Munich  qu'il  se 
rendit  d'abord.  Présenté  a  l'électeur,  il  lui  de- 
manda du  service,  offrant  de  composer  chaque 
année  quatre  opéras,  et  de  jouer  loua  les  jours 
dan*  le*  concert*  de  la  cour.  Pour  tout  cela  il 


IRT  23t 

ne  demandait  qu'un  traitement  de  5ou  florins 
(  environ  1,050  fr.  )  ;  mais  le  prince  répondait  à 
tous  ceux  qui  le  pressaient  d'accepter  les  offres 
du  compositeur  :  Il  est  trop  tdl;  qu'il  aille  en 
Italie ,  qu'il  se  fasse  un  nom .  Je  ne  lui  refuse 
rien;  mais  il  est  trop  tél.  «  Aller  en  Italie! 

■  disait  Mozart  ;  mais  j'y  ai  passé  plusieurs  an- 

■  nées,  et  j'y  ai  donné  trois  opéras,  a  II  ajou- 
tait :  •  Que  le  prince  rassemble  tous  les  coiu- 

■  posileurs  de  Munich;  qu'il  en  fasse  venir  d'I- 

•  taire,  de  France,  d'Allemagne,  d'Angleterre  et 

•  d'Espagne  :  je  me  mesurerai  avec  tous.  ■  Ce 
pauvre  grand  artiste,  méconnu  des  princes  qui 
seuls  pouvaient  lui  donner  une  existence ,  était 
obligé  de  se  redresser  devant  ceux  qui  voulaient 
rabaisser.  Ce  n'était  pas  l'orgueil ,  mais  le  sen- 
timent de  «a  force  et  la  juste  prévision  de  l'a- 
venir qui  lui  faisaient  dire  :  «  Je  suis  aimé  du  pu- 

■  bile  de  Munich  :  je  le  serai  bien  davantage 
n  quand  j'aurai  agrandi  le  domaine  de  la  mu- 

■  sique;  ce  qui  ne  peut  manquer  d'arriver.  Je 
«  brûle  du  désir  d'écrire  depuis  que  j'ai  entendu 

•  la  musique  vocale  allemande.  »  Plus  pauvre 
en  s'éloignant  de  la  capitale  de  la  Bavière  que 
lorsqu'il  y  était  arrivé,  il  fut  obligé  de  donner 
un  concert  à  Augsbourg  pour  fournir  aux  frais 
de  son  voyage.  Jamais ,  écrivait-il  à  son  père, 
je  n'ai  été  accablé  d'autant  d'honneurs 
qu'ici.  Ces  honneurs,  et  90  florins  de  la  recelte 
de  son  concert,  furent  tout  le  produit  de  son 
séjour  à  Augsbourg.  A  Msnheim ,  l'électeur  pa- 
latin le  traita  avec  distinction  et  les  musiciens  se 
prosternèrent  ;  mais  il  n'y  avait  point  de  place* 
vacantes  :  Cannabicli  et  l'abbé  Vogler  les  occu- 
paient. Le  seul  fruit  du  voyage  de  Mozart  fut 
une  montre  dont  le  prince  lui  fit  cadeau.  11  prit 
alors  la  résolution  de  se  rendre  1  Parts,  espérant 
y  retrouver  un  peu  de  la  faveur  qui  l'y  avait  ac- 
cueilli quatorze  ans  auparavant;  mais  il  y  at- 
tendit vainement  pendant  six  mois  le  livret  d'un 
opéra  qu'on  lui  avait  promis,  et  le  directeur  du 
Concert  spirituel  ne  daigna  pas  même  faire  co- 
pier une  symphonie  concertante  qu'il  avait  écrite 
pour  les  célèbres  artistes  Ritter,  Ramm  et  Punto. 
Ce  directeur,  qui  n'était  autre  que  Legros,  acteur 
de  l'Opéra,  ne  l'employa  qu'à  raccommoder  un 
Miserere  de  Holxb*uer,*qni  ne  réussit  pas.  Enfin 
la  mère  de  Mozart,  qui  l'accompagnait  dans  son 
voyage,  se  félicitait  après  plusieurs  mois  qu'il 
eût  trouvé  une  écolière  assez  généreuse  pour 
lui  payer  frais  fouir  d'or  pour  douze  leçons.  Le 
découragement  qui  lui  serrait  le  cœur  se  laisse 
entrevoir  dans  ce  passage  d'une  lettre  s  son  père, 
écrite  de  Paris  le  1"  mal  1778.  •  S'il  y  avait 

■  ici  quelqu'un  qui   est  des   oreille*   pour  en- 

■  tendre,  un   coeur  pour   sentir,  et  seulement 


352  MO) 

*  quelque  idée  de  l'art,  je  me  consolerais  de 
m  toute*  mes  disgrâces;  mais  leg  hommes  avec 
«  qui  je  mil  sont  des  brute*  quant  a  la  mu- 
■  Bique,  •  Le  grand  nomme  De  comprenait  pu 
que,  eba  un  peuple  à  peine  sorti  de*  tôle*  du 
marnais  goût ,  et  encore  indécis  sur  la  révolu- 
tion récemment  opérée  par  Gluck  dans  la  mu- 
sique dramatique,  le*  créations  de  son  génie  ne 
pouvaient  être  goûtées ,  parce  que,  trop  hardie*, 
elle*  franchissaient  tout  à  coup  de*  phases  de 
transformation  qui,  dan*  Tordre  ordinaire, au- 
raient occupé  plus  d'un  demi-siècle.  A  peine  l'Al- 
lemagne, plus  avancée,  était-elle  mûre  pour  tant 
de  nouveautés. 

Un  dernier  malheur  Tint  frapper  Hrturt  à 
Paris  :  il  y  perdit  sa  mère.  Une  lettre  qu'il 
écrivit  le  jour  même  du  décès  (3  juillet  1778)  à 
un  ami  de  sa  famille,  prouve  l'isolement  où  il 
se  trouvait  dan*  cette  grande  ville;  car,  lui  dit- 
il,  un  ami  (Heina),  Allemand  de  naissance,  et 
Jlicleaae  de*  Quatre  Fils  Aymon,  où  il  était 
logé,  furent  le*  seule*  personnes  qui,  non-seule- 
ment assistèrent  aux  derniers  moments  de 
M"'  Moiart ,  mai*  qui  formèrent  son  convoi 
pour  les  funérailles.  Cet  extrait  des  registres  de 
la  paroisse  Saint-  Euslache  n'a  été  connu  d'aucun 
des  biographes  de  Mozart  : 


«   Ledit  jour,    Anne-Marie  Perd   (Pertlin), 

•  âgée  de  cinquante-sept  ans,  femme  de  Léopold 

-  Moiart,  maître  de  chapelle  de  Salxbourg,  en 

■  Bavière,  décédée  d'hier,  rue  du  Gros  Chenet , 

■  a  été   inhumée  an   cimetière  en  présence  de 

•  Wolfgang    Amadi    (Amédée)    Moiart,    son 

-  fils,  et  de  François  Heina,  trompette  decbe- 

■  vau-légen  de  la  garde  du  ml. 

•  Signé  :  Moiiar,  Hein*  ,  Thibsoh  (  vicaire  ).  ■ 
Apres  le  malheur  qui  venait  de  le  frapper,  le 
séjour  de  Paris  devint  insupportable  à  Moiart  ; 
il  s'en  éloigna  rapidement  et  alla  retrouver  son 
père.  Dans  ces  circonstances,  fatigué  de  ses  efforts 
infructueux  pour  se  faire  nne  position,  il  sévit 
contraint  d'accepter  en  1779  la  place  d'organiste 
de  la  cour,  à  Salibourg ,  et  l'année  d'après ,  celle 
d'organiste  de  la  cathédrale.  Voilà  donc  oh  était 
arrivé,  a  l'âge  de  vingt-trois  ans ,  le  plus  étonnant 
de*  musiciens  modernes ,  après  quinte  années 
de  succès  ioouls!  Il  ne  lui  était  pas  même 
permis  de  prouver,  par  de  nouveaux  ouvrages, 
que  le  passé  de  sa  vie  n'était  que  le  prélude  de 
l'avenir. 

Une  heureuse  circonstance  vint  le  tirer  pour 
«si  instant  de  l'abattement  ou  s'épuisaient  ses 
force*.  Partisan  enthousiaste  de  la  musique  de 
■«art,  te  prince  électoral  de  Bavière,  Caarles- 


Tliéodore,  le  fit  appeler  à  Munich  au  moi*  de 
novembre  1780,  et  lui  confia  la  composition 
à'idoménée,  opéra  sérieux  en  trois  acte*. 
Parti  de  Salibourg  dans  le  mois  de  novembre 
17B0,  Moiart  se  mit  Immédiatement  i  l'ou- 
vrage, et  par  un  prodige  d'activité,  il  put  faire 
commencer  les  répétition*  des  deux  premiers  acte* 
le  I"  décembre  suivant  Cependant,  cet  ou- 
vrage e*l  une  transformation  complète  de  l'art  : 
c'est  la  création  originale  des  forme*  et  de* 
moyens  de  toute  la  musique  dramatique  venue 
après  lui.  Le  caractère  mélodique  de  ïldo- 
milite  ne  rappelle  ni  la  musique  purement  ita- 
lienne, ni  ta  musique  allemande  formée  sou* 
l'influence  de  celle-ci  par  Graun,  Huée  et 
Banda,  ni  le  style  français,  ni  enfin  la  modifi- 
cation de  ce  strie  par  Gluck.  Mozart  tire  tout 
de  son  propre  fonds ,  et  son  ouvrage  devient  le 
type  d'une  musique  aussi  nouvelle  dan*  son 
expression,  dans  la  disposition  de  la  phrase, 
dan*  la  variété  de  développements  de  l'idée 
principale ,  que  dans  la  modulation ,  l'harmonie 
et  (Instrumentation.  Rien  de  ce  qui  existait  au- 
paravant ne  pouvait  donner  l'idée  de  l'ouverture 
à'Idoménée ,  de  l'air  Padre,  germant,  de 
celui  d' Electre ,  au  premier  acte ,  de  celui  d'I- 
tia,  accompagné  de  quatre  instruments  oblige*, 
ni  des  chœur*  Pletà,  ffumi  /et  Coriiamo,  fug- 
giamo.  Tout  cela  ouvre  une  époque  nouvelle 
da  la  musique  dramatique,  un  monde  d'inven- 
tions; époque  qui  s'est  développée  jusqu'à  no* 
jour*  ;  monde  où  tous  les  musicien*  ont  été  cher- 
cher la  vie  depuis  quatre-vingt*  ans.  La  pre- 
mière représentation  de  ce  bel  ouvrage  eut  lieu 
le  19  janvier  1781 ,  pour  l'anniversaire  de  la 
naissance  de  l'électeur  de  Bavière.  Une  œuvre  si 
nouvelle  semblait  ne  devoir  pu  Etre  comprise 
A  son  apparition  :  cependant  elle  excita  l'en- 
thousiasme de  la  population  de  Munich ,  et  sur- 
tout des  musiciens,  qui  proclamèrent  Moiart  le 
plus  grand  artiste  de  son  temps. 

Flatté  des  éloges  prodigué*  t  l'organiste  de  ta 
cour,  l'archevêque  de  Salibourg,  qui  était  de  la 
famille  de  Colloredo,  s'en  fit  suivre  à  Vienne, 
au  mois  de  mars  de  la  même  année,  le  logea 
dans  son  hôtel ,  mail  le  confondit  parmi  ces 
domestiques,  et  même  l'obligea  à  manger  avec 
ses  cuisiniers.  Une  lettre  de  Moiart,  écrite  à  cette 
époque ,  peint  avec  amertume  l'humiliation  qu'il 
éprouvait  d'un  pareil  traitement  La  crainte  d* 
compromettre  son  père  et  de  lui  faire  perdre 
sa  place ,  unique  ressource  du  vieillard ,  était  le 
seul  motif  qui  le  retenait  dan*  cette  situation. 
Il  an  pouvait  même  ae  (aire  entendre  dan*  le* 
concerts  oh  il  était  souvent  invité,  sans  en 
avoir  obtenu  l'autorisation  de  son  maître.  Endn, 


il  se  plaignit  un  jour,  et  n'ayant  reçu  de  l'arche- 
vêque que  cette  réponse  :  Cherche  ailleurs,  si 
tu  ne  veux  pas  me  servir'  comme  je  tentant* , 
il  donna  «a  démission.  Libre  désormais ,  il  ne 
chercha  plus  de  place  et  vécut  de  son  travail 
ainsi  que  des  leçon»  qu'il  donnait.  Quelques  du- 
cats,produit  de  sea  leçons,  furent  pendant  prêt 
d'une  année,  m  seule  ressource.  L'empereur  Jo- 
seph II,"  qui  n'avait  de  goût  que  pour  la  mu- 
sique Julienne ,  ne  prenait  pas  garde  au  grand 
musicien  né  dans  ses  États,  et  le  laisaait  languir 
dans  la  misère  ;  cependant  la  comtesse  de  Thua 
et  le  prince  de  Cobentzel  unirent  par  vaincre  les 
répugnances  du  monarque,  et  l'Enlèvement  du 
Sérail  fut  demandé  à  son  illustre  auteur  pour 
le  théâtre  de  I*  cour.  Cet  ouvrage,  dont  toutes 
les  formes  étalent  nouvelles ,  excita  d'abord  dam 
le  monde  plus  d'étonnement  que  de  plaisir  ;  maie 
les  musiciens  le  proclamèrent  un  chef-d'œuvre; 
Prague,  Munich,  Dresde,  Berlin,  Stuttgart  , 
Carlsruhe,  confirmèrent  l'opinion  des  artistes;  et 
les  courtisans  de  Vienne ,  pour  éviter  le  ridicule, 
finirent  par  se  ranger  a.  l'avis  du  plus  grand 
nombre.  Cependant ,  l'empereur  n'aimait  paa , 
au  fond,  cette  musique,  trop  forte  pour  son 
oreille,  et  toujours  il  ;  eut  quelque  réticence 
dans  les  éloges  qu'il  accordait  a  celui  que  les  ar- 
tistes plaçaient  au-dessus  de  tous  les  musiciens 
de  PEurope.  Cela  est  trop  beau  pour  net 
oreilles,  disait-ll  a  Mozart  en  parlant  de  l'En- 
lèvement du  Sérail  ;  en  vérité,  j'y  trouve  trop 
dénotes.  —  Précisément  autant  qu'il  en  faut, 
répondit  le  musicien.  Joseph  II  ne  fit  donner  a 
Mozart  que  cinquante  ducats  pour  la  composi- 
tion de  cet  opéra.  Plus  tard  il  lui  accorda  une 
pension  de  B00  florins  avec  le  titre  de  composi- 
teur de  la  cour;  mais  pendant  plusieurs  années 
il  ne  lui  demanda  rien,  à  l'exception  du  petit 
opéra  intitulé  ;  Le  Directeur  de  spectacle,  qui 
fut  représenté  au  château  de  Schosnbruuu 
en  1788.  Son  obstination  à  cet  égard  fil  dire  un 
jour  par  le  compositeur  à  l'intendant  qui  lui 
payait  ses  honoraire*  :  Monsieur,  c'est  trop 
pour  ce  qu'on  nu  demande,  et  pas  aaet 
pour  ce  que  Je  pourrais  faire.  On  a  peine  a 
comprendre  l'attachement  que  Mozart  montra 
toujours  pour  un  prince  qui  appréciait  si  mal  et 
récompensait  si  peu  son  mérite  ;  cependant  ce 
fat  cet  attachement  qui  l'empêcha  d'accepter  les 
offres  séduisantes  que  lui  fit  le  roi  de  Prusse  Fré- 
déric-Guillaume  II,  lorsqu'il  visita  Berlln.Ce  prince 
lui  ayant  demandé  ce  qu'il  pensait  de  sa  chapelle, 
il  répondit  avec  sa  franchise  ordinaire  :  ■  Sire , 

■  votre  chapelle  possède  beaucoup  d'artistes  dis- 

■  tangues,  et  nulle  part  je  n'ai  entendu  exécuter 
*  si   bien   des  quatuors  ;  mais   ces  messieurs 


1RT  33S 

■  réunis  pourraient  fair»  mieux  encore.  —  Eh' 

■  bien,  lui  dît  le  roi,  reste?,  arec  moi  :  voua 

■  seul  pouvez   faire  ce  changement  :  je  voua 

•  offre  pour  votre  traitement  annuel  3,000  écus 

•  (11,250  fr. ).   —  Quoi!  me  fàudra-t-il  aban- 

•  donner  mon  bon  empereur  ?  ■  Le  roi ,  touché 
de  cette  marque  d'attachement  désintéressé, 
ajouta  :  •  Eh  bien ,  pensez-;,  mes  offres  su  bsis- 

•  tent,  ne  vinsaiex-vous  ici  que  dans  un  an.  » 
Préoccupé  de  cette  conversation,  Mozart  retourna 
à  Vienne  et  consulta  ses  amis  sur  nne  circons- 
tance si  importante,  qui  devait  décider  de  son 
sort;  Ils  le  pressèrent  pour  qu'il  acceptât  le* 
offres  du  roi  de  Prusse,  et  il  se  décida  a  de- 
mander sa  démission  à  l'empereur.  Joseph  II  vit 
d'un  coup  d'cell  la  tache  qu'imprimerait  a.  son 
règne  le  départ  d'un  artiste  si  renommé,  pour 
passer  au  service  d'une  cour  étrangère,  et,  dé- 
cidé a  le  retenir,  Il  lui  dit  de  l'air  le  plus  affable: 
Eh  quoi! mon  cher  Mozart,  vous  voudriez  me 
quitter?  Interdit  à  ces  paroles,  Mozarl  regarda 
le  prince  avec  attendrissement  et  lui'  dit  :  Ma- 
jesté, je  me  recommande  à  votre  bonté...  je 
reste  à  votre  service  (1).  Aucune  amélioration 
dans  le  sort  du  compositeur  ne  résulta  de  cet  en- 
tretien. Lorsqu'il  revint  chez  lui ,  un  de  ses  amia 
lui  demanda  s'il  n'avait  paa  profité  de  cette  cir- 
constance pour  faire  porter  son  traitement  à 
une  somme  convenable  :  Eh!  qui  songe  à  cela T 
répandit  Mozart  avec  colère.  Cependant  si  la 
crainte  de  voir  abandonner  son  service  par  un 
grand  artiste  pour  passer  dans  une  cour  étran- 
gère avait  ému  un  instant  l'empereur  Jo- 
seph II,  il  est  certain  qu'il  ne  goûta  jamais 
aa  musique,  trop  forte  pour  son  organisation 
musicale.  Rien  de  plue  significatif  a  cet  égard 
que  les  révélations  du  poète  d'Aponte,  auteur 
des  excellents  livrets  des  iïoees  de  Figaro  et 
de  Don  Juan,  le  crois  ne  pouvoir  mieux  faire 
que  de  rapporter  quelques  passages  de  ses  Hé- 
moires ,  pour  faire  connaître  quelle  était  la  vé- 
ritable situation  de  Mozart  a  la  cour  de  Vienne. 

•  Wolfgang  Mozart,  dit  d'Aponte,  quoique  doué 

■  par  la  nature  d'un  génie  musical  supérieur 

■  peut-être  a  tous  les  compositeurs  paaséi,  pré- 

•  seuls  et  futurs,  n'avait  pu  encore  Taire  éclater 

•  son  divin  génie  a  Vienne,  par  suite  de  la  cabale 

Ui  itocbilu,  <ml  •  rapporté  cette  anecdote  diiu  la  Ga- 
lette amicale  de  Lclpalck,  prétend  que  Jeaaph  H  alunit 


■manda  potnt.  Quasi 


334  MOI 

■  ds  ses  ennemis  :  il  y  demeurait  obscur  et  bié- 

■  connu,  semblable  a  une  pierre  précieuse  qui , 

•  enfouie  dans   les  entrailles  de  la  terre,  y  dé- 
robe le  secret  de  sa  splendeur.  Je  ne  puis  ja- 

■  mais  penser  sans  plaisir  et  sans  orgueil  que 
>  ma  seule  persévérance  et  mon  énergie  furent 

•  en  grande  partie  la  cause  à  laquelle  l'Europe 

■  et  le  inonde  durent  la  révélat'ss»  complète  des 

■  merveilles  de  cet  incomparable  génie. 

■  H'élant  rendu  chez  Mozart,  je  lui  demandai 

■  s'il  lni  conviendrait  de  mettre  en  musique  un 

■  opéra  composé   tout  exprès  pour   lui.  —  Ce 

■  serait  avec  beaucoup  de  plaisir,  me  répondit-il, 

■  mais  je  doute  d'en  obtenir  la  permission.  —  Je 

•  me  charge  de  lever  toutes  les  difficultés.  —  Eh 

■  bien,  agissei.... 

■  Causant  on  jour  arec  lui,  il  me  demanda  si 

■  je  pourrais  mettre  en  opérala  comédie  de  Beau- 

■  marchais  intitulée  Les  Noces  de  Figaro.  La 

■  proposition  Tut  de  mon  goût.  Je  me  mis  à  l'ou- 

■  vrsge,  et  le  succès  fut  soudain  el  universel.... 

■  An  fur  et  mesure  que  j'écrivais  les  paroles, 

•  Mozart  composait  la  musique  ;  en  six  semaines 

•  tout  était  terminé.  La  bonne  étoile  de  Mozart 

■  voulut  qu'une  circonstance  opportuns  se  pré- 

■  sentit  et  me  permit  de  porter  mon  manuscrit 
»  à  l'empereur.  —  Eh  quoi!  me  dit-il,  tous  savez 

•  que  Mozart,   remarquable  pour   la   musique 

■  instrumentale,  n'a  jamais  écrit  pour  le  chant, 

■  sauf  une  seule  fois,  et  cette  exception  ne  vaut 

•  pas  grand'chosel  —  Moi-même,  répliquai-je 

■  timidement,  sans  la  bonté  de  l'empereur,  je 

■  n'eusse  jamais  écrit  qu'un  drame  à  Vienne. 

■  —  C'est  Trsl;  mail  cette  pièce  de  Figaro, 

■  je  l'ai  interdite  a  la  troupe  allemande.  —  Je  le 

•  sais  ;  mais,  ayant  transformé  cette  comédie  en 

■  opéra,  j'en  ai  retranché  des  scènes  entières, 

■  et  j'en  ai  abrégé  d'antres ,  ayant  soin  de  faire 

•  disparaître  tout  ce  qui  pouvait  choquer  les 

•  convenances  et  le  bon  goût;  en  un  mot,  j'en 

•  ai  fait  une  œuvre  digne  d'un  théâtre  que  Sa 

•  Majesté  honore  de  sa  protection.  Quant  a  la 

•  musique,  aulant  que  je  puis  en  juger,  elle  me 

■  semble  un  chef-d'œuvre.  —  Bien;  je  me  fie  ■ 

■  votre  goût  et  à  votre  prudence  :   remettez  la 

■  partition  aux  copistes.  ■ 

L'Enlèvement  du  S^roiJ  avait  été  représenté  à 
Tienne,  le  13  juillet  1781.  Le  4  sont  suivant, 
Mozart  éponsa  Constance  Weber,  virtuose  sur  le 
piano,  dont  II  eut  deux  fils.  Pour  subvenir  aux 
besoins  de  sa  famille,  il  ne  possédait  que  son 
revenu  fixe  de  buit  cents  flwins,  comme  compo- 
siteur de  la  cour  :  il  trouvait  le  surplus  dans  le 
faible  produit  de  ses  compositions,  dans  les 
leçons  de  pisno  qu'il  donnait  chez  lui,  et  surtout 
dans  les  contredanses  et  les  Taises  qu'il  écrivait 


pour  les  bals  et  les  redoutes  :  car  c'est  a  ce  tra- 
vail qu'était  souvent  condamnée  la  plume  qui  se 
reposait  en  écrivant  Don  Juan,  les  Noces  de 
Figaro,  Cosifan  lutte,  et  la  Flûte  enchantée. 
L'été,  Mozart  voyageait  pour  donner  des  concerta: 
c'est  pour  cas  voyages  qu'il  a  composé  la  plu- 
part de  ses  concertos  de  piano.  En  1783  parut  son 
Davidde  pénitente,  oratorio  qui  renferme  de* 
morceaux  de  la  plus  grande  beauté ,  particuliè- 
rement un  trio  pour  deux  soprani  et  tenore  qu'on 
peut  mettre  an  rang  de  sas  plus  belles  produc- 
tions. L'année  suivante,  ses  travaux  prirent  une 
activité  prodigieuse  qui  se  soutint  jusqu'à  s* 
mort.  Les  six  beaux  quatuors  connus  comme 
son  œuvre  10*  parurent  en  nas  ;  H  les  dédia  à 
Haydn.  Dans  son  épltre  dédicatoire ,  écrite  avec 
une  louchante  simplicité,  il  dit  au  célèbre  maître 
de  chapelle  du  prince  Esleriiazy,  que  c'est  de 
lui  qu'il  a  appris  è  faire  des  quatuors,  Cest  i 
cette  époque  que  le  père  de  Mozart  vînt  visiter 
son  fils  a  Vienne,  et  pris  Haydn  de  lui  dire  avec 
sincérité  ce  qu'il  pensait  du  mérite  de  ce  fils, 
objet  des  espérances  et  de  l'ambition  paternelles  : 
Sur  mon  honneur  et  devant  Dieu,  répondit  le 
grand  homme,  je  vous  déclare  que  votre  fils 
est  le  premier  des  compositeurs  de  nos  jours. 

Après  le  petit  opéra  du  Directeur  de  spectacle, 
joué  au  palais  de  Schœnbrunn  en  1760,  vint  dans 
la  même  année  ta  partition  prodigieuse  des 
Noces  de  Figaro  ,  qui  renferme  plus  d'idées 
nouvelles,  de  créations  de  tout  genre  et  de  véri- 
table musique  que  ce  qu'avaient  produit  toute 
l'Allemagne  et  l'Italie  dans  le  genre  dramatique 
depuis  un  demi-siècle.  Les  proportions  de  la  par- 
tition des  Noces  de  Figaro  sont  colossales  :  elle 
abonde  en  airs,  duos,  morceaux  d'ensemble  de 
caractères  différents,  où  la  richesse  des  idées,  le 
goût  et  la  nouveauté  de  l'harmonie ,  des  mo- 
dulations et  de  l'Instrumentation  se  réunissant 
pour  former  l'ensemble  le  plus  parfait.  Les  deux 
finales  du  deuxième  et  du  quatrième  acte  sont 
seuls  des  opéras  entiers,  plus  abondants  en 
beautés  de  premier  ordre  qu'aucune  autre  pro- 
duction dramatique.  Rien  de  ce  qu'on  con- 
naissait avant  les  Noces  de  Figaro  ne  pou- 
vait donner  l'idée  d'an  pareil  ouvrage.  Le  succès 
de  celte  admirable  production  de  l'art  le  plus 
élevé  fut  général  en  Allemagne  dès  son  apparition  ; 
partout  il  excita  l'enthousiasme ,  et  de  tous  las 
opéras  de  Mozart,  ce  Tut  celui  qui  fut  le  mieux 
compris  s.  son  origine. 

Il  y  a  beaucoup  de  contradictions  en  ce  qui 
concerne  les  ouvrages  dramatiques  de  Mozart. 
On  vient  de  voir  que,  suivant  d'Aponle ,  Mozart 
composait  la  musique  de  Figaro  au  fur  et  a  me- 
sure qu'il  M  écrivait  le  livret;  Léopold  Mozart, 


v  Google 


au  contraire,  écrit  »  M  fille,  le  11  novem- 
bre 1785  :  «  La  musique  (des  /lace*  de  Figaro) 

•  ne  me  donne  pns  d'inquiétude:  mais  il  aura  bien 
»  de*  cannes  i  Taire  et  beaucoup  de  discussions, 

■  jusqu'à  ce  qu'il  obtienne  qu'on  dispose  selon 

■  ses  Tues  le  librello,  qui  est  tiré  de  la  comédie, 

•  et  qui  a  grand  besoin  d'être  modifié.  ■  Si  l'on 
en  croit  Oulibiclieff ,  dont  le  guide  est  le  con- 
seiller de  Nfssen,  la  cabale  des  ennemis  de  Hourt 
triompha  a  la  représentation  de  l'ouvrage  :  «  Le 

•  public,  dit-il ,  écouta  jusqu'au  bout  avec  froi- 

■  deur  :  Figaro  tomba  tout  du  long  et  de  long- 

•  temps  il  ne  put  se  relever  a  Vienne.  ■  d'Aponle 
dit  an  contraire  :  *  Enfin  le  jour  de  la  première 

•  représentation  de  l'opéra  de  Mozart  arriva  ; 

■  elle  eut  lien  a  la  grande  «oufusion  des  macttri. 

■  ....  Cet  opéra  eut  un  succès  d'enthousiasme.  • 
Ici  le  poète  est  évidemment  dans  le  vrai ,  car 
Léopold  Hourt  écrit  a  sa  fille,  le  18  mai  17BS: 

■  A  la  seconde  représentation  des  Nome  di  Fi- 

•  gara  on  a  répété  cinq  morceaux  i  on  en  a  re- 

■  demandé  sept  i  la  troisième  :  un  petit  duo  (au 

■  Varia)  a  été  chanté  trois  fois.  »  Il  est  hors 
de  doute  que  la  population  viennoise,  essentiel' 
lement  frivole ,  n'a  jamais  été  parlée  d'instinct 
vers  la  grande  musique  ;  mais  il  y  a  eu  de  tout 
temps  i  Vienne  beaucoup  d'artistes  et  d'amateurs 
d'élite  qui  y  ont  dominé  le  goût  du  public.  Les 
plue  grands  obstacles  rencontrés  par  les  œuvres 
sublimes  de  Motart ,  dans  la  ville  impériale,  ont 
été  quelques  maîtres  jaloux,  à  la,  tête  desquels  se 
plaçait  toujours  Salieri  ;  puis  les  chanteurs  ita- 
liens à  qui  cette  musique,  trop  belle  par  elle- 
même  ,  était  antipathique  et  le  sera  toujours , 
parce  qu'elle  ne  leur  'sisse  pas  une  part  assez 
large  dans  le  succès.  Tout  ce  monde  intriguait, 
dénigrait  l'oeuvre  du  nullre  avant  la  représenta- 
tion, et  le  public,  mis  en  défiance,  n'osait  porter 
un  jugement  favorable  avant  que  les  connais- 
seurs lui  eussent  fait  la  leçon.  Il  n'en  était  pas 
ainsi  de  la  population  de  Prague,  qui  accueillit 
toujours  avec  une  admiration  vive  et  sincère  et  de 
prime  abord  les  ouvragesdramaliques  de  Mozart. 
Le  professeur  Niemctschek,  biographe  de  ce  grand 
homme,  racontede  cette  mauière  le  succès  dont  il 
a  été  témoin  : 

>  La  société  de  Bondlni,  troupe  de  chanteurs 

•  italiens,  qui  exploitait  alternativement  les  théa- 

•  très  de  Leipsick ,  de  Varsovie  et  de  Prague, 

■  entreprit  de  monter  ici  (i  Prague)  les  Houe 

■  di  Figaro ,  dans  l'année  même  où  l'opéra  (Ut 

■  composé.  Dès  la  première  représentation ,  le 

■  succès  égala  celui  que  la  Flûte   enchantée 

•  obtint  plus  tard.  Je  ne  m'écarte  en  rien  de  la 

■  vérité  en  disant  que  l'opéra  fut  joué  pendant 

■  (ont  l'hiver  uns  interruption  et  qu'il  porta  un 


VRI  33S 

■  remède  efficace  h  la  détresse  où  l'entrepreneur 

*  Bondini  se  trouvait  alors.  L'enthousiasme  du 
«  public  était  sans  exemple;  on  ne  pouvait  se 

■  fatiguer  d'entendre  Figaro.    Réduit  pour  U 

*  clavecin,  entrait  en  quintette  pour  la  musique 

*  de  chambre,  arrangé  pour  les  instruments  à 

■  vent,  métamorphosé  en  contredanses,  l'opéra 
«  se  reproduisit  dans  toutes  les  formes,  sans 

.  °  qu'il  fût  possible  aux  amateurs  d'en  éprouver 

■  de  la  fatigue.  Les  chants  de  Figaro  relentis- 
i  saient  dans  les  rues,  aux  promenades,  et  l'a- 

■  veugle  de  la  guinguette  était  obligé  d'apprendre 
«  /Von  piu  an&rai  farfatlone  amoroso,  s'il 

*  voulait  réunir  un  auditoire  près  de  son  violon 
«  ou  de  sa  harpe.  > 

Ce  fut  encore  d'Aponle  qui  fournit  à  Mozart 
le  sujet  de  son  chef-d'œuvre  d'expression  drama- 
tique, c'tst-a-dire  Don  Juan.  Cette  fols,  l'ou- 
vrage fut  écrit  pour  le  théèlre  de  Prague,  a  l'oc- 
casion de  l'arrivée  dans  cette  ville  de  la  grande  - 
diicbease  de  Toscane.  Moxart  a  toujours  dit  qu'il 
écrivit  cette  merveille  de  l'art  pour  la  popula- 
tion de  la  Bohème,  qui  avait  Tait  preuve  de  tant 
d'intelligence  de  la  grande  musique  aux  repré- 
sentations de  Figaro.  Représenté  le  1  novem- 
bre 1787,  Don  Juan  fut  porté  aux  nues  par  les 
habitants  de  Prague,  qui  le  déclarèrent  le  plus 
beau ,  le  plus  complet  de  tons  les  opéras  repré- 
sentés jusqu'à  ce  jour.  Bientôt  après,  il  fut  mis 
en  scène  à  Vienne  ;  mais  il  j  eut  no  sort  très- 
différent.  Mal  monté,  mai  répété,  mal  joué, 
mal  chanté  et  plus  mai  comprit,  dit  avec 
raison  Oulibicheff ,  H  v  fut  complètement 
éclipsé  par  F  Azur  de  Salieri.  d'Aponle  dit  aussi, 
en  parlant  de  cette  mise  en  scène  I  Vienne  : 
DonJuan  ne /if  aucun  plaisir.  Tout  le  monde, 
Motart  excepté,  s'imagina  que  l'ouvrage  avait 
besoin  d'être  retouché.  Trop  de  beautés  étaient 
accumulées  dans  cette  partition,  et  ces  beautés 
étaient  d'un  genre  trop  nouveau  pour  qu'elle  lût 
comprise  par  le  public  dès  son  apparition  ;  quel- 
ques musiciens  seulement  virent  que  Mozart 
avait  allant  dans  cet  ouvrage  le  dernier  degré  de 
l'invention  et  du  sublime.  Les  gens  du  monde  et 
les  critiques  en  parlèrent  diversement;  mais 
quand  le  temps  eut  lait  justice  de  ces  jugements 
sans  valeur,  l'Allemagne  tout  entière  s'enthou- 
siasma pour  cette  immortelle  production  du 
génie. 

De  retour  à  Vienne,  au  commencement  de  17S8, 
Mozart  reprit  ses  travaux  de  composition  instru- 
mentale et  vocale ,  où  il  déployait  une  merveil- 
leuse activité.  Ce  fut  alors  qu'il  commença  a 
ressentir  les  premiers  symptômes  d'une  ma- 
ladie de  poitrine,  compliquée  d'une  affection  ner- 
vente  uni  le  Jetait  souvent  dan*  des  accè*  de 


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236  HC 

sombre  mélancolie.  Le  travail  était  alors  sa  seule 
ressource  contre  ses  Irislea  pensées,  quoiqu'il 
d  mal.  Il  écrivait  avec  une incroya- 
rapidité,  et  semblait ~t>tolôt  improviser  que 
composer  ;  cependant  tous  m»  ouvrages  portent 
le  cachet  de  la  perfection ,  bous  le  rapport  de 
l'art  d'écrire  comme  sont  celai  de  l'invention. 
Ce  (ut  dans  cette  année  que,  parmi  beaucoup 
d'autres  compositions,  j|  écrivit  m*  trois  der- 
nières grandes  symphonies.  En  1789,  il  produisit 
son  dernier  quatuor,  en  ré,  écrit  pour  le  roi  de 
Prusse;  un  rondo  (Al  desio)  ajouté  dans  les 
Noue  M  Figaro ,  pour  M™* Ferraresi  del  Bene; 
une  sonate  puni-  clavecin  seul  (en  ré);  quatre  airs 
écrits  pour  une  cantatrice  nommée  Mlle  Ville- 
neuve, lesquels  furent  intercalés  dans  les  opéras 
Italiens  de  Cimarosaet  de  Paislelio,  I  due  Ba- 
'oni ,  n  BarHere  di  Siviglia,  et  II  Burbero 
dt  buon  core;  le  quintette  (en  la)  pour  clari- 
nette, 1  violons,  alto  et  violoncelle,  12  menuets 
et  il  allemandes  pour  orchestre,  enfin,  sa  par- 
tition de  Cosi  fan  tulle ,  charmant  ouvrage  qui 
fut  représenté  le  36  janvier  1730 ,  et  qui  eut  à 
Vienne  un  brillant  succès. 

Le  mal  qui  le  consumait  prenait  chaque  jour 
on  caractère  plus  alarmant.  La  crainte  de  la  mort 
ne  tarda  point  a  s'emparer  de  son  esprit,  et  le 
tourmenta  jusqu'à  ses  derniers  moments.  Une 
pensée  l'aisiégait  incessamment  :  U  ne  croyait 
point  avoir  assez  bit  pour  sa  gloire;  elle  lui 
faisait  redoubler  un  travail  qui  épuisai!  ses  forces. 
Ses  amis  essayaient  de  ie  distraire  et  le  condui- 
saient dans  un  café  ou  estaminet  voisin,  où  il 
retrouvait  son  goût  passionné  pour  le  billard  j 
mais  rentré  chez  lui,  il  se  livrait  de  nouveau 
nu  travail  avec  excès.  S'il  se  promenait  en  voi- 
ture, il  ne  voyait  rien,  restait  absorbé  dans  de 
tristes  pensées,  et  marquait  tant  d'impatience , 
qu'il  fallait  le  ramener  chez  lui,  où  il  se  bâtait  de 
reprendre  le  travail  qui  le  tuait.  C'est  dans  cet 
étal  qu'il  entreprit,  à  la  demande  de  Schtkaueder, 
directeur  d'au  théâtre  de  Vienne ,  la  compoettioa 
de  la  flûte  enchantée.  Ce  Scttlkaneder  était  s 
la  Tois  directeur  et  acteur  de  son  théâtre,  écrivait 
de  mauvais  canevas  de  pièces ,  et  même  y  met- 
tait parfois  des  airs  de  sa  façon.  Les  affaires  de 
son  théâtre  étaient  en  fort  mauvais  étal.  Dsns  sa 
détresse  il  alla  trouver  Mozart,  lui  exposa  sa  si- 
tuation, et  pria  l'illustre  maître  de  lui  venir  en 
aide.  —  '  Que  puls-je  (aire  pour vousT— Mesau- 

■  ver,  en  écrivant  pour  mon  théâtre  un  opéra 
•  dans  le  goût  du  public  de  Vienne.  Vous  pourrez 

■  faire  la  part  de  votre  gloire  et  celle  des  con- 

■  naiseeurs;  mais  l'essentiel  est  de  plaire  au  pen- 

■  pie  de  toutes]  les  classes.  Je  vous  fournirai  le 
a  livret,  et  je  ferai  la  dépense  de  la  mise  en 


■  scène.  —  Je  consens  I  ce  que  vous  me  propo- 

■  ses.  —  Que  me  demandez-vous  pour  vos  bono- 
•  rairesT  —  Voua  m'avez  dit  que  vous  ne  pos- 
«.  sédez  rien.  Écoutez,  je  veux  vous  sauver,  mais 

■  non  perdre  le  fruit  de  mon  travail  ;  je  voua 
«  livrerai  ma  partition,  doul  vous  me  donnerez  le 

■  prix  que  vous  pourrez,  mais  en  vous  interdi- 
«  sant  le  droit  d'en  donner  des  copies.  Si  l'opéra 

■  réussit,  je  me  payerai  en  vendant  ma  partition 

■  a  d'autres  théâtre*.  ■  Le  marché  (ht  conclu  à 
ces  conditions ,  et  le  maître  se  mit  immédiate- 
ment k  l'ouvrage  pour  enfanter  cette  sublima 
création  connue  en  France  sous  le  nom  de  la 
Flûte  enchantée,  mais  plus  exactement  la 
Flûte  magique,  ouvrage  d'an  genre  absolument 
diflérent  des  autres  opéras  de  Mozart,  ou  brillent 
une  fraîcheur,  une  giace,  qu'on  ne  croirait  pas 
avoir  pu  se  trouver  dans  l'imagination  d'un 
mourant.  Pendant  qu'il  l'écrivait,  il  ne  voulait 
interrompre  son  travail  ni  le  jour  ni  la  nuit 
Souvent  U  tombait  dans  un  épuisement  absolu  et 
avait  des  défaillances  qui  duraient  plusieurs  mi- 
nutes; mais  les  supplications  de  sa  femme  ni 
celles  de  ses  amis  ne  purent  jamais  obtenir  qu'il 
suspendit  la  composition  de  cet  opéra,  qui  fut 
achevé  au  mois  de  juillet  1791  et  joué  le  30  sep- 
tembre suivant,  avec  un  succès  dont  il  n'y  avait 
jamais  eu  d'exemple  h  Vienne,  car  il  en  fut  donné 
cent  vingt  représentations  de  suite.  Mozart  no 
put  assister  qu'aux  dix  premières  ;  trop  souffrant 
ensuite  pour  aller  au  théâtre ,  il  mettait  sa  mon- 
tre sur  astable,  et  suivait  des  yeux  le  mouvement 
des  aiguilles  pour  savoir  le  morceau  qu'on  exé- 
cutait. Au  milieu  de  ce  triste  plaisir,  l'idée  que 
tout  serait  bientôt  fini  pour  lui  le  saisissait,  et 
il  tombait  dans   un   profond   accablement. 

Le  même  enthousiasme  qu'avait  montré  le  pu- 
blic de  Vienne  pour  la  Flûte  magique  se  mani- 
festa dans  toute  l'Allemagne;  car  on  joua  bientôt 
l'ouvrage  sur  tous  les  théâtres.  Au  mépris  de  sa 
promesse  formelle,  Schikaneder  en  avait  vendu 
des  copies.  En  apprenant  cet  acte  de  friponnerie, 
Mozart  se  contenta  de  dire  :  Le  coquin! 

C'est  ici  que  se  place  une  anecdote  rapportée 
par  Ctar.  Fr.  Cramer  dans  une  brochure  écrita 
a  Vienne  en  1 797,  et  publiée  en  français  à  Paria, 
en  1801,  sous  le  titre  :  Anecdote*  sur  W.  6. 
Mozart.  Il  résulte  de  son  récit  qu'un  étranger 
mystérieux  se  présenta  u 
maître,  lorsque  déjà  s 
vives  inquiétudes,  et  lui  a' 
position  d'une  messe  d 
payée  généreusement  d'aï 
son  nom  ;  que  plusieurs  fois  le  même  personnage 
s'était  représenté  a  Itmproviste  pour  recevoir  la 
partition  du  Requiem ,   et  que  Mozart,  frappé 


n  jour  ch«  l'illustre 

U  santé  lui  inspirait  do 

it  demandé  ta  com- 

;  Requiem,  qu'il  avait 

is  vouloir  dire 


de  l'Idée  de  sa  mort  prochaine,  avait  cru  voir, 
dans  ces  apparitions,  des  avertissements  du 
elet.  Le  conseiller  de  Nksen  qui ,  longtemps 
•pris  la  mort  de  ce  grand  Liomme,  Épousa 
m  veuve,  rapporte  le  bit  d'une  manière  pins 
simple  et  plus  naturelle.  Suivant  sa  version , 
Mozart  travaillait  a  la  Flûte  magique  lorsqu'il 
reçut  une  lettre  anonyme  par  laquelle  on  te 
chargeait  de  composer  une  messe  de  Iie.iiv.iem, 
en  l'invitant  de  nier  le  prix  de  son  ouvrage  et 
d'indiquer  le  jour  od  son  travail  aérait  terminé. 
Étonné  de  celle  Étrange  demande  et  du  mystère 
dont  on  l'enveloppait,  Mozart  consulta  sa  femme 
qui  lui  conseilla  de  répondre  par  écrit  qu'il  con- 
sentait a  Taire  ce  qn'on  lui  demandait,  sans  pou- 
voir toutefois  fixer  le  moment  où  le  travail  se- 
rait terminé ,  et  qu'il  en  niait  le  prix  a  certaine 
somme.  Peu  de  temps  après,  le  messager  qui 
avait  apporté  la  première  lettre  revint ,  et  non- 
seulement  11  remît  au  compositeur  la  somma 
demandée,  mais  il  ajouta  qu'une  augmentation 
considérable  de  salaire  serait  payée  quand  le 
Requiem  serait  achevé.  Il  ajouta  que  Mozart 
pouvait  travailler  â  loisir,  mais  qu'il  ne  fallait 
pas  chercher  a  connaître  le  nom  de  la  personne 
qui  demandait  cette  composition.  Absorbé  dans 
de  sombres  réflexions,  Mozart  n'écoula  pas  tes 
observations  de  sa  femme  sur  cette  aventure 
singulière.  Déjà  il  était  préoccupé  de  la  composi- 
tion do  Requiem  demandé;  Use  mit  immédiate- 
ment au  travail,  ety  déploya  tant  d'activité,  qu'il 
aurait  épuisé  le  reste  de  sea  forces,  ai  un  autre 
objet  important  ne  fol  venu  le  distraire  de  ce 
triste  sujet  d'occupation.  L'époque  du  couron- 
nement de  l'empereur  Léopolil,  comme  roi  de 
Bohème,  était  arrivée.  L'administration  do  théâ- 
tre de  Prague  ne  songea  qu'au  dernier  moment 
A  faire  écrire  un  nouvel  opéra  pour  cette  cir- 
constance :  elle  eut  recours  à  Mozart  dans  les 
premiers  jours  du  mois  d'août;  eu  lui  annon- 
çant que  les  états  généraux  de  la  Bohême 
avaient  choisi  La  Clémence  de  Tilvs,  de 
Métastase.  Flatté  de  la  préférence  dont  il  était 
l'objet ,  il  accepta  tes  propositions  qui  lui  étaient 
faites  ,  quoique  le  terme  qu'où  lui  fUail  fût  si 
court,  qu'il  fut  obligé  de  réduire  l'ouvrage  en 
deux  acte*,  de  n'écrire  que  les  moreeaui  princi- 
paux ,  et  de  faire  faire  le  récitatif  par  un  de  sea 
élevés  nommé  Snssmiver  (voy.  ce  nom}.  •  Au 

■  moment  où   il   montait  en  voiture  avec  sa 

■  férn-ne  pour  se  rendre  à  Prague,  dit  M.  de 

■  Wlsstn ,  le  messager  reparut,  tel  qu'un  esprit, 
•  et  tirant  ta  femme  par  la  robe,  il  lui  demanda 
-  ce  que  deviendrait  le  Kequtem.  Notait 
«  s'excusa  sur  l'urgence  du  voyage  et  sur  11m- 

■  possibilité  on  il  avait  été  d'en  prévenir  le 


337 

■  cette  personne  voulait  attendre,  il  se  mettrait 
«  a  l'œuvre  après  son  retour.  Le  messager  parut 
•  satisfait  de  cette  assurance. .- 

Au  fond,  les  différences  de  ces  deux  ver- 
sions sont  peu  importantes.  Il  ne  s'agit  pas  de 
mettre  en  garde  le  public  contre  la  supposition 
d'un  événement  surnaturel  :  ce  qui  importe , 
c'est  que  l'idée  s'en  est  produite  dans  le  cer- 
veau de  Mozart  et  a  exercé  une  influence  funeste 
sur  sa  santé.  La  demande  d'un  opéra  pour  le 
couronnement  de  Léopold  vint  faire  une  salu- 
taire diversion  I  ses  tristes  pensées.  Arrivé  à 
Prague ,  il  se  mit  an  travail ,  et  dans  l'espèce  de 
dix -huit  jours  il  eut  terminé  sa  partition ,  dont  il 
livrait  les  feuilles  aux  copistes  s.  mesure  qu'il 
te*  écrivait.  Cependant  II  n'y  a  pas  un  morceau 
faible  dans  ce  charmant  ouvrage ,  qui  fut  repré- 
senté le  B  septembre  1791.  Tons  les  aire,  les 
duos ,  le  finale  du  premier  acte ,  et  le  trio  du  se- 
cond sont  d'une  beauté  achevée. 

Ce  nouvel  excès  de  travail  et  l'exaltation 
qu'il  lui  avait  donnée  semblaient  devoir  anéantir 
les  forces  de  Mozart;  cependant  les  distractions 
qu'il  trouva  à  Pragne  ranimèrent  son  courage 
et  lui  rendirent  une  partie  de  son  ancienne  gaieté. 
Quand  il  revint  A  Vienne,  sa  santé  paraissait 
améliorée  ;  son  premier  soin  rat  de  terminer  .sa 
partition  de  la  Hâte  magique;  II  ne  restait  A 
écrire  que  l'ouverture  et  la  marcha  des  prêtres, 
au  commencement  du  second  acte;  ces  mor- 
ceaux lurent  termines  en  deux  jours.  On  sali 
que  l'ouverture  a  pour  commencement  de  l'al- 
légro une  enlrée  fuguée  sur  ce  motif  : 


m 


#FFS= 


frfc^gtox^ 


Le  professeur  de  piano  de  Berlin ,  Louis  Ber- 
ger, élève  de  Clementi ,  *  accusé  Notait  de  pla- 
giat ,  parce  que  la  5<"  sonate  de  l'œuvre  VI  de 
Clementi  et 


,gk  ' 


Mais ,  pour  nu  génie  comme  celui  de  Mozart, 
ce  n'est  évidemment  qu'une  rencontre  fortuite. 

Après  avoir  terminé  ce  travail  en  si  peu  de 
tempe,  il  sa  remit  à  la  composition  de  son  Re- 
quiem, et  finit  par  ae  persuader  qu'il  Tenait  de 
recevoir  nn  avertissement  du  ciel ,  et  qu'il  tra- 
vaillait à  son  hymne  de  mort.  Rien  ne  put  le 
distraire  de  cette  idée  funeste,  qui  acheva  d'a- 
battre le  reste  de  ses  forces.  Sa  femme ,  alar- 
mée de  m  sombre  mélancolie  et  de  sa  faiblesse, 
voulut  te  reposer  et  le  distraire  ;  elle  le  conduisit 
an  Prater  (1)  en  voiture,  par  une  belle  matinée 
d'automne.  Ce  fut  là  que  Mozart  lui  découvrît 
le  secret  de  son  Ime  sur  le  Requiem  :  «  Je  l'é- 

■  cris  pour   moi-même,   dit-il   en  pleurant; 

■  bien  peu.  de  jours  me  restent  à  vivre;  je  ne 
«  le  sens  que  trop.  On  m'a  donné  du  poi- 
•  son  ;  rien  n'est  plus  certain.  Il  est  facile 
d'imaginer  quel  fut  le  serrement  de  coeur  delà 
pauvre  femme..  Rentrée  chez  elle,  elle  envoya 
chercher  le  médecin  qui  fut  d'avis  d'enlever  eu 
malade  aa  fatale  partition.  Mozart  s'y  résigna, 
mais  sa  tristesse  s'en  augmenta.  Néanmoins 
quelques  jours  d'un  repos  forcé  lui  procurèrent 
du  soulagement.  Le  15  novembre,  aa  situation 
fut  assez  bonne  pour  qu'il  pût  écrire  nue  petite 
cantate  (  V Éloge  de  l'amitié)  qu'on  lui  avait 
demandée  pour  une  loge  de  francs-maçons  donl  il 
était  membre.  En  apprenant  que  l'es  écuUou  avait 
été  bonne  et  que  le  morceau  avait  en  du  succès, 
il  sesentitrauime.il  redemanda  alors  la  partition 
du  Requiem.  Le  croyant  horsdedanger,sa  femme 
n'hésite  pas  à  Ta  lui  rendre.  Mais  bientôt  toutes  ses 
douleurs  physiques  et  morales  reparurent  avec 
plus  d'intensité,  et  cinq  Jours  après  la  flte  maçon- 
nique, Il  fallut  le  porter  sur  son  lit,  d'où  il  ne  se 
releva  plus.  A  peine  était-il  étendu  sur  cette  cou- 
che mortuaire  quand  on  lui  apporta  sa  nomi- 
nation de  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de 
Saint  -Etienne ,  et  des  propositions  avantageuses 
lui  arrivèrent  dans  le  même  moment  de  plu- 
sieurs directions  des  grands  tbéttres  dont  l'alten- 

(1)  PnEsuuik  fiTortle  des  baMUnti  de  Vleuc. 


tion  venait  d'être  fixée  par  l'éclatant  et  universel 
succès  de  la  Flûte  magique.  En  apprenant 
coup  sur  coup  ces  tardives  prospérités  dont  il  ne 
devait  pas  jouir,  Mozart  s'écria  ■■  Eh  quoi  !  c'est 
à  présent  qu'il  faut  mourir!  Mourir,  lorsque 
enfin  je  pourrait  vitre  heureux  f  Quitter 
mon  art,  lorsque  délivré  des  spéculateurs  sur 
mon  travail  et  soustrait  à  Vesclavage  de  la 
mode,  il  me  serait  loisible  de  travailler  selon 
les  inspirations  de  Dieu  et  de  mon  cœur! 
Quitter  ma  famille ,  mes  pauvres  petits  en- 
fants, au  moment  oùj'auraispu  mieux  pour- 
voir à  leur  bien-être!  M'étais-je  trompé  en 
disant  que  f  écrivais  le  Requiem  pour  moi- 
même  f 

Quinze  jours  s'éconlèrent  dans  de  grandes 
souffrances,  où  les  médecins  reconnurent  les 
symptômes  d'une  inflammation  <ln  cerveau.  Sa 
foi, qui  avait  toujours  été  vive  et  sincère,  condui- 
sit Mozart  à  une  parfaite  résignation.  Il  eut  le 
pressenti  ment  de  son  dernier  moment,  car  Sophie 
Webcr,  sa  belle-sœur,  étant  venue  demander  de 
ses  nouvelles  dans  la  soirée  du  *  décembre,  il 
lui  dit  :  Je  suis  bien  aise  devons  voir;  restez 
près  demoi  cette  nuit;  je  désire  que  vousme 
vouiez  mourir.  Elle  essaya  de  lui  donner  quel- 
que espérance.  Non,  non,  dit-il,  je  sens  que 
tout  est  fini.  J'ai  déjà  le  goût  de  la  mort  sur 
la  langue.  Restes,  -.  si  vous  n'étiez  pas  ici,  qui 
assisterait  ma  Constance?  Sophie  courut  aver- 
tir sa  mère,  et  revint  presque  aussitôt.  Elle  trouva 
Sussmayer  debout  près  du  lit  de  son  maître  :  U 
soutenait  de  ses  mains  la  partition  du  Requiem 
entrouverte.  Après  en  avoir  regardé  et  feuilleté 
toutes  les  pages  avec  des  yeux  humides,  Mozart 
donna  il  voix  basse  ses  instructions  à  son  élève 
pour  terminer  l'ouvre;  puis  il  se  tourna 
vers  sa  femme  et  lui  recommanda  de  tenir  se 
mort  cachée  jusqu'à  ce  qu'elle  eût  fait  prévenir 
Albrechtibcrger  (l)j  Car,  ajouU-t-il,  devant 
Dieu  et  devant  les  homme*,  c'est  à  lui  que 
ma  place  revient.  Le  médecin  entra  dans  oe 
moment  et  fil  mettre  sur  la  tète  des  compresses 
d'eau  froide.  L'ébranlement  qui  en  résulta  fit 
perdre  immédiatement  au  malade  le  mouvement 
et  la  parole.  La  pensée  seule  vivait  encore;  par 
un  dernier  effort,  il  tourna  les  yeux  vers  Me*- 
mayer.  Minuit  sonna;  avant  que  le  dernier  coup 
eût  retenti,  Mourl  expira  (G  décembre  1791), 
tans  avoir  accompli  sa  trente -sixième  année. 
Ainsi  finit  ce  grand  homme,  dont  l'enfance  avait 
été  environnée  de  prestiges  et  de  caresses,  mais 
qni ,  parvenu  a  Tige  d'homme,  n'avait  trouvé  de 


bonheur  que  dan»  ses  travaux.  A  l'activité  qui) 
y  mit  dans  tes  dernir-.res  innée»  de  ta  vie,  il  sem- 
ble avoir  eu  le  pressentiment  de  u  lin  prématurée. 
On  »  retrouvé,  «prêt  sa  mort,  le  catalogue  de  ses 
composition»  depuis  le  9  février  1784  jusqu'au 
la  novembre  1791,  écrit  de  sa  main  :  le  détail 
en  parait  presque  fabuleux  I  En  1784,  six  con- 
certos de  piano,  le  fameux  quintette  pourpiano, 
liautbois,  clarinette ,  cor  et  basson ,  deux  sonates 
de  piano ,  dont  la  grande  en  Vf  mineur,  des  va- 
riations, et  le  quatuor  en  al  bémol,  pour  violon, 
de  l'œuvre  10*.  L'année  suivante,  les  quatuors 
en  la  sien  ut  du  même  œuvre,  trois  concertos 
de  piano,  dont  celui  en  ré  mineur,  le  quatuor  pour 
piano  en  tôt  mineur,  la  grande  fantaisie  en  ut 
mineur,  trois  airs  Italiens,  le  beau  quatuor  et  le 
trio  ajoutés  dana  l'opéra  de  la  Vilkmella ,  des 
chansons  allemandes,  des  cantates  de  francs- 
maçons,  un  andante  en  ti  mineur,  pour  violon 
principal  et  orchestre,  la  grande  sonate  en  mi 
bémol,  pour  piano  et  violon.  Est  17B6,  l'opéra 
intitulé  le  Directeur  de  ipeetaele,  le*  Ifoeet 
de  Figaro,  des  duos,  scènes  et  sirs  italiens  pour 
plusieurs  opéras,  la  grande  symphonie  en  ré,  trois 
concertos  de  piano,  dont  celui  en  ut  mineur, 
un  concerto  pour  cor,  le  quatuor  pour  piano  en 
mi  bémol,  deux  trios  pour  piano,  violon  et  vio- 
loncelle ,  le  quatuor  en  ré  pour  violon ,  le  brio 
pour  piano,  clarinette  et  alto,  la  grande  sonate  a 
quatre  mains  en  fa ,  et  des  variations.  En  1 78" , 
Don  yuan ,  les  quintettes  de  violon  en  ut  et  en 
sol  mineur,  plusieurs  airs  italiens  et  allemands 
avec  orchestre,  des  recueils  de  danses  el  de  valses, 
des  sérénades  pour  plusieurs  instruments  ;  la  so- 
nate a  quatre  mains  en  ut,  et  nue  autre  sonate 
pour  piano  el  violon;  l'année  suivante,  les 
grandes  symphonies  en  ut ,  en  mi  bémol  et  eu 
toi  mineur,  plusieurs  morceau*  ajoutés  a  Don 
Juan,  trois  sonates  pour  piano,  un  concerto 
pour  le  même  instrument,  trots  trios  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  le  trio  en  mi  bémol  pour 
violon,  alto  et  basse,  des  rondeaux  et  morceaux 
détachés  pour  piano,  plus  de  quarante  danses  et 
valses  pour  l'orchestre,  des  chansons  allemandes, 
des  canons,  et  l'instrumentation  nouvelle  tVAcit 
et  Oatatée,  de  ruendel.  En  1783, deux  quatuors 
pour  violon,  le  beau  quintette  en  la  pour  cla- 
rinette, deux  violons,  alto  et  basas,  plusieurs 
scènes  et  aire  avec  orchestre  pour  divers  opères, 
de»  sonates  de  piano,  une  multitude  de  danses 
et  de  valses ,  la  nouvelle  instrumentation  du 
Meule,  de  Hssndel.  En  1790,  Cosi  fa»  tutte, 
deux  quatuors  tie  .violon,  le  quintette  en  ré,  la 
nouvelle  Instrumentation  de  la  Fêle  d'Alexan- 
dre et  la  Sainte-Cécile,  &t  Htendel,  beaucoup 
■  pour  .divers   instruments. 


En  1791 ,  deux  concertos  de  piano,  deux  can- 
tates avec  orchestre,  le  quintette  en  mi  bémol, 
le  quintette  pour  harmonica,  des  morceaux  dé- 
tachés pour  plusieurs  opéras,  beaucoup  de  danses, 
de  menuets  et  de  valses;  enlin,  dans  les  quatre 
derniers  mois  de  sa  vie,  et  lorsqu'il  descendait 
dans  la  tombe,  La  Flûte  enchantée,  la  dé- 
mence de  Titus ,  le  bel  Ave  verum  corput, 
un  concerto  de  clarinette  pour  Stadler,  une  can- 
tate de  francs- maçons,  et  le  célèbre  Requiem. 

Une  polémique  animée  sur  l'authenticité  de  ce 
dernier  ouvrage  s'est  agitée  en  1815,  à  l'occasion 
d'un  article  de  Godefroid  Weber,  inséré  dans 
l'écrit  périodique  intitulé  f  xcilia,  Déjà  des  doutes 
s'étalent  élevés  sur  cette  authenticité  lorsque 
Breitkopfet  Hajrtel  publièrent,  en  1800,  la  parti- 
tion de  l'ouvrage.  Plusieurs  personnes  en  attri- 
buaient la  plus  grande  part  k  Sussmayer,  élève 
do  Mozart,  et  maître  de  chapelle  à  Vienne. 
Étonnés  de  pareilles  assertions,  les  éditeurs  priè- 
rent Sussmayer  de  déclarer  la  vérité.  La  réponse 
de  cet  artiste  parut  dans  le  premier  numéro  de 
la  Goutte  musicale  de  Laipsick  {4°w  année).  Il 
y  disait  que  la  mort  avait  empêché  Mozart  de 
mettre  la  dernière  main  à  son  ouvrage,  parti- 
culièrement dans  l'instrumentation ,  et  que  le 
dernier  morceau  écrit  par  lui  était  le  qud  re~ 
turget  ex .  favilld.  Sttsamajer  déclarait  qu'il 
était  l'auteur  de  tout  le  reste.  On  ne  parla 
bientôt  plus  de  cette  affaire,  et  l'on  s'était  ac- 
coutumé à  considérer  Mozart  comme  l'auteur 
unique  du  Requiem  connu  sous  son  nom,  lorsque 
Godefroid  Weber  (voy,  ce  nom)  éleva  même 
des  doutes  sur  la  portion  de  l'ouvrage  attribuée 
a  Moxart  parStamayer,  el  en  donna  une  critique 
sévère,  oh  il  lit  voir  l'analogie  des  thèmes  du  pre- 
mier morceau  et  du  Kyrie  avec  ceux  de  plu- 
sieurs compositions  de  Htendel.  Toute  l'Allema- 
gne se  souleva  contre  la  critique  de  Weber  ;  les 
pamphlets,  les  articles  de  journaux,  les  lettres 
particulières  et  même  anonymes,  rien  ne  lui  fut 
épargné.  Il  prit  alors  le  parti  de  faire  imprimer 
a.  part  sa  critique,  ainsi  que  la  polémique  qu'elle 
avait  fait  nallre,  et  publia  le  tout  sont  ce  titre  : 
Ergebnisse  der  bieherlgen  Forsehunçen  (lier 
die  Hchtlieit  des  Mosartschen  Requiem  (Ré- 
sultats des  recherches  faites  jusqu'à  ce  jour  sur 
l'authenticité  du  Requiem  de  Mozart] ,  Hayence, 
Scbott,  1816,  in-8"  de  130  pages.  Parmi  cenx 
qui  Intervinrent  dans  cette  discussion  ,  l'abbé 
Stadler,  maître  de  chapelle  a  Vienne,  tut  celui 
qiUjetale  plus  de  lumières  sur  l'objet  en  question, 
dans  UM  dissertation  qui  a  pour  titre  :  Verthei- 
dlgung  der  Ecktheit  des  Mozartischcn  Re- 
quiem. Allen  Verehrem  itosartt  .geuHdmet 
(Défense  de  l'authenticité  du  Requiem  de  Moiart, 


,gk 


340  MOZ 

dédiSeàiouslcs  admirateurs  dece  grand  homme), 
Vienne,  1811 ,  fn-8°  de  30  piges.  Wtber  n'ec-  I 
Cordait  pas  même  k  Mozart  la  part  que  lui  lais- 
sait Sûsamajer  dans  sa  lettre  :  l'abbé  Stadler 
au  contraire  l'augmente  dans  sa  dissertation.  Le 
premier  présumait  qu'on  avait  tiré  de  feuilles 
éparses  des  idées  dont  on  avait  lait  le  Requiem  ; 
le  second  parle  d'un  manuscrit  entier  de  la  main 
de  Mozart,  qu'il  avait  bous  tes  jeux  ;  une  partie 
de  ce  manuscrit  était  sa  propriété,  l'autre  appar- 
tenait k  Joseph  Eybler,  maître  de  chapelle  de 
l'église  cathédrale  de  Vienne.  Les  deux  parties 
de  cette  précieuse  relique  sont  maintenant  réu- 
nies à  la  Bibliothèque  Impériale  de  Vienne.  Weber 
ne  se  tint  pat  pour  battu  ;  il  s'obstina  et  fit  pa- 
raître dans  la  Cxcflia  de-nouvelles  observations 
qui  ont  été  imprimées  a  part,  sous  ce  titre  : 
Weitere  Ergebnisse  der  weiferen  Forschu^- 
gen  tiber  die  Echiheit  des  àlosart'ieken  Re- 
quiem (Suite  des  résultats  des  recherches  conti- 
nuées sur  l'authenticité  du  Requiem  de  Mozart), 
Mayence,  lgî7,  in-8"  de  56  pages.  L'abbé  Stadler 
répliqua  par  un  supplément  à  sa  dissertation, 
intitulé  :  Naektrag  sur  Verthet&igvng  der 
Echiheit  des  Moiart' tchen  Requiem  (Supplé- 
ment à  la  défense  de  l'authenticité  du  Requiem 
de  Mozart),  Vienne,  1827,  in-8'  de  dis-huit  pages. 
G.  L.  P.  Sievers  a  essayé  d'éclaircir  de  nouveau 
cette  question  et  de  résumer  la  polémique  sou- 
levée a  ce  sujet  dans  un  écrit  qui  a  pour  titre  : 
Mozart  und  Sûssmayer  eïn  neues  Plagiat, 
erslerm  sur  last  gelegt ,  vnd  eitte  nette  Ver- 
mutkung ,  dis  BuUtehvng  de»  Requiems  be~ 
treffend  (Mozart  et  Sûssmayer,  nouveau  plagiat 
démontré,  et  conjecturé  nouvelle  concernant 
l'origine  du  Requiem  de  Mozart)  .Mayence,  1829, 
in-8°  de  il  et  77  pages.  On  croyait  que  la  fa- 
mille de  Moiart  mettrait  fln  a  celte  discussion 
dans  la  collection  de  documents  pour  la  biogra- 
phie de  Mozart  qu'elle  a  publiée  a  Leipsick  en 
1828 1  mais  elle  a  gardé  le  silence  k  cet  égard. 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  résulte  des  renseignements 
fournis  par  l'abbé  Stadler  que  la  plus  grande 
partie  du  Requiem  appartient  réellement  au 
grand  artiste  dont  il  porte  lé  nom  ;  que  le  travail 
de  Moiart  finit  avec  le  verset  Hotlias,  et  que 
te  reste ,  y  compris  une  partie  du  Lacrymota, 
appartient  à  Sftssmaver.  J'ai  constaté  l'exactitude 
de  ces  faits  par  la  lecture  que  j'ai  faite,  en  1850, 
de  la  partition  originale,  à  la  Bibliothèque  impé- 
riale de  Vienne,  où  j'étais  accompagné  d'Antoine 
Schroid,  de  FischofT,  de  Charles  Ciernv,  et  de 
mon  fils  Edouard,  à  qui  j'ai  fait  part  de  mes  re- 
marques. 

En  1838,  on  opéra  posthume  attribué  a  Moiart , 
a  été  publié  sous  le  litre  de  Zalde,  en  partition 


réduite  pour  te  piano.  L'éditeur,  André ,  d'Ofien- 
bach,  était  possesseur  des  manuscrits  de  Moiart, 
qu'il  avait  achetés  de  sa  veuve.  Il  en  a  publié  un 
intéressant  catalogue  thématique.  Des  réclama- 
tions se  sont  élevées  en  Allemagne  et  en  France 
contre  ta  publication  de  Zatde,  considérée 
comme  une  fraude  commerciale.  Il  me  semble  que 
le  caractère  respectable  et  bien  connu  d'André 
devait  le  mettre!  l'abri  d'une  pareille  imputation. 
Lorsque  je  visitai  sa  maison,  en  1838,  on  était 
occupé  dans  ses  ateliers  au  tirage  de  cette  par- 
tition ;  j'en  ai  examiné  quelques  pages ,  et  j'y  ai 
reconnu  la  manière ,  le  style  des  premiers  ou- 
vragée de  Mozart,  c'est-à-dire  de  Mitridate  et 
de  Lueio  Silla,  dont  las  partitions  existent  k  1» 
bibliothèque  du  Conservatoire  de  Paria,  Je  crois 
donc  que  Zalde  est  de  ce  temps.  Une  cir- 
constance de  la  vie  de  Moiart  rend  ma  conjec- 
ture vraisemblable  :  une  lettre  de  son  père,  da- 
tée de  Milan,  le  13  septembre  1771  (G.  JV.  F. 
Nitten,  Biographie  W.  A.  Mozart's,  p.  ÎS5) , 
contient  rengagement  qu'il  avait  contracté  avec 
la  direction  du  théâtre  de  Venise,  pour  écrire 
le  deuxième  opéra  de  la  saison  du  carnaval 
de  1771,  et  d'être  rendu  k  Venise  le  30  novem- 
bre 1771  pour  faire  les  répétitions  ;  mais  retenu 
k  Milan  par  les  répétitions  de  Lucto  Silla,  il  ne 
put  exécuter  cette  deuxième  clause  de  son  con- 
trat,' et  son  opéra  ne  ht  pas  représenté  k  Venise. 
Cet  opéra  ne  serait-il  pas  celui  de  Zalde!  Je  ne 
puis  trouver  de  place  pour  cet  ouvrage  qu'à  cette 
époque  de  la  vie  de  Mozart. 

Ce  grand  homme  parait  avoir  été  calomnié 
dans  son  caractère  et  dans  les  actions  de  sa  vit- 
On  a  dit  qu'il  était  dépourvu  d'esprit,  d'instruc- 
tion, et  qu'il  ne  comprenait  que  la  musique  :  ces 
assertions  n'ont  pas  de  fondement.  Ses  lettre* 
prouveul  qu'il  j  avait  en  lui  de  la  finesse  d'ob- 
servation et  qu'il  saisissait  k  merveille  le  côté 
ridicule  de  l'Importance  des  gens  du  monde.  II 
écrivait  avec  naïveté  et  ne  visait  point  an  trait; 
mats  tout  ce  qu'il  dit  est  de  bon  sens.  Il  savait 
bien  le  latin ,  l'italien,  le  français,  l'anglais,  l'al- 
lemand ,  écrivait  dans  ces  langues  et  les  parlait 
avec  facilité.  Il  n'était  point  étranger  aux  sciences  : 
on  cite  mente  son  habileté  singulière  dans  le 
calcul  et  dans  les  opérations  les  plus  difficiles 
de  l'arithmétique.  C'est  lui-même  qui  réduisit  en 
deux  actes  la  Ctemmsa  di  Tito  de  Métastase, 
et  qui  en  fil  disparaître  les  quiproquos  do 
deuxième  acte,  peu  dignes  d'un  sujet  si  grave. 
Cetle  circonstance  seule  démontre  qu'il  entendait 
bien  la  scênecl  la  rapidité  de  l'action  dramatique. 
Enfin  ou  ne  peut  citer  de  lui  un  seul  mot  qui 
Justifie  la  réputation  d'homme  inepte  que  quel- 
ques écrivains  français  ont  voulu  lui  faire.  Une 


dieonsUnce  révélée  par  Rocbliti,  qui  en  fui 
témoin,  prouve  que,  sous  une  apparence  distraite 
et  quelquefois  bizarre,  il  y  avait  dans  l'organi- 
sation de  Mozart  ud  grand  rond  de  raison  et  de 
sentiment.  Après  avoir  rapporté  une  sorte  de 
Mène  bouffonne  que  cet  homme  extraord insire 
irait  imaginée  dans  la  maison  de  Dolel,  directeur 
de  l'école  Saint- Thomas  a  Leipsick,  Rochlitz 
s'exprime  en  termes  équivalents  à  peu  près  k 
ceux-d  (1)  : 
■  Après  que  cette  explosion  de  gaieté  Toile  eut 

•  duré  quelques  Instants  et  que  Mozart  nous 

■  eut  parlé  en  vers  burlesques ,  comme  il  le  fai- 

•  sait  souvent ,  nous  le  vîmes  s'approcher  de  la 

■  fenêtre  et  jouer  du  clavecin  sur  les  vitres,  mi- 
«  vanl  son  habitude  ;  il  cessa  alors  de  prendre 

■  part  à  la  conversation.  Celle-ci,  devenue  gé- 

•  nérale  et  plus  sérieuse ,  continuait  de  rouler 

•  sur  la  musique  d'église.  Quel  dommage,  dit 

■  nn  des  interlocuteurs,  que  beaucoup  de  grands 
«  musiciens ,  surtout  des  anciens,  aient  eu  le 

■  même  sort  que  beaucoup  d'anciens  peintres, 

■  en  appliquant  les  forces  immenses  de  leur 

•  génie  à  des  sujets  aussi  stériles  et  aussi  ingrats 
-pour  l'imagination  que  le  sont  les  sujets  d'é- 

■  glisel  —  A  ces  paroles,  Mozart  se  retourna. 

■  Tout  son  extérieur  était  complètement  changé  ; 

•  son  langage  ne  le  Tut  pas  moins.  Voila  bien, 

•  dit-il,  un  de  ces  propos  d'artiste  comme  j'en  ai 

•  souvent  entendu.  S'il  y  a  quelque  ebose  de 

■  vrai  la  dedans  chez  vous,  protestants  éelatrét, 

•  comme  vous  vous  appelez,  parce  que  votre 

■  religion  est  dans  la  tète  et  non  dans  le  cœur, 

•  il  n'en  est  pas  de  même  chez  nous  autre*  ca- 

■  llioliques.  Vous  ne  sentez  ni  ne  pouvez  sentir 

■  ce  qu'il  y  a  dans  ces  paroles  :  Aç/nus  Del ,  5111 

•  lolÙs  peccata  mundi,  donm  noblt  pacem  ! 
«  Hais  lorsqu'on  a  été,  comme  moi,  introduit, 

"  des  sa  plus  tendre  enfance,  dans  le  sanctuaire  I 

■  mystique  de  notre  religion  ;  que,  l'ame  agitée 

■  de  désirs  vagues  mais  pressants,  l'on  a  assisté 

•  au  service  divin  avec  ferveur,  sans  trop  savoir 

■  ce  qu'on  venait  chercher;  quand  on  est  sorti 

•  de  l'église  fortifié  et  soulagé,  sans  trop  savoir 

■  ce   qu'on  avait  éprouvé  ;  quand  on  a  compris 

■  la  félicité  de  ceux  qui,  agenouillés  sous  les 

■  accords  touchants  de  VAgnu*  Del,  attendaient 

•  la  communion  et  la  recevaient  avec  une  indi- 

•  cible  joie ,  pendant  que  la  musique  répétait 

■  Benedlctus  qui  venit  t*  nomme  ûomim  I 

•  0I1 1  alors,  c'est  bien  différent.  Tout  cela,  Il  est 

■  vrai,  se  perd  ensuite  a  travers  la  vie  mondaine; 

■  mais  du  moins,  quand  il  s'agit  de  mettre  en 


ART  Ut 

•  musique  ces  paroles  mille  fols  entendues,  ces 

•  choses  me  reviennent;  ce  tableau   se  place 

•  devint  moi  et  m'émeut  jusqu'au  fond  de  l'ame.  » 
N'oublions  pas  que  c'est  un  protestant  qui  rap- 
porte ces  paroles  prononcées  par  Mozart ,  et 
avouons  qu'abstraction  faite  de  sa  grandeur 
incomparable  dans  l'art,  l'homme  qui  s'exprime 
ainsi  n'est  pas  un  esprit  vulgaire. 

On  a  dit  que  toutes  ses  affections ,  toutes  ses 
Idées ,  toutes  ses  émotions  étaient  concentrées 
dans  la  musique ,  et  qu'il  ne  remarquait  pas  ce 
qui  était  en  dehors  de  cet  art.  Cela  n'est  pas 
exact;  il  montra  ioujours  le  plus  tendre  atta- 
chement pour  son  père,  sa  mère,  sa  soeur,  et  eut 
pour  la  femme  qui  devint  la  sienne  une  affection 
véritable.  Trop  nerveux  pour  n'être  pas  sensible 
a  loua  les  genres  de  beauté,  il  éprouvait  de 
vives  émotions  a  ta  vue  d'une  riante  campagne, 
d'un  site  pittoresque,  et  lorsqu'il  était  en  voyage, 
il  faisait  quelquefois  arrêter  la  voiture  pour  se 
livrera  ta  contemplation  de  ces  tableaux  :  alors 
il  regrettait  de  ne  pouvoir  écrire  les  idées  musi- 
cales dont  H  était  assailli.  Dans  sa  jeunesse,  il 
avait  formé  des  liaisons  d'amitié  vive  et  sincère, 
particulièrement  avec  le  jeune  musicien  anglais 
Thomas  Linley,  et  plus  tard  il  conserva  une  bien- 
veillance naturelle,  qui  se  répandait  sur  tout  ce 
qui  l'entourait.  Sa  générosité  allait  jusqu'à  l'excès 
et  l'en  traînait' à  des  libéralités  peu  proportionnées 
avec  ses  ressources.  On  rapporte  h  ce  sujet  l'a- 
necdote suivante  :  Un  vieil  accordeur  de  clave- 
cin était  venu  mettre  quelques  cordes  à  son 
piano  de  voyage  :  ■  Bon  vieillard,  lut  dit  Mozart, 

■  dites-moi  ce  qui  vous  est  dû  :  je  pars  de- 

■  main.  *  Ce  pauvre  homme,  pour  qui  Mozart 
était  un  dieu ,  lui  répondit ,  déconcerté,  et  ai 
balbutiant   :   •  Majesté   impériale!...    Monsieur 

■  lemaltredechapeiledesamajeatéimpérialel... 

•  je  ne  pois...  11  est  vrai  que  je  suis  venu  plu- 

•  sieurs  fois  chez  vous...  Vous  me  donnerez  un 

■  écu.  —  Vu  écu?  allons  donc  1  un  brave  homme 

•  tel  que  vous  ne  doit  pas  se  déranger  pour  si 

■  peu.  *  Il  lui  mit  quelques  ducats  dans  la  main. 

■  Ah!  majesté  impériale!  »  s'écria  l'accordeur. 
—  •  Adieu,  brave  homme,  adieu  ».  — Et  Mozart 
entra  dans  une  autre  chambre,  le  laissant  con- 
fondu de  sa  générosité.  Il  y  a  cent  traits  de  en 
genre  dans  sa  vie.  Celle  générosité  lui  a  été  re 
prochée  comme  un  défaut  d'ordre;  car  il  faut 
que  l'envie  gâte  tout,  même  la  bluffais*  nce.  Eh  I 
quand  il  serait  vrai  qu'un  si  grand  artiste  aurait 
mal  compris  la  vie  commune,  où  serait  le  mai  T 
Ceux  que  noua  avons  sous  les  yeux  sont  mieux 
appris  a  cet  égard;  mais  aussi  ce  ne  sont  point 
des  Mozartsl 

Ceux  qui,  pour  se  venger  de  sa  supériorité, 


243 

dirigeaient  des  attaques  île  tout 
sut  caractère,  ont  dit  qu'il 
sa  musique,  et  qu'il  n'estimait  que  lui-même. 
Ce  reproche  a  pu  être  lait  avec,  bien  plus  de  jus- 
tesse à  d'autres  musiciens  célèbres,  tels  que 
Hamdel ,  Gluek  et  Grétry.  Les  sommités  de  l'art 
seules  pouvaient  plaire  k  un  nomma  dont  le 
génie  concevait  cet  art  sons  le  point  de  rue  le 
pins  élevé.  Par  le  soin  qu'il  s  pris  de  rajeunir 
l'instrumentation  de  quelques-uns  des  beaux  ou- 
vrage» de  liasndel ,  il  a  prouvé  l'admiration  qu'il 
avait  pour  sou  talent;  il  avouait  même  ingénu- 
ment qu'à  l'exception  de  quelques  airs  qu'il  avait 
colorés  par  les  effets  des  instruments,  il  n'avait 
rien  ajouté  a  la  beauté  des  chœurs,  et  que, 
peut-être,  il  eu  avait  affaibli  le  sentiment  de 
grandeur.  L'épltre  dédicatoire  de  sea  quatuors  de 
l'œuvre  10  à  Haydn  est  aussi  un  témoignage  non 
équivoque  de  la  justice  qu'il  rendait  aux  «uvres 
de  ce  grand  musicien.  De  son  temps  les  com- 
positions de  Bach ,  restées  eu  manuscrit  dans 
le  nord  de  l'Allemagne  et  dispersées  dans  les 
mains  de  ses  élèves ,  étaient  peu  connues  du 
reste  de  l'Europe.  Lorsque  Mozart  visita  Leipsicb 
en  1789,  Dotas,  directeur  de  musique  à  l'école 
de  Saint-Thomas,  fit  exécuter  en  son  honneur 
quelques  motets  à  quatre  voix  de  ce  créateur  de 
l'harmonie  allemande.  Dès  les  premières  mesures, 
l'attention  de  Mozart  fut  excitée,  son  œil  s'a- 
nima, et  quand  le  premier  morceau  (ut  fini,  il 
s'écria  ;  Grâce  au  ciel!  voici  du  nouveau,  et 
f  apprends  ici  quelque  choie.  Il-  voulut  exa- 
miner cette  musique  qui  venait  de  produire 
tant  d'effet  sur  lui;  mais  on  n'en  possédait  pas 
les  partitions...  Pour  j  suppléer,  il  Gt  ranger 
des  chaises  autour  de  lui,  y  étala  les  parties 
séparées,  et  portant  l'œil  rapidement  des  unes  aux 
autres,  il  passa  ainsi  plusieurs  heures  dans  la 
contemplation  des  productions  d'un  homme  de 
génie.  Cest  encore  Kochlitz  qui  nous  apprend 
cette  circonstance  de  la  vie  du  grand  homme. 
Il  parlait  avec  estime  de  Gluck,  de  Jomelli  et  de 
Psisieilo ,  mais  il  ne  pouvait  souffrir  Is  musique 
médiocre  ;  elle  Irritait  ses  nerfs,  le  mettait  au 
supplice  et  ne  lui  laissait  pas  même  la  patience 
nécessaire  pour  dissimuler  sou  ennui;  ce  qui 
lui  fit  beaucoup  d'ennemis  parmi  las  auteurs  de 
cette  musique  si  mal  accueillie  par  lui. 

Les  marchands  de  musique  abusèrent  étrange- 
ment de  l'insouciance  de  Moxart  pour  ce  qui  était 
de  sa  fortune.  La  plupart  de  ses  sonates  et  de 
ses  morceaux  détachés  pour  le  piano  ne  lui  ont 
rien  rapporté.  Il  les  écrivait  pour  des  amis  ou 
pour  des  personnes  du  monde  qui  désiraient 
avoir  quelque  chose  de  sa  main.  Cela  eiplique 
pourquoi,   parmi  ses  oeuvres,  il  se  trouve  des 


choses  peu  dignes  de  son  talent.  Souvent  II 
était  obligé  de  proportionner  les  difficultés  de 
ces  morceaux  h  la  capacité  de  ceux  à  qui  ils 
étaient  destinés,  et  il  les  jetait  sur  le  papier 
avec  beaucoup  de  rapidité.  Les  éditeurs  savaient 
ensuite  se  procurer  des  copies  de  ces  ouvrages, 
et  les  publiaient  sans  son  aveu.  Plusieurs  ont 
fait  ainsi  de  grands  bénéfices  sans  avoir  rien 
avancé,  tin  des  amis  de  Moxart  lui  dît  un  jour  : 
«  Il  vient  de  paraître  chez  K.„.  une  suite  de  va- 

•  nations  sous  votre  nom;  sans  doute  vous  le 
«  savez  ?  —  Hon.  —  Et  pourquoi  ne  vons  j  op- 

•  posex-vous  pas  7  —  Que  voulez-vous  que  je 

■  taaseF  Cela  ne  vaul  pas  la  peine  d'j  faire  at- 
>  tention.  Cet  homme  est  un  misérable  1  — Mais 

■  il  ne  s'agit  pas  de  l'intérêt  :  il  j  va  de  votre 

•  honneur.  —  Bah  I  malheur  a  qui  me  jugera 

Mozart  a  été  le  plus  grand  pianiste  de  son 
temps  en  Allemagne.  Il  a  été  le  fondateur  de 
l'école  de  Vienne,  continuée  par  Beetliovea, 
Wœlfl  et  Hummel.  Son  exécution  se  faisait  re- 
marquer par  une  grande  précision ,  et  par  un 
style  k  la  fois  élégant  et  expressif.  Lorsque  dé- 
menti fit  son  premier  voyage  &  Vienne,  en  1787, 
il  s'établit  entre  les  deux  artistes  une  lutte  de 
talent  dans  laquelle  ni  l'un  ni  l'autre  ne  fut 
vaincu,  parce  que  tous  deux  brillaient  par  des 
qualités  différentes.  Cette  rivalité  ne  dégénéra 
point  en  haine,  comme  II  arrive  trop  souvent  en 
pareille  occurrence  :  Mozart  parie  de  Ciementi 
avec  une  haute  estime  et  même  avec  amitié, 
dans  ses  lettres  a  sa  sœur.  Cet  homme,  prodi- 
gieux dans  tous  les  genres ,  l'était  autant  dans 
ses  improvisations  an  piano  ou  a  l'orgue  que 
dans  ses  compositions.  Il  y  avait  tant  de  pro- 
fondeur, de  richesse  d'harmonie  et  d'éclairs 
d'Imagination  dans  sa  manière  de  développer  un 
thème  donné ,  qu'il  était  difficile  de  se  persuader 
qu'il  improvisait  et  n'exécutait  pas  un  morceau 
préparé  avec  soin. 

Aucun  musicien,  de  quelque  époque  que  ce  soit, 
n'a  possédé,  comme  Mozart,  le  génie  universel  de 
l'art.  Dans  taules  ies  parties  de  cet  art,  il  s'est 
élevé  au  plus  haut  degré.  Lui  seul,  entre  ses 
contemporains  de  l'Allemagne,  a  compris  le 
but  de  la  musique  d'église.  Tout  n'est  pas  éga- 
lement bon  dans  les  œuvres  de  ce  genre  qu'on 
a  publiées  sous  son  nom ,  parce  qu'il  s'y 
trouve  beaucoup  de  choses  de  sa  première  eu- 
nesse;  mais  son  grand  Kyrie  (  en  ré),  ses 
messes  u"  2,  i  et  a,  son  Miserieordias  Domini, 
a4  voix,  im  Ave  verum  corpus,  i  4  voix, ses 
hymnes  et  ses  cantates  d'église,  sont  des  couvres 
de  la  plus  belle  inspiration  et  d'un  véritable  ca- 
ractère religieux.  On  y  remarque  d'ailleurs  un 


,gk 


kit  d'écrire  dont  la  pureté ,  uns  froideur,  est 
digne  des  plus  beaux  temps  de  l'école  italienne, 
et  l'on  peut  dire  que  Mozart  est  te  seul  compo- 
siteur allemand  qui  ait  eu  ee  mérite.  Dana  le 
genre  de  l'oratorio,  on  do  connaît  que  son  Da- 
vidde  pénitente ,  qui  est  plutôt  une  cantals  dé- 
veloppée qu'un  véritable  oratorio.  Jamais  l'ex- 
pression mélancolique  ne  s'est  élevée  plus  baul 
que  dans  cet  ouvrage.  Dans  l'opéra,  Moiart  a 
certainement  créé  un  art  nouveau ,  ou  plutôt, 
bit  une  transformation  complète  de  l'art  qui  rê- 
vait précédé.  Absolument  original  dans  les  formes 
delà  mélodie,  dans  l'instrumentation  et  dans 
la  variété  des  coupes ,  il  est  devenu  le  modèle 
sur  lequel  se  sont  réglés  tous  les  compositeurs 
qui  l'ont  suivi,  et  son  influence  se  Tait  encore 
sentir  de  nua  jours.  Cest  eu  lui  empruntant  des 
formes  et  des  moyens  que  Kossinî  a  transformé 
à  son  tour  la  musique  italienne.  Méhul  avouait 
sans  détour  les  obligations  que  les  compositeurs 
dramatiques  de  son  temps  avaient  eues  à  l'au- 
teur de  Bon  Juan  pour  la  réforme  de  quelques 
parties  de  leur  art.  La  révolution  du  drame 
lyrique  a  commencé  a  FIdoménèe.  L'opéra  de 
demi-caractère  s'est  élevé  au  dernier  degré  de 
perfection  dans  les  Noces  de  Figaro;  l'opéra 
romantiqueaéié  créé  turt  entier  dans  l'on  Jvan 
et  dans  la  FHUe  enchantée.  . 

Mozart  n'a  été  faillie  dans  aucune  des  parties 
de  la  musique  instru mentale,  et  il  y  a  imprimé 
le  même  mouvement  d'ascension  que  dans  la 
musique  de  théâtre.  Ses  grandes  symphonies 
eut  exercé  de  l'influence,  même  sur  Haydn,  son 
prédécesseur;  cette  inlluenee  se  Tait  remarquer 
dans  les  douze  symphonies  que  cet  homme  cé- 
lèbre écrivit  i  Londres  l'année  même  de  la  mort 
de  Moiart  et  dans  l'année  suivante.  Sa  manière 
s'y  est  agrandie.  La  symphonie  en  toi  mineur 
de  Mozart  est  la  découverte  d'un  nouveau 
monde  de  musique.  On  ne  connaît  rien  de  plus 
beau ,  de  plus  original ,  de  plus  complet  que 
les  quatuors  des  oeuvres  10  et  18,  et  les  quin- 
tettes en  Ht  mineur,  en  ri,  en  mi  bémol  et  en 
Ml  mineur.  Les  quatuors  de  piano  sont  à  l'égal 
de  ses  plus  belles  inspirations;  enfin  ses  con- 
certos de  piano  ont  tout  à  eoup  plongé  dans 
l'oubli  ce  qui  existait  avant  qu'ils  parassent.  Les 
petites  pièces  de  tout  genre ,  les  morceaux  pour 
instruments  à  vent,  les  contredanses,  valses,  etc., 
produits  par  la  plume  de  Mozart  font  reconnaître 
à  chaque  instant  le  génie  merveilleux  qui  dai- 
gnai! s'abaisser  jusqu'à  ces  bagatelles.  Je  le  ré- 
pète ,  ce  caractère  d'universalité  et  de  perfection, 
que  Mozarta  impriméàtaus  ses  ouvrages,  et  la 
propriété  de  style  de  chaque  genre  qu'il  a  possédée 
au  plus  haut  degré ,  en  font  un  homme  a  part, 


HT  34$ 

et  doivent  le  rendre  l'objet  de  lad  mi  ration 
et  du  respect  des  artistes  dans  tous  les  tempa. 
Il  fut  le  plus  complet  des  musiciens.  Dans  ses 
œuvres  le  goût  égale  legènie,  en  dépit  de  l'opinion 
de  quelques  extravagants  de  notretemps,  lesquels 
se  persuadent  que  ces  qualités  sont  incompatibles. 
En  toute  chose  U  tait  ce  qu'il  laut,  rien  que  ce  qu'il 
faut  Sa  pensée  se  développe  logiquement  et  jamais 
ne  tombe  dans  la  divagation.  La  hardiesse  de 
conception  est  toujours  accompagnée  de  la  rai- 
son, et  ses  épisodes  les  plus  inattendus  sont  le 
fruit  d'une  inspiration  spontanée;  jamais  on  n'y 
aperçoit  «clui  d'une  recherche  péniblement  éla- 
borée. Delà  vient  que  ses  traits  les  plus  hardis  ne 
se  présentent  pas  a  l'état  de  problème  a  ré- 
soudre, mais  saisissent  l'auditoire  par  leur  mer- 
veilleuse lucidité.  Mozart  étend  autant  que  pos- 
sible le  domaine  idéal  de  son  art,  mais  ssns  ■ 
tomber  dans  le  vague  d'une  rêverie  insaisis- 
sable. Ou  l'a  souvent  comparé  à  Beethoven  :  à 
une  certaine  époque,  ce  fut  pour  le  placer  a  on 
rang  inférieur;  le  sentiment  universel  a  bientôt 
fsit  justice  de  cette  erreur.  Cest  toujours  un 
tort  de  comparer  des  talents  qui  brillent  par  des 
qualités  diflèrenles.  Beethoven,  bien  qu'il  n'ait 
pas  eu  l'abondance  mélodique  de  Mozart,  son 
premier  modèle;  bien  que  ses  Inspirations  laissant - 
souvent  apercevoir  le  travail,  tandis  que  celtes 
de  son  illustre  prédécesseur  sont  toujours  spon- 
tanées; bien  qu'il  n'ait  ni  son  universalité,  ni  son 
inépuisable  variété;  bien  qu'il  ait  plus  de  véhé- 
mence que  de  sentiment;  enfin,  bleu  que  le 
goûtlui  manque  souvent,  et  qu'il  n'ait  pas  sa,, 
comme  Mozart,  contenir  sa  pensée  dansdejusies 
limites  et  dire  beaucoup  en  peu  de  phrases,  Bee- 
thoven, par  le  génie  de  la  grandeur  que  Dieu  avait 
mis  dans  son  aine,  par  la  hardiesse  de  ses  déter- 
minations, par  son  art  admirable  de  présenter  le 
sujet  principal  sous  mille  formes  toujours  origina- 
les, par  l'inattendu  de  ses  épisodes,  par  la  pléni- 
tude harmonieuse  de  son  Instrumentation,  et  pour 
|  tout  dire  en  un  mot,  par  le  caractère  éminemment  i 
i  poétique  de  sescenvres.  est,  après  Mozart,  le  plus  ■ 
I  grand  compositeur  des  derniers  temps,  son  &i- 
I  nie  est  spécial  :  c'est  celui  de  la  musique  instru- 
<  menlnle.  Dans  d'autres  genres  lies  t  inférieur  al  ui- 
I  même,  et  surtout  i  son  modèle.  C'est  le  style 
|  propre  de  celte  musique  qui  se  rivèledsns  tout  ce- 
qu'il  fait  ;  on  peut  même  dire  que  le  caractère  de 
|  sa  pensée  appartient  surtout  an  talent  de  la  sym- 
-,  pbonle,  car  se*  sonates  de  pianu,  ses  trios ,  ses 
i  concertos ,  sont  des  symphonies.  C'est  la  mème- 
gtaiequi  brille  dansles  belles  parties  de  Fidelio; 
|  quand  ee  n'est  pas  cela,  l'œuvre  est  faible,. 
comme  le  Christ  au  mont  det  Oliviers.  Ajou- 
tons une  dernière  différence  essentielle  qui  existe 

-   A1B.,|  , 

)<jrrahy  VjOOvIL 


M4  mo; 

enlre  te»  deux  grands  artistes  :  Mozart  alla  tou- 
jours grandissant  Jusqu'à  son  dernier  jour  ;les  onze 
dernières  années  de  sa  fie  sont  celles  oa  se  sont 
produites  ses  plus  grandes  oeuvres  et  les  plus  par. 
faites;  tandis  que,  dansses  transformations,  le 
talent  de  Beelboien  s'obscurcit  et  diminue.  Si  Mo- 
«art,  mort  ■  trente-six  ans,  rât  vécu  dix  ou  douze 
années  de  plus.  Dieu  sait  ce  qu'il  aurait  produit 
dans  sa  marche  ascendante  !  Beethoven ,  au  cou  - 
traire,  déclinait  quand  il  descendit  dans  la  tombe. 
La  fécondité  de  Mozart  tient  du  prodige  : 
î'ai  dit  quelle  immense  quantité  de  compositions 
de  tout  genre  a  été  enfantée  dans  les  onze  der- 
nières années  de  sa  vie;  mais  si  l'on  songe  qu'il 
a  employé,  pins  de  quinze  ans  à  voyager,  k  or- 
ganiser et  &  donner  des  concerts,  le  reste  de  sa 
carrière  n'est  pas  moins  étonnant  On  n'a  pas 
publié  tout  ce  qu'il  a  produit,  non-seulement 
parce  que  les  éditeurs  ont  eu  le  bon  esprit  de 
chuisir  les  ouvrages  qui  appartiennent  à  l'époque 
où  son  talent  était  formé,  mais  parce  qu'on  n'a 
retrouvé  que  longtemps  après  sa  mort  foutes  ses 
productions.  De  temps  en  temps  on  en  découvre 
encore,  mais  elles  appartiennent  en  général  aux 
premières  époques  de  sa  vie.  Une  collection  com- 
plète des  œuvre»  de  Mozart,  rangée  par  ordre 
chronologique ,  accompagnée  de  notes  qui  indi- 
queraient les  circonstances  dans  lesquelles  chaque 
ouvrage  aurait  été  écrit,  et  d'analyses  qui  feraient 
remarquer  les  défauts,  les  beautés,  et  ce  qui  s'y 
trouve  de  nouveauté,  serait  sans  doute  la  meil- 
leure histoire  du  génie  de  xt  artiste  illustre  ; 
mais  où  trouver  l'homme  capable  de  diriger  une 
pareille  publication,  un  éditeur  pour  l'entreprendre 
el  des  artistes  et  amateurs  pour  l'encourager? 
Dans  le  supplément  de  la  grande  Biographie  de 
Mozart,  publiée  par  sa  famille ,  on  trouve  l'indi- 
cation sommaire  de  toutes  les  productions.  André 
a  publié  le  Catalogue  des  manuscrits  originaux  de 
Mozart  qu'il  avait  achetés  desa  veuve;  mais  ces 
publications  sont  devenues  inutiles  par  le  beau 
Catalogue  chronologique  et  thématique  des  oeu- 
vres du  grand  homme  que  M.  le  docteur  Louis 
de  Kœckel  vient  de  publier  sous  ce  litre  : 
ChronoloçUcke  thematisches  Venelchnlss 
nemlUckerTùtucerke  Vf.  À  Montres;  Leipsick, 
Breitsopf  et  Ilœrtet,  1863 ,  1  vol.  très-grand 
in-S°  de  551  pages,  avec  des  tables  bien  faites. 
Abstraction  faite  de  l'admiration  inspirée  par  un 
si  grand  génie,  en  jetant  les  yeux  sur  ce  réper- 
toire immense,  on  se  sent  accablé  de  stupéfac- 
tion en  songeant  que  l'auteur  de  tout  cela  est 
mort  a  trente-six  ans  :  1°  Deux  oratorios,  dont 
un  a  cinq  personnages,  et  Davidde  pénitente  , 
cantate  13  vols  et  orchestre.— 3*  30  Messes  avec 
orchestre,  y  compris  le  Requiem.  2«  (bis)  Huit 


vêpres  et  litanies.  2°  (1er)  40  compositions  pour 
l'élise,  renfermant  Te  Deitm,  litanies,  offer- 
toires, motets,  hymnes  et  cantates  d'églises.  — 
3°  10  cantates  avec  orchestre.  —  4°  16  airs,  duos 
el  trios  italiens,  avec  on  sans  récitatif,  et  or- 
chestre. —  5*  10  canons  i  3  et  4  voix.  — 
6°  Quelques  solfèges  pour  des  exercices  de 
chant.  — 7"  41  chansons  allemandes,  avec  ac- 
compagnement de  piano.  —  8"  49  symphonies 
pour  l'orchestre.  On  n'en  connaît  que  douze; 
mais  on  trouve  tes  thèmes  de  quelques  autres, 
restées  en  manuscrit,  dans  le  Catalogue  tliéma- 
que  de  M.  de  Kieckol ,  et  André  a  Tait  connaître 
les  autres  par  le  Catalogue  thématique  des  manu- 
scrits originaux  qu'il  avait  acquis  de  1*  veuve  de 
Mozart,  —  V  1»  ouvertures  a  grand  orclwstre.  — 
10*33sérénadeset  divertissements  pour  plusieurs 
instrumenta,  parmi  lesquels  on  remarque  plusieurs 
morceaux  d'harmonie  pour  des  instruments  à 
vent,  qui  sont  de  la  pins  grande  beauté.  —  10  (bis) 
37  pièces  diverses  pour  orchestre,  marches 
et  fragments  de  symphonies.  —  11°  8  quintettes 
pour  1  violons ,3  violes  et  basse.  H*  (bis)  un 
idem  avec  cor.  —  13°  32  quatuors  pour  3  vio- . 
Ions,  alto  et  basse;  un  quatuor  pour  hautbois, 
violon,  alto  et  basse,  et  deux  qustuors  pour 
nu  le.  —  13*  9  trios  pour  2  violons  et  basse,  et 
un  trio  pour  violon,  allô  et  violoncelle;  on  n'a 
publié  que  ce  dernier.  —  14*  7  concertos  pour 
le  violon;  on  n'en  a  publié  que  deux.  — 14°  (bis) 
cinq  concertos  pour  la  flflle 15*  Cinq  concer- 
tos pour  le  cor;  on  en  a  publié  trois.  —  te9  Un 
concerto  pour  le  basson.  —  17°  Un  idem  pour  la 
trompette.  —  18°  Un  concerto  de  clarinette.  — 
19*  37  concertos  pour  le  piano,  dont  deux  pour 
deux  pianos  et  orchestre.  Ces  compositions  sont 
du  meilleur  temps  de  Mozart  ;  vingt  el  un  de  ces 
concertos  ont  été  publiés.  —  lu*  Vingt-trois  trios 
pour  piano,  violon  et  violoncelle.  —  21°  Un  quin- 
tette pour  piano,  hautbois,  clarinette,  cor  et  bas- 
son. —  33°  31  sonates  pour  piano  seol.  —  22°(bis) 
45  sonates  pour  piano  et  violon.  —  32  (ter)  M 
thèmes  variés  pour  piano  seul.  —  23*  5  sonates 
pour  piano  à  quatre  mains ,  dont  la  valeur 
égale  ce  qu'on  a  fait  de  plus  beau  en  musique 
instrumentale.  —  34*  Fantaisie  idem.  —  25°  So- 
nate et  fugue  pour  deux  pianos.  —  26°  Fantaisie 
pour  deux  pianos.  —  27°  Quatre  rondos  pour 
piano  seul.  —  38°  Une  multitude  de  pièces  déta- 
chées pour  le  piano  à  2  et  à  4  mains.  —29°  Con- 
certo pour  trois  pianos  et  orchestre,  composé 
en  1777.  —  30"  Quintette  pour  clarinette,  3  vio- 
lons, alto  et  violoncelle.  —  31*  4  ballets  et  panto- 
mimes.— 32°  Musique  pour  une  comédie  latine  in- 
titulée Apolltmet  Hyacinthe,  composée  en  1787, 
il  avait  alors  onze  ans,  pour  l'université  de  Salz- 


jyVjOOyi* 


bourg.  La  pirtilioa  originale  (orme    163  pages. 

—  33"  Battimvnd  Battienne,  opéra  allemand, 
composé  en  1768.  —  34°  La  Finta  SimpUce , 
opéra  bouffe,  composé  en  1768  pour  l'empereur 
Joseph  II.  La  partition  originale  forme  568  pages. 

—  36°  tfiiridate ,  opéra  sérieux,  en  trois  acles, 
composé  a  Milan  en  1770.  —  36"  Aseanio  in 
Alba,  cantate  dramatique  en  deux  parties,  a 
Milan,  en  1771.  —  17"  Luclo  Sillo,  opéra  sé- 
rieux, à  Milan,  en  1773.  —  3B°  Zntde,  opéra 
vraisemblablement  écrit  dans  la  même  année 
pour  Venise.  —  39*  La  Finta  Gïardirtiera , 
opéra  bouffe,  à  Munich,  en  1774.  -  40*  Il  Be 
pastore ,  pastorale  en  deux  actes ,  a  Salxbtnrg , 
en  1775.  —  41°  Chœurs  et  entr'actes  pour  te 
drame  intitulé  Thomas.  —  41°  Idommeo,  Be 
di  Crela,  opéra  sérieux  en  trois  actes ,  à  Munich, 
en  1780.  —  41°  Die  gntfûhrung  aut  dent  Se- 
rait { l'Enlèvement  du  Sérail  ) ,  opéra-comique 
en  deux  actes,  a  Vienne,  eu  1781.  —  44°  Der 
Schatispiel  Dlrettor  (  Le  directeur  de  specta- 
cles ),  opéra-comique  en  un  acte ,  pour  Schotn- 
brnnD ,  i7So.  —  45*  Le  Nazie  di  Figaro  (  le 
Mariage  de  Figaro),  opéra  bouffe  en  4  actes,  à 
Vienne,  en  1780.  —  48°  II  Disioluto  punito , 
otsia  II  Don  Giovanni ,  drame  en  deux  actes,  a 
Prague,  en  1787.  —  47°  Trio  et  quatuor  pour 
la  Villanella  rapita,  k  Vienne,  en  1785.  — 
4B°  Cosi  fan  lutte,  opéra  bouffe  en  3  actes,  a 
Vienne,  1790.  _  49°  DU  Zauberflœte  (  ta  Flûte 
enchantée),  opéra  romantique  codeur  actes,  à 
Vienne,  en  1701—  W  LaCUmetua  di  Tito, 
opéra  sérieux  en  deux  actes,  à  Prague,  en  1791. 

—  51*  9  cantates  de  francs-maçons,  arec  or- 
chestra. —  52*  Plaisanterie  musicale  pour  ï  vio- 
lon»1, alto,  3  cors  et  basse.  —  53°  Environ  40 
contredanses,  menuets  et  valses  pour  orchestre, 

—  M*  Quintette  pour  harmonica,  flûte,  haut- 
bois, alto  et  violoncelle.  —  55°  Marches  pour 
musique  militaire.  Jusqu'en  1777,  c'est-à-dire 
avant  la  grande  période  du  développement  com- 
plet du  latent  de  Mozart,  te  catalogue  de  ses 
couvres  s'élève  k  cent  cinq.  Les  deux  années  1778 
et  1779,  pendant  lesquelles  II  perdit  sa  mère  et 
courut  a  la  recherche  d'une  position  convenable 
aans  pouvoir  la  trouver,  furent  une  époque  de 
découragement  pour  l'artiste  :  it  n'y  produisit 
rien  qui  soit  remarqué.  Mais  1780  marque  le 
commencement  de  cette  étonnante  période  de  onze 
années  pendant  lesquelles  furent  créées  loutes  les 
merveilles  de  l'art  qui  Immortalisent  le  nom  de 
leur  auteur.  Celle  époque  commence  par  VI- 
doménee.  Le  total  des  œuvre*  complètes  de  tout 
genre  par  Mozart  est  de  ttxeent  vingt-six.  On 
en  trouve  tous  les  thèmes  dans  le  beau  Cala- 

,  rague  de  M.  de  Kcecliel. 


lRT  3éaV 

Indépendamment  de  ces  ouvrages ,  Mozart  a 
jeté  sur  le  papier  une  multitude  immense  d'idées 
dans  des  morceaux  qu'il  n'a  point  achevés  :  la 
plupart  de  ces  Fragments,  dont  on  trouve  l'indi- 
cation détaillée  dans  le  supplément  de  la  grande 
Biographie  de  Mozart  par  le  conseiller  de  NU- 
sen ,  ont  été  possédés  par  l'abbé  Slsdler.  On  y. 
remarque  les  commencements  d'une  symphonie 
concertante  pour  piano  et  violon  avec  orchestre; 
de  cinq  concertos  pour  piano  et  orchestre;  de 
trois  rondos  pour  piano  et  orchestre;  d'un  quin- 
tette pour  piano,  hautbois,  clarinette,  cor  an- 
glais et  basson  ;  d'un  sextuor  pour  piano,  3  vio- 
lons, I  cors  et  basse ,  et  de  31  morceaux  diffé- 
renls  avec  on  sans  accompagnement ,  sonates  r 
fugues,  rondos,  préludes,  rantafsies,  etc.;  do 
plusieurs  symphonies  concertantes  pour  l'or- 
chestre ;  d'un  quintette  ponr  violon,  allô,  cla- 
rinette, cor  anglais  et  violoncelle;  de  douze 
quintettes  pour  1  violons,  1  violes  et  violon- 
celle, dont  quelques-uns  ont  depuis  70  jusqu'à 
140  mesures  terminées,  et  d'un  trio  en  sol  ma- 
jeur pour  violon,  alto  et  violoncelle,  dont  la- 
première  reprise  dn  premier  morceau  est  ache- 
vée ;  de  deux  quintettes  pour  clarinette ,  1  vio- 
lons ,  alto  et  basse  ;  de  deux  quatuors  pour  cla- 
rinette et  3  cors  de  bassette ,  et  de  plusieurs  au- 
tres morceaux  pour  instruments  è  vent;  de  sept 
Kyrie  ponr  4  voix  et  orchestre ,  d'un  Gloria 
et  du  psaume  Mémento  Domine;  d'une  grande 
cantate  allemande  pour  2  ténors  et  basse,  avec 
chœur  et  orchestre;  de  plusieurs  duos,  «1rs  H 
récitatifs  ;  d'un  opéra  Italien  et  d'un  opéra  alle- 
mand. Plusieurs  personnes  possèdent  aussi  des 
manuscrits  originaux  de  Mozart  :  tes  collection» 
les  plus  considérables  en  ce  genre  sont  celle* 
d'André ,  à  Offenbach ,  où  se  trouvent  beaucoup  . 
de  choses  inédites,  et  de  Stumpf,  fsr.tcur  d» 
harpes,  a  Londres  :  celle-ci  renfermait  les  parti- 
tions des  quatuors ,  œuvres  10  et  18,  des  quin- 
tettes de  violon,  et  de  la  grande  fantaisie  pour 
piano,  en  ut  mineur.  La  première  a  été  achetée 
de  la  veuve  de  Mozart  8,000  florins  ;  la  seconde, 
500  livres  sterling.  Celle-ci  a  été  disséminée  dans 
la  vente  qui  en  a  été  faite  à  Londres ,  en  1847. 
M.  de  Racket  a  publié,  à  la  suite  de  son  grand 
Catalogue  thématique  des  ffurres  complètes  et 
connues  de  Mozart,  celui  des  ouvrages  non 
achevés  et  des  œuvres  possédées  par  diverses  per- 
sonnes en  manuscrits  originaui  :  le  nombre  s'en 
élevé  a  deux  cent  quatre-vinyt-qvatvrttt. 

Les  ouvrages  publiés  et  dont  on  a  Tait  des  édi- 
tions dans  toutes  les  grandes  villes  de  l'Europe 
sont  :  I  Musiqgi  d'ëolisi  :  1°  Mette  k  quatre 
voix  et  orchestra,  n°  1  (  en  \U  )  ;  Leipsick,  Breit- 
lopf  et  Hœrtel.  —  3°  Idem,  n°  !  (en  u();ibïd. 


346  MO! 

—  S*  Idem ,  u°  3  ( en  fa); Leipsick ,  Peter*. 

—  4"  Idem,  n*  *  (  en  le  mineur  )  ;  Pari»,  Porro. 

—  5*  Idem ,  n*  S  (  en  si  bémol  ) ,  Leipsick,  Pé- 
tera. —  0"  Idem ,  n"  6  (enrt);  Augsbourg, 
Lotter.  —  7*  Idem,  n"  7  (en soi,)  ;  Bonn,  Sim- 
rock.  —  a"  Kyrie  (en  ré  mineur),  à  4  voix, 
orchestre  et  orgue  ;  Offenbach,  André.  — 1°  (bis) 
2  petites  messes  k  4  voix  et  orgue;  Spire,  Lang. 

.  —  9*  Te  Deum  k  4  voix,  orchestre  et  orgue; 
Vienne ,  Haalinger.  —  10°  Ave  verum  corpus, 
à  4  voij,  !  violons,  alto,  b«Kse  et  orgue;  Vienne, 
Diabelli,  et  Parie,  Beaueé.  ~  II"  Mistricordias 
DomiiU  eantabo,  k  4  voix,  et  orchestre  ;  Leip- 
sick, Peters;  Bonn,  Simrock.  —  n"  Aima  Del 

■  crealoris,  offertoire  à  4  Toix,  3  violons,  buae 
et  orgue;   Vienne,   Diabelli.   —.13°  Sancli  et 

■  Justi,  offertoire  à  4  voix,  2  violons,  buae  et 
orgue;  ibid.  —  14*  Amovit  eum  Dominvs, 
idem;  ibid.  —  t6°  es  psaumes  k  4  voix  et  petit 
orchestre,  liv.  I,  2,  3;  Vienne,  Artari*.  — 
16°  Soncia  Maria  k  4  voix,  2  violons,  viole, 
buse  et  orgue;  Offenbach,  André.  —  11"   De 

■  Profundis  k  4  voix  et  orgue  ;  Berlin,  Traulwein  ; 
i  Paris,  Beaueé.  —  18°  Qui*  te  tomprehendat, 

Motet  k  4  voix,  violon  obligé,  orchestre  et 
orgue  ;  Vienne,  Artaria.  —  19°  Hissa  pnt  de- 
.  (wtctii  (requiem),  k  4  voix  et  orchestre;  Leip- 
sick, Breitkopf  et  HaBrlel  ;  Berlin,  Trautwein  ; 
Vienne,  Diabelli  ;  Paria,  Troupensi.  Une  nouvelle 
édition  a  été  publiée  k  Offenbach,  chez  André , 
d'après  le  manuscrit  de  l'abbé  Siadler  et  de 
Eybler.  L'éditeur  j  a  indiqué  par  les  lettres 
M  et  S  le  travail  de  Mozart  et  celai  de  Siiss- 
mayer.  —  20°  Regina  Cojli  Ixtare,  k  4  voix  et 

orchestre.   Vienne,    Diabelli 21°  Atqttiem 

brevâ,  petite  messe  de  morts  k  4  voix  et  orgue  ; 
Bonn ,  Simrock.  —  22°  Hymnes  sur  des  textes 
allemands  :  n"  1,  Prêt*  dir,  Gottheit,  k  4  voix 
et  orchestre  ;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hssrtel  ;  n"  2, 
Ob  fUrcktertich  tobend  (Ne  putvis).  Idem, 
'  ibid.;  n°  3,  Gottheit ,  dir  sey  Preis,  idem,  ibid. 

—  21°  Cantates  d'église  k  4  voix  et  orchestre  : 
n"  I,  IfeUiger  Gott,  Leipsick,  Breitkopf  et  Hsar- 
tel  ;  n*  î,  A  llerbarmer,  hœre ,  ibid.;  n°  3, 
Herr,  Herr,  vor  deinem  Throne,  ibid.;  n9  4, 
£wtger,  erbarme  dich,  ibid.,  n°  5,  Mosch- 
tigtter,  Seillgster,  ibid.;  n*  G ,  HocK  nom  Hti- 
ligthvme,  ibid.;  n°  7,  Berr,  auf  den  wtr 
lehàuen,  ibid.  —  24°  Davidde  pénitente,  can- 
tate k  3  voix,  chœur  et  orchestre;  Leipsick, 
Peters;  Paris,  Beaueé. —II.  Opéras:  -a"  La 
Clemeïua  dl  Tito ,  opéra  sérieux ,  partition  ; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hœrtel  ;  idem  en  Malien  et 
en  français,  partition,  Paris,  Richault,  —  20°  Coti 
fan  lutte ,  opéra  boulTe,  partition;  Leipsick, 
Breitkopf  et  Haertet.  —  27°  Don  Giovanni  (  Don 


Juin),  drame  lyrique,  partition;  ibid.  — 
28*  Die  Kntfuhruiig  ans  dem  Serait  (  l'Enlè- 
vamentdn  Sérail),  opéra -comique,  parlition  ; 
Bonn,  Simrock.  —  19°  Le  floue  diFigaro(\n 
Mariage  de  Figaro),  opéra  bouffe  en  quatre  actes, 
partition;  Paris,  Richault;  Bonn,  Simrock.  — 
30°  Die  Za'tber/tœte  (la  Flûte  enchantée}, 
opéra  romantique,  partition;  Bonn,  Simrock; 
Paris,  Carli,  Richault.  Le  même  ouvrage  traduit 
et  arrangé  sous  le  titre  :  Les  Mystères  d'hit, 
partition;  Paris, Sieber.  —  31° Idomenec-,  opéra 
sérieux,  partition;  Bonn,  Simrock.  —  33°  Der 
Schauspietdirtctor  (le  Directeur  de  spectacle), 
opéra-comique,  partition  réduite  pour  le  piano; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Havlel;  Bonn,  Simrock; 
Paris,  Bran  Jus.  —  33°  Zalde,  opéra  sérieux, 
partition,  réduite  pour  le  piano;  Offenbach,  An- 
dré. Un  grand  nombre  d'éditions  de  tous  les  ou- 
vrages |>réoédents  ont  été  publiées  dans  les  prin- 
cipales villes  de  l'Europe,  et  dans  toutes  les 
langues,   en   partitions  réduites  pour  le  piano. 

—  III.  Musique  oe  cnumae  rora  le  cbâkt  : 
34*  4  canons  k  3  et  4  voix  ;  Bonn,  Simrock.  — 
■s!>°  Idem;  ibid.  —  10°  Dos  Lob  der  Freund- 
schaft  (Eloge  de  l'amitié  J,  cantate  pour  2  lé- 
non  et  basse,  avec  chœur  et  accompagnement 
de  piano;  Bonn,  Simrock  ;  Leipsick,  Breitkopf  et 
Hrertel.  —  37°  Chant  maçonnique  pour  deux 
voix  d'homme  et  chœur,  avec  accompagnement 
de  piano  ;  Leipsick,  Peters.  —  38°  Chant  d'adieu 

i  (  Àbend  ist  ) ,  *  voix  seule  et  piano.  Cher,  tous 
le  éditeurs  de  l'Allemagne.  —  39*  Grande  scène 
et  air  détaché  pour  soprano,  en  italien;  Offen- 
baclt ,  André.  —  40*  Ain  détachés,  4  recueils  ; 
Vienne,  Artaria.  —  41"  Lïeâer  à  voix  seule,  avec 
accompagnement  de  piano,  3  recueils;  Bonn, 
Simrock.  —  43°  Récitatif  et  rondo  pour  soprano 
(  Non  temer,  amato  bene  ),  Leipsick,  Breitkopf 
et  lleertel.  —  IV.  Sïk.fhomes  et  omccbtos  : 

—  43°  Symphonie  à  10  parties  ,  op.  7  (  eu  ré  ); 
Bonn,  Simrock.  —  44'  Idem  k  grand  orchestre, 
op.  22;  Oiïenbach,  André —  45'  Idem,  op.  35 
(en  ré);  Ibid.  —  40°  Idem,  op.  34  (on  ai); 
ibid,  —  47*  Idem,  op.  38  (en  ut);  Ibid.  — 
48°  Idem,  op.  45  (  en  sol  mineur);  ibid.  — 
49°  Idem,  op.  57  (en  ut);  ibid.  —  50*  Idem, 
op.  58  (en  ré)  ;  ibid. — 51*  Idem,  op.  46  (en 
soi);  Hambourg,  Bœlime.  —  S2°  Idem, 
op.  87  (  en  ré);  Oflenbacli,  André;  — 
53°  Idem,  op.  88  (ea  ré);  ibid.  —  54"  idem; 
op.  89  (  en  ai  bémol  );  ibid.  —  55°  Idem  pour 
2  violons,  alto,  basse,  3  hautbois  et  3  cor*  (en 
la),  œuvre  posthume;  Leipsick,  Peters.  Sieber  a 
publié  k  Pari*  dix  symphonies  choisies  de  Mo- 
xart.  Il  j  en  a  aussi  une  édition  de  Hambourg , 
et  une  autre  de  Brunswick.  Les  quatre  grande*  ' 


symphonies  eu  u( ,  en  ri ,  en  toi  mineur  et  en 
mi  bémol,  ont  été  publiées  séparément  en  par- 
ution à  Caria,  Bonn  et  Mayence.  Brcitkopf  el 
Hiertel  ont  donné  une  édition  de  donze  sym- 
phonies choisie*  en  partition  grand  in-8°  —  5S° 
Ouverture  de  la  ViUaneUa  rapita  (  composée 
pour  la  représentation  de  cette  pièce  a  Vienne  ) ,  a 
grand  orchestre;  Leipsick,  Peten.  —  57°  Sym- 
phonie concertante  pour  violon  et  ait»;  Offenbach, 
André.  —  58°  Symphonie  concertante  (en  mi 
bémol)  pour  violon,  hautbois ,  clarinette,  cor, 
basson,  violoncelle,  allô  et  contrebasse  ;  Auga- 
bonrg,  Gombart.  —  59"  Concerto  pour  violon 
principal  (  eo  ut*  bémol),  op.  '8;  Oflenbacb, 
André.  —  60"  Idem  facile  (en  ré),  op.  98 ; 
ibld.  —  SI"  Rondeau  idem  (en  ut),  op.  85; 
ibld .  —  81°  Adagio  et  rondo  idem  (  en  M  bémol  ), 
op.  90;  IbUl ,  —  83°  Sextuor  pour  I  violons,  allô, 
basée  et  1  cors  (en  ré),  op.  81  ;  Offenbach, 
André.  On  en  a  gravé  dent  autre*  à  Paris,  chez 
Plajei,  et  a  Augsbourg,  chez  Gombart,  tous  le 
nom  de  Mozart;  mais  c'est  une  supercherie 
commerciale  ;  ces  morceaux  ne  sont  pas  de  lui. 
—  64°  Sérénade  pour  1  clarinettes ,  1  cora  et 
basson,  op.  27;  Offenbach,  André.  —  85°  Cinq 
divertissement»  pour  2  hautbois,  ï  cora  et  1  bu* 
«oh,  op.  91  ;  ibid.  —  «•  sérénades  pour  2  cla- 
rinette), 2  hautbois,  2  cors  et  2  bassons,  n°*  I 
et  2;  ibid.  —  87°  Grande  sérénade  pour  neuf  in- 
struments a  veut,  oeuvre  posthume;  Bonn,  Siin- 
rock.  —  68°  Concerto  pour  clarinette  (en  la), 
op.  107  ;  Oftenbach ,  André.  —  69°  Concerto 
pour  basson  (  en  si  bémol),  op.  96  ;  ibid.  — 
70°  1"  concerto  pour  cor  (en  ml  bémol), 
op.  92;  ibid.  —  71°  Ve  idem  {en  mi  bémol  ), 
op.  105  ;  ibid.  —  72°  S™  Idem  (  en  mi  bémol  ), 
op.  106;  Ibid.  —  V.  Quintettes,  quaToana  Et 
trios  :  73°  Quintettes  pour  2  Tiolona ,  2  alto*  et 
violoncelle  :  n*  1  (en  ut);  a"  2  (en  ri);  n°  3 
(en  ut  mineur);  n"  4  (eu  si  bémol;  n"  S  (en 
sol  mineur);  n°  6  (  en  fa)  ;  Vienne,  Artaria, 
Mollo;  Ltipsick,  Pétera;  Offenbach,  André; Pa- 
ria, Plejel,  Sieber,  J  a  net.  Tous  les  autres  quin- 
tettes de  violon  publiés  sous  le  nom  de  Mozart 
sont  arrangés  d'après  d'autres  corn  position  s.  — 
74°  Quintette  pour  clarinette ,  1  violons ,  alto  et 
basse  (en  fa),  op.  108;  Oftenbach,  André;  Pa- 
ris, sieber.  Ce  quintette  a  été  arrangé  pour 
2  violons,  2  violes  et  basse.  —  75°  Trois  qua- 
tuors pour  2  violons,  alto  et  basse  (en  ut,  en 
Mi  bémol,  en  ri  mineur),  op.  1;  Vienne,  Ar- 
taria  (édition  originale)  (I).  —  76*  Six   idem 

(0  Llautentlette  de  tm  «mtnn  a  été  contattt  ;je  en* 
pourtant  qtrtla  oni  été  eoapoaè*  par  ftlonrt ,  ■»■!*  qn'lta 
wiH  l'oun-iït  de  u  jcnnaie. 


IBT  247 

(en  soi,  en  ré  mineur,  en  ri  bémol,  en  mi  bé- 
mol, en  la,  en  ut),  op.  10;  ibid.  —  77°  Trois 
idem  (  eu  ré,  en  si  bémol ,  en  fa  ) ,  op.  18,  ibid. 
—  7S°  Un  idem  posthume  (en  ré)  ;  Oflenbach, 
André.  — 79°  Fugue  idem  en  ut  mineur;  Vienne, 
Artaria.  —  80°  Quatuor  pour  flQte,  violon,  alto 
et  basse  (original),  œuvre  posthume;  Vienne, 
Artaria.  —  81°  Quatuor  pour  hautbois,  violon, 
alto  et  basse  ( original) ,  op.  lot  ;  Offenbach, 
André.  —  82°  Grand  trio  pour  violon,  alto  et 
violoncelle  (  en  mt  bémol  ) ,  op.  19  ;  Vienne,  Ar- 
taria. Ces  quintettes,  quatuors  et  trios,  dont  on 
a  fait  une  multitude  d'éditions,  sont  les  seules 
composition»  originales  de  Hocart  qui  aient  été 
gravées ,  mais  on  en  a  publié  beaucoup  d'au- 
tres qui  sont  ou  tirées  de  ses  antres  œuvres ,  oo 
absolument  supposées.  On  a  placé  aussi  aux  li- 
tres des  quintettes  et  quatuors  des  numéros  diffé- 
rents sur  la  plupart  des  éditions;  ces  numéros 
sont  de  fantaisie.  Des  collections  complètes  dw 
quintettes .  quatuors  et  trios  de  Hoaarl  ont  été 
pnbliéea  A  Vienne,  chex  Artaria;  A  Leipsick, 
chez  lireitkopi  et  Hiertel,  et  chez  Peten; 
i  Paris,  cher  Plejel,  Sieber,  et  Schlesinger. 
Janet  en  a  fait  paraître  une  collection  choi- 
sie. Ces  mêmes  compositions  ont  été  aussi 
publiées  en  partitions  in-8%  à  Offenbach  chez 
André,  à  Paris  chez  Ricbault,  et  i  Manheim 
chez  lleciel.  —  83°  Deux  duos  pour  violon 
et  alto  (en  sol  et  en  si  bémol),  op.  25.  Vienne, 
Artaria.  On  a  publie1  beaucoup  de  morceaux  de 
ce  genre,  sous  le  nom  de  Mozart;  mais  ceux-là. 
seuls  sont  originaux.  Il  les  composa  pour  Michel 
Haydn,  qui  avait  un  engagement  pour  eu  fournir 
doute,  et  qui,  étant  devenu  malade ,  n'avait  pas 
pu  achever  son  ouvrage.  —  VI.  Musique  de 
habo  :  84°  Concertos  pour  piano  et  orchestre  : 
n°  1  (en  tri);  n*  2  (en  la  );  n"  3  (eu  fa); 
a'  i  (easi  bémol);  n"  S  (en  ui);  n*  6  (en 
mi  bémol);  n*  7  (en  Ht  mineur);  n°  8  (en 
ré  mineur);  n"  9  (en  toi);  n°  10  (en  la); 
n"  11  (en  ai  bémol);  n*  12  (en  fa)  ;  n°  13  (en 
ri);  a-  14  (en  mi  bémol);  n*  15  (en  a  bé- 
mol); n"  18  (en  ni);  n*  17  (en  mi  bémol); 
n°  18  (en  si  bémoi);n°  19  (en  ni  bémol), 
n*  10  (en  ré);  Leipsick,  Brcitkopf  et  Haerte); 
n"  11  (  facile);  Offenbach,  André.  —  L'éditeur  Ri- 
chault,  de  Paris ,  a  publié  la  collection  complète 
de  concertos  de  Mozart  pour  le  piano  en  parti- 
tion. —  85°  La  collection  complète  des  œuvres  de 
Mozart  pour  le  piano  se  compose ,  indépendam- 
ment des  concertos,  des  morceaux  dont  le  détail 
suit  :  Quintette  pour  piano,  hautbois,  clarinette, 
cor  et  basson.  Quatuors  pour  piano,  violon,  alto 
et  violoncelle,  n°l  (en  soi  mineur)  ;  n°2  (en  mi 
bémol);  n°3  (en  mi  bémol).  Trios  pour  piano. 


2*8  M02 

violon  et  violoncelle,  n"  1  (en  ri  bémol);  n"  3 
(en  u();  n°3  (enjol);n°  4  (en  mi  bémol); 
n°  5 (en  ut);  u*  0  (  en  mi  )  ;  n°  7  («n  si  bé- 
mol). Duos  ou  sonates  pour  piano  et  ïioion, 
n°  1  (en  uE);n°l  (en  fa  );  n"  3  (  en  ri); 
a"  i  (en  fa};  n'  5  (en  ut);  n°  0  (  en  il  bé- 
mol);  n°  7  (en  ré);  n"  8  (en  si  bémol);  n*  9 
(en  sol  );  a"  10  (en  mi  bémol);  n"  11  (en  ri 
bémol);  n-  13  (en  fa);  n"  13  (en  ut);  n-  14 
(«n  la);n"  15  (en  fa);  n°  16  (es  ri  bémol); 
n'  17  (en  mi  bémol);  n»  .18  (en  ul  mineur); 
n°  19  (en  mi  mineur);  n*  10  (en  la);  n*  21 
(en/ii);  n"  22  (en  uf  ) ,  n°  23  (  m  la  )  ;  n°24 
(en  u();  o"  25  (en  r^);n"  16  (  en  mi  mineur); 
n"!?  (en  ml  bémol);  n°  Î8  (en  toi);  □"  19 
(en  /"«);  n°  30  (en  ut);  n"  31  (en  fa);  a"  32 
(eu  ri  b.);  n°  33  (en  Mi);  n"  34  ( en  mi  b.); 
n'  35  (en  (a).  Duos  pour  piano  à  4  marna,  n°  1 
(enrt);n-  3  (en  ut), n*  3  (eu  fa  m.);ne4 
(en  /a)  ;  n°  S  (fantaisie,  Tariation  et  fugue  on 
ri  bémol);  n"  6  (duo  pour  deux  pianos,  ta  ré); 
il"  7  (  fugue  en  ut  mineur  idem  ).  Sanatet  pour 
piano  seul,  n"  1  (en  ut  );  u*  !  ( en  sol);  n"  3 
(en  mi  bémol);  n*  4  (en  ri  bémol);  nc  5  (en 
rrf);n0fl(en/a);n°7(enr^);n"8(enB*); 
n°9  (en  ta);  n"  10  (en  fa);  n°  il  (en  ri  bé- 


ai); n'  13  (en  tf);  u'  13  (en   tu  n 


«h 


n"  14  (en  rrf); 
■°17(en  u(  mineur).  Fantaisies  pour  piano 
teul,  n"  1,  3,  3,  Thèmes-  variés  idem,  n**  I  à 
30.  Breilkopf  et  Hajrlel ,  à' Leipaick;  Hasllnger, 
à  Vienne  ;  André,  a  OEfeobacb  ;  Pleyel  et  Carli,  a 
Parte,  ont  publié  dea  collections  complète*  dea 
«nuire»  de  Mozart  ponr  le  piano,  et  la  plupart 
des  éditeurs  dea  grandes  Tilles  de  l'Europe  en 
ont  donna  les  œuvre»  séparées. 

D  existe  environ  vingt-cinq  notices  biographi- 
ques de  Mozart,  plut  ou  moins  développées ,  in- 
dépendamment de  celles  qui  ont  été  publiées  dans 
les  dictionnaires  historiques  dans  toutes  les  lan- 
gues :  U  plupart  se  copient  et  reproduisent  des 
erreurs.  Elles  sont  devenues  à  peu  près  inutiles 
depuis  que  trois  grandes  monographies  de  l'il- 
lustre compositeur  ont  été  données  par  MM.  de 
Bissen,  Oullbicheif  et  Otto  Jaho.  La  pre- 
mière a  été  publiée  par  le  conseiller  danois  de 
Hisses ,  qui  avait  épousé  la  veuve  de  l'illus- 
tre compositeur,  et  qui  possédait  beaucoup 
de  documents  originaux.  Cet  ouvrage  a  pour 
titre  :  Biographie  W.  A.  Motart't,  von  Georg 
Ntkolavt  von  Mssen  ;  Leipaick,  1818.  1  vol. 
ic-8°  de  703  pages  avec  dea  planches  et  des  pér- 
irait» de  Mo/art  et  de  M  famille.  Dana  la  même 
année  il  a  été  publié  un  supplément  a  .cet  ou- 
vrage, intitulé  :  Anhang  su  Wolfgang  Amadevs 
Motarfi    Biographie;    Leipaick  ,   iu-8'     4c 


119  pages.  Ce  supplément  contient  divers  catalo- 
gues de*  œuvres  de  Mozart  et  l'appréciation  de 
ses  compositions,  de  son  talent  et  de  son  carac- 
tère. Dana  la  première  partie  on  trouve  beaucoup, 
de  lettres  de  Léopold  Mozart  et  de  son  fils,  ainsi 
que  d'autres  pièces  authentiques  qui  jettent  du 
jour  sur  diverses  circonstances  de  la  vie  de 
l'artiste  célèbre.  Néanmoins,  pour  compléter 
tous  le*  renseignements  dont  on  a  besoin  a 
cet  égard,  il  tant  joindre  a  cet  ouvrage  i*  no- 
tice biographique  du  professeur  Niemtecbek 
{Motart't  Leben,  Prague,  1798,  ia-4°),  qui  * 
été  laite  sur  de  bons  matériaux,  la  brochure  in- 
titulée Motart't  Geist  (Esprit  de  Mozart),  Er- 
rait, 1803,  in  8°,  et  les  Anecdotes  sur  Mozart, 
traduites  de  Rochlllz ,  par  Cramer,  et  publiées 
à  Paris  en  1S01,  in-B*.  A  vrai  dire,  le  livre  de  Mis- 
se n  n'est  qu'un  recueil  de  matériaux;  mais  re- 
cueil précieux,  parce  que  les  sources  sont  an* 
thentiques.  Après  ce  livre  est  venue  la  Nouvelle 
biographie  de  Mozart,  suivie  d'un  aperçu  sur 
l'histoire  générale  de  la  musique,  et  de  Fata- 
lité des  principales  couvres  de  Mozart,  par 
Alexandre  OulibicbefL ( voy.  ce  nom).  Moscou, 
1S43,  3  volume*  gr.  in-8".  Cet  ouvrage  est  tiré- 
en  grande  partie  de  celui  de  Mssen  et  des  no- 
tices de  Nfemtschek  et  de  RocMix,  pour  la 
partie  biographique.  L'aperçu  sur  l'histoire  delà 
musique,  qui  remplit  toute  la  première  partie  du 
second  volume,  est  tire*  des  livres  de  Burnej  et 
de  KieseweUer,  et  le  point  de  vue  de  l'auteur 
est  l'idée  du  progrès  partiel  jusqu'à  Mozart,  seul 
créateur  de  l'art  complet.  Tout  le  reste  de  l'ou- 
vrage est  rempli  par  l'analyse  des  ceuvres  de  ce 
grand  homme.  La  monographie  de  H.  Otlo  Jaha 
s  pour  simple  litre  :  W.  A.  Mozart.  Elle  ne- 
forme  pas  moins  de  quatre  gros  volumes,  dont 
le  total  des  pages  est  de  deux  mille  quatre 
cent  vingt-sir.  Un  esprit  conscùncleui  de  re- 
cherches s'y  Tait  remarquer  :  l'auteur  de  ce  livre 
paraît  s'être  proposé  d'être  plue  consulte  que 
lu.  Un  ecclésiastique,  M.  J-  Gosehler,  chanoine 
honoraire,  et  ancien  directeur  du  collège  Sta- 
nislas de  Paris,  a  donné  une  traduction  française 
dea  lettres  de  la  famille  Mozart  contenue*  dans  la 
monographie  du  conseiller  de  Hiasen,  sous  le 
titre  :  Motart,  vie  d'un  artiste  chrétien  au 
lame  siècle,  extraite  de  sa  correspondance 
authentique,  traduite  et  publiée  pour  la  pre- 
mière fois  en  françait.  Pari* ,  en.  Douniol,  1857, 
I  vol.  in-s".  Une  traduction  anglaise  de  la  même 
correspondance  se  trouve  dans  le  volume  publié 
par  un  bon  musicien  et  critique  nommé  Edouard 
Holmes,  et  qui  est  intitulé  :  The  Ufe  of^tozart 
including  his correspondent.  Londres,  184 S, 
ùi-8°  de  3b4  page*.  L'écrit  publié  par  le  docteur 


MOZART  —  MOZIN 


Louis  Kohi,  de  Heidelberg,  sou  ce  litre  i 
W.  A.  Movirt.  Bin  BeilTag  iur  Aetthetik  de 
Tonlwut  (  W.  A.  Mozart.  Eau]  iur  l'esthé- 
tique de  la  musique  ) ,  Heidelberg,  1860,  id-8° , 
renferme  des  aperças  philosophiques  assez  juste» 
iv  la  mission  remplie  par  ce  grand  artiste  dans 
le  développement  de  l'art. 

On  oonnalt  environ  cinquante  portrait»  de  Mo- 
urt,  gravé*  au  lithographies  en  Allemagne,  en 
France  et  en  Angleterre. 

M""  Moiart,  née  Cotutance  Weber, qui  avait 
éponsé  en  seconde»  noces  le  conseiller  de  Kia- 
aen,  eat  morte  a  Sali  bourg  le  6  mars  1842,  à 
l'âge  de  quatre-vingt-cinq  an». 

MOZART  (Wolfgajic  -  àxédée),  second 
Bis  de  l'illustre  compositeur  (1),  eat  né  à  Vienne 
le  16  juillet  1791.  Quatre  mais  et  quelques  jours 
après  ta  naissance,  il  perdit  son  père.  Dès  ses 
premières  années  il  montra  d'heureuses  dispo- 
sitions pour  la  musique,  et  m  mère  le  plaça  sous 
la  direction  de  Neukomm  pour  étudier  cet  art. 
André  Slreicher  lui  enseigna  le  piano ,  et  Al- 
brechtsberger  lui  donna  des  leçons  de  contre- 
point. Il  recul  aussi  des  conseils  de  Haydn,  qui 
watt  pour  lui  une  affection  paternelle.  H  était 
âgé  de  quatorze  ans  lorsqu'en  1805  il  parut  pour 
la  première  Toi»  en  public,  dans  un  concert  donné 
a  son  bénéfice,  où  il  exécuta  avec  un  talent  déjà 
remarquable  le  grand  concerto  en  Ut  de  son 
père.  Accueilli  par  les  acclamations  de  l'assem- 
blée lorsqu'il  parut  conduit  par  la  mire,  il  fui 
salué  a  plusieurs  reprises  par  les  applaudissements 
unanimes  du  public  pendant  l'exécution  de  sou 
morceau.  On  entendit  aussi  arec  plaisir  dans  le 
même  concert  nue  canlate  qu'il  avait  composée 
en  l'honneur  de  Haydn.  Tout  semblait  lui  pré- 
sager un  brillant  avenir  comme  artiste  ;  mais  la 
position  peu  fortunée  de  madame  Mozart  loi  flt 
accepter  pour  son  Bit,  en  1808,  une  place  de 
mettre  de  musique  cliez  le  comte  Daworonakl , 
qui  l'emmena  dans  set  terres  en  Gtllicie.  Cinq 
am  après,  le  jeune  Mozart  alla  te  fixer  a  Lera- 
berg,  capitale  du  royaume,  et  t'y  livra  h  ren- 
seignement du  piano.  Il  vécut  ignoré  pendant  près 
do  buil  ans;  mail  il  fît  depuis  1 820  jusqu'en  I  821 
un  voyage  dans  une  grande  partie  de  l'Allema- 
gne, donnant  des  concerts  dans  les  villes  princi- 
pales qu'il  visitait.  11  y  brilla  par  l'expression  de 
ton  jeu  iur  le  piano,  et  flt  applaudir  des  compé- 
titions d'un  mérite  réel.  Après  avoir  embrassé  ta 


H  L'aint  |  Chartes  Moiart]  si 
Tout  es  ïu'on  aut  tt  h  reiMsuc,  c' 


t  autrteUea,  S  MUtn. 


mère  k  Copenhague,  et  son  frère  a  Milan,  Mozart 
retourna  k  Lemberg  au  commencement  de  1823. 
En  1840  II  était  a  Vienne,  où  il  reçut  un  accueil 
flatteur  des  artistes  et  dn  public.  Il  est  mort  à 
Carlabad,  le  30  juillet  1844,  k  l'Age  de  cinquante- 
trois  ans.  On  a  publié  de  ta  composition  :  1°  Sa 
trios  pour  flûte  et  deux  cors,  op.  11;  Vienne, 
Hatlinger.  —  1*  Premier  concerto  pour  piano  et 
orchestre,  op.  14  ;  Leipsick,  Brdtkopl  el  Hsertel. 
—  >'  Deuxième  idem,  op.  15  ;  Leipsjct,  Pèlera. 
_  4°  Quatuor  pour  piano,  violon ,  alto  et  basse 
(en  sol  mineur},  op.  I  ;  Vienne ,  Hatlinger.  — 
S*  Sonate  pour  piano  et  violon,  op.  15;  Leipslck, 
Breitkopf  et  Hmrtel.  —  e*  Grande  sonate  pour 
piano,  violon  et  violoncelle ,  op.  19;  Leiusick, 
Pèlera;  Paris,  Ricbault.  —  7*  Sonate  pour  piano 
seul,  op.  10;  orrenbach,  André.  —  8°  Rondo 
pour  piano  seul  ;  Vienne ,  Hatlinger.  —  9*  En- 
viron dix  thèmes  variés  pour  piano,  publies  à 
Vienne  et  k  Leipsick.  —  10*  Polonaises  mélan- 
coliques pour  piano  seul,  op.  17,  SI  et  10.  Leip- 
skk  et  Lemberg.  —  11°  Qnatre  recueils  de  chan- 
sons allemandes  avec  ace.  de  piano  ;  Leipsick, 
Rambonrg  et  Vienne. 

MOZIN  (ï'HÉoooaE),  pianiste  et  composi- 
teur, naquit  k  Paris  en  1700  et  entra  jeune  k 
l'École  royale  de  chant  et  de  déclamation  fondée 
depuii  peu  de  temps  par  le  baron  de  Bivteuil  et 
placée  sous  la  direction  de  Gossec.  Son  éduca- 
tion terminée,  il  sortit  de  cette  école  en  1787,  et 
devint  professeur  de  piano  k  Parie.  A  la  forma- 
tion du  Conservatoire,  en  1795,  il  y  fut  appelé 
en  qualilé  de  professeur  de  piano;  mais  la  ré- 
forme qui  lut  opérée  en  1801  lui  flt  perdre  cet 
emploi,  et  des  lors  il  rentra  dans  l'enseignement 
particulier.  Mozin  est  mort  k  Paris,  le  14  novem- 
bre IHso,  k  l'âge  de  quatre-vingt-quatre  ans. 
Il  était  planiste  élégant  et  gracieux,  recherché 
dans  sa  jeunesse  comme  professeur  de  ton  in- 
strument On  a  gravé  de  sa  composition  :  1°  Pre- 
mier concerto  pour  piano  et  orchestre  ;  Parla , 
Lemoine  amé.  —  1°  Deuxième  idem  ;  Parit, 
Nadennan.  —  3°  Trios  pour  piano,  violon  et 
violoncelle,  op.  7;  Paris,  Ornant.  —  V  Trio  pour 
harpe,  piano  et  cor,  op.  9;  Paris,  Janet.  — 
S*  Deux  sonates  pour  piano  et  violon ,  op.  i  ; 
Paris,  Janet.  —  6*  Denx  idem,  op.  5  ;  ibid.  — 
T  idem,  op.  11,  11,  14,  1  5  ;  Paris,  Janet,  Ha- 
derman.  —  i"  la  Délivrance  du  paladin,  duo 
pour  piano  et  cor,  op.  14  ;  Paria,  Durant  et  Du- 
bois. —  9°  Sonates  pour  piano  seul,  op.  7, 
11,11,  U;  Parit,  Janet,  Érnrd,  Richault.  — 
10"  Fantaisie»  pour  piano  seul, op.  Il,  10;  Paris, 
Janet.  —  il*  Pots- pourris ,  n"  1  k  0;  Parit, 
Midorman.—  1 2* Airs  variés,  ibid.;  Janet.— 
Il*  Recueils  de  valse»  et  de  danses,  ibid. 


350 


HOZIN  —  MTJFFAT 


Ud  frère  de  cet  artiste  ,  nommé  Smoit-Fran- 
çoii,  fut  comme  lui  élevé  a  l'École  royale  de  mu- 
tique  du  baron  de  Bretenll.  Sorti  de  cette  In- 
stitution, Il  se  livra  a  renseignement  et  publia 
quelque*  petites  compositions  pour  le  piano.  Il 
gagnait  beaucoup  d'argent  par  ses  leçon»;  nais 
il  avait  la  passion  du  jeu  et  dissipait  en  un 
instant  à  la  ronlella  ce  qu'il  avait  amassé  par 
son  travail,  puis  il  recommençait  de  nouvelles 
économie*  pour  le*  soumettre  aux  mânes 
chances  de  basard.  Retiré  a  Sèvres,  près  de 
Paris,  vers  1830,  il  y  est  mort  au  mois  de 
décembre   18W,   a  l'âge   de    qualre-tiugt-onze 

MOZlN(OÉS[RÉ-TaÉoDOHE),filsde7-Aéodore, 
né  à  Paris ,  le  16  janvier  1811 ,  commença  te* 
étude*  musicales  son*  la  direction  de  son  père. 
Admis  au  Conservatoire  le  23  décembre  1833 ,  il 
y  devint  élève  de  Zinunennan  pour  le  piano. 
Au  concourt  de  1816,  il  obtint  le  second  prix  de 
cet  instrument ,  et  io  premier  prix  lui  fut  dé- 
cerné en  1837.  Après  avoir  reçu  de  Dourlen  des 
leçons  d'harmonie,  il  devint  élève  d'Halévy  et 
de  Berton  pour  la  composition  ;  le  premier  prix  de 
contrepoint  et  de  fugue  lui  fut  décerné  en  1839, 
et  deux  ans  après  11  obtint  le  premier  second 
prix  du  concours  de  composition  de  l'Institut. 
Depuis  lors  il  ne  s'est  plus  représenté  à  ce  con- 
cours et  s'est  livré  a  renseignement.  On  a  gravé 
de  cet  artiste  :  1°  Études  spéciale  pow  te 
piano,  op.  10;  Paris,  H.  Lemolne.  — 2° Étude* 
de  salon,  Idem  ,  op.  17,  ibld.  —  3°  Variations 
brillantes  sur  un  thème  original ,  op.  2,  ibid.  — 
4°  Valses  élégantes  et  brillantes ,  op.  15  ;  ibid. 
—  5°  Premier  nocturne  pour  piano  seol,  op.  10; 
ibid.  —  Six  Fantaisies  sur  la  Sirène,  op.  11; 
Paris,  Brandus,  et  beaucoup  d'autres  composi- 
tions légères  pour  le  même  instrument. 

HUCHLER  (Jean-Gboage*),  né  à  Drecho, 
dans  la  Poniéranie  suédoise,  le  23aeptembrel7B4, 
fut  d'abord  professeur  à  Stargard,  et  vécut  en- 
suite à  Berlin  depuis  1773  jusqu'à  sa  mort,  ar- 
rivée le  S  août  1819.  H  a  donné  une  traduction 
allemande  des  Traités  de  Hairis  sur  l'art  en  gé- 
néral, la  peinture,  la  musique  et  la  poésie,  etc. 
(voy.  HjUisis),  sous  ce  titre  :  Harriïi  drey 
Abhandlungen  ilber  die  Kunst,  M-utik,  Ma- 
lerel  vnd  Poésie,  etc.;  Danlzick,  175C,  in-8*. 
Il  y  a  une  autre  traduction  allemande  de  cet 
ouvrage,  par  J.-C.-F.  Schultz  (  vay.  ce  nom). 

HCC.K  (  Aloïs)  ,  clianteur  du  théâtre  de  la 
cour,  à  Munich,  naquit  en  1761  a.  Neumark,  où 
son  père  était  directeur  du  collège.  Après  avoir 
Tait  ses  premières  études  de  chant  comme  en- 
tant de  choeur  a  l'église  Saint-Emeran  de  Ratis- 
boune,  et  terminé  tes  éludes  littéraires  et  son 


cours  de  philosophie  au  collège  Saint-Paul,  de 
cette  ville,  il  se  voua  à  la  carrière  du  théâtre* 
l'âge  de  vingt  ans.  Appelé  à  l'Opéra  de  Munich 
en  1789,  il  y  débuta  avec  succès,  et  obtint 
en  1791  sa  nomination  de  chanteur  de  la  cour. 
Il  possédait  une  belle  voix  de  basse  et  brillait 
comme  acteur  dans  l'opéra  et  U  comédie.  Il  s'est 
retiré  de  la  scène  en  1813. 

MDCK  (Frëoéric-Jean-Albert),  né  a  Nu- 
remberg en  1788,  occupa  plusieurs  emplois  ec- 
clésiastiques ,  et  fut  en  dernier  lieu  doyen  et  in- 
specteur des  écoles  du  district  à.  Rothenboorg.  Il 
a  fait  imprimer  ;  1°  MtisiïaliseJte  Wtnvljibel 
sum  Gesanç  in  Vnterriekl  VoltoschuUn  (Abé- 
cédaire musical  en  tableaux  pour  l'instruction  du 
chant  dans  le*  écoles  populaires),  en  collaboration 
avec  Stepbani;  Erlang,  J.-J.  Palm,  1815,  in-B" 
de  98  pages,  avec  un  supplément  de  40  pages, 
et  U  tableaux  in-fol.  —  2°  Lieder  fiir  die  Ju- 
gent! mit  letekten  Melodien  fiir  2  Sopnm- 
itimmen  (Chants  pour  la  jeunesse,  avec  des 
mélodies  faciles  a  1  voix  de  soprano),  ibid. 
1816-19,  î  livraisons  in- fol.  —  3°  Biographie 
ches-Xotisen  user  der  fomponisten  der  Cho- 
ralmelodle*  im  baierisch  newen  Choral&veke 
(notices  biographiques  sur  les  compositeurs  du 
nouveau  livre  choral  de  la  Bavière);  Eilangen, 
Palm,  182*,  grand  in-8". 

MUFFA.T  (Ggoiiceb),  compositeur  allemand, 
étudia  dans  sa  jeunesse  la  musique  à  Paris,  an 
temps  de  Lulli.  U  se  rendit  ensuite  à  Strasbourg , 
où  il  obtint  la  pièce  d'organiste  de  la  cathédrale; 
mais  bleuUl  chassé  par  la  guerre.  Il  alla  à  Vienne, 
puis  à  Rome,  où  il  resta  jusqu'en  169»»  De  re- 
tour en  Allemagne,  il  y  hit  nommé  organiste 
et  valet  de  chambre  de  l'archevêque  de  Sali- 
bourg.  En  1695 ,  l'évèque  de  Passau  le  nomma 
son  maître  de  chapelle  et  gouverneur  des  pages. 
On  a  sous  le  nom  de  ce  musicien  :  l' Suaviore* 
harmonix  instrument,  hyporchematicœ  /tort- 
legiurn,  recueil  consistant  en  60  morceaux  pour 
quatre  on  cinq  violes,  avec  basse  continue; 
Augibourg,  1695,  in-fol.  —  2°  FloriUgium  te- 
cundum  ,  etc.,  contenant  B2  morceaux;  Paasan, 
1698,  in-fol.  La  préface  de  cet  ouvrage,  ou 
Muflat  rapporte  les  principales  circonstance*  de 
sa  vie,  est  écrite  dans  les  quatre  langues,  latine, 
italienne,  française  et  allemande. — 3°  Apparat»* 
miuleo-organuUcv* ,  consistant  en  12  toccatas 
pour  l'orgue;  Angsbourg,  1690.  Muffst  a  laissé 
en  manuscrit  un  recueil  d'observations  relatives 
4  la  musique;  ce  recueil  existait  dans  l'ancien 
fonds  de  Breitkopf.  à  Lcipsick. 

MUFFAT  (Tbeofuile),HIb du  précédent, 
vécut  k  Vienne  dans  la  première  moitié  du  dix.- 
tiuifième  siècle,  et  y  rut  organiste  de  1s  cour  et 


MXJFFAT  —  HUHLING 


251 


mettre  de  clavecin  des  prince*  et  princesse*  de 
la  famille  impériale.  Fax  lui  avait  enseigné  le 
contrepoint.  On  a  publié  de  sa  composition  un 
recueil  de  pièces  Intitulé  :  Componimenti  musi- 
cal* per  H  cembalo  ;  Vienne,  1717,  in-fol.;  ad- 
mirable recueil  de  pièces  de  clavecin  d'un  grand 
style  et  d'une  remarquable  originalité.  11  est 
gravé  aur  cuivre  et  imprimé  avec  luxe.  L»  ra- 
reté dece  volume  est  excessive,  parce  qui  I  paraît 
qu'on  n'en  a  tiré  qu'an  petit  nombre  d'exem- 
plaires. Mtiffat  a  laissé  eu  manuscrit  beaucoup 
de  pièces  pour  l'orgue  et  le  clavecin  qui  sont 
indiquées  de  celte  manière  dans  le  catalogue  de 
Traeg:  l'  6  Parthlenpour  clavecin.—  ViPar- 
thlon,  toccate*  et  fugue* ,  idem.  —  3°  70  Ver- 
sets Sammt  il  Toceoten  beumders  sum  Kir- 
chen-dienst  b»g  Chorat-demtern  vnd  Vct~ 
peren  dienslich  (  72  versets  et  13  loccates,  par- 
ticulièrement pour  l'usage  de  l'église,  etc.), 
ta-4*  obloog,  gravé  1  Vienne,  mais  sans  nom 
de  lieu  et  «ans  date.  On  connaît  de  MuRat 
des  prélude»  (pro  cembalo),  et  des  rognes  pour 
l'orgue ,  dont  Fiscbhoff  { voy.  ce  n 


MUI1JLE  (Nicolas),  né  en  1750,  dans  la  5t- 
léado,  fut  d'abord emp lové  comme  musicien,  et 
quelquefois  comme  chef  d'orchestre  aux  théâtres 
de  Danlxick  et  de  Kmnigtberg,  puis  alla  s'é- 
tablir à  Monicb,  où  il  était ,  en  1783,  répétiteur 
du  théâtre  de  Schuch.  Il  a  lait  représenter,  sur 
plusieurs  théâtres  d'Allemagne,  les  opéras  dont 
les  litres  suivent  :  1°  Fermor  et  Hcllne.  —  3*  Le 
Feu  follet.  —  3"  Lindor  et  lamène.  —  4°  Le 
Voleur  de  pommes.  —  5°  Die  Wilddiebê  (Le 
Voleur  de  gibier).  —  o"  Dai  Opfer  der  Treue 
(Le  Sacrifice  de  la  fidélité,  prologue).  —  7°  MU 
den  Glockenichlag  xwelf  (  A  midi  précis].  — 
g"  L'École  de  chant,  1791.  —  9°  L'Ermite  de 
Formenterie,  1793. 

MCHLE  (C.-G.).  organiate  à  Dresde,  né 
en  1802  a  Liebenau,  près  de  Pirna,  obtint  m 
place  et  succédai  Schwabe,  en  lS12;il  s'est  fait 
connaître  comme  compositeur  de  musique  de 
chant  par  leaouvragea  suivants  :  Ie- Die  Tonkunit 
(La  Musique),  pour  3  voix  seules  avec  choeur  et 
accompagnement  de  piano  ;  Dresde ,  G.  Thleme  ; 
—  2*  Chants  et  lieder  à  voix  seule  avec  accom- 
pagnement de  piano  ;  ibid.  ;  —  3'  Àgnu»  Delhi 
voix  avec  accompagnement  d'orgue  ou  de  piano  ; 
ibid. —4*  3  lieder  a  voix  seule  et  piano  ;  deuxième 
recueil  ;  ibid.  —  s"  3  idem,  troisième  recueil  ;  Ibid. 

MtJBLENFELDT  (Crahles),  directeur  de 
musique  a  Rotterdam,  né  a  Brunewkk  en  1797. 
perdit  à  l'âge  de  onxe  ans  sou  père,  qui  était  con- 
trebassiste h  la  chapelle  du  prince.  Déjà  a  cet 
âge,  il  avait  acquis  de  l'habileté  sur  le  violon  et 


sur  le  piano.  Son  maître  pour  ce  dernier  ins- 
trument fut  ViElker;  Kelbe  lui  enseigna  la  com- 
position. A  peine  igé  de  douze  ans,  il  entreprit 
de  petits  voyages  à  Wolfenbuttel,  Hildesheim  et 
Quedlinbourg,  pour  y  donner  des  concerts;  plus 
lard,  lorsque  son  talentse  fut  développé,  il  étendit 
ses  courses ,  et  se  fil  entendre  avec  un  succès 
égal  sur  le  violon  et  sur  le  piano.  L'époque  de 
ses  voyagea  les  plus  longs  est  depuis  1820 
jusqu'en  I8îi.  Dans  cette  dernière  année  il  s'est 
fixé  a  Rotterdam  en  qualité  de  directeur  de  mu- 
sique. Ou  a  gravé  de  sa  composition  :  1°  Con- 
certo pour  le  piano  (en  fa) ,  op  I  ;  Bonn,  Sim- 
rock.  —  2°  Grand  trio  pour  piano,  violon  et  vio- 
loncelle, op.  38;  ibid.  —3°  Trio  brillant  idem, 
op.  33  ;  ibid.  —  4°  Grande  sonate  pour  piano 
et  violon  (en  «(mineur),  ibid.  —  5"  Polo- 
naise Idem;  Vienne,  Haslinger.  —  o"  Varia- 
tions sur  le  menuet  de  Don  Juan;  Brunswick, 
Spehr.  —  7*  Grand  quintette  pour  2  violons, 
2  altos  et  violoncelle,  op.  30;  Bonn,  Simrock. 

—  8*  Trois  sonates  pour  piano  et  violon,  op.  45; 
Ibid.  — 9°  Grand  rondo  avec  introduction  pour 
piano  1 4  mains,  op.  49;  ibid.  Une  ouverture  à 
grand  orchestre  de  cet  artiste  a  été  exécutée  k 
Rotterdam  en  1837. 

HÛHLING  (Auguste),  né  eu  1782  à  Ra- 
guhne,  petite  ville  du  duché  d'Anhalt-Deasau, 
a  appris  la  musique  à  l'école  Saint-Thomas  de 
Leipsick,  sons  la  direction  de  Hiller  et  de  A.-E 
Millier.  Ayant  terminé  ses  éludes,  il  a  été  appelé 
à  Nordhausen  en  1809,  comme  organiste,  direc- 
teur de  musique  du  gymnase,  et  instituteur  de 
chant  i- l'école  de  jeunes  filles.  Plus  lard,  il  a 
été  appelé  a  Magdebour&  où  il  a  rempli  les  fonc- 
tions de  directeur"  de  musique  et  d'organiste  du 
Ddme.  Il  y  est  mort  le  1  février  1847.  On  a  gravé 
de  sa  composition  des  pièces  d'harmonie  pour 
instruments  h  veut,  op.  25  et  29;  Leipsick, 
Brellkopr  et  Hiertel ,  Probst  :  des  quatuors  pour 
violon,  op.  20;  Leipsick,  Breitxopf  el  Htertel; 
des  dnos  pour  2  violons ,  Leipsick,  HolmeUter  ; 
un  quatuor  pour  flûte  ,  3  altos  et  violoncelle, 
op.  18 ,  ibid.  ;  des  duos  pour  deux  (Iules,  op.  26, 
ibid.;  un  concerto  pour  tiaeson,  op.  24,  ibid.; 
beaucoup  de  pièces  de  différents  genres  pour 
piano  ;  une  grande  quantité  de  chants  à  plusieurs 

piano.  Cet  artiste  a'est  bit  connaître  avantageuse- 
ment par  des  compositions  sérieuses,  au  nombre 
desquelles  on  remarque  ses  oratorios  intitulé»  : 
1*  Abandonna,  exécuté  à  Hagdebourg  en  1838. 

—  V  Saint  Boni  face,  exécuté  avec  succès  dans  la 
même  ville,  enls39et  1840.  —  3"  David,  qui  ne 
fut  pas  moins  bien  accueilli  en  1814.  —  4*  Une 
symphonie,  qui  fut  entendue  avec  plaisir  en  1831. 


363  MUHI.ING 

MUHLING  (Henii-Ju.es),  fils  du  précè- 
dent, né  à  Norihausep  le  3  juillet  1810,  est  di- 
recteur Je  musique  et  organiste  de  l'église  Saint- 
Ulrich  a  Magiiebourg.  Une  ouverture  de  m  com- 
position* été  exéculéeau  concert  du  Gewandhaus, 
à  Lehpetck,  en  1838.  Parmi  se»  cuivrages  pu- 
bliés, on  remarque  ;  1*  Préludes  et  fantaisies 
pour  l'orgue,  ceuvre  3;  Leipsick,  Breitkopf  et 
Haertel.  —  1*  Composition!  diverses  pour  l'or- 
gue,op.  5;  ibid. 

MULLER  (Anm£),  musicien  de  ville  a 
Franc  fort-  su  r-le-Mein,  naquit  vers  1570,  à  Ham- 
melbourg,  dans  le»  environs  de  Pulde.  Il  a  bit 
imprimer  les  ouvrages  suiiauli  :  1°  Teutiche 
Baletten  uni  Caiaonetten  su  singen  vnd 
au//  Intt rumen  (en  ai  brauchen,  mit  4  Sttm- 
mm  (Ballet*  et  Chansonnettes  allemandes  1 4  voix, 
pour  être  chantés  ou  joués  snr  les  instruments)  ; 
Francfort,  1000.  —  1°  Tevtsche  weltliche  Can- 
sonetten  mit  4iu  8  SUmmen  (chansons  al- 
lemendeschoisies);  ibid.,  1603,  iu-4*.  —  i°  riovl 
Thesavri,  hoc  est  lacraram  cantionum  5-9 
piurtiJUjgue  vocibus  In  eeetesid  coneinenda- 
rvm;  ihitl.,  1805,  în-*° —  4°  Newae  Canzo- 
netten  mit  3  SUmmen,  Metevor  von  den  Halls 
eomponirt ,  und  mit  teuttehe  Sprachc  un/er- 
legi,  ibid.,  1008,  ia-4°. 

MÙLLER  (Jean),  compositeur  de  rélec- 
teur de  Saie  Jean-Geoiges  Ii ,  né  à  Dresde  au 
commencement  du  dix-septième  siècle ,  florissait 
vers  1050.  Il  est  mort  sous  le  règne  de  l'électeur 
Jean-Georges  TU.  Ou  connaît  de  sa  compo- 
sition un  recueil  de  chants  à  plusieurs  voix  in- 
titulé :  Jvbileum  Sionis  ;  Jéna,  1649, 1n-4°. 

MÙLLER  (Geokces),  fadeur  d'orgues,  né  à 
Augsbourg,  parait  avoir  vécu  éC  Italie  vers  la  fin 
du  dix-septième  siècle.  Il  a  construit  un  orgue 
aSolesino,  dans  l'État' de  Venise,  eu  1695. 

MULLER  (Jean},  médecin  à  Copenhague, 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle,  a 
bit  imprimer  un  Htm  intitulé  :  De  Tarentule, 
tt  vimusic*  fnejui  curatlone;  Hamiai,  167V, 
fa-4.*. 

MULLER  (Henni).,  docteur  et  professeur 
de  théologie,  pasteur  et  surintendant  a  Rostock, 
naquit  à  Lubeck  le  1B  octobre  1631,  et  mourut 
a  Rostock  le  17  septembre  1675.  Il  a  publié  un 
livre  Intitulé  :  Geistltche  Seelen-Muslck,  in  50 
Betrachtvngen ,  und  400  auserlesenen  Geist 
vndfCraft'reieKen,altenwidneuenGesangen, 
to  mit  ichœnen  Melodegen,  und  «nier  den- 
selben  50  ganii  neuen,  gezieret  lind  (Uusi- 
•ique  religieuse  de  l'ame,  etc.)  ;  Francfort,  1(61 , 
in- 12;  ibid.,  1684,  in -14.  Suivant  Georges  Serpi- 
Huz  (Fortsetzung  der  LietUrgedanken,  p.  31),  il 
j  aurait  une  première  édition  de  ce  livre,  donnée 


—  MULLER 

h  Francfort  eu  1659.  Jean-Christophe  Oleariue 
donne  dee  éloges  an  travail  de  MÛIIer  {Entaurf 
eiAer  Lieder  BibUoth. ,  p.  59),  et  Arnkiel 
le  loue  (  dans  la  préface  de  ses  corrections  des 
anciens  livres  de  chant  du  Holslein,  pages  6  et  7) 
pour  les  critiques ,  qui  s'y  trouvent,  des  alié- 
nions modernes  introduites  dans  les  clients 

MULLER  (  Jbah. Michel),  directeur  de  mu- 
sique et  organiste  k  Hanau,  naquit  à  Schraaltalde 
en  1683.  Il  vivait  encore  a  Hanau  en  1737.  11 
a  publié  de  sa  composition  :  1°  12  Sonaten  mil 
einer  eoneerttrenden  Hautbois,  2  andern. 
Hautbois  oder  Vlolinen,  einer  Taille,  Fagot 
■und  G.  B.  (11  sonates  pour  un  hautbois  concer- 
tant, 2  autres  hautbois  on  violons,  ténor  (de  haut  - 
bois),  basson  et  basse  continue,  op.  1  ),  Amster- 
dam, 1729,  in  fol.—  7"  l'salmund  Chorutl/uck 
aui  Klavier  mil  einem  rtchtigen  Ban,  etc.  ; 
Francfort,  1729, in-4",  Une  deuxième  édition  de 
ce  recueil  a  été  publiée  sous  ce  titre  :  ffeu  avf 
oeietttet  vottsttfndigesPialm  und  Choralbuch 
(Livre  de  Psaumes  et  de  Chorals  nouvelle- 
ment composé  ,  dans  lequel  non-seulement  os 
trouve  les  150  psaumes  de  David,  mais  aussi 
les  chants  du  deux  Églises  évangéliques ,  etc.)  ; 
Francfort- m r-le-Mein,  1735,  in-4".  —  3*  Variirte 
Chorxle  und  Psalmen  mil  einigen  kurten 
Prxludien  (Chorals  et  Psaumes  variés  avec  quel- 
ques préludes),  1™  partie,  1735,  in-4°;  2°  par- 
tie, renfermant  des  préludes ,  des  fugues  et  un 
concerto,  1737,  in-4°- 

MÙLLER  (Jeak),  ui  k  Nuremberg  le  26 
septembre  1692,  alla  faire  ses  études  k  Altdorf 
en  1709,  pois  alla,  en  1714,  les  achever  A 
Helmsladt,  où  il  soutint  une  thèse  qui  a  été  im- 
primée sous  ce  titre  ;  De  EUsxo  ad  muslcet 
tonvm  propheta,  II  Reg.,  111,  v,  15;  Helm- 
eUflt,  1715,  in-4".  Huiler  fut  ensuite  diacre  i  l'é- 
glise de  Saint-Sébald ,  à  Nuremberg,  et  mourut 
dans  celte  ville,  le  4  août  1744. 

MULLER  (  Jean  ),  né  a  Dobravrics,  en  Bo- 
hème, an  commencement  du  dix-huitième  siècle, 
y  était  maître  d'école  vers  1750.  Il  avait  du  ta- 
lent comme  violoniste ,  et  a  écrit  beaucoup  de 
messes  qui  sont  restées  en  manuscrit  dans  les 
églises  de  la  Bohème. 

HÛLLER  (GoDspnoiD-ÉraftAu),  né  en  1712, 
à  Wolkenstein ,  en  Saxe,  Tut  pasteur  a  Eiben- 
stock,  et  mourut  dsna  ce  lieu  le  12  mai  1752. 
On  a  de  lui  un  peUt  écrit  intitulé  :  HUlorisch- 
philosophisches  .Sendschreibenan  einer  hohen 
Ganner,  ton  Orgein,  ihrem  Urtprvmge  und 
Gebrauche  in  der  alten  und  neuen  ATircAe 
Gottet,  bei  Gelegenheit  der  Einu-eihung  einer 
neuen  Orgel  (Lettre  Uisio ri co- philosophique  à 


une  personne  d«  haut  rang,  sur  tel  orgues,  leur 
origine,  et  leur  usage  dans  les  églises  antiennes 
et  nouvelle»,  etc.);  Dresde,  !748,in-4"de  40 
pige*.  Huiler  traite  dans  cet  opuscule  arec  éru- 
dition :  V  du  nom  de  l'orgue  ;  1*  de  ses  di- 
verses espèces  ;  3*  il  examine  si  les  Hébreux  ont 
en  des  orgues;  4*  quand  elles  ont  été  introduites 
dans  l'Église  ;  5"  si  on  les  y  doit  tolérer,  et  quelle 
est  leur  utilité. 

MULLER  (Je*.n-Nicolas), greffier  à  Wurn- 
bach,  près  de  Nuremberg,  occupait  celle 
place  en  1736,  et  en  remplissait  encore  tel  fonc- 
tions en  1758.  Il  s  publié  de  sa  «imposition  : 
1°  Divertissement  musical  consistant  en  dix 
tuiles  pour  le  clavecin;  Nuremberg,  1736, 
1™  et  !"*  parties.  —  1"  Harmonlscn  Klrcken- 
ïtw(,«etc.  (  Délice  harmonique  religieux),  cousis-  ; 
tant  en  il  airs ,  H  préludes  et  11  fugues  Facile* 
pour  l'orgue  et  le  clavecin  ;  Nuremberg,  1758. 

MULLER  (Chrétieh  ) ,  facteur  d'orgues  à 
Amsterdam,  vraisemblablement  Allemand  de 
naissance,  a  construit,  depuis  1720  jusqu'en  1770, 
c'est-à-dire  pendant  près  de  cinquante  ans,  les 
plus  beaux  instruments  de  la  Hollande,  et  sur- 
tout le  grand  orgue  si  célèbre  de  Harlem-  En 
1770  il  entreprit  la  construction  d'un  orgue  dans 
l'église  Ssint-fitienne  de  Nimègue,  qui  aurait  été 
le  pins  considérable  de  ses  ouvrages,  s'il  avait 
pu  l'achever  suivant  ses  plans;  mais  11  parait 
qn'll  mourut  dans  la  mime  année  ou  dans  la  sui- 
vante ,  car  ce  lut  Koning  qnl  acheva  l'instrument 
sur  de*  dimensions  moins  étendues.  Les  ouvrages 
principaux  de  Huiler  sont  :  1°  Le  grand  orgue 
de  Harlem,  achevé  en  1738;  cet  instrument  • 
3  claviers  a  la  main,  dont  nn  pour  le  grand 
orgue,  nn  clavier  de  rédt,  un  pour  le  positif,  et 
un  clavier  de  pédale.  Parmi  les  60  registres  ré- 
partis sur  ces  claviers,  on  trouve  4  jeux  de  16 
pieds  ouverts,  un  bourdon  de  16  sonnant  le  33 
pieds,  une  montre  de  31  pieds  ouverts,  13  jeux  de 
8  pieds  ouverts,  un  double  trombone  de  33  pieds, 
une  bombarde,  un  trombone  de  16  pieds  et  un 
contre -basson  de  16.  Douze  soufflets  fournissent 
le  vent  à  cette  immense  machine,  dont  le  méca- 
nisme, construit  d'après  l'ancien  système,  esl  la 
partie  lapins  défectueuse  ;  msl  s  la  qualité  des  jeux 
est  excellente.  On  trou  ve  la  disposition  de  cet  orgue 
dans  le  deuxième  volume  des  Voyages  de  Bu  rney  en 
Allemagne  et  dans  les  Pays-Bas,  etdans  le  livre  de 
Hess  intitula  :  Disposition  dermerkwaardlgtten 
Kerk-Orgelen.  —  Une  autre  description  de  ce 
grand  orgue,  par  Jean  Radeker,  organiste  et  ca- 
rlllonneur  k  Harlem,  a  été  publiée  séparément 
(coi/.  Radueb).  —  3"  Un  16  pieds  à  l'église 
des  Jacobins  de  Leuwarden,  avec  3  claviers  k  la 
main,  pédales  et  38  jeux.  —  3*  Un  8  pieds  a  l'é- 


,LER  MS 

glise  hitlérienne  de  Rotterdam ,  en  1749.  — 
4'  Un  la  pieds  k  l'église  réformée  de  Beverwyk, 
en  1767.  —  Un  8  pieds  dans  l'église  luthérienne 
(TArnlieim. 

MÛLLER  (Théopuile-F»édè>iic), musicien 
do  la  chambre  et  organiste  de  la  cour  du  prince 
d'Anhalt-Dessau ,  a  >abtié  k  Leipsicli,  ches 
Breitkopf,  en  1761,  six  sonates  pour  le  clavecin. 

MULLER  (Chrétiéh-Hemiu),  organiste  de  la 
cathédrale  de  Halberstadl,  naquit  dans  cette  ville 
le  10  octobre  1714,  et  fui  un  des  hommes  les  plus 
remarquables  de  l'Allemagne  dans  l'art  de  jouer 
de  l'orgue,  vers  1770.  Il  a  beaucoup  écrit  pour  l'É- 
glise; on  cite  au  nombre  de  ses  ouvrages  une 
année  entière  d'offices  religieux.  Ses  ebceurs 
étaient  particulièrement  estimés  ;  mais  dans  les 
sirs,  on  lui  reprochait  une  Imitation  sertlle,  et 
même  des  plagiats  du  style  de  Graun.  Le  seul 
ouvragede  sa  composition  qu'il  ait  fait  imprimer 
consiste  en  quatre  sonates  à  quatre  mains  pour 
la  clavecin.  Il  avait  espéré  que  la  publication  de 
cet  œuvre  lui  procurerait  quelque  aisance  dans  sa 
position  peu  fortunée  ;  mais  la  plupart  des  exem- 
plaires qu'il  avait  expédiés  lui  lurent  renvoyés 
en  mauvais  état,  dans  un  moment  oh  sa  santé 
était  chancelante;  le  chagrin  qu'il  en  eut  empira 
sa  situation,  et  il  mourut  le  19  août  1781. 

MULLER  (Jeuh-Chhétiki),  né  k  Langen- 
Schland  ,  près  de  Bautieu  ,  lit  ses  éludes  dans 
les  collèges  de  Bouton,  de  Ziltau  et  de  Lauban  : 
il  fut  choisi  pour  remplir  les  fonctions  de  direc- 
teur du  chœur  dans  cette  dernière  ville.  En  1778, 
il  se  rendit  k  Leipsick,  et  j  entra  chez  Breitkopf 
en  qualité  de  correcteur  des  épreuvesde  musique. 
Hiller  remploya  aussi  comme  violoniste  k  l'or- 
chestre du  concert,  et  le  fit  entrer  k  celui  du 
théâtre.  Huiler  est  mort  à  Lelpsick  en  1796.  Il 
a  publié  :  1°  La  Joie,  ode  de  Schiller,  mise  en 
musique,  svec  accompagnement  de  piano  ;  Leip- 
slck ,  Breitkopf,  1780.  —  I"  Chansons  de  chas- 
seurs. Util.,  1790,  in-4".  —  3"  Anlelfwtg  subi 
Selbstitnltrricht  auf  der  Harmonica  .(In- 
struction pour  apprendre  seul  k  -jouer  de  l'har- 
monica), Leipsicli,  Cruslus,  1788  ,  in-4°  de  48 
pages.  On  y  trouve  le  portrait  de  Franklin,  et 
10  morceaux  pour  l'harmonica. 

MULLER  (Erjest-Loois),  dit  HILLER,  m» 
siclen  allemand  el  flûtiste,  vécut  à  Berlin  vers 
1760,  el  y  publia  un  trio  pour  trois  flûtes  qui 
eut  beaucoup  de  succès,  ainsi  qne  plusieurs  œu- 
vres de  duos  pour  le  même  instrument.  Arrivé 
en  France  vers  1768,  il  s'arrêta  d'abord  è  Dijon, 
y  donna  des  leçons  de  flûte,  et  y  eut  pour  élève 
le  chevalier  de  Salles,  qui ,  ayant  été  envoyé  en 
garnison  h  Auionne,  l'emmena  dans  cetle  ville. 
Huiler  s'y  maria  el  eut  une  Bile ,  née  en  1770, 


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1U  MU 

qui,  deyenue  danseuse  de  premier  ordre,  fui 
connue  sous  le  nom  de  M"1  Miller,  a  devint 
plus  tard  M™  Gardel.  Miiller,  ou  Miller,  comme 
on  l'appelait  a  Paris,  allaa'élahlir  dan*  cette  ville 
en  177G.  Il  j  eut  une  existence  pénible  pendant 
plusieurs  année*, quoiqu'il  eûl  du  talent,  parce 
que  ion  penchant  pour  la  vin  jetait  du  désordre 
dans  ses  affaires.  Sa  liaison  intime  avec  son 
compatriote  Vogel  {voyez  ce  nom)  augmentait 
encore  ce  défaut.  En  1782,  sa  fille  entra  comme 
élève  à  l'école  de  la  danse  du  théâtre  de  Beau- 
jolais, quoique  Agée  a  peine  de  douze  ans,  et  s'j 
fit  bientôt  remarquer  par  sa  grâce  et  la  légèreté 
de  ses  pas.  Elle  passa  ensuite  à  l'école  de  la 
danse  de  l'Opéra,  et  débuta  avec  un  brillant  suc- 
ces,  en  1786.  Alors,  la  position  de  Mùllor  s'a- 
méliora. Garde! ,  bon  musicien  et  violoniste  dis- 
tingué, ayant  reconnu. sou  talent ,  lui  confia  l'ar- 
rangement et  la  composition  de  son  ballet  de 
Télëmaque ,  représenté  a  l'Opéra  en  1730.  Le 
mérite  de  cette  composition  musicale  fit  beau- 
coup d'honneur  *  Miiller  et  le  releva  dans  l'o- 
pinion des  artistes.  La  musique  du  ballet  de 
Psyché,  joué  en  1791,  acheva  de  classer  Millier 
d'une  manière  honorable  parmi  le*  compositeurs. 
Il  publia  postérieurement  quelques  œuvres  de 
duos  pour  note  et  violon  et  pour  deux  ilûtes; 
mais  ne  voulant  pas  déroger,  après  set  succès 
de  l'Opéra,  il  les  fil  graver  sous  le  pseudonyme 
de  Krasintki.  Huiler  est  mort  à  Paris  en  1798, 
(Notes  manuscrites  de  Boisjelou.) 

MULLEK  (GriLLiLME-CnnÉTiE»),  né  le  7 
mars  1752,  i  Wasungeu  ,  près  de  Meiuungen, 
éprouva  de  grands  obstacles  de  la  part  de  sea  pa- 
rents pour  se  livrer  ii  l'étude  de  la  musique; 
néanmoins  son  gont  passionné  pour  cet  art  lui  fit 
surmonter  toutes  le*  difficultés  qu'on  lui  opposait. 
Dès  sa  quinzième  année,  il  composait  déjà  de  pe- 
tits morceaux  pour  l'église  de  son  village.  Son 
oncle,  qui  l'avait  retiré  chez  lui,  pendant  qu'il 
achevait  ses  études  à  l'université  de  Gcetlingue, 
lui  avait  aussi  interdit  l'étude  de  toute  espèce 
d'instruments;  Ce  qui  n'empêchait  pas  qu'il  fût 
en  état  d'accompagner  au  clavecin  la  basse  chif- 
frée dans  les  concerts  de  la  ville.  Il  alla  passer  en- 
suite deux  ans  a  Kiel  pour  v  suivra  un  cours  de 
Idéologie;  le  chancelier  de  l'université  de  cette 
ville  (Cramer)  l'engagea  a  prendre  la  direction 
des  concerts,  pendant  les  années  1775  et  1776. 
Plus  tard,  Il  lot  appelé  h  Brème  en  qualité  de 
directeur  de  musique  de  la  cathédrale,  et  de  pro- 
fesseur à  l'école  qui  y  était  attachée.  Il  j  fonda 
vers  1781  une  maison  d'éducation,  dans  laquelle 
il  Gl  fleurir  le  chant  en  chœur.  Apre*  qua- 
rante-neuf ans  d'activité  dans  cette  ville,  il 
mourut  le  6  juillet  1(31 ,  à  Tige  de  suiiante- 


dix-neuf  ans.  II  avait  imaginé  un  instrument 
composé  comme  l'harmonica  à  clavier,  auquel 
Il  ajouta  un  hautbois  et  un  jeu  de  flûte,  et  il  donna 
à  cette  réunion  de  sonorité*  différentes  le  nom 
i'Barmonicon.  H  a  donné  la  description  de  cet 
Instrument  dans  le  Journal  allemand  intitulé  : 
fiffliuiaVrZ«if(Géniedutemps), Alloua,  179e,  * 
mars,  p.  277-296,  soui  ce  titre  :  1"  Beschreî- 
bung  des  Harmonicons ,  dites  neveu  muiika- 
lischen  Instruments,  von  lier  Er/indung  des 
Berrn  M.  W.  Chr.  Milliers.  Outre  la  descrip- 
tion de  son  instrument,  il  donne  dans  cet  écrit 
une  histoire  Ibrégèe  de  V Harmonica,  queGer- 
ber  a  rapportée  dans  l'article  consacré  a  Huiler, 
au  3»e  volume  de  son  Nouveau  Lexique  des 
Musiciens  (p.  510-523).  —  2°  Vertuch  etner 
Geschichte  des  Tonkunst  in  Bremen  (Essai 
sur  l'histoire  de  la  musique  a  Brème),  dans 
['Hmtcatisehen  Magasin  ;  Brème,  1799,  lom.  1. 

—  3'  Vemtch  eJner  jEsthelUt  der  Tonkunst  m 
Zusammenliange  mit  dm  Hbrigen  sehamen 
liuiutin  nach  geschichlticher  Bntwickehmg 
(Essai  d'une  esthétique  de  là  musique,  etc.); 
Leipalck,  Breitkopf  et  Hsertel,  1830,  2  vol.  ia-8*  ; 
ouvrage  faible  et  superficiel  qui  ne  répond  pas 
à  son  titre.  Le  premier  volume  renferme  de* 
détails  historiques  sur  la  musique  ;  le  second , 
une  espèce  de  chronologie  des  inventions  et  des 
époques  principales  de  l'art,  ainsi  que  des  notices 
sur  les  artiste*  et  les  écrivains. 

MÛLLEH  (Hïkbi-Preoébfc),  musicien  au 
service  dn  duc  de  Uruuswick,  fut  le  père  des  qua- 
tre mères  de  ce  nom ,  si  célèbres  par  leur  ma- 
nière parfaite  d'exécuter  le*  quatuors.  Il  mou- 
rut» Brunswica  dans  un  âge  avancé,  vers  181 8.  On 
a  gravé  de  sa  composition  ;  1*  Variations  pour  ie 
violon,  sur  un  tltème  français,  op.  6  ;  Brunswick, 
Spehr.  —  3"  Diflérenles  pièce*  en  duo*  pour  des 
instruments  à  vent .  —  3*  Des  sonate*  pour  piano 
et  violon,  op.  11;  Ibid.  —  1*  Manuel  du  pia- 
niste (collection  de  pièces  dans  tau*  lestons); 
ibid.  —  s"  Des  thèmes  variés  pour  le  piano  ;  Ibid. 

—  «"  Marches  idem  ;  ibid .  —  7"  Des  chansons 
allemandes  avec  accompagnement  de  piano,  ibid. 

ilCLLEK  (WntcaiLU  ou  Weszel  ),  com- 
positeur devenu  populaire  en  Allemagne  par  ses 
opérettes,  naquit  te  26  septembre  1767,  à  Turuau, 
dans  la  Moravie.  Un  mettre  d'école  d'Alitmdt  lui 
enseigna  te*  éléments  de  la  musique.  A  l'âge  de- 
douze  ans  il  avait  déjà  composé  une  messe ,  pre- 
mier essai  de  son  talent  facile.  Plu*  tard,  Dittera- 
dorf  devint  son  ami,  et  lui  donna  des  leçons  de 
composition.  En  1783,  on  lui  confia  la  direction  de 
la  musique  du  ttiéalre  de  Brûnn  ;  trois  ans  après, 
il  entra  en  la  même  qualité  an  théâtre  MarinellI , 
a  Vienne,  et  pendant  vingt-deux  ans  il  en  rein- 


ptil  les  fondions;  déployant  en  même  tempe  une 
prodigieuse  activité  dans  la  composition  des  opé- 
rettes, Singspiel  el  pantomimes ,  dont  on  porte 
le  nombre  à  deu»  cents.  En  1808,  Mùller  suivit 
à  Prague  sa  fille  (M™  Grunbaum)  qui  y.  était 
engagée  comme  première  cantatrice;  mate  il  ne 
put  s'accoutumer  a  la  direction  de  I*  musique  de 
ce  théâtre,  où  l'on  représentait  dos  ou vrages  abso- 
lument étrangers  à  se»  habitudes,  en  1 813,  tl  re- 
tourna a  Vienne  et  entra  comme  directeur  de 
musique  au  théâtre  de  Leopoldstadl.  il  y  passa 
aussi  vingt-deux  ans,  non  moins  actif,  non 
moins  fécond  qu'au  théâtre  Marinelli.  Il  est  mort 
d'une  fièvre  nerveuse  le  3  août  1835,  aux  eaux 
de  Kurrot,  en  Moravie.  MiMIer  ne  cherchait  point 
à  mettre  des  idées  élevées  et  recherchées  dans 
ses  ouvrages  :  mais  il  saisissait  fort  bien  l'esprit 
de  la  scène,  etses  mélodies  étaient  remarquables 
par  leur  grAce  naturelle  et  un  certain  air  de 
franche  originalité.  C'est  A  ces  qualités  qu'il  dot 
la  vogue  populaire  de  ses  airs.  Parmi  ses  opé- 
rettes, ceui  qui  ont  eu  le  plus  de  succès  sont  : 
1"  Dos  noue  Sonniargskind  (  le  Nouvel  Enfant 
du  dimanche),  en  deux  actes,  1794.  —  l'Oie 
Schwesler  von  Prag  (  les  Soeurs  de  Prague.  — 
3°  Der  Jahmarkt  su  CrixntnwalA  (la  Foire 
de  Grùnenwald  ),  en  1787.  —  i°  Die  *Mt- 
ber    Trommel   (le  Tambour   magique),  1766. 

—  !>°  Dot  Sonnenfett  der Braminnen (la Fête 
du  Soleil  des  Bramines).  —  B°  Le  Bassaniste, 
ou  la  Guitare  enchantée ,  en  trois  actes,  1793. 

—  7°  Pizzlghi,  en  deux  actes,  suite  du  Bas- 
soniste. —  V  Der  Allé  vberall  vnd  nlrgend 
(  le  Vieillard  partout  et  nulle  part).  —  9°  Die 
Teujelmtihle  (  le  Moulin  du  diable  ).  Il  y  a  plu- 
sieurs éditions  de  ces  ouvrages  et  de  quelque; 
autres, en  partition  pour  le  piano,  en  quatuor 
de  violon,  et  en  harmonie. 

MJLJLLER  (  Aegustf-Ejiewusbt),  msltre 
de  chapelle  du  duc  de  Saxe-Weimar,  naquit  le 
13  décembre  1767  A  Nordheim,  dans  le  Hanovre. 
Son  père  ayant  élé  nommé  organiste  a  Rinteln , 
il  l'y  suivit ,  et  y  reçut  les  premières  instructions 
de  musique.  Ses  progrès  dans  cet  art  furent  si 
rapide*,  qu'a  l'Age  de  huit  ans  il  put  déjà  se 
faire  entendre  avec  succès  dans  plusieurs  con- 
certs publics.  En  17ns,  il  fréquenta  l'ifniveraité 
de  Leipaick  pour  y  étudier  le  droit;  l'année  sui- 
vante, il  alla  continuer  cette  étude  i  Gœttiugue. 
N'ayant  pu  obtenir  la  place  d'organiste  de  l'uni- 
versité, qnf  fut  donnée  A  un  autre  étudiant,  il  se 
vit  forcé  de  s'éloigner  de  cette  ville,  n'y  ayaut 
pas  de  moyens  d'existence ,  et  de  retourner  chez 
•es  parents.  Il  n'y  resta  pas  longtemps,  car  il  en- 
treprit de  petits  voyages  pour  augmenter  son  sa- 
voir en  musique.  A  Brunswick,  il  trouva  l'appui 


LLEB  3SS 

d'un  parent  qui  lui  procura  les  moyens  d'y  sé- 
[  journer  pendant  plusieurs  années.  En  1789,  il  se 
;  rendit  à  Magdebonrg,  et  y  obtînt  la  place  d'or- 
I  ganisle  A  l'rgliae  Saint- Ulrich.  Il  s'y  maria  avec 
i  In  fille  de  l'organiste  Robert,  pianiste  distinguée. 
Son  mérite  le  lit  choisir,  en  1793,  pour  diriger 
les  concerts  de  la  loge  maçonnique  et  du  con- 
cert noble.  Vers  ce  même  temps,  il  fit  un 
voyage  à  Berlin,  où  il  se  lia  d'amitié  avec  Mar 
purg ,  Fasch  ,  Reicliardt,  el  plusieurs  autres 
hommes  distingués.  Son  talent  y  fut  apprécié , 
particulièrement  lorsqu'il  se  lit  entendre  sur 
l'orgue  A  l'église  Sainte-Marie.  Marpurg  rendit 
compte  de  cette  circonstance  dans  la  Gazette 
musicale  de  Berlin  (  page  42  ).  C'est  aussi  à  la 
mime  époque  que  parurent  ses  premières  com- 
positions A  Berlin  et  A  Ouenbacli.  Le  mérite  de 
ces  ouvrages  el  les  succès  de  l'auteur  lui  pro- 
curèrent l'emploi  d'organiste  A  l'église  Saûat-Ni- 
colas  de  Leipaick,  en  1794.  LA  seulement  ses  ta- 
lents parurent  dans  tout  leur  éclat  :  il  brilla 
également  sur  l'orgue  A  son  église,  et  comme 
virtuose  sur  le  piano  et  sur  la  flûte  dans  les 
concerts.  Hiller,  directeur  de  musique  A  l'église 
Saint-Thomas ,  ayant  demandé  en  1800  qu'on 
lui  donnât  un  adjoint,  A  cause  de  son  grand  Age, 
ce  lui  Millier  qu'on  choisit,  et  la  manière  dont 
il  remplit  ses  nouvelles  fonctions  prouva  qu'il 
était  digne  de  la  confiance  qu'on  avait  eue  en 
lui.  Bientôt  11  joignit  A  son  nouvel  emploi  celui 
de  directeur  de  musique  des  deux  églises  prin- 
cipales de  Leipsick.  Sou  influence  rendit  la  si- 
tuation de  la  musique  prospère,  en  celte  ville. 
En  1807,. la  princesse  héréditaire  de  Saie-Wei- 
mar,  pianiste  distinguée,  ayant  désiré  prendre 
des  leçons  d'harmonie  de  Millier,  il  y  eut  des 
négociations  pour  lui  faire  abandonner  ses  em- 
plois de  Leipsick;  enfin  le  duc  régnant  lui  ac- 
corda le  titre  de  son  maître  de  chapelle,  et 
Millier  se  rendit  A  Weimar  en  1810.  Quelques 
années  après,  sa  santé  commença  A  s'altérer,  et 
une  bydropisie  se  déclara  :  cette  maladie  ren- 
iera A  l'art  et  A  ses  amis  te  3  décembre  1817,  A 
l'Age  de  près  de  cinquante  ans. 

Les  ouvrages  dïberliard  Mûl  1er  sont  en  grand 
nombre  :  leur  liste  se  compose  comme  il  suit  : 
I.  Mosio.ce  de  piano  :  1  '  Concerto  pour  clavecin 
ou  piano,  dédié  A  la  duchesse  de  Conrlande  et 
composé  par  A.  E.  Millier,  organiste  A  l'église 
de  Saint-Ulrich  A  Magdebourg;  Berlin  et  Ams- 
terdam, HummeL  —  1*  (bis)  Grand  concerto , 
op.  31;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hssrtel.  —  Y  So- 
nate pour  piano,  violon  et  violoncelle ,  op.  17; 
ibkl.  —  3°  Sonates  pour  piano  et  violon,  op.  1B 
et  38;  Berlin  et  Leipsick.  —  4"  Sonates  pour 
piano  seul,  op.  3,  t,;  Oiïenbach,  André  ;  op.  7, 


>y  VjOO'JK 


256  HUI 

Leipsick,  Breilkopfel  Hœrtcl;  op.  14,  Ldntick, 
Peters;  op.  20,  ibid.  —  ft"  Caprices  et  fantaisies 
pour  piano,  op.  4,  Offenbach ,  André  ;  op.  29  et 
31, Leipsick,  Peters  ;  op.  34,  iuid.;  op.  35,  ibid.4l, 

—  e°  Thèmes  variés,  op.  8,  9,  II,  15,  31,  17, 
et  œuvre  posthume;  Leipsick,  Berlin,  Vienne, 
Hambourg.  —  II.  Mcsio.ce  d'orgue  :  7*  Recueil 
de  pièces  d'orgue ,  1"  et  1™*  suites  ;  Leipsick, 
tlreilkopf  et  Hœrlel.  —  V  (Us)  Sonate  pour 
orgue  à  1  oliviers  et  pédale  ;  ibid.  —  T  (  ter  ) 
Chorals  taries  idem  ;  ibid.  — 111.  Musions  poub 
flûte  :  8*  Concertos  pour  la  flûle,  op.  6,  10, 
16,  19,  10,  31,  13,  14,  17,  30,  39;  Leipsick, 
Breithopf  et  Hœrlel,  Peter*.  —  9°  Fantaisie 
avec  orchestre,  op.  41;  Leipsick,  Peters.  — 
10°  Duos  pour  S  flûtes,  op.  13,  19,  Il  (bis), 
ih,  ibid.  —  IV.  Musique  POU!  LE  Ciunt  : 
11°  Cantate  pour  des  fêles  de  famille,  14  voix 
avec  accompagnement  d'instruments  à  vent , 
Leipsick,  Hoftneister.  — .  11°  Chansons  k  voix 
seule  avec  accompagnement  de  piano  ;  Ham- 
bourg, Bœhme. — V.  Ouvbaces  poob  l'instruc- 
tion :  13°  Introduction  pour  bien  exécuter 
les  concertos  de  piano  de  Mozart ,  eu  égard  an 
doigter;  Leipsick,  Brsitkopf  et  Hmrtd,  1797,  In- 
fo!, obi.  —  14°  Méthode  de  piano  en  instruction 
pour  apprendre  a  bien  jouer  de  cet  Instrument, 
Jéna,  1804,  ln-i°.  Cette  méthode  n'est  autre 
que  celle  deLœulein,  dont  Mùller  donnait  une 
nouvelle  et  sixième  édition.  La  septième,  publiée 
à  Leipsick,  chez  Peters,  en  IB19,  ne  porte  plus 
que  le  nom  de  Millier.  H.  Charles  Cxerny  en  a 
donné  une  huitième  édition  sous  ce  titre  : 
Grosse  Fortc-piano'SchuU  von  Auguste  Eber- 
hardt  Mùller,  vormands  Capcllmeiiter  in 
Weimar;  Achte  Avflage  mit  vielen  neuen 
Begtplele*  und  elncm  vottttxndigen  An- 
hange  nom  Gcneralbass  vertehen  von  Cari 
Czerny;  Leipsick,  Peters,  1815,  in-4"  obi.  Le 
même  éditeur  a  donné  une  petite  méthode  de 
piano  extraite  de  celle-là.  La  méthode  de  Mùller 
a  servi  de  base  k  Katkbrenner   pour  la  sienne. 

—  15°  Pièces  instructive*  pour  le  piano,  t  l'usage 
des  commençants  ;  Leipsick,  Peters  (  en  3  suite*  ). 

—  lo°  Méthode  élémentaire  pour  la  Bote  ;  Leip- 
sick, Peters.  —  17°  S  tableaux  pour  le  doigter 
de  la  H9te,  depuis  une  jusqu'à  quatre  clefs;  ibid. 

—  1S°  Sur  la  flûle  et  sur  la  manière  d'en  jouer 
(article  de  la  Gasette  musicale  de  Leipsick, 
1"  année,  p.  193). 

MITLLEll  (  F.-A.  ) ,  compositeur  et  profes- 
seur de  piano  k  Leipsick,  vers  la  nu  dn  dix- 
huitième  siècle,  naquit  k  Heldrungen,  en  Thu- 
ringe.  11  a  publié  en  1796  :  1°  3  sonates  pour 
piano  ou  harpe,  avec  accompagnement  de  deux 
cors  et  violon  ;  Berlin.   —  3°  3  petite*  suuates 


pour  barpe  ou  piano.  —  3e  Sonate  et  rondo  est 
caprice  pour  le  piano;  Ibid.,  1800.  Cet  artiste 
est  mort  k  Leipsick ,  le  3  novembre  ISil,  dan* 
un  âge  très-avancé. 

MULLER  (CBAHLES-Guicutn),  fils  de 
Chrétien-Henri,  naquit  k  Halbersladl  Le  13  mais 
1770.  Après  avoir  rempli  pendant  plusieurs  an- 
nées la  place  d'organiste  de  la  cathédrale,  Il 
mourut  dans  celte  ville  le  S  novembre  1819.  On 
a  publié  de  sa  composition  :  1°  Sonate  pour 
piano  à  quatre  mains,  op.  11;  Brunswick, 
Spehr.  —  1°  Deux  idem,  op.  13;  ibid.  — 
3°  Sonates  pour  piano  seul,  op.  14,  17,  19,  31, 
Brunswick  et  Halberstadt.  —  4°  Trots  polo* 
mises,  Idem,  op.  -18;  Leipsick,  Peter*.  _ 
5°  Troie  rondeaux  ;  Halberstadt,  Vogler.  — 
0*  Plusieurs  tttèmee  variés  idem.  —  7°  Quelque* 
pièces  d'orgue. 

MÙLLER  (Mariasse),  dont  <o  nom  de 
famille  était  HELLMUTH  ,  naquit  i  Mayence 
en  1773.  Destinée  au  théâtre,  clic  parut  dans  les 
rôles  d'enfant  à  Bonn,  en  1780  «1  n  Schvfedt, 
en  1785,  toutefois  sa  véritable  carrière  dramati- 
que ne  commença  qu'eu  1789,  lorsqu'elle  débuta 
k  Berlin ,  comme  première  chanteuse.  En  1791 
elle  épousa  M.  Mùller,  fonctionnaire  dn  gouver- 
nement. Elle  n'abandonna  pas  la  seine,  et 
pendant  près  de  vingt  ans  elle  conserva  k 
Berlin  son  emploi  de  première  chanteuse.  Elle  ne 
possédait  pas  beauooup  de  puissance  dans  la 
voix ,  mais  elle  chantait  avec  goût  et  expression. 

MÙLLER  (  JuH-EnniNOEL  ) ,  canlor,  orga- 
niste et  maître  de  l'école  des  filles  k  Erbslehen, 
prèed'Erfbrl,  naquit  en  1774,  au  château  de  Vip- 
pach ,  non  loin  de  cette  ville.  Il  reçut  de  l'in- 
stituteur et  du  pasteur  de  ce  lieu  tes  premières 
leçons  de  chant  et  d'orgue,  et  son  père  lui  en- 
seigna k  jouer  un  peu  du  violon.  En  1785,  on 
renvoya  k  Krfurt ,  où  il  fat  admis  dans  le  chœur 
sous  la  direction  de  Weimar.  L'organiste  Kluge 
lut  Gt  continuer  ses  études  d'orgue  et  de  piano, 
et  Klttol  lui  donna  des  leçons  d'harmonie  et  de 
composition.  En  1795,  il  obtint  la  place  d'orga- 
niste dans  une  des  églises  d'Erfurt;  mais  dans 
la  même  année  11  fut  appelé  à  Erbsleben ,  ou  il 
est  mort  d'une  fièvre  nerveuse,  le  15  avril  183S. 
Les  compositions  de  cet  artiste,  au  nombre  de 
87  œuvres,  consistent  en  symphonies,  ouver- 
ture) ;  quintette*,  quatuors  et  trios  pour  des 
instruments*  cordes;  concertos  pour  alto,  vio- 
loncelle, Soie,  clarinette,  lu  m  bois,  cor  et 
basson;  sonates  pour  le  piano  et  quelques  ou- 
vrages pour  l'église.  On  connaît  aussi  de  Jean- 
Emmanuel  Mùller  un  traité  élémentaire  de  mu- 
sique pour  les  écoles,  intitulé  :  Kleine  Singtchitie 
oder  Gaangtehre  mit  Utbungist  ùcken;Lt flirt, 


1823,  et  un  écrit  concernant  le»  opinions  Je 
Laitier  sur  1:  musique,  avec  un  catalogue  de 
Ma  cantique»  spirituels,  bous  ce  titre  :  Dr. 
Martin  Lvther'i  Verdicnslc  fini  die  Mulik 
nebs!  etnern,  Verteichnisse  der  non  demstllien 
Componlsten  gelillichen  ;  Ettur\,  1 807,  iu-S°. 

MCLLER  (Thomas),  compositeur,  né  à 
Strakonilz  dam  la  Bohême,  vers  1714.  Il  vécut 
d'abord  1  Tienne,  où  il  fut  employé  comme  vio- 
loniste au  théâtre  Marinelli ,  puis  se  fixa  en 
Suisse,  en  qualité  de  maître  de  chapelle.  On  ■ 
gravé  de  sa  composition  :  1°  Sii  quatuors  pour 
1  violon»,  alto  et  basse;  Vienne,  Artaria.  — 
1*  Six  duo»  pour  2  violons,  op.  1;  Offenbach , 
André.  —  3°  Trois  sonate»  pour  le  piano, 
op.  3;  ibid.  —  %"  Caprice  idem,  op.  4, 
ibid.  —  Trois  sonates  idem,  op.  i;  ibid.  — 
8*  Choix  de  chansons  des  meilleurs  poêlée,  à 
Toix  seule,  avec  ace.  de  piano,  op.  6;  ibid.  — 
7"  Six  duo»  pour  llûte  et  hautbois,  op.  8,  ibid. 
—  8'  Snr  duos  pour  flûte  et  violon  op.  9  ;  ibid. 

11ULLER  (  M.thias ) ,  facteur  d'instrument* 
a  Vienne,  a  construit  en  iSOt  un  piano  d'une 
forme  carrés  longue,  qu'il  appelait  Dittanaeltuù 
on  DlItalUloelange.  A  chaque  extrémité  de 
l'instrument  se  trouvait  un  clavier;  an  de  ces 
claviers  jouait  a  une  octave  supérieure  de 
l'antre.  Millier  avait  pria  uo  brevet  d'Invention 
pour  cet  instrument,  dont  on  trouve  la  descrip- 
tion dans  la  s™'  année  de  la  Galette  musicale 
(p.  1M). 

MÛLLER  (Jur),  né  à  Fcrndorf,  dam  I» 
deuxième  moitié  du  dix-huitième  siècle,  a  fait 
imprimer  un  petit  traité  de  musique  intitulé  : 
Kvtrt»  und  leichte  Ànwelsung  tant  iing&n  der 
Charalmelodlen,  smuechtt  fur  seine  Schiller 
gêtckrlebm  (Instruction  courte  et  facile  pour 
chanter  les  mélodies  chorales,  écrite  particuliè- 
rement pour  ses  élèves).  Francfort-sur- le-Heiu, 
1793,  in  4''  de  !B  pages.  J'ignore  si  un  antre 
petit  traité  dn  chaut,  publié  trente. ans  après 
celui-là ,  est  du  même  auteur.  Tous  deux  ont  les 
mêmes  nom*  et  prénoms.  L'ouvrage  a  pour 
titre  :  Klelne  Singtdmlen  oder  GcsangUhre 
mit  UevunguWckm  (Petite  École  ou  Méthode 
de  chant,  avec  des  exercice»),  Erfoii,  Maring, 
1S13,  in  4". 

MtfLLER  (Chahlss),  musicien  de  la  cour 
du  duc  de  Brunswick- Lunebourg,  dans  le»  der- 
nières années  du  dix-huitième  siècle,  né  eu  1787, 
a.  Holxminden,  dans  lé  duché  de  Brunswick,  t'est 
fait  connaître  par  les  ouvrages  suivants  :  Con- 
certo pour  piano  et  orchestre,  dédié  à  la  prin- 
cesse de  Galle»,  née  duchesse  de  Brunawlck-Lu- 
■ebourg;  Brunswick,  1794.  —  î'Varistkms  sur 
ma  thème  allemand  pour  piano  ;  Offenbach,  An- 


dré, 1798.  —  3*  Lieder  snr  les  paroles  oe  quel- 
ques-uns des  meilleurs  poètes,  avec  accompa- 
gnement de  clavecin;  Offenbach,  André,  1703- 

MClLLER  (  C  émues -Gui  lu™  s  ou  Wil- 
helm  !,  organiste  a.  Halberstadl,  né  dans  cette 
ville  on  1789,  v  est  mort  le  S  novembre  1819. 
Corn  pi»  i  leur  de  quelque  mérite,  particulièrement» 
dans  les  sonates  pour  le  piano,  11  s'est  fait  con- 
naître par  les  ouvragée  dont  les  titres  suivent  : 
1°  il  Variations  pour  le  piano  sur  un  air  de  l'o- 
péra intitulé  la  nouvelle  Arcadie,  op.  1; 
Brunswick.  —  2°  Andante  varié  idem;  Berlin,. 
Hummel,  1795.  —  3°  Air  de  la  Cosa  rara  va- 
rié, idem,  op.  fl;  ibid.;  ISOo.  —4°  Dix  varia- 
tions sur  un  air  allemand  ;  ibid.  —  5°  Neuf  varia- 
lions,  idem;  Ibid.,  1802.  —  6"  Sonate  pour 
piano  a  4  mains,  op.  12;  Brunswick,  Spehr.  — 
7*  Deux  sonates,  idem ,  op.  13;  ibid —  8»  Trai» 
sonales  pour  piano  seul,  op.  17;  Lelpsick,  Pe- 
pters.  —  9°  Trois  polonaises,  idem,  op.  18;  ibid.  — ■ 
10°  Trois  sonates,  idem, op  19;  ibid.  —  11°  Trois- 
tonales,  idem;  Halberstadl,  Vogler.  —  12*  Trois 
rondeaux,  idem;  ibid. 

HfiLLER  (Jean-Hesm),  né  le  11  mare- 
1780  «  Komigsberg,  reçut  A  Paris  des  leçons  de 
Gavinlès  pour  le  violon,  et  se  fixa  a  Pétersbourg, 
où  il  était  professeur  de  musique  et  violoniste 
du  théâtre.  On  a  publié  de  sa  composition  : 
i"  Quatuor  pour  deux  violons,  alto  et  basse; 
Leipsick,  Breitkopf  et  Hserlel.  —  2"  Douze  ca- 
nons pour  deux  violons;  ibid.  —  3°  Ouverture 
A  grand  orchestre  (  en  mi  bémol  )  ;  Pétersbourg, 
Lange.  La  même  ouverture  a  été  arrangée  pour 
piano,  violon ,  alto  et  basse  ;  ibid.  Mnller  a  écrit, 
aussi  a  Pétersbourg  un  oratorio  intitulé  :  Der 
Ettengel  MicKael  (  l'Archange  Michel  ). 

MÎJLLER  (  jE»K-HEnr,i  ),  qui  a  été  confondu 
avec  le  précédent,  naquit  aussi  a  Kreuigsbergt 
le  19  mars  1782,  mais  il  n'était  pas  de  la  même 
famille.  Après  avoir  vécu  quelque  temps  a  Lie- 
gniti,  comme  professeur  de  piano,  il  lit  nn 
Yoysge  eu  Bussie,  et  mourut  a  Pétersbourg,  le 
19  mars  1838.  On  connaît  sous  son  nom  : 
1°  Préludes  et  exercices  dans  tous  les  tons  pour 
le  piano;  Leipsick,  Breitkopf  et  Hasrtrl.  — 
2°  Doute  canons  a  I  voix  sur  des  poésies  de 
Raupach;  Leipsick,  Hormeister. 

MClLER  (Iwah),  clarinettiste  célèbre,, 
inventeur  de  la  clatinetle  à  13  ciels,  est  né  A 
Reval  (Russie)  de  parente  allemands,  le  15 dé- 
cembre 1711.  Après  avoir  brillé  en  Allemagne, 
il  vint  A  Paris  en  1809,  avec  l  Intention  o"j  faire 
connaître  sa  nouvelle  clarinette  et  sa  clarinette- 
alto,  destinée  a  remplacer  le  Btutet-horn,  ins- 
trument Imparfait  et  grossier.  Mnller  voulait 
aussi  établir  une  fabrique  de  set  nouveaux  Ins- 


ssa  MTJi 

truments  ;  irai.  Il  manquait  d'argent  pour  la  réa- 
lisation de  ce  projet  :  il  trouva  dans  H.  Petit, 
agent  de  change,  qui  «lait  été  autrefois  élève  du 
Conservatoire  et  ;  avait  obtenu  le  premier  prix 

-de  clarinette,  un  Mécène  généreux  qui  comprit 
les  avantages  du  nouvel  instrument,  et  qui  four- 
nit à  Millier  tout  ce  qui  était  nécessaire  pour  l'éta- 
Nissement  de  sa  fabrique.  Elle  ne  prospéra  pas. 
Millier  n'avait  paa  l'esprit  d'ordre  qu'il  faut  pour 
la  direction  d'un  semblable  établissement;  d'ail- 
leurs, il  trouva,  dane  les  hahitudesdes  artistes  et 
dans  leurs  préjugés,  de  grands  obstacles  au  suc- 
ces  du  sa  nouvelle  clarinette.  Il  l'avait  soumise 
à  l'examen  d'une  commission  qui  en  Ht  faire  l'es- 
sai par  Lefebvre  et  par  ses  principaux  élèves; 
ceux-ci  ne  se  donnèrent  pas  la  peine  d'étudier 
une  chute  nouvelle  qui  exigeait  de  l'exercice,  et 

,  la  rejetèrent.  Le  rapport  de  la  commission  four- 
mille d'erreurs.  Mûller  avait  dit,  en  présentant 
«on  instrument,  qu'il  était  destiné  à  jouer  dans 
tous  les  tons ,  et  qu'il  dispensait  de  l'usage  de 
clarinettes  différentes  pour  l'orchestre;  on  lit 
dans  ie  rapport,  qu'il  serait  fiebenx  de  renoncer 
aux  clarinettes  en  ut,  en  si  et  en  la,  qui  ont 
chacune  une  qualité  de  son  différente,  et  que 
ces  ancien»  instruments  ont  l'avantage  de  pou- 
voir être  tirés  lorsque  la  cbaleur  les  a  fait 
monter,  tandis  que  la  combinaison  du  méca- 
nisme de  la  clarinette  de  Millier  ne  permet  pas 
d'employer  ce  moyen  i  comme  si  ce  n'élait  pas 
une  monstruosité  acoustique  que  ce  tirage  qui 
rompt  les  proportions  entre  les  diverses  parties 
du  tube,  et  comme  si  le  tirage  ne  devait  pas 
être  fait  à  l'embotture  du  bec.  Du  reste,  pas  un 
mot  dans  ce  rapport  sur  le  perfectionnement  de 
la  justesse  et  de  l'égalité  de  sonorité  dans  I* 
clarinette  de  Huiler,  dont  la  supériorité  sous 
ces  rapports  est  incontestable ,  quoiqu'il  reste 
encore  beaucoup  d'imperfections  'dans  cet  instru- 
ment. La  seule  critique  raisonnable  qui!  eût  été 
permis  de  faire ,  est  que  la  multiplicité  des  troua 
et  l'attirail  de  tant  de  clefs  diminuent  la  sonorité 
du  tube;  mais  on  n'y  songea  pas.  On  regrette 
de  voir  de  beaux  noms  comme  reujt  de  Méhnl 
et  de  Cbérubiai  placés  au  bas  d'un  semblable 
rapport. 

L'opinion  des  artistes  du  Conservatoire  amena 
la  ruine  de  la  fabrique  de  Mûller  ;  toutefois  il  ne 
se  laissa  pas  ébranler,  et  soutint  la  bonté  de  sa 
clarinette,  dont  il  jouait  lui-même  en  artiste  d'un 
talent  distingué.  Une  circonstance  heureuse  vint 
enfin  mettre  au  jour  les  avantages  du  nouvel 
instrument  :  Gambaro,  entré  an  théâtre  italien 
de  Paris, en  1816,  comme  première  clarinette, 

'l'adopta,  et  la  manière  dont  il  s'en  servit  dans 
les  solos  fît  tomber  toutes  les  objections.   Bcrr 


devenu  seconde  clarinette  au  même  théâtre,  puis 
!  première  après  le  départ  de  Gambaro ,  l'avait 
1  aussi  adoptée:  ces  deux  artistes  eu  I  rainèrent  les 
autres.  Cependant  ce  n'est  qne  longtemps  après 
que  l'usage  en  est  devenu  général,  dans  les 
musiques  de  régiment ,  en  Belgique  et  en  France. 
En  1820.  Mûller  s'éloigna  de  Parte,  où  il  n  a- 
vait  point  d'existence  assurée,  et  retourna  en 
Russie.  En  1313,  il  reparut  en  Allemagne,  et 
sembla  vouloir  se  fixer  à  Casse! ;  puis  il  alla  à 
Berlin ,  ou  il  (liait  en  1 825.  L'année  suivante 
ii  voyagea  en  Suisse,  puis  eu  Angleterre ,  et 
enfin  retourna  k  Paris  après  la  révolution  de 
juillet  1830.  Schilling  a  été  mal  informé  lorsqu'il 
a  dît  dans  son  Lexique  universel  de  musique  que 
Millier  a  accepté  en  1820  la  place  de  professeur 
de  clarinette  au  Conservatoire  :  El  n'a  jamais  en 
d'emploi  dans  celte  école.  Lefebvre  occupait  en- 
core cette  place  en  1826  ,  et  ce  fut  Berr  qui  lui 
succéda.  Dans  les  dernières  années  de  sa  carrière 
agitée,  Mûller  entra  dans  la  chapelle  du  prince  de 
Lippe-Sctiaumbourg,  à  Buckebourg,  et  uiou- 
1  rut  dans  celte  situation  le  4  février  1854.  Il  se 
distinguait,  dans  le  beau  temps  de  son  talent, 
par  une  bonne  qualité  de  son ,  une  manière  élé- 
I  gante  de  phraser  et  beaucoup  de  chaleur  dans 
l'exécution.  Il  a  publié  de  sa  composition  : 
1"  Symphonie  concertante  pour  I  clarinettes, 
op.  23,  Leipsick,  Hofmeister.  —  T  Concertos 
pour  clarinette,  n"  1  (en  ré  mineur);  Bonn, 
Simrock;  a"  2  (en  mi  bémol)  Paris,  Jouve; n" 3 
(en  si  bémol),  Offenbach,  André;»*  4  (en  la 
mineur),  Paris,  Dnfaut  et  Dubois;  n°  5  (ai  ni 
bémol),  ibid.;  n°  8  (en  sol  mineur),  ibld.  — 
3"  Divertissement  pour  clarinette  et  orchestre , 
ibid.  —  4°  Grand  solo,  idem,  ibid.  —  5*  Duos 
pour  clarinelte  et  piano  ;  Amsterdam,  op.  13, 
Hanovre,  Bachmann  ;  autre  idem  sur  des  airs  du 
Barbier  de  SeW(fedeRoBBini;Bninswfc.k,Sp*tir. 
—  6"  Quatuors  pour  clarinette,  violon,  alto  et 
basse, n°  1  (en  si  bémol),  Offenbach,  André; 
n°  3  (en  ml  mineur),  ibid.;  n"  3,  Paris,  Gam- 
baro. —  7°  Plusieurs  fantaisies  et  airs  variés 
pour  clarinette  et  piano.  — *l°  Méthode  pour 
la  nouvelle  clarinette  a  13  clefs,  et  pour  ht 
clarinelte  alto.  Paris,  Gambaro.  Il  y  a  plusieurs 
édilinns  allemandes  de  celte  méthode. 

MÛLLER  (Élise),  fille  du  docteur  Guil- 
laume-Chrétien ,  est  née  a  Brime  en  1783.  Élève 
de  son  père,  elle  s'est  fait  remarquer  par  son 
talent  d'exécution  sur  le  piano,  particulièrement 
dans  les  œuvres  de  Beethoven.  On  a  gravé  de  sa 
composition  :  I*  Chant  de  reroerctment  d'Aradt, 
a  quatre  voix  avec  accompagnement  de  piano; 
Bonn,  Simrock  —  2°  S  Chants  à  voix  seule,  avec 
arromiiiigncninit  de  piano;  Leinsïck,  Hoimerslcr. 


MULLEft 

MÛLLER  (  Fbéuékic  ) ,  né  le  10  décembre 
1788  à  Orlnmùnda ,  petite  ville  du  duché  de 
Saxe- À  Iten  bourg,  commença  dès  son  enfance 
l'étude  de  la  musique  mus  la  direction  de  sou 
pèra,  musicien  de  la  Tille.  Il  n'était  Igé  que  de 
seize  ans  lorsqu'il  lut  attaché  à  la  chapelle  du 
prince  de  Schwartïbourg-Rudolstadt ,  où  il  recul 
des  leçons  de  composition  de  H.  Chr.  Koth 
Ayant  appris  de  son  père  à  jouer  de  plusieurs 
instruments ,  il  fut  d'abord  employé  dans  le  cha- 
pelle du  prince  comme  violoncelliste,  puis 
comme  clarinettiste,  et  enfin  comme  chef  de 
pupitre  an  second  violon ,  avec  le  litre  de  mu- 
sicien de  la  cour;  cependant  la  clarinette  resta 
toujours  son  instrument  de  prédilection.  En  tgln 
le  prince  lui  confia  le  soin  de  former  une  nou- 
velle musique  militaire;  l'intelligence  qu'il  mon- 
tra dans  l'organisation  île  ce  corps  lui  en  fit 
donner  la  direction  ,  ainsi  que  celle  de  l'har- 
monie de  la  cour,  avec  le  titre  de  musicien  de 
cbarobre.  En  1811,  il  succéda  i  Ebernein  dans 
la  direction  de  la  chapelle  {  mai*  Il  n'eut  dé- 
finitivement le  titra  de  maître  de  chapelle 
qu'en  I83S.  On  connaît  da  la  composition  de  cet 
artiste  :  1*  Symphonie  concertante  pour  clari- 
nette et  cor,  Leipsick,  Breitkopf  et  Hssrtel.  — 
2°  Deuxième  idem,  op.  31,  ibid.  —  3*  Danses 
pour  l'orchestre,  4  recueils  ;  Rudolstadt,  Millier. 
—  4°  Pièces  d'harmonie,  liv.  I  et  2,  Leipsick, 
Breitkopf  et  Hscrlel.  —  S"  Musique  militaire, 
Leipsick,  Whistling.  —  6°  Concertos  pour  la 
clarinette,  op.  10 (en  ml  bémol)  et  op.  11  (en  il 
bémol);  Leipsick,  Breilkopf  et  Hasrtel.  —  V  Con- 
certloos  idem,  op  90  et  37,  lbid.  —  8*  Romance 
variée  pour  clarinette  et  orchestre,  op.  9,  ibiii.  — 
S  Pot- pourri  Idem,  op.  ai,  ibid.—  10*Tbème 'va- 
rié avec  quatuor,  ibid.  —  11*  Etudes  pour  clari- 
nette, liv.  1  et  3,  op.  33,  ibtd.  —  13'  Thème 
varié  pour  basson  et  orchestre,  op.  29,  Leipsick, 
Breilkopf  et  Hasrtel.  —  13*  Six  pièces  pour 
4  cors,  Ibid.  —  14*  Six  trios  pour  trois  cors, 
Mayence,  Schott. —  15'  Divertissement  pour 
piano  et  clarinette,  op.  33, Rudolstadt,  Mûller. 
Millier  vivait  encore  à  Rudolstadt  en  1860. 

MÛLLER   (WlLUELH    OU  GULLAa«E-ÀOOL- 

mie),  canlor  de  l'église  de  la  ville,  à  Borna, 
près  de  Leipsick,  et  professeur  de  l'école  des 
garçons,  est  né  à  Dresde  en  179!-.  Il  s'est  Tait 
connaître  avantageusement  psr  les  ouvrages 
suivants  :  1*  MiuSkalitchet  MumenkœrMten 
(Petite  cûToeille  de  [leurs  musicales),  recueil 
de  pièces  faciles  pour  le  piano,  1  petits  vo- 
lumes divises  en  deux  parties;  Meissen,  Gœd- 
sche.  —  i*  MuMalitchet  Blummkraïu.  (Cou- 
ronne de  fleurs  musicales),  recueil  de  pièces 
faciles  pour  le  piano,  ibid.  —3?  Mviikalttchet 


259 
FrtKhOuxrb  {Corbeille  de  fruits  musicaqx), 
idem,  ibid.  —  4°  JïrJie  Lehrmeiiter  im  Klarier 
oder  Fortepianospid  (  l'Instituteur  primaire  du 
piano) ,  pièces  faciles  k  3,  4  et  3  mains ,  à  l'u- 
sage des  commençants ,  ibid.  —  5°  Der  Lehr- 
meister  im  OrgeUplel  belm  œffenllichen  Got- 
tetdieatte  (  Le  maître  dans  l'art  de  jouer  de 
l'orgue  pour  l'office  divin),  op.  12,  ibid.  — 
S"  Six  chorals  arrangés  avec  préludes  et 
conclusions  pour  l'orgue,  ibid.  —  7°  Fan- 
taisie et  fugue  pour  l'orgue,  op.  57,  Leipsick, 
Breitkopf  et  Haute!.  — -  8*  Conclusions  pour 
l'orgue,  op.  86.  Quedlinbourg,  Basse.  —  9° Con- 
clusions 1  4  mains  pour  l'orgue,  ibid.  —  10°  3» 
Mélodies  chorales  avec  la  basse  chiffrée,  arran- 
gées avec  trois  harmonies  djiféreules  pour  cha- 
cune. Meissen,  Gcedsclie.  —  11°  DieOrgel,  ihre 
Einrichtung  vnd  Seichaffeniieîl,  sowohl  «U 
dot  ïweekmirtitgc  Spiel  dcrselben.  Ein  ttnen- 
bthrlichen  Handtmciv  fiir  Can  loren ,  Organit- 
(en,  SehuUehrer,  Séminariste*  und  aile 
tramde  des  OrgeltpleU  (l'orgue,  sa  disposi- 
tion, sa  qualité,  ainsi  que  la  manière  de  lu  bien 
jouer),  Meissen,  Gcedsche,  in  8°,  1822;  2' édi- 
tion, ibid.,  1823,  88  pages  in-8°;  3'  idem.,  ibid. 
in-8°  de  108  pages. 

MÛLLER  (CaiRLBa-PnânÉHic),  maître  de 
chapelle  et  compositeur  de  l'empereur  du  Brésil, 
fixé  à  Berlin,  est  né  k  Mimègue  (  Pays-Bas),  le 
17  novembre  1794.  Dans  sa  jeunesse  il  fut  pia- 
niste distingué.  En  1813,  époque  du  soulève- 
ment de  loule  l'Allemagne  contre  la  France,  il 
entra  dans  un  corps  de  volontaires  et  ne  rentra 
dans  la  vie  civile  qu'en  1817.  S 'étant  fracturé 
le  bras  gauche  dans  une  chute  qu'il  fil  en 
1824,  il  dut  renoncer  au  piano  comme  exécu- 
tant et  se  livrer  exclusivement  à  renseignement 
et  à  la  composition.  Son  titre  honorifique  de 
compositeur  de  la  cour  du  Brésil  lui  fut  donné 
en  1836,  à  l'occasion  d'un  ouvrage  qu'il  avait 
dédié  k  l'Empereur.  Les  compositions  de  Cliarl es- 
Frédéric  Mnller  pour  le  piano  sont  au  nombre 
d'environ  70  œuvres;  elles  consistent  "en  rondos, 
divertissements  et  variations.  On  connaît  aussi  de 
lui  une  ouverture  triomphale  k  grand  orchestre, 
œuvre  107;  des  marchas  pour  musique  militaire, 
des  marches  triomphales  pour  musique  de  cava- 
lerie,oeuvre  101,  des  suites  de  musique  d'har- 
monie pour  les  Instruments  à  vent,  œuvre  106; 


pignement  de  deux  orchestres,  l'un  de  mu- 
sique «"infanterie,  l'autre  de  cavalerie  aux  der- 
niers couplets,  op.  110;  des  pièces  caractéris- 
tiques intitulées  Victoire  de  Navarin,  Prit» 
d'Alger,  grande  ouverture  pour  daim  orebet- 
tr.  * ,  de.  On  a  aussi  de  cet  artiste  un  petit  on- 

:3.gi:i7sobyLjOtî)QlC 


S60  MIT 

nage  usa  piquint  coDcennot  les  discussions 
survenues  entre  Spontini  et  Rellstab  :  cet  écrit 
■  simplement  pour  litre  :  Spontini  und  Rellstab. 
Leipaick,  1833,  in-8".  Charles- Frédéric  Millier  a 
été  collaborateur  de  A.  F.  B.  Kollmann  dans  la 
rédaction  de  l'écrit  sur  le  système  d'enaeigne- 
ment  de  Logier,  intitulé  :  Ucber  Logier'i  Musikr 
vnterrichts-  System;  Munich,  Falter  (sans 
d*te  ) .  îii-8*. 

HCLLER  (  Tuéodore-Ahédee  } ,  Als  d'Au- 
guste Eberhin)  Mûlier,  maître  de  chapelle  du 
duc  de  Saxe-Welmar,  est  né  à  Leipsick,  le 
20  mai  1798.  Son  père  dirigea  lui  même  son  édu- 
cation moslcale.  Après  avoir  serti  comme  volon- 
taire dam  la  guerre  d'indépendance  de  l'Alle- 
magne, en  1814  et  1816,  H  Ait  nommé  violoniste 
à  la  chapelle  de  Weimar,  et  eut  le  bonheur 
d'inspirer  de  l'intérêt  à  ta  duchesse  héréditaire, 
qui  lui  fournit  les  moyens  de  continuer  ses  études 
mus  la  direction  de  Spohr.  Il  fut  nommé  ensuite 
premier  violon  solo  de  la  chapelle  du  grand-duc. 
Au  nombre  des  ouvrages  qu'il  a  publiés,  on  re- 
marque :  1°  Ouvertures  grand  orchestre,  op.  3; 
Leipsick,  Hofmeister.  —  2°  Plusieurs  œuvres  de 
duos  ponr  deux  violons.  Cet  artiste  est  mort 
dans  les  premiers  jours  d'avril  1846. 

MÛLLEH  {  Che/tii!!* -Théophile  ) ,  est  né  le 
o  février  1800,  a  NIeder-Oderwiti,  près  de  Zit- 
tau,  où  son  père  était  tisserand.  Le  goût  de 
celui-ci  pour  la  musique  était  si  vif,  qu'il  apprit 
seul  à  Jouer  dn  violoncelle  lorsque  son  fils  élait 
déjà  dans  sa  sixième  année.  Excité  par  cet 
exemple,  l'enfant,  dont  les  dispositions  naturelles 
étaient  excellentes  pour  la  musique,  fit  de  ra- 
pides progrès  dans  cet  art  Après  en  avoir  appris 
les  éléments  comme  enfant  de  chœur,  il  reçut 
des  leçons  de  violon ,  de  clarinette  et  de  DAIe. 
Sa  première  occupation  consista  à  suivre  son  père 
le  dimanche  dans  les  cabarets,  pour  ;  jouer  dea 
contredanses.  Une  société  de  paysans  s' étant 
formée  pour  exécuter  des  Symphonies  de  Sta- 
mitz,  de  Gyrowelz,  et  d'autres  auteurs  du  se- 
cond ordre,  Huiler  apprit  aussi  a  jouer  du  bas- 
son ,  du  cor  et  du  trombone  alto.  Bientôt,  sans 
aucune  notion  d'harmonie,  il  se  mit  il  écrire  de 
petits  morceaux.  Hais  il  était  obligé  de  mêler  a 
tes  éludes  de  musique  les  occupations  du  mé- 
tier de  tisserand.  Il  désirait  depuis  longtemps 
aller,  comme  quelques-uns  de  sea  camarades, 
faire  quelque*  études  an  gymnase  de  Zitlau; 
mais  ses  parents  étaient  trop  pauvres  ponr 
satisfaire  à  son  désir.  Dans  ces  circonstances ,  le 
musicien  de  la  ville  lui  proposa  d'entrer  dira 
loi  pour  faire  son  apprentissage;  il  accepta  ses 
offres ,  pour  ae  soustraire  aux  ennuis  do  mélier 
paternel.     Six    années    Turent  employées    par 


lui  à  apprendre  tous  les  instruments ,  et  la  bi- 
bliothèque de  aoa  maître  lui  fournit  des  moyens 
d'instruction  dans  la  théorie.  Il  s'essaya  dans 
tous  les  genres  de  composition ,  et  acquit  une 
certaine  habitude  de  l'art  d'écrire.  Le  temps  de 
son  engagement  fini,  il  se  rendit  à  Leipsick;  n'y 
ayant  point  trouvé  d'emploi,  il  visita  plusieurs 
villes  de  la  Saxe ,  ai  enfin  arriva  a  Gœttingue,  où 
il  fol  bien  accueilli  par  Spohr,  qui  lai  donna  une 
lettre  de  recommandation  pour  Cb.  M.  de  We- 
ber.  Ce  musicien  célèbre  s'intéressa  à  lut,  et 
parut  satisfait  de  sea  essais  de  composition  ;  mais 
tontes  les  places  étaient  remplies  au  théâtre  de 
Dresde ,  en  sorte  que  Huiler  fut  encore  obligé  de 
se  mettre  pendant  deux  ans  aux  gagea  du  muai* 
tien  de  la  ville.  Après  ce.  temps,  on  lui  offrit 
une  place  dans  te  chœur  de  Leipsick;  il  l'accepta 
avec  empressement.  Peu  de  temps  après,  il  ob- 
tint son  admission  comme  violoniste  au  tlidalre  et 
augrand  concert:  des  ce  moment  son  vœu  ,1e  pins 
cher  fut  accompli,  car  11  lut  fut  permis  de  ne 
pins  jouer  de  danses ,  et  il  put  se  livrer  à  l'art  en 
artiste.  Il  occupa  cette  position  jusqu'en  183», 
et  fut  alors  appelé  à  Alteobourg,  en  qualité  rie  di- 
recteur de  musique.  En  1839,  la  société  d'Euterpe 
l'avait  choisi  pour  son  directeur  ;  il  se  montra 
digne  de  cet  honneur  en  la  plaçant  dans  la  si- 
tuation la  plus  florissante.  Le  nombre  de  ses 
œuvres  s'élève .  k  près  de  quatre-vingts  :  il 
s'est  essayé  dans  tons  les  genre*,  et  a  même  écrit 
un  opéra  intitulé  RiibeiatU,  qui  fut  représenté 
à  Altenbourg  le  34  mars  1840.  Je  n'ai  étendu  celte 
notice  d'un  musicien  qui  ne  figure  point  au  nom- 
bre dea  célébrités,  que  parce  qu'il  m'a  semblé  que 
c'est  un  noble  et  beau  spectacle  que  celui  d'un 
homme  qui ,  parti  de  si  bas ,  et  dont  tonte  la 
jeunesse  s'éconla  dans  une  situation  mercenaire, 
ne  désespéra  pas  de  lui-même,  s'éleva  progres- 
sivement au  lieu  de  se  dégrader,  et  prit  enfin 
par  son  talent  une  position  honorable. 

Millier  a  publié  beaucoup  de  compositions, 
parmi  lesquelles  on  remarque  :  1°  Symphonie  à 
grand  orchestre,  op.  S;  Leipsick,  Breilkopf  et 
Haertel.  —  1°  Ouverture  pour  musique  militaire, 
op.  4;  ibid.  —3*  Grande  symphonie,  op.  11; 
Leipsick,  Hofmeister.  —  4*  3  quatuors  pour 
3  violons,  alto  et  basse,  op.  3;  Leipsick,  Brcit- 
kopf  et  Hssrtel  I  b"  Concertino  pour  clari- 
nette, op.  7;  Leipsick,  Pelers.  —  6*  Ode  de 
Klopstock  pour  4  voix  d'hommes,  orchestre  et 
orgue,  op.  10;  Leipsick,  Schubert.  —  7°  Douze 
chants  allemands  (intitulés  Le*  Quatre  Saisons) 
pour  soprano,  alto,  ténor  et  basse,  en  partition  ; 
Leipsick,  Frise.  Huiler  vivait  encore  à  Alten- 
hourg en  1850. 

MÛLLER    (  Théodore  -  Achille  ) ,    né   1» 


6  niai  1601,  à  Vertus  {département  de  11  Marne), 

a  établit  Paris  une  fabrique  d'orgue»  expressives, 

d'après  Ih  système  de  Grenié, auquel  il»  faitquel- 
ques  modifications  ,  dont  on  trouïc  l'analyse  et 
la  représentation  figurée  dans  le  Nouveau  ma- 
nuel complet  du  facteur  d'orgues ,  par  M.  Ila- 
mel  {tome  III,  p.  488  et  pi.  43,  fig.  U71 
et  672).  M.  Millier  a  mis  à  l'exposition  univer- 
selle de  Londres,  eu  1851, un  petit  orgueappelé 
orgue  ae  voyage,  et  qui  justifiait  son  titre, 
car  il  pouvait  Être  renfermé  dans  une  malle  dont 
Il  longueur  .était  d'un  mètre  13  centimètres,  Il 
hauteur,  30  centimètres ,  la  largeur,  37  centime* 
Ira»,  et  le  poids  50  kilogrammes.  Cet  orgue  eut 
construit  de  manière  que  le  clavier  se  poiuM 
par  une  coulissa  dans  la  caisse  de  l'instrument; 
les  pieds  se  replient  dans  le  fond  ;  le  mécanisme 
de  la  soufflerie  se  loge  dans  le  couvercle  de  la 
malle,  et  celle-ci  n'a  que  l'aspect  d'une  malle  or- 
dinaire ;  mais  lorsque  l'instrument  est  tiré  de  ton 
étui  et  déployé ,  son  aspect  est  celui  d'un  harmo- 
nium ordinaire ,  et  sa  sonorité  a  une  puissance 
qu'on  ne  croirait  pas  pouvoir  sortir  d'un  si  petit 

M  LUXER  (JEU),  célèbre  physiologiste, 
né  à  Coblence  le  14  juillet  180/,  était  61s  d'un 
cordonnier,  et  allait  être  placé  en  apprentissage 
cher  on  sellier,  lorsque  son  heureuse  organisa- 
tkn  Bit  l'attention  de  Jean  Schnltze,  directeur 
de  l'école  secondaire  de  sa  Tille  natale,  qui  le  fit 
entrer  dins  cette  institution  en  1810,  et  eut  on-. 
cation  de  lui  rendre  d'importants  services  en 
plusieurs  circonstances.  Après  avoir  terminé  ses 
humanités ,  Millier  s'était  livré  a  l'élude  de  la 
théologie,  pour  être  prêtre;  puis  il  changea  de 
résolution  et  s'attacha  a  l'élude  des  sciences 
naturelles.  En  1819,  il  se  rendit  à  Bonn  et  ; 
suivit  les  cours  de  médecine  de  l'université. 
Reçu  docteur  en  1822,  il  alla  passer  ensuite  une 
année  à  Berlin,  et  y  fréquenta  le  cours  de  philo- 
sophie de  Hegel.  De  retour  à  Bonn  en  1814,  il  y 
ouvrit  un  cours  d'anitomle  et  de  physiologie  qui 
eut  du  retentissement  dans  toute  l'Allemagne. 
Sommé  professeur  extraordinaire  de  l'université 
en  182S,  il  en  fut  professeur  ordinaire  en  1830, 
et  chargé  d'enseigner  l'encyclopédie  des  sciences 
médicales.  Appelé  a  l'université  de  Berlin 
en  1832,  comme  professeur  rf'analomie ,  après 
la  mort  de  Rudolphi,  Il  vit  arriver  de  toutes 
parts  les  élèves  pour  l'entendre:  Les  événements 
politiques  de  1B48  portèrent  atteinte  a  sa  cons- 
titution impressionnable;  sa  santé  s'altéra .  et  le 
mal  s'aggrava  après  qu'il  eut  failli  périr,  en  ts&s,  a 
bord  d'un  bateau  a  vapeur  qni  coula  i  fund 
dans  la  mer  Baltique.  On  le  trouva  mort  dans  sa 
chambre,  le  18  avril  lSa8.au  matin.  An  uemier 


XEH  361 

rang  de  ses  ouvrages  se  place  son  Manuel  de 
j  physiologie  (  Lehrbucli  der  Physiologie  j,  dont  la 
j  quatrième  édition  perfectionnée  a  paru  i  Berlin, 
!  en  1841,  2  volumes  gr.  in-S",  et  dont  M.  Jourdan 
!  a  donné  une  traduction  française  (  Paris,  Rail- 
i  lière,  184b,  2  vol.  gr.  in-s").  La  troisième  sec- 
tion du  quatrième  livre  de  cet  important  ouvrage 
!  renferme  le  traité  le  plus  complet  el  le  plus  satis- 
faisant qu'on  ait  écrit  jusqu'à  ce  Jour  concernant 
I  la  voix  humaine  et  la  parole.  Le  premier  cha- 
pitre, très -substantiel ,  contient  une  exposition 
des  divers  modes  de  production  du  son  par 
l'organe  vocal.  La  tbéorie  de  la  voix  est  exposée 
;  avec  de  grands  développements  dans  le  deuxième 
chapitre.  L'auteur  y  examine  les  découvertes  de 
i  Ions  les  anatomistes  et  physiciens  sur  les  fonc- 
tions des  diverses  parties  de  l'appareil  vocal.  Le 
troisième  chapitre  traite  de  la  parole  et  de  toutes 
I  ses  modifications.  La  deuxième  section  du  ciu- 
i  quièrne  livre  est  consacrée  au  sens  de  l'ouïe. 
I  Cette  matière  y  est  traitée  avec  autant  de  pra- 
tondeur  quede  nouveauté  dans  la  forme.  Millier 
avait  déjà  publié  un  traité  spécial  de  la  voix 
sous  le  titre  :  UtUersuchungen  ueber  die  mon- 
schliche  Siitnme  (  Recherches  sur  la  voix  hu- 
maine), i  Berlin,  en  1839,  ih-8°,  eldeux  aus 
après  il  avait  donné  un  supplément  de  cet  ou- 
vrage intitulé  :  Veber  die  compensation  der 
phytlschen  Krxfte  trot  metuclillchen  Stimm- 
Organ,  mit  Bemerkungen  veber  die  Siitnme 
j  der  sxngthiere,  Ytegelund  Amphibie  (Sur 
la  compensation  des  forces  physiques  dans  l'or 
gane  vocal  de  l'homme,  avec  des  remarques  sut 
la  voix  des  animaux  chanteurs ,  oiseaux  el  mam- 
mifères );  Berlin,  1 839,  in-8".  Millier  expose  dans 
cet  ouvrage  ses  nombreuses  observations  sur 
les  modifications  de  l'intonation  des  divers 
genres  de  voix ,  en  raison  des  tensions  détermi- 
nées des  cordes  vocales,  sous  l'influence  des 
pressions  de  l'air  exercées  dans  le  tube  laryn- 
gien. Ce  sont  ces  effets  produits  par  des  fortes 
contre -balancées  que  Huiler  appelle  compensa- 
tion. Cette  matière  est  absolument  neuve  et 
peut  contribuer  au  perfectionnement  des  mé- 
thodes de  chant.  H.  Jourdan  a  donné  la  traduc- 
tion française  de  M  dernier  écrit  dans  le  Ma- 
nuel de  physiologie ,  comme  supplément  a  la 
tbéorie  de  la  voix  contenue  dans  cet  ouvrage, 
i  HÛLLBR  (AftouMte),  dont  le  nom  de  fa- 
I  mille  véritable  est  SCBMID,  est  né  le  7  octobre 
j,  1802,  à  Tolna,  en  Hongrie.  Fort  jeune  encore 
il  perdit  ses  parents  et  fut  recueilli  par  une 
tante  qui  le  destinait  an  théâtre.  Rieger,  orga- 
niste de  l'église  Saint-Jacques.  1  Brnnn,  lui 
donna  les  premières  leçons  de  musique;  I  huit 
ans  il  joua  un  concerto  de  piano  dans  la  salle  do 


262  mul: 

la  Redoute,  en  celle  ville.  Plus  tard  il  débuta  dam 

l'opéra,  et  chanta  avec  succès  à  Prague,  Lem- 
berg,  Briinn  ,  et  depuis  1813  ,  h  Vienne.  San» 
avoir  appris  les  éléments  de  l'harmonie,  il  arait 
Fait  quelques  estais  de  composition  ;  mais  arrivé 
dans  la  capitale  de  l'Autriche,  il  j  prit  des  leçons 
do  Joseph  Blumentlisl,  puis  écrivit  une  cantate 
pour  l'anniversaire  de  la  naiasancede  l'empereur. 
Le  bon  accueil  qui  fut  Tait  à  cet  ouvrage  l'en- 
couragea, et  dais  l'année  suivante  il  donna  su 
théâtre  de  Josephstadt  son  premier  petit  opéra 
intitulé  :  Wer  andern  Hne  Grube  grxbt, 
fxllt  selbst  hinein  (Celui  qui  tend  on  pie>e  à 
autrui  y  est  pris  lui-même).  Cette  pièceful  suivie 
en  1826  de  l' opéra-comique  Die  senvane  Frau 
(la  Dame  noire),  sorte  de  parodie  de  fa  Dame 
blanche,  qui  eut  uu  succès  populaire.  Dans  la 
même  année  il  rut  engagé  comme  chanteur  au 
théâtre  de  la  Porte  de  Carinthie ,  et  composa 
pour  cette  scène  l'opérette  intitulé  te  Premier 
Rendez-vous,  La  réussite  complète  de  cet  ou- 
vrage décida  Millier  a  cesser  de  paraître  en  pu- 
blic commeacteur.  En  ItsîB,  l'administration  du 
théâtre  An  der  Wlen  le  choisit  comme  direc- 
teur de  musique  ,  et  le  chargea  de  la  composi- 
tion d'un  grand  nombre  de  petits  opéras,  de 
Singspiels  ou  vaudevilles,  et  de  parodies.  Parmi 
celles-ci  on  remarque  Le  Barbier  de  Sievering 
(parodie  du  Barbier  de  séville);  MkeUert  (  le 
Petit  Otello),  et  Robert  der  Tevxel  (Robert  le  ■ 
diantre).  Le  nombre  des  pièces  pour  lesquelles  il 
a  écrit  de  la  musique  pendant  cinq  années  s'é- 
lève à  plus  de  soixante.  On  regrette  qu'avec 
de  l'originalité  dans  les  idées,  cet  artiste,  tou- 
jours pressé  par  le  besoin,  ait  écrit  la  plupart 
de  ses  ouvrages  avec  négligence  et  précipitation 
Aux  compositions  précédemment  citées,  il  faut 
ajouter  beaucoup  de  morceaux  pour  le  piano  et 
de  chansons  allemandes;  Téditeur  Antoine  Dia- 
belli  ■  publié  environ  140  de  ces  productions. 
AvDt  lfl3à-  Millier  avait  écrit  aussi  une  "messe  et 
cinq  offertoires.  En  1830,  il  a  été  tait  directeur 
de  musique  au  théâtre  de  Kcenigstadt  à.  Berlin  ; 
il  occupait  encore  cette  place  en  ISbO. 

MILLER  (G.-F.),  organiste  a  Etlurt,  élève 
de  Jean-Gottlob  Schneider,  organiste  de  la  coar 
de  Dresde,  s'est  fait  connaître  par  quelques 
pièces  d'orgue,  et  par  un  livre  intitulé  :  MuiiAa- 
lisrfie  Anecdoien  und  Mîsceilen  (  Anecdotes 
musicales  et  mélanges).  Erfurl,  1836,1  vol.  in-12 
de  37U  pages. 

MllLLER  (Donvi),  directeur  do  musique  à 
l'église  Saint-Ulrich,  d'Augsbourg,  né  à  Bibourg, 
près  de  cette  ville;  le  17  janvier  1804 ,  s'est  Tait 
connaître  par  environ  cent  œuvres  de  sa  com- 
position, la  plupart  pour  l'église.  Set  principaux 


onvraRes  sont  :  I*  Trois  Lieder  beim  Crabe 
Jesu  (Trois  chants  sur  la  tombe  de  Jésus),  k  3 
voix,  î  violons,  J  clarinettes,  1  cors,  basse  et 
orgue,  op.  14  ;  Augsbourg,  Lotler.  —  2°  Deui 
litanies  à  3  et  4  voix ,  orgue,  et  2  clarinettes, 
Icors  et trornooneorf  libitum,  1" édition ;ibid. 

—  3°  Messe  {en  ré]  k  3  ou  4  voix,  1  violons  et 
orgue,  avec  instruments  à  vent  ad  fiettuni,' ibid. 

—  4°  Requiem  a  3  voix,  1  violons  et  orgue 
obligés,  1  cors  ad  libitum;  ibid.  —  5°  Vêpres 
allemandes  à  i  ou  3  voix  et  orgue,  ibid.  — 
6°  Veipcrx  brèves  cKor'u  ntralibus  aeeomo- 
datx  a  canto  ,  alto  et  basso ,  S  viol.  3  eorni- 
bus  vel  elar.  tymp.  et  organo,  ibid.  —  7"  Quel- 
ques recueils  de  variations  pour  le  piano.  — 
8°  Litanie*  de  la  Vierge  k  ï  ou  3  voix,  avec 
2  violons,  orgue  obligé,  et  instruments  k  vent- 
ait libitum,  op.  12  ;  ibid.  —  9°  Dixit  et  Ma- 
gnl/icatk  4  voix,  orchestre  et,  orgue,  op.  ri; 
Augsbourg,  Gombart.  —  10*  fange  lingua 
pour  voix  de  basse  et  orgue;  op.  13;  ibid.  — 
11°  0  Dent  amor  meus,  graduel  k  4  voix,  vio- 
lon solo,  1  violons,  alto,  basse,  orgue  obi.,  et 
instrumenta  à  vent,  op.  34  ;  Munich,  l'aller.  — 
12°  Tantum  ergo  k  3  ou  4  voix,  orchestre  et 
orgue,  op.  37;  Augsbourg,  Kranzfelder.  — 
13° Messe  A  3  ou  4  voix,  orchestre  et  orgue, 
op.  39  ;  ibid.  —  14°  Ponge  lingua  k  4  voii  el 
orgue,  op.  56;  Augsbourg,  Gombart. 

Un  antre  musicien  dn  même  nom  {Millier  D.) 
a  été  chargé  de  ta  rédaction  du  Postillon,  journal 
de  musique  qui  se  publiait  k  Leipiick  eu   1841. 

IWJLLEH  (Joseph),  docteur  el  directeur  du 
gymnase  k  Glati,  précédemment  directeur  du 
gymnase  k  Conilz,  dans  la  Prusse  occidentale , 
est  auteur  d'un  livre  qui  a  pour  titre  :  Leitfaden 
beim  Gesangunterrichl  fur  Schuler  der  Gym- 
nasien  entwurfen  (Guide  pour  l'étude  du  chant 
k  l'usage  des  gymnases),  Berlin,  Birschwald, 
1B35,  in-4°  de  75  pages. 

ML'LLER  (les  Futur*)  ont  acquis  dans 
toute  l'Europe  une  célébrité  méritée  par  l'ensem- 
ble admirable  et  le  iini  de  leur  exécution,  dans  le 
quatuor  d'instruments  k  cordes.  L'aîné  (Cihiii.es- 
Fa  ennuie)  est  né  k  Brunswick,  le  11  novembre 
1797.  A  Tige  de  quatone  ans  il  alla  k  Berlin, 
où  sa  mère  loi  enseigna  les  éléments  de  la  mu- 
sique; ensuite  il  reçut  des  leçons  de  violon  de 
Moeser.  Ses  études  persévérantes  en  firent  un  des 
violonistes  les  plus  distingués  de  l'A  II  eniagne.  Théo- 
dore -H Emu- Gustave,  son  frère,  né  le  3décembrer 
1800,  était  aussi  bon  violoniste,  et  jouait  de 
l'alto  avec  une  rare  perfection.  Le  troisième 
frère  (AuGOsra-Tntonoai) ,  né  le  27  août  1803, 
se  fait  remarquer  par  le  beau  son  qu'il  tire  du 
violoncelle,  et  sa  manière  expressive  de  plirafor. 


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MULLER  —  MULLINGER-HIGGINS 


163 


fcnlln  le  plus  jeune,  nommé  Fhasçois  Feanimiin- 
Gborges,  né  à  Brunswick,  le  29  juillet  1909, 
jouait  le  second  violon  dans  lequatuor  qui  se  com- 
posait des  quatre  frères.  Tous  avaient  du  mérite 
comme  inslru me n listes  et  comme  compositeurs; 
mais  c'est  surtout  par  leur  réunion  qu'ils  ont 
acquis  une  grande  valeur.  L'habitude  déjouer 
ensemble,  l'unité  de  sentiment  qui  les  «[limait, 
l'étude  qu'ils  avaient  faits  des  moindres  détails 
pour  arriver  a.  l'effet  le  plus  parlait  et  le  plus  ho- 
mogène, les  a  conduits  souvent  à.  la  réalisation  du 
beau  idéal.  Peut-êlre  ae  seraient-ils  contentés  de 
jouir  eux-mêmes  do  bonheur  d'une  telle  produc- 
tion d'art,  si  une  circonstance  imprévue  ne  les 
eût  en  quelque  aorte  lancés  dans  le  monde.  Le 
duc  Charles  de  Brunswick  exerçait  alors  son 
despotisme  sur  ses  sujets  :  il  rendit  une  ordon- 
nance qui  défendait  aux  musiciens  de  sa  cha- 
pelle de  se  Taire  entendre  dans  les  concerts  on 
dans  quelque  société  que  ce  fût.  Les  frères 
Millier,  alors  attachés  à  son  service,  résolurent 
de  donner  leur  démission,  et  de  se  préparer  par 
des  éludes  à  voyager,  pour  se  faire  entendre  dans 
les  quatuors.  Leur  démission  fut  acceptée  le 
10  octobre  1830;  mais  après  la  révolution  qui 
mit  fin  au  règne  du  duc  Charles,  le  nouveau  gou- 
vernement traita  avec  eux  pour  leur  rentrée  dans 
la  chapelle,  et  leur  accorda  un  congé  pour  voyager. 
Us  se  rendirent  d'abord  s.  Hambourg,  où  ils  cau- 
sèrent une  vive  sensation;. puis  ils  allèrent  a 
Berlin  en  1832.  D'abord  ils  eurent  peu  d'audi- 
teurs, parce  que  les  amateurs  s'étaient  persuadé 
que  les  soirées  de  quatuors  de  Mœser  étaient 
les  meilleures  qu'on  put  entendre;  mais  bientôt 
le  bruit  de  leur  excellente  exécution  se  répandit, 
et  dans  leurs  dernières  séances  le  public  encom- 
brait la  salle,  les  corridors  el  l'escalier.  Leurs 
séjours  dans  les  principales  villes  de  l'Europe 
rirent  de  véritables  triomphes.  A  Paris  même, 
ils  eurent  un  succès  éclatant  en  1837,  et  l'on 
avoua  que  si  rien  n'égalait  la  poétique  inspira- 
tion et  la  variété  de  style  du  talent  de  Baillât 
dans  le  quatuor,  il  ;  avait  dans  l'ensemble  des 
freres  Mûller  nu  charme  qu'on  n'avait  trouvé 
jusque-là  dans  aucune  réunion  d'artistes.  Quatre 
(Ils  de  Charles -Frédéric  (Bernard,  né  le  14  fé- 
vrier 1815,  i  Brunswick,  Charles ,  né  le  1 4  avril 
181S,  Hugo,  né  le  SI  septembre  1831,  et  Wil- 
helm,  né  le  ter  juin  IS33),  ont  succédé  à  leur 
père  et  a  leurs  oncles,  pour  l'exécution  des  qua- 
tuors, et  s'y  sont  déjà  fait  remarquer  par  leur 
bel  ensemble.  Deux  des  frères  de  Charles-Fré- 
déric sont  morts  k  Brunswick,  Georges  le  22 
mai  18&5,  et  Gustave  le  1"  septembre  de  la 
même  année. 
Gustave  Mûller  a  fait  graver  quelques  compo- 


sitions pour  le  violon,  entre  autres  :  1"  Première 
polonaise  pour  violon  principal  avec  quatuor, 
op.  4;  Brunswick,  Spelir.  —  2°  Pot-pourri  bril- 
lant sur  des  motifs  du  Colporteur,  pour  violon 
et  orcheslre,  op.  8;  Brunswick,  Heyer.  — 
3°  Varialionssur  une  romance  allemande ,  idem , 
op.  9;  Halle,  Helmuth.  On  a  aussi  plusieurs 
morceaux  de  Georges,  particulièrement  :  1"  Pot- 
pourri  pour  piano  et  violon  sur  des  thèmes  6i 
Jestonda,  op.  3;  Brunswick,  Spelir.  —  2°  Polo- 
naise pour  piano,  op,  i;  Brunswick,  Herrig.  — 
3"  Deuxième  pot-pourri  pour  piano  et  violon  , 
tirédu  Kampfre deHarselmer. op. 6; Brunswick, 
Heyer.  —  4°  Chansons  allemandes  avec  ace.  de 
piano.  Hanovre  ,  Bachmann.  Georges  Mûller  a 
fait  anssi  représenter  au  théâtre  de  Brunswick, 
en  1844,  l'opéra  intitulé:  Pino  di  Porto.  Enfin, . 
Auguste -Théodore  Mûller  a  publié  des  polonaises 
pour  piano  a  quatre  mains,  à  Bonn ,  chez  Sim- 
rock,  et  une  ouverture  à  grand  orchestre,  op.  2, 
à  LeipsJck,  chez  Hofrueister. 

MULLER  {Ouhles-Bodolphe),  professeur 
de  mathématiques  à  l'université  de  Marbourg,  est 
auteur  d'un  livre  intitulé  .  Anleitung  sum  Ge- 
neratbast  und  Amcendung  detselben  mtf  dos 
Clavtersplelen  (Instruction  sur  la  basse  conti- 
nue, et  sur  son  application  au  jeu  du  clavecin), 
Marbourg,  )834,  in-8"  de  4  feuilles. 

MULLER  (Romm)  ,  recteur  et  professeur 
au  séminaire  des  Instituteurs  à  Fribourg,  dans  te- 
grand-duché  de  liesse,  est  auteur  d'un  ouvrage 
irAiln\t -.  Anlettungzum  GaangvÀterricMe  filr 
Lehrer  ont  Volkschulen.  ft'ebst  emer  Sonifrt- 
lung  von  Zvel,  Drey  und  Vierslimmigtm  Lie- 
dern  und  choraeien  fiir  Kirche  und  Schule, 
und  einer  Ânhang  von  Ce&angen  filr  drei  und 
vier  Mannentlmmen  in  Nottn  und  Ziffer- 
sehrift  (Introduction  a  la  connaissance  du  chant 
pour  les  professeurs  dans  les  écoles  du  peuple, 
suivies  d'un  recueil  de  chants  et  de  chorals 
pour  l'église  el  l'école  J  3,  3  et  4  voix,  et  d'un . 
supplément  de  chants  pour  trois  el  quatre  voix 
d'hommes,  en  notes  et  en  chiffres);  Darmstadt , 
L.  Lcebsl.  1836  et  1837,  in-t°  obi. 

MULL1NGER-H1GG1NS  (  William),  an- 
cien professeur  de  philosophie  naturelle  à  l'hopi- 
lal  de  Guy,  a  Londres,  membre  honoraire  des 
Institutions  dlalington,  de  Campden-Town,  Stai- 
nes,  etc.,  a  publié  plusieurs  ouvragesde  physique 
et  de  philosophie  expérimentale,  an  nombre  des- 
quels on  remarque  celui  qui  a  pour  titre  :  Phi- 
losopha of  Sound  and  HUtory  of  Muxic  (Phi- 
losophie du  son  et  Histoire  de  la  musique)  ;  Lon- 
dres, 1838,  ln-8"  de  2»  pages.  Ca  livre  est  un 
bon  résumé  de  la  science  de  l'acoustique,  et 
présente  ua  tableau  exact  de  la  situation  de  cette» 


i64 


MULLINGER-HIGGISS  —  MUNSTER 


science  à  l'époque  où  il  parut.  On  y  trouve  par- 
ticulièrement des  renseignements  concernant  les 
travaui  des  physiciens  anglais  relatifs  a  cette 
-science,  depuis  le  commencement  du  dix-neu- 
viÈroe  siècle. 

MULLNER  (Joséphiue),  harpiste  distinguée, 
née  a  Vienne  en  1769,  fil  admirer  sou  talent 
«n  1798,  dans  ses  voyages  a  Dresde,  à  Leipaick 
«I  à  Weimsr.  Elle  donna  plus  lard  des  leçons 
4e  barpe  a  l'impératrice  d'Autriche.  On  s  gravé 
de  m  composition  1 4  chansons  allemandes  avec 
-accompagnement  de  piano, 

HUNCKHAUSEN  (le  baron  DE),  cham- 
bellan du  prince  Henri  de  Prusse,  rivait  à  Rheins- 
-berg  en  1731.  On  le  citait  alors  comme  virtunse 
sur  le  piano  et  sur  l'harmonica.  On  a  gravé  de 
sa  composition  :  1°  Trois  symphonies  pour  t'or- 
chestre,op.  1. —  V  Dam  sonates  a  *  mains 
jiour  le  piano,  op.  1  ;  Paris,  César.  —  1"  Sonate 
idem,  op.  3;  ibid.  —  i"  Di*  chansons  allemandes 
avec  accompagnement  de  piano,  op.  4;  Berlin, 
Uummel.  —  5°  Deux  symphonies  dédiés  an  roi 
de  Prusse,  op.  5;  ibid.  ;  et  quelques  antres  pro- 


HUNCKE  (  Gborgbs-Gcillaube)  ,  né  a  Ha- 
novre, vers  1780,  s  été  professeur  de  physique 
aux  universités  de  Harbourg  et  de  Giessen,  puis 
en  dernier  lieu  à  Heidelberg.  Dans  le  dictionnaire 
de  physique  de  Gehler,  dont  il  a  donna  uns  nou- 
-velle  édition  mec  Gmelin ,  Horner,  Littrow  et 
Pbff  (Lefpsick,  1826,  10  vol.  in-»*),  il  a  traité 
du  son  {Schàllj ,  des  phénomènes  de  ss  produc- 
tion, et  de  l'état  de  la  science  en  ce  qui  le  con- 
cerne. Cet  important  travail  occupe  plus  de  300 
pages  (p.  178-105  )  dan»  le  huitième  volume  du 
dictionnaire. 

MUND  (Henri],  facteur  d'orgues  a  Prague, 
dans  ta  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle ,  y 
a  construit,  pour  l'église  Notre-Dame  de  la  vieille 
■ville,  un  orguede2B  jeux,  en  [071. 

MUNDY  (Jean; ,  musicien  anglais,  sous  le 
règne  d'Elisabeth ,  Tut  d'abord  organiste  du  col- 
lége  d'Eton,  puis  de  la  chapelle  de  Windsor. 
En  1586,  il  fut  fait  bachelier  en  musique  a  l'u- 
niversité d'Oxford ,  et  quarante  ans  après,  il  y 
reçut  ledoctorat.il  mourut  ■  Windsor  en  1030, 
et  y  fui  inhumé  dans  la  chapelle  de  Saint- Georges. 
Mundy  eut  la  réputation  d'un  bon  organiste,  et 
quelques-unes  de  ses  pièces,  conservées  dans  le 
Virginal- Bock  de  la  reine  Elisabeth,  prouvent 
qu'il  avait  en  effet  du  talent.  Quelques  madri- 
gaux de  sa  composition  ont  été  insérés  parMorley 
dans  le  recueil  intitulé  Les  Tribtnphe*  d'Orlane. 
Il  a  publié  un  recueil  de  chants  et  de  psaumes  à 
Irais,  quatre  et  cinq  voie,  sous  ce  litre  :  Songi 
•and  Psalms,  composai  info  three,  foui-  and 


<  five  parti,  [or  the  use  and  deUghtof  ail  raek 
aseUherlove  or  learnemtisicke,  Londres,  1594. 
MUNDY  (William),  Sis  du  précédent,  n'est 
I  connu  que  par  quelques  compositions.  On  trouve 
i  plusieurs  de  ses  antiennes  dans  la  collection  de 
I  Barcard. 

MUNERAT  (Jeax  LE),  musicien  de  la  cha- 
|  pelle  royale  du  collège  de  France,  et  théologien 
|  scolaslique  de  l'université  de  Paris,  vers  la  fin 
;  du  quinzième  siècle,  est  auteur  d'un  livre  qui  ■ 
I  pour  titre  :  De  Modération*  et  Concordid, 
]  Grammaticd  et  Musled,  Paris,  1490. 
:  MUNK  (H.),  savant  suédois  qui  vivait  dana 
!  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle,  a  sou- 
|  tenu  en  1693,  a  l'université  i\'Abo,  une  thèse  qui! 
,  a  lait  in i primer  sous  cetitre  :  Dissertatio  deusu 
1  organorum  in  templis,  ADO,  1673,  in-4°. 

MUKN1US  (Jeau),  compositeur  allemand, 
an  commencement  du  dix-septième  siècle,  a  pu- 
blié :  i.ib.  I  canttonum  sacrarvm  t,  b,  6  et 
B  ooeum,  Strasbourg,  lsil. 

MILXSTEK  (  Joseph- Joichim-BekoIt)  ,  ju- 
risconsulte, notaire  et  directeur  de  musique  i 
Reichenliall,  en  Bavière,  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle,  s'est  hit  connaître  comme 
compositeur  et  comme  écrivain  didactique  pu 
les  ouvrages  suivants  :  Fesperx  longtoret 
festivK  B.  M.  née  non  brevlssimx  loto  armo 
4  toc.  cum  2  viol,  partira  concertantibiu  et 
dujilici  basso  generati,  op.  I  ;  Augsbourg,  1731. 

—  2°  Canticvm  eanticorum,  sev,  S  Lilanix 
cum  9  Antiphonis  i  voc .  duobus  tiolints  con- 

i  ct-rtat. ,  2  clarinis  cum  tympano  vel  duobus 
comibus  venatoriis  et  duplici  basso  generati, 
op.  2,  Augsbourg,  1735.  — 3e  Fesperx  pro  toto 
anno  non  minus  longx,  solemnes  tamen  fers 
omîtes  4  voc.  e(  6  inslntm.,  op.  4.-  —  4°  Con- 
eertationes  brèves  ac  faciles,  solemnes  tamen 
omîtes  quorum  vliirax  dvx  postoritim  me- 
thodo  nova,  stngulart  et  comico-eectesiastica 
elaboratx  a  î  viotinis,  2  corn.  obi.  cum  tym- 
pan, et  duplici  basso,  op .  S  ;  Augsbourg,  1744. 

—  S°  Fil  Litanlx  4  voc.  et  5  instrum.,  op.  6, 
iliid.,  1751.  —  6°  Soixante  airs  allemands  agréa- 
bles pour  les  fêtes  communes  a  voix  seule, 
2  violons,  2  cors ,  2  trompettes ,  violoncelle  et 
orgue  (  ce  sont  des  motets  allemands  ).  — 
7"  Mvsices  inttrvctlo  in  brevissimo  regulart 
compendio  radlcaliter  data ,  c'est-à-dire 
chemin,  le  plus  court  et  le  plus  sûr,  ou  instruc- 
tion véritable  pour  apprendre  le  noble  art  du 
chant,  d'après  les  règles  el  les  principes  (en  al- 
lemand), Halle,  en  Souabe,  1732,  in 4°.  La 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  été  publiée 
à  Augsbourg,  en  1741,  23  pages  in-4".  La  qua- 
trième édition  a  paru  ches,  Lotter,  Il  Augsbourg, 


MUNSTER  —  MURIS 


!6S 


e  Tille  c 


1756.  J'en  c 


neuvième  édition  qui  est  d'Augsbourg,  1781, 
tn-4°.  —  g*  Scala  Jacob  ascendendo  et  des- 
eendendo,  ou  HétUode  courte  et  iuatruction 
complète  pour  apprendre  par  principes  le  noble 
art  du  plain-cuanl  (en  allemand)  ;  Augsbourg, 
1743,  in-V.  Il  y  a  une  deu\ième  édition  de  ce 
livre,  Augsbourg,  1750,5  feuilles  in-4". 

MUNTZBERGER  (  Jossju),  violoncelliste 
d'origine  allemande,  est  né  à  Bruxelles  en  1769. 
Son  père  (  Wencetlas  Muntzberger)  était  attaché 
a  la  musique  du  prince  Charles,  gouverneur  des 
Pays-Bas.  A  l'âge  de  six  ans ,  il  joua  un  con- 
certo de  violoncelle  sur  un  grand  alto  devant  ce 
prince,  qui,  lui  trouvant  des  dispositions,  lui 
donna  pour  maître  Van  Maldére,  violoniste  de 
sa  chapelle,  élfivede  Tartini.  Après  la  mort  de 
ce  maître ,  MiiUUberger  recul  de  son  père  des 
leçons  pour  plusieurs  instrumenta;  mais  celui 
qu'il  clioisil  de  préférence  fut  ie  violuucelle.  A 
quatorze  ans  il  se  rendit  à  Paris,  et  sans  autre 
secours  que  la  méthode  de  Tillière ,  Il  parvînt, 
par  ses  études,  à  exécuter  les  choses  les  pins 
difficiles  de  ce  temps.  En  1790,  il  entra  à  l'or- 
chestre du  théâtre  lyrique  et  comique,  boulevard 
Saint-Martini  et  peu  de  temps  après  il  passa 
à  l'Opéra- comique  du  Huître  Favart,  dont  il  de- 
vint la  première  basse  solo,  après  la  retraite  de 
Cardon.  Apres  quarante  ans  de  service,  il  se 
retira  en  1830,  avec  une  pension.  Il  Tut  aussi 
violoncelliste  de  la  chapelle  de  Napoléon, 
puis,  après  la  restauration,  11  entra  dans  celle 
du  roi.  Hnntzberger  s'est  lait  entendre  avec 
succès  dans  plusieurs  concerts,  particulière' 
ment  dans  ceux  de  la  rue  de  Cléry,  qui  eurent 
de  la  vogue  au  commencement  de  ce  siècle.  11 
a  publié  beaucoup  de  compositions  pour  son 
instrument  :  ses  principaux  ouvrages  sont  ; 
1°  Symphonie  concertante  pour  violon  et  vio- 
loncelle ;  Paris,  Sieber.  —  1*  Concerto*  pour  vio- 
loncelle, n°  1,  Paris,  Naderman  ;  n°  2,  op.  34, 
Paris,  Leduc;  n°  3,  Paris,  Frey;  a"  4,  Paris, 
Sieber  ;  n*  S,  ibid.  —  3°  Thème  varié  avec  or- 
chestre, Paris,  Carli  —  4°  Trios  pour  violon- 
celle, violon  et  basse,  op.  1  et  3  ;  Paris,  Plejel. 
—  5°  Environ  vingt  œuvres  de  fantaisies  et  d'airs 
variés,  avec  accompagnement  de  quatuor;  Paria, 
chez  le»  principaux  éditeurs.  —  4*  Duos  pour 
2  violoncelles,  op.  5,6,  10,  1 1,  32,  36,  J9,  41,  43, 
et  livre  II,  ibid. — 7°  Duo*  pour  alto  et  vio- 
loncelle, op.  7  ;  Paris,  Leduc.  —  8°  Sonates  pour 
violoncelle,  liv.  I,  î,  op.  A,  B  :  op.  36,  40,  Pa- 
ris, Leduc,  Kadermau  et  Sieber.  —6*  Études 
«t  caprices,  liv.  l,l,s,  ibid.  -  lu*  Airs  variés, 


4  livres;  ibid.  —  11°  Nouvelle  méthode  pour  le 
violoncelle  ;  Paria,  Sieber.  Muntzberger  e*t  mort 
à  Paris,  au  mois  de  janvier  1844. 

MURAT  (Ahtoike),  Arménien  de  nais- 
sance, était  attaché,  comme  second  interprète, 
a  la  légation  suédoise  de  Constantinople  en  1780. 
Il  écrivit,  pendant  son  séjour  dans  cette  ville,  un 
livre  intitulé  :  Estai  sur  la  mélodie  orientale, 
ou  explication  du  système  des  modes  et  des 
mesures  de  la  musique  turque.  Cet  ouvrage, 
resté  en  manuscrit,  parait  s'être  égaré.  On  en 
trouve  une  analyse  dans  le  Muslk-Kunst  Ma- 
gasin, de  Reichardt,  p.  57. 

ML1RINO  (£oimus  de}.  Voyez  Égide  mi 
McbijiO. 

MURIS  (Jeim  DE),  dont  ie  nom  français 
était  peut-être  DE  MURS,  ou  DÉ  MEURS,  est 
le  plus  célèbre  des  écrivains  du  quatorzième 
siècle  sur  la  musique.  Les  opinions  ont  été  par- 
tagées sur  le  pays  qui  l'a  vu  naître  :  suivant 
Gesoer  (BibUoth.  univers.),  et  Tanner  (Biblhth. 
Britannieo-Hibern.,  p.  537  ),  Il  serait  Anglais 
de  naissance  ;  ils  sont  suivis  dans  cette  opinion 
par  Havrhins,  qui  l'appuie  de  ces  deux  vers 
tirés  d'un  ancien  manuscrit  existant  en  Angle- 


Bonterapi  (Istorta  musica,  p.  189) l'appelle  Pe- 
rugino  (de  permise),  peut-être  par  une  faute 
d'impression  ,  au  lieu  de  Pariglno  ;  Jean  de 
Beldemandis,  commentateur  de  Jean  de  Mu  ris, 
ditqu'il  était  de  Paris  (Jokannes  de  Mûris  Pa- 
risiens.); d'autres  enDn,  au  nombre  desquels  est 
M.  Weiss ,  auteur  de  la  notice  Insérée  dan*  la 
Biographie  universelle  de  Michaud,  lai  donnent 
seulement  la  qualité  de  Français  et  ajoutent 
qu'on  le  croit  communément  originaire  de  Nor- 
mandie. Un  manuscrit  du  quinzième  siècle,  qui  se 
bon  vait  autrefois  à  la  bibliothèque  de  Saint-Biaise, 
dans  la  forfit  Noire,  et  qui  contient  des  fragments 
sur  diverses  parties  de  la  musique,  extraits  d'un 
ouvrage  de  Jeao  de  Mûris,  a  pour  souscription  : 
Explicll  traetatusde  musica  secundum  magit- 
trvmJotiannemdeMurisdeFrancia.Amen.il  ' 
parai  t  qu'il  régnait  déjà  de  l'incertitude  sur  ce  point 
dans  les  premières  années  du  quinzième  siècle,  car 
uo.m;i[iU9Crjtde  la  bibliothèque  de  Padoue,  daté  de 
1404,  dont  le  P.  Martini  possédait  une  copie,  est 
intitulé  :  Mag.  Joh.  de  Mûris  de  Normandla 
allai  Paristensls  prattcamcnsurabUîi  cantus, 
cum  expositio  Prodosctmi  de  Beldemandis. 
En  réalité,  ce  théoricien  célèbre  élait  né  en  Nor- 
mandie ;  on  en  a  la  preuve  :  i°  dans  un  Traité 
de*  Tractions  dont  le  manuscrit,  daté  de  Uïi  , 
se  trouve  a  Oxford ,  dans  le  fonds  de  Digbj  de 


560  Ml 

la  BibliatiiÈque  Bodlélenne,  bous  le  n°  190,  fol. 
72.  Ce  traité  a  pour  inscription  :  Traciatusca- 
nonum  minutiarum.  philosophicarum  et  vul- 
garium,  quem  composait  tnag.  Johannes  de 
Mûris,  Narrnannus,  J.nccgxii.  Dans  le  pro- 
logue de  ce  traité,  l'auteur  dit  que  c'est  dans  la 
même  année  qu'il  a  écrit  sur  l'aride  la  musique 
chantée  et  écrite  ou  figurée,  tant  mesurée  que 
pleine,  et  sur  toutes  les  munie/es  possibles  de 
faire  le  contrepoint  ou  déchant,  nun-seulement 
par  notes  réelles,  mais  avec  toutes  les  notes  de 
passage  et  d'ornement  :  voici  ses  paroles  :  Bo- 
dem  aano  notilia  artis  musicœ  proferendx 
et  figurendx  tam  mensurabilis  quant  plante, 
quantum  ad  omnem  modum  possibilem  dis- 
cantandi ,  non  solum  per  intégra,  sed  usque 
ad  minutisstmas  fractiones...  nobit  elarait  ; 
—  2°  Dans  une  lettre  qu'il  a  Écrite  m  pape  Clé- 
ment VI  (dont  le  pontificat  a  commencé  en  1312 
et  a  fini  dix  ans  et  quelques  jours  après),  et 
qui  se  trouve  parmi  les  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris  (cod.  7443].  On  y  voit 
que  dans  sa  jeunesse  II  avait  été  lié  d'amitié  avec 
ce  chef  de  l'Église,  qui  avait  été  d'abord  moine  à 
la  Cliaise-Dieu  ,  en  Normandie,  puis  archevêque 
de  Rouen. 

Le  rédacteur  du  catalogue  des  manuscrits  Je 
la  Bibliothèque  royale  de  Paris  donne  a  Jean  île 
Mûris  la  qualité  de  chanoine  de  Paris,  probable- 
ment d'après  l'autorité  de  Mersenne,  qui  l'ap- 
pelle Canonicut  et  Decanus  ecclesix  Parisiensis 
(Harmonie,  lib.  I,  prop.  XXV,  page  8);  je 
n'ai  trouvé  nulle  part  la  preuve  qu'il  l'ait  été , 
mais  bien  qu'il  fut  docteur  et  professeur  de  Sor- 
bonne  dans  cette  ville.  Ce  fait  est  démontré 
I*par  son  Traité  delà  musique  spéculative,  dont 
l'abbé  Gerbert  a  publié  le  contenu  (Scrlplor. 

ecclesiasl.  de  Musica,  t.  III,  pag.  256-183.!, 
d'après  des  manuscrits  des  bibliothèques  de  Paris, 
de  Vienne  et  de  Berne,  et  qui  est  terminé  par  ces 
mots  :  Jixpllcit  Musica  speculativa  secundum 
Boéïium.per  magistrum  Johannem  de  Mûris 
ebreviata.  Parislis  in  Sorbona  amo  Domini 
1323:  2°  par  les  Canones  de  ecliptibus,  du 
même  auteur,  dont  le  manuscrit  se  trouve  à  Ox- 
ford, dans  le  fonds  de  Digby  de  la  Bibliothèque 
Bodléieone,  sous  le  n°  97.  On  y  voit  en  note  : 
Hot  canones  disposuù,  Johatmet  de  Mûris 
Parislis  h»  À.  MCCCXXXtX  in  domo  scola- 
rium  de  Sorbona. 

L'année  de  la  naissance  et  celle  de  la  mort  da 
Jean  de  Mûris  sont  inconnues.  Quelques  an- 
ciens auteurs,  tels  que  Jumilhac  (La  Science  et 
la  pratique  du  plain-chant,  p.  120)  et  Brossard 
(Diction,  de  musique,  3°">  édition,  p.  80),  se 
bornent  Adiré  qu'il  vécut  vers  1330;  Cliorou  et 


Favole  (Diction,  histor.  des  Musiciens)  disen 
qu'on  croit  qu'il  a  vécu  depuis  130O  jusqu'en 
1370;  mais  la  date  1321,  que  j'ai  rapportée  pré- 
cédemment comme  celle  d'un  de  ses  ouvrages, 
indique  qu'il  a  dû  naître  avant  Tannée  1300.  On 
ne  trouve  d'ailleurs  de  témoignages  positifs  de 
«on  eiisteuce  que  jusqu'en  1345,  date  de  la  com- 
position de  ses  Pronostics  sur  la  conjonction  de 
Saturne  et  de  Jupiter,  dont  il  y  a  des  manuscrits 
dans  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris  et  4 
Oxford.  Je  ne  sais  sur  quel  fondement  Weiss  a 
dil  (B iograp h.  univers.)  qu'on  sait  que  Jean  de 
Huris  vivait  encore  en  1358;  je  n'ai  point  trouvé 
de  document  qui  donnai  du  poids  a  cette  con- 
jecture, 

A  l'époque  où  l'histoire  de  la  musique  était  peu 
connue  s  on  a  considéré  Jean  de  Mûris  comme 
l'inventeur  des  signes  de  la  musique  mesurée. 
Le  premier  qui  paraît  avoir  répandu  cette  erreur 
est  Nicolas  Vincent ino,  qui,  dans  son  Anlica 
musica  ridotta  alla  moderna  pratttca(p.  9; 
dit  expressément  que  les  huit  figures  de  noies 
en  usage  de  son  temps  (I5S5)  ont  été  inventées 
par  le  très-grand  philosophe  Jean  de  Mûris. 
Il  a  été  snivi  par  Zarlino,  Berardi ,  par  Gassendi 
(Manuductio  ad  theoriam  musicx ,  cap.  3)  , 
par  Jumilhac  (la  Science  el  la  pratique  dit 
plain-chant,  3me  part.,  cap.  IV),  par  Brossard, 
el  beaucoup  d'autres.  Mersenne  fut  le  premier 
qui  émit  un  doute  sur  ce  fuit,  dans  une  lettre  à 
Doni,  longtemps  inconnue,  et  que  j'ai  publiée 
dans  le  12™  volume  de  la  Revue  musicale 
(pag.  249  et  suiv.).    •  Quant  a  Jean  de  Mûris 

•  (dit-il)  que  nous  avons  dans  la  Bibliothèque  du 

■  Roi,  in  magne  f,  je  faict  grand  double  s'il 

•  a  inventé  les  noies,  attendu  qu'il  n'en  dit  rien 

■  dans  tout  son  libvre;  et  on  ne  doit  pas  man- 

■  qiier  a   avertir  le  lecteur  quand  on   invente 

•  quelque  chose  de  nouveau.  »  J.-J.  Rousseau 
dit  aussi  (art.  Musique),  en  parlant  de  l'opinion 
qui  attribue  l'invention  des  figures  de  la  musique 
mesurée  a  Jean  de  Mûris  :  ■  Ce  sentiment,  bien 
«  que  très-commun,  me  paraît  mal  fondé,  à  en 

•  juge,r   par  son  traité  de  musique   intitulé   : 

■  Spéculum  musical,  que  j'ai  eu  le  courage  de 

•  lire  presque  entier,  pour  y  constater  l'inven- 

■  lion  que  Ton  attribue  à  cet  auteur.  »  Il  est 
bien  singulier  que  ces  deux  écrivains  ayant  eu 
sous  les  yeux  le  grand  traité  de  musique  de 
Jean  de  Mûris,  n'aient  eu  que  des  doutes  k  ce 
sujet,  et  n'y  aient  pas  remarqué  qu'il  dit  d'une 
manière  expresse  que  Gui  d'Areiio  inventa  de 
nouvelles  notes  et  figures  pour  le  plain-chant, 
ajoutant  que  beaucoup  d'autres  auteurs,  parmi 
lesquels  il  cite  Aristole  (voy.  ce  nom)  al 
f rançon  le  Teutonique ,  ont  ti 


de  U  musique  mesurée.  Il  y  a  deux  passages  Tort 
clairs  sur  ce  sujet  dans  le  Spéculum  musicx, 
l'un  au  clispilie  6™  du  premier  livre,  l'autre 
dans  ie  prologue  du  septième  livre  ;  tolcI  le 
premier  :  In  musfca  autem  practica  plana 
/tarait  Guida  monachui,  qui  nouai  admit- 
nit  notât  et  figuras  et  monocorde  et  louis 
malto  tcriptit.  De  menturabili  autem  mvstca 
mulli  tractavervnt,  inter  quoi  fforere  vïdetttr 
quidam  qui  Aristotelet  in  litulo  libri  tui  tto- 
minatvr  et  Franchi/  Tevtonicut  (cap.  6 ,  De 
musiees  invenioribvs,  fol.  i  verso]. 

Le  traité  intitule  Spéculum  musicx  est  le 
plus  considérable  des  ouvrages  de  Jean  de 
Mûris.  Je  n'en  connais  que  deux  manuscrits 
qui  sont  a  la  BiblioUièque  impériale  de  Parti. 
Le  premier  (n"  7017  in-fol.)  est  un  magnifi- 
que volume  de  plu*  de  600  pages  sur  vélin, 
d'une  écriture  fort  belle  du  commencement  du 
quinzième  siècle.  L'autre  (n°  7107  A)  sur  papier, 
d'une  mauvaise  écriture  cliargée  d'abréviations, 
n'est  pas  complet.  L'ouvrage  est  divisé  en  sept 
livres  :  la  premier  traite  de  la  musique  en  gé- 
néral, de  l'invention  de  ses  diverses  parties,  et 
de  sa  division,  en  7e  chapitres;  le  second,  des 
intervalles,  en  123  chapitres;  le  troisième,  des 
proportions  et  des  rapporta  numériques  des 
intervalles,  en  30  chapitres;  le  quatrième ,  des 
consonnances  et  des  dissonances,  en  51  chapi- 
tres ;  le  cinquième,  des  tétracordes  de  la  mu- 
sique des  anciens,  de  la  division  du  monocorde 
et  de  la  doctrine  de  Boèce ,  en  53  chapitres  ;  le 
sixième,  des  modes,  de  la  tonalité  antique,  du 
système  des  bexacordes  et  des  muantes ,  en  113 
chapitres  ;  le  dernier,  de  la  musique  figurée,  du 
dédiant ,  et  du  système  de  la  musique  mesurée. 
L'ouvrage  est  terminé  par  une  comparaison  de 
la  musique  antique  et  de  la  moderne  (du  quator- 
zième siècle).  Ce  livre  est  composé  de  <o  cha- 

En  examinant  avec  attention  cette  immense 
encyclopédie  de  la  science  musicale  au  moyen 
Age,  et  y  retrouvant  dans  toutes  ses  parties  la 
doctrine  exposée  dans  les  autres  écrits  relatifs 
à  la  musique  qui  portent  le  nom  de  Jean  de 
Mûris,  je  m'étais  persuadé  que  ceux-ci  n'en  étaient 
que  des  parties  détachées;  mais  un  plus  mûr 
examen  m'a  bit  penser  qu'il  est  plutôt  une  der- 
nière édition,  si  Je  puis  m 'ex  primer  ainsi,  de 
tous  ces  ouvrages  corrigés  et  réunis.  Il  s'y  trouve 
trop  de  savoir  pour  qu'on  puisse  le  considérer 
comme  le  produit  de  la  jeunesse  de  l'auteur. 
Pour  bien  connaîtra  les  opinions  de  Jean  de  Huris, 
parvenu  h  la  maturité  de  son  savoir  en  musique, 
c'est  là  qu'il  faut  puiser.  On  a  lieu  de  s'étonner 
tjue   l'abbé  Gerbert  n'ait   pas  été   informé  de 


RIS  367 

l'existence  de  cet  important  traité,  et  que  ses 
correspondants  ne  lui  en  aient  pas  fourni  une 
copie  pour  sa  collection  des  écrivains  du  moyeu 
âge  sur  la  musique,  au  Heu  de  l'abrégé  mêlé  de 
prose  et  de  vers  techniques  qu'il  a  publié  dans 
le  troisième  volume  de  cette  collection  sous  le 
titre  de  Summa  muriez  magîttri  Joatmis  de 
Mûrit,  d'après  deux  manuscrits  de  l'abbaye  de 
Saint-Biaise  et  delà  Bibliothèque  royale  de  Paris. 
Celui-ci  se  trouve  aussi  dans  un  manuscrit  de 
la  Bibliothèque  de  l'université  deGand.  Je  ne  le 
croîs  pas  l'ouvrage  de  Jean  de  Mûris  lui-même, 
mais  une  sorte  de  précis  (summum)  de  sa  doc- 
trine, tait  par  quelque  écrivain  postérieur.  Il 
n'en  est  pas  de  même  du  Traité  en  deux  livres 
De  Mutiea  pratica,  dont  il  y  a  des  manuscrits 
dans  les  bibliothèques  de  Vienne,  du  Vatican, 
de  Paris,  et  au  Mines  Britannique  ;  du  Traité  de 
musique  spéculative,  dont  U  y  a  un  manuscrit 
(n°  73GB,  in-4")  a  la  Bibliothèque  impériale  de  Pa- 
ria, dans  celle  de  Vienne,  et  que  l'abbé  Gerbert  a 
publié  d'après  un  manuscrit  de  Berne  ;  enfin  du 
petitTraitédela  musique  mesurée  qui  commence 
par  ces  mots  :  Quidllbet  in  arte  practica  men- 
turabilit  confus,  dont  il  y  a  plusieurs  manu- 
scrits dsns  la  bibliothèque  du  Vatican,  et  dont  je 
possède  une  bonne  copie  ancienne,  ainsi  que  du 
Traité  du  contrepoint  intitulé  De  Dtscantu,  et 
quelquefois  Art  discanlvs,  dont  je  possède  un 
manuscrit  complet,  et  qui  n'est  qu'en  abrégé 
dans  ia  plupart  des  bibliothèques.  Ces  ouvrages 
sont  originaux,  et  leur  composition  parait  avoir 
précédé  celle  du  Spéculum  muiiex.  Le  Traité 
de  la  musique  pratique  a  été  composé  en  1321. 
Gerbert  n'en  a  publié  qu'un  extrait  d'une  autre 
main|pag.  591  —  301).  Le  Traité  de  la  musique 
spéculative  est  de  l'année  1313.  Il  esta  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris  tel  que  l'a  écrit  Jean 
de  Mûris.  Cet  ouvrage  est  un  abrégé  fort  bien 
fait  du  grand  Traité  de  musique  de  Boèce.  Con- 
rad, surnommé  Norton,  parce  qu'il  était  né 
dans  la  Stjrie,  et  qui  était  maître  es  arts  de  l'A- 
cadémie de  Leipsick ,  au  commencement  du 
seiiième  siècle,  a  refait  cet  ouvrage,  et  l'a  rangé 
dans  un  autre  ordre.  Gerbert  a  publié  son  travail 
[De Script,  eccletiast.  mutiez,  t.  U[,p.2&B-lH3) 
Ces!  probablement  le  même  ouvrage  dont  il  y 
a  une  ancienne  édition  intitulée  :  Epyloma  [  Jo- 
bannit  \dc  Mûrit  \inmuticam  Boecii.  tnquo\ 
omnet  canrtttsionnet  mutice  \ett  tnter  septem 
arte*  libérale»  |  primaria.  mira  celerttate 
math\  ematico  moredemoitstrantur;ia-*'  go- 
thique de  4]  pages  suivies  du  correctorivm  elde 
la  marque  de  l'imprimeur  en  3  pages.  Au  dernier 
feuillet  on  lit  ■.  Expliclt  mutlca  maijitlri  Jokan- 
nit  de  Muritnup.  pev  maghlruvi  Ambiosiuvi 


ÏIUIUS  —  MURSCUHAUSEft 


Lâcher  de  Merspurgk  (1)  malhemalicwn dili- 
genter  révisa.  Ordinario U-.cta  ali/.  tmpressa  in 
ttvdio  novo frankfordiano  Anna  salulis  ihOS. 
Le  Trai  té  du  conlrepoiu  t  ou  du  chant  sur  le  livre  de 
Jean  de  Mûris  est  ce  qu'on  a  fait  de  plus  complet 
et  déplus  satlsblsanl  jusqu'à  l'époque  où  il  vécut 
A  regard  de  beaucoup  d'autres  ouvrages  qu'on 
trouve  en  manuscrit  sous  le  nom  de  Jean  de 
Mûris,  ils  ne  lui  appartiennent  qu'en  ce  qu'ils 
«ont  entrait*  de  sea  livres.  Tels  sont  :  1°  Joan- 
nisdeituris  TractatusdeMusica,  toepitomen 
contractas,  qu'on  trouve!  la  Bibliothèque  im- 
périale de  Paris  (n°  7369  in-4°,  sous  la  date  de 
1471).  —  2"  liber  pi  oportionum  musicalium -. 
authore  Magistro  Joanne  de  Mûris,  olim  ca- 
nonico  parisiensi ,  de  la  même  bibliothèque 
(n"739S,  in-fol.).  Olim  canoaico  parisiensi  ne 
se  trouve  pas  au  litre  du  manuscrit.  Ces  mois 
ont  été  ajoute*  par  la  rédacteur  'lu  Catalogue.  — 
3'  De  numei-is  ^ui  musiav  retineiU  consowtn- 
tiat,  secundum  Ptolemxum  deParlsiis  (sic), 
publié  par  Gerberl.  —  4°  De  l-roportionibus 
(idem).  —  s*  Qvststimes  super  partes  tnusicx 
(idem)  ;  et  plusieurs  autres  qui  se  trouvent  dans 
les  principales  bibliothèques  d'Angleterre,  d'Al- 
lemagne et  d'Halle. 

Jean  de  Mûris  était  un  savant  homme ,  qui  a 
écrit  sur  beaucoup  d'autres  sujets  que  la  musi- 
que; on  a  de  lui  :  1°  ArUhmcticacomviitms,  ex 
Soethii  arilhmetica  axerpta,  publié  en  1515, 
à  Vienne,  en  Autriche,  par  les  soins  de  Georges 
Tamstetter.  —  3*  Le  canon  des  labiés  Alpbon- 
sines,  parmi  les  manuscrits  de  la  bibliothèque 
Bodliienne  a  Oxford.  —  3*  Arilhmetica  spé- 
culative librt  duo;  Mayence,  1638,  iu-S".  — 
i"  Quadrtpaititum  numerorum  (  Bibl.  imp.  de 
Paris,  m*  7190,  7191).  —  wEpislola  denume- 
rorvm  fractionibus  < ibid.,  n°  7190);  c'est  le 
même  ouvrage  qui  existe  à  Oxford  sous  le  titre  : 
Tractatut  canonum  minutiarum  philosophi- 
cantmetvulgarium;  —  6"  Tractatus  de  men- 
turandt  rations  (Biblioth.  Imp.  de  Paris, 
n"  7380,  7381  ).  —  7°  Prognot ticaiio  super 
conjunctione  Saturni,  Jovit  et  ttartis  (ibid., 
7S7B.  A);  —  8°  Epistola  ud  Clementem  VI 
De  gênerait  passaglo  vitra  mare  { ibid  7443). 

MURR  (  CnHisTowiE-TuÉmuiiLB  DE),  sa- 
vant écrivain,  né  à  Nuremberg  en  1733,  lit  *es 
éludes  dan*  sa  ville  natale  et  a  l'université  d'Alt- 
dorl,  et  visite  ensuite  Strasbourg,  Amsterdam, 
Levde  et  Utrecbt,  l'Autriche,  l'Italie  et  l'Angle- 

|l)  AHbrnlK  Lteher ,  aé  S  «mcbours,  ta  Sait,  éUlt 
uéc   h  Ctablll  une  Imprlnic- 


[erre,  dans  le  dessein  de  Taire  des  recherches 
dan*  le*  bibliothèques,  et  de  lier  des  relation* 
avec  les  aavanls  les  plus  dislingues  de  ce*  con- 
trées. Revenu  dans  sa  patrie,  il  obtint  la  plaça 
de  directeur  des  douanes,  qu'il  conserva  long- 
temps. Il  est  mort,  presque  octogénaire,  le 
8  avril  1811,  après  avoir  été  nommé  associé  des 
académies  de  Geettingue,  de  Berlin,  de  Casse! , 
de  Strasbourg,  de  Munich  et  de  l'Institut  de 
France.  Parmi  les  nombreuses  productions  de 
ce  savant,  on  en  distingue  plusieurs  relatives 
à  la  musique;  la  première  a  pour  titre  :  JtoUtiu 
duorum  codicum  Guidants  Arctini ,  etc.;  Nu- 
remberg, 1801,  in  4°  avec  3  planches;  la  se- 
conde :  De  papyrls  scu  volamitùbvs  grsteis 
Herculanensibvs ;  Strasbourg,  1804,  in-8*  de 
60  pages  et  2  Hanches.  Ce  pelil  volume  contient 
le  texte  grec  d'un  fragment  du  traité  de  Philu- 
dème  sur  la  musique,  trouvé  dans  les  ruines 
d'EJerculanum.  Le  troisième  écrit  de  De  Murr 
est  Intitulé  :  Philodem  von  dur  Mustk,  dit 
Austuç  aus  deuen  viertem  Buehe  (Extrait 
du  quatrième  livre  dePhilodème  sur  iamurique), 
Berlin  ,  1806,  in-4"  de  64  pages  et  ï  planches. 
C'est  une  traduction  allemande,  avec  commen- 
taires, du  fragment  publié  dans  le  n*  précédent. 
De  Murr  a  aussi  donné  le  Projet  d'un  cata- 
logue de  tous  les  musiciens  connut  de  f Eu- 
rope ,  dans  le  deuxième  volume  de  son  Journal 
pour  l'histoire  des  arts  et  de  la  littérature 
(Nuremberg,  1775-89,  17  vol. In-8*),  p.  3-3». 
Enfin,  parmi  les  nombreux  ouvrages  de  ce  labo- 
rieux écrivain  ,  on  compte  un  Essai  sur  l'his- 
toire de  la  musique  à  Nuremberg  (Versuch 
einer  Gescuichte  der  Musik  in  NOrnberg)  ;  Nu- 
remberg, 1805,  in-4*. 

MtIRSCHHAUSER  (  Famçoi»-X»TiM- 
Antoine),  directeur  de  musique  du  couvent 
collégial  de  Notre-Dame  à  Munich ,  né  a  Zabern, 
en  Alsace,  vers  1670,  apprit  le  contrepoint  sous 
la  direction  de  Jean-Gaspard  de  Kerl;  il  obtint 
ensuite  les  fonctions  de  cantor  et  enfin  celle*  de 
directeur  de  musique.  11  mourut  k  Munich  en 
1733,  et  non  en  1737,  comme  le  dil  Gerber.  On 
connaît  de  lui  les  ouvrage»  dont  les  titres  sui- 
vent :  1°  Octilonum  novum  orgaiivm,  ou  pré- 
ludes  et  fugues  pour  l'orgue  sur  les  huit  tons 
du  pUln-cbinl  avec  treize  variations  iAugsbourg, 
1696,  gravé.  —  3°  Yespertinum  la! ha:  et  hyper- 
duliss  cuUum  i  vocum  concertantium,  1  viol. 
oblig.  et  4  vue.  rlp.  Ulm,  1700,  imprimé.  — 
3*  Prototypi  longo-brevis  organici  II  partes; 
Nuremberg,  sans  date,  préludée  et  fugue* 
courte*  pour  l'orgue.  -  4*  rvndamentaiisctui 
Anleitvwi  sowohl  sur  Figurai  ait  choral 
ifustt  (Guide  fondamental   pour  la  musique 


MURSCHHAUSER  —  MUSET 


260 


figurée  et  chorale);  Munich,  1707,  in-fol.  obi.,' 
gravé.  —  b'Operis  organlci  triparti)*.  Part.  I, 
Munich,  1712;  Part.  H,  Ib.,  1714.  —  8° Aca- 
demta  Ètusito-poetica  bipartita ,  on  École  su- 
périeure  de   la    composilioo   (en    allemand). 
1"  partie,  où  il  est  traité  des  intervalles,  des 
consonnaicea  et   des    dissonances ,  des  ton»  et 
des  modes,  tant  du  nlain-client  que  de  la  mu- 
sique figurée  ;  Nuremberg ,  1721,  in-Tol.  A  la  fin 
du  titre   fort  long  de  cet  ouvrage,  on  trouve 
CW  mots  ;  Um  dem  vortrefflichen  Berrti  Mat-  ' 
thetoni  ein  mehreres  Lichl  zu   geben  { Pour  j 
donner  plus  de   lumières  à  l'excellent  M.  Mat- 
Uteson).  Il  n'en  fallut   pas  davantage  pour  al- 
lumer la  bile  de  celui-ci;  avec  sa  rudesse  ordi-  ' 
naire  il  répondit  à  Mûrschhauser,  dans  t&Critica  ' 
Musira,  et  intitula  sa  réponse  :  Die  metopoetia- 
ehe  Uckt-Sckeere ,  etc.  (  Moucbettes  melopoéti-   ; 
que»,  à  l'usage  du  chat  barbouilleur  de  1  école  dite  j 
haute  école  de  composition  de  Noire-Dame  à  ! 
Munich  ,  etc.  )  Les  nombreuse*  tantes  d'impres-   , 
skn  do   livre  de  Mûrschhauser   prêtaient  des 
armes  i  Mattheson;  Il  s'en  servit  sans  pitié, 
quoiqu'il  sfil  très-bien  qu'elles  ne  devaient  pas 
être   imputées  a   l'auteur.  Le  pauvre  Mnrsch- 
haaser  Tut  si  accabla  de  la  réponse  de  son  ad- 
versaire, qu'il  ne  publia  pas  la  seconde   partie 
de  son  livre.  —  7'  Psaumes  des  vêpres  dana  les   ! 
H  tons  de  l'église  à  4  voix  concertantes,  ]  vio- 
lons et  basse  continue;  Augabourg,  1738 .  In- 4°. 

MUSA  RL'STEM  BEN  SE1J Ait,  au- 
teur persan  d'un  traité  de  musique  écrit  dans 
l'année  858  (1458  de  l'ère  chrétienne  ).  Le 
litre  de  son  ouvrage  répond  a  celui-ci  :  Le  pro- 
dige de*  cycle*  dan*  le  désir  de»  mystères. 
On  beau  manuscrit  de  ce  traité  est  à  la  biblio-  [ 
thèque  impériale  de  Tienne.  i 

MUSjEUS  (  Jea^-Ajitoirr),  musicien  da- 
nois, vivait  à  Copenhague,  dans  la  seconde  | 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  un  I 
recueil  pour  le  clavecin  intitulé  :  Dtvertimento  ' 
miwico  per  il  cembalo  solo,  etc.  Copenhague, 
1765,  in-fol.  On  y  trouve  des  sonates,  des  mm  | 
fines,  et  d'autres  petites  pièces.  Dans  la  pré-  ' 
bce  de  cet  ouvrage,  fauteur  traite  des  effets  de  i 
la  musique  sur  l'Ame.  . 

MUSCOV  (Jeaîi),  pasteur  primaire  et  ins- 
pecteur  des  écoles  et   églises  de  Lanban  ,   né  j 
le  a  Juin  1835,  a  OrossGncbe,  dans  ia  haute  | 
Lnsace,  lut  d'abord   diacre   a  Kitlleti,  puis  a  ! 
la    paroisse  de    Lanban,   en  186g,   et   enfin, 
en  1B75  a  Lanban,  oh  il  mourut  le  17  octobre 
de  la  même  année.  On  a  de  lui  un  ouvrage  in- 
titulé :  tiestrafler  Mistbravch  der  Kirchen- 
mtitt  «mat  Kirchha-fg,  ans  Cuites  Wort  sur 
Warnvng  uni  Besserung  vargettelt  (  Abus  de 


ia  musique  religieuse  et  des  cimetières  puni  par 

la  parole  de  Dieu,  servant  d'avertissement  et  de 

correction  )  ;  Lanban ,   1094,  ln-8°  de  110  pages. 

MUSET  ( Colin ) ,   célèbre   ménestrel, 


qull  a 


du  ti 


Je.  il 


était  i  la  foin  poète,  musicien  et  jouait  bien  du 
violon  ou  plutôt  de  la  viole.  Les  manuscrits  de 
la  Bibliothèque  impériale,  cotes  CS  et  86  (  fonds 
de  Gange),  nous  ont  conservé  trois  chansons 
notées  de  sa  composition.  L'une  d'elles,  qui 
commence  par  ces  vers  : 

•  Sire  qntn  J'ai  tI«1* 

nous  apprend  qull  parcourait  les  château*  pour 
y  chanter  el  jouer  du  violon,  afin  d'obtenir  un 
salaire.  On  v  voit  aussi  qu'il  était  marié,  et 
qu'il  avait  une  fille.  La  vie  errante  qu'il  menait 
ne  prouve  pas  au  reste  que  sa  condition  tût  mi- 
sérable, car  il  dit ,  dans  la  même  chanson,  qu'il 
avait  une  servante  pour  ta  femme,  un  valet 
pour  soigner  son  cheval ,  et  que  sa  fille  tuait  les 
chapons  à  sou  arrivée,  pour  lèter  son  retour.  On 
croit  que  Thibaut  IV,  comte  de  Champagne  et 
roi  de  Navarre ,  le  prit  A  son  service  et  le  fixa 
près  de  lui.  On  a  répété  souvent  que  l'instru- 
ment dont  jouait  Colin  Muset  était  la  vielle; 
mais  Roquefort  a  prouvé  que  ce  mot,  dans  le 
langage  des  douzième  et  treizième  siècles,  si- 
gnifie le  violon  ou  plutôt  la  viole  {voy.  sou 
livre  intitulé  :  De  la  poésie  française  dans 
les  XII*  et  Xtlf  siècles,  p.  107  et  108). 
D'ailleurs  ces  vers  d'une  chanson  de  Muset  ne 
laissent  aucun  doute  •  cet  égard  : 


(  J'allai  à  elle  dans  la  prairie  et  lui  cfton- 
lai  ma  chanson  avec  la  vielle  et  l'archet  ). 
L'archet  n'a  jamais  servi  à  jouer  de  la  vielle. 
Cet  instrument  s'appelait  Hoie  dans  le  moyen 
âge.  Oïl  ne  sait  ce  que  Laborde  a  voulu  dire 
quand  il  a  écrit  {Bssaisur  la  musique,  L  II, 
p.  107  )  que  l'esprit  de  Colin  Muset  i'éleva  au 
grade  d'académicien  de  Trojes  et  de  Provins! 
Ou  a-t-il  vu  qu'il  y  eût  en  France  des  académies 
au  treizième  siècle  Plia  voulu  parler,  sans  doute, 
des  espèces  de  concours  que  le  roi  de  Navarre 
avait  établis  dans  ces  deux  villes  pour  les  chan- 
sons. Ou  a  commis  a  l'égard  de  ce  musicien 
deux  autres  erreurs  qu'il  esl  bon  de  relever  ici 
la  première  consiste  i  lui  attribuer  une  part 
considérable  dans  l'érection  du  portail  de  l'église 
Saint-Julien  des  Ménétriers,  rue  Saint-Martin,  i 
Paris;  or,  cette  confrérie,  aux  frais  de  laquelle 
l'église  fut  bâtie,  ne  fut  instituée  qu'en  1318,  el 


270 


MUSET  —  MUTHEL 


même  ne  fut  constituée  que  trois  ans  âpre». 
Voiei  ce  qu'en  dit  le  P.  Dubreuii  (  Antiquité» 
de  Paris,  p.  Vil)  :  •  En  1331,  il  m  fit  une  as- 
*  semblée  de  jongleurs  et  de  ménétriers,  les- 

■  quels ,  d'un  commun  accord ,  consentirent  tous 
i  à  l'érection  d'une  confrérie  sous  les  nom»  de 

■  Saint-Julien  et  Saint -Genesl ,  et  en  passèrent 
«  lettres  qui  forent  scellées  au  Chitelet,  le 
i  23  novembre  du  dit  an.  »  Colin  Muset  n'a 
donc  pu  concourir  à  ce  qui  concernait  cette 
confrérie,  puisqu'il  était  mort  depuis  longtemps 
en  1331.  La  seconde  erreur  relative  a  ce  ménes- 
trel est  celle-ci  :  Il  j  avait  au  portail  de  Saint- 
Julien  deux  ligures  debout,  l'une  de  saint  Ju- 
lien, l'autre  de  saint  Genesl.  Celle-ci  tenait  un 
violon  ou  Rebee.  Plusieurs  auteurs  l'ont  prise 
pour  l'effigie  de  Colin  Muset.  Hais  un  monu- 
ment, dont  parle  aussi  le  P.  Dubreuii,  prouve 
invinciblement  que  la  figura  n'était  autre  que 
saint  Genesl  :  ce  monument  est  le  sceau  de  la 
confrérie  où  l'on  voyait,  comme  an  portail, 
saint  Julien  et  saint  Genest,  avec  celte  légende  : 
C'est  te  sceau  de  saint  Julien  et  de  saint  Ge- 
nest, lequel  a  été  vérifié  au  Chdtelet  et  à  la 
cour  de  ['Officiai. 

HUSSINI  (Nhuus),  musicien  italien, 
chanteur  médiocre  et  compositeur,  était,  avec  sa 
femme,  attaché  au  théâtre  de  Londres  en  1793. 
L'hiver  suivant,  il  chanta  avec  succès  à  Ha- 
novre ,  dans  les  concerts.  En  1793,  il  fut  ap- 
pli  mil  i  Cassel  comme  violoniste  et  comme 
guitariste,  puis  il  chanta  avec  sa  femme  a  Ham- 
bourg l'opéra  intitulé  La  Cameriera  astuta. 
En  1794,  Il  arriva  a  Berlin  et  y  fut  engagé  au 
Théâtre  rojal  ;  mais  il  n'y  réussit  pas.  Quatre 
ans  après,  il  reçut  sa  démission ,  mais  la  reine 
mire  le  prit  à  son  service  en  qualité  de  com- 
positeur de  sa  chambre.  Il  parait  qu'il  occupait 
encore  celte  position  en  1603.  On  connaît  de 
sa  composition  :  1°  La  Gaerra  aperta ,  opéra 
bourre ,  représenté  a  Potsdam  et  à  Cbarioiten- 
bourg  en  1796,  —  3°  Les  Caprices  du  poète, 
opérette  représentée  a  Berlin  en  1803.  — 
3°  Sis  duos  pour  3  violons,  op.  1,  liv.  1  et  2, 
Offenbacli,  1794. — 4*  Si*  ariettesavec  accom- 
pagnement de  piano  ou  guitare;  Hambourg,  1796. 
—  s"  Cantonette  ttal.  e  francete  per  il  so- 
prano e  piano;  ibid.  —  S*  Sonates  pour  deux 
violons.,  op.  2  ;  Paria ,  Sieber.  —  7°  Six  quatuors 
pour  doux  violons,  alto  et  basse;  Milan,  Ri- 
conii.  —  8°  Six dnos  ponr  2  violons,  op.  3;  Paris, 
Kadermen.  —  9*  Trois  grands    dnos ,  idem , 

liv.  5;  Berlin,  Schlcsiïigfir. —  10*  Trois  solos  pour 
violon;  Paris,  Naderman.  —  11*  Cinq  livre* 
de  romances  de  Florian,  avec  ace.  de  piano  et 
violon  obligé;  Berlin,  Schlesinger. 


MUSSOLINI  (C),  professeur  de  langue 
italienne ,  vécut  à  Londres  dans  les  dernière* 
aimées  du  dix-huitième  siècle.  Il  y  publia  un 
traité  de  la  théorie  et  de  la  pratique  de  la  mu- 
sique, sons  ce  litre  :À  New  and  complète  Trea- 
tise  on  the  theory  and  praetiee  of  Music, 
with  tolfeggios ;  Londres,  1795,  gr.  in-4*. 

MUTHEL  (JEtN-GoDEPRoiD),  organiste  de  l'é- 
glise principale  de  Riga,  naquit  en  1720,  à  Mil- 
ieu, dans  le  duché  de  Saxe-Lauenbourg.  Fils 
d'un  organiste  deee  lien,  il  apprit,  sous  sa  direc- 
tion, à  jouer  du  clavecin,  dès  qu'il  eut  atteint  sa 
sixième  année;  puis  on  l'envoya  à  Lubeck  con- 
tinuer ses  études  musicales  auprès  de  Jean-Paul 
Kunten.  Après  avoir  travaillé  avec  ce  maître 
jusqu'à  Page  de  dix-sept  ans ,  il  entra  dans  la 
musique  du  duc  de  Mecklemhourg-Schwérin. 
Environ  deux  ans  après,  il  obtint  de  son  maître 
la  permission  de  voyager  pour  perfectionner  son 
talent,  et  sa  place  lui  fut  conservée.  L'objet 
principal  de  son  voyage  était  de  voir  et  d'en- 
tendre Jean-Sébastien  Bach,  devenu  vieux  et 
infirme,  mais  toujours  brillant  de  génie  et  de 
savoir.  MQttiel  se  rendit  donc  à  Leipsick  :  Bach 
le  reçut  avec  bienveillance,  le  logea  dans  sa 
maison ,  et  le  guida  par  ses  conseils  et  par  la 
communies  lion  de  ses  ouvrages.  Après  la  mort 
de  ce  grand  homme,  Milthel  demeura  quelque 
temps  a  Naurobourg,  cliei  Aitnikol.  De  Ih  il  H 
rendit  i  Dresde  et  y  fut  bien  reçu  par  Hasse,  k 
qui  il  avait  été  recommandé.  Les  fréquentes  oc- 
casions qu'il  eut  d'entendre  Salem  binl  et  les  an- 
tres chanteurs  italiens  de  l'Opéra  réformèrent 
son  gndt  et  [ni  donnèrent  un  style  plus  mo- 
derne. De  Dresde  il  alla  a  Berlin  et  a  Potsdam, 
où  il  retrouva  son  ancien  ami  Charles- Philippe- 
Emmanuel  Bach ,  puis  a  Hambourg  pour  y  voir 
Telemann,  ami  de  son  père.  Il  retourna  enfin  I 
la  cour  de  Mecklembourg  ;  mais  ce  séjour  lui 
parut  peu  agréable  après  l'activité  de  la  vie  d'ar- 
tiste dont  il  avslt  Joui  pendant  plusieurs  années. 
Il  saisit  la  première  occasion  de  s'en  éloi- 
gner, en  acceptant  d'abord  la  direction  de  la 
petite  cbapelle  d'un  M.  de  Wiellugbof,  con- 
seiller Intime  de  l'empereur  de  Russie,  puis  la 
place  d'organiste  a  l'église  principale  de  Bip. 
H  occupait  encore  celle-ci  en  1790.  Je  n'ai  pas 
de  renseignement  sur  l'époque  précise  de  la 
mort  de  cet  artiste,  qui  fut  nn  grand  musicien 
et  un  homme  de  génie ,  mais  qui ,  n'ayant  (ait 
imprimer  qu'un  petit  nombre  de  ses  ouvrages, 
est  peu  connu.  On  a  imprimé  de  sa  composi- 
tion :  1°  Trois  sonates  et  deux  airs  avec  douai 
variations.  —  2*  Quatre  mélodies  pour  le  cla- 
vecin et  ponr  le  chant;  Leipsitk,  175(5,  in-4*. 
—  3"  0b*cti  kilo*  Lieder  von  verschiedemen 


MUTHEL  —  MYSL1WECZEK. 


Dicklern  In  die  Musik  geselzt  (  Odes  et  chan- 
sons de.  différents  poêles  mise*  en  musique); 
Hambourg,  1759,  ia-i"  —  V  Due  converti per 
il  Cembalo;  Riga,  1787,  in-4".  —  5°  Vuctto 
fur  S  Clavler'e,  t  Fliigel,  oder  3  Forte  piano  ; 
Riga,  Fr.  Hartknocli ,  1771,  lu  folio. 

MUTIAXUS.  Voyez  GAUDENCE. 

UCTZENBREGHEB  (le  Dr.  L.-L.-D.), 
libraire  et  maître  de  postes  a  Allons,  naquit 
dans  celle  Tille  en  1760.  Amateur  passionné  de 
musique,  il  jouait  de  plusieurs  instruments; 
il  a  composé  des  chansons  et  des  chanta  à 
plusieurs  voix.  On  lui  doit  aussi  un  bon  ar- 
ticle sur  la  Melodlca  de  Rieffelsen,  inséré  dans 
la  Gazette  musicale  de  Leipsick  (son.  1119, 
p.  625).  tl  est  aussi  l'auteur  d'un  écrit  qui  a 
pour  titre  :  Geichlchte  der  musitallschen  Di- 
lettanlenvereiniln  Altona;  Altona,  1827  et  an- 
nées suivantes,  par  cahiers  in-S".  Cet  amateur 
distingué  est  mort  en  1838.  Sa  bibliothèque  de 
musique,  qui  a  été  vendue  à  Altona  au  mois 
de  février  1839,  renfermait  beaucoup  de  choses 
intéressantes  concernant  la  théorie  et  la  pratique 
de  l'art  ;  j'y  ai  acquis  des  ouvrages  rares  et  pré- 
cieux, en  grand  nombre. 

MYLHJS  (Ancré),  docteur  en  droit,  asses- 
seur delà  (acuité  de  jurisprudence ,  professeur 
et  syndic  de  l'université  de  Leipsick ,  naquit  b 
Schcepplin,  prés  d'Eisenhourg ,  le  II  avril  1649.  1 
Il  a  écrit  une  dissertation  intitulée  :  DUpvtatlo 
de  Juribus  ctrca  musical  ecclaiasticos ;  Leip- 
sick, 1688,  in-4°.  Mjlius  est  mort  a  Leipsick, 
le  s  juin  1701. 

MYLIUS  (  WOLroAKC-MicflEi),  maître  decha- 
pelle  du  duc  de  Gotha,  n'est  pas  eonnu  par 
les  circonstances  de  sa  vie;  on  sait  seulement 
qu'il  mourut  à  Gotha  en  1711  on  1713,  et  qu'il 
avait  eu  pour  maître  de  musique  Christophe 
Berhsrdi.  On  lui  doit  un  traité  élémentaire  de 
musique ,  k  l'usage  des  écoles ,  intitulé  :  lïudl- 
menla  mvsices,  dos  Ut  :  Eine  kurse  und 
grundrtckt((/eAiUDetiKngivrSinge-Kinut,etc. 
(Rudiments  de  musique,  c'est-à-dire  instruc- 
tion courte  el  solide,  pour  l'art  du  chant,  etc.); 
Mulhouse,  1685,  in-8"  obi.  Il  parait  qu'à 
l'époque  de  celte  publication,  Mylius  demeurait 
k  Mulhouse.  La  deuxième  édition  de  cet  ouvrage 
a  été  publiée  à  Gotha ,  en  I6S6,  ln-8"  obi,  sans 
nom  d'auteur,' mais  avec  les  initiales  W.  lb\  M. 

MYSLIWECZEK  (Joseph  ],  compositeur, 
fils  d'un  meunier,  naquit  daus  un  village  près 
de  Prague,  le  S  mars  1737.  Il  reçut  dans  l'école 
communale  les  premières  notions  de  la  musique, 
Dt  des  études  littéraires ,  et  alla  même  suivre  un 
cours  de  philosophie  à  Prague ,  après  quoi  il 
retourna   ch«  son   père,   ponr  embrasser    sa 


i;  mais  après  la  mort  de  celui-ci,  il 
laissa  son  moulin  à  son  frère'  jumeau ,  et  prit  la 
résolution  de  se  faire  musicien  de  profession,  il 
se  rendit  à.  Prague,  où  il  Tut  d'abord  employé 
comme  violoniste  dans  les  églises.  Pendant  ce 
temps,»  étudiait  le  contrepoint  sous  la  direc- 
tion rie  Hsbermann.  Le  célèbre  organiste  Srgert 
le  prit  ensuite  pour  élève.  En  1760  il  publia  les 
sis  premières  symphonies  de  sa  composition, 
sons  les  noms  des  six  premiers  mois  de  l'année  : 
le  succès  qu'elles  obtinrent  décida  de  sa  voca- 
tion. Son  guOt  leporbiit  vers  la  musique  de  théâ- 
tre; et  comme  à  cette  époque  elle  était  surtout 
florissante  en  Italie,  il  résolut  de  s'y  rendre,  et 
partit  pour  Venise  en  1783.  Il  y  trouva  Pes- 
cfctti  qui  lui  enseigna  l'art  d'écrire  pour  le  chant, 
particulièrement  dans  le  récitatif.  Appelé  à  Parme 
l'année  suivante,  il  y  écrivit  son  premier  opéra 
dunt  le  succès  fut  si  brillant ,  que  l'ambassadeur 
de  Napleslui  procura  un  engagement  pour  aller 
composer  dans  cette  ville  un  ouvrage  pour  l'an- 
niversaire du  roi.  Il  BeUerofoiUe  était  le  litre 
de  cet  opéra,  dont  les  beautés  ««citèrent  l'admi- 
ration générale.  Dès  ce  moment  il  devint  cé- 
lèbre ;  mais  dans  l'impossibilité  de  prononcer 
son  nom,  les  Italiens  l'appelèrent  II  Boemo  ou 
Pentnrlni.  De  retour  à  Venise  ,  il  y  fut  cou- 
ronné après  la  représentation  d'un  de  ses  ou- 
vrages, et  les  sonnets  furent  prodigués  eu  son 
nonneur.  Neuf  fois,  Naples  le  rappela  et  lui 
confia  la  composition  d'ouvrages  dramatiques 
qui  furent  tous  accueillis  par  la  faveur  publique. 
Il  écrivit  aussi  avec  succès  à  Rome ,  à  Milan  et 
à  Bologne  Mozart  le  rencontra  dans  cette  der- 
nière ville  en  1770,  dans  un  état  de  misère 
profonde ,  malgré  sa  renommée.  Le  plus  haut 
prix  qu'on  payait  alors  au  musicien  le  plus  cé- 
lèbre pour  la  composition  d'un  opéra  était  une 
somme  de  cinquante  ou  soixante  sequlns  (en- 
viron 400  francs).  Ces  faibles  ressources  ne 
pouvaient  suffire  aux  penchants  généreux  de 
Mysliweczek.  Heureusement  il  rencontra  plus 
tard  un  protecteur  dans  un  jeune  Anglais 
qui  devint  sou  élève,  et  qui  fournit  à  ses  be- 
soins. En  1773,  il  fut  appelé  à  Munich  pour 
y  composer  fBrljUe  ;  cet  ouvrage  ne  répon- 
dit pas  à  ce  qu'on  attendait  du  compositeur  : 
lui-même  avoua  qu'il  ne  s'était  point  senti  en 
verve  en  l'écrivant,  et  qu'il  n'était  inspiré  que 
sous  le  ciel  de  l'Italie  ;  semblable  en  cela  &  Win- 
kelmano  et  à  Thorvraldsen ,  qui ,  après  de  longs 
séjours  à  Rome ,  n'ont  pu  vivre  sous  te  climat 
du  Nord  qui  les  avait  vue  naître.  En  1778 , 
Mysiiweork  était  à  Pavie;  l'année  suivante,  ii 
écrivit  à  Naples  son  Olimpiadê,  qui  fit  ualtre 
des  transports  d'admiration  dans  toute  l'Italie. 


372 


MTSLIWECZEK 


L'air  de  cet  opéra.  Se  eerea,  se  dite ,  rat  an 
succès  de  vogue.  La  célèbre  cantatrice  Gabrielli 
■huait  beaucoup  a  chanter  les  airs  du  musicien 
de  la  Bohême,  et  disait  qu'aucun  compositeur 
n'écrirait  aussi  bien  pour  sa  voix.  Hjslinreciek 
mourut  a  Rome  le  4  février  1781,  a  l'Age  de 
quarante-quatre  ans.  Son  élève,  le  jeune  An- 
glais Barry,  lui  fit  élever  un  tombeau  en 
marbre  dans  l'église  de  Saint-Laurent  in,  l.ucina. 
Ce  compositeur  a  écrit  en  Italie  environ  trente 
opéras  :  les  meilleurs  sont  le  Betlerofonte,  Ar- 
mlda,  l'OUmpiade,  lïUttti  et  l'Adriano  tn 


Slria.  On  connaît  aussi  sou*  son  nom  plusieurs 
oratorios,  et'DIabaci  a  ru  deux  messes  de  sa 
composition  au  chœur  de  Kandnlli.  On  a  gravé 
a  Prague  deux  symphonies  qu'il  a  écrites  dans 
sa  jeunesse.  Ses  autres  ouvrages  sont  :  1*  Six 
quatuors  pour  3  violons,  alto  et  violoncelle, 
op.  1  ;  Ofleiibacli ,  André ,  1780.  —  2"  Six  idem, 
op.  1;  Amsterdam,  Homme) ,  1782.  —  3" Six 
trios  pour  1  violons  et  basse;  Oflenbsch,  An- 
dré, On  connaît  en  manuscrit  sous  son  nom 
des  concertos  de  violon  et  de  Qnte. 


v  Google 


/ 


N ACCHERI  (àhdhé),  écrivain  florentin  dont 

m  ne  parle,  ni  le  P.  Jules  Hegri  dans  aa  <Sforf<i 

degtt  Mcrtttori  fiorentini,  ni  les  autres  hislo- 

riens  de  1*  littérature  florentine.  Naccheri  vécut 

ié  du 

t  qui 

doit  être  d'an  grand  intérêt  en  ce  qui  con- 
cerne les  instruments  de  musique  de  cette  épo- 
que; cet  ouvrage  s  pour  litre  :  Délia  propor- 
tlone  di  tutti  gl'ittromenti  da  sonore,  dia 
loçhi  due,  avec  les  Igures  de  toaa  les  instruments, 
Jeu-Baptiste  Doni  avait  indiqué  le  livre  de  Hac- 
«heri  an  P.  Mersenne,  comme  on  le  voit  par  une 
lettre  que  ce  religieux  lui  écrivit  au  mois  de  jan- 
vier 1635,  et  que  j'ai  publiée  dans  le  n9  31  de  la 
sixième  année  de  la  Revue  muticole  { isss) , 
d'après  une  copie  qui  se  trouva  parmi  les  manus- 
crits de  Peiresc,  à  la  bibliothèque  impériale  de 
Paris.  Suivant  la  Seconda  Libreria  de  François 
Doal,  ce  livre  se  trouvait  dans  la  bibliothèque  de 
Laurent  da  Hédicla.  Il  en  donne  la  description 
(pages  37-3»,  édition  de  1551) ,  dans  un  passage 
dont  voici  la  traduction  :  ■  Dans  le  riche  cabinet 
•  du  magnifique  seigneur  Laurent  de  Médicis,  on 
■  peut  voir  un  ouvrage  admirable;  c'est  un  livre 


■  anciens  instrumenta  de  musique,  mais  encore 

■  les  modernes.  Sous  le  nom  de  Philamon  soûl 

■  décrites  toutes  les  cithares  ;  sous  celui  à'Ârion 

■  les  violes;  sous  selui  A'Orphie,  les  lyres  avec 

■  touches  [grands  Instruments  a  archet).  Laissent 

■  à  part  les  anciens,  je  dirai  crue  sous  le  nom  de 

■  Franceieo  de  Milan  se  montre  la  perfection 
a  du  hilh  ;  sous  celui  à' Antonio  de  Lteqitet,  le 

•  cornet ,  es,  enfin,  sous  celui  de  Znppino,  l'or- 

■  gne.  Ou  voit  dans  ce  litre  les  portraits  de  tous 

•  les  virtuoses  célébrée,  et  des  dissertations  rela- 

■  tires  aux  Instrumenta  sur  lesquels  ils  ont  ex- 


.  Cent  une  chose  intéressante  d'y  comna- 
le  jeu  des  Instrumenta  chez  les  anciens  et 


Je  n'aurais  jamais  cru  qult 

•  eût  existé  tant  de  dousalnes  d'harpicordes,  dr 

•  douçaines,  de  psahenons,  de  maiiicordes,  de 

•  cithares  et  de  trombes  droites  et  courbes.  On 
■  voit  aussiiinuornbieinDoidedûles, de  cornet», 

•  de  cornemuses,  et  d'instruments  avec  tubes  de 

•  sureau,  d'écartés  d'arbres ,  d'os  d'animaux,  et 

•  même  d'écaiïles  de  tortues,  des  dabbvdta  (1), 

•  des  stafletes  (ï),  des  clavecins ,  des  épi  celtes. 

•  deBU»caires(petJtestimbal(is),  des  castagnettes, 

•  et  un  cor  s  sourdine,  etc.  (3).  » 

Cette  description  Tait  naître  quelques  dif- 
ficultés concernant  l'époque  oh  Naccheri  vécut 
et  composa  son  ouvrage  ;  car  si  le  manuscrit 
existait  dans  le  cabinet  de  Laurent  de  Médicis, 


(1|  Sorte  Si  petit  tri 


Mrttte  lutte   lecture. 


ma  Et  Flumme  ■sa* 

le  viole,  «ttc  Orfeo 

Henl  il  pirle,  Oleo 

'    perteitloo  M 

ZDpploo  l'ortiao;  » 


b  Google 


274 


WACCHERI  —  NADERMAN 


•dit  le  Magnifique,  qui  mourut  en  1491,  l'auteur 
vécut  au  quinzième  siècle;  mai»  ai  le  chapitre  ou 
if  est  traité  des  luths  a  pour  litre  Francescn  da 
Jdilano,  il  n'a  pu  être  écrit  avant  1630,  époque 
de  ta  grande  renommée  de  cet  artiste;  dans  ce 
'  cas,  l'ouvrage  n'a  pu  se  trouver  en  la  possession 

■  de  Laurent  de  Irlédicig. 

XACHEItSBERG  (Jacquw-Hmm-  En- 
nsst),  grammairien  et  romancier,  né  en  Silésie 
vers  1775,  a  publié  un  livre  qui  a  pour  litre  : 
Stimmbuch  osier  vieltrtekr  Anweimng  wie 
jeder  Liebhaber  «in  Clauierinstrumcnl,  seg 
'  et  Qbrigau  du  Saiten  oder  ein  pfelffenwerk, 
utbtt  tepariren  uni  also  Siimmen  hœtwe 
(Livre  d'accord,  uu  plutôt  Instruction  lu  moyen 
de  laquelle  chaque  amaleur  pourra  entretenir  et 
accorder  son  instrument  à  davier,  soit  A  cordée, 
soit  à  luvani)  ;  Leipsick  et  Brealan ,  I  sol,  in-a° 
de  SIS  page*,  avec  une  planche.  Ce  livre  n'est 
-que  la  deuxième  édition  de  celui  de  Joseph 
'Butiner  {vot/ei  ce  nom),  mais  beaucoup  plus  <M- 
Teloppée.  Bien  que  celle  édition  porte  te  nom 
do  Hachersherg,  celui-ci  n'eu  fut  que  le  rédacteur, 
d'après  les  matériaux  qne  Butiner  lui  avait  four- 
nil. 

NACHTGALL  (Orra*»).  Voget  LUSCI- 
RIUS. 

N  ACHTIG  AL  (Jean-Ciurlu -Christophe), 
concilier  dn  consistoire  a  Halberetadt,  naquit 
dan*  cette  ville  an  1753,  et  y  mourut  le  il  juin 
1819.  Il  a  fait  insérer  dans  le  Deutsche  Monat- 
schrift  (Berlin,  1790,  octobre,  n°  7)  une  disser- 
tation sur  le  rhant  national  des  Israélites  (Ueber 
die  Sationalgesienge  der  Israélites). 

NADERHAN  (  F  iunçois- Joseph),  fils  d'un 
facteur  de  harpes,  naquit  à  Paris  en  1773  (I). 
Krumpbolx,  ami  de  son  père,  lui  donna  des  leçons 
-  de  harpe,  et  Desvignea,  maître  de  chapelle  de  la 
cathédrale,  lui  enseigna  la  composition.  Il  acquit 
une  exécution  brillante  sur  son  instrument,  mais 
ne  fit  point  faire  de  progrès  11  la  musique  de 
harpe,  lui  ayant  conservé  le  caractère  d'arpèges 

■  dans  les  traits,  et  n'ayant  jamais  essayé  d'y  faire 
entrer  les  combinaisons  d'une  harmonie  vigou- 
reuse. Bien  inférieur,  sous  ce  rapport,  a  M.  de 
Marin,  son  contemporain,  il  eut  pourtant  une 
réputation  plus  populaire,  perce  que  M.  de  Ma- 
rin, ne  se  faisant  point  entendre  en  public, 
n'était  connu  que  des  artistes  et  de  quelques 


amateurs  d'élite.  Un  embonpoint  excessif  et  pré- 
maturé paraît  avoir  opposé  de  sérieux  obstacles 
au  développement  du  talent  de  Naderman.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  fut  longtemps  considéré  en  France 
comme  le  harpiste  le  plus  habile,  jusqu'à  ce  qu'un 
goOt  plus  nouveau  dans  la  musique,  et  plus  de 
hardiesse  dans  l'exécution,  eussent  mis  en  vogue 
Bochsa,  vers  1812.  Après  la  restauration,  Na- 
derman  fut  nommé  harpiste  de  la  chapelle  et  de 
la  chambre  du  roi.  Le  l'T  janvier  1825,  il  obtint 
ia  place  de  professeur  de  harpe  à  l'école  royale 
de  musique  et  de  déclamation  (  Conservatoire  dû 
Paris  )  :  il  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa  mort, 
arrivée  le  2  avril  1835.  En  1798,  il  avait  fait  un 
voyage  en  Allemagne,  et  s'était  Tait  entendre  avec 
succès  a  Munich  et  *  Vienne. 

Après  la  mort  de  son  père ,  Nadermen  s'était 
associé  avec  son  frère,  pour  continuer  la  fabri- 
cation des  harpes,  d'après  l'ancien  système  du 
mécanisme  à  crochets,  connues  sous  le  nom  de 
harpes  de  Naderman.  Longtemps  il  employa  son 
influence  pour  conserver  S  cet  instrument  l'an- 
cienne faveur  dont  il  avait  joui  ;  mais  le  méca- 
nisme à  fourchette,  inventé  par  Sébastian  Érard, 
porta  les  premières  atteintes  à  sa  vieille  renom- 
mée, et  la  harpe  a  double  mouvement,  du  même 
artiste,  a  causé  la  ruine  définitive  de  l'ancien 
Instrument  de  Naderroan. 

On  connaît ,  de  la  composition  de  cet  artiste  : 
1"  Concertos  pour  la  harpe.  1",  op.  13;  1',  Op.  46; 
Paris,  Naderman. —  î"  Deux  quatuors  pourdeax 
harpes,  violon  et  violoncelle,  op.  42;  ibid. — 
1°  Quatuors  pour  harpe ,  piano,  violon  et  violon- 
celle, op.  43  et  54  ;  Ibid.  —  4°  Trios  pour  liarpe 
et  divers  instruments,  op.  14,  te,  23,  25,  10, 29, 
18,  50,  51  ;  ibid.  —  5°  Trio  pour  trois  harpes, 
op.  57  ;  ibid.  —  o°  Duos  pour  harpe  et  violon, 
ou  fiflte,  op.  23,  27,  28,  31,  30,  44,  47,  48,  63, 
64  ;  ibid.  —  7°  Dnos  pour  liarpe  et  piano,  op.  30, 
34,  .là,  41,  51,  58;  ibid.  —  8° Sonates  pour  harpe 
seule,  op.  2,  b,  15,  17,  49; ibid.  —  9°  Beaucoup 
d'airs  variés,  île  fantaisies,  de  caprices,  de  pots- 
pourris,  etc.  ;  ibid. 

NADERMAN  (Henri),  frère  du  précédent, 
naquit»  Haiis,  vers  1780.  Destiné  par  son  père  à 
la  fabrication  des  harpes,  il  passa  sa  jeunesse  à 
faire  des  études  spéciales  pour  cet  objet.  Plus  tard 
il  devint  élève  de  son  frère  pour  cet  instrument, 
mais  son  talent  ne  s'éleva  jamais  au-dessus  du 
médiocre.  Cependant  les  protecteurs  de  son  frère 
lui  firent  obtenir  les  places  de  harpiste  adjoint 
de  la  musique  du  roi,  et  de  professeur  suppléant 
au  Conservatoire.  En  1835,  il  abandonna  cette 
dernière,  et  depuis  lors  il  vécut  dans  une  terre 
qu'il  possédait  à  quelques  lieues  de  Paria.  On  a 
de  lui  des  variations  pour  la  harpe  sur  l'air  :  Il 


HADERMAN  —  NJLGELI 


3T* 


est  trop  tard,  Paris,  Nadermaa  ;  et  des 
avec  accompagnement  de  piano  ou  harpe;  Ibid. 
Ntdemun  s'est  fait  connaître  comme  écri- 
Tain  par  le  réduction  de  plusieurs  opuscules  es 
faveur  de  l'ancienne  barpe,  et  contre  la  harpe  à 
double  mouvement,  de  Sébastien  Ërard.  La  pre- 
mière de  ces  pièces  fut  écrite  à  l'occasiou  d'un 
rapport  bit  à  l'Institut  sur  ce  dernier  instrument, 
par  le  géomètre  Prony  ;  elle  a  pour  titre  :  Obser- 
vation! de  MM.  Haderman  frère*  sur  la 
harpe  à  double  mouvement,  ou  Béporue  à  la 
noie  de  M.  de  Prong,  membre  de  l'Académie 
des  sciences,  etc.  Paris,  1815,  4  feni Iles  i n-fol. 
avec  neuf  planches.  L'auteur  de  ta  Biographie 
universelle  de*  Musiciens  ayant  publié  dans  la 
Revu»  musicale  (t.  H,  p.  337  et  suiv.),  un  ar- 
ticle sur  l'origine  et  les  progrès  de  la  barpe,  où 
il  donnait  des  éloges  s  l'instrument  d'Érard, 
Nadennan  rît  paraître  une  nouvelle  brochure 
intitulée  :  Réfutation  de  ce  gui  a  été  m  en  fa- 
veur des  différents  mécanisme*  de  la  harpe 
à  double  mouvement,  ou  Lettre  à  M.  Fétts, 
professeur  de  composition,  etc.,  en  réponse 
à  ton  article  intitulé  :  Sur  ta  harpe  à  double 
mouvement  de  M.  Sébastien  Érard ,  et  par 
occasion  sur  rorigine  et  les  progrès  de  cet 
instrument.  Paris,  1838,  ln-8"  de  47  pages. 
L'auteur  de  la  Biographie  répliqua  à  ce  pam- 
phlet par  une  Lettre  à  M.  Henri  ifadermanau 
sujet  de  sa  réfutation  d'un  article  de  la  Re- 
vue musicale  sur  la  harpe  à  double  mou- 
vement de  M.  Sébastien  Érard,  Paris,  Saulelet, 
1838,  ro-8*  de  34  pages,  arec  2  planches  (1). 
La  polémique  ne  finit  point  par  cette  publication, 
car  Naderaaan  SI  paraître  un  nouvel  écrit  in- 
titulé :  Supplément  à  la  réfutation  de  ce  qui 
a  éU  dit  en  faveur  de  la  harpe  A  double 
mouvement,  Paris,  IS28,  in  g0  de  SI  pages. 
Une  note  intitulée  ;  Mon  dernier  mot ,  qui  Tut 
Insérée  dans  le  troisième  volume  de  la  Remtemu- 
dcale,  termina  celte  discussion.  Depuis  lors,  la 
thèse  soutenue  par  l'auteur  de  la  Biographie  uni- 
verselle de*  Musiciens  a  été  couronnée  par  un 
triomphe  complet ,  et  ses  prédictions  se  sont  ac- 
complies, car  la  harpe  a.  double  mouvement  est 
la  seule  dont  on  fasse  otage  aujourd'hui,  et  l'an- 
cien instrument  de  Naderman  est  tombé  dans  un 
profond  onbli. 

N.'EGELJ  (JBAK-Geoacas),  compositeur, 
écrivain  didactique  et  éditeur  de  musique,  na- 
quit i  Zurich,  non  en  1771,  comme  11  est  dit 
dans  le  Lexique  universel  de  musique  publié  par 
Schilling,   mais  eu    I7M,  suivant  la  note  que 


Kaegelt  m'a  envoyée  lui-même.  Apres  avoir  appris 
le  chant  et  les  éléments  du  clavecin  dans  sa  villa 
natale,  il  alla  continuer  ses  études  de  musique  à 
Berne,  pois  retourna  à  Zurich,  oh  il  établit  une 
maison  de  commerce  de  musique,  en  1793.  Son 
goût  passionné  pour  l'art  le  rendait  peu  propre 
aux  affaires  commerciales,  et  le  choix  qu'il  fit 
des  principaux  ouvrages  sortis  de  ses  presses 
prouve  qu'il  s'occupait  moins  des  chances  de  leur 
débit  que  de  leur  mérite  au  point  de  vue  de  l'art. 
Ea  plusieurs  circonstances,  ses  affaires  furent  em- 
barrassées, et  se»  sinis  durent  venir  4  son  secours 
pour  que  l'honneur  de  son  nom  de  négociant  ne 
fût  pas  compromis.  Son  Répertoire  des  claveci- 
niste* est  une  collection  aussi  remarquable  par  la 
valeur  des  compositions  que  par  l'exécution  typo- 
graphique. LesOHrvreade  J.  S.  Bach  et  de  Hxndel, 
dans  le  style  instrumental,  en  font  le  plus  bel or- 

Comme  compositeur,  il  s'est  bit  connaître  avan- 
tageusement par  des  chansons  allemandes  qu!  ont 
obtenu  des  succès  de  vogue,  par  des  loccates 
pour  le  piano,  et  par  des  chants  en  ebosor  pour 
les  écoles  et  pour  l'église.  Nssgell  s'est  aussi  rend* 
recommandable  par  la  fondation  de  la  grande 
association  suisse  pour  les  progrès  de  la  musique, 
août  il  fut  plusieurs  fois  président,  et  qu'il  di- 
rigea avec  talent  dans  des  réunions  de  trois  à 
quatre  cents  musiciens.  Il  prononça,  dans  une  de 
ces  solennités,  le  19  août  1812,  un  discours  his- 
torique sur  la  culture  du  chaut  en  Allemagne, 
qui  a  été  inséré  dans  la  Gaiette  musicale  de 
Leipsick  (numéro  43  de  la  même  année). 

Nssgeli  est  particulièrement  remarquable 
comme  écrivain  didactique  et  comme  critique. 
Michel  Trauaolt  Pfeiffer,  de  Wilnbourp,  avait 
organisé  l'enseignement  de  la  musique  pour  Pins- 
titot  d'éducation  publique  fondé  k  Yverdun,  en 
1804,  par  Pestaloxri.  Suivant  les  vues  de  celui-ci, 
toute  complication  devait  être  évitée  dans  tes 
éléments  des  sciences  et  des  arts,  et  ce  qui  M 
se  réunissait  pas  en  un  tout  homogène,  par  quel- 
que Heu  d'analogie  ou  d'identité,  devait  Tonner 
autant  de  divisions  dans  renseignement.  Cette 
idée  fondamentale  conduisit  Pfeiffer  à  diviser  son 
cours  de  musique  en  trois  sections  principales. 
La  première,  sous  le  nom  de  rhythmlque,  ren- 
fermait tout  ce  qui  est  relatif  a  la  mesure  dn 
temps  dans  la  durée  des  sons  et  du  silence,  avec 
le*  combinaisons  de  celte  durée.  La  deuxième, 
qui  avait  pour  objet  la  détermlnatioa  des  divers 
degré" d'intonation,  et  leurs  combinaisons  en  cer- 
taine* formes  de  chant,  était  appelée  mélodique. 
Enfin  la  troisième,  désignée  d'une  manière  assez 
impropre  par  le  nom  de  dynamique,  considérait 
les  sons  dans  leurs  divers  degrés  d'intensité,  et  dans 
18. 


27B  MB 

les  signes  qnl  représentent  les  modifications  de 
celte  Intensité.  Dans  une  quatrième  division,  le* 
trois  premières  se  réunissaient  sous  le  nom  de 
science  de  la  notation;  les  élèves  étaient  exer- 
cés sur  la  conception  simultanée  de  la  représen- 
tation des  ions  dans  leur  durée,  leur  intonation 
et  leurs  modifications  d'intensité.  Là  se  trouvaient 
les  exercices  de  la  lecture  et  dn  solfège.  Une  cin- 
quième division  était  destinée  h  exercer  les  élèves 
dans  I*  réunion  des  paroles  au  cliant.  Frappé  des 
avantages  qu'il  remarquait  daiu  celte  méthode, 
HBgeli  en  donna  un  aperçu  dans  un  petit  écrit 
intitulé  :  Die  Pestalosxische  Gtsangbildvng- 
lehre  nach  Pfelffers  Erfbutwtg,  etc.  (  La  mé- 
thode de  chant  pesta  Ionienne,  d'après  l'invention 
de  Pfeiffer),  Zurich,  1809,  in-8"  de  78  page*. 
L'année  suivante,  il  réunit  les  éléments  du  travail 
de  Pfeiffer,  les  mit  en  ordre,  et  en  forma  un  ou- 
vrage étendu,  qui  paroi  sous  ce  litre  :  Getang- 
bildungslehrenacti  PestalozMschen  Grunds&t- 
len  pscdagogisck  begrùndet ,  von  Michael 
Traugott  Pfeiffer,  meihoditck  beorbeitet  von 
Bons  Ce.org  Nxgeli  (Méthode  de  chant  dis- 
posée par  Michel  Trangott  Pfeiffer  d'après  les 
principes  pédagogiques  de  Peslalom",  et  rédigée 
méthodiquement  par  J.  G.  ft'œgeli),  Zurich, 
lsio,  in-4"  de  350  pages.  Ce  litre  ne  pouvait 
être  considéré  comme  un  manuel  par  les  élèves, 
■nais  comme  une  instruction  pour  les  maîtres  ; 
toutefois  U  ne  répondit  pas  à  l'attente  du  public,  I 
et  ne  parut  pas  réaliser  les  vues  de  Peslaloui  ;  J 
car  si  l'on  ne  peut  donner  que  des  éloges  s  ladi-  i 
vision  établie  par  Pfeiffer  et  Niegeli  dans  les  di-  | 
verses  parties  de  l'enseignement  de  la  musique, 
on  est  obligé  de  reconnaître  que  la  direction 
suivie  dans  chacune  de  ces  parties  est  trop  théc-  [ 
rique  pour  on  enseignement  primaire,  et  que 
l'analyse  des  principes  v.  est  trop  minutieuse. 
C'est  sans  doute  celte  considération  qui  a  porté 
Itasgeli  kpnblier  un  abrégé  de  son  grand  ouvrage, 
sous  ce  titre  :  Atuiug  der  Gesanglildvngs- 
lehre,  mit  neuen  Singitoff,  Zurich,  1813, in-a» 
de  48  pages.  Depuis  lors  il  a  aussi  publié  des 
tableaux  de  principes  de  musique  basés  sur  le 
même  système,  et  &  l'usage  des  écoles  populaires 
de  chant  ;  ils  ont  pour  litre  :  hfusikoliicher  Ta- 
bellwerk  fur  Valksschulen  sur  herautbildvng 
fur  den  Figuralgesang,  Zurich,  1828.  Ktegeli 
a  mis  en  pratique  pendant  plus  de  vingt  ans 
sa  méthode  dans  une  école  de  chant  qu'il  avait 
fondé*. 

Dans  la  première  moitié  de  1854,  il  fit  un 
voyage  en  Allemagne ,  visita  Carlsrohe ,  Darro- 
stadt,  Francfort,  Mayence,  Stuttgard,  Tnhinge, 
et  y  fit  des  lectures  publiques  sur  divers  sujets 
•>  sa  théorie  et  de  l'histoire  de  ta  musique.  Cet 


leçons  ont  été  publiées  chez  le  libraire  Cotla, 
a  Stottgard  et  i  Tubinge,  en  un  volume  intitulé  : 
Torleswigen  Vber  Afusik  mit  Btrucksichti- 
gvng  der  Dilettanten  (Leçons  sur  la  musique, 
pour  l'instruction  des  amateurs),  1836 ,  in-8*  de 
Î85  pages.  Ce  livre  est  digne  de  fixer  l'attention, 
parce  qu'il  est  un  des  premiers  essais  d'une 
théorie  complète  de  la  philosophie  du  beau  mu- 
s'cal ,  d'après  les-  principes  de  Herder  et  de  Ja- 
cobi ,  qui  ne  sont  pourtant  pas  cités  par  lfa>- 
geli.II  méritait  un  succès  plus  brillant  que  celui 
qu'il  a  obtenu  ;  mais  le  temps  n'était  pas  encore- 
venu  (1830)  où  la  philosophie  de  la  musique  pou- 
vait exciter  un  vif  intérêt  De*  discussions  polé- 
miques s'élevèrent  entre  Nsegeli  el  l'illustre  pro- 
fesseur Thibaut ,  de  l'université  de  Heidelberg , 
è  propos  des  principes  esthétiques  de  l'art ,  et  i 
l'occasion  d'une  réfutation  de  l'écrit  de  Thibaut 
(  Ueber  Reinhelt  der  TonKvnit  )  publiée  par 
Nfegeli.soos  ce  titre:  Der  Strett  zwisekender 
alten  wul  neven  Mvsih  (  le  Combat  entre  l'an- 
cienne musique  et  la  nouvelle),  Rreslan,  Poin- 
ter, 1837,  gr.  in-8°.  L'auteur  de  l'article  précé- 
demment cité  du  Lexique  universel  de  musique, 
dit  que  la  victoire  resta  dans  cette  lutte  1  Nsa- 
geli,  plus  musicien  que  son  adversaire,  dont 
les  vues  artistiques  étaient  étroites,  dit  cet 
écrivain,  quoiqu'il  avoue  que  Thibaut  montra 
dans  la  dispute  beaucoup  plus  à'kabileté  ca\w- 
tique  et  de  profondeur  intellectuelle.  Il  peut 
sembler  étrange  qu'un  homme,  dont  la  pensée  au 
de  la  profondeur,  ail  des  vues  étroites  ;  mats  sans 
insister  sur  ta  contradiction  qu'on  remarque  ici 
dans  les  termes,  je  dirai  que  Thibaut  fut  un 
des  hommes  que  j'ai  connus  dont  les  vues  mé- 
rltaient  le  moins  l'éplthète  A'étrottes  (  einsei 
tigeu),  car  elles  s'élevaient  précisément  è  ce 
que  l'art  a  de  plus  général;  mais  son  goOt 
délicat  n'accordait  pas  facilement  les  qualités  du 
beau,  Nsegeli  et  lui  s'étaient  placés  è  des  points 
de  vue  trop  différents  pour  qu'ils  pussent  s'en- 
tendre; car  lepremierneconnajssaltquel'art  alle- 
mand, tandis  que  Thibaut  n'admettait  tes  qualités 
de  cet  art  que  dans  les  spécialités  de  la  musique 
dramatique  et  du  style  instrumental ,  et  lui  pré- 
férait, dans  les  autres  parties,  les  productions  des 
anciennes  écoles  italienne  et  belge. 

Nasgeli  a  fourni  beaucoup  de  morceaux  de 
critique  a  la  Gazette  musicale  de  Letpsick  et  & 
d'autres  journaux  de  l'Allemagne.  Aux  écrits 
précédemment  cités,  11  faut  ajouter  :  1"  Erklx- 
rmg  an  J.  Bottlnger  aïs  Literar.  AnkUeger 
«t.  Frennde  Pesfafoisi's  (Explication  concer- 
nant J.  Hotlinger  comme  détracteur  des  amts  de 
Pestaloni,  Zurich,  1811 ,  in-*"*).  3°  Pxdago- 
gische  Btde,  veranlasst  durch  die  schweizer. 


ISiGELI  —  HALDI 


«T 


gemeinniitt.  Geselttehaft,  enfkaltnd:  «in» 
characteritUk  PetlatoxU't  %nd  der  Pesta- 
lovtianitmvt,  det  Anll-und  des  Pseudo-Pesta- 
lotzianUmui,  etc.  (Voyage  pédagogique  dans 
Im  cantons  unis  de  la  Suisse,  contenant  une 
caractéristique  de  Pealaloui,  du  pestalaxxi»- 
nùune,  des  auti-pestaloiiistes ,  et  dn  pseudo-pes- 
UlosdulHM ,  etc.) ,  Zurich,  18.Î0,  in-8°. 
3*  Umrat  d.  Eriieliungtavfgabc  f&r  den 
gaammte  VoUUchvU,  etc.  (Plu  d'éducation 
complète  pour  toutes  les  écoles  populaire*,  etc.), 
Zurich,  1832 ,  lu-8°.  Parmi  tes  compositions  on 
remarque  sii  recueils  de  chants  à  3  et  à  4  fois 
pour  l'église  et  lea  école*  de  chant,  publiés  a 
Zurich  ,  et  environ  qulnie  recueils  de  chanson* 
h  voix  seule  avec  ace.  de  piano,  tbtd.  Cet 
homme  laborieux ,  dont  la  fie  entière  Tut  dé- 
vouée 4  fart ,  est  mort  à  Zurich  le  26  décembre 
1 838.  Sa  biographie  a  été  publiée  avec  aon  por- 
trait ,  à  Zurich,  chez  Orell,  eu  1837 ,  gr.  in-4% 
sous  ce  titre  :  Biographie  von  Sont  Gearg 
NzgéU.  M.  Birrer,  ou  Bierer,  musicien  suisse,  a 
aussi  publié  :  Bans  Fixgelt,  Erinnerung  mark- 
vrwdiçe  Lebentfahrten  und  besondere  An- 
tichten,  etc.  Zurich,  1844,  in-8°,  et  Carlaruhe, 
1845,  in-Il. Enfin  ,  on  a  un  écrit  de  M.  Augustin 
Kdler-:  //.  G.  tixgeii  Fettrede  xur  JTinwd- 
hung  teinti  DenkmaU,  gehatten  su  Zurich 
am  le  oct.  1848,  Arau,  1149,  io-8». 

NAGEL  (JE/ji-FfiÉBéHic) ,  né  en  17» ,  dana 
les  Etats  prussiens,  obtint  en  17S3  la  place  de 
cheT  du  chœur  de  l'église  principale  de  Magde- 
beurg,  et  rat  nommé,  vers  le  même  temps,  qua- 
trième professeur  au  «ymnase  de  cette  Tille,  ou 
il  mourut  le  ta  avril  1791.  On  a  de  lui  une  mé- 
thode de  piano  intitulée:  Anwelsung  xttm  Cla- 
viersplelen,  fUr  Lehrer  mut  Lernende,  Halle, 
Bonde),  1791,  ta-4"  obi.  de  72  pages.  EUgel  avait 
commencé  la  publication  de  cet  ouvrage  sous  la 
l'orme  périodique,  et  Ini  avait  donné  pour  titre  : 
Mutikalische  MonaUchrlft  (Feuille  musicale 
mensuelle ),  Halte,  1790.  Il  ne  parut  sous  celte 
forme  que  le  premier  trimestre.  Il  y  a  une 
deuxième  édition  améliorée  de  l'ouvrage  de  Ra- 
ge! ,  publiée  à  Halle ,  sans  date  { 1802)  in-  4*  obi. 

NAG1LLER  (...),  compositeur,  ué  dans  le 
Tj  roi,  vers  1830,  a  Ut  se»  études  musicales  au 
Conservatoire  de  Vienne,  et  j  a  obtenu  le  pre- 
mier priï  de  composition  en  1840.  11  vécut  ensuite 
qnelque  temps  à  Paris ,  puis  se  fixa  a  Berlin  en 
1844,  et  y  rat  nommé  directeur  de  la  société 
musicale  connue  sous  le  nom  de  Moxartvtrtin. 
II  Ht  exécuter  dans  cette  ville  avec  succès  sa 
première  symphonie  (en  u(  mineur),  une  ouver- 
ture, de*  Lieder  et  des  chœurs,  en  1 846  j  au  mois 
damai  de   1b  môme  année ,  il  donna  plusieurs 


concerta  1  Cologne ,  où  ses  compositions  turent 
spplaudies;  sa  première  symphonie,  exécutée 
à  Francfort  sous  la  direction  de  Guhr,  ne  rat 
pas  moins  bien  accueillie.  De  retour  à  Berlin  en 
1847,  H.  Nasiller  y  écrivit  de  nouveaux  ou- 
vrages; mais  la  révolution  de  1848  l'obligea  de 
s'éloigner  de  cette  ville.  Depuis  cette  époque,  le* 
renseignementa  manquent  sur  cet  artiste,  dont 
Gaasuer  et  H.  Bemsdorf  ne  parlent  paa  dans 
leurs  Lexiques  universels  de  mnsiqœ. 

NA1CH  (HdbutJ,  musicien  belge,  fixé  t 
Rome  au  commencement  du  seizième  siècle,  rat 
membre  de  l'Académie  degli  Amtci.  Va  recueil 
fort  rare  de  ses  madripnx,  t  quatre  et  à  cinq  Toii, 
a  été  imprimé  a  Rome  par  Antoine  Blado,  en 
caractères  gothiques  et  sans  date,  sous  ce  titre  : 
Madrigali  di  M.  Hubert  Naieh  a  qualtro  et 
a  cinque  voci,  tuttecoienove,  elnonpiuviste  , 
tnslampa  da  penona.  Libro  primo.  A  la  fin 
de  la  qvinta  part  on  lit  :  It  fine  de  MadrigaU 
di  M.  Hubert  Naich  délia  Academia  de  U 
Amlci  slampati  In  Borna  per  Antonio  Blado. 
Un  exemplaire  de  ce  rarissime  recueil  se  trouve 
à  la  Bibliothèque  impériale  de  Tienne.  Draudlus 
cite  une  autre  édition  du  même  ouvrage  publiés) 
a  Veuise  {Bibliot.  Clattica,  p.  1030);  mais  U 
n'en  indique  pas  la  date.  Dans  le  quatrième 
livre  de  motets  a  quatre  voix  publié  4  Lyon  par 
Jacques  Moderne  (  juar(u)  Iloer  mm»  quatuor 
vocibuf),  en  1439,  on  trouve  deux  pièces  sous 
le  nom  de  Bobert  Naich  ;  le  prénom  est  ici  évi- 
demment nue  altération  da  Hubert.  La  natio- 
nalité de  KaJch  se  découvre  par  la  majuscule 
M.  qui  précède  son  nom;  elle  est  l'Initiale  de 
magiiter,  qualification  qui  ne  se  donnait  en 
Belgique  qu'aux  prêtres  musiciens  (artiumma- 
gUter). 

NALDI  (ItoBOLo),  né  t  Bologne  vers  lo 
milieu  du  seiaième  siècle,  fut  orgsniste  de  l'é- 
glise det;  dominicains  de  Ferrare.  Il  s'est  fait  con- 
naître comme  compositeur  par  on  ouvrage  inti- 
tulé :  Il  primo  libro  de'  MadrigaU  a  b  voei, 
Venetlaspp.  Angelo  Gardano,  1589,  ltt-4".  Le 
catalogue  deParstorfl indique  (p.  55]  un  autre 
ouvrage  de  Naldi ,  intitulé  :  Liber  primut  Mo- 
tectorum  duobvtchorls,  dominicii  diebus con- 
cinendorum.  Cest  sans  doute  le  même  ouvrage 
qui  se  trouve  indiqué  dans  le  Catalogue  de  la 
bibliothèque  du  lycée  communal  de  Bologne,  sou* 
ce  titre  :  Motet»  a  due  cori,  libro  primo;  Ve- 
neiia,  app.  Angelo  Gardano,  1800. 

NALDI  (Joseph),  excellent  bouffe  italien, 
né  dans  le  royaume  de  Naples  ,  en  176b,  brilla 
à  Rome,  en  17S9,  puisàfiaptes,  à  Venise  et  4 
Turin.  Pendat  les  années  1796  et  i797il  rat  at- 
taché an  théâtre  de  la  Scale ,  4  Milan.  Appelé  • 


*7i 


HALDI  —  HA.NIM 


Londres  dam  les  première*  années  du  siècle  pré- 
sent ,  Il  chanta  au  théâtre  dn  Roi  pendent  près 
de  quinze  ans.  Se»  rûles  printipsui  étaient  dans 
II  Fanatico  per  la  muxica,  le  Cantatrlci  «tt- 
Urne,  et  Cosi  fan  tulle.  En  1819 ,  il  rut  engage 
an  Théâtre- Italien  de  Paris ,  et  j  débuta  dan»  ce 
dernier  ouvrage  ;  nul»  Il  n'était  pins  que  l'ombre 
de  lui -même.  Il  mourut  malheureusement  l'année 
suivante,  chei  le  célèbre  chanteur  Garcia,  son 
ami, 'qui  l'avait  invité  è  voir  l'essai  d'une  nou- 
velle marin i te,  dite  autoclave,  pour  cuire  le* 
viandes.  Naldi  ajant  ferma  et  assujetti  la  sou- 
pape de  cet  appareil,  la  vapeur  concentrée  fit 
explosion.  Tout  l'appartement  M  bouleversé,  et 
rialdi,  frappé  par  le»  éclats  de  la  marmite,  expira 
sur-le-champ. 

La  fille  de  Naldi,  devenue  comtesse  de  Sparre, 
■débuta  avec  succès  en  1819.  Pendant  plusieurs 
année»,  elle  a  partagé  la  faveur  publique  avec 
H™*  Paata ,  principalement  dan»  Taacredi  et 
dans  Romeo  et  Qlvltetta.  Retirée  de  la  Mène 
depuis  1813,  elle  ne  s'est  plus  bit  entendre  que 
chez  elle  et  dan»  quelques  salons ,  où  son  beau 
talent  «citait  l'admiration. 

KALDIN1  (Suite),  compositeur  de  l'école 
romaine,  naquit  k  Rome  le  5  février  1581.  Le 
33  novembre  loi?  Il  fut  agrégé  au  collège  de» 
chapelains-chantres  de  la  chapelle  pontificale. 
Plus  tard  le  pape  releva  à  la  dignité  de  camer- 
lingue uu  abbé  de  la  même  chapelle  Naldini 
mourut  le  10  octobre  1666,  et  Tut  inhumé  dans 
l'église  des  moines  de  Saint -Etienne  del  Cacco, 
où  l'on  voit  encore  son  tombeau,  avec  cette  ins- 
cription :  D.  0.  M.  Sancli  Naldini  inwjco  ro- 
mane taeellt  poiUificii  emerito  sepulchrum 
hoc  ubl  ejv*  humarentur  osta  viventi  ac  bene 
iKerentlwionaciiilvcstrini  concesserunt.  Vient 
ensuite  un  canon  énigmalique  sur  les  paroles 
Misericordlus  Dominl  in  aternvm  cantabo , 
composé  par  Naldini  pour  être  placé  sur  s*  tombe, 
et  l'épilsphe  est  terminée  par  ce»  mot»  :  Vixit  \ 
cnnci  LXXX.  meniei  VIII. diss  V.  oblit  die X 
oclobrii  MDCLXVI.  Baldini  a  publié  S  Rome, 
chez  Roblettl,  en  1610,  des  motets  è  4,  Set  B 
voi».  Il  a  laissé  aussi  de  sa  composition  des  ca- 
nons bien  faits  dans  les  registres  de  la  chapelle 
pontificale.  Enfin  flest  auteur  d'un  Miserere  à  4, 
avec  le  dernier  verset  k8,  qui  Tut  chanté  dans  son 
temps  a  ta  chapelle  pontificale.  Santé  Haldini 
fat  un  des  chantre»  de  la  chapelle  pontificale  que 
le  pape  Urbain  Vlll  chargea  de  la  publication 
des  hymnes  de  l'Église  en  chant  grégorien ,  et  en 
musique  composée  par  Jean  Pierluigi  de  Pales - 
bina.  Cette  collection,  Imprimée  par  ordre  dn 
pape  chez  Balthasar  Mont ,  a  Anvers,  parut  sous 
s»  titre  i  Jlymni  lacrt  H*  Breviarlo  Romano 


S.  D.  Fi.  Urbani  VIII  avcioritale  recognitt, 
et  tant*  mutko  pro  prxc.lpuis  anni  fettivi 
tatlbw  expreut.  ÀntuerpUe,  ex  officma 
Plantiidana  BaUhasarit  Moretii,  1644,  in -fol. 

NAN1NI  (JïAK-Hjni»),néàT»llertDo,Tere 
1540,  étudia  le  contrepoint  k  Rome,  dans  l'école 
de  Goudimel,  et  Fut  le  condisciple  de  Palastrina. 
Il  retourna  ensuite  dans  le  lieu  de  sa  naissance 
et  v  Tut  maître  de  chapelle;  puis  11  Tut  rappelé  k 
Rome  en  1S71 ,  pour  remplir  les  mîmes  fonc- 
tions a  l'église  de  Salnte-Marie-Msjeure.  Vers 
le  marne  temps  11  ouvrit  dans  cette  Tille  une 
école  de  composition,  qui  fut,  dit  l'abbé  Barri 
{Meta.  «for.  erll.  délia  vtta  a  dette  op.  dl  Pa- 
lesttina,  tome  II,  p.  M),  la  première  de  ce 
genre  instituée  kRome  par  un  Italien.  Au  mois 
de  mai  1575,  Pianini  donna  sa  démission  de  mai. 
tre  de  chapelle  à  Sainte-Marie  Majeure,  et  le 37 
octobre  1677  il  fui  agrégé  au  collège  de*  chape- 
lains chantre*  de  I*  chapelle  pontificale.  Il  mou- 
rut è  Roms,  le  II  mars  1607,  et  fut  inhumé  dans 
l'église  Sa int-Louii-des- Français.  Nanlni  doil  être 
considéré  comme  un  des  plus  savants  musiciens 
-de  l'école  romaine,  qui  a  produit  tant  d'artistes 
de-vremier  ordre.  Il  n'avait  pas  le  génie  de  Pa- 
lestn'ns,  mai»  ses  compositions  mérilent d'être 
placées  immédiatement  après  celles  de  ce  grand 
artiste,  k  cause  de  la  perfection  qu'on;  remarque 
dans  l'art  d'écrire.  L'abbé  Balai  dit  (foc.  dl., 
n*  450)  qu'on  chante  encore  avec  plaisir,  dans 
la  chapelle  pontificale,  de»  motets  de  Hsuini , 
entre  autres,  aux  matines  de  Noèl,un  Hodic 
nobis  ccelorum  rex,  lequel  est  vraiment  su- 
blime. 11  a  publié  :  1"  Motetti  a  tre  voci, 
Venise,  Gardant,  1578,  in-4°.  —  3" Motctlio 
5  coti,  ibid.  —  3*  Madrigali  a  6  voci,  lib.  1, 
ibid.,  1579,  in-f.  —  4*  Idem,  lib.  3,  ibid., 
15B0,  in-4".  Il  j  a  trois  autres  éditions  de  cet 
ouvrage,  toutes  publiées  k  Venise  par  Ange  Gar* 
dane,  la  première  en  1583,  la  seconde  en  1687, 
et  la  dernière  en  1605.  —  fi"  idem,  lin.  3,  ibid., 
1584  ,  in-4".  —  6°  Idem,  lib.  4,  ibid,,  IBM, 
in-4°.  —  T  Canzonrlte  a2vocl,  ibid.,  1587  On 
trouve  des  psaumes  k  8  de  Nanlni  dans  les  Salmi 
ai  dl  diverti  eccellenttutml  avlorl , posfi fis 
Juce  da  Fabio  Coslanlini,  Naples,  Cartino, 
1615,  et  les  recueils  de  motets  du  même  Cos- 
tantinl,  publiés  à  Rome,  cites  Kanetti,  eu  Iflie 
et  1017,  contiennent  des  motets  de  Nanlni.  Beau- 
coup d'autres  recueils  renferment  de*  composi- 
tions de  ce  maître,  entre  autres  ceni  qui  ont 
pour  titre  :  Barmonia  celtulc,  Melodia  olim- 
ptcti,  Musica  divlnu,  Sjmphonla  angelica, 
tous  imprimés  k  Anvers, cbei  P.  Phalèse,  fn-4* 
ohl.  Le  P.  Martini  possédait  en  manuscrit  un  re- 


NANINI  —  NARCISSUS 

cueil  intéressant  de  canons  de  ce  savant  mual- 
dan  ;  il  avait  pour  titre  :  cento  cinquante  sette 
contrappvmti  e  canoni  a  î,  3,  4,  ft,  fl,  7,  8  e 
II  sopra  dal  c.anio  ferma  intitolato  la  bâte 
dt  Costanso  Eesla.  C'est  cet  ouvrage,  qui 
semble  avoir  été  imprimé ,  et  dont  Banckieri  lait 
l'éloge  en  ce*  terme*  {Cartulla  di  musica, 
p.  334)  t  Maria  ftaiiint,  compoiilor»  célèbre 
nttta  cappella  di  N.  S.  ha  mandata  in  stampa 
«m  Ubro  di  contrappunU  obbUgati  topra  il 
eanto  ferma  (n  canone ,  apera  degna  di  essere 
in  mono  di  qv.alsi.iia  mvstco  e  composUore. 
Un  très-grand  nombre  de  motels  et  de  litanies 
inédita  de  Nanini  pont  conservés  dans  les  archive* 
de  l'église  Sainte-Marie  ht  ValllreLla ,  dans  la 
bibliothèque  du  collège  romain ,  et  dans  le*  ar- 
chives de  la  chapelle  pontificale.  Je  possède 
aussi  quelques-unes  de  ses  messes  et  plusieurs 
moletaen  manuscrit  ;  enfin  l'abbé  Sauliui  a  dans 
sa  bibliothèque  10  psaumes  a  S,  15  motels  a  5,  B, 
S,  de*  Lamentations  s,  4,  un  Te  Deum  et  des 
litanies  a  8,  le  tout  en  partition. 

Le  P.  Martini  cite  aussi,  dans  le  catalogue  des 
auteur*  placé  t  la  fin  du  premier  volumo  de  son 
Histoire  de  la  musique ,  un  traité  du  contrepoint 
dont  fl  possédait  une  copie  manuscrite  intitulée: 
Tratlato  di  contrappunlo  con  la  régala  per 
farecontrappimtoameniedi  Gio.M.fianirti, 
Suivant  les  renseignements  fournis  par  l'abbé 
Baini  (t.  I,  n°  208},  la  copie  a  été  faite  pour  te 
P.  Martini  d'après  une  autre  incomplète  qui  se 
trouve  dan*  la  bibliothèque  de  la  maison  Corsiui 
alla  Lwigara,  et  qnl»  été  Unie  le  S  octobre  IBIS 
par  Horace  Grilfi,  chapelain  diantre  de  la  cha- 
pelle pontificale.  Ce  fragment  prédeox  com- 
mence à  la  page  51  d  finit  page  114  ;  le  com- 
mencement et  la  fin  manquent. 

NANlNI  (Juur-Beniuanm),  frère  puîné  de 
Jean-Marie,  naquit  a  Vallersno,  rt  reçut  de  son 
freredes  leçons  de  composition.  Les  circonstances 
de  sa  vie  sont  peu  connues;  on  tait  seulement 
qu'il  fut  maître  de  chfpella  t  Sa  in  t-Loni  s  -dès- 
Français,  pnis  à  Saint-Laurent  in  Damaso.  Jean- 
Marie  l'avait  associé*  ses  travaux  dans  la  direc- 
tion de  son  école  de  musique  ;  il  parait  même  que 
Bernardin  Nanlni  eut  part  a  la  rédaction  du  traité 
de  contrepoint  dont  il  est  parlé  dans  l'article  pré- 
cédent. Le*  œuvres  de  ce  musicien  «ont  :  1°  Il 
primo  Uira  di  Madrigall  a  5  voci,  Venise, 
chez  le*  héritier»  deScotto,  1S98,  In-4".  La  pre- 
mière édition  de  cet  ouvrage  a  été  publiée  à  Ve- 
nise, par  Ange  Garda»,  en  1579,  in-4",  et  la 
deuxième  en  1188,  in-4"  obi.,  chel  te  même.  — 
2"  Il  seconda  Ubro,  idem, ibid.,  1599.  —  3*  fi 
Ubro  terto,  Rome,  Zanettl,  1612).  —  4"  Mai- 
iecta  Jo.  Bemardmi  Aonini  singvlit,  binis, 


279 
ternit,  quaternù  et  quinis  vocibiu  utia  cunt 
gravi  voce  ad  organi  loiium  accommodata. 
Romx,  apttdJoannemBapt.  Robletum,  1608, 
lib.  1;  lib.  2,  1611;  lib.  3,  IGI2;lib.  4,  1618. 
—  8*  Salmi  a  4  voci  per  le  domenich.ee  solen- 
nité délia  M  adonna  ed  ApostoU,  ton  due 
Salmi,  une  a  4, Faltro  a  8  roci, Rome,  Zandti, 
igîo.  —  6°  Venite,  onaUeMw  Domino,  a  3 
vocicon  Torgano,  Asslsi ,  Salvio,  1B20.  Il  y  a 
aussi  des  pièce*  détachées  de  Bernardin  Nanini 
dans  la  plupart  des  recueils  qui  ont  été  pu- 
bliés au  commencement  du  di» -septième  siècle. 
L'abbé  Sanlini,  de  Rome,  possède  de  cet  ar- 
tiste des  psaumes  et  des  motets  I  8  voix,  en 
partitions  manuscrites ,  un  Salve  Regina  »  12, 
et  beaucoup  d'autres  motets.  Bernardin  Nanini 


l'ancien  style  de  l'école  romaine  pour  la  nouvelle 
musique  avec  accompagnement  d'orgue. 

NANTERNI  (Horace),  compositeur,  né  à 
Milan,  vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  remplis- 
sait le»  fonction*  de  maître  de  chapelle  de  l'église 
Sajnt-Celse,  vers  1590.  Les  écrivains  de  son  temps 
ont  donné  des  éloges  i  ion  talent.  Le  seul  re- 
cueil de  compositions  connu  aous  son  nom  ■ 
pour  titre  :  Il  primo  Ubro  de"  Mottetti  a  etn- 
que  l'oci;  Milano,  Aug.  Traduis,  1608,  in-40. 
On  trouve  de  se*  compositions  dans  la  plupart 
des  recueils. qui  ont  paru  au  commencement  du 
dix-septième  alede,  notamment  dans  lePamas- 
sus  musicus  Ferdinand/eus  de  Bergam.  Venise, 
1615. 

NANTERNI  ( Michel- Aube),  fils  du  précé- 
dent et  son  élève ,  lui  succéda  dans  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  l'église  Saint-Celse.  11  a  pu- 
blié, à  Milan,  des  madrigaux  et  des  cansoncttes. 

NAHBAEZ  ou  NARVAEZ  (Louis  DE}, 
musicien  espagnol  du  seizième  siècle,  a  publié 
une  collection  de  pièce»  pour  la  viole,  en  tabla- 
ture, sous  le  litre  de  Las  seys  Ubro*  del  Del 
phindemvsica  de cifras para  faner  vlhuela, 
VaHadolid,  1S38,  in-4°  obi.  On  trouve  dans  ce 
livre  plusieurs  fragments  do  motets  et  des  clian- 
M>n»de  Josquiu ,  de Goinbert,  de  Klcbafort,  etc., 
avec  une  instruction  pour  ta  connaissance  de  la 
tablature.  C'est  le  même  artiste  qui,  sous  le  nom 
de  Ludovicas  Harbays,  parait  comme  composi- 
teur de  motets  dans  le  quatrième  livre  a  quatre 
vois,  et  dans  le  cinquième  livre  i  cinq  voix,  pu- 
bliés a  Lyon  par  Jacques  Moderne,  en  1539  et 
1543. 

NARCISSUS,  évéque  de  Ferna  et  de  Leigh- 
lio,  en  Irlande,  était  membre  de  la  société 
rojale  de*  sciences  de  Dublin  vers  la  fin  du  dix- 
septième  siècle.  11  j  lut,  le  12  novembre  1083,  un 
Mémoire  qui  a  été  Inséré  dan*  le*  Transactions 


HARCISSUS  —  NÀRES 


»  (vol.  XIV,  n"  158,  p.  473,  IM. 
série),  sous  ce  titre  :  An  introdur.tory  tiiay  to 
.the  doctrine  of  fotmdf,  conlaining  «orne  pro- 
jjoiijIi  /or  (h«  improvematt  of  acoiuliekt 
(Essai  d'introduction  à  la  doctrine  des  ions, 
contenant  quelques  propositions  pour  le  perfec- 
tionnement de  l'acoustique  ).  L'auteur  de  ce  Mé- 
moire y  établit  l'analogie  des  phénomènes  de  l'au- 
dition et  de  ceux  de  la  vision,  et  assimile  la  pro- 
jection des  rayons  sonore*,  leurs  retenions  et 
leurs  réfractions  à  la  projection,  *  la  réflexion 
et  a  la  réfraction  de  la  lumière.  Il  est  difficile  de 
décider  ai  Sewton  avait  aperça  l'analogie  dont  II 
s'agit»  l'époque  de  set  premiers  travaux  sur 
J'optiqoe  (1669);  mali  U  est  certain  qu'il  ne  l'in- 
diqua publiquement  qu'en  1704,  lorsqu'il  publia 
li  première  édition  de  son  Optique,  en  aorte  que 
Kardssus  paraît  raToir  précédé  dans  l'idée  de 
l'analogie  des  sons  et  des  couleurs  qui,  du  reste, 
.ce  doit  pas  être  poussée  trop  loin.  J.-J.  Rous- 
seau dit,  dans  son  Dictionnaire  de  musique,  que 
Sauveur  (voyez  ce  nom)  a  in  yen  lé  le  nom  d'à- 
anutiqve,  do  mot  grec  dtxouw  (j'entends);  il 
avait  pour  autorité  Sauveur  lui-même  qui,  dans 
la  prélace  de  son  Système  général  des  mu 
(Mém.  de  l'acad.  roy.  des  sciences,  année  1701, 
,p.  297),  dit  :  ■  J'ai  donc  cm  qu'il  j  avait  une 
>  science  supérieure  a  la  musique,  qw.  j'ai  ap- 
•  pelée  acoustique,  etc.  ■  Or,  Sauveur  avoue 
qu'il  n'a  commencé  à  s'occuper  de  cette  science 
qu'en  MM  (  toc.  cit.,  p.  aflS  ),  et  ce  qui  précède 
(ait  voir  que  Narcisius  avait  introduit  dans  le 
tangage  sclentiflqne  le  terme  d'ocotuHjue  trefie 
ans  auparavant. 

NARD1N1  (Piebbe),  violoniste  qui  a  eu  de 
la  réputation  dan»  le  dix-huitième  siècle,  n'est  pas 
Dé  à  Liroume  en  1715,  comme  le  disent  Gerber, 
■Choron  rt  Fa  voile,  et  leurs  copistes,  mais  à 
'Fibiana,  village  voisin  de  Monte  Lupo,  dans  la 
Toscane,  en  1711 ,  suivant  les  renseignements 
««cueillis  sur  les  lieux  par  Gervasoni.  Dans  les 
premières  années  de  son  enfance,  ses  parents  al- 
lèrent s'établir  à  Lfvourne;  c'est  là  qu'il  apprit 
les  éléments  de  la  musique  et  du  violon.  Pins 
tard  il  se  rendit  a  Padoue ,  où  il  passa  plusieurs 
années,  oceopé-de  l'étude  du  violon  sous  la  direc- 
tion de  Tartini.  Ses  heureuses  disposition*  et  les 
leçons  de  l'excellent  maître  lui  firent  faire  de 
rapides  progrès.  De  retour  h  Livournc,à  l'âge  de 
vingt-quatre  ans,  il  se  M  entendre  avec  succès 
■dans  les  églises  et  dans  les  concerts,  et  com- 
posa ses  premiers  ouvrages.  Vers  17&3,  le  grand- 
doc  de  Wurtemberg  lai  Gl  offrir  un  enspgeroent 
avantageux  :  Nardiui  accepta  les  propositions  qui 
1b)  étaient  faites,  et  partit  pour  Stutlgsrd.  Il  j  fit 
sus  séjour  de  ores  de  quinie  ans ,  et  ne  s'éloigna 


qu'une  seule  fois  de  cette  ville  pour  aller  se  faire 
entendre  a  Berlin.  La  chapelle  de  Stuttgard  avant 
élé  réformée  en  171)7,  Haxdini  retourna  en  Italie, 
et  se  fixa  de  nouveau  *  Livoume.  Deux  ans 
après  II  fit  un  voyage  a  Padoue  pour  revoir  son 
vieux  maître,  qui  touchait  è  sa  fin.  Il  lui  donna 
des  soins  pendant  sa  dernière  maladie,  comme 
aurait  pu  le  faire  un  fils.  En  1770 ,  le  grand-duc 
de  Toscane  engagea  Nardlul  comme  violoniste 
solo  et  directeur  de  sa  musique-  Il  était  en  pos- 
session de  cette  place  depuis  plusieurs  années 
lorsqu'il  eut  l'honneur  .de  Jouer  devant  l'empe- 
reur Joseph  n,  à  Pise.  Charmé  de  son  talent,  ce 
prince  lui  fit  présent  d'une  riche  tabatière  d'or 
émaillé.  Nardiui  mourut  a  Florence  le  7  mai  1793, 
a  l'âge  de  soixante  et  ouïe  ans.  Cet  artiste  ne 
brillait  point  par  des  prodiges  de  mécanisme  dans 
l'exécution  des  difficultés  ;  inférieur  nous  ce  rap- 
port a  Locatelli,  son  prédécesseur,  il  eut  an  coin, 
pensaiion  un  son  d'une  admirable  pnreté,  dont 


«était 


ble,  et  dans  l'adagio  il  Ql  toujours  admirer  sou 
expression  pénétrante.  Le  style  de  ses  composi- 
tions manque  un  peu  d'élévation,  mais  on  v  trouve 
de  la  suavité  dans  les  mélodies  et  une  certaine 
naïveté  pleine  de  clurme.lt  n'a  pas  publié  toutes 
ses  productions,  car  le  plus  grand  nombre  de  ses 
concertos  est  resté  en  manuscrit  ;  mais  on  a  gravé  : 
1°  Six  concertos  pour  violon,  op.  1  ;  Amsterdam. 
—  V  Six  sonates  pour  violon  et  nasse ,  op.  1  ; 
Berlin,  1765.  Cartier  a  publié  une  nouvelle 
édition  de  ces  sonates  ;  Paris,  Imbault.  —  3*  Six 
trios  pour  fiole ,  composes  pour  lord  Lvndliurst, 
et  gravés  a.  Loudrea.  —  *°  Six  solos  pour  violon, 
op  S  ;  ibid .  —  b"  Six  quatuors  pour  deux  violons 
•Ho  et  basse,  Florence,  1763.  —  6°  Slxdnospunr 
deux  violons ,  ibid.  Fayolle  a  fait  graver,  h  Pa- 
ris, le  portrait  de  Nard ini,  d'après  un  dessin  ori- 
ginal appartenant  h  Cartier. 

NABES  (Jacques),  docteur  en  musique  da 
l'uni  vers  lié  d'Oxford,  naquit  en  17IS,  a  Sianwell, 
dans  la  comté  de  MlJdlecnx.  Son  éducation  mu- 
sicale Tut  commencée  par  Gates  et  terminée  par 
Pepusch.  Dans  sa  jeunesse  il  joua  souvent  l'orgue 
de  Windsor,  en  remplacement  de  Plgotl,  et  en 
1734  il  fut  désigné  comme  successeur  de  Salis- 
bnrv,  i  York,  quoiqu'il  ne  fOt  âgé  que  de  dlx- 
neof  ans.  Après  avoir  été  quelque  temps  orga- 
niste de  la  cathédrale  de  cette  ville,  pour  la- 
quelle il  composa  quelques  services  et  antiennes, 
il  fut  nommé,  en  1768,  organiste  de  la  chapelle 
royale ,  et  plus  tard  il  succéda  à  Gates  comme 
maître  des  enfants  de  cette  chapelle.  Dana  les 
dernières  années  de  sa  vie  U  se  démit  de  cette 
dernière  place.  Il  mourut  i  Westminster  le  10 
février  1783,  et  fut  Inhumé  i  l'église  Suinte- Marc 


NARES  —  ÏÏASOLINI 


3  SI 


guerile.  Les  compositions  de  Mares  sont  au  petit 
nombre  ;  elle  consistent  principalement  en  mu- 
lique  religieuse.  Celles  qui  ont  para  ont  pour  litre: 
1*  Twentg  Anlhems  in  tcore,  for  one,  tu», 
three,  four  and/lve  voycei.  Composai  for  (he 
«se  of  hit  Majetty's  chapels  royal,  Londres , 
1778.  —  1"  Six  easy  Anthems,  tvtth  a  favov* 
rite  morntng  and  evening  Service,  Londres, 
17B8.  Dana  cet  œuvre,  publie  •près  la  mort  de 
fauteur,  on  trouTB  ion  portrait  et  une  notice  sur 
s»  vie  Deux  de  ses  antiennes  a  quatre  toIi  ont 
été  Insérée*  dans  la  collection  de  Stevens  inti- 
tuléeSocrvd  muafc.  Le  docteur  Arnold,  son  élève, 
a  au»)  inséré  un  service  complet  de  musique 
d'église  de  Haies  dans  ta  Collection  of  Catke- 
draliljuic,  Londres,  1790,  3  toi.  in-fol.  Comme 
écrivain  didactique ,  Il  est  connu  par  un  traité  du 
chant  qui  a  pour  titre  ;  Concise  andeasy  Trea- 
ttie  on  Singing,  Londres,  sans  date,  iu-4".  Pré- 
cédemment il  avait  publié  un  petit  outrage  snr 
le  même  sujet,  mais  absolument  différent  pour  la 
tonne  ;  celui-là  a  simplement  pour  titre  :  Treatiie 
oit  Singing  («ans  date),  petit  in-S°.  On  connaît 
anssi  de  Nares  une  méthode  de  clavecin  intitulée: 
HPrincipto  or  introduction  to  playlng  on  tke 
Barptichord  or  Oryan,  Londres  (sans  date). 
Enfin  ses  œuvres  instrumentales  publiées  sont  : 
I"  Sight  têts  of  tenons  for  tke  karptichord 
(Huit  suites  de  leçons  pour  le  clavecin),  Londres, 
17*6;  î*-  édition,  ibid.,  1757.  —  î°  Five  les- 
tons for  tke  harpsichord,  etc.  (Cinq  leçons 
pour  le  clavecin  ,  avec  une  sonate  pour  clavecin 
ou  orgue) ,  Londres,  1759 ,  In-4*.  —  3"  Leçons 
(Belles  pour  le  clavecin ,  Londres  (sans  date).  — - 
4*  Sis  fugues,  avec  des  préludes  d'Introduction, 
pour  l'orgue  ou  le  clavecin,  ibid. 

NARGENHOST  (...),  fadeur  d'orgues 
hollandais,  vivait  a  Amsterdam  vers  le  milieu 
du  seizième  siècle.  En  IMS  II  fit,  pour  l'orgue  de 
l'église  Saint-Pierre  de  Hambourg,  deux  nouveaux 
daviers  pour  être  ajoutés  à  ceux  qui  existaient 
déjà. 

NARGEOT  (Pieh*e-Jduem),  né  à  Parla, 
e  7  janvier  1799  ,  rat  admis  comme  élève  au 
Conservatoire  de  Paris,  le  1"  octobre  18)3, 
et  t  devint  élève  de  Kreutzer  pour  le  violon. 
Après  avoir  été  attaché  pendant  quelques  an- 
nées à  l'orchestre  de  l'Opéra- Comique,  il  est 
enwé  dans  celui  doThéllre-Ilalien,  puis  à  l'O- 
péra, où  il  était  encore  en  I84S.  Rentré  au  Con- 
servatoire le  17  octobre  1823,  pour  j  étudier  la 
composition,  il  reçut  d'abord  des  leçons  de 
H.  Baruereau,  puis  devint  élève  de  Reteba  pour  In 
tawtrepolnt,  et  de  Lesoeur,  pour  le  style  idéal. 
En  I8'J8,  il  concourut  à  l'Institut  et  ;  obtint  le 
socund  grand  prix  de  composition.  On  a  gravé 


des*  composition  :  Air  varié  pour  violon  avee 
accompagnement  depiano,  op.  1  ;  Paris,  Sciiot- 
nea  berger, 

NARVAEZ  (Louis  DE).  Voyez  NABBAEZ. 

NAS  (Ëhée),  savant  anglais  ,  vraisemblable' 
ment  professeur  a  l'université  d'Oxford,  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle,  est  cité  par 
Blankenburg  (Supplément  1  la  Théorie  des  beaux- 
arts  de  Sulxer,  t.  Il,  p.  666),  comme  auteur  d'un 
livre  intitulé  :  De  rhythmo  Grxeorvm  liber 
stnauf-Oxoni,  1789  ,  in-8°.  Il  y  est  traité  du 
rlivtbme  musical  appliqué  à  la  poésie  grecque, 

NASCIMBENI  (Ëïiejwe),  maître  de  cha- 
pelle de  l'église  Sainte-Barbe  de  Manlone,  dana 
,10  premières  années  du  dix-septième  siècle,  est 
connu  parles  compositions  dont  les  titres  suivent: 
1*  Concerli  ecciesiastici  a  il  voci,  Venise  1010. 
—  V  ifotetti  a  S  e  f,  voci,  ibid.,  1618.  Il  est 
vraisemblable  qu'il  j  a  d'autres  ouvrages  de  ce 
musicien,  mais  ils  ne  sont  pas  connus. 

NASCIMBENI  (François),  compositeur,  né 
a  Aucune  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle , 
est  connu  par  on  recueil  de  canzoni  et  de  madri- 
gaux intitulé  :  Canzoni  e  Madrigatt  morali  a 
una,  due  e  tre  voci;  Ancona,  Auadei  Pieri- 
mineo,  1074,  in-4". 

NASCO  (Jus  ),  maître  de  chapelle  à  Fano, 
dans  la  seconde  moitié  du  seiiièrae  siècle,  a  pu- 
blié de  sa  composition  :  1°  Primo  Hbro  di  Ma- 
drigaU  a  qvaltro  voci  inrieme  la  canton  di 
Rospi  e  RoMfonuoI.  Yenexia,  appreseo  d'Antonio 
Gardane,  1 555,  In-4*  obi.  —  i°  Moteitt  a  ctnqve 
voci,  Ub.  /,  Venise,  155B,  in-4*'.  —  3"  Madri- 
gatt a  cinquevoci.  libro seconda ,  in  Venetia, 
app.  Ant.  Gardano,  1569,  in-4"  obi.  —  4"  Con- 
sent e  madrigal!  a  6  voci,  con  uns  dialogo  a 
sette,  ibid.,  1502,  in-4*.  —  5°  Lamentatianet 
Jeremix  cum  Passtanit  récit,  et  Benedichu, 
ibid*.,  1505. 

NASELL  (Don  Diecue),  noble  Espagnol,  qui 
se  disait  descendant  des  rois  d'Aragon,  lut  compté 
parmi  les  amateurs  de  musique  les  pins  distingués 
de  la  première  moitié  du  dix -huitième  siècle. 
Dans  sa  jeunesse ,  ti  se  rendit  en  Italie  et  j  de- 
vint élève  de  Pères.  Plus  tard,  il  écrivit  plu- 
sieurs opéras  et  les  tit  représenter  sons  l'ana  gramme 
de  son  nom,  Bgidio  Latnel.  Parmi  ces  produc- 
tions, on  cite  '  i°  Aitilio  Regolo ,  représente  à 
Païenne,  en  1748.  —  3°  Demelrio ,  joué  à.  Na- 
ntes, en  1749. 

NASOLINI  (Sebastien!,  mm posi leur dr» ma- 
nque, n'est  pas  né  à  Naplet,  comme  le  disent 
Gerberet  le  Lexique  universel  de  musique  publié 
par  Schilling,  mais  1  Plaisance,  en  1708,  sui- 
vant les  snscrlpliuns  de  quelques-unes  de  ses 
partitions  manuscrites,  et  l'Almanach  des  spee- 


HASOLIHI  —  HATHAN 


Isoles  publié  à  Milan  en  1818.  On  ignore  où  se 
firent  ses  éludes  et  qui  les  dirigea;  Gerva&oni 
nous  apprend  seulement  que  dans  sa  jeunesse 
il  était  liabile  claveciniste.  Il  n'était  âgé  que  de 
vingt  ans  lorsqu'il  donna  »  Trieste  soi  premier 
opéra  ioiituléJVi«e«.  En  1789,  il  écrivit  à  Parme 
Yltola  incantata.  L'année  suivante  il  fui  appelé 
»  Milan,  pour  j  composer  VAdrlano  in  Siria, 
dont  le  brillant  succès  lui  procura  un  engage- 
ment pour  écrire  a.  Londres  ¥ Andromacca ,  qui 
fut  représentée  dans  la  même  année.  Cet  ouvrage 
ne  répondit  pas  a  l'attente  du  public,  et  Naso- 
liui  quitta  Londres  presque'  aussitôt  pour  aller 
ù  Vienne  écrire  le  Teteo,  dont  l'onverture  et 
une  belle  scène  ont  été  gravées.  De  retour  en 
Italie  au  printemps  de  1791,  il  composa  La 
Morte  di  Cleopatra,  pour  l'ouverture  du. nou- 
veau théâtre  de  Vicence,  qui  se  fit  dans  l'été  de 
la  même  année  j  au  carnaval  de  L791  il  lit  repré- 
senter au  théâtre  Argentina, .  de  ftome,  la  Se- 
mtramtde,  considérée  comme  une  de  ses  meil- 
leures productions.  Le  brillant  succès  de  cet 
opéra  le  S  t.  rechercher  par  les  directeurs  des 
principaux  théâtres  d'Italie,  et  en  peu  d'aimées 
il  écrivit  :  Breole  al  Termodonte ,  a  Trieste, 
Evgenia,  a  Vicence,  Il  Trionfo  di  Cletia, 
L'fncantesitno  tenza  magia,  La  Merope,  CAi 
Oppostt  Caralteri,  Cli  Sposi  infantuali,  La 
Mort»  di  Mltridate,  La  y  esta  dlside,  I  due 
Fratelli  rtvali,  Gli  Annatnoratt,  L'Adimira, 
H  Totio  tmmaginario.  Gerrasoni  dit  que  Na- 
solini  mourut  à  Venise  en  1799,  i  l'âge  de  trente 
et  un  ans;  cependant,  suivant  d'autres  rensei- 
gnements, il  vivait  encore  a  Naples  en  1110; 
mais  ceux-ci  sont  douteux.  Il  serait  peut-être 
difficile  de  citer  un  ouvrage  complet  de  lïasolini 
qui  ne  méritât  que  des  éloges;  mais  dans  plu- 
sieurs partitions  écrites  postérieurement  a.  1791 , 
Il  j  a  de  belles  scènes  qui  font  voir  qu'il  eût  pn 
s'élever  davantage,  s'il  eût  été  plus  soigneux  de 
sapluire. 

ftASSARE  (Para.) ,  religieux  cordelier,  or- 
ganiste du  grand  couvent  de  Saint-François,  à 
Saragosse,  naquit  en  1064  dans  un  village  de 
l'Aragon ,  et  fit  son  éducation  religieuse  et  mu- 
sicale dans  un  monastère  de  cette  province.  A 
l'âge  de  vingt-deux  ans  il  prononça  ses  vœux  au 
couvent  des  corde  liera  de  Saragusse,  où  il  passa 
toute  s»  vie.  Il  j  publia  en  1693  un  traité  élé- 
mentaire de  plaiu-chant,  de  musique  mesurée, 
de  contrepoint  et  de  composition,  en  dialogues, 
intitulé  :  Fragmentai  muiicos  repariidas  en 
qaadro  traiadot ,  en  que  sa  hallan  réglai 
générale»,  y  mvjr  wrcessarias  para  canio 
llano,  canto  de  organe,  eonlrapunto  y  eom- 
pvticivn,  ccmipvtttos  par,  etc.  En  Zaragosa, 


1693,  in-4".  Les  chapitres  concernant  le  contre- 
point et  la  composition  sont  en  grande  partie  tra- 
duits du  dialogue  de  Poniio  (voyet  ce  nom],  qui 
n'est  qu'un  extrait  des  démonstrations  harmoni- 
ques de  Zarlin.  Une  deuxième  édition  de  ce 
livre  a  été  donnée  avec  quelques  additions  par 
don  Torres,  maître  de  la  chapelle  rojale ,  a  Ma- 
drid, 1700,in-4°de2S8  pages.  C'est  cette  édition 
qui  est  citée  par  le  P.  Martini ,  dans  la  table  des 
auteurs  dn  premier  volume  de  son  Histoire  gé- 
nérale de  la  musique  ;  c'est  donc  à  tort  que 
M.  Cb.-Ferd.  Becker,  s'appuyanl  d'un  article  de 
la  Gazette  musicale  de  Leipsick ,  indique  d'après 
le  même  P.  Martini  une  troisième  édition  datée 
de  1704  (  voy.  System,  chron.  Darilellung  der 
muai*.  Uteratvr,  p.  390).  Le  P.  Nassare  est  au- 
teur d' rin  livre  plu  6  important  que  relui  dont  il  vient 
d'être  parlé; c'est  un  traité  général  delà  musique 
Intitulé  :  Etcvela  Mutka  tegunlapracticamo- 
derna,  dividida  en  primera  y  secundo  parie 
(Ecole  de  musique  suivant  l'usage  moderne,  divisée 
en  première  et  deuxième  partie),  Saragosse,  1723- 
1714,  1  vol.  in-fol.,  le  1"  de  501  pages,  non 
compris  l'éultre  dédicaloire,  la  prérace,  les  ap- 
probations et  l'index;  le  second  ,  de  306  pages. 
La  première  partie,  renfermée  dans  le  premier 
volume,  est  divisée  eu  quatre  livres,  dont  le 
premier  traite  du  son,  de  sa  production  dansles 
divers  corps  sonores,  et  de  ses  effets;  le 
deuxième,  du  plain-cnant  et  de  son  usage  dans 
l'église  ;  le  troisième ,  de  la  musique  mesuré*; 
le  dernier,  des  proportions  harmoniques  et  dé 
la  construction  des  instruments.  La  1*  partie, 
contenue  dans  le  second  volume ,  est  aussi 
divisée  en  quatre  livres.  Le  premier  traite  des 
diverses  espèces  de  consonnances  et  dissonan- 
ces, et  de  leur  usage  dans  la  musique;  le  se- 
cond,des  variétés  dn  contrepoint,  a.  deux,  trois, 
quatre  et  cinq  voix;  le  troisième,  des  différente 
genres  de  compositions  ;  eniin  le  dernier  renferme 
beaucoup  de  détails  relatifs  a  l'enseignement  et 
a  l'exécution.  Le  livre  deNassare  est  pour  la  mu- 
sique de  la  tonalité  moderne,  dans  la  littérature 
espagnole,  ce  que  celui  de  Ceroue  est  pour  la 
tonalité  dn  plain-chant,  c'est-à-dire  un  recueil 
complet  de  toutes  les  connaissances  relatives  à  la 
science  et  a  l'art 

NATALI  (Pohfko),  musicien  de  l'école 
romaine,  vécut  vers  le  milieu  du  dix -septième 
siècle  et  fut  chantre  de  l'église  Sainte- Marie-Ma- 
jeure. On  connaît  de  ss  composition  :  MadrtçaU 
eCajuarùtpirilvalia  due,  tre  e  quattrovoct, 
co'l  battoper  l'organo.  Homa,  apprato  Fei, 
1061,  in-4". 

NATHAN  (Issic),  né  1  Cantorbery,  en 
1791,  d'une  famille  juive,  fut  destiné  dès  son 


NATHAN  —  HATORP 


383 


enfance  an  sacerdoce ,  et  placé  par  se»  parmi* 
à  l'uni rerai ta  de  Cambridge  lorsqu'il  eut  atteint 
Page  de  treiie  ans.  Il  y  étudia  l'hébreu ,  le  sy- 
riaque, la  langue  allemande,  et  apprit  aussi  les 
élément»  delà  musique  et  du  violon.  Cet  art  lui 
(aspira  bientôt  un  goût  passionné  auquel  il  se  li- 
vra tout  entier  dès  que  see  études  scolsstiques 
furent  terminées.  Corri  Ait  ton  maître  de  piano, 
d'harmonie  et  de  chant ,  mais  il  en  reçut  pou  de 
leçon*  et  ne  dnt  aca  progrès  qu'a  aes  propre*  ef- 
fort*. Fiié  a  Londres ,  il  a'y  flt  connaître  avan- 
tageusement comme  maître  de  chant.  Des  impru- 
dences lai  ayant  bit  contracter  dea  dettes  con- 
sidérables, il  fnt  obligé  de  se  relirer  dans  l'ouest 
4e  l'Angleterre  pour  se  soustraire  aux  poanmiles 
dont  il  éUit  l'objet.  Bientôt  l'ennui  le  ramena  4 
Londrea;  mai*  a  peine  y  fut-il  arrivé,  que  ans 
créancier»  la  harcelèrent  et  l'obligèrent  à  débuter 
an  théâtre  de  Covent-Gardeo ,  dans  l'espoir  qu'il 
plairait  an  public  et  qu'il  pourrait  les  payer  ;  mais 
son  habileté  dan*  l'art  du  chant  ne  put  suppléer  a 
la  faiblesse  de  son  organe  :  il  n'obtint  aucun 
succès.  Alors  11  essaya  de  la  composition  dra- 
matique et-  donna  au  théâtre  de  Covent-Garden 
et  de  Ornry-Laae  quelques  opéra*,  mélodrame* 
et  pantomime*  que  le  public  accueillit  avec  assez 
de  faveur;  mal*  aes  meilleures  compositions 
■ont  ses  Mélodie*  heoratquei,  dont  II  publia  un 
recueil  en  1813.  L'année  suivante  il  adonné  un 
livre  qui  a  pour  titre  >  An  Kssay  on  the  hiiiory 
and  tkeory  of  Mûrie,-  and  on  the  qnaUUet, 
andfmanagtnunt  of  the  human  volée  (Essai 
sur  l'histoire  et  la  théorie  de  la  musique,  et  sur 
les  qualités,  les  ressourças  et  la  direction  de  I* 
voix  humaine);  Londres,  Whittaker,  1813,  ira 
volume  111-4°  de  330  nagea.  Il  y  a  beaucoup  de 
désordre  dans  cet  onvrage  ;  ce  qui  s'y  trouve  sur 
Fut  du  chant  est  la  meilleure  partie  du  livre.  On 
a  aussi  de  Nathan  une  vie  anecdotique  de 
■fan  MaKbran,  intitulée  :  The  Life  of  Madame 
Malibran  de  Berlot,intertperted  viith  original 
anecdota  and  critioal  remark*  on  kit  mu- 

Mcal  poviers;  Londres,  1836,  tn-12. 

NÀTBUSUJS  (Eus),  eantor  h  l'école  SI 
Hieolas  de  Leipttck,  né  à  Gusmansdorf  (Silésie| , 
ea  1631 ,  mort  à  Leipsick  le  30  décembre  1670 , 
est  cité  par  Forte!  comme  ayant  publié  une 
thèse  intitulée  :  Cum  mutteet  créature  ditpu- 
tatio  de  muiica  theoretica,  quant  auetort- 
tate  tnelitte  facultatif  philotopMcœ  LiptientiM 
P.  P.  M.  Eiiai  tfathiubu,  retpondente  Sa* 
muele  Bachutio,  etc.,  Liptim,  tgpU  Joh, 
Baveri,  I6S3 ,  in-4°  de  8  page*.  Il  est  vraisem- 
blable que  l'auteur  de  la  thèse  est  plutôt  ceSa- 
n-oeJ  BachusiiM,  deZeitx,  enHisnle,  quetia- 
anuaiu* ,  dont  le  nom  ne  figure  sur  le  titre  que 


suivant  l'usage  qni  y  faisait  toujours  placer  celui 
du  président  de  l'exercice  académique. 

NATIVIDADE  (HtonsL  de),  nom  de  re- 
ligion d'un  moine  portugais  de  l'ordre  de  Cl- 
teaux,  né  pré*  de  Lisbonne,  et  qui  fut  maître 
de  chapelle  s  Alcobaça ,  oii  il  entra  en  1658.  Il 
a  laissé  de  sa  composition ,  en  manuscrit,  vingt- 
huit  psaumes  pour  les  vêpres  de  l'ordre  de  Cl- 
teaui  :  ces  compositions  se  conservent  au  mo 
naatère  d'Alcohaça. 

NATIVIDADE  (Jun  m),  religieux  por- 
tugais ,  né  à  Torres ,  entra  dans  l'ordre  de  Saint' 
François  en  1675  ,  et  mourut  i  Lisbonne  m 
1700.  Il  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  compu- 
li tiens  pour  l'église. 

NATOHP  (  BM'<*[ir>-CH*ÉTiE!i-Lour() ,  doc- 
teur eu  théologie,  né  le  13  novembre  1774,  à 
Werdeu  sur  la  Ruhr,  a  été  nommé  professeur 
au  gymnase  d'Elberfeld,  en  1796,  et  peu  de  temps 
après  pasteur  a  Uuekenragen ,  dans  le  duebé  de 
Berg,  pub,  (en  1701),  pasteur  a  Essen,  en 
Westphalie,  conseiller  du  oonsistolre  k  Pottdam , 
en  1008,  et  enfin  appelé,  en  18)0,  pour  remplir 
ces  dernières  fonctions  è  Monder,  nù  il  est  mort 
en  1846.  Ce  savant  s'est  rendu  recommandable 
par  beaucoup  d'écrits  relatifs  a  la  tliéologie  et  i 
l'enseignement;  mais  c'est  surtout  pour  ses  tra- 
vaux concernant  le  chant,  particulièrement  les 
méthodes  de  muaiqne  a  l'usage  de*  ceoks  popu- 
laire* qu'il  est  mentionné  dans  cette  Biographie 
des  Musicien».  Le  système  adopté  par  Hatorp 
pour  l'enseignement  du  chant  dan*  ces  écoles  est 
celai  que  Pfetlfer  avait  introduit  dans  l'institut 
de  Pestaloizi  (vovet  jVaoeli);  mais  singulière- 
ment modifié  et  simplifié.  Comme  MbiOer  et  Nss- 
geli,  il  divise  renseignement  en  trois  branches 
principales  qu'il  désigne  aussi  sous  les  noms  de 
rhy  thmiqve,  mélodique  et  dynamique  ;  mais , 
dégageant  ces  divisions  de  tous  les  détails  d'une 
théorie  trop  développée,  i!  réduit  renseignement 
aux  éléments  les  plus  simple*  et  le*  plu*  indispen- 
sables pour  la  pratique  du  chant  dans  les  écoles 
primaires.  A  l'égard  rie  la  notation,  considérée 
par  plusieurs  novateur*  comme  une  des  princi- 
pale* sources  de  difficultés  de  la  musique,  Na- 
torp  la  réduit  è  l'emploi  de  chiffres  pour  la  dé- 
signation dm  degré*  de  la  gamme,  en  les  dispo- 
sant sur  une  ligne,  au-dessus  ou  au-dessous ,  et 
les  diversifiant  d'une  certaine  manière  par  des 
grandeur*  proportionnelles.  Quant  aux  durées, 
il  les  représente  par  de*  algue*  emprunté*  a  la 


Ce  système  de  chiffres,  pour  1*  représentation  des 
intonation* ,  n'appailient  pas  à  Hatorp,  car  un  en 
trouve  des  exemples  dans  les  tablatures  anciennes 
pour  lé*  instruments  è  cordes  placées.  En  1877 , 


is* 


NATORP  —  NAU 


le  père  SouUtitly  («07.  ce  nom},  religieux  de 
l'Observance ,  en  mit  renouvelé  l'idée,  pour 
dm  notation  du  plain-chant  qu'il  avait  ensuite 
étendu*  a  I*  musique;  et  longtemps  après,  J.-J, 
Rousseau  (voy.  ce  nom)  avait  combiné  un  autre 
système  eu  moyen  des  mêmes  lignes.  Celui  de 
Natorp,  emprunté  a  la  méthode  de  Zeller 
(«ef .  ce  nom  ),  plu»  sensible  a  l'œil,  mieux  com- 
biné, plut  complet  que  celai  de  Soubaltty, 
d'un  usage  plus  commode  que  celui  de  Rousseau, 
fui  plus  heureux  dès  ton  débat;  cardan*  l'es- 
pèce de  douie  ans,  fl  fut  bit  cinq  éditions  de 
l'instruction  du  premier  coure  élémentaire  que 
mo  auteur  publia  sous  ce  litre  1  Anleitvng 
sur  UnterweUvng  im  Singen  fur  Lehrer  ta 
Folktlchulen  (Introduction  à  I'cb  teigneinent  du 
chant,  à  l'usage  de*  professeur»  des  écoles  po- 
pulaires). Instruction  pour  le  premier  coq r»,  Pots- 
dam,  1813,  ln.'4°j  deuxième  édition,  Esten,  1S1C, 
in-4";  troisième  idem,  Duisbourg  et  Essea,  1818; 
quatrième  kleni ,  ibid.,  1811  ;  cinquième  idem, 
lb.,  lttis,  in-è*.  L'instruction  pour  le  second 
cours,,  ou  court  supérieur ,  publiée  pour  la  pre- 
mière fois  en  1810 ,  a  Duisbourg  et  Esten,  ln-4* 
de  180  pages,  a  été  aussi  plusieurs  t'ois  réimpri- 
mée. Natorp  ne  borna  pu  tel  instruction»  à  ce 
qu'il  atait  écrit  pour  le*  maîtres;  11  voulut  aussi 
venir  directement  au  secours  de  l'intelligence 
des  élèves,  et  snecessi ventent  il  publia,  pour 
l'usage  de  ceux-ci,  les  manuels  des  deux  coure. 
Cet  manuels,  qui  ne  forment  chacun  que  deux 
feuille!  d'impression,  sont  des  modèles  de  sim- 
plicité et  d'enseignement  pratique;  fit  ont  pour 
titre»  :  1*  Uhrbvehlein  dur  Sfnoetuiuf,  fur 
dm  Jungen  in  Volk&schulen  heraasgegebcn. , 
Ertter  Cursus  (  Peut  manuel  de  l'art  du  chant, 
premier  cours),  Esten  et  Duisbourg,  Bsedeker, 
ltlB,  in-t*  de32  pages:  —  2° Lehrtnu;hletn,cic., 
Zwetter  Cursus  (Petit  manuel,  etc.,  deuxième 
cours),  Easen,  BtBdeker,  1810,  In-8S  de  3J  pa- 
ges. La  septième  édition  de  cet  manuels  a  été  pu- 
bliée a  Esten  en  1833.  Je  crois  qu'il  y  en  s  ou 
plusieurs  autre*  depuis  celte  époque.  Le  mérita 
de  l'invention  de  ta  méthode  n'appartient  point 
en  réalité  I  Natorp ,  puisque  cette  méthode  n'est 
qu'une  combinaison  de  celle*  de  Zeller  et  de 
Etage]]  ;  mais  la  simplicité  qu'ils  tu  y  introduire, 
et  qui  en  a  Tait  le  succès ,  lui  a  donné  en  quelque 
sorte  les  droits  de  l'Invention.  Son  succès  a  été 
complet:  plusieurs  maîtres  ont  adopté  la  méthode 
de  Natorp  et  l'ont  développée  dans  de*  livres 
spéciaux  ;  enfin  dleaété  misa  en  pratique  dan* 
beaucoup  d'écoles. 

Parmi  le*  autres  travtux  de  ce  savant,  relatifs 
à  ta  musique ,  on  doit  mettre  en  première  ligne 
l'écrit  qu'il  a  publié  tons  ce  titre  :  Cebtr  dm 


Gesang  in  dm  Kirehen  der  Protestantes  (Sur 
le  chant  dans  les  églises  des  protestants),  Esten 
et  Duisbourg,  Btadeker,  1817,  în-B*  de  284  pages. 
fit  matière  y  est  traitée  scientifiquement .  et  te 
livre  est  riche  d'idées  ingénieuses.  Déjà  natorp 
avait  abordé  ce  sujet  dans  de  très  bonnes  obser- 
vations Insérées  an  troisième  volume  de  sa  cor- 
respondance de  quelques  instituteurs  etainis  de* 
écoles  (  Briefusechset  einiger  Schullehrer  und 
Sehulfrtunde,  Essea,  IS13>Uift,  3  roi.  in-», 
deuxième  édition,  Essen,  (sis).  On  a  aussi  de  lui 
un  petit  écrit  rempli  d'intérêt,  intitulé  :  fêter 
dm  Zœeek,  die  Einrichiung  und  dm  Gebrauch 
4a  Mclodieensbvcht  fur  den  Gemeindeve- 
sang  in  den  evangelischen  Kirchen  (Sur  lé 
plan,  I*  disposition  et  l'usage  des  livres  de  mé- 
lodie pour  le  chant  paroissial  dans  les  église* 
évaugéliques).  Esten,  Beedeker,  1831 ,  in-*0  de 
38  pages.  Cet  opuscule  fut  en  quelque  sorte 
l'avinl-propoa  dn  livre  choral  que  Natorp  publia 
sous  ce  titre  :  Melodienbuch  fur  den  Oe- 
mttndegesang  in  den  eiîBnaoJijcAen  Kirchen 
(Livre  de  mélodies  pour  le  chant  paroissial  dan* 
les  églises  évangliques) ,  Esten,  1813,  ln-8"  de 
130  ptges.  Plut  tard  11  revit  avec  soin  ce  recueil 
avec  Frédéric  Kessler  IV.  ce  nom  )  et  le  publia  I 
quatre  parties ,  avec  les  préludes  de  Rink.  Cette 
nouvelle  édition  a  pour  titre  :  ChoraUmek  fur 
evangelischen  Kirchen,  Krit.  bearb.  Vierstim- 
miggeittst  und  mit  Zwischensplelen  venefiêtt 
non  C.  fi*.  Rink  (Livre  choral  pour  les  églises 
érangèlfques,  etc.),  Esten,  1839,  ln-4",  ob.  Le 
dernier  outrage  de  Natorp  est  une  analyse  des 
préludes  de  Rink,  où  l'on  trouve  d'excellente*  tus* 
sur  l'usage  de  l'orgue  et  le  caractère  do  Jeu  de 
cet  instrument  dans  le  service  divin  ;  cet  écrit  est 
intitulé  :  Veber  Rink's  Prxlvdlen,  Essen, 
Btedeker,  1834,  in-8". 

NAU  (M"e  MaHIA-DoLOBES-BeHEDCCTA-JoSE- 

r-nin.),  cantatrice  distinguée,  née  d'une  famille 
espagnole  établie  è  New-York  (  États-Unis  ),  le 

mars  1818,  Tut  admise  comme  élève  au  Con- 
servatoire de  Parl%  le  13  juillet  1831,  et  y  apprit 
l'art  du  chant  de  M"*  Damoreau.  Douée  d'une 
vois  facile  et  bien  timbrée,  de  beaucoup  d'intelli- 
! ,  et  du  sentiment  de  l'art ,  elle  fit  de  remar- 
quable* progressons  I*  direction  de  6011  excellent 
professeur,  et  obtint  d'uue  manière  brillante  le 
premier  prix  au  concours  de  183t.  M''*  Nm  était 
âgée  de  dis-huit  ant  lorsqu'elle  débuta  è  l'Opéra, 

~~  mars  1838,  dans  te  rôle  du  page  des  Hu- 
guenots. Bien  qu'inexpérimentée  dans  l'art  de  la 
«cèate,  elle  j  produisit  une  impression  trèa-favo- 
rabte,  que  les  représentations  suivantes  jnitifiè- 
Toutefois  I*  tuccèa  de  celle  jeune  canta- 
trice ne  fnt  pas  égal  è  son  mérite  pendant  le  cours 


HÀU  —  KAUE 


286 


de  Min  jjcmier  engagement  i  l'Opéra  :  placée 
toujours  dans  une  position  secondaire  par  Pad- 
uinitt  ration ,  elle  en  éprouvait  le»  fâcheux  effet» 
de  la  pari  du  public,  en  général  peu  connaisseur, 
et  qui  n'accorde  sa  confiance  qu'aux  artistes  aux- 
quels les  rôles  les  plus  Important!  sont  donnés. 
En  1842,  l'engagement  de  M"c  Nau  ne  fut  pas  re- 
nouvelé :  elle  prit  alors  la  résolution  de  donner  des 
représentations  dan»  le»  villes  les  plus  Importantes 
de»  départements  et  de  l'étranger,  et  j  eut  des 
«uccès  d'éclat,  particulièrement  au  Théâtre- Hoyal 
de  Bruxelles,  où  son  excellente  vocalisation 
et  sa  belle  manière  de  phraser  furent  appréciées 
a  leur  juste  valeur.  Elle  continua  ses  pérégrina- 
tions théâtrales  pendant  les  années  1843  et  1844, 
partout  tltée  et  acclamée  dans  le»  rôles  princi- 
paux écrits  autrefois  pour  M™  Damoreau,  et 
clianla  mente  à  Londres  aux  mois  d'octobre  et 
de  novembre  1844-  Alors  l'administration  de 
l'Opéra  comprit  qu'elle  avait  lait  une  faute  en 
écartant  de  son  théâtre  cette  cantatrice;  pour  loi 
faire  contracter  un  nouvel  engagement,  il  fallut  à 
peu  prés  tripler  le»  appointements  dont  elle  Jouis- 
sait auparavant.  M""  Nau  réparai  sur  cette  scène 
au  mois  de  décembre ,  et  les  habitués  de  l'Opéra, 
jugeant  de  son  mérite  par  les  succès  qu'elle  avait 
obtenus  ailleurs,  lui  firent  un  accueil  enthou- 
siaste. Jusqu'à  ta  fin  de  t  M»,  elle  jouit  de  toute 
la  faveur  du  public.  Son  engagement  étant  ter- 
miné a  la  fin  de  cette  année ,  elle  joua  pour  la 
dernière  fois  le  rôle  de  Xucie  de  Lammermonr, 
le  11  octobre,  et  partit  ensuite  pour  Londres, 
d'où  elle  passa  en  Amérique.  Apre»  nn  voyage 
triomphal  dan»  sa  patrie.  H11*  Nau  revint  k  Lon- 
dres, chanta  tvPrincest-  Théâtre  pendant  en  riron 
dix-bnil  mots,  et  y  excita  l'admiration  générale. 
Rentrée  a  l'Opéra  pour  la  troisième  fois,  die  y 
chant»  pendant  les  années  lsti,  1851  et  1853.  En 
1854,  elle  retourna  en  Amérique  et  ;  fut  l'objet 
d'ovations  excentriques.  De  retour  a  Paris  dans 
l'été  de  1858,  elle  prit  la  résolution  de  se  retirer 
de  la  scène  et  de  jouir  de  l'aisance  acquise  par 
ses  travaux. 

NAUDOT  (Jtuf-JicooEs),  musicien  fran- 
çais, vivait  k  Paris  dans  la  première  moitié  du 
aux  -.buHième  siècle.  11  fnt  nn  des  premiers 
artistes  qui  se  distinguèrent  en  France  sur  la 
flûte  traversiez  ;  jusqu'à  la  fin  du  règne  de 
Louis  XIV,  la  flûte  a  bec  était  la  seule  dont  on  eût 
Joné  k  l'Opéra.  On  a  gravé  de  Naudol ,  a  Paris, 
depuis  1710  jusqu'en  1718  :  l"Slx  soute»  pour 
la  daté,  avec  basse  continue  pour  le  clavecin , 
«p.  1.  —  1*  Doute  petites  pièces  en  trios  pour 
les  Bâtes  d'Allemagne.  —  S"  Six  divertissements 
pour  les  Haies  ou  les  hautbois.  —  4"  Six  con- 
certos pour  la  flûte  traversiez.  —  5»  Dodz 


solo»  pour  la  flûte  traversîère,  avec  basse  con- 
tinue. —  0*  Sis  sonates  pour  deux  flfllet  tra- 
versières ,  san»  basse. 

NAUE  (Jean-Felédéïic),  docteur  en  philoso- 
phie, directeur  de  musique  de  l'université  et  orga- 
niste a  Halle,  est  né  en  cette  ville,  le  17  novembre 
1787.  Le  docteur  Schilling  s'est  trompé  en  plaçant 
la  date  de  sa  naissance  en  1790.  Fils  d'un  fabricant 
d'aigoillea  Tort  riche,  Naue  reçut  une  éducation 
libérale,  conforme  k  ses  goûts  ponr  le»  sciences 
et  pour  les  arts.  Après  avoir  fréquenté  les  cours 
du  gymnase  des  orphelins  et  de  l'université,  par- 
ticulièrement ceux  de  philosophie  et  d'esthétique 
dn  célèbre  professeur  Maass,  dent  11  épousa  la 
fille  pins  tard,  H  se  livra  exclusivement  à  son 
goût  passionné  pour  la  musique.  Dès  son  enfsnee 
il  avait  commencé  l'étude  de  cet  art  sous  la  di- 
rection de  maîtres  peu  connus  ;  ses  progrès 
avaient  été  rapides,  et  son  talent  s'était  développé 
d'une  manière  si  remarquable  sur  le  piano,  qu'il 
fut  sollicité  plusieurs  fois  de  se  faire  entendre  en 
public  dan»  sa  première  jeunesse,  et  recueillit 
toujours  des  applaudissements  unanimes.  Charmé 
deson  talent  précoce,  Turx,  malgré  le  dégoût 
que  lui  inspirait  l'enseignement,  se  chargea  du 
soin  d'achever  son  éducation  musicale ,  et  de  le 
diriger  ver»  la  connaissance  de*  principes  scien- 
tifiques de  l'art.  H  trouva  dans  son  élève  un 
penchant  décidé  pour  les  quittés  sérieuses  et 
grande».  Devenu  un  organiste  remarquable, 
Naue  n'a  jamais  foulu  ployer  ton  talent  aux 
formes  gracieuses  qnl  procurent  les  succès  popu- 
laires. Les  anciens  maîtres  des  écoles  d'Italie  et 
d'Allemagne  devinrent  ses  modèle»  et  furent 
pour  loi  le»  objets  d'un  culte  exclusif.  Sa  fortune 
le  mettait  k  l'abri  du  besoin  ;  il  ne  fut  donc  pas 
obligé  de  faire  le  sacrifice  de  ses  opinions  pour 
m  créer  one  existence.  Après  avoir  été  k  Berlin 
achever  se»  études,  il  retourna  dans  le  lieu  de 
sa  naissance  Soi  premier  soin  fut  de  réunir 
une  bibliothèque  de  livres  sur  la  musique  et  de 
compositions  de  tout  genre,  qui  formèrent  une 
des  plus  riches  collections  qu'on  eût  jamais  ras- 
semblée» i  on  dit  qu'elle  lui  coûta  plus  de  cin- 
quante mille  francs.  Plus  tard,  il  paraît  que  les 
dépenses  considérables  qu'il  fit  pour  le»  progrès 
de  la  musique  en  Saxe  l'ont  obligé  fc  vendre  an 
roi  de  Prusse  one  partie  de  cette  belle  biblio- 
thèque ,  ou  l'on  remarquait  les  productions  typo- 
graphiques le»  plus  rares  elles  manuscrits  le» 
plus  précieux.  Après  la  mort  de  Turk,  Naue  l'a 
remplacé  comme  directeur  de  musique  et  comme 
organiste  en  1813;  plus  tard  il  a  joint  à  ce*  places 
celle  de  directeur  du  chaoi ,  et  un  emploi  dans 
l'administration  civile,  étranger  k  la  musique. 
En  1835,  Il  a  reçu  le  diplôme  de  docteur  en  phi- 


NATTE  —  NÀUENBTJRG 


otophiea  l'université  de  Jéna.  En  1819  el  en 
1835,  il  ■  organisé  des  (tien  musicale*  a  Balle, 
el  dans  l'intervalle  de  ces  solennités,  une  troi- 
sième a  Erfurt  ;  toutes  ont  eu  un  éclat  extraor- 
dinaire; mais  il  y  a  dépensé  des  nomme*  consi- 
dérables de  es  propre  fortune.  Il  y  a  peu  d'exem- 
ples d'un  dénouement  si  complet  à  la  propagation 
de  l'art. 

Considéré  comme  artiste  et  comme  savant, 
Naue  s'est  créé  des  titres  a  l'estime  des  mu- 
siciens par  différents  travaux,  Qolamment  par 
son  livre  intitulé  :  Verrueh  einer  musicalit- 
ehen  Agenda,  odcr  Altargetxnge  mm  Ge- 
brauch  in  protcstanllschen  Kircken,  fur  ma- 
slkalisetie  und  nicht  musiknliseke  Prediger 
vnd  die  dazv  gehœrigen  Atiimorten  fur  Ge- 
mfinde,  singeciior  and  Schulkinder,  mit  6e- 
Uebiger  Orgel ,  Theite  nach  Vrmelodien, 
TheiU  neu  bearbeilet  (Essai  d'un  agenda  mu- 
sical ,  on  chants  du  service  divin  a  l'usage  des 
églises  protestantes),  1818,  in-4°.  Des  change- 
ments ayant  été  introduits  dans  la  liturgie  des 
églises  de  la  Prusse,  Naue  m  chargea  de  ce 
qui  concernait  le  chant ,  et  son  travail  eut  un 
succès  si  complet,  que  l'agenda  Tut  Immédiate- 
ment Introduit  dans  le  service  divin.  Il  en  a 
donne  une  deuxième  édition  améliorée  cher. 
Schnitschke ,  i  Halle,  in -4°.  L'accueil  qui  avait 
été  fait  a  ce  travail  a  déterminé  son  auteur  à  se 
livrer  a  la  rédaction  d'un  livre  complet  de  mé- 
lodies chorales  évangéliqueo,  rétablies  d'après  les 
sources  primitives.  Personne  n'avait  plus  que 
Naue  les  moyens  de  faire  un  semblable  tra- 
vail ,  a  cause  des  richesses  que  renfermait  sa 
bibliothèque.  Le  résultat  de  ses  recherches  a 
paru  sous  ce  titre  :  AUgemeina  evangeUtchet 
Choraibwh  fn  Melodien,  gratte»  TheiU  au* 
den  Urqutllen  bertehtet,  mit  vtetitimmigen 
H  arménien,  etc.  (Livre  choral  évangélique  uni- 
versel en  mélodies  rétablies  d'après  les  sources 
primitives,  avec  des  harmonies  à  quatre  par- 
ties). Balle,  Ed.  Anton,  1819,10-4".  Ce  recueil 
est  précédé  d'intéressantes  notices  historique*. 
Les  autres  ouvrages  publiés  par  Naue  sont  : 
1°  Domine  talvum  facregem,  è  4  vois,  Leip- 
skk ,  Hofmetster.  —  3"  Cantate  ntr  Gedacht- 
niufeler  edUr  Verttorbener  (Cantate  pour 
l'anniversaire  des  nobles  morts,  a  4  voix  et 
chœur),  ibid —  S"  Hymnut  Atnbrotianus ,  Te 
Deum  Lavdamut,  pour  *  voix  d'hommes, 
Stntlgarri,  Ktehler.  —  4*  Heipontorien,  oder 
Chare  fur  3  liturgieen  mit  elngeleglen  Sptïi- 
eken,  fkr  Ditcant,  Alt,  Ténor  und  Bat*  (Ré- 
pons ou  ebeurs  pour  des  chanta  liturgiques,  etc.), 
ibid.  —  5*  Marche  triomphale  pour  choeur  et 
oistrumente  a  vent,  eu  partition.  Halle,  RuiT. 


—  6°  Quelques  pièces  pour  le  piano ,  a  Leipeiek, 
chez  Bofmeister.  Naue  a  donné  des  soins  h  m 
dernière  édition  du  Traité  de  la  basse  continu* 
delurt. 

NAUENBURG  (Gustxvk),  chanteur,  pro- 
fesseur de  chant  et  écrivain  critique  sur  la  mu- 
sique, est  né  A  Halle,  le  10  mai  1803.  Fils  d'un 
médecin  aisé,  il  a  été  assez  heureux  pour  que 
rien  ne  fat  négligé  dan;  son  értucation.  Le  chantre 
Schramm  fut  son  premier  maître  de  musique  et 
de  piano  ;  plus  tard  il  reçut  des  leçons  de  com- 
position de  Gramin ,  maintenant  directeur  de 
musique  à  Marienwerder.  Eu  1814  ,  il  entra  à 
l'université  de  Halle  pour  étudier  la  théologie; 
mais  la  philosophie  eut  pour  lui  plus  d'attraits , 
et  il  se  livra  à  son  élude  sous  ta  direction  des 
professeurs  Wegscheider  et  Gerlach.  Dana  la 
même  année,  sa  voix  ayant  pris  le  caractère 
d'un  beau  baryton,  il  commença  à  la  cultiver, 
à  l'aide  de  plusieurs  bons  traités  élémentaires, 
et  fit  une  étude  de  la  constitution  physiologique 
de  l'organe  de  la  voix  dans  les  livres  que  lui 
fournit  la  bibliothèque  de  son  père.  La  société 
de  chant  de  Halle  le  compta  bientôt  au  nombre 
de  ses  membres ,  et  son  penchant  pour  la  pro- 
fession de  chanteur  dramatique  devint  si  vif,  qu'il 
serait  entré  immédiatement  au  théâtre,  si  la  vo- 
lonté de  son  père  ne  s'y  fut  opposée.  H  n'eut  oc- 
casion de  développer  en  public  les  avantages  de 
sa  voit  qu'en  1879,  lorsqu'il  chanta, a  la  grande 
fêle  musicale  de  Halle ,  sa  partie  de  l'oratorio  de 
Klein  qui  fut  exécuté  à  cette  solennité.  Etonné 
de  son  talent ,  ce  compositeur  l'engagea  a  te 
suivre  a  Berlin,  lui  promettant  sou  appui.  Cette) 
proposition  avait  trop  d'attrait  pour  que  Nauen- 
burg  n'y  souscrivit  pas  :  il  se  rendit  donc  dans  la 
capitale  de  la  Prusse,  el  y  resta  jusqu'en  1833, 
occupé  de  renseignement  du  chant  et  de  travaux 
littéraires;  puis  il  retourna  a  Halle,  où  il  jouit 
d'une  heureuse  position,  uniquement  occupé  de 
travaux  relatifs  à  l'art  qull  cultive  avec  passion. 
Les  principaux  compositeurs  de  l'Allemagne, 
Klein,  Spohr,  Reimiger,  Lœwe,  Lobe  et  d'autres, 
ont  étrit  pour  Nauennurg  des  ballades  dent 
son  talent  afait  la  fortune.  Les  morceaux  de  cri- 
tique et  d'esthétique  musicale  publiés  par  cet  ar- 
tiste se  font  remarquer  par  la  justesse  des  Aper- 
çus et  par  un  savoir  étendu;  les  principaux  sont; 
t*  Un  mot  sur  l'opéra  romantique  (Gazette  mu- 
sicale de  Berlin,  1828,  n°4ï).  —  1*  Remarques 
sur  VOberon  de  Weber  (ibid.  1817,  n*  37).  — 
t*  Sur  la  méthodologie  du  l'enseignement  du 
chant  (Gazette  musicale  de  Lelpsick,  1819, 
n°*  60  et  si).  —  4°  Notices  sur  la  théorie  de  la 
voix  (Ibid.,  1819,  1830,  1831,  1B3S,  ,1844;  et 
dans  Cœeilia,  tout.  10  *t  17>-  —  5°  Aphorisme* 


HAUKNBURG  - 
sur  le  drame  religieux  (Cxcttla,  t  14).  — 
6"  Sur  la  musique  d'église  (ibid.,  1.  15). —  7°  Le. 
rationalisme  dans  son  application  &  la  science 
de  la  musique  (ibid.,  1830,  cahier  49).  —  g*  Le 
chanteur  dramatlq ue  (Gaulle  musicale  de  Berlin, 
18î7,  n»27>.  —  9°  Esquisse  d'une  esthétique  mu- 
sicale (Gazpt le  musicale  de  Leipsick],  1831.  n"*  8 
«t  10).  —  10*  Sur  la  valeur  pratique  de*  règle* 
de  l'art  (Guette  musicale  de  Berlin,  I83ï).  — 
1 1*  Sur  l'état  de  culture  de  l'esthétique  musicale 
(ibid.).  —  I!"  Esquisses  philosophiques  de  Part 
(nouvelle  Galette  musicale  de  Leipsick,  183*, 
il™  [0  et  11].  On  a  aussi  de  Nauenhorg  un  dernier 
écrit  intitulé  :  Idem  su  einer  Refortn  der  christ- 
lichen  Kirchen  Mtuik,  etc.  (Idées  pour  une  ré- 
forme de  la  musique  chrétienne,  etc.).  Halle, 
1845,  in-S*. 

NAUERT  (Godefhoio-Eusèbe),  virtuose 
sur  le  hautbois  et  sur  la.  harpe ,  vivait  a  Nurem- 
berg vert  1700.  Il  mourut  en  Pologne.  On  a 
publié  de  sa  composition  deux  recueil*  d'odes  et 
de  chansons  allemandes  en  musique,  le  1"  en 
J  758,  Nuremberg,  in-4"  ;  le  second  en  1784. 

NAULT  (Jeui'BApnsTB-PiEBRa),  ancien  pro- 
cureur général  a  Dijon,  démissionné  après  la  ré- 
volution de  juillet  1830,  à  cause  de  se*  opinions 
légitimiste*,  est  membre  de  l'Académie  de  celle 
ville.  On  a  de  lui  divers  ouvrages  étrangers  s 
l'objet  de  celte  Biographie  ;  Il  n'est  elle  Ici  que 
pour  deux  opuscules  réuni*  dans  le  même  vo- 
lume, sou*  le  titre  :  Esqulssedt  Beaumarchais, 
et  Souuntirs  de  la  musique,  Dijon,  Lamanhe 
et  Drouelle,  IBM,  In-S".  Le*  Souvenir*  de  la 
musique  sont  l'expression  d'un  sentiment  pur 
de  l'art,  sou*  une  forme  élégante  et  littéraire. 

NAUMANN  (Jban-àhédée),  compositeur 
célèbre,  naquit  à  Blasenlb,  près  de  Dresde,  le 
17  avril  1741.  Frappé  de  se*  rares  dispositions 
pour  la  musique ,  son  pire  le  retira  de  l'école  de 
village  où  il  l'avait  placé  d'abord ,  et  le  mit 


NAUMANN 


287 


une  autre,  a  Dresde, où  le  jeune  Naumann  eut 
un  maître  de  clavecin.  Tons  le*  matins  il  se  ren- 
dait de  Blatewitt  a  Dresde,  qui  en  est  éloigné 
d'une  lieue,  et  le  soir  il  *'en  retournait  après 
avoir  reçu  se*  leçon*  et  entendu  les  organiste* 
des  principale*  église*  de  la  ville.  Ses  étude*  m 
continuèrent  de  la  même  manière  jusqu'à  l'âge 
de  treize  uns;  dans  cet  intervalle,  il  avait  bit 
de  grands  progrès  dan*  les  sciences  et  surtout 
dans  la  musique.  C'est  alors  qu'il  se  livra  a  l'é- 
lude de  cet  art  avec  ardeur.  Il  avait  atteint  sa 
seiiième  année  lorsque  Weestrœm,  musicien 
suédois  attaché  a  la  chapelle  royale  de  Stock- 
holm, fut  conduit  par  hasard  dans  la  maison 
du  père  de  Naumann.  Étonné  de  trouver  nn  bon 
clavecin  dans  la  maison  d'un  paysan,  et  plu* 


encore  d'y  voir  les  compositions  les  plus  diffi- 
ciles pour  cet  instrument,  il  questionna  ses  hô- 
tes sur  cette  singularité ,  et  son  étonnement  re- 
doubla lorsqu'il  apprit  que  le  fils  de  la  maison 
était  assez  habile  pour  jouer  celte  musique.  Il 
voulut  le  voir  et  l'entendre  ;  charmé  de  son  talent, 
il  lui  proposa  de  devenir  son  compagnon  de 
voyage.  Rien  ne  pouvait  plaire  davantage  à  Nau- 
mann  qu'une  semblable  proposition;  mais  ion 
père  lut  inoins  prompt  à  se  décider.  Il  finit  pour- 
tant par  céder  tox  sollicitations  de  son  (ils  et  aux 
promesses  de  l'artiste  étranger.  Tous  deux  se 
mirent  enroule,  etle  4  juin  I7S7  ils  arrivèrent 
1  Hambourg.  Naumann  ne  tarda  pas  à  se  re- 
pentir d'avoir  confié  son  existence  a  un  maître 
avare  et  brutal,  car  Weeslrœm  le  traitait  plutôt 
comme  son  valet  que  comme  son  élève.  Toute- 
fois l'espoir  de  voir  l'Italie,  où  lis  devaient  se 
rendre ,  et  d'y  acquérir  les  connaissance*  qui  lui 
manquaient,  le  soutenait  dan*  ces  rudes  épreu- 
ve*. Une  longue  maladie  de  Weestravn  le*  re- 
tint à  Hambourg  pendant  dix  mois,  qui  furent  à 
peu  près  perdus  pour  l'instruction  de  Naumann. 
Enfin  il*  s'acheminaient  vers  l'Italie  par  le  Tyrol, 
au  printemps  de  1758;  mais  le  pauvre  Naumann 
dot  faire  a  pied  une  grande  partie  de  cette 
route ,  mal  vêtu  et  plus  mal  nourri.  A  Venise , 
et  plus  tard  à  Padoue ,  où  Weestrœm  alla 
prendre  de*  leçons  de  Tartini ,  son  élève  fut 
même  obligé  de  pourvoir  non-seulement  k  sa  sub- 
sistance, mail  k  celle  du  maître ,  en  copiait 
de  la  musique.  Telle  était  son  activité  dans  ce 
travail ,  que  dans  l'espace  de  sli  k  sept  moi*  il 
copia  soixante-dix  concertos  avec  toutes  les 
parues,  et  beaucoup  de  morceaux  de  moindre 
importance.  Il  était  d'ailleurs  devenu  le  cuisiniei 
de  son  maître.  Tant  de  soin*  indignes  d'un  homme 
né  pour  être  artiste,  et  des  travaux  si  multipliés, 
ne  lui  laissaient  point  de  temps  pour  continuer 
ses  études;  d'ailleurs  il  ne  connaissait  personne 
qui  pût  lui  donner  les  leçons  dont  il  .sentait  le 
besoin.  Un  jour  pourtant  il  surmonta  sa  timidité, 
et  profitant  de  ce  qu'il  était  chargé  de  porter 
chex  Tartini  les  instrumenta  de  Weestrœm  et 
de  deux  de  ses  amis,  il  se  hasarda  à  demander  a 
ce  grand  musicien  qu'il  lui  permit  d'écouler  les 
leçons  qu'il  donnait  à  son  maître.  Touché  par  ce 
vif  désir  de  s'instruire,  et  plein  de  bonté,  Tartini 
ne  se  borna  pas  adonner  a  Naumann  la  permission 
qu'il  demandait ,  car  il  l'admit  au  nombre  de  ses 
«levés ,  et  bientôt  il  eut  a  se  féliciter  de  l'intérêt 
qu'il  avait  pris  a  ce  jeune  homme,  dont  les  progrès 
effacèrent  ceux  de  tous  les  Jeunes  artistes  que 
Tartini  admettait  dans  son  école.  Vers  le  même 
temps  Nsumann  le  sépara  de  Weeslrosm  ei  s'at- 
tacha à  un  jeune  musicien  anglais  nommé  Ittmt, 


qui  te  montra  pour  loi  aussi  bienveillant  que 
Weestrwin  avait  été  dur. 

Apre*  trots  années  et  quelques  mois  passés  a 
Padoue  1  s'instruire  dans  l'art  de  jouer  du  vio- 
lon, du  clavecin  et  dans  l'harmonie  pratique:, 
Naumann  accepta  comme  élève  Pitscher,  violo- 
niste allemand,  qui  voyageait  en  Italie  aux 
frais  du  prince  Henri  de  Prusse.  Bien  que  Tar- 
ifai éprouvât  quelque  peine  à  ae  séparer  de  lui, 
il  approuva  la  parti  qu'il  prenait  de  visiter  avec 
Pitscher  l'Italie  méridionale,  persuadé  qu'il  en 
tirerait  avantage  pour  ion  instruction,  Nau* 
marin  quitta  Padoue ,  avec  son  élève,  le  31  août 
1781,  Us  se  rendirent  d'abord  à  Rome,  puis  a  Nu- 
pieu  ,  où  ils  firent  un  séjour  de  ali  mois.  Nau- 
manu  mit  ce  temps  a  profit  pour  étudier  le  style 
dramatique ,  et  écrivit  ses  premières  composi- 
tions en  ce  genre.  De  retour  à  Home,  les  voya- 
geurs y  passèrent  la  qulntaine  de  Piques,  pour 
entendre  la  musique  de  la  chapelle  Sixtine  ,  qui 
était  alors  dans  tout  son  éclat  ;  puis  ils  allèrent  a 
Bologne ,  où  Naumann  remit  une  lettre  de  Tar- 
tini  au  P.  Martini,  qui  l'accueillit  avec  bonté  et 
voulut  bien  le  diriger  dans  ses  études  de  contre- 

Le  temps  accordé  a  Pitscher  pour  son  voyage 
arrivait  1  son  terme  ;  il  dut  retourner  en  Allemagne 
et  laissa  à  Venise  Naumann ,  qui  avait  peu  d'es- 
poir de  trouver  une  situation  convenable  pendant 
la  guerre  qui  désolait  la  Saie.  Il  vécut  de  quel- 
ques leçons.  Jusqu'à  ce  qu'on  lui  eût  confié  la 
composition  d'un  opéra  bouffe  pour  le  théâtre 
de  Saint-Samuel.  Quoiqu'on  ne  loi  eût  accordé 
qu'un  peu  moins  d'un  mois  pour  l'écrire ,  cet 
ouvrage,  dont  le  titre  n'est  pas  connu,  eut  vingt 
représentations  consécutives,  et  lut  bien  accueilli 
par  le  public.  An  carnaval  suivant ,  on  le  chargea 
d'une  partie  de  la  composition  d'un  opéra  qui 
tut  fait  par  trois  musiciens  réunis. 

Il  y  avait  pria  de  sept  ans  qu'il  était  en  Italie, 
et  it  avait  passé  les  dis- huit  derniers  mois  »  Ve- 
nise, lorsque  la  paix  vint  mettre  un  terme  à  la 
langue  lutte  de  l'Autriche  et  de  la  Prusse.  Alors 
Nsumann ,  plein  du  désir  de  revoir  sa  pstrie  et 
d'y  trouver  une  position  convenable,  envoyai 
aa  famille  la  partition  d'une  composition  pour 
l'église,  avec  la  mission  de  ia  faire  connaître  à 
1*  cour  de  Saxe.  Pour  satisfaire  à  sa  demande , 
«a  mère  se  rendit  à  Dresde ,  et  quoique  simple 
paysanne,  elle  fut  admise  à  présenter  l'ouvrage 
de  Naumann  à  l'électrice  douairière  Marie-An- 
toinette. Cette  princesse,  dont  les  connaissances 
en  musique  étaient  étendues,  examina  la  partition 
et  congédia  la  mère  du  compositeur,  disant  qu'elle 
doutait  que  ce  qu'elle  venait  de  voir  roi  l'outrage  ! 
d'an  jeune  homme,  mais  qu'elle  prendrait  des 


des  pins  habiles  maîtres  de  l'Italie,  consultés  par 
rélectrice,  ayant  été  favorable  *  Naumann, 
eelui-d  reçut  la  somme  nécessaire  pour  se  rendre 
à  Dresde.  Il  y  écrivit,  pour  le  service  de  la  cour, 
une  messe  qui  fut  exécutée  en  présence  de  l'élec- 
trice, et  dont  le  mérite  lui  lit  obtenir  le  titre  de 
compositeur  de  la  chapelle ,  avec  un  traitement 
de  deux  cent  vingt  écus  (un  peu  plus  de  huit 
cents  francs);  faible  ressource,  moins  propor- 
tionnée an  mérite  de  Naumann  qu'à  la  situation 
d'un  pays  pauvre,  ravagé  naguère  par  une  guerre 
désastreuse.  Après  avoir  fait  quelque  séjour  a 
Dresde ,  il  réunit  le  titre  de  compositeur  de  la 
chambre  è  celui  de  maître  de  chapelle,  et  (ut 
chargé  de  la  direction  des  études  des  jeunes  ar- 
tistes Schusler  et  Seydelmann  [voyez  ces  noms), 
avec  qui  il  H,  en  176a,  un  second  voyage  en 
Italie,  aux  frais  de  la  cour  électorale.  Sa  posi 
lion  en  ce  pays,  bien  différente  de  ce  qu'elle  avait 
été  précédemment ,  lui  permit  de  visiter  les  pria- 
dpales  villes  et  d'y  séjourner.  Naples  l'arrêta 
longtemps.  II  y  reçut  la  demande  de  l'opéra 
Achille  in  Seiro  pour  le  (neutre  de  Palerme,  et 
cette  circonstance  lui  procura  le  plaisir  de  voir 
la  Sicile.  A  son  retour,  il  revit  Naples,  Rome, 
Venise,  et  obtint  dans  cette  dernière  ville  un 
engagement  pour  écrire  -  VAletsandra  nette 
/natte.  Pendant  qui!  y  travaillait,  il  Ait  inopiné- 
ment rappelé  par  la  cour  de  Dresde,  pour  com- 
poser la  musique  de  la  Clemcnza  di  Tito ,  k 
l'occasion  du  mariage  de  l'électeur. 

En  1771,  Naumann  entreprit  an  troisième' 
voyage  en  Italie  ;  dans  l'espace  de  dix-linit  mois 
il  y  composa  Solimano,  Le  Noue  dùturbntt 
et  V Isola  disabitata,  pour  Venise,  et  VArnUâa, 
pour  Padoue.  Le  brillant  succès  de  ces  produc- 
tions lui  fit  faire  des  propositions  pour  tous  les 
grands  théâtres  ;  mais  les  devoirs  de  sa  place  le 
rappelaient  en  Saxe ,  et  l'obligèrent  a  refuser  les 
Offres  qui  lui  étalent  faites.  Peu  de  temps  après 
son  arrivée  è  Dresde,  il  reçut  de  Frédéric  II,  roi 
de  Prusse,  des  propositions  plus  brillante*  pour 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  ce  prince ,  avec 
un  traitement  considérable;  mais  Naumann, 
dévoué  au  pays  qui  l'avait  vu  naître ,  et  fidèle  au 
prince  qui  l'avait  tiré  do  la  misère  pour  lui  donner 
une  position  honorable,  n'accepta  pas  lea offres 
du  roi ,  malgré  la  disproportion  des  avantages 
attachés  aux  deux  places.  Ce  sacrifice  fut  récom- 
pensé par  sa  nomination  de  maître  de  chapelle 
en  titre,  avec  des  appointements  de  douze  cent* 
écus  ;  plus  lard  son  traitement  fut  porté  a  5,000 
thalers  (7,350  francs).  Appelé  à  Stockholm  en 
1776, a  l'occasion  de  l'anniversaire  delà  naissance 
du  roi  de  Suède, il  y  composa  son  premier  opéra 


suédois ,  dont  le  sujet  él ait  Amphion,  et  qui 
eut  un  brillant  succès.  Le  roi  le  chargea  de  l'or 
ganisation  de  l'orchestre  du  nouveau  théâtre  de 
Stockholm ,  qui  Tut  ouTert  en  1 780 ,  et  lui  de- 
manda, pour  l'inauguration  de  ce  théâtre,  un 
nouvel  opéra  suédois,  intitulé  Cora,  qui  ne 
réussit  pai  moins  que  le  premier,  et  qui  T»lut  à 
ion  auteur  de*  témoignages  de  satisfaction  dn 
prince  et  de  magnifiques  récompenses.  Le  chef- 
d'œuvre  de  HauDiann,  parmi  «es  compositions  en 
langue  suédoise ,  est  son  Gustave  Wata.  Cet 
outrage,  Amphion,  et  Cora,  ont  été  gravés  en 
partition  au*  frais  du  roi  de  Suède.  Les  succès 
que  Naumann  «Tait  obtenu*  k  Stockholm  le 
firent  appeler  à  Copenhague  en  1785,  pour 
écrire  Orphée,  opéra  danois  dont  la  musique  Ht 
une  Tire  impression  par  la  douceur  de  ses  mélo- 
dies. A  la  suite  de  ce  nouveau  triomphe ,  des  af- 
fres avantageuses  Turent  faites  au  compositeur 
pour  la  fixer  à  la  cour  do  roi  de  Danemark  ;  mata 
les  mollis  qui  lui  avaient  fait  refuser  autrefois 
les  propositions  de  Frédéric  II,  l'empêchèrent 
d'accepter  celles-ci. 

Appelés  Berlin  en  1788,  parle  roi  Frédéric- 
Guillaume,  dont  le  goût  passionné  pour  la  musique 
est  connu,  il  composa  par  ardre  de  ce  prince  la 
Medea,  pour  le  carnaval  ;  mais  n'ajant  pu  ache- 
ver cet  ouvrage  pour  le  temps  indiqué ,  il  ne  put 
le  voir  représenter  qu'es  1789.  Il  écrivit  aussi 
par  l'ordre  du  roiledwixiemeactede/Vofeii/ao, 
dont  le  premier  était  échu  en  partage  à  Retahardt 
par  la  voie  du  sort.  On  lui  demanda  ensuite  une 
musique  nouvelle  pour  le  même  opéra  ;  il  l'é- 
crivit en  1793,  et  en  porta  lui-même  la  parlition 
au  roi,  lorsqu'il  ramena  à  Berlin  le  pianiste  et 
compositeur  Himmal,  et  la  camatriceMLI*Schmali, 
dont  l'éducation  musicale  lui  avait  été  confiée  par 
Frédéric-Guillaume.  Dans  ce  voyage,  Naumann 
fit  exécuter  i  Potsdam  son  oratorio  Davidde 
rit  Terebittto;  le  roi ,  en  témoignage  du  plaisir 
que  lui  avait  fait  cette  composition,  lui  Ht  cadean 
■d'une  tabatière  d'or  enrichie  de  brillants  et  ornée 
de  son  chiffre,  avec  une  somme  de  quatre  centa 
Frédérics  d'or  (environ  neuf  mille  francs).  Au  prin- 
temps de  1797,  une  nouvelle  invitation  du  roi  de 
Pnuse  parvint  k  Dresde  pour  que  Naumann  se 
rendit  A  Berlin.  Mille  thalers  (3,7M  francs)  pour 
les  frais  du  voyage,  et  une  tabatière  qui  avait 
appartenu  à  Frédéric II,  étaient  joints  a  l'invitation 
qui  fut  acceptée  avec  reconnaissance.  Cette  épo- 
que Tut  celle  du  brillant  début  de  Himmel  (voy. 
ce  nom)  comme  compositeur.  L'école  île  chant 
dirigée  par  Faacli  exécuta  dans  cette  occasion  le 
psaume  III  A  4  voix,  Je  Naumann,  qu'il  avait 
envoyé  à  Berlin  l'année  précédente. 

Tandis  que  Naumann  était  ainsi  recherché  par 


plusieurs  rois,  et  brillait  dans  les  cours  étrange™, 
il  était  oublié  a  Dresde,  sa  patrie.  Ses  travaux 
y  étalent  en  quelque  sorte  ignorés ,  et  l'électeur 
de  Saxe  ne  lui  demandait  presque  jamais  de 
nouvelles  compositions  pour  sa  chapelle.  Les  ha- 
bitante de  Dresde  parurent  enfin  sortir  de  leur 
indifférence  et  vouloir  honorer  l'artiste  distingué 
qui  avait  mieux  aimé  servir  sa  patrie  que  d'ac- 
cepter les  avantages  offerts  par  l'étranger.  La 
paraphrase  poétique  du  Pater  natter  par  Klop- 
■tock,  mise  en  musique  par  Naumann,  en  1799, 
leur  fournit  l'occasion  de  réparer  leurs  torts  en- 
vers cet  artiste.  Un  article  de  la  Gazelle  musi- 
cale de  Leipsick  (année  1",  page  833  )  nous  ap- 
prend qu'une  heure  avait  suffi  à  Naumann  pour 
tracer  le  plan  de  son  ouvrage,  mais  qu'il  avait 
employé  quinze  mois  a  l'écrire  on  i  le  corriger, 
ayant  tait  jusqu'à  trois  copies  différentes  de  aa 
partition.  LebarondoRachniliUtconstruiredans 
l'église  de  la  nouvelle  ville  un  orchestre  capable 
de  contenir  deux  cents  exécutants,  et  ce  grand 
ouvrage,  considéré  comme  le  chef-d'œuvre  de 
Naumann,  Tut  exécuté  deux  fois  avec  une  pompa 
inaccoutumée;  la  première,  le  31  juin  1799,  dans 
l'après-midi  jlssccoude,  le  21  octobre  de  la  même 
année,  dans  la  soirée  et  aux  flambeaux.  Il  parut 
A  cette  occasion  un  poème  de  12  pages  in-B°,  in- 
titulé :  Auf  PiaumamÏ!  Oratorivm,  am  21  Juni 
1799  In  der  Kirehe  s*  Weuttadt  sur  Tinter- 
stûtamg  der  durcit  Ueberxhwemmvng  ver- 
ungiliïchten  aufgefiihrt,  nnd  omîl  OU.  mm 
Beden  dêt  hiasigen  StadtkranÀenhausKs  tefe- 
derhoU  (  Sur  l'oratorio  de  Naumann  exécuté  le 
31  juin  1799,  dans  l'église  de  la  ville  nouvelle, 
au  bénéfice  des  victimes  de  l'inondation,  et  répété 
le  31  octobre  an  profil  de  l'bdpital),  Dresde,  1789. 
Le  poète  exprime  dans  ce  morceau  l'admiration 
dont  II  a  été  saisi  à  l'audition  de  la  musique  de 
Naumann.  Aeie  Galatea,  dernier  opéra  de  ce 
Vompoeitear,  fut  représenté  à  Dresde  le  la  avril 
■  SOI ,  et  de  nouveau,  tes  lardifî  témoignages  de 
l'admiration  publique  accueillirent  celle  pièce. 
Pendant  qu'il  y  travaillait,  le  bruit  s'était  répandu 
qu'elle  serait  aa  dernière  production  dramatique, 
et  qu'il  j  dirait  adieu  k  la  scène  ;  l'événement 
vérifia  cette  prédiction,  car  Naumann  fut  frappé 
d'apoplexie  le  31  octobre  1801,  dans  une  prome- 
nade qu'il  faisait  le  soir,  non  loin  de  la  maison 
de  campagne  qu'il  avait  fait  construire  k  Blase- 
wili,  lieu  de  sa  naissance.  11  ne  fut  retrouvé  dans 
les  champs  que  le  lendemain  malin.  Le  froid  de 
ta  nuit  l'avait  saisi.  Rapporté  chez  lui,  il  ne  re- 
prit pas  connaissance,  et  dix  jour»  après  il  expira, 
k  l'âge  de  soixante  ans  et  quelques  mois:  Il  s'é- 
tait marié ,  k  Copenhague,  en  1791 ,  avec  la  Bile 
de  G roJt schilling ,  amiral  danois.  Sa  jeunesse 
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KAUMAHN  —  NATJSS 


48u  La  Sorte  di  Mcdea,  grand  ballet  pour 
Berlin,  1788.  —  47°  La  Dama  toldato,  opéra 
bouffe,  *  Dresde,  en  1 791 .  —  48°  Amer  giusti- 
fleato,  Idem,  ibid.,  17».  —  4»°  Proletilao, 
opéra  séria,  à  Berlin,  1793.  —  50°  Andromeda, 
opéra  aerU.  —  51°  Ad  e  Qalatea,  a  Dresde, 
le  55  avril  1801.  111.  Musique  wsTBmi  estais  et 
m  coins*.  —  51°  Dix-bolt  symphonies  a  grand 
orchestre.  Cet  symphonies  existaient  en  manus- 
crit a  Leipsick,  chei  MM.  Bieiiiopf  et  Hasrlcl, 
et  ont  été  Tendues  en  1830.  —  53°  Six  sonates 
pour  l'harmonica  ou  piano ,  Dresde ,  1792.— 
54*  Concerto  pour  le  clavecin,  Darmsladt,  1794. 
—  55"  Trois  sonates  pour  piano  et  fioloo,  op.  I, 
Paris.  —  68*  Six  quatuors  pour  piano,  flûte,  vio- 
lon et  basse,  Berlin,  1786.  —  57°  Sis  trios  pour 
piano,  violon  et  bas»,  op.  3,  ibid.  —  58*  Si* 
sonates  pour  harmonica,  op.  4.  —  59°  Sri  duo* 
faciles  pour  deux  violons,  gravés  a  Leipsicl ,  chef 
KuJinel.  —  80°  Camonette  (Eeeo  quel  fiera  is- 
tante)vaat  soprano,  avec  piano  et  violon,  Dresde, 
1778.  —  81*  Chantons  de  francs-maçons,  Leip- 
sicl,  1778.  —  81*  Doue  romances  françaises  et 
Italiennes,  Ibid.,  1784.  —  63°  Sis  ariettes  ita- 
liennes, Berlin,  1790.  —  64°  SU  romances 
françaises  avec  accompagnement  de  piano,  ibid., 
1790.  —  65"  Petite  cantate  sur  la  musique  (on 
allemand);  Letpsici,  Breitkopf  et  Haertel.  — 
86°  L'ïdiala,  cantate»  voix  seule,  Dresde,  Hil- 
tcber. —  67°  Le  Tombeau  de  Klopslock,  élégie, 
avec  accompagnement  de  plana  ;  Leipsick,  Breit- 
kopf et  HsBrtel.  —  68*  Vingt-cinq  chansons  alle- 
mandes, avec  accompagnement  de  piano;  Dresde, 
Hilscher.  Une  nouvelle  édition  complète  des 
thansous  allemandes,  italiennes  et  françaises  de 
Naumann  a  été  publiée  à  Leipsick,  ehex  Breit- 
kopf el  Hserlel.  Wieland  a  donné,  dans  le  nou- 
veau Mercure  allemand  de  1803,  une  notice  bien 
écrite  «or  ce  compositeur.  Il  y  en  a  une  autre 
dans  la  Vresde  savante  rie  Klcbe  (1798);  enfin 
Meissner  (voy.  ce  non)  a  fourni  des  renseigne- 
ments beaucoop  plus  exacts  dans  l'ouvrage  qui 
a  pour  litre  ;  BruckstHeke  au*  J.  A.  Ifau- 
mann'i  Lebentgeschichie  (Fragmenls  poor  servir 
à  la  biographie  île  Naumann),  Prague,  1803-1804, 
2  vol.  in-8°.  Boclillt*.  a  donné  aussi  une  notice 
sur  Naomaan  dans  le  troisième  volume  de  son 
recueil  ftir  Freunde  der  Tonkunst.  M.  Mann- 
stein  {voy.  ce  nom)  a  publié  le  calalogue  général 
de  toutes  les  compositions  de  ce  maître,  sous  le 
titre  suivant  :  Vollstœndigrs  Verielchnla  aller 
eampotUlonem  der  Kwrfurstl.  Sachs- Knpelt- 
metilert  Saumann  ;  nebst  historisehen  und 
JCrititchen  llottien  fine*  Kunlskenners  aw 
Naumann  s perstehnllcher  Cmgeoung.  Dresde, 
Arnold  gr.  in-go  de  14  pages. 


NAUMBOURC  (S.),  ministre  officiant  du 
temple  du  consistoire  Israélite  de  Paris,  est  ne- 
en  1811  k  Donenlolie,  village  de  la  Bavière.  Issu 
d'une  famille  de  chantres  de  synagogues,  Il  prit 
k  dis-sept  ans  la  résolution  de  suivre  la  même 
carrière,  et  après  avoir  étudié  le*  éléments  de 
l'harmonie  et  du  contrepoint  sous  I*  direction  de 
M.  Boeder,  maître  de  chapelle  du  toi  de  Bavière  ,. 
il  écrivit  tes  premier*  essais  de  composition  pour 
la  synagogue  de  Munich,  où  Ils  furent  bien  ac- 
cueillis. En  1845,  la  place  de  ministre  offlclanl 
■lu  temple  eonstslorial  de  Paris  étant  devenu» 
vacante,  H.  Naomboorg  lut  présenté  su  con- 
sistoire, pour  la  remplir,  par  le  célèbre  compost — 
tour  F.  Balévy,  et  fut  agrée.  Depuis  Ion  jusqu'à, 
ce  jour  (1801)  il  an  a  rempli  l'emploi  avecdisUsw- 
tion.  Auteur  d'un  très-grand  nombre  de  chant* 
religieux  pool  le  colle  Israélite,  k  trois  et  à  qua- 
tre voix.  Il  les  a  réunis  en  une  collection  divisée 
en  trois  parties  sous  ce  titre  :  Semirvth  Itratt. 
Chants  religieux  de»  Israélites,  contenant  la 
liturgie  complète  de  la  Synagogue,  de*  temps 
les  plus  recules  jusqu'à  nos  /ours.  Paris,  cher 
l'euleur,  1847  et  années  suivantes.  La  deuxième 
partie  renferme  les  chants  liturgiques  des  grande* 
fêtes,  et  I*  troisième  partie,  les  cantiques  el  les 
psaumes,  également  harmonisés  et  avec  un  se-  - 
compagne  ment  d'orgue  et  de  harpe.  A  la  An  de 
celte  troisième  partie ,  on  trouve  les  accents  to- 
niques pour  ia  lecture  de  diverses  parties  de  la . 
Bible,  telles  que  le  Pentateuque,  le  livre  d*Es- 
ther,  les  Prophètes ,  et  le*  Lamentation*  de  Jé- 
reraie,  avec  la  traduction  en  notation  moderne. 
La  composition  de  ce  recueil  fait  honneur  au 
goût  et  aux  connaissances  musicales  de  H.  Naum- 
bourg  :  Il  a  conservé,  autant  que  cela  est  possi- 
ble dans  l'état  actuel  de  ta  tradition ,  le  eamctertr 
primitie  et  original  dn  chant  hébraïque. 

NAUSEA  (Fatcssic),  célèbre  théologie*. 
allemand,  naquit  è  WesaSealsId,  prètdeWOn- 
bourg,  vers  1480.  Appelé  è  Vienne  en  1633, 
comme  prédicateur  de  la  cou  r,  Il  y  devint  lecteur 
de  théologie,  chanoine  de  la  cathédrale ,  et  con- 
seiller de  l'empereur  (Ferdinand).  En  1538'  Il  fut 
nommé  coadjiileur  de  Jean  Fabri ,  évéque  de 
Tienne,  et  lui  succéda  en  1541.  Le  roi  des  flo-  ■  - 
mains  l'ayant  envoyé  an  concile  de  Trente  en  qua- 
lité de  son  ambassadeur,  il  j  mourut  le  8  lévrier 
1580.  On  trouve  dans  la  Bibliothèque  wnreer- 
selU  de  Gesner,  l'indication  d'un  livre  deltausea,  . 
sons  le  titre  de  Itagoge  musices;  mais  il  ne 
parait  pas  que  cet  ouvrage  ait  été  imprimé. 

NAUSS  (Fkakçois-Xavikji),  organiste  de  U 

cathédrale  d'Augsboorg,  vivait  vers  le  milieu  du 

dix-huitième  siècle.  Il  s'est  fait  connaître  **r 

ne  livre  qui  a  pour  titre  :  Grundlteher  Unter*- 

19 


Sfl2 


KAUSS  —  NAVOIGILLE 


rickl  den  Generalbass  recht  su  erlernen, 
(Instruction  normale  pour  apprendre  te  buM  con- 
tinue, etc.);  Augsbourg,  1741,  \a-V.  On  a  aussi 
publié  de  lui  deux  recueil*  de  prélude*,  fugue*, 
airs  et  pastorales  pour  l'orgue,  ainsi  que  cinq 
Mite*  de  petite*  pièces  facile»  pour  clavecin,  bous 
le  titre  de  Die  spielende  Mute.  Toute*  ces  pro- 
duction* ont  été  Imprimée*  1  Augsbourg. 

NAUZE  (Louis  JOUARD  DE  LA),  membre 
de  l'Académie  de*  inscriptions,  naquit  a  Ville- 
ueuie-d'Agen,  le  17  mars  1696, et  mourut  I  Pari* 
h  3  oui  1773.  Il  a  fait  inaérer  dan»  le  tome  XIII 
de*  Mémoire*  de  la  société  dont  il  faisait  partie 
uns  Dissertation  sur  les  chansons  de  l'an- 
cienne Grèce.  On  en  trouve  une  traduction  al- 
lemande, par Ebert,  dans  les  essais  {Beytrxge) 
de  Mirpurg,  t.  t,'  p.  417-4(17. 

NAVA  (  Antoine),  guitariste  italien,  tirait  à 
Milan  vers  iSiO.  Il  a  (ait  graver  de  sa  compo- 
sition environ  soixante-dix  œuvre*  da  pièces  de 
différents  genres  pour  guitare  seule  ou  avec 
accompagne  ment ,  a  Milan ,  chez  Ricordl ,  et  A 
faria. 

NAVARA  (Fbabçoi»),  compositeur  drama- 
tique, né  A  Rome  vers  1660,  Ht  représenter  A  Ve- 
nise, en  IG96,  un  opéra  intitule  :  Batilio  re 
<T  Oriente. 

M  A  V  ABU  A  (Vincent  ) ,  prêtre,  né  i  Païenne 
le  S  mai  1668,  était  en  1713  bénéficier  de  l'église 
métropolitaine  de  celte  ville.  On  a  do  lui  un 
livre  intitulé  :  Brevis  et  accurata  lotiiu  matâtes; 
■notifia.  Païenne,  (703,  in- V.  Il  écrivit  aussi  une 
théorie  de  la  musique  qui  avait  pour  titre  :  Ta- 
ivole  délie  legge  numérisa  ed  armontea,  nette 
guall  si  dlsvetano  ail  arcanl  più  reconditi  del 
miMin  e  delta  musica;  mais  un  incendie  dé- 
truisit son  manuscrit  le  16  juillet  1670.  Il  recom- 
mença ,  dit-on ,  ce  travail,  mai*  il  ne  parait  pas 
qu'il  l'ait  fait  Imprimer. 

NAVIÈRES  (Ciuai.es  DE),  néàSedan,  pré* 
de  Ponl-h-Mousson,  fut  attaclié  au  service  du  duc 
-de  Bouillon.  Lacroix  du  Maine  dit  qu'il  fut  tué 
en  1472,  dans  la  nuit  de  la  Sain  t-BarlltélemVi  mais 
Colle  tet  a  bit  voir  |  Discourt  sur  la  poésie  mo- 
rale, page  183)  qu'il  vivait  encore  en  1614,  puis- 
qu'il flj  dans  celle  même  année  des  quatrains  sur 
l'inauguration  de  la  statue  équestre  de  Henri  IV. 
Du  Verdier  dit  que  Charles  de  Navières  est  au- 
teur d'un  cantique  sur  la  paix,  avec  la  musique 
et  noie  d'icelut,  imprimé  à  Parts,  chez  Mathu- 
rin  Prévôt,  avec  autres  de  set  ouvres,  en  1470. 

NAVOIGILLE  aîné  (GuLUuBU-Juuaf  dit), 
ïlolonisledequelquelaleul,  né  a  Givel  vers  I74S, 
suivant  une  notice  de  Roquefort  (1)  (et  non  A 
(i)  Otte  imiIce  «si  Inaèree  lui  le  w  apojfii  tmcfdné- 
**•■»  llurtv  is*t,  f.  ht  -,  Roquefort  mit  été  l'imi  dt 


Lille,  comme  il  est  dit  dans  la  première  édition 
de  cette  Biographie  ),  quitta  sa  ville  natale  pour 
venir  étudier  la  musique  à  Paria.  Un  hasard  lai 
procnra  la  connaissance  d'un  noble  vénitien  re- 
tiré à  Mén  il  mon  tant,  et  qui  charmé  de  ses  heu- 
reuses dispositions  le  prit  en  affection,  le  garda 
chei  lui,  finit  par  l'adopter  et  lui  donna  son  nom. 
Monsigny  l'avait  fait  entrer  dans  la  maison  du 
duc  d'Orléans.  Après  la  mort  de  ce  prince,  na- 
voigille foi  quelque  tempe  sans  emploi.  Il  s'était 
Tait  une  réputation  d'habile  chef  d'orchestre  en 
dirigeant  celui  de*  concerts  de  la  Loge  olympi- 
que. Il  n'était  pas  moins  distingué  comme  profes- 
seur. Plusieurs  années  avant  la  Révolution  il  avait 
établi  une  école  gratuite  de  violon,  chez  lui,  rue 
de  la  Chaise,  hôtel  de  Bretagne.  Alexandre  Bou- 
cher fut  l'artiste  le  plu*  renommé  qui  en  sortit 

En  janvier  1719  Navoigille  entra  au  théâtre  de 
Monsieur  comme  chef  des  seconds  violons;  il  j 
était  encore  en  1791.  Le  30  octobre  1791  eut  lien 
l'ouverture  du  théâtre  du  Palais,  dit  des  Varié' 
tes,  qui  prit,  en  1793,  le  nom  de  Théâtre  de  la 
Cité-  Rodolphe  était  le  directeur  de  la  musique, 
Navoigille  le  premier  violon,  et  son  frère  y  jouait 
l'alto.  En  1799  et  1800,  Navoigille  aîné  était 
cltef  d'orchestre  du  même  théâtre.  Lorsque  vers 
la  fin  du  mois  de  mai  1806  la  Hollande  fut  éri- 
gée en  royaume  en  faveur  de  Louis-Napoléon , 
Planlade  ayant  été  choisi  pour  diriger  la  cha- 
pellerie ce  prince  y  fit  entrer  les  frères  Navoigille. 
Après  la  réunion  de  la  Hollande  h  la  France, 
celui  qui  est  l'objet  de  celte  notice  revint  à  Paris, 
oh  il  mourut  au  moi*  de  novembre  KM. 

Outre  les  oeuvres  écrites  pour  le  Théâtre  de  la 
Cité,  attribuée*  par  les  un*  à  Navoigille  aîné, 
par  les  autres  A  *on  frère,  on  connaît  du  premier 
les  compositions  suivantes:  '"Six  Trios  pour  3 
violons  et  violoncelle,  op.  1.  —  3°  Six  Duelti  A 
due  violini,  op.  3.  —  3°  Six  Sonates  a  déni  vio- 
lons et  basse.  —  a"  Si»  Solo*  pour  violon,  op.  4. 
—  S"  Six  Symphonies  a  grand  orchestre,  qui  peu- 
vent s'exécuter  A  quatre  parties,  op.  4;  Paris, 
Bailleun.  —  Six  Trios  pour  deux  vinloos  et  basse, 
op.  IO;chezMn'deSillj.  —  Un  Recueil  de  con- 
tredanses et  valses,  et  quelques  romances. 

NAVOIGILLE  (Huatjrr- Julien  dit),  connu 
sons  le  nom  de  Navoigille  cadet,  naquit  à  Givet 
eu  1749.  Ver*  1774  il  alla  se  fixer  A  Paris.  Sur  le 
Calendrier  musical  universel  de  1789,  p.  303, 
on  le  voit  figurer  parmi  les  professeurs  libre* 
(sans  emploi).  Son  adresse  est  Indiquée  :  HdtH 
.Vontesson,  C  haussée  a"  Antin.  En  1791  et  1793 
il  était  alto  a  l'orchestre  du  IhéAtre  du  Palais  dit 


HAV01GILLE  —  NEEDLER 


iLr.i  Variété!,  qui  l'inné*  suivante  prit  le  titre 
de  Tkédtrede  la  Cilé.  En  17»  et  1800,  Julien 
Navoîgillo  avait  encore  le  même  emploi,  comme 
ou  le  voit  dus  l'AUntDKh  des  spectacle»  de  l'an 
toi.  Toutefois  ,  It  paratlrail  que  dans  le  cou- 
rut  de  l'année  1799  11  entra  a  l'orclieslre  dn 
théâtre  Feydeau,  car  on  trouve  NavoigUU  jeune 
parmi  Un  seconds  violons  dans  l'Aimante!)  des 
spectacles  de  Piris  pour  l'an  vin,  p.  93.  en  1806 
U  accompagna  un  frire  à  La  Haye  et  fit  partie 
de  II  chapelle  de  Louis- Nsfoléon.  Après  la  réu- 
nion de  la  Hollande  à  la  France  il  retourna  a  Pa- 
rla. L'époque  de  sa  mort  n'est  pu  connue.  Cet 
artiste  fui  le  père  de  H"*  Navoigllle,  qui  enl  de  la 
réputation  comme  harpiste  et  te  fit  entendre  an 
concert  de  la  Loge  olympique  eu  1804.  —  On 
a  gravé de  Navoigi Ile  cadet  les  ou  vrages  suivants  : 
1*  SU  Quatuors  concertants  pour  deux  violons, 
alto  et  basse,  op.  1;  Paris,  La  Çherardiere.  — 
1'  Six  Quatuors  concertants  pour  1  violons,  alto 
et  basse,  op.  3  ;  Paris,  chex  l'auteur,  rue  du 
Temple,  hotei  de  Montnas  (Biblioth.  impériale). 
La  bibliothèque  du  Conservatoire  de  musique 
possède  trois  manuscrits  sous  le  nom  de  Havoi- 
gille  (sans  prénom),  savoir  :  1"  Quintette  pour 
Tiolous,  viole  et  basse.  —  3*  Six  Symphonies. 
—  3*  Sonates  pour  violon. 

NAWRATILLf...),  organiste,  né  en  Bohè- 
me, était  attaché  a  l'église  de  Raudniix,  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-hullrème  siècle.  H  a  écrit 
deux  litanies  qui  ont  été  citées  comme  des  com- 
position» distinguées,  et  qui  sont  indiquées  dans 
le  catalogue  de  Foyta.  J'ignore  si  les  bail  cahiers 
de  polonaises  et  de  marches  pour  piano  gravées 
sous  ce  nom  à  Vienne,  cher,  Artaria,  sont  de  l'ar- 
tiste dont  il  s'agit  ici  ou  de  quelque  antre  du 
même  nom. 

NAWRATUX(Airraim),  vraisemblable- 
ment de  la  même  famille,  était  contrebassiste  dis- 
tingué i  Prague,  en  (MO, 

NEANDER  (Alexis),  prêtre  et  directeur  de 
musique  à  l'église  de  Ssint-Kilian,  à  WQrabourg, 
au  commencement  du  dix-septième  siècle,  a  pu- 
blié trois  suites  de  motets  i  4  et  jusqu'à.  14  voix, 
sous  le  titre  de  Caniionet  lacrx,  qvai  vulgo 
motetai  vacant;  Francfort- siir-le- M eiii,  1005  10, 
ln-4*. 

NEAXDER  (  Jotcma  ) ,  dont  le  véritable 
nom  était  ftewnann,  naquit  à  Brème  en  teiu. 
Après  avoir  terminé  ses  éludes  de  théologie,  il 
composa  des  sermons  qui  ont  été  publiés,  et  cul- 
tiva avec  succès  les  lettres,  la  poésie  et  la  musi- 
que. Il  fut  d'abord  rectrur  du  collège  i  Dussel- 
durf,  puis  fut  nommé,  en  1679,  prédicateur  de 
t église  Saint-Martin ,  a  Brème ,  et  mourut  dans 
cette  ville  le  il  mars  1680.  On  a  de  lui  des  re- 


,  eue  ils  de  cantiques  avec  les  mélodies  dont  H  y  » 
:  des  éditions  imprimées  i  Brème  et  dans  d'autres 

I  lieiu,  publiées  en  1680,  1693,  1713,  1716,  1735 
|  et  1730.  Ces  cantiques  ont  joui  do  beaucoup  d'es- 
,  lime  chez  les  réformés  allemands. 

NEATE  (Chim-ks)  ,  professeur  de  piano,  est. 
I  né  i  Londres  en  1764.  Après  avoir  pris  les  pre- 
mières leçons  d'nn  maître  peu  connu  ,  nommé 
1  Guillaume  Sharp  ,  il   passa  sous  la  direction  de 
i  Fietd  ,  dont  il  recul  les  conseils  jusqu'au  départ 
1  de  cet  arliate  pour  Péleranonrg.  Il  se  fit  entendre 
.  pour  la  première  lois  en  public  dans  les  oratorios- 
d'Asbley,  et  fut  un  des  fondateurs  de  1a  Société 
j  philharmonique,  dont  II  a  été  directeur  pendant 
|  plusieurs  années.  Vers  1 804  il  fit  un  voyage  sur  le. 
continent,  passa  huit  mois  à  Vienne,  puis  étudia), 
la  composition  sous  la  direction  de  Winter  et  de 
:   Woein.  En  1808  il  publia  son  premier   enivre r 
consistant  en  une  grande  sonate  pour  pisno, dé- 
dier a  Woelfl.  Ses  occnpationa  comme  professeur 
lui  firent  mettre  un  Intervalle  de  quatorze   ans 
entre  cette  publication  et  celle  d'une  grande  so- 
nate (en  ut  mineur),  œuvre  3,  qui  ne  parut  qu'en. 
1  1813  ,  et  quia  été  réimprimée  à  Vienne,  chex 
1  Haslinger.  Depuis  lors  Reste  abitparallre  aussi.- 
:  quelques  fantaisies  et  variations  pour  le  piano- 
i      NEDELMANN  (Wilhbué  on  GmuMam),. 
cantor  t  Essen,  vers  1830,  sur  qui  las  biogra- 
phes allemands  gardent  le  silence,  est  auteur  dr 
I  plusieurs  recueils  de  chanta   i  trois  on  quatre 
voix  égales  pour  les  enfants,  publiés  par  livrai- 
sons I  Easen,  chez  BKdeker,  en  1830-1839. 
1       NEEB  (Hemu),  compositeur  et  directeur  de 
la  Liedertafel  (Société  de  chant),  a  Francfort- 
:  aur-le-Mein,  est  né  en  1807  à  Lich,  dans  la  Hesaer 
éleclorale.  Il  y  fit  ses  éludes  au  séminaire  de  Fried- 
berg,  et  y  apprit  la  musique  sous  la  direction  du. 
recteur    Millier,  auteur  de  t'opéra    Die  lettten 
Tage    von   Pompeji  { Les  derniers    jours    de 
I  Pompél),   qui  lut   représenté  au  théâtre  de    la 
cour  à  Darmatadl,  au  printemps  de  1865.  Seco- 
ue rendit  ensuite!  Bildingen,  où  il  reçut  des  le- 
çons du  directeur  de  Is  Société  de  chant  ;  puis  it 
fut  envoyé  à  Francfort  et  y  devint  élève  d'AJoys 
Scbiailt  pour  le  piano.  Compositeur  de  mélodie» 
d'nn  caractère  original,  il  a  écrit  aussi  la  musique 
;   des  opéras  intitulés  Dominique  Baldi,  Le  Cid, 
(  et  Die  Sehwtmen  Juger  lLetC\n»Mari  noirs), 
;   qui  ont  été  représentés  au  théâtre  de  Francfort. 
,  En  1160  Neen  était  directeur  dea  Sociétés  de 
,  chant  Eutonia  et  Gerœanica. 

NEEDLER  (Hum),  amateur  de  musique 
.  distingué,  est  né  à  Londres  en  1684.  Son  père, 
.  bon  rtolonlsle  pour  son  temps,  lui  Ht  commencer 
l'étude  de  son  instrument,  puis  le  plaça  sons  la. 
direction  de  Jolin  Banialer  et  de  Pnrcell  pooi  la- 


394 


NEEDLER  —  HEEFE 


composition.  Needter  fut  le  premier  qui  joui  en 
Angleterre  les  concertos  de  Corelll.  En  1704  il 
obtint  un  emploi  supérieur  dtuii  les  accises  de 
Londres,  quoiqu'il  ne  loi  Agé  que  de  dii-neut 
ans-  Cet  amateur  mérite  d'être  mentionné  dans 
l'histoire  de  l'art  comme  ayant  fondé,  en  1710, 
le  Concert  de  ta  musique  ancienne.  Il  mourut  a. 
Londres  le  8  août  1 700,  a  l'âge  de  soixante-quiiwe 

NEEFE  (CHHÉrrEn-TnÊo»B[LE  ),  né  le  5  fé- 
•rrier  1748,  a  Chemnitz,  dans  la  Saxe,  étudia 

■  d'abord  le  droit  a  l'université  de  Leipsick,  et 
reçut  dans  le  même  temps  de*  leçons  de  Hiller 

-  pour  la  musique.  De  retour  a  Chemniti,  il  y 
exerça  pendant  quelque  temps  la  profession  d'a- 
vocat, malt  continua  sel  études  de  musique,  et 
fit  même  quelques   estais  de  composition  qu'il 

■  envoya  à  son  maître,  particulièrement  des  petites 
sonates  et  d'autres  pièces  pour  le  clavecin,  que 

i  Hiller  a  insérées  dans  ses  Notices  hebdomadaires 
(  Wœch  entliche  Ciaehriehten  die  Musik  betref- 
fend),  de  1768.  Encouragé  par  le  suffrage  de  ce 
Bmikkn  distingué,  Neefe  prit  la  résolution  de 
renoncer  à  la  jurisprudence  pour  se  consacrer 
i  la  musique,  et  dans  ce  dessein  il  se  ren- 
dit une  seconde  fois  a  Leipsick,  en  1770.  Il  7 

trouva    des  encouragements  et   de  fréquentes 

■  occasions  pour  augmenter  ses  connaissances  et 
développer  son  talent.  Le  théâtre  de  cette  ville 
était  alors  dans  un  état  prospère,  et  l'opéra  alle- 
mand v  était  accueilli  avec  faveur.  Neefe  ;  fit 

'  représenter  quelques  pièces  qui  obtinrent  un  suc- 
cès honorable,  et  qui  furent  publiées  en  partition 
pour  le  piano.  La  place  de  clief  d'orchestre  du 
théltre  lui  fut  aussi  offerte ,  et  pendant  plusieurs 

■  années  il  en  remplit  les  fonctions.  Il  ne  quitta 
cette  position  que  pour  s'attacher,  en  qualité  de 
chef  d'orctie*tre,  à  une  troupe  de  comédiens  am- 
bulants, avec  laquelle  il  visita ,  depuis  1776, 
Dresde,  Hanau,  Mayenne,  Cologne,  Manheim, 
Heidelberg  et  Francfort  ;  nuls  il  alla  à  Bonn,  nu 
il  eut  la  direction  de  l'orchestre  du  théâtre,  et  la 
place  d'organiste  de  la  cour.  Malheureusement 
il  ne  jouit  pas  longtemps  de  ces  avantages,  car  le 
prince  électeur  ayant  cessé  de  vivre  en  1785,  le 
théâtre  fut  renne,  et  Neefe  perdit  le  traitement  de 
mille  Florins  attaché  a  sa  place  de  cher  d'orchestre  ; 
il  ne  lui  resta  plus  pour  faire  vivre  sa  famille  qne  le 
revenu  Insuffisant  de  sa  place  d'organiste.  Il  dut 
chercher  alors  des  ressources  dans  renseigne- 
ment, et  bieutût  il  compta  parmi  ses  élèves  les 
personnes  les  plus  distinguées  de  la  ville;  mais 
le  nouveau  prince  ayant  réorganisé  le  spectacle 
de  la  cour,  Neefe  dut  rentrer  dans  ses  fonctions 
de  chef  d'orchestre  et  renoncer  t  celles  de  pro- 
«èsseur.  Peu  de  temps  après,  la  guerre  de  1»  révo- 


lution avec  la  France  éclata;  les  années  françai- 
ses arrivèrent  sur  le  Rhin,  et  le  théâtre  fut  fermé 
de  nouveau.  Neefe  conduisit  alors  sa  famile  a 
Amsterdam,  et  lit  entrer  sa  tille  au  théâtre  alle- 
mand comme  cantatrice;  il  aurait  accepté  lui- 
même  la  place  de  chef  d'orchestre  de  ce  théâtre, 
si  son  prince  ne  l'avait  obligé  i  retourner  A  Bonn. 
L'administration  française  l'employa  comme  ré- 
gisseur du  séquestre  des  biens  de  l'électeur;  mais 
la  saisie  définitive  de  ces  biens  ayant  été  déci- 
dée, il  perdit  encore  cet  emploi.  Sur  ces  entre- 
faites, la  troupe  allemande  d'Amsterdam  l'étant 
dissoute,  la  fille  de  Neefe  entra  an  théâtre  de  Des- 
aau,  et  lui-même  y  fut  appelé  pour  en  diriger  l'or- 
chestre, en  170S.  Le  temps  des  pénibles  épreuves 
semblait  passé  pour  lui  ;  il  commença  »  goûter  le 
plaisir  dn  repos  après  tant  d'agitations.  En  1797, 
il  joignit  i  sa  place  de  directeur  de  musique  au 
théltre  celle  de.  maître  de  concert  de  la  cour; 
mais  un  asthme  le  conduisit  au  tombeau,  le  28 
Janvier  1798,  Neefe  a  eu  la  gloire  d'être  un  des 
maîtres  qui  ont  dirigé  les  premières  études  de 
Beethoven,  H  a  écrit  pour  le  théâtre  :  1°  Die  Apo- 
(hele  (La  pharmacie),  k  Leipsick,  I77Ï,  gravé  SB 
partition  pour  le  piano.  —  2°  Amor'i  Gvckkas- 
fen( L'Optique  de  l'amour),  ibid.,  1773,  gravé 
en  partition  pour  le  piano.  —  3*  Die  Einspruch 
(L'Opposition),  i  Leipsick,  1773, gravé  en  paru- 
tion pour  le  piano.  —  i"  La  plupart  des  airs  dn 
petit  opéra  Intitulé  :  Dorfbarbitr  (Le  Barbier 
de  village),  gravé  en  partition  pour  le  piano,  k 
Leipsick,  1771.  —  b"  Henri  et  Lyda,  gravé  en 
partition,  k  Leipsick, en  1777.  — S*  Zémireet 
Axor,  dont  l'air  :  Ver  blumen  Kœnigin  (La  Reine 
des  fleurs)  se  trouve  dans  la  collection  d'airs  d'o- 
péraa  publiée  par  Hiller  en  1778,  —  7e  AdelheU 
von  Veltheim  (Adélaïde  de  Veltheim),  k  Bonn, 
en  1781 .  —  B"  Chant  des  Bardes,  dans  la  tragé- 
die :  Die  Romer in Devtichland  (Les  Romains 
dans  la  Germanie).  —  9"  Sophonisbe,  mono- 
drame, publié  &  Leipsick,  eu  partition  pour  le 
piano,  1783.  —  10"  ZWeneuen  Guttherrn.  (Les 
nouveam  Propriétaires),  gravé  en  partition  pour 
le  piano,  1"  et  "i"  parties,  Leipsick,  1783  et  178*. 
—  H*  Beaucoup  d'enlr'sctes  et  d'autres  mor- 
ceau* pour  des  drames.  Parmi  les  compositions 
de  Neefe  pour  l'église  on  remarque  ■  1°  Le  Pater 
noiter,  en  allemand.—  2*  L'ode  de  Klopstock  : 
Dem  Unendliclien,  k  i  voit  et  orchestre.  Ses 
principaux  ouvrages  de  musique  instrumen- 
tale consistent  en  un  concerto  pour  piano  et 
violon,  avec  orchestre;  sii  sonates  pour  piano, 
gravées  k  Glogau,  chez  Gûntlier;  trois  enivres 
de  sonates  pour  piano  seul,  publiés  k  Leipsick 
depuis  1774  jusqu'en  1784;  fantaisies  pour  piano, 
Bonn,  Simrock  ;  variations  sur 


NEEFE  —  NEGRI 


295 


D/u  FrvhstUck,  ibid.,  179Î;  marcha  des  prê- 
tres de  la  Flûte  enclianiée.  Tiriez,  ibid.  Heefe 
a  aussi  »rr»ngé  pour  le  piano  beaucoup  d'ope  ru 
de  Motart  et  d'autres  compositeurs ,  ou  traduit 
«a  allemand  des  opéras  de  Grétrj,  Dalavrac, 
Deaaides,  Paisiello,  etc.  Enfin  on  a  de  lui  des 
chansons  pour  les  enfants,  avec  accompagnement 
de  piano,  publiées  a  Glogau,  chez  Guuther,  et 
des  mélodies  pour  le*  Rive*  et  images  de  Her- 
der;  Leipeick,  Breilkspfet  Hesrtel.  II  est  auteur 
d'one  dissertation  sur  tas  répétitions  «n  musique, 
insérée  au  Musée  allemand  en  1770,  et  de  ren- 
seignements sur  ta  musique  à  Munster  et  à  Bonn, 
dans  le  Magasin  de  Cramer  (1"  année,  1783). 

NEEFE  (M"*),  (emme  du  précédent, dont 
le  nom  de  famille  était  2INEC,  naquit  a  Wena, 
dans  le  duel»  de  Gotha,  et  reçut  son  éducation 
musicale  dans  la  maison  du  compositeur  Georges 
Banda.  Apres  arolr  débuté  sur  te  théâtre  de  II 
cour  de  Gotha,  elle  pril  un  engageaient  dans  la 
troupe  de  Seiler,  en  1777,  parcourut  avec  elle 
nne  partie  de  l'Allemagne,  et  devint  la  femme  de 
Neefe  à  Francfort,  eu  1778.  Elle  a  publié,  dans 
-  la  première  année  de  la  Gazette  musicale  de  Leip- 
sicli,  une  notice  biographique  sur  son  mari,  qui 
l'avait  rédigée  jusqu'à  l'année  1781,  et  y  ajouta 
'Une  continuation  qu'on  trouve  page  360  du  pre- 
mier volume  de  cet  écrit  périodique. 

NEGRI  (César),  né  a  Milan,  surnommé  par 
le*  Italiens  if  Trombone,  fut  un  professeur  de 
danse  très-célèbre  dans  le  seizième  siècle  et  au 
commencement  <lu  dix-septième.  Il  est  connu  prin- 
cipalement par  on  Traité  de  la  danse  et  de  la 
musique  propre  aux  ballets,  intitulé  :  Nvove 
inventions  di  batli,  opéra  vaghtssima  di 
Cesare  Negri ,  nella  ovale  si  donna  i  çiusti 
modi  del  ben  'portar  la  Ma  e  di  acamodarst 
cor.ognileggiadria  di  moMmeiito  aile  creawe 
e  grazic  d'amore  convenevoll  a  tutti  i  cava- 
tiert  e  dame  per  ogni  sorte  di  ballo,  balletto, 
e  brando  d'Italia,  d'Itpagna,  edi  Fronda, 
ton  figure  bellisiime  in  rame,  e  regoU  delta 
mutica  e  tntavolatura  qnali  ai  rlchiedono  al 
mono  e  al  canto,  divise  in  tre  trattatit.  Milan, 
IBM,  in-fol.  On  trouve  en  télé  de  l'ouvrage  le 
portrait  de  l'auteur,  a  l'Age  de  soixante-six  ans. 

NEGRI  (MiRc-AmoiHE),  compositeur,  né  à 
Vérone,  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  obtint  la  place  de  vice-martre  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Saint-Harc,  a  Venise,  le  il 
décembre  1611,  et  mourut  en  18îO.  Il  eut  pour 
successeur  dans  sa  place  Alexandre  Grandi 
(voyez  ce  nom),  le  17  novembre  de  celte  année; 
lia  publiée  Venise,  en  1613,  des  psaumes  a  sept 

NEGRI  (Joseph),  né  également  à  Vérone 


dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle,  et 
peut-être  parent  du  précédent,  fut  attaché  a  la 
musique  de  l'électeur  de  Ctlngne,  eta  publié  a 
Venise,  en  1612  ;  Madrigak  «d  aria. 

NEGRI  (François),  de  la  même  famille  que 
les  précédents,  naquit  à  Vérone,  en  1609,  et  fut 
'maître  de  chapelle  Je  l'église  Santn-Bernardinn. 
Il  a  composé  beaucoup  de  musique  d'église  qui 
est  restée  eu  manuscrit,  et  a  publié  un  recueil  de 
pièces  de  chant  pour  plusieurs  voix,  sous  le  titre  : 
Arie  musicali;  In  Yenezia,  app.  Al.  Vineenti, 
1635, fn-4». 

NEGRI  (Mabik  Ankb-Cijhebine)  ,  canta- 
trice distinguée,  naquit  à  Bologne  dans  la  pre- 
mière année  du  dix-huitième  siècle,  et  Tut  élève 
de  Pasi,  qui  l'était  lui-même  de  Pislocchi.  En  1714 
clle.fut  attachée  au  théâtre  du  comte  de  Sport,  à 
Prague,  et  v  chanta  Jusqu'en  1737  ;  aura  elle  re- 
tourna en  Italie  oit  elle  brilla  sur  plusieurs  théâtres 
jusqu'en  1 733,  époque  où  elle  fut  engagée  par 
Haendel,  pour  chanter  è  son  théâtre  de  Londres, 

NEGRI  (BemoIt),  professeur  de  piano  au 
Conservatoire  de  Milan,  est  né  t  Turin  le  23  jan- 
vier 1764.  Après  avoir  fait  ses  études  en  celte 
ville,  sous  la  direction  de  l'abbé  Ottaui ,  puis  à 
Milan,  sous  Boni  lace  Asioli,  il  obtint  en  1810  sa 
place  de  professeur  au  Conservatoire  de  cette 
ville.  En  1823,  il  a  été  nommé  maître  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale.  Ce  musicien  s'est  fait  con- 
naître par  un  traité  élémentaire  de  l'art  de  jouer 
du  piano,  intitulé  :  Supplemmto  ai  metodi  di 
piano-forte,  composta  e  dedicato  aile  sue  al- 
Uevi;  Milan,  Ferd.  Arlaria,  1821,  in-fol.  de  11 
pages.  Dana  un  voyage  qu'il  a  fait  a  Paris,  il  a 
fait  imprimer  nn  opuscule,  Intitulé  :  Instruction 
aux  amainin  du  chant  italien  ;  Paris,  Paclni, 
in-B"  de  34  pages  183*.  Il  a  aussi  publié  de  sa 
composition  :  1°  Nocturne  pour  piano  et  flûte 
sur  unafrdeRossini;  Milan,  Ricordi.  —  ï"  Pot- 
pourri  pour  piano  et  flûte  sur  des  thèmes  de  la 
Donna  dellago;  Milan,  Bertuïxi. —3°  Grande 
polonaise  brillante  et  expressive  pour  piano  seul; 
Milau,  Ricordi.  —  4*  Variations  pour  harpe  et 
piano  sur  la  cavatlne  Di  lantipalpiti;  ibid.  — 
5"  Grande  Sonate  pour  piano  seul;  ibid.  Negriest 
mort  è  Milan,  le  14  mars  1854,  à  l'âge  de  soixanle- 

On  connaît  aussi  sous  le  nom  de  Negri  quel- 
ques compositions  pour  la  flûte  imprimées  à  Mi- 
lan, chez  Ricordi;  j'Ignore  si  elles  appartiennent 
au  mente  artiste. 

NEGRI  (Ginuo  BAN-PIETRO  DE'),  amateur 
de  musique,  né  è  Milan,  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle,  d'une  famille  noble,  s'est  fait 
connaître  par  plusieurs  oeuvres  de  chant  dont 
je  ne  connais  que  ceux  dont  les  titres  suivent  : 


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NEGR1  —  HEHRLICH 


1°  Grazie  ed  affelti  di  musica  moderna,  a 
una,due,etre  voci.  Dacantarenelclavicordio, 
chitarrone,  arpa  doppia,  et  altri  simili  iiCro- 
menti.  Opéra  quinte,  inMUano,  oppressa  Fi- 
lippu  Lomazxo,  1613,  in  fol.  Ce  recueil  contient 
44  chante  dans  le  nouveau  style  mis  en  vogue 
pir  Jules  Caccbii.  —  2*  Seconda  lityo  délie 
graxie  ed  affeti  di  musica  moderna  a  una , 
due,  être  voci.  Da  cantare,  etc.  Opéra  otlava; 
in  Venetta,  appresso  Giaeomo  Vincenti,  18.15. 
In-fol.  Ce  recueil  contient  23  chants. 

NEGRI-TOMI  (Anne),  surnommée  la  Mes- 
trina,  naquit  à  Venise,  ou  plutôt  à  Maire, 
près  de  cette  ville,  vers  le  milieu  du  dû-sep- 
tième siècle.  Elle  fut  considérée  comme  une 
de»  plus  liabiles  cantatrices  de  l'Italie,  depuis 
1670  jusqu'en  1685. 

NEHRLICH  (Jk»k-P[kkbe- Théodore), pia-  ' 
niste  et  compositeur,  eat  né  à  fclrfurt,  en  1770.  . 
Doué  d'henrenses  dispositions  pour  la  musique,  , 
il  les  cultiva  de  bonne  heure,  et  pendant  qu'il 
taisait  tes  premières  études  au  collège  il  reçut  des 
leçons  de  Weimar,  qui  le  rendit  habile  dans  la 
lecture  a  première  vue.  Plus  tard  on  l'envoya  a  , 
Hambourg  près  de  Cbn ries-Philippe- Emmanuel 
Bach,  qui  lui  fit  faire  de  rapides  progrès  sur  le 
piano  ;  mais  ayant  perdu,  d'une  manière  mattrn-  j 
due  et  prématurée,  a*  voix  de  soprano,  il  ne  put 
restera  l'école  de  Sainte-Catherine,  et  fut  obligé 
de  retourner  à  Erfurt.  Il  y  trouva  heureusement 
dans  les  excellents  organistes  Kiltel  et  Haesler 
des  guides  pour  la  continuation  de  ses  études  :  il 
perfectionna,  sous  leur  direction,  les  connais- 
sances qu'il  avait  acquises.  Le  désir  qu'il  éprou- 
vait de  pouvoir  jouer  de  plusieurs  instru- 
ments le  décida  a  se  mettre  en  apprentissage 
pour  cinq  ans  cher  le  musicien  de  la  ville  a  Gœt- 
tingue;  sa  persévérance  triompha  des  dégoûts 
inséparables  d'une  semblable  position.  Il  n'avait 
point  encore  achevé  ce  temps  d'épreuves  lorsqu'il 
exécuta  a  Gœltingue,  dans  un  concert  donné  le 
la  janvier  17BS,  un  concerto  de  piano  de  sa  com- 
position ,  dont  Forkel  a  Tait  un  éloge  que  Gerber 
a  eu  sous  les  yeux.  Après  avoir  passé  les  cinq 
années  de  son  engagement  à  G  cet  lingue,  Nehriich 
obtint,  sur  la  recommandation  de  Haesler,  une 
place  de  professeur  de  musique  dans  une  famille 
riche  à  Dorpat ,  en  Kslhonie.  Il  resta  dans  cette 
situation  pendant  plusieurs  années;  des  motifs 
Inconnus  la  lui  firent  ensuite  abandonner  pour 
se  rendre  ■  Moscou.  Des  variations  pour  le 
piano  sur  des  airs  russes,  qu'il  publia  à  Péters- 
bourg  le  firent  connaître  avantageusement,  et 
bientôt  il  Tut  le  professeur  de  piano  le  plus  re- 
dierehé  parmi  ceux  qui  se  trouvaient  a  Moscou. 
Les  événements  de  la  guerre  de  1BH  l'obligèrent 


à  sortir  de  cette  ville;  mais  plus  tard  il  y  re- 
tourna et  ;  reprit  la  carrière  de  l'enseignement 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1817.  On  connaît  de 
cet  artiste  :  1°  Airs  russes  variés  pour  le  piano, 
op.  1;  Pétersbourg,  1795.  —  1*  Idem,  op.   3; 


op.  3  ;  Moscou-  —  4"  Six  leçons  pour  le  clave- 
cin, op.  4;  ibtd.  —  6°  Vingt-quatre  prélude» 
dans  Ions  les  tons  majeurs  et  mineurs,  op.  5  ; 
ibid.,  I7B8.  —  6°  Fantaisie  et  variations  sur  un 
air  russe,  op.  fl  ;  Pétersbourg,  I80Ï.—7"  Vingt- 
cinq  odes  et  hymnes  spirituelles  de  Geuert,  op  7; 
Leipsick.  —  g0  Quelques   airs  variés   pour    (e 

NEHRLICH'C.-G.),  professeur  de  cbanl  à 
Berlin,  est  né  en  Saxe  vers  1S10  et  a  fait  se* 
études  musicales  i  Dresde.  En  1839  il  ouvrit 
una  école  de  chant  à  Leipsick,  puis  il  publia  une 
théorie  très- développée  de  cet  art,  sous  ce  titre  : 
Ber  Gesangkwut  oder  die  Geheimnitse  der 
grosse^  italienischen  unrf  deutschen  Gesang- 
meuter  aller  wid  neuer  Zett,  vom  physiolo- 
gische-psyçhologischen ,  xttheltsehenund  pœ- 
dagogischen  Stundpvnkte  ans  betrachtet,  etc. 
(L'Art  du  cbanl,  ou  les  Secrets  des  grands  maî- 
tres de  chant  italiens  et  allemands  des  temps  an- 
ciens et  modernes,  etc.);  un  gros  volume  in -8* 
avec  des  planche*  nnatomiques  des  organes  de  la 
voix;  Leipsick, B.  G.  Zeubner,  1841.  A  peine  cet 
ouvrage  eut-il  paru,  que  M.  Mannsfein  (voyez 
ce  nom),  auteur  d'un  livre  intitulé  ;  La  Gronde 
École  de  chant  de  Bernaccki  de  Bologne ,  pu- 
blié a  Dresde  en  1835,  adressa  à  la  rédaction  de 
la  Gazette  générale  de  musique  de  Leipsick, 
une  longue  réclamation  dans  laquelle  11  qualifie 
le  travail  de  M.  Nehrlicb  d'impudent  plagiat. 
Fink,  alon  rédacteur  en  chef  de  celte  gazette 
publia,  dans  te  ns  42  de  l'année  1841,  une  ana- 
lyse sévère  de  cet  ouvrage,  et,  entrant  dans  les 
vues  de  M .  Msnnslein,  donna  une  liste  étendue 
des  chapitres  et  des  passages  qui  ont  de  l'ana- 
logie avec  les  principes  exposés  dans  la  Grande 
École  de  chant  de  Bernaeehi.  M.  André  Som- 
mer, professeur  de  philosophie ,  fit  à  cette  ana- 
lyse partiale  une  réponse  péreniptolre  qui  parut 
dans  le  n°  45  du  même  journal  de  musique,  et 
démontra  par  des  arguments  sans  réplique  que 
les  prétendus  plagiats  ne  sont  autre  chose  que 
les  principes  qui  sont  les  bases  de  l'art  du  chant, 
lesquels  se  trouvent  dans  les  livres  de  Tosï,  de 
Mancini,  de  Mengoxiï,  partout  enfin;  principes 
qui  sont  le  fruit  de  l'expérience  de  tous  les  temps 
et  n'appartiennent  à  personne  en  particulier. 
Nehrlicb  s  donné  une  deuxième  édition  re- 
maniée et  fort  augmentée  de  son  livre  sous  le 
titre  :  Die  Gesattgtitntt  phgsiologisch,  psycho- 


HEHKLICH  —  NRITHARDT 


!9T 


logitch,  xstketisck  und  pœdagagUch  darge- 
tîeilt  (L'Art  du  r.liifll  :  exposé"  phy Biologique, 
psychologique,  esthétique  et  pédagogique)  ;  Lei- 
psick,  B.-G.  Teubner,  1853,  un  vol.  gr.  io-8", 
de  500  pages,  avec  deux  planches.  En  1846, 
l'autenrdeeelonmge  ouvrit  une  école  de  chant 
■  Hambourg,  et  en  1850  il  s'établit  a  Berlin. 
On  a  du  mente  professeur  une  méthode  pratique 
de  l'art  du  chant  intitulée  i  Gesangtckule  fia- 
gebildete  Stiinde  ;  Stn  Theor.  —  prakt.  Hand- 
bueh  filr  Aile,  etc.;  Berlin,  Logier,  18*4,  in-*". 
NEIDHARDT  (Jean-Geokcbs),  né  à  Ber- 
etadt,  en  Silésie ,  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle,  lit  de  bonnes  études  aux  uni- 
versité» de  Jéna ,  de  Ldpsick,  et  en  dernier  lieu, 
de  Kanigsberg,  où  il  suivit  un  cours  de  (néo- 
logie. En  1720  il  obtint  la  place  de  maître  de 
chapelle  a  l'église  de  la  citadelle  de  cette  der- 
nière Tille,  el  il  mourut  dans  cette  position  le 
1"  Janvier  1739.  Lorsqu'il  élail  encore  étudiant 
a  Jéna ,  il  publia  son  premier  livre  relatif  a  la 
musique  sons  ce  titre  :  Beste  und  leUKtate 
Temperatur  du  Monochordi,  Vermtttelst 
welcher  das  hevtige*  Tagei  braachliehe  Ge- 
ntultiatoulco-Cliromaticum  aho  cingerichlcl 
wird,  etc.  (Le  meilleur  et  le  plus  facile  tempé- 
rament du  monocorde,  etc.),  ïéua,  1700, 
in  4°  de  104  pages.  Avant  que  cet  ouvrage 
parut,  la  matière  n'avait  été  traitée  ni  aussi  bien, 
ni  d'une  manière  aussi  complète  et  avec  autant 
d'ordre.  Les  huit  premiers  chapitres  renferment 
des  tables  do  proportions  de  tous  les  intervalles 
diatoniques,  chromatiques  et  enharmoniques, 
au  point  de  départ  de  tous  les  degrés  de  l'é- 
chelle chromatique  pria  sur  le  monoeborde.  Les 
travaux  d 'bu  1er,  ni  ceux  des  autres  canoniales 
n'ont  rien  ajouté  a  ceux  de  Neidhardt  sous  ce 
rapport.  Je  possède  un  précieux  exemplaire  de 
ce  petit  Traité  annoté  par  Nichelman  (  F.  ce 
nom),  et  qui  a  appartenu  a  Marpurg,  puisa 
Forfeel.  Dix-huit  ans  après  que  ce  livre  eut  été 
publié,  Neidhardt  G t  paraître  un  opuscule  sur 
un  sujet  analogue,  intitulé  :  Seçtio  Cawmit 
Kaattoniei,  sûr  vœlligen  Kiehtigkett  derGe- 
neram  modvlandi  (  Division  du  canon  harmo- 
nique pour  la  complète  justesse  des  intervalle! 
des  sons),  Ku-uigsberg ,  1734,  in-tade  36  pa- 
ges. Ce  petit  ouvrage  a  de  l'importance,  car  il 
me  parait  être  le  premier  où  les  logarithmes 
ont  été  appliqués  au  calcul  des  intervalles.  Enfin 
l'auteur  de  ces  travaux  fit  une  excellente  com- 
paraison des  divers  systèmes  de  tempérament  au 
moyen  de  circulations  complète*  de  quintes,  de 
tierces  majeures  et  de  tierces  mineures,  dans 
le  livre  qui  a  pour  titre  ;  GxnlsUehe  tnth&pfle 
mathematische  Abihetlvngen  det  DialonUcK- 


chrmnatUcken  lempenrten  Canonis  Jfono- 
chordi,  etc.  (  Division  parfaite  et  mathématique 
du  canon  diatonlco-cliromatico- tempéré  du  mo- 
nocorde, dans  laquelle  on  montre  comment  on 
peut  trouver  tous  les  tempéraments,  etc.  ),  Kœ- 
nigsberg  1732,  in-**  de  53  nages.  Gerber  cite 
une  édition  du  même  ouvrage  datée  de  Leip- 
sick  el  de  Kœnigsberg,  1734 ;  on  en  trouve  un 
exemplaire  dans  la  Bibliothèque  rojale  de  Ber- 
lin. Nom  apprenons  de  Maltheson  (  Der  volkom- 
meiie  Kapcllmeiiter,  troisième  partie,  ebap.  18, 
page  351}  que  Neidhardt  fui  le  premier  qui 
traita  d'une  manière  mathématique  des  accords 
brisés ,  c'est-à-dire  des  batteries  et  des  arpèges , 
dans  un  Traité  de  composition  écrit  en  latin ,  et 
qui  est  resté  en  manuscrit  :  nous  voyons  dans 
le  Dictionnaire  des  musiciens  de  la  Silésie, 
par  Hoffmann ,  que  cet  ouvrage  se  trouvait 
dans    la    bibliothèque  de  Reichardt,  en   1812. 

Jotan»  compositeur,  Neidhardt  a  publié  les  Sept 

isaumes  de  la  pénitence. 
NEILSON  (LionENCE-GORNÉLioB),  organiste 
et  pianiste  anglais,  naquit  a  Londres,  vers  I7B0. 
A  l'âge  de  sept  ans  il  accompagna  ses  parents 
en  Amérique  ;  il  y  perdit  sou  père  et  revint  en 
Europe.  Une  spéculation  sur  la  pèche  de  la  tor- 
tue causa  ts  ruine  de  sa  famille.  Neilsnn  --liait 
atteint  sa  quarantième  année  lorsqu'il  embrassa 
la  profession  de  musicien.  Il  se  livra  d'abord  a 
leignement  à  Nottingham  el  a  Derby,  puis 
organiste  I  Dudley.  Mécontent  de  sa  posi- 
tion dans  cette  dernière  ville,  il  ta  quitta  après 
deux  ans,  et  retourna  a  Nottingham.  Après  la 
mort  de  Samuel  Bower,  organiste  i  Cbesterfietd , 
il  lui  succéda  comme  professeur  de  musique, 
mais  11  n'obtint  pas  de  le  remplacer  t  l'orgue  de 
cette  paroisse;  néanmoins  il  continua  d'y  fixer 
sa  résidence.  Neilson  vivait  encore  en  1830, 
mais  depuis  cette  époque ,  on  n'a  plus  de  ren- 
seignements sur  aa  personne.  On  a  gravé  de  sa 
composition,  è  Londres  :  1°  Trois  sonates  pour 
le  piano,  op.  1.  —  S*  Une  idem,  op.  3.  — 
3"  Douze  divertissements  pour  le  piano.  — 
4*  Trois  duos  pour  deux  flûtes.  —  5°  Trois  re- 
cueils d'airs  pour  une  flûie  seule.  6*  Journal 
de  pièces  pour  la  flûte  ;  11  en  a  paru  six  numé- 
«.  —  7*  Douze  duos  pour  deux  flûtes.  — 
8°  Un  livre  de  psaumes  et  d'hymnes  pour  l'é- 
glise; et  des  airs  détachés  a 


NEITHABDT  (Hdibi-Adcdstb),  composi- 
teur et  directeur  des  Domch or  a  Berlin,  et*,  né 
à  Schleii,  le  10  août  1703.  Élève  de  l'organisle 
de  la  cour  Ebhardt ,  il  apprit  de  lui  le  chanl,  le 
clavecin  et  l'oigne,  puis  il  se  livra  è  l'élude  de 
la  clarinette  et  entra  a  la  chapelle  princlèrc  de 


298 


HEITHARDT  - 


Schleil  poor  y  jouer  cet  instrument.  En  1813, 
époque  do  soulèvement  de  l'Allemagne  contre 
la  domination  française ,  Il  entra  comme  volon- 
taire dan  i  un  bahv..in  de  chasseurs  et  G t  le* 
campagnes  de  I81S,  1814  et  ISIS.  De  retour  h 
Berlin  en  1816,  et  libéré  du  service  militaire, 
M.  Neithardt  se  livra  à  l'exercice  de  son  art. 
En  1(39,  il  ■  été  nommé  directeur  du  chœur  du 
Dam ,  dont  11  remplissait  encore  le*  fonctions 
en  1860.  Parmi  ses  compositions  gravée*,,  qui 
sont  au  sombre  de  plue  de  cent  œuvres,  on 
remarque  :  1*  Symphonie  concertante  pour  deux 
don,  Leipsicfc,  Breitkopl  et  Haertel —  ï*  Des 
marches  pour  musique  militaire,  op.  as,  Ber- 
lin, Lane.  —  3°  Des  quintettes  pour  Bute,  vio- 
lon et  basse,  op.  S  et  17  ;  Berlin,  Schlestnger.  — 
4°  Des  quatuors  et  des  trios  pour  cors;  iuid. 

—  S"  Des  duos  pour  le  même  instrument,  — 
6"  Des  sonates  pour  piano  seul  —  7"  Des  diver- 
tissements et  des  pièces  île  différents  genres  pour 
cet  instrument.  —  8°  Des  variations,  idem.  — 
a*  Un  très-grand  nombre  de  cahiers  de  danses , 
valses  et   polonaises  pour  le  même  instrument. 

—  10°  Plusieurs  suites  de  marches,  id.  — 
il*  Des  chants  pour  quatre  vols  d'hommes.  — 
13*  Des  chants  à  voix  seule  avec  accompagne- 
ment de  piano,  des  hymmea  et  de*  chœurs, 
M.  Neltliardt  a  écrit  aussi  11  musique  de  l'opéra 
Manfred  et  Juliette ,  qui  a  été  représenté  à 
KœnigstMi'g ,  en  1835.  La  plupart  de  se*  pro- 
ductions ont  paru  à  Berlin  sous  le  titre  :  Sam- 
mlung  religteescr  Gesange  xlterer  und  neues- 
ter  Zeit,    M.   Neithardt   a   publié  nu   recueil 

ix  de  musique  religieuse  de 
es  qui  font  partie  du  ré- 
pertoire de  l'excellent  chœur  dn  Dont ,  a  Berlin. 
On  v  trouve  quelques  morceaux  bien  écrits  de 
l'éditeur,  et  son  potrait;  Berlin,  Bote  et  Bock. 

NELV1  (Jobkpb-Miihe),  né  à  Bologne 
en  1807,  fut  élève,  pour  l'orgue  et  le  contrepoint, 
de  Floriano  Aresti ,  puis  de  Riccieri.  En  1725, 
il  se  rendit  en  Pologne,  en  qualité  de  maître  de 
chapelle  du  prince  Stanislas  Rxewocki,  généra- 
lissime de  la  couronne,  puis  entra  an  service 
du  prince  de  La  Tour  et  Taxis,  à  Ratisbonne. 
De  retour  à  Bologne,  en  1 734,  il  y  remplit  les 
fonctions  de  maître  de  chapelle  dans  plusieurs  égli- 
ses ,  puis  tut  appelé  a  Vilerbe  pour  y  diriger  la 
cbapellodelacatuédrsle.  Agrégea  l'académie  des 
Phi  harmoniques  de  Bologne,  en  1713,  il  en  fut 
nommé  prince  en  1737.  Nefvi  a  Tait  représenter 
dans  cette  ville,  en  1733,  Amornato  trà  le  om~ 
Ère.  L'année  suivante  il  donna:  L'Odioredivivo. 

NEMETZ  (Arme),  professeur  de  musique 
à  Vienne  et  chel  de  la  musique  d'un  régiment  au- 
trichien, naquit  en  Bohême  en  1799,  et  mourut  a 


NENNA 

Tienne  le  31  septecnhre  1M6,  après  une  douloa  - 
reuso  maladie  dont  la  durM  avait  été  de  18  mois. 
Cet  artiste  a  publié,  clieaDiabdli,  en  celte  ville  : 
Honuchule  fur  dot  Etnfache,  dot  Machine* 
und  dot  Signalhorn  (  Méthode  pour  le  cor  or 
dinaire ,  le  cor  à  pistons ,  et  le  cor  de  signal  ) , 
1818.  —  2°  Nevette  TrampetcnsckuU  (  Nouvelle 
éoole  de  trompette),  idem.  —  8°  Neuetle  Poiaun- 
xhvle  (Nouvelle  méthode  de  trombone),  idem. 
NEMORAR10S(Johl*bos),  mathématicien 
et  philosophe  qui  vécut  dans  le  septième  siècle, 
a  écrit  Arithmettca  muilca,  Spitome  in 
Aritiimeticam  Boetii  et  alla  opuscula  mathe- 
matica,  qu'on  a  imprimé  à  Pnris  en  1503, 
in-fol.  Juscher  (Gelelirten  Lexie.)  l'appelle  fie- 
marottes,  et  le  fait  vivre  au  commencement  du 
treizième  siècle.  C'esl  probablement  de  cet 
écrivain  que  Menenoe  a  voulu  parler  lorsqu'il 
dit  (  Harmonie  universelle,  liv.   I,  page  54 }  : 

■  Il  faudrait  deacrire  les  7',  I*  et  9*  (livres)  d'Eu- 

•  clide  et  le  premier  livre  de  la  musique   do 

■  Jordan,  si  on  vouloit  dire  tout  ce  que  la  ma- 

•  sique  emprunte  de  l'arithmétique.  »  L'Arith- 
métique de  Jordanus  Kemorarius,  divisée  en 
dix  livres,  a  été  publiée  par  Henri  Estienne, 
avec  le  traite  spéculatif  de  musique  de  Jacques 
Faber  ou  le  Febvre  d'Etaples,  l'Abrégé  de 
l'Arithmétique  de  Boèce,  et  l'analyse  d'un  jen 
arithmétique  appelé  lAtdut  rKytmtmachUe.  Le 
volume  a  pour  litre  ;  in  hoc  opère  contenta 
Arithmettca  decem  Obrti  demotutrata  ; 
Muiica  Itbris  demamtrata  quatuor;  Epi- 
tome  in  tibros  arithmeticoi  dlvi  Severini 
Boetij;  Rytkmimachùe  Indus  qui  et  pugna 
numcrorum  appeilatur.  Au  dernier  (euilleLon 
lit  :  Ad  studiommuiilitatem  Benrici  Stepkani 
labore  et  lumptu  Parhysiis  Anno  salttiit  Do- 
mini,  1514,  in-fol.  Le  dixième  livre  du  traité  de 
Jordanus  Piemorarius  est  relatif  aux  proportions 
aritlimé tiques  et  géométriques  dels  musique. 

NENN  A  (  Pompohius  ] ,  compositeur  de  ma- 
drigaux, naquit  à  Bari ,  dans  le  royaume  de 
Naplee,  vers  1660.  Il  fut  créé  chevalier  de  l'É- 
peron d'or,  et  couronné  de  lauriers,  à  Naptes, 
en  1611.  Bien  qu'on  ne  connaisse  aujourd'hui 
aucune  des  premières  éditions  de  ses  composi- 
tion*, il  est  certain  qu'elles  ont  dû  paraître 
dansles  dernières  années  du  seizième  siècle,  puis- 
que l'on  trouvé  quelques-uns  de  se*  madrigaux 
dans  le  recueil  de  pièces  de  ce  genre  a  deux 
voix ,  de  divers  auteurs  de  Bari ,  publié  à  Venise 
en  1585,  et  que  1*  collection  intitulée  :  Melo- 
diaoiimpica  dl  diverii  eccellentiuimimutici 
(Anvers,  P.  Phalesio,  1594),  renferme  deux 
de  ses  madrigaux  à  cinq  voix.  La  quatrième  édi- 
tion du  septième  livre  de  ses  madrigaux  a  cinq 


HENHA  —  NÉRON 


299 


voix  parut  n  Venise  en  1634.  On  doit  donc  consi- 
dérer comme  des  réimpressions  louteti  le»  édi- 
tions de» rtiiers  livres  de  ces  madrigaux  indiqué! 
par  le  père  Martini,  dans  la  table  des  auteurs 
elles  au  deuxième  volume  de  son  Histoire  gé- 
nérale de  la  musique;  ces  éditions  sont  les  lui- 
tantes  :  i°  Madrlgali  a  cinque  vod,  lih.  1, 1, 
3,  4,  b,  6,  7,  8,  Venise,  1009,  1611, 1613, 1617, 
t6!6,  l634,in-4°.  Je  possède  la  quatrième  édi- 
tion du  sixième  livre  à  i  voii  ;  elle  a  pour  titre  : 
Dl  Pompoiiio  iVenna,  cavalière  di  César»  il 
seito  libre  de  Madrigali  a  cinque  vod.  Quaiia 
tmpresilone.  Stampa  del  Gardano  in  Ve- 
netia,  ISIS,  -appretto  Barth.  Magni ,  in-4J. 
—  Y  Madrigall  a  qvaltro  vod,  lih.  1,  ib., 
1631,  iu-i".  Le  titre  de  la  quatrième  édition  du 
septième  livre  a  cinq  voix  est  celui-ci  :  ffenita 
(  Pomponio  ),  cavalière  Cetareo  ;  il  lettime 
libro  de  Madriçali  a  cinque  voci,  quarto 
imprutione.  Stamperia  del  Gardano,  in 
Venetia,  1624,  ln-4".  La  musique  de  Nenna 
marque  d'une  manière  particulière  l'époque  de 
transition  de  l'art  k  laquelle  il  appartient.  Son 
'chant  manque  de  grtce  et  le  rlijltanw.  en  est 
faible;  mais  son  harmonie  entre  résolument  dans 
le  système  créé  par  Monteverde ,  et  lee  intona- 
tions les  plus  difficiles  pour  les  voix,  telles  que  le 
seconde  et  la  quarte  diminuées,  sont  fréquemment 
employées  par  lui  avec  une  grande  hardiesse. 
N  BAI  {Ssikt-Ph turra) ,  lopdeleer  de  le  congré- 
gation fie  l'Oratoire,  en  Italie,  niquit  à  Florence  le 
Il  juillet  1516,  d'une  famille  noble,  et  ae  rendit  à 
Rome ,  li  l'âge  de  dix-huit  ans ,  peur  y  acltever 
ses  études.  Ses  sentiments  pieux  le  décidèrent  i 
se  retirer  du  monde  pour  ae  livrer  au  soulage- 
ment des  pèlerins  qui  visitaient  Rome.  En  1591, 
il  Tut  ordonné  prêtre ,  entra  dans  la  commu- 
nauté de  Soi nt- Jérôme ,  et  se  chargea  du  soin 
d'instruire  des  enfants.  Il  tenait  A  cet  effet  des 
conférences  dans  l'église  de  la  Trinité.  Plus  tard 
il  associa  quelques  jeunes  eccléslsstiques  à  ses 
travaux,  et  les  réunit  en  communauté,  sous  le 
nom  à'Oratorli,  en  1564.  C'est  alors  qu'il  com- 
mença a  Introduire  la  musique  dans  les  exercices 
religieux  de  ses  disciples.  L'excellent  composi- 
teur Animueda  fat  le  premier  qu'il  chargea  du 
soin  d'écrire,  pour  ces  exercices,  des  eanlfcmes 
qui  étaient  exécutés  par  les  élèves  de  Saint-Phi- 
lippe. Il  fut  publié  k  Rome  deux  livres  de  ces 
cantiques,  tant  en  langue  italienne  qu'en  lan- 
gue latine,  sous  le  nom  de  Laudi,  en  1565  et 
1570.  Après  la  mort  d' Animueda ,  l'illustre  Ps- 
lestrina,  ami  du  fondateur  de  l'Oratoire,  rem- 
plaça ce  martre ,  et  composa  aussi  beaucoup  de 
morceaux  dont  le  charme  attirait  en  foule  les 
amateurs  de  musique  aux  excrcluoa  des  Filip- 


phd,  comme  on  appelait  alors  les  Pères  def  l'O- 
ratoire. Ces  eiercices  musicaux  furent  l'origine 
des  Oratorios  ou  Oratoires  •  espèces  de  drames 
pieux  sur  lesquels  les  plus  grandi  compositeurs 
se  sont  exerces  dans  les  dix-septième  et  dis -hui- 
tième siècles.  Saint- Philippe  Nerf  mourut  a 
Rome,  le  M  mai  1595. 

NER1  (Maxmilieh),  excellent  musicien  de 
l'école  vénitienne ,  Tut  nommé  organiste  du  pre- 
mier orgue  de  l'église  Saint-Marc ,  de  Venise,  le 
18  décembre  1644.  En  1664,  il  quitta  cette  po- 
sition pour  celle  de  premier  organiste  du  prince 
électeur  de  Cologne.  L'époque  de  si  mort  est 
ignorée.  Cet  artiste  a  publié  de  sa  composition  : 
1°  Sonate  e  Canzont  a  qMatlro  stromenti  da 
Chieta  e  da  Caméra,  cou  alcane  correnti , 
op.  1;  Venise.  —  V  Sonate  a  3-11  ttramenii, 
op.  2;  tbid. 

NER1  (Braorr),  maître  de  cliapellede  la  ca- 
thédrale de  Milan ,  né  a  Rfmtnl ,  est  considéré  par 
ses  compatriotes  comme  un  bon  compositeur  de 
musique  d'Eglise.  On  dte  de  lui  avec  éloge  des 
poésies  sacrées  mises  en  musique  i  plusieurs 
voix ,  et  exécutées  en  1815  à  l'église  S.  Fedele , 
i  Milan ,  par  un  chœur  de  seiio  jeunes  garçons. 

NERI-BONDI  (Michkl),  pianiste  et  com- 
positeur, naquit  a  Florence ,  en  1769.  Btrlon- 
meo  Felici  lui  enseigna  la  composition  et  l'ac- 
compagnement pratique.  En  1811  Meri-Bondi 
était  premier  accompagnateur  au  théâtre  de  la 
Pergola,  dans  sa  ville  natale.  Il  a  écrit  plusieurs 
morceaux  de  musique  d'église  estimés ,  et  a  fait 
représenter  a  Florence  les  opéras  I  Saccenli 
alla  modn,  et  La  Villanella  rapita. 

NÉRON  (Lncros  Donitius  NERO,  connu 
bous  le  nom  de),  empereur  romain,  célèbre  par 
ses  vices,  ses  crimes  et  ses  actes  de  folie  fu- 
rieuse, naquit  a  Antium,  le  13  décembre  de  la 
trente-septième  année  depuis  J.-C.  L'histoire  de 
sa  vie  n'appartient  pu  a  ce  Dictionnaire  :  Ta- 
cite et  Suétone  nous  l'ont  transmise,  et  on  la 
trouve  dans  toutes  les  biographies  générales.  II 
n'est  ici  mention  de  ce  monstre  qu'a  cause  de 
soei  penchant  pour  la  musique,  et  de  ses  préten- 
tions aux  succès  de  chanteur  et  de  dlliarede: 
Un  Grec ,  nommé  Terpm,  lui  avait  enseigné 
A  jouer  de  la  Ivre.  Après  le  meurtre  de  sa  mère 
Agrippbe,  Néron  s'était  relire  »  Maples;  ce  fut  IA 
qu'il  Bl  le  premier  essai  de  son  talent  en  public; 
l'éclat  du  triomphe  qu'il  j  obtint  attira  près  de 
loi  une  multitude  de  musiciens  :  on  dit  qu'il  en 
retint  dnq  mille  A  son  service ,  leur  donna  un 
costume  particulier,  et  leur  apprit  comment  il 
voulait  être  applaudi.  Plusieurs  rois,  dans  des 
jeux  publics,  Il  se  fit  adjuger  le  prix  du  diant, 
de  la  Ivre  ou  de  la  ilote.  Il  avait  aussi  la  pré- 


MO  HÉRON  - 

tention  d'Être  compositeur.  Voulut  un  jour 
chuter  la  prise  de  Troie ,  il  Ht  mettre  le  feu  a 
un  des  quartiers  de  Rome ,  el  placé  sur  la  ter- 
rasse de  son  palais,  il  ne  cessa  de  jouer  de  la 
flDte  pendant  toute  la  durée  de  l'incendie.  Non 
satisfait  des  applaudissements  des  Romains,  il 
parcourut  la  Grèce  avec  une  auite  de  musicien» 
et  se  présenta  dans  les  concours  de  musique  des 
fêles  publiques  :  la  terreur  qu'il  inspirait  ne 
permettait  pas  de  lui  refuser  les  prix  auxquels  il 
n'aurait  pu  prétendre  par  son  liabileté.  Pendant 
son  séjour  en  Grèce,  il  envoyait  régulièrement 
au  sénat  le*  bulletins  de  ses  victoires  musi- 
cales. On  dit  que  le  nombre  de  ses  couronnes 
s'élevait  a  dix-huit  cents.  Lorsqu'il  retourna 
a  Rome,  il  fil  pratiquer  des  hrèclies  dans  les 
murailles  des  villes  qui  se  trouvaient  sur  sa 
route ,  comme  c'éleit  l'usage  pour  les  vain- 
queurs aux  jeux  olympiques,  et  il  rentra  en 
triomphe  dans  la  capitale  de  l'empire,  monté 
sur  le  char  d'Auguste,  et  ayant  a  ses  cotés  un 
joueur  de  flûte  nommé  Diodore.  Lorsque  Sabi- 
nua,  préfet  du  prétoire,  eut  décidé  les  soldats 
à  élire  Galba  pour  empereur,  Héron  se  donna  la 
mort,  le  11  juin  de  l'année  f.M;  après  s'être  écrié  : 
faut-il  qu'un  si  bon  musicit  i périsse!  Hélait 
âgé  de  trente  et  un  ans,  el  en  avilt  régné  quatorze. 

XERIIDA  (jË»H-B.u»Ti5TE-GEORe.Ei),  lialnle 
violoniste  et  violoncelliste,  naquit  en  1704  à  Ros- 
siez ,  en  Bohème.  Attaché  d'abord  au  service 
des  principales  églises  de  Prague ,  il  fut  appelé 
a  Dresde  en  qualité  de  premier  violon  de  la 
chapelle  de  l'électeur.  Après  y  avoir  rempli  ses 
fonctions  pendant  plus  de  trente  ans,  il  se  retira 
en  1773,  a  cause  de  son  âge,  et  mourut  en  1780, 
a  74  ans.  Ses  deux  fils  (Louis  et  Antoine-Fré- 
déric )  furent,  comme  lui,  musiciens  de  la  cha- 
pelle électorale ,  a  Dresde.  En  1763,  Neruda  a 
publié  six  trios  pour  deux  violons  et  basse; 
chezBreitkopf,  à  Leipsick.  Il  a  laissé  en  rrinus- 
crit  :  1*  Dix-huit  symphonies  pour  l'orchestre. 
_  i°  Quatre  concertos  pour  le  violon.  —  3°  Vingt- 
quatre  trios  pour  deux  violons  et  basse.  — 
4"  Six  solo*  pour  violon.  Parmi  ses  trios,  on 
en  cite  six  qui  sont  remplis  de  bonnes  fugues. 

NERUDA  (  JEMi-CnnriiosTOUE],  frère  du 
précédent,  né  à  Rossiez,  le  1"  décembre  1705, 
fut  un  violoniste  distingué.  Après  avoir  exercé 
sa  profession  S  Prague  pendant  plusieurs  années, 
il  entra  dans  l'ordre  des  Prémontrés,  au  cou- 
vent de  Slrahow,  ou  il  mourut  le  1  décem- 
bre 176S.  J'ignore  s'il  a  laissé  quelques  composl- 


NERV1DS  (Lion*»),  capucin,  né  en  Bel- 
gique vers  la  lin  du  seizième  siècle,  a  composé 
plusieurs  ouvrages  de  musique  d'église,  parmi 


lesquels  ou  remarque  les  suivants  :  1>lCmt#*r 
4,0,  6  et  7  vocum,  Anvers,  1610,  in-4\  — 
ï°  Caniionet  sacra,  et  Litmlx  D.  B.  M.  Virg, 
tt  voe.,  iliid.,  1023,  in-4".  Trias  harmonica  sa- 
a-arum  canlionum,  cuin  boita  continua  ad 
organum,  ibid.,  1031,  in  4°. 

NESER  (Jean),  né  a  Winabach,  dans  le 
Brandebourg,  vers  1570,  entra  a  l'âge  de  neuf 
ans  dans  La  chapelle  du  margrave  Georges-Fré- 
déric, qui  lui  accorda  une  bourse  pour  laire  ses 
études  1  l'université,  et  qui  lui  Dt  ensuite  obte- 
nir la  place  de  directeur  de  l'école  de  chant  i 
Heilbronn.  Il  publia,  pour  l'usage  de  cette  école, 
un  recueil  d'odes  latines  à  quatre  et  cinq  voix, 
sous  le  titre  :  Hymni  taeri  in  imum  Ittdi  il- 
lustrit  ad  fontes  talutares  :  Helodlis  et  nume- 
rismusicis compositi  ctcollecti,  etc.  BofU'Va- 
rlxorum.ex  offkind  Matthasi  Pfeilsciimidii, 
anno  Chritti  161»,  in-8°  de  y  feuilles.  Il  v  a 
une  deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  laquelle 
est  ajoutée  une  méthode  élémentaire  de  musi- 
que; elle  a  pour  titre  :  Itymnos  sacras  selee- 
tlorct  et  canUlenat  nannultas  quai  votant 
gregoriamas,  qaibus  in  fine  adjuncta  suecincta 
toque genulna  instilutio  ad  musicis  et  nu?n&- 
roruni  vulgarivm  seientiam  in  wsum  sckolx, 
Culmbarcntis  edit.  Wolfgang  Erdmann 
Bet/er.  Norimbergx,  apudJoh.-Jonas  Fotser- 
hormg,  lest,  in-8°. 

NESSHANN  (Chmstophb-Fbédéwc).  or- 
fèvre-joaillier, à  Hambourg,  et  amateur  de  mu- 
sique, né  vers  1700,  était  parvenu  en  1793  à  un 
rare  degré  d'habileté  sur  la  trompette.  Il  Tut  un 
des  première  qui  firent  des  essais  pour  donner  i 
cet  instrument  l'échelle  chromatique,  au  moyen 
de  clefs  :  celle  qu'il  avait  faite  avait  deux  octave* 
avec  tous  les  demi-tous.  Cet  instrument  différait 
du  bngle,  en  ce  qu'il  avait  conservé  sa  forme  or- 
dinaire et  le  diamètre  de  son  tube,  en  sorte  que  sa 
qualité  de  son  était  réellement  celle  de  latromnette. 
NETZER  (Joseph),  compositeur,  né  dans 
le  Tyrol  en  1808,  fit  ses  éludes  musicales  a  1ns- 
pruck,  puis  se  rendit  à  Vienne,  oh  il  fit  repré- 
senter, en  1839,  l'opéra  intitulé:  Die  Belage- 
rung  von  Gotheiibvrg  (Le  siège  de  Golben- 
bourg).  Dans  la  même  année  il  y  fit  eiécuter  une 
symphonie  dont  il  fui  rendu  uu  compte  avanta- 
geux dans  les  journaux  En  1841,  il  donna  au 
théâtre  de  la  Porte  de  Carinthie  son  opéra  ro- 
mantique Intitulé  Mara,  qui  obtint  un  brillant 
succès  et  fut  joui  dans  les  années  suivantes  a 
Prague,  a  Berlin  et  i  \eipsick.  Cet  ouvrage  (ut 
suivi,  en  1844,  de  l'ocra  Die  Eroberung  von 
Granada  (  La  Conquête  de  Grenade  ).  Dans  la 
même  année  M.  Hetrer  accepta  la  place  de  cliei 
d'orchestre  de  la  société  Kxtlerpe.  En  1845,  il 


NETZER  —  NEUBAUER 


retour**  à  Vienne  et  y  fat  nommé  cltef  d'or- 
chestre du  Ihéàtre  An  der  Wien(sor  la  Vienne), 
où  il  fil  jouer,  en  1846,  son  opéra  Die  sellette 
Bochzeit  (  La  Noce  extraordinaire).  Rappelé  a 
Leipslck  en  18*6  pour  y  reprendre  sa  place  de 
chef  d'orchestre  de  la  société  Euterpe,  il  donna 
dans  cette  Tille  son  opéra  DU  Kœnigin  von 
Kpslilien,  (La  Reine  de  Caslille).  Cet  artiste  était 
encore  a  Lejpsirk  au  moment  delà  révolution  de 
IS4B.  Apres  celle  époque,  au  n'a  pins  de  ren- 
seignements sur  sa  personne.  On  a  publié  de  aa 
composition  plusieurs  œuvre»  de  Lieder  avec  ac- 
compagnement de  piano. 

NEUBAUER  (FRAsçois-CunÉrtm),  violo- 
niste distingué  et  compositeur,  était  fila  d'un 
paysan  et  naquit  a  Horxiu,  en  Bohême,  ver* 
1700.  Le  maître  de  l'école  oh  il  fui  placé  dans 
son  enfance  découvrit  ses  rares  dispositions 
pour  la  musique,  et  .n'attacha  a  les  développer. 
Les  progrès  de  Neubauer  furent  rapides,  et  quoi- 
que fort  Jeune  lorsqu'il  se  rendit  à  Prague ,  il 
possédait  non- seule  m  uni  une  connaissance  as&ex 
étendue  de  la  langue  latine,  dua  laquelle)!  l'ex- 
primait avec  facilité ,  mai*  il  était  déjà  violoniste 
habite  et  compositeur  élégant.  Après  avoir  passé 
quelques:  années  a  Prague,  il  alla  à  Vienne,  y  ni 
In  connaisHnce  de  Haydn,  de  Mozart,  et  de  son 
compatriote  WrauiUky,  dont  U  étudia  les  ou- 
vrages avec  fruit.  Il  écrivit  A  Vienne  l'opéra 
Ferdinand  et  Yorleo,  qui  Tut  représenté  an 
théâtre  de  Schikaneder,  et  qui  fut  publié  en  par- 
tition pour  le  piano.  Lorsqu'il  quitta  Vienne,  Il 
voyagea  en  donnant  des  concerts  et  vécut  al- 
ternai i veinent  a  Spire,  Heilbronn,  Mayence,  Co- 
blence, et  dans  quelques  autre*  villes  qui  avolsi- 
nent  le  Rhin.  Homme  de  talent  et  même  de  gé- 
nie, il  vivait  d'une  manière  indépendante  et 
dans  le  désordre,  s'enivrant  chaque  jour,  et  tra- 
vaillent ao  milieu  du  bruit  dans  les  salles  com- 
munes des  auberges  ail  il  s'arrêtait.  En  1790  le 
prince  de  Weilbourg  le  choisit  pour  diriger  sa 
chapelle  ;  mais  peu  d'années  après,  le  pays  fut 
envahi  par  les  armées  françaises,  la  chapelle  fut 
dissoute,  et  Neubauer  se  réfugia  A  Mlnden,  ou  U 
demeura  jusqu'à  ce  que  le  prince  do  Schaumbourg 
le  fit  venir  à  Bucke bourg,  en  qualité  de  maître 
de  coucerl.  Ce  prince  lui  ayant  pertni*  de  faire 
exécuter  ses  compositions  dans  sa  chapelle, 
Jean-Chriilopbe-Frédéric  Bach ,  qui  la  diri- 
geait, ne  vit  pas  sans  un  aecret  dépit  que  ces 
ouvrage*  entérinaient  des  effets  d'instrumen- 
tations et  des  modulations  où  il  y  avait  plus 
de  nouveauté  que  dans  les  sieatt;  il  ne  put 
l'empèclier  d'exprimer  une  opinion  peu  favo- 
rable a  ces  productions,  où  il  avait  remarqué 
plusieurs  fautes  contre  la  pureté  de  l'harmonie. 


Instruit  de  cette  critique,  Neubauer  ne  garda 
aucune  mesure,  et  porta  au  vieillard  le  défi  de 
traiter  concurremment  un  sujet  de  fugue;  mais 
cette  affaire  fut  assoupie  et  n'eut  pas  de  suite. 
Peu  de  temps  après,  Bach  mourut,  et  Neubauer 
lui  succéda  comme  maître  de  chapelle.  La  posi 
lion  honorable  qu'il  venait  de  prendre  lui  per- 
mit d'épouser  une  demoiselle  de  bonne  famille 
de  BQckebourg;  mais  il  ne  jouit  pas  longtemps 
des  avantages  de  s*  nouvelle  situation,  car  il 
mourut  à  l'âge  de  trente-cinq  ans,  le  11  octobre 
1795,  de*  suites  de  ton  intempérance.  On  doit 
regretter  que  le  désordre  de  sa  vie,  la  précipita- 
lion  qu'il  mettait  A  écrire  ses  ouvrages,  et  le  dé- 
faut d'instruction  solide  dan*  le  contrepoint  ne  ' 
lui  aient  pas  permis  de  développer  les  doua  heu- 
reux qull  avait  reçus  de  la  nature  ;  car  il  était  ni 
pour  être  un  compositeur  remarquable.  Telles 
qu'elles  sont,  ses  productions  renferment  une 
multitude  de  traits  heureux  qui  Indiquent  une 
excellente  organisation .  Quoiqu'il  soit  mort  jeune 
et  que  sa  vie  ait  été  fort  agitée,  il  a  beaucoup 
écrit,  et  la  plupart  de  ses  productions  ont  été 
favorablement  accueillies  par  le  publie. 

La  liste  des  principaux  ouvrages  de  Neubauer 
se  compose  de  la  manière  suivante  :  I'  Sym- 
phonie* à  grand  orchestre,  op  1  ;  op.  4,  n" 
1,  î,  3;  op.  8,  n"  1,  1,  3,  Offennach,  André; 
op.  11;  fa  Bataille,  ibid.,  op.  It,  n"  1,  2,  3, 
ibid.  —  1"  Quatuors  pour  1  violons,  alto  et 
basse,  op.  S,  n"  1,2,), Offentach,  André;  op. 
6,  n»  1,  a, 3,  4,  ibid.;  op.  7,  n«  i,  i,  3,  ibid. 
—  3°  Triai  pour  3  violons  et  basse,  op.  9,  Auga- 
nourg,  Gombart.  —  4*  Duos  pour  3  violons, 
violon  et  alto,  violon  et  batte,  op.  G,  Ibid., 
op.  9,  OrTenbacb,  André;  op.  10,  Augsbourg, 
Gombart;  op.  Il,  ibid.;  op.  14,  Ibid.;  op.  35, 
ibid.  —  b°  Sonata  pour  violon,  avec  accoai- 
pagiiement  d'alto,  op.  13;  Augsbourg,  Gom- 
bart. —  e°  Concerto  pour  violoncelle  (en  si 
bémol)  ;  Mayence,  Sehott.  —  7°  Concerto  pour 
/Tû(e,-Ofleubacti,  André.  —  8°  Trios  pour  flûte, 
violon  et  allô;  Augsbourg ,  Gombart;  op.  16, 
ibid.  —  9°  Duos  pour  S  flûtes,  op.  15,  Offen- 
bach,  André.  —  10"  Concerto  pour  le  piano, 
op.  Il,  Bniosvfick,  Spebr.  —  11e  Sonate  pour 
piano,  violon  et*aise,  op.  10,  ibid-  — 13*  Va- 
riations pour  piano  avec  violon,  op.  1  ;  Offen- 
bach,  André.  —  13'  Cantate  sur  la  situation  de 
la  patrie  allemande,  gravée  eu  1795.  —  14*  Vingt 
chansons  allemandes  avec  accompagnement  de 
piano;  Rinldu,  1795.  —  15*  Six  chanson*  avec 
accompagnement  de  piano;  Heilbronn. 

NEUBAUER  (Jun),  musicien  allemand 
inconnu,  qui  vivait  ver*  la  tin  du  dix-huitième 
siècle  et  dont  ou  trouve  des  compositions  indi- 


303 


NEUBÀUER  —  NEUKOME 


quées  dans  le»  catalogues  de  Bottier,  A  Spire 
(l7ai),etdeTr»!g,  à  Vienne  (1800).  Gerber  sup- 
pose (Nonvcai,  Lexique  des  musiciens)  qu'il  vi- 
rait à  Vienne  ou  du  moins  en  Autriche.  Quoi 
qu'il  en  Mit,  les  ouvrages  indique*  sous  ce  nom 
ton!  :  1°  Six  quatuors  pour  finie,  violon,  alto  et 
basse.  —  I*  Symphonie  concerlanle  pour  3  cla- 
rinettes et  orchestre.  —  3°  Deux  nocturnes  pour 
flOte  travorsière,  (lûle  d'amour,  3  altos,  3  cors 
et  ïinlonwlle.  —  4°  Duo  pour  cor  et  viole. 

NEUFV1LLE  •  DE-  BBUMAUBOIS- 
MOKTADOR  (Le  chevalier  Jr.in- Flouent- 
Joseph  DE),  capitaine  d'une  compagnie  de  sous- 
oflicier»  invalides,  à  Lorient,  né  en  1707,  à  San. 
geste,  pris  de  Calais,  a  publié  beaucoup  de  petlls 
écrits  parmi  lesquels  on  remarque  :  Lettre  au 
tujet  de  la  rentrée  de  la  demoiselle  le  Maure 
àCOpera,  Bruxelles,  1740,  ln-11. 

NEUGEBAUER  (Wemik),  né  i  Gum- 
persdorr,  dans  le  comté  deGlatz,  brilla  comme 
chanteur  sur  le  théâtre  allemand,  depuis  1734 
jusqu'en  1810.11  mourut  d'une  fièvre  nerveuse 
le  S  juin  1311.  Sa  vois  était  une  belle  basse,  et 
il  excellait  dans  les  rôles  d'Osmin  (de  l'Enlève- 
ment  du  Sérail),  et  de  Sarastro  (de  la  Flûte 
enchantée). 

NEUGEBAUER  (Amvim),  facteur  d'or- 
gues, né  en  Silésie,  était  établi  4  Naisse,  vers  la 
fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  construisit  dans 
l'église  évangélique  de  cette  ville,  en  1 798,  on 
orjne  de  13  Jeux,  avec  deux  claviers  et  pédale. 
On  y  admire  les  jeux  de  basson  et  de  voix  hu- 

NEUGEBAUER{HEMfti-GoTnRnouTnto- 
Miu),  vraisemblablement  de  lamente  famille 
et  peut-être  Gis  du  précédent,  naquit  en  Silésie 
dans  la  seconde  moitié  du  dix -huitième  siècle,  fui 
-  organiste  de  l'église- Sa  in  te- M  a  rie  Madeleine,  a 
Breslau,  depuis  1811  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en 
1825. 11  fut  considéré  comme  on  des  artistes  de 
son  temps  les  plus  distingue*  sur  son  inslru- 

NEUHAUSER  (Lbopold),  musicien  né  dans 
le  Tyrol,  vivait  à  Vienne  vers  la  fin  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  a  "publié  de  sa  composition  : 
I"  Douie  variations  pour  violon  et  basse;  Vienne, 
1799.  —  a9  Six  valses  pour 'deux  guitares; 
Bonn,  Sànroek.  —  3*  Six  variations  pour  gui- 
tare, violon  on  clarinette;  Vienne,  1801.  — 
4*  Plusieurs  recueil*  de  danses  allemandes.  Cet 
artiste  a  laissé  en  manuscrit  :  —  S"  Quatre  noc- 
turnes, le  premier  pour  violon,  deux  altos  et 
violoncelle;  le  second  pour  mandoline,  violon, 
alto,  3  cors  et  violoncelle  ;  le  troisième  pour 
1  violons,  3  hautbois,  3  cors,  alto  et  basse.  — 
4*  Quatuor  pour  3  violons,  alto  et  basse. 


NEUK1RCH  (Antoim),  fadeur  d'orgues  a 
[  Munich, a  construit  en  I5«S(  pour  lachapelle  <k- 
:  l'électeur  de  Bavière,  un  instrument  pour  lequel 
i  il  lui  a  été  payé  358  florins. 
|      NEUKIRCH  (Beumuih),  naquit  le  17  mars 
'  iaea,  a  Beinke,  petit  village  de  la  Silésie.  A 
l'âge  de  huit  ans  il  commença  ses  élude*  au  Ij- 
'  céa  de  Bojanova  ;  puis  il  entra  au  gymnase  de 
Breslau,  passa  en   1633  k  celui   de  Tiiorn,   et 
suivit  les  cours  de  l'université  de  Francfort-sur- 
l'Oder  en  1684.  Douze  ans  après,  il  était  précep- 
teur du  fils  du   premier  ministre  Haugwlb,  t 
Berlin.  Désigné  en  1703  comme  professeur  dr. 
l'académie  de  celte  viile,  il  renonça  plus  tard  i 
cette  place  pour  celle  de  précepteur  du  prinw 
héréditaire  i  Anspach,  dont  il  fut  ensuite  nommé 
oonseiller.il  mourut  à  Anspach  le  15 août  1719, 
a  l'âge  de  soixante- quatre  ans.  On  a  de  lu)  un 
livre  intitulé  :  Andachlsuliungeti  sur  Kirchen- 
miutit  (  Considérations  pieuse*  concernant  la 
musique  d'église);  Francfort,  1725,  in-4*. 

NEUKIRCHNER  (Wbncbsla*),  virtuose 
sur  le  basson,  est  né  le  S  avril  1805  a  Neaslrei- 
chitx  en  Bohème.  Ses  premières  études  musi- 
cales furent  dirigées  par  son  père,  amateur  dis- 
tingué, qui  jouait  de  plusieurs  instruments,  puis 
il  entra  au  Conservatoire  de  Prague,  A  l'Age  de 
quatorze  ans,  et  y  reçut  de*  leçons  de  basson 
d'an  bon  maître.  En  1815,  il  sortit  de  cette  école 
et  entra  comme  bassoniste  k  l'orchestre  du  théâ- 
tre. Dans  l'année  suivante,  il  fit  de  petits  voyages 
èToeplili,  à  Leipaicl,  k  Dresde,  et  fit  une  excur- 
sion jusqu'à  Berlin.  Ce  fut  dans  cette  villa  qu'il 
reçut  sa  nomination  de  premier  basson  de  la 
chapelle  royale  de  Stuttgard.  Cet  artiste  a  com- 
posé des  morceaux  pour  son  instrument,  lesquels 
ont  été  publiés  A  Leipsick.  Il  a  fait  en  1H19  un 
voyage  A  Tienne,  et  dix  ans  après, un  séjour  de 
quelques  mois  A  Paris.  Son  talent  a  AU  juste- 
ment estimé  par  les  artiste*  de  ce*  deux  capi- 
tales. 

NEUKOME  (Geobgks-Eogèhi},  violoniste 
et  professeur  de  musique  k  Saint- Quentin,  na- 
quit dans  celte  ville  le  14  mars  1784.  Sa  fa- 
mille, originaire  de  la  Suisse,  avait  été  natura- 
lisée française  vers  le  milieu  du  dix. -.huitième 
siècle.  Elève  de"  la  maîtrise  de  sa  villa  natale, 
sous  la  direction  de  Jomentier,  il  y  reçut  sa 
première  éducation  musicale.  En  1793,  l'école 
de  cliunt  fut  supprimée  et  les  élèves  se  dispersè- 
rent; mais  Keukome  continua  ses  études  chea 
bob  maître,  et  apprit  de  lui  les  éléments  de  l'har- 
monie et  delà  composition.  Son  instrument  était 
le  violon  t  résolu  de  se  livrer  A  l'enseignement, 
il  comprit  qui)  avait  besoin  de  perfectionner  son 
mécanisme,  et,  k  différentes  reprises  il  se  rendit 


KETJKOME  —  HEUK.OMH 


303 


il  Paris  pour  recevoir  les  conseils  de  Rodolphe 
K  rentier  et  de  ton  Frère  Auguste  Kreulzer.  De 
retour  à  Saint-Qoenlin,  il  eut  un  grand  nombre 
d'élèves,  et  partagea  «on  temps  entre  les  «oins 
qu'il  leur  donnait  et  la  composition.  Cet  artiste 
estimable  est  mort  d'une  fièvre  typhoïde,  le  11 
juio.1850,  s  l'âge  de  soi  jante -six  ans.  Les  pre- 
mières compositions  de  Neukome  onl  para  sous 
le  pseudonyme  de  Ari{£fner;ila  fait  graver  sous 
son  nom  :  1"  Thème  varié  pour  violon,  avec 
quatuor  on  piano,  op.  I;  Paris,  Richsult.  — 
V  Rondo  brillant  pour  violon  et  orchestre,  op.l, 
ibid.  —  So  Thème  varié  pour  violon  et  quatuor 
ou  piano,  op.  3,  ibid.  —  4*  Idem,  op.  4,  avec 
orchestre  on  piano,  ibid.  —  fi*  Rondo  brillant  pour 
piano  et  violoncelle,  op.  5,  ibid.  —  B*  Rondo  bril- 
laul  pour  piano  et  violon,  composé  pour  sa  Bile, 
op.  fl,  ibid.  Les  meilleurs  ouvrages  de  Neukome 
sont  restés  en  manuscrit;  on  y  remarque  :  1*  Duo 
pour  piano  et  alto  ;  —  V  Duo  pour  piano  et  vio- 
loncelle;— 3*  Six  trios  pour  piano,  violon  et 
violoncelle  (  en  vt  mineur,  ré  mineur,  mi  bé- 
mol, «  mineur,  la  bémol,  sol  mineur  et  ti  mi- 
neur); —  4o  Six  quatuors  pour  piano,  violon, 
alto  et  violoncelle;  —  S*  Cinq  quintettes  pour 
piano,  violon ,  alto,  violoncelle  et  contrebasse  ; 
—  6"  Un  sextuor  pour  piano,  S  violons,  alto, 
violoncelle  et  eontretugse.  —  7"  Quatre  sextuors 
pour  piano,  violon,  1  altos,  violoncelle  et  con- 
trebasse. 

NEUKOMM  (Sir.isMo.io),  compositeur,  est 
né  le  10  avril  17TS,  a  Salibourg.  Des  la  sixième 
année  de  son  âge  11  montra  on  penchant  décidé 
pour  la  musique.  Son  premier  maître  Tut  l'orga- 
niste Welssauer,  que  Neukomm  fut  bientôt  en 
état  d'aider  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  La 
plupart  des  Instruments  à  cordes  et  à  vent  lui 
étaient  devenus  familiers,  et  sur  quelques-uns  il 
était  d'une  habileté  assex  remarquable.  Dans  sa 
quinzième  année,  il  obtint  la  place  d'organiste  k 
foui  ver  site.  Sou  père,  homme  instruit  et  premier 
professeur  de  l'école  normale  de  Salibonrg,  lui 
fit  Taire  des  études  classiques  dont  les  avantagea 
se  sont  révélée  en  beaucoup  de  circonstances  de 
sa  vie.  Pendant  qu'il  suivait  les  cours  des  collè- 
ges, Michel  Haydn,  dont  la  femme  était  parente 
de  la  mère  de  Neukomm,  lui  donna  des  leçons 
de  contrepoint  et  d'harmonie,  et  se  fit  souvent 
remplacer  par  lui  dans  tes  fonctions  d'organiste 
de  la  cour.  Parvenu  k  Tige  do  dix-huit  ans, 
Neukomm  fut  nommé  corépétlteur  de  l'Opéra  : 
cette  occupation  acheva  de  développer  son  pen- 
chant pour  la  musique,  et  lui  fil  prendre  la  réso- 
lution de  se  livrer  exclusivement  k  la  culture  de 
cet  art.  Après  avoir  achevé  k  l'université  ses 
cours  de  philosophie  et  de  mathématiques,  Il 


quitta  Silxbourg  en  1798,  el  se  rendit  à  Vienne, 
où  Joseph  Haydn,  sur  la  recommandation  de  son 
frère,  l'adopta  pour  élève  el  le  traita  comme  un 
fils.  Pendant  plusieurs  années,  le  jeune  artiste  re 
cueillit  les  fruits  do  cette  heureuse  position ,  et 
reçut  les  conseils  de  l'homme  célèbre.  Vers  la  fin 
de  1800,  Heukomm  s'éloigna  de  Vienne  pour  se 
rendre  eu  Russie,  prenant  sa  route  par  la  Suède. 
Arrivé  k  Stockholm  eu  1807,  il  y  fut  nommé 
membre  de  l'académie  de  musique,  puis  il  se 
rendit  k  Pétersbourg,  où  la  direction  delà  mu- 
sique de  l'Opéra  allemand  lui  fut  confiée.  La  so- 
ciété philharmonique  de  celle  tille  le  choisit  aussi 
pour  un  de  ses  membres.  Pendant  son  séjour 
dans  cette  capitale  et  k  Moscou  ,  il  fit  exécuter 
avec  sucées  quelques-unes  de  tes  compositions 
nuis  ses  premiers  ouvrages  ne  furent  publiés 
qu'après  son  retour  en  Allemagne.  Une  maladie 
sérieuse,  occasionnée  par  l'avis  de  la  mort  de 
son  père,  l'obligea  de  renoncer  k  la  direction  de 
la  musique  du  théltre  impérial  allemand.  De  re- 
tour k  Sslsbourg,  il  j  resta  peu  de  temps,  et  se 
rendit  &  Vienne,  où  il  n'arriva  qu'au  moment  de 
la  mort  de  Haydn. 

Après  la  paix  qui  suivit  la  campagne  de  1809, 
Neukomm  se  rendit  k  Parla,  où  ses  liaisons  avec 
les  artistes  et  les  savants  les  plus  distingué*  le 
fixèrent  pendant  plusieurs  années.  Il  y  trouva 
dans  la  princesse  de  Vaudémont  une  protectrice 
qui  le  présenta  au  prince  de  Talleyrand  et  la  lui 
recommanda  avec  chaleur.  A  cette  époque. 
Dusse*  était  attaché  comme  pianiste  k  la  maison 
de  ce  personnage  politique  ;  mais  déjk  sa  santé 
commençait  k  s'altérer.  Bientôt  après  il  fut  obligé 
de  se  rendre  k  Saint -Germain ,  dans  l'espoir 
qu'un  air  plus  pur  pourrait  hâter  sa  guérison ,  et 
pendant  son  absence,  Neukomm  le  remplaça 
près  du  prince.  Ou  sait  qu'après  avoir  langui 
dans  sa  retraite  champêtre ,  Dussek  mourut  en 
1813.  Dès  ce  moment,  Neukomm  fut  définitive- 
ment installé  chex  le  prince  de  Talleyrand.  Eu 
1814  11  raccompagna  au  congrès  devienne;  in 
Requiem  qu'il  avait  composé  en  commémoration 
de  Louis  XVI  fut  exécuté  dans  l'église  St  Etienne 
de  cette  ville,  par  un  choeur  de  300  chanteurs, 
en  présence  des  empereurs,  rois  el  princes  réunis 
au  congrès.  En  1815  le  prince  de  Talleyrand  lit 
obtenir  k  Neukomm  la  décoration  de  la  Légion 
d'honneur,  et  des  lettres  de  noblesse.  De  retour  a 
Paris  après  les  Cent- Jours,  il  y  reprit  ses  tra- 
vaux. En  1810  il  accompagna  le  duc  de  Luxem- 
bourg t  <|u>  allait  en  ambassade  extraordinaire  k 
Rn-Janelro.  Le  roi  don  Pedro  le  choisit  pour 
maître  de  sa  chapelle  et  lui  fixa  un  traitement 
considérable.  Neukomm  en  jouit  pendant  plus  de 
quatn  ans  ;  mais  après  la  révolution  do  Brésil , 


4 ni  obligea  le  roi  à  repasser  en  Europe,  il  renonça 
de  Bon  propre  mouvement  a  son  titre  et  aux 
appointements  qui  y  étaient  attachés-  De  retour 
à  Paris  su  mois  d'octobre  de  la  même  année,  il 
retrouva  sa  place  clans  l'hélai  de  Talleyrand  , 
reprit  ses  travaux   et  les  douces  habitudes  de 

Depuis  longtemps  il  éprouvait  le  désir  de  vi- 
siter l'Italie;  en  ma,  il  réalisa  son  projet  de 
voyage  en  ce  pays,  qui  lui  offrait  des  objets  d'é- 
tudes variées;  il  visita  Milan,  Florence,  Bologne, 
Rome,  Naplet  et  Venise.  Dés  ce  moment,  un 
goût  passionné  de  voyages  sembla  s'être  em- 
paré de  lui.  En  1117  il  parcourut  I*  Belgique 
et  la  Hollande  ;  deux  ans  après  il  se  rendit  en 
Angleterre  et  en  Ecosse  :  Il  y  Tut  accueilli  avec 
distinction  par  Watter  Scott  et  quelques  autres 
hommes  remarquables.  Rentré  a  Paris  dans  les 
premiers  mois  de  1810,  il  n'y  resta  que  peu 
de  temps,  parce  qu'il  accompagna  TMeyrand 
dans  son  ambassade  à  Londres,  après  la  ré- 
volution de  Juillet.  11  slls  s  Berlin  en  [832 
et  y  fit  exécuter  deux  Fois  son  oratorio  in 
Loi  de  l'Ancien  Testament,  ainsi  qne  plu- 
sieurs autres  compositions;  puis  il  visita  ses 
amis  de  Leipslci  et  de  Dresde.  De  retour  i 
Londres,  il  y  passa  l'hiver  de  1832-1833,  lit 
ensuite  un  second  voyage  eu  Italie,  et  s'ar- 
rêta dans  le  midi  de  la  France  pendant  l'hiver 
dé  1833-1834.  Profitant  de  la  proximité  de 
Toulon,  il  fit  une  excursion  a  Alger  et  dans 
les  possessions  françaises  de  l'Afrique.  Paris 
et  Londres  le  revirent  pendant  les  années  I13S 
et  1836.  Il  s'était  proposé  de  parcourir  l'A- 
mérique septentrionale  pendant  cette  dernière 
année  ;  mais  une  maladie  douloureuse  le  retint 
en  Angleterre  au  moment  même  où  II  allait 
s'embarquer.  Rendu  à  la  ssnlé,  Il  reprit  le 
cours  de  ses  voyages ,  visita  de  nouveau  la  Bel- 
gique, Francfort,  Darmstadt,  Heidelberg,  Man- 
lieim  etCarbtruhe.  De  retour  ensuite  à  Paris,  il  y 
passa  plusieurs  années,  puis  il  (il  un  voyage  en 
Suisse.  En  1B42,  il  dirigea  la  fête  musicale  de 
Frledberg  et  celle  de  Salabourg ,  i  l'occasion  de 
l'érection  du  monument  de  Mozart,  il  retourna 
ensuite  en  Angleterre,  pays  qu'il  affectionnait 
et  où  il  avait  beaucoup  d'amis.  Depuis  quelques 
temps  sa  vue  s'affaiblissait  par  la  formation  de 
la  cataracte  sur  les  dem  yeux.  Il  finit  par  devenir 
eomplÉlcmcnt  aveugle.  En  1848,  il  se  fit  faire 
l 'opération  par  un  célèbre  oculiste  de  Manchester  : 
elle  eut  le  plus  heureux  résultat.  En  1849,  je 


ieil  a 


i  1  Munich  :  il  é 


obligé  de  porter  des  lunettes  colorée*  de  diverses 
manières  en  raison  de  l'état  de  la  lumière  dans 
les  différentes  parties  du  jour  :  mais  en  dépit  de 


ses  souffrances  passées  et  des  préoccupations  que 
lui  donnait  son  état  actuel,  il  était  encore  plein 
d'enthousiasme  pour  les  belles  œuvres  de  mu- 
sique sérieuse  que  nous  entendîmes  dans  quel- 
ques églises  ainsi  qu'a  la  clia|«lle  royale.  Lorsque 
je  revis Neukomma  Londres  en  18.il,  où  il  était 
membre  du  Jury  de  l'exposition  universelle.  Il 
avait  retrouvé  la  santé  et  sa  douce  gaieté  habi- 
tuelle. Peu  de  temps  après  il  fit  nn  voyage  en 
Oriente!  s'arrêta  quelque  tempaè  Constantinonte. 
Dans  un  voyage  que  je  fis  à  Paris  eu  1856,  nous 
nous  vîmes  plusieurs  fois,  et  je  remarquai  qu'il 
y  avait  en  lui  des  sympldmes  d'affaiblissement. 
Il  a  cessé  de  vivre  dans  celte  ville,  le  3  avril 
1858,  a  l'ajte  de  quatre-vingts  ans. 

Nonobstant  les  distractions  multipliées  de  ses 
voyages,  Neukomm  a  produit  une  si  grande 
quantité  de  compositions  de  tout  genre,  qu'il  est 
difficile  de  comprendre  qu'il  ait  eu  le  temps  né- 
cessaire pour  le  travail  matériel  d'un  si  grand 
nombre  d'ouvrages.  Depuis  l'âge  de  vingt-cinq 
ans  il  tenait  un  catalogue  thématique  de  ce  qu'il 
avait  écrit;  voici  le  résumé  qu'il  m'en  a  envoyéen 
1S37 1  I.  Musique  religieuse  à  plusieurs  parties, 
avec  ou  sans  accompagnement  :  l"  Oratorio*  : 
î  en  anglais,  5  en  allemand.  —  3°  Messes  : 
Incomplètes.— 3°  Te  Deum  .-  s.  —  *  Grands 
chavr*:3  en  anglais,  1  en  russe  —  5°  Cantates 
d'église  :  3  en  anglais,  1  en  français,  1  en  ita- 
lien. —  8°  Morceaux  détacha  à  plusieurs 
parties:  25  en  latin,  9  en  français,  13  en  an- 
glais ,  3  en  allemand.  —  T  Collection  d'antienne* 
et  d'autres  morceaux  à  plusieurs  parties,  en 
langue  latine,  composés  pendant  le  voyage  da 
Brest  à  Rio-Jsneiro.  —  8°  Collection  considé- 
rable d'hymnes  chorales  sur  des  paroles  an- 
glaises. —  S°  The  morntng  and  eventng  ser- 
vice [Service  da  malin  et  du  soir,  a  4  parties), 
complet.  Ces  deux  derniers  ouvrages,  qui  ren- 
ferment une  multitude  de  pièces,  ont  été  com- 
posés en  Angleterre.  —  10"  Psaumes  à  voix 
sente  :4  en  latin,  7  en  italien,  io  en  anglais,  17 
en  allemand.  —  1 1°  Psaumes  à  plusieurs  par- 
ties ;io  en  latin,  2  en  russe,  7  à  3  vuix,  en  anglais  ; 
3  à  3  voix,  jdein  ;  211  vois  idem  ;  3  i  i  voii , 
Idem  ;3  à  grand  chœur,  idem;  i  à  double  choeur 
pour  s  voix,  idem,  —  iï°  Cantates  d'église  et 
morceaux  détachés  à  voix  seule:  flSen  anglais, 
le  en  latin,  3  en  italien,  1  en  ft-ancais,  37  en 
allemand  —  II,  Musiqi'b  duabitique  :  13°  10  opé- 
ras allemands.  —  14'  3  scènes  détachées  en 
italien.  —  III.  Musique  vocale  de  congé»  bt  nn 
CHAnma  :  ta'  Chœurs:  2  en  portugais,  4  en 
anglais,  2  en  allemand.  —  16"  Trttn  :  3  en  ita- 
lien ,  1  en  ang'ais ,  I  en  français.  —  17°  Duos . 
I  en  italien,  b  est  français.  —  18'  Cantates  ■ 


TJEUKOMM  —  HEUMÀNN 


3t5 


1  en  (rintais,  1  en  iUHen.  —  ib"  73  chansons 
allemande».  —  30"  7j  chanson»  aiiRlaiïïs.  — 
11*  M  romance»  françaises.  —  31*  4  canxonelles 

italienne».  —  IV.  Mcsjijde  [nstficbrntale  : 
13°  Fantaisies  et  élégies  à  grand  orchestre  .-7. 


-   14*   & 


Une 


sjmphouie  à  grand  orchestre.  —  36°  Quintette», 
quatuors,  etc.,  pour  divers  instrumenta,  an 
nombre  de  11.  —  28°  25  marche*  militaire»  et 
antre»  pièces  d'harmonie.  —  28"  Duo»,  Taises,  etc., 
pour  divers  instruments.  —  29°  Un  concerto 
pour  piano.  —  32*  10  tonales  et  caprice»  pour  le 
même  Instrument. —  31°  Variations  idem,  9  suites. 

—  33°  8  fentaisios  idem.  —  33°  57  pièces  d'orgue. 

—  34°  De»  exercices  dnarmonleetdessolHge».  Lu 
récapitulation  de  ces  compositions ,  faite  au  mois 
d'août  1836,  présente  un  ensemble  de  614  œuvres 
de  musique  vocale,  et  de  219  de  musique  instru- 
mentale :  en  tout,  743.  Beaucoup  de  ce»  mor- 
ceaux ont  été  publiés  en  France ,  en  Allemagne 
et  en  Angleterre  ;  mais  un  plus  grand  nombre  est 
reslé  en  manuscrit.  A  cette  longue  liste  :  il  faut 
ajouter  les  deux  oratorios  Ckrisli  Auferstehimg 
(La  Résurrection  du  Christ),  et  Ckrisli  ilim- 
melfahrt  (L'Ascension  du  Christ),  dont  les  par- 
titions réduites  pour  le  piano  ont  été  publiées 
en  1842,  et  on  très-grand  nombre  d'ouvrage»  de 
tout  genre  écrits  depuis  1837.  Neukamm  était 
considéré  comme  uu  des  meilleurs 


NEULAHD  (  Giiillac«k),  violoncelliste,  cla- 
rinettiste et  compositeur,  est  né  a  Bonn  le  14 
juillet  180(1.  Il  recul  le»  premières  leçon»  de  piano 
et  de  composition  de  Hegmann.  A  l'Age  de  dix- 
huit  ans,  il  s'enrôla  volontairement  à  Cologne 
comme  clarinettiste  dans  la  musique  du  18'  ré- 
giment de  ligne  prussien.  Ce  régiment  n'ayant 
pas  quitté  cette  même  tille  pendant  déni  ans, 
Neuland  j  ouvrit  un  cour»  d'harmonie,  qui  Tut 
suivi  par  de  nombreux  élèves.  Après  ce  temps,  il 
obtint  son  congé  et  retourna  à  Bonn,  où  il  suc- 
céda dans  l'enseignement  à  son  ancien  maître 
Hegmann.  Dans  un  voyage  qu'il  fit  en  Angle- 
terre, pour  se  faire  entendre  comme  violoncet- 
b'ste,  il  s'arrêta  i  Calais,  et  s'y  (il a.  Il  y  fonda 
une  société  philharmonique,  qui  a  subsisté  depuis 
lors  sous  sa  direction.  On  a  publié  de  cet  artiste 
plusieurs  morceaux  pour  le  piano  et  le  violon- 
celle. 

KEULING  (...■),  vraisemblablement  vio- 
loniste et  virtuose  sur  la  mandoline,  a  vécu  à 
Vienne  dam  les  première»  années  du  siècle  pré- 
sent. On  a  gravé  de  sa  composition  plusieurs 
ouvrages,  parmi  lesquels  on  remarque  i  I*  Polo- 
naise brillante  pour  piano  et  violon,  op.  1; 
Vienne,   Haslinger.   —  i°  Rondo  pour   viole" 


principal,  avec  deux  violons,  silo  et  violoncelle , 
op.  6  ;  Leipsick ,  Breilkopi  et  Hccrlel.  —  S'  Po- 
lonaise  pour  violon  principal  avec  !  violons, 
alto  et  violoncelle ,  op.  7  ;  Vienne ,  Diabelli.  — 
4"   Sonate   pour  piano   et  mandoline,   op.    8; 
Vienne,  Haslinger. 
NEUMANN  (Joicmn).   Voyez  .Ne^df.h. 
NE  UM  ANN  (Martin),  compositeur  allemand 
du  dix-septième  siècle,  est  auteur  d'une  messe  à 
5  vois  indiquée  dans  le  Catalogue  de  PatstorIT. 
NEUMANN    (Jeah   Csbiitophe  ),   facteur 
I  d'orgue»,  a  Metlèrsdorf,  en  Silésie,  vers  le  milieu 
dn  dix-huitième  siècle,  a  construit  ni  1744  un 
|  petit  instrument  dans  l'église  de  Lœwen berger, 
;  qui  ne  lui  Tut  payé  que  2S1  écus  { environ  9S0 

NEUMANN  (Cuahles-Gottlieb  OIlTlIÉO- 
!  chile  1,  né  a  Glogau,  dans  la  première  moitié  dn 
;  (lii-buitieme  siècle,  lut  un  facteur  d'orgues  dis- 
j  tingué.  En  17.iî,  il  construisit  un  orgue  devingt- 
.  six  jeux  dans  la  cathédrale,  et  en  1757,  il  en  Bt 
i  uo  autre  de  vingt-quatre  jeux  dans  le  temple 

:   évangélique. 

NEUMANN.  Plusieurs  musiciens  de  ce  ' 
,,  nom  ont  publié  des  compositions  de  différents 
!  genres  et  ont  élé  confondus  parce  que  les  ren- 
I  eeiçnements  manquent  sur  leur  personne'  et  que 
,  leurs  prénoms  mêmes  ne  sont  pas  connus.  Guidé 
[  par  la  nature  de  leurs  ouvrages ,  les  époque»  de 

■  leur  publication  et  le»  lieux  où  ils  ont  paru ,  j'ai 
;  cru  pouvoir  les  distinguer  de  lamanière  suivante: 
!  NEUMANN  (G.)  on  plutôt  NEUHAN, 
|  claveciniste  et  compositeur  hollandais ,  vivait  à 
!  Amsterdam  vers  1770-  Il  a  publié  :  1°  Des  mé- 

■  lodies  pour  le  psaulier  sou»  ce  titre  :  Musikaale 
:  Zangvelter  van  het  Boeck  der  Psalmen,  l" 
|  et  1'  suites  pour  le  citant  et  la  basse.  —  3°  Six 
i  petites  sonates  pour  le  piano,  avec  deux  vio- 
lons et  basse,  Amsterdam,  Hummel.  —  3°  Chan- 
sons hollandaises  variées  pour  le  clavecin,  ibid. . 
—  4°  Trois  pièces  île  clarecin  avec  flûte  ou 
violon,  op.  3,  ibid.,  et  Berlin,  Hummel.  — 
5°  Trois  idem,  dont  la  3™«  i  4  mains,  op.  4, 
ibid.  —  6°  Deux  idem ,  tirées  de  l'opéra  à'Atj/i, 
op.  S,  ibid.  —  7°  Cinq  idem,  tirées  de  Nina, 
*vec  denx  violon»,  op.  B,  ibid.  —  8°  Deux  idem, 
avec  accompagnement  de  deux  violon»  et  vio- 
loncelle tirée»  il  'A  zémia  ,  op.  7,  ibid 9'  Six 

Idem,  avec  violon  et  violoncelle,  Urée»  de  l'opéra 
tes  Amours  d'été,  op.  8,  ibid.  —  10°  Air  (  Oui, 
noir  n'est  pas  st  diable,  etc.)  varié  pour  le  cla- 
vecin, ibid. 

NEUMANN  (Fatnfaïc),  premier  ténor  au 
théâtre  d' Allons,  dans  les  années  1797  et  1708, 
chantait  à  Vienne  on  1801.  Il  fut  aussi  composi- 
teur •Iramatique  et  Bt  représenter  :  1"  La  l'Mt 


NKMIANK  —  ftETJMARCK 


avec  la  bague,  petit  opéra,  1798.  —  2°  Le  Faux 
Recruteur,  petit  opéra.  Il  al  lissé  aussi  eu  ma- 
nuscrit une  sérénade  pour  le  comte  de  Benjofski , 
et  un  recueil  de  mélodies  sou»  le  titra  Gu.<:ngc 
mm  Todtenkopf  (Airs  pour  la  Tête  de 
mort)  (t),  1790. 

NEUMANN  (Ciuin),  de  Leipsick,  ■ 
publié  une  notice  sur  Jean-Adam  Hitler,  consi- 
déré comme  nomme,  comme  artiste  et  comme 
professeur  de  musique.  Cette  notice  est  suivie 
d'un  discourt  prononcé  aux  obsèques  de  ce  sa- 
vant musicien  :  elle  a  pour  litre:  Joham  Adam 
Hitler  :  elne  betcheidene  Wùrdigung  leiner 
Yerdienste  ait  Mensch,  Kûnxtler  and  Selutl- 
mann,  nebsl  etner  Rede  gesproeken  an 
seinem  Grabe,  Leipsict  1804,  irj-3". 

NEUMANN  (F.- A.),  pianiste  et  compositeur, 
vivait  à  Vienne  vers  1805.  Il  a  publie:  1* Vingt- 
cinq  œuvres  de  variations  pour  le  piano,  sur  des 
thèmes  d'opéras  et  de  ballets  français  et  italiens, 
tels  que  Faniska,  Aline,  les  PetUi  Savoyard*, 
Romeo  c  Gtultetta,  etc.  ;  Vienne,  Weigl  et  Uns- 
linger.  —  2"  Plusieurs  <euvre*  de  polonaises  pour 
piano,  iliiii.  —  3" Quelques  recueils  de  danses 
allemandes  et  de  valses  pour  le  mime  instru- 
ment, ibid.  Je  crois  que  cet  artiste  est  le  mime 
quMrtioine  IVénmaitn ,  qai  a  fait  représenter  à 
Triesle  l'opéra  intitulé:  Nicolat  Tarto,  et  qui 
était  en  1842  directeur  do  musique  de  l'Opéra 
italien  à  San  Yago. 

NEUMANN  (....),  clarinettiste  et  profce- 
seur  de  musique  à  Francfort,  an  commencement 
du  siècle  présent,  s'est  (ait  connaître  par  les  pu- 
blications suivantes  :  1°  Concertino  pour  clari- 
nette et  orchestre,  en  forme  de  scène  chantante, 
op.  19,  Offenbacl) ,  André;  1™  idem,  op.  46, 
Bonn,  Honpour.  —  i"  Duos  pour  2  clarinettes, 
np.  20  et  14 ,  OfTenbach,  André.  —  3°  Éludes 
OU  caprices  pour  clarinette  seule,  op.  23,  ibid.  — 
V  Variations  pour  hautbois  avec  accompagne- 
ment de  2  violons,  alto  et  basse,  op.  9,  ibid.  — 
5*  Sérénade  pour  hautbois  et  guitare,  op.  10, 
Ibid.  — 0"  Duos  pour  1  violons,  op  12,  ibid.— 
T  Air  varié  pour  fiole,  violon  et  guitare,  op.  i, 
Mayence,  Sciiolt.  —  »•  Plusieurs  sérénades  pour 
clarinette  et  guitare,  cor  de  bassette  et  guitare, 
flûte  et  guitare,  violon  et  guitare,  alto  et  guitare, 
op.  2,  5,  la,  17,  27,  Olïenhneh,  André.  — 
9" Concertino  pour hantbois, op.  SB;  Bons,  Mon- 

NEUMANN  (  H.  ),  flûtiste  et  compositeur  à 
Hanovre,  vers  1840,  a  publié  de  sa  composition  : 
1»  Quatuor  pour  flûte,  violon,  allô  el  basse,  op. 
21,  Hanovre,  Bacbmann.  — 1*  Divertissement 


il)   D 


w  qui  peruti  ce  litre. 


idem,  op.  1S,  ibid  —  3"  Grand  trio  pour  trois 
dûtes,  Offenbach,  André.  —  4"  Dnos  faciles  peur 
2  flûtes,  op.  30,  Bonn,  Simrock. 

Il  y  a  aussi  un  professeur  de  musique  nommé 
Neumann  (J.*C.)  à  Ilildbiirghausen,  en  Saxe)  3  a 
publié  quelques  danont  et  marches  pour  piano. 

NEUMANN  (Hemu  ),  compositeur,  fut 
d'abord  maître  de  ciiapelle  de  la  petite  cour  de 
Detmoid,  puis  directeur  de  musique  ite  h  Société 
royale  de  l'harmonie  à  Anvers,  et  enfin  chef  de 
musique  d'un  régiment  prussien  a  Cologne.  Au 
moment  ou  cette  notice  est  écrite,  H.  Neumann 
est  retiré  à  Heiligenstadl,  lieu  de  sa  naissance. 
H  a  beaucoup  écrit  pour  l'orchestre  et  la  musique 
militaire.  En  1855  il  a  obtenu  le  prix  dans  un 
concours  ouvert  à  Manlieini  pour  la  composition 
d'une  symphonie  :  son  ouvrage  a  pour  litre  : 
Totthalle. 

NEUMANN  (Edmond), fils  du  précédent,  est 
né  s  Cologne  le  12  juillet  1819.  Il  fui  envoyé  par 
son  père  à  Lelpskk ,  pour  y  étudier  l'harmonie 
et  la  composition  sous  la  direction  de  M.  Huupt 
mann.  Ses  études  terminées,  il  s'est  livré  a  la 
composition  de  la  musique  de  danse  dans  la- 
quelle il  s'est  distingué.  Cet  artiste  a  aussi  de  la 
réputation  comme  eut  d'orchestre.  On  a  publié 
beaucoup  de  ses  ouvi  uges  pour  la  danse. 

NEUMANN  (Wilhslm  ou  Guillaume),  vio 
loniste,  compositeur  et  littérateur,  estnéaBres- 
lau,  et  y  commença  l'étude  du  violon.  En  t  Me, 
il  se  rendit  à  Cassel  pour  y  prendre  des  leçons 
de  Spohr,  dont  il  devint  lin  des  bons  élèves.  Fixé 
dans  cette  ville  depuis  lors,  Il  s'est  fait  connaître 
du  monde  musical  par  un  ouvrage  qui  a  pour 
titre  :  Die  KomponlUen  dern&aen  Zelt  (  Les' 
compositeurs  de  l'époque  actuelle  );  Cassel,  1855- 
1858,  irt-8".  Ce  livre  est  un  recueil  de  biogra- 
phies de  compositeurs,  publié  par  livraisons .  Les 
Lexiques  musicaux  de  Gassner,  de  Bernadorf  et 
de  Gollmick  ne  fournissent  aucun  renseignement 
sur  ce  littérateur  musicien;  le  peu  que  j'en 
donne  a  été  recueilli  dans  les  journaux,  en  sorte 
que  j'ignore  s'il  y  a  identité  entre  lui  et  Wil- 
helmlieumaan,  qui  a  publiée  Breslau,  en  1342, 
cher  Crani,  un  recueil  de  chanta  à  deux  voix 
pour  soprano  et  contralto,  extrait  du  recueil  de 
cantiques,  psaumes  el  litanies  de  F.  W.  Liclit- 
liorn,  pour  l'usage  du  culte  catholique,  sous  ce 
titre  :  Aunug  aus  dm  Choralen  und  Melo- 
dteen  su  dam,  ist  iatoUmaen  gesang  und  Et- 
bawabuche  von  F.  W.  Lichthom  etc.  Le 
Lexiqnedeamusiciensde  laBilésie  (AcAieiucAes 
ftmkunsUer-lexiken ,  Brealau  ,  1840-1847), 
de  MM.  Koeamaly  et  Carlo,  ne  contient  aucune 
notice  sur  un  musicien  de  ce  nom, 

NEUMARGR  {  Gkobges),  ni  le  tu  mars 


HEUMARCK  —  HEUSS 


307 


1611,  i  Muhlhausen,  fui  secrétaire  des  archives  et 
bibliothécaire  à  Weimsr,  où  il  mourut  le  S  juil- 
let 1641.  II  t  publié  à  Jéna,  es  1657,  un  recueil 
de  mélodies  iclilulé  :  Forlgcp/lantler  mvsika- 
lisck-poetischer  I.iiitwald  beteuget,  etc.  On  lui 
attribue  la  mélodie  du  cantique  :  Wernurden 
lieben  Gott  UtKt  walten,  etc. 

NEUMAYER  (Andbé  ),  né  ie  H  octobre 
1750,  5  Grosamehring,  près  d'ingolsladt ,  entra 
dans  l'ordre  des  chanoines  réguliers  à  Polling 
(Stvrie),  et  j  remplit  les  fonctions  d'organiste  et 
de  directeur  du  choeur.  Il  Écrivit  pour  l'église  de 
son  couvent  beaucoup  de  musique  d'église  fort 
estimée  en  Bavière.  Apre»  la  suppression  de  son 
ordre,  il  a  obtenu  une  cure  dans  les  environs  de 
Munich.  Il  n'a  pas  publié  ses  compositions  pour 
l'égltM. 

Un  autre  musicien  du  même  nom  a  publié ,  a 
Vienne,  des  polonaises,  valses  et  contredanses, 

NEUNER  (Chmobs  ),  né  au  faubourg  de 
Munich,  le  39  juillet  1778,  apprit  de  son  père 
(  Martin  Neuner  J  les  éléments  de  ia  musique, 
puis  reçut  des  leçons  d'un  moine  du  courent  de 
Saint-Jérôme,  près  de  sa  ville  natale.  Plus  tard 
il  lit  ses  humanités  chei  les  bénédictine  de  Te- 
gernsée,  et  j  apprit  a  jouer  du  violon.  De  re- 
tour à  Munich,  il  se  livra  i  l'étude  de  l'art  du 
chant,  sous  la  direction  de  Valesi,  et  apprit  de 
Joseph  Gnetz  la  composition  et  le  piano.  Admis 
dans  la  chapelle  du  roi  de  Bavière  comme  vio- 
loniste, il  a  composé  pour  le  théâtre  la  musique 
des  ballets  dont  les  titres  suivent  :  1°  La  Mort 
tf  Hercule.  —  T  Y4nu*  et  Adonis.  —  3°£'P- 
nion  de  ta  Dante  et  de  ta  Musique.  —  4o  La 
Caverne  de  brigand*.  —  6" Le  docteur  Faut!, 
—  V  Le*  troi*  Esclave*.  Cet  artiste  a  écrit 
aussi  pour  l'église  :  Die  Shxpfunastage  (  les 
Jours  de  la  Création),  cantate  religieuse  pour 
Itoprani,  a  ténors  et  basse,  avec  2  violons,  alto, 
basse  et  orgue ,  en  partition,  op.  S,  Munich , 
Sidler,  et  les  psaume*  de  la  pénitence  a  4  voix 
et  orchestre,  en  partition,  op.  9.,  ibid.  Os  ■ 
gravé  les  airs  de  quelques-uns  des  ballets  de 
Weoner. 

NEUSIEDLER  (Jim),  luthier  à  Hurem- 
berg,  né  dans  les  dernière*  années  du  quinzième 
aiècle,  perfectionna  la  construction  du  luth,  par- 
ticulièrement i  l'égard  du  diapason  du  manche 
(  voye*  Baron,  Untersuchung  de*  Inttru- 
meni*  der  i.aute,  p.  56  ).  Ses  instruments  fu- 
rent recherchés  dans  toute  l'Europe.  Lui-même 
en  jouait  fort  bien.  Il  mourut  au  mois  de  janvier 
1563.  Walter  attribue  à  cet  artiste  deux  livres 
de  pièces  de  luth  qui  appartiennent  a  celui  qui  est 
."objet  de  l'article  suivant. 

NEUSIEDLER  (  Melcuior  ),  luthiste  ha- 


bile, peut-être  Ois  du  précédent,  né  à  Nurem- 
berg dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle, 
fil  en  1563  un  vojage  eu  Italie  avec  Philippe 
Caméra  mis,  et  retourna  en  Allemagne  l'année 
suivante.  IlsefixaalorKè&ugsbourg;  mais  après- 
la  mort  d'Antoine  Fugger,  son  protecteur,  il  re- 
tourna à  Nuremberg  ,  où  il  mourut  en  1690. 
On  a  publié  de  sa  composition  :  Deut*ch-Lau- 
lenbuch  darlnnen  kunstrlctie  Motetten,  etc. 
(  Livre  de  tablature  allemande  pour  le  luth,  où 
l'on  trouva  des  motets,  des  pièces  françaises,  ita- 
liennes, allemandes,  etc.  )  Strasbourg,  Bernard 
Johin,i574,  in-tol.On  v  trouve  son  portrait.  Une 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  paru  dans  la. 
même  ville,  en  1596,  in-lbl.  Il  a  été  aussi  réim- 
primé i  Venise  en  1576,  sous  ce  titre  :  Il  primo 
Ubro  in  tabulatura  di  liulo,  ove  sono  Hadri- 
gali,  Moletti,  canton  francesi,  etc.  inVenctta, 
apprêts»  di  Antonio  Gardano,  in-fbl.Neuiled- 
ler  a  aussi  arrangé  six  motets  de  Josquiu  De- 
près  a  six  parties  en  tablature  de  luth,  et  les  a- 
publiés  en  un  recueil,  à  Strasbourg,  en  1537, . 
in-fol. 

NEUSS  (Hsihi-Georues),  né  le  11  ma» 
1654,  à  Elbingerode,  dans  le  Hanovre,  fut  d'a- 
bord prédicateur  à  Quedliubourg,  puis  pasteur 
i  l'église  Saint-Henri  de  Woirenbuttel,  et  en 
dernier  lieu  conseiller  du  consistoire,  premier 
pasteur  et  surintendant  de  l'école  de  la  ville  a. 
Weruigerode,  où  il  mourut  le  30. septembre 
1716.  Mattbeson  assure  (  Grundlage  etner  Eh-  ■ 
renpforte  )  que  Neuia  avait  près  de  cinquante  - 
ans  lorsqu'il  commença  l'étude  de  la  musique,, 
dans  le  dessein  d'harmoniser  k  quatre  partie*  les 
mélodies  du  livre  choral,  pour  l'usage  de  sa  pa- 
roisse. Pour  réaliser  ce  projet,  il  prit  en  1706 
des  leçons  de  contrepoint  du  cantor  Bokemejer, 
de  Woirenbuttel,  quoiqu'il  ne  put  résoudre  le* 
difficultés  que  par  correspondance  avec  son  maî- 
tre. Environ  cinquante  ans  après,  on  se  servait . 
encore  à  Wernigerode  des  cliaata  chorals  liar-  - 
mouises  par  Neuas.  En  1691  il  écrivit  une  lettre  - 
a  Werkmeisler,  sur  l'usage  et  l'abus  de  la  mu- 
sique, que  celui-ci  a  fait  imprimer  comme  pré- 
face de  son  écrit  intitulé  :  Der  edlen  Musit- 
Kvntt  Wurde,GebraûchundMi*sbrauch,tXe., 
Francfort  et  Leipsic*,  1691,  m-t».  Il  avait  laissé 
en  mourant  un  manuscrit  qui  ne  fut  publié  que 
Irenta-sU  ans  après  sa  mort,  sous  ce  titre  ; 
MuttcaparaboUca,  oder  parabolttche  Musik, 
dot  i*t,  Erarterang  ellicher  Gleichnisse  tract 
figura»,  die  in  der  Jftutt,  abttmderach  an 
dur  Trounnete  befindlich  dadurch  die  aller- 
wichtigsten  QehttmnUse  der  heillgen  Sckrtft, 
dent*  Muttck-Ventotndigat  gar  deutlich  ab- 
gemahtetwtrd  (Musique  parabolique,  on  ex  plia» 


108 


NEUSS  —  NEWTON 


lion  de  quelques  paraboles  et  figures  qui  se  trou- 
vent dans  la  musique  ,  particulièrement,  dans  la 
trompette,  pur  Inquelle  on  donne  une  démonstra- 
tion claire  de  quelques  vérité»  de  la  sainte  Écriture 
àcouiqui  «ont  instruit*  dans  la  musique}.  Dans 
cet  opuscule  bizarre,  divisé  en  ai  paragraphes , 
Neuss  établit  une  comparaison  entre  la  musique, 
l'univers.  Dieu,  Satan,  le  ciel  et  l'enfer.  Il  divise 
les  quatre  octaves  de  l'ancien  clavier  de  l'orgue, 
depuis  l'ut  grave'  jusqu'à  l'ut  aigu,  en  deux 
grands  cercles  superposes  qui  se  tonclieni  par 
leur  circonférence.  Chacun  de  ces  cercles  ren- 
ferme deux  octaves.  Le  cercle  inférieur  repré- 
sente  le  monde  infernal  ;  le  supérieur,  le  monde 
céleste.  Un  troisième  cercle  coupe  les  deux  pre- 
miers en  parties  égales,  appuyant  les  points  op- 
posés de  M  circonférence  sur  leur  axe  horizontal. 
Celui-là  représente  le  monde  terrestre;  il  ren- 
ferme aussi  deux  octaves  et  participe  du  monde 
céleste  et  du  monde  infernal,  pour  Indiquer  que  la 
source  du  bien  et  du  mal  se  trouve  dans  le  cœur 
de  l'homme.  Dans  un  autre  endroit  on  voit  que 
l'accord  consoimant,  appelé  triade  harmonique 
au  temps  de  News,  est  l'emblème  de  la  sainte 
Trinité  ;  le  son  fondamental  représente  Dieu  le 
Tire  ;  la  quinte  est  assimilée  au  Fils,  et  la  tierce, 
qui  participe  de  l'harmonie  des  deux  autres,  re- 
présente le  Saint-Esprit.  Tout  le  livre  est  dans 
ce  goût.  A  la  page  90  on  trouve  un  autre  mor- 
ceau intitulé  Kurtter  Entwrf  von  dcr  Mluik 
(Esquisse  abrégée  de  la  musique).  Cette  es- 
quisse n'est  que  le  développement  du  sujet  traité 
dans  la  préface  du  livre  de  Werkmeisler  cite 
plus  haut.  Elle  est  divisée  en  trois  chapitres 
dont  le  premier  traite  de  la  noblesse  et  de  l'ex- 
cellence de  la  musique,  le  second,  de  son  usage 
et  de  son  utilité;  et  le  dernier,  de  l'abus  qu'on 
en  fait.  L'auteur  aurait  dû  comprendre  que  le 
plus  grand  abus  qu'on  puisse  faire  de  cet  art  est 
de  le  prendre  pour  prétexte  de  semblables  extra' 

NEVEU  (  H.  ),  né  à  Bruxelles,  vers  1760, 
se  Mi»  jeune  à  Paris,  et  v  donna  des  leçons  de 
clavecin.  On  voit  par  les  almanachs  de  musique 
qu'il  y  était  encore  eu  1789,  et  qu'il  avait  le 
titre  de  claveciniste  du  comte  d'Artois.  Ou  a  gravé 
de  sa  composition  :  1°  Six  trios  pour  clavecin, 
riolon  et  basse,  op.  1,  Bruxelles  et  Parts.  — 
3°  Variations  sur  des  airs  d'opéras-comiques , 
n"  1,  Paris,  Leduc;  Aug*  bourg,  Gombart.  — 
3"  Pots-pourris  pour  le  clavecin  n"  I  et  )  , 
Taris,  ."faderman;  n"  3,  Paris,  Leduc;  no  4, 
Itaderman. 

NE  VIL  (.....).  savant  anglais  qui  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle, 
a  fait   imprimer  dan»  les  Transactions  nliiloso- 


,  uniques  (  n°  337,  p.  Î70  )  une  dissertation  inti- 
tulée :  Antient  trumpel  found  in  Ireland 
(  Ancienne  trompette  trouvée  en  Irlande  ).  Sui- 
vant l'opinion  de  l'auteur  de  ce  morceau,  l'ins- 
trument dont  il  «agit  appartenait  aux  premiers 
temps  du  christianisme,  et  servait  dans  les  luné 

I      NEWTE  (  Jkah),  recteur  aTivcrlon,  dans  le 

!  Devonshire,  vivait  à  la  Sn  du  dix-septième  siècle. 

!  On  a  de  lui  un  sermon  sur  l'usage  des  orgue* 
dans  les  églises,  fous  ce  titre:  The  fou'/Wneu 
avduseof  organsin  Ckriitian  ckvrdies,  a  ser- 
mon onPs.CI,  i;  Londres,  io96,  ia-4",  Ce  w- 

;  mon  a  été  réimprimée  Londres,  en  1701,  m-4°. 

j  II  lut  prêché  4  l'occasion  de  l'érection  d'un  nou- 

,  vel  orgue  dans  la  paroisse  de  Tiverton.  Kewte  y 
établit  que  l'orgue,  lorsqu'il  n'est  pas  séparé  dn 
chant,  dans  l'office  divin,  n'est  pu  contraire  a 
l'esprit  delà  religion  chrétienne.  Une  critique  de 

,  ce  sermon  fut  imprimée  en  1697,  sous  ce  litre  ; 

'  A  Letler  ta  afriendiatke  country,concerning 
tke  case  of  instrumental  Musick,  in  the  vior- 
thip  of  God,  etc.  Nevr  te  lit  une  réponse  à  cet 
écrit,  dans  la  longue  préface  de  la  deuxième  édi- 
tion du  Traité  da  Dodwell   sur  le   même  sujet 

(Wy«,D0DV«ELL). 

i  NEWTON  (Jus),  mathématicien  anglais  et 
]  docteur  en  théologie,  naquit  en  1612, à  Oumlle, 
|  dans  le  comté  de  Northamptoa.  Après  la  restau- 
.  ration,  il  fut  fait  chapelain  de  Charles  II,  puis  il 
'  obtint  le  litre  de  recteur  de  Ross,  dans  le  comté 
,  d'Hereford,  où  il  mourut  le  16  décembre  1078. 
Il  a  publié  beaucoup  de  livres  'élémentaires , 
particulièrement  sur  lu  mathématiques,  et  une 
sorts  d'encjclopédle  des  sciences  Intitulée  :  /u 
troductio  ad  logicam,  rhetoticam ,  geogra- 
phiam,  musicam,  etc  ;  Londres,  1667,  iu-8*. 
Une  traduction  anglaise  de  ce  livre  a  paru  dans 
la  même  année  sous  ce  titre  :  English  Acade- 
,  m  y,  or  a  brlef  introduction  to  the  teven  litie- 
,  rat  arlt,  in-8°.  La  deuxième  édition  de  celte 
'  traductions  été  publiée  il  Londres,  en  1693,  in-Il,  ' 

de  243  pages.  Le  petit  traité  de  musique  contenu 
|  dans  ce  volume  corn  mence  à  la  nage  91  et  finit* 
la  page  105. 

NEWTON  (IMAC),  savant  illustre  dout  le 
nom  est  célèbre  parmi  ceux  mêmes  qui  ne  com- 
prennent pas  la  nature  de  ses  travaux,  naquit  à 
YoUIrop,  dans  la  province  de  Lincoln,  le  U  dé- 
,  cembre  1641,  et  mourut  de  la  pierre,  a  Londres, 
'  le  30  mars  1717.  L'histoire  de  la  vie  et  des  dé- 
couvertes de  ce  grand  homme  n'appartient  pu  à 
ce  Dictionnaire  ;  il  n'j  trouve  place  que  pour  la 
14*  observation  du  second  livre  de  son  Optique, 
où  il  établit  l'analogie  qu'il  avait  trouvée  entre 
l'ordre  des  couleurs,  suivant  les  différent;  degré» 


HEWTON  -  NICCOLETT! 


30» 


deréfractioo  dea  rayons  lumineux  dans  le  prisme, 
avec  les  sons  de  la  gamme.  Newton  s'est  contenté 
d'Indiquer  sommairement  celle  analogie,  sans  es- 
sayer d'en  donner  la  démonstration  scientifique, 
parce  qu'il  en  avail  uns  doute  aperçu  les  diffi- 
culté!. Elles  consistent  en  ce  que  les  proportions 
numériques  de  l'ordre  des  couleurs,  en  raison  des 
divers  degrés  de  réfrangibilUé  des  rayons  lumi- 
ueu*,  ne  sont  pas  celles  de  l'ordre  des  sons  de 
nos  gammes  majeure  ou  mineure,  et  qu'il  eu  ré- 
futerait une  autre  gamme  mixte  qui  ne  répon- 
drait I  aucune  tonalité,  puisqu'elle  serait  disposée 
de  la  manière  suivante  :  ri,  ml,  fa,  sol,  la,  ti, 
tif ,  ri.  Mairan  a  développé  les  conséquences  de 
l'observation  de  Newton,  dans  un  Mémoire  inséré 
parmi  ceux  de  l'Académie  royale  des  sciences  de 
Paris  (ann.  1737,  pages  1-58J.  C'est  aussi  cette 
observation  qui  a  donné  lien  >  la  rêverie  du  cla- 
vecin oculaire  do  jésuite  Caste).  (  Voyez  Mainui 
et  Castil.  Voyez,  aussi  Fjeld  (  Georges). 

Dana  le*  iïugxantiqaœ,  recueil  de  pièces  pu- 
bliées à  Londres  en  1769,  on  trouve  une  lettre  de 
Haninglon  à  Newton,  datée  du  33  mai  1693, 
concernant  les  proportions  des  intervalles,  avec 
la  réponse  de  Newton  sur  ce  sujet.  11  s'agit  du 
théorème  de  Pjtliagorc,  contenu  dans  la  47"  pro- 
position du  premier  livre  des  Éléments  d'Eu- 
clide,  et  que  Harriagton  considérait  comme  plus 
propre  *  exprimer  les  intervalles  de  la  proportion 
sesquialtere  que  l'Hélicon  de  Plolémée,  expliqué 
par  Satinas  et  par  Wallia.  Dans  sa  réponse,  New- 
ton partage  l'opinion  de  Harrington.  Hawlitns 
a  reproduit  ces  lettres  dans  le  troisième  volume 
de  son  Histoire  générale  de  la  «musique  (p.  140- 
Hl) 

NEWTON  (Bekjimik),  ecclésiastique  an- 
glais, professeur  du  collège  de  Jésus,  à  Cambridge, 
et  vicaire  a  Snndliurtt,  dans  le  comté  de  Glou- 
ceater,  vivait  vers  le  milieu  du  dis -huitième  siè- 
cle. A  l'occasion  de  la  réunion  des  cliœuri.d«  trois 
églises  pour  un  festival  de  musique,  au  profit 
d'une  institution  de  charité,  en  1700,  11  a  pro- 
'  nonce  un  sermon  dont  le  tente  était  pris  dans  le 
46*  psaume.  Ce  sermon  a  été  Imprimé  sous  ce 
titre  :  Mutiek  Meeting  of  3  choir*,  on  Pt. 
XL  VI,  B  ;  Cambridge,  1760,  in-*°.  On  peut  voir, 
sur  la  réunion  de  ces  trois  chœurs  de  Claucester, 
Worcester  et  Bereford  le  livre  du  Rev.  Daniel 
Lysons  Intitulé:  History  ofthe  orlgln  and  pro- 
créa of  Ihe  Meeting  of  the  Ihree  choirs  of 
Gtoucetter,  Worcester  and  Bereford ,  and 
oftkecharity  conneetcd  with;  etc,  Gloucester, 
1811,  un  volume  gr.  in-8". 

NEYRAT  (L'abbé  Alexutdcb Stuiislas), 
prêtre  et  maître  de  cbapelte  de  S.  E.  le  cardinal 
archevêque  de  Lyon,  né  à  Lyon,  d'une  ancienne 


famille  d'êchevins,  le  37  août  i&2i,alait  se» 
premières  éludes  musicales  au  [«lit  séminaire' 
des  Minimes.  Après  avoir  achevé  son  cours  de 
théologie  il  renlraau  séminaire  en  qualité  de  pro- 
fesseur. En  îsai  il  fonda  la  chapelle  de  Saint-Bo- 
naventure  et  y  remplit  avec  talent  les  fonctions, 
d'organiste  et  de  maître  de  chapelle.  La  mort 
de  l'abbé  Fichet,  en  1801,  a  Tait  appeler  M.  l'abbé 
Nejralila  place  de  maître  de  chapelle  de  l'église 
primatiale  de  Lyon,  ou,  par  les  soins  de  Met  de 
Bonald,  et  sur  la  proposition  de  M.  Danjou,  les 
éléments  d'une  bonne  exécution  de  la  musique 
religieuse  ont  élé  réunis.  Placée  sous  la  direction. 
de  M.  l'abbé  Neyrat,  celle  chapelle  fait  des  pro- 
grès remarquables  dans  l'exécution  des  grandes- 
oeuvre*  de  musique  d'église.  On  doit  à  cet  ecclé- 
siastique, musicien  aussi  instruit  que  zélé:  1*  hv 
publication  d'un  premier  Recueil  de  cantiques,  en 
collaboration  avec  feu  l'abbé  Fichet;  —  1*  l'Or- 
dinaire du  graduel  et  du  vespéral,  mis  en  faux- 
bourdon;  —  3°  une  seconde  Collection  de  can- 
tiques recueillis  ou  composés  par  lui. 

NÉZOT  (Gamin,),  né  le  13  septembre  1776- 
à  Gondrecourt,  dans  le  duché  de  Bar,  eat  enlré. 
comme  élève  au  Conservatoire  de  Paris  eu  1733, 
et  y  a  achevé  son  éducation  musicale,  sous  la. 
direction  de  Ladurner.  Devenu  professeur  de 
piano,  il  a  fait,  a  l'époque  de  la  paii  d'Amiens,.  ' 
un  voyage  en  Angleterre,  et  y  a  publié  deux. 
airs,  variés  pour  sou  instrument.  De  retour 
à  Paris,  il  est  rentré  dans  la  carrière  de  l'ensei- 
gnement, et  a  Tait  paraître  quelques  romances,, 
et  une  fantaisie  pour  le  piano;  Parla,  Leduc. 

NICAISE  (Clauoe),  chanoine  de  la  Sainte- 
Chapelle  de  Dijon ,  naquit  dans  cette  ville,  en. 
1623.  Après  avoir  achevé  ses  éludes  dans  sa  ville 
nalale ,  il  recommença  sa  philosophie  à  l'univer- 
sité de  Paris,  puis  étudia  la  théologie  au  collège 
de  Navarre.  En  16»,  il  fit  un  voyage  en  Italie, 
et  s'y  lia  avec-  beaucoup  d'artistes  et  de  savants. 
De  retour  h  Dijon,  il  s'y  livra  a  la  culture  des 
lettres.  Il  mourut  le  30  octobre  1701,  t  Villv, 
village  a  sept  lieues  de  cette  ville.  Il  a  laissé  en. 
manuscrit  un  Discourt  sur  la  musique  des  An- 
dent,  qu'il  se  proposait  de  faire  imprimer  avec 
quelques  lettres d'Ouvrard  (popeî  ce  nom)  sur  le 
même  sujet  Fabricius  ci  te  ce  discours  (Bibliolh . 
Grxe.,  tome  II,  p.  351  )  sous  le  titre  latin  lie 
Velerummusieti  Diaertatio;  c'est*  celte  sourie 
que  Forkel  a  puisé  (Allgem.  Utter.  derMutik), 
el  tous  ses  copistes  ont  répété  ce  titre;  mais  Pa- 
pillon (Blblioth.  des  auteurs  de  Bourgogne), 
mieux  Instruit,  Indique  le  titre  rancala. 

NICCOLETTI  (Pnum),  compositeur, 
naqnlt  ï  Ferrare  un  1563.  fit  ses  études  musicales 
*  Bologne  sou* le  P.  Cartari,  religieux  cordelier. 


210 


MCCOLETTI  —  NICCOLINI 


maître  de  chapelle  du  grand  couvent  de  Saint- 
François,  et  reçut  quelque  temps  à  Rome,  où  il 

■  était  encore  en  1 630.  Il  j  «Uit  maître  de  chapelle  ; 
mais  on  ignore  a  quelle  Église  il  était  attaché.  Il 

.a  publia  :  Madrigali  a  5  voei,  lib.  1.  Venise, 
1S97,  in-4".  11  a  laissa  aussi  beaucoup  de  musi- 
«jue  d'église  en  manuscrit. 

NICCOLINI  (Faasçois),  compositeur  et 
/poète  dramalique.vécul  a  Venise  depuis  1669 
Jusqu'en  1685.  II  y  fil  représenter  les  opéras 
suivante  de  sa  cumpoailiou  :  1"  VArgia,  opéra 
sérieux;  —2"  11  Geruerlco,  mélodrame;  — 
3*  VBraeUto;  —  4*  Peneloppe  la  eatia. 
NICCOLINI    (l'itu),  soprsniBte,    brUU   k 

-  Rome,  en  1711,  dans  Comnène,  opéra  de  Por- 

NICCOL1NI  (Chaixi»),  chanteur  distingué, 
surnommé  délie  Cadente,  a  cause  de  son  habi- 
leté a  exécuter  le  trille,  vécut  dans  la  seconde 
moitié  du  dix  -huitième  siècle.  En  1770,  Il  était 
a  Sienne,  où  il  se  Usait  admirer. 

NICCOLINI  (MsaitHo),  brilla  comme  chan- 
teur k  Home,  à  Naples  et  a  Venise,  depuis  1775 
jusqu'en  1790. 

NICCOLINI  (Lotis),  né  k  Pittoie  en  1769, 
alla  cl  ans  sa  première  jeunesse  commencer  ses 
Aides  de  musique  à  Florence,  sous  la  direction 
*  de  Marc  Rutini;  puis  il  entra  sa  Conservatoire  de 
la  Pieià  del  Turchini,  a  Naples,  et  y  reçut  des 
leçons  de  contrepoint  de  Sala.  Trltto  et  Palsiello 
lui  donnèrent  aussi  des  conseils  pour  l'instrumen- 
talion  et  la  conduite  des  morceaux  de  musique 
vocale.  En  17S7,  il  écrivit  la  musique  de  quelques 
ballets  pour  le  théâtre  Saint -Charles,  à  Naples. 
Deux  ans  après,  le  grand-duc  de  Toscane,  Léo- 
pold,  le  nomma  maître  de  chapelle  de  la  cathé- 
drale de  Livourne  :  il  occupait  encore  cette  place 
en  1812.  Niccolini  a  écrit  beaucoup  de  musique 
pour  l'église,  restée  en  manuscrit,  et  des  divertis- 
.  sèment*  pour  le  Uléitre. 

«ICCOLIN1  (Joseph),  né  a  Plaisance,  en 
1771,  suivant  la  notice  bile  par  Gervasoni. 
D'après  un  renseignement  fourni  par  la  Gazette 
générale  de  musique  de  Leipsick  (43e  année, 
col.  1,010),  la  date  véritable  de  sa  naissance  se- 
rait le  mois  d'avril  1703;  cependant  ses  étude* 
ne  lurent  terminées  au  Conservatoire  de  Na- 
ples qu'en  1791,  d'où  il  suit  qu'il  aurait  été  Agé 
de  39  ans  k  cette  époque,  ce  qui  est  peu  vrai- 

■  semblable.  Il  était   fils   d'Omobono    Niccolini, 

-  mettre  de  chapelle  k  Plaisance.  Dès  son  en- 
îanoe  il  montra  d'heureuses  dispositions  pour  la 
musique,  qui  Turent  cultivées  par  son  père  pen- 
dant cinq  ans  ;  puis  il  reçut  des  leçons  de  chant  de 
Philippe  Macedone;  et  enfin  il  enlra  au  Conserva- 
ioirede  San-Onon-io,  k  Naples.  Il  y  demeura  sept 


«nuées,  et  Tut  dirigé  dans  ses  éludes  par  Jacques 
Insanguine,  connu  sous  le  nom  de  Mrmopoli. 
Sorti  du  Conservatoire  en  1791,  il  fit  représenter 
k  Parme,  pendant  le  carnaval  de  l'année  suivante, 
son  premier  opéra  intitulé  :  La  FamigUa  stra- 
vaginite.  Au  printemps  de  1794  il  écrivitk  Gènes 
deux  opéras  bonfles,  savoir  :  Il  Principe  Spaz- 
taeamino,  et  I  ihtinari.  Appelé  ensuite  k  Mi- 
Un,  il  y  donna  pendant  l'automne  Le  Nazie 
campeslri.  En  1795,  il  se  rendit  à  Venise  pour  y 
composer  VArtaserse;  dans  ta  saison  du  carna- 
val de  1796 il  y  01  représenter  La  Donna  inna- 
morala.  Cet  ouvrage  lut  suivi  d'un  oratorio 
en  trois  partie*,  exécuté  k  Césène  pendant  le  ca- 
rême. En  1797  Gènes  le  rappela  pour  l'opéra  du 
carnaval;  H  y  écrivit  VAltlra,  dont  le  succès 
classa  Niccolini  parmi  les  meilleurs  composi- 
teurs italiens  de  celte  époque.  Dans  l'automne 
de  la  même  année  il  dut  aller  k  Livourne,  et  y 
composa  La  Clemenia  dl  Tito,  qui  Tut  aussi 
accueilli  avec  beaucoup  de  laveur.  Crescentini, 
parvenu  alors  k  la  plus  belle  époque  de  son  ta- 
lent, excita  dans  cet  ouvrage  l'admiration  du  pu- 
blic jnsqu'k  l'enthousiasme.  I  due  Frateltt  ridi- 
coït  succédèrent  k  celte  composition ,  dans  l'au- 
tomne de  1196,  k  Home.  Quarante  jours  suffirent 
k  Niccolini  pour  écrire,  en  1790.  Ilflrvto.  opéra 
sérieux  k  Gènes,  et  Gli  Scttti  k  Milan.  A  peine 
ce  dernier  ouvrage  eut-il  été  représenté,  que  le 
compositeur  partit  pour  Naples,  ou  il  était  engagé 
k  écrire  l'oratorio  de  la  Passion.  De  retour  k 
Milan  dans  l'automne  de  ta  même  année,  H  y  fit 
représenter  II  Trionfo  del  bel  tesio.  En  îsoo 
il  composa  k  Gênes  VIndativo;  au  carnaval  de 
1801,  Il  donna  k  Milan  /  Baccanalt  dl  Borna. 
C'est  dan*  cet  opéra  que  la  célèbre  cantatrice 
Catalani  commença  k  fixer  sur  elle  l'attention  de 
l'Italie.  Après  le  grand  succès  de  cet  ouvrage, 
la  réputation  de  Niccolini  s'étendit  chaque  jour 
davantage,  et  les  villes  principales  l'appelèrent 
tour  k  tour;  ainsi  il  écrivit  en  1801  /  Manlj,  k 
Milan;  La  Setvaggla,  en  1803,  k  Rome;  Fedra 
aula  il  Riiorno  dl  Teteo,  dans  la  même  ville, 
en  1804;  au  printemps  de  1805,  Il  Gelososin- 
eeralo,  k  Naples;  k  la  saison  d'été  Geribea  e 
Felamone,  dans  la  même  ville  ;  et  k  l'automne, 
GV  Ineotlantl  nemîcl  délie  donne;  en  1806, 
Abndiamet  cZoraide,  k  Milan; en  1807,  Tra- 
jano  in  Dacia ,  k  Rome.  Pendant  que  Niccolini 
écrivait  cet  opéra,  Gli  Orart  e  Cttrioisi  de  Ci- 
rnarosa  étaient  représentés  avec  un  succès  écla- 
tant k  Rome.  Entrer  en  concurrence  avec  cet 
opéra  paraissait  téméraire,  et  le  directeur  du 
théâtre  avait  proposé  k  Niccolini  d'ajourner  la 
représentation  de  son  ouvrage;  mais  celui-ci  exi- 
gea l'exécution  de  son  traité,  et  sa  hardiesse  fut 


NICCOUM  —  HICHELMANN 


311 


récompensée  par  le  succès  le  plus  flatteur  qu'il 
ait  obtenu;  car  Trajana  in  Daeia  fit  gagner  i 
du  spectacle  plus  de  dix-sept  mille 
(environ  100  raille  francs).  C'est 
opéra  que  Velluti  se  plaçai  la  tête 
qui  brillateot  en  Italie  k  cette  épo- 
que. En  1808,  Niccolini  écrivit  à  Rouie  Le  dut 
GenisWe.-eulSOa,  Coriolano,  àMilau;en  1810, 
Darlo  Istatpe,  k  Turin;  en  1511,  Angeliea  e 
Medoro,  dans  la  même  ville,  Âbradame  Dir- 
■eea,  ï  Milan;  Qvinio  Fabio,k  Vienne,  et  dam 
la  même  fille  Le  Noue  dei  Morlacchi,  pour  le 
prince  de  Lobkowili;  en  1813,  La  Feudataria, 
à  Plaisance.  Aîné*  cette  époque,  l'activité  de  l'ar- 
tiste se  ralentit  un  peu;  cependant  il  écrivit 
encore  La  Casa  del  aitrologo,  Milrtdate, 
Vira  d'Achille,  k  Milan,  Balduino,  k  Venise, 
Carlo  Magno,  a  Reggio,  Il  Conte  di  Lrnnat, 
k  Parme,  Annibale  in  Btlinta,  Cetare  nelle 
Gallie,  Adolfo,  La  Prêta  di  Granata,  L'Ero^ 
di  Lancattro,  AtpaHa  ed  Agide,  et  il  Teuaw- 
ne.  Appelé  à  Plaisance  en  isiu,  en  qualité  de 
maître  de  chapelle  de  la  cathédrale,  Niccolini 
cessa  d'écrire  pour  le  théâtre  pendant  plusieurs 
années  ;  les  succèa  de  Rooini  avaient  alors  rendu 
l'accès  de  la  scène  difficile  pour  les  antres  com- 
positeurs; cependant  l'auteur  des  Baccanaii  di 
Borna  voulut  encore  s'essayer  devant  le  public, 
et  le  14  août  18S8  11  fit  représenter  à  Sergame 
yjldad,Avmel,otiVoa  retrouvait  encore  quel- 
ques traces  de  son  talent  :  la  Congrutita  ai  Ma- 
laeca,  Witikind,  et  II  trionfo  di  Cesare,  sont 
de  bibles  productions  du  même  artiste.  A  tant 
d'ouvrages  dramatiques,  Il  faut  ajouter  cinq  ora- 
torio*, les  trois  premier»  pour  Venise,  et  les  déni 
autres  pour  Bergeme  ;  trente  messes,  deux  Re- 
quiem, cent  psaumes,  trois  Miserere,  deux  De 
profiauiis,  six  litanies  de  la  Vierge,  des  cantates, 
des  sonate*  de  piano,  beaucoup  de  quatuors  pour 
divers  instruments,  et  des  canzonette*.  On  a 
gravé  à  Vienne  les  cantates  Andromacca,  et 
Ero,  ainsi  que  trois  recueils  d'ariettes  et  de 
canxoneltes.  Niccolini  est  mort  a  Plaisance,  an 
mois  d'avril  184a.  Il  n'eut  pas  le  génie  de  création; 
mais  il  avait  de  l'entrain  dans  le  style  bonne,  le 
seuliment  mélodique,  et  son  instrumentation  ne 
manquait  pas  d'intérêt. 

NICET  (  S.  ],  évèque  de  Trêves,  d'abord  abbé 
dans  un  monastère  dont  on  ignore  le  nom,  hit 
élevée  l'épiscopat  en  517,  et  mourut  le  £  décem- 
bre 668.  L'abbé  Gerbert  a  inaéré  dans  sa  collec- 
tion des  écrivains  sur  la  musique  (t.  I,p.  !))  un 
Traité  delavde  et  utililatc  tphituatium  can- 
licorum,  qitx  faut  in  eccletid  christinnd ,  jeu 
de  psalmodia  bono,  qui  lui  est  attribué,  forte! 
'est  trompé  en  disant,  dans  son  Histoire  de  la 


musique  (1.  IF,  p.  197),  que  Nreet  est  auteur  du 

Te  Deam  communément  attribué  à  saint  Am- 

N1C1IELMANN  ( CMHfOlu) ,  muaicien 
au  service  du  roi  de  Prusse,  naquit  h  Treuen- 
brieien,  dans  le  Brandebourg,  le  13 août  1717. 
Après  avoir  appris  de  quelques  maîtres  obscurs 
les  éléments  de  la  musique-  el  du  clavecin,  il 
entra  en  1710  k  l'école  Saint-Thomas,  de 
Leipsick,  donl  la  direction  était  alors  confiée 
à  J.  S.  Bach.  Guillaume  Friedmann,  Bis  aîné  de 
ce  maître,  le  guida  dans  ses  éludes  de  clavecin 
et  de  composition.  Apres  trois  années  de  séjour 
dans  cette  école ,  le  désir  de  connaître  la  mu- 
sique dramatique  le  conduisit  k  Hambourg.  L'o- 
péra n'y  était  plut  dans  l'état  florissant  on  l'a- 
valent mis  quelques  grands  compositeurs  environ 
trente  ans  auparavant;  mais  Nichelmann  trouva 
dm  le  vieux  Kaiser,  chez  Teieraann  et  che* 
Mattbesoa  d'utiles  conseils  qui  le  dédommagèrent 
de  la  décadence  du  spectacle.  En  1738  il  se  ren- 
dît à  Berlin ,  après  avoir  fait  un  court  séjour 
dans  le  lieu  de  sa  naissance.  L'organisation  de  la 
cliapelle  royale  et  rétablissement  de  l'Opéra  de 
Berlin, en  1740,  lui  fournirent  les  moyens  de  com- 
pléter son  instruction  dans  la  musique  pratique. 
Il  étudia  aussi  le  contrepoint  sous  la  direction 
de  Quant,  et  Graun  l'instruisit  dans  la  manière 
d'écrire  pour  les  voix.  Peu  de  temps  après,  11 
composa  ses  sonates  pour  le  clavecin ,  qui  ont 
été  publiées  en"  deux,  recueils.  Après  la  mort  de 
son  père,  privé  des  secours  qu'il  en  avait  reçus 
jusqu'alors,  il  (ut  obligé  de  songer  k  se  procurer 
une  existence  certaine.  Sa  patrie  ne  lui  offrant 
pas  de  ressources  pour  cet  objet ,  il  résolut  de 
visiter  l'Angleterre  et  la  France,  pour  y  cher- 
cher une  position ( convenable;  mal*  arrivé  k 
Hambourg,  il  reçut  de  Frédéric  II  l'ordre  de  re- 
tourner k  Berlin ,  avec  la  '  promesse  d'y  être 
placé  dans  la  cliapelle  royale.  Il  j  entra  en 
effet  au  mots  de  mara  1745,  en  qualité  de  second 
claveciniste.  On  Ignore  les  motifs  qui  lui  firent 
solliciter  sa  démission  en  1750  ;  le  roi  la  lui  ac- 
corda, et  Nichelmann  vécut  ensuite  à  Berlin 
dans  le  repos,  et  mourut  en  1701.  Le*  compo- 
sitions de  cet  artiste  sont  depuis  longtemps  ou- 
bliées; eues  consistent  en  deux  œuvres  de  so- 
nalea  pour  le  clavecin  ;  imprimés  k  Nuremberg, 
en  1749,  et  quelque*  chansons  allemandes  pu- 
bliée* dans  le*  écrits  périodique*  de  Marpurg,  et 
dans  quelque*  autres  recueils  de  la  même  épo- 
que. Nicbelmaun  a  laissé  aussi  en  manuscrit  plu- 
sieurs morceau»  d'une  paalorale  qu'il  avait  coin, 
posée  avec  le  roi  de  Prusse  et  le  flû  liste  Quani. 
Cet  artiste  n'est  maintenant  connu  que  par  le 
livre  qu'il  a  publié  sous  ce  titre  :  Die  Mélodie 


31! 


K1CHELMAHK  —  K1C0BAM1 


nach  ihren  Weieti  sowohl  als  noch  ihren 
Eigenschaftea  (La  mélodie  considérée  en  elle- 
mème  et  dans  ses  propriété!) ,  Dantxick,  1755, 
ïu  4°  de  1T5  pages ,  avec  23  planches.  Gerber 
dit  que  cet  ouvrage  fut  écrit  par  Michel  mann  à 
l'occasion  de»  discussions  violentes  que  la  lettre 
de  J.-J.  Rousseau  sur  la  musique  française  avait 
soulevées  en  France;  cependant  on  n'y  trouve 
aucune  ailoeion  à  ces  disputes;  le  sujet  j  est 
traité  d'une  manière  sérieuse,  et  peut-être  un 
peu  trop  didactique.  On  y  trouve  de  bonnes 
choses;  Nlchelmsnn  j  fait  preuve  de  philosophie 
dans  les  idée» ,  et  établit  d'une  manière  solide 
les  rapports  lie  la  mélodie  et  de  l'harmonie.  Une 
critique  sévère  du  livre ,  publiée  sous  le  pseudo- 
nyme de  DttnJtel/eind,  et  datée  de  Nordltausen, 
le  1"  Juillet  1755,  parut  en  3  feuilles  in-4» 
sous  ce  titre  :  Gedanken  etnes  Liebhabers  der 
Tonkunst  ûber  Herrn  Mchelmann  Tractât 
von  der  Mélodie  (Idées  d'un  amateur  de  mu- 
sique eur  te  Traité  de  la  mélodie  par  M.  NîclieJ- 
nunn).  Celui-ci  répondit  avec  une  ironie  amère, 
sous  le  voile  de  l'anonyme,  dans  l'écrit  intitulé  -. 
Die  Vorireflichkeit  de;  Herrn  C.  Dunfcei- 
feind  iiber  die  Abhondhmg  von  der  Mélo- 
die tiu  Licht  gesetsL  von  elnem  Musik- 
frewxde  { L'excellence  des  idées  de  M.  Dnn- 
kell'eind  sur  le  Traité  de  la  mélodie,  analysée 
par  un  amateur  de  musique),  ï  feuilles  ln-4° 
(sans  date  ni  nom  de  lieu).  Quelques  livres  con- 
cernant ta  musique,  par  Keldhart',  Printi,  Mal- 
theeou,  annotes  par  Hlchelmum,  avaient  passé 
dans  les  mains  de  Marpurg,  puis  dans  celles  de 
Forkel;  ils  sont  aujourd'hui  dans  ma  biblio- 
thèque. 

N1CHETTI  (L'abbé  AnroWE-MtaiE),  de 
Padoue,  a  publié  dans  cette  ville,  en  1333, 
un  opuscule  de  72  pages  in-tf0  et  quelque»  plan- 
ches, qui  a  pour  titre  :  Praspetto  dlvn  nuotv 
modo  più  agevole  di  SeHUwra  musicale  prl- 
vtlegiata  da  S.  M.  I.  R  A.  Froncesco  I  (Pros- 
pectus d'une  nouvelle  manière  plu*  aisée  de  no- 
tation musicale,  etc.).  Le  système  de  notation  pro- 
posé par  l'abbé  Nichetli  est  une  combinaison  des 
lettres  de  l'alphabet  :  comme  tous  ceux  du 
même  genre,  il  oblige  à  distinguer  tous  les  si- 
gnée et  à  les  lire  un  a  un ,  parce  qu'ils  ne  repré- 
sentent pas  le»  sons  par  leurs  positions  et  ne 
peignent  pas  les  phrases  par  groupes  comme  la 
notation  ordinaire.  Les  fausse»  Idées  de  Jean- 
Jacques  Rousseau  sur  ce  sujet  ont  égaré  l'ec- 
clésiastique de  Psdoue  comme  beaucoup  d'au- 

NICHOLSON  (RtauMO,  organiste  du  col- 
lège de  la  Madeleine,  a  Oxford ,  obtint  en  1795 
le  grade  de  bachelier  en  musique  de  celte  unlver- . 


ailé ,  et  fut  le  premier  professeur  de  la  tnalre  de 
musique  fondée  en  1636  par  le  docteur  Heyther. 
Il  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  madrigaux , 
dont  un  à  b  voix  a  été  inséré  dans  les  Trivmpht 
ofOriana  publiés  par  Murley.  Nicliolson  mourut 
à  Oxford  eu  1039. 

NICHOLSON  (Chablis),  flûtiste  qui  a  eu 
beaucoup  de  réputation  en  Angleterre,  était  Sis 
d'un  autre  flûtiste  du  théâtre  de  Covent-Garden , 
et  naquit  à  Londres  en  1704.  Après  avoir  été 
attaché  aux  orchestre»  de  Drury-Lane  et  de  Co- 
vent-Garden ,  il  est  entré  a  celui  du  Théâtre  Ita- 
lien, et  au  concert  philharmonique  ,  ou  il  s'est 
fait  remarquer  par  une  belle  qualité  de  son  et 
par  le  brillant  de  son  double  coup  de  langue, 
qu'il  avait  appris  de  Drouet.  Les  Anglais  le  pla- 
çaient au-dessus  de  tous  le»  autres  flûtistes  ;  ce- 
pendant il  était  inférieur  à  Tulou  sous  le  rapport 
de  l'élégance  du  style,  et  a  Drouet  pour  le  brillant 
4p  l'exécution.  Cet  artiste  est  mort  jeune  ters 
1835.  Ou  trouve  une  analyse  de  son  talent  dans 
le  livre  de  H.  James  qui  a  pour  titre  :  À  mord 
or  two  on  (ne  flûte  (pages  153-167).  On  a 
gravé  a  Londres  beaucoup  de  compositions  de 
Nicholson  pour  la  finie,  entre  autres  i  1°  Pre- 
eeptive  levons  for  the  flûte  —  V  Studies  con- 
sisting  of  passages  selected  from  the  vorks  of 
the  most  eminent  flûte  composer*,  and 
throuxi  Mo  the  form  of  préludes,  wlth  oc- 
caslonal  jingering,  and  a  set  of  original  exer- 
cises. —  3°  Douze  mélodie*  choisies,  avec  des 
variations  pour  flûte  et  piano.  —  4°  Fantaisie 
avec  introduction  et  polonaise.  —  5*  Trois  duos 
pour  deux  dotes ,  etc.  Ces  dernière»  productions 
ont  été  aussi  publiées  a  Leipeicli,  chex  Breitknpt 
et  Heertel. 

NICLAS  (J.  A.),  musicien  au  service  du 
prince  Henri  de  Prusse,  à  Rhetnsberg,  naquit 
à  Tettnung,  dans  la  Souabe  (  aujourd'hui  royaume 
de  Wurtemberg  ) ,  vers  I7G0.  Il  a  publié  a  fier- 
lin,  en  1790,  un  choix  d'airs  pour  le  piano,  et 
de  petite*  pièces  pour  les  commençants.  Cet  ar- 
tiste était  frère  d'une  cantatrice  qui  a  brillé  quel- 
que temps  a  Berlin  sous  le  nom  de  mademoi- 
selle Niclas,  et  qui  depuis  1796  est  devenue  la 
femme  d'un  M.  Troschel,  conseiller  des  accises 
et  douanes,  dans  la   Prusse  méridionale. 

NICODAHI  (....)  musicien  et  pianiste,  na- 
quit en  Bohême  dans  les  premiers  nuis  de  1756. 
Son  nom  véritahle  était  Xtkadim,  que  ses  rivauv 
affectaient  de  prononcer  Nlcodème  :  ce  fut 
pour  ce  motif  qu'il  prit  le  nom  sous  lequel  il  «t 
connu.  Cet  artiste  se  rendit  à  Paris  vers  1788 
et  s'y  fit  connaître  avantageusement  par  la  pu- 
blication de  deux  œuvres  de  sonates  et  de  quel 
que»  airs  variés.  A   l'époque  de   l'organisation 


v  Google 


N1C0DAMI  —  NICOLAI 


313 


dn  Conservatoire  de  Paris ,  Nicodami  y  entrs 
comme  professeur  de  piano  et  en  remplit  les  fonc- 
tion* jusqu'en  I80Î,  où  il  fut  compris  d  un  s  )■  ri- 
forme  d'un  grand  nombre  de  membre»  de  cette 
institution.  Il  est  mort  en  1844 ,  à  l'âge  de  Bu  ans. 
N1COLA  (CHtiku),  violoniste  et  musicien 
de  chambre  à  Hanovre,  est  né  à  Hinheim, 
en  1797.  Son  père  avait  été  bon  hautboïste  du 
théâtre  de  celte  Tille.  A  l'Age  de  dix  u«,  le 
jeune  Nicole  commença  h  recevoir  des  leçon»  de 
Wendling,  et  plu*  tard  Go.lefroid  Weber,  qui 
habitait  alors  à  Manheim ,  lui  enseigna  la  com- 
position. Après  noir  été  employé  quelque  temps 
comme  musicien  de  la  cour  à  Manheim ,  Niçois 
aoblenu  une  place  honorable  a  Stuttgard,en  1821, 
et  deux  ans  après  il  a  élé  appelé  a  Hanovre.  On 
a  publié  de  sa  composition  :  I"  Adagio  et  rondo 
pour  violon  principal  et  orchestre,  op.  Il,  Leip- 
aick, Hofineisler.  —  2"  Deux  quatuors  pour 
deux  violons ,  alto  et  violoncelle ,  ibid.  —  3°  So- 
nate pour  piano  et  violon,  op.  5,  ibid.  — 
4°  idem,  op.  G;  Leipaick,  BreilkopT  et  Bffrtel. 

—  a"  Environ  sept  recueils  de  chansons  alle- 
mandes ,  avec  accompagnement  de  piano.  Ce 
genre  de  compositions  est  celui  dans  lequel 
M.  Nicola  réussit  le  mieux.  Il  a  écrit  une  ouver- 
ture a  grand  orchestre  pour  le  drame  Anna 
Bottyn;  ce  morceau  n'a  pas  été  publié. 

N1COLA1  (  jEun-Micner.) ,  musicien  au  ser- 
vice de  la  cour  de  Wurtemberg,  vivait  aStuttgard, 
dajulaaecondemoltiediidix-septiemesiecle.il  a 
publié  de  sa  composition  :  I"  Enter  Thett 
çtUtllcher  Barmonten  von  3  VocahUmmen 
wtrf  1  viol.  (  première  partie  d'harmonie»  «pi- 
rituelles  a  3  voix  et  2  violons  ) ,  Francfort,  1669. 

—  2°  Douze  sonates  pour  2  violons  el  nue  basse 
de  viole  ou  basson,  première  partie ,  Augs- 
bourg,  1676,  in  Toi.  obi.  —  t°  Vingt-quatre  ca- 
prices pour  quatre  violons  et  basse  continue , 
première  partie,  ibid.,  1675;  2*  idem,  ibid. 
3*  partie,  ibid.,  1682. 

NICOLAI  (JIM),  savant  philologue,  né  a 

Un»,  daux  le  duché  de SchwarUbourg ,  vers  1660, 

lit  ses  études  aux  universités  de  Jéns ,  Giessen 

.  et  Hebnstadt,  puis  visita  une  partie  de  la  Hol- 

I  lande  et  de  l'Allemagne.  Après  avoir  passé  quel- 

]  que  temps  a  Giessen,  Il  Tut  nommé, en  1700, 

|  professeur  d'antiquités  à  l'Académie  de  Tubinge, 

I  et  associé  du  recleur.  11  est  mortdans  cette  ville, 

le  H  août  t708,  dans  un  Age  peu  avancé.  Parmi 

ses  ouvrages,  on  trouve  un  traité  des  Bigles  ou 

abréviations  dont  se  servaient  les  anciens,  sons 

le  titre  île  Tractatus de  tlgbs  vétéran,  Leyde, 

1703,  in-4".  Le  18*  chapitre  de  ce  livre  (  p.  105 

1  à  113  ), traite  de  tigltt  oituieli  et  notis  :  les 

détails  en  sont  assez  curieux.   Dans  son  Trac- 


tât us  de  Synedrio  jEgyptiorum ,  iUorumqve 
iegibas  tnsigniorlbus  (  Lugdunî  Bnlavarum 
1708,  in-8"),  Nicolal  traite  des  prêtres  égyptiens 
quo  chantaient  les  louanges  des  dieux. 

NICOLAI  (Erbut-Abtoiiiï),  médecin,  né 
à  Soudershausen ,  en  1722,  fit  ses  éludes  à  Pu 
oiversité  de  Halle,  et  devint,  en  1748,  profes- 
seur a.  celle  de  Jéna,  où  il  est  mort  le  23  août 
1802  On  a  de  lui  une  dissertation  intitulée  : 
Die  Verbindung  der  Musik  mit  der  Ârzeney 
Gelakrtheit  (  Les  rapporta  de  la  musique  avec 
la  médecine).  Halle,  1745,  70  pages  tn-8°.  Il  y 
analyse  les  effets  de  la  musique  sur  le  corps  liu- 

NICOLAI  {  GcrriiED-SiuuKL),  professeur 
de  philosophie  a  Francfort- sur- l'Oder,  mort  le 
26  mars  1763,  a  publié  plusieurs  ouvrages  sur 
les  principes  de  la  philosophie  de  Wolf ,  parmi 
lesquels  ou  remarque  celui  qui  a  pour  litre  : 
Brlefe  Uterden  etiigcn  twtand  der  icharne 
Vissenschaften  in  Deufschland  (Lettres  sur 
l'état  actuel  des  beaux-arts  en  Allemagne).  Ber- 
lin, Jean -Chrétien  Kleyb,  1755,  tn-8°.  Ces  let- 
tres, au  nombre  de  dix-huit,  renferment  des 
critiquée  de  plusieurs  ouvrages  publiés  à  cette 
époque  sur  les  beaux-arts.  La  musique  est  l'ob- 
jet de  la  troisième  lettre. 

NICOLAI  (Rt'in-TnAUGovr),  orgaruMu  à 
l'église  Saint-Pierre  de  Gosrliti,  naquit  le 
24  août  1733,  danscetle  ville,  où  son  père  rem- 
plissait les  mêmes  fonctions.  A  l'Age  de  neuf  ans , 
il  était  déjà  assex  habite  pour  jouer  de  l'orgue. 
Il  fréquenta  plus  tard  l'académie  de  Leipaick, 
depuis  1763  Jusqu'en  1755,  et  montra  tant  de 
talent  en  jouant  l'orgue  de  l'église  Saint-Paul, 
que  liasse  exprima  son  admiration  après  l'avoir 
entendu.  Nicolal  s'était  formé  principalement 
par  l'étude  des  ouvrages  de  Jean-Sébastien 
Bach;  Il  en  possédait  si  bien  le  style,  qu'on  le 
retrouve  dans  ses  propres  ouvrages.  De  retour  a 
Gcerlili  an  commencement  de  1 756,  il  y  suc- 
céda a  son  père.  Son  attachement  pour  le  lieu 
de  sa  naissance  et  pour  l'orgue  qui  loi  avait 
été  confié  lui  M  refuser  toutes  lea  propositions 
qui  lui  furent  faites  pour  d'autres  emplois.  Il 
était  habile  mécanicien  el  connaissait  i  fond  te 
mécanisme  de  la  facture  des  orgues  :  ces  con- 
naissances spéciales  le  firent  souvent  nommer 
arbitre  pour  la  réception  des  Instruments.  Il 
avait  construit  un  harmonica  a  clavier  qui  n'était 
pas  exempt  d'imperfections;  mais  le  second  ins- 
trument de  cette  espèce  qu'il  Ht  réussit  mieux. 
Il  mourut  à  Goerllta  dans  la  soixante-huitième 
année  de  son  Age,  le  20  décembre  1799.  On  ne 
connaît  de  ses  compositions  que  quelques  so- 
nates de  clavecin  dans  les  recueils  publies  par 


314  MO 

Hiller  depuis  1770,  une  fugua  qui  ■  para  kLeip- 
sick .  chex  Breitkopf ,  en  1789 ,  et  une  fantaisie 
avec  fugue  pour  forgue,  Dresde  et  Lefpdck,  179Î. 
Les  sonales  qu'il  ■  laissas  en  manuscrit  sont  si 
difficiles ,  que  peu  d'organistes  sont  assez  habiles 
pour  les  jouer.  On  a  de  Nicolaï  nue  description 
du  grand  orgue  de  l'église  principale  de  GcerliU, 
intitulée  :  Kurse  docK  su  verleeaige  Betchrel- 
bung  der  grcsten  Orgel  in  dtr  ffavptkirekc  su 
Ga-rtitz.  GcerliU,  Uuger,  1797,  in-4"  de 
te  pages. 

NICOLAI  (  Jban-Gmbces  ) ,  organiste  a  Ru- 
lîolaiadl ,  naquit  dans  la  première  moitié  du  dit- 
huitième  siècle,  et  mourut  dans  cette  Tille 
vers  (790.  Il  s'est  fait  connaître  avantageusement 
par  les  compositions  survîntes  -.  1°  Diverti 
mento  per  te  dame  $itl  cembato,  coniistente 
i*  XII  arie  affatluose,  trio,  coûtante,  mi- 
mtetti,  etc.,  gravé  (sans  date  ).  —  2'  Sii  suites 
pour  le  clavecin ,  Leipsick,  1760.  —  3*  Préludes 
pour  l'orgue,  ibid.,  1770.  —  4°  Douze  préludes 
courts  et  faciles  pour  des  choral»,  suivis  de 
cantique*  arrangés  h  quatre  voix.  —  S"  Choral- 
vortpiele  fur  die  Orgel  (  Préludes  de  chorale 
pour  l'orgue);  RuuoUuadt  (sans  date). 

NICOLAI  |  Jkah-Martim),  frère  du  précé- 
dent ,  fut  d'abord  organiste  à  Gross-NeundorIT, 
dans  le  duché  de  Saxe-Meinungen ,  pois  entra  au 
service  de  la  cour  de  Helnungen,  où  11  était 
en  1758.  Il  a  fait  imprimer  a  Nuremberg,  dan* 
cette  même  année,  un  recueil  d'exercices  de 
clavecin  intitule  Clavicrilbungen. 

NICOLAI  (Chbutohue-Fbédêblc),  savant 
libraire  allemand,  naquit  k  Berlin,  le  18  mars 
1733,  lit  ses  éludes  k  Berlin  et  à  Halle,  et  mourut 
le  a  janvier  181 1.  Sa  Description  de  Berlin  et 
de  Potsdam  (Berlin,  1769, in-8*;  ibid.,  177», 
deux  vol.  in-8"  ;  et  1788,  4  vol.  ),  contient  des 
détails  curieux  sur  les  musiciens  de  la  chapelle  de 
Frédéric  II,  et  sur  la  musique  des  princes  de  la 
famille  royale  ,  sur  les  constructeurs  d'orgues, 
les  luthiers,  les  graveurs,  imprimeurs  et  mar- 
chands de  musique,  les  chanteurs,  composi- 
teurs ;  les  théines ,  les  coaceria,  et  les  écrivains 
sur  la  musiqu" On  trouve  aussi  des  choses  in- 
téressantes sur  les  musiciens  de  Vienne,  et  par- 
ticulièrement sur  Gluck,  dans  sa  Relation  d'un 
voyage  fait  en  Allemagne  et  en  Suisse  pen- 
dant Fannie  1781;  Berlin,  I788-9G,  il  vol. 
in- 8°,  3'  édil.  On  almenacb,  dont  il  a  publié  plu- 
sieurs années ,  contient  quelques  airs  composés 
par  Heicliardt  dans  le  style  des  anciens  airs  po- 
pulaires de  l'Allemagne.  Nicolai  avait  aussi  imité 
dans  le  texte  l'ancien  allemand.  Kretxsclnner  et 
Zuccaimeglio,  trompés  par  l'imitation,  ont  pris 
ces  airs  pour  des  chants  originaux,  et  les  ont 


insérés  dans  leur  collection  d 


rs  populaires  al- 


NICOLAI  (JttarGOTTUEB  OU  TuéOPBlLE),  fils 

de  Jean-Martin,  directeur  du  concert  et  organiste 
de  l'église  de  Zwoll ,  naquit  le  15  octobre  1744  k 
Gross-Neundorf ,  prés  de  Grcffenthal ,  dans  le 
duché    d*  Saxe-Meinungen.  Apres  y  avoir  été 
'   maître  de  concerts,   Il   se  rendit  k  Zwoll,  en 
1780.  Il  est  mort  en  cette  ville  dans  le  premier 
;   semestre  de  l'armée  1801.  On  connaît  suus  son 
i   nom  plusieurs  opéras ,  entre  autres  ceux  qui  ont 
'  pour  litre:   Die  Geburtstag  (  L'anniversaire  de 
naissance)  Die   Wlldiebe  (Les  braconniers), 
Jolanda,  et  les  compositions  suivantes;  l' Sym- 
phonie concertante  pour  violon  et  violoncelle , 
op.  7  ;  Oftenbach,  André.  —   2*  Quatuors   pour 
S  violons,   alto  et  basse,  op.  3;   Paris,  Sieber. 
;  —  3°  Six   solos  pour  llûte  et  basse ,  op.  8.  — 
:  **  A  B  C  du  piano ,  consistant  en  pièces  et  so- 
nates, avec  une  instruction  en  français;  llcrlin 
;  et  Amsterdam ,    lliimmel.   —  5°  Vingt-quatre 
]  sonates  pour  le  piano,  dans  les  M  Ions.  Deuxième 
;  partie  de  l'A  B  C.  —  B°  Six  sonates  pour  le 
piano,  avec  accompagnement  de  violon,  op.  13, 
Zwoll. 
|      NICOLAI  (  Yalgiitm)  ou  NICOLAY,  pia- 
j   nlsle  dont  les  compositions  ont  eu  beaucoup  de 
vogue  vers  la  fin    du  dix-huitième  siècle,   est 
;  cependant  si  peu  connu  ,  quant  4  sa  personne, 
i  que  je  n'ai  pu  trouver  de  matériaux  de  quelque 
|  valeur  pour  établir  sa  biographie.  La  date  et  le 
lieu  de  sa  naissance,   le  pays  où  il  habita  au 
temps  le  plus  brillant  doses  succès,  l'époque 
précise  de  sa  mort ,  tout  est  inconnu ,  ou  du 
,   moins  incertain.  Les  biographes  detoules  les  na- 
.  lions  se  copient  dans  leurs  vagues  renseignements 
snr  cet  artiste  distingué.  On  croit  qu'il  vécut  k 
Paris  dans   les  vingt  dernières  années  du  dix- 
huitième  siècle,  et  qu'il  j  mourut  vers  1798  ou 
,   1798;   cependant  le  Calendrier  universel  d» 
:  musique   pour  les  années  1788   et   1789,   qui 
i  nomme  tous  les  professeurs  de  clavecin  et  de 
■   piano ,  garde  le  silence  sur  celui-là.  D'ailleurs  h) 
!  nom  de  Nicolai  ne  ligure  point  parmi  ceux  des 
j  professeurs  du  Conservatoire,  quoiqu'il  s'y  en 
I  trouvtt  plusieurs  pour  le  piano  dans  ces  premiers 
I  temps  de  l'école,  et  même  que  quelques-uns 
1  lussent  d'un  mérita  équivoque.  Je  suis  donc  tenté 
de  croire   qu'il   passa   ses  dernières  années   k 
Londres,  et  qu'il  y  mourut  Ignoré,  car  on  y  a 
:  gravé  presque  tous  ses  ouvrages.  Quoi  qu'il  en 
l  soit ,  les  éditions  de  sa  sonates  se  sont  mnlti- 
i   plrées  aussi  en  France,  en  Allemagne  et  en  Hol- 
lande. Les   œuvres   premier,  troisième  et  on- 
zième sonlceux  qui  ont  obtenu  le  plus  de  vogue. 
1  La  plupart  des  œuvres  de  Nicolaî  ont  été  pu- 


bliées  à  Paris  par  Sieber  et  Leduc  ;  on  peut 
les  classer  de  U  manière  suivante  :  I*  Conter- 
tôt  pour  piano,  op.  1;  Paris,  Sieber  ;  op.  II; 
Paris,  ifadermui.  —  1°  Sonates  pour  piano  et 
violon,  op.  i,  i,  5  ;  Pari»,  Sîeber,  Leduc  et  Kou- 
sineau.  —3*  Sonates  pour  piano  seul  oit  avec 
violon  ad  libitum  :  op.  4,  7,  8,9,  10,  Il ,  13, 
14,  17,  1S  (facile»);  Paris,  Sieber,  Leduc,  Ha- 
dcrman,  etc. 

NICOLAI  (Jean-Codefzoid),  fils  de  Jean- 
Georges,  naquit  k  Rudolstadt ,  vers  1770,  étudia 
la  théologie  a  l'université  de  Jéna  en  1794,  et 
retourna,  en  1767,  dans  le  lieu  de  sa  naissance, 
avec  le  grade  de  candidat.  Peu  de  tempa  après  il 
te  rendit  à  Olïenhach,  où  il  «tait  en  1798, 
comme  professeur  de  clavecin.  On  le  considérait 
■Ion  comme  un  claveciniste  distingué,  particuliè- 
rement dans  le  style  de  la.  Aiguë.  Les  faibles  res- 
sources qu'il  (rouvail  a  OfTenhach  le  décidèrent 
i  accepter,  en  IBOï,  une  place  de  gouverneur 
dam  la  maison  d'un  conseiller,  k  Nuremberg; 
mais  plus  tard,  il  parait  avoir  vécu  a  Hambourg. 
Cet  artiste  a  publié  da  sa  composition  :  1°  So- 
nate pour  clavecin  et  violon,  op.  1,  Oflenbach  ; 

André,  17S7 3*  Trois  sonate*  Id„  op.  2  ;  ibfd., 

1799.  —  3"  Six  fugues  pour  clavecin  seul,  Ulm. 
—  4°  Trois  caprices  fugues,  ibid.  On  trouve 
aussi  chez  Scliott,  à  Muyenee,  six.  sonates  pour 
lesdaMes,  avec  ace.  de  violon  et  violoncelle, 
op.  11,  qni  paraissent  lui  appartenir,  et  qui  Indi- 
quent l'existence  de  quelques  autres  productions 
inconnues. 

NICOLAI  (D.-J.-C,),  contrebassiste  de  la 
cour  de  Rudolstadt,  qui  parait  être  un  descen- 
dant de  Jean-Georges,  s'est  fait  connaître  par  la 
publication  d'un  article  sur  la  contrebasse 
publié  en  1818,  dam  le  dix-huitième  volume  dt 
la  Gazette  de  Leipsick  (  page  257  1. 

NICOLAI  (  Henri- GODErnoip),  professeur  de 
musique  an  séminaire  des  orphelins,  a  Hambourg, 
et  peut-être  Bis  de  Jean -Godef raid ,  est  auteur 
d'en  livre  intitulé;  AUgemeine  Théorie  der 
Tonkaiist  fur  Lehrert  wndLemende,  trte  aw.h 
zum  Selosunterricht  fciHtnm{( Théorie  géné- 
rale de  la  musique  pour  les  professeur*  et  les 
élèves,  au  moyen  de  laquelle  on  peut  s'Instruire 
soi-même),  Hambourg,  1826,  in-*0  de  83  pages 
et  de  49  planches. 

NICOLAI  (Gustave),  né  k  Berlin,  en 
179S,  s'est  livré  a  l'étude  de  la  musique  pendant 
qu'il  suivait  les  cours  des  collèges  et  des  unirer- 
ailéa.  Après  avoir  achevé  ses  études  de  droit ,  I 
H»Ue  et  à  Berlin,  il  a  obtenu  le  litre  d'auditeur 
dans  la  garde  du  roi  de  Prusse.  Il  s'est  fait  con- 
naître depuis  lors  comme  poète  lyrique,  par  des 
livrets  d'opéras  ou  d'oratorios ,  entra  autres  |>ar 


LAI  31S 

La  Destruction  dt  Jérusalem,  mise  en  musique 
par  Loewe,  et  comme  compositeur  perdes  bal- 
lades k  voix  seule  avec  accompagnement  de 
piano,  et  quelques  petites  pièces  instrumentales. 
Hais  tandis  qu'il  semblait  ainsi  cultiver  l'art  avec 
amour,  il  s'est  fait  un  triste  jeu  de  l'outrager 
dans  des  écrits  ou.  ne  se  trouvent  pas  même  les 
saillie*  spirituelles  qui  font  quelquefois  excuser 
des  paradoxes.  Bien  de  plus  lourd  que  les  plai- 
santeries qu'il  tance  contre  l'art  et  ses  admira 
leurs  ;  rien  de  plus  misérable  que  les  injures  qu'il 
leur  adresse-  La  forme  romanesque  qu'Us  adoptée 
pour  ses  pamphlets  ne  lui  appartient  même 
pas.  Sa  première  production  en  ce  genre  a  pour 
titre  :  Die  Gcveihten  oder  der  Cantor  ow 
Fichtenhagen  (Les  initiés,  ou  le  cantor  de 
Fichtenhagen ),  Berlin,  Schlesmger,  1829,  In-B*. 
Une  deuxième  édition  en  deux  volumes  a  été 
publiée  en  1838,  chex  le  même.  Ce  livre  a  pour 
objet  de  porter  allelnte  a  la  renommée  de  Mo- 
zart, et  de  rendre  ridicules  les  admirateurs  de 
son  génie.  Pareille  chose  a  été  essayée  en  France 
quelques  années  après ,  dans  le  journal  Intitulé  :  - 
La  France  musicale  ;  le  sucées  de  l'entreprise 
n'a  pas  été  plus  heureux  à  Paris  qu'à  Berlin.  Une 
petite  brochure  du  même  genre  a  été  ensuite  pu- 
bliée par  M.  Nicole!,  sous  ce  litre:  Jeremias,  der 
Volkscomponist,  eine  humorittiche  yislonous 
dem  25  Jahrhundert  (  Jérémie  le  compositeur 
populaire  ;  vision  liùmoristiquedu  vingt-cinquième 
siècle),  Berlin,  Wagenfuhr,  1830,  ln-89.  Une 
erreur  en  amène  souvent  une  autre  :  oubliant 
qu'il  avait  lui-même  cultivé  l'art,  et  peut-être 
blessé  de  n'y  avoir  trouvé  que.  de  médiocres 
succès,  l'auteur  des  deux  écrits  qui  viennent 
d'être  cités  entreprit  contre  ce  même  art  une 
violente  satire  intitulée  :  Arabesken  fiir  Jfu- 
ttk  freunde  (  Arabesques  pour  les  amateurs  de 
musique);  Leipsick,  Wigand,  im,  io-8",  3  par- 
ties. La  première  est  remplie  de  traits  dirigés 
contre  Mozart  ;  la  seconde  traite  de  divers  sujets 
dans  un  esprit  de  dénigrement  pour  l'art  et  les 
artistes.  On  connaît,  sous  le  nom  de  Gustave 
Hieolaï,  des  Lieder  avec  accompagnement  de 

NICOLAI  (Otto  ou  Othok),  né  k  Kcenlgsbnrg 
en  1809,  Tut  un  planiste  distingué,  et  un  compo- 
siteur de  quelque  mérite.  Élève  de  Bernard 
Klein,  i)  •  (ait,  sous,  sa  direction,  de  bonnes 
élude*  et  s'est  nourri  de  l'étude  des  bons  modèles. 
En  1884  II  a  lait  un  voyage  en  Halle;  deux  an* 
après  il  y  était  encore,  et  habitait  à  Rome.  Il 
s'y  livra  à  l'étude  des  omvres  des  anciens 
■naîtras  de  l'école  romaine,  particulièrement 
de  Paleatrina,  sons  la  direction  de  Baini.  Vers  ia 
On  de  183e  11  s'est  éloigné  de  Rome  et  a  visité 


816 


N1C0LA1  —  NICOLAS  DE  RANS 


le*  mires  grandes  villes  Je  l'Italie.  Appelé  à 
Vienne  en  1839,  il  y  remplit  pendant  un  an  les 
fonctions  de  chef  d'orcliestre  de  l'Opéra  de  la 
cour,  puis  il  alla  a  Trieate  on  11  écrivit  l'opéra 
Snricn  II.  A  Turin,  Il  donna  en  1840  il  Tem- 
plario ,  qui  fut  joué  ensuite  sur  la  plupart  des 
Théâtres  italiens.  En  1841,  il  fit  représenter 
Odoardo  e  Gildippa,  et  dans  la  même  année  il 
donna  à  la  Scata  de  Milan ,  il  Protaitto.  De 
retour  a  Vienne  en  1841 ,  il  y  reprit  sa  place  de 
chef  d'orchestre  du  Ihéalre  de  la  cour.  En  1848 
il  fui  appelé  à  Berlin  pour  y  prendre  la  direction 
de  l'orchestre  du  Théâtre ,  et  II  y  écrivit  l'opéra 
allemand  die  Lustigen  Weiber  ws  Windsor 
(  Les  joyeuses  commères  de  Windsor),  considéré 
en  Allemagne  comme  son  œuvre  capitale;  mais 
peu  de  jours  après  la  représentation  de  cet  ou- 
vrage il  mourut,  le  11  mal  1849.  La  musique  dra- 
matique de  Nicolal  esl  écrite,  en  général,  dans  le 
style  de  Bossini.  Son  caractère  est  mélodieux  ; 
mais  elle  manque  de  force  et  d'originalité.  Parmi 
le*  ouvrages  de  sa  composition  qui  ont  été  publiés 
on  remarque  '■  I"  Un  concerto  qu'il  a  écrit  pour 
Gustave  Hauenburg.  —  !"  Fantaisie  avec  varia- 
tions pour  piano  et  orchestre  sur  un  thème  de  la 
JVorma,  op.  ï5.  —  3*  Introduction  et  polonaise 
pour  piano  a  4  mains,  op  4  ;  Lelpsick,  Brcitkopf 
et  Ftertel.  —  4°  Adieu  à  Liszt,  étude,  op.  IB  ; 
Vienne,  Diabelli.  —  5°  Variations  sur  un  thème 
de  ta  Sotmtmbula  pour  voix  de  soprano,  cor  et 
piano,  op.  36;  ibid.,  —  6° SI  Dwlo  d'amore, 
romance  à  une  voix ,  piano  et  violoncelle, 
op.  '24,  ibid, —  7*  Des  recueils  de  chants  allemands 
k  quatre  voix  d'hommes,  op.  10  et  Î3;  Berlin, 
Bechtold.  —  8"  Plusieurs  recueils  de  chansons 
et  de  variations  pour  voix  seule  et  piano, 
Berlin  ,  Vienne,  etc.  On  connaît  de  lui  en  ma- 
nuscrit une  symphonie  en  ut  mineur,  une  messe 
de  Requiem,  et  un  Te  Devm,  qui  ont  été 
exécutés  à  Berlin.  Nicolai  avait  rapporté  d'Italie 
une  collection  peu  nombreuse,  mais  bien  choisie, 
de  musique  ancienne  des  compositeur!  d'Italie, 
particulièrement  do  seizième  siècle.  Après  sa 
mort,  elle  Ait  acquise  par  la  Bibliothèque 
royale  de  Berlin  pour  la  minime  somme  de  300 
tcus  de  Prusse  (1,131  francs). 

NICOLAS  DECAPOUE,  prêtre  et  musi- 
cien, ainsi  nommé  k  cause  du  lieudewnaisaance, 
parait  avoir  vécu  a  Rome  .vers  la  fin  du  qua- 
torzième siècle  et  dans  les  premières  années  du 
quinzième.  Il  a  écrit  en  141b  un  traité  de  mu- 
sique dont  le  manuscrit  est  conservé  dans  la 
Bibliothèque  Vallicellana  (  des  PP.  de  l'Ora- 
toire), sous  te  n°  B.  83.  Les  règles  qu'on  y 
trouve,  concernant  l'art  d'écrire  la  musique 
k  plusieurs    parties,   sont  k    peu   près   iden- 


tiques k  celles  du  petit  traité  de  contrepoint 
de  Jean  de  Mûri»  (  voyez  ce  nom  )  ;  mais  les 
exemples  y  sont  plus  abondants,  L'ouvrage  a 
pour  titre  :  Ad  lavdem  tanctistinue  et  indi- 
vidu* Tr'milatii  ae  gloriotlssimx  Virginii 
Mari»  dulcitsimx  matris  hue  et  totius  cutïx 
ctslesUs ,  incipit  campendium musicale  amut- 
tii  doctoribus  et  pkilosophit  etlitum  et  corn- 
positum  et  pro  prxsbylerum  Meolaum  de 
Capua  ordinatum  tub  anno  Domini  mille- 
àmo  quadragettmo  quin/o  decimo.  Ainsi  qu'on 
le  volt,  cet  ouvrage  n'as!  qu'un  abrégé  de  plu- 
sieurs autres  :  il  est  écrit  d'un  style  clair  et 
simple.  L'auteur  y  traite  des  son*,  des  modes , 
des  intervalles  et  du  contrepoint.  Cest  b 
MM,  Danjou  et  Stéphen  Morelot  (  voyez  ces 
noms)  qu'on  doit  ta  connaissance  de  l'existence 
du  livre  et  de  son  auteur.  (  Voyez  la  Revue  de 
lamutique  religieuse,  3 "■  année,  p.  I9B). 
Pendant  leur  séjour  a  Rome,  fis  en  ont  fait 
une  copie  qu'ils  ont  collationnée  sur  un  autre 
manuscrit  do  même  ouvrage  qui  est  k  la  Biblio- 
thèque Saint-Marc,  à  Venise.  Leur  travail  ayant 
été  communiquée  Adrien  de  Lafage,  ce  musicien 
littérateur  a  fait  imprimer  d'après  leur  manus- 
crit ,  le  traité  de  Nicolas  de  Capoue ,  au  nombre 
de  cinquante  exemplaires  seulement,  sous  ce 
litre  :  Nlcolat  Capvani prœsbyteri  compendlum 
musical:  ad  codicum-/idem  «une  primum  in 
lueem  edidit,  notis  galUcit  illuttravit,  ine- 
dlla  scrtplorvm  anonymoram  fragmenta 
rubjvnxlt  Juslut  Adrlanvs  de  Lafage.  ln-8" 
de  4B  pages,  imprimé  cher.  Doceasols  et  Tardil 
(  «ans  date  ). 

NICOLAS  DE  BANS,  luthiste  du  seizième 
siècle ,  n'est  connu  que  par  quelques  pièces  pour 
deuxluths  qui  se  trouvent  dans  un  recueil  intitulé: 
Luculenlum  theatrtm  mtuicum  in  quo  selec- 
tiulma  optimorum  quorumlibet  auctorwn, 
ae  excellenttuimorum  artifievm  ta  vête- 
rvm,  tum  pr.rctpue  récent  inrwn  carmina,  etc.; 
dvotmt  leitudinibus  ludenita .  Pattremo  Kabet 
et  ejus  generlt  carmina  qux  htm  festivltate, 
tum  facilt tate  rai  diseviib-us,  primo  maxime  i n - 
Uifaeient  vt  tunt  Paisomexo,  GallUardas,  etc. 
Lovanii,  ex  lypographm  Pétri  Phaleiit  bi~ 
bliopolx  Jurati;  an.no  15GB,  petit  In  fol.  Ce 
recueil  contient  143  morceaux,  dont  quelqnea- 
nnspour  deuxluths.  Le  nom  de  Nicolas  de  Rans 
se  trouve  en  tfiie  da  quelques-uns.  Il  est  hors 
de  doute  que  Nicolas  est  le  prénom,  et  de  «ans 
l'indication  du  lieu  de  naissance.  Deux  villages 
de  ce  nom  existent,  le  premier  dans  le  Jura 
(France),  près  de  Dole  ;  l'antre  dans  le  Hainaul 
(Belgique),  entra  Beaumont  et  Chimay.  Il  est 
plus  que  vraisemblable  que  l'artiste  dont  il  s'a- 


,gk 


NICOLAS  DE  RAWS 

git  naquit  d»na  celui-ci,  car  ses  pièces  de  luth 
n'ont  cte  publiées  qu'a  Louvain,  chez  Plialèse. 

NICOLAS  (  FtWNçois-NlCOLAS  FOURRIER, 
connu  sons  le  nom  de),  luthier,  naquit  a  Mire- 
court  I»  5  octobre  1759,  et  commença  dès  l'âge 
de  doute  ara  a  travailler  chez  Sauluier.  Plus 
tard.  Il  étudia  avec  soin  Ici  proportions  des  beaux 
instrumenta  de  Crémone,  et  les  imita  dans  ceux 
qui  sortirent,  de  eea  ateliers.  Fixé  a  Paris,  il 
obtint  eu  1784  le  titre  de  luthier  de  l'École 
royale  de  chant  et  de  musique  instituée  par  le 
baron  de  Dretenil.  En  181)4  il  fut  aussi  chargé  de 
la  fourni  turc  et  de  l'entretien  des  instruments 
de  la  chapelle  de  Napoléon.  Il  est  mort  a  Paris, 
eu  1816.  Lea  instruments  qu'il  a  fabriqués  ont  en 
de  la  vogue  à  une  époque  où  les  artistes  ne  s'é- 
taient pas  eucore  habitués  a  payer  une  somme 
considérable  pour  posséder  des  violous  ou  des 
basses  de  Slradivari,  ou  de  Guarnerl;  plus  tard, 
Ils  sont  tombés  dans  le  discrédit  ;  mail  le  temps 
leur  a  rendu  les  qualités  qu'ils  semblaient  avoir 
perdues,  et  l'on  trouve  aujourd'hui  de  bons  vio- 
lons qui  portent  le  nom  de  Nicolas. 

N1COLASIUS  (  Georges),  recteur  de  l'école 
de  Frlbourg  en  Brisgau,  au  commencement  du 
dix-septième  siècle ,  a  composé  un  petit  traité 
.  de  musique  à  l'usage  de  celte  école  intitulé  : 
Rudiments  musices  breuissima  methodo com- 
pacta, tïiboiire,en  Brisgau, Beckler,  1607,  in-8°. 

N1COL1N1  (Antoine),  architecte  a  Naples , 
dans  le*  premières  années  du  siècle  présent,  a  publié 
un  petit  Traité  sur  l'acoustique  théâtrale,  in- 
titulé  :  Alcwne  idée  suUartmonaraadel  teatro, 
Naplea,  Maai ,  I80&.  Il  a  été  Tait  une  deuxième 
édition  de  cet  écrit,  Naplea,  1810,  in-4"  de  17 
pages. 

MCOL1NI  (  I'uilippe  ),  bon  ténor,  né  a  Ve- 
nise vers  1798,  est  mort  en  [834,  à  Turin  ,  où  il 
était  depuis  plusieurs  années  aimé  du  public. 
Après  avoir  débuté  sur  les  théâtres  de  Naplea,  il 
avait  fait  un  voyage  à  St-Pétersbuurg,  et  j  avait 
été  accueilli  avec  enthousiasme.  De  retour  en 
Italie  ildianta  d'abord  à  Plaisance,  puis  a  Milan, 
et  enfin  à  Turin. 

N1COLO  PATAV1NO,  c'est-à  dire  NI- 
COLAS DE  PADOUE,  ainsi  appelé  parce 
qu'il  était  né  dans  cette  vilie,  Tut  un  compositeur 
de  froltole  vers  la  fin  du  quinzième  siècle.  Je 
crois  qu'il  y  h  identité  entre  lui  et  le  compositeur 
de  pièces  du  même  genre  qui  se  trouve  dans  lesre 
cueilsde  PelruccideFossombronefvoyacenom) 
aous  le  nom  de  iVicofo  pifaro,  c'est- a  dire,  JVJ- 
eolas  te  Joueur  de  fliile.  Les  froltole  de  Nicolo 
Palavino  et  de  A'icolo  pifaro  so  trouvent,  au 
nombre  de  vingt-deux  pièces.dans  les  deuxième, 
troisième,   sixième,  septième  cl  huitième   livres         N1GOMAQUE,  philosophe  pviliaci 


N1COMAQUE  817 

de  Frottote  publiés  par  Petrucci  depuis  1505 
jusqu'en  1508,  à  Venise,  petit  in-4*  obi.  Il  ne  faut 
pas  confondre  ce  musicien  avec  l'écrivain  sur  la 
musique  appelé  Nicolas  de  Capaue(  V.  ce  nom.) 

NICOLO.  Voyez  ISOUARD  (Nicolo). 

NICOLOPOULO  (  Constantin  •  Acato  - 
puron),  helléniste,  professeur  de  littérature  grec- 
que, ancien  professeur  de  l'Athénée  de  Paris, 
membre  de  ta  Société  philolechnique,  associé  cor- 
respondant de  l'Institut  archéologique  de  Rome, 
attaché  a  la  bibtiolhèque  de  l'Institut  de  France, 
naquit  à  Smyrne,  tu  1780,  d'une  famille  émigrée, 
originaire  d'Arcadie.  Il  commença  ses  études  a 
Smyrne,  et  alla  les  achever  en  Valachie  sous  la 
direction  de  Lampros  Photiadès.  Amateur  pas- 
sionné de  musique,  Nicolopoulo  a  reçu  de 
l'auteur  de  cette  Biographie  universelle  des 
Musiciens  des  leçons  de  composition.  On  a  de 
ce  savant  beaucoup  de  morceaux  de  littérature, 
de  philologie  et  de  poésie  grecque,  publiés  séparé- 
ment ou  insérés  dans  les  journaux  littéraires  et 
scientifiques.  Il  a  été  l'éditeur  de  l'introduction. 
a  la  théorie  et  à  la  pratique  de  la  musique  ec- 
clésiastique (  E'iaxru-rii  tl(  ti  Otui^tixav  xai 
Cfantmov  t^ç  ixï3.7]aiaoTixJK  |iouolïjj;)  de  Chry- 
santhe  de  Madyte,  et  des  Doxaitika,  recueil 
d'hymnes  notées  de  l'Eglise  grecque,  recueillies 
et  mises  en  ordre  par  Grégoire  Lampadaire  (voy. 
ce  nom);  Paris,  1821,  i  vol.  in-8".  Nicolopoulo 
avait  préparé  une  édition  du  Traité  de  musi- 
que d'Aristoxèue,  avec  une  traduction  fran- 
çaise et  un  commentaire  ;  mais  ce  travail  n'a  pas 
été  achevé.  Comme  compositeur  il  a  publié.: 
tâchant  religieux  des  Grecs,  avec  accompagoe- 
menl  dei'iano,  Paria,  Janet  et  Cotelle.  —  V  Do- 
mine, satvum  fac  populum  grxcum,  idem; 
ibid-, — V  Celse  terrarum  moderator  orbit , 
ode  saphiqoe,  ld.;  ibid.  —  4"  Le  Chant  dit 
jeune  Grec ;ibid.  —5°  Plusieurs  romances,  ibid. 
Il  a  laissé  en  manuscrit  beaucoup  de  morceaux 
de  musique  religieuse,  des  chœurs,  etc. 

Nicolopoulo  avait  vu  avec  joie  les  efforts  des 
Grecs  pour  recouvrer  leur  indépendance,  et  avait 
publié  quelques  écrits  patriotiques  à  celle  occa- 
sion. Il  avait  légué  tons  ses  livres  à  la  ville  d'An- 
dritxena  (d'où  il  était  originaire),  pour  y  former 
une  bibliothèque  publique.  En  battant  ces  livres, 
pour  ôler  la  poussière  avant  d'en  faire  l'expédi- 
liuo,  Il  se  Ht  une  meurtrissure  au  bras;  un  abcès 
y  survint .  l'os  fut  attaqué  et  la  carie  «e  dé- 
clara. Trop  pauvre  pour  les  dépenses  qu'exi- 
geait le  traitement  de  ce  mal,  i)  se  lit  porter  à 
l'Hôtel-Dieu  ;  mais  les  secours  de  l'art  ne  purent 
le  sauver;  il  expira  dans  l'été  de  1841 ,  à  l'Age  de 


318  NICOS 

des  écrivains  grecs  sur  la  musique  dont  les  livres 
■ont  parvenu!  jusqu'à  nous.  Il  naquit  a  Gérase, 
ville  de  la  basse  Syrie  ;  mais  on  ignore  en  quoi 
tempe.  Le  P.  filancani ,  jésuite,  suppose  (fihro- 
nolog.  ceteb.  mathemal.)  que  Piïcomaque  Tut 
antérieur  a  Platon  ;  mais  Meibom  a  rétulé  vic- 
torieusement  cette  opinion  (Prxfat.  inftîcom.), 
et  a  prouva  qu'il  vivait  après  le  règne  d'Auguste, 
puisqu'il  cile  {page  M,  edtl.  Meibom)  Tratillua, 
mathématicien  qui,  suivant  Suétone  et  le  scoliaste 
de  Juvenal  (In  Satyr.  VI),  vivait  au  temps  de  ce 
prince  et  sons  le  règne  de  Tibère.  Un  passage  du 
deuxième  livredu  Manuel  karmoniqueàe  Nico- 
inaque  renfermant  te  nom  de  Plolémée,  il  semble- 
rait qu'il  lui  est  postérieur;  cependant  Heibom 
pense  que  le  nom  de  Ptolémse,  placé  en  note  par 
quelque  scoliaste,  aura  passé  de  la  marge  dans 
le  teste,  par  l'ignorance  des  copistes,  ou  même, 
que  ce  second  livre,  attribué  faussement  a  Nice- 
maque,  est  de  quelque  écrivain  postérieur.  Au 
reste,  Fahricius  a  prouvé  (Biblioth.  grxc, 
t.  4,  p.  3,  edit.  Harl]  que  Kicomaque  a  vécu 
avant  Plolémée,  puisque  Apulée,  contemporain 
de  ce  dernier,  a  Tait  une  version  latine  de  l'arith- 
métique du  philosopha  de  Gérase. 

Le  Traité  de  musique  qui  nous  reste  de  Nico- 
roaque  a  pour  tite  :  "Appowxrj;  'E-rxiipiMo-j  (Ma- 
nuel harmonique).  Il  est  divisé  en  deux  livres  : 
le  premier,  qui  renferme  douze  chapitres,  est 
certainement  l'œuvre  de  cet  auteur;  le  second 
parait  n'être  composé  que  d'extraits  d'un  antre 
Traité  de  musique  du  même  écrivain  que  nous 
n'avons  pas  ;  on  j  trouve  même  des  passages  ti- 
rés du  premier  livre.  L'ouvrage  d'où  ce  second 
livre  est  extrait  a  été  cité  avec  éloge  par  le  mathé- 
maticien Eutoce  de  Sciions  {*n  Archimcdis  ï, 
De  sphxra  ex  cyllndro,  p.  181  (1).  On  en 
trouve  des  fragments  dans  le  commentaire  de 
Porphyre  sur  le  Traité  des  harmoniques  de  Plo- 
lémée, et  dans  la  vie  de  Pyiliagore  par  Jatnbli- 
qne.  Le  texte  grec  do  Manuel  harmonique*  été 
publié  pour  la  première  fois  par  Jean  Meursius 
avec  celui  des  Traités  d'Arisloxone  et  d'Alypius, 
Leyde,  1616,  ln-4",  el  a  été  réimprimé  dans  le 
sixième  volume  des  oinvres  de  ce  savant  (î). 
Meibom  en  a  donné  une  édition  plus  correcte, 
avec  une  version  latine  et  des  noies,  dans  sa 
collection  des  sept  auteurs  grecs  sur  la  musique, 
Amsterdam ,  Elievlr,  1051 ,  deux  vol.  in-8*. 
Conrad  Gesner  cite  une  traduction  latine  anté- 
rieure a  celle  de  Melbom    par  Herman  Gogava 


(Bïbliot.  tu  Epttomen  red.  perJ.J.  Frisivm, 
p.  62}  :  c'est  vraisemblablement  une  erreur.  Ki- 
comaque a  écrit  le  premier  livre,  qui  renferme  le 
Manuel  harmonique;  pour  nne  dame  qui  lui 
avait  demandé  de  l'instruire  dans  la  théorie  de  la 
musique.  C'est  dans  ce  livre  qu'il  rapporte  l'a- 
necdote da  Pythagore  qui ,  passant  devant  la 
boutique  d'un  forgeron,  remarqua  que  les  mar- 
teaux qui  frappaient  le  fer  faisaient  entendra 
l'octave,  la  quinte  el  lu  quarts,  el  qui,  après  avoir 
pesé  ces  marteaux  trouva  que  les  différences  de 
leurs  poids  étaient  en  raison  des  proportions  nu- 
mériques de  ces  intervalles;  conte  ridicule  trop 
souvent  répété,  car  ce  ne  sont  pas  les  marteaux 
qui  résonnent  pendant  le  travail  des  forgerons, 
mais  l'enclume. 

Peu  d'auteurs  de  l'antiquité  ont  donné  lieu  à 
des  assertions  aussi  contradictoires  que  celles 
qn'on  a  répandues  sur  la  nature  du  livre  de  Ki- 
comaque, Meibom,  dans  sa  préface  concernant 
cet  écrivain,  dit  qu'il  est  te  seul  auteur  de  musi- 
que suivant  la  doctrine  de  Pythagore  dont  le  livre 
est  parvenu  Jusqu'à  nous.  Cette  observa  lion  man- 
que d'exactitude,  car  Gaudence  est  ausJ  partisan 
de  ta  doctrine  des  proportions  du  philosophe  de 
Ssmos;  mais  c'est  à  tort  que  Requeno  veut  kl 
réfuter  sur  ce  point,  endisanl  que  tous  les  auteurs 
compris  dans  la  collection  de  Meibom  sont 
Pjthagoriciens  (Saggi  lui  ristabilmenlo  dell 
arte  armonica ,  t.  I,  page  309),  à  l'exception  de 
Bacchius;  car  sans  parier  d'Arlaloxène,  dool  la 
doctrine  est  absolument  opposée  à  celle  de  Py- 
thagore, il  n'y  a  rien  dans  Aljpius  qui  ait  quel- 
que rapport  avec  celle-ci;  enfla  l'auteur,  quel 
qu'il  soit,  du  premier  traité  attribué  h  Euclide 
est  aristoxénien,  el  la  section  du  canon ,  connue 
sous  le  même  nom,  est  conforme  A  la  théorie  de 
Ptolémée.  Mais  des  contradictions  si  singulière* 
de  la  part  de  deux  savants  qui  s'étaient  spéciale- 
ment occupés  de  l'étude  tlei  écrivains  grecs  sur 
la  théorie  de  ta  musique  ne  sont  rien  en  compa- 
raison de  ce  passage  de  l'Histoire  des  matlié- 
mattquet  de  Montucla  (tome  1,  part.  1,  lîv.  V, 
page  310}  concernant  Nicomaque. 

■  Je  n'ai  qu'un  mol  à  dire  de  »on  Iniroduc- 

■  tltm  à  la  musique.  Elle  m'a  paru   un   de* 

■  écrits  eur  ce  sujet  ou  il  est  le  plus  lacfledepren- 

■  dreune  idée  de  la  musique  ancienne.  Au  sur- 

*  plus  Nicomaque  est   arUtoxéntcn  dont  ce 

■  Traité  :  choie  asies  surprenante  pour  un 

•  géomitre.  *  Après  avoir  lu  ces  paroles,  on 
serait  tenté  de  croira  que  Muntucla  n'a  pas  même 
entrevu  le  livre  dool  h  parle,  car  il  aurait  vu  qu'il 
est  entièrement  rempli  par  l'exposition  dn  sys- 
tème de  l'harmonie  universelle  imaginé  par  Py- 
thagore. Le  cinquième  livredu  Traité  de  musique 


HICOMAQUE  —  HIEDERMEYER 


de  Boèce  destiné  à  expliquer  ce  sjstèroc,  et  les 
proportions  des  intervalles  de  sons,  suivant  la 
doctrine  pythagoricienne,  est  emprunté  au  Ma- 
nuel de  Nicomac|iie,  |ir  in  ni  paiement  aux  frag- 
ments réunis  sous  le  titre  de  second  livre.  Quel- 
ques auteurs  ont  cru,  au  contraire,  que  ce*  frag- 
ments ne  sont  que  des  extraits  de  Boèce,  traduits 
en  grec  dans  le  huitième  siècle. 

AIIDECK1  (Thomas),  compositeur  polonais, 
né  vers  1600,  tut  élève  du  Conservatoire  de  Var- 
sovie, et  apprit  l'an  d'écrire  la  musique  sous  la 
direction  d'EIsner  {voyez  ce  nom).  Ayant  obtenu 
du  gouvernement  de  sa  patrie  une  pension  pour 
voyager,  il  se  rendit  il  Vienne  et  y  écrivit  en 
18iâ,  pour  le  théâtre  de  Leopoldsladt,  la  musi- 
que du  mélodrame  Der  Wasserfv.il  in  Feinhein; 
puis  il  composa  le  drame  lyrique  Le  Serment.  De 
retour  en  Pologne,  il  s'établit  d'abord  à  Poeen 
en  1837  et  y  pulilia  divers  ouvrages  pour  le  citant 
et  la  musique  instrumentale.  Appelé  a  Varsovie 
en  1841  ,  comme  chef  d'orchestre  de  l'Opéra,  eu 
remplacement  de  Kurpinslti  (vejr.  ce  nom),  il  y 
fit  preuve  d'habileté  dans  ses  fonctions.  La  mu- 
sique religieuse  est  le  genre  auquel  il  s'attacha 
particulièrement  Sa  première  messe,  avec  chœur 
et  orchestre,  fut  exécutée  en  1848  chex  les  Fran- 
ciscains de  Varsovie.  Sa  deuxième  messe  (en 
mi  bémol},  fat  chantée  a  l'église  des  Visitandinet, 
dans  la  même  année,  et  la  troisième  fut  exécutée 
en  1849  dans  la  même  église.  Ces  ouvrages  pa- 
raissent être  restés  en  manuscrit.  Plusieurs  ou- 
vertures de  Nidecki  ont  été  entendues  aussi  dans 
les  concerts  qu'il  dirigea  i  on  cite  particulière- 
ment celle  de  son  opéra  intitule  Gunter.  Cet  ar- 
tiste cal  mort  a  Varsovie  en  1861. 

N1EDERMEYER  (Lot») ,  compositeur  et 
professeur  de  piano,  est  né  à  Syon,  canton  de 
Vaud,  près  de  Genève,  le  37  avril  1802.  Fila 
d'un  professeur  de  musique  né  à  Wurxbonrg, 
mais  marié  et  fixé  en  Suisse,  11  apprit  de  son 
père  les  éléments  de  cet  art.  A  l'âge  de  quinte 
ans,  Il  fut  envoyée  Vienne  par  ses  parants,  pour 
y  compléter  son  instruction  musicale.  Pendant 
deux  ans  il  reçut  des  leçons  de  Hoscneles  pour 
le  piano,  et  Fuwster  (voyez  ce  nom)  lui  ensei- 
gna la  composition.  Ce  fut  dans  cette  ville  que 
Niedenneyer  publia  se*  premiers  essais,  lesquels 
consistaient  en  morceaux  de  piano.  En- 1819, 
il  s'éloigna  de  la  capitale  de  l'Autriche  pour  ae 
rendre  à  Rome,  oh  il  trouva  dans  les  leçons  de 
Fioratanli  une  bonne  direction  pour  l'art  d'é- 
crire ta  musique  vocale;  art  trop  négligé  dans 
les  écoles  d'Allemagne  et  de  France.  Apres  une 
année  environ  passée  i  Rome,  Niedenneyer  par- 
tit pour  Saules  et  y  reçut  un  bon  accueil  de  Zin- 
garelli  qui,  disait-il ,  avait  achevé  dé  l'instruire 


319 

dans  l'art  d'écrire  pour  les  voix.  Encouragé  par 
Roaalni,  il  fit  représenter  a  Naples  son  premier 
opéra  intitulé  il  fleo  per  timoré ,  qui  fut  joué 
au  théâtre  dcl  Ftmdo  avec  quelque  succès.  De 
retour  en  Suisse  en  1811 ,  Niedenneyer  vécut 
quelque  temps  k  Genève  eeaaane  professeur  de 
piano  et  y  écrivit  quelques  compositions,  a  la 
tète  desquelles  se  place  Le  Lac,  sorte  de  cantate 
a  voix  seule  avec  piano,  écrite  sur  des  vers  de 
H.  de  Lamartine ,  dont  le  succès  fut  européen , 
et  qui  est  encore  un  des  plus  beaux  litres  de 
gloire  du  compositeur;  car  tontes  les  qualités 
désirables  se  trouvent  réunies  dans  ce  beau 
ebant;  suavité  de  la  mélodie ,  expression  vraie 
des  paroles,  coloris  pittoresque  et  distinction  de 
l'harmonie.  Arrivé  à  Paris  vers  1833,  Nieder- 
meyer  s'y  lit  connaître  par  quelques  bonnes  com- 
positions pour  le  piano,  et  y  fut  accueilli  par 
1  Rossïni,  dont  l'influence  lui  ouvrit  les  portes  du 
j  Théâtre  Italien.  Au  mois  do  juillet  1818  onyjoua 
Casa  nel  bosco,  mélodrame  de  sa  composition, 
dont  le  livret  était  traduit  de  l'opéra-comique 
intitulé  Ciie  niHt  liant  la  forêt.  Bien  qu'applaudi 
par  te  petit  nombre  de  spectateurs  qui  assistaient 
a  la  première  représentation,  cet  ouvrage  n'a 
pu  ae  soutenu-  près  des  fanatiques  dilettanU  de 
ce  théâtre,  qui  ne  croyaient  point  alors  qu'il  y  eût 
d'autre  musique  possible  que  celle  qui  venait 
d'Italie.  Il  y  avait  cependant  du  mérite  dans  celle 
de  Niedenneyer.  Doux  et  timide ,  modeste ,  peu, 
(ait  pour  les  luttes  qu'il  faut  soutenir  a  Paria 
lorsqu'on  veut  s'y  faire  des  succès ,  au  milieu 
d'une  loule  d Industriels  qui  usurpent  mainte- 
nant le  nota  d'artistes,  ce  compositeur  prit  en 
dégoût  cette  existence  d'intrigue,  et  sur  des  pro- 
positions qui  lui  furent  faites,  il  accepta,  dans 
l'Institut  d'éducation  fondé  a  Bruxelles  par 
H.  Gaggia,  les  fonctions  de  professeur  de  piano, 
qu'il  y  remplit  pendant  dix-huit  mois;  mais 
une  situation  semblable  ne  pouvait  convenir  a 
un  artiste  si  distingué,  car  il  n'y  trouvait  au- 
cune occasion  d'y  déployer  son  talent .  Nieder- 
meyer  comprit  qui!  y  userait  sa  jeunesse  sans 
profit  pour  sa  gloire,  et  le  besoin  de  succès  le 
ramena  i  Paris,  oh  il  publia  plusieurs  mor- 
ceaux de  musique  instrumentale  et  vocale. 
Depuis  longtemps  il  aspirait  a  écrire  pour  la 
première  scène  française  :  sea  vœu»  furent  entin 
exaucés,  et  son  grand  opéra  Stradetla  1ht  repré- 
sente en  1834,  a  l'Académie  royale  de  musique. 
Accueillie  avec  quelque  froideur  par  le  public , 
jugée  avec  légèreté  par  les  journaux,  cette  par- 
tition a  beaucoup  plus  de  valeur  qu'on  ne  lui  en 
a  accordé.  Tout  le  rôle  de  Slradella  est  bien 
senti,  bien  exprimé;  les  formes  de  la  mélodie 
sont  en  général  d'une  élégance  exquise;  mais 


3!0 


N1EDEBMEYER 


peut-être  cette  qualité  a-t-elle  été  plui  nuisible 
qu'utile  au  succès  Je  l'ouvrage;  car  ce  qui  est 
lin  et  délicat  échappe,  dans  les  arts,  tu  vultioira 
appelé  le  public;  celui-ci  n'est  sensible  qu'a 
l'effet  incisif;  il  n'est  ému  que  par  la  Tores. 
D'ailleurs,  Niedermeyer  avait  dédaigné  les  res- 
sorts dont  tout  le  monde  se  sert  à  Paris  pour 
préparer  les  succès  du  théâtre  ou  réparer  des 
échecs.  Il  avait  respecté  sa  dignité  d'artiste,  et 
ce  n'est  point  ainsi  qu'où  réussit  de  nos  jour». 
Il  est  juste  de  dire  que  l'estime  des  connaisseurs 
lui  a  offert  me  honorable  compensation  des  in- 
justices de  la  Toule,  et  que  plusieurs  morceau* 
de  Stradella,  exécutés  dans  les  concerts,  ont 
été  justement  applaudis.  Plus  tard  l'outrage  a 
été  repris  à  l'Opéra  et  a  été  mieux  compris  par 

Après  l'espèced'échecéprouvé  par  Niedermeyer 
sur  la  scène  française,  sept  années  s'écoulèrent 
avant  qu'il  put  l'aborder  de  nouveau  ;  enfin,  les 
portes  du  lliéàtre  lui  furent  ouvertes  de  nouveau, 
el  dans  le  mois  de  décembre  184*  il  SI  repré- 
senter a  l'Opéra  Marte-Stvart,  en  cinq;  actes, 
dont  la  partition  renfermai!  de  belles  choses  , 
des  mélodies  douces  el  poétiques,  une  romance 
exquise  devenue  populaire ,  mais  où  la  force  dra- 
matique, nécessaire  au  sujet,  faisait  début.  Ha- 
bile a  exprimer  les  vagues  rêveries  de  l'ame, 
heureux  alors  dans  l'inspiration  de  ses  cantilènes, 
toujours  fin,  délicat,  distingué,  H  lui  manquait 
la  puissance ,  l'éclat  et  l'énergie  indispensables 
pour  les  grandes  émotions.  La  partition  de  Marte- 
Stvart  renferme  cependant  quelques  bons  mor- 
ceaux d'ensemble  au  second  etau  troisième  acte. 
A  l'occasion  de  cet  ouvrage ,  Niedermeyer  Tut 
décoré  de  la  Légion  d'honneur.  Appelé  i  Bologne 
par  Sossini,  en  1 846 ,  pour  adapter  la  musique 
de  La  Donna  del  Logo  à  un  livret  d'opéra 
français  intitulé  Robert  Bfiice,  et  pour  com- 
poser quelques  morceaux  qui  devaient  combler 
les  lacunes,  il  accepta  ce  travail  ingrat;  mais  la 
transformation  ne  fut  point  heureuse.  L'ouvrage 
représenté  au  mois  de  novembre  de  la  même 
année,  ne  réussit  pas  et  disparut  bientôt  de  la 
scène.  Un  intervalle  d'environ  sent  années  s'é- 
coula encore  avant  que  Niedermeyer  pût  essayer 
de  prendre  sa  revanche  de  cet  échec ,  car  ce  ne 
fut  qu'au  mots  de  mai  1853  qu'il  put  faire  re- 
présenter son  opéra  de  la  Fronde,  ouvrage  en 
cinq  actes,  où  il  y  avait  plus  de  force  dramatique 
que  dans  les  précédents ,  nuis  on  les  qualités 
dislinctives  du  compositeur  ne  se  montraient  pas 
aussi  bien.  Pour  qui  connaissait  la  nature  calme 
el  douce  de  Niedermeyer,  il  était  évident  qu'il 
avait  fait  effort  pour  paraître  énergique  ;  il  avait 
publié  le  conseil  du  poète  :  Ne  forçons  pat  no- 


ire talent.  La  Fronde  fut  accueillie  avec  froi- 
deur et  ne  vécut  qu'un  petit  nombre  de  représen- 
tations. Ce  fut  le  dernier  essai  de  Niedermeyer 
dans  le  carrière  de  compositeur  draina  tique.  Après 
cette  nouvelle  déception,  il  s'attacha  a  la  réalisa- 
tion du  projet  qu'il  avait  conçu  depuis  quelque 
tempsde  relever  l'Institution  de  musique  religieuse 
(ondée  autre/ois  par  Choron,  et  de  s'y  dévouer 
comme  l'avait  fait  cet  homme  si  heureusement 
doué.  LeesecoUrs  du  gouvernement  lui  étaient  né- 
cessaires pour  parvenir  a  son  but  :  une  première 
subvention  annuelle  de  5,000  francs  lui  fut  accor- 
dée ;  et  les  bons  résultais  qu'il  obtint  à  l'aide  de  cette 
faible  somme  déterminèrent  le  gonverneme&t  à 
créer  un  certain  nombre  de  bourses  de  500  francs 
pour  les  élèves  les  mieux  organisés, et  desdiplômes 
de  maître  de  chapelle  et  d'organistes  pour  les 
lauréats  des  concours.  Incessamment  préoccupé 
du  soin  d'améliorer  la  musique  d'église,  Nieder- 
meyer se  livra  à  des  études  spéciales  sur  ce  sujet, 
et  l'un  des  premiers  fruits  de  ses  travaux  fut  une 
Méthode  d'accompagnement  du  plaln-chant 
qu'il  publia  en  collaboration  avec  M.  d'Ortigue  (1). 
Krreurd'un  artiste  distingué,  cet  ouvrage  ne  pour- 
rait qu'entraîner  les  organistes  dans  une  vote  dé- 
plorable. Né  protestant,  Niedermeyer  né  connais- 
sait pas  assez  la  véritable  tradition  du  plain- 
chant  pour  le  travail  qu'il  avait  entrepris  :  il  s'est 
laissé  égarer  par  de  fausses  idées  auxquelles  on 
a  donné  cours  depuis  1830.  L'association  de 
Niedermeyer  avec  H.  d'Ortigue  se  signala,  vers 
le  même  temps,  par  la  fondation  d'un  journal 
de  musique  religieuse  qui  parut  en  1857  sous  le 
litre  La  Maîtrise ,  et  dans  lequel  il  publia  an 
certain  nombre  de  morceaux  de  musique  d'é- 
glise. En  1858,  il  abandonna  la  part  qu'il  avait 
prise  jusque-là  à  la  direction  de  ce  journal,  dont 
11.  d'Ortigue  resta  seul  chargé.  Niedermeyer  est 
mort  t  Paris  le  f4  mars  18Sl,è  l'Age  de  cinquante- 
neuf  ans,  laissant  un  Gis  et  deux  filles  sans  fbr- 

Outre  les  ouvrages  cités  précédemment,  cet 
■artiste,  dont  le  mérite  fut  1res -su  péri  cor  i  et 
qu'on  croit  généralement,  a  écrit  plusieurs  messes, 
dont  uue  à  grand  orchestre  a  été  exécutée  plu- 
sieurs fois  i  Saiul-Eustache  el  dans  d'autres  égli- 
ses, beaucoup  de  motets, hymnes, antiunnee,  etc. 
avec  orgue;  des  préludes  pour  cet  instrument; 
uue  grande  quantité  de  mélodies  parmi  lesquelles 
on  remarque  Le  Lac,  L'Isolement,  Le  Soir,  L'Au- 
tomne, La  Voix  humaine,  sur  des  poèmes  de 
M.  de  Lamartine  ;  La  Sonde  du  .Sabbat,  Oceano 
mot,  La  .Ver, Puisque  ici-bas,  de  M.Victor  Hugo, 
La  Noce  de  Lionore,  Une  scène  dans  tes  Ap- 


i)  Fuli,  Heugcl,  Il 


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N1F.DERMEYER  —  MIEL 


321 


pemùni,  de  11.  Emile  Deschamps,  «te.;  quel- 
que» chants  en  langue  italienne.  Des  morceaux 
pour  piano,  dont  un  rondo  brillant  arec  accom- 
pagnement de  quatuor,  des  fanlaiaies  et  des  thèmes 
taries. 

NIEDT  (Nicolis),  organiste  a.  Sondershau- 
aen  el  chancelier  dn  prince,  né  vers  le  milieu  du 
dix-septième  siècle,  mourut  le  le  août  1700.  Il 
était  si  pauvre  qu'il  ne  laissa  pu  de  quoi  payer 
ses  funérailles.  Il  a  bit  imprimer  une  année  com- 
plète de  musique  d'église  pour  les  dimanches  et 
(êtes,  sons  ce  titre  :  MtuteaUsche  Sonn-und  Fes- 
toyé Luit, «te.  (Joie  musicale  pour  les  dimanches 
et  fêtes,  1  cinq  voix  et  cinq  instruments);  Son- 
dershansen,  1698,  in-fol. 

NIEDT  (FRÉnÊBic-EHHkRtn),  musicien  ta- 
rant, vécut  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle, et  mourut  a  Copenhague,  en  1717. 
On  a  pende  renseignements  sur  sa  personne;  le 
lieu  de  sa  naissance  n'est  même  pas  exactement 
connu,  car  Waltber  le  place  d'une  manière  in- 
déterminée en  Thuiinga,  et  Forkel  à  Jéna.  Tout 
ce  qu'on  sait,  c'est  qu'il  remplit  pendant  quelques 
années  les  fondions  de  notaire  dans  cette  Tille,  et 
qu'il  alla  ensuite  se  Hier  a  Copenhague,  où  ses 
compositions  furent  applaudies,  mais  où  sa  caus- 
ticité lui  fit  beaucoup  d'ennemis.  Il  ne  reste  de 
tout  ce  qu'il  a  composé  en  Danemark  que  six 
suites  d'airs  pour  trois  hautbois  ou  violons  et 
basse  continue;  Copenhague,  1708.  Hais  c'est 
surtout  comme  écrivain  que  Ni edt  mérite  de  Hier 
aujourd'hui  l'attention  des  musiciens.  On  a  de  lui 
un  traité  des  éléments  de  la  musique;  sous  ce 
litre  i  M usicaUsdiei  ABC  zum  Nutt  en  der 
Lckr*ndLemenden(K  B  C  musical,  a  l'usage 
de*  instituteurs  et  des  étudiants)  ;  Hambourg,  1708, 
in-4°  obi.  de  112  pages.  Ce  livra,  divisé  en  li 
chapitres,  est  dépourvu  de  méthode  ;  mais  il  a  de 
l'intérêt  parce  qu'il  renferme  des  airs*  vois  seule 
«toc  accompagnement  de  liautbois  et  de  basse 
continue  qui  donnent  une  idéedu  mérite  de  l'au- 
teur comme  compositeur.  Quelques  années  avant 
la  publication  des  Éléments  de  musique,  Niedt 
avait  (ait  paraître  un  traité  d'harmonieet  décom- 
position Intitulé  :  Mudcalischc  Uandleitung, 
eder  grilndlicher  Unterrlcht,  vermittels  v>el- 
ehrn  ein  Hebhaber  der  edlen  Musit  in  kurxer 
Zeit  sicK  soveit  perfectionirenkatm,  douer 
nicht  alldn  dan  Général- Bass  noch  denenge- 
setz/en  deviUehen  und  wenigen  Regeln  ferttg 
tptelen,  sondent  aveh  falgllch  allerlei  Sachen 
selbst  compoitiren,  und  ein  rechttchaffner  Or- 
gantst  undiftistkus  heitsen  ktmne  (Guide  mu- 
sical ou  instruction  fondamentale,  au  moyen  de 
quoi  un  amateur  de  la  noble  musique  peut  se  per- 
fectionner lui-même  en  peu  de  temps,  et  non-seu- 


lement accompagner  la  basse  continue  d'après  un 
petit  nombre  de  règles  claires  et  précises,  mais  aussi 
composer  toute  espèce  de  pièces,  etc.)  ;  Hambourg, 
1 700,  in-* o.  Celle  première  partie  de  l'ouvrage  fut 
réimprimée,*  Hambourg,  ctiei  Benjamin  Schiller, 
1710,  in-4°  de  81  pages.  J'ai  douté  longtemps  de 
l'existence  de  ta  première  édition,  mentionnée  par 
Aillung  {Mvsikalïschcn  Getahrtheit,  p.  238, 
3*  édit.),  el  par  Forkel  (Allgem.  Literalur  der 
Mvsik,  page  35)  ),  parce  que  rien  n'indique  au 
titre  de  celle  de  1710  qu'elle  soit  la  deuxième; 
mais  le  catalogue  de  la  bibliothèque  de  ce  der- 
nier (p.  26 1  m'a  convaincu  qu'elle  est  réelle.  La- 
deuxième  partie  de  ce  traité  de  composition  et 
d'harmonie  a  paru  sous  ce  titre  :  Mtaicalischcr- 
BandleUvMg  anderer  Theil,  fonder  Variation 
des  Général-Basses,  somt  einer  Anweisung, 
wie  mon  aus  einem  schllehten  General-Bass 
atierley  Sachen.  ois  Prxhtdia ,  Claconen,  Al- 
lemanden,  etc.  (  De  ta  manière  de  varier  la 
basse  continue,  deuxième  partie  du  Guide  musi- 
cal, etc.);  Hambourg,  1708,  in-4°  de  31  feuilles. 
On  trouve  dans  celte  partie  les  différentes  formes- 
sous  lesquelles  ou  peut  orner  une  basse  simple. 
Elle  contient  aussi  quelques  préludes  pour  l'orgue 
ou  le  clavecin.  Maltheaon  a  publié  une  deuxième^ 
édition  de  cette  seconde  partie,  avec  des  correc- 
tions, des  notes,  et  y  a  ajouté  les  dispositions  de 
soixante  des  principales  orgues  de  l'Allemagne  ; 
Hambourg,  Benjamin  Schiller,  1731,  iii-4"  de 
104  pages.  La  troisième  partie  de  l'ouvrage  est 
intitulée  :  Friederich-Erhardt  Niedteni  Jitl- 
Hcitlischer-llandleitung  dri'ter  «net  letzter 
Tkell,  kandlend  vont  Conlrapunct,  Canon, 
Matteten,  Choral ,  recitativ -stylo  vnd  Cava- 
ten  (  Troisième  partie  dn  guide  musical,  traitant 
du  contrepoint,  dn  canon,  des  motets,  du  choral, 
du  style  récitatif  et  des  airs)  (Œuvre  posthume). 
Celte  partie  n'a  pas  été  complètement  achevée 
par  l'auteur;  suivant- son  plan,  elle  ne  devait  pas 
être  la  dernière.  Msttlieson,  qui  en  fut  l'éditeur, 
y  a  ajouté  une  préface,  et  amis  à  lasuile  le  traité 
deRaupach  {voyeî  ce  nom) concernant  la  mu- 
sique d'église;  Hambourg,  1717,  in-4*  de  88  pa- 
ges. Le  traité  de  Raupach  a  une  pagination  sépa- 
rée. 

N1EL  (...),  maître  de  musique  à  Paris,  dans 
la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle,  a  com- 
posé pour  l'Académie  royale  de  musique  (l'O- 
péra) la  musique  de  l 'opéra-ballet  Intitulé  :  les- 
Voyages  de  l'Amour.  Cet  ouvrage  fut  repré- 
senté en  1738.  L'année  suivante,  Klel  donna  an' 
même  théâtre  Les  Romans,  qne  Cambinf  remit 
en  musique  en  1778.  En  ma.Nielaéerittesair* 
de  vaudeville  pour  l'École  des  Amants,  pièce 
de  Pu  seller. 

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333 


HIEMANN  —  KIEROP 


NIEMANN  (auwit),  ténor  allemand,  ni  a 
brxlebeu,  près  de  Magrlebonrg,  en  1831, est  fils 
d'un  aubergiste.  Après  avoir  étudie  la  musique 
vocale  h  Msgdebourg,  il  (ut  engagé  comme  cho- 
tiste  au  théâtre  de  Dessau  ;  puis  il  chanta,  aux 
théâtres  de  Darrastadt  et  de  Worme,  let  râles  de 
quelques  opéras  avec  succès,  et  brilla  particu- 
lièrement a  celui  de  Halle  par  son  intelligence 
le  la  scène.  Bientôt  sa  réputation  l'étendlt,  et  il 
reçut  des  engagements  pour  quelques-uns  des 
principaux  Illettrée  de  l'Allemagne.  Appelé  au 
service  du  roi  de  Hanovre,  où  11  est  encore  au 
moment  où  cette  notice  est  écrite  (1863),  il  y 
jouit  d'une  fuveur  toute  spéciale  près  de  ce  prince. 
C'est  cet  artiste  que  Richard  Wagner  a  fait  enga- 
ger par  l'administration  de  l'Opéra  de  Paria  pour 
chanter  le  rote  de  Tannkgvier,  lorsque  cet  ou- 
vrage y  (ut  mis  en  seine,  en  1891 .  Nonobstant 
les  orages  qui  éclatèrent  pendant  le  petit  nombre 
de  représentations  qu'obtint  cet  opéra,  la  belle 
voix  de  Niemnnu ,  sa  chaleureuse  diction  dans  le 
récitatif,  et  son  intelligence  dramatique.  Curent 
distinguées  par  le  public;  mais  le  dégoût  qu'il 
avait  éprouvé  pendant  ces  représentations  tumul- 
tueuses lui  fit  rompre  son  engagement  el  re- 
tourner a  Hanovre.  Suivant  les  renseignements 
qui  me  sont  parvenus  de  cette  ville,  Niemann 
aurait  abusé  de  la  faveur  dont  il  jouit  près  do 
roi  pour  molester  le  maître  de  chapelle  Marschner 
avec  qui  il  était  en  dissentiment  sur  certaines 
choses  relatives  au  service  de  la  cour,  et  aurait 
été  cause  de  la  détermination  que  prit  ce  com- 
positeur distingué  de  donner  sa  démission  de  son 
emploi,  laquelle  fut  bientôt  suivie  de  sa  mort 

NIEMECZBK  (C.-T),  harpiste  el  composi- 
teur de  la  Bohême,  vivait  h  Prague,  dans  les  der- 
nières années  du  dix- huitième  siècle.  On  a  gravé 
de  sa  composition  :  1°  Thèmes  variés  pour  la 
harpe,  op.  1,  3,  3;  Prague,  1797,  Breilkopf  et 
Hssrlel —  2°  Sonates  pour  deux  harpes,  op.  4  ; 
ibid.  —  3'  Sonates  pour  harpe  seule,  op.  5;  ibid. 

NIEMEYER  (Auguste-  Hebkanm),  pro- 
fesseur de  théologie,  naquit  a  Halle  le  |a»  sep- 
tembre 1754,  y  rit  ses  études  et  y  fut  d'abord 
maître  de  philosophie  et  professeur  extraordinaire 
de  théologie,  puis  eut  le  litre  dlnspecteur  du  sé- 
minaire de  théologie,  à  Halle.  En  1787,  on  le 
choisit  pour  être  directeur  du  séminaire  pédago- 
gique; en  1793,  conseiller  du  consistoire,  et  enfin 
docteur  en  théologie  el  chancelier  de  l'université 
de  Halle.  Il  est  mort  en  cette  ville,  le  7  juillet 
1828.  Hiemeyer  est  également  estimé  en  Alle- 
magne comme  écrivain  sur  la  théologie,  la  péda- 
gogie, et  comme  auteur  de  poésies  religieuses.  Il 
a  publié  des  pensées  concernant  l'influence  des 
sentiments  religieux  sur  la  poésie  et  la  musique. 


en  tète  de  son  poème  d'oratorio  Abraham  sur 
te  mont  Maria,  qui  parut  à  Leipsick  en  1777. 
Ce  morceau  a  été  traduit  en  hollandais  dans  le 
recueil  qui  a  pour  titre  :  Toal-dickt-cn  Lutter- 
kundig  Kabinet  (Cabinet  de  grammaire,  de 
poésie  et  de  littérature)  ;  Amsterdam,  1781,  u»  1, 
NIEMEYER  (Jmn-Chables-Cuillaiuib), 
neveu  du  précédent,  est  né  à  Halle  en  1760. 
Après  avoir  fait  ses  études  sous  la  direction  de 
son  onde,  il  a  été  nommé  professeur  a  l'hospice 
des  orphelins  de  Frank.  En    1817,    il    a   visilo 

l'Italie  et  la  Sicile.  Il  est  mort  a  Halle  nu 
printemps  de  1839-  La  Guette  musicale  de  Leip- 
sick contient  (  t.  13,  p.  873  )  un  article 
de  Niemever  sur  les  transitions  en  musique. 
Il  a  publié  un  livre  choral  noté  en  chiffres, 
suivant  la  méthode  de  Katorp,  sooa  oe  litre  : 
Choralbvch,  in  Ziffern, in-4*;  Halle,  181*.  Une 
deuxième  édition  de  ce  recueil  de  mélodies  cho- 
rales a  trois  voiv,  qui  a  été  publiée  en  notation 
ordinaire,  a  paru  dans  ta  même  ville  en  1817; 
elle  est  intitulée  :  Dreyst immige  Choral- Melo- 
dtenbuch  in  Sot  en.  Une  troisième  édition  porte 
la  date  de  1825.  M.  Hiemeyer  s'est  aussi  exercé 
a  composer  des  chorals  dans  les  modes  de  l'an- 
cienne tonalité  grecque.  Ces  chorals,  au  nombre 
de  dix-neuf,  ont  été  publiés  avec  d'autres  piè- 
ces, a  Leipsick,  en  1831,  chez  Breltkopt  et  Hier- 
tel.  Dans  l'année  suivante  il  avait  publié  un  re- 
cueil de  cantiques  latins  chei  les  mêmes  éditeurs. 

MEHTSCHEK  (Fiabcois-Xàtibii  )■  né  a 
Sacaka,  en  Bohême,  vers  le  milieu  du  dix-hui- 
tième siècle,  fut  professeur  de  logique  et  de  phi- 
losophie morale  au  gymnase  de  Kleinfelt,  a  Pra- 
gue, où  il  vivait  encore  en  lus.  Ami  de  Motart, 
il  a  publié  une  notice  de  la  vie  de  cet  illustre 
compositeur,  intitulée  :  £eo>n  des  K.  K.  Kapell- 
vieUers  Wolfgang  GottUeb  Mozart  {Vie  du 
maître  de  la  chapelle  impériale  W.  Amédée  Me- 
urt); Prague,  17S8,  in-4"  de  78  pages.  Uns 
deuxième  édition  de  cette  notice  a  paru  à  Prague 
et  à  Leipsick,  en  1808,  m-4°.  Ce  petit  ouvrage  a 
de  l'Intérêt  par  les  renseignements  qu'il  fournit 
sur  tamise  enscène  des opérasde  Motart  écrits 
pour  le  théâtre  de  Prague. 

NIEROP  (Diaca- H ehbb un  Van),  mathé- 
maticien hollandais,  vécut  a  Amsterdam  vers  le 
milieu  du  dix-septième  siècle.  Il  mourut  en 
1877.  Au  nombre  de  ses  écrits  on  trouve  celui 
qui  a  pour  titre  ;  Wiskundlge  Musyka  vertoo- 
nende  de  Oorsaecke  van  't  Gelnyt,  de  retiens 
der  Zangtooneii  konsîtg  ugtgereeckent,  etc.  (La 
musique  mathématique  exposant  la  cause  du  son, 
le  rapport  des  son;  chantés,  artistemeut  calculés, 
et  la  raclure  des  instrumenta  de  musique,  etc.  )  ; 
Amsterdam,  1659,  ip-8"  de  5  feuilles  et  demie. 


MM  —  HISLE 


333 


NINI  (Alourdie),  compositeur,  est  né  en 
1811  à  Fino,  dani  les  États  romains.  Elève  de 
Riptni,  maître  de  chapelle  de  cette  ville,  il  com- 
mença a  écrire,  à  l'âge  de  quatorze  an»,  dea 
messes,  des  vêpres  et  des  symphonies.  En  18ï6, 
il  fut  nommé  maître  de  chapelle  de  l'église  de 
Montenovo  et  y  demeura  dix- huit  mois;  mata  à 
la  Ib  de  1827  il  retourna  à  Fano,  et  au  commen- 
cement de  l'année  suivante,  Il  alla  étudier  le 
contrepoint  au  lycée  musical  de  Bologne,  sous  la 
direction  de  Palmerini.  Quelques  mois  après  11 
fut  rappelé  dans  sa  ville  natale  pour  y  écrire  une 
mease  et  des  vêpres  s  grand  orchestre  qui  furent 
exécutées  1  la  chapelle  de  Loretta.  Vers  la  fin  de 
la  même  année  il  fit  entendre  une  symphonie  de 
u  composition  au  Casino  de  Bologne.  Go  Î831, 
il  saisit  l'occasion  de  se  rendre  a  Pétersbourg  en 
compagnie  d'un  seigneur  russe.  Il  vécut  plusieurs 
années  dans  cette  ville,  y  établit  une  école  de 
chaut  italien  et  y  publia  quelques  compositions 
vocales  et  instrumentales.  De  retour  en  Italie  au 
commencement  de  1837,  il  écrivit  à  Venise  l'o- 
péra intitulé  Ida  délia  Torre,  qui  y  obtint  quel- 
que succès,  et  qui  fui  suivi,  en  1839,  de  l.a  \fà- 
rctcialla  d'Ancre,  représentée  à  Padoue,  puis  à 
Florence,  Turin,  Venise,  Trieste,  Rome,  Gènes, 
«t  dans  plusieurs  autres  villes  de  l'Italie,  dans  la 
même  année,  et  de  Cristina  dl  Svezia,  à  Gè- 
nes, en  1840.  Les  autres  ouvrages  de  Klni  sont  : 
Margariladl  York,  représenté  à  Venise  en  1841; 
Odalita,  donné  *  Milan  en  1841,  et  Virginia, 
à  Gènes,  dans  l'année  suivante.  Après  cette 
époque  ,  les  renseignements  manquent  sur  la 
suite  de  la  carrière  de  cet  artiste. 

IV 1 S  Ait  D  (Théodore),  pseudonyme.  Voyez 
NORMAND  (TbeodulE-Elzéar-X*vieb). 

N1SLE  (....),  corniste  célèbre,  naquit  en 
1737,  à  Geissliogen,  dans  le  Wurtemberg,  et  lit 
«es  études  de  musique  i  Sluttgard.  Vers  177s,  il 
entra  au  service  du  prince  de  Neuwied,  en  qualité 
de  maître  de  concert.  Vers  la  fin  de  I7M  il  aban- 
donna ce  poste  pour  voyager.  Arrivé  à  Stutlgard, 
il  y  accepta  une  place  dans  la  chapelle  ducale; 
mais  l'inconstance  de  son  caractère  lui  fit  encore 
quitter  cette  position.  Cependant  le  dérangement 
de  sa  santé  l'obligea  de  s'arrêter  i  Hildburg- 
Jisuseu  en  1785  t  il  y  mourut  eu  1781,  laissant 
deux  fils  qui  ont  hérité  de  son  latent.  On  ne 
-connaît  aucune  composition  sous  le  nom  de  cet 
artiste. 

NISLE  (David),  fils  aîné  du  précédent,  na- 
quit 1  Neuwieden  1778.  Dès  l'âge  de  cinq  ans  il 
jouait  du  cor.  Dans  les  concerts,  son  père  le 
■plaçait  sur  une  table  qui  servait  aussi  a.  soutenir 
l'instrument.  Plus  tard,  son  habileté  à  te  servir 
des  sons  bouchés  était  si  grande,  que  bien  qui! 


,  n'eût  qu'un  cor  en  mi  bémol,  il  jouait  dans  tous 
les  tons  avec  des  tons  pura  et  égaux  en  Force.  Il 
accompagna  son  pire  dans  ses  derniers  voyagea. 
Après  la  mort  de  celui-ci,  il  resta  quelque  temps 
avec  sa  mère,  puis  il  se  remit  en  route  avec  son 
frère,  corniste  comme  lui  ;  mais  arrivés  k  Hudol- 
atadl,  les  deux  frères  se  séparèrent,  et  David  con- 
tinua seul  ses  voyages.  En  1798,  il  était  atlaché  A 
la  musique  du  prince  de  Wiltgenstein-Berle- 
bourg,  en  Westphalie.  Ses  études  ayant  achevé 
de  développer  son  talent,  il  fut  bientôt  considéré 
comme  l'émule  de  Punto.  En  1 800,  il  retrouva 
son  frère  à  Vienne  :  ils  se  réunirent  de  nouveau 
et  se  rendirent  en  Hongrie,  où  ils  étaient  encore 
en  1809,  attachés  à  la  musique  d'un  H.  de  Vegb. 
Le  projet  qu'ils  avaient  formé  de  se  rendre  en 
Russie  Tut  contrarié  à  cette  époque  par  la  guerre  ; 
ils  se  dirigèrent  alors  vers  Trieste  par  la  Slavo- 
nie,  traversèrent  l'Italie,  et  allèrent  en  Sicile.  De- 
puis lors,  on  n'a  plus  eu  de  renseignements  sur 
la  personne  de  David,  qui  s'était  encore  séparé 
de  son  frère.  Cet  artiste  ne  parait  paa  avoir  écrit 
pour  non  instrument. 

NISLE  (Je*k-F**deric),  frère  puîné  de  Da- 
vid, est  né  il  Nenwied,  en  I78î.  Après  avoir, 
ainsi  que  son  frère,  parcouru  une  partie  de  l'Al- 
lemagne comme  virtuose,  le  dégoût  qu'il  éprou- 
vait pour  cette  existence  le  fit  s'arrêter  à  Ruilol- 
stadt,  où  il  se  livra  à  l'étude  de  l'harmonie ,  de  la 
composition  et  du  piano  sous  la  direction  de 
Kocli;  puis  il  alla  h  Roatock  pour  y  publier  ses 
premières  productions,  qui  consistent  en  chan- 
sons, duos,  trios  pour  cor,  et  sonates  de  piano:  Son 
premier  oeuvre  parut  en  1798.  On  a  vu,  dans 
l'article  précédent,  comment  il  retrouva  son  frère 
à  Vienne,  en  1808,  et  la  suite  de  ses  voyages  jus- 
qu'en Sicile.  La.  Jean  Kisle  se  fixa  à  Calane,  et 
y  fonda  une  société  de  musique.  Après  y  avoir 
passé  près  de  vingt  ans,  occupé  de  composition 
et  de  travaux  de  professeur,  il  se  sentit  pressé 
par  le  désir  de  revoir  sa  patrie,  et  se  mit  en 
voyage;  mais  arrivé  à  Naples,  il  tomba  malade. 
Sa  convalescence  dura  près  d'une  année.  Lors- 
qu'il crut  avoir  repris  assez  de  force,  il  se  diriges 
vers  l'Allemagne  par  la  Suisse,  el  il  arriva  dans 
sou  pays  en  1834.  Deux  ans  après,  il  fit  un 
voyage  a  Paris,  puis  à  Londres,  oii  il  était  encore 
en  1837.  Depuis  longtemps  il  avait  abandonné  le 
cor,  son  premier  instrument,  pour  s'attacher  an 
piano.  Les  compositions  les  plus  connues  de  cet 
artiste  sont  :  1°  Ouverture  a  grand  orchestre  (en 
rlmittiur  );  Vienne,  llasllnger.  —  S"  Quintettes 
pour  violon,  op.  11  et  30;  ibld.  —  3°  Quatuors 
pour  I  violons,  alto  et  basse;  ibid.  —  4°  Trios 
pour  deux  violons  et  violoncelle  ;  Raples,  Girard. 
—  5"  Duos  pour  deux  violons,  op.  13  et  18;  I.eip- 
21. 

^gWecbyGoOQiC 


IS4 


NISLE  —  K1TSCHE 


ttirk,  Breîtkopf  et  Hœrtei;  Vienne,  Haslinger.  — 
6°  Six  solos  pour  violon;  Kaples,  Girard,  — 
7°  Quintette  pour  flûte,  violon,  alto,  cor  et  violon 
celle,  op.  28;  Vienne,  Haslinger.  —  &°  Idem, 
pour  ntte,  violon,  1  altos  et  violoncelle,  op.  27  ; 
fbtd.  —  9°  Trios  pour  S  cors  et  violoncelle,  op.  1. 
Berlin,  Schlesinger.  —  lu"  Duos  pour2  cors, op, 
4,  5  ;  ibid.  —  11°  Trios  pour  piano,  violon  et 

cor,  op.  Met  24;  Vienne,  Haslinger 12° Duos 

pour  piano  et  cor;  Berlin,  .Sclilesinger,  Leipsick, 
Breilkopf  et  Ilserlel;  Naples,  Girard.  —  13"  Di- 
vertissements et  fantaisies  pour  le  piano.  — 
11°  Chansons  allemandes  et  italienne*. 

N1SSEN  (  Gborc.k-Nicous  DE),  conseiller 
d'Étal  du  roi  de  Danemark,  chevalier  de  l'ordre 
de  Danebrog,  né  h  Hardecsleben,  en  Danemark, 
le  17  Janvier  1765,  épousa  la  veuve  de  Mozart, 
et  pendant  plus  de  vingt-cinq  ans  s'occupa  de 
recueillir  et  de  mettre  en  ordre  des  matériau* 
authentiques  pour  servir  à  l'histoire  de  ta  vie  et 
des  travaux  de  ce  compositeur  célèbre.  11  mou- 
rut avant  que  l'ouvrage  fût  imprimé,  le  24  mars 
1826;  mais  sa  veuve  fit  paraître  le  résultat  de 
■on  travail,  sous  ce  titre  :  Biographie  W.  À. 
Masart'*.  Haeh  OrigitutlMefen,  Sammlvn- 
octi  aile*  liber  ikn  geichriebenen,  intt  lïeleii 
sflim  Beilagen,  Steindrucken,  Miuikblmtlern 
und  einem  Fac-Simile  (Biographie  de  W.  A. 
Mozart,  d'après  des  lettres  originales,  etc.);  Leip- 
sick, 1828,  iu-8°  de  702  pages.  L'ouvrage  de 
Nissen  est  précédé  d'une  préface  de  M  pages  par 
le  docteur  Feuersteio,  de  Pirna.  On  trouve  dans 
le  volume  plusieurs  planches  de  musique  et  au- 
tres, ainsi  que  des  portraits  de  Mozart  et  de  sa 
famille.  Dans  la  mime  année,  il  a  paru  un  sup- 
plément à  celte  biographie  intitulé  :  Arthaag 
su  Wolfgtmg  Amadou  Mozart' t  Biographie; 
Leipsick,  in-a"  cie  219  page*.  Ce  supplément  ren- 
ferme divers  catalogues  des  œuvres  de  Hourt, 
et  l'appréciation  de  ses  compositions,  de  son  ta- 
lent et  de  son  caractère.  On  ne  peut  considérer 
cet  intéressant  recueil  de  matériaux  comme  une 
biographie  véritable,  car  la  forme  historique  v 
est  à  chaque  instant  interrompue,  et  les  vues  du 
narrateur  manquent  souvent  d'élévation  ;  ce- 
pendant l'ouvrage  n'en  est  pat  moins  précieux, 
a  ciuse  de  l'authenticité  des  documenta  qu'il  ren- 
ferme, particulièrement  la  correspondance  du 
grand  artiste  et  de  sa  famille. 

NISSEN  (HasaiBiTi),  V.  SALOMÀN  (H™). 

NITHAilT  (I*  seigneur),  appelé  Neidhaudt 
dans  quelques  anciens  manuscrits,  lut  un  cé- 
lèbre Minneiinger  (chanteur  d'amour)  qui  vé- 
cul  vers  la  fin  du  douzième  siècle,  et  dans  la  pre-  j 
mlère  moitié  du  treizième.  Il  ï  a  quelque  in- 
certitude sur  la  partie  de  l'Allemagne  oit   il  vit 


le  jour;  cependant  les  recherches  érudiles  de 
Hagen  (  Mitatestnger,  àevUche  Litderdich- 
ler,  etc.,  tb,  IV.  p.  435-443)  l'ont  conduit  a  éta- 
blir d'une  manière  satisfaisante  que   ce  poète 
musicien  était  Bavarois,  et  qu'il  appartenait  à  la 
famille  des  barons  Fueht  de  Francouie  el  de 
Souabe.  Il  tenait  de  sa  mère  en  propriété  une 
seigneurie  appelée  Binwenihal.  Les  rapproche- 
ments de  diverses  autorités  font  voir  que  Nithart 
était  chevalier,  qu'il  se  croisa,  et  qu'il  assista  an 
siège  et  à  la  prise   de  Daiuiette  (1216),  où  il 
était  vraisemblablement  dans  le  corps  d'armée 
|  conduit  par  le  duc  d'Autriche  Léopold  VU.  La 
[  dernière  mention  de  l'existence  de  Nithard  re- 
|  cueillie  par  Hagen   est  de  1394  :  le  savant  ar- 
;  chéalogue  pense  que  c'est  vers  ce  temps  qu'il  a 
!  composé  la  plupart  desee  chants.  Les  chansons 
|  notées  composées  par  Nithard  se  trouvent  dans 
I  plusieurs  manuscrits  du  quatorzième  et  du  quin- 
zième siècles  ■.  Hagen  en  a  publié  deux   d'une 
belle  notation  d'après  un  manuscrit  de  la  blblio- 
;  tlièque  de  Francfort-sùr-le-Mein,  et  trente-deux 
autres   tirées   d'un    manuscrit    intéressant   du 
|  quinzième  siècle  que  lui-même  possédait  (Loc. 

Cit.  th  IV,  p.  770,  S45  et  p.  846-852). 
1  N1TSCH  (Pieme),  musicien  allemand  dn 
seizième  siècle,  a  fait  imprimer  de  sa  composi- 
,  lion  :  r  Teuttche  Lieder  de*  Morgent  untf 
Abendt,  etc.  (Chansons  allemandes  pour  être 
!  chantées  le  matin  et  le  soir,  avant  et  après  le 
repas);  .Leipsick,  1543.  —  2°  Teuttche  und 
,  latebtftche  Lieder  mit  4  Stimmtm  (Chansons 
allemandes  et  latines  à  4  voix);  ibid.,  1673, 
,  fn-8*. 

NITSCHE  (.ïEA!i.CiMBLi»GonEFnorr>),  or- 
ganiste k  Sprollau,  est  né  le  22  octobre  1808  k 
See,  près  do  Niisky,  cercle  de  Rotera  bourg,  en 
Lusace.  Après  avoir  fréquenté  les  écoles  pri- 
maires jusqu'à  l'âge  de  treize  ans,  il  fut  envoyé 
I  en  1821  chez  le  eanlor  Bessert,  k  Kahlfurfh, 
|  près  de  Gœrlilx,  chez  qui  il  se  prépara  k  l'en- 
I  selgnement  élémentaire;  Il  suivit  ensuite  les 
j  cours  de  l'école  normale  k  Bunil su,  pendant  les 
années  1826-1838.  Il  j  fut  employé  en  1B29  et 
;  1830  S  enseigner  l'orgue  aux  séminaristes,  puis 
I  il  fut  appelé  k  Grunberg,  en  qualité  dlnstitu- 
1  teur;  mais  le  désir  d'augmenter  ses  cou  naissances 
I  musicales  lui  Gt  prendre  la  résolution  d'aller  k 
Berlin  fréquenter  l'institut  royal  de  musique  d'é- 
glise, et  il  obtint  k  cet  effet  une  pension  du  gou- 
vernement. Les  leçons  de  l'organiste  Guillaume 
Bach  et  des  professeurs  Grell  el  Dreschke  com- 
plétèrent son  instruction,  et  ii  reçut  des  conseils 
de  H.  Marx  (  V.  ce  nom  )  pour  l'harmonie.  Lors- 
que ses  études  furent  terminées,  NiUcbe  accepta 
en  1837  les  places  d'instituteur  et  d'organiste  k 


NITSCHE  —  HIVERS 


335 


Sprottau  ;  Il  le»  occupai!  encore  en  1860.  On  ■ 
imprimé  de  sa  composition  :  1"  Livre  choral  gé- 
néral pour  le*  église»  et  le*  écoles  catholiques ,  à 
l'usage  de»  province»  de  Lusace  et  de  Silésie,  à 
4  voix  «Tec  des  préIndes  et  des  Tenet»  pour  l'or- 
gue; Berlin,  Bechlold  et  O.  —  S"  Recueil  de  110 
cantique*  a  1  loi»  ;  ibid.  —  3°  Clianti  à  1  voix 
pour  le»  école»;  Grunberg,  Slebert  —  4"  Supplé- 
ment de»  chant»  à  3  mil;  Grunberg,  Levjaan. 
_  6*  Doute  chanta  funèbres  composé»  pour  un 
cbeNirde  vois  mêlé»;  Grunberg,  Fr.  Weiss. 

N1VERS  (GrjiLLatJut-GiBMEL),  prêtre  de 
Paris,  naquit  dan»  un  village  près  de  Melun,  en 
1017.  Apre»  avoir  (ait  te»  étude»  aa  collège  de 
Keaax,  il  entra  au  séminaire  de  Saint- Su Ipice, 
pour  j  suivre  un  cours  de  théologie.  Dan»  son 
enfance  II  mit  été  enfant  da  chœur  A  Melun,  et 
avait  apprit  lamusiquedanslainaltri&ede  la  col- 
légiale de-cette  fille.  Arrivé  4  Pari»,  Il  ;  prit  de» 
leçons  de  clavecin  de  Chambouniarc».  En  1040 
il  obtint  la  place  d'organisle  de  l'église  de  Saint- 
Sulplce;  deox  an»  aprèa  11  entra  dans  la  cha- 
peUe-dn  roi  en  qualité  de  ténor.  En  1007,  la  place 
vacante  d'organiste  du  roi  lui  fut  donnée,  et 
quelques  année»  plu»  tard  il  eut  la  titre  da  maî- 
tre .de  la  musique  de  la  reine.  On  n'a  point  de 
renseignements  sur  l'époque  précise  de  la  mort 
de  ce  musicien  savant  et  laborieux,  maison  sait 
qu'il  vivait  encore  en  1701,  car  il  a  donné  dans 
cette  année  nue  approbation  A  la  nouvelle  édi- 
tion du  Graduel  et  de  l'An  ti  plions  ire  romain, 
imprimés  par  Chr.  Ballard  ;  il  était  alors  Agé  de 
quatre- vingt-quatre  ans.  La  liste  de  ses  ouvrage» 
est  nombreuse;  voici  ce  que  j'en  ai  pu  recueillir  : 
I*  La  Gamine  du  si;  Nouvelle  Méthode  pour 
apprendre  k  chanter  sans  muances;  Paris, 
Ballard,  1046,  In  8°.  La  méthode  de  tolmûatlon 
par  le»  mnanees  était  encore  en  vogue  lorsque 
Hiver»  fit  paraître  ce  petit  livre,  quoique  plusieurs 
musiciens  eussent  fait  des  effort»  pour  l'abolir 
depuis  la  seconde  moitié  du  seiiièrue  siècle.  Le 
peu  d'étendue  de  ce  livre  et  la  simplicité  de  la 
méthode  exercèrent  beaucoup  d'influence  en 
Fctnoa  sur  la  réforme  k  ce  tujet.  Une  deu niera n 
édition  de  la  Gamme  du  al  tut  publiée  cbex  Bal- 
lard, en  1061,  in-S°  obi.  Une  troisième  parut 
en  1866,  in-S*  obi.  Celle-ci  porte  le  titre  Je  Mé- 
thode facile  pour  apprendre  à  chanter  en 
musique.  Une  quatrième  édition  fut  publiée, 
sans  nom  d'auteur,  sou»  ce  titre  :  Méthode  fa- 
cile pour  apprendre  à  chanter  en  musique  ; 
paru»  célèbre  matstrede  Paris  {V.  Le  Miras), 
Paris,  IBM,  petit  in-*"  obi.  de  18  page».  — 
Y  Méthode  pour  apprendre  le  platn-ckant 
de  l'église;  Parla,  Ballard,  l6G7,in-8aobl.Une 
deuiième  édition  de  cet  ouvrage  a    paru  clin 


Christophe  Ballard ,  en  1079,  in-B°  ;  une  troi- 
sième a  été  publiée  dans  la  même  maison,  1098, 
petit  in-fl",  et  une  quatrième  en  1711,  in- 12.  On 
la  trouve  aussi,  sans  nom  d'auteur,  dans  nn  petit 
volume  intitulé  :  Troit  Nouvelles  Méthode* 
pour  le  platn-chant;  Paris,  1085,  In-B"  obi.  La 
première  de  ces  méthodes  est  celle  de  River»  ;  la 
deuxième  a  pour  titre  :  Méthode  particulière 
du  chant  ecclésiastique;  et  la  troisième  t  Ri- 
tuel du  chant  ecclésiastique-  Ces  deux  der- 
nière» sont  également  sans  nom  d'auteur.  Je 
crois  qu'il  y  a  d'autres  éditions  de  ce  volume.  — 
3°  Traitéde  la  composition  de  musique;  Pa- 
ris, 1007,  in-S";  2™  édition;  Paris,  Ballard, 
IG88,  in-8".  Ce  livre  a  été  aussi  réimprimé  avec 
une  traduction  hollandaise  en  regard,  faite  par  E, 
Roger,  horaire  A  Amsterdam,  1697,  in  8°  8e  111 
pages,  avec  de*  planches  gravées.  —  4°  Disser- 
tation sur  le  chant  grégorien  par  le  sieur 
Nlvers ,  organiste  de  la  chapelle  du  rog,  et 
maistre  de  la  musique  de  ta  Reyne;  à  Paris, 
ani  dépens  de  l'aulheur,  1083,  in  8"  de  310  pa- 
ge». On  voit  par  le  litre  O  cet  ouvrage  que  Ni-  . 
vers  avait  cessé  d'être  organiste  de  l'église)  de 
Saint- Su Ipico  eu  1683.  La  dissertation  sur  bj 
chant  grégorien  est  nn  ouvrage  rempli  de  sa* 
vantes  recherches  :  le»  écrivains  sur  celle  ma- 
tière peuvent  le  consulter  avec  fruit,  Si  vers  v 
a  rassemblé  beaucoup  d'autorité»  anciennes  fort 
importantes.  Il  possédait  une  connaitsnee  par- 
faite du  chant  ecclésiastique,  et  11  en  a  donné 
de»  preuves  dan»  les  éditions  qu'il  a  publiées  du 
graduel  al  de  l'auliphonaire,  et  dans  d'autres  re- 
cueils dont  le»  litre»  suivent.  —  G"  Chants  d'é- 
glise à  l'usage  de  la  paroisse  de  Saint -Sulpicei 
Paris,  Ballard,  IdàG,  in-lï°.  —  0°  Graduale 
romanumjuxta  missale  PU  Qutnti  pontlfici* 
inaximi  avthoritaie  editum.  Vu  jus  modula- 
tlo  continue  dtsposita;  in  wum  et  gratiam 
■monalium  ordinls  Sancti  Augusltni.  Operdet 
studio  evitlehni  Gabrielis  Hiver*,  christia- 
nitsimi  régit  capelLc  mutices  née  non  ecclesia 
Saneti  Sulpicii  parislentts  organisU;  Pari», 
eues  l'auteur,  1658,  in-4*. —  8*  Antipho- 
nortum  romanum  Juxta  Breviarium  PU 
Qutnti,  etc.;  ibid,  1058,  in-4°.  Une  deuiièms 
édition  de  ce  graduel  et  de  cet  anliphonalre  a  été 
publiée  k  Paris,  chez  l'auteur,  en  18M,  3  vol. 
in-4°.  —  8"  Passtonet  D.  N.  J.  C.  cum  bene- 
diction»  cerel  pasehalis;  Paris,  Ballard,  1070, 
ln-4*.  Une  deuxième  édition  de  ces  offices  du 
dimanche  de  la  Passion  a  été  publiée  clies  le 
même,  en  17îî,in4°.  —  9"  Leçons  de  Ténèbres 
selon  l'usage  romain  ;  Paris,  ln-4°.  Ces  deux 
derniers  recueils  ont  été  réunit  en  un  seul,  sous 
ce  titre  :  Le*  Passions  avec  VExv.lt et  et  les 


SX 


HIVERS  —  NOELLI 


Leçonsde  Ténèbre»  de  M.  Rivera;  Paris,  Chris- 
tophe Baluu-d,  IfiSii,  in-4°.  —  10°  Chant*  et 
motets  à  l'usage  de  l'église  et  communauté 
des  dames  de  la  royale  maison  du  Saint-bov.ii, 
à  Saint-Cyr;  Pari»,  Chr.  Billard,  1891,  in  4° 
obi.  Une  deuxième  édition  a  paru  sous  ce  titre  : 
Chants  et  motet»  à  l'usage  de  régisse  et  com- 
munauté des  dame*  de  la  royale  maison  de 
Saint  Lavis,  à  Saint  ■  Cyr,  mis  en  ordre  et  aug- 
mentés de  quelques  motets  par  Clerembault;  Pa- 
ru, 1733,  î  vol.  in-t°  obi. —  il»  Livre  d'orgue. 
contenant  cent  pièces  de  toits  les  tonsde  l'é- 
glise, par  le  sieur  Nivers,  mattre  compositeur 
en  musique  et  organiste  de  l'église  Saint-Sul- 
pice  de  Paris;  Paris,  chez  l'auteur,  1605,  in-*0 
obi.  Ces  pièce»  «ont  d'un  bon  style,  d'une  har- 
monie correcte,  et  rappellent  les  ouvrages  des 
organistes  allemands  du  dix-septième  siècle.  On 
trouve, au  commencement  du  volume,  une  ins- 
truction sommaire  sur  les  tons  de  l'église,  et  sur 
le  mélange  des  jeux  de  l'orgue.  —  13°  Deuxième 
lim  d'orgue,  etc.;  Paris,  1671,  in-V  obi.  — 
1S°  Troisième  livre  d'orgue  des  liuit  tons  de  l'é- 
gusej  ibid,  1876,  in-4°  obi.  Les  autres  livres  de 
pièces  d'orgue  de  Nivers  ont  été  publiés  a  des 
époques  plus  rapprochées  :  La  Bordeen  porte  le 
nombre  a  douze,  et  les  auteurs  du  Dictionnaire 
historique  des  musiciens  (Paris,  îaio-mi),  Pe- 
lèrent a  quinze;  je  n'ai  vu  que  1rs  trois  que  je  cite. 

NOACK  (CiiKÉnEK -Frédéric),  docteur  en 
philosophie,  et  directeur  d'une  maison  d'éduca- 
tion iLetpslck,  est  né  en  17B3,  a  Langensalia. 
Il  a  publie  des  chants  à  voit  sente  avec  accom- 
pagnement de  piano,  fiLeipsiek,  chez  Breitlopfet 
Hcrtel. 

NOBLET(Cbarles),  claveciniste  de  l'Opéra 
et  organiste  de  plusieurs  églises  de  Paris,  naqoit 
en  cette  ville  dans  la  première  moitié  du  dix- 
bnitième  siècle.  Il  obtint  sa  retraite  de  l'Opéra 
eu  1762.  On  a  gravé  de  sa  composition,  en 
1754  et  1756,  deux  livres  de  pièces  de  clave- 
cin. Il  a  fait  exécuter,  au  Concert  spirituel,  un 
Te  Deum  et  quelques  cantates.  On  connaît  aussi 
sous  son  nom  plusieurs  morceaux  de  musique 
d'église  en  manuscrit.  ' 

Un  artiste  de  même  nom,  et  vraisemblibletnent 
de  la  inclue  famille,  était  attaché,  en  1833,  comme 
bugle  solo  à  la  musique  d'une  des  légions  de 
la  prde  nationale  de  Paris,  et  a  publié  une  Mé- 
thode nouvelle  pour  le  bugle  à  clefs,  et  trois 
recueils  de  morceaux  pour  un  et  deux  bogies. 

NOCETT1  (  Flàmikio  ),  musicien  italien  du 
seizième  siècle,  est  cité  dans  le  Catalogne  de  Pars- 
toril  (  pago  t  ),  comme  auteur  de  messe*  a  g 
voix.  Cfirrelo  parle  aussi  de  ce  compositeur  dans 
u  Pratica  musigale. 


NOCflEZ  (...),  élève  des  célèbres  violon- 
cellistes Cervettoet  Abaco,  voyagea  quelque  lemp» 
en  Italie,  puis  entra  a  l'Opéra- Comique  de  Puris, 
où  il  ne  resta  pas  longtemps,  ayant  été  admis 
.M'orchestre  de  l'Opéra  en  1748.  En  1763,  il  entra 
dans  la  musique  de  la  chambre  et  de  la  chapelle 
du  roi.  Retiré  en  1733,  après  cinquante  ans  de 
service,  il  est  morte  Paris  dans  l'année  suivante. 
Cet  artiste  est  auteur  de  l'article  Violoncelle 
qui  ae  trouve  dans  ['Essai  sur  la  Musique  de 
La  Borde  (t.  I,  pages  30V-313). 

NODAB1  (  Josiph-Pàul  ),  musicien  né  à 
Brescia  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siè- 
cle, s'est  fait  connaître  par  la  composition  d'un 
ouvrage  intitulé  :  Meliflorus  concentus  In 
psalmt  dl  David  a  Quattro  voel;  Venezia,  app. 
Rite.  Amadfno,  1601,  in -4". 

NOEBE  (...),  facteur  d'instruments  à  Dresde, 
se  trouvait  t  Nuremberg  en  1796,  et  j  construi- 
sit des  harmonicas  en  lames  d'acier,  qu'on  jouait 
en  frottant  ces  lames  avec  deux  arcliets,  après 
avoir  fiié  l'instrument  a  une  table  par  une  vis 
de  pression. 

NOEDING  (  Gaspard  ),  inspecteur  des  écoles 
a  Marboarg,  est  né  le  11  janvier  178t.  11  s'est 
fait  connaître  par  quelques  ouvrages  au  nombre 
desquels  on  remarque  celui  qui  s  pour  titre  :  Jo- 
hann Beinrich  Vecller's,lnstrumenlenmac)\ert 
In  Cassel,  {.ebenbeschreibung  (Notice  aur  la  vie 
de  Jean-Henri  Vœllcr,  facteur  d'instruments  a 
Casse)),  Harbourg,  18Î3,  in-8°. 

NOËL  (N.),  maître  de  musique  a  Paris  vers 
la  fin  du  dix-septième  siècle,  a  publié  les  ouvrages 
suivants  de  sa  composition  :  1°  Motets  et  éléva- 
tions pour  les  Sacrements,  la  sainte  Vierge 
et  pour  la  principales  (estes  de  l'année,  à 
une  et  deux  voix  avec  la  basse  continue,  pro- 
pres pour  les  dames  religieuses ,  Paris ,  in-B* 
obi.  —  T  Motels  pour  les  principales  festes 
de  Vannée  à  une  voix  seule  avec  la  batte 
continue  et  plusieurs  petites  ritournelles 
four  l'orgue  ou  les  violes,  Paris,  Ballerd,  !fiS7, 

NOËL  DE  PIVlEEf  Slcous-Beboiï),  néa 
Trêves  vers  1646,  d'une  famille  française,  a  sou- 
tenu, le  11  décembre  1681,  »  l'université  de 
Francfort,  une  thèse  qui  a  été  publiée  sous  ce 
titre  :  Dlssertallo  inauguralis  de  Tarantitmo; 
Francfort,  1681,  in-i°  de  39  pages. 

NOELLI  (  Georges  ),  musicien  au  service  du 
duc  de  Mecklenbourg-Schwerin  vers  1780,  était 
né  en  Allemagne  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  Élève  de  l'inventeur  du  panta- 
lon (  Hebenalreit  ),  il  jouait  avec  talent  de  cet 
instrument  difficile.  Gemtniani  avait  été  son  pre- 
mier maître  de  contrepoint;  il  prit  ensuite  peu- 


NOELLI  - 
dant  mi  tu  dtt  leçon*  de  Hssse,  à  Dresde, 
du  pire  Martini,  a  Bologne.  Il  parcourut  l'Italie, 
l'Angleterre,  la  France  et  l' Allemagne.  A  Londres 
il  recul  des  conseil»  deHssndd;  à  Hambourg,  il 
se  lia  d'une  étroite  amitié  avec  Cli. -Pli. -Emma- 
nuel «actif  dont  il  avait  adopté  le  style  dan*  ses 
composition».  En  1782, il  fil»  un  second  voyage 
en  Italie,  et  mourut  à  Ludw  igslnst  en  1789.  Ses 
corn  pus  ilious  sont  restées  en  manuscrit,  particu- 
lièrement dans  le  magasin  deWestphal,  A  Ham- 
bourg, où  l'on  trouvait  sous  son  nom  plusieurs 
symphonies,  des  quatuors  et  des  trios  pour  le 
violon  et  pour  la  flûte. 

NOETZEL  (CntiÉTioi-FRÉoémc),  musicien 
de-Tille  et  organiste  i  Scliwarzenberg,  en  Saxe, 
est  né  dans  ce  lieu  le  il  juillet  1780.  Il  a  pu- 
blié des  pièces  d'orgue ,  des  sonates  de  piano, 
et  trois  livres  d'écossaises  et  de  montferriues; 
Dresde,  Arnold. 

NOFEHI  (Jeik-Baptiste)  ,  violoniste  dis- 
tingué, né  en  Italie  dans  la  première  moitié  du 
dis- huitième  siècle,  a  lait  imprimer  de  sa  compo- 
sition, depuis  1Î63,  a,  Amsterdam,  Berlin  et 
Londres,  qu atone  œuvres  de  duos,  trios  et  so- 
nates pour  la  guitare.  Il  a  laissé  en  manuscrit 
quelques  concertos  pour  le  violon. 

NOHL  (  Le  docteur  Louis  ) ,  proies seur  ac- 
tuel de  musique  (  1862  )  à  l'université  de  Hei- 
delberg,  est  auteur  des  ouvrages  intitulés  :  1  W. 
A.  Mozart,  is'tn  Beltrag  sut  Aeslhclik  der 
Tonkvnst  (W.  A.Mozart.  Essai  pour  l'Esthétique 
de  la  musique  )  ;  Heidelberg,  Bangel  et  Sclimitt , 
1360,  gr.  in  8°  de  8î  pages.  —  Der  Getst  àer 
Tonkmut  (  L'esprit  de  la  musique  ).  Francfort, 
J.  D.  Sauerlauder,  1801 , .iu-8"  de  Me  pages.  Ces 
écrits  ont  ponrbuldemeltreen  relief  le»  qualités 
des  maîtres  considérés  comme  classiques,  et  de 
faire  voir  que  la  valeur  de  leurs  œuvres  est  d'au- 
tant plus  élevée  que  les  tendances  religieuses  de 
ces  maîtres  sont  plus  prononcées.  La  religion 
catholique  lui  semble  une  source  plus  poétique 
d'idées  que  le  protestantisme  :  cette  considéra- 
tion est  d'une  parfaite  justesse,  quoique  Bach  et 
Hœndel  aient  mU  incontestablement  le  caractère 
de  la  grandeur  dans  leurs  productions. 

NOBR  (Cuhétibji-Fhéiiéhic  ),  maître  de  con- 
cert et  virtuose  sur  le  violon,  attaché  au  ser- 
vice du  duc  de  Saxe-Meiningen,  né  en  1800,  à 
Lingensalxa,  dans  In  Ttiuringe,  montra  dis  son 
enfance  un  goût  passionné  pour  la  musique, 
mais  n'eut  d'antre  guide  que  lui-même  pour  en 
apprendre  les  éléments.  Son  père,  ouvrier  dra- 
pier, était  un  peu  musicien,  mais  trop  occupé  de 
ses  travaux  pour  donner  des  soins  1  l'éducation 
musicale  du  jeune  Nohr.  Toutefois  il  lui  fil 
l'étude  de  la  fiole  et  du  violon.  Lors- 


que l'enfant  eut  atteint  l'Age  de  Luit  ans,  le 
père  et  le  fils  entreprirent  un  long  voyage  comme 
musicien;  ambulants.  Dans  cette  excursion , 
Nohr  eut  la  bonne  fortune  d'être  remarqué  par 
la  généreuse  princesse  de  Lobenstein,  qui  le  confia 
a  LinJner,  musicien  de  ville,  pour  lui  donner  de 
l'instruction  dans  son  art.  A  l'Age  de  quinze  ans, 
Nohr  entra  comme  hautboïste  dans  la  musique 
du  régiment  de  Saxe-Gotha,  et  fit  en  cette  qua- 
lité la  campagne  des  armées  alliées  contre  la 
France.  Le  hautbois  ayant  fatigué  sa  poitrine, 
il  abandonna  cet  instrument  pour  la  flûte.  En 
1821,  il  obtint  son  congé  avec  une  pension.  Dès 
ce  moment.  Il  put  se  vouer  en  liberté  a  l'art 
pour  lequel  il  était  né.  Spohr  devint  son  pro- 
fesseur pour  le  violon  ;  il  reçut  aussi  des  leçons 
de  Grund  et  de  Btervrolf  ;  enfin,  Hauptmann  lui 
enseigna  l'harmonie,  et  Burbach  lui  donna  quel- 
ques leçons  de  conlrepoint.  En  1833,  if  fut 
nommé  musicien  de  la  chambre  à  la  cour  de  Go- 
tha, où  il  se  fi  L  estimer  comme  soliste  el  comme 
professeur.  En  1835,  il  brilla  par  son  talent  dans 
des  concerts  donnés  au  théâtre  de  Francfort 
et  i  DarrnsladL  Après  l'extinction  de  la  maison 
deGollia,  le  due  de  Cobourg  voulu!  attacher  Nohr 
à  sa  musique,  mais  celui-ci  préféra  l'offre  qui. 
lui  était  faite  d'entrer  comme  maître  de  concert 
cnei  le  duc  de  Saxe-Meiningen .  Depuis  lors  il  a 
fait  plusieurs  voyages  en  1828  et  1833,  et  a  brillé 
par  son  talent  de  violoniste  à  Munich,  A  Leip- 
sick,  et  dans  plusieurs  autres  villes  importantes. 
Ses  opéras  Die  Alpenhirt  (  Le  Pfllre  ries  Alpes), 
Ueleiaubcr  (Le  Philtre  ),  el  Die  vmnderbareit 
Lickter  (Les  Lumières  miraculeuses),  ont  été  re- 
présentés avec  succès  eu  1831,  1832  et  1833,  i 
Meiningen,  Gotha  et  Leipsick.  On  a  gravé  de  la 
composition  de  cet  artiste  :  I"  Quintette  pour 
2  violons,  3  altos  et  violoncelle,  op.  7,  Offen- 
bach,  André.  —  3"  lf*  symphonie  a  grand  or- 
chestre, op.  1,  Leipsick,  Peters.  — 3°  Pot-pourri 
pour  Mie,  hautbois,  clarinette,  cor  et  basson, 
op.  3,  Leipsick,  Breitkopfel  Haïr  tel.  —  4°  Deux 
quatuors  pour  2  violons,  allô  et  basse,  op.  4, 
Leipsick ,  Peters.  —  6"  Chansons  allemandes 
avec  accompagnement  de  piano,  op.  3,  S  et  9, 
Leipsick  et  Berlin.  —  6"  Chants  à  quatre  voix 
d'hommes,  op.  12,  Munich,  Falter. 

Mn/nobr,  femme  du  précédent,  née  à  Leip- 
sick, et  mariée  en  1835,  a  brillé  comme  harpiste 
dans  les  concerta. 

NOINVlLLE  (  Jacques -Behium)  DE  ). 
Voyez  DUREY  DE  NOINV1LLE. 

NOLA(Jk*s-Dominiqbe  DE).  Il  est  vrai- 
semblable que  Nola  n'est  pas  le  nom  de  ce  mu. 
eicieu,  mais  celui  du  lieu  où  il  était  né;  car  la 
désignation  des  personnes  par  l'endroit  où  elles 


w.b.vjoogie 


NOLA  —  MORDBLOM 


avaient  tu  le  jour  s'est  conservée  jusqu'à  la  lia 
du  semaine  siècle.  Quoi  qu'il  eu  soit,  il  fut  maître 
de  chapel  le  de  l'église  des  Annbndadea,  A  Naples, 
et  il  vivait  encore  dans  cette  ville  en  1575,  ainsi 
que  le  prouve  son  recueil  de  motels  à  a  et  6 
partie»,  pour  être  chantés  ou  joués  avec  les  ins- 
truments. Cet  ouvrage  a  pour  litre  :  D.  Joannis 
Dominici  juvenis  à  Nota  MagUtri  CappeUx 
Sanctiaiirwe  Annuncialz  Neapolitanx  con- 
tinue*, valgo  Holëeta  appellata,  qutnque  et 
tex  vocum  viva  voce,  ac  ornnit  generit  jrutru- 
menlis  cantatv  tommodlssimx ,  quam  novis- 
tirnè  éditée  liber  primas.  VeneUit,  apud  Jo- 
sephum-Gvtielmvm  Scottum  1 575.  On  trouve 
aussi  sous  son  nom  h  la  Bibliothèque  de  Munich: 
I"  Cansone  vilktnottke  a  3  voci  ;  Venise, 
1545.  —  2"  ViUanelie  alla  Nopolltana  a  3 
«  4  voci,  ibid.,  1570,  in-4".  Le  recueil  intitulé 
Primo  Itbro  délie  Mute  a  4  voci  ;  Madrignli 
ariosi  di  Antonio  Barri,  «d  altri  diverti  aulorl, 
Rome,  1555,  contient  des  morceaux  de  Jean- Do- 
minique de  Nola,  et  l'on  en  trouve  aussi  dans  celui 
qui  a  pour  titre  :  Spoglia  amoroso,  Madrignli 
a  b  voci  di  diverti  ecccllenlistimi  mutici,  nuo- 
vamente  potti  fn  Iwt,  Venise,  chez  les  héritiers 
de  Jérôme  S  col  to,  1585. 

JNOLLET  (  L'abbé  Jeau-Antous  ),.  saTant 
physicien,  naquit  en  1700  *  Pimpré,  près  de 
Noyon,  fil  ses  études  au  collège  de  Beauvais,  et 
les  termina  a  Paris.  [1  fut  professeur  de  physi- 
que'expérimentale  au  collège  de  Navarre  ,  puis 
de  l'école  d'artillerie  delà  Fère,  et  de  celle  de. 
Mésleree.  Il  mourut  a  Paris,  la  34  avril  1770. 
Ce  savant  a  fait  insérer  dans  les  mémoires  de 
l'Académie  des  science*  de  Paris  (année  1743, 
p.  199  )  an  Mémoire  sur  l'ouïe  du  poissons  et 
sur  la  transmission  des  sont  dans  l'eau. 

NONOT  (  Joserrj-W*MT-AuBBRT  ),  né  a 
1  Arras  en  1753,  apprit  sans  maître  t  jouer  du 
clavecin  et  de  l'orgue,  A  l'âge  de  dix-huit  ans,  il 
se  rendit  à  Paris,  où  un  organiste  nommé  Le- 
clore  acheva  son  éducation  musicale  De  retour 
A  Arras,  il  j  fut  nommé  organiste  de  la  cathé- 
drale; mais  pendant  les  troubles  de  la  révolution 
il  se  retira  en  Angleterre  ,  où  l'enseigne- 
ment lui  offrit  des  ressources.  Apres  1s  paix 
d'Amiens,  Il  rentra  en  France,  et  se  fixa  S  Paris, 
où  il  est  morl  en  1817.  11  a  composé 'quatre 
symphonies  A  grand  orchestre,  trois  concertos 
de  piano,  et  quelques  sonates  pour  cet  instru- 
ment. On  a  ausal  sont  son  nom  :  Leçon*  mé- 
thodlqvet  pour  le  piano;  Paris,  Naderman. 

NOOIYT  (  Stbriuid  VAR),  organiste  delà 
vieille  église  d'Amsterdam  ,  dans  les  premières 
années  du  dix-hnilième  siècle,  était  considéré 
comme  tin  des  artistes  les  plus  habiles  de  son 


temps.  Il  a  publié  un  recueil  de  sonates  pour 
note  et  basse  continue,  sons  le  titre  de  :  Mélange 
italien;  Amsterdam  (sans  date). 

NOPITSCU     (    CDRISTOPHE-r'BÉD*JllC-G»IL- 

liube),  chantre  A  Nordlingue,  naquit  le  4  fé- 
vrier 1758,  S  Kii'cliensittenlHich,  préside  Nurem- 
berg. Après  avoii  reçu  des  leçons  d'orgue  et 
d'accompagnement  chez  Siebenkels,  organiste  de 
celte  ville,  il  alla  Taire  a  Ratisbonne ,  chez  Rie- 
pel ,  des  études  de  composition  qn'il  acheva 
sous  la  direction  de  Becs,  à  Passau.  D'abord  di- 
recteur de  musique  A  Nordlingue,  il  changea  en 
1800  ses  Fonctions  en  celte  qualité  contre  celles 
de  canior  ou  directeur  de  l'école  de  cette  ville. 
On  a  sons  son  nom  ;  VersucA  einer  Element&r- 
bvclu  der  Sinykunst  ;  vor  trivial  tout  Nor- 
maltchulen  tystematlsch  enlworfen  (  Essai 
d'un  livre  élémentaire  sur  l'art  do  chant ,  i  l'u- 
sage des  écoles  populaires  et  normale*  );  Nu- 
remberg, 1 784,  in-4°  de  35  pages.  Une  deuxième 
édition  de  cet  écrit  a  paru  k  Uanheim ,  chef 
Hechel.  Nopitsch  a  aussi  publié  des  mélodies  sur 
les  poésie*  de  Burger,  de  Ramier  et  de  Stolherg, 
Dessau,  1784;  une  élégie  sur  das  parole*  de 
Schubart,  Augsbourg,  1783,  et  quelques  sonate* 
pour  le  clavecin.  On  cite  aussi  un  oratorio  qu'il 
composa  en  1787.  Il  esl  mort  A  Nordlingue 
au  moi*  de  mai  1824. 

KOHCOME  (  DmiEL),  dont  le  nom  est  écrit 
SORCUM  dans  des  documente  authentiques, 
ftH.  clerc  et  chantre  de  la  chapelle  ravale  de 
"Windsor,  sous  le  règne  de  Jacques  I"  (1).  Il  fui 
aussi  mettre  de  chant  de  l'école  de  cfllte  résidence. 
On  voit  dans  les  comptes  de  1*  chapelle  royale 
de  Bruxelles,  ans  archives  du  royaume  de 
Belgique,  que  ce  musicien  naquit  à  Windsor 
en  1 576 ,  qu'il  fut  exilé  en  1602,  pour  cause 
de  religion,  qu'il  entra  alors  dan*  la  cha- 
pelle de*  archiducs  gouverneurs  des  Pays-Bas , 
en  qualité  d'instrumentiste,  et  qui!  s'y  trouvait 
encore  en  1647.  Il  est  auteur  du  madrigal  t  cinq 
voix  :  Wilh.  Angelt  face  and  brightness,  qui 
a  éléinséré  par  Morlcy  dans  la  collection  intitulée  : 
The  Trtumph,  of  Oriana  to  b  and  S  voycet, 
composée  by  several  authort;  Londres,  1601. 
C'est  un  morceau  bien  écrit ,  qui  prouve  que 
Norcome  avait   une  instruction   musicale  tris- 

NOBDBLOH  (  J.  E.  ),  professer  de  chsnl 
et  compositeur  suédois,  vivait  i  Stockholm  en 
1847.  Ses  compositions  vocales  jouissent  d'une 
grande  estime  dans  sa  patrie.  Suivant  les  rensei- 
gnement* qui  me  sont  parvenu*,  «a  musique 

(il  V,  HiwkIBi,  a  çrneral    Htltorf  ol  l\!  irleiirr,  att 


,gk 


NORDBLOM  —  NORMAND 


3Ï9 


réunit  la  qualilés  de  l 'originalité,  de  ta  pureté 
du  style  el  de  l'élégance  de  la  forme.  On  ne  peut 
taira  un  plus  bel  éloge  :  puisse- 1- il  être  mérité. 
M.  Nnrdblom  a  publié  une  méthode  de  chant 
qui  passe  en  Suède  pour  excellente. 

NOHDMARK  (Zàchabie),  savant  suédois, 
professeur  1  l'université  dllpsal,  ters  la  fin  du 
dix-huitième  siècle ,  est  auteur  d'un  mémoire 
intitulé  :  Dissertatio  de  irnagine  soni  seu  écho; 
tJpsal,  1793. 

NORDT  (Wolfgànc-Hbubi),  facteur  d'or- 
gues a  Fraukcnhaiisen,  dans  la  principauté  de 
Schwartxbourg-Rudnlstadt ,  naquit  en  cette  tille, 
dans  les  dernières  années  du  dix-septième  aiècte. 
La  Thuringe  et  les  pays  circonvoisins  lui  doivent 
beaucoup  d'instruments  d'une  bonne  qualité. 
Néanmoins  il  ne  s'enrichit  pas,  et  dans  sa  vieil- 
lesse il  connut  le  besoin.  Il  est  mort  à  Fran- 
kenhausen  ,  en  1754.  Le  premier  outrage  sorti 
de  ses  mains  est  un  orgue  de  26  jeux,  3  claviers 
i  la  main  et  pédale,  qu'il  construisit  1  Sondcrs- 
biusen,  en  1724.  Ce  qui  distingue  cet  instrument 
de  ceux  du  même  genre  est  un  registre  qui 
opère  la  transposition  en  transportant  tout  le 
mécanisme  du  clavier  un  demi-ton  plus  bas.  Les 
autres  orgues  connues  de  Nordt  uni  été  cons- 
truite en  17»,  1734,  1740, 1749  et  1751. 

tfOKDW  ALL  (Amas  0.},  étudiant  de  l'u- 
nitersité  d'Upsal,  a  tait  imprimer  une  thèse 
académique  sur  ta  vitesse  du  son ,  intitulée  : 
Dissertatio  de  sono  ilmpUci  direeto;  (Jpsal, 
1779,  in-4". 

NORMAND  (L'abbé  Tbéomle-Éijéa»- 
Xavier),  connu  dans  la  littérature  musicale  sous 
le  pseudonyme  de  Théodore  Nisard,  est  né  le 
27  janvier  ÎSIÎ,  àQuaregnon,  près  de  Usns  (Hai- 
naot).  Il  est  Alsd'un  Français  qui  exerçait  alors 
dans  celte  commune  la  profession  d'instituteur, 
et  qui,  quelques  années  après,  obtint  du  roi 
Louis  XYUI  une  charge  de  commissaire-priseur, 
i  Lille.  Cest  dan*  cette  ville  que  H.  Normand, 
«ncore  entant ,  commença  ses  élodes  littéraires 
au  collège,  et  apprit  la  musique  a  l'académie. 
Après  la  première  année,  ses  progrès  avalent 
été  si  rapides,  qu'il  fut  eu  état  d'aller  concourir 
ai  Cambrai  pour  une  place  d'entant  de  chœur  a 
la  cathédrale,  et  qu'il  l'oblinl.  Il  y  continua  ses 
études  classiques,  et  parvint  en  peu  de  temps  à 
lire  avec  facilité  toute  espèce  de  musique.  Vers 
cette  époqne  (1823) ,  SâioUAmand ,  non  violon- 
celliste et  compositeur,  élève  de  Tailleur  de 
cette  Biographie  universelle  des  musiciens, se 
fixa  à  Cambrai  et  donna  des  leçons  de  violoncelle 
au  jeune  Normand  qui,  plus  tard,  continua  l'é- 
tude de  cet  instrument  a  l'école  de  musique  de 
Douai,  et  obtint  des  prix  dans  les  années  1827, 


1828  et  1820.  Après  avoir  achevé  sa  rhétorique 
et  sa  philosophie,  il  prit  la  résolution  de  se 
vouer  a.  l'étal  ecclésiastique,  et,  sur  les  instances 
d'un  ami,  Il  se  rendit  au  séminaire  de  Meaux 
en  1832,  pendant  que  le  choléra  exerçait  ses  ra- 
tages a  Paris  et  dans  les  villes  environnantes. 
Atteint  lui-même  -par  ce  fléau ,  il  ne  se  rétablit 
qu'avec  -peine  et  ne  put  retrouver  la  santé  que 
dans  son  pajs  natal.  Admis  au  séminaire  de 
Tournai,  il}  resta  trois  ans,  puis  il  fut  ordonné 
prêtre  par  l'évoque  de  ce  diocèse ,  le  I  »  décembre 
1835,  et  envoyé  comme  vicaire  à  SenefTe,  dans 
le  district  de  Nivelles.  Au  mois  de  septembre 
1839,  il  a  reçu  sa  nomination  de  principal  du  col- 
lège d'Enghien. 

Les  études  théologiques  de  M.  l'abbé  Normand 
l'avalent  obligé  de  suspendre  la  culture  de  la  mu- 
sique. Quelques  leçons  d'harmonie  qu'il  reçut  de 
Victor  Lefebvre ,  brillant  élève  du  Conservatoire 
de  Paris,  eolevé  trop  tôt  a  l'art,  développèrent 
en  lui  le  goût  de  cette  science;  Il  se  livra  sérieu- 
sement à  son  étude  dans  les  livres  de  Catel,  de 
Laaglé ,  d'Abrechtsberger,  de  Keichs  et  d'autres, 
et  des  principes  qu'il  y  puisa  il  composa  un  sys- 
tème mixte  qu'il  a  exposé  dans  un  ouvrage  qui 
a  pour  titra  :  Manuel  det  organistes  de  la  cam- 
pagne; Bruxelles,  Detrie-Tomson ,  1840,  in-lol. 
oblong.  Ce.t  ouvrage  contient  aussi  une  instruc- 
tion sur  le  plain-chant,  sur  l'orgue,  le  mé- 
lange de  ses  jeux,  l'accompagnement  du  chant, 
des  pièces  d'orgue,  des  Fugues,  etc.  Puis  il  fit  pa- 
raître (août  1840)  Le  bon  Ménestrel,  choix 
de  romances  à  l'usage  det  maisons  religieuses 
d'éducation.  M.  l'abbé  Normand,  qui  s'est  aussi 
fait  connaître  comme  écrivain  par  une  Histoire 
abrégée  de  Charlemagne ,  fut  un  des  rédacteurs 
de  la  Revue  de  Bruxelles  ,  oii  il  a  fait  insérer 
plusieurs  morceaux,  entre  autres  des  articles  in- 
titulés :  De  l'influence  de  la  Belgique  sur  l'o- 
rigine et  les  progrès  de  la  musique  moderne 
(Revue  de  Bruxelles,  novembre  1837  el  avril 
1838},  sous  le  pseudonyme  Th.  Huyeman. 

En  1842  on  retrouve  M.  l'abbé  Normand  à 
Paris  dans  la  position  de  second  maître  de  cha- 
pelle et  d'organiste  accompagnateur  de  l'église 
SaisH-Gervais,  sous  le  nom  de  Théodore  Nisard. 
Cest  sous  ce  pseudonyme  qu'il  en  sera  parlé 
dans  le  reste  de  cette  notice.  Quelque  temps 
après,  H.  Nisard  Fut  attaché  à  la  maison  de  librai- 
rie religieuse  de  MM.  Périsse  frères ,  pour  la  cor- 
rection des  litres  de  plain-chant.  En  1848,  il 
publia  dans  celle  maison  un  écrit  intitulé  :  D* 
plain-chant  parisien.  Examen  critique  det 
moyens  les  plus  propres  d'am  élloreret  de  po- 
pulariser ce  chant,  adressé  A  monseigneur 
l'Archevêque  de  Paris,  in-8"  de  32  pages.  Il 


330  NORi 

t'associa  ensuiteM.  AlexandreLeClercq,  libraire, 
et  maître  de  chapelle  de  l'église  Sainl-Gervais , 
pour  la  publication  d'une  nouvelle  édition  de 
l'ouvrage  du  P.  Jumilbac  sur  le  platn-chant; 
elle  parut  sot»  ce  titre  :  La  science  et  in  pra- 
tique dit  plain-ckalU ,  où  fout  ce  ouf  ap- 
partient à  la  pratique  est  établi  par  les 
principes  de  la  science,  et  confirmé  par  le  té- 
moignage des  anciens  philosophes.  Ses  Pères 
de  l'Égliie,  et  des  plus  illustres  musiciens  ; 
entr'aulres  de  Guy  Aretin,  et  de  Jean  des 
Murs,  par  Boni  Jumiîhac,  bénédictin  de 
ta  congrégation  de  Saint- Maur  ;  1  vol,  grand 
»n-V ,  nouvelle  édition,  par  Théodore  M- 
sard  et  Alexandre  Le  Clercq;  Paris,  1847. 
Quoique  les  éditeurs  déclarent  que  celte  édition 
esl  entièrement  conforme  à  celle  quia  été  pu- 
bliée en  1672  par  Louis  Bilaine,  ils  j  ont  ajouté 
des  notes  en  grand  nombre.  M.  Nisard  en  a  ex- 
trait une  des  plus  étendues  et  l'a  publiée  séparé- 
ment tous  ce  titre  :  De  la  notation  proportion- 
nelle du  wioy^ndje;  Paris,  clua  l'auteur,  jan- 
vier 1847,  in-12  de  13  pages.  A  la  même  époque, 
il  fournissait  des  articles  concernant  l'histoire  de 
la  musique  a  la  Revue  archéologique,  au  Monde 
catholique  tt  sa  Correspondant.  La  plupart  de 
ces  articles  ont  été  tirés  a  parle!  réunis  sous  ce 
titre  :  Études  sur  les  anciennes  natations 
musicales  de  l'Europe  (sans  date  et  sans 
nom  de  lieu).  Tous  ces  écrits  sont  dirigés  contre 
l'auteur  de  la  Biographie  universelle  des  musi- 

Il  en  fut  de  même  dans  le  Dictionnaire  litur- 
gique, historique  et  pratique  du  plainchant 
et  de  musique  d'église  au.  moyen  âge  et  dans 
les  temps  modernes  (Ptrtt,  1854,1  vol.très-granJ 
in-8°  de  1,  54B  colonnes),  auquel  il  travailla  en 
collaboration  de  H.  Joseph  d'Orligue  (voyci  ce 
nom).  La  plupart  des  articles  qu'il  a  fournis  à  cet 
ouvrage  renferment  des  attaques  directes  ou  in- 
directes contre  le  même  maître,  avec  qui  il  n'a- 
vait eu  jusqu'alors  d'autre  relation  que  de  lui 
écrire,  sans  le  connaître,  lorsqu'il  était  vicaire 
à  Seneffe ,  pour  lui  emprunter  des  livres  qui  lut 
avaient  été  envoyés  immédiatement.  Un  penchant 
à  la  polémique  ardente  portail  M.  Nisard  a  diriger 
des  attaques  contre  les  personnes  qui  s'occu- 
paient des  mîmes  sujets  d'études  que  lui.  C'est 
ainsi  qu'il  ne  garda  aucune  mesure  dans  ses  dis- 
cussions avec  M.  Danjou  (voyez  ce  nom  ),  et 
qu'il  a  malmené  H.  Félix  Clément  (voyez  ce 
nom)  dans  sa  Lettre  à  H.  Ch.  Lenormant 
comme  dans  ses  autres  articles  de  journau  x  con- 
cernant les  Chants  de  la  Sainte-Chapelle. 

Lorsque  M.  Danjou  découvrit  dans  la  biblio- 
thèque de  Montpellier  un  manuscrit  précieux  du 


onzième  siècle,  lequel  renferme  les  citants  de  l'É- 


neiimes  et  dans  le  système  des  qninxe  première» 
lettres  de  l'alphabet  romain,  qui  s'expliquent 
l'une  par  l'autre,  H.  Nisard  offrit  au  gouverne- 
ment français  d'en  faire  une  copie  pour  la  Bi- 
bliolhèque  impériale  de  Paris;  sa  proposition  fut 
acceptée.  Il  se  rendit  a  Montpellier,  et  la  copie 
(ul  faite  par  un  habile  calllgraphe  sous  sa  direc- 

De  retour  à  Paria,  M.  Nisard  conçut  un  nou- 
veau système  de  transposition  pour  l'harmo- 
nium et  fit  exécuter  des  instruments  pour  l'ap- 
plication de  ce  système;  un  de  ses  instruments 
fut  mis*  l'exposition  universelle  de  185&,ell1u- 
venteur  obtint  une  médaille  de  première  classe 
nuls  cette  entreprise  n'eut  pas  de  suite.  Peu  de 
temps  après,  M.  Nisard  publia  un  livre  intitulé  . 
Études  tur  la  restauration  du  cftotsl  grégorien 
au  dix-neuvième  siècle  ;  Reoueî,  Valar,  ISbP, 
in-8"  de  514  pages.  A  la  même  époque,  M.  Vntar, 
imprimeurs  Rennes ,  ayant  été  chargé,  par  l'ért- 
qiie  de  cediocèse,  de  donner  de  nouvelles  éditions 
du  Graduel  et  du  Vespéral,  confia  à  l'auteur 
des  Études  sur  la  restauration,  du  chant  gré- 
gorien le  solo  de  revoir  tout  le  chaut  de  l'Église 
pour  ces  éditions,  et  consentit  a  faire  les  frais  de 
publication  d'une  Revue  de  musique  ancienne 
et  moderne,  dont  H.  Nisard  avait  conçu  le 
projet.  Le  premier  numéro  de  cette  revue  men- 
suelle parut  le  1"  janvier  1856  ;  elle  fnt  conti- 
nuée pendant  tonte  celte  année  ;  mais  la  pu- 
blication cessa  avec  le  douzième  numéro.  A 
son  début  dans  la  rédaction  de  celle  revue, 
M.  Nisard  écrivait  :  -  Je  suis  heureux  du  titre 
-  de   rédacteur   en  chef  que   la  Providence 

■  m'accorde  au  moment  où  je  m'y  attendais  le 

■  moins,   parce  que  ce  titre  me  permettra  de 

■  réparer  le  passé,  de  faire  un  appel  sincère  à 
•  la  science  des  érudits  que  j'ai  pu  froisser  au- 

■  trefois  dans  ta  lutte,  de  leur  rendre  une  tardive 

■  mais  une  Complète  justice,  etc.  ■  Le  Ion  qu'il 
prit  dans  cet  écrit  périodique  fut  en  effet  sérieux 
et  poli.  Une  des  meilleures  choses  qui!  y  publia 
fut  un  travail  historique  et  critique  sur  Fronton 
de  Cologne,  son  siècle,  ses  travaux  et  son  tn- 
fiuencesurla  musique  mesurée  du  moyen  tige. 
Précédemment,  il  avait  bit  paraître  un  petit  ou- 
vrage élémentaire  intitulé  -.  Méthode  de  plain- 
chant à  Fusage  des  écoles  primaires  ;  Rennes, 
Valar,  1855,  in-12  de  72  pages.  La  mise  en  vente 
des  livres  de  chant  romain  qu'il  avait  préparés  pour 
le  diocèse  de  Rennes  fut  annoncée  de  cette  manière 
dans  le  premier  numéro  de  la  Revue  de  musi- 
que ancienne  et  moderne  :  Graduel  et  vespé- 
ral romains,  contenant  en  entier  les  Messe* 


et  Us  Vêpres  de  tous  les  jours  de  l'année, 
tes  Matines  et  les  laudes  de  Noël  et  de  la 
semaine  sainte  et  l'Office  des  morts  ;  Sennes, 
Vatar ,  2  farts  volumes  in-a"  déplus  de  BOO 
pages.  Tout  ee  qui  concerne  U  chant  a  été 
soigneusement  revu  et  amélioré  par  le  rédac- 
teur en  chef  de  cette  Relue.  Il  partit  qu'après 
la  publication  du  dernier  numéro  de  la  Revue, 
les  relations  de  M.  Ki**rd  et  de  ton  édi- 
teur centrent;  car,  en  IBfc7,  il  s'attacha  à 
H.  Repoa,  libraire  de  Paris,  et  éditeur  de*  li- 
vre» de  chant  romain  du  diocèse  de  Digne  ; 
toutefois  il  j  garda  l'anonyme  dans  ses  premiers 
travaux.  C'est  ainsi  qu'il  écrivit  pour  son  nou- 
vel éditeur  un  petit  volume  intitulé  :  Méthode 
populaire  de  ptain-  chant  romain  et  petit  traité 
de  psalmodie  approuvés  par  l'autorité  ecclé- 
siastique et  publiés  par  E.  Repos;  Paris, 
E.  Repos,  1857,  in-iG,  de 44  pages.  C'est  ainsi 
encore  qu'il  rédigea  la  première  année  de  la 
Revue  de  musique  sacrée,  publiée  ehex  le 
même,  sans  y  mettre  son  nom.  M.  Nlsard  fit 
cesser  l'anonyme  de  ses  publications  lorsqu'il 
AI  paraître  les  deux  ouvrages  dont  voici  les  ti- 
tres :  1"  L'Accompagnement  du  plaln-ckant 
sur  l'orgue  enseigné  en  quelques  lignes  de  mu- 
sique etsans  le  secourt  d'aucune nottoné?har- 
morûe.  Ouvrage  destiné  à  tous  les  diocèses,  par 
Théodore  Hisard;  Paris,  E.  Repos,  IBM,  très- 
grand  in  8°  de47  pages  ;  —  3°  Les  vrais  principes 
de  l'accompagnement  duplain-ckant  sur  l'or- 
gue, d'après  les  maîtres  des  15*  et  16*  *je- 
cles,  à  rusage  des  eonservatoiret  de  musi- 
que, des  séminaires,  des  maûrises  et  des  écoles 
normales  de  tousles  diocèses, par  Théodore 
NUard ,  ancien  organiste  accompagnateur  à 
Paris,  ex-missionnaire  scientifique  du  gou- 
vernement français  et  lauréat  de  l'Institut 
pour  rarchéologie  musicale,  transcripteur 
officiel  de  VAntiphanalre  bilingue  de  Mont- 
pellier, fondateur  et  rédacteur  en  chef  de 
la  Revue  de  musique  ancienne  et  moderne, 
auteur  des  Études  sur  la  restauration  du 
c/ufnt  grégorien  au  dix-neuvième  siècle,  des 
Études  sur  les  anciennes  notations  musica- 
les de  l'Europe,  de  l'accompagnement  du 
plain-chani  sur  Forgue  enseigné  en  quelques 
lignes  de  musique  et  sans  le  secours  d'aucune 
nation  d'harmonie ,  éditeur  du  Traité  de 
Platn- chant  de  Dont  Jumilhac,  etc.,  etc. i 
Paris,  E.  Repos,  1SM,  très-grand  ra-8°  de  M 
pages. 

Doué  d'une  remarquable  intelligence,  a  laquelle 
il  a  peut-être  accordé  trop  de  confiance,  M.  Si- 
lard  s'est  trop  bâté  d'écrire  dans  sa  Jeunesse  sur  un 
art  qu'il  Deeonnaiasïitqoe  d'une  manière  im  par - 


AND  331 

faite.  Il  s'instruisait  en  quelque  sorte  au  jour  le 
jour  sur  lessujels  dont  il  s'occupait;  mais  il  sai- 
sissait avec  promptitude  le*  enseignements  qu'il 
trouvait  dans  les  litres  ;  en  peu  d'années  il  acquit 
une  instruction  solide  dans  l'archéologie  musi- 
cale. H  est  regrettable  que  ses  rares  facul- 
tés n'aient  pas  reçu  leur  application  dans  une 
existence  calme,  et  qu'au  lieu  'de  s'attacher 
à  des  travaux  sérieux  et  suivis ,  il  se  soit  aban- 
donné an  fâcheux  penchant  pour  la  polémique 
qui  le  dominait  et  qui  l'a  entraîné  a  des  opi- 
nions erronées  dont  on  peut  voir  un  exemple 
dans  la  préface  de  cette  nouvelle  édition  de  la 
Biographie  universelle  des  musiciens,  ainsi 
que  dans  une  multitude  de  contradictions  dont 
ses  adversaires  ont  profité.  Je  ne  citerai  qu'un 
seul  fait  qui  fera  voir  comment  la  passion  peut 
égarer  nn  esprit  aussi  perspicace  que  le  sien.  A 
l'époque  où  j'étais  le  but  de  tous  les  traits  qu'il 
lançait,  j'eus  une  discussion  avec  le  conseiller 
Kiesevetier,  de  Vienne  (voy.  ce  nom),  concernant 
l'authenticité  de  l'Antiphonaire  de  l'ancien  ne  ab- 
baye  deSaiat-Gill,  supposé  être  l'original  de  saint 
Grégoire.  Kieaanetter  soutenait  l'authenticité  do 
manuscrit  que  je  révoquais  en  doute.  M.  Niaard 
se  rangea  du  coté  de  mon  adversaire,  et  rap- 
porta dans  la  Revue  archéologique  toutes  les 
anecdotes  des  vieux  auteurs  par  lesquelles  on  croit 
établir  l'authenticité  du  monument.  Pins  tard, 
leP.  Laolbiilolle(Mitf.cenom)utunuu>similede 
ce  manuscrit  et  le  publia,  et  plus  tard  encore  les 
éditions  du  graduel  et  do  l'antipbonalre  préparées 
par  le  révérend  P.  jésuite  Turent  mises  au  jour, 
au  moment  même  où  paraissaient  les  édilions  du 
diocèse  de  Rennes.  H.  Hiaard  fit  la  critique  de  ces 
livres,  et, à  cette  occasion,  avant  appris  que  le 
P.  Schubiger  (voy.  ce  nom),  bénédictin  et  maître 
de  chapelle  de  l'abbaye  d'Einsiedeln  (Suisse),  avait 
tait  une  dissertation  sur  la  restauration  du  chant 
romain,  dans  laquelle  il  démontrait  par  des 
preuve*  certaines  que  le  manuscrit  de  Saint-Gall, 
dont  il  avait  (ait  un  examen  scrupuleux,  ne  re- 
monte pas  à  une  époque  pins  reculée  que  la  An 
dn  oniikne  siècle,  il  demanda  celle  dissertation 
a  l'auteur,  et  en  fit  insérer  une  traduction  avec 
quelque*  changements  dans  le  1S*  numéro  de  la 
Revue  de  musique  ancienne  et  moderne.  De* 
réclamation*  avant  été  laite*  contre  cette  pièce, 
par  le*  éditeurs  du  chant  grégorien  restauré 
par  le  P.  Uinbillotle,  M.  Nlsard  publia,  en 
réponse  inné  sommation  qu'il  avait  reçue  h  ce 
jujel,  une  brochure  intitulée:  Le  P.  IjimbillotU 
et  Dam  Anselme  Schublger,  notes  pour  servit 
à  l'histoire  de  la  question  duchant  liturgique 
au  commencement  de  l'année  18S7;  Paris,  chez 
l'auteur,  1)57,  gr.  in-8°  de  46  pages.  Dan*  cet 


>gk      _ 


331 


NORMAND  —  NORTH 


notes,  H.  Nisard  met  ratant  de  étaient  à  dé- 
truire la  tradition  de  l'authenticité  de  l'Antipho- 
naire  prétendu  de  saint  Grégoire,  qu'il  en  avait 
mi*  a  la  soutenir  contre  moi.  Nonobstant  ces 
erreurs,  H.  Nisard  est  un  archéologue  musicien 
dont  le  mérite  ne  peut  être  ml*  en  doute. 

NOBMANN  (F.  6.),  professeur  de  piano  à 
Berlin,  virait  dans  cette  ville  en  1830,  et  s'y 
trouvait  encore  eu  iMfl.  Il  est  auteur  d'un  petit 
écrit  qui  a  pour  titre  :  MtutiuiUiche-BUderjiebel 
-ûr  Erlemung  des  Nolen  (introduction  figurée 
a  l'étude  des  arts);  Berlin  (tan*  date),  ln-4'de 
15  pages.  Petit  livre,  gravé  et  rempli  de  figures 
pour  apprendre  les  notesaux  enfants  en  le*  amu- 
sant. On  a  de  cet  artiste  environ  quarante  oeu- 
vres de  pièces  diverse*  pour  le  piauo,  particuliè- 
rement des  polonaise*,  de*  thèmes  varies  et  des 
rondeaux  brillants. 

FORMANT.  Voyez  PIÉTON  (Arrrous- 
Lonu  on  Loisn). 

NOBitlStCnasxu),  badieUer  en  musique, 
ne  s'appelait  pas  Thomas  et  n'était  pas  né  à 
Oxford  ,  comme  le  prétendent  Gerber  et  «es 
copistes,  maie  à  Salisbury,  en  1740.  Admli  comme 
enfant  de  chœur  dans  la  cathédrale  de  cette  ville, 
il  v  apprit  le*  éléments  de  la  musique.  Une  très- 
belle  voix  de  soprano,  qui  devint  ensuite  un  beau 
ténor,  le  fit  remarquer,  et  lui  donna  pour  pro- 
tecteur Hariia,  auteur  de  VHermèi.  Ce  savant 
lui  donna  le  conseil  de  ne  pas  se  hasarder  sur  la 
scène,  et  de  renfermer  l'exercice  de  son  talent 
dans  les  concerts  et  les  oratorios.  Poursuivre  cet 
avis,  Morris  s'établit  à  Oxford,  et  «'y  livra  a  l'en- 
seignement du  chant.  Ayant  été  admis  a  prendre 
se*  degrés  de  bachelier  en  musique  à  {'université 
de  cette  ville,  (I  fut  bientôt  après  choisi  pour 
remplir  le*  fonctions  d'organiste  au  collège  de 
Saint-Jean-  Plusieurs  fois  il  fut  appelé  à  Londres 
pour  7  clianter  les  solo*  de  ténor  dans  les  ora- 
torios, el  toujours  il  y  fut  accueilli  par  des  applau- 
dissements unanimes.  Un  amour  malheureux  le 
plongea  dan*  une  mélancolie  habituelle,  détruisit 
s*  santé,  et  porta  même  atteinte  à  la  beauté  de  m 
vols.  En  1789,  il  voulut  faire  un  nouvel  essai  de 
son  talent  au  grand  concert  donné  a  West- 
minster, en  commémoration  de  Hœndel;  mai* 
son  organe  était  devenu  si  faible,  qu'a  peine  put- 
il  se  faire  entendre.  Néanmoins  il  voulut  encore 
chanter  dan*  un  festival  à  Birmingham  ;  mais  ce 
dernier  effort  loi  fut  fatal,  car  dix  jour*  après  il 
expira  a  Imlej-Hall,  près  de  Slourbridge,  dans 
le  comtéde  Worcester,  le  5  septembre  1790,  à 
l'âge  de  cinquante  ans.  Horris  jouait  bien  de  plu- 
sieurs instrument*.  Il  a  composé  des  concertos 
pour  le  clavecin,  de*  glees  qui  ont  eu  beaucoup 
de  succès,  et  a  publié  a  Londres,  cbex  Rolfe, 


huit  cansonett  avec  accompagnement  de  piano. 
NORTH  (François |,  lord  haut-justicier  de 
la  chambre  des  Commune*,  naquit  a  Rougbam, 
dans  le  comtéde  Norfolk,  vers  1040.  Après  avoir 
fait  se*  étude*  à  l'université  de  Cambridge ,  il 
exerça  quelque  temps  le*  fonctions  d'avocat,  pois 
eut  le  titre  de  solliciteur-général  du  roi,  et  lot 
lait  chevalier  en  1671.  Sou*  le*  règnes  de  Char- 
les II  et  de  Jacques  II,il  fut  chancelier  du  grand 
sceau.  Il  mourut  à  son  château  de  Wroxton, 
prèsdeBranbury,  le 7  septembre  IflSS.  Amiteiir 
passionné  de  musique,  il  cultiva  cet  art  dès  so» 
enfance,  et  j  acquit  de  l'habileté.  H  jouait  fort 
bien  de  la  lyra-vlole,  sorte  de  basse  de  viole 
montée  de  beaucoup  de  corde*  pour  y  faire  de* 
arpégea  et  des  accords,  en  usage  de  son  temps. 
Ses  compositions,  qnl  consistent  en  quelque* 
sonate*  k  deux  ou  trois  parties,  sont  restées  en 
manuscrit  ;  mais  II  a  publié  un  petit  traité  de  la 
génération  des  sons  et  de*  proportions  des  in- 
tervalles, sous  ce  litre  -.  A  PhiUtophieùl 
Estât  on  Munie  (Estai  philosophique  sur  la  mu- 
sique) ;  Londres,  1077,  in-4°  de  35  pages.  Lord 
Nortb  n'a  pas  rais  son  nom  h  cet  ouvrage. 

NORTH  (rtOGEB),  frère  fin  précédent,  naquit 
k  Rongham  en  1644.  Amateur  de  musique  comme 
son  frère,  il  jouait  de  l'orgue  et  en  avait  fait 
construire  un  par  Sclimidt  dans  sa  maison  de 
Norfolk.  Occupé  sans  cesse  de  recherches  snr  la 
musique,  il  a  laissé  en  manuscrit  de*  notices 
sur  les  compositeurs  et  amateurs  anglais  les  plu* 
célèbres,  depuis  1650  jusqu'en  1680.  Lorsque 
Burnevet  Hankins  écrivirent  leurs  histoires  de  la 
musique,  le  Dr.  ntonlague-North,  chanoine  de 
Windsor,  qui  possédait  l'original  de  ce  recueil, 
permit  à  ce*  écrivains  de  le  consulter  et  d'en  faire 
des  extraits,  lord  North  mourut  en  1734,  a  l'âge 
de  quatre-vingt-dix  ans.  Après  son  décès,  son  ma- 
nuscrit passa  dan*  les  main*  de  ton  fils,  le  doc- 
teur Norlb,  chanoine  de  Windsor,  qui  mourut 
en  1779,  puis  dans  celles  de  Roger  North,  petit 
Dis  de  l'auteur,  et  en  dernier  lieu  11  devint  la  pro- 
priété du  révérend  Henri  North,  a  Ringttesd, 
dans  le  comté  de  Norfolk,  A  la  vente  de  la  Bi- 
bliothèque de  ce  gentilhomme,  en  1842,  le  ma- 
nuscrit de*  Memoirs  of  Musiet  de  Roger 
North  fut  acquis  par  M.  Robert  Nelson,  de  Lyon, 
dan*  le  comte  de  Norfolk,  qui  en  Ht  cadeau- à  H. 
Thowshend  Smith ,  organiste  de  la  cathédrale 
de  Hereford.  Cet  artiste  se  hâta  de  le  mettre  k  la 
disposition  de  la  société  de*  antiquaires  musi- 
ciens, et  celle-ci  désigna  l'érudit  M.  Edouard 
P.  Rimbault  pour  en  être  l'éditeur.  Lemanuscrit 
renfermait  deux  ouvrages;  le  premier,  relatif  i 
la  partie  technique  de  la  musique,  était  intitulé  : 
The  Mvtkal  Grammarien;  l'autre  contenait 


HORTH  —  NOURRIT 


338 


le»  mémoires  historiques.  Après  on  mûr  enameit 
des  deux  ouvrages,  H.  Rimbanlt  proposa  à  la  | 
société  de  ne  publier  que  les  mémoires,  ce  qui 
fui  adopté,  et  le.  volume  fut  imprimé  avec  grand 
soin  sur  beau  papier  de  Hollande  et  tiré  à  petit  ; 
nombre.  Il  a  pour  litre  :  Memoirs  of  Mustek  ! 
ofthe  Bon.  Roger  North ,  altomcy  gourd  of  j 
Jmmu  II.  Now  firtt  prMed  from  the  original  ' 
Mm.  and  edited,withcopioas  nota,  byEdward  j 
P.  Eimbaull  etc.  (Mémoires  de  musique  par 
l'honorable  Roger  North,  procureur  général  de 
Jacquet  H;  imprimé  pour  la  première  fois  d'après 
le  manuscrit  original  et  publié,  avec  de  nom-  i 
brenees  notes,  par  Edouard  F.  Himbauit,  etc.); 
Londres  Georges  Bell,  1846,  1  vol.  in-*0,  de  ' 
XXIV  et  139  pages,  avec  le  portrait  de  Roger 
Horth. 

NOTABI  (  Aiwb  } ,  musicien  italien  fixé  a 
Londres  dans  les  premières  années  du  dix-sep- 
tième siècle ,  y  a  fait  imprimer,  en  1614 ,  nn  re-  j 
ctml  de  pièces  intitulé  :  Prime  muslche  nuove 
ni,  2(3  voei,  per  conter  con  la  tiorba  ed 
atlri  stromenti;  Londres,  iels,  in- fol. 

NOTKER  ou  NOTGER,  surnommé  Bal-  ' 
oulus  (le  Bègue),  a  cause  de  la  difficulté  qui!  | 
éprooTait  a  parler,  naquit  vers  840,  à  Heiligen- 
berg,  près  de  l'abbaye  de  Saint-Gall ,  oh  il  étudia 
tons  les  moines  Marcel  et  Ison.  Devenu  savant 
dans  les  lettres,  les  arts  libéraux  et  particulière- 
mentdani  lîi  rcosiqiie,  son  occupation  principale  ; 
était  de  composer  des  proses  et  des  hymnes;  il  ' 
traduisit  aussi  le  psautier  en  langue  lliéolisque 
pour  le  roi  Arnnlpbe.  On  croit  qu'il  devint  abbé 
de  Seinl-Gall ,  mais  on  Ignore  en  quelle  année.  Il  ! 
mourut  le  e  avril  Bu,  et  fut  canonisé  en  1514.  ' 
Quelques  proses  et  des  hymnes  de  Itotker  ont. 
été  publiés  par  Canisius  dans  le  sixième  livre 
de  ses  Ânltq.  Lecttones.  On  en  trouve  un  re-  '■ 
eodl  complet,  avec  les  mélodies  notées,  dans  , 
nn  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Saiut-Eme-  | 
ran,  à  Ratlabonne  (1).  Nutker  est  aussi  auteur  ; 
de  deux  petits  traites  relatifs  a  la  musique; 
l'un  intitulé  :  Sxplanatlo  quid  ànguta  LU-  ; 
terx  in  superscripiionc  signifient  cantilene ,  ' 
a  été  inséré  par  Canisius  dans  le  5*  livre  de 
ses  Ântlq.  Lect.  (part  3,  p.  739)  ;  par  Mabil-  ! 
Ion ,  dans  VAppendix au  t.  IV  des  Annales  de 
l'ordre  de  saint- Benoit ,  et  enfin  par  l'abbé 
Gerberl,  dans. sa  Collection  des  écrivains  ecclé- 
siastiques sur  la  musique  (t  1,  p.  9S  ).  Le  se- 
cond ,  intitulé  Opusculum  theoricum  de  ,Wu- 
tica,    est  divisé  en  quatre  chapitre»  qui  Irai- 

(1)  Cm  pTatnbl«gnt  ce  reeaell  dltvmnn  qui  ni  nu 
iur  le  P.  fa  (  ThtKBir.  uiifcd.,  t.  III.  psrl.  III,  p.  «H  ,  ! 
■amie  lllrs  t»  rAwrmj  Troporum,  nu  Crintum  «a-   i 


tenl  :  1°  De  octo  fonts;  —  2°  De  telrachor- 
dit;  —  3°  De  octo  modis;  —  4*  De  mensura 
fUtularum  organtearvm.  Cet  opuscule  est 
écrit  en  ancienne  lingue  théoalique  ou  teu to- 
nique. Schiller  l'a  inséré  dans  le  tome  premier 
de  ton  Trétor  des  Antiquités  tevioniques,  et 
l'abbé  Gerberl  l'a  placé  parmi  ses  écrivains  ec- 
clésiastiques sor  la  musique  (t.  I,  p.  96),  et  y 
a  joint  une  traduction  latine.  Au  reste,  on  ne 
sait  pas  précisément  si  cet  ouvrage  est  de 
Notker  Balbulut  ou  d'un  autre  moine  du  même 
nom,  surnommé  Labeo,  qui  vécut  a  l'abbaye 
de  Saint-Gall  dans   le  cours  du  dixième  siècle. 

NOUGARET  ( Pi krbb-Je*jh- Baptiste),  lit- 
térateur, né  a  la  Rochelle  le  IS  décembre  1743, 
est  mort  a  Paria  au  mois  de  juin  1  813.  Dans  le 
nombre  considérable  des  livres  qu'il  a  publiés,  on 
remarque  celui qulapour titre  :  L'Art  du  théâ- 
tre en  général,  où  U  est  parlé  des  différent 
spectacle*  de  l'Europe,  et  de  ce  qui  concerné 
la  comédie  ancienne  et  la  nouvelle,  la  tragé- 
die, la  pastorale  dramatique,  la  parodie, 
l'opéra  Mérievx,  l'opéra  bouffon,  et  la  comé- 
di&m&êed'arietta; Paris,  Cailleau,  1709, 1  vol. 
in- il.  Dans  le  second  volume  de  cet  ouvrage 
on  trouve  (p.  134-183)  :  Histoire  philosophique 
de  la  musique,  et  observations  sur  les  aidèrent* 
genre*  reçus  au  théâtre;  et(p.  184-347),  l'his- 
toire abrégée  de  l'Opéra  et  de  l'Opéra-Comique. 
On  a  aussi  de  flougaret  un  almsnscli  des  spec- 
tacles intitulé  :  Spectacles  des  foires  et  des 
boulevards  de  Paris,  ou  Catalogue  historique 
et  chronologique  des  théâtres  forains  ;  Paris, 
1774-1783,  (5  vol.  in- 24. 

NOURRIT  (Louis),  né  a  Montpellier  le  4 
août  17B0,  lut  admis  comme  enfant  de  cheeur  ' 
dans  la  collégiale  de  celte  ville,  et  y  apprit  la 
musique.  A  lige  de  seize  ans.  Il  se  rendit  à 
Paris  poury  compléter  son  instruction  dans  cet 
art.  Doué  d'une  belle  voix  de  ténor,  il  fixa  sur 
lui  l'attention  de  Méhul,  qui  le  ht  entrer  au 
Conservatoire  le  30  floréal  an  x  (juin,  1801).  D'a- 
bord élève  de  Guichard,  il  resta  un  an  sous  u 
direction,  puis  (août  1803)  il  fut  confié  aux 
soins  de  Carat  qui ,  charmé  de  la  beauté  de  sa 
voix,  lui  donna  des  leçons  avec  affection,  et 
en  fil  on  de  ses  élèves  les  plus  distingués.  Le  3 
mars  1 8o.î,  Nourrit  débuta  à  l'Opéra  par  le  rôle 
de  Eenaud,  dans  Arviid»  :  le  succès  qu'il  y  ob- 
tint lui  procura  immédiatement  un  engagement 
comme  remplacement  do  LaJnez.Le  timbre  pur 
et  argentin  de  sa  voix,  l'émission  naturelle  et 
franche  des  sons,  la  justesse  des  intonations  et 
sa  diction  musicale,  bien  que  peu  chaleureuse, 
lndiqnoii ut  asseï  l'école  dont  il  sortait.  C'était 
une  nouveauté  remarquable  h  l'Opéra  que  cette 


334  NO 

manière  large  et  correcte  qui  ne  ressemblât  point 
aux  cris  dramatique*  de  Lainez  et  de  ses  imita 
leurs.  Le*  anciens  habitués  de  l'Opéra  s'alar- 
maient pour  leur  vieille  idole,  mais  les  connais- 
seurs voyaient  dans  le  succès  de  Nourrit  le  com- 
mencement d'une  régénération  de  l'art  du  chanl, 
qui  ne  a'eat  cependant  achevée  à  la  «cène  fran- 
çaise que  plus  de  vingt  ans  après.  Plusieurs  antres 
rôles  chanté»  par  Nourrit,  particulièrement  ceux 
d'Orphée  et  de  l'Eunuque,  (tan*  U  Caravane 
du  Caire,  achevèrent  do  démontrer  sa  supériorité 
comme  chanteur  sur  les  autres  acteurs  de  l'O- 
péra. Malheureusement  son  jeu  ne  répondait  pas 
aux  qualités  de  son  citant  :  il  était  froid  dans 
les  situations  les  plue  vives,  et  ta  crainte  de  tom- 
ber dans  l'animation  exagérée  de  Lainei  le  je- 
tait dans  l'excès  contraire.  Malgré  ses  défauts 
énormes  comme  chanteur,  celui-ci  avait  une 
chaleur  entraînante  et  une. rare  intelligence  de 
la  scène  ;  qualités  qui  ne  sont  jamais  devenues 
le  partage  de  Nourrit,  quoiqu'il  ail  acquis  par 
l'usage  plus  d'aisance  et  d'aplomb.  Modeste  et 
timide,  il  n'éprouvait  jamais  les  élans  d'enthou  - 
siasme  qui  font  de  l'artiste  une  sorte  de  mission- 
naire :  en  entrant  au  théâtre,  il  avait  pris  un 
état.  Le  soir  ou  11  Joua  pour  la  première  fols  le 
rôle  d'Orphée,  Garât,  son  maître,  vint  dans  sa 
loge,  et  avec  cet  accent  énergique  et  tout  méri- 
dional qu'on  lui  a  connu,  il  dit  a  son  élève  : 
Après  un  tel  succès  vous  pouces  prétendre  à 
tout  !  —  Je  mit  charmé  de  vous  avoir  satis- 
fait, répondit  Nourrit,  et  je  vous  remercie  des 
encouragements  que  vous  voulez  bien  me 
donner;  mais  je  n'ai  pas  d'ambition.  —  Tu 
n'ai  pas  d'ambition,  malheureux .'  Eh!  qve 
viens-tu  faire  ici? 

Eu  1813,  après  la  retraite  de  Laiuez,  Nourrit 
devint  chef  de  l'emploi  de  ténor  a  l'Opéra  :  Il  le 
partagea  plus  tard  avec  Lavigne;  mais  en  1817 
il  en  reprit  la  possession  exclusive  :  Renaud, 
Orphée,  l'Eunuque  de  la  Caravane,  Colin  du 
Devin  du  Village,  Demaly  dans  les  Bayadà- 
res,  Aladin  dans  la  Lampe  merveilleuse.  Tu- 
rent sea  meilleurs  rôles.  Jusque  dans  les  derniers 
temps,  Il  conserva  le  Joli  timbre  de  son  organe. 
Au  commencement  de  1826,  il  prit  la  résolution 
de  quitter  la  scène,  et  obtint  la  pension  qu'il 
avait  gagnée  par  un  service  de  vingt  et  un  ans. 
Retiré  depuis  lors  dans  une  maison  de  campagne 
qu'il  possédait  a  quelques  lieues  de  Paria,  il  v 
vécut  dans  le  repos,  renonçant  même  au  com- 
merce de  diamants  qu'il  avait  Tait  pendant  toute  la 
durée  de  sa  carrière  théâtrale.  Un  dépérissement 
rapide  le  conduisit  au  tombeau  le  23  septembre 
t»3r,  a,  l'âge  de  cinquante  et  nn  ans. 

.VOURRIT  (Adolphe),  fils  aîné  du  précé- 


dent, naquit  à  Montpellier,  le  3  aaars  1801.  Des- 
tiné par  sou  pire  a  la  profession  de  négociant, 
il  (ut  placé  au  collège  de  Sainte-Barbe  pour  y 
faire  ses  humanités,  et  bientôt  II  s'y  Ht  remarquer 
par  la  portée  de  son  intelligence  et  par  M 
assiduité  au  travail,  (Test  dans  l'enceinte  de  cette 
maison  que  se  (armèrent  pour  lui  des  baisons 
d'amitié  avec  des  jeune*  gens  devenus  depuis  lors 
des  hommes  distingués  :  elle*  lui  sont  demeu- 
rées Odile*  jusqu'à  ses  derniers  jours.  Ses  étude* 
terminées,  le  jeune  Nourrit  rentra  chez  son  pire 
qui  lui  fit  obtenir,  h  l'âge  de  seiie  ans,  l'emploi 
de  teneur  de  livres  et  de  caissier  dans  la  maison 
de  MM.  Mothias  frères,  négociauta- commission 
naires  à  Paris.  Apres  v  avoir  rempli  ces  doubles 
fonctions  depuis  1818  jusqu'à  la  fin  de  1819,  il 
entra  comme  employé  dam  les  bureaux  d'une 
compagnie  d'assurances.  Obligé  de  se  livrer  s 
des  occupations  si  peu  conformes  à  se*  goûts,  il 
ne  put  cultiver  la  musique  qu'à  l'insu  de  son 
père,  dont  l'obstination  à  l'éloigner  du  théâtre  pa- 
raissait invincible.  Un  viens  professeur  de  musi- 
que, ami  de  sa  famille,  avait  Rouaenli  à  loi  donner 
en  secret  de*  leçon*  de  citant;  mais  bientôt  Adol- 
phe Nourrit  n'eut  plus  rien  à  apprendre  de  lui,  et 
le*  conseils  d'un  maître  plus  habile  lui  décrurent 
nécessaires.  Alors  il  songea  à  Garcia,  et  comprit 
que,  dirigée  par  un  tel  artiste,  son  éducation 
musicale  pourrait  le  préparer  airs  succès  du  théâ- 
tre. Aux  premiers  mots  que  le  jeune  homme  dit  a. 
Garcia  de  ses  projets,  celui-ci  éprouva  quelque 
scrupule  à  tromper  les  vues  de  Nourrit,  son  an- 
cien ami  ;  mais  lorsqu'il  vit  l'ardeur  et  la  persé- 
vérance de  sou  élève  futur  à  solliciter  ses  leçons, 
ils*  laissa  persuader  par  ces  signes  certains  d'une 
influence  secrète,  et  se  mit  à  l'œuvre.  Les  pre- 
miers essais  loi  tirent  voir  qu'Adolphe  Nourrit 
possédait  les  éléments  d'une  bonne  voix  de 
ténor,  qui  n'avait  besoin  que  du  secours  de  l'art 
pour  acquérir  de  la  puissance  et  de  la  souplesse. 
Lorsque  par  des  exercices  habilement  gradués 
ii  eut  conduit  cette  voix  à  un  développement 
qui  ne  pouvait  plus  s'accroître  que  par  le  temps 
et  l'expérience.  Il  avoua  au  père  de  son  élève  ce 
qu'il  avait  fait  et  lui  fit  connaître  le  résultat  de 
ses  leçons.  Surpris  d'abord,  Nourrit  paru!  vou- 
loir se  fâcher;  mais  vaincu  par  les  sollicitations 
de  son  Ois,  et  peut-être  séduit  par  des  accents  qui 
lui  rappelaient  sa  jeunesse,  il  Huit  par  se  calmer, 
el  consentit  a  préparer  lui-même  l'entrée  de  la 
carrière  du  théâtre  à  l'héritier  de  son  nom  et  de 
son  talent.  Adolphe  Nourrit  parut  pour  la  pre- 
mière Tois  1  l'Opéra  le  1"  septembre  1821,  avant 
d'avoir  accompli  sa  vingtième  année.  Son  pre- 
mier rôle  fut  celui  dePyfade  dans  Iphigétde  é"- 
Taurlde.  Le  public  l'accueillit  avec   faveur  ut 


,gk 


Tut  charmé  de  la  beauté  de  md  orgue,  de  son 
intelligente  de  la  scène  et  de  la  chaleur  de  son 
débit.  Un  embonpoint  précoce,  qu'il  tenait  de 
son  père,  Tut  le  seul  défaut  qu'on  lui  trouva. 
Ce  n'était  pas  l'unique  point  de  ressemblante 
qu'il  y  eût  entre  nourrit  et  son  fils,  car  les  traits 
du  visage,  la  taille.,  le  démarche  et  l'organe 
avaient  en  eux  tant  d'analogie,  qu'il  était  (Mile 
de  les  prendre  l'an  pour  l'autre,  et  qu'on  ne 
pouvait  les  distinguer  que  par  la  froideur  de  l'un 
et  la  chaleureuse  diction  de  l'autre.  Celle  res- 
semblance *■  remarquable  fit  naître  l'idée  de  l'o- 
péra des  Deux  Salem  (sorte  de  Ménechmes), 
qui  lut  représenté  le  II  juillet  182i,  et  dans  le- 
quel ib  produisirent  une  illusion  complète. 
Après  tphiçenie  en  Taurlde,  Adolphe  Nourrit 
avait  continué  ses  débuta  dans  les  Jiayadères, 
Orphie,  Armide,  et  cliacun  de  ces  outrages 
avait  été  pour  lui  l'occasion  de  progrès  et  de 
nouveaux  saccès.  Bapliite  aîné,  acteur  du  Théâ- 
tre-Français  et  professeur  au  Conservatoire,  qui 
possédait  d'excellentes  traditions,  lui  avait  donné 
des  leçons  de  déclamation  lyrique  dont  son  in- 
telligence s'était  approprié  tout  ce  qui  était  com- 
patible avec  la  musique.  Le  rôle  de  Séoelès , 
dans  le  Siège  de  Corinthe,  de  Rosslni,  fut  sa  pre- 
mier* création  importante  :  le  pore  et  le  fils  paru- 
rent pour  la  dernière  fois  ensemble  dans  cet  opéra, 
dont  la  première  représentation  fut  donnée  le 
0  octobre  issfi.  La  vocalisation  légère  et  facile 
n'était  pas  naturellement  daus  la  voix  d'Adelphe 
Hourrit;  cette  voix  s'était  montrée  rebelle,  a  cet 
égard,  et  les  efforts  de  Garcia  n'avaient  obtenu 
qu'un  résultat  incomplet;  mais  le  maître  s'en 
était  consolé  en  considérant  que  le  répertoire  de 
l'Opéra  n'exigeait  pas  la  flexibilité  d'organe  in- 
dispensable k  nn  chanteur  italien.  Avec  le  Siège 
de  CorintKe  et  les  autres  productions  du  génie 
de  Roseini,  le  mécanisme  de  la  vocalisation  lé- 
gère devint  une  nécessité  pour  le  premier  ténor  : 
Hourrit  comprit  qu'il  devait  recommencer  ses 
études,  et  II  ne  recula  pas  devant  les  difficultés . 
Sa  ferme  volonté,  sa  persévérance,  le  conduisi- 
rent a  des  résultats  qu'il  n'espérait  peut-être  pas 
lui-même;  s'il  ne  parvint  Jamais  h  l'agilité  bril- 
lante d'un  Rubioi,  il  put  du  moins  exécuter  les 
traits  rapides  d'une  manière  suffisante.  D'ailleurs, 
ai  son  talent  resta  imparfait  sous  ce  rapport,  par 
combien  de  qualités  ne  racheta-t-il  pas  ce  dé- 
faut P  Que  de  charme  dans  sa  manière  de  pbraser  I 
Que  d'adresse  1  se  servir  de  la  voix  de  télé  ! 
Que  de  tact  et  de  sagesse  dans  la  conception  de 
ses  râles  I  Que  de  sensibilité  et  d'énergie  dans 
l'expression  des  sentiments  dramatiques!  Et 
qu'on  ne  s'y  trompe  pas  :  ce  sont  ces  qualités  qui 
font  le  grand  acteur  lyrfquede  la  scène  française. 


Après  la  retraita  de  son  père.  Nourrit  resta 
seul  chargé  de  l'emploi  de  premier  ténor.  Pen- 
dant dix  ans  il  porta  le  poids  d'une  si  grande 
responsabilité  et  n'en  fut  point  accablé,  quoique 
cette  époque,"  la  plus  importante  de  l'histoire 
de  l'Opéra  moderne,  lui  ait  offert  plus  d'un 
écneil;  car  dans  ces  dis  années  Moïse ,  le  Comte 
Ory,  la  Muette  de  Porttci,  le  Philtre,  Guil- 
laume Tell,  Robert  le  Diable ,  la  Juive  et  les 
Huguenots  lurent  mis  en  scène.  Il  créa  tous  les 
rôles  principaux  de  ces  belles  partitions,  en  saisit 
les  nuances  avec  une  merveilleuse  intelligence, 
et  leur  donna  si  bien  le  caractère  de  la  vérité 
dramatique,  qu'il  ne  semblait  pas  que  ces  rôles 
pussent  être  compris  d'une  autre  manière.  La 
musique  deMeyerbeer  lui  présentait  la  plus  rude 
épreuve  qu'un  chanteur  put  subir;  complète- 
ment différente  du  système  rossinien,  si  favorable 
aux  volt,  elle  était  un  retour  vers  l'opéra  dé- 
clamé; mai»  dans  des  proportions  si  gigantes- 
ques et  avec  une  instrumentation  si  formidable, 
que  son  succès  put  faire  prévoir  une  rapide  délé- 
rioratiou  du  personnel  chantant  de  l'Opéra. 
L'expérience  n'a  que  trop  prouvé  que  telles  (le- 
vaient être,  en  effet,  les  conséquences  de  ces 
belles  conceptions  dramatiques  :  Nourrit  seul 
parut  avoir  des  forces  suffisantes  pour  lutter 
avec  elles.  L'usage  adroit  qu'il  savait  faire,  de  la 
voix  de  tête,  et  ia  puissance  singulière  qu'il  don- 
nait aux  sons  de  ce  registre,  lui  permettaient  de 
les  chanter  sans  qu'elles  produisissent  en  loi 
l'excès  de  fatigue  qu'il  aurait  éprouvée  s'il  eût 
fait  constamment  usage  de  la  voix  de  poitrine. 
Cependant  l'importance  même  qu'il  acquérait 
chaque  jour  comme  ebanteor  et  comme  acteur 
fit  comprendre  k  l'administration  de  Topera  que 
l'avenir  de  ce  spectacle  reposait  sur  un  seul 
homme  qui,  depuis  seiie  ans,  avait  fait  un  usage 
Immodéré  de  ses  forces  ;  elle  crut  devoir  se  pré- 
parer d'autres  ressources,  et  Duprez,  cliapteur 
français  que  l'Italie  saluait  depuis  plusieurs  années 
par  d'unanimes  acclamations,  Tut  engagé  comme 
premier  ténor  en  partage.  Une  carrière  de  seize 
années,  on  tout  avait  été  bonheur  et  succès, 
n'avait  pas  préparé  Nourrit»  l'idée  de  ce  partage, 
sans  exemple  jusqu'alors  à  l'Opéra  ; 'car  suivant 
le  règlement  de  ce  théâtre,  Il  u'y  avait  jamais  eu 
pour  chaque  emploi  que  le  cher,  le  second,  qui 
avait  le  titre  de  remplacement ,  et  le  troisième, 
appelé  le  double.  L'ardente  imagination  de  l'ar- 
tiste se  frappa  de  l'idée  qu'on  n'estimait  plus  son 
talent  au  même  prix  qu'autrefois  :  en  vain  ses 
amis  essayèrent-ils  de  le  rassurer;  à  tous  leurs 
raisonnements  il  opposait  le  pende  vraisemblance 
que  la  faveur  publique  pût  se  partager  entre  deux 
acteurs  destinés  aumèmeemjilui  ;  il  fallait,  disait- 


Il,  qu'un  des  deux  fut  vaincu,  et  cette  pensée  l'op- 
pressait d'un  poids  insupportable.  11  ne  voulut 
point  essuyer  de  la  lutte  i  après  quelques  jours 
il 'agi  talion,  il  prit  1c  parti  de  se  retirer.et  donna 
u  démission.  La  1"  avril  IS3T,  il  donna  m  re- 
présentation de  retraite.  Il  y  «peu  d'exemples 
d'aussi  beaux  triomphes  que  celui  qu'il  y  ob- 
tint; le  public  témoigna  par  des  transports  d'ad- 
miration le  regret  que  lui  Taisait  éprouver  la 
perte  d'un  tel  artiste.  Suivant  ses  premiers  pro- 
jets, Nourrit  devait  voyager  pendant  un  an,  après 
,  sa  retraite  de  l'Opéra,  pour  donner  des  repré- 
sentations dans  les  principales  villes  de  la  France 
et  de  la  Belgique,  puis  rentrer  dsna  la  vie  privée 
et  se  livrer  a  des  travaux  d'un  autre  genre, 
auxquels  le  préparaient  les  bonnes  études  de 
sa  jeunesse,  ainsi  que  les  lectures  et  les  médita- 
tions d'un  âge  plus  avancé.  Ses  économies  ré- 
sultat de  son  esprit  d'ordre  et  de  la  simplicité 
de  ses  goûts,  lui  permettaient  de  réaliser  ce  plan 
plein  de  sagesse.  Mais  lui-même  était  alors  sous 
l'influence  d'une  illusion  qui  ne  tarda  point  a  se 
dissiper  :  il  n'y  avait,  il  ne  pouvait  y  avoir 
pour  lui  d'existence  qu'à  la  seine,  avec  les  succès 
qu'il  y  avait  obtenus  ;  être  artiste  était  la  condi- 
tion de  sa  vie  :  le  reste  n'en  était  que  l'acces- 
soire. Apres  qu'il  eut  excité  l'enthousiasme  des 
habitants  de  Bruxelles,  au  printemps  de  1837, 
ses  idées  changèrent:  il  conçu  t. le  projet  d'aller 
en  Italie,  d'y  chanter  sur  les  principaux  théâtres, 
et  d'y  cueillir  aussi  les  palmes  dont  revenait 
chargé  celui  qu'on  lui  donnait  pour  rival.  L'exal- 
tation qui  ini  était  naturelle  (!)  s'accrut  pro- 
gressivement; mais  bientôt  elle  prit  le  caractère 
du  désespoir  par  l'état  anormal  de  sa  voix.  A 
Marseille,  il  fut  pris  d'un  enrouement  qui  per- 
sista pendant  plusieurs  représentations,  et  qui 
finit  par  le  compromettre  dans  la  Juive.  M.  Bé- 
nédit,  artiste  et  critique  distingué  de  cette  ville, 
a  rendu  compte  dans  la  Baielt»  musicale  de 
tarit  (ann.  1839,  p.  135)  des  circonstances  de 
cet  accident  qui  pouvait  faire  prévoir  de  fatales 
conséquences;    Il  s'exprime    en  ces    termes   : 

■  Saisld'unenroueanentdésaslreiii,  Nourrit  avait 
i  lutté  vaillamment  pendant  trois  actes,  lorsque 

•  au  moment  de  son  grand  air  ■  Sachet,  quand 

*  du  Seigneur,  etc.,  la  Fatigue,   la  crainte  et 

■  l'émotion  paralysèrent  complètement  sa  voix. 

■  Cette  voix  naguère  si  étendue,  et  dont  les  notes 

■  pures  et  vibrantes  dans  l'octave  supérieure 

■  avaient  tant  de  puissance  et  de  charme,  alors 


e  prtjnalca  i  h»  orgue 


<  inégale  et  voilée ,  donnait  a  peine  le  fa  na- 
i  tnrel;  réduit  à  ces  faibles  ressources,  Nourrit 
.  sut  trouver  encore  dans  son  admirable  intel- 

•  ligence  des  moyens  suffisants  pour  achever  l'al- 

•  legro  ;  mais  arrivé  la,  ses  forces  l'abandonné- 

•  rent  à  la  dernière  mesure,  et  malgré  ses  ef- 

•  forts  pour  atteindre  au  la  bémol  aigu  qui  ter- 

■  mine  l'air  aur  la  tonique ,  Nourrit    fut  obligé 

■  pour  la  première  fois  de  finir  a  l'octave.  Pile 

•  et  tremblant  de  douleur,  il  se  frappa  le  front, 

■  fit  un  geste  de  désespoir  et    sortit  dans  une 

■  agitation  inexprimable.   Craignant  les  suite* 

■  fâcheuses  d'un  tel  accident  sur  le  caractère  de 

•  nourrit,  dont  j'étais  devenu    le  compagnon 

■  presque  inséparable  depuis  son  arrivée  k  Mar- 
«  sellle,  je  quittai  brusquement  ma  place,  et  me 

•  dirigeant  vers  le  corridor  qui  mène  aux  con- 

•  listes,   j'arrivai  dans  la  loge  de  Nourrit  en 

■  même  temps  que  H.  X.  Boisselol...  Hélas  1 
i  pins  de  doute,  notre  malheureux  artiste  était 

•  fou...  Je  n'oublierai  de  ma  vie  cette  elïroya- 

•  ble  scenel   L'œil  en  feu,  le  visage  égaré, 

•  Nourrit  marcliait  i  grands  pas,    frappait    les 

■  mursavecviolence  et  poussait  des  sanglots  qui 
.  déchiraient  le   coanr.,.  Dans  cet  affreux    dé- 

•  tordre  il  ne  put  nous  reconnaître —  Qui  étea- 

•  vous  f...   Que   me   vouln-vous?...    Laissex- 

■  mol ...  —  Ce  sont  vos  amis  qui  viennent  voue 
«  voir.— Mes  amis  ?...  Test  impossible...  SI  vous 

■  êtes  mes  amis,  luei-moi...  ne  voyex-veus  pas 

•  que  je  ne  puis  plus  vivre  ;  que  je  suis  perdu, 
.  déshonoré? . .  En  disant  ces  mots,  il  courut  vert 
m  la  fenêtre  avecone  impétuosité  foudroyante... 

•  Nous  nous  précipitâmes  vers  lai,  et  le  saisissant 
.  avec  force,  nons  l'entraînâmes  ver»  un  fau- 
«  leuil,  oh  briaé  par  les  efforts  d'une  lutte  iné- 

■  gale ,  Il  se  laissa  tomber  sans  résistance  dans 

■  un  accablement  profond.  La  crise  fut  longue  ; 

•  ranimé  par  les  soins  du  docteur  Forcade,  qui 
«  était  venu  se  joindra  k  nous  dans  oelte  dou- 

■  lonreuse  circonstance,  Nourrit  ouvrit  les 
«  yenx,  et  voyant  la  consternation  muette  qui 
«  régnait  autour  de  lui,  il  nous  demanda  pardon 

•  k  tous  avec  la  candeur  et  la  timidité  d'un  en- 
«  faut  qui  vient  de  commettre  une  faule.  Noos 

■  profitâmesde  cette  réaction  momentanée  pour 
«  l'engager  k  reparaître;  U  y  consentit  avec  ré- 

■  signatlon.  Le  public,  Instruit  des  événements 
i  do  l'entr'acle,  l'applaudit  avec  enthousiasme; 

■  puis  k  la  an  du  spectacle,  noua  reconduisîmes 
«  notre  ami  à  l'hôtel  de  la    Darce,  on  nous  le 

■  quittâmes  après  l'avoir  tranquillisé  et  en  loi 
i  promettant  de  revenir  le  lendemain.  Le  tende- 

■  main,  en  elfel,  de  très-bonne  heure,  je  fus  le 
>  premierau  rendei-vous;  Nourrit  viul  à  moi  a*ee 

•  empressement,  comme  pour  nie  remercier  de 


rien,  lui  demandai- je  en 

•  affectait    de  sourire ,   comment  avex-vout 

•  puis    I*  nuit?  —   Bien  mal...  je  n'ai  pat 

■  dormi  et  j'ai  beaucoup  pleuré  ;  dans   ce  mo- 

■  ment,  dîna  ce  moment  encore  je    fîiuia  an 

•  appel  à  Ion  te*  mes  force»  morales  pour  com- 

■  battre  de  atniatrea  pensée*.    La  vie  m'ait  in- 

■  supportable;   mai»  je  connais  me*  devoirs; 

■  j'aide  bons  amis,  une  femme,  des  enfants  que 

■  j'aime  et  à  qui  je  me  dots}  et  puis,  je  trois  i 

■  une  autre  vie...  Arec  ce*   idées-là    on  peut 

■  triompher  de  soi-même...  Hais  je  crains  tout 

■  de  ma  raison  ;  ai  un  moment  elle  m'abandonne, 

■  Je  tait  que  c'est  (ait  de  mol.  Cette  nuit,  assit 

■  a  cette  place,  j'ai  demandé  à  Dieu  le  courage 

•  dont  j'ai  besoin,   en  me    fortifiant   par  de 

•  saintes  lectures...  Tenez,  vojez  vous-même.— 
>  Je  pris  le  livre  qu'il  me  désignait  sur  la  table... 

•  C'était  rimitalion  de    Jénu-Chrbt  (1).    ■ 
De  si  profondes  blesauret  faite*  a  la  sensibilité 

-excessive  de  Nourrit  détruisirent  bientôt  u 
santé.  Un  désordre  d'entrailles,  suite  trop  ordi- 
naire des  vives  et  pénibles  émotions  de  la  Tie 
d'artiste,  le  ai  passer  progressivement  de  l'état 
d'embonpoint  a  une  maigreur  qui  le  rendait 
méconnaissable  a.  ses  amk  le*  plat  intime».  Eu 
quittant  Marseille  il  se  rendit  à  Lyon:  la,  nn 
des  pins  beaux  triomphes  de  sa  carrière  Tint 
mettre  un  baume  sur  ses  blessures.  Il  ;  excita 
le  plus  vif  enthousiasme..  De  Lyon,  il  alla  à 
Toulouse,  où  un  accident  semblable  a  celui  de 
Marseille  l'obligea  d'interrompre  ses  représenta 
lions.  De  retour  à  Paris,  il  se  prépara  an  voyage 
d'Italie,  et  après  avoir  obtenu  un  congé  de 
ses  fonctions  de  professeur  de  chant  dramatique 
au  Conservatoire,  il  se  mit  en  route  dan*  les 
premiers  mois  de  1818,  incessamment  préoc- 
cupé de  sombres  pensées.  Des  articles  de  jour- 
naux malveillants  et  des  lettres  anonymes  avaient 
augmenté  si  tristesse.  A  Milan,  Il  y  eut  enthou- 
siasme lorsqu'il  se  Ht  entendre  devant  quelque* 
amateurs  d'élite,  ebei  Rossinf  :  ce  succès  sembla 
lui  rendre  toute*  set  forces,  et  1*  mémo  faveur 
qu'il  trouva  a  Florence,  à  Rome  et  à  Naples,  fit 
espérer  i  sa  famille  le  retour  de  sa  santé  et  de 
sa  raison  premières.  Hais  dans  cette  dernière 
ville,  de  nouveaux  et  poignants  chagrins  l'atten- 
daient. Avant  ton  départ,  il  avait  préparé  deux 
canevas  d'opéras   italiens  qu'il  désirait    qu'on 


tt)C* 


il-d,  et  diu  m  celle*   qui  et 


UUT  UT 

écrivit  pour  lui  ;  l'un  de  ces  ouvrages  était  la 
tragédie  de  Pobfeuete,  de  Corneille,  disposée  con- 
venablement pour  la  scène  lyrique.  Ce  sujet 
pluti  Donizetti,  qui  écrivit  rapidement  la  parti- 
tion qu'on  a  donnée  depuis  Ion  a  l'Opéra  de 
Paria,  août  le  titre  français  :  Set  Martrjn  ; 
nuit  la  censure  des  théâtres  napolitains  ne 
permit  pas  que  ce  sujet  religeux  fat  mis  en 
scène;  et  au  moment  ou  Nourrit  allait  faire  sou 
début  au  théâtre  de  Saint- Charles,  dans  le  rôle 
de  Potyeucte,  ai  bien  fait  pour  lui,  il  lui  fallut 
renoncer  aux  succès  qu'il  y  aurait  obtenus.  Dès 
lors  une  mélancolie  profonde  s'empara  de  son 
esprit  ;  tons  les  sj  mpiômes  de  la  maladie  repa- 
rurent, et  c'est  dans  cette  disposition  qu'il  te 
fit  entendre  aux  Napolitains.  Toutefois  il  y  ob- 
tint le  pins  brillant  succès  dans  II  Givramenio, 
de  Mercadanle,  et  dans  la  {forma,  de  Bellini. 
Peu  de  temps  après  vin!  se  joindre  aux  triâtes 
préoccupa  lions  de  l'esprit  de  Nourrit  l'idée  bi- 
zarre que  les  applaudissements  accordés  par  le 
public  de  Mantes  a  son  talent  n'étaient  qu'une 
dérision  ;  rien  ne  pal  le  détourner  d'une  s)  fu- 
neste pensée  ;  elle  acheva  la  perte  de  sa  raison, 
et  a  la  suite  d'une  antre  représentation  au  bé- 
néfice d'un  acteur,  où  il  avait  chanté  par  com- 
plaisance, dans  un  accès  de  délire  H  se  leva , 
vers  l'aube  du  jour,  et  se  précipita  du  haut  de 
la  terrasse  de  l'hôtel  de  Barbaja  dans  la  cour, 
où  il  trouva  la  mort,  le  8  mars  1839,  à  cinq 
heure*  du  malin.  Telle  est  du  moins  la  version 
qui  se  répandit  alors  dans  toute  l'Europe;  ce- 
pendant M"  Garcia,  mère  de  la  célèbre  can- 
tatrice Malibran,  qui  se  trouvait  alors  1  Naples, 
dans  la  même  maison  que  Nourrit,  m'a  dit  que 
ton  opinion  est  que  la  mort  de  ce  malheureux 
artiste  fut  causée  par  un  accident.  Il  y  avait,  dit- 
elle,  dans  le  corridor  du  haut  de  la  maison  où  il 
était  monté  sans  lumière  pour  satisfaire  un  be- 
soin, plusieurs  porte*,  et  une  fenêtre  qui  s'ou- 
vrait au  niveau  du  plancher.  Elle  pente  qu'il  s'est 
trompé,  croyant  ouvrir  la  porte  du  cabinet  où 
il  se  rendait,  et  qu'il  est  tombé  dans  la  rue  a 
llmproviate.  Quoi  qu'il  en  soit  de  ta  catastrophe, 
ta  femme,  aussi  distinguée  par  les  qualité*  de 
l'esprit  que  par  celles  du  craur,  et  digne  d'un 
meilleur  sort,  lot  la  première  qui  le  trouva  gi- 
sant sur  le  pavé;  [lavait  le  corps  brisé  et  n'avait 
pas  donné  le  moindre  signe  de  vie  après  sa  chute. 
L'admirable  force  d'âme  de  cette  femme  la  sou- 
tint jusqu'à  ce  qu'elle  eut  mis  au  monde  le  der- 
nier fruit  de  l'amour  de  son  mari  ;  mais  bientôt 
après,  elle  mourut  de  douleur.  Les  restes  de 
Nourrit  avaient  été  rapportés  à  Paria;  Ils  lurent 
inhumés  avec  pompe,  âpres  que  le  dernier  ffsv 
qulem  de  Cherubrnl ,    pour    voix    d'hommes 


33S 


NOURRIT  — NOVERRE 


eut  été  exécuté  dans  l'église  de  Saint  Roch, 
par  une  réunion  nombreuse  d'artistes  du 
Conservatoire  et  des  principaux  Illettrés  de 
Paris. 

La  lin  de  Nourrit  a  été  jugée  siée  sévérité 
par  quelques  critiques;  mais  cette  sévérité  fut 
une  injustice,  caron  ne  peut  considérer  cette  tin 
déplorable  que  comme  le  dernier  acte  d'un 
délire  dont  les  premiers  symptômes  s'étaient 
manifestés  à  Marseille,  près  de  deux  ans  aupa- 
ravant. Nourrit  avait  une  bonté  de  coeur  par- 
faite, aimait  tendrement  u  famille  e(  ses  amis, 
et  avait  des  sentiments  religieux  qui  l'eussent 
toujours  éloigné  de  ridée  d'un  suicide,  s'il  eût 
conservé  sa  raison. 

NOVACK  <J«»K).  Vogei  NOWACK. 

NOVELLO  (ViNCKtT),  organiste  de  l'am- 
bassade portugaise  a  Londres,  naquit  dans  cette 
fille,  en  1781,  d'une  famille  italienne.  Également 
distingué  par  son  talent  sur  l'orgue  et  par  le 
mérite  de  ses  compositions  de  musique  reli- 
gieuse,cet  artiste  jouissait  en  Angleterre  de  beau- 
coup d'estime.  En  1811,  Ma  publié  son  premier 
ouvrage,  Intitulé  :  Sélection  of  sacred  mu- 
sic  (Choix  de  musique  sacrée)  ;  Londres,  2  vol. 
in-fol.  L'accueil  flatteur  tait  par  le  public  à  cette 
collection  encouragea  M.  Novello  a  en  faire  ps- 
ratlre  une  deuxième,  sous  le  titre  :  À  collection 
o f motels  for  the  offertorg,  and  other  pièces, 
principally  adapted  for  the  morning  service 
(Collection  de  motets  pour  l'offertoire  et  autres 
morceaux,  principalement  adaptés  à  l'office  du 
matin);  Londres  (sans  date),  12  11t.  in-fol.  On 
trouve  dans  ce  recueil  quelques  morceaux  de 
la  composition  de  Novello,  dont  on  critique  an- 
glais a  fait  l'éloge  dans  le  Quarterly  musical 
Magcuine.  Novello  s'est  particulièrement  rendu 
recommandable  par  les  Grégorien  Bymits  for 
the  evening  service  (Hymnes  du  chant  grégo- 
rien pour  l'office  du  soir);  Londres  (sans  date), 
12  liv.  in-fol.  Ces  hymnes  sont  arrangées  a  II 
voix  réelles,  en  harmonie  moderne.  Cet  artiste 
est  aussi  éditeur  de  plusieurs  collections  de  mu- 
sique religieuse,  entre  autres  des  suivantes  : 
1"  Tirelvc  easy  masses  for  imallckoirs  (Donie 
messes  faciles  a  l'usage  des  petites  chapelles); 
Londres  (sans  date),  iTol.h-M. —  2°  Dis-huit 
messes  de  Mozart,  avec  accompagnement  d'or- 
gue ou  de  piano;  ib.  —  3°  Dix-huit  messes  de 
Haydn;  idem,  ihid.  —  4°  Collection  des  eni- 
vres de  musique  d'église  do  Purcell  ;  Londres 
(sans  date),  2  vol.  in-fol.  Novello  a  écrit  une  no- 
tice biographique  sur  le  célèbre  compositeur 
Purcell,  pour  servir  d'introduction  1  cette  Inté- 
ressante collection.  Cet  outragea  pour  titre  : 
A  Blograpkieal  Sketch  of  Henrg  Purcell, 


front  the  best  authoritles;  Londres,  Alfred  No- 
vello (sans  date),  in-fol.  de  44  pages,  afee  un 
portrait  de  Purcell,  gravé  par  Huroplirya,  d'a- 
près le  tableau  original  de  Godefroi  K  ne!  1er.  Ho- 
vello  est  mort  a  Londres  vers  1845. 

NOVELLO  (Clara-Anamasib),  comtesse 
GIGLIUCCI,  fille  du  précédent,  est  née  à  Lon- 
dres, non  eu  1815,  comme  dit  Gassner  {Uni- 
versel Lexikon  ter  Tonhmsl),  mais  le  15  juin 
1818.  A  Tige  de  neuf  ans,  ses  parents  la  mirent 
sous  la  direction  de  Robinson,  organiste  de  la 
chapelle  catholique  d'York,  qui  lui  enseigna  les 
éléments  de  ta  musique  et  du  piano.  Miss  Hill 
lui  donna,  dans  le  même  tempe,  des  leçons  de  sol- 
fège el  de  chant.  En  1830,  M"'  Novello  fut  placée 
à  Paris,  dans  l'Institution  de  musique  religieuse 
dirigée  par  Choron.  Après  y  aïoir  passé  une 
année,  elle  retourna  s  Londres,  et  reçut  les  le- 
çons de  plusieurs  maîtres,  au  nombre  desquels 
on  compte  Mostheles  otCosla.  En  1838,  elledé- 
bulaen  publie  comme  cantatrice  dans  les  concerts. 
Dana  l'année  entrante,  elle  chanta  avec  succès  a 
Oxford,  à  Li  Ter  pool  et  en  Irlande.  Do  retour  a 
Londres,  elle  y  parut  dans  les  concerts  et  festi- 
vals. En  1838  elle  an  rendit  en  Allemagne,  et  dans 
cette  même  année,  elle  brilla  par  sa  belle  voix 
et  son  excellente  méthode  à  Leipsick,  Dresde, 
Berlin,  Vienne  et  Munich.  Non  moins  heureuse 
à  Pétersbourg,  oh  elle  se  rendit  en  1839,  elle  y 
obtint  des  succès  d 'enthousiasme,  et  dans  l'au- 
tomne de  la  même  année  elle  chanta  I  Dussel- 
dorf  el  à  Weimar.  Rappelée  à  Londres  vers  la 
même  époque,  elle  fut  engagée  au  Théâtre-Ita- 
lien et  y  chanta  pendant  toute  la  saison.  En  1841 
elle  eut  un  engagement  pour  le  théâtre  de  Bo- 
logne, où  elle  chanta  avec  le  ténor  Moriani,  puis 
elle  alla  a  Padoue.  Bologne,  Gènes ,  Modène  et 
Ferme  furent  les  villes  oh  elle  brilla  en  1842. 
Après  avoir  chanté  à  Rome  avec  succès  en  1843, 
elle  lot  rappelée  en  Angleterre  pour  le  grand 
festival  de  Birmingham.  Ce  fut,  la  lin  de  sa  car- 
rière d'artiste,  car  immédiatement  après  cette 
Tète  musicale,  elle  épousa  le  comte  Glgliucci. 

NOVERRE  (Jean.Gboiium),  célèbre  choré- 
graphe, naquit  a  Paris,  le  29  avril  1717.  Son 
père,  qui  avaltété  adjudant  au  service  de  Char- 
les XII,  le  destinait  a  la  profession  dea  armes; 
mais  legoOt  passionné  de  Noverre  pourla  danse 
lui  fit  préférer  la  carrière  du  théâtre  :  il  prit  des 
leçons  de  Dupré,  et  débuta  avec  succès  devant  la 
cour,  a  Fontainebleau,  au  mois  d'octobre  1743. 
A  Tige  de  vingt  et  un  ans,  il  se  rendit  a  Berlin, 
où  Frédéric  II  et  le  prince  Henri  de  Prusse  tut 
firent  un  accueil  bienveillant;  mais  la  sévérité  qui 
régnait  en  ce  paya,  jusque  dans  les  plaisirs,  ne 
lut  point  de  son  goût,  et  bientôt  il  revint  à  Pa- 


NOVERRE  —  HOWAKOWSKI 


339 


ris,  où  fl  rat,  en  1749,  It  place  de  maître  de 
billet*  de  POpéra-Comique.  Depuis  1755  jui- 
qn'en  1757  II  remplit  les  mêmes  fonctions  à  l'O- 
péra de  Londres,  puis  It  Tut  attaché  à  celui  de 
Lyon  en  lîift.  De  1k  il  se  rendit  k  Stuttgard,  où 
le  due  de  Wurtemberg  le  charge*  de  II  direc- 
tion des  ballets,  jusqu'en  1784.  En  1770  et  dans 
les  innées  suivantes  il  fui  chorégraphe  des  théâ- 
tres de  Tienne  et  de  Milan  ;  enfin  on  le  chargea 
de  la  direction  de  la  dense  de  l'Opéra  de  Paris 
depuis  1776  jusqu'en  1780,  époque  de  sa  retraite. 
Il  obtint  alors  une  pension  sur  la  cassette  du 
roi,  et  se  fin  k  Saint-Germain,  pris  de  Paris, 
ob  H  est  mort,  le  1S  novembre  IS1D.  Noverre  Fut 
le  premier  qui  donna  au  ballet  pantomime  une 
action  dramatique,  el  chercha  k  y  introduire  l'i- 
mitation Traie  de  le  nature,  autant  que  ce  genre 
de  spectacle  en  est  susceptible.  On  a  de  lui  un 
grand  nombre  de  pièces  de  ce  genre  qui  ont  eu 
de  brillant!  succès;  mats  c'est  surtout  par  ses 
Lettreitur  la  danse  et  les  balletuLjoa,  1760, 
in-8°)  qu'il  a  conservé  sa  célébrité.  Ce  livre, 
dont  II  a  été  fait  des  éditions  à  Vienne,  en  1767, 
in-B0,  à  Paris,  en  1783,  à  Copenhague,  en  1 803, 
et  k  Paris,  en  1B07,  1  volumes  Jn-8%  sous  le  ti- 
tre de  Lettres  sur  les  arts  Imitateurs  en  gi- 
itérai,  et  sur  la  danse  en  particulier,  est 
écrit  d'un  style  un  peu  trop  prétentieux  pour  le 
sujet,  mais  renferme  beaucoup  de  vues  juiles  et 
remarquables  parleur  nouveauté,  k  l'époque  oh 
elles  parurent.  Hoverre  y  traite  de  l'opéra  fran- 
çais. Ce  qu'il  en  dit  a  été  traduit  en  allemand 
dans  les  Hamburger  Unterhaltungen-BLrUern 
(t.  I,  p.  160-368).  On  a  a  aussi  de  Noverre  : 
Observations  sur  la  construction  d'une  nou- 
velle mile  d'Opéra;  Amsterdam  et  Paris,  t /Si , 
îu-8°de  17  pages. 

NOVI  (François- Antoine),  compositeur  na- 
politain, vécut  su  commencement  du  dix-liui- 
tième  siècle.  Jl  était  aussi  poète  dramatique.  On 
lui  attribue  les  paroles  et  la  musique  des  opéras 
dont  le*  titre*  suivent  :  1"  Giulio  Cetare  in 
Ateuandrla,  représenté  k  Milan  en  1703.  — 
3°  Le  Glorie  di  Pompto,h  Pavie,  dans  la  mime 
année.  —  3*  H  Peteator  foriunato,  principe 
d'Ischia.  —  V  Cesare  a  Tolomeo  in  Egttto. 
—  5"  Il  LHomede. 

NO W ACK  (Jeàk-Fbançoi s),  compositeur  de 
musique  d'église,  né  dans  un  village  de  la  Bo- 
hême, en  1706,  fut  maître  de  chapelle  rie  l'é- 
glise de  Saint- Vith,  k  Prague,  et  mourut  le  7 
novembre  1771.  Quelque*  années  avant  h  mort, 
il  avail  donné  sa  démission  de  la  place  de  maî- 
tre de  chapelle  en  faveur  de  François  Briii,  et 
s'était  contenté  d'une  modique  pension.  Ses  com- 
«  trouvent  encore  en  manuscrit  dans 


plusieurs  églises  de  Prague;  parmi  ces  ouvrages, 
on  cite  particulièrement  :  Missa  de  requiem, 
pro  canto,  alto,  tenore,  basso,  violints  duo- 
bus  cum  fundamente,  que  Ho waek  écrivit  en 
1743. 

NOWAKOWSKI  (Joseph),  pianiste  et 
compositeur  polonais,  est  né  dans  te*  premières 
années  du  dix-neuvième  siècle  k  Mnisxek,  dan* 
le  palatinat  de  Kadom.  Les  éléments  de  la  mu- 
sique lui  Turent  enseignés  dans  un  monastère 
de  l'ordre  de  Clteaui,  k  Woncbock,  oùsononcla 
maternel  dirigeait  le  cheeur.  Ses  progrès  furent 
rapides;  dès  sa  treizième  année,  il  chantait  la 
partie  de  soprano  dans  la  musique  d'église, 
jouait  du  piano  et  du  violon.  Un  Bohème,  bon 
musicien,  qui  l'entendit  dans  une  maison  où  il 
donnait  dea  leçons,  lui  conseilla  d'aller  étudier  k 
Varsovie,  ou  II  trouverait  des  moyens  d'instruc- 
tion pour  son  art.  Convaincu  qu'il  ne  pouvait 
rencontrer  d'habiles  maîtres,  que  dans  la  capitale 
de  la  Pologne,  Wowskowski  s'y  rendit  en  effet. 
Admis  au  conservatoire  de  cette  ville,  il  j  conti- 
nua ses  éthdes  de  piano.  Wurfel  lui  enseigna 
l'harmonie,  et  Elsner  fut  son  maître  de  compo- 
sition. Sa  première  production  Tut  une  ouver- 
ture exécutée  avec  succès  par  l'orchestre  du  con- 
servatoire, en  séance  publique  de  la  distribution 
dea  pris.  Ce  bon  accueil  fait  £  son  premier  essai 
fut  un  encouragement  pour  le  jeune  compositeur, 
et  lui  fit  faire  de  nouveaux  efforts  pour  le  déve- 
loppement de  son  talent.  Lorsqu'il  entreprit  son 
premier  voyage  k  l'étranger,  en  1833,  il  était 
déjà  considéré  comme  un  des  meilleurs  com- 
positeurs de  ta  Pologne,  et  sa  réputation  comme 
professeur  de  piano  était  des  plu*  brillantes.  II 
visita  l'Allemagne,  l'Italie  et  l'arrêta  quelques 
mois  k  Paris,  oh  lise  Gt  entendre  sur  le  piano 
dans  lea  salons  et  dans  les  concerta.  De  retour 
h  Varsovie,  Il  publia  quelques-unes  de  ses  meil- 
leures compositions,  au  nombre  desquelles  est 
son  premier  quintette  pour  piano,  violon,  alto, 
violoncelle  et  contrebasse  dédié  k  l'empereur 
Nicolas.  Ayant  élé  nommé  professeur  de  piano  k 
l'institut  d'Alexandre,  il  y  forma  de  bons  élève» 
qui  soûl  devenus  plus  tard  d'habiles  maîtres  de 
leur  Instrument.  Dans  les  années  18B8,  1841  et 
1846,  M.  Nowakowski  a  fait  de  nouveaux  voya- 
ges à  Paris,  et  y  a  publié  divers  ouvrages,  an 
nombre  desquels  sont  ses  13  grandes  études 
dédiées  k  Chopin.  Le*  compositions  de  cet  ar- 
tiste, en  différents  genres,  sont  au  nombre  d'en- 
viron soixante  œuvres.  On  y  remarque  deux 
messes  k  quatre  voix  et  plusieurs  autres  mor- 
ceaux de  musique  d'église  avecorgue;  deux  sym- 
phonie* et  quatre  ouverture*  pour  l'orchestre; 
plusieurs  polonaises  et  marche*  Idem  ;  deux 
M. 


-340 


N0WAK0WSK1  —  MtICEUS 


quintette»  pour  piano,  violon,  alto,  violoncelle 
et  contrebas»;  un  quatuor  pour  instruments  a 
corde»;  des  polonaises,  maioures,  rondeaux,  aire 
variés,  fantaisies,  nocturnes  et  grandes  études 
pour  piano;  nn  duo  pour  piano  et  violon  dédié 
k  Charles  Lipinaki;  deux  livraisons  de  chanta  po- 
lonais; des  maiourea  pour  le  chant,  dea  ballades 
et  des  romances  allemandes,  française!  et  ita- 
liennes publiées  a  Berlin,  Lelpsick,  Breslau  et 
Varsovie;  environ  vingt  polonaises  pour  piano  et 
orchestre,  et  un  grand  nombre  de  maxoures,  qua- 
drilles, polkas  et  Taises.  H.  Kowakowski  est 
autel  aillent  d'une  méthode  de  piano  et  de  deux 
recueils  d'exercices  pour  les  élève*. 

NOWAKOWSKI  (Jur),  professear  de 
musique  et  violoncelliste  attaché  à  la  cathédrale 
de  Cmcovie,  mort  dans  cette  ville  en  1830,  est 
auteur  d'une  Méthode  de  piano  pour  lei  com- 
mençants, publiée  a  Varsovie. 

NOWINSKI  (W),  pianiste  polonais  et 
professeur  à  V École  technique  de  Varsovie,  est 
auteur  d'une  méthode  de  piano  divisée  en  trois 
parties,  laquelle  «été  publiée  sons  ce  litre  ;  Kova 
Szkola  na  forlepian;  Varsovie,  Spiea  et  C\ 
1839.  Il  ja  d'autres  édition»  de  cet  ouvrage,  les- 
quelles sont  gravées  chei  Friedlein ,  a  Cracovie  , 
■et  chez  J.  Milikosvski ,  à  Lemberg. 

NOZEMANN  (Jacooi*).  né  à  Hambourg, 
lelO  aoot  1683,  était  violoniste  dans  cette  ville 
«î  1734.  Passé  celte  époque,  on  le  trouve  a 
Amsterdam,  en  qualité  d'organiste  à  l'église  des 
-Remontrants.  Il  ;  mourut  le  10  octobre  1745.  On 
.a  gravé  de  sa  composition,  a  Amsterdam  : 
1°  Six  sonates  pour  violon  seul.  —  V  La  Bella 
Tedesca,  oder  14  Pastoretten,  Mutetttn  vnd 
J>ajtsanen  fur  Klavier. 

NOZZAEU  (André),  excellent  ténor  Malien, 
naquit  à  Bergame  en  1775 ,  et  fit  ses  études  de 
.chaut  sons  la  direction  de  l'abbé  Pelrohelli,  se- 
cond maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de 
cette  ville.  Plus  tard,  il  recul  des  conseils  de  Da- 
vid pire,  et  d'Aprilc.  A  l'Age  de  dix-neuf  ans, 
il  débuta  sur  le  Ihéstrede  Pavie,  et  y  reçut  du 
.public  un  accueil  si  flatteur  qu'il  lut  engagé  a 
Rome  pour  la  saison  suivante.  En  1796,  il  chanta 
au  mettre  de  la  Scalï,  a  Milan,  dans  la  Capric- 
ciosa corretta,  de  Vincent  Martini.  Il  v  fut  rap- 
pelé dans  l'été  de  l'année  suivante,  et  on  l'y  re- 
trouva au  printemps  de  1 800.  En  1803  il  se  rendit  a 
Paris,  et  y  débuta  clans  H  principe  di  Toronto, 
«le  Pair.  Bien  que  sa  voix  eût  une  rare  étendue, 
beaucoup  ne  moelleux,  de  pureté  et  de  fieiihi- 
lité,  il  n'eut  aucun  succès  dans  le  premier  acte, 
et  ne  se  releva  que  dans  l'air  du  second.  Dans  les 
morceaux  d'ensemble,  il  chantait  a  peine  et  ré- 
servait tou  lot  ses  ressources  pour  les  airs.  Son 


succès  le  plu»  brillant  fut  dans  le  rôle  de  Paolino 
du  Matrtmonio  segreto.  Peu  de  chanteurs  ont 
dit  aussi  bien  que  lui  le  grand  air  :  Pria  che 
tpuntt,  et  te  duo  :  Cara,  non  duoitar.  Je  l'en- 
tendis alors,  et  c'est  de  loi  qne  je  reçus  les  pre- 
mières notions  du  beau  chant  Italien,  quoique, 
suivant  l'opinion  de  Garât,  il  tût  inférieur  i  M  an- 
dini  et  a  Vîganoni  (voy.  cet  noms).  Peu  de  chan- 
teurs italiens  ont  éprouvé  comme  lui  la  fâcheuse 
influence  du  climat  de  Paris;  cardans  l'espace 
d'une  année  sa  voix  perdit  quelques-unes  de  ses 
plut  belles  notes  élevées,  et  s'affaiblit  progressi- 
vement. Lorsqu'il  quitta  la  France,  vers  la  lin 
de  1804,  il  semblait  qne  sa  carrière  fût  perdue  ; 
cependant  il  chantait  encore  dix-hultana  après, 
k  Naples,  etsa  voix,  qu'on  croyait  affaiblie,  ac- 
quit une  rare  puissance  après  qu'il  eut  passé 
l'Age  de  trente  ans.  Après  avoir  chanté  avec  suc- 
ces  sur  les  principaux  théâtres  de  l'Italie,  par- 
ticulièrement k  Turin  en  1807,  A  Rome  l'année 
suivante,  A  Venise  en  1800,  s  Milan  en  1811,  Nos- 
sari  se  fixa  k  Haplea,  où  il  créa  les  rôles  de  pre- 
mier ténor  dans  l'Élitabeth,  Oiello,  Armida, 
Mosè,  Ermione,  la  Donna  del  logo,  et  Zel 
mira,  que  Sosslni  écrivit  pour  lui.  En  1835,  il 
se  retira  de  la  scène,  et  ne  conserva  q  ue  sa 
place  de  chanteur  de  la  chapelle  du  roi.  Frappé 
d'apoplexie  foudroyante,  le  11  décembre  1833, 
il  expira  le  même  jour,  i  l'âge  de  cinquante-six 

NUCCI  (Joseph),  compositeur,  attache"  I 
l'Opéra  de  Turin,  en  1790,  a  écrit  pour  ce  théâtre 
la  musique  des  ballets  :  l'Angelica  WeUon;  V  / 
dueCacciatoricla  VendUricedt  latte;  3TÂ- 
merlcana  in  Europa  ;  4°  Orfeo  ed  Bvridice  ; 
i,"  GU  schiavi  turchi.  Tous  ont  été  représentés 
en  1791.  On  connaît  iiussi  sous  le  nom  deKucci  : 
Étude  en  100  variations  pour  le  violon ,  avec 
ace.  d'un  second  violon  ;  Offenbach,  André. 

NUCET1  (Flamïwo),  organiste  de  l'église 
Saint-Jean  l'évangélisle,  k  Parme,  naquit  dans 
cette  ville  vers  1580.  Il  s'est  fait  connaître 
comme  compositeur  par  un  ouvrage  qui  a  pour 
titre  :  Magnificat  el Litanie  délia  Beata  Vit- 
aine  a  otto  voci,  in  Venetta,  app.  Bartolomeo 
Magnl,  1617,  in-4*. 

NUCECS  (ALiin),  musicien  du  seizième 
siècle,  dont  te  nom  latin  n'est  que  la  traduc- 
tion de  Noyer,  ou  Du  Roger,  Tut  généralement 
désigné,  comme  on  le  verra  tout  k  l'heure, 
par  le  sobriquet  de  Su  Cavcauier,  parce  que, 
dans  le  patois  du  nord  de  la  France,  le  noyer 
est  appelé  Gaucquier.  Il  naquit  k  Lille,  dans  la 
Flandre  française,  vers  les  dernières  années  du 
quinzième  siècle,  et  fut  maître  de  chapelle  de  l'ar- 
clifducMatliiasd'Aulrîclie.Onadeaa  composition 


_nOO'JK 


HTJCEUS  —  KYON 


34 1 


quatre  roe**esa.  cinq,  six  et  huit  voix  publiées  sous 
ce  titre  :  Quatuor  Mitue  quinque,  tex  et  octo 
nacra»,-  aactore  Alarao  Nuceo  ralgo  Du 
Gaucquier,insulano,  Serenitt.  Prbtctpis  Ma- 
thta*  Auttri.  etc  ,  muticorum  przfecto.  Jam 
prfmumfn  iucem  édite.  Antuerpix,  ex  ofltctna 
Chrittophori  Planant,  typograpkl  regii,  1539, 
in-fol.  de  XCV  feuillets  chiffrés  d'un  seul  coté.  Le* 
ouvrages  contenus  dans  ce  volumesonl:  l°InAs 
persUme  aquK  benedictx,  s  6  voix  ;  1°  Mi&sa 
Mcsror  cuncla  lenet,  à  5  ton  ;  3°  Mista  sine 
■online,  à  6  t oii ,  4*  Missa  Beatl  omoes,  à  S 
voix  ;  5*  Jf if  sa  tint  nomtne,  i  S  voix . 

XUCHTER  (Ji^-Pmlippe),  maglster  et 
directeur  de  musique  à  Krbach,  en  Souabe,  na- 
quit h  Augsbourg,  vers  le  milieu  du  dix-sep- 
tième  siècle.  Il  s'est  fait  connaître  par  un  recueil 
de  messes  solennelles  de  aa  composition,  inti- 
tulé :  Otmm  patehale  navum ,  te»  Missx  do- 
minicain, 4  vocibus  et  4  instrumenta  con- 
cert.; Ulm,  1«9S,  in-4". 

NUC1US(Frédéric-Jk»ii),  né  fcGcerlttz,  en 
IS50,  fut  d'abord  moine  au  couvent  de  Rauden, 
en  SUeaie,  puis  abbé  de  Himmelwiti.  Dana  aa 
jeunesse  il  étudia  la  musique  chei  Jean  Win- 
Uer,  à  Milrweyda,  en  Saie.  Il  fut  considéré 
comme  an  îles  musiciens  le*  plus  instruits  de 
son  temps,  et  se  lit  connaître  avantageusement 
comme  compositeur  et  comme  écrivain  didacti- 
que. Il  était  âgé  de  cinquante-six  au  lorsqu'il 
publia  un  traité  rie  composition,  intitulé:  Musicx 
poetiem,  siée  de  composttlone  canlus  prxcep- 
tionet  abtolutissimx,  nunc  prtmum  a  F, 
tiueio,  Gorticeiut  Lasatlo,  abbate  Ggmielni- 
cens!  in  lucem  édita,  typis  Crisptni  Scharf- 
fimberg  I.  typoyraphl  tiissensis  (de  Neiss), 
anno  nncxiu,  ln-4"  de  1 1  feuille».  Ce  livre,  bien 
que  peu  volumineux,  est  un  des  meilleurs  ou- 
vrages du  même  genre  publiés  en  Allemagne. 
Les  principales  compositions  de  Hudua  ont  été 
publiées  sous  les  titre*  suivants  ;  1°  Modula- 
Uetet  ancrât  modls  miwfcif  6  et  S  wews 
camp.,  Prague,  1591,  in-4*.  î*  Cantionum  ta- 
enirum  6  et  6  vtcum,  lib.  I  et  U,  Liegnils  in, 
Hoffmann  cite  aussi  Nncios,  dans  son  livre 
sur  les  musiciens  de  la  Silésie  (  p.  335),  comme 
auteur  de  plusieurs  hymnes  telles  que  :  Chriite, 


gui  lux  es  et  dits,  a,  4  voix  ;  Benedtctus  Dmitt 
a  e  vols  ;  Sudus  egretsus  svm  ;  flomo  natuf 
sum,  i  S  voix  ;  Vana  talus  hominis  ;  Domine* 
Detu  noster  ;  Puer  gui  natvt  est  ;  Nunc  dimit- 
(Ai,  à  6  voix;  Ab  orienté,  à  5  voix;  Domine, 
non  seçundum  ;  Factura  est  lilenf ium,  à  5 

NUWAIM  ou  NOWAIR1  (Scbébab- 
E&BUf-AHHEo},  écrivain  arabe  du  huitième  siècle 
de  l'hégire,  était  né  en  Egypte,  et  mourut  Fan 
731  (1331-x  de  J.-C.),  a  l'âge  de  cinquante  ans. 
Également  célèbre  comme  jurisconsulte  et 
comme  historien,  il  avait  écrit  plusieurs  ouvrages, 
dont  un  seul  est  maintenant  connu  :  c'est  une 
sorte  d'encyclopédie  historique  rangée  par  ordrsr 
de  matières.  Elle  a  pour  titre  :  Nihayat  alarab 
ji  fonoun  atadab  (Tout  ce  qu'on  peut  désirer 
de  savoir  sur  les  diverses  branches  des  sciences). 
Cette  encyclopédie,  divisée  en  cinq  parités,  dont' 
chacune  renferme  cinq  livres,  forme  dix  volumes. 
La  bibliothèque  de  Levde  eu  possède  un  manus- 
crit complet.  Dans  le  troisième  livre  de  la.  se- 
conde partie,  Nowairt  traite  de  la  musique,  du 
cbsnt  et  de*  instruments  a.  cordes  ;  des  opinion*. 
des  docteurs  concernant  ces  choses;  des  grands ■ 
personnages  qui  ont  cultivé  la  musique;  der 
l'importation  de  cet  art  dans  la  Perse  et  dans  - 
l'Arabie;  de  l'histoire  des  musicien*;  de  ce  qu'un- 
musicien  doit  savoir,  et  de  ce  que  les  poêles  ont 
dit  de  la  musique  et  des  instruments. 

NYON  (Cuude-Guillaciie),  dit  La  Foundy, . 
né  à  Paris  en  1567,  se  distingua  par  son  habileté 
sur  le  violon,  et  fut  breveté  par  lettres  patente* 
comme  roi  des  violons  et  maître  des  joueurs 
d'instruments,  tant  haut  que  bas,  dont  tout 
te  royaume  de  France.  Dans  un  acte  authen- 
tique, passé  le  SI  août  160S,  il  prend  aussi  la 
qualité  de  violon  ordinaire  de  la  chambre  du- 
rai. Noyon  paraît  avoir  été  le  premier  qui  ait 
institué  des  lieutenants  du  roi  des  violons  dan* 
les  provinces.  Il  mourut  en  1641 ,  et  eut  pour 
successeur  Gaillard  Taillasson,  dit  Matkr.lin(voy. 
TaiLLasson).  Dan*  la  collection  d'ancienne- 
muiiqoe  française  recueillie  par  Philidor,  sous  le  ■ 
régne  de  Louis  X1Y,  on  trouve  une  sarabande. 
connue  sous  le  nom  de  Sarabande  de  Guil- 
laume, qui  est  de  la  composition  de  Nyou. 


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0 


OBERHOFFER  (Boni},  Dé  vrelsembla 

blement  à  Trtvea,  rut  d'abord  professeur  de 
piano  daiu  cette  ville,  et  publia  une  méthode 
élémentaire  de  piano  bous  le  titre  :  Kvrt  g»- 
faute  magl.  VolUt.  praktitche  Klaviertchule 
mit  vielen  Beiipielm  vnd  Vebvngen  (École 
pratique  du  piano,  courte  malt  complète,  avec 
beaucoup  d'eiemple*  et  d'exercices)  ;  Bonn,  Sim- 
rook.  il  adonné,  comme  supplément  à  cet  ou- 
vrage :  Six  pièce*  à  quatre  maint  pour  le 
piano;  ibid.  Plus  lard, M.  Ôberhofler s'est  Bté  à 
Luxembourg,  où  il  vil  maintenant  (1SSJ),  en 
qualité  de  professeur  du  séminaire  des  institu- 
teur! du  grand  duché.  On  a  de  cet  artiste  dis- 
tingué un  bon  livre  Intitulé  i  Harmonie  vnd 
Composition*  lehre  mit  beumderer  Rùekticht 
avf  des  Orgeltpiel  in  Katholttclien  Kirchen 
(Sdence  de  l'harmonie  et  de  la  composition  avec 
des  observations  particulières  sur  le  jeu  de 
l'orgue  dans  les  églises  catholiques);  Luxem- 
bourg, Heintie  frères,  1860,  1  vol.  gr.  ln-S°  de 
tel  pages.  Les  exemples  donnés  par  H.  Ober- 
hofler sont  bien  écrits,  et  l'harmonie  en  est  élé- 
gante. Cet  artiste  est  membre  honoraire  de  la 
société  d'archéologie  chrétienne  et  historique  de 
frères. 

OBEBIuENDER  (t.),  organiste,  professeur 
de  piano  et  compositeur  à  Ali -la- Chapelle  vers 
1830,  a  fait  exécuter  dans  cette  ville,  en  1836, 
rue  symphonie  de  sa  composition,  qu'il  •  dédiée 
au  roi  des  Pays-Bas,  Guillaume  1".  Je  n'ai  pu 
trouver  aucun  autre  renseignement  sur  cet 
artiste. 

OBERLEITNEB  (AurmÉ),  né  le  17  sep- 
tembre 1786,  à  Àugera,  dans  la  basse  Autriche, 
apprit  dans  son  enfance  le  chant  el  le  violon  dans 
l'école  de  cet  endroit.  En  1804,  son  père,  Admi- 


nistrateur de  la  seigneurie  d'Angern,  l'envoie  à 
Tienne  pour  étudier  ta  chirurgie;  mais  son  pen- 
chant pour  la  musique  lui  fit  négliger  la  profes- 
sion qui  lui  était  destinée,  pour  l'étude  de  la  gui- 
tare et  de  la  mandoline,  sur  lesquelles  il  acquit 
une  habileté  remarquable.  11  a  publié  environ 
quarante  œuvres  pour  ces  instruments  chez  les 
divers  éditeurs  de  Vienne;  mais  il  a  conservé  en 
manuscrit  beaucoup  de  quatuors,  trios,  varia- 
lions,  etc.  En  1815,  Oberletlner  a  obtenu  un  em- 
ploi dans  la  maison  de  l'empereur,  puis  11  fui  ins- 
pecteur de  l'argenterie  de  la  cour  impériale.  Ses 
occupations  multipliées  dans  ce  poste  lui  ont 
fait  négliger  la  musique  dans  les  derniers  temps. 

OBERMAYER  (Joseph),  violoniste  dis- 
tingué, naquît  en  1 74»,  aNexabudicx,  en  Bohème, 
et  Tut  élèvede  Kammel,  Plus  tard,  le  comte  Vin- 
cent Waldatein  l'envoya  en  Italie  pour  y  per- 
fectionner son  talent.  Tartlni  l'admit  dans  son 
école  et  lui  transmit  sa  belle  et  large  manière 
d'exécuter  l'adagio.  De  retour  en  Bohème,  Ober- 
mayer  y  reprit  ses  fonctions  de  valet  de  chambra 
du  comte  Waldatein.  Vivant  dans  les  terres  de 
ce  seigneur,  il  se  faisait  rarement  entendre  en 
public,  mais  il  reparut  avec  éclat  à  Prague  en 
1S0I,  et  le  4  juillet  1S0S  il  Ht  admirer  son  ta- 
lent dans  la  fêle  musicale  qui  fui  donnée  a  l'é- 
glise de  Strabow,  quoiqu'il  fût,  alors  âgé  de  cin- 
quante-quatre ans.  Il  vivait  encore  es  1816; 
mais  depuis  Ion  on  n'a  plus  eu  de  renseigne- 
ments sur  sa  personne.  Obermayer  avait  en  ma- 
nuscrit plusieurs  concertos  de  sa  composition  - 
aucun  de  ses  ouvrages  n'a  été   gravé. 

OBERNDOERFFER  (Davw),  composi- 
teur allemand,  vécut  h  Francfort  vers  lo  milieu 
du  dix-septième  siècle.  II  a  fait  imprimer  de  sa 
composition  :  Allegrczxa  musicale,  au   chok 


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OBERNDOERFFER  —  OBRECHT 


343 


de  pavanes,  caillantes,  entrée), 
cercarl,  de.,  1 4, 5,  6  parties,  pour  divers  ins- 
truments; Krancfort-sur-le-Mein,  1650,  in-*". 

OBERTHUIl  (.-).  professeur  de  harpe  dis- 
tingue, fat  attaché  au  service  du  duc  de  Nassau, 
comme  musicien  de  1*  chambre,  et  résida  à 
■Wiesbaden,  où  il  lit  représenter  avec  succès  on 
opéra  qui  avait  pour  litre  tlarit  von  JVumw. 

En  1847  et  1848,  il  «lait  à  Francfort  ;  pais  il  se 
rendit  •  Londres,  où  H  est  encore  (lBSî).  Cet 
artiste  a  publié  un  concerto  pour  la  liarpe  arec 


OB1ZZ1  (Domaioce),  musicien  italien,  vécut 
au  commencement  du  dix-septième  siècle.  Il  a 
lait  imprimer  de  sa  composition  :  Madrigall 
concertait  a  due,  Ire,  quattrv  e  cinque  nocl, 
Ubro  primo;  Venise,  1627,  in-4°. 

OltRECHT  (Jacqces),  un  des  plus  grands 
musiciens  du  quinzième  siècle,  et  peut-être  le 
plus  habile  de  tous  les  conlrepointisles  de  ce 
temps,  paraît  avoir  vu  le  jour  vers  1430,  s  Ulrecht 
qui,  alors,  était  sons  la  domination  des  ducs  de 
Bourgogne,  et  à  ce  litre  ne  formait  qu'un  seul 
État  avec  Ut  Belgique.  Eu  1465,  Obrecht  était 
maître  de  chapelle  de  le  cathédrale  de  cette  ville. 
Érasme,  qui  était  né  a  Rotterdam  en  1467,  et 
qui  avait  été  placé  comme  enfant  de  choeur  dans 
cette  église,  a  l'âge  de  sis  ans,  apprit  la  mu- 
sique sous  la  direction  de  ce  maître.  Glarean, 
qui  nous  apprend  ce  fait  (In  Dodecath.,  p.  256], 
le  tenait  d'Érasme  même.  L'habileté  et  la  facilité 
d'Obreeht  étalent  si  grandes,  qui!  lui  suffisait 
d'une  nuit  pour  composer  une  messe  digne  de 
l'admiration  des  plus  savants  musiciens  de  son 
temps.  Banc  prxterea  fama  ett,  dit  Glaréan 
(lac.  cit.),  tonta  ingenii  celeritate  ac  Inven- 
tants copia  viguissc,  ut  per  imam  noetem, 
egregiam,  et  qt&e  doclit  admiration*  estet, 
miuam  componeret.  La  plupart  des  circons- 
tances de  la  vie  de  cet  artiste  célèbre  ont  élé  igno- 
rées jusqu'ici;  mais  il  est  hors  de  doute  qu'il  a 
vitité l'Italie,  puisque  Aaron  déclare,  dans  ce 
passage,  l'avoir  connu  a  Florence  :  Snmmta  in 
vrle  viras  imttaU,  prxcipve  vero  Jotqvinum, 
Obret,  Itaae,  et  Agricolam,  quibatcum  miKi 
Floreatix  famiUaritas  et  comuetudo  lummo 
fuit.  (De  tntlittttione  harmonica,  lib.  111,  c.  ix, 
fol,  39,  verso).  Une  difficulté  assea  grande  se 
présente  id  cependant,  car  on  verra  plus  loin, 
par  les  documents  découverts  dans  les  archives 
de  l'église  Notre-Dame  d'Anvers,  que  Obrecht 
était  mort  avant  1507  ;  or,  si  Aaron  n'avait  que 
vingt-six  ans  lorsqu'il  publia  le  livre  d'où  est 
lire  la  passage  qu'on  vient  de  lire,  et  qui  ne  fut 
publié  qu'en  1516,  il  est  impossible  qu'il  ait  connu 
Obrecht,  car  i(;ie  serait  né  qu'en  1489  ou  1490,  et 


l'on  Terra  tout  a  l'heure  que  les  diï  dernières  an- 
nées de  la  vie  de  l'illustre  maître  qui  est  l'objet 
de  cette  notice  furent  tourmentées  par  les  mala- 
dies et  les  infirmités  qui  ne  lui  permirent  plus 
de  voyager.  Si  -do  ne  on  accepte  comme  irrécusable 
le  témoignage  à' Aaron,  il  fauj  de  toute  nécessita 
rectifier  le  chiffre  de  l'âge  de  cet  écrivain  au 
moment  où  il  publia  son  livre,  et  supposer  qu'il 
naquit  vers  1470,  au  lieu  de  1490  (1).  Dans 
celle  hypothèse,  il  aurait  pu  connaître  Obrecht 
vers  1491,  avant  que  celui-ci  vint  concourir 
pour  obtenir  la  place  de  maître  de  chapelle  de 
la  collégiale  d'Anvers.  Grflee  à  l'obligeance  par- 
faite de  M.  le  chevalier  Léon  de  Burbure,  et  aux 
recherches  persévérantes  qui!  a  bien  voulu  faire  à 
ma  demande,  je  pois  donner  ici  des  renseigne- 
ments précis  sur  la  dernière  époque  de  son 
enistence  :  ces  renseignements  sont  tirés  de  do- 
cumenta authentiques  qui  se  trouvent  dans  les 
archives  de  l'église  Notre-Dame ,  d'Anvers. 

A  la  mort  de  Jacques  Barbireau  (voyez  ce  nom), 
en  1491,  le  chapitre  de  cette  église  s'occupa  de 
la  nécessité  de  loi  donner  un  remplaçant  :  treize 
compétiteurs  se  présentèrent,  et  lurent  misé  l'es- 
sai tour  à  tour  pendant  une  année  pour  la  direc- 
tion de  la  musique.  Maître  Jacques  Obrecht, 
qui  était  de  ce  nombre,  fat  jugé  le  plus  capable 
de  succéder  au  maître  décédé,  et.fut  installé  dans 
son  emploi  en  1491.  Son  nom  est  écrit  dans  di- 
verses pièces  contemporaines  Obrech,  Bobrecht, 
ou  en  latin  Oberti  et  Boberti.  Non-seulement 
il  était  maître  de.chapelle  du  chœur,  mais  il  eut  en 
même  temps  la  place  de  maître  de  client  de  la 
chapelle  de  la  Vierge.  Deux  ans  après  (1494),  il 
obtint  une  ekapelanle  (bénéfice)  dite  la  pre- 
mière à  l'autel  de  Saint-Jonc  (Sancli  Judoci 
prima),  dans  la  même  église.  Les  livres  de 
compte  du  chapitre  font  connaître  qu'Obrecht  lit 
faire  pour  les  offices  du  grand  chœur  (qui,  en 
1494  étaient  exécutés  par  67  chanteurs,  non 
compris  les  enfants)  de  nouveaux  livrez  de  dé- 
chant, lesquels  contenaient  des  messes  pour  les 
grandes  fêtes,  des  motets,  des  Magnificat,  et 
qu'il  corrigea  les  fautes  des  anciens  livres.  Les 
comptes  de  la  chapelle  de  la  Vierge,  rapproches 
de  cens  du  corps  des  chapelains,  nous  appren- 
nent aussi  qu'Obrecht  fil  de  fréquentes  absences 
et  qu'il  futsonvent  malade,  notamment  en  H96, 
1498,1501  et  1504}  enfla,  que  lorsqu'il  reprenait 
ses  (onctions,  on  lui  faisait  des  ovations  et  des 
cadeaux  de  bienvenue.  On  voit  de  plus  dans  les 

(I)  le  s'il  pu  fait  «ilr.  olwmtloil  dlDi  la  notice  d*l- 


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344  OBB 

même*  comptai  que  ses  absence*  de  la  chapelle 
delà  Vierge  furent  si  longues  en  1601  et  150*. 
qu'on  juge*  nécessaire  de  lui  donnât  pour  sub- 
stitut d'abord  maître  Michel  Berruyer  (1],  puis 
Gaspar  (voyez  ce  nom),  ondes  principaux  chan- 
teurs (5),  et  enfin  tngitre  Jean  Rat»,  qui, après 
la  mort  d'Obreeht,  conserva  toute*  ses  fonctions. 
Parmi  les  noms  cites  dais  ce*  même*  comptes, 
*  l'occasion  d'Obreeht,  on  toit  celui  de  maître 
Georges,  par  qui  ce  maître  Ht  écrire  de  nou- 
veaux recueils  de  motel*.  Ce  nom  est  inconnu 
parmi  ceux  de*  musiciens  belges  dont  ou  a  im- 
primé les  compositions  ;  car  ce  ne  peut  être 
Georges  de  la  Bêle,  qui  naquit  un  demi-siècle 
plu*  tard. 

L*  considération  dont  jouissait  Obrechl  était 
si  grande,  que  le*  plus  célèbres  arliaLe*  Tenaient 
le  visiter  de  toute*  parte  et  lui  soumettaient 
leur*  ouvrages.  Ainsi,  en  149î,  plusieurs  musi- 
ciens étrangers  k  I*  ville  d'Anvers  vinrent  chan- 
ter sous  sa  direction,  pour  faire  juger  sans  doute 
par  lui  de  leur  habileté  dans  l'exécution  de  la 
musique  dans  le  svslàrae  si  difficile,  et  a  vrai 
dire  absurde,  de  la  notation  proportionnelle  de 
cette  époque.  Eu  1403,  ce  furent  le*  chanteur* 
de  la  collégiale  de  Bois-le-Duc  qui  Tinrent  vi- 
6iter  la  chapelle  de  Notre-Dame  et  son  illustre 
maître.  En  ItSS,  Obrecht  reçut  la  visite  d'un 
célèbre  musicien  français  au  belge,  qui  avait 
été  au  service  de  Galéas  Siorce,  duc  de  Milan,  et 
qui,  sans  doute,  après  l'usurpation  de  Ludovic 
Sforce,  avait  été  congédié  comme  Gaspard  Van 
Veerbeke  et  d'autres,  Hernardino  Corio,  con- 
temporain de  cet  artiste,  dit,  dans  sou  Histoire 
de  Milan,  que  le  dnc  Gsléa*  entretenait  dans  sa 
chapelle  trente  musiciens  ultramont ains,  aux- 
quels il  accordait  de  gros  appointements.  L'un 
d'eux,  dit-il,  nommé  Cordier,  avait  cent  ducats 
par  mois  (3).  Il  doit  y  avoir  quelque  erreur 
dan*  ce  chiffre.  En  1*95,  Obrecht  eut  llionneur 
d'être  visité  par  le  miitre  de  la  chapelle  du  pape, 
Chrialoteno  Uorbone,  de  la  famille  du  marquis 
de  Ferait*,  évèqua  de  Cottone,  qui  occupa  sa 
charge  a  la  chapelle  pontificale  depni*  1491  jus- 
qu'en 1507.  Obrecht  avait  envoyé  en  1491  une 

PMttioa  iBpilBec  ou  nuwuerttc.  bi  par  lacaae  dtauoa. 
a)  UparilEqueCaipir  m  Gupard  V»  Vetrùexe.  iprèj 


un-  etnanUne  Curie  HUonac  HU- 
«la  orient  M  Milmm  tutti  (i  finit. 


messe  de  m  composition  aux  chantres  de  .Saint 
Donatien  de  Bruges;  ils  vinrent  en  corps  la  re- 
mercier en  l*9«.  Toutes  cet  vitite*  étaient  ac- 
compagnées de  banquets  et  de  présentations  de 
vin  d'honneur,  dont  les  frais  sont  portés  aux 
compte*  de  I*  chapelle  dan*  les  registres. 

Obrecht  entretint    de*    relations  habituelle* 
avec  divera  artiste*  distingués  depuis  «on  entrée   - 
à  la  chapelle  de  te  collégiale  d'Anvers  jusqu'à  tes 
dernier*  moments.  Voici  le*  nom»  de  ceux  que 
H.   de  Burbure  a  trouvés  dans  le*  d 
qu'il  a  consultes  : 

I*  Benrt  (  et  plussouveut  Barri)  B 
qui,  après  avoir  été  enfant  de  chœur  de  te  cha- 
pelle de  la  Vierge  jusqu'en  1488,  Tut  organiste  de- 
le  même  chapelle  depuis  1493  jusqu'en  1601. 

a*  Maître  Jacquet  Van  Doom*  (  en  latin  De 
Spina),  son  successeur,  organiste  d'nn  talent 
remarquable  pour  cette  époque. 

1°  Antoine  Van  den  Wyngaert  (eu  latin  De 
Yined),  qui  avait  été  élève  d'Obreeht  (voyei 
Fan  den  Wyngaert). 

4°  Jacotin  (voyez  ce  nom). 

o°  Matlre  Michel  Beruyer  on  Bemtfer, 
dit  de  Letsines,  parce  qu'il  était  né  dans  le  bourg 
de  ce  nom ,  chapelain  de  la  collégiale  d'Anvers, 
excellent  musicien  et  chanteur  du  cuteur. 

6*  Jean  Régit  (voyet  ce  nom). 

7°  Madré  Jean  de  Bvkile,  dit  matlre  Jean 
d'Anvers,  facteur  d'orgues  renommé,  décédé  en 
1504. 

8"  Jean  flepoti*  (ou  de  Pieve),  chapelain,  reçu 
mi  1495 

.  9°  Corneille  de  Bultt,  Rogteret  Pierre 
Stonirev.il,  dit  o" Amiens,  tous  chanteur*  de  la 
collégiale. 

10°  Jean  de  Guyse,  vicaire,  et  Antoine  Sa- 
veston,  ancien  chantre  de  1*  chapelle  pontili- 

11°  Maître  Charles  Covtereau,  chanoine  et 
musicien  savanl, qui  légua,  en  1515, à  l'admi- 
nistration des  enfante  de  chœur  de  Notre-Dame, 
une  ferme  si  tuée  au  village  deWommelghem,  près 
d'Anvers,  dont  le  revenu  a  servi,  jusqu'en  1 797, 
k  l'entretien  et  a  l'éducation  littéraire  des  en- 
fants de  choeur  Indigents,  lorsqu'ils  perdaient  I» 
voix  a  la  suite  de  la  mue. 

13'  Enfin  Jaegvet,  surnommé,  le  Liégeois, 
copiai*  de  musique  et  chanteur  instruit,  et  Mi- 
chel de  Bock ,  le  jeune,  chapelain. 

La  date  précise  de  te  mort  d'Obreeht  n'a  paa 
été  trouvée  par  H-  de  Burbure  :  son  nom.  ne 
Dgure  pas  dan*  le*  comptes  des  funérailles  de  In 
collégiale;  mais  au  chapitre  de*  receltes  du 
compte  de*  chapelains ,  qui  commence  k  te 
Saint-Jean  d'été,  et  qui  est  closle   11  juta  1507, 


on  trouve  cas  mol*  :  «  Htm  les  ancien»  det  clia- 

•  pelaini  ont  reçu  la  moitié  des  droit»  d'instal- 

■  talion  de  Gérard  Gysels,  familier  dn  chanoine 

•  maître  Uéfia  Relu,  mi»  en  possession  de  la 

•  première  charjeiank  de  l'autel  de  Saint-Josse, 

■  vacante     par    le  décès  de    maître  Jacques 

■  Obi-ecltt  (I).  *  Or,  ce  mal  Ire,  qui  depuis  isoî 
n'aesisUil  plus  aux  offices  du  grand  ehieur, 
cessa  de  remplir  aea  fonctions  a  ta  chapelle  de 
la  Vierge  en  1504,  sans  doute  à  cause  do  «on  âge 
avancé  et  du  mauvais  état  do  u  santé;  d'où  il 
résulte  que  son  décès  eut  lien  entre  les  années 
1504  et  1507,  et  selon  toute  apparence,  a  une 
date  approchée  de  cette  dernière,  car  un  béné- 
fice ne  restait  jamais  longtemps  sans  titulaire. 

Apre*  Érasme,  l'élève  le  plus  connu  d'Obrecht 
eat  Antoine  Van  den  Wyngaert,  d'Utrecht,  qui 
fut  chapelain  de  la  collégiale  d'Anvers,  et  qui, 
comme  on  Tient  de  le  voir,  demeura  toujours  en 
relation  btbc  lui.  On  croit  aussi  qu'Ohreebl 
enseigna  la  musique  a  Thomas  Tiamen  et  a 
Adam  Lu* r,  tous  deux  d'Aix-la-Chapelle.  H  eut 
d'ailleurs  beaucoup  d'inlluence  sur  le  perfec- 
tionnement de  l'art  de  son  temps,  car  il  est  su- 
périeur i  tous  ses  contemporains  en  ce  qui  con- 
cerne le  mouvement  des  voix  dans  l'harmonie. 
Obrecbt  jouissait  d'une  grande  autorité  parmi 
les  musiciens  du  quinzième  siècle,  à  cause  de 
son  profond  sa  Toi  r.  Hous  sommes  heureusement 
en  possession  de  monuments  assez  importants 
de  son  talent  pour  avoir  la  conviction  qne  celte 
autorité  était  justement  acquise.  Le  plus  consi- 
dérable de  ces  restes  précieux  est  un  recueil  de 
cinq  messes  i  quatre  voii  imprimé  à  Venise  en 
1403,  par  Oclavien  Pelrucci  de  Foseomhrone; 
ce  recueil  a  pour  titre  :  M  h  se  obreht  (sic).  Je 
ne  demande.  Grecorum.  Fortwia  detperttta. 
Malheur  me  tact.  Salve  diva  parent.  Ce  ti- 
tre ne  se  trouve  qu'à  la  partie  du  mperiiu; 
les  antres  partie*  ont  simplement  au  premier 
feuillet  A  pour  altut,  T  pour  ténor,  B  pour 
battus;  mais  a.  l'a  vaut -dernier  feuillet  de  cette 
dernière  on  lit  :  lmpreuvm  Venetlitper  Octa- 
vianum  Pctruttum  Forotempronientem,  1501 
die  34  Martil.  eum  privilégia  inviclittimi 
Vominum  Veneltarumque  nvltut  pouii  cou- 
tvm  jit/uratum  imprlmere  rub  pena  in  ipto 
privilégia  contenta.  Au-dessous  est  la  marque 
de  l'imprimeur.  L'Impression  du  texte  est  go- 
thique, petit  in-4°  oblong.  Quant  a  la  notation 
de  la  musique,  ou  sait  quelle  est  la  perfection 

(1)  1<*S-IMT. 


CHT  345. 

des  caractères  de  Petrucci.  La  pagination  de 
quatre  parties  ae  suit  de  cette  manière  :  le  su- 
periua  est  contenu  dans  les  1g  premiers  feuil- 
lets, suivis  de  deux  feuilleta  dont  les  portées  sont 
en  blanc;  le  ténor  commence  au  feuillet  31  et 
finit  su  verso  du  33*,  suivi  d'un  feuillet  avec 
les  portées  vides  ;  Valtus  commence  au  3af  feuil- 
let et  finit  au  verso  du  55"* ,  suivi  d'un  feuillet 
blanc;  enfin,  ta  basse  commence  au  feuillet  57  et 
finit  au  verso  du  feuillet  74,  suivide  celui  qui  porte 
la  date  de  l'impression  et  le  nom  de  l'imprimeur 
avec  aa  marque,  et  d'un  feuillet  à  portées  vides. 
Trois  exeinplai  res.don  t  deu  x  incoropleta  ,de  ce  pré- 
cieux recueil  existent  en  Allemagne:  celui  île  ta  bi- 
blEothèqne  royale  de  Berlin  est  complet  ;  la  basse 
manque  a  celui  de  la  bibliothèque  impériale  de 
Vienne,  et  la  bibliothèque  royale  de  Munich  ne 
possède  que  deux  des  quatre  parties.  Un  autre 
exemplaire  complet  est  à  la  bibliothèque  do  Lycée 
communal  de  musique  a  Bologne.  A  la  vente  de 
l'intéressante  bibliothèque  musicale  de  H.  Gas- 
peri, de  Bologne,  faite  a  Paris  au  mois  de  fé- 
vrier 1893,  on  exemplaire  complet  s'est  trouvé 
et  a  été  acquis  par  H.  le  libraire  Asher,  de 
Berlin  ;  puis  il  est  devenu  la  propriété  de  M.  Li- 
bri,  qui  l'a  fait  mettre  en  vente  i  Londres  avec 
la  réserve  de  sa  riche  bibliolhèque,  au  mois  de 
juillet  de  la  mime  année  :  il  eat  anjouid'imi  en 


Ktiiulwri  JtuoH  Otreitt 


Le  premier  livre  des  messes  de  divers  auteurs, 
a  4  voit,  publié  en  1503,  par  Oclavien  Petrucci, 
contient  la  messe  d'Obrecht  qui  a  pour  titre 
Si  Didero.  Ce  recueil,  intitulé  Missarum  di- 
venorum  avetorum  liber  prtmiis,  porte  ces 
mots  au  dernier  feuillet  de  la  basse  :  Intprestum 
Venetiis  per  Oclavtanam  Petntlivmt'orosem- 
pronietaem,  1508  die  13  martil.  cum  privi- 
légia, etc.,  petit  fn-4°  obi.  Les  messes  des  an- 
Ires  musiciens  contenu  es  dans  ce  recueil  sout  cel- 
les-ci :  De  franta,  par  Baairon  (sic)  ;  Drlnghe, 
par  Brumel;  rat-fa  pat,  par  Gaapar;  De 
tancto  Antonio,  par  Pierre  de  la  Rue.  Il  y  a  des 
exemplaires  complets  de  ces  messes  dans  le  Mu- 
séum britannique,  a  Londres,  dans  la  bibliothè- 
que impériale  devienne,  et  dans  la  bibliothèque 
royale  de  Munich,  Deux  autres  messes  d'Obrecht 
se  trouvent  dans  la  collection  rarissisme  inti- 
tulée :  Miltx  tredecim.  quatuor  vocum  eprxs- 
tant&simit  mti/lcibui  eompotilx;  Norton- 
bergx,  arte  Hieronymi  Graphxl,  civlt  fto- 
rimbergentit,  1539,  petit  in-4°  obi.  Les  messe* 
d'Obrecht  onl  pour  titres  :  Ave  Regina  eœlo- 
runi,  et  Peint  Apostolus. 

Dès  le  treizième  siècle,  l'usage  de  donner  des 
testes  différents  aux  diverses  voix  qui  chantaient 
une  messe  ou  un  motet  s'était  introduit  particu- 


146 


OBRECHT  —  OCCA 


non  et  dans  lu  Pays-Bas.  On  en 
trouve  des  exemples  dans  une  de*  messes  de 

Guillaume  Dufay  contenues  du*  le  manuscrit 
5557  de  l>  bibliothèque  royale  de  Belgique. 
Bsini  en  cite  dee  exemples  puisé»  dent  les  ma- 
nuscrits de  la  chapelle  pontificale  qui  appar- 
tiennent aux  maître»  le*  plus  célébrée  des  quin- 
zième et  seixièma  si  ecles, entre  lesquelles  se  trouTe 
une  messe  d'Obreclit  à  4  voix  itinenomtne),  dm* 
le  volume  35  dee  archives  de  celte  chapelle  (1). 
Dans  le  Credo  de  cet  te  messe,  i\flncarnataiett, 
Obrecbt  Tait  chanter  par  le  ténor  une  des  grandes 
antiennes  de  Noël  (0  clavii  David,  etc.),  et  dans 
le*  deui  Agnus  Del  H  fait  dire  par  la  mente  voix 
lea  paroles  d'une  prière  à  saint  Donatien,  patron 
principal  de  la  ville  de  Bruges,  dont  le  teile 
eal  :  Béate  paler  Donatiane.plum  Domtnum 
Jhetum  pro  impietatibvt  nottrit  dépotée. 
Cette  nteaae  est  la  même  que  le  maître  avait 
envoyée  aux  chanteurs  de  l'église  Salnt-Doua- 
tien  de  Bruges,  eu  1491,  et  pour  laquelle  ils  se 
rendirent  en  corps  à  Anvers:,  en  1404,  dans  te 
dessein  de  lui  offrir  leurs  remerciaient*. 

Baini  cite  d'autres  messes  cfobfecht  sur  d'an- 
ciennes chansons  françaises,  lesquelles  existent 
parmi  tes  manuscrits  de  la  chapelle  pontifi- 
cale (2) ,  mais  sans  les  désigner  d'une  manière 
précise.  Les  motets  de  ce  grand  maître  n'offrent 
pas  moins  d'intérêt  que  ses  messes,  dans  le 
système  des  formes  de  son  lemps.  Le  plus  an- 
cien recueil  oc  l'on  en  trouve  est  le  troisième 
livre  de  la  collection  publiée  par  Pelnicd,  sous 
le  titre  Harmonlce  musices  Odhecaton  (pogp.z 
Peteluqci.)  Ce  livre,  publié  en  151)3,  est  intitulé  : 
Canli  C  n°  cento  cinquante.  On  en  trouve  uu 
exemplaire  complet  dans  la  Bibliothèque  impériale 
devienne.  Le  premier  motet  de  la  collection  est 
un  ÀceHegina  cœlarum,  k  4  v/oii ,  d'Obreclit. 
Dans  les  Moteltl  Ubro  quarto,  cuis  au  jour  par 
le  même  imprimeur,  en  1505,  petit  in-4"  oblong, 
on  trouve  de  ce  maître  :  1°  Qui*  numerare 
gveat;k  voix.  —  T  Laudet  Christoredemptori, 
idem.  —  3°.  Beata  es  MariaVirgo,  idem.  —  4°  0 
Béate  Bailli  confeuor,  idem.  Un  exemplaire 
de  cet  ouvrage  est  à  la  Bibliothèque  impériale  de 
Vienne.  Le  premier  livre  de  motels  a  cinq  vois  pu- 
blié par  Petrucd,  4  Venise,  dans  la  même  année, 
renferme  les  motels  suivants  d'Obrecht  :  1*  Fac- 
tor  orbli  Detu.  —  2*  Laudamus  nunc  Domt- 
num.  —  3*  0  pretioiisilme  languit.  Le  re- 
cueil de  motets  intitulé  SeleeUe  BantumUe  qua- 
tuer  voewm  de  Passlone  Domtni  {  Viteberga: , 
apud  Georg.  Bhamm,  1538,  petit  in-4*  obi.) 

|U  Voyez  Balai,  Mimorii  tUriCB-erUicht  dilia  vit* 
*  délit  optra  il  Fitrttagi  ta  Palalrina,  loo .  I ,  p.  as, 
«  '«  eu.  p.  îss,  d.  tu. 


renferme  une  Passion  i  4  voit  du  métne  maître, 
el  des  hymne*  a  quatre  voix  de  sa  composition 
se  trouvent  dan*  le  Liber  ptïmut  taerorum 
JvftMwnssBj  eenlum  et  triginta  quatuor  Hpx- 
nos  conlmens,  ex  optimit  quibutqve  avthori- 
but  fusains  eoUectut,  etc.;  Vittbergx  apuA 
Georgtum  Bhav,  154î,  petit  in-4°  obi.  Glarean 
a  inséré  dans  son  Dodecachordon  un  Parce 
Domine  d'Obrecht  a  (roi*  voit  (p.  Mo) ,  et  un. 
canon  à  deux  voix,  Ibld.,  p.  167,  lesquels  sont  en 
partition  dans  l'Histoire  de  la  musique  de  Forme! 
( t  II,  p.  514  et  520).  On  trouve  aussi  dans  le 
livre  de  Sebald  Heydeu  :  Mutiez  li  ett  artit 
Canendi  (lib.  3,  cap.  B),un  Qui  toUU.tutamm 
k  deux  voix ,  extrait  de  la  messede  ce  maître  inti- 
tulée Je  nedemande.  La  précieuse  collection  pu- 
bliée par  Conrad  Pantinger  i  Augsbourg,  en  1530, 
in  fol.  mai.,  sons  le  titre  :  Liber  ietetlarv.ru 
cantiotuim  q-aas  vulga  muletai  appellant, 
renferme  on  superbe  motet  d'Obrecht  (Salée 
Crux)  à  i  voix,  divisé  en  trois  parties.  J'ai  mis 
en  partition  el  en  notation  moderne  ce  mor- 
ceau ,  chef-d'œuvre  de  facture  élégante  pour  le 
temps  où  il  a  été  écrit  Enfin,  Gréguire  Faber  a 
donné  dans  son  livre  Musicet  prextka  ente- 
matum  libri  II  (p.  213-213}  un  Chrltle  eleiton 
d'Obrecht  à  3  voix,  en  propoilion  double,  que 
)'ai  résolu  en  partition  dans  lea  notes  de  l'édition 
préparée  des  ceurres  de  Tiucloris. 

Obrecht  a  écrit  aussi  des  chansons  mondaines 
qu'on  trouve  dans  les  premier,  second  et  troi- 
sième livres  (A,  B,  C)  de  la  collection  rarissime 
de  Petrucci  Intitulée  Harmonie*  Mutité*  Odhe- 
caton  (Venise .  1501-1603).  Les  premiers  mots 
de  ces  chansons  i  3  et  à  4  voix  sont  ceui-ci  : 
1"  Jag  prit  amour*;  V  Vray  Dieu,  gui  me 
confortera;  3°  Va  vilement;  4°  Mon  père 
m'a  donné  mari;  &°  Rompcltier;  6*  Tanàer 
tubten  (chanson  flamande)  ;  7* Si  à  tort  ois  m'a 
blâmée  ;  8°  la  Grans  (sic)  Regret;  S°  EH  potti- 
ble  que  l'home  peult  (sic);  10°  Forseulemeiit,; 
11"  Tant  que  notre  argent  durerai  II*  La 
Tourturclla. 

OCCA  (Airroiira  DALL'l,  virtuose  sur  la  con- 
trebasse, né  le  li  juin  1763,  à  Cento,  près  de  Bo- 
logne, a  voyagé  en  France,  en  Belgique  et  en 
Allemagne,  donnant  des  concerts  pendant  les 
années  1S31  et  suivantes.  Je  crois  que  cet  ar- 
tiste est  le  même  qui,  après  s'être  fait  entendre 
k  Berlin  en  1801 ,  avait  donné  des  concerts  a 
Steltin  avec  M"»  Grassini ,  et  avait  été  altacM 
a  la  chapelle  Impériale  de  Pétersbonrg  En  1818, 
il  douna  des  concerts  k  Klew  et  k  Lemberg  avec 
sa  fille,  pianisle  distinguée.  11  était  oncle  de  la 
cantatrice  Sophie  dall'Occa,  qui  devint  ensuite 
AfX   Sckoberlechner.   Antoine    dall'Occa    est 


OCCA  —  ODINGTON 


347 


mort  à  Florence,  le  17  septembre  1840,  à  fige 
de  quatre- vingt -Irafs  a». 

OGU  (AKD«i),  musicien  allemand,  fixé  a 
Pari»,  j  >  publié ,  en  1709,  de*  trios  de  violon 
sous  ce  titre  ;  Sei  Shtfmla  a  tre,  1  violini  e 
bano,  op.  1. 

OCHS  (JEAK-CHBtTIFJI-LODIs)   ou  OCHSS, 

organiste  »  l'église  de  la  Croix,  a  Dresde,  est 
ne"  dans  cette  ville  le  10  décembre  1784.  Il  fut  d'i- 
bonl  organiste  de  l'église  Saint- Jean  et  de  tYauen 
Kirche.  Eu  I8S1,  Il  succéda  à  LommeUct* 
dans  la  plsee  d'organiste  de  l'église  (1er»  Croix. 
Il  a  fiil  Imprimer  de  ta  composition  :  1°  Six 
thème»  variés  pour  le  piano;  Dresde,  clwz  Tau- 
leur.  —  1«  Deux  recueils  de  danses  allemande! 
pour  le  piano;  Leipsfck  et  Dresde.  —  S"  Six  pré- 
ludes pour  des  chorals  ;  Ibtd.  Cet  artiste  remplis- 
sait encore  ses  fonctions  d'organbte  eu  18*0. 

OCHSENKUN  (Sébut»bf),  luthiste  au 
service  d'Ot  bon- Henri,  électeur  palatin,  en  I SU, 
«  publié  dans  cette  année,  par  ordre  de  son 
maître,  un  recueil  de  pièces  pour  le  luth.  Il  mou- 
rut le  1  noul  1574,  et  tut  inhumé  a  Heidelberg. 
On  volt  encore  l'Inscription  allemande  de  son 
tombeau  dan»  l'église  Saint-Pierre  de  cette  ville. 

ODI  (Flmiuio),  Dedans  la  seconde  moitié  du 
seiiieme  siècle,  fut  cliantrc  à  l'église  Sainle-Marie- 
Majeore  de  cette  ville,  puis  devint  chapelain- 
chantre  de  la  chapelle  pontificale.  Il  occupait 
encore  cette  dernière  position  a  l'âge  d'environ 
quatre-vingts  ans,  en  1835,  car  il  écrivit  une  messe 
a  dnq  voix,  qui  est  e»  partition  dans  la  col- 
lection de  l'abbé  Santini,  et  qui  porte  cette  date. 
Solvant  une  note  de  l'abbé  Santtnl,  FlamJnk)  Oill 
aurait  élé  61a  naturel  d'un  prince  son  Ter  «in. 
Ce  chantre  a'eat  bit  connaître  par  un  recueil 
de  composition»  publié  sou»  ce  titre  i  Madri- 
gali  ipiritvùli  a  quatlro  voci,  tibro  primo; 
Bart.  Hagni,  1608,  in-4*.  Il  paraît,  d'après  ce 
litre  de  l'exemplaire  exiatantdansla  bibliothèque 
du  Lycée  communal  de  musique,  a  Bologne , 
que  Bartholomé  Magni  eut  une  imprimerie 
de  musique  a  Rome.  (  Voyez  Hacki.) 

ODIER  (Louis),  n'était  pas  Anglais  de  nais- 
sance, comme  le  disent  Gerfaer  et  ses  copistes-, 
mais  11  naqnit  à  Genève  en  1748,  et  mourut  dans 
cette  ville,  le  13  avril  (817.  Apres  avoir  Mit  ses 
humanité»  dan»  sa  ville  natale,  il  surfit  les 
eoara  de  physique  de  Saussure  et  de  mathéma- 
tiques de  Bertrand,  puis  alla  étudier  la  médecine 
k  l'université  d'Edimbourg  sons  Cul  le  n,  Honro, 
Black,  etc.  Il  prit  ses  degrés  en  1770,  et  sou- 
tint, i  cette  occasion,  une  thèse  qui  a  élé  impri- 
mée soux  centre:  Epistola  physiologlca  toav- 
guralit  de  elamentariis  mvstat  tetuattonl- 
oim,  Edimbourg,  1770,  ln-8°>De  retour  h  Ge- 


nève, Odier  y  professa  la  médecine.  Il  était 
membre  de  l'Académie  de  cette  ville,  de  la  so- 
ciété de  médecine  d'Edimbourg,  et  correspon- 
dant de  l'Institut  de  France.  Cbladui  reproche 
beaucoup  d'inexactitudes  à  la  dissertation    d'O- 

OD1NGTON  ou  ODYNGTON  (Walteh), 
bénédictin  du  monastère  d'Evesham,  dan»  le 
coulé  de  Worcesler,  en  Angleterre,  écrivit  un 
traite  de  musique  au  commencement  du  règne 
de  Henri  III,  c'est-à-dire  vers  1117,  Tanner  (m 
Btblioth.  brltan.  f  US),  sur  l'autorité  de  Pits , 
de  Baie  et  de  Leland,  dit  qu'il  florissall  vers  1140 
ou  environ  vingt- trois  ans  plu»  tard;  maison  voit 
dans  une  charte  d'Etienne  Langton,  citée  en  noie 
par  te  mémo  écrivain,  que  Walter  d'Evesham, 
moine  de  Cantorberv,  fat  élu  archevêque  de 
celle  ville  en  1 258,  douiieme  année  du  règne  de 
Henri  III,  et  que  le  pape  cassa  l'élection.  Le 
traité  de  musique,  daté  d'Evesham,  avait  cou- 
séqnemment  été  écrit  avant  la  translation  d'O ■■ 
dington  de  ce  monastère  a  celui  de  Canterburv 
ou  Cantorberv,  et  plu»  longtemps  encore  avant 
l'élection  dont  il  est  question  dans  la  charte  ci- 
tée par  Tanner.  Si  j'inslstesur  eepoinl,  astet in- 
différent eu  apparence,  c'est  qu'il  n'est  pas  sans 
Importance  pour  démontrer  l'antiquité  de  la  doc- 
trinedeFrancon  concernant  la  musique  mesurée; 
car  ce  dernier  est  cité  par  Odington  en  des  termes 
qni  font  voir  que  cette  doctrine  était  déjà  an- 
cienne de  son  temps  (note:  l'article  de  Fkanooii 
dan»  cette  Biographie  universelle  de*  musi- 
cien*}. Steveus,  traducteur  et  continuateur  OU  Mo- 
twstlcon  angliàmum  de  Dugdale,  avait  trouvé 
des  documents  d'après  lesquels  il  dit  qne  Walter 
Odington  était  d'une  humeur  enjouée,  quoique 
sévère  observateur  de  la  discipline  monastique; 
qu'il  possédait  une  instruction  étendue,  et  qu'il 
se  livrait  jour  et  nuit  à  nn  travail  assidu.  Il 
ajoute  qu'il  ne  connaissait  de  tes  travaux  qu'un 
traité  de  la  spéculation  de  ta  musique  (I)  ;  cependant 
Pits,  Baie,  Tanner,  Horeri  et  tous  les  biographes 
de  Walter  Odington  affirment  qu'il  était  mathé- 
maticien, astronome,  et  qu'il  a  écrit  deux  traités 
De  molilnu  platietarum  et  De  mutatione 
aerii.  Son  goût  pour  le  calcul  se  fait  remarquer 
dans  les  premiers  livres  du  Traité  de  musique 


wifdilng  il  slfhr,  >M 


cbearM  for  ■ 

nn  ntfccr  itadln  1  koow  no 
«Hier  w»  rk  *[  ni,  tlun  ■  plwc 
tkM  af  mulet.  H«  lovrtsa*!  lu 


0D1NGTGH  —  ODON 


qu'il  ■  laissé  ions  ce  titre  :  De  tpeculatione 
musicx.  Le  seul  manuscrit  connu  decetouvrage 
•e  trouve  dans  la  bibliothèque  du  collège  du 
Christ,  a  Cambridge;  cependant  il  »  dû  en 
exister  d'autres,  car  celui-là  est  du  quinzième 
siècle,  suivant  cette  indication  du  catalogue  de 
la  bibliothèque  publié  en  1777  (in-4*,  p.  «lu, 
n"  15)  :  Codex  membranaceut  in  V  leculo  XV 
tcrtptvs,  in  quo  conttnetur  Summut  firalri* 
Watteri  (OdHigtoni)  monacki  EveAami*  mu- 
tici  Spéculations  musicx.  Le  livre  de  Walter 
Odington,  qui  commence  par  ces  mots  :  Plura 
quant  dlgna  de  mitsicx  tpecvlaloribus  per- 
■utilla ,  etc.,  est  divisé  en  ail  parties.  La  ma- 
tière j  est  disposée  avec  peu  d'ordre,  car  la 
première  et  la  troisième  parties,  également  spé- 
culatives, concernent  les  divisions  de  l'échelle, 
d'après  le  monocorde,  et  les  proportions  arith- 
métique» et  harmoniques  des  intervalles.  On  y 
trouve  aussi  celles  des  longueurs  de  cordes,  des 
In jaux  d'orgue,  et  des  cloches;  c'est  le  pins  an- 
cien ouvrage  connu  qui  renferme  dea  rensei- 
gnements sur  ce  dernier  sujet.  La  seconde  partie 
traite  des  consonnnnces,  des  dissonances  et  des 
qualités  harmoniques  des  intervalles.  La  qua- 
trième partie  est  relative  aux  pieds  rhythmiques 
de  la  versification  latine.  La  cinquième  partie 
est  consacrée  à  la  notation  du  plaln-cbant  par 
les  lettres  de  l'alphabet  romain,  et  aux  anciens  si- 
gnes de  Dotation  pour  le  citant  simple,  lié  et  orné,  eu 
usage  au  treizième  et  au  commencement  dn  qua- 
torzième siècle,  dont  on  trouve  des  exemples  dans 
quelque*  anciens  graduels  et  aoliphonaires.  Dans 
ces  cinq  premières  parties,  ce  moine  fait  preuve 
de  beaucoup  d'érudition,  et  montre  nue  connais- 
sance étendue  de  la  littérature  grecque,  de  la 
musique,  et  ducbanl  des  églises  de  l'Orient  et  de 
POccideat.  La  sixième  partie  est  entièrement  con- 
sacrée a  la  musique  mesurée  suivant  le  système 
de  la  notation  noire  exposée  dans  le  livre  de 
Francon,  et  a  l'harmonie  eu  usage  au  treizième 
siècle.  Burney  prétend  que  les  exemples  qu'on  j 
trouve  sont  incorrects  et  souvent  inexplicables  : 
mais  s'il  avait  eu  des  connaissances  plus  solides 
dans  l'ancienne  notation,  (t  aurait  vu  que  les 
corrections  sont  beaucoup  plus  faciles  qu'il  ne 
croyait.  Le  manuscrit  connu  sous  le  nom  de  77- 
beriut,  du  Musée  britannique  (B.  IX,  n°  3), 
contient  un  traité  de  la  notation  de  la  musique 
mesurée,  A  la  fin  duquel  on  trouve  ces  mots  : 
Bkc  Odyiigtonw.  J'ignore  si  ce  petit  ouvrage 
cet  extrait  de  celui  de  Cambridge,  n'en  ayant 
pas  lait  la  collation  lorsque  j'ai  examiné  ce  ma- 
uimerit,  «n  1819. 

ODOARDl  (Joseph),  simple  paysan,  né 
au  territoire  d'Ascoli.  dans  la  Marche  d'Aucune. 


vers  1740,  fut  conduit,  par  les  seules  dispositions 
de  son  génie  a  fabriquer  des  violons,  sans  avoir 
jamais  été  dans  l'atelier  d'un  luthier,  et  parvint 
à  donner  à  ses  instruments  des  qualités  si  re- 
marquables, qu'ils  peuvent,  dit-on,  soutenir  la 
comparaison  avec  les  meilleurs  violons  de  Cré- 
mone. Quoiqu'il  soit  mort  a  l'âge  de  vingt-huit 
ans,  il  en  à  pourtant  laissé  près  de  deux  cents, 
qui  sont  aujourd'hui  recherchés  en  Italie  par  les 


ODON  (S.),  moine  issu  d'une  famille  noble 
de  France,  étudia  sous  la  direction  de  Rémi 
d'Auxerre,  nuis  (est  889)  fut  chanoine  et  pre- 
mier chantre  de  Saint-Martin  de  Tours.  Dix  ans 
après  il  entra  an  monastère  de  Beaume,  en  Frau- 
cbe-Comlé,  fut  troisième  abbé  d'Auritlac,  dh- 
buitième  abbé  de  Fleuri,  et  euiin  devint  en  917 
abbé  de  Cluuv.  Il  mourut  dans  ce  monastère  le 
18  novembre  943 ,  ainsi  que  Ta  prouvé  le  P. 
Labbe,  contre  l'opinion  de  Slgeoert,  qui  place  sa 
937  l'époque  de  la  mort  de  ce  saint.  Parmi  les 
écrits  conservés  sous  le  nom  d'Odon,  on  trouve 
un  Dialogui  de  mtttlca,  que  l'abbé  Gerbert  a 
inséré  dans  sa  collection  des  écrivains  ecclésias- 
tiques sur  la  musique  (I.  I,  pp.  15?  et  auiv), 
d'après  le  manuscrit  de  la  bibliothèque  impériale 
de  Paris,  coté  7211,  jn-lol.  Ce  dialogue  traite  de 
la  division  et  de  l'usage  du  monocorde,  du  tout 
et  du  demi-Ion,  des  consonnances ,  des  modes, 
de  leurs  limites,  de  leur  transposition  et  de  leurs 
formules.  On  peut  considérer  cet  ouvrage  comme 
un  manuel  pratique  de  la  musique  de  l'époque 
où  il  fut  écrit. 

Plusieurs  auteurs  ont  attribué  le  dialogue 
d'Odon  a  Guido  ou  Gui  d'Arexzo,  et  même  on 
trouïe  des  manuscrits  de*  onzième  et  douzième 
siècles  ou  il  porta  le  nom  de  celui-ci.  Angelonf, 
dans  sa  dissertation  aur  la  vie,  les  oeuvres  et  Ici 
savoir  de  Guido  d'Arexzo  (I),  ne  balance  pas  b 
décider  que  le  dialogue  est  en  effet  de  Guido. 
Les  motift  de  son  opinion  sont  :  1°  Que  parmi 
le*  manuscrits  de  la  bibliothèque  impériale  de 
Paris,  les  n°»  7211  et  7363  seuls  ont  le  nom  d'O- 
don; le  manuscrit  37 13  attribue  clairement  l'ou- 
vrage à  Gui  par  ces  mots  placés  à  la  fin  :  Sx- 
pUcit  liber  dialogi  in  muica  edtùu  a  domine, 
Guidone  piissimo  rnuafco,  et  venerabill  rao- 
naeo.  On  trouve  aussi  ce  dialogue  dans  le  ma- 
nuscrit 7401  de  la  mérne  bibliothèque,  sans  nom 
d'auteur,  A  la  vérité;  mais  le  volume  ne  contient 
que  de*  ouvrage*  du  moine  d'Arexzo.  i°  Mont- 
faucon  (Bibliotheca  biMiolkecanim ,  t.  I,  p. 
58,  n*  1991)  cite,  dans  la  description  des  ma- 
ri) .sopra  la  Wla,  U  operi  st  il  taptri  M  Guida  4  A 


OWffl  —  OECHSHER 


349 


noscrils  du  Vatican ,  Guidants  dialogus  de  mu- 
tUa,  et  dsriB  le  catalogue  de  la  bibliothèque 
Laurent  (en  ne  de  Florence  (L  I,  p.  300,  col.  1), 
Widonts  liber  sccundus  A»  forma  dialogl. 
V  Dans  le  dialogue,  l'auteur  parle  du  gamma, 
et  l'on  croît  généralement  que  ce  signe  a  été 
ajouté  par  Guido  au-dessous  de  l'A  de*  latins. 
4"  Enfin,  le  moine  Jean,  qui  a  vécu  avec 
(Mon,  et  qui  a  écrit  sa  vie  (  Vid.  Biblloth.  élu- 
niacenie,  fol  14  et  teq.,  ae  Manillon.  Acta 
sanclor.  ord.  bened.),  ni  Nagold,  a.  qui' l'on 
en  doit  une  plus  étendue ,  ne  Tout  mention  de  ce 
dialogue  an  nombre  de  Ht  ouvrages. 

A  toute*  ces  demi  promet,  auxquelles  ou 
pourrait  opposer  les  manuscrits  de  Saint-Ëmeran, 
à  Ratisbonne,  des  abbayes  de  Saint-Biaise  et 
d'Ainiont,  de  Tienne,  du  Musée  britannique  et 
d'autres  grandes  bibliothèques,  qui  sont  tous  sous 
le  nom  d'Odon,  il  fa  une  réponse  victorieuse 
fournie  par  Guido  lui  même  à  la  fin  de  sa  lettre  à 
Michel,  moine  de  Pompose,  concernant  la  ma- 
nière de  déchiffrer  des  clients  inconnus;  car  il  v 
cite  le  dialogue,  et  nomme  Odou  pour  son  au- 
teur, dans  ce  passage  :  «  Ce  peu  de  mots  tirés 

•  en  partie  du  prologue  en  vers  et  en  prose  de 
«  l'an liphoii lire ,   concernant    la    formule   des 

*  inodes  et  des  neumes,   nous  semblent  ouvrir 

■  d'une  manière  brève  et  suffisante  l'entrée  de 

■  l'art  de  la  musique.  Cependant  celui  qui  vou- 

■  drait  en  apprendre  davantage,  pourra  consul  - 

■  ter  notre  opuscule  intitulé  Micrologie,  et  l'a- 
it brégé   (Bnehlridion)  que   le  très-révérend 

■  abbé  Odon  a  écrit  avec  clarté  (1).  ■  Or,  pour 
lever  tous  les  doutes  i  l'égard  de  l'identité  de 
cet  abrégé  et  do  dialogue,  il  est  bon  de  remar- 
quer que  ce  même  dialogue  porte  le  titre  <PBn- 
cklridion  dans  tel  manuscrits  7369  de  Ut  biblio- 
thèque impériale  de  Parla  et  du  Musée  britan- 
nique, et  qu'on  trouve  à  la  fin  de  celui  de  l'ahbeje 
d'Ainiont  :  ExpUcit  musica  Enchiridianis 
(  va  y.  Gerbert.  Script,  eccles.  de  musica,  1 1, 
page  148).  A  l'égard  du  gamma,  dont  Aiigelonl 
croit  tirer  une  preuve  convaincante  en  faveur  de 
ion  opinion,  on  peut  voir  dans  cette  Biographie 
universelle  des  musicien»  l'article  de  Gui  on 
Guido  d'Areixo  (tome  IV,  page  146),  on  J'ai 
démontré  qu'il  n'est  pu  l'auteur  de  son  intro- 
duction dans  l'échelle  générale  des  sons,  et 
qu'elle  est  beaucoup  plus  ancienne.  L'auteur  de 


Bncllridlo 
ItnttlllK*  ronnomll  1 1 

te  Muta,  i.  il,  M.  as) 


m  ■!  MUun-mn  TkfUmif  et  p: 

Micrarnem  ot,  quirrat,  W/rai . 


l'article  Odon  de  la  Biographie  générale  publiée 
par  MM.  Fînnin  Didot  frères,  fils  et  Cie,  dit  que 
le  Dialogue  sur  la  musique  n'est  pas  l'ouvrage 
d'Odon  de  Clun j,  mail  de  quelque  autre  Odon, 
et  que  l'abbé  Martin  Gerbert  l'a  reconnu.  Or, 
Gerbert  n'a  rien  dit  de  semblable  :il  remarque 
seulement  que  ce  petit  ouvrage  est  altribué 
i  divers  auteurs  dans  les  manuscrits,  par  eaemple 
à  Benwn  {voyei  ce  nom  ),  dans  un  de  ces  ma- 
nuscrits qui  est  è  la  bibliothèque  de  Lelpsiclt ,  et 
i  Aurellen  de  Réomé,  ou  è  Guido  d'Aretzo, 
dans  ceux  de  l'abbaye  de  Saint- Biaise.  Il  est  vrai 
qu'il  donne  le  titre  du  Dialogue  de  cette  ma- 
nière :  Incipit  liber  qui  et  dialogus  dicitur 
a  Domino  Oddone  composites  etc.  :  mais  II 
copie  simplement  le  manuscrit  17 1 1  de  la  biblio- 
thèque impériale,  d'après  lequel  il  publia  l'ou- 
vrage, tans  émettre  d'opinion.  L'autorité  de 
Guido  d'Areuo,  qui  écrivait  environ  soixante-dix 
ans  après  la  mort  de  l'abbé  de  Cluny  et  qui 
déclare  que  l'ouvrage  roi  appartient,  est  Ici  dé- 
cisive. 

Les  fragments  intitulés  :  r  Proemium  tona- 
rit}  2°  Regul/e  de  rhythmimachta;  3°  Régula 
super  abacum  ;  4*  Quomodo  organistrum 
constmatur  ;  publiés  par  l'abbé  Gerbert  sous 
le  nom  d'Odon,  ne  me  semblent  pas  lui  appar- 
tenir. Les  recherches  sur  la  figure  arithmétique 
appelée  abacus  sont  de  Gerbert  le  scolastique, 
et  se  trouvent ,  sous  le  nom  de  celui-ci,  dans  un 
manuscrit  de  la  bibliothèque  impériale  de  Paris, 
n"7!89,  A. 

O'DONNELLY  (L'amé),  prêtre  Irlandais 
et  visionnaire ,  a  vécu  è  Paria,  a  Versailles,  en 
Angleterre,  et  a  publié  un  assez  grand  nombre 
d'ouvrages  sur  divers  sujets,  particulièrement  sur 
la  musique,  et  sur  la  vraie  prononciation  de  la 
langue  hébraïque  ,  qu'il  croyait  avoir  décou- 
verte. En  1847,  il  était  è  Bruxelles  on  il  faisait 
des  conférences  et  des  prédications  eur  des  révé- 
lations qu'il  se  persuadait  tenir  directement  du 
ciel.  Il  est  auteur  d'un  traité  élémentaire  de  mu- 
sique Intitulé  :  The  Academy  of  elementar 
music;  Paris,  imprimerie  de  Hoquet,  1841, 
1  vol.  in-8°,On  a  donné  une  traduction  française 
de  cet  ouvrage  ;  elle  a  pour  titre  :  Académie  de 
musique  élémentaire,  contenant  une  exposi- 
tion claire  de  la  théorie  et  la  base  de  la  pra- 
tique, depuis  les  notions  les  plus  simples  jus- 
qu'à la  connaissance  complète  de  foui  les 
principes  de  la  science,  et  des  moyens  d'ar- 
river en  peu  de  temps  à  une  parfaite  exécu- 
tion, ainsi  que  la  rectification  du  système 
musical,  etc.,traduit  de  l'anglais  par  A.-D. 
de  Cressier;  Paris,  Rlchault,  1841,  in-8". 

OECHSNER  (  Anbiié-Jbv<  Lhobent),  vIo- 


ISO 


OfXUSN  ER  —  OELH1CHS 


JoaisU  et  compositeur,  est  Dé  à  Mayenee  le  \i 
janvier  IBIS.  Filsd'un  bnnamaleor,  ileutocca- 
sion  d'entendre  souvent  de  la  musique  dans  «m 
raùmce,  «t  Ma  goût  te  prononça  poor  la  ail  tore 
4e  eet  art.  Fort  Jeune  encore  il  apprit  k  jouer  do 
violon  moi  la  direction  des  meilleurs  martres 
de  sa  ville  natale,  et  Heuscbkel,  musicien  de  la 
chapelle  du  ilof.de  Hassan,  loi  enseigna  la  élé- 
ment! de  IliarmoDie.  L'arrivée  de  Panoy  (  voyez 
ce  nom  )k  Mayenne,  en  1819,  fournit  a  (Echiner 
le  moyen  d'augmenter  son  habileté  sur  le  violon, 
par  le»  leçons  de  cet  artiate  distingué.  En  IBM), 
il  enlra  comme  Tiolonlate  k  l'orchestre  du  théâtre 
de  Hanbeim  et  reçut  de*  leeona  de  Frey,  clief 
d'orchestre  et  bon  violoniste  de  Fecolede  Spohr. 
Il  y  continua  aussi  «et  éludes  d'harmonie  avec 
Eftchborn,  tecond  cbef  de  l'orchestre.  De  retour 
i  Mayenee  en  1M3,  il  7  retrouva  ton  maître 
Panny,  et  après  y  avoir  donné  un  concert  il  se 
rendit  avec  In!  k  Hambourg,  Joua  aux  concerta 
d'Alton*  dans  l'hiver  de  1832-1833  ,  et  après 
plusleuri  voyages,  Il  accepta  en  IS34  une  posi- 
tion de  professeur  k  l'école  de  musique  de  Wea- 
serling  fondée  par  Panny.  Après  le  départ  de  cet 
artiste  en  1834  ,  Œchsner  lui  succéda  dans  la 
direction  de  l'école,  et  occupa  cette  position 
jusqu'en  1B45.  Dans  l'intervalle  il  fit  plusieurs 
voyagea  à  Munich,  oh  Eli  lui  donna  des  leçons 
décomposition.  En  IMi  et  1841,  il  avait  fait 
dea  excursions  h  Paris  et  en  Italie.  Enfin ,  en 
184b  il  s'éloigna  de  Weaaerllng  et  se  rendit  k 
Paria,  oh  Alard  lui  donna  quelques  leçons  de 
violon,  et  dans  la  même  année  il  se  fixa  au 
Havre,  en  qualité  de  professeur  de  musique.  11 
y  a  fondé  des  sociétés  de  musique  d'orchestre 
et  de  client  d'ensemble.  Le*  principales  com- 
positions de  eet  artiste  sont  :  1°  Une  messe 
pastorale  pour  voix  solo,  choeur  et  orchestre, 
œuvre  «(Mayenee,  Schoit —  TTantumergaik 
voi*  et  orgue,  op.  16}  Pari»,  Richault.  —  3°  Trois 
noèls  varié*  poor  l'orgue,  op.  1S  ;  ibid.  —  4"  Trio 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  op.  17,  ibid. 
—  S"  Trois  morceaux  de  salon  pour  violon,  avec 
accompagnement  de  piano,  op.  1B;  Ibid.  — 
6°  Quatuor  pour  piano,  violon,  allô  et  violoncelle, 
op.  21;  Ibid.  Outre  ces  ouvrages,  M.  Œchsner 
a  en  manuscrit  on  grand  nombre  d'autres  produc- 
tions, parmi  lesquelles  on  remarque  six  quatuors 
pour  Instruments  a  cordes. 

OBDER  Ukan-Loois),  né  h  Anipach,  fol 
conseiller  dea  finances  du  duc  de  Brunswick ,  et 
mourut  h  Brunavrlck,  le  11  juin  1778.  Ou  lui 
doit  beaucoup  de  petits  écrits  concernant  l'éco- 
nomie politique  et  les  sciences,  parmi  lesquels 
00  remarque  une  dissertation  ne  vibration» 
cAonforum,  Brunswick,  17*6,  in-4". 


CEDMA*  (Jouas),  tonde  en  philosophie 
de  rurntersité  de  Lundea,  < 
le  13  mai  17»,  dans  cette  académie,  ■ 
conrs  latin  sur  l'histoire  de  la  m 
eofléaénl,  et  a 
sesdeU  Suéde.  Cem 
le  litre  suivant  1  Dtsserlalio  hittorica  de  mu- 
alcQ  sacra  geaeralim,  et  eccletix  Sreo- 
gothicx  speciathn ,  quant  suffragaate  arxpl. 
ord.  phUasophteo  m  regia  Acad.  Golhorum 
Carolma,  tub  moderatîone  D.  Sven  Bring, 
hitt.  profett.  reg.  et  ord.  pro  gradu,  pu- 
bliée cûiutid.  examini  modeste  sutnnittd 
Jouas  Œdman  ,  ad  eecletiam  Smalandùt- 
Bringetofla  Y.  D.  M.  die  XIII  Maji  A.  C. 
MDCCXLY.  Lvndini  Golhorum,  tepis  Caroti- 
Gtutavi  Berllng,  m-4°  de  40  pages.  Cette  dis- 
sertation est  remplie  de  recherches  curieuses; 
l'auteur  y  établit  dans  la  deuiième  section  (pp.  13 
et  suiv.)  que  l'usage  de  l'harmonie  dea  instru- 
ments dana  l'accompagnemefll  des  vois  qui  chan- 
taient les  anciennes  hymnes  en  langue  vueso- 
golhique  remonte  k  la  plus  haute  antiquité.  Celte 
opinion  est  conforme  i  celle  que  j'ai  présentée 
dans  le  Béiumé  philosophique  de  [histoire 
de  la  musique  placé  en  tète  de  la  première  édi- 
tion de  la  Biographie  universelle  des  musi- 
ciens. 

OEHLER  (JacQUEs-FnÉDÉBic),  pianiste  et 
compositeur,  élève  de  l'abbé  Vogler,  naquit  a 
Cronaladt,  près  de  Stuttgard,  et  fit  ses  études 
musicales  i  Hanhetm.  En  1784  il  se  rendit  k 
Paris,  et  y  fit  graver  un  œuvre  de  trois  sonates 
poorte  piano,  op.  I.  On  connaît  aussi  sou*  aon  nom 
une  cantate  pour  l'anniversaire  de  la  naissance  du 
duc  de  Wurtemberg. 

OELRICliS  (JEàM-CuARLu-Cotman),  doc- 
leuren droit,  hiatorien et  bibliographe, né*  Berlin 
le  11  août  1711,  fit  ses  premières  études  dans  sa 
ville  natale,  et  M  rendit  ensuite  k  Francfort -sur- 
l'Oder  pour  v  Taire  son  droit.  En  1751 ,  il  fui 
nommé  professeur  k  l'Académie  de  SteUin,  et 
occupa  sa  chaire  juaqu'k  l'kga  de  cinquante  ans. 
Alors  il  retourna  dans  la  capitale  de  la  Prusse,  et 
au  bout  de  quelques  années,  il  y  occupa  le  poste 
de  résident  du  duc  des  Deux-Ponts  et  de  quel- 
ques autres  princes  d'Allemagne,  juaqu'k  sa 
mort,  arrivée  le  30  décembre  1798.  Doué  d'une 
activité  prodigieuse ,  Œlrichs  a  publié  une  quan- 
ti lé  presque  innombrable  de  dissertations  et  d'o- 
puscule* bibliographiques,  de  littérature  et  de 
jurisprudence.  Dans  sa  jeunesse  il  s'était  proposé 
■l'écrire  une  histoire  générale  de  la  musique, 
et  avait  rassemblé  une  collection  nombreuse  de 
livres  et  d'oauvrea  de  musique ,  dans  laquelle  se 
trouvaient  plusieurs  dissertations  rares  ;  mais  il 


OELRICHS  —  QÉLSCHLEGEL 


n'exécuta  pas  ce  projet,  et  l'on  n'a  de  [ni  qu'un* 
dissertation  intitulée  :  Hislorixhe  Ifachrieht 
von  dm  akademixhen  WUrden  t»  der  Mu- 
nich vJid  offentHehen  musicalitchen  Àkade- 
mlenund  Gaelltchaften  (Notice  historique  nr 
In  dignité»  académique»  conférée»  a  de»  musi- 
ciens, et  but  te»  sociétés  et  académie*  musicales), 
Berlin,  1753,  m-8'de  Sî  page».  Ce  morceau  offre 
quelque»  renseignement»  qui  ne  sont  lias  dépour- 
vus d'intérêt.  * 

'  OELSCH1G  (CnaÉrini),  flûtiste  h  Berlin, 
l'est  fait  connaître  dans  ce»  dernière»  années 
(ÎMO-IBSO)  par  environ  douze  œuvres  de  duo», 
de  solo»  el  d'airs  variés  pour  la  flûte,  publié»  a 
Berlin,  ainsi  que  par  une  tablature  de  la  SA  le 
avec  toute»  les  clefs  et  la  patteen  uf,  Intitulée  t 
TabelU  fur  die  Flœte  mit  alleu  Klappen  vnd 
C-Fiustnachdenbe$tenSch*ten  mtvorfen; 
Berlin,  Lischke.  On  a  aussi  de  lui  une  méthode 
élémentaire  pour  Je  même  instrument,  qui  a 
pour  titre  :  Vermek  uni  dit  Erlenuma  der 
Griffe  aaf  dur  Ficete  dureh  einet  Ueht  fau- 
liche  Uebenteht  daruuteUen ,  %nd  mit- 
Vebvngbeltpielen  vereehen,  Berlin,  Granit. 
M.  Oelschig,  né  à  Berlin,  le  IS  novembre  1799, 
a  été  flûtiste  au  IhéMre  Ktenigalœilt  depuis  1824 
jusqu'en  1851. 

OELSCHUEGEB  (FiulnfeiaMuiQr-FiuM- 
»"»);_  chantre  et  organiste  à  Stettin,  est  né 
dans  cette  ville  en  1798.  Le  directeur  de  musique 
Haak ,  dont  il  devint  plus  lard  le  gendre ,  lui 
donna  le»  premières  leçon»  de  musique.  Ver» 
1818,  il  alla  a  l'univenilé  de  Halle  pour  y  étudier 
le  droit.  Son  habileté  sur  le  piano  et  dans  le 
chant  lui  Ht  prendre  part  aux  réunion*  musicales 
de  cette  ville ,  où  brillait  alors  C.  Lomé.  Il  j 
fonda  aussi  une  société  d'harmonie,  dont  II  fut  le 
directeur,  el  composa  divers  morceaux,  parmi  les- 
quels on  remarqua  une  bonne  symphonie  a  grand 
orchestre.  Apre»  avoir  passé  trois  années  a 
Halle  et  j  avoir  achevé  son  cours  de  droit ,  il 
retourna  s  Stettin  en  1831 ,  et  y  obtint  un  em- 
ploi a  la  cour  suprême;  mais  ion  penchant 
pour  la  musique  le  (il  renoncer  k  cette  position 
après  plusieurs  années ,  et  reprendre  ses  étude», 
particulièrement  sur  la  théorie  de  l'art.  En 
182'.,  il  fit  m  voyage  à  Berlin  pour  y  perfec- 
tionner ton  (aient  De  retour  a  Stettin,  il  y  prit 
I»  direction  de  l'école  de  chant  établie  longtemps 
auparavant  par  Haak,  et  après  la  mort  de  «on 
père,  il  lui  succéda ,  en  1 825,  dans  le*  places  de 
canlor  et  d'orgaïusle  des  église»  Sainte-Marie  et 
du  Château.  Œlsehl&ger  avait  en  manuscrit  de» 
compositions  de  (ont  genre;  mai»  il  n'a  publié 
que  neuf  recueils  de  chants  à  plusieurs  voix  sans 
accompagnement,  Berlin,  Trautweiu  et  West- 


351 
mort  à  Stettin,  le  18  mai 
1858,  à  l'âge  de  soixante  ans. 

ŒLSCHLEGEL(Je»*-Lohxuus),  directeur 
de  musique  a  l'abbaye  de*  Prémontrés,  1  Prague, 
naquit  i  Loschau  pré»  de  Dux,  eu  Bohème,  le 
31  décembre  1734.  Ses  premières  étude»  littérai- 
re* lurent  faites  à  Marissschaln ,  où  il  était  orga- 
niste de  l'église  des  jésuites.  Pins  tard  11  se  rendit 
à  Prague,  ou  on  lui  confia  les  orgues  des  églises 
des  Dominicains  et  des  Chevaliers  de  Halle.  En 
1747 ,  Il  entra  dans  l'ordre  des  Prémontrée  et  lit 
ses  vœux  au  couvent  de  Straliow.  Neuf  ans  après, 
on  le  chargea  de  la  direction  du  chœur  de  cette 
abbaye;  H  comprit  alors  la  nécessité  d'appren- 
dre la  théorie  de  l'harmonie  et  de  la  composition; 
quoiqu'il  fat  Igé  de  trente-deux  an*,  il  n'hé- 
sita pas  k  prendre  de»  leçons  de  contrepoint  de 
Sehlinget  de  Habennann,  et  pendant  plusieurs 
années  il  continua  ses  éludes  avec  persévérance. 
Lorsqu'il  le*  eut  achevée*,  il  composa  beancoup 
de  musique  pour  son  église.  Quoiqu'il  n'eut  ja- 
mais étudié  les  principe»  de  la  facture  des  orgue», 
il  entreprit  seul,  en  1769,  la  restauration,  oit  plu- 
lot  la  reconstruction  complète  de  l'orgue  de 
Strahovr,  dont  l'état  était  déplorable,  quoique 
cet  instrument  n'eût  été  achevé  qu'en  1746. 
Apres  y  avoir  employé  quinze  années ,  il  le  ter- 
rain* enfin  en  1774 ,  et  en  fit  la  description,  qui 
fut  imprimée  sous  ce  litre  :  Betehreibung  der 
in  der Pfarrktrche  detK.  Prxmonstratenter- 
ttlfti  Slrahow  in  Prag  beftndlieJien  orosien 
Orgel,*ammt  voravtgeteliicKUr  ktmgefattten 
Gtxhichte  der  pnmmattichen  KtrcKenorgeln 
(  Description  du  grand  orgue  de  l'église  parois- 
siale de  l'abbaye  des  prémontré*  de  Strahow,  k 
Prague,  précédée  d'une  histoire  abrégée  de»  or- 
gues p b tîumatlquei  d'église);  Prague,  Antoine 
Bladky,  1780,  in-8"  de  90  page»,  avec  le  por- 
trait de  Œlschlegel.  Ce  religieux  a  laissé  en 
manuscrit  une  autre  description  pins  étendue 
de  cet  orgue,  avec  une  instruction  pour  le  lac- 
tear  qui  serait  chargé  des  réparations  que  l'ins- 
trument pourrait  exiger  dans  l'avenir.  C^laclile- 
gd  mourut  dan*  son  monastère  le  3  février 
1788,  A  l'Age  de  soixante-quatre  ans.  Dans  la 
liste  de  se»  composition»  oncompte:  i"  Sept  ora- 
torios exécutés  anoonvent  de  Strahow  en  176e, 
1768,  1?M,  1760  et  1761.  —  1*  Deux  mystères 
de  la  Nativité  mis  en  musique  et  exécutés  à 
Straliow  en  1761  et  1761.—  3*  Une  messe  pa«to- 
r»  le. — 4('Une  messe  brève.  —  S"  Une  messe  d  e  Ke  • 
i/uiern  pour  4  voli  et  orgue.  —  6°  Un  Borate 
Cceli — T  Onie  motels  pour  l'a  vent.—  8°  Dix-huit 
motels  pour  des  italiens  de  procession.  -  -9"  Trois 
motets  pour  ta  bénédiction  du  saint  sacrement. — 
10*  Un  motet  pour  ta  lete  de»  ange».  —  11°  Un  ma- 


OELSCHLEGEL  —  OESTERREISCH 


353 

l«t  pour  le*  fête*  de*  martyrs.  —  Ile  Un  (a*, 
pour  le*  fêles  de  la  Vierge.  —  13°  Deux  idem 
pour  la  ttte  de  «tut  Àugustiu.  —  14'  .Quatre 
idem  pour  les  fêles  d'apôtre».  —  1S"  Cinq  idem 
pour  le*  fêtes  solennelles  de  la  Vierge.  — 
16°  Sept  idem  pour  lee  fêtes  de  confesseurs 
4>onlifea.  —  17°  Trois  idem  pour  les  fêles  de 
confesseurs  martyre.  —  18°  Onu  idem  pour  tes 
Ktes  de  sainte.  —  19°  Quatorze  offertoires  de 
tcmpore.  —  20°  Un  offertoire  pour  la  fête  de 
Noël.  —  SI*  On  offertoire  pour  l'ordination  des 
prêtres.  —11°  Cinq  airs  d'église. —  13°  Deux 
duos  Idem.  —  34»  Deui  litanies.  —  15°  Doue 
hymnes  de  ssint  Norbert,*  deux  loixetorgue. 
— 16°  Un  idem  à  quatre  voix,  quatre  violons, 
deux  trompettes  et  orgue.  — 17»  Trois  Te  Deunt. 

—  28»  Répons  des  matines  de  la  semait»  sainte 
■â  4  voix,  2  violons,  alto,  1  hautbois,  1  bassons, 
2  trompettes,  contrebasse  et  orgue.  —  39°  Can- 
tate pour  une  installation  d'abbé,  en  1774.  — 
30»  Deux  Salve  Regina  k  i  voix  et  orgue,  en 
1786  et  17S7. 

OERTEL  (....),  facteur  d'orgues  et  de  pianos, 
vivait  en  Saxe  vers  la  fin  do  dix- huitième  siècle. 
Il  était  élève  de  Silbennann.  Parmi  ses  meil-  ! 
Jeur*  instruments,  on  remarque  :  1°  l'orgue  de  I 
l'élise  deSscliopau.—î*  celui  de  Gross-Milekau.  ! 

—  3*  celui  de  Johnsbach.  ; 
-ÛERTZEN (Chaules- Locis  Déconseiller  de 

justice  et  chambellan  du  duc  de  Mecklembonrg- 
streliti,  à  Neu-Strelils,  né  dans  celle  ville  vers 
1810,  »  cultivé  la  musique  avec  succès.  Au  mois 
île  mars  1840,  Il  a  fait  représenter  au  théâtre  de 
la  cour  l'opéra  en  quatre  actes  de  sa  composition 
intitulé  :  La  Princes»  de  Mestlne.  Le  sujet  était 
prit  dans  La  Fianciie  de  Mcaine,  de  Schil- 
ler. L'ouvrage  obtint  un  brillant  succès,  et  la 
partition,  arrangée  pour  le  piano,  fut  publiée 
k  Leipsick.  Par  de*  motift  inconnus,  H.  d'Œrt- 
zeu  abandonna  ses  positions  k  la  cour  du  duc  de 
Hecklembourg  en  1842,  et  «'-établit  à  Berlin,  où 
quelques-unes  de  ses  compositions  religieuses 
fureqt  exécutées  par  le  Domchor.  En  1848, 
H.  d'Œrtzen  fut  rappelé  k  Neu-Sirelili,  en  qua- 
lité de  directeur  général  de  la  musique  d'église. 
Quelques  recueils  de  Lieder  et  des  chansons  à 
boire  {Trinkliederj  de  sa  composition  ont  été 
publiés  k  Leipsick  et  à  Berlin.  Cet  amateur  dis- 
tingué a  fait  insérer  dans  la  gsxetle  générale  de 
musique  de  Leipsick  (ISiS,  p.  81-87)  une  cri- 
tique de  l'écrit  de  Griepenkerl  intitulé  ;  Die 
Oper  der  gegmtwart  (L'Opéra  da  l'époque  ac- 
tuelle). 

OBSTEN(TnÉonoBE),  pianiste  el  composi- 
teur k  Berlin,  est  né  dans  cette  ville,  le  31  dé 
«entbre  IS13.   Dans  ses   premières  années,  il 


l'étude  de  la  musique,  et  apprit  k 
jouer  de  plusieurs  instruments.  Plus  tard  il  re- 
çut des  leçons  de  Bcehmer  et  de  Tamm  (  tons 
deux  musiciens  de  la  cour)  pour  la  clarinette  et 
l'harmonie,  et  de  Drcschke  pour  le  chant  et  la 
piano.  En  1734,  admis  comme  élève  k  l'Académie 
royale  des  beaux-arts,  il  y  termina  se*  études  ioo* 
la  direction  de  Rnngenbagen,  de  G.  A.  Schneider 
et  de  Wilhetm  Bach.  Ses  première*  composi 
lions  pour  le  piano  ont  paru  en  1843;  di 
1850  k  1 857  il  les  a  fait  publier,  particulière- 
ment cliei  simrock.  Le  nombre  de  ses  ouvrages, 
la  plupart  dans  les  formes  mises  en  vogue  de- 
puis quelques  années,  est  aujourd'hui  d'environ 
deux  cenft  (1881). 

OESTERLEIN  (C.-H.),  facteur  de  pianos 
k  Berlin,  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle,  est  mort  dans  cette  ville  en  1791. 
D  était  particulièrement  renommé  pour  ses  pia- 

OESTERLE1N  (  GooeïB.oio-C.iBrsTOP(iK  ), 
médecin  k  Nuremberg,  fut  élève  de  Weiss 
{voyez  ce  nom)  pour  le  luth,  et  se  Gl  en  Alle- 
magne la  réputation  d'un  1res -habile  luthiste.  Il 
est  mort  k  Nuremberg,  eu  1789. 

OESTERREICHER  (Geoboes),  néeu  157A, 
fut  d'abord  attaché  au  service  da  margrave 
d'Anspach,  en  qualité  de  musicien  de  sa  cha- 
pelle, et  te  maria  k  Aospach  en  1002.  En  îeii 
on  lui  offrit  la  place  de  canlor  k  Windsheim  ; 
il  l'accepta  et  mourut  en  cette  villa  dans  l'année 
1033.  Les  mélodies  qu'il  a  composées  pour  ua 
grand  nombre  de  cantiques  se  trouvent  dans  les 
livres  de  chaut  d'Anspach,  de  Heilbronn,  de  Ro- 
Ihenbourg  et  de  Windsheim.  Précédemment 
elles  avaient  été  publiées  séparément  sous  ce  li- 
tre -.  fEsterreicht  çantorbvchlein  (Petit  livre 
du  canlor  Œsterreieher);  Rolhenbottrg-iur-la- 
Tauber,  1015,  in-s°. 

OESTERREISCH  (Charles),  né  à  Mafr- 
debourg  en  1064,  fréquenta  l'école  de  la  ville 
dans  son  enfance,  etyreçut  les  premières  leçons 
de  musique  d'un  canlor  nommé  Scheffler.  A 
l'Age  de  quatorze  ans,  il  entra  k  l'école  de  Saint- 
Tbomas  de  Leipsick,  el  y  fit  de  grands  progrès 
dans  le  chant,  sou*  1*  direction  de  Schelleim.  La 
peste  qui  se  déclara  k  Leipsick  en  1680  l'obligea 
de  se  réfugier  k  Hambourg,  on  il  chanta  dans 
les  églises.  Après  y  avoir  séjourné  trois  ans,  (E*- 
Isrretich  retourna  dans  sa  ville  natale  et  s'y  li. 
vra  k  l'élude  du  clavecin  et  de  l'orgue.  Il  recul 
aussi  des  leçons  de  composition  du  maître  de 
chapelle  Theile;  puis,  en  1680,  il  entra  dans  ta 
Chapelle  du  duc  de  WolfTenbûtlel,  eu  qualité  do 
ténur.  Son  talent  de  chanteur  ;  fut  perfectionné 
par  les  leçons  qu'il  reçut  des  <leux  castrats  Giu- 


OËSTERREISCH  —  OFFENBACH 


3GS 


lotit,  de  Veiune,  et  ÀvlonM,  de  Rome,  Eu 
1690,  il  obtint  I»  plue  de  maître  de  chapelle  du 
prince  de  Holstein-Gottorp,  et  en  remplit  les 
fonctions  jnaqu'eu  1703,  époque  de  1*  mort  de 
ce  prinee.  Alors  la  chapelle  Tut  supprimée.  Il  Tut 
ensuite  engagé  au  service  de  la  conr  a  Bruns- 
wick; pois  il  obtint  la  place  de  atntor  à  l'église 
du  château  de  Wollfcnbûltel.  Il  y  forma  le  talent 
de  quelques  jeunes  cantatrices,  et  en  récompense 
de  ce  servie*,  il  fui  nommé  miltre  de  chapelle 
de  te  cour.  En  1719,  le  nouveau  duc  de  Hol- 
item  l'appela  a  m  cour  pour  y  organiser  la  cha- 
pelle dont  la  direction  lui  fol  confiée.  11  est 
mort  dans  celte  position  en  1735.  Cet  artiste  est 
le  premier  Allemand  qui  ait  connu  et  cultive 
l'art  dn  cosot  d'après  le»  traditions  de  l'ancienne 
école  d'Italie. 

OESTRE1CH  (CBAaLii&),  virtuose  sur  le 
cor  et  compositeur,  a  joui  d'une  brillante  répu- 
tation en  Allemagne.  Ré  vraisemblablement  en 
Saie,  il  fut  d'abord  attaché  a  la  chapelle  royale 
de  Dresde;  maie  en  I8ï6  il  s'est  fixé  à  Franc- 
fort, a  la  suite  d'un  voyage  qu'il  avait  entrepris 
pour  étendre  sa  renommée.  Depuis  ce  temps,  il 
n'a  pu  quitté  cette  ville.  Ses  compositions  pour 
le  cor  sont  restées  en  manuscrit  :  Il  n'en  s  fait 
graver  que  douze  trios  pour  trois  cors  qui  ren- 
ferment des  exercices  pour  les  jeunes  artistes. 
On  a  aussi  gravé,  a  Bonn,  chei  Simroek,  une 
polonaise  pour  flûte  avec  orchestre  qui  est  con- 
sidérée comme  un  de  ses  meilleurs  ouvrages.  Se* 
autres  compositions  consistent  en  plusieurs  ca- 
hiers de  petites  pièces  pour  le  piano,  et  de  chin  - 
tons  avec  accompagnement  de  cet  instrument. 
Il  est  vraisemblable  qu'un  opéra  allemand  intitulé 
DU  BergLnappen  (Les  Mineurs),  qui  fut  joué 
•  Weimar,  en  1839,  sous  le  nom  de  Charlet 
Œslerreich,  compositeur  de  Francfort,  ap- 
partient a  Charles  Œstreich,  dont  l'or lliographe 
du  nom  aura  été  altérée. 

ŒSTREICH  (  Jbah-M*rc),  bon  facteur 
d'orgues,  vécut  I  Oberbimbach,  près  de  Fulde, 
où  il  naquit  le  ïS  avril  1738,  et  mourut  en  1813. 
Outrebeaucoup  de  réparations  d'anciens  instru- 
ments, ils  construit  37  orgues  nouvelles,  grandes 
et  petites,  particulièrement  dans  la  Hease,  à 
Buckebourg,  et  dans  les  environs. 

QETTINGER  (Fbedébic-Ciibistopbe  ),  ou 
ŒT1NGER,  conseiller  du  duc  de  Wurtemberg, 
savant  philologue  et  écrivain  mystique,  na- 
quit le  6  mai  1703,  a  Gopptngen,  dans  le  duché 
de  Wurtemberg,  et  fréquenta  successivement 
les  académies  de  Tubingne,  de  Jéna  et  de  Leip- 
sick.  Après  avoir  voyagé  quelque  trmps.  en  Hol- 
lande, il  revint  dans  le  Wurtemberg,  Tut  nommé 
pasteur  i  Hirsclian,  en  1733,  et  devint  le  chef 


de  la  secte  des  piélistes,  dons  cette  partie  de  l'Al- 
lemagne. Devenu  surintendant  des  églises  du 
Wurtemberg  en  1751,  il  fut  enfin  élevé  à  la  di- 
gnité de  prélat  a  Murhard,  ou  11  est  mort  le  10 
février  1781.  Au  nombre  de  aes  écrits,  on  trouve: 
Eulerische  und  Frickiscke  Philosophie  ûber 
dleMvslk  ( Philosophie  d'Euler  et  de  Fricksur 
la  musique);  Neuwied,  1781,  in-8°. 

CETTINGER  (ÊnooitRu-Maaii),  bibliogra- 
phe, journaliste  et  romancier,  est  né  d'une  famille 
iaraélile  a  Breslau,  le  19  novembre  1808.  Apres 
avoir  fait  ses  études  I  l'université  de  Vienne,  il  ré- 
digea plusieurs  journaux  satiriques  à  Berlin,  Mu- 
nich,Hambourg,  Msnheim  et  Leipsict. Depuis  18Î9 
Jusqu'en  1851,  il  fut  Trappe  de  nombreuse*  con- 
damnations pour  ses  attaques  contre  les  divers 
gouvernetueuls  de  l'Allemagne,  et  fut  obligé  de 
se  réfugier  à  Paris,  oh  il  passa  toute  l'année  1851. 
En  1853,  il  vint  s'établir  a  Bruxelles  et  y  recul 
quelque  temps;  mais  11  en  fut  expulsé  a  la  de- 
manda des  gouvernements  étrangers.  J'ignorerai 
il  est  au  moment  ob  cette  notice  est  écrite  (1881). 
Ce  n'est  pas  Ici  le  lieu  de  mentionner  le  très- 
grand  nombre  d'écrits  produits  par  son  imagina- 
tion et  sa  verve  mordante  ;  il  n'y  est  mentionné 
que  pour  deux  ouvrages  qui  ont  des  rapports 
avec  l'objet  de  ce  dictionnaire.  Le  premier  est  une 
Bibliographie  biographique  ou  Dictionnaire 
de  18,000  ouvrages  tanl  anciens  que  moder- 
nes, relatifs  à  Fkistolre  de  la  de  publique  et 
privée  des  hommes  célèbres  de  tout  lestemps 
et  de  toutes  les  nations;  Leipslrli,  Guillaume 
Engelmann,  1850,  un  vol.  ln-4°  de  788  pages  à 
1  colonnes.  Une  deuxième  édition  très-aug- 
mentée  de  ce  livre  fut  publiée  a  Bruxelles  sons 
le  titre  de  Bibliographie  biographique  univer- 
selle,  1853-1851,  2  vol.  in  4°.  On  a  peine  a 
comprendre  qu'un  tel  ouvrage,  fruit  de  recher- 
ches immenses,  ail  pu  être  fait  par  un  homme 
dont  la  vie  fut  constamment  agitée.  On  y  trouve 
l'indication  précise  d'un  très-grand  nombre  de 
notices  détachées  surdes  musiciens  plus  ou  moins 
célèbres,  et  sur  des  écrivains  qui  ont  traité  de 
la  musique.  L'autre  ouvrage  de  M.  Œtttnger 
dont  j'ai  a  parier  a  pour  titre  :  Rassini  II  en 
a  été  publié  deux  éditions  en  langue  allemande, 
a  Lelpeick,  en  1847  et  1849,  i  vol.  in-11.  Tra- 
duit ensuite  en  français,  il  a  été  publié  k  Bruxel- 
les, en  185S,  1  vol.  in-1 2.. Présenté  comme  une 
biographie  de  l'illustre  maître,  ce  livre  n'est  qu'un 
pamphlet  odieux,  une  mauvaise  action. 

OFFENBACH  (J.).  diantre  de  la  syna- 
gogue de  Cologne,  a  publié  les  chants  de  la  fêle 
commémorative  de  la  sortie  des  Hébreux  de 
l'Ëgyple  avec  la  traduction  allemande,  une  pré- 
face et  les  anciennes  mélodies  orientales  sous  ce 


v  Google 


3.14 


OFFENBACH  —  OGINSK.1 


litre  :  Hagadah  oder  Erzxhlvng  von  Israël* 
Auszug  ans  Egyplcn  suin  Gebravehe  bel  der 
im  Familten  krehe  stalt  findenden  FeierUek- 
èett  an  den  beidea  ente»  Abenden  de*  Mat- 
zoth  Feitet  (Hagadah,  ou  narration  de  la  sortie 
d'Israël  de  l'Egypte,  pour  l'usage  de*  solennités  qui 
ont  lieu  dans  leseindes  familles  pendant  lesdeux 
premières  soirées  de  la  fête  Maliolh);  Cologne, 
1B38,  gr.  in-8*  de  91  pages,  arec  un  appendice 
de  7  pages  et  7  planches  de  musique. 

OFFENBACH  (Jacqtjm),  de  la  même  fa- 
mille que  le  précédent,  e*t  né  à  Cologne  en  1819. 
Arrivé  à  Paru  eu  1S4S,  il  essaya  de  s'y  Taire 
connaître  comme  violoncelliste;  mais  il  y  eut 
peu  de  succès  parce  que  son  exécution  était 
faible  sous  le  rapport  de  l'archet.  Convaincu 
bientôt  qu'il  ne  réussirait  pu  dans  cette  grande 
ville  a  te  faire  une  réputation  comme  soliste,  il 
chercha  d'autres  ressource».  Doué  d'adresse  et 
d'assurance  en  lui-même,  il  sut  triompher  des 
difficultés,  et  obtint,  en  1847,  la  place  de  chef 
d'orchestre  du  TliéUre-Franeaii .  Ce  fut  vers  le 
même  lemps  qu'il  publia  des  airs  gais  et  faciles 
sur  des  sujets  pris  dans  les  fables  de  La  Fon- 
taine; quelques-unes  de  ces  plaisanteries,  par- 
ticulièrement le  Corbeau,  la  Cigale  et  la 
Fourmi,  la  Laitière,  elc,  obtinrent  un  succès 
populaire.  Désireux  de  travailler  pouf  le  llifâ- 
tre,il  fil,  comme  beaucoup  d'autres  musiciens, 
des  démarches  pour  se  procurer  un  livret, 
et  comme  beaucoup  d'autres  aussi  ,  il  échoua 
dans  ses  sollicitations  près  des  gens  de  lettres. 
Fatigué  de  ces  courses  vaines,  il  imagina  de  de- 
mander le  privilège  d'un  théâtre  pour  ;  jouer 
des  opérettes  :  l'avant  obtenu,  il  ouvrit,  en  1855, 
les  portes  de  son  petit  thétlre  situé  aux 
Champs-Elysées,  sous  le  litre  de  Théâtre  des 
Bouffes  parisiens.  Lui-même  se  fit  le  four- 
nisseur de  la  plupart  des  ouvrages  qu'on  y 
représentait.  Son  instruction  dans  l'art  d'écrire 
la  musique  était  à  peu  près  nulle;  mais  la  na- 
ture lui  avait  donné  de  l'instinct,  l'intelligence 
de  la  scène  et  de  la  pieté  ;  ses  mélodies ,  plus 
ou  moins  triviales,  mais  bien  rhylhmées,  se 
trouvèrent  au  niveau  du  goût  des  spectateurs 
qui  remplissaient  sa  salle ,  et  nonobstant  l'ab- 
sence de  voix  et  de  talent  de  ses  acteurs,  anc- 
Icuus  par  un  orchestre  pitoyable,  les  affaires 
du  Tiirecteur  des  Bouffa  parisiens  prospérè- 
rent. H.  Oflenbach  avait  compris  que  sou  théâ- 
tre des  Champs-Elysées  n'avait  de  chance  de 
succès  que  pendant  l'été,  par  le  beau  temps,  et 
que  la  vogue  ne  sa  soutiendrait  qu'à  la  condition 
de  transporter  son  spectacle  dans  l'intérieur  de 
Paris.  Une  occasion  favorable  se  pré'enta  bisn- 
.Wt,  et  les  Bouffes  parisiens  prirent  possession 


,  du  petit  théâtre  de  Comte,  galerie  de  Choiseut,  et 
I  firent  leur  ouverture  le  »  décembre  1855.  H.  Of- 
|  fenbach  dirigea  cette  entreprise  jusqu'en  isgi, 
•f  et  Tut  le  plus   fécond  pourvoyeur  d'opérettes 
jusqu'au  jour  où  cette  notice  eat  écrite  (1861). 
!  Il  serait  trop  long  de  donner  ici  la  liste  de  toutes 
j  tes  Muettes  qui  ont  été  jouées  sou*   ion  nom  ; 
I  je  me  contenterai  de  citer  celles  dont  l'existence 
a  été  le  plus  longue,  à  savoir  :  les  Deux  Aveu- 
gles, la  Pantins  de  Violette,  le  Horloge  aux 
lanternes,    la    Châtie    métamorphosée   en 
femme,  Orphie  aux  enfers,  qui  a  en  400  re- 
présentations a  Paris,  Mesdames  de  la  Balle, 
Cencvtèvedt  Brabant,  laChanson  de  Fort*- 
nio,  la  Rose  de  Satnt-Ftour,  le  Roman  co- 
mique, etc.,  elc.  Les  qualité*  qui  oui  suffi  pour 
donner  à  ces  petits  ouvrages   de   l'attrait  au 
public  qui  fréquente  son  théâtre  ont  fait  croire 
à  M.  OfTenbach  qu'elles  pourraient  aussi  lui 
procurer  des  succès  sur  des  scènes  plus  impor- 
tantes et  devant  des  spectateurs  plus  exigeants  : 
i  il  s'est  trompé.  D'abord  il  écrivit  la  musique  d'un 
|   ballet  (le  Papillon)  représenté  à  l'Opéra  en  1860, 
I  et  dans  lequel   la  pauvreté  d'idées  de  quelque 
valeur  et  les  défauts  de  l'éducation  du  compo- 
siteur ont  été  mis  en  évidence;  pois  il  donna  à 
l'Opéra -Comique  une  hideuse  farce  en  trois  actes 
intitulée  Barkouf,  dont  la  musique  était  digne 
de  l'ignoble  sujet. 

OFTERDINGEN  (  Henri  d'),  ou  d'AFF- 
TERD1NGEN,  minnesinger  ou  chanteur  d'amour 
qui  vécut  vers  la  En  du  douzième  siècle  et  au 
commencement  du  treizième.  Il  parait  avoir  passé 
sa  jeunesse  en  Autriche  et  a.  lacour  du  due  Leo- 
pold  Vil,  Comme  tous  les  trouvères  de  son 
temps,  il  fut  poète  et  musicien.  La  lutte  poé- 
tique ouverte  par  le  comte  Herrmann  de  Tliu- 
ringe  amena  Henri  d'Ofterdingen  au  cliflteau  de 
Wartbourg  (près  d'F.isenach),  où  il  se  lia  d'a- 
mitié avec  Wolfram  d'Escbenbach,  célèbre  poêle 
chanteur  comme  lui.  On  ne  connaît  jusqu'à  ce 
jour  aucune  chanson  notée  de  sa  composition. 
Quelques  archéologues  ont  considéré  Henri  d'Of- 
lerdintteu  comme  auteur  des  chante  tiiebelungen; 
mais  cette  opinion  a  été  controversée. 

OGINSK1  (MicREvCASiaw,  comte),  issu 
d'une  illustre  famille  de  la  Uthuante,  naquit  en 
1731.  Il  dut  a  son  heureuse  organisation  et  à 
l'instruction  variée  qui  lui  avait  été  donnée  dans 
sa  jeunesse,  le  goût  des  arts,  qu'il  cultiva  avec 
succès.  Une  fortune  immense  et  l'indu  en  et  qu'il 
exerçait  en  Pologne  lui  avaient  fait  espérer  qu'il 
pourrait  monter  sur  le  trône  électir  de  ce 
royaume,  et  dans  le  dessein  qu'il  avait  formé 
a  ce  sujet,  il  lit  le  voyage  de  Pétersbaurg  en 
17fl4;  mais  ['impératrice,  à  qui  son  génie  actif 


inspirait  des  crainte»,  parvint  à  taire  élire  Sta- 
nislas-Auguste. Deçà  dans  son  espoir,  Ogtnsti 
ae retira  dan»  ses  terres  de  Lithuanie,  et  s'j  li- 
vra exclusivement  k  hd  penchant  pour  I»  let- 
tres et  pour  les  arts.  Ce  rut  alors  qu'il  entreprit 
d'exécuter  par  m*  seules  ressources  le  grand 
canal  de  Lithuanie  qui  établit  la  communica- 
tion entre  la  mer  Noire  et  la  Baltique,  el  qui 
porte  ion  nom  :  ce  travail  immense  lui  coûta 
plus  de  huit  millions  de  francs.  Peintre  et  mu- 
sicien distingué,  le  comte  Oginski  Jouait  bien 
de  plusieurs  instruments  et  surtout  delà  harpe, 
qui  ne  lui  est  pas  redevable  delà  première  in- 
vention de*  pédales,  comme  on  le  dit  dans  l'ar- 
ticle concernant  cet  Instrument  au  Dictionnaire 
des  arts  et  métiers  de  V Encyclopédie  métho- 
dique, car  cette  invention,  qui  remonte  a  1720, 
appartient  à  Hochbrucker,  luthier  de  Donawerlh; 
mais  lea  pédales  de  la  harpe  de  Hochbrucker 
n'étaient  qu'au  nombre  de  quatre,  et  le  comte 
Oginski  fut  le  premier  qui  le  porta  jusqu'à  sept, 
en  1760.  Quatre  ans  après,  son  invention  fut 
introduite  en  France  par  nn  luthier  allemand, 
nommé  stecht.  CW  pour  ce  service  rendu  a 
l'art  qu'Oginaki  est  cité  dan*  cette  Biographie, 
Devenu  grand- maréchal  de  Lithuanie,  il  donna 
des  preuves  signalées  do  dévouement  a  la  cause 
Je  l'indépendance  de  sa  patrie,  en  1771 .  Après 
la  malheureuse  issue  de*  événements  de  cette 
époque.  Il  fut  obligé  de  chercher  nn  refnge  en 
pays  étranger,  et  ses  biens  furent  confisqués. 
Il  ne  rentra  en  Pologne  qu'en  1776.  Le  canal  de 
Lithuanie  et  la  dernière  crise  politique  avalent 
porté  un  notable  dommage  à  sa  fortune  ;  cepen- 
dant il  lui  restait  encore  de  grandes  richesses. 
Il  en  fit  un  noble  usage  en  appelant  près  de  lui, 
dans  son  château  de  gamin,  nue  multitude  d'ar- 
tistes distingués,  et  lea  récompensant  avec  ma- 
gnificence. Il  mourut  a  Varsovie  en  1803,  a 
l'âge  de  soixante  et  douie  ans. 

OGINSKI  (Mi(siKi.-Ci.â»BAa,  comte),  ne- 
veu du  précédent,  ancien  grand  trésorier  de  Li- 
thuanie, et  plus  tard  sénateur  de  l'empire  russe, 
naquit  le  la  septembre  I7C&,  k  Gurow,  près  de 
"Varsovie.  Dès  l'Age  de  dix-neuf  ans,  il  com- 
mença à  servir  sa  patrie.  Successivement  nonce 
k  la  diète  de  Pologne,  membre  de  la  chambre  des 
finances,  puis  envoyé  en  Hollande  et  en  Angle- 
terre, il  rentra  ensuite  dans  son  paya  et  com- 
battit pour  son  indépendance.  Ses  biens  Turent 
séquestrée,  et  pour  les  recouvrer  il  fut  obligé 
d'aller  les  réclamer  à  Pitersbourg  et  d'accepter 
la  place  de  trésorier  de  la  lithuanie  ;  mais  après 
que  Kosclusko  eut  levé  l'étendard  de  l'indépen- 
dance, en  1794,  il  se  démit  de  cet  emploi ,  prit  I 
lea  armes,  et  vit  de  nouveau  ses  espérances  dé- 


SSKI  354 

eues.  Obligé  de  fuir  en  pays  étranger,  il  fut 
privé  détente  ressource  par  le  partage  de  ses 
biens  entre  les  généraux  russes.  Ce  ne  fut  qu'en 
1802  qu'il  obtint  de  l'empereur  Alexandre  la 
permission  de  rentrer  en  Pologne,  après  d'inu- 
tiles tentatives  faites  k  Constantlnople  et  k  Pa- 
ris pour  la  soustraire  an  Joug  de  la  Russie.  Il  se 
retira  alors  dans  sa  terre  de  Zolesié,  k  vingt- 
cinq  lieues  de  Wilna,  où  il  se  livra  k  l'étnde,  k 
la  culture  de  la  musique  et  k  la  rédaction  de  ses 
mémoires.  Après  la  paix  de  Tilsitt,  il  visita 
pendant  trois  ans  l'Italie  et  la  France  avec  sa  fa- 
mille. L'empereur  Alexandre  l'avant  nommé  en 
1810  sénateur  de  Russie  et  conseiller  privé,  il  se 
rendit  à  Pétersboug  et  y  vécut  jusqu'en  ISIS. 
Depuis  1812  il  avait  obtenu  la  permission  d'al- 
ler en  Italie  pour  ;  rétablir  sa  santé,  et  il  avait 
choisi  la  ville  de  Florence  pour  son  séjour  :  il  y 
est  mort  en  1833,  k  l'âge  de  soixante-huit  ans. 
Le  comte  Oginski  s'est  rendu  célèbre  par  la  com- 
position de  polonaises  dont  les  éditions  se  sont 
multipliées  en  Allemagne,  en  France  et  en  An- 
gleterre. Elles  sont  au  nombre  de  quatorae. 
Celle  qu'il  a  composée  en  1793  est  surtout  re- 
marquable, par  l'originalité  et  par  le  caractère 
de  profonde  sensibilité  dont  elle  est  empreinte. 
Toutes  c«  polonaises  ont  été  publiées  séparé- 
menlk  Varsovie,  Pélersbourg,  Leipsicb,  Dresde, 
Londres,  Paris,  Milan  et  Florence;  l'auteur  en 
a  réuni  douze  eu  un  recueil  Imprimé  k  Wilna, 
en  1810,  an  profit  de  la  maison  de  bienfaisance 
de  cette  ville  ;  le  produit  de  l'édition  a  été  de 
plus  de  10,000  francs.  On  a  aussi  du  comte 
Oginski  plusieurs  recueils  de  ronunces  françaises, 
et  italiennes,  dont  lea  mélodies  sont  charmantes. 
Les  polonaises  célèbres  de  cet  amateur  ont  fait 
Imaginer  un  conte  devenu  en  quelque  sorte  po- 
pulaire, bien  qu'aucune  circonstance  de  sa  vie 
n'en  ait  fourni  le  prétexte.  On  a  supposé  que  la 
fameuse  polonaise  de  1793  avait  été  composée 
par  Oginski  pour  une  femme  dont  il  était  amou- 
reux; mais  qne,  n'ayant  pu  toucher  son  cœur, 
il  s'était  ûlé  ta  vie.  Plusieurs  éditions  de  cette 
polonaise,  faites  k  Paris,  pendant  qne  le  comte 
Oginski  vivait  k  Florence,  sont  accompagnées 
d'une  estampe  lithographiée  ou  l'on  voit  un  Jeune 
homme  qui  se  tue  d'un  coup  de  pistolet,  avec 
cette  légende  :  Oginski,  désespéré  de  noir  son 
amour  payé  d'indifférence,  te  donne  la  mort 
tandis  qu'on  exécute  une  polonaise  qu'il 
avait  composée  pour  son  ingrate  maîtresse, 
qui  la  dansait  aveesan.  rival.  Les  éditeurs <Tu 
journal  de  musique  anglais  The  Barmonicon 
ont  reproduit  en  1824  la  polonaise  nt  la  légende. 
On  a  publié  :  JaTemolre)  de  Michel  Oginski  sur 
la  Pologne  et  les  Polonais ,  depuis  1788  ;us- 
23. 


0GINSK1  —  OHMAKIÎ 


ftt'(il0^iKielSlâ;Paris,18î6-i8î;,4T0l.m-8". 
L'auteur  de  l'article  Ogintkt,  du  Leiiqna  uni- 
versel de  musique  publié  pir  Schilling,  a  at- 
tribué à  Michel  Casimir  tes  polonaises  de   sou 

OGLIN  (F.rhubd),  imprlmi'ur  àAugsbourg, 
dan»  In  premières  années  du  seiiième  tiède,  pa- 
rait être  le  premier  qui  imprima  en  Allemagne  de 
la  nautique  avec  des  caractères  grives  en  cuivre , 
ainsi  qu'on  le  Toit  dam  un  recueil  d'ode»  et 
d'hymnes  eu  vingt-deux  mesures  différentes  de 
Teri  latius,  prises  dans  Horace  et  complétées 
par  un  certain  Conrad  Celte*.  La  musique,  h 
quatre  voix,  est  composée  par  Pierre  TYitonlna, 
dont  le  nom  allemand  était  peut  être  Oliven- 
baum.  L'outrage  a  été  publié  sous  ce  titre  : 
Melopolx  tive  HarmonUe  TetracenUcx  su- 
per XXII  gênera  carmtnvm  heroicorum, 
Igrieorum  et  ecclesiasUcorum  Hymnorum, 
fer  Petrum  Trtttmlum  et  allas  dodos  soda- 
litalis  lltterarlx  nostrx  musical  secundvm 
naturat  et  iempora  sgllabarum  et  pedum 
compositsc  et  régalait,  duetu  Chunradt  Cel- 
tlt  fœliciter  imprettœ.  Les  quatre  parties  sont 
imprimées  eu  regard,  le  ténor  et  le  sdprano  sur 
une  page  et  le  contralto  arec  la  basse  sur  l'autre. 
A  la  tin  du  volume  on  trouve  cette  souscription  : 
ImpressumAugvsta  VindeUcorum,  ingenioet 
induslria  Erhardi  Oglin,  expenslt  Joannis 
RimattatiatdeCatmaet  Orinaen.  Puis  Tiennent 
quatre  vert  adressés  à  l'imprimeur,  avec  l'ins- 
cription Ad  Erhardum  Oglin  imprcsiorem  : 


L'impression  de  ce  rarissime  volume  a  été 
terminée  au  mois  d'août!  607,  comme  le  prouvent 
ces  mots  du  dernier  feuillet  :  Impretsvm  atmo 
sesquimillesimo  et  VII  augutti.  Je  possède  un 
exemplaire  de  cette  rareté  bibliographique.  Un 
deuxième  tirage  du  même  ouvrage  porte,  à  I*  Un 
du  volume  :  Denvo  tmpreue  per  Erkardum 
Oglin  Augvstx  1 507,  13  auoiufJ.  Aucun  biblio- 
graphe n'en  avait  (kit  mention  avant  qu'un  certain 
M.  Chrlstmann  l'eût  signalé  par  une  notice  in- 
sir  Le  dans  la  Correspondance  musicale  de  Spire 
(ann.  1790,  n°  5,  p.  33  et  auiv.J.  Scbmld  en  a 
donné  uns  très-bonne  description  avec  le  fac-si- 
milé du  frontispice  iOttatiano  det  Petrvcet, 
p.  158-160].  On  peut  voir  à  l'article  Bild  ,  de 
cette  édition  de  la  Biographie  universelle  det  ' 
mwttcieni,  la  description  d'un  traité  de  musique 
imprimé  par  Erhard  Oglinen  IMS. 

OHLHORST  (Jean-Cubéticn),  acteur  et  ' 


ro m positeur  allemand,  né  dans  le  pays  de  Bruns- 
wick en  17S3,  monta  sur  la  scène  &  l'Sge  de 
vingt  ans,  et  s'attaclia  à  la  troupe  deTillv  qui 
donnait  des  représentations  dans  le  Mecklem- 
bourg.  D'abord  chanteur,  pnii  chef  d'orchestre 
de  cette  compagnie  dramatique,  il  écrivit  pour 
elle  la  musique  de  plusieurs  petits  opéras,  parmi 
lesquels  on  cite  :  r  Adelstan  et  Rosette.  — 
1*  Dai  Jahrfett  (la  Fête  anniversaire ).  — 
3*  Me  Zlgemer  (les  Bohémiens).  Eu  17M, 
Ohlhorst  lut  engagé*  au  thé! Ire  de  Kcsnigaherg; 
il  y  resla  jusque  dans  les  premières  années  du 
siècle  présent.  Puis  il  voyagea  eu  Hongrie,  en 
Russie  et  en  Pologne.  On  croit  qu'il  est  mort 
dans  ce  dernier  pays  en  t>ll. 

OHMANN  (Artoihc-Louis-Hekki),  chan- 
teur allemand,  naquit  I  Hambourg  le  13  février 
1775,  San  père  j  était  directeur  de  la  chapelle 
delà  légation  française  et  professeur  de  musique. 
D'abord  employé  comme  violoniste  au  théâtre 
de  Hambourg,  il  quitta  cette  position,  en  1705, 
pour  celle  de  chef  d'orchestre  du  théâtre  de  Rê- 
vai, où,  pour  satisfaire  aui  invitations  de  ses 
amis,  11  s'essaya  sur  la  scène  et  obtint  des  suc- 
cès. En  1797,  Kotzebue  le  St  entrer  au  théâtre 
de  la  cour  de  Vienne.  Deux  ans  après  il  accepta 
un  engagement  avantageux  à  Breslau  j  en  qualité 
de  basse  chantante  :  bientôt  il  y  devint  l'ac- 
teur favori  du  public.  En  180Î,  il  SI  un  voyage 
en  Russie  pour  y  voir  ses  parents,  qui  s'y  étaient 
établis  depuis  plusieurs  années.  Engagé  à  Riga 
pour  dôme  représentations,  il  y  lut  ai  bien  ac- 
cueilli du  public,  que  1»  direction  lui  fit  un 
engagement  durable.  Il  s'y  maria,  en  1801,  avec 
la  fille  du  maître  de  ballets  de  Dresde,  Sophie- 
Romano  Kocb,  actrice  aimée  du  public.  La  clô- 
ture du  théâtre  de  Riga,  en  IS09,  lui  fit  accepter 
un  emploi  an  théâtre  noble  de  Reval,  nouvelle- 
ment érigé.  Sa  femme  mourut  dans  celle  ville. 
Depuis  1120  jusqu'en  «M,  Il  remplit  les  fonc- 
tions de  chef  d'orchestre  du  nouveau  théâtre  de 
Riga,  sous  la  direction  de  son  frère,  et  j  prit 
plus  tard  l'emploi  de  violoncelliste.  La  place  de 
directeur  de  musique  des  églises  de  la  ville  de 
Riga  lui  ayant  été  offerte  en  183B,  il  l'accepta 
et  en  remplit  les  devoirs  avec  xèle  jusqu'à  sa 
mort,  arrivée  le  30  septembre  1833,  des  suites 
d'une  maladie  de  poitrine.  Habile  sur  plusieurs 
instrumenta,  Ohmann  se  distingua  comme  chan- 
teur et  se  fit  connaître  avantageusement  par  la 
composition  de  trois  opéras  de  Kotiehne  iutilu- 
lés  :  1"  La  Princesse  de  Caeambo  ;  —  V  La 
Châtie  princière;  —  3*  Le  Cosaque  et  le  Vo- 
lontaire. Ces  trots  ouvrages  ont  été  représentée 
avec  succès  sur  les  Mientres  de  Riga,  Revel  et 


OHNEWÀLD  —  OKEGBEH 


357 


OHNEWALD  (....),  compositeur  de  mu- 
sique d'église,  né  en  Bohême,  et  sur  qui  tous  les 
biographes  allemand»  gardent  le  silence,  parait 
avoir  vécu  dans  te»  dernier»  temps  en  Bavière, 
«t  peut-être  i  Augsboora;.  Ses  ouvragée  publiés 
«eut  :  Ântiphonx  Marianx  quatuor  voclbus, 

1  viol.,  viola  et  organo  i.2 /!.  ssu  ctarinetii*, 
aconi.  et  violoncello  ad  libitum),  op.  1,  Augs- 
bourg,  Lotter,  —  1°  Hymni  vespertlnt  de  om- 
nibus fettit  h  vocibus,  iviol.,  viola,  organo 
et  violons  (3  fl,  ieu  clarinette,  î  eornlbiu, 

2  clarinis  el  tympanls  ad  llb.),  op.  î,  ibid.  — 
3°  Te  Deum  laudamus  et  Yeni  Creator  à 
4  voix,  orchestre  el  argue,  op.  3,  ibid.  — 
4°  14  Pangc  lingua  à  4  voix,  orchestre  et  orgue, 
op.  +,  ibid. 

OKEGHEM  (Jean)  (i),  ut  " 
belges  les  plus  illustre*  du  qtu'niième  siècle, 
proclamé  la  lumière  de  l'art  pai 
raina  comme  par  les  écrivains  de>  siècles  posté- 
rieur» ;  cependant  aucun  renseignement  n'est 
fourni  par  eux  sur  le*  circonstances  de  sa  vie, et 
les  éléments  de  sa  biographie  étaient  complète- 
ment inconnu*  lorsqu'un  hasard  heureu»  me 
mit,  en  1831,  sur  la  voie  des  découverte*  de  do- 
cuments authentiques  a  l'aide  desquels  il  est 
possible  d'en  saisir  quelques  faits  principaux. 
Grâce  à  l'obligeance  et  aux  recherches  persévé- 
rantes de  M.  le  chevalier  de  Burbure,  d'antres 
indications  importantes  sont  venues  s'ajouter  a 
icdksque  j'avais  recueillies. 

Dans  la  première  édition  de  ta  Biographie 
universelle  des  Musiciens,  j'ai  conjecturé  que 
Jean  Okeghem  naquit  a  Bsvay,  basant  mon  hy- 
.potlièse  sur  un  passage  placé  à  la  suite  des  Il- 
lustrations de  France  de  Jean  Lemalre,  poète 
el  historien,  surnommé  de  Belges,  parce  qu'il 
était  né  dans  cette  ville  de  Bavay,  en  latin  Bel- 
gtum.  Dana  son  Épitre  à  Maislre  François  Le- 
rouge,  datée  de  Blois  1511,  Lemsire  s'exprime 
ainsi  :  *   En  la  lin  de  mon  troisième  livre  des 


NbMka* 

uikelcn  est  écrit  tkualulm  par  01a- 

•k),  cette  arUioerapbe 

BÉwkta.,Hurnc7.  Pot 

Daewoo.  Fins  aerll 

Ottàtm  feu  M  Practka  aufica , 

cl  o'eil  ilml  que  ri 

drt,  wilphlIeg^T 

T.  F.ber,  Hej- 

k.  alteratlaat 

IkrBKeui,  la  plut  rld 

un-OD  trame  feu  le 

Mémoire  de  Liierm 

lilbllotntqoj  de  Boursoine.  car  11  i  eu  ippekt  OettrgaH. 

monde  ectle   aioaraoJiH  inti«r- 

nlii  Us  i/urtcum,  le  diiata  que  le  se  h 

tu  la  paetlei 

de  Cittln.  se  plnto 

Crtiim ,  eoneie  o 

le  Terra  tout 

•M  ta  i^rirt  a  M .  rttu,  HntUur  du  Vf 
ir  eMIowt  partiealarUdi  de  rhlitolre  ni» 
'lolQM  yV.  Hrcur U  rnctclDtddltw  btiç-,  p. 


•  Illustrations  de  France,  j'ai  bien  voulu,  h 

•  la  requesle  et  persuasion  d'aucuns  mes  boni 

■  amys,  adiousler  les  œuvres  dessus  esentes,  et 

•  meemement  les  communiquer  a  la  chose  pu- 

■  bliqne  de  France  et  de  Bretagne,  afin  de  leur 

■  monsfrer  par  espèciaulte  comment  la  Icngue 

■  gallicane  s'esl  enrichie  et  exaltée  par  les  œu- 

■  vres  de  monsieur  le  trésorier  du  boys  de  Vin- 

•  cannes,  maistre  Guillaume  Crétin,  (oui  ainsi 

■  comme  la  musique  fut  ennoblie  par  mon- 

•  sieur  le  trésorier  de  Sainct- Martin,  de 
«   Tours,   Okeghem  mon  voisin  et  de  nostre 

•  metme  nation.  •  Or,  Bavay,  aujourd'hui  ville 
de  France  (Nord J,  Taisait  su  quinzième  siècle 
partie  des  Pays-Bas  et  des  possessions  de*  ducs 
de  Bourgogne;  sa  population  éuit  wallonne,  el 
j'en  concluais  qu'Okegliem  était  Wallon  comme 
Jean  Ornai  re,  et,  par  une  induction  peut-être 
forcée,  je  supposais  qu'il  était  né  à  Bavay. 

Sur  des  renseignements  Tournis  par  les  comp- 
tes de  la  ville  de  Termonde  (Flandre  orientale}, 
M.  de  Burbure,  après  avoir  constaté  l'existence 
dans  cette  ville  d'un  certain  Guillaume  Van 
Okeghem,  en  1381,  de  Charles  Fan  Okeghem, 
en  1398,  de  Catherine  Van  Okeghem,  fille  d* 
Jean,  depuis  1.195  jusqu'en  1410  (voy.  note  ï), 
ajoute  ;  •  La  famille  Van  Olteglietn  était  donc 
'  fixée  a  Termonde  a  l'époque  probable  de  ta 
"naissance  du  célèbre  compositeur.   On  peut 

•  présumer  que  celui-ci  est  le  peu'1-flls  ou  le 

■  petit 'neveu  de  Jean:  ta  similitude  des  prénoms 

■  donne  même  beaucoup  de  force  fc  celte  con- 

•  jecture.  »  J'avoue  qu'il  me  reste  des  doutes 
sur  ta  parenté  du  grand  musicien  qui  est  l'objet 
de  cette  notice  avec  la  fa  mil  le  Van  Okegheni  : 
ces  doutes  naissent  de  te  qu'il  n'est  appelé  Van 
Okeghem  par  aucun  de  ses  contemporains,  mail 
simplement  Okeghem;  il  en  est  ainsi  de  tous 
les  manuscrits  de>>on  époque  onse  trouvent  ses 
ouvrages,  de  toutes  les  collections  des  premières 
années  du  setxième  siècle  qui  contiennent  quel- 
qu'une de  ses  pièces,  et  même  de*  documenta 
authentiques  des  archives  de  l'église  où  il  pa- 
rait avoir  reçu  son  éducation  et  oit  il  Tut  chan- 
tre dn  chœur,  ainsi  qu'on  le  verra  tout  à  l'heure. 

Par  une  Interprétation  trop  absolue  du  pas- 
sage de  Jean  Lemaire  rapporté  plus  baul,  J'a- 

(I)  Kp  ISS1,  Oolllaume  Vin  OIjkikiu  ireoli  un  jure- 
ment de  II  eaeallui  de  aron.  ponr  noir  lirre  aille  ptlnt 
J  l'amreds  Philippe  le  HanU.eampeauiu  lu  muxidrTcr- 
monde.  —  Lharlet  Van  Ottrttieui  rtt,  en  tan,  tu  nombre 

i   Drpuit  iiïtlu.quVn  lise.  Catherine  Vin  Otcsjhsta.  fllle 


v  Google 


858  •  OKE( 

Tais  cru  pouvoir  placer  la  date  de  la  naissance 
d'Okeghem  vers  1440,  dans  mon  Mémoire  sur 
les  musicien!  néerlandais  {Amsterdam,  J.  Hui- 
ler, 1819,  in-4°,  p.  là],  en  sorte  que  ce  matlre 
aurait  été  âgé  d'environ  soisan  le -douze  ans  en 
1511,  quand  ce  passage  fat  écrit;  mais  une  dé- 
couverte que  Je  fis  trois  ans  plus  tard,  dan  a  un 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris 
(F,  âio  du  supplément),  me  démontra  que  celte 
date  devait  tire  reculée  d'an  moins  dix  ans.  J'ai 
consigné  le  tait  dont  il  s'agit  dans  mes  Recher- 
ches sur  la  musique  des  rois  de  Fronce  et 
de  quelques  princes,  depuis  Philippe  le  Bel 
jusqu'à  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV  {Revue 
musicale,  tome  XII,  p.  134) .  Ce  renseignement 
est  fourni  par  un  Compte  des  officiers  de  la 
maison  de  Charles  VII  qui  ont  eu  de*  robes 
et  des  chaperons  faitz  de  drap  noir  pour  les 
obsèques  et  funérailles  du  corps  du  feu  rot/ 
Van  1481.  On  y  trouve  ce  qui  suit  :  «Chapelle. 
<  Les  XVI  chapelains  de  la  chapelle  dudit  sei- 
«  gneur  qui  ont  eu  dix-huit  robes  longues  et  au- 

*  tant  de   chaperons,   les  quatre  premiers  à  3 

•  escus  l'aulne,  et  les  autres  a  3  escus  l'aulne  : 
>  Johannes  Okeghem,  premier,  elc.  »  On  voit, 
disais-je,  dans  le  travail  qui  vient  d'être  cilé, 
ainsi  que  dans  la  première  édition  de  celte  Bio- 
graphie, on  voit  qu'Okegliem  était  déjà  premier 
chantre  ou  chapelain  de  Charles  VII  en  1481; 
or,  il  n'est  pa=  vraisemblable  nu 'il  soit  parvenu 
à  ce  poste  distingué  avant  l'âge  de  trente  ans, 
d'où  il  suit  qu'il  serait  né  vert  1430.  D'antre 
part,  le  passage  de  Jean  Lemalre,  par  lequel 
on  voit  qu'Okegliem  était  trésorier  de  Saint- 
Martin  de  Tours,  me  paraissait  indiquer  d'nne 
manière  certaine  qu'il  vivait  encore  en  1512,  et 
qu'il  était  alors  âgé  de  qnatre- vingt-un  ou  qua- 
tre-vingt-deux ans.  La  date  de  1430,  qui  me  pa- 
raissait la  plus  vraisemblable,  a  été  depuis  lors 
adoptée  dans  la  plupart  des  dictionnaires  bio- 
graphiques. M.  de  Burbure  s'y  rallie  aussi;  tou- 
tefois, un  renseignement  important  pour  la  bio- 
graphie du  célèbre  musicien,  lequel  a  été  dé- 
couvert dans  les  archives  de  la  collégiale  d'An- 
vers par  mon  honorable  ami,  me  parait  renverser 
ma  conjecture  et  taire  remonter  plus  hant  l'é- 
poque de  sa  naissance.  En  effet,  dans  les  comp- 
tes des  chapelains  de  celte  église,  qui  commen- 
cent à  Noèï  1443  et  sont  clos  a  la  même  épo- 
que, en  1444,  on  voit  figurer  cet  artiste  parmi 
les  chanteur*  dn  coté  gauche  du  chœur  (1),  et 
son  nom  s'y  présente  sous  les  formes  suivantes  : 


Okeghem,  Oqeghem,Oqegham,DeOkeghem,et 
Ockeghem,Le»  chantres  étaient  alors  ranges  dans 
le  chœur  des  églises  par  ordre  d'ancienneté,  en 
sorte  que  le  pins  ancien  était  le  plus  rapproché 
de  l'autel  :  Okeghem  est  l'avant- dernier  dans  la 
liste  des  chantres  du  coté  gauche.  Après  la  Noèl 
de  l'année  1444,  Il  disparaît  des  comptes  et 
conaéquemment  de  l'église. 

Admettant  la  date  de  1*30  pour  celle  de  la 
naissance  d'Okeghem  ,  M.  de  Burbure  pente 
qu'il  a  été  admis  comme  enfant  de  choeur  à  l'é- 
glise d'Anvers  vers  Tige  de  huit  ans,  et,  comme 
tel,  a  été  instruit  et  entretenu  a  la  maîtrise; 
que  l'époque  de  la  mue  de  sa  vois  étant  arrivée 
à  l'ige  de  treize  ans,  il  a  dû  en  sortir,  et  que 
le  chapitre,  par  intérêt  pour  aa  position,  l'a  au- 
torisé à  figurer  parmi  les  chanteurs  et  à  participer 
à  la  distribution  des  deniers  pour  les  offices.  II 
n'y  a  pas  de  motifs  sérieux  pour  ne  pas  admet- 
tre les  conjectures  de  M.  de  Burbure,  car  elles 
ont  pour  base  les  documents  authentiques  des 
archives  de  l'église  d'Anvers;  maia  il  est  hors 
de  doute  que  l'éducation  musicale  dn  grand 
musicien  qui  est  le  sujet  de  cette  notice  n'a  pu 
être  complète  à  l'âge  de  quatone  ans,  car  cinq 
ou  si*  années  n'étaient  pas  suffisantes,  à  l'épo- 
que où  il  vécut,  pour  former  un  chanteur  excel- 
lent et  un  contrepoin liste  habile.  La  solution 
d'une  multitude  de  cas  embarraaaants  et  diffi- 
ciles, dans  le  système  monstrueux  de  la  nota- 
tion des  quatorzième  et  quinzième  siècles,  ne 
pouvait  se  faire  qu'a  l'aide  d'une  longue  pratique 
et  d'nne  expérience  consommée  ;  caries  maîtres 
tes  plus  savants  s'y  trompaient  encore,  ainsi 
qu'on  le  voit  avec  évidence  dans  les  écrits  de 
Tinctorit,  de  Gafori,  d'Aaron  et  de  plusieurs  an- 
tres théoriciens  anciens.  Quand  les  longues  études 
sur  ces  difficultés  étaient  terminées,  les  maîtres 
faisaient  aborder  celles  du  contrepoint  h  leurs 
élèves;  et  lorsque  ceux-ci  étaient  parvenus  a 
écrire  avec  correction  à  trois,  quatre  on  cinq 
parties  par  nue  sorte  de  tablature  qui  servait  à 
faire  la  partition,  on  les  exerçait  a  traduire  cha- 
que partie,  écrite  originairement  par  celle  no- 
tation simple ,  en  notation  proportionnelle  en 
une  infinité  de  combinaisons  ardues.  Celui  qni 
Imaginait,  dans  sa  traduction,  les  énigmes  les- 
plus  difficiles  élait  considéré  comme  le  musi- 
cien le  plus  habile.  Nul  doute  qu'A  sa  sortie  de 
la  collégiale  d'Anvers,  Okeghem  n'ait  eu  pour 
but  de  chercher  le  maître  qui  pouvait  complé- 
ter son  instruction.  Il  l'aurait  trouvé  dans  cette 
même  église  si  Barbireau  (voijr.z  ce  nom)  eût 
occupé  alors  la  place  de  matlre  des  enfants  de 
choeur  ;  mais  ce  savant  musicien  ne  le  devint 
qu'en   1448.  On  ne  saurait   rien  concernant  !'é~ 


cola  où  Okeghem  a  puisé  son  savoir  en  musique, 
ai  un  passage  dn  Traité  de  contrepoint  de  Tinc- 
toris  ne  nom  fournissait  une  indication  a  ce  su- 
jet J'ai  rapporté  ee  passage  dana  mon  Mémoire 
aur  laa  musiciens  néerlandais,  mais  la  rareté 
da  ce  livre  m'engage  a  le  répéter  ici  ;  ■  Ce  que 
«  je  ne  puis  asseï  admirer,  c'est  qu'en  remon- 
>  tant  à  une  date    de  quarante  ans,  on  ne 

■  trouve  aucune  composition  que  les  savants  jn- 

■  sent  digne  d'être  entendue  (1).  Mais  depuis  ce 
n  temps,  sana  parler  d'une  multitude  de  chanteurs 
.  qni  exécutent  avec  toutes  sortes  d'agréments, 

■  je  ne  sais  si  c'est  l'effet  d'une  influence  céleste 
i  ou   celai  d'une  application  infatigable,  on  s 

■  tu  tout  à  coup  fleurir  une  infinité  de'compo- 

■  siteun,  tels  que  Jean  Okeghem,  J.  Régis,  Ant. 

■  BufEois,  FlrininCaron,  Guillaume  Faugnes, 
<  qui  tons  se  glorifient  d'avoir  eu  pour  maîtres 

■  en  cet  art  divin  J.   Dunslaple,  Gilles  fiinchoia 

■  et  Guillaume  Dota;,  lesquels  sont  morts  de- 

■  puis  peu  (S).  »  Okegliem  a  donc  en  pour  maî- 
tre on  Dunstaple,  ou  Dufij,  ou  enfin  BincLois  ; 
il  ne  s'agit  que  de  découvrir  celui  de  ces  trois 
maîtres  qoi  a  dirigé  ses  études,  ce  qni  ne  sera 
pas  difficile  ai  nous  remarquons  :  I"  qu'Oke- 
ghem  n'a  pu  naîtra  avant  U»,  et  que  Rufaj, 
étant  mort  en  1*35,  il  n'a  pu  en  faire  sonélève.— 
2*  Que  Dunstaple,  Anglais  de  naissance,  paraît 
«voir  vécu  dans  son  pays,  qu'il  y  est  mort  et  a 
été  inhumé  dans  [église  de  Saint-Élienne,  a 
Walbroocà.  On  peut  donc  affirmer  qu'Okeghem, 
pauvre  cliantre  sorti  depuis  peu  d'années  de  la 
maîtrise  do  la  collégiale  d'Anvers,  n'a  pas  été 
chercher  l'instruction  musicale  en  Angleterre 
dans  un  temps  où  les  relations  d'outre-mer 
étaient  difficiles.  —  3-  Qu'en  1444  Philippe  le 
Bon  tenait  sa  cour  à  Bruges,  qu'il  y  resta  plu- 
sieurs années,  et  que  Binchois,  chantre  de  la  cha- 
pelle de  ce  prince,  y  Waait  sa  résidence.  Tout 
porte  donc  a  croire  que  c'est  de  ce  maître 
qu'Okeghem  reçut  l'instruction  supérieure  dans 
tontes  les  parties  de  la  musique,  et  en  particu- 
lier dana  la  science  do  contrepoint. 

Après  que  les  études  d'Okegbem  eurent  été 

(il  il  t  i  loi  dm  erreur  de  Tlnetorti,  «r  Uéntmi 
en  i»i,  et  Dnhr  Iwfe»  ee  Boml  brilHH  de]»  Siu  ]■ 
chapelle  eonuacale  près  de  eeni  m  lapwiMBt. 

{SI  Hem»,  «me  m  ■  idalnrl  neqKO,  qolpolaai  eon- 
potliDia,  du  dlràiau  qwdnelou  «stit,  «nos  malin 
4lgmuni»ieniSimeiHUnitluf.  Me  ter»  lemoeiUli, ut 

ebata ,  Hcto  u  tlrtote  «ujuidam  S"UIHs  lato*"  ■= 
rdnmW  IMldUt    nerelutiesl»,  InSulll  Sortnl  coœ- 
H  Juanee  OtegMat,  Jaaaaas  Beats,  IMbo- 


35»  ■ 
la  direction  de  Binclioia,  c'est-i- 
1448  ou  1449,  nous  voyons  un  espace  - 
de  douzeou  traite  ansjusqu'en  1461, où  Okeghem 
premier  chapelain  du  roi  de  France 
Charles  VIL  11  est  a  remarquer  que  non  n'in- 
dique, dans  le  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
impériale  de  Paris,  auquel  nous  sommes  redeva- 
bles de  la  connaissance  de  ce  fait,  en  quelle 
année  le  célèbre  artiste  belge  eut  ra  au  service  de  ce 
prince  ;  car  depuis  le  Rdle  des  povres  officier* 
et  serviteurs  du  feu  rog  Charles  VIfalet  le  Si 
octobre  1412,  jusqu'à  la  mort  de  Charles  VII, 
eu  1461,  ce  manuscrit  ne  contient  aucun  compte 
de  l'état  de  la  maison  royale  :  ce  qui  ne  doit 
pu  étonner,  ai  l'on  se  rappelle  la  triste  situation 
de  la  France  sous  un  règne  rempli  d'agitations 
et  de  vicisaHudes  si  déplorables,  qu'après  la  ba- 
taille de  Verneuil  (1434),  les  Anglais,  maîtres 
de  la  plus  grande  partie  du  royauue,  appelaient 
par  dérision  Charles  VU  ie  rot  de  Bourges,  parce 
qu'il  ne  lui  restait  guère  que  rette  ville  et  son 
territoire.  Ce  ne  [ut  qu'après  la  trêve  de  1444,  et 
surtout  après  la  conquête  de  la  Normandie  sur 
les  Anglais,  achevée  seulement  en  1450,  que  la 
France  respira,  que  la  royauté  reprit  par  degrés  - 
sa  splendeur,  et  que  Tordre  se  rétablit  dans  les 
finances.  Il  est  donc  vraisemblable  que  ce  lut 
dans  ['intervalle  de  1450  a  1460  qn'Okëghem 
entra  dans  la  chapelle  du  ml  de  France  et  que 
ce  fut  d'abord  comme  simple  diantre;  car  h 
celle  époque  l'ancienneté  des  services  était 
comptée  pour  quelque  chose,  et  quelle  que  fat 
l'habileté  d'un  musicien,  il  n'arrivait  pas  tout 
d'abord  au  poste  le  plus  élevé. 

D'aaaea  grandes  difficulté»  se  présentent  en  ce 
qui  concerne  la  position.  d'Okegheni  après  l'an- 
née 1401.  On  sait  que  Louis  XI  succéda  à  son 
père  Charles  Vil  le  !3  juillet  de  celle  année  : 
or,  deux  comptes  de  l'état  de  la  chapelle  royale 
semblent  démontrer  que  l'illustre  musicien  ne 
fut  pas  au  service  de  ce  prince.  Le  premier 
compte  des  gages  des  officiers  de  la  maison 
du  roy  Loys  XI"",  dressé  par  Jacques  le 
Camus,  commis  au  payement  de  ces  gages, 
depuis  le  mois  de  janvier  1461  jusqu'au  mois 
de  septembre  1404,  prouve  que  toute  lachapelle 
avait  été  changée  et  réduite  depuis  l'avènement 
an  troue  du  nouveau  roi;  qu'il  n'y  restait  pi  os- 
un  seul  des  chantres  5  déchant  de  la  chapelle  de 
Charles  VU,  et  que  le  premier  chapelain  se 
nommait  Gallois  Gourdin  (  1).  Un  second  compte, 
dressé  en  1466  par  Pierre  Jobert,  receveur  gé- 
néral  des   finances,    n'indique   pas   davantage 

;ij  MuF.  110  du  uippMaieot  de  li   BWIlMMqH  \mri 


860  OKEl 

qu'Okeghem  ait  été  attaché  &  I*  chapelle  de 
Louis  XI;  enfin,  un  troisième  compte,  qui 
comprend  les  dépenses  depuis  le  i«  octobre 
1430  jusqu'au  30  septembre  1483,  ne  bit  pu 
mention  d'Okegliem  {>}•  Cependant  l'ouvrage  de 
Tinctoris  qui  a  pour  titre  :  Liber  de  natwa  et 
frogrietaie  tonorum,  et  qui  est  daté  du  S  no- 
vembre 1476,  esl  dédié,  dan*  le  prologue,  a  Jean 
Okeghem,  premier  chapelain  du  roi  trèa-chré- 
tien  des  Français  Louis  XI,  et  a  maître  Antoine 
Busnois  ,  chantre  du  très-Illustre  duc  de  Bour- 
gogne (1).  Un  autre  document,  non  moins  inté- 
ressant, noua  apprend  que  le  15  août  148*  un 
banquet  fut  donné  au  seigneur  trésorier  de 
Tour*  H.  (maître)  Jean  Okeghem,  premier 
.chapelain  du  roi  de  France ,  musicien  excellent, 
et  aux  aietti,  parla  chapelle  de  l'église  Saint-Donat 
de  Bruges  (3).  Il  résulte  de  la  mention  authen- 
tique de  celte  circonstance,  tirée  des  actes  du 
chapitre  de  Saint-Donat,  qu'en  1484  Okeghem 
réunissait  en  aa  personne  les  dignités  de  tré- 
sorier de  Sain  l-Hartin  de  luira  et  de  premier  cha- 
pelain du  roi  de  France.  Suivant  les  comptes 
du  chapitre  de  Saint-Martin  de  Tours,  que  j'af 
consultés  aux  archives  de  l'empire,  k  Paris,  les 
fonctions  de  trésorier  étaient  remplies  par  un  cha- 
noine de  cette  cathédrale.  Tout  porte  donc  à 
croire  que  le  roi  disposait  a  son  gré  du  camoni- 
cat  auquel  ce  titre  était  attaché,  et  que  Louis  XI 
le  donna  k  son  premier  chapelain  k  titre  de 
prébende  ou  bénéfice.  Mais  la  position  de  tréso- 
rier obligeant  le  bénéllcié  k  résidence,  il  se  peut 
que  le  chantre  Gallois  Gourdin,  mentionné  dans 
le*  comptes  de  la  chapelle  royale  comme 
mler,  ait  été  simplement  suppléant  d'Okegbem, 
puisque  celui-ci  avait  conservé  son  titre  de  pre- 
mier chapelain.  Le  château  de  Plessia-lei-Tours, 
résidence  habituelle  de  Louis  XI,  était  d'ailleurs 
si  voisin  du  chef  lieu  de  la  Touraioe,  que  le 
célèbre  maître  pouvait  remplir  se*  fonctions  près 
du  roi  dans  de  certaines  solennités.  Celte  < 
jecture  parait  d'ailleurs  confirmée  par  le  voyage 
qneuten  Flandre,  dans  l'été  de  14S4,  Okeghem 
avec  ses  chantres  (  avec  le*  siens,  cwn  tui     '" 


M  Usa  F. 
risk  it 
(lJPrwui 


le  document  du  chapitra  de  Saint-Donat  de 
Bruges).  Le  désir  de  revoir  sa  patrie,  que  de- 
vait éprouver  ce  maître,  comme  tout  nomme 
de  bien,  put  être  réalisé  alors,  parce  que  les  fian- 
çailles de  Marguerite  d'Autriche  avec  le  dauphin, 
qui  plus  lard  régna  sons  le  nom  de  Char- 
Us  VIII,  Tenaient  de  mettre  un  terme  au* 
longue*  guerres  des  Français  et  des  Flamand* , 
k  la  suite  du  traité  d'Arras  (  3  décembre 
1483). 

Suivant  le  passage  du  livre  de  Jean  Lemaire, 
cité  précédêment,  Okeghem  aurait  encore  occupé) 
la  position  de  trésorier  de  Saint-Martin  de  Tours 
en  1512;  mais  de  nouveaux  documents  au- 
thentiques que  j'ai  trouves  aux  Archives  de 
l'Empire,  k  Paris,  m'ont  démontré  qu'il  s'était 
démis  de*  fonctions  de  cette  place  avant  1499, 
vrai  semblable  ment  a  came  de  son  grand  Age. 
La  première  pièce  est  un  compte' de  dépenses  de 
la  maison  de  Louis  XIl(r.°  K,  318}  où  l'on  voit 
qu'un  chantre  et  organiste  de  la  chapelle  dn 
roi,  nommé  Srrart,  était,  en  UW,  trésorier  de 
Saint-Martin  de  Tours,  et  que  ses  appointements, 
comme  organiste  du  roi,  fiaient  de  310  livrée 
tournois.  Par  un  autre  compte  pour  l'année  1491 
(n>  K,  306),  le  même  Srran  est  chantre  et 
joueur  d'orgue  de  la  chapelle  rojale,  mais  il 
n'a  pas  le  titra  de  trésorier  de  Saint-Martin  de 
Tours.  Ce  fut  donc  enlra  les  année»  1491  et  I4M 
qu'Okeghem  se  démit  deses  fonctions.  Toutefois, 
il  est  possible  qu'il  ait  conservé  son  titra  comme 
trésorier  honoraire.  Dana  nn  poème  sur  la  mort 
d'Okeghem,  dont  il  sera  parlé  plus  loin,  l'auteur, 
qui  fut  contemporain  de  la  vieillesse  de  ce  maître, 
s'exprime  ainsi  ; 


Les  trois  rois  qu'Okeghem  avait  servi*  étaient 
Charles  VII,  Louis  XI  tt  Charte*  VIII;  or 
Louis  XII,  ayant  succédé  k  ce  dernier  monarque 
le  7  avril  1498,  H  est  évident  que  c'est  alors  qu'il 
a  dû  cesser  d'être  le  premier  chantre  et  cliapé- 
lain  de  la  chapelle  royale,  car  s'il  était  resté  est 
charge  après  celle  date,  ce  ne  serait  pas  trou 
rois  qui!  aurait  servis,  mais  quatre.  C'est  aussi 
sans  aucun  doute  k  cette  époque  qu'il  s'est  démis 
de  ses  Tondions  de  trésorier  de  Saint-Hartin  de 
Tours,  et  que  le  chantre  et  organiste  Errara  est 
devenu  son  successeur  dans  celle  dignité.  Il  con- 
tinua sans  doute  k  vivra  en  repos  dans  la  même 

{■)  Djm  la  ttile  lmprlice   11  J  1  h  EU  :  OClS  a't  ilic-jh 


)uiiB«jbï  Google 


tille  jusqu'il  son  dernier  jour,  car  ou  trouve  dans 
le  mené  poirae  cas  deux  vers  : 

•  Sdtnran  de  Tours  et  poipie.  regretta 
■  Lcliuj  qu'on  dotbt  plu»  pUlndre  que  m  dja.  » 
Par  ut  manière  dont  «'exprime  Jean  Lenuure, 
Okegliem  vivait  encore  eu  1SI1,  et  devait  èlre 
alors  âgé  d'environ  quatre-vingt-sept  ou  quatre- 
vingt-huit  «os.  La  date  précise  Je  sa  mort  est  in- 
connue :  Kiesevretler  la  !ixe  a  l'année  1513  (1); 
mais  aucun  document  ne  justifie  sa  supposition. 
A  l'occasion  de  la  mort  ci 'Okegliem,  le  poète 
Guillaume  Crétin  a  composé  une  pièce  de  plus 
de  quatre  cents  vers  intitulée  :  Déploralion  de 
Crétin  sur  te  trépas  de  feu  Okergan  (3),  tré- 
sorier de  Sainct-Marttn  de  Tour*.  Elle  se 
trouve  dans  le  volume  de  ses  poésie*  imprimé 
en  1617,  après  la  mort  de  l'auteur  (3).  Il  est  hors 
de  doute  que  c'est  dans  ce  poème  que  Laaerna  a 
prit  le  nom  A'Okergan,  «Itération  singulière  du 
nom  A'Okeghem,  faite  par  un  homme  qui  vécut 
dans  le  même  temps  que  ce  savant  musicien  (*.). 
Personnifiant  ta  musique,  Crétin  imagine  une 
fiction  par  laquelle  les  plus  célébrée  chantres  et 
compositeur  du  quinzième  siècle  sont  convoques 
pour  rendra  hommage  a  la  mémoire  de  l'illustre 


Hl  U  potle  Creun,  si  plutôt  Cnutlit,  dont  te  nom 
véritable  «Ult  IMaU,  (t  qoi  naquit,  «Ion  quelque» 
MDfTipt».  à  Parti,  lulvibt  d'unlra  4  Ljoo,  du  ntne 
1  Filais*,  iteut  uu  le*  regaea  as  Cwrlet  VIII.  de 
Loula  ï  II  et  de  Franpoli  l*r.  M  était  huI  tsailelea,  car 
—  "e  de  »to- 


maître.  Dans  l'obligation  où  je  suis  de  borner 
l'étendue  des  citations,  je  choisis  ce  passage: 
•  LS  du  Fit  (Diiftijl  le  bon  homme  inrilnl, 


•  Copte,  KegU,  Gillujone  et  Coattaxl. 


CM  AefHlni  par  le  dlel  deffuncl 


Ce  passage  révèle  les  non 
steieus  du  quinzième  ou  du  commencement  du 
seiiième  siècle  qui  n'ont  pas  été  connus  jusqu'à 
ce  jour  et  dont  il  ne  reste  vraisemblablement  au- 
cune composition  ;  ces  artistes  sont  Fede,  Lan- 
noy,  Copia,  Gitleijoye  et  Constant.  A  l'égard 
de  Pajoufa,  c'est,  selon  toute  probabilité,  le  nom 
de  Jotqvin  altéré  par  des  fautes  d'impression.  On 
voit  aussi  dans  ces  vers  les  litres  de  plusieurs  mes- 
ses J'Olteguem  qui  n'ont  pas  été  citées  ailleurs,  a 
savoir,  les  messes  My  my,  4u  travail  rots,  et  la 
messe  de  Requiem.  Quant  a  la  messe  Cujttsvit 
tout,  c'est  la  même  qui  se  trouve  sous  le  litre  ad 
omnem  (onum  dans  le  recueil  de  Nuremberg  pu- 
blié en  1538.  C'est  aussi  sous  ca  tilre  que  Gla- 
réan  en  donne  le  premier  Kyrie  et  le  Bénédictin 

,(l>odecach.,  p.  455).  Kiesenetter,  ne  compre- 
nant rien  au  tour  de  force  du  coninositeur,  a 
mis  ce  Kyrie  en  partition,  sans  voir  que  le 
eantut  est  du  troisième  ton  du  plain-cbant,  le 
ténor,  du  second  ton,  et  conséquemment  que 

■  le  bémol  du  il  est  sous-entendu,  et  qu'il  en  est 
de  même  de  VAltitonatu  ou  Contralenpr,  et  de 
la  boue,  qui  sonl  du  premier  ton  (vojei  Ge- 
tckiclitcdereuropieitch-abendtxndixkenoder 
wurer  heatigen  Muslk,  n°  8  des  exemples  de 
musique). 
Dans  ce  même  poème  se  trouvent  ces   vers 

.  dont  les  cinq  premiers  ont  été  mis  en  musique 
par  Guillaume  Crespel,  sous  le  titre  de  Lamen- 
tation sur  la  mort  de  Jean  Okeghem  : 


AertcoUa,  vrrboDBrt.  Priori». 


,gle 


De  tous  les  maîtres  qui  s'illustrèrent  dans  la 
seconde  moitié  du  quinzième  siècle,  Okeghem 
est  celui  qui,  exerça  la  plus  grande  influence  sur 
je  periectionneraenl  de  l'art  par  son  enseigne- 
ment. Les  plu*  célèbres  musiciens  de  celle 
époque  et  du  commencement  du  seizième  siècle 
furent  ses  élèves:  leuis  noms  nous  ont  été  transmis 
par  deux  complaintes  sur  la  mort  du  maître,  dont 
la  première  a  été  mise  en  musique  a  cinq  voix 
par  JuaquinDeprès.et  l'autre  par  Crespel:  celle- 
ci,  comme  on  vient  de  le  voir,  est  tirée  du  poème 
de  Crétin.  Dans  celle  de  Joequin  on  trouve  ces 


.  Et  plorc 


rural,  Pic rr*on.  Cor.pirt, 


>n  père  (i). 

Dans  les  vers  de  Crétin,  la  lisle  de  ces  habiles 
artistes  est  plus  nombreuse,  car  on  y  trouve  de 
plus  Agricola,  Verbonnet,  Priera  et  Gaspard. 
Des  bult  musiciens  nommés  dans  ces  piè- 
ces, cinq  sont  Flamands  et  Wallons,  à  savoir 
Alexandre  Agricola,  Priori»,  Gaspard  Van 
Veerbeke,  Antoine  Brumel  et  Josquin  Des- 
près  ou  Des  Près  (vof.  ces  noms)  ;  et  deux, 
Compère  «t  Pierchon ,  ou  Pierre  de  Larve, 
sont  Picards  ;  à  l'égard  de  Verbonnet,  le  moins 
célèbre  de  tous,  sa  pairie  est  jusqu'à  ce  moment 
inconnue.  Les  sept  autres,  leurs  prédécesseurs, 
Jacques  Sbrechl,  Dusnois  et  Jean  Tinctoris ,  sont 
les  grandes  illustrations  musicales  de  leur  époque. 
Leurs  œuvres  remplissent  les  manuscrits  du 
quinzième  siècle,  et  toutes  les  collections  impri- 
mées da  la  première  moitié  du  seizième;  enfin, 


Le  cinquième  lier 

nunt  u  x 

ictan*» 

Ufli  Ht 

pflrtM.   Imprime 

T,lmm 

lut,  Wtf.liUl 

u  en  partition  dim 

cl  l'i 

IMIgem. 

coeatcar*  i*r  «u 

m,  t. 

publia  Mo 

u.,  dm. 

lei  «empta  de  b 

de  MU  Ml 

■olre  Mo 

Ioidu.I- 

ils  fondent  des  écoles  dans  tonles  les  contréesde 
l'Europe  et  sont  tes  guides  et  les  modèles  de  leurs 
contemporains  aussi  que  de  leurs  successeurs  im- 
médiats. 

L'importance  des  travaux  d'Okeghem  et  les 
perfectionnements  qu'il  a  introduits  dans  l'art 
d'écrire  les  contrepoints  conditionnel  s,  sont  cons- 
tatés par  les  éloges  que  lui  accordent  Glaréan  , 
HermannFink.SélwIdHeyden,  Tintons, Gafori, 
Wilplilingseder,  Grégoire  Faner,  ainsi  que  par 
ce  qui  est  parvenu  de  ses  autres  jusqu'à  nous. 
Si  l'on  compare  ce  qui  nous  reste  de  ses  com- 
positions avec  les  ouvrages  de  ses  prédécesseur* 
immédiats,  particulièrement  avec  les  productions 
de  Du&y,  on  voit  qu'il  possédait  bien  mieux  que 
ce  maître  l'art  de  placer  les  parties  dasts  leurs 
limites  naturelles,  d'éviter  les  croisements  des 
voix  et  de  remplir  l'harmonie.  Glaréan  lui  ac- 
corda d'ailleurs  le  mérite  d'avoir  inventé  la  facture 
des  canons,  dont  on  trouve  le»  premiers  rudi- 
ments dans  les  œuvres  ries  musiciens  qni  écri- 
virent h  la  lin  du  quatorzième  siècle,  oudu  moins 
d'en  avoir  perfectionné  les  formes.  •  Josquin 
(dit  Glaréan  )  aimait  à  dédatire  plusieurs  parties 

■  d'une  seule,  en  quoi  il  a  eu  beaucoup  dïmils- 

■  tenrs;  mais  avant  lui  Okeghem  se  distingua 

■  dans  cet  exercice  (1).  ■  Le  morceau  rapporté 
ensuite  par  le  même  écrivain  (In  Dodeeach., 
p.  4M),  et  par  Sebald  Heyden  (De  arte  eanendi, 
p.  39),  comme  exemple  de  l'habileté  d'Okeghem 
dans  cette  partie  de  l'art,  est  en  effet  fort  remar- 
quable pour  le  temps  où  il  a  été  écrit  :  c'est  nn 
canon  à  trois  voix,  où  l'harmonie  a  de  la  pléni- 
tude et  de  la  correction,  et  dans  lequel  les  parties 
chantent  d'une  manière  naturelle.  Mais  on  Ju- 
gerait bien  mal  de  la  valeur  de  ce  morceau  ai 
l'on  ne  consultait  que  les  traductions  en  parti- 
tion qu'on  en  trouve  dans  les  Histoire*  de  la 
musique  de  Mawklns,  de  Bnrney,  de  ForeeJ,  et 
à  la  suite  du  Mémoire  da  Kiesewetler  sur  les  mu- 
siciens néerlandais,  car  cette  résolution  du  canna 
énigmalique  d'Okeghem  est  absolument  fausse. 
Ambroise  Wilplilingseder ,  canlor  de  l'école  de 
Saint-Sébald  de  Nuremberg,  vers  le  milieu  du 
seizième  siècle,  a  reproduit  ce  même  canon  dans 
un  traité  élémentaire  de  musique  qu'il  a  publié 
sous  ce  titre  :  Erotemata  miuieet  practictt 
continent  ta  prxcipuus  ejus  artis  prxeeth 
Houes  (Nuremberg,  1563,  in-8°).  La  résolution 
qu'il  en  donne  (p.  5S-B1J  renverse  l'ordre  des 
parties  établi  par  le  compositeur,  et  en  fait  un 


(Il  AnuTlt  Jodocui  t 


ne  dînent  ICIar.  Omf«oc*. 


v  Google 


tenon  à  U  quinte  inférieure  au lira  de  le  résoudre 
£  la  quarte  supérieure,  suivant  l'indication  de 
Glaréan.  (Fuga  trlutn  vocam  in  epldiates- 
saron  post  perfechtm  tempw),  et  d'après  l'ex- 
plication plus  explicite  encore  donnée  par  Gré- 
goire Fatal-,  dix  ans  auparavant,  dans  aes  Ero- 
leniata  mvsices  practtcx  (p.  151).  «  Fugue  k 

•  trois   partiel  (dit  cet  écrivain)  dont  lea  deux 

•  premières  sont  en  citant  mol  (mode  mineur), 
■  et  la  dernière  en  «liant  dur  (mode  majeur). 

•  La  seconde  partie  entre  a  la  quarte  supérieure 


HEM  363 

•  après  un  tempe  parlait  ;  la  troisième  commence 
«  a  la  septième  mineure  supérieure  après  dtm 

•  temps  (1).  >  La  mauvaise  résolution  de  Wil- 
plilingaeder  a  été  donnée  en  partition  par  Haw- 
kins  dans  son  Histoire  générale  de  la  musique 
{T.  II,  p.  471),  puis  copiée  par  Burney  [a  General 
History  of  Jftufc ,  T.  II,  p.  47S),  par  Forkel 
(AUgem.  Gewhichte  dtr  Mutik,  t.  II,  p.  MO), 
et  par  Kiesewciler.  Elle  est  remplie  de  mau- 
vaises succession» ,  et  partout  où  il  doit  y  avoir 
des  quintes,  on  y  trouve  des  quartes. 


r  "   J  * 

^ 

i  ■""*"'    IT 

o        ■       g= 

J'ai  donné  la  véritable  résolution  de  cet  inté-  I  comme  science  systématique  (Parie,  18ilT. 
ressent  tnorceaii  dans  mon  Esquisse  de  l'hit-  p.  18,  et  Gazette  musicale  de  Pari»,  son. 
loira  de  l'harmonie  considérée  comme  art  et  I  1640,  p.  lie). 


(Il  Puai  trlun  Birtlum,  qnirnui  priom  duE  le  ■olll  1  IirUa  la  teoUltl 
eutu.  unirai  la  iioro  BctM  iom»  lunrpil.  Smuiku  intcm  1  lenaon  ladstt. 
Ml  mi  luttw  jarfKtan.  | 


«Google 


mpi 


ÉÉ 


ië 


É^ 


Il  était  d'autant  plus  nécessaire  de  faire  remar- 
quer l'erreur  de  tous  cm  historien*  de  la  musi- 
que et  de  la  rectifier,  que  le  morceau  dont  II 
B'sRileit  te  plue  ancien  monument  parfaitement 
régulier  de  l'art  de»  canons,  et  que  c'eat  par  lui 
que  noue  pouvons  noua  former  une  opinion  fon-i 
déedu  infinie  d'Okeghem  comme  harmoniste. 

La  mena  d'Okeghem  ad  omnem  tonum  ,  a 
quatre  votx,  se  trouve  dana  le  rarissime  recueil  in- 
titulé liber  guindecim  tliuamm  a  pmtan- 
tisilmit  mvjtcts  campoillantm  [Horibergx, 
apudJok.  Petrelvm,  1538,  petit  in-*0  obi  ).  Une 
autre  messe  de  ce  maître,  intitulée  Gawteamu», 
se  trouve  dana  un  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
impériale  de  Vienne  :  elle  eet  aussi  i  4  voix. 
L'abbé  SUdler  l'a  miae  en  partition,  et  Eietewelter 
en  a  publié  le  Kyrie  et  le  Chrltte  dana  lea  plan- 
cbet  de  son  mémoire  sur  le*  musiciens  néerlan- 
dais, arec  une  multitude  de  fautes  grossiè- 
res, dont  une  partie  a  été  corrigée  dana  t'Bù- 
totre  de  la  musique  de*  contrée»  occidentale!, 
du  même  auteur;  maia  il  en  reste  encore  plu- 
sieura.  Le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  rojal* 
de  Bruielles,  n*  5557,  qui  provient  de  la  cbt- 
peile  des  ducide  Bourgogne,  contient  la  messe 
d'Okeghem  a  quatre  parties ,  qui  a  pour  titre  : 
Pour  quelque  peine,  et  la  meaae  également  à 
4  voix  Bote  anettla  Domiitf  ;  je  lea  al  mise*  en 
partition  dans  mes  recueils  d'anciens  mattrea 
belges.  Une  note  fournie  t  M.  Léon  de  Burliure 
par  M.  James  Weals,  de  Bruges,  indique  le 
titre  d'une  quatrième  messe  du  même  maître 
{Village),  dont  une  partie  fut  transcrite  en  1475 


dan*  le*  lirres  de  l'église  collégiale  de  Saint  Do- 
natien ou  Donat,  de  celle  ville,  par  le  ténor  et  co- 
piste Martin  Colin*  (1).  Plusieurs  meaae*  Inédi- 
tes d'Okeghem  se  trouvent  dans  le*  livre*  de 
la  chapelle  pontificale,  à  Rome,  dans  le  volume 
n"  I*,  in-folio  :  Baini,  qui  le*  cite,  n'en  fait  pas 


Sebald  Heyrten  cite  aussi  {De  Arts  Canendi, 
p.  70}  Miua  Prolatlonum,  d'Okeghem,  et  l'on 
en  trouve  un  canon  dans  les  Pracepta  mmicx 
practlcm  de  Zanzer  dlnspruck,  publiés  dan* 
celte  ville,  en  ISM. 

Le  plus  tare  des  rarissimes  produits  des  pressée 
d'Octavien  petrucci,  inventeur  de  la  typogra- 
phie musicale,  lequel  a  pour  titre  Harmonica 
musice*  Odliecaton,  renferme  dan»  le  premier 
livre,  marqué  A,  et  dsni  le  troisième,  dont  le  titre 
particulier  est  Canti  C  numéro  eento  eln- 
quanta  (Venise,  1501-1503),  ce  recueil,  dis-je, 
renferme  cinq  citants  d'Okegliem  a  trois  et  » 
quatre  voix.  Son  nom  ;  est  écrit  Okenghem. 
Ces  chants  sont  de*  motets  composés  but  des 
mélodies  populaires,  dont  lea  premiers  mots  sont  : 
Ma  bouche  rit;  Malheur  me  bat;  Je  n'aj 
deuli  petite  Commette;  Prennes  tur  mojr 
(prenez  sur  moi).  Un  manuscrit  précieux  de  In 
lin  du  XV*  siècle,  qui  provient  de  la  ebandie  de* 
ducs  de  Bourgogne  et  se  trouve  aujourd'hui  dans 
la  bibliothèque  de  la  ville  de  Dijon,  sous  le 
n°M5,  contient  plus  de  100  chansons  française*,  h 

[1)  Item  Hirltao  Cslilu  pro  scrlplun  Puis  U  rUlmçi. 


OKEGHEM  —  OLEAB1US 


305 


trois  al  quatre  parties,  parmi  lesquelles  il  y  en  s 
sept  qui  portent  lu  nom  d'Oieghem,  et  peut-être 
no  plus  grand  nombre,  sans  indication,  qni  lui 
appartiennent.  M.  l'abbé  Stephen  Morelot,  qui 
a  donné  une  eicellente  notice  Ae  ce  manuscrit  (1), 
j  ■  joint  le  catalogue  thématique  de  toutes  ces 
chansons,  et  l'on  y  toit  les  commencements  de 
celles-ci  qui  portent  en  tête  le  nom  d'Okegbem  : 
1*  Ma  bouche  rit  (publiée  dans  le  recueil 
Harmonies  musiees  Odhecaton  )  ;  V  Les  det- 
léaulx  { déloyaux  )  ont  la  raison  :  3°  L'autre 
dantan  l'autr'ier;  4'  Fars  feulement  l'at- 
tente que  je  meure  ;  5"  Quant  de  vaut  seul  je 
pert  (a  veut;  e°  D'un  autre  amer  (amour) 
mon.  cour;  7°  Presque  transi.  Je  possède  aussi 
trois  motets  a  quatre  voix  de  ce  maître. 

Je  ne  dois  pas  finir  celte  notice  sans  parler 
d'un  passage  du  Dodecachordon  de  Glaréan, 
où  il  est  dit  qu 'Okegtiem  a  écrit  une  messe  à 
trente-six  voix  :  Okenheim  qui  tngenio  omneis 
exeetluisse  dicltur,  qulppe  quim  constat  tri- 
gtnta  sex  vocibut  garritvm  quemdam  {mis- 
tam)  imtituiue  {Dodeeach.  lib.  3,  p.  4&4). 
Dana  le  poémede  Crétin,  ce  n'est  pas  nne  messe, 
mais  un  motet  à  trente-ilx  voix  qui  aurait  été 
composé  par  Okegtiem  ;  voici  le  passage  : 

Okcrsn  quon  dolbl  plsrar  et  plaindre, 
la;  qui  Mm  Méat  choUIr  et  ituindrï 
les  Kfirti  de  li  iDbtiltté 


CtU*t  trouvant  faite  lUKallIll 
•  Cal  Utarpaa.  • 

Tous  les  auteurs  modernes  qui  ont  parlé  de  ce 
maître  ont  adopté  sans  discussion  le  fait  d'une 
semblable  composition  écrite  par  lui;  mats  j'a- 
voue que  Je  ne  puis  y  ajouter  foi ,  et  Je  con- 
sidère une  combinaison  de  ce  genre  comme  im- 
possible au  quinzième  siècle ,  où 
de  musique  à  six  voix  étalent  même  fort 


n  Menu  <li  M  nitulU 


Hit.  Ceptndanl  II  if  jw 
qsll  nt  Imprime,  car  ! 


Un  seul  musicien  de  ce  temps ,  Brumel,  élève 
d'Okeghem,  nous  offre  dans  ses  oeuvres  deux 
exceptions  a  l'usage  suivi  par  ses  contemporains  k 
cet  égard  :  la  première  se  trouve  dans  un  fragment 
à  huit  voix  rapporté  par  Grégoire  Faber  {Musiees 
practicm  erottm.  tib.  I.  cap  17)  :  l'autre  est  la 
messe  k  13  voix  :  Et  eece  terrx  motus ,  qui  est  s. 
la  Bibliothèque  royale  de  Munich  {Cod.  mus.  I) 
effort  de  tête  sans  donte  extraordinaire  pour 
l'époque  où  vécut  l'artiste,  mais  qui  n'est  rien 
en  comparaison  de  ce  qu'aurait  été  une  messe 
entière  ou  un  motet  a  3H  voix.  La  pensée  d'un 
pareilouvrage  devait  alors  d'autant  moins  se  pré- 
senter k  l'esprit  des  musiciens,  que  les  chapelles 
des  rais  les  plus  puissants  n'étaient  alors  com- 
posées que  d'un  petit  nombre  d'exécutants. 

Je  le  répète,  une  Mie  composition  était  ab- 
solument impossible  an  temps  d'Okeghem;  quelle 
que  nt  son  habileté,  il  n'en  possédait  pas  les 
éléments,  ne  connaissant  ni  'a  division  des  voix 
a  plusieurs  chœurs  qui  se  répondent  et  entrent 
lonr  k  tour  sur  les  dernières  notes  du  chœur 
précédent,  ni  les  broderies  par  lesquelles  on  dé- 
guise la  similitude  de  mouvements  des  parties. 
Les  messes  et  motels  k  quatre,  cinq  et  six 
chœurs  d'Ugolinl  et  de  Benevoli  (compositenrsdu 
dix-septième  siècle)  sont  des  œuvres  très-impar- 
faites, si  on  les  considère  au  point  de  vue  de  la 
pureté  de  l'harmonie;  maison  n'a  pu  les  écrire 
que  dans  un  temps  où  l'art  était  infiniment  plus 
avancé  qu'à  l'époque  oh  vécut  Okegtiem.  L'a- 
necdote dont  il  s'agit  est  de  mémo  espèce  que 
mille  bruits  sans  fondement  qni  se  propagent 
sur  les  travaux  des  compositeur*  de  nos  jours. 

OLBERS  (J--N.),  organiste  de  l'église 
Walludi,  k  Stade,  dans  les  dernières  années  du 
dix-huitième  siècle,  a  fait  graver  de  sa  composi- 
tion :  l"Sii  préludes  faciles  pour  l'orgue;  Ham- 
bourg, Boebme,  1799.  —  1'  Six  préludes  et 
une  pièce  finale  facile  pour  l'orgue,  op.  a  ;  ibid. 
Otners  a  été  l'éditeur  d'un  recueil  de  pièces  des 
meilleurs  auteurs  pour  le  clavecin ,  dont  II  avait 
paru  4  cahiers  en  1800. 

OLDECOP  (  Chuétieb-Frédéb  ic  ),  docteur 
eu  droit  et  syndic  de  ht  ville  de  Luneboarg,  y 
naquit  le  28  octobre  1740.  Parmi  ses  ou- 
vrages, on  remarque  un  opuscule  intitulé  :  Rede 
De;  de  50  Jmhrlgm  Amisjubelfest  de*  Cantors 
Sckumann  (Discours  k  l'occasion  du  jubilé  de 
cinquante  ans  de  fonctions  du  chantre  Scbu- 
mann  ),  Lunenourg,  1777,  m-*.". 

OLEVUCS  (  J«»n  ),  docteur  en  théologie, 
naquit  k  Wesel,  le  17  septembre  1546,  et  mourut 
la  M  janvier  ie>3.  Parmi  aes  nombreux  éents,  on 
trouve  un  poème  latin  sur  la  restauration  de 
l'orgue  de  l'église  Notre-Dame,  à  Halle,  par  le 


366 


OLEARIUS  —  OLJM 


facteur  David  Becken,  de  Halberstadt.  Ce  petit 
ouvrage  a  pour  titre:  Aelat.  Calliopetorganicx 
de  inventa  perquam  ingenioso,  systemate  ml- 
raeuhuo,  et  «su  religion/  organanan  mvsica- 
rnm,  cum  novum  organum  ab  ercellente  ar- 
tifice Dav.  Poecclo  Hatberstadleiul ,  Imlgni 
occasion/;  auctum  et  perpolitvm  etsel,  liall*, 
1597,  in -4".  Une  traduction  allemande  de  ce 
morcela  a  été  donnée  par  le  pelit-lils  d'Olearius. 
(  V.  l'article  OLEARIUS  (Jeas-Godefroid). 

OLEARIUS  (  JEiH-CnnmoruE),  docteur 
en  théologie,  naquit  a  Halle,  le  17  septembre 
loti  et  Tut  prédicateur  de  la  cour  el  surinten- 
dant général  à  Weissensfeld,  où  il  mourut  le  14 
avril  1084.  Il  a  publié  un  recueil  de  cantiques 
spirituels  intitulé  :  GeltUteke  Singekuntt,  Leip- 
fiick,  1671,  in-S°.  Ce  livre  est  précédé  d'une 
prélace  sur  l'utilité  de  la  musique  d'église.  On 
a  publié,  après  la  mort  d'Olearius,  un  boa  recueil 
de  cantiques  pour  les  dimanches  et  fêtas,  trouvé 
dans  ses  papiers,  sous  ce  titre  :  Evangelîscher 
Lteder-Schats,  darUm  allerkand  avsserlesene 
Gesxnge  etc.  Jena,  1707,  4  parties  in-4°,  et 
Hymnologia  passionalis,  id  est  Bomililische 
lAeder-Hetaarque  (sic)  Hier  nachfolgende 
Passions -gesxnge  des  Jésus;  Arnstadt,  I  "09. 

OLEARIUS  (Jean-Godephoid),  né  a  Halle, 
le  18  septembre  1635,  lit  ses  éludes  a  l'uni- 
versité de  cette  Tille,  où  il  remplit  les  fonctions 
Je  diacre.  Appelé  en  1088  a  Arnstadt,  en  qua- 
lité de  surintendant,  il  y  passa  le  reste  de  les 
jours,  refusa  la  place  de  premier  prédicateur  a 
Gotha,  qui  lui  avait  été  offerte,  et  mourut  le 
23maii7Il,à]'agedesoixante-seizeans.Gerber  ■ 
a  eu  une  distraction  singulière  en  disant  Jean-  j 
Godefroid  Oléarius ,  né  en   1*35,  Gis  du  docteur  ; 
Jean  Oléarins,  mort  en  1613;  il  a  été  copié  ; 
par   M.   Charles  Ferdinand   Decker.    On  a  de   i 
Jean-Godefroid   une   traduction    allemande  du   ! 
poème  de  son  aïeul  sur  ta  restauration  de  l'orgue 
de  Halle,  sous  ce  titre   :   Dr.  Johann  Otearti  : 
lateinlsckct  Gedlcht  bei  Verbesserwig  des  [ 
Orgetiverkes  in  der  Hauptkiixhe  su  L.Fraaen 
in  Halle,  ins  Deutsche  iibersetit;  Halle,  I6SS. 
OI.EBULL.   Voyez  BULL  (Ole). 
OLEN,  prêtre  et  poëte-chanleiir  de  la  religion   '. 
de  Délos,  vécut  environ  seine  cents  ans  avant  l'ère   j 
chrétien  ne.  Suivant  Suidis(voc.Qi^v),  il  était  chef 
•l'nne  colonie  sacerdotale  qui  vint  ries  cotes  delà 
L  jcie  porter  a  lllc  de  Délos  le  culte  d'Apollon  et  de  j 
Diane  ou  Artemis;  mais  Pa  manias  (L.  X,  c.  à.)  ; 
dit  qu'un  des  hymnes  qu'on  chantai^a  Délos 
Indiquait  qn'Olen  était  Hjperboréen ;  ce  qui  peut 
■C  concilier,  car  dans  la  première  migration  iniio-  ' 
persane,  un  rameau  de  cette  émigration,  venue  . 
des  montagnes  de  la  Bactriane,  s'établit  d'a- 


bord dans  l'Arménie  et  dans  la  Lydie.  Long- 
temps après  Alexandre,  et  même  après  le  com- 
mencement de  l'ère  chrétienne,  on  chantait 
encore  a  Délos  les  hymnes  composés  par  Olco 
pour  le  culte  d'Apollon  et  de  Diane.  Crenzer 
(  Symbol.  )  reconnaît  dans  ce  culte  et  dans  les 
idées  d'Olen  conservées  par  Homère  dans  son 
Hymne  à  Apollon,  les  traces  de  la  métaphysique 
religieuse  de  l'Inde  antique. 

OLEY  (J^-Chbistophe},  organiste  et  pro- 
fesseur adjoint  a  l'école  d'Ascbersleben,  était  né 
a  Bemebourg,  et  mourut  en  1788.  11  était  con- 
sidéré comme  an  bon  claveciniste  et  un  orga- 
niste distingué  :  tes  fugues  et  ses  fantaisies  sur 
l'orgue  passaient  pour  excellentes.  On  a  gravé  de 
sa  composition  :  1°  Variations  pour  le  clavecin; 
3  suites.  —  ]°  Trois  sonates  pour  le  même  instru- 
ment.— 3e  Mélodies  pour  des  chorals,  en  a  volu- 
mes,— 4e Choral*  variés  pour  l'orgue,  en  quatre 
suites.  La  quatrième  partie  a  été  publiée  après  la 
mort  de  l'auteur,  avec  une  prérace  de  Hiller,  à 
Quoi  lin  bourg,  chez  F.  I.  Ernst,  en  1791. 

OLIBRIO  (Flstio-Amcio),  pseudonyme 
sous  lequel  il  parait  que  Jean-Frédéric  Agricole 
(  V.  ce  nom  )  s'est  caché  pour  faire  la  critique 
des  premiers  numéros  de  l'écrit  périodique  publié 
par  Marpurg,  sous  le  litre  de  Musicien  critique 
de  la  Sprée.  Cette  critique  est  intitulée  Schrel- 
ben  ebier  reitenden  Liebhabcrs  der  Mustt 
von  der  Tyber  an  den  Crttischer  Mwicus  an 
den  Sprée  (Lettre  d'un  amateur  de  musique 
des  bords  du  Tibre,  en  voyage,  au  Musicien  cri- 
tique de  la  Sprée},  1  feuille  in-4%  sans  dale 
et  sans  nom  de  lieu.  Marpurg  ayant  répondu 
arec  humeur  dans  sa  publication  périodique,  le 
pseudonyme  lui  fit  une  rude  réplique  Intitulée  : 
Schretben  an  Berrn  ***  in  wetchen  Flavio 
Anicto  Olibrio  sein  Sehreiben  an  den  Critis- 
cher  Muiicvs  an  der  Spree  vertheidiget, 
Kruf  dessen  Wiederlegung  antworlet  [Lettre 
à  M  *** ,  dans  laquelle  on  défend  celle  que  Flo- 
rin Aniclo  Olibrio  a  adressée  au  Musicien  cri- 
tique de  la  Sprée,  etc.;  Berlin,  juillet  1749,  ln-4* 
de  51  pages. 

OUFANTE  (Baptiste),  musicien  napoli- 
tain, vécut  à  Naplea  au  commencement  du 
dix-septième  siècle  et  fut  attaché  au  service  du 
viee-roi  qui  gouvernait  alors  ce  royaume  pour 
le  roi  d'Espagne.  Il  a  ajouté  un  traité  des  propor- 
tions de  la  notation  11  la  deuxième  édition  du 
livre  de  Bocco  Fiodio  intitulé  ;  Regole  di  mtuica 
(voyez  RobtO). 

OLIN  (Elisabeth  ),  cantatrice  de  l'Opéra  de 
Stockholm,  y  brilla  dans  la  seconde  moi  lié  dn  dix- 
huitième  siècle.  En  178î,  elle  chant*  avec"  succès 
le  rôle  principal  dan;  la  Cora  de  Itauninnn. 


OLIPHANT 
OLIPHANT  (  t.  ),  professeur  de  musique 

fnsli  uil,  né  à  Londres  dans  les  premières  année* 
du  dix- neuvième  siècle,  est  auteur  de  divers 
écrits  parmi  lesquels  on  remarque:  I*  Brief 
Account  of  Ihe  Madrigal  society,  front  ils 
institution  in  i7  il  to  the  présent  péiiod  (Courte 
notice  sur  ta  société  des  madrigaux ,  depuis  son 
institut  ion  jusqu'à  l'époque  actuelle):  Londres, 
1815,  iu-lï.  —  V  Short  Account  of  Madrigal* 
front  thetr  commencement  vp  to  the  présent 
Urne  { Courte  notice  sur  les  madrigaux ,  depuis 
leur  origine  jusqu'à  ce  jour);  Londres,  1836, 
in-lî.  11*  publié  aussi  :  Musa  madrigalesea,  a 
collection  of  the  Word»  of  Madrigal*,  ete , 
chie/Iv  of  the  Ellsabethan  âge,  Ktth  Re- 
maria and  Annotations  (Musc  madrigalesque 
ou  collection  de  paroles  des  madrigaux,  princi- 
palement de  l'époque  de  la  reine  Elisabeth,  avec 
s  et  des  notes);   Londres,    1S37, 


—  OLIVIER 


3157 


OLIVER  (  ÉnoiHRD  ),  membre  du  collège  du 
Christ,  à  Cambridge,  et  chapelain  du  comte  de 
fiortbamplon,  Tivell  vers  1»  fin  du  dix-septième 
siècle.  Il  a  fsit  imprimer  an  sermon  en  faveur 
de  l'usage  de  l'orgue  et  des  instruments  de  mu- 
sique dans  l'église  sous  ce  litre  :  Sermon  on 
John  IV,  14,  Londres,  16W8,  in-i".  Voyez 
POOLE  (Mathieu). 

OLIVER  (  J.-À.  )  mallre  de  musique  lu 
deuxième  régiment  d'Infanterie  écossaise,  vers  la 
fin  du  dix-huitième  siècle,  a  Tait  graver  «Londres, 
en  1791  :  Quarante  divertissements  militaires 
pour  S  clarinettes ,  1  cors  et  1  bassons. 

OLIVËIRAfAirrom),  dominicain  dn  cou- 
vent de  Lisbonne,  brilla  dans  les  premières  an- 
nées du  dix-septième  siècle,  corn  me  compositeur 
et  comme  directeur  du  chœur  de  l'Église  Saint- 
Julien  dani  sa  Tille  natale  ;  il  se  rendit  plus  tard 
à  Rome,  oc.  il  mourut.  Il  a  laissé  en  manuscrit 
beaucoup  de  messes,  de  psaumes  et  de  motets 
qui  sont  Indiqués  dans  le  catalogue  de  la  biblio- 
thèque royale  de  Lisbonne,  imprimé  chez  Craes- 
beke,  en  1049,  in-*°. 

OLlVKT  (L'abbé  JoWM  THOULIERD'), 
né  à  Salins  le  30  mars  1682,  mourut  à  Paris, 
le  S  octobre  1788.  L'Académie  française  l'admit 
■u  nombre  de  ses  membres  en  1713.  Ce  savant 
grammairien  est  auteur  d'un  opuscule  intitulé  : 
Lettres  de  l'abbé  d'Ollvet  h  sou  frère,  sur  le  dit 
férend  de  M.  de  Voltaire  stm  Traveooi,  Paris, 
1748,  fn-tt.  Il  j  fournit  quelques  renseiRtie. 
menU  sur  ce  dernier,  qui  était  violoniste  à  l'or- 
chestre de  l'Opéra.  (  Voyes  Tbatekol.  ) 

OLIVIER  (  Je**  de  Dnu  ),  docteur  en  droit, 
né  a  Carpenlras,  dans  le  département  de  Vau- 
clnsc,  en  1745,  on  en  1753,  selon  plusieurs  bio- 


graphes, fui  avocat  et  professeur  dedroit  à  Avi- 
gnon, puis  chancelier  de  la  cour  suprême  de  la 
rectorerie  du  Comtat  Venaissiu.  Après  la  réunion 
du  Combla  la  France,  en  1791,  Olivier  n'échappa, 
que  par  miracle  au  massacre  de  la  Glacière  n 
Avignon.  Plus  tard  ,  il  fut  'arrêté  à  Nîmes 
comme  parent  d'émigrés,  et  conduit  à  Orange 
où  siégeait  le  tribunal  révolutionnaire;  mais  les 
événements  du  fl  thermidor  lui  sauvèrent  le  m 
et  le  rendirent  à  la  liberté.  Homme  juge  du  tri- 
bunal d'appel  de  Nîmes,  sons  le  consulat,  il 
devint  plus  tard  conseiller  de  la  cour  impériale 
de  cette  ville.  H  est  mort  t  la  campagne,  près  de 
Hunes,  le  30  novembre  1873.  Au  nombre  de  ses 
écrits,  on  trouve  :  1°  L'Esprit  d'Orphée,  ou  de 
l'influence  respective  delamuslque,delamo- 
raie  et  delà  législation;  Paris,  Pougens,  1798, 
in-s"  de  91  pages.  —  2"  L'Esprit  d'Orphée,  ou 
de  l'influence  respective  ,etc.  seconde  élude  a  u 
dissertation,  ibid.  1801,  in-8", de  37  papes.— 
3°  Troisième  élude,  ou  dissertation  touchant 
le*  relations  de  la  musique  avec  l'universalité 
dei  sciences,  ibid.,  IfKM,  in-B°.  Je  crois  qu'il  y  a 
un  autre  opuscule  du  même  auteur  sur  le  même 
sujet,   mais  Je  n'en  connais  pas  le  litre. 

OLIVIER  (  François  Henri  ),  typographe  à 
Paria,  inventa,  en  1801,  de  nouveaux  procédés 
pour  imprimer  la  musique  en  caractères  mobiles,  et 
obtînt,  dans  la  même  année,  un  brevet  de  dix  ans 
pour  leur  exploitation.  Le  procédé  d'Olivier  con- 
sistait a  graver  en  scier  les  poinçons  des  notes 
sans  fragments  de  portée;  puis  ces  poinçons 
étalent  trempés  et  Trappes  dans  des  matrices  de 
enivre  rouge  ;  après  quoi  la  portée  était  coupée 
U  travers  de  la  largeur  de  la  matrice  au 
moyen  d'une  petite  scie  d'acier  à  cinq  lames.  La 
formes  des  caractères  de  musique  tondus  dans 
ces  matrices  était  belle,  mais  les  solutions  de 
continuité  de  la  portée  se  faisaient  apercevoir 
dans  l'impression  comme  par  les  procédés  ordi- 
naires. Une  médaille  en  bronze  lut  accordée  a. 
Olivier  pour  l'invention  de  ces  caractères,  à  l'ex- 
position du  Louvre  en  1843.  Il  Tonna  alors  avec 
Godefroy  une  association  pour  la  publication  de 
la  musique  paraes  nouveaux  procédés;  plusieurs 
(ivres  élémentaires  et  des  compositions  de  dif- 
férents genres  parurent  jusqu'en  1811,  ainsi  qu'un 
journal  de  chant  composé  d'airs  italiens  avec 
accompagnement  de  piano;  mais  l'entreprise  ne 
fut  point  heureuse;  et  le  chagrin  qu'en  eut  ON-  ■ 
vier  lui  occasionna  une  maladie  de  poitrine  qui 
le  mit  au  tombeau  dans  l'été  de  1 8 1  a.  Tool  le  ma- 
tériel de  h)  fonderie  et  de  l'imprimerie  qu'il  avait 
établie  était  déposé  a  la  Villelte,  près  de  Paris, 
en  1819,  et  on  l'offrait  k  vil  prix  sans  trouver 
d'amateur.  J'ignore  ce  qu'il  est  devenu  depuis 


M8 


OLIVIER  —  OLTIIOVIUS 


ce  temps.  Francreur  a  donné  une  description 
détaillée  des  procédés  typographique!  d'Olivier 
dans  le  Dictionnaire  des  découvertes,  inven- 
tions, innovations,  etc.  (Paris,  1811-1814). 
lome  12,  page*  61-65. 

OLIVIER-ALBERT.  Voyez  AUBERT 
(  Pieue  -  F»  »  Htora  -  O  Ll  T 1  ES  ) . 

OLIVIEKf  (Jomj>r),  compositeur  de  l'é- 
cole romaine,  tôt  maître  de  chapelle  de  Saint- 
Jean  de  Latran  et  succéda  eu  cette  qualité  à 
Antoine  Cifra,  en  1621;  mais  il  n'en  remplit  lea 
(onctions  que  pendant  un  an,  et  eot  pour  snc- 
easaeur  un  autre  maître  nommé  «oui  Olitieri 
(Antoine),  en  1613  ;  circonstance  qui  semble  in- 
diquer qu'il  cessa  de  vivre  a  celte  époque,  car 
ou  ne  trouve  pins,  après  ce  tempe,  de  trace*  de  son 
existence.  Olivieri  fut  un  des  premiers  composi- 
teurs italiens  qui  firent  usage  de  la  basse  con- 
tinue pour  l'nccompagnemenl  de  leurs  ouvrages, 
et  qui  multiplièrent  les  ornementa  dans  le  chant. 
Il  a  publié  a  Rome,  en  1600,  des  motets  pour 
soprano  solo  avec  cliaur.  On  a  aussi  ris  lui  des 
madrigaux  k  1  et  3  voix  avec  basse  continue, 
sous  ce  titre  :  la  Tvrca  armonica;  aioveniU 
urdwri  di  Givseppe  OUvirri  ridottl  inmadri- 
gati,  el  nvovamente  posti  in  muslca  a  due, 
o  tre  voci  con  Hbasso  continua personarctn 
ogni  «tfromenfo,  Rome,  1617. 

OLIVIERI  (A.  ),  né  a  Turin  en  1763,  ap- 
prit à  jouer  du  violon  sons  la  direction  de  Pu- 
gnani,  et  parvint  a  nne  liabileté  remsrqosble 
sur  cet  instrument-  Pendant  plusieurs  années  il 
fut  attacbé  k  la  musique  du  roi  de  Sardaigne  et 
(ut  théttre  de  la  cour.  Une  aventure  fielleuse 
l'obligea  k  l'éloigner  inopinément  de  Turin  :  on 
rapporte  ainsi  cette  anecdote.  Olivier!  était 
souvent  engagé  k  jouer  chei  un  personnage  de  la 
■  cour  qui  le  pavait  avec  magnificence.  Un  jour 
il  ae  fit  attendre  al  longtemps,  que  l'auditoire 
commençait  k  témoigner  quelque  impatience; 
enfin  il  arriva,  et  le  maître  de  la  maison  lui  ex- 
prima son  mécontentement  en  termes  très-durs. 
L'artiste,  occupé  k  accorder  son  Instrument, 
écoutait  les  reprochai  sans  répondre  un  seul  mol; 
mais  ces  reproches  continuaient  toujours,  et  les 
expressions  devinrent  si  insultantes,  qu'Olivier i 
brisa  son  violon  aur  la  tète  do  grand  seigneur 
el  s'enfuit  k  Naples.  Il  y  était  encore  k  l'époque 
où  l'armée  française  envahit  cette  ville,  et  les 
principes  révolutionnaires  qu'il  afficha  pendant 
qu'elle  l'occupait  l'obligèrent  à  la  suivrequand  elle 
se  retira.  Il  visita  alors  Paris,  où  il  fit  graver 
deux  morccaui  de  sa  composition  ;  fl  se  rendit 
k  Lisbonne  quelques  années  après,  et  n'en  revint 
qu'en  1814.  Je  l'ai  connu  en  1817;  son  embon- 
point excessif  lui  avait  lait  abandonner  le  violon  ; 


mais  fl  avait  conservé  un  goût  très-vif  pour  la 
musique  et  en  parlait  bien.  Je  crois  qu'il  est 
mort  peu  de  temps  après.  On  a  gravé  de  sa 
composition  :  1*  Variations  pour  violon,  aur 
une  barcarolle  napolitaine ,  avec  accompagne- 
ment dequatnor;  Paris,  Carli.  —  1*  Dm  tir*  va- 
riés pour  violon,  avec  violoncelle;  Paris,  Leduc. 
Quoique  Olivier!  eût  lea  doigt*  très-gros,  il  jouait 
avec  beaucoup  de  délicatesse  et  de  brillant  les 
choses  les  plus  difficiles  ;  mai)  on  remarquait 
quelque  froideur  dans  son  style. 

OLIVO(Siunjcnw),  maître  de  la  chapelle 
ducale  de  Parme,  naquit»  Mantoue  vers  1630.  Il 
a  Tait  Imprimer  de  sa  composition  :  r  salmi 
di  compléta,  con  litanie  in  ultlmo,  concertât! 
a  Otto  voci  e  due  vlolini,  con  una  violetta 
e  violoncino;  Bologne,  Jacquet  Houti,  1674, 
op.  1,  in-4*.  —  1°  Salmi  per  le  vespri  di  fuite 
V  annocon  il  cantico  delta  BeaJa  Maria  Virgtne 
a  otto  voci  divtsi  in  due  cori,-  op.  3.  ihid, 
1 674 .  —  3°  Carcerata  Ninfa,  madrtgali  a  ptû 
voci;  Venise,  1681. 

OLOFF  (F-pbi.»îm),  né  k  Tbom  en  1685, 
fil  ses  études  dans  sa  ville  natale  et  à  Leipsick , 
puis  fut  nommé  prédicateur  de  l'église  de  la 
Trinité,  i  Thora,  el  mourut  dans  cette  ville,  non 
en  1715,  comme  le  dit  H.  Sovrinski  (  les  musi- 
ciens polonais,  p.  411},  mais  un  1745.  On  a  de 
lui  nu  bon  livre  intitulé  Politische  Uederge- 
sckichter  vonpolnlschen  fiirchengesanger  und 
derselben  Dicktern  und  Cebmseturn,  nebst 
etnigen  Ânmerkûngen  aus  der  polnische  Kir- 
chen  und  Gelerhten  Geschichte  (  Histoire  des 
cantiques  polonais ,  des  chantres  des  églises  po- 
lonaises el  de  leurs  auteur»  et  traducteurs,  etc.)  ; 
Dantxick,  1744.  On  v  trouve  des  notices  sur  les 
poêles  et  miliciens  auteurs  des  chanta  d'église, 
et  des  renseignements  bibliographiques  sur  les 
livres  de  chant  (  Kancyonalg  ]  polonais. 

OLPE  (Cenfarx-Fntottic),  recteur  du  col- 
lège de  It  Croix,  k  Dresde,  naquit  k  Langensalia, 
le  6  août  1728,  el  fut  nommé  bibliothécaire  de 
l'Académie  de  Witteuberg.  Deux  ana  après,  on 
l'appela  k  Torgau,  en  qualité  de  recteur,  et  en 
1770  il  alla  k  Dresde,  oh  il  élait  encore  en  1790. 
11  a  publié  un  peut  écrit  intitulé  :  Einioe  Nach- 
ricfiten  von  don  Chorordnungm  auf  der 
KreutuekiUe,  und  voit  dan  Wohlthatenwel- 
cheiet  geniessen  (Quelques  renseignements  sur 
l'organisation  du  choeur  de  l'école  de  la  Croix ,  et 
des  avantages  qu'on  y  trouve),  Dresde,  1791, 
ln-4". 

OLTHOVIOS  (Sunna),  msgister  et  can- 
tw  de  l'école  primaire ,  k  Rostock ,  naquit  k  Os- 
nabruck ,  dans  la  première  moitié  du  seizième 
siècle.  Sur   l'invitation  de  Chjtrsei,    recteur  du 


OLTHOVIUS  —  ONSLOW 


3«ta 


collège  de  Rosiock,  il  mit  en  musique  à  quatre 
parties  le)  paraphrases  des  psaumes  de  Georees 
m  publia  eode  ut  titre  :  Ptalmo- 
\  Davidit  parapkrasis  poetlca  Georgii 
I,  cum  juafuor  vucibiu;  Ras- 
tocchi,  1&B4,  ln-11*.  Les  quatre  parties  «ont  en 
regard  dam  ce  volume.  On  trouve  l'analyse  de  '■ 
cea  mélodies  dans  la  préface  qne  Nalhaniel  Chy- 
traai  a  placée  en  tête  de  la  deuxième  édition,  inti- 
tulée :  Pialmorum  Davidit  paraphrasls  poe-  ; 
iiea  Georgii  Bvchaaanl  Scoti  ;  argumenta  ac 
melodiis  explicata  argue  lllustrata  opéra  et 
studio  Nathantt  Chgtrtti,  Herbonus  Natto- 
viorum,  1590,  in-lî,  de  407  nage».  Il  en  a  été 
publié  une  troisième  édition  sous  le  mime  litre, 
.dans  la  même  Tille,  en  16)0,10-11°.  i 

OLYMPE.  Il  y  eut  dan*  l'antiquité  deux  . 
musicien»  de  ce  nom,  l'un  et  l'autre  fameux  ' 
joueurs  de  llute.  Le  premier,  ou  le  plus  ancien, 
vivait  avant  h  guerre  de  Troie.  II  était  Mysien  . 
d'origine,  SI*  de  Méon,  et  disciple  de  Marsyas.  . 
Olympe  fut  l'auteur  de  (rois  nomes  on  clianta  | 
qui  Turent  longtemps  célèbres  çfiei  les  Grecs  :  le  | 
premier  doit  être  un  hymne  à  Minerve,  le  second  ; 
l'hymne  a  Apollon,  et  le  troiseme  était  appelé  le  : 
chant  des  Chars.  Aristide  (Politic,  lib.s,  c.  5)  i 
dityue  les  airs  d'Olympe ,  de  l'aveu  de  tout  le  j 
monde,  excitaient  dans  l'âme  une  sorte  d'en-  ; 
thousiatme.  Indépendamment  de  son  habileté  sur  ; 
Il  flûte,  Alexandre  Polyhiator,  cité  par  Plutarque 
(De  nuttlca),  allribue  a  Olympe  l'art  déjouer 
des  instruments  à  cordes  et  de  percussion.  Ce 
dernier  auteur  dit  aussi  positivement  qu'Olympe 
fut  l'inventeur  du  genre  enharmonique  ;  mais 
l'erreur  de  Plutarque  est  évidente,  car  le  genre  , 
enharmonique  d'Olympe  n'était  autre  chose  que  . 
le  système  tonal  de  l'Orient.  Le  second  Olympe  i 
était  Phrygien  ;  it  vivait  dans  le  même  temps 
que  Midis,  et  il  Tut  le  plus  habile  joueur  da  flûte 
de  cette  époque. 

ONARI  (Romoald),  moine  camaldule,  vécut  \ 
versle  milieu  du  dix-septième  siècle.  Il  n'est  connu 
que  par  ses  ouvrages,  au  nombre  desquels  on 
remarque  celui  qui  a  pour  titre  :  Il  primo  libro 
délie  mette  concertât*  a  chujue  e  tel  voct 
op.  i.  in  Ventila, app.  Aléa,  Vincent!,  164',  . 
ta-*'.  ! 

ONS-EN-BRAY  (Louis-Lion  PAJOT,  j 
chevalier,  comte  D'),  nie  d'un  directeur  général  j 
des  postes  e(  relais  de  France,  naquit  à  Paria, 
le  15  mars  1078,  et  succéda  a  son  pire  dans  sa  j 
charge,  en  1708.  Il  mourut  à  Bercy ,  près  do  ; 
Paris,  le  22  février  1754.  D'Ons-en-Bray  •  fourni 
plusieurs  mémoires  a  la  collection  de  l'Académie  : 
rovale  des  sciences  de  Paris,  parmi  lesquels  on  ' 
lemarque  :  Description  et  usage  d'un  métro-  ' 


métré  ou  machine  pour  battre  ta  mesurée/ 
le  temps  de  toutes  sortes  d'airs  (Hem.  de  l'A* 
cad.  royale  desaciencea,  ann.  1714),  tiré  a  put, 
Paris,  in-4°  (sans  date). 

ONSLOW  (Gboiicu),  compositeur,  né  a 
ClermonI  (Puy-de-Dôme)  le  17  juillet  1784.  Son 
père  étail  !>■  second  (Ils  d'nn  lord  de  ce  nom,  et 
M  mère,  née  De  Bourdeiltes,  descendait  de  h 
famille  de  Brantôme.  La  musique  n'entra  dans 
l'éducation  d'Onsiow  que  comme  l'accessoire 
agréable  du  savoir  d'un  gentilhomme  (cependant, 
pendant  un  assez  long  séjour  qu 11  fit  à  Londres 
dans  sa  jeunesse,  il  reçut  de*  leçons  de  Hull- 
mandel  pour  le  piano;  plus  tard  H  devint  élève  de 
Dussek ,  et  après  que  celui-ci  eut  quille  l'Angle- 
terre, Onalow  passa  sous  la  direction  de  Cramer. 
De  tels  maîtres  aerahlaient  devoir  développer  en 
Ini  no  vif  penchant  pour  l'art  dont  ils  lui  appre- 
naient a  exprimer  les  beautés  ;  malt  par  une  rare 
cxceplion  dans  la  vie  de  cent  qui  parviennent  a 
se  faire  un  nom  honorable  parmi  tes  artistes 
Onslow  ne  comprenait  de  la  musique  que  la  par- 
ité mécanique  de  l'exécution;  ton  cieur  restait 
froid  aux  inspirations  des  pins  grands  maîtres, 
et  son  Imagination  sommeillante  ne  lui  fournis- 
sait pu  une  idée  qui  pût  révéler  un  musicien  de 
mérite.  Un  séjour  de  deux  années  en  Allemagne 
ne  changea  pas  ses  dispositions  :  rien  ne  peut 
mieux  faire  comprendre  a  quel  point  il  portait 
l'indifférence  pour  la  musique,  que  son  naïf  aven 
d'avoir  entend  j  sans  plaisir  les  meilleurs  opéras 
de  Mozart  rendus  avec  une  parfaite  intelligence 
des  intentions  de  ce  grand  artiste.  Toutefois  l'é- 
lonnement  qu'nn  tel  hit  doit  exciter  parmi  ceux 
qui  connaissent  la  musique  d'Onsiow,  s'accroîtra 
encore  lorsqu'on  saura  que  ce  qne  Don  Jvan  et 
la  flûte  enchantée  n'avaient  pu  faire,  l'ouver- 
ture de  Stratonice,  c'est  à-dire  une  des  moins 
bonnes  compositions  de  Méhol,  le  fit.  ■  Kn  écon- 

•  tant  ce  morceau  (dit  Onalow),  j'éprouvai  une 

■  commotion  si  vive  au  fond  de  l'âmê,  que  je 

■  me  sentis  tout  a  coup  pénétré  de  sentiments 

■  qui  jusqu'alors  m'avaient  été  inconnus  ;  aujour- 

■  «i'hui  même  encore,  ce  moment  est  présent  a 

■  ma  pensée.  Dès  lors,  je  vis  la  musique  avec 

•  d'autres  yeux;  le  voile  qui  m'en  cochait  h» 

■  beautés   se  déchira;  eHe  devint  le  source  de 

■  mes  jouissances  le*  plus  intimes,  et  la  compagne 

•  fidèle  de  m*  vie.  ■  Cette  bitarre  anecdote, 
rendue  plus  remarquable  encore  par  le  peu  d'a- 
nalogie de  la  musique  de  Méhol  et  de  celle  d'Ons- 
iow, doit  être  ajoutée  h  la  liste  fort  étendue  des 
singularités  signalées  dana  la  vie  de  quelques 
artistes. 

Onslow  avait  appris  à  jouer  du  violoncelle,  à 
la  sollicitation  de  quelques  amis  qui  désiraient 


370  ONS 

exécuter,  daus  l'isolement  de  la  province,  1m 
quatuors  et  quintettes  de  Hay  In,  île  Moiarletde 
Beethoven.  La  révolution  qui  Tenait  de  «'opérer 
en  lui  le  rendit  attentifs  ce  genre  de  musique, 
qu'il  n'a  «ait  écoulée  jusqu'alors  qu'avec  distrac- 
tion :  chaque  jour  11  y  trouva  plus  de  charme,  et 
bientôt  il  y  prit  un  goût  passionné.  Il  ne  lui  suf- 
fisait plus  d'en  entendre  ;  Il  voulut  en  étudier  la 
facture,  et  nt  mettre  en  partition  les  plus  beaux 
morceaux  des  grands  maîtres  qui  viennent  d'être 
nommés.  Cette  étude  pratique  de  l'harmonie  lui 
tint  lieu  de  la  théorie,  dont  il  ignorait  les  éléments, 
et  le  prépara  a  l'art  d'écrire  ses  propres  ouvra- 
ges. Cependant  il  avait  accompli  sa  vingt -deuxième 
année  avant  qu'il  efit  éprouvé  le  besoin  de  com- 
poser. Ce  fut  peu  de  temps  après  cette  époque 
qu'il  sa  décida  k  écrire  son  premier  quintette,  pre- 
nant pour  modèles  ceux  de  Mozart,  objets  de  sa 
préférence.  Il  est  facile  de  comprendre  qu'avec 
une  éducation  musicale  al  imparfaite,  et  sans 
avoir  préludé  à  de  semblables  ouvrages  par  quel- 
ques essais  moins  imporlants,  le  travail  matériel 
•l'une  partition  de  quintette  dut  être  laborieux 
et  lui  présenter  plusd'un  embarras  pénible  ;  mais 
les  avantages  d'une  fortune  Indépendante,  et  le 
calmed'une  existence  qui  «'écoulait  paisiblement 
loin  du  tumulte  des  grandes  villes,  laissaient  à 
Ooslow  tout  le  loisir  nécessaire  pour  surmonter 
les  obstacles  que  rencontre  une  première  produc- 
tion. C'est  k  ces  causes  qu'il  Tant  attribuer  le 
grand  nombre  de  compositions  qu'il  a  publiées 
dans  l'espace  d'environ  trente  ans,  malgré  la  len- 
teur qui  dut  être  Inséparable  de  ses  premiers  tra- 
vaux. Vivant  presque  constamment  a  Clerroont, 
ou  dans  une  terre  située  k  peudedlstancede  cette 
ville,  su  milieu  drs  montagnes  de  l'Auvergne,  il 
ne  visitait  Paris  que  pendant  quelques  mois  de  la 
saison  d'hiver.  La  douce  quiétude  d'un  genre  de 
rie  si  favorable  a  la  méditation  Ta  merveilleuse- 
ment secondé  dans  la  destination  qu'il  s'était 
donnée.  Après  avoir  été  entendus  k  Paris,  chez 
Pteyel,  les  trois  quintettes  pour  deux  violons, 
alto  et  deux  violoncelles  qui  forment  le  1"  rauvre 
d'ûnslow  furent  publiés  vers  la  fin  de  1807. 
Une  sonate  pour  piano,  sans  accompagnement, 
la  seule  qu'il  ail  écrite  dans  celte  Forme,  trois 
trios  pour  piano ,  violon  et  violoncelle,  et  le  pre- 
mier œuvre  de  quatuors  pour  deux  violons,  alto 
et  basse,  leur  succédèrent  et  commencèrent  à 
faire  connaître  leur  auteur  avantageusement 
parmi  les  artistes.  Cependant,  malgré  ces  succès 
d'estime,  Ooslow  éprouvait  quelquefois  le  regret 
de  n'être  guidé  dans  ses  travaux  que  par  son 
instinct,  et  Je  ne  pouvoir  invoquer  eu  leur  fa 
veur  que  le  témoignage  de  son  oreille  :  un  ami 
(M.  de  Murât)  lui  donna  Ee  conseil  de  se  con- 


fier à  Rdclia,  pour  faire,  sous  sa  direction,  un 
cours  d'harmonie  et  de  composition.  Retr.ba  était 
en  effet  le  maître  le  plus  propre  k  donner  une 
instruction  rapide,  qui  pût  se  résumer  plus  en 
procédés  de  pratique  qu'en  connaissance  pro- 
fonde de  la  science.  C'était  surtout  de  ces  pro- 
cédé* qu'Otulow  avait  besoin  ;  quelque*  mois 
lui  suffirent  pour  en  apprendre  ce  qui  était  né- 
cessaire à  nn  artiste  déjà  pourvu  d' 


Depuis  longtemps  Ooslow  jouissait  de  la  répu- 
tation de  compositeur  de  mérite  dan*  la  musique 
instrumentale  :  ses  amis  le  pressèrent  desollid- 
tations  pour  qu'il  appliquât  son  talent  k  la  scène; 
il  céda  a  leurs  instances  en  écrivant  l'Alcade  de 
la  Vega,  drame  en  trois  actes,  qui  fut  représenté 
au  théâtre  Fevdeau,  dans  II  mois  d'août  KM»  et 
qui  ne  s'est  pas  soutenu  k  la  scène.  En  vain  le 
musicien  entil  réalisé  dan*  la  composition  de 
cet  ouvrage  ce  qu'on  attendait  de  lui,  le  livret  d* 
la  pièce  était  si  faible  de  conception,  qu'il  aurait 
entraîné  la  chute  de  la  musique;  mais  cette  mu- 
sique elle-même  avait  le  défaut  radical  de  n'être 
pasempreinledu  caractère  dramatique.  Il  était  évi- 
dent qu'en  l'écrivant  Onslovr  s'était  plus  occupé 
des  détails  de  ta  facture  que  de  la  signification 
scéniquedes  morceaux.  LeColportmir,  opéra  eu 
trois  actes,  joué  au  même  théâtre,  en  1117,  eut 
une  composition  beaucoup  meilleure  quel*  pre- 
mière sous  le  rapport  dramatique.  Les  progrès 
de  l'autour  k  cet  égard  semblaient  Indiquer  qu'aux 
succès  de  salon  obtenus  par  sa  musique  instru- 
mentale il  joindrait  ceux  de  la  scène  qui  seuls,  en 
France,  donnent  de  la  popularité  aux  noms  de* 
artistes.  Hais  après  le  succès  d'estime  obtenu  par 
le  Colporteur,  Onslow  disparut  de  la  scène  pen- 
dant dix  années,  et  ce  ne  fut  qu'en  1837  qu'il  It 
représenter  son  troisième  opéra,  souc  le  litre  : 
Le  Duc  de  Guise.  Quelques  morceaux  bien  fait* 
se  faisaient  remarquer  dans  celte  partition  ;  nui* 
l'ouvrage  était  en  général  froid  et  loti  ni. 

Le  oaractère  de  son  talent  semblait  lui  offrir 
des  chances  plus  favorables  dans  1*  symphonie  ; 
cependant  celles  qu'il  a  fait  exécuter  dan*  h» 
concerts  du  Conservatoire  de  Paris  j  ont  été  ac- 
cueillie* avec  froideur.  Onslow  a  cru  voir  de 
l'injustice  dans  l'indintireoce  du  l'auditoire  de» 
concert*  du  Conservatoire,  et  l'a  considérée 
comme  le  résultat  de  l'engouement  exclusif  puur 
les  symphonies  île  Beethoven  :  il  avait  la  convic- 
tion que  sa  musique  était  bien  faite,  et  oerlesoB 
y  pouvait  remarquer  beaucoup  de  mérite,  mat* 
un  mérite  didactique.  On  n'y  trouvait  point  ces 
heureuse*  péripéties  qui  font  le  charme  des  sym- 
phonies de  Haydn,  de  Mozart  et  de  lleetlioven. 
Comme  ces  artistes  illustres,  Onslow  développait 


OHSLOW  —  OPEI.T 


371 


ion  CMiTre  sur  une  idée  principale,  mai»  d'une 
minière  scolsslique  et  froide,  et  non  «toc  les 
élins  de  génie  qni  brillent  dans  ses  modèle».  Il 
est  remarquable  aussi  que,  dans  ses  symphonies, 
Onslow  n'a  pu  donné  de  brillant  a  wn  instru- 
mentation; ton  orchestre  était  sourd  et  terne. 
Dan»  l'opinion  des  connaisseurs,  la  spécialité  du 
talent  de  l'auteur  de  ces  symphonies  cousine  dans 


En  lêW,  on  accident  cruel  lit  craindre  un  Ins- 
tant pour  la  vie  d'Onslow,  et  faillit  an  moins  le 
priser  de  l'ouïe.  Il  était  a  la  chasse  au  sanglier 
dans  la  terre  d'un  ami;  entré  dans  un  bois, 
il  s'j  assit  un  instant  pour  y  écrire  une  pensée 
musicale;  absorbé  dans  la  méditation ,  il  avait 
oublié  la  chasH,  quand.il  fat  atteint  par  une 
balle  qui,  après  loi  avoir  décbiré  l'oreille,  alla  se 
loger  dans  le  cou,  d'eu  elle  ne  put  être  extraite. 
Les  accidents  qui  se  développèrent  a  la  sulle  de 
ce  malbeur  firent  craindre  une  inflammation  du 
cerveau  ;  mais  après  quelques  mots  de  traitement 
et  de  repos,  la  santé  se  rétablit,  et  il  ne  resta  a 
Onslow  qu'un  peu  de  surdité  à  l'oreille  ani  avait 
été  blessée. 

Sine  faire  naître  l'enthousiasme  réservé  pour 
les  œuvres  dn  génie,  la  musique  instrumentale 
d'Onslow  lui  avait  Tait  nue  honorablo  réputation 
de* compositeur  sérieux.  L'estime  qu'on  accordait 
à  ses  ouvrages,  et  peut-être  aussi  sa  position 
sociale,  in)  ouvrirent  les  portes  de  l'institut  : 
en  18*43,  il  succéda  a  Chérubin!  dans  l'Académie 
de*  beaux-arts,  qui  en  est  une  division.  Chaque 
année  il  quittait  l'Auvergne  pour  aller  à  Paris 
passer  l'hiver  et  fréquenter  les  réunions  de  ses 
collègues.  Dans  ses  dernières  années,  sa  santé 
s'affaiblit    progressivement.   ■    La  maladie  qui 

■  devait  nous  enlever  Onslow,  dit  Halévj    (I) , 

•  ne  vint  pas  l'abattre  d'un  seul  coup.  Ses  forces 

■  fléchirent  peu  à  peu  sous  le  poids  du  nul  qui 

•  détruisait  sa  vie.  Il  vint  pour  la  dernière  fois  È 

•  Paris,  dans  l'été  de  1855  *  l'époque  ordinaire 

■  des   concours  de  musique.   Ses  ami)   furent 

■  frappés  du  changement  qui  s'était  fait  en  lui  : 

•  sa  vue  s'éteignait,  sa  parole  naguère  vibrante , 

•  ardente,  accentuée,  était  morne  et  pénible.  LOrs- 
«  qu'il  quitta  Paris,  de  tristes  pressentiments 

•  vinrent  nous  assaillir  :  ils  ne  furent  que  trop 

•  Ut  justifiés Il  retourna  a  Clermont  pour 

■  v  mourir:  le  3  octobre  1852,  au  moment  où  le 

■  jour  sa  levait ,  ce  cœur  noble  et  dévoué  avait 

■  cessé  de  battre.  ■ 


Hiior,  Paru.  sucM-Uit  ,  i 


Celle  mort  fut  heureuse  pour  l'artiste;  car  s) 
sa  vie  se  Hit  prolongée,  Il  mirait  acqnlt  la  triste 
conviction  que  tout  était  fini  pour  sa  renommée, 
et  qu'nucun  écho  ne  résonnerait  désormais  des 
accents  de  sa  musique.  Qui  pourrait  croire  en 
effet,  que  celui  dont  on  a  publié  34  quintettes, 
36  quatuors,  3  symphonies,  7  œuvres  de  trios 
pour  piano,  violon  et  violoncelle,  3  opéras  et 
une  multitude  d'autres  compositions;  que  celui 
que  l'Allemagne  considérait  comme  le  seul  com- 
positeur français  de  musique  instrumentale ,  et 
dont  les  ouvrages  ont  été  reproduits  a  Vienne, 
àLeipsick.a  Bonn,  àMaveuce,  sérail  srtol  oublié? 
Tel  est  le  sort  des  œuvres  que  n'a  pas  dictées  le 
génie, 

La  liste  des  compositions  de  cet  amateur  dis- 
tingué est  divisée  de  la  manière  suivante  ;  1* 
Trente-quatre  quintettes,  savoir;  teovre  l"ponr 
3  violons,  silo  et  3  violoncelles;  Parla,  Plevel; 
op.  17 ,  idem ,  ibid.  ;  op.  18  et  19  pour  3  vio- 
lons, elto,  violoncelle  et  contrebasse,  ibid.;. 
op.  33,  34  et  35  pour  1  violons,  I  altos  et 
basse,  ibid.;  up.  33,  33,  34,  35,  pour  2  violon», 
alto,  violoncelle  et  contrebasse,  Ibid.;  op.  37, 
pour  3  violons,  alto  el  3  violoncelles,  ibid.;. 
op.  3R  Idem,  Ibid.  ;  op.  39, 40, 43,  44,  45,  pour 
2  violons,  alto,  violoncelle  et  contrebasse;  op.  il, 
67  ot  58  pour  2  violons,  alto  et  3  violoncelles; 
op.  59,61,  «7,  SB,  73,73,  74,  78,  80.  82,  Idem, 
ibid.  —  2*  Trente-six  quatuors  pour  1  violons, 
alto  et  violoncelle,  savoir  :  op.  4 ,  8,  9,  31,  38 , 
44,  «6,  47, 48, 49,  50,  51,  53,  54,  55,  56,  63,  63, 
64,  65,  68,  8»;  Paris  et  Leipsick.  —  3*  Trois 
symphonies  a  grand  orchestre,  op.  41,  43,  et 
la  troisième  Urée  de  l'œuvre  12;  Paris  el  Leip- 
sick. —  4"  Trios  pour  piano,  violon  et  violon- 
celle,  op.  3, 14,  20,  ï\,  36,  17;  Paris,  Ptevei 
— V  Sextuor  pour  piano,  1  violons,  alto,  violon- 
celle et  contrebasse,  op.  30,  ibid.  6°  Duoa 
pour  piano  et  violon,  op.  Il,  15,  31,  19,11, 
ibid.  —  7°  Sonates  pour  piano  et  violoncelle, 
op.  16,  ibid.  —  8°  Sonates  pour  piano  *4  mains , 
op.  7, 32,  ibid.  —  9"  Sonate  pour  piano  seul,  op.  3, 
ibid.— 10°  Des  thèmes  variés,  loccntes,  etc.,  pour 
piano  seul,  ibid.  —  II*  Trois  opéras,  savoir  t 
V Alcade  de  la  Vega,  en  3  actes;  le  Colpor- 
teur, en  I  actes  ;  le  Due  de  Cube-,  eu.  1  acte*. 

OPEI.T  (...),  fsntenr  d'orgues  et  dlnstru-  . 
rueiils  à  Ratisbonoe,  né  dans  la  seconde  partie 
du  seiïième  siècle,  fit  un  voyage  en  Italie  et  cons- 
truisit en  1604,  dans  l'église  Saint-Georges  de 
Vérone,  un  orgue  qui  fut  estimé  de  son  temps. 
OPELT  (FB»Bçoi8-GiiiLL»r«E),  receveur 
des  Impots  è  Plauen,  dans  leVoigtiand,  nuis 
conseiller  des  finances  du  royaume  de  Saxe,  à- 
Dresde ,  annonça,  dans  la  Gaulle  musicale  de* 


37Ï  O 

-M  février  et  0  décembre  iSJî,  an  livre  de  sa 
-«•roposruoa  intitulé  i  AUgemeine  Théorie  der 
Mutik  (Théorie  générale  de  la  musique),  et  e>- 
plique  dan»  ses  annonces  11  nature  du  travaux 
par  lesquels  Il  avait  essayé  de  donner  dm  base 
■certaine  a  celle  tliéorie;  mail  de  pareils  ouvrages, 
-quel  qu'en  soit  le  mérite,  ne  rencontrent  guère 
que  de  l'indifférence  dans  le  public,  et  M.  Opett 
-en  fit  par  lui-même  la  triste  expérience.  Il  crut 
alors  exciter  pins  d'intérêt  en  publiant,  comme 
.aperçu  de  son  travail ,  nn  exposé  des  principes 
qui  lui  serrent  de  base,  dans  nne  brochure  de 
48  pages  in-4%  sons  ce  titre  :  Ueber  die  tiatvr 
ùer  Mxuik.  Ein  vorlxu/tger  Auaug  oui  der 
Bereiti  auf  Unteneichnvng  angekiindiglen  : 
Allgemeine*  Théorie  der  Mvtik  (Sur  la  nature 
de  la  musique,  etc.),  Flauen,  1834.  Fink  rendit 
«ompte  de  cet  écrit  dans  la  Gazette  centrale 
■stamtulfuedeLeipeidi(ana.  1834,  n°7);  mais 
fje  crois  que  lui  et  mol  fûmes  les  seuls  lecteurs 
4e  l'ouvrage  de  H.  Opelt.  Inventeur  d'un  ins- 
trument auquel  11  a  donné  le  nom  de  rhythmo- 
métré,  et  qui  a  de  l'analogie  avec  la  Sirène 
4e  Cagniard-de-la-Toiir,  il  avait  été  conduit,  par 
■une  suite  d'expériences,  à  constater  des  rap- 
ports proportionnels  entre  le  temps  mesuré  et  le 
•son  déterminé,  en  ce  que  les  vibrations  du  pen- 
dule, en  raison  de  sa  longueur,  sont  la  mesure 
du  temps,  comme  les  vibrations  de  la  corde  ou 
de  la  colonne  d'air  dans  un  tuyau  déterminent 
l'intonation  du  son  ,  également  en  raison  de  la 
longueur  de  la  corde  on  du  tuyau.  Possédant  une 
in!  traction  solide  en  physique ,  dans  la  science 
■du  calcul  et  dans  la  théorie  de  la  musique,  Opett 
parait  être  d'ailleurs  ctpérimpnUlenr  intelligent. 
"Persuadé  de  l'Infaillibilité  de  ses  résultats,  il  pro- 
•flta  de  l'amélioration  de  sa  position,  après  qu'il 
eut  été  appelé  a  Dresde  oit  il  occupe  une  place 
importante  dans  les  finances,  pour  livrera  l'im- 
pression sa  Théorie  générale  de  la  musique, 
■qui  parut  sous  ce  titra'  AUgemeine  Théorie  der 
MntlW  auf  den  «Aythmut  der  Klangwillen- 
pulse  und  dureh  neue  Vertinnlichvng*mit(el 
«rfaruferf;  Leipalck,  lS51,gr.  in-4". 

Ainsi  que  la  plupart  des  physiciens  et  des  ma- 
thématicien* qui  se  sont  occupés  de  musique, 
Opelt  se  persuade  que  les  bases  de  cet  art  existent 
dans  les  phénomènes  dn  monde  matériel  et 
dans  les  formules  numériques  qu'on  en  déduit. 
Rien  ne  le  prouve  mieux  que  le  titre  donné  a 
-son  premier  opuscule  i  Sur  la  nature  de  la  mu- 
sique. La  nature  de  la  musique,  suivant  lui , 
c'est  ce  qui  résulte  de  ses  expériences  sur  le  mo- 
nocorde, le  pendule  et  le  rhvthmomètre.  De  ces 
expériences.  Il  lire  la  démonstration  de  l'ana- 
logie, ou  plutôt  de  l'identité  des  intervalles  des 


sons  et  des  durées  relatives  de  ceni-d.  De  cm 
intervalles,  il  Tait  sortir  tout  us  système  d'har- 
monie et  de  mélodie;  des  proportions  de  la  durée 
variable  des  sons,  il  déduit  tontes  les  formule» 
des  éléments  rby  Mimiques.  Or,  voilà  bien  tonte 
la  musique  ;  il  n'y  manque  plus  que  le  sentiment 
et  l'imagination,  bagatelles  dont  Opelt  ne  tirait 
pan  grand  compte.  Dana  son  opinion,  le  plaisir  qoa 
procure"  la  musique  ne  consiste  que  dans  le* 
rapports  numériques  des  intervalles  des  sons  et 
dans  ceux  de  la  durée  de  ces  sous,  et  le  plafair 
est  d'autant  plus  vif  que,  les  rapporta  étant  pin* 
simples,  le  calcul  mental  s'en  fait  avec  plus  dn 
facilité.  Nous  voici  donc  ramenés  à  cette  pro- 
position émise  pour  la  première  lois  par  Descartea 
(voyez  ce  nom),  et  qui  a  égaré  la  puissante 
tête  d'Eu  1er,  comme  je  l'ai  démontré  dans  mou 
KjflKts.se  de  FhUtoire  de  l'harmonie  (pages 
74-91).  Il  y  a,  sur  celte  base  prétendue  de  l'art, 
deux  observations  qu'il  importe  de  présenter 
pour  dissiper  les  erreurs  des  physiciens  et  des 
géomètres. 

Remarquons  d'abord  que  les  relations  de  sou» 
fournies  par  les  Instruments  acoustiques  et  dé- 
terminées par  le  calcul  «ont  des  faits  isolés,  des- 
quels ne  peut  sortir  la  loi  de  leur  enchalnemestf 
tonal,  soit  mélodique,  soit  harmonique.  Or  c'est 
le  mouvement  des  sons,  c'est-à-dire  leur  sue- 
cession,  ente  rtu  des  lois  île  tonalité  et  île  rhjlh  me, 
qui  constituent  la  musique.  Ces  lois  sont  des  con- 
ceptions Idéales,  métaphysiques,  et  noa  des  ac- 
quisitions empiriques.  C'est  l'homme  qui  les  a 
criées  et  formulées  diversement  suivant  les  tempe, 
les  lieux  et  lesnuxurs.  Opelt  construit  une  échelle 
chromatique  par  les  principes  do  tons  las  géo- 
mètres, c'est-à-dire,  par  de  faut  iiriucipes  qui 
font  les  tons  inégaux,  bien  qu'ils  soient  sansaucua 
doute  égaux  dans  notre  tonalité,  al  par  de  pré- 
tendus demi-tons  majeurs,  bien  qu'ils  soient 
mineurs'  puisqu'ils  sont  attractifs.  A  grand'peine 
et  par  des  procédés  arbitraires,  H  tire  de  tout 
cela  des  accords;  mais  ces  accord*  sont  im- 
muables :  rien  ne  peut  les  faire  sortir  de  leur 
repos  éternel.  Par  des  moyens  analogues,  Opelt 
trouve  des  éléments  de  rliylhme;  mais  il  n'en 
peut  tirer  une  conception  rhylbtnique.  parce 
qu'une  conception  idéale  no  psjut  naître  de  faits 
matériels. 

Supposons  cependant  que  les  Mpériencea  et 
les  opérations  numériques  de  ce  savant  lui  eus- 
sent fait  trouver  dans  la  nature  ce  que  je  lui 
refuse,  qu'en  pourrait-on  conclure?  fl'est-il  pas 
évident  que  les  hommes  n'ont  eu  aucune  con- 
naissance de  ces  choses  lorsqu'ils  ont  formulé 
leurs  tonalités?  Ne  sait-on  pas  que  les  peuples 
les  plus  barbares  et  les  plus  ignorants  ont  rhylamé 


OPELT  —  ORGANO 


leurtcnante  par  la  seule  loi  de  leur  organisation? 
Me  codmH-ob  pu  l'histoire  (les  premiers  essais 
d'harmonie,  des  développements  de  cette  partie 
de  l'art,  de  te*  traus  forma  lions  et  de  as*  acqui- 
sition! successives  par  de  pures  intuitions  intel- 
lectuelles et  sentimentales  f  Or,  qu'est-ce  que  la 
théorie  de  ces  choses,  si  ce  n'est  i'ei  pose  des  opé- 
rations de  l'esprit  et  du  sentiment  qui  ont  pré- 
sidé à  leur  création,  et  comment  la  théorie  tirée 
de  (ait»  ignorés  pourrait-elle  être  celle  de  l'art? 
81  donc  noua  «apposons  que  ce*  fait»  oit  réelle- 
ment la  valeur  et  la  signification  qu'on  leur  ac- 
corde gratuitement,  ou  n'y  pourra  reconnaître 
que  cette  harmonie  supposée,  par  Leibniz,  avoir 
été  élabfie  par  Dieu  entre  les  phénomènes  du 
monde  physique  et  ceux  de  la  pensée,  ou,  pour 
me  servir  de  la  formule  fondamentale  de  la  phi- 
losophie deSchelling,  l'accord  de  f  intuition  et 
du  (kit,  de  l'Idéal  et  du  réel. 

Hais  cet  accord,  en  quoi  nourrait-il consister? 
Le  voici  :  nul  doute  qu'est  l'absence  des  phé- 
nomènes physiques  de  la  production  des  sons, 
la  musiqse  n'existerait  pas.  De  l'o! nervation  de 
ce»  phénomènes,  de  leur  analyse,  de  l'application 
qu'on  y  fait  du  calcul,  naît  une  science,  c'est-à- 
dire  nue  théorie.  Celle  science  a  un  nom  ;  c'est 
faeovitique.  Elle  s'occupe  uniquement  des  Faits, 
s'attache  à   les  connaître,   en   étudie  les    lois. 


limites  :  ces  limites  se  posant 
où  las  faits  cessent  de  parler,  là  où  l'interven- 
tion de  l'Intelligence,  du  sentiment,  de  l'imagi- 
nation et  de  la  volonté  est  nécessaire  pour  trans- 
former ce*  éléments  en  art  ;  car  les  faite  ne  con- 
tiennent rien  de  tout  cela.  Aux  limites  de  la 
srieucH  de  l'acoustique  commence  donc  la  théorie 
de  la  musique ,  et  l'on  voit  que  cette  antre 
science  no  peut  être  que  psychologique,  suivant 
la  signification  propre  du  mot  Ce  qui  constitue 
l'art,  c'est  l'évolution,  le  mouvement,  la  suc- 
cession, choses  qui  ne  résultent  pas  des  faits  de 
l'acoustique.  Il  n'y  4  dans  ces  faits  ni  levier, 
ni  plan  incliné,  ni  pesanteur  comme  dans  la  mé- 
canique; on  ne  peut  conséquent  ment  former  ni 
une  slalique,  ni  une  dynamique  des  sons,  à 
moins  qu'on  n'aille  chercher  leur  levier,  leur 
attraction  ot  la  loi  de  leur  mouvement  dans  l'Ame 
humaine.  Les  découvertes  de  H.  Opelt  dan»  les 
coïncidences  des  vibrations  des  sons  avec  celles 
du  pendule  sont  intéressantes  et  curieuses;  il 
«porté  une  rare  sagacité  dans  l'examen  de  ces 
nu'la  ainsi  que  dans  les  applications  qu'il  y  bit  du 
calcul,  et  l'on  ne  peut  lui  refuser  d'avoir  fait  [aire 
un  pas  à  la  science,  sons  ce  point  de  vue;  nuls 
cette  science  est  la  théorie  des  vibrations,  non 
celle  de  la  musique,  comme  il  le  croit.  Il  connaît 


la  mesure  des  intervalles  des  sons  et  de  la  durer  ■ 
rie  ceux-ci  ;  mais  il  ignore  les  causes  idéales  dat  - 
leurs  combinaisons,  sans  lesquelles  1»  musique- 
n'existerait  pas. 

ORAFFI  (  PieansMAPCELLin),  abbé  et  com- 
positeur italien,  vivait  vers  le  milieu  du  dix*  - 
septième  siècle,  et  a  fait  imprimer  à  Venise  ; 
1"  Converti  sacri  1,  i,  3,4  e  5  voci,  IS40.  — 
2°  Musiclie  per  gll  congrégation!  ed  altri 
Ivoghi  di  onesta  ricreaitoiu. 

ORAZIO,  surnommé  Oraiietto  delCArpa 
(le  polit  Horace  de  ta  Harpe),  a  cause  de  son 
remarquable  talent  sur  cet  instrument,  fut  con- 
temporain du  célèbre  organiste  Fresoobaldi  (t'ojfs;  - 
ce  nom),  et  vécut  à  Home  de  1*20  a  1640.  Son 
nom  de  famille  est  Inconnu  ;  mais  il  est  cité  pat 
les  écrivains  de  son  temps,  notamment  par 
Pielro  délia  Valle  {Delta  mtuiea  dtlVeià  nottra, 
dans  le  deuxième  volume  des  œuvres  de  J  .-B- 
Dont,  p.  1M),  comme  un  des  artistes  tes  plus 
distingués  de  son  époque,  et  comme  le  premier 
des  virtuoses  sur  la  harpe. 

ORDONETZ(Cbaiaes),  on  plutôt  ORDO- 
NEZ,  compositeur  et  violoniste  espagnol,  né  dan» 
la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle,  entra 
au  service  de  In  chapelle  impériale  de  Vienne  en 
1708.  Il  a  laissé  en  manuscrit  beaucoup  de  sym- 
phonies de  aa  composition,  des  morceaux  de  mu- 
sique d'église,  et  a  fait  graver  à  Lyon,  en  I7su, 
six  quatuors  pour  doux  violons,  alto  et  basse, 
op.  1,  Pendant  son  séjour  en  Allemagne,  il  a  com- 
posé le  petit  opéra  :  Diamal  hat  der  Mat» 
den  Willen  (  Cette  fois  l'homme  est  le  maître  ). 
On  n'a  pu  de  renseignements  sur  la  fin  de  la- 
vie  de  cet  artiste. 

OUFINO  (Vrnoiuo),  musicien  attaché!  la. 
musique  du  dnc  de  Ferrare,  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle,  s'est  lait  connaître  par 
un  recueil  de  compositions  intitule  :  Ltimen- 
taiioni  a  »  v oci,  11b.  1,  Ferrare,  16B». 

ORGANO  (Pramo),  excellent  luthiste,  na- 
quit a  Florence  en  1471.  Les  circonstances  de  s». 
rie  sont  ignorées  :  on  sait  seulement  qne  possé- 
dant une  habileté  incomparable  sur  son  imitai- 
ment,  relativement  au  temps  où  il  vécut,  il  charma. 
se»  contemporains  et  parcourut  l'Italie  au  bruit 
des  applaudissements.  Jl  mourut  a  Rome  en 
I5O0,  à  l'âge  de  vi net-neuf  ans,  et  fut  inhumé 
dt ni  l'Église  d'Aracceli,  où  cette  inscription  fut 
mise  sur  son  tombeau  :  Perino  Orgarto,  Flo- 
renttno,  qui  tingulari  morum  svavifte  ne. 
teitudltiii  non  imiiabUi  concentu,  dubium  re— 
Uqvtl  amablUor  ne  euet  tua  ingmii  boni- 
tait,  anadmlrabttl  artit  excellent  ia  elartor. 
Pnulus  Jacobvu  Marmita  Parmauls  arnica.- 
M.  P.  Virii  annoi  29. 


Wizeoby  G00gle 


374 


ORGAS  —  OR1SICCHI0 


ORGAS  (Ahniml),  lié  1  Aucune  vert  la  lin 
de  aeinèine  siècle.  Tut  maître  de  chapelle  de 
l'église  Saiut-Cjriac  qui  est  la  cathédrale  de 
celte  ville.  On  a  de  lui  :  Motetti  a  quattro,  dn- 
qvt,  tel  e  otto  voci.  In  Ventila,  app.  Alest. 
Vincenti,  1019,  in-4°. 

OHG1ANI  (Don  Théophile),  compositeur 
vénitien,  fui  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  i 
Udine  dans  le  Frioul,  et  vécut  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  a  beaucoup  écrit 
pour  l'église  et  a  composé  la  musique  rie»  opérai 
intitulés:  t°([  Visio  depreuo ,  e  la  vlrtàeo- 
ronata ,  ovvero  V  EUogabale  ri formaio ,  Kpré 
senléau  théâtre  Sanfilnoeto  de  Venlae,  en  1688. 
—  Î"  Dioetete,  représenté  lu  théâtre  S.Angelo, 
k  Venise  en  1687.  —i"  Le  Gare  delP  laganno 
■tdel  amure,  au  théâtres.  Mosè  de  la  même  ville 
en  1 689.  —  4"  R  Tiranno  delvso,  représenté  au 
théâtre  de  Vfcence  en  1691.  —  a*  L'Onor  al  et- 
tnento ,  au  tltéttre  de  San-Fantino,  à  Venise, 
en  1703.  Le  même  ouvrage  avait  été  joué  à 
Breacia,  en  1097,  sous  le  titre  de  GU  amori  di 
Mlnaldo  con  Armida.  —  S'  Armida  regina  dt 
Damasco,  sa  théâtre  de  Vérone,  dans  l'automne 
de  1711:  Orgiani  eet  mort  a  Udine  vers  1714. 

ORGITANO  (Pail),  compositeur  et  cla- 
veciniste, né  à  Xnples  vers  1745,  Tut  élève  du 
Conservatoire  de  la  Pietà  de'  Tûrckini,  et  écri- 
vit, dans  sa  jeunesse,  la  musique  de  quelques 
petits  opéras  pour  les  théfltres  de  second  ordre 
a  Naples,  ainsi  que  la  musique  de  plusieurs  bal- 
lets. En  1771,  Orgilano  était  employé  comme 
masttro  ai  cembalo  sa  théâtre  du  roi,»  Londres. 
Il  a  publié  dans  cette  ville  un  Œuvre  de  six 
sonates  pour  le  clavecin.  On  connaît  aussi  soi» 
son  nom  une  cantate  intitulée  Andromacca, 
avec  accompagnement  de  piano.  Je  crois  que  cet 
artiste  est  mort  k  flapies,  dans  les  dernières  an- 
nées dn  dix  ■huitième  siècle. 

ORG1TANO  (B.PH4SL),  nia  du  précédent, 
naquit  a  Naples  vers  1780.  Élève  de  Sala,  et  non 
de  Paer,  comme  il  est  dit  dans  le  Dictionnaire 
historique  des  musiciens  (Paris,  1810-1811), 
il  montra,  dès  ses  premiers  essais,  d'heureuses 
dispositions  qui  auraient  peut-être  produit  un 
compositeur  distingué,  s'il  n'était  mort  k  la  Heur 
de  l'âge,  a  Paris,  eu  1S1I.  En  1803,  il  Ht  re- 
présenter avec  succès  au  théâtre  des  Fioren- 
ttfu,  k  Naples,  l'opéra  bouffe  Intitulé  :  L'Infermo 
ad  arte.  Cet  ouvrage  tut  joué  sur  les  théâtres 
de  plusieurs  grandes  villes  d'Italie,  et  réussit  par- 
tout. L'année  suivante,  Orgilano  donna  au  même 
théâtre  Non  credere  aile  apparente,  autre 
opéra  bouffe  qui  n'eut  pas  moins  de  succès.  En 
181 1 ,  il  écrivit  a  Paria  quelques  morceaux  qui 
furent  intercalés  dans  le  Plrro  de  Paer,  et  fa- 


çonnait aussi  de  et 
leur  quelques  cantates  et  canionettes  avec  ac- 
compagnement de  piano. 

ORGOBINI  (Heami),  musicien  né  dans  la 
Marche  de  Brandebourg,  vécut  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle  et  au  commencement  du 
suivant.  Il  a  lait  imprimer  un  livre  élémentaire  in- 
titulé :  Mustea  nova  qua  tant  facllii  oitenditvr 
canendi  scientia  ut  brevlssimo  spacio  puera 
artem  cam  abtque  labore  addlseere  qvtant, 
per  Henricvm  Orgotlnum  Marchtacvm;  Leip- 
sic*. ,  1603 ,  in-B*.  Ce  livre  est  en  latin  et  eu  alle- 
mand. Paul  Balduanus  appelle  cet/auteur  Orge- 
Uni  (Bibliotk.   phitosopk.,  p.  Isl  ). 

ORIORYCS  (  Jean),  eanior  a  Dusseldocf 
vers  le  milieu  du  seizième  siècle,  n'a  été  connu 
d'aucun  biographe  ou  bibliographe  jusqu'à  ce  jou." 
Lui  même  nous  apprend,  dans  t'épltre  dédieafoire 
d'un  livre  dont  il  sera  parlé  tout  à  l'heure,  que  son 
maître  de  musique  fut  Martin ,  surnommé  Peu 
d'argent,  nisttradechapelleduducdeClévesetd«i 
Juliers  [voy.  ce  nom).  Le  livre  d'Oridrjus,  l'un  de* 
plus  rares  qu'on  puisse  citer,  a  pour  titre  :  Prae- 
ticx  mûrie*  vtrlusque  prxcepta  brevia  eo- 
rumqueexercitiavaldecommoda,  exopttmo- 
rtUM muticorum  libtds  ea  duntaxat  quxhodie 
in  t«u  sunl ,  studio»  collecta.  IMuteldorpii, 
Jacobas  fiatheniuiexcudebat,  1567,  petit  in-8* 
de  80  feuillets  non  chiffrés,  mais  avec  des  signa- 
tures. L'ouvrage  esl  divisé  ea  deux  parties,  dont 
la  première  traite  du  plajn-chant,  et  l'autre  de  In 
musique  mesurée.  Le  style  en  est  simple,  clair, 
et  l'exposé  des  règles  j  est  fait  avec  beaucoup  dn 
lucidité,  quoique  «Tune  manière  succincte.  Ce  qui 
concerne  l'ancienne  notation,  parti  eu  lièrwnen  t  les 
prolatiom,  y  est  bien  traité.  Le  hasard  m'a  lait 
acquérir  le  seul  exemplaire  que  j'aie  vu  de  eet 
ouvrage,  dans  une  vente  de  livres,  où  il  n'y  en 
avait  aucun  autre  concernant  la  musique. 

ORIGXY  f  Airrotne  -  Jean  -  Burma-  - 
Abraham  D"),  né  k  Reims  en  1734,  acheta  une 
charge  de  conseiller  k  la  cour  des  monnaies,  et 
la  perdit  a  la  révolution  de  1780.  Il  mourut 
ignoré,  au  mois  d'octobre  1798.  On  a  de  lui  une 
bonne  compilation  historique  sur  le  Théâtre- 
Italien  de  Paris  et  sur  les  commencements  de 
l'opéra-comiqae  k  ce  théâtre,  sous  ce  titre  :  Afi- 
naleidn  Théâlre-Ilalien ,  Paris,  1788,  S  vol. 
in-8*. 

ORIS1CCHIO  fAirroim).  C'est  ainsi  que 
Grétrj  (  Mémoires  ou  Basais  lur  la  mvsàau», 
1. 1,  p.  7S),  Burney  {The présent  state  of  Mvsic 
in  France  and  ttaiy,  deuxième  édil.,  p.  30!),  et 
d'après  eux  Gerber  et  ses  copistes,  écrivent  In 
nom  du  compositeur  romain  Awisienhlo  [voye% 
ce  nom).  Je  crois  devoir  ajouter  ici  que  lorsque 


0RISICCH10  —  ORLANDl 


375 


Grétry  arriva  à  Rome  en  I7à9,  ce  maître  était 
déjà  célèbre  par  ta  musique  d'église,  et  que  Bur- 
ney  dit  de  lui  (loe.  cit.)  que  lorsqu'on  exécu- 
tait une  mette  ou  un  motel  du  même  composi- 
teur dam  une  des  églises  de  Rome  (en  1770), 
le  publie  a';  portail  en  Coule.  Knlin,  le  Catalo- 
gua géiièral  de*  membres  de  l'Académie  de  Sainle- 
Cécile  de  Home  (CataiogO  del  maeitri  eom- 
pontori,  del  profeuori  di  malien  e  loeii  dl 
onort,  etc.  (p.  67)  fait  voir  qu'Antonio  àu- 
ritieekio  fiai  gardien  de  la  section  des  maîtres, 
membre*  de  celte  Académie,  pendant  les  années 
1776-1778  ;  d'où  l'on  doit  conclure  qu'il  ne  mou- 
rut pas  aosai  jeune  que  je  l'ai  dit  à  son  article, 
d'après  les  notes  du  Catalogne  manuscrit  de 
l'abbé  Sanlini,  car  puisqu'il  était  déjà  célèbre  et 
maître  sévère  en  1759,  comme  le  dit  Grétry,  il 
ne  pouvait  avoir  moins  de  trente  ans,  et  devait 
être  ronséquemment  âgé  de  cloquante  ans-  au 
moins  lorsque  Casali  (voyea  ce  nom}  iui  suc- 
céda en  1779,  comme  gardien  de  la  section  des 
compositeurs. 

ORISTAGNO  (Jtlt*),  né  i  Trapanl  (Sicile), 
«■  1543  (1),  étudia  In  muiique  a  Païenne,  et 
detiut  organiste  de  la  cliapelle  palatine  (3).  Il 
mourut  dans  cette  ville,  à  nu  âge  très-avancé.  On 
■  publié  Mm  composition  :  i°  Madrigati  a  ï 
vùcl;  Venise,  nngelo  Gardant.,  UH8,  in-4°;  — 
3°  Retpoiuoria  Ratieliati  et  EpiphanUc  Do- 
mini  4  voamt,  Paletme,  Jo,  Aul.  de  Frsnciscis, 
1MI,  in-4°.  On  trouve  aussi  des  madrigaux 
d'QriflliKiiodaos  le  recueil  iiiLiluié  Infidi  lumi ; 
Palerme,  G.  B.  Martago,  in-*°. 

ORLANDl  (Santi),  compositeur  de  l'école 
lenilienne,  tu  commencement  du  dix-septième 
siccie,  a  fait  imprimer  de  sa  composition  :  cinq 
livres:  de  Madrigati  a  i  voei,  in  Ventila,  app. 
Angola  Gardano  FratelU,  1607-1609,  ln-4". 

ORLANDI(Pb>whani>),  professeur  de  sol- 
fège au  Conservatoire  Impérial  de  Milan,  est  né 
A  Parme  en  1777.  Rngarti,  organiste  à  Colorno, 
Inl  donna  les  premières  leçon*  de  musique,  puis 
il  continua  ses  étude*  sous  la  direction  de  Glii- 
retti  a  Parme ,  et  Paér  lui  donna  quelques  con- 
seils. En  1703,  il  entra  en  Conservatoire  de  la 
Pietà  de'  Tvrchini,  à  Kaples,  pour  y  apprendre 
le  contrepoint  loua  Sala  et  Tritto.  De  retour  à 
Parme  à  l'âge  de  vingt-deux  an*,  Il  y  obtint  un 
emploi  dans  la  musique  de  la  cour,  et  bientôt 
«pré*  il  commença  à  écrire  pour  le  Illettré.  Au 
carnaval  de  1801,  il  donna  i  Parme  la  PupiUa 
tcoaeie;  au  printemps,  il  écrivit  pour  la  Seala, 
kMilta,  Il  Podeslà  diChioggia,  considéré  à  juste 

(H  Uonillorr.  BlblloUi,  Sic.  t.  I,  p.'tli. 


titre  comme  un  de  ses  meillenrs  ouvrages,  et  qui 
a  été  joué  avec  succès  au  ThéA  Ire-Italien  de  Parti. 
Dans  la  même  année,  il  composa  encore  Aie- 
mira  e  Cimene,  pour  Florence,  et  l'Avaro, 
pour  Bologne.  Jusqu'en  1607  il  montra  la  même 
fécondité,  et  quoique  ses  ouvrages  fussent  en  gé- 
néral d'une  inspiration  et  d'une  facture  asset  fai- 
bles. Il  jouissait  alors  d'une  brillante  réputation. 
Un  décret  du  vice-roi  d'Italie  l'appela  à  Milan, 
en  1606,  comme  professeur  de  musique  et  de 
chant  du  pensionnat  des  Pages;  mais  trois  ans 
après,  cette  institution  ayanl  été  supprimée, 'Or- 
landi entra  au  Conservatoire  de  Milan,  en  qua- 
lité de  professeur  de  solfège.  En  1828,  il  fui  ap- 
pelé a  Municti  comme  professeur  de  chant.  Je 
crois  qu'il  est  mort  dans  celte  ville  vers  1840. 

Depuis  1(03  jusqu'en  1814,   Orlandi  a  écrit 
pour  divers  théâtres  les  ouvrages  dont  les  titres 
i  suivent  :  1801 ,  /  Furbi  aile  noue,  a  Rome, 
i  pour  le  carnaval  ;  L'Amore  ttravagante,  a  Mi- 
I  lan,  pour  le  printemps;  L'Amore  deluto,  i  Plo- 
;  rence.  1803,  /(  Flore ,  a  Venise  dans  l'été.  1304, 
:  La  Spcia  contraitata,  a  Rome,  pour  le  car- 
!  naval;  H  Sartore  declamatore,  à  Milan,  au 
j  printemps;  JVIno,  à  Brescia,  dans  Tété;  La  VU- 
■■  lanella  fortvnala,  a  Turin,  pour  l'antomne. 
180»,  Le  ffone  ckimeriche,  à  Milan,  pour  le 
carnaval  ;  Le  Noue  poetiche,  à  Gènes,  pour  le 
I  printemps.  1806,  71  Corroda,  à  Turin,  pour  le 
I  carnaval  i  /(  Metodanza,  à  Milan,  dans  la  même 
|  saison,  i  l'occasion  du  mariage  du  prince  Eu- 
gène, vice-rai  du  royaume  d'Italie;  1  RagglH 
amenai,  au  théâtre  de  la  Scala,  e  Milan,  pour 
le  printemps.  1H07,  IlBaloardo  ,  a  Venise,  pour 
le  carnaval.  IMS,  La  Dama soldaio,  à  (iênes, 
pour  le  printemps  j  L'Uomo  bénéfice,  à  Turin, 
dans  l'été.  isoy,  L'Amico  oWT  Coma..  18  il,  II 
Matrimonto  per  iventmento.  I8i3,  Il  Qui- 
proquo, à  Milan,  pour  le  carnaval  ;  II  Cicitbeo 
bwlato,  an  printemps,  dans  la  même  ville.  1613, 
ZtUema  e  Zelima.  181*,  Rodriga  di  Vatenza; 
La  Pedro,  Après  les  premiers  succès  de  Rosainî, 
Orlandi  comprit  qu'il  ne  pouvait  lutter  avec  un 
tel  artiste,  et  il  cessa  d'écrire  pour  la  scène, 
udêpendammeati  de  se*  opérai,  il  a  écrit  qua- 
tre   meaae*   solenniilles,    plusieurs    motets,  et 
plus  de  cent  composition*  de  différents  genres, 
parmi  lesquelles  on  remarque  un  ballet  en  cinq 
actes,  beaucoup  de  morceaux  détaché*  pour  dl- 
vere  opéras,  cinq  onceur*  pour  l' A  Icette  d'Alfleri , 
une  cantate  a  3  voix,  un    nocturne  a  S  voix, 
dédié  au  roi  de  Wurtemberg  en  1836. 

La  fille  d'Orlandi,  née  à  Parme  en  I  s  1 1 ,  morts 
à  Re^gio  le  13  novembre  1634,  à  l'Age  de  vingt- 
trois  ans ,  «val!  déhulé  d'une  manière  titillante 
dans  l'opéra  sérieux,  et  s'était  uitapplaudirdant 


ORLANDI  —  ORLOWSK1 


Anna  Bolena.  de  Doniietii,  et  Karma,  de  Del-   . 

ORLANDINI   (Joseph-Mahie),   composi-   ! 
leur  dramatique,  est  nomme  simplement  Joiepft  | 
Oriandiiii,  clans  le  catalogue  dea  Académiciens   | 
philharmoniques  de  Bologne  inlilulé  Série  Cro-  { 
nologica  de'  Princlpi  deW  Academla  de'  Fi-  ! 
larmovd  di  Bologna  (p.  13 ) ;  niait  Allecci  le 
Domine  partout  Jotcph- Marie,  d'après  les  li-  \ 
frets  des  opéras  qu'il  a  mis  en  musique.  Sui-   ; 
Tant  le  mime  catalogue,  Orlandini  aurait  été 
Florehtln,  mais  les  mêmes  livrets  le  disent  Bo-   i 
Ion  sis  (Bolcgnete)  :  c'est  à  ceux-ci  qu'il  faut  I 
ajouter  Toi.   Orlandini  naquit  fera  1090  et  brilla  i 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
Son  maître  de  contrepoint  hit  le  P.  Dominique   \ 
Scorpioni  qui.  vers  I*  fin  de  sa  vie,  rut  maître  de  ' 
chapelle  de  la  cathédrale  de  Heaiiue.  Orlandini 
ér.rivit  d'abord  pour  ie  théttre  de  Ferrare,  puis 
composa  pour  ceux  de  Bologne  et  de  Venise,  Sui- 
raat  les  notes  qui  avaient  été  envoyées  d'Italie  a 
La  Borde,  cet  artiste  Tut  maître  de  chapelle  du 
grand-duc  de  Toscane  (Essai  sur  la  musique, 
t.  III,  p   107).  Il  fut  agrégé  à  l'Académie  ries 
Philharmoniques  de  Bologne  en  1719.  Les  titres 
connus  de  ses  ouvrages  sont  ceux-ci  :  1  "  Farai- 
mane,  eu  1710;  —  1"  La  Fede  tradila  e  ven- 
dicata,   à  Venise,  1718;  —  3°  Carlo  re  iTAl- 
lemagna,  ibid,  1714;  —  i"  L'Innocenta  gius- 
tificata,  OU.,  1714  ;  —  5*  Meropc,  d'Apostolo 
leoo,  en  1717  ;  —  0*  Antigona,  à  Bologne,  en 
1718.  Cet  opér»  fut  repris  à  Venise  et  i  Bolo- 
gne en  1731,  17M  «41717;  —  7"  Lucio  Papirio, 
à  Venise,  eu  1718;  —  t' Ifigenia  in  Tavrtde, 
en  1719;—  9°  Partie,  à  Bologne,  en  1710;  _ 
10"  GrUelda ,  ibid.,  dans  la   même  année  ;  — 
H"  .Vérone,  a   Venise,  en  1711  ;  —  11*  Giu- 
ditta,  oratorio,  I  AncOne,en  1711;  — Oronta, 
h  Hilan,  en  1734  ;  —  14°  Bérénice,  a  Venise,  en 
171a;—  lâ°f.4delnlde,ibid.,  1719;—  10"  La 
Donna  nobile,  en  1730  ;  —  17°  Maatmiano,  a 
Venise, 1130;—  18"  LnScialaquatore, en  174à. 

ORLANDO  DI  LASSO.  V.  LASSUS  {Or 
LiriD  ou  Roland  DE). 

ORLOFF  (GaËooiBE-WLSDiniR ,  comte), 
né  à  Pelersbourg  en  1777,  remplit,  dan*  sa  jeu- 
nesae,  plusieurs  fonetions  publiques,  et  tut  éleTé 
en  181Î  au  rang  de  sénateur.  Obligé  de  vuyager 
pour  aa  santé,  il  visita  l'Italie,  et  fit  on  séjour 
de  plusieurs  années  a  Paris,  où  il  se  lia  avec 
diverses  personnes  distinguées  du  parti  libéral. 
Ces  liaisons  lui  nuisirent  dans  l'esprit  de  l'empe- 
reur Alexandre,  et  lorsque  le  comte  retourna 
à  Péterabotirg,  ce  monarque  hri  Interdit  de  sié- 
ger dans  le  sénat;  cependant  cette  Interdiction 
fat  bientôt  lerte.  Le   comte  Orloff  mourut  à 


Pelersbourg  le  4  juillet  1816,  d'un  coup  d'apo- 
plexie, a  l'âge  de  quarante-nuil  ans.  11  a  beau- 
coup éuril ,  en  russe  et  en  frincaii,  car  l'bls- 
loire,  la  politique,  la  lilleralnre  et  les  arts. 
Quérard  dit  (  voyez  La  France  littéraire,  t.  6. 
p.  Ml  )  que  M  Amaury-Duval  est  le  véritable 
auteur  des  ouvrages  en  langue  française  pu- 
bliés sous  le  nom  du  comte  Orloff;  jlgnom 
si  cette  assertion  est  fondée.  Quoi  qu'il  en  sait, 
au  nombre  de  ces  livres  on  trouve  celui  qui  ■ 
pour  titre  :  Eutti  sur  l'histoire  de  la  musique 
en  Italie,  depuis  les  temps  les  plus  anciens 
jusqu'à  nos  jour*;  Paris,  Dufarl,  1811,  1  vol, 
iii-8".  Adolphe  Wagner  de  Leipsici  a  traduit  en 
allemand  cet  ouvrage,  sous  ce  titre  i  Entwurf 
einer  GescMchtederUalianischen  Mvsik.ttc, 
Letpaick,  1814,  ln-8*.  Il  y  en  a  aussi  une  tra- 
duction italienne.  L'auteur  de  l'article  Orloff  du 
Lexique  universel  do  musique  publié  par  Schil- 
ling dit  que  la  compilation  ri'OrioIfest  tirée  eu- 
grande  partie  du  Dictionnaire  des  artistes  musi- 
ciens, de  l'abbé  Bertini  ;  mais  ce  dictionnaire 
n'est  presque  qu'une  traduction  de  celui  des 
musiciens  publié  en  français  par  Choron  et 
Fayolle,  et  celui-ci  est  lui-même  traduit,  avec 
beaucoup  de  négligence,  de  l'ancien  Leiiijnc  de 
Gerber.  Cest  le  Dictionnaire  de  Choron  et 
Fayolle  que  le  comte  cils  partout,  et  je  ne  crois 
pas  qu'il  ait  en  connaissance  de  celui  de  BertinL 
Au  surplus,  si  le  Dictionnaire  de  Choron  a  beau- 
coup servi  su  comte  Orloff  pour  sa  compilation 
mal  faite,  ce  n'est  pas  le  seul  livre  auquel  il  ait 
emprunté  des  renseignements  remplis  d'inexacti- 
tudes, de  noms  défigurés  et  de  fausses  dates. 
Le  volume,  concernant  les  musiciens,  du  livre, 
intitulé  Biographla  degli  Uominl  del  régna  di 
Napoïi  (Naples;  1819,  in-4°)  lui  a  fourni  tout 
ce  qu'il  rapporte  des  artirtea  de  l'école  napoli- 
taine :  Il  en  a  pris  ton!  le  reste  dans  Laborde, 
qu'il  appelle  tin  élaguent  écrivain.  J'ai  conna- 
is comte  Orloff  è  Parie  ;  H  aimait  beaucoup  la 
musique,  mais  il  n'y  entendait  rien,  et  son  igno- 
rance de  la  partie  scolnstique,  scientifique  el  litté- 
raire de  cet  art  était  complète.  Ce  qu'il  dit  de  la 
musique  des  anciens  et  de  celle  du  moyen  Age  n'a. 
point  de  sen»;  il  confond  leslylede  toutes  les  épo- 
ques de  la  musique  moderne  :  il  appelle  Viadans, 
Viadamn,  Graun,  Grav.it,  Gerber,  Gaebor, 
Forkel,  /«tel,  de,,  etc.  On  ne  finirait  pas  si  l'on- 
voulait  relever  toutes  les  Itévues  de  ce  livre. 

ORLOWSKI  (ABTomB),violonlsleet com- 
positeur polonais,  est  né  h  Varsovie-  en  1811 
suivant  M.  Sovtinski  (  Les  Musiciens  polonais, 
p.  444),  mais  v rassemblement  quelques  années- 
plus  10t.  Il  fit  ses  études  musicales  an  Conserva- 
toire de  cette  ville,  el  y  reçut  les  leçons   de  Bit- 


ORLOWSKI  —  GBNITHOPARCUS 


ITT 


lawski  pour  le  violon,  lïliner  (voyczee nom  ))ui 
enseigna  la  composition.  Lee  premiers  prix  de 
'  Tiolon  ut  de  piano  lui  furent  décernés  eu  1823  ; 
puis  H  écrivit  la  musique  d'un  ballet  en  an 
•cte,  qui  Tut  représenté  au  grand  théâtre  de 
Varsovie  en  18!*.  Lorsqueses  études  de  eompn- 
ailion  furent  plus*  avancées,  il  écrivit  la  musi- 
que d'un  nouveau  ballet  en  trois  actes,  intitulé: 
Envahissement  de  l'Espagne  par  les  Havres, 
qui  obtint  quelque»  représentai  ions  su  même 
théâtre,  en  18S7.  Après  avoir  passé  quelque 
temps  en  Allemagne,  H.  Orlowikl  arriva  a  Paria 
en  1830.  Pendant  son  séjour  dans  celte  ville, 
il  compléta  sac  étude*  de  composition  sous  la  di- 
rection de  Lesueur,  pui»  il  se  rendit  à  Rouen  et 
ï  dirigea  pendant  quelque  temps  l'orchestre  du 
théâtre  et  celui  de  la  société  Philharmonique.  Il 
y  remit  en  musique  l'opéra  de  Planant  Intitulé 
Le  Mari  de  circonstance,  qui  fut  joué  au 
Théâtre  des  Arts  en  1(34,  et  qui  obtint  du  succès. 
Usé  depuis  lors  a  Rouen,  comme  professeur  de 
piano  et  d'accompagnement,  il  s';  est  livré  ex- 
clusivement à  l'enseignement.  Les  ouvrages 
connus  de  cet  artiste  sont  :  —  1°  Trio  pour 
piano,  violon  et  violoncelle,  op.  1  ;  Varsovie, 
Briexina;  —  î'  Polonaises  pour  piano  senl, 
ihid.;  —  3'  Plusieurs  Mazurccks,  fbid.;  — 
4*  Trois  rondos  pour  piano,  Paris,  Launer  ;  — 
6*  Sonate  pour  piano  et  violon  ;  Paris,  Ricliault. 
—  8°  Duo  pour  piano  et  violon  sur  des  airs 
polonais,  avec  Alb.  Sowinski  ;  Paris, Launer;  — 
7°  Trois  suites  de  caprices  pour  piano  seul  ; 
Paria,  Lemolne;  —  B°  Duo  pour  piano  et  violon; 
Purin,  Chsllloi.  —  9°  Yahespour  piano  *  4  mains, 
Paris,  Leiuoine.  —  10*  Romances  françaises  ; 
Paris,  Launer;—  lt°  Quatuor  pour  piano,  violon, 
alto  et  violoncelle  (en  manuscrit). 

OBNITHOPARCUS  (André),  ou  OR- 
.VITOPARCHUS  suivant  l'orthographe  adop- 
tée par  lui-même,  écrivain  sur  la  musique, 
dont  le  nom  allemand  était  Vogelsang  (I),  na- 
quit a  Meininaen  au  duché  de  Saxe  de  ce  nom, 
dans  ia  seconde  moitié  du  quinzième  siècle. 
On  ignore  quels  (tirent  ses  emplois  et  oh  II 
vécut  ;  il  prend  seulement  te  titre  de  maî- 
tre es  arts  (  aritum  tnagislcr  )  au  titre  du 
livre  que  nous  avons  sous  son  nom.  Il  voyagea 
beaucoup,  el  l'on  volt,  en  plusieurs  endroits,  que 


son  livre  est  le  résumé  de  leçons  publiques 
sur  tu  musique  qu'il  donna  à  Tubinge,  Heiriel- 
htrgelMajenee.  Le  troisième  livre  de  son  Traité 
do  musique  est  dédié  à  Philippe  Suros,  profes- 
seur au  gvmnasse  de  Meidelberg,  do  qui  il  avait 
reçu  l'hospitalité  en  visitant  cette  ville  :  Exper- 
tes sunt  (dit-il)  cum  hospitatitale  libérait- 
tatem,  quo  fit  ut  omîtes  Bviarlcii  ggmnosil 
quant  Heydelbergamnominavt,  maglstri, etc. 
Un  passage  de  la  fin  du  troisième  livre  contient  la 
longue  énumérallon  des  contrées  qu'il  a  parcou- 
rues; El  dit  nue  non  voyage  s'est  élendudans  cinq 
royaumes,  savoir:  la  Panrtonie  (l'Autriche et 
toutes  ses  provinces),  la  Sarmatie(  la  Russie  et  la 
Pologne),  la  Bohème,  la  Dacie( la  Transylvanie, 
la  Moldavie  et  la  Valachlc)  et  toute  l'Allemagne. 
J'ai,  dit-il,  visité  soi  un  te- trois  diocèses,  trois 
cent  quarante  Tilles,  elj'al  tu  des  peuples  et  des 
hommes  d'une  infinité  de  mœurs  différentes; 
j'ai  navigué  sur  deux  mers,  savoir  :  la  Baltique 
elle  grand  Océan,  etc.  (1).  Une  phraaede  la  dé- 
dicace du  second  livre  i  Georges  Bracchius, 
chantre  de  l'école  primaire  de  Stuttgard,  pour- 
rait faire  croire  qu'il  habitait  la  Souabe,  ou  dn 
inoins  qu'il  y  avait  été,  car  il  félicite  ce  savant 
de  ce  qu'il  est  en  vénération  dan*  ce  pays  et  dans 
la  haute  Allemagne  pourse*  connaissances  Ren- 
dues (in  Suevta  ac  Ma  svperior  veveratvr 
Germania  ).  Enfin  on  voit  par  le  huitième  cha- 
pitre du  second  livre  qu'il  visita  Prague,  car  il  y 
parle  d'un  organiste  du  château  de  cette  ville, 
fort  ignorant,  selon  lui,  qui  osait  faire  la  criti- 
que de  la  doctrine  de  Gafori  sur  les  proportions 
de  la  notation.  OrnitlMparcus  traite  ce  pauvre 
homme  en  ternies  très-durs.  Il  est  vraisem- 
blable qn'il  en  agissait  ainsi  avec  tons  ceux  dont 
il  ne  partageait  pas  les  opinions,  et  qu'il  s'était 
fait  beaucoup  d'ennemis,  car  ses  épttres dédica- 
tolres  des  quatre  livres  de  son  Traité  de  mu- 
sique, adressées  aux  magistrats  de  la  ville  de 
Luuebourg  ,  à  Georges  Bracchius,  a  Philippe 
Surns  et  a  Arnold  Sehlfck ,  musicien  et  organiste 
du  prince  palatin,  électeur  de  Bavière,  se  termi- 
nent toutes  par  la  prière  de  le  défendre  contre 
tesenvieux,  les  Zolla  et  les  Tersitei. 

Le  livre  d'Ornithoparcus  est  un  des  meilleurs 
de  l'époque  oh  11  parut;  il  a  pour  titre  :  Miute* 
actinie  Micrologut,  Itbris  quatuor  digestus 
omnibus  musicm  ttudionti  no»  minus  vtilit 
quai»  ncceisarivs.  On  lit  a  la  fin  dn  volume  : 


•olrlwqneOCTiMallMLii- 


378 


0R3ITR0PARCUS  -  ORPHÉE 


iwuwni  est  hoc  opnt  Liptix  m  xdibm 
Valetiim  Seknmani,  mente  jantuaio,  anni 
Virqiitel  parins  deciml  teplimi  tvpra  *es- 
çnintiUetimum  (1517),  Leone  aecimo  ponlh 
fiée  maxfmo,  ae  MaxiinUiami  glorioaitimo 
imperaiore  arbi  terrarum  priaàdentibvi, 
in-*A  oM.rjettesHrtioa. qui estdelapw* grande 


Pari*  { in-*'  V,  ■•  M74-A),  i  la  Bsdiotheque 
royale  de  Bertii  et  à  eelle  de  Saint-Marc  de 
Venise.  Deux  autre»  éditions  non  moins  rare» 
ont  et*  publiées  en  1519  et  1531.  La  première 
est  1  la  Uihliotlieqne  royale  de  Berlin  ;  l'autre  a 
la  Bibliothèque  Impériale  da  Parte  Elle*  ont 
été  imprimée»  toutes  deux  i  Leipsick  par  Va- 
lent™ Scbnmann,  et  ont  cette  louacriptloa  :  Sx- 
etutum  ett  hoc  ojmi,  âemut  catligatitm  re- 
cognitumque ,  l.iptia'  in  xdibus  Vaientâd 
Sekvmanni  coleographi  tolertiuimi,  mente 
dprili ,  anni  l'irgmei  parlas  vndtvigwml 
tupra  taqtilmilietlmsm.  Les  date»  seules 
ton!  différente»,  et  leur  format  est  m-4*  rie 
13  feuilles  et  demie.  Il  eat  bien  remarquable  une 
Forkel,  à  qui  l'on  doit  la  connaissance  de  l'é- 
dttmade  1519,  n'ait  pas  vu  qu'elle  ne  pouvait 
être  la  première,  puisqu'on  j  voit  eei  mot*  : 
demio  eattioatnm  recognitumque,  et  qu'il  ait 
considéré  comme  une  deuiième  édition  celle  de 
Cologne ,  15.15,  la-8"  oblong,  que  Wallber  avait 
consultée,  et  qu'il  a  fait  connaître.  Ce  lexicogra- 
phe de  la  musique  a  noté  en  marge  de  son  exem- 
plaire eue  autre  édition  île  Cologne,  1513.* 
Scbacht  <  coy.  ce  nom),  cité  par  Gerber,  indique 
une  cinquième  édition  du  même  ouvrage  por- 
tant la  date  de  Cologne,  1540.  Il  y  a  donc  eu 
■il  éditions  du  livre  tl 'Omit  ho  parais.  Toutes 
«ont  de  la  même  rareté,  et  par  une  bizarrerie 
attachée  a  ce  livre,  il  est  aussi  difficile  de  trouver 
aujourd'hui  la  traduction  anglaise  que  Doivland 
(  voues  ce  nom  |  en  fit  au  commencement  du 
dix-septième  siècle,  et  qui  a  pour  titre  :  Andréas 
Onùthoparcvj  kis  Micrologut,  or  introduc- 
tion ;con!aining  ike  art  ofSinging.  Dlgated 
irtto  foure  Booîet,  not  ondij  profitable,  but 
alto  necatarg  for  ail  that  the  art^ttuUonts 
of  lâatidie.  London;  1809,  petit  in-fol.  de  91 
page*. 

Le  Hicrolngue  d'Oreilboparcns  est  divisé  en 
quatre  livres.  Dans  le  premier,  après  les  préli- 
minaires obligé*  des  ancien*  traités  de  musique, 
concernant  la  définition  de  cet  art ,  sa  division 
en  diverses  parties,  son  éloge,  etc.,  on  trouve 
un  traité  du  plsin-cliant  qui  renferme  de  bonnes 
choses  sur  les  tous  et  sur  les  nuances.  Le  second 
livre  est  un  traité  de  la  musique  mesurée  :  tout 
ce  qui)  renferme  sur  fa  notation  et  la  mesure 


est  excellent.  Le  troisième  traite  de*  accents  et 
de*  diverse*  sortes  de  points  musicaux.  Le  qua.- 
trième  est  un  traité  d«j  contrepoint,  dont  les 


meacemeot  du  dix-septième  siècle,  vécut  d'abord 
4  Venise,  puis  aBa  a  ta  et 

enfin  fut  attaché  a  la  m 
Vienne,  en  qualité  de  or 
de  sa  composition  :  i°  Cansonette  a  tre  vaci, 
i  lin.  1;  Venise,  1590.—  1*  fcfem,lib.  1;  ibid., 
1594.  —  t"  Entrées  (M/rwfen)*  cinq  et  six  voix, 
|  Hdmstadl,  1597.   Un   recueil  de  motets  de  cet 
■  artiste,  publié  t  Venise  en  1*17,  semble  indi- 
!  quer  qu'il  était  alors  retourné  en  Italie. 
|      OROSTAKDER   (Aanat),   magister  et 
i  eantor  à  Weslerat,  en  Suède,  dans  les  pre- 
mières années  dn  dix-huitième  siècle,  a  publié 
i   un  traité  élémentaire  de  musique,  en  langue  sué- 
doise, intitulé  :  Compendinm  wmtteum,  am- 
ntamiriftrett ,    tU   de    Sluderandort  tietut 
Waterxi  (Abrégé  de  musique,  compilé  pout  l'o- 
tage des  étudiants  de  Westerns),  Wssteras,  1703. 
OROUX  (L'abbé)i  d'abord  abbé  de  Fontaine- 
le  Comte,  Tut  enauile  chanoine  de  Saint  Léonant 
de  Efoblac,  et  chapelain  du  roi.  Il  vécut  dans  la 
seconde  incité  iln  dix-huitième  siècle.  Au  nombre 
de  ses  ouvrages,  on  trouve  une  Histoire  ecclc- 
tiattiqne  de  ta  cour  de  France;  Paris,  1776- 
1777 ,  S  vol.  în-**.  Ce  livre  renlerme  l'histoire 
de  la  cliapelle  et  de  la  musique  du  roi,  avec  des 


ORPHÉE,   personnage  mythique  ou  réel, 

I  dont  l'existence  est  généralement  plseée  environ 
<  t iimu  siècles  avant  rère  chrétienne,  et  qui,  con- 
i  séquemmeut  serait  postérieur  d'environ  trois 
;  siècles  à  Olen  (twjftt  ce  nom  ) ,  prêtre  clisnteur 
'  de  Delon.  Il  naquit  dans  la  Thrtce  et  lot  fils 
d'Œagre,  roi  d'une  partie  de  cette  contrée.  La 
mythologie  lui  donne  Apollon  pour  père,  et  pour 
mère  la  muse  Calliopc.  Chex  les  Grecs,  Orphée 
est  le  mit  lie  de  la  puissance  irrésistible  de  la 
musique  unie  à  la  poésie  sur  tous  les  êtres  or- 
ganisés, el  même  sur  la  nature  inorganique. 
Contemporain  des  Argonautes,  il  les  accompagne 
dans  leur  expédition;  aux  sons  de  sa  Ivre,  le 
navire  Àrgo  Tend  les  flots  et  porte  avec  rapidité 
les  héros  vers  la  Colcbide  ;  par  ses  chants,  il  ar- 
rache ses  compagnons  aux  séductions  des  femme* 
deLemnos;ll  arrête  par  ses  acconlsliarrnonieux  la 
perpétuel  le  a  gi  i  a  t  io  n  ri  es  S  )  m  plégades  qui  au  raient 
brisé  le  navire  a  son  passage  ;  il  endort  le  dragon. 
gardien  de  la  toison  d'or,  que  vont  conquérir 
les  Argonautes  ;  au  retour ,  le  charme  de  ses 
mélodies  parvient  à  soustraire  les  héros  aux  eu- 


ORPHEE  —  ORSLElt 


179 


chantements  de*  sirènes;  enfin,  après  la  mort 
de  «on  Eurydice,  il  détend  eux  enfers  pour  re- 
deanmder  sa  compagne*  Plu  ton;  fc ses  accents, 
Cerbère  combe  la  tète,  Caron  le  transporte  dans 
m  barque ,  les  Fîmes  cessent  de  tourmenter  les 
ombrai,  l'inflexible  population  dn  Tartere  «et 
émue,  Proserplne  l'attendrit,  et  Pluton  cède  a  la 
voix  du  chantre  divin.  Une  seule  condition  est 
misa  an  retour  d'Eurydice  anr  la  terre.  Orphée  ne 
doit  pas  se  retourner  jusqu'à  ce  que  tous  deux, 
aient  revu  la  lumière  du  soleil;  mais  ta  passion 
remporte;  déjfc  près  des  portes  de  l'enfer,  Orphée 
veut  revoir  l'objet  de  son  amour,  et  bientôt  II  le 
voit  disparaître  pour  jamais .  Orphée ,  à  qui  le 
nom  de  Chantre  de  la  Tkrace  est  resté, 
fut  le  civilisateur  de  ce  pays  par  le  charme 
de  son  art  :  la  tradition  qui  lut  fait  donner  la 
mort  et  disperser  set  membres  par  le»  bac- 
chantes appelées  Ménades,  n'a  d'autre  signifi- 
cation que  celle  d'une  réaction  de  la  barbarie 
des  Thrace."  contre  un  commencement  de  ci  ri  Usa. 
tien.  L'opinion  de  Cicéron  qu'il  n'y  a  jamais  eu 
à'Orphée  {De  notera  dtorum,  Ifb.  I,  atxt.  38} 
est  vraisemblablement  trop  absolue  ;  car  suivant 
la  tradition  la  plot  généra lement  admise,  ce 
poète  chanteur  n'a  précédé  ta  naissance  d'Ho- 
mère que  d'environ  quatre  cents  a»,  et  l'on 
doit  croire  que  l'auteur  de  Ylliadâ  et  de  l'Odyaéo 
a  trouvé  des  modèles  et  dea  ressources  pour  les 
épisodes  de  tes  grands  poèmes  chex  tout  cas 
chanteurs  dea  temps  héroïques  considérés  au- 
jourd'hui comme  fabuleux,  tell  qu'Olen,  Linus, 
Orphée,  Musée,  Tliamyris  et  Pbflatnmon.  La 
réalité  du  personnage  s'est  perdue  août  les  fables 
dont  on  l'a  environnée.  Toutefois,  il  est  Imrs  de 
doute  quo  les  Argonauliquet,  les  Bymnei,  et 
d'autres  poèmes  qnt  tut  ont  été  attribués,  sont 
postérieurs  au  commencement  de  l'ère  chré- 
tienne. Ce  qui  les  concerne  a  été  éclaire!  par  da 
boni  travaux  philologique!  publiée  depuis  le  com- 
mencement du  dix -neuvième  siècle. 

ORSCRLER ( JEm-Gïoacts ),  nélBrealiu, 
en  1898,  reçut  les  premières  leçons  de  musique 
de  l'organiste  Kirtten.  Il  entra  ensuite  comme 
page  au  service  du  comte  Zirotin  qui  le  fit 
voyager,  l'envoya  à  Berlin  pour  étudier  le  violon 
tous  la  direction  de  Frej  et  de  fioaetti ,  et  a 
Vienne,  où  il  prit  des  leçons  de  contrepoint  chex 
Fux.  En  1710  Orschler  se  rendit  a  Olmulx  die» 
le  prince  de  Lichtenatein,  qui  le  fit  son  mattre 
.  de  chapelle.  En  I7M  il  était  encore  au  service 
de  la  cour  de  Vienne  comme  violoniste,  quoi- 
qu'il lut  âgé  de  soixante-huit  ans.  Cet  artiste  n'a 
rien  publié,  mail  il  a  laissé  en  manuscrit  beau- 
coup de  symphonies  a  quatre  parties  pour  l'é- 
glise, 34  trios  de  violon,  et  0  solo». 


ORS1  (Le  Pire),  moine  eélestln  du  couvent 
de  Breecla,  fut  mattre  de  chapelle  de  l'église  de 
GU  Anginlt  de-  cette  rille,  vert  le  milieu  du  dix- 
tepttème  siècle.  Il  a  publié  des  Matetti  atree 
quattro  voci  eo'l  batto  per  l'organa ,-  Venetia, 
app.  Aleis.  Vincenti,  1647,  in-4°. 

ORS1NI  (  GtETtti) ,  cootraltlste  italien,  fut 
attaché  à  la  musique  de  l'empereur  Charles  VI, 
Il  possédait  une  des  plus  belles  roii  qu'un  eût 
jamais  entendues,  et  le  style  large  et  pur  de  son 
exécution  portait  Témotion  dans  le  cceur  de  ceux 
qui  l'entendaient.  En  1733,  il  chanta  dans  l'o- 
péra Costawa  e  fortata,  de  Fux,  qui  fat  exé- 
cuté en  plein  air,  h  Prague,  pour  le  couronne- 
ment rie  l'empereur.  Francoit  Benda  et  Quant, 
qui  l'entendirent  alors,  lui  accordent  les  plus 
grands  éloges.  Orsini  conserva  ta  belle  roix  jus- 
qu'à, la  fin  de  ses  jours.  Il  mourut  a  Vienne, 
dans  un  âge  avancé,  vert  17W. 

OHSINI  (Lonis),  compositeur  napolitain, 
élève  dn  collège  de  musique  de  S.  Pletro  a 
Majella,  a  lait  son  débat  à  la  scène  par  la 
composition  de  l'opéra  intitulé  t  l'Snao  rfi  SM- 
loph,  représenté  au  théâtre  A'uouo  de  Naples, 
dans  l'automne  de  183*.  Cet  ouvrage,  Ires-faible, 
n'obtint  que  trois  représentation».  A  l'automne  de 
lg35,  Orsini  donna  au  théâtre  Alfieri,  de  Florence, 
La  Fia  de'  Tolomet,  qui  n'eut  pas  une  plus 
longue  existence.  J'ignore  si  cet  artiste  est  la 
même  qui  a  publié  :  1°  Six  trios  pour  3  violons; 
Milan,  Hlcordi. —  r'Troisduos  pour  S  violons  ; 
ibid. 

ORS1NO  (Gehnsho  on  JktrriBn),  prêtre  na- 
politain, fut  mattre  au  Conservatoire  de  LaPtetA 
de'  Twchlnt,  vert  la  fin  du  dix -septième  siéent, 
et  eut  la  réputation  d'un  professeur  de  grand 
mérite.  Il  a  beaucoup  écrit  pour  l'église,  particu- 
lièrement pour  celle  des  Jésuites  de  Naples, 
dont  H  était  mettre  de  chapelle.  En  1S90  il  mit 
eu  nautique  un  drame  intitulé  :  La  Pandom, 
pour  le  Collège  des  nobles,  et  pour  la  même  ins- 
titution, en  )A97>  un  autre  drame  en  langue 
latine  dont  le  titre  n'est  pat  connu.  On  a  aussi 
de  cet  ecclésiastique  plusieurs  œuvres  de  mu- 
sique instrumentale. 

ORSLER  (Joseph),  compositeur  de  mu- 
sique inttru mentale  et  violoncelliste  au  théâtre 
national  de  Vienne,  vert  la  fin  du  dix-huitième 
siècle,  a  laissé  en  manuscrit  :  1°  Symphonie  à 
S  parties.  —  3°  Deux  quatuors  pour  violoncelle, 
violon,  alto  et  batte.  —  3°  Sept  trios  pour  deux 
violons  et  violoncelle.  —  4"  Deux  trios,  le  pre- 
mier pour  violoncelle,  alto  et  basse  ;  le  deuxième, 
pour  deux  violoncelles  et  basse.  —  b°  Quatre  so- 
nates pour  Violoncelle  et  basse.  Tous  ces  ntor- 
eeanxse  trouvaient  chex  Tr*g,  à  Vienne,  en  1796. 


180 


ORSLER  —  ORTIGUE 


Cerber  suppose  (Nettes  Lex.  dtr  Tonkiinstler) 
que  le  nom  de  cet  artiste  est  incorrectement 
écrit,  et  que  Joseph  Orsler  était  fils  de  Jeam- 
George»  Onchler;  ce  qui  n'est  pu  invraisem- 
blible. 

ORTELLS  (D.  Autuine-Théodoie!  fut 
nommé  maître  de  chapelle  de  l'église  cathédrale 
ne  Valence,  en  lOflï.  Considéré  comme  un  de*  ar- 
tlates  le»  plu  distingués  de  m  province,  et  de  l'é- 
cole valençaise  en  particulier,  il  (écrit  on  grand 
nombre  de  compositions  pour  l'église  :  die»  ae 
trouvent  a  la  cathédrale  de  Valence,  ainsi  que 
dans  plusieurs  églises  d'Espagne  et  an  nwuax- 
lere  de  l'Escurial.  H.  Eslava  (voyez,  ce  nom)  a 
publié  dans  la  Lira  sacro-hispana  (1*  série, 
t.  l'f,  dix-septième  aiêele)  la  première  lamenta- 
tion du  mercredi  sain),  a  13  voix  en  3  chœurs  ; 
C'eat  an  morceau  bien  hit.  Cet  artiste  est  cité 
comme  autorité  dans  l'écrit  qui  •  pour  titre  : 
Rispuetta  del  Ueeneiado  Franc.  VatU,Prei- 
bvt.  Maestro  de  capilta  en  la  englnsia  ca- 
thedr.  de  Barcellona,  a  ta  censura  de  D. 
Joach.  Marttneï,  argon-  de  la  S.  Igletia  de 
Valencia  contra  la  defensa  de  la  Kntrada 
deel  Tlple  lecytndo  en  et  Miserere  nobia  delà 
Mlita  Scala  Aretina  (p.  5). 

ORTES  (L'abbé  Jean-Makie),  prêtre  vé- 
nitien, vécut  ver»  le  milieu  du  dix-huitième  siècle. 
Il  eat  auteur  d'un  opuscule  auquel  il  n'a  pu  mis 
son  nom,  et  qui  a  pour  tilre  :  Riflessioni  sopra 
I  diammi  per  mitsica .  Aggtuntovi  una  nuova 
attone  drammatica;  Venezta,  presto  Gio. 
Ballitta  Pasquali,  I7&7,  petit  in-t*. 

ORTH  (J.W.),  pasteur  a  Grleabeim,  du» 
le  grand-duché  de  Hesse-Darmatadt ,  a  pro- 
noncé en  1835,  le  douzième  dimanche  après  la 
Trinité,  un  sermon  a  l'occasion  d'un  nouvel 
orgue  placé  dana  son  église.  Ce  sermon  a  été 
publié  sons  ce  titre  :  Von  dem  vahren  Wirke 
derMutik,  brider  des  Gesanges  vnd  TonspieU, 
iur  christlichen  Gotteiverthrung  (De  la  véri- 
table action  de  la  musique,  dans  le  chant  et  le 
Jeu  de  l'orgue,  pour  honorer  Dieu  chrétienne- 
ment; ;  Daraistadt,  Lenthner,  1835,  hi-8"  de  20 
Pag*»- 

ORTIGUE  (Joseph-Louis  D'J,  littérateur 
musicien,  né  à  Cavaillon  [Yancluael,  le  33  mal 
1802,  fit  voir  dis  son  enfance  d'heureuses  dis- 
positions pour  la  musique.  Les  premières  notions 
de  solfège  lui  (tirent  données  par  un  musicien 
d'inutinet,  mais  sans  culture,  comme  on  en  trouve 
parfois  dana  les  petites  villes  :  il  ae  nommait 
Pascal-  Derrive.  H.  d'Orllgue  reçut  ensuite  des 
laeonc.de  J.  Vlran-Roux,  artiste  plus  habile;  enfin, 
Blase   pire,  et  son  fils  Caslil-Blaze  (popes  ces 


na),  i 


-,  lui 


éléments  de  l'harmonie,  dn  piano  et  de  l'orgue. 
Destiné  à  la  magistrature  par  ses  parents,  il  fat 
envoyé  a  Aix,  en  Provence,  pour  y  faire  un  court 
*  de  droit ,  «pria  avoir  terminé  d'aasez  bonnes 
études  au  collège  des  Jésuites  de  sa  Tille  natale. 
Sans  négliger  les  leçons  du  professeur  de  la  fa- 
culté de  droit,  H.  d'Ortigue  continuait  à  s'oc- 
cuper de  musique  et  avait  pris  un  maître  de 
violon  qui  le  mit  en  état  de  jouer  une  partis  de 
second  violon  on  d'alto  dana  les  réunions  d'une 
société  d'amateurs  dont  les  membres  étalent  dé- 
signés sous  le  nom  de  Beethovenistes,  par  op- 
position sus  antres  amateurs  de  la  ville  qui  fré- 
quentaient le  théâtre  et  qu'on  appelait  les  Has- 
sintstes.  Il  va  sans  dire  que  les  Beethoven! aie» 
n'accordaient  aucune  espèce  de  mérite  k  Rossiui. 
H,  d'Ortigue  était  encore  tout  plein  de  ces  pré- 
Jugés  lorsqu'il  arriva  a  Paris,  en  1837,  pour  y 
faire  son  ttage,  et  il  lui  en  restait  encore  beau- 
coup deux  ans  après,  lorsqu'il  publia  sa  pre- 
mière brochure  où  ae  trouvait  celle  phrase  ; 
Un  homme  (Rossinl)  souvent  Inférieur  mur 
grands  maîtres  dans  les  parties  essentielles, 
et  qui  le*  avait  tout  a»  plus  surpassé*  dan» 
les  qualités  secondaires!  Plus  lard,  les  opi- 
nions de  M.  d'Ortigue  ae  sont  modifiées  de  la 
manière  la  plus  absolue  à  l'égard  des  œuvres  du 
même  maître. 

Nommé  en  I  SIS  jiige  auditeur  à  Apt  (Vaueluse), 
M.  d'Ortigue  dut,  à  son  grand  regret,  s'éloigner 
de  Paris,  mais  résolu  de  suivre  une  autre  car- 
rière plus  couronne  a  ses  gooln,  il  ne  resta  qu'un 
an  dans  cette  position ,  et  retourna  à  Paris  en 
1839.  Ce  fut  alors  qu'il  publia  la  brochure  dont 
Il  vient  d'être  parlé,  et  qu'il  prit  part  a  la  rédac- 
tion du  Mémorial  catholique  par  quelqurs 
articles  de  musique.  Au  commencement  de  183» 
il  se  rendit  i  La  Ckesnaye,  en  Bretagne,  près 
de  l'abbé  de  Lamennais,  dont  le  talent  lui  inspi- 
rait une  vive  admiration,  et  se  mit  m  rang  de 
quelques  disciples  de  ce  grand  écrivain.  De  retour 
à  Paris  en  1131 ,  il  y  fut  un  det  fondateurs  du 
jooroa!  l'Avenir,  et  y  rédigea  lu  articles  de 
critique  musicale.  En  I83S  il  se  maria  à  Issy, 
près  de  Paris.  Deux  ans  après  il  fut  chargé  par 
M.  Guïioi ,  alors  ministre  de  l'instruction  pu- 
blique ,  d'un  travail  sur  la  musique  du  moyen 
Age,  qui,  plus  tard,  est  devenu  le  noyau  de  son 
Dictionnaire  liturgique  du  platnckant.  M.  de 
Salvandy  le  nomma,  en1&38,  professeur  de  chsul 
d'ensemble  au  collège  Henri IV  (lycée Napoléon), 
et  dans  l'année  suivante  il  fil  partie  de  la  com- 
mission du  dépouillement  des  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  royale,  tous  la  direction  de  Chsro- 
pollion.  Enfin,  k  diveises  reprises,  Il  est  entré 
dans    la  collaboration  de  travaux    historiques 


commandés  par  le  gouvernement.  Comme  cri- 
tique de  littérature  ou  de  musique,  Il  a  travaillé 
au  Mémorial  catholique,  k  l'Avenir,  a  la  Qua- 
tidienne,  a  la  Goutte  musicale,  k  la  France 
musicale,  au  Temps,  a  la  Revue  de  Parti,  a  !■ 
Revue  de*  Deux  monda,  au  Journal  de  Pari*, 
an  National,  k  runivcn,b  l' Université  catho- 
lique,arÈrenov,velle,t  l'Opinion  catholique, 
«t. eu  dernier  lieu  au  Journal  det  Débats. 

Jadis  partisan  passionné  de  ta  philosophie  sys- 
tématique de  l'abbé  de  Lamennais,  il  a  fourni 
a  cet  homme  célèbre  le*  matériaux  du  chapitre 
qui  concerne  la  musique  dam  J'Esquisse  (Tune 
philosophie  ;  matériaux  qni ,  peur  le  dire  en 
passant,  sont  puisés  en  parue  dan»  le  résumé  du 
Cour*  de  philosophie  de  la  musique  et  de 
son  histoire,  professé  a  Paris,  en  1831,  par 
l'auteur  de  la  présente  notice.  Longtemps  après, 
M.  d'Orligue  s'est  aperçu  des  égarements  où 
l'entraînaient  les  principes  de  cette  philosophie 
dans  leur  application  a  l'art  dont  il  s'occupe, 
et  t'est  attaché  a  la  doctrine  plus  féconde  de  l'art 
en  lui-même.  Ses  ouvrages  publiés  sont  ceux-ci  : 
I*  De  la  guerre  des  diletlanli,  ou  de  la  révo- 
lution opérée  par  il.  Sossinl  dans  l'opéra 
français,  et  des  rapports  qui  existent  entre 
la  musique,  la  littérature  et  le*  arts  ;  Paris , 
Ladïocat,  1829,  brochure  in -S",  —  7°  Le  Balcon 
de  l'Opéra  (Mélanges  de  critique  musicale  formés 
d'articles  publiés  précédemment  dans  les  jour- 
naux). Paria,  Renduel,  1833,  un  volume  in-8*. 
—  3°  De  l'École  musicale  italienne  et  de  l'ad- 
minlxt ration  de  tAcadémierogaledemiulque, 
à  l'occasion  de  l'opéra  de  M.  Berliai  [Ben- 
venuto  CelUnl);  Paris,  1833,  in-8".  Le  même 
ouvrage  a  été  reproduit  sooa  le  titre  solvant.  — 
V  Du  Théâtre-Italien  et  de  son  Influence  sur 
le  goût  musical  français;  Paris,  1840,  iu-8°. 
De  nombreux  cartons  ont  fait  disparaître  de  ce 
volume  le  caractère  de  pamphlet  qu'il  avait  d'a- 
bord, et  H.  d'Ortigue  y  a  ajouté  une  longue 
lettre  adressée  k  M.  Léon  Kreutzer.  —  5°  Palln- 
génésle  musicale,  brochure  in-8"  de  11  piges, 
extraite  de  la  Rente  et  Gaxette  musicale  de 
Parts.  —  6'  De  la  mémoire  cAez  les  musiciens, 
lettre  à  M""S.  de  fi.,  in-8-  de  13  pages  (aans 
date},  extrait  du  même  journal.  —  7°  Diction- 
naire liturgique,  historique  et  théorique  de 
plain-chant  et  de  musique  d'église ,  dans  le 
ntoyen  âge  et  les  temps  modernes;  Paris, 
Migne,  1854,  un  volume  tris-grand  in-S",  com- 
posé de  tsso  colonnes.  Cet  ouvrage  fait  partie 
d'une  Bibliothèque  ecclésiastique  publiée  par 
l'abbé  Migne  ;  mais  on  en  a  séparé  un  certain 
•ombre  d'exemplaires  qnl  ont  des  titres  et  des 
couvertures  k  part.  M.  Th.  Nisard  a  eu  unegrande 


GUE  3S1 

part  dans  la  rédaction  de  ce  dictionnaire  ;  mais 
la  partie  qui  appartient  à  H.  d'Ortigue  est  le 
travail  le  plue  considérable  de  son  oeuvre.  — 
B*  Introduction  à  l'élude  comparée  des  tona- 
lité* et  principalement  du  chant  grégorien 
et  de  lamuslqw  moderne;  Paria,  Potier,  1851, 
1  vol.  in-18.  Ce  volume  est  formé  d'une  réunion 
d'articles  pobHés  précédemment  dans  le  Dic- 
tionnaire liturgique,  etc.  —  V  La  musique 
à  l'Église;  Paii»,  Didier  et  0*,  ItMJl,  1  vol. 
iU'Ilde  478  pages.  Ce  volume  est  composé  d'ar- 
ticles précédemment  publiés  dans  divers  jour- 
naux, sur  ce  sujet.  —  10°  La  Maîtrise,  Jour- 
nal de  musique  religieuse,  fondé  en  I8S; 
par  MM.  d'Ortiguo  et  Kiedermeyer,  puis  dirigé 
par  M.  d'Ortigue  seul  depuis  1858  jusqu'en  1 860. 
Première  année  1SS7-1BS8;  deuxième  année 
1858  1859;  troisième  année  1859-1860.  Paris, 
Heugel,  gr.  in-4°;  chaque  année  est  divisée  en 
deux  parties,  dont  l'une  renferme  la  littérature 
musicale ,  et  l'aulre  la  musique  d'église  peur  les 
voix  et  pour  l'orgue.—  11"  Traité  théorique 
et  pratique  de  l'accompagnement  du  plaln- 
chant,par  MM.  Niedermeger  et  d'Orltguc. 
Paris,  Heugel,  II»,  1  vol.  très-grand  in-8".  Ce 
traité  d'accompagnement  est  complètement  erroné 
au  point  de  vue  de  l'application  de  l'harmonie 
k  la  tonalité  du  plain-chant.  —  lï"  Journal  de 
MaSrlset,  Revue  du  chant  liturgique  et  de 
la  muaJoue  religieuse,  par  MM.  d'Ortigue  et 
Félix  Clément,  première  année,  1861;  Paris, 
Adrien  Leclere  tti  C**,  or.  hv4*.  Cette  publica- 
tion, qui  peut  être  considérée  comme  la  conti- 
nuation de  La  Maûrise ,  se  compose  d'une 
feuille  de  texte  et  d'un  morceau  de  musique 
religieuse  avec  orgue.  H.  d'Ortigue,  qui  goûtait 
autrefois  le  drame  dans  la  musique  d'église , 
comme  un  peut  le  Voir  par  laa  éloges  qu'il  a  fait 
du  Requiem  et  du  Te  Deum  de  Ocrlioav  ne  s'est 
pas  contenté  de  rompre  avec  ceux  qui  veulent 
introduire  le  théâtre  i  l'église,  mais  il  n'admet  plus 
même  dansée  culte  catholique  de  musique  d'au- 
cune espace  accompagnée  d'instruments ,  ilépaa- 
aanl  en  cela  la  tradition  de  près  de  trois  siècles 
adoptée  dana  l'église.  D'ardent  novateur  du  dix- 
neuvième  siècle,  il  s'est  fait  janséniste  en  musique, 
et  ses  nouvelles  tendances  ont  trouvé  un  appui 
dans  les  convictions  de  M.  Félix  Clément.  On  doil 
plaindre  celle  cireur  de  deux  hommes  do  mé- 
rite; car,  outre  qu'il  ne  faut  pas  vouloir  être 
plus  catholique  que  l'Église,  on  peut  affirmer  que 
ces  Messieurs  se  sont  engagés  dans  une  vuie  sans 
Issue,  et  qu'ils  prêchent  une  réforme  impossible. 
Il  n'est  pas  de  l'objet  de  la  Biographie  uni- 
verselle des  musiciens  de  donner  la  liele  des 
écrits  politiques  et  littéraires  de  M.  d'Ortigue  : 


382 


0RT1GUE  —  ORTO 


ou  la  trouvera  riani  la  Littérature  française 
contemporaine  (t.  T,  p.  583),  et  dans  la  Bio- 
graphie générale  de  HM.  Firmin  Didot  (t.  38, 
p.  899-891). 

ORTING(BBiHtHm),  né  à  AugsbourK,  en 
1717,  eut  pour  maître  de  musique  le  tantôt 
Seyfert,  dont  les  liions  lui  firent  faire  de  ra- 
pide! progrès.  Après  la  mort  de  ce  maître ,  if  rem- 
plit ses  fonctions  jusqu'à  l'arrivée  de  Graf,  désigné 
comme  maître  de  concert.  Plus  lard  fi  fut  direc- 
teur de  musique  à  l'église  Sainte-Anne,  à  Augs- 
buurg.  Il  est  mort  dans  celte  position,  en  179 S. 
Cet  artiste  a  lalué  en  manuscrit  de»  cantates , 
des  chansons  et  des  motels. 

ORTIZ  (Uibo],  musicien  espagnol ,  né  à 
Tolède,  dans  la  moitié  du  seizième  siècle,  a  élé 
confondu  par  quelques  auteurs  arec  DeOrto, 
compositeur  français  dont  le  nom  était  fJujardm, 
Diego  Orlii  fut  maître  de  chapelle  du  vice-roi  de 
Naples;  il  occupait  encore  cette  place  en  1665. 
On  connaît  tous  aon  nom  :  1"  Trattado  de 
glosas  sobre  clausulos  y  otros  generoi  de 
pvntos  en  la  Musica  de  violones  nuevamente 
pneslo  en  fus  (Traité  des  ornementa,  des  ca- 
dences et  autres  sortes  de  passages  dans  la  mu- 
sique de  violes,  etc.  )  ;  Borne ,  Yalerio  et  L.  Do- 
rioo,  1553.  Il  semble  qu'il  y  a  eu  une  édition  ita- 
lienne du  même  livre,  car  le  P.  Martini  le  elle 
dans  lei"Tolnme  de  son  Histoire  de  la  musique, 
Bous  ce  litre  :  il  primo  libro  nel  quai  si  traita 
délie  glose  sopra  le  cademe,  ed  altre  sorte 
di  panti,  Rome,  1553.  Ortiz  ne  vante  dans  son 
livre  d'avoir  enseigné  le  premier  l'art  de  varier 
sur  les  instruments  les  mélodies  «impies  ;  mais, 
ainsi  que  le  remarque  l'abbé  Baini  dans  ses  Mé- 
moires sur  la  lie  et  les  ouvrages  de  Palestrina 
(t.  I,  p.  81),  cet  art  était  plus  ancien  et  avait 
été  déjà  présenté  en  détail  dans  les  ouvrages  de 
Ganasei  (  bojim  ce  nom),  publiés  en  1535  et  1543. 
M.  Cli.  Perd.  Becker  a  fait  deux  artistes  différents 
de  Diego  Ortiz  et  de  Diego  de  Ortiz  (  System, 
chron.  Darstellung  der  musikal.  Litteratur, 
P.  300  et  470  },  et  a  cité  sons  ces  deux  noms  le 
même  ouvrage.  —  3°  Mtisices  Liber  primvs, 
Hymnos,  Magnificat,  Salves,  Motecta,  Plai- 
ntes ,  altogve  diversa  cantica  eompleet eut  ; 
Veneliis  ipud  Antonium Gardanum,  1685,  in-fol. 
Les  quatre  voil  sont  en  regard  dans  ce  volume. 
On  trouve  aussi  des  motets  et  des  villaucicos 
de  Diego  Ortiz  dans  le  recueil  très-rare  intitulé  : 
Mvtis  ûkaium.  Libro Uamado Silca  deSire- 
nai.  Compnetto  par  el  excellente  musieo  An- 
riqves  de  Valderavanno.  Fue  impretso  en  la 
«nup  insegne  y  noble  villa  de  Valladolid  Pln- 
cia  otro  tiempo  llamada, par  Francisco  Fer- 
■•andesde  Cordova  impresor,  1547,  gr.  in-fol. 


I  ORTLEPP  (  EaicEir  ) ,  amateur  de  musique, 
'  pelle  et  littérateur,  né  à  Slultgard,  n'est  men- 
'.  lionne  ni  dans  le  Lexique  général  de  musique  de 
I  Gassner,  ni  dans  celui  de  M.  Bcrnsdorf.  Il  s'est 
fait  connaître  par  les  ouvrages  dont  voici  les  ti- 
tres :  1*  Beethoven.  Eine  fantoMltche  Cka- 
ratleristik  (Beethoven.  Fantaisie  caractéristi- 
que) ;  Leipsick  ,  Hartknock  ,  1830  ,   in-8°  de  95 

pages.  —  a"  Grosses  Instrumental  vnd  Vokal- 
Cnncerl.  Eine  mvsikalische  Anthologie  (Grand 

I  concert  instrumental  et  vocal.  Anthologie  mu- 
sicale), Stuttgard,  Fr.   Henri  Solder,  1841,  1» 

|  petits  volumes  in-16.  Cette  collection  est  com- 
posée  de  notices   biographiques   de    composi- 

;  leurs  célèbres,  de  lettres  de  ces  artistes,  d'a- 

I  Decdoles  musicales,  de  pensées  détachées  et  de 
mélanges  de  choses  diverses  qui  ont  de  l'intérêt 
pour  l'histoire  de  la  musique.  En  1848,  H.  Ort- 
lepp  a  publié  à  Francfort  un  poème  intitulé 
Germania ,  dans  lequel  il  célèbre  les  gloires  de 
l'Allemagne,  et  particulièrement  les  illustrations, 
musicales  de  Jean- Sébastien  Bach ,  Htendel , 
Graun,  Gluck,  Haydn,  Mozart  et  Beethoven. 

OftTLIEB  (Édouami},  compositeur  de  mu- 
sique d'église,  né  1  Stuttgard,  fut  pendant 
quinze  ans  pasteur i  Drakenstein,  dans  le  rn  jaume 
de  Wurtemberg.  Il  pérît  au  mois  de  janvier  ISSi 
en  traversant  un  petit  étang  près  de  Stuttgard  ; 
la  glace  se  rompit,  et  II  disparut  avant  qu'on 
pût  essayer  de  le  sauver.  Ortlieb  avail  fondé  un 
journal  qui  se  publiait  a  Stuttgard,  sous  ce  titre: 
Organt  fur  Ktrehemnutlk  (Organes  en  faveur 
delà  muaiqucd'égliae):  lien  était  le  seul  rédac- 
teur. On  a  publié  de  la  composition  de  cet  ec- 
clésiastique ;  1°  Messe  à  4  voix  avec  orgue  et 
petit  orchestre,  op.  1;  Stuttgard,  1846-  —  S*  Re- 
quiem à  S  vois  et  orgue;  ibid.  —  3°  Messe  à  4 
vois,  el  orchestre,  op.  5;  Stuttgard,  llalnerger. 
—  4°  Messe  a  4  vol*  et  orgue,  op.  G;  ibid.  — 
5°  Messe  solennelle  i  4  vois  et  orchestre,  op.  8  ; 
ibid.  On  a  do  même  auteur  :  Anwelsuno  sut* 
Prxludiren  fvrJiinglinga  des  Schulstandet 
vnd  derenbehren  (Instruction  pour  apprendra 
à  préluder,  a  l'usage  des  jennes  gens  des  écoles 
et  de  leurs  instituteurs).   Stuttgard 


ORTO  (Jean  DE),  ou  DE  HORTO,  dont  le 
nom  de  famille  était  Dvjardtn,  fut  un  des  plue 
habiles  musiciens  de  la  fin  do  quinzième  siècle. 
11  naquil  vraisemblablement  dans  les  Pays-Bas  ; 
toutefois  on  n'en  a  pas  la  preuve,  car  jusqu'à  ce 
jour  aucun  document  authentique  n'a  été  trouvé 
concernant  cet  artiste.  On  sait  seulement  que 
plusieurs  familles  du  nom  de  Dvjardtn  existent 
Belgique;  mais  il  y  en  a  aussi  en  France, 
iseignements  sur  la  position  îu'il  occupa    - 


Google 


ORTO  —  OSBORNE 


383 


manquent  également.  Glare.au ,  qui  rapporte  un 
exemple  tiré  de  ses  œuvres  (Dodecach,  p.  330), 
loi  donne  la  qualification  de  Symphosteta ,  te 
qui  indique  qu'il  dirigeait  le  chaut  dans  quelque 
chapelle.  AaroD,  comlemporaindeDwfanUn,  ou 
De  Orto,  cite  de  lui  (  Traitait)  délia  natvra  et 
coffiiilioae  de  tutti  li  tuoni,  cap.  4)  la  chanson 
à  quatre  voix  Dung  aultre  amer  (d'un  autre 
amour),  mais  ne  Fournit  aucun  renseignement 
•ur  sa  personne.  Gafori,  qui  vécut  aussi  dans  le 
même  temps,  n'a  pas  mis  ce  musicien  an  nombre 
de  ceux  dont  il  invoque  l'autorité  dans  son  livre 
Intitulé  :  Mustce  utriusqae  canin*  praetiea, 
bien  que  De  Orto  eut  certainement  alors  de  la 
renommée  en  Italie,  puisque  Petrucci  de  Fot- 
sombrone  a  placé  bon  nombre  de  «es  composi- 
tions dans  les  livres  A  et  B  de  son  rarissime  et 
précieux  recueil  intitulé  Harmonie  musices 
odheeaton  (Venise,  1500  et  1601)  (1).  et  a  im- 
primé nn  recueil  de  ses  messes  et  d'autres  ou- 
vragée. 

LespiècesdeSe  Orto  contenues  dans  le  livre 
A  du  recueil  cité  ci-riessns  sont  :  1°  Ave  Maria, 
à  4  voix  ;  —  2vJe  euide  sa  ce  tempe  me  dure, 
chanson,  idem ,  —  3°  Bor  aires  une  chanson, 
idem  ;  —  4°  Nunqya  fve  pena  malor  (Il  ne 
fut  jamais  de  plus  grand  chagrin),  idem.  On 
trouve  dans  le  livre  B  :  S"  Mon  mari  m  a  dif- 
famée, k  4  voix  ;  —  6°  Cela  tant  plus,  idem  ; 

—  7°  Bon  temps,  idem;  —  8°  A  qui  dltelle 
(dit-elle)  ta  pentéef,  idem;  --  9°  Cela  tans 
ptus,  idem,  avec  une  autre  mimique;  —  10°  if  On 
père  m'a  mariée,  idem;  —  11°  Duny  aultre 
amer,  idem.  Le  livre  C  du  même  recueil  ren- 
ferme la  chanson  du  même  compositeur  :  Les 
trois  FllUt  de  ParU,h  4  voix.  Le  recueil  imprimé 
Je  ses  messe*  a  pour  litre  :  Misse  de  Orto.  Au 
dernier  feuillet  de  la  partie  de  basse  on  lit  :  Im- 
prestvm  VenetUs  per  Ollavianum  Petrutivm 
Worotempronlentem.  Die  23  Martii,  tntvtis 
annol50o,  petit  ln-4°  obi.  Ces  messes,  an  nom- 
bre de  cinq,  «ont  ternies  a  quatre  parties;  leurs 
litres  sont  :  1°  Dommicalit;  —  S"  Jay  prit 
amours  (celle-ci  a  deux  Credo)  ;  —  3°  Lomme 
orme  (L'Homme  armé);—  4°  La  Belle  se  sied; 

—  5°  Petite  Camussta.  Dans  les  fragmenta 
mtssarmn  de  divers  auteurs,  publiés  par  le 
même  Petrucci,  kVeuise,  en  150»,  on  trouve  le 
Varie  de  la  messe  de  la  Vierge,  par  De  Orto. 
Une  des  lamentations  de  Jérémte  de  la  collec- 
tion publiée  en  1506,  par  le  même  imprimeur, 
sous  ce  litre  i  Lamcntationun  Jeremte  pro- 

|1)  Votais  BDIIa  Intitula  i  Dt  imtUmm<  HMte  M 

Ottaviuna  Pttneci  da  Ftoiomtoviu,  par  M.  catrliM, 


phele  liber  piimws,  est  de  De  Orto.  Les  ar- 
chives de  la  chapelle  pontificale  de  Rome  ren- 
ferment, dans  les  manuscrits  cotes  14  et  17,  des 
messes  de  De  Orto,  à  quatre  et  cinq  voix. 

ORTOLAN  (Eucènb),  compositeur,  né 
k  Paris,  le  i"  avril  1814,  a  (ait  ses  études  mu- 
sicales au  Conservatoire  de  Paris ,  où  Halévy 
fut  son  professeur  de  contrepoint.  Devenu  ensuite 
élève  de  Berton  pour  la  composition ,  il  a  obtenu 
le  second  grand  prix  an  concours  de  l'Institut, 
en  1855.  Son  début  rut  une  ouverture  exécutée 
k  la  distribution  des  prix  du  Conservatoire  en 
1846.  Un  Intervalle  de  dix  années  se  passe  en- 
suite sans  que  le  nom  de  cet  artiste  se  révèle 
au  public,  car  ce  ne  fut  que  le  io  avril  iS5G 
que  M.  Ortolan  Gt  jouer  au  Théâtre  Lyrique  un 
opéra  en  deux  actes  qni  avait  pour  titre  Lisette 
et  qui  eut  quelques  représentations.  Dans  l'année 
suivante,  une  opérette  du  même  compositeur, 
intitulée  La  Momie  de  Boseoco,  fut  jouée  au 
théâtre  des  Bouffes-Parisiens.  Les  critiques  y 
remarquèrent  des  progrès  d'expérience  et  de  con- 
naissance de  la  scène, 

ORTOLAM  (Ginuo),  amateur  de  musi- 
que, né  k  Sienne,  a  donné  au  théâtre  do  Fonda, 
k  Naplea ,  en  I  SïO ,  l'opéra  intitulé  La  Pasto- 
rella  délie  Alpi,  qm  ne  réussit  pas.  En  1887,  il  M 
représenter  dans  sa  ville  natale  /(  Giorno  délie 
noue,  qui  fut  mieux  accueilli  par  le  public. 
En  1528,  M.  Ortolani  avait  publié  k  Sienne  un 
opuscule  sur  la  musique  in  ottave  rime, 
sons  l'anagramme  de  ton  nom  Lotarlo  Gtu- 
Une. 

OSBERNUSou  OSBEBTUS,  moine  béné- 
dictin du  oniièpw  siècle,  fut  sons-prieur  du 
couvent  de  Canlorbérj,  vers  1074.  On  lui  atlri 
une  deux  traités  de  musique  qui  se  trouvent 
dans  plusieurs  grandes  bibliothèques  de  l'Angle- 
terre ;  le  premier  a  pour  titre  :  De  Re  mutica  ; 
l'antre  :  De  vocum  eonsonanliis ;  ce  dernier 
est  dans  la  bibliothèque  du  collège  du  Christ,  k 
Cambridge. 

ObBURNE  (  GtoRGBS  ),  Gis  d'un  organiste  de 
Llmerics,  en  Irlande,  est  né  dans  cette  ville, 
en  1806.  Destiné  des  son  enfance  k  l'état  ecclé- 
siastique, il  fil  les  premières  éludes  pour  se  pré- 
^parer  k  un  cours  de  théologie  ;  mais  le  goOt  de 
la  musique  prit  en  luf  on  caractère  ai  passionné, 
que  ses  parents  furent  obligés  de  lui  permettre  de 
s'y  livrer  sans  réserve.  Presque  sans  maître,  il 
apprit  k  jouer  du  piano  et  parvint  k  un  certain 
degré  d'habileté  avant  d'avoir  atteint  l'eue  de 
dix-huit  ans.  11  résolut  alors  de  se  rendre  snr  le 
continent  pour  y  continuer  ses  éludes,  et  pour  y 
chercher  des  moyens  d'existence ,  dans  l'exercice 
de  son  talent.  Arrivé  en  Belgique  en  181S,  Il  y 


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U4 


OSBORNE  -  OSSOWSKI 


troun  l'hospitalité  dans  la  maison  île  M.  le 
prince  de  Chrniaj,  amateur  de  musique  distin- 
gué, qui  fit  connaîtra  1  Osborne  la  belle  musique 
concertante  de  Mozart,  Bummel  et  Beethoven. 
Le  temps  qui!  passa  à  Bruxelles  ou  dans  la 
terre  de  Chirosy,  prêt  de  ce  seigneur,  fut  liès- 
faTorable  au  développement  de  son  savoir  mu- 
sical, en  le  familiarisant  arec  la  tarante  facture 
de  ces  belle»  compositions. 

Vers  l'automne  de  1B3B,  Osborne  arriva  a 
Paris,  et  ;  prit  des  leçons  de  Pixis  pour  le 
piano,  et  de  l'auteur  de  celle  Biographie  pour 
l'harmonie  et  le  contrepoint.  Plus  tard  il  se 
conlinaux  soins  de  Kalkbrenner,  el  recommença, 
sous  sa  direction,  toutes  ses  éludes  de  piano. 
Cent  aui  leçons  de  cet  excellent  professeur  qu'il 
reconnaît  devoir  le  talent  distingué  qui  lui  assure 
une  situation  honorable  parmi  les  bous  pianistes 
de  l'époque  actuelle.  Chaque  année,  il  donnait  1 
Paris  un  concert  brillant  où  il  faisait  entendre  ses 
compositions  avec  succès.  En  ls4ï  il  s'est  Gxé 
à  Londres,  où  il  est  un  des  professeurs  de  piano 
les  plus  estimés. 

Osborne  a  publié  beaucoup  de  morceau»  pour 
son  instrument,  parmi  lesquels  on  remarque  des 
dnoa  pour  piano  et  violon ,  composés  en  société 
avec  M.  de  Bériot,  sur  des  thèmes  d'opéras,  tels 
que  Moïse  et  Guillaume  Tell,  de  Roaaini ,  les 
Soirées  musicales,  du  même,  et  les  principaux 
ouvrages  d'Auber.  Ses  autres  productions  con- 
sistent en  fantaisies  ,  rondos  brillants  el  varia 
lions,  au  nombre  d'environ  quai re-vingls  œuvres. 
Il  a  fait  entendre  a  Paris  des  quatuors  de  violon 
d'une  très-bonne  facture,  qui  ont  obtenu  les  ap- 
plaudissements des  connaisseurs. 

OSCULATI  (Jules  ),  compositeur  italien  de 
la  fin  du  seizième  siècle,  est  connu  par  quelques 
motets  que  Bonometli  a  insères  dam  son  Par- 
nassui  Ferdtnandxus ,  publié  en  1815.  On 
trouve  aussi  quelques  morceaux  de  sa  composi- 
tion dans  les  recueils  de  Scbade  et  de  Boden- 

OSIANDER(Ldc),  née  Nuremberg,  le  le 
décembre  1534 ,  fut  revêtu  successivement  de 
plusieurs  dignités  ecclésiastiques,  et  obtint  en 
1598  les  titres  d'abbé  d'Adelberg,  de  surinten- 
dant général,  et  d'assesseur  du  gouvernement 
provincial  du  Wurtemberg.  Deux  ans  après,  il 
perdit,  par  des  mollfs  ignorés,  ces  places  hono- 
rables, et  mourut  à  Stullgard,  le  17  septembre 
IBM.  On  a  imprimé,  sous  le  nom  de  cet  ecclé- 
siastique ;  Geltlliehe  Lleder  mal  Psalmen  mit 
i  Slimmen  auff  Conhapunct  weiss ,  far  die 
Sckulen  und  Klrthen,  etc.  (Chants  spirituels 
et  psaumes  a  4  voix  en  conlrapoiul,  pour  les 
écoles  et  les  églises  du  comté  de  Wurtemberg,. 


composés  de  manière  que  toute  communauté  re- 
ligieuse peut  les  chanter)  ;  Nuremberg,  Catherine 
Gerlacb,  1566,  in-*0  obi. 

OSIO  (lutonsT),  en  latin  Hnsius,  littéra- 
teur et  mathématicien ,  né  a  Milan  vers  la  fin 
do  seizième  siècle,  est  connu  par  un  grand 
nombre  d'ouvrages,  parmi  lesquels  on  remarque 
lea  suivants  ■  1*  L'Armonia  del  nudo  jmrlare, 
ouvert)  la  mttsica  in  ragione  di  numeri  Pi- 
thagorici  délia  voce  continua;  Milan,  1637, 
in-8'  de  191  pages.  Ce  livre  est  divisé  en  trois 
parties  :  la  première  traite  particulièrement  des 
proportions  des  nombres  harmoniques  ;  la  se- 
conde,  de  l'application  de  ces  nombres  i  la 
poésie ,  et  la  troisième ,  des  accents  musicaux 
et  poétiques.  3"  ArithmeUcx,  Geometriae, 
Armonicxque  rerutn  idea  a  Theodato  Botio 
noviter  expticattt,  et  in  duas  paries  dis- 
Unets, quorum  una  theoriam,  altéra  praxim. 
facultatif  icletuti  per  numéros,  sive  rettitn- 
tam  Pythagoreorum  doctrinam  pollicetur, 
Hss.  tu-fol.  qui  se  trouve  à  la  bibliothèque  sm- 
hrosienne  de  Milan,  sous  le  nombre  G.  80. 
3*  Dell'  occulta  Mmica  det  verso,  Mas.,  dans 
la  même  bibliothèque,  n"  lis. 

OSORIO  (JÉHÔnB),  éveque  de  Silves,  en 
Portugal,  naquit  à  Lisbonne  en  1508,  et  mourut 
à  lavira ,  le  10  août  l'sBO.  Dans  an  de  ces  ou- 
vrages, inlitulé  De  Régis  iiislitulione  et  disci- 
plina, Ub.  octo,  Cologne,  IbSt,  in-8",  on  trouve, 
à  la  fin  du  4™=  livre  (p.  121-115),  un  chapitre 
qui  traite  de  Jfuricn  liberalit  disciplina;  Mu- 
tica regibus  maxime  necessaria,  canin  ad 
flectendum  anlmum  nihil  efjUaciut. 

OSSAUS  (D.-L.),  compositeur  allemand, 
fixé  à  Vienne,  a  Tait  un  voyage  a  Paris  en  IMS, 
et  v  a  bit  imprimer  son  premier  œuvre,  consis- 
tant en  trois  quatuors  pour  3  violons,  alto  et 
basse;  Paris,  Carli.  Depuis  lors  il  a  fait  paraître  : 
—  1°  Deux  quatuors  idem,  op.  3  ;  Vienne,  Àrla- 
ria.  —  S"  Deux  idem,  op.  »;  ibid.  —  *•  Trio 
pour  violon,  alto  et  violoncelle;  ibid.  —  4' Trois 
qninlettes  pour  1  violons,  alto  et  1  violoncelles, 
op.  S;  ibid.  —  8°  Quatrième  quintette,  idem, 
op.  8;  ibid. 

OSSOWSKI  (Stxnislas  D'),  pianisle  po- 
lonais, vécut  à  Vienne  depuis  I7W0,  et  mourut 
dans  cette  ville  en  1806 .  B  s'y  esl  fait  connaître 
par  de  légères  productions  pour  le  piano ,  parti- 
culièrement par  des  variations  sur  de*  thèmes 
connus.  On  connaît  sous  son  nom  :  1*  Il  varia- 
tions pour  violon  et  basse;  Vienne,  17S1.  — 
3*  La  valse,  avec  8  variations  pour  Je  piano; 
Vienne,  Koxeluch.  —  3°  Il  menuets  pour  le 
piano;  ibid.  —  4°  il  variations  sar  Pair  alle- 
mand :  Der  Wetzstein,  op.  5;  Vienne,  ArUria. 


a 


OSSOWSKl  —  OTS 


585 


n  Lxndler,  n"  3  ;  ibid.  — 
6°  Idem  sut  un  air  allemand,  op.  6  ;  ihid. 

OSTED  (J.-C.  ),  professeur  de  plillosoiil.ie 
a  CoptaliflRue,  dans  les  premières Hunées  du  dix- 
neuvième  siècle,  a  écrit  :  lettre  au  professeur 
Pictet  sur  tes  vibrations  sonorei.  Ce  morceau 
a  été  Inséré  dans  la  Bibliothèque  britannique 
(Genève,  1805,  t.  XXX,  p.  364-SÏ3). 

OSTKAnmuè),  célèbre  sopranislede  l'école 
de  Bologne,  brillait  au  théâtre  de  Rome  en  1736, 
dans  les  rôles  de  femmes. 

OST1ANO  (Vincekt),  musicien  italien  du 
seiiièmc  siècle,  est  connu  par  des  Canionette 
napokttme  a  Ire  voti;  Venise,  Ang.  Gardane, 

1S79,  111-8°  obi. 

OSWALD  (Amiré),  né  a  Carlshad,  dans 
les  premières  années  du  dix-huitième  siècle,  lut 
chapelain  d'une  des  églises  d'Augsbourg.  Il  a 
fait  imprimer  de  sa  composition  :  Psalmodia 
harmonica,  contenant  vingt  ft  un  psaumes  des 
vêpres  à  quatre  to!x,  aiec  3  violons,  deux 
trompettes  et  orgue  ;  Augsbourg,  1733,  in-folio. 

OSWALD  (  HMW-SlECBDBD  OU  SlCKMOM»), 

conseiller  prisé  durai  de  Prusse,  est  né  en  17s  1 
à  Niemmersatt,  enSflésie.  Destiné  au  commerce 
dès  son  enfance,  fi  suivit  d'abord  cette  carrière. 
En  1790,  le  roi  Frédéric-Guillaume  II  te  nomma 
son  lecteur,  pois  lui  accorda  le  titre  de  conseil- 
ler; mail  après  l'avènement  de  Frédéric-Guil- 
laume III ,  Oswnld  reçut  ta  démission  de  ses  em- 
plois, avec  une  pension  de  la  cour,  et  se  retira  a 
Breslau  en  1793.  Il  y  vivait  encore  en  1830,  maisil 
est  mort  peu  de  temps  après.  Osvrald  s'est  fait 
connaître  comme  compositeur  par  un  trio  pour 
clavecin,  violonet  violoncelle,  et  par  des  chansons 
pour  te  piano  avec  violon  obligé,  dont  la  première 
partie  parut  en  1783,  et  la  secoure  en  i7s3.elus 
tard  il  publia  sa  canlate  intitulée  Aristide  ou  la 
findu  Jatte, el  l'oratorio  Der  Christ  naehdem 
Tode\\e  Christ  au  tombeau).  En  1790,  il  a  fait 
paraître  ses  pièces  de  chant,  lieder  et  chorals  avec 
accompagnement  de  piano.  En  1799,  1800  et 
1801,  il  a  aussi  publié  des  recueils  déchantons 
avec  accompagnement  de  piano*  et  violon  ou 
flûte.  Ses  mélodies  avec  piano  pour  tes  ama- 
teurs du  chant  sérieux  ont  paru  en  1823,  et 
ont  été  plusieurs  fois  réimprimés.  Enfin,  en  1823 
ou  a  publie  sous  sou  nom  une  sonate  fuguée  pour 
le  piano;  Breslau,  Fœreler.  Osvrald  s'est  aussi 
fait  connaître  comme  écrivain  distingué  par 
plusieurs  ouvrages  dont  on  trouve  la  liste  dans  le 
Bûcher- Lexikon  de  Clirislian-Gotllob  Kavser, 
et  parmi  lesquels  on  remarque  sa  fantaisie  allé- 
gorique intitulée:  Unttrhaltungcnfiir  Beltende 
nach  der himmUschm Heimalh  (Amusements 
pour  les  voyageurs  dans  le  royaume  des  cieui); 
mm.  —  v.  n. 


Breslau,  Barth  ,  1802,  in-S".  On  y  trouve  des 
choses  intéressantes  concernant  la  musique. 

OSWALD  (-...),  musicien  écossais,  vécut 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle  ;  il 
a  publié  un  recueil  du  mélodies  en  12  livres, 
sous  le  titre  de  Caledonian  Songs  for  the  violin 
or  germon  flûte;  Londres,  Preslon. 

OSWALD  (  Guillaume  ),  né  à  Breslau  le  29 
août  1783,  étudia  d'abord  la  musique  à  Potsdam 
sous  la  direction  de  Riel ,  puis  se  rendit  a  Halle, 
où  il  reçut  des  leçons  d'harmonie  de  Turk.  De 
retour  à  Breslau,  il  y  a  fait  représenter  un  petit 
opéra  de  aa  composition,  intitulé  la  Répétition, 
et  apulilié  cinq  airs  allemands  avec  accompagne- 
ment de  piauo;  Breslau,  Fureter.  Oswald  est 
mort  à  Breslau  en  1863. 

OTHO  ou  OTTO  (YAiisn»),  excellent 
organiste,  né  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  fut  placé' comme  élève,  aux  frais  delà 
ville  de  Leiptich,  a  l'école  de  Pforle,  le  23  mai 
1392.  On  volt  par  le  litre  d'un  de  ses  ouvrages 
Qu'il  était  musicien  de  la  cour  de  Licblenberg 
en  1611  ;  deux  ans  après  il  fut  nommé  organiste 
de  l'église  protestante  de  la  vieille  ville,  à  Pra- 
gue. Le  plus  ancien  ouvrage  connu  de  sa  compo- 
sition est  un  recueil  de  cantiques  a  cinq  voix, 
dans  les  huit  tons  du  plein-chant,  sous  ce  litre  : 
Musa  Jessxa  quinque  voclbus  ad  octonot 
mados  expreuit;  Leipsick,  1609,  in-folio.  Il  lit 
ensuite  paraître  :  Nouvelles  pavanes,  gaillardes, 
entrées  et  courantes,  dans  le  style  anglais  et 
français,  composées  à  5  parties;  Leipsick,  1611, 

in-4". 

OTHO  (Jk.n  Henni),  Ois  de  Georges  Otbo, 
célèbre  orientaliste,  naquit  à  Marbourg  en  1681. 
On  lui  doit  un  dictionnaire  philologique  de  la 
Bible,  dont  il  a  été  publié  une  dernière  édition 
sous  ce  titre  :  Lexlcon  rabbinico-phUologtcum, 
novis  accession,  auct.  stad.  J.  F.  Zacharias; 
Alloua,  1737,  in  8».  Otho  y  explique  tous  les 
ternies  delà  musique  des  Hébreux.  Ugolini  a 
extrait  du  Lexique  tout  ce  qui  est  relatif  à  cet 
art,  etrainsérédanssonrAesaur.  antiq.  sacr., 
t.  XXXII,  p.  491,  sous  le  litre  de  Spécimen  mu- 

OTMAIER  (Gasraao),  compositeur  alle- 
mand, né  eu  1515,  s'est  fait  connaître  par  un  re- 
cueil intitulé  :  WeltUche  Lleder  (Chansons 
mondaines);  Nuremberg,  1551. 

OTS  (Chaules),  violoniste  et  compositeur, 
né  i  Bruxelles,  vers  1773,  s'est  établi  à  Gand 
en  o/whté  de  professeur  de  musique  et  y  a  passé 
la  plus  grande  partie  de  sa  vie.  Dans  sa  vieil- 
lesse il  est  retourné  dans  sa  ville  natale  et  y 
est  mort  en  1845.  Plusieurs  œuvres  de  la  corn- 
position  rie  cet  artiste  se  trouvent    dans  les 


archives  des  églises  de  G  and  :  on  cite  particuliè- 
rement de  lui  un  Dixit  Dominas,  un  Laudate 
pueri ,  des  Tantum  ergo  et  o  Salutaris ,  avec 
orcliestre.  Tous  ces  ouvrages,  sont  dans  le  style 
italien  concerté  du  dix-huitième  siècle. 

OTT  (  Jeui  ),  un  des  plus  anciens  fabricants 
de  luths,  naquit  h  Nuremberg  dans  la  première 
moitié  du  quinzième  siècle.  Il  y  tirait  encore 
en  1463. 

OTT  (Jun),  connu  bous  le  nom  de  OTTO, 
it  même  de  OTTEL,  vraisemblablement  de  la 
même  famille  que  le  précédent,  naquit  à  Nu- 
remberg dans  les  dernières  années  du  quinzième 
siècle.  D'abord  musicien  au  service  de  sa  ville 
natale,  il  s'y  lit  ensuite  imprimeur  de  musique. 
C'est  a  tort  que  Gerber,  copié  par  Lipowsky, 
Choron  et  Fayolle,  dit  dans  son  ancien  lexique 
que  OU  est  le  plus  ancien  imprimeur  de  musique 
connu  en  Allemagne ,  car  le  rarissime  recueil 
d'odes  en  musique  intitulé  Melopoix  sire  har- 
monise Tetracenticx  etc.,  sorti  des  presses 
d'Eluard  Oglin,  d'Augshourg ,  et  dont  Schmiri  a 
donné  une  très-bonne  description  avec  le  fac 
simiic  à ii  frontispice  (Ottaviano  dei  Petrucci, 
p.  158-160),  (ut  achevé  d'imprimer  en  1507 
(/mpreawn»  anno  sesquimilleslmo  et  VII 
euçuiti),  et  u  réimpression  est  datée  du  32  août 
làO"  (I)enuo  impresse  per  Ertiardum  Oglin 
Augustx  1507,  23  Augustt).  D'ailleurs  la  col- 
lection de  motets  rassemblée  par  les  médecins 
Griinmlus  et  Marc  Wirzung,  et  publiée  avec 
une  préface  de  Conrad  Peutinger  en  1520,  k 
Augsbourg,  sous  le  titre  :  Liber  selectarum  can- 
tlouum  quas  vulgo  Mutetas  appellant,  sex, 
qainque  et  quatuor  vocum  (sans  nom  d'im- 
primeur) (1),  a  précédé  de  treize  années  le  plus 
ancien  ouvrage  imprimé  par  Jean  Oit.  Nous 
voyons  dans  le  livre  deSchmid  cité  précédemment 
(p.  170)  que  le  privilège  accordé  a  cet  imprimeur 
par  l'empereur  Ferdinand  I"  est  de  1533,  et  l'on 
ne  connaît  pas  d'ouvrage  sorti  de  ses  presses  an- 
térieurement a  celte  date.  Ott ,  qui.se  servit  pour 
ses  éditions  des  caractères  gravés  par  Jérome- 
André  Resch,  connu  sons  le  nom  de  niera- 
nymus  Formschneider  (Jérôme,  graveur  de  ca- 
ractères), ne  mettait  pas  son  nom  k  toutes  ses 
publications,  sans  doute  à  cause  d'une  conven- 
tion particulière  entre  lui  et  le  graveur  et  fon- 
deur de  ses  types  musicaux;  c'est  pourquoi  l'on 
trouve  quelques  collections  imprimées  par  OR 
qui  portent,  au  lieu  de  son  nom,  ces  mots  :  ArU 


t  vnlscablablt  que  se  prtclc 


llieronymi  Graphei  civil  Xoribcrgensis.  Gra- 
.  pheus  et  une  forme  grecque  (rpmp»,  graver, 
écrire)  de  la  désignation  Formschneider.  Il  est 
*  remarquer  que  Jérôme-André  Resch,  ou  Fnrrn- 
Kchneider,  fut  aussi  imprimeur  de  musique  ;  mais 
les  ouvrages  qu'il  a  publiés  au  lien  de  Arte 
Graphe»,  portent  tous  apud  Hicronymum 
Formschneider,  ou  dvrch  Hieronymum  Form 
Schneider;  en  sorte  que  l'on  peut  affirmer  que 
tous  ceux  qui  ont  Arte  Graphei ,  sans  nom 
d'imprimeur,  sont  sortis  des  presses  de  Jean 
Ott-  Quelquefois  les  deui  noms  se  trouvent  sur 
le  même  recueil,  par  exemple  sur  la  précieuse  ■ 
collection  de  motets  des  p|us  célèbres  maîtres  rie 
,  la  On  du  quinzième  siècle  et  de  la  première  par- 
<  lie  du  seizième,  qui  a  pour  litre  :  ttovum  et  in- 
signe opus  musicvtn,  sex, quinque  et  quatuor 
voeum,  oujus  in  Gennania  haclenut  nlkil 
simile.  utquam  est  editutn;etc.  Les  pages  3  et 
:  i  de  la  partie  du  ténor  contiennent  le  privilège 
accordé  à  Jean  Otto,  citoyen  de  Nuremberg, 
|  et  au  dernier  feuillet  on  trouve  :  finit  insigne 
et  novum  opus  musicum  excusvm  Nortbergx 
in  ecteberrima  Germant»  urbe  arte  Hiero- 
nymi  Graphei  civis  Noribergensis ,  1537,  pe- 
tit in-4*  obi.  J'ai  dit,  dans  la  prrmière  édition 
de  la  Biographie  universelle  des  musiciens, 
que  Jean  Ott  mourut  k  Nuremberg  en  ISBA  : 
Schmid  a  donna  également  cette  date  (toc.  cit.), 
mais  elle  est  inexacte,  car  dans  la  dédicace  mi  sé- 
nat de  Nuremberg  de  l'eeuvro  d'Henri  fcuac  in- 
titulé :  Henrict  Isaaci,  tom.  I,  II,  fil  oorati* 
( tic)  Centtantini  (  ut  vuigo  vacant),  opus  In- 
signe et  prxclar.  vereque  cœles/is  harmonie 
quatuor  vocum,  For  mschneider  dit  que  l'impres- 
sion de  l'ouvrage  a  été  commencée  par  le  typo- 
graphe Jean  Ot[cl(  Jean  OU),  et  que  lui,  Form- 
schneider, a  été  chargé  de  la  continuer,  après  la 
mort  de  cet  imprimeur.  Or,  le  premier  volume 
de  l'ouvrage  étant  daté  de  1550,  il  est  hors  de 
doute  que  Jean  Ott  décéda  on  au  commencement 
de  celte  année,  on  s.  la  lin  de  IM9. 

OTT  (  Joseph  ) ,  né  a  Tursclienreidt ,  en  Ba- 
vière, le  33  octobre  1758,  apprit  dans  le  lieu  de 
sa  naissance  les  éléments  de  la  langue  latine  et 
de  la  musique,  pnis  entra  comme  enlantde  eboeur 
au  couvent  de  Wettenbourg,  où  il  continua  ses 
étude».  En  1773  il  entra  au  séminaire  de  Neu- 
bourg,  sur  le  Danube,  y  demeura  quatre  ans,  et 
passa  ensuite  à  celui  d'Aruberg,  où  il  acheva  ses 
études.  Il  y  obtint  les  titres  île  directeur  de  mu- 
sique, et  de  premier  violon  de  la  chapelle.  Pen- 
dant son  séjour  à  Amberg,  il  avait  suivi  des  cours 
de  philosophie  et  de  théologie  pour  se  pré|iarer 
à  l'étal  ecclésiastique;  mais  après  la  mort  de 
Ltehleiu,  directeur  du  chœur  è   fégliss  Saint- 


OTT  —  OTTER 


33T 


Martin,  il  obtint  celte  place  (en  1783),  et  la  rem- 
plit jusqu'à  sa  mort.  Oit  a  laissé  en  manuscrit 
plusieurs messes,  des  symphonies  et  une  sérénade 
pour  plusieurs  voii  et  instruments. 

OTTAN1  (  L'abbé  Berhamms  )  n'est  pas  né 
k  Turin  en  1748,*omme  le  disent  Gerber  et  se» 
copiste»,  ni  en  1749,  suivant  l'opinion  <ie  Gerva- 
aoni,  mai»  a  Bologne,  en  (736,  d'après  une  no- 
tice publiée  k  Turin,  k  l'époque  de  aa  mort.  Ad- 
mis dans  l'école  du  P.  Martini,  Il  devint  un  rie 
tes  meilleurs  élèves  et  répondit  dignement  à  ses 
soins.  Il  n'était  Agé  que  de  vingt-deui  ans  lors- 
qu'il fut  choisi  comme  maître  de  chapelle  de 
l'église  des  PP.  Hocchettini ,  dits  de  S.  Giovanni 
fn  monte.  Trois  ans  après ,  il  alla  remplir  les 
mêmes  fondions  au  collège  hongrois  de  Bologne. 
Cest  de  celle  époque  que  datent  ses  premières 
compositions  pour  l'église.  Eu  1767,  on  l'appela 
k  Venise  pour  écrire  son  premier  opéra  .intitulé 
Amor  tenta  malitia,  dont  le  succès  Tut  brillant, 
et  qui  lui  procura  un  engagement  pour  Munich, 
où  il  remit  en  scène  son  opéra  de  Venue  et  com- 
posa Il  Maafro,  qui  lut  aussi  bien  accueilli,  el 
fut  joué  en  Allemagne  pendant  plusieurs  années. 
A*préa  avoir  passé  un  an  dans  cette  ville.  Il  re- 
tonrna  en  Italie  et  reprit  sa  position  a  Bo- 
logne, où  il  ne  s'occupa  pendant  plusieurs  an- 
nées qu'à  écrire  de  la  musique  d'église.  En  1777 
il  composa  a  Turin  l'Isola  di  Calipto,  et  an 
mois  de  novembre  de  la  même  année,  il  écrivit 
pour  le  théâtre  de  Nsples  Caitme  in  Vtica. 
En  1778  il  donna  an  théâtre  Aliberti  de  Home 
La  Spretzante  abbandonata  ;.  dan»  l'été  de  Ea 
même  année,  à  Florence,  le  Notte  délia  cilla; 
et  dans  l'automne  k  Venise,  l'Industrla  amo- 
rota.  Au  carnaval  de  1779  il  tut  rappelé  à  Turin 
pour  écrire  fatima,  opéra  sérieux.  On  lui  offrit 
alors  U  place  de  maître  de  chapelle  de  la  cathé- 
drale de  cette  ville  :  il  l'accepta  sons  la  condi- 
tion qu'il  pourrait  exécuter  l'engagement  qu'il 
avait  contracté  avec  le  directeur  du  théâtre  de 
Forli,  pour  composer  la  Didone.  Apres  avoir  mis 
en  scène  cet  opéra,  il  s'établit  k  Turin,  prit  la 
direction  de  la  chapelle  et  te  chargea  de  l'ins- 
truction musicale  des  élèves  admis  dans  le  col- 
lège qui  en  dépendait.  C'est  dana  celte  situation 
qu'il  passa  les  quarante  sept  dernières  années  de 
aa  vie  ;  car  II  n'est  pas  mort  en  1606,  comme  le 
dit  l'auteur  de  l'article  sur  ce  musicien  inséré 
dans  le  Lexique  universel  de  musique  publié  par 
le  docteur  Schilling,  mais  le  ï»  avril  1817,  k 
l'âge  de  quatre-vingt-douze  ans.  Ce  biographe 
aurai!  pu  reconnaître  son  erreur,  s'il  eût  remar- 
qué, dans  une  lettre  écrite  de  Turin  le  1S  dé- 
cembre 1 81  o  (Gazette  musicale  de  Lelpeick, 
13*  année,  p.  44  >,  que  Chladni  en  parle  comme 


d'un  artiste  vivant.  Otlani  écrivit  encore  pour  Is 
théâtre  de  Turin  Arminio,  en  1781,  Le  Ama- 
Mni,  en  1784, et  La  Clemenxadi  Tito,  ta  1789 ; 
mais  ses  principaux  travaux  furent  pour  l'église. 
On  parte  k  quarante-six  le  nombre  des  messe* 
qu'il  a  écrites,  outre  des  vêpres  complètes,  des 
psaumes,  des  motets  et  des  litanies.  Buruey  en- 
tendit à  Bologne,  en  1770,  un  i.aitdale pueri 
de  sa  composition,  dont  il  vante  les  idées  et  la 
facture.  L'auteur  de  la  notice  chronologique  de  ce 
savant  musicien,  publiée  dans  la  Gazette  de  Tu- 
rin, dit  que  ses  ceuvres  de  musique  religieuse  ri- 
valisaient avec  celles  des  maîtres  de  chapelle  Fer- 
rera et  Viansson,  qui  jouissent  d'une  grande  ré- 
putation dans  le  Piémont.  Parmi  les  élèves  les 
plus  distingués  d'Ottani, on  remarque  le  chanteur 
Pellegrini,  qui  fut  attaché  pendant  plusieurs  an- 
nées au  fhéâtre  italien  de  Paris,  et  M.  Massimino, 
auteur  de  la  méthode  d'enseignement  de  la  mu- 
Tout  ce  qui  est  dit  (Tans  les  Lexiques  de  Cer- 
ner, de  Choron  et  de  Schilling  concernant  la  talent 
d'Oltani  pour  la  peinture  est  erroné;  jamais  il 
n'a  cultivé  cet  art.  Ce  qu'on  lui  attribue  k  cet 
égard  appartient  k  son  frère,  Cajetan  Oltani, 
qni  fut  pendant  plusieurs  années  employé  comme 
ténor  à  la  cour  de  Turin  et  qui  fut  en  outre 
peintre  estimé  de  paysage.  Cel  artiste  mourut  à 
Turin  en  1608. 

OTTER  (Chretieii},  mathématicien,  né  en 
1S96,  k  Ragnitx,  eu  Prusse,  eut  une  existence 
aventureuse,  et  passa  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  en  voyages.  En  1647  il  fut  appelé  à 
Kosnigsb'rg  pour  y  occuper  une  chaire  k  l'uni- 
versité; mais  son  inconstance  la  lui  lit  bientôt 
abandonnerpourallerenseignerles  mathématiques 
en  Aollande,  où  il  mourut  k  l'Age  de  soixante- 
deux  ans,  le  9  août  16(10.  Parmi  les  inventions 
de  ce  savant,  te  Dr.  Œlrich  a  (ail  connaître 
(Lettres  critiques  sur  la  musique,  de  Marpurg, 
t.  III,  p.  54  )  celle  d'an  instrument  de  miisiquo 
du  genre  de  la  trompette,  auquel  il  avait  donné 
le  nom  de  Tuba  tiercotectonica ,  et  dont  il  fit 
présent  au  roi  de  Danemark,  qui  le  récompensa 
magnifiquement.  On  n'a  point  de  renseigne- 
ments  précis  sur  l'usage  et  l'effet  de  cet  inairu- 

OTTER  (Joseph),  violoniste,  né  en  1764 , 
k  Naudlstadls,  en  Bavière,  montra  dès  son  enfonce 
d'heureuses  dispositions  pour  te  violon,  et  fut  en- 
voyé k  Florence  par  l'ëveque  de  Pressing ,  pour 
étudiercel  inal rumen I  sous  la  direction  de  Nardini. 
Après  la  mort  de  son  protecteur,  Otter  fut  obligé 
de  retourner  en  Allemagne,  et  d'y  chercher  un 
emploi  qu'il  trouva  dans  ta  chapelle  de  l'évéque 
de  Salibourg.  Il  y  fit  la  connaissance  de  Michel 
1*. 


58* 


OTTER  —  OTTO 


Haydn,  qui  lui  donna  des  leçons  de  compo- 
sition. Eu  1806,  Olter  obtint  M  retraite  delà  cha- 
pelle, arec  une  pension,  et  m  rendit  à  Vienne, 
où  il  se  livra  à  l'enseignement.  Il  y  vivait  en- 
core en  1815  ;  mais  depuis  celle  époque  on 
manque  de  ren&eignemenls  sur  sa  personne.  Li- 
powsky  Indique  parmi  les  compositions  de  cet 
artiste  des  quatuors ,  des  concertos  et  de*  so- 
nates de  violon  ;  mais  tontes  cm  productions 
sont  restées  eu  manuscrit ,  et  l'on  n'a  gravé  de 
lu)  que  dix-oeuf  variations  sur  l'air  allemand 
Ick  bin  Uederlith,  aven  accompagnement  d'un 
second  violon;  Vienne,  Hasllnger. 

OTTO(Geobges),  compositeur  allemand,  né 
i  Torgau  en  1 550,  entra  comme  élève  i  l'école  de 
Fforte  en  1564.  Il  n'était  âgé  que  de  vingt  ans 
lorsqu'il  obtint ,  eo  1570,  la  place  de  conféra 
Sain.  Il  l'occupa  pendant  vingt  ans  et  ne  la 
quitta,  en  1585,  que  quand  le  landgrave  de 
Hesse-Cassel  l'appela  a  son  service,  en  qualité 
de  maître  de  chapelle.  L'époque  de  sa  mort  est 
ignorée,  mais  il  y  a  lien  de  croire  qu'il  vivait  en- 
core en  1618,  lorsque  la  deuxième  édition  d'un 
de  ses  ouvrages  fut  publiée.  Les  œuvres  de  sa 
composition  maintenant  connues  sont  :  1°  In- 
iroilvjt  toliui  anni  qulnque  vocum,  Erfurt, 
1574.  1°  Die  teultehen  Getxnge  Lufherl  au/ 
die  vornckmsten  Feile  mit  &  wnd  6  Stimmen 
gesetzt  (les  Chants  allemands  de  Luther,  pour 
les  principales  fêtes,  i  &  et  0  vois  ).  Castel, 
1BS8,  in-4"  obi.  3"  Opus  mtaicv.ni  novtim, 
continent  textus  evangelieot  dlervm  fetto- 
rvm,  doaunicarvm  et  ferlarvm,  per  totum 
annvm;  ex  mandata  illustrlss.  Catlorum 
principi»  D.  Maurltil,  etc.,  iitmma  diligentia 
et  industrta  oeto,  sex  et  qvinque  tocQms  com- 
positum,et  tvmvivxvocl,  tum  omnis  genèrls 
instrumente  optime  accomodatum  a  Georgio 
Ottone,  chorarcko  HessiacS.  Liber  primas 
Motetarum  octo  vocum.  C'assellis,  anno  1004, 
in-8°.  Le  second  livre  a  pour  titre  :  Liber  teevn- 
dus  continent  Motetos  dlerum  ttomtnicalittm 
per  fatum  aitnum,  ex  mandata,  etc.,  texvoet- 
Oui  compotilot,  et  tam  inttntmentis  gvam  vivx 
voel  accomodalos,  ibid.,  in-4°;  et  ls troisième  : 
Liber  tcrttvs  continent  Matelot  dlerum  feria- 
rtm  quinqus  vocum,  etc.,  ibid.,  ln-4°.  Une 
deuxième  édition  des  trois  parties  réunies  a  été 
publiée  â  Francfort  en  1018.  La  situation  d'un 
artiste  de  mérite,  tel  que  celui  dont  il  s'agit 
dans  cet  article,  était  alors  peu  fortunée  en  Al- 
lemagne, car  Otto  ne  recevait  qne  100  florins 
de  traitement,  et  (dit  son  biographe  allemand) 
quelques  objets  en  nature  (100  Gueldcn  nebtt 
einigen  Natvrallen),  et  qui,  sans  doute,  signi- 
lislt  des  alimenta. 


OTTO  (Etienne),  né  à  Frciberg  en  Hisnie 
(  Saxe),  vers  les  premières  années  du  J il. -septième 
siècle,  fut  d'abord  substitut  et  collaborateur  du 
cantor  de  l'école  évangelique  de  Sainte- Anne,  i 
Augsbourg  :  il  occupait  encore  celte  place  en 
1SS3,  comme  on  le  voit  par  le  titre  d'au  de  ses 
ouvrages.  5elxe  sus  après  il  remplissait  les  fonc- 
tions de  musicien  de  ville,  a  Bchandau,  en  Saxe, 
renseignements  sont  les  seuls  qu'on  possède 
ce  musicien ,  qui  a  publié  un  recueil  de 
compositions  sous  te  titre  bizarre  :  Cranen- 
Crœnlelnoder  mvtikalitehen  Vorlmuffer,  auf 
Cancert-liadrlgal-Dlalog-Meloi'SgmpKon- 
Motetten  manier  gctetst  (  Petite  couronne  de  la 
couronnée,  ou  Précurseur  musical,  composé  de 
motels  composas  en  forme  de  concerts  madri- 
galesques  dialogues,  mélodiques  et  symplioni- 
ques);  Freiberg  en  Misnie,  io4fl,  in-4°.  Précé- 
demment Ollo  avait  écrit  un  traité  de  musique, 
doul  Matlhesou  s  possédé  le  manuscrit,  et  qui 
avait  pour  litre  :  EtlicKe  nothteendige  Fragen 
non  Uer  poelitchen  oder  Dichtmusik  ,  etc. 
(Quelques  questions  nécessaires  concernant  la 
musique  poétique ,  etc.).  Ce  livre  était  daté  du 
24  juin  1631,  et  Otto  y  prenait  le  titre  de  subs- 
titut et  collaborateur  à  l'école  Sainte  Anne 
d' Augsbourg.  Hatlheaon  unus  apprend  (  Grund- 
lage  einer  EhrenP forte,  p.  143)  que  le  ma- 
nuscrit était  composé  de  dix-neuf  feuilles  lu-4° 
d'une  écriture  très-serrée,  et  que  l'ouvrage  était 
diviséeu  quatre  parties,  or'i  il  était  traité  de  la 
nature  de  l'harmonie,  des  accords,  des  [ormes 
du  contrepoint  ou  de  la  composition ,  et  des 
modes  avec  leurs  transpositions.  Çhomn  et 
Faynlle  ont  lait  une  singulière  inadvertance  sur 
Ct  livre,  car  ils  disent  (  Mcllonnaire  historique 
t'es  musiciens,  t.  Il,  p.  107)  qu'Otto  l'a  pu- 
blié en  1631;  et  quelques  lignes  plus  bas  ils 
ajoutent  qu'il  n'a  jamais  été  imprimé. 

OTTO  (Fbsncois),  organiste  de  la  cathé- 
drale de  Glali,  en  Silésie,  naquit  en  1730,  et 
mourut  a  l'âge  de  soixante-quime  ans,  le  5 
décembre  1805.  Cet  artiste  aélé  considéré  comme 
un  des  meilleurs  organistes  de  la  Silésie,  particu- 
lièrement sous  le  rapport  de  l'exécution.  Il 
jouait  aussi  bien  de  la  date,  de  la  harpe,  de  la 
viole  d'amour  et  de  la  basse  de  viole.  En  1784  il 
a  publié  a  Breslau  :  flieues  volUtxndiget  Cho- 
rajàuch,  su  dem  aUgemeinen  nnd  volUtxit- 
digen  Gesangbuche  des  llochvùrd.  Bru. 
Alumnat-reclors  Franz  (Nouveau  livre  choral 
complet  pour  servir  an  livre  de  chant  général  et 
complet  du  vénérable  recteur  intérimaire  Franz  ), 
în-8°.  Il  a  aussi  annoncé,  en  1798,  six  sonates 
pour  le  clavecin,  qui  ne  semblent  pas  avoir  paru, 
et  d'autres  compositions  pour  le  luth,  la  harpe, 


:e  violon  et  la  basse  de  viole ,  dont  il  proposait 
la  publication  oh  la  cession  en  manuscrit  Peut-Être 
les soualee  sont-elles  celle»  qui  ont  été publiées  * 
Leipsick,  en  1S00,  aous  le  nom  <l'OUo(J.-F.). 

Un  autre  artiste,  nommé  François  Otto, 
l'est  Tait  connaître  avanlsgeusement  dans  cei  der- 
niers temps  comme  compositeur  de  chanta  à  plu- 
sieurs Toi*  et  i  Toii  seule,  dont  il  a  publié  en- 
viron quinze  recueil*  à  Leipsick,  Je  n'ai  pas  de 
renseignements  aur  la  personne. 

OTTO  (Chaules),  professeur  de  musique 
a  Goilar,  vers  la  On  du  dix  huitième  siècle,  s'est 
fait  connaître  par  une  collection  de  chanson»  de 
Voss  mises  en  musique  a  voix  seule  avec  accom- 
pagnement de  piano,  Gotlar,  1796,  et  par  une 
ode  a  l'espérance,  idem ,  ibid.  C'est  a  tort  que 
Gerber  pense  que  ce  musicien  pouvait  être  le 
même  que  Ot ,  ou  plutôt  011,  dont  on  a  dem 
recueils  de  canionelles  italiennes  publiées  a 
Mayence ,  chei  Scboll,  car  le  prénom  de  celui-ci 
était  Frédéric.    ■ 

OTTO  (  Jacques-Auguste  ),  fadeur  d'instru- 
ments do  grand-duc  de  Weimar,  naquit  a  Gotha 
en  1701.  Tour  à  tour  fl  travailla  à  Weimar,  Halle, 
Leipsick,  Magdebourg,  Berlin,  et  en  dernier  lieu  a 
Jéna,  où  il  est  mort  postérieurement  à  1830.  Ha- 
bile dans  la  construclion  des  violons  et  desbasscs. 
surtout  dans  la  réparation  des  anciens  instru- 
ments, il  avait  vu  un  grand  nombre  de  ceux-ci , 
et  en  avait  étudié  les  variétés.  Il  donna  les  pre- 
mières preuves  de  ses  connaissances  par  l'ou- 
vrage qu'il  publia  sous  ce  titre:  Uebertim  Bau 
unddieErhaltvngderGelgeund  aller  Bogen- 
iiuttvmente  (Sur  la  construction  et  la  répara- 
tion des  violons  et  de  tous  les  instruments  a  ar- 
chet), Halle,  Relnecke,  tsi7,  in-8°.  Une  nou- 
velle édition  améliorée  de  cet  ouvrage,  enri- 
chie de  renseignements  sur  les  luthiers  et  aur  les 
instruments,  a  paru  onze  ans  après  :  elle  est  in- , 
LUulée  :  Ueber  dm  Bau  der  Bogeninstrumentc 
vnd  iiber  die  Arbeiien  der  vonUgliehsten 
Insirumenlenmacher ,  sur  Bclehrwng  fur 
Muiiker.  nebsl  Ândentttngen  sur  Erhaltung 
der  Yioline  in  gvten  ZHetande  (Sur  la  cons- 
truction des  instrument*  a  archet  et  les  travaux 
dea  principaux  luthiers,  pour  l'instruction  des 
musiciens,  etc.),  Jéna,  Brun,  1828  ,  in-8»  de 
97  pages.  M.  John  Bisliop ,  de  Chettenbam ,  a 
donné  une  traduction  anglaise  de  cet  ouvrage,  et 
j  a  fait  quelques  additions  et  des  notes.  Cette 
traduction  a  poor  titre  :  Treatlse  on  the 
ilructure  and  préservation  of  the  violtn  and 
otkev  bov>  frufrwnenf*  :  together  with  an 
account  ef  themoit  eelebrattd  Maktrs,  and 
of  the  ettnvfne  characteristics  of  thetr  injfru- 
menti.  Londres,  R.  Cooks,  IMS,  1  vol.in-80^ 


Le  rédacteur  de  l'article  qui  concerne  cet  artiste, 
dans  le  Lexique  universel  de  musique  publié  par 
le  docteur  Schilling  s'est  trompé  en  attri- 
buant a  Otto  un  article  publié  au  mois  de  sep- 
tembre 1808,  dans  la  Gazette  musicale  de  Leip- 
sick, sur  la  facture  du  violon;  cet  article,  signé 
P,  est  d'une  autre  main ,  a  laquelle  on  doit  aussi 
des  morceaux  sur  d'autres  sujets  dans  le  même 
journal. 

Otto  •  laissé  cinq  Gis  qui,  tous ,  sont  luthiers. 
L'atné,  Georges -A  ugustc-Godefroid  Otto,  fixé  à 
Jéna,  s'est  fait  connaître  avantageusement  dus 
la  Westphalie,  la  basse  Saxe,  les  contrées  du 
Rhin  et  la  Hollande,  par  la  bonne  qualité  de  ses 
instruments.  Le  second,  Chrétien-Charles  Otto, 
est  établi  a  Halle,  où  il  s'occupe  principalement 
de  la  réparation  et  de  l'entretien  des  anciens  ins- 
truments; le  troisième,  Henri -Guillaume,  est 
a  Berlin;  le  quatrième,  Charles- Auguste,  est 
facteur  de  la  cour  à  Ludwigslust,  et  le  plus 
jeune ,  Frédéric-Guillaume ,  est  à  Amsterdam. 

OTTO  (£m est- Jules),  organiste  et  eantor 
de  l'église  de  la  Croix,  k  Dresde,  est  né  le 
J«  octobre  180'4,  à  Kœnigslein,  petite  ville  de 
la  Saxe,  où  son  père  était  pharmacien.  A  l'Age 
de  dix  ans  II  fut  envoyé  a  l'école  de  la  Croix 
de  Dresde  et  s'y  fit  remarquer  dans  le  chœur  par 
sa  jolie  voix  de  soprano,  avec  laquelle  il  chan- 
tait les'solos.  Il  j  prit  des  leçons  d'orgue,  de- 
piano,  et  le  cantot  Théodore  Weinlig  lui  ensei- 
gna les  éléments  de  la  composition.  Parvenu  à. 
Tige  de  diiscpt  ans,  il  écrivit  ses  premiers  es- 
sais qui  consistaient  en  motels  et  cantates.  Son 
penchant  décidé  pour  l'art  excita-  l'intérêt  de 
Charles- Marie  de  Weuer,  alors  maître  de  cha- 
pelle du  roi  de  Saxe,  qui  lui  donna  des  conseils 
et  ledlrlgea  dans  ses  travaux.  En  1821,  Otto  se 
rendit  à  Leipsick  et  y  suivit  pendant  trois  ans 
les  cours  de  philosophie  de  l'université.  Il  publia, 
dans  cette  ville  ses  premiers  ouvrages  de  musi- 
que d'église,  quelques  petites  choses  pour  le 
piano,  et  des  Lieder.  De  retour  k  Dresde  en. 
ISIS,  il  fut  d'abord  employé  comme  professeur 
de  solfège  et  de  piano  dans  l'institution  Bloch- 
raaiin.  Après  Ut  mort  de  Aglhe,  en  1S30,  Olto 
lui  succéda  dans  les  places  de  eantor  et  de  di- 
recteur de  musique  de  l'église  de  la  Croix.  Il  a 
occupé  ces  places  jusqu'au  moment  où  cette  no- 
tice est  refaite  (1803).  Cet  artiste  s'est  fait  con- 
naître par  les  oratorios  intitulés  :  1"  Der  Sitg 
de*  Beitandèt  (la  Victoire  du  Sauveur).  — 
"P  Job,  qui  Tut  exécuté  k  la  fêle  musicale  de 
Betterfeld,  en  1840.  —  3°  Die  Fêter  der  Er- 
laften  an  Grabe  Jeiu  (la  Fête  de  la  Rédemp- 
tion au  tombeau  de  Jésus),  exécuté  k  Dresde, 
en  1844.  Il  a  écrit  aussi  pour  le  théâtre  -  '  °  Dot 


OTTO  —  OTJL1MCHEFF 


Schioss  ai»  Shcin  (le  Château  sur  le  Rhtn),re- 
pr4wnt<:  il  Dresde  en  1818.  —  3"  Der  Schlos- 
sttr  (les  Clefs  d'Aagsbourg),  représenté  dus  la 
même  ville.  Otto  *  écrit  aussi  île*  messes  pour 

■  des  vuii  d'hommes,  des  hymnes  (idem) ,  et 
d'adirés  morceaux  de  musique  religieuse.  Ses 
autres  compositions  sont  .  1*  Trio  pour  piano, 
violon  et  violoncelle,  op.  6;  Leipsick,  Hoiïnieis- 
ler.  —  2°  Sonate  pour  piano  à  4  mains,  op.  s  ; 
ibid — 3°  Polonaises  idem;  Leipsick,  Lfchmsnn. 
—  t°  L'A  ilégresse,  rondoletto  idem.,  op.  19, 
Leipsick,  Friese.  —  5*  Rondeau  idem.,  op.  23  ; 
Dresde,  Tliieme.  —  B°  Plusieurs  œuvres  de  va 

.  riations.  pour  piano  seul,  sur  des  thèmes  italiens 
elollemands. — 7*  Études  pour  piano,  op.  il  et 
2e;  Leipsick,  Friese.  —  8"  Cantate  lunèbre  pour 
chœur  et  orchestre;  Meissen.  Gœdsche.  — 
9°  Plusieurs  recueils  de  chansons  allemandes 
avec  accompagnement  de  piano;  Vienne  et  Leip- 
sick..En  1846,  Otto  a  entrepris  avec  le  docteur 
Schtadebadi  la  publication  d'un  écrit  périodique 
à  l'usage  des  sociétés  chorales  d'hommes  sons 
le  titre  Eutonia. 

OTTO  (FkANCOu),  frère  du  précédent,  né 
a  Kaniigstein  en  1806,  lit  ses  études  musicales  à 
Dresde,  puis  vécut  quelque  temps  1  Leipsick 
comme  chanteur  du  théâtre.  En  1833  il  s'est  Ihé 
en  Angleterre  comme  directeur  d'une  société  de 
chant  il'  ennera  h  le.  On  a  publié  k  Leipsick  de  sa 
composition  des  motet*  pour  des  voit  d'hommes, 
des  chant»  (idem),  des  Lieder  en  recueils  ou 
détachés,  «t  un  recueil  de  11  danses  allemandes 
pour  orchestre,  op.  8. 

Un  troisième  frère  d'Ernest  Jules  Otto  a  été 
Uner  du  théâtre  de  Leipsick  ;  il  s'est  fixé  en  An- 
gleterre, avec  son  frère  François. 

OTTO  (M«  Louise),  auteur  d'ouvrages  de 
littérature  de  différents  genres,  particulièrement 
de  romans  et  de  poésies,  est  née  i  Leipsick  vers 
ISÎ.j.  Au  nombre  de  ses  productions,  on  remar- 
que un  livre  qui  a  pour  titre  :  Die  Mission  der 
Kunst  mit  besondore  RvckslcM  avf  die  Ge- 
geiiwart  (la  Mission  de  l'art,  particulièrement  a 
l'époque  actuelle);  Leipsick,  1881,  gr.  in-8°de 
271  pages.  Celle  dame  nous  apprend,  dans  sa 
préface,  qu'elle  écrivit  une  brochure  sur  le  même 
sujet' dans  l'hiver  de  1847-1348,  mais  que  les 
agitations  de  l'Allemagne  peu  de  temps  après  en 

■  firent  retarder  la  publication,  et  que  celle  bro- 
chure ne  parut  qu'en  1862,  sons  le  titre  :  Die 
Kunst  vnd  untere  Zeit  (l'Art  et  notre  temps). 
La  partie  de  l'outrage  (Die  Mi-ion  der  Kunst) 
qui  concerne  la  musique  commence  k  la  nage  1  la 
et  finit  t  la  page  241. M."  Olio,  qui  affecte  dans 

■son  si  vie  les  formes  de  la  philosophie  allemande 
de  l'époque  actuelle,  est  un  apôtre  de  la  musi- 


que de  Richard   Wagner  et  de  ses  imitateur». 
I       OTTOB1  ,    OU    OTTEBI.     Vof.     HOTIIBY 

:  (j"«). 

!  OIJDOUX  (L'abbé},et  non  ODOL'X,  comme 
[  écrivent  Choron  et  Fayolle,  ni  OUDEUX,  suï- 
1  vaut  Forkel,  Liclilenthal  et  H.  Becker,  fut  d*n- 
:  bord  enfant  de  clicsur  k  l'église  de  Noyon,  et  y 
apprit  la  musique  sous  la  direction  de  Dugué, 
qui  y  était  alors  maître  de  chapelle  avant  de 
|  passer  k  la  maîtrise  de  Notre-Dame  de  Paris, 
puis  fut  attaché  comme  chapelain,  ponctoyei.r 
et  musicien  à  la  même  église  de  Moyen.  On  a  de 
l 'cet  ecclésiastique  un  livre  intitulé  :  Méthode 
■  nouvelle  pour  apprendre  facilement  le ptain 
chant ,  avec  quelques  exemples  d'hymnes  et 
de  proses  ;  ouvrage  utile  à  toutes  personne* 
chargées  de  gouverner  Poffiee  divin,  ainsi 
\  qu'aux  organistes,  serpent  et  basses-contres , 
tant  des  églises  ou  il  g  a  musique,  que  de 
celles  où  il  n'y  en  a  point  ;  Paris,  Loi  lin.  1771, 
.  1  vol.  in-S";    édition,  revue,  corrigée  et 
i  augmentée,  Paris,  Lollin,  1778,  ia-a".  Cet  ou- 
;  vrage  est  en  dialogues. 
I  OUCHTRED  (Guillaume),  théologien  et 
!  mathématicien  anglais,  naquit  le  5  mars  I.V/4,  à 
!  Eton,  dans  le  comté  de  liuckinglmm.  En  1610, 
l  il  fut  nommé  ministre  d'Albury,  près  de  Gull- 
,  fbrd,  dans  le  comté  de  Surrey.  Il  mourut  le  30 
,  juin  1690,  k  rage  de  quatre-vingt-six  ans.  On 
prétend  que  la  joie  qu'il  ressentit  du  rétablisse- 
ment de  Charles  II  sur  le  trône  fut  la  cause  de 
sa  mort.  Dix  ans  après  on  imprima  un  choix  de 
aes  manuscrits,  sous  le  litre  à'OpuscuIa  ma- 
thematlca  haetenits  inedila;  Oxford,  1676, 
iu-8°.  On  y  trouve,  sous  le  n°  7,  on  traité  in- 
titulé Musicx  elementa. 

OUL1BICHEFF  (  Awimdeb  n'),  gentil- 
homme russe,  naquit  en  179S  k  Dresde,  où  son 
•père  était  en  mission.  Son  éducation  fut  bril- 
lante et  solide.  Dès  son  enfance,  il  cultiva  la 
musique,  dans  laquelle  11  fit  de  rapides  progrès. 
Le  violon  était  l'instrument  qu'il  avait  choisi  ; 
il  y  acquit  un  talent  d'amateur  fort  distingué, 
particulièrement  dans  le  genre  du  quatuor. 
Entré  jeune  au  service  militaire,  il  vécut  quel- 
ques années  i  Péterabourg  et  y  fnl  homme  de 
plaisir.  Plus  tard  il  entra  dans  la  diplomatie, 
occupa  plusieurs  postes  importants  près  des 
cours  étrangères,  et  ne  rentra  en  Russie  qu'en 
qualité  de  conseiller  d'État.  Après  l'avènement 
au  trône  de  l'empereur  Nicolas,  il  demanda  m 
retraite  et  vécut  alternativement  dans  ses  tenta 
au  château  de  Louxino  et  k  Itijni-Novogorad, 
grande  et  belle  ville  aur  l'Oka,  k  200  lieues  do 
Péterabourg.  II  j  réunissait  près  de  lui  quelques 
lesquels  il  exécutait  fréquemment 


OUUBICHLFF 


de  la  musique.  H.  d'Oulibichetr  est  mort  a  Sijni- 
Novogorod,  le  14  janvier    1858,   à    l'âge   do  j 
soi  jante- trois  ans.  Son  nom  avait  été  révélé  au 
monde  musical  en  1843  par  le  livre  qu'il  publia  | 
soin  le  titre  île  Nouvelle   biographie  de  Mo-  , 
surf,  suivie  d'un  aperçu  sur  l'histoire  gène-  ' 
raie  de  la  musique,  et  de  l'analyse  des  prin- 
cipales   œuvres  de  Mozart;   Moscou,    1844, 
3  vol.  gr.  iu-8*.  Le  premier  volume  de  cet  ou- 
vrage renferme  la  biographie  de  l'illustre  com- 
positeur :  le  livre  de  îïissen  et  surtout  les  lettrée 
de  Moiart  et  de  sa  Camille  en  ont  fourni  les  ma-  ' 
tériaux.  On  peut  y  reprendre  la   lenteur  de  la 
narration,  le  penchant  trop  décidé  de  l'auteur 
pour  les  discussions  polémiques,  et  certaine»  for-  ■ 
mes  du  style  où  l'on  remarque  de  l'embarras,  , 
défaut  très-excusable  cbez  un  étranger.  L'aperçu 
de  l'histoire  de  la  musique,  qui  remplit  la  pre- 
mière moitié  du  second  volume,  pourrait  être 
considéré  comme  tans  objet  si  l'auteur  ne  s'était 
proposé  de  faire  voir  les  faillies  progrès  qu'elle  ' 
a  (ails  pendant  plusieurs  siècles,  et  de  démontrer 
que  l'art  complet  ne  se  trouvé  que  dîna  les  œu- 
vres de  Moiart;  enfin,  de  constater  que  ce  grand 
homme  •  plus  inventé  dans  l'espace  de  quelques 
années  qu'une  longue  succession  d'artistes  n'a- 
vaient fait  avant  lui  dans  tout  le  dix-huitième 
siècle,  et  même  depuis   les  commence menl s  de 
Bach  et  de  Hasndel.  A  frai  dire,  H.  d'Oulibicheff 
ne  tentait,  ne  comprenait  bien  que  la  musique 
•le  Mozart.  L'analyse  qu'il  fait  des  œuvres  de  ce 
rare  génie  est  la  partie  la   mieux  traitée  et  la 
plus    satisfaisante   de   son   ouvrage ,  qui,   par 
son  ensemble,  est  digne  d'ailleurs  de  beaucoup 

C'est  encore  Moiart  qu'il  aime  dans  tes  Œu- 
vres de  la  première  manière  de  Beethoven,  car 
■on  sait  que  l'auteur  de  FldeUo  fut  saisi  d'une  si 
profonde  admiration  pour  le  génie  de  son  pré-  : 
décessenr,  jusqu'à  l'âge  de  près  de  trente  ans,  ' 
qu'en  dépit  de  son  originalité  vigoureuse,  les 
tendances  et  les  formes  de  son  modèle  se  font 
•entlr  dans  ses  trente  premières  œuvres.  Par  , 
degrés  cependant  son  talent  prenait  des  allures  ' 
pins  libres,  plut  personnelles,  plus  élevées  :en-  . 
fin  arriva  la  seconde  manière,  où  le  divorce  est  ' 
complet  :  alors  l'admiration  de  M.  d'OnliblcbefT 
s'affaiblit,  et  bientôt  arrive  la  critique.  Pour  Ini,  I 
cette  seconde  manière  fut  le  signe  d'un  affaiblisse- 
ment progressif  des  facultés  du  grand  musicien, 
mais  où  se  trou  t  eo  t  encore  de  gran  des  inspirations  ; 
car  11  avouait  que  les  œuvres  de  cette  époque 
renferment  de  sublimes  beautés  mêlées  a  des  ex- 
trsTnganeesqu'il  appelaiUadiimwede l'artiste.  [ 
Arrivé  t  l'époque  de  la  troisième  manière,  où  la  ' 
recliercbe  pénible  succède  à  lalibre  inspiration,  ' 


d'Ouliblcbeff  se  sent  pris  de  dégoût,  et  dans  son 
opinion,  la  raison  de  Beethoven  n'est  plus  saine  : 
dans  cette  manière,  dit-il,  il  n'y  a  plus  que  la 
chimère.  Au  reste,  cette  opinion  aété  partagée 
par  Ries,  par  Rellstab,  qui  avait  fait  le  voyage  de 
Vienne  en  182*  pour  connaître  le  grand  artiste, 
et  qui  en  revint  avec  la  conviction  que  c'en 
était  fait  de  son  génie.  On  sait  aussi  qne  Spohr 
a  émis  une  opinion  semblable  sur  les  dernières 
oeuvres  de  Beethoven  dans  son  autobiographie. 
Quel  que  fût  le  sentiment  d'Oulibicheff  à  cet 
égard,  il  est  vraisemblabje  qu'il  n'en  eût  rien 
écrit  si  te  livre  extravagant  de  M.  Lenz,  inti- 
tulé Beethoven  et  tes  troisstyles,  n'eût  contenu 
des  attaques  contre  l'auteur  de  la  Nouvelle  bio- 
graphie de  Moiart,  taxé  d'injustice  dans  ce 
qu'il  avait  dit  de  son  successeur.  Ce  furent  ces 
attaques  qui  déterminèrent  H.  d'Oulibicheff  à 
écrire  et  à  publier  son  second  ouvrage,  Beetho- 
ven, ses  critiques  et  ses gloxsateurs  (Leipsick, 
F.  A.  Bmckiuus;  Paris,  Jules  Gare  lut,  1857, 
t  vol.  gr.  rn-S").  Il  explique  dans  sa  préface  les 
circonstances  qui  l'on!  impérieusement  conduit 
à  s'expliquer  sans  réserve  sur  la  personne  et  sur 
les  œuvres  du  grand  artiste.  Sous  le  rapport 
du  style,  il  y  a  un  remarquable  progrès  dans  ce 
second  ouvrage  de  H.  d'Oulibicheff.  Je  n'ai  pas 
h  faire  ici  l'analyse  du  contenu  du  volume  ni 
l'appréciation  des  opinions  de  l'auteur,  ayant  fait 
ce  travail  dans  la  Gazette  musicale  de  Parts 
(snn.  (857,  n«  23,  25,  27,  30  et  30)  :  je  me 
bornerai  à  dire  que  l'auteur  et  le  livre  Turent 
attaqués  avec  violence  dans  une  multitude  d'ar- 
ticles de  journaux  et  dans  des  pamphlets,  parti- 
culièrement en  Russie.  M.  d'Oulibielieff  en  fut 
profondément  affligé  :  je  crois  même  que  le 
chagrin  qu'il  en  eut  fut  la  cause  de  la  maladie 
qui  le  mit  au  tombeau.  Peu  de  mois  avant  sa 
mort  11  m'écrivit,  me  confiant  ses  chagrins  et 
m'envoyanl  un  mémoire  de  vingt  pages  in-folio 
dans  lequel  il  avait  entrepris  de  répondre  aux 
critiques  acerbes  dont  il  était  l'objet.  Il  désirait 
que  je  le  fisse  puhlîer  à  Paris  ;  mais  je  lui  con- 
seillai de  n'en  rien  Taire,  s'il  ne  voulait  prolonger 
la  polémique  qui  l'affligeait;  car,  lui  disais-je, 
il  solide  que  soit  votre  réponse  aux  critiqua 
injustes  dont  vous  êtes  l'objet,  on  g  fera  des 
répliques,  et  Dieu  sait  ce  qu'elles  scronit 
Ayez  ma  philosophie  .-depuis  quarante  ans, 
si  j'ai  trouvé  beaucoup  de  sympathie  dans 
l'opinion  publique,  fal  aussi  rencontré  des  at- 
taques de  tout  genre  dans  les  bai  fotds  de  la 
critique;  mais  j'ai  méprisé  mes  adversaires 
et  ne  leur  al  pas  fait  Fhonneur  de  leur  ré- 
pandre. Malheureusement  M.  d'Oulibielieff, 
homme  du  monde  et  grand  seigneur,  n'était  pas 


OUI.IBICHEFF  —  OUSELEY 


préparé  à  ce*  choses  qui  sont  inséparables  de  la 
vie  d'artiste  et  d'écrivain  :  il  en  mourut. 

OULTON  (Willub-Chahles),  écnraiu  ut- 
gkis,  né  ver*  1760,  est  auteur  d'un  livre  intitula  : 
The  liistory  ofthe  Englith  théâtre  lu  Lon- 
don  ;  ctmtaining  an  animal  register  of  ail 
the  new  and  revived  Tragédie*,  Comédies, 
Opéras,  Farces,  Pantomlmei,elc.,  that  hâte 
been  performed  ad  the  Théâtre  royal  in  Lan- 
dau from  the  years  1771  ta  1785,  vith  occa- 
sional  notes  and  anecdotes  (Histoire  du  théâtre 
anglais,  contenant  un,  catalogue  sonnet  des  1rs. 
geôles,  comédi  n ,  opéras,  farces  ,p  an  tom  i  mes,  elc . , 
nouvel  tentent  représentés  ou  remis  en  scène  ans 
théâtres  royaux  de  Londres,  depuis  l'année  1771 
jusqu'en  1795,  avec  des  notes  et  des  anecdotee), 
Londres,  Martin  and  Bain,  1796,  1  vol.  in-8*. 
H  a  été  but  une  deuxième  édition  de  cette  histoire, 
continuée  jusqu'en  1817;  Londres,  IBIS,  S  vol, 
ln-11. 

OUSELEY  (Su  Wilma*  GORE),  baronnet, 
orientaliste ,  né  en  Angleterre,  dans  le  comté  de 
Monmouth,  en  1771,  reçut  une  éducation:  solide 
dans  sa  famille,  et  te  rendit  à  Paris  en  1787,  pour 
v  perfectioaner  sa  connaissance  de  la  langue 
friucaise.  Entré  au  service  militaire  de  sa  pa- 
trie, il  y  employa  te*  heure*  de  loisir  h  l'étude 
de*  langues  orientâtes,  et  bientôt,  entraîné  par  le 
charme  qu'il  j  trouvait,  il  vendit  sa  commission 
d'officier,  alla  étudier  aux  universités  de  Lovde 
et  de  Dublin,  et  reçut  dans  cette  dernière  le  degré 
de  docteur.  D'autres  dignités  littéraires  lui  furent 
ensuite  conférées  par  les  universités  de  Ros- 
tock,  d'Edimbourg  et  de  Goctlingne.  Après  nn 
voyage  en  Perse,  qu'il  fit  en  société  de  son  frère 
nommé  ambassadeur  en  ce  pats,  Il  revint  en  An- 
gleterre, et  v  publia  le  fruit  de  ses  étude*  et 
do  ses  recherches  sur  les  antiquités  de  l'Orient, 
dans  divers  ouvrages  dont  le  pin*  important  a 
pour  titre  :  The  Oriental  collections  { Collec- 
tions orientales)  ;  Londres,  1797-1739,  3  vol, 
in-4".  On  trouve  des  renseignements  pleins  d'in- 
térêt sur  la  musique  et  les  musiciens  de  l'Inde 
dans  le  premier  volume  de  cet  ouvrage.  SirGore 
Ouseley  est  morte  Londres  en  1844. 

OUSELEY  (le  Rév.  Sm-F nénéiiioA*THuii 
GOBt£|,  baronnet,  fil*  du  précédent,  né  le 
11  août  1825,  a  succédé  a  son  père  en  1844. 
Après  avoir  fait  ses  études  ao  collège  de  Christ- 
Chnrcli  d'Oxford,  il  prit  dans  cette  université  les 
degré*  de  bachelier  es  arts  en  1840,  de  maître 
es  arts  en  1840 ,  de  bachelier  en  musique,  en 
1850,  et  de  docteur  en  musique,  en  IS55.  11 
avait  élé  ordonné  diacre  en  1849  et  reçut 
Tordre  de  la  prêtrise  en  1855.  Celte  dernière 
année  est  remarquable  dans  l'existence  du  révé- 


rend sir  Gore  Ouseley,  car  il  succéda  alors  a  sir 
Henri  R.  Cisliop  dans  la  place  de  professeur  de 
musique  de  l'uni  fertile  d'Oxford,  et  fut  nomme 
PrxcarUor  (premier  chantre)  delà  cathédrale 
rFBerefbrd.  L'église  et  le  collège  de  St.  Michel  et 
tous  les  Anges  ayant  été  bâtis  et  dotés,  près  de  Ten- 
bury, cette  église  fut  consacrée  par  l'évèqued'tie- 
reford,  le  1»  septembre  1858,  et  le  collège  fut  ou- 
vert au  mois  de  mai  1857 .  A  cette  église  de  Saint- 
Micliel  est  attaché  un  service  journalier  de  chant 
choral ,  exécoté  par  les  membres  du  collège,  sons 
I*  direction  spéciale  de  Sir  Gore- Ouseley.  L'ins- 
truction musicale  decet  ecclésiastique  est  nue  des 
plus  solides  et  des  plus  complètes  que  je  connaisse. 
La  nature  lui  a  donné  une  organisation  excellente 
pour  la  musique.  Dès  l'âge  de  trois  arts  et  quel- 
ques mois  il  s'occupait  déjà  de  cet  art  avec  au- 
'  tant  d'assiduité  que  de  passion  ;  et  seul  il  apprit 
a  jouer  du  piano,  de  l'orgue,  dn  violoncelle  et  de 
plusieurs  autres  instruments.  A  sept  ans,  il  fai- 
sait se*  premiers  essais  de  composition ,  et  dans 
sa  huitième  année,  Il  écrivit  la  musique  de  To- 
pera de  Métastase  l'Isola  disabttala.  Pianiste 
distingué,  improvisateur  élégant,  M.  Ouseley  pos- 
sède aussi  un  talent  remarquable  d'organiste. 
J'ai  eu  l'occasion  de  l'entendre  dans  une  église 
de  la  Cité  k  Londres,  où  il  joua  des  préludée, 
une  fugue  improvisée  avec  clavier  de  pédales,  et 
une  belle  fugue  de  J.  S.  Hach  a  3  claviers  .  et 
dans  celle  exécution,  qui  dura  près  d'une  heure 
et  demie,  tout  fut  irréprochable.  La  liste  de  ses 
compositions  renferme  :  1*  Quatre  sondes  pont 
piano  et  violoncelle  écrites  dans  les  années  1839- 
1841  ;  1°  Deux  trios  pour  piano,  violon  et  vio- 
loncelle, enrtet  en  ut  (1840-1841);  3°  Qua- 
tuor pour  piano,  violon,  alto  et  violoncelle,  en 
mi  bémol  (1842);  4°  Cinq  sonates  pour  piano 
seul,  dont  les  quatre  dernières ,  en  mi  mineur, 
u!  mineur,  mi  bémol  et  ré  mineur  ont  été  com- 
posées en  18h0,  5"  Sextuor  pour  2  violons, 
3  altos,  violoncelle  et  contrebasse  (1841);  8J  En- 
viron 40  mélodies  sur  des  paroles  italiennes, 
écrites  de  1832  a  1845;  7"  Nocturnes  on  ro- 
mances tant  paroles  pour  piano  seul,  au  nom  lire 
de  douxe  (  1839-1858)  ;  8°  Trois  préludes  et  fu- 
gues pour  piano  ou  orgue  sans  pédales,  en  mi 
majeur,  ut  mineur  et  mi  bémol  (1845  1846); 
9*  Six  grands  préludes  pour  l'orgue  avec  pédales 
obligées  (1860);  10"  Ode  pour  soprano  solo, 
choeur  a  5  voit  et  orchestre,  composée  a  l'occasion 
de  la  paix  après  la  guerre  de  Crimée,  pour  l'u- 
niversité d'Oxford,  mai*  non  exécutée:  IfGrande- 
cantate  religieuse ,  sur  les  paroles  dn  io™=  cha- 
pitre de  Jérémie  :.  The  Lord  il  the  trve  God , 
pour  voix  de  baryton,  chœur  à  5  voix,  et 
grand  orchestre,  composée  pour  le  degré  de  ba- 


Wizeoby  G00gle 


OUSF.LEY  —  OUVRARD 


393 


cheller  en  musique  en  1849  et  1850  ;  12°  Quatre 
services  complets  pour  les  cathédrales,  kg  voix, 
m  fa  mineur,  ré  majeur,  fa  majenretut  ma- 
jeur (1848-185(1);  13°  Six  antiennes  {  1864- 
1880)  ;  14"  Dix  Gîtes  sur  des  paroles  anglaises 
(1844-1846);  15°  Chansons  anglaise*  pour  tiil- 
férentes  roix  (  lBtî-1859).  16°  The Martgrdom 
ef Si  Polycarp  (Le  Harljre  de  S.  Poljearpe), 
oratorio  mi  un  acte,  gravé  eu  grande  partition  , 
a  Londres,  chez  Alfred  NoTelto,  gr.  ln-lbl.  ;  bel 
ouvrage  dont  le  style  est  large  et  pur,  dont  les 
mélodies  sont  simples  et  naturelles,  les  chœurs 
poissants,  énergiques,  bien  rhythmes  et  bien 
écrit*  dans  la  grande  manière  de  Bacli  el  de 
Hasndel,  enfin,  dont  l'instrumentation  est  riche 
sans  excès  de  son  emploi.  Cette  composition  fe- 
rait honneur  aux  meilleur)  artistes. 

ODTHE1N  (Jean  d'),  prédicateur  de  l'É- 
glise réformée,  a  Amsterdam,  naquit  1  Mfddel- 
bourg  en  1063,  et  mourut  eu  1712.  On  a  de  lui  ; 
Dtjpulaliones  XV de ctangore  evangetil  sive 
de  clangoribvs  taerts,  dans  lesquelles  il  traite 
de  la  musique  des  Hébreux,  et  .particulièrement 
de  l'instrument  appelé  magrepha.  Ugolini  a  in- . 
aéré  ce  traité  dans  son  Thésaurus  antlq.  saer., 
t.  31. 

OUTREPONT  (  CBaaLcs-TnoNAS-FBANeo» 
n'),  né  à  Bruxelles,  le  30  juin  1777,  se  fixa  a 
Paris  ras  1804,  et  y  est  mort  le  4  avril  1840. 
Parmi  beaucoup  do  travaux  littéraires  de  diffé» 
rents  genres  qu'il  y  a  publiés,  on  remarque  le 
livre  qui  a  pour  litre  Dialogues  des  viorfi , 
suivis  d'une  lettre  de  J.-J.  Rousseau,  écrite 
des  Champs  Élyséet  à  M.  Caslil-Blaze,  Paris, 
F.  Didot,  1815,  in-B".  Dans  la  lettre  supposée, 
M.  d'Outreponl  reproche  a  Ceslil-Blaze  d'avoir 
emprunté  textuellement,  pour  son  Dictionnaire 
de  musique  moderne,  341  articles  à  celui  de 
Jean-Jacques  Rousseau.  Bien  qu'on  ne  puisse 
nier  que  l'accusation  ait  quelque  fondement ,  il 
est  certain  qne  d'Outrepont  montre  beaucoup 
de  partialité  et  de  préventions  dans  ta  critique. 
OITTREPONT  (  TnéonoHi-GomTa  d'), 
frère  du  précédent,  capitaine  de  cavalerie,  na- 
quit a  Bruxelles  en  1779,  et  mourut  a  Paris,  dn 
choléra,  le  7  avril  1831.  il  cultivait  le  violon 
avec  quelque  succès  et  a  publié  à  Paris  plusieurs 
morceaux    pour  cet  instrument. 

OUVRARD  (Rmi),  né  a  Cbinon,  en  Ton- 
raine,  le  Ifl  juin  1S14,  apprit  la  musique  dès  son 
enfance  et  n'interrompit  pas  l'étude  de  cel  art 
pendant  qu'il  se  préparait  à  embrasser  l'état  ec- 
clésiastique. Après  avoir  été  ordonné  prêtre,  Il 
obtint  la  maîtrise  du  chœur  de  la  cathédrale  de 
Bordeaux,  puis  celle  de  Narbonoe.  C'est  de  cette 
dernière  ville  qu'il  fut  appelé  à  Paris,  pour  v  rem- 


plir les  fondions  de  maître  de  musique  de  la  Sainle- 
Chapelle,  placequ'il  occupa  pendant  dix  ans.  Il  fut 
ensuite  pourvu  d'un  canonicat  de  Saint-Gralieu 
de  Tours,  et  mourut  en  cette  ville,  le  IS  juillet 
1694.  Ouvrard  avait  l'esprit  orné  de  connaissances 
assez  étendues  dans  l'histoire  et  les  antiquités 
ecclésiastiques  ;  il  composait  des  vers  latins,  el 
cultivait  les  mathématiques  et  l'astronomie. 
Outre  quelques  ouvrages  de  controverse  et  de 
théologie,  on  a  de  lui  \  i"  Secret  pour  composer 
en  musique  par  un  art.  nouveau,  Paris,  1680. 
—  1"  Lettres  sur  l'architecture  harmonique  ou 
application  de  la  doctrine  des  proportions  de 
la  musique  à  l'architecture,  MA.,  1079,  Paris, 
Roui  and,  in -4°.  —  3"  Histoire  de  la  musique 
chez  les  Hébreux,  les  Grecs  et  tes  Romains, 
non  publiée.  Le  manuscrit  se  trouve  a  la  biblio- 
thèque de  la  ville  de  Tours  (I).  Le  privilège  pour 
la  publication  de  cet  ouvrage  avait  été  délivré  a 
Ouvrard  le  4  mars  1677,  d'où  l'on  peut  conclure 
qu'il  avait  résolu  de  le  faire  bientôt  imprimer , 
on  ne  peut  donc  expliquer  le  motif  qui  l'a  dé- 
cidé ensuite  à  garder  en  manuscrit  cette  histoire 
de  la  musique,  puisqu'il  vécut  encore  dix-sept 
ans  après  cette  date,  et  qu'il  ne  décéda  que  la 
19  juillet  1694.  Après  sa  mort,  le  manuscrit  fut 
déposé  avec  plusieurs  autres  ouvrages  du  même 
auteur  dans  les  archives  de  l'église  métro  poli  ta  i  ne, 
d'où  II  est  p?ssé  dans  la  bibliothèque  de  la  ville. 
L'ouvrage  est  divisé  en  trois  parties  :  la  première 
est  intitulée  Prénottons  harmoniques.  Elle 
renferme  l'explication  de  tons  les  termes  em- 
ployés dans  la  musique,  en  grec,  en  latin  et  en 
français-,  puis  vient  l'exposé  des.  connaissances 
qui  se  rattachent  à  la  théorie  de  la  musique, 
telles  que  l'arithmétique,  l'acoustique,  la  phi- 
losophie; enfin  l'examen  de  plusieurs  questions 
relatives  a  la  musique  des  Grecs  et  dea  Romains, 
an  traité  de  leur*  intrumenls,  de  leur  poésie 
,el  de  leurs  danses.  Sous  le  titre  de  Biblio- 
thèque harmonique,  la  seconde  partie  con- 
tient une  liste  de  tous  tes  auteurs  qni  ont 
écrit  sur  la  musique ,  rangés  par  ordre  chrono- 
logique, avec  des  renseignements  snr  leurs  ou- 
vrages, etc.  La  troisième  partie  renferme  les 
éléments  de  ta  musique  et  de  la  composition. 
On  volt  que  le  plan  de  cet  ouvrage  avait  été 
sssex  mal  conçu.  —  4°  Dissertation  sur  le  traité 
de  Vosains,  De  poemahim  cantu  et  virtbus 
rhyihmt,  manuscrit  qu'il  avait  communiqué  a 
l'abbé  Nicalse  pour  avoir  son  avis;  enfin,  quel- 
ques lettres  sur  la  musique,   à  l'abbé  Hicaise, 


aiMMMfl»  MMiMammn  di 


OUVRARD  —  OZI 


qui    avait  conçu  le  projet  de  le»  faire  impri- 
mer avec  son  Discourt  sur  la  musique  de*  an- 

OVERBECK  (Je.us-D*»ibl),  recteur  Au 
gymnase  de  Lubeck,  naquit  à  Rethem ,  prit  de 
Lubeck,  en  1715.  On  trouve  dans  les  Essais  cri- 
-  liqufg  et  historique»  de  Jrtarpurg  (t.  I,  p.  312- 
317  )  un  morceau  de  ce  savant,  intitulé  :  Ant- 
icort  auf  dos  Sendschreiben  eines  Freundes 
an  deii  andern,  iiberdie  Ausdrûcke  des  Berrn 
Boiteux,  von  der ■  Mutik  (Réponse  à  la  lettre 
d'un  amt  a>  un  autre,  sur  les  etpressions  de 
M.  Italien*  concernant  lu  musique). 

OYEIIBECK  (CBKETtEM-AnoLFnE),  né  a 
Lubeck  vers  17&0,  fut  fait  docteur  en  droit  en 
1788 ,  et  obtint  en  1793  le  titre  de  syndic  du 
chapitre  fpiscopal  de  Lubeck.  Il  est  mort  dans 
cette  ville,  le  9  mai  1821.  Il  cultivait  la  musique, 
el  a  publié  dea  cantiques  et  des  chansons  avec 
mélodies  et  accompagnement  de  clavecin,  aous 
ce  titre  :  Lieder  vnd  Gesxnge  mil  Klavier 
Melodien,  Hambourg,  1781,  in-V. 

OVEItEND  (  MAnawnuïE),  écrivain  anglais 
et  professeur  de  musique,  né  dans  le  pays  de 
Galle»,  vers  le  milieu  du  dit- huitième  siècle,  fut 
organiste  a  lslenorth,  dans  le  comté  de  Middle- 
■ex,  et  y  vivait  encore  en  (707.  H  *  publié  le 
programme  d'un  cours  sur  la  science  de  la  mu- 
sique, sous  ce  titre  :  A  brief  accoimt  of,  and 
introduction  to  eight  lectures  on  tke  science 
of  Music,  Lundres,  1781,  in-t*de  1  feuilles.  Il 
rédigea  ensuite  les  leçons  qu'il  avait  faites  dans 
ce  cours  et  les  publia  dans  un  écrit  intitulé  : 
Lectures  on  tke  science  of  Muiic  ;  Londres, 
1783,  in-4°.  On  connaît  aussi  de  ce  musicien  : 
Twelve  sonaias  for  tv>o  violins  and  a  vio- 
loacello  { Il  sonales  pour  2  violons  et  violon- 
celle), Londres,  1779. 

OZANAM  (JAcgtiïs),  mathématicien,  na- 
quit en  1640,  a  Bouligneui,  dans  la  principauté  ' 
de  Doinues,  d'une  famille  d'origine  juive,  el 
mourut  a  Paris,  le  3  avril  1717.  Au  nombre 
de  ses  ouvrages,  on  compte  un  Dictionnaire 
mathématique  (  Paris,  1691,  in-4"),  dans  lequel 


on  trouve  un  Traité  de  musique  (p.  S40  )  qui 
forme  18  pages.  On  a  aussi  de  lui  :  Récréation! 
mathématiques  et  physiques,  gui  contiennent 
plusieurs  problèmes  d'arithmétique,  de  géo- 
métrie el  de  musique,  etc.,  Paris,  1724,  3  vol 

in-S".  et  1735,  4  vol.  in-8°. 

OZI  (Etienne),  premier  basson  de  la  cha- 
pelle du  roi,  avant  la  révolution  ,  ensuite  de  la 
chapelle  impériale,  de  l'orchestre  de  l'Opéra,  el 
professeur  de  cet  instrument  au  Conservatoire  de 
musique,  naquit  à  Mme*  ie  S  décembre  1744. 
Veau  a  Paria  en  1777,  il  débuta  au  concert  spi- 
rituel deux  ans  après,  et  s'y  fit  remarquer  par 
une  belle  qualité  de  son  et  une  exécution  nette 
et  précise.  On  peut  le  considérer  comme  le  pre- 
mier artiste  qui  ait  perfectionné  cet  instrument  en 
France,  et  comme  le  chef  d'une  école  d'où  sont 
sortis  Delcambre,  Gebauer,  etc.,  lesquels  ont 
forméàleiirtoiird'excellenta  élève*.  Le  temps  où 
Oii  lit  le  plus  admirer  son  talent  lut  celui  des  cou 
eerts  du  théâtre  Feyileau(179B).lIabcaucoupcom- 
posé  pour  son  instrument,  car  on  compte  parmi 
ses  compositions  :  1°  7  concertos  pour  basson, 
avec  accompagnement  d'orchestre ,  publiés  a 
Paris  depuis  1760  Jusqu'en  1801.  —  2°  Trois 
symphonies  concertantes  pour  clarinette  et  bas- 
son, œuvres  5,  7  et  10,  Pari» ,  1795  el  1797.  — 
3°  24  duos  pour  2  bassons;  ibid.  jusqu'en  1798. 
— 4*  Pelitsaïrs  connus  variés  pour  2hassone,ou2 
violoncelles,  lwet  2*  livres, ibid.;  1793 et  1794.  — 
5"  Six  duos  pour  deux  bassons,  ou  2  violoncelles, 
rbid.,  1800.  Eu  1787,  il  publia  un  livre  élémentaire 
intitulé  :  Méthode  de  basson  aussi  nécessaire 
pour  les  maures  que  pour  les  élèves,  avec  'es 
airs  eldes  duos.  Plus  tard  il  refondit  cet  ouvrage 
pour  l'étndedes  classes  au  Conservatoire,  elle  pu- 
blia, en  I8U0,  mus  le  tile  de  Méthode  nouvelle 
et  raisonnée  pour  le  basson.  Il  eu  a  été  fait 
plusieurs  éditions  à  Paria.  Vers  1795,  Oii  lonna 
une  association  pour  l'établissement  d'un  maga- 
sin de  musique,  attaché  au  Conservatoire;  if 
dirigea  cet  établissement  jusqu'à  sa  mort  arrive* 
le  5  octobre  1813. 


v  Google 


PAB8T  (....),  directeur  de  musique  a 
Kcenigsberg,  né  dam  cette  ville  ver*  '818, 
l'est  Tait  connaître  comme  compositeur  dra- 
matique, par  l'opéra  en  trois  "M tes  intitulé  : 
Dcr  Kaitelian  von  Krahau  (le  Châtelain  de 
Cracovie),  qui  fut  représenté  il  Kœnigslierg, 
en  1840.  En  1848,  il  donna  au  théâtre  de  la 
même  ville  Vitur  Johann  (Noire  Jean). 
M.  Bernsilurf  ne  mentionne  pat  cet  artiste 
dans  ion  nouveau  Lexique  général  de  musique. 

PACCH1EROTTI  (Gat  riait),  ebanteur 
célèbre  de  la  seconde  moitié  du  dix-huitième 
siècle,  naquit  à  Faltriano,  dan*  la  Marche 
d'Aucune,  en  1744,  et  entra  comme  enfant  de 
chœur  a  la  cathédrale  de  Forli.  C'est  à  tort 
que  Tipaldo  (fifoor.  dtglt  Italiani  ittuttri, 
t.  IX)  a  dilque  ce  grand  chanteur  Tut  enfant 
de  chœur  de  la  chapelle  de  Saint-Marc  de 
Venise  et  que  Bcrtoni  fut  son  maître  dans 
l'art  du  ebant.  M.  Cad)  n'a  pas  Tait  celte  faille 
dans  son  histoire  de  celte  chapelle.  Berloni 
fui  simplement  organiste  de  Saint- Marc  depuis 
1759  jusqu'à  la  fin  de  1784,  et  ne  devint  maître 
decette  chapelle  que  le91  janvier  1785.  Enfin, 
il  n'y  avait  pis  d'enfanis  de  chœur  i,  la  cha- 
pelle de  Saint-Marc  pour  la  partie  de  soprano, 
mais  des  sopranistes  castrats,  dont  la  plupart 
étaient  prêtres.  La  beauté  extraordinaire  de 
sa  voix  le  fit  remarquer  par  un  lopraoiste  de 
celle  chapelle,  qui  oblinl  de  tes  parents  l'au- 
torisation de  le  soumettre  â  la  castration.  Le 
succès  de  l'opération  décida  le  vieux  sopra- 
□iite  a  donner  des  leçons  de  chant  a  Paccbie- 
rolli,  dont  les  progrès  dan»  cet  art  furent  al 
rapides,  qu'à  l'Age  de  seize  ans  il  put  com- 
mencer a  te  faire  entendre  avec  succès  sur 
plusieurs  théâtre»  d'Italie,  dans  des  rôles  de 
femme.    Cependant  son  organe   n'avait  pas 

tout  ver»  1770  que  ta  réputation  a'étendit,  et 
que  ion  talent  d'expression  acquit  une  per- 
fection inimltahte.il  chanta  dam  cette  année 
i  Païenne ,  avec  la  fameuse  Catherine  Ga- 
brlelli  et  y  produisit  une  vive  impression. 
Eo  1772,  Il  brillait  a  Naples;  puis  II  alla  a 
Bologne,  en  1773,  retourna  a  Naples,  en  1774, 


chanta  à  Parme  et  a  Milan,  in  1775,  A  Flo- 
rence et  a  Forli,  en  1776,  cl  i  Venise,  en  1777. 
Après  la  saison  de  Venise,  il  alla  chanter 
pendant  le  carnaval  à  Milan,  el  l'année  sui- 
vante il  fut  rappelé  dans  cette  ville  pour 
l'ouverture  du  nouveau  théâtre  de  la  Scala. 
Précédemment  il  l'était  Faitadmirerà  Gêne»; 
en  1778,  il  brilla  i  Lucques  et  a  Turin,  et  vers 
la  fin  de  la  même  année,  il  se  rendit  a  Londres 
où  il  resta  jusqu'en  1785.  Peu  de  chanteurs 
ont  été  accueillis  dam  celte  ville  avec  autant 
il'ci.ihousiasme  que  Pacchie: 


i.  De  rt 


n  Tu  lie 


la  fin  de  1785,  il  alla  a  Venise,  ou  il  retrouva 
le  compusileur  Berloni,  son  ami,  qui  écrivit 
pour  lui  plusieurs  ouvrages.  Il  y  resla  presque 
constamment  jusqu'en  1700,  puia  retourna  à 
Londres,  où,  malgré  ton  âge  avancé,  il  sut 
encore  se  Taire  admirer  comme  virtuose  et 
comme  professeur,  jusqu'en  1B00.  L'année 
suivante,  il  sa  fixa  a  Padoue,  el  ;  vécut  hono- 


■s  qu'il  a- 


I*.  Son  plaisir  le  plus 
vif  consistait,  dans  ses  dernières  années,  a 
faire  exécuter  chez  lui  les  psaumes  de  Mar- 
cello, dont  il  possédait  bien  la  tradition. 
Grand  musicien,  il  lisait  à  première  vue  toute 
etpèce  de  musique  et  accompagnait  bien  au 
piano.  Il  mourut  a  Padoue,  le  90  octobre 
1811,  a  l'âge  de  soixante-dix -sept  ans.  Pac- 
chierotti  ««ait  laid  de  visage  et,  contre  l'or- 
dinaire des  castrais,  d'une  taille  élevée  et 
fort  maigre;  mais  la  béante  de  ton  organe, 
ta  mise  de  voix  merveilleuse,  et  le  chante  ir- 
résistible de  l'expression  de  son  chant,  fai- 
saient bientôt  oublier  à  la  scène  se»  désavan- 
tages extérieurs.  Buruey  dit  que  les  airs  Mi- 
tera pargolttto,  du  Demofoontt  de  Monza, 
Non  temer,  de  Berloni,  dans-  l'opéra  sur  le 
même  sujet,  Dolet  iptmt,  du  Binatdo  de 
Sacchini,  el  Ti  leguirà  {tde'e,  de  l'OUm- 
piadt,  de  Patsielln,  étaient  ceux  où  il  dé- 
ployai! le  talent  le  plut  remarquable. 

PACCUIOm   (Amtoiki-Mime),   compo- 
siteur, né  â  Modéne,  le  5  juillet  1854,  apprit 


PACCHIOKI  •-  PACELU 


l'art  du  chant  sous  la  direction  de  D.  Murzio 
Erculeo  d'Olrieoll,  musicien  de  la  chapelle 
ducale  de  Modéne,  puis  eut  pour  maître  de 
■  contrepoint  Jean-Marie  Bononcini.  L'élude 
des  compositions  de  Palestrina  le  rendit  un 
des  musiciens  les  plus  habiles  de  son  temps. 
Pacchioni  était  praire  et  Tut  mantionnaire  de 
la  cathédrale  de  Modéne.  En  1078,  le  chapitre 
avait  l'intention  de  lui  donner  la  place  de 
maître  de  chapelle,  devenue  vacante  par  la 
mort  de  Jean-Marie  Bononcini  ;  mais,  a  la  de- 
mande du  duc  François  II,  cet  emploi  lut 
donné  à  Joseph  Colombi.  PacchioDi  l'obtint 
après  la  mort  de  celui-ci.  Le  duc  de  Modene 
l'avait  choisi,  en  1733,  pour  son  maître  de 
chapelle.  Pacchïoni  mourut  le  15  juillet  1758, 
à  l'Age  de  quatre-vingt-quatre  ans  En  1733, 
il  avait  été  pris  pour  arbitre  par  le  P.  Martini, 
dans  une  contestation  qui  s'était  élevée  entre 
ce  maître,  jeune  encore,  et  Thomas  ReJi,  de 
Sienne,  maître  de  chapelle  de  l'église  de  Lo- 
retie,  au  sujet  de  la  résolution  d'un  canon  de 
Jean  Anirouccia  (voyei  les  mémoires  dePier- 
luigi  de  Palestriua,  par  l'abbé  Bainl,  t.  I, 
n*  103,  p.  130).  Pacchïoni  a  laissé  en  manuscrit 
beaucoup  de  musique  d'église,  qui  le  trouve  à 
la  cathédrale  de  Modéne.  Il  a  publié  a  Venise, 
en  16S7,  des  motets  à  quatre  voix.  En  1083, 
il  a  rail  exécuter  a  Modéne  un  oratorio  Inti- 
tulé La  gran  Matilda.  Déjà  il  avait  écrit,  en 
1078,  un  autre  oratorio  qui  avait  pour  titre  : 
Le  Porpore  trionfali  dt  S.  Ignazio.  On  con- 
serve, dans  la  bibliothèque  ducale  de  Modéne, 
des  cantates  de  cet  artiste  en  manuscrit.  La 
collection  de  l'abbé  Sanlini,  à  Rome,  renferme 
trois  motels  à  huit  voix  de  Paccbioni,  i  sa- 
voir, Sicut  erat,  Domine  Dtui  ttotter,  et 
Laudate  Duminvm. 

PACCIOLI  (Luc),  en  latin  PATIOLU5 
ou  PACIOLUS,  moine  franciscain  et  savant 
mathématicien,  naquit  à  Borgo-SanSepolcro, 
en  Toscane,  vers  le  milieu  du  quinzième 
siècle.  Après  avoir  enseigné  les  mathématiques 
a  Naples,  a  Milan  (depuis  1400  jusqu'en  1490), 
puis  a  Florence  et  à  Rome,  il  alla  se  nier  a 
Venise  et  y  expliqua  Euclide.  Il  se  trouvait 
encore  en  cette  tille  en  1500.  Au  nombre  de 
se*  ouvrages,  qui  sont  estimés,  on  en  remar- 
que un,  devenu  Tort  rare,  qui  a  pour  litre  : 
De  divina  proporlione,  opéra  a  tutti  gl'in- 
gegni  peripicacci  *  curioti  necestaria  ove 
ciascun  ttudioto  di  philotophia ,  pertpec- 
tiva,  pictura,icutptura,  arehitectura,  mu- 
u'ea,  el  altre malhematice,  tuaviuima,  lot- 
tileetadmirabilednclrinaconiegu{ra.etc.(l) 
(1)  L-onhogr.pl»  J.  ce  lilr*.  «m«.  Mils  de  tout  It    I 


Fenetiii  impreiium  per  probif.it  et  mm 
Paganinum  de  Paganinit  de  Brttcia,  1509, 
In-fol. 

PACE  (RrcniBo),  né  dans  le  diocèse  de 
Winchester,  en  1483,  Ht  ses  éludes  a  l'uni- 
versité d'Oxford,  puis  a  celle  de  Padoue,  el 
fut  successivement  chanoine  d'York,  archi- 
diacre de  Dorsel,  doyen  d'Exeter,  el  enfin 
ilojen  de  Saint-Paul  de  Londres.  Il  mourut  i 
Steppev,  dans  le  voisinage  de  Londres,  en 
1533.  On  a  de  lui  en  manuscrit  un  livre  inti- 
tulé :  Dt  rtttitutione  mtuicei,  que  Baie  in- 
dique (in  Calai.  SS.  Brit.  cent.  8,  p.  653). 

PACE  (Vibcïïï),  né  a  Assise,  dans  la  te- 
conde  moitié  du  seizième  siècle,  fut  maître  de 
chapelle  de  l'église  cathédrale  de  Rieli.  On  le 
compte  parmi  les  premiers  compositeurs  qui  ont 
écrit  de  la  musique  d'église  pour  une  et  deux 
voix  avec  accompagnement  de  basse  continue 
pour  l'orgue.  L'ouvrage  par  lequel  il  s'est  fait 
connaître  en  ce  genre  de  musique  a  pour 
titre  ;  Sacrorum  conctntuum  liber  primat 
qui  lingulii,  liuufiuj,  tribus,  quatuor  voci- 
bui  ocitcinuntur ,  auttore  p'incentio  Pacio 
Mtiiienii  in  eath.  Eccl.  Reatina  musicar 
prxftclut,  untl  cum  bano  ad  arganum; 
Roms,  1017. 

PACE  (Pies.nr.),  organiste  de  la  Santa 
Cata  de  Loretle,  vécut  dans  la  première 
moitié  dn  dix-septième  siècle.  Il  est  vraisem- 
blable qu'il  était  parent  du  précédent  et  qu'il 
naquit  à  Assise.  Les  ouvrages  connus  de  sa 
composition  sont  :  1*  Jl  pritno  libro  de'  Mot- 
tetti  a  una,  due,  tre  et  quatlro  voci,  ton  un 
Magnificat  a  due  voci,  et  co'l  botta  per  l'or- 
ganoj  In  Venetia,  app.  Giac.  Vincenti,  1013, 
in-4°.  3°  Madrigali  a  quatlro  et  a  einquo 
voci,  parte  eon  einfonia  te  piaee,  et  parte 
tenta;  avertendo  twrd  en»  gueWt"  délie  Sin- 
fonie  non  tipouano  cantare  «n;o  ionarli, 
ma  gli  altri  li.  Opéra  décima  quinta;  In 
Venetia,  appresso  Glac.  Vincenti,  1017,  in-4*. 
Dans  l'épi  tre  dédicalo  ire  au  cardinal  Moolalto, 
datée  de  Lorette,  le  34  janvier  1ÛI7,  Pace  dit 
qu'il  a  appris  la  musique  dès  sa  plus  tendre 
enfance,  et  qu'il  a  été  organiste  en  plusieurs 
endroits  avant  de  l'être  a  Loretle.  3°  Motelti 
a  4,  5  et  6  voci  co'l  Dixil  et  Magnificat, 
op.  1B,  ibid.,  1010,  in  4".  4°  //  teitu  libro 
de'  Moltetti  a  una,  due,  Ire  et  quatlro  voci, 
ca'l  Dixil,  Laudate  pueri  et  Magnificat  a 
due  et  tre  voci,  op.  10,  ibid.,  1018,  in-4°. 
PACELLI  (Asmilio),  né  a  Varciano,  au 
iocèse  de  Ifarni,  en  1370,  fut  d'abord  maître 

ire,  ejl  plus  bline  que  telle  d«  boni  écrivains  ilal™ 


PACELL1  -  PACHELBEL 


3S7 


de  chapelle  du  collège  «Demanda  Rome,  et,  le 
2  mars  1002,  obtint  le  même  titre  à  la  basilique 
du  Vatican  ;  mail  après  dix  mol»  passé)  dam 
celle  position,  il  accepta  la  place  de  maître  de 
chapelle  de  Siglsmond  III,  roi  de  Pologne  et 
■le Suède.  Il  mounii  1  Varsovie  le  4  mai  1023, 
A  l'igedecinquante-lroitans.  Un  monument 
surmonté  de  son  busle  lui  rut  élevé  dans  la 
cathédrale  de  Varsovie  ;  on  ;  111  colle  intcrip- 

».  0.  M. 


On  connaît  de  ce  maître  les  ouvrages  sui- 
vants :  1°  Cantionet  tacrx  3, 0,  S,  10-30  vo- 
eum,  Francfort,  1004,  in  -4'.  S"  Ptalmi  et 
moieiti  oelo  voeum,  ibid.,  1607,  in>4°. 
ô°  Cantiones  sacrx  S,  0,  7-30  voctbvt  «on- 
cinnaur,  ibid.,  1008,  in-4".  4>  Ptalmi,  mo- 
lelti  et  Magnificat  quatuor  vaeibut,  ibid., 
1008,  in-4°\  5"  Madrigal!  a  quattro  voci, 
lib.  1,  ibid.  G"  Madrïgali  a  «inque  voci, 
lîb.  3,  ibid.,  ln-4°.  Quelques  morceaux  de 
Facelli  ont  élé  insérés  dans  le  recueil  de  di- 
vers auteurs  publié  parFabloCostanli  ni  (Rome, 
1014);  entre  autres  un  beau  motet  à  buil  voix 
sur  les  paroles  :  Factumttt  tilentium. 

PACELLI  (àbtoibe),  prélre  et  composi- 
icur  vénitien,  fut  chanteur  sopranisle  a  la 
chapelle  ducale  rie  Saint-Uarc  ;  il  a  fait  repré- 
senter a  Venise,  en  1098,  un  opéra  de  sa  com- 
position intitulé  II  finlo  Etau.  On  connaît 
aussi  tous  son  nom  la  canlale  théâtrale  Amor 
furent*,  ijni  fut  écrite  eu  1723,  à  Neslre,  poul- 
ie théâtre  particulier  de  la  belle  villa  du  doge 
Erizzo.  Pacelli  vivait  encore  en  1740,  car  il 

la  place  de  vice-mattre  de  la  chapelle  de  Saint- 
Marc,  qui  fui  donnée  a  son  compétiteur. 

PACIIALV  (T*AB«OTT-Eaunina),  orga- 
niste distingué,  né  le  5  janvier  1707,  a  Lin- 

derode,  dans  la  Lusacc  Inférieure,  m  se;  pre- 


mières études  littéraires  et  musicales  chez  son 
père,  alors  cantor  et  instituteur  dans  cette 
commune.  Plus  tard,  il  fréquenta  l'école  nor- 
male de  Runilau  ,  pour  se  préparer  i  la  car- 
r 1ère  de  l'enseignement.  Après  qu'il  eulachevé 
ses  cours  dans  cette  Institution,  il  fut  envoyé, 
aux  Trais  du  gouvernement,  a  Schmiedeherg, 
pour  y  perfectionner  son  talent  sur  l'orgue 
soui  la  direction  de  Benjamin  Klein,  cantor 
et  organiste  renommé  dans  le  pays.  Ses  éludes 
musicales  terminées,  Pachaly  retourna  à 
Runzlau,  oh  il  étail  appelé  pour  y  occuper  la 
place  de  professeur  adjoint  a  l'école  normale  ; 
mais  il  n'y  resta  que  peu  de  temps,  parce  qu'il 
fut  nommé  instituteur  et  organiste  a  Gruna, 
près  de  Gœrliu.  Celte  dernière  position  n'of- 
frant pas  a  l'artiste  des  ressources  suffisantes 
pour  donner  k  son  talent  l'essor  pour  lequel  il 
sentait  qu'il  était  né,  Il  l'abandonna,  en  1826, 
et  accepta  la  place  d'instituteur  et  d'orga- 
niste à  Schmiedeherg,  devenue  vacante  par  la 
mort  de  Klein,  son  ancien  professeur.  La,  un 
plut  vaste  champ  se  présenta  à  ton  activité, 
soit  par  les  ressources  chorales  qu'il  trouvait 
dans  l'église  primaire-évangélique,  soit  par 
te  bel  orgue  construit  par  Xngel,  de  Bretlau. 
Pachaly  occupait  encore  cette  position  en  184S. 
La  Nouvelle  Gazette  muiicale  de  Leipsick, 
î'Eutonia,  la  Cxcilia  et  Ylrit,  ont  accordé 
beaucoup  d'élogel  au  talent  d'exécution  ainsi 
qu'auxeompositlonsrie  cet  artiste.  Les  ouvrages 
publiés  a  Breslau  et  à  I.eipsiclt  par  Pachaly 
sont  ceux-ci  :  1°  Douze  préludes  pour  l'orgue, 
première  suite.  3°  Douze  idem,  deuxième  ca- 
hier, 5*  Variations  pour  l'orgue  sur  le  choral 
Aufmeinen  HtbenGott.  4*  Vingt-cinq  chorals 
puur  quatre  voit  d'hommes.  S'  Cantate  fu- 
nèbre à  quatre  voix  avec  orgue  obligé. 
0°  Hymne  à  quatre  voii  avec  orchestre  et 
orgue.  7°  Cantate  pour  la  Pentecôte,  avec  or- 
chestre. 8°  Canlate  pascale,  idem.  0"  Cantate 
de  Noël,  idem.  10°  Cantate  de  fêle,  idem,  dé- 
diée au  roi  de  Prusse,  Frédéric-Guillaume  IV. 
Pachaly  a  fourni  aussi  des  comportions  au 
Muuum  d'orgue,  de  Gelsiler,  a  l'Ecole  pra- 
tique d'orgue,  du  même,  a  la  collection 
d'exercices  pour  les  organistes,  et  à  l'Orga- 
niste pratique,  de  Hcrîog.  Je  ne  connais  de 
cet  artiste  qu'une  fugue,  insérée  par  Kcerncr, 
d'EiTurt,  dans  la  troisième  partie  de  soi)  re- 
cueil intitulé  :  Poitludien-Sueh  fur  Orga- 
nisten, etc. ;elleest  bien  écrileel  d'une  bonne 
harmonie. 

PACHELBEL  (Jeu),  organiste  célèbre, 
naquit  à  Nuremberg,  le  1"  septembre  Jfi:;-. 
Pendant  qu'il  était  occupé  de  ses  première* 


PACHELBEL  —  PACIIYMÊRE 


études  littéraires,  il  apprila  jouer  de  plusieurs 
Instruments,  particulièrement  du  clavecin 
cher  Henri  Sctawemmer.  Ayant  été  envoyé  au 
Gymnase  de  Katisbonne,  il  profita  de  ion  sé- 
jour dans  cette  ville  pour  commencer  l'étude 
-du  contrepoint  sous  la  direction  de  Preuz. 
Apre»  avoir  achevé  ses  humanités,  Il  fréquenta 
l'Universiti*  d'Altdorr;  mais  a  défaut  de 
moyens  d'existence,  il  fui  obligé  de  retourner 
i  RatiSboone.  I'  ne  fil  qu'un  court  séjour  dans 


ville. 


t  a  Vieil 


où  il  obtint  la  place  d'organiste  adjoint  de 
l'église  Sair.i-Étienne.  Le  premier  organiste 
était  alors  Jacques  de  Kerl;  ce  grand  artiste 
dcvml  le  modèle  dePachclbel,cllui  fil  faire  de 
grands  progrès  dans  la  composition.  En  1075, 
la  place  d'organiste  de  la  cour  d'Eisenach  rut 
offerte  à  Paclielhel  arec  des  avantages  si  con- 
sidérantes ,  qu'il  se  ha(a  de  l'accepter.  Eu 
1GTS,  il  fut  appelé  à  Erfurt  comme  organiste 
de  l'église  des  Dominicains,  dont  il  remplit 
les  fonctions  pendant  douze  ans;  puis  il 
alla  a  Stuligard,  en  1G90;  mais  à  peine  y 
fut-il  établi,  que  l'invasion  du  duebé  de  Wur- 
temberg par  l'armée  française  l'obligea  de  fuir 
avec  sa  femme  et  ses  enfants.  Heureusement 
il  trouva  un  refuge  a  la  cour  de  Golba.La  mort 
de  Georges -Gaspard  Wccker,  organiste  de 
Saint-Séliald,  à  Nuremberg,  fit  rappeler  Fa- 
cile Miel  dans  sa  ville  natale,  pour  lui  succéder, 
en  1695.  Il  y  passa  le  reste  de  ses  jours,  et 
mourut  le  3  mars  170G,  a  l'âge  de  cinquante- 
trois  ans.  Cet  artiste  est  considéré  avec  raison 
comme  nu  des  meilleurs  organistes  de  l'an- 
cienne école  allemande,  et  comme  un  compo 
sileur  distingué  de  musique  d'église;  il  cou 
tin u a  l'excellente  école  d'orgue  et  de  clavecin 
de  Kerl  et  de  Froherger.  La  manière  des  or- 
ganistes italiens  et  français,  introduite  en 
Allemagne  parce  dernier,  parait  surtout 
l'avoir  séduit,  car  c'est  dans  ce  style  que  sont 
écrites  la  plupart  des  pièces  de  Pachelbel.  Cet 
excellent  organiite  a  publié:  1*;VuiiAafiJc/ies 
Sfe.rfie.nj  Gttdanktn,  auivter  variirttn  Cho- 
raltn  balchend  (Pensées  musicales  funèbres, 
qui  ronsislenl  en  quatre  chorals  variés);  Ei- 
furl,  1083.  Cet  ouvrage  ru  t  "composé  à  l'occa- 
sion delà  pesie  qui  désolait  alors  l'Allemagne. 
2°  JOuiikaliithti  £rgttltung,aui  6  veritim- 
meten  Partien  von  2  Fioliaen  und  Gtntral- 
Bail.  (Amusement  musical,  composé  de  six. 
partien  (petites  sonates)  pour  deux  violons  el 
basse  continue,  accordés  de  différentes  ma- 
nières); Nuremberg,  1(10).  3*  Huit  préludes 
pour  des  chorals;  ibid.,  1095.  4°  Htxaehor- 
don  ApoitinU,  contenant  six  airs  avec  tix 


variations  pour  ebacun  ;  Nuremberg,  1690, 
in-4'obl.de  quarante-quatre  pages.  Pachel- 
bel a  laissé  aussi  en  manuscrit  des  morceaux 
de  musique  d'église  et  de  pièces  de  elavecia. 
Je  possède  de  lui  de  beaux  préludes  iné- 
dits, et  des  ebaconnes  d'un  style  excellent 
pour  le  clavecin.  L'éditeur  Koerner,  d'Erfurt, 
a  publié  beaucoup  de  pièces  d'orgue  de  Pa- 
chelbel, en  cahiers,  ou  dans  des  recueils  de 
divers  auteurs,  sans  date  (1840-1855). 

PACHELBEL  (GuiLLiuai-Jêac-»]  ,  Gis 
du  précédent,  naquit  a  Erfurt  en  1GS5. 
Élève  de  son  père,  il  apprit  de  lui  à  jouer  de 
l'orgue,  du  clavecin,  el  les  règles  du  contre  - 
point.  Devenu  habile  artiste,  il  fut  nommé  or- 
ganiste à  Wehrd,  près  de  Nuremberg.  En 
1706,  ou  lui  confia  l'orgue  de  l'église  de  Saint- 
Jacques  dans  cette  ville.  L'époque  de  sa  mort 
n'est  pas  connue.  On  a  imprimé  de  sa  compo- 
sition.: 1°  Muiikalischei  fergniigen,  beite- 
htnd  in  einsm Prxiudio,  Fuga  und  Fanta~ 
lia  taicohl  auf  die  Orget,  etc.  (Amusement 
musical,  consistant  eu  un  prélude,  une  fugue 
et  une  fantaisie  pour  l'orgue  ou  le  cla- 
vecin, elc.)  ;  Nuremberg,  1735,  iu-4».  9°  Fugue 
en  fa  pour  le  clavecin  ;ibtd. 

PACEEIt  (Josefh-Aoilieit),  planiste  à 
Vienne  et  compositeur  de  musique  de  salon, 
né  le  38  mars  1816,  a  Daubrowiti,  eu  Mo- 
ravie, se  rendit  à  Vienne  vers  l'âge  de  seize 
ans,  et  y  étudia  le  piano  sous  la  direction  de 
Il  i.m  ,r  -yez  ce  nom).  Il  s'est  fiié  dans  cette 
ville,  ou  il  te  litre  a  l'enseignement  de  son 
instrument.  lia  publié  jusqu'à  ce  jour  (1860] 
eoviroo  soixante  œuvres  d'études  de  salon,  ca- 

PACHSLAYEIt  (Pibkkk-CmétjeiiI,  né  en 
1743,  a  Dielturt,  en  Bavière,  Bt  ses  études  chez 

les  Franciscains  de  ce  lieu,  el  entra  dans  leur 
ordre,  a  l'âge  de  vingt  ans.  Il  sa  distingua  par 
■on  talent  sur  l'orgue,  et  par  son  habileté 
dans  la  composition  de  la  musique  d'église.  Il 
a  laissé  en  manuscrit,  dans  son  couvent,  des 
messes,  offertoires,  litanies,  et  des  oratorios 
dont  les  mélodies  f.iciles  ont  été  remarquées 
dans  la  seconde  moitiédu  dix-huitième  siècle. 
On  ignore  l'époque  de  la  mort  du  P.  Pach- 

PACHYMÈnE  (Gxonoss),  un  des  meil- 
leurs auteurs  de  l'histoire  byzantine,  naquit 
en  1242,  a  Nicée,  où  sa  famille  s'était  retirée 
après  la  prise  de  Conslantinopte  par  les  La- 
tins. Quoiqu'il  eût  perdu  la  plus  grande  partie 
de  ses  biens,  son  père  ne  négligea  rien  pour 
son  éducation  :  il  lui  donna  des  maîtres  ha- 
biles, qui  lui  firent  faire  de  rapides  progrès 


v  Google 


PACHYMÈRE  —  PACINI 


'X1..1 


1)3 us  les  lettres.  Apre*  que  Conslautinople  eut 
été  recompile  (en  1361)  par  Michel  PaléO- 
logue,  Pachymère  retourna  dans  cette  ville,  y 
continua  ses  éludes,  et  entra  dans  l'état  «ccle- 
siasiii(ue.  Ayant  obtenu  la  confiance  de  l'em- 
pereur, II  eut  un  emploi  a  la  cour,  et  fut 
chargé  de  plusieurs  négocia  lions.  Quoiqu'on 
n'ait  pai  la  date  précise  de  la  mort  de  Paeby- 
mère,  il  y  a  lieu  de  croire  qu'il  ne  vécut  pas 
au  delà  de  1310,  canon  histoire  contempo- 
raine de  l'empire  grec  ne  s'étend  que  jusqu'à 
la  vingt-sixième  année  du  régne  d'Andronic. 
Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'examiner  l'histoire 
des  règnes  de  Michel  Paléologneeldeson  Bis, 
par  Pachymèrs,  ni  les  autre*  œuvre*  litté- 
raires de  cet  écrivain;  Je  ne  lui  ai  consacré 
cet  article  que  pour  un  traité  de  musique  dont 
11  eii  auteur,  et  que  Léon  Allatim  n'a  pis 
mentionné  dans  sa  dissertation  De  Gtorgiit. 
L'érudit  M.  Weiu  n'en  a  point  eu  connais- 
sauce,  et  il  l'est  trompé,  lorsque  après  avoir 
indiqué  les  diverses  productions  littéraire*  de 
Pachymère  (BfOff.  U»iv.,t.  XXXII,  p.  834),  il 
dit  que  ses  autres  ouvrage*  ne  sont  pat  par- 
venus Jusqu'à  nous.  Un  beau  manuscrit  du 
teiiième  siècle  et  de  la  main  d'Ange  Vergèct, 
nous  a  conservé  le  traité  de  musique  dont  il 
s'agit  :  ce  manuscrit  esta  la  Bibliothèque  im- 
périale de  Paris  (n°  2530,  in-4").  L'ouvrage 
est  entièrement  spéculatif;  il  a  pour  litre  : 
Hipl  'ApucmiiT;  ¥,  te  oûv  uouoixr,;  (de  l'Harmo- 
nique ou  delà  musique),  est  divisé  par  chapi- 
tre* (au  nombre  de  cinquante-deux},  et  com- 
mence par  ces  mol*  :  iturîpav  h/a  TÔÇiv  uni 
■ri,v  djpitu.irnx'i)*  *i  ("OiwunS.  fr  **t  apjiovLjt^v 
Wybiuv  (la  Musique,  que  nons  appelons  aussi 
Yltarmoniqua ,  vient  immédiatement  après 
l'arithmétique).  Le  cinquième  chapitre  de  cet 
ouvrage,  concernant  les  genres,  se  trouve  en 
grande  partie  dans  la  septième  section  des 
f/armoniquti  de  Manuel  Bry enoe  (page  387, 
apud  Ùp.  Wallii,  tome  III);  mais  Ma- 
nuel Bryecne  vécut  postérieurement  A  Pachy- 
tnÈre.  Le  traité  de*  quatre  science*  malbéma- 
liques,  attribué  par  quelques  manuscrits  a 
Pachymère,  eat  de  Michel  Psellus  {voyti  ce 
nom).  Depuis  que  j'ai  signalé  l'existence  de 
l'ouvrage  de  Pachymère  contenu  dans  le 
manuscrit  3536  (première  édition  de  la  Bio- 
graphie de*  mttficïeiM),  M.  Vincent,  de  l'In- 
siitui,  a  publié,  dant  le  XVI*  volume  des 
Notice*  et  extraite  det  manuteritt  de  la  Bi- 
bliothèque du  roi,  le  texte  de  ce  traité,  d'après 
le  même  manuscrit  collatlonné  avec  d'autres, 
précédé  d'une  introduction,  et  accompagné 
d'urgumenu  des  chapitre*  et  de  noie*. 


PACI  (Aktoirî),  prêtre  et  1 
quit  a  Florence  dan*  la  première  moitié  du 
seizième  siècle;  il  Tut  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint- Etienne.  On  a  imprimé  de  sa  composi- 
tion :  Madrigali  a  ni  voei;  Venise,  1589. 
M.  Casamorata  (voyez  ce,aom)  croit  que  j'ai 


ir(l)e 


I  accorde  plus  de 
confiance  à  Poccianti  (Catalogo  degli  uomini 

UiuiiH  fiorentiui)  qui  attribue  a  Paci  un 
livre  de  lei  Madrigali  a  più  voei  ;  mais  c'est 
la  évidemment  qu'est  l'erreur,  car  jamais 
on  n'a  publié  un  recueil  de  n'as  madrigaux- . 
qui  n'aurait  formé  que  cinq  ou  six  feuillets. 
Les  livres  de  madrigaux  des  musiciens  du 
seizième  siècle  sont  ordinairement  composés 
de  vingt  à  vingt  cinq  morceaux  contenus  dans 
autant  de  page*.  En  le  copiant,  Pocclanti  a 
mal  lu  le  titre  de  l'ouvrage  dont  il  s'agit. 

PAGICHELLI  (Jeab-Biptiste),  littéra- 
teur, néàPistoie,ver*1040,  acheva  ses  éludes 
à  Rome,  et  embrassa  l'état  ecclésiastique. 
Ayam  été  nommé  auditeur  du  légal  aposto- 
lique, en  Allemagne,  I)  profila  de  celle  circon- 
stance pour  voyager  dan*  celle  contrée.  De 
retour  à  Rome,  il  ohlint  un  bénéfice  a  Naples, 
ei  mourut  en  1703.  Outre  divers  ouvrages  de 
littérature  et  de  philologie,  on  a  de  lui  :  De 
Tinttnnabulo  ftolano  Lvcvbratio ;  Naples, 
1603,  in-13.  C'est  un  traité  du  carillon,  qu'on 
dit  arolr  été  inventé  i  Kola,  dans  le  royaume 
de  Naples. 

PACIM"  (Aimai),  sopranisle  italien,  eut 
beaucoup  de  réputation  au  commencement  du 
dix- huitième  siècle.  Il  brillait  à  Venise,  en 
1733. 

PACIM  (Louis),  bon  chanteur  bouffe,  na- 
quit a  Pupilio  (Toscane)  ,1e  33  mar*  1767,  et  non 
a  Rome,  comme  il  a  été  dit  daos  la  première 
édition  de  celte  Biographie;  mais  ce  fut  dans 
cette  ville  qu'il  SI  ses  éludes  musicales.  Il  y 
avait  été  envoyé  par  son  protecteur,  le  duc  de 
Sermonela.  Mati,  maître  de  chapelle  de 
l'église  Saint-Pierre,  fut  son  premier  maître 
de  chant.  Paclni  te  rendit  ensuite  a  Naples, 
où  II  eo(ra  au  conservatoire  de  la  Pielà  de' 
Turr.hini.  Tritto  y  fut  son  professeur  (l'har- 
monie et  d'accompagnement.  Après  avoir  dé- 
buté avec  succès  sur  le*  théâtres  d'Italie,  il 
obtint  un  engagement  pour  le  théâtre  de  Bar- 
celone et  y  relia  trois  années.  De  retour  en 
Italie,  en  1801,  Il  chanta  d'abord  a  Milan, 
puis  a  Lirourne.  Sa  voix,  qui,  d'abord,  fut  un 
ténor,  devint  progrès* I rement  plus  grave,  et 

(1)  C«(imii«i™l.  ii  *.■<««,  !8t7,  n.  ». 


400  Pji 

(luit  par  se  changer  en  bisse.  Il  prit  alors  les 
rôles  bouffes,  où  il  n'était  pas  médiocrement 
plaisant.  Il  Commenta  sa  carrière  théâtrale  en 
1793,  et  se  retira  de  la  scène  en  1830;  peu 
de  temps  après  il  mourut,  je  crois,  dam  sa 
ville  DBlale.  Paekii  était  particulièrement 
aimé  à  Milan  ;  Il  v  revint  souvent  et  y  païut 
aux  divers  théâtres,  dans  les  années  1801, 
1803,  1804,  1805,  180(1,  1813,  1814,1815, 
1816,  1817,  ISISetlSlO.  Il  chanta  pour  la 
dernière  fois  au  théâtre  de  la  Scala,  daos 
l'automne  de  1899.  I.e  duc  de  Lucques  te 
nomma,  en  1830,  professeur  dédiant  au  Con- 
servatoire de  Vareggio.  Il  est  mort  dam  celle 
position,  le  2  mai  1837.  On  voit  que  les  au- 
teurs du  Lexique  universel  de  musique  publié 
par  le  docteur  Schilling  ont  été  ioduili  en 
erreur,  lorsqu'ils  ont  dit  que  ce  chanteur  était 
mort  a  Catane,  en  Sicile,  vers  l'année  1808. 

PACINI  (Astoiie-V Bisçdis-GiÉiia),  né  à 
Saples,  le  7  juillet  1778,  entra  au  conserva- 
toire de  la  Pitlà  de'  Tvrchini,  où  il  apprit 
l'harmonie  et  le  contrepoint,  sous  la  direction 
de  Fenaroli.  Sorll  de  cette  école,  Il  se  rendit  à 
Paris  à  l'âge  d'environ  vingt-quatre  ans,  et 
s'y  livra  à  l'enseignement  du  chant.  Il  remit 
alors  en  musique  l'ancien  opéra  Isabelle  tl 
Gtrtrvde,  et  le  lit  représenter  au  théâtre  Fey- 
deau,  en  1805.  En  1800,  il  a  donné  au  même 
théâtre  le  petit  opéra  en  unacle  Intitulé  Point 
•l'adveriaire.  Vers  le  même  temps,  il  s'est 
lié  avec  Blangini  pour  la  publication  d'un 
journal  de  pièces  de  chant  intitulé  Journal 
des  troubadours.  Le  succès  de  ce  recueil,  où 
l'on  trouvait  de  jolies  romances,  décida  H.  Pa- 
cjni  a  se  faire  éditeur  de  musique:  la  maison 
qu'il  a  établie  pour  ce  commerce  a  été  long- 
temps florissante.  M.  Pacini  s'est  retiré  vers 
1840. 

PACINI  (Je*»),  Sis  du  chanteur  Louis 
Pacini  (voyez  ci-dessus),  et  compositeur  dra- 
matique, a  été  connu  longtemps  en  Italie  sous 
le  nom  de  Pacint di Roma ;  cependant  II  est 
né  à  Syracuse,  en  1790,  mais  il  tut  envoyé 
Tort  jeune  à  Rome,  où  son  éducation  musicale 
fut  commencée.  De  la  il  alla  à  Bologne  et  y 
reçut  des  leçons  de  chant  de  Thomas  Marchesi 
et  entra  dans  l'école  de  Haltei,  qui  lui  en- 
seigna les  éléments  de  l'harmonie  et  du  con- 
trepoint. Sorti  de  chez  ce  maître  avant  d'avoir 
achevé  ses  études,  il  alla  à  Venise,  où  il  reçut 
encore  quelques  leçons  du  vieux  Furlanetlo, 
maître  de  chapelle  de  Saint-Marc.  Destiné  par 
sa  famille  à  occuper  une  place  dans  quelque 
chapelle,  il  écrivit  d'abord  de  la  musique 
d'église;  mail  bientôt  entraîné  par  son  goill 


pour  le  théâtre,  il  composa,  a  l'âge  de  dix- 
huit  ans,  le  petit  opéra  intitulé  Annttta  e 
Lucindo  qui  fut  représenté  à  Venise,  et  que 
le  public  accueillit  avec  faveur,  comme  l'essai 
d'un  Jeune  homme  doué  d'heureuses  disposi  - 
lions.  En  1815,  Pacini  écrivit  pour  Pise  la 
farce  l'Evaeuazione  dei  tesoro,  et  dans  la 
même  année,  il  donna  à  Florence  Rosina.  Xn 
1810,  il  alla  a  Lucques  pour  écrire  l'opéra  du 
printemps,  mais  il  y  tomba  malade  et  ne  put 
achever  sa  partition.  Quatre  opéras  furent 
écrits  par  lui,  dans  l'année  1817,  pour  le 
théâtre  II',  de  Milan  ;  le  premier  fut  la  farce 
Il  Kfalrimonio  per  procura,  représenté  a 
l'ouverture  du  carnaval,  suivie, dans  la  même 
saison,  de  Dalla  beffa  il  disinganno  ;  )t  troi- 
sième ouvrage  fui  II  carnavals  di  lUilano, 
dont  une  partie  de  la  musique  avait  été  em- 
pruntée a  l'opéra  précédent;  enfin  au  prin- 
temps, Pacini  donna  sa  qualriè me  partition 
sous  le  titre  :  Piglia  il  monda  corne  vient. 
De  Milan,  il  se  rendit  a  Venise,  oh  11  écrivit 
L'Ingtnua,  puis  il  retourna  a  Milan  pour 
donner,  dans  le  carnaval  de  1818,  Adélaïde  e 
Comingio  au  théâtre  Ri.  Cet  opéra,  considéré 
comme  une  de  ses  meilleures  productions,  fut 
suivi  de  II  barone  di  Dolthcim,  a  la  Seala, 
pendant  l'automne  de  la  même  année.  A  ces 
ouvrages  succédèrent,  dans  tes  villes  princi- 
pales de  l'Italie,  Ij'jmbiiiont  dilata,  Gli 
tpontali  de*  Silfi,  Il  Falegnamo  di  Livonia, 
Ser  Mareanlonio ,  La  Giaventù  d' Enrica  y, 
L'Eroe  Scozzese ,  La  Sacerdotessa  d'ir- 
minsul,  Alala,  Isabella  ed  Enrieo,  et  plu- 
sieurs autres  ouvrages.  *Dam  l'été  de  t824, 
Pacini  fit  son  début  à  Kaples  par  VAIes- 
sandro  nelle  Indie.  Après  la  représentation 
de  cet  opéra,  il  épousa  une  jeune  Napoli- 
taine qui  le  retint  éloigné  de  la  scène  pen- 
dant pris  d'une  année.  Dans  l'été  de  1835, 
il  fit  représenter,  au  théâtre  Saint-Charles, 
Amaiilia.  Lel9  novembre  suivant,  Il  donna, 
pourlafélede  la  reine,  L'Ultimo  giorno  di 
Pomptia,  opéra  sérieux  qui  a  été  joué  à  Paris 
quelques  années  après,  et  qui  est  considéré 
comme  un  de  ses  meilleurs  ouvrages.  Après 
le  succès  de  cet  opéra,  Pacini  se  rendit  i  Milan 
pour  y  écrire  La  Gelotia  corretta,  puis  il  se 
mit  en  roule  pour  retourner  à  Naples  avec  sa 
femme  :  mais  la  grossesse  avancée  de  celle-ci 
l'obligea  i  rester  a  *"ïareo a io, près  de  Lucques, 
chez  la  mère  de  Pacini,  où  elle„donna  le  jour 
a  une  fille.  Pendant  ce  temps,  le  compositeur 
avait  dû  retourner  à  Naples  pour  écrire  la 
Niobe,  destinée  a  madame  Pasta  ■.  cet  ouvrage 
fut  représenté  avec  un  succès  d'abord  cou- 


*  Google 


PACINI  -  PADUANUS 


40t 


testé,  le  19  norembre1SS6;raais  plus  tard  il 
se  releva  dans  l'opinion  publique.  Après  la 
représenlaiion  de  (a  Niobe,  Pacini  recul  quel- 
que lemp!  dans  une  maison  de  campagne  qu'il 
araitlouéeàPortici,  pris  de  Sapl es.  Parvenu 
à  peine  a  l'ige  de  trente  ans,  il  avait  écrit 
environ  trente  opéra),  quelques  messes,  des 
cantates  et  de  la  musique  instrumentale  :  une 
activité  si  rare  semblait  présager  pour  l'avenir 
beaucoup  d'autres  travaoi;  mail  celle  activité 
commenta  a  se  ralentir  après  la  Niobe,  car, 
depnis  le  mois  de  novembre  1826  jusqu'à  l'été 
de  1838,  je  ne  connais  de  Pacini  que  ICro- 
ciati  in  Talemaïd»,  représenté  à  Triesle  avec 
succès.  De  là  le  compositeur  se  rendit  a  Turin 
pour  y  mettre  en  scène  Gli  Arabi  nette  Gattie. 
Cet  ouvrage  fut  joué  pour  l'ouverture  du  car- 
naval, le  35  décembre  1828,  et  fut  considéré 
comme  une  des  meilleures  parutions  de  l'au- 
teur. Margherita  d'Jngiu,  Cemre  inF.gitto 
et  Gianni  di  Calait,  succédèrent  a  cet  ou- 
vrage en  18»  et  1830.  Le  12  mart  dé  cette 
dernière  année,  parut  au  tbéitre  de  la  Scala 
la  Giovanna  d'Arco,  du  même  compositeur; 
cette  pièce  ne  réussit  point,  quoiqu'elle  fut 
chantée  par  Bublni,  Tamburini  et  madame 
Lalande.  Les  autres  ouvrages  de  Pacini  sont  : 
1*  71  Talitmano,  joué  a  Milan,  en  1839. 
3*  I  Fidaniati,  dam  la  même  ville,  eu  1830. 
f  [bit)  L'Annvmio  feliee,  cantate,  a  Naples, 
dans  la  mente  année.  3*  Ivanoe,  i  Venise,  en 
1831.  4°  II  FaUgnumo  di  Livonia,  refait  en 
partie  a  la  foire  de  Bergame,  en  1833.  5'  Il 
Conaro,  h  Rome,  en  1831.  6*  Ferdinand», 
ducadiFalen-.a.b  Naples,  en  1833.  7*  IlFe- 
Ï!c«/mîn(oTcanlal(,  dans  la  même  ville,  1833. 
8*  Gli  Elveii,  a  Naples,  dans  la  même  année. 
0*  71  Barone di  Doltheim,  a  Bastia,  en  1834. 
10*  La  Giovtntù  di  Enrico  V,  avec  de  nou- 
veaux morceaux,  dans  la  même  ville  et  dans 
la  même  année.  11°  Irène,  a  Naples,  en  1834. 
13"  Maria  d'Ingkiiterra,  à  Bilan,  en  1834. 
13*  Carlo  di  Borgogna,  a  Venise,  en  1835. 
14*  la  Spota  fedele,  a  Rome,  en  1835. 
15*  La  Schiava  di  Bagdad,  à  Reggio,  en 
1838.  16'  La  Fatale,  i  Barcelone,  en  1841. 
Cetouvrage  avait  été  joué  a  Plaisance,  en 
1830.  17*  L' Varna  dtl  mittero,  a  Naples,  en 
1843.  18*  TemiitocU,  à  Padoue,  en  1830. 
10*  Saffo,  a  Milan,  en  1843. 19*  (Na)  II  Data 
d'Alba,k  Venise,  en  1813. 20»  Maria  Tudor, 
a  Païenne,  en  1843.  31*  Media,  i  Païenne, 
en  1844.  33*  Buondelmout» ,  a  Florence, 
en  1845.  33*  La  Fidamata  caria,  i  Flo- 
rence, an  1844. 34*  Furio  Camillo,  1  Naples, 
en  1841.  35*  la  Begma  di  Cipro,  i  Turin, 

BIOCU.    HUIT.  Bta)  UUUCJJDM.  —  I.   VI. 


en  1846.  30*  La  Stella  di  Napali,  à  Naples, 
en  1847.  Pacini  a  été  nommé  directeur  dit 
conservatoire  de  Vît  reggio  par  le  duc  de  Lac- 
ques, en  1830.  On  ne  peut  nier  qu'il  n'y  ait 
dans  sa  musique  de  la  facilité,  de  la  mélodie, 
et  de  l'entente  de  la  scène;  mais,  imitateur  dis 
style  deRossini,  puis  de  Bellini  et  de  Kerca-  > 
dante,  Il  n'a  pas  mis  le  cachet  de  la  création 
a  ses  ouvrages.  Pacini  a  composé  des  qua- 
tuors pour  instruments  a  cordes,  dont  quatre 
ont  été  publiés. 

PACIOTTI  {Pismi-Pmil),  maître  de 
chapelle  du  séminaire  romain,  naquit  à  Rome 
vers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il  a  publié 
de  sa  composition  :  Mitiarvm  lib.  1,  quatuor 
ac  quinque  vocibui  concinsndanim  ;  rtunc 
dtnuo  in  luctm  éditât;  Roms;,  a  p.  Alex. 
Garda  num,  1591,  lu-fol. 

PACOL1W  (Jeu),  luthiste,  né  a  Borgo  - 
tara,  dans  le  duché  de  Parme,  vécut  dans  1» 
seconde  moitié  du  seiaième  siècle  et  fut  altacbé 
au  service  du  duc  de  Parme.  Il  a  publié  de» 
pièces  pour  trois  lulhs,  sous  le  titre  de  ï'afcu- 
latura  tribut  Tttt udinibut  ;  Milan,  Simon 
Tini,  1587,  in  fol.  Une  autre  édition  de  cet 
ouvrage  a  été  faite  i  Anvers  par  Pierre  Pha- 
lèieet  Jean  Bellere,  en  1591,  In-fol. 

PACOTAT  (....),  musicien  français  qus 
vécut  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle,  Tut  maître  de  chapelle  de  l'église  Sain  t- 
Hilaire  de  Poitiers.  On  a  de  lui  une  messe  à 
quatre  voix  sans  instruments,  intitulée  :  Dk- 
lieta  quit  inttlUgit;  Paris,  J.-B.  Ballard, 
1730,  grand  in-tol.  Les  quatre  parties  sont  eu 

PADDOIV  (Jim,)  organiste  de  la  chape!  ]r 
de  Québec,  i  Londres,  opposa  au  système 
d'enseignement  du  CMroplatte,  imaginé  par 
J.-B.  Logler  {voyez  ce  nom),  un  autre  système- 
analogue,  qu'il  mettait  en  pratique  depuis 
douze  ans,  disait-Il,  et  qu'il  appelait  Cheiro- 
tehema.  Paddon  produisit  ta  réclamation 
contre  Logler,  dans  une  brochure  Intitulée: 
Ta  the  Musical  World.  Syttem  of  mutieat 
éducation,  ariginally  devited,  and  for  fteeler 
j/eart  perievered  in  (Au  monde  musical.  Sys- 
tème d'éducation  musicale,  tel  qu'il  a  été  ori- 
ginairement conçu  etmia  en  pratique  pendant: 
doue  ans);  Londres,  décembre  1817,  ln-13 
de  vingt-deux -pages.  Celte  réclamation  ne- 
produisit  pas  d'effet;  on  ne  parla  pat  du  sys- 
tème de  Paddon,  et  celui  de  Logler  eut  uïv 
succèi  de  vogue. 

PADUAPiUS  (Jim),  ou  PADIJAnitJS) 
professeur  de  philosophie  et  de  mathéma- 
tiques, né  i  Vérone,  vert  1613,  a  publié  ;  In- 


>gk  . 


*o: 


PADUANUS  —  PAER 


ititutionts  ad  dh-enal  ex  plurium  vocum 
harmonia  cantiltnai,  livt  modulations  ex 
wariit  inttrumentii  fingendal,  formulai  penc 
■onuut  «C  régulât,  mira  et  per  quam  lucida 
■brevitatc  complecletitet;  Feranx ,  apudStbat- 
tianum  el  Joannem  fratrei  à  Donnit,  1578, 
petit  in  4*  de  quatre  feuillet*  préliminaires 
et  cent  pages.  Bon  ouvrage,  à  la  fin  duquel  on 
lit  t  Expecta,  amice  leetor,  quam  plat  ocii 
nactut  tro,  alla  oputcula,  nempe  de  dîrnt- 
rmtionibut  organicii  ad  quorumcunque  in- 
Mtritmentomm  mutieaUum  luiul  pertintn- 
tibut.  Item  de  proportionibut  et  alia  hnjut 
moiii.  Il  ne  pareil  pas  que  le)  promenés  de 
l'auteur  se  «oient  réalisée),  car  je  n'ai  trouvé 
aucune  indication  de  l'existence  de  ces  ou- 
vrages. On  trouve  ainsi  quelques  détails  rela- 
tifs i  la  musique  dans  son  litre  intitulé  ■.  fi- 
ridarîum  malhematiearum  ;  Venise,  1530, 
ju-4*. 

PAER  (FEnuisiNE),  compositeur  distingué, 
naquit  a  Parme,  le  1"  juin  1771,  et  non  en 
1774,  comme  la  disent  Choron  et  Fayollc, 
Tanné  Berlin),  et  le  Lexique  univenel  dt 
mutiqut  publié  par  Schilling.  PaPr  apprit, 
presque  en  se  jouant,  les  éléments  de  la  mu- 
sique; oo  organiste  de  quelque  mérite,  et  Ghi- 
retti,  ancien  élève  du  Conservatoire  de  la 
Pietà  de'  Turehini,  el  violoniste  au  service 
-.lu  duc  de  Parme,  lui  enseignèrent  la  compo- 
sition (1).  Mais  la  nature  lui  avait  donné 
.moins  de  persévérante  volonté,  nécessaire 
.pour  de  fortes  études,  que  l'instinct  de  l'art  et 
le  besoin  de  produire.  A  selie  ans,  il  s'affran- 
chit des  entraves  de  l'école,  el  s'élança  dans 
la  carrière  du  compositeur  dramatique.  Son 
premier  ouvrage  Tut  La  Locanda  de'  vaga- 
bondi,  opéra  bouffe  oh  brillait  déjà  la  verve 
comique  qui  Tut  une  des  qualités  dislinclivel 
de  son  talent.  1 1' retend  en  ti  barlali  succédè- 
rent bientôt  i  ce  premier  essai  ;  bien  que  Paer 
me  fût  point  encore  parvenu  à  sa  dix-septième 
année  lorsqu'il  écrivit  cette  partition;  hien 
/in  vile  ne  fût  destinée  qu'a  un  théâtre  d'ama- 
teurs, elle  est  restée  au  nombre  de  tes  produc- 
tions oh  l'on  remarque  les  mélodies  les  plus 
heureuses  et  le  meilleur  sentiment  d'expres- 
sion dramatique.  Le  succès  de  cet  opéra  ne 
Fui  point  renfermé  dans  les  limites  de  la 
villa  où  il  avait  vu  le  jour;  on  en  parla  dans 
tout»  l'Italie,   et   bientôt- le  nom   du  jeune 


maître  retentit  avec  honneur  à  Venise,  a  fla- 
pies et  a  Rome.  Vingt  opéras,  dont  la  plupart 
obtinrent  la  faveur  publique,  se  succédèrent 
avec  rapidité.  A  Venise,  pour  être  nommé 
maître  de  chapelle,  Paer  écrivit  en  peu  de 
temps  :  Ci'ree,  I  MoUnari ,  I  dut  Sordi, 
l'intrigo  amoroso,  l'Amante  servitore,  ta 
Telia  ritcaldata,  laSonnanbula;  i  Naples, 
il  donna  Ero  i  Ltandro,  dont  le  rtle  prin- 
cipal avait  été  composé  pour  la  célèbre  canta- 
trice Billington;  à  Florence,  parurent  Ido- 
meneoet  l'Orfana  riconaeduta;  i  Parme, 
Grinlda,  un  des  meilleurs  ouvrages  du 
maître;  il  Nuovo  Figaro,  il  Principe  di 
Tarante,-  1  Milan,  l'Oro  fa  lutta,  Tamer- 
lano,  la  Roitana  ;  a  Rome,  Una  in  bene  ed 
una  in'male;  a  Bologne,  Sofonitbt;  i  Pa- 
doue,  Laodicea,  et  Cinna.  Pour  tant  d'ou- 
vrages, moins  de  dix.  ans  avaient  suffi  au  corn 
posileur,  malgré  les  dissipations  de  la  vie  de 
plaisirs  où  il  s'était  plongé.  Gai,  spirituel,  et 
doué  de  tous  les  avantages  qui  procurent  aux 
hommes  de  certains  succès,  Il  passait  sa  vie 
près  des  femmes  de  théâtre.  L'une  d'elles,  de- 
venue madame  Paer,  fut  une  cantatrice  dis- 
tinguée. Séparée  ensuite  de  son  mari,  elle 
se  retira  a  Bologne.- 

Paer,  écrlrant  en  Italie,  avait  pris  pour  mo- 
dèles Cimarosa,  Paisiello  et  Guglielmi,  soit 
pour  la  disposition  générale  de  ses  composi- 
tions dramatiques,  soit  pour  le  style  des  mélo- 
dies bouffes  el  sérieuses  ;  sou  génie  personnel 
ne  s'était  manifesté  que  dans  les  détails.  Ap- 
pelé à  Vienne,  eu  1797,  Il  v  entendit  la  mu- 
sique de  Mozart,  el  dès  Ion  une  modification 
sensible  se  fil  remarquer  dans  son  talent;  son 
harmonie  devint  plus  vigoureuse,  son  instru- 
mentation pins  riche,  sa  modulation  plus  va- 
riée. C'est  a  celte  deuxième  manière  qu'ap- 
partiennent ses  opéras  1  Fuaruiciti  di 
Firenxt,  Camilla,  Ginevra  degli  Almieri, 
Achille  et  Sargine.  Ces  ouvrages,  une  Zeo- 
«oro  Ottta  l'Amore  conjugale,  que  le  Fidelio 
de  Beethoven  a  fait  oublier,  quelques  petits 
opéras  bouffes,  de  grandes  cantates  et  plu- 
sieurs oratorios,  furent  les  principales  produc- 
tions de  PaCr,  1  Vienne,  A  Dresde  et  t  Prague. 
Après  la  mort  de  Nanmann,  vers  la  fin  de 
1801,  l'électeur  de  Saxe  crut  ne  pouvoir  mieux 
le  remplacer  que  par  l'auteur  de  Grinlda. 
Fixé  à  Dresde  pendant  plusieurs  années,  Paer 
y  travailla  ses  ouvrages  avec  plus  de  soin  qu'il 
n'avait  fait  jusqu'alors,  et  c'est  de  celle  époque 
que  datent  ses  meilleures  compositions.  Au 
1805,  il  visita  Vienne  de 
un  nouvel  oratorio  pour 


le  concert  au  bénéfice  de  11  Mine  des  veuve* 
d'artistes.  L'innée  suivante,  il  fit  an  Tarage 
en  Utile,  on  il  était  appelé  pour  écrire  de 
nouveaux  opérai.  De  retour  I  Dresde,  fl  70c* 
cupait  encore  son  honorable  position  lorsque 
cette  Tille  fut  envahie  par  l'armée  française, 
dam  la  campagne  de  1806.  Charme  par  la  re- 
présentation  du  nouvel  opéra  JekiUt,  Napo- 
léon voulut  attacher  a  son  service  la  composi- 
teur de  cette  partition,  et  par  ses  ordres,  un 
engagement  oh  la  roi  de  Saxe  intervint,  et  qui 
lut  revêtu  des  formes  diplomatiques,  fut  (ait 
a  Paer  pour  tonte  sa  vie,  avec  un  traitement 
qui,  réuni  a  divers  avantages,  lui  composait 
un  revenu  d*  cinquante  mille  francs- 
Pari*  semblait  devoir  exercer  sur  l'auteur 
de  CamiUatl  de  Jarjftie  l'heureuse  influence 
qu'il  avait  eue  sur  d'autres  artistes  célèbres 
de  l'Italie  et  de  l'Allemagne,  c'est-a-dire, 
transformer  son  talent,  lui  donner  un  carac- 
tère plus  élevé,  plus  dramatique,  et  surtout 
lui  Taire  justifier  par  de  belles  compositions 
le  choix  que  l'empereur  avait  fait  de  lui  pour 
diriger  sa  musique,  a  l'e*clusion  de  quelques 
musiciens  illustres  que  la  France  possédait 
alors.  Il  n'en  fut  point  ainsi,  car  dès  ce  mo- 
ment Paer  borna  lui-même  la  carrière  aux 
soins  d'une  courtitanerie  peu  digne  d'un  tel 
artiste.  Incessamment  occupé  de  détails  de 
représentation  s  i  la  cour  ou  de  concerts,  on 
le  vit,  1  trente-six  ans,  a  cette  belle  époque  de 
Il  vie  ou  le  talent  acquiert  ordinairement  tout 
son  développement  et  son  cachet  Individuel,' 
on  le  vit,  iiis-]c,  ne  plus  produire  qu'à  de  longs 
'  intervalles  un  iVumu  Pompilia,  une  Didone, 
une  Cleopatra,  et  des  Ëaccanti,  qui  n'ajou- 
lèrent  rien  a  sa  renommée.  Accompagnateur 
parfait  et  chanteur  excellent,  c'était  aui suc- 
cès de  cet  deux  emplois  qu'il  avait  borné  son 
ambition,  parce  que  cette  ambition  s'était  ré- 
trécle  jusqu'au  désir  unique  de  plaire  au 
maître.  Dès  ce  moment,  Paer  offrit  l'affligeant 
spectacle  d'un  grand  musicien  qui  prenait 
plaisir  a  s'abaisser  lui-même  pour  mériter 
quelques  faveurs  déplus  ;  et  telle  fut  li  runeste 
habitude  qu'il  prit  d'une  eiistence  si  peu  digne 
de  son  talent,  qu'il  n'en  connut  plus  d'autre 
jusqu'à  la  On  de  ses  Jours.  Lorsque  le  prince 
qui  payait  se*  services  ivec  tant  de  magnifi- 
cence eut  été  renversé  du  trône,  ce  ne  fut 
point  a  son  génie,  Jeune  encore  et  vigoureux, 
que  Paer  demanda  des  ressources  contre  l'ad- 
versité; faible  comme  tous  les  hommes  de 
cour  que  la  forluoa  abandonne,  il  ne  sut  que 
se  plaindre  et  se  rabaisser  encore  ;  Jusque-la 
qu'il  se  mit  1  remplir  chez  des  particuliers  le 


rôle  qu'il  avait  Joué  près  de  Napoléon.  On  la 
voyait  chaque  malin,  courant  chez  des  chan- 
teurs ou  des  instrumentistes,  perdre  son  temps 
i  préparer  des  soirée*  de  musique,  à  con- 
cilier de  petits  Intérêt*  d'amour-propre,  et 
quelquefois  i  ourdir  de  misérables  intrigues 
contre  l'artiste  qu'il  n'aimait  pas,  ou  dont  il 
croyait  avoir  k  se  plaindre.  Après  que  la  res- 
tauration et  le  duc  d'Orléans,  plus  lard  roi 
des  Français,  lui  eurent  donné  de  l'emploi,  et 
lorsque  la  direction  de  la  musique  du  Tbéàtre- 
Italien  lui  eut  été  rendue,  il  n'en  continua 
pas  moin*  tes  courses  quotidienne* ,  ses 
habitudes  d'hommede salon,  et  ses  pellles ma- 
chinations. 

Pourtant  ce  n'était  pat,  comme  on  pourrait 
le  croire,  que  ion  talent  se  fut  affaibli.  Dans 
un  voyage  qu'il  fit  à  Parme,  en  181 1 ,  on  ob- 
tint de  lui  qu'il  écrivit  an  opéra  pour  nne 
société  d'amateurs.  Son  génie  se  réveilla;  la 
partition  de  V Agrv.it  fut  rapidement  compo- 
sée, et  cet  ouvrage,  uniquement  destiné 
d'abord  aux  plaisirs  d'un  château,  devint  le 
plut  beau  titre  de  gloire  de  son  auteur.  Qui 
n'aurait  cru  qui  le  succès  universel  de  celle 
belle  partition  aurait  Tait  renaître  la  noble 
ambition  du  talent  au  coeur  de  l'artiste  qui 
l'avait  conçue?  Eb  bien,  Il  n'en  fut  point 
ainsi;  car  après  le  triomphe  de  VAgnett, 
douze  ans  s'écoulèrent  sans  que  Paer  songeai 
a  demander  de  nouvelle»  inspirations  i  son 
génie.  On  s'étonnait  qu'avec  sa  parfaite  con- 
naissance de  la  langue  française,  son  esprit 
vif  et  sa  gaieté  pleine  de  verve,  il  n'en!  ja- 
mais écrit  pour  la  scène  française.  Il  est  vrai 
qu'il  parlait  souvent  d'une  partition  d'OUndt 
et  Sophronie,  et  qu'il  se  plaignait  qu'on  n'eut 
pas  voulu  ta  mettre  en  scène  1  l'Opéra  ;  mai* 
Je  crois  qu'il  n'avait  composé  qu'un  petit 
nombre  de  morceaux  de  cet  ouvrage,  et  que 
sa  paresse  était  d'accord  avec  l'insouciance 
du  dlrecteurde  l'Académie  royale  de  musique. 
Quoi  qu'il  en  toit,  Paer  avait  atteint  sa  cin- 
quantième année,  lorsque,  cédant  a  des  Impor- 
tunilés  de  salon  plus  qu'au  besoin  de  pro- 
duire, il  écrivit  la  musique  du  Matlr»  de 
chaptlle,  charmant  npéra  comique  oh  l'on 
trouve  troll  morceaux  devenu*  classique»,  et 
dignes  des  artistes  les  plus  célèbres  de  l'école 
moderne.  Hait  ce  réveil  du  talent  ne  fut  en- 
core qu'un  caprice,  et  celui  que  la  nature 
avait  ti  libéralement  doué  continua  i  te  mon- 
trer Ingrat  envers  elle. 

La  mort  de  Cimaros»,  et  la  vieillesse  de 
Paisiello  avalent  laissé  Paer  possesseur  du 
sceptre  du  Théâtre-Italien,  en  partage  avec 


<04  •  P^ 

■ayr.  Depuis  1801  jusqu'en  1813,  c'est-a-d  ire 
Jusqu'à  l'apparition  du  Tancredi  de  Rossini, 
il  n'y  eut  point  en  Italie  de  compositeur  qui 
pût  lutter  avec  ces  naître*;  car  quelque!  suc- 
cès de  verre  comique  obtenus  par  ïioravanli 
ne  le  mirent  jamais  surla  même  ligne.  Il  faut 
même  avouer  que  la  nature  avait  et*  plus  pro- 
digue de  ses  bienfait»  pour  l'auteur  de 
VAgnttt  que  pour  celui  de  Mtdea,  ei  que 
celui-ci  devait  plu*  au  travail  et  à  l'expérience 
qu'A  l'inspiration.  Jamais  circonstances  ne 
furent  plus  favorable»  au  talent  que  celles  où 
Vaer  lui  placé,  pour  le  faireunegran.de  re- 
nommée et  atteindre  le  but  élevé  de  l'art. 
Hanqua-t-il  de  l'inspiration  nécessaire  pour 
remplir  une  si  belle  mission  ?  Je  crois  pouvoir 
répondre  affirmativement  a  cette  question, 
malgré  la  haute  estime  que  j'ai  pour  le  mérile 
de  ce  compositeur,  et  bien  que  je  croie  qu'avec 
plus  de  toi  dans  l'art  il  aurait  pu  s'élever  da- 
vantage. Si  l'on  étudie  avec  attention  les  meil- 
leures productions  de  Paer,  on  j  trouvera  de 
charmantes  mélodies ,  et  même  de  longues 
périodes  qui  décèlent  un  sentiment  profond, 
l'expression  dramatique  y  est  souvent  heu- 
reuse ;  l'harmonie  et  l'instrumentation  ont  de 
l'effet  et  du  piquant;  quelquefois  même,  par- 
ticulièrement dans  VAgnen,  le  compositeur 
l'élève  jusqu'au  plus  beau  caractère;  mais, 
quel  que  soit  le  prix  de  eei  qualités,  on  ne 
peut  nier  qu'elles  ne  suffisent  pas  pour  con- 
stituer de  véritable)  créations  d'art,  et  que 
celles-ci  ne  sont  le  fruit  que  de  l'originalité 
de  la  pensée.  De  la  vient  que  le  goût  sembla 
sommeillera  l'égard  de  l'opéra  italien  pendant 
les  douxe  premières  années  du  dix-neuvième 
siècle.  LamaslquedePaerfaisaileprouver.de 
douces,  d'agréables  sensations  aux  amateurs, 
mai*  ne  le*  livrait  point  anx  transports  d'ad- 
miration qui  avaient  autrefois  accueilli  le* 
œuvres  de  Cimarosa  et  de  Paiiiello,  et  qui 
se  réveillèrent  pour  les  hardiesses  de  Rossini. 
In  1819,  Paer  avait  été  choisi  par  Napoléon 
pour  succéder  aSponlInidans  la  direction  de 
la  musique  du  Théttre-Italien  ;  il  conserva 
cette  position  après  la  restauration  de  1814, 
mal*  la  fortune  reçut  un  notable  dommage, 
par  la  réduction  considérable  que  subit  son 
traitement.  En  vain  réclama-l-il  l'interven- 
tion des  souverains  alliés  qui  se  trouvaient 
alors  à  Parli,  pour  l'exécution  de  l'engage- 
ment contracté  envers  lui  par  des  actes  diplo- 
matique*; il  dut  se  contenter  du  titré  de  com- 
positeur de  la  chambre  du  roi,  dont  les 
appointements  furent  fixé*  a  douxe  mille 
franc*.  Deux  ans  après,  il  fut  nommé  maître 


de  chant  de  la  duchesse  de  Berry,  et  plus- 
tard,  le  duc  d'Orléans  le  choisit  pour  di- 
riger sa  musique.  Lorsque  madame  Catalans 
eut  obtenu  l'entreprise  de  l'Opéra- Italien,  elle 
choisit  PaBr  pour  en  diriger  la  musique  :  sa 
faiblesse  pour  les  prétentions  de  cette  femme,, 
qui  croyait  pouvoir  tenir  seule  lieu  d'une 
bonne  troupe  de  chanteurs,  et  qui  avait  réduit 
aux  plus  misérables  proportions  l'orchestre  et 
Ici  chorisli*,  cette  faiblesse,  dis-Je,  compromit 
alors  le  nom  de  Paer  aux  feux  des  artistes  et 
des  amateurs  instruits  :  elle  eut  pour  résultat, 
en  1818,  la  destruction  et  la  clôture  du  théâtre. 
Au  mois  de  novembre  1819,  la  maison  du  roi 
reprît  ce  spectacle  à  sa  charge,  et  Paer  eut 
la  direction  de  la  musique  :  celle  époque 
fut  celle  où  il  se  fit  le  plus  d'honneur  par  le*, 
soins  qu'il  donna  a  la  bonne  exécution  de  la 
musique.  Cependant  on  remarqua  qu'il  éloi- 
gnait autant  qu'il  pouvait  le  moment  de  l'ap- 
parition, a  Paris,  des  opéras  de  Rossini,  et 
que  lorsqu'il  fut  obligé  de  mettre  en  scène  le 
Barbier  deSéville,  pour  le  début  de  Garcia,  et 
de  lui  faire  succéder  quelque*  autres  ouvrage* 
du  même  compositeur,  il  employa  certaine* 
manœuvres  sourdes  pour  nuire  a  leur  succès. 
D'assez  rudes  attaques  lui  furent  lancées  à 
ce  sujet,  dans  un  pamphlet  Intitulé  :  Pair 
tt  Ronini  (Paris,  1830)  (l).En  1893,  la  direc- 
tion du  Tbélire-lialieû  fut  donnée  a  Rossini 
(roye*  ce  nom)  ;  Paer  donna  'immédiatement 
sa  démission  de  sa  place  de  directeur  de  la 
musique  ;  mais  elle  ne  fut  pas  acceptée,  et 
pour  ne  pas  perdre  sa  position  près  du  roi,  il 
fut  obligé  de  rester  attaché  a  ce  théâtre  dans 
une  situation  subalterne;  mais  dès  ce  moment 
il  cessa  de  prendre  pari  a  l'administration  _ 
Après  la  retraite  de  Rossini,  en  1828,  Il  direc- 
tion fut  rendue  a  Paer,  mais  le  théâtre  était 
dans  un  étal  déplorable;  il  n'y  avait  pin*  de 
chanteur*.,  et  le  répertoire  était  usé.  Cette; 
époque  ne  fut  pas  favorable  a  l'Opéra- Italien 
de  Paris  ;  les  fautes  de  l'administration  précé- 
dente furent  imputées  a.  l'auteur  de  VAgneic,. 
et  s  a  destitution  lui  fut  envoyée  au  mois  d'août. 
1837,  dans  un  moment  d'humeur  du  vicomte 
de  Larochefoncauld,  alors  chargé  de*  beaux- 
arts  au  ministère  delà  maison  du  roi.  Plusieurs, 
journaux  applaudirent  a  cette  mesure;  mais 
Paer  démontra  jusqu'à  l'évidence,  dans  une 
brochure  intitulée  ;  M.  Pair,  ex-directeur  du 
Thidtre-Ilalien,àiV.V.  tel  dilettanti  (Paris, 


:c  brotlwr 


(t)  t«  oolean  d 
Tboirui  H>ue,  nia  d 


poiu,  qui  a  tradalt  eu  vt»  ¥En[tr  de  Danti. 


,gk 


PAER  —  PAGANELLI 


405 


1S37,  in-B°),  que  lu  fautes  qu'on  lui  repro- 
chait étaient  celles  de  ses  prédécesseurs.  En 
1838,  il  obtint  la  décoration  de  I*  Légion 
d'honneur  :  précédent  m  eut,  il  avait  été  (ait 
chevalier  de  l'Éperon  d'or.  En  1831,  l'Aca- 
démie det  beaux-iris  de  l'Institut  de  France 
le  choisit  comme  un  de  ses  membrei,  pour  la 
place  devenue  vacante  par  la  mort  de  Cate], 
et  l'année  suivante,  le  roi  des  Français  le 
chargea  de  la  direction  de  sa  chapelle.  Le 
S  mai  1839,  Paer  succomba  aux  suites  d'une 
cadueilé  précoce  ;  peut-être  ne  fut-il  pas  asseï 
ménager  des  avantages  d'une  robuste  consti- 
tution. A  soixante-huit  int,  les  forces  épui- 
sées l'ont  abandonné  comme  s'il  en  eut  eu 
quatre  vingts;  maia  jusqu'au  dernier  jour,  il 
a  conservé  les  qualités  d'un  esprit  vif  et  fin, 
un  goût  délicat,  et  même  une  rare  facilité  de 
production. 

Je  crois  que  la  liste  suivante  des  ouvrages 
de  ce  compositeur  est  complète  :  I.  Oiatobios  : 
1°  Il  San  Stipolcro,  cantate  religieuse,  à 
Vienne,  1803.  S" II  Trionfo delta  Chiaa,  id., 
a  Parme,  1804.  5°  La  Pattione  di  Gietù 
Critta,  oratorio,  en  1810.  —  II.  Musique 
d'église  :  4*  Motet  Ift  talutaril  hoitia),  à 
trois  voix  et  orgue;  Paris,  Pelii.  5°  Offertoire 
a  grand  chœur  ;  Paris,  Janet.  0*  Ave  ftegina 
tali,  a  deux  voix  et  orgue  ;  Paris,  Porro.  — 
III.  Opéras  :  7°LaJ,oeandadc'  Fagàbandi, 
opéra  bouffe,  à  Parme,  1789. 8°  T  Prétendent! 
turlali,  opéra  bouffe,  à  Panne,  1790.0°  Cfrce, 
opéra  sérieux,  a  Venise,  1761.10*  Saïdoitia 
il  Seraglio,  a  Venise,  1703.  11*  L'Ôro  fa 
tutto,  k  Milan,  1703.  13°  I  MoUnari,  opéra 
bouffe,  a  Venise,  1793.  13°  Laodicea,  a  Pa- 
doue,  1703. 1 4°  Il  Tempo  [à  giuetixia  a  tutti, 
i  Pavie,  1794.  «13°  Idomeneo,  a  Florence, 
1704.  10*  Uno  fn  bene  ed  une  in  malt,  a 
Rome,  1794.  16°  (bis)  Il  Matrimonio  impro- 
visa, 1794.  17°  L'Amante  tervitore,  i  Ve- 
nise, 1795.  18'  La  Rouana,  a  Milan,  1795. 
\$°  L'Orfanariconotcittta,  h  Florence,  1795. 
30°  Bro  f  Leandro,  a  Naples,  1793.  SI'  Ta- 
mcrlano,  a  Milan,  1790.  33°  /  due  Sordi,  à 
Venise,  1706.  55°  SofonAbe,  i  Bologne,  1790. 
?&  Griitlda,  a  Parme,  1790.  K'L'Intriga 
amoroia,  a  Venise,  1790.  36*  La  Tetta  rit- 
caldata,  lbid.,  1790.  37°  Cinna,  à  Padoue, 
1797.  38°  /(  Principe  di  Toronto,  à  Parme, 
1797. 39° /(  nuooo  Figaro,  ilild.,  1707. 30°  Za 
Sonnanbula,  a  Venise,  1797. 31*71  Fanaltco 
in  Bertina,  1  Vienne,  1798.  33°  71  Jllorto 
vivo,  Ihld.,  1799.  53°  La  Donna  eambiata, 
a  Vienne,  1800. 34°  /  Fuaruteiti  di  Firrnie, 
i   Vienne,. 18O0.  35*   Camitla,   ibid.,    1891. 


30°  Gineura  degli  Almieri,  a  Dresde,  1803. 
37°  7/ £aroino,  ibid.,  1803. 38°  Tutto  il  maie 
vien  dot  b'ico,  à  Venise,  1804. 39* Le  Aitu-.it 
amorale,  a  Parme,  1804.  40°  71  Manitealco, 
a  Padoue,  1804.  41°  I.eo  no  ra  on  la  l'Amore 
conjugale,  a  Dresde,  1805.  43*  Achille,  a 
Dresde,  1800.  43°  Aumu  Pompiiio,  au  théâtre 
de  la  cour,  a  Paris,  1808.  ii° Cleopatta,  ibid. 
45°  Didone,ltttà.,  1810. 40*7  Baccanti,  ihiû., 
1811.47°  L'Agnae,  à  Parme,  1811.48°£'£- 
roitmo  in  amore,  a  Milan,  1810.  40°  Le 
Maître  de  chapelle,  opéra  comique,  i  Paris, 
1834.  50*  Un  Caprice  de  femme,  ibid.,  1834. 
51*  Olindeet  Sophronie,  gnaa  opéra  (non 
terminé),  a  Paris.  —  IV.  Cabtates  :  53*  Il 
Prometeo,  avec  orchestre.  33°  Baeeeo  ed 
Ariana,  Idem.  54*  La  Conversait  ont  armo- 
nica,  idetu.  55°  Europa  in  Creta,  cantate  a 
voix  seule  et  orchestre.  50°  Floïsa  ed  Abe- 
lardo,  cantate  a  deux  voix  et  piano.  57° Diana 
ed  Endimione,  idem.  58°  L'Amor  timido, 
cantate  k  voix  seule  et  piano.  50°  Deux  séré- 
nades i  trois  et  a  quatre  voix,  avec  accompa- 
gnement de  harpe  ou  piano,  cor,  violoncelle 
et  contrebasse.  60*  I.'Addio  di  Ettore,  k 
deux  voix  et  piano.  61*  Utiite  c  Pénélope, 
cantate  à  deux  voix  et  orchestre,  partition; 
Paris,  Lauffcr.  03°  Saffo,  cantate  a  voix 
seule  et  orchestre,  partition  ;  ibid.  —  V.  Pu- 
nies nias  vocji.es  :  03*  Six  dnos  a  deux 
voix;  Vienne,  Artaria.  64°  Six  petits  duos  Ita- 
liens, idem,-  Paris  (en  deui  suites).  05°  Qua- 
rante-deux ariettes  italiennes  a  voix  seule  et 
piano,  en  différents  recueils  publiés  a  Paris, 
Vienne,  Dresde,  Leipaick,  etc.  60*  Six  cava- 
tines  de  Métastase,  idem;  Vienne,  Hollo. 
07°  Dôme  romances  françaises  avec  accompa- 
gnement de  piano.  08*  Deux  recueils  d'exer- 
cices de  chant  pour  voix  de  soprano  et  de  té- 
nor; Paris,  1831  et  1835.  —  VI.  Mosiqdi 
iNSTanMEKTAir.  :  69*  Symphonie  bacihante  a 
grand  orchestre;  Paris,  Naderman.  70°  Five 
Henri  IF,  varié  a  grand  orchestre;  ibid. 
71°  Grandes  marches  militaires  en  harmonie 
I  telie  et  dix-sept  parties,  n**  1,3,3,4;  Pa- 
ris, Janet.  73*  Idem;  Paris,  A.  Petit.  73°  Six 
valses  en  harmonie,  à  six  et  dix  parties  ;  Pa- 
ris, Janet.  74°  La  Douce  Fictoire,  fantaisie  . 
pour  piano,  deux  flûtes,  deux  cors,  et  basson  ; 

Taris,  Schœn  en  berger.  75*  Trois  grandes  so- 
nates pour  piano,  violon  obligé,  et  violoncelle 
ad  libitum;  Paris,  Janet.  7(5°  Plusieurs  thèmes 

variés  pour  piano  seul;  Paris  et  Vienne 
PAGAINELU   (JoMrH-AatoïKi),    né    a 

Padoue,  fut  d'abord  attaché  comme  composi- 
teur et  accompagnateur  claveciniste  k  une 


406 


PAGANELLI  —  PACANINI 


société  de  chanteurs  qui  le  tnravait  a  Augs- 
bourg,  en  1735;  puis  il  unira  au  service  du 
roi  d'Espagne,  «D  qualité  de  directeur  de  la 
musique  de  la  chambre.  It  *  publié  plusieurs 
œuvre*  de  trioi elde  quatuors  pourle  violon  el 
pourle  clavecin,  et  a  laissé  an  manuscrit  plu- 


.  On  c 


«si  JC 


les  Odei  d'Horace  mises  en  musique  i  plu- 

PAGAftlNI  (Eicole),  naquit  1  Ferrare, 
vers  1770,  et  non  à  Naples,  comme  11  est  dit 

dans  la  Série  eronologica  délie  rappreienla- 
tioni  dtitealri  di  Milano  (1818,  page  100). 
Il  se  (lia  a  Milan  dans  les  premières  années 


siècle, 


.  y  écr 


l,  pour 


tbéitre  de  la  Scala  ;  1»  La  Conquit 
Mtuieo,  1808.  3°  Le  Rivait  gênerait.  1809. 
ï*  1  Fitoiofi  al  cimenta,  1810.  Ces  produc- 
tion) ne  sont  pas  dépourvues  de  mérita.  On 
connaît,  moi  le  nom  de  ce  compositeur,  Cetart 
in  Egitto  et  Demttrio  a  Rodi;  j'ignore  où 
CM  ouvrages  ont  été  représentés. 

PAGANIHI  (Nicot*))  (1),  le  virtuose  vio- 
loniste le  plus  extra ordinaire  et  le  plus  re- 
nommé du  dix-neuvième  siècle ,  naquit  i 
Gênes,  le  18  février  1784.  Son  père,  Antoine 
Paganlui,  avait  établi  une  petite  boutique  sur 
le  port,  ou  il  remplissait  les  "fondions  de 
facteur.  Quoique  cet  homme  eût  élé  privé 
d'Éducation  el  qu'il  fût  brutal  et  colère,  il 
avait  du  penchant  pour  la  musique  et  jouait 
de  la  mandoline.  Son  Intelligence  eut  bientôt 
découvert  tel  heureuses  dispositions  de  son 
dis  pour  cet  art  ;  il  résolut  de  les  développer 
par  l'élude;  mal)  ton  excessive  sévérité  et  let 
mauvais  traitements  qu'il  lui  faisait  subir 
auraient  peut-être  eu  des  résultats  contraires 
i  ceux  qu'il  attendait,  si  le  jeune  Pagauini 
n'eut  été  doué  de  la  ferme  volonté  d'être  un 
artiste  distingué.  Dis  l'âge  de  six  ans,  il  «lait 
déjà  musicien  el  jouait  du  violon.  Son  premier 
maître,  Jean  Servctto,  était  un  homme  d'un 
mince  mérite  :  Paganini  ne  resta  pas longtem pi 
sous  sa  direction;  son  père  le  confia  aux  soins 
de  Giacomo  Costa,  directeur  d'orchestre  el 
premier  violon  des  églises  principales  de 
Gènes,  qui  lui  fit  faire  de  rapides  progrès. 
Parvenu  a  sa  huitième  année,  Paganini  écrivit 
une  première  sonale  de  violon  qu'il  n'a  mal- 
heureusement  pas    conservée,    et  qui   s'est 

(I]  t*  Watlti  iiojp-opA^iir  àe  Piaulai,  0M  j'ii  pu- 
blie* ta  i»!  [P.rii,  Srbaanibergtr)  rtafenne  d»  d*- 
Uill  qui  h  peuvent  èU*  HmiW  dlm  U  dirlion  noire 
ni  que  celui-ci  ;  je  sali  oblige  de  n'tdmtiiK  que  les 


perd  ne  plus  tard,  avec  d'autres  compositions. 
Costa  ne  lui  donna  des  leçons  que  pendant 
six  mois,  el  durant  ce  temps  le  maître  obligea 
son  élève  à  Jouer  à  l'église  un  concerto  nou- 
veau chaque  dimanche.  Cet  exercice  Tut  con- 
tinué jusqu'à  l'âge  deonieani.  Parvenu  à  m 
neuvième  année,  Paganini  joua  pour  la  pre- 
mière fois  dans  un  concert  au  grand  théâire 
de  Gènes.  Il  y  exécuta  des  variations  de  sa 
composition  sur  l'air  de  la  Carmagnole,  alors 
en  vogue,  el  y  excita  des  transports  d'admira- 
tion. Vers  cette  époque  de  la  vie  du  jeune  ar- 
tiste, des amlt  conseillèrent  i  son  père  de  Ini 
donner  de  bons  maîtres  de  violon  et  de  com- 
position :  il  le  conduisit  en  effet  i  Parme, 
dans  le  dessein  de  demander  pour  lui  des 
leçons  a  Alexandre  Bolla.  Paganini  a  publié 
dans  un  journal,  à  Vienne,  l'anecdote  de  ta 
première  «ntrevenue  avec  le  maître  qu'il 
venait  prendre  pour  guide.  •  En  arrivant  chex 
<  Bolla  (dit-il),    nous  le  trouvâmes  malade 

•  el  alité.  Sa  femme  nous  conduisit  dans  une 
u  pièce  voisine  de  sa  chambre,  afin  d'avoir  le 
<■  temps  nécessaire  pour  se  concerter  avec  son 
o  mari,  qui  paraissait  peu  disposé  a  nous  re- 
i  ceroir.  Ayant  aperçu  sur  la  table  de  la 
«  ebambre  où  nous  étions  un  violon  et  le  der- 

■  nier  concerto  de  Bolla,  je  m'emparai  de 

■  l'instrument  et  jouai  le  morceau  a  première 
«  vue.  Étonné  de  ce  qu'il  entendait,  le  com- 
«  posileur  s'informa  du  nom  du  virtuose  qu'il 

■  venait  d'entendre  :  lorsqu'il  apprit  que  ce 

•  virtuose  n'était  qu'un  Jeune  garçon,  Il  n'en 
<■  voulut  rien  croire  jusqu'à  ce  qu'il  s'en  lut 
»  assuré  par  lui-même.  Il  me  déclara  alors 
«  qu'il  n'avait  plus  rien  à  m'apprendre,  et 
u  me  conseilla  d'aller  demander  à  Paer  des 
«  leçons  de  composition.  •  Le  soin  que  prend 
Paganini,  dans  celte  anecdote,  de  se  dérendre 
d'avoir  recudeireçoni  de  Bolla  est  une  singu- 
larité difficile  à  eipllquer:  il  est  certain  pour- 
tant qu'il  aélé  pendant  quelques  mois  élève  de 
cet  habile  musicien,  car  Gervasoni,  qui  l'avait 
connu  a  Parme  dan)  son  enfance,  l'a  (firme. 
Au  surplus,  ce  n'esl  pas  chez  Paflr,  alors  en  Al- 
lemagne, que  Bolla  conseilla  d'aller  étudier 
le  contrepoint,  mai)  chei  GnirelLi,  qnl  avait 
été  aussi  le  maître  de  ce  même  Paer.  Pendant 
six  mois,  Paganini  reçut  trois  leçons  par  se- 
maine, et  se  livra  principalement  à  l'étude  du 
style  instrumental,  sous  la  direction  de  Gbi 
relli.  Déjà  il  s'occupait  de  la  recherche  d'effet» 
nouveaux  sur  son  initrument  :  souvent  des 
discussions  s'élevaient  entre  Paganini  et  Rolls 
sur  des  Innovations  que  l'élève  entrevoyait 
seulement  alors,  et  qu'il  ne  pouvait  exécuter 


,gk 


que  d'uni  manière  Imparfaite,  tandis  que  le 
goût  sévère  du  maître  condamnait  cou  écarti, 
abstraction  faite  de»  effets  qu'on  en  pouvait 
tirer. 

De  retour  à  jiénes,  Paganini  écrivit  tel 
premier»  essais  pour  le  violon  :  cette  musique 
«tait  ai  difficile,  qu'il  était  oblige  de  l'étudier 
lui-mime,  et  de  faire  dei  effort)  constant; 
pour  retondre  dei  problêmes  inconnu»  à  tous 
les  autres  violonistes.  Quelquefois  on  le  i oyait 
eaïayer  de  mille  manières  différente»  le  même 
trait  pendant  dix  a  douie  heures,  et  rester  i 
la  fin  de  la  Journée  dans  l'accablement  de  la 
fatigue.  C'eit  par  celte  persévérance  tans 
exemple  qu'il  parvint  à  se  jouer  de  difficultés 
qui  furent  considérées  comme  insurmontables 
par  les  autre»  artiste»,  lorsqu'il  en  publia  un 
spécimen  dans  un  cahier  d'éludés . 

Parti  de  Parme  au  commencement  de  1797, 
Paganini  fil  avec  son  père  ta  première  tournée 
d'artiste  dans  les  villes  principales  de  la  Lom- 
bardle  et  commença  une  repu  talion  de  virtuose 
qui  alla  toujours  grandissant,  et  que  nulle 
aulre  n'a  égalée.  De  retour  a  Génet,  et  aprfcs 
y  avoir  fait,  dan»  la  solitude,  les  efforts  dont  il 
dent  d'être  parlé  pour  le  développement  de 
ion  talent,  il  sentit  le  besoin  de  l'affranchir  dès 
mauvais  traitements  auxquels  il  était  toujours 
,  en  butte  dans  la  maison  paternelle.  Sa  dignité 
d'artiste  s'Indignait  de  ce  rude  esclavage  :  il 
tentait  qu'il  était  digne  de  plus  de  respect. 
Mal*  il  fallait  une  occasion  favorable  pour  le 
seconder  dam  son  dessein  ;  elle  ne  larda  pat 
à  se  présenter.  La  Saint-Martin  était  chaque 
année,  pour  la  ville  de  Lucquet,  l'époque 
d'une  grande  fêle  musicale  ou  l'on  se  rendait 
de  tous  lei  points  de  l'Italie.  A  l'approche  de 
cette  solennité,  Paganini  supplia  son  père  de 
lui  permettre  d'v  paraître  avec  son  frère  aîné. 
Un  refns  absolu  fut  d'abord  la  réponse  qu'il 
reçut;  mail  l'imporlunité  du  Mis  et  les  prières 
de  la  mire  finirent  pour  arracher  le  consente- 
ment détiré.  Devenu  libre,  le  Jeune  artUte 
■'élança  sur  la  route,  agité  par  des  rêves  de 
succès  et  de  bonheur.  Lacques  l'applaudit 
avec  enthousiasme.  Encouragé  parcel  heurrut 
début,  il  visita  Plie  et  quelques  aulret  villes 
qnl  ne  lui  firent  pas  un  moins  bon  accueil  : 
l'année  1700  venait  de  commencer,  et  Paganini 
n'était  igé  que  de  quinze  ans.  Cet  ago  n'est 
pas  celui  de  la  prudence;  d'ailleurs  son  édu- 
cation morale  avait  été  négligée,  et  la  sévérité 
dont  ta  jeunette  avait  été  tourmentée  n'était 
pas  propre  a  le  mettre  en  garde  contre  les 
dangers  d'une  vie  trop  libre.  Livré  1  lui-même 
cl  savourant  avec  délice  l'indépendance  nou- 


HiM  -IU7. 

relie  dont  il  jouissait,  il  se  lia  avec  des  ar- 
tistes d'un  autre  genre,  dont  l'habileté  consis- 
tait 1  Inspirer  le  goût  du  jeu  aux  jeunes  gens 
de  famille,  et  a  les  dépouiller  en  un  tour  de- 
main. En  une  soirée,  Paganini  perdait  sou- 
vent le  produit  de  plusieurs  concerta  et  te- 
Jetait  dans  de  grands  embarras.  Bieuiot  son 
talent  lui  fournissait  de  nouvelle!  ressources,, 
et  pour  lui  le  temps  s'écoulait  dans  cette  al- 
ternative de  bonne  et  de  mauvaise-fortune. 
Quelquefois  sa  détresse  allait  jusqu'à  le  priver 
de  son  violon.  C'est  ainsi,  que  te  trouvant  â 
Livourne  tans  instrument,  il  dut  avoir  recoun- 
à  l'obligeance  d'un  négociant  francatt  (M.  Li- 
tron), grand  amateur  de  musique,  qui  s'em- 
pressa de  lui  prêter  un  excellent  violon  de 
Guarneri.  Après  le  concert,  Paganini  le  re- 
porta a  son  propriétaire,  qui  s'écria  aussitôt  : 
«  Je  me  garderai  bien  de  profaner  des  corde»  ■ 
»  que  vos  doigts  ont  touchées;  c'eiMjt  vous - 
«  maintenant  qne  mon  violon  appartient.  ■ 
C'est  ce  même  Instrument  qui  depuis  lors  »■ 
serti  1  l'artiste  dans  tous  tes  concerts.  Pareille  - 
chose  lui  arriva  à  Parme,  mais  dans  des  cir- 
constances différentes.  Pasinl,  peintre  distin- 
gué et  bon  amateur  de  musique,  n'avait  pu 
croire  à  la  facilité  prodigieuse  attribuée  à 
Paganini  de  jouer  à  première  vue  la  musique  • 
la  plus  difficile,  comme  s'il  l'eut  longtemps  ■ 
étudiée.  Il  lui  présenlaun  concerto  manuscrit 
où  tous  les  genres  de  difficultés  avaient  été 
réunis,  et  lui  menant  entre  les  mains  un. 
violon  de  Slradivari  de  la  plus  belle  qualité  et 
conservation,  il  lui  dit  :  <  Cet  instrument  est 

■  à  vous,  si  vous  nouvel  jouer  cela  en  maître 

•  a  l'instant  et  uns  étudier  a  l'avance  les  dif- 

■  Bculléa  qui  s'y  trouvent. — S'il  en  est  ainsi, 

•  répondit  Paganini,  vous  pouvez  lui  faire  vos 
<  adieux.  •  Sa  foudroyante  exécution  sembla 
en  effet  se  jouer  de  ce  qu'on  venait  de  lui 
mettre  sous  les  yeux.  Paslni  demeura  eoa- 

Des  aventures  de  tout  genre  signalent  cette 
époque  de  la  Jeunesse  rie  Paganini  ;  l'enthou- 
siasme de  l'art,  l'amour  et  le  jeu  régnaient 
tour  à  tour  dans  ton  Ime.  En  vain  sa  frêle 
constitution  l'avertissait  du  besoin  de  mé- 
nager ses  forces  :  elle  n'arrêtait  pas  les  écarts 
de  son  imagination  ;  quelquefois  même  il  ar-  - 
rivait  dans  tes  excès  jusqu'au  dernier  degré 
d'épuisement.  Alors  il  te  plongeait  dam  un 
repos  absolu  pendant  plu  s  leurs  sema  lues  ;  puis, 
retrempé  et  armé  d'une  énergie  nouvelle,  II 
recommençait  set  merveilles  rie  talent  elsa  vie 
de  bohème.  Il  était  à  craindre  que  cette  exis- 
tent* désordonnée  ne  perdit  cet  artiste  extra- 


■408  PAG 

ordinaire  ;  une  circonstance  imprévue  cl  de 
grande  importance,  rapportée  par  lui-même, 
le  guérit  tout  à  coup  de  la  funeste  passion  du 
Jeu.  *  Je  n'oublierai  jamais,  dit-il,  que  je  me 

•  mis  un  jour  dans  une  situation  t|ui  devait 

•  décider  de  toute  ma  carrière.  La  prince 
x  de  *""  avait  depuis  longtemps  le  délir  de 
'■  devenir  possesseur  de  mon  excellent  violon, 
«  le  seul  que  J'eusse  alors,  et  que  j'ai  encore 

•  aujourd'hui.  Un  jour,  il  me  Ht  prier  de  vou- 
«  loir  en  fixer  le  prix;  mais  ne  voulaot  pas 
i  me  séparer  de  non  instrument,  je  déclarai 

•  que  je  ne  le  céderais  que  pour  deux  cent 

■  cinquante  napoléons  d'or.  Peu  de  temps 

■  après,  le  prince  me  dit  que  j'avais  vraisem. 

•  blablemenl  plaisanté  en  demandant  un 
«  prix  il  élevé  de  mon  violon,  et  ajouta  qu'il 

■  était  disposé  à  en  donner  deux  mille  francs. 

•  Précisément,  ce  jour-là,  je  me  trouvais  en 
m  grand  besoin  d'argent,  par  suite  d'une  assez 

•  forte  perle  que  j'avais  faite  au  jeu,  et  j'étais 

•  presque  résolu  décéder  mon  violon  pourU 
m  somme  qui   m'était  offerte,   quand  un  ami 

•  vint  m'inviter  a  une  partie  pour  la  mirée. 

■  Hes  capitaux  consistaient  alors  en  trente 

•  francs,  et  déjà  je  m'était  dépouillé  de  met 
«  bijoux,  montre,  baguei,  épingles,  etc.  Je 

•  pris  aussitôt  la  résolution  de  hasarder  cette 
»  dernière  ressource,  et,  ti  la  fortune  m'était 

•  contraire,  de  vendre  le  violon  et  de  partir 

■  pour  Pétersbourg,  sans  Instrument  et  sans 
•i  effets,  dans  le  but  d'y  rétablir  mes  affaires, 

•  Déjà  mes  trente  francs  étaient  réduits  a 


,   el  Je 


r  la 


i  grande  cité,  quand  la  fortune,  changeant 

*  en  un  clin  d'oeil,  me  fit  gagner  cent  francs 

*  avec  le  peu  qui  me  restait.  Ce  moment 

*  favorable  me  fit  conserver  mon  violon  et 

■  me  remit  sur  pied.  Depuis  ce  jour,  je  me 

*  suit  retiré  du  Jeu ,  auquel  j'avais  sacrifié 

*  une  partie  de  ma  jeunesse,  et,  convaincu 

■  qu'un  Joneur  est  partout  méprisé,  je  re- 
m   nonrai  pour  jamais  a  ma  funeste  passion.  - 

Au  milieu  de  ces  succès,  on  remarque  dans 
la  viedePaganinl  une  de  cet  péripéties  assez 
fréquentes  dans  la  vie  des  grands  artistes  :  tout 
à  coup  II  se  dégoûta  du  violon,  ('éprit  pour  la 
guitare  d'une  ardeur  passionnée,  cl  se  partages 
pendant  près  de  quatre  années  entre  l'étude 
.  de  cet  instrument  et  celle  de  l'agriculture 
dans  le  château  d'une  dame  dont  il  était  épris. 
Mais  enfin  revenu  à  tet  premiers  penchants, 
il  reprit  ton  violon,  et  ver»  le  commencement 
de  1805,  il  recommença  ses  voyages.  Arrivé  i 
turques,  Il  y  excita  un  ti  grand  enthousiasme, 
j>ar  le  concerto  qu'il  joua,  pour  une  fête  noc- 


turne, dans  l'église  d'un  couvent,  que  le* 
moines  furent  obligé)  de  sortir  de  leurt  Italie* 
pour  empêcher  lei  applaudissements.  Il  fui 
alors  nommé  premier  violon  solo  de  la  cour 
de  Lucques,  et  donna  det  leçons  de  violon  au 
prince  Bacciochi.  Pendant  lin  séjour  de  Irai* 
année)  dant  cette  ville,  il  ajouta  plusieurs 
nouveautés  à  celles  qu'il  avait  déjà  décou- 
vertes. C'est  ainsi  que  cherchant  i  varier 
l'effet  de  son  iustrument,  dans  les  deux  con- 
certs de  la  cour  où  il  était  obligé  de  te  faire 
entendre  chaque  semaine,  il  ot*  la  deuxième 
et  la  troisième  corda  de  son  violon,  et  com- 
posa une  tonale  diatoguée,  entre  la  chante- 
relle el  la  quatrième,  à  laquelle  il  donna  le 
nom  de  icena  amorota.  Le  succès  qu'il  y 
obtint  fut  l'origine  de  l'habitude  qu'il  prit  de 
jouer  des  morceaux,  entiers  tur  la  quatrième 
corde,  au  moyen  des  sons  harmoniques  qui 
lui  permettaient  de  porter  l'étendue  de  celte 
corde  jusqu'à  trois  octaves. 

Dans  l'été  de  1808,  Paganinl  s'éloigna  de 
Lucques,  el  dans  l'espace  de  dix- neuf  ans,  il 
lit  trois  fois  le  tour  de  l'Italie,  paraissant  tout 
à  coup  avec  éclat  dans  une  grande  ville,  y 
excitant  des  transports  d'admiration,  puit  te 
livrant  i  des  accès  de  paresse,  disparaissant 
de  la  scène  du  monde,  et  laissant  ignorer  jus- 
qu'au nom  du  lieu  qu'il  habitait.  C'est  ainsi 
que  Roui  ni,  après  avoir  brillé  avec  lui  i  Bo-' 
logne,  en  1814,  dant  le  palais  Pignalver,  le 
retrouva,  en  1817,  à  Rome,  ou  il  était  resté 
ignoré  pendant  prêt  détroit  ans,  lia' suite 
d'une  longue  maladie.  Après  ce  silence,  il 
donna  de  brillants  concerts  dant  la  capitale 
du  monde  chrétien,  et  te  fit  entendre  chez  le 
prince  de  Kauniu,  ambassadeur  d'Autriche, 
ou  il  trouva  le  prince  de  Mellernicb  qui, 
charmé  de.  son  merveilleux  talent,  le  pressa 
de  te  rendre)  Vienne  ;  mais  de  nouvelles  ma- 
ladies, qui  te  mirent  plusieurs  Toit  il  la  porte 
du  tombeau,  ne  lui  permirent  de  réaliter  le 
projet  de  ce  voyage  que  longtemps  après.  Ar- 
rivé à  Milan  au  printemps  de  1813,  il  y  vit 
représente!'  au  théâtre  de  la  Scala  le  ballet  de 
Vigano  II  ;Voce  di  Benemnto  (le  Noyer  de 
Bcnevent],dont  la  musique  était  de  Sussraayrr 
(uuyei  ce  nom).  C'esl  dant  cet  ouvrage  que  le 
célèbre  violoniste  a  pris  le  thème  de  se*  fa- 
meuses variation)  le  Strtghe  (let  Sorcières), 
ainsi  nommées  parce  que  ce  thème  était  celui 
d'une  scène  fantastique  où  apparaissaient  en 
effet  des  sorcières.  Pendant  qu'il  s'occupait  de 
la  composition  de  cet  variations  el  des  prépa- 
ratifs de  tet  concerit,  une  atteinte  nouvelle 
de  ta  maladie  vint  le  saisir,  et  plusieurs  mois 


s'écoulèrent  «Tint  qu'il  fil l  eu  état  de  te  faire 
enieudrr.  Ce  ne  fut  que  le  30  octobre  suivant 
qu'il  put  donner  un  premier  concert,  dont 
l'effet  lut  foudroyant,  et  dont  lei  journaux 
d'Italie  et  d'Allemagne  ont  rendu  compte  en 
termes  remplis  d'admi ration. 

Pagantni  montra  toujours  beaucoup  de 
prédilection  pour  la  Tille  de  Milan,  dont  le 
séjour  le  charmait.  N  on  -seulement  il  y  pasia 
la  plus  grande  partie  de  1813,  a  l'exception 
d'un  voyage  à  Gènes,  puis  1814  jusqu'aux  der- 
nier» jours  de  septembre,  mais  il  y  retourna 
trois  fois  dads  l'espace  de  quinze  ani,  y  01 
chaque  fois  de  longsséjonrs  el  y  donna  trente- 
sept  concerli.  Au  mois  d'octobre  de  celle 
même  année  1814,  il  partit  pour  Bologne,  où 
il  vit  Roisiui  pour  la  première  fols,  et  le  lia 
avec  lui  d'nne  amitié  qu'ils  ont  resserrée  i 
Rome,  en  1817,  et  a  Paris,  eu  1831.  Kossini 
aYïtt<lonuél'JurelianoinPalmira,i  Milan, 
au  moi»  de  décembre  1813,  mais  en  ce  mo- 
ment Paganlni  était  a  Gènes,  tn  sorte  que 
ces  deux  grands  artistes  ne  s'étaient  pas  vus 
avant  de  te  rencontrer  à  Bologne,  au  moment 
où  Kossini  allait  en  partir  pour  écrire  à  Milan 
IlTuHo  in  Italia. 

Ce  ne  fut  qn'en  1810  que  Paganlni  visita 
Naples  pour  la  première  fois.  Lorsqu'il  y  arriva, 
il  trouva  quelques  artistes  mal  disposés  envers 
lui.  Ils  mettaient  en  doute  la  réalité  de*  pro- 
diges que  la  renommée  lui  attribuait,  et 
s'étalent  promis  de  s'amuser  1  ses  dépens. 
Pour  l'épreuve  i  laquelle  ils  voulaient  le  sou- 
mettre, lit  engagèrent  le  jeune  compositeur 
Danna,  récemment  sorti  du  Conservatoire,  à 
écrire  un  quatuor  rempli  de  difficultés  de  tout 
genre,  te  persuadant  que  le  grand  violoniste 
n'en  pourrait  triompher.  On  l'invita  donc  a  ' 
unu  réunion  musicale  oti  te  trouvaient  le  vio- 
loniste Onorio  de  Viio,  le  compositeur  Daana, 
le  violoniste  et  cbef  d'orchestre  Festa,  et  le 
violoncelliste  Ciandelll.  A  peine  arrivé,  on  lui 
présenta  le  morceau  qu'on  lui  demandait 
d'exécuter  à  première  vue.  Comprenant  qu'un 
Inl  tendait  en  plége,  Il  jeta  on  coup  d'oeil  ra- 
pide sur  cette  musique  et  l'exécuta  comme  si 
elle  lui  était  familière.  Confondu»  par  ce  qu'ils 
venaient  d'entendre,  let  assistante  Inl  prodi- 
guèrent lea  témoignages  d'une  admiration 
•ans  bornes,  et  le  proclamèrent  incomparable. 

Il  ne  faut  pat  croire  toutefois  que  aei 
triomphes  furent  toujours  aussi  purs,  et 
qu'aucun  nuage  ne  vint  obscur  ir  lea  rayons  de 
ea  gloire.  Trop  éprit  des  nouveautés  qu'il 
avait  introduites  dans  l'art  déjouer  du  violon, 
et  n'etlimani  pat  atsci  l'art  classique  ni  Ici 


uni  409 

maîtres  qui  l'avalent  précédé,  Il  traitait  sou- 
vent avec  dédain  ses  émules,  alors  même  que 
son  talent  n'avait  point  encore  acquit  sa  ma- 
turité. Plus  désireux  d'exciter  l'élonnement 
de  la  multitude  que  de  satisfaire  le  goilt  sévère 
des  connaisseurs,  Il  ne  to  mil  pas  assez:  a 
l'abri  des  a  ce  ma  ti  ont  de  charlatanisme  dam 
les  premiers  temps  de  sa  carrière  :  cette  accu- 
talion  lui  fut  souvent  jetée  a  la  face,  et  peut- 
être  n'en  eut-il  pas  assez  de  souci.  Ses  pre- 
mières apparitions  dans  les  villes  principales 
de  l'Italie  étaient  salués?  par  dét  acclama- 
lions;  au  retour,  il  n'en  était  plut  de  même, 
soll  qu'il  y  eût  blessé  l'orgueil  de  quelque  ar- 
tiste influent,  soit  que  son  peu  de  respect  pour 
les  convenances  sociales  et  de  reconnaissance 
pour  les  services  rendus  lui  eût  aliéné  l'afTec- 
tlou  des  amateurs.  C'est  ainsi  qu'après  avoir 
en  d'abord  de  brillants  succès  a  Livoorne,  il  y 
fut  asseï  mal  accueilli  lorsqu'il  y  retourna  en 
1808.  Il  a  rapporté  lui-même  une  anecdote 
qui  prouve  le  peu  de  bienveillance  qu'if  y 
trourà.  ■  Dans  un  concert  donné  a  Llvourne 

•  (dit-il),  un  clou  m'entra  dans  le  talon  ;  j'ar- 

•  rivai  en  boitant  tur  la  scène,  et  le  public  se 

•  mita  rire.  Au  moment  où  Je  commentais 
«  mon  concerto,  les  bougies  de  mon  pupitre 

•  tombèrent  :  autres  éclats  de  rire  dam  l'au- 

<  ditoirej  enfin,  dès  ies  premières  mesures 
-  la  chanterelle  de  mon  violon  te  rompit,  ce 
«  qui  mit  le  comble  i  la  gaieté  ;  mais  je  jouai 

•  tout  le  morceau  sur  trois  cordes,  et  Je  fis 

<  fureur.  »  Plus  lard,  cet  accident  de  ebaote- 
relle  caasée  le  reproduisit  plusieurs  fois  :  Pa- 
ganini  fut  accusé  de  t'en  faire  un  moyen  de 
succès,  après  avoir  étudié  sur  trois  cordes  des 
morceaux  «h  11  avait  apprit  i  ae  passer  de  la 
chanterelle. 

On  ne  s'arrêta  pas  a  ces  Innocentes  ruiei 
du  talent  dans  let  altaquei  dont  cet  illustre 
artiste  fui  l'objet,  car  la  diffamation  et  la 
calomnie  le  poursuivirent  dant  ce  que  l'hon- 
neur a  de  plot  sacré,  et  lui  imputèrent  même 
des  crimes.  Let  versions  étaient  différentes  a 
l'égard  des  faits  allégués  i  sa  charge  :  suivant 
l'one,  ta  Jeunesse  aurait  été  orageuse;  tes 
liaisons,  peu  dignes  de  son  talent,  l'auraient 
associé  1  des  actes  de  brigandage  ;  d'autres 
lai  attribuaient  en  amour  une  Jalousie  furieuse 
et  vindicative  qui  l'aurait  .conduit  à  un 
meurtre.  Tantôt  on  citait  sa  maîtresse,  tantôt 
son  riva)  comme  set  viclimes.  On  assurait 
qu'une  longue  captivité  lui  avait  fait  expier 
ton  crime.  Les  longs  intervalles  oii  il  avait 
disparu  des  regards  du  public  [tour  ae  livrer  i 
une  existence  méditative  et  paresseuse,  ou 


410  PAC 

pour  rétablir  sa  santé  délabrée,  favorisaient 
cet  bruits  injurieux.  Le*  qualités  de  son  talent 
mémei  prêtaient  des  armes  a  ses  ennemis,  et 
l'on  disait  que  l'ennui  de  la  prison  et  la  pri- 
vation de  cordes  pour  renouveler  celles  de 
ion  violon, l'avaient  conduit  a  sa  merveilleuse 
habileté  sur  la  quatrième,  la  seule  qui  fat 
restée  intacts  sur  mon  instrument.  Lorsque 
Paganini  visita  l'Allemagne,  la  France  et 
l'Angleterre,  Il  j  retrouva  l'envie,  avide  de 
recueillir  cet  odieuses  calomnies,  pour  les  op- 
poser a  ses  succès  :  comme  s'il  était  écrit  que 
le  génie  et  le  talem  doivent  toujours  expier 
les  avantages  dont  la  nature  et  l'élude  les  ont 
doués.  Saintes  Ibis  Paganini  avait  été  obligé 
de  recourir  1  la  presse  pour  se  dérendre;  mais 
en  vain  avait-il  invoqué  le  témoignage  des 
ambassadeurs  des  puissances  Italiennes;  en 
vain  avait-il  sommé  aes  ennemis  de  citer  avec 
précision  les  faits  et  les  dates  qu'ils  laissaient 
dans  le  vague  :  ses  réclamations  n'avalent 
produit  aucun  résultat  avantageux.  Paris  sur- 
tout lui  Tut  hostile,  quoique  celle  ville  ait 
peut-être  contribué  plus  qu'une  autre  i  l'éclat 
de  ses  succès.  C'est  qu'a  coté  du  public  véri- 
table, qui  n'a  ni  haine  ni  préventions,  et  qui 
-  «'abandonna  aux.  sensations  que  le  latent  lui 
fail  éprouver,  il  y  a  dans  celle  grande  cilé 
une  population  famélique  qui  vit  du  mal 
qu'elle  Tait,  el  du  bien  qu'elle  empêche.  Cette 
population  spécula  sur  la  célébrité  de  l'artiste, 
et  se  persuada  peut-être  qu'il  achèterait  son 
silence.  Des  lithographies  le  représentèrent 
captif,  et  des  articles  de  journaux  attaquèrent 
ses  mœurs,  son  humanité,  sa  probité.  Ces  at- 
taques réitérées,  ce  pilori  oh  11  se  voyait 
attaché  comme  acteur  et  comme  spectateur, 
l'affectèrent  péniblement.  Il  vint  me  confier 
ses  chagrins,  et  me  demander  des  conseils, 
me  donnant  sur  les  calomnies  dont  il  était 
l'objet  les  renseignements  les  plus  satisfai- 
sants. Je  lui  dis  de  me  remellre  des  notes 
écrites  ;  elles  me  servirent  a  rédiger  une  lettre 
que  je  lui  fis  signer,  que  je  publiai  dans  la 
Revue  muticale,  et  qui  fut  répétée  dans  la 
plupart  des  Journaux  de  Paris.  Les  faits  rap- 
portés dans  celle  lettre  ont  tant  d'inlérél  pour 
l'histoire  d'un  des  plus  rares  latents  qui  ont 
existé,  que  je  crois  devoir  la  rapporter  ici. 
D'ailleurs,  je  regarde  comme  un  devoir  de 
ne  rien  négliger  pour  qu'une  des  plus  belles 
gloires  d'arliste  de  notre  époque  soll  vengée 
de  ses  calomniateurs  : 
•  MonsiEia, 
•  Tant  de  marques  de  honte  m'ont  élé  pro- 
diguées par  le  public  français,  il  m'a  décerné 


tant  d'applaudissements,  qu'il  faul  bien  que 
Je  croie  à  la  «élébrité  qui,  dit -on,  m'avait  pré- 
cédé à  Paris,  et  que  je  ne  suis  pas  resté  dans 
mes  concerts  trop  au-dessous  de  ma  réputa- 
tion. Hais  si  quelque  doute  pouvait  me  rester 
1  cet  égard,  il  serait  dissipé  par  le  soin  que 
je  vois  prendre  1  vos  artistes  de  reproduire 
ma  figure,  et  par  le  grand  nombre  de  portraits 
de  Paganini,  ressemblants  ou  non,  dont  je 
vols  tapisser  les  murs  de  votre  capitale.  Hais, 
monsieur,  ce  n'est  point  a  de  simples  por- 
traits que  se  bornent  les  spéculations  de  c» 
genre  ;  car  me  promenant  un  jour  sur  le  bou- 
levard des  Italiens,  je  vis  chu  un  marchand 
d'estampes  une  lithographie  représentant 
Paganini  en  prison.  Bon,  me  suis-je  dit, 
voici  d'bonnéles  gens  qui,  a  la  manière  de 
Basile,  exploitent  i  leur  profil  certaine  calom- 
nie dont  Je  sois  poursuivi  depuis  quinze  ana. 
Toutefois,  j'examinais  en  riant  celte  mysti- 
fication avec  tous  les  détails  que  l'imagination 
de  l'artiste  lui  a  fournis,  quand  je  m'aperçus 
qu'un  cercle  nombreux  s'était  formé  autour 
de  mol,  et  que  chacun,  confrontant  ma  figure 
avec  celle  du  jeune  homme  représenté  dam 
la  lithographie,  constatait  combien  j'étais 
changé  depuis  le  temps  de  ma  détention.  Je 
compris  alors  que  la  chose  avait  été  prise  an 
sérieux  par  ce  que  vous  appelez,  je  crois,  tes 
badaudl,  et  je  vis  que  la  spéculation  n'était 
pas  mauvaise.  Il  me  vint  dans  la  léte  que 
puisqu'il  faut  que  tout  le  monde  vite/  je  pour- 
rais fournir  moi-même  quelques  anecdotes 
aux  dessinateurs  qui  veulent  bien 's'occuper 
de  mol;  anecdotes  oh  ils  pourraient  puiser  le 
sujet  de  facéties  semblables  a  celle  dont  il  est 
question.  C'est  pour  leur  donner  de  la  publi- 
cité que  Je  viens  vous  prier,  monsieur,  de 
vouloir  bien  Insérer  ma  lettre  dans  votre 
Revue  mua  iea  le . 

•  Ces  messieurs  m'ont  représenté  en 
prison;  mais  ils  ne  savent  pas  ce  qui  m'y  a 
conduit,  et  en  cela  ils  sont  a  peu  près  aussi 
instruits  que  moi  et  ceux  qui  ont  fait  courir 
l'anecdote.  Il  J  a  là-dessus  plusieurs  histoires 
qui  pourraient  fournir  autant  de  sujets  d'es- 
tampes. Par  exemple,  on  a  dit  qu'ayant  sur- 
pris mon  rival  chez  ma  maîtresse,  je  l'ai  tué 
hravemeni  par  derrière,  dans  le  moment  on 
il  était  hors  de  combat.  D'autres  ont  prétendu 
que  ma  fureur  jalouse  s'est  exercée  sur  ma 
maltresse  elle-même;  mais  ils  ne  s'accordent 
pas  sur  la  manière  dont  j'aurais  mis  fin  i  ses 
jours.  Les  uns  veulent  que  je  me  sois  servi 
d'un  poignard;  les  autres  que  j'aie  voulu  Jouir 
de  se*  souffrances   avec  du    poison.  Enfin, 


chacun  a  ai-rang*  la  chue  mirant  ta  Éan- 
.  Urne  :  II»  lithographes  pourraient  merde  la 
Mme  liberté.  Voici  ce  qui  m'arriva  1  ce  tujet 
i  Padoue,  Il  y  a  environ  quiuie  ans.  J'y  avait 
donne"  un  concert,  et  je  m'y  étais  fait  entendre 
arec  quelque  succès.  Le  lendemain J'é lai ■  assis 
i  table  d'hôte,  moi  soixantième,  et  je  n'avais 
pat  été  remarqué  lorsque  j'étais  entré  dans  la 
latte.  Un  de*  cnnrirei  a'eiprlma  en  termes 
flatteurs  aur  l'effet  que  j'avais  produit  la 
veille.  Son  voisin  Joignit  ses  éloges  an  tien*, 
et  ajouta  :  L'habileté  de  Paganini  n'a  rien 
fut  doive  surprendre;  il  la  doit  au  léjour 
de  huit  annéa  qu'il  a  fait  dani  un  c achat, 
n'ayant  que  ton  violon  pour  adoucir  ta 
captivité.  Il  avait  été  condamné  à  cette 
longue  détention  pour  avoir  aeiaitini 
lâchement  un  de  met  amit,  qui  était  ton 
rival.  Chacun,  comme  vous  pouvez  croire,  M 
récria  sur  l'énoimité  du  crime.  Moi,  je  phi  la 
parole,  et  m'adreasanli  la  personne  qui  savait 
si  bien  mon  histoire,  je  la  priai  de  ne  dire  en 
quel  lieu  et  dam  quel  temps  cette  aventure 
s'était  passée.  Tons  les  yenx  se  tournerait 
vers  mol  :  jugea  de  l'étonnement  quand  on 
reconnut  l'acteur  principal  de  cette  tragique 
histoire  '.  Fort  embarrassé  fut  ie  narrateur. 
Ce  n'était  plus  son  ami  qui  arait  péri;  il  avait 
en  tendu..,  on  lui  avait  affirmé. ..il  avait  cru... 
mai)  il  était  possible  qu'on  l'eut  trompé... 
Voilà,  monsieur,  comme  on  se  Joue  de  la  ré- 
putation d'un  artiste,  parce  que  les  gens  en- 
clins à  la  paresse  ne  veulent  pas  comprendre 
qu'il  a  pu  étudier  en  liberté  dans  sa  chambre 
aussi  bien  que  sous  les  verrous. 

■  A  Vienne,  nn  brait  plus  ridicule  encore 
mit  à  l'épreuve  la  crédulité  de  quelques  en- 
thousiastes. J'y  avais  Joué  les  variations  qui 
ont  pour  titre  le  Strtghe  (les  Sorcières);  elles 
avaient  produit  quelque  effet.  Un  monsieur, 
qu'on  m'a  dépeint  au  teint  pale,  a  l'air  mélan- 
colique, a  l'œil  Inspiré,  affirma  qu'il  n'avait 
rien  trouvé  qui  relouait  dans  mon  jeu;  car  il 
avait  vu  distinctement,  pendant  que  j'exécutais 
met  variations,  le  diable  près  de  moi,  guidant 
■non  bras  et  conduisant  mon  archet. Sa  ressem- 
blance frappante  arec  met  traita  démontrait 
atseï  mon  origine  ;  il  était  vêtu  de  rouge, 
avait  des  cornes  a  la  léle  et  la  queue  entre  les 
jambes.  Vont,  corn  prenea,  monsieur,  qu'après 
une  description  si  minutieuse,  il  n'y  avait  pat 
moyen  de  douter  de  la  vérité  du  fait;  aussi 
beaucoup  de  gens  furent-ils  persuadés  qu'ils 
avalent  surpris  le  secret  de  ce  qu'on  appelle 
met  tours  rie  force. 

*  Longtemps  ma  tranquillité  fut  troublée 


JÏIKI  j|f 

par  cet  bruits  qu'on  répandait  sur  mon> 
'compte,  Je  m'attachai  a  en  démontrer  l'ab- 
surdité. Je  Taisais  remarquer  que  depuis  l'âge 
de  quatorze  ans  je  n'avais  cessé  de'donner  rics- 
concerls  et  d'être  sous  les  yeux  dn  publie^ 
que  J'avais  été  employé  pendant  seize  années 
comme  chef  d'orchestre  et  comme  directeur 
de  musique  a  la  cour  de  Lucques;  que  s'il 
était  vrai  que  j'eusse  été  retenu  en  prison 
pendant  huit  ans,  pour  avoir  tué  ma  maîtresse 
ou  mon  rival,  il  fallait  que  ce  mi  contéquero- 
ment  avant  de  me  faire  connaître  du  public, 
c'est-à-dire  qu'il  fallait  que  j'eusse  eu  une 
maîtresse  et  un  rival  à  l'âge  de  sept  ans.  J'in- 
voquais a  Vienne  le  témoignage  de  l'ambassa- 
deur de  mon  pays ,  qui  déclarait  m'avoir 
connu  depuis  près  de  vingt  ans  dans  la  posi- 
tion qui  convient  i  un  honnête  homme,  et  je 
parvenais  ainsi  h  faire  taire  la  calomnie  pour 
un  Instant;  mais  il  en  reste  toujours  quelque 
chose  et  je  n'ai  pas  été  surpris  de  la  retrouver 
ici.  Que  faire  i  cela,  monsieur?  Je  ne  roi» 
autre  chose  que  de  me  résigner,  et  de  laisser 
la  malignité  s'exercer  i  mes  dépens.  Je  crois 
cependant,  devoir,  avant  de  terminer,  voua 
communiquer  une  anecdote  qui  a  donné  lien 
aux  bruits  injurieux  répandus  sur  mon  compte. 

La  voici  :  Un  violoniste  nommé  D I  qui 

te  trônait  1  Milan,  se  lia  avec  deox  homme» 
de  mauvaise  rie,  et  se  laissa  persuader  de  se 
transporter  avec  eux,  la  nuit,  dans  un  village 
pour  y  assassiner  le  curé,  qui  passait  pour 
avoir  beaucoup  d'argent.  Heureusement  le 
coeur  faillit  a  l'un  des  coupables  au  moment 
de  l'exécution,  et  il  alla  dénoncer  tes  com- 
plices. La  gendarmerie  se  rendit  sur  les  lieux, 

ett'empara  de  D ..i  et  de  ton  compagnon 

au  moment  oh  ils  arrivaient  chez  le  curé.  Ils 
furent  conda  m  net  a  vingt  années  de  fers,  et 
Jetés  dam  un  cachot  ;  mais  le  général  Nenou, 
après  qu'il  Tut  devenu  gouverneur  de  Milan, 
rendit  au  boutdedeux  ans  la  liberté  a  l'artiste. 
Lecrolrlei-vous,  monsieur?  C'est  sur  ce  fond 
qu'on  a  brodé  tonte  mon  histoire.  Il  s'agissait 
d'un  violoniste  dont  le  nom  finissait  en  j  :  ce 
fut  Paganini;  l'assassinat  devînt  celui  de  ma 
maîtresse  ou  de  mon  rival,  et  ce  Tut  encore- 
mol  qu'on  prélendit  avoir  été  mis  en  prison. 
Seulement,  comme  on  voulait  m'y  faire  dé- 
couvrir ma  nouvelle  école  de  violon,  on  me 
fit  grâce  des  fers  qui  auraient  pu  gêner  mon 
bras.  Encore  une   (bis,  puisqu'on  s'obiline 

contre  toute  vraisemblance,  11  faut  bien  que 
Je  cède.  Il  me  reste  pourtant  un  espoir;  c'est 
qu'après  ma  mort  ta  calomnie  consentira  a 
abandonner  sa  proie,  et  que  ceux  qui  te  sont 


412  PAG; 

vengés  ti  cruellement  de  mes  succès  laisseront 

•  Signé  PicisiHi.  • 

Lorsque  je  lui  présemai  celle  lettre  à  signer, 
en  présence  de  M. Pacini,  éditeur  de  musique, 
il  fit  beaucoup  (t'objections  contre  la  dernière 
phrase;  il  ne  voulait  point  paraître  consentir 
à  rester  la  proie  de  la  calomnie  jusqu'à  sa 
mort;  j'eus  beaucoup  de  peine  à  lui  faire 
comprendre  qu'aprènes  explication),  ion  ap- 
parente résignation  terminerait  tout.  Enfin  il 
céda,  et  l'événement  prouva  que  j'avais  bien 
jugé;  car  les  lithographies  disparurent,  et 
depuis  lors  il  n'a  plu»  été  question  de  la 
scandaleuse  anecdote. 

Au  moit  de  janvier  1825,  Paganini  donna 
deux  concerts  a  Trieste,  pull  il  le  rendit  a 
Naplet  pour  la  troisième  Toit  et  y  retrouva 
ses  anciens  triomphes.  Dans  l'été,  Il  retourna 
à  Palcrme,  et  cette  fois  son  succès  y  fut  des 
pins  brillants.  Le  délicieux  climat  de  la  Sicile 
avait  pour  lui  tant  de  charme,  qu'il  y  resta 
près  d'une  année,  donnant  rà  et  La  quelque! 
coneerts,  puis  te  livrant  à  de  longs  intervalles 
de  repos.  Ce  séjour  prolongé  sous  un  ciel  fa- 
vorable lui  avait  rendu  U  santé  plut  satisfai- 
sante qu'il  ne  t'avait  eue  depuis  longtemps  : 
ce  lui  fut  une  occasion  de  revenir  a  ses  anciens 
projets  de  voyage  hors  de  l'Italie.  Avant  de 
Ici  réaliser,  il  voulut  faire  une  dernière 
tournée  dans  les  villes  dont  II  avait  conservé 
de  boni  souvenirs,  et  te  rendit,  dant  l'été  de 
I83C,  a  Trieste,  puis  a  Venise,  et  enfin  1 
Rome,  où  il  donna  cinq  concerts  au  théâtre 
Arainlina,  qui  furent  pour  lui  autant  d'ova- 
tions. Le  S  avril  1837,  le  pape  Léon  XII  lui 
accorda  la  décoration  de  l'Éperon  d'or,  en 
témoignage  d'estime  pour  tet  talent*.  De 
Rome,  il  alla  a  Florence,  où  il  le  trouva  tout 
a  coup  arrêté  par  un  mal  an»  grave  qui  lui 
survint  a  une  jambe,  et  qui  ne  dlspa  ru  l  qu'après 
un  long  traitement.  Il  t'était  acheminé  ven 
Milan,  où  son  retour  avait  été  salué  par  les 
témoignages  d'affection  de  tous  ses  amis. 
Enfin,  le  3  mari  1838,  Il  quitta  cette  ville  pour 
le  rendre  a  Vienne,  où  il  arriva  le  10  du  même 
mois.  Le  39  mars,  le  premier  concert  du 
célèbre  viotonitte  jeta  la  population  viennoise 
dam  un  paroxysme  d'enthousiasme  qu'il 
serait  difficile  de  décrire'.  ■  Au  premier  coup 

•  d'archet  qu'il  donna  sur  ton  Cuarneri  (dit 

•  Schilling,    en   style    poétique ,    dant    son 
■  lexfque  universel  de  mutiqw),  on  pour- 

•  rait  presque  dire  au  premier  pas  qu'il  lit 


•  dans  la  salle,  ta  réputation  était  décidée 

•  eu  Allemagne.  Enflammé  comme  par  une 
■  étincelle   électrique,   il  rayonna  et  brilla 

•  tout  a  coup  comme  une  apparition  miracu- 
«  leuse  dani  le  domaine  de  l'art.  =  Tous  les 
journaux  de  Vienne  exprimèrent  en  termes  hy- 
perbolique! l'admiration  «ans  limite* qui  avait 
transporté  l'immense  auditoire  de  ce  premier 
concert,  et  ne  cessèrent,  pendant  deux  mois, 
d'entonner  de*  hymnes  de  louanges  a  la  gloire 
de  l'enchanteur,  Les  artistes  les  plus  renommé* 
de  la  capitale  de  l'Autriche,  Hayseder,  Jansa, 
Slawick,  Léon  de  Saint-LnbiD,  Slrebinger, 
Bcehm  et  d'autre*,  déclarèrent  à  l'envi  qu'il» 
n'avaient  rien  oui  de  comparable.  D'autre* 
coneerts  donnés  le  13  avril,  le  10,  le  38,  etc., 
portèrent  au  pin*  haut  degré  l'exaltation  dis 
public.  L'ivresse  fut  générale.  Des  pièce*  de 
vers  étalent  publiées  chaque  jour;  del  mé- 
dailles étaient  frappées  ;  le  nom  de  Paganini 
était  dans  toutes  les  bouches,  et,  comme  le  dit 
Schollky  (I),  tout  était  à  la  Paganini.  La 
mode  s'était  emparée  de  ion  nom  :  les  cha- 
peaux, les  robes,  la  chaussure,  le*  gants 
étaient  dla  Paganini;  les  restaura  leurs  dé- 
coraient certain!  mets  de  ce  nom,  et  lorsqu'un 
coup  brillant  se  faisait  au  billard,  on  le  com- 
parait au  coup  d'archet  de  l'artiste.  Son  por- 
trait, bien  ou  mal  fait,  était  sur  les  tabatières 
etlet  hottet  i  cigares;  enfin,  son  buste  tur- 
montait  les  cannes  des  élégants.  Après  un 
concert  donné  au  prollt  des  pauvres,  le  magis- 
trat de  la  ville  de  Vienne  offrit  a  Paganini  la 
grande  médaille  d'or  de  Saint-Salvador,  et 
l'empereur  lui  contera  le  titre  de  virtuose  de 
sa  musique  particulière. 

Un  long  téjour  dant  la  capitale  de  l'Autriche 
et  des  concerts  multiplié*  n'affaiblirent  pat 
l'impression  que  Paganini  y  avait  produite  1 
ion  arrivée.  La  même  admiration  l'accueillit 
dans  toutes  les  grandes  villes  de  l'Allemagne  : 
Prague  seule  lu)  montra  quelqne  froideur,  par 
une  certaine  tradition  d'opposition  aux  opi- 
nions'musicales  de  Vienne;  mail  Berlin  le 
vengea  si  bien  de  cette  indifférence,  qu'il 
s'écria  le  loir  de  sou  premier  concert  :  •  J'ai 
retrouvé  mon  publie  de  Vienne.  ■  Après  Irai* 
année*  de  voyages  et  de  succès  eu  Autriche, 
en  Bohême,  en  Saxe,  en  Bavière,  en  Prune  et 
dans  les  provinces  rhénanes,  l'artiste  célèbre 
arriva  a  Pari*  et  donna  son  premier  concert 
à  l'Opéra,  le  9  mars  1851.  Set  éludes  de 
violon  publiées  depuis  longtemps  dans  cette 
ville,  sortes  d'énigmes  qui  avaient  mit  en 

(I)  Ajni»  's  1*1.»  urf  I-nOt*,  tic,  p.  JS  cl  s. 


{mol  tow  les  violonistes;  sa  i 
péenne;  «es  voyages  en  Allemagne  et  l'éclat 
de  ses  succèt  à  Vienne,  i  Berlin,  à  Munich,  i 
frincfort,  avalent  excilé  parmi  les  artistes 
français  et  dam  le  public  nn  vif  intérêt  de  c 
limité.  Il  serait  impossible  de  décrire  l'e 
tbouslaime  dont  l'auditoire  fut  saisi  en  éco 
tant  cet  homme  extraordinaire;  l'émotion 
alla  Jusqu'au  délire,  1  la  frénésie.  Après  lu 
avoir  prodigué  des  appaudissemenli  pendant 
cl  après  chaque  morceau,  rassemblée  le  rap- 
pela pour  lui  témoigner  par  des  acclamations 
unanimes  l'admiration  dont  elle  était  saisie. 
Une  rumeur  générale  se  répandit  ensuite  dans 
toutes  les  parties  de  ta  salle,  el  partout  on  en- 
tendit des  exclamations  d'étonnement  et  de 
plaisir.  Les  mêmes  effets  se  reprodulsii 
tous  les  autres  concerts  qui  furent  donnés  par 
Paganini i  Paria. 

Vert  le  milieu  du  mots  de  mal,  II  s'éloigna 
de  cette  ville  pour  se  rendra  a  Londri 
excita  aussi  la  plus  vive  curiosité,  n 
cet  Intérêt  intelligent  qui  l'avait  accueilli  dans 
la  capitale  de  la  France.  Le  prix  élevé  des 
places  qu'il  fixa  pour  ses  concerts  lui  St  pro- 
diguer l'injure  et  l'outrage  par  les  journaux 
anglais  :  comme  si  l'artiste  n'avait  pas  le  droit 
de  fixer  le  prix  des  produits  de  son  (aient  \ 
comme  s'il  imposait  l'obligation  de  venir  l'en- 
tendre! Les  concerts  où  Paganini  Joua  a  Lon- 
dres, et  les  excursions  qu'il  Ht  dans  toute 
l'Angleterre,  en  Ecosse  et  en  Irlande,  lui  pro- 
curèrent des  sommes  considérables,  qui  s'ac- 
crurent encore  dans  ses  voyages  en  France, 
ta  Belgique  et  en  Angleterre  pendant  les  an- 
nées suivantes.  On  lui  a  reproché  de  s'être 
vendu Inn spéculateur  anglais  pour  un  temps- 
déterminé,  et  a  un  prix  convenu,  pour  jouer 
dans  tous  les  concerts  organisés  par  l'entre- 
preneur; beau  coup  d'au  Ires  artistes  l'ont  imité 
en  cela.  Sans  doute,  la  dignité  de  l'bomme  et 
de  l'art  répugne  aux  marchés  de  ce  genre; 
■nais  d'autre  part,  les  soins  de  toute  espèce 
qu'exigent  les  concerts;  les  difficultés  qui 
se  multiplient  el  qu'un  artiste  surmonte  a 
grand'pelnedan*  les  pays  et  rangers;de  plus,  les 
vols  scandaleux  par  lesquels  les  entrepreneurs 
de  théâtres  el  les  employés  le  dépouillent  du 
fruit  de  son  travail  ;  la  curée  des  recettes  que 
font  les  receveurs  des  droits  des  hospices,  de 
patentes,  les  Imprimeur*  et  distributeurs 
d'affiches  et  de  programmes,  le  propriétaire 
de  la  salle,  l'entrepreneur  de  l'éclairage,  les 
musiciens  de  l'orchestre  et  les  commission- 
naires, tout  cela,  dis-je,  est  si  nuisible  aux 
•oins  que  réclame  le  talent  ainsi  qu'A  la  i 


NIM  413 

dilation  et  a  la  sérénité  d'âme  nécessaires  a  sa 
manifestation,  qu'on  ne  peut  blâmer  l'artiste 
qui  cherche  à  se  soustraire  i  ces  enduis  par  un 
contrat  dont  l'exécution  lui  assure  un  produit 
net,  et  ue  lui  impose  que  l'obligation  de  mettre 
sou  talent  en  évidence.  De  retour  en  Italie 
dans  l'été  de  1854,  après  une  absence  de  six 
années,  Paganini  y  QC  l'acquisition  de  pro- 
priétés considérables,  entre  autres  de  la  villa 
Gajona,  près  de  Parme.  Le  M  novembre  de  la 
même  année,  il  donna,  a  Plaisance,  un  concert 
au  bénéfice  des  Indigents,  le  seul  où  il  se  soit 
fait  entendre  en  Italie  depuis  1838.  Pendant 
l'année  1835,  il  vécut  alternativement  à 
Gènes,  a  Milan  et  dans  sa  retraite  près  de 
Parme.  Le  choléra  qui  sévissait  alors  a  Gènes 
fit  répandre  le  bruit  de  sa  mort;  les  journaux 
annoncèrent  cet  événement,  et  tirent  à  l'artiste 
des  articles  nécrologiques;  mais  on  apprit  en- 
suite que,  bien  que  sa  santé  fût  dans  on  étal 
déplorable,  il  n'avait  pas  été  attelnl  par  ce 
fléau. 

En  1830,  des  spéculateurs  l'engagèrent  à 
leur  donner  l'appui  de  son  nom  et  de  son  la- 
lent  pour  la  fondation  d'un  Casino  dont  la 
musique  était  le  prétexte,  et  dont  le  jeu  était 
l'objet  réel  :  cet  établissement,  dont  les  dé- 
penses turent  excessives,  s'ouvrit  dans  un  des 
plus  beaux  quartiers  de  Paris,  soui  le  nom  de 
Catino  Paganini;  mais  le  gouvernement 
n'accorda  pas  l'auto  ris  a  lion  qu'on  avait  espérée 
pour  en  faire  une  maison  de  jeu,  et  les  spécu- 
lateurs furent  réduit*  au  produit  des  concerts 
qui  n'égalèrent  pas  les  dépenses.  Le  dépéris- 
sement progressif  des  forces  de  Paganini  ne 
lui  permit  pas  de  s'y  faire  entendre  ;  pour  prix 
des  fatigues  qu'il  avait  éprouvées  pour  se 
rendre  a  Paris  et  de  la  perle  de  sa  santé,  on 
lui  Bt  un  procès  qu'il  perdit,  et  les  tribunaux, 
sans  avoir  entendu  sa  défense,  le  condam- 
nèrent a  payer  cinquante  mille  francs  aux 
créancier*  des  spéculateur*,  et  ordonnèrent 
qu'il  serait  privé  de  sa  liberté  jusqu'à  ce  qu'il 
eût  satisfait  a  cette  condamnation. 

Au  moment  où  cet  arrêt  était  rendu,  Paga- 
nini *e  mourait.  Sa  maladie,  qui  était  une 
phtbisie  laryngée,  avait  progressé  Jusqu'au 
commencement  de  1839;  les. médecins  lui 
prescrivirent  alors  le  séjour  de  Marseille, dont 
le  climat  leur  paraissait  salutaire.  Il  suivit  leur 
conseil,  et  traversa  péniblement  la  France 
pour  arriver  a  son  extrémité  méridionale.  Son 
Ame  énergique  luttait  contre  les  progrès  du 
mal.  Retiré  da us  la  maison  d'un  ami,  aux 
portes  de  Marseille,  il  s'occupait  encore  de 
l'art,  et  prenait  alternativement  son  violon  et 


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«a  guitare.  Un  Jour,  il  sembla  le  ranimer  et 
circula  avec  feu  un  quatuor  de  Beethoven  (le 
septième)  qu'il  aimait  passionnément.  Malgré 
sa  faiblesse  eiLréme,  il  voulut  aller  entendre 
•quelque*  jour*  après  la  mené  de  Bequitm  de 
Cberubini  pour  des  voix  d'hommes  ;  enBn,  le 
31  juin,  il  le  rendit  dan*  une  dei  églises  de 
Marseille  pour  j  aisiiter  a  l'exécution  de  la 
première  mené  solennelle  de  Beethoven. 

Cependant,  le  besoin  de  changement  de  lieu 
qu'éprouvent  les  malades  atteint!  de  pbtbîaie 
décida  Paganlni  a  retourner  a  Géoea  par  la 
vole  de  la  mer,  persuadé  qu'il  y  retrouverait 
4a  tante.  Mail  vain  espoir  !  Dès  le  mois  d'oc- 
tobre de  la  même  année,  il  écrivait  i  H.  fia- 
lafre,  peintre  de  tel  amis  :  Me  trouvant  plut 
souffrant  encareKtqtiejtn'étaiiàMiirinlle, 
j'aï  prit  la  rétulution  de  paner  l'hiver  à 
Nice.  Ainii,  Il  voulait  fuir  la  mort,  et  la  mort 
le  poursuivait.  Nice  devait étreion dernier té- 
jour.  Les  progrès  du  mal  y  furent  rapides;  la 
voix  s'éteignit  complètement,  et  de  cruels  ac- 
cet  de  toui,  devenui  chaque  jour  plut  fré- 
quents, achevèrent  d'abattre  tes  forces.  Enfin, 
l'altération  des  traits,  ligne  (Tune  lin  pro- 
chaine, se  fit  remarquer  sur  ton  visage.  Un' 
écrivain  italien  a  rendu  compte  deseï  derniers 
moments  en  termes  louchants  dont  voici  la 
■traduction  : 

■  Dans  ia  dernière  soirée,  il  parut  plut 

•  tranquille  que  d'hahilude.   Il  avait  dormi 

■  quelque  peu;  quand  il  t'éveilla,  Il  fit  ouvrir 

•  les  rideaux  de  ton  III  pour  contempler  la 

•  lune  qui,  dans  son  plein,  s'avançait  lente- 
o  ment  dans  un  ciel  pnr.  Dans  celle  conlem- 

■  plailon,  tes  sent  s'assoupirent  de  nouveau  ; 

•  mais  le  balancement  des  arbres  envlron- 

■  nanti  éveilla  dans  son  sein  ce  doux  frémilse- 

■  ment  que  fait  naître  le  sentiment  du  beau. 

•  Il  voulut  rendre  a  la  nature  les  délicates 
«  émotions  qu'il  en  recevait  a  cette  heure  lu* 

•  préme,  étendit  la  main  Jusqu'au  violon  en- 
«  chanté  qui  avait  charmé 


rniers 


•  dernier  soupir  d'une  vie  qui  n'avait  été  que 
■  mélodie.  » 

Le  grand  artiste  expira  le  37  mai,  à  l'âge  de 
cinquante  six  ans,  laissant  à  ion  unique  II  la 
Achille,  fruit  de  ta  liaison  avec  la  cantatrice 
Antonia  Blanchi,  deCorao,  dei  richesses  con- 
sidérables, et  le  litre  de  baron  qui  lui  avait  été 
conféré  en  Allemagne.  Tout  n'était  pas  fini 
pour  cet  homme  dont  la  vie  fut  aussi  extraor- 
dinaire que  le  talent.  Soit  par  l'effet  de  certain» 
bruits  populaires  dont  il  sera  parlé  tout  i 
l'heure,  suit  qu'étant  mort  tant  recevoir  le» 


secours  de  la  religion,  Paganlni  eut  laissé  des 
doutes  sur  n  foi,  tel  retlet  ne  purent  être  in- 
huméi  en  terra  sainte,  par  décision  de  l'évéqua 
de  Nice.  En  vain  ton  ait,  tet  amis  et  la  plu- 
part dei  ariiilet  de  cette  ville  tollldlèrent- 
ili  l'autorisation  de  faire  célébrer  un  tenka 
pour  ton  repos  éternel,  faisant  remarquer 
qu'ainsi  que  toutes  les  personnes  atteintes 
de  phthitie,  Il  n'avait  pas  cru  ta  mort  pro- 
chaine et  avait  cette  de  vivra  lubllemenl, 
l'éveque  refusa  cette  autorisation  et  se  borna 
a  offrir  un  acte  authentique  de  décès,  avec  la 
permission  de  transporter  le  corpl  Où  l'on 
voudrait.  Cette  transaction  ne  fut  pat  accep- 
tée, et  l'affaire  fut  portée  devant  les  tribunaux. 
Celui  de  Nice  donna  gain  de  cause  i  l'éveque. 
Il  fallut  alors  avoir  recours  1  Rome,  qui  an- 
nula la  décision  de  l'éveque  de  Nice  et  char- 
gea l'archevêque  de  Turin  ,  conjointement 
avec  deux  chanoines  de  la  cathédrale de  Gênes, 
de  Taire  une  enquête  sur  le  catholicisme  de 
Paganlni.  Pendant  tout  ce  temps,  le  corps  était 
rené  dans  une  chambre  de  l'hôpital  de  Nice  ; 
il  fut  ensuite  transporté  par  mer  au-  lazaret  de 
Villafranca,  et  de  là  dans  une  campagne  nom- 
mée Polctvera,  prêt  de  Gènes,  laquelle  appar- 
tenait a  la  succession  de  t'illustre  artiste.  Le 
bruit  se  répandit  bientôt  qu'on  y  entendait 
chaque  nuit  des  bruits  lamentables  elbiiarres. 
Pour  meure  un  terme  i  ces  rumeurs  popu- 
laires, le  jeune  baron  Pagauini  se  décida  i 
faire  des  démarches  pour  qu'un  service  solen- 
nel fut  célébré  a  Parme,  en  qualité  de  chevalier 
de  Saint-Georges,  dans  l'église  de  laSleecata, 
affectée  à  cet  ordre  chevaleresque  :  elles  ne 
lurent  pas  infructueuses.  Après  la  cérémonie, 
les  amis  du  défunt  obtinrent  de  l'éveque  de 
Parme  la  permission  d'introduire  le  corps  dant 
le  duché,  de  le  transporter  a  la  villa  Gajona, 
et  de  l'inhumer  près  de  l'église.du  village.  Cet 
hommage  funèbre  fut  rendu  aux  restes  de  l'ar- 
tiste célèbre  dans  le  mois  de  mai  1845,  mais 
sans  pompe,  conformément  aux  ordres  éma- 
né! du  gouvernement. 

Par  ion  leilament,  fait  le  37  avril  1 837,  et 
ouvert  le  1"  juin  1840,  Paganini  laissai!  a  son 
fils,  légitimé  par  des  aclel  authentique!,  une 
fortune  estimée  a  deux  millions,  tur  laquelle 
il  faisait  deux  legs  a  ses  deux  sœurs,  le  premier 
de  cinquante  mille  francs,  l'autre  de  soixante 
mille,  t'accordant  à  la  mère  de  son  Achille 
qu'une  rente  viagère  de  douxe  ceuls  francs! 
Indépendamment  de  ces  richesses,  el  de  la 
propriété  de  ses  compositions  inédites,  Faga- 
nini  possédait  une  précieuse  collection  d'in- 
struments de  maîtres,  dans  laquelle  ou  remir- 


quait  iid  incomparable  Stradivari  qu'il 
cslimaitplus  de  liuil  mille  florins  d'Autriche, 
un  charmant  Gnarntri  de  petit  patron,  un 
excellent  Amati,  une  baise  de  Stradivari  non 
moins  parfaite  que  ton  violon  de  ce  maître,  et 
■on  grand  Gnarntri,  le  lenl  instrument  qui 
l'accompagna  dam  tous  ici  voyages,  el  qu'il 
légua  a  la  ville  de  Gènes,  ne  voulant  pas 
qu'un  autre  artiste  en  fût  possesseur  après 
lui. 

Les  artistes  qui  ont  entendu  Pagan  In  i  la- 
vent ce  qui  le  distinguait  des  autres  violonistes 
célèbres  ;  mais  bientôt  il  n'existera  peut-être 
plus  un  seul  musicien  qui,  l'ayant  entendu, 
pourra  dire  quelle  «lait  la  nature  de  son  ta- 
lent :  je  crois  donc  devoir  entrer  ici  dans  quel- 
ques détails  sur  les  qualité*  qui  le  distin- 
guèrent, et  sur  les  moyens  qui  lui  servaient 
h  réaliser  sa  pensée  dans  l'exécution.  Ainsi 
que  je  l'ai  déjî  dit,  un  dévouement  i  l'éluda, 
dont  il  j  a  peu  d'exemples,  avait  conduit 
Paganini  i  triompher  des  plus  grandes  dif- 
ficultés. Ce»  difficultés,  il  se  le*  créait  lui- 
même,  dans  le  bot  de  donner  plus  de  variété 
aux. effets,  et  d'augmenter  les  ressources  de 
l'instrument  ;  car  on  voit  que  ce  fut  là  l'objet 
qu'il  se  proposa  dès  qu'il  fut  en  âge  de  réflé- 
chir sur  sa  destination  individuelle.  Après 
avoir  joué  la  musique  des  anciens  maîtres,  no- 
tamment de  CorelH,  Vivaldi,  Tarllni,  puis  de 
Pugoani  et  de  Viotti,  il  comprit  qu'il  lui  se- 
rait difficile  d'arriver  i  une  grande  renommée 
dans  la  voie  qu'avalent  suivie  ces  artistes.  Le 
hasard  fil  tomber  entre  ses  mains  le  neuvième 
oeuvre  de  Locatelli  (tiayts  ce  nom),  Intitulé  : 
l'Art*  di  nuova  modulation»,  et,  dès  le 
premier  coup  d'œil,  il  y  aperçut  un  monde 
nouveau  d'idées  et  de  faits,  qui  n'avaient  point 
eu  dans  la  nouveauté  le  succès  mérité,  i 
cause  de  leur  excessive  difficulté,  et  peut- 


être  ai 


enl  r 


l  pas 


i,  a  l'époque  où  Locatelli  publli 
vrage,  pour  sortir  des  formes  classiques.  Les 
circonstances  Étaient  plus  favorables  pour  Pa- 
Hanici,  car  le  besoin  d'innovation  est  précisé- 
ment celui  de  son  siècle.  En  s'appropriant  les 
moyens  de  son  devancier,  en  renouvelant 
d'anciens  effets  oubliés  {voyti  Jean-Jacques 
Wiiiiti),  en  y  ajoutant  ce  que  son  génie  et 
sa  patience  lui  faisaient  découvrir,  il  parvint 
i  celte  variété,  objet  de  »es  recherches,  et  plus 
lard,  caractère  dislinclif  de  son  talent.  L'op- 
position des  différentes  sonorités,  la  diversité 
dans  l'accord  de  l'instrument,  l'emploi  fré- 
quent des  sons  harmoniques  simple»  el 
doubles,  tes  effets  de  cordes  pincées  réunis  à 


«NI     •  JU 

ceux  de  l'archet,  le»  différeuli  genres  de 
itaccJka,  l'usage  de  la  double  el  même  de  la 
triple  corde,  une  prodigieuse  facilité  i  exécu- 
ter les  intervalle»  de  grand  é<u\rt  avec  un* 
justesse  parfaite,  enfin,  une  variété  inouïe 
d'accent*  d'archet,  tels  étalent  le*  moyens 
dont  la  réunion  composait  ta  physionomie  du 
talent  de  Paganlnl;  moyens  qui  liraient  leur 
prix  de  la  perfection  de  l'exécution,  d'une  ex- 
quise sensibilité  nerveuse,  et  d'un  grand  sen- 
timent musical.'  A  la  manière  dont  l'artiste  se 
posait  en  «'appuyant  sur  une  hanche,  à  la  dis- 
position de  ion  bra»  droit  et  de  sa  main  sur  la 
hausse  de  son  arebet,  on  aurait  cru  que  le 
coup  de  celui-ci  devait  être  donné  avec  gau- 
cherie, et  que  le  bra*  devait  avoir  de  la  rai- 
deur ;  malt  bientôt  on  t'apercevait  que  le  bra* 
el  l'archet  *e  mouvaient  avec  une  égale  sou- 
plesse, et  que  ce  qui  paraissait  être  le  résultat 
de  quelque  défaut  de  conformation,  était  dn  a 
l'étude  approfondie  de  ce  qui  était  le  plat  fa- 
vorable aux  effets  que  l'artiste  voulait  pro- 
duire. L'archet  ne  sortait  pas  des  dimensions 
ordinaires,  mais,  par  l'effet  d'une  tension  plus 
forte  que  l'ordinaire,  la  baguette  était  un  peu 
moin»  rentrée.  Il  est  vraisemblable  qu'en 
cela  Paganlnl  avait  en  pour  but  de  faciliter  le 
rebondisse  ment  de  l'archet  dans  le  Haecato 
qu'il  fouettait  et  jetait  sur  la  corde  d'une  ma- 
nière toute  différente  de  celle  des  autres  vio- 
lonistes. Dans  la  notice  qu'il  a  écrite  sur  lui- 
même  en  tangue  italienne,  il  dit  qu'a  son 
arrivée  iLncques  on  fut  étonné  de  la  longueur 
de  son  arebet  el  de  la  grosseur  de  ses  cordes; 
mais  plus  tard  il  s'aperçut,  sans  donte,  de  la 
difficulté  de  faire  vibrer  de  grosse»  cordes 
dans  toutes  leurs  parties,  el  conséquemment 
d'en  oblenirdes  sons  harmoniques  purs,  car 
il  en  diminua  progressivement  le  volume,  el 
lorsqu'il  se  fit  entendre  i  Paris,  se*  cordes 
étalent  au-dessous  de  la  grosseur  moyenne. 
Les  mains  de  Paganlnl  étaient  grandes,  sèches 
et  nerveuses.  Par  l'effet  d'un  travail  excessif, 
tous  ses  doigts  avaient  acquis  une  souplesse, 
une  aptitude  dont  il  est  Impossible  de  ta  faire 
une  idée.  Le  pouce  de  la  main  gauche  te 
ployait  a  volonté  jusque  sur  la  paume  de 
la  main,  lorsque  cela  était  nécessaire  pour 
certains  effel»  du  démanché. 

La  qualité  du  son  quePaganini  tirait  de  l'in- 
strument était  belle  et  pure,  sans  être  exces- 
sivement volumineuse,  excepté  dan*  certain* 
effets,  où  il  était  visible  qu'il  rassemblait 
toutes  ses  forces  pour  arriver  à  des  résultats 
estraorilinaires.  lais  ce  qui  distinguait  sur- 
tout cette  partie  de  ton  talent,  c'était  la  va- 


416  '     PAG/ 

rlilé  de  voii  qu'il  savait  lire r des cordes  par 
des  moyens  qui  loi  appartenaient,  S  qui, 
«prêt  avoir  été  découverts  par  d'autre i,  avaient 
été  négligés  ,  parce  qu'on  n'en  avait  pas 
aperçu  toute  la  portée.  Ainsi,  Ici  ion*  harmo- 
niques, qut  avaient  toujours  été  considéré! 
plutôt  comme  nn  effet  curieux  et  borné  que 
comme  une  ressource  réelle  pour  le  violoniste, 
jouaient  uo  rôle  Important  dam  le  jeu  de  Pa- 
ganlni.  Ce  n'était  pas  seulement  comme  d'un 
effet  Isolé  qu'il  s'en  servait,  niais  commed'un 
moyen  artificiel  pour  atteindre  1  de  certains 
intervalles,  que  la  plus  grande  eilen  si  on  (Tune 
main  fort  grande  ne  pouvait  embrasser.  C 
aussi  par  les  sons  harmoniques  qu'il  était  par- 
venu i  donner  à  la  quatrième  corde  des  res- 
sources doril  l'étendue  était  de  trois  octaves. 
Avant  Paganini,  personne  n'avait  imaginé 
que,  hors  des  harmoniques  naturels,  Il  fût  pas- 
sible d'en  eiécuter  de  doubles  en  tierce, 
quinte,  sixte,  enfin  qu'on  pût  Taire  marcher  i 
l'octave  des  sons  naturels  et  des  sons  harmo- 
niques; tout  cela,  Pagauinl  l'exécutait  dans 
toutes  les  positions,  avec  une  facilité  merveil- 
leuse. Sans  le  chant,  Il  employait  fréquem- 
ment un  effet  de  vibration  frémissante  qui 
avait  de  l'analogie  avec  la  vois  humaine  ;  mais 
par  les  glissements  affectés  de  la  main  qu'il  y 
joignait,  celle  vois  étall  celle  d'une  vieille 
femme,  elle  chant  avait  les  défauts  et  le  mau- 
vais goût  qu'on  reprochait  autrefois  i  certains 
chanteurs  français.  L'intonation  de  Paganini 
était  parfaite,  et  celle  qualité  si  rare  n'était 
pas  un  de  ses  moindres  avantages  sur  la  plu- 
part des  autres  violonistes. 

Après  avoir  rendu  «et  hommage  i  ta  vérité, 
dans  l'appréciation  dn  talent  de  ce  grand  ar- 
tiste, il  est  nécessaire  de  le  considérer  dans 
l'impression  générale  que  laissait  son  exécu- 
tion. Beaucoup  de  personnes  trouvaient  son 
jeu  poétique  et  particulièrement  remarquable 
dans  le  ebant  :  Je  viens  de  dire  les  motifs  qui 
ne  me  permettent  pas  de  partager  leur  opi- 
nion i  cet  égard.  Ce  que  j'éprouvais  en  l'é- 
coulant était  de  l'élonnement,  de  l'admira- 
tion sans  bornes;  mai*  je  n'étais  pas  touché, 
ému  du  sentiment  qui  nie  parait  inséparable 
de  la  musique  véritable.  La  poésie  du  jeu  du 
grand  violoniste  consistait  surtout  dans  le 
brillant,  et,  si  j'ose  m 'exprimer  ainsi,  dan*  la 
maestria  de  son  archet;  mais  il  n'y  avait 
point  de  véritable  tendresse  dans  ses  accents. 
Et  ce  qui  prouve  que  sa  supériorité  consistait 
dans  son  adresse  merveilleuse  i  se  servir  de  ses 
ressources  propres,  plutôt  que  dan*  l'expan- 
sion d'un  profond  sentiment,  c'est  qu'il  s'est 


montré  i  Pari*  au-dessous  du  médiocie  dans 
deux  concertoi  de  Kreutzer  et  de  Rode,  infini- 
ment moins  .difflcilei  que  ses  propres  compo- 
sitions, et  que  Je  l'ai  trouvé  peu  satisfaisant 
dans  le  quatuor.  C'était  Pagauinl,  moins  le 
caractère  distinclir  de  son  talent  :  ce  n'était 
plus  qu'un  violoniste  de  second  ordre.  Si  l'on 
considère  les  découvertes  de  cet  artiste  célèbre 
.  dans  lenr  application  aux  progrès  de  l'art  et  i 
la  musique  sérieuse,  on  verra  que  leur  in- 
fluence a  élé  bornée,  et  que  ces  eboses  n'ont 
été  bonnes  qu'entre  «es  mains.  Il  a  eu  quel- 
ques imitateurs,  chei  qui  l'imitation  a  tué  le 
talent  naturel.  L'art  de  Paganini  est  un  art  à 
part,  qui  est  né  avec  lui,  ot  dont  il  a  emporté 
le  secret  dans  la  tombe.  Sivori  seul  a  pris  de 
lui  certains  effets  destinés  i  impressionner  les 
masses  ;  mais  ce  n'est  qu'un  accessoire  de  son 
talent,  car  SivorJ  est  d'ailleurs  on  grand  vio- 
loniste dan*  la  musique  sérieuse. 

En  disant  que  l'art  de  Paganini  était  une 
chose  à  part,  et  qu'il  en  a  emporté  le  secret 
dans  la  tombe,  je  me  sois  servi  d'un  mot  qu'il 
répétait  souvent;  car  il  assurait  que  son  talent 
était  le  résultat  d'un  secret  découvert  par.  lui, 
et  qu'il  révélerait  avant  sa  mort, dans  une  mé- 
thode de  violonqui  n'aurait  qu'un  petit  nombre 
de  pages,  et  qui  jetterait  tous  les  violonistes 
dans  la  stupéfaction.  Un  tel  artiste  d était  être 
de  bonne  Toi;  mais  ne  se  Irompall-il  pas? 
n'était-il  pas  sous  l'influence  d'une  Illusion  ? 
Ta-l-il  un  antre  secret  que  celui  que  la  nature 
met  dan*  le  coeur  de  l'artiste,  dans  l'ordre  et 
dans  la  persévérance  de  ses  éludes?  Je  ne  le 
crois  pas.  Toutefois  je  dois. déclarer  qu'il  j 
avait  quelque  chose  d'extraordinaire  el  de 
mystérieux  dan*  la  faculté  qu'avait  Paganini 
d'exécuter  toujours  d'une  manière  infaillible 
des  di fllcultés  Inouïes,  sansjamais  toucher  son 
violon,  si  ce  n'est  1  ses  concerts  et  aux  répéti- 
tion*. H.  Harrys  (uoysi  ce  nom),  qui  fut  son 
secrétaire  et  ne  le  quitta  pas  pendant  une  an- 
née entière,  ne  le  vit  Jamais  tirer  son  violon 
de  l'étui,  lorsqu'il  était  chez  lui.  Quoi  qu'il 
en  soit,  la  mort  n'a  pas  permis  que  la  secret 
dont  parlait  Paganini  fut  divulgué. 

La  liste  des  ouvrages  de  Paganini  publiés 
pendant  sa  vie  ne  renferme  que  ceux  dont 
voici  les  titres  :  1"  Fentiquattro  caprici  ptr 
violino  solo,  dtdicati  agli  artiiti;  opéra 
prima.  On  en  a  fall  plusieurs  éditions.  Ces  ca- 
prices ou  études,  dans  divers  tons,  ont  pour 
ibjet  les  arpèges,  les  diverses  espèce*  de  stac- 
cato, les  trilles  et  les  gamme*  en  octaves,  les 
dixièmes,  les  combinaisons  de  double,  de 
triple  et  même  de  quadruple  cordes,   etc. 


9*  Sri  sonate  per  violino  «  chitarra,  dedicati 
■  al  lignor  délit  Ptane,  op.  2.  3°  Set  tonate 
per  violino  «  chitarra,  dedicati  alla  ra~ 
gana  EUonora,  op.  3. 4°  Tri  gran  quartetti 
a  violino ,  viola,  chitarra  e  violoncelle, 
op.  4  ;  idem,  op.  5.  Paganini  disait  de  cet  ou- 
vrage i  M.  Harrys,  qu'il  y  élail  étranger,  et 
qu'on  l'avait  (orme  de  quelques-uni  de  ses 
thèmes  assez  mal  arrangé*.  Cependant  tes 
qnalnors  furent  publié»  i  Génet  presque  en  sa 
présence,  et  Jamais  il  ne  fil  de  réclamation  i 
ce  sujet.  On  doit  considérer  comme  des  super- 
cherie* commerciale!,  on  comme  des  extraits 
des  ouvrages  précédents,  ou  enfin  comme  de 
simples  souvenirs  fugitifs  de  quelque»  artistes, 
ce  qu'où  a  Imprimé  ensuite,  Jusqu'en  1851, 
sous  le  nom  du  grand  artiste.  Tels  sont  les 
morceaux  suivants  :  Variaiioni  dt  bravura 
per  violino  topra  un  tema  original»  con  ac- 
campagnamentû  di  chitarra,  o  piano.  Ces 
variation*  sont  celles  qui  forment  le  vingt- 
quatrième  caprice  (en  ta  mineur)  du  premier 
ouvre.  Trait  aire  varié*  pour  le  violon, 
pour  être  exécutât  tur  la  quatrième  corde 
seulement,  avec  accompagnement  de  piano 
par  Guitave  Carulli.  Cet  morceaux  ne  sont 
que  de*  souvenirs  arrangea  par  l'auteur  de 
l'accompagnement.  Intradutiont  o  varia- 
lioni  in  sol  tuf  (etna.'  Net  cor  pin  non  ml 
icnto,  per  tito/ïno  tolo.  Ce  morceau,  Imprimé 
dans  l'ouvrage  de  Guhr  (voyez  ce  nom),  tur 
l'art  de  Paganini,  n'est  qu'un  i  peu  près  re- 
cueilli de  mémoire.  Merveille  de  Paganini, 
ou  duo  pour  le  violon  nul  (en  ut);  dam  le 
même  ouvrage.  On  a  publié  i  Paris  et  a 
Berlin  le  Carnaval  de  reniée,  tel  que  fa 
jouait  Paganini.  MM.  Ernit  et  Sivorl  ont 
auisi  donné,  comme  des  tradition*  eiactet  de 
celte  plaisanterie  musicale,  des  version*  plui 
ou  moin»  différentes,  sur  lesquelles  il  s'est 
élevé  de*  discussions  dan*  les  journaux.  La 
publication  du  véritable  Cumanaf  de  Venite, 
de  l'illustre  violoniste  (k  Paris,  chez  Sehœnen- 
berger,  1851),  a  ml»  fin  aux  Incertitude*  a 
cet  égard. 

Paganini  avait  compris  que  l'Intérêt  atta- 
ché 1  ses  concert*  diminuerait  s'il  publiait  les 
compositions  qu'il  y  faisait  entendre.  Il  prit 
donc  la  résolution  de  ne  le*  livrer  1  l'Impres- 
sion qu'après  avoir  achevé  ses  voyages  cl 
s'être  retiré  de  la  carrière  d'artiste  exécutant. 
Il  ne  transportait  avec  lui  que  les  parties  d'or- 
chestre des  morceaux  qu'il  jouait  habituelle- 
ment- Jamais  personne  n'avait  vu  les  partie* 
de  violon  solo  de  cet  composition»;  car  il  re- 
doutait l'indiscrétion  de»  personne*  qui  cher- 
ihci.  untv.  du  uqsiciiw».—  i.  Tu 


.MM  417 

chaient  à  pénétrer  jusqu'à  lui.  Il  parlait  rare- 
ment de  ses  ouvrages,  même  i  ses  amis  les 
pins  intime»;  en  sorte  qu'on  n'avait  que  des 
notions  vagues  sur  la  nature  et  le  nombre  de 
set  productions.  M.  Conestabile  (auteur  d'une 
bonne  notice  sur  Paganini,  en  langue  lia-  L. 
tienne),  qui  a  fait  des  démarchas  très-actirea  f 
pour  connaître  la  vérité  sur  tout  ce  qui  con- 
cerne la  personne,  le  talent  et  les  auccès  da 
Paganini,  a  publié  dans  son  livre  le  catalogue 
qui  lui  a  été  envoyé  de  loutet  les  oeuvres  ma- 
nuscrites et  originalei  de  l'artiste  célèbre  con- 
servées par  son  nia  ;  on  j  trouve  le»  titres  des 
ouvrages  dont  voici  l'indication  :  1°  Quatre 
concertos  pour  violon  avec  les  secompagne- 
mentt.  *■  Quatre  autres  concerto»  dont  l'in- 
strumentation n'est  pas  écrite;  le  dernier  tut 
composé)  Nice  peu  de  temps avant  la  mort  de 
Paganini. 3*  Variations  sur  un  thème  comique 
continué  par  l'orchestre  (?).  4*  Sonate  pour  la 
grande  viole  avec  orchestre.  5°  God  tave  tht 
king,  varié  pour  violon  avec  orchestre.  6*  te 
Strtghe,  variations  sur  nn  air  de  ballet,  avec 
orchestre.  7°  Variations  sur  Non  piu  meila, 
thème  de  Cenerentota.  8°  Grande  tonate  senti- 
mentale. 9°  Sonate  avec  variations.  10"  La- 
Primavera  (le  Printemps),  sonate  sans  accom- 
pagnement. 11°  V artovie,  sonate.  1!*  La  et 
dorent  lamano.  13»  Le  Carnaval  de  Ftnite. 
M'  Di  tanti  palpiti.  15°  Romance  pour  le 
chant.  16°  Canlahile  pour  violon  et  piano. 
17°  Polonaise  avec  variations.  18"  Fantaisie 
vocale.  10*  Sonate  pour  violon  seul.  ÎO*  Neuf 
quatuors  pour  violon,  alto,  violoncelle  et  gui- 
tare. 31'  Caniabile  et  vatte.  23°  Trois  duos 
pour  violon  et  violoncelle.  93°  Autres  duos  et 
petites  pièces  pour  la  guitare. 

Beaucoup  de  ces  compositions  sont  incom- 
plètes. Celles  dont  on  a  retrouvé  les  partition» 
originales  sans  lacune*  te  composent  de  deux, 
concertos  en  mi  bémol  et  en  H  mineur  (c'est 
dans  celui-ci  que  te  trouve  le  célèbre  rondo- 
de  la  Clochette),  d'un  allegro  de  sonate  avec 
orchestre,  intitulé  :  ^fom'mento  perpetuo ,-  de» 
fameuses  variations  fs  Streght(leM  Sorcières),  *'~ 
avec  orchestre;  des  variation»  sur  God  tant 
the  king,  avec  orchestre;  des  variations  sur 
l'air  di  tanti  palpiti,  avec  orchestre;  du 
Carnaval  de  Venite  (vingt  variations  sur 
l'air  vénitien  populaire  O  Mammal)  ;  des  va- 
riation» sur  le  thème  Jïon  più  metta  accanlo 
al  fvoco,  avec  orchestre  ;  et  enfin,  de  soixante 
variation»  en  trois  tuiles,  avec  accompagne- 
ment de  piano  ou  de  guitare,  sur  l'air  popu- 
laire connu  1  Gêne»  sous  le  titre  de  Baru- 
cata.  Le  thème  de  cet  air  est  très-court;  les 

aï 


4iR  rax, 

variations  sont  des  élude*  sur  différent» 
genres  de  difficulté*.  Elle*  nul  no  de»  der- 
nier» outrages  de  Paganini  ;  il  le*  écrivit  a 
Geocs,  au  mol*  de  février  1S35,  et  les  dédia  a 
md  ami,  H.  l'avocat  L.-G.  Germl.  Par  uns 
singularité  inexplicable,  ces  étude»  Défigurent 
pas  dans  la  liite  donnée  par  H.  Coneslabile. 
Tous  ce*  outrage»  oui  été  puhlié*  en  1851  et 
1853,  chez  Schœnenberger,  à  Paris.  Ainsi 
qu'on  le  volt,  ils  »ont  au  nombre  de  neu/ seu- 
lement, parce  que  ce  sont  les  seuls  qui  soient 
complets.  Il  est  regrettable  que  parmi  ces 
productions  ne  figure  pas  le  magnifique  con- 
certo en  re  mineur  que  le  grand  artiste  avait 
écrit  pour  Paris,  et  qu'il  exécuta  a  son  troi- 
sième concert,  dans  la  «aile  de  l'Opéra,  le 
35  mars  1  Soi ,  ainsi  que  la  grande  sonate  mi- 
litaire sur  la  quatrième  corde,  avec  orchestre, 
dan*  laquelle  il  déplorait  une  merveilleuse  ha- 
bileté sur  une  étendue  de  (rois  octaves,  par 
les  sons  harmoniques,  la  prière  de  Moite, 
dans  laquelle  11  n'était  pas  moins  admirable, 
et,  enfin,  le*  variations  tur  le  thème  Net  cor 
più  non  mi  tento.  Que  sont  devenu*  ces  ou- 
vrage*, et  comment  onl-11*  pu  «'égarer  en 
dépit  des  précautions  minutieuse*  d«  l'artiste? 
Un  grand  mérite  se  révèle  dans  les  compo- 
sitions de  Paganinl,  tant  par  la  nouveauté  des 
Idées  que  par  l'élégance  de  la  forme,  la  ri- 
chesse de  l'harmonie  et  les  effets  de  l'instru- 
mentation. Ces  qualités  brillent  surtout  dans 
les  concertos  ;  toutefois,  ce*  œuvre*  avaient 
besoin  delà  magie  de  son  talent  pour  produire 
l'effet  qu'il  t'était  proposé.  Les  difficultés  n'y 
tout  point  Inabordables  pour  les  violoniste*  de 
premier  ordre,  mais  elles  exigent  un  travail 
qui  se  fait  sentir  dans  l'exécution  :  chez  lui, 
au  contraire,  elles  étaient  si  familières,  qu'il 
semblait  s'en  jouer,  et  qu'il  r  portait  une  jus- 
tesse et  une  sûreté  merveilleuses.  De  tous  le* 
violonistes,  Sivori  est  à  peu  près  le  seul  qui 
joue  le»  concerto*  de  Paganini  dan*  *e*  con- 

Beaucoupde  notice*  *ur  la  vie  et  le  talent  de 
Paganini  ont  été  publiée*  soit  dan»  des  re- 
cueil», soit  séparément;  les  principales  sont  : 
\*  Paganini'*  Leben  und  Treibtn  ait  Jf unif- 
ier und  ait  Menteh  (Vie  et  aventures  de  Paga- 
nini, considéré  comme  artiste  et  comme 
homme);  Prague,  Cal ve,  1830,  in-8*  de  quatre 
cent  dix  pages.  H.  Scbolllty,  proleiseur  à 
Prague,  est  auteur  de  ce  livre,  qui  n'est  en 
quelque  sorte  qu'une  compilation  de*  jour- 
naux allemands  :  on  ;  trouve  le  portrait  de 
l'artiste.  Un  extrait  de  cet  ouvrage  par».  Lu- 
dolfVinata,  a  paru  a  Hambourg  tout  ce  titre: 


S*  Paganini't  Lebtn  und  Charakler  {Vie  et 
caractère  de  Paganinl),  In-8*.  S*  Paganini 
in  teinem  Rtltetragen  und  Zimmtr,  in 
ttitun  redteligen  Stunden,  in  getelltehaft- 
lichen  Zirkeln  und  teincn  Concertera  (Paga- 
nini dan*  *■  chaise  de  poste  et  dans  ta 
chambre,  etc.);  Brunswick,  Vieweg,  1850, 
in-8*  de  soixante-huit  page».  M.  Georges 
Harry'i,  auteur  de  cet  écrit,  Anglais  d'origine, 
attaché  i  la  cour  de  Hanovre,  a  suivi  Paganini 
dan*  toute  l'Allemagne,  et  lui  fut  attaché  pen- 
dant près  d'une  année,  en  qualité  de  secré- 
taire, pour  l'étudier  comme  homme  et  comme 
artiste,  dans  le  but  d'écrire  cette  notice,  eu 
Paganini  trouvait  de  l'exactitude.  4°  M.  Schuu, 
professeur  à  Halle,  est  auteur  d'un  écrit  inti- 
tulé :  Ltbtn,  Character  und  Xumt  dit  Bit- 
tert  Nie.  Paganini'*  (Vie,  caractère  et  art 
du  chevalier  Nicolas  Paganini);  Ilmcnau, 
1830,  in-8*.  5°  Notice  sur  le  célèbre  violoniëU 
Nicolai  Paganini,  par  H.  1.  Imbert  de  la 
Pbalèque;  Pari*,  B.  Guyot,  in-8*  de  soixaii:- 
six  pages,  avec  portrait  [voyez  sur  cet  écrit  la 
Bévue  musicale,  I.  VII,  p.  33).  6*  Paganini, 
ta  vie,  ta  personne  et  quelque!  mol*  tur  *on 
secret,  par  G.-E.  Andtrt;  Paris,  Belaunay, 
1851,  in-8»  de  trot*  feuilles  (v-'/rx  sur  Cet 
écrit  la  Revue  musicale,  t.  XI,  p.  46).  7*  Pa- 
ganini et  de  Birtot,  ou  Avii  aux  ord'îtei 
qui  se  destinent  à  l'enitignemtni  du  violon, 
par  Fr.  Payait*:  Pari*,  Legouest,  1851, 
in-8*  {voyez  sur  cet  opuscule  la  Revue  muti 
cale,  I.  XI,  pp.  97-100,  105-107).  Bennali 
avait  composé  une  Notice  pkytiologique  tur 
le  célèbre  violoniste  Paganini,  qu'il  a  lue  à 
l'Académie  royale  des  sciences,  en  1831,  el 
dont  il  a  été  publié  des  extrait*  dans  la  Revue 
muaient*  (t.  XI,  p.  113-116);  ce  morceau  n'a 
pas  été  imprimé.  8*  Fitadi  Niceoto  Paganini 
da  Genova,  terilta  ed  illuttrata  da  Gian- 
carlo  Conettabile,  socio  di  varie  accademie; 
Perugia,  1851,  1  vol.  gr.  in-8*  de  317  pages, 
avec  te  portrait  de  Paganini.  9°  Notice  bio- 
graphique lur  Niecolo  Paganini,  suivie  de 
l'analyse  /ie  tet  ouvrages ,  et  précédée  d'une 
eiquiste  de  l'histoire  du  violon, par  F. -J. 
Petit.  Paris,  Schœnenberger,  1851,  gr  .-In-8*, 
de 05  pages.  J'écrivis  cette  notice  à  la  sollicita- 
tion deSchceneuberger,  éditeur  des  œuvres  post- 
hume» de  Paganini.  M.  Wellington  Guernsey 
en  a  fait  une  traduction  anglaise  intitulée  : 
Biographical  notice  of  Nicolo  Paganini, 
folloieed  by  an  analytil  ofhis  compati lion*, 
and  prueded  by  a  tketch  of  the  hielory  of 
of  the  violin,  etc.  London,  Schoit  and  Co-, 
1859,  gr.  in-8*. 


by  Google 


PAGANO  -  PAISIBLE 


PAGANO  (Tiomu),  compositeur  napoli- 
tain, Tient  dant  le  dil-buitiime  siècle.  L» 
circonstances  de  ta  vie  sont  Ignorées  :  on  Mit 
«eulemen  t  qu'il  ternit  pour  l'égliie  des  PP.  de 
l'Oratoire,  t  Naplet,  le*  oratorio*  dont  voici 
le*  litres  :  La  Ravina  deglt  Angtli ;  la  For- 
mat» di  Babilonia;  l'Aisumion»  di  Maria 
santissima;  il  Giuditio  particolarc;  la 
Crott  di  Coilantiao;  la  Morte  di  Maria 
santissima;  la  Memoria  dtl  Paradiio  ;  la 
Memoria  delt'  Jn/erno;  la  Morte;  laSama- 
ritana;  l'Anima purgante;  la  Maddalena ; 
It  Radtwione;  Gttii  ntll'orto.  Tous  cm ou- 
vrages tant  conservés  dan*  le*  archives  de 
l'Oratoire,  k  Naple*. 

PAGENDARM  (Jacoou),  cantor  à  Lu- 
beck,  naquit  k  Hervorden,  le  6  décembre 
1646.  Apres  avoir  fréquenté  les  école*  d'HII- 
desbeîm  et  de  Magdebourg,  11  suit  il  le*  court 
des  université*  d'Helinstadt  et  de  WUten- 
berg.  En  1670,  il  obtint  la  place  de  cantor  i 
Osnabruck,  et  neuf  ans  après  il  eut  le  même 
emploi  à  Lubeck,  où  il  tut  installe  le  38  août 
1079.  A  cette  occasion,  il  prononça  an  dis- 
«ours  sur  la  musique,  qui  n'a  point  été  im- 
primé. Il  mourut  le  14  janvier  1706,  après 
avoir  rempli  honorablement  ses  fonctions 
pendant  vingt-sept  année*.  On  a  de  la  com- 
position :  Camion»!  taerm,  que  eoMti»  Lube- 
censis  leotasl.  sue  horarum  inltrvaUit  ca- 
ntr» eonsutvil i  Lubeck,  ln-8°. 

PAGI  (FniHçoi*),  ne  a  Lambesc,  en  1654, 
entra  de  bonne  heure  dan*  l'ordre  des  corde- 
llera.  Apre*  avoir  enseigné  quelque  temps  la 
philosophie,  il  obtint  de  te*  lupérieurt  la  per- 
mission de  se  livrer  entièrement  aui  travaux 
lillérairet  et  aux  recherches  de  chronologie; 
mais  une  chute  qu'il  Ht  le  contraignit  a  un 
repos  abtolu,  et  après  avoir  langui  onze  ans, 
il  mourut  k  Orange,  le  31  Janvier  1731 .  On  a 
de  lui  :  BrtviaHum  hittorico-ehronologico- 
e  ri  I  t'eum  j  illuitriu  mPontificumrnma  norum 
gesta,  eoneiliorum  gentraHam  aeta,  tte. 
comptaient  ;  Anvers  (Genève),  1717-37, 
4  vol.  în-4°.  On  v  trouve  des  recherches  Inté- 
ressantes sur  les  encouragement*  donnés  par 
le*  pape*  à  la  musique  d'église. 

PAGJJN  (Aimai -Non),  violoniste  célèbre, 
né  à  Pari*  en  1731  (1),BI  dan*  sa  jeunesse  uu 
voyage  en  Italie  dans  le  dessein  d'en  tendre  Ta  r- 
lini,  dont  il  reçut  des  leçon*.  De  retour  à  Paris, 
il  se  fil  eolendre  au  concert  spirituel  en  1750. 
D'abord  11  y  eut  de  brillants  succès;  mais  sa 


(Il  C'.it  p.r  «M»  atie 
Ohsw,  l'eut  hit  naûnc*)' 


eue  Cniiriin  et  F.jollt,  d' 
<Mil730;Btfhra<>v«riftr: 


persévérance  à  ne  jouer  que  de  la  musique  de 
son  maître  parut  aux  musiciens  français  une 
insulte  pour  les  violonistes  nationaux  ;  11*  se 
liguèrent  contre  lui,  et  lui  firent  donner  un 
jour  des  applaudissements  ironique*,  qui  lui 
firent  prendre  la  résolution  de  ne  plu*  pa- 
raître en  public.  Le  duc  de  Clermont,  son  pro- 
tecteur, le  consola  de  sa  disgrâce,  en  lui 
accordant  dans  sa  maison  un  emploi  honorable, 
dont  le  traitement  était  de  lix  mille  francs, 
suivant  ce  que  rapporte  Burney  {The  prêtent 
itate  of  Mviic  in  France  and  Italy,  p.  44). 
Depuis  cette  époque,  Pagin  cessa  de  faire  fa 
profession  de  la  musique,  et  ne  se  fit  plus 
entendre  que  dan*  les  talons  de  quelques 
grands  seigneur* ,  et  chei  se*  ami*.  En 
1770,  Burney  l'entendit  i  Paris,  et  admira  la 
belle  qualité  de  son  qu'il  liraitde  l'instrument, 
son  expression  dans  l'adagio,  et  la  légèreté  de 
son  archet  dans  les  traits  brillants.  L'époque 
de  la  mort  de  ce  virtuose  est  ignorée.  On  a 
gravé  de  sa  composition  i  Paris,  en  1748,  six 
tonatei  pour  violon,  avec  basse.  Cartier  a 
inséré  l'adagio  de  la  sixième  dans  %*  Division 
du  écoles  dt  violon,  sous  le  n'  139. 

PAG  LIA  RDI  (Jnn-Miut),  compositeur 
florentin,  fut  maître  de  chapelle  du  grand -duc 
de  Toscane  dan*  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  Parmi  les  opérai  dont  il  a 
compote  la  musique,  on  remarque  :  1°  Cuit 
gala  délirante,  représenté  k  Venise,  en  1673; 
3'  lisimacco,  idem,  en  1673;  3°  JVuma  Pom- 
pilio,  idem,  en  1674. 

PAinCTRE  (Cwudi  LE),  Voyt%  LE 
PEINTRE. 

PAINI  (Fs*dis»ihi),  né  1  Parme,  ver* 
177S ,  recul  des  leçons  de  contrepoint  de 
Ghlretll,  et  se  livra  k  la  composition  drama- 
tique. Il  donna  k  Milan,  k  Parme  et  k  Venise 
quelque*  opéras  dont  plusieurs  obtinrent  du 
succès.  Parmi  ces  ouvrages  on  remarque  : 
1»  La  Giardinitra  brillante.  2°  Il  Portan- 
tino.  3*  La  Figlia  delt'  aria.  4*  La  Came- 
riera  attuta.  5*  Mare-Antonio,  fl"  La  Moglie 
saggta.  Ce  dernier  opéra  a  été  joué  au  ibéâire 
Ht  de  Milan,  dan*  la  saison  du  carnaval,  en 
1815.  Je  n'ai  pas  de  renseignements  sur  la 
suite  de  la  carrière  de  cet  artiste. 

PAISIBLE  (....),  flûtiste  et  compositeur 
français,  vécut  en  Angleterre  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  était  k  Lon- 
dres ver*16S0.Ouconnaltde  lui  des  trio*  pour 
instruments  qui  ont  été  publié*  k  Londres, 
sous  ce  titre  :  Mustek  performed  befort  hei 
Majtsty  and  the  ntw  King  of  Spain,  beinij 
overturt*  3  (Musique  exécutée  devant  9a  Ha- 


ÂÏ9 


PAISIBLE  -  PAISIELLO 


Jesté  et  le  nouveau  roi  d'Espagne,  consistant 
eu  trois  ouvertures).  Paisible  est  aussi  auteur 
des  dut  rages  dont  les  litre»  suivent 
1*  Piicei  à  trait  et  quatre  partie*  pour  Ici 
flûta ,  violant  et  hautboi»;  Amsterdam, 
Roger.  S»  Quatorze  tonatet  à  deux  flatte  ; 
Ibid.  3'  Six  tonatei  à  deux  flutei  ;  ibid. 

PAISIBLE  (....),  violoniste  distingué, 
naquit  à  Paris,  en  1745,  et  reçut  des  leçons 
de  Gavïniès.  Son  Ulent  et  la  protection  de  ton 
maître  le  firent  entrer  dans  l'orchestre  du 
concert  tpirituel  et  dans  la  musique  de  la 
duchesse  de  Bourbon-Contl.  Le  désir  de  te 
faire  connaître  lui  fit  parcourir  ensuite  une 
partie  de  la  France,  les  Pays-Bas,  l'Allema- 
gne, et  le  conduisit  i  Saint-Pétersbourg. 
Partout  il  recueillit  des  applaudissements. 
Il  avait  espéré  dé  se  taire  connaître  de  l'im- 
pératrice Catherine,  mais  Lolli ,  alors  au 
service  de  cette  souveraine,  sut  l'écarter  par 
ses  intrigues.  La  recette  de  deux  concerts 
qu'il  donna  n'ayant  pu  suffire  i  son  entretien, 
il  j'engage*  ait  service  d'un  seigneur  russe, 
qui  Te  conduisit  a  Moscou  ;  mais  bientôt  les  dé- 
goûts de  cette  position  ta  lui  firent  aban- 
donner. Il  essaya  de  donner  encore  des  con- 
certs, dont  les  Irais  absorbèrent  le  produit. 
Demeuré  sans  ressources,  il  ne  lui  restait  plus 
qu'à  donner  des  leçons  ;  mais  il  ne  put  s'y  ré- 
soudre, dans  la  crainte  de  porter  préjudice  à 
son  talent.  Il  promit  à  ses  créanciers  qu'il  se 
libérerait  envers  eux  dès  qu'il  serait  retourné  i 
Saint-Pétersbourg;  mais  ar  ri  ré  dus  Celte  ville, 
et  n'y  trouvant  pas  les  ressources  qu'il  avait 
espéré,  il  se  tua  d'un  coup  de  pistolet,  en 
1781,  laissant  une  lettre  où  il  priait  ses  amis 
de  payer  ses  dettes  avec  le  produit  de  ta  vente 
de  son  violon  et  de  ses  autres  effets,  dont  la 
valeur  surpassait  de  beaucoup  la  comme  de 
dix-sept  cents  roubles  qu'il  devait.  Telle  fut 
la  On  déplorable  de  cet  artiste,  dont  le  talent 
méritait  un  meilleur  sort.  On  a  gravé  de  sa 
composition  :  1°  Deux  concertos  pour  le 
violon,  op.  1  ;  Paris.  â°  Six  quatuors  pour 
deux  violons,  alto  et  basse,  op.  2;  Londres. 
S*  Six  idtm,  op.  ?  ;  Paris. 

PAISIELLO  (Jim),  compositeur  célèbre, 
fils  d'an  artiste  vétérinaire,  naquit  a  Tarente, 
le  9  mal  1741 .  Dès  l'Age  de  cinq  ans,  ses  pa- 
rents le  firent  entrer  au  collège  des  Jésuites 
du  lieu  de  sa  naissance.  Le  chevalier  Girolamo 
Carducci,  noble  tarenlin  et  compositeur, 
ayant  remarqué  pendant  le  chant  des  offices 
qne  le  jeune  Paisiello  était  doué  d'une  belle 
voix  de  contralto  et  d'une  oreille  musicale, 
lui  fit  chanter  de  mémoire  quelques  solos,  et 


fut  ai  satisfait  de  son  intelligence,  qu'il  doua» 
à  tes  parents  le  conseil  de  l'envoyer  étudier  a> 
Ma  pies,  tous  la  direction  de  quelque  maître 
habile.  Ceux-ci  eurent  d'abord  beaucoup  de 
peine  a  se  décider  à  se  séparer  de  leur  filt  ;. 
mais  ses  heureuses  dispositions  pour  la  mu- 
tique  leur  firent  prendre  enfin  la  résolution. 
de  lui  faire  étudier  cet  art,  et  après  l'avoir 
confié  1  un  prêtre,  nommé dom  Charles  Resta,. 
pour  lui  en  enseigner  les  éléments,  ton  père 
le  conduisit  a  Kaplet,  au  mois  de  juin  1754, 
et  parvint  à  le  faire  admettre  comme  élève 
au  Conservatoire  de  S.  Onofrio,  alors  dirigé 
par  Durante.  Ce  savant  maître  louchait  alors 
à  la  fin  de  ta  glorieuse  carrière;  cependant, 
il  eut  bientôt  discerné  l'heureuse  organisation 
de  son  nouvel  élève;  il  lui  donna  des  leçons 
dant  lesquelles  il  fut  remplacé,  deux  an» 
après,  par  Columacci  et  Aboi,  lesquels  pro- 
ressaient les  mêmes  doctrines.  Après  cinq  ans 
de  séjour  dans  l'école,  Paisiello  obtint  le  titre 
de  mueslntio  primario,  c'est-a-dire,  élève. 
répétiteur.  Pendant  quatre  autres  années,  il' 
écrivit  des  messes,  psaumes,  motets,  orato- 
rios, et  pour  marquer  la  fin  de  ses  études, 
en  1763,  il  composa  un  intermède  qui  fut 
exécuté  sur  le  petit  théâtre  du  Conservatoire. 
Le  charme  mélodique  et  la  touche  légère  de 
celle  première  production  dramatique  eoretu 
du  retentissement  en  Italie  ;  ces  qualités,  aux- 
quelles le  compositeur  a  dû  la  plupart  de  ses 
succès,  lui  procurèrent  immédiatement  l'avan- 
tage d'être. appelé  i  Bologne,  pour  y  écrire 
deux  opéras  bouffes,  La  Pvpitta  et  II  Monda 
a  roveteio,  an  théitre  Marsigli,  Leur  succès. 
eut  tant  d'éclat,  que  la  réputation  du  jeune 
compositeur  s'étendit  en  un  instant  dant  toute 
l'Italie.  Hodène  l'appela  pour  écrire  l'opéra 
bouffe  intitulé  La  Madama  timoriita ,  et 
deux  opéras  sérieux  (Demttrio  et  Artatcrte). 
A  Parme,  les  trois  opéras  bouffes  le  Firtuotê 
ridieole,  Il  Négligente,  I  Bagni  di  Albatui, 
justifièrent  et  accrurent  l'opinion  déjà  formée 
de  son  Ulent.  Appelé  a  Venise,  il  y  rit  le  plus 
brillant  succès  couronner  ses  opéras  II  Ciar-- 
lont,  L'AmBTt  in  ballo,  et  La  Petcatriee. 
Bientôt  après  11  reçut  un  engagement  pour- 
Home.  Rome,  alors  l'arbitre  de  la  renommée- 
des  musiciens  de  l'Italie,  y  mettait  le  sceau,  et 
quelquefois  y  portait  un  échec,  par  la  sévérité 
ou  par  le  caprice  de  ses  jugements.  Paisiello. 
ne  Tut  point  effrayé  du  dangereux  honneur 
qui  lui  était  réservé.  Ce  Tut  là  qu'il  écrivit  II 
Jttarchetedi  Tulipano, délicieuse  composition 
qui  fut  accueillie  dans  toute  l'Europe  par  une 
vogue  tans  exemple  a  celle  époque,  et  dont  la- 


traduction  commença,  vingt  «es  plui  tard,  la 
réputation  du  chanteur  français  Martin,  i 
l'Opéra-Comique.  Cependant  une  dernière 
épreuve  difficile  était  réservée  i  Palsiello,  car 
on  t'appelait)  Naples,  où  brillaient  degrands 
artistes  dont  il  allait  devenir  le  rival.  A  leur 
tête  était  Plccionl,  alors  le  plu»  Illustre  com- 
positeur dramatique  de  l'Italie.  Paiaiello,  dit 
Qnatremèto  de  Quincjr  dan*  «a  notice  sur 
ce  maître,  se  garda  bien  de  lui  Taire  soup- 
çonner la  moindre  prétention  de  se  mettre  en 
parallèle  avec  lui.  Il  n'en  approchait  qu'avec 
la  soumission  d'un  inférieur,  avec  tout  lei 
.égards  d'un  élève  docile,  laissant  i  ses  propres 
ouvrages  le  Min  de  préparer  au  maître  un  com- 
pétiteur dangereux.  Quelques  succès  d'éclat, 
■entre  lesquels  on  remarque  celui  de  l'Idolo 
'Cinttt,  achevèrent  de  placer  Paiaiello  au 
nombre  des  compositeurs  italiens  de  premier 
ordre.  Ce  dernier  opéra  fut  Joué  dana  l'Inté- 
rieur do  palais,  sur  le  petit  théâtre  de  la  cour; 
honneur  qui,  jusqu'alors,  n'avait  été  accordé 
qu'aux  opérai  sérieux.  Venise,  Rome,  Milan, 
Turin,  appelèrent  tour  a  tour  et  i  plusieurs 
reprises  son  auteur,  dont  la  prodigieuse  fécon- 
dité égalait  le  talent,  le  départ  de  Piccinni 
pour  la  France  aurait  laissé  Paislello  a  Naples 
sans  rivaux,  si  le  jeune  Cimarosa  ne  lui  eût 
.préparé  de  dangereuses  luttes.  Il  est  pénible 
d'avouer  que  ce  ne  fut  pas  aeulement  avec  les 
armes  du  talent  que  Paislello  se  mesura  contre 
lui,  et  qu'en  plus  d'une  occasion  il  eut  recours 
a  l'intrigue,  aux  cabales,  pour  empêcher,  on 
du  moins  pour  atténuer  les  succès  de  son 
émule.  Les  mêmes  moyens  furent  employés 
par  lui  contre  Gugllelml,  lorsque  celui-ci  re- 
vintde  Londres,  après  une  absence  de  quinze 
ans,  avec  une  verve  de  talent  qui  ne  semblait 
pas  devoir  se  trouver  dans  un  homme  de  son 
âge. 

En  1773,  Paislello  épousa  Cécile  Pallinl, 
avec  laquelle  II  vécut  heureux  pendant  une 
longue  suite  d'années.  Ce  fut  dans  le  même 
temps  qu'il  écrivit  la  cantate  Paleo,  qui  fut 
chantée  au  théâtre  de  Naples,  a  l'occasion  du 
mariage  du  roi  Ferdinand  IV  arec  Marie  Ca- 
roline d'Autriche.  Cet  ouvrage  fut  snlvl  de 
VAraho  carteie,  de  le  Trame  ptr  amort,  de 
Lutio  Papirio,  d'Aposlolo  Zeno,  A'Olimpia, 
de  Dtmetria,  et  d'Jrtaierie,  de  Métastase. 
Parmi  ses  ouvrages  de  cette  époque  se  trouve 
aussi  une  messe  de  Requiem  avec  choeur  et 
orchestre,  écrite  pour  les  funérailles  du  prince 
Gennaro  de  Bourbon.  A  ces  productions  suc 
Cédèrent  avec  rapidité  II  Furho  mal  aeeorto, 
Doit  Anckitt  Campanane,  Il  Tamburo  not- 


ELLO  «I 

turno,  la  Diteordia  forlunata,  et  Oal  Finto 
il  vero.  Appelé  a  Venise,  Paislello  j  écrivit 
l'Innocente  forlunata  et  la  Fraeçatana, 
charmante  composition  où  se  trouvent  de 
suaves  mélodies  ;  puis  il  alla  composer  denx 
opéras  i  Milan  et  douas  quatuors  pour  clave- 
cin, deux  violons  et  alto  dédiés  à  l'archidu- 
chesse Bealrlx,  gouvernante  de  Milan.  Enfin, 
une  multitude  d'ouvrages  de  tout  genre  suivit 
ceux-là. 

Le  due  Content  et  la  DUfatta  di  Darta 
tenaient  de  mettre  le  sceau  a  la  réputation  de 
Palsiello,  a  Rome,  en  1776  (1),  lorsque  des 
offres  avantageuses  lui  parvinrent  i  la  fois  do 
Vienne,  de  Londres  et  de  Sainl-Pélersbourg; 
Il  accepta  celles  de  l'impératrice  Catherine,  et 
le  36  Juillet  de  la  même  année,  il  s'éloigna  de 
Naples  pour  se  rendre  en  Russie.  Le  traite- 
ment qui  lui  avait  été  accordé,  el  les  divers 
avantages  dont  il  Jouissait  avaient  porté  son 
revenu  à  neuf  mille  roubles,  qui  représentaient 
alors  une  somme  d'environ  trente  millefrancs. 
Jamais  situation  si  magnillque  n'avait  été 
celle  d'un  compositeur  dramatique;  mai*  Il 
fécondité  de  Palsiello,  pendant  les  huit  années 
de  son  séjour  en  Russie,  égala  la  libéralité  de 
Catherine.  Au  nombre  des  compositions  qu'il 
écrivit  au  service  de  la  cour  de  Saint-Péters- 
bourg, on  remarque  :  la  Serva  padrona,  Il 
Matritnonio  inaipetlato,  Il  Barbten  di  Si- 
viglta,  I  Filotoji  immaginari,  La  Finta 
Amante,  ouvrage  composé  pour  l'entrevue 
de  Catherine  avec  Joseph  II,  1  Mohilow,  Il 
Mando  délia  Lutta,  La  Nitteti.  Lucinda  ti 
Armidoro,  Jlcide  al  Bivio ,  Jchille  inSriro, 
des  cantate*  et  des  pièces  de  piano  pour  la 
grande-duchesse  Marie  Federowna.  Quelques- 
unes  de  ces  productions  sont  comptées  parmi 
les  plus  belles  de  l'auteur.  Comblé  des  faveurs 
de  Catherine,  Paislello  reprit  le  chemin  de 
l'Italie  après  huit  ans  de  séjour  a  la  cour  de 
Saint-Pétersbourg,  s'arrétant  d'abord  a  Var- 
sovie, où  il  composa  l'oratorio  de  laPaetUm, 
sur  le  poème  de  Métastase,  pour  le  roi  Ponia- 
tovrskl,  puis  i  Vienne,  où  11  écrivit  pour  l'em- 
pereur Joseph  II  douze  symphonies  concertées 
a  grand  orchestre,  el  l'opéra  bouffe  /(  Re 
Teodoro,  qui  renferme  un  septuor  devenu 
célèbre  dans  toute  l'Europe,  délicieuse  com- 


f1) tant  I 

Jtltt  dtl  NU 


irenicK  édition  dt  b  ffMfrapAli  ut  in 
au,  j'ai  Blicé  la  dil*  dt  11  npréMMilii 
>,  itml  qui  le  dcpirt  dt  Filtitlls  p*>r 


4S2  VMS 

position  d'un  genre  absolument  oeuf  alors,  el 
modèle  de  suavité,  d'élégance  «I  de  verve 
comique. 

Cependant,  au  monieul  même  oh  sa  bril- 
lante imagination  enfantait  ce  bel  ouvrage,  le 
bruit  h  répandait  a  Rome  que  Paisiello  avait 
ressenti  l'influence  des  glaces  du  Nord.  L'ori- 
gine de  celte  opinion  sa  trouvait  dans  les  par- 
tition* du  Barbier  de  Séviltt,  de  1  Filatofi 
immaginari,  el  de  II  Monda  délia  luna,t[u\, 
transportées  en  Italie,  n'avaient  pas  para 
empreinte*  du  charme  répandu  dam  les  ou  - 
vragesde  la  jeunesse  de  leur  auteur.  Soumis  à 
l'Impression  dû  goal  des  peuples  du  Nord 
pour  des  combinaisons  plus  Tories  que  celle 
des  airs,  objets  de  la  passion  exclusive  de* 
Italiens,  il  avait  multiplié  dans  ces  partitions 
tes  morceaux  d'ensemble,  et  avait  jeté  dan* 
la  coupe  des  ouvrages  une  variété  de  moyens 
et  d'effet*  dont  le  mérite  était  mal  apprécié 
par  se*  compatriote*.  Une  lorte  de  prévention 
défa  vorahle  l'accueillit  donc  lorsqu'il  se  rendit 
a  Rome,  pour  v  écrire,  au  carnaval  de  1785, 
Topera  bouffe  L'Jmor  ingegncio.  La  pièce, 
d'abord  accueillie  avec  froideur,  se  vit  me- 
nacée d'une  cbute  au  finale  du  premier  acte, 
el  ne  *e  releva  qu'au  *econd.  Blessé  de  l'idée 
de  l'affront  qu'il  avait  seulement  entrevu, 
Paiiiello,  habitué  depuis  longtemps  a  ne  ren- 
contrer que  des  succès,  se  promit  de  ne  plu* 
écrire  pour  les  théâtres  de  Rome,  et  l'on 
remarque  en  effet  qu'il  n'accepta  plus  d'enga- 
gement pour  celle  ville.  Il  esl  singulier  que 
te*  Romains,  après  avoir  montré  si  peu  de 
penchant  pour  le*  ouvrage*  écrits  par  le 
compositeur  en  Russie,  aient  ensuite  éprouvé 
tant  de  sympathie  pour  son  Barbier  de  Sé- 
viltt, qu'Us  voulurent  Taire  cipier  a  Roisini 
l'audacieuse  entreprise  d'une  musique  nou- 
velle *ur  le  même  sujet, 

Naples,  où  la  faveur  du  roi  fixa  l'artiste 
célèbre,  obtint  depuis  lors  presque  seule  les 
fruits  d'une  imagination  dont  l'âge  semblait 
accroître  l'activité.  Il  y  passa  treize  années 
qui  furent  marquées  par  la  composition  de 
quelques-uns  de  ses  plus  beaux  ouvrages,  de 
ceux  où  l'on  remarque  surtout  nne  sensibilité, 
une  éloquence  de  cœur  dont  la  source  n'était 
pourtant  que  dans  sa  têle.  Telles  sont  les  par- 
tition* de  la  JUolinara,  de  Nina,  des  Zin- 
gari  in  fiera,  qui  virent  le  Jour  a  celle  époque 
de  la  vie  de  Palalello.  L'absence  de  Cimarosa, 
celle  de  Gnglielmi,  le  laissaient  a  Naples  sans 
compétiteur;  car  aucun  antre  musicien  de 
celle  époque  ne  pouvait  prétendre  a  se  poser 
comme  son  rival.  A  son  retour  de  Russie,  Il 


fut  chargé  parle  roi  Ferdinand  IV  de  la  direc- 
tion de  »  chapelle,  avec  un  traitement  d* 
douze  cents  ducal*.  En  1788,  le  roi  de  Prusse 
lui  SI  faire  des  offres  avantageuses,  pour 
l'engager  a  se  rendre  à  Berlin  ;  mais  Paisiello 
n'accepta  pas  cette  invitation,  et  resta  Adèle  a- 
l'engagement  qu'il  avait  contracté  avec  la 
cour  de  Naples.  Invité  bientôt  après  a  faire- 
un  second  voyage  en  Russie,  ti  allégua  les 
mêmes  motifs  qui  lui  avaient  fai.  refuser  les 
offre*  du  roi  de  Prusse.  Enfin,  de*  proposi- 
tions lui  furent  faites  pour  l'attirer  a  Londres; 
ne  pouvant  s'y  rendre,  il  envoya  a.  l'entrepre- 
neur du  théâtre  italien  de  cette  ville  la  parti- 
tion de  la  Laeanda,  opéra  bouffe  qui  fut  joué- 
ensuite  a  Naples,  avec  l'addition  d'un  quin- 
tette, sons  le  litre  de  II  Fanatico  in  Berlina . 
En  1707,  le  général  Bonaparte  mit  au  con- 
cours la  composition  d'une  marche  funèbre,  4 
l'occasion  de  la  mort  du  général  Hoche  ;  Pai- 
siello et  Chérubin!  envoyèrent  chacun  le  mor- 
ceau demandé,  et  le  général  décida  en  faveur  de 
Paisiello,  quoiqu'un  cette  circonstance  l'au- 
teur de  Nina  ne  put  soutenir  la  comparaison 
arec  celui  de  Médit.  Deux  ans  après,  une  ré- 
volution éclata  à  Naples  ;  la  cour  se  retira  en 
Sicile,  el  le  gouvernement  prit  la  forme  ré- 
publicaine. Effrayé  par  la  perte  de  se*  emploi* 
el  inquiet  sur  son  avenir,  Paisiello,  qui  n'avait 
pas  quitté  Naples,  parut  adopter  les  principes, 
de  ce  gouvernement,  et  obtint  le  titre  et  le 
traitement  de  directeur  de  la  musique  natio- 
nale. Dans  les  réactions  qui  suivirent  la  res- 
tauration de  la  monarchie,  on  lui  fil  un  crime 
de  se*  démarches  et  de  la  position  qu'il  avait 
occupée  pendant  les  temps  de  trouble;  il 
tomba  dans  la  disgrâce  de  la  reine,  perdit  sa 
qualité  de  maître  de  chapelle  du  roi,  et  fut 
privé  de  se*  appointements.  Pour  obtenir  son 
pardon,  il  ne  lui  fallut  pas  moins  de  denx  an*, 
d'bumbles  soumissions,  de  témoignages  de 
repentir  feinlou  véritable,  el  de  sollicitation* 
des  personnages  les  plus  considérables  de  la 
cour.  Enfin  son  titre  et  ses  émoluments  lui 
furent  rendus;  mal*  peu  de  temps  après,  le 
premier  consul  Bonaparte  le  (il  demanderas- 
roi  do  Naples,  pour  organiser  et  diriger  ta 
chapelle  :  Ferdinand  IV  donna  l'ordre  a  Pal- 
alello de  *e  rendre  à  Paris,  el  cet  artiste 
célèbre  y  arriva  au  moi*  de  septembre  1801. 
Le  premier  consul  traita  son  musicien  de  pré- 
dilection avec  magnificence;  car  une  somme 
considérable  lui  Tut  payée  pour  ses  dépenses 
de  voyage,  on  lui  donna  un  logement  splendi- 
dement meublé,  un  carrosse  de  la  cour,  dôme 
mille  francs  de  traitement,  et  une  grallflca- 


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tlon  annuelle  de  dix-huit  mille  franc*.  Lit 
grandi  musicien*  que  la  France  possédait 
•Ion  ne  Tirent  pa*  aan*  une  aorte  de  dépit  une 
préférence  si  marquée  accordée  i  un  arllite 
étranger,  dont  ils  n'estimaient  peut-être  pas 
eux-mêmes  le  mérite  à  sa  juste  valeur.  Une 
latte  tecrite  «'engagea  entre  les  partisan*  de 
Paisiello  et  le  Conservatoire  ;  Menai  Ht  contre 
l'engouement  pour  la  musique  italienne  la 
triste  plaisanterie  de  î'iralo,  et  pir  repré- 
sailles, Falsiello  ne  l'entoura,  dans  la  compo- 
sition de  la  chapelle  de*  Tuileries,  que  de* 
antagoniaieg  de  Méhnl  et  de  Cbernblni.  Dans 
lei  note*  qu'il  a  fournies  1  Choron  pour  1a 
biographie,  il  dit  que  les  emploi*  de  directeur 
de  l'Opéra  et  du  Conservatoire  lui  furent 
offerts  et  qu'il  le*  refusa;  mais  ce  fait  manque 
d'exactitude,  au  moins  i  l'égard  du  Conserva- 
toire, car  cette  école  était  alors  dan*  l'étal  le 
plui  prospère  et  Sarrelte  déployait  dans  sou 
administration  un  talent  incontestable. 

Il  n'eilatait  point  i  Pari*  de  musique  pour 
le  service  de  la  chapelle  du  premier  consul  ; 
Paîslello  écrivit  pour  cette  chapelle  seiie 
office*  complets,  composé*  de  messe»,  motet» 
et  antiennes.  Il  composa  aussi  pour  la  cou- 
ronnement de  Napoléon,  en  1804,  une  messe 
et  un  Te  Deum  i  deux  chœurs  et  i  deux  or- 
chestres. En  1803,  il  donna  1  l'Opéra  Pronr- 
pinc,  pièce  de  Qulnaoll  remise  en  trois  actei 
par  Guillard.  Cet  ouvrage  ne  réussit  pat.  Par- 
venu i  l'âge  de  plui  de  soixante-deux  ans, 
l'auteur  du  Roi  Théodore  et  de  Nina  touchait 
i  cette  époque  de  la  vie  oh  l'imagination,  en 
M  qualité  de  première  venue,  est  aussi  la  pre- 
mière à  nous  quitter.  Il  comprit  ce  que  l'Intérêt 
de  sa  gloire  lui  conseillait.  Résolu  de  ne  plus 
courir  de  nouveaux  hasards  i  la  seine,  et 
peut-être  blessé  de  n'avoir  produit  qu'une 
faible  sensation  par  sa  présence  1  Paris,  il 
saisit  le  prétexte  de  la  santé  de  sa  femme 
pour  solliciter  sa  retraite,  qui  ne  lui  Tut  ac- 
cordée qu'i  regret,  mais  qu'il  obtint  enfln. 
Avant  qu'il  partit,  Kapoléon  le  pria  de  dé- 
signer son  successeur  ;  l'amitié  d'une  part,  et 
de  l'autre  ia  rancune  contre  le  Conservatoire, 
qu'il  ne  croyait  pas  étranger  1  la  chute  de 
Proitrpini,  lui  firent  nommer  Lesaeur,  jus- 
qu'alors à  peu  pris  Inconnu  a  l'empereur, 
et  qui,  sortant  tout  i  coup  de  la  misère 
où  II  languissait,  se  trouva  porté  au  plus 
beau  poste  qu'un  musicien  pot  occuper  en 

De  retour  a  Naples,  Paitlello  y  reprit  son 
service  auprès  du  roi;  mail,  pen  de  temps 
après,  l'ancienne  dynastie  fut  obligée  de  te 


ELLU  «3 

retirer  en  Sicile,  et  Joteph,  frire  de  Napo- 
léon, monta  sur  le  trône.  Il  maintint  le  vieux 
maître  dans  se*  emploi*  de  directeur  de  la 
chapelle  et  de  la  musique  de  la  chambre.  Son 
traitement  fut  fixé  1  dix-buil  cent*  ducats. 
Dan*  le  même  temps,  Napoléon  lui  Bt  remettre 
par  son  frère  la  croix  de  la  Légion  d'honneur, 
avec  le  brevet  d'une  pension  de  mille  francs. 
Paislello  composa  pour  la  chapelle  de  la  nou- 
velle cour  vingt-qnatre  services  complet)  de 
musique  d'égt  lie,  et  Bt  représenter,  pour  la  fête 
du  roi,  son  dernier  opéra  intitulé  /  Pilago- 
riei,  qui  lui  fll  décerner  la  décoration  de 
l'ordre  des  Deux-SUiles.  Joseph  Bonaparte  le 
fit  aussi  nommer  membre  de  la  Société  rovale 
des  sciences  et  art*  de  Naples,  et  président  de 
la  direction  du  Conservatoire  de  musique 
dont  l'organisation  avait  succédé  aux  an- 
cienne* écoles.  La  plupart  des  sociétés  acadé- 
mique* avalent  inscrit  son  nom  parmi  leurs 
membres;  l'Institut  de  France  le  désigna 
comme  associé  étranger  en  1809.  Après  que  - 
le  frère  de  Napoléon  eut  quitté  le  trône  de 
Naples  pour  celui  de  l'Espagne,  Murât,  qui 
lui  succéda,  conserva  i  Paisiello  loua  se* 
titres  et  ses  emplois.  Par  son  âge  avancé,  le 
vieillard  semblait  destiné  i  terminer  ses  jour* 
au  lervlce  de  ce  nouveau  souverain  ;  mai*  le* 
vicissitudes  des  trônes,  si  fréquente*  dan* 
notre  siècle,  l'avalent  réservé  pour  voir  la  se- 
conde reitauratlonde  la  dynastie  de*  Bourbons 
sur  celui  de  Naples.  Quatremère  de  Çulncj 
a  été  mal  Informé  lorsqu'il  a  dit,  dans  sa 
notice  sur  ce  maître  :  <•  Il  vécut  assez  pour 
»  voir  rétablir  dans  tous  se*  droit*  l'auguste 

■  famille  i  laquelle  il  avait  dit  ses  premiers 
v  encouragements,  et  qui,  constante  dans  sa 

■  bienveillante  protection,  lui  prodigua  le* 

■  dernières  faveurs.  •  Perra ri, élève  de  Pai- 
siello, qui  revit  son  maître  à  Naples  quelques 
mol*  avant  ta  mort,  nous  Instruit  bien  m  lent 
de  sa  situation  (1)  dans  ses  dernières  année*  : 

■  A  notre  première  entrevue  (dit-il)  Il  me 
«  parla  de  toutes  les  Infortune*  qui  étaient 
»  venues  fondre  sur  lui.  L'attachement  qu'il 

■  portait  a  Bonaparte  et  a  sa  famille  l'avait 

■  fait  priver  de  la  pension  qu'il  recevait  an- 
u  trefois  de  Ferdinand  IV.  Les  circonstances. 

■  politique*    lui    avalent    aussi   fait    perdre 

•  celle*  que  lui  avaient  accordées  la  grande- 

•  duchesse  (l'impératrice)  de  Bussie  et  Napo- 

■  léon.  Il  était  obligé  d'exister  avec  les  modi- 

•  que*  appointements  qu'il  avait  de  la  cha- 

(I)  AntJalli  ptitnoli  ■  inUmnaUl  trtni  mIU  ■,'!■ 
■ft  Cioront  Guifnii  Frrmri",  Undns,  IO0,  1  rt] 
ia-lt 


4M  HAIS 

•  pelle  royale.  Il  était  pénible   de  «air  un 

■  homme  de  génie  couine  Pililello  qui,  pen- 

•  liant  plut  d'un  denii-tiécle,  avait  été  habitué 

•  à  vivre  avec  une  aorte  de  luxe,  rédall  au 

•  pin»  modeste  nécessaire  et  délaissé  par  la 

■  cour,  la  noblesse,  et  même  par  ses  «ni*.  ■ 
11  7  avait  quelque  choie  de  pini  pénible 
encore  :  c*élalt  de  voir  cet  homme  de  génie 
montrer  ai  peu  de  dignité  dani  cette  situation, 
qu'on  le  voyait  verser  des  larmes  sur  ton  in- 
fortune, assiégeant  toutes  let  antichambre* 
pour  ressaisir  la  faveur  qu'il  avait  perdue,  et 
h  courbant  avec  humilité  devant  let  pin* 
minime*  protecteurs.  Lui-même,  d'ailleurs, 
ne  montra  pa*  de  générosité  dam  *a  vieillesse 
envers  le*  Jeunet  artistes  dont  II  devait  être 
le  protecteur-Dé;  car  on  tait  qu'il  retrouva 
tonte  son  habilité  d'Intrigue  contre  lottlni, 
dont  les  brillant*  débuts  annonçaient  une 
gloire  nouvelle  deitioée  a  faire  oublier  let 
gloires  d'nn  antre  lempt  (1).  Depuis  quelque* 
années  la  santé  de  Faitielin  avait  reçu  d'assez 
grave*  atteintes;  le  chagrin  acbeva  bientôt 
d'abattre  tet  forces,  et  le  B  juin  IBIS,  il 
('éteignit,  a  Tige  de  soixante-quinze  ans. 
Sa  femme  l'avait  précédé  dant  la  tombe,  en 
1815. 

Considéré  comme  compositeur  dramatique, 
Palilello  ne  mérite  que  des  éloffel.  Si  ta  vrre 
avait  molut  de  pétulancequecelledeGuglielml; 
■i  tet  Idées  étalent  moins  abondantes,  et  en 
apparence  moins  originales  que  celles  de  Cl- 
marou,  et  s'il  s'en  montra  plut  ménager,  il 
avait  aussi  pins  de  charme,  et  réussissait  mieux 
que  ce*  maîtres  dant  le  «vie  d'expression. 
Quoi  de  plut  touchant  que  ses  airs  et  son  fa- 
meux duo  de  l'OUmpiadtT  Quelle  teinte  de 
mélancolie  plus  saisissante  que  celle  de  l'opéra 
de  Nina  tout  entier?  Que  de  délicatesse  dans 
la  plupart  des  morceaux  de  la  Molinara,  des 
Zingari  in  fiera,  et  particulièrement  dans  lo 
duo  Pandolftlto  de  ce  dernier  onvrage  !  Tout 
est  mélodie  suave  et  divine  dant  cette  mu  - 
tique.  Let  moyens  employés  par  le  composi- 
teur sont  toujours  d'une  extrême  simplicité, 
et  pourtant  11  parvient  aux  plut  beaux  effets 
par  cette  simplicité  même.  Au  premier  aspect, 
ici  répétitions  fréquentes  det  mêmes  phraiet 
semblent  être  le  r  étui  ta  t  de  la  s  té  ri  11  lé  de* 


10  & 


le  Fdebino  Seliini  (Ditl.  • 


.rf.jK.liuK 


alltf  (lio*  ta  dltim  i|m 
uleal  naturel,  bien 
wnlre  les  règles  de 


p.  «-BS,* 

ippteBlll  pu  Ht  I  il 


idées  ;  mais  bientôt  on  t'aperçoit  que  ce  retour 
des  mêmes  pensées  est  un  artifice  heureux 
qui  donne  a  la  composition  le  caractère 
d'unité  sans  nuire  a  l'effet,  car  l'effet  t'ac- 
croît précisément  i  chaque  retour  de  la  'pé- 
riode. Cet  artirice  et  tet  heureux  résultats  te 
font  particulièrement  remarquer  dans  l'admi- 
rable septuor  du  Roi  Théodore.  Quoiqu'il  v 
ait  en  général  plut  d'élégance  et  de  formes 
gracieuses  que  de  verve  comique  dans  le* 
opérai  bouffes  de  Faltiello,  il  arrive  pourtant 
quelquefois  au  bouffe  véritable,  à  ce  genre 
essentiellement  napolitain,  comme  on  peut  lo 
voir  dant  le  quintette  de  la  Cu/flara,  dan*  le 
finale  du  premier  acte  de  l'idola  Cinete,  et 
dant  le  duo  des  serviteurs  de  Bariola,  an 
deuxième  acte  du  Barbier  dé  Sévillt.  Aujour- 
d'hui, nos  jeunet  musiciens  méprisent  toute 
celte  musique  tant  la  connaître,  comme  cer- 
tains littérateurs  te  sont  efforcé*  de  dénigrer 
les  œuvres  de  Racine  et  de  Voltaire;  mai)  s'ils 
consentaient  a  écouter  quelques  morceaux  de 
Nina,  de  ta  Molinara,  de  l'OUmpiade  et 
d'URe  Théodore,  sans  prévention  et  tant  pré- 
jugea d'école  et  de  temps,  lit  changeraient 
bien  té  t  d'opinion. 

La  fécondité  de  Palsiello  tenait  du  prodige. 
Le  nombre  de  te*  compositions  est  si  grand, 
que  lui-même  ne  le  connaissait  pa*  exacte- 
ment ;  interrogé  tur  ce  point  par  le  roi  de  ffa- 
ples,  il  répondit  qu'il  avait  écrit  environ  cent 
opéra*,  mal*  que  t'il  comptait  les  intermèdes, 
farces,  bal  le  u,  cantate*  dramatiques,  la  mu- 
tique  d'église,  et  set  œuvre*  pour  la  chambre, 
il  en  trouverait  une  autre  centaine.  Il  divisais. 
ta  carrière  dramatique  en  trois  époques  prin- 
cipale* :  la  première  renferme  tous  les  ou- 
vrages qu'il  avait  écrit*  avant  son  voyage  en 
Rouie;  la  seconde,  toutes  ses  compositions 
depnit  son  arrivée  dant  ce  pays  jusqu'à  son 
retour  à  Naplet;  et  la  dernière,  les  productions 
de  «a  plume  depuis  1784  jusqu'à  la  fin  de  sa 
carrière.  De*  différence*  assez  sensibles  se 
font  remarquer,  en  effet,  dans  le  style  det  pro- 
duction! de  cet  époques  diverses.  A  la  pre- 
mière appartiennent  les  ouvrages  dont  le* 
titres  tuivent  :  1"  la  Pupilla,  an  théâtre 
Martigli  de  Bologne.  2°  Il  Monda  alla  rovtt- 
eia,  Ibid.  3°  La  Madatna  umoriita,  h  Ho- 
déue.  4°  Demttrio,  Ibid.  5*  Anattrte,  ibid. 
0°  Le  firluote  ridieolt,  i  Parme.  T  II  JVe- 
gligente,  ibid.  8*  /  Bagni  di  Jbano,  Ibid. 
V  II  Ciarlon»,  à  Venise.  10"  L'Jmort  in 
ballo,  Ibid.  11°  Le  Petealriei,  ibid.  12"  Il 
Marthe»*  Tulipano,  à  Rome.  15'  La  fedova 
di  bel  aenio,  à  Naplei.  14°  L'Imbroglio  délié 


ragane,  ibid.  (1).  15"  L'Idolo  Cinete,  ibid. 
16°  Ltttio  Papirio,  ibid.  17*  II  Furbo  mat 
oteorto,  ibid.  18»  Olimpia,  ihid.  19°  Pelés, 
cantate  pour  le  mariage  de  Ferdinand  IV  et 
de  Marie  Caroline  d'Autriche.  20*  l'Inno- 
cent* fortunato,  a  Venise.  31*  tfimanno  ne! 
Stogolt,  a  Milan.  33°  L'Arabo  eorteee,  à  Na- 
ples. 25°  Za  Zuna  abilata,  \bii.24' La  Con- 
tetadri!fumi, ibid.  iS'Sentiramide, Home. 
Se*  A  Xontetuma,  ibid.  97*  Ze  Bardane, 
a  Naple*.  38*  /i  T«mouro  noKurno,  ibid. 
29°  71  Tamburo  notturno,  a  Venise,  avec  det 
changements  el  des  augmentation!.  S0°  An- 
dromeda,  i  Milan.  SI*  Annibo.lt  in  Icalia,  1 
Turin.  33*  I  Filoiofi,  ibid.  33"  II  G iocatore, 
ibid.  54*  La Somiglianta  des  nom»,  a  Naplea. 
85*  Le  Attutie  amoroee ,  ibid.  56"  Gli 
Scherii  d'amore  e  di  fortuna,  ibid.  37*  Don 
Chiteiotte  délia  Manda,  ibid .  38*  Za  A'nfa 
Maga,  ibid.  39°  L'Osttria  di Mart-Chiaro, 
ibid.  40*  ^feMdrufro  imIT  7ndie,  1  Modène. 
41*  Il  Duello  eomieo,  a  Naples.  49*  Don  An- 
chiie  Campanotie,  ibid.  43°  Il  Mondo  délia 
Lima,  ibid.  44*  La  Fratcatana,  i  Venise. 
45*  La  DUcordia  fortvnata,  ibid.  48°  /(  Dt- 
tnafuontt,  ibid. 47°  I  Sacrait  immaginari,  i 
Naples.  48°  Il  gran  Cid,  a  Florence.  49*  Il 
finto  Principe,  ibid.  50*  Le  due  Conteste,  i 
Rome.  51*  La  Ditfatta  di  Dario ,  ibid. 
53°  Dal  Finto  il  vero,  a  Saplei.  Apres  la  re- 
présentation de  cet  opéra,  Palaiello  partit 
pour  la  Russie  ;  la  commence  la  seconde  époque 
de  ta  carrière,  on  l'on  trouve  les  compositions 
suivantes  :  53°  La  Serva  padrona,  1  Saint- 
Pé" te rs bourg.  54°  Il  Matrimonio  inaipeltaio, 
Ibid.  55°  Il  Barbier»  di  Siviglia,  ibid. 
56*  /  Filoiofi  immaginari,  Ibid.  57*  La 
Finta  amante,  a  Hobilow,  en  Pologne.  58»  Il 
Mondo  délia  Lutta  (en  un  acte),  i  Moscou, 
avec  une  musique  nouvelle.  59°  La  Nitteti, 
i  Saiot-Pétertbourg.  60°  Lucinda  ed  Jrmi- 
doro ,  ibid.  61°  Aleide  al  Bivio ,  Ibid. 
62°  Achille  in  Sciro,  ibid.  03°  Cantate  drama- 
tique pour  le  prince  Potemkin.  64*  Intermède 
pour  la  comte  Orloff.  65°  Il  Re  Ttodoro,k 
Vienne.  Troisième  époque  :  66*  Antigono,  i 
Naples.  67*  L'Amort  ingéniât»,  a  Rome. 
68°  La  Grotta  di  Trofonio,  à  Naple*.  60° Le 
Gare  generw,  ibid.  70*  L'Olimpiade,  ibid, 
71*  Il  Pirro,  ibid.  C'est  dans  cet  opéra  que 
furent  in trodui le*  pour  la  première  fois  les  iu- 

(I)  M  noie  F.lchino  Scbiid  chui.  en  titra  u  cid 
dl  Imtraelit  d.ll.  t'tju»  qui  M  »  [»■»  pu  lur  la 
pinilîou  qv.»  J'il  vas  4*  (M  oa.r.gt-  Al  mit,  K  bio- 
gnpht  «si  pie  t ioci  dus  la  litrts  «  lu  doua  ■  de  dif 


SLLO  435 

traductions  el  finale*  dans  le  genre  sérieux; 
cette  espèce  de  morceau  ne  te  trouvait  aupa- 
ravant que  dans  les  opérât  bouffes.  73*  I  Zin- 
gari  in  fiera,  a  Naple*.  73*  La  Fedra,  ibid. 
74*  Le  vane  Gelotie,  Ibid.  75*  Catone  in 
Vtiea,  tbid.  76*  Nina  o  la  Patxa  d'aman, 
au  petit  théâtre  dn  Belvédère,  résidence 
royale,  près  de  Naple*,  puis  joui  dans  celte 
rflle  avec  l'addition  du  beau  quatuor. 
77*  Giunone  lucina,  pour  le*  relevailles  de 
la  reine  de  Naplea.  Dans  cette  cantate  drama- 
tique, ta  trouve  le  premier  air  arec  chœur 
écrit  sur  les  théâtres  d'Italie.  78*  Zenobia  di 
Palmira,»  Naples.  70"  La  Loeanda  envoyée 
a  Londres,  puis  jouée  a  Naples  sous  le  titre  11 
Fanatico  in  Btrltna,  avec  l'addition  d'un 
quintette.  80*  La  Cu/fiara,  à  Naples  (1). 
81"ZajH*oiinara,ibid.  82=  La  Modiila  rag- 
giratriee,  ibid.  83°  Dafne  ed  Akeo,  cantate 
pour  l'Académie  dei  Cavalitri.  84°  Il  Ritomo 
di  Pertto ,  pour  l'Académie  dei  Amici. 
85*  Slfrida,  a  Naple*.  88°  Elvira,  ibid. 
87°  I  Fiiionari,  ibid.  88*  L'Inganno  feliee. 
ibid.  89°  /  Givoeehi  d'Jgrigente,  à  Venise. 
90*  La  Bidone,  a  Naple*.  91*  L'Andro- 
macea,  Ibid.  93°  La  Contadina  di  ipirito, 
ibid.  93*  Proeerpine,  a  Paris,  en  1805.  94°  I 
Pitiagorici,  a  Naples. 

Musique  d'Igiih  :  95°  La  Patsione  di 
Getù  Critlo,  oratorio,  a  Varsovie,  1784. 
06°  Pas  tu  rali  per  il  S.  Natale,  a  eanto  e 
coro.  L'offertoire  de  celte  messe  pastorale  a 
une  partie  de  cornemuse  obligée.  07°  Messe  de 
Requiem  à  deux  chœurs  el  deux  orchestres, 
pour  les  funérailles  du  prince  royal  de  Na- 
ples, D.  Gennaro.  08°  Trois  messes  solennelles 
i  deux  chœurs  el  deux  orchestres,  dont  une 
pour  le  couronnement  de  l'empereur  Napo- 
léon. 99°  Environ  trente  messes  i  quatre  voix 
et  orchestre,  pour  les  principales  églises  de 
Naples  et  pour  les  chapelles  de*  rois  de  Naple* 
et  da  Napoléon  ;  compositions  médiocres  dont 
le  style  n'est  pas  religieux.  09°  (bii)  Quatre 
Credo  à  quatre  voix  et  orchestre,  100*  Due 
messe  de  Requiem  i  quatre  voix  et  orchestre, 
qui  fut  exécutée  pour  les  obsèques  de  l'auteur, 
le  7  juin  1816.  101*  Te  Dtwm  a  deux  chœurs 
et  deux  orchestres,  pour  le  tacre  de  Napoléon. 
103°  Te  Dtum  a  quatre  voix  el  orchestre  pour 
le  retour  du  roi  et  de  1a  reine  de  Naples. 

(I)  Ceisnirigi  B'uipat  BtMlor.ii*  purleitnu  Fol- 
cbini  Schiul,  q.i  TniMBbl.bltn.tiii  l'i  confunriu  ■>« 
ta  Aftault  niginmn  .-  i'iu  tu  cflel  It  m*mt  lajK, 
Mil  tniu)  de  deux  BHitm  dïutrtnit.    Il  y  i  dins  11 


«6 


PAISIELLO  —  PAIX 


103°  Deux  messe*  a  cinq  volt.  104*  Deux 
DixUk  cinq  yvii, alla  PaltHrina.  105°  Quatre 
i)rzi(  a  qualre  voix  el  orchestre. 105V>i*)Trnia 
Magnificat ,  a  quatre  voix  et  orchestre. 
106°  Environ  quarante  motets  arec  orchestre 
pour  les  chapelle!  ravales  de  Naplet  et  de 
Paris.  107*  Mtterere  i  cinq  to(ï,  avec  accom- 
pagnement de  violoncelle  et  de  viole  oblige». 
107"  {bit)  Troil  Tarttum  trço.  On  a  publié 
des  compositions  religieuse*  de  Paisiello  ; 
108°  Kyrie  et  Gloria  &  quatre  voii  et  or- 
chestre; Puis,  Beaucé.  100°  Judicabit,  pour 
voix  de  basse,  chœur  et  orchestre;  ibid. 
110°  Chrittut  factut  tel,  i  voix  seule,  chœur 
et  orchestre;  ibid.  111*  Paitoralijam eon- 
centut,  Idem,  ibid.  113* /M leete  amice,  vide 
prodigium,  motel  à  toix  seule,  chœur  de 
trois  voix  et  orchestre;  ibid.  115*  Miterere, 
Cor  mttndum,  libéra  me,  i  voix  seule, 
chœur  et  orchestre;  ibid.  Paisiello  a  ajoute 
des  instruments  à  vent  au  Stabat  Mater  de 
Pergolèse.  La  partition  ainsi  arrangée  se 
trouve  dans  les  bibliothèques  de  l'Institut  el 
do  Conservatoire,  I  Paria. 

HOtlÇUI    1BITKDBMT1LX  !     114*    DOUIC  qUI- 

tuor*  pour  deux  violons,  alto  et  clavecin, 
composés  pour  l'archiduchesse  Béa  tri x  d'Esté, 
épouse  de  Ferdinand  d'Autriche,  gouverneur 
de  Milan.  Il  5°  Six  quatuors  pour  deux  violons, 
alto  el  basse;  Paris,  Sieber;  OITenbach,  An- 
dré. 116*  Deux  volumes  de  sonates,  caprices 
el  pièces  diverse*  de  clavecin,  composées  pour 
la  grande-dnehesse  de  Russie,  Marie  Ferte- 
rowna.  117°  Six  concertos  de  piano,  composés 
pour  l'infante  de  Parme,  reine  d'Espagne. 
118*  Marche  funèbre  en  mémoire  du  général 
Boche,  qui  a  obtenu  le  prix  proposé  par  le 
général  Bonaparte.  118"  (bit)  Douze  sym- 
phonies concertées  pour  l'orchestre,  compo- 
sées pour  l'empereur  Josepb  II.  118*  (ter)  So- 
nate et  concerto  pour  ta  harpe  composé»  pour 
ta  grande -duchesse,  femme  de  Paul  I". 
110°  Recueil  de  basses  chiffrées  ou  parti' 
menti,  pour  l'étude  de  l'accompagnement.  On 
connaît  aussi  sous  le  nom  de  Palsiello  trois 
cantates  a  voix  seule,  avec  accompagnement 
de  piano,  des  nocturnes  a  deux  voix,  des  ean- 
lonellei  et  d'autres  petites  pièces  de  chant. 
Le*  partitions  de  Nina,  Il  As  Teodoro,  la 
Serva  padrona,  la  Molinara,  le  Sorbier  de 
Séville,  le  Marquit  de  Tulipano,  et  Proier- 
pine  ont  été  gravées  à  Pari*,  à  Hambourg  et  a 
Bonn.  On  a  aussi  publié  une  multitude  d'air*, 
duos,  trio*  et  quatuor*  extraits  des  opéras  de 
Paisiello. 

On  a  sur  Paisiello  le*  notices  biographique* 


dont  voici  le*  titre*  :  1*  Arnold  (Ignace-Fer- 
dinand), Giov.  Paitiello,  teine  Kurte  Bio- 
graphie und  rtthetiiehe  DartttUung  teine 
JFerke;  Erfurt,  1810,  ln-8*.  9*  Gagliardo, 
Onori  funebri  renduti  alla  mtmoria  di 
Ciou.  Paitiello  i  Kapte*,  1816,  lo-4*.  S*  U- 
sueur  (François-Joseph},  Notice  tur  h  cé- 
lèbre compotiteur  Paisiello;  Pari*,  1816, 
in-8*.  4*  Notice  kittorique  tur  la  vit  et  lu 
ouvrage*  de  Paitiello,  par  Quatremère  de 
Quiney,  tecritaire  perpétuel  de  l' Académie 
royale  det  beaux-arti  del'fnttilut,  lue  à  la 
séance  publique  du  4  octobre  1817;  Paris, 
Flrmiu  Dldot,  1817,  ln-4*  de  quarante-six 
pages.  5°  Scbliil  (le  comte  Fokblno),  Delta 
vita  e  degti  ttudi  di  Giov.  Paitiello,  ragio- 
namento,-  Milano,  1853,  gr.  ln-8*  de  cent 
treize  pages,  avec  le  portrait  lithographie.  On 
peut  consulter  àtutl  la  notice  sur  ce  naître 
par  A.  Mastaretla  da  Cerreto,  dans  le  volume 
des  maître*  de  chapelle  et  des  ebanteurs  na- 
politains de  la  Siografiadegli nornini  illuitri 
delregnodl  Napoli;  Maples,  1810,  in-*>,  et 
celle  du  marquis  de  Villarosj,  dans  ses  Mt- 
morie  de*  compotitori  di  mutica  del  rtffno  di 
Napoli fîfaples,  1840, gr.  in-8«,  pp.  121-153. 
Un  très-beau  portrait  de  Paisiello  a  été  gravé 
par  Brisson  d'après  le  tableau  de  madame  Le- 
brun, in-folio;  le  même  a  été  gravé  par 
Viocenw  Aloja,  gr.  in-folio  ;  il  j  en  a  d'au- 
tres gravé*  par  Horgbem,  ln-4*,  el  par  BoIIin- 
ger, in-8*. 

PAITA  (Je»»),  célèbre  ténor  Italien,  bril- 
lait a  Venise  en  1736.  Son  talent  consistait 
principalement  dan*  l'exécution  parfaite  de 
l'adagio.  Plus  lard,  il  établit,  a  Gènes,  une 
école  où  se  sont  formé»  de  bons  chanteurs. 

PAITA  (Dom  HtLionofti  DE),  moine  por- 
tugais, de  l'ordre  de  Saint -Augustin,  fut  no 
•avant théologien  qui  vécut  dan*  la  première 
moitié  du  seizième  siècle,  et  qui  fit  Imprimer 
i  Golmbre,  en  153Î,  un  lexique  grec  et  hé- 
braïque. Il  était  aussi  musicien  fort  Instruit, 
et  laissa  en  manuscrit,  dan*  la  bibliothèque 
de  son  couvent,  de*  messes ,  motet*  et  ma- 
gnificat a  plusieurs  voix,  de  ta  couipo*!- 
tion.  Ii  mourut  i  Colmbre,  le  30  décembre 
18», 

PAIX  (Jacques),  organise  distingué,  na- 
quit a  Augsbourg  en  1550,  ainsi  que  le 
prouve  son  portrait  gravé  sur  bois  et  publié 
en  1583,  avec  l'indication  de  l'âge  de  Ireole- 
troit  ans.  Il  était  fil*  de  Pierre  Paix,  organiste 
de  l'église  Sainte-Anne,  a  Augtbourg,  qui 
mourut  en  1557,  el  neveu  d'Égide  Paix,  dont 
il  a  rapporté  un  morceau  dan*  sa  collection 


PAIX  -  PALAZZESI 


■127 


de  pièces  d'orgue.  Nommé  organiste  a  Lauin-. 
gen,  Il  y  déploya  une  Mit  activité  dans  l'es- 
pace de  «il  an>,  par  tel  publications;  mais 
aucun  ouvrage  de  loi  n'ayant  paru  postérieu- 
rement a  l'année  1590,  quoiqu'il  ne  rai  alors 
âgé  que  de  quarante  au,  11  est  vraisemblable 
qu'il  ne  vécut  pa*  longtemps  après  celte 
époque.  Les  productions  de  Jacques  Pai» 
•Ont  le*  suivantes  :  1°  Ein  tchœn  nitti  urtd 
gebraucMi'ch  Orgel-Tabulatvr-Buch ,  da- 
rinnen  ttlUh  der  berùhmten  Componitten, 
bette  Motetttn,  mit  13,  S,  7,  6,  5,  und  4 
Stimmtn  autltrleien,  etc.  (Livre  de  belle  ( 
utile  tablature  pour  l'orgue,  dans  lequel  se 
trouvent  quelques-uns  des  meilleurs  motels 
des  plut  célèbres  compositeurs  à  19,  8,  7,  6, 
5  et  4  parties,  pour  les  fêle*  principales  de 
l'année,  ainsi  que  le*  plu*  belles  chansons, 
des  pauamilt*  et  danses  ornées  et  variées 
avec  soin,  pour  l'usage  habituel  des  ama- 
teurs), Lauingen,  1583;  imprimé  par  Léo- 
nard Reinmïchel,  cinquante' huit  feuille* 
iD-fnl.  Celte  intéressante  collection  renferme 
soixante  et  dix  morceaux  choisis  dans  les 
oeuvres  de  Roland  de  Lassus,  de  Palestrina,  de 
Jacques  Paix  lui-même,  de  Senti,  de  Cre- 
quillon,  d'Uten  thaler,  d'Egide  Paix,  de  Eiccio, 
d'Alexandre  Striglo,  de  Clément  Jannequln, 
de  Clément  de  Bourges  ;  le  tout  arrangé  dans 
le ttfle  orné  (colorafvs)  de  l'époque,  et  noté  en 
tablature  allemande.  2"  SeltCtX,  artificimie  et 
élégante*  fugu*  dutirum,  trlum,  quatuor  tt 
plurimum  voeum,  partira  ex  veteribvi  el 
récent l'oribu*  mujieii  collecte,  partim  corn- 
poiit*  a  Jacoba  Paix,  Juguttano,  orga- 
nieo  Lauingo.no,  Lauingaj,  1S87,  io-4".  Les 
auteurs  dont  faix  a  arrangé  les  morceaux 
pour  l'orgue,  dans  ce  recueil,  sont  Josquin 
Deprè*,  Pierre  de  Larue,  Grégoire  Meyer, 
Antoine  Bruine],  Jacques  Obrecbt,  Senfl, 
Okeghem,  Louis  nasser  et  Roland  de  Lassus; 
le  reste  est  de  la  composition  de  Paix. 
3*  Mina  parodia  (ad  imitalionem  modull) 
Mutetm  :  Domine  da  nobla,  Thomx  Crequil- 
lonit,  lenit  voeibui,  Lauingen,  1587,  in-4*. 
4*  Miua  ad  imitationtm  Motett*  :  in  lllo 
tempore  Johann.  Montants  Quatuor  voeum. 
Lauingen  per  Leonardum  Rheinmichaelium, 
1584  in-4"  obi.  3*  Theiaurui  motetlarum. . . . 
ntuerleiner  iwei  und  taantig  (lie)  Berrli- 
Cher  Motetttn,  etc.,  Strasbourg,  Bernard 
Jobin,  1580,  lu-fol.  8*  Misix  artificiout  t 
tkgantts  fugm  S,  5,  4  et  plurium  voeum 
Lauingen,  1500,  in-4°.  On  a  aussi  de  Jacquet 
Paix  un  petit  traité  de  musique  intitulé  : 
Aurser  Btrieht  ou*  Coite*  Wort  uni  6e- 


tncArftn  liirchen- Historien  von  dtr  Mvtik, 
dot*  dieielbe  fleiifig  in  de»  JEÏreAen,  Schulen 
und  ffauien  gttritbtn ,  ttnd  eteig  $oll  er- 
hatien  werden  (Instruction  ou  notion  abrégée 
de  la  parole  de  Dieu  el  des  histoires  ecclé- 
siastiques concernant  la  musique,  pour 
qu'elle  soit  toujours  pratiquée  dam  les  église*, 
les  écoles,  lel  maisons,  et  qu'elle  soit  perpé- 
tuellement conservée); Lauingen,  1589,  in -i". 

PALADIN!  (AHToinE-FaiHçois),  en  fran- 
çais PALADIN,  joueur  de  luth,  tirait  a 
Lyon  vers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il  na- 
quit a  Milan,  comme  on  le  voit  au  titre  de  son 
ouvrage  intitulé  ;  Tabutatvre  d»  lut%  endi- 
vtrttM  lortti,  tomme  chaînant,  (antaititt, 
panant* ,  gaillardei  et  ta  Bataille,  par  Ânl. 
Fr.  Paladin  Milanoyi;  Lyon,  par  Jacquet 
Moderne  (*ans  date),  in-4°  obi.  On  a  aussi 
de  eet  artiste  un  recueil  de  pièce*  pour  ion 
instrument,  intitulé  :  Tabulature  de  luth  où 
sorti  contenu! plusieurs  psalmei  el  chantant 
spirituelle!;  Lyon,  Simon  Gorlier,  1503,  in-4°. 

PALADINI  (Jbik-Paiil),  en  français 
PALADIN,  autre  luthiste  du  telzième  siècle, 
qui  parait  avoir  été  de  la  même  famille  que 
le  précédent  et  fut  peut-être  son  Bis,  a  publié  : 
Tablature  dt  luth  contenant  belle!  ckantone 
et  dantu  avenante»;  Lyon,  in-4",  sans  date 
et  sa  us  nom  d'imprimeur. 

PALADINI  (Josiri),  maître  de  chapelle 
à  Milan,  naquit  dan*  cette  ville,  et  v  vécut 
dam  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  Ses  oratorios  ont  été  exécutés  dans  le* 
églises  de  Milan,  depuis  1738  jusqu'en  1743. 
On  ne  connaît  aujourd'hui  de  *e*  ouvrage* 
que  :  Il  Santa  Paolo  in  Rama,  oratorio  en 
deux  parties,  et  //  Santo  SebaMano,  idem. 

PALAVICINO  (BiboIt).  foyer  PAL- 
LAVICINO. 

PALAZZESI  (Sinittl),  cantatrice  dis- 
tinguée, est  née  i  Sialgaglla,  le  3  mars  1811. 
Pierre  Romani,  de  Florence,  lui  donna  le* 
premières  leçons  de  chant;  puis  elle  acheva 
son  éducation  vocale  a  Naples.  A  peine  âgée 
de  dix-huit  ani,  elle  monta  sur  la  scène,  en 

1837,  et  débuta  avec  succès.  Applaudie  à 
Naples,  a  Milan,  a  Florence,  el  dans  d'autre* 
grandes  villes  d'Italie,  elle  fut  engagée,  en 

1838,  par  Mortacchi  pour  le  théâtre  de  Dresde, 
oti  elle  a  brillé  jusqu'en  1833.  Depuis  ce 
temps,  elle  est  retournée  en  Italie  et  a  chanté 
avec  succès  i  Milan  et  dans  quelques  villes  de 
moindre  importance,  puis  elle  a  parcouru 
l'Allemagne  et  l'est  fait  applaudir  à  Weimar, 
Brnmwick,  Hanovre,  Altenbonrg,  Coliourg, 
Munich,  Lelpsick,  Hambourg  et   Francfort. 


428 


PALAZZESI  -  PALESTR1NA 


Appelée  au  théâtre  de  Madrid,  en  1855,  elle  j 
brilla  dan*  Semiramidn,  l'Eiult  di  Roma  et 
Il  Norma.  Le»  événement»  de  la  guerre 
civile  et  le  choléra  l'obligèrent  a  l'éloigner 
de  celle  Tille  pour  aller  1  Valence,  où  elle 
iponsa  le  compoiileur  Siiinelli ,  ancien  élire 
dn  Coniertatoire  de  Milan.  De  retour  eu 
Italie,  eu  1836,  elle  chanta  avec  succès  au 
théâtre  Carlo -Felia,  de Gènes;  puis  elle  fut 
engagée  au  IhéJtre  de  la  Pergola,  a  Flo- 
rence ;  mail  une  sérieuse  indisposition  ne  lui 
permit  pas  d'achever  la  talion.  Depuis  Ion, 
elle  a  chanté  a  Parme,  Padoue,  Turin,  Naplei 
et  Païenne  :  elle  le  trouvait  dans  celle  der- 
nière ville,  en  1841.  Rappelée  en  Eipagne 
pour  chanter  au  théâtre  de  Barcelone ,  elle 
mourut  dans  celle  ville  à  la  lin  du  mois  de 
juin  1849. 

PALAZOTTI  (Jouta),  surnommé  TA- 
GLIATIA,  prêtre  sicilien,  docteur  en  théo- 
logie et  archidiacre  a  Celai ù,  vécut  vert  le 
milieu  du  dix-septième  siècle.  Mongitori  dit 
(Bibl.  Sicul.,  p.  595)  que  eet  ecclésiastique 
était  bon  musicien,  et  qu'il  *  fait  imprimer 
neur  recueili  de  ici  compositions,  dont  il  ne 
cite  que  celui  qui  a  pour  litre  :  Madrigali 
concertait  a  3  voci,  op.  9;  Naple»,  1639. 

PALESTRINA  (jus  PIERLUIGI, 
surnommé  DE),  parce  qu'il  était  né  danl 
la  petite  ville  de  ce  nom,  dans  la  cam- 
pagne de  Rome,  fut  le  plut  grand  musicien 
de  ton  tempt ,  et  sera  toujours  considéré 
comme  un  des  plut  illustres  parmi  ceux 
dont  l'histoire  de  l'art  a  conservé  les  noms. 
Malgré  ses  tilrcsàl'admiraliou  de  la  postérité, 
le  nom  de  la  famille,  la  lilualion  de  tu  pa- 
rents, la  date  de  ta  naissance,  et  même  celle 
de  ta  morl,  sont  autant  de  sujets  de  doute  et 
de  discussion.  L'abbé  Bai  ni,  directeur  de  la 
chapelle  pontificale,  a  fait,  quanti  ce  qui  con- 
cerne la  vie  el  lei  ouvrage!  de  ce  grand 
homme,  de  savantes  el  laborieuses  recher- 
ches; néanmoins,  trente  annéci  employées  a 
ce  travail  ne  l'ont  pat  toujours  conduit  i  dé- 
couvrir l'incontestable  vérité,  et  lui-même 
s'est  vu  réduit  a  rapporter  touvent  det  tradi- 
tions contradictoires,  a  les  discuter  el  1  lait- 
ier indécises  det  questions  depult  longtemps 
débattues.  Ce  qui  résulte  de  plut  vraisem- 
blable det  élucubratlontde  Balai,  c'ettque  les 
parents  de  Pierluigl  étaient  pauvret,  qu'il 
mourut  le  3  février  1391,  a  l'âge  de  soixante 
et  ilii  ans  (1),  et  conseil nemoient  qu'il  naquit 


(I)  Bsini 


«ta  de  et  fiii  et  l'taltrt . 
rediarunite  Picrlnla,;,  a 


dam  l'été  ou  a  l'automne  de  1594.  Il  y  a  lieu 
de  croire  qu'il  fil  ses  premières  éludes  litté- 
raire! et  muticalet  en  qualité  d'enfant  de 
chœur.  An  dire  de  l'annaliste  Petrlni,  il  ar- 
riva a  Rome,  en  1540,  pour  j  continuer  de 
s'instruire  dans  cet  art.  A  Celle  époque,  les 
meilleurs  musiciens  det  principales  chapelles 
de  l'Italie  étaient  étrangers,  c'eat-a-dire  Fr au 
cait,  Belges  ou  Espagnols.  La  première  école 
régulière  de  musique  institués  a  Rome  par 
Goudimel  {voyts  ce  nom)  eul  pour  disciples 
dans  le  même  tempt  Jean  Aoimuccia,  Etienne 
Bellioi,  turnommé  il  Fornarino,  Alexandre 
Nerto  {dt.Ua  viola),  en  enfin  Pierluigi  de  Pa- 
ies tri  na,  le  pi  ni  célèbre  de  tout  cet  lavants 
compositeurs.  Au' mois  de  septembre  1551, 
sous  le  pontificat  de  Jules  III,  il  fui  élu  maître 
de*  cnfanli  de  chœur  de  la  chapelle  Giulia, 
a  l'âge  de  vingl-tept  ans.  Malt  par  un  décret 
spécial  du  chapitre  qui  lui  conféra  celle  dignité, 
il  fut  le  premier  de  ceux  qui  en  avaient 
été  revêtus  a  qui  le  titre  de  maître  de  cha- 
pelle fût  donné.  Pierluigi  de  Palet  trio*  occupa 
celle  place  jusqu'au  15  janvier  1555.  En  1554, 
il  publia  le  premier  recueil  de  ses  composi- 
tions, où  l'on  trouve  quatre  messes  à  quatre  voix 
el  une  a  cinq.  Encore  toumit  a  l'influence  de 
l'école  où  il  s'était  formé,  Paleslrina  avait  écrit 
cet  messe»  dam  letlvle  de  tes  prédécesseur», 
mais  en  7  introduisant  une  rare  perfection  de 
facture;  car  tout  ce  rapport,  la  première,  qui 
est  écrite  tout  entière  sur  le  chant  de  l'a  u  lien  ne 
Eeet  tattrdoi  magnat,  et!  un  chef-d'œuvre  ; 
mait  dans  celte  même  mette  et  dant  la  der- 
nière (Ad  canam  Jgni  prov(df),  il  a  mulli- 
pliélet  recherche»  puériles  de  proportion!  de 
notation,  dont  les  anciens  maîtres  des  école* 
française  et  flamande  faisaient  uu  monstrueux 
■but,  depuis  la  fin  du  quatorzième  siècle 
et  le  commencement  du  quinzième.  Le  pape 
Jules  III,  àqui  Pierluigi  Paleslrina  avait  dédi<î 
ce  premier  livre  de  tet  mettet,  le  récoin  pensa 
eu  le  faisant  entrer  parmi  let  chantres  de  ta 
chapelle  pontificale,  saut  examen  et  contraire- 
ment aux  règlement!  de  cette  chapelle,  dont  il 
avait  lui-même  ordonné  la  ilricle  exécution 
par  on  précédent  décret.  Le  talent  supérieur 
qui  le  manifestait  dans  ce  premier  ouvrage 
parut  au  souverain  pontife  un  motif  suffisant 
pour  une  exception  :  ta  volonté  fui  lignifiée 
an  collège  det  chape!  ai  os-chantres  de  la  cha- 

d«  cet  ami*  pulhuM  :  Juihi  PttnUyiui  fmitr 
•nu  M»m«yMU»  [m  vira  m  mhoi  Dii  lurfiiu  <tm- 

■Mfa  tua  ,  i,lU  oftrt  di  (moi.  Pitrl ISJi  ifs  Patiin-.u. 
1.  I,  p  14.) 


pelle,  le  15  janvier  1SBB;  mais  le  pauvre 
Pierluigi  avait  plus  de  génie  que  de  voix,  et 
cette  circonstance  lui  suscita  de*  tracasseries 
parmi  les  autres  chantres,  qui  De  l'admirent 
que  comme  contraint»,  et  qui  ne  lui  donnèrent 
que  de  mauvaise  grâce  l'accolade  d'usage  (1). 
Malheureusement  pour  le  grand  musicien,  il 
fut  bientôt  privé  de  la  baule  protection  qui  le 
soutenait  contre  la  malveillance  de  ses 
lègues,  car  Jules  III  mourut  le  33  mari  1656, 
c'est-à-dire  environ  cinq  semaines  après  l'en- 
trée de  l'artiste  dans  la  chapelle  :  «on  succes- 
seur, le  pape  Marcel  II,  par  une  circonstance 
qui  sera  rapportée  plus  loin,  lui  aurait  accordé 
vraisemblablement  un  nouvel  appui,  s'il 
vécu;  mais  il  n'occupa  la  siège  apostolique  que 
vingt-trois  jours,  et  sa  mort  fut  pour  le 
vant  compositeur  le  précurseur  du  pins  vif 
chagrin  qui  ait  affligé  son  existence,  d'ailleurs 
peu  fortunée. 

Pierlnigi  de  Palestrlna  s'était  marié  jeune  : 
Lucrèce,  sa  femme,  le  rendit  en  peu  de  temps 
père  de  quatre  Dis.  Les  trois  premiers,  Ange, 
Rodolphe  et  Sjlla,  qui  moururent  dans  l'ado- 
lescence, semblaient  destinés  i  marcher  sur 
les  traces  de  leur  père,  si  l'on  en  juge  par  le* 
motels  de  leur  composition  que  Plerlulgi  a  in- 
férés dans  le  second  livre  des  siens.  Hygic,  le 
quatrième,  a  été  l'éditeur  des  deux  derniers 
livres  de  messe*  de  leur  père.  Apre*  la  mort  dn 
pape  Marcel,  son  successeur,  Jean-Pierre  Ca- 
raffa,  qui  gouverna  l'Église  sous  le  nom  de 
Paul  IV,  prit  la  résolution  d'opérer  une  ré- 
forme dans  le  clergé  de  la  cour  de  Borne,  et 
son  attention  se  porta  d'abord  sur  sa  chapelle 
pontificale,  oh  se  trouvaient  plusieurs  chantres 
mariés,  nonobstant  le  règlement  qui  exigeait 
qu'ils  fussent  tons  ecclésiastiques.  Ces  chantres 
étaient  Léonard  Barré,  Dominique  Ferraboteo 
et  P  i  erlu  1  g  i  de  Pa  1  es  t  ri  n  a .  De  p  ui  s  so  n  ad  m  i  s  si  on 
forcée,  celui-ci  avait  trouvé  pende  sympathie 
parmi  ses  collègues;  cependant,  lorsque  le 
pape  ordonna  qu'il  fut  eipnlsé  de  la  chapelle 
avec  les  deux  antres,  le  collège  des  chantre* 
prit  sa  défense  en  faveur  de  ceux-ci,  et  repré- 
senta qu'ils  avaient  abandonné  des  postes 
avantageux,  et  qu'ils  avalent  été  nommés 
pour  toute  la  durée  de  leur  vie.  Malgré  ces 
humbles  remontrances,  l'inflexible  Paul  IV 

(I)  On  iron.t,  io  j«aretl  nunimH  ds  !i  ehapallo 
panliSiiIt,  li  pTMnéenhlIé'iM  hyttage  laliim: 

«*«  *mii  d,  Pulmrjiu,  it  mndtn  SS.  D. 


TRINA  430 

ne  persista  pas  moins  i  vouloir  que  les 
chantres  mariés  sortissent  de  la  chapelle,  et 
rendit  i  ce  sujet  un  décret  où  sa  volonté  est 
exprimée  en  termes  durs  et  humiliants,  s  La 
»  présence  des  trois  chantres  mariés  dans  le 

•  collège  (dit  le  décret)  est  un  grand  sujet  de 
■  blime  et  de  scandale;  ils  ne  sont  point  pro- 

•  ures  à  chanter  l'office,  à  cause  de  la  faiblesse 
<  de  leur  voix  ;  nous  les  cassons,  chassons  et 

•  éliminons  dn  nombre  de  nos  chapelains- 
«  chantres.  ■  Le  senl  adoucissement  qui  fut 
fait  au  sort  des  trois  musiciens  éliminés  fut 
nne  pension  desiiécuspar  mois.  Accablé  par 
ce  malheur,  Paleslrina  tomba  malade.  Dans 
cette  circonstance,  ses  anciens  collègues  vin- 
rent le  visiter,  abjurèrent  la  bains  qu'ils  lui 
avaient  montrée  jusqu'alors,  et  devinrent  ses 
plus  zélés  admirateurs.  Un  si  grand  artiste  ne 
pouvait  rester  longtemps  sans  emploi  dans  une 
ville  qui  renfermait  plusieurs  grandes  églises 
ou  la  musique  était  florissante  :  on  lui  offrit 
la  place  de  maître  de  chapelle  de  Saint-Jean 
deLateran,  en  remplacement  deLuppachino, 
et  H  prit  possession  de  ses  fonctions  dans  cette 
basilique,  le  1" octobre  1555,  deux moisaprès 
son  expulsion  de  la  chapelle  pontificale.  A 
celteoccasion,  une  difficulté  sepréienla  pour  la 
pension  qu'il  recevaitde  cette  chapelle,  et  qui, 
suivant  le  règlement,  devait  cesser  du  Jour 
où  le  pensionné  acceptait  un  nouvel  emploi; 
cependant  le  chapitre  décida  que  la  pension 
continuerait  d'être  payée,  et  le  pape  lui-même 
confirma  cette  décision.  Pierlulgi  de  Pales- 
lrina occupa  son  emploi  de  maître  de  chapelle 
a  Saint-Jean  de  Lateran  pendant  environ  cinq 
années,  et  composa  dans  ce  temps  quelques- 
uns  de  ses  plus  beaux  ouvrages,  parmi  les- 
quels on  remarque  ses  admirables  Jmproptrii 
de  l'office  de  la  semaine  sainte.  La  modicité 
du  traitement  qui  lui  était  alloué  pour  ses 
fonctions  dans  cette  place  le  décida  a  accepter 
celle  de  maître  de  chapelle  de  Sainte-Marie 
Majeure,  dont  il  prit  possession  le  1"  mars 
1801  et  qu'il  conservaJusqn'auZl  mars  1571. 
Ces  dix  années  furent  les  pins  brillantes  de  la 
vie  du  grand  arttsle. 

La  réputation  de  Palestrlna  s'était  rapide- 
ment étendue  depuis  la  publication  de  son  pre- 
mier livre  de  meste*  ;  un  effort  de  son  génie 
la  consolida  pour  toujours,  lorsque  l'autorité 
ecclésiastique  eut  pris  la  résolution  de  faire 
dans  la  musique  d'église  une  réforme  devenue 
idispensable.  Il  est  nécessaire  de  dire  Ici 
quelque*  mots  des  abus  qui  avaient  fait  naître 
la  pensée  de  cette  réforme.  L'usage  de  com- 
poser des  messes  entières  et  de*  motets  sur  le 


4Ï0 


PALESTRINA 


chant  d'une  antienne  ou  iiir  la  mélodie  d'une 
cbanson  profane  s'était  introduit  dans  la  mu- 
tique  d'église  dèt  le  treizième  siècle,  ainsi 
qu'on  peut  le  voir  dani  les  motels  a  trois  voix 
du  trouvère  Adam  de  1»  Hait  («oye*  ce  nom). 
Cet  uiage  était  d'autant  plu  ridicule,  que 
pendant  que  Iroii  ou  quatre  voii  chantaient 
en  contrepoint  fugué  Kyrie  Eleyion,  ou  Glo- 
ria in  txctUit,  ou  Credo,  la  partie  qui  chan- 
tait la  mélodie  disait  ou  lei  paroles  de  l'an- 
tienne, ou  même  celle*  de  la  chanson  italienne 
ou  française,  quelquefois  lascives  et grossières. 
Lei  musiciens  français  et  belge»  t'étaient  paa- 
tionné*  pour  ce  genre  de  composition,  n'en 
avaient  point  connu  d'autre  pendant  près  de 
4eui  siècles,  et  en  avaient  Introduit  le  goût 
jusque  dans  la  chapelle  pontificale,  pendant 
que  le  siège  du  gouvernement  de  l'Église  était 
à  Avignon.  A  l'époque  de  la  translation  de  ce 
gouvernement  s  Rome,  let  chantres  français, 
gallo-belget  et  espagnols  suivirent  dans  cette 
ville  ta  cour  papale,  et  préparèrent  les  Italiens 
i  marcher  sur  leurs  traces.  Les  premières 
écoles  de  musique  de  l'Italie  furent  instituées 
par  de*  musiciens  étranger*,  qui  inculquèrent 
leurs  principe*  à  leurs  élèves.  On  ne  doit  donc 
pas  être  étonné  de  ce  que  ceui-cl  se  soient 
livrés  d'abord  a  l'imitation  du  tlyle  de  leurs 
maîtres.  Certaines  mélodies  vulgaire*  avaient 
acquit  tant  de  célébrité,  qu'il  semblait  qu'un 
compositeur  de  quelque  renommée  ne  pouvait 
se  dispenser  de  les  prendre  pour  thèmes  d'une 
messe  ou  d'un  motel  :  c'est  ainsi  que  plus  de 

la  fameuse  chanson  de  l'Homme  armé.  Pa- 
lestrin*  lui-même  ne  s'était  pas  si  bien  af- 
franchi des  préjugé*  d'école  où  il  avait  été 
élevé,  qu'il  n'ait  écrit  aussi  une  messe  a  cinq 
voix  {la  cinquième  du  troisième  livre)  sur  celte 
même  ebatuon,  et  qu'il  n'y  ait  jet*  a  profusion 
les  recherches  les  plus  ardues  de  proportion* 
de  notation.  Celle  messe,  véritable  énigme 
musicale,  a  donné  la  torture  i  bien  des  musi- 
cieitsdu  seizième  siècle,  et  a  rendu  nécessaires 
île  longs  commentaires  que  Zaeconi,  dan*  sa 
Profita  di  Jfusica,  et  Céroae,  dans  le  ving- 
tième livre  de  son  Mtlopto,  ont  donnés  pour 
eo  espliquer  le  système.  Celle  messe  n'a  été 
publiée  qu'en  1570;  toutefois  il  est  vraisem- 
blable qu'elle  avait  été  écrile  longtemps  au- 
paravant; car  après  avoir  travaillé  dès  156S 
a  la  réforme  de  l'abus  monstrueux  de  cet  in- 
convenante* subtilités,  et  avoir  donné,  dan* 
d'autres  ouvrages,  le  modèle  d'une  perfection 
désespérante,  à  l'égard  du  style  ecclésiastique, 
on  ne  peut  croire  que  Palestrina  *oil  retombé 


sept  ans  après  dan*  d'ancienne*  erreurs.  Quoi 
qu'il  en  toit,  il  ut  certain  que  l'indécente  et 
ridicule  conception  du  mélange  du  profane  et 
du  sacré  dan*  la  musique  d'église,  fut  l'objet 
de*  censures  du  concile  de  (lie  (1),  puis  de 
celui  de  Trente  (3).  Le*  sessions  do  celui-ci 
ayant  été  close*  au  mol*  de  décembre  IMS, 
le  pape  Pie  IV  nomma,  pour  exécuter  le*  dé- 
crets de  cette  assemblée,  les  cardinaux  Vile- 
loul  et  Borrotnee,  qui  s'adjoignirent,  pour  ce 
qui  concernait  la  musique,  nue  commission  de 
buit  membres,  choisit  en  grande  partie  parmi 
let  chapelains-chantre* de  la  chapelle  pontifi- 
cale. Dés  la  première  réunion  de  cette  com- 
mission, il  Tut  décidé  >1*  qu'on  ne  chanterait 
plus  a  l'avenir  te*  messe*  et  motets  où  des  pa- 
roles différentes  étaient  mêlées ;  9*  que  les 
mette*  composées  sur  des  thème*  de  chantotu 
profanes  seraient  bannies  a  jamais.  Rn  France, 
où  let  décrets  du  concile  de  Trente  n'ont  Ja- 
mais été  reçus,  let  musiciens  continuèrent 
encore  pendant  plus  de  vingt  au  à  suivre 
l'ancien  usage  dan*  leur  musique  d'église; 
mais  en  Italie,  et  surtout  à  Rome,  le*  déci- 
sions dont  il  vient  d'être  parlé  furent  immé- 
diatement exécutées.  Cependant,  à  l'exception 
del  mettes  des  anciens  compositeurs  appe- 
lées fine  nomi'ne,  parce  que  les  auteurs  en 
avaient  Imaginé  les  thèmes,  il  n'existait  pas 
de  modèles  pour  la  réforme  qu'on  voulait  opé- 
rer. Ces  messes  tint  notnirte  étaient  d'ailleurs 
surchargées  de  toute*  les  puériles  recherche* 
de  contrepoints  conditionnel*  qui  ne  permet- 
taient pat  de  saisir  le  sens  des  texlet  sacrés. 
Les  cardinaux  choisit  par  le  pape  pour  l'exé- 
cution des  décrets  du  concile,  insistaient  par- 
ticulièrement sur  la  nécessité  de  rendre  ces 
textes  intelligibles  dans  l'audition  de  la  mu- 
sique; il*  citaient  comme  des  modèle*  i 
suivre  le  Te  Dcum  de  Constant  Festa,  et  sur- 
tout les  Improptrii  composés  par  Palestrina  ; 
mal*  les  chantres  de  la  chapelle  pontificale 
répondaient  que  ces  morceauxde  peu  d'étendue 
ne  décidaient  pas  la  question  pour  de*  meuet, 
d'où  l'on  ne  pouvait  bannir  le  contrepoint  fu- 
gué ni  let  canon*.  La  discussion  ne  fut  terra  I- 
uéeque  par  une  résolution  bien  honorable  p< 


(i)4faflw<ft 


Pierluigi  de  Palestrin»,  et  qui  prouve  que  la 
supériorité  de  son  talent  était  des  lors  placée 
au-dessus  de  tonte  contestation,  car  il  fui  dé- 
cidé qu'on  inviterait  ce  maître  à  composer  une 
mette  qui  pût  concilier  la  majesté  du  ser- 
vice divin  et  les  exigences  de  l'art,  «filet 
qu'elle*  étaient  conçue*  à  cette  époque.  S'il 
atteignait  le  but  proposé,  la  musique  devait 
être  conservée  1  l'Église;  dan*  le  cas  con- 
traire, il  devait  être  prit  une  résolution  qui 
aurait  vraisemblablement  ramené  tonte  la 
musique  religieuse  au  simple  faux-bourdon. 
Falestrina  ne  fut  point  effrayé  de  la  responsa- 
bilité impotée  a  son  génie  :  ému  d'un  saint 
enthousiasme,  il  composa  trois  mesles  1  six 
voix  qui  furent  entendues  chei  le  cardinal 
Vitelozzi  ;  let  deux  premières  furent  trouvées 
belles,  mais  la  troisième  excita  la  plut  vive 
admiration,  et  fut  considérée  comme  une  des 
plus  belles  Inspirations  de  l'esprit  humain. 
Dès  lors  il  fut  décidé  que  la  musique  serait 
conservée  dans  la  chapelle  pontificale  et  dans 
les  égliset  du  culte  catholique,  apostolique  et 
romain,  et  que  let  messes  de  Falestrina  de- 
viendraient les  modèles  de  toutes  les  composi- 
tions du  même  genre.  Celle  qni  avait  été  ac- 
cueillie avec  tant  d'enthousiasme  fui  publiée 
par  Pierluigi  dePalestrina,d*nsle  second  livre 
de  ses  messes,  tous  le  titre  de  Meut  du  pape 
Marcel  (Hissa  papEe  Marcelli).  Ce  nom,  im- 
posé par  le  compositeur  a  soo  ouvrage,  a  fait 
imaginer  une  anecdote  rapportée  par  Berardi 
et  par  beaucoup  d'autres  écrivains,  d'après  la- 
quelle on  tuppote  que  Marcel  II  avait  voulu 
bannir  la  mutique  des  églises,  à  cause  de  \et 
défauts,  et  que  Pierluigi  l'avait  prié  de  sus- 
pendre ton  arrêt  jusqu'à  ce  qu'il  lui  eût  fait 
entendre  celle  messe,  dont  le  ebef  de  l'Église 
avait  été  si  satisfait,  qu'il  avait  renoncé  à  son 
projet.  Le  peu  de  Jours  pendant  lesquels  ce 
pape  a  occupé  le  tiége  apostolique  rend  celte 
histoire  peu  vraisemblable  :  d'ailleurs  Bain!  a 
fourni  les  preuves  de  ce  qu'il  rapporte  à 
l'égard  de  l'exécution  du  décret  du  concile  de 
Trente  concernant  la  musique  d'église.  Si 
l'on  admettait  l'anecdote  du  pape  Marcel,  il 
faudrait  supposer  que.  Paletlrina  a  tauvé 
deux  Tois  la  musique  religieuse  de  l'analhème 
dont  on  voulait  la  frapper,  ce  qui  n'est  pas 
admissible.  Le  motif  qui  a  fait  donner  le  nom 
du  pape  Marcel  à  la  messe  dont  il  s'agit  reste 
donc  inconnu;  mais  cela  en  de  peu  d'impor- 
tance. Ce  qui  est  certain,  c'est  que  Pie  IV, 
après  avoir  entendu  ce  bel  ouvrage  le  19  Juin 
1505,  récompensa  son  auteur  en  le  nommant 
compositeur  de  la  chapelle  pontificale,  aux 


PÀLESTMNA  «i 

appointements  de  trois  écus  et  treize  bajoques 
par  mois,  qui,  ajoutés  a  sa  pension  de  cinq 
écus  et  quatre-vingt-sept  bajoques,  lui  com- 
posaient an  revenu  de  neuf  écus  (environ 
cinquante -quatre  francs)  par  mois.  Le  pape 
Grégoire  XIV,  ému  de  pillé  par  la  détresse 
où  ce  grand  homme  avait  patte  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie,  augmenta  plut  lard  cet  émo- 
luments, si  peu  dignes  de  son  talent. 

Peu  de  monuments  historiques  de  l'art  pré- 
sentent autant  d'intérêt  pour  l'étude  que  cette 
mette  dite  du  pape  Martel;  car  elle  marque 
une  de  cet  raret  époques  où  le  génie,  fran- 
chissant les  barrières  dont  l'entoure  l'esprit 
de  ton  temps,  t'ouvre  tout  i  coup  nne  carrière 
inconnue,  et  la  parcourt  a  pas  de  géant.  Taire 
une  messe  entière,  a  l'époque  où  vécut  Pier- 
luigi de  Falestrina,  tans  y  faire  figurer  les 
imitations  et  le  contrepoint  fugué,  n'aurait 
été  qu'une  entreprise  imprudente,  parce 
qu'elle  aurait  porté  un*  trop  rude  atteinte  à 
ce  qni  composait  le  mérite  principal  des  mu- 
siciens de  ce  temps.  D'ailleurs,  Paletlrina 
lui-même,  élevé  dant  une  sorte  de  respect 
pour  les  beautés  de  ce  genre,  n'y  devait  pas 
être  insensible.  Ne  nous  étonnons  donc  patde 
retrouver  dans  la  mette  du  pape  Marcel  le 
contrepoint  fugué  et  d'imitation,  nonobtlant 
les  obstacles  dont  ces  choses  devaient  compli- 
quer le  problème  qu'il  avait  h  résoudre.  Mais 
la  manière  dont  il  a  triomphé  de  cet  diffi- 
cultés, la  faculté  d'invention  qu'il  y  a  dé- 
ployée, au  moins  égale  1  l'habileté  dans  l'art 
d'écrire,  sont  précisément  ce  qui  doit  nons 
frapper  d'admiration  lorsque  nous  nous  livrons 
a  l'étude  de  cette  production.  C'est  une  chose 
merveilleuse  que  de  voir  comment  l'illustre 
compositeur  a  su  donner  a  ton  ouvrage  un 
caractère  de  douceur  angélique  par  des  traits 
d'harmonie  large  et  simple,  mit  eu  opposition 
avec  des  entrées  fuguées  riches  d'artlficet,  et 
donnant  par  là  naissance  à  une  variété  de 
style  auparavant  Inconnue.  Ces  entrées  fu- 
guéet,  ta  plupart  courte»  et  renfermées  dant 
un  petit  nombre  de  notes,  sont  disposées  de 
telle  sorte  que  let  paroles  peuvent  être  tou- 
jours facilement  entendues.  A  l'égard  dé  la 
facture,  de  la  pureté  de  l'harmonie,  de  l'art 
de  Taire  chanter  toutes  les  parties  d'une  ma- 
nière simple  et  naturelle,  dans  le  médium  de 
chaque  genre  de  voix,  cl  de  faire  mouvoir  tix 
parties  avec  toutes  les  combinaison»  des  com- 
position! scientifiques,  dans  l'étroit  espace  de 
deux  octavet  et  demie;  tout  cela,  dis  je,  ett 
au-dessus  de  nos  éloges;  c'est  le  plus  grand 
effort  du  talent  ;  c'est  le  désespoir  de  quicon- 


Google 


43J  ^A^*-: 

que  ■  étudié  sérieuse  me  ni  le  mécanisme  et 
le»  difficultés  de  l'art  d'écrire. 

Pendant  le  lemp»  où  Paleslrina  était  reslé 
au  service  de  l'église  da  Saial-Jean  de  La- 
leran,  il  n'avait  rien  publié;  mais  quelques- 
uns  de  se*  ouvrages  s'étaient  répandu*  par 
des  copie?,  et  liaient  augmenté  M  réputation. 
En  1569,  il  dédia  le  deuiteme  livre  de  set 
messes  à  Philippe  II,  roi  d'Espagne,  et  dans 
l'année  suivante,  le  même  prince  reçut  encore 
la  dédicace  du  troisième  livre.  Pierlulgi  l'at- 
tacha aussi  alors  au  cardinal  Hlppolvte  d'Esté, 
a  qui  il  dédia  un  livre" ils  motets.  De*  ce  mo- 
ment, les  publications  de  ses  ouvrages  se  sui- 
virent avec  activité,  et  les  éditions  s'en  mul- 
tiplièrent. La  mort  d'Animuccia,  vers  la  Un 
du  mois  de  mars  1571,  Bt  entrer  Paleslrina  a 
la  chapelle  de  Saint-Pierre  du  Vatican,  dans 
les  premiers  Jours  do  mois  d'avril  suivant, 
quoique  les  avantages  de  celte  place  fussent 
moindres  que  ceux  du  maître  de  chapelle  de 
Sainte-Marie  Majeure,  et  que  le  modique  re- 
venu du  plus  grand  musicien  de  l'Italie  s'en 
trouvât  diminué  de  moitié.  La  mort  d'Ani- 
muccia  laissait  aussi  vacante  la  place  de  di- 
recteur de  la  musique  de  l'Oratoire.  Elle  tut 
offerte  à  Paleslrina  par  saint  Philippe  de 
Néri,  fondateur  de  cette  congrégation,  son 
ami  et  son  confesseur.  Palestrina  écrivit  pour 
le  service  de  l'Oratoire  des  motels,  des 
psaume»  et  des  cantiques  spirituels.  Enfin,  il 
prit  ta  direction  de  l'école  de  contrepoint 
établie  par  Jean-Marie  Nani  ni,  et  peu  de  temps 
après  le  pape  Grégoire  XIII  le  chargea  de  la 
révision  de  tout  le  chant  du  graduel  et  de 
l'anllphonaire  romain  :  travail  immense  qu'il 
n'eut  point  le  temps  d'acheter,  quoiqu'il  se 
fdt  adjoint  ion  élève  Guirlelti.  Après  sa  mort, 
on  ne  trouva  que  le  graduel  De  lempon  ter- 
miné; Hygin,  fils  de  Paleslrina,  fit  compléter 
'  ce  recueil,  et  le  vendit  comme  l'œuvre  de  son 
père;  mais  la  tribunal  de  la  Santa  Kola  cassa 
le  contrat,  et  le  manuscrit  se  perdit.  Le 
31  Juillet  1580,  Paleslrina  perdit  sa  femme 
qu'il  aimait  tendrement  :  il  en  ressentit 
an  vif  chagrin  dont  ne  le  consola  pas  sa  no- 
mination de  maître  des  concert»  du  prince 
Jacques  Buoncompagno,  non  pa»  neveu  du 
pape  Grégoire  XIII,  comme  le  dit  Bainl,  mais 
un  fils  que  ce  pape  avait  en  avant  d'entrer 
dans  les  ordres  (1). 

Deslioé  a  voir  se  succéder  sur  le  saint-siège 
apostolique  un  grand  nombre  de  souverains 
(■on  tih9,Pierlulgi  cherchait  dansebacun  d'eux 
(I)  V«iii  Yàn  Jt  tiriftr  tu  dmtti,  fJ|>  117,  édition 


un  protecteur  contre  le)  besoins  qui  l'assié- 
geaient incessamment.  C'est  ainsi  qu'il  dédia 
au  pape  Slite  V  le  premier  livre  de  se*  La- 
mentations. Dana  «pitre  qu'il  a  placée  on 
tête  de  ce  recueil,  il  fait  un  tableau  affligeant 
de  sa  situation  -.  •  Très-Saint  Père  (dit-il) 
»  l'étude  et  les  soucis  ne  purent  jamais  a'ac- 

•  corder,  surtout  lorsque  ceux-ci  proviennent 

•  de  la  misère.  Avec  le  nécessaire  (demander 

•  davantage  est  manquer  de  modération  et  de 

•  tempérance),  on  peut  facilement  se  délivrer 

•  des  antres  soins,  et  celui  qui  ne  s'en  con- 
«  tente  pas  ne  peut  que  s'acenser  lui-même. 

■  Mai*  cent  qui  l'ont  éprouvé  savent  seuls 

■  combien  il  est  pénible  de  travailler  pour 
<■  maintenir  honorablement  sol  et  les  siens, 

■  et  combien  cette  obligation  éloigne  l'esprit 

■  de  l'étude  des  sciences  et  des  arts  libérait). 

■  J'en  al  toujours  fait  la  triste  expérience,  et 

•  maintenant  plus  que  Jamais.  Toutefois  je 

■  rends  grâces  à  la  bonté  divine  qui  a  permis 

■  que,  malgré  mes  plus  grands  embarras,  je 

•  n'aie  jamais  interrompu  l'élude  de  la  mit- 
«  sique  (où  j'ai  trouvé  aussi  une  utile  dlvêr- 
»  sion),  dans  la  carrière  que  j'ai  parcourue 

■  et  dont  le  terme  approche.  J'ai  publié  on 

■  grand  nombre  de  mes  compositions,  et  j'en 

•  ai    beaucoup    d'autres    dont    l'Impression 

•  n'est  retardée  que  par  ma  pauvreté  :  car 

•  c'est  une  dépense  considérable,  partlculiè- 

•  rement  1  cause  des  gros  caractères  de  notes 
g  et  de  lettres  nécessaires  pour  que  l'usage  cm 

■  soit  commode  aux  églises,  etc.  •  C'est  un 
triste  spectacle  que  celui  d'un  vieillard,  élevé 
si  haut  dans  l'estime  des  hommes  par  d'im- 
mortels travaux,  et  néanmoins  livré  jusqu'à 
ses  derniers  jours  aux  horreurs  du  besoin  j 
mais  aussi  rien  ne  peut  mieux  nous  faire  con- 
naître la  puissance  du  génie  que  cette  longue 
lutte  contre  l'adversité,  où,  loin  de  se  laisser 
point  abattre,  il  s'élève  incessamment  par  do 
nouveaux  efforts .  Après  tant  de  travaux,  dont 
les  résultats  avaient  été  si  glorieux  et  si  mil 
récompensé*,  Jean  Pierlulgi  de  Palestrin» 
sentit  sa  fin  s'approcher.  Dans  ses  derniers 
moments,  il  Ht  approcher  son  Dis  Hygin,  le 
seul  de  ses  enfants  qu'il  eût  conservé,  et  lui 
dit  ces  paroles  qui  peignent  si  bien  la  véri- 
table artiste  :  *  Mon  Dis,  je  vou*  laisse  un 

•  grand  nombre  d'ouvrages  inédits  ;  grâce  an 
i  père  abbé  de  Baume,  au  cardinal  Aldonran* 

■  dinl  et.au  grand-duc  de  Toscane,  je  vou* 

■  laisse  aussi  ce  qui  est  nécessaire  pour  les 

•  faire  Imprimer;  Je  vous  recommande  que 

•  cela  se  fasse  au  plus  tût  pour  la  gloire  du 

•  Tout-Puissant,  et  pour  la  célébration  de? 


PALESTRINA 


433 


•  son  culte  dam  les  saints  temples,  i  La  ma- 
ladie qui  le  consumait  prit  bientôt  après  un 
-caractère  plus  grave,  et  le  i  février  1504,  il 
expira.  Toui  les  musiciens  qui  te  trouvaient  à 
Rome  assistèrent  a  ses  funérailles}  Il  fut  in- 
humé dans  la  basilique  du  Vatican,  et  l'ins- 
cription suivante   fut   gravée   lUr   ion    lom- 


Pliuieuri  portraits  de  Flerlulgl  de  Pales- 
trina  ont  été  gravés  ou  lithographie!  :  on  en 
trouve  un  dan»  le»  pucroaiioni  per  ben  re- 
golart  il  cors  ditla  cappella  ponlificia , 
d'AJami  de  Bolsena  (p.  109),  un  autre  daua 
VHittoir*  générale  de  la  mmique ,  par 
Hawkins  (tome  III,  page  108),  un  troisième 
dans  la  collection  de  Breilltouf,  et  enfin  un 
autre  dans  la  troisième  livraison  de  ma  Ga- 
lerie det  musicien*  célébrée;  mais  le  plus 
beau  et  le  plus  authentique  est  celui  quol'abhè 
'Balni  a  fait  faire  d'après  quatre  peintures 
anciennes  qui  existent  au  Quirinal,  an  pa- 
lais Barberini  et  dans  le  vestiaire  det  chantres 
de  la  basilique  du  Vatican.  Ce  portrait,  fort 
bien  gravé  par  Amtter,  se  trouve  en  tête  du 
premier  volume  des  Mémoires  sur  la  fie  et  les 
ouvrages  de  Fierluigi  de  Palestrina.  On  y  re- 
marque une  physionomie  noble,  et  loua  lel 
signes  du  génie. 

L'éloge  de  ce  grand  artiste  peut  se  résumer 
eu  peu  de  mots  :  Il  fut  le  créateur  du  seul 
genre  de  musique  d'église  qui  soi  t  conforme  i 
«on  objet;  Il  atteignit  dans  ce  genre  le  dernier 
degré  de  la  perfection,  et  ses  ouvrages  en  sont 
restés  depuis  deux  siècles  et  demi  les  modèles 
inimitables.  Sans  le  style  du  madrigal,  il  n'a 
montré  ni  moins  de  génie  ni  moins  de  per- 
fection pour  les  détails,  et  nul  n'a  porté  plus 
loin  que  loi  l'art  de  saisir  le  caractère  gé- 
néral de  la  poésie  d'un  morceau.  Ainsi  que 
tous  les  hommes  doués  de  talents  supérieurs, 
41  se  modifia  plusieurs  fois  dans  le  cours  de 
sa  longue  et  glorieuse  carrière  ;  toutefois,  on 
peut  contester  l'exactitude  de  la  division  de 
ses  oeuvres  en  dix  styles  différents  que  Bajui 
donne  i  la  fin  de  son  livre,  car  quelques-unes 
des  distinctions  qu'il  établit  résultent  moins 
d'un  changement  dans  la  manière  de  sentir  et 
de  concevoir  chei  l'artiste,  que  dans  les  pro- 
priétés du  genre  de  chaque  ouvrage.  Ainsi, 
s'il  est  vrai  qu'après  la  publication  du  premier 
livre  de  ses  messes,  Palestrina  a  secoué  la 
poussière  de  l'école  où  il  s'était  formé,  et  si, 
comme  le  dit  Bain),  les  chagrins  dont  il  fut 


abreuvé  donnèrent  à  ses  Idées  une  teinte  mé- 
lancolique, et  lui  Inspirèrent  la  pensée  de  ce 
genre  noble  et  touchant  dont  les  Jmproperii 
furent  le  signal,  11  est  certain  aussi  qu'on  ne 
peut  considérer  comme  des  styles  particuliers 
la  con texture  plus  solennelle  de  ses  Magni- 
ficat, ni  la  douce  et  facile  allure  de  (es  litanies, 
ni  l'élégante  et  spirituelle  expression  de  tes 
madrigaux.  Dans  toutes  ces  productions, 
l'homme  de  génie  se  pénétra  de  la  spécialité 
du  genre,  et  trouva  les  formes  et  les  accents  les 
plus  analogues  i  celle  spécialité,  mais  ne 
changea  pas  pour  cela  de  manière,  comme  il 
le  fil  lorsqu'il  passa  tout  i  coup  du  système 
de  l'ancienne  école  i  celui  des  messes  de  ton 
deuxième  livre,  et  turtout  à  celui  de  la  messe 
du  pape  Marcel.  Je  ne  partage  pas  non  plut 
l'opinion  de  Baini,  que  celle-ci  constitue  un 
style  particulier  :  elle  est  seulement  la  plus 
belle  production  de  Palestrina  dans  ce  style. 
'  L'éducation  des  musiciens  français  était  si 
négligée  depuis  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  que  le  nom  de  Palestrina  était  i  peine 
connu  de  quelques-uns,  Il  y  a  cinquante  ans. 
C'en  Cberubini  qui,  le  premier,  a  répandu  la 
conuaittance  des  oeuvres  de  ce  grand  homme, 
à  Paris  :  c'est  lui  qui  en  a  expliqué  l'esprit  et 
le  mécanisme  de  sljledant  son  Cours  de  haute 
compétition.  Marchant  sur  ses  traces,  J'ai 
exercé  tous  mes  élèves  des  Conservatoires  de 
Paris  et  de  Bruxelles  sur  le  style  alla  Palu- 
trina,  et  j'ai  fait  pour  eux,  i  plusieurs  épo- 
ques, dét  analyses  des  plus  beaux  ouvrages  de 
ce  maître  des  maîtres.  D'autre'  part,  l'exécu- 
tion de  quelques-uns  de  ses  meilleurs  mulets 
et  madrigaux  dans  les  exercices  de  l'école  di- 
rigée par  Choron  et  dans  mes  Concerts  histo- 
riques, a  Tait  connaître  au  public  français  ces 
belles  compositions,  qui  ont  produit  une  im- 
pression profonde. 

La  liste  Immense  des  productions  de  Pales- 
Irinapeutélre  divisée  de  la  manière  suivante  ; 
I.  Messes  :  1°  Joannit  Pétri  Aloyiii Prmttêt- 
tini  in  Batilica  S.  Pétri  de  Urbe  tappell» 
Magittri  Mittarum  liber  primai;  Bamm, 
apud  falerîum  Doricwn  et  Aloytium  fra- 
tret,  1554,  lu-fol .  Ou  trouve  dans  ce  recueil  les 
messes  à  quatre  voix  JTcee  tacerdo*  magnut, 
O  regem  Cwli,  Firtute  magna  et  Gabriel 
Arckangelui,  et. une  i  cinq  voix,  Ad  cxnam 
Agni  providi.  Deux  autres  éditions  ont  été 
publiées,  l'use  en  1579,  l'autre  en  1591  : 
cette  dernière  contient  de  plus  que  tel  autres 
une  messe  de  morts  i  cinq  voix,  et  la  messe 
Sine  nomine  i  tlx  voix.  ï°  Mitearum  liber 
fseundus;  Aomar,  apud  keredee  Valtrii  et 


431 


PALESTRINA 


Aloytii  Doricorum  fratrum  Brixentium, 
1567.  Ce  recueil  contient  quatre  meiset  k 
quatre  ïoii,  savoir  :  De  Beata  Firgine,  In- 
violata,  Sine  nomint,  Ad  fugam;  deux  k 
cinq  voix,  Atpice  Domine  et  Salvum  me  fat; 
enfla  la  mette  Papm  MareelH,  a  lix  voix. 
Une  deuxième  édition  de  ce  recueil  a  é(é  pu- 
bliée a  Venise,  en  1598,  in-4".  La  messe  Ad 
fugam  a  été  gravée  en  partition  a  Paria, 
chex  Leduc,  en  1809,  par  les  s*ns  de  Choron. 
8*-jl*if*uriMn  liber  tertiut;  Romm,  apud  he- 
Ttdti  Doritorum  fratrum,  1570.  On  trouve 
dans  ce  livre  quatre  messes  a  quatre  voil, 
Sprm  in  alium ,  Primi  loni  (composée  sur  le 
thème  du  madrigal  du  même  auteur  7o  mi 
ion  Giooiuetta),  Brevit  et  De  (tria;  deux  a 
cinq  voix ,  l'Homme  armi  ,  Hepltàtur  oa 
mruffl,  et  deui  i  six  voix,  De  Beata  firgine, 
Vt,  ri,  mi,  fa,  M,  la.  Deux  autre»  éditions 
de  ce  livre  de  mettes  ont  été  publiées,  l'une  k 
Rome,  en  1570,  la-fol.,  l'autre  k  Venise,  en 
1590,  in-4°.  On  oe  trouve  pas  dans  celle-ci  la 
messe  Ut,  ri,  mi,  fà,  aol,  la.  4°  Mittarum 
cum  quatuor  et  guingut  uoeieut  liber  guar- 
lui;  Rome,  Alexandre  Gardane,  1583,  in-fol.; 
deuxième  édition,  Venise,  1583,  In-4*.  Due 
troisième  édition  de  ce  quatrième  livre,  incon- 
nue A  Baini.a  été  imprimée,  tous  le  même 
titre,  a  Milan,  chez  les  héritiers  de  Simon  Ti  ni, 
en  1590,  in-4°(voyex  le  Catalogue  de  la  Biblio- 
thèque musicale  de  J. -Adrien  de  la  Fage, 
n°  1865).  Les  messes  de  ce  recueil  ne  tont  pas 
distlnguéet  par  des  titres  particuliers  ;  elles 
sont  au  nombre  de  quatre  1  quatre  voix,  et  de 
trois  i  cinq  voix.  S"  Mittarum  liber  quintut; 
quatuor,  quinque  ae  tex  voeibut  eoneinen- 
damm;  Rome,  tumptibvt  Jaeobi  Btrichix, 
1590,  ApudFr.  Coattinum,  in-fol.  Deuxième 
édition,  Venise,  1591,  in-4°.  Ce  livre  contient 
ki  mené»  :  j£terna  ChrtUi  munira,  Jam 
Chrtttui  attra  ateenderat,  Panil  quem  ego 
dabo,  lit»  eonfettor,  à  quatre  voix  ;  Nigra 
mm,  Sicut  titium  inter  tpinat,  a  cinq  voix  ; 
IVave  la  gioia  mia  et  Sine  nomine,  a  six 
rolx.  6°  Mittm  quinque,  quatuor  ae  quinque 
vncibus  eoncinendm  liber  itxtus  ;  Ronue, 
apud  Ft.  Coattinum,  1594,  in-fol.  Oa  trouve 
dans  ce  livrelesmesies:  Ditttanetifleatut,In 
te  Domine  tptravi,  Sine  nom™,  Quampul- 
chra  et,  a  quatre  voix,  et  DiUxi  quoniam,  h 
cinq  voix.  La  deuxième  édition,  publiée  a  Ve- 
nise, eu  1596,  in-4",  contient  de  plus  la  meste 
Aie  Maria,  k  tix  voix.  7°  Min»  quinque, 
quatuor  et  quinqve  voeibut  oonetnendm,  liber 
jpprimuj  ;homa,  apud  Fr.  Coattinum,  15114, 
in-fol.  Ce  livre  préparé  par  Palcstrina,  fut  pu- 


blié après  ta  mort  par  ton  flic  Hjgin  ;  Il  con- 
tient les  messes  :  Ave  Maria  ,  Sanetorvm 
meritii  et  Etce  domui,  k  quatre  voix  ;  Sa- 
cerdot  et  pontifer-,  Tu  et  paitor  otii'um,  a 
cinq  voix.  Lei  deuxième  et  troisième  éditions, 
publiées  i  Rome,  en  1595,  in-fol,  et  a  Venise, 
en  IB05,  in-4°,  contiennent,  de  plus  que  la  pre- 
mière, la  messe  i  six  voix  Adbeneplaeitum. 
8°  Mittarum  cum  quatuor,  guingue  et  tex 
voeibut,  liber  octavut  ;  Fenetiii , apud hxrt- 
dem  Hier.  Scott,  1590,  in-4*.  Deuxième  édi- 
tion, ibid.,  1 609,  in-4°.  On  trouve  dans  ce  livre 
les  messes  :  Quem  dieunt  hominet,  Dum  raser 
surnoms  pontifex,  a  quatre  voix  ;  O  admira- 
bile  commercium,  Memof  etto  verbit,  i  cinq 
voix  ;  Dum  eomplerentur,  et  Saecrdotet  Do- 
mini,  à  six  voix.  Cette  dernière  contient  un 
double  canon  perpétuel  i  ta  seconde  et  à  la 
tierce  dans  lei  partiel  de  ténor.  On  ne  connaît 
pat  d'édition  de  Rome,  In-fol.,  de  ce  huitième 
livre  des  messes;  il  en  est  de  même  dei  sui- 
vants. Il  est  vraisemblable  que  le  fils  de 
Palelthna,  n'ayant  pat  l'argent  nécessaire 
pour  faire  l'entreprise  lie  l'impression ,  a 
traité  avec  les  éditeurs  de  Venise  pour  la 
publication  de  ces  derniers  livres  en  formai 
in-4°.  0"  jWtiia'rum  cum  quatuor,  quinque 
ae  tex  voeibut,  liber  nonui;  ibid.,  1599, 
in  4°.  Deuxième  édition  ;  ibid. ,  1008,  in- 4». 
Ce  livre  contieal  six  messes,  savoir  :  Ave, 
Begina  calorum  et  Feni,  iponta  Chritti, 
k  quatre  voix  ;  Fettiva  i  colli  et  Sine  nomine, 
a  cinq  voix;  In  te  Domine  iperavi  et  Te 
Dtsum  laudamut,  k  tix  voix.  10°  Mittarum 
quatuor,  quinque  et  tex  voeibut,  lifter  deei- 
mui,  Ibid.,  1600,  in-4*.  On  y  trouve  :  M 
illo  temport,  Già  fu  ehi  m'  ebbe  tara,  k 
quatre  voix  ;  Pelra  tancta,  O  Firgo  itmtil 
el  muter,  a  cinq  voix;  Quinli  tont,  Illu- 
mina oculot  meot,  k  six  voix.  Cette  dernière 
est  la  même  que  celle  qui  te  trouve  dans  la 
deuxième  édition  du  deuxième  livre,  tous 
le  titre  :  Ad  bene  placitvm.  11*  Minarum 
cum  quatuor,  quinque  et  tex  voeibut,  liber 
undecimiu,  Ibid.,  1600,  in-4*.  Ce  livre  con- 
lient ■■  Detetndit  Angelut ,  a  quatre  voix; 
Rtgina  eali,  Argand»  liera  tptrai,  k  cinq 
voix  ;  Oelavi  loni.  Aima  Hedemptoriit ,  k  six 
voix.  13*  Mittarum  cum  quatuor  quinque  et 
tex  voeibut,  liber  duodecimut;  ibid.,  1601, 
in-4".  Ce  volume  renferme  les  messes  -.Btgina 
eali,  O  Hex  glorir,  1  quatre  voix;  Atetndo 
ad  patrtm,  Qual'i  il  piit  grand"  omor,  a 
cinq  voix;  Tu  et  Pelrut,  Fiti  Galilxi,  i  six 
voix.  13*  Mittm  quatuor,  oetonit  vociovt 
eoncinendm;    Venise ,    Richard    Amadino, 


1001,  io-4*.  Cm  menés  1  huit  voix,  le*  seules 
de  Palealrina  qui  ont  éli  publiées,  sont  :  Zau- 
date  Dominum,  Bodit  Chriitut  natut  ttt, 
Fratrtt  ego,  Confiiebor  tibi,  Domine.  Indé- 
pendamment de  ce»  muses  imprimées,  les 
«refaire*  delà  chapelle  pontificale  coatleDOeat 
les  messes  :  14°  Lauda  Sion,  Pater  natter, 
Jetu,  naîtra  redemptio,  i  guaire  voix ;  Sta- 
tut Laurtnliui,  Fanent  nottrum,  Salve  Re- 
gina,  O  tacrum  convMum,  à  cinq  voix  ; 
Beet  ego  Joannet  et  fini  Creator  tpiritut, 
i  sis  voix.  On  trouve  aussi,  i  la  Bibliothèque 
du  Vatican,  les  messes  Inédites  :  15°  Tu  et  Fe- 
trut,  a  six  voix,  différente  de  celle  dn  même 
(lire  qui  en  imprimée  dans  le  douxièrne  livre; 
une  messe  sur  le  plaln-chanl  du  Kyrit  de* 
doubles  majeurs,  et  sue  luire  sur  le  Kyrit  de* 
doubles  mineur*.  Ou  Toil  que  le  nombre  de 
mené*  a  quatre,  cinq,  six  el  huit  voix,  de  Pi- 
lettrina,  s'élève  a  solianie-dix-huit,  dont 
don»  Inédites,  et  toixaitt- quatre  publiées. 
I)e  celles-ci  j'ai  quarante  des  plus  belle*  en 
partition;  une  collection  plus  considérable 
existe  (bÛ  l'abbé  Sanlinl,  i  Rome;  Lands- 
berg  en  possédait  aussi  une  collection  Inlé- 
re*tante  ;  mai*  la  plu*  complète  est  celle 
qu'avait  Formée  l'abbé  Baini,  et  qui  est  passée 
i  la  Bibliothèque  de  la  ffineroa,  i  Rome.  On 
en  trouve  quelques-unes  dans  la  collection 
publiée  par  l'abbé  Alfierl  sous  le  titre  :  Rae- 
colta  di  mutica  in  eut  emtmgonti  i  capo- 
lavori  di  ctltbri  compotitori  italiani,  etc. 
(ooyei  Alfiibi).  Le  chanoine  Proski,  de 
Ratisbonne,  a  publié,  dans  sa  belle  collection 
Intitulée  :  Muilea  DivinafJ.  1"),  trois  messe* 
a  4  voix  de  Paleslrloa ,  la  première  [lÊitta 
brevit)  tirée  du  troisième  livre;  la  seconda 
(/*!»  confittor) ,  tirée  du  cinquième  livre  j  et 
la  dernière  (Diet  tanctificatut),  eilraili  du 
sixième  livre.  Ce*  messes  sont  en  partition. 
Le  même  HTant  éditeur  a  donné,dan*  la  pre- 
mier volume  de  *on  SeUctut  novui  Mittarum, 
deux  autre* meut*  de  Palettrina  en  partition, 
la  première  (Fenl  tpoma  Chritti),  a.  4  voix, 
tiréadu  neuvième  livre  ;  la  seconde  {Aitumpta 
Ml  Jforfa),a6volx.— II.  Motet*:  18*  Motecta 
ftitorvm  totiut  anni,  mm  communiant 
tanetorum  qvattrnit  vocibut,  liber  primut  ; 
Rom», ap.  kmr.  Paltrii a  Jloytii  Porico- 
rvm  fratrum,  1603,  in-fol.  Deux  autre*  édi- 
.  lions  de  ce  livre  de  motets  parurent  a  Rome, 
en  1588  et  1500,  une  a  Venise,  en  1601,  et  une 
dernière  i  Rome,  en  1033.  17*  iiosrprt'mm 
Motettorum,  mur  pont  m  quinit,  partial 
unit,  partim  tepun.it  vocibuteoncinantur, 
ibid.,  1509.  Del»  autre*  édition*  ont  uaru  1 


fSUKA  435 

Venise,  en  1580  et  1600,  ln-4«.  18°  Molttto- 
rtim  qu»  partim  quinit,  partim  unit,  par- 
tim oclonit  vocibut  concinantur,  liber  m- 
cumtut;  Venise,  Jérôme  Scoto,  1572,  in-4*. 
Cette  édition  est  la  deuiième  du  second  livre 
de  motet* a  cinq,  six  voix,  etc.;  la  première- 
est  si  rare  que  Balni  n'a  pu  la  découvrir  après 
de  longue*  recherche!.  10°  Motttturum,  qui! 
partim  quinit ,  partim  tenit ,  partim  oetonit 
vocibut  concinantur,  liber  tertiut;  Rom», 
apud  Gardanum,  1575,  In-fol.  On  connaît 
trois  autre*  éditions  de  cellvre,toule*  publiées 
à  Venise,  en  1581,  1589  et!594,  in-4°.  3°,¥o- 
ttttorum  quatuor  vocibut  partim  pitndvoce, 
et  partim  paribut  vocibut,  liber  ttcundut; 
Fenetiit,  apud  Angtlum  Gardanum,  1581, 
in-4*.  Trois  autres  éditions  ont  parn  a  Rome, 
en  1590,  et  a  Venise,  en  1604  et  1000.  91°  #o- 
f  «(forum  quinque  vocibut,  Uber  quartut  • 
Canlicit  canticorum;  Rom»,  apud  Alex. 
Gardanum,  1564.  Le  texte  de  ce*  motets  est 
tiré  du  Cantique  dit  cantique*.  Il  a  été  rail 
dix  édition*  de  ce  livre  de  motets;  la  deuxième 
et  les  suivantes  ont  paru  1  Venise,  en  1584, 
1587,  1588  (celle-ci  a  été  tirée  a  trois  mille 
exemplaire*),  1500,  1001,  1603,  1608  (avec 
une  ba*te  ajoutée  pour  l'orgue),  1613;  la 
dixième  et  dernière  parut  a  Rome,  en  1650, 
chex  Vital  Maicardi.  23°  IHotetiorum  quinque 
vocibut  liber  quinltu;  Rom»,  apud  Alex. 
Gardanum,  1584.  Les  éditions  Ittl  va  nies  ont 
paru  a  Venise,  eu  1588,  1505  et  1001.  L'édi- 
tion de  1505  contient  un  motel,  Opem  nobit, 
o  Thoma,  porrigt,  qui  n'est  pas  dan*  les 
autres,  et  qui  ne  parait  pas  être  de  Palealrina. 
L'abbé  Balni  a  rassemblé  le*  motets  Inédits 
qnl  se  trouvaient  répandu*  dans  dlrer***  bi- 
bliothèques et  archives  de  Rome,  et  en  a  formé 
irais  anlres  livres  pré!»  à  élre  publiés,  le  pre- 
mier 1  quatre,  cinq  et  six  voix  ;  le*  deux  au- 
tre» 1  huit  cldouie  voix.  —  III.  LutiHTtTioa* 
ni  Jiaini  :  38*  Lammtationum  liber  pri- 
mut cum  quatuor  vocibut)  Rom»,  apud' 
Alex.  Gardanum,  1588,  in  fol.  Une  deuxième 
édition  a  été  publiée  a  Venise,  en  1580,  in-4*. 
Deux  antre*  livre*  de  lamentation*  inédile* 
onlélé  recueillis  par  Baini,  le  premier  à  quatre 
voix,  l'autre  »  cinq  et  six  voii.— IV.  Hiieu  : 
34°  Hgmni  totiut  anni,  teeundum  S.  A.  M. 
contuetudintm  quatuor  vocibut  concinendi 
nie  non  hymni  religionum  ;  Rom»,  apud  Ja- 
eofcum  Tornerium  et  Bern.  Donangelum, 
1580,  grand  In-folio.  Excudebat  Fr.  Coatti- 
nut.  Il  y  a  deux  autre*  éditions  de  ce  recueil: 
la  première  de  Venise,  1580;  l'antre  de 
Rome,  1035.  Celle  dernière  cil  accompagnée; 
31. 


PALESTRINA  —  PALIONE 


d'une  basse  continue  pour  l'orgue.  —  V.  Ol- 
futome*  :  35"  Offtrloria  totiut  onni,  lecun- 
dum  tanctx  Roman»  eeclctie  eontwtudi- 
tum,  quinque  voulut  concinenda  (divisées 
eu  déni  partiel);  Romm,  apud  F.  Coatti- 
ntim,  1593.  Deux  autres  édition»  ont  été  pu- 
bliées a  Venise,  eu  1504  et  1590,  in-4°.— 
VI.  Mieriiich  :  38°  Magnificat  oeto  lono- 
rum  liber  primut;  Romic,  apud  A\tx,  Gar- 
danum,  1591.  Dans  la  même  année,  Il  fui 
publié  une  deuxième  édition  de  cet  outrage, 
i  Venise.  Ce  livre  renferme  seize  Magnificat 
a  quatre  voix  aur  la  psalmodia  grégorienne. 
L'abbé  Baini  a  rassemblé  dans  les  diverses 
bibliothèque!  un  autre  livre  de  Magnificat 
inédits  de  Paleilrina,  a  cinq,  six  elbuitvoix. 
—  VII.  LrriRiKi  :  97°  Litanix  Dtiparx  Vir- 
ginSt,  qum  intacellit  locielatii  Ruiarii  uli 
que  dicatii  coneinuntur.  Mutica  ciint  qua- 
tuor vocibut  Joannit,  tic.;  Romw,  apud 
Fr.  Coattinum  (en  deux  parties).  En  1000, 
il  a  été  publié  une  deuxième  édition  "de  ce* 
UU Dits, auxquelles  ou  a  ajouté  celle  deNolre- 
Dame  de  Loretle,  par  Roland  de  Lassut. 
Paini  a  raisemblé  un  troisième  litre  de  lita- 
nies inédite*,  a  sli  roi*.  —  VIII.  Curnouu 
sminiu  :  97*  (ht*)  Madrigali  tpirituali  a 
cinqiK  Koci ,  libro  primo.  Femzia,  app. 
Aug.  Gardano,  1581,  io-4°.  38°  De'  Madri- 
gali tpirituali  a  tinque  voci  il  libro  tc- 
eondo;  tn  Borna,  pretto  Coattino,  1594.  — 
IX.  Ps.hes,  98°  (bis)  Sacra  omnia  toltmn. 
Ptalmodia  vetpertina  cumeant.  B.  V.  quin- 
que vocum.  Vtnttiie,  apud  Ricc.  Âma- 
dinum,  1590,  in-4".  —  X.  M.dmgitii  :  39° Il 
primo  libro  di  Madrigali  a  quattro  voci; 
in  Rama,  falerio  e  Luigi  Dorici  1555. 
Cinq  autre*  éditions  de  ce  premier  livre  de 
madrigaux  a  quatre  voix  ont  été  publiée*  a 
Venise,  en  1508,  1570,  1594,  1590  et  1605. 
30°  Il  primo  libro  de'  Madrigali  a  einque 
voci  di  Giov.  Pierluigi,  etc.;  fenetia,  ap- 
preito  Angiolo  Gardano,  1581;  deuxième 
édition  ;  ibid.,  1593  ;  troisième  édition  ;  ibid., 
1004.  51°  Di  Giovanni  Pelro  Loytio  da  Pa- 
Uttrina  il  tecondo  libro  de'  Madrigali  a 
quattro  voci;  in  fcntiia,  apprttto  l'htrtde 
4i  Girol.  Scoto,  1580;  deuxième  édition 
1593,  in-4". 

Beaucoup  de  motets,  de  madrigaux  et  d'au- 
tres morceaux  tirés  du  oeuvre*  de  Palcstrina 
«ni  été  inséré*  dan»  le*  recueil*  de  divers  au- 
-teurt  publié*  dans  la  seconde  moitié  du  sei- 
zième siècle  et  au  commencement  du  dix-sep- 
tième. Les  PP.  Maniai  et  Paolucci  ont  «Uni 
.publié  diveri  fragment*  de  ce  maitre,  daus 


leurs  traité*  pratique*  du  contrepoint;  la  plu- 
part de  ce*  exemples  ont  été  reproduit*  par 
Choron  dans  se*  Principe!  de  composition 
du  écolet. d'Italie  (Paris,  1808),  et  le  Stabat 
i  deux  chœurs  a  été  aussi  publié  dans  la  même 
année  par  ce  lavant.  Déjà  ce  Stabat  avait  été 
mis  an  jour  i  Londres,  par  Burnev,  avec  le* 
fmproptrii  et  les  Miierere  de  Baj  et  d'AUe- 
gri;  dans  ce*  derniers  temps,  SU.  Breil- 
fcopf et  Htertel  ont  donné  une  nouvelle  édition 
de  ce  recueil,  sous  ce. titre  :  Mutiea  tacra, 
qtix  cantatur  quotannit  par  Aeudomodom 
tanctam  Romm  in  Sacello  pontificio.  La  Bi- 
bliothèque du  Conservatoire  de  Pari*  possède, 
dan*  la  collection  connue  sous  le  nomd'flsr, 
trente-  -sept  motels  en  partilinn  de  Palestrina  ; 
j'ai  également  le»  trois  premier*  livre*  de  mo- 
tet* a  cinq ,  six  et  huit  voix  en  partition. 
M.  l'abbé  Santlnt,  1  Rome,  possède  auttj 
tontes  les  messes  et  beaucoup  d'autre*  compo- 
sitions de  ce  grand  homme;  enfin,  l'abbé 
Baiui  a  préparé  une  édition  complète  de  tonte* 
ses  œuvres  en  partition,  qu'il  serait  bien  dési- 
rable de  voir  publier. 

PALESTRINA  (  Ame  et  Rodolt» 
PIERLUIGI  DE),  foyei  PIERLUIGI. 
PAXESTRLM  (Jus),  hautboïste  dis- 
tingué, naquit  a  Milan,  en  (744.  Joseph 
Lenta,  premier  hautboïste  du  théâtre  de  cette 
ville,  futson  maître,  et  lui  El  faire  de  rapides 
progrès.  Après  avoir  visité  toute  l'Italie,  Pa- 
leslrini  se  rendit  en  Allemagne,  et  entra  au 
service  du  prince  de  la  Tour  et  Taxis,  i  Ratis- 
bonne.  En  1785,  il  fit  un  voyage  en  Dane- 
mark, par  Hambourg,  et  se  ûl  entendre  avec 
succès  dans  toutes  les  villes  oh  il  s'arrêta.  Son 
talent  étail  particulièrement  remarquable  par 
la  beauté  du  son,  et  par  l'expreiilon  dans  le 
chant.  En  1819,  cet  artiste  était  encore  at- 
taché i  la  chapelle  de  Ratisbonne,  quoiqu'il 
fat  âgé  de  soixante-huit  an*.  On  connaît  de 
lui  quelque*  concerto*  pour  le  hautbois,  en 
manuscrit. 

PALIONE  (Josifa),  compositeur  et  pro- 
fesseur de  chant,  naquit  a  Rome,  le  7  octobre 
1781.  Élève  de  Ponlemaggi,  i  Rome,  et  de 
Fenaroli,  a  Haples,  il  acheva  ses  éludes  sous 
ce  dernier  maître,  et  se  rendit,  en  1805,  à 
Paris,  ou  11  se  fixa  en  qualité  do  maître  do 
chant.  Il  est  mort  en  celle  ville,  vers  la  fin  de 
1819.  Toutes  les  compositions  de  cet  artiste 
sonlretlées  en  manuscrit;  elles  consistent  en: 
1°  Trois  quintette*  pour  deux  pianos,  deux 
violons  et  violoncelle.  9°  Neu[  quatuor*  pour 
deux  violon*,  alto  et  liasse.  8°  Deux  sympho- 
nies pour  orchestre  complet.  4*  Debora,  oi-a- 


PALIONE  —  PALLOTTA 


437 


torio.  S*  La  Finta  Amante,  opéra  bouffi, 
représenté  au  théâtre  do  Fiortntini,  à 
Naplei.  0*Ze  due  Rivali,  idem,  représenté  â 
Rome,  en  1803.  7*  Za  fedotio  aitula,  ibîd. 
8*  Za  Fiilaneila  rapita,  ibld.  9°  ^n'ane, 
cantate.  10"  Dm  airs  intercalé*  dam  divers 
opéras,  eolre  autres  une  cantine  chantée  a 
Paris  avec  succès,  par  madame  Bahlli,  dam 
U  Rivali,  de  Marer. 

PALLADIO  (Divin),  compositeur  napo- 
litain, né  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
se  axa  eo  Allemagne,  el  parait  avoir  été  au 
service  de  l'évoque  d'Halbersladl.,11  a  (ait 
imprimer  de  sa  composition  :  1*  Cantiorui 
nuptialei  A,  5,  6  «  7  vocum;  Wiltenberg, 
1590,  in-4".  2"  JVeuet  Lied,  Htm  Henrieo 
Julio,  pouvlirttn  BUchoffén  m  Halbcreiadt 
(Nouvelle  etianson  en  l'honneur  de  M.  Henri 
Julius,  évêque  suffraganl  de  Halberstadt,  duc 
de  Irunivrick  et  de  Lunebourg),  Xagdebourg, 
1590,  in-4*. 

PALLAVICINI  (Tuerai),  maître  de 
chapelle  au  Conservatoire  degli  Ineurabili, 
à  Venise,  vécut  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle.  En  1755,  Il  At  représenter  a  Tende  lo 
Speziale,  opéra  bouffe,  composé  en  collabo- 
ration avec  Flscbieiti.  Cet  opéra,  et  une  »y  m- 
phnnle  de  la-  composition  de  Pallavicini,  ae 
trouTaleot  autrefois  dani  le  magasin  da  Breil- 
kopf,  a  Leipilck. 

PALLAVICIIfO  (BntotT),  compositeur 
disliagué,  naquit  a  Crémone,  dans  la  seconde 
molli*  du  seizième  ilècPe,  et  Tut  maître  de 
chapelle  do  due  de  Hantoue.  Il  était  encore 
au  lervice  de  ce  prlace,  eu  1616.  On  connaît 
de  lui  l«>  on v  rage*  juivanti  :  1>  Il  primo 
Hbro  de'  Madrigaii  a  quattro  voei;  in  Fe- 
nciia,  app.  Angtlo  Gardant,  1570,  in-4*. 
1*  (bit)  Madrigaii  a  cinqui  voei,  lib.  1  ;  Ve- 
nise, 1581,  in-4*.  9*  Idem,  lib.  9;  ibid., 
159S,  in-4*.  3°  (bis)  Sacrarum  Dci  laudum 
oeto,  doodetim  et  toxdttim  «oefous;  Fe- 
nttiit,  apud  Riccardum  Amadinum,  1595, 
in-4*.S*7dmi,  lib.  3;  ibid.,  1590,  in-4*. Ce 
livre  a  été  réimprimé  a  Anvers,  chez  Pha- 
lèse,  en  1604.  i'Idtm,  lib.  4;  Tenise,  15911, 
ln-4*;  Anvers,  1605,  ln-4°  obi.  4*  (bit)  Di 
Btntdttto  Patlavicino  il  quinto  libro  de 
Madrigaii  a  cinqti»  voei;  in  Fenttia,  app. 
Gia.  Finetnti,  1597,  in-4*.  5*  Cantionet 
iaerm&,  13e  16  vocum;  Yeolse,  1005.  fp* Il 
prima  libro  de'  Madrigaii  a  ici  voei,  nova- 
mente  compoiti  et  dati  inluee;in  Ftnttia, 
preuo  Giacomo  Finemti,  1587,  in-4*.  Celle 
édition  est  la  première  :  l'épttre  dédicaloire 
auducdeBanloueesldalée  du  l"mai  15S7. 


La  deuxième  édition  a  été  publiée  chez  Vin- 
centl,  a  Venise,  en  1606,  et  dan»  la  même 
année  Pierre  Phalèse  eu  a  donné  une  antre  i 
Anvers.  7*  Libro  FI  de'  Madrigaii  a  5  voei; 
ibid.,  1613,  in-4*.  C'est  une  deuxième  édi- 
tion. 8*  Madrigaii  a  5  voei,  lib.  Fil;  ibid., 
1615,  in-4*.  On  trouve  des  madrigaux  do 
Patlavicino  dam  la  collection  intitulée  De' 
floridi  virtuoii  d'Jtalia  il  ttno  libro  de' 
Madrigaii  a  cinqui  voei  (Venise,  Giac.  Vin- 
centi  el  Kicb.  Amadino,  1580,  ln-4*),  el  dan» 
plusieurs  autres  recueils. 

PALLATICOO  (Ciaaus),  compositeur 
dramatique,  naquit  1  Brescla  dans  ta  première 
moitié  du  dix-septième  siècle,  et  mourut  a 
Dresde  en  1689.  La  plupart  des  opéras  de  ce 
compositeur  ont  été  représentée  arec  succès  à 
Venise,  quoiqu'il)  ne  se  distinguent  par  au- 
cune qualité  d'invention.  Ses  productions, 
dont  on  a  retenu  les  titres,  sont  :  1*  Aurt- 
liano;  a  Venise,  en  1660.  9*  Demetrio,  dan» 
la  même  année.  3*  /(  Tiranno  umiUata 
d'Amort,  ovvero  Veratpt,  1007.  4°  Dio- 
eluiano,  1674.  5*  Enta,  in  Italia,  1675. 
6*  Gaieno,  1676.  7°  Il  Fttpatiano,  1078. 
B*  Il  iïeront,  1679.  9*  Meualina,  1680. 
10*  Batiiano,  ouia  il  maggiore  impottibile, 
1089.  W  Carlo, rtd'Italia,  1083.  lî*  Il  Se 
infante,  1683.  13*  Licinio  imptratort  , 
1684.  14*  Reeimero  re  de'  Fondait,  1685. 
15*  Maitimo  Puppimo,  1685, 16*  Peneloppt 
lacatla,  1680,  17*  Didone  délirante,  1080. 
1 8*  Amo  r  innam  o  rat  o ,  1 68  7 . 1 9°  L 'Anationr 
eortara,  1087.  90*  Elmiro,  rt  di  Corinto, 
1687.  91°  La  Geruialtmme  libtrata,  1088. 
33*  Antiopt,  a  Dresde,  1689;  c'est  pondant 
la  composition  de  cet  opéra  que  Fallavicinn- 
mourut;  Strunck  termina  l'ouvrage,  qui  fut 
représenté  a  Dresde,  dam  la  même  année.  La- 
Gtruialemm»  liberata  fut  traduite  en  alle- 
mand par  Fiedeler,  et  représentée  à  Ham- 
bourg, en  1095,  sous  le  titre  i'Armida.  Quel- 
ques airs  de  cet  ouvrage  ont  été  imprimés  i 
^Hambourg  dans  la  même  aimée.  Les  mélodies- 
de  cet  morceaux  manquent  d'originalité.  Pal- 
laviclno  fut  le  maître  de  composition  de  Le- 
gremi  (coysx  ce  nom). 

PALLOTTA  (BL»T«(tt),  compositeur  de- 
musique  d'église,  1  Païenne,  né  vraisembla- 
blement en  Sicile,  a  vécu  dans  la  première 
moitié  du  dlx-buitième  siècle.  On  connaît 
sont  son  nom  :  1*  Canlionum  Bentdictut  ai 
Lavât*  in  tolcmn.  matutinii  Hebdamad* 
Sanctm  4  vocum.  i'Bentdiettu  quinti  modi. 
Ce*  deux  ouvrages  sont  Indiqués  comme  ma- 
nuscrits dans  le  ualalogue  de  Traeg,  de  Vienne. 


41*. 


PALMA  - 


PALM  A  (Silvutu),  compositeur  drama- 
tique, né  a  Iacbja,  près  de  Naples,  en  1763, 
<#tudla  le  contrepoint  au  Co  il  territoire  de 
Loreto,  loua  la  direction  de  Talenti  et  de  Fe- 
naroli  ;  Il  reçut  enfuit*  du  conseils  de  Pai- 
Ilello.  En  1701,  il  Intercala  quelque)  airs 
dans  l'opéra  bouffe  roiitulé  Le  fana  Gtlosis. 
Son  premier  opéra,  joué  a  Saples,  fut  la  Finta 
Matin.  Il  donna  ensuite  »1-  La  PMra  tim- 
patica,  dan*  lequel  on  trouve  I*  polonaise 
■Sêtiio  cheion  tsicitio,  qui  a  eu  an  succès  pro- 
digieux. 9*  OU  Amanti  ridicbti,  et  S*  La 
Spota  conlraila.  En  1790,  au  moment  oii  ce 
«ompotileur  te  disposai!  à  aller  de  Venise  à 
Bologne,  il  fat  obligé  de  retourner  i  Naples, 
•oii  il  tfcriti  t  pour  dlver*  théâtres  :  La  Schiava 
forttmata  ;  l'Erede  tenta  crédita;  Je  Stguaei 
di  Diana;  lo  Seavamenlo  ;  i  Furbi  amanti; 
■t  Fampiri;  U  minière  dt  Palonia  ;  il  Pa- 
laito  délie  Foie;  il  Pallont  aerottatico ;  il 
Gtloto  di  u  tteuo.  Une  affection  hémorroMale 
-obligea  Palma  à  renoncer  i  iet  travaux  dra- 
matique). Une  bydropifle  de  poitrine  la  con- 
duisit au  tombeau  le  8  août  1854,  a  rage  de 
solxante-douse  an*.  On  connaît  de  lui  une 
cantate  pour  soprano  et  contralto  écrite  pour 
la  télé  de  NoM. 

PALHERINI  (Louis),  né  1  Bologne,  le 
2fi  décembre  1768,  y  eit  mort  le  37  Janvier 
184*.  Cet  artiste  distingué  a  occupé  arec 
beaucoup  d'honneur,  pendant  quarante  an),  la 
place  d'organiste  de  la  collégiale  de  S.  Pé- 
trone, dan*  ta  ville  natale  :  avec  lui  a  fini  en 
Halle  l'art  de  jouer  de  l'orgue  dans  le  style 
véritable  de  cet  infiniment.  Il  improvisai!  de) 
fugue*  i  trois  et  quatre  partie)  qui,  pour  la 
conduite  et  l'exécution,  étaient  digne)  des 
meilleurs;  maître*.  On  a  de  lui  beaucoup  de 
musique  d'église  bien  écrite,  qui  eil  restée  en 
manuscrit.  Palmcriui  a  laissé  aussi  nn  traité 
d'harmonie  et  d'accompagnement  que  plu- 
sieurs artistes  bolonais  considèrent  comme 
préférable  a  celui  de  Maltei. 

PALSA  (Jisn),  virtuose  iur  le  cor,  naquit 
à  Jei-meriU,  en  Bohême,  le  30  juin  1753.  Il 
n'était  âgé  que  de  dix-huit  an*  lorsqu'il  se 
rendit  i  Pari*  avec  Tnrtcbmidt,  qui,  dan* 
leur*  duo*,  jouait  la  partie  de  second  cor. 
Après  le*  avoir  entendus  au  concert  spirituel, 
le  prince  de  Guémené  les  prit  a  son  service. 
il)  publièrent  dan)  celle  ville  deux  ouvres  de 
duos  pour  deux  cor*.  In  1783,  cet  deux  ar- 
tiste* retournèrent  en  Allemagne,  et  entrèrent 
dan*  la  chapelle  du  landgrave  de  Hésse-Caatel. 
Deux  ans  après,  Ils  firent  un  voyage  à  Lou- 
-dres,  où  ils  excitèrent  l'admiration  générale. 


PAMPANI 

De  retour  a  Casse),  ils  y  retlèrenl  jusqu'à  la 
mort  du  prince.  En  178S,  ils  entrèrent  an 
service  du  roi  de  Prusse.  Palsa  mourut  d'une 
hydropisle  de  poitrine,  le  34  Janvier  1703,  a 
l'âge  de  trente-huit  ans.  Cet  artiste  distingué 
a  publié  no  troisième  livre  de  duos  pour  deux 
cors,  avec  Turscbmidt,  1  Berlin,  chex  Grea- 
benscbulx  et  Seller.  Le  talent  de  Palsa  con- 
sistait particulièrement  dans  une  belle  ma- 
nière de  chanter  sur  son  instrument. 

PAMINGEB  (Lions.*.»),  compoiiieur  du 
seizième  siècle,  Ht  tes  éludes  dans  un  mo- 
nastère de  la  Bavière,  puis  lui  secrétaire  et,  en 
dernier  lieu,  recteur  de  l'école  de  Saint- 
Thomas,  a  Passau.  Il  mourut  dans  celte  ville, 
en  1368.  Ses  compositions,  qoi  consistent  en 
motets  a  plusieurs  voix,  ont  élé  publiées  par 
son  Hit,  après  sa  mort.  La  collection  de  cet 
morceaux  a  pour  titre  :  ^Eecluiatticorum 
cantionum  quatuor,  quinqu»  el  plarimuat 
uotum,  tomtu  primut  ;  Nuremberg,  chex 
Catherine  Gerlach  et  le*  héritier*  de  Jeau 
Hunlanus,  1579,  in -4*  obi.  Le  second  volume 
de  ces  motel*  a  été  publié  a  Nuremberg,  en 
1573,  le  troisième  en  1576,  et  le  dernier  en 
1580,  par  Nicolas  Knorr,  On  trouve  des  com- 
positions de  Pamlnger  dan*  le  recueil  intitulé 
Fior  dt  Moittti  Iratli  ddli  Motetti  dei 
Fior*;  in  Fenctia,  per  Jnîonio  Gardano, 
1530;  dans  les  lomes  Ia et II'  du  JVouum  et 
imlgnt  oput  Muiicum,  tex,  quinqut  al  qua- 
tuor voeam,  etc.  ;  Norimbtrgm,  art»  Hitra- 
nymiGrapKii,  1537-1538,  petit  in-4«  obi., et 
dans  les  tomes  1"  et  II  l' de  la  collection  qui  a 
pour  titre  :  Tomut  primu*  (stu  ttrtiut)  Ptai- 
morum  uUetoram  a  prziiariliuimii  mit- 
si'cis  in  harmoniai  quatuor  aut  qvinqut 
vocum  rtdactomm;  Norimbtrgm,  apudJok, 
Petrtium,  153B-1542,  petit  in-4>obl. 

PAMPA  IN  I  (  An  to  i  u  s  -G  sétau)  ,  co m  pos  i  te  u  r 
dramatique,  né  dans  la  Koanague,  au  commen- 
cement du  dix-huitième  siècle,  fut  d'abord 
maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Fermo, 
et  en  remplit  les  fondions  jusqu'en  1748  ; 
puis  il  dirigea  pendant  vingt  ans  le  Conser- 
vatoire de  Venise,  appelé  L'OipedaUtle  di 
S.  Giovanni  s  Paolo.  U  mourut  dans  cette 
position  au  mois  de  février  1700.  Ce  maître 
avait  été  nommé  membre  de  l'académie  du 
Philharmonique»  de  Bologne,  dans  la  section 
des  compositeurs,  en  1746.  L'auteur  des  note* 
les  musiciens  italiens,  communiquée*  a  La 
Borde  pour  son  Essai  sur  la  mtutuve,  repro- 
chait*. Pampani  d'avoir  mit  dans  set  ouvrage* 

.  ttyle  bruyant  et  tourmenté  :  je  n'ai  pu 
vérifier  ce  qui  a  donné  lieu  1  cette  accusation. 


PAMPANI  -  PANE 


439 


Les  titres  connu»  de*  opérai  de  ce  maître 
sont  :  I"  Anagilda,  1755.  3°  /irtaterit  Loti- 
gimano,  1737.  8*  La  Cadula  d'Amulio, 
1740.  4*  la  Clemtn-.a  di  Tito,  1748.  0°  Ar- 
tattru,  1750.  6°  Il  finettlao,  1793.  7°  Ai- 
tiaaaue,  1755.  8"  Damofoonte,  1704.  9°  De- 
metrio,  1768.  Le  Demofaontt  fui,,  dit-on, 
l'opéra  de  Pampani  qui  obtint  le  plut  de 
succès.  Le  maître  de  chapelle  Reichardt  cite 
•de  la  composition  de  Pampani  un  De  pro- 
fanait, composé  en  1748,  le  motel  In  conver- 
(endo  Dotninui,  et  un  Ttintum  trgo,  qu'il 

PAIT,  personnage  on  dieu  de  la  mytho- 
logie grecque  a  qui  lei  poètes  donnent  pour 
père  tantôt  Mercure,  tantôt  Jupiter,  Saturne, 
Uranus,  etc.  It  est  représenté  avec  des  cuisses, 
-des  jambes  el  des  pieds  de  bouc,  et  avec  des 
cornes  a  la  télé.  Il  présidait  1  l'agriculture. 
Dans  la  guerre  des  Titans,  il  fut  le  plus  utile 
auxiliaire  do  Jupiter,  en  soufflant  dans  une 
•conque  marine,  dont  les  sons  rauques  mirent 
m  Tuile  les  géants  ;  on  le  considère,  a  cause  de 
cela,  comme  l'inventeur  d*  la  trompette.  L'in- 
vention de  la  flûte  pastorale  a  plusieurs  tuyaux, 
appelée tyrinx,  lui ett  aussi  attribuée;  suivant 
la  Mythologie,  la  nymphe  de  ce  nom,  ayant 
invoqué  les  dieux  pour  échapper  a  l'ardeur  de 
Fan,  fut  changée  an  roseau;  désespéré  de  sa 
perte,  le  dieu  coupa  quelques-uni  de  ces  ro- 
seaux de  différentes  longueurs,  les  unît  avec 
.le  la  cire,  el  parcourut  le*  hois  el  les  mon- 
tagnes, en  jouant  de  cet  instrument.  On  con- 
naît le  vers  de  la  deuxième  églogue  de  Yir- 
êïle: 

Pin  primai  nlsHoi  etr*  coijuiirt  plurn 
ImIIMIi 
Quelques  poètes  de  l'antiquité  ont  aussi  at- 
tribué: a  Pau  l'invention  de  la  flûte  droite,  el 
même,  suivant  Bion,  de  la  flûte  oblique  (flûte 
traverslère).  Au  point  de  vue  philosophique 
de  la  mythologie,  Pan  est  l'ame  de  l'univers; 
c'est  le  tout,  en  particulier  c'est  l'air,  el  con- 
sequemmeni  le  «on,  qui  n'est  que  l'air  vi- 
trant; d'où  it  suit  que  Pan  etl  le  principe  de 
la  musique,  ou  la  musique  elle  même. 

PAIfANTI  (Piiurri),  littérateur  italien, 
établi  1  Londres,  ver*  1810,  y  commença  la 
publication  d'un  journal  de  littérature  ita- 
lienne intitulé  Giornale  italico  qui  n'en!  pas 
une  longue  existence.  II  y  a  publié,  sous 
te  (lire  de  Saggt  ttatrali  (Londres,  1813, 
août,  page  40S)  de*  morceaux  sur  le  théâtre 
Italien;  le  premier,  intitulé  Mttticatparola, 
traite  de  la  musique  el  de  la  poésie  drama- 
tique.. 


PAHCALDI  (CiMi.es),  avocat,  né  a  Bo- 
logne, vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  eil 
auteur  d'une  notice  intitulée  ■■  Cenni  tuf orna 
FtUet  Maurixio  Radieati,  célèbre  suonator 
di  riolino  a  eontrappuntiita  ;  Bologne, 
NobllietCl\1828,in-8<'. 

Une  cantatrice  de  quelque  talent  (Ma n'a mttt 
Tanculdi),  née  a  Bologne  et  vraisemblable- 
ment de  la  famille  du  précédent,  chanta  avec 
s uccèt,  depuis  1S35  jusqu'en  1838,  sur  les 
théâtres  de  la  Romagne,  a  .Ferrare  el  a  Ro- 
tigo,  puis  fut  engagée  pour  le  théâtre  dt  San- 
Yago,  dans  l'Ile  de  Cuba,  el  y  excita  l'enthou- 
siasme dé*  ,*on  début  ;  mai*  atteinte  par  la 
lièvre  jaune,  elle  y  mourut  le  5  septembre 
1838,  un  moi*  après  son  arrivée  dans  l'Ile. 

PANCIUOLI  (Gui),  jurisconsulte,  né  en 
1533,4  Reggio.en  Lombardie,  Ht  «on  droit  a 
l'université  de  Padoue,  et  devint  successive- 
ment professeur  dans  celle  ville,  à  Turin  et  à 
Veniie.  Il  mourut  dans  cette  dernière  ville,  le 
15  mai  1599.  Le  livre  de  Panciroli  intitulé 
Aerum  mcmorabilium  dtperditarum  et  nu- 
per  inventarum,  lib.  II  (Amberg,  1599, 
2  vol.  ln-8»,  et  Leiptick,  1007,  in-4»),  con- 
tient deux  chapitres  (39  et  40  de  la  première 
partie)  qui  traitent  de  Muticd,  de  Muticâ 
muta,  di  ffydraulicd.  La  première  partis 
de  ce  livre  a  pour  objet  les  découvertes  des 
anciens  dont  nous  avons  perdu  le  secret;  c'est 
pourquoi  Panciroli  y  traite  de  l'orgue  hydrau- 
lique. Pierre  de  la  Noue  a  donné  une  traduc- 
tion française  de  cet  ouvrage,  dégagée  de  tout 
commentaire;  Lyon,  1017,  deux  parties  iu-19. 

PANE  (Donnions  DEL),  prêtre,  né  à 
Rome,dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle,  étudia  la  composition  sous  la  direction 
d'Abbalini.  Appelé  au  service  de  l'empereur 
Ferdinand  III,  en  qualité  de  sopraniste,  il 
vécut  a  Vienne  et  a  Prague  pendant  quelque* 
années,  puii  retourna  a  Rome,  en  1654,  pour 
le  concours  ouverte  l'occasion  de  la  nomination 
d'un  chapelain  chantre  de  la  chapelle  pontifi- 
cale, et  obtint  cette  place  le  10  Juin  de  la 
même  année,  ses  premiers  ouvrages  ont  pour 
litre  :  1°  Magnificat  octo  (oiiorum,  liber 
prfmus,  op.  1;  Ronta,  ap.  Maicardium, 
1673.  3°  Xtotttti  a  S,  3,  4  e  5  eoei,  lib.  I, 
op.  3;  ibid.,  1675.  Del  Pane  a  laissé  beaucoup 
de  musique  d'église  qui  te  trouve  en  manu- 
scrit dam  les  archives  de  la  chapelle  pontifi- 
cale. On  a  imprimé  de  sa  composition  de* 
messes  écrites  sur  les  thème*  de  plusieurs  mo- 
tets de  Pierlulgi  de  Paleslrina.  Celle  œuvre  a 
pour  litre  :  Meut  dtlV  Abb.  Domtnieo  dit 
Pan»,  toprano  délia  capp.  pont,  a  4,  5,  fl, 


440 


PANE  -  PANNY 


8  (mi,  eitruile  da  tiquiiiti  motetli  dtl  Pa- 
lettrina,  t  dtditatt  ail'  £■  e  B.  Sig.  cardi- 
nal Btmdelto  Pamphili  ;  Home,  1087,  in  fol. 
Del  Pane  a  été  1  éditeur  des  antiennes  de  ion 
maître  Abbatini  (t'»ye;  ce  nom),  ponr  douic 
ténors  et  douie  basses. 

PAItECK  (Jim),  compositeur  allemand, 
né  vraisemblablement  i  Prague,  où  il  y  a  eu 
det  artiste*  de  ce  nom,  vécut  vers  la  An  du 
dli-butttèrae  «lècle.  On  lui  doit  la  muiique 
du  petit  opéra  intilnli  :  Dit  Chriitlielu  Ju- 
denuraut  (la  Fiancée  juive  devenue  chré- 
tienne). La  sort  de  cet  ouvrage  eut  cela  de  bi- 
zarre, qu'accueilli  avec  enthousiasme  aux 
théâtres  de  Léopoldsladt  et  de-  la  Porte  de 
Carinthie,  i  Vienne,  il  fut  outrageusement 
sifflé  dans  quelques  villes  de  l'Allemagne  sep- 
tentrionale. 

PANIZZA.  (Jscoou),  compositeur,  pro- 
fesseur de  chant,  et  maître  au  piano  du  grand 
théâtre  de  la  Scala,  a  Milan,  fut,  je  crois,  fils 
de  Pompilio  Paniua,  lénor  qui  chanta  au 
même  théâtre,  en  1800.  Il  vil  le  jour  en 
cette  ville,  dans  les  premières  années  du  dix- 
neuvième  siècle.  Son  premier  opéra  intitulé  : 
Sono  tglïno  marital!.'  a  été  représenté  en 
1837.  Il  a  donné  ensuite  la  CoUtriea,  qui  a 
élé  jouée  avec  succès  a  Milan,  en  1831 .  Pa- 
niua a  écrit  aussi,  en  1834,  pour  Triesle, 
Giannidi  Calait;  enfin,  il  a  fait  représenter, 
en  1840,  ICiailaiini,  dont  quelques  journaux 
ont  Tait  l'éloge.  Paniua  est  aussi  l'auteur  d'une 
sérénade  a  quatre  voix  etorebestre,  iulitulée  : 
Inno  a  Maria  Jffalibratt,  qui  a  été  exécutée 
a  Milan,  dans  ta  soirée  du  33  mai  1834.  On  a 
imprimé  de  ce  compositeur:  1"  Srtlelto  per 
il  flauto,  t  elarinetii,%  eorni  a  fagotlo; 
Vienne,  Artaria.  3°  Divertimeiito  in  forma 
divaliepcr  il  piano-forte  ;  Bilan,  Berluui. 
5°  Il  Pianto ,  aria  lugubre  per  Ttnore  ,-ibid. 
4°  Je  il  brando  invitto,  scène  pour  lénor; 
Milan,  Ricordi.  3*  Deux  airs  pour  soprano; 
ibid.  0°  Scène  ly rtque,  tirée  du  troisième  acte 
de  Saul,  tragédie  d' Al  fier  i,  pour  ténor,  avec 
piano  ou  harpe;  «"Mo*.  7°  Il  liitorno  in  pa- 
tria, romance  ;ibid.  Bon  professeur de  cbanl, 
Paniua  a  formé  quelques-uns  des  derniers 
artistes  i|ui  se  sont  fait  entendre  sur  les 
théâtres  de  l'Italie  avec  la  connaistaoce  de 
l'art  du  chant.  Ce  maître  est  mort  i  Milan,  au 
mois  d'avril  1860. 

PANNEHBERG  (F»éoébic-Guii.uihi) , 
musicien  de  ville  à  Lunebourg,  vers  la  lin  du 
dii-buiiième  siècle,  a  écrit  des  quatuors  et 
des  soins  pour  violon,  une  symphonie  concer- 
tante pour  deux  bassons,  avec  orchestre,  et  un 


septuor  pour  hautbois,  basson,  alto,  cor  de 
bassette,  cor  et  violoncelle;  toutes  ces  com- 
positions'sont  restées  en  manuscrit  :  on  n'a. 
gravé  de  Pannenberg  que  trente  anglaises  et 
cotillons  pour  orchestre,  A  Leipsick,  chu  Breit- 
Itopr  et  Heertel. 

PANNY  (Joseri),  violoniste  et  composi- 
teur, est  né  le  33  octobre  1794,  i  Kohlmitx- 
berg,  en  Autriche.  Fils  du  maître  d'école  de 
ce  lieu,  i)  apprit,  sous  sa  direction,  â  jouer  dit 
violon  dès  l'âge  de  six  ans,  et  par  un  travail 
de  sept  heures  chaque  jour,  il  parvint  en 
trois  années  a  jouer  les  quatuors  et  concertos, 
de  Haydn,  Gyrovreu ,  Pleyel,  Slatnitz  et 
autres  maîtres  de  cette  époque;  puis  le  pas- 
leur  Ortler  lui  enseigna  â  jouer  de  la  flûte; 
enfin,  ton  aïeul  maternel,  Joseph  Brelnet- 
berger,  fut  son  premier  maître  pour  l'orgne- 
et  l'harmonie.  L'invasion  de  l'Autriche  par  les 
armées  françaises,  en  1809,  ruina  la  famille 
de  Panny,  et  l'obligea  lui-même  i  se  livrer  1 
des  travaux  agricoles  et  â  négliger  la  musique. 
Envoyé  ensuite  â  Linz  pour  T  suivre  les  cours 
destinés  â  former  des  instituteurs,  il  eut  occa- 
sion d'y  entendre  de -belles  compositions  qui 
réveillèrent  son  penchant  pour  la  musique. 
Dès  ce  moment,  il  reprit  l'étude  de  cet  art,  et 
écrivit  quelques  essais  de  compositions  pour 
divers  instruments,  trois  messes  et  un  Rt- 
t/tiitm;  mais  toutes  ces  productions  renfer- 
maient plus  de  fautes  contre  les  règles  de  l'art 
et  de  réminiscences  que  de  beautés  originales. 
A  l'âge  de  dix  neuf  ans,  M.  Panny  entra  dans 
la  carrière  de  l'enseignement  â  Greinburg, 
dans  la  haute  Autriche.  Ce  fut  dans  ce  lien, 
qu'il  SI  exécuter  une  cantate  en  présence  de 
l'empereur  François  II  et  de  son  maître  de 
cbapelle  Eybler  (noyés  ce  nom).  Celui-ci  re- 
connut du  (aient  dans  cet  ouvrage,  encouragea 
Panny,  el  lut  promit  que  s'il  venait  a  Vienne 
et  se  destinait  à  la  carrière  d'artiste,  il  lui  en- 
scigneraitla  haute  composition.  Le  voyage  de 
Vienne  était  précisément  â  cette  époque  le 
désir  du  Jeune  homme,  qui  le  réalisa  en  1813, 
el,  mettant  â  profit  les  offres  d'Eybler,  devint 
en  effet  ion  élève.  Pendant  que  Panny  se  pré- 
parait ainsi. â  se  faire  une  position  honorable 
dans  l'art,  11  eut  1  lutter  contre  les  doulou- 
reuses angoisses  de  la  misère  ;  mais,  enfin,  sa. 
courageuse  persévérance  triompha  de  la  mau- 
vaise fortune.  Parvenu  A  l'âge  de  trente  ans, 
il  donna,  en  1834,  son  premier  concert  i 
Vienne  et  y  fit  entendre  pour  la  première  foi* 
ses  compositions,  particulièrement  le  Krie- 
gtrehar  (Chœur  de  Guerriers),  publié  cbei 
Scbolt,  à  Nayence,  et  un  chœur  écossais  resté 


PANNY  —  PANOFKA 


44! 


Inédit,  Cet  morceaux  furent  chaleureusement 
applaudis  parle  public.  En  1895,  Panny  fil 
un  voyage  A  Venise,  ellll  la  connaissance  de 
Paganinl,  qui  l'encouragea  dans  ses  travaux  ; 
plus  lard,  Il  relrouva  ce  grand  arliite  a 
Vienne,  et  composa  à  sa  demanda  une  scène 
dramatique  pour  violon  et  orchestre,  que  le 
grand  violoniste  exécuta  aur  la  quatrième 
cordeau  concert  d'adieu  qu'il  donna  A  Vienne, 
en  1 828.  Ils  entreprirent  ensemble  un  voyage 
a  Carlshad,  oh  bientôt  ils  se  séparèrent,  mé- 
contents l'un  de  l'autre.  Panny  continua  seul 
ce  voyage  et  visila  Dresde,  Prague,  S  a  la  bourg, 
Lin»,  Munich,  Augtbourg,  Slultgard,  Carls- 
rube,  Eanheim,  Francfort  et  Mayence.  Ar- 
rivé dan*  cette  dernière  ville,  en  1830,  Il  y 
passa  l'hiver  et  fil  paraître  quelque*' unes  de 
■es  compositions  chez  Scbolt  frères.  En  1830, 
il  entreprit  un  nouveau  voyage,  par  Dussel- 
dorf,  dans  le  nord  de  l'Allemagne,  et  s'établit 
a  Hambourg,  d'où  il  alla  donner  des  concerts 

I  Berlin.  Dans  l'année  suivante,  la  place  de 
chef  d'orchestre  des  concerts  de  Bergen 
(Korwége)  lui  fut  offerte  el  acceptée  par  lui. 

II  en  remplit  les  fonctions  pendant  l'hiver  de 
1831-1833  et  y  écrivit  plusieurs  coin  poil  lions. 
De  retour  a  Hambourg,  il  dirigea  pendant 
l'hiver  suivant  les  concerts  du  Casino  a  Al- 
iéna. En  1834,  il  accepta  un  engagement  qui 
lui  était  offert  par  de  riches  ma  nu  facturiers 
de  Wesserling  (Alsace),  pour  faire  l'éducation 
musicale  de  leurs  enfants,  et  fonder  une  école 
de  musique  dan*  la  commune.  Ce  fat  de  là 
qu'il  partit  en  1835  pour  faire  on  voyage  S 
Paris  et  a  Londres.  Pallgué  de  la  vie  obscure 
qu'il  avait  trouvée  à  Wesserling,  Il  s'éloigna 
de  ce  lieu,  en  183S,  pour  aller  se  fixer  1 
Mayence,  oh  il  organisa  une  école  de  musique 
vocale  el  instrumentale  el  se  maria  dans  la 
même  année.  Après  une  existence  longtemps 
agitée,  Panny  semblait  enfin  être  arrivé  à  la 
période  des  jours  heureux,  quand  une  maladie 
de  la  moelle  épi n  1ère  lui  fit  sentir  les  pre- 
mières atteintes,  en  1837.  Il  essaya  l'effet  de* 
bain* de  Hombonrg  dans  l'éiéde  l'année  sui- 
vante, mai*  Inutilement,  car  il  mourut  le 
7  septembre  1838,  A  l'Age  de  quarante-quatre 
an*,  laissant  une  veuve,  qu'il  avait  épousée 
depuis  moins  de  deux  ans,  et  un  enfant  de 
six  mois.  M.  J.-fi.  Ilcrneyer  lui  a  consacré 
un  long  article  nécrologique  dans  le  supplé- 
ment de  la  Gazette  de  fllayenct  (ann.  1838, 
n"  111,  113  et  113).  Dans  la  liste  de*  compo- 
tillon*  de  Panny,  on  remarque  le*  suivantes  : 
1*  Quatuors  faciles  pour  deux  violons,  alto  et 
basse,  op.  10,  n"  I  et  2  ;  Vienne,  Artaria. 


3*  Sonate  sur  la  quatrième  corde,  avec  qua- 
tuor, op.  38;  Mayence,  Scholl.  3*  Adagio  et 
rondo  pour  flûte  el  quatuor,  op.  G;  Vienne, 
Artaria.  4°  Adagio  et  polonaise  en  symphonie 
concertante  pour  haulhol*  et  basson,  op.  7; 
ibid.  5<  Scène  suisse,  concertino  pour  violon- 
celle entremêlé  de  thèmes  de  l'opéra  de  Guil- 
laume Tell,  op.  97  ;  Mayence,  Scholl.  6°  Ron- 
deau brillant  pour  piano  avec  quatuor,  op.  19; 
Vienne,  Pennauer.  7"  Trio  pour  piano,  via* 
Ion  et  alto,  op.  1  ;  Vienne,  Artaria.  8*  Inlro-> 
duel  Ion  et  rondeau  pour  piano  et  violon, 
op.  30;  Vienne,  Pennauer.  9e Variation* pool 
piano  sur  une  canzonette  vénitienne  de  Pa- 
ganini,  op.  8;  Vienne,  Artaria.  10°  Messe  1 
quatre  voix  et  orchestre:  Vienne,  Cappi. 
11°  Deuxième  messe,  idem,  op.  17;  Vienne, 
Artaria.l3°Troisièmefd«n,-  Mayence,  Schol t. 
13»  Requiem  a  trois  voii,  deux  violons,  basse 
et  orgue,  op.  91  ;  Vienne,  Artaria.  14°  Gra- 
duel 1  quatre  voix,  orchestre  et  orgue,  avec 
un  offertoire  pour  soprano  solo,  choeur  ad 
libitum,  orchestre  et  orgue,  Op.  18;  ibid. 
15°  Hymne  allemand  (Singt  dem  Iferrn  tin 
ncues  Lied),  pour  un  chœur  d'hommes,  trois 
trombone*  et  basse,  op.  58;  Mayence,  Schotl. 
10°  Chant  original  de  la  Slyrie,  pour  voix 
d'homme*  et  orchestre,  op.  35;  Mayence, 
Scholl.  17*  Chanson  du  Nord  pour  voix  seule, 
chœur  et  orchestre,  op.  36;  ibid.  18°  Chanson 
de  table  pour  chœur  d'hommes  et  orchestre, 
op.  37;  ibid.  10*  Chants  détachés  ou  en  re- 
cueil pour  quatre  voix  d'homme*  et  piano, 
op.  0;  Vienne,  Artaria.  op.  95,  36,  30,  31, 
34,  ibid.  L'oeuvre  33e  est  un  choeur  d'homme* 
intitulé:  Der/ferbitamRhtin  (l'Automne  sur 
le  Rhin).  30°  Chants  a  voix  seule  avec  accom- 
pagnement de  piano,  op.  5, 10,  30,  33;  Vienne 
et  Mayence.  Panny  a  laissé  en  manuscrit  un 
mélodrame  et  l'opéra  Dat  Mxichen  von 
Riigen  (la  Fille  de  Rugen),  un  hymne  pour 
la  nouvelle  année,  composé  el  exécuté  A 
Bergen,  en  Korwége,  le  18  décembre  1831, 
quelques  morceaux  de  chant  avec  orchestre, 
et  des  travaux  littéraires  sur  la  musique, 
particulièrement  sur  l'histoire  de  cet  arl  en 
Italie,  en  Allemagne,  en  France  el  en  Angle- 

PAHOFKA  (Henni),  violoniste,  profes- 
seur de  chant  el  compositeur,  est  né  le  9  octo- 
bre 1807,  à  Breslau,  en  Silésie.  Son  père, 
rentier  et  délégué  du  roi  de  Prusse,  destinait 
le  Jeuoe  PaDofka  au  barreau,  el  lui  fit  faire 
ses  éludes  au  collège  Frédéric  jusqu'A  l'Age 
de  seize  an*.  Sa  soeur,  fort  habile  sur  le  violon, 
lui  donna  les  premières  leçons  de  cel  insira- 


442  PAS 

ment;  puis  il  apprit  le  chant  el  le*  prin- 
cipes de  la  lecture  de  la  musique  *oui  la 
direction  du  cantor  Slrancb  et  de  loo  suc- 
cesseur Fœrsier.  A  l'âge  de  dix  ans,  H.  Pa- 
nofka sa  Ht  entendre  avec  succès  en  public 
Après  la  mon  de  Fotrster,  Luge,  chef  d'or- 
chestre du  théâtre  de  Breslau,  et  boa  riolo- 
aine,  devint  tan  maître.  C'est  sous  la  direc- 
tion de  cet  artiste  qu'il  Joua  plusieurs  fois 
de*  concertos  de  Rode  et  de  Violti,  au  théâtre 
ei  daus  les  concert*.  En  1814,  il  sortit  du 
collège  pour  suivre  le*  cours  de  droit  de 
l'université  ;  mais  cédant  a  ses  instances  réi- 
térées, sou  père  lui  permit  de  te  livrer  en 
artiste  a  la  culture  delà  musique,  el  renvoya 
a  Vienne,  pour  ;  prendre  des  leçon*  de  M*y- 
seder  pour  le  violon,  et  de  Hoffmann  pour  la 
composition.  Après  trois  années  d'études  jo us 
ces  maîtres,  il  se  Ht  eutendre,  en  1837,  arec 
un  brillant  succès,  dans  un  concert  donné  a 
la  salle  de  la  Redoute.  En  1839,  il  s'éloigna 
de  Tleone,  pour  se  rendre  a  Munich,  où  il 
donna  des  concerts  pendant  un  séjour  de  lii 
mois,  puis  il  alla  a  Berlin,  s'y  lia- avec  le 
pianiste  Hauck,  el  donna  plusieurs  concert* 
avec  lui.  C'est  daus  cette  Tille  qu'il  publia  ses 
premières  compotilions;  c'est  aussi  i  Berlin, 
qu'à  la  sollicitation  de  M.  Mari,  rédacteur  en 
chef  de  la  Gaiette  muiicale,  il  commença  i 
cultiver  la  critique  sur  cet  art.  La  mort  de  son 
père,  en  1831,  le  mit  en  possession  d'un 
héritage  modeste,  qui  lui  permit  de  se  livrer 
sans  réserve  i  ses  études.  En  1833,  i)  entre- 
prit un  voyage  avec  son  ami  Hauck,  visita 
Dresde,  Prague,  et  relouraa  a  Vienne,  où  il 
rit  un  nouveau  séjour  pendant  huit  mois. 
Après  avoir  visité  la  Pologne  et  la  Silésie,  il 
revit  Berlin  une  deuxième  fois;  mais  ayant  eu 
le  malbeur  d'y  perdre  son  frère,  il  s'éloigna 
de  cette  ville,  el  le  rendit  a  Pari»,  où  il  s'éta- 
blit, en  1834.  Il  s'y  Si  entendre  pour  la  pre- 
mière Toi*  au  Conservatoire,  dans  un  concert 
donné  par  Berlioz,  puis  il  en  donna  un  lui- 
même  dan*  cette  salle,  m  1837.  Dèsson  arrivée 
a  Paris,  son  goût  pour  l'art  du  ebant,  déve- 
loppé par  les  occasions  fréquente*  d'entendre 
de*  artiste*  tel*  que  Kubini,  Lablaehe,  Don. 
lelli,  David,  mesdames  Foder,  Son tag  et  autre* 
célébrités,  l'avait  fait  te  lier  avec  le  célèbre 
professeur  de  chant  Bordogni,  et  dès  ce 
moment,  il  te  mit  i  étudier  avec  ardeur 
l'organisation  et  le  mécanisme  de  la  voii. 
Il  suivait  avec  assiduité  le*  cours  de  ce 
professeur,  et  bientôt  les  relations  de  ce* 
artistes  furent  si  intimes  qu'il*  s'associèrent 
pour  la  fondation  d'une  Académie  ds  chant 


de*  amateurs,  à  l'imitation  de  celle  de  Berlin. 
Us  en  publièrent  le  prospectus,  en  1843; 
mais  la  formation  delà  Satiété  da  concert* 
de  musfgue  religicuic,  par  le  prince  de  la 
Moitowa,  à  la  même  époque,  fui  un  obstacle 
a  la  réalisation  de  leur  projet.  En'  1844, 
H.  Panofla  s'est  rendu  a  Londres  pour  la  pu- 
blication de  quelques-uns  de  ses  ouvrages.  En 
1847,  M.  Lumley,  directeur  du  théâtre  italien 
de  Londres,  s'attacha  H.  Panofka  pour  l'aider 
dan*  sa  direction  en  ce  qui  concerne  l'art.  Ce 
fut  la  brillante  saison  de  Jenny  Lind,  accom- 
pagnée de  Lablaehe,  Frascbini,  Coletti,  Stau- 
digl,  Gardoni  et  antre*  bons  artiste*.  Ce  fut 
une  nouvelle  occasion  offerte  a  U.  Panofka 
pour  l'élude  comparée  des  méthode*  de  chant 
et  des  voix.  Il  avait  pris  dis  Ion  la  résolution 
de  se  fixer  a  Paris  pour  se  livrer  a  l'enseigne- 
ment de  l'an  vocal;  mai*  la  révolution  de 
1848  vint  tout  a  coup  contrarier  ce  projet. 
Après  un  court  séjour  dan*  la  capitale  de  la 
France,  il  retourna  i  Londres  el  s'y  établit 
comme  professeur  de  chant.  Il  y  publia  un 
.grand  nombre  de  morceaux  sur  des  parole* 
italiennes,  tel*  que  caruonet,  duos,  gua- 
luori,  et  un  traité  pratique  de  chant,  sous  le 
litre  de  P radical  tinglng  Infor  (Ewer  et  Cc), 
ainsi  que  douze  vocalises  pour  soprano  et 
contralto.  Après  le  coup  d'État  de  1852, 
H.  Panofka  revint  a  Paris  et  s'y  fixa  déQnitl- 
.vement.  Livré  depuis  lors  d'une  manière 
exclusive  a  l'enseignement  du  chant,  il  a 
publié  son  grand  ouvrage  intitulé  :  l'Art  dt 
chanter,  divisé  en  deux  parties,  théorique  el 
pratique,  op.  81  ;  Paris,  Brandus,  suivi  du 
Fade  otecumdu  chanteur  (recueil  d'exercices 
pour  toutes  les  voix),  de  vingt-quatre  voca- 
lise* pour  soprano,  mezzo-soprano  et  ténor, 
et  de  vingt-quatre  vocalises  pour  contralto, 
baryton  el  basse. 

Pendant  son  premier  séjour  de  dix  année*  a 
Paris,  cet  artisle  s'est  occupé  de  la  critique 
musicale  :  11  a  été  le  correspondant  de  la  nou- 
velle Galette  muiicale  de  Leipiiek,  fondée. 
parScbumann  et  Schunke,  a  fourni  aussi  de* 
articles  a  la  Gaiette  muiicale  de  Parti,  a 
YImpartial,  au  Ménager  et  au  Temps.  In- 
dépendamment de*  ouvrage*  cités  précédem- 
ment, les  corn  positions  de  M.  Panofka  consis- 
tent en  thème*  varié*  pour  violon,  avec  or- 
chestre, quatuor  ou  piano,  op.  6, 11, 14, 18  j 
fantaisies  idem,  op.  8, 31;  rondos  el  rond  i  nos, 
idem,  op.  9,  33;  élégie  pour  violon  et  piano, 
op.  17;  ballade  idem,  op.  30;  eapricio  sur 
un  motif  de  Hercadaute,  op.  35;  grand  mor- 
ceau de  concert,  op.  33;  adagio  appaitio- 


,gk 


PANOFKA  —  PANSERON 


na(e,  op.  94  ;  duos  pour  piano  et  violon  con- 
ceruoti,  op.  10,  15,  15,  1C,  97  ;  Était»  pour 
violon  *eul;  tu  lUoeriet,  pour  piano  nul, 
op.  W  ;  ballades  cl  autres  morceaux  de  chant 
avec  accompagne  ment  de  piano,  op.  7  et  19  ; 
grande  tonte  pour  piano  et  violon,  op.  48; 
Vienne,  Hailinger.  Lel  éditeur!  de  cet  ou- 
vrage*, publié*  a  Parit,  sont  MM.  Scblesinger, 
Meissonnier,  H.  Lemoine,  Pacini  el  B.  Latte. 
■.  Panotta  a  traduit  en  allemand  la  nou- 
velle méthode  de  violon  de  Baillai,  Berlin, 
Schleilnger.  Sa  méthode,  intitulée  l'Art  de 
chanter,  a  été  traduite  en  Italien,  i  Milan, 
chez  Klcordl,  et  en  allemand,  i  Leipiick,  chez 
Kieter-Bidermann.  On  a  aussi  de  lui  ;  l'Abé- 
eédaire  vocal,  mode  préparatoire  d»  chant 
pour  apprendre  à  émettre  et  à  pour  la  voix; 
Paria,  Brandus  ;  Suite  de  l'Abécédaire  vocal, 
vingt-quatre  votaliiti  dan*  l'étendue  d'une 
.  octave  et  démit  pour  toutet  Ici  voix;  iliid; 
tti  Heurte  de  dévotion,  lit  cantiques;  Parit, 
Canaux;  Ave  Maria  et  O  ealutarii,  Parit, 
Brandua;  Ave  Maria  et  Agnut  Dti;  Pari*, 
Escndier;  Ti  prego,  o  Madré  pia,  prière; 
Paris ,  Brandus  ;  Vingt-quatre  vocaliiee 
d'artitte,  qui  terminent  l'œuvre  didactique 
du  professeur:  ibid. 

PAHORHITAHO  (D.  lu»),  compéti- 
teur sicilien,  dont  le  nom  véritable  n'est  pas 
connu,  fut  appelé  Panormitano  parce  qu'il 
était  né  i  Païenne,  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle.  Il  entra  dant  le  monastère  de  Mont- 
cassln,  el  j  remplit  le*  fonction»  d'organiste. 
On  a  imprimé  de  sa  composition  :  Lamenta- 
n'ont'  »  Rupontori  per  la  Settimana  Santa 
a  qualtro  voei;  Venise,  1585,  ln-4*.  Une 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage  a  paru  dan* 
la  même  ville  en  1597,  «ou*  le  titre  latin  ; 
LamentaUonti  ae  Reipotuorii  Utbdomadm 
Sanctâ;  quatuor  vocum. 

PAWOBMO  (ViacEirr),  luthier  italien,  né 
à  Crémone,  se  Axa  à  Parit,  ver*  1740,  et  j 
travaillait 'encore  trente  ant  après.  J'ai  vu  un 
bon  liolou  de  lui  dont  le  vernis  était  trans- 
parent et  chatoyant  :  cet  instrument  portait 
la  date  de  1700. 

PAHOBMO  (Faucon),  BU  du  précédent, 
Tut  attaché,  comme  flûtiste,  an  théâtre  de  Ni- 
cole* depuis  1780;  ilapubliéaParis,  en  1786, 
six  duo*  pour  deux  Ailles,  op.  1.  On  connaît 
autii  soui  le  même  nom  la  faite  d*  l'oiseau, 
pour  piano;  Parit,  Janel.  Ce  morceau  a  eu  de 
la  célébrité,  au  commencement  du  dix-neu- 
vième siècle. 

PANSERON  (Ao«o*ra-M*TiiiD)t  né  a 
Paris,  Le  7  floréal  au  it  (24  avril  1700),  etl  fils 


443 

d'un  professeur  de  musique  instruit,  a  qui 
Grétry  avait  couQé  Pin»  t  ru  monta  lion  de  set 
vingt  dernières  partitions,  parce  que  ce  tra- 
vail était  pour  lu)  fatigant  el  sans  attrait.  Le 
jeune  Pauteron  fut  admis  comme  élève  an 
Contervatoire  de  Paris,  dans  le  mois  de  nivôse 
an  mi  (décembre  1804).  Après  y  avoir  tuivi 
les  court  de  solfège,  dont  il  avait  reçu  les  pre- 
mières notions  de  son  père,  il  passa  sous  la 
direction  de  Levasseur,  pour  l'éluda  du  vio- 
loncelle, et  bientôt  après  il  devint  élève  de 
Berloo  pour  l'harmonie,  puis  de  fiotseepour 
le  contrepoint.  Les  prix  de  solfège, 
et  de  composition  lui  furent  si 
décernés  dans  le*  concours  de  l'école.  8c* 
études,  auxquelles  il  avait  employé  huit  an- 
née*, étant  terminée),  il  se  présenta  au  con- 
cours de  l'Institut,  et  y  obtint  le  premier  prix 
de  composition,  en  1815.  La  sujet  du  con- 
court était  la  ean taie  Intitulée  BernUnit.  De- 
venu pensionnaire  du  gouvernement,  i  ce 
titre,  Panseron  partit  pour  l'Italie,  et  s'ar- 
rêta pendant  plut  de  six  mol»  i  Bologne  pour 
y  faire  de  nouveau  un  cours  complet  de  con- 
trepoint fugué,  sous  la  direction  de  Matlel. 
C'est  au  soin  consciencieux  qn'll  mit,  en  cette 
circonstance,  à  perfectionner  son  savoir  par 
l'étude  du  ilyle  de  l'ancienne  école  d'Italie, 
qu'il  fut  redevable  d'une  connaissance  étendue 
de  l'art  d'écrire  ponr  les  voix.  Apre»  avoir 
vécu  plusieurs  années  à  Rome  et  a  Naplet,  où 
Il  étudia  le  mécanisme  de  l'an  du  chant  tou* 
de  non*  naître*,  Il  *e  rendit  en  Allemagne, 
recul  det  conieilt  de  Salierl,  a  Vienne,  et  de 
Wlnter,  i  Munich,  puis  t'arrêta  quelques  mol  * 
i  Eitensladt,  en  1817,  chei  le  prince  Ester - 
hazy,  qui  le  nomma  son  maître  de  chapelle 
honoraire.  Panseron  se  disposait  i  retourner 
k  Paris,  lorsque  det  propositions  lui  furent 
faite*  pour  visiter  la  Bnssle  ;  le*  ayant  accep- 
tées, il  te  rendit 1  Saint-Pétersbourg  ;  mai»  ce 
voyage  ne  fut  qu'une  course  de  peu  de  durée, 
el  dans  l'été  do  1818,  il  arriva  a  Paris,  après 
avoir  employé  cinq  années  dan*  let  voyage* 
prescrits  par  les  règlement*  de  l'Intlitut  pour 
les  élèves  pensionnaire!.  Dès  ton  arrivée  dans 
cette'  ville,  11  te  livra  à  l'enseignement  du 
chant,  et  bientôt  après,  il  remplit  le*  fooelioot 
d' accompagna  leur  à  l'Opéra  -  Comique,  En 
1834,  il  obtint  sa  nomination  de  professeor 
de  chant  an  Conservatoire,  ou  il  avall  né 
admi»,  comme  élève,  vingt  ans  aoparavaol. 
Lonqne,  en  18S0,  Ualéry  eut  abandonné  ** 
place  d'accompagnateur  au  Tbéalre  Italien, 
pour  passer  a  la  direction  du  citant  à  l'Opéra, 
Panseron  lui  succéda  datrs  cet  emploi  ;  mail 


444 


PANSERON  -  PANTALOGO 


le»  occupation!  mullipliéct  qui  y  étaient  atta- 
chée* le  firent  renoncer  1  celle  plice  *[>tti 
quelques  annéel,  pour  te  livrer  sans  réserve 
i  renseignement  et  i  I*  composition. 

En  1830,  Panseron  a  fait  jouer  avec  succès, 
an  théâtre  Feydcau,  la  Grille  du  pare,  opéra 
comique  en  un  acle,  dool  la  partition  a  été 
publiée  chef  Jenet  et  Cornue.  L'année  sui- 
vante,  il  a  donné,  au  même  Ibéitre,  Ui  Dtux 
Contint*,  opéra  comique  en  un  acte  qui  est 
resté  en  manuscrit.  Le  4  novembre  1837,  il  a 
tait  représenter,  à  l'Odéon,  l'École  de  Borne, 
en  un  acle,  dont  la  partition  a  été  publiée  a 
Paris,  chez  Pacinj.  Panteron  a  auul  publié 
plusieurs  fantaisies,  nocturnes  et  thèmes  variés 
pour  piano  et  fitl  te,  en  société  atec  Guillou  (Pa- 
ris,Petit, Frère, Seblesinger};mal*c'est  surtout 
par  ses  romance)  et  set  ouvrages  didactique» 
qu'il  l'est  Tait  une  réputation  européenne.  Il 
a  publié  plus  de  dcui  cents  de  set  romances, 
parmi  lesquelles  on  en  remarque  de  char- 
mantes. Entre  celles  qui  ont  eu  le  plus  de 
vogue,  on  cite  :  le  Songe  de  Tartini,  avec  ac- 
compagnement de  violon  obligé;  la  Ftle  de 
la  madone;  Malvina;  Faisant  tneort;  Au 
revoir,  Lévite;  On  n'aime  bien  qu'une  foit; 
Appela-moi,  je  reviendrai;  Demain  on 
vont  marie  i  j'attende  encore,  etc. 

Après  avoir  joui  de  la  vogue  comme  com- 
positeur de  romances,  Panseron  s'est  livré  à 
la  rédaction  d'un  grand  nombre  d'ouvrage* 
pour  renseignement  des  diverses  parties  de  la 
musique  :  ces  production*  on  t  obtenu  un  succès 
mérité.  L'œuvre  didactique  de  cet  excellent 
professeur  renferme  les  ouvrages  dont  voici  la 
liste  :  1  °  A  II  C  mueical,  ou  talfége,  com- 
posé pour  ta  fille,  âgés  de  huit  ant,  a  Paris, 
chez  rameur.  Il  a  été  fait  plusieurs  éditions 
in-folio  et  in-8°  de  ce  solfège  élémentaire. 
S"  Suite  de  l'A  S  C  ;  ib\d.  3°  Solfège  i  deux 
voiip'Wd,  A' Solfège  d'artiste;  ibid.  S»  Sol- 
fège tur  la  clef  de  ta,  pour  basse-taille  et 
baryton;  ibid.  6'Solfêgt  d'entemble  àdeux, 
troiiet  quatre  voix,  divisé  entrait  partiel; 
ibid.  7°  Solfège  du  pianiste  ;  ibid.  8°  Solfège 
du  violonitte;  ibid.  0°  Solfège  concertant  à 
deux,  trait  et  quatre  voix,  divisé  en  trot* 
partie*;  ibid.  10°  Cinquante  leçons  de  solfège 
à  changements  de  eleft,  faisant  suite  au 
solfège  d'artiste,  avec  batte  chiffrée;  ibid. 
11°  Solfège  progressif  à  deux  voix,  pour 
basse  taille  et  baryton;  ibid.  12°  Méthode  de 
vocalisation, endeux  partiel,  pour  soprano 
oufe'nor;  iuirt.  13°  Méthode  de  vocalisation, 
en  deux  partiel,  pour  batte, baryton  et  con- 
tralto; ibid.  14*  Fingt-cinq  vocalises  facile* 


et  progretiivtt  pour  contralto,  précédées  de 
vingt-cinq  exercices  ;  ibid.  \5' Douze  étude* 
spéciales ,  précédées  de  doute  exercices,  pour 
soprano  et  ténor;  ibid.  1G°  Traité  de  l'har- 
monie pratique  et  de*  modulation*;  ibid. 
17°  Trente-six  exercice!  à  changements  de 
eleft,  faitant  tuile  aux  cinquante  leçon*; 
ibid.  18°  Méthode  complète  de  votalitalion, 
en  trais  pwtics  ,-  ibid. 

Aussi  estimé  par  les  qualités  essentielles,  do 
l'honnéle  homme  que  par  l'étendue  do  ses 
connaissances  dans  son  art,  bienveillant  pour 
le»  Jeunes  artistes  et  les  aidant  da  ses  conseil* 
et  de  son  appui,  Panseron  fut  enlevé  a  sa  fa- 


nille. 


le  39  juillet  1859.  Il  était  chevalier  des  ordres 
de  la  Légion  d'honneur,  de  la  Couronne  da 
chêne  et  de  l'Aigle  rouge. 

PAH8EWAHG(J»u»-Gioiees),  musicien 
de  la  Silésie,  était,  en  1800,  organiste  à  Mil-  , 
lelwalde,  dan*  le  comté  de  Glati.  Élève  de 
Segert,  il  possédait  un  talent  remarquable  sur 
l'orgue.  Il  a  laissé  eu  manuscrit  des  messes, 
offertoires  et  autre*  morceaux  de  musique 
d'église,  ainsi  que  des  pièces  d'orgue.  Hoff- 
mann cite  aussi  de  cet  artiste  une  méthode 
d'harmonie  que  Pansewang  avait  écrite  pour 
un  de  ses  élèves.  Dan*  se*  dernière*  années,  il 
s'occupa  beaucoup  de  la  partie  mathématique 
delà  musique  et  du  tempérament;  mai*  il  n'a 
rien  été  publié  de  se*  travaux. 

PAHSNER  (Jiin-Hiaai-UcRin),  doc- 
leur  en  philosophie,  |né  a  Arnstadt,  dans  la 
principauté  de  SchwarBbourg,  était  étudiant 
à  l'université  de  Jéna,  en  1800.  Il  y  soutint, 
en  1801,  une  thèse  quia  été  imprimée  sous  co 
titre  :  Dittertatio  phytica  titltnt  invettiga- 
tianem  mofuum  et  jonnrum  quibut  lamin* 
elattien  contremiscunt  ;  quam  Hectare  D. 
Carlo- Augutlo  due*  Saxon,  consenti!  ont- 
plits.  philotoph.  ordinis  pro  venitt  legendi 
rite  impetronddA.  D.  30  Aug.  1801  publie» 
défendit  auctor  I.  H.  !..  Fansner,  etc.; 
/ena, 1801,  typis  Gapferdtii,  in-4°deonie 
pages.  Ca  morceau  est  un  de*  premiers  écrit* 
que  les  découvertes  deChladnl  ont  fait  naître, 
concernant  les  phénomènes  de  vibrations  de* 
*ur races  élastiques. 

PANTALOGO  (Elicteho),  pseudonyme 
sou*  lequel  s'est  caché  le  comte  Torriglione, 
né  i  Rome,  en  171)1,  et  qui  se  fixai  Florence, 
en  1831.  C'est  sous  ce  nom  iuppo«é  qu'il  a 
publié  nne  brochure  qui  a  pour  litre  :  la  Mu- 
lica  italiana  nei  teeolo  XI X,  Ricerche  filosa- 
fico-ertticke;  Florence,  Coen,  1888,  in-13  de 
quatre-vingts  pages.  J'en  possède  un  eiem- 


PANTALOGO  —  PAOLI 


44S 


plaire  qui  porte  la  date  de  1830.  Une  crlliqae 
de  cel  opuscule  a  été'  publiée  par  le  vîolonisle- 
coroposlleur  Gior0ef«;el!e  eit  intitulée  :  Ltt- 
tera  al  tig.  El.  Pantalogo  intarno  alterne 
Bittrth*  fiioiofico-critictw  lopra  la  mtuiea 
italiana  ne!  lecolo  XIX;  Florence,,  1828, 
In-S*  de  dauie  page*.  La  conte  Torrlglione 
fit  paraître,  en  ré  ponte  a  cette  lellre,  un  écrit 
intitulé  :  Uepliûadi  EleuUrio  Pantalogo  alla 
hUtradêlSig.F.  Giorgetti;  rttpçntiva  allé 
Mfltitioni  fitotofico-critiche  lulta  murica 
italiana  dei  itralo  XIX;  -Florence,  Coen, 
1838,  tn-10  de  quinze  pages.  Le  sujet  de  la 
discussion  résulte  du  principe  posé  par  le 
pseudonyme  Pantalogo  qu'il  y  a  no  beau 
indépendant  do»  époque»  et  des  opinions  < 
gérées  qui  je  produisent  aux  différentes 
phases  de  transformation  de  l'art.  Il  oppose  ce 
principe  à  cette  sortie  d'un  enthousiaste  :  Po- 
tafe  voi  dubitar  chc  la  mutica  italiana  non 
tia  giunta  a&eno  ail'  apice  délia  tua  psr- 
fixiione  i  chc  Rouini  non  abbla  tuperato 
quanti  prima  di  lut  vt  furon  maettri  di 
qweita  ttitniat  L'auteur  supposé  n'écrit  i 
opuscule  que  pour  réfuter  celte  opinion,  et, 
parlant  de  principe»  esthétiques,  établit,  tout 
en  déclarant  qne  Kotaini  est  incontestable- 
ment un  homme  de  géoie,  que  tes  opéras  on! 
de  grandi  défaut*  mêlé»  a  de  grandes  beauté*, 
et  qu'il  s'y  trouve  même  de  rentable*  extra- 
vagance» (1)  au  point  de  me  da  la  vérité  dra- 
matique et  scénlque.  Toutefois,  c'eil  au  temps 
où  Roitinl  s'est  trouvé  qu'il  attribue  ce  qu'il 
appelle  le$  égarement!  du  maître  (3).  C'est 
contre  cette  critique  que  s'élève  Giorgetti  dam 
(I)  a  Cid*  qulcbe  ni»  in   Mnnguin  fiituie 

.  di  sure  in  upiK.il. iont  »1  hhiIhum  n  «i   ii 

■  ngtiri.  Gloteri  rlportin»  ilaani  de'  pie  pilpabili 

■  «nipt,  Ntl  prima  d»  d«ll'  uto  SKondo  délia  Cuis 
•  ledra,  neutre  n*  innlanu  tinciull*  licim  ad 


•  ld  un  (niioiiulno  nlttr,  «le.  • 

(1)  «  Ejli  (Rouiil)  p-tà  douta  dl  fenidJfiliu  lu. 

•  poisrt  Endanidl  bâta  (ndo  ■  cilcin  fMlaÉfàaeU' 

■  |iàlMUBIiHntiiri.Sik|undndirimiMnidli«polo 

•  di  ilnini  dei!'  ouine  •»*!>  sioo  «lion  iFient!,  inllt 
«  erurti  upo  di  ans  au  bnonl,  cd  il  lempltce  ■ 

•  Itltlidrii  ilile  eb>  rt|uis,  illro  loitituirne  tris- 

•  lemltDUked  IrdintlHolo.  Il  juo  irdirefu  torlnnila, 

•  i  moi  trioafl  ripidi  *  tmiI...  DnpD  ater*  Habilita  11 

•  *■■  tonna*  m  l>  iu>  ripiiiiioDi,  peco  pni»  a  Ini  n 

■  !■  ine  BBiicht,  wdbu  unio  In  prtgio  da  (nnlwpo- 

•  nui,  non  fornemae  forte  rgulauatt  la  dtliiii 
■•  de'  poillri.  ■ 


*a  réponse.  La  réplique  du  pseudonyme,  basée 
sur  des  principe». rigoureux  de  philosophie, 
mit  fin  i  cette  polémique,  qui  n'a  plu*  au- 
jourd'hui qu'un  intérêt  historique. 

PAnZACCHIiD.DoaiBigna),  un  des  meil- 
leurs ténor*  Italien»  du  dli-builiéme  siècle, 
naquit  A  Bologne,  en  1735.  Apres  ami  r  achevé 
se*  étude»  de  chant  dans  l'école  deBernacchi, 
il  débuta  dan»  l'opéra  sérieux,  et  Jouit  bientôt 
en  Italie  de  la  réputation  d'un  excellent  chan- 
teur. Appelé  a  Madrid,  en  1757,  il  j  fut  atta- 
ché pendant  cinq  ans  au  service  du  théâtre  de 
la  cour.  En  1709,  il  te  rendit  à  Munich,  et 
fut  attaché  I  la  musique  de  l'électeur  Maxi- 
milieu  III,  jusqu'en  1779,  époque  où  sa  voix 
perdit  toute  ta  sonorité.  Il  reçut  alors  une 
pension  de  la  cour  de  Bavière,  et  se  retira 
avec  sa  famille  dans  le  lieu  de  sa  naissance, 
après  a  voi  r  a  mus  se  des  richesses  considérables. 
Sa  bibliothèque  de  musique  renfermai,  une 
collection  curieuse  de  tout  le*  ancien*  livre* 
espagnols  concernant  cet  art.  Panxacchi  est 
mort  en  1805,  à  Bologne,  où  il  jouissait  de 
l'estime  générale. 

PAIÏZAU  (le  P.  Octxvieh),  gardien  du 
couvent  de  la  Sainte-Croli,  1  Àugsbourg,  ver» 
le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  appartenait 
a  un*  de»  familles  les  pin*  distinguée*  de  cette 
ville.  Il  a  pnblié  une  collection  de  pièces 
d'orgue  qui  donne  une  idée  favorable  de  ion 
talent  comme  organiste.  Cet  ouvrage  a  pour 
litre  :  Octonium  eccleiiatticum  oryanicvm; 
Augsbourg,  1747,  in  fol. 

PAOLI  (FyurctKO-AicxxcELo),  carme 
du  couvent  de  Florence,  naquit  dans  celte 
ville,  en  1571,  et  y  mourut  I  l'âge  de  soixante- 
quatre  an*,  le  4  janvier  1635.  Au  nombre  de 
ses  ouvrage»,  on  trouve  ceux-ci  :  1°  Diree- 
torio  delCoro,  t  délie Procwioni,  tecondo  il 
rito  da'Padri  Carnulitani;  in  Napoli,  pre»*o 
il  Carllno,  1604,  in-4°.  Une  deuxième  édition 
a  été  publié*  a  Home,  en  1608,  avec  le  nom 
de  l'auteur.  9>  Brtut  inlroduxione  al  Canto 
ferma;  in  Flrenxe,  preito  11  Cecconelll,  1633, 
In-S*.  5°  Cantionem  têts  Hymnura  sacrum, 
in  IWttit  decantandam  cum  o/flei  Jngelio 
tuitlarit;  Neanoli  apud  Carllnum,  1694 , 
in-4*.  Jules  Negri  a  fait  de  ce  moine  l'objet 
de  deux  article*  dan»  son  Ittariadt'  fioren- 
Uni  Scrittari;  dan*  l'un,  Il  l'appelle  Jrean- 
gdo  Paoli,  et  dan»  l'autre,  JPrancttco  Jrcan- 
gelo;  Il  n'a  pas  vu  que  le»  noms,  te*  dates  et 
le*  ouvrages  ion!  les  mémet. 

FAOLIMÏ  (Aoiiuia),  compositeur  et 
Instrumentiste  au  aervice  du  cardinal  Rubinl, 
éreque  de  Viceoce,  ver*  la  fin  du  dix-septième 


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446 


PAOLI  -  PAPE 


tiède,  a  publié  un  œuvre  de  sonates  i  deux 
violons  el  violoncelle,  avec  basse  continue 
pour  clavecin.  OEuvre  premier,  Venise.  1697, 
in-4°.  Cet  ouvrage  a  été  réimprimé  a  Amster- 
dam, chez  Roger. 
PAOLIS  («iotumi  DE),  compositeur  de 

l'époque  actuelle,  né  à  Gènes  vers  1820,  a  fait 
le)  éludes  musicales  i  l'école  communale  de 
musique  de  Bologne.  Le  premier  ouvrage  par 
lequel  il  s'est  fait  connaître  eil  une  tragédie 
lyrique  intitulée  Gismanda  e  Mmdritio,  qui 
fut  représentée  à  Borne  (théâtre  faite), 
dan»  l'été  de  1843.  C'était  une  très-faible 
production,  qui  n'obtint  aucun  succès.  Le 
13  mira  1841,  M.  de  PaolU  Ht  exécuter  au 
Panthéon  de  Rome,  par  la  congrégation  des 
Firtuoti,  une  cantate  de  la  composition  qui 
avait  pour  litre  :  fittaria  dell'  arte  cris- 
tiana  iuII*  art*  pagana.  Il  y  prit,  dit-on, 
une  revanche  de  la  chute  de  son  opéra.  On 
n'a  pas  d'autre  renseignement  sur  cet  ar- 
tiste. 

PAOLO,  surnommé'  ADETINO  parce 
qu'il  était  né  a  Arezzo,  en  Toscane,  dan»  la 
première  moitié  du  seizième  siècle,  n'est 
connu  que  par  un  recueil  de  madrigaux  inti- 
tulé :  Il  primo  libro  de'  madrigali  a  cinque, 
tri  et  otto  voci;  In  Venegia ,  presso  Antonio 
Gardano,  1558,  ln-4'.  Cel  ouvrage  est  dédié 
i  François  de  Médlcia.  Il  se  peut  que  ce  musi- 
cien *oit le  même Paolo,  prêtre  del'ordrede 
Saint-Joseph,  organiste  de  la  cathédrale  de 
Cbioggia,  qui  fut  un  des  compétiteur»  de 
Claude  Herulo  au  concours  pour  la  placed'orga- 
nittedu  second  orgue  de  Saint- Harc,  1  Venise, 
le  3  juillet  1557,  aprèi  la  mort  de  Jérôme  Pa- 

PAOLUCCI  (le  P.  Jomm),  religieux  cor. 
délier,  naquit  a  Sienne,  en  1737,  et  fit  »e» 
études  musicales  au  courent  de  Bologne, 
■ou*  la  direction  du  P.  Martini.  Après  avoir 
fait  ses  toux,  Il  fut  envoyé  a  Venise,  oh  on 
le  choisit  pour  maître  de  chapelle  du  couvent 
de  son  ordre  appelé  de'  Frari;  puis  il  alla 
remplir  le»  mêmes  fonctions  an  monastère  de 
Sinigaglla,  el  eu  dernier  lieu  il  dirigea  le 
choeur  de  celui  d'Assis  I,  oh  il  mourut  il'âgede 
cinquante  an».  Le  P.Paolucci  a  laissé  en  ma- 
nuscrit des  compositions  pour  l'église,  et  l'on 
a  imprimé  de  lui  des  Prtcei  pis  i  huit  voix  eu 
deux  chœur»,  a  Venise,  en  1707;  mai»  l'ou- 
vrage par  lequel  il  s'est  fait  particulière- 
ment connaître  d'une  manière  avantageuse 
est  une  collection  de  morceaux  de  musique 
des  styles  d'église  et  madrigal  es  que,  pré- 
sentés comme  exemples  de  l'art  d'écrire,  ci 


analysé»  dans  tous  les  détails,  de  manière  i 
former  un  cour*  d*  composition  pratique.  Cet 
ouvrage  a  pour  tilre  :  Art*  pratica  di  con- 
trappunto  dïmostrofa  con  ttempi  di  vari 
au  tort,  e  con  ojirrtiaii'oni  ;  Venise,  1765' 
1773,  S  vol.  io-4'.  Le  plan  du  P.  Paolucci  est 
celui  que  le  P.  Martini  adopta  plus  tard  pour 
ton  Etemplare  oitia  taggio  fondamentale 
pratica  dl  contrappunto  ;  mais  ce  dernier 
maître,  ayant  pour  objet  principal  de  traiter 
du  contrepoint  fugué  sur  la  plalo-chant,  a 
cttoisi  la  plupart*  de  ses  exemple*  dan*  le* 
ouvres  des  compositeurs  du  seizième  siècle, 
tandis  que  le  P.  Paolucci,  traitant  plus  par- 
ticulièrement du  style  concerté,  en  a  prit 
beaucoup  dan*  ceux  du  dix-septième  et  du 
dix-huitième.  Au  reste,  ces  deux  ouvrage* 
soit  riche»  d'érudition,  el  renferment  des 
discussions  instructive!  sur  le»  principes  fon- 
raentaux  de  l'art. 

PAPAVOINE  (....),  violoniste  «t  compo- 
siteur, entra  t  l'orchestre  de  la  Comédie- 
Italienne  comme  cher  de»  second»  violon»,  en 
1760;  mais  il  n'y  resta  que  deux  ans,  et  i  [afin 
de  1703,  il  suivit  Audinot,  qui  s'était  retiré 
du  même  théâtre  pour  fonder  celui  de  l' Am- 
bigu-Comique. Papavolne  y  devint  premier 
violon  et  maître  de  musique  :  il  occupa  cette 
place  jusqu'en  178°.  Des  propositions  lui 
furent  faite*  alors  pour  diriger  l'orchestre  dn 
théâtre  de  Marseille  j  11  ae  rendit  dans  cette 
ville,  et  j  mourut  en  1793.  On  a  de  ce  musi- 
cien deux  oeuvres  de  Six  quatuors  pour  dtux 
viotont,  alto  et  batte,  gravés  à  Paris  (sans 
date)  ;  il  a  fait  aussi  fa  musique  d'un  opéra 
comique  Intitulé  Barbotait  ou  le  Manuscrit 
iioié,qui  fut  représenté  le  15  septembre  1760, 
i  la  Comédie  Italienne.  Papavolne  composa 
pendant  près  de  dix  ans  la  musique  de  toute* 
le»  pantomime»  qui  furent  jonées  a  l'Ambigu- 

PAPE  (Nicolas),  en  latin  PAPA,  né 
dans  un  village  de  la  Saxe,  ver»  le  milieu  dn 
seizième  siècle,  a  publié,'  a  l'occasion  de  la 
nomination  d'un  musicien  nommé  Gerhard  i 
la  place  de  conter  i  Brandebourg,  un  petit 
écrit  Intitulé  :  Proptmptieon  honoris  camur 
plelati,  tradition*  *t  omnium  virtutum, 
génère  ornrtto  j'uuenf,  must'co  et  compotiittx 
feliei,  Jacobo  Gerkatao,  Cartottadtmt  a» 
inelilâ  Witebergmad  eantorii  muntu  avspi- 
ctendum  a  Senntu  Brandenburgensi  légi- 
timé votato  anno  Domini  1573,  seriptum  a 
Nieolao  Papa,  Beidiremi  Saxone,  S.  L. 
1573. 

PAPE  (Locii-PaiRçoii),  écrivain  suédois, 


PAPE  —  PAPIUS 


447 


AI  ses  éludes  à  l'université  d'Cpsal,  où  il 
publia  cl  soutint  une  thèse  intitulée  :  Deutu 
muticti,  Upsal,  1735,  in  4*. 

PAPE  (Hun),  facteur  de  pianos  d'un 
mérité  distingué,  est  né  dans  la  Souabe,  en 
1787.  Arrivé  a  Parti  en  1811,  il  entra  dans 
la  fabrique  de  pianos  de  Pleyel ,  dont  il 
dirigea  les  atelier*  pendant  plusieurs  années. 
En  1815,  Il  établit  lui-même  une  manufacture 
de  ces  instruments,  et  pendant  près  de  qua- 
rante ans,  presque  chaque  année  fui  marquée 
par  quelqu'une  de  ses  inventions.  Ses  pre- 
miers grand»  pianos  furent  d'abord  constru"  l 
d'après  le  système  anglais  de  Broadwood  cl 
de  Tomkinson  ;  mais  doué  d'un  génie  d'inven- 
tion dan»  la  mécanique,  il  ne  tarda  pas  a 
introduire  de  nombreuses  mortifications  dan» 
la  construction  de  ces  Instruments,  et  même 
à  en  changer  complètement  le  principe. 
L'objet  principal  qu'il  se  proposa  d'abord  fnt 
de  faire  disparaître  la  solution  de  continuité 
qui,  dans  les  planas  carré»  et  à  queue,  existe 
entre  ta  table  et  le  sommier,  ponr  laisser  un 
passage  aux  marteaux  qui  doivent  frapper  le» 
cordes;  pour  cela  il  reprit  le  principe  de  mé- 
canisme placé  au-dessus,  d'abord  Imaginé 
par  l'ancien  facteur  de  clavecins  Marin»,  puis 
renouvelé  par  Hitdelirand,  et  enfin  par  Slrel- 
eher,  de  Vienne  ;  mal»  évitant  le*  défauts  des 
bascules  etdes  contre- poids  employés  par  Ces 
artistes,  il  combina  un  ressort  en  spirale  cal- 
culé sur  l'action  du  marteau  de  manière  à  re- 
lever rapidement  celui-ci,  par  un  effort  il 
peu  considérable,  que  la  fatigue  du  ressort 
était  a  peu  près  nulle.  Si,  dan»  le  piano  i 
queue,  ce  système  de  construction  laissait 
désirer  plus  de  légèreté  an  mécanisme,  et  plus 
de  limpidité  dan»  le  son ,  dan»  le  piano  carré, 
le  plua  beau  succès  a  répondu  aux  efforts  de 
M.  Pape.  Ce  dernier  a  «util  Introduit  diverses 
variétés  dans  le»  forme»  et  dan*  le  mécanisme 
du  piano  vertical,  auquel  il  a  donné  une 
puissance  de  son  remarquable.  Les  travaux  de 
cet  babile  facteur  ont  reçu  d'honorables  ré- 
compenses dan»  le  rapport  avantageux  fait 
sur  ses  instruments,  le  19  septembre  1833,  psr 
la  société  d'encouragement  pour  l'industrie 
nationale;  dans  celui  de  l'Académie  des 
beaux-art»  de  l'Institut  de  France,  fait  eu 
1835;  dan»  la  médaille  d'or  qui  lui  a  été  dé- 
cernée i  l'exposition  des  produits  de  l'in- 
dustrie, en  1854,  et  dans  la  décoration  de  la 
Légion  d'honneur  qu'il  a  obtenue  en  1839. 
Habile  dans  toutes  les  partie»  de  la  méca- 
nique, Il  a  Inventé  une  machine  pour  scier  en 
spirale  les  bois  et  l'ivoire,  et  il  en  a  exposé  les 


produits  en  1827;  un  de  se»  pianos  était 
plaqué  de  feuille»  d'ivoire  d'environ  huit  à 
neuf  pied»  de  longueur  et  de  deux  de  largecr. 
On  a  publié  une  Noties  sur  Ut  invention!  tt 
ptrfcctiorintmmii  apporté»  par  H.  Pane 
dant  la  fabrication  de*  pianos  ,-  Paris,  l.o- 
quin,  in-4°  de  onze  pages,  avec  trois  planches 
lilhograpbiées.  * 

PAPE  (Louis),  né  à  Lubeck,  le  14  mai 
1800,  apprit  dans  sa  jeunesse  a  jouer  du 
violon  et  du  violoncelle,  et  recul  de»  leçons 
d'harmonie  de  l'organiste  Bauck.  Après  avoir 
été  employé  quelque  temps  comme  violon- 
celliste au  théâtre  de  Krenrgsladt,  à  Berlin, 
il  fut  appelé  i  Hanovre,  put»  à  Francfort  sur- 
le-Hein,  en  qualité  de  premier  violon.  Dan» 
un  Yoyage  qu'il  fil  en  1833,  Il  visita  sa 
ville  natale,  et  y  fut  engagé  comme  premier 
violon  du  théâtre.  Plu»  tard,  il  eut  le  lilrejje 
compositeur  de  la  cour,  i  Oldenbourg,  et  enfin, 
il  s'établit  a  Brème  dans  ses  dernières  années, 
et  y  mourut  au  mois  de  février  1859.  Parmi 
les  compositions  de  cet  artiste,  on  remarque  : 
1°  Trois  sonatine»  pour  piano  seul,  op.  5  ;  Co- 
penhague, Loae.  3*  Deux  sonatine»,  idem; 
Hambourg,  Crans.  S*  Quatuor  pour  deux  vio- 
lons, alto  et  violoncelle,  op.  6;  Letpsict,  Brcil- 
kopf  et  Bar  tel.  4°  Quintette  pour  deux  vio- 
lons, allô  et  deux  violoncelles  ;  ibid.  5°  Deux 
quatuors  pour  deux  violons,  alto  et  violon- 
celle, op.  10;  ibid.  En  1840,  une  symphonie 
composée  par  Papa  a  été  exécutée  a  Olden- 
bourg, puis  1  Brème,  dans  l'année  suivante, 
et  enfin,  cet  ouvrage  fut  joué  sous  sa  direction 
dan»  un  des  concerts  du  Gewandhausde  Leip- 
sick.  On  connaît  aussi  de  cet  artiste  quelques 
compositions  pour  le  ebant  avec  piano. 

PAPENÏUS  (Ixtu-CEOBOM),  facteur  d'or- 
gues 1  Slolberg,  dans  la  Thuringe,  vers  le 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  1*  Un  orgue  de 
dit-huli  registres  ,  a  deux  claviers,  a  Oldii- 
leben,  construit  enl708.9,Dn  orgue  de  trente- 
deux  registre»,  a  deux  claviers  et  pédale,  a 
Klndelbruck. 

PAPIUS  (As***),  dont  le  nom  flamand  , 
était  DE  PAEP,  naquit  a  Gand,  en  1547. 
Neveu,  par  sa  mère,  de  Llvln  Torrenlius, 
évéque  d'Anvers,  il  fit  ses  éludes  sou*  la  di- 
rection de  son  oncle,  d'abord  i  Cologne,  puis 
a  Louvaln.  Se»  progrès  dans  les  langue» 
grecque  et  latine  furent  rapides,  ce  qui  ne 
l'empêcha  pas  de  se  livrer  i  l'étude  de  la  mu- 
sique, contre  l'avis  de  Julie  Llpse,  qui  n'aimait 
pas  cet  art.  Paplui  acquit  de  grandes  connais- 
sances théoriques.  Le*  études  de  Dt  t'aep 


,gle 


-448 


PAPIUS  —  PARABOSCO 


«Util  terminée*,  Torrent!  us  l'appela  a  Liège, 
et  lui  procura  on  eanonlcal  a  Saint  Martin  ; 
mail  il  n'en  jouit  pas  longtemps,  car  ilse  noya 
dam  la  Meute,  le  15  juillet  1581.  On  a  de  lui 
un  livre  intitulé  :  Dt  conionantiii ,  tiot  ftar- 
montra  musieii,  contra  vulgartm  opinio- 
lum  :  Anvers,  1568,  lu  H.  Il  le  revit  dans  la 
tulle,  y  Ri  qRlque*  changement»,  el  le  publia 
de  nouveau  bous  ce  titre  :  Dt  cantonantiis 
«eu  pro  Diatataron;  Anvers,  Planlin,  1581 , 
iu-8'.  DePaep  entreprend  de  démontrer  daui 
«et  outrage  que  la  quarte  eit  une  cooion- 
uaiice,  et  tout  le  livre  roule  >ur  ce  sujet.  Il 
prouve  sa  proposition  par  des  arguments  ex- 
cellents, mail  avec  uo  (on  tranchant  et  pédan- 
fesque  ;  ce  qui  a  fait  dire  i  Zarlino  (Sopplim. 
«tut.,  p.  10S)  que  c'était  un  auteur  psu  mo- 
deste (non  molto  modtito  icrittare).  Quoi 
qu'il  en  soit,  le  livre  de  De  Paep  est  ce  qu'on 
avait  fait  de  mieux  sur  celle  ma  itère  Jusqu'à 
la  An  du  seizième  siècle  (a  l'exception  des 
exemple*  da  musique,  qui  sont  assez  mal 
écrits);  il  n'a  été  surpassé  depuis  lors  que  par 
le  travail  de  Jean-Alvarès  Frovo  (voyes  ce 
nom).  Les  au  le  ors  du  .Dictionnaire  Àiilon'ïue 
ttet  musicien*  (Paris,  1810)  ont  fait  sur  cet 
écrivain  une  singulière  méprise;  ils  l'onl  ap- 
pelé Gaudentiut,  ayant  vraisemblablement 
mal  lu  le  mot  de  Gandaveniii  qu'il  ajoutait 
1  son  nom,  pour  Indiquer  sa  ville  natale. 

PAPPA  (Fhibçoii),  professeur  de  philo- 
sophie et  de  théologie,  était  prédicateur  a 
Hllan  dans  les  dernières  années  du  seizième 
siècle  et  au  commencement  du  dix-septième, 
■l'était  aussi  compositeur  de  musique,  et  a 
publie  :  1"  Motttti  et  *  «  4  voci;  Milan,  1008, 
in-4°.  3°  Partit»  délit  eaniont  a  9 e  4  voci; 
ibid.,'  1B08,  In -4°. 

PAPPAL AHDO  (Salvitob),  compositeur 
sicilien,  s'est  fait  connaître,  en  1846,  par  uu 
opéra  Intitulé  Jl  Coriaro,  qui  fut  représenté 
i  Nantes,  au  théâtre  du  Fonda.  Cet  ouvrage 
était  en  trois  actes  ;  le  troisième  fut  supprimé 
a  la  seconde  représentation,  et  sous  cette 
forme  réduite,  l'ouvrage  eut  quelque  succès. 
Plusieurs  morceaux  de  la  partition  ont  été  pu- 
bliés avec  accompagnement  de  piano,  chu 
Ricordi,  1  Milan,  Sont  le  nom  du  même  com- 
positeur, ont  paru  divers  œuvres  pour  le 
ebant,  parmi  lesquels  on  remarque  le  recueil 
de  six  mélodica  intitulé:  Brctze  del  Stbtto, 
qui  a  paru  à  Milan,  chez  Ricordi,  en  1850.  Il 
y  a  de  la  distinction  dans  cet  œuvre.  Le  nom 
du  compositeur  a  disparu  du  monde  musical, 
après  la  publication  de  ce  dernier  ouvrage. 

PAQUE    (Goilucie)  ,   violoncelliste  et 


compositeur  pour  son  Instrument,  né  i 
Bruxelles,  en  1835,  fol  admis  au  Conserva- 
toire royal  de  musique  de  cette  ville,  en  1855, 
et  y  at  toutes  ses  études,  tlève  de  Demunck 
pour  le  violoncelle,  il  obtint  le  second  prix  au 
concours  de  1839,  et  le  premier,  en  1841. 
Après  avoir  été  attaché  pendant  quelques  an- 
nées comme  violoncelliste  au  théâtre  royal  de 
Bruxelles,  II  se  rendit  1  Paris,  eh  il  avait  l'in- 
tention de  se  Axer,  mais  des  propositions  lui 
furent  faites,  en  1840,  pour  la  place  vacant* 
de  violoncelliste  solo  i  l'Opéra  italien  de  Bar- 
celone :  Il  l'accepta  et,  dana  la  même  année, 
fut  nommé  profeaseur  du  Cons erra/oins 
d'itabtllt  la  Catholique.  Il  occupa  ces  deux 
emplois  pendant  trois  ans  et  se  maria  i  Bar- 
celone. En  1849,  Il  fit  un  voyage  a  Madrid  et 
joua  devant  la  reine,  qui  daigna  accepter  la 
dédicace  d'une  de  ses  compositions.  Dans  ud 
voyage  qu'il  fit,  en  1850,  dans  la  France  mé- 
ridionale, Il  acheta,  près  de  Lyon,  une  pro- 
priété, oh,  pendant  plusieurs  années,  il  alla 
passer  quelques  mois  de  l'été.  Ce  fut  dans 
cette  même  année  qu'il  se  Dxa  a  Londres,  oh 
il  est  encore  (1863),  recherché  pour  son  ta- 
lent, et  considéré  comme  le  meilleur  artiste 
sur  le  violoncelle,  après  M.  Piatti,  particuliè- 
rement dans  la  musique  de  chambre.  M.Paqae 
a  fait  plusieurs  voyages  en  Allemagne,  eu 
Suisse  et  en  France:  partout  il  a  obtenu  de* 
succès.  Il  est  professeur  de  violoncelle  i  la 
Zondon  Acadtmy  af  Mviic.  Plusieurs  fan- 
taisie*, thèmes  variés  et  morceaux  de  ornro 
pour  violoncelle  ont  été  publiés  par  cet  artiste. 
PARABOSCO  (JÉioae),  organiste  et  lit- 
térateur Italien  du  seizième  siècle,  naquit  h 
Plaisance,  vers  1510,  et  Ht  ses  élude*  musi- 
cales a  Venise,  sous  la  direction  d'Adrien 
Willaert.  Déjà  connu  avantageuse  ment  dès 
1546  comme  poète  et  comme  conteur  paries 
Rime,  sa  tragédie  de  Progni,  el  par  ses  pre- 
mières comédies,  il  vécut  a  Venise-  dan*  l'in- 
timité avec  Louis  Dolce,  et  fut  désigné  comme 
organiste  du  second  orgue  de  l'église  Saint- 
Marc,  en  1551,  après  la  retraite  de  Jacques  do 
Buus  (voyei  ce  nom).  On  voit  par  un  passage 
des  Sopplimtntimuiicali  de  Zarlino  (lin.  VIII, 
c.  13)  que  Parabosco  était  à  Venise  en  1541, 
et  qu'il  y  figurait  au  nombre  des  musiciens 
qui,  le  5  décembre  de  cette  année,se  réunirent 
dans  l'église  de  Saint-Jean,  il  ftlallo,  pour 
l'exécution  de  vêpres  solennelle*  que  faisaient 
cbanler  le*  tondeur*  de  drap.  Il  y  adressa  de* 
paroles  sévères  a  un  compositeur  médiocre 
qui  se  comparait  à  Adrien  Willaert.  Il  mourut 
vraisemblablement  avant   le  mois  de  juillet 


PARABOSCO  —  PARADIES 


16S7,  car  tt  eut  alors  pour  successeur  dan» 
celte  place  Claude  Merulo.  Burney,  copié  par 
Gerber,  **e*t  trompé  en  plaçant  la  date  de  la 
mari  de  Parabosco  trente  am  plus  tard. 
L'Arétin,  ami  de  Parabosco,  dit  de  lui  {Let- 
ton, lit).  V,  p.  195)  que  lorsqu'on  parlait  de 
■a  tragédie  (Progné),  I)  se  donnait  pour  mi- 
siclen  et  non  pour  poêle,  et  que  lorsqu'on  le 
complimentait  sur  sa  musique,  il  affectait  de 
te  donner  pour  poète  plutôt  que  pour  musi- 
cien. Parabosco  eut  de  puissants  protecteurs, 
parmi  lesquels  on  remarque  le  doge  François 
Donato,  la  princesse  de  Ferra  re  An  ne  d'Eue, 
et  surtout  le  célèbre  patricien  et  littérateur 
Vénitien  Dominique  fenitro,  qui  lui  confia 
la  direction  des  concerts  qui  se  donnaient  dans 
son  palais,  et  où  se  réunissaient  les  artistes  les 
plus  distingués  de  Venise.  Parabosco  j  accom- 
pagnait le*  chanteurs  snr  le  clavecin,  et  im- 
provisait sur  le  même  instrument,  arec  un 
rare  (aient  pour  celt*  époque.  Il  louait  ses 
protecteurs  dans  ses  vers  et  leur  dédiait  sel 
outrages.  C'est  ainsi  qu'il  plaça  le  nom  de 
t'hrittophe  Mielith,  riche  négociant  alle- 
mand, en  tête  de  sa  tragédie  de  Progné:  il 
en  recul  de  riches  présents  à  cause  de  celte 
dédicace. 

Ses  nouvelles,  auxquelles  il  donna  le  (lire 
I  Biparti,  ses  comédies,  et  quelques-unes  de 
■e*  poésies,  prouvent,  dit  M.  Ca/ïl  (t),  que  les 
mœurs  de  Parabosco  étalent  plus  que  libres  et 
dignes  d'un  ami  de  t'Arélln,  L'excès  des  plai- 
sirs sensuels  porta  atteinte  a  sa  constitution 
et  eut  de*  salles  qui  abrégèrent  m  rie. 
L'amour  tint  enfln  mettre  un  terme  a  ses  dé- 
sordres; épris  d'une  belle  Jeune  fille,  il 
l'épousa  en  1548,  et  en  eut  plusieurs  fils. 

L'Arétin  nous  apprend,  dan*  une  de  te* 
lettres,  que  Paraboico  avait  écrit  des  motets 
qui,  par  le  peu  de  soin  qu'on  a  mil  a  les  con- 
server, ne  paraissent  pai  avoir  exercé  une 
grande  influence  sur  l'art  de  l'époque.  Je  ne 
connais  de  lui  que  le  motet  1  cinq  voix  Ipta 
tt  rogat  pietat,  inséré  dans  la  collection  qui 
a  pour  titre  :  Di  diverti  muttci  aV  «os tri 
temps*  moteur  a  4,  S  a  6  ceci;  Venise,  1558, 
fn-4*.  Je  crois  pourtant  qu'il  existe  quelque* 
morceaux  de  cet  artiste  dans  d'autre*  re- 
cueil*. Se*  lettere,  Aime,  etc.,  Turent  impri- 
mées a  Venise,  eu  1546,  in-IS;  tes  comédies 
de  1547  i  1567,  sa  tragédie  de  Progné,  en 
1548,  et  ses  nouvelles  intitulée!  :  /  Diporti, 
a  Venise,  en  1559  et  1558,  ln-8". 

(I)  Slori»  <(<((■  «utn  u<n  «.l/.fMCffWf.  denlt 
4t3a àtsn«,ta  Ynuiit.L  I,  p.  113. 

nom.  mit.  un  ■uttciHu.  —  t.  vi. 


PAR ADEISER  (Miaunos)  (1),  moine  de 
l'abbaye  de  Hellt,  en  Autriche,  né  a  îlieden- 
thal,  le  11  octobre  1747,  commença  les  élude* 
de  collège  dès  l'âge  de  sept  ans,  puis  alla 
suivre,  a  Vienne,  les  cours  de  l'université,  et 
acquit  des  connaissance*  étendues  dan*  la  phi- 
losophie, dans  les  science*  etdaus  la  musique. 
Sou  talent  sur  le  violon  était  remarquable. 
Dès  l'âge  de  quatorze  ans,  il  écrivit  des  qua- 
tuors pour  de*  instruments  k  corde*  dont  le 
mérite  consistait  dan*  l'abondance  des  idées 
mélodique*.  Ces  ouvrage*  furent  suivis  d'une 
cantate  et  de  Céladon,  petit  opéra  dans  lequel 
se  trouvait  un  double  chœur  bien  écrit.  A  l'ige 
de  vingt-deux  ans,  il  produijli  six  nouveaux, 
quatuors  et  six  trios  pour  deux  violons  et  vio- 
loncelle. Celle  dernière  prodnetion  fut  exé- 
cutée par  l'auteur,  par  Kreibicb,  artiste  de  la 
chapelle  de  l'empereur  Joseph  II,  et  par  le 
monarque  lui-même,  qui  jouait  la  partie  de 
violoncelle.  On  connaît  aussi  du  P.Paradciser 
un  motet  pour  contralto  (en  fa),  cinq  Salve 
Rtgina,  on  Jlma,  et  un  Avt  Begina  Couv- 
rant. Toutes  set  productions  sont  rcstéei  en- 
manuscrit.  Ce  religieux  mourut  a  l'âge  de 
vingt-huit  ans,  le  16  novembre  1775,  d'un* 
affection  hémorroldale. 

PARADIES  (Pina-i-DoaiBiQDi)  (3),  com- 
positeur et  claveciniste,  naquit  à  Manie*,  vers 
1710,  et  y  fit  ses  études  musicales.  Élève  de- 
Porpora,  il  devint  nu  des  plus  habile*  musi- 
ciens de  l'école  napolitaine  de  celte  époque. 
Ses  opéras  le*  plus  connus  sont  :  1°  _rf 'estatidro 
in  Pirtia,  joué  a  Lucque*,  en  1738;  Allaccr- 
ne  mentionne  pas  cet  ouvrage  dans  sa  Dra- 
maturgia.  *■  Jl  Decnto  del  fato,  représenté 
a  Venise,  en  1740.  3°  Le  Mtttt  in  gara,  can- 
tate exécutée  au  conservatoire  de  JtfendïcanM, 
m  Venise,  en  1740.  Paradie*  *«  rendit  a 
Londres,  en  1747,  et  y  donna,  le  17  décembre 
de  la  même  année,  Phaélon,  opéra  sérieux, 
qui  n'eut  que  neuf  représentations.  Depuis 
Ion,  il  parait  avoir  renoncé  a  la  composition 
dramatique  ;  mais  il  se  fixa  i  Londres  el  y 
vécut  longtemps  comme  profeisenr  de  clavecin. 
Il  j  publia  un  recueil  de  douze  bonnes  sonates 
de  clavecin,  sous  ce  titre  :  Sonati  di  gravi- 
eembalo  dedicaie  a  tua  aliéna  realt  la  prin- 


(I)  Um  «pi*  ninuerlu  d 

a  quuwn  M  d'à 

(rtttU 

FtndtiMr  et 

isdhjif*  sou 

e  prénom  d*  Cmrt 

dioilt 

r.ti,FDblis« 

1799. 

M  J.m.l 

lu  pmlln  sditln  dt  ii 

Bi9§rmwkit  h 

m  CD  «lu!  dt  P.rtJi.i.  1 

d.  U 

Bord*  {£■«■ 

All.tl, 

mire  .fit  STTIilf,  «  dt  i  MUUa  dt 

livttii 

dt  c*  noilclt 

,  ot  ■entrât  <j 

esta  m»)  suit  P 

«Google 


450 


PAEAD1ES  —  PARAD1SI 


■cfaenu  Auguste,  da  Pitr  Domemico  Parm- 
Ott  lupcUhuu;  Lendon,  printéd  for  ta* 
autkrr  ey  John  Johntmn.  L'oitr  n'a  pu  de 
dite,  vite  le  privilège  accordé  par  1e  roi  d'An- 
gleterre, George*  II,  poar  l'impression  et  1i 
Tente,  pendant  qoatoMe  m,  4*  etosua  «mate* 


pour  l'orgte,  est  dite  du  38  novembre  1754. 
La  ifooie  (M* tel,  gravées  sar  cuivre,  forment 
m  cahier  da  quarante-sept  page*  ia-mt.  Je 
ne  connais  dm  ci '«empli  ire  de*  six  grandi 
concerto*  d'orgue.  Une  deuxième  édition  de* 
sonate*  a  élé  pablêée  i  Anuterdani,  en  1770. 
Lorsque  Paradie»  quitta  l'Angleterre  poar  re- 
tourner ea  Italie,  Il  le  lia  a  Venise,  oè  il 
virait  encore  en  1799,   dans    on    âge  ires- 

PABADIES  (■tuE-Tataui),  eomposi- 
tenr  et  planiste  remarquable  de  ion  temps, 
naquit  i  Tienne,  le  15  nui  175V.  Frappée  de 

■  Cécile  a  l'Age  de  cinq  am,  elle  trouva  dan*  la 
mm ique  det  consolations  contre  cette  Infor- 

■  tune,  montra  pour  cet  art  une  aptitude  singu- 
lière, et  fut  d'allleun  douée  d'one  facilite 
merveilleuse  pour  l'étude  dei  lingues  et  dei 
adencea.  L'italien,  l'allemand,  le  français  et 

i  l'Mflaii  lui  étalent  également  familiers; 
baMIe  dani  le  calcul  de  tête,  elle  était  aussi 
Instruite  dam  la  géographie  et  dam  l'histoire, 
dansait  avec  grâce,  et  avait  une  conception  «i 
prompte  et  une  mémoire  li  beurema  qu'elle 
jouait  am  échecs,  réglant  le  mouvement  dei 
pièce*  qu'elle  indiquait  d'après  ce  qu'on  lui 
disait  du  jeu  de  l'autre  Joueur.  Kozelucb  et 
Rigbinl  furent  ici  maître*  de  piano  et  de 
chaut;  le  maître  de  chapelle  Priebertlui  en- 
seigna l'harmonie,  et  elle  reçut  dei  conseils 
de  Salierl  pour  la  composition  dramatique. 
Elle  n'était  âgée  que  de  onze  am,  lorsque 
l'impératrice  M  i  rie -Thérèse  lui  donna  une 
pension  de  250  florins,  après  l'avoir  entendne 
dansdes  sonates  et  des  fugues  de  Bacb,  qu'elle 
Jouait  avec  nue  rare  perfection.  En  1784,  elle 
commença  i  voyager,  visita  Uni,  Balzbourg, 
Munich,  Spire,  lanheim,  la  Suisse,  se  rendit  à 

'  Pari),  où  elle  joua  avec  un  luccèt  prodigieux 
au  concert  spirituel,  en  1785,  puis  te  rendit 
i  Londres  oh  elle  excita  le  plm  vif  Intérêt. 
Lei  artistes  lei  plut  célébrai  de  celte  époque, 
tels  que  Abel,  Fischer,  Salomon,  se  firent 
honneur  de  l'aider  de  leur  talent  dam  ses 
concerts.  Au  retour  de  ion  voyage  en  Angle- 
terre, elle  m  Ht  entendre  en  Hollande,  1 
Bruxelles,  a  Berlin,  a  Dresde,  reçut  partout 
l'accueil  le  plus  flatteur,  et  rentra  a  Vienne, 
vers  la  fia  de  1780.  Elle  l'y  livra  a  l'enseigne- 


ment et  1  la  compétition,  paMia  pluiieun 
oeuvra  de  aansique  instrumentale,  et  fit  re- 
présenter avec  necès  qnelqnes  «fierai  a 
Tienne  et  1  Prague.  Sa  maison,  visitée  par 
lei  personnages  les  plu  distingués  devienne, 
était  aussi  le  rendu  vous  de*  étranger*  qui, 
dam  ici  dernière*  année*,  admiraient  encore 
le  charme  de  la  conversation  et  sa  bonté  par- 
faite. Colle  femme  si  remarquable  i  tant  de 
titrai  mourut  1  Tienne,  le  1-  février  (834,  a 
l'Age  de  soixante-cinq  am  moins  quelque* 
moi*.  In  1701,  elle  avait  fait  représenter  a 
Tienne  Ariane  A  Naxvt,  opéra  en  deux 
actes;  cet  ouvrage  lut  iuiri  dMYtoiu  et 
Saeehus,  duodraaae  en  un  acte,  laite  de 
l'opéra  précédent.  En  1793,  madame  Para- 
die* donna  au  théilre  national  de  Tieane  U 
Candidat  instituteur,  petit  opéra  en  an 
acte,  et  en  1797,  elle  fil  jouer  a  Prague  le 
grand-opéra  Renaud  et  Armide.  Elle  III  aussi 
exécuter  an  théâtre  national  de  Tienne,  en 
1794,  une  grande  cantate  snr  la  mort  de 
Louis  XVI,  qui  fnl  publiée  avec  accompagne- 
ment de  piano.  Précédemment  elle  avait  fait 
Imprimer  (a  cantate  funèbre  sur  la  mort  de 
l'empereur  Léopold.  Parmi  ses  antre*  com- 
positions, on  remarque  :  t*  Six  sonates  pour 
le  clavecin,  op.  1  ;  Paris,  Imbault.  3*  Six 
idem,  op.  3,  idem.  S*  Doute  canionetles 
italiennes,  avec  accompagnement  de  piano; 
tendras,  Bland.  4*  Zeoltorc.balladedeBurger; 
Lleder,  Tienne. 

PARADIS  (Gtruuimaj,  historien  fran- 
çais, naquit  vers  1510,  au  village  de  Cui- 
leaux,  en  Bourgogne.  Après  avoir  achevé  se* 
éludes,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et 
s'attacha  au  cardinal  de  Lorraine,  qui  lui  flt 
obtenir  un  canonlcat  au  chapitre  de  Beaujeu, 
dont  il  devint  plus  tard  le  doyen.  Il  mourut 
en  celte  ville,  le  16  janvier  15IM),  dans  un  ige 
avancé.  Parmi  ses  nombreuse*  productions, 
on  remarque  un  Traité  detchaurt  du  théâtre 
det  ancien! ;  Beaujeu,  1586,  in-8».  C'esl  un 

PARADISI  (le  comte  Juta),  néaKeggio 
de  lodène,  en  1701,  Ht  voir  dit  la  jeuneise 
un  esprit  juste  et  de  grande  portée,  un 
caractère  noble  et  l'amour  de  la  patrie.  Aprèt 
avoir  terminé  de  solides  éludes  sous  la  direc- 
tion de  son  père,  littérateur  distingué,  il  ae 
livra  a  des  travaux  scientifiques  et  i  la  cul- 
ture du  droit  public.  Devenu  l'un  des  direc- 
teurs de  la  république  Cisalpine,  Il  fui  ensuite 
obligé  de  donner  sa  démission  de  ce  poste,  oit 
Il  avait  acquis  de*  droite  à  l'estime  publique, 
fut  Jeté  dam  une  prison  après  l'évacuation 


PÀRAMS1  —  PARENTI 


de  l'Italie  par  les  armées  francali 
sa  liberté  après  la  bataille  de  Marengo,  et 
prit  part  de  nouveau  aux  affaires  de  l'Eut 
après  l'inilitalfon  du  royaume  d'Italie.  La 
chute  de  Napoléon  elle  rétablissement  de  la  do- 
mination autrichienne  en  Italie  le  firent  ren- 
trer dans  l'obscurité.  Il  mourut  a  Beggio,  le 
36  août  1896,  a  l'âge  de  ml  m  n  te  cinq  an*.  Le 
comte  Paradisl  avait  été  président  de  l'Institut 
Italien  des  sciences  et  arts,  grand  dignitaire 
de  la  Couronne  de  Ter,  et  grand  cordon  de  la 
Légion  d'honneur.  On  lui  doit  lei  Rtetrehe 
topra  h  vibration!  delli  lamine  tkuttch», 
qui  furent  Inférées  dans  le*  Memorit  dtW 
Init.  nation,  italico  {Cl.  difitiea*  maternât.; 
Bologne,  !806,t.ï,part.  II,  p.  W5-«1),elqul 
furent  réimprimées  séparément  k  Bologne, 
1800,  ln-4*. 

Il  j  »  eu,  a  Londres,  dans  la  seconde  moitié 
du  dli-hulliÈnie  siècle,  un  professeur  do  chant 
italien  nommé  Paradiii  :  il  fut  le  naître  de 
la  célèbre  cantatrice  Mara. 

PAHATICO  (Jdi.ii»),  excellent  luthiste, 
naquit  a  Breicia,  ter»  le  milieu  dn  seizième 
siècle.  Les  pièces  de  luth  qu'il  composa  pas- 
saient pour  les  meilleures  de  ce  temps.  Ses 
amis  Marentlo  et  Lelio  Bertanl  lui  avalent 
conseillé  de  voyager,  lui  donnant  l'asaurance 
qoe  set  talents  lui  assureraient  une  Incontes- 
table supériorité  snrses  émules;  mail  11  ne 
voulut  jamais  s'éloigner  de  sa  patrie.  Il 
mourut  a  Brescla,  an  1617,  a  l'Age  d'environ 
toisante  et  dix  ans. 

PAHATICEVI  (madame),  élève  de  Vlottl, 
a  eu  de  la  réputation  comme  violoniste,  dans 
lea  premières  années  du  ni*  siècle.  Née  1 
Turin,  en  1769,  elle  était  Bile  de  la  cantatrice 
Isabelle  Gandini,  alors  attachée  an  théâtre  de 
celte  ville.  En  1707,  elle  alla  pour  la  première 
fols  a  Paris,  et  y' brilla  dans  les  concerts 
donnés  a  la  aalle  de  la  rue  des  Victoires  na- 
tionales. En  1799,  elle  se  Bt  entendre  avec 
succès  1  Leipsick  ;  l'année  suivante,  elle  était 
a  Dresde,  et  en  1801,  elle  Bt  nn  second 
■voyage  1  Paris,  et  se  Bt  applaudir  dans  les 
concerta  do  Frldzeri.  En  1803,  on  la  trouve  a 
Berlin,  et  en  1805,  a  Ludwlgslust.  Séparée  de 
son  mari  et  devenue  la  maîtresse  du  comte 
Albergantl,  elle  se  Bt  présenter  a  la  cour  de 
Ludwigslust  soqb  ce  dernier  nom.  Il  paraît 
qu'a  celle  époque,  elle  cessa  de  chercher  des 
ressources  dans  son  talent;  mais,  en  1890, 
elle  reparut  en  Allemagne,  et  sept  ans  après, 
elle  donna  des  concerta  à  Munich,  ob  l'on 
admira  la  vigueur  de  son  archet,  quoiqu'elle 
eût  alors  pré)  de  cinquante-huit  ans.  Depuis 


«1 

ce  temps,  les  Journaui  De  fournissent  plus  de 
renseignements  sur  s»  personne.  Madame 
Paravlcini  ne  jouait  que  de  la  musique  de  sou 
maître  Vlottl  ;  elle  en  possédait  bien  la  tradi- 
tion. 

FAREDES  (Pinai-Stacn  DE),  ecclé- 
siastique portugais,  vécut  dans  la  première 
moitié  du  dlt-sepllème  siècle,  et  fut  a  la  fol* 
bénéficier  et  organiste  de  l'église  d'Obedos.  Il 
mourut  1  Lisbonne,  en  1635.  Homme  Instruit 
dans  les  lettres  et  dans  la  musique,  il  a  publié 
une  grammaire  latine  en  portugais,  et  a 
laissé  en  manuscrit  :  1*  Lamentation»  pour  la 
semaine  sainte,  a  plusieurs  voix.  2°  Vllhan 
cicoipourlatcle  de  Noël.  Ces  ouvrages  i*  trou- 
vaient a  l'église  d'Obedos,  lorsque  Hachado 
a  écrit  sa  Bibliothèque  des  auteur*  portugais. 

F ARE  J  A  (BaiTuOLOat  RAMIS  ou 
RAHOS  DE).  Foyet  RAMIS  DE  PA- 
REJA. 

PARERT  (Aiiii!tDtii-A«i*w-Himii), 
pianiste  et  compositeur  pour  son  Instrument, 
est  né  a  Paris,  le  16  novembre  1816.  Admis  ' 
au  Conservatoire,  le  91  août  1898,  Il  reçut 
d'abord  des  leçons  de  piano  de  H.  Laurent, 
puis  il  devint  élève  de  Zimmerman.  Le  pre- 
mier prix  lui  fut  décerné  au  concours  de  18Ï0. 
Au  mois  d'octobre  18S1 ,  ses  études  furent  ter- 
minées, et  II  s'est  retiré  de  l'école.  Depnls 
lors,  cet  artiste  s'est  livré  1  l'enseignement  et 
a  publié  divers  morceau!  pour  le  piano. 

PARENTI  (FniHçois-PiDL-Miouca), 
compositeur  et  maître  de  chant,  naquit  à  fla- 
pies, le  15  septembre  1764.  Ayant  été  admis 
au  Conservatoire  de  la  Pietà  de'  Turehini, 
il  y  apprit  l'harmonie  et  l'accompagnement 
sous  la  direction  de  Tara  ntlna,  reçut  des  leçons 
de  contrepoint  de  Sala,  et  eut  des  conseils  de 
Traetta  pour  le  style  idéal.  Dans  sa  jeunesse, 
il  fit  représenter  a  Borne  et  a  Naples  quelques 
opérai,  parmi  lesquels  on  cite  :  1*  Le  Fen- 
demle,  opéra  bouffe.  9*  71  Matritrumio  per 
fanatUmo,  Idem.  If*  /  Fiaggiatari  ftUei, 
idem.  4-jtntigana,  opéra  sérieux.  5*  IlRepai- 
ton,  idem.  6*  Nilteti,  Idem.  7'  l'Jrtaterte, 
idem.  Arrivé!  Paris,  an  1790,  Parent!  Inséra 
quelques  morceaux  dans  les  Pèlerin*  de  ta 
Mecque,  traduit  de  Gluck  pour  l'Opéra-Co- 
mlque.  Sans  la  suite,  H  donna,  au  même 
théâtre,  lea  deux  Portraits,  en  1799,  et 
l'Homme  ou  le  Malheur,  en  nn  acte,  1798. 
Cet  artiste  a  écrit  aussi  beaucoup  de  messes  et 
de  motets  dans  le  style  dit  alla  Puleitrina. 
Désigné,  en  1809,  pour  diriger  les  chœurs  et 
accompagner  au  piano  a  l'Opéra  italien,  El  ne 
conserva  cet  emploi  que  pendant  une  année  ; 
SB. 


453 


PARENTI  —  PARIS 


puis  11  reprit  il  profession  de  mallre  de  chant. 
Il  est  mon  à  Parla,  en  1831,  i  Pige  de  cin- 
quanle-sept  ans.  Cet  artiste  a  laissé  en  ma- 
nuscrit quelques  messes,  un  Magnificat  i 
qmtre  voix,  et  des  Litanies  a  quatre  voix,  avec 

PARFAICT  (Faxliçois  et  Ct.nnc),  litté- 
rateurs qui  le  sont  livrés  *  l'étude  de  l'histoire 
des  théitres  en  France,  naquirent,  le  premier 
à  Paris,  le  10  mai  1608;  le  second  vers  1701. 
François  mourut  dans  la  même  Tille,  le 
M  octobre  1753;  Claude  cessa  de  «Ivre  le 
H  Juin  1777.  Parmi  le»  otnrages  de  cet  écri- 
vains lahorieux,  on  remarque  :  1°  Diction- 
nain  des  thédtrei  de  Parti  ;  Paris,  Lambert, 
1750,  ou  Paris,  Raiet,  1707,  sept  volumes 
iu-13.  3°  Mémoire  pour  unir  à  l'hUloin 
des  ipeetaelti  dt  la  foire;  Paris,  Briaston, 
1713,  deux  volumes  in-19.  François  a  laissé 
en  manuscrit  une  Histoire  dt  l'Opéra,  dont 
le  manuscrit  original  a  été  i  la  Bibliothèque 
Impériale  de  Paris.  Beffara  *  tait  une  copie  de 
■  ce  manuscrit  qui  s'est  égard,  toit  qu'il  ail  été 
replacé  dans  un  autre  endroit  que  celui  qu'il 
devait  occuper,  soit  qu'il  ait  été  réellement 
perdu.  Beffara  a  bien  voulu  me  communiquer 
sa  copie,  qui  m'a  fourni  quelques  bons  rensei- 
gnements, Celle  copie  est  aujourd'hui  dans  la 
Bibliothèque  de  la  ville  de  Paris. 

PARES  (Jiicqites-Keire),  né  a  Dijon,  en 
1798,  commença  l'élude  de  ta  musique  comme 
enfant  de  choeur,  a  l'âge  de  ail  ans,  tout  la 
direction  d'un  maître  italien,  nommé  Travi- 
rini.  Jusqu'à  l'ige  de  qulnie  ans,  il  testa 
dan*  l'école  de  la  maîtrise,  oh  M  acquit  quel- 
ques notions  d'harmonie.  Après  les  événe- 
ments politiques  de  1815,  le  désir  d'étendre 
set  connalttancei  dans  us  art  qu'il  aimait 
avec  passion,  le  décida  i  se  rendre  k  Paris, 
muni  d'une  lettre  de  recommandation  pour 
Choron,  alors  directeur  de  l'Opéra,  et  qui, 
privé  de  cet  emploi  quelques  mois  plus  lard, 
fonda  l'école  qui  Va  illustré.  Paris  v  entra 
comme  professeur  de  solfège,  pendant  qu'il 
suivait  au  Conservatoire  les  court  d'barmonie 
et  de  contrepoint.  Après  deux  années  de  pro- 
fessoral à  l'école  de  Choron,  il  succéda  1  Ha 
lévv  comme  maître  de  solfège  au  Conserva- 
toire. Vers  le  même  temps,  il  se  maria,  et 
celte  circonstance  le  fll  renoncer  au  concours 
pour  le  grand  prit  de  composition.  11  se  livra 
i  l'enseignement,  et  publia  quelques  ouvrages 
an  nombre  desquels  on  remarque  :  1*  Théo- 
ritmutkale;  Paria,  1820.  f  Jtféthod»  Jaeo- 
tôt  appliquée  à  l'étude  du  piano,  approuves 
par   te  fondateur  de  l'tnuignemtnt  unt- 


verttl;  Dijon,  chei  l'auteur,  1830,  in -8"  do 
cinquante-six  pages,  avec  un  cahier  de  mu- 
sique ln-4*.  En  1837,  la  place  de  mallre  de 
chapelle  i  la  cathédrale  de  Dijon  étant  devenue 
vacante,  elle  fut  offerte  i  Paris  qui  l'accepta, 
parce  que  sa  santé  affaiblie  par  le  travail  lui 
rendait  l'enseignement  pénible  a  Paris.  Pen- 
dant qu'il  remplissait  ces  fonctions,  il  fit 
entendre  plusieurs  messes  et  motets  de  sa 
composition.  La  suppression  faite  par  le  gou- 
vernement, en  1830,  des  sommes  précédem- 
ment allouées  aux  maîtrises  de  cathédrales, 
dans  le  budget  det  dépanses  de  l'État,  le  trai- 
tement des  maîtres  de  chapelle  subit  une  ré- 
duction, à  laquelle  Paris  ddl  te  soumettre; 
mais  11  accepta  en  dédommagement  la  place 
d'organiste  devenue  vacante  par  la  morl  de 
Larey.  Cet  artiste  a  fait  représenter,  i  Dijon,, 
deux  opéras  de  sa  composition,  le  premier  en 
1835,  l'autre,  dans  les  premiers  Jours  de 
1847;  ce  dernier  avait  pour  titre  ;  Une  qua- 
rantaine au  Brésil.  Paris  s'est  fait  remar- 
quer a  l'exposition  de  l'industrie  de  1834,  a 
Paris,'par  V/Farmoniphone,  de  son  invention, . 
petit  Instrument  iclavler,  très- Ingénieux, des- 
tiné! remplacer  le  hautbois  dans  les  orchestres, 
des  petites  villes  oh  cet  Instrument  n'existe 
pas.  Le  mécanisme  de  l'harmonipbone  con- 
siste en  un  courant  d'air  comprimé  qui  fait 
vibrer  une  corde  de  boyau  lorsque  l'abaisse- 
ment de  la  touche  ouvre  une  soupape  par  où 
11  t'échappe.  La  sonorité  a  beaucoup  d'ana- 
logie avec  le  ton  du  hautbois. 

PARIS  (Aimi),  né  le  19  Juin  1708,  a 
Qulmper  (Finistère),  Ht  tel  premières  études 
au  collège  de  Laon  et  s'attacha  particulière- 
ment aux  mathématiques,  dans  le  dessein, 
d'entrer  i  l'école  polytechnique.  Les  événe- 
ments do  1814  avant  ramené  sa  famille  1 
Paris,  il  acheva  tel  humanités  au  collège  royal . 
de  Charlemagne,  puis  suivit  tes  cours  de 
l'école  de  droit  et  fut  reçu  avocat  en  1810. 
Dans  la  même  année, lient,  an  Courrier  fran- 
coïi,  l'emploi  de  slénograpbe,et  deux  ans  plus 
tard,  Il  fut  chargé  des  mêmes  fonctions  au 
Consfituf tonnai.  Au  commencement  de  1891, 
11  tuivll  le  cours  de  musique  de  Gai  in  (voyet. 
ce  nom)  el  te  Ma  d'amitié  avec  cet  homme  dis- 
tingué ;  mail  l'étude  de  la  théorie  de  Felnalgte 
sur  l'art  de  développer  les  ressources  de  la 
mémoire  par  de  certains  procédés,  et  les  per- 
fectionnements qu'il  y  introduisit,  lui  procu- 
rèrent l'avantage  d'être  nommé  professeur  de 
mnémonique  à  l'Athénée  de  Paris,  en  1833. 
Set  court  publics  ayant  inspiré  de  l'intérêt, 
Il  se  détermina  a  parcourir  la  France,  pour  en. 


ouvrir  de  semblable!  dam  quelques  grand»  . 
villes.  Lyon,  Kouen,  firent  boa  accueil  10 
professeur  d'une  science  nouvelle  qui  l'adres- 
sait a  toute*  les  classes  de  la  société;  mais,  a 
Nantes,  le  préfet,  qui  crut  voir  dei  allusions 
injurieuses  pour  la  restauration  dant  les  pro- 
cédés d'enseignement  de  M.  Paris,  fit  fermer  le 
cours,  et  bientôt  après  le  minisire  de  l'inté- 
rieur étendit  l'interdiction  h  toute  la  France. 
Ille  ne  tut  levée  qu'en  1838,  par  H.  deVatis- 
menii  ;  mais,  dés  lors,  M.  Aimé  Paris  avait  pris 
la  résolution  d*  faire,  dan»  tet  département* 
et  a  l'étranger,  pour  l'enseigne  ment  de  la  mu- 
sique par  la  méthode  de  Galin,  cequeGeelin, 
Aimé  Lemoine,  Jue  et  d'autres  avaient  fait  a 
Paris  par  leurs  cours.  Ce  Fut  ainsi  que,  pen- 
dant trente  ans,  M.  Paris  fit,  dan»  une  multl  - 
tude  de  villes,  en  France,  en  Belgique,  en  Bol- 
lande  et  en  Suisse,  de*  cours  de  cette  méthode 
du  méloplattt,  à  laquelle  II  avait  fait  de»  mo- 
difications ,  comme  ses  prédécesseurs  en 
avalent  fait  d'espèces  diverses.  A  son  arrivée 
dans  une  ville  qu'il  se  proposait  d'exploiter,  il 
débutait  ordinairement  par  quelques  séances 
de  Mnémotechnie ,  pour  flier  l'attention  du 
publie  :  elle»  étalent  en  quelque  sorte  l'in- 
troduction obligée  des  cours  de  musique.  Pour 
donner  de  l'éclat  a  ceux-ci,  Il  avait  pour  habi- 
tude d'envoyer  ou  de  faire  afficher  des  défis 
aux  professeurs  de  musique  ou  aux  chefs 
d'écoles  de  la  localité,  demandant  toujours 
des  épreuves  comparatives,  sous  des  conditions 
qu'il  savait  bien  ne  pouvoir  être  acceptées  (I). 
Qu'on  lui  répondit,  ou  qu'on  gardai  le  silence, 
on  ne  pouvait  éviter  qu'il  publiât  quelque 
pamphlet  contre  ceux  qu'il  considérait  comme 
se*  adversaires  naturels.  La  violence  en  était 
le  caractère;  l'injure  y  était  prodiguée,  non- 
seulement  aux  auteurs  de  systèmes  différent* 
'd'enseignement,  tel*  que  Boequillon-Wilhem, 
Pastou,  Hercadler  et  autres,  mal»  aux  profes- 
seur* des  villes  ou  M.  Pari*  fallait  un  séjour 
plus  ou  moins  prolongé,  aux  journalistes  qui 
hasardaient  quelque  observation  critique  sur 
la  méthode  Galin-Parii ,  aux  sommités  de 
l'art  et  de  la  science  qui  n'opposaient  qu'un 
dédaigneux  silence  aux  défis  qu'on  leur  adres- 
sait, voire  même  aux  autorités  locale»  qui  ne 
secondaient  pas  avec  a iseï  d'empressement  les 
vue»  de  H.  Pari».  Il  serait  Impossible  aujour- 
d'hui de  citer  tes  litre*  de  tonte*  les  brochure» 
de  ce  genre  répandues  dans  toutes  tes  parties 
de  la  France  et  a  l'étranger  ;  leur  auteur  seul 
pourrait  vraisemblablement  en  donner  la  no- 

|l]  Yoya  Cuti. 


»  453 

menclature,  car  tout  cela  est  tombé  dans  un 
profond  oubli.  La  littérature  française 
contemporaine  (t.  V,  p.  590)  me  fournit  le* 
titre*  lui  va  nls  :  1°  Mémorandum  du  cour* 
de  M.Aimé  Parti  (théorie  de  P.  Galin)  ;  Bor- 
deaux,  18B8-1839,  in-4".î»  Manuel  pratique 
et  progrettlf  de  musique  vocale,  d'après  la 
méthode  Gatin-Parit-Chevé ;  Caen,  Poisson. 
C'est  un  recueil  d'airs  en  notation  chiffrée, 
réunis  et  classés  par  H.  Paria.  5' Notei  détail' 
lées,  d  l'usage  des  souscripteurs  au  eoun  de 
musique  fait  par  M.  Aimé  Paris,  d'aprit 
la  théorie  de  P.  Galin,  1856,  in-4*.  4*  Résu- 
mé* progrettlf  s  du  prochain  cour*  de  mu- 
sique vocale  en  quatre-vingts  leçons,  pro- 
fessé par  M.  Aimé  Parie,  d'aprit  la  théorie 
de  feu  P.  Galin,  In-fol.  S*  Avant-goût  du 
sévérités  de  l'avenir,  oh  «sise  an*  d'un* 
lutte  qui  n'est  pat  terminée  et  qui  amènera 
infailliblement  le  triomphe  d'une  grand* 
idée;  1846,  In-H».  La  grande  Idée,  c'est  la  no- 
tation de  la  musique  en  chiffres.  6°  La  Quel- 
lion  musicale  élevée  d  la  hauteur  de*  som- 
mitéteompétentet;  1849,  ln-8°.  Ou  trouve  I* 
liste  de*  écrit*  de  *t.  Paris  concernant  la  mneV 
motechnle  dans  lu  fronce  littéraire,  de  Qué- 
rard't.  VI,  p.  598),  et  dans  la  Littérature 
française  contemporaine  (loc.  cit.).  Homme 
d'intelligence  et  doué  d'une  rare  énergie,' 
H.  Aimé  Paris  a  montré  une  prodigieuse  acti- 
vité dans  ses  voyages,  ses  cours,  se*  immense* 
travaui  pour  la  partie  matérielle  de  son 
enseignement  et  la  profusion  de  se*  pam- 
phlets. Aujourd'hui  même  (1863),  après  trenle- 
clnq  ans  d'immense*  fatigues,  il  combat  en- 
core avec  l'ardeur  de  la  Jeunesse  pour  te* 
convictions,  et  publie,  a  Rouen,  le  journal  de 
la  Méthode  Galin-Parit-Ckevé,  sous  le  titre 
de  ta  Réformé  mulicate.  Il  a  trouvé  dan*  son 
beau-frère  (H.  Cbevé)  un  auxiliaire  rie  la 
même  trempe,  qui  faii  1  Pari* ,  pour  la 
triomphe  de  la  méthode,  ce  que  lui-même  a  fait 
dans  le*  départements  et  a  l'étranger.  M.  Pa- 
ris a  donné  une  deuxième  édition  du  livre  d* 
Galin,  sous  ce  titre  :  Expotition  d'une  «ou- 
celle  méthode  pour  l'enseignement  de  la  mu- 
sique; deuxième  édition,  publiée  aux  frais 
de»  dttciplt*  de  M.  Aimé  Paris,  et  aug- 
mentée, par  ce  professeur,  de  figure*  expli- 
catives, et  d'un*  notice  sur  routeur;  Lyon, 
Baron,  1839,  ln-8*  avec  seize  planche*. 

PARIS  (Aiexis-Pinus),  premier  employé 

au  cabinet  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque 

royale  de  Paris,  membre   de    l'Institut   de 

France  et  de  beaucoup  de  société*  savantes, 

|  eslnéàAvenay  (Marne),  te  95  mars  1800.  Att 


tizeabyGoOQle 


4S4 


PARIS  —  PARISH-ALVARS 


ombre  des  ouvrages  d«  ce  littérateur,  où 
Mlle  nue  érudition  solide  uni  pédanterie, 
en  remarque  :  l*  Rotnanaro  franfaii  ; 
Bittoire  d*  quelque!  ancien*  trouvent,  et 
choix  de  lettre  chaneone  ;  le  tout  nouvelle- 
mtnt  recueilli  ;  Paris,  Techn  er,  1 853,  un  vo- 
lume iu-lî.  Le*  notice*  que  renferme  ce 
rolume  sur  Aiidefrot- le -Bâtard,  h  Quenee  de 
Bithtmt,  Charles,  roi  de  Sicile  et  comte 
d'Anjou,  Jean  de  Arienne,  le  comte  de  Bre- 
tagne et  Huée  et  de  la  Ferle,  ion!  remplie! 
d'iot«ret. 

PARIS  (Clabdi  Johp«),  né  à  Lyon,  le 
CmirilSOI,  fit  ses  premières  éludes  de  mu- 
■Ique  en  cette  ville,  puii  le  rendit  1  Parle  où 
Il  entra  ta  Con  serre  toi  re,  le  94  juin  1834.  Il 
reont  de  Lesueur  dei  leçons  de  compos illou. 
In  1835,  il  te  présenta  aux  concoure  de  lln- 
itilut  de  France,  et  y  obtint  le  lecond  grand 
prix  de  composition  :  le  premier  lui  fut  dé- 
cerne l'année  mirante,  pour  la  cantate  inti- 
tulée fferminit.  Devenu  pensionnaire  da  gou- 
vernement, il  te  rendit  en  Italie,  vécut  près 
de  deux  ant  a  Borne  et  i  Flapies,  et  fit  Jouer,  1 
Tienne,  en  1829,  l'Mloggto  militari,  opéra 
bouffe  en  on  acte.  De  retour  I  Paris,  il  Ht  en- 
tendre, en  1830,  une  mené  de  Requiem  de  sa 
composition  il  a  ii!  l'église  des  Pc]  ils -Pèrei .  Le 
H  Juillet  1831,  on  représenta,  au  théâtre  Ven- 
tadonr,  la  FeiUée,  opéra-comique  dont  II 
•rail  écrit  la  musique,  et  qui  n'eut  qu'un  suc- 
cès médiocre.  Depuis  celte  époque,  H.  Paris 
l'en  Axé  a  Lyon. 

PA1USE  (Gemuao),  compositeur  de  mu- 
sique d'église,  est  né  i  Naples  dan*  les  der- 
nières annéei  du  dix-buitlème  siècle.  Filsd'nn 
ancien  élève  de  Cabra  qui  était   musicien 
Instruit  et  compositeur,  Parise  apprit,  tous  la 
direction  de  son  père,  les  éléments  de  la  mu- 
lique,  l'harmonie  et  le  contrepoint;  toutefois, 
ton  élude  la  plus  solide  fut  la  lecture  atteo  tire 
rends  maîtres,  psrtlculière- 
le  musique  d'église.  Après 
onattre  par  de  bonnes  pro- 
nre,  il  obtint  les  places  de 
de  la  cathédrale  de  5a  pies 
il nt-Dom Inique,  ries  Hlérc- 
turs  antres,  lo  1851,  il  était 
ipagnemenl  des  partimtnti 
nuslq  ne  de  cet  te  r  ille .  Parmi 
nposltions  de  cet  arllste,  on 
p  de  messes  arec  orchestre; 
trois  et  quatre  voix,  dans 
■ina;  plusieurs  autres  a  trois 
autres, enfin, 3d  eu  xellrois 
mirai  des  capucins  et  récol- 


lets;  une  messe  de  Reuvfemigrand  orchestre; 
deux  antres  alla  Palettrina;  quelques  messes 
brèves  et  vêpres  arec  accompagnement 
d'orgue  ou  de  harpe;  trois  rlpre*  complètes 
avec  tons  les  psaumes  alla  PaUttrina;  plu- 
sieurs Dixit;  d'autres  psaumes  a  grand  or- 
chestre; trois  Credo  arec  orchestre  on  aUa 
PaUitrinat  plusieurs  introït»,  graduels  et 
offertoires  avec  orchestre  et  sans  Instruments; 
des  prose»  ou  séquence*  ;  beaucoup  d'hymnes 
pour  les  vêpres  avec  orchestre,  et  d'autres  pour 
des  voil  seules;  deux  Pange  Ungua  avec 
orchestre  et  orgue;  un  Tantum  ergo  pour 
ténor  arec  orchestre  et  un  écho  lointain,  à 
trois  voix  ;  de*  matines  de  Noël,  a  trois  et 
quatre  voix  ;  sept  Mitertn,  a  trois  et  quatre 
roix  arec  orgue,  et  un  autre  Mitertre  avec  ac- 
compagnement de  bassons;  une  messe  solen- 
nelle pour  le  dimanche  des  Rameaux  qni  l'exé- 
cute dans  l'église  des  Hiéronvmltca;  d'autres, 
pour  le  vendredi  et  le  samedi  saiuts  ;  plusieurs 
Lumeutationt  ;  les  trois  heures  de  désolation 
de  ta  Vierge  Marie,  avec  deux  violoncelles  ; 
deux  Salve Regina  avec  orchestre;  un  autre 
arec  orgue;  trois  Te  Devm  arec  orchestre, 
dont  up  a  six  voix  ;  deux  antres  Te  Denm, 
a  trots  voix,  avec  orgue  ;  deux  litanies  i  quatre 
rois,  et  deux  i  deux  voix  ;  différentes  pièces 
pour  de»  cérémonies  monastiques,  et  une  can- 
tate 1  trais  roix,  en  l'honneur  de  saint  Joseph. 
PARISH-ALVARS  (Eux),  harpiste  cé- 
lèbre et  compositeur  distingué,  naquit  A 
Londres,  en  1816,  d'une  famille  israélile. 
Diil  {eoytx  ce  nom)  fut  son  premier  maître  de 
harpe  ;  mais,  après  que  cet  arllste  eut  quitté 
Londres  ponr  se  fixer  a  Paris,  Parish-Alvars 
devint  élève  de  Laharre,  et  dès  lors  il  chaogea 
sa  manière  et  prit  le  caractère  grandiose  el 
la  sonorité  puissante  qui  le  distinguèrent  de* 
antres  artistes.  Il  jouait  aussi  du  piano  avec 
beaucoup  d'hahileté.  Parish-Alvars  n'était  igé 
que  de  quinze  ans  lorsqu'il  Ht  un  premier 
voyage  en  Allemagne,  dans  lequel  il  se  Ht  en- 
tendre i  Brème,  a  Hambourg,  i  Hagdenourgj 
el  déjà  y  produisit  uoe  vive  impression  sur  le* 
artistes.  De  retour  en  Angleterre,  il  se  livra 
i  de  nouvelles  études,  particulièrement  sur 
l'exécution  rapide  de*  tlerces,det  sixtes  et  des 
octaves  des  deux  mains,  sur  les  sons  harmo- 
niques simples  el  doubles  combinés  arec  les 
sons  naturels,  et  sur  l'nsage  des  pédales  pour 
des  modulations  inattendues.  En  1834,  il 
visita  la  haute  Italie,  el  frappa  l'auditoire- 
d'étonnementet  d'admiration  dans  un  concert 
qu'il  donna  a  Milan,  quoiqu'il  ne  rûtacé  que 
de  dix-huit  ans.  Deux  ans  plus  lard,  Il  élaili 


PÀR1SH-ALVARS  -  PARISIS 


45i 


Vir nos,  où  II  obtint  les  plus  brillants  succès. 
Il  y  mil  pré*  de  trois  années,  ne  cessant  de 
chercher  de  nouveaux  effet*  el  de  nouvelles 
ressources  dans  ion  Instrument.  Dans  l'inter- 
valle de  1838  à  1849,  Parlsb-AIvar*  flt  un 
voyage  en  Orient,  on  II  recueillit  de*  mélodies 
dont  II  fit  ensuite  te*  thème»  de  quelques-unes 
de  ses  coin  poil  lions.  Tous  les  résultats  étaient 
oblemis  par  l'artiste,  el  son  talent  était  par- 
venu au  plus  haut  degré  de  perfection,  quand 
il  donna  sel  concerta  à  Lelpalck,  en  1843,  i 
Berlin,  1  Francfort,  a  Dresde  et  1  Prague 
dans  l'année  suivante.  Une  appréciation 
pleine  d'enthousiasme  de  ton  exécution  mer- 
veilleuse, datée  de  Dresde  (février  1843),  et 
signée  du  nom  de  Thérits  de  JPinckel,  parut 
alors  dans  la  Gatette  générait  àe  musigue  de 
Ltiptiek  (n°  D,  col.  167,  168).  Après  avoir 
analysé  les  prodige*  de  cette  exécution  dîna 
loua  le*  genres  de  difficultés  val  ucues,  l'auteur 
de  cette  appréciation  s'écrie  :  Parith-Mvart 
«iiurion  initrvment  un  véritable  Colomb, 
qui  a  découvert  le*  richei  triton  d'un  nou- 
veau monde  pour  la  harpe.  In  1844,  noua 
retrouvons  cet  artiste  extraordinaire  a  Ni  pies, 
oh  il  excitait  des  transport*  d'admiration. 
Deux  an*  après,  il  retourna  en  Allemagne  et 
s'arrêta  a  Leipsick.  Ses  liaisou*  avec  Mendeli- 
aobn  et  le*  longs  séjour»  an  delà  du  Rhin 
avalent  exercé  une  puissante  Influence  sur 
sou  sentiment  musicale!  lui  avalent  donné  de- 
puis plusieurs  années  de*  tendance*  vers  l'art 
■érleux  qui  avaient  modifié  le  caractère  de 
tes  composition  t.  Celle  transformation  devient 
évidente  dans  son  concerto  pour  la  harpe  (en 
aol  mineur),  «avre  81,  qu'il  avait  écrit  a. 
Leipalck,  et  qui  fut  publié  en  1S47.  Dans 
cette  même  année,  il  alla  s'établir  a  Vienne, 
mal*  sans  s'y  faire  entendre,  et  se  livrant  ï 
des  études  sérieuses  sur  l'art  d'écrire.  Ce  fut 
a  cette  époque  qu'il  l'essaya  dans  de*  quatuor* 
pour  Instrument*  a  cordes  el  dans  de*  mor- 
ceaux de  symphonies  dont  on  m'a  fait  l'éloge 
à  Vienne,  mal*  qui,  Je  crois,  sont  restés  en 
manuscrit.  Pariih-Alvars  avait  été  nommé  vir- 
tuose de  la  chambre  impériale;  ce  litre  ne 
l'obligeait  pai  1  un  service  très-actif,  el  lui 
laissait  le  temps  nécessaire  pour  te  livrer  au 
travail  de  la  composition.  Malheureusement 
*•  santé  déclinait  visiblement  depuis  près 
d'nne  année  :  Il  mourut  a  Vienne,  le  ÎS  jan- 
vier 1849,  et  l'art  perdit  en  lui  un  de  ses  plus 
nobles  in  1er  prèle  s. 

Les  compositions  les  plus  remarquables  de 
Parish-Alvar*  pour  la  harpe  sont  :  1*  Grand 
<   (en   soi   mineur),  avec  orchestre, 


op.  81  ;  Leipalck,  Klstner.  9»  Coocertlno  pour 
deux  harpes  cl  orchestre,  op.  91;  Milan,  Ki- 
cordi.  S*  Concerto  pour  harpe  et  orchestre 
(en  mi  bémol),  op.  98;  Mayence,  Scbott. 
4*  Souvenir  de  don  PtUqualt,  duo  pour  harpe 
et  piano,  op.  74  ;  ibid.  5*  Ckaur  de  conairex 
grtet  el  marche  pour  harpe  seule,  op.  53;. 
Hambourg,  Schuberlh.  6*  foyage  d'un  har- 
pitte  en  Orient.  Recueil*  d'airs  el  dt  mélo- 
die! populaire)  en  Turquie  el  dans  l'Jti*  • 
Mineure,  pour  birpe  seule,  op.  M  :  n"  1. 
Souvenir  du  Bosphore  ;  3.  Danse  Bulgarienoe;  . 
X.  Air  hébreu  de  Pbillppopolis  ;  4.  Air  armé- 
nien ;  5.  Marche  de  parade  du  inttan  ; 
6.  Chanson  grecque  de  Sanlorlno;  Vienne,  . 
Meeheltl.7.  Grande  marche,  op.  87;  Mavence, . 
Scholt.8.  l'Jditu,  romance, op. 88;  Vienne,  . 
Mechedi.  9.  Orage  et  calme,  op.  71;. 
Mavence,  Schott.  1D.  Scènei  de  ma  jeunesse, 
grande  fantaisie,  op.  75;  lot'ci.  11.  la  Dame 
des  fiel,  morceau  caractéristique,  op.  70; 
Vienne,  Mecbelti.  13.  Grande  fantaisie  anr 
Lucrèce  Borgia,  op.  78;  Mavence,  Scbott. 

18.  Grande  fantaisie  sur  Lucia  de  Lammtr- 
moor,  op.  79;  Vienne,  Arlaria.  14.  Rivtritl, 
op.  89;  Leipsick,  Rislner.  15.  Sérénade, 
op.  83  ;  ibid.  16.  Grande  étude  a  rimltattoo- 
de  la  mandoline,  op.  84;  Milan,  Ktcordl. 
17.  71  PapagaUo,  souvenir  de  Naples, 
op.  85;  Leipslck,  Klstner.  18.  Souvenir  de  ■ 
Pitehek,  fantaisie,  op.  89  ;  Mayence,  Scbott. 

19.  Uluttrationt  de'  poeti  italiani,  op.  97; 
n*  t,  Petrarea;  Milan,  Rlcordl.  90.  Trois  ro- 
mances   sans    paroles,    œuvre    posthume;    , 
Mavence,  Schott. 

PARISini  (Ioiucj),  ué  a  Florence  au 
commencement  du  dix-neuvième  siècle,  y  a  - 
fait  ses  éludes  musicales,  et  fut  pendant  quel 
que  lemp*  chef  d'orchestre  du  théâtre  de  la 
Pergola.  In  1834,  il  fut  engagé  pour  diriger 
l'orchestra  rie  l'Opéra  italien  de  Paris  :  Il  oc- 
cupa cette  position  jusqu'en  18S8;  mais  l'ad- 
miulslration  dece  théâtre  ayant  changé  alors,, 
il  ne  s'entendit  point  avec  la  nouvelle  direc- 
tion el  fut  remplacé.  Vers  le  même  temps,, 
des  propositions  furent  faites  à  cet  ariiale 
pour  qu'il  se  fixât  en  Grèce;  11  les  accepta  CI 
s'établit  t  Athènes  comme  professeur  de  chant. 
Il  y  était  encore  on  1845;  mais  après  celte  - 
date  on  n'a  plu*  ou  de  renseignement* 
sur  M.  Parltini.  Il  avait  fait  représenter,  en 
1838,  a  Fosiano  (Piémont),  un  opéra  intitulé-. 
la  Scimia  nconoseente. 

PARISIS  (PsEUE-Looia),  év<i|ut  de  Lan- 
gre»  (98  août  1834),  pull  d'Arras  (13  août 
1851),  eat  ni  a  Orléans,  le  19  août  1795- 


45C 


PARISIS  —  PARKE 


Après  11  réïolution  de  1848,  ce  prélat  fui  «In 
par  le  département  du  Morbihan  représentant 
1  l'assemblée  nationale  et  fut  réélu  a  l'attem- 
blée  législative,  où  il  lit  partie  de  la  majorité 
monarchique.  Apres  le  coup  d'Éut  dn  2  dé- 
cembre 1831,  il  M  «lira  du  affaire!  politiques 
et  ne  l'occupa  plut  que  de  celle*  de  son  dio- 
cèse et  de  ses  écrits.  II  n'est  cité  ici  que  pour 
son  /nitriictioti  paitorate  sur  U  chant  de 
l'igliie;  Paris,  LccolTre  et  O,  1840,  in-B°  de 
quatre-vingt*  pages,  où  l'on  trouve  de  trè*- 
bonnes  idées  sur  la  nature  da  ce  chant  et 
son  exécution.  On  doit  aussi  a  Mgr  Parisii 
uns  édition  de  l'Antiphonaire  romain  pour 
l'usage  de  son  diocèse,  sous  ce  titre  :  Ânli- 
phonarinm  romanum,  ad  ttormam  Brt- 
viarH,exdecretit  laero  Coneilii  Tridentini 
rutituli,  S.  PU  V,  ponlif.  max.,  juin 
tditi,  CUmentit  FUI  ae  Urbant  Fil  aue- 
torilat»  recogniti,  complectem,  tuit  lacit 
ditpotita,  omnia  ad  visperaê  et  honu, 
juxta  rilum  facroiancl*  romanm  EeelaiM, 
in  thoro  modulandae  nteetsaria,  quibut  ae- 
cedunt  officia  prxcipuorum  futorum,  etc. 
Editio  nova  aecuratt  emendata;  Dijon  (sans 
date),  1  vol.  In-fol. 

PARISOT  (Nicolu),  prêtre  du  diocèse 
d'Évreux,  qui  viiali  vers  le  milieu  du  dii- 
septiéme  siècle,  a  composé  cinq  messes,  dont 
nne  a  quatre  Toii  ad  imilalionem  moduli 
Qui  m  pulchra  et,  et  quatre  a  six  voix  ad  imi- 
tationem  moduli  .■  Cotumba  mea;  —  Surge 
propera;  —  Dilectus  mena;  et  Sonet  vox, 
que  Billard  a  publiées  en  1  (ICO,  In-fol . 

PARISOT  (AisiiHMï),  violoniste,  pro- 
fesseur de  musique  et  compositeur  a  Orléans, 
né  dant  celle  ville,  vers  1800,  a  publié  de  m 
composition  :  1°  Symphonie  concertante  i 
grand  orchestre;  Orléans,  Demar.  3°  Con- 
certes pour  violon,  a"  I  et  9;  ibid.  8'  Trois 
duo*  concertants  pour  deut  violons;  ibid. 
A"  Six  idem  non  difficiles  ;  ibid.  5*  Quarante 
leçons  faciles  et  progressives  pour  le  violon  ; 
ibid.  6*  Principes  de  musique  ;  ibid. 

Cn  autre  artiste  du  même  nom  a  fait  gra- 
ver chez  Richaull,  à  Paris,  des  Noels  variés 
pour  l'orgue,  op.  1,  et  des  thèmes  variés, 
op.  S. 

PARKE  (Jeu),  hautboïste  anglais,  ni 
dans  les  derniers  mois  de  174S,  a  joui  d'une 
grande  renommée  dans  ion  pays.  Simpson, 
le  meilleur  hautboïste  de  son  temps,  lui  donna 
des  leçons,  et  Baumgarten  lui  enseigna  l'har- 
monie. Ses  progrès  furent  rapide!  sur  ton 
instrument,  et  bientôt  il  Tut  considéré  par  ses 
compatriotes  comme  un  virtuose  de  première 


force.  En  1776,  11  fut  engagé  comme  pre- 
mier hautbois  dea  oralorioa  dirigés  par  Smith. 
et  Stanley ,  successeurs  de  Hatndel.  Divers  en- 
gagements lui  furent  ensuite  offerts  pour  le* 
concerts  du  Ranetagh,  de  Mary-U-Bone- 
Gardtni,  et  pour  l'Opéra,  en  1786.  Plus  tard 
il  succéda  a  Fischer,  comme  hautboïste  solo 
dans  les  concerts  du  Wauxhall.  La  protection 
spéciale  du  duc  de  Cumberland  le  fit  entrer 
dans  la  musique  particulière  de  Georget  III. 
La  prince  de  Galles,  depuis  lors  George* IV, 
l'ayant  entendu,  en  1783,  dans  un  des  con- 
certs de  la  relue  Charlotte,  lut  il  satisfait  de 
son  exécution,  qu'il  l'admit  dans  ta  musique 
particulière  avec  Giardini,  Schroeter  et  Gron- 
din. Enfin,  il  fut  attaché  i  l'orchestre  dn 
concert  de  musique  ancienne,  ainsi  qu'à 
tontes  les  féiei  musicale*  qui  te  donnaient 
dans  les  principales  villes  d'Angleterre.  Ayant 
amassé  une  fortune  considérable,  il  te  retira, 
vers  1815,  a  l'âge  de  soixante  et  dix  ans,  et 
mourut  à  Londres,  le  9  août  18»,  dans  h 
quatre-vingt-quatrième  année.  Parte  a  com- 
pote plusieurs  concertos  pour  le  hautbois, 
qu'il  a  exécutés  dam  dlvert  concerts,  mais  qui 
n'ont  pas  été  gravé*. 

PARKE  (WiLMum-Taonii),  frère  cadet  du 
précédent,  né  en  1769,  fut  comme  lui  haut- 
boitte,  et  dès  l'âge  de  huit  ant  devint  élève  da 
son  frère.  Burney  lui  enseigna  à  jouer  du 
piano,  et  Baumgarten  lui  donna  des  leçon* 
d'harmonie.  Après  avoir  été  attaché  pendant 
quelques  années  a  l'orchestre  de  Drury-Lane, 
il  fut  nommé,  en  1784,  premier  hautbois  de 
Covenl-Garden.  Il  occupa  celte  place  pendant 
quarante  ant,  et  te  relira,  en  1824,  pour  jouir 
de  l'aisance  qu'il  avait  acquise.  Parie  a  eu  do 
la  réputation  en  Angleterre  comme  composi- 
teur de  gtet*  et  de  chantons,  dont  il  a  publié 
un  grand  nombre.  Il  a  écrit  autsi  le*  cuver* 
turcs  et  quelque*  air*  de*  .trames  Nctley 
jfbbt\i  tl  Loek  and  £cy,*intl  que  deux  livre* 
de  duos  pour  deux  flûtes  ;  Londres,  Clément!  ; 
mais  ton  ouvrage  le  plot  important  est  in* 
coDteitablement  celui  qui  a  pour  titre  :  Xfu- 
âical  Mcmoiri,  tomprliing  an  account  cf 
the  gen*ral  ttate  ofmutic  in  England,  from 
tlie  fint  commémoration  of  Sandel  in  1784, 
(0  tbe  year  1830  (Mémoire*  sur  la  musique, 
contenant  nne  notice  de  l'eut  général  de  la 
musique  en  Angleterre,  depuis  le  premier  an- 
niversaire de Haandel, en  1784, jusqu'à  l'année 
1830);  Londres,  H.  Colburn,  3  vol.  gr.  in- 19, 
1830.  On  peut  cootulter  l'analyse  que  j'ai 
donnée  de  ce  livre  dan*  le  XI*  volume  de  U 
Hevue  muticale  (p.  178  el  suivantes). 


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PARMA  —  PARMENTIER 


457 


PAUMA  (Niions),  compositeur  italien, 
né  i  Hantoue  Ter»  lemilieu  dn  seizième  siècle, 
est  connu  par  deux  livres  de motets  a  5, 8,  7, 
8  et  10  voix,  imprimé»  a  Venise,  en  1580  et 
1586,  in-**.  On  trouve  aussi  des  madrigaux 
de  sa  composition  dans  le  recueil  qui  a  pour 
titre  :  De'  Floridi  virtuoti  d'Jtalia  il  ttrxo 
llbro  de'  Madrigali  a  cinquc  voei,  nuoea- 
menle  compoiti  e  dati  in  luct;  Venise, 
G.  Vincenti  et  H.  Amadino,  1580,  in-4*. 

PABHENTIER  (C«i.a.i.r3-Josr,ri-Tiio- 
non),  ne  le  14  mars  1891,  à  Barr  (Bas  Khln), 
fut  élevé  jusqu'à  l'âge  de  »eize  ans  a  Wiue- 
loone,  petite  ville  du  même  département,  où 
■on  pire  était  receveur  des  contributions  In- 
directe». L'école  primaire  était  dans  ce  lieu  la 
seule  ressource  pour  l'instruction  :  ce  [ut  la 
mère  de  H.  Théodore  Parmentier,  femme  dis- 
tinguée et  d'une  éducation  peu  commune,  qui 
lui  enseigna  le  français,  l'histoire,  la  géogra- 
phie, la  mftbologle,  I*  langue  italienne,  le 
solfège  et  le  piano.  De»  leçons  peu  régulière» 
d'un  ami  lui  apprirent  te  dessin,  le  latin, 
l'arithmétique  et  la  géométrie.  La  maiion  du 
père  de  H.  Parmentier  était  le  centre  musical 
de  la  petite  ville  de  Watielonne  :  on  y  chan- 
tait îles  choeurs  d'hommes  a  quatre  voix;  on  ; 
exécutait  de»  quatuor»  d'instrument»  à  corde», 
et  ces  occasions  fréquente»  d'entendre  de 
l'harmonie  développaient  rapidement  l'in- 
stinct musical  du  jeune  homme  et  lui  faisaient 
faire  de  rapides  progrès.  Sans  maître,  il  était 
parvenu  par  de  constant»  efforts  1  Jouer  1* 
partie  de  second  violon  dans  les  quatuors.  Le» 
dispositions  de  H.  Parmentier  pour  la  «uni- 
que avaient  fait  longer  a  l'envoyer  au  Con- 
servatoire de  Pari»;  mai»  son  père  ayant 
objecté  que  la  carrière  d'artltte  esL  ingrate 
pour  ceux  qui,  au  début,  sont  sans  fortune, 
on  renonça  au-  premier,  projet  et  la  famille 
décida  que  le  jeone  homme  se  préparerait  a 
entrer  a  l'école  polytechnique.  Seul,  et  tans 
le  secours  de»  maître»,  il  étudia  la  rhétorique, 
la  philosophie,  l'histoire  universelle  et  la 
langue  grecque.  Ce»  étude»  terminée» ,  il 
obtint  le  grade  de  bachelier  es  lettre»  a  Stras- 
bourg, en  1858.  Pui»  il  étudia  pendant  un  an 
les  mathématiques  sou»  la  direction  de  son 
frère  aîné,  élève  de  l'école  d'application  de 
l'artillerie  et  du  génie,  à  Mett,  suivit  pendant 
une  antre  année  le  cours  rie  mathématiques 
spéciales  au  collège  de  la  même  ville,  et  fut 
reçu  a  l'école  polytechnique  a  la  fin  de  1840. 
Il  en  sortit  premier  de  la  promotion  du  génie, 
ce  qui  Inl  at  passer  deux  année»  i  l'école 
d'application  de  Metz.   Apre»  deux  an»   de 


grade  de  lieutenant  du  génie,  il  obtint  celui 
de  capitaine  au  choix  en  1847. 

L'école  polytechnique  et  l'école  d'applica- 
tion avaient  interrompu  les  élude»  musicales 
de  M.  Parmentier  i  il  les  reprit  après  cette 
période  et  se  livra  à  ta  lecture  de»  traités 
d'harmonie,  de  contrepoint  et  de  fugue,  d'in- 
strumentation ,  d'histoire  de  l'art,  d'acous- 
tique, en  un  mot  de  tout  ce  qui  se  rattache  i 
la  musique  considérée  comme  art  et  comme 
science. Ces  travaux  l'occupèrent!  Strasbourg 
de  1847  i  1853.  Dans  cet  intervalle,  il  prit 
quelque»  leçon*  d'orgue  de  M.  Stern  (voyez 
te  nom),  et  se  livra  a  l'élude  de  ee  bel  instru- 
ment. Appelé  1  Paris,  en  1853,  pour  y  être 
attaché  au  comité  de  fortification,  Il  ne  resta 
qu'un  an  dans  cette  position,  et  devint,  en 

1854,  aide  de  camp  du  général  Niel,  avecqui  il 
fut  de  l'expédition  de  la  Baltique  et  te  trouva 
au  tiége  rie  Bomarauud.  En  1855,  il  accom- 
pagna ce  général  au  siège  de  Sèbastopol  et 
prit  part  a  l'assaut  de  l'ouvrage  de  Halakoff. 
Nommé  chef  de  bataillon  du  génie,  en  1850, 
il  prit  part  i  la  campagne  d'Italie  eu  qualité 
de  premier  aide  de  camp  dn  générât  Niel.  La 
manière  dont  il  s'est  distingué  dans  cet  di- 
verse» campagnes  l'a  fait  nommer  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur,  en  1854,  apreila  prise 
de  Bomarsund,  put»  Il  fut  décoré  delà  médaille 
anglaise  do  la  Baltique,  de  la  médaille  de 
Crimée,  de  l'ordre  turc  de  Mtdjidié,  et  le  roi 
de  Sardaigne  le  nomma  ofllcler  de  l'ordre  des 
Saints  Maurice  et  Lazare.  Le  10  avril  1857,  il 
a  épousé  la  célèbre  virtuose  Teresa  Hilanollo. 

Le»  ouvrages  publié!  par  9.  Parmentier 
sur  la  science  du  génie  militaire,  »nr  le»  ma- 
thématique» et  sur  la  topographie,  n'appar- 
tiennent pas  a  l'objet  de  ce  dictionnaire  bio- 
graphique; nous  ne  le»  mentionnerons  pas 
plu»  que  te»  poésies  françaises  et  allemandes 
publiée»  dans  plusieurs  journaux  et  recueils 
périodiques,  el  nou»  nou»  borneront  a  l'indi- 
cation de  ses  travaux  de  littérature  musicale 
et  de  ses  compositions.  Dans  la  première  ca- 
tégorie, nom  trouvons  de»  article»  de  biogra- 
phie el  de  critique  dan»  la  Reçue  et  gaictle 
musicale  de  Parit,  dan»  fa  Franc,  musicale, 
dan»  la  Critique  musicale,  dan»  le  Courrier 
du  Bai-Rhin,  le  Courrier  de  Verdun,  \'M- 
laciin,  elc.  La  plupart  de  ce»  article»  sont 
■ignés.  On  a  aussi  de  M.  Parmentier  ;  Alma- 
nach  mûrirai,  ou  EpMmirtdlt  pour  chaque 
jour  de  l'année;  Strasbourg,  1851  et  1859,  et 
dans  la  Revue  et  gaielte  musicale,  en  1854  et 

1855.  Parmi  le»  compositions  de  cet  amateur, 
on  remarque  -  1*  Six  mélodies  pour  piano, 


4.-.S 


PARMENTIER  —  PARRY 


Op.  1  ;  Paris,  Flcury.  **  Quall 
française!,  op.  4  ;  Strasbourg.  3*  Quatre  mor- 
ceaux pour  orgue,  op.  S  ;  tbid.  4*  quatre- 
vingt-seize  petits  prélude»  et  versets  pour 
orgue,  op.  8  ;  tbid.  S*  Barcarolle  pour  piano  ; 
Pari»,  Bnnduj.  6*  Gondoline  pour  piano; 
Pari»,  Heinlï.7"  Deul  polka»,  compoiéei  pour 
musique  militaire  et  réduites  pour  piano; 
Parii,  Fleury.  lo  manuscrit  :  Grande  polo- 
naise de  Weber  iiutrumentée  ;  —  Caprice 
pour  piano;  —  flomiutotto,  pour  piano;  — 
différent»  petits  morceau*  poor  cet  Initra- 
ment;  —  Romance»  françaises;  — Litdtr  et 
ballades  allemande!;  —  Chœur*  à  quatre 
voii  d'homme)  ;  ele. 

PAIÏMENTIER  (■«).  foye*  KUXA- 
HOLLO. 

FA.ROLIM  (Pimi-Jiaïc),  né  1  Ponlre 
inoli,  le  S  mai  1750,  commença  l'étude  de  la 
musique  loui  la  direction  d'Oliïieri,  orga- 
niste de  cet  endroit,  puis  se  rendit  a  Borgo- 
Taro  pour  y  compléter  son  éducation  muai- 
cale,  par  le»  leçons  de  Gervasoot.  Sa  première 
production  fut  une  neue  a  trois  voix,  qui  fut 
exécutée  le  35  mari  1808.  Il  écrivit  ensuite 
d'autres  messes  i  trois  et  quatre  loix,  et  le 
ïHaoiit  1810,  it  en  Ht  jouer  DM  a  grand  or- 
cbestre,  avec  des  vêpres,  dans  l'église  du  Ro- 
saire, a  Parme.  Parmi  les  autres  productions 
de  cet  artiste,  on  remarque  des  symphonies  à. 
jjrand  orchestre,  des  quatuors  pour  deux  vio- 
lon*, alto  et  basse,  dont  quelques -uni  ont  été 
imprimés,  'et  des  pièce*  de  piano  gravées  h 
Florence,  chef  Pogglati,  en  1819. 

PARRAN  (le  P.  Autoihi),  jésuite,  naquit 
a  Nemours,  en  1587,  entra  dans  la  Société  de 
Jésus  en  1907,  a  l'âge  de  vingt  ans, «  enseigna 
lea  belles-lettres  au  collège  de  Nancy.  Il  mou- 
rut a  Bourges,  le  24  octobre  1850.  On  a  de  lui 
un  livre  institulé  :  Trotté  de  la  muiique 
théorique  et  pratique,  contenant  lei  pré- 
cepte» de  la  compoettion  ;  Paris,  1040,  in -4°. 
L'édition  de  1658,  citée  par  Forkel,  Gerbe  r, 
Choron  et  Fa  jolie,  et  le*  autre*  biographe*, 
n'eilste  pas;  l'approbation  do  celle  de  1648 
en  est  la  preuve.  Les  auteur*  du  Dictionnaire 
kiitorique  de*  musicien*  (Paris,  1810-1811) 
disent  que  le  livre  du  P.  Parran  (un  de*  plus 
rares  parmi  ceux  qui  ont  élé  imprimé*  en 
France)  eit  mal  conçu  et  mal  rédigé:  il  y  » 
beaucoup  de  légèreté  dan*  ce  jugement,  caria 
notation  et  le*  règle*  du  contrepoint  sont 
mieux  expliquées  dan*  cet  outrage  que  dan* 
le*  autres  livre*  français  publiés  jusqu'à 
l'époque  où  11  parut.  Le  senl  reproche  qu'on 
fuisse  faire  a  ion  auteur  e*t  d'avoir  manqué 


d'érudition  lorsqu'il  l'ut  exprimé  en  ce* 
tenue*,  dan*  ton   avertinemeot  au  lectear  : 

•  Mon  cher  lecteur,  (I  tou*  avez  agréable*  les 
■  préceptes  du  contrepoint  musical  qui  n'ont 

•  point  encore  été  vous,  ny  donner  au  public 

•  par  la  main  d'aucun  que  je  sache,  etc.  *  On 
a  peint  i  comprendre  que  le  P.  Parran  ail 
ignoré  l'existence  d'une  multitude  de  livres 
italiens  et  français  où  le*  principe*  du  contre- 
point avalent  été  exposé*  avant  le  milieu  du 
dix-septième  siècle. 

PARRY  (Jui),  musicien  anglais,  est  ne 
a  Denblgb,  dan*  le  pays  de  Galles,  en  1776. 
Un  maître  de  danse  lui  enseigna  le*  élément* 
de  la  musique,  et  lui  apprit  i  jouer  de  la  cla- 
rinette. Cet  instrument  lui  terril  lorsque  la 
milice  de  Denbigh  fui  organisée  en  1793,  car, 
■pris  deux  an*  d'étude,  ton*  le  maître  de 
muiique  de  «ou  régiment,  Il  fut  choisi  pour 
remplir  le*  fonction*  de  ce  chef.  Après  dix 
année*  de  iervice  dan*  cette  place,  il  prit  sa 
retraite,  se  maria  et  l'établit  a  Plymoolh. 
En  1807,  Il  «e  rendit  à  Londre*  et  *'y  Dix. 
Deux  an*  après,  il  commença  à  composer  la 
musique  de  petite*  pièce*  pour  le*  théâtres  du 
second  ordre,  particulièrement  pour  le  Wiui- 
b*ll,  le  Lycée  et  l'Opéra  anglais.  Il  flt  aussi 
représenter  plusieurs  opéra*  i  Covent-Garden 
et  i  Drury-Lane,  entre  autre*  Ivanhoe.  Parry 
l'en  fait  surtout  une  brillante  réputation  en 
Angleterre  par  la  composition  d'air*  qui  ont 
obtenu  un  succès  populaire  :  il  en  publia,  en 
1894,  une  collection  nombreuse,  en  deux  vo- 
lume*. Se*  connaissance»  dan*  la  muiique 
gallolie,  appelée  catnbrienm,  et  sa  qualité  de 
barde  welche,  l'ont  fait  choisir  pour  présider, 
en  1890,1e  congre*  de*  barde*  à  Wrexuam,  et 
celui  de  Brecon,  deux  ans  âpre*.  L'assemblée 
annuelle  de*  barde*  cl  de*  ménestrel*  gallois 
qui  te  lient  i  Londre*  est  aussi  placée  tous  sa 
direction;  enfin,  au  grand  congrès  de  ce* 
bardes ,  assemblé  en  1831,  le  grade  de  Bord 
alaio,  ou  maître  de  chant  welche,  lui  fui  con- 
féré. Le*  compétition*  de  Parry,  en  (ont  genre, 
s 'élèvent  a  plu*  de  quatre  cent*  ;  on  y  remarque 
plusieurs  morceaux  pour  la  harpe,  douze  ron- 
deaux pour  le  piano,  des  air*  varié*  pour  le 
même  instrument,  beaucoup  de  morceaux  de 
muiique  militaire,  la  musique  de  plusieurs 
pantomime»,  mélodrame*  et  opéra*,  beaucoup 
de  duos  pour  le  chant, de£lee*  et  de  chantons, 
deux  volume*  de  mélodies  galloise*,  deux  vo- 
lume* de  mélodie*  écossaises  arrangées  sur 
des  parole*  anglaises,  et  des  méthode*  pour 
divers  instrument*  :  toute*  ce*  productions  ont 
élé  publiée*  a  Londre*.  La  collection  de  chants 


v  Google 


PARRY  —  PARTENIO 


du  pays île  Galles,  publiée!  par  Parry,  t  pour 
tlln:  The  fVtlth  ffarper,  bttng  an  arien - 
•tvf  tolltttUm  of  tftlih  JKtuie  ,  eom- 
prielng  moaf  of  the  eoattnti  of  the  thret 
«atome*  publieked  by  the  late  Edward 
/mer.  Ta  tohicH  are  préfixai  ebttrva- 
tione  on  the  etiaracter  ant  antiquity  of 
the  Weleh  Mveie,  and  an  Account  of  the 
riee  and  procrée*  of  the  ffarp,  front  the 
earlieet  ptriod  to  thepreeenttimeffe  Harpiste 
galloii,  ou  grande  collection  de  musique  du 
pap  ds  Gallea,  renfermant  la  plai  grande 
partie  de  ce  qui  est  contenu  dan*  lei  trois  to- 
lumei  publié)  par  feu  Edouard  Jonei  ;  précédé 
d'observations  iur  le  caractère  et  l'antiquité 
delà  musique  galloise,  et  d'une  notice  mr  l'ori- 
gine et  le»  progrès  de  la  harpe,  depuli  lei 
temps  le)  plol  anciens  Jusqu'à  l'époque  ac- 
tuelle) ;  Londres  (tant  date),  un  volume  In-fol. 

On  a  i  de  ce  «avant  ;  1°  Il  Puntetlo,  or 

the  Supporter,  eontatning  the  flrit  Rudi- 
mente  ofMvtle  (l'Appui,  on  premier)  rudi- 
ment» de  musique)  ;  Londres  (sans  date),  In- fol. 
9°  Account  of  the  royal  musical  Feitival 
htld  in  JFeetmineler  Jbbey,  1834  (Tfotlce  sur 
leFestiia!  royal  de  muiique  célébré  a  l'abbaye 
de  We  «  mi  ni  1er,  en1 834);  Londres,  1835, in-4°. 
Ce  musicien  instruit  a  Tait,  a  Londres,  dei 
court  de  lecture)  hlitorique)  inr  la  musique. 
En  1851,  il  me  visita  dam  un  voyage  qu'il 
fallait  en  Belgique,  et  me  dit  qu'il  >e  propo- 
sait de  publier  un  volume  de  résumé)  de  les 
lecture)  ;  je  n'ai  pas  appris  que  cet  ouvrage 

Un  autre  loin  Pumt,  né  a  Ruabon, 
dans  le  nord  du  pays  de  Galle),  vécut  dans  la 
première  moitié  do  dix-huitième  siècle,  et  fui 
un  barde  et  Joueur  de  harpe  de  l'ancienne  fa- 
mille Wynnstay,  célèbre  par  le  grand  nombre 
Je  bardes  auxquels  elle  avait  donné  le  jour. 
On  connaît  de  lui  quelques  airs  avec  accompa- 
gnement de  harpe,  dans  la  tonalité  et  dans  le 
style  de  la  musique  populaire  de  son  pays. 
Il  a  aussi  publié  :  1*  Ancient  B riliih  Mueic,  or 
a  collection  oftunee,never  before  publithcd. 
To  vhich  ie  prétend  an  Htetorital  Âe- 
eount  of  the  rin  and  progreee  of  Mueic 
among  the  Ancient  Brittan*  (Ancienne  mu- 
iique britannique,  ou  collection  d'air)  qui 
n'ont  jamais  été  publiés,  précédée  d'une  no- 
tice sur  l'origine  et  les  progrès  de  la  musique 
cbea  les  ancieni  Bretons)  ;  Londres,  1749, 
in-4".  9*  Collection  of  Weleh,  Englieh,  and 
Scotch  Ain,  with  nom  variation»  (Collec- 
tion d'air» gallois,  anglais  et  écossais,  avec  de 
nouvelles  variations);  Londres,  1701,  in-41. 


459 

PASSONS  (Rotait),  organiste  de  l'ab- 
baye de  Westminster,  fut  attaché  comme  mu- 
sicien i  la  chapelle  royale,  sous  le  règne 
d'Elisabeth.  Il  te  noya  à  Neteark-eur-la- 
Trtnt,  au  moi)  de  Janvier  1509.  Son  épitaphe 
se  trouve  dans  lee  Fragmente  de  Cambden. 
Plusieurs  compositions  de  Panons  exWtent  en 
manuscrit  dans  quelque)  blbltolhf  lues  cie 
l'Angleterre,  particulièrement  au  Huséum 
britannique,  dans  la  collection  reçut  lie  par 
Tudtvay  pour  lord  flarley  (a**  1715  i  17Î0, 
in-4*),  où  l'on  trouva  de  Panons  l'an.. tonne  : 
Deliver  nu  front  mine  enemite,  et  dans  le 
liiièuie  volume  des  Extraite  de  Burney 
(n<  11,596),  qui  renferme,  du  même  artiste,  le 
motet  1  cinq  voix  In  nomine,  et  le  madrigal, 
aussi  à  cinq  voix  :  Enfoned  by  love  and 
fear. 

PARSTOKFFEIl(pABi.),undes  premier* 
marchand!  de  muiique  gravée  qu'il  y  alleu  en 
Allemagne,  vécut  h  Munich  iver*  le  milieu  du 
dix -septième  siècle.  Il  a  publié  un  catalogue  de 
musique,  sous  ce  litre  :  Indice  di  lutte  le  ' 
opère  di  mueica  ;  Munich,  1653. 

PARTAU8  (Juan),  roi  de*  ménestrels  du 
Balnaul,  vécut  dans  le)  premières  annéea  du 
quinzième  siècle.  Les  archive*  du  royaume  de 
Belgique  renferment  quatre  quittances  de  se* 
émoluments,  datées  des  30  mari  1410,  90  Juin 
1410,5  révrier  et  Ï0  mare  1411,  et  signées  de 

PAllTENIO  (Jiir-Dc-miiiiqd4,  composi- 
teur dramatique,  né  d'une  famille  honorable 
de  Spillmbergo,  dans  le  Frioul,  qui  s'était 
flxée  h  Venise,  embrassa  l'état  eccléilastlque, 
el  Fui  d'abord  chanteur  dans  la  chapelle  ducale 
de  Saint-Marc,  où  il  fut  admis,  le  91  février 
1000,  aux  appointements  de  80  ducat*.  Son 
mérite  le  fli  choisir,  le  95  Juillet  1085,  pour 
occuper  la  place  de  itce-maltre  de  la  même 
église,  daos  laquelle  il  succéda  à  Lcgrenzi,  Peu 
de  temps  après  sa  nomination  i  cet  emploi,  il 
fonda  a  Venise  la  société  philharmonique, 
sous  l'invocation  d*  Sainte  Cécité.  En  1000, 
il  fut  nommé  directeur  du  conservatoire  de» 
Mtndicami,  et  deux  an*  après,  il  succéda  h 
Jean-Baptiste  Volpe,  dans  la  place  de  premier 
maître  de  la  chapelle  ducale  de  Saint-Marc.  Il 
mourut  t  Venise,  en  1701.  La  Dramaturgie 
d'Allacd  «mit  a  conservé  les  titres  suivant* 
des  opéras  dont  îl'a-*cri  t  la  musique  :  1"  Gen- 
eerteo;  i.  Venise,  en  1600.  1*  JUt  Cottanta 
trionfemte;  1073.  3° Dionieia ;  168l.4*'7Io> 
«io  Cnniberto;  1689.  Partenio  a  laissé  aussi 
beaucoup  de  musique  d'église,  et  des  compo- 
sitions de  différent!  genres  produites  par  lui 


460 


PARTENIO  —  PASINO 


existaient  autrefois  dan»  le»  archive!  du  con- 
servatoire des  Mendieanti;  mais  tout  cela  e*t 
depuii  longtemps  dispersé. 

Un  frire  de  ce  compositeur,  /san  Parttnio, 
fat  organiste  distingué  dan»  l'Ile  de  Saint- 
Georges  le  Majeur,  I  Venise. 

PARZIZEK  (àlxxis-Vihciht),  ecclésias- 
tique, naquit  à  Prague,  le  10  novembre  1748, 
et  rflt  te»  humanité».  En  1763,  il  entra  dan* 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  et  ;  acheta  se» 
élude»  de  philosophie  et  de  théologie,  d'abord 
au  couvent  de  Prague,  puil  a  celui  de  Srtlan. 
Arrivé  a  Gabel,  en  1775,  Il  mit  en  ordre  la 
bibliothèque  du  monailére,  et  entreprit  la 
restauration  de  l'orgue.  Deux  an»  aprèi,  il 
retourna  i  Prague  :  ce  fut  alor*  qu'il  devint 
«lève  du  célèbre  organiste  Segert  pour  la 
composition,  et  qu'il  commençai  écrire  de  la 
musique  d'église,  qui  ett  encore  estimée. 
Nommé  directeur  du  collège  de  Klattiu,  en 
1785,  il  ne  montra  pas  moins  de  télé  pour  j 
perfectionner  le»  élude)  musicales  que  pour 
l'avancement  de»  lettres  et  des  sciences.  En 
1798,  il  obtint  ta  sécularisation,  avec  un  ca- 
nonlcat  a  l'église  métropolitaine  de  Leitme- 
riti.  Il  vivait  encore  en  cet  endroit  vers  la  On 
de  1817,  à  l'âge  de  soiia nie- neuf  ans.  Ses 
compositions  principales  sont  :  1°  Deux  ruesses 
solennelles,  dont  une  a  été  imprimée  a  Prague, 
en  1806.  3°  Mina  toltmnit  (en  ré)  pro  omni 
ttimpore,  a  quatre  voix  et  orchestre  ;  Leipsick, 
1808.  5°  Offertoire  solennel  a  quatre  voix  et 
orebettre  ;  ibid.,  1807. 4'  Deux  messes  brève», 
en  manuscrit.  5*  Quarante  offertoire»,  avec 
o  rg  ii  c  o  u  orc  h  est  re ,  l'de  m .  6°  Q  ua  t  re  Otaltttarit 
Solda,  Idem.  7*  On  Salve  Regina ,  idem. 
8°  Deux  litanies,  idem.  0°  Deux  airs  d'église. 
10°  Trois  caolales  sur  des  textes  allemand». 
11"  Une  symphonie  i  grand  orchestre.  19°  Dn 
nocturne  pour  de»  inttrumenta  a  venl. 
15"  Quelques  chansons  allemande*  avec  ac- 
compagnement de  piano. 

l'ASCH  (GioatEs),  en  latin  PASCHHJ8, 
savant  philologue,  né  i  Dautiick,  en  1061 ,  fit 
se»  études  aux  universités  de  Kntock  et  de 
Kcenlgsberg,  et  prit  m»  degrés  à  Wittenberg, 
en  1684.  Homme  professeur  de  morale  i  l'uni- 
versité de  KM,'  en  1701 ,  il  remplit  «elle  place 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  30  septembre  1707. 
Dans  un  livre  intitulé  De  nous»  inventa, 
ouortsm  acenraiiori  eultui  faetm  prstitlit 
antiquitat;  Leipsick,  1700,  in-é°  (3*  édition), 
il  traite  d'objets  relatifs  à  lamusique,  etiap.  9, 
S  94[  chap.  6,  $  25;  ebap.  7,  $$  14,  91, 
14  et  60.  Il  cherche  i  établir  dan»  cet  ouvrage 
que  la  plupart  des  découvertes  dan»  les  sciences 


et  le»  an»  qu'on  attribue  aux  n 
sont  que  le  résultat  et  le  développement  des 
connaiisance»  qui  nous  ont  été  transmise* 
parles  ancien*  :  système  qui  a  été  depuis  l«n 
développé  par  Dulen».  Dan»  la  comparaison 
qu'il  fait  de  l'harmonie  de»  ancien»  avec  celle 
des  modernes,  on  voit  qu'il  est  absolument 
étranger  a  la  matière  qu'il  traite. 

PASCH  (Jus),  professeur  de  philosophie 
a  Rostock,  né  1  Ratzebourg,  dans  le  comté  dt 
Lauenburg,  vers  le  milieu  du  dix-septième 
siècle,  mourut  a  rbopiial  de  Hambourg,  en 
1709,  par  suite  de  sa  mauvaise  conduite..  On 
connaît  de  lui  :  Ditiertatio  do  selah,pAiïc- 
logice  enwUato;  Wittenberg,  1685.  Cette 
dissertation,  qui  a  pour  objet  une  expression 
hébraïque  de  l'inscription  de»  psaumes,  qu'on 
croit  relatif  au  chant,  a  élé  insérée  dan*  le 
Trésor  des  antiquité*  sacrées,  d'UgOlini, 
tome  89,  p.  689-799. 

PA8CHAL  (le  S.  P.),  religieux  cordelier 
au  couvent  de  Paris,  ver»  le  milieu  dn  dix- 
septième  siècle,  est  auteur  d'un  livre  intitulé  : 
Briefvt  inttruction  pour  apprendre  U plain 
chant;  Paris,  Jean  De  la  Caille,  1658,  in-8-. 

PA8I  (Ahtoihi),  sopraniste  d'un  mérite 
distingué,  naquit  a  Bologne,  en  1697,  et  entra 
dans  l'école  de  Pislocchi,  dont  il  fut  un  de* 
meilleurs  élèves.  Fidèle  a  la  méthode  de  son 
maître,  il  s'attacha  au  style  d'expression  dan* 
lequel  il  excella.  Quanx,  qui  l'entendit,  en 
1796,  ht  Trappe  de  ta  belle  manière  d'exé- 
cuter l'adagio. 

PASIfll-nENCIHI  (Judith),  cantatrice 
distinguée,  naquit  i  Home,  en  1796.  Son  nom 
de  famille,  était  Nencini.  Après  avoir  com- 
mencé, i  Rome,  ses  étude*  de  chant,  elle  alla 
les  terminer  i  Milan,  sou*  la  direction  de 
Mo*chinl.  Elle  y  fit  ton  début  an  théâtre,  eu 
1814.  Apre»  avoir  brillé  mr  le*  principale* 
scènes  de  l'Italie,  elle  épousa,  en  1836,  uu 
musicien  nommé  Patin».  Elle  est  morte  1 
Florence,  le  34  mars  1837. 

PASIHO  (Êtjbjihi),  compositeur  de  l'école 
vénitienne,  fut  vicaire  1  l'éghse  de  Cona, 
prêt  de  Venise,  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  a  fait  Imprimer  plu- 
sieurs recueils  de  messe»,  motets,  ricercem  et 
sonates,  parmi  lesquels  on  remarque  :  1°  Mit** 
a  9,  S  t  4  tioci  con  ■froments  e  bano,  per 
l'oro-ono;  Venise,  1663,  in-4<  9*  MoMti 
concertait  a  9,  3,  4  i-oci*  con  vtolini  a*  piacc 
t  tolmt  a  5  voei.  3°  XII  tonale  a  3,  3  a  A 
stromtnti,  de'  quali  u»a  i  comporta  in  ca- 
non*, td  tin  attra  ad  imitation»  dt'  gridi 
eke  togliona  fart  diverti  animait  bratti, 


PASINO  -  PASQUINI 


op.  8;  Venise,  1670,  in. fol.  L'ceuvre  7™ 
Mt  une  collection  de  rieertari  pour  divers 
i  tu  Iru  m  eu  li, 

PA8QUAXE  (nourrie*),  maître  de  cha- 
pelle delà  cathédrale,  a  Parme,  aaqull  à  Bo- 
logne, et  Tient  dam  I*  seconde  moitié  du 
seizième  ilècle.  On  ■  de  lui  un  ont  rage  qui  a 
pour  litre  :  Salmi  aSvoci  srf  un  Magnificat  a 
9  tttti;  à  Tenue,  chez  les  héritier!  de  Jérôme 
Sooto. 

PASQUAXI  (Famçou),  né  a  Cosenia, 
dam  le  royaume  de  Naples,  vers  la  Un  du 
seiiièmesiecle,  Ht  aeaétudetmutiealesa  Home 
et  j  natta  la  plus  grande  partie  de  ta  fie. 
Parmi  lei  ouvrages  qu'il  a  publiés,  je  ne  ton- 
nai* que  ceui-ci  ;  t*  franc.  Paichalit  Co- 
lentîni  taerm  cantionei  binit,  ternit, 
quaternii  quinUque  vocibu*  cancinend*  ; 
F»netiit,ap.J.  Pincent inum,  1617.  3°  Ma- 
drigali  a  dut,  tre,  quattro  e  cinq-us  voei, 
libro  ttrxo,  op.  S;  Romx,  app.  Paolo  Ma- 
totti,  16S7,  In-*. 

PA8QUAU  (Nicolis),  violoniste  italien, 
■e  rendit  en  Angleterre,  en  1743,  et  se  flia  à 
Edimbourg,  ou  II  mourut  en  1 757.  On  a  gravé 
de  ta  composition  :  1*  Douze  ouvertures  1 
grand  orchestre  ;  Londres  (sans  date),  in-fol. 
9*  Sii  quatuors  pour  deui  violons,  alto  et 
basse,  1"  et  2'  livres;  ibid.  3°  Cbamam an- 
glaises. En  1751,  Pasquali  a  publie  un  traité 
concis  et  de  peu  de  valeur  sur  l'harmonie  et 
l'accompagnement,  intitulé  :  TheJrt  t,f  tho- 
rtmgh  bail  mode  taiy,  eontaining  practical 
rvlei  for  finding  and  applying  ttie  variout 
chordt  with  faeility;  vit  h  a  varisty  of 
txamplel,  ihnwiny  the  manntr  of  accom- 
panyiny  with  élégance,  etc.  ;  Edimbourg  et 
Londres,  in-fol.  obi.  Il  a  para  une  deuxième 
édition  de  ce  livre,  publiés  a  Londres,  par 
J.  Date  {tan*  date)  :  elle  est  gravée  lurétain. 
One  traduction  française  de  ce  petit  ouvrage 
a  paru  sous  le  litre  :  La  bâtie  continue  rendu» 
aitét,  ou  explication  tuccincte  de»  accords 
que  le  clavecin  renferme;  Amsterdam,  1763, 
in-fol.  obi.  Lutliga  donné  une  nouvelle  édi- 
tion de  cette  traduction  française,  avec  une 
version  hollandaise  Intitulée  :  De  General- 
Batt  gemakkelyker  voorgedraagen  ;  oftene 
btknopte  verktaaring  van  de  Accordai,  die 
het  clavecymbel  bevat,  etc.  ;  Amsterdam  {sans 
date),  J.-J.Eumme],  ln-4°  de  vingt  sept  pages 
de  texte  avec  quatorze  planches.  On  a  aussi  de 
Pasquali  une  méthode  de  doigter  ponr  le 
piano  ;  cet  ouvrage  a  pour  litre  :  Art  offin- 
gering  the  harpeithord ,  illuitrated  witk 
nvmtroui    examplei    cxpreuly    ealculatcd   I 


•161 

for  thou  toAo  wisft  to  obtain  a  complet! 
knawledge  of  that  neotuary  art;  Londres, 
lu-fol. 

PASQUAUNI  (Hiic-Airrotiu),  sopra- 
nisle,  né  a  Rome,  vers  1610,  fut  admis  comme 
chapelain-chantre  dans  la  chapelle  pontificale 
le  51  décembre  1650.  En  164S,  il  quitta  celte 
position  pour  entrer  au  théâtre,  où  il  brilla 
jusqu'en  1  &64.  Il  était  âgé  de  cinquante-quatre 
ans  lorsqu'il  quitta  la  scène  pour  passer  ses 
dernières  années  dans  le  repos.  Pasqualini  a 
composé  des  airs  et  des  cantates  qu'on  trouve 
dans  quelques  recueils  de  son  temps. 

PA8QUINI  (Hucdle),  célèbre  organiste 
du  dil-ieptième  siècle,  naquit  a  Ferrsrc,  ver* 
1560,  et  eut  pour  maître  le  célèbre  composi- 
teur Alexandre  ■illevllle.  Plus  Agé  que  Pres- 
cobaldj  de  quelques  années,  élève  du  marne 
maître,  Il  fut  ton  prédécesseur  dam  la  place 
d'organiste  de  Saint-Pierre  du  Vatican.  On 
ignore  le  motif  qui  lui  fit  quitter  cette  posi- 
tion vers  1614,  et  ee  qu'il  devint  aprèt  cette 
époque.  Les  compositions  de  cet  artitle  sont 
rares  et  peu  connues. 

PASQUUII  (Bumid),  fat  le  plus  grand 
organiste  de  l'Italie,  dans  la  seconde  moitié 
du  dii-septième  siècle.  Il  n'était  pat  de  Rome, 
comme  le  prétend  Gerber,  car  II  naquit  a 
Massa  de  Valnetola,  en  Toscane,  le  8  dé- 
cembre 1657.11  étudia  la  musique  sous  la  di- 
rection de  Loreto  Vittorl,  puis  sons  celle 
d'Antoine  Cesti;  mais  c'est  surtout  an  soin 
qui)  prit  de  mettre  en  partition  et  d'étudier 
les  œuvre*  de  Palettrina  qu'il  dut  ton  profond 
savoir.  Jeune  encore,  }]  se  rendit  à  Borne,  el 
y  obtint  l'emploi  d'organiste  a  l'église  Sain te- 
Hi rie-Majeure.  Plus  tard,  Il  eut  le  titre  d'or- 
ganiste du  ténat  et  du  peuple  romain,  et  Oit 
attaché  i  la  musique  de  chambre  du  prince 
Jean -Baptiste  Borgbèse.  Sa  réputation  était 
si  bien  établie,  que  l'empereur  Léopold  en- 
voya b  ton  école  plusieurs  musiciens  de  ta 
chapelle,  pour  perfectionner  leur  talent  tout 
sa  direction.  Set  meilleurs  élève*  furent 
François  Gasparini  et  Durante.  Patqulni 
mourut  i  Home,  le  2a  novembre  1710,  et  fut 
inhumé  dam  l'église  de  Saint-Laurent  in  La- 
cina,  oh  son  neveu  Bernard  Bicordati  et  son 
élève  Bernard  Gaffl  lui  érigèrent  un  butte  en 
marbre  qui  te  voit  encore  dan*  cette  église, 
avec  cette  inscription  ; 

D.  O.  M. 

Sernardo   Patqulno  ffetrusco   e  Maisa 

Vollii    Nevolm    Libérien*    Baiiiitm    oo 

S.  P.  Q.  R.  Organedo  viro probilate  viUe  et 

morts  Icpore  laudatietimo  qui  £xectl,  Jo. 


485 

Jlap.  Burghetii  Sulmonentium  Principi* 
clicnteta  et  muni/kentia  honettatu*  muiicit 
tnoduUt  apud  omnti  fort  Europtr  Principe 
imik'hi'i  gloriam  adeptut  anno  toi.  MPCCX, 
die  XXII  Novembrii  S.  Cteilim  taero  ab 
Bumanit  exeeuit  ut  ety'ul  virtvtti  et  ttudia 
prottcutiu  futrat  in  ttrrU  filiciui  imita- 
retur  in  catlit.  Bernardin  Gaffl  dittipulut 
et  Btrnardui  Ricordati  ex  toron  ntpoi 
prmceptori  et  anunettio  amantfjjfmo  ma- 
rtnttt  monumontunx  poiuere.  Fimti  on* 
mm  LXXII.  mentit  XI.  diet  XI F. 

En  1670,  Pasnuinl  écrivit  1»  musique  de 
l'opéra  intitulé  :  Don'  i  amort  t  pietd  ,  pour 
l'ouverture  du  théilre  Capranica,  0(1  il  était 
accompagnateur  an  piano,  landit  que  Corelli 
dirigeait  la  partie  de  premier  violon.  Ce  fut 
a  uni  Païquini  qui  composa  le  drame  repré- 
senté en  1688,  i  Rome,  en  honneur  de  la 
reine  Chriitine  de  Suède.  On  tro'ite  de  balles 
pièces  de  clavecin  de  ce  maître  dam  le  recueil 
intitule  :  Tocoatei  tt  tuitei  pour  le  clavecin 
de  MM.  Patqyini,  PaglUtli  tt  Gaspard  de 
ferla;  Amiterdam,  Roger,  1704,  in-fol.  Lands- 
berg  (voyei  ce  nom)  pouédiit  un  recueil  ma 
nuscrlt  original  de  pièce*-  d'orgue  de  Pas- ■■ 
qnini,  dont  j'ai  extrait  deux  loccatei,  com- 
poiée*  en  1697.  Ce  manuscrit  etl  Indiqué 
d'une  manière  inexacte  dauile  catalogue  de  la 
bibliothèque  de  ce  professeur  (Berlin,  1 859), 
de  cette  manière  :  Pasquini  (Bernardo).  So- 
nate par  Gravieembalo  (libro  pretioto) .  Vo- 
lume grosso.  È  uritto  di  tua  (tua)  maria 
jn  quttlo  libro.  Le  même  catalogue  indique 
ainsi  de  Bernard  Pasquini  :  Saggt  di  contra- 
punlo. — jtnno  1695.  Volume  forte.  Ètcritto 
dt  tuo  (mm)  mono  in  oueito  libro.  Malheu- 
reusement cet  précieux  ouvrage!  sont  passés 
en  Amérique  avec  toute  la  bibliothèque  musi- 
cale du  professeur  Landsberg. 

PASSARIM  ou  PASSERIMI  (le  P. 
Faïaço»),  religieux  cordelier,  dit  Mineur 
conventuel,  né  1  Bologne,  dans  la  première 
moitié  dn  dix-septième  siècle,  Tut  nommé 
maître  de  chapelle  de  l'église  du  courent  de 
Saint-François,  en  1657.  En  1674,  il  accepta 
les  mêmes  fonctions  a  Viterbe,  mail  il  fut  rap- 
pelé à  Bologne,  en  1680,  et  reprit  ion  ancienne 
place,  arec  cinquante  écui  romains  de  traite- 
ment annuel.  Il  mourut  en  1698.  On  a  de  la 
composition  de  ce  maître  :  1*  Salmi  concer- 
tât! a  5,  4,  5  e  6  voci  parte  eon  violini,  « 
parte  tenta,  eon  litanie  délia  B.  F.  a  cin- 
qut  voci  eon  due  violini;  op.  1,  Bologne, 
1671.  3*  Antifone  délia  Beat*  Firgine  a 
voce  tola;  Bologne,  J.  lonii,  1071.  Cet  c-n- 


PASUU1NI  —  PASSEREAU 


vrage  est  dédié  i  la  communauté  de  San  Gio- 
vanni in  Pertieeto.  Le  P.  Passarlnl  dit,  dans 
son  épltro  dédicatolre,  qu'ayant  été  élu,  1  son 
grand  étonnement,  maître  d'nnesodété  qui  ne 
cboiiil  ordinairement  que  des  composiienrs 
d'un  mérite  éprouvé,  il  t'est  effort*  de  témoi- 
gner sa  reconnaissance  par  la  composition  et 
l'offre  de  cet  ouvrage.  3*  Compiela  cancer  lata 
a  5  voci,  eon  violini  obligati,  op.  S;  l'eio"., 
1673.  4"  Mittebrtvi  antto  voci  co'l  organe, 
op.  4;  (Wd.,1890.  Le  catalogue  de  Breitkopr, 
de  1764,  Indique  en  manuscrit  le*  composi- 
tion* suivantes  de  Passarini  :  1*  Mina,  Syrie 
eum  gloria  tt  Credo,  pro  S  chori  et  organo. 
2*  Mit  ta,  Kyrie  corn  Credo,  pro  S  cAori  osas 
organe.  S*  Mitta,  Kyrie  eum  Gloria  et 
Credo,  idem. 

PASSENT!  (Pellmiiso),  musicien  iu- 
llen,  né  vraiaemblablement  vert  la  fin  du  dii- 
leptième  tlècle,  a  publié  un  recueil  de  pièce* 
pour  la  musette,  iou*  le  litre  de  Canora 
Zampogna;  Venise,  16Î8,  in-fol.  obi. 

PASSEREAU  (....),  musicien  français, 
prêtre  prébende  de  Saint  Jacques  de  la  Bou- 
cherie, a  Paris,  était,  en  1500,  ténor  de  la 
chapelle  dn  duc  d'Angonléme  (plu*  tard  Fran- 
çois I",  roi  de  France),  suivant  nn  état  de 
pavements  qui  est  aux  archive*  de  l'empire 
(liasse  K,  147).  On  ne  connaît  jusqu'à  ce  jour 
aucun  ouvrage  de  lui  imprimé  séparément, 
mais  un  grand  nombre  de  morceaux  de  aa 
composition  se  trouvent  dan*  le*  recueils  dont 
voici  les  litrei  :  !■  liber  undecimut.  XXFI 
muiieattt  habet  modulai  quatuor  tt  quimqut 
voeibut;  éditai  Parhitiii  etc.,  in  edibut  Pétri 
Jttaingnant,  1 554.  ï*  Fingt-iix  chantant 
muiicalei  à  quatre  partiel  ;  Paris,  par  Pierre 
Allai  lignant,  1554,  in-8°  obi.  On  j  trouve 
deux  chansons  de  Pasierean,  p.  (  et  7. 
3°  Vingt  huit  chantant  nouvellet  en  muti 
que  à  quatre  partiel;  ibid.,  1531.  La  chanson 
de  Passereau  Vng  ptu  plut  hault  s'y  trouve 
p.  t.  4>  Fingt-huit  thantam  muticaUt  A 
quatre  partiet;  ibid.,  15SS,ln-4*  obi.  Ce  re- 
cueil contient  une  jolie  chanson  de  Passereau, 
qui  commence  par  ces  mots  :  Vng  cempai- 
oraon  GaUin  Galant,  p.  19.  5-  Fingt-huit 
chantant  muticaletd  quatre  partiel;  ibid., 
1554,  in-B"  nbl.  La  chanson  de  Passereau,  Il 
eit  bel  et  bon,  est  la  première  dn  recueil. 
6*  F ingt-neuf  chaniom  ntutiealet  à  quatre 
partit!;  ibid.,  1550,  in:8°  obi.  On  j  trouve 
p.  14  une  chanson  fort  libre  de  Passereau 
dont  let  premiers  moi»  sont  :  5ur  un  joli 
jonc.  Ce  n'es!  pas  nn  médiocre  sujet  d'étoone- 
mentquede  voir  uo  prêtre  meure  en  musique 


PASSEREAU  —  PASTA 


483 


det  paroles  si  indécentes.  7*  Le  grand  recueil 
intitule  Trente-cinq  Uvrtl  de  eAatuone nou- 
velIW  d  qttatre  partir*  de  dîner*  owfeun,  en 
■  dtuas  volume* ;  Ibld.,  1539-1549,  in-44  obi., 
contient  de*  cbansont  de  Penereea  dant  Irt 
livret  1,  4,  S,  10,  1S,  16  et  Î9.  8*  Lee  livre» 
II,  III  et  TII  du  Parangon  du  chantant 
{voyif  Boumbc  /acquêt),  1559-1545,  ren- 
ferment des  cbiDMtit  de  Puiereati. 

PA8SERI  (Jw«-B*kj«i),  célèbre  antl- 
qailre,  naquit  le  10  novembre  1004,  à  Fir- 
nète,  dam  la  campagne  de  Rome,  où  ton  pire 
eierfaitlamédecIne.Detllnéila  magistrature, 
il  alla  étudier  a  Borne  la  jurisprudence  ;  mais 
bientôt  il  sentit  ie  développer  en  lui  le  goût  de 
l'antiquité,  et  le  livra  avec  ardeur  a  l'étude 
de  l'archéologie  et  de  la  numismatique.  Plui 
tard,  il  te  maria,  te  Bu  a  Petaro  et  y  exerça 
let  fonction!  d'avocat,  malt  tant  renoncer  1 
l'étude  det  tciencet,  ou  11  avait  fait  de  grandi 
progrès.  Devenu  veut  en  1758,  11  embratta 
l'état  eccléflailique,  et  incentive  ment  il  fut 
revêtu  de  plusieurs  dignitél,  auiquellet  le 
pape  Clément  XIV  ajouta  celle  de  protono- 
lalre  apottoliqne.  Il  mourut  à  Peiara,  des 
tu i tel  d'une  chute,  le  4  février  1780.  Gerber, 
Choron,  Fajolle  et  leura  copiitei  ont  vieilli 
Patteri  d'un  siècle  dans  le  maigre  article 
qu'ils  lui  ont  consacré.  An  nombre  det  grandi 
ouvragée  publié!  par  ce  tavant,  on  remarque  : 
Piclurx  Etrutcomm  (nvaicvlit,  nunc  pri- 
mtim  in  umim  eollseur,  explicationibut  ef 

dijierfaHonfi-ut  illvitratx;  Rome,  1707-75, 
S  vol.  in  fol.  avec  Iroii  cents  planches.  Le 
deuxième  volume  renferme  une  dissertation 
sur  la  antique  det  Étrusques  (p.  75-80)  :  elle 
contient  beaucoup  d'erreurs  et  de  fausses 
conjecturée.  Patteri  a  été  l'éditeur  dee  œnrres 
de  Don!  sur  la  musique,  dont  la  collection 
avait  été  préparée  par  Gori  {voyt*  Dom). 

PASSETTO  (Giobd.bo),  docteur  en  mu- 
sique et  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale 
de  Padoue,  dans  la  première  moitié  du  sei- 
zième tiède,  a  publié  de  sa  composition  : 
Madrigali  nuovi  a  voce  pare  composa  per 
il  Dottor  mutico  Metttr  tte.  Lion,  primo; 
Fcnetiti,  apud  Jnionium  Gardant,  1541, 
peUt  in-4°  obi. 

PASSION  El  (CitaxEs),  violoniste  du  duc 
de  Ferrare,  fut  contemporain  de  Corelli,  et 
écrivit,  i  l'Imitation  de  set  ouvrages,  doute 
tonales  pour  violon  avec  banc  continue  pour 
le  clavecin,  qui  ont  été  gravées  a  Amsterdam, 
chej  Roger,  en  1710. 

PASTA  (Jeu),  po«le  et  musicien,  naquit 
a  Milan,  en  1604,  fut  pendant  quelquet  année! 


organiste  1  l'église  Santo  MenandrO  In  en- 
tonna, de  Bergame,  obtint  ensuite  un  cano- 
nieal  i  Sanla-Maria-Faliorina,  dans  ta  ville 
natale,  et  devint  en  dernier  lien  premier  cha- 
pelain du  régiment  de  Tuffo.  11  mourut  en 
1660,  i  l'âge  de  soixante-deux  am.  On  a  de 
lui  une  composition  musicale  qui  a  pour 
titre  :  Le  dut  Sortllt,  musica  t  poeiia,  con- 
certait in  arie  mutieaU,  part.  I  et  3,  Venise. 
Un  des  meilleurs  ouvrages  de  Pasta  eit  celui 
qui  a  pour  litre  :  Affttti  d'Erato,  madrigali 
in  concerto  a  due,  Ire  t  quattro  voci,  Jibro 
primo;  Fenttia,  app.  Mat.  finetnti, 
16S6,  ln-4». 

PASTA  (lotira),  médecin,  ni  i  Bergame, 
en  1749,  est  mort  dans  celte  ville,  ea  1633,  i 
l'âge  de  quatre-vingts  ans.  Il  a  publié  un  petit 
poème  intitulé  :  La  Mutica  médita;  Ber- 
game, 1891 ,  in  8°  de  leiie  page*. 

PASTA  (Juniia),  célèbre  cantatrice,  est 
née  en  1798,  à  Como,  prêt  de  Bilan,  d'une 
famille  Israélite.  A  rage  de  quinze  ans,  elle 
hit  admise  comme  élire  au  Conservatoire  de 
Milan,  qui  s'organisait  sous  la  direction 
d'Atloli.  Sa  voix  lourde,  inégale,  eut  beau- 
coup de  peine  a  se  ployer  aux  exercices  de 
vocalisation  que  lui  faisait  faire  ton  maître  de 
citant;  cet  organe  rebelle  ne  parvint  même 
jamais  a  la  facile  et  pure  émission  de  cer- 
taines notes,  et  conserva  toujours  un  voile 
qui  ne  te  dissipait  qu'après  les  première) 
scènes,  dans  le  temps  même  où  le  talent  de 
madame  Pasta  avait  acquis  tout  son  dévelop- 
pement. Sortie  du  Conservatoire  vers  1815, 
elle  débuta  bientôt  sur  let  théâtres  de  second 
ordre,  tell  que  Bretcla,  Parme,  Livourne,  et 
s'y  61  a  peine  remarquer.  Les  dilettanti  qui 
applaudirent  plus  lard  i  Paris  cette  cantatrice 
avec  transport,  ignorent  qu'elle  j  vint  Ina- 
perçue te  grouper,  avec  quelques  autres 
artistes  aattl  obscurs  qu'elle,  autour  de  ma- 
dame Catalani,  au  Théâtre  Italien,  en  1816. 
L'année  suivante,  elle  chanta  au  théâtre  du 
Roi,  a  Londres,  où  elle  ne  produisit  pu  une 
sensation  beaucoup  plus  vive.  De  retour  en 
Italie, dans  l'été  de  la  mime  année,  elle  com- 
mença bientôt  après  à  réfléchir  sur  ta  car- 
rière dramatique,  et  le  génie  qu'elle  avait 
reçu  de  la  nature  ne  tarda  pas  a  se  faire  aper- 
cevoir dant  la  conception  de  tes  rôles.  Pen- 
dant les  années  1819  et  1890,  sa  réputation 
commença  avec  éclata  Venise,  1  Milan,  et, 
dans  l'automne  rie  1891,  elle  fut  engagée 
au  Théâtre  Italien  de  Paris,  où  elle  fixa 
l'attention  publique.  Mail  ce  rut  surtout  après 
avoir  obtenu  un  succès  d'éclat  i  Vérone,  en 


404 


PASTA  —  PASTERWTTZ 


1899,  pendant  le  congres,  qu'elle  revint  à 
Tarit  exciter  l'enthousiasme  el  fonder  une  det 
plut  belle»  renommer»  de  cantatrice  drama- 
tique qn'il  v  lit  jamais  eu.  Ce  D'est  pli  que 
md  chant  Tilt  devenu  irréprochable  sous  le 
rapport  de  l'émission  de  ta  voix,  ni  que  sa 
Totalisation  «AI  toute  la  correction  désirable  : 
nais  elle  savait  déjà  ai  bien  donner  a  chaque 
personnage  qu'elle  représentait  son  caractère 
propre;  il  y  avait  dans  ses  accents  quelque 
chose  de  ai  prorond  et  de  si  pénétrant,  qu'elle 
soulevait  à  son  gré  l'émotion  dans  son  audi- 
toire, et  que  l'illusion  dramatique  était  tou- 
jours le  résultat  de  ses  inspirations.  Inces- 
aamment  occupée  de  l'étude  de  son  art,  elle 
faisait  apercevoir  des  progrès  dans  chaque 
rôle  nouveau  qui  lui  était  tonné,  et  presque 
ï  chaque  représentation,  Tantndi,  Romeo, 
Ottllo,  Camilla,  Nina,  Media,  furent  pour 
elle  des  occasions  d'autant  de  triomphes. 
Quoiqu'elle  fût  médiocre  musicienne,  sou 
instinct  lui  avait  fait  comprendre  que  tes 
ornements  du  chant  ne  pouvaient  avoir  le 
caractère  de  la  nouveauté,  dans  le  style  mis 
en  vogue  par  Kostinl,  que  par  la  forme  har- 
monique; car  c'en  elle  qui,  la  première,  a 
formulé  ces  ornements  qui  consistent  dans  la 
succession  de  tous  les  Intervalles  constituants 
des  accorda;  nouveauté  que  madame  Mali- 
bran  a  depuis  lors  enrichie  de  tous  les 
trésors  de  la  brillante  Imagination. 

Au  mois  de  mira  1894,  madame  Pasta  re- 
tourna a  Londres  et  ;  excita  le  plus  vif 
enthousiasme  dans  le  rôle  de  Oeidemona. 
Depuis  cette  époque  jusqu'à  la  fin  de  1890, 
fila  joua  alternativement  chaque  année  à 
Paris  el  i  Londres.  Quelques  sujets  de  mécon- 
tentement dans  ses  relations  avec  Rosirai, 
alors  chargé  de  la  direction  de  la  musique  au 
théâtre  Favart,  la  décidèrent  1  ne  pas  renou- 
veler «et  engagements  a  Paris  pour  l'année 
1897;  elle  partit  pour  l'Italie,  joua  d'abord  à 
Triette,  puis  fut  engagée  à  Kaples,  où  Pacini 
écrivit  pour  elle  la  Niobe.  Les  Napolitain», 
plus  épris  de  l'art  du  chant  pur  que  des  qua- 
lités dramatiques  d'un  chanteur,  ne  parurent 
pas  apprécier  i  sa  Juste  valeur  le  talent  de 
madame  Pasta;  mais  on  Inl  rendit  plus  de 
justice  i  Bologne,  s.  Bilan,  a  Vienne,  i 
Trieate,  1  Vérone.  A  Milan,  Belllul  écrivit 
pour  elle  la  Sonnambula  el  ft'orma.  Lors- 
qu'elle reparut  i  Paris,  en  1S33,  pendant 
quelques  représentations,  puis,  en  1834,  elle 
chanta  dans  le  premier  de  ce*  opéras  et  dans 
Anna  Boletta.  One  altération  sensible  te 
faisait  dès  lors  remarquer  dans  sa  voix;  ses 


Intonations  étalent  douteuses,  et  dans  cer- 
taines représentations  il  lui  arrivait  de  chanter 

;  son  rèile  au-dessous  du  Ion  :  mais  son 
talent  dramatique  avait  acquis  une  rare  per- 

ion.  On  s'étonnait  surtout  de  lui  trouver 
dans  la  Sonnambula  une  admirable  simpli- 
cité, absolument  différente  du  ton  élevé  de  *ea 
autres  rôles,  et  dans  Jnna  Bohna  une  no- 
blesse el  une  énergie  qui,  depuis  lors,  ont  servi 
de  modèle  aux  actrice*  qui  ont  Joué  ce  rote. 
Madame  Pasta  s'était  aussi  modifiée  dan* 
quelques-uns  des  anciens  ouvrage*  qui  avaient 
fait  sa  fortune  et  sa  gloire.  Ainsi,!  delà  vé- 
hémence qu'elle  mettait  autrefois  dans  le  rôle 
de  Dtidemona,  elle  avait  substitué  une  sensi- 
bilité mélancolique  plus  pénétrante,  plu*  con- 
forme 1  la  pensée  de  Shakspeare  dans  la  créa. 
tlon  de  ce  personnage.  On  très-vif  intérêt 
t'attachait  alors  au  talent  de  madame  Patta; 
car,  indépendamment  de  l'importance  de  ce 
talent  en  lui-même,  il  fournissait  des  sujet* 
de  corn  paras  Ion  avec  celui  de  madame  Mali- 
bran,  dont  les  succès  venaient  d'être  ti  bril- 
lant*. Si  dans  l'exécution  vocale  et  dan*  le 
sentiment  pur  de  la  musique  celle-ci  avait  un 
incontestable  avantage ,  ti  quelquefois  même 
il  y  avait  des  éclairs  sublimes  dan*  set  inspi- 
ration* dramatiques,  on  était  obligé  d'avouer 
qu'il  y  avait  en  madame  Pasta  une  plut  forte 
conception,  plus  d'unité,  plus  d'barmnnie,  et 
qu'eu  résultat  elle  atteignait  mieux  le  but  de 
la  vérité  d'expression. 

De  retour  en  Italie,  madame  Pasta  ;  joua 
encore  un  certain  nombre  de  représentation* 
dans  quelque)  grandes  villes;  mais  elle  reve- 
nait chaque  année  passer  plusieurs  mois  dans 
la  belle  maison  de  campagne  qu'elle  avait 
acquise,  en  1890,  près  dulae  de  Como.  Passant 
l'hiver  à  Milan,  et  l'été  dans  cette  agréable 
retraite,  elle  semblait  avoir  renoncé  1  paraître 
sur  la  scène  depuis  deux  on  trois  ans;  mais  an 
mois  de  septembre  1840,  elle  accepta  les  pro- 
positions qui  lui  furent  faite*  au  nom  de  la  cour 
de  Rutile,  pour  te  rendre  a  Péterabourg.  Les 
avantage*  qui  lui  étalent  accordé*  pour  co 
voyage  s'élevaient  i  plus  de  tTsux  cent  mille 
francs ,-  mais  elle  dut  regretter  de  les  avoir 
acceptés,  car  elle  n'obtint  pat  de  succès  dans 
ce  dernier  effort  de  aon  talent.  Lorsque  je 
visitai  les  bords  du  lac  de  Como,  en  1850,  elle 
vivait  retirée  dans  sa  villa. 

PASTEItWrrZ  (Giobce*  DE),  né  le 
7  juin  1730,  a  Burchntten,  près  de  Pataau, 
entra  à  l'âge  de  quatorze  ans  dam  l'abbaye 
de*  bénédictin*  de  Kremtmunitcr,  dans  la 
haute  Autriche,  el  j  lit  ses  étude*  de  musique 


PASTERWITZ  -  PATINO 


et  de  littérature;  puis  11  alla  tuivre  un  court 
de  théologie  a  Salzbourg.Éberlin,alori  mallre 
de  chapelle  de  la  cathédrale  de  celte  tille,  lui 
donna  de»  leçons  de  composition,  et  il  acquit 
«oui  la  direction  de  ce  maître  une  profonde 
connaissance  du  contrepoint.  Sei  études  étant 
terminées,  Il  fut  chargé  d'enseigner  a  Krems- 
munster  la  logique  et  la  métapbjiique,  puis  le 
droit  naturel  et  le  droit  public,  et  enfin  on 
lui  confia  la  direction  du  chœur  de  cette 
abbaye.  Lié  d'amitié  avec  Mozart,  Haydn, 
Salieri  etAlbrecbUberger,!]  entretint  dans  set 
relations  avec  ces  illustre!  artistes  le  goiït  de 
l'art  pur,  et  le  cultiva  avec  beaucoup  d'acti- 
vité. Il  mourut  le  96  janvier  1803,  à  rage  de 
soixante-trelie  au.  Ter*  1772, 11  avait  voyagé 
en  Allemagne,  en  Bohême  et  en  Italie.  Parmi 
»ei  compositions,  dont  la  plu*  grande  partie 
*it  restée  en  manuscrit,  on  remarque  six 
mesiei, quatre  TeDsvm, cinquante  antienne*, 
plusieurs  vêpres,  motets,  hymnes,  graduel*  et 
offertoire» ,  us  Requiem ,  deux  oratorios 
(■finition  et  Giuteppe  riconolciulo) ,  quelques 
petil»  opéras  et  de»  pièces  d'orgue.  On  a  publié 
de  ce»  ouvrage»  :  1*  8  Fught  tecondo  l'ordine 
de'  luoni  eceleiiattiei  per  l'organo  o  clavi- 
ambalo,  op.  1  ;  Vienne,  Artaria,  1793. 
î*  8  Fught  tecondo  l'A  S  C  di  muliea  per 
l'organo  o  clavictrubaio ,  op.  S;  ibid. 
&  S  idem,  op.  S;  Vienne,  Koieluch.  <•  Re- 
quiem a  quatre  voix,  orchestre  et  orgue  ;  Mu- 
nich, Sidler.  5*  ï'erra  tremutt ,  motel  i  quatre 
voii  et  orchestre  ;  Vienne,  Bailinger. 

PASTOU  (ÉTinRE-jiaa-Birtmi),  aé  au 
Vigao  (Gard),  le  96  mal  1784  (1),  fut  deiliné 
dél  wn  enfance  à  la  profession  de  musicien, 
■et  reçu!  une  éducation  libérale;  mais  ion  pen- 
chant pour  l'état  militaire  lui  fit  déserter,  en 
1803,  le  pensionnat  où  11  avait  été  placé,  pour 
rengager  dan*  un  régiment  d'infanterie. 
Après  avoir  servi  pendant  les  guerre»  de  i'em- 
■pire,  et  avoir  obtenu  successivement  Ion*  le* 
grades  jutqu'icelul  de  capitaine  de  voltigeur», 
il  donna  «a  démission,  en  1815.  Les  preuves 
de  courage  qu'il  avait  donnée»  et  quelque» 
blessures  lui  avaient  fait  décerner  la  décora- 
tion de  la  Légion  d'honneur.  Fiié  i  Rouen,  en 
1816,  il  y  avait  repris  ses  travaux  comme  mu- 
sicien ;  ce  fui  alors  qu'il  conçut  le  plan  d'un 
enseignement  de  la  musique,  qu'il  a  depuis 
déligné  son*  le  nom  de  lyre  harmonique.  Il 
ouvrit  bientôt  des  cour*  de  cet  enseignement, 

(I)  Oiif  tau,  éisUrtoM  d>  Mil*  «a  1.  prrulen  *iî- 
'    ni*  par  H.  De  Bm- 


465 

et  les  alla  continuer  a  Pari»,  en  1810.  Le 
1"  septembre  de  la  même  année,  il  entra  an 
Théâtre  Italien,  en  qualité  de  premier  violon  ; 
mais  le  succès  progressif  de  sa  méthode 
l'ayant  porté  a  ouvrir  jusqu'à  cinq  cours  jour- 
nalier* «h  se  trouvaient  réunit  plusieurs  cen- 
taines d'élèves,  il  fut  obligé  de  donner  sa  dé- 
mission de  celle  place,  en  1891.  Dans  le  même 
temps,  il  publia  la  première  édition  de  l'ex- 
posé de  ta  méthode,  qui  parut  sou*  ce  litre  : 
École  de  la  lyre  harmonique.  Court  d»  mu- 
sique vocal», ou  Recueil  méthodique  de  leçon* 
d»  J.-B.  Poitou,-  Pari»,  1891,  in-é».  Une 
deuxième  édition  de  cet  ouvrage,  eu  un  vo- 
lume in-8',  fut  publiée  l'année  suivante.  Cette 
méthode,  bâtée  sur  l'enseignement  collectif, 
te  fait  remarquer  par  quelques  procédés  par- 
ticuliers dettinés  1  faciliter  l'intelligence  dei 
principes  aux  élèves.  Elle  a  obtenu  du  succès, 
car  S.  licbaull,  devenu  propriétaire  de  l'ou- 
vrage, en  a  publié  la  septième  édition.  Entré 
an  Conserva  loi  re  de  musique  de  Paris,  le 
19  octobre  1855,  pour  y  faire  un  court  d'essai 
de  sa  méthode,  Pistou  a  été  nommé  pro- 
fesseur de  celle  école,  le  8  Juin  1856.  Il  Joi- 
gnait i  ce  litre  celui  de  directeur  d'une  écolo 
spéciale  de  musique.  Ce  professeur  est  mort 
aux  Ternes,  près  de  Paris,  le  8  octobre  1851. 
Comme  compositeur,  il  a  publié  :  1°  Duo*  pour 
deux  violons,  livre  l*r;  Paris,  Leduc.  S*  Duos 
pour  deux  guitares,  op.  1  ;  Paris,  Carli.  3"  Duos 
pour  guitare  et  violon;  ibid.  A*  Duos  pour 
deux  violons,  livre  9.  5°  Contredanse*  pour 
guitare  et  flûte  ou  violon  op.  7;  Parla,  Gam- 
baro.  0°  Thème  varié  pour  guitare  seule, 
op.  8;  ibid.  7°  Quelque*  morceaux  détaché* 
pour  le  même  Instrument,  op.  10;  Paris,  Har- 
tlnn.  On  a  aussi  de  Pattou  une  Méthode  pour 
I»  violon  ;_Vir\t,  B.  Latte. 

PATIKO  (D.  Caïaiu),  prêtre  et  compo- 
siteur espagnol  du  dix-septième  siècle,  ett  un 
des  maîtres  dont  let  oeuvres  de  musique 
sont  let  plu*  estimées  dans  sa  patrie.  Les  ou- 
vrages de  cet  artiste  ton!  en  si  grand  nombre, 
qu'il  est  peu  de  cathédrales  et  de  collégiale* 
qui  n'en  possèdent  en  manuscrit.  Patifio  obtint, 
en  1660,  la  place  de  mallre  de  chapelle  du 
monastère  de  l'Incarnation,  a  Madrid,  et  mou- 
rut dans  colle  position  en  1683.  Il  eut  pour 
successeur  Immédiat  le  mallre  Roldan  (voyez 
ce  nom).  Let  oeuvre*  de  Patiflo  sont  tontes 
composées  1  deux  on  trois  choeurs,  suivant  le 
goût  général  de  cette  époque  en  Italie  et  en 
Espagne.  Le»  couvent*  de  l'Eicurial  et  de  l'In- 
carnation en  contiennent  ua  grand  nombre. 
M.  Estera  (voy»  ce  nom)  a  publié  de  cet  au- 


Ml 


PATINO  -  PÀUER 


leur  eu  partition  li  mette  intitulée  In  Dévo- 
tion*, a  huit  voii,  en  denx  chœur»,  dan»  la 
Lira  sacro-hiipano (lome  I", de  II  deuxième 
série,  du  -septième  siècle)  :  elle  eit  fort  bien 
écrite,  et  le»  deui  chœurs  dialoguent  bien. 

PATON  (««*).  foyei  WOOD (madame). 

PATOCABT  (....),  maître  de  harpe  à 
Pari»,  7  vivait  en  1780,  mai»  ne  figurait  plu» 
au  nombre  de»  profe»seurs  de  cet  imtrumenl 
en  1786.  Il  a  fait  graver  de  ta  composition 
deux  œuvre»  de  tonale»  pour  la  harpe,  et 
quelque»  recueils  d'air». 

PAT R ICI  (Fatscois),  évéque  de  Game, 
en  1460,  Était  ué  à  Sienne,  et  mourut  en 
1480.  On  a  de  lui  un  livra  intitulé  :  De  insti- 
tution* flesjntoHc*  libri  novem,  hiitoria- 
rum,  tententiarumqu*  vurietate  refertie- 
tintî;  Pari»,  Galiot-Dupré,  15)8,  petit  in-folio 
gothique.  Cet  ouvrage  fut  publié,  après  la 
mort  de  l'auteur,  par  Savigni,  qui  j  a  joint 
de*  note».  Le  iccond  livre  traite  de  Jrithme- 
tica,  Geometria,  Musica  et  Aitrotwmtm. 
Un  auire  livre  de  Patrie!  a  pour  titre  :  De 
Régna  et  Régi*  Institution*,  iibri  IX;  Pari», 
1880.  Il  parait  que  c'eit  une  réimpression.  Le 
chapitre  15""  du  second  livre  traite  de  la  nu- 
lique,  de  ion  utilité  et  de  ton  influence  sur 
l' éducation  morale  dti  prince». 

FATIUZZI  {Fu«çois),  philosophe  du  sei- 
zième siècle,  ué  en  1529,  dans  l'Ile  de  Cherso, 
en  Dalmalie,  mourut  i  Rome,  en  1597.  Au 
nombre  de  ses  écrits,  on  trouve  un  livre  inti- 
tulé :  Délia Poeltcadeca  iitoriale,deca  ditpu 
tata;  Ferrare,  1586,  ln-4".  Le»  5*,  G'et  7'  livres 
de  la  seconda  partie  traitent  de  la  manière 
de  chanter  des  Grecs,  et  de  leur»  télraeorde». 
Pa  triai  i  j  attaque  la  théorie  d'Arisloxène  avec 
tonte  l'acrimonie  que  lui  inspiraient  Aris- 
tote  et  se»  sectateur».  E.-L.  Gerber  (m  Bio- 
graph.  Lex.  dtr  Tonkunit.)  et  d'après  lui, 
le»  auleura  du  Dictionnaire  historique  des 
musiciens  (Pari»,  1810-1811)  ont  contondu 
Palrini  avec  FrancoisPatrici,  éreque  de  Gaïte, 
dont  II  ett  parlé  i  l'article  précédent;  mais 
Gerbera  rectifié  cette  erreur  dan»  son  nou- 
veau Z>t'c(ionnairs  de*  musiciens  {Neuet 
Biogr.  Lex.  dtr  Tonkunst.),  Botlrigari  a 
réfuté  la  critique  de  Patrlui  dans  son  livre 
intitulé  :  II  Patricia,  overo  de'  telracordi 
armonici  di  Aritlotseno  (voytx  BomiGisti 

PAT11E  (Cu.BLRs-ÉouL-.au),  pianiste  et 
compositeur  pnur  ion  instrument,  est  né  en 
1811,  a  Htimmel,  pré»  rie  Liegnitz  (Silésie). 
.Son  père,  eantor  et  organiste  dans  ce  lieu, 
lui  enseigna  le  clavecin,  l'orgue  ni  le  violon, 


ainsi  que  la  théorie  de  l'harmonie;  ensuite  il 
te  rendit  a  Bretlau,  oh  son  éducation  mmicalr 
Tut  terminée  par  le  directeur  de  musique 
Ernest  Kiehter.  Après  avoir  été,  pendant 
quelque»  année»,  professeur  de  musique  dan» 
une  petite  ville  de  l'Autriche,  il  se  fixa  i 
Poten,  en  1859,  comme  professeur  de  piano. 
Il  a  publié  quelques  ouvrage»  élémentaire* 
pour  cet  instrument  et  des  pièce»  de  salon. 

PATTA  (le  P.  Saurai!!),  né  i  Milan,  dans 
la  seconde  moitié  du  seiiième  siècle,  fui 
moine  de  Moutcassin  et  organiste  de  l'église 
Saint-Pierre  de  sa  ville  natale.  On  a  Imprimé 
de  sa  composition  :  1*  Sacra  tantica  a  una, 
due  être  vocicon  le  litanie  délia  B.  Virgine, 
aSvoei;  in  fenetia,app.  G.  Pincent),  1600. 
Cet  ouvrage  a  reparu  en  1611,  avec  un  nou- 
veau frontispice.  2*  .îoerarum  canlionum. 
1,3, S,  4  cl  5  vocibui.  Liber  iteundus;  ibid., 
1613. 

PATTE  (Pium),  architecte  du  duc  de 
De ui -Pont»,  naquit  i  Paris,  le  S  janvier  1733. 
Après  avoir  achevé  se»  étude»  dau»  cette  ville, 
il  visita  l'Italie  et  l'Angleterre,  puis  te  livra 
à  la  rédaction  de  beaucoup  d'ouvrages  relatifs 
à  son  art,  parmi  lesquels  on  remarque  celui 
qui  a  pour  litre  :  Euai  sur  l 'a rehi lecture 
théâtrale,  ou  dt  l'ordonnance  la  plu»  avan- 
tageait à  une  ealie  de  ipeetacle,  relativement 
aux  principe»  de  l'optique  et  de  l'acousti- 
que ;  avec  tin  examen  de»  principaux  tkid- 
tret  de  l'Europe,  il  une  analyse  des  écrite 
les  plut  importante  sur  cette  matière;  Paris, 
Moutard,  1783,  1  vol.  in-8°  avec  planches. 
Cet  ouvrage  a  été  traduit  en  Italien,  et  im- 
primé a  la  suite  du  livre  du  docteur  Ferrario 
intitulé  :  fforiaedMCrïitonede'prfncïtNiff" 
teatri anticki  emodemi;  Milan,  1830,  1  vol. 
in-8°  avec  planches.  Patte  mourut  à  Mantes, 
le  10  août  1814,  a  l'âge  de  quatre-vingt-onze 

PATTERSON  (Robut),  médecin  a  Phi- 
ladelphie, a  fait  imprimer  dans  les  Transac- 
tion! of  the  American  Society  (t.  III,  p.  ISO) 
une  lettre  sur  un  nouveau  système  de  notation 
mu'lcale. 

PAUER  (Ehiiest),  pianiste  et  compoaiteor, 
est  né  a  Vienne  (Autriche),  le  31  décembre 
1B26.  Dès  ses  première»  années,  il  montra  des 
dispositions  pour  la  musique.  Son  premier 
maître  de  piano  fut  un  musicien  hongrois, 
nommé  Théodore  Dirzka,  et  Simon  Sechter 
lui  enseigna  la  composition.  En  1840,  il  reçut 
de»  leçons  de  piano  de  A.  Mozart,  fils  de 
l'i  II  us  Ire  compositeur  de  ce  nom.  Ses  premières 
compositions  parurent  à  Vienne,  eu   1840; 


PAUER  -  PAULI 


«r- 


•Ilea  obtinrent  du  succès  dans  le  momie  et 
commencèrent  sa  réputalion.  Cinq  idi  «prit, 
il  M  rendit  a  Munich  et  y  recul  des  leçons  de 
François  Lacuner  jusqu'en  1847.  Au  mois 
d'avril  de  cette  mine  année,  il  fut  nommé 
directeur  de  musique  1  Mayence  ou  il  séjourna 
jusqu'en  1851.  Il  J  termina  plusieurs  grandes 
compositions  parmi  lesquelles  on  remarque 
des  concertos  pour  le  piano  et  les  opéras  Don 
Riego  et  les  Jtaïquei  rouga  :  ce  dernier  fut 
représenté  a  Manbeim  et  à  Mayence.  En  1851 , 
11  «lia  passer  six  semaines  à  Londres,  et  Joua 
dans  les  concerts  de  l'Union  musicale  et  de 
la  société  philharmonique  :  ion  succès  y  (ut 
si  brillant,  qu'on  le  pressa  pour  qu'il  se  flial 
dans  celte  cille.  Il  s'y  établit  e»  effet  a  la  fin 
de  l'année  1852, et  bientôt  il  y  eut  un  nombre 
considérable  d'elles  dans  la  haute  société. 
Ses  compositions  pour  le  piano,  ses  sonates, 
trios,  quintettes,  symphonies,  ouvertures  et 
concertos  l'ont  classé  parmi  les  maîtres  les 
plus  estimés,  et  lui  ont  créé  une  position 
aussi  agréable  qu'indépendante  dans  la  capi- 
tale de  l'Angleterre .  Dans  les  années  1894, 
1858  et  1857,  il  a  rail  des  voyages  d'artlile  en 
Allemagne.  Ko  1855,  il  reçut  le  titre  de  maître 
de  concert»  du  grand-duc  de  Hcsse,  et  dan»  la 
même  année,  il  fut  nommé  professeur  de  l'aca- 
démie royale  de  musique  de  Londres  ;  enfin, 
l'empereur  d'Autriche  lui  accorda  la  grande 
médaille  d'or  pro  Utltrii  a  orti'ou*.  A  l'ex- 
position internationale  de  Londres,  J'ai  eu  le 
plaisir  d'avoir  pour  collègue  dan*  le  Jury 
M.  Paner,  qui  a  lait  preuve  dam  ses  (onction) 
d'autant  d'activité  que  de  bienveillance  et 
d'impartialité.  J'ai  pu  apprécier  alors  ses 
qualité)  eicellentes  comme  homme,  et  son 
(aient  gracieux,  élégant,  correct  et  par.  Se) 
œuvres  publiées  jusqu'à  ce  jour  (1863)  sont 
au  nombre  de  quatre-vingt*.  En  1861,  il  a  (ail 
jouer  à  Manbeim  avec  succès  l'opéra  de  *a 
composition  Intitulé  le  Fiancé. 

PAUFLER  (CilfTiiR-Hinti),  magiiter  el 
recteur  du  collège  de  la  Croix,  a  Dresde,  na- 
quit a  Schneeberg,  le  14  août  1703,  el  mourut 
i  Dresde, Ici" octobre  1800.  Après  ta  mort,  on 
reçue  il  lit  dan  J  ses  papiers  un  petit  écrit  qui  fut 
publié  joui  ce  li  tre  :  Gedanken  ù'der  die  àfftnt- 
liçht  Singtn  de  r  Schiller  aufden  Gai  f  en  ,ntbit 
lYaekrichtcn  und  Bille  der  jfiumntum  und 
die  t'orreiide  dtr  Krtutsehulc  in  Dreide  be- 
frr^efid{Idéessurlescbantsdeaétudian[adans 
les  rue*,  etc.);  Dresde,  Gœrtner,  1808,  ln-4* 
de  quatre  feuilles.  Cet  écrit  est  relatif  a  l'an- 
cien nsage  dan*  quelques  villes  de  l'Allemagne, 
particulière  ment  a  Dreide,  qu'ont  le)  élu 


diants  pauvre)  de  chauler  a  certains  Jours, 
ver*  le  soir,  à  la  porte  dea  maisons  de  per- 
sonnes riches  on  aisées,  pour  obtenir  des  se- 
cours qui  le*  aident  a  faire  leurs  éludes. 
PAULD'AUEZZO.  f'oytt  ARETITf US  . 

(P«l). 

PAUL  DE  FERRARE  (en  latin  PAU- 
LTJ8  FERRARIE^SIS),  ainsi  nommé  du 
lieu  de  sa  naissance,  vécut  vers  le  milieu  du 
seizième  siècle,  et  fut  moine  bénédictin  de  la 
congrégation  de  Mont-Cassln.  On  connaît  sous 
son  nom  un  recueil  de  compositions  pour 
l'église  Intitulé  :  Paniontt,  Lamentation*!, 
Rttpvmoria,  Bénédictin,  Miitrert  et  alia 
ad  officium  hebdomadx  ianr,lx  pertinentia 
quatuor  votibui;  Fenetiii,  apud  Hier.  Sco- 
hM,  1585. 

PAL'L  ATI  (  Aidbé),  compositeur  de  l'école 
vénitienne,  et  chanteur  contralto  de  la  cha- 
pelle ducale  de  Saint-Marc,  virait  au  commen- 
cement du  dix-septième  Siècle.  Il  fit  repré- 
senter a  Venise,  en  1715,  l'opéra  /  ueri 
Jmici,  qui  fut  remis  eu  «Cène  en  1793. 

PAULI  (GoDxrxoiD-AiiMi) ,  né  a  Cas- 
•enau,  prêt  de  Koenlgsberg,  au  mois  d'avril 
1685,  fut  docteur  en  philosophie  et  en  théo- 
logie, archiprélre  de  l'église  de  Saalfeld,  pas- 
teur de  celle  ville,  el  conseiller  du  consistoire 
de)  églises  de  la  Poméranle.  Il  mourut  a 
Saalfeld,  le  36  janvier  1745.  A  l'occasion  de 
l'installation  du  euntor  Edler  dans  celle  ville 
(Prusse),  il  prononça  el  Ht  imprimer  un  dis- 
cour*  latin  intitulé  :  7Vaefa(u*decAorfipro< 
phetarum  tymphoniacii  in  ecdttia  Dti, 
Roitack,  1719,  iu-4°.  Il  y  traite  de  l'usage  de 
la  musique  dans  le)  églises,  et  elle  l'autorité 
de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Tournent  pour 
démontrer  son  nlililé  dans  le  service  divin. 
Dans  un  j/ppendix,  Panli  traite,  en  soliante- 
dix-sepl  question),  du  savoir,  de*  devoir*  et 
des  attribution*  d'un  cantor. 

PAULI  (Oubli*),  maître  de  danse  aGœi- 
tingue,  dam  la  seconde  moitié  du  dix-bui- 
lième  siècle,  a  tait  Imprimer  une  disserlallon 
intitulée  :  liïuiik  und  Txnmt  (Musique  et 
danse),  dans  le  Magasin  de  Gotha  [Gothait- 
chen  Magasin,  aon.  1777,  t.  II,  n°  2). 

PAULI  (Ji.H-Ann-Faxnéaic) ,  eanfor - 
i  Greiii,  dans  le Voiglland,  mourut  dan)  celle 
ville  a  la  Bu  de  1703,  ou  au  commencement  de 
1794.  Il  laissa  à  se;  héritiers  deux  année*  eom- 
plèteademu)lqued'égli»de  sa  composition.  Sa 
veuve  en  proposa  la  vente  dan)  le  Correipou- 
dantde  Hambourg  (1704),  avec  une  collection- 
de  psaumes  el  d'autres  morceaux  de  mnilque 
religieuse  composés  par  Hane,  GrauD,  Tele 


PAULI  —  PAUSAN1AS 


ma nn ^omilin*,  Georges  lundi,  Wolf,  Dolei, 
Reichardt,  Taeg,  Krebs,  etc.,  qu'il  avait  re- 
cueillii. 

PAULI  (G.-D.),  flûtiste  du  grand  théâtre 
de  la  Scala,  i  Milan,  «ri  1840,  a  publié  de  la 
composition  :  1'  Audanlino  pour  deui  Ailles  ; 
Milan,  Ricordi.  3*  Raccolta  di  dtvertiptxxi 
per  3  jlauti,  ibid. 

PAULIMI  (Miacst-Filltis),  né  a  Odine, 
fui  professeur  de  littérature  grecque  a  Venite, 
vers  la  fin  du  seizième  siècle.  Le  vers  de  Vir- 
gile: 

OUttuiMr  mummi  Mptra  rffierm.»  wm 

lu)  ■  fourni  le  sujet  d'un  livre  bisarre  qui  ■ 
pour  titre  :  Bebdomadtt,  de  numéro  seule 
naria  libri  itpiem  ;  Venise,  ISS»,  in-4».  Les 
litres  2*,  3'  et  4°  traitent  uniquement  de  la 
musique  et  de  l'astrologie  judiciaire,  entre 
lesquels  Paulini  trouvait  beaucoup  d'analogie. 
Formel  donne,  danssa  Littérature  générale  dt 
la  musique,  le  détail  des  questions  contenues 
dans  chaque  chapitre  {Jttgem.  Literatur  der 
Mutik,  p.  70-73). 

PAULLIHI  (CutTiEM-Fafoiiic),  docteur 
en  médecine,  né  a  Eisenacn,  le  39  février 
1643,  mourut  dans  celte  ville,  le  16  juin  1713. 
Il  a  fait  Insérer  dans  le  recueil  Intitulé  Pkilo- 
lophiichen  Luttitundtn  (Récréations  philo- 
sophiques) une  dissertation  où  il  examine 
celte  question  :  Si  Saiil  a  été  guéri  par  ta 
musique,  et  dé  quelle  manière  il  a  pu  Vitre 
tPhilotoph.  Luttât.-,  Francfort  et  Lelpsick, 
1706,  in-8°,  partie  I,  u°  38,  pages  193-199) 
PAULMANIV  (Conisd),  d'origine  noble, 
naquit  aveugle  1  Nuremberg,  au  commence- 
ment du  quinzième  siècle.  Il  apprit  la  mu- 
sique dans  s*  jeunesse  et  devint  habite  sur 
l'orgue,  le  violon,  la  guitare,  la  Baie,  la 
trompette  et  plusieurs  autres  instruments. 
Plusieurs  princes  l'appelèrent  i  leurs  cours, 
et  lui  firent  de  riches  présents  :  ainsi,  Paul- 
mann  reçut  de  l'empereur  Frédéric  III  un 
sabre  avec  Une  poignée  d'or  et  une  chaîne  du 
même  métal  ;  1*  duc  de  Ferrare  lui  fit  cadeau 
d'un  manteau  richement  brodé,  et  Albert  III, 
duc  de  Bavière,  lui  accorda,  ainsi  qu'a  sa 
femme  et  a  ses  enfants,  un  traitement  annuel 
de  quatre-vingts  florins  du  Rhin.  Paulmanu 
mourut  à  Munich,  le  34  juin  1473,  et  fut  in- 
humé cd  dehors  4e  Frauen-Xirche.  Sur  le 
marbre  de  sou  tombeau,  où  il  est  représenté 
Jouant  de  l'orgue,  on  a  placé  celte  inscrip- 
tion, en  tieux  allemand  : 

Anno  MCCCCLXXIII  an   Sani-Paul  Befce- 
rung*  Abeni  lit  geatorben  uud  liîc  begrabeo 


der    Kunslreicblst    aller  Instrumenter!    uud 
der  Musica  Maister  ConaAD  Psuusirir  Ri  1er 
Rurtig   von   Nurnberg  und  Blinter  geboren. 
Dem    Golt  Genad. 
C'est-à-dire  :  «  L'an  1473,  veille  du  jour 

•  de  la  conversion  de  saint  Paul,  est  mort 
>  et  ■  été  enterré  Ici  le  plus  grand  artiste 

•  sur  tous  les  instruments  et  le  maître  de 
■  musique  Conrad  Paulmatm,  chevalier,  de 
<  Nuremberg,  né  aveugle.  Que  Dieu  lui  soit 
i  en  aide  !* 

Je  ne  sais  où  Klesewetler  a  plis  que  Panl- 
mann  a  inventé  la  tablature  du  luth  [Gt- 
tehiehte  der  Europ.  jibtndland.  oder  nevtr 
heutigenMutih,  p.  59).  De  quelle  tablature 
veut-il  parler?  Il  y  en  a  de  quatre  systèmes 
différents  pour  le  luth,  et  la  dernière  per- 
sonne qui  devait  songer  a  imaginer  un  de  ces 
systèmes  d'écriture  de  la  musique,  était  un 
musicien  aveugle  de  naissance  I 

PAULSEN  (CisaLEi-ritDiuc-Ftui- 
sa.uo),  organiste  de  l'église  de  Saiole-Marie,  i 
Flensbonrg,  naquit  le  11  février  1763,  et 
n'était  Igé  que  de  dii-hui  t  ans  lorsqu'il  entra 
en  fonctions  dans  sa  place  d'organiste.  En 
1804,  il  voyagea  pour  donner  des  concerts,  et 
visita  Hambourg,  Altona  et  Copenhague.  On 
ignore  la  date  de  sa  mort.  Il  a  publié  a 
Flensbonrg,  depuis  1793  jusqu'en  1798,  quel- 
ques petites  compositions  pour  le  piano  et 
pour  le  chant. 

PAUMLLIUS  (Siiisnn),  né  1  Aii,  en 
Provence,  au  commencement  du  seizième 
siècle,  n'est  mentionné  ici  que  pour  rectifier 
l'erreur  de  quelques  bibliographes  qui  ont 
classé  un  de  ses  ouvrages  parmi  les  écrits  sur 
la  musique.  Ce  livre  a  pour  titre;  Triuttt- 
phui  mut  l'eus  taper  inauguration*  ri.  prtf 
luiij,  etc.;  Jntwtrpir,  ex  offleina  Guill. 
Silnii  regii  Typog.,  1565,  in-4*  de  vingt- 
deui  pages.  Bien  que  cet  opuscule  porte  le 
de  Trtumpkut  mtufeuf,  il  n'y  est  pas 
question  de  musique,  car  c'est  l'éloge  d'un 
personnage  belge  de  distinction. 

PAU8AISIAS,  historien  grec,  écrivait 
dans  la  seconde  moitié  du  deuxième  siècle,  et 
naquit  vraisemblablement  vers  l'an  130,  à  Cé- 
sarée  de  Cappadoce.  Il  parcourut  la  Grèce  et 
l'Halle,  l'Espagne,  la  Macédoine,  l'Asie  Mi- 
neure, la  Palestine,  l'Egypte,  et  mourut  i 
Rome,  dans  un  âge  avancé.  Le  foyage  en 
Crète,  qui  nous  relie  de  lui,  fournit  de  cu- 
rieux renseignements  sur  les  monuments  des 
arts,  et  renferme  des  notices  sur  plusieurs 
musiciens  de  l'antiquité  et  sur  divers  objets 
relatifs  k  la  musique.  Cet  ouvrage  est  divisé  en 


PAUSANIAS  —  PAUWELS 


469 


dix  livre*.  Les  édition»  grecque)  el  latine»  du 
livre  de  Pautaniat  données  pir  Faciui  (Lelp- 
sick,  1794-17B7,  quatre  volumes  in-8'),  el 
pir  Siebtli.  (Letpsiclt,  18SÎ-18W,  cinq  vo- 
lumes ln-8*),  et  lei  éditions  grecques  de 
ScnatiTer  (Leipiick,  1818,  trot»  volume»  in-12) 
et  de  M.  Bexker  (Berlin,  IBM,  deux  volumes 
fn-8')  «ont  estimées.  L'édition  grecque  et 
latine  de  I*  collection  de  Ml.  Firmin  Didot, 
revue  par  Looii  Dindorf,  est  très- correcte. 
Clavier,  i  qui  l'on  doit  une  bonne  traduction 
française  de  cet  ouvrage  (Pari »,  1814-1831, 
■Ix  volumes  in-8*),  a  aussi  donné  le  texte 
revu  sur  plusieurs  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Pari». 

PAU8CH  (EoeÈBî),  né  en  17ÎÎ8,  i  Neu- 
markt  (Bavière) ,  montra  dès  ses  premières 
années  d'heureuses  dispositions  pour  la  mu- 
sique. Après  avoir  lait  ses  premières  éludes 
dans  le  lieu  de  sa  naissance,  il  entra  a  l'âge 
de  orne  ans  comme  enfant  de  chœur  i  l'église 
de  Keubourg,  et  y  reçut  une  instruction  plus 
solide,  particulièrement  dans  la  musique.  Eu 
177H,  Il  se  rendit  a  Amberg  pour  y  suivre  des 
cours  de  philosophie  et  de  théologie:  il  y 
composa  la  musique  d'un  mélodrame  Intitulé 
Jtphté,  pour  la  distribution  des  prix  du  sémi- 
naire. Deux  ans  après,  Pausch  entra  au  mo- 
nastère des  Horberllns,  1  Walderhicb.  Après 
y  avoir  achevé  ses  études  de  théologie,  il  fut 
ordonné  prêtre,  et  chargé  de  l'instruction 
musicale  des  séminaristes  et  de  la  direction 
du  chusnr.  Il  écrivit  alors  beaucoup  de 
messes,  d'offertoires  et  de  motets,  dont  la 
plupart  se  répandirent  en  manuscrit  dans  la 
Bavière,  et  même  dans  d'autres  partie»  de 
l'Allemagne.  De  toutes  ses  productions  on  n'a 
imprimé  que  les  suivantes  :  1"  Six  messes 
brèves  et  solennelles,  sept  motets  et  une  messe 
tlt  Requiem,  a  quatre  voix,  deux  violons,  deux 
cors,  orgue  et  basse;  fiillingen,  1790,  in -roi, 
B*  Te  Dtum  solennel,  a  quatre  voix,  orgue  el 
orchestre  ;  Angsbourg,  Lolter,  1791 .  3"  Pialmi 
vespertini ,  adjunctit  4  Jntipkonit  Ma- 
rianie4voe.,cvin organ.  acinslrum.,o\<.Z; 
ibid.  4*  6  flfïiJar  brevet,  soiemnel  (amen, 
quorum  ultima  de  Requiem,  op.  4  ;  ibid. 
5"  7  Miu»  brevet  tu  tokmttit,  quarum 
prima  pattOTitia,  ttltima  vtro  de  Requiem, 
op.  9  ;  ibid.  Le  P.  Pausch  vivait  encore  en 
1858  ;  il  était  alors  âgé  de  quatre-vingts 
ans. 

FAVW  (Cos.Kr.itLE),  né  a  Amsterdam, 
en  1739,  nt  aes  éludes  i  Liège,  sous  la  direc- 
tion d'un  parent  qui  était  chanoine  de  la 
cathédrale  de  cette  ville,  puis  ohttnt  un  cano- 


nicat  a  Xanlen,  dans  le  duché  de  Clèves,  el 
mourut  dans  cette  ville,  le  7  juillet  1799.  On 
a  de  lui  des  livres  remplis  de  paradoxes  et 
d'assertions  hasardées,  sous  les  titres  de  : 
Rechercha  philotophiquês  eur  le*  améri- 
cain» (Berlin,  17B8,  deux  volumes  in-8°);  Jtc- 
chtrchei  philosophiques  eur  Us  Égyptiens  et 
lis  Chinois  (Londres,  1774,  deux  volumes 
in-8*),  el  Recherches  philoiophiques  sur  Ut 
Croit  (Berlin,  1788,  deux  volumes  in-8»)  :  les 
deux  derniers  ouvrages  renferment  des  consi- 
dérations sur  la  musique  qui  n'ont  aucune 
solidité. 

PAUWELS  (j-ïAii-EsïniMT) ,  fils  de 
Jean  Pauwels,  chanteur  [de  la  chapelle  royale 
des  archiducs  gouverneurs  des  Pays-Bas,  na- 
quit i  Bruxelles,  le  H  novembre  1788,  et  non 
en  1771,  comme  le  disent  Choron  et  Fayolle 
{Dictionnaire  historique  des  musiciens), 
ainsi  quele  prouve  le  registre  de  nai  stances  de 
la  paroisse  de  Sainl-Géry,  oh  j'ai  recueilli  la 
date  que  je  donne.  Une  requête  présentée  par 
la  mire  de  Pauwels,  en  1781,  a  l'archiduc 
Charles  (1),  prouve  qu'il  était  entré  l'année 
précédente  dans  la  chapelle,  en  qualité  d'en- 
fant de  chœur.  Il  y  reçut  des  leçons  de  violon 
de  Van  BUIder,  et  plus  tard  Wltilbumh  Ini 
enseigna  tes  règles  de  l'harmonie.  Les  événe- 
ments de  la  guerre  des  patriotes  brabançons 
le  décidèrent  a  se  rendre  a  Paris  vert  la  Bn  de 
1788;  il  s'y  Ma  d'amitié  avec  quelques-uns 
des  artistes  les  plus  célèbres  de  cette  époque 
el  reçut  d'eux  des  conseils  pour  le  perfection- 
nement de  son  talent  d'exécution,  et  pour  aea 
compositions.  Leiueur  devint  en  particulier 
son  guide  pour  celte  partie  de  l'art.  L'organi- 
sation de  l'Opéra-Italien  qui  fut  établi  i  cette 
époque  i  la  foire  Saint-Germain  lui  procura 
un  emploi  parmi  les  seconds  violons  de  l'ex- 
cellent orchestre  que  Vioitl  avait  formé  :  ce 
fut  en  écoulant  les  célèbres  chanteurs  de  cette 
époque,  parmi  lesquels  on  remarquait  Vlga- 
noni,  Mandlni  et  madame  Horlcbehl,'  que 
Pauwels  forma  son  goût  et  apprit  ce  que  peut 
ajouter  au  mérite  de  la  meilleure  musique  le 
charme  d'une  exécution  parfaite.  Une  aventure 
d'amour  avec  une  actrice  fort  jolie  lui  fit 
quitter  brusquement  Paris,  pour  la  suivre  a 
Strasbourg,  où  il  arriva  dans  les  derniers  mois 
de  1790.  Sa  maltresse  lui  fit  obtenir  alors  la 
place  de  chef  d'orchestre  du  théllre  de  cette 
ville  ;  mais  bientôt  dégoûté  d'une  position  peu 
convenable  pour  son  talent,  Il  céda  aux  solli- 


[1)0 


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470 


PAUWELS  -  PAVESI 


■citations  de  sa  famille  cl  retint  à  Bruielle* 

-  en  1791 .  Il  s'y  fil  entendre  au  Concert  noble, 

■  dan*  un  concerta  de  violon  de  t*  composition, 
et  excita  l'admiration  de  tel  compatriotes  :  l'o~ 

1  riginalilé,  Il  grâce  el  l'expression  donnaient 
.  à  son  (aient  un  caractère  particulier  qui  ne 
■'était  rencontré  julque-U  dan»  le  jeud'ancun 

-  violoniltedu  pays. La  place  de  premier  violon 
de  l'orcheslre  du  théâtre  de  Bruxelles  loi  (Ut 
bientôt  accordée  :  il  ne  quitta  cet  eroploffque 

'  pour  celui  de  directeur  du  mène  orchestre  en 
1794,  et  dèt  lors  il  Imprima  un  mouvement 
d'avancement  i  la  musique  de  Bruxelles  par 
lo  soin  qu'il  mit  dans  l'exécution  de*  beaux 
>  opéras  de  cette  époque.  En  1790,  il  se  lia  arec 

■  Godecbarle*  {voyct  ce  nom)  pour  l'établisse- 
ment d'un  concert,  et  son  frire  aîné,  ancien 

-  musicien  de  la  chapelle  des  archiducs,  qnf 
arait  été  son  tuteur,  acheta  pour  lui  la  belle 

•  «aile  du  Concert  noble.  Les  concert*  dirigés 
par  Pauvrets  pendant  plusieurs  année*  furent 
le*  meilleur*  qu'on  ait  entendu*  en  Belgique, 
jusqu'au  temps  où  ceux  du  Conservatoire  de 
Iruxellet  ont  révélé  nne  perfection  d'e.ré- 
cutlon   jusqu'alors    inconnue.  Pendant  ton 

-  séjour  a  Paris,  il  «rail  fait  graver  :  1*  Sii 
duos  pour  deux  violons;  Paris,  Naderman. 

'  De  retour  i  Bruxelles,  Il  y  publia  :  2°  Trois 
quatuor*  pour  deux  violons,  alto  et  basse, 

■  op.  2;  Welssenhrnch.  3°  Premier  concerto 
pour  violon  principal  e".  orchestre;  ibid. 
i'  Premier  concerto  pour  cor  et  orchestre; 

.  ibid.  5»  Trois  polonaises  pour  voix  de  soprano 
.  et  orchestre;  ibid.  6°  L'Amitié,  duo  pour  so- 
.  prano  et  ténor,  avec  orcheitre  ;  ibid.  Mai*  le 
'  nombre  de*  productions  qu'il  a  laissées  en 
■  manuscrit  est  beaucoup  plu»  considérable  que 
celui  de*  «uvres  qu'il  a  fait  graver;  on  y  re- 
marque de*  concertos  de  violon,  plusieurs 
symphonies,  des  messes,  deux  air*  de  basse 
avec  orchestre,  compotes  pour  te*  concerts, 
et  beaucoup  d'autre)  morceaux  détachés.  Il 
écrivit  aussi,  pour  le  théâtre  de  Bruxelles, 
(rois  opéras -comiques,  la  Maitnnnette  dans 
Att  boit,  l'j/uleur  maigri  lui,  el  Léontint  et 
FouroM,  en  quatre  actes,  son  meilleur  ou- 
vrage. Quoiqu'il  y  eut  du  mérite  dans  ce*  pro- 
duction*, particulièrement  dans  la  dernière, 

•  où  l'on  remarquait  une  bonne  ouverture  qui  a 
•■  été  gravée  i  grand  orchestre  et  qu'on  a  sou- 
vent entendue  dan*  les  concerts,  le  finale  do 

'  premier  acte,  un  hymne  i  l'harmonie  pour 
trois  voix,  un  bon  air  bonite  et  un  air  de  so- 
prano, elles  n'ont  eu  qu'une  existence  éphé- 
mère au  théâtre,  parce  que  les  livret*  de  ces 
.pièces    étalent   dépourvus   d'intérêt.  Lorsque 


Pauweli  'fit  représenter  ton  dernier  opéra,  sa 
santé  éprouvait  depuis  longtemps  une  altéra- 
tion qui  causait  de  l'inquiétude  1  ses  amis. 
Rappelé  par  le  public  et  couronné  sur  la  scène 
au  milieu  dos  applaudissemenls,  a  la  fin  de  cet 
ouvrage,  Il  ressentit  une  émotion  tl  vive  que 
<\èE  le  lendemain  11  ne  sortit  plusde  chei  lui, 
et  qu'il  mourut  de»  suites  d'une  maladie  de 
langueur,  le  3  juin  1801.  Pauvrels  était  doué 
d'une  heureuse  organisation  musicale  :  si  ses 
études  eussent  été  plus  forte*  et  mieux  diri- 
gées,  il  edt  été  certainement  un  compositeur 
distingué.  Comme  violoniste,  il  eut  un  talent 
remarquable,  et  l'on  se  souvient  encore  que 
dans  un  concert  donné  *  Bruxelles  par  Bode, 
en  1801, 'il  joua  une  symphonie  concertante 
avec  cet  artiste  célèbre,  et  partit  digne  de  h 
faire  entendre  a  côté  de  loi. 

PATESI  (Étiimii)  (1),  compositeur  dra- 
matique, né  i  Cremu,  le  3  février  1778,  avait 
fait  le*  études  musicale*  au  Conservatoire  de 
ta  Pitié  dt'  TuTchint,  a  Naple*,  et  s'y  trou- 
vait encore  en  1790,  lorsque  la  révolution 
éclata  dans  cette  ville.  Le  recteur  de  l'école 
imagina  de  te  rendre  agréable  an  gouverne- 
ment, en  livrant  tous  le*  élèves  cisalpin*  aux 
Calabrais  armé),  dont  la  présence  glaçait  d'ef- 
froi tous  le*  Napolitains  :  Paves!  subit  leur 
tort.  Traîné  de  prison  en  prison  pendant  plu- 
sieurs mois,  il  fut  enfin  placé  sur  de*  bâti- 
ments démîtes  dont  le  service  était  celui  des 
galères.  Ne  sachant  que  Taire  de  ces  jeunet 
gens,  on  le*  envoya  1  Marseille,  où  l'hospita- 
lité française  leur  Dt  oublier  leur*  disgrâce*. 
Bientôt  après  son  arrivée  en  France,  Pavesi  se 
rendit  i  Dijon,  où  il  rencontra  un  chef  de  mu- 
sique de  régiment,  Italien  comme  lui,  et  qu'il 
avait  connu  à  Naple*  :  celui-ci  la  fit  entrer 
dans  sa  musique,  dont  la  plupart  des  exécu- 
tants étalent  né*  en  Italie.  Parmi  eux  se  trou- 
vaient quelque*  chanteur*  qui  exécnlaieot  des 
trios,  quatuors  et  autres  morceaux  d'ensemble. 
Pavesi  écrivit  pour  eux  des  compositions  de 
tout  genre,  et  leur  suggéra  l'idée  de  donner 
des  concerts  dans  les  villes  qu'il*  visitaient, 
La  plus  grande  difficulté  consistait  s  se  vêtir, 
car  il  ne  leur  était  pas  permis  de  monter  sur 
les  théâtres  avec  leur  uniforme.  Ils  Imagi- 
nèrent de  chercher  des  babil*  dan*  les  maga- 
sins de  ces  théâtre*,  et  parurent  quelquefois 
tout  de*  accoutrements  bizarres  dont  Pavesi 
Taisait  plus  lard  une  description  fort  plaisante 
1  te*  ami*.  La  division  italienne  à  laquelle  i) 


(I)  Celle   nolic 


I  rédlafe  J'.|. 


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PAVESI  —  PAVONE 


471 


était  attaché  pana  Ici  Alpes  pour 
de  la  fameuse  campagne  de  Barengo  :  il  ne 
tarda  point  1  profiter  de  cette  circonstance 
pour  retourner  dans  m  famille;  puis  il  te 
rendit  a  Venise  et  commença  1  ;  écrire  pour 
le  Ittéltre.  Son  prenier  opéra,  intitulé  l'Ao- 
tertimenta  ai  Geloti,  fut  joué  au  printemps 
de  180B,  et  lut  suivi  de  i'Anonimo,  opéra 
bouffé  eu  un  acte.  Dana  la  même  année,  il  et 
jouer,  a  Vérone,  /  CatttUi  in  Aria,  autre 
•opéra  en  un  acte.  Pendant  lei  année*  1804  et 
1805,  il  composa  plusieurs  opéras  à  Venise,  et 
dan*  l'automne  de  cette  dernière  année,  11  fui 
appelé  a  Bilan  pour  y  composer  II  Trionfo  di 
Emilio.  De  retour  a  Venise,  en  1806,  il  fut 
«barge  d'y  écrire  le  premier  opéra  qu'on  re- 
présenta au  théâtre  de  la  Fentee.  «  Je  ne 
«  puis  (écrit  plaisamment  Pavesi)  passer  sont 

*  silence  la  chute  de  l'ouvrage  que  J'allai  co- 

*  suite  écrire  pour  le    carnaval  au  Ihéitre 

*  faite  de  Rome;  poète,  musiciens  et  chan- 
■  leurs,  nous  nonsy  montrante*  tous  des  mite - 
"  rablei,  à  l'exception  de  Pellegrfnl;  et  je 

*  doit  ajouter  que  noua  fumet  bien  secondés 
«  par  les  décoration!  et  par  tel  costume», 
«  qu'on  avait  fait*  en  papier  peint.  *  En 
1807,  il  composa  I  Baccanaii  pour  l'ouver- 
ture du  nouveau  théâtre  de  Pise.  Nantes,  Bo- 
logne, Bergame,  Turin,  Bilan,  l'appelèrent 
tour  à  tour  et  i  plusieurs  reprises  ;  mais  c'est 
à  Venise  qu'il  retournait  toujours,  et  c'eit 
pour  code  tille  qu'il  a  écrit  le  plut  grand 
nombre  de  ses  opérât;  Il  Solilario,  repré- 
senté au  théâtre  Saint- Charles,  de  Naples,  en 
1826,aétéunde  tel  derniers  ouvrage». Sa  1818, 
«I  avait  succédé  à  Gauaniga  dans  la  place  d* 
maître  de  chapelle  a  Crema,  sa  patrie;  mais  il 
passa It  chaque  année  plusieurs  moit  1  Venise, 
d'où  11  ne  pouvait  se  détacher.  Il  est  mort  a 
•Crema,  le  98  Juillet  1850,  à  l'âge  de  toiiante- 
douze  ans.  Tous  les  opérai  de  ta  composi- 
tion ne  figurent  pat  dam  la  liste  qu'il  en  a 
dressée;  lui-même  avoue  que  les  titres  de 
quelques-unes  de  set  production*  t'étaient 
effacés  de  ta  mémoire. 

La  voici  telle  qu'il  l'a  faite  : 

1*  L'Avvertitnento  ai  Geloti ,  opéra  en 
un  acle,  1  Venise,  1803.  2°  L'Jnanimo, 
Idem,  ibid.,  1808.  S*  /  CatfeUt  in  aria, 
idem,  à  Vérone,  1804.  4»  L'Accortetxa  ma- 
■tenta ;  a  Venise,  1804.  S*  Un  autre  opéra  en 
un  acte  (dont  Paveti  ne  te  rappelait  pat  le 
litre),  a  Venite,  dan*  la  même  année.  6*  Fin- 
gallo  a  Comala,  au  ihéitre  de  la  Fenice,  i 
Venise,  1805.  6*  Il  Triomfo  di  Emilio,  aa 
carnaval,  pour  le  Ihéitre  do  ta   Seala,   k 


Bilan,  1805.  8*  L'Incognito,  1  l'automne, 
ibid.,  1805.  9°  L'JbUalore  del  boico,  a  Ve- 
nise, 1800.  10°  Un  opéra  tombé  au  Ihéitre 
VaUe,  à  Rome,  1806.  tl*  I  Baccanali,  iLl- 
vourne,  1807.  12*  t'JUogio  miiitare,  en  nn 
acte,  i  Venite,  pour  l'automne  1807.  13°  / 
Ckerusei,  Ibid.,  1808.  14"  L'Ariitodemo,  au 
théâtre  Saint-Charles,  de  Naples,  1808. 15°  Il 
Servo padrone,  opéra  bouffe,  à  Bologne,  1800. 
10°  La  Fe$ta  delta  rota,  a  Venise,  1809. 
17*  Il  Maldictnti,  a  Bologne,  i  l'automne  de 
1809.  \l°  Le  Amaxxoni,  en  deux  actet,  pour 
l'ouverture  du  nouveau  Ihéitre  de  Tlergamo, 
1809.19°  IlCorradino,  en  deui  actes,  à  Ve- 
nise, 1810.  30*  Z'fflitaoeifo,  a  Turin,  1810. 
31°  Trajano  in  Dada,  i  Bilan,  1810. 33*  Il 
Giobbe,  oratorio,  i  Bologne,  1819.  33°  Sir 
Mare'  Antonio,  a  Bilan,  pendant  le  carnaval 
de  1811.  34*  Eiuardo  e  Crittina,  a  Naples, 
1811.  35°  La  Contadina  Abnaïua,  au 
théiire  del  Fonda,  ibid.,  1811.  36°  Il  Ma- 
nattera,  ibid.,  1811. 37*  La  ffitteU,  i  Turin, 
1813.  38*  Tantrtdi,  i  Bilan,  1813. 39*  L'Ot- 
trtgaro,  en  on  acte,  i  Venise,  pendant  l'au- 
tomne de  1813.  50*  71  Ttodoro,  i  Venite, 
1813.  SI*  La  Foria  dti  Simpatiei,  a.  Venite, 
pour  le  carnaval  de  1815.  53*  L'Jgatina 
(Cendrlllon),  i  Bilan,  1814.  Zl- La  Celanira, 
i  Venise,  1815.  34*  Le  Danaidt  romane, 
ibid.,  1816.  35°  La  Giovenlu  di  Ceiare,k 
Bilan,  1817. 36*  }  Pitocehi  fortunati,  opéra 
tombé  pendant  le  carnaval  de  1819,  1  Venise. 
37*  Il  gran  Nato ,  au  ihéitre  JVtMUO,  de 
Naples,  1830.58°  L'Arminio,  i  Venise,  1831. 
39*  LUndrotnatcayï  Bilan,  1 823. 40= Z '/ne» 
d'Almeida,  al  Ihéitre  Saint- Chariot,  de  Na- 
ples, 1833.  41°  L'Egilda  di  Provima,  au 
Ihéitre  de  la  Feniee,  i  Venise,  1833.  43°  Or- 
deno  ed  Artalla,  ibid.,  1833.  43*  Il  Solila- 
rio, au  tbéilre  Saint-Charles,  a  Naples,  1836. 
A  celle  liste  11  faut  ajouter  :  La  Donna 
Bianca  4'Aoentllo,  1  Bilan,  en  1830;  Ft>- 
nella  a  la  I>!uladiPortici,i  Venise,  en  1831; 
l'Incognito  ;  l'Amor  vero;  la  Fiera,  et  (a 
Gloria,  cantate.  Paveii  a  écrit , beaucoup  do 
musique  d'églite  :  on  a  publié  tout  ton  nom 
et  celui  de  Gauaniga,  une  collection  intitulée: 
Salmi,  Cantiei  ed  Innt  Criitiani  dtl  conte 
L.Tadini,potti  in  mutiea  popvlun;  Bilan,. 
Rlcordl. 

P ATONE  (Piaaai),  né  i  Udine,  au  com- 
mencement du  dli-hulilême  siècle,  Ht  set 
études  musicales  tous  la  direction  de  Barthé- 
lémy Cordant,  maître  de  cbapeHe  de  la  cathé- 
drale de  celle  ville,  pull  rut  nommé  maître  de 
chapelle  i  Cividale  (Frîoul),  ou  il  mourut,  en 


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472 


PAVONE  —  PAYER 


1786.  En  1770,  Pavonea  fait  imprimer  à  Bo- 
logne quatre  messes  à  la  Paltttrina  de  sa 
composition  :  elle!  étaient  alors  estimées  en 
Italie.  On  connall  aussi  de  ce  maître  un  bon 
Salve  Regina  a  quatre  voit  en  manuscrit. 

PAXtCiiiLtt-EDniuul.arganiiiedel'egliie 
de  la  Cfaarilé,profeaseur  de  musique  etcompost- 
teur  a  Berlin,  est  né  a  GIogan,le  17  mari  1809. 
Dès  ton  enfance  il  montra  un  goût  passionné 
pour  la  musique.  A  l'âge  de  neuf  ani  il  com- 
mença l'élude  du  piano;  puis  il  suivit  les 
cours  du  Gymnase  (collège)  de  Glogau,  tout  en 
continuant  l'élude  du  piano  et  du  violon.  Vers 
le  même  temps  le  eantor  BreUel  lui  enseigna 
le  chant,  et  l'organiste  Butiner  lui  donna  les 
premières  leçon*  d'harmonie.  Ayant  été  admis 
aa  séminaire  des  instituteurs  i  Breslau,  en 
1819,  il  y  continua  ses  études  musicales  sous 
la  direction  de  Berner,  Jusqu'à  la  Un  de  1831. 
Set  premières  compositions  furent  publiées 
dans  cette  ville,  chez  Leucbart.  Sorti  du  sémi- 
naire, Il  obtint  la  place  d'organiste  de  l'église 
des  Reformés  i  Glogau.  En  1894,  il  alla  s'éta- 
blir i  Berlin,  où  Bernard  Klein  compléta  son 
Instruction  dans  le  contrepoint.  Pax  recula  la 
même  époque  des  leçons  de  A.-W.  Bach  pour 
l'orgue.  Cet  artiste  a  publié  un  grand  nombre 
de  lieder  arec  accompagnement  de  piano,  des 
chants  pour  quatre  ?oii  d'hommes,  des  pièces 
faciles  pour  le  piano,  etc.,  etc. 

PAXTOH  (Guu.l.ums),  violoncelliste  an- 
glais, vivait  à  "Londres  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-buitième  siècle.  Vers  1780,  il  Ht  un 
voyage  à  Paris,  et  j  fit  graver  :  Six  duoipour 
deuxviolonecllei,  op.l.De  retour  i  Londres, 
Il  y  a  publié  :  Hait  duos  pour  violon  et  vio- 
loncelle, op9;  tix  toloi  pour  violon,  op.  Z; 
quatre  tolaipour  violon,  et  deux  idem  pour 
violoncelle,  op.  A;  doute  leçon*  facile*  pour 
violoncelle,  op.  8;  six  solo*  pour  violoncelle, 
op.  8. 

Paiton  eut  un  frère,  nommé  Etienne,  qui 
est  compté  parmi  les  bons  compositeurs  de 
chansons  anglaises,  et  qui  parait  avoir  été 
attaché  a  une  église  de  Londres  en  qualité  de 
directeur  de  musique.  On  croit  que  les  deux 
frères  réunirent  leurs  ouvrages  dans  leurs  pu- 
blications :  c'est  vraisemblablement  pour  cela 
que  les  deux  recueils  de  ateu  et  de  eateket 
publiés  par  Etienne  Paiton  portent  les  indi- 
cations d'oeuvres  5  et  7.  Ce  dernier  est  aussi 
l'auteur  des  huitième  et  neuvième  messes  de 
la  collection  de  Samuel  Webbe   (voyci  ce 

PAYEN  (Ificous),  prêtre  et  musicien 
belge,  né  a  Solgnlc»,  vers  1519,  suivant  un 


renseignement  fourni  par  TylmanSusalo,  dans 
la  dédicace  du  premier  livre  des  Chanson*  à 
quatre  partiel  (Anvers,  1543),  parait  avoir  été 
d'abord  enfant  de  choeur  a  la  collégiale  de 
cette  ville,  puis  fut  envoyé  i  la  chapelle  royale 
de  Madrid  pour  y  faire  le  même  service.  Il  y 
figure  encore,  en  1526,  en  la  même  qualité 
dans  les  comptes  de  cette  chapelle  qui  sont 
aui  archives  du  royaume  de  Belgique.  Eb 
15150,  il  y  est  qualifié  de  chapelain  det  Hanter 
messes,  c'est-à-dire  chantre  en  chape  des 
messes  solennelles,  et,  en  1556,  il  a  le  titre  «te 
maître  de  la  chapelle.  Nicolas  Payen  eut  une 
prébende  i  Gaervliet,  puis  a  Solgniea,  i  Va- 
lencieunes  et  i  Nivelles,  puis  il  obtint  le 
doyenné  deTurnhout,  en  1558.  On  voit  parles 
mêmes  comptes  qu'il  avait  cessé  de  vivre  au 
mois  d'avril  1550.  Pierre  de  Manchicourt 
[voyez  ce  nom)  Tut  son  successeur  dans  la 
place  de  maître  de  la  chapelle  royale  de  Ma- 
drid. Les  compositions  de  Pa  yen  connues  au- 
jourd'hui se  trouvent  dans  les  recueils  Inti- 
tulés :  1*  Concentu»  oeto,  se.r,  quinque  et 
quatuor  voeum,  omnium  l'ucund issi m (,  nwi- 
pfam  antt  tic  edili.  Auguitm  J-'indtlicorum, 
Philippui  {/Mordus  excudebat,  1545,  petit 
io-4»  obi.  9*  Cantione*  leleetiieimn  quatuor 
tioeum.  Ab  eximiii  et  prxitanlluimit  cetta- 
rem  majeitalil  Capellx  mutieti  M.  Comelio 
Cano,  Thoma  Crequtll  one,  lYicola$  Payen, 
tt  fohanei  Lettainier  oraantita,  compo- 
site, etc.  Philippui  Uklardut  excudebat 
Auguitêr  f'indelicorum ,  1548,  petit  in  -4* 
obi.  Il  y  a  cinq  motets  de  Payen  dans  ce  re- 
cueil. 5"  Le  II*  livre  de  ehaniom  i  quatre 
partiel,  auquel  sont  coiifjnue»  trente  et  une 
chaniom,  etc.  Imprimés  Anvers  par  Tylman 
Suaato,  1544,  in-4'.  4"  Cantionei laerei,  quai 
vulgo  Moteta vacant,  ex  optimii  quibuique 
hujui  xlatù  muticii  iclectx.  libri  quatuor. 
Antmerpim,  apud  Tylmanum  Suiatum, 
1546-1547,  in-4*.  On  trouve  dans  le  second 
livre  de  cette  collection  le  motet  a  quatre  roii 
de  Payen  : Raurrtctio  Chritti,  et  dans  le  qua- 
trième :  Qui»  dabit  capiti.  5°  £celeifaitica- 
rum  eantionum  quatuor,  quinque  t 
vocum  libri  I-XV.  Antoerpix,  e 
Tylman  Suiato,  1543-155],  in-4°. 

PAYEN  (Jiak),  musicien  français,  a  vécu 
en  Italie  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle.  Il  est  connu  par  l'ouvrage  qui  a  pour 
litre:  Rprimo  libro  de'  Madrtgali  a*  voci 
oveii  tontengono  le  f'trgini.  Fenetia,  i  fitjli 
di  Ait.  Gardant,,  1573,  in-4»  ohl. 
PAYER  (JtHoit ;,  fils  d'un  maître  d'école, 
t  ni!  le  15  février  1787,  a  Mrtdling,  village 


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PAYER  —  PECHATSCHEK 


473 


aux  portei  de  Vienne.  Il  n'était  âgé  que 
de  tli  an*  lorsque  inn  père  commença  a  lui 
enseigner  lat  élément»  de  la  musique,  du  vio- 
lon et  de  l'orgue,  ainsi  que  de  plusieurs  infini- 
ment! lient.  A  peine  âgéde  neuf  ans,  il  allait 
déjà,  jouer  de*  airs  de  danse  aui  fêle»  de  fll- 
lagea.  Plus  tard,  il  Joignit  a  cette  profession 
celle  d'accordeur  de  pianos  dans  lea  malsons 
de  campagne  des  environs,  et  du  produit  de 
te*  économies  il  acheta,  pour  son  Instruction, 
les  oeuvres  théoriques  d'Àlbrechtshergcr,  de 
Hanneton,  de  Tilrk,  de  Harpurg,  de  Kirn- 
berger,  et  se  mit  S  les  étudier  avec  ardeur. 
Sou  père,  qui  avait  connu  Mozart,  lui  parlait 
souvent  de  l'art  inimitable  de  cet  illustre  mu- 
sicien dans  l'improvisation  :  Paver  se  pas- 
sionna pour  ce  genre  de  talent,  sans  savoir 
précisément  en  quoi  il  consistait,  el  se  mit  i 
l'étude,  imaginant  de  développer  ses  idées  en 
jouant  des  compositions  de  grands  maîtres,  el 
r  introduisant  le*  changements  que  son  ima- 
gination lui  suggérait.  Devenu  habile  dans 
l'art  déjouer  de  l'orgue,  il  remplaça  son  père 
(qu'il  perdit  à  Tige  de  treize  ans)  dam  le* 
fonction)  d'organiste  et  d'inalituleur.  In 
1806,  l'entrepreneur  du  nouveau  théâtre  de 
Vienne  lui  confia  la  place  de  directeur  de  mu- 
sique, et  il  écrivit  pour  ce  spectacle  la  musi- 
que de*  petits  opéras  le  Chaistvr  tauvagt, 
l'Arbre  erras  et  la  Fille  du  Êtoilti.  En 
1819,  il  fit  connaître  pour  la  première  rois 
ton  talent  d'organiste  dans  un  concert  donné 
a  la  salle  de  la  Redoute  du  théâtre  An  der 
Witn,  et  dans  un  autre  concert  qu'il  donna, 
en  1816,  il  mérita  l'estime  des  artistes  par  une 
remarquable  Improvisation.  Après  la  mort  de 
■a  mère,  il  quitta  Meidllng  et  alla  s'établir  a 
Vienne,  où  11  se  livra  1  renseignement  du 
chant,  du  piano  et  de  la  composition.  En  1818, 
il  Ht  un  voyage  en  Allemagne  et  donna  des 
concerts  dan*  le*  ville*  principale*;  lii  ans 
après,  il  accepta  la  place  de  chef  d'orchestre 
|  an  théâtre  allemand  d'Amsterdam,  et  ver*  la 

Bu  de  1835,  il  te  rendit  a  Pari*,  oh  11  vécut 
pendant  plusieurs  année*  en  donnant  det 
leçon*  et  *e  faisant  entendre  dan*  plusieurs 
concerts.  Ce  fut  lui  qui,  le  premier,  joua  dan* 
cette  ville  le  Phytharmoniea,  dont  on  a  fait 
depuit  lors  beaucoup  d'imitation*  modifiée*. 
En  1831 ,  Payer  dirigea  l'orchestre  du  théâtre 
allemand  a  Paris,  el  l'année  suivante,  Il  re- 
tourna i  Vienne  où  il  entra  au  théitrejoteph- 
Itadt,  en  qualité  de  directeur  de  musique  ; 
mais  det  discussions  avec  le  directeur  du 
théïlre  tul  firent  quitter  cet  emploi  au  bout 
de  quelques  moi*,  et  depuis  lors  il  vécut  dant 


la  retraite  avec  te  fruit  de  tes  économies.  Il 
est  mort  a  Wledburg,  près  de  Vienne,  au  moi* 
de  septembre  1845.  U.  BernsdorT  a  été  mal 
informé  en  plaçant  la  da le  du  décès  de  Payer 
a  la  fin  de  1846,  aimi  qu'on  peut  le  voir  dan* 
la  Gauttt  général»  de  musique  de  Leiptick 
(1846,  col.  54).  Le  nombre  des  ouvrages  pu- 
bliés par  Paver  s'élève  a  plus  de  cent  cin- 
quante. Parmi  ces  production*  on  remarque  : 
1°  Suite*  de  pièce*  d'harmonie  pour  instru- 
ments a  venl  ;  Vienne,  Mecbeiii.  î°  Concerlino 
pour  piano  et  orcheitre,  op.  79;  Vienne,  Has- 
linger.  S'  Variations  pour  piano  el  orchestre, 
op.  71  ;  Leipslck,  Pelers.  4*  Idem  avec  qua- 
tuor, op.  50,  47,  88,  06  el  113;  Vienne, 
OITenbach,  Paris.  5*  Trios  pour  piano,  violon 
et  violoncelle.  6*  Sonates,  rondos,  varia- 
tions, etc.,  pour  piano  1  quatre  main*  ;  sotrf. 
7°  Beaucoup  de  rondeaux,  polonaises,  thème* 
variés,  etc.,  pour  piano  seul  ;  ibid.  8"  Un  grand 
nombre  de  recueils  de  valse*,  danses,  etc., 
idem.  9°  Des  marches  idem.  10°  Des  fugue»  et 
concertos  pour  orgue  el  orchestre,  11>  Six 
m  esses  détachées  pour  quatre  voix  el  orchestre; 
Vienne,  Mol  lo.  12"  Motet*,  hymnes,  offertoires, 
idem'.  Payer  a  écrit  aussi  pour  le  théâtre 
d'Amsterdam  les  opéra*  Die  Trautr  (le  lleull), 
le  Solitaire,  et  Hothlandt{vrtten{Wi  Princes 
du  haut  pays),  a  Pari*,  la  Folle  de  Glarti,  et 
a  Vienne,  la  Croix  de  Feu,  et  Coco. 

PEARSALL  (BoauT-Lncat).  feue* 
PIERSALL. 

PECCI  (Disiai),  compositeur  italien  da 
dix-septième  tiède,  turnommé  il  Ghiribit- 
îoto,  a  fait  imprimer  une  collection  de  pièces 
Intitulée  :  Le  Muiicfit  topra  l'A  dont;  Ve- 
nise, 1619,  in-4". 

PECCI  (Taoaus),  autre  musicien  italien, 
qui  vécut  an  commencement  du  dix-septième 
siècle,  a  publié  de  sa  composition  plusieurs 
livres  de  madrigaux,  dont  je  ne  connais  que 
celui  qui  a  pour  litre  ;  IHadriyali  a  einque 
uoef,  libro  tteondo  ;  in  Fenexia,  app.  Gar- 
<tafio,l612,  ln-4». 

PECHATSCHEK,  ou  plutôt  PECHAC- 
ZEC  (FatHçott),  naquit  en  1703,  a  VVil  - 
densebwert,  en  Bohême.  Après  avoir  appris 
les  élément*  de  la  musique  et  du  violon  dans 
l'école  de  ce  lieu,  il  alla  étudier  la  langue 
latine  a  Lenlomischl,  puis  tuirit  un  cours  de 
philosophie  i  Weiswasser,  en  Sltésie,  el  y 
continua  les  élude*  de  musique  sous  la  direc- 
tion de  P.  Lambert  et  de  Di  ttersdorf.  En  1783, 
i)  te  rendit  a  Vienne,  ou  il  obtint,  en  1790,  la 
place  de  chef  d'orchestre  au  théâtre  de  la  porte 
de  Carinihie.  Dans  Tel pace d'environ  quinze 


v  Google 


474 


PECHATSCHEK  -  PEDRO 


ans,  Il  composa  pour  ce  théâtre  la  musique  de 
deux  grandi  opérai,  de  dit  opéras-comiques, 
et  de  treille  ballets  dont  on  n'a  pas  eoniervé 
lei  litres,  4  l'exception  de  celui  qui  Tut  Joué, 
en  1801,  sous  le  litre  de  Dai  Waldweibichen 
((a  petite  Femme  de  la  Corel).  Peehalicbek 
écrivit  aussi,  veri  le  même  temps,  douie 
symphonie*  a  grand  orchestre ,  quelque! 
messes  faciles  et  d'autre!  morceaux  de  mu- 
sique d'église;  mai!  c'est  principalement 
comme  compositeur  de  musique  de  danse 
qu'il  eut  de  la  réputation  h  Vienne  an  com- 
mencement de  ce  siècle  :  il  tut  le  Strauss  de 
celle  époque  par  ta  fécondité  el  le  succès  de 
ses  dans.»  et  de  les  taises.  Pechatscbek  eit 
mort  à  Tienne,  en  18X1,  Wbistling  a  con- 
fondu, dan»  ion  JWunuei  de  la  littérature 
musicale,  les'  compositions  de  Pechalichek 
avec  celles  de  sou  M*,  dont  il  est  parlé  daui 
l'article  suivant.  Les  principaux  recueil*  du 
père  son!  :  1*  Douze  écossaises  pour  l'or- 
«fteatre;  Vienne,  Haslinger.9*  Douze  Lasndler 
Ment,  ibid.  S*  Six  menuets  avec  trios  idem, 
ibid.4*DouzeL!endler  variés  pour  l'orchestre, 
ibid.  5*  Douze  valses  idem,  ihid.  6°  Douze 
idem,  op.  M,  ibid.  7*  Doue  Lseudler  pour 
deux  clarinettes,  deux  cors  et  deux  basiooi, 
ibid.  8*  Beaucoup  de  dames  écossaises  el  al- 
lemandes pour  le  piano. 

PECHATSCHEK  (Fjusçoh),  nie  du 
précédent,  est  né  à  Vienne,  en  1795.  A  l'âge 
de  quatre  ans,  11  commença  l'étude  du  violon 
mu*  la  direction  de  son  père,  et  Ht  de  si  ra- 
pides progril,  qu'il  fut  admise  Jouer  devant  la 
cour  impériale,  en  1801  et  1803.  Au  commen- 
cement de  1803,11  Ht  avec  son  père  un  voyage 
a  Prague  el  y  donna  deux  concert!  où  il  Joua 
un  concerto  de  Fodor,  un  adagio  de  Rode,  et 
des  variations  de  sa  composition.  De  retour  1 
Vienne,  il  y  reprit  ses  éludes.  Le  violon,  la 
guitare  el  la  composition  l'occupèrent  tour  a 
tour.  C'est  à  tort  qu'on  a  dit  qu'il  a  reçu  dei 
lecomd'Albrecblthergerpourla  composition  : 
c'est  F  irriter  qui  lui  a  enseigné  l'art  d'écrire 
et  l'harmonie.  En  1818,  Pechatichek  a  été 
appelé  aBanovre,  en  qualité  de  premier  violon 
de  la  cour.  L'auteur  de  l'article  qui  le  con- 
cerne dans  le  Lexique  universel  de  musique 
de  Schilling,  s'est  trompé  en  lui  attribuant 
lei  airi  de  danse  de  ion  pire.  Pechalscbek, 
qui  a  joui  longtemps  en  Allemagne  de  la  ré- 
putation d'un  habile  violoniste  ,  voyagea 
dam  le  midi  de  ce  pays  pendant  le*  année* 
1824  et  1835,  et  donna  partout  de*  concert* 
avec  luecè*.  Appelé  à  Carliruhe,  en  1897,  en 
qualité  de  maître  de  concert!  du  grand-duc  de 


Bade,  il  a  occupé  cette  place  depuis  cette 
époque,  et  a  fait,  en  1833,  un  voyage  a  Pari* 
pour  t'y  faire  entendre  ;  mai*  ion  jeu,  qui 
n'était  alors  qu'une  faible  imitation  de  celui 
dePaganlni,  n'y  a  point  eu  de  succès.  Il  était 
1  Baden-Bade,  en  1887,  dan»  un  état  de  santé 
languissant.  Il  en  mort  a  Carliruhe,  le  1S 
septembre  1840.  Pechauchek  a  publié  le* 
compositions  suivantes  ;  1*  Polonaises  pour 
violon  et  orchestre,  n"  1  I  6;  Vienne,  et 
Hanovre.  S-  Concerlino  idem,  op.  18  ;  Vienne, 
Arlaria.  3*  Thèmes  variés  iiiitm,  op.  5, 17,90, 
98,  El,  33;  Hanovre,  Vienne  el  Carliruhe. 
4«  Introduction  el  variation*  idem,  inr  la 
quatrième  corde,  op.  54;  Carliruhe,  Vellen. 
5'  Rondoi  idem .  op.  19,  95  ;  Vienne,  Arlaria 
et  Mechetti.  6°  Poli -pourris  idem,  n°*  1,  9,  3; 
Hanovre  et  Vienne.  7*  Quatuors  pour  deux 
violon*,  alto  et  basse,  «p.  4,  7;  Vienne,  Ar- 
laria elMecbetti.  8*  Duo  concertant  pour  deux 
violons,  op.  C;  Vienne,  Artaria. 

PECHIGKIIER  (CnoDi-Gnuei.),  né  1 
Paris,  entra  comme  élève  au  Conservatoire  de 
celte  ville,  en  1797,  et  y  reçut  des  leçons  de 
Lefebvre  pour  la  clarinette.  En  1801,  it  obtint 
le  second  prix  de  cet  instrument  au  concoure, 
et  l'année  suivante,  le  premier  prix  lui  fnt  dé- 
cerné. Après  avoir  été  attaché  aux  orchestres 
de*  théâtres  de  second  ordre,  11  est  entré  i 
celui  de  l'Opéra,  en  1818,  et  y  était  encore 
en  1840.  Cet  artiste  a  publié  de  sa  composi- 
tion un  thème  varié  pour  clarinette  et  orches- 
tre; Paris,  Dufaut  et  Dubois.  Pcchignier  ett 
mort*  Pari),  en  1853. 

PECHWELL  (Anairam).  fovex  PE- 
SADOIU  (madame). 

PECK  (JiCQOEs),  graveur  el  imprimeur  de 
musique,  né  à  Londres  en  1773,  cultivait  cet  art 
et  Jouait  de  plusieurs  instrument!.  Il  eit  auteur 
de  deux  petit!  ouvrage*  qui  ont  pour  titres  : 
1*  focal  preceptor,  or  concile  introduction 
to  tinging  ;  Londres,  1810,  in-19  obi. 
9*  Advice  to  a  Yoang  Composer,  or  short 
tuay  on  vocal  Aarmony;  Londres,  1811, 
in-19  obi. 

PEDRO  { Amin-jMira  D'ALCAH- 
TAAA  don) ,  successivement  empereur  du 
Brésil  el  roi  de  Portugal,  fils  aîné  de  Jean  VI, 
naquit! LUbon ne,  le  19  octobre 17B8.  Lorsque 
la  famille  royale  l'éloignadu  Portugal  eli'cm- 
barqua  pour  le  Brésil,  au  moi*  de  novembre 
1807,  le  jeune  don  Pedro  accompagna  son 
Itère.  Son  éducation  fui  négligée,  malt  ion 
heureuse  organisation  suppléa  1  l'instruction 
qu'on  ne  lui  avait  pas  donnée  :  il  apprit 
presque  teul  a  Jouer  de  plusieurs  instrument*, 


PEDRO  —  PELET1ER 


«s 


«1  quelques  leçons  de  Heultomm  le  mirent  en 
4Ut  d'écrire  ae*  compositions.  Il  faisait  aussi 
dei  «en  »*ec  facilité  et  était  d'une  adresse 
fort  rire  dam  loin  lei  eierclce*  du  corps.  La 
vie  politique  de  ce  prince  ne  doit  pat  trouver 
place  Ici;  nous  dirons  seulement  que,  devenu 
empereur  du  Brésil  du  vivant  de  md  père, 
après  le  retour  de  la  famille  royale  en  Portu- 
gal, il  fut  proclamé  roi  de  Portugal,  au  mol* 
de  mart  1836,  après  la  mort  de  Jean  VI;  mail 
par  un  aele  du  9  mal  de  la  même  année,  Il 
abdiqua  la  couronne  en  faveur  de  sa  fille  dana 
Maria.  Don  Miguel,  frère  de  don  Pedro,  s'em- 
para du  trône,  et  abolit  la  constitution  qu'il 
avait  décrétée.  Une  révolution  qui  éclata  au 
Brésil,  dans  le  mois  d'avril  1851,  décida  don 
Pedro  à  indiquer  en  faveurde  ion  fllt  ;  Il  t'em- 
barqua pour  la  France  et  vécut  quelque  temptl 
Paris,  puie  se  rendit  en  Portugal  ob  il  déploya 
des  talents  militaires  dam  la  conquête  du  para 
contre  ton  frère.  Il  est  mort  a  Lisbonne,  le 
94  aeptemhrelftM.Ce  prince  a  écrit  up  opéra 
en  langue  portugaise,  dont  l'ouverture  a  été 
exécutée  dans  un  concerj  donné  au  Théllre  - 
ItaJien  de  Paris,  au  mol*  de  novembre  1839. 
Il  a  aussi  compoaé  plusieurs  morceaux  de  mu- 
nique  d'église,  une  symphonie  a  grand  or- 
chestre, et  l'hymne  de  la  constitution,  qui  a 
été  gravée  à  Dresde,  cfaei  Prise,  et  i  Bam- 
bou rg,  cher  Beebme. 

PEIMlOTTI  (Cnuu),  compositeur  dra- 
matique, né  en  1810,  1  Vérone,  commença  sa 
carrière  en  1840,  dan*  sa  ville  natale,  par  un 
opéra  en  deux  actes,  Intitulé  Lina.  Bien  ac- 
cueilli par  les  compatriote*  de  l'auteur,  cet 
ouvrage  était  néanmoins  trèi-faihle.  Il  fut 
suivi  dans  la  même  année  de  Clara  dei  Main- 
lartd,  représenté  sur  le  même  théâtre.  Depuis 
cette  époque  jusqu'en  1845,  on  De  trouve  plus 
de  renseigne  ment*  sur  M.  Pcdroltl  ;  mal*  dan* 
celte  année,  il  ni  jouer,  a  Manloue,  la  Figlia 
del  Areitro,  et,  en  1846,  il  donna,  i  Vérone, 
Romia  di  Monfort  :  c'est  son  meilleur  ou- 
vrage. La  panilion  pour  piano  a  été  publiée  à 
Milan,  chef  Ricorrii.  Une  longue  interruption 
dan*  le*  renseignement*  sur  ce  compositeur  ue 
cesse  qu'en  1853,  où  il  Ht  représenter,  à  Mi- 
lan, Gtlmitta  o  col  fuoeo non itiehtrta.  Pe- 
drotti  appartient  1  la  nombreuse  catégorie  de 
faiseur*  d'opéras  italiens  qui,  dans  l'espace  de 
plu*  de  vingt  ans,  n'ont  pas  produit  un  seul 
ouvrage  dont  on  se  souvienne,  et  ont  lalité 
régner  Verdi  tant  rival  sur  toute*  les  scène*. 
0  génie  de  l'Italie  !  qn'êies-vou*  devenu  ? 

PËCA.DO  (Buto-Ndhh),  maître  de  cha- 
pelle a  Etora,  en  Portugal,  fut  un  des  meil- 


leurs élève*  de  Plnheiro,  et  vécut  dans  le*  pre- 
mière* années  du  dix-leptième  siècle.  La 
Bibliothèque  de  Lisbonne  possédait  de  lui,  en 
manuscrit  :  1"  Parc*  Domine,  motel  à  sept 
voix,  pour  le  carême.  9°  Heimihi  Domine,  a 
six  voix.  S"  Hiiunt  qui  eum  taulitribui,  etc., 
motet  peur  la  tête  des  Innocent*.  4*  ÂA  U 
«uapiramu*,  motet  pour  la  fête  de  la  Vierge. 
PEIERL  (JBiH-NiroanctHi),  né  le  0  dé- 
cembre 1761,  a  Alldorf,  en  Bavière,  où  son 
père  était  Intendant  du  comte  de  TaKenbach, 
Al  ses  étude*  au  séminaire  de  Munich,  et  y  ap- 
prit le*  éléments  du  chant  et  du  violon.  Apre* 
avoir  achevé  ion  cour*  de  philosophie,  et  au 
moment  oh  il  allait  te  livrer!  l'élude  de  la 
théologie,  pour  embrasser  l'éta  l'ecclésiastique, 
il  je  sentit  entraîné  vers  la  carrière  du  théâtre. 
Il  débuta  *  Augsnourg,  en  1780  :  la  beauté  de 
ta  voix  et  son  intelligence  de  la  scènelut  firent 
obtenir  des  succèt.  Il  se  rendit  ensuite  i  Ra- 
lisbonne,  et  j  fit  la  connaissance  de  la  fille  du 
directeur  de  théâtre  Berner  :  il  l'épousa  en 
1789;  puis  il  parut  aur  lea  théllre*  de  Salï- 
bourg,  de  Vienne,  de  Graatz  et  enfin  de  Mu- 
nich, en  1787.  Les  ouvrages  où  «on  talent 
paraissait  avec  plus  d'avantage*  étaient  la 
Fiûte  enchantée.  Don  Juan  et  I*  Mariage  de 
Figaro.  Attaqué  du  typhus  i  l'âge  de  trente- 
nenf  an*,  Peierl  mourut  1  Munich,  le  31  août 
1800. 

PEIERL  (àptc-iu)  ,  fille  du  précédent, 
naquit  I  Munich,  le  9  février  1789.  Elle  reçut 
des  leçon*  de  piano  de  Stadler,  et  Kalcuer, 
organiste  de  la  cour,  luientelgnal'barmnnle; 
puis  elle  devint  élève  de  Dami  pour  le  chant. 
Très  Jeune,  elle  jouait  de*  rôle»  il>nfant  au 
théllre  de  la  cour,  et  déjà  son  intelligence 
précoce  faisait  prévoir  le  talent  qui  la  dis- 
tingua. En  1804,  elle  débuta  dans  le  rôle  d'^s- 
tatia,  de  VJxur  de  Salieri.  L'agrément  rie  sa 
voix,  de  sa  méthode  de  chant  et  de  son  jeu  lui 
procura  de  brillant*  succès  dan*  cet  opéra, 
dans  la  Gineora,  de  Mavr,  et  dan*  I  Fratelli 
rivali,  de  Winter.  Le  37  octobre  1808,  elle 
épou*a  Charles  de  Fischer,  architecte  de  la 
cour.  En  1810,  elle  se  retira  du  Ihéitre,  et 
depuis  Ion  on  n'a  plu*  eu  de  renseignement* 
sur  ta  pertonne. 

PELETIER,  musicien  français  dont  on 
trouve  le  nom  dana  le*  comptes  de  la  maison 
d'Anne  de  Bretagne,  femme  de  Charles  VIII, 
pour  l'année  1408  (manuscrit  F,  840  du 
supplément  de  la  Bibliothèque  impériale  de 
Paria),  où  l'on  voit  qu'il  cumulait  le*  charge» 
de  chantre  4c  la  chapelle  et  de  chef  de*  méné- 
trier*. Il  est  vraisemblable  que  ce  musicien 


476 


PELETIER  —  PELLAERT 


en  celui  dont  on  trouve  des  morceaux  dan»  les 
recueils  dont  voici  Ici  litres  :  1*  Canton! 
franeeti  a  due  voei  di  Antonio  Gardant,  «t 
dialtri  autotl  buantdacanlare  tt  sonore. /n 
Venetia,  nella  ttampa  d'Antonio  Gardant, 
1657,  petit  in-4»  obi.  II  v  a  d'autres  édition* 
de  ce  recueil  publié»  t  Venise,  F.a  1539,  1544 
et  1586. 9*  Seltttiuimm  me  non  familiarii- 
timt)  eantionu  ultra  eentum,  varia  idio- 
matt,  quatuor  voeum,e\c,\  Auguste  Vinde- 
lieorum,  1540,  Nelchior  Kriesslein,  in-4°. 
S*  Bicinia  Gallica,  lalina  et  germanica,  et 
qumdam  fugx.  Tomi  duo;  Fitebtrgw,  apud 
Gtorg.  Rhav,  1545,  petit  iu-4°  obi.  A* XIII' 
tien,  contenant  XIX  chantant  nouvcllaà 
quatre  partiel;  Paris,  Pierre  Altaingnant, 
1543,  petit  in-4"  obi. 

PEU  (Fmnçois),  célèbre  professeur  de 
chaut,  naquit  i  Hodène  dans  Ici  dernière»  an- 
nées du  dix-septième  siècle,  et  j  établit  une 
école  d'où  sont  sortis  beaucoup  de  chanteurs 
distinguât,  depuis  1715  jusqu'en  1730.  Appelé 
i  Munich,  en  qualité  de  compositeur  de  la 
chambre  de  l'électeur  de  Bavière,  qui  devint 
plui  tard  empereur  sou»  le  nom  de  Charles  VI, 
il  écrivit  l'opéra  intitulé  la  Cottanxa  in 
trionfo,  représenté  a  Munich,  en  1737. 

PELICAMI  (Juk-iUftisti),  professeur 
de  droit  i  l'Université  de  Bologne,  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle,  a  fait  in- 
sérer dans  les  Proie  de'  Sig.  aeademiei 
Gelatl,  de  Bologne  (aon.  1670,  p.  153-139), 
une  dissertation  Intitulée  :  Pentiero  OCade- 
tnt'co,  perché  nette  cantilent  ti  adopri  la 
qui  nia  diminuita,  e  la  quartatuptrflua,e 
non  quetta  diminuita  e  quelta  tuptr/lua, 
corne  altreti  per  quai  ragione  ti  rigelti  ogni 
tarte  di  intervallo,  o  tia  tuperftuo,  o  tia  di- 
minuilo  dell'  ottava. 

PÉLIS8IEH  (mademoiselle),  cantatrice 
française,  née  en  1707,  débuta  a  l'Opéra  de 
Parla,  en  1739,  et  charma  le  public  par  la 
beauté  de  sa  toi»,  sa  belle  manière  de  dire  le  ré- 
el tatif  et  l'expression  de  son  Jeu,  autant  que  par 
l'élégance  de  sa  taille  et  labeauléde  ses  traits. 
Cetfsaefrfce,disenllesMérnoires  contemporains 
sur  l'Opéra,  dont  Je  possède  le  manuscrit,  rit 
lapremière  pour  U  jeu  du  thcdtre,  et  l'une 
des  premières  de  son  espèce  pour  la  coquet- 
terie. Elle  eut  des  aventure»  d'éclat,  dont  on 
peut  voir  le  récit  dans  VEttai  sur  la  im- 
tique,  de  La  Borde.  Renvoyée  de  l'Opéra, 
après  une  de  ces  aventure»,  le  15  février  1734, 
eller  lut  rappelée!  Pique»  1735,  après  la  re- 
traite de  la  célèbre  actrice  Le  Maure.  Quani  et 
Harpurg  on  i  accordé  des  éloyes  à  celle  canta- 


trice qui ,  définitivement  retirée  en  1747, 
mourut  i  Paris,  le  31  mars  1740.  Die  avait 
épousé  l'entrepreneur  du  théâtre  de  Rouen,  et 
en  avait  eu  un  Dit,  qui  fut  ssseï  bon  violo- 
niste, attaché  au  théâtre  de  la  Comédie  ita- 

PELLAEHT  (Aosonii-PniuFrB,  baron 
DE),  né  a  Bruges,  le  1t  mars  1703,  eal  SI. 
d'un  ancien  chambellan  de  l'empereur  Napo- 
léon. Il  recul  une  éducation  libérale  dont  la 
littérature,  les  mathématique»,  le  dessin  et  la 
musique  furent  la  base  j  cependant  un  goût 
prononcé  pour  la  musique  parut  le  destiner 
dès  son  enfance  a  la  culture  de  cet  art.  Il  re- 
cul les  premières  leçons  de  composition  a 
Lille,  en  1808,  «lira  M.  d'Eunery,  connu  par  les 
romances  de  Rabin  Grog  et  de  Sapho ,  qui 
avaient  alors  beaucoup  de  succès;  puis  il  te 
rendit  a  Paris,  où  il  suivit  un  cours  de  cette 
science,  sou*  la  direction  de  Moinigoy.  Pair 
lui  donna  aussi  quelques  conseils  i  celle 
époque.  Rappelé,  en  1814,  près  de  ton  père 
mourant,  M.  de  Pellaert  perdit,  par  les  événe- 
ments imprévus  de  lajjnerre  elde  la  politique, 
tous  les  avantages  de  position  sociale  qui  sem- 
blaient lui  être  destiné».  Il  ne  lui  resta  plus, 
en  1815,  d'autre  ressource  que  de  solliciter 
le  grade  de  sous-lieu  tenant  d'infanterie,  qui 
lui  rut  accordé;  mal)  Il  ne  larda  pas  i  être 
attaché  à  l'élat-major  du  quartier-maître  gé- 
néral de  l'armée.  Dès  ce  moment,  des  travaux 
sérieux  ne  lui  permirent  plus  de  ae  titrer  à  la 
culture  des  arts,  il  ce  n'est  dans  quelques  mo- 
ments de  distraction,  Cependant,  dans  le* 
rares  instant*  de  liberté  que  son  service  lui 
laissait,  sou  goût  passionné  pour  la  musique, 
la  poésie  et  la  peinture  lui  a  fait  trouver  le 
temps  de  composer  la  musique  de  onie  opérai, 
dont  11  avait  lui-même  écrit  quelque*  li- 
vrets, plus  neuf  drames  ou  comédies,  et 
de  dessiner  pins  de  sept  cents  vues  prise* 
dans  te*  voyages .  Au  siège  de  ta  citadelle 
d'Anvers  par  l'armée  française,  M.  de  Pellaert 
a  rendu  au  général  Desprei  (alors  chef  de  l'élat- 
major  générai),  del  services  qui  lui  ont  fait 
obtenir  la  décoration  de  la  Légion  d'honneur. 
'Il  fut  ensuite  major  d'état-major,  et  chargé 
de  la  direction  de  la  partie  lopographique,  an 
dépôt  de  la  guerre.  Les  succès  obtenus  par  lui 
au  théâtre  ont  Justine  son  penchant  pour  la 
carrière  dramatique,  et  sa  persévérance  i 
surmonter  les  dégoûts  qui  v  tont  attachés.  Ces 
succès  auraient  eu  plus  d'éclat  s'ils  eussent 
eu  pour  théâtre  une  ville  plus  favorable  aux 
arts  que  ne  l'était  Bruxelles  i  l'époque  où  la 
plus  grande  partie  de»  opéra*  de  M.  de  Pel- 


PELLAERT  —  PELLEGRINI 


iaert  ont  été  représenté*.  A  défini  de  livrets, 
il  dul  lut- mène  écrire  les  paroles  dei  premier! 
cuvrage»  qu'il  ■  mil  eu  musique.  Voici  la  llile 
4e  ceux  qu'il  a  composés  Jusqu'à  ce  jour  : 
1*  L'Jmant  troubadour,  opéra-comique  en 
un  acte,  parole»  et  musique;  composé  eu 
1815,  nou  représenté.  2*  Le  Sorcier  par  ha- 
fard,  idem,  paroles  et  musique,  joué  a  Garni, 
en  1819.  3"  L'Heure  du  rtndex-vout,  opéra- 
comique  en  nn  acte,  paroles  et  musique,  a 
Bruxelles,  en  1821.  4*  Jgnit  Sorti,  opéra  en 
Irait  actes,  à  Bruxelles,  en  1833.  5°  L»  Bar- 
micide,  en  trois  actes,  tofo*.,  1834.  8*  Te- 
ntera, opéra-comique  eu  un  acte,  (bid.,  1833. 
7*  L'Exilé,  opéra-comique  en  deux  actes, 
ibid.,  1877.  Celte  pièce  obtint  nn  brillant 
succès,  elle  fut  reprise  plusieurs  fol).  8°  Songe 
et  Réalité,  opéra-comique  en  troll  actes,  en 
1839,  non  représenté.  9°  Fouit,  opéra-co- 
mique en  trois  actes,  i  Bruxelles,  en  1854, 
10*  Le  Coup  de  pittoltt,  opéra-comique  en  un 
acte,  ibid.,  1836.  11"  Louti  d»  Maie,  grand 
opéra  en  quatre  actes,  ibid.,  1858.  On  a  gravé 
det  morceaux  séparé*  de  plusieurs  opéra»  de 
H.  do  Pellaert,  notamment  de  Fautt  et  de 
Louii  de  Maie.  Le*  opéras  de  ce  compositeur 
qui  ont  eu  le  plut  brillant  succè*  tont  Jgnit 
Sorti,  Tenter tr  Fautt  et  Louii  do  Maie  :  ce* 
deux  derniers  ouvrage*  renferment  quelque* 
morceaux  d'un  beau  caractère.  Ce  composi- 
teur a  aussi  publié  beaucoup  de  romances  dé- 
tachées, deux  trios  pour  plane,  violon  et  vio- 
loncelle, op.  1  ;  Paris,  Éomigny,  et  un  duo 
pour  deux  harpet,  ibid.  Plusieurs  mettes  de 
sa  composition,  dont  une  avec  orchestre,  exé- 
cutée i  l'église  Ste-Gudule,  de  Bruxelles,  une 
ouverture  de  concert,  exécutée  au  concert  du 
Conservatoire  de  celte  ville,  et  diverses  autres 
production*  de  H.  de  Pellaert,  sont  reliées  en 
manuscrit.  Homme  membre  de  la  commission 
administrative  du  Conservatoire  de  Bruxelles, 
par  arrêté  royal  de  1833,  il  en  a  rempli  le* 
fonctions  avec  xéle  et  dévouement  Juiqu'a  ce 
jour  (1865),  j  portant  toute  la  bienveillance 
de  son  caractère. 

PELLATISQeP.  A  sac),,  moine  francis- 
cain, né  i  Serrayalle,  vers  1640,  fut  organiste 
de  iod  couvent,  ITrévIse.  Ou  a  de  lui  un  traité 
du  pi »in-chant  intitulé  :  Compendio  per  im- 
parare  le  regole  del  eanio  fermai  Venise, 
1067,  in-4\ 

PELLEGItini  (Vismkt),  né  i  Pesaro, 
vécut  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siè- 
cle, et  dans  la  première  parliedu  dix-septième. 
-Il  obtint  un  canonlcat  dam  ta  ville  natale, 
puis  fui  maître  de  chapelle  de  la  cathédrale  de 


m 

Milan.  Il  est  mort  dam  celte  ville,  en  1036. 
On  a  Imprimé  de  ta  composition  :  1*  Mitta- 
rvm  liber  primas  ;  Venise,  1004.  3»  Conctrti 
eecletlattiei  n  I,  5,5,  5i  6  voet,  eon  una 
mitta a 6  voci.  3°  Matetti a più  voei; Venise, 
1610.  On  trouve  quelques  morceaux  du  même 
auteur  dans  le  Parnaïaut  nii'tui  Ferdi- 
nandxui  Strgam.  Veniie,  1615,  in-4*. 

PELLEGHIRI  (FiB.niN.nn),  claveciniste 
et  compositeur,  né  à  Naples,  parait  avoir  fait 
un  voyage  a  Paris,  ver*  1750,  car  on  y  a  im- 
primé de  ta  composition  :  l°Six  sonates  pour 
le  clavecin  précédées  d'une  lettre  tur  le  ron- 
deau; Paris,  1754.  3*  Trois  sonaiet  pour  le 
clavecin,  avec  accompagnement  d'un  violon, 
op.  7;  ibid.  Il  y  a  ainsi  une  édition  de  cet 
oeuvre  imprimée  i  Londres.  3°  Six  concerto* 
pour  le  clavecin,  op.  0  ;  Paris,  1708. 

PELLEGRINI  (Puait),  Dé  a  Breicia,  fut 
maître  de  chapelle  de  l'église  des  Jésuites  de 
cette  ville,  vers  1750,  et  l'un  de*  clavecinittei 
italiens  les  plus  distingués  de  son  temps.  Il 
était  aussi  compositeur,  et  a  fait  représenter  1 
Venise,  en  1743,  un  opéra  intitulé  :  Cirent. 
On  voit,  dans  la  Drammaturgia  d'Altael 
(édition  de  1755) ,  que  cette  pièce  avait  été 
représentée  i  lïaples  longtemps  auparavant. 

PELLEGRini  (Félix),  babile  chanteur, 
naquit  i  Turin,  en  1 774,  et  reçut  les  premières 
Instruction*  tur  la  musique  dant  l'église 
cathédrale  de  cette  ville,  où  il  était  enfant  de 
chœur.  Devenu  en  suite  élève  d'Oltanl,  Il  apprit 
de  lui  l'arl  du  chant  et  lot  règle*  du  contre- 
point, lu  1795,  il  débuta  au  théâtre  de  Li- 
vourae,  où  sa  belle  voix  de  basse  et  son  habi- 
leté comme  chanteur  le  firent  accueillir  favo- 
rablement. Après  avoir  chanté  avec  succè* 
tur  plusieurs  théâtre*  de  l'Halle,  Il  brilla  1 
Borne  pendant  l'année  1805,  puis  à  Milan,  en 
1806,  et  enfin  a  Haples,  depuis  1807  jusqu'en 
1810.  C'est  pour  lui  que  Paer  écrivit  le  beau 
rôle  du  père  de  l'Jgnttt,  ta  1811.  Aprèl 
avoir  brillé  tur  le*  théâtres  de  Venise,  de 
Triette,  de  Gênes  et  de  Turin,  il  fut  engagé 
pour  le  Théâtre- Italien  de  Pari),  ou  il  débuta, 
en  1819,  dan*  VJgnete.  Il  n'était  déjt  plu» 
Jeune;  néanmoins  il  fut  reçu  avec  beaucoup 
défaveur  parles  dilettanli,  et  se  Ht  applaudir 
danflei  rôles  bouffes  de  la  plupart  des  opérai 
de  Roulai.  Remplacé,  en  1836,  par  Zucbelli, 
Il  retourna  en  Italie,  n'y  trouva  pat  d'engage- 
ment, et  ta  rendit  â  Londres  où  11  joua  pen- 
dant le*  saisons  de  1838  et  1839.  De  retour  a 
Paris,  ver*  la  lin  de  cette  année,  II  obtint 
du  vicomte  de  la  Rochefoucauld  une  placo 
de  professeur  de  chant   au  Contervaloire; 


478 

mais,  au  commencement  de  1833,  »■  raison 
t'affaiblît,  et  11  mourut  le  90  septembre  de  11 
mente  année, dans  une  situation  peu  fortunée, 
quoiqu'il  eût  gagné  des  sommes  considérables 
à  l'époque  de  tes  sucrés.  Cet  artiste  distingue 
t'est  fait  connaître  comme  compositeur  parle» 
productions  suivantes  :  1*  6  duetti  da  caméra 
fier  toprano  e  batto  o  baritono;  parte,  Carll. 
3*  Doute  triât  italiens  pour  toprano,  ténor 
et  bout  avec  accompagnement  de  piano, 
liv.  1  et  S;  ibid.  3°  Douze  arietlei  italienne* 
pour  toprano  ou  ténor,  liv.  1  et  3;  ibid. 
4"  Quatre  cantate*  de  Métastase  idem,  ibid. 
5*  Quatre  romanee*  françaises  ;Paris,Pleyel. 
0"  Six  solfèges  ou  vocalises,  compote*  ex- 
prestement  pour  l'tnteignement  de  *a  fille; 
Paris,  Carli. 

PELLEGItINI  (Jcles),  chanteur  de  la 
cour  du  roi  de  tarière,  et  première  basse  du 
théâtre  royal  de  Munich,  est  né  le  1<*  janvier 
1806,  à  Milan.  Il  entra,  en  1817,  au  Coneer- 
moire  de  celle  fille,  et  y  reçut  des  leçons  de 
chant  de  Banricrali,  alors  professeur  de  celle 
école.  Ses  éludes  étant  achevées  en  1831, 
quoiqu'il  fût  âgé  de  moins  de  seize  ans.  Il  dé- 
buta au  théâtre  Carlgniano  de  Turin,  dans  le 
Falegname  di  Livonia,  de  Pacini,  et  j  Tut 
applaudi.  Appelé  a  Munich  peu  de  temps  après, 
il  y  partagea  avec  Saolini  les  rôles  de  pre- 
mière basse,  et  y  obtint  de  brillants  succès. 
Après  II  mort  du  roi  Maximilien- Joseph, 
l'Opéra  italien  fut  dissous  :  Pellegrinl,  doué 
de  facilité  pour  la  prononciation  de  la  langue 
allemande, se  livra  a  des  éludes  spéciales  pour 
les  rôlet  de  l'opéra  allemand,  et  fut  en  état 
d'y  débuter  au  moi»  de  février  1896,  après 
cinq  mois  de  travail.  Depuis  lors  11  est  resté 
en  possession  de  l'emploi  de  première  basse  i 
ce  théâtre,  et  les  habitant»  de  Munich  lui 
témoigna  lent  beaucoup  d'estime  pour  son 
talent  et  pour  sa  personne.  En  1830,  11  fit  un 
voyage  en  Italie  et  chanta  avec  succès  au 
tbéaire  de  la  Feniee,  à  Venise.  Deux  ans 
après,  il  eut  un  engagement  au  théâtre  alle- 
mand de  Londres,  et  y  brilla  près  de  mes- 
dames Schrofder-Dev rient  et  Haiiinger.  De 
retour  1  Munich,  il  y  reprit  son  emploi  de  pre- 
mière basse  au  théâtre  royal  et  a  la  chapelle 
de  la  cour.  Cet  artiste  distingué  est  mort  a 
Munich,  le  12  juillet  1858. 

PELLEGRIIM  (CLtiMTiai),  femme  du 
précédent,  est  fille  de  Moralt,  musicien  de  la 
chapelle  du  roi  de  Bavière  :  elle  naquit  i  Mu- 
nich, le  8  octobre  1707.  Instruite  dans  l'art 
du  chant  par  Dorothée  Glltbe,  cantatrice  de  la 
cour,  elle  entra  dans  [a  musique  de  la  chambre 


PEXLEGR1M  —  PELISSOW 


du  roi.  Deux  ans  après,  la  reine  la  confia  aux 
soins  de  Dominique  Roneoni,  et  le  8  mal  1830, 
elle  débuta  dans  Emma  de  Resburgo,  de 
Keyerbeer,  où  sa  belle  voix  de  contralto  01  un 
bon  effet.  Devenue  la  femme  de  Pellegrini, 
elle  entra  avec  lui  au  théâtre  allemand.  Prot 
tard,  elte  brilla  particulièrement  dan*  l'exé- 
cution de  la  musique  d'église,  par  la  largeur 
de  son  stylo.  Elle  est  morte  i  Munich,  le 
37  juillet  1845. 

PELLEGRml  (Argelo),  compositeur 
dramatique,  né  i  Como,  vert  1805,  ne  parait 
pas  être  sorti  du  lieu  de  sa  naissance,  et  y  a 
fait  représenter  ses  ouvrages,  au  nombre  de 
trois,  a  savoir  :  1*  Etelinda,  à  l'automne  de 
1831.  3*  La  Ftdova  di  Bengala,  au  mois  de 
septembre  1834.  3"  II  ditertort  niiiero,  au 
mois  de  septembre  184t. 

PEU.EGRIPiI-CEI.LONI  (àw-Mj.- 
au),  ancienne  cantatrice  dramatique  et  pro- 
fesseur de  chant  à  Rome,  au  commencement 
du  siècle  présent,  est  auteur  d'un  bon  ouvrage 
élémentaire  pour  l'enseignement  du  chant, 
Intitulé  :  Grammatica ,  o  tieno  regole  par 
bencantare;  Rome,  Piate  et  Martorelli,  1810, 
in-8>.  Une  deuxième  édition  a  été  publiée 
dans  la  même  tille,  en  1817,  et  Schichl  en  a 
fait  une  traduction  allemande  qui  a  paru  chef 
Peler»,  a  Leipsick.  Postérieurement,  madame 
Pellegrini-Cellonl  a  donné  on  opuscule  inti- 
tulé :  liïetodo  brève  e  facile  per  conoteere  il 
piantalo  délia  musica  e  sue  diramaziani  ; 
Rome,  Imprimerie  de  Romanis,  1833,  info!. 
de  trente  deux  pages.  Elle  est  morte  a  Rome, 
le  13  juillet  1835, 

PELLETIER,  ingénieur-mécanicien,  peu 
sionné  de  don  Gabriel,  infant  d'Espagne,  n'est 
connu  que  par  un  livre  intitulé  :  Hommage 
aux  amateur*  det  arte,  ou  Mémoire  conte- 
nant un  détail  abrégé  d'invention*  utilte  et 
agréables  dan*  la  mécanique,  l'optique, 
l'hydraulique,  la  balittique,  la  phytigue,  la 
parti*  magnétique,  l'horlogerie,  la  musi- 
que, la  géographie,  elc.j  Sai  nt- Germain- en  - 
Laye,  1783,  ln-8°  de  quarante-cinq  pages.  Cet 
petit  écrit  renferme  le  projet  d'un  chrono- 
mètre pour  la  mesure  du  temps  en  musique. 

PELLIO  (Jeu),  compositeur  italien  du 
seizième  siècle,  n'est  connu  que  par  les  ou- 
vrages suivants  :  1°  Canioni  ipirituali  a 
5  «nef,  Ko.  II;  Venise,  1507.  %•  Cantoni 
tpirituali  a  Guoci,-  Venise,  1584,  ln-4'. 

PELISSOW  (C.-E.),  pseudonyme  sous 
lequel  s'est  caché  le  docteur  Charte*  Schaf- 
hàutt  (voyez  ce  nom),  auz  titres  de  quelques 
l'acoustique,  suivant  ce  que 


PEUSSOW  —  PEKNA 


47» 


non*  apprend  Théohald  Boebm  {Ueber  dtn 
Ptalenbetu  uni  oVe  tituett en  Ftrbtuertingen 
dtttelben,  p.  33). 

PELONÉ  (àktoihb-Mhc),  directeur  de  la 
musique  du  duc  d'Épernon,  Ter*  1600,  » 
publié  uoe  messes  cinq  voix  Jd  tmitationem 
moduli  :  Virg»  «aria,  Reglna  pacii;  Paris, 
Robert  Ballard,  1638,  in-4*. 

PENA.  (Jxirr),  professeur  de  matheinali- 
riues  au  collège  de  France,  mort  I  Paris,  en 
1SS8,  a  publié  une  version  latine  arec  le  texte 
grec dei  traités  de musique  attribués  a Euclide, 
mm  ce  titre  '.  Euclidii  rudimenta  mutieei, 
ejutdem  teelio  regvùe  harmonie*  e  regid 
hfbliothecd  detumpta,  ac  nunc  grstti  e  latine 
tseutta;  Parla,  1557,  lo-4*.  La  version  de 
Peut  etl  peu  Adèle  (voyei  Ecclidb). 

PENAL08A   (Fiinçois),   un  dei   plus 

anciens  compositeurs  espagnols  connus,  na- 
quit, en  1470,  rut  maître  de  la  chapelle  de 
Ferdinand  le  Catholique,  roi  de  Cailllle  et 
d'Aragon,  et  mourut  en  1553.  11  jouissait 
d'une  grande  considération  parmi  tes  compa- 
triotes. On  ne  connaît  aujourd'hui  de  sa  com- 
position que  dix  motels  qui  eiiitent  dans  le* 
archives  do  la  cathédrale  de  Tolède,  et  dont 
M.  Efllara  a  Inséré  sii  dans  son  Intéressante 
collection  Intitulée  Lira  tacro-hiipana  (sei- 
lième siècle,  astérie, M). 

PENET  (Hilurb),  musicien  français,  con- 
temporain de  Jean  Bouton  et  d'Antoine  Fevln 
{voyez  ces  noms),  naqnll  vers  1485.  La  posi- 
tion qu'il  occupa  n'est  pas  connue.  Le  plus 
ancien  recueil  où  se  trouve  un  de  ses  ouvrages 
est  le  premier  livre  de*  MoMti  et  la  eorona, 
publié  par  Oltaviano  Pelrncci ,  à  Fossom- 
brone,  en  1315.  Cet  ouvrage  est  le  motet  a 
quatre  voix,  Mcendtn*  Chrittut  tn  alium. 
Les  autre*  recueils  qui  contiennent  des  pièce* 
île  ce  musicien  «ont  cenx-el  :  1*  Libtr  tertiut 
vlginti  muticaUt  qutnque,  tex  val  oeto  vo- 
cutnMotetot  habet,  etc. (Paris,  Pierre  Altaln- 
gnant,  1334).  9*  Liber  quintui  XII  trium 
p  Hm  o  ru  m  to  no  ru  m  Magnificat  contint! ,  etc. , 
(Ibid.,  1334).  B-  Le  premier  livre  des  Molttti 
dei  Fiore,  publié  a  Ly on  par  Jacques  Moderne, 
en  1533.  4*  Seleclittimarum  MoMamm 
partimquinque,partim  quatuor voeum, etc.: 
KorimbergEB,  Petrejus,  1340,  petit  ln-4»  obi. 

PENNA  (Uiimt),  carme  du  eouvenl 
de  Ma  n  loue,  professeur  de  théologie,  maître 
de  chapelle  de  l'église  de  son  ordre  1  Parme, 
célèbre  organiste  et  membre  de*  académies 
des  Filaichinii  eldes  fliio/titi',sous  le  nom  de 
/' Inde fao ,  naquit  1  Bologne,  en  1613,  et  non 
en  1040,  comme  llesldildan*  ]e  Dictionnaire 


de  1810  (1).  Après  avoir  été 
maître  de  chapelle  de  son  couvent,  b  Parme, 
il  occupa  une  position  semblable  1  la  cathé- 
drale d'Imola  (Étals  romains),  et  mourut  te 
90  octobre  1003,  a  l'âge  de  quatre-vingts  ans. 
Sa  réputation  comme  compositeur  et  comme 
écrivain  didactique  parait  avoir  eu  de  l'éclat 
dans  son  temps.  Ses  mette*,  au  nombre  de 
doute,  ont  été  publiées  en  deux  litre*.  La 
deuxième  édition  du  premier  livre  a  pour 
titre  :  Watt  ptene  a  Quattro  ad  otto  voci  te 
place,  libre  primo,  op.  0;  Bologne,  Jacques 
Monti,  1677.  La  première  édition  du  second 
livre  est  intitulée  ;  Galeria  dei  socro  Par- 
natto;  Mette  plane  ron  sfromenti  ad  libi- 
tum, Ubro  tecondo;  Ibid.,  1670.  Les  Ptaumtt 
concertés  de  Penna  ont  élé  réimprimés  plu- 
sieurs fois  depuis  1660  jusqu'à  1600.  Ce*  der- 
nier* ont  été  publié*  sous  ce  titre  :  Il  taero 
Parnatta  detliSalmi  fettiviper  tutto  l'anno 
a  quattro  ed  otto  voci,  op.  6,  ibid.,  et  le 
second  livra  a  pour  titre  :  Salmi  per  tutto 
Vanna  ed  uns  Metta  a  falti  bordoni  eu' 
faggiunta  dei  Salmi  carmelitani  a  quattro, 
Antifone  et  litanie  délia  B.  Maria,  il  tutto  a 
quattro  voei  eo'l  quinto  te  place,  ibid.,  1069, 
in-4*;  mais  celui  rie  ses  ouvrage*  qui  a  le  plu* 
contribué  a  propager  son  nom  est  un  traité  de 
musique  en  trois  livres.  Intitulé  :  Li  primi 
albori  muticali  par  H  principianti  deUa 
mutica  figurata,  1°  Ubro,  Bologne,  1636, 
In-4*.  Dnedeuxième  édition  de  ce  premier  livre 
■  paru  en  1679,  et  a  été  reproduite,  en  1674, 
avec  un  nouveau  titre.  Le  deuxième  livre  a 
paru  1  Venise,  chei  Joseph  Sola,  en  1678, 
in-4»,  sous  ce  litre  :  Albori  muiicali  par  li 
ttudioti  delta  mutica  figurata,  cne  breve- 
mtnte  dimottra  il  modo  di  giungere  alla 
parfetta  cognitione  de  lutte  quelle  cote  the 
eoncorrono  alla  eotnpon'iione  de'  canti,  e 
dl  eio ch'all'arte dei  contrapunto  eiricerca; 

(I)  Os  v  •  HW  tn  «elt  Oerbtr  (ttitt.  Elf.  Lait. 

■far  To.tMiu.ln-)  «  Fsikei  M"*™-  tilltr.  oV  Nuit, 
p.  iï!)  qui.  «i-iilu,  OBI  SI*  innptt  p>r  »  «ut  di. 
WiluWtnr  li  cinquti»  sdilln  de  ses  Primi  Alttri 
Mmnemti  publié*  en  I6W  (Ihuibl.  itrihm),  ssvslr: 
qu'on  V  IrM"  le  OO'triil  de  Ptnni  IfM  l'indinlisn  do 


I  16*0  i 


i  m  16.17  ion!  ..«on.  ju.gr,  tu  d»  portrtli  di  l'n- 
ik  i'IndJciiion  do  mtme  ttt.  Au  reslt  fil  sultl 
tmtnt  S  L.  P»n>  Its  di»)  Indiqstet  par  Ortindi 
'<  Jtsli  SmïlWÎ  BelefUi,   p.  197)  qut,  «mil  le 


v  Google 


PBNNA  -  PEPUSCH 


Ubro  tecondo.  Les  trois  livre»  ont  été  réunis 
dans  une  édition  publiée  à  Bologne,  en  1079, 
ln-4*.  Lei  éditions  des  troit  titres  réunissant 
Intitulée*  :  il  primi  albori  mviicali  par  U 
principianl t  delta  muticafigurata,  diitinti 
in  tre  libri.  Dal  primo  tpantano  h  principi 
dtl  tant»  figurato  ;  dal  tecondn  ipiccano  le 
regole  del  conlrapunlo  ;  dal  ttrio  apparit- 
cono  M  fandamtnti  ptr  suonare  l'organo  a 
elavinctmbalo  iopra  la  parle;  ce  qui  lignifie 
que  le  premier  livre  contient  lu  principes  du 
chant  figuré;  le  second, ceux  de  la  composition  à 
plusieurs  voix,  elle  troisième,  ceux de  l'acco Di- 
pagnement  de  la  basse  chiffrée  lur  l'orgue -,On 
y  trouve  quelques  bonne*  chose»,  mais  l'ou- 
vrage ett  en  général  dépourvu  de  méthode,  et 
te  style  en  eil  lourd  el  prolixe.  La  quatrième 
édition  a  été  publiée  dans  U  même  Tille,  en 
1684,  et  la  cinquième,  en  1696,  après  la  mort 
de  l'auteur.  Des  exemplaire*  de  l'édition  de 
1684  ont  été  mil  en  rente  à  Anven,  avec  un 
nouveau  titre  daté  de  1690,  ln-4».  On  a  ainsi 
de  L.  Penna  un  traité  de  plain-chanl  intitulé  : 
Dirtttorio  dtl  canto  ferma,  Kodéoe,  1689, 
ln-4*. 

Outre  ce*  ouvrage*  de  musique ,  le 
P.  L.  Penna  ett  auteur  d'un  livre  ascétique 
publié  joui  ce  litre  :  Fervoroie  formait 
d' atti  interni  iopra  le  pià  nobili  ed  trotihc 
virtù  moral»',  Bologne,  1689. 

PEMAÏNT  (Txomas),  naturaliste  et  anti- 
quaire anglais,  naquit  le  14  juin  1796, a  Dow- 
ning,  dans  le  comté  de  Flinl,  voyagea  dam  le 
pays  de  Galles,  en  Ecosse,  et  sur  le  continent, 
puii  mourut  le  16  décembre  1798.  Son  voyage 
dans  le  paj»  de  Galle*  a  été  publié  ioui  ce 
titre  :  A  tour  info  WaUst  in  177S,  Londres, 
1778,  in-4".  On  7  trouve  de*  renseignements 
sur  la  muiique  dans  ce  pays. 

PErVNEQUIN  (Jeta),  maître  de*  enfant* 
de  chœur  de  la  cathédrale  d'Àrras,  né  vert 
1540,  a  obtenu  îaPuydemutiqued'Evreux, 
en  1577,  le  prix  de  la  Lyre  d'argent  pour  la 
compoiition  de  la  chamon  française  a  quatre 
voix  qui  commençait  par  ce*  mot*  -.Dieu  «ou* 
farci.  Le  catalogue  de  la  libraire  musicale  de 
Balthasar  Bellcre,  intitulé  Tketaurut  616/10- 
thteariut,  tint  cornucopix  librarix  Beltt- 
rianx ,  cum  duobut  supptemenf.it  (Douai, 
1605-1805),  cité  par  H.  de  Couatcmaker  (1), 
indique  de  ce  musicien,  *an*  date  et  tam  nom 
de  lieu,  de*  Chantant  à  quatre  et  cinq  par- 
tit*, ln-4*. 

*  de  la  blLIie- 


PESTEimiEDER  (X.ina),  organisée 
le  U  cour  du  roi  de  Bavière,  né  i  Munich,  en 
1808,  ■  fait  son  éducation  musicale  dan»  cette 
ville.  Après  avoir  écrit  quelques  me**e*  et  de* 
offertoire!,  il  le  livrai  la  compoiition  drama- 
tique et  II  exécuter,  à  Munich,  en  1830,  l'ou- 

ure  d'un  opéra  intitulé  :  Otto  non  Wit- 
teltbaeh,  qol  n'a  point  été  représenté.  In 
1840,  Il  donna,  au  théitre  royal,  ton  grand 
opéra  Dit  Nacht  auf  Paluni  (la  Nuil  a  Pa- 
lufai),qui  obtint  un  brillant  succès  et  fui  éga- 
lement bien  accueilli  i  Brunswick,  à.  Cane!  et 
a  Leipilck.  Le  même  artiste  a  frit  Jouer  i 
Munich,  en  1847,  Die*  Haut  Ut  H  verkaufm 
Maison  a  Tendre). 
PEPUSCH  (Juk-Chitiiii  on  Class- 
ons:), compositeur  et  écrivain  mr  la  mu- 
ique,  naquit  i  Berlin,  en  1667.  Son  pire, 
linlitre  protestant  dao*  celte  Tille,  ayant 
remarqué  ie*  heureute*  dispositions  pour  la 
musique,  lut  donna  pour  maître  de  théorie  de 

art  Kllngenberg,  et  chargea  l'excellent 
organiste  Grosse  de  lui  enseigner  la  pratique. 
Mal*  après  une  année  de  sacrifice*  fait*  pour 
éducation  musicale,  Pepuich  fut  obligé 
d'achever  seul  seiétudei.  Devenu  habile  clave- 
tte et  jouant  bien  de  la  harpe,  il  eut 
l'honneur  de  donner,  1  fige  de  quinxe  ans, 
de*  leçons  de  ce  dernier  instrument  au  prince 
royal  de  Prusse.  C'ett  ausai  vin  celle  époque 
qu'il  commença  a  l'occuper  de  l'écljircisse- 
ment  de  quelques-unes  de*  principale*  diffi- 
cultés de  la  théorie,  en  remontant  jusqu'au 
système  de  la  musique  de»  Grec*.  Il  avait  en* 
vlron  trente-trolt  an*  lorqa'il  quitta  Berlin  h 
l'improvlsle  pour  le  rendre  i  Londres,  oh  il 
parait  avoir  été  appelé  par  Bononclni.  Il  y  fat 
employé  de*  son  arrivée  comme  claveciniste  et 

me  compositeur  au  théâtre  deDrury-Laue. 

>ord,  ses  fonctions  de  compositeur  conso- 
lèrent principalement  i  arranger  de*  parti' 
lions  italiennes  pour  la  scène  anglaise,  et  à 
ajouter  des  airs  pour  certain*  rôles  :  c'est 

i  qu'on  trouve  de  loi,  a.  la  suite  de  l'opéra 
de  Thomyrit,  l'air  de  M  composition  :  Hum 
bletted  il  a  toldier.  Son  changement  de  po- 
iltlon  ne  lui  fit  point  abandonner  se*  travaux 
concernant  la  musique  de*  anciens,  sur  la- 
quelle Il  ne  se  fit  pourtant  que  de*  notion* 

ses.  Il  s'éprit  d'un  gonl  passionné  pour 
cette  musique,  qu'il  ne  connaissait  pa*, 
puisqu'il  n'en  reste  aucun  monument  de 
quelque  valeur;  et,  il  affirme  en  plusieurs 
endroit*  de  tes  ouvrages,  que  le  peu  qui  en 
reste,  bien  que  fort  inférieur  i  ce  qui  ett 
perdu,  suffit  pour  démontrer  la  supériorité  de 


■Mlle  musique  lur  la  moderne.  Suivant  Haw- 
1)0», copiépar  Gerber,  la  musique  dramatique 
anglaise  était,  à  l'époque  île  l'arrivée  de  Pe- 
puschi  Londres,  dans  un  étal  de  barbarie  dont 
-il  l'aurait  tirée,  et  ses  opéras  seraient  le»  pre- 
miers rie  ce  genre  où  il  y  aurait  eu  du  mérite  ; 
■nais  une  pareille  assertion  est  démentie  par 
ce  qu'on  tait  des  production!  de  Purcell,  où 
brille  un  génie  bien  supérieur  a  celui  de  Pe- 
puscb. S)  celui-ci  eut  été  réellement  un  com- 
positeur distingué,  ses  productions  te  seraient 
conservées  aussi  bien  que  celles  de  l'illustre 
musicien  anglais,  tandis  qu'on  ne  connaît 
aujourd'hui  de  lui  que  ce  qu'il  a  écrit  pour  le 
Btggar't  Optra,  et  Polly,  opéra  en  un  acte, 
faibles  productions  qui  ne  donnent  pas  une 
haute  opinion  de  sa  faculté  d'invention  mé- 
lodique. On  en  peut  dire  autant  de  son  diver- 
tissement intitulé  ft'inu  el  Jdonit,  de  sa 
musique  pour  le  Jonr  de  Sainte- Ceci  le,  et  de 
éeux  volumes  de  cantates  qui  ont  été  publiés 
en  17Î7.  Il  a  mieux  réussi  dans  la  musique 
d'église,  particulièrement  dans  les  matines  et 
vêpres  qu'il  a  écrites  pour  la  chapelle  du  duc 
de  Chanrios.  La  Société  du  concert  de  la  mu- 
sique ancienne,  de  Londres,  possédait  de  sa 
composition  un  beau  Magnificat ,  et  plu- 
sieurs autre*  bons  morceau*  dans  le  style  re- 
ligieux. 

Les  quinze  premières  années  du  séjour  de 
Pepuscb  en  Angleterre  furent  les  plus  bril- 
lantes de  sa  carrière;  la  supériorité  de  son  sa- 
voir sur  celui  des  musiciens  anglais  lut  avait 
donné  dans  la  musique  une  autorité  qu'il  con- 
serva jusqu'à  l'arrivée  de  Heenrtel,  mais  qui 
s'évanouit  en  partie  en  présence  de  ce  grand 
artiste.  Il  ne  pouvait  entrer  en  lutte  avec  un 
pareil  alblète;  c'est  vraisemblablement  à  la 
conviction  qu'il  eut  à  cet  égard  qu'il  faut 
attribuer  la  direction  toute  scientifique  qu'il 
donna  a  tes  travaux  vert  1791,  après  avoir 
quitté  le  service  du  duc  de  Chandos.  Sorti  de 
cbei  ce  seigneur,  11  avait  accepté  le  titre  de 
professeur  et  de  directeur  de  musique  dans 
une  société  formée  par  le  docteur  Berkeley, 
danslebut  de  propager  la  religion  chrétienne, 
tes  sciences  et  les  arts  dans  les  lies  Bermudet. 
Sait  le  bâtiment  qui  devait  servir  k  cette  ex- 
pédition ayant  souffert  des  avaries,  Peputcb 
fut  obligé  de  débarquer;  l'entreprise  échoua, 
et  le  musicien  revint  à  Londres,  où  il  épousa, 
en  17»,  Marguerite  de  l'Épine,  actrice  de 
Drury-Lane,  qui  venait  de  quitter  le  tbéllre 
après  j  avoir  acquis  environ  dix  mille  livre* 
sterling.  Pepuscb  vécut  honorablement  du 
revenu  de  cette  somme  et  du  produit  des  le- 
mom.  esiv.  nia 


eon*  qu'il  donnait  dan*  let  premières  familles 
de  l'Angleterre.  Ce  fut  vers  l'époque  de  son 
mariage  que,  sur  les  sollicitations  de  Gav  et 
de  Rich,  il  entreprit  de  corriger  l'ancienne 
musique  de  l'opéra  de*  Kmdiantt;  il  y 
ajouta  une  ouverture,  qui  a  été  gravée  dan* 
toutes  les  éditions  de  cet  ouvrage. 

Au  nombre  de*  élèves  de  Pepuscb  te  trou- 
vait lord  Palsley,  qui  dans  la  suite  devint 
comte  Abereorn.  11  avait  écrit  pour  ce  sei- 
gneur quelques  feuilles  de  principes  d'har- 
monie, qui  devaient  lui  servir  de  guide  dans 
l'élude  de  celte  science  ;  mais  il  eul  le  chagrin 
de  voir  publier  a  son  insu  cet  feuilles  écrites 
à  la  hâte,  sont  es  litre  ;  A  Short  Tréatiu  on 
harmony ,  containing  the  chief  ntlet  for 
composingin  tm,thrte  and /bur parts, etc. 
(Traité  abrégé  d'harmonie,,  contenant  les  règles 
principales  pour  composer  a  deux,  Irait  et 
quatre  parties,  etc.);  Londres,  1750.  Le  bruit 
s'élint  répandu  que  cette  informe  production 
était  l'ouvrage  de  Pepuscb,  il  crut  devoir  re- 
toucher les  principes  qui  y  étaient  défiguré*, 
let  enrichir  d'exemples  et  publier  le  fruit  de 
ton  travail,  fort  amélioré.  Son  livre  est  inti- 
tulé :  A  Trtatiu  un  harmony,  tontain- 
ing, etc.  DtiHeaud  la  ail  lootrt  of  JVutick, 
by  an  admirer  of  thi*  agrteai/U  setenct;  Lon- 
dres, Pearson,  1731,  in-4*  obi.  Cet  ouvrage 
doit  être  considéré  comme  un  traité  général 
de*  principes  de  la  musique  plutôt  que  comme 
un  manuel  d'harmonie,  car  Pepuscb  y  traite 
non-seulement  de  cette  science,  malt  de  la 
solmisalion,  d'après  la  méthode  de*  hexa- 
eordet.  On  peut  affirmer  que,  hors  de  l'Italie, 
Peputcb  fut  le  dernier  défenseur  de  cette  mé- 
thode, qui  était  abandonnée  en  Allemagne  el 

Depuis  longtemps  occupé  de  recherches  sur 
la  musique  de*  anciens,  11  t'était  formé  sur 
celte  musique  des  opinions  absolument  oppo- 
sées i  celles  de  tous  les  auteurs  qui  avaient 
écrit  sur  ce  sujet.  C'en  ainsi  qu'il  te  persuada 
que  l'échelle  musicale  de»  Grecs  était  descen- 
dante el  non  ascendante,  comme  on  le  croyait 
généralement  ;  en  sorte  que  l'ordre  de*  ligne* 
devait  tire  retourné,  et  que  ceux  qu'on  avait 
orn  appartenir  aux  sont  graves  devaient  être 
placé*  i  l'aigu,  et  réciproquement.  Cette  opi- 
nion, adoptée  plut  tard  par  l'abbé  Routtier, 
pais  par  M.  de  Drleberg,  a  été  combattue  par 
moidansleflsiume'pAiVosopWguedei'Awtoirs 
delà  musique  placé  en  lélcdelaprédllionde 
ce  Dictionnaire  biographiqut.  Pepuscha  ei- 
posé  tes  opinions  concernant  la  musique  dit 
anciens  dant  une  lettre  adressée  1  Abraham 
SI 


m 


PEPUSCH  —  PEREGO 


Moirre,  qui  a  été  Insérée  dans  les  Transac- 
tions philosophiques  (I.  XLIV,  part.  1, 1746, 
p.î&SïJi)  sousceMre  :  Ofthevariouigentra 
and  speeies  of  musie  among  tht  aneitnli, 
Kit  h  tome  observations  eonceming  theit 
seule,  in  a  Lttier  to  M.  Abraham  de  Moivre. 
Pepusch  Tut  le  fondateur  de  la  Société  de 
l'ancienne  musique  de  Londres.  Il  en  conçut 
le  plan  en  1710,  el  en  forma  le  noya»  en 
1713,  arec  Needler,  Gales,  Gaillard  el  quel- 
ques autres  artiste*.  Pour  aider  à  l'exécution 
des  morceaux  qu'on  Taisait  entendre  dans 
celte  Société,  il  avait  obtenu  l'assistance  des 
(«finis  de  la  chapelle  royale;  mais,  en  1734, 
Il  coopération  de  ces  enfants  fnt  retirée  à  la 
Société,  qui  fut  réorganisée  en  1733,  et  depuis 
lors  elle  a  subsisté  sans  interruption.  Après 
la  mon  de  Thomas  Love,  Pepnsch  obtint  la 
place  d'organiste  du  Charlerbnuse,  en  1737; 
mais  la  mari  de  son  fils  unique,  suivie  de  celle 
de  sa  femme,  en  1740,  le  décida  i  renoncer  à 
cet  emploi  et  a  vivre  dans  la  retraite.  H 
mourut  en  1752,  et  légua  par  son  testament 
m  belle  bibliothèque  musicales  ses  amis  Tra- 
vers, organisle  de  Saint-Paul,  el  Kellner,  mu- 
sicien allemand  du  théâtre  de  Drurv-Lane. 
L'Académie  de  musique  ancienne  lui  fltéle- 
ler,  quelques  années  après,  un  monument 
dans  la  chapelle  du  Cbarlerhouse,  avec  une 
inscription  dont  voici  la  traduction  : 
•  Prêt  de  cet  endroit  reposent  les  restes  de 

•  Jean -Christophe  Pepusch,   docteur  en  mu- 

■  Siqua  a   l'Université  d'Oxford.   Il  naquit  i 

•  Berlin  el  demeura  à  Londres  pondant  pins 

■  de  cinquante  ans,   estimé  comme  un  des 

•  meilleurs  musiciens  el  des  plus  zélés  pro- 
».  lecteurs  de  son  art.  En  1757,  il  ae  chargea 

■  des  fonctions  d'organiste  de  cette  église.  Il 

•  mourut  le  30  juillet  1752,  âgé  de  quatre- 

•  vingt  cinq  ans.  L'Académie  de  musique  an- 

•  cienne,  établie  en   1710,   qui  lu)  doit  sa 

•  fondation,  par  reconnaissance  pour  sa  mé- 
«  moire,  lui  a    fait  ériger  ce  monument.  > 

Parmi  ses  compositions,  on  remarque  ; 
i'  Deux  livres  de  cantates  imprimés  chez 
VTalsh,  a  Londres,  In-fol.  3°  Un  livre  de  lo- 
uâtes pour  flûte  et  basfe  continue  pour  le  cla- 
vecin, op.  1,5*  Deux  livres  de  sonates  pour 
violon  el  basse  continue,  op.  3  et  4.  4*  Deux 
iivres  de  sonates  pour  violon  et  violoncelle, 
np.  5  et  6.  5*  Un  livre  de  trios  pour  deux  vio- 
lons et  basse  continue,  op.  3.  6°  Un  livre  de 
trios  pour  Aille  traversi ère,  violon  et  basse 
continue,  op.  7.  7»  Six  concertos  pour  deux 
[lûtes  a  hec,  deux  flûtes  traversières,  hautbois  ' 
el  basse  continue.  ' 


PERAIfDI  (MtMn-Joiim),  maître  de  cha- 
pelle de  l'électeur  de  Saxe,  naquit  a  Rome- 
dans  les  premières  années  du  dix-septième 
siècle.  Il  entra  an  service  de  l'électeur  en 
1040,  et  partagea  les  fonctions  de  maître  de 
chapelle  avec  Henri  Schnu,  Albrici ,  Bon- 
tempiel  Bernhard.  L'époque  dosa  mort  paraît 
devoir  être  fixée  en  1670.  On  connaît  de  sa 
composition,  en  manuscrit,  une  messe  [Sy- 
rie eum  Gloria)  à  onze  voix  réelles,  et  un 
motet  (Emendemiis  in  mtlius)  i  sept  voix. 

PERÀTJI.T  (...),  flûtiste  du  théâtre  du 
Vaudeville,  depuis  l'an  vi  de  la  république 
française  (1797)  jusqu'en  1804,  a  publié  de  sa 
composition  :  1°  Sonates  pour  la  flûte,  avec  ac- 
compagnement de  basse,  op.  1  ;  Paril,  Leduc. 
3°  Idem,  op.  4  et  5;  Paris,  Sieber.  S*  Duos 
pour  deux  flûtes,  op.  2  ;  ibid.  i'  Duos  faciles 
pour  deux  flûtes  ;  Paris,  Leduc.  5°  Caprices  et 
idtm;  ibid.  6°  l'An  dt  la  flûte,  mé- 
thode divisée  en  deux  parties  ;  ibid. 

PERAZZANI  (FiiRcois),  savant  italien 
qui  vivait  à  Rome  à  la  fin  du  dix-huitième 
siècle,  a  publié  une  dissertation  intitulée  : 
Sont  perceptic ,  Rome,  Zemuel,  1794. 

PE  1\C KU AIMER  (Wolkâm),  musicien 
attaché  I  la  chapelle  du  duc  de  Bavière,  ver* 
ta  fin  du  seizième  siècle,  naquit  à  Yasserbourg. 
Il  s'est  fait  connaître  par  un  recueil  d'hymnes 
qui  a  été  publié  sous  ce  litre  :  Satrortim 
hymnorum  modula tiona,  a  quatuor,  quin- 
que  et  tex  vocibut  eum  «sua  voce,  (um  osn- 
nii  generts  instrumente;  Slonachii,  txcu- 
débat  Adamut  fferg,  1691,  in-4*  obi.  Cet 
oeuvre  contient  dix-neuf  motets  i  cinq  voix; 
un  a  quatre,  et  deux  a  six  voix. 

PEREGO  (Cimiili),  prêtre,  d'une  an- 
cienne famille  de  ttiiao,  naquit  en  cette  ville 
dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
Poète  et  musicien  dislingue,  il  remplit  pen- 
dant trente-cinq  ans  les  fonctions  de  maître 
de  chant  des  enfants  de  chœur  de  la  cathé- 
drale de  Salnt-Ambroite  ainsi  que  du  sémi- 
naire, et  fui  en  même  temps  vicaire  de  l'église 
de  Saint-Vit,  dite  sn  Poiquiralo,  où  l'on  voit 
son  tombeau,  avec  cette  inscription  ; 
d.  O.  M. 
Ci  ni  tins  parafas  lassntts 


rego  vivait  encore  en  1574,  car  II  dédia, 

I   mars  de  celte  année,  son   Traits  du 

cl-ant  ambrosimh  saint  Charles  Borromée. 

Il  a  raie  imprimer  des   madrigaux  i  quatre 

voix,  1  Venise,  en  15BS;  mail  ce  qui  a  surtout 


PEREGO  —  PEREZ 


«3 


rendu  ion  nom  recommanda  Me,  c'osi  «on 
traite  du  chant  ambrosien,  dont  le  manus- 
crit eiiite  dam  les  archive*  de  L'église  métro- 
politaine, et  qui  fui  publié  après  ta  mort,  sous 
ce  titre  :  La  Regola  dtl  eanlo  ferma  ambro- 
n'ono;  Mil.iD,  1633,  iu-4".  Cet  ouvrage  est  du 
plus  haut  intérêt  pour  la  comparaison  des 
deux  chants  ambrosien  et  grégorien;  le  troi- 
sième livre,  surtout,  renferme  des  renseigne- 
ment] précieux  pour  caractériser  celte  diffé- 

PEREGRINO  (Jikitto),  ancien  luthier, 
établi  i  Bretcia  vers  1540.  Il  précéda  Gaspard 
de  Salo  d'environ  vingt  ans.  On  ne  tonnait 
qu'un  petit  nombre  de  basse)  de  viole  con- 
struites par  Peregriuo.  Cartier  en  possédait 
nne,  appelée  ténor,  qui  îui  jouée  parM.Pran- 
chome,  a  mon  premier  concert  historique  de 
l'origine  et  du  progrès  de  l'opéra,  le  8  juin 

m». 

PEBEIRA  (MiBC-SiLviroi),  musicien 
portugais,  né  a  Villa-Viciosa  dans  les  der- 
nières années  du  teurième  siècle,  fut  d'abord 
maître  de  chapelle  en  celte  ville,  puis  entra  au 
service  du  roi  de  Portugal  en  celle  qualité,  et 
mourni  1  Lisbonne  en  «655.  Il  a  laissé  en 

de  motels  el  de  répons,  qui  se  trouvaient  en 
manuscrit  dans  la  Bibliothèque  royale  vers  le 
milieu  du  d  il  -huitième  siècle. 

PERE1RA  (DûMisiouE-rlun xi),  dominicain 
portugais,  naquit  1  Lisbonne  vers  le  milieu 
du  dii  septième  siècle,  et  mourut  a  Caméra  ta, 
le  99  mars  1729.  Il  avait  été  maître  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale  de  Lisbonne,  mail  plut 
lard  il  le  relira  dans  le  monastère  ou  il  est 
mort.  Il  a  laissé  de  ta  composition,  en  ma- 
nuscrit :  1*  Des  répons  de  la  semaine  sainte, 
i  huit  voix.  3"  Des  répons  de  l'office  des  morts, 
i  huit  voix.  S*  Levons  de  l'office  des  morts,  à 
quatre  voix.  4° Conjtfeèor,  àbuil  voix. 5»Zau- 
date putri  Dominum,  i  huit  voix, b"  Laudatc 
Dominum  ontne*  genta,  à  quatre  voix. 
7»  Yilhancicoi  el  molets  i  quatre,  six  et  buil 

PERELLI  (Niule),  eomposiieur  drama- 
tique, né  en  Lombardie  vers  1815,  a  fait  te) 
études  musicales  au  Conservatoire  de  Milan. 
Son  premier  opéra,  GaUotio  Manfrtdi,  fui 
joué  a  Pavie,  en  1839,  avec  un  succès  satisfai- 
sant, car  il  obtint  vingl  représen  talion*  con- 
sécutives. Son  second  ouvrage,  Otti  et  non 
otti,  qui  ne  fut  pas  moins  heureux,  fut  joué  à 
Gènes.  La  partition  pour  piano  a  été  publiée 
a  Milan,  chez  Rlcordi.  En  1843,  Perelll  a 
donné,  i  Turin,  II  C'ontrabattditre,  qui  ne 


réussit  pas.  Après  cette  époque,  Il  n'y  a  plus 
de  renseignements  sur  cet  artiste,  i  moins 
ne  soit  le  même  Perelll,  ténor,  qui 
chanta  i  Amsterdam  en  1845,  à  Bergame  età 
Milan,  dans  l'année  suivante. 

PEREYRA  (Tnonat),  jésuite  et  mission- 
naire portugais,  fut  envoyé  i  la  Chine,  en  - 
1880,  et  jouit  d'un  grand  crédit  près  de  l'em- 
pereur Jusqu'à  sa  mort,  qui  arriva,  en  1693, 
a  Pékin.  Ce  fut  lui  qui  négocia  le  traité  de 
paii  par  lequel  l'exercice  de  la  religion  calho- 
iique  fui  autorisé  dans  tout  l'empire.  Pereyra 
avail  laissé  en  manuscrit  un  Iraité  de  musique 
Intitulé  :  Mutita  profita  t  efpeculaiiva  in. 
4 parle»;  mais  il  parait  que  cet  ouvrage  s'est. 

PEREYRA  DE   FIGUEREDO   <Ax- 

toixx),  moine  portugais,  né  le  14  février  1735, 
à  Macao,  dises  éludes  au  collège  des  jésuites, 
de  Villa-Viciosa,  Tut  ensuite  admit  comme  or- 
ganiste au  couvenl  deSainte-Croix,  a  Colmbre, 
et  enira,  en  1744,  dans  la  congrégation  de 
l'Oratoire,  i  Lisbonne.  Devenu  savanl  théolo- 
gien, philologue  et  littérateur  distingué,  il 
publia  une  excellente  grammaire  latine,  et 
des  traités  de  théologie  et  d'histoire  ecclésias- 
tique qui  le  rendirent  célèbre  dans  sa  patrie. 
Il  mourut  i  Lisbonne,  le  14  avril  1797.  Pe- 
reyra Tut  gardien  de  son  couvenl  et  se  distin- 
gua comme  compositeur  de  musique.  Parmi 
ses  production»  musicales  on  cite  1 1°  Psaume 
£auda  Jeruialcm  ,i  quatre  voix,  avec  accom- 
pagne me  n  t  de  violo  n  s  el  Irom  pe  lies .  3°  L' hy  m  ne 
de  saint  Philippe  de  Méri,  a  quatre  voix,  arec 
deux  violons  et  orgue.  3°  L'hymne  Tantum 
ergOf  Idem.  4'  Les  Lamentations  de  Jérémle, 
i  deux  chœurs.  5*  Les  motets  Plarant  plora- 
vit  in  noefe  et  jfdjuva  nos  Deut,  à  quatre 
voix.  6°  Stabat  Mater,  à  quatre  voix.  7°  O 
Jim  dulciiiime,  a  quatre  voix.  8°  Conealuil 
cor  tneum,  1  deux  chœurs,  avec  accompagne- 
ment de  vicions.  Tous  cet  ouvrages  ont  été 
la  proie  des  flammes,  dant  un  incendie  qui 
éclata  le  1er  novembre  1755  à  Lisbonne. 

PEREZ  (David),  compositeur  célèbre,  ait 
d'un  Espagnol  qui  s'était  flié  i  Naples,  naquit 
dant  cette  ville,  en  1711.  Il  étudia  te  violon 
ions  la  direction  d'Antoine  Gallo,  qui  en 
Ht  un  virtuose  sur  cel  Instrument.  François 
Mancinl,  maître  du  Conservatoire  de  Lorette, 
lui  enseigna  le  contrepoint.  Ses  éludes  étant 
terminées,  il  se  rendit  i  Païenne,  où  il  fut  en- 
gagé, en  1739,  en  qualité  de  maître  de  cha- 
pelle de  la  cathédrale.  Ce  fut  dant  celle  ville 
qu'il  6l  représenter,  en  1741,  son  premier 
opéra,  Intitulé  :  L'Eroitmo  di  Scipione.  Cet 
Jl. 


PEREZ  —  PERGOLESE 


ouvrage  Tut  suivi  d'Jitartea,  de  Mtdea,  de 
i'Iiolaincantata,iom  représenté*  a  Païenne 
jusqu'en  1748.  De  retour  à  Naple*,  en  1749, 
Perei  y  fit  représenter  ion  nouvel  epéra  de  la 
Clementa  di  Tito,  qui  obtint  un  brillant 
«necèa  an  théâtre  Sainl-Cbarlet.  La  réputa- 
tion d'habileté  que  lui  nt  celte  production  lui 
procura  un  engagement  à  Rome,  pour  écrire, 
eu  1730,  au  théâtre  délie  Dame,  sa  Stmira- 
mide,  accueillie  aveu  enthousiasme  et  suivie 
de  Farnaae,  dan*  la  même  année.  En  1751, 
il  donna  Merope,  Didant  abbandonata  et 
jtlttiandro  nelle  Jndie,  a  Genêt,  et  dant  la 
même  année,  Ztnabia  et  Dtmetrio,  à  Turin. 
lorsqu'il  était  dans  celte  ville,  il  reçut  des  pro- 
positions pour  entrer  au  service  du  roi  dePor- 
tugal,  le*  accepta  et  se  rendit  immédiatement 
a  Lilbonne,  où  11  fit  Jouer  ton  Demafoonti, 
en  1753.  L'effet  que  produisit  cet  opéra,  où 
chantaient  lea  célèbres  artiste»  Giixlello  et 
Raff,  valut  a  Ferez  la  faveur  du  roi,  qui  lui 
accorda  un  traitement  annuel  de*  pria  de  cin- 
quante mille  franc*,  en  qualité  de  naître  de 
chapelle.  Un  nouveau  théâtre  d'opéra  avant 
été  élevé  a  Lilbonne,  on  en  fll  l'ouverture,  en 
176S,  pour  la  fête  de  la  reine,  et  l'on  y  repré- 
aenta  VJteuaudro  nelle  Indie ,  avec  une 
nouvelle  musique  de  Perei.  On  vit  dan»  cet 
ouvrage,  sur  la  scène,  un  corps  de  cavalerie,  et 
une  imitation  de  la  phalange  macédonienne, 
d'après  le  récit  de  Quinte  Curée.  On  entendit 
a  ce  théâtre,  placé  aous  la  direction  de  Perei, 
lei  meilleur*  chanteurs  de  l'Italie,  tel*  que 
Eliti,  Maniuc-li,  Caffarelll,  Giniello,  Babbl, 
Raff  et  Guadagul.  Le  Dtmttrio  et  le  Soii- 
tnanno,  de  Perei,  furent  considéré*  a  Lil- 
bonne comme  se*  meilleur*  opéras  ;  on  ne  se 
lassait  pas  de  lea  entendre,  et  les  plu*  beaux 
ouvrage*  de*  plu*  grandi  maîtres  de  l'Italie 
n'atteignaient  pat,  à  la  cour  de  Portugal, la  re- 
nommée de  ces  productions  de  ion  talent.  Du- 
rant l'espace  de  vingt-six  an*,  Père*  Jouit,  a 
cette  cour,  d'un  tort  digue  d'envie  :  loin  de 
décroître,  sa  faveur  avait  encore  augmenté 
dan*  te*  dernière*  année*.  Comme  Hsndel,  a 
qui  il  reuemblalt  pour  la  corpulence,  el  dont 
Il  avait  le  penchant  pour  la  bonne  chère,  il 
perdit  la  tue  dans  sa  vieillesse;  néanmoins,  il 
ne  cessa  pa*  de  travailler,  ayant  trouvé  de» 
moyen*  particulier*  pour  dicter  ses  composi- 
tions avec  rapidité.  Dau*  un  voyage  qu'il 
avait  tait  à  Londres,  en  1755,  pour  en  rame- 
ner de*  chanteur*,  il  y  avait  écrit  un  opéra 
d'flto,  qui  ohtlnt  un  brillant  sutees.  Il  mou- 
rut 1  Lisbonne,  en  1778, 1  rage  de  lOfxanle- 


I.es  compositions  de  Perei  décèlent  un 
artiste  exercé  dans  l'art  d'écrire,  et  l'on  y 
trouve  de*  mélodie*  d'un  beau  caractère; 
toutefois,  il  me  parait  que  ce  maître  a  été  trop 
vanté  par  les  historiens  de  la  musique,  el  que 
ses  idée*  manquent  d'originalité,  au  molm 
dans  le  style  dramatique.  Jomelli,  qu'on  lui 
a  quelquefois  comparé,  me  parait  bien  supé- 
rieur a  lui  pour  le  pathétique.  Dan*  la  mu- 
sique d'église,  particulièrement  dans  les  Ma- 
tines du  morte,  dont  il  a  été  fait  une  belle 
édition  in-folio  i  Londres,  en  1774,  Perei  me 
parait  avoir  eu  un  style  plu*  original  quedan* 
l'opéra.  Dant  la  liile  de  sei  ouvrages,  on  re- 
marque :  I.  Mniiqu*  n'ECLiii  :  1°  Lei  psaume* 
Laudate,  1  trois  voix  et  chœur;  H*s  dit*, 
idem  ;  Mémento  Domina,  idem  ;  In  txitu  li- 
rait, à  huit  voix.  9*>  Répon*  pour  la  fête  de 
Noël,  a  quatre  voix,  3*  Deux  SahtRtgina,  a 
quatre  voit.  4°  Motet*  concertés,  a  quatre 
voii,  parmi  lesquel*  Canceplio  tua,  Media 
natte,  Fidtntt*  tlellam,  Dtfmtto  Etroit. 
5*  Messe  a  cinq  voix  et  orchestre.  6°  «eue  i 
huit  roii  et  orchestre.  T  Matvtini  de'  Morli; 
Londres,  1774,  lu-fol.  II.  Orrais  :  8°  l'B- 
roïtmodiSeipione,  a  Païenne,  1741.  9'<ts- 
tartea,  ibid.  10°  Medea,  Ibid.  11°  L'Iiola 
incantata,  ibid.  13'  La  Clementa  di  Tito, 
a  Naple*,  1749.  18°  Semiramide,  *  Rome, 
17B0.  14°/,arna«e,ibid.l5>if*rvpe,iGéne*) 
1751.  16°  Didone  abbandonata,  ibid. 
17°  Jletiandro  nelle  Indie,  ibid.  18°  Zeno- 
bia,  i  Turin,  1751.  19*  DtmetHo,  ibid., 
1759.  30°  Demafoontt,  a  Lisbonne,  1753. 
31°  Mriano  inSiria,  ibid,  1753.  33*  Arta- 
itne,  ibid.,  1753.  33*  l'Ente  Cinete,  Ibid., 
1753.  94°  Ipermettra,  ibid.,  1754. 35°  Olim- 
piade, ibid.,  1754. 38°  E%io,i  Loadret,  1755. 
37°  Aleitandro  nelle  Jndie,  avec  une  nou- 
velle musique,  a  Lilbonne,  1755.  38°  Sine, 
ibid.,  1756.  39*  Setimanno,  Ibid.,  1757. 
30*  Enta  in  Jtalia,  en  1759.  51°  Gialin  Ce- 
tare,  Ibid.,  1769.  J'ignore  le*  litre*  de*  au- 
tres opéra*  représentés  i  Lisbonne.  On  •  aussi 
de  Perei  vlngt-iept  solfèges  a  deux  voix,  com- 
posés pour  l'éducation  de*  prince**»  de  Por- 
tugal. 

PERGER  (FxaaçoM-XiTiix),  musicien 
de  Nuremberg,  ver*  le  milieu  du dix-huiliècne 
siècle,  y  «  publié,  en  1764,  des  quatuor*  pour 
clavecin,  denx  violons  et  bMse,  tout  le  titre  de 
Muiikaliuhei  FergnUgen  (Amusements  de 

PERGOLESE  (Jux-IUfiiit*),  eomposi- 
teur  célèbre  de  l'école  napolitaine,  ■  été  l'ob- 
jet de  beaucoup  d'erreur*  biographique*,  et 


d'Incertitude*  que  M.  le  marquis  de  Ylllaroia 
a  dissipée»  par  ses  recherche*  dani  le»  acte» 
authentiques  et  sur  les  lieux  même*  on  il»  sont 
dépote).  Saverlo  Mattel,  dan*  ses  Mtmorit 
per  urvirt  aile  vite  di  Metatlatio  e  dt  Jo- 
melU,  dit  que  le  nom  de  PergoUie  lui  fut 
donné  pireequ'il  est  né  a  Pergolf,  ou  Pergola, 
dan*  la  Marche  d'AncAne,  et  que  le  véritable 
nom  de  »  famille  était  Jtii.  L'abbé  BerlinL 
émet  la  même  opinion  dani  ton  Dixiionario 
etorico-critico  degli  terittort  di  Mveica,  et 
moi-même  je  l'ai  adoptée  dam  la  première 
édition  de  celle  Biographie  univcrttlle  dei 
mtuicitm.  D'antre  part,  Galanll,  dam  ta 
Deieriiione  délia  Cita  di  Ifapoli  (p.  940); 
Bayer,  dani  ta  Notice  sur  la  rie  cl  le*  ou- 
vrage* de  Pergolèse  (Mercure  de  Franc*, 
Juillet  1779);  La  lorde,  dan*  ion  Ettairur 
la  mtMi*gv*(t.  III,  p.  919);  Gcrber  (f.exikon 
der  Toukuniilerj;  Choron  et  Fayolle  (Dic- 
tionnaire hiitoriqw  dt»  mutieiene)  ;  Sere- 
lingei,  dam  la  Biographie  vniveretlU,  de* 
frère*  Micbaud;  M.  Geonaro  Gronî,  dam  ta 
Biografia  degli  tiomini  iUattri  del  reçno  di 
Napali,  et  ptntleur*  autre*,  ont  fait  naîtra 
Pergolèse  a  Casoria,  petit  village dn  royaume 
de  Naples.  Quadrio  seul  a  dit  que  l'iltuitre 
mniieien  naquit  a  Je* i,  ville  de*  Étal»  romaim 
(Sloria  «  ragione  di  ogni  poetia ,  t.  T ,' 
p.  196).  Le  résultat  det  recherche*  de  M.  de 
Tillaroia  •  confirmé  le*  paroles  de  ce  dernier 
auteur,  et  a,  en  même  temps,  fixé  la  date  de 
la  naissance  dePergulèse,  que  les  uos  plaçaient 
en  1704,  et  d'antres  en  1707.  L'écrit  dans  le- 
quel cet  amateur  de*  arts  a  fait  connaître  ses 
découverte*  sur  ce  injel  a  pour'  titre  :  Lettera 
biografica  intarno  alla  patria  td  alla  vila  di 
Giov. Boitilla  PergoUe»,  célèbre  eompoiitore 
di  mtuica  (Naples,  1631).  Postérienrement, 
il  a  reproduit  *e*  preuve*  dan*  le  volume  qu'il 
a  publié  sous  le  titre  de  Memorle  dti  eompo- 
litori  di  mtuica  del  regno  di  Ifapoli  (Na- 
ples, 1840,  un  volume  ln-8*).  On  vull  dans  M* 
deux  ouvrage*  que  Jean-Baptiste  Pergotèse, 
flli  de  François- André  el  de  sa  femme  Anne- 
Victoire,  naquit  a  Je*l,  le  S  Janvier  1710,  a 
dix  heure*  dn  soir,  et  qu'il  y  fut  baptisé  le 
4  du  même  mol*.  Ce*  faits  sont  démontré* 
par  l'acte  authentique  obtenu  parM.de  Tllla- 
ro*a,  et  ainsi  conçu  : 

•  In  Dti  nomine  etc.   Vnivertit  et  tin- 

*  gulii    ad    quoi   tu.   indubilatam   fidem 

•  faeio,  verboque  vtritatit  ttetor  ego  infra- 
«  eeriptut  parochu*  kujutintignit  Eccletim 
<  ad  tvggeitum  Divi  Septimii  pertinentit 
t  tequentem  inveniut  particulam  in   uno 


•  regenatorum    libre    tignato    *ub    n"  9, 

•  pag.  584. 

«  A  dï  4  Genoajo  1710. 

•  Giambaltltla  figllo  dl  Francesco  Andréa 

•  Pergoleti,  e  di  D.  Anna  Tittorla  comorte 

•  di  questa  Cilla,  nato  ta  notle  antécédente  a 

■  ore  10,  ru  batlliiato  da  me  Marco  Capo- 

•  grossi  Curato.  Padriui  furono  gl'  illustri*- 

•  slmi  signori  Gio.  Baltisla  Franciolinl,  el 

•  sigoora  Genllllna  de'  signori  Honoratl. 

■  Quamquidem  particulam  in  prarfato 
i  tibro  verbo  ad  eervum  fidcliter  diligen- 

•  terque  decerptiite  tettor.  In  quorum  fidem 

■  hat  prmtente»  littéral  mes  manu  ecriptai 

•  avbicriptaïque  dtidi,  tolitoque  hvivi  mem 
«  Cathedralii  Paroeei*  tigno  firmandai 
m  euravi.  Datvm  Mtii  ex  Mi.  Parothiali- 

•  bu*yiIkalendaMiuniiiSZ\.EgoJlexiw 

•  Seoerini  paroekue  manu  prop.  (Jdeet 
«  Sigillum).  Il  confaloniere  di  Je*l  certifie» 

■  vera  ed  originale  la  Arma  del  rev.  sig. 

■  D.  Alessio  Severlnl,  parocco  del  Duomo.  In 

•  Qde,  Jesi  II  80  Maggio  1831.  Il  gontalo- 

■  niere  :  Seltltnio  marebete  Pianelti-  * 

Le*  drcomlance*  qui  conduisirent  le  Jeune 
Pergolèse  i  Naples  sont  ignorée*  ainsi  que 
celles  qui  le  firent  entrer  dans  un  des  conser- 
vatoires de  cette  ville.  Les  auteurs  étalent 
partagé*  sur  le  nom  de  l'école  ou  II  fut  admis; 
mais  S.  de  Tillarosa  a  acquis  la  preuve  que 
Pergolèse  dévint  élève  du  conservatoire  dei 
poveri  di  Gietu-Criito ,  oii  il  reçut  d'abord 
det  leçon*  de  violon  de  Domlolqne  Hattelt. 
ilndiant  seul  cet  instrument,  Il  avait  décou- 
vert de*  procédé*  pour  exécuter  de*  pattage» 
difficiles  par  demi-ton*,  en  moulant  et  en 
descendant,  ainsi  que  de*  ornement*  de 
forme*  aussi  nouvelle*  que  gracieuse*.  Se* 
condisciple*  étaient  souvent  étonné*  lorsqu'il* 
l'entendaient  exécuter  ce*  nouveautés  diffi- 
cile* :  11*  en  parlèrent  a  Maltels,  qui  dé*ira 
l'entendre.  Ce  maître,  frappé  d'étoonement  a 
l'audition  de  ce*  chose*  Inconnue*,  demanda 
1  Pergotèse  qui  le*  lui  avait  apprises;  mal» 
l'élève  lui  Inspira  un  véritable  intérêt,  lors- 
qu'il lui  répondit  qu'il  Ignorait  si  ce  qu'il 
faisait  était  bon  on  mauvais,  et  qu'il  avait 
suivi  simplement  ton  instinct.  Mattel*  ren- 
gagea alor*  i  écrire  ce  qu'il  exécutait.  Le  len- 
demain Pergolèse  lui  porta  une  sorte  de 
petite  sonate  dam  laquelle  il  avait  Intercalé; 
ses  trait*  nouveaux.  Ravi  de  ce  qu'il  voyait, 
Mattel*  recommanda  chaleureusement  «on 
élève  a  Gaetano  Gré»,  premier  maître  dn 
Conservatoire.  Ce  fat  «oui  la  direction  de  ce 
savant  professeur  que  Pergolèse  commença  se» 


,gk 


études  de  composition.  Apres  la  mort  de 
■  -Gréco,  il  devint  élite  de  son  successeur  Fran- 
çois Durante  {voyez  ce  nom);  mai»  celui -ci 
ayant  été  appelé  à  Vienne,  Feo,  élève  de 
Scarlalti  et  grand  musicien,  lui  succéda  dans 
Il  place  de  premier  maître.  Ce  hit  som  sa 
direction  que  Pergolèse  acheva  ses  études  de 
composition.  Il  était  encore  *u  Conservatoire 
lorsqu'il  écrivit  son  premier  ouvrage,  lequel 
-  éUlt  un  drame  sacré  intitulé  S.  Guglir.lmo 
d'Aquitanla ,  avec  quelques  intermèdes 
bouffes,  qui  fut  exécuté,  pendant  l'été  de 
1 751 ,  dans  le  cloître  de  S.  Agnello  Magglore, 
et  qui  ohtint  un  si  brillant  succès,  que  le 
prince  de  Stigliano  Colonna ,  le  prince 
d'Avetlino  Carraciolo,  el  leduede  loddalonl 
Carara  le  prirent  sous  leur  protection  pour  lui 
ouvrir  les  portes  des  théâtre*  et  rendre  ta 
«arrière  pins  facile.  J'ai  examiné  a  Naplet  la 
partition  de  cet  ouvrage  :  l'impression  qu'elle 
m'a  faite  est  celle  d'une  production  bien 
écrite  :  mais  je  n'y  ai  pas  découvert  ces  inspi- 
rations vires  qui  caractérisent  les  œuvres 
destinées  a  exercer  une  grande  Influence  sur 
l'art.  Bien  que  le  style  de  l'école  napolitaine 
fut  moins  sévère  que  celui  de*  ancien* 
maître*  romains,  néanmoins  Greco,  Durante 
et  Feo  avalent  conservé  la  tradition  d'une 
harmonie  pure  et  de  formes  scientifiques  qui 
Turent  négligées  par  les  génération*  suivantes. 
Pergolèse  suivit  les  tradition*  de  sel  maîtres 
ilans  tes  première*  productions;  mais  plus 
lard,  entraîné  par  l'exemple  de  Vinci,  ion 
ancien  condisciple,  il  considéra  l'expression 
dramatique  comme  le  but  principal  de  l'art, 
et  introduisit  celle  expression  jusque  dans  m 
musique  d'église. 

Dans  l'hiver  de  la  même  année,  il  écrivit 
pour  le  théâtre  S.  Bartolomeo  la  musique  du 
drame  intitulé  la  Salluitia,  qui  parait  avoir 
été  applaudie.  Le  compositeur  eut  la  lionne 
fortune  d'entendre  chanter  les  principaux 
rôles  de  son  opéra  par  le  célèbre Grimaldi  el 
par  La  Faochinelli,qui  se  lit  particulièrement 
admirer  parla  manière  donl  elle  chanta  l'air  ; 
Ptr  queito  aman.  Cet  ouvrage  fut  suivi  de 
l'intermède  Jmor  fà  l'utmo  cieto,  joué  an 
théâtre  des  Fiorentini  et  qui  ne  réussit  pas. 
L'opéra  sérieux  Rteimero,  joué  au  théâtre 
Salnt-Bartholomé,  ne  fut  pas  plu*  heureux. 
Découragé,  Pergolèse  parut  renoncer  pendant 
quelque  temps  à  écrira  pour  le  ihéatre.  Ce  fut 
alon  qu'il  composa  pour  le  prince  de  Ste- 
gliano,  premier  écuyer  dn  roi,  trente  trios 
pour  deux  violons  el  bisse.  Vingt-quatre  do 
'Ces  trios  ont  été  publié*  à  Londres  el  à  Am- 


sterdam. A  celle  même  époque,  un  tremble- 
ment de  lerre  ayant  frappé  de  terreur  le* 
habitants  de  Naplei,  les  magistral*  firent 
exécuter  dans  l'église  des  Minimes,  appelée 
Santa  Maria  dtlia  Stella,  un  service  solennel 
en  l'honneur  .le  sain tEmlddio,  invoqué  comme 
protecteur  de  la  ville  :  ce  fut  Pergolèse  qu'on 
choisit  pour  écrire  la  musique  de  cette  solen- 
nité, el  ce  fut  a  cette  occasion  qu'il  composa 
sa  belle  messe  i  dix  voix  en  deux  cheeur* 
avec  deux  orchestres  et  de*  vêpres  complète*. 
Cette  musique  obtint  le  suffrage  des  célè- 
bres musiciens  qui  vivaient  alors  a  tiaples, 
et  fut  considérée  comme  une  ouvre  accom- 
plie. Immédiatement  après,  Pergolèse  écrivit 


e  a  deu 


»-iU 


Léo  à  venir  l'entendre  :  ce  grand  maître  Cul 
charmé  de  la  beauté  de  l'ouvrage  et  lui  ac- 
corda de  grandi  éloges.  Plus  lard,  l'auteur 
ajouta  i  celle  messe  un  troisième  et  un  qua- 
trième chœur  pour  la  faire  exécuter  dan* 
l'église das  PP.  de  l'Oratoire,  pendant  le*  qua- 
rante heures  dn  carnaval.  On  rapporte  i  la 
même  époque  la  composition  de  quelques  can- 
tate* avec  accompagnement  de  deux  violons, 
viole  el  basse  ou  de  clavecin,  entre  autres  la 
célèbre  cantate  d'OrjiAée;  mais  celle-ci  n'a 
été  composée  que  dans  l'année  même  de  la 
'mort de  Pergolèse. 

Rappelé  par  son  penchant  d'artiste  à  la 
carrière  du  théâtre,  en  dépit  des  dégoûts  qu'il 
y  avait  trouvés  précédemment,  il  écrivit  pour 
le  théâtre  Salnt-Bartholomé,  a  la  fi  u  de  1751, 
son  intermède  célèbre  de  la  .Venin  padrona, 
chef-d'œuvre  de  mélodie  spirituelle ,  d'élé- 
gance et  de  vérité  dramatique,  où  le  génie  du 
musicien  triompha  de  la  monotonie  de  deux 
personnages  qui  ne  quittent  presque  pas  la 
scène,  el  d'un  orchestre  réduit  aux  propor- 
tions du  quatuor.  Le  succès  de  cet  opéra  fut  le 
plus  brillant  at  le  plus  complet  que  Pergolèse 
ail  obtenu  dans  sa  courte  vie.  il  Maestro  di 
mutica  et  II  Gtloto  tehtrnlto, qui  le  suivirent 
de  près,  ne  réussirent  pas  d'abord,  el  ue 
furent  apprécié*  1  leur  juste  valeur  qu'aprèl 
la  mort  de  l'auteur.  En  1 732, Pergolèse  écrivit 
pour  le  théâtre  des  Fiorentini  Lo Frate  inna- 
moralo,  opéra  boufTe  en  dialecte  napolitain, 
qui  fut  suivi  de  U  Prigionier  luptrbo ,  an 
théllre  Saint- Bartholomé.  En  1734,  il  donna 
l'opéra  aérieux  Jdriano  in  Siria,  ainsi  que 
l'intermède  Livietta  e  Tracolo.  Dan*  celle 
même  année,  Pergolèse  obtint  la  place  de 
maître  de  chapelle  de  l'église  de  Noire-Dame 
de  Lorelle  et  alla  prendre  possession  de  cet 
emploi.  On  ne  sail  a  quelle  époque  appartient 


l'intermède  Intitulé  la  Contadina  aituta; 
mais  il  est  vraisemblable  qu'il  a  été  repré- 
senté anxFiorentini  de  Napleidan*  l'automne 
d«  1734.  Dana  l'année  suivante,  il  donna  t'J 
Flaminio,  opéra  bouffe  en  troit  actes,  qui 
tut  repris  au  Ibéilre  lYunvo  avec  beaucoup  de 
•uccès  en  1749.  Appelé  à  Rome  dam  la  même 
année  pour  écrire  VOUmplade,  il  ;  retrouva 
la  mauvaise  fortune  qui  l'avait  louvcnt  mal- 
traité au  théâtre.  Dunl,  qui  a  fourni  a  Boyer 
la  plupart  du  anecdote»  de  m  biographie' de 
Pergolète,  rapportait  celle-ci  concernant 
VOUmpiadt,  Lui-même,  disait-il,  avait  Hé 
engagé  pour  écrire  à  Rome  un  Jterorw,  qui 
devait  être  joué  après  l'opéra  de  Pergotèse, 
«on  locien  condisciple  au  conservatoire  de 
Xaplea.  Il  n'osa  écrire  une  note  de  ton  ou- 
vrage avant  d'avoir  entendu  rOfi'mpiatie; 
mail,  après  une  répétition  de  ce  drame,  il  se 
vaisura  et  vil  que  lei  beautés  qui  y  étalent  ré- 
pandues ne  seraient  pu  compriM*.  «  Il  y  a 

■  trop  de  détalla  au-deuui  de  la  porté»  du 

*  vulgaire  dant  votre  opéra  (disait-il  a  Per- 

■  golèse);  ce*  beanléa  paleerMt Inaperçues, 
«  et  vous  ne  réunirez  pu.  Bon  opéra  ne 
t  vaudra  pat  le  votre;  mail,  plut  simple,  Il 

•  aéra  plus  heureux.  »  L'événement  Justifia 
sa  prévision,  car  VOlimpiade,  jouée  au  prin- 
temps de  1735,  fut  mal  accueillie  par  lei  Ro- 

Avant  d'entreprendre  cet  ouvrage,  il  avait 
commencé  â  Loretta  ton  Stabat  Mater,  i  deux 
voix,  la  plus  célèbre  de  tet  compositions,  qui 
lui  avait  été  demandée  par  la  confrérie  de 
Saint-Louis,  de  Palaxto,  pour  remplacer  un 
autre  Stabat  d'Alexandre  Scarlalti,  qui,  de- 
puis un  grand  nombre  d'année*  était  répété 
ton*  les  vendredi*  du  mois  de  mar*.  Le  prix 
convenu  pour  cet  ouvrage  avec  la  confrérie 
était  de  dix  ducats  (environ  quarante  franct  !), 
et  ce  prix  avait  été  payé  d'avance  1  Pergolêse- 
De  retour  à  Lorette,  après  la  chute  de  VOlim- 
piade, II  écrivit  ton  admirable  Salve  regina 
a  voix  seule  avec  deux  violons,  viole  et  orgue, 
et  voulut  continuer  le  Stabat;  mais  déjà  ta 
passion  effrénée  pour  tes  femmes  avait  porté 
une  atteinte  sérieuse  à  la  vigueur  de  ton  tem- 
pérament; une  maladie  de  poitrine  te  dé- 
clarait le*  médecins  décidèrent  qu'un  chan- 
gement de  climat  était  devenu  nécessaire.  Le 
compositeur  voulut  essayer  de  celui  de  Naplct 
et  te  relira  a  Pouzxoles ,  prêt  de  celte  ville, 
sur  le  bord  de  la  mer.  La  il  voulut  continuer 
«on  travail,  bien  qu'il  fût  dévoré  par  la  lièvre 
et  s'acheminât  rapidement  vert  le  terme  fatal 
d'une  pbthi île  pulmonaire.  Maigre  lei  progrès 


LESE  487 

du  mal,  il  continuait  son  Stabat,  et  ce  travail 
épuisait  souvent  tes  forces  et  le  faisait  tomber 
dans  un  étal  de  faiblesse  extrême.  Son  ancien 
maître  Feo,  qui  l'aimait  tendrement,  ayant 
été  te  visiter  dans  un  de  ce*  moments,  désap- 
prouva les  efforts  de  son  courage,  et  lui  dit 
qu'il  fallait  rompre  arec  la  composition  jus* 
qu'a  ta  guérlson  :  —  •  Oh  !  cher  maître  (ré- 
•  pondit  Pergolèse),  Jo  n'ai  pat  de  temps  i 

■  perdre  pour  achever  cet  ouvrage,  qui  m'a 
«  été  pavé  dix  ducats,  et  qui  ne  vaut  pas  dix 

■  bajoechi  (dix  son*).  •>  Après  quelques  jours, 
Peo  retourna  près  de  son  élève  mourant  et  le 
trouvai  ses  derniers  moments]  mais  le  Stabat 
était  terminé  et  envoyé  a  sa  destination.  Ce 
fnt  véritablement  le  chant  du  cygne,  car  Per- 
golèse s'éteignit  dans  la  même  semaine  et 
cesia  de  vivre  1  l'âge  de  vingt-six  ans,  le 
16  mar*  1736,  ainsi  que  le  prouvent  le*  re- 
gistres de  la  cathédrale  de  Pouzxnole,  où  il 
fut  Inhumé  aan*  pompe.  Grâce  aux  soins  de 
H.  de  Vltlarosa  et  du  chevalier  Dominique 
Cortgliano,  un  monument  a  été  érigé  dan*  la 
même  église  a  la  mémoire  de  l'illustre  artiste, 
et  dans  l'endroit  où  reposent  set  cendres, 
on  lit  cette  inscription  : 


Des  bruits  d'empoisonnement  se  répan- 
direntaprèt  la  mort  dePergolèse  et  t'accrédi- 
tèrent partout  ;  mais  ils  étaient  dénués  de  ron- 
dement. Laborde  a  fait  à  ce  sujet  la  remarqua 
judicieuse  que  set  succès  n'avaient  pas  en 
assex  d'éclat  pour  exciter  l'envi*.  Le  dépéris- 
sement de  sa  santé  fut  progressif  et  lent  :  j'ai 
dit  quelle  en  a  été  la  cause.  A  peine  eut-il 
fermé  les  feux,  que  l'indifférence  dont  il 
avait  été  l'objet  delà  part  de  ses  compatriotes 
fit  place  aux  plus  vira  regret*.  Dès  ce  moment 
sa  réputation  s'étendit;  tes  opéras  furent 
joué*  sur  tout  le*  Ibéttrel  ;  Rome  voulut  re- 
voir son  Olimpiad»  et  l'applaudit  avec  trans- 
port; enfin,  dan*  le*  église*  mêmes,  où  1* 
vogue  ne  semble  pat  devoir  être  admise,  on 
n'entendit  pendant  quelque*  année*  d'autre 


488  l'Elu 

musique  que  cille  de  l'auteur  du  Slabal.  Eu 
France,  ou  régnait  une  ignorance  i  peu  prèi 
complète  de  l'existence  de»  grand*  artistes 
des  par*  étrangers,  la  musique  de  Pergoleie 
fut  introduite  qnatorn  ans  après  la  mort  de 
■on  auteur,  par  une  troupe  italienne  de  chan- 
teur! médiocrei  :  elle  j  excita  du  transport* 
d'advih-aiioa.  LaServa  padrona  et  IMfaes- 
tro  di  muiica  furent  traduit)  en  français,  re- 
présentes sur  les  théâtres  de  la  foire,  et  le! 
parlitioni  en  furent  gravée!.  Au  concert  ipi- 
rituel,  Ib  Stabat  obtint  toiil  un  succès  d'en- 
tbouiiaime,  cl  l'on  en  fil  pluiieun  édition  t. 
Enfin,  rien  ne  manqua  plut  i  la  gloire  de 
Pergoleie,  et  ce  qui  arrive  presque  toujours 
dans  la  réaction  contre  une  injustice,  on  exa- 
géra ion  mérite  en  le  considérant  comme  le 
mallre  de*  maîtres,  quoiqnll  soit  Inférieur  1 
Scarlatti  et  a  Léo  pour  la  force  dramatique, 
et  qu'il  j  ait  dam  ta  musique  d'égliae  dei 
traita  mal  appropriéiau  caraclèredei  paroles. 
Le  P.  Hartinl  a  Tait  au  Stabat  le  reproche  de 
renfermer  dei  paiMge!  qui  aéraient  mieux 
placé!  dani  un  opéra  comique  que  dam  un  chant 
de  douleur;  il  en  cite  même  qui  rappellent  dei 
trait!  analogues  de  la  Serva  padrona,  et  l'on 
doit  avouer  que  la  critique  n'est  pas  dénuée 
de  fondement  :  toutefois,  il  est  Juste  de  dire 
que  les  exemples  de  celle  espèce  sont  rares, 
et  que  peu  de  compositions  religieuse!  du 
style  concerté  sont  d'une  expression  aussi 
touchante  que  le  premier  verset  du  Stabal  et 
que  le  Quan&o  corpus.  Le  Salve  Regina, 
pour  TOiX  seule,  deux  violons,  basse  et  orgue, 
en  aussi  un  modèle  d'expression  ;  quoiqu'il 
ait  moins  de  célébrité  que  le  Stabat,  Je  pente 
qu'on  pourrait  le  considérer  comme  une  com- 
position plut  parfaite  etd'un  mérite  tupërieur, 
tl  la  difficulté  du  sujet  est  été  égale  i  celle  de 
la  proie  de  la  Vierge.  On  ne  peut  Juger  le 
Stabat  ni  le  faîne  Regina  d'après  la  mauvaise 
exécution  qu'on  en  a  quelquefois  entendue  dans 
le*  concert!  de  Parla;  aucun  dei  musiciens 
n'avait  la  tradition  de  celte  musique. 

Pergoleie  a  écrit  pour  l'église  :  1°  Kyrie 
eutnGlarid,  à  quatre  voix  etorcheilre.  Celle 
messe  a  éic  publiée  a  Tienne,  chez  Hatlinger. 
9*  Messe  à  cinq  voix  et  Wcheilre,  en  manu- 
scrit, dans  plusieurs  grandes  bibliothèques. 
S*  Messe  à  dix  Toix  en  deux  chœurs  etor- 
cheilre. 4°  Dixit,  a.  quatre  voix,  deux  vio- 
lons, alto,  basse  et  orgue.  S*  Dixit)  a  deux 
chœurs  et  deux  orcheitrei.  8°  Mitertre,  I 
quatre  voix  et  orchestre;  Parti,  Pleyel.  7*  Cuit- 
jtleoor,  i  quatre  voix.  8°  Domine  ad  adjv- 
vufidum,  a  quatre  voi«.  !)* /ilern,  a  cinq.  voix. 


orchestre. 


10*  Laudate  ,  a  cinq  voix  i 
11°  Lxtatui  tum  pour  deux  vol 
et  deux  basse».  13°  Lxtatui,  a  cinq  voix. 
13*  Laudate,  i  voix  seule  arec  instrument!. 
14'  Salve  Regina,  i  voix  seule,  deux  violons, 
alto,  basse  et  orgue;  Paris,  Leduc.  Il  a  été 
fait  une  deuxième  édition  de  ce  beau  mor- 
ceau, a  Paris,  chei  Porto.  15'  Stabat  Mater 
pour  soprano  et  contralto ,  deui  violon*  , 
alto,  basse  et  orgue  ;  Paris,  Bonjour  ;  idem , 
Paris,  Porro  ;  idem,  Lyon,  Carnaud.  Use 
édition  1  laquelle  Paisiello  a  ajouté  des 
instruments  1  vent  a  été  publiée  1  Paris, 
cheiTroupenai.  lia  été  fait, a  Paris,  cinq  édi- 
tion! de  ce  morceau  célèbre,  avec  accompa- 
gnement de  piano,  chei  Plevel,  Leduc,  Siebel-, 
Carli  et  Paeini.  Scbvtickert  a  donné  a  Leip- 
sick  une  édllion  complète  du  Stabat  avec  un 
lexte  allemand;  une  antre  édition  avec  textes 
allemand  et  latin  et  accompagnement  de 
piano  par  liage,  a  été  publiée  chei  Chris- 
tian!, à  Hambourg.  Enfin,  Hiller  a  parodié'  la 
Fatn'on  de  Klopstock  sur  la  musique  du 
Stabat,  arrangée!  quatre  voix,  avec  l'addi- 
tion de  hautbois  et  de  Saie*.  1(1°  Dit»  irm 
pour  soprano  et  contralto,  deux  violons,  alto 
et  basse.  Messe  k  deux  voix  et  orgue,  chez  les 
PP.  de  l'Oratoire,  à  Naples.  Mease  1  quatre- 
voix  et  orchestre  (en  ré),  dans  ma  biblio- 
thèque. La  Nativité,  oratorio  en  deux  par- 
tiel. 

Sam  la  musique  de  theitre  de  Pergoleie,  on 
n'a  pn  conservé  les  litres  de  tous  ses  ou- 
vrages ;  ceux  qu'on  connaît  sont  :  La  Salhu- 
tia;  Jtnor  fa  l'uomo  eieeo,  opéra  bouffi:  en 
un  acte;  Recimcro,  opéra  sérieux  on  (rois- 
actes;  la  Sema  padrona,  Intermède  en  un 
acte.  La  partition  originale  a  été  publiée  a 
Paris,  cbex  Lacbevardière.  On  a  fait  une  édi- 
tion du  même  opéra  traduit  en  français; 
Paris,  Leduc.  Il  .Vautra  di  muiica  ;  la  par- 
tition de  cet  opéra,  traduit  en  français,  a  été 
gravée  i  Paril,  sou*  le  litre  :  U  Maître  de- 
muiique.  Il  Gtioio  tchtmito  ;  Lo  Frate  inna- 
morato,  opéra  bouffe,  en  dialecte  napolitain  ;. 
Il  Prigionier  Muperlo ;  Jdriano  in  Stria; 
Livittla  e  Tracolo;  Il  Flaminio,  en  trois 
actes;  La  Contadina  attuta;  L'Olimpiade, 
opéra  lérienx  en  trois  acte*  ;  San  Guglitlmo, 
drame  religieux  en  deux  parties.  Pour  le  con- 
cert et  la  chambre,  Pergoleie  a  écrit  :  Orphésr 
cantate  à  voix  seule  et  orchestre;  Choron  en  a 
fait  graver  la  partition  dam  ses  Principet  de- 
composition  dtt  école»  d'Italie  ;  cinq  can- 
tates pour  voix  de  soprano  et  clavecin  ;  trente 
trios  pour  deui  violons,   violoncelle  et  basse 


PERGOLÉSE  —  PERICLITE 


continue  pour  le  clavecin.  Outre  le*  notices 
biographique)  de  Pergolèse  citées  précédera - 
meat,  on  a,  de  Carlo  Blasis,  celle  qui  a  pour 
titre  :  Biografia  di  Ptrgalw,  Milan,  sans 
<1ale(18t7),in-8°. 

FEItGOLETTÏ  (T«mus),  secrétaire  et 
»1  ce  -chancelier  du  prince  Foresto  d'Esté, 
marquis  de  Scandiano,  naquit  au  bourg  de  ce 
nom,  vers  1005.  Il  était  DU  de  Livio  Fergo- 
lelti,  professeur  de  musique  au  service  du 
prince.  Pergolettl  apprit  de  son  père  à  jouer 
du  violon.  On  a  île  sa  composition  :  Traitent- 
menti  armoniei  da  cornera  a  violino  solo  e 
violoncelle  ,-  opéra  prima  ;  Modtna,  per  For- 
tuniano  Rosati,  1698. 

PERI  (Jieouw),  compositeur  distingué, 
naquit  i  Florence,  d'une  famille  noble,  dan* 
la  seconde  moitié:  du  seiilèmc  siècle,  et 
pour  maître  de  chant,  de  clavecin  et  de  ci 
position  Christophe  Malvezzi ,  de  Lucques. 
Il  était  surnommé  il  Zawrino,  a  cause  de 
(On  abondante  chevelure  d'un  bloud  ardent, 
qu'il  conserva  intacte  jusque  dan*  la  vieil- 
lesse. Le*  grandi-ducs  de  Toscane  Ferdi- 
nand I"  et  Cosme  II  de  Médlcis  lui  conBèrent 
la  direction  de  la  musique  de  leur  palais. 
Très-avare,  Péri  lut  mettre  i  profit  la  faveur 
dont  11  jouissait,  pour  acquérir  de  grande»  ri- 
chesses, qui  s'accrurent  par  la  dot  considé- 
rable d'une  demoiselle  de  la  noble  famille  des 
Fortlni,  qu'il  épousa.  Perl  en  eut  un  nia  doué 
d'un  génie  extraordinaire  pour  les  mathéma- 
tiques, mais  qui  fut  entraîné  dana  de  grandi 
désordres  par  des  panions  ardentes.  Son  pro- 
fesseur, le  grand  Galilée,  l'appelait  ion  dé- 
mon. Vers  1601,  Perl  entra  au  service  du  duc 
de  Ferra  re,  en  qualité  de  maître  de  chapelle. 
Après  cette  époque,  on  manque  de  renseigne- 
ments sur  sa  carrière.  On  sait  sentement  qu'il 
Vivait  encore  en  1610.  Péri  est  au  nombre  de» 
musiciens  dont  le  génie  a  exercé  de  l'Influence 
lur  la  transformation  de  l'art  qui  s'opéra  dans 
le*  dernières  années  du  seizième  ilècle  e 
commencement  du  dix- septième,  en  prenant 
part  i  la  création  du  drame  musical  arec 
Emillodel  Cavalière,  Jules  Cacclni  etMontc- 
terde.  Le  premier  ouvrage  de  ce  genre  au- 
quel il  travailla  en  société  avec  Cors!  et  Jules 
Cacclni  fut  la  Dafttt,  pastorale  de  Binuccini, 
qui  fut  représentée  a  Florence,  en  1594,  dans 
la  maison  de  Corsl.  Le  succès  de  cet  essai  en- 
couragea Rinuceinl  a  écrire  une  autre  pasto- 
rale sur  le  sujet  d'Orphée  et  E uridict.  La  pins 
grande  partie  de  la  musique  de  cet  ouvrage, 
qui  fut  représenté  1  Florence  pour  les  Têtes  du 
mariage  de  Marie  de  Médici»  avec  Henri  IV, 


roi  de  France,  fut  composée  par  Péri.  Son  tra- 
vail a  été  Imprimé  sous  ce  titre  :  Le  Mustche 
diJaeopoPeri,  nobil  florentine  lopra  l'Eu- 
ridtte  del  n'g.  Ottavio  Rinuecini,  rappre- 
tetitate  ntllo  ipoializio  délia  crittianiuima 
Maria  Hedici,  regina  di  Frauda  e  di 
Navarra;  in  Fiortnia,  apprttto  Giorgio 
Marticotti.  1600,  in-4*.  Dans  la  prérace,  Perl 
donne  des  renseignement!  intéressant)  )ur  la 
compotition  de  la  Dafm  et  de  VEuridice, 
suf  la  part  qu'y  prît  Cacclni,  et  sur  les  per- 
sonne) qui  chantèrent  le»  principaux  rôles,  ou 
qui  jouaient  des  instruments  pour  l'accompa- 
gnement {voyet  Càcciki,  Catalieii  et  Monti- 
tum.  Fouet  aussi  le  fléiumé  philosophique 
de  l'histoire  de  la  musique,  t.  I"  de  la  Bio- 
graphie universelle  des  musicien),  première 
édition).  J'ai  Tait  exécuter  quelque)  morceau* 
de  VEuridice  dan)  mon  concert  historique  de 
l'opéra  depuis  son  origine  en  Italie,  en 
France  et  en  Allemagne,  le  8  juin  1833.  On 
connaît  aussi  de  Péri  ni  recueil  de  pièces  qui 
a  pour  titre  :  le  Va~ie  Muiiche  del  Sig.  Ja- 
copo  Péri  a  unu,  due  e  tre  voei,  con  alcune 
tpMtuali  in  ullimo,  per  canton  nel  clavi- 
cembalo  e  ekilartmt,  et  antora  la  magior 
parle  d'eu»,  per  tuonar*  tintpUeement* 
nell'organo.  JYovamente  poste  in  tact  in  Fi' 
renia,  per  Criitofano  Martscotti,  1610, 
in-folio. 

PERI  (Acarui),  compositeur  dramatique, 
né  a  Hegglo,  en  1817,  fut  d'abord  attaché 
comme  chef  d'orchestre  i  une  compagnie  de 
chanteur)  italien»  qui  donna  des  représenta- 
tions à  Marseille  dan>  l'été  de  1839,  et  y  fil  re- 
présenter, au  mol»  de  Juin,  sou  premier  ou- 
rrage,  Intitulé  :  Una  Visita  a  Bedtam.  De 
retour  dans  ta  ville  natale,  Il  j  donna,  en 
1841,  Il  Solitario  ,  qui  fut  bien  accueilli  et 
obtint  vingt  représentation*  consécutives.  Son 
opéra  de  iJirce,  joué  an  mois  de  mai  1843, 
dan»  la  même  ville,  eut  un  succès  d'enthou- 
siasme et  ne  fol  pas  moins  heureux  à  Parme, 
1  Lugo,  a  Llvourne  et  a  Florence.  Un  antre 
ouvrage  du  même  artiste  avait  été  Joué  i 
Parme,  au  mois  de  février  de  la  même  année, 
sous  le  titre  :  Ester  d'Engadài,  et  avait  été 
l'opéra  préréré  de  la  saison  ;  11  fut  Joué  «uni 
avec  snecès  a  leggio  et  t  Vérone,  en  1848. 
Ces  heureux  début)  semblaient  promettre  un 
compositeur  a  l'Italie  ;  cependant,  depuis 
1848,'  Perl  n'a  plus  rien  écrit  pour  la  scène, 
et  son  nom  a  disparu  du  monde  musical. 

PERICLITE,  musicien  originaire  de 
Lesbo»,  fut  le  dernier  de  son  pays  qui  rem- 
porta le  prix  de  la  cithare  aux  jeux  Carnterts, 


PERICLITE  —  PERNE 


i  Lacédémone,  et  sa  mort  mit  fin  à  I»  tuccet- 
lion  non  interrompue  des  joueuri  de  cithare 
parmi  le*  Les  biens. 

PERILLO  (SiiTiiou),  compotileur,  né  a 
Naplet  en  1731 ,  fu  t  admit  *u  Conservatoire  de 
SanOcofrio  ,  el  y  reçu!  det  leçons  de  Du- 
rante. Se*  étude*  terminées,  11  fut  appelé  i 
Venise  pour  y  composer  un  opéra, dont  le 
succè?  le  décida  a  se  fixer  en  cette  Tille.  Son 
style  était  agréable,  particulièrement  dans 
l'opéra  bouffe.  Il  a  fait  représenter,  en  1737, 
Bérénice,  puis  la  Suona  figliuola,  17S9;  / 
Fiaggiatori  ridicoli,  1761  ;  fa  Donna  Gi- 
randola,  1763;  la  Finta  templier;  1764;  fa- 
milles g  fofura,  1769;  /  Trt  fagabondi  et 
II  PemtlHo,  en  1769.  Au  moi*  d'août  1774, 
Perillo  concourut  pour  la  place  de  second 
maître  de  chapelle  de  Saint-Marc,  devenue  va- 
cauteparla  retraite  de  Latilla;  mail  après 
deux  (éaoce*  des  procurateur*  de  celle  église, 
dam  lesquelles  aucun  de*  campé  11  leur* 
n'avait  obtenu  la  majorité,  la  place  fut 
donnée  à  Jntoint  Strgamo ,  prêtre  véni- 
tien. 

PERINO,  luthiste  florentin,  vécut  dans  la 
première  moitié  du  seizième  *lècle.  On  con- 
naît de  lui  t  Intabolatura  da  liuto  ai  ricer- 
cale,  madrigal*,  et  eanxone  franttu.  Libro 
fer»;  Ftntxia,  appwo  d'Antonio  Gar- 
dant!, 1547,  in  4°  obi.  J'ignore  le*  litre*  el 
tes  date*  des  deux  premier*  livre». 

PÉRIS  (JtcQOii),  musicien  provençal, 
vécut  dam  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle.  En  1588,  le  prix  du  luth  d'argent  lui 
fut  donné  au  concours  det  Puy  dû  muiique 
d'Evreui  (Normandie),  pour  la  composition  de 
la  chanson  :  Ceux  qui  peignent  amour  tant 
yeuix.  Au  concours  de  l'année  suivante,  Pé- 
ri* obtint  le  prix  de  la  harpe  d'argent  pour  la 
oompotllion  du  motel  :  O  Regina,  retint  mi- 
etratrix,  et  dam  le  même  concourt,  Il  eut  le 
prix  du  luth  d'argent  pour  la  chanson  fran- 
çaise a  quatre  TOix,  tnr  ces  paroles  :  Menait 
tremblant. 

PERISOnE.  royai  LARUE  (Pnwai 
DE). 

PEAISONE  ou  PE1USSONE  (Cinio), 
muticion  français  qui  fut  chantre  del'églite 
Saint-Marc,  de  Venise,  au  milieu  du  dix-sep- 
lièroc  siècle,  Ht,  suivant  M.  Caffi  (1),  les  dé- 
lice* de  Venite  par  ton  talent  de  chanteur. 
Cet  artiste  ne  doll  pat  être  confondu  arec 
l'ancien  maître  Pierre  de  Larve,  on  de  la 
Rve,  que   le*  Italien*  ont  appelé  du  même 

(1)  SuntMUmmriniëertMUmjiiCirprilaJimlë 
*•  h*  nantis  Ytnui*,  L  L  p.  Ht, 


Il  y  a  lieu  de  croire  que  le  niimiérllabl* 
lui  dont  il  s'agit  ici,  a  été  également  al- 
en  Italie.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  connaît 
du  Périeone  moderne  les  ouvrage*  dont  voici 
let  titre*  :  1°  Jl  primo  libro  de  madrigali  a 
9,  S  e  4  «oef;  t'n  Feneita,  app.  Altet.  f  in- 
centi,  1638,  in-4».  2«  Ji  seconda  libro,  ete.j 
ibid. ,  1631,  in-4".  3-  II  terxo  libro  de'  ma- 
drigali a  S,'  8,  4  e  5  t'oci;  ibid.,  1839,  in-4*. 
4°//ouor(oîi6ro,  idem  etc., ibid. ,1040, in-4'. 
H"  Il  qwinta  libro  de.' madrigali  a  2  e  3  ooei, 
op.  11  ;  ibid.,  1641,  In-4".  6*  Caprieci  itra- 
vagantl  ai  et  S  voci,  op.  10;  ibid.,  1647, 
io-4*.  7"  Ultimo  mutieale  e  cation'  faticht  a 
3  e  3  voei;  ibid.,  1646,  in-4*.  Ce  titre  semble 
indiquer  un  ouvrage  posthume  et  placer 
l'époque  de  la  mort  de  l'auteur  en  1647  ou  au 
commencement  de  1648. 

PERLA  (Michil),  compositeur  napolitain, 
tut  élève  du  Conservatoire  de  Santa  Maria  di 
Loreta,  et  vécut  vers  le  milieu  du  dix -huitième 
tiècle.  Bon  maître  de  chant,  il  enseignait  cet 
art  dans  les  couvents  de  femmes  à  Naplet.  Il 
a  écrit,  pour  let  églises  de  ce*  monastères,  un 
grand  nombre  de  messes,  de  psaumes,  de 
Magnificat,  d'antiennes,  des  Te  Deum,  messes 
de  Requiem,  leçon*  pour  les  Matines  de* 
morts,  Stabat  Mater,  et  les  Sepl  paroles  de 
Jésus-Christ  sur  la  croix,  dont  Ici  partition* 
manuscrite*  te  trouvent  a  Naples,  particuliè- 
rement dan*  la  bibliothèque  du  collège  royal 
de  musique,  dan*  cette  ville.  Perla  a  composé 
aussi  la  musique  de  l'opéra  bouffe  Gli  amaati 
alla  prova,  et  des  deux  oratoires  La  Manna 
ntldtitrto,tt  II  trionfo  délia  Fede. 

PERNE  (Pxsrcois-Locis),  savant  musi- 
cien, né  i  Paris,  en  1773,  fut  admis  a  l'atje 
de  huit  ant,  comme  enfant  de  chœur,  t  la 
maîtrise  de  l'église  Salnt-Jacques-de-la-Bou- 
cherie,  qui,  plusieurs  années  après,  acquit  do 
l'importance,  parcequ'elle  eul  ce  qu'on  appe- 
lait alors  en  France  une  mutique  fondée,  après 
sa  réunion  1  la  paroisse  des  Innocents.  L'abbé 
d'Haudimont  ayant  été  nommé  maître  de 
chapelle  de  Sain  1- Jacquet,  Peine  se  trouva 
placé  sous  sa  direction,  et  reçut  de  lui  de* 
leçon*  d'harmonie  et  de  contrepoint  telle*  que 
pouvait  les  donner  un  partisan  exctutlf  du 
système  de  ta  batte  fondamentale.  Heureuse- 
ment organisé  pour  la  musique,  il  Ht  de  ra- 
pides progrès  dant  cet  art.  La  suppression 
det  maîtrises,  en  1793,  le  décida  1  entrer  a 
l'Opéra  en  qualité  de  Unor-choriste  :  Il  était 
alors  âgé  de  vingl  ant.  La  fatigue  que  faisait 
éprouver  a  ta  poitrine  le  service  du  théâtre 
lui  fit  prendre  ta  retraite  de  choritte,  ei 


v  Google 


17110,  pour  Jouer  de  1*  constitue  a  l'or- 
«heure  du  même  théâtre.  C'est  un  fait  digne 
de  remarque  que  les  deux  musicien»  français 
dont  lei  iraïuui  ont  jeté  U  plus  vive  lumière 
sur  quelques  objets  importants  de  l'histoire  de 
la  muilque,  lavoir,  Perne  et  Yllloleaj  {voyrs 
ce  nom),  étaient  dini  le  même  temps  choriilei 
à  l'Opéra  :  situation  qui  parait  peu  d'accord 
avec  lei  connaissances  qu'exigent  de  sembla- 
blet  recherches.  Déjà  connu  par  la  publica- 
tion de  quelquei  pelilei  compositions  instru- 
mentales, entre  autres  par  un  recueil  de  10- 
nalos  faciles  pour  le  piano,  Perne  eut  occasion 
d'augmenter  sa  réputation  de  compositeur  en 
1801,  lorsque  le  concordat  pour  le  rélabliue- 
meot  du  culte  catholique  en  France  eut  été 
■igné  par  le  pape  et  par  le  premier  consul. 
Plusieurs  artiatei  de  l'Opéra  ayant  pris  la 
résolution  de  profiler  de  celte  circoostance 
pour  fêler  leur  patronne,  sainte  Cécile,  l'en- 
gagèrent i  écrire  une  messe  avec  choeurs  et 
orchestre  pour  cette  solennité  ;  il  te  chargea 
volontiers  de  celte  million, et  le  32  novembre 
de  la  même  année,  sa  messe  fut  exécutée  avec 
pompe.  Cet  ouvrage  lit  honneur  a  son  auteur, 
et  peu  de  temps  après,  Perne  mil  le  sceau  a 
■a  réputation  comme  harmoniste  par  la  publi- 
cation, d'une  fugue  i  quatre  voix  et  a  trois 
sujeti,  qui  pouvait  se  changer  en  retournant 
le  papier.  CeUe  fugue  parut  an  commencement 
de  1802,  en  une  seule  Touille  de  format  appelé 
/élus.  Vers  celle  époque,  Perne  commença  à 
se  livrer  a  renseignement  de  l'harmonie,  ce 
qui  le  conduisit  i  réformer  iei  Idées  concer- 
nant le  système  de  celle  science,  et  lui  fit 
adopter  celui  que  Catel  venait  de  publier  dans 
«on  traité  pour  l'usage  du  Conservatoire. 

Les  travaux  de  Perne  ne  le  bornaient  pas  i 
l'harmonie  el  a  la  composition  ;  depuis  plu- 
sieurs années  l'hisloire  de  la  musique  était 
l'objet  de  ses  éludes,  et  dans  celle  histoire,  U 
musique  des  Grecs  et  les  nolalions  du  moyen 
âge  lui  avalent  paru  mériter  une  attention 
particulière.  Pour  Faire  avec  fruit  des  recher- 
ches sur  ces  objets,  il  fallait  posséder  la  con- 
naissance des  langues  anciennes  et  modernes. 
Perne  avait  Tait  an  cours  de  latinité  dans  la 
maîtrise  on  il  avait  été  élevé  ;  mail  on  sait  que 
tes  études  faites  de  cette  manière  étaient 
faibles  el  ne  pouvaient  former  que  des  laU- 
nistei  médiocres.  Dès  ses  premiers  pu  dam 
la  carrière  de  la  philologie  musicale,  Perne 
s'aperçut  de  l'insuffisance  de  son  savoir,  cl 
dans  le  but  de  corriger  les  vices  de  son  éduca- 
tion première,  il  apprit  de  nouveau  la  langue 
latine,  étudia  le  grec,  l'allemand,  l'italien, 


l'espagnol,  l'anglais,  et  parvint,  par  une 
constance  a  touleépreuve,  â  une  connaissance 
assci  étendue  de  ces  langues,  dans  un  âge  où 
la  mémoire  n'a  plus  autant  d'activité  que 
dam  la  Jeunesse.  Dès  1805,  Perne  était  déjà 
arrivé  à  des  résultats  intéressants  dans  ses 
recherches  sur  la  musique  des  Grecs,  el  par- 
ticulièrement sur  leur  notation  musicale.  Il 
les  communiqua  a  Choron,  qui  l'engagea  a  en 
faire  l'objet  d'un  mémoire  qui  serait  lu  a 
l'Académie  des  beaux-arts  de  l'Institut  de 
France,  où  Choron  était  attaché  en  qualité  de 
théoricien.  Plus  lard,  les  recherches  de  Perne 
l'ayant  conduit  1  reconnaître  que  Burette  et 
d'autres  s'étaient  trompés  a  l'égard  du  nombre 
des  signes  nécessaires  i  la  notation  de  la  mu- 
ilque grecque,  il  refit  en  entier  le  système  de 
cette  notation,  d'après  Alypius,  Baccbius  el 
Gaudence,  retrouva  dam  les  manuscrits  du 
traité  d'Aristide  Quinlilien  une  ancienne  no- 
tation antérieure  a  Pylbagore,  qui  avait  donné 
la  torture  1  Heibom,  et  dont  ce  critique 
avait  altéré  tous  les  signes  en  y  substituant 
ceux  du  traité  <T  Alypius;  enfin  il  traça  des 
tableaux  généraux  et  particuliers  de  toute  la 
notation  grecque,  où  brille  la  sagacité  la  plus 
rare,  et  parvint  i  coordonner  tout  son  travail 
en  un  corps  de  doctrine  du  plus  haut  intérêt.  Il 
soumit  son  mémoire  i  la  troisième  classe  de  l'In- 
stitut le  8  avril  1815,  sous  le  litre  d'£xpotit ion 
dtlaiéntHograptiit,ounotationmuiicaledtt 
Crtel;  une  commission  composée  de  Prony, 
Charles,  Béhnl,  Goiiec,  Honslgny,  Choron  et 
Glnguené,futchargéedet'examlner.Glnguené, 
désigné  comme  rapporteur  de  cette  commis- 
sion, rendit  justice  au  mérite  des  recherches 
de  Perne,  dans  un  rapport  favorable  lu  le 
91  octobre  de  la  même  année,  el  ce  rapport 
fut  Immédiatement  livré  i  l'impression.  Ce 
fut  vers  le  même  temps  que,  pour  démonlri 


mplldi 


1  de 


la  notation  grecque,  Perne  osa  entreprendre 
la  tlche  effrayante  de  la  traduction  de  la 
grande  partition  A' Ipkigénie  en  Taurlde,  de 
Gluck,  dans  celte  notation,  el  l'acheva  dans 
nn  volume  plut  mince  et  moins  chargé  de 
signes  que  la  partition  moderne.  Néanmoins, 
malgré  l'intérêt  de  curiosité  qui  t'attachait  a 
un  semblable  travail,  el  nonobstant  le  rapport 
de  Ginguené  et  la  notice  étendue  que  Fran- 
«pur  donna  des  travaux  de  Perne  dans  le 
Dictionnaire  de»  Dtcowertti  (I)  :  ce  savant 
ne  put  trouver  de  libraire  qui  voulût  Imprimer 
ton  mémoire,  parce  qu'on  craignait,  a  raison 

(I)  Ou,  notice  a  Ht  imprime*  t.  part,  u  mm  baille 


,gk 


499  Pfcl 

de  I*  gravité  et  de  la  spécialité  du  sujet,  que 
le  produit  de  la  venle  ne  couvrit  pas  les  frais 
de  la  gravure  des  tableau*.  Ce  ne  tut  qu'en 
1828  que  ce  beau  travail  commenta  a  paraître 
dam  la  Revue  musicale  que  je  publiais,  divisé 
en  une  série  d'article»  qui  furent  insérés  avec 
les  tableau*  dans  le  troisième  volume  de  cet 
écrit  périodique,  et  dans  les  suivants.  H'eul-il 
produit  que  cela,  Perne  mériterait  d'être 
classé  parmi  les  musiciens  les  plus  érud ils  de 
l'Europe  ;  mais  ce  ne  fut  pas  1  ce  seul  objet 
qu'il  borna  ses  travaux. 

Quiconque  s'est  occupé  de  l'histoire  de  la 
musique  du  moyen  âge  sait  qu'une  obscurité 
profonde  environnait  naguère  quelques  épo- 
ques de  transition  de  celte  hiitoire;  obscurité 
que  n'avait  pu  dissiper  l'abbé  Gerbert  par  la 
publication  de  sa  collection  des  écrivains 
ecclésiastiques  sur  la  musique,  parce  qu'il 
était  moins  musicien  que  philologue.  Depuis 
longtemps  les  historiens  de  la  musique  se  co- 
piaient mutuellement ,  au  lieu  d'étudier 
l'origine  de  notre  musique  dans  des  monu- 
ments authentiques  ;  Perne  prit  un  parti  con- 
traire, car  il  considéra  comme  non  avenu  tout 
m  qui  avait  été  publié  jusqu'à  lui  sur  la  mu- 
sique du  moyeu  Ige,  et  chercha  des  lumières 
■ur  celle  musique  dans  les  manuscrits  du 
temps.  Hais  pour  lire  ces  manuscrili  11  fallait 
les  connaître,  et  les  catalogues  des  bibliothè- 
ques publiques  fournissent  peu  de  renseigne- 
ments sur  ce  sujet.  Perne  prit  donc  ta  réso- 
lution de  voir  tout  ce  qui  pouvait  avoir  quel- 
que rapport  avec  l'objet  de  ses  éludes,  non- 
■eulemenl  i  la  bibliothèque  royale,  mais  dans 
toutes  les  autres  grandes  bibliothèques  de 
Paris  et  des  départements,  et  lui-même  forma 
un  catalogue  précieux  de  tous  les  manuscrits 
grecs,  latins,  italiens  et  français  qu'il  avait 
vus,  et  qui  traitent  spécialement  de  la  musique, 
ou  qui  contiennent  de  la  musique  notée,  ainsi 
que  tons  les  missels,  antiphonairet,  graduels, 
et  autres  livres  de  choeur,  depuis  le  septième 
siècle  Jusqu'au  dix-septième.  Ce  catalogue, 
qui  lui  fut  ensuite  d'une  grande  utilité  dans 
ses  travaux,  est  le  fruit  de  recherches  im- 
menses et  d'une  patience  à  toute  épreuve. 
C'est  dans  ces  recherches  qu'il  découvrit  plu- 
sieurs copies  d'un  traité  grec  anonyme  du 
rhythme  musical  que  Heibom  a  Indiqué 
'  dans  la  préface  de  l'ouvrage  d'Arlstoxène. 
Perne  Ht  lui-même  une  copie  du  texte  de  ce 
traité,  cotlationnée  sur  les  divers  manuscrits 
de  la  bibliothèque  royale,  pais  en  fit  une  ver- 
sion latine  et  une  traduction  française,  qu'il 
accompagna  de  notes.  Une  analyse  de  cet  ou- 


vrage a  été  lue  par  lui  1  l'Institut  de  France, 
le  14  mars  1813.  J'ai  donné  cette  nolice  dans 
le  14*  volume  de  la  Revue  musieait.  Dans  le 
temps  même  oit  Perne  trouvait  1  la  bibliothè- 
que,royale  cet  important  ouvrage  et  s'occupait 
i  traduction,  j'y  faisais  la  découverte  a*a 
commentaire  dn  moine  Barlaam  sur  les  Har- 
mo niques  de  Plolémée,  du  traité  de  musique 
de  Pacbymère,  inconnu  alors  1  tons  les  histo- 
riens de  la  littérature  grecque,  et  de  la 
deuxième  partie  du  traité  de  Baccbius,  qui 
-n'a  point  été  publiée  par  Helbom  dans  sa 
collection  des  auteurs  grecs  sur  la  musique. 
Le  travail  de  Perne  sur  le  traité  du  rhythme 
est  resté  inédit,  par  tes  mêmes  causes  qui 
l'avalent  empêché  de  publier  ses  recherches 
sur  la  notation  grecque.  Ce  traité  de  l'ano- 
nyme a  été  depuis  lors  publié  d'après  diven 
manuscrits  de  Paris,  de  Rome  et  de  Kaplet 
(uoyes  BiLLEiuinii). 

Une  fois  en  possession  de  la  connaissance 
matérielle  de  toutes  les  sources  où  il  pouvait 
puiser  pour  l'étude  de  la  musique  du  moyen 
âge,  Perne  voulut  y  choisir  tout  ce  qui  pouvait 
lui  être  utile  dans  ses  travaux.  Dès  tors 
commença  pour  lui  une  tache  qui  aurait 
effrayé  un  travailleur  moins  intrépide,  mais 
qu'il  s'imposa  avec  courage.  En  effet,  l'im- 
mense quantité  d'extraits  qu'il  tira  des  ma- 
nuscrits qu'il  avait  lus, d'exemples  de  musique 
antérieurs  au  seizième  siècle  qu'il  recueillit, 
et  de  passages  notés  d'antiphonaires  et  de  gra- 
duels qu'il  traduisit  en  notation  moderne,  sur- 
passe ce  que  l'imagination  la  pins  hardie  peut 
concevoir.  On  s'étonne  que  la  vie  d'un  seul 
homme  ait  pu  suffire  a  tant  de  travaux.  Au 
nombre  de  ses  entreprises  de  ce  genre,  je  ci- 
terai les  deux  copies  entières  qu'il  fit  de  tous 
les  ouvrages  de Tinctorls,  d'après  nn  manu- 
scrit du  quinzième  siècle  dont  il  devinleasuile 
possesseur  :  ce  manuscrit  renferme  près  de 
trois  cents  pages  in-folio  d'une  écriture  serrée 
remplie  d'abréviations.  La  persévérance  de 
Perne  ne  s'effrayait  point  i  l'Idée  d'un  travail, 
quelle  que  fût  son  étendue,  pourvu  qn'il  pot 
augmenter  la  somme  de  ses  connaissance!. 
Par  exemple,  lorsque  l'ambassadenr  d'Autriche 
réclama,  en  1815,  les  manuscrits  et  les  livres 
précieux  qui  avaient  étt  tirés  des  bibliothè- 
ques d'Italie  pour  être  transportés  dans  celle 
du  Conservatoire,  l'infatigable  savant  passa 
plusieurs  nuits  i  prendre  de*  copies  des 
oeuvre*  de  Herulo  pour  l'orgue,  et  de  beau- 
coup d'autres  morceaux  intéressants  pour 
l'histoire  de  la  musique.  On  peut  compter  aussi 
au  rang  de  ses  travaux  les  plus  importants  la 


v  Google 


mise  od  partition  de  la  messe  1  quatre  partiel 
de  Guillaume  de  Machault,  qu'on  croit  avoir 
été  chantée  au  sacre  de  Charles  V,  roi  de 
France,  d'après  un  beau  manuscrit  de  la  Bi- 
bliothèque royale  de  Parii,  ainsi  que  le  Mé- 
moire sur  cette  eomposi  tion  qu'il  lut  ■  rlnatl- 
tiit,  eu  1817.  Malheureusement  ta  vie  est 
courte  :  Perne  semble  avoir  méconnu  celte 
vérité.  Préoccupé  du  désir  de  porter  la  lu- 
mière dans  l'hlitoire  de  la  musique,  et  de  dé- 
truire dei  erreurs  trop  longtempi  accréditées  ; 
nourrissant  clam  «a  télé  des  plan»  de  grand» 
ouvrage»,  Il  poussa  peut  être  trop  loin  te» 
scrupules,  ne  rut  paa  aisej  ménager  de  ion 
temps,  et  en  employa  tant  à  amasser  des  ma- 
tériaux, qu'il  ne  loi  en  resta  pai  pour  le» 
mettre  en  œuvre.  Il  est  même  certain  qu'il 
l'occupa  souvent  de  travaux  de  manoeuvre 
dont  les  résultat»  ne  pouvaient  avoir  aucun 
avantage  pour  lui.  C'est  ainsi  qu'il  fit,  arec 
tin  loin  minutieux ,  une  copie  exacte  de 
l'énorme  recueil  de  chanti  de  l'église  grecque, 
intitulé  Octoetoe,  d'après  te  manuscrit  de  la 
Bibliothèque  royale  n*  403,  quoiqu'il  fat  déjà 
posies»enr  d'un  manuscrit  oriental  dei  mêmes 
chant*  ;  c'est  ainsi  qu'il  copia  de  *a  main  le» 
Iterum  muiicarum  de  Froscnini,  le  traité  de 
musique  de  Sébald  Heydeu,  le  Totcamllo  et 
le  traité  de  la  nature  de»  tons  d'Airon,  une 
grande  partie  de  la  Prattica  di  SfutUa  de 
Zacconl,  le  jlffcrplof  ne  d'Ornlthoparcus,  loua 
les  ouvrages  de  Berardl,  tout  le  travail  de 
Bceckb  sur  la  rhythmlque  et  sur  la  musique 
de»  fines,  extrait  de  l'édition  de  Plndare  de 
ce  savant  ;  ton»  les  mémoires  de  Villoteau  sur 
la  musique  de*  peuple»  orienfaux,  et  vingt 
antre*  ouvrages  complet»,  qu'il  aurait  pu  se 
procurer  i  prix  d'argent.  Malbenreuiement 
aussi  la  philosophie  de  la  science  et  de  l'art 
était  complètement  étrangère  i  Perne.  Imbu 
delà  faune  idée  que  la  musique  avait  en,  dan» 
tous  les  temps  et  dans  tous  les  pays,  le  même 
principe,  il  voulait  ramener  tonte  l'histoire  de 
l'art  1  ce  point  de  vue,  qui  l'eût  certainement 
égaré  si  tous  ses  projet*  d'ouvrage»  avaient 
été  réalisés.  Sa  spécialité  consistait  dans  la 
recherche  de»  fait»,  oh  II  portait  autant  de  pa- 
tience que  de  perspicacité;  mais  le»  disposi- 
tion» de  son  esprit,  et  peut-être  les  vices  de 
son  éducation  première  ne  le  rendaient  pas 
propre  1  la  conception  générale  de  l'hlitoire 
de  l'art.  D'ailleurs,  ne  rédigeant  qu'avec  peine 
se*  idées ,  non-seulement  11  n'avait  pas  de 
style,  mai»  il  n'écrivait  pas  même  toujours 
d'une  manière  intelligible.  Lorsqu'il  m'en- 
voya se»  mémoires  sur  la  musique  grecque, 


pour  les  publier  dans  la  Revue  musicale,  je 
ne  les  acceptai  qu'à  la  condition  qu'il  m'auto- 
riserait i  changer  les  phrases  le»  plu*  embar- 
rassées, ce  qu'il  m'accorda  sans  difficulté.  La 
dernière  production  de  Perne  fut  un  beau  tra- 
vail sur  la  musique  de»  chanson»  du  châtelain 
de  Coucy ,  qu'il  entreprit  pour  l'édition  publiée 
par  M.  Francisque  Michel.  Il  y  exposa  les 
réiultati  d'un  système  Tort  Ingénieux  de  tra- 
duction de  la  notation  latine  du  douiième 
siècle.  Bien  qu'il  y  alf  de  solides  objection*  i 
faire  contre  ce  système,  on  ne  peut  donner 
trop  d'éloges  i  l'esprit  de  recherche  qui  j 
règne.  Il  est  fâcheux  que  la  faune  idée  de 
Perne,  concernant  l'analogie  de  la  musique  de 
loua  les  temps,  l'ait  porté  i  faire  un  accompa- 
gnement de  piano  aux  mélodies  de  châtelain 
de  Coucy,  et  leur  ait  enlevé  par  l'harmonie 
moderne  leur  caractère  primitif. 

Perne  ne  s'occupait  pas  seulement  de  la 
partie  historique  et  scientifique  de  la  musique; 
il  avait  aussi  fait  une  étude  sérieuie  de  la 
théorie  de  l'harmonie  et  de  l'enseignement  de 
cette  science.  Nommé,  en  1811,  professeur 
adjoint  de  Catel  au  Conservatoire,  II  avait 
tenti  le  besoin  de  connaître  le»  divers  sys- 
tèmes de  la  partie  de  l'art  qu'il  était  appelé  i 
enseigner  ;  ce  fut  »I or» qu'après  avoir  lu  atten- 
tivement les  ouvrages  de»  meilleur»  harmo- 
niste» français  et  étrangers,  Il  posa  les  base* 
du  livre  qu'il  a  publié  en  1899,  sous  le  titre 
de  Cour»  d'harmonie  ef  o* 'accompagnement, 
composé  d'viw  euilede  leeom graduées  pré- 
sentées tout  la  (orna  do  IJUsMt  et  d'exer- 
cices, au  moyen  desquels  on  peut  apprendre 
la  composition  vocale  et  instrumentale.  La 
méthode  développée  dans  cet  ouvragée»!  un 
peu  lente,  un  peu  miuntieute;  on  n'y  aperçoit 
pat  ces  rues  générale*  qui  seule*  vivifient  la 
science;  mai»  la  disposition  des  objets  y  est 
bien  faite,  et  les  dlUculté*  y  sont  aplanies  par 
de*  exercices  gradués. 

La  seconde  invasion  de  la  France,  en  1815, 
et  l'occupation  de  Parii  par  les  armées  étran- 
gères, avalent  en  pour  effet  de  faire  fermer  le 
Conservatoire,  et  cet  événement  avait  privé 
Perne  de  ion  emploi  de  professeur,  uns  au- 
cune indemnité;  mais  la  nécessité  du  réta- 
blissement de  celte  école  se  fit  sentir  dan* 
l'année  suivante;  on  la  réorganisa  sous  la 
litre  d'École  royale  de  chant  et  de  aeeiama- 
tion,  et  Perne  fut  chargé  de  son  administra- 
tion, avec  le  titre  d's'rupecfsiir  général,  en 
1816.  Il  réunit  1  ses  fonction*  celles  de  biblio- 
thécaire, en  1819,  après  la  mort  de  l'abbé 
Raie.  Quelques  dégoût»  qu'il  éprouva  dan*. 


,»Goo' 


m  ra 

soc  admi  ni  lira  lion  lui  firent  demander  ta  re- 
irai te  en  1833;  elle  lui  fut  accordée.  Sei  ter- 
vices  i  l'Opéra,  a  la  chapelle  du  roi,  où  il 
avait  été  contrebas!  il  le  pendant  vingt  ana,  et 
an  Coniervaloire,  lui  donnaient  de»  droits  a 
une  pension,  qui  fut  liquidée  à  la  somme  an- 
nuelle de  quatre  mille  francs.  Il  prit  alors  la 
résolu  Lion  de  se  retirer  dans  nne  petite  maison 
qu'il  possédait  au  village  de  Chamouilie,  près 
de  Laon,dani  le  département  de  l'Aisne. 
Libre  de  tout  soin,  vivant  en  sage,  et  satisfait 
d'une  modeste  indépendance,  Perne  ae  livra 
dans  sa  retraite  avec  |>lus  d'ardeur  qu'aupara- 
vant 1  ses  travaiii  scientifiques,  se  délassant 
de  ses  fatigues  par  la  culture  de  son  jardin. 
Depuis  environ  huit  ans  il  jouissait  de  ce  calme 
philosophique,  si  nécessaire  pour  les  travaux 
sérieux,  lorsque  les  événements  de  Juillet 
1630  vinrent  lui  donner  dei  inquiétudes  sur 
ton  existence.  Le  payement  de  sa  pension,  qui 
jusqu'alors  avait  été  fait  avec  exactitude,  fut 
suspendu,  et  bientôt  ses  titres  furent  cooleslét 
par  l'administration  parcimonieuse  qui  suc- 
céda a  l'ancienne  direction  des  beaux-arts. 
Perne  avait  alors  près  de  soixante  ans  ;  Il  était 
trop  tard  pour  qu'il  songeai  a  rentrer  dans  la 
carrière  de  l'enseignement,  afin  de  réparer 
les  pertes  qu'on  lui  faisait  éprouver.  Ces  mal- 
heurs imprévus  durent  l'affliger;  mais  doué 
d'une  âme  Hère,  il  ne  lit  rien  paraître  de  set 
chagrins,  auxquels  une  autre  cause  d'inquié- 
tude était  tenue  se  joindre.  La  crainte  de  l'en- 
vahissement de  la  France  f*e  l'étranger  sur 
un  point  qui  est  considéré  comme  la  clef  de  la 
capitale,  fit  sentir  i  Perne  la  nécessité  de  se 
retirer  dans  une  ville  où  il  pdl  trouver  de  la 
sécurité,  et  ce  fut  Laon  qu'il  choisit.  Il  t'aper- 
çut bientôt  que  l'air  qu'il  y  respirait  était  nui' 
sible  a  ta  santé  ;  mais  un  nouveau  changement 
de  situation  l'effrayait  ;  il  ne  s'y  décida  qu'au 
commencement  de  l'année  1833;  malheureu- 
sement Il  était  trop  tard  Le  mai  avait  fait  de1 
rapides  progrès.  Une  lumeur  squirreuse  à 
l'estomac,  et  le  principe  d'une  bydropitie 
de  poitrine  s'étaient  développés  j  cet  mala- 
dies, dont  chacune  élail  mortelle,  triomphè- 
rent des  secours  de  l'art,  et  le  88  mai  1833 
Perne  expira,  pleuré  par  ta  famille,  par  ses 
amit,  et  regretté  de  tout  ceux  qui  l'avaienl 
connu.  Au  commencement  de  1824,  Je  fis 
l'acquisition  de  sa  bibliothèque  musicale, 
moins  remarquable  par  le  nombre  que  par  la 

i|ualitédei  objets  qu'elle  renfermait.  A  l'égard 
des  manuscrits  de  ses  poprres  ouvrages,  il 
avait  exprimé  le  désir  que  sa  veuve  les  dé- 
posât a  la  Bibliothèque  de  l'Institut,  dont  11 


était  correspondant  :  ce  dépôt  n'était  point 
fait  encore  au  commencement  de  1834;  mais 
il  l'a  été  depuis  lors.  Une  note  de  ta  main 
que  J'ai  trouvée  dans  un  volume  de  sa  biblio- 
thèque, indique  les  ouvrages  dont  il  s'occupait, 
mais  dont  je  crois  que  la  plus  grande  partie 
n'était  encore  qu'en  projet.  Voici  l'indication 
de  ces  ouvrage*,   telle  qu'il  la  donne  lui- 

1°  Nouvelle  exposition  de  fa  Sr.miio- 
graphie  ou  notation  musicale  des  ancien» 
Grecs  (publiée  dans  la  .Rieur  musicale,  I.  III  et 
suiv .).  3°  Examtft  du  rhythme  musical  eUs 
anciens,-  mémoire  dans  lequel  l'auteur  essaie 
de  démontrer  l'analogie  que  le  rhythme  poé- 
tique et  mntlcaldes  anciens  peut  avoir  avec 
las  différentes  mesures  rbylbmiques  et  musi- 
cales des  modernes.  3°  Dissertation  sur  lu 
mélodie  des  anciens ,  ci  sur  l'analogie 
gu  'elle  peut  avoir  avec  la  mélodie  de  tout  le* 
peuples,  et  principalement  des  Européens 
modernes.  (Après  ce  litre,  an  trouve  ces  mots 
en  note  :  Ce  mémoire  e$t  presque  terminé.) 
4"  Dissertation  sur  l'harmonie  simultanée 
des  anciens  et  sur  ion  analogie  avec  notre 
harmonie  moderne.  5*  Notice  et  traduction 
française  d'un  manuscrit  arec  sur  la  musi- 
que pratique  et  sur  le  rhythme,  qui  existe  a 
la  bibliothèque  du  roi,  sous  les  numéros 
3458,  3480 et  3533.  Cet  ouvrage  «1  terminé. 
O"  Mémoire  dans  lequel  on  essaie  de  démon- 
trer quel  était  l'état  de  la  théorie  musicale 
aux  diverses  époques,  soit  avant,  toit  apris 
l'ire  vulgaire.  T  analyse  des  traités  sur  (a 
musique  ancienne  que  nous  ont  laissés  Ans- 
toxine,  Euclide ,  Plutarque ,  Théon  de 
Sm/rne,  Cl.  Ptolémée,  Iticomaque,  Aris- 
tide Quintilien,  Porphyre,  Alypiut,  Mar- 
tianusCapella,  Boèce ,  Cassiodore  et  Manuel 
Bryenne.  t' De  l'état  delà  littérature  musi- 
cale des  Grecs,  considérée  dans  set  rapport* 
avee  la  musique  moderne.  9*  De  l'état  de  ta 
musique  eceléiiaitique  depuis  les  premier* 
siècles  de  l'ère  vulgaire  jusqu 'àGui  tfAreito. 
10"  Dissertation  sur  l'origine  de  {'harmonie; 
moderne;  origine  qui  paraît  avoir  com- 
mencé vert  la  fin  du  neuvième  siècle.  1 1  °  Dei 
l'état  de  l'harmonie  pendant  les  dixième, 
ontième  et  doiaième  siècles,  13°  Des  progrès 
de  l'harmonie  depuis  le  treisième  siècle  jus- 
qu'au commencement  du  dix-neuvième. 
15°  Quelle  est  l'époque  où  la  meilleure  har- 
monie a  existé?  14°  Des  abus  de  l'harmonie 
moderne  et  principalement  de  celle  de  no* 
jours.  15°  Examen  du  genre  diatonique  de* 
moderne*.  16°  De  l'abus  que  font  le*  me- 


PERNE  -  PËROLLE 


Ami  des  genres  chromatique  et  enharmo- 
nique dans  la  mélodie,  et  principalement 
dan*  l'harmonie.  17»  Examen  de  l'espèce 
de  musique  d'église  qui,  de  nos  jour*,  con- 
vient le  fnleux  aux  lieux  où  on  l'exécute,  et 
aux  tnaurt  religieutes  actuelle*.  18*  Ditter- 
talion  sur  une  mette  à  quatre  partiel  gui 
existe  à  la  bibliothèque  du  roi  dan»  Ici  nut- 
nulcnïj  de  Guillaume  de  Muchault,  tout 
la  n"  7809  ef  2771.  Ouvrago  achevé.  19"  De 
l'influence  de  la  musique  dam  les  cérémonie! 
religieuses.  90"  De  lu  manière  dont  on  doit 
considérer  Ut  ehefs-d'auvre  dt  musique, 
selon  Us  diverses  époques  auxquellet  il*  ont 
été  composés.  21°  Mémoire  tur  la  mélodie 
des  troubadours,  leur  mesure,  ieurrhythme, 
leurs  modes  et  modulations.  23°  Catalogue 
et  notices  raitonnétt  des  ouvrages  de  ranii- 
que  théorique  et  pratique,  et  de*  manuscrits 
précieux,  tan(  anciens  que  modernes,  exis- 
tant d  la  bibliothèque  royale ,  d  celle  du 
Conservatoire  et  autres.  Travail  terminé  donl 
Je  suis  possesseur.  93°  lexique  des  termes  de 
musique,  tant  anciens  que  modernes.  Outre 
cei  ouvrage)  ,  dont  le  plus  grand  nombre 
n'était  que  projeté,  Perne  a  laissé  en  manu- 
■cril  la  muiique  des  chœurs  i'Either,  tra- 
gédie de  Racine,  eiéculés  en  1890  à  l'école 
royale  de  musique,  et  dont  la  parution  a  été 
dépotée  par  l'auLeur  lia  bibliothèque  du  Con- 
■ervalolre;  une  m  eue  de  mort!  a  quatre  toi* 
et  orgue,  et  une  mené  iDlennelle  avec  or- 
chestre, dont  Je  possède  les  partitions  ;  le 
graduel  des  fêles  solennel  les  en  contrepoint  i 
trois  voix  sur  le  plain-cliant  parisien,  un  vol. 
in-folio,  idem  ;  l'office  des  fêles  et  dimanches 
eu  contrepoint  1  trois  i-oii  sur  le  plain-chant 
parisien,  3  vol.  in-fol.  de  plua  de  si*  cents 
pages,  idem;  Kyrie  e  Gloria  pour  les  annuels, 
grands  solennels,  solennels  mineurs,  doubles 
majeurs  et  mineurs,  semi-double»  et  dimanches 
de  l'année  pour  l'orgue,  d'après*  le  plain-chant 
parisien,  tin  vol.  in-fol.  ob!.,  jdem;  offices  de 
tous  les  dimanches  et  fêles  de  l'année,  pour 
l'orgue,  d'après  le  plain-chant  parisien,  on 

vol.  in-fol.  obi.  idem;  Instruction  sur  le  plain- 
chant  par  laquelle  on  peut  connaître  l'analogie 
et  les  rapports  que  cette  sorte  de  ebant  a  dans 
toutes  ses  parties  avec  la  musique,  lo-fot.,  idem 
(daté  de  Parts,  1830)  ;  Principes  de  plain- 
chant,  in-fol.,  idem  (daté  de  1825). 

Les  ouvrages  publiés  de  ce  savant  sont  : 
1*  Six  tonales  faciles  pour  le  piano;  Paris, 
Bonjour.  3°  Fugue  a  quatre  voit  et  a  trois 
sujets  par  mouvement  direct  et  a  retourner 
le  livre   ine  feuille  in -piano,  1803.  3*  Do- 


mine, satvum  fac  regem, varié  pourle  piano; 
Paris,  Leduc.  4°  Nouvelle  méthode  de  piano- 
forte;  Paria,  Leduc.  S*  Méthode  courte  et 
facile,-  idem,  tbid.  8°  Cours  d'harmonie  et 
d'accompagnement,  composé  d'une  suite  de 
leçon*  graduées,  deux  parties  in-fol.;  Paris, 
Aulaguier.  7»  Notice  sur  le*  manuscrits  re- 
latifs à  la  "insigne  (de  l'Église  grecque)  ouf 
existent  dan*  les  principales  bibliothèque* 
dt  l'Europe  (dans  la  Revue  musicale,  t.  1, 

p.  231-337).  8°  Quelques  notions  sur  Joe- 
quinDeprit,maltrede  musique  de  Louis  XII 
(ibid.,  t.  II,  p.  365-379).  9°  Notice  tur  un 
■  manuscrit  du  Irciiiime  siècle,  dan*  lequel 
l'auteur,  Jérôme  de  Moravie,  donne  le* 
principe*  pour  accorder  la  vielle  et  la  ru 
bebbe,  deux  de*  principaux  Instruments  à 
corde*  et  d  archet  de  ton  temp*  {ibid., 
p.  457-487,  481-490).  10»  Recherches  surla 
musique  ancienne.  Découverte,  dam  les  ma- 
nuscrits d'Aristide  Quintilien  qui  existent 
d  la  bibliothèque  du  roi,  d'une  notation  in- 
connue jusqu'à  ce  jour,  et  antérieure  de 
plusieurs  siècle*  à  celle  qu'on  attribue  d 
Pythagore  (ibid.,  t.  III,  p.  438-441,  481- 
401  ;  t.  IV,  p.  35-54,  319-338).  11»  Nouvelle 
exposition  de  la  Séméiographie  musicale 
grecque  [ibid.,  t.  V,  p.  341-350,  555-560; 
I.  VIII,  p.  98  107;  t.  IX,  p.  139-158). 
13°  Surunpaitage  d'un  quatuor  de  Mosart 
(ibid.,  I.  VI,  p.  35-51).  13°  Ancienne  musi- 
que des  chansons  du  châtelain  de  Coucy, 
mite  en  notation  moderne,  avec  accompa- 
gnement de  piano.  La  musique  est  précédée 
d'une  notice  sur  le  genre  des  mélodies  de  ces 
chansons  et  sur  les  manuscrits  dont  Perne 
a'est  servi.  Ce  morceau  est  imprimé  a  la  Hn 
du  volume  publié  par  M.  Francisque  Michel, 
sous  ce  titre  :  Chansons  du  chdtelafn  de 
Coucy,  rwu«  sur  les  manuscrits,-  Paris, 
Crapelet,  1850,  gr.  ln-8*  de  ceul quatre-vingt- 
dix-huit  pages.  Alafln  de cevolume,  on  an- 
nonçait les  chansons  de  Thibaut,  comte  de 
Champagne  et  roi  de  Navarre,  avec  la  musi- 
que traduite  par  Perne,  un  volume  in-8°, 
et  les  Poésies  de  Guillaume  de  Machault, 
avec  la  musique  traduite  par  Perne,  3  vo- 
lumes ln-8*.  Ces  ouvrages  n'ont  pas  été 
publiés. 

PËROLLE  (M.),  et  non  PERROLLE, 
comme  il  est  nommé  dans  le  Journal  de  la 
librairie,  médecin  a  Grasse,  né  dans  cette 
ville,  en  1750,  Al  ses  éludes  a  l'école  de  mé- 
decine de  Montpellier,  et  y  obtint  le  titre  de 
docteur.  Jeune  encore,  il  devint  correspondant 
de  l'Académie  des  sciences  de  Montpellier,  de 


498  PEI 

l'ancienne  Académie  de  médecin*  de  Paris, 
et  de  l'Académie  royale  dci  sciences.  On 
a  sont  le  non)  de  ce  tatant  médecin  les  ou- 
vrage» suivants  :  1°  Ditnrtation  anatomico- 
acoutliqut  contenant  de*  expériences  qui 
fendent  à  prouver  que  toi  rayon*  sonores 
n'entrent  pas  dan*  la  trompe  d'Euita- 
che,  e(c.  ;  Paris,  1788,  io-8*  de  quaranle-biiil 
page*.  3*  Observation!  sur  la  perception  dtt 
sons  par  diverses  partiel  dt  la  Me  longue 
le*  oreille*  sont  bouchée*  (dan*  le*  Observa- 
tion* lur  la  physique,  sur  l' histoire  natu- 
rel!» et  sur  le*  art*,  de  Roiier,  t.  XXII, 
p.  878).  8°  Expériences  pkytita -chimiques 
relative*  à  la  propagation  du  ton  dam 
quelques  fluides  aériforme*  (Mémoire»  de 
l'Académie  royale  de  Turin,  1784-1787;  mé- 
moire* dei  correi  pondant»,  p.  î-iO).  4°  Mé- 
moire de  physique,  contenant  de*  expé- 
riences relative*  d  la  propagation  du  ton 
dan*  diverse*  substance*,  tant  solides  que 
fluide*;  tuivt  d'un  estai  d'expérience*  qui 
tendent  à  déterminer  la  cause  de.la  réson- 
nanee  de*  instruments  dt  musique  {ibid., 
1790-1791,  vol.  V,  p.  193-Ï80).  Boitant 
Chlad.il  {Traité  i'Jeomtiqm,  p.  511),  le* 
bttmtfrai  de  H.  Pérolle  *oni 


qu'on  ailfaileiàeoiujet.5°$urlM«(Droi'iejiï 
totale*  de*  enrpt  lonore*  (dan*  le  Journal 
de  Physique  de  m&,  t.  87).  6'  Mémoire  Mjr 
le*  vibrations  des  surfaits  élastique*,  ou- 
vrage où  l'on  explique  la  fameuse  expérience 
dt  Sauveur,  et  où  l'on  établit  la  tendance 
générale  du  mouvement  d  l'équilibre  ; 
G  faite,  1835,  in -8*  d*  quarante -de  m  page*, 
at.ee  nne  planebe.  Ce  mémoire  fait  partie 
d'un  Traité  raisonné  d'Jeouttiqne,  rédige 
depuis  longtemps  par  l'auteur,  mai*  qui  n'a 
point  été  publié  jusqu'à  ce  Jour.  Pérolle 
envoya  son  mémoire  au  concours  ouvert,  en 
1809 ,  par  l'Académie  de*  icieuce*  de  l'In- 
siilut,  pour  une  Théorie  mathématique  de* 
vibrations  de*  surface*  élastique*.  Le*  eoin- 
■niMaire*  chargé*  de  l'examen  de*  mémoire* 
fournis  pour  la  solution  du  problème,  décla- 
rèrent que  celai  de  Pérolle  ne  remplissait 
pat  les  condition*  eiigées,  parce  que  m 
théorie  n'était  pai  ma  thématique  :  il*  termi- 
naient leur  rapport  par  ce*  mol*  :   «  Cette 

•  théorie  a  d'allleur*  le  tort  de  n'être  pat 
■  pin*  intelligible  pour  le*  lecteur*  étranger* 

•  aux  formule»  analytique*,  un*  le  «cours 

•  desquelles  ce*  sorte*  de  queiiiom  feront 
>  toujours  inabordable*.  ■ 


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