D’EUROPE,
PEINTS D'APRÈS NATURE,
PEINTS D'APRES NATURE.
Chenilles , Crifalides } & Papillons de Jour.
P. M. D E L A G U E T T E, Imprimeur - Libraire ,
rue de la Vieille - Draperie.
Basan & Poignant, Marchands d’Eftampes,
rue & hôtel Serpente.
's JVATURE
’ str. Cayrcuru*
S:E VEND A
'£ Ueur * Rue de U Harpe, a»
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* ^l&nasir yffd dEs tarifes , 1
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Le Sueur pinçât.
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On cnivraye sus' Les papillons et les insectes d'déuj'opc.
ne peut ehe de die pua un Connaisseur, ma crnime 'nous, éTllonsitlip
ffùt ses déliées d'étuAzer les ou vrac/ es de lu neituis et pué
l'assemble dans soit cabinet ee pue les puatre paiües du monde
offrent de plus propres d Jrtire admirer la sas/esse et la
providence du Créateur .
ddn effet 'votre maynifiepue collection d insectes et de
papillons rerffrrne des beautés rca s s pue 'trous ne deoés pu a 'iras
soins et d 'vos recherches : 'vous riavés rien épar y né pour La
rendit une des plus intéressantes par le nom Ire eh ht ircuieté des
especes : et l'oidie admirable acre lepuel ■vous lacés dis h élue cause
la plus agréable surprise 'cl tous les c Æniateuirs .
Si je me suis enfin décidé cl faire part au public de mes
découvertes particulières ? c'est a 'votre louable encouragemen t pie je le
dois ainsi pi 'cl la permission pie mous m'a ces accordé de copier
dans mzrbrt cabinet: les especes rares pui vie nmnpwimt. C'est
aussi mous-, édléoiisitlir 7 put zn'acés excité a parcourir les
cabinets de Védurope ou j'ai puisé de nouvelles richesses pour
compléter mes desseins , QLinsi Vhxrrnmage de cet ouvrage 'irons este
bien légitimement du, puis pce mous y acés canhibué plus pie personne .
Si meus daignés l'agréer ce sein une noiurelle obligation pie je
mous aimai : il ne peut d'ailleurs paroifre sous des auspices plus
favorables 7 pue sous le nom dure cSléinaieur aussi éclaté pie X.e/é
pour étende une connaissance agréable et digne de noire attention .
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Ires (détissant Samitenir-
S. c7. SSvist.
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AVERTISSEMENT.
I..J E S Amateurs qui auront fait Vacquifition de cet
Ouvrage , font priés de faire remettre à Delaguette ,
Libraire-Imprimeur, rue de la Vieille-Draperie, leurs noms,
qualités & demeures, pour qu ils foient compris avec exacti¬
tude dans la Life des Soufcripteurs qu’on fe propofe de
faire imprimer à la fin de la première Partie.
Les Libraires à qui on s’adreffera pour fe le procurer,
voudront bien de même donner les noms, &c. de ceux qui
le leur demanderont.
Les Perfonnes qui auront dans leur Cabinet des efpéces
ou des variétés de Papillons d’Europe qui n’auront pas été
comprifes dans cette Collection, ou qui voudront bien faire
profiter de leurs obfervations particulières, font priées de
concourir à la perfection de cet Ouvrage, en envoyant leurs
Additions au R. P. Engramelle , Religieux Auguflin,
rue des Petits Auguflins , Quartier Saint Germain. Il les
recevra avec reconnoiffance.
APPROBATION.
J’AI lu par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, le Manufcrit
d’un Ouvrage qui a pour titre: Colleâion de Chenilles 3 Chryfalides & Papillons
qui fe trouvent en Europe, peints d'après nature par M, Ernst, gravés par
Girardin,.& coloriés fous leur direâion, décrits par le R. P. Engramelle,
Religieux : je n’y ai rien trouvé qui pût empêcher l’imprelïion de cet Ouvrage,
dont Inexécution m’a paru auili agréable qu’intéreflante.
A Paris j ce 19 Janvier lyjÿ* SAGE,
te Privilège fera imprimé à la En de l’Ouvrage.
A PARIS. De rimprimerie de P. M. Delaguette,
rue de la Vieille-Draperie.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE
SUR
LES INSECTES.
UNE nouvelle Defcription des Infeêtes, après ce qu’en ont dit d’excellens
Auteurs, pourroit paroître fuperflue, fi de nouvelles recherches 6c des découvertes
intéreffantes n’étoient point un titre fuffifant, pour piquer la curiofité de ceux
qui cherchent à s’inftruire des ouvrages du Créateur, toujours admirable
dans Tes productions. Elles portent toutes, quelques petites qu’elles foient, le
fceau d’une Sageffe infinie 6c d’une Puiflance fans bornes. Une fimple Fourmi,
un Vermifleau que nous méprifons, parce que nous ne le connoifions pas; fi
nous l’examinons avec quelqu’attention, nous ravit d’étonnement aufii-bien que
les Affres qui roulent au-delTus de nos têtes, & tous les grands Phénomènes de
l’Univers. Une Mouche enfin, une Mite, un Ciron , dont l’organifation & les
mouvemens font fi parfaits, ne peuvent être que l’ouvrage de cette Intelligence
Suprême. Mais fi Dieu n’a pas dédaigné de créer un nombre fi prodigieux de
petits Animaux, dont la plupart échappent à la vue, feroit-ii indigne de l’Homme,
qu’il a doué du double avantage de la Raifon & de l’Intelligence, de s’en occuper?
Quelques foient les progrès des Connoiffances humaines fur l’article des
Infe&es, on n’en connoît encore que l’extérieur, pour ainfi dire, d’un certain
nombre; & tout prodigieux que foit déjà ce nombre connu, il eft certainement
au-deffous de la réalité. C’eft la partie la plus nombreufe 6c la plus diverfifiée
des Etres vivans de notre Globe : l’efprit s’y confond, lorfqu’il eft quellion d’en
faire la feule énumération ; à plus forte raifon, lorfqu’on veut pénétrer dans le
détail des cara&eres diftinâifs de chaque efpéce différente. Celui-là feul pourroit
les appeller par leurs noms particuliers, qui leur a donné l’être & la vie.
a
V
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
Cependant , quelqu’immenfe & quelque prodigieufe que foit la variété âc
la multiplicité des Infectes , elle offre à ceux qui cherchent à les connoîrre,
l’occupation la plus agréable & fouvent la plus utile. Chaque variété, chaque
nouvelle découverte eft un plaifir toujours piquant, toujours intéreflant, qui
donne à la curiofité naturelle des fujets continuels de furprife & d’admiration.
Si la petiteffe de plufieurs femble autorifer le mépris que le premier coup d'œil
infpire, elle eft une raifon de plus d’admirer le méchanifme furprenant de leur
ftruCture, qui dans un fi petit efpace renferme, comme dans les plus grands
animaux, des vifceres, des vaiiTeaux, des liqueurs, des refforts enfin de toute
efpéce qui opèrent les mouvemens les plus furprenans, les mieux combinés,
6 c dans un dégré de perfection au-deffus de ce que l’art & finduftrie des Hommes
peuvent produire.
En effet, le charme de finduftrie humaine difparoît ; fes chefs-d’œuvres,
quelques furprenans qu’ils foient, ne font plus que des travaux groffiers, Ci on
les compare avec un fimpie InfeCte, dont la petiteffe échappe fouvent à la vue;
qui va, vole, marche, attaque fa proie, combat ou évite fes ennemis, mange
& fait toutes les fondions animales ; dont l’induftrié merveilîeufe offre à nos
yeux des travaux admirables, fuggérés pour leurs feuls befoins ou la propagation
de leur efpéce, & dont il eft impoffible même de fe former une jufte idée :
Ci 1 on fait attention fur-tout à cette éducation étonnante, qui met flnfede
dès fa naiffance, en état de pourvoir à fes befoins comme à fa fureté : éducation
qu’il apporte avec lui : qu’il ne doit ni à l’exemple, ni à fimitation, puifque
la plupart font néceffairement orphelins avant de naître, & qu’il ne refie aucun
individu de leur efpéce qui puifTe les inftruire : éducation confiante ôc invariable
depuis la création, & 1 unique qui puifTe convenir à leurs facultés comme à leur
conformation * fi 1 on confidére enfin que cet Animalcule ne doit fon exiftence
actuelle qu’à la mort d’un pere ôc d’une mere, dont la vie n’a été qu’un tiffu
de révolutions & de métamorphofes, plus furprenantes encore que toutes celles
que nous offrent 1 Hiftoire & la Fable même: qui pourra alors n être pas étonné !
L objet de cet Ouvrage étant de préfenter une defcription exaCte des InfeCtes,
avec leurs figures peintes au naturel ; nous croyons ne pouvoir le commencer
cl une maniéré plus utile, & en même-temps plus intéreffante pour nos Lecteurs,
SUR LES INSECTES . iij
que de leur donner dans ce Difcours * une idée générale des Infeftes, qui
puiffe piquer leur curiofité, & leur infpirer le defir de s’inftruire. Nous le
terminerons par un point de vue plus détaillé fur les Chenilles, les Chryfalides &
les Papillons, qui font les efpéces dont nous allons nous occuper particulièrement.
L’Insecte en général eft, des habitans de la terre, la partie la plus
confidérable par le nombre & la variété. Tout ce qui exifte & tout ce qui
refpire eft, en quelque façon, fournis à fon empire. La mer, les rivières, les
étangs, ôcc. en contiennent une Ci prodigieufe quantité, que fouvent une feule
goutte d’eau en renferme un Ci grand nombre, qu’il feroit difficile de les compter.
La furface de la terre, & même fon fein jufqu a une certaine profondeur,
en font remplis, ainfl que l’air qui l’environne. Les bois , les champs, les
pays habités , comme les plus déferts, font peuplés par une infinité de ces
petits Animaux. Les plantes, les animaux, tant aquatiques que terreftres, l’Homme
enfin lui-même leur fervent d’afyle & de nourriture.
Leur variété n’eft pas moins étonnante. Il n’eft rien dans le régne animal
ou végétal, dans quelque lieu qu’il foit fitué, qui n’ait un ou plufieurs Infeétes
parafites. Le microfcope a fait découvrir d’autres Infeétes fur le corps des Mites
mêmes, dont la petiteffe échappe fouvent aux meilleures vues. Quelle idée
pourroit-on fe former des organes des fens de ces Animalcules, dont le corps
en entier eft à peine apperçu avec le microfcope? Il n’eft pas douteux cependant
qu’ils n’aient les organes néceffaires à la vie. Il eft très-probable qu’ils ont des
yeux, puifqu’on ne connoît point d’Infe&es aveugles, & qu’en général ils paroiffent
plus libéralement pourvus de ce fens, que les grands animaux. Ceux-ci n’en
ont que deux, au lieu que les Infe&es en ont fouvent une grande quantité, Ôc
de différentes figures : ils en ont pour voir de loin, & d’autres pour voir de
près. L’orbe de l’œil de ces petits Animaux étant d’une petiteffe inconcevable,
ils ne pourroient voir les objets que de très-près, s’il n’étoit taillé à facettes,
qui font fur ces orbes des furfaces multipliées, un peu convexes. On les doit
fuppofer telles : car 0 ces furfaces étoient planes, elles ne pourroient pas réfléchir
les rayons vifuels qui émanent des objets, Ôc qui viennent fe peindre en petit
fur la retine. Ces yeux, ainfi taillés à facettes, s’appellent des yeux à refeaux,
ÏV DISCOURS PRÉLIMINAIRE
Outre ceux-là qu’on trouve dans prefque tous les Infe&es ailés, il en eft
beaucoup qui en ont encore d’autres, que le microfcope fait voir abfolument
convexes, fans aucunes facettes. Avec ceux-ci, ils doivent nécefiairement
appercevoir les objets les plus près & les plus imperceptibles. C’eft peut-être
la raifon pourquoi ils en ont une fi grande quantité. Sur des chofes aufli inappré¬
ciables, on ne peut que conjecturer.
Notre intention n eft point d’entrer dans le détail des Infeêtes, que leur petitefîe
dérobe à nos regards, qu’on pourroit appeller les Infe&es des Infeêtes. Nous
n’en parlons ici, que pour faire obferver que leur nombre, ainfi que leurs efpéces,
font inappréciables. Quelques efforts que l’on faffe, on ne parviendra jamais à
les connoître tous. Nous nous bornerons donc à ceux qui., pouvant frapper nos
fens, fuffifent pour fixer notre attention, & exciter en nous les fentimens de
l’admiration & de la furprife.
Sous ce point de vue, on peut définir l’Infeûe un petit Animal, foit qu’il
vole ou qu’il rampe, compofé de plufieurs anneaux qui, parle moyen d’une
membrane qui les attache, peuvent s’éloigner ou s’approcher les uns des autres ;
ou de plufieurs lames coupées, qui peuvent gliffer les unes fur les autres; ou
enfin , de deux ou trois parties principales, qui ne tiennent l’une à l'autre que
par une efpéce de filet, que l’on appelle étranglement.
De la première efpéce font tous ceux qui, fous la forme de Ver, peuvent
fe porter d’un endroit à l’autre, ou avec des pieds, ou fans pieds. Lorfqu’ils
veulent avancer ou reculer, ils allongent la membrane qui fépare le premier
anneau d’avec les fui vans : ils portent ce premier anneau, ou celui qui eft vers
la queue, ou celui qui eft vers la tête, à une certaine diftance ; puis retirant
cette membrane du même côté, ils font venir le fécond anneau, enfuite le
troifiéme, ôc par le même jeu, ils amènent fuccefîivement tout le refte du corps.
C’eft par un méchanifme auffi fimple, que ce s petits individus vont & viennent,
avancent ou reculent, fortent & rentrent dans la terre au moindre danger.
De la fécondé efpéce, font les Mouches , les Hannetons & une infinité
d’autres, dont le corps eft couvert de petites lames qui s’allongent en fe dépliant,
ou fe raccourciffent en rentrant les unes dans les autres.
De la troifiéme efpéce enfin, font lesFçurmis, les Araignées & bien d’autres
qu’on
SUR LES INSECTES. v
qu’on voit partagés en deux ou trois portions, qui femblent à peine tenir l’une
à l’autre.
De ces différentes portions ou coupures, eft dérivé le nom d’iNSECTE, du
mot latin infecare > qui veut dire couper.
L’Être Suprême a, en quelque façon, pris plaifir à orner la robe de ces
Animaux des plus vives couleurs. Sur leurs ailes & leurs ornemens de tête, on
voit briller l’azure , l’or, l’argent, le verd., le rouge, &c ; franges, aigrettes,
parures de toute efpéce leur font prodiguées, & l’art n’en fçauroit approcher.
Il ne faut que confidérer une Mouche luifante, un Papillon & même une
Chenille, pour être frappé de leur magnificence.
La Providence n’a pas été moins libérale dans les diverfes défenfes qu’elle
leur a fourni. Elle les a armés de toutes pièces pour les mettre en état de
faire la guerre, d’attaquer & de fe défendre. Elle y a joint une dextérité incon¬
cevable. Les armures de la plupart font des fortes dents, des doubles fcies, des
aiguillons, des lances, des dards , des forceps, & des vigoureufes pinces. Des
cuiraffes d’écailles leur garantiffent le corps, & les préfervent du danger des
coups imprévus. Ceux qui font plus délicats font fouvent couverts au-dehors
d’un poil épais, & même de plufieurs épines qui écartent l’ennemi, ou les
empêchent de fe froiffer. Elle les a auffi doués d’une agilité qui leur fait trouver
leur falut dans la fuite, ou les met en état d’attaquer impunément leurs plus
terribles adverfaires : ceux-ci, par le fecours de leurs ailes; ceux-là, à l’aide
d’un fil avec lequel ils fe fufpendent en l’air, ou fe jettent brufquement loin
de l’ennemi qui les cherche ; d’autres enfin, par les refforts de leurs pieds de
derrière, dont la détente les élance loin du danger.
Le détail des organes quelle leur a donné pour vivre, & des outils qui
conviennent à leur profeffion, eft encore plus furprenarit que celui de leurs
parures & de leurs armes.
Chaque efpéce d’Infeéle eft deftinée à une Profeftion particulière, & fes
premiers travaux font toujours des cfiefs-d’œuvres. Il en eft, pour ainfi dire,
de tous les arts & de tous les métiers : rien ne leur manque de ce qui eft néceffaire
à leurs ouvrages. Ils les exécutent avec tant d’ordre & de précifton, que toute
l’induftrie humaine ne fçauroit les imiter.
b
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
V
On voit parmi eux des Archite&es qui forment le plan d’un édifice capable de
contenir plufieurs centaines d’habitans. Les appartemens en font fi bien diftfibués,
qu’il n’eft pas un recoin de perdu ; enforte que chaque individu qui doit les
occuper, y eft logé féparément dans un efpace fuffifant. D’autres plus folitaires
fe conftruifent des cellules féparées, ou régnent la propreté & la commodité.
Les uns bâtiffent en bois : ils font munis de ferpes pour faire les abbatis, ôc de
fcies pour les débiter. D’autres bâtiffent en pierres : ils ont la truelle & les
inftrumens néceffaires pour les appareiller. Il y en a qui travaillent en cire :
leurs atteliers font fournis des outils qui leur conviennent. Les uns fçavent
filer ; d’autres, faire de la toile : ils font montés en quenouilles, en navettes,
& la matière première ne leur manque pas. La plûpart font doués d’une Trompe
plus merveilleufe par fes divers ufages, que celle de FEléphant. Elle fert aux
uns, d’alembic pour diftiller un firop que l’Homme n’a jamais pu imiter ; a d’autres,
de langue pour goûter; à quelques-uns, de vrilles pour percer; & prefquà tous,
de chalumeau pour fucer.
lettons un coup d’œil fur la conduite des Infe&es en général depuis leur
naiffance jufqua leur mort; ce fera un nouveau lujet d’étonnement pour nos
Le&eurs.
Tout Infecte, comme tous les autres animaux, reçoit la vie par la voie de
la génération. C’eft d’abord un germe qui le contient en petit: il fuppofe néceffaire-
ment un pere & une mere. L’Infeéte n’eft donc pas l’effet du hafard, ni le fruit
de la corruption, fuivant le préjugé du vulgaire.
Il eft des Xnfe&es Vivipares, & d’autres Ovipares. Les Vivipares font ceux qui
fortent tout vivans du fein de leur mere. Il en eft peu de cette efpéce entre
lelquels on cite les Cloportes, les Pucerons des jardins, & quelques ?v!ouches.
Les Ovipares au contraire forment le plus grand nombre connu. Ce font tous
ceux qui proviennent d’œufs, que les meres ont l’inftinét de dépofer toujours
dans les endroits les plus convenables, pour qu’ils puiffent trouver de la nour¬
riture en fortant de la coquille. Les petits germes que les œufs renferment font
ordinairement des enfans pofthumes. Quand les femelles, de qui ils proviennent,
n’ont pas eu la compagnie du mâle, ils font ftériles ils fe féchent ôt s’évaporent
en peu de temps. C’eft le mâle qui donne à ces œufs la fécondité : alors, dans
SUR LES INSECTES . vij
la matière que la coque renferme, il fe trouve un petit qui, à l’abri de cette
enveloppe, fe nourrit paifiblement du fluide où il nage, jufqu à ce que fe Tentant
trop à l’étroit, il perce fa coque & Te trouve, par la fage précaution de fa
mere, à portée de nourritures plus fortes qui conviennent à Ton nouvel état.
La fécondité de ces meres eft étonnante. Il en eft beaucoup qui donnent plus
de 500 œufs dans leur ponte. C’eft à peu près le nombre ordinaire du Ver à
foie, dont les œufs font gros comme des petits grains de navette; & les petits,
en forçant de la coque, font comme la pointe d une petite éguille à coudre. Si
Ton compare au Ver à foie, les petits Infe&es qu’on ne peut voir qu’avec le
fecours du microfcope, & que leur fécondité égale celle du Ver à foie; de
quelle petiteffe ne doivent donc pas être leurs œufs & leurs petits ? Il n’eft
point d infiniment allez parfait pour les faire appercevoir. Ici, l’efpric humain
fe confond, & ne peut quadmirer la PuifTance fans bornes du Créateur.
Au fortir de la coque, il elî des petits qui fe trouvent fous leur forme parfaite
pour la conferver tant qu’ils vivront. Telles font les Araignées qui n’effuyeront
dorénavant de changement, que celui de leur peau .& de leur volume : les
Limaçons qui forcent de l'oeuf avec leurs coquilles fur le dos, & qu’ils confervent
toute leur vie; fi ce n’eft qu’en groffiffant, fs en augmentent le volume, en
y ajoutant de nouveaux cercles : mais la plupart des autres Infe&es pafTent par
plufieurs états tous différents les uns des autres. Ils prennent fucceflivement
la figure de deux ou trois animaux, qui n’ont entr’eux aucune reffemblance
extérieure.
De ces Infeêtes, les uns naiffent avec des pieds, & d’autres fans pieds. Ceux
qui n’en ont point, font à la charge des peres & meres tant qu’ils reftent dans
cet état: ou ils leur apportent de quoi vivre, ou ils les dépofent dans des
endroits pourvus de nourritures fuflifantes & convenables. Tel efl le procédé
de l’Abeille & de la Guêpe, qui dépofent leurs œufs dans des cellules fermées
hermétiquement en forme de boëtè. D’autres les mettent fur des viandes, ou
autres chofes fufceptibles de corruption ; fur des étoffes, fur le corps & même
dans l’intérieur des animaux.
Ceux qui ont des pieds, vont eux-mêmes chercher leur nourr'ture fur les
feuilles de la plante où ils éclofent ; c’eft toujours celle qui leur convient.
TÜj D ISCO U RS PRÉ LT MIN AIR E
Ces Vers font voraces ôc grofïiffent en peu de temps. Plufieurs changent
de peau cinq à fix fois & fouvent de couleur à chaque fois. Ces changemens
d’habit s’annoncent comme une maladie : flnfe&e ceffe alors de manger pendant
quelque temps ; il efr prefqu’immobile ; il paroît accablé ôc malade : il doit l’être
en effet, puifque plufieurs y perdent la vie. Quand il eh relié pendant quelque
temps dans cet état, la peau commence à fe fendre fur le dos, ôc un peu au-
deffous de la tête : peu à peu l’Animal, en fe gonflant ôc fe retreciffant tour à
tour, augmente cette fente; fa tête fort la première, enfuite le ventre, ôc tout
le relie du corps fe fépare entièrement de fon ancienne peau. Une femblable
opération doit être un travail bien pénible à l'infecte, puifqu’en développant
cette peau, on fera aifément convaincu qu’elle contenoit exactement toutes les
parties de fon corps. Ce font-là les révolutions périodiques de fon premier
état.
Tous ceux qui fubiffent ces différents changemens d’habit fi laborieux, fe
dépouillent enfin pour la derniere fois, ôc prennent une forme tout-à-fait différente
de celle qu’ils avoient eu jufqu’alors. Cette fécondé forme qui ell leur moyen
état, s’appelle Chryfalide, Nymphe dorée, ou Fève. Ces trois noms expriment
îa même chofe.
Le Ver ayant donc acquis toute fa groffeur, celle abfolument de manger;
il s’enferme dans une efpéce d’étui qui varie fuivant chaque efpéce différente.
C’eft-là que, fous une enveloppe qui préferve fon extrême délicateffe de toute
infulte, il tend à fon état le plus parfait, par une efpéce de nouvelle conception,
6 c une fécondé naiffance. Prefque tous, enfermés dans cet étui, comme dans
une efpéce de tombeau, paroiffent dans un état de mort (a) & fans aucun
mouvement (?) fenfîble. C’eft-là que l’Infeâe prend fa derniere forme fous
laquelle il doit paroître, pour multiplier fon efpéce par la génération.
(a) Lorfque nous nous fervons ici des termes de mort , métamorphofes ■> 8cc. nous les croyons les
plus propres pour peindre les changemens que fubiffent ces petits Animaux, qui, malgré cela, font
toujours les mêmes, depuis leur naiffance , jufqu’à l’âge parfait ; mais leurs différents développemens
extérieurs préfentent l’idée de ces métamorphofes qui ne varient jamais dans chaque efpéce.
{b) 11 en eft cependant quelques efpéces qui marchent 8c mangent dans l’état de Chtyfalide, comme
la Sauterelle ; mais ces efpéces ne font qu’une légère exception à la régie générale.
Quand
IX
SUR LES INSECTES .
Quand II eft dans cet état d’ina&ion apparente, on le nomme, comme il
a été dit, Chryfalide, Aurelie ou Nymphe dorée; parce que la pellicule plus
ou moins dure, dont il eft revêtu, prend peu à peu dans plufieurs, une
couleur plus vive & plus brillante. Les uns y reftent plufieurs femaines, d’autres
des mois, & même des années entières : après quoi ils rompent les barrières
de leur fépulture, dont ils fortent métamorphofés, & d’Infe&es rampans qu’ils
étoient, ils deviennent des Infe&es volans. C’eft le dernier état de l’Infeêie qu’il
ne quitte plus qu’à la mort, & cet état eft le plus brillant de fa vie. Ce n’eft plus
ce ver hideux, qui infpiroit auparavant de la répugnance, & rampoit triftement :
il ne refpire maintenant que la gaieté & le plaifir : il s’y livre avec une telle
ardeur, qu cpuifé en peu de temps, il perd ordinairement le jour avant la naiffance
de fa poftérité.
M. le Boffu, dans fes nouveaux voyages aux Indes occidentales, rapporte
des métamorphofes bien plus furprenantes encore. Un Ver blanc, qui fe nourrit
dans les vieux arbres, (k qu’il allure avoir vu, fe transforme en un arbriffeau
qui prend racine en terre, porte tiges, feuilles, & monte à la hauteur de plus
d’un pied. Peut-être en eft-,il une infinité d’autres, dont les changemens
font atilfi extraordinaires. Ce qu’il y a de certain, c’eft que tout ce que
bous voyons dTnfeêles volans, palfe par les trois états que nous venons de
décrire ; & chacune de ces efpéces eft alfujettie à des loix particulières dont elle
ce s’écarte jamais.
Quoique nous ne publions pas toujours diftinguer la différence qui caraêlérife
chaque efpéce d’Infeêle, elle n’en exifte pas moins. Il n’eft pas deux efpéces
femblables. Elles différent autant par leur conduite & leur cara&ere, que par
leur figure & les changemens qu’elles éprouvent. Les individus même de chaque
efpéce, quoique revêtus d’une livrée qui les rend parfaitement reconnoiffables.
Liftent toujours appercevoir une différence fenilble, s’ils font examinés de près.
Cette étonnante variété fe remarque dans tout ce qui exifte dans l’univers : une
feuille ne reffemble pas à une autre du même arbre; un grain de fable n’eft pas
femblabls à un autre, &c.
De tous ces Infeêles, il en eft beaucoup d’efpéces qui nous font de la plus
grande utilité. Le Ver à foie nous procure les étoffes les plus magnifiques, 6c
c
X
DISCOURS F R ÉLIMINAI RE
le commerce le plus étendu ; l’Abeille nous donne le miel ôt la cire ; la Cochenille
& le Kermès fervent aux plus belles couleurs; les Cantarides, les Cloportes,
les Lochesj les Limaçons, les Vers de terre, ôte. font des remedes précieux. Les
découvertes qu’on a déjà faites en ce genre, nous donnent lieu defpérer qu’une
étude plus fuivie nous en procurera de nouvelles.
Dans les Infeêtes que nous regardons actuellement comme des hôtes importuns,
dont nous ne cherchons qu’à nous débarraffer, combien n’en eft-il pas que nous
aurions intérêt de défendre ôt de protéger, fi nous connoilïions leurs propriétés?
Le nombre de ceux dont nous retirons quelqu’avantage, eft déjà affez considé¬
rable : fi les autres nous parodient inutiles, ôt même nuifibles, c’eft à notre
peu de connoilfance qu’il faut l’attribuer : peut-être s’en trouveroit-il beaucoup
qui feroient une nourriture faine ôt fucculente. La Cigale faifoit un mets délicieux
pour les Romains : dans plufieurs de nos Provinces, l’Efcargot eft recherché :
les Chevrettes ôt d’autres Infectes de la mer, font favourés avec délices.
Ceux qui fe font adonnés à l’étude des Infedes, ont cru devoir les divifer
par clafîes, pour les mieux diflinguer, Us ont rangé dans chacune ceux qui
ont quelques petits rapports entr’eux. Us les ont enrégimenté fous des noms
tirés du latin, du grec, Ôte. qui forment dans notre langue des expreftions
barbares, qu’on ne peut faire entendre qu’à force de c 'eft-à-dire. Les trois mots
génériques font, (/)l’Entomologie, (a) l’Helmontologie, (3) ôt la Conchyliologie;
& ceux qui défignent les clalfes particulières, font, Apodes (4), Exapodes ( 5 ),
Polipodes (6), Centipedes (7), Millepedes (8), Scolopendres (£), Coleopteres
(20), Hemipteres (22), Lepidopteres (22), Hymenopteres (23), Dypteres (24),
Cypteres (25), Teftacés ôt Cruftacés (26*), Apiforme (27), Infeôtophages
' 08 ), Larves (29), Stigmates (20) , Gallinfe&es (21), Progallinfeêles {22) , Oeftres
(23), Pterophores (24), Ôte. ôte ; car on ne ftniroitpas, s’il falloit citer tous ces
(7) Hiftoire des Infedes, (2) Hiftoire des Vers, (3) Hiltoire des Coquilles, (4) fans pieds, (4) à fîx
pieds, ( 5 ) au moins à 10 pieds, (7) à cent pieds, (8) à mille pieds, ( 9 ) Chenilles fans ailes, (10) à mâchoires
dures & aigues, (77) à demi-aîle'es, (72) à 4 ailes farineufes, (13) à 4 ailes non-farineufes, (74) à deux
ailes, (75) fans ailes, (76) Infedes d’eau, (77) en forme d’Abeilles, (18) Mangeurs d’Infedes, (79)Mafques
ou Vers, (20) organes de la refpiration , ou bien ouvertures pour refpirer, (2/) Infedes qui reflemblent à
des Galles immobiles, (22) Infedes femblables à des Galles mobiles, (23) à deux ailes } (24) Porte-Plumes.
SUR LES INSECTES. x j
termes de haute fcience, dont prefque tous les ouvrages fçavans font hériffés, ôc
qui, en mettant nos meilleurs Diêtionnaires en défaut, arrêtent ôc effrayent les
Leêteurs à tous momens.
C’eft la manie de nos jours, de multiplier ces termes qu’il faut continuellement
expliquer ôc traduire ; comme fi notre langue n en pouvoit pas fournir d’équivalens,
ôc qui refleroient plus aifément dans la mémoire. Nos Sçavans penfent-ils donc
qu’ils écrivent pour des François? ou veulent ils envelopper les fciences avec
des termes baroques, pour empêcher les progrès de l’efprit humain, que ces
termes obfcurs ôc inintelligibles ne font que rallentir ? Mais laiffons-là tous ces
grands mots ; ôc reprenons la fuite de notre difcours. Occupons-nous à préfent
de la defcription des Papillons d’Europe, qui doivent faire le fujet de cet Ouvrage.
Si le fuccès répond à nos travaux, nous pourrons par la fuite traiter auffi des
Infeêles en particulier. Ce que nous avons dit ;ufqu ici fufïit pour donner une
idée générale des uns ôc des autres.
îl eft deux efpéces de Papillons; les uns, qu’on appelle Papillons de jour
ou diurnes ; les autres, Papillons de nuit ou noêturnes.
Notre première Partie traitera des Papillons de jour ; Ôc la fécondé, des
Papillons de nuit.
Nous allons donner une idée générale de ces deux efpéces. Quant aux parti¬
cularités de chacune, elles feront détaillées dans des defcriptions féparées.
I l eft certain que de tous les Infe&es, les Papillons tiennent le premier rang,
par l’éclat de leurs couleurs ôc l’élégance de leur figure. Auffi ont-ils mérité
plus particulièrement l’attention de ceux qui fe font livrés à l’étude des Infedes.
Il n’en eft en effet aucun qui décore auffï agréablement le Cabinet d’un Amateur
curieux, que le Papillon.
Comme fon dernier état eft celui de Papillon, nous croyons devoir commencer
fa defcription au fortir de l’œuf, ôc le faire paffer fucceiïivement par toutes
fes révolutions, jufqu’à ce qu’il termine fa carrière après la ponte de fes œufs*
Son premier état au fortir de l’œuf, eft celui de Chenille.
II en eft beaucoup d’efpéces connues : mais on en découvre encore tous les
X5j DISCOURS PRELIMINAIRE
Jours. Cependant de queîqu’efpéces quelles foient, voici ce qui les diftîngue
en général des autres Vers qui paroiffent leur reffembler , & qui, au lieu d’être
-transformés en Papillons, le font en Mouches ou en Scarabés.
* Toute Chenille eft compofée de 12 anneaux, non compris la tête, qui, en
fe rapprochant, ou en s’éloignant les uns des autres, portent le corps par-tout
où le befoin l’exige : ainfi, que la Chenille foit groffe ou petite, naiffante ou
formée, elle a toujours cette quantité d’anneaux.
La tête des Chenilles eft formée par deux efpéces de calottes fphériques,
dures & écailleufes, dans lefquelles on remarque quelques points noirs, qui font
fes yeux. A la partie antérieure de la tête, eh fa bouche qui eh armée de deux
fortes mâchoires dures & aigues, avec lefquelles elle coupe fa nourriture (a).
Au-deffous de la bouche, à la levre inférieure, on remarque un petit trou qui
lui fert à filer fa foie, & ce trou s’appelle la filière .
Les anneaux dont la Chenille eft compofée font allez femblables, à l’exception
du dernier fous lequel eft l’anus. Sa figure ordinaire eft une efpéce de prifme
à.faces inégales, tronquée à fon extrémité.
Sur les deux côtés de la Chenille, on voit des petites ouvertures obîongues,
comme des boutonnières, pofées obliquement ; ces trous font les organes de
la refpiration , qu’on appelle Jligiûates . Il y en a 18 fur la longueur de la
Chenille, 9 de chaque côté. Il y en a deux fur chaque anneau, excepté le
fécond, le troifiéme Ôc le dernier, qui n’en ont pas. Les deux premiers trous
placés fur le premier anneau, répondent à ceux qui, par la fuite, fe trouveront
fur le corcelet du Papillon; & les 1 6 -autres, qui font depuis le quatrième
jvfqu’au onzième anneau inclufivement, difparoiffent dans le Papillon.
Voilà en général ce qui convient à toutes les Chenilles. Quoiqu’il y en aie
beaucoup d’efpéces différentes ; ces efpéces cependant ont toutes des cara&ères
diftinêlifs, qui peuvent fervir à les claffer pour les reconnoître plus aifément.
C’eft particulièrement par le nombre de leurs pattes qu’on leur a affigné à chacune
Leur claffe : du moins ce caraêlère eft plus frappant que tous les autres.
( ci ) Ces deux mâchoires feront remplacées dans le Papillon, par les Antennes qui feront fes organes
pour Todorat; il eft vraifemblable qu’çlles ont la même propriété dans l’état de Chenille.
En
SUR LES INSECTES.
XU)
En général, les Chenilles n’ont jamais plus de 1 6 pattes, & jamais moins
de 8 : ainfi tout Infeéte, avec l’apparence d’une Chenille, s'il a plus de 16 pattes,
ou moins de 8, eft un Ver dont il fortira une Mouche, & non un Papillon.
Ces Vers s’appellent fauffes Chenilles : au lieu de deux calottes fphériques &
écailleufes, ils n’en ont qu’une.
Toutes les Chenilles, quoique différentes par la quantité des pattes, fe
reffemblent en un point. C’eft qu’elles ont toutes fix pattes attachées aux trois
premiers anneaux, deux à chacun, lefquelles font dures, fines, & terminées
en pointes. On les appelle les fix pattes écailleufes . Elles fervent d’enveloppe
aux fix pattes que le Papillon doit avoir.
Quant aux autres pattes des Chenilles, elles varient pour le nombre & pour
la figure, ôt elles difparoitront dans le Papillon. Ces pattes font des efpéces de
mammelons larges & mois. On les appelle pattes membratieufes. Elles font
armées de plufieurs petits crochets durs, pour s’attacher & fe cramponner au
befoin , fur-tout durant le Xommeil.
Le nombre de ces pattes a donné lieu de difiinguer toutes les efpéces de
Chenilles en cinq claffes. Celles qui en ont 1 6 forment la première ; celles de
14, la fécondé ; celles de 12, la troifiéme; celles de 10, la quatrième; 6c
enfin celles de 8 pattes feulement , la cinquième ôt derniere claffe.
Celles de la première claffe, après les fix pattes écailleufes fur les trois premiers
anneaux, ont deux anneaux fans pattes: mais les fixiéme, feptiéme, huitième
& neuvième en ont chacun deux, ce qui fait 8 pattes qu’on nomme ordinairement
pattes intermédiaires : les dixiéme & onzième anneaux font encore fans pattes ;
le. douzième, ôt par conféquent le dernier, en a deux qu’on appelle pattes
pofiérieures ,
Aux Chenilles de la fécondé claffe, il y a de la variété pour les pattes inter¬
médiaires. Aux unes, après les trois premiers anneaux qui portent les fix pattes
écailleufes ; les 4, 5* Ôt 6 e . anneaux font fans pattes : fur les 7, 8 Ôt fi. font
les fix pattes membraneufes intermédiaires: les 10 ôt 11 e . n’en ont pas, ôt
le 12 e . a toujours les deux pattes pofiérieures. Aux autres, après les pattes
écailleufes; les 4 ôt j e . anneaux n’ont point de pattes: les 6, 7 ôt 8 e . portent
les fix pattes intermédiaires: les p , 10 & 11 e , n’en ont pas ? 6c le 12 e , a
d
siv discours préliminaire
toujours les deux pattes poftérieures. Cette variété a engagé plulieurs Auteurs
à faire deux claffes des Chenilles à 14 pattes.
Celles de latroifiéme claffe, après les pattes écailleufes fur les trois premiers
anneaux, ont les 4, 3, 6 Ôc 7 e . anneaux, nuds ôc fans pattes : les B & 9 e . anneaux
portent les 4 pattes intermédiaires: les 10 ôc 11 e . font nuds, ôc les pattes
poftérieures font au dernier anneau. Le grand efpace qui fe trouve entre les
pattes écailleufes Ôc les pattes intermédiaires , oblige cette claffe de Chenilles
a marcher d’une maniéré particulière, ôc toute différente de celles à 16 ôc 14
pattes, qui marchent en attirant leurs anneaux fucceftivement les uns après les
autres ; ce qui forme un mouvement progreftif, qu’on appelle vermicuîaire. Les
Chenilles à 12 pattes, au contraire, après avoir cramponné les fix pattes écailleufes,
attirent auprès d’elles tout le corps, avec toutes les pattes intermédiaires ôc
poftérieures. Les premières pattes intermédiaires, pofées contre les dernieres
pattes écailleufes, obligent les anneaux fans pattes à fe plier, Ôc à former en
deflus une efpéce de boucle relevée : alors la partie poftérieure étant cramponnée
contre les pattes écailleufes, les Chenilles dégagent celles-ci, déployent leurs
corps, l’allongent ôc portent la tête en avant aufti loin qu’elles peuvent atteindre :
en répétant toujours la même manœuvre, elles marchent avec beaucoup plus
de viteffe que les précédentes. Cette maniéré de marcher leur a fait donner le
nom de Géomètres ou Arpenteufes > en ce qu’elles paroiffent mefurer le chemin
qu elles parcourent.
Ces Arpenteufes à 12 pattes font communément affez groffes : mais il en eft
de plus petites qu’on nomme aufti Arpenteufes, qui n’ont que 10 pattes. D’abord
les fix pattes écailleufes fur les trois premiers anneaux ; les 4, j, 6 , 7 ôc
8 e . anneaux font fans pattes : le 10 e . feulement porte deux pattes intermédiaires,
le 11 e . n’en a pas, ôc le 12 e . enfin a les deux pattes poftérieures. Ces Chenilles
conftituent la 4 e . claffe ; elles marchent comme celles de la 3 e ., excepté que leurs
pas font plus allongés, n’ayant que deux pattes intermédiaires. Ces petites
Arpenteufes ont une fingularité affez remarquable : la partie de leur corps
dégarnie de pattes eft cylindrique, ôc à peu près de couleur de bois. Elles
ont affez de force pour tenir leur corps droit, roide ôc en l’air, foutenu par
leurs pattes poftérieures, qu’elles cramponnent à l’arbre : elles relient fouyent
SUR LES INSECTES.
xv
immobiles dans cette fituation , pendant un temps confidérabie, enforte qu’on
les prendroit pour des petites branches ; ce qui les rend très-difficiles à diftinguer,
quoiqu’on les ait fous les yeux. Il en eft même qui, quoique mortes , refient
dans cet état.
Enfin celles de la cinquième claffie font encore des Arpenteufes qui n’ont que
5 pattes: les 6 écailleufes fur les trois'premiers anneaux, & les deux poflérieures
fur le dernier. Tous les autres anneaux n’en ont point. Ces Chenilles font les
plus petites de toutes. Elles appartiennent communément aux Teignes. Comme
elles fe logent ordinairement dans des foureaux qu’elles fabriquent, elles n’ont
pas befoin de pattes intermédiaires pour avancer ou reculer. Il ne leur faut que
les pattes antérieures & poflérieures, pofées aux extrémités de leur fourreau ;
les intermédiaires les gêneroient.
Ces cinq claffes différentes peuvent affurément contribuer à faire diflînguer
les genres ôc les efpéces des Chenilles : mais il s’en faut de beaucoup qu’il en
réfulte une uniformité, qui fourniffe des Infedes parfaits du même genre. Des
Papillons de la même famille, & qui paroiffent avoir les mêmes caradères,
doivent quelquefois leur origine à des Chenilles, qui varient par le nombre ôc
la pofition des pattes. Il n’efl donc pas poffible de déterminer le genre d’Infede
parfait que produira une Chenille. Ainfi toutes les généralités ôt les claffes
méthodiques , dont beaucoup d’Auteurs paroiffent fi jaloux , bouffirent des
exceptions confidérables, &ne font point une régie dont on ne puiffie s’écarter
fans inconvénient. C’eft pourquoi, fans prétendre les blâmer, puifque c’efl à
leurs travaux que nous devons les principales connoiffances, que nous avons des
ïnfedes , nous ne fuivrons point ces méthodes à la lettre : elles nous feroiene
des entraves continuelles, Ôc rendroient cet Ouvrage moins intéreffant.
Lorfque les Chenilles font éclofes, elles fe nourriffient de la plante fur laquelle
elles fe trouvent. L’on croit communément que chaque femelle de Papillon ne
dépofe jamais fes oeufs , que fur une plante particulière qui convient à fon efjaéce,
6 jamais fur une autre : cependant, à l’exception de deux ou trois efpéces de
Chenilles, qu’on ne trouve jamais ailleurs que fur l’ortie, le mûrier, & peut-être
quelques autres plantes en petit nombre ; toutes les autres font moins difficiles
fur le choix des alimens, puifqu’on en trouve prefque de tous les genres fur
svj DISCOURS PRÉLIMINAIRE
toutes fortes d’arbres généralement, ainfi que M. Ernft l’a obfervé* A la vérité,
il y en a beaucoup qui paroiffent préférer une plante à une autre ; mais à leur
défaut, elles fe contentent de ce qu’elles trouvent.
Le même Obfervateur a remarqué que des petites Chenilles, qu’il avoit vu
•éclore dans fa chambre, étoient péries de faim , plutôt que de fe nourrir de
la plante fur laquelle il avoit trouvé leur mere. Peut-être, car on ne peut que
conjecturer fur cet article, peut-être, dis-je, beaucoup de ces Infeêtes font-ils
de temps en temps obligés de changer de nourriture, en paffant des plantes
aftringentes aux plantes adouciffantes ou rafraîchiffantes. Ne feroit-ce pas cette
raifon qui les rend quelquefois vagabondes & ambulantes ? Quoiqu’il en foit,
les Chenilles font extrêmement voraces : auffi prennent-elles leur accroiffement
en peu de temps (a). C’efl par cette voracité naturelle qu’elles font fi nuifibles
aux arbres & aux*plantes, qu’elles dépouillent fouvent de leurs feuilles, de
leurs fleurs, & même de leurs fruits; fur-tout celles qui* vivent en fociété,
fl en eft beaucoup qui ne fe féparent jamais , tant qu’elles font dans l’état
de VermifTeau: deux on trois de leurs nids réunis fur le même arbre, fuffifent
pour le dépouiller entièrement.
Pendant leur accroiffement, elles fubiffertt plufieurs changement périodiques,
qui confiflent à fe dépouiller de temps en temps de leur peau, & à paroître
fous une nouvelle robe. Il y a apparence que toutes celles fous lefquelles elles
paroiffent font contenues, mais pliffées, fous la première, puifqu’auffitôt qu’elles
en ont quitté une, elles font beaucoup plus groffes qu’auparavant. Elles n’aban¬
donnent fûrement leurs différentes peaux, que lorfqu’elles les gênent, & s’oppofent
à leur prompt accroiffement.
Le premier changement fe fait dix ou douze jours après la naiffance de la
Chenille (b). Au bout de cinq à fix .jours, il s’en fait un autre qui, après un
pareil nombre de jours, eft fuivi d’un troiftéme, puis d’un quatrième qui,
( a ) Il eft cependant desefpéces qui, fortant de l’ceuf un peu avant l’hiver, ne grandiffent prefque
point pendant cette faifon rigoureufe : elles ne prennent leur véritable accroilTement qu’au printemps; mais
ce font des exceptions dont nous parlerons dans les détails particuliers.
(b) Voyez comment fe fait ce changement pages vij & viij.
communément,
SUR LES INSECTES .
xvij
communément, eft le dernier avant la métamorphofe en Chryfalide : je dis
communément ; car il eft quelques efpéces de Chenilles qui en changent plus
de quatre fois. La Chenille Martre entrautres, en change jufqu’ à huit fois avant
de devenir Chryfalide.
Il eft bon d’obferver que les Chenilles qui donnent les Papillons de jour, ne
changent communément que trois fois de peau ; au lieu que celles d’où fortent
les Papillons de nuit ou Phalènes, en changent ordinairement quatre fois.
Après le dernier changement de peau , les Chenilles croHFent ôt mangent
encore pendant quelques jours, jufqu a ce qu’étant parvenues à leur entier
accroiffement, elles fe trouvent au point de leur métamorphofe en Chryfalide
ou Fève, qui eft leur fécond état.
Avant de décrire cette métamorphofe, il eft nécefiaire de parler de leur
conduite ordinaire dans leur état de Chenille. Elles ont prefque toutes un fl,
dont la matière eft une gomme fluide, qu elles expriment des feuillages dont
elles fe nourrifîent. Cette gomme eft contenue dans deux réfervoirs qui font
dans leur corps, qui vont aboutir au petit trou ou JîUere^ au-deffous de la levre
inférieure de la bouche.
Ce fil, quelles allongent à volonté, leur fert à plufteurs ufages: i°. à les
préferver du froid & de l’humidité, pour celles particulièrement qui vivent en
famille , lefquelles font la plupart raflemblées pendant fhiver fous des paquets
de feuilles tapiflees en dedans de ces fils, qui les rendent impénétrables à l’eau.
Tout le monde connoît ces paquets qu’on voit fur beaucoup d’arbres, depuis
l’Automne jufqu’au Printemps, qu’on nomme nids de Chenilles, dans lefquels ces
Infeéles, encore tout petits & pour ainfi dire naifiants, bravent les faifons les
plus rudes de l’année. Comme elles filent toutes en naiflant, ces fils multiplies
les uns fur les autres, forment en peu de temps une épaifleur qui les tient
chaudement & fainement. J’ai vu de ces Chenilles, dont la petitefife étoit comme
la pointe d’une aiguille ; qui malgré cette extrême délicatefle, réfiftoient aux
frimats , tant l’intérieur de leur retraite étoit bien fourée.
2°. Ce fil leur fert encore pour éviter le danger & prévenir les chûtes.
Rifquent-elles d’être prifes par quelques Oifeaux, ou froiiïees fous les branches
que le vent ou quelqu’autre agent mettent en mouvement ; toujours attachées
€
xvïïj DISCOURS PRÉLIMINAIRE
à l’arbre par leur fil ? elles fe précipitent en le biffant allonger, & fe fufpendent
en l’air. On voit fou-vent, après quelque vent impétueux, beaucoup de Chenilles
fufpendues à leur fil, remonter aux arbres à des hauteurs confidérables : ce
qu’elles font en avalant leur fil, qui vraifemblablement fe liquéfié de nouveau
dans leur corps. Ce qu’il -y a de plus furprenant dans la fabrique de ce fil, qui
prend fur le champ allez de confiftance à l’air pour porter fans rompre, tout
le poids du corps de l'infecte, c’efl que la matière qui le produit, ne foie qu’un
fluide qui s’écoule lorfqu’on écrafe une Chenille.
Flufieurs Chenilles, font revêtues de poils ou de pointes allez folides, qui
les avertiifent à la moindre preffion de fe biffer gliffer : fi le fil qui les porte
vient à rompre, comme il arrive fouvent, ces pointes ou épines dont elles font
■hériffées, recevant le premier choc, empêchent quelles ne foient brifées dans
leurs chiites.
H en efl beaucoup dont le fond de couleur principale reffemtle à celle des
feuillages, ou de l’écorce des arbres qui leur fervent de nourriture & de foutien.
Cette couleur efl un de leurs meilleurs préfervatifs. Elles font moins apperçues par
les Oifeaux qui en font très-avides. Les Chenilles font, pour ainfî dire, le lait
avec lequel ils nourriffent leurs petits. Elles feraient prefque toutes dévorées
par ces Oifeaux, fans les rufes quelles employent pour leur échapper ou fe
cacher. Par exemple , il efl rare qu’on les apperçoive fur les feuilles quelles
rongent, mais elles font communément deffous. Souvent elles contrefont les
mortes pour amufer l’ennemi ; elles le rendent négligent, & profitent d’un
moment de diffraction pour fe cacher.
Il efl a remarquer qu’on ne voit les Chenilles fe répandre fur les arbres, que
lorfque les Oifeaux commencent leur ponte, c’efl-à-dire, au mois d’Avril, &c
quelles difparoiffent en Août ou Septembre, lorfque les petits font afTez forts
pour fe paffer d’elles, & aller chercher d’autre nourriture de toute efpéce dont
la terre efl alors couverte.
Les Chenilles doivent à leur étonnante multiplication, la confervation de leur
efpéce. Quelque quantité que les Oifeaux puiffent en manger, il en efl encore
beaucoup qui leur échappent, 6c qui fuffifent pour les nouvelles poflérités qui
reparoiffent tous les ans.
XIX
SUR LES INSECTES .
Lorfque les Chenilles font parvenues à leur parfait accroiffement, elles ceiïent
de manger, & prefque toutes tombent dans un état d’accablement & de langueur.
On les voit couchées fur le coté fans prefqu aucun ligne de vie. Elles paroiffent
infenfibles & dégoûtées de tout. Si elles font quelque mouvement de temps
en temps , ce ne font que ceux qui peuvent exprimer la douleur, dont elles
femblent marquer la violence, en frappant de leur queue le lit fur lequel elles
font étendues. A la fin, comme par un dernier effort, elles forcent de cette
léthargie pour travailler à leur derniere retraite.
Les unes fe confiruifent des habitations affez folides pour les préferver de toute
infulte. D autres au contraire, & ce font les Epineufes, ne couvrent leur Chryfalide
que d’une feule membrane écailleufe : aufii font-elles fouvent la proie des Oifeaux,
desLéfards, des Grenouilles & des Mouches qu’on appelle Ichneumones. Ces
Mouches les piquent ordinairement auiïîtôt après qu’elles fe font formées , &
qu’elles font encore tendres, pour y dépofer leurs œufs. C’efl pour cela qu’il efl
rare de trouver une douzaine de Papillons dans un canton où les Chenilles épineufes
abondoient. Si ces Chenilles, qui n’ont rien à redouter, ni des Oifeaux, ni des autres
Infectes, nétoient pas détruites dans leur état de Chryfalide, elles couvriroient eu
peu de temps la face de la terre ; puifque ioou 12 Papillons au plus, qui fe fauvent
tous les ans dans chaque canton, donnent l’année d’après une poftérité aufli
nombreufe que celle que l’on avoit vu les années précédentes.
Les Chenilles rafes au contraire, qui, comme nous l’avons dit, font en partie
détruites dans leur état de Chenille, n’ont rien à craindre dans celui de Chryfalide,
à caufe de la folidité des coques dans lefquelles elles fe renferment (a). '
Parmi les Chryfalides qui relient à nud, il en efl qui fe fufpendent par la
queue, avec une adreffe étonnante, aux toits, aux premiers pieux, à la première
branche quelles rencontrent. Elles attachent pour cet effet plufieurs de leurs fils
à ces corps avancés ; & elles y engagent les deux pattes de derrière. Ainfi fulpen-
dues la tête en bas, mais un peu relevée, elles refient dans cet état pendant deux
ou trois jours avant de quitter la peau de Chenille : leur corps fe racourcit, & plus
il fe racourcit, & plus leur tête paroît s’en féparer ; cependant elle tient.toujours
(a) Il en eft quelques-unes qui ne font pas de coques; mais c’eft une exception.
xx V I SC O U R S PRÉLIMINAIRE
h la peau. Au bout de ce temps, leur peau fe fend , ôt l’on eft étonné un iallant
.après de trouver une Chryfalide fufpendue au même fil où l’on venoit de voir la
Chenille. Si on la fiait dans fion changement, on eft encore plus furpris de la
.promptitude avec laquelle elle fait une opération auffi difficile; car lorfque fa peau
fe fend & que la Chryfalide en fort, il faut que fa queue aille, au fortir de fon
fourreau, s’attacher ou s’implanter dans les mêmes fils quil attachoient : pour ce>a,
elle fe crampone a la peau qu’elle quitte, en la pinçant avec les crochets qui font
au bout de fa queue, elle fait un faut en la lâchant fi jufle & fi a propos,
que ce s mêmes crochets, pouffes contre les fils, s’y engagent. On fent bien
que fi elle manquoit fon coup, elle tomberoit à terre ; mais cela arrive très-
rarement. Sa peau quitte dans ce mouvement, & paroit un petit paquet chifonné,
fouvent attaché auprès d’elle. La Chryfalide, dans ce premier infant, paroît
n'être qu’une liqueur; cependant fi on la jette dans de l’efprit de vin , fes parties
fe refferent auffitôt, & l’on apperçoit déjà la forme allez difiihêle du Papillon
futur. Ces Ghryfalides fufpendues ont la tête garnie de deux pointes en forme
de cornes. Ce font d’elles que fortent les Papillons qui ne marchent que fur
4 pattes.
Il eft d’autres Chenilles qui ont une manœuvre un peu différente. Après avoir
attaché leurs pattes poftérieures avec leurs fils, elles vont pofer un nouveau
fil à côté d’elles vers le y e . anneau : puis en courbant lentement la tête en arriéré,
elles conduifent ce fil en forme d’arc autour de leur dos ; elles vont 1 attacher de
l’autre côté vis- à-vis, & elles le fortifient en menant ce fil d’un côté à l’autre
plufieurs fois. Quand il eû fuffifamment doublé, elles fe repofent un peu, enfuite
elles s’agitent pour fe mettre en fueur ; la peau quitte, & la Chryfalide refie
attachée par les crochets du bout de la queue & par le lien du milieu du corps.
Ces Ghryfalides différent de celles ci-deffus, en ce qu’au lieu de deux pointes
fur la tête, elles n’en ont qu’une.
De ces Ghryfalides naiffent les Papillons de jour à 6 pattes, & ceux qu’on
appelle Ptérophores, ou Porte-plumes.
Ces deux efpéces de Chryfalides, comme on vient de le dire, font abfolumene
nues, & fans autre couverture qu’une membrane écailleufe : mais celles dont
nous allons parler, font renfermées dans des efpéces de tombeaux qu elles
conftruifent
SUR LES INSECTES . xxj
conftruifent avec un art admirable, ôc cet édifice leur coûte fouvent plufieurs
jours à bâtir.
Plufieurs entrent en terre, d’autres s’y font feulement un trou fuffifant pour
les contenir. Elles terminent leur opération par prendre la figure de Chryfalide,
en abandonnant leur derniere peau, comme cela arrive à toutes les Chenilles.
Mais il en eft de celles qui fe retirent dans la terre qui, après avoir fait le
trou convenable pour les recevoir , attachent toutes les petites mottes qui
pourraient s’ébouler : enfuite elles choififient tous les grains de terre dont elles ont
befoin, en font un amas à leur portée, ôc les prenant les uns après les autres,
elles les cimentent avec leur fil ôc leur glu : s’il arrive que l’humidité fafle
fléchir leur ouvrage en dedans, elles le relevent à coup de tête pour donner
à l’intérieur la figure fphéroïdale qui leur efi néceflaire pour les contenir. Lorfque
l’ouvrage efi un peu avancé, Ôc qu’il s’agit de le terminer, placées dans l’intérieur
avec les matériaux fufîifans, elles tendent des fils parallèles à l’ouverture qui refie;
elles les recroifent un peu : enfuite en prenant l’un après l’autre les grains de terre
qui font renfermés avec elles, elles les font paffer au travers de leurs filets, êc
elles les arrangent au-defliis, de façon que cette ouverture eft aufli folidement
bâtie que tout le refte. La maifon finie, elles la tapiflent en dedans, ôc fe
transforment en Chryfalides.
Beaucoup de Chenilles rafes, qui fe changent ainfien Chryfalides, deviennent
en entrant en terre, toutes humides : leurs couleurs fe fondent, Ôc coulent fur
tout leur corps. Cette humidité leur fert à maftiquer ôc à confolider la voûte
qu’elles fe forment.
D’autres Chenilles, au lieu de fe glifler dans l’intérieur de la terre pour bâtir
leurs tombeaux, les conftruifent fur fa furface même. Après s’être enveloppées
de fils ôc d’une efpéce de glu qui leur fort des pores, elles fe roulent dans le
fable , dont plufieurs grains s’attachant les uns auprès des autres, forment
autour d’elles un cercueil de pierre, dont elles meublent l’intérieur avec de
la foie.
Quelques efpéces bâtiflent en bois ; elles coupent de petits morceaux du
bois fur lequel elles fe nourrififent, les pulvérifent avec leurs mâchoires, ôc par
le moyen de leur fueur ôc de leur glu, elles en forment une pâte dont elles
/
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
xxij
s’enveloppent, laquelle féchant peu à peu, prend la forme de la Chryfalide
qu’elle renferme.
Beaucoup d’autres efpéces, fans avoir recours à la maçonnerie, ni à la
-charpente, s’enveloppent d’une étoffe précieufe qu’elles tirent de leur propre
fubftance. Ce font toutes celles qui forment des Cocons avec leur foie. Quoique
ce travail foit long & pénible en apparence, elles l’exécutent cependant avec
une ardeur Ôt une complaifance toute particulière. Elles commencent par les
dehors : elles choififfent exprès une efpace qui les environne en partie, comme
quelques petites branches d’arbres rapprochées, quelques angles ou trous de
murailles, ou même quelques feuilles d’arbres ou de plantes qu’elles ont
le talent de rouler ; elles les recourbent avec leurs fis, fuivant leurs
befoins.
Quelques gros fis, qui reffemblent à de la boure, jettés d’abord çà & là comme
par hafard, forment les premières attaches de l’édifice pour le tenir ferme, Ôc
le confolider de toutes parts. Le peu de prétention quelles mettent dans ce
premier travail qui, à l’infpe&ion , le rendroit méprifable , paroît avoir le motif
de dérober leur demeure aux yeux de l’ennemi, ou du moins de former une
barrière hériffée & inaccefïible au-dehors : cette boure, recroifée fans ordre,
forme infenfiblement un intérieur comme encloifonné de toute part, & qui ne
laide à Hnfe&e que l’efpace néceffaire pour tapiffer avec des fils de foie, conduits
tantôt dans un fens tantôt dans un autre, toutes les parois du dedans. Lorfque
ces fils font allez multipliés pour former une épaiffeur qui fuffife, non-feulement
à dérober à la vue la Chenille, mais à l’entretenir chaudement; du relie de
la glu qui jufques-îà avoit fervi de matière au fil, elle fait une efpéce d’enduit
prefque général, pour fermer le paffage à l’air & au froid. Cette opération finie,
elle quitte enfin fa derniere peau, fe change en Chryfalide, & cette peau refie
en paquet comme un petit chiffon dans un coin de l’appartement.
Il eft bon d’obferver que, quoique la plupart fe changent en Chryfalide auflitôt
après que le Cocon eft filé, il en eft cependant quelques efpéces qui, après avoir
fini leurs Cocons, relient dedans dans leur état de Chenille, fans prendre
aucune nourriture pendant huit à neuf mois : ce n’eft qu’après ce temps qu’elles
quittent leur derniere peau pour paffer dans l’état de Chryfalide, dans lequel elles
SUR LES INSECTES. xxiij
ne relient que pendant trois femaines environ, après quoi elles fe convertirent
en Papillons.
Quelque pénible que puiffe être, pour un fi petit Animal, la conftru&ion
du Cocon, il s’en occupe jour & nuit prefque Tans relâche, & fouvent pendant
plufieurs jours de fuite. L’intérieur de ce réduit efl femblable à l’intérieur d’un
œuf de pigeon, gros par un bout, & un peu pointu de l’autre. C’eft du côté
de l’extrémité pointue qu’eft la tête de la Chryfalide, ôt c’efl par-là que le
Papillon doit fortir. Aufli la Chenille a-t-elle toujours l’attention de difpofer
fon travail de façon, que ce bout ne foit point en face de quelque corps, qui
pourrait gêner l’ifTue au Papillon.
Plufieurs Chenilles ramaffent des brins de feuilles ou de bois ; elles les arrangent
au tour d’elles en forme de manchon, ou comme une couverture de chaume.
D’autres forment avec leur glu & des brins d’écorce, des efpéces de tuiles
qu’elles attachent avec fimétrie : elles les difpofent de façon que l’eau n’y puifle
féjourner. On en voit qui découpent une feuille dont elles fe font une efpéce
de jufle-au-corps, dont elles ferment l’extrémité avec une pièce de rapport
cintrée exactement fuivant le plan, & fi bien jointe qu’on ne peut fe figurer
qu’elle ne fait pas un tout avec le refte. Enfin il exifle une diverfité fi confidérable
de Cocons, & leur travail efl fi varié, que le détail en deviendrait ennuyeux,
fi on le poufloit plus loin. Toutes les efpéces qui bêtifient ont chacune leur
maniéré différente qu’elles ne changent jamais, & toutes le font avec cet arc
inimitable que l’éducation même la plus foignée ne donnera jamais.
Il n’efl aucun Cocon qui préfente une utilité plus réelle que celui du Ver
à foie. Tous les autres ne font compofés que d’une efpéce de boure dont,
jufqu’à préfent, on n’a pu faire aucun ufage.
Toute Chryfalide eft une efpéce d’œuf qui contient i’embrion du Papillon
avec les liqueurs propres à le nourrir & à le perfectionner. Il y refie jufqu a ce
qu’il foit formé, Cf qu’une douce chaleur l’invite à fortir. Les uns n’y demeurent
que quelques jours, d’autres des mois ou des années entières, fuivant l’efpéce des
Chenilles qui les ont produits. On pourrait cependant faire éclore les Papillons
plutôt, par un certain dégré de chaleur qui accélérerait leur développement;
comme on pourrait au contraire les retarder en les mettant dans un lieu frais :
■XXIV
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
<mais les Chenilles fçavent fi bien choifir l’endroit convenable pour fe changer
en Chryfalide, que le Papillon paroît toujours dans la faifon où il trouvera,
ôc de quoi fe nourrir, Ôc un endroit pour dépofer fes œufs.
Les Chryfalides nues appartiennent ordinairement aux Papillons de jour, ôc
les Chryfalides enfermées dans un Cocon donnent les Papillons de nuit. Cette
régie fouffre peu d’exception. On ne s’en fert cependant pas pour daller ni les
Chenilles ni les Papillons. Comme il eft des Chryfalides à Cocons de toutes les
clalfes de Chenilles, cela fait un dérangement dans les divifions qu’on a cherché
à établir jufqu'à préfent.
Lorfqu on touche les Chryfalides nues des Papillons de jour, elles font plufieurs
mouvemens très-vifs ; mais celles qui font renfermées dans des cocons, font
prefqu’immobiles.
Les Chenilles qui bâtiffent dans la terre, ont une pointe forte ôc fenfible qui
leur fert d’appui, pour.changer de pofition, fi quelque choc ou quelque preiïion
les incommode.
Enfin les Chryfalides étant fuffifamment couvées par la feule chaleur de l’air,
le temps de la métamorphofe arrive ôc le Papillon qu’elle contient ouvre fon
tombeau. La tête fe dégage la première ; les antennes s’allongent; les pattes ôc
les ailes s’étendent ôc fe fortifient ; il vole enfin, Ôc ne conferve plus rien de
fon premier état. Figure, induftrie, tout eft changé de façon qu’il n’eft plus
reconnoiflable. Ce n’eft plus cet animal vil ôc pefant qui n’avoit que des inclinations
terreftres, condamné au travail, réduit à ramper Ôc à brouter avec avidité la
nourriture la plus grofîiere, fujet à des maladies continuelles ôc périodiques,
n’offrant enfin à la vue qu’un extérieur hideux ôc dégoûtant : le Papillon au
contraire eft l’agilité même : il ne tient plus à la terre ; il paroît même la dédaigner.
Orné des plus magnifiques parures, ôc couvert des plus belles couleurs, il ne vit
plus que de miel ôc de rofée: enfin il ne connoît que le plaifir; il en jouit fans
réferve ôc fans contrainte.
Comment ne pas s’extafier à la vue d’une métamorphofe aufïi furprenante i
Quel vafte champ de fembîables merveilles ne préfentent-elles pas aux réflexions
de celui qui les obferve !
Les Papillons qui Portent des Chryfalides nues, fufpendues parla queue ou
attachées
XXV
SUR LES INSECTES.
attachées avec un lien par le milieu du corps, fe débarraffent de leurs enveloppes
fans beaucoup de difficultés; au lieu que ceux qui font renfermés dans des
cocons, ont une réfiftance de plus à vaincre. On eft naturellement embarraffé
de fçavoir comment ils en pourront fortir : mais celui qui a appris à la Chenille
à s’enfermer avec tant de foin & d’art, lui a appris auffi à fe ménager une
porte commode. Le bout de la coque formé en pointe, quoique bien garni
de foie, n’eft point enduit ni maffiqué comme tout le refte. Cette pointe eft
terminée à peu près comme les ofiers d’une naffie à prendre les poiffons, dans
laquelle ils entrent librement, mais dont ils ne peuvent fortir. Cette conftruétion
permet au Papillon de fortir de fon cocon , fans qu’aucun Infeéte y puiffie
entrer : tous les brins de foie préfentant leurs bouts au-dehors, fe refferrent
lorfqu il eft queftion de pénétrer du dehors au dedans ; au lieu qu’ils fe féparent
facilement lorfque Je Papillon veut paffier du dedans au dehors. C’eft auffi par
cette pointe que l’Infe&e enfermé dans la Chryfalide, reçoit l’air fuffifant pour
fa refpiration.
La maniéré dont la Chryfalide s’ouvre eft aflfez uniforme dans toutes les efpéces*
Cette coque ou enveloppe paroît compofée de trois pièces diftin&es, qui ne
peuvent fe féparer que lorfqu’elles font defféchées par l’accroiffement de l’Infe&e
qu’elles renferment. Elles font fi intimement unies entr’elles, qu’on né peut
appercevoir leur féparation qu’au moment où le Papillon fait les premiers efforts
pour en fortir. Nommons la première de ces pièces, le front ou le chaperon
de la Chryfalide; elle couvre la tête du Papillon : la fécondé, la pièce d’eftomach
ou corps de la Chryfalide ; elle recouvre tout le corcelet, tant du côté de la
poitrine, que du côté du dos, ainfi que les jambes & les ailes qui font attachées
au corcelet : la troifiéme enfin, le foureau ou étui ; elle recouvre tout le
refte du corps qu’on appelle ventre depuis le corcelet jufqu’à l’extrémité de la
queue.
Outre ces trois pièces principales, les jambes, la trompe, les antennes 6 c
les barbes, ont encore des petits foureaux particuliers placés le long de ces
pièces, dont la difpofition varie dans beaucoup d’efpéces* Le chaperon & le
corps de la Chryfalide fe féparent encore en deux parties différentes. Au premier
effort du Papillon, il fe fait une fente fur le dos depuis le chaperon jufqu’au
g.
îtxvj DISCOURS PRÉLIMINAIRE
bas du corcelet. Cette fente une fois faite, le corps commence à fe détachée
du fourreau de chaque côté : il n y tient plus que par deux efpéces de charnières,
lune à droite, l’autre à gauche : le chaperon s’ouvre de même, enforte que
îe Papillon n’a que de très-légers efforts à faire pour en écarter les parties. Il
dégage enfuite fes pattes ôc fes antennes, ôc l’ouverture fe trouve fuffifante pour
qu’il puiffe fortir avec aifance. Le foureau feul refte en entier comme une
efpéce de gaine d’une feule pièce. Dans les Papillons de jour, ôc dans quelques-
uns de nuit {a) 9 toute l’enveloppe ou coque de la Chryfalide, au moment
où le Papillon va fortir, eft féche ôc caffante, enforte qu’en la preffant un tant
foit peu avec les doigts , elle fait un petit cliquetis femblable à celui de la
peau d’une châtaigne cuite fous la cendre. Ce cliquetis eft une preuve fenfibîe
qu elle n’eft plus adhérante au Papillon, ôc qu’il y a un vuide entre lui ôc la
coque, lequel ne peut être que l’effet d’une émanation des liqueurs qu’elle
contenoit, par la tranfpiration qui fe fait infenfiblement pendant tout le temps
que rinfeûe y refte enfermé. Cette tranfpiration prouve un mouvement interne,
quoiqu’à l’extérieur on n’en apperçoive aucun, du moins dans quelques efpéces
qui reftent long-temps dans cet état.
Au fortir de fa coque ou Chryfalide, le Papillon eft encore tout couvert de
l’humidité de fa prifon ; fes ailes font mouillées Ôc chiffonnées : tout fon corps
paroit plus gros qu’il ne fera par la faite. Il refte pendant quelques inftans
immobile, ôc pendant ce temps, l’air qui l’environne, le féche ôc l’affermit :
fes ailes fe déployent ôc prennent de la confiftance : il les effaye Ôc s’envole
auffitôt qu elles ont acquis la force néceffaire : mais fi quelque csufe s’oppofe
à l’extenfion de fes ailes pendant quelles font encore humides, la féchereffe en
arrête le développement : elles reftent contrefaites, ôc le Papillon fe voit con¬
damné à périr faute de pouvoir en faire ufage. Il rend communément quelques
gouttes de liqueur par l’anus, ce qui, joint au defféchement de fon corps, le
fait paroître moins gros. Cette liqueur eft rougeâtre ; elle reffemble à des. gouttes
de fang : on en voit fouvent le long des murs dans les Campagnes ; ils en font
quelquefois couverts, Ôc la crédulité populaire les a fait regarder comme étant
(a) Il en fera fait; mention, dans des descriptions particulières.
SUR LES INSECTES. xxvIj
ta fuite d’une pluie de fang. Pendant que les ailes fe développent & fe lèchent
les Papillons, dont la trompe eft allongée fur l’enveloppe de la Chryfalide, la
retirent : elle fe roule en ligne fpirale, & va fe loger dans la place qui'lui
convient.
Auffitôt que le Papillon eft fuffifamment affermi, il prend fon efTor, & voltige
'de fleurs en fleurs. Il parcourt les vergers, les prairies, les plaines : l’inconftance
femble former fon caraftere ; il n eft plus occupé que de fa progéniture. Quelques
efpéces même ne paroiffent jouir de leur nouvelle vie que pour cette fin. II
en eft qui ne prennent point de nourriture ; ils femblent même totalement privés
des organes néceffaires pour s’alimenter; aufli périffent - ils en peu de jours
après avoir dépofé leurs œufs. Le Ver à foie eft dans ce cas. Il n’a pas de trompe;
ou s’il en a une, elle eft fi courte qu’il ne peut en faire aucun ufage. Les Papillons
qui ont une trompe vivent plus long-temps. Ils tirent avec cet organe le miel
qui fe trouve dans les calices des fleurs : il en eft même quelques-uns de ceux-
là qui paffent l’hiver dans des trous de murailles ou de quelques vieux arbres,
où ils reftent engourdis, jufquà ce que les premières chaleurs du printemps
leur redonnent le mouvement & la vie.
L’Amateur, à l’aide de la loupe ou du microfcope, trouve des fiijets d’admiration
& de plaifir, en examinant les richeffesdes couleurs prodiguées fur le Papillon.
Le premier mouvement, même des plus indifférents, en l’appercevant, les porte
à s’en faifir; & cet Animal, bien loin de reffembler à ces objets qui n’ont de
beauté qu autant qu’ils font vus à une certaine diftance, gagne à être rapproché
& détaillé. Ses ailes fur-tout qui à la première vue ne paroiffent qu’une foible
membrane chargée d’une pouffiere colorée, jettée comme au hafard ôc qui
s’attache aifément aux doigts, confidérées à la loupe, font voir un arrangement
très-régulier aufli beau qu’inimitable : ce n’eft plus une poufliere qui les couvre,
ce font des écailles arrangées avec beaucoup de fimétrie qui fe recouvrent les
unes fur les autres, comme les ardoifes qui font fur nos maifons. Ses yeux,
qui au premier abord ne préfentent que deux petites portions de fphére d’un®
couleur aflfez commune, font des diamans taillés à facettes, dont tout l’art du
Lapidaire ne fçauroit donner aucune idée. Ces facettes font fl multipliées, qu’en
détachant la cornée de l’œil d’un Papillon, nettoyant fes furjfaces intérieures
&XVÎÎ; DISCOURS PRÉLIMINAIRE
avec de Yc au, & la mettant à la place d’une lentille de microfcope pour regarde?
au travers, on allure qu’elle répété dix-fept mille fois l’objet.
Ceux qui ont fait beaucoup d’obfervations microfcopiques fur les Infe&es,
snous difent les chofes les plus extraordinaires, que nous ne pouvons ni affurer
ni nier, parce que nous ne les avons pas faites nous-mêmes. Notre intention
étant de ne donner que des faits conflans,, dont tout le monde puiffe fe convaincre,
nous attendrons à parler de ces obfervations, lorfque par l’expérience nous nous
ferons allurés de leur exaêlitude d’une maniéré inconteflable. Nous dirons la
même chofe des opérations anatomiques des Infeétes, dont quelques-unes nous
paroiffent li extraordinaires, qu’elles ont l’apparence du fabuleux. Comment en
effet diflinguer tant de Vifceres dans une matière aufïi fluide qu’efl celle qui fe
trouve contenue fous l’enveloppe écailleufe de ces petits Animaux? En attendant
que nous ayons pu nous affurer de la vérité par nous-mêmes, continuons de
nous occuper de ce que leur extérieur offre de plus fenfible & de plus frappant»
La trompe des Papillons efl compofée de deux lames en forme de goûtieres
appliquées lune fur l’autre, la partie creufe en dedans. Elles relient naturellement
féparées, fi en fortant de la Chryfalide ces deux parties fe -font dégagées de leur
étui l’une après l’autre. C’efl avec cet organe que le Papillon extrait le miel
«lu fond des fleurs. Si ce fuc efl trop épais pour couler dans l'intérieur de fa
trompe &: parvenir à fa bouche , il dégorge alors une liqueur qui rendant le
miel plus fluide, le lui fait enfuite.pomper fans peine. En préfentant uivpeu
de fucre à un Papillon qui vient de naître, on appercevra aifément la liqueur,
qu’îl dégorge pour le faire fondre.
Tout Papillon, queîqu’il foit, a un corps allongé eompofié de la tête, du
corcelet & du ventre. La tête, outre les yeux, la trompe & les barbes, porte
encore deux antennes. Le corcelet enveloppe toute la partie de l’eftomach
ôt du dos, immédiatement après la tête: à ce corcelet font attachées les quatre
aîles & les fix pattes. Dans les efpéces des Papillons de jour, il en efl quelques-
unes dont les deux premières pattes de devant paroilfent abfolument inutiles:
du moins ils n’en font point ufage pour marcher. Ces deux pattes font appliquées
au-deffous du col en forme de palatine. Cette variété nous a fait diflinguer deux
claffes de Papillons , les uns à 6 pieds > & les autres à ^ pieds ; quoique la partie qui
ait
acxix
SUR LES INSECTES
ait parue la plus propre à plufieurs pour les diftinguer, ce foit les antennes qui
offrent en effet des variétés confiantes & fufceptibles dêtre remarquées ; nous
en parlerons plus bas lorfqu’il fera queftion de ces claffes.
Les antennes, ces organes admirables, dont jufqu’ici il paroît qu’on a ignoré
la propriété ; prefque tous les Auteurs étant partagés fur cet article, font pour
le Papillon l’organe de l’odorat. Elles font toutes creufes d’un bout à l’autre.
C’eft par ce conduit que les Corpufcules qui émanent des fleurs, avertiffent le
Papillon des alimens qu’il doit trouver. C’eft pourquoi, lorfqu’il vole, il dirige
toujours fes antennes en avant, & ne fe pofe jamais fur une fleur qu’autant qu’il
a flairé auparavant avec fes antennes, fi l’aliment lui convient. Les Infeêles
& fur-tout le Papillon ont l’odorat fi fin, que le parfum d’un mets qui leur
convient, les attire de fort loin.
Outre cette propriété effentielle des antennes, elles font encore les armes
ftffenfives & défenfives des Papillons. Audi lorfqu’on voit deux Papillons fe
battre, ils s’élèvent en l’air voltigeant tête contre tête : leurs antennes leur
fervent de maffuës & de boucliers pour fe porter mutuellement des coups ou les
parer. Les Papillons fe battent fouvent pour fe difputer un certain efpace de
terrein que chaque individu paroît s’approprier. Quelquefois, mais rarement,
pour quelque difpute de ménage entre le mâle ôt la femelle: ils s’approchent;
leurs antennes s’entrelacent, fe croifent & recroifent avec une rapidité incon¬
cevable , pendant que leurs aîles n’ont d’autres fondions que de les élever en
l’air. Cette maniéré de fe battre fe remarque fréquemment dans les Papillons
de jour. On peut préfumer que ceux de nuit fe battent de la même façon.
Chaque efpéce de femelle a fa maniéré particulière de dépofer fes œufs dans
des lieux fûrs & commodes, 6c de les cimenter fi bien que toutes les révolutions
de l’hiver ne peuvent pas les endommager. Les unes roulent quelques feuilles
dont elles fixent la queue aux branches d’arbres, avec une colle inaltérable : les
autres, avec une femblable colle, les attachent aux branches en forme d’anneaux
rapprochés les uns des autres, avec une fimétrie agréable à voir. Il en eft qui
les difperfent par-ci par-là, les attachant les uns après les autres : plufieurs les
dépofent par paquets, & les couvrent d’une efpéce de duvet de foie : d’autres
enfin, expirant fur leurs oeufs, comme par un dernier effort de tendreffe, les
h
xxx DISCOURS PRÉLIMINAIRE
mettent, par leurs dépouilles, à l’abri de leurs ennemis & de la rigueur deâ
faifons.
Il eft inutile de pouffer plus loin la defcription des Papillons en général. Les
articles détaillés qu’on trouvera par la fuite dans cet Ouvrage, feront allez
connoître les cara&eres diftindifs de chaque efpéce particulière. Nous les
diviferons feulement en Papillons de jour ôt Papillons de nuit. Cette diftinôtion
fimple nous paroiffant la plus naturelle, fera auffi la moins embarraffante pour
les préfenter de la maniéré la plus agréable.
Cependant, comme plufieurs Auteurs ont adopté une méthode de claffer les
Papillons par la différence de leurs antennes, il eft à propos de donner ici une
idée de cette méthode, d’autant plus que la nôtre s’en écarte peu. Nos Ledeurs
ne feront d’ailleurs pas fâchés de la connoître , pour s’en fèrvir au befoin.
On diftingue cinq efpéces d’antennes principales, qui forment autant de cîaffes
différentes.
La première efpéce font celles à Maffes ou à Boutons. La tige en eft cylin¬
drique. Vues à la loupe, elles paroiffent compofées de petits Cylindres mis les
tins au bout des autres. De ces maffes, il en éft de deux efpéces; l’une arrondie
par le bout, & l’autre tronquée. Il en eft auffi dont les maffes font plus rondes
& plus courtes, & d’autres plus allongées : mais ces variétés ne paroiffent pas
allez effentielles pour conftituer des claffes différentes. Ainfi tous les Papillons
dont les antennes font terminées par des maffes, font de la première claffe. Ils
proviennent tous des Chryfalides nues, ou fufpendues Amplement par la queue,
ou fufpendues horifontalement par un lien au milieu du corps. Les Papillons
qui fortent de Chryfalides fufpendues par la queue, ne marchent que fur 4 pieds ;
& ceux qui viennent de celles qui font fufpendues par le milieu du corps,
marchent fur leurs 6 pieds. Les Chryfalides fufpendues par la queue, viennent
de Chenilles épineufes, & quelquefois de Chenilles fans épines. Les premières
donnent des Papillons dont les aîles font tantôt angulaires, tantôt arrondies ;
& dont les deux premières pattes font toujours pofées fur la poitrine en forme
de palatine. Les fécondés donnent des Papillons qui ont les deux premières
pattes fort courtes, & qui ne font point la palatine.
SUR LES INSECTES. xxx; *
La féconde efpéce d antennes font celles qu’on appelle prifmatîques. Elles
ont à leurs bafes un peu moins de diamètre que dans leur majeure partie qui eft
uniforme, ôc elles font terminées par une efpéce de filet crochu. Les Chryfalides
qui donnent des Papillons avec des antennes femblables, font dans une coque,
& les Papillons de cette clafTe s’appellent Sphinx. Cette claffe fe fubdivife encore
en trois familles. Ceux de la première s’appellent Sphinx Bourdons : leurs antennes
font prefqu’égales par-tout ; ils n’ont point de trompe. Ceux de la fécondé famille
Sphinx Eperviers : leurs antennes font encore prefqu’égales par-tout ; mais ils
ont une trompe fpirale : la Chenille en eft nue, portant une corne fur la queue.
Ceux enfin de la troifiéme famille, Sphinx Belliers : leurs antennes font plus
groffes au milieu ; ils ont une trompe fpirale, ôc viennent d’une Chenille velue
fans cornes.
Les antennes de la troifiéme efpéce font filiformes, ceft-à-dire, à peu près
d’égale groffeur d’un bout à l’autre comme un fil à coudre. Les Chryfalides qui
donnent des Papillons avec ces antennes font nues, ôc attachées horifontalement
par le milieu du corps. Ces Papillons s’appellent Ptérophores > c’eft-'a-dire ,
Porte-Plumes ^ parce qu’ils ont les ailes compofées de plufieurs branches barbues
qui reffemblent à des plumes : ils ont une trompe fpirale.
Les antennes de la quatrième efpéce vont en décroiffant depuis la bafe jufqu’à
la pointe. Les Chryfalides, dont les Papillons ont ces antennes, font dans une
coque, ôc viennent de Chenilles rafes ou nues. Ces Papillons s’appellent Phalènes .
Ils fe fubdivifent en deux familles différentes. La première a les antennes en
forme de peigne. Il en eft fans trompe ; il en eft avec une trompe, ôc les ailes
rabattues ; il en eft enfin avec une trompe, Ôc les ailes étendues. La fécondé
a les antennes prefque filiformes , fans barbes de peigne. Il en eft aufli fans
trompe ; il en eft avec une trompe ôc les ailes rabattues ; il en eft enfin avec une
trompe ôc les ailes étendues. Cette claffe de Papillons eft la plus nombreufe de
toutes.
Enfin les antennes de la cinquième efpéce font filiformes, mais décroiffant
un peu de la bafe à la pointe. Les Chryfalides font dans un fourreau qui a fervx
à la Chenille, ôc leurs Papillons s’appellent teignes, comme la Chenille. Ils
ont un toupet élevé ôc avancé fur la tête.
ïxxy DISCOURS PRÉLIMINAIRE
Voilà les cinq claffes de Papillons diflinguées par les antennes, qui offrent
en effet des cara&eres remarquables : mais ces claffes de Papillons comparées
avec les claffes dont nous avons parlé à l’article des Chenilles, fouffrent des
exceptions fi confidérables, qu’il feroit à defirer qu’on pût trouver queîqu’autre
méthode plus fatisfaifante. Excepté dans la claffe des Teignes, dont les Chenilles
font allez conformes pour le nombre de pattes, toutes les autres claffes offrent
trop de variétés pour quon puiffe s’y arrêter. Plufieurs Auteurs, frappés de ces
exceptions, ont imaginé de claffer les Papillons par le port ordinaire de leurs
ailes, ou parleurs figures plus ou moins carrées, arrondies ou anguleufes. Ces
méthodes font aufii embarraffantes que la première, étant encore plus incon¬
ciliables avec les claffes des Chenilles. Toutes ces difficultés nous ont enfin
décidé à nous en tenir à la divifion fimple de Papillons de jour & de Papillons
de nuit. Nous établirons entre tous les Individus de ces deux claffes un ordre
numérique qui, fous le même chiffre, indiquera la Chenille & la Chryfalide
dont chaque Papillon fera forti. Nous en exceptons cependant quelques efpéces
de Papillons, dont jufqu’à préfent les Chenilles ne font point encore connues.
Nous les indiquerons également par des numéros, afin que fi par la fuite on
découvre leurs Chenilles ôc leurs Chryfalidss, on puiffe les défigner par le
même numéro que leurs Papillons.
Cette méthode fera fur-tout avantageufe pour ceux qui font des colleêtions
de Papillons. Par le moyen de ces numéros, ils pourront établir des correfpon-
dances pour fe procurer les efpéces qui leur manquent, ou changer celles qu’ils
auroient doubles contre celles qu’ils n’ont pas, fans être obligés de recourir à
des defcriptions fouvent défeêlueufes ou inintelligibles.
Nous croyons, dans ce Difcours, avoir fuffifamment rempli notre objet, qui
étoit de donner une notion générale, mais affez détaillée, des Infe&es & des
Papillons, pour mettre nos Le&eurs à portée de s’en former une idée. Avec
ces connoiffances préliminaires, il n’eft perfonne qui ne puiffe interroger tous
îes Infeêles qui fe préfenteront à fa vue, fcruter leurs démarches, leur conduite,
leur induftrie, approfondir leur deffinée & leur fin. Ce pouvoir de queffionner
tout ce qui exifte, eft le privilège exclufif de l’Homme qui, de tous les
Êtres vivans, eft le feul qui foit doué de la Raifon & de l’Intelligence. Ce
don
SUR LES INSECTES. xxxîij
don îneftîmable & diftinaif, foumet en quelque façon tout l’Univers à fon
empire.
Je ne puis mieux finir ce Difcours , qu en empruntant les paroles qui terminent
celui de M. Geoffroy, Doüeur en Médecine, à la tête de fon Hiftoire Abrégée
des Infe&es.
» Peut-etre, dit-il, cet Abrégé pourra-t-il donner plus de goût pour obferver
» les manèges finguliers & merveilleux de ces petits Animaux, dont la perfeaion
» doit nous faire admirer la grandeur de celui qui les a créé «.
» O Jehova quant magna faut opéra tua !
Quoique ce foit la feule citation que nous fafïions de ce fçavant Auteur, le
Ledeur inffruit pourra fe convaincre aifément de l’eflime que nous en faifons.
II reconnoîtra dans ce Difcours, bien des Defcriptions de M. Geoffroy, auxquelles
nous rfavons rien changé. Si nous ne l’avons pas cité à chaque fois, ça été
pour ne pas détourner 1 attention du Leaeurpar des renvois perpétuels, qui font
le plus fouvent une interruption dans l’ordre des idées: ainfi, pour ne nous rien
attribuer de ce que nous avons puifé dans les Auteurs, nous déclarons une fois
pour toutes, qu’ils nous ont beaucoup fervi. Les principaux font MM. Geoffroy,
Linné, Reaumur, le Baron de Geer, Goedart, Swammerdam, Bomare, &c. &c.,
6c dans la fuite de cet Ouvrage, ils nous ferviront encore.
Quant aux obfervations particulières qui jufqu’ici ont échappé aux recherches
de tous ces Auteurs, elles feront dues aux découvertes de M. Ernft, qui depuis
fon enfance, s’eft livré à l’étude des Infeaes. Il a puifé ce goût dans l’Ouvrage
de M, de Reaumur qui, fans contredit, eft un des plus précieux dans ce genre
par l’étendue de fes détails, & très-propre à diriger un commençant. Il a non-
feulement répété les expériences de cet homme célébré; mais il n’a rien négligé
pour étendre les connoiffances qu’il avoit puifées dans cet excellent Auteur.
Ses recherches lui ont procuré en peu de temps, une Colledion con/îdérable
d’Infeaes de toutes efpéces, fur-tout de Papillons. S’étant cependant apperçu
que non-feulement les Mites dévoroient les Papillons ; mais que leurs plus belles
couleurs difparoiffoient en peu de temps, il a cru ne pouvoir remédier à cet
inconvénient, qu’en les peignant .exadement d’après nature. Il s’y eft appliqué
avec tant d’ardeur, qu’enfin il efl parvenu à les rendre avec toute l’exaditude
œiv DISCOURS PRÉLIMINAIRE SUR LES INSECTES.
qu’on pouvoit defirer. C’eft d’après ces portraits fideles, que tous ceux de cette
Collection feront gravés & peints fous fa direction. Ainfi les Curieux feront
allurés d’avoir fous les yeux les Papillons autant que l’Art peut le permettre.
On ne le diflimule point; il en eft quelques-uns d’une fi rare beauté, & d’une
couleur fi furprenante, qu’ils furpalfent les facultés du meilleur pinceau, fur-
tout lorfque les couleurs font changeantes. On aura du moins de ceux-là, les
contours exaéts avec la couleur la plus ordinaire ; & la defcription rendra compte
des beautés que le pinceau n’aura fçu exprimer.
Les fuccès de M. Ernlt l’ont mis en peu de temps en correfpondance avec
les Amateurs de cette partie de l'Hiftoire naturelle. Il a voyagé & viilté les
Cabinets les plus curieux. Il a augmenté fes portraits, comme fa ColleClion ,
de ce qu’ils contenolent de plus rare : fon porte-feuille eft enfin devenu le plus
complet qui ait jamais exifté. Il renferme beaucoup de nouveautés qui ont
jufqu’ici échappé aux Auteurs. On aura foin d’indiquer les Cabinets où ces
nouvelles efpéces fe trouvent.
M. Hermann, Profeffeur de Strafbôurg, M. d’Aubenton, Démonftrateur au
Cabinet du Roi, lui ont non-feulement témoigné la plus grande fatisfaélion de
fon travail, mais ils ont fait tout ce qui dépendoit d’eux pour en faciliter la
perfection. Ce dernier lui procura prefqu’à fon arrivée à Paris la connoiffance
de M. ***, Protecteur de cette Edition. C’eft dans fon Cabinet, un des plus
riches qui exifte en ce genre, qu’il a complété fon porte-feuife. Ce qu’il y
a trouvé, fera peut être la partie la plus intéreflante de cet Ouvrage.
La première Partie ne traitera que des Papillons de jour, qui doivent former
la première claffe, comme on l’a dit pages xxx & xxxij. Cette claffe fera feulement
divifée en deux familles.
La première fera compofée de ceux qui marchent fur quatre pieds, & qui
proviennent de Chenilles epineufes, dont les Chryfalides font nues & fufpendues
par la queue.
La fécondé fera compofée de ceux qui marchent fur fix pieds, dont les
Chenilles n’ont point d’épines, ôc dont les Chryfalides font également nues,
mais attachées par la queue, & un lien au milieu du corps.
Ce que nous avons dit à leur fujet pages xix. xx. xxiv. xxx. &c. fuffit pour
en donner une idée allez exaête, fans au’il foit nécelfaire de le répéter ici.
PAPILLONS DE JOUR,
PREMIERE FAMILLE.
Papillons à quatre pieds, Chenilles épineufes, Chryfalides
angulaires, nues & fulpendues par la queue.
Planche I. Numéro z :
LE M O R I O.
PREMIER ÉTAT.
Ï J A Figure i. a. repréfente la Chenille d’où provient ce magnifique Papillon.
On la volt ici dans fon parfait accroiffement. Son corps eft alors recouvert de
poils fins de couleur bleuâtre, qui font quelquefois bruns ou noirâtres. Ses
épines font fimples, garnies de plufieurs petits poils. Les deux premiers anneaux
ou le col n en ont point ; les deux anneaux enfuite en portent chacun fix ; les
fix autres après en ont chacun fept ; l’avant dernier & le dernier enfin en ont
chacun quatre. Ainfi cette Chenille eft armée de foixante-deux épines qui la
mettent hors d’infultes.
Au fortir de l’œuf jufqu à fon premier changement de peau, fa couleur eft
brune ou noirâtre, Ôt fes épines font très-courtes, ce qui eft commun aux autres
Chenilles épineufes ; fes taches rouffes font alors prefqu ’imperceptibles ; elles
deviennent beaucoup plus fenfibles fur la fécondé peau; mais les poils ne paroiffent
que fur la troifiéme & derniere peau, telle qu’on la voit ici.
Cette Chenille paroit deux fois l’année. La première, vers la fin de Juin ou
au commencement de Juillet; 6c la fécondé, vers la fin du mois d’Août ou au
A
* PAPILLONS DE JOUR,
commencement de Septembre. Elle vit en fociété nombreufe : on en trouvé
fou vent deux nichées fur le même arbre, prefque toujours logées à la cime fur
fextrémité des branches.
Les feuilles du bouleau, de l’ofier, & fur-tout du faul, nommé en latin faîix
captea, Font leur nourriture ordinaire. Il en eil même beaucoup aux environs
de Strafbourg qui vivent fur les peupliers.
SECOND ÉTAT .
Lorsque les Chenilles font fur le point de fe métamorphofer pour prendre
1 état de Chryfalide, on les voit defcendre par troupes des arbres pour chercher
un lieu commode. La Figure i. b. la repréfente dans ce fécond état. Cette
Chryfalide, d’une forme affsz ordinaire, n’offre aucune fingularité remarquable$
fa peau feulement efl fouvent recouverte d’une poufliere bleuâtre,
ÉTAT PARFAIT
Au bout de quinze purs le Papillon fort de la Chryfalide. Il efl repréfenté
Figuge i. c. tel qu’il efl au moment de fa fortie, fes ailes non encore développées,
niais ornées des taches bleues & de la bande jaune : un quart d’heure fuffit pour
lui donner l’accroiffement qu’on remarque dans les figures fuivantes.
On voit fous la Figure i. d. le deflus du Papillon mâle : fa couleur rouge
foncé tire quelquefois plus fur le noir, & les taches bleues fur la bande noire,
font quelquefois violettes. Une Fange de petits poils qui borde les ailes fupérieures
à la partie qui approche du corps, fe fait remarquer dans le mâle comme dans
la femelle.
La Figure i. e. fait voir le deffous du mâle & de la femelle, qui nont rien
dans cette partie qui les diftingue.
La Figure i.f repréfente une variété de ce,Papillon, tirée du Cabinet de
IM. Chriflian Grerning a Fiancfbrt (n). Cet individu, quoique conforme aux
< a ) Nous aurons Souvent occafîon de citer fa fuperbe Coliedîon : nous faisons cette occafion de
lui témoigner notre reconnoiiTance de ce qu’il nous a permis d’enrichir notre Ouvrage des raretés
qu’elle renferme.
autres
3
PREMIERE FAMILLE.
autres quant au fond de la couleur dominante, en diffère cependant * en ce
que la bande noire des ailes efl beaucoup plus étroite. Les deux ailes fupérieures
font totalement privées de taches bleues ; la bande jaune plus large & plus
foncée, eft chargée de quatre taches noires dune figure irrégulière. La bande
noire de chaque aile inférieure n’a aufll dautre ornement que trois taches bleues.
Quoique ces différences foient très-remarquables, elles ne fuffifent cependant
pas pour conftituer une autre efpéce ; c’eft ce qui nous a déterminé à comprendre
celui-ci fous le même numéro, comme une fimple variété qui n’a jamais été
décrite par aucun Auteur.
La Figure i. h . eft la femelle vue en deffus. Elle ne diffère du mâle que
parce quelle eft ordinairement plus grande, & que fon ventre eft toujours plus
gros à caufe des œufs dont il eft rempli. Elle a auiïi fort fouvent une tache bleue
fur la bande noire de plus que le mâle.
On voit fous la.Figure i. g. un Morio à bandes blanches, que bien des
perfonnes ont regardé comme une variété, fans faire attention que cette bande
n étoit blanche que fur ceux qui avoient échappé à la rigueur de l’hiver. M. Ernft
a obfervé pendant nombre d’années, que dans quelque faifon que ce foit, ce
Papillon fort toujours de fa Chryfalide avec des bandes jaunes : mais ceux de
la derniere faifon, furpris par les premiers froids, fe retirent dans des creux
d’arbres ou dans des greniers de la campagne où iis relient fans mouvement
pendant tout l’hiver. Ceux qui féjournent dans les creux des arbres plus expofés
à l’humidité que ceux qui font dans les greniers, font auiïi dans le cas de perdre
plutôt leurs couleurs. Auiïi voit-on paroître dès la fin de Février ou au commen¬
cement de Mars, des Morios à bordures tout-à-fait blanches, & d’autres qui
confervent encore une teinte jaunâtre. Cette différence dans la couleur ne
provient donc que de leur féjour dans des lieux plus ou moins humides : ceux
qui confervent encore une teinte jaune , ont été affurément moins altérés que
ceux qui l’ont perdue tout-à-fait. Une preuve d’ailleurs que la couleur de ces
Morios a été altérée pendant l’hiver, c’eft qu’ils ne paroiffent jamais que depuis
le mois de Février jufqu’à la fin de Mai ; paffé ce temps on n'en voit plus. Ce
font ces Papillons qui dépofent les œufs pour les Chenilles de la première
couvée ? & les Papillons qui en proviennent font tous à bordures jaunes. Ainfi
B
4 PAPILLONS DE JOUR,
cette différence de couleur qui n’eflqu’une altération, ne fuffit pas pour conftituçr
une variété dans i’efpéce.
M. Gigot d’Orcy a dans fa colleûion des Morios d’un tiers plus petits que
ceux-ci qu’il a reçu de Vienne en Autriche : on ne peut pas les regarder comme
une variété. Ce défaut d’accroiffement peut venir de quelque caufe qui en a
empêché le développement : d’ailleurs il arrive que dans bien des années ils
ne viennent pas auffi grands. Ceux de cette première planche font les plus grands
qu’on connoiffe. Enfin ce fuperbe Papillon fe trouve dans toute l’étendue de
l’Europe. Bien loin de reffembler à plufieurs efpéces qui ne quittent jamais
l’enceinte de leur naiffance, il aime au contraire à voyager : il parcoure d’un
vol rapide les forêts, les plaines & les prairies. On le trouve par-tout. Il eft
avec cela très-craintif, ôt très-difficile à furprendre : fi l’on manque une fois fon
coup pour l’attrapper, il s’envole avec vivacité, ôt ne fe iaiffe plus approcher.
Le M o r i o a été décrit par :
Geoffroy 3 Hijl. ah. des Inf. tome IL page 3 5 n°. i > le Mono.
Efper j tome I. page i 6 3 tah. XII. Fig. 2.
Muller > Syjl. de la Nat. tome V. page. 60g y Sp. i 65 > P. Antiopa.
Fabricïi Entom. pag. 5 o 3 Sp. 256 j P. N. P h. Antiopa.
Fuejli en Suiffe y Inf. n. 5 y 2 , le Manteau bigarré.
JVilkes Engl. M. a. B. 58 , tah. 2, n. 10.
Sebac. Thefaurus, T. IV. tah. XXXII. Fig. 1. 2. Fig. 5 . 6. indicis ,
page 18. Papillo toga pulla diêlus.
Bonte Mantel y page gg. Pallium difcolor.
Linn. Faun. Suec. n. yy2. Papilio tetrapus, alis angulatîs nigris, margine
piflico albido.
Linn. Syft. nat. edit. 12. P.II. T. I.p. 776*, n°. i 65 . Papilio nymphalis. Anthiopa.
Hoffn. Inf. t. 3 . f 2. & t. 6. f. g.
Jonjl. Inf. t. 5 . f. 5 & i 5 .
Raj. Inf. i 3 5. Papilio maxima nigra, alis utrifqus, tam exterioribus quam
interioribus, lirnbo lato albo cinêlis.
PREMIERE FAMILLE,
t
136. Papilio maxima nigra, alis utrifque, tam interioribus, quâm ext6rIoribu$
limbo albo lato cinèlis.
Bibliot. reg . Tarif, p. 20 , f omnes.
De Geer , Mdm. p . 694 pL 21, f 8 > ,9. Papillon à antennes, à bouton &
à quatre jambes, rouge brun* dont les aîles ont un bord blanc jaunâtre*
Rofel_, Inf. vol . 1, tab . 1 ^ claff. 1 . Papil. diurn.
Planche II. Numéro z.
LE PAON BU JOUR.
PREMIER ÉTAT .
1 T j A Chenille paraît deux fois dans l’année. La première fois vers le comment
cernent du mois de Mai, & la fécondé au mois de Juillet.
La Figure 2. a . fait voir fa Chenille dans fon entier accroiffement. Ses épines
font fimpies, garnies de petits poils. Le col n’en a point : le deuxième anneau
en porte deux ; les fuivans en ont chacun fix ; lavant dernier quatre, & le
dernier deux ; en tout cinquante-fix épines qui fervent à fa défenfe, ainfi qu’une
goutte de liqueur verte quelle jette par la bouche aufïitôt qu’on la touche :
elle a cela de commun avec plufieurs Chenilles épineufes, fur-tout avec la
Chenille de la petite Tortue.
Ces Chenilles, fous la première peau, font d’un noir ou brun foncé très-
luifant. Elles filent alors une efpéce de toile en forme de nid, dans lequel elles
vivent en fociété. Après avoir quitté la première peau, elles abandonnent leur
nid, fans ceffer de vivre en famille : elles fe raffemblent vers le foir par troupes
fous les feuilles pour y paffer la nuit : étant moins fenfibles au froid que dans
leur première jeuneffe, elles ne travaillent plus à s’en garantir avec leur foie :
elles ne fe féparent que le matin pour fe répandre fur la plante où elles fe
nourriffent. La couleur de la fécondé peau eft d’un très-beau noir luifant ; elle
eft ornée de points blancs, comme on la voit ici fous fa troifiéme ôc derniere
K PAPILLONS DE JOUR,
robe. Ce font ces points qui lui ont fait donner le nom de Chenille à bandes
de perles.
La plante fur laquelle elles fe nourrirent par préférence, eft la grande ortie;
cependant elles mangent au befoin de toutes les efpéces d’orties. M. Efper allure
1 avoir trouvé fur les feuilles de houblon.
SECOND ÉTAT .
L A Figure 2. b. repréfente la Chryfalide immédiatement après avoir quitté
1 état de Chenille. Elle eft dans les commencemens d’un verd clair, comme
on la voit dans cette figure : mais au bout de quelques jours elle devient plus
brune , ôc elle paroit ornée de plufieurs taches d’or dont le nombre varie, ainil
que dans toutes les elpéces de Chryfalides qui ont de ces taches.
ÉTAT PARFAIT.
O n voit fous la Figure 2. c . le deiïus du Papillon mâle : les belles taches
dont il eft orné Font fait appeller le Paon du Jour, ou Fœil de Paon. Sous les
yeux des ailes inférieures, on apperçoit dans le mâle un petit point noir ; ce
point au contraire eft bleu dans les femelles. Il n’eft cependant pas confiant
dans tous les individus : il en eft quelques-uns qui n en ont point : il eft conftamment
noir fur le mâle ôt bleu fur la femelle.
La Figure 2 d. fait voir le defïous du mâle : quoique ce foit ici fa vraie
couleur, fon éclat luifant ne fe peut exprimer avec le pinceau.
La Figure 2 . e. repréfente la femelle en deffus : elle ne différé du mâle que
par la grandeur, la grofieur, & les deux petits points bleus ovales dont on a
parlé ci-deftfus.
La Figure 2 . f eft le defïous de cette même femelle. Son beau luifant eft
également au-deffus de la faculté du pinceau.
On ne trouve point de variétés dans cette efpéce de Papillon, comme dans
beaucoup d’autres : il eft affez conftamment le même dans toute l’Europe. Il
habite les forêts, les jardins & les environs des prairies. Attaché à fon lieu
natal,
PREMIERE FAMILLE.
7
natal , il ne s’en écarte point ; l’efpace même qu’il parcourt eft une enceinte
fort bornée, dont il paroît être propriétaire, & il la défend contre les Papillons
étrangers. Son vol, quoique rapide, eft majeftueux; il plane prefque toujours.
Cette maniéré de voler eft aftez ordinaire aux plus beaux Papillons ; il femble
qu’ils connoiftent tout le mérite de leurs ornemens : le mouvement de leurs
ailes eft ordinairement plus mefuré que celui des Papillons, dont la parure eft
moins recherchée.
M. Cramer, Hollandois , parle de plufieurs Papillons exotiques qui imitent
notre œil de Paon ; mais celui d’Europe l’emporte en beauté fur ceux des trois
autres parties du monde.
L’œil de Paon de la derniere nichée, pafte ordinairement l’hiver dans quelque
trou : il n’en fort que vers la fin de Février ou au commencement de Mars,
pour dépofer les œufs qui produifent les premières Chenilles du mois de Mai.
Il a été décrit par :
Geoffroy y U 2 3 page 36 n°. z. Le Paon du jour, ou l’œil du jour.
Efper y t. i y tab . V. fig. 2. P. Nymphalis. Jo.
Fuerli en Suiffe y Infect. 11. 5 gy.
Muller , Syff de la Nat . t. V, p. 600 y fp. 13t.
Linn . Faun. Suec.n 0 . 756*. Papilio tetrapus, alis angulatis fulvis nigro maculatis,
omnibus oceolo cæruleo variegato.
Linn. Syff nau ed. 12 > T. I. P. II. pag . 769., n°. 131. Papilio nymphalis
gemmatus. Jo.
Mouffet y lat. p. 99. f infima . Regina omnium.
Hoffk y Inf. t . 12 y f. y.
Jonff Inf. p. 40 y n. 4 y t. 5 y f 20 .
Merlan y Europ . t y p. 10 y t, 26.
Goed. lat. 1 y p. 23 y f 1. oculus pavonis, & Gall. tom. 2 y tab, 1 .
Lift. Goed. p. 1 y f. t.
Petiv. Muf. p. 34 y n°. 314. Papilio , oculus pavonis diélus.
Wilkes y Engl , M. a. B, tab, III, a* 2 ,
C
s
PAPILLONS DE JOUE,
Alb. Infi u 4, fi. 5 .
Reaum. Infi. i > pL 25 , fi 2. i.
Raj . Infi 122, ru 13 . Papilio elegantiffima ad urticariam àccedens , finguîü
alis maculatis oculos imitantibus.
Ribi reg . par. p. rj, fi 5 , p* 18, fi omnes.
Rofielj Infi vol 1, tab. 3, clajfi. 1. Papilio diurn.
Planche III. Numéro 3.
LA GRANDE TORTUE.
PREMIER ÉTAT.
D ANS toutes les efpéces des Papillons, la couleur des males eft ordinaire-
ment plus foncée que celle des femelles , fans que pour cela leurs Chenilles
préfentent la même différence. Il en eft cependant quelques elpéces comme
Celle-ci, où cette différence de couleur entre les Chenilles de la même couvée,
défignent les mâles ôc les femelles. Les plus brunes donneront furement des
Papillons mâles, & les plus claires des Papillons femelles, quoique conformes
d’ailleurs dans les ornemens dont elles font recouvertes. Nous parlerons dans la
fuite de cet Ouvrage, de quelques autres efpéces de Chenilles, dont les mâles
fe diftinguent des femelles, non-feulement par la couleur, mais par la diverfité
de leurs ornemens.
Les Chenilles de la Grande Tortue paroiffent aufti deux fois Tannée. La
première au mois de Juin, & la fécondé au mois d Août. Elles font peu délicates
fur le choix des alimens ; elles fe nourriffent de feuilles de toutes fortes de fauls j
on les trouve fouvent fur l’orme : c’eft ce qui a donné lieu à plufieurs Auteurs
de nommer leur Papillon celui de l’orme ; elles mangent aufti les feuilles des
arbres fruitiers indiftinêlement, fur-tout des cerifiers. C eft affurément a ce peu
de délicateffe qu’il faut attribuer leur énorme multiplication dans certaines
années*
PREMIERE FAMILLE.
9
Sous la première peau, elles vivent en famille, raffemblées dansdestapis.de
foie quelles fe filent. Ce n’eft qu’après avoir changé d’habit quelles fe difperfent
fur toute l’étendue de l’arbre qui les nourrit.
Leur corps eft chargé de petits poils courts Ôt fins, & leur tête eft garnie
de petites pointes. Le col eft fans épines ; l’anneau d’enfuite en porte fix ; les
fuivans en ont chacun fept; l’avant dernier en a fix, & le dernier deux. Elles
font par conféquent armées de foixante-neuf épines.
La Figure 3. a. repréfente la Chenille mâle, & celle 3. b. la femelle.
La Figure 3./ fait voir une Chenille de la même efpéce, d’une couleur
plus livide & d’un accroiffement extraordinaire ; c’eft une vi&ime de quelque
Mouche carnaffiere qu’on appelle Ichneumone, qui, nonobfiant toutes ces épines,
avoit dépofé fes œufs fur elle, dont les petits étant éclos dans fon corps,
ont vécu à fes dépens ; ce qui bien loin de l’empêcher de profiter, lui ont fait
prendre au contraire l’accroifTement difforme que l’on voit ici. Le temps de fa
métamorphofe étant arrivé, elle s’eft changée en Chryfalide, comme on le voit
Figure 3. g, dont la groffeur ainfi que la couleur étoient également altérées,
ne renfermant dans fon intérieur que les Vermiffeaux Ichneumons, qui ayant
achevé de la confommer en peu de temps, parvinrent aufli à leur état parfait*
Au bout de dix jours, il eft forti de cette Chryfalide plus de 200 petites
Mouches Ichneumones, au lieu de Papillon,
SECOND ÉTAT.
La Figure 3. c. repréfente la Chryfalide; celle des mâles eft marbrée , quel¬
quefois verdâtre ou brunâtre ; celle de la femelle eft rougeâtre : le col eft orné
de quelques tachqs d’or, & ces taches paroiffent quelquefois argentées.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 3. à. repréfente le mâle vu en defTus, & la Figure 3. c. en fait
voir le deffous.
Dans la Figure 3, L on voit la femelle en defTus : outre quelle eft plus
IO
PAPILLONS DE JOUR,
grande & plus grofle que le mâle, la bande noire de fes ailes fupérieufes eft
ornée de plufieurs taches bleues que les mâles n ont pas ordinairement. Dans
les deux fexes , les ailes fupérieures font bordées par une petite’ frange noire
dans la partie qui avoifine le-corps.; cette frange les fait particulièrement diftinguer
de la petite Tortue, dont il fera parlé fous le numéro 4.
La Figure g. i. fait voir le defîous de la femelle ; les couleurs font plus
variées que dans les mâles. Souvent la bande marbrée qui traverfe les ailes près
des bords, eft d’un jaune plus clair.
Cette efpéce de Papillon, ainfi que ceux de la Planche IV, ont été nommés
Tortues , à caufe de leur couleur qui imite allez bien celle de l’écaille de la
Tortue. Leur couleur fauve qui eft entre les taches noires, eft fouvent très-
pâle, quelquefois de couleur de foufre ; elle devient même blanchâtre lorfque
le Papillon a voltigé pendant quelque temps : c’eft ce que l’on remarque fur-
tout à ceux qui ont palfé l’hiver, qu’on voit reparoître à la fin de Février ou
au commencement de Mars.
La Grande Tortue vole avec rapidité ; tantôt elle plane, tantôt elle agite
beaucoup fes ailes. Les forêts, les jardins & les promenades font les lieux de fa
réfidence ; on la trouve enfin par-tout en affez grand nombre : fon efpéce eft
généralement connue dans toute l’Europe.
Il a été décrit par :
Geoffroy ^ tome II, page gy > n Q . g.
Efper j tome 1 page 166 s tab. XIII. f /.Le grand Renard. Pap. nymphal.
phalerat. polichloros.
Petiver Oper.tom. IL Pap, b rit. tab. IV. ftg. 1.2. Pap. tetrap. alis angulatis.
Major. Muf. gi 5 . Great. Tortoifi Shell. Butterfly.
Admirai. Inf. tab. ig. de groote aurelia.
Fuerli en Suiffe , Infect, n. 5 yg. P. Polychloros.
Muller , Syjt. de la nat. V. tom. p. 609 > fp. 166 . P. Polychl.
Linn. Faun. Suec. n°. y y g. Papilio tetrapus } alis angulatis fui vis nigro maculatis >
primariis pun&is quatuor nigris.
Linn .
PREMIERE FAMILLE/ U
J Unit. Syfi, nau edit. 12, T. I. P. IL p, lyy, n. i66< Papilio nÿmphalis*
Polychloros.
Aldrow j Inf. t. jj f. y, Polichloros.
Merlan Europ . 2 ^ p. 1 * t. 2.
Goed . Lat. t , p. ty5 > t . yy 3 6* GalL tom . 2 * tab . LXXVIL
Lift. Goed . 5, f 3.
Ajy. Inf, 118; n. 2. Papilio urticariam referens major, ails amplioribus, quant
ulmariam vocitare foliti fumus.
306/ 7i°. z 4. Eruca mediæ magnitudinîs , corpore è cinereo negricante
fpinulis raris in quolibet annulo ramolis fulvis.
PmV. AT/// 34 j 7z°. 3^5. Papilio teftudinarius major.
Albin. Inf 55.
Reaumur 3 Inf. 1 > t. 23 > f t. 2.
Frich. Gerrn. 6\, p. y „ t. 3. Eruca cocrulefcens, fpinis Iuteis.
Rofel j Inf. vol, 1 * tab . 2, claff. 1. Papilio diurn.
Jac. Vomir. Inf. tab. i 5 .
P
LANCEE IV\
f A « X? T' ï TT F
SLd jC SL ü. JLL Jl il JL -B—<
Numéro 3,.
TORTUE»
PREMIER ÉTAT,
E T T E efpéce de Chenille qui eft auffi en famille fur toutes les efpéces
d’orties, paroît deux fois par an, en Mai & en Juillet. C eft la feule efpéce
qu’011 ne trouve jamais ailleurs que fur l’ortie. La couleur de ce s Chenilles
varie beaucoup, fans cependant influer fur celle de leurs Papillons, dont on
ne connoît pas de variété. Quoique dans la Grande Tortue on puiffe diftinguer.
aifément les mâles d’avec les femelles dans l’état de Chenille, ainfi que nous
l’avons dit n°. 3, dans celles-ci cette régie n eft pas aufli confiante : outre les
Figures 4. a. 4. c. 4. b. qui repréfentent trois variétés de couleurs, il en eft.
encore de plus claires ou de plus foncées.
D
.£2
PAPILLONS DE JOUR,
Sous leur première robe, elles font brunes ou noirâtres luifantes. Dans cet
fge tendre , elles filent & fe raffemblent fous leurs tapis de foie où elles fe
préfervent du froid par leur chaleur mutuelle : moins fufceptibles fous leur fécondé
peau, elles fe difperfent & ne penfent plus à hier; leur couleur eft alors comme
on les volt ici fous le troifiéme & dernier habit.
Armées d’épines comme les précédentes, elles en ont fix fur le premier
anneau ; les fuivans en ont chacun fept ; l’avant dernier fix, & quelquefois quatre.
M. de Reaumur allure tome i , page 427, quelles ont huit épines fur chaque
anneau du milieu du corps . Cette affertion de la part d’un Obfervateur aufïi
•exad, prouve que le nombre de leurs épines varie comme leur couleur.
SECOND ÉTAT .
L A Figure 4. dL fait voir la Chryfalide, dont la couleur eft aufïi d’un gris
rougeâtre ou de couleur d’ocre : les taches d’or dont elles font ornées, varient
beaucoup pour le nombre & pour la Figure.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 4. e. repréfente le mâle en defïus, & celle 4. f le même mâle
en défions. Quoiqu’il ait beaucoup de reffemblance avec le Papillon du n°. 5,
dont il ne paroît différer au premier coup d’œil que par la grandeur, il a cependant
des caraderes fuffifans pour conftituer une efpéce différente. Outre fon genre
particulier de nourriture dans l’état de Chenille, il n’a point de franges comme
l’autre au bord des ailes fupérieures. On remarque d’ailleurs vers l’extrémité de
fes ailes fupérieures, une tache blanche dont on ne trouve aucun veftige dans
la Grande Tortue. Ces caraderes étant confiants, fuffifent affurément pour en
faire deux efpéces diftindes, & non une fimple variété. Quant aux couleurs
fauves des ailes, elles font fujettes aux mêmes altérations que dans la Grande
Tortue : ces couleurs trop légères pour foutenir le grand air ou les rayons du
foleil, fe paffent aifément. C’eft par cette raifon que dans les Colledions des
Curieux, on en voit peu où ces taçhes fauves ne foient devenues blanchâtres.
PREMIERE FAMILLE.
t?
La Figure 4. g. fait voir la femelle en deffus ; elle eft femblable au mâle
quant aux couleurs, excepté cependant que les taches fauves de fes ailes font
plus claires , & que les petites taches noires des ailes fupérieures font quelquefois
prefqu’imperceptibles.
On voit le defïous de la femelle dans la Figure 4. h. : il y en a dont la bande
claire qui traverfe l’aile inférieure, eft aufü pâle que celle de l’aile fupérieure.
Ce Papillon eft attaché à fon lieu natal ; il s’écarte peu de la plante ou il
a vécu fous la forme de Chenille. Son vol eft femblable à celui de la Grande
Tortue ; on le rencontre également dans les Forêts, les Prairies, les promenades,
& il eft répandu dans toute l’Europe. Ceux qui proviennent de la derniere couvée
des Chenilles, paflent l’hiver dans quelques trous ; ils reparoiftent en quantité
dès les premiers beaux jours de Février ou au commencement de Mars.
Il a été décrit par :
Geoffroy > Hiff ab. des Inf. tome n°. p. 38. La Petite Tortue,
Efper * t. 1 . tab. XIII . f 2 j page tyo. Le Petit Renard.
Muller 3 Syff de la nat. t. V. p . 609 ,, fp. i6y. Urticæ.
Fuerli en Suiffe „ Inf. n. 574. P. Urticæ.
Petiver j Oper. tom. IL Pap. britann. Tab . IV. fig . 3. 4. pap. teftudinarius
minor.
Muf. n. 316. common on lerrer Tortoire Shell.
, Seba Thefaur. t. IV. tab. I. C.fig. 1. 3. Aurélia minor. de K le lue au relia,
Linn. Syff nat , ed . 12 > T. L P. IL p . 777 > n . i6y. P. K Urticæ.
4 "
4 1
i4 PAPILLONS DE JOUR,
Planche V. Numéro 5 .
LE G A M M A.
PREMIER ÉTAT,
JL A Figure f. a. repréfente la Chenille de ce beau Papillon. Les différentes
couleurs dont elle eft ornée , Font fait appeller la Bedeaude par M. de Reaumur ,
tom. ij p. 82 ? parce que fon habit eft de deux couleurs > comme celui des
Bedeaux»
D’un cara&ere différent aux précédentes, elle vit folitaire & ifolée ; elle fe
nourrit de feuilles de ceriliers , prunelliers, grofeillers, ormes, houblon , &
rarement d’orties.
Les couleurs de cette Chenille varient fouvent : la partie brune eft quelquefois
d’un jaune clair, ou de couleur de canelle foncée , ôt la partie blanche eft quelque¬
fois bleue ou jaunâtre ; au refte fa livrée eft toujours la même fous fes trois
peaux différentes.
Sa tête eft très-platte en devant ; elle a très-peu d’épaiffeur ; elle eft prefque
triangulaire ; large dans le haut, elle diminue vers la bouche. Le haut en eft
échancré en forme de cœur : elle eft furmontée de deux tubercules garnies de
poils, qui reffemblent à deux oreilles : plufieurs Auteurs ont trouvé quelle
reffembloit à la tête du chat.
Son col eft fans épines ; le fécond anneau en porte quatre ; le fuivant fix ;
les autres jufqu’à l’avant dernier fept ; l’avant dernier fix, ôt le dernier deux.
SECOND ÉTAT .
La Figure 3. b . fait voir la Chryfalide. Sa tête eft garnie de deux pointes
coniques qui, étant recourbées en dedans, forment un demi-cercle. M. de
Reaumur, tom. 1 ? page 3^5' > dit que lorfquon la regarde du côté du dos „
on
PREMIERE FAMILLE. x;
on y croît voir une face humaine 3 ou celle de certains mafques de Satyres . En
effet > une principale éminence paroît former un nez ; ce qui avec quelques autres
petites éminences & divers creux, defline un vifage prefque complet. Quelques
autres Auteurs ont cru y trouver la face d’un de ces Idoles des anciens Payens.
Ce qu’il y a de certain, c’eft que la fingularité de fa figure prête beaucoup à
l’imagination, pour y trouver une face humaine, à laquelle des taches d’or ou
d’argent ajoutent encore un certain agrément.
ÉTAT PARFAIT .
La Figure e. eft celle du deffus du Papillon mâle, & la Figure f celle
du deffous. On voit au milieu de l’aile inférieure de cette derniere Figure une
tache blanche à peu près de la figure d’un G. C efl ce qui lui a fait donner
le nom de Gamma, qui eft le G. de l’Alphabeth Grec. Cependant cette
figure varie ; elle reffemb'le auffi quelquefois à la lettre V. D’autres lui ont
donné le nom de Robert~le-Diable, à caufe de la couleur & de la découpure de
fes ailes. Quoiqu’il en foit de ces noms, il paroît que la forme de fes ailes auroit
du plutôt lui valoir le nom de découpé ou d ’éckancré ^ que plufieurs Auteurs
lui ont donné avec plus de fondement.
La Figure $. c. repréfente le deffus de la femelle, & celle d. eu fait voir
le deffous.
Outre la nuance plus ou moins foncée entre les deux fexes, & la différence
de la taille comme dans les efpéces précédentes, l’angle du milieu au bord des
ailes inférieures eft tantôt plus long, tantôt plus court, dans le male comme dans
la femelle.
M. Ernft a dans fa collection un individu de cette efpéce, qui eft une fois
plus petit que la Figure e. ; du refte il lui reffemble en tout.
La Figure 5. g. eft une variété tirée du Cabinet de M. Gigot d’Orcy; elle
lui vient de Provence. Comme l’on voit, fa couleur eft plus claire, fes taches
plus petites & l’angle de l’aile inférieure beaucoup plus court. C eft une variété
dans la Provence même, ou l’efpéce eft en général comme aux environs de
Paris,
E
xS PAPILLONS DE JOUR,
La Figure f. h. fait voir le defious de cette variété, dont la couleur ef!
auffi plus claire, & la lettre blanche eft une efpéce de V.
Cramer, 7 e . cahier, page 124, parmi fes Papillons exotiques, donne la
figure d’un Papillon qui reffemble en tout à cette efpéce, excepté que la figure
blanche repréfente un V. Comme cette variété fe trouve également dans l’Europe,
elle feroit une preuve que ce Papillon eft habitant de plufieurs parties du monde.
Le Baron de Geer, tom. 1 , p. 694, pi. 20 , trouve que cette tache blanche
reffemble à un C, donc ce cara&ere n’eft point confiant.
Ce Papillon aime auffi fon lieu natal; il s’en écarte peu. Son vol eft femblable
aux deux efpéces précédentes. Il paffe auffi l’hiver, ôc ne reparoît qu’aux premiers
jours de beau temps.
Il a été décrit par ;
Geoffroy y t. 1. n°. 5 y p. 3g.
Efper j t. z 3 tab. XIII. fig. 3 , p. iy 5 y P. nymphal. phalerat. C. album,
PetiverOper. tom. IL pap. b rit. tab. IV. fig. 5 . G. The filver comma,
Sebac. Thefaur. t. IV. t. 1. L’Aurelie découpée.
Fuerli en Suiffe 3 Inf. n°. 3j5 pap. C.
Muller y Syfi. de la nat. V. tom. p. 610 y fp. 168. C. album.
Linn. Faun. Suce. n. yy 5 . Papil. tetrapus, alis angulatis fulvisnigro maculatis^
fecundariis V. albo notatis.
Linn. Syfi. nat. ed. 12 p. yy8 y n. 168. T. I. P. II. Papil. nymphal, C, album t
Mouff. Lat. 103 y n. 2. f. 2. Papilio diurna media fecunda,
Hoff. Inf. 2 y t. y.
Merlan. Inf. 1 s p. G y t. 14.
Petiv. Muf. Papilio teftudinarius, alis lacerls.
Alb. Inf. t. 54. Pap. alis liciniatis.
Raj. Inf. n8yn. 3. Papilio ulmariæ fimilis fed minor, alis liciniatis, interioribus
llnea alba incurva notatis.
P. 34g y n. 21 & p. 11g. Eruca fupulacea hirfuta è rufo nigricans, macula
feu auriola alba longa in medio dorfo notatai
PREMIERE FAMILLE.
17
Frlfch Germ . 4 y p. 6 y t. 4 y f. 5. Eruca fpinola femi-alba, femîque lutea,
papilione ypfilo græco in ala.
Reaumur , Inf. 1 , t. zy 9 f 10 ê ii% 1 > u zy * fi 1. Eruca»
Rob. Icon j t .
ikfe/zz. p. 694 y p, 20 y fi g y 10. Papillons à antennes à bouton
& à quatre jambes, dont les ailes inférieures font marquées en deffous d’un
C. blanc.
Rofil y lîif. vol. 1. tab. 5 y clajfi 1. Papil. diur.
Planche VI. Numéro 6.
LE V ü L C A I N.
PREMIER ÉTAT.
1 , E S Chenilles qui produifent ce beau Papillon offrent plufieurs variétés,
dont les plus remarquables font celles repréfentées Figures 6 . a y 6 . b 3 6 . c*
& 6 . d. Outre ces quatre couleurs quon pourroit regarder comme les principales,
il en eft dont les nuances font ou plus claires ou plus brunes. Il femble que
cette diverfité influe même fur les Papillons, dont le deffous des ailes inférieures
varie fouvent.
Cette efpéce de Chenille paroît depuis le commencement du Printemps jufqu’à
l’Automne, fur-tout dans les mois de Mai, de Juillet & de Septembre. Celles
de cette derniere faifon réufTiffent toujours mieux que les autres, étant moins
expofées à être attaquées par les Mouches Ichneumones, qui font les plus
terribles adverfaires des Chenilles épineufes.
Leur tête eft armée de très-petites pointes, & leur corps hériffé d’épines
garnies de plufieurs pointes très-petites & très-courtes. Le col n’en a point ;
les deux anneaux fuivans en ont chacun quatre & fouvent chacun fix ; les autres
après chacun fept, & le dernier enfin en a fix.
Malgré cette armure pour leur dçfenfe, elles fçavent encore pourvoir à leur
1S PAPILLONS DE JOUR,
fureté d'une maniéré differente aux autres Chenilles. Comme elles fe nourriffent
fur toutes les efpéces d’orties, fur-tout fur celles qui font le long des murailles ou
des hayes, dont elles mangent plus particulièrement la graine, ou bien fur l’aureol
ou garotte , elles fe placent pour l’ordinaire fur le haut de la plante. Pour notre
point apperçues, elles fe forment une loge chacune féparément en roulant une,
deux ou trois feuilles : elles en fixent les bords avec des fils de leur foie. Placées
dans l’intérieur de cette loge, elles y relient jufqu’à ce qu’en ayant rongé les
feuilles, elles la quittent pour en conftruîre une nouvelle : communément les
Araignées fe placent dans les loges quelles ont abandonnées. Cette manœuvre
les cache en effet de façon qu’il faut la bien connoître pour les trouver*
SECOND ÉTAT.
Cette efpéce de Chenille, comme toutes celles dont les Chryfalides relient
fufpendues par la queue, étant fur le point de quitter fon premier état, fe
fufpend par les jambes poftérieures à quelques fils de là foie, comme on la
voit Figure-6. d. Nous avons parlé de cette étonnante opération dans notre
Difcours Préliminaire, page xix. Avant de fe fufpendre, elle fe tient pendant
quelque temps en repos ou immobile, le corps très-racourci, & les anneaux
pour ainü dire rentrés les uns dans les. autres, comme on la voit Fig. 6 . c *
Enfuite étant fufpendue, fa peau fe fend & fe retire vers les jambes poftérieures,
& à l’inftant que cette peau quitte, la queue de la Chryfalide Figure 6. ^ par
le moyen d’un faut, va s’engager dans les mêmes fils. Cette Chryfalide eft
quelquefois d’un gris bleuâtre, rougeâtre ou brunâtre ; elle eft aufti ornée, plus
ou moins, de taches d’or.
ÉTAT PARFAIT .
La Figure 6. f. repréfente le mâle en deffus, & celle 6, g . le repréfente
en deffous. Ce font fes bandes rouges qui lui ont fait donner le nom de Vulcain.
La Figure 6. h . fait voir la femelle en deffus. Il s’en trouve plufieurs qui
ont une tache blanche 6c ronde dans la bande rouge des ailes fupérieures, comme
on
PREMIERE FAMILLE. ip
on la voit ici, laquelle fe trouve auiïi dans le deffous de la Figure 6 . u Comme
cette tache manque dans beaucoup d’individus, elle nef! point un caraélere
confiant dans les femelles.
Les nuances des ailes inférieures en deffous varient beaucoup dans les deux
fexes ; tantôt plus claires tantôt plus obfcures, elles font communément chargées
vers Je milieu de quelques cara&eres de couleur de biflre foncé, qui figurent
les chiffres p 8 ou 78 ou 67, dans lefquels le chiffre 8 efl plus ou moins diflinél.
Ces cara&eres, ainfi que la diverfité de fes nuances, lui ont fait donner beaucoup
de noms \ 1 Admirai, le Mars, le Papillon a numéros, le quatre-vingt-dix-neuf,
The Admirai, de Nommer-Vlinder, &c.
Ce Papillon efl très-cçmmun; il efl connu par-tout. Les Forêts, les Jardins
en font remplis, fur-tout vers la fin de l’Eté. Comme la plupart des précédents,
il fe fixe à un canton, & il combat pour s en conferver la jouifiance. L’intrépidité
paroît faire fon caraélere diflinélif ; il ne craint point le danger. Autant il a été
pufillanime dans fon état a enfance, pendant lequel il a pris les précautions les
plus extraordinaires pour fe dérober à fes ennemis, autant il affronte tous les
dangers dans fon état parfait. A-t-il été manqué par les filets du Chaffeur ? il
s’élève en l’air comme tous les autres : mais bien loin de prendre la fuite ôc
de s’éloigner, il revient hardiment fe pofer fouvent fur le filet ou fur le Chaffeur
lui-même ; en forte qu’on pourroit le prendre à la main.
Ce Papillon hiverne comme la plupart de cette famille ; mais il 11e reparoît
que vers la fin de Mars.
Cramer, dans fes Papillons exotiques, pag. 132, pl. 84, fig. E, F, fait
mention d’un Papillon qui a beaucoup de rapport avec celui-ci ; il l’appelle
1 Atalante. Cela feroit une preuve qu’il exifle dans les autres parties du monde
comme dans l’Europe,
Il a été décrit par:
Geoffroy ^ Hifl. ab . des Infectes ^ T. IL n°. G 9 p. 40,
Efp . /. ^ , tab. XIV . p. 182 .
Linné Syff mu Ed. 12 . T, L P, IL p . 739. n, iy 5 . P. N. Atalânta,
F
20
PAPILLONS DE JOUR,
Planche VIL Numéro 7 .
IA DELIE DAME»
PREMIER ÉTAT.
CJ E T T E efpcce de Chenille, Figures 7. a. & 7. b , eft plus ornée que
les précédentes : elle annonce d’avance l’élégance ôt la beauté du Papillon
qu elle doit produire. Dans cet état d’enfance, les deux fexes s y diftinguent par
la diverfité des couleurs Ôt des ornemens. 7. a. eft la Chenille mâle, ôt 7. b. eft
la Chenille femelle. Cependant lune Ôt l’autre varient beaucoup pour la couleur.
Il en eft de brunâtres, de rouflatres, ôt quelques-unes ont une bande blanche
de chaque côté du corps : mais en général les mâles font plus bruns que leurs
femelles. Leurs épines font comme aux précédentes. La tête Ôt le col n’en ont
point ; les deuxième Ôt troifiéme anneaux en ont chacun quatre ; les fuivans
chacun fept ; l’avant dernier quatre, ôt le dernier deux ; en tout foixante-dix
épines.
Ces Chenilles parodient auiïi deux fois l’an ; au mois de Juin ôt au mois
tTAoût. Elles fe nourrirent de toutes les efpéces de chardons ; c’eft pourquoi
quelques Auteurs en ont appellé le Papillon le Chardonneret. On les trouve
aufti fur le Chardon-Béni, quelquefois fur l’Artichaux, ôt rarement fur les
orties.
Elles vivent folitaires Ôt féparées. En fortant de l’œuf, elles fe forment avec
leur foie des loges d’un tiiïii blanc ; elles mangent les parties les plus délicates
des feuilles dont elles n’attaquent jamais la nervure ; elles ne percent même
pas ces feuilles tout-à-fait. Quelque temps après, elles quittent leur première
demeure , ôt s’en conftruifent une autre, en rapprochant quelques feuilles dont
elles fe forment une retraite arrondie qu’elles cimentent avec leur foie : elles
y laiflent une porte pour fortir Ôc aller chercher leur nourriture, ôt elles n’y
rentrent que lorfqu’elies font raflafiées, Elles bâtiflent plufieurs de ces maifons
PREMIERE FAMILLE. 2I
pendant leur état de Chenilles ; mais fi une fois elles fe trouvent comme emprifon-
nées ou trop gênées dans leurs loges, elles renoncent abfolument à la lâtifle,
vivent à découvert & dans un état de liberté.
Quoique leur genre de vie foit d’être folitaires & ifolées, on en trouve cependant
quelquefois plufieurs raffemblées fur la même plante; leur tiffu alors eft femblable
à des nids d’Araignées.
SECOND ÉTAT.
Leur Chryfalîde, Figure 7. c, eft ici de la couleur la plus ordinaire qui
varie beaucoup comme dans l’état de Chenilles : plufieurs ont des taches d’or,
d autres d argent ; il en eft même qui font tout-à-fait dorées. D’autres font privées
de ces ornemens ; il en eft d une couleur unie, qui font grisâtres ou brunâtres :
il eft enfin peu de Chryfalides dont la parure foit plus variée; mais toutes ces
variétés n’influent en rien fur les Papillons.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 7. d. repréfente le mâle en defllis ; 7. e. le fait voir en défions.
Toutes fes couleurs font contre l’ordinaire plus vives 6c plus éclatantes que
celles de la femelle. La forme de fes ailes inférieures eft aufli un peu plus
étroite par le bas/ Figure 7. f fait voir la femelle en deflus, & celle 7. g. la
fait voir en deflbus.
La beauté des couleurs 6c l’élégance de la forme ont fait donner à ce fuperbe
Papillon le nom de Belle Dame . Ce nom lui convient en effet d’autant mieux,
que la parure de fes trois états femble avoir été plus recherchée que dans les
efpéces précédentes.
Il paroît pendant tout l’Eté. O11 en voit fouvent une prodigieufe quantité
pendant l’Automne. Il parcourt les prairies 6c les chemins ; il vifite fur^tout
les fleurs de navettes pendant l’Automne; c’eft-là fa réfidence ordinaire aux
environs de Strafbourg. Il fe borne à une certaine enceinte dans laquelle il pafle
fes beaux jours ; il s’en écarte peu : on l’approche aifément, 6c par cette
PAPILLONS DE JOUR,
raifon il eft facile à prendre. C’eft de tous les Papillons celui qu’on trouve dans
la faifon la plus avancée ; on en voit encore au mois de Novembre : il eft
auffi celui qui vole le plus tard : les autres fe retirent au coucher du foleil ; la
Belle Dame au contraire vole encore long-temps après : on en voit fouvent dans
les grands jours à neuf heures du foir, particulièrement le long des grands
chemins.
Il eft connu dans toute l’Europe, & il noffre aucune variété. On le trouve
aufïï dans les autres parties du monde.
M. Gigot d’Orcy en a reçu par trois fois différentes du Cap de Bonne-Efpérance ;
ils étoient femblables en tout à ceux d’Europe. L’examen le plus fcrupuleux,
même avec le microfcope, n’a fait découvrir aucune différence. C’eft peut-être
le feul qui foit dans ce cas.
Cramer, 5 e . cahier, p. 40, pl. 26 , affure qu’on le trouve en Afrique & en
d’autres climats, & qu’il fe voit par-tout ou il y a des chardons .& des épines.
Il eft par conféquent des quatre parties du monde.
Plufièurs Auteurs en ont donné la defcription ; entr’autres:
Geoffroy Hiff ab. des Inf. torti . IL p. 41 > n. 7.
Efper Tonu I. Tab . X. p . 233. P. ny-mphalis cardui. Le Chardonneret^
Carduelis.
Linné, Syjîema naturœ 3 Edit . 12 y Tomo I. Parte IL pag. 774. n°. i5y «
Papilio Nymphalis. Cardui .
Planche VI IL Numéro 8.
LA CARTE GEOGRAPHIQUE BRUNE.
PREMIER ÉTAT.
C E magnifique Papillon eft fort rare ; il a été inconnu à la plupart des
Auteurs qui ont traité des Infe&es. M. Ernft l’avoit cependant trouvé, quoique
très-rarement, fur les bords des forêts pendant quelques années de fuite ; mais
fa
PREMIERE FAMILLE,
fa Chenille avoit échappé à fes recherches. La découverte en eft due à M. le
Profeffeur Hermann, de Strasbourg , qui en cherchant des plantes botaniques,
en fit remarquer une nichée à M. Ernft fur des orties crues à l’ombre, au
bord de la Forêt. Cette nichée leur en fit découvrir beaucoup d’autres à peu
de diftance l’une de l’autre; elles étoient en petites fociétés de dix ou douze
au plus fur chaque plante : leur couleur étoiirtrès-variée. Il y en avoit encore
de plus noires que celle repréfentée Figure 8. a > & de plus claires que celle
8. b . Il en prit plufieurs pour voir ce quelles produiroient. La faifon étoit alors
avancée ; c’étoit la mi-Juin : elles étoient parvenues à leur entier acçroiflement,
& prêtes à quitter leur premier état.
SECOND ÉTAT.
Elles ne tardèrent pas en effet à fe difpofer à leur métamorphofe en
Chryfalide , Fig. 8. c dont la couleur offroit autant de variété que les Chenilles
mêmes. Le plus grand nombre de ces Chryfalides ont été infru&ueufes : en forte
que fur plus de quatre-vingt, il n’a pu obtenir que deux Papillons parfaits ,
qui lui ont paru être deux femelles. Quelques-uns font nés avec des ailes impar¬
faites , & la plupart de ces Chryfalides fe font defféchées fans rien produire.
Cette expérience prouve que l’efpéce réuflit difficilement.
ÉTAT PARFAIT .
Au bout de quinze jours, il fortit d une de ces Chryfalides, le Papillon
parfait repréfenté en deffus figure 8. d, & en deffous figure 8. c. Ce Papillon
comparé avec ceux dont les ailes étoient imparfaites, offroit plufieurs variétés,
tant dans les deffeins que dans les couleurs. Aux uns les parties blanches des
deux côtés des ailes étoient fablées de noir plus ou moins : d’autres n avoient
en deffus, Figure 8. d_, qu’une feule bande fauve : d’aùtres deux & même trois.
Cette Figure n’en a que deux de chaque côté. Cependant ces variétés ne
confti tuent pas des efpéces différentes. Les nervures jaunes des ailes en deffous
Figure 8. e , difpofées à peu près comme des chemins & des rivières fur un
G
H PAPILLONS DE JOUR,
plan, dont les intervalles feroient remplis par des terreins de différentes nuances,
préfentant naturellement l’idée d’une Carte Géogiaphique , ces couleurs nous
ont déterminé à lui donner ce nom ; ôc le deffus des ailes, Figure 8 . d, étant
toujours brun noirâtre, nous y avons ajouté Fépithete brune pour la diftinguer
de lefpéce indiquée fous le numéro p de cette planche, dont elle diffère
elfentiellement.
Ce Papillon fe trouve en petite quantité dans les forêts & dans les plaines
aux environs de Strafbourg & dans la Lorraine : c eft de cette Province que
M. Gigot d’Orcy la reçu. Il eft plus commun aux environs de Francfort &
d’Erlangen : mais il eft inconnu dans la plupart des Provinces de France , ainfi
que dans la Suede, l’Angleterre & la Hollande. Linné & le Baron de Geer
n’en ont jamais trouvé dans leur Pays, non plus que les Auteurs Anglois ôc
Hollandois.
Il a cependant été décrit par :
Linné, f. nat. ed. 12. T. I. P. IL p. 783, n°. 202. P. N. Prorfa, & ed.Xfp. 134.
Harel, 'tout. 1 , tab. VIII .
Efper, tom. 1 , tab . XV. f 3, la appellé le Barreau brun, parce qu’il eft
commun aux environs d’Erlangen.
Même Planche, Numéro 3.
LA CARTE GEOGRAPHIQUE FAUVE.
PREMIER ÉTAT.
La Chenille p. a. a beaucoup de rapport avec les précédentes du n°. 8. La
différence en eft fouvent imperceptible , excepté qu elle eft communément plus
noire. Les épines qui la couvrent font difpofées de la même façon. La tête en
a deux plus longues que les autres, qui forment comme deux efpéces de cornes.
Le col n en a pas ; les deux anneaux fuivans en ont chacun quatre ; les autres
PREMIERE FAMILLE.
' y
chacun fept, & le dernier quatre, quifont foixante-dix épines. Elle vit également
en petite fociété fur fortie.
SECOND ÉTAT.
L a Chryfalide a autant de reffemblance avec celle du numéro 8, que la
Chenille. Voyez-en la Figure 9. b ; elle offre les mêmes variétés.
ÉTAT PARFAIT\ ■
La différence au contraire entre les Papillons du numéro $ & du numéro 9
eft trop confidérable pour ne pas conftituer deux efpéces.
Voyez le mâle en deffus Figure 9. c. Ce Papillon vole avec grâce ; il plane
le plus ordinairement.
Efper affure que cette efpéce, ainfi que la précédente, eft commune dans
les environs d’Erlangen, & que depuis le Printemps jufqua l’Automne, on y
voit la Chenille & le Papillon. Il affure même que dans fa Colleaion, il en
a d’un quart plus grand que ceux que l’on voit ici, d’autres beaucoup plus
petits, & quil en eft dont la couleur fauve n eft que d’un jaune de foufre.
M. Ernft en a trouve de 1 autre coté du Rhin, qui n’offrent entr’eux aucune
variété. Les fleurs fur lefquels ces beaux Papillons fe pofent par préférence,
ce font celles qu’on appelle Lagetes ou Chryfantemeen .
La Figure 9. d. eft le deffous de ce Papillon. La marque blanche qu’on
remarque dans la Figure 8. e ne fe trouve pas dans celui-ci.
La Figure 9. e. eft une variété de cette efpéce : elle exifte dans la Colleaion
de M. Gerninga Francfort: on voit dun côté trois taches blanches qui manquent
de l’autre.
La Figure 9. f eft le deffous de cette variété : tous les deffeins en font
beaucoup plus confus que dans tous ceux de cette efpéce.
Efp. t. 1 „ tab. XV. f 2 j le nomme le Barreau jaune.
Linné ed. 12 . T . /. P. IL p. ySg, n°. zot. P. N. Levana, & ed, X. Jp, igg<
PAPILLONS DE JOUE*
*6
Planche IX. Numéro i o,
LE S I L V A I N.
ÉTAT PARFAIT.
La Chenille & par conféquent la Chryfalide de ce fuperbe Papillon n étant
point connue , nous paffons tout de fuite à fon état parfait : on.préfume cependant
que la Chenille doit avoir beaucoup de rapport avec celle du n . 11.
On a nommé ce Papillon le Silvain , parce que fa réfidence ordinaire eft
dans les grandes forêts- Il eft fort commun dans les forêts d’Alface & des environs
de Francfort : on le trouve aulîidans quelques forêts de France, pomme celles
de Fontainebleau & de Senart; mais il eft plufieurs cantons de l’Europe qui
en font privés.
Ce Papillon eft d’un naturel fauvage ; on l’approche très-difficilement, Ôc
par cette raifon il n’eft pas aifé à attrapper. Il fe pofe ordinairement a terre
fur les grands chemins où il trouve quelqu humidité ou des excrémens d animaux*
Dans fon vol rapide , il bat continuellement les ailes. Avant de fe pofer , il
fait plufieurs petits circuits autour de la place à peu de diftance de la terre:
c’eft dans ce moment, fi on veut s’en emparer, qu’il faut s’approcher , fe placer
à huit à dix pas de l’endroit, & refter immobile jufqu’au moment où il fe pofe,
pour ne pas l’effrayer. Dans cette attitude, le Chaffeur avec le filet a la main,
préparé ôt élevé à la hauteur d un pied, s élance fur lui pour 1 en couvrir a
l’inftant qu’il fe fixe : fans cela on tenteroit inutilement de le furprendre. Nous
donnerons par la fuite la defcription des inftrumens néceffaires a cette chaffe*
La Figure 10. a. fait voir le mâle en defiùs ; celle io. b . le fait voir en
deffous. M. Ernft a pris plufieurs mâles plus grands que les femelles. Il en eft
dont les taches qui forment la bande des ailes inférieures en deffous font
verdâtres.
On
PREMIERE FAMILLE. a 7
On voit le deffus de la femelle Figure io. c. Ses ailes fupérieures font ornées
de plufieurs taches , foit blanches foit Tablées de brun ou de jaune : les ailes
inférieures font aufli traverfées d’une marge de brun clair. Il en eft quelques-
unes qui ont cette marge blanche : dans ce cas les taches fablées de brun ou
de jaune font plus blanches. M. Gigot d’Orcy a cette variété dans fon Cabinet :
on la trouve très-rarement.
La Figure i o. d. fait voir cette femelle en deffous. La marge eft différente
& moins foncée que celle du mâle , ainfi que les taches des ailes fupérieures.
Il a été décrit par :
Efper j tom . i > fup. VIL tak XXXI. fig. t.
Planche X. Numéro î i.
LE GRAND S I L V A I N.
PREMIER ÉTAT.
T j A Figure lu à. fait voir la Chenille de ce beau Papillon : elle ne paroît
qu’une fois l’année, au mois de Juin. Elle vit folitaire fur le tremble. Sa ftruêture
fmguliere paroîtroit au premier apperçu être fuffifante pour la faire féparer de
la famille des Chenilles épineufes, Ci fon Papillon, qui eft fon état parfait, n’avoit
les rapports les plus exa&s avec ceux qu’on a décrit ci-deffus. Elle eft ornée
de diverfes nuances qui forment une couleur agréable. Sa tête échancrée par
le haut, eft terminée par deux pointes aigues en forme de petites cornes. Des
éminences de diverfes formes, plus ou moins grandes ôc affez dures, font placées
fur fon dos. Les plus grandes font fur le fécond anneau : le troilléme & les
fuivans en portent chacun deux, mais moins grandes que les premières : fur
la partie poftérieure, quatre de ces éminences font recourbées vers le bas ôc
les deux dernieres fur le douzième anneau fe terminent en pointe. Le corps
H
2 $
PAPILLONS DE JOUR,
en entier eft recouvert de petits poils fins & courts qui adoucirent encore fe9
couleurs. Sa démarche ordinaire eft chancelante ; on diroit qu elle a peur : auftl
a-t-elle toujc 'a précaution d’être attachée avec Ton fil de foie qui fort de
fa filiere, pour prévenir les accidents en cas de chute,
SECOND ÉTAT .
La Chryfalide eft repréfentée Figure n. b. fufpendue par la queue. Ses
couleurs font aufli très-variées : elle porte fur le dos une éminence fort
remarquable,
ÉTAT PARFAIT .
La Figure n. c. fait voir le defiiis d’une femelle. Ce Papillon eft plus rare
que le précédent. On ne le trouve qu’à la fin de Juillet ou au mois d’Août
dans quelques cantons des Montagnes d’Alface & de la Lorraine, ainfi qu’aux
environs de Nuremberg & de Francfort ; mais beaucoup de cantons d’Europe
ne le connoiffent pas; Sa maniéré de voler & de fe pofer eft tout-à-fait femblable
au précédent.
Figure ii. d. fait voir cette femelle en dettous. Dans le fond fauve de l’aile
inférieure, on remarque une double rangée de taches, au lieu que l’efpéce du
n°. 10 n’en a qu’une. Les taches blanches des ailes tant inférieures que fupé-
rieures, ont quelquefois une petite teinte bleuâtre.
M. Ernft a trouvé plufieurs individus de cette efpéce, qui lui ont paru devoir
être des mâles qui reffembloient abfolument à cette femelle, à l’exception
feulement que la partie poftérieure du corps étoit un peu moins grotte, ôc quel)
général ils étoient un tant foit peu plus petits.
Il a été décrit par :
Linné ; S . N ed. 12. T. I P. Il p, t yS J n< 162, P, N. Populu
Rofelu 3 > tab. XXXIII. fi t% 2 .
Efiper * u i y tab, XII, fi 1 .
PREMIERE FAMILLE.
29
Même Planche , Numéro 12.
LE SIL VA IN CŒNOBÏTE.
ÉTAT PARFAIT.
Chenille & la Chryfallde étant inconnues, nous palTons à l’état parfait.
Ce Papillon eft très-rare : nous l'avons appellé Cœnobite, en ce quil paroît
nexifter qu’aux environs de Steüermarck, d’ou M. C. Geming en a reçu deux
feuls individus.
Les Figures 12. a, & 12. h. le représentent en deffus & deiïous. La forme de
fes ailes eft plus large que dans les efpéces fuivantes : le milieu des ailes fupérieures
a cinq taches de forme irrégulière, au lieu de quatre. La partie qui avoifine
le corps vers les bords des ailes fupérieures, eft ornée de quatre taches qui
manquent à lefpéce fuivante : la couleur fauve beaucoup plus rouge, couvre
le deftbus des ailes jufqu’auprès du corps, au lieu que cette partie eft grife dans
le numéro 13. D’ailleurs en comparant ce Papillon avec ceux des numéros 13
Sc 14, il fera aifé d’en appercevoir la différence.
Il n’a jamais été décrit par aucun Auteur.
Planche XI. Numéro 2 3.
LE PETIT SILVAIN.
PREMIER ÉTAT.
1 T 1 A Chenille 13. a. ne paroît qu’au commencement de Juillet : elle fe nourrit
de plufieurs plantes, mais particulièrement du chevrefeuil. Son col eft nud &
fans épines : fur^e furplus de fon corps , il y en a vingt-deux difperfées fur tous
PAPILLONS DE JOUR,
3 °
les anneaux. Ses jambes font blanches & très-petites : elle marche en conféquence
lentement & d une maniéré chanceliante. Elle eft enfin couverte de très-petits
poils blanchâtres.
SECOND ÉTAT.
La Chryfalide, Figure 13. 3 , a une éminence très-fenfible à chaque anneau :
ces éminences font minces & applaties par le bout ; elles font ornées ordinairement
de taches d’or ou d’argent ; il en eft quelques-unes qui n’en ont point*
ÉTAT PARFAIT .
La Figure 13. c. repréfente le deffous de ce Papillon, & la Figure 13. d. erf
fait voir le deilus. Le mâle & la femelle n’offrent aucune différence confiante,
excepté cependant que le corps des femelles eft un peu plus grand , & que
la couleur du deffus eft quelquefois moins noirâtre. Les marges & taches blanches
font invariables pour le nombre & la difpofition : quant aux deux taches jaunes
qui forment une efpéce de 8 au bout des ailes inférieures , elles difparoiffent
quelquefois. La couleur générale, au lieu d’être noirâtre comme on la voit ici,
eft quelquefois de couleur de biftre. Quelque foit cette couleur elle eft fort légère;
elle s’altere pour peu que le Papillon ait joui de fon état parfait ; quelques jour»
d’effor fufïifent pour la rendre mat te : dans ce cas les taches noires des quatre
ailes font plus fenfibles ; c’eft ce qui a donné lieu à quelques Amateurs de
les regarder comme une variété.
Il y a beaucoup de variété dans cette efpéce : une des plus remarquable eft
repréfentée Figure 13. e, & 13. fi Cette variété exifte dans la Collection de
Madame de Mutigny : c’eft dans fon Cabinet quelle a été copiée : elle lui vient
d’Angleterre.
Le deffus 1 3 fi varie non-feulement pour le fond de couleur, mais pour la
forme des ailes : dans le fond d’un brun affez clair, on voit aux ailes fupérieures
quelques taches grisâtres, trois d’un côté êc quatre de l’autre : aucune n’a des
taches blanches : fur une des inférieures feulement, on voit deux taches blanchâtres ;
elles nont point de marges blanches comme celles de la figure 13. d %
Le
PREMIERE FAMILLE.
3 *
Le deffous repréfenté Figure 13. e, fait voir évidemment que cette variété
ri eft qu’une altération de l’efpéce. Sa couleur fauve eft en général plus vive 6c
plus éclatante ; elle ell: totalement privée de cette marge blanche qui fait fon
plus bel ornement : on voit feulement fur une des ailes inférieures cinq taches
blanches confufes à la place de cette marge, 6c fautre aile n’en offre aucuns
veftiges, non plus que dans les deux ailes fupérieures. D’ailleurs les deux deffeins
étant l’un au-deffus de l’autre, on appercevra aifément la différence en les
comparant enfemble.
M. Ernft a trouvé encore d’autres variétés dont la différence étoit moins
fenfible qu’à celle-ci.
Le Petit Silvain ne paroît qu’au mois de Juillet : on le trouve en Àlface
dans les forêts aux environs de Strafbourg. Dans de certaines années il eft
quelquefois fi multiplié, qu’on le trouve par troupes dans les chemins ombragés.
Il fe pofe volontiers à terre ; il voltige avec grâces , 6c plane le plus ordinaire¬
ment. On le trouve rarement aux environs de Paris, ôc la plupart des cantons
de l’Europe ne le connoiffent pas. Sa belle marge blanche l’a fait nommer
VAdmirai blanc 3 The JVhite Admirai . M. Geoffroy, tom. 2, pag. 73, décrit
un Papillon fous le nom de Deuil 3 qui paroît avoir beaucoup de rapport avec
le Silvain Azuré 6c le Petit Silvain.
Il a été décrit par :
Efper ; tome I. tab. XIP r . f. 2. & 3.
Rofel tom. III . tab . LXX. fig . 3 3 clajf. 1 3 p.D. tom . 1 IL tab . XXXIIL
f 3 • & 4'
Lintu S . 2V. ed. 12 . P. L T , IL p. y8t. lu i86* P* N. Sïbilla,
l
PAPILLONS
DE JOUR,
3 »
Planche XI. Numéro z/j,.
LE S IL VA IN A Z ü R Ê.
ÉTAT PARFAIT.
T i A Chenille & la Chry falide de ce magnifique Papillon nous étant inconnues,
nous pafïons tout de fuite à fon état parfait.
La Figure 14. b. préfente le deffus d’une femelle : le luifant de fes ailes étant
fouvent, îorfqu’elle efl vue à un certain jour, d’un beau bleu foncé tirant
quelquefois fur le verdâtre, nous l’a fait nommer Azuré, pour la diftinguer des
efpéces précédentes, dont elle diffère effentiellement par bien des caraêteres.
Comparée avec le numéro 13. d, repréfenté dans la même planche , cette
différence eft fenfible.
Les bords des quatre ailes de celle-ci font ornées d’un rang de taches bleues
qui manquent au numéro 13 d. Elle a une tache blanche vers le bord d’en
haut des ailes fupérieures à la partie qui avoifine le corps qui manque dans le
n°. 13. Les ailes inférieures font ornées vers le bord d’une belle marge blanche
féparée par trois nervures principales ; les couleurs plus ou moins noirâtres dont
elles font entourées, les font paroître plus fortes que celles au-deffus.
Les mâles de cette efpéce qui font ordinairement beaucoup plus petits que
les femelles, leur font affez femblables dans les ornemens, excepté cependant
que leurs ailes inférieures font plus pointues ; que les trois nervures tant du
deffus que du deffous des ailes qui traverfent la marge blanche, font plus fortes
& plus noirâtres. Etant plus petits que leurs femelles, les taches bleues ainfl
que les taches blanches font moins grandes : celles qui font vers le bord des
ailes fupérieures près le corps, font quelquefois fablées de noir & moins apparentes :
dans la marge blanche des ailes inférieures, les deux taches qui font près des
ailes fupérieures font auffi quelquefois couvertes d’une couleur brunâtre, au
lieu qu’aux femelles il n’y en a qu’une,
PREMIERE FAMILLE.
S?
On voit le delïous de cette femelle Figure 14 .a, comparée avec la Figure
13. c. On y remarque encore des différences effentielles. Les couleurs en font
plus vives & le fond fauve plus rouge. Les taches blanches du bord des ailes
inférieures vers le milieu, font en moindre nombre & moins apparentes. Dans
le fond fauve vers le bord de ces ailes, on ne trouve qu’une rangée de taches
noires, pendant qu’au numéro 13. c. il y en a deux : la nervure qui traverfe
cette aile par le milieu étant entourée de couleurs plus noires, a une apparence
plus forte & plus marquée : la première tache en delfous confondue avec une
autre, a moins de largeur que celle du n°. 13. c. Les premières nervures font
au contraire d’une couleur plus fenfible : les ailes fupérieures enfin font defhnées
tout différemment; toutes les taches, foit noires foit blanches, n’ont prefqu’aucun
rapport dans leur dilpofition; comme il eft aifé de s’en convaincre en les comparant
l’une à l’autre. Ainfî ces deux individus ont des caraéteres affez diftinélifs pour
conflituer deux efpéces différentes.
Quant à leur maniéré de voler, elle eft la même dans l’une comme dans
l’autre. Cette efpéce fe trouve au mois d’Août dans les Montagnes d’Alface
& dans celles du Rhin, ainfi que dans la Suiffe & la Baffe-Autriche. Elle ne
paroît qu’une fois l’année. Cette circonftance paroîtroit prouver que le Papillon
ne paffe pas l’hiver , & que l’efpéce ne doit fa propagation qu’aux œufs ou
aux Chryfaiides qui échappent à la rigueur des faifons.
Le Silvain azuré eft très-commun en Provence ; mais la plupart des cantons
d’Europe en font privés. On en a trouvé à Smirne qui lui reffemblent beaucoup,
à l’exception qu’ils font beaucoup^plus grands : leur taille ordinaire égale celle
de la Grande Tortue n°. 3. Leur couleur fauve en deffous n’eft pas auffi vive;
mais ce fond n’eft également chargé que d’une rangée de taches noires : cependant
il a une tache blanche de moins dans le milieu des ailes fupérieures.
Drujy repréfente notre Silvain azuré. V’. IL tab. XVI. fig. 1. 2.
Cramer, io Q . cahier', pl 114, fig. C. D. le nomme Sibilla.
Efper s t. 1 , tab. XXXVIIL fup. XIV. fi 2. l’appelle Luciîîa.
PAPILLONS
DE JOUR,
54
Planche XII. Numéro i 5 .
LE TABAC D ’ ESPAGNE .
PREMIER ÉTAT,
La vie de cette «Chenille a. eft trille,, toujours rampante & fous les
buiffons. Solitaire, elle ne mange que des feuilles de pieds de violette. Rofel
affure cependant l’avoir vu fur l’ortie. Elle eft très-difficile à trouver. Son
accroiffement n’eft pas auffi prompt que celui des autres Chenilles épineufes .
il lui faut au moins douze ou quinze jours de plus. Elle ne paroit quune fois
l’an au mois de Juin. Elle a deux grandes & fortes épines fur le col qui font
prefque cylindriques depuis la bafe jufqua la pointe. Le fécond anneau a auffi
deux épines; les autres fuivans chacun fix, & le dernier enfin en porte quatre;
ce qui fait foixante-deux épines pour fa défenfe. Cette Chenille a été peu
connue jufqua préfent,
Voye\ Geoffi t. IL p. 42.
SECOND ÉTAT.
p
La Chryfalide 15:. b . diffère à bien des égards de celles des autres Chenilles
épineufes : elle eft chargée de plufieurs petites éminences dorées ; & fur les
anneaux du corps , au lieu de pointes aigues, ce font des boutons ronds : fa
forme eft affez approchante de celle d’un fabot.
ÉTAT PARFAIT.
L a Figure 1 c. repréfente le Papillon mâle en deffus : fes ailes fupérieures
fon ordinairement plus découpées que celles des femelles ; mais ce qui les diftingue
plus
PREMIERE FAMILLE, 3 ;
plus particulièrement d’elles, ce font les taches noires allongées fur le milieu
des ailes fupérieures qui forment comme autant de groffes nervures. Il arrive
aufïi quelquefois que les taches rondes fur les ailes inférieures font plus allongées
Ôt quelles fe touchent.
La Figure ij. d, le fait voir en delîbus. Les ailes inferieures font glacées
de verd d’un beau luifant, ôc ondées de quelques bandes de couleur de nacre
de perles.
La Figure if. e, fait voir la femelle en delfus, Ôt celle 15./ la fait voir
en deffous. Cette efpéce varie beaucoup , fur-tout dans les femelles : elles font
quelquefois brunâtres en delfus. La couleur verte des ailes en delîbus ainfi que
le luifant de perles, font quelquefois bleuâtres, rougeâtres ou même toutes
vertes : alors la couleur de nacre de perles dilparoît prefqu’entierement.
Les Figures if. h . Ôt 1 5. g. repréfentent le delfus ôt le deffous d’une variété
extraordinaire. Le delfus elî verdâtre, excepté au bord d’en haut des ailes
fupérieures ; mais les taches font à peu près les mêmes ; une partie du fond
des ailes fupérieures en delfous eft rouge.
Cette variété a été trouvée dans la Forêt d’Armftadt : elle eft dans la Colle&ior>
de M. C. Gerning.
Un femblable Individu a été trouvé par M.. Ernft dans les environs de Paris i
il eft dans la Colleélion de M. Mallet.
M. Gigot d’Orcy a une femelle dans fa Colle&ion plus petite de moitié que
le n°. 15. c. Elle a été trouvée dans le Bois de Boulogne.
Cramer, 3 e . cahier, page 39 , B. C, décrit un Papillon exotique qui relîemble
à notre Tabac d’Efpagne, qu’il nomme nacre de perle damafquiné, ou Paphia.
Rofel en a repréfenté la femelle dans fa première Partie, tab. 7, Pap. diur.
cl. 1. Le delfous différé beaucoup du nôtre, dont la couleur eft rouge pour
la plus grande partie. Sa couleur verte jointe avec les bandes nacrées des ailes
inférieures, lui donne un luftre admirable. Cette belle variété vient de Conftan-
tinople : elle fe trouve aulïi dans la Balfe-Autriche.
Cette efpéce eft alfez connue par-tout : elle eft fort commune dans de certains
cantons, fur-tout dans les Forêts ôt les Prairies qui les avoifinent. Le Papillon
K
y* papillons de joür;&c,
paroît aux mois de Juillet & Août j il aime à fe pofer fur le bord des eaux ,
particulièrement fur les fleurs de chardons & de ronces qui font dans les
valions. Son vol eft aflez rapide, ôc il agite continuellement fes ailes en volant.
Il a été décrit par t
Geoffroy , t . IL 7i°. 8.
Rofel j, u L cl. tab. VIL
Linn. S. N. ed. 12. T. I. P . IL p. 7 8 5 . n. 20g. P. N. Paphia,
Ejper , u L tab , XVIL Pahca , Grcat Sylver Stracku Fritillary »
DISSERTATION
SUR L’ÉDUCATION
DES CHENILLES»
j IDÉE générale que nous avons donnée- des Infe&cs dans le Difcours.
Préliminaire, peut infpirer à bien des perfonnes le defrr de» connoître plus en
détail cette portion innombrable d’Etres animés, qui partageant avec, nous le
mouvement & la vie , - ne ? parôjfjent avoir d’exiftence que pour notre utilité
ou notre agrément. - ' "
C’eft en effet pour cette fin que la terre, ce globe confacré à la réfidence de
l’Homme, a été enrichie par tant' de Oréaçures différentes, dont les propriétés
font inappréciables. Il nen eft aucune que nous ne puifîions convertir à nos
ufages, fi nous nous appliquions à les connoître ôt à les étudier : mais ordinaire¬
ment trop diflraits par des intérêts du moment qui nous entraînent, nous négligeons
les richeffes dont nous fommes environnés de toutes parts.
Nous devons cependant la découverte des chofes dont nous retirons à préfent
les plus grands avantages, aux recherches de ceux qui, d âge en âge, fe font
appliqués à l’étude de tout ce qui s’offroit à leurs regards. Le fuccès de leurs
travaux nous démontre que tout ce qui nous environne eft un tréfor inépuifable
dans tous les genres. S’il eft encore bien des chofes qui nous paroiffent inutiles
ôçdhême nuifibles, nen accufons que notre négligence à nous inftruire, four ce
L
DISSERTATION
3 *
ordinaire des préjugés : diffipons ces préjugés par une étude fulvîe ôt foutenue,
bientôt nous ferons convaincus que toutes les chofes qui exiftent font de véritables
bienfaits.
La terre ouverte de toutes parts par l’induftrie des Hommes, leur procure
des tréfors de toute éfpëce, qui deviennent les liens les plus folides de la
Société ôt du Commerce. Une partie des Animaux ôt des Plantes qui couvrent
fa furface , fert aux différens befoins de la vie : s’il y en a qui paroiffent
inutiles , ce# faute de s’être appliqué à rechercher leurs propriétés.
Les Infeêtes font de ce nombre. Il faut avouer que leur parfaite connoiffance
préfente beaucoup de difficultés. Les autres Animaux fe dérobant moins à
nos regards, ont été plus faciles à obferver : leurs caraêferes diftin&ifs ainfî
que leurs propriétés particulières étant aifés à faifir Ôt à diffinguer, on a
pu les étudier avec beaucoup plus d’ordre, ôt en conféquence divifer les
efpéces en genres, claffes ôt familles féparées ; auffi font-ils prefque tous connus.
Les Plantes ont été de même plus faciles à étudier que les Infectes. Les
Végétaux paroiffent prefque tous à découvert fur la furface de la terre ; comme
ils ne peuvent fe tranfporter d’un endroit à un autre , il n’eft pas furprenant
que les efpéces connues montent déjà au moins à p à 10000. Les cara&eres
diffinêtifs ôt ineffaçables que les Plantes offrent dans leurs divers accroiffemens,
ont laiffé lieu à peu de méprifes} ôt cette fcience a dû à tous égards être moins
compliquée que celle des Infe&es.
L’étude de ces petits Animaux eft très-difficile. Leurs rufes ôt leurs manèges
les dérobent à nos regards. Plufieurs font retirés dans le fein de la terre ,
dans des trous d’arbres, de murailles, ou cachés fous des feuilles pendant le
jour ; ôt nous ne pouvons nous douter de leur exiftence que par les ravages
qu’ils ont commis pendant la nuit. Leur petiteffe alors jointe à 1 ’obfcurité ,
les rend prefqu’invifibles. Enfin leurs changemens continuels de figure ôt
d’état préfentent des difficultés, qu’on ne peut vaincre que par la patience ôt
Paffiduité.
Comment en effet pourroit-on claffer méthodiquement ces petits Êtres , qui
paffent ordinairement par trois états fi différens entr’eux, qu’il feroit impoïhbie
de les reconnoître fans l’expérience ? %
SUR L'ÉDUCATION DES CHENILLES . 3*
Auquel de ces trois états faudroit-il donner la préférence pour parvenir à
cet ordre defiré ? Ce que nous avons dit dans notre Difcours Préliminaire au
fujet des Chenilles, Crifalides 6c Papillons, pages xv 6c xxxij, démontre
que fi l’on étoit aftreint aux méthodes ordinaires, on feroit obligé de faire
deux ou trois claffes différentes pour un feul ôc même Animal. Quelles entraves
n’en réfulteroit-il pas dans une étude auiïi confidérable par le nombre 6c la
diverfité des fujets 1
Une méthode fimple 6c exafte feroit cependant néceffaire pour acquérir une
connoiffance détaillée des Infe&es ; mais il faudroit qu’elle embraffât tous les
états de ces Animaux à la fois ; enforte qu’on put aifément les reconnoître,
à quelque période quils fuffent de leurs changemens. C’eft ce qui jufqu’à préfent
n’a point été fait, 6c ce qui vraifemblablement ne le fera jamais , fi l’on ne
s’attache à les fuivre de plus près par l’éducation domeftique. Alors on pourroit
les obferver avec précifion, exa&itude, 6c par des expériences fuivies ôc réitérées,
parvenir à des découvertes furement intéreffantes.
C’eft en effet à des foins domeftiques, bien plus qu’à des obfervations momen¬
tanées 6c paffageres, qu’on doit la connoiffance des propriétés des grands Animaux.
Il en eft peu dont l’Homme n’ait trouvé moyen de tirer quelque profit : fi
quelques-uns encore lui préfentent peu d’utilité, c’eft qu’ils ont été moins
fuivis. Les fervices qu’on a effayé de fe procurer de prefque tous, ont au moins
fait découvrir leurs qualités bonnes ou nuifibles. Il eft auiïi eiïentiel d’être inftruit
des unes que des autres.
Il n’y a pas moins de profit à efpérer de l’étude des Infe&es. Qui auroit
préfumé, il y a plufieurs fié clés, que le Ver à foie, fi négligé alors, nous
auroit procuré tant d’avantages ? Cette Chenille n’offre rien de précieux au
premier afpeft : cependant depuis que fon utilité eft reconnue, il n eft perfonne
qui ne fe foit occupé de fa multiplication & de fa confervation. Des contrées,
des déferts immenfes ont été défrichés ôc plantés de mûriers pour la nourrir ;
6c des femmes même dont, pour la plupart, la délicateffe fouffre à la
vue d’une belle Chenille, n’ont pas dédaigné de prodiguer des foins à
celle-ci.
On cultive a&uellement les Cantarides, dont la Médecine fait un fi grand
DISSERTATION
4 °
ufage; le Melo'ë (a) > fi fouverain pour la guérifon de la rage; l’Abeille, le
Kermès, la Cochenille & quelques autres, dont la connoifiance neft pour ainft
dire due qu’au hafard. On découvriroit peut-être beaucoup de propriétés avanta-
geufes dans d’autres Infe&es, fi l’on s’adonnoit à les élever; on feroit dédommagé
des foins que cette occupation exigeroit, par le plaifir de contempler à loifir
des particularités & des phénomènes, qui amufent & attachent à proportion des
connoilfances qu’ils procurent.
C’eft pour faciliter autant que nous le pouvons une étude aulTi intéreffante,
que nous allons donner quelques préceptes particuliers fur l’éducation des
Chenilles. Ce que nous dirons à leur fujet pourra fervîr à celle de beaucoup
d’autres Infeêles.
Goedart, cet Auteur eftimable, malgré quelques méprifes dans lefquelles
il n’eft pas furprenant qu’il foit tombé, puifqu’il n’avoit pour guide que des
préjugés refpeêlés de fon temps , eft un des premiers qui fe foit livré d’une
maniéré fuivie à l’éducation des Infe&es. Son exemple nous prouve qu’il en
eft peu qu’on ne puifie élever. Réunifiant au defir de s’inftruire le talent de
la peinture, il a donné les élémens les plus utiles de cette fcience. Ses defcriptions
foutenues par des portraits fideles, pourront en tout temps faire reconnoître
les Individus dont nous lui fommes redevables, bien mieux que les defcriptions
obfcures de fes prédécefieurs, que le défaut de figures rendent prefqu inintelli¬
gibles.
Si cet Auteur, au motif fi louable de curiofité qui Fanimoit, auquel la
plûpart des Amateurs paroifient s’être uniquement bornés, avoit réuni le defir
de s’inftruire des propriétés utiles de ces petits Animaux, ceux qui ont après
lui marché fur les mêmes traces, auroient de temps en temps fait de ces
découvertes utiles à l’humanité, fi capables d’exciter puiflamment le defir d’étendre
nos connoifiances : mais avant de rechercher ces propriétés qui exigent du travail
& du talent, il faut s’attacher à connoître au moins l’extérieur de ces Infeéies
(æ) Ce précieux fpécifîque n’eft connu que depuis qu’il a été acheté par le Roi de Prufte en 1777.
Voyez le Journal Politique, f Septembre 1777 ? 2 c la Gazette de Santé, n°. meme année,
le Mçloë a été décrit par Geoffroy , tome 1, page 377, fous le nom de Profcarbé .
dans
SUR V ÊD U C AT 10 N DES CHENILLES . 41
dans leurs différens développemens. Il y en a beaucoup dont on ne connoît
que l’état parfait, parce qu’il eft ordinairement plus frappant & .plus brillant
que les deux autres. Le moyen le plus fur ôc le plus abrégé, pour parvenir
à leur entière connoiffance, eft de fe livrer à leur éducation.
Les Chenilles, en général, font de tous les Infe&es ceux qu’on peut le plus
facilement élever. Vivant prefque toutes de quelques plantes , elles exigent
moins d’attention que beaucoup d’autres, à qui bien fouvent on ne fçait quelle
nourriture donner. La maniéré dont on éleve le Ver à foie eft affez généralement
connue, pour donner une idée de l’éducation des autres Chenilles, qui pour
l’ordinaire font aufti aifées à nourrir. Il fuffit de connaître la plante qui leur
convient, pour les conduire à leur état parfait.
Le temps propre à leur éducation eft depuis la pouffe des feuilles jufqu’au
commencement d’O&obre. Il faut conferver foigneufement les œufs qu’on trouve
à la fin de l’Automne ou pendant l’Hiver 5 ainfi que les Chenilles déjà éclofes,
que les premiers froids engourdiffent, & qui ne reprennent de mouvement que
lorfque la température de l’air eft propre à faire renaître les feuilles qui doivent
les nourrir.
Chaque efpéce de Chenille doit être nourrie avec les feuilles de la plante
fur laquelle on la remarque le plus ordinairement. S’il en eft plufieurs qui fe
trouvent fur des plantes différentes, c’eft quelles font moins délicates fur le
choix des alimens ; ou que leur conftitution particulière les oblige d’en changer ;
ou enfin elles ne fe trouvent fur d’autres plantes, que parce quelles fe font
égarées dans leur courfe. Il eft donc effentiel, auparavant d’entreprendre de
les élever, de saffurer fi la plante fur laquelle on les apperçoit eft effectivement
celle qui leur convient. Comme il en eft qui ne mangent que les feuilles naiffantes
& tendres, d autres les feuilles formées, il faudra confulter leur goût.
Il y. en a qui changent quelquefois leurs alimens en paroiffant fous une nouvelle
peau. Celles-là font plus embarraffantes à nourrir ; mais avec un peu d’aftiduité
& de patience, on peut vaincre cette difficulté, foit en leur offrant plufieurs
efpéces de plantes, pour voir celle à laquelle elles s’attacheront, foit en les
recherchant dans leurs différens dégrés d’accroiffemens ; car alors on les trouvera
toujours fur la nourriture dont elles auront befoin La Chenille du petit Paon,
M
42
DISSERTATION
par exemple, fous fa première peau, vit fouvent de pimprenelle : mais auflitôt
qu’elle en a changé, elle abandonne la pimprenelle, ôc ne vit plus que de
feuilles d’ormeaux. On trouve même des Chenilles, lorfqu’on les renferme pour
les éduquer , qui quittent leur nourriture ordinaire, pour manger de préférence
celle des autres efpéces qu’on renferme avec elles : ce qui prouverait que le
dégoût ou la fatiété d’une même nourriture leur fait trouver plus de faveur
dans des alimens, quelles dédaigneroient vraifemblablement dans un état de
liberté.
Il arrive quelquefois que les Chenilles en changeant de peau, changent aulfi
de figure Ôc de couleuf, de façon qu’on pourrait les prendre pour des efpéces
différentes (a)’, mais les Papillons quelles produiront les feront aifément recon-
noître. Il feroit cependant à fouhaiter de les pouvoir fuivre dans tous leurs
i changemens ; cela feroit facile en s’y prenant dès leur naifiance. C’eft le moyen
de parvenir à les difcerner aifément, à quelque période quelles foient de leurs
métamorphofes.
Chaque efpéce particulière de Chenille a une conduite analogue à fa conftî-
tution ôc à fa conformation. Les unes fe retirent prefque toujours dans la terre;
d’autres rampent fur fa furface. Celles-ci fe font des habitations de foie fur des
plantes; celles-là relient à découvert fur les feuilles, ôc d’autres deffous ou
appliquées le long de l'écorce des branches , de façon qu’on a peine à les
difcerner. Il en eft qui font toujours logées fur les arbres les plus élevés ; d’autres
qui fe retirent fous l'écorce ou dans des trous d’arbres : chacune enfin a fon
induflrie particulière qui lui eft propre. Il feroit par conféquent difficile de dire
dans quel lieu précifément on peut les trouver. En général tout ce qui eft plante
ôc verdure leur eft deftiné.
Si l’on en remarque, comme cela arrive fouvent, qui fe foient retirées dans les
écorces des arbres ou dans des trous, d’où il feroit difficile de les déloger fans les
blefler, en les touchant légèrement à plufieurs reprifes fur la partie la plus
enfoncée, on les oblige petit à petit ôc fans violence à fortir de leur retraite ; Ôc
en préfentant au-deffous une petite boëte, on les reçoit fans leur faire de mal.
(fl) Le petit Paon eft dans ce cas.
43
SUR L’ÉDUCATION DES CHENILLES.
Lorfqu’ on trouve quelque Chenille dont on voudroit connoître le développe¬
ment ôt toute la conduite, il eft une attention effentielle à faire avant d en
entreprendre l’éducation ; c’eft d’obferver en la ramaiïant, fi elle vit en fociété
ou ifolée , ou même fi en la trouvant en fociété elle n’eft pas différente de
«elles avec qui elle vit. Comme il en eft quelques efpéces qui mangent les
autres, le plus fur moyen d’élever une Chenille inconnue, c’eft de la nourrir
feule ; au lieu que toutes celles qu’on trouve en fociété, peuvent être nourries
enfemble fans aucun inconvénient.
Il faut bien prendre garde de les bleffer en les touchant fur-tout lorfqu’elles
viennent de naître. Elles font alors très-fenfibles ôc très-faciles à écrafer. On
évite de les prendre avec les doigts , par le moyen d’une plume, avec la barbe
de laquelle on les ramafie aifément fans les maltraiter. Si elles étoient trop
fortement attachées, foie aux branches, foit aux feuilles* des plantes , en les
touchant avec cette plume fur la tête ou fur la queue , ce chatouillement leur
fait un peu quitter prife , ôt donne lieu de paffer la plume deffous elles, pour
les enlever fans rifquer de leur faire du mal.
Ce moyen fuffira communément pour détacher Ôt enlever les Chenilles rafes
qu’on ne peut faifir par aucun endroit fans les expofer à être bleffées : mais
pour les Chenilles velues qui ont un poil fort long, fi elles font trop tenaces
ôc que la plume ne fufiife pas pour leur faire quitter prife, on peut les prendre
par le milieu du corps avec une pince qu’on appelle communément Bruxelles .
J.I faut que ces pinces foient foibles de reffort, ôc que les deux lames n’en foient
ni piquantes ni tranchantes (u).
A l’aide de ces pinces ou d’une barbe de plume, on pourra conduire toutes
les Chenilles jufqu’à leur entier accroiffement, fans jamais les toucher avec les
doigts. On évitera, ou la malpropreté ‘ d’une goutte de liqueur verte que la
plupart jettent par la bouche lorfqu’on les touche , ou l’inconvénient d’une
démangeaifon défagréable que le poil des Chenilles velues occafionne fur la
peau. Leur poil qui fe détache aifément, quoique très-fin, eft cependant afTez
ferme pour que la pointe pénétre l’Epiderme, la déchire, y occafionne de l’enflure
Ça) La Figure de cette pince fera gravée dans le troifiéme cahier.
44 DISSERTATION
ôc une enflammation douloureufe. C’efl ce qui a fait regarder ces Chenilles
comme venimeufes, quoiqu’elles ne le foient point ; 1 irritation qii on éprouve
â la peau n’eft qu’une fuite de l’effet ci-deffus expliqué.
Lorfqu’on a trouvé quelques Chenilles, il faut examiner avec foin fi des
Mouches Ichneumones n’ont pas dépofé leurs oeufs deffus leur peau : fi ces
œufs n’étoient pas encore éclos , on pourroit aifement les détruire en les prenant
les uns après les autres entre les pointes d une Bruxelles pour les écrafer ; mais
il faut faire attention de ne point pincer la peau des Chenilles ; c eft pour cela
que j’ai recommandé que la ; pointe de cet infiniment ne foit ni trop aigue,
ni trop tranchante. Il ne faut même pas tenter d enlever ces œufs qui font fi
adhérents à la peau de la Chenille, qù on la déchireroit plutôt que de les en
détacher : pourvu qu’ils foient écrafés entre les pointes de la pince , cela fufîira
pour les rendre inféconds j dans ce cas une Bruxelles de fer, dont les pointes
feroient bien égales, étant plus ferme que celle de cuivre, rempliroit mieux
cet objet. Cette opération cependant ne peut avoir lieu que lorfqu’on remarque
tout au plus $ à 6 de ces œufs étrangers , qui font des grains blanchâtres ou
jaunâtres à peu près comme de la graine de pavot. Si la quantité en étoit trop
confidérable, les mouvemens violents que cette opération occafionneroit à la
Chenille, lui feroient très^préjudiciables. Il faut que ces œufs foient encore
pleins ; car fi les Vermiffeaux Ichneumones étoient éclos, il n’y auroit plus
de remede ; attendu qu’au fortir de leurs œufs ils s’introduifent dans le corps
de la Chenille, aux dépens de laquelle ils fe nourriffent ; ce qui bien loin de
l’empêcher de croître, lui fait fouvent prendre un accroiffement extraordinaire,
dont cependant il ne réfulte jamais un Infeêle parfait. Nous avons parlé d une
femblable vi&ime des Mouches Ichneumones dans la Defcription de la Grande
Tortue, premier cahier, n°. 3 , page p, Planche III. Figure 3./I ôc 3. g*
Pour élever ôt nourrir les Chenilles avec facilité, on les enferme ordinaire¬
ment dans des bocals de verre, boëtes de bois ou pots de terre non-vernifiés
en dedans. Pour fermer les bocals, on les couvre feulement de papier un peu
fort, percé de plufieurs trous avec une grofîe épingle, pour laiffer un libre
cours à l’air, qu’il efl effentiel d’entretenir fain & pur. Ce papier lié avec un
ruban autour de l’ouverture du bocal, fufîira pour empêcher les Chenihes de
déferter.
SUR L’ÉDUCATJON DES CHENILLES . 45*
déferter. Quant aux boëtes, on peut fupprimer le fond du couvercle, étendre
à la place un morceau de gaze, de marly ou même de toile claire, de façon
qu’il déborde tout autour , ôc remettre le cercle du couvercle par-deffus pour
le contenir. Ces étoffes qui font fort tranfparentes, laiffent paffer l’air , ôc
procurent la facilité d’obferver Ôc d’examiner le travail des Chenilles.
Il faut placer les vafes dans lefquels les Chenilles font renfermées, dans des
endroits à l’abri du foleil, Ôc leur donner exactement tous les jours une nourriture
fraîche. Il feroit même à propos dans les grandes chaleurs de la renouveller
deux fois par jour, le matin & à midi, fur-tout à celles qui doivent produire
des Papillons de jour, comme les épineufes, les Chenilles Cloportes (a), &c.
Quant à celles qui doivent produire des Papillons de nuit, on leur en donnera
le matin ôc le foir : celles-là mangent plus ordinairement la nuit que le jour.
Une attention bien eflentielle, eft de ne pas les laiffer jeûner ; comme elles
ont peu de momens à vivre, elles mettent le temps à profit. Il en eft même
qui mangent prefque continuellement. Si malheureufement on les avoit oubliées,
ôc qu’on les eût laiffées quelque temps fans nourriture, il faudroit ne leur en
donner que petit à petit, ôc peu à la fois, jufqua ce que leur première faim
fût appaifée, ôc enfuite les remettre à leur portion ordinaire.
Il fera très-facile de diftinguer les Chenilles des Papillons de jour d’avec
celles des Papillons de nuit. Ces dernieres mangent indifféremment le jour
comme la nuit, au lieu que les premières dorment la nuit ôc mangent le
jour.
Si l’on pouvoit cueillir à chaque fois des feuilles nouvelles, cela vaudrait
mieux ; mais on peut les entretenir fraîches pendant quelques jours de fuite,
en les arrofant avec de l’eau. Il faut cependant avoir attention de les bien
laiffer égouter avant de les préfenter aux Chenilles, pour qu’il ne refte pas
d’eau deffus : les Chenilles boiraient de cette eau avec avidité, ce qui leur
occafionneroit des maladies comme jauniffe, diarrée, ôcc. dont elles meurent le
plus fouvent.
{a) Ainfi nommées par M. de Reaumur à caufe de leur figure ovale & ramafTée. Voy. Geoffroy,
tome 2 , page 34.
N
$6
DISSERTATION
Comme il eft plufieurs efpéces de Chenilles qui fe retirent dans la terre
après quelles ont mangé, foit pour dormir ou pour faire la digeftion (a), on
aura aulfi l’attention de mettre dans le fond de leur vafe de la terre fine, fans
grumeaux & un peu humedée ; cette précaution étant nécelTaire pour leur
accroiffement : c eft pourquoi l’ulàge des pots de terre pour renfermer les
Chenilles, me paroît préférable à celui des autres vafes ; d'ailleurs la nourriture
s y conferve plus fraîche que dans le bois, le carton ou le verre. On conçoit
aifément que cette précaution eft abfolument inutile pour les Chenilles qui ne
fe retirent pas dans la xerre.
Il faut nettoyer les vafes dans lefquels font les Chenilles, au moins tous
les trois jours, & même plus fouvent lorfqu’il y en a beaucoup enfemble.
Sans cela leurs excremens qui fe modifient exhalent des vapeurs qui les fufFoquent,
& les font périr. C’eft pourquoi l’on ne fçauroit trop confeiller la propreté!
Il faut prendre garde de ne point laiffer tomber de tabac fur ces petits Animaux :
iis en feroient empoifonnés.
Lorfqu on nettoye les Chenilles ? ou que 1 on change leur nourriture ? il y
en a beaucoup, fur-tout quand elles font encore petites, qui fe cramponent
d’une maniéré fi tenace aux petites branches ou nervures des feuilles quelles
ont rongées, qu’il feroit difficile de les en retirer fans les déchirer ou les écrafer.
On fe fervira alors, comme nous l’avons déjà dit, d’une barbe de plume pour
les détacher. En les chatouillant avec, elles quittent ce quelles tiennent, &
donnent la facilité d introduire la plume fous leurs pattes. Mais il faut avoir
rarement recours à ce moyen, fur-tout pour les Chenilles liftes & à tubercules,
parce que la goutte de liqueur quelles rendent par la bouche auffitôt qu’on
les touche, pourroit les épia fer fi cela arrivoit trop fouvent; ce qui les empêche¬
rait de prendre l’accroiffement fuffifant pour produire leur Papillon. Ainfi, fi
elles ont befoin d’être nettoyées, il faut feulement mettre des feuilles fraîches
fur les anciennes ; la faim faura bien les leur faire trouver, & lesquelles y
feront attachées, on enlevera les vieilles feuilles fans les déranger.
Il eft des efpéces qui mettent beaucoup plus de temps à changer de peau
(a) Reaumur, tome I, Mémoire U , page ç, 8 , &c. Cet Auteur a employé avec fuccè* des cloches
de verre pour élever des lnfeétes. Voyez Mémoire I, page* 4 y & 4 S.
SUR L'ÉDUCATION DES CHENILLES, 47
que les autres , Ôc même qui après en avoir changé, relient immobiles pendant
un jour au moins ; foit que cette opération, qui doit être très-iaborieufe pour
un Ci petit Animal, les ait fatigué, foit que leurs mâchoires, qui fe font dépouillées
comme le relie du corps, foient trop tendres ôc trop fenfibles pour couper les
feuilles. Il faut alors les laiffer en repos, & fe contenter de mettre de la
nourriture fraîche à leur portée. Elles y auront recours lorfqu’elles en auront
befoin, ôc qu elles fe feront affez fortifiées.
Auflitôt que les Chenilles ont acquis leur entier accroiffement, ellês abandon¬
nent la nourriture. Les unes parcourent l'enceinte de leur demeure pendant deux
ou trois jours de fuite, ôc quelquefois davantage, pour chercher un endroit
commode a leur métamorphofe. Il faut les laiffer faire fans les interrompre.
D autres apres avoir quitté les plantes, refient immobiles quelque temps, avant
de travailler à leur métamorphofe en Crifalide. Il ne faut pas les remuer :
le moindre dérangement leur feroit nuifible, ôc pourroit les faire périr, fur-
tout celles qui doivent fe filer un cocon. Comme il en efl plufieurs efpéces
dont le cocon ne confifte que dans un tapis de foie fort léger ôc peu fourni ;
fi elfes étoient troublées dans cette opération, la fatigue que cela leur occafion-
neroit les empêcherait de recommencer : réduites à aller & venir, elles
perdraient leurs forces , ôc relieraient enfin étendues par terre où elles
expireraient avant de parvenir à l’état de Crifalide parfaite.
Comme l’on peut rencontrer beaucoup d’efpéces qui n’ont jamais été peintes
ni décrites par aucuns Auteurs ; fi 1 on remarque qu’elles fe nourriffent de
plantes tendres ôc qui s’élèvent peu fur la fuperficie de la terre , on doit
préfumer quelles fe retirent en terre. Pour lors on aura foin d’en entretenir
dans les pots, comme il a été dit plus haut ; ôc dans l’incertitude, fi elles
doivent fe filer des cocons, ou de fimples tapis de foie, comme font prefque
toutes celles qui donnent des Papillons de nuit qu’on appelle Phalènes , on
aura la précaution de mettre dans le? vafes où elles font renfermées, des petites
branches de bois, afin quelles trouvent à leur portée de quoi attacher leurs
fils Ôc fe placer commodément pour fe métamorphofer en Crifalides.
Celles qu’on connoît pour appartenir aux Papillons de jour n’ont pas befoin
de ces petites branches ; elles leur feraient même incommodes. Lorfqu’elles
DISSERTATION
48
veulent fe transformer, elles fe fufpendent ordinairement au couvercle ou à
h gaze qui couvre le vafe qui les renferme. Il ne faut point les troubler,
mais les laifïer à loifir fe changer en Crifalides ; Ôc comme on peut facilement
obferver toutes leurs manœuvres au travers de la gaze, il faut après leur entière
métamorphofe, attendre encore quatre ou cinq jours avant de les remuer, pour
leur donner le temps de fe confolider ôc s’affermir. Ces Crifalides dans les
commencemens font molaffes : le moindre choc pourroit leur nuire. Pour peu
qu’on les touche, elles font des mouvemens très-vifs afin d’éqarter ce qui les
gêne. Ces mouvemens, trop fouvent réitérés, les fatigueroient au point que
leurs Papillons périroient avant d’éclore. Cet inconvénient pourroit arriver à
des Chenilles qui font renfermées avec d’autres dans le même vafe. Celles
qui ne feroient point transformées, tourmenteroient fans ceffe celles qui le
feroient déjà, pour chercher elles-mêmes une place favorable à leur métamor¬
phofe. Le plus fur moyen de l’éviter, c’eff d’enlever le couvercle auflitôt qu’une
Chenille s’y efl fufpendue, Ôc d’y en fubflituer un autre.
Quant à celles qui entrent en terre pour fe changer, il faut les y laiffer
au moins quinze jours avant de regarder leurs Crifalides. L’humidité de la
terre empêche quelles 11e foient raffermies auffitot que celles qui relient à
découvert. Comme ces efpéces de Chenilles donnent des Phalènes, nous
aurons encore occafion d’en parler, lorfque nous traiterons des Papillons de nuit.
La faifon dans laquelle paroiffent les Chenilles varie fuivant les efpéces.
Cependant leur développement efl plus accéléré dans les temps chauds, que
dans les temps frais ou pluvieux ; mais chaque efpéce particulière ne paroît
jamais que dans la faifon qui lui efl convenable : nous avons foin de l’indiquer
à chaque defcription. Si la température de l’air y apporte quelque variation,
elle n’eft tout au plus que de quinze jours plutôt, ou de quinze jours plus
tard. Quant à la durée de la vie dans l’état de Chenille, la différence dans
chaque efpéce n’eft ordinairement que de quelques jours. Goedart, tome III,
expérience LXIV, en a obfervé une qui a vécu fans manger deux ans Ôc
vingt-quatre jours. Cet exemple eft extraordinaire. L’on pourroit dire en général
que toutes les Chenilles font comme les plantes annuelles qui paroiffent une
ou deux fois tous les ans.
La
SUR U ÉDUCATION DES CHENILLES. ^
La plupart des Chenilles qui donnent des Papillons de jour, parodient deux
fois lan. La durée la plus ordinaire de leur vie eft de cinq à fix femaines :
elles relient communément fous la forme de Crifalides douze à quinze
jours, fuivant qu’il fait chaud ou froid. Trois ou quatre jours avant la naiffance
des Papillons, les Crifalides deviennent allez tranfparentes pour qu’on apperçoive
au travers la couleur de leurs ailes. C’ell une particularité qu’on trouve rarement
dans les Crifalides qui doivent produire des Papillons qu’on appelle Sphinx :
nous réfervons à en parler plus en détail lorfque nous traiterons des Papillons
de nuit.
Les Chenilles qui ne fe métamorphofent en Crifalides qu’en Automne ,
palfent communément l’hiver dans cet état. Il en eft très-peu dont le Papillon
éclofe avant le Printemps. Cependant on pourroit par un dégré de chaleur
proportionné ôt modéré d’un poêle ou d’une poule, les faire éclore beaucoup
plutôt ; mais ce développement forcé , qui altère leur couleur, n’étant propre
qu’à fatisfaire la curiofité, il faut attendre le cours ordinaire fi l’on veut avoir
des Papillons parfaits; la Crifalide dut-elle ne s’ouvrir qu’après plus d’un an*
comme cela arrive à quelques efpéces en petit nombre.
Il eft impoflible de fixer le temps propre à trouver les Chenilles. Comme
il en eft de toute faifon, il faut fuivre dans cette recherche la température
de l’air : fi les faifons font avancées, il faut s’y prendre plutôt : Ci elles font
retardées, il faut commencer plus tard, en obfervant cependant de ne jamais
palier la quinzaine, lorfqu’on eft inftruit du temps à peu près dans lequel paroît
ordinairement l’efpéce qu’on voudroit fe procurer.
Un Obfervateur attentif rencontrera dans l’éducation des Chenilles, des
variétés qui paroîtront quelquefois fe contredire , ou fortir des régies ordinaires.
Il en eft même qu’il aura beaucoup de peine à fuivre, quelqu’attention qu’il
y apporte ; mais Ci dans fes recherches, il peut vaincre une difficulté qui auroit
jufques-là ^aru infurmontable, le plaifir d’une pareille victoire lui procurera
une fatisfa&ion qui le dédommagera bien de fes peines. S’il veut travailler
avec fruit, il aura foin d’écrire exa&ement fes obfervations ôt fes découvertes ;
& s’il le peut, de deffiner les Individus dont il parle : c eft le moyen le plus
fur d’être utile à foi-même ôc aux autres.
O
jo DISSERTATION SUR UÊDUC. DES CHENILLES.
Par exemple, on trouve fouvent des pontes d’œufs de Papillons dont une
partie éclot avant l’Hiver, &: l’autre eft réfervée pour le Printemps fuivant.
Quelquefois on voit voler des Papillons, pendant quon trouve en même-temps
des Chenilles de l’efpéce, les unes prêtes à fe changer en Crifalides, Ôc
d’autres pour ainfi dire naiffantes. Ces phénomènes & beaucoup d’autres qu’on
pourra remarquer, font une difpenfation économique de la Providence pour
conferver ôc propager ces efpéces en cas d’accidens. On pourrait rapporter
plufieurs autres fingularités qui s’écartent de l’ordre le plus ordinaire ; mais ce
fer oit répéter les chofes fans nécelïité, puifqu’on en parle dans les defcriptions
féparées qu’on trouve dans le cours de cet ouvrage.
J’ai fouhaité dans cette Differtation d’exciter les Obfervateurs à contribuer
par leurs recherches au bien de la fociété. J’ai invité les bienfaiteurs de
l’humanité à exercer leurs talens fur un fond aufli inépuifable ; à les appliquer
aux befoins, au foulagement & même aux agrémens de la vie. La conduite
du Ver à foie, l’ufage du Kermès & delà Cochenille, la vertu du Meloe,
des Cantarides, &c. démontrent fenfiblement le bien qu’on peut attendre du
travail des hommes lludieux & des nouvelles acquilitions relatives à notre
fanté, aux *vêtemens & aux Arts.
J’ai indiqué à ceux qui forment des Collections de Papillons, la meilleure
maniéré de s’en procurer de parfaits, & beaucoup d’efpéces qu’on ne trouve
point ou qu’on ne trouve que rarement.
Dans les Cahiers qui fuivront, on détaillera les inftrumens de la chaffe des
Papillons, ceux propres à leur développement. On joindra à leur gravure les
explications de leurs ufages. J’efpere que le Leêteur reconnoiffant dans les vues
qui guident cet Ouvrage, l’intention d’être utile à une fcience, qui n’eft pas
feulement de pure curiolité, ne verra pas mon zèle d’un œil indifférent.
Planche XIII. Numéro
i 6 .
LE GRAND NACRÉ.
PREMIER ÉTAT.
TT j A Figure 1 6. a. repréfente la Chenille de ce beau Papillon. Elle ne paroît
qu’une fois l’année, vers le commencement du mois de Juin. Elle fe nourrit
de l’efpéce de violette qu’on appelle en latin viola tricolor . Son corps, d un
fond noirâtre, eft orné de chaque côté de huit taches roufles ôc d’une ligne
blanche, rougeâtre fur le dos. Les trois premiers anneaux ôc les deux derniers
portent chacun quatre épines, ôc les autres chacun fix, en tout cinquante-fept
épines, lefquelles font garnies tout autour de poils ou pointes très-fines : celles
qui font fur le premier anneau préfentent leurs pointes en devant.
SECOND ETAT .
La Figure 1 6. b . eft la Crifalide. Sa couleur ordinaire eft ratifie, ondée
de plufieurs nuances brunes foncées. Les deux pointes de la tête font arrondies,
ôc les éminences fur les côtés font peu fenfibles.
ÉTAT PARFAIT.
Le mâle vu en defius eft repréfenté Figure 1 6. c . La forme de fes ailes
eft plus arrondie que celle de la femelle, Figure 1 6. g. Sa couleur eft aulîi
beaucoup plus vive. Ce qui diftingue le plus particulièrement le mâle de la
femelle, ce font deux nervures dans les ailes fupérieures, qui étant entourées
de noir plus que les autres, les font paraître plus larges, au lieu que celles
de la femelle paroiflent minces ôc d’égale épaifleur. Les taches noires ôc allongées
qui font près du bord des ai^es fupérieures, reffemblent fouvent à des chiffres
p PAPILLONS DE JOUR,
arabes; ils forment quelquefois les, nombres 15*38, ou 15:15, ou 157< 5 , ou
1378, &c. : leur forme neft pas confiante ; il en eft même où ces prétendus
chiffres ne fe trouvent point du tout.
La Figure 16, d eft le mâle en delfous. C’eft à fes taches brillantes de
couleur de perles qu’il doit le nom fous lequel on le diftingue.
La Figure 1 6. e. eft une variété très - remarquable ôc très-rare du Grand
Nacré. Ce Papillon eft un mâle qui a été trouvé dans les environs de Fracnfort :
il eft dans la Colle&ion de M. C. Gerning. Il eft marqué avec beaucoup de
régularité. Les deux nervures jaunes qui traverfent la grande tache noire
des ailes fupérieures, fuffifent pour démontrer qu’il n eft point une efpéce
différente.
Le deffous de cette variété eft repréfenté Figure 1 6.f Les nervures-qui, dans
l’efpéce, font noires fur un fond jaune , fe trouvent jaunes dans le fond noir de
cet Individu, qui offre des différences frappantes dans tous fes autres ornemens.
La Figure 1 6, g. repréfente le deffus de la femelle du Grand Nacré. Ses
ailes font plus larges & plus carrées que celles du mâle, & fon fond de couleur
moins éclatant.
On voit le deffous de cette femelle Figure i 6 . h . Les taches argentées vers
le bord du haut des ailes fupérieures, font prefqu imperceptibles dans les mâles.
La bande de taches argentées vers le bord des ailes inférieures, eft auffi plus
marquée dans la femelle. Le nombre de ces taches n eft pas confiant . on en
trouve quelquefois plus ou moins dans les deux fexes.
La Figure 1 6 . u fait voir le deffous d’une variété trouvée dans le Bois de
Boulogne. Elle eft dans la Colle&ion de M. Gigot d’Grcy. L’aile fupérieure
n ’a point de taches argentées : aux inférieures, les taches font d’un blanc jaunâtre,
à l’exception de celles qui font près du bord, & de quelques points entre les
deux bandes.
Ce Papillon, comme fa Chenille, ne paroît qu’une fois 1 année, dans les
mois de Juillet & Août. Il fait fa réfidence ordinaire dans les bois, les jardins
& les prairies qui font près des bois. L’efpéce, quoiqu’affez généralement connue
par-tout, eft plus nombreufe dans certains cantons. Ce Papillon vole avec
rapidité, en agitant continuellement fes ailes. Il eft d’un naturel farouche ;
on
PREMIERE FAMILLE. $3
on l’approche difficilement. Lorfqu’on l’apperçoit volant, il faut relier tranquille
fans le pourfuivre, & n’aller à lui qu’au moment où il fe pofe, mais fans
perdre de temps. Il ne pafle pas 1 hiver.
Il a été décrit par :
Geofroy , tome II. page 42 , n*. S-
Unn. Syjl. nat. T. I. P. IL edit . ta , page y 85 , n\ 209.
Planche XIK Numéro ij.
LE NACRÉ,
ÉTAT PARFAIT.
j £ s deux premiers états de ce Papillon nous étant inconnus, nous les
pafïbns fous filence. Il eft cependant à préfumer que la Chenille Ôc la Crifalide
doivent avoir beaucoup de rapport avec les n os . 16. a. ôc 16. b , pmfque les
Papillons de ces deux efpéces ont beaucoup de refTemblance entreux.
La Figure 17. a . préfente le mâle en delfus. Quoique la forme des ailes,
le fond de la couleur Ôc les taches noires foient allez femblables au numéro
16. c il en diffère cependant, en ce que près du bord des ailes fupérieures,
il fe trouve une tache noire allongée de plus qu’au n°. 16. La différence eft
encore plus fenfible dans le deffous, n°. 17- b. On y voit des taches argentées
près l’extrémité des ailes fupérieures. Vers le bord extérieur de la bande
tranfverfale des ailes inférieures, les taches d’argent font plus grandes que
dans le n°. 16. d 3 ôc font entourées d’une teinte verdâtre qui domine également
dans le milieu de ces ailes.
On voit la femelle en deffus dans la Figure 17. c. Sa couleur ell en général
plus terreufe que celle du n°. ij. g : quant à la forme de fes ailes, elle eft
à peu près la même, ^
H PAPILLONS DE JOUR,
Le deffous de cette femelle eft repréfenté Figure 17. d. La majeure partie
des ailes inférieures eft verdâtre : elles font moins ornées de taches argentées
que dans le n°. 16. h ; & dans les ailes fupérieures, ces taches font difpofées
tout différemment , & beaucoup plus petites que dans l’autre efpéce.
On trouve ce Papillon dans la même faifon ôc dans les mêmes cantons que
celui du n°. 16. Sa conduite & fes habitudes font exa&ement les mêmes. Il
ne paroît également qu’une fois l’année.
Même Planche , Numéro 18.
LE NACRÉ DÉCOUPÉ.
ÉTAT PARFAIT.
Il i A Chenille & la Chrifalide n’étant pas plus connues que celles du n°. 17,
on ne peut préfenter cette efpéce que fous fa figure parfaite.
Ce Papillon, n°. 18. a, eft très-rare. L’Individu qu’on voit ici dépeint,
a été trouvé dans la Forêt de Villers-Cotterêt, ôt il exifte dans la Colle&ion
de M. Mallet.
C’eft la forme de fes ailes qui nous a déterminé à lui donner le nom de
Nacré Découpé. Outre que la difpofition des taches noires dans les quatre ailes
eft très-différente des efpéces précédentes, les marques bleues qu’on voit fur
le bord des ailes inférieures, font fon cara&ere le plus diftin&if.
Le deffous de ce même Papillon repréfenté Figure 18. b > offre encore,
tant dans le fond de la couleur que dans la diftribution des taches, des différences
effentielles, comme on peut s’en convaincre par la comparaifon, La petiteffe
de corps de cet Individu prouveroit qu’il eft un mâle.
Cramer, Planche 14, Figures D, E, en décrit un qui a beaucoup de rapport
avec celui-ci j & Drury en fait une efpéce particulière, Planche é, Figure 7,
PREMIERE FAMILLE, S j
Planche XV. Numéro z 9 .
LE CHIFFRE»
ÉTAT PARFAIT.
1 T 1 A Chenille & la Crifalide de ce Papillon nous étant inconnues, nous
paffons à fon état parfait.
La Figure 151. a . effc un mâle en deffus. Il a beaucoup de rapport avec les
efpéces précédentes, Planche XIII, n°. 16. c> & Planche XIV, n°. 17. a*
Il en diffère, en ce que la forme de fes ailes eft plus carrée. Les nervures
au milieu des ailes fupérieures, quoique plus entourées de couleur noire, ne
paroiffent cependant point fi larges. Les taches font plus rapprochées, & la
naiffance des quatre ailes plus ombrée.
On voit le mâle en deffous dans la Figure ip. b . Il n’a point de taches
argentées ; elles font remplacées dans les ailes inférieures, ainfi que vers l’angle
des ailes fupérieures, par des taches jaunâtres qui font quelquefois verdâtres.
Les ailes inférieures ont plufieurs taches rouffes.
La Figure ip. c . repréfente une variété du mâle en deffous. Les ailes inférieures
font ornées de plufieurs taches argentées, qui cependant n ont jamais le brillant
des efpéces précédentes. Elles font entourées d’une teinte jaunâtre, & leur
nombre n’eft pas confiant. Il y a des Individus qui ont vers l’angle des ailes
fupérieures quelques taches légèrement argentées. Cette efpéce enfin varie
beaucoup, & ces variétés font plus ou moins confidérables.
La femelle ne diffère du mâle que par la taille ; elle effc un peu plus grande.
Cette différence ne nous a pas parue fufïifante pour la repréfenter dans cette
Planche.
Les taches noires qui fe trouvent dans les deux fexes, vers le bord des
ailes fupérieures, repréfentent quelquefois le nombre 1376; c’eft pourquoi l’on
a nommé ce Papillon le Chiffre. Ces Chiffres cependant font fouvent très-
équivoques.
y* PAPILLONS DE JOUR,
Cette efpéce fe trouve au mois de Juillet dans les montagnes, & jamais
dans les forêts ni en plaine , ou Ton trouve les Nacrés le plus ordinairement.
Mais où le Chiffre fe trouve, on y rencontre aulli des Nacrés. Cependant
on en voit quelques-uns dans les valons des côtes du Rhin, qu’on appelle
Valoti de Saint-Pierre ? ôc peters thaï en allemand.
Efper repréfente un Papillon, tome i > tab , XVIII* fig* 4* qui a beaucoup
de rapport avec celui-ci.
Même Planche, Numéro Zo.
LA GRANDE VIOLETTE.
ÉTAT PARFAIT,
N ne connoît point la Chenille ni la Crifalide de cette efpéce, qui eft
beaucoup plus rare que celle du n°. ip. Elle ne paroît également qu’une fois
l’an, au mois de Juillet. On la trouve en petite quantité dans différens valons
de la Haute Alface , particulièrement auprès d’un endroit qu’on appelle
Rappenfchveyer, ou près de la Manufacture des Armes blanches du RoL
Efper allure qu’on la trouve auiïi en Saxe.
La Figure 20. a . fait voir le deffus du mâle ôc de la femelle qui fe reffemblent.
Le fond jaune eft un peu plus foncé dans le mâle que dans cette Figure ,
qui repréfente une femelle. La forme des quatre ailes eft un peu plus arrondie
dans cette efpéce que dans les précédentes, dont elle diffère encore par la
forme Ôc la pofition des taches noires des ailes inférieures. On trouve des
femelles de cette efpéce, dont le fond jaune eft plus terne.
Dans la Figure 20. h on voit la femelle en deffous. La différence du mâle
Ôc de la femelle eft très-confidérable ; dans le deffous de cette efpéce, fur-
tout dans les ailes inférieures , on trouve plufieurs couleurs. On y voit
du violet, du,rouge, du jaune, du verdâtre Ôc du blanc. La bande large
ôc
PREMIERE FAMILLE.
S 7
6c jaunâtre aux trois quarts de Paile inférieure de cette femelle, eft quelquefois
verdâtre. Il y a au-deffus une autre bande compofée de cinq à fix yeux, dont
les prunelles font communément vertes.
La Figure 20. c. fait voir le mâle en deflfous. En le comparant avec la
femelle 20. b , il fera facile d’en voir la différence : outre que le bord des
ailes inférieures eft généralement de couleur plus claire, les bandes & les taches
y font difpofées de façon, qu’en confrontant ces deux Figures, on les prendroit
pour deux efpéces différentes.
EJper > tome 1 > tab , XL 1 V > fupp . XX. fig. 3 j repréfente un Papillon
qui a beaucoup de rapport avec celui-ci.
Même Planche, N u m é r o zi.
LA PETITE VIOLETTE.
ÉTAT PARFAIT.
T 1 ES deux premiers états de cette efpéce nous font inconnus.
La Figure 21. a. repréfente le deffus d’un mâle. II a beaucoup de rapport
avec les Nacrés, pour le fond de la couleur & la difpofttion des taches. Il
en diffère cependant, en de que la naiffance des ailes inférieures eft de couleur
beaucoup plus foncée.
On voit le deffous de ce mâle dans la Figure 21. b. Les ailes inférieures
font très-brillantes, étant nuancées de jaune, rouge, brun, violet, blanc 6c
argent.
Ce Papillon paroît deux fois fan, au mois de Mai ôc au mois d’Août. Il
habite communément les Forêts, & fe pofe volontiers fur la fleur de violette.
On le rencontre dans les plaines 6c dans les montagnes d’Alface, ainfi qu’aux
environs de Nuremberg ôc d’Erlang. Cette efpéce eft très-rare dans de certaines
années.
Q
PAPILLONS DE JOUR*
58
Efper > tome 1 tab, XVI > fig, 4,
Kleemann 3 fup, tome 1 > tab, XL 3 fig . I?.
Le Baron de Geer * tome 2 > partie I. planche I. fig, 12 .
Planche XVI. Numéro 22.
LE GRAND COLLIER ARGENTÉ.
ÉTAT PARFAIT.
E beau Papillon, Figure 22. a, dont on ne connoît pas la Chenille &
la Crifalide, a beaucoup de rapport avec les Nacrés. Cette Figure repréfente
le deffus d’une femelle * dont le mâle ne diffère qu’en ce qu’il eft un peu
plus petit : il eft marqué en deffus ôc en deffous comme elle 9 ce qui nous
a fait juger inutile d’en donner ici le portrait. Les quatre ailes ont une double
bordure noire au milieu de laquelle paroiffent des taches jaunes plus ternes
que la couleur qui domine dans le relie des ailes.
La Figure 22. b . en fait voir le deffous. Les taches noires ainfi que la bordure
des ailes fupérieures font moins fenfibles qu’en deffus. Le principal ornement
des ailes inférieures confifte dans fept belles taches argentées * difpofées fur
le bord de ces ailes en forme de collier : il leur doit fon nom. Dans le milieu
de l’aile inférieure il y a une grande tache argentée * & une autre plus petite à
la naiffance de l’aile près du corps.
Cette efpéce ne paroît qu’une fois l’an* vers la fin d’Avril; ce qui prouveroit
quelle paffe l’Hiver dans l’état de Crifalide. Les places vuides des forêts font
fa réfidence ordinaire : elle fe trouve particulièrement dans celles de France ôc
d’Allemagne.
Il a été décrit par :
Le Baron de Geerpartie I. tome 2 > planche I. fig, 10 & 11,
Geoffroy t, 2 p, 44* n°, 2 > fous le fimple nom de Collier argente,
Efper, tome 1 > tab . XVIII* f, 3,
Linn . Syjl, nau tom . 1, paru IL ediu 12, page 769, n°, 131.
PREMIERE FAMILLE.
$9
Même Planche, Numéro zj.
LE PETIT COLLIER
ir #
i JÜ.
ÉTAT PARFAIT.
JL A Chenille & la Crifalide de ce Papillon, Figure 23. a j ne font pas
plus connues que celles du précédent, auquel cette efpéce reffemble beaucoup.
Le deffus qu on voit ici n en diffère que parce qu’il eft plus petit. Le fond
de couleur eft abfolument le même : cependant les taches jaunes entre les deux
bordures noires des ailes, au lieu d’être ternes, commeTâifsTê numéro 22,
font dans celui-ci aufïï vives que la couleur dominante: mais la différence
elfentielle qui le diftingue, confifte dans une tache noire entourée de jaune
près la naiffance des ailes inférieures, qui ne fe trouve pas dans le numéro 22.
La Figure 23, b. repréfente ce Papillon en deffous. Il différé du n°. 22, par
la grande quantité de taches argentées qui fe trouvent au milieu des ailes
inférieures, par la force & la vivacité des taches rouges.
Comme il n’y a point de différence entre les fexes, 011 n a repréfenté ici qu’une
femelle.
Cette efpéce eft inconnue dans beaucoup de Pays. On la trouve en Provence
dans les montagnes d’Alface , dans celle d’Allemagne de l’autre côté du
Rhin, & aux environs de Francfort.
Elle ne paroît qu’une fois l’an, au mois de Mai.
a
Il a été décrit par :
Efper* tome 1 > tab . XXX j fupp . VI j f /•
*0 papillons de jour,
Même P l anche 9 Numéro ZAf..
LE PETIT NACRÉ.
PREMIER ÉTAT .
La Chenille, Figure 24. paroît deux fois Tan, aux mois de Mai 6c
d'Août. Elle vit ifolée fur la petite ortie ou le plantin. Sa couleur eft brune,
adoucie dune teinte grisâtre avec une ligne blanche fur le dos. Elle a fix
épines fur chaque anneau, à l’exception du premier & du dernier qui ri en
>ont que chacun quatre. Celles des deux premiers anneaux font les plus courtes,
& celles fur le milieu du corps font les plus longues. Toutes ces épines, dont
le nombre eft de foixante-huit, font entourées de petits poils prefqu’imper-
ceptibles.
s E CO ND ÉTAT.
L a Crifalide eft repréfentée Figure 24. b. Les pointes de la tête en font
très - arondies : celle qui forme ce quon pourroit appeller le nez dans les
Crifalides des Chenilles épineufes eft très-courte, & le corps eft chargé de
quelques petits points dorés.
ÉTAT PARFAIT.
Sous la Figure 24. on voit une femelle en deflus. Elle ne différé du
mâle que parce quelle eft plus grande & quelle a le ventre plus gros. On
voit des Individus de cette efpéce qui font un tiers plus petits que celui
repréfenté dans cette Figure. Quelques-uns de l'arriéré faifon paflent l’Hiver,
& reparoiffent aux premiers beaux jours du mois de Mars.
La Figure 24. d. repréfente le deffous de cette femelle. Les ailes inférieures
êt l’extrémité des ailes fupérieures font enrichies de beaucoup de grandes &
belles
PREMIERE FAMILLE. 6 \
belles taches argentées, ainfi que toutes les autres efpéces de Nacrés ; mais
dans celle-ci, la difpofition en eft différente. On l’appercevra aifément en la
comparant avec les numéros 1 6, i?v 6c 18 , Planches XIII 6c XIV.
Cette efpéce eft connue dans toute l’Europe. Sa réfidence ordinaire eft en
pleine campagne , où elle voltige en grand nombre aux mois d’Août 6c de
Septembre.
Le Petit Nacré a été décrit par :
Geoffroy 7 t. 2 > p. 43 > n. 10.
EJper, tome t . tab, XVIIIjf 2.
Linn . Syff nau T . I. P. IL edit. 12 j.page y%6 3 n°. 213.
Même Planche> Numéro 25.
LE FAUVE A TACHES BLANCHES.
ÉTAT PARFAIT.
C E Papillon, dont on ne connoît point la Chenille ni la Crifalide, eft
repréfenté Figure 25*. a. .qui en fait voir le deffus. Ses ailes de couleur brune
tirant fur le noir, ont plufieurs taches fauves , difpofées en bandes tranfverfales
de formes irrégulières.
Le deffous de ce Papillon fe voit dans la Figure 2 5. b. Les ailes inférieures
font chargées de taches blanches , quelquefois jaunâtres, qui forment deux
efpéces de bandes tranfverfales. Ces taches font comme ombrées dun côté
avec du noir, ce qui leur donne quelque relief.
La couleur fauve de cette efpéce eft quelquefois plus claire ou plus foncée ;
6c les taches varient pour le nombre 6c pour la difpofition. Elle fe trouve
aux environs de Stralbourg, Ôc en différens cantons de l’Alface. Elle paroît
le plus ordinairement au mois de Mai, 6c très-rarement au mois d’Août. Elle
fait fa réfidence dans les places vuides 6c marécageufes des Forêts. O11 ne
R
^ PAPILLONS DE JOUR,
remarque aucun caraftere diftindif entre le mâle & la femelle. Cependant il
y a des mâles qui nont point les petites taches jaunes qu’on voit en deffus
dans les ailes inférieures.
Il a été décrit par :
EJperj tome i . tab . XVIi .
Planche XVII . Numéro z6.
LE DAMIER A TACHES BLANCHES.
ETAT PARFAIT.
I j A Chenille & la Crifalide nous étant inconnues, nous donnons l’état
parfait fous la Figure 26 . a, qui repréfente le mâle en deffus. Il diffère des
autres Damiers dont nous parlerons ci-après, en ce que les taches des ailes
fupérieures & inférieures font blanc-perlé. Les fupérieures font bordées de
deux rangées de taches fauves, &: les inférieures n’en ont qu’une compofée
de fix taches prefque rondes , dont cinq ont un point noir au milieu. Vers
le bord extérieur de ces ailes inférieures, on remarque une petite bande de
taches grisâtres.
La Figure 2 < 5 . b . eft ce même mâle en deffous. Sa couleur générale eft
fauve, tirant fur la couleur ventre de biche, plus claire dans les ailes fupérieures
que dans les inférieures. Ces premières ont deux bandes tranfverfales, compofées
de plufieurs taches d’un blanc-jaunâtre, & les autres n’en ont qu’une dont
les taches font verdâtres.
La Figure 26. c. eft la femelle en deffus. Comme elle n’a aucune tache
blanche, on la prendroit pour une efpéce différente de fon mâle. Le fond
fauve, qui eft fa couleur dominante, eft plus foncé que dans les autres
Damiers,
PREMIERE FAMILLE.
*3
La Figure 2 6 . d, eft cette femelle en delîous. Elle eft aflez femblable
au-deffous du mâle.
Cette efpéce eft tirée du Cabinet de M. C. Gerning. Il l’a reçue de Vienne
en Autriche. M. Gigot d’Orcy en a reçu du même pays.
Efper en a repréfenté le mâle, tome 1, tab. XXXVÏI > fupp. XIIV
figure 3 .
Même Planche, Numéro 2 . 7 .
LE DAMIER A TACHES FAE T 'VES a
ÉTAT PARFAIT.
C E Papillon, dont nous ne connoîffons' point les deux premiers états,
eft repréfenté en dedus Figure 27. a . Nous l’avons nommé à taches fauves,
à caufe d’une bande tranfverfale vers le milieu des quatre ailes, compofée
de taches fauve-clair. Le fond de fa couleur eh fauve tirant fur le rouge,
marqué de taches & nervures noires.
La Figure 27. b. en fait voir le deffous. Le fond en eft canelle-clair, plus
brillant que dans les autres Damiers. La bande des ailes fupérieures commence
vers le bord d’en haut par trois taches jaunes, couleur de citron; & la bande
des ailes inférieures eh partagée par un petit trait noir. La couleur de cette
bande ainli que de quelques taches, qui font à la nailfance de ces ailes, eh: d’un
jaune verdâtre.
Nous ne connoilfons qu un Individu de cette elj^éce, tel qu’on le voit
repréfenté dans cette Planche. Il exihe dans la Collection de M. Gigot d’Orcy,
qui l’a reçu de Vienne en Autriche.
Efper en a donné là defcription, tome 1 3 tab . XXXVI /, fupp, Xllfi
figure 2. Il allure qu’on le trouve en Franconie,
6<t
PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche , Numéro z8.
LE PETIT DAMIER A TACHES FAUVES.
ÉTAT PARFAIT.
O U S ne pouvons rien dire des deux premiers états de ce Papillon
repréfenté Figure 28. a 3 qui»a beaucoup de rapport avec le précédent, dont
il diffère cependant, en ce que fa couleur eft plus pâle & fes taches plus
claires. La différence effentielle fe remarque dans le deffous Figure 28. b,
Elle confiée dans une rangée de taches noires entourées d une couleur jaunâtre,
ainfi que dans fa couleur plus pâle.
Cette efpéce a été décrite par Geoffroy, tome 1page 46* 3 fous le n °. 12 #
Il la regarde comme la quatrième variété D. du Damier.
On la trouve dans plufieurs cantons d’Alface, ainfi que dans les environs de
Paris : mais elle eft inconnue dans beaucoup de Provinces de l’Europe.
Planche XVIII. Numéro z$.
LE DAMIER s PREMIERE ESPÈCE.
PREMIER ÉTAT.
TT 1 A Chenille de ce Papillon repréfentée Figure 25. a, paroît deux fois
l’an, aux mois de Mai & d’Août. Elle vit en très - petite fociété : elle fe
nourrit de Pitourelle, oreille de rat ou de fouris. Le fond de fa couleur noire-
bleuâtre, eft orné de petits points blancs, qui fuivent le contour de fes anneaux
en forme de chapelets. Elle a fur le col plufieurs épines d’un blanc-bleuâtre,
dont
PREMIERE FAMILLE.
dont les pointes fe dirigent en devant, Ôc retombent fur la tête. Les deux
anneaux après le col ont chacun quatre épines; les fuivans chacun cinq, Ôc
le dernier trois. La couleur de ces épines eft rouge-orangé, ôc les pointes
en font blanches.
SECOND ÉTAT.
La Figure 2p. h . eft celle de la Crifalide. Elle eft courte ôc ramaffée. Elle
a beaucoup de piquants noirs fur un fond grisâtre,
ÉTAT PARFAIT,
Ce Papillon eft repréfenté en deffus Figure 2p. c. Le fond de la couleur
des quatre ailes eft fauve tirant fur le rouge, parfemé de beaucoup de taches
noires dont la forme eft très-variée.
La Figure 2p. d. fait voir ce Papillon en defïbus. Sa couleur dominante eft
également fauve, marquée de taches noires. Le bord des ailes fupérieures eft
terminé par une marge jaunâtre, ainfi que celui des inférieures, lefquelles
ont de plus que les fupérieures deux bandes larges Ôc tranfverfales de la même
couleur. Cette marge ainfi que ces bandes font aufll parfemées de plufieurs
taches noires, arrangées avec plus de fymétrie que fur le fond fauve.
Ces Figures repréfentent une femelle dont le mâle diffère peu. Ses ailes
inférieures font feulement un peu plus arrondies. On trouve quelquefois des
males dont la couleur jaunâtre du deffous eft remplacée par un verd très-clair.
Ce Papillon qui eft affez commun, paroît en Juillet ôc Août : on le rencontre
particulièrement dans les bois ôc les prairies.
La Figure 2p. e . fait voir le deffus d’une variété. Le fond de couleur en
eft blanc- jaunâtre , parfemé de taches , dont la dilpofition^ eft la même que
celle de lefpéce, ainfi que la couleur; à fexception cependant que la naiffance
des quatre ailes eft brune.
On voit dans la Figure 2p. f. le deffous de cette variété. Elle ne diffère
de lefpéce que par le fond de couleur qui eft beaucoup plus pâle ; la difpofition
S
66
PAPILLONS DE JOUR,
des marges, bandes ôc taches étant abfolument la même. Cet Individu exifte
dans la Collection de M. Engelfpach, à Francfort, fur le Mein.
Cette efpéce a été décrite par :
Geoffroy * tome s, page 45., n. 12. A.
Limu Syff nau tome 1 „ Partie II ^ page y84 ^ n°, 20 5 1 ediu 12 ,
Efper > tome 1 , tab , XLIjfupp. XVII > figure g.
Même Planche, Numéro 30.
1Æ DAMIER, DEUXIÈME ESPÈCE.
ÉTAT PARFAIT..
INoUS ne pouvons rien dire des deux premiers états de cette efpéce
irepréfentée en deffus Figure 30. a . Le Papillon dont il eft ici queftion, exifte
dans la Collection de M. Gigot d’Orcy, qui Fa reçu d’Angleterre. Le fond
de couleur en eft fauve. On remarque dans les ailes fupérieures deux taches
noires en forme de deux 8, «pofés l’un fur l’autre, celui d’en-bas eft beaucoup
plus petit. Les autres taches noires, ainfi que la bordure des ailes, ont
une difpofition toute différente de celle des autres Damiers, comme on
peut s’en convaincre par la comparaifon. On trouve encore près de la
naiffance des ailes inférieures, une figure femblable au chiffre 8 ; ce qui
îoint à la diftribution particulière des autres taches noires, & à la différence
du fond de couleur, prouve que cet Individu eft une efpéce diftinCte des autres
Damiers.
Le deffous, repréfenté Figure 30. 3 , le démontre encore d’une maniéré
plus fenfible. Les ailes fupérieures n’ont que quatre taches noires d’une forme
irrégulière* ôc les ailes inférieures n’en ont aucune. Une tache blanche entre
PREMIERE FAMILLE.
67
deux petits traits noirs vers le bord de l’aile , eft particulière à cette efpéce
quon ne trouve décrite dans aucun Auteur.
Planche XIX. Numéro 31.
LE DAMIER» TROISIÈME ESPÈCE*
PREMIER ÉTAT.
1 T 1 A Figure 51. a. eft la Chenille qui produit ce Papillon. Elle paroît deux
fois dans l’année , aux mois de Mai & d’Août. Elle vit en très-petite fociété
fur la petite ortie qui croît au bord des forêts. Le fond de la couleur, qui
eft noire, eft relevé fur chaque anneau par trois rangées de points blancs en
forme de colliers de perles. Sa tête ainfi que les pattes membraneufes & pofté-
rieures font rouges ; au lieu que les pattes écailleufes & les épines font noires.
Ces épines font comme dans toutes les Chenilles épineufes, difperfées inégalement
fur tous les anneaux, dont la majeure partie en portent chacun lix.
SECOND ÉTAT .
Sa Crifalide, Figure 31. b> eft brunâtre, ornée de tubercules orangées
fur chaque anneau.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 31. c. fait voir le deflus d’une femelle. Sa couleur eft moins
foncée que celle du numéro 2p. c. Ses nervures longitudinales ôc fes bandes
tranfverfales de couleur noire, concourent à former avec la coulèur fauve,
des efpéces de mailles quarrées, qui repréfentent allez bien les cafés d’un
Damier ou d’un Echiquier.
Le delfous en eft repréfenté Figure 31. d. Le fond des ailes fupérieuros
PAPILLONS DE JOUR,
eft également fauve, terminé vers l’extrémité par une couleur jaune-pâle.
Ce fond eft chargé de plüfieurs taches noires diverfement diftribuées celles
qui fe trouvent fur le bord des ailes à l’extrémité de toutes les nervures,
font à peu près figurées comme des fers de lances. Les ailes inférieures font
d’un jaune pâle, ornées de deux bandes fauves rougeâtres. Outre les différons
traits noirs qui terminent ces bandes & traverfent le fond, les petites taches
noires à l’extrémité des nervures, fur le bord de ces ailes, reptéfentent allez
bien le dard d’un Javelot.
Nous nous difpenfons de parler du mâle, qui ne diffère point de la femelle
telle qu’on la voit ici. Il eft cependant plusieurs femelles qui, par la grandeur,
la différence de couleur & la difpofition des ornemens, paroîtroient former
des variétés de cette efpéce 0
Ce Papillon qui eft affez commun, fe trouve dans les bois ôt les prairies
qui les .avoifinent.
Il a été décrit par ?
Geoffroy 3 tome 2 3 page 45. B.
Efper > tome 1, tab . XLV'IL fup* XXIIL f, 1. 6*.
Même Planche , Numéro 32 .
LE DAMIER, QUATRIÈME ESPÈCE.
PREMIER ÉTAT.
CvETTE Chenille, Figure 32. a, eft toute noire, à l’exception d’une
rangée de points blancs qui forment une bande longitudinale depuis la tête
jufqu’au dernier anneau. Les huit pattes intermédiaires & les deux poftérieures
font rouges, & les fix écailleufes font noires comme le corps. Ses épines font
entourées de beaucoup de petits poils. Elle fe nourrit fur la petite ortie ôc
fur l’armoife, On la trouve aux mois de Mai ôc de Septembre,
M,
PREMIERE FAMILLE. 69
M. le Baron de Geer repréfente cette Chenille avec fa Crifaîide & fon
Papillon, tome 2 > Flanche 1 3 page 201 . Il dit en avoir trouvé une nichée
au mois de Septembre , qui vivoient en fociété fur le plantin, à l’abri d’un
tapis de foie blanche. Elles ont ainfi paffé l’hiver ; & ne font parvenues à
leur entier accroiffement que dans le Printemps fuivant.
SECOND ÉTAT .
; La Figure 32. h . fait voir la Crifaîide qui reffemble à celle du numéro 31. h,
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 32. c. repréfente le mâle en deffus. LejFond de fa couleur
qui eft jaune, eft plus pâle que dans les efpéces précédentes. La différence
diftinêlive de cette efpéce fe remarque dans les ailes inférieures, fur lefquelles
on voit une bande de yeux jaunes, dont les prunelles font noires. Ces prunelles
paroiffent également en deffous ; mais en plus grande quantité. La bande jaune
au bord extérieur des ailes inférieures , eft nuancée de brun dans le mâle ,
au lieu quelle refte jaune dans la femelle Figure 32. e. Sa couleur générale
eft plus claire, & fes ailes ont une forme plus arrondie que celle du mâle.
La Figure 32. d. fait voir le mâle en deffous. Ses ailes inférieures font affez
conformes à celles de lefpéce précédente, à l’exception d’une rangée de points
noirs qui correfpondent en partie aux yeux du deffus.
La Figure 32./. fait voir la femelle en deffous. Sa couleur & fes ornemens
font allez femblabiés à ceux du mâle.
Cette efpéce eft fort commune. Elle fe trouve dans les mêmes endroits que
les précédents. On ne connoît point de Damiers qui paffent l’Hiver. Leur
vol eft affez rapide : tantôt ils planent, & tantôt ils agitent beaucoup les ailes.
Il a été décrit par :
Geoffroy „ tome 2, page 45n°. 1 2. C.
Le Baron d&Qeer „ tome 2 , partie I s planche 1 3 f ly & 18page 201,
EJper j tome 1, tab . XLVIIj fup . XXIII j figure 3.
T
70
PAPILLONS DE JOUR,
Planche XX. Numéro 33.
LE SILENE.
ÉTAT PARFAIT.,
LES deux premiers états de ce beau Papillon, Figure 33. a, nous étant
inconnus, nous paiïons à la defcription de Ton état parfait.
Cette Figure fait voir le deffus d’un mâle. Ses ailes font brunes tirant fur
le noir > avec une large bande blanc-jaunâtre. Ses ailes fupérieures font changeantes
en couleur verdâtre plus ou moins claire , fuivant qu elles font frappées par
la lumière. Comme il eft impolîible de rendre en même-temps par le pinceau
la couleur locale ôt les accidens particuliers des reflets de la lumière , nous
avons confervé à cette figure fa couleur la plus ordinaire.
Dans ces mêmes ailes fupérieures, il y a dans la bande blanc-jaunâtre, vers
l’angle extérieur, une tache noire, qui fait dans tous les mâles un cara&ere
confiant. Les femelles en ont une fécondé vers la bafe de ces ailes, laquelle
eft plus petite que celle qui eft vers l’angle fupérieur. Il eft cependant quelques
femelles dans lefquelles ces deux taches font égales 3 & dont le milieu eft
marqué d’un petit point blanc.
La Figure 33. b. repréfente ce mâle en deffous. Sa couleur principale eft
brune, plus claire qu’en deffus. Dans la bande des ailes fupérieures, on retrouve
vers l’angle la même tache qu on remarque en deffus : cette tache a un point
blanc dans fon milieu. Dans les femelles, la tache qu’on trouve en deffus vers
la bafe de ces ailes fupérieures, difparoît en deffous, excepté quelle eft
quelquefois indiquée par un petit point brun ; à cela près, la femelle, quoiqu’un
peu plus grande, eft entièrement conforme au mâle : c’eft pourquoi nous avons
cru devoir nous difpenfer d’en donner ici la figure.
Les ailes inférieures font panachées de brun & de blanc«6|Dans la bande
blanchâtre de ces ailes, on remarque vers la bafe, un petit œil brun dont la
7i
PREMIERE FAMILLE.
prunelle eft un peu plus claire. Ce cara&ere eft commun aux deux fexes, ainfi
que les autres ornemens. Vers ia naifiance de ces mêmes ailes, on voit une
fécondé bande de même couleur que la première, mais plus petite. Cette petite
bande ainfi que les deux taches blanchâtres des ailes fupérieures près du bord,
vers le milieu de fa longueur, ne fe rencontrent pas dans le numéro fuivant.
Cette efpéce ne paroît qu’une fois l’an, à la fin de Juillet. On la trouve
dans les forêts, particulièrement dans celles qui font fituées fur des montagnes :
elle n’y eft jamais en grand nombre. Quoique fon vol foit rapide , elle n agite
pas beaucoup fes ailes : elle plane le plus fouvent. Elle eft plus commune en
Provence que dans aucun autre Pays,
Le Silene a été décrit entr’autres par :
Geoffroy j tome 2 , page 46* n° . 13.
Linn . Syft. nau tome 1, Partie II, page yyi , n . 148, edit. 12 .
Roefel , t. IV. tab . XXVII, fi 3, 4.
Efiper, tome 1 , tab . XXXIX, fiap. XV. Le mâle, même tome , tab.
XL II, fiup . XVIII , fi 3. La femelle.
Même Planche, Numéro 34.
LE SILVANDRE.
ÉTAT PARFAIT.
Cette efpéce, dont la Chenille & la Crifalide ne font point connues,
a fouvent été confondue avec le Silene. Bien des perfonnes ont ctu que la
différence de leurs ornemens & de leurs couleurs, ne devoir fervir qu a diftinguer
les fexes, regardant le Silene comme le mâle ôc le Silvandre comme la femelle.
Ils font cependant deux efpéces diflinttes & féparées. Il eft à la vérité plufieurs
cantons où ces deux efpéces fe rencontrent en même-temps, comme dans les
PAPILLONS DE JOUR,
montagnes d’Alface ôt du Rhin ; mais dans d’autres on ne trouve que Tune
ou l’autre de ces deux efpéces, tels que dans les hauteurs le long du Rhône,
Ôt dans les environs de Lyon, où Y on ne voit que le Siivandre, ôt jamais
le Silene. M. Gigot d’Orcy a reçu bien des fois le Silene de la Provence,
Ôt jamais le Siivandre. Dans les cantons où ces deux efpéces parodient enfemble
Ôt en même-temps, on n’a jamais remarqué que leurs fexes fe foient confondus.
Le Siivandre n’a jamais connu d’autres femelles que celle de fon efpéce, non
plus que le Silene. Cette derniere circonftance eft décifive pour tirer de l’erreur
ceux qui les ont regardé comme ne faifant que la même efpéce.
La Figure 34. a. repré fente le deflùs d’un Siivandre mâle. Sa couleur brune
prefque noire, eft changeante, fur tout dans les ailes fupérieures, tantôt en
verd naiffant, tantôt en verd bleuâtre : les reflets de lumière font encore plus
fenfibles dans le Siivandre que dans le Silene. Nous 11’avons ici donné que la
couleur locale ôt la plus ordinaire, par la raifon que nous avons dite dans la
defcription du Silene. Près du bord des quatre ailes, il y a une bande tranf-
verfale, beaucoup plus brune que dans le Silene ; on y remarque également
un œil brun avec une prunelle blanche, vers l’angle extérieur de l’aile fupérieure.
La Figure 34. b. repréfente le deflùs de la femelle. Sa couleur eft moins
brune que celle du mâle ; fes reflets font aufli brillants. La bande tranfverfale
des quatre ailes eft d’un blanc-jaunâtre tirant fur le ventre de biche- Elle a
dans les ailes fupérieures deux yeux bruns à prunelles blanches, ôt un troiiiérae
œil vers la bafe des ailes inférieures.
La Figure 34. c. eft cette femelle en deflbus. Dans la bande jaunâtre des
ailes fupérieures, on ne trouve qu’un œil couleur de biftre, avec une prunelle
blanche : cet œil correspond à celui qui eft en deflùs vers l’angle extérieur.
Celui qui paroît en deflùs vers la bafe de ces ailes fupérieures fe trouvant
très-rarement en deflbus, neft point ici repréfenté : il manquoit même dans
l’Individu qui a fervi de modèle pour cette figure. La bande des ailes inférieures
eft d’un blanc bleuâtre, Ôt quelquefois jaunâtre. Près de cette bande vers le
bord extérieur, on remarque un petit œil brun, ovale , avec une prunelle
plus claire. Quant à la fécondé bande blanchâtre, qu’on trouve dans le Silene
vers la naiffance des ailes inférieures, ainfl que les deux taches de la même
couleur
PREMIERE FAMILLE. 73
couleur vers le bord des ailes fupérieures, on ne les voit jamais dans le
Silvandre,
Son vol eft femblable à celui du Silene. Ces deux efpéces ne paflent point
Tannée : leur confervation n’elt due qu’à celle de leurs œufs, que les rigueurs
de Thiver ne peuvent détruire.
Efper j tome 1 , tab. V11I 3 f. 2 & g.
Nous ne faifons pas ici mention d’un petit Silvandre que nous voulions
indiquer fous le numéro 3 y, parce que jufqu’à préfent nous n’avons pu nous
procurer aucun Individu en nature. Roefel, tome 3, tab. XXXIV, fup.
%. f & 6 i & Efper, tome 1 , tab. VIII, %. 2, le regardent comme une
variété du Silvandre.
Quoique nous ayons les raifons les plus fortes pour en faire une efpéce
diftin&e, nous avons cm devoir renvoyer fa defcription à la fin du dernier
Cahier, en lui confervant fon ordre & fon numéro, efpérant que nos doutes
qui contredifent l’autorité de ces deux Auteurs, pourront être diflipés par
quelqu’Individu que nous tâcherons de nous procurer, ne voulant abfolumenc
comprendre dans cet Ouvrage que des objets peints daprès nature, & non
copiés dans les Auteurs.
Planche XXL Numéro 36.
V H E R M l T E.
ÉTAT PARFAIT.
JLjES Chenilles des Papillons de jour étant en général très - difficiles à
trouver, nous fommes obligés de palier dans cette efpéce, comme dans beaucoup
d’autres, les deux premiers états fous filence, pour ne parler que de l’état
parfait.
V
7* PAPILLONS DETOUR,
La Figure 3 6 . a. repréfente le deflus d’un mâle. Son fond de couleur eft
brun-noir, changeant en verd ou en violet. Les ailes fupérieures font ornées
de chacune fix taches blanches allongées , dont la réunion forme une bande
tranfverfale. La première de ces taches, placée vers l’angle extérieur, eft
chargée d’un œil noir, dont la prunelle eft blanche. Cette bande continue
au travers des ailes inférieures : mais fa couleur eft moins blanche que dans
les ailes fupérieures : il y a même des Individus dans lefquels cette bande des
ailes inférieures eft fablée de brun.
La Figure 36. b. eft ce même mâle en deffous. Sa couleur eft ventre de
biche, terne 8c pâle. On trouve dans les ailes fupérieures deux yeux noirs
avec la prunelle blanche : celui d’en haut correfpond à celui de deflus ; 8c
dans les ailes inférieures , il y a deux taches brunes 8c une bande de même
couleur qui fuit le contour de l’aile à peu de diftance du bord extérieur. Ces
deux taches 8c cette bande font particulières au mâle. Il en eft cependant
quelques-uns où cette bande ainft que ces taches font très-foibies.
La Figure 36. c. fait voir une femelle en deflus. La bande des ailes fupérieures
eft formée de la même quantité de taches blanchâtres, fur lefquelles on remarque
deux yeux noirs à prunelles blanches. Le premier eft placé fur la tache la plus
proche de l’angle extérieur ; 8c le fécond fur la quatrième tache. Cette bande
continue également au travers des ailes inférieures : fa couleur eft un peu plus
terne.
La Figure 36. d. eft cette femelle en deffous. Ses ailes fupérieures font à
peu près femblabies à celles du mâle ; mais les inférieures n’ont ni les deux
taches ni la bande brune qu’on remarque dans le mâle.
Cette efpéce fe trouve fur le fommet des montagnes arides au mois de
Juillet.
Elle n’a été décrite que par.-
Efper j, tome tab . XXVI > fup. IL f, 2 , le mâle,/^ / , la femelle.
PREMIERE FAMILLE.
1 S
Même Planche , Numéro jy.
LE F A U N E.
ÉTAT PARFAIT.
Ce Papillon, Figure 37. a, neft aufli connu que dans fon état parfait.
Sa couleur eft brune. Ses ailes fupérieures ont deux taches plus foncées que
le fond , ôc deux petites taches blanches placées entre les deux brunes. Sur
les ailes inférieures, il y a une petite bande de taches brunes qui fuit leur
contour près du bord extérieur. Vers le bas de ces ailes eft un petit œil brun
dont la prunelle eft blanche.
La Figure 37. b. eft ce mâle en delfous. Sa couleur eft brun-grisâtre. Les
ailes fupérieures font marquées comme en defius , excepté que les taches, qui
fe correfpondent , font plus diftinéles. Sous ces taches eft une bande tranfverfale
blanc-grisâtre, laquelle continue dans une forme ondée & plus large , fur les
ailes inférieures.
La Figure 37. c. eft une femelle en delfus. Elle eft plus grande que le
mâle : fes taches brunes & blanches font plus fenfibles : les taches brunes
ont une prunelle blanche au milieu. Au-deiïiis de ces taches il y a une bande
brune y deftinée fuivant le contour extérieur des ailes. Dans les inférieures y
on voit un œil dont la prunelle eft blanchâtre, avec une bande femblable à
celle des ailes fupérieures.
La Figure 37. d. eft le deflous de cette femelle. Les taches brunes ôc
blanches, ainli que les prunelles blanchâtres , qui font au milieu des taches
brunes , font encore plus fenfibles qu'en delfus. La couleur vers la nailfance
des ailes eft moins brune que dans le mâle, & fes parures plus variées. Les
ailes inférieures ont un fond grisqaunâtre, chargé de plufieurs taches blanchâtres,
jaunâtres & autres variétés, quon ne remarque point dans le mâle.
La couleur de cette efpéce eft changeante comme dans la précédente. Celle
7$
PAPILLONS DE JOUR,
des femelles varie beaucoup. Ce fexe eft ici repréfenté tel qu’il exifte actuellement
dans le Cabinet du Roi.
Ce Papillon fe trouve en Provence, au mois de Juillet.
Il a été décrit par :
EJperj tome i, tab, XLIXj fup . XXj f. 3 .
Planche XXII. Numéro 38.
L'AGRESTE,
ÉTAT PARFAIT.
N ne connoît point les deux premiers états de ce Papillon , dont le
mâle eft repréfenté en defliis Figure 38. a. Sa couleur eft un brun-clair. Près
du bord des ailes fupérieures, on remarque une bande plus claire, tirant fur
le jaune. Cette bande a deux yeux bruns à prunelles blanches. La partie brune
du milieu de ces ailes eft changeante en verdâtre ou en jaunâtre, fuivant
qu’elle eft frappée par la lumière. La bande fe trouve également dans les ailes
inférieures ; elle eft encore plus claire. Vers l’extrémité de ces ailes, il y a
une autre bande compofée de quatre taches fauves qui fe fuivent : au milieu
de celle qui eft la plus baffe, il y a un petit œil brun à prunelle blanche.
La Figure 38. b . eft ce mâle en deffous. Les ailes fupérieures font fauves.
Ce fond eft comme encadré par une marge marbrée de gris Ôc de brun. Vers
l’angle fupérieur, il y a une tache allongée blanc-jaunâtre, au milieu de
laquelle eft un œil noir à prunelle blanche : vers l’angle de la bafe, il y
en a encore un femblable au premier. Le fond des ailes inférieures eft marbré
de couleur de biftre. Il eft partagé en deux par une bande tranfverfale gris-
blanc , dont la forme eft affez irrégulière. Vers la bafe de ces ailes, eft un
œil brun à prunelle blanche.
La
PREMIERE FAMILLE,
77
La Figure 38. c . repréfente la femelle en deffus. Sa couleur approche de
celle du mâle. Sur le bord extérieur des ailes fupérieures, il y a une bande
jaune compofée de fix taches fauve-clair. Sur cette bande, qui la diftingue
du mâle, on apperçoit deux yeux noirs à prunelles blanches : le premier eft vers
le bord extérieur, 8c l’autre vers la bafe. Dans les ailes inférieures, on trouve
les quatre taches fauves. Elles font plus grandes que dans le mâle, ainfi que
l’œil noir à prunelle blanche. La bande irrégulière qui avoifine ces taches
étant blanchâtre, fe diftingue aufli davantage dans la femelle. Quant au-deffous,
les deux fexes étant femblables, la Figure 38. b . fuffit pour repréfenter l’un
& l’autre.
Cette efpéce paroît à la fin du mois de Juin, ou au mois de Juillet. Elle
habite les campagnes, les montagnes arides, pierreufes & les forêts fablon-
neufes. Beaucoup de Provinces ne la connoiffent pas. Elle eft commune aux
environs d’Haguenau en Alface. M, Ernft a trouvé deux de ces Individus au
Bois de Boulogne, près Paris.
Efper j tome 1 tab.. VIII > fig. 1 > repréfente un Papillon qui a beaucoup
de rapport avec celui-ci.
Même Planche, Numéro gg.
LE PETÏT AGRESTE.
ÉTAT PARFAIT .
1 " j E S deux premiers états de ce Papillon vu en deffus Figure 3p. ^ ne
font pas plus connus que dans le précédent. Le fond de couleur de ce mâle
eft le même que celui du numéro 38. Il en diffère effentiellement, en
ce que dans les ailes fupérieures il a une bande compofée de cinq taches
fauves prefque rondes, fur la première defquelles, vers fangle extérieur, il
X
PAPILLONS DE JOUR,
y a une tache brune. Cette bande continue fur une partie des ailes inférieures ;
mais elle n’eft compofée que de trois taches fauves , plus carrées que dans
les ailes fupérieures, ôc d’une tache brune fur un fond brunâtre tirant fur le
fauve , qui la termine vers la bafe de l’aile.
La Figure 3p. b . fait voir la femelle en deffus. Elle eft femblable au mâle,
excepté quelle eft plus grande, ôt la bande des quatre ailes plus large : au
lieu d’une tache brune dans les ailes fupérieures, il y en a deux, l’une fur
la première tache fauve, ôt l’autre fur la quatrième. Cette bande eft terminée
vers la bafe de ces ailes par une fixiéme tache fauve un peu confondue avec
le fond. Dans les ailes inférieures, la quatrième tache vers la bafe, chargée
d’un point brun, eft auiïi fauve que les autres.
La Figure 3p. c. fait voir cette femelle en delfous. Ses ailes fupérieures
font fauves comme dans l’efpéce précédente. Elles en différent cependant, en
ce que l’encadrement de couleur marbrée gris-brun eft moins complet que
dans le numéro 3 8 ; & qu’au lieu de deux yeux noirs à prunelles blanches ,
on n’en trouve qu’un vers l’angle extérieur : le fécond n’eft remplacé que
par un point noir prefqu’imperceptible. Les ailes inférieures font variées de
gris, brun, jaune , dont le mélange paroît fe confondre. Leur fond eft traverfé
par une bande de gris-blanchâtre qui fuit le contour de ces ailes, au-deffous
de laquelle il y a une bande de petites taches brunes en forme de croiffants. Une
tache femblable fe trouve vers la naiffance des ailes ; & près de leur extrémité
extérieure, il y a encore une bande de taches brunes, plus tranchées fur le
fond vers l’extérieur des ailes, que du côté de la naiffance.
Le deffous du mâle étant conforme à celui de la femelle, nous nous difpenfons
d’en parler ici.
Ce Papillon a été peint d’après un Individu qui exifte dans le Cabinet de
M. C. Gerning : il l’a reçu de Steiiermark.
Il n’eft décrit par aucun Auteur,
PREMIERE FAMILLE.
7 9
Planche XXIII. Numéro 4.0.
LE GRAND NÈGRE DES BOIS.
ÉTAT PARFAIT.
f j A Chenille & la Crifalide de ce Papillon ne font point connues ; cependant
M. Ernft ayant pris une femelle qui étoit prête à pondre , elle laiffa tomber
quelques œufs qui produifirent des petites Chenilles, telles qu’on les voit
repréfentées Figure 40. fi Il leur offrit fucceffivement toutes les efpéces de
plantes qu’il crut devoir leur convenir, elles ne voulurent daucune, pafferent
l’Hiver fans manger, & moururent au Printemps fuivant. Leur tête beaucoup
plus groffe que le corps, avoit deux points noirs. Sur le dernier anneau,
on remarquoit deux épines, dont la pointe étoit dirigée en arriéré. Leur
couleur étoit d’un brun clair, avec trois lignes longitudinales plus brunes que
le fond.
La Figure 40. a. repréfente le mâle en deffus. La couleur de fes ailes
paroît plus brune ou plus claire, fuivant quelle eft frappée par la lumière.
On y remarque même une teinte tranfparante un peu verdâtre qui, réunie
avec le fond, donne une couleur changeante, dont la légèreté 11e peut s’exprimer
avec le pinceau. Ses couleurs font Ci tendres, que leur beau luifant difparoît
pour peu que le Papillon ait voltigé en plein air. Chaque aile fupérieure eft
ornée de deux yeux noirs, dont la prunelle qui eft communément bleue,
tire quelquefois fur le violet. Les ailes inférieures n’ont qu’un très-petit œil :
il eft même quelques Individus qui n’en ont point, ou qui n’ont qu’un petit
point noir au lieu d’œil.
Sous la Figure 40. b , on voit le deffous de ce mâle. Les ailes fupérieures
font d’une teinte plus claire que le deffus. Les deux yeux qui correfpondent
exa&ement à ceux du deffus, font bordés d’un cercle de couleur fauve. Les
ailes inférieures marbrées en brun, ont vers le milieu une bande tranfverfaîe
grife ; ôc le petit œil eft plus apparent qu’en deffus.
So FAPILLONS DE JOUR,
La Figure 40. c. fait voir la femelle en deffus. Elle eft beaucoup plus
grande que le mâle. Sa couleur eft moins foncée ôt moins luifante. Ses yeux
plus grands que ceux du mâle, font entourés d’un cercle plus clair que le
fond. Dans les ailes inférieures, on remarque une tache noire ovale , ornée
d’une petite prunelle bleue.
Le deffous de cette femelle eft repréfenté Figure 40. d. La couleur des
ailes fupérieures eft encore plus claire. Les deux yeux aufli oppofés à ceux
du deffus, font plus grands que ceux du mâle. Le plus grand œil placé vers
la bafe de l’aile, eft furmonté d’une petite portion de cercle plus brune que
le fond, qui figure un petit œil terne, & qui lui eft adhérant. Cette particularité
dans les femelles ne fe remarque quelquefois que fur une aile. Le fond des
ailes inférieures eft d’un brun clair tirant fur l’ocre; il eft tranfparant Ôt luifant,
fuivant qu’il eft frappé de la lumière. Ce fond eft nuancé de couleurs plus ou
moins brunes, ôt traverfé de deux bandes gris de perles. Celle qui eft la plus
près du corps ne va que jufqu’à moitié de l’aile ; au lieu que l’autre la traverfe
en entier. Le petit œil qu’on remarque en demis, paroît également en deffous.
On voit dans la Figure 40. e. le deffous d’une variété de cette efpéce. Elle
a près des yeux qui font dans les ailes fupérieures, deux petites taches bleuâtres.
Les bandes gris-de-perle des ailes inférieures font liées enfemble vers le haut
par une petite bande qui coupe le fond brun qui les fépare.
Ce Papillon ne paroît qu’une fois l’an, vers la fin de Juillet. Il ne paffe
pas l’Hiver. On le trouve dans beaucoup de cantons ; mais particulièrement
dans une Forêt des environs de Strafbourg , qu’on appelle Neuhoff. Il eft aufli
fort commun dans les environs de Francfort ôt de Vienne en Dauphiné.
Une particularité digne de remarque dans cette efpéce, c’eft que l’accouple¬
ment qui dure ordinairement peu dans les Papillons de jour, eft d’un jour
entier dans celui-ci.
Efper y tome 1 3 tab. VI. fi > repréfente une femelle \ & XL, fiup . XVL
repréfente les deux fexes.
Mèm e
PREMIERE FAMILLE.
8t
Même Planche, Numéro 41.
LE PETIT NÈGRE HONGROIS.
ÉTAT PARFAIT.
T J A Figure 41. a. eft le mâle en deiïus. Sa couleur rouge-brun changeant,
eft plus foncée vers le corps qu’aux extrémités des ailes. Ses ailes fupérieures
font traverfées dune bande moire dorée, qui continue fur les ailes inférieures
par taches féparées ôc moins apparentes. Sur cette bande, il y a deux taches
brunâtres dans les ailes fupérieures, ôc trois dans les ailes inférieures.
La Figure 41. b, repréfente ce mâle en delfous. Le fond de couleur eft
canelle foncé ôc tranfparant. La bande des ailes fupérieures, fur laquelle on
voit également les deux points qui paroilfent en deffus, eft canelle claire,
& les taches qui forment la bande fur les ailes inférieures, font de couleur
jaune tirant fur l’orangé. Elles font plus diftin&es quen delfus, ainfi que les
trois points bruns.
La femelle en delfus eft repréfentée dans la Figure 41. c . Elle eft plus
grande ôc d’un brun plus clair que le mâle. La bande fur les quatre ailes
eft d’un jaune tirant fur le rouge. Cette bande eft chargée de quatre points
bruns dans les ailes fupérieures, ôc de trois dans les ailes inférieures.
La Figure 41. d, fait voir le delfous de la femelle, dont la couleur eft de
canelle claire ôc tranfparante. Elle eft changeante en jaunâtre, fui vaut quelle
eft éclairée. La bande des ailes fupérieures, fur laquelle on voit aulfi les
quatre points, eft d une couleur plus foible que celle du mâle : celle des
ailes inférieures, qui eft d’un jaune allez clair, eft très-diftin&e. Les trois
points bruns qu’on remarque en delfus font noirs en delfous ôc prefqu imper¬
ceptibles. Les antennes de ce Papillon font noires en delfus ôc blanchâtres
en delfous.
Y
82
PAPILLONS DE JOUR,
Efper , tab. VII , fig . 2 y tome 1 , repréfente un Papillon qui a du rapport
avec celui - ci, qu’on trouve aux environs d’Erlang dans le courant du mois
de Mai,
Même Planche, Numéro 42 .
LE GRAND NÈGRE HONGROIS,
ÉTAT PARFAIT.
E Papillon, Figure 42. s,e# affez femblablFeri deffus au mâle de l’efpéce
n°. 41. Il en diffère cependant, en ce que le bord de fes ailes a des petites
taches blanchâtres ; ôc que dans la bande moire-dorée des ailes fupé rieur es,
il fe trouve quatre points bruns. La couleur des ailes en deffous, Figure 42. b ,
eft d’un brun rouge; les fupérieures font plus claires que lés inférieures. La
bande moire-dorée des ailes fupérieures a trois yeux noirs fort petits , avec
une très-petite prunelle bleue au milieu de chacun. Ils correfpondent aux trois
principales taches brunes du deffus. Quant à la quatrième tache, elle eft
prefqu imperceptible en deffous. Les ailes inférieures font traverfées par une
petite bande blanche dune figure irrégulière. Vers l'extrémité de chacune de
ces ailes, on remarque deux petits yeux de couleur moire-dorée, avec une
petite prunelle noire, ayant un point bleu au centre.
Ces deux dernieres efpéces font tirées du Cabinet de M. Gigot d’Orcy, qui
les a reçu de Hongrie ; c’eft pourquoi nous leur avons donné le furnom de
Hongrois . Leur Chenille & leur Crifalide nous étant inconnues, nous ne pouvons
rien dire de leur premier ni de leur fécond état.
Efper, tome 1 > tab . XLIX , fupp. XX , fig* 2 , Il dit quon trouve aufïï
cette efpéce affez communément en Suede,
PREMIERE FAMILLE.
Planche XXIV. Numéro 43 .
LE GRAND NEGRE A BANDES FAUVES.
ÉTAT PARFAIT.
f j A Chenille & la Crifalide de ce Papillon ne font point connues.
La Figure 43 .a, repréfente le mâle en deftus. La couleur dominante de
cette efpéce ayant beaucoup de rapport avec celle des~ttuméros précédens,
nous l’avons défigné fous le même nom, en y ajoutant la diftin&ion qui lui
eft particulière. Ses ailes, tant fupérieures-qu inférieures, ont une bande fauve
rougeâtre, ornée de plusieurs yeux noirs à prunelles blanches. La bande des
ailes fupérieures en contient trois, dont deux placés vers l’angle extérieur ,
font liés enfemble. Le troifiéme œil eft vers la bafe de ces mêmes ailes. La
bande des ailes inférieures eft compofée de cinq taches fauves, chacune defquelies
a un de ces yeux dans fon milieu.
La Figure 43. b. fait voir ce mâle en defïous. Sa couleur eft moins foncée
quen deftus. Dans les ailes fupérieures, la bande fauve & les yeux fjnt les
mêmes qu’en delfus. Dans les inférieures, cette bande difparoït ; elle eft renq !a„ée
par quatre très-petits yeux à prunelles blanches. Le fond de cette aile, depuis
le milieu jufqu’à la naiffance, ainfi que la partie extérieure, eft plus clair ôc
plus rougeâtre qu’en deftus.
La Figure 43. c. repréfente la femelle en deftus. Son fond eft le même que
celui du mâle. Il a également une bande fauve-rougeâtre fur les quatre ailes.
Dans la bande des ailes fupérieures il y a trois yeux à prunelles blanches, ôc
une tache brune. Les deux yeux vers l’angle fupérieur font liés enfemble :
la tache brune eft placée entre ces yeux , ' ôc le troifiéme qui fe trouve à la
bafe de l’aile. La bande des ailes inférieures eft chargée de trois taches noires :
celle qui eft vers la bafe des ailes a une prunelle blanche. Vers le bord fupérieur
de ces ailes, il y a un très-petit point noir.
n
PAPILLONS DE JOUR,
La Figure 43. d . eft cette même femelle en défions. Le fond vers la nalffance
6c le bord extérieur des ailes fupérieures, eft plus rougeâtre. Il eft traverfé par
une bande fauve ornée de la même quantité d yeux qu’en deftus. La couleur
des ailes inférieures eft plus terne : ce fond eft coupé par une bande moins
foncée j chargée de là même quantité d’yeux quau-deftus; elle eft accompagnée
d’une autre bande blanche allez étroite, de figure irrégulière. La femelle de
cette efpéce étant fujette à beaucoup de variétés, on la voit ici fous la forme
la plus ordinaire.
La Figure 43. e . eft une de ces variétés en deftus. Les yeux réunis vers
Tangle extérieur des ailes fupérieures, font furmontés par une petite tache
noire. Dans les ailes inférieures, les prunelles font plus fenfibles que dans la
Figure 43. c,
La Figure 43./ fait voir le deffous dë^cèttè~'variété. Les ailes fupérieures
n’ont que trois yeux-; mais la tache qui les fépare, Figure 43. d 3 manque
dans celle-ci. Les inférieures ont quatre très-petits yeux à prunelles blanches:
la petite bande au lieu d’être blanche, eft jaunâtre. Vers la naiflance de ces
ailes, on trouve une autre bande plus fenfible que dans l’Individu 43.. d.
La Figure 43. g . repréfente le deflous d’une autre variété. Dans les ailes
inférieures, elle n’a que deux très-petits yeux; & vers la naiflance de ces ailes,
il y a une fécondé bande femblable à celle qui eft pr-ès du bord extérieur.
Ce Papillon paroît deux fois l’année, aux mois de Mai & d’Août. On le
trouve en grande quantité dans les montagnes, près de la Manufacture des
Armes blanches du Roi en Alface : mais il eft inconnu dans beaucoup de
Provinces. Son vol eft très-lent : il fe repofe fouvent, 6c agite peu fes ailes.
Il eft facile à approcher*
Il a été décrit par :
EJper, tomé 1 , tah XXV, fupp * 1, / &
Même
PREMIERE FAMILLE.
s;
Même Planche , Numéro 44 .
LE MOYEN NEGRE A BANDES FAUVES.
ÉTAT PARFAIT.
IL A Figure 44. a. fait voir le defiiis de cette efpéce, dont on ne connoît
point la Chenille & la Crifalide. Elle reffemble beaucoup à l’efpéce précédente.
Sa différence effentielle fe trouve dans les ailes inférieures en deffous
Figure 44. b. Elle confifte en ce que dans ces ailes, il y a une bande fauve
compofée de fept taches rondes, chargées d’autant d’yeux noirs à prunelles
blanches.
Même Planche, Numéro 4 , 5 .
LE PETIT NEGRE A BANDES FAUVES.
ÉTAT PARFAIT.
JL A Figure 4j. a. fait voir le deffus de ce Papillon, dont les deux premiers
états ne font point connus.
Le fond de couleur eft le même que dans les deux efpéces précédentes 9
dont cependant il diffère, en ce que dans la bande fauve des ailes fupérieures,
il n’y a que deux très-petits points noirs ; &. que dans les inférieures à la place
de la bande, on ne trouve que deux points fauves prefqu’imperceptibles.
La Figure 45. b. repréfente ce Papillon en deffous. Sur la bande fauve des
ailes fupérieures, qui eft prefque confondue avec le fond, il y a deux petites
taches noires peu fenfibles vers l’angle extérieur. Le fond des ailes inférieures
n’eft chargé d’aucune tache.
Z
S6
PAPILLONS DE J O U R , &c.
Les Individus de ces deux dernieres efpéces exiftent dans la Colle&ion de
M. C. Gerning. Il a reçu le premier des environs de Francfort fur le Mein,
ôt le fécond de Steiiermark.
Aucun Auteur n en a fait mention.
INSTRUCTION
S U R
LA CHASSE
E T
LE DÉVELOPPEMENT
DES PAPILLONS.
L ÉDUCATION des Chenilles , dont nous avons donné des
principes dans le Mémoire précédent, eft le moyen le plus fur pour les bien
connoître , & pour fe procurer des Papillons parfaits ; mais il ne fuffit pas
pour former une Collection , puifqu il y a des efpéces dont on ne trouve
point les Chenilles ; d’ailleurs toutes les éducations ne réunifient pas ,, ÔC
elles exigent une patience qui , fouvent , ne s’accorde pas avec la vivacité
des Amateurs. C’eft donc pour féconder leurs defirs en ce genre, ôt leur
offrir une jouiffance plus prompte Ôc plus facile, que nous nous déterminons
à traiter de la Chaffe des Papillons. Nous réunirons dans ce Difcours toutes
les inftru&ions que nous avons pu raffembler fur cet objet ( i ) > & les moyens
(i) Ni. Nous en avons beaucoup reçu de M. de Johet, Capitaine au Régiment Royal Infanterie.
Nous lui avens toutes fortes d’obligations , foit pour la communication de fes obfervations, foit pour
selle des Individus de & Collection. Nous faiûffons cette occafion de publier que nous devons infiniment
A a
83 INSTRUCTION SUR LA CHASSE
que nous avons employés nous-mêmes, avec fuccès. Nous y parlerons aufîi
du développement des Papillons. Pour rendre nos explications plus fenfibles,
nous offrons les deffeins des Inftrumens néceffaires. Nous croyons devoir
commencer par décrire leurs formes 6c indiquer leurs ufages.
EXPLICATION
DE LA
PLANCHE PREMIERE.
TT j A Figure i , eft une efpéce de Pince connue fous le nom de Bruxelîe y
dont nous avons promis la figure dans la Differtation fur l’éducation des
Chenilles, page 43. Cet Outil eft de cuivre; il a cinq à fix pouces de
longueur , environ fix lignes de large dans la partie renflée indiquée par
la lettre a . Sa tête b. eft terminée par une efpéce de palette un peu
tranchante, large de fept à huit lignes. L’ufage en eft néceffaire dans le
développement des Papillons. Les deux lames dont cette Pince eft compofée
doivent être foibles de reffort, & la pointe, quoiqu’affez fine, doit être
bien adoucie , pour ne pas bleller les Chenilles qu’on voudroit prendre
avec , ni gâter les ailes des Papillons en les développant.
La Figure 2. eft une Bruxelle de fer, dont les dimenfions font les
mêmes que celles de la Figure 1. Ses lames doivent être plus fermes &c
d’un reffort plus fort que celles de cuivre., pour bien des ufages auxquels
à beaucoup d’Amateurs qui concourent à nos vues , en nous faifant profiter de leurs connoifiances 8c
de leurs Collections pour enrichir cet Ouvrage. Nous ne pouvons nommer que ceux qui nous en ont
donné la permiiTîon : & en exprimant à tous nos remercimens, nous invitons de nouveau ceux qui
ont étudié cette partie de l’Hiftoire naturelle , à nous communiquer leurs obfervations, & ceux qui
aurpient des efpéces rares ou des variétés de Papillons d’Europe , à féconder nos fouhaits en en dépofani
les portraits dans cette Colleétion,
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS. 8<>
un reftort trop foible fe refuferoit ? entr’autres celui que nous avons indiqué
page 44.
La Figure 3. eft une Pince à becs plats, larges, allez allongés ôc
terminés en pointe. Elle eft utile pour enfoncer les aiguilles avec lefquelles
on fixe les Papillons , foit dans les cadres , foit fur les planches qui fervent
à leur développement. L’on s’en fert aufli pour tranfporter les Papillons
d’une boîte dans une autre. Ce déplacement doit toujours fe faire par le
moyen de l’aiguille qui les traverfe. Si l’on touchoit les Individus mêmes,
on les gâteroit.
La Figure 4. eft une petite tenaille à couper , connue fous le nom
de coupe-ongle . Quand on fe fert d’épingles, elle eft néceftaire pour en
couper la tête, qui pourroit gêner dans le développement des Papillons.
La Figure y. eft un crochet double de fer, d’environ trois pouces
de long , terminé à fa bafe par une vis en bois qui fert à le fixer au bout
d’une canne ou d’un bâton , pour attirer les branches d’arbres fur lefquelles
il y auroit des Chenilles, ou des oeufs de Papillons qu’on voudrait foumettre
à l’éducation , ou même de ces Phalènes qui reftent tranquilles pendant
le jour : on les prend aifément par ce moyen.
La Figure 6 . eft ce même crochet terminé à fa bafe par une virolie
ou douille à écrou, pour le pouvoir adapter à un bâton ou canne auquel
il y auroit quelques pas de vis pour l’aflujettir.
Ces crochets font d’un très-grand ufage dans beaucoup d’occafions* Il
eft néceftaire que le Chafteur foit toujours muni de l’un ou de l’autre ,
pour que fes recherches foient fuivies d’un plus grand fuccès.
La Figure 7. eft un petit filet double pour prendre des Papillons
avec une feule main. Cet inftrument reffemble à un fer à frifer, à la place
des maftes duquel on adapte deux petits filets de gaze ou de marli encadrés
d’un cercle de gros fil de fer. Ces filets ont cinq à fix pouces de diamètre*
Les deux bouts du fil de fer, à leur point de réunion , fe prolongent en
dehors du cercle , Ôc forment une efpéce de greffe pointe , d’environ un
pouce & demi de longueur. Voyez la lettre g. Fig. 8. qui eft un de
ces filets détaché. Cette pointe s’introduit dans des trous qui font au bout
des branches de l’inftrument. a eft l’anneau pour mettre le pouce ; b. celui
pour placer les quatre doigts ; c ; eft la charnière ou centre fur lequel fe
A a ij
50 INSTRUCTION SUR LA CHASSE
meuvent les branches d. d. d. d. ; e . £. font les deux filets. Ils font
oppofés l’un à l’autre , & doivent être dreffés , de maniéré que lorfque
les branches font fermées, ils fe touchent bien exa&ement pour ne pas laifler
échapper l’Infe&e ; /. /. eft l’extrémité des branches dans lefquelles la pointe
g. eft introduite.
La Figure 5. eft un filet fimple en forme de poche pour prendre les
Infe&es au vol. L’ouverture de cette poche qui doit être de filet noué*
eft contenue par un cercle, de fer applati d’une ligne & demie d’épaiffeur, Ôc
de huit à neuf pouces de diamètre. On en voit le profil a. Fig. 5 , &d
la face, Fig. 10. A ce cercle eft ajufté une douille ou virolle d. Fig. 10.
en forme d’écrou , qui s’adapte à un manche ou canne de quatre , cinq
ou fix pieds de long. Pour qu’011 le puifle mettre dans la poche, il eft brifé
en deux par le moyen de deux charnières c. c. prifes dans l’épailfeur des
demi-cercles f f Ces fers coudés & entaillés à moitié à chaque point de
réunion c. c, & forés l’un fur l’autre, font alfujettis avec une.goupille rivée
pour former les charnières. Elles font comme on le voit dans cette
Figure 1 o , hors du diamètre qui correfpond à la douille d . à caufe du
fupport à deux branches c. e. en forme d’écharpe, auquel un de ces demL
cercles eft foudé. Ces deux demi-cercles f. f . étant ouverts font folidement
arrêtés, par le moyen du crochet g. & d’un piton h. dans lequel il entre
jufte, pour les bien aflujettir. Le crochet eft pofé fur le demi-cercle c. f,
g s c’eft-à-dire, fur celui auquel font foudés les fupports e. e. & la douille
d. Le piton h . eft fur l’autre demi-cercle, c. f h . de façon que la charnière
au-deffous étant comprimée par la tige du crochet, les demi-cercles na
peuvent fléchir ni d’un côté ni de l’autre.
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS.
Si
EXPLICATION
DE LA
PLANCHE SECONDE.
t ;
JLj Figure 11. eft un bâton de quatre pieds de long, en forme de
canne fendue dans fa longueur , & dont les parties attachées lune fur
l’autre vers leur milieu fe rapprochent & s’éloignent à volonté par le moyen
d’un rivet qui fait le centre du mouvement. Lorfqu’elles font tout-à-faic
rapprochées, rinftrument peut fervir de canne (i), comme on le voit Fig.
1 2 , en alfujettilfant les deux bouts par une virolle h, & une pomme i ,
faifânt écroux qui entrent dans quelques pas de vis.
A une des extrémités de cette canne, lorfqu elle eft ouverte, on rapporte
deux filets b. b. en forme de raquettes, dont le plus grand diamètre eft de
neuf à dix pouces, & le plus petit de fept à huit pouces. Le tour de chaque
raquette eft formé par un gros fil de fer applati de deux lignes de large
fur une ligne d’épaiffeur , dont les extrémités étant boudées forment un
crochet terminé en pointe, comme on le voit dans le profil Fig. 13. cv
Cette pointe entre dans une demi-virolle de cuivre d. d. Fig. 1 1 , dans
laquelle on l’affujettit avec une goupille qui traverfe la virolle d la pointe*
c. & l’extrémité d’une moitié de la canne.
Sur ces ovales de fer on étend un morceau de marîl ou de filet noué
«qu’on laiïfe un peu lâche, afin que les deux raquettes étant réunies après la
prife d’un Papillon, elles ne le gâtent pas par une prefîion trop forte.
Cette canne, comme on voit, forme une efpéce de grande pince pour'
faifir les Papillons fans les endommager.
Pour exécuter une femblable canne , il faut choiftr du bois bien fec, &
( 1 ) Na.' Il eft de l’invention de MM, Ernft pere & fils , exécuté fur leurs deffins ? 5c en partie
par eux»
'5)2
INSTRUCTION SUR L'A CHASSE
qui ne fe déjette point , comme cœur de noyer, poirier fauvage , épine
franche, cormier, &c j en dreffer deux morceaux de droit fil, d’un pouce
quarré , (fi l’on veut que la canne ait un pouce de diamètre) marquer le
milieu des quatre faces de chacun par des traits de trufquin refendre chaque
morceau le long de deux de ces traits correfpondans , jufqu’à l’endroit indiqué
pour la charnière a, Fig. i i , dont la coupe fe fait fur les deux autres
traits formant équerre avec les premiers. On lui donne fix à fept pouces de
long , & l’on en racheté les extrémités par des onglets , dont les entailles
s’ajuftent de maniéré que les parties de bois inutiles étant retranchées , les
deux moitiés de l’inftrument s’appliquent fi exa&ement l’une fur l’autre ,
quelles ne paroiffent former qu’un feul morceau , que l’on arrondit enfuite
au rabot, pour former la canne.
Four mieux ■ comprendre ce qui vient d’être dit, nous avons fait graver
la coupe de cette charnière, en face, Fig. 14 , & de profil, Fig. 1 £. Les
lignes ponctuées indiquent les parties & les épaifleurs de bois qu’il faut ôter.
Dans la Figure 1 4 , le pivot ou centre du mouvement efi indiqué par le
point f 3 & dans la Figure 1 5. par une goupille g.
Comme les branches de cette canne pourroient fe disjoindre à caufe de
leur longueur, on les affujettit en dedans par une grande broche en forme
d’épingle , Fig. 1 6 , de douze à quinze pouces , que l’on introduit dans
des petits pitons /. /. Fig. 1 1. qui fe correfpondent dans les deux branches.
Cette broche ou grande épingle fert encore à beaucoup d’ufages, entr’autres
à faire fortir ou à piquer des Infe&es qui font enfoncés dans des trous de
roches ou d’arbres , dans la terre , dans l’eau , dans des buiffons , ôcc.
Il faut que les fers des raquettes b. b . Fig. 11. foient bien dreffés ?
afin qu’ils joignent aufïi exactement qu’il eft pofllble étant rapprochés l’un
de l’autre , pour que flnfeCte ne puiffe pas échapper. Il faut encore que
les deux demi-viroles d. d. dans lefquelles les raquettes font arrêtées foient
fortes, folides & bien ajuftées au bout de leurs branches.
Le fil du bois étant tranché par la coupe des entailles qui forment
charnières, cette partie pourroit être confolidée par des plaques de cuivre
perdues dans fepaiffeur du bois.
Enfin cet infiniment pourra fervir pour la chaffe de toutes fortes de
Papillons, même dans les circonfiances qui exigent un filet fimple. Une
feule des raquettes b, remplira cet office.
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS. $3
Les Figures 17. 6c 18. repréfentent un autre filet (1). On le voit en
face dans la Figure 17, ôc de profil dans la Figure 1 8. Le cercle qui entoure
le filet eft de cuivre. Il a neuf pouces de diamètre ; il eft brifé en deux
par le moyen d une charnière a. Fig. 17^ entaillée dans le haut à demi-
épaifieur de chacun des demi-cercles qui fe touchent en cet endroit , ôc
d’une autre charnière b . dans le bas , fervant en même-temps de fupport
aux deux demi-cercles, à chacun defquels une moitié de la charnière eft
fioudée , comme on le peut voir Fig. i$ , ou elle eft plus en grand.
Chacune de fes moitiés c. c . Fig. ip, eft terminée en bas par une efpéce
de queue d. d j qui enfemble s’introduifent entre deux pièces de cuivre 9
Tune defquelles eft aftujettie au manche e. Fig. 17 & 1 S , ôc l’autre
eft mobile , 6c n’eft contenue que par une vis. Voyez le profil de ces deux
pièces Fig. 20 ; g. eft celle qui tient au manche par fon prolongement
h. perdu 6c goupillé dans l’épaifleur du manche. On y pratique un canal fl
pour recevoir le nœud de la charnière. L L eft la pièce mobile fixée par la
vis i. m. Les deux prolongemens d. d . Fig. 15), étant ferrés entre ces deux
pièces, la charnière ne peut vaciller. O11 perce quelques trous le long de la
partie par ou elle eft fondée au cercle, pour y pouvoir arrêter le filet , qui
fe fait de gaze, de marli, ou de filet noué.
On voit dans la Figure 2 1 ce cercle à demi-fermé. Le demi-cercle n. eft
vu en face , 6c le demi-cercle o . eft vu de profil.
Le manche de cet infiniment, d’environ deux pieds de long , peut être
de deux pièces , comme on le voit Fig. 17. Sa partie depuis e. jufqu’à p >
eft un morceau, 6c celle depuis p. jufqu’à q . en eft un autre qu’on a repréienté
Fig. 22.
Cet Infiniment fe pouvant porter dans la poche, 'eft fort commode pour
le Chafieur. Deux filets de cette conftruélion tiendroient lieu d’un filet:
double.
( 1 ) Nû. Il eft de Pinvention de Mad^e», Seumoy de Bruxelles > à qui les Auteurs de cet Ouvrage'
doivent beaucoup de reconnoifîance. Depuis long-temps elle s’occupe d’éducations de Chenilles. Elle'
peint toutes leurs métamorphofes, & faifit parfaitement la nature dans fes Portraits. Elle a eu la bontd :
de confier fon porte-feuille très-précieux, par les richefies qu’il renferme en ce genre.-
2* INSTRUCTION SUR LU 'CHASSE
EXPLICATION
DE LA
PLANCHE TROISIÈME.
L A Figure 2 3 repréfente un ChafTeur avec un filet double dune conftru&Ion
'différente de ceux décrits ci-deffus (1). L’expofé que nous avons fait des
autres fuffira pour faire comprendre celui-ci.
Ce filet ou pince Fig. 23 , quoique très-bon pour la chaffe, neft pas fî
Commode que les précédens ; il eft fort lourd, &c ne peut fe porter dans la
poche. Il eft par conféquent plus embarraffant à la promenade : à cela près %
il réunit tous les avantages des autres, & fon exécution eft moins coûteufe.
Son manche eft compofé de deux morceaux de bois d’environ trois pieds
de long , coudés depuis la charnière a. jufqu en bas 3 pour que les mains du
Chaffeur ne fe touchent pas en fermant le filet : fes raquettes de gaze ou
de marli de treize pouces fur onze , font entourées d’un fort fil de fer
d’une ligne au moins de diamètre , & fortement arrêtées au bout de chaque
branche. Pour qu’elles ne fe renverfent pas en fermant l’inftrument, on les
affujettit avec deux arcboutans faits du même fil de fer qui font deux demi-
cercles en dehors , comme on le voit dans cette Figure.
Les Figures 24 ôc 2 3 repréfentent des planchettes deftinées au développe¬
ment des Papillons. Il faut qu’elles foient de bois très-doux , afin que les
aiguilles ou les épingles qui fervent à cet ufage , puiffent y être piquées
avec facilité. Le meilleur boisLeroit le .tilleul; à fon défaut on peut employer
du tremble > du fapin fans nœuds, de l’aune , &c.
On fait de ces planchettes de différentes longueurs ôt largeurs ? fuivant la
groffeur du corps & l’étendue des ailes des Papillons. La longueur la plus
ordinaire eft depuis un pied |ufqu à dix-huit pouces ^ ôt leur largeur depuis
trois pouces jufqu’à dix.
( 1 ) Na> Ç’elt le plus ancien de ceux inventés pour cette çhafle*
Au
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS. 9i
Au milieu de ces planchettes, on fait faire une rainure avec le bouvet 3
de deux lignes au moins de profondeur, fur 2 , 3, 4, y, & même dix
lignes de largeur; cette rainure étant deftinée à recevoir le corps du Papillon,
doit être proportionnée à fagroifeur pour ne pas le gâter .; elle eft repréfentée
Fig. 24 .ff & Fig. 25-. g. g. Comme ces deux planchettes font vues en
perfpe&ive, on en a gravé le profil : celui de la figure 2 4 eft repréfenté figure
2 6 , & celui de la figure 2 j fe voit figure 27.
Sur ces planchettes, on fait en travers de diftance en diftance des traits à
l'équerre pour guider la dire&ion des ailes dans le développement des
Papillons. On peut remarquer ces traits pon&ués fous tous les Papillons qui
font ici repréfentés.
La Figure 28. fait voir une aiguille à laquelle on fait une tête avec de
la cire d’Efpagne. On s’en fert pour piquer le corcelet des Papillons.
La Figure 2$. repré fente une épingle avec une tête de cire molle , & la
pointe coudée. Elle fert à afifujettir les ailes des Papillons lorfqu’elles font
étendues, en faifant entrer la pointe dans la planchette au-delfous du bord
extérieur de l’aile inférieure, & collant la tête de cire au-deffus du bord
extérieur de l’aile fupérieure.
La Figure 30. eft une longue aiguille droite emmanchée pour fervir à
étendre les ailes des Papillons.
La Figure 3 1. eft une aiguille coudée aulfi emmanchée. Elle fert à relever
le corps , les antennes & les ailes des Papillons pendant le développement*
La Figure 32. eft un morceau de carte pour contenir les ailes des
Papillons que l’on développe, comme on le voit dans la Figure 2 y , Pap. d. .
La Figure 33. eft ce même morceau de carte un peu bombé, afin que fa
partie convexe étant appliquée fur l’aile du Papillon, la comprime de façon
à l’empêcher de varier.
Après une explication aufïî détaillée des Inftrumens x il fera facile de faille
l’application que nous allons en faire.
J>S INSTRUCTION SUR LA CHASSE
DE LA CHASSE
DES PAPILLON S 9
Les mois d’Avril, Mai Ôt Juin font les plus favorables pour trouver
une grande quantité de Chenilles, celui de Mai fur-tout. On pourroit alfurer
que dans ce mois feul , on trouve toutes les efpéces. C’eft celui de la
fève des arbres , celui de la naiffance des feuilles ôt des plantes. Les Êtres
dont nous parlons , éclofent précifément au moment où fe développe la
nourriture qui leur eft propre. Cet ordre eft invariable. On ne trouve la
fécondé génération des efpéces qui paroilfent deux fois l’an qu’au commen¬
cement d’Aout, époque de la fécondé fève.
Nous avons dit dans les Difcours précédents , que l’on trouve des
Papillons toute l’année, que plufieurs paffent l’hiver dans des trous d’arbres
ou de muraille où ils relient fans mouvement ; nous en avons cité des¬
exemples dans les defcriptions du Morio , planche première, ôt des numéros
2. , 3 , 4, 5" , &c. Goedart, Tome III , expérience I, dit en avoir fait
fortir des cheminées de Payfans pendant l’hiver, en faifant un peu plus de
feu qu’à l’ordinaire.
Tous ceux qui ont obfervé Ôt qui ont écrit fur les Infeêtes , aiïurent
de même que l’on trouve des Papillons dans tous les mois de l’année ; mais,
les plus abondans en ce genre, font ceux de Juin, Juillet ôt Août. Ils offrent
aux Amateurs une très-grande variété d’efpéces.
Lorfque l’on veut s’amufer de leur chaffe , il faut que le Chaffeur, outre
quelques-uns des filets dont nous avons donné ci-deffus l’explication, emporte,
avec lui des boîtes de différentes grandeurs, pour conferver le fruit de fes
recherches ; de grandes pour les Papillons, ôt de petites pour les Chenilles ,
qu’il faut fcuvent enfermer féparément, parce qu’il y en a qui mangent les
autres. La même précaution eft néceffaire, comme on le verra ci-après
page ioo, pour les petites Phalènes ou Papillons de nuit. Une efpéce de
Carnaffiere d 3 comme on la voit au Chaffeur repréfenté Fig. 23 , feroit
fort commode pour porter ces boîtes.
ET LE DEVELOPPEMENT DES PAPILLONS . <>7
Il faut auffi provifion d’aiguilles un peu fines , auxquelles on aura ajuflé
de petites têtes de cire d’Efpagne pour ne pas fe blefler en les piquant dans
le fend des boîtes , qu’il feroit à propos de doubler de liège pour que
les aiguilles y entraient plus aifément. On pourroit auffi faire faire à ces
aiguilles des têtes d’émail, comme on en trouve à Nevers, où les Emailleurs
les font à très-bon compte. Elles feroient folides & commodes. Faute
d’aiguilles, on peut fe fervir d’épingles ; mais elles ont le double inconvénient
de faire un trou trop confidérable dans le corcelet du Papillon, ôt de piquer
difficilement dans le bois, leurs pointes n’étant pas allez aigues.
Il faut que les aiguilles foient grailfées avec du fuif, de la pommade,
ou quelqu autres corps gras pour les empêcher de rouiller dans le corcelet
du Papillon. Une fois rouillées, il feroit impoffible d'en détacher les Infeétes
fans les gâter. Quant aux épingles, quoiqu’elles ne foient point fujettes à
rouiller, il efl bon de les frotter avec du favon , pour que la liqueur qui
fort du corcelet du Papillon, ne l’y rende pas adhérant en s’épaiffifïant.
Il faut , de plus , être muni de la Pince platte Fig. 3. pour piquer
les Papillons dans les boites ; d’une Bruxelie de fer Fig. 2. pour les étourdir ;
ôc d’une Bruxelie de cuivre Fig. 1. pour prendre les Chenilles que l’on
rencontreroit.
Il y a des efpéces de Papillons qui fortent de leur retraite à l’aube du
jour ; d’autres qu’on ne rencontre jamais avant dix heures du matin , ni par
de-îà deux heures après-midi. Quoiqu’en général les Phalènes ne paroiffent
qu’après le coucher du foleil, ce qui leur a fait donner le nom de Papillons
de nuit, il y en a cependant beaucoup d’efpéces, far-tout des mâles , qui
voltigent toute la journée , même pendant les plus grandes ardeurs du
foleil.
S’il y a des Papillons qu’on approche allez aifément, comme nous l’avons
dit, à l’article du Vulcain, page ip , il en eft auffi qui font fi farouches
& fi rufés, qu’il faut être bien dans l’habitude de cette chalfe pour s’en faifir,
tels que le Silvain page 2 6 , &c. ; d’autres ont un vol modéré, & s’écartent
peu du lieu de leur naiffance, comme le Paon de jour , page 6 ; plufieurs
au contraire parcourent des efpaces très-confidérables. Quelques efpéces ont
un vol dont la rapidité pourroit être comparée à la vitelfe d’une balle. On
les perd de vue au moment qu’ils ont pris leur vol.
B b îj
«>8 INSTRUCTION SUR LA CHASSE
La pofition du Chaffeur, Fig. 23, qui eft fur le point de faîffr un
Papillon, fait voir comment on doit s’y prendre , fur-tout pour la difpofition
de l'ombre c. du filet qui eft du côté du Chaffeur, afin de ne pas effrayer le
Papillon. Cet Infeête a la vue excellente, & l’ombre lui fait beaucoup
d’impreffion. Il faut par conféquent que le Chaffeur évite de la lui biffer
appercevoir, s’il ne veut pas manquer fa proie. Il faut aufti qu’il prenne le
Papillon par derrière, à moins que la difpofition de l’ombre ne l’en empêche
abfolument.
S’il arrivoit qu’011 Peut manqué, il faut refter immobile fans le pourfuivre.-
Souvent après s’être élevé à une. certaine hauteur , il revient fe pofer au
même endroit d’où il eft parti ; quelquesfois fur le filet ou même fur le
Chaffeur, tels que le Vulcain, la Belle-Dame, le Mars , ôte. ; mais fi i’011
court après , il s’en apperçoit & prend la fuite. A l’égard des Papillons de.
nuit, il faut s’appliquer à les faifir auffitôt qu’on les a apperçu. Si on les
manque , ils s’éloignent beaucoup, & vont fe cacher de maniéré qu’il eft
difficile de les retrouver.
Quand le Papillon eft pofé fur une plante , ou fur quelqu autre corps qui
empêcheroit le filet Fig. 11. ou 23. de fe fermer exactement, il faut
s’approcher de lui à une diftance convenable pour le prendre , c’eft-à-dire
environ à un pied, frapper légèrement la terre avec la tranche du filet tout
ouvert, êt diriger fon rebond de maniéré à faifir le Papillon au moment où
il s’envole. Ce mouvement doit être prefte, fans cela la proie échapperoit.
Quoique cette manœuvre ne fait pas difficile en elle-même, elle exige
cependant quelqu’ufage.
Le Papillon étant pris, on l’arrête dans le filet, en lui appuyant un
doigt fur le dos ou fur le ventre, fuivant fa pofition. Enfuite on lui donne
un coup léger fur la tête, en prenant garde de ne la pas mutiler. S’il n’eft
pas affez étourdi, il faut avec la Bruxelle de fer Fig. 2. lui preffer le
corcelet & Feftomach par le travers fans l’écrafer. Si on ne peut le tuer de
cette maniéré, on l’afFoiblit au moins ; il ne peut plus fe débattre vivement,
ôc fecouer la pouffiere de fes ailes, ce qui alréreroit fa fraîcheur êt l’éclat
de fes couleurs.
S il arrivoit qu’en fermant le filet on eût ramaffé quelques corps qui
1 empêchât de fermer exactement ; il faudroit, fans le changer de place , en
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS .
$>' 9 \
faiflr les raquettes, étourdir le Papillon, 6c le piquer fur le champ. De^
Bruxelles de fer feroient fouvent de relfource dans cette occafion, mais il
faudroit en avoir dont les lames fuffent allez étroites pour pouvoir en
introduite une entre les mailles du filet fous le corcelet du Papillon, & preffer
le deffus avec celle qui refteroit au-dehors , de façon à l’étourdir fuffifamment
pour le piquer. Cet inftrument fera fur-tout néceffaire, lorfqu’on aura
recouvert un Papillon au filet fimple far une terre molle ou fangeufe. L'on
chercheroit en vain alors à l’étourdir en lui donnant un coup fur la tête* On
ne feroit que le gâter en l’enfonçant dans la boue.
L’aiguille doit être piquée de façon que traverfant le corcelet par fort
milieu , la pointe forte entre la jonêtion des pattes, qu’il faut bien prendre
garde de cafTer. Enfuite on fort le Papillon du filet, 6c on le pique dans-
une boîte, en obfervant, s’il y en a plufieurs, de les y difpofer de façon
qu’ils foient affez féparés les uns des autres pour ne pas fe toucher (i).
Cette maniéré d’arranger les Papillons après qu’ils font pris , eft indiquée
pour ceux qui font grands 6c forts ; mais les petits exigent d’autres moyens
pour les conferver frais. On ne pourroit les développer , s’ils étoient
deffechés. Ainfl après les avoir étourdis pir un coup léger fur la tête , il ne
faut pas les attacher par le corcelet , mais» par la partie poftérieure du corps,
qu’on nomme le ventre. Ils meurent plus-lentement, l’humidité s’entretient,
6c leur foibleffe les empêchant de fe débattre, ils confervent leur luftre. Si
on les tuoit tout de fuite, ils fe deffécheroient trop, 6c perdroient de leur
flexibilité.
Si l’Amateur n’avoit pas le temps de les développer le même jour, Ou que
cette opération lui parût trop difficile à la lumière, il la différera, fans
inconvénient, au lendemain, en enveloppant la boîte avec un linge humide,
ôc la mettant à la cave. Alors ils fe confervent très-bien dans l’état ptopre à
les développer.
Quant aux petites Phalènes ou Papillons de nuit, elles font communément
tranquilles fous quelques feuilles d’arbres ou de fleurs, ou collées contre
(x) Il y a des Chaffeurs qui attachent leurs prifes à leur chapeau, mais le vent, la pluie les tourmentent
& les altèrent. D’ailleurs, fi les épingles fe détachent ou que l’on s’attrappe à quelques branches, on-
perd le fruit de fa chafie.
ï 0 0
INSTRUCTION SUR LA CHASSE
quelques corps d'arbres auxquels elles font Ci bien appliquées quon ne peut
les trouver fans un peu d’ufage. Lorfqu’on les apperçoit, on s’en approche
doucement, on les fait tomber dans une petite boîte que l’on tient au-
deffous, & on les y enferme fur le champ. Elles s’y confervent en bon
état jufqu’au lendemain fans être piquées , parce qu’elles fe donnent peu
de mouvement lorfqu’elles font emprifonnées ; mais il faut avoir foin de
les enfermer féparément, de ne mettre avec elles aucune partie des
feuilles ou des fleurs fur lefquelles elles étoient pofées.
Au moment où l’on veut les développer, on leur donne la liberté dans
l’appartement, après en avoir fermé les fenêtres. Elles vont auiïitôt fe pofer
fur les vitres. Alors on leur porte un coup léger fur le corcelet par le côté
large de la Bruxelle, ce qui communément les tue fans les gâter : enfuite
on les pique avec une aiguille graiflée pour les développer. On ne fait ufage
de ce procédé que pour les petites Phalènes.
L’inftant le plus favorable pour prendre un Papillon, eft celui où il fe
pofe. Ainfi lorfqu’un Chaiïeur en apperçoit voltigeant à fa portée , il doit
relier tranquille Ôc le fuivre de l’œil pour s’en faifir au moment où il fe
pofera. S’il le manque, il doit l’attendre de nouveau, il le verra bientôt
reparoître : du moins, la plupart des efpéces , fur-tout, s’il employé quelques
appas pour les attirer. Nous allons en indiquer quelques-uns qui procurent
bien des captures aux Chaffeurs.
Il y a beaucoup d’efpéces qui fréquentent les chemins, les prairies, parce
qu’elles y font attirées par l’odeur des excrémens d’Animaux fur lefquels
elles fe pofent volontiers, lorfqu’ils ne font pas deiTéchés. M. Ernft a fait
fouvent l’épreuve de recouvrir de ces excrémens avec un peu de terre. Les
Papillons des environs venoient en fouie fe pofer deifus, pour pomper au
travers de la terre les fucs d’un aliment qui leur convenoit, ce qui lui
donnoit la facilité d’en prendre autant qu’il vouloit.
Une femelle de Papillon eft un appas certain pour attirer les mâles : ainfi
lorfqu’on. aura pris une femelle, on pourra la fixer avec une aiguille far
une tige ou fur une feuille. Les mâles du canton viendront la viftter, voltiger
auprès d’elle, & fe pofer fur les feuilles voiftnes. J’en ai fait l’épreuve le
4 Août de cette année 1775) ; parmi les Chenilles que j’ai élevées, une
greffe Chenille velue qui étoit en cocon depuis le 1 ; Juin précédent. m’a
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS . ior
produit une femelle de Phalene, connue fous le nom de Minime à bande .
Je n avois qu’elle de cette efpéce ; j’ai effayé de la tuer en lui ferrant le
delïbus du corcelet avec une Bruxelle de fer. Quoique je l’euflfe ferrée à
plufieurs reprifes, je n ai pu parvenir à la faire mourir , & je l’ai développée
à moitié vivante. Àinfi étendue fur la planchette, il eft venu par les fenêtres
beaucoup de mâles lui rendre vifite ; 6c dans l’efpace d’une heure, depuis
deux heures jufqu’à trois, j’en ai prix fix. Pendant plus de deux jours qu’elle
a donné des fignes de vie & laifie tomber des œufs de temps en temps il
en eft venu au moins une trentaine dont j’ai pris plus de moitié ; d’où l’on
pourroit conclure que dans ks endroits où l’on voit voler des mâles de
Phalènes, il y a quelque femelle qui les attire, j’avois déjà remarqué la
même chofe pour d’autres Phalènes , & même pour quelques Papillons de
jour. Cet appas, à la vérité, n’attire que des mâles , au lieu que celui dont
nous avons parlé ci-deffus attire les deux fexes-
Pour fe procurer beaucoup de Phalènes, fur-tout celles qui fe trouvent
fixées fous les feuilles au haut des arbres, on peut, après avoir étendu
une nappe fous l’arbre , en battre les- branches avec une perche , ou les
fecouer avec les crochets Fig. 5 & 6, ajuftés au bout d’un grand bâton. Ces
fecoulfes font tomber les Phalènes fur la nappe, & on les pique fur le champ,
en les couvrant avec le filet, fi l’on craint qu’elles ne s’échappent. Pendant
les pluies, les Phalènes defcendent du haut des arbres ; on les trouve
immédiatement après fous les feuilles d’en bas ou fur l’écorce ; mais le
meilleur moyen d’en raftembler beaucoup, c’eft après neuf heures du foir,
de mettre une lumière dans un falot ou dans une lanterne de verre, & de la
placer dans quelques endroits ombragés par des arbres. Cette lumière attire
un grand nombre de Phalènes qui viennent voltiger au tour, & procure la
facilité de les prendre au filet.
Parmi les Chafteurs de Papillons, il y en a qui préfèrent les filets doubles
ou pinces Fig. 7. n, 23. D’autres, le filet fimple Fig. 9. Cela dépend
de l’habitude. Celui-ci, fans contredit, eft le plus commode de tous ; il n’eft
point lourd à porter, tient peu de place dans la poche, s’adapte à toutes
fortes de cannes ou bâtons. Il eft préféré par ceux qui ont a f cquis l’adreffe de
s’en bien fervir \ il a pour eux des avantages fur ceux dont nous venons
d’indiquer les ufages ; il les réunit tous ; il prend au vol, à terre fur les
*02 INSTRUCTION SUR LA CHASSE
branches, fur les feuilles. La main ôc le coup d’œil exercés à l’employer y
procurent tous les Individus qui font à portée d’être faifis. Il fe tourne de
tous les fens ; le Papillon ne peut s’en échapper , quand même quelqu’autre
corps fe trouveroit enveloppé avec lui ; la poche fe renverfant par le
mouvement donné pour faifir l’Individu, il s’y trouve emprifonné. Il ne
faut pas lui donner le temps de fe débattre j on le voit à travers les mailles,
ôt l’on choifit la place pour le piquer. Enfuite on ouvre le filet, & l’on retire
l’épingle ôt le Papillon qui y eft attaché pour le placer dans la boîte après
l’avoir preffé avec la Bruxelle de fer pour le faire mourir.
On ne peut difconvenir cependant que le % filet double ne foit d’un ufage
plus étendu que le filet flmple, fur-tout celui en forme de canne Fig.
ii & 12, dont on peut au befoin faire un filet fîmple en le fermant, ôc
fubftituant à la place des raquettes b. b * un filet à poche femblable à celui
de la Figure
Après l’explication détaillée que nous avons donné des Inftrumens , ôc
ce que nous venons de dire fur la Chaffe des Papillons , nous croyons avoir
fuffifamment inftruit les Amateurs de la maniéré de s’en procurer. Il faut
à préfent leur apprendre à les développer ôc à les conferver, afin de ne
pas perdre le fruit de leurs foins,
DU DÉVELOPPEMENT
DES PAPILLONS,
C E développement confifle à leur faire prendre pendant qu’ils font frais
la pofition la plus avantageufe pour jouir de toute leur beauté. Les ailes
inférieures préfentant, le plus fouvent , une différence de defïins, une
oppofition de couleurs à celles des ailes fupérieures , on perdroit cette
variété de nuances fi les ailes étoient repliées l’une fur l’autre.
Pour développer un Papillon, il faut qu’il foit mort depuis peu de temps,
qu’il ait confervé toute fa fraîcheur, ou pour mieux dire, toute fon humidité
fa flexibilité ; afin qu’il puiffe fe prêter aux mouvemens qu’on lui fait
faire
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS . ioj
faire pour étendre fes ailes. S’il étoit fec , on le mettroit en pièces plutôt
que de le faire fléchir. Comme il arrive cependant que Ton reçoit des
Papillons fecs non développés , ou que de ceux que l’on a attrappés quelques-
uns fe defféchent avant le développement, nous croyons devoir commencer
par indiquer le moyen de les ramollir fuffifamment,
Pour y parvenir, il faut prendre des boîtes de fapin, les mettre tremper
pendant vingt-quatre heures dans de l’eau propre , en obfervant, pour qu elles
ne fe déjettent point, de Axer auparavant le fond de la boîte & du couvercle
avec des doux d’épingles de métal blanc ; ceux de fer occaflonneroient de
la rouille, qui teindroit l’eau & le bois, & faliroit le Papillon. Les boîtes
étant bien pénétrées d’humidité, on les retire de l’eau , on les égoutte , ôc
l’on pique enfuite au fond les Papillons avec l’aiguille ou l’épingle à laquelle
ils font attachés. S’ils ne tiennent à rien , on placera au fond de la boîte
pour les recevoir, une petite planche féche & très-propre que l’on y fixera
de peur d’accident. Enfuite on fermera la boîte, on l’enveloppera d’un
linge mouillé, & au bout de dix-huit, vingt-quatre ou trente heures,
fuivant la grofleur des Papillons, l’humidité les aura pénétrés au point de
les avoir rendu aufli flexibles que lorfqu’ils étoient vivans ; ils feront alors en
état d’être étendus.
Ce moyen fert aufli à dégager les épingles ou aiguilles qui tiennent
aux Papillons ; c’eft le feul qui réuflifle parfaitement pour les gros Papillons
qui viennent de la Chine, de l’Amérique, &c. Fixés à de très-grofles aiguilles
rouillées dans les corps, il faut beaucoup d’ufage, de ménagement & d’adrefle
pour les en retirer fans les brifer. Si, lorfqu’on appuyé la Bruxeüe , on
éprouve encore une trop grande réfiftance , il ne faut pas forcer , on
déchireroit l’Individu qui eft adhérent à l’aiguille ; il faut pour le retirer fans
dégât le remettre à l’humidité. On a quelquesfois employé avec fuccès pour
les détacher , l’efprit de vin , en en faifant couler quelques gouttes le long
de l’aiguille, defliis & deflous , & appuyant prefqu’en même-temps la
Bruxelle fur le corps du Papillon ; mais la liqueur altère fa couleur, ôc
malgré la plus grande attention, on expofe l’Individu à être endommagé.
Pour rendre compte de tous les moyens, nous devons indiquer aufli
qu’on retire les aiguilles du corps des Papillons en faifant rougir leurs
C c
Î0 4 INSTRUCTION SUR LA CITASSE
pointes à îa flamme dune bougie ; mais comme les Papillons font fecs ?
il refte un trou à la place où le Papillon avoit été piqué.
La rofée, la vapeur de l’eau chaude peuvent auffi ramollir les corps 8c
les ailes, mais moins également que le procédé que nous avons indiqué le
premier, ôc que nous avons éprouvé très-préférable.
On évite rembarras de ces préparations, lorfqu’on peut développer les
Papillons au moment, ou peu après qu’ils font morts, ôc l’on court moins
de rifque de les gâter. Voici comment il faut s’y prendre pour les faire
mourir.
Le Papillon étourdi, & piqué d’une aiguille au travers du corcelet,
comme il a été dit plus liaut , on achevé de lui ôter tout mouvement, en
lui ferrant l’eftomach avec les deux lames de la Bruxelle de fer pofées entre
la naiflance des ailes & celle des pattes. Il eft rare que les petits Papillons
furvivent à cette preflion, mais les gros ont la vie fl dure, qu’en les ferrant
même très-fort, on ne peut quelquefois la leur ôter. Alors au lieu de
redoubler la preflion, ce qui pourroit les mutiler, il faut les développer à
demi-morts. C’eft le parti que j’ai pris, comme je l’ai dit ci-deflus , avant
de connoître le moyen dont je vais parler, & qui eft en ufage en Allemagne*
On prend une boîte de métal, ou d’autre matière qui foit impénétrable à
l’eau , & qui puifle réfifter à la chaleur de l’eau bouillante. On double fon
fond de liège , Ôc après y avoir affujetti le Papillon avec une aiguille ,
on la plonge dans l’eau bouillante ou au moins très- chaude. Il n’y a
point d’Infe&e que ce procédé ne fafle mourir en peu de temps fans le
gâter.
On peut aufli faire mourir un Papillon fur le champ de la maniéré fuivante.
On le traverfe d’une longue épingle. (Dans ce cas il ne faut pas la grailler.)
On pique l’épingle au milieu d’une carte, & l’on en fait rougir l’extrémité à
la lumière d’une bougie : le Papillon périra auflitôt que la chaleur l’aura
atteint. La carte qui le féparera de la lumière empêchera qu’il ne fe gâte en
fe débattant. Il faut le retirer tout de fuite de l’épingle , afin qu’il ne s’yr
attache pas ; il ne feroit plus temps s’il s’y étoit féché.
Comme les Papillons de nuit, fur-tout les femelles qui ont le ventre fort
gros, féchent difficilement, ôc font par-là plus fujets à être endommagés par
les Mittes, il y a des Amateurs qui ont acquis la dextérité de les vuider
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS, ioj
par une ouverture qu’ils font à l’extrémité du ventre avec la pointe d’un
canif. A l’aide d’une petite aiguille coudée, ils en font fortir tous les
inteftins, & y fubftituent du coton faupoudré d’alun , qui a la propriété
d’écarter les Animaux deftru&eurs.
Quelques perfonnes employent du foufre pour faire mourir les Papillons f
6c nous devons prévenir contre cette méthode en la détaillant ainfi que fes
inconvéniens. On prend une boîte dont on ferme exaélement l’entrée par
une planche à coulifle ; on y introduit des fis foufrés après les avoir allumés ;
on bouche tout de fuite fon ouverture le plus hermétiquement pofiible en
collant du papier autour. La vapeur fait périr les Individus renfermés ; aucun
ne réfifte à cette fumigation ; mais elle dénature les couleurs , Ôc l’on fait
pafler ces Papillons pour des variétés : la fupercherie eft cependant aifée à
reconnoître.
Quelque méthode qu’on ait employé pour faire mourir les Papillons f
auflitôt qu’ils font morts, on pique l’aiguille qui les traverfe dans le milieu
de la rainure/./ Fig. 24 , g. g. Fig. 2 ; , de façon que le corps de l’Infe&e
entre en entier dans cette rainure , qui doit être plutôt trop large que trop
étroite pour le recevoir.
Pour piquer cette aiguille, on fe fervira de la Pince à bec Fig. 3 , afin
de ne pas toucher le Papillon avec les doigts. Cette précaution fera néceftaire,
toutes les fois qu’après les avoir développés , on voudra les changer de
place.
La Figure 24. repréfente un développement fait avec des épingles, dont
la pointe eft coudée, & la tête enveloppée de cire ordinaire un peu molle ,
ou de cire à modeler qui s’amollit plus aifément, & s’attache mieux que
la cire ordinaire : ce développement fe pratique ainfi.
Le Papillon fixé, comme je l’ai dit, dans la rainure , on étend une des
ailes fupérieures jufqu’à ce que fon bord inférieur foit parallèle au trait
d’équerre tracé fur la planchette. On lui fait prendre cette pofition avec la
pointe de l’aiguille emmanchée Fig. 3 o , qu’on pofe légèrement au-deffous
de la plus grofie nervure près du corps, fans percer l’aile. Enfuite on attache
la tête de cire de l’épingle coudée à la planchette , de façon que l’épingle
couchée fur l’aile, la comprime afiez pour l’empêcher de fe refermer. Cette
suie arrêtée ; on amené l’aile inférieure jufqu’à ce quelle foit un peu recouverte
C c ij
to£ INSTRUCTION SUR LA CHASSE
par l’aile fupérieure ; & pour la fixer à cette place, on fait entrer dans la
planchette la pointe coudée de cette épingle , qui alors contient ces deux
ailes comme fi elles étoient ferrées dans une gâche. Pour les affujettir plus
Purement, on placera une fécondé épingle auprès de la première.
Lorfque les deux ailes d’un côté font développées , on développe les deux
autres de la même façon. On laiffe le Papillon en cet état pendant quelques
jours, pour qu’il fe féche & conferve la pofition qu’on lui a fait prendre. Le
Papillon a, eh Amplement piqué dans la rainure ; celui b. n’a qu’une aile
développée ; celui c. a les deux ailes du même côté, fous les deux épingles
a têtes de cire ; celui d. les a toutes développées ; enfin celui e. eh tel qu’il
rehera lorfqu’il fera fec.
La Figure 25:. indique une autre maniéré de les. développer, qui confihe
a affujettir d’abord toutes les ailes en les piquant très-près du corps fur les
plus fortes nervures avec des aiguilles bien fines. Lorfqu elles font ainft
arrêtées, on les comprime avec deux petites bandes de carte que l’on fixe
à la planchette avec des épingles vers leurs extrémités. Ces deux morceaux
de carte fuffifant ordinairement pour contenir les ailes , on ôte les
aiguilles , dont les trous pourroient s’aggrandir en féchant. Les Papillons
de cette planchette font comme ceux de. la Fig. 24, repréfentés à différent
dégrés de développement, indiqués par des lettres femblabies.. v
Une troifiéme maniéré, que j’ai imaginée, confihe à contenir les ailes
avec des morceaux de cartes, fans piquer les nervures. Lorfque le Papillon
eh Axé dans le fond de la rainure, on pique de chaque côté de la planchette
une bande de carte feulement par un bout, comme on le voit à la Phalene d,.
Fig. 25* . Ces deux premières épingles doivent être pofées au-deffus de la
tête, de l’Infe&e , de façon qu’elles ne puiffent pas empêcher les ailes
fupérieures de monter au Ai haut qu’il fera néceffaire.. Pour que ces cartes
contiennent mieux les ailes, il faut auparavant les bomber un peu Fig. 3 3.
Cette courbure leur faifant faire reffort , elles comprimeront davantage
lorfqu’elles feront redreffées. La première épingle au-deffus de la tête étant
bien arrêtée, on fait prendre à l’aile fupérieure la poAtion qui lui convient
par le moyen de la pointe Fig. 3 o ; & pour l’empêcher de fe déranger %
on appuyé un peu la carte deffus avec le bout du doigt. Enfuite on place
l’aile inférieure > on pofe la carte deffus > ôc l’on en Axe l’extrémité dans la
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS, toj
planchette avec une épingle au-delfous du Papillon. Un coté étant ainft
arrangé, on développe fautre de même.
Comme il pourroit arriver que les grands Papillons & les grandes Phalènes
oppoferoient un peu trop de roideur à ce troiliéme moyen, il faudra pour
contenir leurs ailes après qu'elles feront arrangées , placer une troiliéme
épingle fur le milieu de la carte. Elles ne pourront alors faire aucun mouve¬
ment ; le petit trou de cette troifiéme épingle ne les gâtera point , parce
qu’il fera imperceptible.
La pointe coudée Fig. 3 1. fera très-commode pour prendre le corps
des Papillons en deffous , & les relever lorfqu’ils feront trop enfoncés dans
la rainure.
Si quelques' membres venoient à fe calfer pendant ou après le développe¬
ment , on pourroit les rejoindre avec de la colle forte détrempée d’abord
dans de l’efprit de vin , & fondue enfuite avec de l’eau. La colle de poilfon ÿ
qui eft fort blanche, feroit peut-être préférable, mais il faut la brifer à coups
de marteau avant de la faire fondre dans l’eau. Une très-petite goutte de:
l’une ou de l’autre que l’on met proprement avec la pointe d’une aiguille ou
d’un cure-dent, fuffit pour fixer en peu de temps le membre cafTé, que l’on
replace avec la bruxelle de cuivre. Quelques Amateurs employent ce moyen
pour fubftituer des ailes bien confervées â celles qui font endommagées , ôc
compofent ainfi un beau Papillon des débris de plufieurs.
Si l’on vouloit développer les pattes ,- les antennes & la trompe des.
Papillons, il faudroit, au lieu d’enfoncer l’aiguille par le delfus du corcelet
îa piquer par deffous, afin que les pattes fe préfentant en deffus, on eût la
facilité de les arranger comme on voudroit, par le moyen de quelques petits
morceaux de cartes ou de petites boulettes de cire molle qui les tiendroient
collées fur la planchette. Il faut feulement faire attention que fi le développe¬
ment fe fait en deffous , les ailes inférieures doivent recouvrir le bord des»
ailesSupérieures, au lieu que lorfqu’il fe fait en delfus, ce font les ailes,
fupérieures qui recouvrent le bord des inférieures.
C’eft par des procédés auffi fimples qu’on fait prendre aux Papillons dont
011 veut décorer un cabinet, la forme la plus agréable ôt en même-temps la
plus favorable aux Obfervateurs : cette difpofition préfente tontes les beautés-
qu’on veut contempler à loifir. Peut-être, nous dira-t-on que ce développe-
ÏO g INSTRUCTION SUR LA CHASSE
ment n offre aux yeux qu’une attitude forcée, & non le vrai port d’aile de
ces Individus lorfqu’ils font tranquilles : que ce port d’aile eft elfentiel pour
pouvoir les daller & établir entr’eux un certain ordre. On convient que
plufieurs n’ont pas cette attitude lorfqu’ils font en repos, mais ils la prennent
en volant, & cette raifon ajoutée aux avantages que nous venons de dire ,
doit fufïire pour autorifer notre méthode. D’ailleurs ceux qui défireront les
préfenter fous d’autres attitudes, pourront par les mêmes moyens que nous
avons indiqués, leur donner celles qu’ils aimeront le mieux.
Quelque foit la forme qu’on leur ait fait prendre , trois jours fuffifent
ordinairement pour les y fixer. On les ôte enfuite de deiïus la planchette.
L’aiguille qui les y attachoit ayant été grailTée, on l’en retire aifément en
en pofant la pointe fur quelque chofe de folide, & appuyant fur le corps du
Papillon un compas ou des cifeaux entr’ouverts, avec lefquels on le fait
gliffer jufqu’en bas.
Pour tranfporter les Papillons , quelques perfonnes les mettent chacun
féparément dans un papier ployé en deux plus grand que l’Individu, collent
les côtés du papier fur les bords, les arrangent les uns fur les autres dans
des boîtes, & les font ainfi voyager fans aucun rifque ; fur-tout fi ces boîtes
font remplies avec de l’étoupe ou du coton, de maniéré que n’y ayant point
de vuide les Papillons ne ballotent point. D’autres les envoyent fixés à des
épingles ou aiguilles piqués bien folidement au fond & au couvercle de la
boîte. Ce moyen à la vérité plus volumineux, réuftit très-bien , ôt nous le *
préférons.
Ceux qui forment des Collerions de Papillons, ont des maniérés différentes
de les arranger dans leurs cabinets ; les uns en font de grands tableaux dans
lefquels ils réunifient beaucoup d’efpéces , dont l’aflemblage forme un tout
agréable à la vue. D’autres féparent chaque efpéce dans autant de petits
cadres, dont la profondeur & la longueur font proportionnées à la groffeur
du corps & à l’étendue des ailes de l’Individu, mais dont la hauteur eft
égale, afin que rapprochés les uns des autres fur des petites tablettes difpofées
le long des murs, ils ne fprment qu’un tout. Cette réunion forme i’enfembîe
le plus agréable ; il plaît aux Amateurs comme à ceux qui ne le font pas, Ôc
l’on ne peut fe défendre d’un moment de furprife au premier coup d’œil
qu’offre çettp diverffté de couleurs Ôc de deffeins. Cet arrangement a été
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS . to?
adopté dans îe Cabinet du Roi à Paris ; il eil fuivi dans celui de S. A. S ,
Monfeigneur le Prince de Coudé à Chantilly. C’eft aufii celui de l’Amateur ,
dans la Collection duquel nous avons puifé beaucoup de nos modèles, ôc
trouvé une grande partie des efpéces rares , dont les portraits- font raffemblés
dans cet Ouvrage.
Pour mettre les Curieux à portée de choifir entre les grands & les petits
cadres pour conferver leurs Papillons , nous allons détailler la meilleure
conftru&ion des uns & des autres, avec leurs avantages & leursinconvéniens;
Les grands doivent être faits en forme de boites de i 5 à î 8 pouces de
long fur 1 2 à 15* de large & 12a 1 £ lignes de profondeur. On en recouvre
le fond d’une planche de liège de deux, trois ou quatre lignes d’épaiffeur que
Ton y affujettit. Si l’on ne pouvoit pas aifément fe procurer du liège-, on fe
contenteroit de faire ce fond en tilleul. Les aiguilles y entreront facilement,
pourvu que l’on évite d’employer le cœur du bois. On Ternie ces boîtes
avec un verre , dont on fait entrer le cadre dans une rainure pratiquée dans
l’épaiffeur du bois fur les cotés les plus longs, lefquels pour cet effet doivent
être un peu épais. Cette maniéré de les fermer à couliffes procure le double
avantage de laiffer peu de paffage à l’air & de pouvoir aifément ouvrir la
boîte, foit pour la nettoyer des Infeêies deftruêteurs qui s’y feroient introduits
ou y feroient éclos d’œufs dépofés fur les Papillons, comme cela arrive
quelquefois ; foit pour changer ou renouveller des efpéces qui fe feroient
altérées. Les petits cadres 11e donnent pas la même facilité , mais ils ont
d’autres avantages qui furpaffent celui-là.
Nous avons déjà dit que leur épaiffeur & leur longueur dépendolent de la
grandeur des Individus que l’on y renfermoit. Quant à leur hauteur , trois
pouces fuffifent pour les plus grands Papillons d’Europe. Ces cadres fe font
à deux verres pour laiffer voir le Papillon des deux cotés. Les chaffis en font
formés avec des tringles de bois de deux à trois lignes d’épaiffeur, que l’on
joint avec de la colle forte ou que l’on affemble à queue d’aronde pour plus
de folidité. On y pratique des feuilleures pour recevoir les verres. Celui de
deffous eft mafoqué très-exactement. Celui de deffus peut Têtre aufii , mais il
fuffit qu’il foit collé de deux papiers l’un fur l’autre que l’on enduit de vernis -,
ainfi que le tour du cadre , pour conferver le bois.
Quelques perfonnes ferment ces chaffis avec du carton , mais les Mitte#
% l 0
INSTRUCTION SUR LA CHASSE
y pénétrent plus aifément j ôc s’ils viennent à prendre quelqu’ humidité , ils
fe déforment.
Si l’on s’apperqoit que l’on ait enfermé dans un petit cadre quelqu Infe&e
deftrnéteur, il faut expofer le cadre devant le feu ou fur un poêle qui , fans
être très-chaud , le foit allez pour échauffer le verre ôt faire mourir l’Infe&e.
Le principal avantage des petits cadres fur les grands, c’eft qu’étant plus
hermétiquement fermés , ils ont moins à craindre des Infe&es deftru&eurs 9
6c que quand même il s’en trouveroit un dans un cadre , il ne détruiroit que
l’efpéce qui y feroit renfermée ; au lieu que s’il s’en glilfe dans un grand
cadre , & que l’on ne s’en apperçoive pas , il détruit en peu de temps des
richelfes fouvent amaffées avec peine.
Dans les grands cadres y on fixe les Papillons par l’aiguille qui les
traverfe ; mais dans les petits , comme le fond eft de verre , il faut les
attacher avec de la gomme arabique mélangée avec égale quantité de coton
réduit en poulîiere. Ce moyen empêche que la gomme ne s’écaille , ôc ce
corps étranger qui y eli mêlé, fuffit pour que le Papillon ne fe détache pas
dans les temps humides qui pénétrent la gomme. Si on vouloit les détacher 9
il faudroit expofer le cadre ouvert à la vapeur de l’eau chaude.
On réunit autant qu’on le peut dans les petits cadres le delfus & le deffous
de chaque efpéce ; on fépare les mâles, les femelles & leurs variétés. Cet
arrangement donne la facilité de les placer dans leur ordre. On écrit fur la
bordure le nom du Papillon , & fi l’on veut y ajouter le numéro fous lequel
il eft compris dans notre Ouvrage, ( le feul qui ralfemble tous les Papillons
d’Europe connus ) on pourra lorfqu’on voudra lire fa defcription > la trouver
fur le champ au renvoi du numéro, & cet ordre difpenfera de faire un
Catalogue. L’ouvrage même en fervira.
Plufieurs Papillons perdent de leur éclat & de leur beauté quand ils font
frappés du foleil : ils s’altèrent même à un trop grand jour. Ceux qui ont des
couleurs rouges ou vertes , font particulièrement dans ce cas. Audi en
Allemagne & en Hollande les Amateurs ont leurs Colleêlions bien fermées
dans des tiroirs , & s’ils les expofent contre les murs de leurs Cabinets , c’eli
toujours avec la précaution d’un rideau qui les couvre & les préferve.
Il y a beaucoup d’Amateurs , fur-tout à Francfort fur le Mein } qui pour
garantir leurs Papillons des Infeêles deftruêleurs ; en enduifent le corps
darfeniç.
1 11
ET LE DÉVELOPPEMENT DES PAPILLONS*
d’arfenic. Ce moyen les préferve effectivement, mais il eft trop fujet à des*
conféquences pour ofer le confeiller.
Il eft à deftrer qu’on en puiffe trouver de moins dangereux pour affurer la
confervation de tous les Animaux que les Curieux raffemblent dans leurs
Cabinets. Plufteurs perfonnes ont prétendu en avoir découvert ; mais M. M.
d’Aubenton , occupés avec tant de zèle de l’Hiftoire naturelle & de tout ce
qui peut intéreffer le Cabinet du Roi, conviennent qu’aucun des procédés
qui leur avoient été annoncés comme certains , n’ont pu réfifter à leurs
expériences.
Ce que nous venons de dire au fujet des Papillons , peut en très - grande
partie fervir pour tous les InfeCtes, & faciliter aux Curieux les moyens de
raffembler dans leurs Cabinets différentes efpéces de collerions également
întéreffantes.
Nous fouhaitons que tous ces détails fufftfent pour mettre les Amateurs
en état de fuivre leur goût, d’enrichir leurs collections , & d’y ajouter un
nouvel agrément. Plufteurs, faute de connoître des procédés très-ftmples ,
yoyent fe détruire les Individus qu’ils ont amaffés, ou ne jouiffent que d’un©
partie de leur beauté. En s’exerçant fuivant les méthodes que nous venons
d’indiquer, ils en découvriront peut-être encore de meilleures, ôc perfection¬
neront nos inftruCtions. Nous fommes les premiers qui ayent écrit fur cette
matière ; ôc nous efperons que l’on nous fçaura gré de notre zèle.
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is Mi
Planche X X K N U M É R O 46.
LE HEROS.
ÉTAT PARFAIT.
E Papillon repréfenté en deflus Fig. 46 a , n’eft point connu dans
fes deux premiers états. Il eft brun. Ses ailes fupérieures ont une large
bande jaune de forme irrégulière , partagée en deux vers l’angle fupérieur.
Sur la partie la plus proche de cet angle > il y a deux yeux bruns prefque
noirs 5 avec de très-petites prunelles bleues. Les ailes inférieures ont cinq
yeüx noirs à prunelles bleues , entourés de cercles fauves. Ils fuivent le
contour du bord extérieur de ces ailes.
La Figure 4,6. b. fait voir le delfous de ce Papillon. Sa couleur eft la
même qu’en deflus. Les ailes fupérieures ont une tache jaune, fur laquelle il
y a deux grands yeux bruns qui fe touchent ; ilS correfpondent aux deux du
deflus. Le centre de ces yeux eft noir , avec une prunelle bleue. Au-deflbus
de cette tache , il y a une petite bande de la même couleur > qui prend
naiflance au bord fupérieur ? & va fe terminer à la quatrième nervure.
Les ailes inférieures ont des yeux difpofés comme en deflus , mais il y en
a un de plus. Ils font bruns 5 entourés d’un cercle fauve. Leur centre eft noir,
avec une prunelle bleuâtre. Ces ailes font parfemées de beaucoup de taches
irrégulières de différens bruns, dont la plupart étant plus claires que le fond,
le font paroître moins foncé que celui des ailes fupérieures.
Ce Papillon eft très-commun aux environs de Francfort fur le Mein. C eft
à que M. Gigot d’Orcy a reçu l’Individu dont on voit ici le portrait. On
fe connoît point en France.
Il n’a été décrit par aucun Auteur.
D d
2 77i9«
, 4 PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche, Numéro 47.
LE F R A N C O N I E N.
ÉTAT PARFAIT.
G N ne connoît point la Chenille de ce Papillon. Efper a trouvé la
Crifalide attachée à un brin d'herbe , ôt en a obtenu le Papillon. Cette
efpéce eft rare.
Celui dont on voit ici le deiïus Fig. 47. a „ a été peint fur un Individu
mâle que M. Gigot d’Orcy a reçu de Franconie ; c'eft ce qui nous a engagé
à lui donner le nom de Franconien. Son fond eft brun, un peu moins foncé
que dans le précédent. Sur les ailes fupérieures , il y a une efpéce de bande
tranfverfale, compofée de taches jaunes du côté intérieur, ôt fauves du côté
extérieur. Sur les fécondé ôt troifiéme taches, à les compter du côté du bord
fupérieur, il y a deux yeux noirs à prunelles blanches. Il y en a un femblable
fur la cinquième, qui eft féparée des autres ; Ôt près de l'angle inférieur, il
y en a encore un très-petit entouré d’un cercle jaune.
Les ailes inférieures ont trois yeux de même couleur que ceux des ailes
fupérieures. Deux font entourés d’un cercle mi-partie jaune Ôt fauve , ôt le
troifiéme eft au milieu d’une tache jaune, de figure irrégulière. x 4 u-deiïus de
cette tache, on en trouve une autre petite de même couleur, longue, fans
Le deftous Fig. 47. b , eft de même couleur que le deïïus. Ses ailes
fupérieures ont de même une bande de taches jaunes & fauves, mais le fauye
eft du côté intérieur de l'aile, & le jaune du côté extérieur. Les deux
premières font chargées de grands yeux noirs à prunelles blanche^; W
troifiéme ôt la quatrième en ont deux petits, ôt la cinquième n'en a point.
Les ailes inférieures ont cinq petits yeux noirs à prunelles blanches, entourés,
de cercles jaunes ôt fauves.
Ce Papillon le trouve près de Nuremberg dans les mois, de Juin Ôt do
PREMIERE FAMILLE. nf
Juillet. Il vole au foleil, près des murs , ôc s y repofe. La femelle diffère
très-peu du mâle pour la grandeur & les couleurs, mais les taches jaunes
qui font au-deffous des yeux de fes ailes fupérieures, font plus larges que
celles des mâles.
Il a été décrit par :
E/per j tom. i tab. VII^fig. 2 > pag. 108.
Schaeffer Icon. J Inf. Ratifb. tab. CLXXXIIVfig. 2. 3.
Fabricii _> Eut. fp. 22g ^ pag. 4g 6.
Linnœus j ed. XII j pag. 772 j n°. 144* décrit un Papillon qui a
beaucoup de rapport avec celui-ci ; mais il parle dans la defcription du
deffous , de deux taches blanc de lait qui ne fe trouvent point dans celui-»
ci , ce qui nous fait penfer que ce neft pas le même.
Même Planche , Numéro 48.
LA B A C C A N T E.
ÉTAT PARFAIT.
C 3 N ne connoît point la Chenille & la Crifalide de ce Papillon repré-
fenté en deffus Fig. 48. a. Il eft d’un brun clair affez luifant fur les ailes
fupérieures. On voit vers le bord extérieur cinq yeux bruns foncés , entourés
dun cercle jaunâtre, & près du bord fupérieur quelques petites taches
jaunâtres qui fe touchent & fulvQnt le contour de la nervure du milieu : fur
les ailes inférieures, il y a quatre yeux comme ceux des ailes fupérieures ,
qui fuivent auffi le contour du bord extérieur. Les deux du milieu font fort
grands , & les deux autres vers les angles font petits. Le bord des quatre
ailes eft terminé par deux lignes plus brunes que le fond , & une frange
blanche.
Le deffous de ce Papillon eft repréfenté Fig. 48. b, Sa couleur eft encore
D d ij
i i 6
PAPILLONS DE JOUR,
plus claire qu en deffus. La moitié de l’aile fupérieure du coté du bord
extérieur , eft jaunâtre. Sur cette partie , on trouve les mêmes yeux qu'eu
deffÿ. Ils font en même nombre , de même forme & couleur, mais ils ont
une petite prunelle blanche de plus. Ils font terminés deffus & deffous par
un trait brunâtre. Cette aile du côté du bord extérieur eft bordée de trois
traits brunâtres & d’une frange blanche.
Sur l’aile inférieure, il y a une bande blanchâtre qui la traverfe en fuivant
le contour du bord extérieur. Elle eft beaucoup plus large du côté du bord
fupérieur , que du côté du bord inférieur. Cette bande eft chargée de fept
yeux bruns à prunelles blanches. Chacun eft entouré de deux cercles ;
l’intérieur eft jaunâtre, & l’extérieur eft brun. Les deux premiers yeux du
côté du bord fupérieur font de moyenne grandeur; le troifiéme eft très-petit;
le quatrième eft le plus grand; le cinquième eft moyen; les deux derniers qui
font petits, font réunis dans une figure elliptique. Cette aile eft aufft terminée
par trois traits bruns & une frange blanche.
La maffe des antennes de ce Papillon eft effilée. L’Individu dont il eft ici
queftion, eft une femelle : le mâle n'en diffère que par la couleur qui eft un
peu plus foncée. Il paroît une fois l’an, au mois de Juin, dans les bois. On
le trouve fouvent fur le poirier fauvage : mais quelques recherches qu’on ait
fait fur cet arbre, on n’a jamais pu y rencontrer fa Chenille. Il voltige par
fauts & par bonds : c’eft ce qui l a fait appeller Baccante. Il eft facile à
prendre, & ne s’effarouche point du mouvement qu’on fait près de lui.
Ce Papillon eft très-commun au Bois de Boulogne près Paris. On le
trouve par centaines autour des arbres dont il découle quelque, liqueur, ôc
l’on peut juger qu’il fe plaît à la fucer.
Il a été décrit par :
Geoffroy 3 tom. 2 pag. 47 n°. z5.
Linn. Syft. nat. tom. 1 3 Pan. 2 ed. XII. pag. yy^ 3 fp. z 5y.
Roffff tom. 4> tab. XXXIIIfig. 1. 2 3 pag. 22S.
Efper tom. z tab. IX. fig. 2 > pag. 12S.
Fabricii 3 Entom . pag. 434 3 fp. 222.
PREMIERE FAMILLE,
ï i f
Même Planche , Numéro Ag.
nr tr
1 i
'O & O»
PREMIER ÉTAT,
ï
Jl—J A Chenille , Fig. 4 9, a 3 qui produit ce Papillon , paroît à la fin de
Mai. On la trouve dans les Bois fur le poirier fauvage y dont elle fe nourrit.
Elle n’eft point épineufe , comme la plupart de celles qui produifent des-
Papillons à quatre pieds. Elle eft verte. Son corps eft couvert d’un poil
court & ferré ^ qui fait un velouté un peu plus clair que la couleur de fa
peau. On devroit la trouver dans plufieurs mois de Tannée , puifque Ton
voit fon Papillon en Avrils Juin & Août. Peut-être fe conferve-t-il des
Crifalides qui éclofent en différentes faifons , comme il arrive à quelques
efpéces.
SECOND ÉTAT
On la voit fous Tétat de Crifalide Fig. 45). b. Elle eft toute verte comme
Fa Chenille, & elle fe fufpend par la queue comme celles qui proviennent
de Chenilles épineufes. Sa tête eft terminée par deux éminences de forme:
conique.
ÉTAT PARFAIT,
L e Papillon eft repréfenté en defîus Fig. 4p. c. Son fond de couleur eft
brun allez clair. Les ailes fupérieures font parfemées de différentes taches
plus ou moins jaunâtres ? de formes irrégulières , dont le nombre n’eft pas-
confiant. Elles ont vers Tangle fupérieur un œil noir à prunelle blanche. Sur
les ailes inférieures 9 on trouve dans le milieu une tache jaune ; & vers le
bord extérieur quatre autres de même couleur, dont trois font chargées de
yeux noirs. Les deux les plus près du bord inférieur, ont une prunelle
blanche. Les quatre ailes font terminées par une frange blanche coupée de
ï ! 8 PAPILLONS DE JOUR,
noir par l’extrémité des nervures, qui fe prolongeant un peu au-delà du
bord , forment des fêlions plus fenfibles aux ailes inférieures qu’aux
fupérieures.
Le delïbus du Tircis eft repréfenté Fig. 4p. d. La couleur brune de l’aile
fupérieure eft plus claire & moins étendue quen deffus. Les taches jaunâtres
font beaucoup plus grandes, & recouvrent plufieurs parties de cette aile. A
l’angle fupérieur, on trouve le même œil qu’en delfus. L’aile inférieure eft
comme marbrée, de différentes nuances, particulièrement de brun, de jaune
& de violet. Vers le bord extérieur, il y a quatre yeux brunâtres à prunelles
blanches qui fe fuivent. Ce nombre n’eft pas confiant, & varie dans beaucoup
d’individus. Celui qu’on voit ici eft une femelle, dont le mâle ne diffère
qu’en ce qu’il eft un peu plus petit, & qu’en général fes couleurs font plus
décidées, fur-tout celle violette du deffous des ailes inférieures. Ses antennes
font comme celles du précédent.
Le Tircis a été décrit par :
Geoffroy s tom. 2 „ pag. 48 n°. 16'.
Rofel j tom. 4 y tab. XXXIII. flg. g y 4y pag. 228.
Mullers y Syft. nat. tom. 5 > pag. 603 ,fp. 143.
Linn. ed. XII. pag. yyi y fp. 143.
Reaumury Inf. tom 1 y tab. XXVII^ fig. t6y ty.
Efper y tom. 1 y tab. VIL fig. 1 y pag. 10 5 .
Planche XXVI. Numéro 50 .
LE SATYRE.
ÉTAT PARFAIT.
1 "i O US ne repréfentons point la Chenille de ce Papillon , parce que
nous n’avons pu nous la procurer ; mais nous fçavons qu’elle eft verte , que
fou dp s eft çomme vçlouté, & quelle n’eft point dpineufe. M. Geoffroy dit
PREMIERE FAMILLE.
i iÿ
quelle fe nourrit fur une efpéce de gazon appellé Gramen poa. Nous ne
connoiffons point fa Crifalide.
Non-feulement il y a beaucoup de différence entre le mâle & la femelle
de ce Papillon , mais dans chaque fexe même on trouve une infinité de
.variétés pour les couleurs & la grandeur. Il y en a qui font plus de moitié
plus petits que ceux ici repréfentés.
La Figure 5*0. <z. fait voir le deffus d’un mâle, dont la couleur la plus
ordinaire eft fauve , coupée de nervures & de bandes brunes. Il s’en trouve
de tout bruns avec quelques taches fauves. Tous ont vers l’angle des ailes
fupérieures, un oeil noir à prunelle blanche. Sur les inférieures, ils en ont
ordinairement trois, quelquefois quatre, & quelquefois que deux. Les quatre
ailes font bordées d’une large bande brune, coupée quelquefois par une bande
fauve.
La Figure 50. b. repréfente le deffous de ce mâle. La couleur des ailes
fupérieures eft à peu près la même qu’en deffus, avec cette différence que
les parties brunes font beaucoup moins étendues & moins fenfibles, & toute
la partie qui approche de l’angle fupérieur tire fur le jaunâtre. Sur cette partie
paroît le même œil qu’on a remarqué en deffus, entouré d’un cercle jaune &
d’un fécond cercle fauve terne ; quelquefois cet œil eft un peu allongé en
forme ovale; alors il contient deux prunelles blanches bien diftin&es : il eft
fouvent accompagné d’un très - petit œil noir ; mais quelque petit qu’il foit,
il a aufli une prunelle blanche.
Les ailes inférieures font d’un fond plutôt cendré que brun, avec de
petites bandes tranfverfales brunâtres, ondées irrégulièrement. Ces ailes font
conftamment ornées de fept fort jolis yeux , dont le centre eft blanc „
entouré d’un cercle noir, & de quatre autres cercles alternativement fauves
& bruns, extrêmement fins ; fouvent les deux qui font vers l’angle inférieur
fe rapprochent de façon qu’ils n’en forment qu’un feul à deux prunelles
blanches.
Les Figures ;o..c. & j o. d. font voir le deffus & le deffous d’une femelle.
Elle eft plus grande que le mâle, & fes couleurs font toujours moins foncées,
La bande brune du milieu des ailes fupérieures en deffus eft très-étroite dans
les femelles. Quant à la difpofition des taches & des nervures, il y a peu de
différence entre les deux fexes, tant en deffus qu’en deffous. Les yeux font les
mêmes.
i 20
PAPILLONS DE JOUR,
La Figure $o.e. repréfente une variété des plus extraordinaires : elle porte
cependant des cara&eres qui la font reconnoître pour appartenir au Satyre.
Le deffous, Fig. yo. /, a non-feulement vers l’angle d’en haut de l’aile
fupérieure le grand œil noir & le petit qui l’accompagne, comme à la Fig. y o.
d y mais il en a encore un autre petit au deffus. Dans les ailes inférieures ? on
n’en trouve que fix au lieu de fept.
Le Satyre eh commun. On le voit prefque tout l’Eté dans les bois & les
jardins, ôc il aime à fe repofer fur les murs, les pierres Ôc les rochers.
Il a été décrit par :
Linn. ed. XII 3 pag. jjiyfp. 141.
Geoffroy tom. 2 pag. 5 o ■> n°. ig.
Fabriciij Entom. p. 4^2 fp. 213.
Jac . VArtiir. Inf. tab. V.
Petiver y Op. tom. 2 y Pap. Brit. tab . V. fig. 7,
Robert Icon. tab. XV* fig. 2.
Harris tab. XXVII. fig. e.fig. g.
Jonfton Inf. p. 58 n°. <4 ^ tab. VI.
JVilke Engl. m. a. B. 5 3 tab. 11 y b. 3.
Mouffet j ed. lat.^32 y tab. CIVyf 10.
De Geer j tom. 2 y pag. 202^ n°. 8.
Efperj tom . 1 tab. VI. fig. 3. a y pag. toi.
Même Planche, Numéro 5 1.
LE N E M U S I E N.
ÉTAT PARFAIT.
L-* E Papillon rare par-tout ailleurs qu’en Allemagne où il eft commun t
paroît au mois de Mai. Son féjour ordinaire eft dans les bois,, aux places
garnies d'herbe. Sa Chenille 6c fa Crifalide nous font inconnues.
La
PREMIERE FAMILLE.
121
La Figure ? i. a. fait voir le defïus d’une femelle. Sa couleur eft brune.
Le bord inférieur de fes ailes fupérieures eft gris , Ôt du milieu de ce bord ,
il fort une bande de la même couleur qui fe termine au milieu de l’aile. Vers
le bord extérieur , il y a trois taches d’un fauve foncé. La plus grande , qui
eft près du bord fupérieur , a en deffous un trait circulaire gris, & porte un
œil ovale noir à deux prunelles blanches. Sur les deux autres taches, il y a
communément deux petits yeux noirs à prunelles blanches. Ces derniers
ne font pas un caraèlere confiant, non plus quun autre petit œil qu’on voit
ici fur une aile près du bord fupérieur. Celui-là fe trouve quelquefois d’un
côté , & ne fe trouve point de l’autre.
Sur les ailes inférieures, il y a trois yeux noirs à prunelles blanches, entourés
de couleur fauve.
La Figure 5 1. b. fait voir le deffous de ce Papillon , qui a beaucoup de
rapport pour les caraèleres avec celui du Satyre n°. $ o. Ce qui l’en diftingue le
plus, c’eft que l’œil de l’aile fupérieure de celui-ci eft entouré de deux cercles,
l’un jaune, & l’autre brunâtre. On ne voit point ces cercles dans le Satyre.
Le mâle ne diffère de la femelle, qu’en ce qu’il eft plus petit ; quant à la
couleur ôc au deffein, il y eft entièrement conforme ; c’eft ce qui nous a décidé
à n en point donner ici le portrait.
Le Nemuflen a été décrit par :
Efper j totn. 1 3 tab. VI 3 fig. 2 3 pag. 9 S.
Linn. S. N . ed. XII. pag . JJi *fp* *42.
Schaeffer Icon. Inf. Rat. tab. L VIII. fig. 2. g.
Mullers j tom . 5 3 pag. 602 3 fp. 141.
S 23
PAPILLONS DE JOUR,
Planche XXVII. Numéro 52 .
LE TRISTAN.
PREMIER ÉTAT.
If.. 1 A Chenille , Fig. p. a , qui produit ce Papillon, vit fur le gazon ou
gramerLj dans les bois y vers la fin de Mai & au commencement de Juin. Elle eft
fort difficile à trouver y parce qu'aulfitôt qu'on touche la plante qui la nourrit ?
elle fe briffe tomber y & fa couleur qui approche de celle de la terre y la fait
confondre aifément avec elle ; c’eft pourquoi bien des Auteurs ne font pu
découvrir ; quelques recherches qu ils ayent fait. Elle n efi point épineufe*
SECOND ÉTAT :
S a Crifalide Fig. 5* 2. b. eft fufpendue comme celle des Chenilles épineuies*
Sa couleur eft brunâtre comme la Chenille. Sa figure efi prefque toute ronde ;
elle fe conferve dans cet état jufqu au mois de Juillet ; temps où Ton. voit
paroitre fon Papillon.
ÉTAT P A R F A I T.
L a Figure y 2 . c. repréfente le Triftan en deffus, Son fond de couleur efi;
brun obfcur. Il y a fur chaque aile trois petits yeux noirs entourés d'un cercle
fauve. Ils ont ordinairement une prunelle blanche > mais elle efi fouvent fit
petite qu'elle n'eft point fenfible.
La Figure $2. d. en fait voir le deffous. Sa couleur brune eft plus claire;
qu'en deffus. Les ailes fupérieures ont trois yeux qui correfpondent à ceux du:
defius ; mais ils font plus grands y & leur prunelle blanche efi plus fenfible ;
fouvent le troifiéme efi peu diftiiift ; il reffemble plutôt à- une. tache qu’à
un œil. Les inférieures en ont chacune cinq ou fix. Il eft rare de trouver deux
PREMIERE FAMILLE, iî?
Papillons de cette efpéce parfaitement femblables : prefque tous offrent des
variétés pour la forme ôc la quantité des yeux.
La Figure 5- 2. e. eft le delfous dune de ces variétés : elle n’a que deux yeux
aux ailes fupérieures.
La Figure $2 .fi en eft une autre qui n’en a point du tout. Les trois yeux
des ailes fupérieures font remplacés par trois petites taches jaunâtres ; & fur
les inférieures , on ne voit que des petits points de cette même couleur qui
font comme jettés au hafard. Le deffus de cette variété ne diffère du 5 2.
qu’en ce qu’il n’a point d’yeux.
Comme les deux fexes fe reffemblent , nous avons cru inutile de donner
les deux portraits.
Ce Papillon qui fe rencontre aflez communément dans les bois au mois de
Juillet 3 a été décrit par :
Linn. ed. XII. pag. y 68 > fp. 12 7.
Geoffroy j tom. 2 „ pag, 47 „ n°. 14.
De Geer * tom. 2 > P. 1 > pag. 211 „ PI. 2 * fig. g & 10.
Sepp. Nederland. Inf. 1 ^fit.^4^ verh. p. 24 * tab. IV.
Raii. hijî. Inf. pag. 1 2$ > n°. 7.
Harris fig. h. tab. XXXV.
Efper tom . 1 > tab . V. fig. 1 > pag. y8.
Même Planche, Numéro 57 .
L'AMARILLIS.
PREMIER ÉTAT.
1 j A Figure $ 3. a. fait voir la Chenille de ce Papillon. Sa couleur eft dure
verd obfcur, avec une bande longitudinale rougeâtre de chaque côté. Elle
n’eft point épineufe, mais fa partie poftérieure eft terminée par deux pointes
E e i;
124
PAPILLONS DE JOUR,
en forme de cornes : ce qui eft allez ordinaire aux Chenilles de ce genre.
Elle fe nourrit de gazon dans les prés Ôt dans les bois. On la trouve dans le
même temps que celle du numéro précédent.
SECOND ÉTAT.
Sa Crifalide, Fig. 33. b „ fe fufpend par la queue. Elle eft de couleur
grisâtre , avec quelques taches brunes.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 5* 3. c. eft le deffus d'un mâle. Son fond de couleur eft un beau
jaune fauve, glacé de brun à la naiffance des ailes près du corps. Les quatre
ailes font terminées au bord extérieur par une large bande brune. Sur les ailes
fupérieures vers le milieu , il y a une bande tranfverfale brune , & vers
l’angle , il y a un œil ovale à deux prunelles blanches.
La Figure 3 3. d. eft le deffus d’une femelle. Elle ne diffère du mâle que
parce quelle eft plus grande , & que dans l’aile fupérieure il n’y a point de
bande tranfverfale brune. *
La Figure 3 3. e. repréfente le deffous de ce Papillon ; il eft le même dans
les deux fexfes. Les ailes fupérieures font conformes au-deffus, fi ce n’eft que
leur naiffance -n eft point glacée de brun. Les ailes inférieures font brunes ,
avec des ondes d’un blanc cendré. Sa moitié du côté de la naiffance , eft
beaucoup plus brune que celle du côté du bord extérieur. Il y a deux très-
petits yeux noirs avec des prunelles blanches fur des taches brunes , l’un vers
le bord fupérieur > l’autre vers le bord extérieur : mais ce cara&ere n’eft pas
confiant dans tous les Individus.
Ce Papillon paroît au mois de Juillet, & il n’eft point rare le long des
prairies & des bois.
Il a été décrit par :
Geoffroy tom. 2 pag. 52 j n°. 20.
Mullers ; Syff nat. tom . 5 j pag. 604 > n°. i 5 o .
PREMIERE FAMILLE.
i 2 y
Fuejli j n°. 603.
Gronov. Zooph. 77 S.
Efper j tom. 1 * tab. IX. fig. 1 _> page - 120.
Planche XXVIII. Numéro 53,.
LE M ï R T î L
PREMIER ÉTAT.
TT j A Chenille du Mirtil eft repréfentée Fig. f 4. a. Elle eft toute verte,
avec une bande longitudinale blanche fur le côté. On la trouve fur le gazon ?
& dans la même faifon que la précédente.
SECOND ÉTAT .
S A Crifalide fe voit Fig, $ 4, b. Sa couleur eft verdâtre , coupée de
plufteurs taches brunes. Sa tête eft terminée par deux éminences coniques^
ÉTAT PARFAIT,
La Figure 5*4. c. eft le deftus d’un mâle. Son fond brun foncé eft glacé
au milieu d’une teinte fauve ou jaunâtre > coupée par les nervures. Aux ailes
fupérieures vers l’angle d’en haut ^ il y a un œil noir à prunelle blanche y
entouré d’un cercle jaune foncé.
On en voit le deffous Fig. 5*4. d. Le fond de couleur eft le même ,
mais plus clair. L’aile fupérieure eft fauve mélangé de brun. Elle a le même
œil qu’en deftus, Les inférieures font brunes ? avec une large bande ondée
blanc-jaunâtre.
La Figure £4. e. repréfente le deftus d’une femelle. Elle eft plus grande
que le mâle. Son fond eft à peu près le même 5 mais la couleur fauve des
ii2'S PAPILLONS DE JOUR,
ailes fupérieures eft plus diftinéte. On y trouve le même œil, maïs plu?
grand.
Le defîbus de cette femelle fe voit Fig. 5'4. / Il eft aflez conforme à
celui du mâle , mais un peu plus clair.
Cette efpéce offre tant de variétés, qu’il eft difficile de trouver deux
Individus qui fe reffemblent parfaitement, tant pour le fond de couleur qui
eft ou plus foncé ou plus jaunâtre , que pour la difpofition des bandes ôc des»
taches.
La Figure $ 4. g . préfente le deffus d une des variétés les plus extraor¬
dinaires. Elle eft toute brune , & les yeux des ailes fupérieures font d’un brun
terne , avec une prunelle blanchâtre.
Son defîbus fe voit Fig. 5 4. h. L’aile fupérieure en eft toute jaune , à
l’exception du bord extérieur qui eft brunâtre , ôc l’aile inférieure eft toute
brunâtre , avec deux yeux noirs entourés d’un cercle blanchâtre. Ces deux
yeux font quelquefois accompagnés de deux autres beaucoup plus petits , ou
de deux petits points noirs.
Dans quelques variétés, au lieu de ces deux yeux, on ne trouve que deux
petits points noirs ; dans d’autres , ils difparoiffent tout-à-fait. Il y a apparence
que M. Geoffroy a été féduit par une variété du Mirtil pour fa defcription
du Coridon n°. 17, qu’il a pris pour une efpéce différente. Linné eft tombé
dans la même erreur pag. 774, n os . 1 y $ & 1 ; 6.
Ce Papillon fe trouve au bord des bois ôt des prairies vers la fin de Juin
dans le courant de Juillet > ôc il n eft point rare dans cette faifon.
Il a été décrit par :
Linn . ed . XII. pag. J74 * fp> t 55 & i 56 .
Geoffroy „ rom, 2 * pag. 49 „ n°. 1 y „ & pag. 5 o n°. 1 8.
Reaumur tom. 1 pag. 2jo ^ pi 11 > fig. 1 & 2.
Aldrovandi ; Inf. tab. CCXL VI. fig. 13.
Efper j tom. 1 y pag , 128 * tab. X * fig • i- 2.
Fab. Ent. p. 4gy fp. 22S.
Rofel 3 tom. 3 3 tab . XXXIV. fig. y. 8.
Mullers j Syfi. nat. tom . 5 pag. 606 fp. 1 56 ,
PREMIERE FAMILLE.
■\ 2 7 ,
M ême Planche, Numéro 55 .
LE M ï S I S*
ÉTAT PARFAIT.
O U S ne connoiffons pas îes deux premiers états de ce Papillon
qui eft fort rare, & qu’ on ne trouve guères que dans les prairies aux environs
de Vienne en Allemagne. On en voit le defïiis dans la Figure y y. a. Son
fond de couleur eft brun , mélangé de teintes grifes , & coupé de nervures
prefque noires. Sur les ailes fupérieures , il y a deux taches jaunes avec un
point noir au milieu ; & fur les inférieures , on voit une large bande grisâtre
qui fuit le contour du bord extérieur, & s’étend jufqu’au milieu de l’aile. Sur
cette bande près du bord , il y a des taches noirâtres qui font féparées par
des nervures. Ce Papillon a cela de particulier , que fes ailes inférieures font
beaucoup plus grandes que les fupérieures. Lorfqu elles font rapprochées lune
de l’autre, elles paroilfent former une portion de cercle. Les quatre ailes font
bordées par une petite frange grisâtre. Les inférieures font dente! lées. Le
deffous Fig. 5 y. b. reflemble beaucoup à celui du numéro précédent :
mais fa couleur eft plus claire. Il a deux yeux noirs à prunelles blanches aux
ailes fupérieures : au lieu que le numéro y q. n’en a qu’un. Ces deux yeux
correfpondent exactement à ceux du delfus.
Le Mifis n’a été décrit que par r
Efperj tom , 1 , tab , XLV. fupp, XXL fig. 1 > pag. 374 ..
i 28
PAPILLONS
DE JOUR,
Planche XXIX. Numéro 5 G.
LE F R O C R I S„
ÉTAT PARFAIT.
jSJ’A Y AN T pu nous procurer la Chenille qui produit ce Papillon, nous
n’en donnons point le portrait : mais comme M. Geoffroy en fait la
defcription tom. 2 > pag. S S > n°. 2 1 > nous croyons devoir la rapporter
ici ; elle fervira à la diftinguer de celles des autres efpéces.
» Sa Chenille , dit-il 9 eft noire , avec une tête rouge > & fon corps efl:
» chargé de tubercules ornées de quelques poils. Ces Chenilles forment fur
» le gazon des toiles dans iefquelles elles vivent en fociété «.
Le deffus du Procris mâle eft repréfenté Fig. f 6 . a . Sa couleur eft
fauve 9 & fes ailes font bordées de brun du côté extérieur. Il y a des Individus
qui ont à l’angle d’en haut des ailes fupérieures , un petit œil ou une petite
tache noire qui indique celui du deffous ; mais ce caractère n’eft pas confiant*
Ledeffous fe voit Fig. f 6 . b. La couleur des ailes fupérieures eft conforme
au-deffus. Elles ont vers l’angle un œil noir à prunelle blanche , entouré d’un
cercle jaune. L’aile inférieure eft brun-grisâtre , avec une bande blanchâtre
qui la traverfe par fon milieu. Sur la partie brune qui eft du côté du bord
extérieur , il y a trois petits yeux bruns rouffâtres avec des prunelles blanches*
La femelle du Procris ne diffère du mâle que parce qu’elle eft plus grande.
La Figure y 6 . c. offre le deffus d’une variété de ce Papillon : elle eft toute
brune. La couleur des ailes inférieures eft plus terne que celle des fupérieures;
elles ont un œil noir dans un cercle de brun-clair vers leur angle inférieur.
Les quatre ailes font traverfées de nervures très-larges & plus brunes que le
fond.
La Figure 5* 6 . d. eft le deffous de cette variété. L’aile fupérieure depuis
la naiffance jufques vers le bord extérieur , eft fauve-brun , ôc la couleur de
ce bord eft verte. L’aile inférieure eft en entier de cette derniere couleur,
avec
PREMIERE FAMILLE, isp
avec une tache blanche qui traverfe fon milieu prefqu’en entier. Très-près du
bord extérieur , il y a un trait brun , Ôt un autre blanc au-deffous, qui fuivent
le contour de l’aile. Entre ces traits ôc la tache , font quatre yeux noirs à
prunelles blanches, entourés de cercles blancs. On en trouve un cinquième
pareil à ceux-là , mais plus grand , vers le milieu du bord fupérieur.
Cette variété vient d’Allemagne, ou elle a été trouvée. Elle eft fi extraor¬
dinaire , qu’on pourroit la prendre pour une efpéce différente. On la trouve
dans Efper 9 tom. I, tab. XXXV. fup. XL fig. 4 , pag. 341,
Le Procris a été décrit par ;
Geoffroy tom. 2 ^ pag. 5 g n°. 2 1 .
Linn . ed. XII. pag. y y 1 a fp. 23g.
Reaumwr * inf. tom. 2 „ tab. IX fig. G.
Efper j tom. 1 „ tab. XXL fig. 3 > pag. 282.
Même Planche, Numéro 57 .
I 17 r> jfr P R 4 ï ï?
iü L 'O Ht JL Si ü. SU JU9
ÉTAT PARFAIT.
IL A Figure <; 7. a. repréfente le deflfus d’une femelle. Ses ailes fupérîeures
font fauves, bordées à l’extérieur d’une bande brune plus large ôt plus foncée
que dans l’efpéce précédente. Sur cette bande près l’angle fupérieur, il y a
un petit œil brun entouré de fauve. On en trouve deux pareils fur les ailes
inférieures, qui d’ailleurs font toutes brunes. Les quatre ailes ont une frange
blanche.
Le deffous fe voit Fig. 57. b. Les ailes fupérîeures font de la même
couleur qu’en deffus , excepté que la bordure brune eft moins large ôt moins
fenfible. Vers l’angle d’en haut, il y a le même œil qu’en deffus ; mais il eft
plus grand , 6c il porte une prunelle blanche. Les inférieures font d’un brun
Ff
13 o
PAPILLONS DE JOUR,
clair avec une teinte verdâtre , ôc une large bande couleur de paille qui les
traverfe par le milieu. Au-deffus de cette bande , on trouve quatre yeux
difpofés en ligne. Les deux les plus près du bord fupérieur font les plus
petits, ôc manquent quelquefois. Vers le milieu de l’aile , près du bord
fupérieur, il y a un cinquième œil qui pour l’ordinaire eft plus grand ôc mieux
marqué que les quatre autres. Tous ces yeux font bruns avec un point blanc ,
ôc font entourés d’un cercle fauve ôc d’un autre brun.
Le mâle eft plus petit que la femelle. Il lui reffemble pour les couleurs ,
mais il n’a point d’yeux en deffus aux ailes inférieures. A ces mêmes ailes en
deffous, il n’en a que trois vers le bord, fouvent que deux, ôc tous font plus
petits.
Cette efpéce offre encore beaucoup de variétés. On en voit une en deffus
Fig. f 7. c. Ses ailes fupérieures font fauves , glacées de brun. Le bord
extérieur eft d’un brun plus foncé. Les inférieures font brunes comme dans
l’efpéce ; mais elles ont chacune trois taches jaunâtres au lieu d’yeux.
Le deffous de cette variété eft repréfenté Fig. 57. d. L’aile fupérieure
ne diffère de ; 7. b qu’en ce qu’elle a un œil de plus , ôc qu’elle n’eft point
bordée de brun. La différence eft plus fenftble dans les inférieures. La bande
couleur de paille y eft remplacée par trois taches blanchâtres , dont une très-
petite vers le bord fupérieur , ôc il y a un œil de plus que dans l’efpéce.
Cette variété fe trouve aux environs de Vienne. Elle a quelque reffemblance
avec celle dont Efper a donné le portrait tab. XXXV. f. 3.
Le Céphale , ainfi que le Procris , varie pour la grandeur. On les voit
tous deux vers la fin de Juin ou au commencement de Juillet dans les bois
élagués : on les rencontre fouvent enfemble , ôc ils ne parodient que pendant
trois femaines ou environ. O11 n’a pas encore pu découvrir la Chenille du
Céphale , quelques recherches qu’on en ait fait : on a même tenté en vain de
s’en procurer par les œufs des femelles qu’on a trouvé accouplées ; mais il y
a apparence qu’elle eft du genre des Chenilles à deux cornes fur la partie
poftérieure du corps.
Ce Papillon a été décrit par :
Geoffroy j tortis 2 p. 5 g > n, 22 .
PREMIERE F A M I L L E. rjf
Linn. ed. XII. p. ygi 3 fp. 242.
Èfper j tom. 1 j tab. XXI. f 4 pag. 2 8 5 .
Mullers j tom , 5 ., pag. 6zy > fp. 242.
Même Planche , Numéro 58.
ÉTAT PARFAIT,
Ce Papillon repréfenté en deffus Fig. ;8. a, n’eft point connu dans
fes deux premiers états. Sa couleur eft fauve un peu terne , glacée de brun
vers la naiffance des ailes ; & vers leur bord extérieur fur les ailes fupérieures,
il y a deux yeux bruns fans prunelles , entourés d’un cercle fauve , l’un près
de Fangle fupérieur , Ôc l’autre près de l’angle inférieur. Il y en a ^ilïi trois
ou quatre de la même couleur qui font difpofés en ligne droite vers le bord
extérieur des ailes inférieures.
Le deffous de ce Papillon fe voit Fig. £ S. b. Ses ailes fupérleures font de
la même couleur qu’en deffus, depuis leur naiffance jufques vers le milieu. Le
refte eft brun-grisâtre. Les deux couleurs font féparées par une petite bande
blanchâtre , au-deffus de laquelle il y a deux yeux bruns à prunelles blanches
entourés d’un cercle paille. Ils répondent à ceux du deffus. Les ailes
inférieures font grifes piquetées de brun, ôt coupées par une efpéce de
bande tranfverfale blanchâtre de figure irrégulière , qui, vers le milieu , eft
interrompue par le fond. Âu-deffus de cette bande , il y a fix yeux de même
couleur que ceux des ailes fupérieures, mais plus petits. Ils fuivent le contour
des ailes.
Ce Papillon exifte dans la Colle&ion de M, Gigot d’Orcy. Il Fa reçu de
Vienne en Autriche.
Il n’a été décrit par aucun Auteur,
Ff 1;
PAPILLONS DE J O U R, &c.
1
Même Planche, Numéro 55 .
LE M Œ L I B É E.
ÉTAT PARFAIT .
JL A Chenille & la Crifalide de ce Papillon Fig. yp. a. ne. nous font
point connues. Sa couleur eft brune foncée. Les ailes fupérieures ont deux
petits yeux noirs entourés d’un cercle fauve. Les inférieures en ont quatre
femblablesj mais chargés de prunelles blanches. Ils fuivent le contour du
bord extérieur , & ne font féparés les uns des autres que par les nervures. Les
quatre ailes ont près du bord extérieur un trait fauve coupé par l’extrémité
des nervures.
La Figure 5 '9. b. en eft le deftbus : il eft brun glacé de fauve. On voit
fur les aUes fupérieures les mêmes yeux qu’en deffus. Celui qui eft vers l’angle
d’en haut a une prunelle blanche. Le trait fauve qui borde les quatre ailes
comme en dèlfus , fe trouve en deflfous entre deux traits bruns. Sur les ailes
inférieures , il y a fix yeux bruns à prunelles blanches entourés de cercles
fauves qui fe touchent ; & un peu au-deifous de ces yeux , il y a une bande
blanchâtre.
Ce Papillon eft tiré du Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Il l’a reçu
d’Angleterre , comme une efpéce naturelle à ce Royaume.
Le Moelibée a été décrit par :
Linii. ed. XII. pag. 293* fp • 2 55 . (1),
Milliers y tom. 5y pag. 62g y fp. 255 .
Fab. Frit. pag. 5go y fp. g J 2.
Efper y tom . 1 y tab. XXII. pag. 2ÿ5 y fig. g.
( 1 ) Nota, Linnæus cite ici à faux le n°» zi de M. Geoffroy.
PAPILLONS DE JOUR,
SECONDE FAMILLE.
Papillons à Jîx pieds , Chenilles lijjes , Crifalides nues ,
fufpendues horizontalement par la queue, & par un lien
au milieu du corps,
ÎNF O U S ne nous fommes occupés jufqu’à présent , que de la première
Famille de Papillons de jour ^ de ceux qui marchent fur quatre pieds y & dont
la Chenille eft épineufe & fufpendue par la queue. Nous allons maintenant
traiter de ceux qui marchent fur fix pieds y & dont la Chenille eft liffe , Ôc
la Crifalide fufpendue par un lien au milieu du corps. Ils doivent y comme
nous l’avons dit à la lin de notre Difcours Préliminaire y former la fécondé
Famille de la première Clalfe.
Si pendant le cours de cet Ouvrage y nous découvrons quelques efpéces
que nous n’ayons pas décrites , nous en formerons un fupplément que nous
donnerons à la fin de cette Claffe. On nous en a déjà procuré quelques-
unes qui appartiennent aux numéros ci-deffus , mais nous n’en pourrions
faire mention a&uellement 7 fans intervertir l’ôrdre que nous nous fommes
propofés.
, 34 PAPILLONS DE JOUR,
Planche XXX. Numéro 6o.
LE DEMI-DEUIL.
ÉTAT PARFAIT,
1 T j p S deux premiers états de ce Papillon , dont on voit le deffus dune
femelle Fig. 60. a , nous font inconnus. Son fond de couleur eft blanc-
jaunâtre , coupé de bandes, taches & nervures noires diftribuées avec
fymmétrie. Le bord extérieur des quatre ailes eft terminé par une bande noire *
fur laquelle il y a pl.ufïeurs taches de la couleur du fond. Toutes les nervures
des ailes traverfent cette bande, & vont un peu après finir en pointe. Vers le
bord inférieur des ailes inférieures , ^ Y a tro ^ s e Q ) ^ ces dyeux. Le boid
fupérieur des ailes fupérieures eft communément d’un jaune plus foncé que
le fond principal.
La Figure 60. h fait voir le deffous de cette femelle. L’aile fupérieure eft
de même couleur quen deffus , mais celle inférieure eft plus colorée. Toutes
les taches ôc nervures font moins grandes & moins noires qu en deffus , Ôc
font différemment deflinées. La bande noire du bord extérieur des ailes, ne
paroît point en deffous. Vers l’angle de l’aile fupérieure , on voit une efpéce
d’œil noirâtre affez obfcur ; Ôc dans l’aile inférieure, il y en a fix de la couleur
du fond avec des prunelles noires, dont deux font l’un auprès de 1 autre vers
l’angle fupérieur ,ôt quatre contigus fur une même ligne vers l’angle inférieur.
Il y a quelques femelles qui ont ces yeux en deffus comme en deffous.
La Figure 60. c . repréfente le deffus du mâle. Il eft plus petit que la
femelle. Son fond de couleur eft plus éclatant. Ses taches noires font moins
fortes ôc mieux deflinées. Il n’a point d’yeux fur l’aile inférieure.
Le deffous en eft repréfenté Fig* éo. d. Sa couleur eft aufti plus brillante
que dans le deffous de la femelle , ôc toutes les taches font plus diftinaemenç
marquées. Celles de l’aile fupérieure font même tout-à-fait noires. L’œil qui
eft vers l’angle eft plus petit. Il eft accompagné d’un autre plus grand fans
prunelle» L’aile inférieure n’a que cinq yeux*
SECONDE FAMILLE.
‘*îf.
La Figure 60. e. eft le deffus dune variété femelle. Ce qui la di(lingue le
plus, ce font les ailes inférieures qui ? au lieu de bande près du bord
extérieur , n ont qu un trait bien marqué , qui forme un zig-zag , au-deffous
duquel on trouve cinq yeux. Les deux premiers qui fe touchent vers le bord
fupérieur, n ont point de prunelles, & les trois qui font vers l’angle inférieur,
ont chacun une prunelle blanche.
On en voit le deifous Fig. 6o. fi Vers l’angle fupérieur de l’aile
fupérieure , on remarque deux yeux brunâtres à prunelles blanches qui fe
touchent. L’aile inférieure eft traverfée par de fortes nervures & lignes qui fe
croifent. Le trait en zig-zag eft de même qu’en deffus , ainfi que les yeux ,
avec cette différence qu’ils font jaunâtres > & qu’au lieu de deux vers l’angle
fupérieur , il y en a quatre , dont deux à la vérité font peu marqués. Cette
yariété eft tirée du Cabinet de M. Gigot d’Orcy ? qui l’a reçue d’Angleterre ,
oii elle avoit été trouvée. Les différences qui la cara&érifent , pourroient la
faire regarder comme une efpéce particulière ; mais on n’ofe l’affurer , ne
connoiffant ni fa Chenille , ni fon mâle. Elle a des rapports avec le numéro
fuivant. Elle n’a été décrite par aucun Auteur.
Le Demi-Deuil fe trouve dans les bois & fur les feigles qui font près
des bois. Il paroît aux mois de Juillet & d’Août. On rencontre beaucoup
de variétés entre les Individus de cette efpéce ; mais elles ne font pas affez
fenftbles, pour engager à les repréfenter.
Il a été décrit par :
Geoffroy > tom. 2 pag. y 4 n °. 4 G.
Linn. Syji. nat. tom. 1 > Fart. 2 „ pag. yj2 > fp. 14J.
Milliers j Syft. nat. tom. 5 3 pag. Go 4.
Rofel j t. 3 j fupp . tab. XXXV 11 . Cl. II. p. 2 2y Pap. diur .fig. 1.2 .
Faefti y Inf. num. 5 G2.
Fabricii Eut. pag. 49 G„ fp. 230. Pap. Galathea.
Schaeffer le on. Inf. Ratïjb. tab. XCVIII. fi g. y > 8 Pap. hexapus^
alis ocellatis quintus & fextus.
Petiv. Op. tom. 2 Pap. Brk. tab. II. fig. zo.
Harris tab. II. fig. i L /.
Efper _j tom . 1 tab . VIL fig . 3 > pag . z 1 z „
PAPILLONS DE JOUR,
« 3 iS
Même Planche, Numéro 61.
LE DEMI°DEUll AUX YEUX BLEUS.
ÉTAT PARFAIT.
On ne connoît point la Chenille ni la Crifalide de ce Papillon, donc
on voit le deffus d’une femelle Fig. 6 1. a. Le fond de fa couleur eft un
blanc-jaunâtre, comme celle du numéro précédent ; mais il eft bien moins
couvert de taches. L’aile fupérieure eft terminée vers le bord extérieur par
un trait noir en zig-zag , au-delfous duquel près le bord fupérieur, font
trois yeux noirs avec chacun une prunelle bleue fort large. Cette aile eft
chargée de quatre cara&eres noirs de forme différente , trois defquels la
traverfent par fon milieu , ôc le quatrième eft plus près du corps. L’aile
inférieure feftonnée à fon bord 3 comme celle du 6o. e „ a auiïi le trait en
zig-zag, mais il n’eft bien formé qu’à la moitié de l’aile du côté le plus
près du corps. Au-deffous de ce trait, font cinq yeux noirs, avec une grande
prunelle bleue. Deux font placés près de l’aile fupériéure, & les trois autres,
un peu plus grands , vers le côté inférieur. Il y a une nervure qui n’a point
d’œil, Ôc qui fépare les petits des grands.
La Figure 6 i, b. repréfente le deffous, qui a beaucoup de reffemblance
avec le deffus.
Cet Individu exifte dans la Colle&ion de M. Ernft pere, à Strafbourg»
Il fe trouve en Allemagne, mais rarement.
Ses rapports avec le numéro précédent, nous ont engagé à le défigner
fous le même nom, en y ajoutant le caraêlere par lequel il en diffère le
plus.
Il a été décrit par :
Efpçr, tab . XXVJL fupp. IIL pag. 2 i8 , fig. i.
Planche
SECONDE FAMILLE.
i37
Planche XXXI. Numéro 62.
LE GRAND MARS CHANGEANT.
ÉTAT PARFAIT.
1 ^" O US ne connoifTons point la Chenille de ce fuperbe Papillon. Il
paroît que Linnæus Fa connue, puifqu’il dit qu’elle vit fur le chêne. C’eft
en effet fur le haut des chênes les plus élevés, que ce Papillon fe retire
apres le coucher du foleil. Il eft probable que fa Chenille ne quitte jamais la
cime de ces arbres, quelle y éprouve toutes fes métamorphofes, êt que la
grande hauteur où elle fe tient, la dérobe à nos recherches.
Ce Papillon eft un des plus beaux de ceux que l’on trouve en Europe, par
l’élégance de fa taille ôt la vivacité de fes couleurs. On voit le mâle en deftus
Fig. 62 . u. Il eft brun-foncé, mais brillant, ôc changeant en violet-foncé
tirant fur le bleu d’Outremer, fuivant qu’il eft frappé par la lumière. Cè
changement de couleur qui produit le plus bel effet, provient de ce que
les petites écailles qui recouvrent fes ailes font noires d’un côté, ôt violettes
foncées de l’autre, en forte que fi un côté eft plus frappé de la lumière
que l’autre, on ne voit que fa couleur ; fi au contraire ils le font également,
il en réfulte une couleur mélangée qui forme une teinte brune telle qu’on
la voit ici fur les ailes gauches.
Sur les ailes fupérieures, il y a dix taches blanches de différentes figures.
Les deux premières font près de l’angle d’en haut. Au-deffous , il y en a
cinq , dont trois près du bord fupérieur , Ôt deux vers le bord extérieur.
Les trois autres font vers le milieu de l’aile. La première de ces trois eft
ronde ôt affez grande ; la fécondé a la forme d’un C , & la troifiéme n’eft
qu un point. Au milieu des ailes inférieures, il y a une bande blanche
tranfverfale entrecoupée par les nervures ; ôt près de l’angle d’en bas , 011
trouve un œil noir entouré d’un cercle aurore. Les quatre ailes font bordées
d’un large trait noir , au-deffous duquel il y en a un brun-clair coupé par
ks nervures. Les inférieures ont une très-petite frange blanche.
G g
* 3 s PAPILLONS DE JOUR,
La Figure 62. b . eft le defïous de ce Papillon. Il eft comme marbré
de brun, de fauve & de verdâtre. Sur les ailes fupérieures, il y a une grande
tache aurore chargée , entre la fixiéme & la feptiéme nervure, d’un œil noir
à prunelle violette. Les taches blanches du deffus paroiffent également en
deffous, mais elles font un peu plus grandes, & il y en a une de plus vers
la naiffance de l’aile Ôc près du bord fupérieur. Cette derniere eft chargée
de taches noires.
L’aile inférieure eft moins variée dans le deffein , & les couleurs font
moins coupées. Elle eft traverfée par la même bande blanche qu’en deffus.
On y trouve aufti le même œil, mais il eft violet, ôt le cercle orangé qui
l’entoure n’eft prefque pas fenftble. Les antennes de ce Papillon font noires,
unies, & terminées par une malle allongée.
La Figure 62. c. repréfente le deffus de la femelle. Son fond eft moins
foncé que celui du mâle, & n’eft point changeant. Elle a de plus que lui
aux ailes fupérieures une tache aurore chargée d’un point noir ; ôt près du
bord fupérieur, vers la naiffance de l’aile, quatre points noirs formant un,
quarré long. Aux ailes inférieures près du bord extérieur, il y a entre chaque
nervure une tache blanche qui ne fe trouve point dans le mâle.
Le deffous de cette femelle fe voit Fig. < 52 . d. Sa couleur ifabelle mélangée
de brun eft moins foncée aux ailes inférieures qu’aux fupérieures. Celles-ci
ont affez près du bord extérieur entre chaque nervure, des taches blanches
de différentes grandeurs. Au-deffous de celle qui eft le plus près de l’aile
inférieure , il y en a une autre qui reffemble à un chevron brifé. Enfin
quatre taches blanches longues qui ne font féparées que par les nervures,
forment une efpéce de bande depuis le bord fupérieur jufqu’au milieu de
l’aile. Entre cette bande & la naiffance de l’aile, on trouve les quatre points
noirs que l’on a remarqué en deffus. Ils y correfponderit exactement. La
tache noire entourée d’un cercle-aurore, fe voit en deffous comme en deffus.
Les ailes inférieures ont la bande & les taches difpofées comme en deffus ,
mais elles font bien moins blanches. Dans les deux fexes, les ailes fupérieures
font anguleufes, &. les inférieures dentelées.
O11 rencontre quelquefois des Papillons de cette efpéce, dont les taches
< 5 : les couleurs ne font marquées qu’imparfaitement. M. Ernft, à SftrafDourg,
en a qui 11’ont point de taches blanches en deffus > & d’autres dont les
yeux du deffous font peu fenfthles.
SECONDE FAMILLE,-
Le Mars paroît vers la mi-juin. Il fait fa réfidence ordinaire dans les
bois & le long des rivières. Il recherche fur-tout les endroits fréquentés
par les beftiaux , & fe pofe volontiers fur leurs excrémens. Il neft point
farouche : on l’approche aifément. Il ne faut pas le pourfuivre quand on Ta
manqué. Il ne s’écarte point, & revient fouvent fe pofer fur le filet ou
fur le Chafleur même.
Ce Papillon ne fe trouve pas par-tout, mais il eft commun en France
dans la Forêt de Villers-Coterêts, dans la Franche-Comté, & dans l'Alface-
Son vol ne reflemble pas à celui des autres Papillons ; il n agite prefque
point fes ailes, Ôc plane plutôt quil ne voltige*
Il a été décrit par :
Linn. edit. XII. p. yy 5 > n°. i6i.
Geoffroy j tom. 2 pag. 61 n °. 29.
Mullers j Syft. nat. tom . 5 , pag. 60 y > lu 1G1 ,
Fab. Ent . pag. Soi „ fp. 248.
Efper> tab. XI. pag. 139 * fig* 1 & 2*
Gron. Zooph. y y 2.
Mufeum Richterian * pag. 336*
Fuefli Inf. n. Syo.
Harris Inf. tab. III. fig. a. n •
Scaeffer „ Icon. Inf. Ratifb. tab. CLU. fig. 1. 2i
Wilkes j EngU M* and , R % 63 > tab , I t a. 2 „
G s ’i
> 4 °
PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche , Numéro 6 j.
LE GRAND MARS ORANGÉ.
ÉTAT PARFAIT.
O N ne connoît point la Chenille de ce Papillon repréfentd en defïuS
Fig. 6 3. a. C’eft une femelle. Sa couleur jaune-orangé un peu rembrunie ,
eft interrompue par différentes taches noires. Dans les ailes fupérieures ,
on en diftingue particulièrement fix placées vers le bord d’en haut. Elles
forment deux bandes de trois chacune, interrompues feulement par les
nervures. Sur ce même bord, on trouve quatre points noirs difpofés comme
ceux du 62. c . Ils fe voient aufli en deffous. Près de l’angle d’en haut de
ces ailes , font trois taches blanches , ôc plus bas , une moins blanche qui
eft ronde. Au-deffous de celle-ci, il y en a une noire de même forme ,
& enfin une autre noire qui occupe les deux dernieres nervures du bord
inférieur. Une bande jaune-clair qui commence au milieu des ailes fupérieures,
continue jufqu’aux deux tiers des ailes inférieures ; & depuis cette bande
jufquau corps, les ailes font noirâtres. Celles inférieures ont au-deffus de
cette bande du côté du bord extérieur, cinq taches noires longues, avec
une tête ronde. On apperçoit près du bord extérieur des quatre ailes, une
petite bande brune qui fuit leur contour.
Le deffous de ce Papillon Fig. 63. b a beaucoup de reffemblance avec
celui 62. b. Sa couleur eft à peu près la même, mais plus pâle. On voit
au milieu de l’aile fupérieure la même tache noire , mais le cercle qui
l’entoure eft paille. Les taches blanches qui occupent l’intervalle des premières
nervures du côté du bord fupérieur du 62 . b font à celui-ci d’un blanc
roux, ôc il y en a d’autres de même couleur entre les cinq nervures les plus
près du bord inférieur. Une bande blanchâtre fuit le contour de cette aile
près le bord extérieur, & vient aboutir à une tache blanche placée à l’angle
fupérieur. L’aile inférieure, dont en général le fond eft allez clair, a deux
SECONDE FAMILLE.
t4»
bandes brunâtres, l’une vers le milieu de l’aile, l’autre à Ton bord extérieur*
La première porte une tache noire entourée d’un cercle jaune.
Ce Papillon n’a point été décrit.
Planche XXXII. Numéro 64 .
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PREMIER ÉTAT.
L A Chenille de ce Papillon efl repréfentée dans deux pofitions- différentes
fous les Figures 6 4. a. Sa tête efl d’une flru&ure finguliere. Elle femble
fendue en deux, comme on peut le voir dans celle à gauche de la Planche.
Il en fort deux efpéces de cornes jaunes chargées de tubercules d’un verd
foncé. Son corps efl d’un beau verd velouté, moins clair fur le dos que fur
les côtés , & fon ventre efl jaune. Cinq petites bandes de la même couleur
prennent naiffance de chaque côté du ventre, & traverfent les anneaux
obliquement depuis le cinquième jufqu’au dixiéme. Outre ces bandes , il y
en a deux autres qui femblent n’être qu’une fuite des cornes, & qui s’étendent
parallèlement jufqu’au milieu du dos. C’efl pour faire diflinguer ces deux
dernieres que l’on a préfenté cette Chenille par le dos dans la Figure à
droite de la Planche. Rofel, tom. IV. en a donné le portrait à la tab,
XXXI. Fig. 6 , ôc l’a décrite pag. 21 j.
SECOND ÉTAT,
La couleur de la Crifalide Fig. 6 4. b efl affez femblable à celle de la
Chenille. On la trouve attachée fous des feuilles avec deux liens de foie
blanche , l’un qui efl très-fort la tient vers le col, & l’autre qui efl plus
foible , l’attache au dernier anneau. Elle donne fon Papillon quinze jours
après fa métamorphofe.
Ij.2
PAPILLONS DE JOUR,
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 6 4, e. eft un mâle en deflus. Ii eft plus petit que le 62, a .
Son fond eft à peu près le même , ôc également changeant. Les taches
blanches de fes ailes fupérieures font difpofées comme celles de la femelle
62. c j ôc Ton y trouve le même œil. Ses ailes inférieures reffemblent à
celles du 6"2. a j fi ce n’eft que le trait brun-clair du bord eft remplacé
ici par une fuite de petites taches aurores placées entre chaque nervure.
Son deflous, Fig. <>4. f * eft glacé de fauve , ôc veiné de différens bruns
qui, dans quelques parties , tirent fur le verdâtre ou fur la fleur de pêcher.
L’aiie fupérieure porte des taches blanches, dont la difpofition diffère peu de
celles du 62, b > mais elles font beaucoup plus petites. On y trouve le
même œil , mais fans prunelle* ôc le cercle qui l'entoure eft moins large ôc
moins foncé. L'aile inférieure a la même bande, mais elle eft grisâtre. Le
cercle qui entoure l’œil de fon angle d’en bas eft bien plus marqué que celui
du 6 2. b ,
La Figure 64. e . fait voir le defïus de la femelle. Sa couleur eft changeante
comme celle du mâle. Ses ailes fupérieures ont le même œil Ôc les mêmes
taches ; mais il n’y a que celles de l’angle d’en haut qui foient blanches, les
autres font jaunes plus ou moins foncées. Au bord fupérieur, affez près de
la naiffance de l’aile, elle en a une aurore qui ne fe voit point dans le mâle.
Cette derniere eft chargée de deux gros points noirs , qui correfpondent à
deux des quatre du deflous. On pourroit même dire que les quatre fe voient
aufli en deflus; mais comme il y en a deux qui font fur le fond, ils tranchent
fi peu avec lui, qu’ils ne font gueres fenflbles. Au-deflous du bord brun
des quatre ailes , on voit une fuite de taches aurores en forme de croiflans
moins larges aux ailes fupérieures qu’aux inférieures. Celles-ci font d’ailleurs
parfaitement reflemblantes à celles du mâle , fl ce n’eft que la bande qui
les traverfe eft jaunâtre.
Son deflous, Fig. 64. dj, eft tout-à-fait fçmblable à celui du mâle, excepté
que fes couleurs font plus foncées , ôc les taches de fes ailes fupérieures
pioins blanches.
Les couleurs des femelles varient beaucoup en deflus. Leur fond eft tantôt
SECONDE FAMILLE. i 4 *
plus tantôt moins brun. La Figure 64. g. en offre une dont le fond eff
glacé de couleur aurore changeante en. violet tendre. Les bandes ôc le»
taches de fes ailes font aurores y excepté celles qui font vers l’angle de»
ailes fupérieures. Celles-là font conftamment blanches dans toutes les femelles.
Ce Papillon paroit en même-temps Ôc dans les mêmes endroits que le
Grand Mars changeant, ôc il eft auffi facile à approcher.
Il a été décrit par :
Rofel j Inf. tom . 3 j> fupp. CL I. Pap. diur. tab . X LII. fi g. 1. 4.
Efper j tom . 1 tab . XXXV 11 . fup . XI IL jîg. 1 pag . 34C-
Planche XXXI IL Numéro 65.
LE GRAND MARS NON-CHANGEANT.
ÉTAT PARFAIT.
Cv E Papillon, dont la Chenille n’eft pas connue, eft beaucoup plus rare
que les efpéces précédentes. On en voit le deffus Fig. 6 5 . u, Son fond brun
foncé n’eft point changeant. Il eft plus grand que le 62. 0.3 mais il lui reffemble
pour la forme ôc la difpofition des taches blanches qui font fur fes quatre ailes.
Il a le même œil à l’angle d’en bas de fes ailes inférieures. La bande brune-
claire que l’on a remarqué vers le bord des quatre ailes du 62. fe voit
de même dans celui-ci 5 mais elle eft encore plus claire aux ailes inférieures.
Son deffous 6 5*. b. eft parfaitement femblable à celui 62. b. Les taches
& les bandes paroiffent plus grandes , parce qu’elles font proportionnées à
la grandeur de l’Individu.
Ce Papillon paroit dans le mois de Juin. Il fe trouve aux environs de
Strafbourg ? Ôc fe pofe communément fur les faules qui font près des
jardins. Celui repréfenté fur cette Planche , eft tiré du Cabinet de M. Gigot
d’Orcy. Il lui a été envoyé par M. de Johet, qui l’a pris à Bourgachard f
près de Rouen ; au mois de Juillet^ ôc qui ny en a point vu d’autre de
fon efpéce.
i 44 PAPILLONS DE JOUR,
La Figure 6$. c. repréfente une variété très-extraordinaire du mâle de
ce Papillon. Elle eft tirée du Cabinet de M. Guerning à Francfort. Son
fond eft moins brun que celui de l’efpéce, mais fes nervures font plus noires.
Ses ailes ne font point marquées de taches ôt de bandes blanches comme
le 6$. a» Il y a feulement dans les fupérieures quelques petites taches allez
obfcures, ôc quelques points blancs femés irrégulièrement. Une bande plus
claire que le fond traverfe les quatre ailes allez près du bord extérieur. Sur
cette bande vers l’angle d’en bas des ailes inférieures, on trouve une tache
aurore de forme ovale , dont le milieu eft mi-partie noir ôt blanc.
Le dçlfous en eft repréfenté Fig. 6 $. d. Les couleurs des ailes fupérieures
font plus vives ôt plus variées que dans l’efpéce. Il y en a de violettes,
d’aurores> de rouges, de bleues , de noires, ôte, dont l’alfemblage forme un
marbré reffemblant à la bpêche d’Alep. Les ailes inférieures, dont le fond
eft aurore , font traverfées par une bande rouge ôc une autre grife tirant
fur le violet.
Ce Papillon n’a point été décrit.
Même Planche , Numéro 66.
LE PETIT MARS ORANGÉ.
ÉTAT PARFAIT.
(P
E Papillon vu en delfus Fig. 66. a ^ a beaucoup de rapport avec le
numéro 6 3. a; mais prefque toutes les taches noires de celui-là font
remplacées dans celui-ci par des teintes brunes, qui pour la plupart fe perdent
dans le fond. Il ne refte de bien marqué aux ailes fupérieures que les quatre
points noirs du bord d’en haut vers la naiffance de l’aile, Ôt la tache ronde
noire du milieu de l’aile près le bord extérieur. Sur ces mêmes ailés , on
trouve d’autres taches d’un blanc-jaunâtre , dont la plupart occupent la
place des blanches du de. a. Celles qui font vers le bord d’en bas fe joignent
de même à la bande qui traverfe les ailes inférieures. Entre cçtte bande
Ôc
SECONDE FAMILLE. i 4 j
8 c le bord extérieur , il y a une fuite de taches noires féparées par les
nervures ; & au-deffus de ces taches , il y en a d’autres d une nuance plus
claire que le fond. Celles-ci font encore furmontées d’un trait brunâtre qui
fuit le contour des ailes. Vers l’angle d’en bas > on rencontre l’œil qui eft
un cara&ere confiant dans tous les Mars.
Le deffous 66. b „ a une telle reffemblance avec celui 63. b * qu’il eft.
mutile d’en recommencer le détail. La plupart des couleurs en font feulement
plus claires.
Nous ne fournies pas furs que ce Papillon foit une efpéce particulière.
Ses rapports avec le numéro 63 , pourroient faire croire que celui-ci eft
le mâle de f autre ; mais ne connoiffant la Chenille d’aucun des deux > nous
en fommes réduits fur ce fait à de Amples conjeftures. Ce que nous pouvons
dire feulement, c’eft que le premier eft rare , que nous n’avons pu nous
en procurer la nature, mais Amplement le portrait ; au lieu que le fécond
eft fort commun. Cependant nous ne confloiftons pas d’Auteurs qui layent
décrit.
Même Planche , Numéro 6J.
LE MARS BIEU = FONCÉ CHANGEANT.
ÉTAT PARFAIT.
E Papillon vu en deffus Fig. u, eft prefque noir, changeant en
bleu-turquin , fort brillant lorfqu’il eft avantageufement frappé par la lumière.
Toutes fes nervures fe détachent du fond par une couleur plus claire. Ses
ailes fupérieures ne font point coupées de taches blanches, comme celles
des autres Mars. On y trouve feulement quelques petits points blanchâtres
vers l’angle d’en haut. Les inférieures, outre l’œil qui leur eft commun avec
les numéros ci-deffuSj ont au milieu plufteurs taches blanchâtres. Le bord
du côté du corps en eft terminé par un trait fauve-rouge.
Les couleurs de fes ailes fupérieures en deffous Fig, 6q. b ^ font les
FI h
i'4* PAPILLONS DE JOUR,
mêmes que celles du 6 . d. Elles font aufli vives & aufli variées , maïs
leur difpofition eft fi bifarre , qu il eft difficile de la décrire. Le fond des
ailes inférieures eft jaune-citron, avec une bande grife près du bord extérieur,
& une autre au milieu accompagnée des deux côtés d’une bande rouge.
Comme nous ne connoiftons point la Chenille ni la Crifalide de ce
Papillon, nous ne pouvons affurer s’il eft une efpéce particulière , ou
feulement une variété des autres Mars. Efper qui en a donné le portrait
tom. i , tab. XLVI. fup. XXII. fig. i , dit dans fa defcription page
3 7 > qu’il lui a été envoyé de Hailbron, où il a été trouvé parmi une
très-grande quantité d’autres Mars.
On y voit celui-ci fort rarement. Aucun autre Auteur n’en a parlé.
Planche XXXIV. Numéro 68 .
3LE GRAND POITE^ÏÏEÏÏE.
PREMIER ÉTAT.
L A Chenille de ce magnifique Papillon varie beaucoup pour la couleur.
Nous en avons repréfenté Fig. 68. a. & 68. b. deux des plus ordinaires.
Il y en a qui font d’un beau verd clair, d’autres d’un verd jaunâtre : mais
elles ont toutes fur chaque anneau une bande tranfverfale noire , chargée
de taches rondes fauves plus ou moins rouges , fuivant que leur couleur
dominante eft plus ou moins foncée. Cette Chenille a feize pattes ; elle eft
grande , lifte , & fa beauté femble annoncer l’éclat du Papillon qu’elle doit
produire. Elle a une fingularité remarquable. Ce font deux efpéces de cornes
pulpeufes , qui font renfermées dans fon col. Elle ne les fait paraître que
lorfqu’elle eft inquiétée. Ces cornes fortant alors d’un même point, forment
une efpéce d’Y de couleur fauve, comme on le voit Fig. 68. b. L’Infecte
les retire, lorfque fa crainte eft difïipée. Cette Chenille fe nourrit fur toutes
les efpéces de plantes ombelliferes, mais plus particulièrement fur le fenouil,
la ferule, le perfil & la carotte. On la trouve depuis le commencement
de Mai ; jufqu’au mois de Septembre.
SECONDE FAMILLE.
*4?
SECOND ÉTAT!
La Crifalide repréfentée Fig. <£8. c. eft nue, comme toutes celles de
cette famille , & fufpendue horifontalement avec un lien de foie , que la
Chenille avant fa métamorphofe fe file autour du corps vers le quatrième
ou cinquième anneau. Ce lien eft formé de plufieurs fils redoublés les uns
fur les autres , qui vont fe réunir à un tifïu dont elle tapiffe l’endroit oit
elle veut fe fixer. Il fert à affujettir l’étui de la Crifalide , au moment que
le Papillon tend à en fortir. Quand on rencontre de ces Crifalides , on
les prend fouvent fans précaution , en rompant le fil qui les attache ; mais
alors les Papillons n’ayant plus de point d’appui fufiifant pour foutenir les
efforts qu’ils font obligés de faire en fortant du fourreau , viennent contre¬
faits. Le fourreau refte fouvent adhérant à leurs pattes ôc à leurs ailes. Un
moyen d’éviter cet inconvénient, c’eft de former à ces Crifalides un autre
lien, ôt de les fufpendre horifontalement. Les Papillons fe développeront
auiïi aifément, que fi la Crifalide n’avoit pas été dérangée.
Cette Crifalide eft d’un verd obfcur. Elle a de chaque côté , près du
r dos } une bande longitudinale jaunâtre , êt une blanchâtre au-deffous.
ÉTAT PARFAIT
La Fig. '6"8. d . repréfente le deffus d’une femelle de ce Papillon. C’eft
un des plus grands d’Europe. On le voit ici de fa couleur la plus ordinaire.
Il y en a d’un beau jaune-citron; d’autre d’un jaune pâle defoufre, quelquefois
'de jaune rouffâtre. La différence des faifons ou il paroît, peut influer fur
cette diverfité, comme on l’obferve dans beaucoup d’efpéces. La couleur
principale des ailes inférieures , eft communément plus pâle que celle des
ailes fupérieures.. Celles - ci ont à leur naiffance une grande tache noire ,
parfemée d’une poufliere jaune, ôt terminée vers le tiers de l’aile, par une
petite bande tout-à-fait noire. Leur bord fupérieur eft coupé par trois taches
noires de formes irrégulières. Au-deffus de celle qui eft le plus près de l’angle
fupérieur , il y en a une autre encore plus fablée de jaune que celle de la
naiffance de l’aile. Au bord extérieur, on voit deux bandes noires féparées
H h ij
T4 8 papillons le jour,
par huit taches jaunes. Celle qui eft en dedans, a fon milieu parfemé d’une
poufïïere jaune , ôc Ton bord intérieur ondulé. Des nervures noires traverfenc
le fond de l’aile ôc ces deux bandes, Ôc vont aboutir à l’extrémité du bord
extérieur, fur lequel elles forment une dentelure remplie de taches jaunes.
L’aile inférieure a moins de taches ôc de nervures que la fupérieure. Sa
naiffance eft également noire fablée de jaune, ôc cette couleur qui couvre
peu le milieu de l’aile , s’étend le long du bord inférieur dans les deux tiers
de fa longueur. Le bord extérieur a une bande tranfverfale très-noire , chargée
du côté intérieur de* fix taches piquetées de bleu ; ôc du côté extérieur 5
d’autant de taches jaunes comme le fond. Sa partie extérieure figure fept
pointes en forme de dentelures , dont les échancrures font remplies de la
couleur du fond. La troifiéme de ces dentelures, à les compter du coté du
corps , eft allongée en forme d’une longue queue noire , en partie bordée
de jaune. Au-deffus de l’angle inférieur de cette aile , il y a une efpéce
d’œil, formé d’une tache rougeâtre , couronnée d’une autre bleuâtre. Ces
deux taches font entourées d’une ligne circulaire noire qui prend fa naiffance
à l’extrémité de la bande tranfverfale.
Le corps de ce Papillon eft affez gros. Le deffus ainfi que les antennes
Ôc la trompe font noirs , & les côtés font recouverts d’un duvet jaune.
La Figure 68. d. fait voir le deffous de ce Papillon, qui reffemble affez
au-deffus , excepté que les parties noires font moins étendues. La bande
du bord extérieur de l’aile fupérieure eft très-étroite, ôc l’autre eft prefque
toute recouverte dun gris jaune. Les nervures font moins marquées qu’en
deffus. La bande tranfverfale de l’aile inférieure , ne conferve que les deux
traits noirs qui la terminent, l’un du côté intérieur de l’aile , l’autre du
côté des dentelures. Les taches bleues dont elle eft chargée font peu foncées
en couleur , ôc les nervures qui les féparent font prefqu’infenfibles. Outre
l’efpéce d’œil compofé d’une tache rouge Ôc d’une bleue, qui paroît en deffous
comme en deffus, on diftingue trois autres taches rougeâtres, qui touchent
la bande noire vers le milieu de l’aile.
Le mâle ne diffère de la femelle que parce qu’il eft plus petit. Dans
les deux fexes, la couleur du fond, celle des taches Ôc des bandes Ôc leur
difpofition, varie fouvent. L’Individu ici repréfenté ; eft de moyenne grandeur r
ôc fous fa couleur la plus ordinaire»
SECONDE FAMILLE.
14?
Il eft aifé de fe procurer des mâles de cette efpéce * en fixant une
femelle fur le chardon fleuri ou fur le fenouil. Le mouvement quelle fait
en fe débattant > ou peut-être fon odeur, les attire.
Prefque tous les Auteurs ont décrit le Grand Porte-Queue* entr autres:
Geoffroi* tom. 2 j pag. 54 n°. 23,
Linn. Syjî. nat. tom. 1 ed. XII. Part. 2 fp. 33 pag. y 5 o.
Reaumur* tom. t > pag. 462 3 tab. XXIX. fig. g & tab. XXX. en entier.
Efper 3 tom. 1 > pag. 31 y tab. I, fig. 1.
De Geer ^ Hïft. des Inf. tom. 2 > pag. 18 5 * PL 1 * fig. 2.
Seb. Muf. 4 j tab. XXXII fig* S* lOj tab. LIX. fig. 12. 13 .
Petiver Muf. pag. 3S^ n. 328*
Scopoli Entomol. carn. 444 .
Fuefii _j Inf. n. 543.
Columnae Ecphr. 2 pag. 85 j tab. L XXXVI.
Mouffet Theat. Inf ed. lat. pag. gg tab. DCCCCLXVIIL fig. 1. 2 .
Gronov. Zooph. y 25 .
Harris j tab. XXXVI. fig. g.
Milliers j Syfi. nat. tom. 5 4 pag. 5 y 5 j tab. XV. fig. 3.
Raü j Hijl. Inf. pag. 110 > n. 1.
Robert Icxm. 18.
Mifc. Nat. cur. ann. 2. Dec. 2 j pag. 4g j fig. g.
JVilk j pag. 4 y ^ tab. I. n. 1.
Merret Pinax. rer. brit. tg8.
Jonfton > Inf pag. 40 n. 2j tab. VIL
RôfeV tom. t j Cl. II. pag. t > tab. I. Pap. diurn,
JBibl. reg. par. pag. 4 n. 1. 2. Varietas n. 4.
f S 4 PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche, Numéro 6g.
LE FLAMBÉ.
PREMIER ÉTAT.
IL A Chenille de ce Papillon repréfentée Fig, 69. a, eft ordinairement
dun jaune citron, parfemé de taches fauves ôc brunes avec une bande
blanchâtre le long du dos. Elle paroît deux fois Tannée, au mois de Juin Ôc
à la fin d’Août. Sa nourriture la plus ordinaire eft l’épine vinette. Elle mange
aufïi le trefle des prés , ôc des feuilles de prunier fauvage. Elle eft grande 3
Jifle , & a feize pattes , comme celle de Tefpéce précédente.
SECOND ÉTAT .
Sa Crifalide Fig. 6g. b. eft jaunâtre , tirant fur la couleur de chair. Elle
eft marquée de plufieurs taches fauves ou brunes ; ôc de quelques traits
blanchâtres,»
ÉTAT PARFAIT.
CE Papillon, vu en deffus Fig. 6g. c^ eft à peu de chofe près de la taillé
&c de la forme du précédent. De-là vient que quelques Auteurs Font confondu
avec lui, ôc ne l’ont regardé que comme une variété. Il en diffère cependant
effentiellement par les habitudes Ôc les cara&eres. Son fond de couleur eft
également jaune, mais toujours plus pâle que dans le numéro 68 . Il eft
traverfé à l’aile fupérieure par fix bandes noires qui prennent naiffance à un
trait noir qui termine le bord fupérieur de Taile , ôc fe rétréciffent à mefure
qu’elles approchent du bord inférieur. La fécondé ôc la quatrième de ces
bandes, en les comptant du côté de la naiffance de Taile, ne defcendent que
iufques vers la moitié ; la cinquième jufqu’aux trois quarts, ôc les trois autres
la travçrfenfc eu entier» La fixiéme forme la bordure de Taile. Ces bandes, qui
SECONDE FAMILLE, i;i
ont la figure dune flamme, lui ont fait donner le nom de Flambé. A la
naiflance de cette aile, il y a une tache de la même couleur, partagée en
partie par une tache jaune. L'aile inférieure a dans fon milieu une bande
tranfverfale noire recouverte en partie d'une petite bande rougeâtre , ôc
terminée en pointe vers l'angle inférieur de l'aile. A cette pointç , on trouve
une efpéce d'œil compofé d’une tache rougeâtre ôt d'une bleue. Cette derniere
eft entourée de noir. Le bord extérieur eft terminé par une bande compofée
de deux traits noirs , dont les ondulations forment en dehors fix croiflants ,
remplis de taches jaunes. Quatre autres croiffans bleus & un jaune occupent
l'entre-deux de ces traits. L'angle inférieur de l'aile eft allongé, & forme une
queue noire dont l'extrémité eft jaune. Cette queue eft plus longue & plus
déliée que dans le numéro 6 $. A côté d'une partie de la bande qui termine
le bord extérieur de l'aile, on voit un gris-verdâtre qui régne aufli vers le
bord inférieur depuis la naiffiance de l'aile jufqu'à l’efpéce d'œil qui fe trouve
fur ce bord. On apperçoit en outre des traits peu fenfibles de cette derniere
couleur aux nervures des quatre ailes, tant en deflus qu’en deflbus.
Le deffous de ce Papillon 69. i. reffemble à fon deflus, excepté que les
bandes tranfverfales de l’aile fupérieure font moins larges , & que faite
inférieure en a deux de plus, &. une tache longue noire vers l’angle fupérieur.
Le Flambé fe trouve dans les forêts & les prairies, aux mois de Mai, de
Juillet & de Septembre. Ceux que l'on rencontre au mois de Mai, provien¬
nent des Crifalides de l'arriere faifon. Il eft très - difficile à approcher.
Cependant lorfqu’on en peut prendre une femelle, elle attire les autres comme
celles du numéro précédent, en la Axant fur l’épine vinette ou le trefle donc
cette efpéce recherche les fleurs.
Celui représenté Fig. 69. c. ôc d. eft un mâle. La femelle eft un peu plus
grande. Les deux fexes ont les mêmes taches & les mêmes couleurs. Dans
plufleurs Individus , on ne trouve, pas la petite bande rouge dans la bande
noire du milieu de l’aile inférieure.
Les Auteurs qui ont le mieux connu & décrit le Flambé, font i
Llüïh 'fi. nat. cd. XII. tab. 7 . Pan. 2^ pas;. yS 1 fp. 36V
Geojfï&ij. tom >- 2'j pag. 56 ^ n°. 24.
m S £ PAPILLONS DE J O U R*
Reaumurtom. z pag. zyz * tab . X 7 . 7?g. 3. 4*
Merlan Eur, 163 * tab . XL IV.
Rail j Hifi. Inf, pag, 111 7i°. 3,
Muller s Syfi. nat. tom■, 5 ^ 577., fl* 3 61
Scopoli carn, 445 .
Gronov, Zooph . 73 z.
Jonfi. Inf. tab. V. fig, 5 .
Mouff. ed. lat. diurn. 3 3 pag. 7%. 3.
Rofel tom. 1 > Cl. II * pag. 9 3 tab. IL Pap. duirn, 7?g. z. 4.
Efper ; tom . z pag. 36 * tab. I. fig. 2.
Planche XXXV. Numéro 70 ,
PORTEoQUEUE A BANDES FAUVES.
PREMIER ÉTAT.
TT j A Chenille qui donne ce Papillon efl repréfentée Fig. 70. a. Elle eft du
nombre de celles que Ton appelle Cloportes 3 à caufe de leur ftruéture
ramaffée ; qui leur donne quelque reilemblance avec ces Infe&es. Sa couleur
eft verte, avec de petits traits blanchâtres le long du corps. Elle paroît au
mois de Mai, ôt fe nourrit fur l’épine-vinette , le noifettier , le chêne ôc le
fcouleau*
SECOND ÉTAT,
La Crifalide Fig. 70. b j eft d’un brun rouiïatre. Elle fe fufpend horifon#
talement par un lien un peu lâche vers le milieu du corps 3 ôc donne fon
Papillon au bout de quinze - jours.
ÉTAT PARFAIT.
Les taches fauves dont ce Papillon tire fon furnom fe trouvant dans la
fçmelle ? nous la décrivons la premiers. Son fond eft d’un brun allez foncé.
Sur
SECONDE FAMILLE. yj.j
Sur les ailes fupérieures , elle a une bande fauve coupée par trois nervures 9
6 c fur les inférieures une autre petite de la même couleur qui fuit le contour
du bord depuis l’extrémité de l’angle inférieur jufqua la naiffance de la queue.
La Figure 70. f eft le deffous de cette femelle. Sa couleur eft fauve
jaunâtre. Les ailes fupérieures ont une bande plus brune que le fond ? qui
commence au bord fupérieur , traverfe l’aile jufqu’aux deux tiers , & fe termine
en pointe. Elle eft entourée d’un trait blanc, en dedans duquel il y en a un
prefque noir qui n’eft pas également fenfible tout autour. Sur les ailes
inférieures, il y a une femblable bande accompagnée des mêmes traits > mais
elle eft plus large & plus longue. Au-deffus de ces bandes, on voit fur les
ailes tant fupérieures qu’inférieures , une efpéce de bande brunâtre qui fuit
le contour des bords extérieurs, & ces bords font d’un fauve plus rouge que
le fond. A la naiffance de l’appendice , il y a deux autres petits traits blancs
accompagnés de deux noirs , qui deffment les contours feftonnçs de cette
partie.
Le mâle > vu en deffus Fig. 70. ^ eft moins brun que la femelle. La
couleur de fon fond n’eft interrompue dans les ailes fupérieures que par
quelques taches plus claires , & l’on trouve fur les ailes inférieures deux
taches fauves, lune à la naiffance de la queue , l’autre à l’angle inférieur.
Son deffous Fig. 70. d. eft d’un gris jaunâtre. On y trouve les mêmes
bandes & les mêmes traits qu’au-deffous de la femelle ; mais toutes les couleurs
de celui-ci font moins vives, excepté la petite tache oblongue du milieu de
jfaile fupérieure, qui eft plus noire dans le mâle que dans la femelle.
jEfper dit que ce Papillon vit fur le tilleul > & paroît an mois de Juillet;?
Il a été décrit par ;
Geoffroi tom. 2 ^ pag. 5 g „ n . 27.
JLinn. Syft. nat. ed. XII. pag. y8y ^ ftp. 220.
Efper j, tom. 1 tab. XIX. ftg. 1 pag. 256.
MulUrs s Syft. nat. tom, 5 pag. 62g > fp. 2*0.0,
JRdfel j tom. 1 _y Cl. IL tab. VI. Pap. diur fi g. 1 » 4- p&g< g y*
fi ail 4 fflft. lnf. pag. z go j n. 10 ,
II
r Si PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche , Numéro j i,
FORTE-QUEUE BLEU
A UNE BANDE BLANCHE.
PREMIER ÉTAT.
JSI O U S n’avons jamais trouvé la Chenille de ce Papillon, qui eft rare
dans ce Pays-ci, Il eft commun en Allemagne ; & Rôfel & Efper qui l 5 ont
repréfenté , ont aufli donné fa Chenille. A la vérité, leurs portraits ne fe
reffemblent pas ,. mais leur différence apparente, eft aifée à expliquer ; car
Efper dit, que cette Chenille qui eft brune avec des lignes jaunâtres 5
devient rofe quelques jours avant fa transformation , quil ne lui refte que
quelques points bruns, qu'elle fe raccourcit, & prend une forme arrondie#.
C’eft dans cet état que Rôfel l'a peinte. Cette Chenille qui vit fur le chêne p
êc fe trouve en Juin , donne également les deux fexes#
S E C O N D ÊTA T..
Sa Crifalîde eft brune, avec quelques points noirs fans ordre. Elle eft
épaiffe du milieu, & va un peu en diminuant du côté de la tête. Elle fe;
fufpend par un fil à une feuille qu’elle replie un peu. Son Papillon éclot au
bout de quinze ou vingt jours..
É TA T F A R F A I T
La Figure 71. a. repréfente le mâle en deffus. Sa couleur prefque noîre>
eft chargée feulement de deux belles taches bleues oblongues fur les ailes;
fupérieures.
La femelle vue en deffus Fig. 71. b, eft de couleur brune changeante en
violet. Celle du mâle au contraire n’eft point changeante.-Les ailes inférieures
SECONDE FAMILLE.
*Sf
de Pun 6c de l’autre, font terminées par une petite pointe ou appendice noire ,
courte ôt aigue.
Le deffous des deux fexes eft parfaitement femblable. Il eft repréfenté
Fig. 7 i. c. Sa couleur grife eft mélangée de traits de différens bruns vers le
bord des -ailes. Une bande blanche ondulée, bordée de brun en dedans ,
traverfe chaque aile. On remarque en outre à l’aile inférieure deux taches
fauves ; l’une qui eft ronde ôc chargée d’un point noir , eft placée vers la
naiffance de la queue, 6c l’autre qui eft longue, eft à la pointe de l’angle
d’en bas.
Ce Papillon n’offre point de variétés fenfibles, fi ce n’eft pour la grandeur.
M. Gigot d’Orcy en a de moitié plus petits que ceux ici repréfentés. Il
paroît au mois de Juillet. Son vol eft affez rapide, 6c il agite beaucoup fes
ailes. Lorfque les deux fexes font raffemblés fur le haut des chênes , ils
paroiffent toujours en guerre, 6c fe pourchaffent continuellement. M. Geoffroî
qui a décrit la femelle n°. 2 6 , a eu tort de penfer que le Papillon qu’il
décrit n°. 2 $ fut fon mâle. C’eft une efpéce très - différente que nous
donnerons dans une autre Planche. Il n’eft tombé dans cette erreur que
parce qu’il n’a pas connu le mâle de celle-ci.
Cette efpéce a été décrite par ;
Geoffroî j, tom. 2 pag. 5 y „ n. 26.
luirai, ed. XII. pag. y88 n. 222.
Rofel j tom. 1 j Cl. II. Pap. diur. Tab. IX. ftg. 1-$ > pag. $2,
Reaumur Hift. Inf. tom. 1 ^ Mém . L pag. 4S 5 «
Harris Inf Tab. X. fl g. d . e.
FuefLi Inf n. 5 g 2.
Alb. Hift. Inf. Tab. LU. A. R.
Petiv. tom , 2 „ Pap. brit. Tab . IV. ftg.
Mullers j Syft. nat. tom , 5 > n. 222 .
Raii f Hift. Inf. pag. 12 <y > n. 8.
Schaeffer Icon . Inf. Ratifb. Tab. CL VIII. ftg. 4.
Efper j Tom , 1 > Tab, XIX. ftg. 2 * a. b. c. pag. 262.
Il 4
ts( PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche, Numéro y 2.
PORTE°QUEüE BRUN A TACHES AURORES»
ÉTAT PARFAIT.
N O U S ne connoifïbns la Chenille de ce Papillon que par la defcription
qu’en fait Efper. Elle eh du nombre des Cloportes, & fe trouve fur le chêne
au milieu de Mai. Après avoir mangé pendant huit jours, fa couleur verd
pâle fe change en rouge, & alors elle reffemble parfaitement à celle du
n°. précédent, décrite par Rôfel, tom. I. Cl. IL tab. IX. fîg. i. Sa Crifalide
lui eft également conforme; mais malgré ces reffemblances, Efper dit qu’elle
lui a donné en Juin le Papillon ici repréfenté n°. 72. Ce fait fuffit pour
décider qu’il eft une efpéce particulière, ôt non point une variété, comme
on l’avoit cm long-temps.
La Figure 72. a. eft le defïirs de la femelle. Son fond gris-brun aux: ailes
fupérieures eft plus jaunâtre aux inférieures. Les premières ont une grande-
tache jaune-aurore coupée- par quatre nervures, & les inférieures en ont une
petite de la même couleur à l’angle d’en bas. Ces quatre ailes ont leur bord
extérieur terminé par un trait prefque noir & une frange de même.
La couleur du deftbus Fig. 72. b eft à peu près la même que celle du
deffus. Les ailes fupérieures font coupées par une ligne blanche bordée de
noir en dedans , & les inférieures par deux lignes femblables ; l’upe vers le
milieu de l’aile, forme prefque tout du long des zig-zag, & l’autre placée
au bord extérieur, eft accompagnée de deux traits noirs. Entre ces deux
bandes, il y a fix taches rouges également bordées de noir. Les quatre qui:
font vers l’angle d’en bas fe touchent, &. les deux autres font féparées.
Le mâle reffemble. à la femelle, excepté que fa couleur eft un peu plus
foncée , & qu’il n’a point la tache jaune des ailes fupérieures.
La Fig. 72. c. paroît être une variété de la femelle de ce Papillon. Elle
nen diffère que par les ailes inférieures , qui font auffi brunes que les fupé¬
rieures y ôc ont quelques taches jaunes qui ne fe trouvent pas au 72. a+
SECONDE FAMILLE.
tir
Son défions Fig. 72. d. eft de même couleur que celui 72. b . Ses ailes
Supérieures ont de plus trois petites taches jaunes chargées de points noirs ,
ôt les inférieures au lieu des taches rouges > ont une bande circulaire fauve *
au bas de laquelle il y a une fuite de points noirs.
Ce Papillon a été décrit par :
Efper j tom . 1 tab . XXXIX. fup. XV. fig. 1. a. 1. b. pag. gSg.
Planche XXXVI. Numéro 77 »
LE PORTE-QUEUE BRUN
A DEUX BANDES DE TACHES BLANCHES»
PREMIER ÉTAT,
La Fig. 73. a. repréfente la Chenille de ce Papillon. Elle eft du genre
de celles que M. de Reaumur'appelle Cloportes ,, parce qu elles en ont à peu
•près la forme.- Elle a feize pattes. Elle eft verte, veloutée , & marquée de
plusieurs traits jaunes. Elle a de petites éminences jaunâtres fur le dos. Elle
vit fur Forme, & Linnœus dit qu elle mange aufti des feuilles de prunier..
Sa démarche eft lente. Aux approches de fa transformation, fa couleur fe
change en brun. Ceft apparemment dans ce moment que Geoffroi Fa
décrite. Cet Auteur dit qu elle s’attache fou Vent au mur pour fe changer en
Crifalide,
SEC O X D ÉTAT,
Cette Crifalide Fig. 71. h > eft d une ftru&ure particulière. Le corps
y eft tout ramaffé } ôt la tête en paroît féparée. Elle eft brune y avec des
traits ôc des lignes blanchâtres. Elle eft attachée comme toutes celles de-
îy s PAPILLONS DE JOUR,
cette famille > par la queue & par un lien au milieu du corps. Son Papillon
en fort au bout de quinze jours } mais les tardives n éclofent que l’année
fui vante.
ÉTAT PARFAIT.
O n voit un mâle en deffus Fig. 7 3. c. Son fond eft brun. Ses ailes
inférieures ont vers le bord extérieur une bande circulaire compofée de quatre
taches fauves. Celle qui eft vers l’angle inférieur ; eft accompagnée d’une
tache & d’un point blanc.
Le deffous eft repréfenté Fig. 73. d. Le fond de couleur eft plus clair
qu’en deflus. Une ligne compofée de petites taches blanches, traverfe les
deux ailes. On remarque vers l’angle inférieur de l’aile fupérieure deux petites
taches fauves , dont les contours fe~p^rdent avec le fond. Au-deffous , il y
en a deux autres brunes , avec un point blanc. Près du bord extérieur de
l’aile inférieure } on voit une bande fauve rougeâtre coupée par les nervures*
Des taches d’un brun foncé > accompagnent cette bande des deux côtés*
Celles du dedans font entourées en partie de portions de cercles blancs , ôc
celles du dehors font terminées par une ligne blanche. La queue de ce Papillon
tant en deffus qu’en deffous eft brune , & fa pointe eft blanche.
Le deffus de la femelle eft repréfenté Fig. 73. e. Sa couleur brune diffère
peu de celle du mâle. Elle a près du bord de fes ailes fupérieures , ver§
l’angle inférieur , trois taches fauves.
Son deffous Fig. 7 3. f 3 ne fe diftingue de celui du mâle, que par une
fâche de plus à l’aile fupérieure. Il lui reffemble dans tous les autres caraèlerçs*
Il a été décrit par ;
Geojfrot * tom. 2 „ pag. foj n°. 28.
Jlôfel j tom. 1 j CL IL Pap. diur. tab. VIL fig. z. 5 j pag. 5 g,
Linn. Syfi. nat. tom. 1 Fart. 2j ed. XII. pag. j88 * fi* 22
Efper j tom. t 3 tab. XIX. fig. g „ pag. 25 'g.
ReaumurMem. I. tab , XXVIII, fig. 6-y,
Midkrs j Syfi. nat . tom . 5 „ pag . 62g 3 fp. 22 z f
S copoli Ent. carn. pag ; 11 5 * n f 420,
fpefii * Inf. n ° r Sqz,
SECONDE FAMILLE,
Même Planche , Numéro 7 4 .
PORTE-QUEUE BRUN A TACHES BLEUES»
ÉTAT PARFAIT.
N O U S ne connôiffons pas les deux premiers états de ce Papillon ,
repréfenté en defllis Fig. 74. a . Il eft d’un gris très-brun. Il a une tache
bleue de figure ovale vers le haut des ailes fupérieures, & deux taches jaunes
Ters le bas des ailes inférieures.-
On en voit le deffous Fig. 74. i. Sa couleur eft moins foncée qu’en
deflus. Les ailes fupérieures font traverfées par une ligne de taches blanches
qui continue fur les ailes inférieures. Ces dernieres ont en outre vers le bord
extérieur, cinq taches plus grandes, dont quatre font rouges, & la cinquième
qui eft vers l’angle fupérieur eft blanche. Elles font toutes accompagnées de
taches noires ; les deux plus grandes en ont au-deffus & au-deflous, & les
trois autres n’en ont qu’au-deffous. Une ligne noire coupée de points blancs
fert de bafe à la frange qui termine le bord extérieur de ces ailes. Leur angle
inférieur a une grande tache noire partagée par une petite ligne blanche^
Ce Papillon a été décrit par :
Efper, tah XXXI Xfup. XV. fig. 3 * pag. 3^
Même Planche , Numéro 75 .
PORTE-QUEUE BRUN A TACHES FAUVES»
ÉTAT PARFAIT.
O US ne parlons point de fa Chenille, parce que nous ne la connoiflfona ;
pas. Linnœus dit qu’elle vit fur le prunellier & fur le bouleau.
La Figure 75. a. repréfente le deftus du mâle. Il eft tout brun,, fans aucune-
tache^
r 6 0 PAPILLONS DE JOUR,b
Son deffous 7 b, reffemble beaucoup à celui 73. d. Les légères
différences qui font entr’eux, fe remarqueront aifément en comparant le»
Figures.
La femelle Fig. 7 $. c. a le même fond de couleur que le mâle. Ses aile£
fupérieures font chargées vers le milieu d une grande tache fauve, partagée
en trois par deux nervures brunes. Les inférieures ^ à l’angle d’en bas* ont un
trait blanc furmonté d’une petite tache fauve.
Le deffous de cette femelle Fig. 75*. d> eft affez conforme à celui du mâle*
Cependant les taches fauves des ailes inférieures ne font pas fi rouges ; gç
noat de point blanc d’aucun coté.
Cette efpéce n a été décrite par aucun Auteur*
De rimprimerie de P. M. DELAGUETTE 3 rue
de la Vieille-Draperie *
INSTRUCTION
SUR
LA MANIERE D’IMPRIMER
LES PAPILLONS»
]Nf O U S nous fommes propofés de traiter dans cet Ouvrage tout ce qui
a rapport aux Papillons. Nous ne voulons rien omettre de ce qui peut
préfenter quelqu’inftruâion , ou procurer quelqu’amufement à ceux qui
s’occupent de ce genre d’hiftoire naturelle. Pour fuivre notre plan , nous
allons détailler aux Amateurs des procédés, de très-facile exécution , par
lefquels on parvient à fixer fur du papier les plumes des ailes des Papillons ,
fans leur rien faire perdre dç leurs couleurs.
préparation.
Dans de l’eau bien claire, faturée de belle gomme arabique, faites
fondre du fel marin en fuffifante quantité pour ôter le brillant de la gomme.
Obfervez que ce fel foit bien purifié. Le plus blanc eft le meilleur. Quelques
perfonnes y ajoutent de l’alun (i) ; d’autres mêlent à la gomme arabique un
( i ) Voyez un Mémoire fur ce fujet inféré dans le Journal de Phyfîque &d’Hiftoire naturelle , rédige
par le Sçavant M. l’Abbé Rozier , tom. i, Juillet 1771 , pag. $%, Mous en avons tiré quelque fecqur«
pour perfectionner la mcjhçde n ? ws donnons \çu
ij8q* & k
INSTRUCTION .
% 62
tiers de gomme adragante. Faites pafîer le tout à travers d’un linge > afin
qu’il ne s y trouve aucune efpéce de malpropreté.
Ayez une table de bois folide ôt bien unie ; un cylindre ou rouleau de
bois ; quelques pinceaux de cheveux ou de poils d’écureuil courts ôt fins ;
des bruxeîles (1) ; un canif , ôte.
Munifîez-vous d’un alTortiment de couleurs, dont voici rénumération :
!i°. Terre d’ombre; 2 0 . La même calcinée; 3 0 . Ochre ; 4 0 . Ochre calcinée;
5 °* M,afiicot ; 6 °. Bleu de PrufTe ; 7 0 . Laque fine; 8°. Vermillon ; p°. Encre
de la Chine ; 1 o°. Blanc de Cerufe ; 1 i°. Carmin ; 1 2 0 . Biftre.
MANIERE V* O P É R E R.
Sur une feuille de papier bien uni , ôt qui ait de la confiffance , tel que
celui de Hollande , étendez légèrement avec un pinceau de l’eau gommée,
dans un efpace proportionné à la grandeur du Papillon que vous y voulez
fixer. Prenez ce Papillon, par le corcelet avec des bruxeîles, détachez-en
les ailes avec des cizeaux à leur infertion, fans offenf krvec qui les
couvre ; pofez-les fur la partie du papier hume&ée , en commençant par
les ailes fupérieures r fi c’eft le defifus du Papillon que vous voulez avoir,
& par les ailes inférieures y fi c’eft le delfous. Ayez foin de les placer dans
la pofition naturelle à l’Individu , ôt de laifier entr’elles un efpace égal à la
grofieur du corps que vous avez ôté.
Pliez enfuite la feuille de papier 5 ôt comprimez-Ia , avec la paume de
la main, pour que les deux côtés fe fixent l’un contre l’autre ? mais ne
frappez point. Après cela 3 placez-la entre plufieurs feuilles de papier ordinaire
pour qu’elle ne puiffe être endommagée par le mouvement du cylindre que
vous ferez rouler defius en l’appuyant fortement , mais pendant une minute
au plus , pour ne pas laifier le temps à la gomme de fe fécher ; car alors
vous ne pourriez plus r’ouvrir le papier 5 ôt vos peines feroient perdues.
Quelques perfonnes pour obvier à cet inconvénient y mettent ce papier entre
deux morceaux de flanelle humides y ôt cette précaution eft fort utile.
(1) Voyez la defeription de cet Inftrumcnt dans le troiliéme Cahier de cet Ouvrage , page 83 7
%ure i.
I N S T R U C T I O N.
Cependant fi les deux côtés du papier fe trouvoient un peu collés enfemble ,
on parviendroit facilement à les féparer , en les hume&ant avec de l’eau.
Après avoir ouvert la feuille de papier qui renferme le Papillon , vous
çnleverez avec un canif la partie membraneufe des ailes. Si vous avez bien
opéré > les plumes relieront .fixées dans la gomme , & il ne vous manquera
plus pour avoir un Infeêle parfait que le corps , les antennes & les pattes.
Ces parties ayant trop d’épailfeur pour pouvoir être imprimées , il faut les
peindre avec les couleurs indiquées ci-delfus. Employées feules ou mélangées,
elles vous donneront toutes les teintes dont vous aurez befoin. Il faut obferver
de les délayer dans de l’eau fans gomme , celle qui fe trouve fur le papier
fuffifant pour les fixer. Il eft aifé de comprendre que le fuccès de l’opération
dépend de l’adreffe de celui qui opère.
Du vernis bien blanc pourroit être fubflitué à l’eau gommée ; mais il a
l’inconvénient de donner trop débridant au papier, de le jaunir à la longue,
ôc d’altérer les couleurs du Papillon.
On pourroit avoir le deffus & le deffous du Papillon par une feule
opération, en humeêlant de gomme les deux côtés oppofés du papier ; mais
J1 en réfuite toujours deux impreffions imparfaites, la frange qui borde les
ailes de prefque tous les Papillons s’attachant en partie au-deffus, en partie
^u-deffous.
Si au lieu d’un Papillon les ailes étendues, on vouloit l’avoir dans
l’attitude qu’il prend lorfqu’il fe repofe, on arrangeroit les ailes fur le papier
de la maniéré dont l’Infe&e les place alors, & l’on procéderoit à l’impreflion
çomme ci-deffus ; on peindroit enfuite le corps de profil.
pour réuffir parfaitement dans ces impreffions, il ne faut employer que
'des Papillons bien entiers, bien frais, & morts depuis deux jours au plus.
Ceux defféchés n’ont pas les mêmes fuccès, même quand ils feroient
ramollis.
On peut objeêler que ces impreffions ne font voir que la partie intérieure
des plumes du Papillon, ç’eft-à-dire celle qui étoit du côté de la membrane
que l’on a enlevée, mais nous répondons que ce s plumes ont la même couleur
ôt la même vivacité des deux côtés , ce dont on peut fe convaincre par la
contr’impreffion. Voici comment elle fe fait.
Après avoir procédé, comme nous venons de l’expliquer, l’impreffion
Kkij
INSTRUCTION .
i £4.
'étant bien féchée , on la pofe fur une feuille de papier enduite de vernis,
êt Ton appuyé fortement le tout enfemble. Enfuite 011 mouille le papier
gommé , Teau détrempant la gomme, le papier quitte facilement, ôc les
plumes relient attachées au vernis qui n’eft point foluble dans l’eau. Cette
fécondé opération découvre le coté extérieur des plumes, mais il eft difficile
qu’elle s’exécute affez parfaitement pour que le Papillon n’en foit pas
endommagée D’ailleurs elle ne peut fe faire que par le moyen du vernis,
qui, comme nous l’avons dit, altère les couleurs ; auffi n’indiquons-nous ici
ce procédé que comme de pure curiofité.
Il nous relie une obfervation à faire concernant les Argus. Ces Papillons
n’ont pas feulement, comme tous les autres, une fimple membrane à laquelle
font attachées les plumes du delfus 6 c du delïous de leurs ailes ; mais ils en
ont deux, à l’une defquelles tiennent les plumes du delfus, ôt à l’autre celles
du delfous. Il faut donc les enlever toutes deux pour découvrir les plumes.
Ordinairement il y en a une qui fe fouleve d’elle-même lorfque l’on ouvre
la feuille de papier après l’impreffion. On voit le Papillon fe dédoubler, ôc
il ne relie plus qu’à ôter l’autre membrane avec la pointe du canif ; mais
il y a encore une maniéré fure de les enlever toutes deux facilement, c’efl
d’imprimer en même-temps le Papillon des deux côtés. Chaque impreffion
retient une des membranes, ôc l’on ôte celle du côté que l’on veut conferver.
L’impreffion des Papillons paroîtra peut-être une invention plus curieufe
qu’utile ; cependant elle offre l’avantage de pouvoir conferver fans aucun
embarras une colleêtion très-nombreufe. Les feuilles de papier une fois
arrangées dans des livres ou dans des porte-feuilles, n’exigent plus de foin,
ôc les Individus que l’on y raffemble étant dépouillés de leurs parties les plus
groffieres , ont bien moins à craindre des Infeêles dellruêleurs que ceux
renfermés dans des cadres. Ils font auffi plus à l’abri des impreffions de l’air
qui altèrent, à la longue, les couleurs de ceux qui y font expofés, comme
nous l’avons obfervé dans le Difcours du troifiéme cahier de cet Ouvrage,
Planche XXX FIL Numéro y 6.
LE PORTE-QUEUE BLEU STRIÉ»
ÉTAT PARFAIT,
!N" O U S ne connoiiïons point la Chenille qui produit ce Papillon. Selon
Reaumur, Tom. IL pag. 481, elle eft du genre des Cloportes . Sa couleur
eft olivâtre. Le deflus de fon corps eft piqueté de taches rougeâtres. Elle
vit fur le Colutea Baguenaudier , fe nourriflant des graines renfermées dans
la goufle. M. Geolfroi dit qu elle mange auffi quelques plantes légumineufes %
entr autres des pois.
Sa Crifalide eft attachée par un lien autour du cinquième anneau. Elle
eft femblable à toutes celles qui proviennent des Chenilles de ce genre ,
ceft-à-dire > également greffe des deux bouts.
La Figure 76. a. repréfente un mâle en ■ deffus. Sa couleur eft bleu-
foncé changeant. Ses quatre ailes ont un petit bord blanc, & un fécond
bord noir plus large. Les ailes inférieures ont une queue noire, longue &
aigue, au-deffus de laquelle il y a deux taches rondes noires.
Le defïous Fig. 7 6. b > eft un fond blanc couvert d’une multitude de
petites lignes ondées de couleur brune-claire ou grife. Les ailes inférieures
ont en outre deux taches mi-partie jaunes & noires au-deftus de la naiffance
de la queue.
On croyoit ce Papillon Aftatique , mais il fe trouve aux environs d#
Paris.
Sa femelle nous eft inconnue.
Ce Papillon a été décrit fous le nom de Boéticus, par i
tinn. Syft. nat. ed. XIh fp. 22G > pag. y2$ r
Milliers j tom . 5 3 pag. C24.
Geoffroi tom. 2 ^ pag „ 5 y > n °. z5.
i66
PAPILLONS DE JOUR*
Fabriciij Entom. pag. 52 2 j n°. g g.
Rail j FUJI. Inf. pag. 1 go 3 n°. 9.
Efper j> tom. 1 tab. XXV 11 . fup. 111 . fig. g a. b. pag. g 19»
FueJlijJnf. n°. 594 ^ fig. 2. Pap. Colutæa.
Même Planche, Numéro 77 .
UE FORTE«QUEUE
A DOUBLE QUEUE.
ÉTAT PARFAIT.
T j A Figura 77 .a. fait voir le deffus de ce Papillon, dont nous ne connoiffonj
pas les deux premiers états. Il eft tout brun. Une double queue aux ailes
inférieures le diftingue de ceux de fon efpéçe.
Son deffous Fig. 77. b. eft un fond gris rougeâtre , coupé de plufieurs
petits traits gris ou blancs. Les ailes fupérieures font de plus traverfées par
une bande couleur de brique, bordée de blanc, ôt les inférieures ont au bord
extérieur quatre taches jaunes entourées de cercles blancs, &. fix pareilles
au milieu de l’aile.
L’intervalle entre la naiftance des deux queues eft occupé par une tache
gros rouge.
Ce Papillon que Ton ne croyoit appartenir qu’à l’Amérique } a été trouvé
çn Suifte par Fuefli.
Il a été décrit fous le nom d’Echion, par ;
Unn. Syft. nat. ed. XII. fp. 224* pag. yS8.
Milliers j Syjl. nat. tom. 5 > pag. 624, fp. 224.
Fabricii j Entom. pag. 5 19.
Efper j tom . / „ tab. XX. fig. 1 pag. 265 .
SECONDE FAMILLE.
I 6 y
Même Planche, Numéros y 8 & 75.
3 LES PETITS PORTE-QUEUE.
ÉTAT PARFAIT.
T i E Porte-Queue repréfenté n°. 78 , eft plus petit que tous ceux qus
nous avons décrits jufqu’ici. La Fig. 78. a. eft le deffus du mâle. Il eft
tout brun. Sa queue eft couverte de plumes comme fes ailes , ce qui eft
particulier à cette efpéce. Près de la naiffaiice de cette queue, tant en defïus
qu’en deffous, 011 voit deux taches aurores. Sa frange eft grife.
Le deffous Fig. 78. b. eft gris. L’aile fupérieure a , vers les deux tiers,
une fuite de points noirs rangés en ligne droite, ôc Ton remarque près du
bord extérieur plufieurs taches brunes. Celle inférieure, à côté des deux taches
aurores, en a deux brunâtres. Les quatre font furmontées d’un gros point
noir. Il y a en outre de petits points noirs répandus dans l’aile, & une tache
longue noire au milieu, qui fe trouve aufli à l’aile fupérieure.
Sa femelle Fig. 78. c. eft en defïus d’un bleu foncé. Elle a trois taches
noires au bas des ailes inférieures.
Son deffous Fig. 78. d. reffemble à celui du mâle, mais fes couleurs
font plus pâles.
Ce Papillon paroît prefque tout l’Eté, mais en petite quantité. On le
trouve dans les bois fleuris ôc dans les prés qui les avoiflnent.
Celui que nous donnons fous le n°. 73? eft plus rare encore.' Il ne diffère
du précédent que par la taille. Sa grande reffemblance avec lui dans les
couleurs Ôc les caractères, nous feroient croire qu’il n’en eft qu’une variété.
Son defïus Fig. 7p. u. eft du même brun. Il a les deux mêmes taches
aurores.
Le deffous Fig. 751. b . reffemble aufli au 78. b. pour la difpofltion des
principales taches, mais le fond en eft gris-verdâtre.
Il a une femelle qui lui eft proportionnée. Nous n’en avons point donné
le portrait, parce qu’elle eft femblable à celle repréfentée n°. 78. c. d.
[i6f PAPILLONS DE JOUR/
Ce Papillon, qui eft la plus petite efpéce connue , fe trouve aux moî$
cf Août & de Septembre dans les mêmes endroits que le précédent.
Le premier fous le nom de Tirefias, a été repréfenté par Efper, tom. i *
tab. XXXIV. Jïipp. X. fig. 1-2 j pag. jgy ; ôt le fécond tab. XLIX.
fig. 2 „ pag. 384. Efper paroît être le feul Auteur qui ait connu ce dernier ,
& très-peu ont parlé du premier.
Planche XXXVIII. Numéro 80:
ARGUS BLEU.
PREMIER ÉTAT,
Jf j A Chenille Fig. 80. a. qui produit ce Papillon, eft du genre de celles
que M, de Reaumur appelle Cloportes ^ comme celles que produifent les
petits Papillons à queue. Ses couleurs font très-variées? Son dos qui eft gris,
a fur chaque anneau un gros point brun. Des deux côtés de fon ventre vers
Je milieu , on voit dç petites lignes diagonales rouges , d’autres jaunes ,
au-delfous defquelles près la nalliance des jambes, il y a une large bande
)brune. Elle a feize pattes, comme toutes celles de ce genre. Elle paroît
vers la lin de Mai.
Celle ici repréfentée , a été trouvée fur le fainfoin. Efper n’a point connu
cette Chenille. Linnœus ôt Çeoffroi après lui, parlent dune Chenille d$
l’Argus bleu, qu’ils difent vivre fur le Frangula. Il y a apparence qu’ils
l’ont confondue avec celle du demi Argus, qui vit effectivement fur cette
plante. Cette opinion eft d’autant plus vraifemblable, que la defcription
qu’ils donnent de la Chenille du Frangula ne convient nullement à celle-ci»
SECOND ÉTAT,
Cette Chenille s’attache par un lien autour du cinquième anneau pour
fubir fa métamorphofe. Sa Crifalide Fig- S 0. b , eft brune, courte & ramaffés.
Le
SECONDE FAMILLE,
16$
Le Papillon en fort ordinairement au bout de quinze jours ; mais deux dont
les Cnenilles 11e fe font transformées que tard en Crifalides , n’éclofent que
Tannée fuivante. Ceux-là paroiffent au Printemps, & forment la première
génération des Argus, car dans cette efpéce, il y a deux générations par
an ; c’eft ce qui fait que Ton trouve ces Papillons dans plufieurs mois de
Tannée,
ÉTAT PARFAIT .
Les Argus bleus font en très-grand nombre. La Chenille de la plupart
étant inconnue, il eft difficile de décider s’ils font tous des efpéces diftinôtes,
ou fi quelques-uns font feulement des variétés. Celui que nous décrivons ici,
eft généralement connu fous le nom d’Argus bleu. Il tire fa dénomination de
la couleur de fa femelle, airffi que tous ceux de cette efpéce. Leurs mâles
font bruns.
Plufieurs Naturaliftes fe font mépris fur les fexes. Linnœus ôc Efper,
d’après lui, difent que les bruns font les femelles, & les bleus les mâles ;
mais ces deux Auteurs font très-vifiblement tombés dans Terreur. Quand nous
ne nous ferions pas affinés de la vérité par l’accouplement, la grandeur des
ailes des Papillons bleus , Ôt la groffeur de leur corps , font des indices
fuffifans pour déterminer les fexes. C’eft une régie prefque générale pour les
Papillons , que les mâles font plus petits ôc ont le corps plus éffié que les
femelles. L’opinion de de Geer fur les Argus bleus eft conforme à la nôtre ,
6c c’eft l’accouplement qui Ta décidé. Jufques-là, il regardoit les deux fexes
comme deux efpéces différentes. Voy. de Geer, Tom. I, pag. 294. Geoffrot
les a décrit auffi numéros 30 & 32, comme deux efpéces diftinôles.
La Figure 80. c. eft le mâle en deffiis. Sa couleur, tantôt plus, tantôt
moins brune , eft quelquefois glacée de bleu vers la naiffance des .ailes ,
comme au 80. c. Au milieu des ailes fupérieures, on voit une tache noire
longue qui fe trouve dans tous les mâles des Argus, ôc point dans les femelles.
Ses quatre ailes font bordées de taches fauves, qui ne font point un caraélere
confiant. Il fe trouve des mâles qui, aux ailes fupérieures, n’en ont que
quelques petites, comme à celui 80. d’autres qui n’en ont point du tout.
Les variétés dans ces Papillons font à l’infini ; cependant prefque tous ont
L 1
5
ï?0 PAPILLONS DE JOUR
aux ailes inférieures plus ou moins de ces taches fauves, terminées du côté du
bord extérieur par un gros point noir.
La Figure 80. d. eft le deflous du 80. c. Il eft gris , un peu plus foncé
aux ailes inférieures qu’aux fupérieures. Au bord de celles-ci , il y a une
bande fauve coupée par les nervures qui en font des taches féparées, bordées
en deffous de traits noirs. Au-defTus de cette bande vers le bord extérieur ,
il y a, entre chaque nervure , de gros points noirs fur un fond blanchâtre ,
Ôc enfin un trait noir qui termine faile & fondent une frange très-blanche
& bien fournie. Au milieu de l’aile , il y a fept yeux noirs entourés de cercles
blancs ; & un peu au-deffous , une tache noire ovale qui correfpond à celle
du deffus; elle eft aufïi entourée de blanc. Vers le bord des ailes inférieures,
il y a fur un fond blanchâtre une fuite de taches fauves, qui ont à peu près
la forme d’un fer de lance. Elles font bordées de traits noirs en dedans. Au^
deffus , il y a des points noirs moins gros que ceux des ailes fupérieures»
Enfin au milieu de ces ailes, on trouve onze yeux noirs entourés de cercles
blancs, & une tache longue noire auffi entourée de blanc.
La defcription très-détaillée que nous donnons de ce deffous, peut fervir
pour prefque tous les deffous des Argus bleus , mâles & femelles. Ils ne
varient gueres pour la difpofition des taches, mais leurs couleurs font plus ou
moins foncées.
La Figure 80.eft une variété du mâle en deffous. Ce qu’elle a de
plus remarquable, ce font les points verds qui font au-deffus des taches
fauves des ailes inférieures, lefquelles taches ne font point féparées comme
au 8 o , d * mais font contiguës. La naiffance de ces ailes a une teinte bleue
que n’a pas le 8 o. d .
La Figure 8o. g, repréfente le deffus de la femelle. Sa couleur d’un
bel azur changeant en violet tendre, n’eft coupée" d’aucune tache. Ses ailes
font bordées d’un petit trait noir, & d’une frange très-blanche. Son corps eft
couvert de poil, comme tous ceux des Argus mâles ou femelles.
Son deffous Fig. 8o, h j reffemble beaucoup à celui du mâle pour les
caracleres , mais fes couleurs font moins foncées. La naiffance de fes ailes
a une teinte bleue.
La Figure 8o. z. eft une variété très-extraordinaire du deffous de cette
même femelle» Sa couleur eft gris bleuâtre, Des taches prefqu’infenfibles d’un
17*
SECONDE FAMILLE.
gris plus foncé, remplacent les taches fauves de la bordure des quatre ailes.
Le milieu des ailes inférieures eft parfemé de points noirs jettés ça 6c là,
entourés de cercles gris-blanc. Les ailes fupérieures en ont quatre femblables
rangés en ligne, 6c un plus bas près du bord fupérieur. GeofFroi parle d une
variété à peu près femblable pag. 63 , 6c de Geer en décrit aufli une pareille
Tom. II, pag. 182, n°. 3.
Ce Papillon varie beaucoup pour la grandeur. Il commence à paroître
au mois de Mars. On le trouve aufli en Juin , Juillet ôc Août. Il fréquente
les prairies 6c les bords des marais. On le voit fouvent fur les fleurs du
fainfoin, du trefle 6c du mellillot. Les mâles des Argus bleus font plus
rares que les femelles. Tous les Papillons de ce genre, volent avec rapidité
pendant le jour ; mais au coucher du foleil ils fe pofent fur les fleurs, 6 c
alors on les prend avec beaucoup de facilité.
L’Argus bleu a été décrit par :
Llnn . ed. XII. pag. ySÿ- & jÿo * n°. 232.
Geoffroi pag. 62 > n°. 30 la femelle, & pag. 63, n °. 32 le
mâle.
Efper> tom. 1 > tab. XX. fig. 3- 4 j pag. 268.
Muller s tom. 5 j pag. 625 fp. 232 .
Fabriciij Eut. pag. 525 > fp. 346.
Retiver > Op. tom. 2 ^ Pap. Brit. tab. VI. fig. 4,
Schaeffer > Icon . Itif. Ratijb. tab. XXIX. fig. 3. 4.
Rdfelj tom. 3 j fupp. Cl. IL Pap, diurn, tab. XXXVII. fig. 3-5 *
fag. 223u
L 1 ij
i 7 a PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche, Numéro 8 i.
étn ir T ^ jé tt irr tt t N? f^\ ïr T tn Ü
br U à JÜ> JL Jil, U slJ jlL ^ O’ U I £L®
ÉTAT PARFAIT.
N O U S ne connoiflons pas les deux premiers états de ce Papillon vu en
delîus Fig. 8 i. a. Sa couleur d’azur changeante un.peu en violet, eft coupée
par des nervures brimes qui, aux ailes inférieures, fe prolongeant par de-là
le bord , forment des feftons qui nous l’ont fait déligner fous le nom die
Découpé. Ses quatre ailes font bordées d’une bande brune, qui au bord
extérieur eft interrompue par des taches blanches entre chaque nervure.
Ces taches font plus fenfibles aux ailes inférieures, & font chargées de points
bruns. Au milieu de l’aile fupérieure vers le bord d’en haut, il y a un point
brun entouré d’un cercle blanc bleuâtre.
Le delïous Fig. 8i. b. eft gris-olivâtre. Il a beaucoup de rapport avec
l’efpéce précédente pour la difpolition des yeux 6c des taches, mais il n’a
pas de bande aurore.
Ce Papillon eft de la Colle&ion de. M. Gigot d’Orcy. Il vient de Vienne
en Autriche.
Efper en a donné le portrait mm. i ^ tàk XLV. fupp. XXL fig. 2 j 6c
l’a décrit rom. i pag. g y 5 „ fous le nom de Méléager.
Il ne paroît pas que d’autres Auteurs Payent connu.
SECONDE FAMILLE.
*?X
Planche XXXIX. Nu m è ro 82.
ARGUS BLEU CÉLESTE.
ÉTAT PARFAIT,
T\f
XX OüS ne connoifTons pas les deux premiers états de ce Papillon.
La Figure 82. a. repréfente un mâle en defîiis. Il a beaucoup de?
reffemblance avec le 80. c ; mais les taches fauves de fes ailes fupérieures
font moins fenfibles , ôe celles des- ailes inférieures font accompagnées en
dedans de teintes bleues que n’a pas le 80. c,
La Figure 82. b . eft une variété de ce mâle* qui diffère du S2. a . par le
Fieu généralement répandu dans fes ailes. On ne lui voit point de taches
fauves aux ailes fupérieures y & celles de fes ailes inférieures font plus
rouges.
Le deffous de ces deux mâles eft parfaitement femblable. On le voit
Fig. 82. c. Il a beaucoup de rapport avec celui 80. d. pour les caraéteres-,
mais le fond de fa couleur eft plus foncé , & les taches de fes ailes fupérieures
font plus rouges»
La Figure 82. d . eft le deffus de la femelle. Sa couleur bleu-célefte
ifeft interrompue que par des nervures noires peu fenfibles , & par une rangée
de petits points noirs au bord des ailes inférieures*
Son deffous Fig. 82. c. reffemble à celui 82. e fi ce neft que les taches
des ailes fupérieures font brunes au lieu d’être fauves. Le fond des quatre
ailes eft d’un ton un peu plus clair que dans le mâle. Cette différence eft
confiante entre les deffous des mâles & des femelles de tous les Argus
tiens»
La Figme 82. f eft une variété du deffous de cette même femelle.
Elle n’a point du tout d’yeux au milieu des quatre ailes. Cette variété fe
rencontre affez fouvent,
L’Argus bleu célefte femelle a été représenté par Efper + t. 1, tab . XXXII.
174
«PAPILLONS DE JOUR',
fupp. VI IL fig. p & décrit pag. ggz fous le nom de Bellargus. Il donne
aufli fig . s de la même table 6» yzg. 3 tab. XXXI IL des Papillons qui
ont beaucoup de rapport avec nos mâles 82. a. b.
De Geer, tom, 1 > pag . Planche 4 ^ 24,, z 5 j décrit la femelle
de cç Papillon.
Même P l a n c h e , Numéro 8 J.
ARGUS BLEU NACRÉ.
ÉTAT PARFAIT.
L A Figure 83. a. eft le deflus de la femelle de ce Papillon, dont les
deux premiers états nous font inconnus. Sa couleur a la tranfparence êt le
changeant de la nacre de perle. Elle eft coupée de nervures brunes. Ses
ailes fupérieures font bordées d’une bande brune chargée de points noirs , &
les inférieures ont au bord extérieur une rangée de points bruns, furmontés
de demi-cercles blanchâtres êt d’un large trait brun qui foutient la frange.
Le deffous Fig. 83. b . reffemble infiniment au 82. e fi ce n’eft que
les taches fauves de fes ailes inférieures font moins ardentes.
Le Papillon Fig. 8 3. c. a le même fond de couleur que celui 8 3. a dont
nous le croyons le mâle. Sa taille plus petite , la tache du milieu de fes ailes
fupérieures êt la vivacité des couleurs de fon deffous 9 nous déterminent %
cette opinion.
La bande brune qui borde fes ailes lupérieures , eft éclaircie par des effets
de lumière qui rendent beaucoup plus fenühles les-points noirs dont elle eft
chargée entre chaque nervure comme à la femelle. Ses ailes inférieures font
bordées d’une rangée d’yeux blanchâtres avec de fortes prunelles brunes qui
îaiffent peu voir la couleur du fond. Trois de ces yeux ont une tache fauve
au-deiTous de la prunelle.
Son deffous Fig. 8 3. d. reffemble à celui 82. e > mais le fond en eft plus
ardent , les taches fauves de fes ailes inférieures plus marquées ; êt Poil
appercoit une teinte fauve à la bordure des ailes fupérieures.
SECONDE FAMILLE.
* 7 *
Plufieurs Auteurs ont regardé les deux Papillons que nous donnons fous
les noms de bleu célefte ôc de bleu nacré , comme des variétés de l’Argus
bleu. Ils en différent cependant elfentiellement par la frange qui, dans l’Argus
bleu, eft toute blanche, 6c dans ces deux-ci eft conftamment coupée de
brun 6c de blanc, tant aux mâles qu’aux femelles.
D’autres ont dit que le bleu céleffe ôc le bleu nacré étoient le même
Papillon qui paroiffoit fous ces deux couleurs dans différens mois de Tannée.
Ce qui a fait naître cette opinion, c’eft que le bleu nacré ne paroît qu’en
Automne, au lieu que le bleu célefte fe voit dès le mois de Mai ; mais
ayant pris l’un 6c l’autre au mois de Septembre, nous fournies autorifés
à les regarder comme deux efpéces différentes.
On les trouve dans les bois ou dans les environs des bois 6c dans les
endroits où croiffent les genévriers. Ils paroiffent en même-temps que l’Argus
bleu, Ôc fe prennent aufïi comme lui allez fréquemment fur la fleur de i’otier
pu trefle mufqué à fleur jaunâtre.
L’Argus bleu nacré a été repréfenté par:
Efper s tom. i „ tab. XXXIII . fupp . IX. fig. 4 * Ôc décrit pag. ggS
fous le nom de Coridon,
Scopoli j Eut. carn. pag. ijg l’appelle de même.
Geoffroi en parle comme d’une variété de l’Argus bleu , pag. 61 9
n°. 3 °-
On le trouve aufli dans Kleemann. tom. 1 * tab. XIV. fig. g. 4 j
pag. 121.
Planche XL. Numéro 84.
ARGUS BLEU PAL|
ÉTAT PARFAIT.
JL/ A R G U S repréfenté ici Fig. 84. a , eft d’une grandeur extraordinaire.
Il vient du Cabinet de M. Gigot d’Orcy , qui Ta reçu d’Allemagne. G’eft
i<fg P À ï 1 C L’ 0 N S DE JOUR,
une femelle. Ses deux premiers états, ainü que -fon mâle , nous font
inconnus.
Sa nuance eft d’un brillant difficile à rendre au pinceau. Elle eft piu§
pâle que celle des efpéces précédentes. Ses ailes font bordées d’un large
trait brun prefque noir. Les inférieures font en partie dentelées. Sa frange
eft très-blanche, longue & bien fournie.
Le delfous Fig. $ 4. b. eft d’un gris très-pâle> fur-tout aux ailes inférieures.
Toutes fes couleurs font bien moins vives qu’aux autres Argus > & il n’a
point de taches fauves. Les yeux répandus dans les quatre aile$ font en
moins grand nombre.
Efper a repréfenté cette femelle tom. 1 j tab. XL V ’. Jupp. XXL ftg. g y
i6c l’a décrite pag. fous le nom de Hylas,
Même Planche, Numéro 8 5.
ARGUS ELEܻVIOLET.
ÉTAT PARFAIT.
JN 1 " O U S ne connoiffons pas la Chenille de ce Papillon , le plus petit dtf
tous les Argus bleus.
La Figure 8 5. a, repréfente le deffiis du mâle. Ce qui le diftîngue de
iceux des numéros précédens^ c’eft que non-feulement il a conftamment des
taches fauves fur fes quatre ailes , mais qu’il a comme fa femelle une rangée
de points noirs au bord des ailes inférieures. L’on trouve auffi des mâles
de cette efpéce qui ont des teintes de bleu à la nailfance des ailes.
Son delfous Fig. 85*. b . relfemble beaucoup à celui 82. c. fl s’en trouve
de l’une ôc de l’autre efpéce dont les taches font plus ou moins vives.
La femelle Fig. 85. c. eft d’un bleu très-foncé. Ses quatre ailes font
bordées d’un liferet noir allez large , dans lequel , aux ailes inférieures , fe
perd une rangée de gros points noirs qui fe remarque à cette femelle comme
% celle du u°. 82. Sa frange eft blanche.
Son
SECONDE FAMILLE. i 77
Son défions Fig. 8 f. d. effc gris bleu. Ses taches font beaucoup plus
Foncées qu’aux autres Argus. Les yeux du milieu de fes ailes font plus gros
ôc en moins grand nombre.
La Figure 8 ;. e, eft une variété de cette femelle trouvée en Alface.
Elle diffère de la précédente par fa frange qui eft coupée. Elle a au centre de
fes quatre ailes une taçhe longue noire que nous n avons encore remarqué à
aucune femelle 9 ôc qui nous donne quelque doute fur fon fexe.
Le deffous Fig. 85. /. a beaucoup plus d’yeux que celui 85. d 3 auquel
il reffemble d’ailleurs.
Ce Papillon fe trouve en même-temps & aux mêmes endroits que l’Argus
bleu.
Efper a repréfenté fa variété tab. XLI.fupp. XVII. fig. 2. Il la décrite
tom. 1 j pag, 36g j fous le nom de Telaphii & il donne aufîi la defcription
de fa Chenille, qui ne reffemble point du tout à celles que l’on connoît des
autres Argus, ce qui prouve que celui-ci eft bien furement une efpéce
particulière.
Même Planche, Numéro 8 S.
ARGUS BLEU
A BANDES BRUNES»
ÉTAT PARFAIT
C>ETTE efpéce la plus grande des Argus bleus, en diffère d’ailleurs
beaucoup. Sa Chenille n’eft point connue.
La Figure 8 6. a . eft le deffus du mâle. Il eft brun, fans aucune autre
tache que celle noire longue du milieu des ailes fupérieures vers le bord d’en
haut, ôt la couleur générale du Papillon la rend peu fenfible. Sa frange
eft courte Ôc brune , mais moins foncée que lçs ailes.
M m
j 7 g papillons de jour,
La Figure 8 5. b . eft une variété de ce mâle. Le milieu de fes ailes eft
bleu ; coupé par de fortes nervures brunes. Il a de plus que le précédent deux
taches brunes longues aux ailes fupérieures, ôt quatre rondes aux ailes
inférieures. Ces dernieres forment une ligne circulaire, Ôt font coupées par
les nervures.
Ces deux mâles fe reffemblent par le deffous qui eft repréfenté Fig. 8 5 .
c. Il eft brun moins foncé que le deflus. Il a fur les ailes fupérieures fix
yeux bruns prefque noirs, ôt huit pareils aux ailes inférieures. Ces yeux font
placés en ferpentant vers le milieu des ailes.
Planche X L I. Numéro 8 5 .
SUITE DE L’ARGUS BLEU
A BANDES BRUNES.
ÉTAT PARFAIT.
O U S avons donné la defcription du mile de cette efpéce à la fin de
la Planche XL. Sa femelle que nous allons décrire ici, a été connue de tous
les Auteurs naturaliftes fous le nom d *Arion. En deflus , Fig* 8 5 . d elle
eft de couleur bleue aflfez foncée. Ses ailes font bordées d’une large bande
brune, ôt traverfées de nervures de la même couleur , entre lefquelles, fur
les ailes fupérieures, fe trouvent quatre taches femblables à celles que nous
avons remarqué dans la variété 8 5 . b. du mâle, Planche X L. Ses ailes
inférieures ont une rangée de points noirs qui fuivent le contour du bord
extérieur, comme aux femelles des numéros 82 Ôt 8 y.
Son deffous Fig. 8 5 . e. reffemble aflfez à ceux des autres Argus pour la
difpofition des taches, excepté qu’il n’en a point de fauves. Sa couleur
générale tire ftir le chamois.
La Figure 8 5. f eft une variété femelle. Elle diffère de la précédente
par la forme des taches de fes ailes fupérieures , ôt par la difpofition de
SECONDE FAMILLE. 17*
celles des ailes inférieures> qui au lieu d’être tout au bord dans la bande
brune , font à peu près au tiers de l’aile. Les nervures les féparent.
La Figure 8 6. g. eft une fécondé variété , qui pour les taches reffemble
tout-à-fait à la première, mais fon fond eft bien plus couvert par le brun ,
ôc fe rapproche de celui du mâle 8 6. b. Nous pourrions même douter de
fon fexe, fi le deffous de ces deux variétés qui eft abfolument le même, ne
reffembioit pas plus à celui du mâle quà celui de la femelle. Cependant
comme il diffère de tous les deux, nous ne donnons notre opinion fur le
fexe de ces deux figures, que comme un doute.
Ce deffous eft repréfenté Fig. 8 6. h. Son fond eft d un gris moins jaunâtre
que le 8 6. e. Les taches de fes ailes font plus petites > fur-tout celles de la
bordure qui font très-pâles ôc peu fenfibles. Celles du milieu font en moins
grand nombre. La frange de tous ces Papillons eft blanche en deffus , ôc
mi-partie brune ôc blanche en deffous.
La Figure 8 6. i. qui eft toute brune avec quelques teintes de bleu , eft
encore une variété que nous croyons femelle } à caufe de la reffemblance de
fon deffous Fig. 8 6. k. avec le deffous 8 6 . e . Cependant les taches de la
bordure de ce dernier font moins vives que celles du 8 6. e,
La Figure 8 d. /. eft un Papillon à bandes brunes , qui diffère beaucoup
des autres par la grandeur , mais fes couleurs en deffus font les mêmes que
celles du 8 6. d. Il na point de taches aux ailes fupérieures, mais Ion trouve
au bord de fes ailes inférieures les mêmes points noirs qu au 8 6. d.
Son deffous Fig. 8 6. m. ne reffemble en rien aux précédens , mais fe
rapproche pour les taches de la variété 80. i. de la Planche XXXVIII.
Son fond eft un gris-bleuâtre.
Les variétés dans tous les Papillons de cette efpéce font fi multipliées ,
que Ton ne rencontre gueres deux Individus qui fe reffemblent parfaitement.
Nous avons repréfenté ceux qui différent le plus, & nous allons en donner
encore un dont le deffous ne reffemble aucunement à ceux que nous venons
de dépeindre. Il eft tiré du Cabinet de M. Gigot d Orcy , qui 1 a pris aux
environs de Paris. Efper qui en a donné le portrait Tab, XXXIII. fapp. IX.
fig. 1-2, dit qu’il eft commun en Allemagne. Il l’appelle Cyllarus .
Son deffus Fig. 8 6. n. eft de même couleur que le 8 6. d> mais n’a
aucune tache. Le deffous Fig. 8 d. 0, a les ailes fupérieures gris-blanc y ôc les
M m ij
igo PAPILLONS DE JOUR,
ailes inférieures dun beau verd très-brillant. Par la couleur & la difpofitîon
de Tes taches, il tient du Demi-Argus que nous allons décrire Planche XLII,
mais celles de fes ailes fupérieures font beaucoup plus grottes qu’au Demi'
Argus.
L’Argus bleu à bandes brunes fe prend aux mois de Juillet & d’Août dans
les bois clairs ôt dans les prairies. Il fe nourrit du fuc des fleurs & de
l’humidité de la boue.
Il a été décrit fous le nom d * Arion * par :
Linn. Syfi. nat. ed. XII. fp. 230 pag.
Milliers * tom. 5 „ pag. 6 z 5 fp. 230.
Fabricii j Entom . pag . 5 o^ j fp. 34S.
S copoli j, Entom. carn. pag. tyC * n°. 46t.
Fueflï j n°. 5 g G.
Rôfelj, tom. 3 j fupp. Cl. IL Pap. diurn. tab. XLV. fig. 3. 4. pag. 2Cz«
Schaeffer * Icon. Inf. Ratifb. tab. X CFI IL fig. 5. 6.
Roda Inf. tab. IL fig. 4.
Efper ; tom. 1 3 pag. 266> tab. XX. fig. 2. Il a donné la variété 8 6. fi
h % à la tab. XXXIV. fig. 5 fous le nom d* Areas.
Planche XLII. Numéro 8J.
ARGUS BLEU
A BANDES BRUNES, LIGNES BLANCHES.
ÉTAT PARFAIT.
Là Figure 87. a. eft le deffus du mâle de ce Papillon, dont nous ne
connoilïons pas les deux premiers états. Il eft tout brun ; glacé d’un peu
de bleu à la naiffance des ailes. Sa frange eft blanche.
SECONDE FAMILLE.
i 8 1
Son deffous Fig. 87. b . eft fauve-clair. Ses ailes fupérieures ont au milieu
les mêmes taches que Ton voit à tous les autres Argus , mais elles n’en ont
point au bord. Les inférieures font traverfées d’une bande blanche qui fait
le caractère diftinêtif de cette efpéce. Une ligne circulaire de iept ou huit
petits yeux bruns entourés de cercles blancs , occupe le milieu de ces
ailes.
La Figure 87. c, fait voir la femelle en deffus. Elle eft d’un bleu très-
brillant. Ses quatre ailes ont un large bord brun, ôt font coupées de nervures
brunes.
Son deffous Fig. 87. d . reffemble abfolument à celui du mâle, fi ce
n’eft que le fond en eft plus pâle, fur-tout celui de l’aile fupérieure.
Ces Papillons font tirés du Cabinet de M. Gigot d’Orcy, à qui ils ont
été envoyés de Vienne en Autriche. C’eft une efpéce nouvellement
découverte. Elle fe trouve dans les Bois.
Efper a repréfenté la femelle tab . XXXIII. fupp . IX. fig. 5 ., & l’a
décrite tom . 1 pag. g g 6% fous le nom de Biton. Il la regarde comme une
variété du précédent. Il n’auroit peut-être pas eu cette opinion, s’il eût
connu fon mâle.
Même Planche , Numéro 88.
LE DE MI* ARGUS.
PREMIER ÉTAT.
INF O U S ne connoiffons la Chenille de cette efpéce que par la defcription
qu’en donnent de Geer , Tom. I , pag. 290 ôt 291 , ôt Efper, Tom. I,
pag. 278. Ils s’accordent enfemble, ôt difent : que fa tête eft petite,
noire ôt brillante, Ôt. qu’elle la cache aifément en la retirant fous fon premier
anneau , qui a plus de volume que les autres. Son corps eft verd un peu
jaunâtre ? ôt fur le dos elle a une ligne d’un verd foncé. Les poils très-fins
PAPILLONS DE JOUR,
182
dont il eft couvert ne s’appercevant qu à la loupe, on Ta rangée dans la
clafle des Chenilles lifles. Sa démarche eft lente. Elle eft du genre de celles
que Ton appelle Cloportes 3 6 c vit fur le Frangula , ou Aune noir. Elle fe
trouve vers la fin de Juin.
SECOND ÉTAT.
Sa Crifalide fufpendue par un lien au milieu du corps eft grofife ôc
longue d’environ trois lignes. Dans le commencement de fa transformation ,
elle eft verte, quelque temps après la partie antérieure devient brune, ôt la
poftérieure jaunâtre. Le Papillon en fort ordinairement au bout de quinze
jours, mais quelquefois il n’éclot que l’année fuivante.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 8 8, a. eft le mâle en defifus. Il eft tout brun. Sa frange eft
blanche.
Son defious Fig. 8 8 . b. eft gris-brun. U a une rangée d’yeux au milieu
de chaque aile, ôc n en a point du tout au bord ; ce qui lui a fait donner le
nom de Demi-Argus.
Sa femelle Fig. 8 8 . c. eft bleue. Elle a une petite bordure brune autour
des quatre ailes, ôc des nervures brunes allez marquées.
Le deffous Fig. 8 8 . d. eft femblable à celui du mâle, mais le fond en eft
plus pâle,
La Figure 8 8 . e. eft un Demi-Argus, qui ne diffère du premier que par
la taille.
La couleur de fon delfous Fig. 8 8 . /. eft la même que celle du 8 8. b 3
mais les yeux font en plus grand nombre, ôc leur difpofttion neft pas tout-
à-fait la même.
Sa femelle qui eft de grandeur aflbrtie à la fienne, refiemblant en defius
Ôc en defious à celle 8 8 . ç * d s nous avons jugé inutile d’en donner içi
le portrait,
SECONDE FAMILLE.
[v$3
Cette efpéce a été décrite fous le nom d "Argiolus j par :
Lînn. Syft. nat. ed. XII. fp. 234 s pag. y90.
Mullers j Syft. nat. tom. 5 > pag. 626, fp. 234.
dFabriciij, Entom. pag. 525 y fp. 34.J.
Kaii , Hift. Inf. pag. 132 3 n. 16.
Geoffroi Hift. Inf. pag. 63* n. 31.
S copoli j Ent. carn. pag. iy8.
Rofel j tom. 3 /byy?. Cl. //. Pap. diurn. azA XXXVII. fig. 4 y
pag. 223.
De Geer y tom. 1 y pag. 290 y tab. IV. fig. 9- i 5 y & tom. 2 y
pag. 182.
Petiv. Op. tom. 2 * Pap. brit. tab. VI. fig. 11 > 12.
Efper j tom. 1 y tab. XXXVII. fig. 1. a. b pag. 2yy , & la variété
tab. XXXIV. fupp. X. fig. 3 j pag. 338 y fous le nom de Minimus. Il
dit cependant que ce n eft pas le plus petit Papillon connu.
Planche XLIII. Numéro 8 $.
A R G U S M Y G F E.
ÉTAT PARFAIT.
î j F. S deux premiers états de ce Papillon nous font inconnus. Vu en defïus
Fig. 8 p. a y il eft brun tacheté de noir. Ses quatre ailes font bordées de
taches fauves féparées par les nervures , & chargées d un gros point noir
du côté du bord extérieur. Il y a des Individus de cette efpéce qui n ont
point de ces taches fauves ; d'autres qui n'en ont qu’aux ailes inférieures.
La Figure 8 p. b. eft le deftbus. Son fond gris-verdâtre eft parfemé
d'yeux noirs comme les deftous des autres Argus ; mais à celui-ci , ils font en
plus grande quantité ; ôc les cercles qui les entourent font moins fenfibles.
18 4 PAPILLONS DE JOUR,
Les taches fauves furmontées de gros points noirs que l’on a remarquées en
deffus au bord dçs quatre ailes , fe voyent aufïi en deffous , & font un
caradtere confiant dans cette efpéce. Elles font terminées par des taches
noires du côté du bord intérieur,
La Figure 8 p. c. eft le deffus d’une variété de ce Papillon. Il ne diffère
du 8 p. a . que par la couleur du fond. Ses ailes fupérieures font mêlées de
fauve , & fes ailes inférieures quoique toutes brunes , font plus claires que
celles du précédent.
Son deffous Fig. 8 p. d. reffemble au 8 p. b. par fes ailes inférieures ôc
la difpofition des taches des ailes fupérieures, mais le fond de celles-ci eft
fauve moins ardent qu’en deffus.
U eft à remarquer que l’on trouve des Papillons qui, femblables en deflus
au 8 p. a j ont le deffous pareil au 8 p. d. Ces variétés font-elles des jeux
de la nature ou des diftin&ions des fexes ? C’eft ce que nous ne pouvons
affirmer , n’ayant jamais rencontré des Papillons de cette efpéce accouplés ;
mais nous fournies difpofés à croire que la Fig. 8 p. c. eft la femelle du
8 p. a . C’eft le fentiment d’Efper,
La frange de ces Papillons eft blanche. Leurs ailes inférieures ont un
petit appendice comme les Porte-Queues , mais beaucoup moins marqué.
L’Argus Myope varie peu pour la grandeur. On le trouve en grande
quantité aux mois de Mars ôt de Juin dans les prés ôc le long des haies qui
bordent les bois, On le voit auffi en Juillet, mais moins communément»
Ji a été décrit par ;
Linn. Faun. Suce. n°. 8o5.
Geoffroi * tom. 2 > pag. 64 ^ n°. gg.
Efper > tom . 1 * tab. XXXV. fupp. XL fig. 1. 2 j pag . ggÿ % Il l'appelle
Phocas >
Même
SECONDE FAMILLE.
i8 S
Même Planche^ Numéro 50.
ARGUS VER D e
ÉTAT PARFAIT,
O US n’avons jamais trouvé la Chenille qui produit ce Papillon.
Linnœus dit quelle vit fur le buiffon épineux, mais les autres Naturalifles
ne s’accordent pas là-deffus avec lui. Tous ceux qui ont parlé de cette
Chenille j lui affignent différentes nourritures, d’où Ton peut conclure qu’elle
s’accommode de diverfes plantes.
La différence du mâle & de la femelle de ce Papillon nous efl inconnue.
Cependant la variété de couleur de fon deffus, qui efl tantôt brun tantôt
bleuâtre, pourroit venir de la différence des fexes. Ce qui rend cette opinion
vraifemblabie , c’efl que beaucoup des Argus ont leurs femelles bleues ,
comme nous l’avons remarqué dans les Planches précédentes.
La Figure 90. a. préfente celui-ci fous fa couleur brune. Elle efl moins
foncée que celle des autres Argus bruns. Sa frange efl grife.
La Figure 90. b. en fait voir le deffous , qui efl d’un beau verd très-
brillant. On y remarque une fuite de petites lignes blanches qui traverfent
l’aile inférieure. Elles ne font point un cara&ere confiant, Ôt l’on trouve
beaucoup d’individus de cette efpéce qui n’en ont point, ou qui n’ont qu’un
point blanc vers le milieu du bord fupérieur des ailes inférieures,
Ce Papillon fe prend fur les montagnes au mois de Mai.
M. Geoffroi l’a nommé Argus aveugle, parce que fon deffous n’a point
d’yeux comme tous ceux de cette famille.
Il a étp décrit par beaucoup d’Auteurs fous le nom de Rubt „ entr’autres
par ;
Linn. Syfl. nat . ed. XII. fp. 23 7, pag. ygi.
Efperj tom . 1 , tab . XXL fig. 2 , pag. 2y£,
Nn
PAPILLONS DE JOUR,
Mullers j Syft. /z<z£. tom .. 5 ., pag. 626 ^ fp. 23y.
Fabriciij Entom . pag. S23 ,, fp. 33g.
Scopoli j Entom. carn. n°. 460 „ pag. tyS.
Schaeffer * Icon. Inf. Ratijb. tdb. XXIX. fig. 5 . 6*..
Fuefli j Inf. n°. 60 o.
Geoffroi ^ tom. 2 4 pag. 64 /z. 34.
Raii j, Hift. Inf. pag. 133 „ /z^. 2 2.
Hift. Inf. tab. V. fig. 8.
Wilkes j EngL M. a. B. 62 * /. a. 2.
Même Planche, Numéro 31.
L’ARGUS BRONZÉ.
ÉTAT PARFAIT.
JL A Figure pi. <z. eft le deflus de ce Papillon. Ses ailes fupérieures ont
la couleur & le brillant du bronze. Elles font parfemées de gros points
noirs & bordées de brun. Ses ailes inférieures font brunes, bordées d’une
bande bronzée > coupée y du côté du bord extérieur y par des taches noires.
La Figure. 31. h. en fait voir le deffous. Ses ailes fupérieures font de
même couleur qu’en delfus. Les points noirs y parodient également y mais
ils font entourés de cercles gris. Les ailes inférieures dont le fond eft gris-
brun j font chargées de petits points noirâtres femés irrégulièrement. Quelques
traits fauves rougeâtres forment une efpéce de petite bande allez près de
leur bord extérieur.
La frange de ce Papillon eft grife. Nous ne connoilfons point la différence
du mâle & de la femelle. Cette efpéce eh très-commune. Elle fe trouve
dans les prés aux mois de Mai & de Juin, & aulïi en Automne. Sa Chenille
nous eft inconnue.
La Figure 31. c. préfente une variété de ce Papillon qui fe trouve en
Allemagne % mais rarement. Elle ne diffère fenfiblement du 3 1. a . que par
la grandeur.
SECONDE FAMILLE.
187
Son deffous Fig. pi. d. ne reffemble pas de même au pi. b. Le fond
de fes ailes fupérieures eft moins ardent. La bande qui les borde eft
plus claire. Les taches qui y font femées, font difpofées de même , mais
font beaucoup plus petites. Le fond des ailes inférieures eft d’un gris plus
doux. Les taches y font plus groffes & mieux marquées , & la bande qui
borde ces ailes en deffus comme dans l’efpéce , paroît ici également en
deflous.
L’Argus bronzé eft connu de la plupart des Auteurs Naturaliftes , fous
le nom de Phlœas .
Il a été décrit entr’autres par :
Linn. Syfl. nat. ed. XII. pag. y g 3 fp. 2S2,
Geoffroij, tom. 2 3 pag. 65 j n°. 3 5 .
Merlan Eut. Inf. tab. CL XIV.
Rofelj tom. 3 j fupp. Cl. II. Pap. diurn. tab. XLV. flg. 5 j 6j pag. 263.
Mullers Syff nat. tom. 5 „ pag 629 fp. 252 .
Efper j tom. 1 „ tab. XXII. Jîg. 1 pag. 28 7.
Fabrlcll > Entom. pag. 5 2 y.
Rail FUJI. Inf. pag. 125 9 n°. 20.
Schaeffer Icon . Inf. Ratifb. tab. CXL III. jîg. 3. 4.
Petlver 9 Oper. Part. IL Pap. Brit. tab. IV. jîg. 13. 14*
Planche X L I V. Numéro g 2.
A R G- U S SATIN É.
ÉTAT PARFAIT.
Lâ Figure <? 2. a. eft le deffus du mâle. Son fond eft un gris-vineux
glacé de fauve , ôc parfemé de points noirs. Les quatre ailes font bordées
d’un iiferçt brun, ôt terminées par une frange grife,
N n 1)
i 8 8
PAPILLONS DE JOUR,
Le deffous Fig. 92. b. a les ailes fupérieures fauves, ôc bordées de
gris. Les taches du defîus paroiffent également en defîbus, mais il y en a
une rangée de plus le long du bord extérieur. Les ailes inférieures font grifes,
chargées d’yeux noirs, & terminées par une bande de taches fauves bordées
en haut Ôc en bas de taches noires.
La Figure 5*2. c . eft le deflus de la femelle. Sa couleur ponceau uni,
qui a le brillant du fatin , a fait donner à cette efpéce le nom de Satiné .
Ses ailes font bordées d’une bande brune très-étroite, de laquelle, fur les
ailes inférieures , il part plufieurs taches de la même couleur, qui forment
des échancrures fur le fond.
Le deffous en eft repréfenté Fig. 5)2. d. Ses ailes fupérieures font d’un
fauve rougeâtre , avec des points noirs difpofés comme ceux du mâle, mais
beaucoup plus petits & moins marqués. Les inférieures font plus ternes que
les fupérieures. Elles font chargées de petits points noirs ôc de plufieurs taches
blanches. Leur bord eft d’une couleur plus vive que le refte des ailes.
La Figure 92. e. eft une variété de la femelle. Son fond de couleur
eft le même que celui de l’efpéce , mais le brun dont il eft mélangé ,
fur-tout aux ailes inférieures , lui ôte une partie de fon brillant. Ses quatre
ailes font chargées de beaucoup de gros points noirs.
Son deftous eft abfolument femblable à celui 9 2. d.
L’Argus fatiné fe prend au mois de Juillet fur les montagnes. Sa Chenille
vit fur la verge d’or d’Europe Ôc d’Afrique 5 ce qui a fait donner à ce
Papillon le nom de Virgaurea .
Il a été décrit par :
Linn. ed. XII. pag. yyg fp. 2 , 5 g , le mâle, Ôc 254 la femelle (1),
Mullers j, Syft. nat. tom . pag. 623.
Efper j, tom. 1 „ tab . XXII . flg . 2. a. b. pag. 2$i.
Fabricii * Fntom. pag. 52 j „ fp. 454.
(1) Voyez lWeryation qui eft à k ün du numéro fuivant.
SECONDE FAMILLE.
ï 8j>
Même Planche , Numéro 33.
AUCUS SATINÉ
A TACHES NOIRES.
ÉTAT PARFAIT.
L A Figure $ 3. a. eft le defilis du mâle. Sa couleur reffemble à celle
du 32. Cj, mais il a du brun à la naiflance des ailes, & leur bordure brune
eft plus large. On voit fur fes ailes quelques petites taches noirâtres , ôt
de plus au milieu de chaque aile une tache longue noire qui fe remarque aufti
dans fa femelle Fig. 23. b 6c qui eft un caraétere confiant aux deux
fexes. C’eft ce qui nous fait regarder ce Papillon comme une efpéce
diftin&e du précédent, auquel d’ailleurs la femelle reffemble parfaitement
en defilis, fi ce n eft que fa nuance eft un peu plus claire.
La Figure 3 3. c. eft le defîous du mâle & de la femelle. Il reffemble
beaucoup à celui 32. b mais la couleur des ailes fupérieures eft plus
vive.
Ce Papillon plus rare que le précédent, fe prend dans le même-temps.
Nous ne connoiflons la Chenille ni de l’un ni de l’autre.
Ces deux efpéces, ainfi que toutes celles de la Planche précédente ,
ont au bas des ailes inférieures de petits appendices,
L’Argus fatiné à taches noires a été décrit fous le nom d*Hippothoé >
par :
Mullers j, Syft. nat. tom. 5 j pag. 62 <3 fp. 2 S4.
Efper tom. 1 tab. XXII. fig . g „ pag . 292.
Rofel j tom . g j fupp. CL IL Pap. diurn. tab . XXXVII. fig. 6. y *
pag. 230.
i.9Q
PAPILLONS DE JOUR
Il régne parmi les Naturaliftes une grande confufion entre cette efpéce
6c les deux précédentes. Ils attribuent les noms de Virgaurea ôt d 'Hippothoé
tantôt à lune, tantôt à l’autre. Quoique ces trois efpéces ayent chacune
des cara&eres diftin&ifs, il eft certain qu’elles ont auffi des reffemblances ,
ôc fe rapprochent les unes des autres fur-tout par leurs variétés ; de maniéré
qu’il eft difficile, par les defcriptions fouvent très-peu détaillées des Auteurs,
de reconnoître laquelle des trois efpéces ils ont voulu décrire. Il eft même
à préfumer que pluheurs d’entr’eux n’ont pas connu la derniere efpéce qui
eft plus rare que les deux précédentes , 6c que fous le nom d’Hippothoé ils
ont décrit la femelle du Virgaurea 92. c* dont ils ont fait une efpéce
diftinêle de fon mâle 92. a ^ duquel véritablement elle diffère beaucoup ; 6c
ce n’eft que parce que nous avons eu occafion de nous affurer que ces deux
Papillons font les deux fexes de la même efpéce , que nous l’avançons ici
çomme un fait certain.
La defcription que fait Efper de l’Hippothoé tab. XXII , fe rapporte
affurément à notre 9 3 ; mais il nous paroît fe tromper en donnant cette
efpéce pour être celle que Linnœus a décrit fous le même nom, puifque
Linnœus dit précifément que l’Hippothoé n’a point de taches en deffus. C’eft
ce qui nous a déterminé à rapporter l’Hippothoé de Linnœus fp. 2 5 4 > à la
femelle de notre numéro précédent.
Efper, Tab. XXXV. ftg. 7 , 6c Tab. XXXVIII. fig. 1. a. b> donne
des Papillons qu’il appelle variétés de l’Hippothoé, qui cependant manquent
du cara&ere ditinêlif de notre 93 , 6c reffemblent beaucoup à notre 92
mâle ôt femelle.
SECONDE FAMILLE.
iÿ î
Même Planche, Numéro g 4.
LE MIROIR.
ÉTAT PARFAIT.
INJ" O U S ne connoiffons point la Chenille & la Crifalide de ce Papillon ,
ni la différence du mâle d’avec la femelle.
Ses ailes vues en deffus Fig. ^4. a* font toutes brunes ôt comme veloutées*
Leur couleur eft interrompue vers le milieu du bord d’en haut des ailes
fupérieures par quelques petites taches jaunâtres, dont le nombre varie.
Le deffous Fig. 5)4. F. a les ailes fupérieures brunes, coupées de quelques
taches longues jaunâtres, ôt terminées par une bordure jaune ôt dentelée.
Les inférieures ont un fond jaune couvert de beaucoup de grandes taches
blanches , dont la plupart fe touchent.
La frange de ce Papillon eft brune en deffus , ôt mi-partie brune ôc
blanche en deffous.
Il fe prend dans les bois, Ôt ne fe voit que le foir. On le trouve dans
beaucoup de contrées de l’Europe, ôt fréquemment au Bois de Boulogne
aux environs de Paris. Il commence à paroître au mois de Juillet.
Il a été décrit par :
Geoffroi tom. 2 j pag. 66 > n°. 36.
Efper > tom . i ^ tab. XLL fupp . XVIL fig, 1 j pag. 361 . Il l’appelle
Stéropes .
/
i p3 PAPILLONS DE JOUR,
Planche X L V.
N . B . Les Papillons de cette Planche ôc ceux de la fuivante compofent
une même famille. Ils font défignés par M. Geoffroi fous le nom d ’Eftropiés>
à caufe du port fingulier de leurs ailes lorfqu ils font en repos. Les inférieures
font alors prefque parallèles au plan de pofition, tandis que les fupérieures
font relevées fans être cependant tout-à-fait perpendiculaires. Les corps de
tous ces Papillons font couverts de poils, fur-tout en delfous. Ils font gros
en proportion de l’étendue de leurs ailes ; ce qui rend leur vol lourd, ôc les
force à fe repofer fouvent,
Numéro
LA BANDE NOIRE.
ÉTAT PARFAIT.
O U S ne connoiffons pas la Chenille de ce Papillon. Fabricius dit
quelle eft verte, garnie de points blancs, ôc que fa Crifalide eft cylindrique.
La Figure 9 j. a . repréfente le deffus de la femelle. Sa couleur eft fauve
glacée de brun, fur-tout aux ailes inférieures. Ses quatre ailes ont une large
bordure brune plus ou moins foncée. Les nervures qui les traverfent font
noires ôc bien marquées. Au centre des ailes fupérieures, il y a une tache
longue noire qui occupe l’intervalle de deux nervures.
En delfous Fig. 51 ;. b les ailes fupérieures ont les mêmes couleurs qu’en
deftus , mais toutes les teintes font plus pâles ; les nervures font moins
fenfibles ; la tache du milieu eft grife & peu marquée. Les inférieures dans
quelques Individus , ont les mêmes nuances que les fupérieures ; mais dans
d’autres, elles font aux trois quarts grifes, Ôc n’qjit de fauve que le long du
bord qui avoiftne le corps. Au milieu de la partie grife } il y a quelques
taçhes dune nuance plus claire.
Le
SECONDE FAMILLE. 19 5
Le mâle vu en deffus Fig. 9 $ . c > a les couleurs un peu plus vives que
la femelle , ôc le brun en eft moins étendu. La tache des ailes fupérieures
eft plus éfilée. Sa frange eft plus longue 6c mieux fournie.
Son deffous Fig. 9 d. eft très-différent de celui de la femelle. Ses ailes
fupérieures , dont le fond eft le même qu en deffus, ont le long du bord
extérieur une teinte verdâtre, dans laquelle fe trouvent quelques taches
quarrées d’un blanc-jaunâtre. Les inférieures font toutes verdâtres, parfemées
de taches blanchâtres , dont la plupart font bordées de noir par en haut.
La Figure 9 $ . e, eft une variété de ce Papillon. Le deffus de fes quatre
ailes eft fauve , un peu plus foncé que dans l’efpéce , mais bien moins
couvert de brun. La tache longue du milieu des ailes fupérieures eft très-
étroite.
En deffous Fig. 9$. f > les ailes fupérieures ont la même couleur qu’en
deffus , excepté vers l’angle d’en haut. Cette partie eft gris-verdâtre. Les
inférieures font prefque en entier de cette derniere coulçur.
La Figure 9 ?. g. eft le deffus d une autre variété. Elle reffemble au 9 $ .
a . par la nuance 6c la difpofition de fes couleurs , mais on n’y voit point
du tout la tache longue noire du centre des ailes fupérieures.
Son deffous Fig. 9$. h 3 fe rapproche auiïi beaucoup du 9$. L mais
fes couleurs font plus vives. Tout ce qui eft gris dans le premier , tire
fur le verdâtre dans celui-ci, 6c les taches répandues fur les ailes, font plus
tranchantes avec le fond.
Ces deux variétés font tirées du Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Nous
ne pouvons dire fi elles font mâles ou femelles. Leur frange eft de même
longueur que celle du 9$. c ^ mais elle eft plus jaune.
M. Gsoffroi, Tom. II. pag. 6 7 , parle d’une autre variété que nous ne
connoiffons point. Efper, Tom, I. tab. XXXVI. fupp, XII. fig. 1,
a , 3 , 4 , repréfente plufieurs Papillons mâles ôc femelles qui ont beaucoup
de rapport avec la Bande noire. Il dit même pag. 3 4 3 , qu on les a générale¬
ment pris pour des variétés de ce Papillon , mais il ajoute qu'il s’eft affuré
que ce font des efpéces très-diftin&es. Nous regrettons de n’en pas avoir
les originaux , pour en pouvoir ajouter ici les portraits.
La Bande noire fe trouve fréquemment en Eté Ôc en Automne dans
les bois clairs P les prairies ôc le long des grands chemins.
O 0
PAPILLONS DE JOUR,
Il a été décrit fous le nom de Commet * par :
'Finit. Syfl. nat. ed. XII. fp. 266 pag. y$3-
Fabricii Ent. pag. 5 31 j fp. 3 y4.
Mullers _j Syfl. nat. tom. 5 j pag. 630 fp. 256 ,
Rail _j Hifl. Inf pag. 125 n a . 21.
Geoffroi Hifl. Inf. tom. 2 * pag. 66 * n°. 37.
Efper * tom. 1 tab. XXIII. fig. 1 , pag. 300.
De Geer j tom . a 7 . 18$ n°. 1 j Fl. I. fig. 4. 5 . Le
mâle.
Fueflï > Inf. n°. 608.
Petiv. Op. tom. 2 Pap. Brît. tab. VI. fig. 1 5 ,
Merlan Fur. Inf i 5 > tab. XLVIII.
Scop. carn. 463.
Même Planche , Numéro 36.
V ÊCHIQÜIE R.
ÉTAT PARFAIT.
I J E S deux premiers états de ce Papillon nous font inconnus. Vu en
delfus Fig. 36. a il elt brun. Ses quatre ailes , allez près du bord extérieur 9
ont une fuite de petites taches fauves ; beaucoup d’autres plus grandes & de
la même couleur , font répandues dans les ailes.
Le deffous Fig. 36. b. a le fond des ailes fauve. Les fupérieures font
coupées de taches brunes , & les inférieures font glacées de brun , &
couvertes de beaucoup de taches couleur de paille > dont la forme & la
difpofition donne à ces ailes allez de relfemblance avec celles de l’Argus à
miroir n°. 34 ; Planche XL IV..
SECONDE FAMILLE.
Le mâle de ce Papillon a un pinceau au dernier anneau du corps. C’eft
le feul cara&ere qui le diftingue de la femelle.
Cette efpéce eft très-rare. Cependant M. Gigot d’Orcy en a trouvé une
très-grande quantité à la fois dans la Forêt de Senart près Paris.
Ce Papillon ne paroît quune fois Tannée au mois de Mai dans les
bois ; mais nous en avons trouvé dans les mois d’Août & de Septembre, une
variété qui eft repréfentée en deffiis Fig. g 6. c . Ses couleurs font les mêmes
que celles de Tefpéce. Les taches de Tes ailes' inférieures font difpofées à peu
près de même, mais celles du milieu des ailes fupérieures font plus allongées,
& il n’y en a point au bord.
Son deflous Fig. 96. d _» a le fond des ailes fupérieures plus terne , ôc
celui des ailes inférieures moins couvert de brun.
Ce Papillon , fous le nom de Panifçus j a été décrit par :
Efper tom. 1 , tab. XXVIII. fup . IV. fig. 2j pag. 322.
Fabrie ii > Frit. pag. 5 31 * fp. 3 y y.
*
Planche XL VL Numéro gy.
LE PLEIN-CHANT.
PREMIER ÉTAT.
Là Chenille qui produit ce Papillon eft repréfentée Fig. 97. a . Sa tête
eft noire. Elle a fur le'premier anneau trois ou quatre taches jaunes qui lui
font une efpéce de collier. Son corps eft gris un peu vineux & velouté.
Sur le dos elle a une raie plus foncée. Les pattes de devant font noires.
Les autres font de la couleur du ventre. Sa marche eft lente. Elle paroît en
Juin & Juillet. Quoiqu’elle foit très-commune, on la trouve difficilement,
parce qu’elle fe roule dans les feuilles. Souvent elle fe retire & fe raccourcit,
mais elle fe groffit à proportion. Elle fe nourrit en général de toutes les
O 0 ij
/
1 9 6 papillons de jour,
efpéces de mauves , mais elle vit auffi fur d’autres plantes. Rofel l’a trouvée
fur le peuplier, ôt M. GeofFroi fur le chardon à foulon. Cette Chenille a peu
d’apprêts à faire pour fa métamorphofe. Elle ne fe fufpend point comme
toutes celles des Papillons de jour, mais refferre feulement par quelques fils
nouveaux la feuille dans laquelle elle fe tenoit renfermée , ôt refte ainfi
cachée jufqu’à fon développement.
SECOND ÉTAT.
La Crifalide Fig. 97.fr. reffemhle pour la forme à celles des Phalènes.
D’abord fa couleur eft brune ; peu après elle fe couvre d’une pouiïiere
bleuâtre qui s’attache aux doigts quand on la touche. Elle eft renfermée dans
une coque ou enveloppe foyeufe de couleur brune , ôt refte en cet état une
quinzaine de jours. Les tardives n’éclofent qu’au Printemps.
ÉTAT PARFAIT.
La Figure 97. c. préfente le deffus du Papillon. Il eft brun. Ses ailes
font parfemées de beaucoup de taches blanches qui, pour la plupart,
reffemblent à des notes de Plein-chant.
Le deffous Fig. 97. d. eft d’un brun verdâtre, coupé de taches blanches
très-irrégulieres. Sur les ailes fupérieures, il y a quelques taches brunes. La
frange qui en delfus eft coupée de noir Ôt de blanc, eft verte ôt blanche en
deffous.
La couleur du fond de ce deffous n’eft pas la même dans tous les Individus.
Il s’en trouve dont les ailes fupérieures font d’un gris cendré, ôt les inférieures
prefque fauves.
Le mâle de cette efpéce a comme celui de la précédente un pinceau au
dernier anneau du corps. C’eft la feule différence fenfible qui fe trouve entre
lui ôt la femelle ; cependant la couleur de celle-ci eft quelquefois plus noire.
Ce Papillon varie beaucoup pour la grandeur.
La Figure 97. e. en fait voir un qui eft beaucoup plus petit. Il eft
du même brun que le 97. c . Ses taches ne font pas difpofées tout-à-fait
de même , mais cette différence fe rencontre dans beaucoup d’individus
SECONDE FAMILLE,
197
Son deffous Fig. 5)7./. eft beaucoup plus brun que celui £7, d * ôc fes
taches ne font pas non plus difpofées de même.
Les Figures $7. g. & $7. h. offrent le deffus ôc le deffous dune variété
bien plus extraordinaire, ôc qui 9 fur-tout pour les ailes fupérieures 9 diffère
infiniment de l’efpéce.
Le Plein-chant eft très-commun. On le voit dans toutes les contrées de
l’Europe. Il paroît le Printemps ôc l’Eté , ôc fe trouve également dans les
bois Ôc dans les prés.
Il eft connu de prefque tous les Naturaliftes fous le nom de Malvœ ,
Il a été décrit entr’autres par ;
Litin. Syfl . nat . ed. XII. fp. 267 3 pag. 795.
Fabricii En t. pag. 5 g 5 3 fp. 363.
Mullers > Syfl. nat. tom. 5 3 pag. 623 > fp. 267*
Geojfroi j tom. 2^pag. 67 3 n°. 38 .
Raii Hifl. lnf. pag. 132 n°. 20.
De Geer tom. 2 pag. 18g 3 n °. 2,
Fuefli 3 lnf n°. 60 <3.
Rofel j tom. 1 3 Cl. II. Pap. diurn. tab. X. fig. 1. 3. 6. 7. pag. Go*
Merlan 3 Eur. Inf. IL tab . XXXVIII.
Petiverj Op. tom. 2 3 Pap. Brit. tab. IV. fig. i 5 . 16.
Reaumur j tom. 1 3 Mém. VI. pag. 272 3 tab. XI. fig. 6 3 ôc la Chenille
ôc la Crifalide même Planche ? fig. £3 10 3 11 3 Z2.
Efper 3 rom. z 3 tab. XXIII. fig. 2. a. b. c. pag. 302 3 ôc la variété
£7. c. /. tab t XXXVI. fupp. XII. fig. 5 3 pag. 345.
PAPILLONS DE JOUR,
i$ 9
Même Planche , Numéro 3 8.
LE PAPILLON GRISETTE.
SECOND ÉTAT.
Tf 1 A Chenille de ce Papillon étant parfaitement femblable à celle du
Plein-chant Fig. 33. a* nous n’avons repréfenté ici que fa Crifalide Fig. 5)8.
a. Sa couleur eft toute brune. Elle fe loge , comme la précédente } dans
une coque de foie renfermée dans une feuille repliée.
ÉTAT PARFAIT .
Le Papillon vu en deffus Fig. 3 S. b > a les ailes chamarrées de brun
êt de noir. Les fupérieures ont quelques taches blanches qui fe voyent
également en deffous. Les inférieures font dentelées.
Le deffous Fjg. 518. c. eft mêlé de gris & de brun. Il y a un affe%
grand nombre de taches blanchâtres dans les ailes inférieures.
Le mâle ne fe diftingue de la femelle que par le pinceau qu’il a au
dernier anneau du corps comme le Plein-chant. Ces deux efpéces ont de
longs poils fur le corps & fur une partie des ailes inférieures.
Toutes ces reffembîances fur-tout celle de leurs Chenilles, ont engagé
plufteurs Naturaliftes à regarder le Papillon que nous nommons Grifette
comme une variété du Plein-chant , mais les différences très-conftantes de
leurs couleurs tant en deffus qu’en deffous , Ôc la découpure des ailes
inférieures du dernier , nous paroiffent des cara&eres fuffifans pour en faire
deux efpéces diftindes.
Celui-ci fous le nom de T âge s a été décrit par 1
Linn. Syfl. nat. ed. XII. fp. 268 , pag. yg 5 ,
Fabrkil > Ent . pag. 5 g 5 > fp. 398*
SECONDE FAMILLE.
*S>9
Mullers Syft . nat. tom . 5 ^ /><zg. 632 j, fp. 268 .
Efper j tom. 1 îab. XX 1 I 1 . fig. 3 „ pag. 306.
Rofel rozrc. z C/. //. Pap. diurn. yzg. 2 ^ ^ 5j pag. 5$.
Planche X L VII. Numéro g g.
L’APOLLO N.
_ PREMIER ÉTAT.
ï—<A Chenille qui produit ce Papillon efl repréfentée Fig. a. Elle
eft noirâtre. Son corps eft couvert dune grande quantité de poils courts
& gros qui forment une efpéce de velours. Chaque anneau eft féparé par
une ligne de couleur d’acier , ôc tous font parfemés de points de la même
couleur qui fe perdent dans les poils , ôc ne peuvent s’appercevoir qu’à la
loupe. Une fuite de taches rougeâtres forme des bandes longitudinales fur
fon dos & au bas de fon ventre. Sa tête eft petite en proportion de fort
corps , Ôc au moindre toucher , elle la retire fous le premier anneau , &c
fe ramaffe en rond. Cette Chenille a une lingularité que nous avons déjà
remarquée à la Chenille du Grand Porte-Queue n°. 6 8 , PL XXXIV,
ôc qui eft particulière à ces deux efpéces. Ce font deux cornes qu’elle fait
fortir à volonté de fon premier anneau. Elles font d’un jaune rougeâtre , Ôc
ont environ deux lignes de long.
C’eft la Chenille de tous les Papillons de jour qui met le plus de temps à
croître. Elle éclot ordinairement au commencement d*Avril, ôc 11e parvient
à fon accroiflement parfait qu’à la fin de Juin. Elle eft très - difficile à
élever. Elle mange les feuilles d’une efpéce de plante connue fous le nom de
Sedum Telephium ou Sedum Album . C’eft une efpéce d’orpin ou de joubarbe.
Lorfque le temps de fa métamorphofe arrive, elle attache plufieurs feuilles
enfemble avec de la foie, Ôc fe file en dedans une efpéce de coque dans
laquelle elle fe change en Crifalide. Elle a cela de commun avec la Chenille
du Plein-chant n°. .97 , Planche XLYI, ôc c’eft une exception à i’ufage
2 00
PAPILLONS DE JOUR,
commun des Papillons de jour , dont les Crifalides relient toujours nues &
fulpendues perpendiculairement ou horifontalement.
SECOND ÉTAT.
La Crifalide parvenue à fa perfection au bout de fix jours, eft dabord
d’un verd noirâtre. Enfuite elle femble foupoudrée de blanc ou de bleuâtre.
Ceft fous cette derniere couleur qu’elle eft repréfentée Fig. 99. b .
Elle eft courte & groffe. Sa forme arrondie ne lui donne aucune relfemblance
avec celles des autres Papillons de jour qui font toutes anguleufes. La
dépouille de la Chenille relie ordinairement attachée à la Crifalide, comme
on le voit ici. Elle donne fon Papillon au bout de quinze ou vingt jours.
ÉTAT PARFAIT .
U A p o L l o N, un des plus grands Papillons de jour, eft allez généralement
connu fous le nom d 'Alpicola * ou Papillon des Alpes , parce qu’il eft
commun dans ces montagnes. On le trouve aulïi dans les Vofges, dans les
Cévennes , dans la Savoye, & en général dans les Pays montagneux. De
Geer dit qu’il eft commun en Suède.
La Figure 9 9 . ç. fait voir un mâle en delfus. Ses ailes font fi peu couvertes
de plumes, fur-tout vers le bord extérieur, qu’elles femblent n être qu’une
membrane tranfparente. Elles font blanches , avec une très-légere teinte
grisâtre ou jaunâtre. Les ailes fupérieures font chargées de cinq taches
noires , dont quatre font placées le long du bord d’en haut, une au
milieu du bord inférieur. Celle-ci eft fouvent pointillée de rouge. Les ailes
inférieures ont chacune deux grandes taches rouges, avec un grps point
blanc au milieu. Ces taches font entourées de noir, & font placées l’une au
milieu de l’aile , & l’autre tout auprès de l’aile fupérieure. On trouve en
outre dans beaucoup d’individus vers le bord d’en bas de ces mêmes ailes ,
deux petites taches noires, fouvent piquetées de rouge. Les quatre ailes font
traverfées, allez près de leur bord extérieur , tant en delfus qu’en delfous,
par une bande noirâtre , compofée d’une infinité de petits points noirs fort
près les unç des autres. Le noir que l’on remarque à la nailfance des ailes, ôç
’ato 1
SECONDE FAMILLE.
qui fe prolonge jufqu’à la moitié du bord d’en bas des ailes inférieures , eft
formé de même par 4 es points. Tous les Papillons de cette efpéce ont
de longs poils grisâtres fur le corps , & le long du bord des. ailes inférieures
qui avoifine le corps. Leurs antennes font courtes ôc groffes, ôt leurs maftes
noires.
La Figure 99. d. eft le defious du mâle. Le fond eft de même couleur
qu’en deftus. Sur l’aile fupérieure , il y a trois taches noires, 6c deux rouges
entourées de noir. Elles correfpondent aux cinq taches du deftus , mais
elles font plus petites, & leur forme eft plus arrondie. Sur les ailes inférieures,
on retrouve les mêmes taches qu’en deftus, mais celles qui avoifment le
bord d’en bas font plus grandes, êc ont dans leur milieu un point blanc. Au-
deftus de ces taches, dont la forme eft plus ou moins allongée, & qui
fouvent tiennent enfemble , on voit ordinairement un point noir. Ces ailes
ont en outre tout près du corps trois ou quatre taches rouges terminées par
des traits noirs. La couleur grife dont les quatre ailes de ce Papillon femblent
bordées, tant en deftus qu’en défions , n’eft produite que par la grande
tranfparence de cette partie , qui, comme nous l’avons déjà remarqué ,
eft toute dépourvue de plumes.
La femelle refiemble parfaitement au mâle. Elle a de plus que lui , à'
l’extrémité du ventre, un petit fac qui a la confiftance de la corne. Les
Naturaliftes ne font pas d’accord fur fon ufage. Ce fac eft repïéfenté à la
Figure 99» /•
Ce Papillon a le vol pefant, ce qui le rend facile à approcher. Il varie
pour la grandeur, & fes taches rouges font plus ou moins foncées. Il ç en
trouve même dans lefquels toutes les taches rouges font remplacées par des
jaunes. Celui repréfenté Fig. 99, e eft un exemple de cette variété.
On remarquera aufii que ce Papillon eft plus blanc que celui 99. c dj que
la tache du bord d’en bas de l’aile inférieure du 99. f eft plus allongée qu’au
99. d j mais ces légères différences fe rencontrent fouvent.
Les Figures 99. g. h. offrent une variété'plus rare qui a été envoyée
à M. Gigot d’Orcy des montagnes de Franche - Comté. Par les ailes
fupérieures , elle reffemble au 99 . c > d ^ mais les taches de fes ailes
inférieures font beaucoup plus petites. En deftus , celle du bord d’en bas
manque tout-à-fait } 6c en défions elle eft remplacée par un point.
P
ieo2
PAPILLONS DE JOUB^
L’Appollon ne paroît qu en Eté.
Il a été décrit par beaucoup d’Auteurs 5 eatr’autres par ;;
Linn. Syft. nat. ed. XII. fp. 5 oj pag. y 5 4.
Fabricii „ Ent. pag. 465 fp. gg.
Raii FUJI. Inf. pag. 13g j> n°. 2.
Scopoli * carn. 447.
De Geer tom. 1 -Mém. VIII. pag. 282 _> Tl. XVIII. fig. 8-zg s
& tom. 2 PL I. pag. 186. Pap. des Alpes.
Schaejfer Icon. Inf. Ratijb. tab. XXXVI. fig. 4. 5 .
RofeV tom. 3 sfupp. Cl. II. Pap. diur. pag. 25 g ^ tab. XLV.fig. 1. 2 y
& tom. 4 tab. IV. fig. 1 > 2 j, 3 j, pag. 2g.
D'Aubent s Mlfc. tab. L X V 111 . fig. 1 . 2. L’Alpicola,
Mouffet Theat. Inf. pag. g4 J fig. 2. 3.
Efper j tom. 1 j tab . II. fig. 1 „ pag. 41 .
Plan cheXLVIIL Numéro zoo,
LE SEMI-APOLLON.
ÉTAT PARFAIT.
fjj E Papillon reflemble beaucoup au précédent, mais il eft plus petit, &
il a moins de taches ; c’eft pourquoi nous l’avons nommé le Semi-Apollon.
Quoiqu’il foit très-commun dans le Nord , fa Chenille ôt fa Crifalide n’y
font point connues. On ne le trouve point en France. Ceux repréfentés fur
cette Planche viennent du Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Ils lui ont été
envoyés d’Allemagne.
La Figure 100. a. eft le deffus du mâle. Les nervures qui traverfent
fes ailes font plus minces mais plus noires que celles de l’Apollon. Il n’a
que deux taches noires aux ailes fupérieures, ôt une feule aux ailes inférieures,
ôt cette derniere ne fe rencontre pas dans tous les Individus. Dans cette
SECONDE FAMILLE, 20?
efpéce, les taches ne font jamais mêlées d’aucune couleur. La naiffance de
fes ailes , & la moitié du bord d’en bas des ailes inférieures , font comme
à l’Apollon pointillées de noir.
Le deffous Fig. 100. h, eft parfaitement femblable au-deffus.
La Figure 100. c. eft le deffous de la femelle, qui ne fe diftingue du
mâle que par le petit fac quelle a à l’extrémité du ventre , comme celle
du n°. précédent.
Ce Papillon fous le nom de Mtiemofine a été décrit par;
Linn. Syfi. nat. ed. XII. pag. j 5 4 > fp. 5i.
Linn . Faun. Suec . ed. nov. togg.
Udmanni Differt. 55 .
Fabrïciï j Ent. pag. 466 3 fp. 100.
Milliers j Syfi. nat. tom. 5 Part. I. pag. 582 .
Schaeffer 3 Icon. Inf. Ratifi. tah. XXXIV . fig. 6. y,
Scop. carn. 44g).
Lfper j tom. 1 J tah. IL fig. ^ pag. 46.
Même Planche, Numéro io i.
LE GAZÉ.
PREMIER ÉTAT,
¥
JLj A Chenille Fig. 101. a. qui produit ce Papillon, eft parmi celles
des Papillons diurnes, la feule que nous connoiiïions qui éclofe en Automne.
Dans fon premier âge , elle eft prefque toute noire. Son corps enfuite fe
couvre de poils courts qui forment des rayes de différentes couleurs. Il y
en a une noire fur le dos, & une pareille de chaque coté du ventre au-
deffus de la naiffance des pattes. L’intervalle entre ces raies eft mélangé
de poils jaunes & de blancs* Ceux du deffous du ventre font grisâtres. Ces
P P, k
204
PAPILLONS DE J O ü R,
derniers font plus longs que les autres, plus touffus, & fe recourbent en
deffous. Tous les poils de cette Chenille prennent leur naiffance immédiate¬
ment fur fa peau , & ne forment point d’aigrettes comme ceux qui partent
de dififérens tubercules. Sa tête eft noire , & chargée de deux taches
blanches.
Les Chenilles de cette efpéce vivent en fociété. Elles ne font pas plutôt
éclofes , qu’elles filent une toile dans laquelle elles fe pratiquent de petites
cellules pour fe mettre à l’abri du froid & de l’humidité. Elles paffent ainfi
l’hiver au nombre de cinq à fix dans chaque cellule, & ne prennent point
d’accroiffement dans cette faifon. Leur longueur eft alors d’environ de deux,
lignes. Au mois de Mars r elles rompent la toile pour aller chercher leur
nourriture ; & comme elles ne trouvent que des bourgeons , elles font
beaucoup de dégât. Elles viennent retrouver leur demeure pendant la nuit
& les fraîcheurs du matin, & ne la quittent point les jours pluvieux ; ce-
qui facilite les moyens de les détruire., car on en peut tuer beaucoup à la
fois.
Lorfque ces Chenilles font parvenues à leur derniere grandeur , ceft>
à-dire vers le mois de Mai,- elles fe féparent, & fe diftribuent fur les-
feuilles. Elles font très-voraces , & vivent du Cratœgas Oxiocantha du
Spinus j & du Pcidas ; autrement dit, de l’aube^épine ,. du prunier fauvage
du bois de Sainte - Lucie. Elles mangent aufil les feuilles des arbres
fruitiers, quelquefois celle du chêne. Quand elles font raffafiées , elles fe
rapprochent les unes des* autres, & relient long-temps en repos. Ces*
Chenilles filent beaucoup , & tapifient de leur foie. tout, ce qui les
environne,
SECOND É T A T.
Lorsque le moment de la métamorphofe de la Chenille arrive, elle
fait un tiffu dans lequel elle fixe la pointe de fon corps , & elle S’attache
enfuite par un lien autour du cinquième anneau. En peu de jours, la Crifalidè
eft achevée. Elle eft anguleufe comme toutes celles des Papillons de jour.
Sa couleur varie, tantôt citron, tantôt blanche, quelquefois mélangée de
ces deux couleurs, & chargée de points & de raies noires* C’eft ainfi que la
repréfente la Figure iqi. b . Le Papillon en fort ordinairement au bout de
trois femainesj mais il y en a beaucoup qui périment dans l’état de Crifalidè.
SECONDE FAMILLE.
scv$r
ÉTAT PARFAIT ,
Les Figures ioï. c, ioi. d* font voir le deffus & le deffous dif
mâle. Il eft blanc des deux côtés. Ses nervures font noirâtres & très-
greffes. Elles font 'fouvent accompagnées à leur extrémité de quelques
points noirs. Ses ailes font bordées d’un petit liferet noir, & ont point
de frange.
La femelle repréfentée en deffus Fig. ïoi.r, a les ailes fupérietires
encore plus transparentes que celles du mâle , ce qui les fait paroître moins
blanches. Elles femblent n avoir aucunes plumes , excepté vers les bords
extérieurs. Les inférieures ont une teinte jaunâtre qui eft bien plus fenfible
en deffous, comme on le voit à la Fig. ioi./ Elles font en outre de ce
côté , légèrement pointillées de noir.
La tête & le corps de ce Papillon font noirs, & couverts de longs poils
grisâtres , comme tous ceux de cette famille.
Le Gazé eft commun dans toute l’Europe. Linnoeus & pîuffeurs autres
Naturaliftes l’appellent Cratœgi. Il paroît dans les plaines au mois de Juillet,
Pallas, dans fes Voyages, Tom. I, pag. 187, dit qu’aux environs de
iWinofKa , dans les endroits abrités du vent, on en trouve une fi grande
quantité , qu’il femble voir tomber une groffe neige. Ce Papillon celle de
voler un peu avant le coucher du foleil, & fe fixe fur les épis de bled'où
il paffe la nuit. Il eft alors aifé à prendre, même avec la main. Il ne fe
dérange point quand on en approche.
Dans le jour, fon vol eft rapide. La femelle donne jufqu a deux cens
œufs. Ordinairement elle les dépofe fur des feuilles. Ils font de forme conique,:
ôt très-ferrés les uns contre les autres.
On trouve quelquefois de ces Papillons au Printemps. Il eft à préfunter
qu’ils proviennent de Chenilles qui, s’étant transformées plus tard, font
reliées en CrifaÜdes- pendant l’hiver.
Cette efpéce a été décrite par beaucoup d’Auteurs, entr autres par ;
Lïnn. Syft. nat. ed. XII. pag. y58 n°. y 2.
Geoffroi + tom. 2 „ pag. yi > n° . 4g.
■aô* PAPILLONS DE J O U R, ôcc.
Reaumur j tom. Mém . IL pag. y 3 ^ PL IL fig. 5 -g.
De Geer „ tom. 1 > Mém. VI. pag. 23S PL XIV. fig. 13-20 4
reg. Pari/, pag. 30. Omnes,
Liiin. Faun. Suec. ed. nov. 1 o34.
Mullers * SyJL nat . tom. 5 > Part. L, pag. 58 y.
Efper j tom. 1 tab. II. fig. 3 . ?. 47.
Rôfel j tom. 1 Cl. IL Pap. du III. pag. tS.
Merlan , Eur. pag. 38 „ fig. 3 J. a A. # 5 , £</. franc, fig. i$y<
Fabriciij* Ent. pag. 466 ■> fp. tôt.
Rail Hifi. Inf. pag. n 5 * n°. 5 .
Mouffet j- Li/ to 3.
Petiv. Muf. pag. 33 7z°. ,50/.
Albin * Inf. tab. IL fig. 2.
JVilk . pag. 4$ j tab. IL 1. a.
De l’Imprimerie de P. M. D E L A G U E T T E , rue
de h Vieille-Draperie»
ADDITIONS ET CORRECTIONS*
PREMIER CAHIER.
DISCOURS PRÉLIMINAIRE .
Pag. j, L igne i 6, on n'en conncît, Ufel) on ne connoît.
v J lig. 7, l’azure > Uf. l’azur.
x _> lig. 20, helmontologie, lif helmintologie.
2i , Exapodes, lif. Hexapodes.
22, Polipodes, lif Polypodes.
23, Dypteres, lif Dipteres.
24, Cypteres, lif Apteres.
DESCRIPTIONS,
p a g. 2 , lig. 4 , f^ul, lif faule.
P a g. 4 , /i^. 10 , parcoure, /iyC parcourt.
5 des citations , Fuefli^ lif. Fuesfly .
7, Sebac j lif. SeAz.
8 , Papillo, ôte. /i/I Papilio Toga pulla di£lus, S* ajoute^ de
fuite la ligne au-deffous „ Bonte Man tel, Ôte.
1 1 , piflico albido , Uf poftico albido, & ajoute £ , 6* AA
720 V. .g o 56 .
12, Antkiopa _j Uf Antiopa.
j , //j. 4, De Geer j lif. De Geer > tom. I> Mém. IXpag. go 5
& 63 4 > PL 21 , fig» 3 J 8 Papillon à antennes
à bouton, &C.
5 , ajoutez 5 ’ roOT, II Pc Ij pag. 132 > n . /.
a
ÿ Additions et Corrections.
Pag. J , lig. 6, ajoutez, pag. i.
8, PAON DU JOUR, lif PAON DE JOUR.
pag. 7 } Ug. S , fupprimez la virgule.
I, des citations , Paon du jour , ou l’œil 4 u jour } lif. Paon
de jour > ou ceil de Paon.
2 , Efper t. i , ajoutez, pag. 87.
3 , Fuerli en SuiJJe lif. Fuesfly .
S , n°. 7^, lif. n°. 77^.
6 , oceolo , lif. ocello.
ibid. variegato, lif variegatis, & Ed.nov* 1048.
9 , Mouffet j lat.p . 99 , lif. Mouffet Theat . Inf Ed. /ar. £ £8 9
Tab. 99.
10, après Hoffn ^ mettez un point au lieu d'une virgule.
12, après Europ. ajoutez Trt/l
pag. 8//£, 2, Reaumur* ôcc. lif, Reaumur 3 tom. 1 * Mem. Il, pag .
81,6» 106 * PL 2 , fig. 6 , 7, & itfm. pag-.
42$ > PL 25* , fig. i , 2. La Chenille épineufe
noire de Torde piquée de blanc.
6’, ajoutez, pag. 13.
pag'. io, //g'. 3 citations * polichlotos, lif polychloros.
q. ôc y , Petiver * Ôcc. lif. Petiver Oper. tom. II* Pap . 7 m.
tab .IV*fig. 1 2. P ap.teftudinarius major. Muf. p. 34 ,
/z°. 3 i 3. Great Tortoife-Sheil-Butterfly.
6", tab. 13, lif. ra 7 . 1 f.
7 , Fuerli* lif. Fuesfly.
10, ajoutez, 6* £ 7 . /zov. 1037.
pa# 1 I , lig. 1 , pag. 177, lif. pag-. 777-
3 , AldroW * lif. Aldrov.
ibid. Polichloros, lif. Polychloros.
q., après Europ ., ajoutez, 7/2/1
^ , negricante , lif nigricante.
x o , ramolis , lif ramofis.
iij , Reaumur , Ôcc. lif. Reaumur * Inf tom. V Mem. VIII 9
pag. 580> PL 23 , 6* AT, pag. 3-2 6".
Additions et Corrections. ïij
Pag.it y lig. 14, Frich , lif. Fr if ch.
1 3 , ajoutez , pag. $.
pag. 13 > lig. 4 des citations , Fuerli en Suiffe 3 lif. Fuesjly.
7 , cette ligne n eft que la fuite de la précédente 6c doit
être lue ainfi : Muf n°. 3 1 6. The common or
lelîer tortoife.
S ^ tah. I 3 C. fig. i,3) lif tah. 1, fig. C. 1-3 , pag. <f.
derniere , ajoutez, Faun. fuec. Ed. n°. 1038.
pag. 16 , lig. 1 des citations, Geoffroi 3 t. 1 *n°. $ j p. 3$ , lif Geoffroi,
tomo IIj n°. 3, pag . 38.
4 3 ôcAzc 3 lif Seba.
ibid. t. 1 , lif tah. 1 ,7?^. êr. 1 -4 , pag. 6.
5 , Fuerli en Suiffe 3 lif Fuesjly .
8 , ajoutez, & Ed. nov. 103p.
;i7, P. 342, ôte. lif — pag. 343.
i£iP fupulacea , lif. lupulacea.
derniere auriola, lif auréola.
pag. 1 7 , /%. 1 j fpinola, lif fpinofa.
3 , Reaumur 3 Ôte. lif Reaumur 3 tom , Mem. X*pag. 42^ ,
P/. 27 3 fig. 1-10. La Bedeaude.
5 , Pte Geer 3 ôcc. lif De Geer , zottz. I , AL/zz. /I3 /jg-,
278 P dp4, P/. 20, fig. 1-1 o. Pap. à antennes, Pc,
7, ajoutez, P ror/z. //, Fl. 1 3 pag. 1.9 3, /z°. 3.
8 , ajoutez, pag. 23.
pag. 18 , lig. 3 P 43 l’Aureol ou Garotte, lif. la Laureole ou Garoutte.
pag * 13?, après les citations j ajoutez. Lin. Faun. Suec . PP /z°. ioô'o,
Ammiralis.
/cg. 22, lig. derniere des citations 3 ajoutez, P Faun. fuec. Ed. n°. 105*4,
Belladonna.
pag. 24 , lig. 2 des citations, Harel , ôte. lif Rofel„ tom . / j C/. /. Pc/.
zcA VIII 3 pag. 47.
3 , Efper 3 tom. I. 3 ajoutez , pag. 203.
pag. 23, lig. 18, chryfenthemeen 3 lif chryfanthêmes.
ibid* lig. 1 des citations, Efper, tom. /, ajoutez//^. 201,
b>
Pag. 2 s
pag. 2 7 .
pag, 28
}>ag 9 3 i .
pag- 3 3 >
P<tg° 3 S >
pag. 3 6
pag. J 3 <
Additions et Corrections.
, à la fin des citations, ajoutez, Rofel+ tom. CL 1 * Pap *
diur. tab. IX y pag. 5; 3.
» %• 1 o , Efper , ôcc. lif. Efper 3 ro7/7. pag. 3 2 8 , tab. XXXI*
Sup. VII; fig. 1 a
, lig. 1 des citations, pug; 176", lif. pag. 77<5\
idem, à la fin , ajoutez , 6* Faun. fuec. Ed. n°. iû^.
2, Rofel , ôcc. lif. Rojel „ tom. III, Sup. Cl. I ^ Pap. diur y
pag. 203 y tab. XXXIIIs fig . 1,2,6* tom. IV s
pag. 205) , tab. XXXIs fig • 1-5.
3, Efper s tom. I ajoutez, pag. 158.
, Ifg. 1 des citations, Efper 3 com. I * ajoutez, pag. 187.
2, Rofel s ôcc. lif. Rofel s tom. III > Sup. Cl. Pap. diur.
tab. LXXs fig. 1, 2, 3 , pag. 417, Sibilla
77Zd/;ze ro/ 72 e & Cia (Je ^ tab. XXXIII y?», 3,4,
pag. 20 6 y Camilla.
4, ajoutez, S» /z°. 187. Camilla. C’eft la femelle du
précédent.
lig. 1 ôc 2 , 14 a , comparée avec la Figure 13 c. On , lif
14 u. Comparé avec la Figure 13 c, on.
dernières ajoutez, pag. $$i.
lig. 1 3 , Les Figures 13 g, 13 h y Ôcc. iPoy. au f u j et Lie cette
variété le numéro 1 <3 bis ^ pag. 237 de notre 5 e . Cahier
17, Forêt d’Armftade, Uf. de Darmftadt.
s lig. 1 des citations s ajoutez, pag. 42.
2. Rofel s Ôcc. lif. Rofel s tom , C/. /., Pu/?. </iar. tab 9
VII s p- 45 >.
3, ajoutez y & Faun. fuec. Ed. nov. io^.
4 , Pake a j lif. Papliia, ôc ajoutez, fig. 1,2, p. 223 ♦
ibld. Stracht j lif. Streacht.
ï F. CAHIER .
j //g*. ï dfof citations s ajoutez, P/. A 7 j fig. I > II.
2 , p ? 7S3, 77^. 2 0p, lif p. 786”, 77°. 212. Àdlppe. Et
voyez p. 23 8 <Ju 5 e . Cçihier de çet Ouvrage,
f a 8*
Additions et Corrections.
v
Pag. y 3, lig. 2 y ajoutez y & Faun. fuec. Ed. nov. io 66.
ligne avant derniere du n°. 15 g, lif. du n°. 1 6 g.
pag. $5 y numéro 15 ). Voye\ ce qui eft dit au fujet de ce Papillon j à la
fin de la page 241 de notre fi. Cahier,
pag. 58; avant la première lig. fupplée\ :
Elle a été décrite par :
Linn. S. N. Ed. XII„ tom. I j Part. II > fp. 2 0 7 y p. 7 8 fi
Dia.
lig. 1 , ajoutez pag. 221.
2 y ajoutez j pag. 342.
3 y après Part. I ajoutez y Mém. I. p. 15)8 } n°. 6. (ce
Pap. reflfembleroit plutôt à la grande Violette qu’à
celle-ci ).
' .i
ihid. lig. 1 des citations dun°. 22 , P. I„ tom. 2 „ lif. tom. Il*
Part. I j Mém. I > pag. 19 j , n°. 3.
2 , n°. 2 y lif. n°. 11.
3 y après tom. I j ajoutez y pag. 242.
4 j P* 7 *9 y n °- 1 3 1 >P a g- 7 8 , n°. 2 14 , Euphrofyne
& Faun. fuec. Princeps, Ed. nov . 10 69.
pag. $9 y lig. derniere après tom. I„ ajoutez , pag. 325.
pag. 61 y lig. 2 des citations après tom. 7 , ajoutez y pag. 238.
3 y ajoute^ y Lathonia. Faun. Suec. Ed. nov. 1068,
Principifla.
pag. 62 y après la lig. 4, fuppléez y Lin. S. N. Ed. XII. tom. part*
II * fp. 2os y pag . 784. Lucina. Faun. Suec . Ed*
nov. 1061.
5 y après tom. I ajoutez y pag. 20 6.
pag. 63 y lig. avant derniere après tom , I j ajoutez y pag. 347.
k
vj Additions et Corrections.
Pag. j après la defcription du n°. 28, fuppléez :
Elle a été décrite par :
Linn. S . N. Ed. XIItom. I. part. II *fp. 20^-, pag- 7 8 1 i
Maturna.
Efper _j tom, I _> pag, 209 * tab . X/ 7 / , fig. 2 .
Ibid, lig, 3 de la defcription du n°, 29 , Pitourelle, lif Pilofelle.
66; lig. 2, de M. Engelfpach, lif de M. Gerning.
2 des citations 3 ajoute ^ ,, Cinxia. Faun. Suec. Ed. nov«
1062.
3 ) Efper j tom. I 3 &c. lif. Efper * tom. I s pag . 21] ,
tab. XVI 3 /%■. 3, & pag. si 6 9 tak XLVÎ -
fig. 2 a b.
pag* 68, lig. 2 des citations 3 après tom. I > ajoutez, pag. 37 7 •
Ibid. fig. 1 6 > lif. fig. 1 a b j, Athalia.
69 y lig. derniere s après tom. I ajoutez , pag-. 312 6* 37.9* tab.
XXVs fig. 2, 6*, &c.
Ibid. après figure 3, ajoute^ 3 Pilofeîlæ.
pag. 71, lig. 2 des citations, Linn. &c. Ce n’eft point cette efpéce qua
décrit Linné , fous le n°. 148 ; mais celle que nous
donnons, Pl. XXII, n°. 38. On a été induit en
erreur par la citation que Linné fait du n°. 1 s,
de GeofFroi, qui eft effectivement notre n°. 33.
3 , ajoutez , pag. 188.
4 , après fup. XV 3 ajoutez , fig. 2.
pag. 73 j ajoutez aux citations : Lin. S. N. Ed. XII 3 tom. I j part. II 3
Jp. 14 9 9 pag. 773, Hermione. Voye\ pour le petit
Silvandre le 6 e , cahier> pag » 253, Pl. LXII
n°. 3 3 a * b j c.
Additions et Corrections. ylj
Pag. 74 , lig. derniere „ après tom. 1 3 ajoutez , pag. 3 1 y , Janthe.
après la derniere ligne 3 ajoute^ : Ceft cette efpéce que
Linnæus nomme Brifeis y tom. I, part. II, fp, 13^
pag. 770.
7 ^, %. 5* j après tom. I„ ajoutez, pag. 384.
Ibid. fupp. XX j, lif. fupp. XXV. Voyez au fujet de ce
Papillon la pag. 2 5 5 du é e . cahier de cet Ouvrage,
pag. ni) apres la lig. 17, ajoute^ : C’eft cette efpéce que décrit
Linnæus fous le nom de Semele n°. 148, tom. I
part. II, Ed. XII, pag. 772, & Faun. Suec. Ed.
nov, 1051.
pag. 8 0 , ligne avant-demiere, tab. VI , f. lif. tab. VI J fig. 1.
Ibid. & XL. lif. & tab. XL.
pag. 82 , lig. 1 , Ceft à tort que Von dit que le Papillon repréfente fur
la tab. VII déEfper, fig. 2 , a du rapport avec
notre n . 41. Ce Papillon efi le Franconien j qui
efi fur notre PL XXV, n°. 47 , & Efper y efi cité
avec raifon.
r 4 ) F°Y e l au f u j et de ce Papillon la page 2$$ du 6 e ,
cahier.
lig. avant derniere, tab. XLIXj lif. tab. XLIV.
pag. 84 j lig. derniere > après tom. I „ ajoutez , pag. 3i2,Æthiops.
IIP. CAHIER.
pag. lié', lig. 2 des citations > ajoute £ ^ Dejanira.
pag. 1 18 j lig. 4 des citations ajoutées Ægeria.
y , après tom. ajoutez Mém. X_, pag. 432.
pag. 120, lig* 1 des citations ^ fp. 14 1 -» fp. 142, Megæra,
v llj Additions et Corrections .
Pag. 12 o, lig. 7 ,fig- «-> fig- lif - fig • £ j/>
il , ejl à fupprimer. C’ejl le n°. fuivant que De Geer a
décrit à Vendroit cité.
ni, lig. 2 des citations , fp. 14 2 3 lif. fp. 14 1, Mæra.
pag . 123 , //g. 1 des citationsj, ajoute Hyperanthus, Etfz/zz. EJ.
tzov. 1043.
pag . 1 2 4 ; <zva/z£ /es citations , fuppléez :
Linn . 5*, AT. EJ. XII* tom . / paru II, pag. 773 ,
Phœdra.
n5, lig . ,9 5 Voye\ ce qui eft dit au fujet de cette figure, à la fin
de la page 263 , 6 e . cahier.
Ibid, lig. des citations 3 fp. 225, lif. fp. 235*.
7 après ro/72. /// ajoutez 3 fupp. Cl. I, Pap. Dïur .
pag. 205).
1273 LE MISIS. Voye\ au fujet de cette efpéce la fuite du numéro
5 S ? 2^4, <5 e . cahier.
pag. 1283 Voye\ au fujet de la figure 56 c , J_, /a fuite du numéro $6,
pag. 2 6 3 3 6 e . Cahier.
pag. 1 25) 3 lig. 2 des citations , ajoute Pamphilus. Faun. Suec. Tityrus,
EJ. /zov. 1044.
131 j lig. i, ajoute^,, Arcanius. Eazz/z. 5Wc. EJ. /zov. 104y.
pag. \ 3 2 3 /ig; 1 Jes citations , ajoute ^ , Hero. Eazz/z. Szzec. EJ. /zov»
1047.
pag. 13$, lig. 2 des citations, ajoute\, Galathea.
43 ajoutez 3 pag. 227.
pag. 1 3 3 numéro 1 3 VoyeT^ au fujet de ce Papillon, la fuite du numéro
6 13 pag. 26j y 6 e . cahier.
pag . 137; 6 * fuiy «^ numéros 62, 63 } 64, 6$, Voye £ azz fujet de ces
numéros , la fuite du numéro 62 , pag. 268 } 6 e . cahier ,
P a $’
Additions et Corrections. *x
Pag* 13 $ , lig. i des citations „ ajoute^ Iris.
pag. 140 > numéro (5‘3 , Voye\ la fuite de ce numéro > pag. 271 , 6 9 .
cahier.
pag. 143 j lig. 1 des citations , ajoutez > pag. 251.
pag. 1 4 ^, lig. 2 des citations ajoute £ ^ Macliaon. Faun. Suec. Ed,
nov. 1031.
1 8 f après Tf^ilk 3 mettez un point au lieu d’une virgule.
pag. 13 1, lig. avant-derniere, ajoute Podalirius.
pag. 1 3 3 > Ug. 2 des citations 3 ajoute Betulæ. Faun. Suec. Ed. nov*
1 070.
pag. 1 3 4 > numéro 71. La Chenille & la Crifalide de ce Fapillon font
repréfetitées fur la Fl. LXXIj, 6 e . cahier.
pag. 135 y lig. 2 des citationsj ajoute^> Quercus. Faun. Suec. Ed. nov *
î 072.
4 j Mém. lif. ilfe/72. X/.
pag. 158 j lig, 2 des citations } pag. 33 > lif. pag. 41,
3 3 ajoute Pruni. Faun. Suec. 1071.
5 . Reaumur j &c. lif Reaumur 3 FUJI. Inf. tom. I x9 Mém .
XI j, pag. 443) & yhiv. PL 28 , 1—7. La
Chenille cloporte de Forme.
7 > 7*°. 43P ? lif. 77 0 . 452.
pag. 139 , ligne antepenult. Linnæus , ôte. Linnœus na point décrit
cette efpe'ce. C*ejl de notre n°. 7 I au il dit ce qui
eft mal-à-propos rapporté ici.
I V e . CAHIER.
pag. 1 63> lig. 13 , La Figure 7 < 5 " a* ôte. Voye^ à ce fujet la fuite du
numéro 76, pag. 2 7 3 > < 3 e . cahier ,
24 * Boéticus j lif. Bœticus.
3 c Additions et Corrections ,
Pag. i 66 y lig. 4 , Colutæa , lif. Coluteæ.
pag. 1 68 , /ig. i o de la defcription du numéro 8o , Linnœus , lif*
Linnæus.
i i , après Frangula, ajoute^ ou Bourgene.
i 2 & i 3 % fur cette plante, lif, fur cet arbre,
pag, i 6$ j lig, i 4 , Linnœus j lif. Linnæus.
pag. 17 i y lig. q y De Geer en décrit, ôcc. C’cft du demi-Argus , notre
n°. 8 8, que de Geer parle à Vendroit cité.
io, meliillot, lif. melilot.
Ibid , lig. i des citations y ajoute Argus, Faun. Suec. Ed. nov ,
1074 & 1 °7<L
pag. i 74, lig. 4 , pag. 29 1 > lif. pag. 293.
Ibid. numéro 83. Voye\ aufujet de ce Papillon * la fuite
du numéro 8 3 , pag. 27 6 j < 5 e . cahier,
pag. 17 7, lig. 13, Telaphiij lif. Telephii.
pag. 180, lig. 3 des citations ,/Mg. 504, lif. pag. 524.
pag. 185 , ligne avant-derniere^ ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 1077.
pag , 187 y lig. 1 des citations s ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 1078.
3 , Merian F&r. lif. Merlan. Eur.
pag. 188, lig. 2 3 , Virgaurea „ lif. Virgaureœ.
Ibid. lig. 1 des citations > ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 1079 &
1046’.
/Æg*. 15)2 , NUMÉRO , lif. NUMÉRO 9 7.
pag. 193 y Voye^ au fujet des figures 93 tyf* le 9$ bis. pag. ,
7 e . cahier.
pag. 1.94, //g; 2 y ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 1080.
pag. 197 ? Hg. 3 , Les Figures 9 7 g, ôc 97 h, ôte. Voye £ <z ce /a/cr
Vdvertijfement qui efi à la fin de la page 287,
7 e , cahier*
Additions et Corrections. xj
Pag. lig . i des citations ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 108 i.
B y pag. 6 o , lif. pag. $6.
pag. i5>8 , lig . i citations j ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov.\c°
pag. i $9 , lig. 3 > avant fié- > mettez tai >- X.
23 , Elle mange les feuilles d’une efpéce de plante.
C’eft une efpéce d’Orpin ou de Joubarbe.
lif. Elle mange les feuilles du fedum telephium j Ôt du
fedum album y orpin & petite joubarbe.
pag. 202 y lig. 1 des citations * ajoutez, Faun. Suec. Ed. nov. 10 32*
10, après à’Aubent j mettez un point au lieu d une
virgule.
De rimprimerie de P. M, Delaguette , rue de la Vieille-Draperie.
PAPILLONS
D’EUROPE,
PEINTS D'APRÈS NATURE.
PAPILLONS
D - E U R O P E,
PEINTS D'APRÈS NATURE.
PREMIERE PARTIE.
Chenilles, Crifalides } & Papillons de Jour.
TOME II.
Chez
A PARIS ,
P. M. DELAGUETTE, Imprimeur - Libraire ,
rue de la Vieille - Draperie.
Basan & Poignant, Marchands d’Eftampes,
rue & hôtel Serpente.
M. D C C. L X X X.
17
V/ N des avantages que nous avons eu en vue en étabîifiant l’ordre numéraire pour
diftinguer les différentes efpéces de Papillons que contient cet Ouvrage > a été de donner
a ceux qui en font* des collections un moyen très-facile de les completter, ou du moins
d’indiquer les Individus qui leur manquent aux Amateurs avec lefquels ils font en corref-
pondance 3 en leur défignant le numéro & la lettre du Papillon qu’ils défirent fe procurer.
Le tableau fuivant développera ndtre idée.
PAF5LLONS D’EUROPE,
PEINTS D’APRÈS NATURE PAR M. ERNST, &c.
NOMS
PLANCHES.
NUMÉROS.^
LETTRES.
r '
L’Etoi'e défigne
les Papillons que
l’on a dans fa col¬
lection.
• • • • *
iiyCinut,
. . XXV ..
. 46 . . .
• • • Cl • • •
b .
q/
b .
A R
b .
I V e . Cahier.
Le Porte-Queue bleu ftrié.
XXXVII
. . . 76 . ..
... a ...
b
. • • • #
• • • • *
Le Porte-Queue à double
queue. ..*
■y
• • • • ■¥■
Le petit Porte-Queue. . . .
. . . 78 . ..
... u ...
... b
. ...
. ... ^
... d .. .
V e . Cahier.
Le Grand Papillon du Chou.
. .XLIX. .
. . .102. . ,
. . . d . . .
. ... -^
j_ ’
. . . . qc
• • * * f 1
Le petit Papillon, du Chou.
. . .103. . .
... g .. .
L-—___—
Le tableau de toutes les Planches étant ainfi figuré, offre d’un coup d’œil à l’Amateur
le Catalogue des Papillons qui font dans fa coîle&ion, & de ceux qui y manquent. Un
relevé particulier es numéros vis-à-vis defquels il ne fe trouve pas d’é.oile, indiquera à
fes Correfpondans les Individus qu’ils doivent lui envoyer*
Pl anche XL IX. Numéro i o z.
ï 17
su IL
GH
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JU>
ÎADI! ï a
1 il Si SU su ^
DU
r" onïi
il A XJ A a
PREMIER ÉTAT.
C’ES T .ordinairement fur les feuilles des choux que la femelle de ce
Papillon dépofe fes œufs en quantité très-confidérable. Si Ton avoit attention
de les détruire avant qu’ils fulfent éclos , on préviendroit le grand dégât que
feront les Chenilles qui en doivent for tir. Elles éclofent au bout de quinze
jours y Ôt vivent en fociété jufqu’à leur transformation. Leur corps eft traverfé
par des rayes de diverfes couleurs, Fig. 102 a . Il y en a trois jaunes, une
fur le dos, ôc une de chaque coté du ventre. L’intervalle entre ces rayes eft
rempli par d’autres d’un fond bleuâtre. Celles-ci font chargées de taches ou
de points noirs formés par des tubercules, du centre de chacun defquels il part
un poil. Elles ont feize pattes. La voracité de ces Chenilles eft extrême, ôc
chaque jour elles mangent plus du double de leur poids. Elles préfèrent les
choux à toute autre nourriture ; mais vivent auffi, comme toutes celles de cette
famille, fur les autres plantes crucifères. Elles ne touchent jamais aux feuilles
des arbres, ôc mourroient plutôt de faim. Leur démarche efb lente. Trois
femaines leur fuftifent ordinairement pour prendre leur entier accroiffement.
Lorfqu’elles y font parvenues, c’eft-à-dire au commencement de Septembre*
pour les plus hâtives, ôc au mois de Décembre pour les tardives, elles vont
à d’afTez grandes diftances chercher quelques murs pour s’y transformer.
Plufieurs s’y attachent à plat la tête en haut ou un peu inclinée ; mais la
plupart cherchent le deffous des corniches, ôc entrent même dans l’intérieur
des bâtimens. Avant de fe changer en Crifalides, elles tapiffent de leur foie
la place ou elles veulent fe fixer, ôc s’y attachent avec un lien entre le
cinquième ôc le fixiéme anneau.
Qq
2 O 8
PAPILLONS DE JOUR,
Ces Chenilles fe trouvent depuis le commencement de Juillet jufqu’en
Décembre.
Elles font fujettes , plus qu’aucunes autres, à nourrir dans leur fein des
Vermiffeaux.de Mouches Ichneumones, fur-tout celles de l'arriéré faifon \
& quand elles en font attaquées, leur couleur devient livide. Au moment
ou elles fe difpofent à leur métamorphofe , ces Vermiffeaux fortent de leur
corps, Ôt filent à côté d’elles leurs cocons les uns fur les autres. Ces cocons
font d’un jaune citron. La foie en paroît bonne ôt forte. M. de Reaumur ,
Tome IL pag. 42 1 , dit qu’on pourroit l’employer comme celle du Ver à
foie, fi l’on s’attachoit à la ramalfer. La Chenille vit quelquefois plufieurs
jours dans cette pénible fituation, Ôt périt enfuite.
SECOND ÉTAT.
Les Chenilles qui échappent à la piquure des Mouches Ichneumones,
forment des Crifalides anguleufes , Fig. 102 b dont la couleur eft jaune-
verdâtre, tachetée de points noirs. Elles relient ordinairement en cet état
jufqu’à l’année fuivante. Les premières éclofent au mois de Mai, ôt les
dernieres au mois de Juin. Goedart, Tom. III, pag. 33, Expérience XI,
prétend qu’il y a des Chenilles de l’arriere faifon qui paffent l’hiver cachées
dans quelques coins , ôt ne fe métamorphofent qu’au Printemps. Ge même
Obfervateur dit qu’il y en a qui s’étant transformées de bonne heure en
Crifalides , donnent leurs Papillons au bout de quinze jours. Efper le dit
aufli.
ÉTAT PARFAIT .
L e s quatre ailes de ce Papillon vu en deffus font blanches , ôt les
fupérieures font noires à leur extrémité.
La femelle, Fig. 102 c a trois taches noires fur les ailes fupérieures,
deux rondes ôt une longue. Cette derniere touche l’aile inférieure. Le mâle ,
Fig. 102 €■ j n’a point ces taches. Cette différence qui caradérife les fexes ,
n’eft cependant pas confiante , car nous avons trouvé des femelles qui
reffembloient entièrement aux mâles, ôt c’efl vraifembiablement cette variété
SECONDE FAMILLE.
2 0 $
qui a donné lieu aux opinions contraires des Naturalises fur les -caraCteres
diftin&ifs des fexes de cette efpéce.
Le mâle Ôt la femelle ont au bord d’en haut des ailes inférieures une
petite tache noire. La femelle a ordinairement les ailes inférieures un peu
jaunâtres.
La Figure 1 o 2 d. efl le défions des deux fexes. Les ailes Supérieures font
de même couleur qu’en deflus, mais leur extrémité au lieu d’être noire , efl
jaune. Les deux taches rondes noires que l’on a remarqué au-deflus de la
femelle , fe trouvent conflamment en defTous dans les deux fexes. Les ailes
inférieures font jaunes , pointillées de noir.
Ce Papillon efl très-commun dans les jardins ôt les prairies.
La Figure 102 fi fait voir le deffus d’une variété qui a été prife en
Angleterre, d’où elle a été envoyée à M. Gigot d’Orcy. Ses quatre ailes
font blanches , ôt n’ont aucune tache noire. On voit feulement au bord
extérieur des ailes fupérieures une fuite de taches brunes qui fe touchent du
côté extérieur , ôt fe terminent en pointe fur chaque nervure du côté
intérieur.
Le-deflbus Fig. 102 g„ n’a aucune tache. Ses ailes fupérieures font
blanches, ôt leur angle extérieur a une teinte jaunâtre. Les ailes inférieures
font en entier de cette derniere couleur.
Le Grand Papillon du Chou fe trouve dans toutes les contrées de
l’Europe , Ôt nous en avons reçu d’exotiques parfaitement femblables ; ce
qui nous donne lieu de conjecturer qu’il habite également les autres parties
du monde. Linnæus ôt plufieurs autres Naturalises l’appellent Braflicæ. C’eft
le nom général fous lequel iis défignent tous les Papillons dont les Chenilles
fe nourriffent fur le chou.
Celui-ci a été décrit par :
Linn. Syji. nat. ed. XII. fip. y 5 pag. j5().
Reaumur j torn. 1 Mém. XI. pag. 4 55 & fiuiv . Pî. XXVIII. fig.
8 - 14 3 la Chenille ôt la Crifalide, & PL XXIX. fig. 1 > 2 ^ le Papillon,
& même tom . Mém. VI. pag. 2^4 > PL X. fig. 7 .
Geoffroi j Hifi. Inf. tom. 2 j, pag , G8 j> n°. 40 ,
2 I O
PAPILLONS DE JOUR,
Mullers 3 Syft. nat. tom. 5 „ pag. 588 „ fp. y 5 .
RôfelInf tom. i Cl. IL Pap. diurn. tab. IV. pag. 21.
Fabricii j, Entom. fp. iio 3 pag. 468.
Sepp. Nederland. Inf. tab. IL
Fuefli _j Inf n°. 5 47.
Mouff. ed. Lat. pag, 18 <4 , f. 1.
Schaeffer j Icon. Inf. Ratijb. tab. XL fig. g. 4 * & tab. CXL. fig. g. 4 ,
Merlan. Eur. tom. 1 pag. 16 tab. XL V.
Bibl. je g. Par. pag. 4 n°. g.
Rail t Hijl. Inf. pag. 11g. Pap. BraiTicariœ alba major < vulgatifïîma ,
pag. g48 j feq. Eruca Bralîicam depafcens , ôte. Cantabrlg. pag. 1 g4.
Efper j tom. 1 tab. IL fig. 1 > pag. 52 .
Même Planche, Numéro 1 o g.
LE PETIT PAPILLON DU CHOU.
PREMIER ÉTAT.
Q U OIQ U E la Chenille de ce Papillon fe nourrifle des mêmes plantes
que celle de l’efpéce précédente, elle ne lui reffemble cependant ni pour la
figure ni pour la façon de vivre. On la trouve prefque folitaire, & elle ne
fait pas grand dégât. Elle s’introduit dans l’intérieur des plantes ; ce qui Fa
fait appeller Vers du Cœur. Elle eft rafe. Sa couleur eft verte, Fig. 103 a.
Quand on l’examine avec attention, on apperçoit fur fon dos une ligne d’un
verd plus pâle. De chaque côté du ventre, elle a une raye d’un blanc
jaunâtre , chargée fouvent de points jaunes. Elle a feize pattes, comme
celle Fig. 102 a f
1
SECONDE FAMILLE.
2 I !
SECOND ÉTAT.
La Crifalide Fig. 103 La beaucoup de reffemblance avec celle 102
b j pour la forme & les couleurs. Il s’en trouve cependant quelques-unes de
grisâtres. Les Chenilles de cette efpéce qui fe métamorphofent de bonne
heure, donnent leurs Papillons au bout de quinze jours ou trois femaines ;
mais celles qui ne fe changent en Crifaiides que dans Y Automne , néclofent
qu'au Printemps.
ÉTAT PARFAIT,
Les Naturalises nauroient pas avancé que cette efpéce ne diffère de
la précédente que par la grandeur, s'ils l'avoient obfervée de plus près;
mais il eft très-ordinaire de 11e donner qu'une légère attention aux chofes que
l’on a le plus habituellement fous les yeux. C’eft par un examen fuivi que
nous avons cru remarquer dans cette efpéce une différence fenfible avec
la précédente. Sur un très-grand nombre de petits Papillons blancs du Chou
dont nous avons l’année derniere élevé les Chenilles , il ne nous en eft pas
éclos un feul qui reffemblât au 102 e. Tous mâles & femelles reffemblent
au 102 c j excepté que la tache noire du bord inférieur des ailes fupérieures
n’y eft que peu ou point marquée. Voy. la Fig. 103 c. Cette recherche
nous a conduit à d’autres découvertes. On voit prefque toute l’année voler
des Papillons blancs qui différent peu entr’eux, ôc on les a jufqu'ici regardés
comme d’une même efpéce , avec d’autant plus de vraifemblance que leurs
Chenilles fe reffemblent. A la vérité ces Chenilles ne fe trouvent pas toutes
fur la même plante , mais on en a conclu que leur goût n'étoit pas exclufif.
Une étude fuivie de notre part nous a fait naître des doutes fur cette opinion.
Des Chenilles femblables ou peu différentes de celle 103 a„ mais trouvées
fur la giroflée, nous ont prefque toutes donné des Papillons des deux fex-es
qui différent du 103 c j d en ce qu’ils n'ont qu'une tache en deffus & en
deffous. Dans plufieurs, cette derniere eft accompagnée d’un point. Ces
Chenilles ne dédaignent pas à la vérité des feuilles de chou lorfque celles de
giroflée leur manquent ; mais c’eft inutilement que nous avons offert des
2 I 2
5
PAPILLONS DE JOUR
feuilles de giroflée aux Chenilles prifes fur le chou> elles n’en ont pas voulu.
En conclurons-nous qu’elles forment deux efpéces différentes ? C’eft ce que
l’on ne peut affirmer qu’après des expériences réitérées. Nous ofons d’autant
moins prononcer fur ce fait , que quelques Chenilles de la giroflée nous ont
donné les unes des Papillons fans taches en deffus ôc une feule petite tache
en deffous , les autres des Papillons à deux taches deffus Ôc deffous , mais
moins marquées que celles du 103 c , d. La première de ces deux variétés
nous a auffl été produite par des Chenilles prifes fur le cochléaria 9 ôc la
fécondé par d’autres prifes fur le réfeda. Toutes ces Chenilles n’avoient
entr’elles que des différences très-légeres ( 1 ) ; mais leur reffemblance 11e
peut pas établir l’identité de ieur efpéce, puifqu’il eft confiant qu’en exceptant
la Chenille du grand Papillon du Chou y toutes celles que nous connoiffons
des autres Papillons blancs fe reffemblent > Ôc cependant donnent des
Papillons très-différens les uns des autres , que l’on verra dans les Planches
fuivantes.
Enfin pour rendre compte de toutes nos obfervations , nous ajouterons
que nous avons trouvés accouplés enfemble un mâle femblable à celui donné
par la Chenille du Réfeda 5 ôc une femelle fans taches en deffus avec la
petite tache en deffous ; ce qui prouve bien que ces deux variétés ne
forment pas deux efpéces différentes ; mais cela ne prouve pas qu’elles foient
de l’efpéce du petit Papillon du Chou.
Une remarque que nous ne devons pas laiffer échapper y c’efl que les
Chenilles du Chou font très-fujettes à des maladies qui les font tomber en
pourriture. Les fraîcheurs leur font très-contraires. Les Chenilles des autres
plantes paroiffent moins délicates ; auffl les Papillons à une feule tache en
deffus font-ils plus communs que ceux à deux taches.
Après avoir inflruit les Amateurs de .nos doutes ôc des raifons qui les ont
fait naître > nous nous en remettrons à leur décifion , ou plutôt nous les
invitons à faire eux-mêmes des recherches qui puiffent les conduire à une
entière certitude.
( 1 ) Nota, La différence la plus fenfible, & qui paroît fouffrir peu d’exceptions entre les Chenilles
prifes fur le chou, ôc celles trouvées fur. les autres plantes, c’eft que les premières ont des points
jaunes le long du ventre, ôc que les dernieres n’en ont point.
Plufleurs
SECONDE FAMILLE.
21 y
Plufieurs de ces Papillons en fortant de la Crifalide , font en deftus d un
jaune-citron , mais ils fe décolorent en volant ; cependant ils ne deviennent
jamais audl blancs que ceux qui font nés blancs. Le jaune des ailes inférieures
du petit Papillon du Chou vu en deftous Fig. 103 d eft de même nuance
que celui 102 d ; mais dans les Papillons de la giroflée ou des autres
plantes > il eft tantôt plus tantôt moins foncé. Celui de Tangle des ailes
fupérieures eft toujours de même nuance que celui des ailes inférieures.
Ces Papillons font très-communs. Ils ont été connus de prefque tous
les Auteurs naturaliftes , qui comme nous Pavons dit, n’en ont fait qu’une
même efpéce y que Linnæus appelle Rapœ.
Ils ont été décrits entr’autres par :
Lmn. Faim. Saec. n°. yg8 ^ ed. nov. n°. 1036.
Lïnn. Syft. nat . ed, XII. pag. y 5 g j fp. y 6.
Reaumur tom, 1 Man. XI. pag. gyg > PL XXIX. flg. 4-8 j &
ton. 2 Mem. VI. pag. 66 PL II. fig. 8 *
Geoffroi j tom. 2 3 pag. 6g* n°. 41.
Fabricii 3 Entom. pag. 496 j fp. m,
Rdfel, Inf. tom. 1 Cl. IL Pap. diurn. tab. V. pag . 29, '
Fuejli j Inf. n°. 548.
Albin j Inf. tom. 1 tab. LL fig. C. D. E. F.
Robert 3 Icon. tab. VI.
Mouffet j Theat . Inf. g y 1 > fig. g. 10,
Jac. PAmir. Inf. tab , XVI.
Efper j, tom. 1 tab. 11 . fig. 2 , pag. 55 ,
Gœdart j tom. 2 , PL XXVII. ed. G ail. & pag. g y > fig- ay > ed. Lat.
Merlan Fur. 2 , pag. 40 tab. XXXIX. ed. G al lie, tab. L XXXIX,
R x*
J
2 , 4 PAPILLONS DE JOUR
Planche L. Numéro i o/f..
LE PAPILLON BLANC
VEINÉ DE VERD.
ÉTAT PARFAIT.
T j À Chenille qui produit ce Papillon a une telle reffemblance avec celle
du numéro précédent, que nous avons jugé inutile d'en donner ici le portrait.
Elle eft rare, ôc vit folitaire. On la trouve fur le chou 6c fur le navet. Sa
Crifalide reffemble aufïi à celle 103 b . On peut cependant rencontrer des
Chenilles ôc des Crifalides de cette efpéce qui différent de la précédente par
une couleur un peu plus ou un peu moins foncée ; mais ces variétés qui fe
trouvent auffi entre des Individus d’une même efpéce, ne font pas fuffifantes
pour établir un caraétere diftinctif entre deux efpéces.
La Figure 104 a. eft le deffus de la femelle. Ses ailes font blanches, 6c
coupées de nervures noirâtres qui ne font pas également fenfibles dans tous
les Individus. Les ailes fupérieures font noirâtres à leur extrémité, 6c elles
ont vers le milieu un point noir.
En dcffous Fig. 104 elles font blanches comme en deffus, mais les
nervures font bien plus marquées. Le noir de l’angle eft remplacé par un
verd jaunâtre qui fait le fond des ailes inférieures. Les nervures de celles-ci
font très-larges , & d’un verd très-foncé.
Le mâle reffemble à la femelle, excepté qu’il eft plus petit, Ôc n’a pas
le point noir des ailes fupérieures en deffus. Ces Papillons , ainfi que tous
ceux de cette famille, ont une frange blanche très-courte. Leur corps eft:
couvert de poils.
Le Veiné de verd fe trouve dans toute l’Europe depuis le Printemps
jufqu’en Automne ; mais dans cette derniere faifonon en rencontre rarement,
ôt dans aucun temps on n’en voit beaucoup à la fois. Il habite les prairies,
6c préféré celles qui avoifinent les bois.
SECONDE FAMILLE. ôif
Linnæus appelle cette efpéce N api. Il dit qu elle fe trouve aufli en Chine,
mais qu'elle y eft du double plus grande.
Elle a été décrite par :
Linn. Syfl. nat. ed. XII. pag. y6o ^ fp. 77.
Linn. Fauîi. Suce. 79 7 ed. nov. togy.
Geoffroi ^ tom. 2 pag. yo n. 42.
Raii j Hift. Inf. pag. 114 > n°. 4.
Fabricii „ Eut. pag. 46g) „ fp. 112.
Merian Fur. tom. 2 „ pag. y y „ tab. XXXIX .
Albin * Hift. Inf. tab.. LU. fi g. F. G.
Fuefii j Inf. n°. 54g.
Sepp. Nederland Inf tab. I.
Ffpcr ,, tom. 1 ,, tab. III. fig. g „ pag. 5 y.
Petiv. Op. tom. 2 > Pap. brit. tab. I. fig. i 5 , 16.
M ê m e Planche s Numéro 10 y'.
E LE PAPILLON BLANC DE LAIT.
ÉTAT PARFAIT.
c
E Papillon eft beaucoup plus petit que les précédens. Ses quatre ailes
en deffus Fig. ioj a. font blanches , ôc 1 extrémité des fupérieures eft
noirâtre. Cette partie eft verdâtre en deffous Fig. 105 -b. De ce côté le fond
blanc des ailes fupérieures eft entremêlé de gris le long du bord d'en haut,
êt les ailes inférieures font pointillées de gris } ôc couvertes dune très-légere
teinte verdâtre.
La femelle dont on voit le deffous Fig. 10; c, ne diffère du mâle qu’en
ce qu'elle a l’extrémité des ailes fupérieures en deflus bien moins noire 5 ôc
beaucoup moins de gris aux ailes inférieures en deffous.
* R, r ij
2 I 6
PAPILLONS DE JOUR,
Ce Papillon n’eft pas aufïï commun que les efpe'ces précédentes. Il fe
trouve dans les bois aux mois de Juillet Ôc d’Août, Nous ne connoiHons
pas fa Chenille.
Il a été décrit par :
Linn. Syfl. n'at. ed. XII. pag* y6o fp. y g. Sinapk
Linn . Faun. Suce. n°. #oo ed. nov. n°. iog8.
De Gecrtom. 2 „ pag. i8g ,, n°. 4 j P/. /. 7%-. 1 .
Miiller 6)//?. ;zuz\ zo/zz. 5 3 pag. 588 .
Schaeffer j Icon. Inf. Ratifia. tah. XCVII. fig. 8. Q»
Fuejli _j Inf. n°. 55 o.
Raii iïi/?. Inf. pag. 116> n°. 8 .
Fabricii j Fut. pag. ^yo zz°. 2/4.
Scopoli j carn . 452.
Harris j> tab. XIX. fig. 1.
Efper j tom. 1 x tab. III. fig. 4. pag. 5 $. Pap. tout blanc.
Même Planche , Numéro 1 o G.
LE PAPILLON BLANC,
MARBRÉ DE VERD.
É T A T P A R F A I T.
ÎHfoUS ne connoifTons pas les deux premiers états de ce Papillon.
La Figure 1 o 6" u. fait voir le delïus de la femelle. Le fond blanc de fes
ailes fupérieures elt à Pangle d’en haut; marbré d’un brun prefque noir. Une
tache de même couleur traverfée d’un trait blanc , occupe le milieu de
l’aile allez près du bord fupérieur. Les ailes inférieures font blanches,
entremêlées de gris.
Le mâle en delïus Fig. 10 Ç b ^ a non-feulement le bord extérieur
SECONDE FAMILLE. 2 i 7
des ailes fupérieures marbré comme la femelle, mais celui de fes ailes inférieures
l’eft auffi. Il a de plus que la femelle, deux taches brunes au bord d’en bas
des ailes fupérieures, & celle vers le bord d’en haut eft plus grande.
La Figure io 5 c. eft le defïous du mâle. On retrouve aux ailes
fupérieures les mêmes taches quen deffus , mais plufieurs ne font pas de
.même couleur. Celles du bord extérieur font vertes, à l’exception d’une
feule qui conferve fa couleur brune. Les autres font brunes comme en deffus*,
& celle du bord d’en haut eft verte au milieu. Les ailes inférieures font
vertes plus ou moins foncées , coupées de nervures jaunes & de taches
blanches, dont la forme quoiqu’irréguliere eft conftamment la même dans
tous les Individus de cette efpéce.
Le defïous de la femelle ne diffère de celui du mâle que parce qu’il n’a
point de taches au bord d’en bas des ailes fupérieures, & que celle du bord
d’en haut eft plus petite.
Ce Papillon fe voit pendant toute la belle faifon dans les bois & les
prairies. Il eft plus commun en Provence qu’ailleurs.
Il a été décrit par :
Linn. Syjl. nat. ed. XII. pag. 7 60 fp. 81. Daplidice.
FueJlij, Inf. n°. 55 1.
Millier„ Syjl. nat. tom. 5 3 pag. 58 o> fp. 81.
Seba j Thef. tom. 4 tab. XXIIL fig. 11 „ 1 2 „ i5 „ 16.
Schaeffer „ Icon. Inf. Ratijb. tab. LXXIX. jîg. 2. g,
Fabriciij, Entom. pag. 4J1 fp. 122.
Efper > tom. 1 ^ tab. III. fig. 5 , pag. 62 . Pap, perfillé bâtard.-
Raj . Hifi. Inf pag. 116 > n°. 10.
2 I 8
PAPILLONS DE JOUR,
Planche LI, Numéro 107.
X/AXJ R O R K»
PREMIER ÉTAT,
IF j A Chenille de ce Papillon Fig. 107 a , reffemble à celle 103 a ,
mais la raye de chaque côté du ventre eft un peu plus blanche , & n’eft
pas chargée de points jaunes. Elle paroît aux mois de Juin & de Juillet.
Tantôt elle vit folitaire, tantôt en fociété. On la trouve fur le Cardamine
ou chou fauvage , & fur le Thlafpi ou Tabouret. Sa démarche eft lente.
SECOND É T 4 T.
L a ft ru dure de fa Crifatide n eft point la même que de celles des autres
Papillons blancs. Elle eft renflée dans le milieu, forme une efpéce d’angle,
& fes deux bouts fe terminent en fufeau. Sa couleur varie. D’abord elle eft
brune ou verte Fig. 107 b ^ c & enfuite devient jaune-pâle Fig. 107 d.
Elle paffe l’hiver en cet état, ôc donne fon Papillon au Printemps.
ÉTAT PARFAIT
L a Figure 107c. fait voir le deflus du mâle. Ses ailes fupérieures mi-
partie blanches & aurores, ont une petite tache noire dans le milieu , êc
font brunâtres vers l’angle d’en haut. Cette couleur s’étend le long du bord
extérieur, & coupe la frange blanche. Les ailes inférieures font blanches,
mais la couleur du deiïbus qui perce un peu à travers , les rend comme
marbrées de gris ôc de blanc. Leur frange eft coupée de noir & de blanc.
Le delîous Fig. 107 fj a les ailes fupérieures partagées en trois couleurs.
La partie qui eft près du corps, eft d’un blanc fouffré, celle du milieu eft
aurore , & celle de l’angle eft panachée de ve.rd & de blanc. La petite tache
SECONDE FAMILLE.
a 1 9
noire du deffus fe voit également en dêlTous. La frange de ces ailes eft verte
& blanche. Les inférieures font marbrées de verd & de blanc. Ces deux
couleurs forment au bord de l’aile des taches féparées les unes des autres,
mais au milieu elles font mêlées très-confufément.
La femelle en delfus & en deffous Fig. 107 g* h „ ne diffère du mâle
qu’en ce qu’elle n’a point de couleur aurore aux ailes fupérieures. Elles font
blanches des deux côtés , à l’exception de l’angle qui eft noirâtre en deffus,
ôc verdâtre en deffous. Cette différence l’a fait regarder comme une variété
de l’efpéce y jufqu’à ce que Ton ait eu lieu de s’affurer qu’elle en étoit la
femelle.
Ce Papillon varie pour la grandeur. Les Fig. 107 i 3 k > préfentent un
des plus petits , ôt il eft rare d’en trouver d’aufli petits. Celui-ci vient du
Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Il reffemble pour les couleurs au 107 e * f.
Les Bois font le féjour ordinaire de ce Papillon. On le trouve aufïi dans
les prairies. Il eft difficile à attraper ^ mais fi l’on peut avoir une femelle , 011
attire aifément les mâles 9 en la fixant fur un chou fauvage. C’eft fur cette
plante qu’elle dépofe fes œufs. Cette efpéce eft commune, ôc fe trouve dans
toute l’Europe.
Elle a été décrite par :
Linn. Syfi. nat. ed. XII. pag, y Si ^ fp. 85 . Cardamines.
Linn. Faun . Suec. n°. Soi ed. nov. n°. toge).
Geojfroij tom. 2 „ pag. y 1 n°. 44.
Rofel* tom,. 1 3 CL II. Pap. diurn, tab. VIII. pag. 45.
Milliers j tom. 5 > pag. 5 (yo.
Raii j Hiji. Inf. pag. n 5 * n°. Sy.
Fuefii , Inf. 552 .
Fabricïi A Entom. fp. 47 2 pag. 126.
Moujfet s Theat. Inf ed. lat. pag. 106> n°. 5 . fig. 2. g. 4.
Harris tab. XXXII. fig. G. H.
Merlan, Fur. Inf. tab. CXXV.
Schaeffer „ Icoiù Inf. Ratifb. tab. LXXXXI. fig. 1. 2. g.
Efper j tom. 1 , tab. IV. fig. 1 , pag. 6*4.
*2 0
PAPILLONS DE JOUR,
Planche LU. Numéro zo8.
L’AÜÜORE B E PROVENCE.
ÉTAT PARFAIT.
Cj E Papillon qui eft particulier à la Provence , a de tels caractères de
reffemblance avec le précédent, que plufieurs Obfervateurs d’hiftoire naturelle
ont cru que c’étoit la même efpéce aux couleurs de laquelle la chaleur du
climat donnoit plus de vivacité ; mais ils ont été détrompés lorfqu’ils ont
reconnu que le précédent fe trouvoit auiïi en Provence. On ne peut donc
douter que ces Papillons ne forment deux efpéces diftinêtes. La Chenille
de celui-ci nous eft inconnue.
Le mâle Fig. 10S b. reffemble à celui 107 e , excepté que tout
ce qui eft blanc dans le premier, eft citron dans celui-ci, ôt que le deftous
de fes ailes inférieures a beaucoup moins de verd. Les mafTes au bout des
antennes font très-élilées.
Sa femelle vue en deflus Fig. 1 o 8 c 3 reflemble au mâle du marbré de
verd Fig. 1 o 6 a Planche L , mais elle en diffère beaucoup en deffous Fig.
1 1 o 8 d . La tache près le bord d’en haut des ailes fupérieures a du blanc dans
le milieu, au lieu de verd. Les ailes inférieures ne font point coupées de
nervures jaunes , ôt leur marbré eft toujours formé très-confufément.
Ce Papillon, ainfi que le Marbré de verd, ne paroît qu’une fois l’année,
mais on ne les voit pas dans la même faifon, ce qui prouve encore la
diverftté de leur efpéce. L’Aurore paroît aux mois d’Avril 6c de Mai, 6c
le Marbré de verd dans ceux de Juillet ôc d’Aout.
Les Figures 108 e,, font une variété du mâle 108 u b. Les ailes
fupérieures deflus 6c deffous font blanches, au lieu d’être citron. La tache
aurore du deffous eft plus claire 6c moins étendue que celle du 108 b , Les
ailes inférieures deflus 6c deffous reffemblent â celles de l’efpéce.
C’eft
22 1
SECONDE FAMILLE,
C’eft dans les plaines découvertes aux environs de Marfeille que l’on
trouve ce Papillon, mais en petite quantité. Audi eft-il peu connu.
Il n’a été décrit que par :
Linn. Syft . nat. ed. XII. pag. y€2 * fp. 88.
Efperj, tom. 1 tab. XXVIII. fupp. IV. fig. 1 a> bj pag. 321.
Mullers 3 Syft. nat. tom. 5 3 T an. I. pag. 5$o > n°. 88.
Ces Auteurs l’appellent Enpheno.
Même Planche, Numéro z o g.
LA DIANE.
ÉTAT PARFAIT,
Ï-J E S couleurs font tellement variées & coupées dans le deffus & le delfous
de ce Papillon, qu’il eft impoflible d’en donner une defcription parfaitement
détaillée. On ne peut qu’en indiquer les caraéteres principaux. Le fond de
fes ailes vues en delfus Fig. 1 op a 3 eft jaune foncé, coupé de nervures
noires. Les ailes fupérieures ont , le long du bord d’en haut, cinq taches
noires longues, parallèles entr’elles, & deux autres vers le bord inférieur.
Une bande noire traverfe ces ailes allez près du bord extérieur. Elle eft
furmontée d’un trait noir ferpentant, reflemblant à une fcie à longues dents,
dont les creux , du côté intérieur, font en partie remplis par l’extrêmké des
nervures, & du côté extérieur par la couleur du fond feulement. Le même
trait régne auiïi le long du bord des ailes inférieures, mais fes contours plus
diftans les uns des autres & moins arrondis du côté extérieur, fe terminent
en pointe-moufle un peu au-delà du bord de ces ailes, & y forment des
échancrures bien marquées. En dedans de ce trait en eft un fécond produit
par la couleur du fond. Celui-ci eft terminé par une bande noire qui traverfe
S f
a 2 2.
PAPILLONS DE JOUR,
l’aile. Au-deffous de cette bande il y a entre chaque nervure une tache rouge
furmontée d’une bleue. Plufieurs taches noires de différentes formes occupent
le milieu de ces ailes. La naiffance des quatre ailes eft noire, Ôc cette couleur
s’étend affez loin le long du bord d’en bas des ailes inférieures.
La Figure 105? b. eft le deffous de ce Papillon. Le fond des aîlea
fupérieures eft gris-blanc, coupé de nervures noires comme en deffus. On
trouve le long du bord d’en haut les mêmes taches qu’en deffus, mais la
première ôc la troifiéme ont leur milieu rouge, ôc la cinquième eft chargée
de petites taches rouges. Le trait noir ferpentant qui borde les quatre ailes
en deffus fe voit également en deffous, mais de ce côté il eft bordé en dedans
d’un trait fouci plus foncé aux ailes inférieures qu’aux fupérieures, ôc enfuite
d’un fécond trait noir, à peu de diftance duquel fe trouvent fur les ailes
inférieures les taches rouges que l’on a remarqué en deffus, mais elles font
plus petites, ôc ne font point accompagnées de taches bleues. Le refte des
ailes inférieures eft coupé de plus de taches qu’en deffus ; plufieurs font rouges,
les autres font noires. Le fond de ces ailes eft blanc, à l’exception d’une place
jaune qui en occupe le milieu.
Ce Papillon varie pour la grandeur, Ôc l’on en trouve de moitié plus petits
que ceux repréfentés fur cette Planche. Son vol eft pareffeux, on l’attrape
fans peine.
Il paroît dans le mois de Juillet aux environs de Vienne ôc de Ratifbonne.
On le trouve décrit dans le Catalogue Syftêmatique des Papillons des
environs deVienne en Autriche, fous le nom de Polixena> page 1 62.
Nous ne connoiffons point fa Chenille , nous fçavons que fa couleur
reffemble affez à celle du Papillon , elle fe nourrit de l’AriftoIoche
Clématite ( 1 ).
C’eft dans la Collection de M. Gigot d’Orcy, que nous avons trouvé
tous les individus affez rares qui compofent cette Planche.
La Diane a été décrite par :
FueJlij Inf. n°.
Schaeffer * Icon . Inf. Rat 'ijb. tab. C A X. fîg. 1. 2 .
il) Voyt{ tom. III. de la Flore Françoife, n°. 961, pag, 388.
SECONDE FAMILLE. 2 xy
Efper * tom. 1 tab. XV. fig. 1 > pag. 134.
Seba j, Thef. tom. 1 tab. XL. fig. 14 pag. 48.
Rofel j tom . 4 j tab. VIL fig. 1. 2* pag . 5 j,
Planche LUI. Numéro no.
'LE CITRON.
1
PREMIER ÉTAT.
La Chenille qui produit ce Papillon paroît le Printems & l’Eté. Elle
eft verte, Fig. 1 1 o a. fon dos eft garni de petites pointes coniques , noires
ôt écailleufes, que l’on n apperçoit qu’à la loupe, mais qui donnent à cette
partie un ton plus foncé quau refte du corps , & qui la rendent rude
au toucher. Elle a de chaque côté un peu au-defïus du ventre, une ligne
d’un verd blanchâtre. Chacun de fes douze anneaux eft divifé par cinq
ou fix petites incifions qui , au premier coup d’œil, font croire qu’elle
a une multitude d’anneaux. Le devant de fon corps eft gros ôt arrondi,
ôt la partie poftérieure eft applatie. Cette Chenille tapiffe de foie la
feuille fur laquelle elle veut fe repofer, y crampone fes pattes membraneufes
& porte en l’air toute la partie antérieure du corps. Lorfqu’elle a filé
fon lien , elle y refte , comme beaucoup d’autres, fufpendue fur le dos
pendant deux ou trois jours, ôc roulée en demi-cercle avant de quitter
fa derniere peau. Elle vit fur le Rhamnus ou Eglantier , ôc aufîi fur le
Frangula ^ Aulne noir ou Bourdaine.
SECOND ÉTAT.
S A Crifalide Fig. 110 b . offre des fingularités. Le lien par lequel
elle eft fufpendue eft très-lâche , & fes bouts ne font point écartés l’un
de l’autre , comme aux autres efpeces, mais ils partent du même point,
S f ij
PAPILLONS DE JOUR,
Elle a fous le ventre une efpece de fac tres-renflé qui fert de fourreau aux
ailes du Papillon. Il n’a pas dans le commencement une forme aufii
marquée , mais il la prend peu à peu. Cette Crifalide eft d’abord verte,
enfuite jaunâtre. Elle a de chaque côté une raie plus claire & une tache
d’un rouge terne. Le Papillon en fort au bout de quinze jours.
ÉTAT PARFAIT.
Le mâle de ce Papillon vu en-deffus, eft d’une belle couleur citrine
un peu verdâtre Fig. 110 c. Au milieu de chaque aile, il a une petite
tache orangée, & plufieurs points de même couleur à l’extrémité du bord
des ailes.
Le deffous Fig. i i o d. eft un peu plus pâle que le deffus, & les taches
du milieu & du bord des ailes font plus foncées & plus ternes.
Le corps qui efb noir en-deffus & citron en-deffous, eft couvert de
poils blanchâtres & foyeux. Les antennes font courtes, greffes & rougeâtres,
àt leurs malles font très-allongées.
La femelle eft delïiis & deffous d’une couleur blanchâtre tirant fur le
verd d’eau Fig. i i o e. & elle a les mêmes taches que le mâle. On voit des
femelles dont le deffus eft couleur de foufre pâle. Les deux fexes ont
à chaque aile un angle bien marqué.
Ce Papillon fe trouve prefque toute l’année. On le voit voler dès
les premiers beaux jours de Février, ôc comme cette faifon ne paroît pas
allez chaude pour le développement des Crifalides , on préfume que les
Papillons de cette efpéce qui n’éclofent qu’à la fin de l’Automne, hyvernent
dans des creux d’arbres ou dans d’autres endroits à l’abri du froid , & fortent
de leurs retraites auffi-tôt que le beau tems paroît.
Ces Papillons ne font pas bien vifs. Il eft aifé de les prendre quand ils
fucent le miel des fleurs. Ils fréquentent les bois, les prés & les jardins, ôc
font très-communs dans toute l’Europe.
Linnæus dit que cette efpéce fe trouve aufii en x\frique.
La Fig. i i o fait voir une variété du mâle en deffus. Elle différé du
îiio c 3 par la tache fouci qui couvre la plus grande partie de fes ailes
fupérieures.
SECONDE FAMILLE»
Son deflbus Fig. i i o g j eft verdâtre , mais, aux ailes fupérieures, cette
couleur eft coupée par une teinte jaunâtre.
Cette variété n eft pas commune, cependant elle fe trouve dans différens
pays. Nous lavons reçue de Suifle & de Provence. M. de Geer la eue en
Suède , & la Defcription qu’il donne de fa Chenille, qu’il a élevée, fe
trouvant parfaitement conforme à celle du Citron, ne laifle aucun lieu de
douter que ces deux Papillons ne foient produits par la même Chenille
Fig. i i o a > ôt par conféquent ne foient de la même efpéce.
Le Citron a été décrit par :
Linn. Syji. nat. ed. XII . pag. y 65 „ fp. 106. Rhàmni,
Linn. Faun . Suec. n°. 7^95 ed. nov. 1042.
De Geer tom. 2 pag. 18 2 Part. I. n°. 1.
Geoffroi tom. 2 pag. 74 „ n. 47.
Mullers j Syfl. nat. tom. 5 j pag. 594 3 fp. 106.
Rofel j tom. g j f u PP' CL II. Pap. diurn. tab. XL VI. fig. 1. 2. g.
pag. 2 G4.
Fuejli j Inf. n°. 555 .
Schaeffer Icon. Inf. Rat. tab. XXXV. fig. 1. 2. g.
Raii j, Hifi. Inf. pag. 112. n°. 4.
Efper * tom. 1 tab. IV. fig. 4 j pag. y g.
Mouffet j Theat. Inf ed. lat. pag. 10g. fig. 1.
La Variété , fous le nom de Cléopatra a été décrite par :
Linn . Syfi. nat. ed. XII. pag. 7 65 . fp. io 5 . Cet Auteur dit qu’elle
fe trouve aufti en Barbarie.
Fabricii 3 Ent. pag. 4yÿ * fp. 160.
Mullers „ Syfi. nat. tom. 5 Part. I. „ pag. 5 <y 4.
De Geer j tom. 1 pag. ig2 > PL XV. fig. 1-10.
Efper j tom , 1 > tab. XLVIII. fup. XXIV. fig. 1 . pag. g 81.
âac»
PAPILLONS DE JOUR,
Planche L I V. Numéro i i t.
LE S O U C L
]Lj A Chenille qui produit ce Papillon a été connue de peu de Naturaliftes.
Nous ne bavons jamais trouvée. Le portrait que nous en donnons Fig.
il i i ci j eft tiré du porte-feuille de M. de Soubrie, Amateur diftingué , qui
demeuroit à Lyon , ôt dont on a admiré la fuperbe Colledion de Papillons.
Il s’amufoit à raffembler les portraits de toutes les Chenilles que fes
recherches lui procuroient. M. Imbert , fon neveu, a hérité de fes goûts ôt
de fes richeffes en Hiftoire Naturelle. Il a bien voulu nous confier le
Porte-feuille de fon oncle pour en faire copier les Chenilles qui nous
manquoient. Nous y aurons fouvent recours. Celle-ci eft verd pâle, elle a
de chaque côté du ventre une ligne blanchâtre chargée de points foucis.
La Fig. i i i L eft le deffus du mâle. Il eft d’un beau fouci. Ses ailes
font terminées par une bordure brune prefque noire, coupée par des
nervures de la couleur du fond. Cette bordure eft plus large aux ailes
fupérieures qu’aux inférieures, ôt le fond de celle-ci eft glacé de verd.
Le bord d’en haut des ailes fupérieures Ôt celui d’en bas des ailes inférieures
eft jaune pâle, glacé de verdâtre. Les quatre ailes font, vers le milieu y
chargées d’une tache qui eft noire aux ailes fupérieures ôt fouci foncé aux
ailes inférieures.
La femelle repréfentée Fig. i i i d 3 différé du mâle par les taches foufres
dont la bordure de fes ailes eft chargée. Le verd qui eft à la naiffance de fes
ailes fupérieures eft bien plus étendu qu’au mâle., Ôt celui qui eft répandu fur
les ailes inférieures eft bien plus foncé.
La Fig. iii c j eft le deffous des deux fexes. Le milieu des ailes
fupérieures eft d’un fouci un peu plus pâle quen deffus. Cette couleur eft
entourée d’un verd glacé de jaune, qui couvre le refte de ces ailes Ôt la
totalité des ailes inférieures. Les quatre ailes ont au milieu une tache qui
correfpond à celles que l’on a remarqué en deffus. Aux ailes fupérieures elle
SECONDE FAMILLE.
227
efb noire comme en delfus; aux ailes inférieures elle eft jaunâtre entourée
dune ligne brune & chargée dune grande & d’une petite tache nacrées ,
entourées aulfi chacune d’une ligne brune. Une fuite de taches placées entre
chaque nervure fur les quatre ailes, allez près du bord extérieur , forment
une ligne prefque parallèle à ce bord. Sur les ailes fupérieures , ces taches
vont toujours en diminuant depuis le bord d’en bas jufqu’au bord d’en haut.
Les trois premières font noires. Les autres font d’un rouge brun. A peu
de diflance de la derniere , on en trouve deux de même couleur , mais
un peu plus grandes , qui touchent l’extrémité du bord fupérieur. Celles des
ailes inférieures font rouges & petites , excepté celle qui touche le bord
d’en haut. Il fe trouve des individus où les plus petites de ces taches font
peu marquées ou manquent tout-à-fait. Un trait rouge allez tendre entoure
les quatre ailes. Les pattes font de la même couleuf ainfi que les antennes ^
celles-ci font courtes & grolfes. Leurs malfes font allongées, & le bout
en efi^ fauve. Les corps de ces Papillons font noirs en delfus & jaunes en
delfous, & couverts de poils.
Le Souci fe trouve dans les prairies à la fin de l’Eté & dans l’Automne.
M. Ernit de Strafbourg, polfede une femelle de cette efpéce, plus petite
que les autres, qui n’a point, dans la bordure de fes ailes fupérieures en
delfus, les taches foufres qui caraêlérifent fon fexe. Les deux principales
y font feulement indiquées très - légèrement. C’eft une variété fort
extraordinaire.
Le Souci a été décrit par :
Linn. Syft. nat. ed. XII. fp. 100. pag. y64. Hyale.
Geoffroi Hiji. Inf. tom. 2 > pag. y 5 3 n°. 48. Var. A. B.
Efperj tom. 1 tab. IV. flg. g. maf. pag. yi * & tab. XXVI. fîg.
g. fœm. pag. giy.
Mullers 3 Syfl. nat . tom . 5 > pag. 5 g)g > fp . 100.
Rofelj tom. g j Jïipp. Cl. II. Pap. diur. tab. XL VI. fig. 4. 5 . pag. 265.
Fabricii Ent. pag. 4yy j fp> 148.
XJdmanni „ Differt. 56 .
Raii j, Hiji. Inf. pag. 112. n°. 6.
Schaeffer Icon. InJ. Ratijb. tab. CXLIX. fig. 1. 2 .
Fuefli j Inf. n°. 554.
2 28
PAPILLONS DE JOUR,
Même Planche, Numéro zzz.
LE SOUFRE^
C-V E Papillon a long-tems été regardé comme une variété du précédent.
Les cara&eres de reffemblance qu il a avec lui , ont naturellement établi
cette opinion ; mais les Naturaliftes modernes qui Font examiné avec plus
d’attention , fe font convaincus qu’il formoit une efpece particulière.
Linnæus eft de ce fentiment. Les Editeurs de l’Ouvrage des Papillons de
Vienne ont trouvé des Chenilles des deux efpéces. Ils difent, pag. 16$ 9
qu’elles different entr’elles êt ne fe nourriffent pas de la même plante. Cette
affertion ne laiffe aucun lieu de douter de la diverfité de ces efpéces; mais on
eu eft également convaincu en comparant les Papillons entr’eux. Ils ont des
différences très-marquées êt qui font toujours les mêmes dans les deux fexes.
Le mâle de celle-ci a le fond des ailes en deffus Fig. i i 2 a, couleur de
foufre. Celui de la femelle, Fig. 1 1 2 c 3 eft plus pâle. La bordure noire qui
entoure leurs ailes n’a pas, vers le bas des ailes fupérieures êt dans tout le
contour des inférieures, autant de largeur que celle du Souci, & fur-tout au
mâle. Elle eft, dans les deux fexes de cette efpéce, chargée de taches comme
celle de la femelle 1 1 1 d „ êt ces taches font de la couleur du fond des
ailes , c’eft-à-dire, foufres dans le mâle Ôc blanchâtres dans la femelle. On
remarque aufti dans le deffus de cette efpece une tache noire au milieu des
ailes fupérieures, êt une fouci au milieu des inférieures. Le corps , les pattes
êt les antennes font de même couleur qu’au Souci.
La Fig. î 12 b y eft le deffous du mâle. La plus grande partie de l’aile
fupérieure eft d’un blanc verdâtre. L’angle en eft jaune, êt cette couleur
pointillée de verd fait le fond de l’aile inférieure. Les quatre ailes font
entourées d’un trait rouge, comme celles du Souci, êt chargées de taches
de même couleur êt difpofées de même qu’au 1 1 1 mais celles des aiies
inférieures font tantôt plus, tantôt moins marquées.
Le deffous de la femelle reffemble à celui du mâle; excepté que le fond
de
SECONDE FAMILLE.
5 2 ÿ
de fes ailes fupérieures eft blanchâtre comme en defius. Ce Papillon voltige
en grande quantité dans les prairies au mois d'Août^ comme le Souci. On le
trouve aufll au Printems ? mais dans cette faifon on nap perçoit point le
Souci.
Cette efpéce a été décrite par :
Linn. Syfl. nat. ed. XII. fp. ^C). pag. y64. Palæno.
Geoffroi FUJI. Inf. tom. 2. p. y 5 . n°. 48. Variété C.
Fue/U j Inf n°. 55 g.
Schaeffer Icon. Inf Rati/h. tah. CXLIX. fig. 4. 5 .
Ffpertom. 1 3 tah. IV. fig. 2. pag. 68.
Millier > Syfl. nat. tom. 5 3 pag. 5 cyg. fp.
Fa h rie U ^ Fntom. pag. 4y6. fp. 14J .
TJddman, Differt. 56 .
2 3 o
SUPPLÉMENT.
Nous avons , dans les cinquante-quatre Planches précédentes , donné
toutes les efpéces de Papillons de jour d’Europe , dont les recherches ôc
les voyages de M. Ernft lui ont procuré la connoiffance.* Quoiqu’il ait 9
par fes foins, formé une Collection très-confidérable, nous avons defiré,
en l’offrant au Public, y joindre les variétés ou les efpéces nouvelles qui
pouvoient lui avoir été inconnues. Pour parvenir à notre but, nous avons
lié correfpondance avec les Polieffeurs des Cabinets les plus curieux en ce
genre. Nous y avons réuffi., & nous nous fournies procuré par ce moyen
beaucoup de variétés rares Ôc quelques efpéces nouvelles, dont les propriétaires
ont bien voulu nous confier les originaux ou nous envoyer les portraits.
Nous devons le plus grand nombre à M. Gerning de Francfort, dont le
riche Cabinet renferme la Collection de Papillons la plus confidérable ôc
la plus complette qui exifte. Nous en allons former un Supplément
qui fera fort intéreffant pour les Amateurs. Il nous donnera occafion de
rectifier des erreurs que nous avons découvertes dans les Defcriptions des
premiers Cahiers, ôc de faire part de nos nouvelles Obfervations au fujet de
quelques efpéces.
Pour que ceux qui rangeront leur Collection fuîvant Tordre établi dans
notre Ouvrage, puiffent placer les variétés contenues dans ce Supplément à
la fuite des efpéces auxquelles elles appartiendront, nous les indiquerons fous
les mêmes numéros que ceux de l’efpéce en continuant l’ordre Alphabétique.
Quant aux efpéces nouvelles qui nous ont été envoyées, nous leur
donnerons le numéro de l’efpéce à laquelle elles auront le plus de rapport *
ôc à la fuite de laquelle elles devront être placées , ôc pour les diftinguer,
nous y ajouterons bis.
SUPPLÉMENT.
»
Planche L V. Suppl. I.
Suite des Numéros i. & 3.
¥
JLjA Figure 1. i> eft une variété du Morio, repréfenté Pl. I. Elle différé
de Lefpéce par fes ailes fupérieures qui n’ont point de taches bleues, & qui
ont une grande tache jaune prefque carrée, à la place des deux triangulaires
que Ton remarque aux Fig. 1 , d_, 1. e. Son deffous Fig. i.Left noir & n’a
qu’une feule tache blanche qui eft au bord d’en haut des ailes fupérieures ,
près l’angle.
La Fig. 3. kj fait voir une variété de la grande Tortue PL III. Cette
efpéce, qui eft très-commune, n’offre prefque jamais de variétés. Celle-ci a
été trouvée à Bude-Offén en Hongrie. Son fond eft généralement plus brun
que celui de l’efpéce. Ses ailes font moins échancrées. Deux grandes taches
noires occupent une partie des fupérieures. La naiffance des inférieures eft
couverte de poils grisâtres; ôc une teinte noire répandue fur le refte du corps
laiffe à peine appercevoir le fond. Dans la bordure des quatre ailes on
ne voit aucune des taches fauves ou bleues que l’on remarque aux Fig.
3* àj, 3. h.
Le deffous Fig. 3. eft moins varié de couleur que ceux 3. e, 3. u
Le fond eft d’un brun plus rougeâtre. On voit une bande noirâtre au bord
extérieur des quatre ailes, & quelques taches noires & d’autres grifes vers la
naiffance des ailes.
Ces deux Papillons font de la Colle&ion de M. Gerning.
T t
A
^3 2
SUPPLÉMENT.
M êm £ Planche, Numéro 3. bis.
LA T O RT U E MOYENNE.
Le Papillon repréfenté fous le n°. 3. bis. eft d’une efpéce que nous
nommons la Tortue moyenne parce qu’elle a des rapports avec la grande ôc
îa petite Tortue. Sa taille êc la forme de fes ailes font fait long-tems
confondre avec la grande Tortue, ôc l’on pourroit croire encore qu’elle n’en
eft qu’une variété, fi elle n’étoit pas produite par une Chenille toute
différente. Nous nous en rapportons en cela au témoignage de M. Gerning,
qui en a élevé plufieurs, & nous ne craignons pas d’affirmer une opinion,
îorfqu’elle eft appuyée de l’autorité d’un Amateur qui a autant étudié cette
partie d’Hiftoire Naturelle. Nous aurions defiré nous procurer le portrait de
cette Chenille, mais cette efpéce qui s’eft quelquefois trouvée en grande
quantité, eft le plus fouvent très-rare. Eile vit fur l’efpéce d’Ofier nommé
en latin Salix Vitellina .
La Fig. 3. a his . fait voir le deffiis de la femelle. Son fond eft plus rouge
q[ue celui de la grande Tortue PI. III, il reffemble davantage à celui de la
petite, PI. IV. Ses taches noires font difpofées comme celle de la grande
Tortue; mais la bordure de fes ailes fupérieures n’a point de taches bleues
comme on en voit à la femelle Fig. 3. h. Vers l’angle de ces mêmes ailes >
elle a une tache blanche qui ne fe trouve qu’à la petite Tortue.
Le deffous Fig. 3. b his . a beaucoup de reffemblance avec celui de la
grande Tortue 3 mais il eft moins brun, & les taches bleues de la bordure de
les ailes font beaucoup plus claires.
Le mâle eft plus petit que la femelle & lui reffemble d’ailleurs.
Cette efpéce n’a encore été repréfentée par aucun Auteur. Ceux du
Catalogue Syftématique des Papillons des environs de Vienne en Autriche ,
font les feuls qui l’aient décrite, d’après un Original qui venoit de la
Colle&ion de M. Gerning. Ils font nommée Xanthomelas , pag. 1 7 5. C’eft
dans les environs de Francfort qu’on la trouve le plus fouvent. On en voit
auffi dans quelques parties de l’Allemagne, mais point en Autriche,
SUPPLÉMENT.
25 J
Même Planche 3 suite du Numéro 5 . pl. V.
La Figure y. ij eft le delTus d’une variété mâle du Gamma , qui ne
reffemble à l’efpéce Fig. 5va., que par la découpure de fes ailes. A Faite
inférieure gauche fe trouve la lettre C, qui, dans l’efpéce, ne paroît qu’en
defîbus.
La différence n’eft pas moins fenfible dans le deffous. Il effc colorié plus
fimplement. On n’y voit aucunes taches vertes. Cette variété vient du
Cabinet de M. Ernft pere, à Stralbourg.
Planche LVL Suppl. IL Num. 5 . bis.
LE V B L A N C.
.TJ A Figure y. a h,i . repréfente un Papillon qui fe trouve en Ruflie.
Le bord extérieur de fes ailes a les mêmes pointes allongées & les mêmes
échancrures que celles du Gamma n°. y. Pl. V., mais il eft infiniment plus
grand que lui. Sa couleur eft beaucoup moins vive. Ses taches noires font
'difpofées à peu près de même, 6t il en a de blanches que n’a point le
Gamma.
En deffous Fig. b bis . il a aulîi des cara&eres de reffemblance avec
le Gamma. Ses taches & les bandes qui traverfent fes ailes ont les mêmes
contours, mais les couleurs en font plus douces. Il n’a point les taches
vertes que l’on remarque au Gamma. Au milieu de la bande brune de l’aile
inférieure, il porte une tache blanche en forme de V à la place du C qui
caraclérife le Gamma.
Le V blanc le trouve aulïi dans l’Autriche & la Hongrie j mais rarement.
Les Fig. 5. c. & y. d bl K en repréfentent un individu qui a été pris
dans les montagnes de Cremnitz en Hongrie. Il différé peu de celui de
234
SUPPLÉMENT.
Ruflle en delfus, mais il eft un peu plus foncé en delfous , ôc n 5 a pas cette
bande lilas tendre qui traverfe les ailes de la Fig. $. b bis .
Les Editeurs de l’Ouvrage des Papillons de Vienne , difent que la
Chenille de celui-ci fe trouve fur le Saule helice, Salix hélix (i). Ils
nomment fon Papillon Vau album > pag. i 7 6 . Nous ne connoilfons point
d’autre Auteur Naturalise qui en ait parlé.
Même Planche, Numéro 8 . bis.
LA CARTE GÉOGRAPHIQUE ROUGE.
O U S n’avons jamais vu la Chenille qui produit l’efpdce de Carte
Géographique que nous repréfentons fous le n°. 8. bis „ mais nous fçavons
qu’elle a beaucoup de reffemblance avec celle de la Carte Géographique
brune, PI. VIII. n°. 8. Son Papillon a aulîi bien des rapports avec celui
du n°. 8. ôc il eft vraifemblable que ces deux efpéces ont été long-tems
confondues enfemble, faute d’avoir été examinées d’alfez près, pour failir
leurs différens çaraderes. Ils font cependant allez marqués pourunObfervateur
attentif.
La Fig. 8 a bl5 , efl le mâle en delfus. L’on ne trouve point fur fes ailes
les taches blanches qui caractérifent la Carte Géographique brune, mais on
y voit beaucoup de bandes ôc de taches irrégulières , les unes fauves, les
autres jaunâtres, dont la plupart ne fe trouvent point à l’efpéce que nous
nommons brune.
Son delfous Fig. 8. b bis . a aulïl des différences fenfibles. Les parties
rouges font d’une nuance beaucoup plus éclatante, Ôc les intervalles qui les
féparent font bien plus grands, ôc font d’un jaune paille.
La femelle en delfus Fig. 8. c bis . feroit femfclable à celle de la Carte
Géographique brune, fi les taches blanches de celle-ci n’étolent dans celle-là
remplacées par des jaunes.
( 1 ) Voyq Flore Françoife , tom. U. n°. 241.
SUPPLÉMENT. 23 s
Elle nen différé en deffous Fig. 8. d bi \ que par la nuance du
rouge qui eft la même que dans le male 8. b hl \
Cette efpéce eft repréfentée par :
Schaeffer j Icon. Inf, Ratijb , tab. CXXXIL fig* /. 2*
Planche L V11. Suppl. III.
Suite du Numéro //. PL X.
La Figure n.e, eft une variété de la femelle repréfentée n ô . 1 1 c.
Elle eft fortie d’une Crifalide trouvée dans la forêt de Francfort. Le verd
brillant qui couvre le fond de fes ailes la diftingue des femelles de fon efpéce
qui font d’un brun foncé, & nont de verd que dans la bordure. Son deffous
ne différé pas de celui 1 1 . d.
La Fig. ii/, eft un mâle de cette efpéce, trouvé auffi dans la forêt de
Francfort. Il eft un peu plus petit que les femelles , ôc toutes fes taches
blanches font plus petites, fur-tout celles des ailes Inférieures. Son deffous
reffemble à celui dés femelles.
Le portrait de ce mâle qui nous a été envoyé par M. Gerning, prouve
que M. Ernft ne s’étoit pas trompé, lorfque, comme nous lavons dit pag.
28, il avoir cru voir des mâles de cette efpéce qui ne différoient des
femelles que par la grandeur. Ces mâles feroient-ils une variété ? C’eft ce
que nous ne déciderons pas. L’opinion de la plupart des Naturaliftes eft que
le Sylvain que nous avons repréfenté a la Plancne IX. eft le male de celui
de la Planche X. Cependant il eft conftant que l’on trouve mâle & femelle
de celui de la Planche IX, & la Fig. 1 1./, prouve que celui delà Planche
X. a également les deux fexes. Malgré cela, nous ne foutiendrons pas qu’ils
faffent deux efpéces différentes, parce que nous 11 avons pas de certitude
qu’ils foient produits par deux Chenilles différentes. Comme il y a beaucoup
de variétés dans le Sylvain de la Planche IX, que les individus de cette
SUPPLÉMENT.
'% 3 6
çfpéce ont tantôt plus, tantôt moins de taches blanches en deffus ; on
pourroit croire que celui de la Planche X. n en eft qu’une variété. Il eft
beaucoup plus rare que celui de la Planche IX. Dans le même canton où
Ton trouve celui-ci en abondance, on n’en voit que peu ou point du tout de
celui-là. Cette çirconftance feule ne prouveroit-elle pas qu’ils ne font pas
conftamment mâle & femelle l’un de l’autre, fi l’accouplement connu de
celui de la Planche IX.^n’avoit pas fuffifamment éclairci les doutes à ce
fujet.
Même Planche , suite du Num. zj. PI XL
Dans la Defcription du petit Sylvain, pag.- 30, nous avons dit que
cette efpéce avoit beaucoup de variétés, & nous en avons repréfenté
une fort fmguliere fous les n os . 13. e. f Nous en offrons ici une autre non
moins curieufe Fig. 1 3. g. h. Le deffus 1 3* gj n’a prefque point de taches
blanches, & le deffous 13. h . en a auffi bien moins que celui de l’efpéce
15. c . Cette variété eft de la Colle&ion de M. Ernft pere.
Même Planche } suite du Num. i PL XII.
La Figure 1 y. i , eft le deffus d’une variété mâle du Tabac d’Efpagne.
L’Original exifte dans la Colleêtion de M. Gerning qui nous en a envoyé
le portrait fait fous fes yeux. Il a été pris dans la forêt de Francfort vers les
frontières de celle de Darmftadt. Le fond en eft infiniment plus brun que celui
de l’efpéce 15. c ^ & beaucoup plus couvert par les taches noires. Il n’en
différé pas moins par le deffous, Fig. 15-. k. Toutes les couleurs font
beaucoup plus foncées, 6t les taches font difpofées tout autrement qu’au
deffous 15 ’. d.
La Fig, 15, / j offre encore uns autre fingularité dans la même efpéce,
Elle
SUPPLÉMENT.
Elle eft également copiée du Cabinet de M. Geming. Il la reçue de
Ratifbonne. C’eft une femelle dont le deffus n’a rien d’extraordinaire.
U reffemble à la Fig. i ;. e 3 mais fon delfous eft fi différent que
l’on croiroit qu’il appartient à une autre efpéce. Le fond de fes ailes
inférieures, au lieu d’être verd comme à la Fig. i eft violet brunâtre.
Celui des ailes fupérieures eft jaune d’ocre. Les taches noires y font difpofees
comme à la Fig. i f* mais les vertes que l’on remarque à l’angle d’en
haut de celle-là font brunes dans celle-ci..
Planche LVIII. Suppl. IV. Nu ai. i 5 . bis.
LE CARDIN A L.
c
E T TE efpéce que nous nommons le Cardinal à caufe du pourpre
qu’elle a en delfous aux ailes fupérieures 3 eft de la famille des Papillons
argentés * ôt nous la mettons après le n°. 15. PI. XIU parce que c’eft
celui auquel elle a le plus de rapport, ôt que fur cette Planche fe trouve
repréfentée fa femelle Fig. 15. g. h, donnée mal-à-propos comme variété
du n°. 1 y. Cette efpéce fe trouve quelquefois en grande quantité aux
environs de Tyrnau en Hongrie. On la voit aulft en d’autres endroits
de ce Royaumemais pas li abondamment. Nous 11e connoiffons pas fa
Chenille.
La Fig. 15. a bis . repréfente le mâle de cette efpéce. Le verd brillant:
qui couvre fes ailes , laiffe à peine appercevoir la couleur fauve qui en
fait le fond comme dans tous les Papillons de cette famille. La forme & la
difpofition de fes taches, tant en deffus qu’en delfous, lui eft particulière, ÔC
elle eft à peu près la même dans les deux fexes.
La Fig. 1 ;. b b/s . eft le delfous de ce mâle. La moitié de fon aile
fupérieure eft d’un beau rouge, l’autre eft d’un verd jaunâtre. L’aile inférieure
eft en entier de cette derniere couleur, coupée de quelques taches Ôt raies
nacrées.
La nuance verte du delfous n’eft pas la même dans tous les individus de
V v
238 SUPPLÉMENT.
cette efpéce. Elle fe trouve tantôt plus , tantôt moins foncée. La Fig, i y.
c bls . en eft un exemple. Cette variété différé aufli du deffous i y. b bis .
par le rouge de fes ailes fupérieures qui eft beaucoup plus vif, Ôt par les
taches de fes ailes inférieures qui ont moins de brillant. Son deffus eft
femblable à celui i <>. a bis .
Les Editeurs de l’Ouvrage Syftêmatique des Papillons des environs de
Vienne, ont décrit cette efpéce fous le nom de Pandora. Ils parlent auiïi de
la variété i y. c bl K Cramer, PI. XXV. fig. B. C., repréfente un Papillon
femblable qu’il nomme Maja ôt qui fe trouve à Conftantinople.
Même Planche> suite du Numéro 16.
Nous avons donnéj fous les n os . i 6. e. f. PL XIII, une variété du
grand Nacré que M. Ernft avoit copiée du Cabinet de M. Gerning. Cet
Amateur alors ne poffédoit que celle-là de cette efpéce, mais il lui en a
depuis été envoyée d’autres dont il nous a fait paffer les deffins, ôt ce font
les cinq Figures qui nous reftent à décrire fur cette Planche.
Celles i 6. k > ï 6. I > font le deffus ôt le deffous d’un mâle qui ne différé
pas infiniment de celui i 6. e j, f
Celle i 6. m eft le deffus d’un autre mâle qui s’éloigne moins de celui de
l’efpéce Fig. i 6. c. Ses taches noires font feulement beaucoup plus grandes.
Son deffous différé peu de celui \6. d_, c^eft pourquoi nous n’en donnons
pas le portrait.
La Fig. i 6. n „ eft le deffus d’une femelle. Les taches noires de fes ailes
fupérieures font infiniment plus grandes que celles de l’efpéce Fig. i 6 . g .
En deffous Fig. i 6. o j, fes couleurs font plus pâles que celles Fig. 1 6. h .
Sur les ailes fupérieures elle a moins de taches noires, & toutes les grandes
nacrées des ailes inférieures lui manquent. Il ne lui refte que les quatre
points argentés au milieu des taches rougeâtres qui fbnt un cara&ere
diftin&if de cette efpéce.
C’eft ici le lieu de reétifter une erreur dans laquelle nous fommes tombés
aux Planches XIII. Ôt XIV. Le grand Nacré Pi. XIII, eft le Papillon
SUPPLÉMENT,
Adippe de Linnæus , ôc le Nacré PL XIV, eft celui qu’il appelle Aglaia. Or
la Chenille ôc la Crifalide qui fe trouvent fur la PL XIII. Fig. \6. a,
ii 6. b. appartiennent à Y Aglaia, c’eft-à-dire, au Nacré de la Planche fuivante
n°. 17. Nous avons été entraînés dans cette erreur par M. GeofFroi qui fait
la même confufion. Son grand Nacré , n°. y. pag. 42 , eft bien YAJippe de
Linnæus, quoiqu’il cite Linn . Aglaia, ôc la Chenille qu’il y décrit eft celle
de Y Aglaia. M. le Doôteur Gruvel, de Brunfwick, qui fait une étude
particulière des Chenilles, vient de nous envoyer le portrait de celle de
YAdippe ; mais comme il ne nous eft parvenu qu’après la gravure de cette
Planche ôc de celle LIX , nous le donnerons à la PI. LX. Cette Chenille
a été long-tems inconnue. L’Admirai eft le premier qui l’ait découverte*
La plûpart des anciens Auteurs avoient confondu les Papillons Adippe ôc
Aglaia, ôc ne les regardoient que comme variétés l’un de l’autre. De
nouvelles Obfervations, ôc fur-tout la découverte de leurs Chenilles, ont
prouvé qu’ils formoient deux efpéces très-différentes, ôc ils ont des caraéteres
conftans qui les diftinguent l’un de l’autre, de maniéré à ne s’y pas
méprendre. Les principaux font: i°. YAdippe, entre les deux bandes de
taches nacrées des ailes inférieures en deffous, a quatre taches rougeâtres
avec un point argenté au milieu. Voye\ les Fig. 16. d, 1 6. f. Elles
manquent à Y Aglaia. 2 0 . Dans Y Aglaia la plus grande partie de ces mêmes
ailes inférieures eft verte, voye7 L Fig. 17. b, 17. d, PL XIV, au lieu que
dans YAdippe elles font jaunâtres en totalité, à l’exception d’une légère
teinte verdâtre qui fe trouve quelquefois le long du bord d’en bas comme
à la Fig. 1 6. f.
Les Auteurs qui ont décrit le grand Nacré font :
Linn. Syft. nat. ed. XII. fp. 212. pag. y 86. Adippe.
Efper , tom. 1 , tab. XVIII. fig. 1. pag. 2g2 , & tab. XXVI. ftg .
4 ^ P*g- 3 1 7 -
Fuefli , Inf. n°. 588 .
Millier, Syft , nat. tom. 5 . pag. €20. fp, 212 .
Admirai, InJ. tab. XIX.
V v ij
5 4 o SUPPLÉMENT.
De Geer > Mém. tom. i part. IL pag. 19g PL 1 . fig. G, 7.
Sebœ Thef. tom . 4., tab. LXL fig ,. o g. 0 4. pag. 7/*
Fabricij Entom . pag. 5 iy.fp. 3/3.
Petiver; Op. tom . 2 j Pap. Brit. tab» III. fig. 5 . G.
Scopoll j Ent. carn. pag. 1G2.
Ceux qui ont décrit le Nacré font :
Lirtn. Syfi. nat. ed. XII. fp. 2 11. pag. y8S. Aglaia*
Millier Ak/?. 7z<zr. pag. 620. fp. 211.
Rôfelj Inf. tom. 4. tab. XXV. pag. 1 y g.
Admirai * Inf. tab. XIX.
Fabriciij Ent. pag. 5 16. fp. g 10.
Fuefii > Inf. n°. 58 y.
Raii Hifi. Inf. pag. 1 19. n°. 5 .
SchaefferIcon. Inf Ratifia. tab. VII. fig. 1. 2.
Petiver * Oper. tom. 2. Pap. Brit. tab. III. fig. y. 8.
Mouffet j Theat. Inf. ed. lat. pag. 1 o 1. fig. 3. 4. z o.
JVilkes j Engl. M. a. B. A. B. 5 $ > tab. II. a. 12»
Aldrovandi Inf. 24G. fig. 8. g.
Efpetj tom. 1 * tab, XVII, fig. g. pag, 22$..
SUPPLÉMENT.
Planche LIX. Suppl. V,
Suite du Numéro iq*
Dans la Defcription du Papillon le Chiffre, PI. XV. n°. 19 9 nous
avons dit j pag. 5-5 , que cette efpéce avoit beaucoup de variétés. La Fig.
iip. d „ en offre une des plus extraordinaires par la grande tache blanche qui
fe trouve fur chacune de fes ailes. C’eft un mâle qui reffemble d’ailleurs à
celui de l’efpéce Fig. 19. a.
Plufieurs Naturaliftes ont prétendu que les Papillons dans lefquels ils fe
trouvoit des places blanches, n’étoient point des variétés, mais des individus
dégénérés dont le Soleil avoit altéré les couleurs. Celui-ci eft bien une
preuve du contraire, car la couleur qui entoure fes taches blanches n r a rien
perdu de la vivacité ordinaire à cette efpéce. Il eft bien vrai que des
Papillons expofés au Soleil, s’altèrent Ôt pâliffent , mais il eft aifé de
diftinguer ceux qui ont éprouvé ce changement; non-feulement toutes leurs
nuances ont également perdu, mais leurs ailes font amincies, ce qui ne fe
trouve point dans la variété que nous repréfentons ici.
On en voit le deffous Fig. 19. e. Les taches blanches s y font également
remarquer. Ses ailes fupérieures different auiïi de l’efpéce par la forme de
leurs taches noires. Les inférieures ont des taches argentées comme la variété
19. c, PL XV.
La Fig. 19. fj eft le deffus d’une variété femelle dont le fond eft plus
brun & les taches noires plus grandes que dans l’efpéce. Son deffous reffemble
à celui 19. c.
Ces deux variétés exiftent dans la Collection de M. Gerning. Elles ont
été prifes dans la forêt de Francfort, ce qui prouve que nous n’étions pas
fuffifamment inftruits, lorfque nous avons dit, page $6 , que ce Papillon
ne fe trouvoit jamais en plaines, car la forêt de Francfort n’eft qu’une
plaine très-étendue.
Cette efpéce eft celle que Linnæus décrit fous le nom de Niobe fp. 215*.
pag. 786". Quelques Auteurs ) entr’autres M. de Geer, l’ont confondue avec
SUPPLÉMENT.
2 4 2'
Y Adippe Je grand. Nacre', dont ils la croyoient la femelle. Nous avons d’autant
plus lieu de nous étonner de cette erreur, que malgré quelques cara&eres de
reffemblance qu’elle a avec YAdippe , la feule différence de fa taille devoit
empêcher qu’on ne la prît pour la femelle d’une efpéce plus grande. Nous
avons indiqué , pag. 5 $■ , fes autres caractères diftindifs.
Cette efpéce a auiïi été décrite par ;
Fabriciï , Enf. pag . Si y. fp. g 16.
Efper 3 tom . 1 . tab. XVIII. flg. 4. pag. 247.
Millier , Syfl. nat. tom. 5 . pag. 622. fp. 2 i 5 .
De Geer j Mém. tom. 1. P. II. pag. iÿ 5 .
Même Planche, Numéro 20. bis-
U I N Oa
E Papillon & le fuivant font deux efpéces nouvellement découvertes
dans les montagnes d’Autriche, d’où elles ont été envoyées à M. Gerning.
Nous les rapportons au n°. 20. PI. XV, parce que c’eft l’efpéce avec
laquelle elles ont le plus de relfemblance.
Nous ne connoiffons point d’Auteur qui les ait décrites.
La Fig. 20. a bls . eil le delfus de la femelle du Papillon Ino. Ses taches
font en même nombre & difpofées à peu près de même que celle du n°. 20.
a , mais le noir qui couvre la naiffance de fes ailes le diftingue de la grande
Violette.
Le deffous Fig. 20. b bis . reffemble par fes caraCteres à celui 20. b*
mais le fond de fes ailes inférieures eft plus clair.
La Fig. 20. c bls . eft le delfus du mâle. Il lui manque les taches rondes
noires qui font aurdeffous de celles de la bordure dans le milieu des trois
premières nervures des ailes fupérieures de la femelle. Il lui reffemble
d’ailleurs. Son deffous ne différé de celui de la femelle qu’en ce qu’il eft un
peu plus foncé, c’eft pourquoi nous n’en donnons pas le portrait,
SUPPLÉMENT,
243
Même Planche , Numéro 20. bis.
1/ A G A V Eo
C È T T E efpéce a beaucoup de rapport avec la précédente , mais elle
en différé auffi par des cara&eres affez marqués pour ne pouvoir pas la
confondre avec elle.Son fond eft plus rouge. La femelle en deffus Fig. 20.
a tert . a les taches bien plus fortes que celle 20. a bls . La bordure de fes
ailes inférieures a un double trait noir que n a pas Tefpéce précédente.
En deffous Fig. 20. b tm . fes ailes fupérieures ont bien plus de taches
noires. Les inférieures ont plufieurs bandes fauves rougeâtres ^ & deux
rangées de taches noires verd le bord > qui manquent abfolument au Papillon
Ino.
Le mâle en deffus Fig. 20. c tert . ne différé de la femelle que parce
que fes taches font plus petites, & fa couleur plus foncée.
En deffous Fig. 20. d urt . il a moins de taches noires aux ailes
fupérieures.
SUPPLÉMENT.
2 44
Planche LX. S u p p l. VL
Suite du Numéro 1 G.
TT j A Figure 1 6 . p* eft la Chenille du grand Nacre dont nous avons
annoncé le portrait PI. LVIII. pag. 23 p. Elle eft épineufe & d’un rouge
briqueté. Elle a fur le dos deux rangées de taches noires féparées par une
ligne blanche. Avant fa transformation elle fe bâtit un abri avec les matières
qu’elle trouve a fa portée dont elle fait un tiffu.
Sa Crifalide Fig. 1 6 . q. eft de même couleur > mélangée de traits noirs.
Elle reffemble pour la forme à celle repréfentée Fig. 1 6. b qui , comme
nous l’avons dit pag. 233? , appartient au Nacré 9 n°. 17. Le Papillon
en fort au bout de quinze jours ou trois femaines.
■Même Planche, suite du Numéro zz„
Le Papillon que nous avons repréfenté à la PL XV. n°. 2 1, eft celui nommé
par Linné Dia, fp. 207. L’Individu qui a fervi de modèle à la Fig. 2 1. a,
avoit plus de noir aux ailes inférieures que cette efpéce n’en a communément.
Nous donnons ici une variété mâle de ce même Papillon, qui , non-
feulement, a une grande tache noire fur les ailes inférieures , mais aufli une
fur chaque aile fupérieure. Son deffous reffemble à la Fig. 2 1. b. Il n’y a
entre le mâle 6c la femelle de çette efpéce ^ d’autre différence que la
grandeur.
Outre les Auteurs que nous avons cités , pag. 3 8 , elle a auffi été décrite par :
Fuejli s Inf n°. 5 8 S.
Millier j Syjl. nat. tom . 5 pag. 6i() j fp. 20 y.
Rail j H'ift. Inf. pag. 12 1, n° . 11. Papilio Fritjllaria ^ Fimbria punftata.
Même
SUPPLÉMENT.
247
Même Planche, Numéros 2 1. bis . & 2 1. tert.
LA PAlÆSs, GRANDE ET PETITE ESPECE.
Les deux efpcces de Papillons que nous allons décrire, nous ont été
envoyées par M. Gerning. La grande lui vient de Brunfwick. Elle a été
connue par les Auteurs de l’Ouv. Syft. des Papillons des environs de Vienne
en Autriche, qui l’appellent Palès ; ôt nous nous fommes déterminés à lui
lailîer ce nom pour éviter la confufion. La conformité de quelques-uns de
fes caraéteres avec ceux qui diftinguent effentiellement le n°. 21 . PL XV,
nous la font placer immédiatement après. Ses ailes inférieures ont le même
contour, c eft-à-dire , qu’au lieu d’être arrondies au bord d’en haut, elles
forment un peu l’angle.
La Figure 21. a bis . eft le deffus du mâle. Son fond eft plus clair que
celui des autres Papillons de cette famille, ôt les taches qui le couvrent font
plus petites. Celles de la bordure font plus féparées.
Son deffous Fig. 21, b bis . a les ailes fupérieures à peu près de même
couleur qu en deffus, excepté l’angle d’en haut Ôt le bord extérieur qui font
plus clairs. Ces parties font chargées de taches rougeâtres. Les ailes
inférieures ont des taches nacrées difpofées à peu près de même qu’à la petite
Violette, mais la couleur rouge qui les entoure eft bien moins foncée, ôt n’eft
point coupée de violet. Au deffous des taches de la bordure on remarque
suffi cette fuite de taches rondes brunâtres qui forment un des caraèleres du
n°. 21. Souvent une ou plufieurs de ces taches font chargées de prunelles.
La femelle en deffous Fig. 21. c bis . différé du mâle , non-feulement par
la grandeur, mais auffi par fa couleur plus foncée 6c la groffeur de fes taches
noires. En deffous Fig. 21 . d bis , fes couleurs font auffi beaucoup plus
foncées, mais toutes les taches y font difpofées de même.
La petite efpéce Palès vient de Styrie. Elle différé de la précédente , non-
feulement par la taille, mais auffi par la nuance de fon fond. Dans celle-ci
le mâle Fig. 21, a tert . eft plus foncé que la femelle Fig. 21. c Urt . On
SUPPLÉMENT.
ne voit pas d'ailleurs de différence marquée entre ces efpéces dans la
difpofition des taches noires des deux fexes en deffus ; mais les deffous de
celle-ci ont des caraêteres particuliers. La plûpart des taches des ailes
fupérieures y font grifes au lieu d'être noires. Celles rougeâtres qui fe trouvent
à l’angle d’en haut de ces mêmes ailes , ne font pas dans le mâle Fig. 2 1.
b tert , fur un fond clair, & toutes les couleurs de ce deffous font bien plus
foncées que dans l’efpéce précédente.
La femelle Fig. 21 . d tert . a la plus grande partie de fes ailes fupérieures
d’un fauve affez foncé, mais leur angle & le bord extérieur font d’un
jaune verdâtre très-clair, & le fond des ailes inférieures eft de même nuance.
La couleur rouge qui entoure les taches nacrées eft beaucoup moins étendue,
ce qui laiffe bien plus appercevoir celle du fond.
Efper, dans la PL VI. de fa continuation , Fig. 4. y , donne fous le nom
ÜArfilache „ deux Papillons femblables à la grande efpéce Palès. Il dit qu'il a
reçu la Fig. 4. de Vienne, & l'autre de Neudftadt fur l’Aifch en Franconie.
Nous ne connoiffons point d’autre Auteur qui l’ait repréfentée. Aucun n’a
parlé de la petite efpéce.
Nota, C’eft à tort que nous avons donné Ja femelle Fig. 10 S c.d J pour être
celle de 1 Aurore de Provence Pl. LII. Elle nous avoit été envoyée comme
telle ; mais nous venons d'être détrompés par M. de Viiiers, des Académies
de Lyon & de Marfeille. Cet Amateur qui joint à beaucoup de connoiffances
en différens genres, celle en particulier de l’Hiftoire Naturelle , dont il fait
depuis vingt-cinq ans une étude confiante, a> trouvé, pour la première fois,
le 20 Juin dernier, ce Papillon accouplé. Il nous a envoyé fa femelle, dont
Linnæus fait une efpéce particulière fous le nom de Belia „ S. N. Ed. XII.
n°. 84. Comme elle ne nous eft parvenue qu’après la gravure & l'impreflïtm
de ce Cahier, nous n’avons pu l’y inférer. Nous la donnerons au Supplément.
Nous y donnerons aufli le mâle de la femelle 108 a. d^ que M. de Villers
nous a également procuré. Il l'a trouvé en Languedoc & en Provence. Ce
Papillon, foit efpéce, foit variété du n°. ioé, paroît n’avoir été connu
d'aucun Naturalifte,
SUPPLÉMENT. 247
C’eft avec empreffement que nous avertirons nos Le&eurs de notre
méprife, pour ne pas les induire en erreur; & toutes les fois que des Amateurs
inftruits nous feront appercevoir d’affertions précipitées qui nous feront
échappées, nous nous ferons un devoir de les retraiter.
De l’Imprimerie de P. M. DELAGUETTE, rue de la
Vieille Draperie.
Planche LXI. Supplément VIL
Suite du Numéro 22. Pl. XVI.
JL A Figure 22, fl le deffus d’une variété mâle de l’efpéce repréfentée
n°. 22. PL XVI , fous le nom de Collier argenté. Elle eft remarquable par
les grandes taches noires qui couvrent la naiffance & le milieu de fes ailes.
Son deffous Fig. 22. d 3 a aufli les taches noires des ailes fupérieures
plus grandes que celles de Pefpéce, dont il ne diffère pas beaucoup
d’ailleurs. Cette variété & les deux fuivantes, font copiées du Cabinet de
M, Gerning. Celle-ci a été prife à Vienne en Autriche.
Même Planche. Suite du Numéro 29.
JL A Figure 2,. une variété mâle du Damier première efpéce,
repréfenté PL XVIII n°. 2p. La couleur du fond eft femblable à celle dun°.
2$. c; mais les taches fauves y font difpofées tout autrement.
Son deffous Fig. 2 9. h, différé de l’efpéce, non-feulement pour la forme
êt la difpofition des taches noires , mais aufli par la couleur de fon fond.
Celui des ailes fupérieures eft fauve, prefquaufli rouge qu’en deffus, excepté
l’angle d’en haut qui eft blanc, ainfi que l’extrémité du bord extérieur. Le
fond des ailes inférieures eft blanc ôc traverfé par deux bandes fauves,
difpofées comme au 2$. d. Cette variété a été trouvée près de Francfort fur
le Mein.
Une autre variété du même Papillon, bien différente de celle-ci, eft
repréfentée Fig. 29. i . Le fond en eft plus brun que celui de l’efpéce., & les
taches plus étendues, Le deffous reffemble au 29. d ,
Yy
SUPPLÉMENT.
2 f 0
Même Planche, Numéro z 8 . bis.
LE GRAND DAMIER.
c
E I r E efpéce , la plus grande de toutes celles connues jufqu’à préfent
fous le nom de Damier, n’a encore été décrite par aucun Naturalifte»
Quoiqu elle n ait point de reffemblance marquée avec aucun Papillon de
cette famille, ceux dont elle nous a paru différer le moins font ceux
repréfentés n os . 28. & 2p. PI. XVII & XVIII, c’eft pourquoi nous la
plaçons entre les deux. Les autres Damiers ont chacun des caraèleres
diftinuifs que nous ne trouvons point dans celui-ci. M. Gerning qui nous l’a
envoyé, n en connoit point la Chenille. Il a reçu de Vienne en Autriche le
Papillon femelle dont nous donnons ici le portrait, & n’a pu fe procurer le
male. Le fond de fes ailes vues en-deffus, Fig. 28. a bls ., eft plus pâle que
celui de tous les autres Damiers, &: il eft non-feulement, comme eux,
couvert de taches noires , mais aufli de beaucoup d’autres qui font d’un
fauve rougeâtre, & qui forment un cara&ere particulier à cette efpéce.
En deffous Fig. i < è.b bls .^ il fe diflingue de ceux*de cette famille,
non-feulement par la couleur blanchâtre du fond de fes ailes inférieures,
mais encore par la rangée de taches rouges qui fe trouvent fur la bande
tranfverfale la plus près du bord extérieur.
/
SUPPLÉMENT.
2$t
Même Planche, Numéro xg bis.
LE DAMIER, CINQUIEME ESPECE.
JL A Chenille qui produit ce Papillon nous eft inconnue. Cependant nous
le donnons comme une efpéce particulière, d’après le témoignage de
M. Gerning qui a reçu de Vienne le mâle & la femelle , & qui nous en a
envoyé les deflins. Elle reftemble au Cinxia de Linnæus, fp. 20;. qui eft
notre n°. 25). PL XVIII. Elle eft plus petite. Sa couleur en deftus eft
beaucoup moins rouge. Ses taches en deftus Ôt en deftous font plus groftes.
Les Fig. 29. a b bls . repréfentent le mâle, & celles 2$ c d bis . la femelle. Le
fond de celle-ci deftus & deftous, eft un peu plus vif que celui du mâle. Ses
taches des deux côtés font difpofées de même, mais elles font un peu moins
groftes.
Nous ne trouvons cette efpéce décrite dans aucun Auteur.
Planche LX1I. Supplément VIII.
Suite du Numéro 31. PL XIX.
LeS Figures 3 1 e f 3 font voir une variété finguliere de l’elpéce de
Damier repréfentée n°. 31. PL XIX. Elle a été prife à Hailbron, d’où elle
a été envoyée à M. Gerning, qui nous en a fait paftfer le Portrait. Ses ailes
en deftus font d’un brun noir, coupé par une feule rangée de taches fauves
afîez près du bord extérieur. Deux petites de même couleur font placées
vers la naiflance des ailes fupérieures.
En deftous les taches noires du milieu de fes ailes fupérieures font
beaucoup plus grandes que dans l’efpéce, mais elle n’en a point au bord
extérieur des quatre ailes,
Y y ij
42 J 2
SUPPLÉMENT,
Même Planche , Numéro J z bis .
LE DAMIEE, SIXIEME ESPECE.
-IN^OUS ne connoifTons pas les deux premiers états de ce Papillon. Elper
qui repréfente le maie & la femelle, Tab. XLVIII. Suppl. XXIV. Fig. a b 3
eft le premier Naturalise qui ait parlé de cette efpéce, & il s'étonne qu'elle
ne paroiffe être connue d'aucun de ceux qui l’ont précédé, quoiqu’elle ne foit
pas rare. On la trouve allez fréquemment à Vienne en Autriche. On la voit
auffi dans les environs de Francfort, mais moins communément. C'eft à
M. Gerningque nous avons l’obligation d'en pouvoir enrichir notre Ouvrage.
De tous les Damiers repréfentés dans nos Planches XVIII & XIX, c'eft
a l’efpéce du n°. 3 1. PI. XIX, que celui-ci fe rapporte le plus. Il manque
des caraêteres qui diftinguent effentiellement les autres, &. réunit une partie
de ceux qui appartiennent au n°. 31. Les taches des ailes fupérieures du
3 I a bis . y quoique plus petites que celles du 3 1 c, ont à peu près la même
forme, mais les ailes inférieures du premier, n'ont prefqu'aucune tache, &
c'eft ce qui fait fon cara&ere particulier. Sa différence la plus remarquable
en deffous Fig. 3 1 b bis , confifte dans la couleur fauve qui fe trouve entre
les deux traits noirs du bord extérieur de fes quatre ailes. Il y a aufll
des différences dans la difpofition des taches, mais il eft plus aifé d'en juger
en comparant les Figures qu'en les décrivant.
Sa femelle en deffus Fig. 3 1 c les taches des ailes fupérieures moins
rouges que celles du mâle, & elle en a bien davantage fur les ailes
inférieures, mais toutes ne font pas de la même couleur. Les unes font
fauves, les autres font pailles.
Son deffous Fig. 31 d ^ IS ^ a toutes les nuances plus pâles que celles
du 31 b bis j & l'on voit dans fes ailes inférieures beaucoup de taches d'un
blanc brillant, dont la plûpart manquent au mâle.
Cette efpéce a été décrite par :
Efper j tom . L pag . 382.
SUPPLÉMENT,
Même Planche, Numéro y 5.
LE PETIT S1LVANDRE.
Nous ne pouvons trop publier notre reconnoiflance envers M. Gerning,
ôc les avantages que nous retirons de fa Correfpondance. Non-feulement
fa fuperbe Colle&ion nous fournit la plus grande partie des raretés
repréfentées dans ce Supplément , mais ce Sçavant Amateur veut bien
auffi nous faire jouir des fruits de fon expérience , pour éclaircir nos
doutes. Il a fixé l’incertitude où nous étions fur l’exiftence du petit
Silvandre , pour lequel nous avions réfervé le n°. 3 3 (1). Il nous fa envoyé
en nature, & nous a fait part d’obfervations qui ne permettent pas de
douter que ce Papillon ne foit une autre efpéce que le grand Silvandre
n°. 34. PI. XX. A n’en juger que par la légère différence de leurs
cara&eres, on n’eft pas étonné que Rôfel & Efper les aient regardés
comme variétés lun de l’autre; mais à confidérer leurs habitudes, on penfe
tout autrement. Le grand Silvandre fe trouve communément dans les
plaines ; le petit, au contraire, n habite que les hauteurs. Celui que nous
a envoyé M. Gerning a été pris dans les montagnes du Palatinat, entre
Worms & Franckental. Nous aurions eu encore plus de certitude fur la
diftin&ion de ces deux efpéces, fi nous avions connu leurs Chenilles, mais
nous n’avons pu nous les procurer.
La Figure 3 $ a J eft le deffus de la femelle. La bande qui traverfe les
ailes eft un peu plus jaune que celle du grand Silvandre Fig. 3 4 b & il n’y
a point de taches oculaires au bas de fes ailes inférieures.
Son deffous Fig. 35* b > a le bord extérieur des quatre ailes bien plus
clair que dans la grande efpéce.
Nous n’avons pas donné le portrait du deffus du mâle, parce que nous
n’y avons trouvé aucune différence avec celui 34 a * fi ce n’eft par la
( 1 ) Voyt{ page 7 ^ Cahier U.
SUPPLÉMENT.
grandeur dont on peut juger par le deffous 3 $ c. De ce côté, il reffemble
aufïï au mâle de la grande efpéce, & ne différé de fa femelle Fig. 3 5 b 3
qu en ce quil a le bord extérieur des quatre ailes auffi brun que celui de la
Fig. 31 c.
Le petit Silvandre a été décrit par :
Efper 3 tom. 1 3 tab. VIII. fig. z 3 pag. 116 . Hermione minor.
Rôfel j tom. 2 3 Sup, Cl, L Pap. diurn. tab. XXXIV , fig. 5 . 6V
pag. 208.
Le Catalogue fyftêmatique des Papillons des environs de Vienne ,
pag. 1 69 , le nomme Alcyone 3 pour le diftinguer du grand Silvandre 3
quil nomme comme Linnæus Hermione.
Planche LXIII. Supplément IX.
Suite du Numéro 36 . PI. XXI.
T 1 A Figure 3 6 e , offre le deffus d’une variété remarquable de l’Hermite
repréfenté PL XXI. n°. 3 6. Elle eft copiée du Cabinet de M. Ernft pere,
à Stralbourg. C’eft un mâle. Les deux taches blanches du bord d’en bas des
ailes fupérieures , qui, dans l’efpéce font aufti fenfibles que les autres, font
à peine indiquées dans cette variété, & les quatre autres font bien plus
petites qu’à la Fig. 3 6 a. Les yeux noirs à prunelles blanches, qui font
ordinairement un caraaere diftinaif des femelles, fe trouvent dans ce mâle ,
mais n’étant point entourées de blanc comme dans la Fig. 36c, ils fe
détachent très-peu du fond qui eft brun foncé. La bande blanche des ailes
inférieures eft ici fablée de brun, mais nous avons dit pag. 74 5 ft ue cela
rencontroit dans piufieurs individus de cette efpéce.
Le deffous de cette variété Fig. 3 6 f , différé peu de celui de l’efpéce.
On remarque feulement dans la bande brune , près le bord extérieur des
ailes inférieures, deux points blancs en outre de celui <pui fç trouve fur une
SUPPLÉMENT.
petite tache noire, comme à la Fig. 36 b, Ces deux points fe rencontrent
dans plufieurs Papillons de cette efpéce.
Même Planche 3 Suite du Numéro 37.
Le Papillon, que nous avons donné à la PL XXI. n°. 37, fous le nom
du Faune j, étant une efpéce de Provence, nous ne Pavons connu que par
nos Correfpondans en ce Pays. M. de Yillers qui en eft plus voifin que
nous, & qui y a fait plufieurs voyages, a pu le prendre lui-même, & en
diftinguer mieux que nous les fexes. Aulfi c’eft d’après fon témoignage que
nous annonçons que nous avons fait une erreur en donnant le 37 a b 3 pour
le mâle du 3 7 c d. Ce dernier eft Pefpéce que Linnæus & Efper ont défigné
fous le nom de Fidia & que nous avons nommé le Faune . Le mâle ôc la
femelle ne different pas, & reffemblent à la Fig. 37 c d.
Celui 37 a b „ eft le mâle dune autre efpéce, toujours plus petite que le
Faune, & qui ne paroît pas dans le même tems. Nous la nommerons
Coronis. Elle eft auffi de Provence, & nous en donnons la femelle Fig. 37
e / Elle eft un peu plus brune en deffus que le mâle qui a fervi de modèle au
'37 a b. Le point blanc qui eft au milieu des taches de fes ailes fupérieures,
& la teinte fauve qui entoure celle d’en haut, font des cara&eres qui ne fe
rencontrent point au mâle. Ses ailes inférieures n’ont aucune tache.
Son deffous Fig. 3 7 différé de celui du mâle par une teinte fauve
Tépandue dans les ailes fupérieures, dont la tache oculaire près l’angle d’en
haut n’eft point entourée de jaune comme au 3 7 b.
Les bandes blanchâtres & brunes qui traverfent les ailes inférieures, n’ont
pas les mêmes finuofités que celles du mâle, mais ces différences font fi
légères qu’on ne peut pas les regarder comme un caraêlere qui diftingue
conftamment les deux Sexes. Le bord de ces ailes eft. plus clair dans la
femelle.
Efper, Tab. LU. Fig. 4. Cont. II, a repréfenté le mâle de cette efpéce,
& il le donne comme variété du Fidia „ en quoi il fe trompe. On peut nous
accufer de l’avoir induit en erreur, car il dit dans fa Defcription, Tom. IL
pag, 17, que c’eft celui que nous donnons pour le mâle du Fidia > ôc il
z S 6 SUPPLÉMENT.
ajoute qu’on trouve des femelles femblables à ce mâle , ce qui fait voir qu’il
a connu celle que nous venons de décrire, mais il n’en a pas conclu que ces
Papillons formoient une efpéce différente du Fidia de Linnæus, ce dont on
ne peut pas douter quand on connoît aufïi les deux fexes du Fidia .
Les Figures 3 7 g h offrent le portrait d un Papillon qui a été envoyé
de Narbonne à M. Gigot d’Orcy, par M. l’Abbé Pourret. Nous ignorons
s’il eft d’une efpéce particulière, ou s’il eft variété de celle décrite ci-deffus,
& nous ne le plaçons ici que parce qu’il a quelques rapports avec elle. Le
deffus eft brun très-foncé, coupé de nervures un peu plus claires. Il n’a fur
les quatre ailes d’autre tache qu’une petite noire qui s’apperçoit à peine vers
l’angle des ailes fupérieures. Elle eft chargée d’un point blanc. Le deffous eft
aufli tout brun, un peu moins foncé qu’en deffus, fur - tout aux ailes
inférieures. Celles-ci font coupées de deux bandes grisâtres. Les fupérieures
ont vers l’angle une tache noire chargée d’un point blanc & entourée d’un
cercle fauve bien peu fenfible. La grandeur & les Cara&eres de ce Papillon,
nous portent à croire qu’il appartient à quelqu’efpéce inconnue, qui n’a pas
encore été obfervée. Nous laiffons aux Naturaliftes qui habitent les parties
Méridionales de la France, à éclaircir un fait qu’ils font plus à portée que
nous de vérifier.
MÊME
SUPPLÉMENT.
2J7
Même Planche , Numéro jy bis.
A R A C H N É.
E Papillon fe trouve dans les parties Septentrionales de l’Allemagne.
M. Gerning qui nous en a envoyé les deflins , Ta reçu de Berlin & de
Brunfwich. Cette efpéce a beaucoup de rapport avec la précédente. Le
mâle en defîus eft plus brun que celui 37 a , mais d’ailleurs il lui reffemble
parfaitement> c’eft pourquoi nous avons jugé inutile d’en donner le portrait.
La femelle en delfus Fig. 37 a bls . eft d’un brun plus clair que le mâle.
Les taches de fes ailes fupérieures font accompagnées haut & bas de teintes
jaunes. La partie des ailes fur laquelle fe trouvent ces taches eft plus claire
que celle qui eft vers le corps., au lieu que dans le mâle la teinte eft par-tout
également foncée. Les ailes inférieures de cette femelle ont le point noir qui
manque à celle 37 c.
Les Figures 3 7 b. & 3 7 c bis . font voir le deffous des deux fexes. Leurs
cara&eres font les mêmes } ils ne different que par la nuance. Le mâle
Fig. 37 c bls . a les ailes fupérieures d’un gris plus brun, ôc les parties brunes
de fes ailes inférieures font plus marquées. La femelle qui a fervi de modèle
à la Fig. 37 b bls . ri avoit pas de point noir aux ailes inférieures ; mais
M. Gigot d’Orcy a reçu de M. Yung Bailli à Uffeinheim en Franconie,
une femelle de cette efpéce, à laquelle on trouve ce point comme au mâle.
Il y eft même plus diftinét, parce qu’il eft placé fur un fond plus clair.
Cette efpéce a été décrite par :
Souliers j, Hift . ab . des Inf tom . 2. tab. XV 111 . fig. 8.y,
Efper „ tom . 1. p. 32g. tab . XXIX. Sup> V . fig . 4.
Ces deux Auteurs la nomment Fauna,
Cat. Syft. des environs de Vienne , pag. 169. Arachne .
JLinn&ns ne la point connue,
Z ?
SUPPLÉMENT.
2 ; 8
Planche LX1V. Suppl. X.Num. j 8 bis.
MERCURE»
E Papillon tiré de la Collection de M. Gigot d’Orcy , lui a été donné
comme une efpéce des environs de Vienne en Autriche. Par fes caraéteres il
a beaucoup de reffemblance avec celui que nous nommons YAgreJle n°. 38.
PL XXII, mais par fes couleurs il en différé abfolument. En deffus & en
deffous il n’a qu’un point fur les ailes fupérieures , ôt n’en a point du tout fur
les inférieures. La bande blanche de fes ailes inférieures en deffous Fig. 3 8
b biS . eft moins large que celle du 3 8 b.
Nous ne trouvons cette efpéce décrite dans aucun Auteur. Sa Chenille
nous eft inconnue.
Même Planche j Suite du Numéro 40.
IjES Figures 40 g h, pre'fentent le deffus & le deffous d’une variété
très-extraordinaire du grand Negre des bois n°. 40 PI. XXIII. M. Ernft pere >
en eft le poffeffeur. Non-feulement la couleur de fon fond eft infiniment plus
claire que celle de l’efpéce, mais elle a d’un côté > tant en deffus qu’en
deffous, l’aile fupérieure & inférieure prefqu’entierement traverfées par une
large tache blanchâtre. De ce même côté les taches oculaires de l’aile
fupérieure font brunes & leur prunelle eft blanche, au lieu que celle de
l’autre côté font noires avec une prunelle bleue comme dans l’efpéce.
SUPPLÉMENT.
*$9
Même Planche, Suite du Numéro 42 .
XjA Figure 42 Cj eft une variété du deffous du mâle du grand Negre
Hongrois, repréfenté PI. XXIII n°. 42 a b . Elle eft copiée du Cabinet de
M. Gerning. Elle différé de l’efpéce en ce qu'elle n’a pas la petite bande
blanche qui traverfe l’aile inférieure du 42 b* On apperçoit le commencement
de cette bande au bord d’en haut, mais elle ne continue pas. Il y a feulement
un petit point blanc vers le milieu de l’aile. Le deffus de cette variété
reffemble tout-à-fait au 4 2 a,
La femelle de cette efpéce eft repréfentée n°. 43 c d, PL XXIV. On
Ta mal-à-propos donnée comme femelle de l’efpéce du n°. 4 3. C’eft la Fig.
4 3 e j qui eft la vraie femelle du 4 3 a b.
Même Planche, Numéro 42 . bis.
JL E PIONOË.
E T T E efpéce qui fe trouve dans les montagnes de Styrie , nous a été
envoyée par M. Gerning. Elle ne paroît pas avoir été connue de Linnæus.
Sa reffemblance avec celle de notre n°. 42 PL XXIII. nous la fait placer
immédiatement après.
Le mâle en deflus Fig. 42 a bis . ne différé de celui 42 a, que parce qu’il
a moins de taches fauves aux ailes inférieures.
En deffous Fig. 42 b bis . il a des cara&eres particuliers. Une grande partie
de fes ailes fupérieures eft fauve rouge glacé de brun. Le bord d’en haut 6c
celui extérieur font d’un gris vineux piqueté de noir. Une bande femblable,
dont la forme eft irrégulière, traverfe l’aile inférieure affez près du bord
extérieur. Le refte de l’aile eft du même gris, mais bien plus mélangé de
noir, fur-tout du côté du corps.
La femelle Fig. 42 c d bis , a les mêmes cara&eres que le mâle, mais fçg
Z Z i;
2 C O
SUPPLÉMENT.
couleurs font beaucoup plus claires* fur-tout en deffous.Ses ailes fupérieures,
deffus & deffous* ont une tache oculaire de plus que le mâle ; cependant
il fe trouve des mâles qui en ont le même nombre * comme on en
peut juger par une variété du delfous du mâle repréfentée Figure
42 e bls . Cette variété qui vient aulïi du Cabinet de M. Gerning ,
différé de l’efpéce par la nuance rembrunie de toutes fes couleurs. Son
deffus eft femblable au 4 2 a bl K Linnæus n’a point connu cette efpéce.
Efper l’a repréfentée Tom. IL Tab. LIV. Cont. IV. fig. 1 * & l’a décrite
pag. 23 * fous le nom de Pronoë que nous lui avons confervé pour
éviter la confufton.
Planche LXV. Supplément XI.
NUMÉROS
42 tert . & 42 quart „
C^ES deux efpéces qui ont beaucoup de reffemblance entr’elles* excepté
pour la grandeur* ont auffi bien du rapport avec celle que nous avons
repréfentée dans la Planche précédente n°. 42 bis y c’eft pourquoi nous
penfons qu’elles doivent être placées immédiatement après.
La grande efpéce deffus ôt deffous * Fig. 42 a b tert . eff de couleur
beaucoup plus claire que le Pronoë 42 a b bls & n’a pas comme lui de
taches aux ailes inférieures en deffus. Celles des ailes fupérieures deffus ôc
deffous font plus petites & n’ont pas de point blanc au milieu.
La petite efpéce eft d’un brun encore moins foncé que la grande * ôc elle
a en deffus Fig. 42 a I uart . un changeant verdâtre que le pinceau 11e peut
repréfenter. M. Gerning a pris ces deux efpéces en Suiffe * près des
Glacières * dans le canton de Berne * ce qui nous les a fait nommer Nègres
Bernois . La grande efpéce fe trouve aufti dans les montagnes de Styrie. La
petite eft plus rare. Aucune des deux n’a été décrite.
SUPPLÉMENT.
26 1
■Même Planchej suite des Num. 43. & 3.3.
I
A Figure 43 h ^ d l une variété de la femelle répréfentée n°. 43 e > g.
PL XXIV. Sa couleur eft brun clair changeant en gris. La bande tranfverfale
de fes ailes eft moins rouge que celle de l’efpéce, ôc moins chargée de
taches oculaires.
Son deffous Fig. 43 i eft d’un gris verdâtre. La bande qui traverfe fes
ailes fupérieures eft jaune-clair. Les ailes inférieures n’ont que deux petites
taches noires ôc ne font point partagées par bandes tranchantes comme les
Fig. 4 3 f g» Celle vers le bord extérieur eft feulement indiquée par une
nuance un peu plus claire que le refte de l’aile.
C’eft cette efpéce que le Catalogue Syftêmatique des Papillons des
environs deVienne appelle Medea pag. 167.
Efper la nomme Æthiops pag. 312.
La Fig. 4P e j, eft le deflus d’une variété femelle du Tircis repréfentée
PL XXV. n°. 4p. Elle eft remarquable par la grandeur de fes taches jaunes.
En deftbus elle n’a rien de particulier. Ces deux variétés font copiées du
Cabinet de M. Gerning.
Même Planche , suite du N°. 50 . PL XXVI.
IL A variété femelle du Satire que nous repréfentons Fig. yo g h, eft
tirée du Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Il l’a reçue de M. Hermann qui la
prife aux environs de Stralbourg. A peine > fur le fond fauve de fes ailes
fupérieures en deflus ôc en deffous > apperçoit-on quelques traces des bandes
ôc nervures brunes qui traverfent celles du yo c d „ PL XXVI. La plus
grande partie des ailes inférieures en deffus eft glacée d’un brun verdâtre.
La couleur fauve ne domine que près le bord extérieur ? & y forme une
bande chargée de trois taches oculaires infiniment petites. Celle de l’angle
des ailes fupérieures n’eft pas plus grande. Elle eft entourrée d’une large
SUPPLÉMENT.
place jaune-clair qui perce auffi en deffous Fig. 3 o h. De ce côté on ne
trouve pas le grand œil qui fe remarque à la Fig. $o d; il eft remplacé
par deux petites taches grifes chargées chacune d’un point blanc. Les
ailes inférieures en deffous ne different de celles de lefpéce , que parce
que toutes leurs couleurs font plus claires.
Planche LXVI. Suppl. XII.
Suite du Numéro 33. PI. XXVII.
]N"oUS avons déjà obfervé à l’occafion du n°. 19 d, pag. 241, qu’il fe
trou voit des Papillons qui fans être altérés, avoient une couleur blanche
étrangère à leur efpéce. L’Individu que nous repréfentons ici Fig.
en offre encore un exemple. Il a été pris dans la forêt de Francfort, ôc
M. Gerning à qui il a été apporté nous en a envoyé le portrait. On voit
bien à fçs cara&eres qu’il appartient à lefpéce que nous avons donnée fous
le n°. 3 3 PL XXVII, mais tout ce qui eft fauve dans le 3 3 c e* eft blanc
dans cette variété, & les parties brunes y font moins foncées.
Même Planche, Numéro 5y. bis .
LE T I T I R E.
CeTTE efpéce que nous nommons le Titire , & dont nous ne
connoiffons pas les deux premiers états, a été envoyée mâle & femelle à
M. Gigot d’Or.cy, par M. l’Abbé Pourret. Elle a été trouvée en Provence.
Elle reffemble beaucoup à XAmaryllis 11 0 . $ 3 Pl. XXVII. Sa différence la
plus effentielle en deffus Fig. 33a bis . confifte dans les taches oculaires de
fes ailes inférieures. L’Amaryllis n’en a point ou n’en a qu’une vers l’angle
d’en bas. Les couleurs du Tîtire font un peu moins foncées que celles de
SUPPLÉMENT. 263
l'Amaryllis. Nous navons repréfenté que la femelle , pour éviter la
multiplicité inutile des Figures. La différence des deux fexes en deflus
eft la même que dans 1 Amaryllis , c eft-à-dire, que le mâle fe diftingue
par une bande brune qui traverfe fes ailes fupérieures , ôc que l’on ne voit
point à la femelle.
Le deffous eft parfaitement conforme dans les deux fexes. Les ailes
fupérieures Fig. y 3 b bls . font comme celles du y 3 e; mais fes ailes inférieures
ont des cara&eres qui ne permettent pas de confondre enfemble ces deux
efpéces. Le fond en eft dun brun moins rougeâtre. Elles font traverfées par
une bande blanche, au-deffus de laquelle , vers le bord extérieur, fe trouvent
cinq taches noires , entourées d’un cercle jaune & chargées d’un petit
point blanc. Jamais dans l’Amaryllis, on ne trouve cette bande ni ces
taches.
Nous ne connoiffons pas d’Auteur qui ait décrit le Titire.
Même Planche, & Planche LXVII.
Suite du Numéro yq. PL XXVIII.
Lorsque nous avons décrit le Mirtil n°. yq PL XXVIII, nous
avons dit, pag. 1 2 , que cette efpéce offroit une infinité de variétés. Nous
en donnons la preuve dans les neuf Figures fuivantes. Elles font toutes
copiées du Cabinet de Al. Gerning, qui nous a choifi les plus remarquables,
parmi le grand nombre de celles que réunit fa magnifique Coiieaion.
Elles ont été prifes à Francfort, ou dans les environs.
Celle repréfentée Fig. y q n „ paroît fur la Planche reffembler à celle
yq g* PI- XXVIII. Elle en différé cependant dans la nature par un
changeant que le pinceau ne peut imiter, & qui rend cette variété
très brillante.
Son deffous eft comme celui yq h. C’eft un mâle. A fon occafion ,
nous obferverons que nous nous fommes trompés en donnant le y q g h ^
pour une variété du Mirtil II en eft le mâle , & les Fig. y 4. ci b c d y
font deux femelles qui ont quelques différences entr’eiles.
SUPPLÉMENT.
2 64
Les Fig. 5* 4 i k l m , préfentent deux mâles qui ne different de celui
54 g h ; que parce qu’ils font blanchâtres au lieu d’être bruns. Ils n’ont
cependant éprouvé aucune altération. La vivacité de la couleur orangée
de leurs ailes inférieures en deffous, fait bien voir qu’ils n’ont rien perdu de
leur fraîcheur.
Les deux variétés femelles repréfentées PL fuivante , font également
fraîches. Celle jaunâtre Fig. ^4 o p> eft brillante & fatinée. L’enluminure
ne parvient jamais à rendre ces beaux effets de la nature.
L’autre femelle 5*4 q r 3 a les mêmes caraêteres que celle 5* 4 e f; mai's
tout ce qui eft fauve dans celle-ci, tant en deffus qu’en deffous , eft blanc
.dans celle-là, & fes parties brunes font moins foncées (1).
Planche LXVII. Suppl. XIII.
Suite du Numéro y y. PI. XXVIII.
■ il-J OR S QUE nous avons repréfenté fur la Planche XXVIII, le Papillon
n°. y £, nous avons cru, n’en ayant pas la nature , pouvoir nous en
rapporter à une copie que nous fuppoftons fidelle. Il eft cependant à
préfumer qu’elle n’étoit pas exaête , ou quelle étoit faite d’après une
variété de l’efpéce dont nous repréfentons ici le mâle ôt la femelle.
Nous en tenons les portraits de M. Gerning, qui les a fait faire fous
fes yeux , & nous a affuré de leur fidélité, C’eft M. le Docteur Gruwel
de Brunfwich, qui lui a envoyé cette efpéce rare que l’on ne trouve qu’en
Saxe ou dans l’Autriche.
Elle reffemble beaucoup à la précédente,. La couleur du mâle en deffus
Fig. y y c, eft un peu moins brune que celle du y 4 g 3 ce qui rend plus
fenfible la teinte fauve dont elle eft mélangée. Les ailes fupérieures ont deux
petits points noirs qui ne font entourés d’aucun cercle.
(.1) Ces variétés blanchâtres font très - extraordinaires. Elles font aulïï rares dans les Papillons,
que le font, dans les Oifeaux, les jCorbeaupc pu les MoineauxrjFrançs blancs.
L»
J-yy
SUPPLÉMENT. *6i
Le deffous Fig. $ $ dj, ne différé de celui /z^ que parce qu’il n’y a
pas de points fur les ailes inférieures.
La femelle Fig. $ S e f* eft d’un brun bien moins foncé que celle de
l’efpéce précédente, fur-tout en delfus. Elle a fur les ailes fupérieures en
deffus & en delfous deux grands yeux noirs, au lieu que la femelle du
Mirtil n’en a jamais qu’un. Ses ailes inférieures en delfous font d’une teinte
plus uniforme. On n’y remarque point cette large bande ondée qui traverfe
celles des Fig. 54 d f.
Planche LXVIIL Supplément XIV■
Suite du Numéro 5
Ne connoilfant pas la femelle du Papillon que nous avons repréfenté
n°. 56 c d> PI. XXIX, nous n’avons pas voulu alfurer qu’il fût une
efpéce différente du Procris 5 6 a b. Grâces à M. Gerning, nous fommes
à préfent plus inftruits. Sa Colle&ion qui nous eft fi fouvent utile pour ce
Supplément, nous a fait connoître la femelle qui nous manquoit, & nous
pouvons a&uellement affirmer que ces deux Papillons forment une efpéce
• particulière,'qui femble tenir le milieu entre celles de nos n os . 5 '6 & £7,
le Procris & le Céphale ou du moins qui a des rapports avec toutes les
deux. C’eft furtout dans la femelle que ces rapports font plus fenfibles. En
deffus Fig. $6 elle ne différé du j 7 a> que parce que fes ailes fupérieures
n’ont point de bordure brune, ni de tache oculaire à l’angle d’en haut, &:
que fes ailes inférieures font moins couvertes de brun. Ordinairement les
femelles de cette efpéce ont vers le bord des ailes inférieures trois petites
taches d’un jaune foncé, mais elles manquaient à celle dont nbus donnons
ici le portrait.
Le deffous Fig. ? 6 f, reffemble à celui $6 b> cependant fes ailes
fupérieures n’ont point cette tache oculaire qui fe trouve toujours au
Procris. La bande blanche de fes ailes inférieures eft plus marquée, & les
yeux font plus fenfibles.
A a a
266
SUPPLÉMENT.
Cette efpéce inconnue à Linnæus neft pas commune. On la trouve dans
le mois de Juillet à Vienne, à Francfort Ôc dans quelques autres parties de
l’Allemagne. Elle habite les forêts.
Les Auteurs du Cat. Syftêm. des Papillons des environs de Vienne en
Autriche , l’appellent Iphis ^ pag. 321.
Les Figures 5 6 g h s font le deffus Ôc le deffous d une linguliere variété du
Procrisj, qui a été prife dans les environs de Francfort, Ôc qui exifte dans la
Collection de M. Gerning. La couleur fauve ordinaire à l’efpéce, eft ici
remplacée par un blanc jaunâtre. Les ailes inférieures font grisâtres , ôc n’ont
aucune tache, mais feulement la bande blanche qui eft le caraêtere de
l’efpéce.
Dans la defcription que nous avons faite de la Chenille du Procris page
16 8 , nous avons dit que ne la connoilfant pas par nous-mêmes, nous ne
faifions que rapporter ce qu’en difoit M. Geoffroi. Mais l’on nous a fait
appercevoir que cet Auteur s’étoit trompé, ôc l’avoit confondue avec celle
d’une autre efpéce. A fes citations l’on voit d’où vient fon erreur. Il a cru
que c’étoit ce Papillon que repréfente Réaumur Tom. IL PL 9, Fig. 6",
tandis que c’eft le Cinxia de Linnæus , notre Damier n°. 29, PL XVIII, ôc
c’eft la Chenille de cette efpéce que M. Geoffroi a décrite. De Geer ôc les
Editeurs de l’Ouvrage de Vienne fe font apperçus de cette méprife ôc l’ont
relevée. Ils décrivent ainfi la Chenille du Procris. Son fond d’un verd
brillant eft coupé par des rayes d’une nuance plus pâle. Elle eft liffe ôc a
deux petites pointes fur le derrière du corps, L’Admirai dit quelle vit fur le
G ram en.
SUPPLÉMENT.
a 6 7
Même Planche, Numéro 57 bis.
PALÉIO N.
C E Papillon a été donné à M. Gigot d’Orcy par M. de Villers qui l’a
trouvé dans les Cevennes. C’eft un mâle d’une efpéce qui n’a pas encore été
décrite. Il eft de la famille de ceux repréfentés PI. XXIX, & nous le
plaçons après le Céphale , parce que c’eft celui avec lequel il a le plus de
rapports , furtout en deffous.
Le deiïiis Fig. 5“ 7 a bl \ eft fauve légèrement glacé de brun. Ses quatre
ailes ont une bordure noire qui 11’eft féparée du trait noir qui foutient la
frange, que par une ligne très-étroite de la couleur du fond. Vers l’angle
d’en haut des ailes fupérieures il y a un point noir, & fur les inférieures on
en trouve quatre petits difpofés en arc.
Le deffous Fig. 5:7 b bis . a la moitié des ailes fupérieures fauve clair, Ôc
l’autre paille. Sur cette derniere, il y a un grand oeil noir à prunelle blanche»
La moitié des ailes inférieures du côté de la naiffance eft gris verdâtre.
Cette partie eft terminée par une large bande blanche ondulée , après laquelle
fe trouvent cinq yeux noirs à prunelles blanches , entourés d’un cercle
fauve. Au deffous de trois de ces yeux, vers le bord d’en bas, il y a une
grande place couleur de paille. Au milieu du bord d’en haut eft placé un
fixiéme oeil pareil aux cinq autres. Le bord extérieur des quatre ailes eft
terminé par une petite bande noire, qui, fuivant qu’elle eft éclairée, a un
reflet d’acier poli. Elle 11’eft féparée du trait noir qui foutient la frange, que
par une petite bande fauve.
Remarque sur le Numéro 61 Pl. XXX.
f / ON nous a induit en erreur lorfqu’on nous a dit que le Papillon
repréfenté n°. 6 1, PL XXX, fe trouvoit en Allemagne. Il ne fe voit qu’en
A a a ij
468
SUPPLÉMENT.
Sicile. C’eft une efpéce particulière à ce Pays, 6c elle y eft rare. Auflî peu
d’Amateurs ont l’avantage de le pofféder. M. Fuefly en a reçu deux individus
dont il a enrichi les fuperbes Collections de M. le Général Rengers à la
Haye , 6c de M. Gerning à Francfort. Soulzers donne le portrait de ce
Papillon dans fon Hiftoire abrégée des Infectes, Tom, II. PI. XYI. fig. 8
Il l’appelle Arge>
Même Pl suite du Num. 6 z. P l. XXXI,
ANS l’embarras où nous fommes de concilier les fentimens oppofés de
MM. Gerning 6c de Villers, fur les Mars^ nous allons les expofer tous deux.
La confiance que méritent ces fçavans Naturalises, ne nous permet pas de
décider entr eux. Ils appuient tous deux leur opinion fur l’expérience ;
comment pourrions-nous les contredire ?
M. de Villers nous reproche d’avoir trop multiplié les efpéces de Mars .
Il dit que des Chenilles venues d’une même couvée d’œufs pondus chez lui,
lui ont donné des mâles femblables à nos n os . 62 a bj, 64 c e_, Pl. XXXI
6c XXXII ; des femelles femblables à notre 62 c d; 6c quelques femelles
changeantes, mais moins que les mâles, 6c en couleur moins foncée : qu’il a
éprouvé les mêmes variétés une autre année, fur des Chenilles femblables,
prifes dans un même canton fur des Saules. Ces dernieres lui ont de plus
donné mâle 6c femelle de notre Mars orangé n°. 63 Pl. XXXI. Selon lui,
la différence de grandeur entre le 62 ôc le 64 ne vient point de diverfité
d’efpéce, mais eft occafionnée par les différentes températures de l’air.
Lorfque la faifon eft froide, les Chenilles fe transforment avant d’être
parvenues à tout l’accroiffement qu’elles prendroient par un tems plus chaud,
6c. alors les Papillons qu’elles produifent font plus petits. Par la même raifon
leur accroiffement devroit varier fuivant le climat.
Ces Chenilles, félon le même Naturalise, fe nourrirent du Saule, du
Peuplier 6c du Tremble; mais il a éprouvé que celles auxquelles il avoir
d abord donné du Saule, avoient enfuite refufé le Tremble, au lieu que celles
dont le Tremble avoit été la première nourriture, avoient indifféremment
accepté le Saule 6c le Peuplier.
SUPPLÉMENT. ***
À ce fentiment de M. de Villers, M. Gerning répond qu’à la vérité les
Chenilles de tous les Mars ont de fi légères différences entr elles, qu’il eft
bien aifé de les confondre, & que c’eft-là ce qui a caufé tant d’erreurs & tant
d avis oppofés fur ces efpéces, parmi les Naturalises qui les ont décrites. Ce
neftj dit-il, qu’après des expériences fouvent réitérées, qu’il a claifé les
différens Mars de la maniéré fuivante.
62 a b, PL XXXI, eft le mâle du grand Mars. 6$ a b 3 PL XXXIII,
en eft la femelle. 6$ c d 3 67 a b, font des variétés du 62 a b .
6% efj Pl. XXXII, eft le mâle du petit Mars que nous appellerons à
taches blanches, pour le diftinguer du fuivant. 62 c d 3 PL XXXI , eft fa
femelle.
6^ c d g 3 font des m âles d’uryautre pet it Mars à taches jaunes, dont nous
donnerons la femelle Pl. LXX rrï 64 h.
Nous nous permettrons, fur ce fyftême 3 une feule réflexion. Le 6 5* a b 3
PL XXXIII, que M. Gerning dit être la femelle du 62 a b 3 Pl, XXXI, eft
très-rare. Il ne fe rencontre pas partout otx l’on voit des Mars. M. de
[Villers dit que parmi le grand nombre de Chenilles de Mars qu’il a élevées ,
aucune ne lui en a donné de femblable à celui-là. Il en a un dans fa
Colle&ion, mais il lui a été envoyé comme une rareté. Aucun Naturalifte
ne La décrit ni repréfenté. Ces obje&ions cependant ne font pas inconciliables
avec le fentiment de M. Gerning. Il eft très-poffible que le 6"y a b 3 s’accouple
avec le 62 a b. Ses cara&eres font les mêmes, & il n’a pas d’autre différence
que la grandeur. Or cette grandeur peut conftituer une variété, ôt non pas
une diverfité d’efpéce. Sa rareté alors ne confifteroit que dans cette grandeur.
Cette opinion eft d’autant plus probable, qu’on ne lui connoît point d’autre
mâle.
La différence des deux opinions que nous venons de rapporter doit exciter
les Amateurs qui cherchent la vérité ^ à faire eux-mêmes des éducations de
Chenilles de Mars, afin de fe fixer un fyftême d’après leur expérience
perfonnelle. Il faut convenir que l’on trouve, dans celui de M. Gerning une
vraifemblance qui engage à l’adopter. Les trois efpéces de Mars qu’il indique
ont chacune des cara&eres particuliers. La première eft non-feulement plus
grande que les deux autres, mais elle n’a pas fur les ailes fupérieures cette
tache oculaire que l’on remarque aux deux autres, Les deux petites différent
2J0
SUPPLÉMENT.
entr’elles, lune parce que fes taches font blanches, fautre, parce qu’elles
font jaunes. La femelle quil défigne pour chacune de ces efpéces, a les
mêmes cara&eres que fon mâle.
Nous pouvons encore ajouter des preuves à ce que dit M. Gerning fur la
reffemblance des Chenilles des différentes efpéces de Mars. i°. Efper Tab.
XI, a donné la Chenille du grand Mars ; elle ne différé que par la grandeur
de celle du petit Mars que nous avons repréfenté PI. XXXII. 2 0 . M. le
Docteur Gruvel de Brunfwich nous a envoyé le portrait d’une Crifalide
qu’il a trouvée attachée à une feuille de Tremble , 6c qui lui a
produit le grand Mars. Elle reffemble abfolument à celle du petit Mars*
comme on peut le voir fur cette Planche où elle eh repréfentée Fig. 62 e*
Elle eh feulement un peu plus grande.
De toutes les efpéces de Papillons , le grand Mars eh une de celles qui
offrent le plus de variétés. Les Figures 6"y c d £7 a b PL XXXIII, en
ont déjà préfenté deux , comme nous venons de le dire. Elles font copiées
du Cabinet de M. Gerning, qui nous a obfervé que l’on s’étoit trompé en
'donnant le 65 c> pour un mâle non changeant. Il n’exihe point de mâle qui ne
le foit. C’eh aulÜ de la Collection de M. Gerning, que font tirées les autres
variétés de la même efpéce repréfentées fur cette Planche 6c dans la fuivante.
Celle dont on voit le deffus Fig. 62 f > a les taches des ailes fupérieures
un peu plus petites que le 62 a 3 PL XXXI. Pluüeurs font grifes, au lieu
que dans l’efpéce , toutes font blanches.
Le deffous Fig. 62 g* a les couleurs des ailes fupérieures 6c celles du
bord extérieur des inférieures moins foncées que celles du 62 b. La tache
oculaire des quatre ailes 11’a pas de prunelle violette.
J C’eh mal-à-propos que nous avons compris les Mars dans la famille des
Papillons à fix pieds. Nous avons en cela fuivi la divihon de M. Geoffroi qui
s’eh trompé. Ces Papillons n’ont que quatre pieds, c’eh-à-dire, comme nous
l’avons obfervé dans le Difcours préliminaire, pag. xxviij, qu’ils ne marchent
que fur quatre pieds ; ceux de devant étant trop courts pour leur être utiles»
SUPPLÉMENT.
2 71
P lanche LXIX. Suppl. XV.
Suite du Numéro 62 .
JL/ES Figures 62 h iy font encore deux variétés du grand Mars en deffus.
La première n’a point de taches au bord d’en bas des ailes fupérieures , &
plufieurs des autres font grifes. La fécondé n’a pas, fur les ailes inférieures,
la bande blanche ordinaire à l’efpéce. Le commencement en eft feulement
indiqué près le bord d’en bas.
Le deffous du 62 h y n’a rien de particulier. Celui du 62 iy reffemble à
celui 62 g j de la Planche précédente, excepté que la bande tranfverfale de
fes ailes inférieures eft jaune, comme on le voit Fig. 62 k.
La Fig. 62 l y eft le deffous d’une autre variété qui reffemble en deffus au
6 7 a y PL XXXIII. fi ce n’eft quelle n’a pas de blanc dans les ailes inférieures,
êt que fur le bord des ailes fupérieures elle a deux petites taches blanches,
au lieu que le ^7 a n’en a qu’une. Ce deffous eft très-différent de tous
ceux que nous avons repréfentés jufqu’à préfent. Ses couleurs font très-
rembrunies, & la ligne tranfverfale des ailes inférieures lui manque tout-à-fait.
Toutes ces variétés ont été trouvées aux environs de Francfort fur le
Mein.
Même Planche , & Planche LXX.
Suite du Numéro 5 5.
SoUS le numéro 6"3 a h y PI. XXXI, nous avons repréfenté la femelle
de l’efpéce dont nous donnons ici le mâle Fig. 63 c d. Sa couleur changeante
détermine fon fexe. Il eft un peu plus petit que la femelle, mais il n’a
a72 SUPPLÉMENT.
d’ailleurs avec elle que des différences très-légeres, tant en defïus qu’en
deffous.
Plufieurs de nos Soufcripteurs, en comparant les deux Figures, ne feront
pas de notre avis fur cette reffemblance. Nous aimons mieux , plutôt que de
les induire en erreur, leur avouer que nous avions eu d’abord une copie peu
fidelle delà femelle 6*3 a b, & que M. Gerning qui çn pofféde l’original, s’en
étant apperçu, nous en a fait faire une parfaitement exaéte, que nous avons
fubftituée à l’autre, fur la PI. XXXI. C’eft fur-tout dans le deffous 63 b^
que la nouvelle copie diffère de l’ancienne, dont le ton général étoit trop
brun. Au refte, le mâle que nous repréfentons ici peut donner une idée
très-jufte de la femelle, puifqu’il n’en différé que par le changeant.
La Figure 63 PL fuivante, préfente le defïus d’une belle variété de ce
mâle. L’original exifte dans la Collection de M. Ernft qui l’a pris fur les
bords du Rhin. Son fond aurore eft changeant violet mêlé de pourpre j,
dont il eft difficile que la peinture rende le bel effet. Les parties brunes
des quatre ailes font beaucoup moins étendues que dans l’efpéce, fur-tout
aux ailes inférieures, dans lefquelles on ne trouve de bien marqué que cette
fuite de taches rondes qui eft vers le bord extérieur. Nous n’avons pas
donné la copie du deffous , parce qu’il n’y a point de différence dans les
cara&eres avec celui 63 d, Le fond de fes ailes inférieures paroît feulement
un peu plus brun parce que fes bandes claires font moins tranchantes , & fe
confondent davantage avec les parties verdâtres. La tache oculaire des
quatre ailes eft chargée d’une prunelle violette que n’a pas le 63 d. Cette
efpéce eft très-rare.
L’individu repréfenté n°. 66 Pî. XXXIII, eft vraifemblablement une
variété de la femelle. Elle eft copiée du Cabinet de M. Gigot d’Orcy,
qui l’a reçue a Alface. Ses couleurs font plus douces en defïus, ôc moins
jaunâtres en deffous. Elles tirent plutôt fur un brun très-clair.
PLANCHE
SUPPLÉMENT.
2c?'*
Planche LXX. Sup p l é m e n t XVL
Suite du Numéro 64. Pi XXXII.
M.
X n( DUS avons annoncé, pag. 2 6 g , que libus donnerions ici la femelle du
petit Mars à taches jaunes. 1 La Figure 64 h en fait voir le deffus. Il ne
différé de celui du mâle 6 4 ^ PL XXXII, que parce que fes taches font
un peu plus grandes.
Son deffous Fig. 64 i j fe diftingue de celui 6\d> par les ailes inférieures.
Le fond en eft d un brun plus verdâtre 9 ôt la bande qui les trgyerfe eft plus
jaune.
Même Planche , Suite des Num. 68 & 6g.
La Figure 6 8 f, eft le deflus d’une variété mâle du grand Porte-Queue .
repréfenté PI. XXXIV , n°. 68 . Elle ne fe diftingue des Papillons de fon
efpéce que par la couleur de fon fond, mais il eft fingulier qu'étant aufti
foncé en deffus, il foit en deffous aufti pâle que celui 68 e_, dont il ne
différé nullement.
La Figure 6 g e ^ offre une variété du Flambé repréfenté même Planche
que le précédent. Elle eft remarquable par les contours que forment plufieurs
des bandes de fes ailes fupérieures. Son fond eft un peu plus pâle que celui
du 6 g c 3 mais en deffous elle reffemble abfolument au 6g d . L'original a été
pris auprès de Francfort fur le Mein.
Ces deux variétés exiftent dans la Collection de M. Gerning,
4ÜI
= 74
SUPPLÉMENT*
Planche LXXI. Supplément XVII.
Suite du Numéro 71. PL XXXV.
T
JLjORSQUE nous avons repréfenré le Porte-Queue bleu à une bande:
blanche, PL XXXV. n°. 71, nous n avons pu y joindre fa Chenille & fa
Crifalide que nous ne connoilïions pas. Nous avons feulement rapporté*
pag. 1 £4, la defcription qu’en fait Efper. Elle s’accorde fort bien avec les
deflins qui nous en ont été envoyés depuis* ôt nous les donnons ici fous
les Figures 71 ^ 71
Celle 71 f 3 eft une variété du mâle 71 a . Elle n’en différé que
par l’étendue beaucoup plus grande des taches bleues de fes ailes
fupérieures. M. Gerning qui poffede cette variété nous a mandé* en nous en
envoyant les defîins * que c’étoit bien fûrement une femelle* ôt que nous,
ainfi qu’Efper Ôt plufieurs autres Naturalises * nous étions mépris dans les
fexes de cette efpéce. Nous devons toute confiance aux affertions de
M. Gerning ; mais dans Fefpéce dont il s’agit* nous ferions très-étonnés de
fa contrariété avec Efper* qui dit* dans fa defcription* avoir élevé une
grande quantité de Chenilles de ce Papillon * ôt en avoir fouvent obtenu les
deux fexes; fi M. de Villers* dont les obfervations méritent d’être refpeôlées,
ne nous affuroit quil a trouvé mâle & femelle femblables au 71 a, ôc
d autres femblables au 7 1 b . C’eft ainfi que les jeux de la Nature mettent
fouvent en contradi&ion des Obfervateurs qui ne peuvent fe refufer à
1 évidence * ôt qui * en fe contredifant* ont tous raifon. Ces irrégularités
doivent rendre les Naturaliftes bien circonfpeêls dans leurs affertions,
lorfqu’iis n’ont pu s’affurer de la vérité * ou au moins fe la rendre très-
probable par une expérience infiniment multipliée. L’accord d’Efper Ôc
de plufieurs autres Naturaliftes avec nos obfervations perfonnelles * nous
donne lieu de penfer que le plus communément les mâles de l’efpece que
nous décrivons * font femblables à la Fig. 71 a 3 ôt les femelles à celle
7 1 b _> & que ceux qui ont obfervé le contraire * ont été féduits par des
exceptions à la marche que fuit ordinairement la Nature dans cette efpece.
SUPPLÉMENT.
27;
Même Planche. Suite du Numéro y G.
Q
O? O US le numéro j6 a , PL XXXVII, nous avons cru donner le mâle
du Porte queue bleu ftrié. M. Gerning nous a fait appercevoir que c’étoit
la femelle, & nous a envoyé le portrait du mâle, qui eft bleu clair, clian^
géant en violet tendre. Il fa reçu de Wifenbourg en Alface, 6t depuis peu,
il a été envoyé des Pirenées à M. Gigot d’Orcy. Nous le repréfentons
Fig. 7 1 c. Le deffous eft femblable à celui 71 b. MM. Gerning & Gigot
d’Orcy ont reçu des Indes un Papillon tout-à-fait reffemblant à celui-ci,
la nuance du deffous eft feulement un peu plus claire, mais les cara&eres
font abfolument les mêmes. Ce n eft pas la feule efpece qui fe rencontre
dans plufieurs parties du monde.
Même Planche, Numéro 8o bis.
E U M E D O N.
E T T E efpece d’Argus très - rare , eft copiée de la Colle&ion de
M. Gerning. Elle lui a été envoyée par M. Eiper, qui a trouvé le mâle 6c
la femelle dans les bois près d’Anfpach. Pendant quinze jours , dit cet
Auteur , il n y a vu que ces deux individus de cette efpece. Il eft le premier
Naturalifte qui fait découverte. Elle différé des autres Argus , en ce que
les deux fexes font bruns en deffus. La femelle Fig. 80 c bls . ne différé du
mâle Fig. 8 o a bls . que parce que les taches fauves de fes ailes inférieures
font plus marquées. Le deffous eft femblable dans les deux fexes. Il eft
repréfenté Fig. 80 b bls . Le bord des ailes a la même rangée de taches
fauves que l’on remarque à l’efpece du n°. 80. C’eft ce rapport ôt la frange
blanche commune à ces deux efpeces, qui nous ont déterminé à placer celle-
ci fous le numéro de la première.
Efper étant le feul Auteur qui l’ait décrite , nous lui avons confervé le
nom d ’Eumedvn qu’il lui a donné pag. 26 de fa Continuation. U a repréfenté
les deux fexes Tab. LIE Cont. IL Fig. 2. 3, Son mâle n’a point du tout
Bbb ij
■a iC SÜPPLÉME NT.
de taches fauves en deffus, ce qui fait voir que dans cette efpece *
comme dans celles des autres Argus , ces taches ne font pas un cara&ere
confiant.
Même Planche , suite duN°. 8 J. PL XXXIX.
Lorsque nous avons dit, page 174, que le Papillon fig. 83 c.
pouvoit bien être le mâle de celui 8 3 a nous avons détaillé les raifous
qui nous portoient à cette opinion f mais nous ne l’avons donnée que comme
un doute. Nous avons a&uellement la certitude du contraire. Ces deux
Figures repréfentent deux femelles variées. Le vrai mâle de l’efpece eft
donné ici fous la Fig. 8 3 e. Nous en avons pris beaucoup au mois. d J Août
dernier, accouplés avec des femelles femblables au 83 a . Ce mâle ne
différé de la variété 8 3 e j que par la couleur brune de fon fond. Son deffous
eft comme celui 83^.
Même Planche, Numéro 8 g. bis.
AUGUS MYOPE YIOLET.
c
'v-* E T T E nouvelle , efpece d’Argus a été. envoyée de Brunfwich en
nature , à M. Gigot d’Orcy, par M. le Doêteur Gruvel , qui l’a reçue de
Leipfich, L'individu que nous jugeons.le mâle à,la forme du corps, reffem-
ble à la Fig. 8p c. de l’Argus Myope , Fl. XLIII , excepté qu’il n’a pas
de points noirs au milieu des ailes inférieures. La plupart de ceux de fes
ailes Supérieures fe voient à peine ., parce que le fauve de ces ailes étant
bien moins étendu qu’au 8 <? c , ils fe perdent dans le fond brun , & ce n’efl
qu’en examinant l’individu à la loupe , qu’on les appereoit.
I,a femelle Fig. 8p b 3 a les mêmes caraêteres que le mâle > mais , fes
parties brunes fe changent en un beau violet très-difficile à faifir au pinceau,
& Ion trouve au milieu de fes ailes inférieures jesj taches noires, qui manquent
au mâle,
SUPPLÉMENT, a77
La Figure $p c j eft le deftous des deux fexes. Les ailes fupérieures font
fauves, & les inférieures d’un gris allez foncé. Celles-ci font bordées dune
bande fauve, terminée haut & bas par des taches noires bien fépare'es
entr’elles. Celles d’en bas font triangulaires & ont un large bord blanc. Il y
en a de pareille forme, mais plus petites, près du bord des ailes fupérieures.
On voit en outre au milieu des quatre ailes „ plufieurs rangées de points
noirs entourés de blanc, difpofés comme dans les autres Argus, mais plus
petites.
Cette efpéce n’a point encore été décrite.
Planche LXXII. Supplément XVIII.
Suite des Numéros 90 &c 91 . Fl . XLIII .
La Figure 9 a c ^ offre une fmguliere variété de Y Argus verd n °. 90
PI. XLIII. Ses ailes fupérieures font brunes comme celles de l’efpéce, mais
fes inférieures ont le milieu blanchâtre. Le delfous reflemble à celui 9 1 b .
Ce Papillon a été pris aux environs de Francfort fur le Mein. Il exjfte
dans la Colle&ion de M, Gerning , ainfi que ceux des trois variétés
fuivantes.
Celles repréfentées Fig. 9 1 e f ^ appartiennent, à Y Argus bron % e \, n°. 9 1
PI. XLIII. On ne voit point dans leurs ailes fupérieures cette belle couleur
qui rend l’efpéce fi brillante. Dans la Fig. 5) 1 e* elle eft remplacée f par un
fauve rouge glacé de brun. La bordure brune des ailes fupérieures eft plus
étendue que dans l’efpéce , ôc les taches noires des quatre ailes font plus
groïïes. Dans la Fig. 9 1 f 3 la couleur brune couvre toutes les ailçs
fupérieures & laifte à peine appercevoir dans le milieu une léger,e teinte
fauve qui perce un peu à travers le fond. Les ailes inférieures'au lieu de la
bande fauve, ont feulement à l’angle d’en bas une tache fauve-brun.
Le deffous de ces variétés na rien de particulier. IVÏ. Gerning a reçu la
première de Ratifbonne, ôt la fécondé lui a été apportée des environs de
Francfort, Ce font deux mâles, On lui en a envoyé de Neuftadt fur l’Aifch,
SUPPLÉMENT.
un autre bien fingulier, que nous donnons ici Fig. p i g h. Tout ce qui eft
de couleur bronzée dans refpéce, tant en deffus qu'en deffous, eft blanc
dans cette variété. On n'y remarque d’ailleurs des deux côtés aucune
différence avec l’efpéce pour l’étendue , la forme Ôc la nuance des taches, ÔC
des parties brunes ou grifes des quatre ailes.
Même Planche, Numéro 9 i bis.
ILE GRAND ARGUS BRONZÉ.
E Papillon qui furpaffe beaucoup en grandeur tous ceux de cette
famille , ne fe trouve que dans le païs des Grifons, Ôc il y eft très-rare. C’eft
à M. Fuefli que M. Gerning a l’obligation de le pofféder, ôc cet Amateur
qui fe plait à enrichir notre Ouvrage de toutes fes pièces curieufes, nous en
a envoyé le portrait. C’eft une femelle, il n’en connoît pas le mâle.
L’A r pu s bronzé n°. 9 i Pb XLIII, eft celui de tous les Argus auquel celui-ci
fe rapporte le plus. Le fond de la couleur eft le même dans tous les deux,
excepté que dans le premier la plus grande partie des ailes inférieures en
deffus eft brune fans aucune tache , au lieu que dans celui-ci Fig. 5) 1 a bis >
les ailes inférieures font bronzées comme les fupérieures, mais feulement un
peu plus foncées , ôc font parfemées de taches noires. Cette différence n’eft
pas le feul caraftere qui les diftingue. La bordure des ailes fupérieures du 9 1
a bis * eft noire Ôc formée par des taches féparées les unes des autres du côté
intérieur, au lieu que c’eft une large bande brune qui borde celles du 9 1 a.
Le deffous Fig. 91 b bis > a le brun qui borde les ailes fupérieures plus
noir ôc moins étendu que celui du 9 1 b 3 & vers le bord il a plus de taches
noires. Ses ailes inférieures font toutes couvertes d’yeux. Une bande fauve
terminée haut Ôc bas par des taches noires, régné le long de leur bord
extérieur. Tous ces cara&eres manquent à l’Argus bronzé.
La femelle de cette efpéce a été repréfentée par Soulzers, dans fott
Hiftoire abrégée des Infectes, Tom. IL Tab. XVIII. fig. 7 - 8. pag. 146;
Efper l’a copiée de cet Auteur, ôc l’a donnée Tab. XXX. Suppl. VI,
fig. 3. Tom. I. pag. 327.
SUPPLÉMENT.
*7P,
Même Planche, suite du Num. g z PL XLIV,
Le Papillon dont nous donnons ici le delïus & le deffous Fig. 9 2 f g,
nous a été envoyé par M. Gerning, comme la femelle d’une efpéce nommée
Helle dans le Cat. Syfl. des Pap. des environs de Vienne en Autriche,
pag. 181. Ce Naturalifte prétend que nous en avons repréfenté le mâle
Fig. g 2 a j PL XLIV, ôc que celui que nous donnons Fig. g 2 c > pour
en être la femelle, eft le mâle d’une autre efpéce dont la Fig. g 2 e eft la
femelle. Nous foufcririons à fon opinion fi nous n’avions pas trouvé accouplés
enfemble les Papillons g 2 a c. Ils font très-communs en France, tandis que
nous n’y avons jamais vu le Papillon Helle . Il eft vraifemblable que c’eft une
efpéce différente, dont le mâle reffemble à notre g 2 a * ce qui a porté
M. Gerning à croire que nous avions fait une confufion d’efpéces.
Cet Argus n’eft pas le feul fur lequel M. Gerning contredife l’ordre que
nous avons établi dans cette famille, mais fon fyftême eft fi différent du
nôtre, que nous penfons qu’il fe trouve en Allemagne des efpéces d’Argus
que nous n’avons pas en France, ôc qui ont affez de reffemblance avec les
nôtres pour qu’on puiffe les confondre enfemble, furtoutlorfqu’on n’en juge que
par les deffins. Nous dirons, pour juftifier la divifion que nous en avons faite,
que non-feulement depuis que notre quatrième Cahier a paru , aucun
Naturalifte de France ne l’a contredite, mais que fi l’on veut l’examiner avec
attention, on verra qu’elle préfente dans chacune de nos efpéces quelque
cara&ere particulier qui ne fe rencontre dans aucune autre, ôc qui fe trouve
conftamment dans le mâle ôc la femelle de la même efpéce. Nous avons
indiqué ces caraéteres diftin&ifs dans la defeription de chaque efpéce.
Il peut encore arriver que dans une famille de Papillons aufti étendue que
l’eft celle des Argus, différentes efpéces s’accouplent quelquefois enfemble.
Nous avons même une preuve de ce mélange dans deux Argus , l’un brun,
l’autre bleu, qui nous ont été envoyés d’Allemagne en nature, comme mâle
ôc femelle l’un de l’autre. Chaque fexe porte des cara&eres différens qui font
bien voir qu’ils n’appartiennent pas à la même efpéce.
Pour montrer que nous ne mettons point d’entêtement dans nos opinions r
Ï'S 0
SUPPLÉMENT.
Ôc que nous ne cherchons que la vérité, nous. conviendrons que l’Argus
fariné eft de tous nos Argua la feule efpéce dont le mâle ôc la femelle
n’aient point de rapports enfemble , tandis que la femelle du Papillon
Helle , envoyée par M. Gerning, en a beaucoup avec le mâle ÿ 2 a b\
fur-tout dans le delïbus. C’eft le même, fond de couleur; les taches font
placées de même, & ne différent que par leur groffeur.
Le deffus Fig. 92 f > a auffi les mêmes taches noires que le 5)2 a* mais
mfrnknent plus grolfes. Malgré tous ces rapports, nous répétons que nous
ne pouvons regarder ces deux Papillons comme de la même efpéce , l’un
étant très-commun en France, & l’autre ne s’y trouvant jamais» Nous ne
voyons rien à répondre à cet argument.
Les taches fauves des ailes fupérieures du £ 2 f_, ôc la bande de même
Couleur de fes ailes inférieures, font des caractères qui lui font communs
avec plufieurs autres Argus bruns. Les taches bleues que f ôn remarque au
deffous de la bande fauve ne fe rencontrent pas ordinairement dans cette
efpéce, elles ne font qu’une variété.
Ce Papillon fe trouve dans la Forêt de Francfort, mais il 11’y eft pas
commun. M. Gerning dit que la Fig. y de la Tab. XXXV.. d’Efper en
repréfente le mâle, & que la Fig. 3 de la Tab. XXXVIII. en eft la femelle,
On trouve auffi le mâle dans la Nomenclature de Bergftraeffer, 2 e . année,
Tab. 34. fîg. 3. 4, ôc la femelle à taches bleues dans le même Ouvrage,
3 e . armée, Tab. ^4. fîg. 3. 4, ainfi que dans les Figures de Papillons
d’Europe, du même Auteur, Dec. fec. Tab. y. fîg. 2. 3. Il l’appelle
Hippojioe . Schaeffer, Icon. Inf. Tab. CCLXXX. fîg. 1, 2. donne le mâle,
ôc fîg. 3. 4. la femelle variée»
A Paris. De l’Imprimerie de P. M. DELAGUETTE s
rue de la Vieille - Draperie.
Planche LXX 111 . Supplément XIX.
Suite du Numéro pi bis . PI. LXXII.
T j E Papillon mâle que nous repréfentons Fig. pi c , d bis . a été trouvé
fur les frontières de SuilTe, du côté de l’Italie. M. Gerning qui en eft
depuis peu poffelfeur^ le regarde comme le mâle de i’efpéce dont nous
avons donné la femelle dans la Planche précédente Fig. pi a „ b bis , La
conformité de leur patrie, jointe à la reffemblance de leurs deffous , le
détermine à cette opinion. En effet on a pu remarquer dans la plupart
des Argus que nous avons repréfentés jufqu’à préfent > que les deffous des
mâles ôc femelles dune même efpéce , font à peu près femblables , tandis
que les deffus font ordinairement très-différens. Ceux des Figures p i a 9
c bis . ont des rapports entr’eux par la difpofition des taches du milieu
des ailes ; mais au p i a bl$ . elles font moins groffes aux ailes fupérieures
qu’au pic bl K Le fond de ce dernier eft changeant en bleu violet } ou
en rouge , félon qu’il eft frappé de la lumière.
En deffous 5 les ailes inférieures du p i d bl K différent de celles de la
femelle par la nuance du fond, mais on retrouve dans les deux fexes
la même bande fauve près du bord extérieur 5 ôc à peu près les mêmes
taches oculaires. Elles font plus rapprochées dans le mâle , parce que
l'individu eft plus petit ; ôc qu’elles font plus groffes.
*782.
C ce
2 82
SUPPLÉMENT.
Même Planche, Numéro 93. bis.
ARGUS SATINÉ CHANGEANT.
PREMIERE ESPÈCE.
O U S le numéro p 3 l " s . nous offrons une efpéce de Papillon inconnue
à Linnæus. Elle fe trouve en Autriche. La magnifique Colle&ion de
M. Gerning, qui raffemble tout ce qu’il y a de rare & de curieux en ce
genre, nous a fourni tous les portraits de cette efpéce que nous donnons
ici.
Le mâle en deffus, Fig. 9 3 a bis . fe diffingue des autres Argus fatinés
par le changeant de fes ailes en bleu-violet. Il a au milieu des fupérieures
cette tache longue noire qui cara&érife notre 2 3 , PL XLIV*
En deffous , Fig. 2 3 ^ bls * il refifemble à tous ceux de cette famille*
Les ailes fupérieures font fauves , avec une large bordure grife. Les
inférieures font grifes , avec quelques taches fauves près de leur bord extérieur.
Sa femelle en defifus, Fig. 93c bls . eft brune. Des taches d’un fauve
rouge , en forme de fer à cheval, bordent fes ailes inférieures. Plufieurs
petites de même couleur, font répandues fur fes ailes fupérieures.
En deffous , Fig. 93 d bis , le fauve des ailes fupérieures efl beaucoup
plus rouge ôc plus étendu qu’au-mâle* Le fond des ailes inférieures eft le
même , mais au lieu des taches fauves qui font au bord de celles du
mâle, la femelle a une bande fauve qui régne tout le long de ce bord*
Les Figures 23 e _> f bls . font une variété du mâle. Le deffus eh très-
beau par la vivacité & le chatoyant de fes couleurs. Le deffous eft remarquable
par fes taches, dont la plupart ont une forme longue qui ne reffemble point
à celles des autres Argus. La couleur fauve des ailes fupérieures eft très~
peu étendue , Ôt extrêmement terne.
La Figure 93 g bls - montre le deffous d\me variété de la femelle. Ses
ailes fupérieures , dont le fauve eft très-pâle , ont cinq taches qui reffemblent
SUPPLÉMENT. a8j
à des larmes. Les ailes inférieures font grifes comme dans l’eipéce.
Les Auteurs du Catalogue Syftêmatique des Papillons des environs
de Vienne, ont décrit cette efpéce fous le nom de Chryfeis page 181.
Efper a repréfenté le mâle Tom. I, Tab. XXII, Fig. 3 , ôc la femelle
Tab. XXXI, Fig. 3. Il les donne, mal-à-propos, pour P Hippothoe . La
Figure 1 a de fa Tab. XXXVIII qu’il nomme Hippothoe varietas eft le
véritable Hippothoe de Linnæus. C’eft de M. Gerning que nous avons
tiré cet éclairciffement. Nous avions peine à nous reconnoître dans les
figures d’Argus fatinés d’Efper, parce qu’elles manquent des caraôteres
eifentiels ôc caraôtériftiques de chaque efpéce. Son Chryfeis n’eft point
changeant, ôc fon Hippothoe n’a point la petite tache noire longue au
milieu des ailes fupérieures. Peut-être cet Auteur a-t-il copié des natures
altérées.
Planche LXXIV. Snpp. XX. Num. 93. tert.
ARGUS SATINÉ CHANGEANT.
SECONDE ESPÈCE.
JLæS Figures £5 a ,b tcrt . repréfentent la femelle d’une efpéce d’Argus fatiné,
que M. de Villers a trouvé fur le Mont Pila en Forez. Elle étoit accouplée
avec un mâle parfaitement reffemblant à celui de la Planche précédente,
n°. 5? 3 a 3 b hls . On les croiroit la même efpéce, s’il n’y avoitpas une différence
totale entre leûrs femelles. Celle-ci en deffus, Fig. 93a tert . eft d’une
couleur fauve î^on changeante. Ses quatre ailes , tant au milieu qu au
bord extérieur, font chargées de taches noires.
Le deffous, Fig. 93 b Urt . a le fauve des ailes fupérieures moins aident >
que celui du 9 3 d bls . le gris des ailes inférieures plus foncé, ôc toutes
les taches des ailes plus petites. C’eft encore de la Collection de M. Gerning
que nous avons tiré cette efpéce.
C cc 1 }
SUPPLÉMENT,
Même Pl. suite des Num • 54 & 95°
Planche XLIV Ôc XLV.
^OUS les Figures 94 c , d, nous offrons une variété du Papillon le
Miroir, repréfenté n°. 9 4, Pl. XLIV. C’eft une femelle qui a plus de
taches jaunes fur les ailes fupérieures que l’on n en voit ordinairement à
cette efpéce. La teinte jaunâtre que l’on remarque à ces mêmes ailes en
deffous le long du bord d’en haut, eft aufïi une fingularité. Les tacher
de fes ailes inférieures font plus grandes, ôt laiffent moins voir le fond
qu’à la Fig. 94 A Cette variété eft tirée du Cabinet de M. Gerning.,
Elle lui a été envoyée de Vienne en Autriche.
La Figure 99 i , eft la Chenille du Papillon nommé' la Bande Noire *
que nous avons repréfenté n°. 9 f, Pl. XLV. Lorfque nous avons donné
notre quatrième Cahier , nous ne connoiffions pas cette Chenille , 6c
nous avons dit page 192 * d’après Fabricius, quelle étoit verte, garnie
de points blancs. Les points font peu apparens dans la figure que nous
donnons ici, mais comme il eft: très-ordinaire que les Chenilles changent
de couleurs 6c d’ornemens en changeant de peau , on ne doit point être'
étonné de trouver quelques différences dans les Defcriptions de plufieurs
Auteurs qui parlent d’une même Chenille. Celle-ci fe trouve fur l’herbe
appellée Aria montana * Foin de montagne. *
Sa Crifalide, Fig. 9 $ k „ eft nuancée de différens verds qui deviennent
prefque blanchâtres dans la partie poftérieure. Cette partie eft très-longue
6c très-éfilée.
Nous avons reçu ces deux portraits de BrurffVich , par M. le Do&eur
GruveL
* Voy, Flore Fraaçcife ? Tem, 1U , n®. > pag.
SUPPLÉMENT.
if ^ ANS la Defcription que nous avons faite de la Bande Noire, n°. $> £ *
PL XLV, nous avons dit, page 143, que Ton trouvoit dans Efper , Tom. I *
Tab. XXXVI, une efpéce quil nomme Thaumas , que nous ne repréfentions
pas faute d’en avoir des originaux. Nous étions plus riches que nous ne
comptions. C’étoit elle que nous donnions fous les Figures 2 5* e , dont le
fauve des ailes eft très-ardent. Nous l’avions cru variété de la Bande Noire,
parce que l’individu qui nous fervoit de modèle , avoit été pris parmi
beaucoup de Papillons de cette efpéce ; cependant comme nous en avons?
trouvé en même tems plufieurs de pareils, il eft très-probable que ce font
deux Papillons différens , qui paroilfent dans les mêmes tems, & dans
les mêmes lieux. Le peu de reffemblance de leurs caraCteres , confirme
encore cette opinion. Pour les diflinguer l’un de l’autre, nous nommerons
le dernier l’Ardent. Nous en donnons ici une variété Fig. j? $ & j ^ bis •
C’eft une femelle qui ne diffère du $ £ e que par fon fond qui eft
tout blanc j au lieu d’être fauve rouge, ce qui contraftant davantage avec
la couleur brune, la rend plus fenfible. Elle eft aufti plus étendue aux ailes
inférieures en deffus, & à la naiffance des ailes fupérieures deffus Ôt deffous.
Les ailes inférieures en deffous, ont une légère teinte verdâtre. Cette
variété eft tirée de la Collection de M. Gerning. Nous ne connoiffons
pas la Chenille de cette efpéce.
Même Pl. Suite du Num. 9 6, Pl. XLV.
~jf j E S Figftres 96e , f i repréfentent un Papillon mâle* qui a été trouvé
au mois de Mai , près de Brunfwich , fur une haute montagne. M. le
DoCteur Gruvel nous en a envoyé le portrait fous le nom de Panifcus varietas y
c’eft-à-dire ? de variété de notre n°. 96, Pl» XLV , 1 Echiquier a ce qui nous
*8* SUPPLÉMENT.
a déterminé à le donner fous le même numéro ; mais depuis lunprefïïon
de notre Planche, nous avons appris que ce n’étoit point une variété de
l'Echiquier , mais une efpéce particulière nommée Silvius par Knoch ,
P. I, pag. 7 i. Il la repréfente Tab. V , Fig. i , 2 , ôc dit que ce Papillon
fe trouve aux mêmes endroits ôc dans les mêmes tems que le Panifcus ,
qu’il lui reffemble en groffeur, ôc que fes ailes ont le même contour. Gela
eft vrai, mais à cela près , il eft très-différent. Le coloris ôc les taches
de fes ailes le diltinguent abfolument de l’Echiquier. On pourroit le nommer
le Jonquille. Vu en deffus , Fig. 9 6 e , fes ailes fupérieures font jaunes ,
avec quelques taches noires. Les inférieures font jaunes auili, Ôc coupées de
taches irrégulières, d’un brun noirâtre.
En deffous, Fig. 96 f , le fond des quatre ailes? eft paille. Les fupérieure»
font chargées de taches noires , placées à peu près comme en delfus, mais
plus groffes. Les inférieures en ont de noirâtres , lefquelles par leur coupe
Ôc leur difpolition figurent prefque le même delfein qu’en delfus.
Pl. LXXV. Supp. XXL Ni/m. c,y. bis.
JÆ POINT O’HONGÏIIE.
^yE Papillon eft bien Purement Pefpéce que Linnæus Ôc plufieurs autres
Naturaliftes après lui, ont décrite fous le nom de Tages , Ôc queM. Geoffroy
nomme le Papillon Grifette. Nous n’avons donné ce même nom à l’efpéce
de notre n°. 9 8 , Pl. XLVI, que parce que nous l’avons prife pour le
Tages de Linnæus, ne connoiffant pas le véritable. Il eft fmgulier que le
hafard ait été fi long-tems fans nous offrir un Papillon qui cependant n’eft
pas rare , ôc que , depuis peu, nous avons trouvé ou reçu de plufieurs
endroits , tant de la France que de l’Allemagne. On le voit dans le même
tems, ôc en compagnie du Plain-Chant, n°. 9 7, fl. XLVI. C’eft
celui de toute cette famille auquel il reffemble le plus par la grandeur ,
la forme ôc la couleur. Ces rapports ont même porté M. Geoffroy à
le regarder comme une variété du Plain-Chant, mais on s’eft bien affuré
qu’il fait une efpéce particulière. On connoît le mâle ôc la femelle. Ils
SUPPLÉMENT. 2S7
ne différent entr’eux que par le pinceau qui termine le corps du mâle.
Les ailes fupérieures en deffus , Fig, y 7 a bls . font d’un brun clair , ôc
bordées, du côté extérieur , par une rangée de petites taches blanches.
Le milieu eft entremêlé de gris Ôc de quelques taches d’un brun foncé ,
dont plufieurs fe réuniffant, forment une bande tranfverfale qui , du côté
du bord } a la figure du point d’Hongrie. Près du bord d’en haut , on
remarque encore deux petites taches blanches. Les ailes inférieures font
d’un brun plus foncé que les fupérieures , ôc font également bordées de
petites taches blanches, moins rapprochées qu’aux ailes fupérieures. Il y
en a quelques-unes de femblables , éparfes dans le milieu des ailes.
En deffous , Fig. 97 b bls . le fond des quatre ailes eft d’un brun uni,
allez clair. On y retrouve les mêmes taches blanches qu’en deffus, mais
elles y ont une teinte un peu jaunâtre. La frange des deux côtés eft très-
longue ôc très-fournie. Elle eft mélangée de gris Ôc de blanc. Les pointes
de la tête font entourées de poils extrêmement touffus, ôc leur extrémité
reffemble à de petites oreilles,
C’eft ce Papillon qui a été décrit par :
Linn. Syfl. nat. ed . XII. fp . 268. pag. ygS. Tages. Fauru Suce , ed*
nov• 1082 .
Geoffroy , tom. 2 y pag. 68 n°. gg. Pap. Grifette,
Efper tom . 1 tab. XXIII. fig. g y pag. go 6.
Fabricius y Entom. pag. 5 g 5 y fp. gg8 .
Fueffly y Inf. n°. 610.
Cat , Syft, des Pap . des environs de Vienne , pag. i 5 g.
Celui que Rôfel a repréfenté Tom. 1 , Cl. Il , Pap. diur. Fg. 2 9 3 ,
:'5 5 6 } pag. , eft l’efpéce de notre n°. p 8 . Efper la donne auffi dans
fa Continuation, Tab. LI , fig. 3 , page 4 , fous le nom d*Alcece.
5 Nous avertiffons ici nos Le&eurs, que le Papillon que nous avons
donné Pi. XLVI, Fig. $7 g* h } pour une variété du Plain-Chant., eft
*88 SUPPLÉMENT.
une e/péce differente. Efper qui l’a repréfenté dans fa Continuation, Tab. LI,
Fig. 2 , pag. 4 j eft tombé dans la même erreur que nous. C’eft la rareté de
ce Papillon qui nous a abufés. Cependant il fe voit dans plufieurs endroits ,
puifque M. Gerning en a reçu quatre pareils de différentes parties de
l'Allemagne. C’eft ce qui prouve qu’il eft une efpéce.
Même Pl,, suite du Num. g8 . Pl . XLVL
H / ORIGINAL de ce Papillon a été envoyé à M. Gerning par
M. Fueffly. Il a été pris dans la Valtelline. Soulzers qui Ta repréfenté
dans fon Hiftoire abrégée^des Infe&es y Tom. i i y Tab. XIX , Fig. 6, 7 , le
rapporte mal-à-propos au Tages de Linnæus. Sa grandeur ? fes couleurs ,
la forme de fes ailes inférieures profondément découpées y l’en diftinguent
abfolument. Par ce dernier cara&ere y il reffemble à notre 98 , Pl. XLVI,
6 c c’eft ce qui nous le fait donner fous le même numéro y pour ne pas
multiplier les efpéces fans certitude \ mais nous fournies bien portés à
croire que ces deux Papillons font d’efpéces différentes. Le premier eft
commun , le fécond très-rare. M. de Villers l’a trouvé en Provence.
Ses ailes en deffous y Fig, 9 8 d , font chamarrées de différentes nuances
de verd, de jaune , de brun* qui forment des taches fi irrégulières qu’on
n’en peut donner une defcription exa&e. Le peu de fond qu’elles laiffent
appercevoir eft blanchâtre mélangé de verd d’eau.
En deffous , Fig. .98 e , le fond eft d’un blanc verdâtre. Les ailes
fupérieures ont plufieurs taches brunes au milieu. Les inférieures en on%
quelques-unes brunes } 6c d’autres d’un verd pâle*
MÊME
SUPPLÉMENT.
Même Planche, Numéro 99. bis.
LE GRAND APOLLON DE RUSSIE.
^^UOIQUE ce Papillon foit de la même famille que ceux repréfentés
Planche XLVII , fa taille eft fi différente que l’on ne peut pas douter
qu’il ne forme une efpéce particulière , que l’on ne trouve apparemment qu’en
Ruflie. La forme de fes taches , leur difpofition Ôc leurs couleurs font
précifément les mêmes que dans l’Apollon de nos montagnes. Le fond de
celui-ci eft aufli blanc que celui de la Figure 99 e f PL XLVII. Il
eft copié du Cabinet de M. Gerning ôc n’eft repréfenté dans aucun Ouvrage.
Sa Chenille nous eft inconnue,
Pl. LXXVI. Su pp. XXII. Num. 99. tert.
KAPOLLON HONGROIS.
If j E S Figures pp a, b tert . font voir le mâle d’une efpdce d’Apollon
qui fe trouve dans les montagnes de Styrie Ôc de Hongrie. Il eft plus
grand que celui de nos montagnes de France, repréfenté Pl. XLVII,
n°. 9 9 . Ses taches font aufli plus grandes , mais elles fonq placées de
' même, tant en deffus qu’en deflou.s, Le bord extérieur de fes ailes eft
plus blanc, ôc le milieu eft plus couvert de ces parties noirâtres qui ,
comme nous l’avons dit pag. 200, font formées par une infinité de petits
points noirs , fort rapprochés les uns des autres. Le rouge des taches eft
très-foncé, mais cette nuance qui varie beaucoup dans les différens Apollons
de notre pays, varie aufli dans ceux de Hongrie , comme on peut le voir
par les Figures 99 c , d tert , qui repréfentent un autre Apollon de la même
ty8z 9 D dd
2p O
SUPPLÉMENT,
efpéce. Celui-ci a moins de blanc fur le deffus des ailes fupérieures quô
le premier, ôc fes taches rouges, tant en deffus qu’en deffous , n’ont pas
la même forme. Elles n’ont point de blanc au milieu en deffuc ôc font
plus pâles en deffous.
Cette efpéce ôc fa variété font tirées du Cabinet de M. Gerning. Efpef
les a rèpréfentês Tab. LXIV, Cont. XIV, Fig. i ,2, pag.
Sa Chenille nous eft inconnue.
Même Planche, Numéro gy. quart.
LE PETIT APOLLON.
IT 1 E S Papillons que nous offrons ici fous les numéros pp quart. f onc
encore de l’efpéce que nous avons décrite fous le nom d’Apollon. Ils
font comme les autres, habitans des montagnes, mais les différentes couleurs
qui ornent leurs ailes , les diftinguent abfolument de tous ceux que nous
avons repréfentés jufqu’à préfent. Ils font aufïi beaucoup plus petits. Ceux-
ci ont été pris dans les Ifles d’Ourlac à l’entrée du Golphe de Smyrne.
On en trouve de femblables dans la Morée ôc dans la Sicile. Ils paroiffent
au commencement du Printemps. On les voit voler en grand nombre fur
les montagnes expofées au foleil , ôc ou les vents du Nord ne fe font
point fentir. Leur Chenille eft inconnue.
La Fig. pp a ? uart . eft le defïus du mâle. Ses ailes fupérieures ont
très-peu de parties entièrement tranfparentes. Elles font prefque toutes
couvertes de petits points noirs, qui, du côté du bord extérieur , font
très-rapprochés , ôc forment deux bandes, l’une au-deffous de l’autre, à
peu de diftance defquelles, des points rouges mêlés dans les noirs, figurent
une efpéce de troifiéme bande qui travèrfe prefque toute l’aile. De toutes
les taches noires que l’on trouve ordinairement fur les ailes fupérieures des
Apollons , ceux-ci 11’ont que les deux greffes qui font près le bord d’en
haut. Les ailes inférieures font jaunâtres. Le milieu eft parfemé de petits
points noirs, beaucoup plus écartés qu’aux ailes fupérieures , ôc mêlés de
quelques points rouges. Très-près du bord extérieur on trouve fept
19 I
SUPPLÉMENT.
taches noires 5 chargées d’un point bleu, ôc au-deffous de chaque tache
noire , il y en a une rouge.
La Fig. 99 b l uan t eft le deffous de ce mâle. La membrane de fes ailes
fupérieures eft fi mince, que toutes les couleurs du deftiis percent en deiïous ,
mais elles y font plus foibles. Il n'y a de bien marqué que les deux
groffes taches noires. Les ailes inférieures font dun blanc-jaunâtre , pointillé
comme en deffus. On trouve au bord extérieur , des taches noires , en
même nombre qu'en deffus. Du côté intérieur , elles font entourées d'un
chevron jaune , au-defïous duquel il y en a un rouge.
La femelle Fig. 99 c , d, 4 uart . reffemble beaucoup au mâle. Ses ailes
fupérieures ont plus de tranfparence , parce qu'elles font moins couvertes
de petits points noirs , ôc n'en ont point du tout de rouges. Les inférieures
font d’un jaune qui paroît plus clair que celui du mâle , parce qu’il eft
moins pointillé de noir. Les taches noires du bord extérieur de ces ailes
en delfus , font moins groffes qu’au mâle ; le rouge eft moins étendu ,
ôc il eft bordé de noir. Ces mêmes taches en deffous reffemblent à celles
du mâle , excepté que le chevron rouge eft bordé- de noir.
Ces Papillons font copiés du Cabinet de M. Gigot d'Orcy , qui les
tient de M. Ollande, Médecin à Metz. Nous ne connoiffons aucun Auteur
gui ait repréfenté cette efpéce.
Planche LXXVII, Supplément XXIII.
Suite du Numéro 104. Pl. L.
Papillon repréfenté Fig. 104 c, d 9 a été envoyé d'Allemagne à
M. Gigot d'Orcy. C'eft une variété femelle du veiné de verd n°. 104,
Pl. L. Elle a, comme le petit Papillon du Chou , n°. 103 , Pl. XLIX,
deux taches noirâtres fur les ailes fupérieures , ôc une au milieu du bord
des ailes inférieures. Les deux premières fe voient aufïi en deffous. Nous
avons trouvé d’autres femelles du Veiné de verd, qui ont également ces deux
taches en deffous, mais ordinairement elles n'en ont point du tout, ôc en
deffus elles n'en ont jamais qu'une*
D ddij
SUPPLËMEN
2 $ 3
Même Planche , Numéro zo/j. .. bis .
LE PAPILLON BLANC VEINÉ DE NOIR.
G E S T en Styrie que l’on trouve cette efpéce de Papillons J dont
les portraits ont été copiés fur des originaux de la riche Coileftion de
M. Gerning. Nous les plaçons immédiatement après celle du Veiné
de yerd , n°. 104, PL L., parce quelle a plus de rapports avec elle
quavec aucun autre de cette famille.
La Figure 104 a - Wj . eft le deffus du mâle, ta teinte noirâtre qui part de'
la nailfance de fes ailes , & qui * étend alfez loin ; celle qui accompagne
les nervures, & qui, près du bord extérieur, s’élargit tellement quelle le
couvre prefqu entièrement, Liftent très-peu appercevoir le fond du Papillon
qui eft dun blanc-jaunâtre. Aux ailes inférieures, les teintes noires font
beaucoup moins étendues. Cependant les nervures font aufli très-larges.
La femelle en deffous, Fig. 104 b bls . ne différé du mâle que parce
quelle na aucune teinte entre les nervures 3 du côté du bord extérieur,
fi ce neft à langle d’en haut des ailes fupérieures. Ces ailes font chargées
de deux taches prefque noires, qui lui font communes avec le mâle, ainfl
que celle près du bord d’en haut des ailes inférieures , mais elles font peu
fenfibles dans ce dernier, parce quelles fe perdent dans les parties noirâtres
des ailes.
Le deffous-eft feniblable dans les deux fexes. Il eft repféfenté Fig. 104
c bls . Les ailes fupérieures font d’un blanc bleuâtre , coupé de larges
nervures brunes. Les inférieures font d’un blanc jaunâtre, ôt les nervures en
font accompagnées d’un verd noirâtre.
Nous ne connoiffons aucun Auteur qui ait décrit cette efpéce.
#
SUPPLÉMENT.
*9S
Même Pl. Suite du Num. 108. Pl. LII.
-NO US avons déjà prévenu nos Lecteurs , par un Avertiflement à la
fin du cinquième Cahier, page 24* , que la femelle repréfentée Fig*
do8 c, d 9 Pl. LII, n’étoit point la femelle de l’Aurore de Provence,
comme les Naturalises l’ont cru jufqu’à préfent. C’eft au hafard qui a offert
a M. de Villers cette efpéce accouplée , que nous devons la découverte de
la véritable femelle dont nous donnons ici le portrait.
La Figure 108 g y en 'fait voir le deffus. Ses ailes fupérieures font
blanches. L’angle d’en haut, & une partie du bord extérieur, font de
couleur aurore claire, mélangée de points noirs le long des nervures ;
l’extrémité de l’angle eft citron. Ces ailes delfus & deffous font chargées
au milieu, d’une tache noire , en forme de croiffant, qui fe trouve également
dans le mâle, mais qui y eft moins fenfible, parce quelle fe perd dans une
partie brune. Les ailes inférieures font blanches, avec une legere teinte
jaunâtre, produite par la couleur du deffous , qui perce un peu à travers.
La Figure 108 h , eft le deffous de cette femelle. Les ailes fupérieures
font blanches comme en deffus. La couleur aurore y eft remplacée par un
beau citron , qui fait le fond des ailes inférieures lefquelles reffemblent
en tout à celles du mâle Fig. 108 b ,
La rareté de cette efpéce eft fans doute la caufe de l’erreur ou Pon a été .
jufqu’ici fur fa femelle. Il femble qu’en la voyant on n’auroit pas dû s’y
méprendre , êt que même hors l’accouplement, fes rapports avec le mâle
dévoient la faire juger de la même efpéce. Linnæus cependant s’y eft
trompé, & il n’y a point de Naturalise qui 11e fe croie excufable dans fes
erreurs 3 lorfqu il y a été entraîné pan l’opinion d’un fi célébré Obfervateur.
Il eft le feul Auteur qui ait décrit cette femelle. Il la nomme Bélia > n°. 8 4 %
pag. 7*1.
4$
SUPPLÉMENT.
*94
Meme Pl. Suite du Num. 10g. Pl. LIL
L ORSQUE nous avons donné la Defcription de la Diane, n°. i 09 ,
PL LU, nous avons dit pag. 202, que nous ne connoiflions pas fa Chenille,
Nous ignorions alors que M. Pallas, célébré Profefleur d’Hiftoire Naturelle à
S. Peteribourg, l’eût repréfentée. C’eft furement d’après nature, puifqu’il fa
élevée plufieurs fois. Comme fes Figures ont la réputation d’une très-
grande exaèlitude de coloris, Efper a copié i£elle-ci pour la placer dans
la Continuation qu’il fait de fon Ouvrage fur les Papillons. Nous avons
cru faire plaiftr à nos Soufcripteurs en imitant Efper , & nous donnons ,
d’après lui , le portrait de cette Chenille, Fig. 1 os c. Son corps eft d’un
beau jaune citron. Chacun de fes anneaux a de chaque côté deux bandes
rouges terminées par un point noir, Il eft de plus chargé fur le dos, d’une
excroiffance rouge, terminée aulli par un point noir, & entourée de longs
poils grifâtres. C’eft dans les parties méridionales de la Ruflie & de la
Hongrie , que M. Pallas a trouvé cette Chenille, & toujours fur V Arijloloche.
Clématite . * Elle ne vit d’aucune autre Plante. C’eft delà qu’il a nommé
fon Papillon Pap. Ariftolochiœ. Lorfque cette Chenille veut changer de
forme , elle couvre de foie une petite furface, s’y crampone avec les pattes
de devant , & fe fufpend par le milieu du corps , avec un fil très-fort.
Sa Crifalide eft repréfentée Fig. 105) d. Elle eft d’un blanc - jaunâtre ,
traverfée de beaucoup de rayes noirâtres , les unes perpendiculaires , les
autres horizontales. La Chenille palfe l’hyver fous cette enveloppe, Ôt le
Papillon paroît au Printems. Scopoli l’appelle Pap. Hypermenejlra .
( i) Voy. Flore Françoife , Tom. III, n°. 961 , pag. 388,
SUPPLÉMENT.
'*9 S,
Pl. LXXVIII. Supp. XXIV. Nom. tog. lis.
LA PROSERPINE.
^^UELQUE reffemblance qu’il y ait entre ce Papillon, ôt celui nommé
la Diane que nous avons repréfenté Pl. LU, n°. i 09 , il ne faut pas les
confondre enfemble. Ce font deux efpéces différentes qui n’habitent pas les
mêmes contrées. Le premier fe trouve au midi de laRuffie, dans la Hongrie,
Ôt aux environs de Vienne; l’autre ne fe voit que dans les parties méridionales
de l’Europe. C’eft lui que défigne Linnæus, fous le nom de Rumina .
Cependant prefque tous les Naturaliftes qui ne connoiffant pas celui-ci, ont
trouvé la Diane , trompés par la relfemblance, l’ont prife pour le Rumina de
Linnæus. Le Catalogue Syftématique des Papillons des environs de Vienne
en Autriche, eft le premier Ouvrage qui faffe mention des deux efpéces,
ôt qui releve l’erreur de ceux qui l’ont précédé. Ces deux Papillons comparés
enfemble, ont des différences très-remarquables. La Proferpine , Fig. 1 op (
a j c bis . a fur les ailes fupérieures fix taches rouges qui manquent à la
Diane , Ôt qui font le caraêtere principal qu’indique Linnæus, pour le Rumina .
Les taches rouges de fes ailes inférieures font beaucoup plus groffes , ôt
ne font point furmontées de bleu. Le trait noir ferpentant qui borde les
ailes, forme des creux infiniment moins profonds. Les parties noires du
milieu des quatre ailes font plus étendues, tant en deffus qu’en deffous ,
Fig. iop b , d bl K De ce côté on ne voit point, comme à la Diane, de
trait fouci qui entoure le bord noir des ailes. Il eft remplacé dans quelques
individus, aux ailes inférieures feulement, par un trait rouge , comme à la
Figure 1 0.9 d bis ; dans d’autres par la couleur du fond feulement, comme à
celle 1 op b bls . Les ailes fupérieures Ôt inférieures , ont les mêmes taches
rouges qu’en deffus , ôt vers la naiffance des inférieures , il y en a
quelques - unes de plus. Les deux fexes fe reffemblent. Les petites différences
que l’on remarque ici entre le mâle ôt la femelle font de légères variétés qui
peuvent fe rencontrer également dans les deux fexes.
La Proferpine fe trouve en Languedoc, en Provence , ôt dans toutes les
*9 6 SUPPLÉMENT.
parties méridionales de l’Europe. Sa Chenille nous eft inconnue.
Elle a été décrite fous le nom de Rumina ^ par ;
Linn. Syjl. nat. ed. XII. fp. 200 pag. y 8g.
Cat. Syjl. des Pap. des environs de Vienne pag. 242 »
Efper j> tab. LXXI 1 . Cont. XXII. fig. 4 ^ pag. ii 5 .
Petiv. Op. tom . z*, tab. I fig. 8. Pap. Uîifipponenfis.
Catefby j Carol . tom. 2 x tab. yS. Pap. Med. Gaditanus.
Même Pl. Numéros 1 1 1. bis , & i 1 1. tert\
LE SAFRANE ET L 9 ORANGE.
C-/ES deux efpéces de Papillons, fort reffemblantes au Souci, Pl. LIV t
n°. iii, font particulières à la Hongrie. La première fe trouve auprès
de Tyrnau , & la fécondé fur les montagnes de Cremnitz.
Le Safrané a les ailes d’un jaune beaucoup plus ardent que le Souci.
Le mâle Fig. 1 1 1 a bis . eft changeant en rouge. Il n’a point de tache au
milieu des ailes inférieures. La bordure de fes quatre ailes eft beaucoup
moins noire qu’au Souci. La femelle Fig. 1 1 1 b bls . a fur les ailes inférieures
un glacis verdâtre qui fe remarque également à la femelle du Souci, mais
qui dans celle-ci eft plus foncé. La tache du milieu de fes ailes eft plus
rouge , elle eft de même nuance que le fond des ailes inférieures.
L’Orangé , au contraire, a le fond des ailes plus clair que le Souci,
Leur bordure dans le mâle , Fig. 11 1 a un . eft gris foncé , coupé de traits
noirs, entre chaque nervure. La femelle Fig. 11 1 b urt . aies ailes fupérieures
& une partie des inférieures couvertes d’un glacis verdâtre, très clair aux
ailes fupérieures. La tache du milieu des ailes inférieures, qui cara&érife tous
les Papillons de cette famille, eft, .dans les deux fexes de cette efpéçe, d’un
jaune très-rouge.
JLç deffgus de ces deux çfpéces eft abfolument femblable à celui du Souci,,
Fig?
*9 7'
SUPPLÉMENT.
Fig. iii c , PL LIV. On ne connoît point leurs Chenilles.
Efper, dans fa Continuation 3 Tab. LXV, a repréfenté le Safrand
Fig. i j 2 j fous le nom de Myrmidone > pag. 8 8 } & l’Orangé Fig. 3 y
4 y fous celui de Chryfotheme y pag. 8 <?
Ils ne fe trouvent dans aucun autre Ouvrage.
Fl. LXXIX, Supplément XXV.
Suite des Numéros iii & 112, Pl. LIV.
JL E S Figures 1 1 1 fj g font voir une variété bien extraordinaire de
la femelle du Souci Fig. 1 1 1 d ^ e Pi. LIV. A la couleur de fon fond , on
la croiroit plutôt de l’efpéce nommée le Soufre , n°. 112; mais en examinant
PépaifTeur de la bordure noire de fes ailes, on reconnoît quelle appartient
à celle du n°. 1 1 1. Son fond en deffus, Fig. 1 1 1 /, eft blanc. Les ailes
inférieures font légèrement glacées de verd, comme dans l’efpéce. La bordure
des fupérieures eft moins chargée de taches que celle 1 1 1 d.
Ln défions, Fig. 1 1 i g le milieu des ailes fupérieures eft blanc , le
refte eft jaune-clair, mélangé de verd au bord extérieur du côté de l’angle
d’en bas. Ces deux couleurs couvrent auiïi le fond des ailes inférieures.
Les Figures 1 12 font des variétés du mâle & de la femelle
de l’efpéce que nous avons repréfentée n*. 112 ^ ^ Pi. LIV. Elles
en ont tous les caraôleres ? & n’en différent que par la couleur du fond
qui eft jaune-clair , mais terne ,, Ôc n’a point le verdâtre de la couleur
foufre. La Figure 1 1 2 e 3 eft le défions de ces deux variétés. Le fond
de l’aile fupérieure eft allez femblable à celui 112c, mais l’aile inférieure
eft d’un jaune bien plus vif. Du trait rouge qui entoure les quatre ailes
il fort ? entre chaque nervure , un autre trait allez large 9 de même nuance >
qui continue jufqu’aux petites taches parallèles à ce bord. C’eftune fmgularité
très-remarquable.
Toutes ces variétés font tirées du Cabinet de M. Gerning.
1782.
E ee
SUPPLÉMENT.
2 $ 8
Même P la n che } Numéro ni. bis.
LE CANDIDE.
C E T T E efpéce, qui a Beaucoup de rapports avec celle que nous avons
nommée le Soufre , n°. 112, PI. LIV , fe trouve fur la 'montagne du
Kalemberg, près de Vienne en Autriçhe. Les deux fexes en deffus ont le
fond des ailes blanc, mais celles <Ju mâle, Fig. 112 a bis . font
couvertes en grande partie d’un verd noir. Leur bordure eft de cette nuance,
ôt reflemble par fa largeur à celle de la femelle du Souci, Fig. m dj
Pi. LIV.
Son delfous, Fig. 112 b bls . ne diffère prefque point de celui 112 c,
&: il eft le même dans les deux fexes.
La femelle en deffus , Fig. 112c bis . a, comme le mâle, la naiffance
des ailes d’un verd noir , mais cette teinte s’étend bien moins loin. La
bordure de fes ailes fupérieures • eft beaucoup plus coupée de blanc, ôc
les ailes inférieures n’ont au bord qu’un très-léger pointillé du même verd
noir. La tache du milieu de ces ailes n’eft prefque point fenfible dans cette
femelle, elle eft jaune dans le mâle.
Nous avons copié cette efpéce du Cabinet de M. Gerning. Efper
P a repréfentée Tab. LVI, Cont. VI , Fig. 1 , 2. Il l’appelle Phicomene ,
pag. j2, On ne la trouve dans aucun autre Auteur,
*99
Le zele avec lequel plufieurs Amateurs fe font empreffés de contribuer
à la perfection de notre Ouvrage , nous a procuré l’envoi d’un très-
grand nombre de variétés fmgulieres , 6c d’efpéces inconnues , curieufes
par leur rareté ôc leur nouveauté. Nous en avons compofé les vingt-cinq
Planches du Supplément que nous venons de terminer. Pendant que nous
en étions occupés , nous amaffions de nouvelles richeffes en ce genre, tant
par nos recherches, que par celles de nos coopérateurs. Elles nous fourniffent
un fécond Supplément qui termine ce Cahier, 6c formera plufieurs autres
Planches que nous donnerons à la fuite des Sphinx. Nous en fufpendons la
livraifon, afin d’y pouvoir comprendre les variétés ou efpéces intéreffantes
qui nous feront encore envoyées.
Planche LXXX. II e . Supplément , Pi, i.
Suite des Numéros 3 6c 5.
SoUS les Figures 3 , m 9 3 n , nous donnons encore une variété delà
grande Tortue , qui a bien des rapports avec celle que nous avons
repréfentée PL LV , Sup. I, Fig. 3 k , /. N’en pourroit-on pas conclure
qu’effeCtivement ce Papillon eft une efpéce différente de la grande
Tortue, comme nous le foupçonnions, iorfque nous avons donné la première
variété? Il eft certain que la reffemblance entre l’une 6c l’autre, jointe à
la différence prodigieufe des caractères de leurs ailes, comparées à celles
de l’efpéce , Fig. 3 d , e , h 9 i, PL III, eft une forte préemption en
faveur de cette opinion.
Cette fécondé variété en deffus , Fig. 3 m , a les ailes fupérieures
moins glacées de brun que la première. La tache noire vers le bord d’en
E es ij
3 QQ
SUPPLÉMENT.
bas ^ eft moins large. Le bord extérieur eft plus clair, ôc fes échancrures
font mieux marquées. Le milieu des ailes inférieures eft prefque aufîi couvert
de noir, mais , du côté extérieur , cette teinte ne monte jufqu’au bord que
le long des nervures, ôc entre chacune on apperçoit le fond qui eft fauve
rouge.
Le defïbus , Fig. 3 n , a le même fond brun rouge que celui 3 /. La
bande noirâtre qui traverfe les quatre ailes eft mieux marquée , ôc n eft
pas fi près du bord. La naiftance des ailes n'a point de taches grifes, mais
feulement du noir mélangé avec la couleur du fond. Ce Papillon a été
pris à Neuviech L’original exifte dans la Colle&ion de M. Gerning, ainfl
que celui de la variété fuivante.
C’eft un mâle de Fefpéce nommée Gamma , n°. 3 , PL V. Le delïus,
Fig. y / ,a non-feulement les taches noires des ailes tout àutrement difpofées
que celles du p e , mais il eft encore remarquable par plufieurs taches
jaunes - claires, placées fur les ailes fupérieures , allez près de l’angle
d’en haut.
Le defïbus Fig. y m , eft beaucoup moins foncé que celui y /, ôc n’a
point de taches vertes au bord des ailes. On y remarque également la lettre
grecque qui cara&érife fefpéce. Cette variété a été trouvée aux environs
de Mayence.
Même Pl. suite du Numéro î 4., Pl. XL
(-/EST du fécond Cahier du Magafîn Entomologique de Fueffly, Tab. IT,
Fig. 4 , 5 j que nous tirons le portrait de la Chenille ôc de la Crifalide
du Silvain azuré, dont le Papillon eft repréfenté fur notre Pl. XI , n°. 14.
Nous avons trouvé un li parfait accord entre le coloris de ces Figures, ôc la
deïcription très - détaillée qu’en fait l’Auteur, d’après nature, pag. 256",
que nous nous fommes décidés à les copier.
La Chenille, Fig. 14 c, a le dos ôc les côtés d’un verd un peu jaunâtre,
fur-tout aux trois premiers anneaux. Le ventre eft rouge foncé , ôc ces deux
couleurs, font féparées par une ligne blanche. La tête eft triangulaire * Ôc de
SUPPLÉMENT. 3 oi
'même couleur quele ventre. Elle eft toute hériffée de poils durs, quila rendent
très rude au toucher. Sur plufteurs des anneaux de fon corps , favoir les
a e , j e , j e , îû 6 & i i% il y a de petites éminences en forme de maffues
d’un rouge pourpré , entourées de poils très durs , ou d’efpéces d’épines. Les
anneaux qui ne portent pas de ces maffues, ont à leur place un bouquet
de poils ou d’épines de la même couleur. Cette Chenille a le même genre de
vie que celle du n°. i 3 , PI. XI. On les trouve également toutes deux fur
le Lonicera Caprifolium ou Perclymenum * , Chèvrefeuille des Jardins ou
des Bois, mais jamais on ne voit celle-ci fur le Xylofleum *, Chèvrefeuille
des Buiffons, au lieu que l’autre s’y rencontre fouvent. Elles font extrêmement
parelfeufes , Ôt ne fe déplacent que lorfqu’elles veulent manger. Alors elles
fe dandinent quelques inflans de côté ôt d’autre , ôt fe traînent enfuite
lentement comme des Efcargots. Dans le repos elles ont la partie antérieure
du corps un peu*élevée Ôt les pattes écailleufes retirées en deffous. C’eft
fur le ventre ôt les pattes membraneufes qu’elles fe foutiennent. Au mois
de Juin , elles font parvenues à leur parfait accroiffement. Alors elles fe
transforment dans un léger tilfu , où elles paffent l’hyver. Il y a peu de
différence entre leurs Crifalides pour la forme , mais beaucoup pour les
couleurs. Celle du Silvain azuré n’eft pas comme l’autre d’un beau verd
tacheté d’or ou d’argent ; elle eft fimplement jaunâtre ôt noirâte, Fig r
14 d . L’élévation quelle porte fur le dos, eft plus haute ôt plus large
qu’à la Crifalide du n°. 1 3.
Même Flanche , 'Numéro z 1. quart.
OUS avons déjà, repréfentd fur la Planche LX, deux efpéces de Papillons
qui ont des rapports avec celui de notre n°. ai, PI. XV , la petite
Violette. En voici encore un qui lui reffemble bien davantage, ôt que nous
jugerions de la même efpéce, fi fa grandeur n’étoit extrêmement différente*
* Flore Françoife , Tom, III f n°. $$$ > pag, 36/.
* Id. pag. 3,^7.
3 02 supplément.
Le fond des ailes en defiiis, Fig. 21 a ï aart . eft le même que celui du
2 1 a. Leurs caraderes noirs font prefque femblables.
Le deffous , Fig. 21 b I uart , eft un peu plus foncé que celui 21 b ,
& fes ailes inférieures n’ont point de taches nacrées. C’eft-là la feule
différence remarquable entre les deuxefpéces. Celle-ci n eft encore repréfentéq
dans aucun Ouvrage. Elle eft copiée du Cabinet de M, Gerning. Sa Chenille
eft inconnue.
Planche LXXX1 II e . Supplément , Pl. z.
Suite du Numéro 33,
JLjORSQUE nous avons décrit le Silene , n°. 33 , Pl* XX, nous
avons dit pag. 70, que nous ne connoiffions pas fa Chenille. Nos recherches,
à cet égard , n’ont pas été plus heureufes jufqu’à préfent, mais un Amateur
qui l’a élevée, nous ayant affuré qu’elle étoit fidèlement repréfentée fur le
Frontifpice du Catalogue Syftématique des Papillons des environs de Vienne,
nous avons cru faire plaifir à ceux de nos Soufcripteurs qui n’ont pas cet
Ouvrage , de la copier , & nous la plaçons ici Fig. 33 c. Sa forme eft
fmguliere. Sa tête eft large , le milieu de fon corps eft gros, & fa partie
poftérieure fe termine prefqu en pointe. Ses couleurs ne font pas brillantes.
Sur fon dos elle a deux raies gris-blanc ; fur chaque coté une autre dun
fauve terne , 6c le long du ventre une autre jaunâtre. Chacune de ces
raies eft féparée par une raie noire. Les ftigmates font noirs. Pendant le
jour cette Chenille fe tient tranquillement cachée fous l’herbe, ce qui la
rend difficile à découvrir, mais , auflitôt après le foteil couché , elle fe
traîne avec lenteur pour chercher fa nourriture. C’eft dans ce moment
que les Auteurs de l’Ouvrage dont nous empruntons fon portrait , 1 ont
découverte. Elle fe transforme en Crifalide au mois de Juin. Avant fa
métamorphofe, elle s’enfonce en terre, & s’y pratique une cavité ce qui
eft extraordinaire pour une Chenille de Papillon de jour.
Les Figures 33 font des variétés femelles de ce Papillon.
Celle vue en deflus , Fig. 3 3 d j diffère des autres femelles de fon efpece,
SUPPLÉMENT. 303
par la grands largeur & la parfaite blancheur de la bande tranfverfale de
fes quatre ailes. Les deux taches noires qui font fur la bande des ailes
fupérieures , ont chacune un petit point blanc au milieu, ce qui neft pas
ordinaire , mais qui fe rencontre cependant dans plufieurs femelles , comme
nous l’avons dit pag. 70. On en voit d’autres qui nont , comme le
mâle, qu’une tache noire à l’angle d’en haut 3 & quelques-unes qui en
ont trois.
Le deffous de cette variété reffemble à celui 33 b PL XX, excepté que
la bande qui traverfe fes ailes eft plus large & plus blanche , & que toutes
les parties brunes de Tes ailes inférieures font plus coupées de blanc. Nous
nous fommes difpenfSs d’en donner le portrait , pouvant y fuppléer. par
la Defcription , & nous avons préféré de donner, Fig. 33 e, celui du
deffous d’une autre femelle remarquable par la couleur jaune de la bande
de fes ailes inférieures. Celle des ailes fupérieures a de cette même couleur
près le bord d’en haut feulement.
Même Planche, Numéro 77 . bis.
■f
V A.C T É O N.
N O S doutes au fujet du Papillon repréfenté Fig. 3 7 > g > h > M. LXJII,
n’ont pas tardé à être éclaircis. Nous fommes à préfent certains qu’il eft
le mâle d’une efpéce particulière , qui fe rencontre dans nos Provinces
méridionnales, mais il n’y a pas long-tems qu’il y eft connu. M. de ViUer»
a pris depuis peu en Provence le mâle & la femelle que nous donnons
ici fous le nom d’Actéon. Nous nous ferions difpenfés de donner le male ,
puifqu’ii eft déjà fur la Planche LXIII , Ci nous n’avions apperçu entre
les deux de petites différences, qui montrent les variétés que l’on peut
rencontrer dans cette efpéce. Celui'Fig. 3 7 a, b eft en deffus d’un
noir velouté, qui eft la couleur naturelle à l’efpéce. En deffous, il différé
du 37 A, i°. par la couleur du fond, qui eft plus clair le long du
bord d en haut des ailes fupérieures, ôt dans la totalité des ailes inferieures 5
3 04 SUPPLÉMENT.
a 0 . Il na point de cercles fauves autour de la tache noire, près Pangle
d en haut des ailes fupérieures , & à coté de cette tache il a un point
blanc que n a pas le 3 7 h ; 3°. Enfin vers langle d’en bas de fes ailes
inférieures , on trouve un petit point noir qui manque au 37 h .
La femelle en defïiis , Fig. 37c bis . eft brune. A l’angle d’en haut
des ailes fupérieures , elle a la même tache noire que le mâle , mais
cette tache qui fe voit un peu au 37 ^ ne peut pas s’appercevoir dans
les individus dont le fond eft tout noir comme celui 37 a bi \
Le defibus de cette femelle, Fig. 37 b bis , a les mêmes cara&eres
Sue celui du male , mais toutes fes couleurs font iqpniment plus claires»
Cette efpéce vient d’être repréfentée par Efper , dans fa Continuation,
Tab. LVII, Fig. 1 a^ 1 b. Il la nomme Aclœa , pag. 37. Il l’a reçue
de AL de Villers. Sa Chenille n’a point encore été découverte.
Même Planche, Numéro 4U . bis.
LE MONTAGNARD.
r
Papillon eft une efpéce nouvellement découverte par M. de Villers. Il
1 a trouvée fur le fommet des Guafles dans les Cevennes. Nous la plaçons
apres 1 efpéce du n°. 3.1 , PI. XXIII, parce que c’eft celle avec
laquelle elle a le plus de rapport. M. de Villers dit que les deux fexes
fe reffemblent parfaitement. Le deffus, Fig. 4 1 a bis . eft brun. Les
ailes fupérieures ont cinq taches d’un fauve rouge, qui ne font féparées
que par une petite ligne de la couleur du fond. Quatre d’entr’elles font
chargées d’un point noir. Depuis ces taches jufqu à la nailfance des ailes,
on apperçoit a travers le brun une teinte rougeâtre qui le rend moins
foncé qu aux ailes inférieures. Sur celles-ci , on voit -trois petites taches
rondes de meme nuance que celles "des ailes fupérieures. Leur milieu a
un point noir.
En deflous , Fig. 41 b bls . le milieu des ailes fupérieures eft fauve
rouge, légèrement glacé de brun , & le tour eft gris-brun. Cette couleur
fait
SUPPLÉMENT. 3 o j
fait le fond des ailes inférieures, fur lefquelles on retrouve les mêmes
taches qu’en defïus, mais plus pâles. Les ailes fupérieures ont quatre
points noirs qui correfpondent à ceux du deflus.
Cette efpéce n eft repréfentée, ni décrite dans aucun Ouvrage.
Pl. LXXXII. II e . Su pp. Pl. j. Num. 50. bis-
*
L’ARIANE.
3 ^ O U S aurions cm ces Papillons des variétés du Satire > n° y 0, Pl. XXVI,
fi M. Gerning qui nous en a envoyé les deiïins , ne nous avoit a (Tu ré que
c’étoit une autre efpéce qui habite les montagnes. Il en a dans fa Colleélion
pîufieurs femblables qui ont été pris fur les montagnes voifines des bains
de Schwalbach, Le Satire > au contraire , fait fon féjour dans les
bois.
Le mâle, Fig. y 0 a his . a les ailes fupérieures traverfées de bandes
brunes y difpofées à peu près comme au 50 a y mais moins larges. Elles
n’y font gueres fenfibles , parce que la couleur fauve qui remplit leurs
intervalles , eft tellement glacée de brun , qu’elles contraftent très - peu
avec elle. Vers l’angle d’en haut il y a , comme au Satire , un œil noir à
prunelle blanche. La partie fauve fur laquelle il eft placé , forme une
efpéce de bande qui traverfe l’aile , 6t qui eft coupée de larges nervures
brunes. Les ailes inférieures font toutes brunes, avec quatre taches fauves,
dont deux font chargées d’une tache noire , avec un point blanc au
milieu.
La femelle , Fig. y 0 b bis . n’a prefque point de brun fur les ailes
fupérieures. Elles font traverfées , au milieu , d’une feule bande brune
très étroite. Vers le bord d’en haut, on apperçoit le commencement de
deux autres qui ne continuent pas. Le fond des ailes inférieures eft plus
clair que dans le mâle , parce qu’il eft mélangé d’une teinte fauve. Les taches
près le bord d’en bas, font plus grandes, 6c il y en a cinq , dont trois
font chargées de taches noires avec un point blanc.
1J82 .
F ff
3 0 <$ SUPPL ÉMEN T,
La Figure 70 c bis + eft le deffous des deux fexes. Il eft fort reffembîant à
celui du Satire. Ses cara&eres principaux font les mêmes ; Ôc s’il fe rencontre
quelque variété dans les nuances , ce font de légères différences qui fe
trouvant très fou vent entre des individus dune même efpéce , ne peuvent
pas être indiquées comme des caràéteres diftin&ifs entre deux efpéces.
Celle-ci n’eft repréfentée dans aucun Ouvrage. Nous ne. connoiffons
pas fa Chenille.
Même Planche, Numéro 72 . bis-
PORTE » QUEUE BRUN A UNE LIGNE BLANCHE.
(y ET TE efpéce de Porte - Queue eft fort rare. On la trouve aux
environs de Vienne en Autriche , & quelquefois auprès de Francfort. C’eft
M. Gerning qui nous en a envoyé les deffins. Le delfus du mâle , Fig*
72a bis .. eft tout brun. A 1 extrémité de. l’angle d’en bas des ailes inférieures;
on apperçoit une petite tache fauve.
Le deffous y Fig. 7 2 b bls . eft brun-clair. Chaque aile eft traverfée par-
une fuite de petites lignes blanches , qui n’étant prefque point féparées:
entr’elles , forment comme une feule ligne tranfverfale , bordée en deffous.
dune autre ligne un peu plus brune que le fond. Au bord extérieur des
ailes inférieures , il y a quatre taches d’un fauve rouge, bordées de brun
en deffous. Les deux plus grandes qui font placées des deux côtés de la
queue., font furmontées d’une greffe tache noire.
Le defîiis de la femelle reffemble à celui du mâle.
Son deffous, Fig. 72 c bls . n’en diffère pas beaucoup. Ses ailes fupérieures;
font de même. Ses inférieures refïemblent à celles du 7 2 b , PI. XXXV ^
excepté que la couleur de la bande près le bord extérieur , eft différente*.
Elle eft de même nuance qu’au 72 b bis . mais elle eft plus longue. La tache,
de l’angle d’en bas , qui eft noire dans le mâle , eft bleue en partie dan&
la. femelle j Ôl au-deflbus de. celle-là x il y en a une autre noire qui manque
m mâle*
307
SUPPLÉMENT.
Aucun Auteur n’a parlé de cette efpéce. Sa Chenille nous eft inconnue.
Même Planche 3 Numéro 74 . bis-
FORTE - QUEUE GRIS - BRUN.
(y ETTE efpéce dont nous ne connoiffons point la Chenille, fe trouve
auprès de Francfort fur le Mein , mais ne s’y voit que rarement. Le mâle
en deffus , Fig. 74 a bis , eft brun , un peu plus clair que le précédent.
Près le bord des ailes inférieures, il y a deux taches couleur de brique,
l’une placée au-deffous de la queue , ôc l’autre à l’extrémité de l’angle
d’en bas.
Le deffous, Fig, 74 b bis . eft gris-brun. Chaque aile eft traverfée d’une
petite bande blanche, formée comme celle de l’efpéce précédente. A l’angle
d’en bas des ailes fupérieures , il y a une tache noire , ôt au bord des
inférieures il y en a une grande , ôt quatre petites d’un fauve très foncé ,
bordées de noir en deflous. A l’angle d’en bas , fe trouve une grande
tache bleue , ôc une fauve au-deflous très-petite.
La femelle en deflus, Fig. 74 c bis . fe diftingue du mâle par une large
tache jaune glacée de brun , qui occupe tout le milieu des ailes fupérieures.
Celle couleur de brique des ailes inférieures , placée au-deffous de la queue,
eft plus grande qu’au mâle.
Son deflous , Fig, 74 d bis . eft d’un gris-bleuâtre. Ses cara&eres font
les mêmes qu’au mâle. La taéffe de l’angle d’en bas des ailes fupérieures eft
moins fenflble , parce qu’elle eft grife. Celles des ailes inférieures font
beaucoup plus groffes.
M. Gerning , de la Collection duquel cette efpéce eft tirée, dit que
notre 74 a ^ b 3 PL XXXVI en eft une variété. Nous l’avions pris pour une
efpéce particulière , parce qu’en deffus ce Papillon ne reffemble à aucun
des autres Porte-Queues, mais U eft vrai qu’en deflous, il a beaucoup de
rapports avec celui-ci,
Fffij
SUPPLÉMEN
JL •
Fl. LXXX 1 II. II e . Suppl. Fl. 4 .. Num. y 9. bis.
LE MYRMÏDON.
C-y E petit Porte-Queue qui par fa taille , tient le milieu entre ceux que nous
avons repréfentés fous les n os 78 & 7.9 , PI. XXXVII, leur reffemble aufli
en deffous * mais les deffus font très - différens. Le mâle , Fig. y 9 a bi X
eft tout bleu , bien moins foncé que notre 7 8 c. Ils ont tous deux trois
points noirs au bord des ailes inférieures.
La femelle , Fig. 75? c bls . eft noire. Ses ailes fupérieures font changeantes
en bleu-clair à leur naiffance, & fes inférieures font bordées de taches de
même nuance y chargées d'un point noir.
Le deffous des deux fexes eft gris-bleuâtre. Les ailes fupérieures font
traverfées par une rangée de petits points noirs, & fur les ailes inférieures*,
il y en a plufieurs épars fans ordre. Au bord de ces mêmes ailes, le mâle.*
Fig. 7 9 b bls ? a deux petites taches fauves 9 & la femelle Fig. y9 d bi K
en a trois.
Bergftraeffer, dans fa Nomenclature ÔtDefcription des Infeêtes j deuxième
année , repréfente cette efpéce, Tab. 44 , Fig. 3 , 4 , j , & la nomme
Polyfperchon , pag. 72. On ne la trouve dans aucun autre Ouvrage Nous
Pavons copiée du Cabinet de M. Gerning. Sa Chenille nous eft inconnue.
Même Planche, Nitmérc 8o. art.
LE PROTÉE.
C^ETTE efpéce d’Argus qui fe trouve auprès de Vienne en Autriche T
n'a pas encore été décrite. Elle a beaucoup de reffemblance avec celle
de notre n°. 80 , PI. XXXVIII , mais elle eft bien plus grande® La
femelle en deffus , Fig. 80 a Urt . eft d’un bleu pâle changeant en violet
SUPPLÉMENT 3 o<)
tendre, comme celle 80 g. Ses ailes font également entourées d’un petit
bord brun, Ôc leur frange eft blanche.
Le defïous, Fig. 8 o b Urt . eft gris foncé > chargé d’yeux noirs entourés
de blanc , comme les defïous de tous les autres Argus, ôc difpofés de
même. Les taches fauves qui bordent les ailes de la plûpart de ces efpéces f
manquent à celle-ci.
Le mâle , Fig. 80 c iert . eft d’un brun noirâtre. Ses ailes , à leur
naiflance , font changeantes en bleu. Au milieu elles ont quelques taches
noires.
Son defïous , Fig. 8 o d tert . eft femblable à celui de la femelle pour
le fond, fes taches oculaires font plus grofles , Ôc au bord des ailes
inférieures , il y en a une rangée de brunes, qui manquent à la femelle.
Même Planche , Numéro 8z. bis.
L’ AZURÉ.
’ E S T auprès de Ratifbonne que l’on trouve cette efpéce. La femelle
en defïus , Fig. 82 a bis . eft abfolument femblable à celle 82 d , PJ,
XXXIX , excepté qu’elle eft beaucoup plus grande.
En defïous, Fig. 82 b bls . le fond eft plus pâle. Les taches fauves
près du bord d’en bas des quatre ailes , font plus petites , moins rouges 9
ôc ne font pas entourées de noir en defïous. Au milieu des inférieures f
il y a moins de taches oculaires.
Le mâle Fig. 82 c bis . eft d’un brun jaunâtre , avec quelques taches
fauves furmontées d’un point ncir au bord des ailes inférieures. Il a auftl
un peu de bleu à la naiflance des ailes. *
Son defïous , Fig. 8 2 d b/s . reflemble à celui de la femelle , excepte
que les taches fauves font plus grofles, ôc qu’il n’y a pas entr’elles ôc le
bord des ailes , des points noirâtres comme à la femelle.
C’eft de la Colle&ion de M. Gerning que nous avons tiré cette efpéce Ôc
la précédente, ainfi que toutes celles qui compofent la Planche fui vante*
Nous ne connoilfons aucune de leurs Chenilles»
5 xo SUPPLÉMENT.
L’Azuré eft repréfenté dans la Nomenclature de Bergftraeffer * troîfiémë
année , Tab. 6 1 , Fig. i , 2 , 3 , 4, pag. 1 p , & dans fes Papillons de
jour d’Europe, Déc. fec. Tab. 3, Fig. 1 } 2 > 3 , 4. C’eft le feul Auteur,
qui l’ait connu.
Planche LXXX1V. II e Suppl. Pl. 5 .
Suite du Numéro 83, Pt. XL.
JL-Æ Papillon repréfenté Fig. 83 g > h , eft une variété de notre 8 3 a ,
b , Pl. XL. On y trouve les principaux carafteres de l’efpéce, quoiqu’il
foit bien différent en delfus par la couleur de fon fond, qui eft jaunâtre
légèrement glacé de brun. Il n’a pas de taches fauves aux ailes fupérieures $
mais feulement aux inférieures. Elles font moins rouges que celles du 8 3
a „ & furmontées de taches brunes, au lieu de points noirs. La frange des
quatre ailes eft blanche.
En deffous , Fig. 83 h , le côté de la naiiTance des ailes fupérieures
eft gris-jaunâtre , ôt celui des inférieures gris-verdâtre. Du côté extérieur,
les quatre ailes font blanchâtres. Elles ont au bord, comme le 83
h * une rangée de taches fauves entourées de noir en deffous^ de furmontées
dun point noir.
Même Planche , Numéro 85. bis.
C’EST le feul Argus que nous connoiflîons, dont les deux fexes foient
bruns. Le mâle en delfus , Fig, 8 $ a bls . a un peu de bleu à la naiiTance
des ailes. Les gros points noirs , qui bordent leur côté extérieur, font
entourés de bleu pâle r très peu fenlible aux ailes fupérieures.
SUPPLÉMENT. 511
La femelle , Fig. 8 y c eft d’un brun moins foncé que le mâle.
Ses ailes fupérieures font chargées au milieu de grofles taches noires , ôc
n’en ont point au bord. Les inférieures en ont au bord comme le mâle >
mais plus écartées-, parce qu'il y en a moins, & elles n ont de bleu qu’en
delîous.
La Fig. 8 5 b his . eft le deffous des deux fexes. Le fond eft prefque
blanc , ôc couvert de taches noires, plus grofles & en plus grande quantité
que dans tous les Argus. Il y en a plufieurs de carrées, ce qui eft particulier
à cette efpéce. Les ailes inférieures font traverfées d’une bande fauve,
qui au lieu d’être placée au bord , comme dans les autres Papillons de
cette famille , eft prefque au milieu. La frange de celui-ci eft mi-partie
noire & blanche comme celle du 8j Cj/, PI. XLI.
On trouve cette efpéce dans plufieurs parties de l’Allemagne. C’eft elle
que décrit Efper fous le nom de Telephii , Tom. I, pag. 3 <>3 , ôt qu’il
repréfente Tab. XLI , Sup. XVII , Fig. 2. Pallas la nomme Orion
Tom. I. du Supplément de fes Voyages, pag. 471 , n°. 6 $. Il a élevé
fa Chenille, Ôt la décrit ainfi : » Le fond de fa couleur eft verd de
» mer. Sur le dos , elle a une raie d’un rouge violet, moins foncé du
» côté de la tête & de la queue qu’au milieu. Ses ftigmates font noirs.
» Tout fon corps eft couvert d’un poil fin , court & blanchâtre , que
» l’on n’apperçoit qu’à la loupe. A la fin de Juin, lorfqu’elle eft prête à
» fe transformer , elle fe fufpénd à une feuille par le milieu du corps ,
» avec un fil. La partie poftérieure de fa Crifalide i eft d’un brun - clair, ôc
» celle du devant d’un verd clair , avec des points iflolés brunâtres. Sa.
» couleur ne change point pendant l’hyver , comme cela arrive ordinairement:
» aux autres Crifalides. Le Papillon en fort au mois de Juin, oc
Même Planche , Numéro 8tert
L’ARGÜS BLEU TURQUIE
De toutes les familles de Papillons, celle des Argus eft la plus nombreufe.
Elle eft, pour ainfi dire ; inépuifable ; & plufieurs efpéces ont tant de
3X2
SUPPLÉMENT.
reftemblance entr elles, foit par leurs mâles , foit par leurg femelles * que
quand on ne voit qu’un des deux , on eft embarraffé de favoir à quelle
efpéce il appartient. La comparaifon des deux fexes peut feule décider
la difficulté. La femelle Fig. 85 a t&rt . eft du même bleu que celle
c , PI. XL. Ses ailes ont également un bord noir aftez large , Ôt une
frange blanche. Ces rapports ne la feroient-elle pas juger de la même
efpéce , fi l’on ne voyoit fon mâle , Fig. 8 5* b tért . qui ne reffemble en
rien au 8 $ a 3 ni à aucun autre des Argus de fa grandeur l II eft d’un
brun noir , un peu changeant en bleu. Ses ailes font bordées de quelques
taches noires que Pon apperçoit à peine.
La refTemblance du defTous de ces deux Papillons , prouve qu’ils font
bien véritablement de la même efpéce. Il eft repréfenté Fig. 8 y c urt ~
Le fond eft gris-clair. Outre les taches noires du milieu de fes ailes , il
y en a au bord deux rangées qui Liftent entr’elles l’intervalle que rempliftent
les taches fauves dans d’autres efpéces. Celle-ci n’en a que trois vers
l’angle d’en bas des ailes inférieures, & elles font furmontées de taches bleues*
C’eft dans les environs de BrunfWich que l’on trouve cette efpéce. Knoch
dans le i er . Cahier de fon nouvel Ouvrage ,ena repréfenté le mâle, Tab. V ,
Fig. f , 6 . Il l’appelle Optekte } pag. 7 6 ,
Même Pl. suite du Num. 89. Pl. XLI 1 I.
IL A Figure 89 e , eft le deffus d’une variété femelle de l’Argus Myope t
n°. 85) PL XLIII. Son fond eft brun prefque noir. Celui des ailes fupérieures
eft mélangé d’une teinte rouge qui les rend moins fombres. Les taches qui
bordent les quatre ailes, font couleur de brique. Au-defîbus de celles des ailes
fupérieures on en trouve plufteurs petites de femblabié nuance , mais un peu
éteintes.
Le defTous, Fig. 8p f * ne diffère de celui 8 £ d y que par le fond des ailes.
Celui des fupérieures eft d’un fauve rouge entouré d’un large bord jaune , ÔC
celui des inférieures eft en entier de cette derniere couleur.
A Paris. De l’Imprimerie de P. M. DELAGUETTE,
rue de la Vieille-Draperie.
O U S avons annoncé , page 299 , que nous donnerions a la luire
des Sphinx, un nouveau Supplément de Papillons de Jour , compofé de
différentes efpéces ou variétés , que nous attendions de nos Correfpondans.
Leur nombre a été affez confidérable pour former les huit Planches fuivantesj
qui terminent les Papillons de Jour,
Planche I du III e . Suppl. Num. 5 tert . ( 1 ).
V É C H A N C R É.
PREMIER É T A T.
E Papillon qui, par fa forme, reffemble au Gamma, PI. V, n°. y ,
eft du Tyrol. Ceft de-là quil a été envoyé à MM. Gigot d’Orcy 6c
Gerning. Sa Chenille fe nourrit des feuilles de l’arbre nommé par Linnæus
Celtis aufiralc „ Micocoulier auftral ( 2 ). La Fig. £ a tert . la fait voir
fous fa couleur la plus ordinaire, iorfqu’elle eft parvenue a fon entier
accroiffement. Trois femaines, au plus, fufhfent pour fes différens chan-
gemens , dans lefquels fa couleur varie , mais non pas dune maniéré
confiante dans les différens individus. D’abord ces Chenilles font noires , fauf
le premier anneau qui eft jaune , 6 c la raie blanche de chaque coté du ve t *
qui eft déjà marquée , 6 c fe conferve jufqu a la fin. Enfmte elles devieu-r.
( 1 ) On a mis mal à. propos fur la Planche le n<\ * bis, qui eft déjà fur celle LVI.
(a) Flore Françoife, Tom. III, pag. 124, ©°. 817 *•
1784 G gs
?I4 TROISIÈME
brunes 6c reftent plus ou moins long-tems fous cette nuance , qu elles ne
quittent que pour prendre la couleur verte ; les unes la prennent à leur
troifiéme changement, les autres feulement au dernier. Le dos eft plus
foncé que le ventre. Il eft traverfé dans fa longueur par une raie blanche $
des deux côtés de laquelle chaque anneau porte une tache noire.
On a réufli à nourrir ces Chenilles avec des feùilles de Cerifier, au défaut
de celles du Micocoulier.
SECOND ÉTAT .
Lorsque ces Chenilles font arrivées au moment de leur métamorphofe p
elles fe fufpendent par la queue aux branches des arbres , comme toutes celles
Üe cette famille 5 & y forment des Crifalides qui font d'abord d’un verd clair 9
mais qui fix ou fept jours après , deviennent telles que la Fig. 5 b tert . Il ne
faut plus alors que deux ou trois jours pour voir éclore le Papillon ? ce qui
arrive ordinairement dans le mois de Mai.
ÉTAT PARFAIT.
Aucun cara&ere particulier ne diftingue les fexes de cette efpéce. Dans
tou3 les deux la grandeur varie. Les Fig. 5 ' c > e tert . en font un exemple ;
mais il fe trouve des individus encore bien plus petits que celui 5 c tirt . La
couleur en deftiis d’un brun foncé 5 & les taches d’un jaune orangé , font
invariables. Le deftbus n’eft pas aufii conftamment le même. Le fond eft
ordinairement brun, moins foncé qu’en deffus, mais à quelques-uns il eft
mélangé d’une teinte verdâtre comme le 5 d tcrt ., & dans d’autres, de teintes
grisâtres, comme le y / tirt . On en voit aufti dont les ailes inférieures font de
couleur canelie. Les taches des fupérieures font de la même nuance qu’en
deffus. Les antennes de ce Papillon ne fe terminent point par une maffe
ronde ou allongée comme il eft ordinaire aux Papillons de Jour^ tuais
augmentent infenfiblement, de groffeur, depuis leur origine jufqu’à leur
extrémité.
On dit que cette efpéce fe trouve aulli aux environs de Vienne en
SUPPLÉMENT. 3151
Autriche. Cependant les Auteurs du Catalogue Syftématique , n’en font
aucune mention. Fueffly eft le feul qui en ait parlé. Il l’a repréfentée dans fes
Archives de l’Hiftoire des Infectes, 2 e . Callier, Tab. 8, ôc 3 e . Cahier M
Tab. 1 Papilio Ccltis „
Même Pl- suite du Num. 6 , Pl. VI.
.IL ES Figures 6 k, l , offrent une variété du Vulcain, dont l’efpéce eft
repréfentée Pl. VI, n°. 6 . Les ailes fupérieures en deffus ont beaucoup moins
de taches blanches, que les Fig. 6 f , h , Ôc la bande couleur de feu des
ailes inférieures n’a aucune des taches noires ou bleues, qui font ordinaires
à l’efpéce.
Le defîous, Fig. 6 /, eft très-différent de ceux 6 g, i. La tache couleur
de feu des ailes fupérieures, eft plus large. Ces ailes ainfi que les inférieures
font beaucoup moins bigarrées , comme on en peut juger par la cômparaîfon
des Figures.
Cette variété eft copiée du Cabinet de M. Gerning. C’eft une femelle.
Elle a été trouvée à Infpruch dans le Tyrol.
Planche II du III e . Suppl. Num. i 2. bis .
LE SILVAIN A DEUX BANDE'S BLANCHES.
Cü E Papillon eft de la même famille que ceux repréfentés fur les Pl. IX ,
X & XI, 6c nous le donnons fous le n°. 12 bis ., parce que c’eft avec l’efpéce
du n°. 12, Pl. X , qu’il a le plus de rapports. Sa forme eft la même. Son
fond defîus 6c deffous eft à peu près le même. Sa différence la plus effentielle
confifte dans les deux rangées de taches blanches qui traverfent fes quatre
ailes, ôc ce caraêtere lui eft particulier , car il ne fe rencontre dans aucun
autre des SilvaLns, Les deux fexe6 different peu entr’eux. Ils font en deffu»
d’un brun noirâtre. Le mâle , Fig. 12 a bls tJ fe diftingue par fa petiteffe ôc
G gg i}
> s i 6 TROISIÈME
par le bord d’en haut de fes ailes inférieures qui eft gris , au lieu que dans
la femelle , Fig. 12 c bis ., cette partie eft du même ton que le refte.
En deffous, le fond de tous les deux eft d’un rouge briqueté. Les ailes
inférieures ont deux petites bandes grisâtres , en outre des deux blanches. Sur
les ailes fupérieures on retrouve les mêmes taches quen deffus , mais bien
plus groffes, ôc de plus il y en a beaucoup le long du bord extérieur ,
qui ne font pas en deffus. Une partie du bord d’en bas de ces mêmes ailes
eft gris clair dans le mâle , Fig. 1 2 b bls ., & noirâtre dans la femelle ,
Fig. 1 2 d bis .
Cette efpéce eft très-peu connue, & n eft repréfeiitée dans aucun Ouvrage.
Les Auteurs du Catalogue Syftêmatique des Papillons des environs de Vienne,
en font mention pag. 174. On ne l’a jufqu’à préfent trouvé que dans la
Tranfylvanie & dans l’Efclavonie. C’eft de ce dernier pays que M. Gerning
l’a reçue , & nous l’avons copiée de fon Cabinet. Nous ne favons rien de
fes deux premiers états.
Même Planche, Numéro i 5
LE VALAÎSiER
E Papillon a tant de rapport avec le Cardinal repréfenté n°. i y bis .,
PL LVlII, qu’a la fimple infpeclion on croiroit qu’il en eft une variété*
Nous l’avons copié du Cabinet de M. Gigot d’Orcy. Cet Amateur l’a pris
dans le Valais , parmi une grande quantité de femblables. Il Y a vu plufieurs
fois dans les environs du même pays, & jamais ailleurs. Le Cardinal, au
contraire , ne fe trouve qu’en Hongrie. Cette diverfité d’habitation fuffit
:our conftituer deux efpéces, fur-tout quand il s’y joint des différences dans
les couleurs. Le Valaifien en deffus, Fig. îy a tert ., a le fond des quatre
ailes d un brun clair , couvert de taches noires difpofées comme au Cardinal.
Près l’angle d’en haut des ailes fupérieures, on remarque quelques taches
blanches.
En deffous } Fig. i y b urt ,, les ailes fupérieures n’ont aucune trace du
3 1 7
SUPPLÉMENT.
rouge qui cara£térife le Cardinal. Leur fond eft d un blanc jaunâtre , excepté
vers l’angle d’en haut > & le long du bord extérieur. Ces parties font vertes.
Le fond des ailes inférieures eft verd aufli, & traverfé non-feulement de
quelques bandes nacrées dans le milieu , comme les Figures i $ b, c bls . >
mais encore de deux autres près le bord extérieur. L’intervalle entre ces
dernieres eft rempli d’un violet tendre.
Ce Papillon paroît au mois d’Août. Son vol eft très-rapide. Il fe pofe
fur le Chardon fleuri. On a beaucoup de peine à l’attraper.
Même Pl. suite du Numéro 16 , Pl. XIII et LVIII-
Nous avons déjà donné Pl. LVIII plufieurs variétés du grand Nacré *
repréfenté Pl. XIII. En voici encore une remarquable par la tache blanchâtre
qui couvre la plus grande partie de fes ailes fupérieures en deffus, Fig. i 6 q.
Le refte conferve toute la vivacité de la teinte fauve ordinaire à fon efpéce ;
ainfi l’on ne peut pas regarder cette tache comme une altération.
En deffous , Fig. i 6 r , les ailes fupérieures n’ont aucune tache argentée.
Leur fond eft jaune foncé., mais point rougeâtre comme celui i (5 d. Les
inférieures ont, pour le fond, la m£me 'nïïânce~qïfe les fupérieures. Les
taches rouges en font très-vives , & les taches argentées très-ternes. Celles
du milieu fe tiennent enfemble, & forment une bande continue.
L’original de cette variété eft confervé dans la Colledioîi de M, Gerhing*
Il a été pris auprès de Francfort. C’eft un mâle.
TROISIÈME
318:
Planche III du III e . Suppl., Num. 19 bis .
L'A LE Z A Na
E Papillon qui fe trouve en Ruffie , eft de la Famille des Nacrés*
Le Chiffre, n°. 1 9 PI. XV, eft celui auquel il reffemble le plus. Il
n’en différé en deffus, Fig. 1 9 a bls , > que par le bord de fes ailes qui n ont
qu’un large trait noir au delfous de la frange , au lieu que dans le 1 9 a , il
y en a deux.
En delfous il y a de la reifemblance entre les ailes fupérieures des deux
efpéces , mais dans les ailes inférieures il y a beaucoup de différences. A la
derniere le fond eft de deux couleurs. Du côté du corps , il eft bland
jaunâtre , & du côté extérieur , fleur de pêcher. Par-tout il eft très-couvert
de taches fort irrégulières, dun fauve rouge. Près du bord extérieur, au-
deffous du trait noir qui foutient la frange , on trouve cinq chevrons noirs ,
vis-à-vis la pointe de chaque chevron , une groffe tache noire. Les trois
du milieu font chargées d’un point blanchâtre.
Nous ne çonnoiffons pas d’Auteur qui ait décrit cette efpéce. Nous
Pavons copiée du Cabinet de M. Gerning.
Même Pl. suite des Numéros 23 et 28.
Ï-àES Figures 7 3 c, d, e,/, repréfentent deux variétés du petit Collier
argenté n23 , Pl. XVI. La première a été envoyée de Darmftadt à
M. Gerning. Ses cara&eres deffus Ôc deffous, n’ont rien de commun avec
fon efpéce. Ses ailes fupérieures en deffus , Fig. 23c, ont le long du bord
extérieur , une rangée de taches triangulaires au milieu defquelles paffent
les nervures. Au - deffous de celles - là, on en trouve d’autres de même
forme, mais beaucoup plus grandes, & placées entre les nervures. Le milieu
de ces ailes n’a que deux taches. Le milieu des inférieures, au contraire eft
SUPPLÉMENT. 3 i 9
prefque tout couvert de grandes taches noires , & près du bord il y en a
d’autres en forme de chevrons , placées entre les nervures.
En deffous, Fig. 23 d, on retrouve au milieu des ailes fupérieures, les
deux mêmes taches qu’en-deffus , mais bien plus petites 5 ôc près du bord
une fuite de taches triangulaires, qui correfpondent à la fécondé rangée
de celles du defliis. Les inférieures n’ont point de taches nacrées, mais
feulement quelques-unes blanchâtres, d’autres grifes, d’autres fouci foncé,
Ôc enfin quelques-unes noires. Aucune ne refTemble pour la forme à celles
du 2 3 b , Le fond de ces ailes, du côté du corps, eft verdâtre. C’eft un
mâle.
La fécondé variété eft femelle. Ses taches font difpofées comme celles de
fon efpéce, dont elle ne différé que par la couleur du fond. Il eft blanchâtre
en deffus, Fig. 33 e. Les ailes inférieures au bord d’en haut, ôc au bord
d’en bas font jaunâtres.
En deffous , Fig. 23 /, le fond des quatre ailes eft de cette même teinte.
Les inférieures ont des taches couleur de plomb , & d’autres bleuâtres à
la place des nacrées du 2 3 b. L’original de cette variété exifte dans la
Collection de M. Gerning. Il a été pris aux environs d’Erlangen , & lui a
été envoyé parfaitement frais , ainfi l’on peut affirmer qu’il n’avoit fouffert
aucune altération.
La Figure 2 8c, eft une variété mâle du petit Damier à taches fauves,
repréfenté PI. XVII , n°. 28. En la comparant avec celle 28 a, on y
trouve des cara&eres qui font bien voir qu’elle eft de la même efpéce ; mais
il y a des différences très-fenfibles, foit dans la forme des taches & bandes
noires, foit dans la couleur du fond. La plus grande partie de celui des
ailes fupérieures, eft jaune , & celui des inférieures , eft prefque tout entier
d’un fauve rouge.
Le deffous reffemble à celui 28 b. C’eft encore du Cabinet de
M. Gerning , que nous avons copié cette variété. Il l’a reçue de
Ratübonne*
3 * o
TROISIÈME
Pl. IV du III e . Suppl. , suite du Num. 28 bis., Pl. LXI.
T 1 A Figure 28e eft le deffus du mâle du grand Damier, que
nous ne connoiftions pas lorfque nous avons donné fa femelle, Pl. LXI.
Non-feulement il y a des différences dans la forme & la pofition des
cara&eres noirs des deux fexes, mais encore dans la couleur du fond.
Celui du mâle eft bien plus foncé, & n’a pas toutes les taches fauve
rouge qui diftinguent fa femelle. La rangée de taches noires qui borde les
quatre ailes, eft bien plus épaille dans le mâle.
Son deffous, Fig. 28 d bis ., différé de celui 28 b bl \ , par le double trait
noir qui borde fes ailes, & par le nombre Ôt la groffeur de fes taches noires.
Le fond des ailes inférieures eft jaune du côté extérieur.
La Figure 28e hl K , préfente une variété de la femelle. Le fond eft un
peu moins rouge que celui du mâle. Il y a plus de noir aux ailes fupérieures
le long du bord d’en bas & aux ailes inférieures du côté du corps.
Le deffous de cette variété eft femblable à celui 2 8 b bl K On n’a encore
découvert cette efpéce, que dans l’Autriche & la Hongrie. C’eft de ce
dernier pays, que les originaux repréfentés fur cette planche, ont été
envoyés à M. Gerning , qui nous en a fait paffer les portraits. Efper ,
Tab. LXI, Cont. XI, Fig. 6 , repréfente un Papillon qui a beaucoup de
rapport avec celui-ci. Il le donne comme variété de notre n°. 3 1 , PL XIX.
Bergftraeffer, dans fa Nomenclature, Tab. 7;, Fig. 7 , 6, & dans fes
Papillons d’Europe, Dec. 3 e ,, Tab. 7, Fig. $ , 6 , donne fous le nom
de Paedotrophos , un Papillon très-femblable à celui que nous décrivons.
Même P suite du. Num .3 î 9 Pl.XIXet LXI1.
Noü S avons déjà donné Pl. LXII , une variété du Damier troîfiéme
efpéce. En voici plufieurs autres copiées auftl du Cabinet de M. Gerning.
Celle 31 g 9 vient de Hailbron , comme la première , ôc a quelque reffenv
blance avec elle par une des ailes fupérieures. L autre aile eft toute differente ,
ce
SUPPLÉMENT. 3 2i
ce qui eft une fingularité. Les ailes inférieures ont les cara&eres de leur
efpéce, c eft-a-dire du 3 1 c PL XIX; mais les parties noires en font plus
étendues, fur-tout le long du bord d’en haut.
Celle 3 1 h 9 a été prife auprès de Francfort. Ses ailes, du côté du corps 9
font prefque toutes couvertes de noir , ôt les taches qui font le long de
leur bord extérieur, font plus larges qu’au 3 1 c.
Ces deux variétés font mâles, ôt leurs deffous ne different point des
natures ordinaires de leur efpéce.
Le deffous 31 i, eft copié d’une femelle trouvée à Vienne en Autriche.
En deffus elle n’a rien d’extraordinaire, mais en deffous elle a moins de
taches fauves ôt de traits noirs dans le milieu des ailes inférieures , que le
3 1 d.
La Figure 31 k , eft le deffous d’un mâle de la même efpéce , telle
qu on la trouve fouvent en Styrie ôt dans la Hongrie , c’eft-à-dire plus
petite qu’ailleurs, ôt toutes fes couleurs plus foncées , ôt plus fombres.
Cette différence de nuances fe remarque également en deffus , mais les
caraêteres noirs ont la même forme des deux côtés qu’au 31 c > d. Les
taches fauves font feulement plus étendues au 3 i k , ôt laiffent moins
appercevoir le fond qu’au 3 1 d .
Même Planche, Numéro 42, quint*
P O L L U X.
ÏSfoUS avons donné fous le n°. 42 tert ., PI. LXV , un Papillon qui a
beaucoup de rapport avec celui-ci. Ils font tous deux tirés de la Colleêtion
de M. Gerning, qui les avoit crus de la même efpéce, quoiqu’ils ne vinffent
pas du même pays. Efper qui les a décrits ôt repréfentés dans fa Conti¬
nuation Tab. LXXII , les donne comme deux efpéces différentes. La
première fe trouve en Styrie, il la nomme Caflor . La fécondé vient des
Glaciers de Suiffe , dans le canton de Berne, il l’appelle Pollux , ôt nous
lui avons confervé ce nom pour éviter la confufion. La rareté de cette
Z7S4. II hh
j. aî TROISIÈME
efpéce provient de la difficulté d’approcher du lieu qu’elle habite ; c’eft un
défert entouré de montagnes toujours couvertes de neige , dans les environs
de Scheideck. Le fond des ailes du Pollux en deffus , Fig. 42 a V uint ., eft
moins fombre que celui du 42 a tert . : vu dans un certain jour , il a un
reflet verdâtre. Ses ailes fupérieures j tant en deffus qu’en defïous , ne font
pas coupées de traits noirâtres, comme celles du premier. Elles ont quatre
points noirs en deffus & cinq en deffous, au lieu que l’autre n’en a que
deux de chaque côté. Les ailes inférieures, deffus & deffous, ont deux petits
points noirs qui manquent au premier. En deffous, Fig. 4 2 b 9 umt . } elles ne
font pas grifes comme le 42 b tert ., mais d’un brun clair, ôt le milieu
n’en eft traverfé que d’un trait brunâtre ferpentant.
Efper eft le feul Auteur qui faffe mention de ces deux efpéces. Il a
suffi donné Fig. 1 , de la même Tab. LXXII, fous le nom de Tyndarus ,
l’efpéce que nous avons repréfentée n°. 42 , PI. LXV ; mais le Cahier
qui contient ces trois Papillons, n’ayant paru que depuis notre fixiéme
livraifon, nous n’avons pu le citer.
Même Pl. suite du Xum. 50 , Pl. XXVI.
JLoRSQUE nous avons repréfenté le Satyre, Pl. XXVI, n°. y o, nous
ne connoiffions ni fa Chenille, ni fa Crifalide. La première nous eft toujours
inconnue, mais la Crifalide nous a été envoyée par M. de Johet. Nous*
la donnons fous la Fig. ^ o /.Il l’a trouvée le 1 65 Juillet, attachée à un-
rocher par fon extrémité inférieure, ainfi que fe fufpendent toutes celles
de cette Famille. Son enveloppe étoit extrêmement mince. Le Papillon en
eft forti à la fin du même mois.
SUPPLÉMENT.
3* J
Planche V. du III e . Suppl., Num. 50 un .
BORÉE.
c
E Papillon qui fe trouve aux environs de Meuron fur le Wolga en
Ruflie , a plus de rapports avec notre Satyre n°. j o , PL XXVI, qu’avec
aucune autre efpéce d’Europe. Il eft beaucoup plus grand. Le mâle vu
en defliis, Fig. y o a Urt ., a une large tache fauve rouge au milieu des ailes
fupérieures , une autre petite placée de biais près le bord d’en haut, & vers
l’angle une tache oculaire de même couleur, chargée d’une large prunelle
noire. Tout le relie de ces ailes eft brun; mais on voit encore au travers ,
percer une teinte fauve , qui fait juger que cette couleur eft le fond général
des ailes , ôc qu’elle eft recouverte, en partie, par des plumes ou écailles
brunes entre lefquelles elle fe laiffe appercevoir. Les ailes inférieures font
du même brun que le contour des ailes fupérieures , ôc font feulement
chargées, vers le bord extérieur , de trois taches oculaires femblables à
celle des ailes fupérieures.
En deffbus, Fig. y o b tert ., l’aile fupérieure eft prefque toute entière du
même fauve, que le milieu du defliis. On retrouve vers l’angle d’en haut
la même tache oculaire, mais le fond en eft plus pâle. Le bord d’en
bas, Ôc le bord extérieur font gris piquetés de noir. Le fond de l’aile
inférieure, eft gris verdâtre , aufli piqueté de noir. Elle eft chargée de fept
taches oculaires , d’un fauve pâle , avec une prunelle noire ôc un petit
point blanc au milieu. Ces taches font placées comme celle du Satyre.
La femelle qui eft repréfentée, PL VII. de ce Supplément, ne différé
pas beaucoup du mâle. La teinte fauve de fes ailes fupérieures en defliis,
Fig. jo c ttrt ., eft moins étendue Ôc moins rouge. Leur tache oculaire eft
plus petite , Ôc elle eft accompagnée de deux autres fans prunelle. Des
trois taches oculaires des ailes inférieures, une eft fans prunelle , ôc les
deux autres n’ont qu’un petit point noir. Entre ces taches ôc le bord exté¬
rieur , il y a deux traits noirs feftonnés, qui fuivent exactement le contour
de celui qui foutient la frange.
Hhh Ij
524 TROISIÈME
En deffous, Fig. j o d Urt ., la couleur fauve de Paile fupérieure eft de
même nuance qu’en deffus, & n’occupe pas plus d’efpace. Le refte de
cette aile eft gris , piqueté de noir, avec quelques teintes verdâtres du
côté du bord d’en haut. Le fond de l’aile inférieure eh gris du côté du
corps, & verdâtre près le bord extérieur. Ces deux couleurs font piquetées
de noir, & féparées par une large bande blanchâtre, au milieu de laquelle
font placées les taches oculaires dont le contour eft de même nuance que
le bord extérieur.
Nous ne connoiffons aucun Auteur Naturalise , qui ait parlé de cette
efpéce. Nous la devons au Cabinet de M. Gerning.
Même Pl. suite du Num. 33, Pl. XXVII.
JL A Figure y 3 h, préfente le defTous d’un Papillon qui a été trouvé
en Provence, au mois d’Août, par M. Gigot d’Orcy, fur les hayes au
bord du grand chemin. Il y en avoit une grande quantité de Semblables
ce qui feroit préfumer que c’eft une efpéce particulière ; cependant nous
le donnons fous le même numéro que l’Amaryllis Pl. XXVII , parce qu’il
y reffemble parfaitement par-deffus, ainfï que par le deffous de fes ailes
Supérieures. Il n’en différé donc que par le defTous des inférieures dont le
fond eft gris blanc, mélangé de difïérens bruns qui ne tirent pas fur le
rouge, comme dans l’Amaryllis, Fig. f 3 e. La partie du côté du corps
eft bien plus claire que dans l’Amaryllis „ & la bande claire du milieu
eft plus blanche. On ne trouve pas fur ces ailes les deux petits yeux noirs
à prunelles blanches, que l’on remarque ordinairement à l’Amaryllis.
Même Pl. suite du Num. 6o , Pl. XXX.
O N trouve en Efclavonie , une efpéce de Papillons dont le mâle &
la femelle reffemblent fi parfaitement en deffus à notre Demi - Deuil
Pl. XXX, qu’on ne douteroit pas que ce ne fût la même efpéce, fi on
SUPPLÉMENT. 32 f
ne remarquent en deffous des différences confidérables. On en peut juger
par la Fig. 60 g. Les ailes fupérieures n’ont qu’une partie des taches noires
qui fe trouvent au Demi-Deuil , & les ailes inférieures n en ont aucune.
Le fond des premières eft blanc, celui des dernieres a une légère teinte
jaunâtre. Le peu d’épaiffeur de ces quatre ailes, fait que l’on apperçoit à
travers , toutes les taches du deffus, ce qui donne à ces parties un œil
bleuâtre. Nous devons la connoiffance de ce Papillon à M. Gerning.
Dans l’incertitude , fl c’eft une efpéce différente du Demi-Deuil, ou feu¬
lement une variété , nous le donnons fous le même numéro.
Même Planche, Numéro 61 bis .
L 11 v
? â
siu JL S L
V
1
o
O TCI un Papillon de la Tartarie Rufïienne , qui a beaucoup de
reffemblance avec celui repréfenté n°. 6 1 PI. XXX , que l’on ne trouve
qu’en Sicile, comme nous l’avons dit pag. 2 6 8. La forme des ailes eft
la même dans tous les deux. Le dernier n’a pas le double trait noir qui
borde les ailes du premier, tant en deffus qu’en deffous. Il n’a pas non
plus les prunelles bleues qui font fur les taches oculaires du 6 1 a , b .
Celui de Rufïie fe diftingue encore de l’autre , par la prolongation des
cara&eres noirs de fes ailes fupérieures, jufqu’à l’angle d’en bas, êt par
les taches noires qui couvrent une partie de fes ailes inférieures en deffus
du coté du corps, Fig. 61 a bls . Ces taches manquent entièrement a
l’efpéce de Sicile. Les ailes inférieures en deffous , Fig. 6 1 b bis ., font
plus jaunes que celles du 61 b.
Ce Papillon eft copié du Cabinet de M. Gerning. Il n eft pas rare dans
la Tartarie Rufïienne , & s’y fait voir avant le Demi-Deuil , n°. 60 ,
avec lequel il a aufli bien des rapports. Il n’a jamais été décrit. Sa Chenille
nous eft inconnue.
S
TROISIÈME
3 2 6
Meme Pl. suite du Num. 64 } Pl. XXXII.
L A Figure <>4 k, eft une variété du 64 e , Pl. XXXII, que nous
avons appellé le petit Mars à taches blanches , pag. 269. Elle a fur les
ailes fupérieures, auprès de la tache oculaire placée vers Fangle d’en bas,
plufieurs taches aurores qui ne font point au 64e. Ses ailes inférieures ,
près le bord extérieur , ont la rangée de taches aurores que l’on voit au
64 e , même Planche , ôc quelques-unes de plus au-delfous des premières.
C’eft un mâle qui a été trouvé dans la forêt de Francfort.* Nous l’avons copié
du Cabinet de M. Gerning , ainfi que le fuivant 64 /, qui eft de l’efpéce
du petit Mars a taches jaunes. ( Voye7^ pag. 2 69 ). Son fond eft bien plus
fombre que celui du 64 c, Pl. XXXII ; fes taches beaucoup plus jaunes ôc
changeantes en rouge. Il lui manque la tache oculaire des ailes fupérieures ,
Ôc la rangée de taches aurores au bord des quatre ailes. La bande qui
traverfe les ailes inférieures, eft très-étroite.
Planche P'I. du IIP. Supplément ,
suite du Num. 68, Pl, XXXIV et LXX.
N O U S avons déjà donné fur la Pl. LXX, une variété du grand Porte-
Queue , dont l’efpéce eft repréfentée PL XXXIV, n°. 6 8. En voici une
autre , Fig. 6S g, qui n’a au bord des quatre ailes 3 ni taches jaunes ,
ni frange jaune. Tout cela eft remplacé par un brun verdâtre qui tranche
peu avec le noir dont il eft entouré. Son deffous reffemble à celui
éZ e .
SUPPLÉMENT.
3 2 7
Même Planche, Numéro 8 o i uan .
L'ARGUS CAPUCIN.
l^foUS avons dit, pag. 510. en décrivant l’Argus brun, n°. S j bn .,
PI. LXXXIV, qu’il étoit le feul que nous connufïïons , dont les deux
fexes fuffent bruns. Voici cependant une autre efpéce nouvellement décou¬
verte , qui offre la même fingularité. On Ta trouvée aux environs de Bude
en Hongrie. Le mâle en deffus, Fig. 8 o a î uart . e ft tout brun fans aucune
tache. Le deffus de la femelle , Fig. Soc ? uart . , eft un peu moins foncé ,
ce qui rend les nervures noires plus fenfibles. Les ailes lupérieures font
bordées dune petite ligne noire formant des chevrons , & les inférieures
ont au bord, entre chaque nervure, un point noir. Il y a de plus fur les
quatre ailes, du côté de l’angle d’en bas j quelques taches d’un fauve pâle
& terne.
Le deffous des deux fexes a beaucoup de rapport avec ceux 80 b , d tcrt .,
PL LXXXIII. Il eft à peu près du même gris, excepté les ailes inférieures
de la femelle, qui font un peu plus jaunâtres , Fig. 80 d 4 uart . Dans les
deux efpéces les taches fauves manquent au bord des ailes inférieures. Elles
manquent également aux ailes fupérieures de la première, au lieu qu’on
en trouve ici à celles de la femelle, mais elles font très-pales. Le mâle,
Fig. 8 o b i uart ., n’a aucune tache au bord de fes ailes fupérieures , &
reffemble en cela au Demi-Argus n°. 8 8, PI. XLII.
Cette efpéce n’a jamais été décrite. Nous l’avons copiée du Cabinet
de M. Gerning, ainfi que toutes les variétés ou efpéces qui compofent cette
Planche.
TROISIÈME
328
Même Pl. suite du Num. 8 g bis . } p L £XXI.
Sous les Figures 8p d, e bl$ ., nous offrons une variété de l’Argus
Myope violet, repréfenté Pl. LXXI. Les ailes fupérieures, en deffus y
lont changeantes en rouge & en violet. De grofTes taches noires placées entre
chaque nervure , forment, allez près du bord extérieur, deux bandes peu
disantes lune de 1 autre. A la première les taches font chargées d’un point
violet ; à la fécondé elles font entourées de violet. Entre cette derniere Ôc
le corps , il y a quatre taches violettes avec un point noir au milieu. Les
ailes inférieures font brunes ; la bande fauve qui les borde , tire fur le
rouge. Les taches noires au<leiTous de cette bande , font entourées de
violet.
Le deffous refïemble à celui 8^ his y excepté que les ailes fupérieures
ont le fond plus rouge & les taches du milieu plus grofTes, Cette variété
a été envoyée à M. Qerning, par M. le Dofteur Gruvel.
Même Planche } Numéro m î uan .
LE SOLITAIRE.
E Papillon eft de la Famille de ceux représentés fous les numéros 1 i i &
i 12 , Pl. LIV , LXXVIII & LXXIX , mais il ne fe trouve jamais avec
eux. Ceft une efpéce qui n’habite que les lieux folitaires; de-là vient fans
doute qu’elle eft fi peu connue. Son vol eft très-rapide, ce qui ajoute
encore à la difficulté de fe la procurer. Nous n’en avons que le mâle.
Son deiïiis , Fig. i i i a 4 uart . y eft d’un jaune pâle un peu verdâtre, fur-tout
aux ailes inférieures. La bordure des quatre ailes eft de même forme que
celle du Souci, Fig. i i i b } PL LIV , & n’eft point, comme elle, coupée
par les nervures. La tache du milieu des ailes fupérieures eft très-petite,
êt celle des ailes inférieures manque tout-à-fait.
Le
3*9
SUPPLÉMENT.
Le deflous , Figure iii b <l uart . } eft un peu plus clair que le deflus. Le
bord extérieur des quatre ailes eft verd. Les ailes inférieures , depuis le
corps jufques très-près de la bordure, font pointillées de verd.
Cette efpéce fe trouve dans plufieurs endroits de la Franconie. Efper eft
le premier qui fait fait connoître. Il repréfente le mâle & la femelle Tom. I,
Tab. XLII, Fig. 1,2, & les décrit pag. 3 67 „ fous le nom d ’Europome.
Pl. VIL du III e . Suppl , (1) Num. 9 7 ten .
IL E TACHETÉ.
E Papillon nous a été envoyé par M. Gerning , comme l’efpéce défignée
fous le nom de Fritillum* dans le Cat. Syft, des Papillons des environs de
Vienne, pag. 13p. Cependant les Auteurs de cet Ouvrage rapportent leur
Fritillum au Pleinchant de M. GeofFroi j qui eft notre n °. p 7 , Pl. XLVI.
A la vérité, ces efpéces ont beaucoup de reffemblance , ôt lorfqu’on ne les
connoît pas toutes les deux, on peut les prendre l’une pour l’autre. Les
deux fexes du Tacheté en deflus , Fig. ^97 a, c tert ., ont comme le ^7 c 9
les ailes d’un brun noir, parfemé de taches blanches dont l’arrangement
ôt la groffeur varient dans les différens individus ; mais il en eft de même
dans l’efpéce du Pleinchant. Aux ailes inférieures du mâle , Fig. 5) 7 a tirt .,
les taches font voilées Ôt peu fenfibles. Nous ignorons fi cette différence eft
une variété, ou fi c’eft un caraêlere confiant dans le mâle ; quoiqu’il en
foit il fe diftingue toujours de fa femelle, par la forme de fon corps.
En deffous,, Fig. 5*7 b d tert , , cette efpéce différé entièrement de celle
du Pleinchant, par la couleur du fond des ailes. Aux fupérieures , il eft
prefque noir , entouré d’un jaune rougeâtre le long du bord d’en haut Ôc
du bord extérieur. Aux inférieures, il eft jaune foncé dans le mâle, Fig. $ 7
b Hrt f , ôt rouge à la femelle, Fig. 5)7 d tcrt . La frange deflus Ôt deflous eft
coupée de brun ôt de blanc,
(1) Voyq la defcription des Fig. jo e , dtert. Pl. V, pag. 313.
*784-
Iii
33 °
TROISIÈME
Ce Papillon ôc les deux fuivans , font de la Famille de ceux que
Voyez pag. M. Geoffroi nomme EJiropiés *.
Même Planche, Numéro 97 quart,
LE C H AMARRÉ.
E T T E efpéce qui fe trouve en Ruflie, eft bien plus grande que
la précédente. Le deffus de fes ailes eft beaucoup moins brun, ôc fes
taches font moins blanches.
En deiïous , Fig. £ 7 b <î uart . y les ailes fupérieures font chamarrées de
dilférens gris ou bruns. Le bord extérieur eft gris blanc. Les inférieures
font d’un gris cendré près le corps , ôc le long du bord d’en bas ; le refte
eft gris blanc , coupé de deux bandes jaunes bordées de noir. Les quatre
ailes font traverfées de nervures noires, & il y a quelques points noirs
au-deflous de la frange entre les nervures.
Même Planche, Numéro g 7
I* E BIGARRÉ.
CJ E Papillon dont nous ne préfentons que le deflous, eft abfolument
femblable en defilis au précédent, cependant il eft bien fûrement une autre
efpéce, car on n’a jamais vu le Chamarré dans les environs de Francfort ,
ôc l’on y trouve-fouvent celui-ci. On en connoît le mâle ôc la femelle ;
ils ne different point entr’eux. Leurs cara&eres en deffous les diftinguent
de tous les autres de cette Famille. Leurs ailes fupérieures, chargées de
taches blanches , comme les efpéces précédentes, font grifes mélangées de
noir, depuis le corps jufques près du bord extérieur, lequel eft verdâtre. Les
inférieures font blanchâtres ôc coupées de deux bandes d’un jaune verdâtre
SUPPLÉMENT. îJi
de forme irrégulière. La plus éloignée du corps eft chargée de trois taches
rondes blanches. Le bord d’en bas eft gris.
Ces trois Papillons font copiés du Cabinet de M. Gerning. Aucun n a
été décrit.
Pl. VIII DU III e . Sup. S VITE D U NUM. J, Pl. III.
C E T T E variété de la grande Tortue , eft la troifiéme que nous repré-
fentons. La reffemblance que nous avons trouvé entre les deux premières,
Pl. LV & LXXX , nous a déjà fait foupçonner quelles pouvoient bien
n’être pas de la même efpéce que la grande Tortue, mais plutôt appartenir
à une autre qui aurait des reffemblances avec elle. Si cela étoit , nous
regarderions la variété repréfentée ici Fig. 3 °> P> comme de la feconde
efpéce, car elle y reffemble plus qu’à la première. Nous ne pouvons
là-deffus former que des doutes, parce qu’aucune de ces variétés n’a été
élevée de la Chenille. Quoiqu’il en foit, celle-ci a la même coupe d’ailes
que celle 3 m, 3 n, Pl. LXXX. Les échancrures du bord font feulement
un peu plus profondes. Il y a peu de différence entre leurs ailes fupéneures.
A la dernière le fond eft plus rouge , & les taches bleues du bord plus
greffes Ôt plus foncées; mais de légères différences dans les nuances pro¬
viennent fouvent du plus ou du moins de fraîcheur des individus. Par
les ailes inférieures, notre Fig. 3 o, fe rapproche beaucoup de la grande
Tortue, Fig. 3 d, Pl. III. Elles n’ont pas plus de noir , & font bordées
de taches bleues qui manquent aux Fig. 3 /c, 3 m -
Le deffous, Fig. 3 p, ne reffemble à aucun de ceux que nous avons
repréfentés ; mais c’eft de celui 3 e qu’il différé le moins, & l'on trouve
dans tous les deux, au bord extérieur des quatre ailes, des taches bleues
qui ne font ni au 3 l j ni au 3
Cette variété eft copiée du Cabinet de M. Gerning. Ceft une femelle.
532
TROISIÈME
Même Pl. suite du Num. 2 . 4 , Pl. XVI.
*
, T-J A Figure 24 e fait voir une variété femelle du petit Nacré Pl. XVI,
Elle a été trouvée à Berlin, ôc nous en devons le portrait à M. Jablonsky,
Secrétaire intime de S. M. le Roi de Prude. C’eft lui-même qui la deffmée.
Si Ton n’en voyoit que le deffus, on auroit peine à juger à quelle efpéce
elle appartient ; mais fon delfous ne laiffe aucun doute. Son aile inférieure
eft femblable à celle du 24 d, ôc l’aile fupérieure nen dilfere que par les
taches noires du milieu qui font plus groffes.
Mêm e P l a n ch e. Numéro J 6 ' !,!s .
L’HIPPOLÏTE.
CeTTE efpéce qui vient de Rullie, nous avoit été inconnue jufqu’à
préfent. Nous la plaçons après THermite, n°. 36, Pl. XXI, parce que
de tous nos Papillons c’eft celui avec lequel elle a le plus de rapports.
Ses ailes dont le fond eft brun clair, Fig. 3 6 a bis ., font traverfées d’une
bande femblable à celle qui fe trouve fur les ailes du 3 6 c , excepté qu a
l’Hermite elle eft blanche , ôc qu’à l’Hippolyte elle eft jaune. Les deux
taches noires dont elle eft chargée aux ailes fupérieures , font plus groffes
dans ce dernier, Ôc 11’ont pas de point blanc au milieu.
Le deffous , Fig. 36’ b bis . 9 a fur les ailes fupérieures la même bande
quen deffus, mais moins jaune, Les ailes inférieures font ondées de différens
bruns.
Efper a repréfenté cette efpéce, Tab. LXXXIV. Cont. XXXIV , Fig. 4.
Il la nomme Hippolyte dans fa Defcription, ôc Agave fur la Planche*
m '
'T
SUPPLÉMENT.
3ÎÎ
Même Planche , Numéro 40 bis .
ICARE.
EST encore la Rulfie qui nous fournit l’efpéce dont nous donnons
ici la femelle, Fig. 40 a, b bls . Elle a des deux côtés, comme celle du
grand Nègre des bois , deux groffes taches oculaires fur les ailes fupérieures,
& une petite fur les inférieures, mais leurs prunelles font blanches, au lieu
qu’elles font bleues à la Fig. 40 c, d , PI. XXIII. Le deflus, Fig. 40
a bl \, eft brun coupé, aux ailes fupérieures, d’une bande jaune fur laquelle
font placées les taches oculaires, & aux inférieures, d’une bande un peu
plus claire que le fond. Cette derniere eft chargée de deux petits points
blancs , en outre de la tache oculaire dont nous avons déjà parlé.
En deffous , Fig. 40 b bls , les ailes fupérieures font traverfées d’une large
bande couleur de paille, qui porte les taches oculaires. Le bord extérieur
eft brun clair ; la partie du côté du corps eft mélangée de fauve, de gris
& de brun. Le fond des ailes inférieures eft blanc dans quelques parties,
& dans d’autres il a une teinte jaunâtre T~pàf-tout if ëft jafpé d’un brun
noir.
Nous ne connoiflons pas le mâle de cette efpéce.
Même Planche, Numéro $8
P H R Y N Ê.
E Papillon qui fe trouve en Ruffie , a été décrit par M. Pallas dans
fes Voyages, fous le nom de Phryné . Ses ailes font fi délicates, qu’il eft
difficile en le prenant, de ne pas les endommager. Le deffiis , Fig. y 8
a bis ., eft blanc un peu verdâtre. Les ailes fupérieures font traverfées d’une
bande blanche, chargée de cinq petites taches dont le contour eft noirâtre
Ôc le centre blanc. Les ailes inférieures ont deux petites taches brunes.
334 TROISIÈME SUPPLÉMENT,
Le deffous > Fig. y 8 3 , eft brun verdâtre > coupé de larges nervures
blanches. Chaque aile eft traverfée d’une bande blanche , mélangée d’un
verd jaunâtre, ôc chargée de cinq taches oculaires noires avec une pru¬
nelle blanche.
Même Flanche, Numéro i i z i ,ian .
LE VERTUMNE.
U OIQ U E ce Papillon Toit particulièrement habitant de la Sibérie ,
comme il fe fait voir aufti quelquefois fur les frontières de l’Europe, nous
le plaçons parmi les papillons d’Europe. Il eft de la Famille de ceux
repréfentés fous les numéros i i i. C’eft un mâle qui a prefque tous les
cara&eres de celui i i i b PI. LIV. Il eft bien plus grand. Sa couleur
en deflus eft beaucoup plus foncée ôt fe change en rouge , au lieu que
le Souci n’eft point changeant. La bordure de fes ailes eft moins noire
qu’au Souci.
Son delïous relfemSIe tout-à-fait à celui 111 c. Nous ne connoifTons
pas fa femelle.
Tous les Papillons qui compofent cette Planche 9 font tirés du Cabinet
de M. Gerning.
L E
NUMÉRIQUE DES PAPILLONS,
Indiquant l’ordre qui doit être obfervé dans l’arrangement
d’une Colleclion.
Numéros. Noms.
Planches. Pages*
3 bisu
4
5 .
5 bis,
5 tert.
6
7
8
8 b*.
iz
i z bis.
IJ
14
M
15 bu.
i 5
i 6
17
18
i<?
20 bis ,
20
Le Morio.
Le Paon de Jour.
La grande Tortue. ......
La Tortue moyenne. • ....
La petite Tortue. ....«•
Le Gamma. ..
Le V blanc.
L’Echancré. d ...... •
LeVulcain. ..
La Belle Dame.
La Carte Géographique brune.
La Carte Géographique rouge. .
La Carte Géographique fauve. •
Le Silvain. ...
Le grand Silvain.
Le Silvain Cœnobite.
Le Silvain à deux bandes blanches
Le petit Silvain. ..
Le Silvain azuré.
Le Tabac d’Efpagne. .....
Le Cardinal. ........
Le Valaifien. ........
Le grand Nacré .......
Le Nacré..
Le Nacré découpé ......
Le Chiffré.
L’Alezan..
La grande Violette ......
L’Ino ...........
L’Agave ..
La petite Violette. .**.*.
I, LV..
II.
III, LV, LXXX, VIII du 3 e . Sup ,
LV.
IV..
V, LV, LXXX.
LVI • ...
I du 3 e . Sup ........
VI, I du 3 e . Sup.
VII .
VIII .
LVI.
VIII.
.IX.
, X, LVII.
X.
II du 3 e . Sup ........
XI, LVII.
XI, LXXX.
XII, LVII.
LVIII.
, II du 3 e . Sup . ..
, XIII, LVIII, LX, II du 3 e . Sup
. XIV.
.XIV.
. XV,LIX.
, III du 3 e . Sup.
.XV.
. LIX.
. LIX.
. XV,LX.
1,231.
5 »
232.
1 r.
T 4> z 33 >
233.
313.
17 , 3if»
20.
22.
234.
24.
26.
27,235.
2 <?.
3*5»
2 9 , z$6-
32,3 00.
34, 23 6.
237.
316.
- 51 , 138 , 144 , 317 .
’ 53 -
. 54.
» 55 , *41.
318.
. 56.
, 242.
- z 43*
57 > i 44 .
TABLE.
3 3 6
Numéros. Noms.
21 bis.
21 tert.
2 i quart,
22
*3
Z4
M
26
27
2Ï
28 bis,
2 9
2 9 bis,
3 °
3i
3 x
3*
33
34
3 ?
3^ .
3 6 bis.
37
S7 bis.
37 « rf .
38
38 M.
3 ?
4°
40 bis.
41
41
42
42 fcis.
42
42 , quart.
42 quint.
43
44
4?
46
47
48
49
5 °
bis.
fo tort,
n
5 *
*3..
54
55
5 ^
57
57 bis -
La Paies grande efpéce .....
La Paies petite efpéce. .....
Le Jafon. ..
Le grand Collier argenté. ....
Le petit Collier argenté.
Le petit Nacré..
Le Fauve à taches blanches. • . •
Le Damier à taches blanches . . .
Le Damier à taches fauves ....
Le petit Damier à taches fauves . •
Le grand Damier. ..
Le Damier première efpéce. . • •
cinquième efpéce • • •
fécondé efpéce ....
troifiéme efpéce. • • •
fîxiéme efpéce. ....
quatrième efpéce. ...
Le Silene. ..........
Le Silvandre ..
Le petit Silvandre.
L'Hermite . ..
Hippolyte ..
Le Faune & Coropis ......
Arachné ...........
L’Aél-éon, ^ .
L’Agrefte,..
Mercure ...........
Le petit Agrefte.
Le grand Nègre des bois, . • • •
Icare.
Le petit Nègre Hongrois ....
Le Montagnard.. . •
Le grand Nègre Hongrois....
Le rronoe ...
^ Le grand & le petit Nègre Bernois.
Pollux..
Le grand Nègre à bandes fauves . .
Le moyen Nègre à bandes fauves .
Le petit Nègre à bandes fauves . «
Le Héros.. .
Le Franconien. ...«*.. ,
La Baccante..
Le Tircis. ..........
Le Satire...........
L'Ariane ...........
Borée..
Le Némufen .........
Le Triilan
L’Amaryllis
Le Titire..
Le Mirtil...........
Le Mifis ...
Le Procris & Iphis .......
Le Cephale ..........
Palemon
Planches. Pages.
.LX.. 2 4 f.
. LX.245.
. LXXX.* . . 301.
. XVI, LXI.58,249.
. XVI, III du 3 e . Sup . . . . . . 59,318.
. XVI, VIII du 3 e . Sup.éo.
. XVI. 6 r.
. XVII.62.
.XVII.63.
. XVII, III du 3 e . Sup.64, 318.
. LXI, IV du 3 e . Sup. . . . . . 250 , 320.
. XVIII, LXI.64,24?.
.LXI..
. XVIII. 66.
. XIX,LXII, IV du 3e. Sup. . . 67,251.320.
. LXII..
. XIX.68.
. XX, LXXXI ........ 70, 302.
.XX..
. LXII.253,
. XXI, LXIII ..73, 254.
. VIII du 3 e . Sup. ...... .332.
.XXI, LXIII. ..75,25s.
. LXIII.257.
. LXIII, LXXXI ..256, 303.
. XXII. 76.
. LXIV.258.
.XXII.7 7.
. XXIII,LXIV ........ 79,258.
. VIII du 3 e . Sup, ...... .333.
. XXIII ..81.
. LXXXI.304.
.XXIII, LXIV.82,259.
. LXIV.259.
, LXV.260.
IV du 3 e . Sup. ........
XXIV, LXV.. .
XXIV, LXV.
XXIV. . ..
XXV. . , . ..
XXV .
XXV. ..
XXV, LXV.
XXVI LXV,IVdu 3 e .Sup. . .
LXXXI I.
V, VII du 3 *. Sup.
XXVI .
XXVII .
XXVII, LXVI, V e . du 3 =. Sup. .
LXVI. . ..
321.
83 , z< 5 r.
8 5, errata.
85.
1T 3*
114.
115.
117 , 26T.
x 18 , 261 , 322*
305.
3 2 3*
. XXVIII , LXVI, LXVII. . . . 125 , 263.
. XXVIII, LXVII.127, 264.
. XXIX , LXVIII.128, 265.
. XXIX. 129.
, LXVIII.267.
TABLE.
5Î7
Numéros.
N
P L A N C H
P A G E S.
5 *
5 8 bis.
59
6 o
6 1
é I
62
*3
é 4
*5
66
67
68
69
7 0
71
72,
72 bis,
73
74
74
75
76
77
78 , 7$
79 ii*.
80
80
80 ferf.
80 quart.
81
82
81 &**.
«3
84
85
85 bis.
85 tert.
86
87
88
89
89 bis.
90
9 I
Le Daphnis.*..XXIX ..
Pforyné.. du 3 e. Sup.
Le Mœlibée.. XXIX.
Le Demi-Deuil.XXX, V e . du 3*. Sup. .
Le Demi-Deuil aux yeux bleus ..... XXX.
L’Eclair ..V e . du 3 e . Sup .....
Le grand Mars changeant.XXXI, LXVIII, LXIX. . . .137,170
Le grand Mars orangé.. . XXXI, LXIX, LXX. 140,268
f Le petit Mars changeant à taches blanches . XXXII, V e . 3 e . Sup. ....
(.Le petit Mars changeant à taches jaunes. . XXXII, LXX , V e . 3 e . Sup. .
Le grand Mars non changeant.XXXIII.
Le petit Mars orangé.. . XXXIII. .........
Le Mars bleu fonce changeant ..... XXXIII. ..
Le grand Porte-Queue. . ...... . XXXIV , LXX , VI e . 3 e . Sup.
Le Flambé ..XXXIV, LXX..
Porte-Queue à bandes fauves.XXXV
bis.
5 bis.
92
9 $
9 3 1
9 S ten.
94
95
95 bLS .
96
97 ,
131.
333-
132.
i34>3M«
136, 267.
3M-
137,170, 27 r.
171.
41,2 69, 326.
142,269,273,32^.
143,2 69.
144,268.
T 45 > 169.
146, 273,326.
i5o>i73*
bleu à une bande blanche.
. XXXV, LXXI. .
52.
brun à taches aurores.XXXV
brun à une ligne blanche . . , LXXXII ...
brun à 2 bandes de taches blan, . XXXVI. ...
brun à taches bleues. .... XXXVI. • . •
gris brun.LXXXII. . . .
brun à taches fauves. . « • . XXXVI. • . .
bleu ftrié.XXXVII,LXXI
à double queue.XXXVII . • •
Les petits Porte-Queue.. XXXVII . . .
Le Myrmidon.LXXXIII.. . .
Argus bleu.XXXVIII. ] 6 i.
Eumedon. ............. LXXI. .
Le Protée.LXXXIII
54» 174-
156.
306.
157 .
1 59 -
307.
1 59 -
l *>5 y 1 7 f«
166.
167.
308.
L’Argus Capucin.
275.
308.
Argus bleu découpé.XXXVIII
bleu célefte.XXXIX. . . .
L’Azuré ..LXXXIII. . .
Argus bleu nacré. ... XXXIX, LXXI
bleu pâle ........... XL.
bleu violet.XL , LXXXIV.
brun.LXXXIV. . .
bleu turquin.LXXXIV . . .
bleu à bandes brunes. ...... XL , XLI . . .
bleu â band. brunes lignes blanches • XLII.
Le demi Argus.. . XLII.
L’Argus myope..XLIII, LXXXIV
Argus myope violet.
VI du 3 e . Sup.. . ^7.
. . . 172.
• • • 173 *
• • • 309.
• . . 174 > 276.
. . . 175.
• • . 176, 3 là.
• . * 310.
. • .311.
. • . 177,178,
» . .180
. . • ï8r.
. . . . 183,312.
..LXXI, VI du 3 e . Sup. . . . .276,328.
verd.XLIII, LXXII.185, 277.
bronzé.XLIII , LXXII.r86, 277.
Le grand Argus bronzé » LXXII, LXXIII . ..278,281.
Argus fariné . . XLIV , LXXII. . ...... 187,279.
Argus fatiné â taches noires.XLIV. ..189.
changeant, i re . efpéce. ... LXXIII ...........282.
changeant, 2 e . efpéce. . • . LXXIV.283.
Le Miroir.XLIV , LXXIV.191,28*
La Bande noire. .XLV , LXXIV. ••..... 192,284.
L’Ardent.LXXIV..285.
L’Echiquier & le Jonquille. ..... . XLV, LXXIV. 194,285.
Le Pleinchaut • XLVJ. 195.
Kkk
TABLE
Numéros. Noms. Planche*. Pages.
27 bis. Le Point d’Hongrie.. • . LXXV . . .
27 tert. Le Tacheté.. • • » • . VII du 3 e . Sup
27 quart. Le Chamarré.. .VII du 3 e . Sup
ç 7 quint. Le Bigarré . •••••••••.. .VII du 3 e . Sup
2 8 Le Papillon grifette.XLVI, LXXV
22 L’Apollon.XLVII . . .
22 bts ' Le grand Apollon de Ruffie ...... LXXV . • •
$9tert. L’Apollon Hongrois •..••••• . LXXVI. • •
22 quart. Le petit Apollon. •••••••.•• LXXVI. . .
,100 Le femi Apollon, •»........ XLVIII. • .
1101 Le Gazé XLVIII. • .
foi Legrand Papillon du chou. • • . • • . XLIX. . • •
103 Le petit Papillon du chou.. XLIX. ...
104 Papillon blanc veiné de verd • • . • . . L , LXXVII.
Ï04 bis. veiné de noir . • . • » .LXXVII.. .
10? de lait. ........L .
10 6 marbré de verd .....L, . . . • .
1107 L’Aurore.. LI.
108 L’Aurore de Provence. ..LII, LXXVII
102 La Diane..LII, LXXVII
10 9 bis. La Proferpine . .. . .LXXVIII. .
110 Le Citron & le Citron de Provence. . . .LUI ....
in Le Souci.LIV, LXXIX
i nbis. Le Safrané.LXXVIII. .
111 tert, L’Orangé. . ... LXXVIII. .
lu quart. Le Solitaire.. ..VI du 3 e . Sup
ni quint, Vertumne. ............ . VIII du3 e . Sup
iix Le Souffre. ..LIV, LXXIX
xiz bis. Le Candide. ..LXXIX. . .
tié.
3 z2*
330.
330.
198, 288.
199.
28 9.
> 289.
. 290 .
» 202 .
2O3.
207.
210.
.214, 291.
, 292.
21 *.
.21 6 .
2X8.
220,293.
22 1 , 294.
29 *.
223 , 224.
.22 6, 297.
296.
2 96.
328.
334*
228, 297»
298.
3 39
TABLE
ALPHABETIQUE
D es Papillons d e J o u r.
Noms François •
A£téon(F). . • A
Agave (F). « «
Agrefte fl’). . • ,
Agrefte (le petit).
Alezan ( T). . . ,
Amaryllis (T).
Nos. des Plan. Nos. desFig. Pag. Noms de Linnœus. Nos.deLin •
/LXIII . j
* \LXXXI.
LIX. . '
XXII.
XXII.
Apollon (T). ...
Apollon (le grand de Ruflie ). • . . • •
Apollon Hongrois (T).
Apollon (le petit). •
Apollon (le femi).
Arachné.
Ardent (F). .......
Argus bleu. ......
à bandes brunes. ..
à bandes brunes lignes blanches.
célefte.. . ... .
découpé. . . • ..
nacre. •
pâle. . .
turquin.
violet. •
Argus bronzé (F). . • ,
bronzé (le grand),
brun (F). • . . ,
fXXXIX\
• ILXXI . i
, XL. . .
. LXXXIV.
/XL_
• 1LXXXIV,
rXLin. i
• ILXXIIJ
LXXII
37 tert >
ZO tert,
38.
35 ? .
19 bis,
CXXVII. . . >
■<LXVI . . A
OH)
*3 • • •
(V du 3 e . Sup. )
XLVII . . .
99 • • • *99 •
LXXV . . .
pp bis. . 28p .
LXXVI. . .
PP ter? .
. i8p .
LXXVI. . .
pp . 200
XLVIII. . .
IOO . .
• 101 .
LXIII. . . .
37 bïs • • M 7
LXXIV. . .
p 5
• i8j .
XXXVIII. . .
80 . .
• 168 .
XL,XLI. . .
86 . .
. 177 •
XLII.
87. .
. 180 .
XXXIX. . .
8i . .
. 173 •
XXXVIII. .
81 . .
. \JZ .
/LXXII . 1
* 1LXXIII. /*
Capucin
(le demi).
(LXXIII
LXXXIV.
VI du 3
XUL
Sup.
83.
84.
8 5 tert.
8 î
91
9 \ bis,
85 bi».
80 quart
88
f*S* •
’ C 3°3 •
. 143 *
. 76 .
. 77 •
Phædra P.N. • • * jjo,
Apollo P. H. ... . $0.
Mncmofyne P . H.
Argus P. P. ... . 131,
Arion P . P . . « . .130.
M 74 •
‘ 1*76 .
. 17 * •
. 311 .
P 76 •
’ 13 10 •
{:,*;}
/î78 .
‘ ji8i .
. 310 .
. 3 2 7 «
• j8i
Phleas P. P. . • * . -vy%.
Argiolus P. P. . T f 134
K kkij
340 TABLE
Noms François.
Argus myope.
/XLIII. , 7
.(LXXXIV.j ' *
.•
“.&}• • ■
__•_ J
ALPHABÉTIQUE
Nos. des Plan. Nos. de s Fi g. Pag. Noms de Linnœus. Nos.deLin,
89 l
fatiné à taches noires,
faciné changeant, i re . efpéce.
2 e . efpéce. ,
XLIV.
LXXIII.
LXXIV.
9 3 •. •
93 bis.
fLII. . . ->
’ ilxxvil;
LXXXI1I..
VII du 3 e .Sup. «
■du 3 e . Sup.
Ariane (T ).
Aurore (P). . ,.
Aurore de Provence (Y) ..
Azuré (T). ^
Baccante ( la ). ... XXV.
.SV}-
Belle dame (la). ..VU,
Bigarré (le). ...
Borée. ..^VII \
Candide (le).XXXIX.
Cardinal (le). .... .L VIII . .
Carte Géographique brune (la). ...... VUI . ,
fauve (la). ..VIII . .
r , . . , rouge (la).LVI. . .
Cephale ( le ).. *.XXIX. .
Chamarre (le).. Vlldu3e.
CUftede)... & V
CK r °n(le).... . LUI*.
Citron de Provence. LIII. .
Collier argenté (le grand). ....... , -f^Xl} * *
(Iepetit >--.{ml;
/XLIII. 7
(LXXII. / * *
• $0 . •
. *
{*77}
. RubiP.P. ....
. 237.
LXXXII. . . -
* 5 0 bis.
305 .
LI.
. 107 . .
.
218 .
. Cardamines P. D. •
. 8*.
, 108 . .
. 82 bis.
. 48 » •
* 9S • •
7 . .
97 quint
J ® tert.
Coronis. ÿ
Damier i re ,
A 1
3 *
lui du 3 e . Sup
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'•+» .•
.efpéce. ... . ♦ • XVIII. , . ,
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. eipéce. .........
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ÇXIX.
23. ,
37
19 . I
30.
. . . <LXII.
CIV du 3 e . Sup . ^
. . . XIX .....
... LXI.
. . . LXII.
/LXI.*>
* * (IV du 3 e . Sup . j
. XVII.
. . . XVII.
/XVII ....')
1 . /. v * * flll du 3 e . Sup . /
Da ? hr. is (le).. .XXIX. , . . .
4 e - efpéce. . . . ,
5 e . eipéce. ...
« 5 e . eipéce. . . , .
(le grand). • • .
a taches blanches.,
à taches fauves.. .
( le petit).
3 1 • ♦
32 . .
2 9 bis.
3 1 bis,
28 bis,
16 . .
27 . .
28. .
*8 . ,
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I328 ,
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18 9 ■
282 «
c 220 . Eupheno P. D.
I293 • Belia P. D. •
Dejanira P. N.
Comma P. P. .
Cardai P. N. .
309 .
115 .
330 ,
323 .
. 88 .
- 84.
1 * 4 -
1 256.
* 157 .
.112 bis.
• IS bis.
298
z 37
. •
. 8 . .
22-
ProrfaP.N. . .
. 2®2
* *
* 9 • •
24
Levana P. N. . •
. . 201
* 8 bis.
. 57 • •
234
129
Arcanius P. P. .
• 242
Sup
. 97 quart ,
. 19 . . .
330
f 551
CMiJ
223
j. Niole P. N. . .
. • 21?.
• I IO . •
,
. Rhamni P. D . .
. . I06.
# •
• 110 . .
•
224
. Cleopatra. P. D. ,
. • lOÇ,
• 2r 7t • #
r 5»i
L 1 49 J
> Euphrofine P. N. .
. . 2I4.
Cinxia P. N.
J
{ ‘jj. MaturnaP.N.
t * f 204 .
13 I
DES PAPILLONS
Noms François. Nos, des Plan.
Demi-Deuil (le).. . {y Sup.}
aux yeux bleus (le). • * • • • XXX. . . •
Diane ( la ). {lxxvii*. } ’
Echancré (T).. ............ I du 3 e .Sup. .
Echiquier (T). .XLV ....
Eclair (F). . , ..V du 3 e . Sup..
Eumedon. • .. LXXI. . . .
Faune (le). .*...••• ....... XXI.
Fauve à taches blanches (le ). ....... XVI.
m , , /1N f XXXIV . x
Franconien (le). ....••••*••• • XXV. * • •
^ ' (LXXX. . )
Gazé (le). ..»•••»•«♦•**•• XLVIII. . •
^ „ v ' „ . fXLVI.. . y
Gnfette (lePapillon).. *\lxXV..J *
Hermite (F). {lXIiY. } * #
Héros (le).. . . .
Hippolyte.. ... ..»*••»•♦*• VIII du 3 e . Sup
Jalon (le). LXXX. . .
Icare. . ..VIII du 3e. Sup
Ino (F)...LIX ....
Jonquille ( le )..LX»V. . ,
!p his . .•••■' . {lXVIIÎ
Mars bleu foncé changeant.. XXXIII. • .
C XXXI. . 1
changeant (le grand).» « -sLXVIII . > .
(LXIX . • )
( le petit ) à taches blanches. . . {y a™‘. Sup}
rxxxii.. . ^
à taches faunes. ... <LXX. . . . >
vV du 3 e . Sup. y
non changeant ( le grand ). ...... XXXIII. » .
C XXXI . J
©rangé (le grand).. » ».. « aLXIX. . > . .
(LXX. » '
(le petit). .•»•••*••• XXXIII. • .
Miroir (le).*.* • {lXXIV ! } *
$XXVIII.}
Mirtil (le).. .)LXVI. .> . .
1 ' VLXVII .0
DE JOUR. ^41
Nos, des Fig. Pag. Noms deLinnœus. Nos deLiru
61 .
lop .
$ tert,
96
6 1 fa*.
80 bis.
9 8-
3 * •
4 6 .
36 bis,
il quart ,
40 bis.
ZO bis.
96 e ,/.
. GalatheaP.N.
rzzi .
* \ z 94 •
• 313 •
. i $4 .
. 3Z? .
Z 7 S
■ M7«
. 37 d •
S 7 $}
CMîJ
> Fidia P. N. ...»
. 238.
• 25 • * *
6 ï
. Luciîia P. N. • » •
. 203.
. 69 . . ,
fi 5 ©i
1*7 3 J
j. Podalirius. P. E , . •
. 3 6,
• 47 • • •
ïi 4
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. Ligea P. N. . • . .
)
. 144.
. J . . .
C z' 99 .
> C Album P. N. « •
>
. 168.
. IOI . . .
Z03
. Cratœgi P. H. . • .
. 7 *.
J198
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IM4
. 113
33 *
3 °i
333
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~r r Jiz8 .
Iris P. N ..... 26z»
Janira P. N.
• 1 %€.
3*3 TABLE ALPHABÉTIQUE
Itfoms François, Nos. des Pian. Nos. des Fig. Pag. Noms de Linnaus. Nos, de Lin.
Mills (le).
JVIœlibée (le). . .
Montagnard ( le ). •
Morio ( le ). • • . '
Myrmidon ( le). . .
Nacré (le). . . .
Nacré découpé (le),
Nacré (legrand).
Nacré (le petit). ..
Nègre à bandes fauves ( le grand).
( le moyen ).
( le petit ).
Nègre des bois (legrand).. . # ..... .
Bernois ( le grand & le petit ). . • , . .
Hongrois (le grand)..
(le petit).. ........
Nemufien (le).» .
Orangé (Y). ...
Palémon.
Paies, grande & petite efpéce (la).
Paon de Jour (le)..
Papillon blanc ae lait.
marbré de verd. ....
veiné de noir. .....
veiné de verd. .....
Papillon du Chou ( le grand ).. • . •
( le petit ). . ...
Phryné...
Pleinchant (le). ....«•••
Point d’Hongrie (le)............
Poliux. . . . . ..
Porte-Queue ( le grand )..
à bandes fauves..
à double queue. ........
bleu à une bande blanche.
bleu ftrié.
brun à une ligne blanche.
à z bandes de taches blanches •
à taches aurores. . • , , ,
rxxvm. \
UbXVIl . J * *
XXIX. . . .
LXXXI. . .
(lv
LXXXIII..
XIV . . .
XIV .. .
fXIII. . . .
(XVI. . . *.
\ VIII. du 3 e Sup
*-LXXI
/XXXVII.l
LLXXI. . S
LXXXII. .
XXXVI. .
XXXV. . .
. 1 61.
. 211 .
212 .
213 .
T 3 ^
I30,
7 9 -
81.
77 -
75 .
76.
267,
268.
• 33*
. 220.
. 224.
• 222.
. 2 26 '.
. 221 .
DES PAPI
Noms François.
Porte-Queue brun à taches bleues.
à taches fauves,
gris brun. . • .
Porte-Queue ( les petits ). . • • <
Procris (le). . •.
Pronoë. «••••<
Proferpine ( la )..••«•••<
Protée (le). . ••••*••<
Saffirané (le ).
Satire ( le ).
Silene (le)* .♦•••••»•
Silvain (le). • . . • « • •
à deux bandes blanches.
azuré. . * .
cœnobite. .
( le grand ).
(lepetit). .
Silvandre ( le ). . •
( ie petit ).
Solitaire (le). . . .
L L O N s
Nos. des Plan.
. XXXVI. . .
. XXXVI. . .
. LXXXII. . . .
. XXXVII. . .
fXXIX. . \
•Ilxviii. r •
. LXIV. . . .
. lxxviii. ..
. LXXXIil.. .
. LXXVIII.. .
(XXVI.
.dLXV .
(IV du 3 e , Sup .
(XX. .
• ILXXXI . J * '
.IX.
, II du 3 e . Sup.
fXI. . , |
‘ ILXXX.Z
, X. .... .
DE
JOUR.
34s
Vos. des Fig. Pag. Noms de Linnaus. Nos. de Lin.
74 . •
. 15 9 •
75 • •
. 159 .
74 bis .
. 3°7 .
78, 7 9 ‘
. 167 .
f56 a,b
(. 5 b K,h
;}{X®} P^pmus p. p.
* *
42 bis.
. 159. .
I op bis.
. 2J5 . Rumina P. N.. •
• . 200.
80 tert.
. 308 .
III bis.
I
. 206.
( 1:8 >
* 50 . .
)
. < ■ -1 > Me géra P. N .. .
• . 142
35 • *
j 70 .
1302 .
(X .
' ILVII
Souci (le).. . . * •
Souffre (ie). . • • •
Tabac d'Efpagne ( le ).
Tacheté (le). . . • •
Tircis (le). . • . • •
Titire (le).
Tortue ( la grande ).
( la moyenne ).
( la petite ). . •
Triftan (le). . . . .
V blanc ( le ).
Vâlaifien ( le ). • • •
Vertumne. . . • . .
Violette ( la grande ). •
( la petite ). .
Vulcain (le). . ♦ • •
/XI-
‘ ILVIIJ * #
. XX.
. LXII. ...
. VI du j*. Sup.
• (lxxîxL};-
•&x;} •
fXIL . | ,
• ILVII. . / *
. VII du 3 e. Sup.
fXXV . a
* bLXV . / * *
. LXVI. . . .
(III. . . . . .
)LV.<
* )LXXX. . - . <
(VIII du 3 «. Sup.
. LV.
. IV. .
XXVII
34 • •
35 • »
1 1 i quart
If. .
91 tert -
4 9 . •
53 bis.
3 • •
3
4 • •
5 *
z 6 • Populi P.N.
3*5 •
{ 3 " *
(300 .
ZÇ>- .
{^z’5 j" ^°P U ^ L P’N. • . » • x 6 z.
{13?} Camilla ^billaP.N.^ ] l*‘
71 . Hermione P. N. « • . 145.
253 .
328 .
Hy ale P. D ..
PalœnoP.D . 52 -
{2^1}' ^ a P^ ia P- N. , , • . 20£.
- 14?.
Polychloros P N. . . 1 66,
Unicæ P.N. - •
t 22 . Hyperanthus P. D.
, 167.
. Ta7.
. LVI.
. 5 bis, .
• *33 •
. II du 3 e . Sup. .
. IJ tert. ,
- ■
. VIII du 3«.Sup
,111 quint ,
3 33 ■
. XV.
. 20 ... •
■ 56 ,
.JXV, 0 .
m 2# I • • •
{ 57 |
Dia P.N. ... ,
(LX. * j
U44J
/VI.
1 6 . . •
■ Atalarua P.N. » •
* du 3 e . Sup. .
J
(315/
De rimprimerie de P. M.. Delaguette } rue de la Vieille-Draperie.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
CINQUIÈME CAHIER.
Pag. g.og , j Joigne i des citations, ajoutez Faun.fuec. ed. nov. i03b.
Pag. 0.10, lig. 7, tab. XI, fig. 4,4. Iif. tab. XL, Fig. III, IF'.
Ibid. tab. CXL. fig. 3, 4. Iif. tab. CXL, Fig. IF, V.
lig. 8, pag f ' 1 G ? lif. pag. 23.
Pag. Z13, lig. 4 des citations Mém. VI, &c. Iif. Mem. Il, pag. 6$, & fuiv. PI. II, fig. 3.
Pag. 220, lig. i 5 . Sa femelle vue en defîus , &c. Voye^à ce fujetla fuite du numéro 108,
pag. 3.33.
Pag. çlzz, lig. 4. Nous ne connoifïbns pas fa Chenille, &c. Elle efl repréfentée ainfi que
fa Crifalide , fur la Pl t LXXL
Pag. 22 J, lig. 1 des citations , ajoutez, Faun. fuec. ed. nov. loqo.
Pag. 223, lig. 1 des citations, ajoutez, Faun. fuec. ed. nov. 1041.
Pag. 2.33, lig. 1 des citations, ajoutez, Faun, fuec. ed. nov, 10 GG.
Pag. zqo, lig. 1, tom. 1, Part. II, iif. Tom. II, Part. 1 .
lig. 8, ajoutez, Faun.fuec ed. nov. io 65 . Rex.
Pag. zqz, lig. 4 des citations, tom. I, Part. II, lif, Tom. II, Part. I.
Pag. zq-3, Numéro 20 bis , lif. Numéro 20 tert .
V le. CAHIER ,
Pag. z 5 z, lig . 4 , Fig. a b, lif Fig. 2 a b.
ligne derniere , ajoute ^ , Didynna.
Pag. z 5 j, lig. 1 des citations, tab. XVIII, lif. tab. XVII.
%• 2 ,fix 4 > z -
Pag. zGi, On a obmis dans les Defcriptions de cette Planche, celle dos figures 44 £, d.
C’eft une variété du moyen Nègre à bandes fauves , repréfenté PI. XXIV,
n°. 44. Elle e(t copiée du Cabinet de M. Gigot d’Orcy, à qui elle a été
envoyée d’Uffenheim en Franconie, par M. le Dodeur Yung. Ceft une
femelle qui fe diftingue de l’efpéce, principalement par le nombre de fes
taches oculaires. Aux quatre ailes en deffus, Fig. 44 c, & aux inférieures
en deffous , Fig. 4 \d, il y en a moins qu'au 44 a b. La couleur fauve dans
cette variété eft bordée de rouge & partagée en taches bien féparées, au
lieu que dans l’efpéce elle forme fur chaque aile une bande feulement cou¬
pée par les nervures.
Pag. %GG, lig. 13, 168, lif. 128.
Pag. zj8, Numéro 31 bis . Voye^ la fuite de ce numéro pag, z8i.
A la fin de la derniere ligne, ajoute ^ fous le nom de Gordius.
VIE. CAHIER.
Pag. 301, au n 0 . 21 i uart . fupplée3 le nom du Papillon. LE JASON.
Pag. 303, L’ACTÉ ON. Dans toute la Defcription de ce Papillon, mette ^ jy tert, au lieu
de 3j bts ,
V I R. CAHIER, Sup.
Pag. 33G, lig. G, à la fin de la ligne, ajoute332»