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H, Z * Z ~Z plàMo
CATALOGUE SYSTEMATIQUE
DES
Par P. RAMBUR
DOCTEUR EN MÉDECINE, MEMBRE ET S.NCÎEN PRÉSIDENT DE II SOCIÉTÉ jsNTOMOLOCiIQUE
DE PRINCE, DE II SOCIÉTÉ B0T1NIQUE DE PRINCE, DE L'ACIDÉMIE
DES SCIENCES ET 1RTS DE B1RCELONE, ETC.
PARIS
librairie de J. B. Baillière , rue Hautefeuille , 19.
a LONDRES, chez H. Baillière , Regent Street, 219.
a MADRID , chez Bailly-Baillière , calle del Principe.
a NEW-YORK, chez H. Baillière, Broadway, 290.
1858.
ERRATA MAJORA
DE LA PREMIERE LIVRAISON.
Page 36, ligne 32, au lieu de: l’épine très-tibiale souvent, lises: l’épine ti¬
biale très-souvent.
— 43, — 14, — Hubn. Pap. fig. 322^25 , lisez: fig. 922-25.
— 46,- 23, — sommet et bord postérieur, lisez: sommet des
supérieures et bord externe.
— 65, — 29 , — qui est jaunâtre ; ainsi que la postérienre,
Usez : qui est jaunâtre , ainsi que la pos¬
térieure.
Plusieurs fois nous avons employé le mot de : crochets des tarses, pour onglets.
IMPRIMERIE I.ADEVÊZE.
AVERTISSEMENT.
Je publie ce catalogue systématique des lépidoptères
du midi de l’Espagne, pour faire suite et servir de com¬
plément à ma Faune Entomologique de VAndalousie inter¬
rompue depuis longtemps, et dont il n’a paru que
quatre livraisons, et une cinquième, de Lépidoptères
tirée à part.
Plusieurs naturalistes et entomologistes distingués ont
visité depuis moi l’Andalousie, d’où ils ont rapporté
plusieurs espèces que je n’avais pas rencontrées, et tout
récemment M. Staudinger, à qui la science doit une
excellente monographie des Sésies, a colligé dans ce
pays un grand nombre de Lépidoptères dont plusieurs
inédits, et surtout beaucoup de Sésies et une grande
quantité de petites espèces recueillies avec le plus grand
soin et sur lesquelles il compte faire un travail particu-
lier; tous ces matériaux, joints aux espèces peu connues
et même nouvelles que je n’avais point encore publiées,
me permettront de donner un catalogue assez complet
des Lépidoptères de ces riches contrées de l’Espagne.
Je profite de ce catalogue pour développer mon système
de classification et pour essayer de donner aux diffé¬
rentes divisions, de tribus, familles, genres et même
espèces, des caractères plus solides que ceux qui avaient
été donnés jusqu’à présent, et surtout tirés des différents
organes de l’insecte parfait, comme pouvant presque
seuls servir à la classification et à la connaissance des
espèces.
CATALOGUE SYSTÉMATIQUE
DES
LEPIDOPTERA linné. — GLOSSATA fabricius
PREMIÈRE DIVISION.
DIURNES Latreille
RHOPALOCÈRES Duméril.
Point d'yeux lisses, antennes presque toujours simples,
presque toujours plus ou moins renflées vers l’extrémité,
spiritrompe bien développée; ailes plus ou moins verticales
dans le repos, rarement abaissées, les inférieures n’ayant
jamais, à la base du bord antérieur, une ou plusieurs soies
raides pour les tenir en rapport avec les supérieures (achali-
noptères Blanchard).
Ils forment deux tribus.
PREMIÈRE TRIRU. PAPîLlONIENS.
Scutellum du mésothorax laissant entre lui et les pièces du
inétathorax un espace vide subtriangulaire plus ou moins
grand. Une seule paire d’ergots aux tibias des jambes posté¬
rieures , point d ’épiphyse tibiale excepté chez les Papilionides ;
Lépidoptères de l’Andalousie. I
2
PAPILIONIENS.
antennes rapprochées à leur insertion ; rameau rtervulaire dés
ailes * inférieures à peu près aussi épais que les autres
Elle se compose de plusieurs familles.
A. Pattes antérieures toujours incomplètes dans les
DELA SEXES (Tetrapi Z.), Tergum DU prothorax présentant
DEUX PIÈCES DONT LA l re DIVISÉE EN DEUX ÉCAILLES DILATÉES,
TRANSVERSALES (SCUtum), LA 2 me TRÈS-PETITE, LUISANTE
(scutellum).
Première famille. NÏMPHALIDES.
Pattes antérieures incomplètes chez les femelles (4 articles),
modifiées chez les mâles et servant comme d’ornement (dites
* Nous considérons les ailes étendues ; elles sont plus ou moins triangulaires
et ont trois bords : l’ antérieur ou costal aux supérieures, très-souvent épaissi
par une nervure de ce nom, très-mince et souvent dilaté, surtout à la base,
aux inférieures, oâ, à l’exception des Diurnes, il porte, dans presque tous les
autres, une ou plusieurs soies épaisses qui s’accrochent, chez les mâles, dans
une sorte*de lanière roulée (frein Poey), partant du bord antérieur de la
première nervure des supérieures, avant la base, et chez les femelles dans un
faisceau d’écailles épaisses naissant sous la base de la troisième nervure qui
reçoit aussi la soie du mâle quand elle s’échappe de la lanière ; Y externe bordé
d’une frange formée d’écailles allongées ; le troisième qui est postérieur aux
premières ailes, interne ou abdominal, cilié, aux secondes ; dans les Diurnes
ce bord est souvent excavé et entoure l’abdomen ; la réunion de ces bords forme
le sommet et l’angle postérieur qui devient anal aux secondes ailes.
** Nous avons cherché, pour faciliter la connaissance des nervures, â modi¬
fier leur nomenclature en la présentant de la manière la plus simple. En effet,
si l’on examine l’aile supérieure, dans la plupart des lépidoptères , on voit
qu’il part de la base quatre nervures principales et constantes (primitives Bois-
duval); je dis principales, parce qu’il s’en ajoute souvent d’autres, mais assez
souvent aussi il n’en existe que quatre bien apparentes, du moins aux supé¬
rieures.
La première et la quatrième sont presque toujours simples , les deux inter¬
médiaires toujours composées ou ramifiées ; la première sera pour nous la
nervure simple antérieure, la quatrième la simple postérieure; il en sera'de
même pour les deux nervures composées ; ces nervures pourront aussi être dé¬
signées par ordre numérique 2 me , 3 me , 4 mc ; elles sont toujours faciles' à
distinguer.
NYMPHALIDES. 3
en palatine) ; tarses ayant les onglets simples ; nervures des su¬
périeures non dilatées, la troisième ou composée postérieure ne
fournissant que trois rameaux, le quatrième, le nervulaire se
trouvant toujours en avant du milieu de la nervule ou réuni
à la deuxième nervure ou composée antérieure ; nervule très-
mince , souvent à peu près nulle ; Lord interne des secondes
ailes embrassant le dessous de l’abdomen.
Chenilles toujours plus ou moins épineuses ; chrysalides
très - souvent anguleuses, ayant des séries de tubercules,
suspendues par la queue.
genre. MELITÆA, Fabricius.
Tête aussi large que le corps; antennes terminées par une
massue oblongue ou plus ou moins pyriforme , épaisse; palpes
assez longs, hérissés , comprimés, aigus, divergents vers Vex¬
trémité, plus ou moins redressés. Scutum du mésothorax à peu
près lisse, étant à peine échancré pour recevoir la partie anté¬
rieure du scutellum, celui du métathorax ayant ses deux pièces
courtes , renflées et le scutellum très-déprimé. Tarses antérieurs
des mâles, velus, assez grêles, ceux des femelles un peu épaissis ,
Les deux nervures composées, ou les2 mc et 3"' s’anastomosent vers le milieu
de l’aile, et émettent, extérieurement, un certain nombre de rameaux ; la
portion de nervure qui les réupit et qui est transversale s’appellera la nervule ;
sa longueur est très-variable et sa démarcation très-souvent vague ou arbitraire,
ce sera toujours la partie la plus mince ; mais elle peut être aussi épaisse que
les autres rameaux ou à peu près ; elle est souvent aussi d’une extrême ténuité,
et presque insensible, on peut aussi prendre pour elle les portions à partir du
point où la nervure se recourbe et qui sont plus ou moins épaisses, cependant
nous les considérons comme la continuation de la nervure; elle est bien visible
dans les hespérides et les lycenides.
L’espace entre ces deux nervures qui est bordé en dehors par la nervule
s’appelle aréole discoïdale; cette aréole est quelquefois divisée par des ner¬
vures supplémentaires ( Hepialus ) ; en dehors d’elle, il peut aussi se produire
d’autres aréoles dont une plus constante, placée à son angle antérieur, entre
le deùxjème et le troisième rameau de la deuxième nervure , et qui a reçu de
M. LefebVre le nom inacceptable de sus-cellulaire. Avec M. H. Schaeffer, nous
la nommeront accessoire, elle existe dans la plus grande partie des Noctuides,
Chelonia caja, pudica; Call. liera, jacobeœ, etc.
4 PAPÏLIONIENS.
presque nus; crochets des autres tarses ayant, à la hase , deux
prolongements étroits, qui les font paraître comme doubles ,
membraneux , divisés à la base , entre lesquels se voit une 'pelote
assez grande; nervule nulle aux inférieures , souvent aux supé¬
rieures , deuxième nervure de celles-ci ayant quatre à cinq ra¬
meaux y compris le nervulaire qui est placé vers le tiers du
bord externe de Varéole , et trois à quatre ramuscules ; ailes
entières , à peine sinuées , bord abdominal engainant.
Ces caractères ne concernent que les espèces européennes ;
parmi les exotiques, quelques-unes ont les ailes sinuées
comme dans certaines Vanesses (ancien genre) avec lesquelles
elles paraissent s’unir intimement. Chenilles ayant des tuber¬
cules spiniformes hérissés de poils, se nourrissant de plantes
diverses ; chrysalides courtes non-anguleuses ayant de très-
petits tubercules.
Les insectes se distinguent de suite des argynues, en ce que
les ailes n’ont pas en dessus des rangées de points arrondis,
mais des bandes maculaires, et par le dessin du dessous des
inférieures.
Reprenons ces nervures : la première, ou simple antérieure, (costale Lefebvre)
plus ou moins épaissie dans la plupart des diurnes, vient se terminer au bord
antérieur, vers le milieu ou au-delà, plus ou moins près du sommet ; ce bord,
qui a été nommé costal , est souvent épaissi par une nervure qui doit aussi
porter ce nom ; c’est une vraie nervure, souvent aussi épaisse que les autres
( Callimorpha, Noctuides, etc.), et déjà sensible chez les Hespérides.
La deuxième, ou composée antérieure ( sous-costale Boisduval ) se divise
extérieurement en plusieurs rameaux (appelés antérieurs) dont un ou deux se
divisent eux-mêmes en ramuscules , ils sont le plus souvent au nombre de 4 à
6 , et atteignent l’extrémité des bords antérieur et externe; le dernier qui con¬
tinue la nervure ( Lycenides ) s’éloigne souvent et peut devenir nervulaire
(Papilio), mais nous réservons ce nom pour le rameau suivant qui est le der¬
nier de la troisième nervure en partant de la base et qui paraît la continuer
dans le genre Fapilio, tandis qu’il est placé au milieu d“e la nervule dans les
Lycenides, rameau nervulaire dont la valeur caractéristique est très-grande.
La troisième nervure ou composée postérieure (médiane Boisduval ) fournit
trois à quatre rameaux ( appelés postérieurs ), dont le troisième et quatrième
(rameau nervulaire) se trouvent placés sur une courbure plus prononcée qu’à
la précédente (Catocala, Callimorpha) et qui s’unit à la nervule ; mais cette
AYMPHALIDES.
5
1. Melitæa Pauthekie, Borkhausen.
Her. Schæff. Suppl, lab. 57.
Cette espèce est encore douteuse ; étant très-variable, tantôt
il y a des individus qui diffèrent à peine de YAthalia, tandis
que d’autres se rapprochent de la Deione.
Elle est presque toujours plus petite que l’Athalie et la
teinte du dessus est ordinairement plus claire et quelquefois
un peu variée chez les femelles, comme dans la Phœbe. Les
lignes noires du dessus sont moins marquées, la deuxième et
la troisième, après la bordure noire, sont peu marquées et
disparaissent souvent en partie; les bandes maculaires du
dessous des secondes ailes sont d’un fauve plus pcàle, presque
jaune.
Les pinces des parties génitales mâles sont moins saillantes,
plus courbées, moins dentelées, elles ne sont pas bifides en
nervure n’a souvent que trois rameaux comme chez la plupart des Rhopalocères,
car le quatrième que nous appelons nervulaire pour le désigner (nervule indé¬
pendante de M. Guenée aux ailes inférieures ), et qui doit conserver ce nom,
n’importe la position qu’il occupe, si l’on veut lui conserver sa valeur , tantôt
continue la troisième nervure ( Papilio ), tantôt se trouve sur le milieu de la
nervule (Lycenides), alors c’est la fausse nervure de M. Boisduval ; tantôt, au
contraire, semble appartenir à la deuxième nervure [Colias, Pieris), mais tou¬
jours assez facile à reconnaître quoique sa position varie à l'infini, même chez
les Lasiocampides, où la nervule n’offre aucun rameau. Ce rameau peut donc se
trouver au-dessus comme au-dessous du pli médian de l’aile qu’on a voulu
considérer comme point de repère par rapport aux rameaux (M. Guenée), mais
dont la valeur caractéristique semble presque nulle. Il y a le plus souvent des
plis entre toutes les nervures, mais ils peuvent disparaître complètement
( Saturnia ). Cette nervure présente quelquefois postérieurement en dessous,
vers la base, un renflement qui souvent se prolonge en un petit rameau
tantôt transverse ( Papilio ), tantôt longitudinal ( Ceth. Julia ).
La quatrième nervure ou simple postérieure est presque toujours simple,
et se rend à l’angle postérieur ; dans le pli de l’aile, entre cette nervure et la
précédente, il s’en produit quelquefois une autre (Zygœna).
Enfin, après la quatrième nervure, il part quelquefois de la base de l’aile
(Papilio), une cinquième nervure très-courte et qui se termine, soit dans le
bord postérieur, soit vers la quatrième nervure, mais très-souvent elle est ru¬
dimentaire ou insensible, nous l’appellerons nervure basilaire.
PAPILIONIENS.
avant; chez la femelle, la plaque de ravant-dernier segment
en dessous est plus large, non rebordée sur les côtés comme
dans l’Athalie par une pièce étroite qu’elle recouvre.
Je pense que c’est une espèce différente; l’insecte parait
bien plus tard. Chenille blanchâtre avec un réseau noir qui
produit en dessus trois lignes de la même couleur; neuf épines
coniques roussàtres, hérissées de poils noirs sur la plupart
des segments, quatre seulement sur le premier et le dernier.
Stigmates noirs ; tête d’un noir brillant avec de petits tuber¬
cules blancs.
Elle vit sur le Plantago major, à la fin de juin.
Abondante dans certaines parties humides de la Sierra-
Nevada. Habite aussi une grande partie de la France.
Les secondes ailes présentent quelques différences dans leur système nervural.
La première nervure naît presque toujours d’un tronc commun avec la deuxième,
elle fournit souvent à sa base ou avant, un rameau qui se retourne vers le bord
antérieur ; ce rameau souvent bifide n’a pas toujours la même direction ; il esi
rudimentaire ou disparaît chez les Lyceriides, Hespérides, etc., et dans les
familles dont les espèces ont un frein pour maintenir ces ailes ; il devient libre
chez d’autres et paraît former une nervure propre (Saturnin), nous le nommons
rameau divergent; la première nervure, presque toujours simple, fournit jusqu’à
cinq rameaux dans le G. quercifolia, où elle est très-robuste et indépendante.
La deuxième nervure, lorsqu’elle est libre, s’anastomose souvent avec la
précédente en formant une aréole basilaire (Hesperia, etc...), elle fournit ici
moins de rameaux (antérieurs), le plus souvent deux, ( Lycenides, Hesperides,
Noctuides ), et assez souvent trois ( [Vanessa ), mais ce troisième est celui que
nous nommons nervulaire, il peut s’unir à la troisième nervure et la continuer
( Gastropacha), mais il s’amincit beaucoup lorsqu’il part de la nervule comme
dans les trois familles citées plus haut. La deuxième nervure peut envoyer un
rameau à la première et produire une deuxième aréole discoïdale (Quercifolia),
elle peut aussi devenir simple en cédant l’un de Sès deuxrameaux à la première
nervure (Botydes).
La troisième nervure n’a ordinairement que trois rameaux (postérieurs), mais
quelquefois aussi elle en a quatre, le nervulaire se joignant à elle ; c’est cette
disposition que M. Guenée a voulu désigner dans les noctuides , en faisant une
division, sous le nom de quadrifides , mais dont l’application est inexacte pour
la plupart des espèces qu’elle comprend ; elle existe complètement dans les
uasiocampjoes ou BOMBïcjNi de M. Boisduval, moins mon Herculeana et les
fiYMPHALIDES.
7
2. Melitæa Deioxe , Hübn-Geyer.
Hübn-Geyer, Pap. fig. 947-50.
Dup. suppl. I, p. 276, fig. 4-3.
Herr. Schaeffer, Suppl. 366-67.
Elle est aussi très-rapprochée de l’Athalie et surtout de la
Parthenie par le dessous. Les lignes noires sont bien plus
étroites que chez la première et ne paraissent pas s’oblitérer
comme dans la seconde, elles sont plus anguleuses ; les
femelles, qui égalent quelquefois celles de la Phœbe pour la
taille, ont la bande du milieu plus pâle et presque jaune, ainsi
que celle qui borde la marge et qui est formée de lunules
très-courbées et aiguës.
Les parties génitales du mâle se rapprochent plus de celles
de l’Athalie que de la Parthenie ; les pinces sont avancées,
aiguës, dentelées et bilides en arrière ; chez la femelle la
plaque du dessous du dernier segment est très-large et un peu
rebordée par le côté d’un autre pièce.
Je n’ai rencontré que deux mâles chez lesquels les taches
fauves de la bande du milieu des secondes ailes en dessous
sont d’un fauve foncé et confluentes.
autres processionnaires (excepté le Neogena qui est un Eriogaster) Dumeti et
Taraxaci qui ne sont pas de la même famille.
La quatrième nervure placée moins près du bord interne, est également
simple ; enfin une cinquième, nervure que nous avons signalée sous le nom de
basilaire, et qui est ici beaucoup plus constante et plus prononcée, suit le bord
interne ou abdominal, et peut conserver ce dernier nom; elle est nulle chez
les Papilionides, rudimentaire ou nulle chez les Métrocampides, les Saturnides
tau, pyri , mais bien sensible chez le Bombyx mori , elle peut aussi être appelée
cinquième nervure. Ces ailes ont aussi parfois quelques nervures ou rameaux
supplémentaires.
Les intervalles entre les nervures venant aboutir au bord externe pour la
plupart, et selon la forme de l’aile, varient selon le nombre de rameaux et de
ramuscules ; il y en a six chez la P. brassicce et huit chez le P. podalyrius ;
leur nombre diffère aussi sur les deux ailes, il est souvent plus considérable à
l’inférieure, on peut les désigner numériquement d’avant en arrière.
La nomenclature du système nervural a varié selon les auteurs. M. Lefebvre,
PAPILIONIENS.
La chenille vit sur les Linaires ; trouvée à la base de la
Sierra-Pietra.
3. Melitæa Phoebe, Fabricius.
Très-grande et bien marquée, un peu variable selon les
individus. Très-commune dans les environs de Grenade.
4. Melitæa Ætherie, Hubn-Geyer.
Hüb-Geyer, Pap. lab. -177.
Cette mélitée ne paraît être qu’une variété de la Phœbe ; elle
en diffère surtout en ce que la teinte du dessus est d’un
fauve uniforme foncé et que les bandes maculaires du milieu
des ailes tendent à disparaître surtout aux inférieures, en ce
que le dessous des supérieures est fauve avec le sommet seu¬
lement , et le dessous des inférieures jaunes, et que les lunules
d’un fauve rouge de celles-ci, sont bordées par une bande
presque de la même couleur.
en France, est celui qui a donné le plus de détails à ce sujet, il a publié de
bonnes figures représentant les nervures ; mais aucun n’en a fait un usage
aussi général que M. Herr. Schaeffer, et n’en a tiré d’aussi utiles résultats •
M. Guenée s’en est aussi servi heureusement ; avant lui, M. Boisduval, suivant
l’exemple donné par Godart, dans l’Encyclopédie, par rapport à l’aréole
discoïdale, et en cherchant à désigner ces nervures (Spec. gén. des Lépid.,
1 vol., p. Il et suivantes) les a considérées d’une manière si erronée, qu’à
l’exemple de M. Guenée, et à cause de la célébrité de l’auteur, nous ne pou¬
vons la passer sous silence.
Ainsi, M. Boisduval prétend que : « quelquefois comme dans les Melitæa, les
Argynnis , la costale (première nervure) n’existe pas , ou si elle existe, elle se
réunit dès son origine avec la sous-costale (deuxième nervure), et on ne distingue
plus réellement qu’une seule nervure ; » ces deux nervures sont toujours par¬
faitement distinctes et indépendantes (ailes supérieures) dans ces deux genres
et la première, loin de disparaître, est toujours la plus épaisse, étant un peu
dilatée dans la plupart des diurnes. M. Guenée semble accréditer la même
erreur, en ne considérant pas cette nervure comme constante ; même dans les
Noctuides, elle est toujours très-sensible, et loin de disparaître, elle prend
quelquefois un rameau à la deuxième et peut devenir plus épaisse que les
autres et libre, même aux inférieurs ( Cymatophora ). M. Boisduval prétend ,
et toujours à tort, que : la première et la deuxième peuvent s’unir et produire
des rameaux, ce qui n’a jamais lieu ; que : dans les Sema, la radiale, ou la
NYMPHALIDES.
Mais nous avons des individus intermédiaires et surtout
un mâle de Grenade, tout à fait semblable en dessus à YÆthérie,
mais dont la bande qui borde les lunules est plus pâle ou
moins uniforme. Elle a été prise dans les environs de Cadix,
par M. Lorquin, et ensuite rapportée en assez grande quantité
par M. Staudinger.
Celle figurée dans Duponchel, suppl. i, pl. 44, f. 4, 5, sous
le nom d ’Ætheria, n’a aucun rapport avec cette mélitée; celle
que figure aussi M. Lucas, Expl. Alg. Lep. pl. 2 , fig. 2, n’est
pas la véritable Ælhcrie.
5. Melitæa Didyma, Fabricius.
Hübn, Pap. fig. 9, 10, Cinxia.
Assez commune dans les environs de Grenade.
6. Melitæa Cinxia, Linné.
Hübn, Pap. fig. 7, 8, Délia.
M. Lederer nous a écrit avoir rencontré cette espèce.
quatrième nervure, ne semble pas exister du tout, (quoiqu’elle existe réellement)
et que le plus inférieur des rayons de la médiane (troisième) doit être cette
nervure, tandis qu’en partant de la base elle occupe le bord postérieur sans
aller jusqu’à l’extrémité. Enfin, il termine en disant : «Nous devons signaler
deux ou trois petits rameaux supplémentaires qui naissent quelquefois de la
costale ou de la sous-costale réunies comme dans la plupart des Pieris et des
Colias ; j’ai dit que la première nervure ne fournissait pas de rameaux, très-
rarement elle s’anastomose avec la deuxième ( Zygæna ) ; la deuxième ne naît
pas non plus d’une souche commune avec la troisième comme cet auteur
l’affirme; aux inférieures, M. Boisduval .confond aussi deux nervures sous le
même nom ; il appelle abdominale, la quatrième nervure (Papilio ) -, lorsqu’il
s’en ajoute une cinquième, il la nomme de nouveau abdominale, tandis que la
quatrième devient son interabdominale ( Pieris h
Les nervures ne présentent point de caractères absolus, mais seulement
relatifs aux différentes divisions et tribus ; ainsi le système nervural de la
Catocala elocata ne diffère pas très-sensiblement de celui de la Call. hera ;
nous n’emploierons donc les caractères tirés des nervures que lorsque les autres
nous feront défaut, ou pour les corroborer ; car il ne faut pas oublier que ce
ne sont que des caractères secondaires , étant tirés d’un appendice organique
qui peut manquer.
to
PAPILIOXIESS.
7. Melitæa Desfoatainii * ** , Godart.
Catal. syst. And., pl. i, fig. 2.
God. Encycl. melh. IX, p. 278.
Boisd. Icon. hist. I, pi. 23, fig. 4, 2. p. 116.
Her. Schæff., Suppl, fig. 1,2, et 569-70.
Arg. Alis subrotundatis inieyris utrinque vivido fulvis ; suprà
anticis fasciis quatuor macularibus ochraceis nigromarginatis ,
posticis duabus, his punctorum nigrorum sérié intermediâ.
(God. Encycl).
J’ai reproduit la diagnose de Godart pour rappeler l’espèce
ou variété qu’il avait décrite, mais les individus qu’il a eus
sous les yeux et qui avaient été rapportés de Barbarie par
Desfontaines ne se trouvent plus au Musée.
Les figures de M. Boisduval surtout , et celles de
M. Schælfer (569-70) les représentent à peu près.
La variété que j’ai rencontrée aux environs de Grenade,
et dont les figures, 1, 2 , de M. Schæffer, sont la représenta¬
tion *', diffère surtout en ce que les bandes de taches jaunes
en dessus, disparaissent quelquefois complètement chez les
mâles, surtout celle du bord externe , et il y en a trois bien
marquées en dessous aux secondes ailes ; une autre variété
dont le fauve devient presque rouge, se trouve à Barcelone
et a été appelée Beckeri.
J’ai trouvé dans la même localité, où cette espèce était très-
commune , la chenille sur le Plantin ; depuis, M. Lorquin a
* Les auteurs Allemands ne paraissent pas connaître le travail de Godart
concernant l’article papillon de l 'Encyclopédie Méthodique, ouvrage cependant
remarquable pour l’époque, de sorte qu’ils citent M. Boisduval comme s’il
avait dénommé la Desfontainii le premier ; mais elle était nommée et décrite
bien avant par Godart en 1819, tandis que les icônes n’ont commencé à paraître
qu’en 1832; seulement leur auteur a mal à propos changé Desfontainii en
Desfontainesi.
** Mes figures laissent un peu à désirer pour l’exactitude.
NYMPHALIDES.
n
rapporté des sociétés de chenilles semblables, vivant sur le
chèvrefeuille. Produit-elle l’espèce suivante? ou bien, toutes
ne sont-elles que des variétés de Y Artémis dont la Mêrope
serait le point de départ? c’est assez probable.
Dans cette série de variétés, tantôt le second rameau de la
composée antérieure est bien distinct ( Beckeri surtout), tantôt
il naît sur le troisième rameau et devient ramuscule *.
8. Melitæa B etica , Mihi.
Calai, syst. And. pl. i, f. 3, 4.
Le dessus est d’un fauve un peu moins foncé que chez la
précédente ; il y a trois rangées de taches jaunes sur les ailes
supérieures, une seule sur les autres et uue série de lunules
d’un blanc jaunâtre plus ou moins obscurcies de brun, et
traversées par un trait noir, sur le bord externe ; ce même
bord, en dessous, et les ailes inférieures, à l’exception du
bord des bandes jaunes, sont de couleur d’ocre; ces bandes
maculaires sont en dessus bordées de noir.
Elle vole dans les landes de Cistes, tandis que îa précédente
se rencontre dans les lieux boisés. Depuis elle a été retrouvée
par M. Staudinger, dans les mêmes localités.
genre. ARGYNNIS, Fabricius.
li diffère peu du précédent; palpes tantôt assez minces ,
très-velus, à troisième article assez long; tantôt épaissis , peu
velus , hérissés , à troisième article court , mince , presque nu;
scutum du mésothorax échancré largement pour recevoir le
scutellum qui s’y engage en manière de coin, plus ou moins
caréné en dessus , celui du métalhorax ayant ses deux pièces
dilatées, écailles du ■ prothorax plus dilatées que dans les
Mélitées , nervule ne paraissant presque jamais nulle , ailes plus
ou moins sinuées ou anguleuses, ayant le bord abdominal sou-
Lorsque je ne désigne pas les ailes, ce sont toujours les antérieures.
12
PAPIUONIENS.
vent évidé ou échancré vers l’extrémité , deuxième nervure des
inférieures naissant avant le rameau divergent comme dans le
genre précédent.
Les parties génitales sont très-différentes ; l’extrémité abdo¬
minale du mâle, au lieu d’être comme tronquée , se trouve
prolongée à cause de la forme allongée des pinces, et chez la
femelle, on ne voit jamais de plaque régulière ou à bords
contournés en partie nue-, comme chez les mélitées ; le bord
abdominal est très-engaînant.
Les chenilles portent des épines plus allongées, plusieurs
mangent les Violettes, mais aussi des plantes très-différentes ;
les chrysalides sont un peu plus anguleuses ayant souvent la
partie abdominale recourbée sur la poitrine qui est gibbeuse.
Les unes ont le bord abdominal presque arrondi vers
l’extrémité, les autres l’ont évidé ou presque échancré; parmi
celles-ci plusieurs ont, chez les mâles, des rameaux ou nervures
chargés d’écailles noires qüi les font paraître dilatées, ou
formant une sorte d’arête saillante, mais ce n’est qu’apparent;
le premier rameau de la composée postérieure naît près de
la base. Ce genre, dont les espèces se lient insensiblement,
présente de grandes différences, surtout dans les palpes, si
l'on compare les premières et les dernières.
1. ArgvnjNis Hecate , Fabricius.
Hübn, Pap., fig. 42-44.
Je n’ai pris qu’une seule femelle a teinte pâle, dans les
montagnes d’Alfakar.
2. Argynuis Niobe, Linné.
Hübn, Pap. fig. 61 , 62.
Dans les parties élevées de la Sierra-Nevada; je n’ai pris
qu’un individu chez lequel, la ligne sinnée médiane, bordant
les taches argentées en dessous, se rapproche moins de l’angle
anal.
NYMPHALIDES.
13
3. Argynnis Aglaia, Linné.
Hiibn, Pap., fig. 64 , 62.
Dans les parties élevées de la Sierra-Nevada.
4. Argynnis àdippe , Linné.
Ilübn , Pap. fig. 63 , 64.
Cette espèce se distingue de suite de la Niobe par les deux
nervures dilatées en arête, chez le mâle.
Elle produit ici la variété Chlorodippe. En dessous, le sommet
des ailes supérieures et les inférieures sont d’un vert jaunâtre;
les taches argentées sont petites et nombreuses et l’espace où
se trouvent les ocelles n’est jamais nuancé de rouge-fauve,
les lunules argentées marginales sont plus étroites. Commune
dans les parties élevées et boisées de la Sierra-Nevada.
Les argynnes Aglaia , Niobe, Adippe , présentent chez les
mâles, en dessus, entre la première et la deuxième nervure
des secondes ailes, et vers la base, un espace couvert de
poils assez longs et serrés , comme dans certaines Héliconies.
5. Argynnis Pandora, Syst. Verz.
Elle vole tout l’été dans les localités un peu boisées des
environs de Grenade. Le mâle n’a que deux nervures dilatées
et saillantes en arête. Chez la Paphia, que je n’ai pas rencontrée
ici, sur quatre nervures dilatées, une seule est saillante en
arête.
6. Argyknis Lathoma , Linné.
Dans les environs de Grenade. En comprenant cette espèce,
le genre peut se diviser en trois groupes, dont les caractères
diffèrent un peu.
genre. YANESSÂ , Fabricius.
Tête un peu moins large que le thorax , yeux très-velus
14
PAPïLtCWIEIXS.
massue des antennes ovoïde ou allongée, mucronnée; palpes le
plus souvent très-velus, peu redressés , le troisième article souvent
très-velu , presque abaissé. Crochets ayant des appendices aussi
longs qu'eux , pattes antérieures très-velues en palatine dans
les deux sexes * ; dessus du mésothorax caréné; nervule très-
fine , deuxième nervure des inférieures naissant bien avant le
rameau divergent , celui-ci droit , bifide , la deuxième des supé¬
rieures produisant cinq rameaux (excepté la Levana) ; bord abdo¬
minal des inférieures formant une gaîne très-prononcée , échan-
cré dans sa partie postérieure , base du bord antérieur arrondie
et dilatée , bord externe des quatre sinué , formant le plus sou¬
vent un ou plusieurs angles.
Les larves sont très-épineuses, avec la tète éehancrée et
quelquefois épineuse; les chrysalides sont anguleuses, tuber¬
culeuses , et très-souvent marquées de taches métalliques.
Ils se divisent en trois groupes.
1. Vanessa Urticæ , Linné.
Dans les environs de Grenade ; la chenille se métamorphose
au mois d avril.
2. Va'nessa Polychloros , Linné.
La larve mange souvent le Celtis australis.
* Excepté chez la Levana , dont les yeux sont peu velus et qui se rap¬
proche des genres suivants. La villosité des yeux distingue bien nos espèces ,
mais elle se relrouve dans d’autres genres exotiques de la même famille; aussi
les espèces appelées Epiclelia , Uhadama , Goudoti , Andromiaja , que
M. Boisduval décrit comme du genre Vanesse dans sa faune de Madagascar,
se distinguent des nôtres par un dessin différent, par les yeux glabres, les palpes
non-hérissés, les pattes antérieures des femelles glabres, l’aréole discoïdale ,
quoique large , beaucoup plus courte, entièrement ouverte aux deux ailes par
l’absence de la nervule ; iis peuvent former avec d’autres un genre sous le nom
de Psilopia ; ils ont parfois un ou deux angles prolongés en queue.
NYMPHALIDES-
15
3. Vanessa C-Alüum, Linné.
On la trouve dans les environs de Grenade; je n’ai pas vu
le V-album.
4. Vanessa Atalanta, Linné.
Dans les environs de Grenade et à Gilbratar.
5. Vanessa Cardui, Linné.
Très-répandue sur le littoral de l'Andalousie; la larve après
avoir dévoré les Car4uus\ Cirsium et Centaurea , attaque les
Echium , Ulmus, etc.
6. Vanessa Levana , Linné.
M. Boisduval m’a assuré qu’elle avait été trouvée par
M. Lorquin dans la Sierra-Morena ?
genre LTMEMTIS*, Fabricius.
Thorax asses, mince , à peu près de la largeur de la tête ;
' Ce genre a de grands rapports avec celui de Melitœa , et il eût peut-être
mieux valu l’en rapprocher. On pourrait alors commencer la série, comme
Latreille en a exprimé l’idée dans l’Encyclopédie, par les Héliconies; celles
dont le tibia et les tarses des pattes antérieures sont souvent réduits, chez les
mâles, à un tubercule, dont les palpes sont petits, très-minces, très-éloignés
l'un de l’autre par la trompe qui■èsît forte, appliqués sur le front, avec le troi¬
sième article très-petit, un peu redressé, dont le système nervural est plus ou
moins anomal, surtout aux ailes inférieures ; la composée postérieure (troi¬
sième) pouvant avoir quatre et même cinq rameaux, anomalie qni ne peut
servir de caractère puisque chez d’autres, qu’il est impossible de séparer, la
même nervure ne produit que trois rameaux, et que chez certaines femelles la
deuxième nervure peut disparaître ; ils peuvent former le genre Héliconia que
M. Boisduval semble comprendre ainsi en donnant pour type l’H. Dœta ; les
mâles ont tous un pinceau de poils serrés entre la première et la deuxième
nervure des inférieures en dessus ; parmi les autres Héliconies des auteurs, les
unes qui doivent suivre le genre Héliconia viennent se lier aux Danaïdes qui *
par les Euplea, forment comme un rameau isolé, qui a cependant des affinités
16
PAPILIOMES.
ayant le scutum du mésothorax fortement caréné , rebordé ,
les deux pièces du scutum du métathorax , courtes presque
arrondies , gibbeuses; yeux saillants presque toujours glabres ;
antennes longues , ayant la massue étroite , allongée; palpes peu
redressés , minces , velus , hérissés , dépassant la tête , ayant le
dernier article assez long, presque aigu; pattes antérieures
glabres dans les femelles et ayant cinq articles aux tarses , petits
et incomplets ; nervule très-fine , nulle aux inférieures où la
deuxième nervure naît au même point que le rameau divergent ,
celui-ci recourbé vers Vangle externe; ailes , souvent peu sinnées ,
bord abdominal peu ou pas évidé embrùssant peu l'abdomen ;
angle anal souvent très-arrondi et comme nul.
Chenilles à tête bifurquées, ayant des mamelons épineux
sur la plupart de leurs segments ; chrysalides un peu angu¬
leuses , ayant deux prolongements autour de la tête et une
bosse comprimée sur la partie dorsale.
avec les Nymphalides, les autres vont s’unir aux Cethosies , et celles-ci aux
Argynnes, dont les Acrées paraissent être un rameau anomal par les couleurs
et la forme bizarre des onglets. Les Argynnes elles-mêmes, et par les Melitées,
se rapprochent beaucoup des Nymphales dont les rapports s’irradient, pour
ainsi dire, avec beaucoup de genres des familles suivantes.
Les auteurs Allemands ont toujours commencé par les Mélitées, mais sans
paraître avoir été guidés par des caractères ; les Français, au contraire , tou¬
jours par le genre Papilio; pourtant, dans son Catalogue Méthodique , qui est
son dernier ouvrage, M. Duponchel met en tête les Danaïdes, et rejette les
Papilionides entre les Satyres et les Piérides, et commet la faute de mettre les
Lycenides immédiatement avant les Hesperides, et après les Piérides ; sous ce
rapport, sa méthode est au-dessous de celle d’Ochsenheimer. M. Her. Schaeffer
est le premier qui, se bassant sur l’organisation, ait rapproché les Papilionides
des Hesperides; mais, entraîné sans doute par les caractères des nervures, il a
intercalé les Lycenides au milieu des hexapodes, entre les Papilionides et les
Piérides; cependant, le dernier article des pattes antérieures des mâles n’est
jamais complet, ce ne sont pas de vrais hexapodes, ils devraient suivre les
Ërycinides.
M. Boisduval, dans l’exposé de sa méthode (Species des Lépid., p. 162),
dispose ses tribus d’une manière assez naturelle, mais il rompt de suite l’har¬
monie de la série, en suivant l’ancienne habitude de commencer par le genre
Papilio et en divisant les hexapodes par les tétrapodes et par ceux dont les
NYMPHALIDES.
17
Dans les figures de son Species des Lépidoptères , M. Bois¬
duval, donne le Popùli , comme type du genre LimenUis ;
plus tard, dans son Index , il le donne comme celui du
genre Nymphalis; cependant, certaines espèces de ce genre,
comme la L. Melicerïa , ont moins de rapports ensemble que
le Populi et la Sibylla; cette dernière a les yeux un peu velus,
ainsi que le groupe Iv, du genre Nympliale de l 'Encyclopédie,
dans lequel rentre le genre Heterocliroa de M. Boisduval, qui
ne diffère guère de sesNymphales que par ce caractère.
J’ai vu voler cette espèce dans les parties élevées de la
Sierra-Nevada; la chenille vit sur le chèvrefeuille comme celle
de la Sibylla. Je n’ai point rencontré le Populi. Les deux genres
suivants forment la famille des Apatürides, deM. Boisduval.
genre. CHABAXES , Ochsenheimer.
Tête très-étroite d'avant en arrière , formant un rebord sail¬
lant autour de la base postérieure et interne des antennes qui
sont placées très en arrière , occiput formant une petite saillie
pyramidale; massue des antennes mince , allongée , obtuse; palpes
assez épais , érigés , non-hérissés, couverts d'écailles très-serrées,
tarses sont imparfaits chez le mâle ; ainsi, le genre Papilio et les Hesperides
sont placés aux deux extrémités, au lieu de se suivre, et les Libythées précèdent
ces dernières avec lesquelles elles n’ont aucun rapport, ne pouvant être éloi¬
gnées des Erycinides dont elles ont les mêmes caractères de pattes ; il aurait
donc dû commencer par ses Suspensi, les faire suivre des Succincti qui s’unis¬
sent à ses lnvoluti.
11 met, comme M. H. Schaeffer, les Lycenides parmi ceux qui ont les pattes
complètes, ce qui est contraire à l’observation; il éloigne beaucoup ses Péri-
dromides des Nymphalides ; cependant je ne puis croire qu’ils doivent en être
séparés ; en effet, la chenille connue de YAmphinome ne paraît pas s’éloigner
beaucoup de celles des Apatura ; le port de cette espèce et de la Feronia , ainsi
que leurs caractères les en rapprochent certainement, et si YArethusa qu’il
donne pour type, a un aspect différent des précédentes , on ne peut l’en éloir
gner, et il est difficile d’admettre que la chrysalide ne soit pas suspendue.
Plus lard, dans son Index, M. Boisduval modifie un peu sa méthode; d’une
partie de ses Nymphalides il forme avec raison ses Apatürides, mais il a le tort
de laisser les Libythées au milieu des tétrapodes.
Lépidoptères de l’Andalousie. 2
PAPILIOMEÏÏS.
18
médiocrement longs , le dernier article court , abaissé ou hori¬
zontal ; mésothorax ayant le scutellum très-long , épais, caréné;
métathorax court ; ptéry g odes allongés, étroits; pattes anté¬
rieures glabres dans les femelles , ayant les tarses serrés , un peu
réunis en massue, onglets des autres forts , courbés ; leurs ap¬
pendices à deux divisions , la première filiforme, la deuxième
plus courte courbée sur la pelote ; nervule très-fine mille aux
inférieures , deuxième nervure de celles-ci naissant bien avant
le rameau divergent qui se trouve, ici , loin de la base , leur bord
antérieur arrondi à la base, l’abdominal enveloppant l'abdomen,
peu ou pas évidé postérieurement , l’externe ayant deux angles
prolongés en queue.
Chenilles chagrinées, sans épines, ayant la tète cornue et
l’extrémité écliancrée ; chrysalide épaisse, courte, nullement
anguleuse.
Je ne l’ai rencontrée qu’une seule fois dans les environs de
Cadix.
Je n’ai pas trouvé le genre Apatura; il diffère du précédent
en ce que la partie postérieure de la tête est plus large et non-
amincie en un hord divisé pour entourer la hase de chaque
antenne, en ce que l’aréole discoïdale des supérieures est
plus courte, ouverte, le bord abdominal sinué, etc.
Troisième famille. SATYRIDES.
Tête petite, rétrécie postérieurement, ayant le front saillant;
antennes grêles peu allongées; palpes assez longs fortement
comprimés; prothorax ayant les deux écailles du scutum
petites plus élevées que le scutellum qui est écailleux trian¬
gulaire; mésothorax médiocre avec le scutellum, prononcé,
triangulaire déclive ; onglets des tarses simples, munis d’ap¬
pendices, et d’une pelote saillante. Nervure composée posté¬
rieure ne fournissant que trois rameaux, le uervulaire se
trouvant sur la nervule en avant du milieu, non au-delà, ni
uni à la composée antérieure ; première nervure toujours
SATYR1DES.
19
dilatée on vésiculeuse, souvent aussi les troisième et quatrième - ,
simple antérieure des secondes ailes se terminant sur le
même bord bien avant l’angle externe, base de ce bord plus
ou moins sinuée ou échancrée , dilatée avant l’échancrure ;
composée antérieure, naissant avant le rameau divergent;
nervule bien sensible. Ailes plusou moins sinuées ou dentelées,
avec le bord abdominal engainant, plus ou moins sinué ou
échancré vers l’extrémité.
Les chenilles sont hérissées de poils épais subépineux,
plus ou moins longs, avec la tête arrondie ou échancrée, et le
dessus de l’anus bifide; les chrysalides sont épaisses, peu
anguleuses , souvent suspendues ou cachées parmi les débris,
ou même enfoncées dans la terre.
Dans cette famille, les pattes antérieures sont très-variables
selon le genre et même l’espèce, et souvent plus longues dans
les mâles ; d’autres fois, quoique plus petites, elles sont
armées d'onglets et ne paraissent pas avoir plus de quatre
articles ; quelques-uns ( Arge ) ont un tubercule à la place des
yeux lisses et qui les simulent. Les mâles ont souvent sur les
ailes supérieures des nuances ou des taches produites par des
poils ou des écailles différentes des autres.
Iis ont de commun avec une partie des Héliconies et surtout
des Danaïdes, d’avoir la première nervure des secondes plus
courte que le bord antérieur. Le seul genre Pararga a les
yeux velus.
A. Tibias intermédiaires, n’ayant pas, a l’extrémité, d’épine externe, mais
SEULEMENT LES DEUX ORDINAIRES INTERNES , ET DEUX RANGÉES LATÉRALES,
FINES.
genre. ARGE, Soisduval.
Thorax court ; tête petite ayant les palpes très-comprimés,
redressés , hérissés en avant , avec le troisième article long,
aigu , presque nu; massue des antennes mince , très-allongée;
pattes antérieures réduites à un moignon , plus longues chez les
mâles, velues, en forme de petits crochets chez les femelles , et
20 PAPILIONIENS.
glabres; onglets assez grands, courbés. Rameau divergent , courbé
presque dès sa base , où il est épaissi et prolongé extérieure¬
ment ; première nervure seulement , dilatée à la base.
Les chenilles sont finement hérissées, un peu rugueuses
avec la tête arrondie. Les chrysalides sont épaisses, non-
anguleuses , placées sous les débris.
1. Auge LacnEsis , Herbst.
Hübn., Pap. fig. -188.
Assez commun dans la plaine de Grenade et dans les parties
montagneuses.
Je n’ai point rencontré le Galathea *.
' M. Lucas figure dans la partie entomologique de l’ouvrage sur l’Explora¬
tion scientifique de l’Algérie, lepid. pl. 2, fig. 4 , le dessus d’un Ârge qu’il
nomme Clotho avec doute, et auquel il joint le dessous d’une espèce totalement
différente tenant du Larissa et du Cleanthe et qui ne peut habiter l’Afrique.
Le dessin de ce prétendu Clotho a quelque rapport avec le Galathea, mais
paraît former une espèce distincte que nous nommons Lucasi en l’honneur de
notre savant collègue ; M. Lucas, a rencontré cet Auprès de Bougie, il pour¬
rait habiter l’Andalousie. Nous pensons donc que le Clotho ne se trouve pas en
Afrique. En effet, tous les entomologistes savent qu’à partir des points où
nous touchons l’Italie dans le midi de la France, ensuite dans tout ce pays, dans
le midi de l’Autriche, autour de l’Adrialique, dans la Turquie d’Europe, la
Hongrie, la Russie Méridionale, la création entomologique diffère essentielle¬
ment de celle de notre Midi, de l’Espagne et du nord de l’Afrique ; de sorte
qu’une partie des espèces sont remplacées par d’autres analogues, mais dis¬
tinctes; le genre Arge se trouve dans ce cas, par rapport au Clotho , il com¬
mence à se montrer dans nos Basses-Alpes sous le nom de Cleanthe , se mo¬
difie plus ou moins en Larissa, en Herla qui est peut-être une espèce, mais
il s’étend dans tous les pays cités d’abord jusqu’en Crimée, et à l’exclusion de
presque tout le midi de la France, de l’Espagne , du nord de l’Afrique ; de même
le Nostradamus , qui habite l’Afrique, est remplacé par l’espèce très-voisine
que nous appelons Lefebvrii , la Thais rumina par la Pohjxena ; la Vesperti-
nalù d’Hübner, figurée d’après un individu rapporté d’Espagne ou de Portugal,
est remplacée aussi par une autre espèce confondue avec elle jusqu’à présent
et que nous distinguons sous le nom de Watutinalis , la Zig. sarpedon par la
Punctum etc., etc. ; au reste, les végétaux ont éprouvé la même influence.
SATYRIDES.
21
2. Arge Inès, Hoffmannzegg.
Il est commua dans toute l’Andalousie, où il vole depuis
le mois d’avril jusqu’en juin.
11 se trouve aussi dans une grande [partie de l’Algérie et
dans le Maroc.
3. Arge Psyché, Hübner.
- Pap. fig. 198, 199.
Rare; je n’ai trouvé qu’un seul individu dans les montagnes
de la Sierra Nevada.
GENRE. PARARGA, Hübner.
Thorax court; tête petite, dernier article des palpes le plus
souvent court, hérissé ; massue des antennes dilatée ou un peu
allongée; yeux velus ; pattes antérieures médiocres , très-velues
chez les mâles , ayant le tarse composé d’un grand article et du
rudiment d’un autre et sans onglets, en massue chez la femelle,
de quatre articles , dont trois réunies (excepté dans le groupe
du Roxelana, où il paraît y avoir cinq articles) ; nervule des infé¬
rieures s’insérant au niveau de la naissance du deuxième rameau
de la troisième nervure (seulement dans ce genre), première
nervure des antérieures très-dilatée , deuxième plus ou moins
selon les groupes , bord abdominal entier, bords externes sinués
ou dentés , rameau divergent court , bifurqué.
Les chenilles sont un peu hérissées ; les chrysalides, peu
anguleuses, ont de petits tubercules et se suspendent. Ce genre
se distingue de suite par les yeux velus et l’insertion de la
nervule aux inférieures ; le mâle du Roxelana présente une
courbure prononcée de la quatrième nervure des supérieures.
1. Pararga Mæra, Linné.
Hübn., Pap. fig. 174, 175.
Dans les parties élevées des environs de Grenade.
22
PAPILIONIENS.
2. Pararga Megæra , Linné.
Ilübn., Pap. fig. 177, 178.
Commun partout en Andalousie.
3. Pararga Egeria, Linné.
Var Meone, Esp., tab. 95 f. 1.
Environs de Grenade.
Je n’ai poinl rencontré le Xiphia , quoiqu’il soit indiqué du
Portugal par M. Herr. Schaeffer; je doute même que ce soit
une espèce distincte.
genre. HIPPAïtCHIA , Fabricius.
Thorax court; antennes et pattes antérieures (excepté dans le
groupe du Janira ), comme dans le genre Arge; palpes longs,
redressés, à troisième article assez long, très-hérissés; onglets
assez courts, écartés, courbés; deuxième nervure naissant au
même point que le rameau divergent comme dans les deux
genres précédents, celui-ci presque nul; nervule peu prononcée ;
première et troisième nervures très-dilatées ; bord abdominal
évidé, l'externe plus ou moins denté ou sinué.
Les mâles, à l’exception du premier groupe, ont sur le
disque des supérieures, des marques obscures ou noires,
formées par des écailles différentes.
Les chenilles sont hérissées; les chrysalides, un peu angu¬
leuses , à tête bifide, sont presque toutes suspendues.
Ce genre comprend trois groupes; je n’ai pas trouvé le
premier formé par l’ Hyperanthus, chez lequel le bord abdo¬
minal est entier ; celui du Janira a les pattes antérieures plus
développées.
1. Hipparchia Pasiphae, Esper.
Hübn., Pap. fig. 167-169.
Il vole presque partout en mai et juin; habite aussi l’Algérie.
SATYRIDES.
23
2. Hipparchia Tithonus , Linné.
Ilübn., Pap. fig.456, 157, Herse.
Dans les parties fraîches des environs de Grenade.
3. Hipparchia Ida, Esper.
Hübn., Pap. fig. 158-159.
11 vole en juin sur toutes les collines; habite aussi l’Algérie.
Dans cette espèce surtout, les pattes antérieures sont très-
petites ; la partie du bord antérieur des ailes inférieures, qui
touche le corps, est arrondie et relevée et aide à former une
petite fossette comme dans le genre Arge.
4. Hipparchia Janira, Linné.
Var., Hispulla, Esp. tab. 119.
Ilübn., Pap. fig. 595, 596.
Très-commun dans toute l’Andalousie.
5. Hipparchia Eudora, Fabricius.
Ilübn., Pap. fig. -160-464.
Très-commun dans les environs de Malaga.
GENRE. COENONYMPHA, Hübner.
Ressemblant beaucoup au précédent; thorax plus allongé; an¬
tennes à massue un peu allongée , palpes très-grands , longuement
hérissés , à troisième article long , presque nu et aigu; pattes
antérieures assez allongées , ayant quatre articles ; les première,
troisième et quatrième nervures très-dilatées ; rameau divergent
nul ; mâles n’ayant pas de marques produites par des écailles
différentes.
Les chenilles sont presque lisses ; les chrysalides épaisses,
courtes, non anguleuses, un peu bifides à la tête, se suspen¬
dent.
M. Zeller distingue le Phryne , sous le nom de Triphysa.
24
PAP1LI0NIENS.
1 . Coenonympha Pamphilus , Linné.
Var. Lyllus , Esp., tab. 422. fig. i.
Commun en Andalousie.
2. Coenonympha Dorus, Esper.
Hübn., Pap. fig. 247, 248. Dorion.
Dans les environs de Grenade.
genre. EREBIA. Dalman.
Thorax court ; massue des antennes courte et épaisse , palpes
assez longs . très-hérissés , le dernier souvent court , peu distinct;
pattes antérieures plus courtes chez les mâles , très-velues , cachées
dans les poils , presque mes dans les femelles , souvent assez
longues , ayant parfois des onglets et quatre à cinq articles, mais
le dernier à peine sensible , onglets des autres médiocres; pre¬
mière nervure plus ou moins dilatée à partir de son attache , mais
toujours bien sensiblement , la troisième un peu épaissie; infé¬
rieures ayant le rameau divergent bien sensible , deuxième ner¬
vure naissant bien avant lui , troisième forte , bord abdominal
médiocrement engainant.
Chenilles courtes, épaisses, un peu hérissées, chrysalides
courtes, épaisses , non-anguleuses, cachées sous les débris.
Ce genre, si nombreux dans les parties montagneuses de
l’Europe, a presque disparu eu Andalousie; le Tynclarus ,
seulement, s’est offert à nous assez communément dans les
pentes élevées et herbeuses de la Sierra-Nevada; je pense
pourtant que les sommets de celle-ci et de la Sierra -Morena
doivent en fournir d’autres.
1. Erebia Tyndarus, Esper.
Schm., Tab. 67. f. 4.
Il est mieux marqué que dans les Alpes; sa couleur en
dessus est- d’un brun-noirâtre légèrement fauve, avec une
SATYR1DES.
25
bande transverse aux premières, très-élargie antérieurement,
ne touchant pas les deux bords , d’un jaune fauve , marquée
d’une tache noire bipupillée bien sensible; les secondes ont
trois à quatre taches de la même couleur, plus ou moins
visibles, rétrécies antérieurement, marquées sur leur bord
postérieur d’un petit œil noir dont, surtout l’interne, est sou¬
vent pupillé; ces taches disparaissent rarement; le dessous
diffère peu ; celui des premières est plus fauve avec des lignes
et la marge plus brunes.
Pattes de la femelle glabres, assez longues, paraissant avoir
cinq articles, sans onglets.
B. Tibias intermédiaires comme chez les précédents , et de plus , très-
chargés d’épines a leur face externe et vers l’extrémité qui présente
UNE PETITE DILATATION SANS PORTER UNE FORTE ÉPINE.
Cette division comprend le genre Chionobas, de M. Boisduval,
qui ne paraît pas exister dans le midi de l’Espagne; les mâles
ont les pattes antérieures plus longues, souvent armées d'on¬
glets, mais ne paraissant avoir que quatre articles; ils s’unis¬
sent presque insensiblement au genre Satyrusi
G. Tibias intermédiaires beaucoup plus courts que la cuisse, quelquefois
MÊME QUE LE PREMIER ARTICLE DES TARSES, MUNIS DE RANGÉES OU DE GROUPES
d’épines fortes et d’une plus forte a l’extrémité extérieurement.
genre. SATYRUS, Latreille.
hipparchia , Fabricius.
Thorax assez grand ; massue des antennes souvent courte
et épaisse; palpes médiocres , hérissés , le troisième article court
abaissé ; pattes antérieures variables , mais le plus souvent
très-petites, velues, surtout chez le mâle , onglets variables avec
des appendices, tantôt aussi longs qu'eux , tantôt très-courts ;
première et le plus souvent troisième nervure dilatées; aux infé-
26 PAPÎLIONIENS.
Heures, la troisième et la base de la première robustes, la deuxième
prenant naissance bien avant le rameau divergent; base extrême
de ces ailes formant une espèce de fossette souvent bien sensible;
bord abdominal plus ou moins engainant , entier , bords externes
entiers ou sinués , ou fortement dentés aux inférieures.
Les espèces de ce genre présentent souvent entre elles des
différences assez notables : ainsi le Circe n’a qu’une nervure
dilatée tandis que YHermione, qui en paraît si près, en a
deux ; les Actœa , Cordula , n’en ont qu’une, tandis que
Y Abdelkader, qui semble être du même groupe, en a deux.
Cependant ce genre ne peut guère être divisé; l’épine tibiale
déjà signalée (quelquefois deux), le tibia intermédiaire tou¬
jours beaucoup plus court que la cuisse, quelquefois de moitié,
le plus souvent plus court que le premier article des tarses,
suffisent pour réunir ces espèces. Les chenilles sont épaisses,
atténuées aux extrémités, finement hérissées et tuberculeuses ;
elles se forment parfois une cavité à la surface de la terre où
elles produisent leurs chrysalides; celles-ci sont épaisses,
courtes, non-anguleuses.
1. Satyres Arethusa, Fabrieius.
Ramb., Fèun. And. Lep. pl. 12, f. 1 , 2., p. 296. Var. Boabdïl.
Cette variété est remarquable en ce que les bandes macu¬
laires fauves du dessus, tendent à disparaître, et que les lignes
du dessous, avant la marge, sont fortement anguleuses.
Il vole au mois d’août dans les parties moyennes de la
Sierra-Nevada et les montagnes d’AIfakar, près de Grenade.
2. Satyrus Semele, Linné.
Hübn., Pap., fig. 143, 144.
3. Satyrus Hippolyte, Herbst.
Herr. Schæff., Supl. 80-83.
11 diffère de celui de la Russie Méridionale, en ce que les
bandes du dessus sont d’un jaune blanchâtre, et le dessous
SATYRE DES. 27
des inférieures est traversé au milieu, par une large bande
nébuleuse de la même couleur; il vole communément au mois
d août sur les pentes élevées de la Sierra-Nevada.
4. Satyrus Briseis, Linné.
Hübn., Pap. flg. ^30, \ 31.
Tl se trouve avec le précédent.
5. Satyrus Statilivus, Hufnagel.
Esper., tab. 63 , fig. 7 Fauna.
Cyryl., Ent. Neap., t. 2 fig. 13, Var. Allionia.
Je crois qu’on réunit à tort d’autres espèces à celle-ci,
entr’autres le Fatua. Commun sur les collines aux environs de
Malaga, Grenade, etc.
6. Satyrus Fedia, Limé.
Hübn., Pap. fig. 147, 448.
Il vole dans les mêmes beux que le précédent.
7. Satyrus Alcyone, Syst. Verz.
Hübn , Pap. fig. 123,126.
J’avais d’abord cru que cette espèce n’était qu’une variété
del’ Hermione; mais maintenant je pense qu’elle est distincte;
les couleurs présentent de légères différences, les ailes sont
plus allongées et plus étroites. Les parties génitales du mâle
diffèrent très-notablement; en effet, les deux pièces qui se
trouvent au-dessus et en arrière des pinces, sont ici, courtes,
arrondies et bordées d’une série de longues épines noires
obtuses, déprimées, tandis que chez Y Hermione ces mêmes
pièces sont étroites, allongées, et ne portent que trois à quatre
épines.
C’est Y Hermione qui est commun à Fontainebleau et se trouve
28
PAP1LIONIENS.
répandu dans le centre de la France; VAlcijone habite les
montagnes du midi ; jeu ai pris un individu au Mont-Salève,
près de Genève ; il se trouve seul dans les montagnes de l’An¬
dalousie où la femelle égale et dépasse YHermione en grandeur,
les espèces qui suivent n'ont qu’une seule nervure dilatée.
8. Satyrus Actæa, Esper.
Var? Podarcc , Ochsenh. I. 4, p. 195, n° 14.
Esp. Pap. tab. 123, fig. 1 , 2.
Il ne parait au premier aspect qu’une variété d ’Actæa, dont
il diffère par le dessous des ailes inférieures plus obscur, et
dont les lignes noires ne sont pas bordées d’une nuance blan¬
châtre aussi apparente ; les pattes antérieures des mâles m’ont
paru plus petites ; quelques-uns tendent à avoir deux taches
ocellées en dessus, et le deuxième point blanc ( souvent nul )
après la première tache oculaire, peut être remplacé par un
point noir. Les parties génitales du mâle ne diffèrent pas sen¬
siblement de celles de Y Actæa ordinaire ni même de celles du
Cordula.
On m’a écrit que le Phœdra avait aussi été pris en Anda¬
lousie , mais ce fait demande à être confirmé de nouveau.
1*. Pattes antérieures complètes chez les femelles , in¬
complètes OU EN FORME DE PALATINE ET NE POUVANT
SERVIR A LA MARCHE CHEZ LES MALES.
ftuatrième famille. LIBTTHEIDES.
Tète moyenne rétrécie postérieurement, avec le front bombé ;
antennes grossissant de la base au sommet qui est obtus et
formant une massue très-longue; palpes très-longs, prolongés
sur la même ligne que le corps, enveloppés de poils touffus
peu hérissés payant le premier article très-court, le deuxième,
assez long, épais, dilaté (dénudés), le troisième en aiguille
plus long que le précédent ; écailles du prothorax à peine sen¬
sibles, très-minces, moins élevées que le seutellum; scutum
du mésothorax, coupé carrément en arrière et non-échancré
LIBYTHEIDES.
29
pour recevoir le scutellum, celui-ci très-déclive, couvrant les
deux pièces tcrgales du métathorax qui sont petites, peu sail¬
lantes , ce qui rend le thorax comme tronqué postérieurement.
Onglets courbés, accompagnés d’appendices, paraissant peu
saillants à cause des écailles du tarse qui enveloppent leur
base, celle-ci aussi large que le tarse qui semble dilaté par les
écailles; pelote non saillante.
Ailes peu développées, rameau nervulaire naissant très-peu
en avant du milieu de la nervule aux supérieures, celle-ci très-
fine, nulle après le rameau nervulaire qui est situé un peu
plus en avant aux inférieures, celles-ci ayant la base du bord
antérieur arrondie et réfléchie avec la première nervure pro¬
longée; la deuxième, prenant naissance au niveau du rameau
divergent qui se courbe extérieurement; base des supérieures
présentant une cinquième nervure très-fine qui s’unit bientôt
à la quatrième; bord abdominal peu engainant, entier; dernier
segment de l’abdomen en dessus, fourchu chez les mâles, un
peu bifide dans la femelle.
Les chenilles, peu caractéristiques, sont allongées, à tête
arrondie, non bifides au-dessus de l’anus, un peu velues et
produisent une chrysalide suspendue, mais non verticalement
à cause de la courbure de son ventre, ce qui rend son dos
très-bossu ; elle est courte, peu anguleuse, carénée.
Cette famille ne comprend qu’une espèce européenne.
1. Libythea f. Celtis, Fabricîus.
Au premier aspect cette espèce ressemble à une Nymphalide
du genre Vanessa, cependant elle en diffère beaucoup par les ca¬
ractères thoraciques et par les pattes des femelles qui l’éloi¬
gnent aussi des autres tétrapodes, mais elle se rapproche
extrêmement des Lrycinides. Toutefois elle parait avoir les
mœurs des Yanessa et je crois, quoique le fait mérite confir¬
mation , que l’espèce hiverne pour pondre au printemps. Je ne
connais, du reste, aucune espèce dont la chrysalide soit suspen¬
due, qui passe l’hiver en cet état ; en effet, elle serait imman-
30
PAPILIONIENS.
quablement entraînée et détruite. Rien d’ailleurs ne prouve
que, parmi les Erycinides étrangères qui, pour la plupart,
diffèrent tant de la nôtre, il n’y en ait pas dont les chrysalides
soient suspendues et n’aient les mœurs des Lihythées.
Cinquième famille. ERYCINIDES.
N’ayant point rencontré en Espagne la seule espèce euro¬
péenne comprise dans cette famille, le Nemeobius lucina, L.,
nous n'en donnerons point les caractères; la chenille, et sur¬
tout la chrysalide, ressemblent à celles des Lycénides ; en
effet, elle est courte, épaisse, obtuse, finement hérissée, et se
trouve légèrement attachée par un lien transversal et par
l'extrémité anale.
Cette espèce, du reste, diffère beaucoup delà plupart des
autres, dont les formes et les couleurs si variées donnent à
douter qu’elles puissent être contenues dans la même famil le,
et dont l’ensemble des caractères n'a point encore été présenté.
C. Pattes antérieures complètes chez les femelles; leurs
QUATRE PREMIERS TARSES COMPLETS CHEZ LES MALES, LE
CINQUIÈME IMPARFAIT, SPIN1FORME, NU, ÉCAILLEUX, N’AYANT
JAMAIS LES DEUX ONGLETS ORDINAIRES (HeXCipi L.)
Sixième famille. LYCENIDES.
Tête moyenne avec le front non saillant, arrondi, partie
postérieure formant un bourrelet saillant derrière les an¬
tennes , celles-ci à massue plus ou moins épaisse, le plus
souvent terminale et distincte de la tige ; palpes assez longs,
redressés, hérissés, ayant le dernier article souvent long,
presque nu.
Écailles du prothorax presque insensibles ou nulles, avec le
scutclluin étroit, transverse, très-enfoncé.
Scutum du mésothorax, grand, fortement échaneré pour
recevoir le scutellum qui est en losange et soudé avec lui ;
LYCENIDES. 31
pièces tergales du métathorax, grandes, bombées, couvrant
le scutellum, qui est petit et inférieur.
Cuisses intermédiaires présentant, avant leur extrémité
interne, une saillie surtout formée par des poils très-serrés ;
onglets courbés, accompagnés d’appendices bifides ou bilobés
qui, en s’avançant sur la base de l’onglet, semblent parfois le
rendre bifide ; pelote peu saillante.
Ailes ayant le rameau nervulaire situé vers le milieu de la
nervule ou un peu en avant, celle-ci, nulle ou ne laissant
qu’une trace blanchâtre, celui-là, aminci aux inférieures,
dont la deuxième nervure n'a que deux rameaux, rameau
récurrent nul, bord abdominal légèrement engainant.
Les chenilles sont courtes, larges, aplaties en dessous avec
les côtés amincis, crénelés, ainsi que le dos qui est saillant,
un peu rugueuses et finement hérissées, avec la tête petite,
enfoncée dans le premier segment.
Les chrysalides sont courtes, obtuses, tantôt attachées par
un lien transversal et par la queue, tantôt cachées sous le3
débris ou même un peu enterrées.
La forme du dernier article des tarses antérieurs distingue
bien cette famille de la précédente et des suivantes.
genre THECLA, Fabricius.
Tête assez petite , massue des antennes allongée, peu épaisse ,
très-obtuse et peu amincie à son extrémité, cylindrique , dénudée
et glabre à sa face interne et à Vextrémité, dénudation qui se
prolonge plus bas, yeux velus; thorax épais , long; tarses courts,
larges , surtout le dernier , dans lequel sont enfoncés les onglets
qui sont à peine saillants , pelote large remplissant ïespace entre
eux, tarses antérieurs des mâles ayant la pointe qui les termine
très-courte et obtuse.
Ailes supérieures , très-entières , les secondes arrondies ,
dentées, ayant l’angle anal saillant, et souvent une queue
très-grèle fournie par le premier rameau de la troisième
nervure.
32
PAPILICXNIEVS.
Plusieurs mâles présentent une tache obscure sur les pre¬
mières ailes qui est produite par des écailles différentes , lais¬
sant une trace sur la membrane; parfois les mâles ont les
tarses antérieurs raccourcis et épaissis (exotiques), quelques
femelles ont la partie anale garnie d’éeailles serrées comme
dans le genre Cnetocampa.
Les chenilles vivent sur les arbres et s’attachent par la
queue et par un lien transversal.
f Ailes ri étant jamais marquées chez les mâles de points noirs
en dessus , le plus souvent toutes noires.
1. Thecla Spini , Syst. Verz.
Hübn., Pap. fig. 376-17, 674-13, 692-13.
Il se trouve le long des bois dans les environs de Malaga et
de Grenade.
2. Thecla Ilicis , Esper.
Esp., lab. 39, 1, b. pag. 353.
Trouvé en Andalousie par M. Lederer.
3. Thecla Æscüli, Hübner.
Hübn., Pap. fig.. 559-60.
Très-commun dans les bois en été, surtout dans les environs
de Grenade; on rencontre des individus qu’il est difficile de
séparer du précédent.
4. Thecla Subi, Linné.
Il se distingue des individus ordinaires par la couleur ocrée
de ses ailes supérieures et par la continuité de la ligne blanche
du dessous des inférieures; le dernier article des palpes est
aussi plus court.
LYCENIDES.
33
5. Thecla. Quercus, Linné.
Dans les bois de chêne-vert, aux environs de Grenade.
genre LÆOSOPIS, Nobis.
Caractères du précédent; mais aijant les yeux glabres; bord
abdominal des inférieurs, non évidé , ni saillant à l’angle anal,
point de queue sensible , ligne blanche interrompue du dessous
des ailes, nulle.
Læosopis Roboris , Esper.
Esp. Pap. tab. 103.
Hübn. Pap., fig. 366-3, Evippus.
Je l’ai pris dans les environs de Grenade. *
genre TOM ARES, Rambur.
Massue des antennes assez mpaisse , terminale et distincte de
la tige , peu obtuse , pas entièrement glabre à la face interne et à
l’extrémité ; yeux velus; palpes courts, n’atteignant pas les
poils du front qui sont longs, le dernier article très-court ,
obtus , ovoïdo-sphérique peu distinct, hérissé; jambes courtes,
les quatre antérieures ayànt la cuisse et le tibia épais , celui-ci
très-court, plus court que le premier article des tarses , les deux
premiers terminés par une épine large à la base, presque aussi
longue qu’eux, avec la pointe du dernier tarse , longue, aiguë ,
en forme d’onglet , les seconds armés de plusieurs épines fortes ,
plus prononcées chez les femelles, crochets des tarses petits, avec
des appendices aussi longs qu'eux ; les deux nervures composées ,
un peu dilatées vers leur sommet , dans un point , par des
écailles , chez les mâles; point de queue , bord abdominal sinué.
Lépidoptères de l'Andalousie. 3
34
PAPILI0N1ENS.
Thomares * Ballüs, Fabricius.
Hübn. Pap. fig. 360, 530.
Cette espèce, par les palpes et la forme des quatre pre¬
mières pattes, se distingue complètement du genre suivant.
Je l’ai rencontrée au commencement d’avril sur le rocher de
Gibraltar; elle a aussi été prise à Chiclana, par M. Staudinger.
f f Ailes toujours marquées de points noirs en dessus chez les
femelles , les supérieures toujours fauves chez celles-ci, et souvent
chez les mâles où elles ne sont jamais bleues , mais parfois
violacées.
genre POLYOMMATUS, Latreille.
Massue des antennes courte, épaisse , terminale, submucronée,
n'étant pas entièrement dénudée à la face interne; yeux glabres ;
palpes assez longs, à troisième article long , nu, très - distinct ,
dépassant de beaucoup les poils du front qui ne forment
pas une touffe bien saillante; jambes ordinaires, les quatre
tibias antérieurs , allongés, inermes ou n ayant que l’épine ordi¬
naire , plus longs que le premier article des tarses ; premier
tarse des postérieures plus ou moins épaissi chez les mâles , cro¬
chets des tarses assez saillants. *
Les chrysalides sont attachées par la queue et par un lien
transversal très-mince.
Le nom de Polyommatus , que M. Boisduval a restreint à ce
groupe, eût mieux convenu au suivant; ces deux genres qui
ne présentent que des caractères légers se distinguent bien
par les couleurs.
Les ailes inférieures sont parfois, dilatées vers l’angle anal
chez les mâles et cet angle peut être saillant dans les deux sexes;
il y a quelquefois une petite queue variable pour la longueur.
Ce genre comprend deux autres espèces, l’une de la Russie Méridionale,
et l’autre des bords asiatiques de la mer Noire, ce sont les Tomares epiphania
et nogelii de Kindermann.
LYCENIDES.
35
1. Polyommatus Phlæas, Linné.
Très-commun en Andalousie; la variété Eleus , de Fabricius,
a l’angle anal plus saillant et une queue courte.
La chenille vit surtout sur le Rumex acetosella.
2. Polyommatus Gordius.
Hübn. Pap. fig. 343-45.
Il n’est pas rare dans les lieux herbeux de la partie moyenne
de la Sierra-Nevada.
f f f Ailes le plus souvent bleues en dessus chez les mâles ,
quelquefois noires.
GENRE. LYCÆNA, Fabricius.
Massue des antennes assez courte {un peu variable) et épaisse ,
dénudée à la face interne et inférieure qui se creuse en fossette
par la dessication ; yeux tantôt glabres , tantôt velus; palpes
assez longs , le troisième article souvent long , presque nu et aigu ,
dépassant de beaucoup les poils du front ; ailes le plus souvent
arrondies et sans queue.
Ce genre diffère très-peu du précédent par les caractères;
une espèce de Californie, nommée Heterogyna, par M. Boisdu-
val, semble, par sa femelle surtout, faire le passage.
Les chenilles mangent différentes plantes, mais surtout les
Légumineuses; elles se transforment pour la plupart sous les
débris végétaux et même un peu en terre.
1 . Lycæna Hylas , Syst. Verz.
Hübn. Pap. fig. 670-673. Panoptes.
Nous avons trouvé surtout cette variété qui est commune
sur les collines arides des environs de Grenade pendant l’été.
2. Lycæna Hypochiona, Nobis.
Boisd. Icon. 1, pl. 15, fig. 4, ht Argus Calliopis.
A lis integris supra violaceo-cæruleis , anticis margine externo
intus radiato, posticis punctis marginalibus fuscis; subtus cine-
PAPMONIETVS.
36
reo-niveis , nigro seriatim punctatis , séria media intus angulata ,
lunulis fulvis submarginalibus; posticis viridi-argenteo notatis ,
tibiis anticis submucronatis (mas).
Cette espèce est intermédiaire entre l’Argus et YÆgon, avec
lequel nous l’avions d’abord confondue, mais elle se rap¬
proche davantage de ce dernier, surtout par ses parties géni¬
tales et la bordure noire des ailes supérieures.
En dessus elle est d’un bleu violacé un peu obscur; les
ailes supérieures ont une bordure noire, large, rayonnant
sur les nervures; les inférieures ont une série de points bruns
quelquefois un peu confluents extérieurement, parfois isolés
du bord et entourés de bleu.
Le dessous est d’un cendré blanc presque éclatant, avec la
ligne médiane de points noirs , anguleuse après son milieu et
plusieurs points noirs marginaux marqués d’atomes d’un bleu
argenté comme chez YÆgon; les lunules fauves sont à peu près
comme dans les deux espèces citées; les franges sont largement
blanches.
Les tibias antérieurs ont une petite épine plus ou moins
sensible, mais toujours moins que chez YÆgon , quelquefois
presque nulle.
La femelle est tantôt noire en dessus, tantôt nuancée de
bleuâtre, avec une bande de lunules submarginales fauves,
tantôt confluentes sur les quatre ailes, tantôt nulles aux supé¬
rieures et plus ou moins réduites aux inférieures, souvent
appuyées, dans celles-ci sur un point noir marqué de blanc-
bleuâtre postérieurement.
Il diffère de VArgus, qu’il égale en grandeur, par la large
bordure noire des ailes supérieures, par la frange blanche plus
large, par les points noirs des inférieures le plus souvent nuis
chez l’Argus, où il ne sont point bordés de blanc bleuâtre, par
l’épine très-tibiale souvent sensible, enfin par la massue des
antennes plus longue, colorée comme chez YÆgon; celui-ci
s’en distingue par ses quatre ailes également bordées de noir,
par l’épine tibiale toujours plus forte.
LYCENIDES. 37
Il est commun dans les montagnes des environs de Gre¬
nade *.
Nous navons pu donner à cette espèce le nom de Calliopis ,
parce que M. Boisduval l’avait imposé à l’Argus qui paraît s’é¬
loigner davantage de notre espèce que YÆgon , et parce que
nous ne pouvons être certain que ce soit bien la même espèce
qu’il figure, YÆgon et Y Argus pouvant avoir des femelles de
la même couleur; l’épine tibiale, dont il ne dit rien, pouvait
seule aider à les distinguer.
3. Lycæna Ægon Syst. Verz.
Hübn., Pap. fig. 313-13.
Alis integris supra obscure violaceo-cæruleis marginibus exter-
nis latis nigris ; tibiis anticis in spinam uncinatam desinentibus;
clava antennarum longiore.
Il se trouve rarement, dans les montagnes de la Sierra-
Nevada **.
4. Lycæna Argus, Linné.
Hübn., Pap. fig. 316-18.
Alis integris supra subviolaceo- cæruleis margine externo te-
nuissime fusco ; posticis aliquando ad marginem fusco subpunc-
tatis , ftmbriis fusco intus marginatis vel submaculatis ; tibiis
anticis inermibus.
Bare ; mêlé avec YHypochiona dans les montagnes de la
Sierra-Nevada. Des individus sans apparence d’épine tibiale,
mais avec une bordure marginale un peu plus large que d’or¬
dinaire, m’ont paru appartenir à cette espèce.
5. Lycæna Agestis , Syst. Verz.
Hübn ., Pap. fig. 303-306.
Il se trouve dans les environs de Malaga et de Grenade.
* Il se prend aussi dans le midi de la France.
** Cette espèce est commune dans les montagnes de la Corse et du midi de
la France,
38
PAPILÏOMENS.
J’ai rencontré une variété, très-répandue dans la Sierra-
nevada , dont les ailes supérieures sont plus aiguës, avec
le dessous des inférieures d’un roux blanchâtre et les points
noirs très-petits ; chez le mâle les lunules fauves du dessus
disparaissent quelquefois presque complètement, même aux
inférieures où elles sont échancrées par un point noir plus
allongé que dans l’espèce ordinaire.
6. Lycæxa Idas, Kambur.
Faune de l’And. Lép. p. 266, pl. JO, fig. o, 6, 7.
Alis integris supra fuscis; anticis lunula discoidali nigra inter-
dum albido-notata ; posticis sœpe 2-4 fulvo-lunulatis ; subtus
fusco-rufescentibus ocellatis , marginibus albo-flavidis lunulis
flavo-fulvis , anticis lunula ultima alba , aliis sœpenullis, sérié
media ocellorum distorta, duobus anticis valde deviis , posticis
radio lato , acuto ocelloque discoidali albis , seriei mediœ ocello
secundo intus maxime devio.
Cette espèce qui se rapproche de YAgestis par la couleur
noire du mâle, ressemble davantage aux Lorylas par les cou¬
leurs du dessous.
Les deux sexes sont semblables en dessus ; la lunule noire
discoïdale des supérieures est souvent marquée de blanc , et
l’on ne voit que deux à quatre lunules fauves sur les infé¬
rieures, qui disparaissent souvent, ce qui n’arrive jamais chez
les femelles d ’Agestis.
Le dessous est plus foncé que chez YAgestis avec les lunules
marginales fauves, pâles ou jaunes, et parfois nulles aux anté¬
rieures , ce qui n’arrive pas chez YAgestis; la dernière est
remplacée par du blanc qui s’étend jusqu’à la frange, ce qui le
distingue de la variété femelle de Dorylas (Fa un. And. Il, pl. 10,
f. 10.); les petits traits noirs qui bordent ces lunules sont
droits au lien d’être lunulés ou anguleux ; la série médiane
d’ocelles est beaucoup plus sinueuse, comme brisée, et les an¬
térieurs se trouvent rapprochés de* l’ocelle discoïdal et hors
de l’alignement des autres.
LYCENIDES.
39
Le dessous des inférieures diffère aussi beaucoup ; les lu¬
nules fauves sont plus étroites, nullement coniques ou trian¬
gulaires, bordées d’une ligne noire souvent mucronée dans son
milieu ; la série médiane d’ocelles est plus sinuée ou brisée,
les deux ocelles antérieurs sont comme isolés des autres, le
second est très-rapproché de l’ocelle discoïdal qui forme une
tache blanche triangulaire, il se trouve souvent plus rappro¬
ché de la base que le premier; les autres se trouvent beaucoup
plus éloignés des lunules que ehez YAgestis , et les trois derniers
sont placés en triangle.
La ligne brune qui borde la marge externe est divisée par du
blanc, et une série de traits un peu élargis, mais sensiblement
séparés aux supérieurs; enfin la massue des antennes est
presque entièrement noire. Quelquefois les points noirs du
dessous disparaissent en partie, surtout aux inférieurs.
M. Herr. Schæffer, considérant notre espèce comme étant à
peine distincte de YAgestis , ne l’aura probablement pas vue
puisqu’il cite à l’appui Y Allons d’Hübner qui n’est qu’une
légère variété (YAgestis . M. Heydenreich commet la même
erreur, dans son Catalogue méthodique , en citant aussi
YAllous et la variété YYAnleros de M. Schælfer (fig. 26-27);
Yldas est parfaitement distinct de ses congénères.
7. Lycæna Dorylas , Syst. Verz.
Hübn., Pap. fig. 688-89 , Variet.
Ramb. Faune de l’And. Lép. p. 272, pl. 10, fig. 8, 9,10, Var.
J’ai reucontré deux variétés remarquables de cette espèce,
l’une dans les parties peu élevées des environs de Grenade,
l'autre dans les hautes montagnes de la Sierra-Nevada.
La variété a acquiert la taille du Corydon , et la couleur du
male devient en dessus d’un blanc bleuâtre un peu grisâtre;
le dessous est aussi beaucoup plus pâle, et la série médiane
des ocelles, aux inférieures, est souvent bien marquée ; les
marges deviennent plus ou moins grises, et le rayon blanc du
dessous des inférieures disparaît souvent.
40
papilioniens.
La variété b , beaucoup plus petite, reprend sa vraie cou¬
leur en dessus, tandis que le dessous qui est d’un brun rous-
sàtre, reproduit vivement les différents ocelles, points et
lunules qui ont en partie disparu dans le type ; chez un indi¬
vidu (fig. 10), le second ocelle de la série médiane se rapproche
du discoïdal un peu comme chez notre Mas , et lui ressemble.
8. Lycæna Eumeçon , Esper.
Hübn., Pap. fig. 301, 302.
Je n’ai rencontré qu’un seul individu femelle, au mois de
juin, dans des lieux humides sur la Sierra-Prieta.
9. Lycæna Alexis, Syst. Verz.
Hübn., Pap. fig. 292,294.
Il est très-commun dans les environs de Grenade.
10. Lycæna Agestor , Godart.
Encycl. Meth. IX, p. 690, n° 221.
Hübn., Pap. 799, 800, Escheri.
Boisd. Icon. I, p. 52, pi. 12, f. 4, 5, 6.
Extrêmement commun près d’Alfakar, dans des lieux rem¬
plis de Genista cinerea , aux environs de Grenade.
Nous croyons que le nom imposé par Godart est antérieur à
celui d’Hübner.
11. Lycæna Hesperica, Rambur.
Faune de P And. Lép. p. 270, pl. 10, f. 1,2, 3, 4.
H. Sch. Suppl. 14,15, et 349-50.
Alis integris supra azureis , margine terni externo et posticis
punctis marginalibus nigris (mas).; fuscis, posticis lunulismar-
ginalibus fulvis nigro notatis (femina); subtus cinereis ad extre-
mum candidis , margine tenui nigro, maculis marginalibus
fulvis nigro binotatis , ocello medio / anticis sérié ocellorum
subsinuata , posticis duabus , maculis fulvis elongatis et intus
lineolis albidis , absque macula radiante alba.
LYCEMDES.
41
Elle est très-près de YAgestor; en dessus le liord costal, chez
le mâle, n’est pas nuancé de blanc, et les points de la marge
externe des inférieures sont presque tous libres, et quelquefois
marqués de rougeâtre, surtout le plus interne.
Le dessous est plus obscur dans ses deux tiers internes,
blanchâtre dans le reste; les taches fauves des supérieures
sont moins marquées et ne se fondent pas avec les traits noirs
internes, les externes sont plus allongés et les deux derniers
ne sont pas divisés ; la série d’ocelles est moins sinueuse et
moins courbée ; aux- inférieures les taches fauves sont plus
vives et plus allongées, et touchent les traits noirs qui les
cernent en avant et en arrière où elles sont rétrécies ( plus
larges chez YAgestor), les traits sont plus étroits, les antérieurs
moins anguleux, ceux-ci et les taches sont enveloppés dans
une bande blanchâtre qui s’unit aux ocelles, et la bande
ordinaire, qui forme un rayon blanchâtre vers le disque, a
disparu ; la ligne médiane d’ocelles est plus rapprochée des
taches fauves.
La femelle n’est pas sensiblement plus foncée que le mâle, en
dessous.
Le Zéphyrus de la Russie Méridionale paraît s’en rapprocher
beaucoup.
12. LycæjNA. Icàriüs, Esper.
Hübn., Pap. fig. 283-84, Amandus.
Il n’est pas rare dans les parties herbeuses et élevées de la
Sierra-Nevada.
13. Lycæna Adonis, Syst. Vers.
Hübn., Pap. fig. 293-300.
Il se trouve dans les environs de Grenade.
42
PAPILIOINIENS.
14. Lycæna Corydon , Syst. Vers.
Hübn. , Pap. fig. 286-88.
De même que le Dorylas , il est modifié par la chaleur et
produit une variété Albicans , c’est-à-dire qu’il devient en
dessus d’un blanc grisâtre à peine bleuâtre, et la partie noire
de la marge des ailes supérieures tend à disparaître.
Très-commun dans toute l’Andalousie.
15. Lycætîa Acis , Syst. Vers.
Hübn., Pap. fig. 269-7-1 , Argiolus.
Je l’ai pris au fond des torrents desséchés, près d’Alfakar,
au bas du revers nord des collines boisées.
16. Lycæva Cyllarüs , Fabricius.
Hübn., Pap. fig. 266-68 Damœtas.
J’avais oublié de mentionner cette espèce dans ma faune ;
je l’ai prise dans les environs de Grenade.
17. Lycæna Alsus , Fabricius.
Hübn., Pap. fig. -178, J79 et 85-1-54. Yar. Sebrus.
Boisd. Icon. I, p. 72, pl 47, f. \ , 2, 3.
H. Schæfï., Suppl. 442-44, Yar. Lorquinii.
Je ne puis reconnaître aucune différence entre le Lorquini et
VAlsus , ce n’est même pas une variété. Le dessus du mâle est
souvent d’un bleu obscur avec uue bordure noire assez large
qui, souvent aussi, envahit la plus grande partie des ailes;
on trouve du reste des mâles d 'Alsus dont le dessus est en
grande partie bleu.
Le Sebrus d’Hübner ne nous semble non plus qu’une variété,
aussi M. Boisduval pour le décrire, et les caractères distinctifs
lui manquant, le compare-t-il surtout, et mal à propos avec
1 9 Acis , dont il est très-facile de le distinguer.
LYCENIDES.
43
Il est assez commun aux environs de Grenade, dans les par¬
ties élevées des collines et des petites montagnes.
18. Lycæna Argiolus, Linné.
Utibn., Pap. fig. 272-74, lois.
Dans les environs de Grenade, au printemps et en été; la
larve vit sur divers arbres.
19. Lycæna Lysimox , Hoffmanzegg.
Hübn., Pap. üg. 334-33.
U se trouve dans les prairies humides et les fossés de la
plaine de Malaga, mais il est surtout très-commun à Grenade,
le long du Génil ; il voltige très-bas parmi les herbes.
20. Lycæna Melasops , Boisduval.
Icon. I p. 75, pl. 17, f. 4-6.
Hübn., Pap. fig. 322-23, Sap jrtœ.
Il devient ici au moins aussi grand que VAlexis. Il se trouve,
à la lin du printemps le long des collines, et toujours dans
les lieux ou croissent des genêts ( Genista umbellata) sur les¬
quels il se repose ; il disparaît dans les montagnes.
21. Lycæna Telicancs, Herbst.
Hübn., Pap. 371-72 et 553-54.
11 se trouve au bord des ruisseaux dans les environs de
Malaga; il commence à paraître pendant l’été, puis toute
l’automne. La larve est polyphage quoique se trouvant sur¬
tout sur le Lytrurn salicaria; elle est tantôt verte, tantôt
rougeâtre , et son premier segment, en forme de capuchon,
peut cacher entièrement sa tête.
22. Lycæna Bætica , Linné.
Commun dans toute l’Andalousie ; la chenille ne vit pas
PAPILIONIENS.
seulement sur le Colutea arborescens mais sur la plupart des
Légumineuses ; je l’ai aussi trouvée dans les gousses de la
Phaca bœtica. Elle est parfois si abondante, qu’après avoir
mangé les gousses et les graines, elle dévore les feuilles de la
plante, et se jette sur tout ce qu’elle rencontre, même sur
les débris végétaux, et devient alors omnivore,
I». Pattes antérieures complètes dans les deux sexes
ET SERVANT COMME LES AUTRES A LA MARCHE; TERGUM DU
PROTHORAX TRÈS-VARIARLE SELON LES GENRES ( hexapi Veri),
Septième famille. PIERIDES.
Onglets des tarses fortement bifides *; rameau nervulaire
naissant presque toujours en avant du milieu de la nervule
* Les onglets des tarses ayant été mal observés jusque dans cës derniers
temps, par la plupart des auteurs, qui les ont crus bifides lorsqu’ils étaient
simples, ou simples lorsqu’ils étaient bifides, il devient indispensable d’en dire
un mot. Ils prennent naissance -d’une base épaisse plus ou moins longue, qui
est reçue dans l’extrémité du dernier tarse ; ils sont comprimés, plus ou moins
courbés en arc, plus épais à leur côté supérieur, et se terminent en pointe
aiguë ; parfois ils sont très-étroits et presque droits et varient beaucoup pour
la longueur, leur base est aussi plus ou moins enfoncée dans le tarse ; leur
bord inférieur peut devenir saillant à la base, et presque former une dent
comme chez la Nerias susanna ; ils sont très-souvent entourés par un appendice
souvent bilobé ( appendices basilaires) dont une portion accompagne l’onglet
et a quelquefois la même forme et la même longueur, ce qui, d’après un
examen superficiel, a pu faire croire celui-ci double ou bifide. La pelote est une
partie noirâtre allongée en travers, ayant une face libre inférieure plus ou
moins plane ; elle peut aussi être arrondie, paraissant dure et coriace, placée
entre les onglets, portée sur un pédicule mou qui la rend plus ou moins
saillante ; elle est un peu entourée par la partie inférieure ou petit lobe des
appendices. Dans les Diurnes il n’y a que la famille des Piérides qui ait les
onglets dés tarses bifides; c’est à tort que M. Boisduval le suppose pour ses
Peridromides ; elles ont les onglets parfaitement simples comme toutes les
Nymphalides. Les onglets bifides distinguent donc complètement les Piérides
de tous les autres diurnes. Nous avions mentionné ces caractères dans notre
Faune de l’Andalousie; depuis, M. H. Schæffer les a figurés assez exactement
dans son grand ouvrage supplémentaire, et M. Lucas, Expi. S. Alg. L. pl. 2,
PIERIDES.
45
aux supérieures ; nervure basilaire ou cinquième mince, ve¬
nant se perdre sur la quatrième nervure; première nervure
des inférieures se terminant le plus souvent avant l’angle
externe qui, ordinairement, est très-arrondi et insensible;
deuxième nervure naissant de la base ou sur la première ner¬
vure, mais alors bien avant le rameau divergent, ou l’endroit
de sa naissance, lorsqu’il est nul ; bord abdominal peu ou pas
engainant et sans changement de couleur ; première nervure
presque toujours un peu dilatée aux supérieures.
Les chenilles sont allongées, pubescentes (celles de la
Lcptalis amphione aurait deux épines charnues ; ) les chrysa¬
lides sont maintenues par la queue et par une anse de soie
(-Succincti Boisduval).
Quelques espèces telles que les Leptalis amphione , vocuta,
et autres, et un peu le genre Leucophasia , ont une nervuration
anomale et ressemblant à celle des Héliconies; d’après cela,
M. Boisduval (Spec. Gén. des Lépid ., p. 413), va jusqu’à dire :
« il est même possible que dans nos Héliconies nous réunis-
“ sions quelques espèces qui sont de véritables Leptalis. » Et
il ajoute plus bas : « Si la chrysalide est seulement suspeudue
« par la queue, comme on pourrait le pressentir d après ce
« que dit Stoll, la tribu que ce genre formerait devrait être
« placée entre celle des Danaïdes et celle des Hcliconides ! » Il
faut que cet éminent lépidoptériste soit bien prévenu en
faveur des caractères de larve et de nymphe, pour perdre
aiqsi de vue un des faits principaux et des plus curieux de
1 organisation des lépidoptères diurnes, à savoir s’ils sont
tetrapi ou hexapiü car les Héliconies en question ont des pattes
antérieures rudimentaires ou presque nulles, tandis que les
Leptalis citées les ont bien complètes et surtout très-déve-
loppées \
* Quant à la forme des ailes, les différences sont aussi grandes; le sommet
des supérieures est très-raccourci, et leur angle postérieur très-saillant et tout
à fait extérieur chez ces Héliconies, tandis que c’est tout le contraire pour les
46
PAPILIONIENS.
genre. RHODOCERA, Boisduval.
Tête petite , ayant une touffe de poils serrés conique et tres¬
saillante sur le front; antennes courtes avec la massue allongée
très-obtuse au sommet, ayant un côté interne dénudé qui se
prolonge sur la tige, celle-ci hérissée en dessous avant la base
et comme épaissie; palpes comprimés, non hérissés, couverts
par des écailles serrées, ayant le dernier article court; pattes
.épaisses , courtes, onglets courts, larges, avec un appendice
presque aussi long qu’eux , pelote nulle ; abdomen très-com¬
primé; ptérigode petit, prolongé en une pointe obtuse aussi
longue que le reste ; écailles du prothorax, petites, arrondies,
tuberculiformes.
Deuxième nervure des supérieures plus mince que la première,
qui ne dépasse pas le milieu du bord costal et qui est un peu dila¬
tée vers la basefournissant deux rameaux externes bien avant
l’angle de l’aréole discoïdale ; première nervure des inférieures
n'ayant pas de rameau divergent, deuxième plus épaisse, naissant
de la base de l’aile, troisième un peu plus épaissie dans sa moitié
postérieure.
Les ailes inférieures sont marquées d’une tache discoïdale,
petite, arrondie, couleur souci en dessus, d’un brun violet
blanchâtre en dessous où les écailles deviennent plus grandes ;
cette tache est à peine visible aux supérieures et placée sur la
nervule; le sommet et le bord postérieur des ailes inférieures
dans son milieu , sont anguleux.
Les chenilles sont finement hérissées ; les chrysalides pré¬
sentent une pointe à la partie antérieure et une large dilatation
à la poitrine.
Leptalis citées ; le sommet est très-allongé, et le même angle est presque effacé
et peut se trouver au milieu de la partie postérieure de l’aile qui est très-
oblongue (£. amphione ).
PIERIDES.
47
1. Rhodocera Rhamiîi, Linné.
Elle a été prise dans les montagnes de l’Andalousie par
MM. Lederer et Staudinger.
2. Rhodocera Cleopatra, Linné.
J’avais d’abord cru qu’elle n’était qu'une race méridionale
de la précédente, mais je pense maintenant avec M. Lederer,
qu’elle forme une espèce distincte; les parties génitales du
mâle présentent des différences notables et constantes.
La larve vit comme la précédente sur les arbrisseaux du
genre Rhamnus.
genre. COLIAS , Fabricius.
Ce genre, quoique ayant des rapports avec le précédent, en
diffère essentiellement.
Tête plus grosse avec la touffe de poils moins élevée , lâche ;
antennes un peu plus en massue , moins obtuses à l’extrémité,
submucronées, tronquées , ayant le côté interne subdénudé avec
une petite impression sur chaque segment , lisses et glabres avant la
base;palpes un peu hérissés , ayant le dernier article très-court ,
conique ; pattes assez grêles; onglets allongés très-saillants ,
sans pelote avec des appendices courts peu visibles ; ptérigode
petit , se rétrécissant en pointe obtuse très-allongée ; écailles du
prothorax petites , saillantes en tubercule , séparées par un petit
avancement du scutellum; abdomen comprimé.
Nervures uniformes , la première des supérieures dépassant le
milieu du bord costal, la deuxième ne fournissant qu’un rameau
avant l'angle de l'aréole discoidale , et le troisième rameau se
bifurquant avant le sommet comme dans le genre précédent ; la
deuxième des inférieures naissant sur la première, rameau diver¬
gent nul.
48
PAPlLtONlENS.
Les ailes inférieures sont marquées en dessous, d’une tache
ocellée souvent double, dont une plus petite à fond blanc
argenté, fauve ou pâle en dessus ou nulle ; elle est remplacée
aux supérieures par une tache noire qui peut disparaître.
Chenilles vivant sur les Légumineuses herbacées ; chrysa¬
lides à poitrine, moins saillante que chez les précédents.
1. Colias Lues a , Fabricius.
Hübn., Pap. fi g. 429-31 et 440 , Helice.
Il est très-commun pendant l’été dans toute l’Andalousie ;
sa larve vit sur les Medicago ;la variété Helice n’y est pas rare.
Cette espèce présente comme plusieurs autres, à la marge
de la base des secondes ailes, entre la première et la deuxième
nervure, une tache formée par des écailles plus serrées.
2. Colias Hyale, Linné.
Hübn. , Pap. fig. 438-39 , Palœno.
Il se trouve dans les environs de Grenade.
genre. LEUCOPHASIA, Stephens.
Corps très-grèle, court ; abdomen très-long ; massue des
antennes assez épaisse , dénudée au sommet qui n’est pas obtus ;
touffe frontale, divisée, bifide , palpes médiocres ; onglets allon¬
gés , grands ; pattes longues , grêles , avec un appendice long ,
mince , pas de pelote sensible.
Ptèrigodes très-petits , en triangle allongé , mucronés; pro¬
thorax très-différent de ce quil était chez les précédents , com¬
posé en dessus de quatre écailles minces dont les antérieures se
continuent sur les côtés après avoir fait un angle , placées sur
les côtés du scutellum dont les angles latéraux s'allongent *.
* Cette forme se modifie peu dans le reste des piérides et dans les papiuo-
MDES,
PIÉRIDES.
49
Nervuration anomale ; aréoles discoïdales très-courtes pres¬
que basilaires ; première nervure des antérieures ne fournissant
des rameaux que très-loin après l’aréole, la même des quatre
ailes longeant le bord , celle des inférieures ayant un rameau
divergent droit, la troisième de celles-ci paraissant avoir
quatre rameaux , un peu comme dans le genre Papilio ; pre¬
mière , troisième et quatrième un peu dilatées aux ailes anté¬
rieures.
Leucophasia Sinapis, Linné.
Elle se trouve dans les environs de Grenade; la chenille est
verte avec une ligne plus obscure sur le dos , et une autre
jaune sur les côtes ; elle vit sur les Légumineuses, telles que
Vicia, Lotus , etc. ; la chrysalide d’un gris blanchâtre, avec des
traits roux , ressemble pour la forme, à celle des Colias.
genre. ZEGRIS , Rambur.
Thorax et abdomen épais, courts; antennes très-courtes , ter¬
minées par une massue ovoido-sphérique ; palpes médiocres très-
hérissés, le dernier très-court , hérissé , (dénudé), obtus , ovoïde,
dépassant un peu les poils du front qui sont épais , un peu
divisés en deux touffes ; pattes robustes , inermes , onglets assez
longs avec des appendices moins longs queux , pelote insensible;
scutellum du mésothorax largement et complètement uni en
avant avec le scutum ; ptérigodes petits, larges , courts, trian¬
gulaires ; nervules formant en dedans une courbure prononcée ;
deuxième nervure aux supérieures, n’émettant qu'un rameau
avant l’angle de l’aréole, d’où elle en émet un second, le
troisième trifide ou fournissant trois ramuscules vers le sommet;
deuxième des inférieures naissant de la première, qui produit un
rameau divergent bien sensible ; bord abdominal légèrement et
assez largement engainant; ailes supérieures ayant toujours une
tache noire sur la nervule.
Lépidoptères df. l'Andalousie.
50
PAPILIONIENS.
La larve est plus épaisse que celles des espèces du genre
suivant; la chrysalide est très-épaisse, courte, pointue aux
deux bouts, avec le bas de la poitrine et le dessus du ventre
gibbeux.
1. Zegius Eupheme, Esper.
Esp. Tab. 113, fig. 2, 3, p. 103.
Eversm. IN. Mém. des Nat. de Moscou, II. t 20, f. 1 , 2. p. 351, Erothoë.
Menetr. Cat. rais. p. 245, n° 1165, Meneslho.
Hübn-Gey, pap. fig. 1004-5.
Ramb. Ann. S. Eut. de France, V, p. 585.
Ramb. Faune Enl. de l’And. Lép. pl. 11, p. 247.
Boisd. Sp. Lép. p. 553.
lier. Scliæff. 194-95.
Il n’est pas très-rare pendant le mois d’avril, dans les champs
du midi de l’Espagne.
La chenille vit sur les Crucifères; la chrysalide, outre ses
attaches, est enveloppée d’un léger réseau.
Les œufs sont ovoïdo-sphériques, déprimés au bout le plus
épais, avec des côtes saillantes presque aiguës.
M. le professeur Graells me l’a envoyé de Madrid.
gesrk. ANTIIOCHARIS, Boisduval.
Ce genre, qui se rapproche beaucoup du précédent, en diffère:
par le corps bien moins épais ; les antennes plus longues ainsi
que les palpes qui sont très-hérissés ; le front couvert d’une touffe
plus longue , surtout au centre; les pattes plus allongées, plus
grêles , ayant des onglets plus courts , avec les appendices plus
longs et une pelote très-petite , mais très-saillante , et portée sur
un pédicelle allongé ; par la nervule des ailes inférieures qui est
presque droite , et celles-ci toujours moins larges.
Le groupe de 1 ’Eupheno présente quelques différences *, en
* M. Lefebvre avait déjà fait cette remarque.
PIERIDES.
51
ce que la deuxième nervure des ailes antérieures fournit deux
rameaux avant l’aréole, et que la nervule des inférieures est
plus courbée.
Les chenilles sont beaucoup plus minces et plus allongées.
Les chrysalides, surtout, présentent des différences extrê¬
mes; elles sont du double plus allongées, courbées, et un peu
en forme de bateau ; l’extrémité postérieure est dirigée par en
haut, tandis qu’elle est fortement abaissée dans les Zegris;
l'antérieure se prolonge en un très-long bec uni, et n’ayant
point la dépression profonde que l’on remarque dans l’autre.
1. Authocharis Tagis, Hübner.
— Pap. fig. 565-66.
La Tagis et la Bellczina sont très-rapprochées comme les
différentes espèces de ce groupe, mais elles paraissent
distinctes \ Elle diffère de la Bellezina par les couleurs en
général qui sont beaucoup moins vives ; en dessus, la partie
noire du sommet de l’aile est rendue plus pâle et nébuleuse
par le mélange d'une grande quantité d’atomes blancs , et son
bord interne est moins irrégulier et courbé; les taches
blanches dont elle est marquée sont plus petites et moins
visibles ; la tache noire qui couvre la nervule est nébuleuse
sur ses bords , et le bord costal est moins marqué de lignes et
d’atomes noirs ; le dessous diffère d’une manière encore plus
notable ; le sommet de l’aile supérieure est d’un vert jaunâtre
* Ayant donné le nom de Bellezina à une espèce du midi de la France,
M. Boisduval voulut plus tard y reconnaître la Tagis; entraîné par son
exemple, nous désignâmes aussi sous ce nom une variété Corse de Bellezina;
pour prouver qu’il avait raison, cet auteur prétendit avoir vu la vraie Tagis
du Portugal qu’aucun auteur entomologiste n’avait su reconnaître et que la
figure d’Hübner était mauvaise ! Quoiqu’il en soit, la figure d’Hübner est fort
bonne, et M. Boisduval n’a point figuré la Tagis. (Voyez Icon. hist. I , p. 2. r /'
pl. 5, figure 1,2, 3, (erratu Tagis). Nous ne citons pas Duponcliel qui la figure
trop mal. - ■
PAPILIONIENS,
52
pâle , et les taches blanches y sont à peine visibles, le bord
costal est bien moins tacheté de noir ; le dessous des infé¬
rieures est d’un vert jaunâtre pâle, un peu grisâtre ou bleuâtre,
avec les taches blanches moins sensibles, moins grandes,
plus arrondies et moins nombreuses. Cette espèce, rapportée
autrefois du Portugal, a été prise dans les environs de Cadix
et de Grenade par M. Staudinger.
2. Anthocharis Belia, Esper.
—Hübn., Pap. fig. 4-17-18.
Dans les environs de Malaga \
3. Avthociïaris Ausoiua, Hübner.
— Pap. fig. 416.
Hiibner figure bien le type de cette espèce qui, en Espagne,
varie beaucoup, pour le dessous des ailes inférieures; elle s'y
montre en avril et en mai (seulement en juin dans le centre de
la France).
4. Anthocharis Glaüce, Hübner.
— Pap. fig. 446-47.
5. Anthocharis Belemia , Hübner.
-Pap. fig. 412-13.
Ces deux espèces paraissent bien différentes , lorsqu’on
observe des individus extrêmes, mais il s’en trouve souvent
dont les couleurs tiennent si bien de l’une et de l’autre, qu’on
est fort embarrassé pour savoir ci laquelle des deux, les rap-
* Elle n’est pas très-rare dans certaines parties du centre de la France où
elle paraît dans le mois de mars ; la chenille mange le B. cheiranthos.
PIERIDES.
53
porter ; il existe aussi des Glauce qui semblent se confondre
avec YAusonia ; ces espèces paraissant en même temps et étant
fort communes dans les champs du midi de l’Espagne, il doit
se produire beaucoup d’hybrides *.
6. AjNthocharis Eupheno , Linné.
En avril à Malaga, Grenade et Gibraltar.
genre. PIERIS, Schrank.
Antennes assez longues , terminées par une massue épaisse ,
courte ; palpes très-hérissés , assez longs , le troisième article
long , peu hérissé, dépassant les poils du front; pattes
longues un peu hispides , ayant des onglets assez forts , accom¬
pagnés d'une pelote saillante , et d’appendices un peu dila¬
tés , presque aussi longs queux; deuxième nervure des ailes
antérieures fournissant deux rameaux avant l’aréole discoidale;
troisième rameau à peine ou pas sensiblement bifide au sommet ;
nervure basilaire insensible , première nervure des inférieures
ne dépassant pas sensiblement le milieu du bord antérieur ; bord
abdominal peu engainant ; nervules presque droites , rarement
marquées d'une tache noire aux supérieures ”, franges très-
étroites.
Chenilles pubescentes, vivant sur les Crucifères, les Réséda ,
les Tropeolum et Capparis ; chrysalides beaucoup plus courtes
que les précédentes, anguleuses sur les côtés et le dos, où elles
sont carénées, pointues au sommet.
1. Pieris Daplidice , Linné.
Très-commune toute l’année.
* M. Staudinger, pense qu’il n’y a que deux espèces ; il dit avoir obtenu de
la même ponte, la Belia et 1 ’Ausonia, puis la Glauce et la Belemia ; l’époque
différente de l’apparition produirait les différences de couleurs.
** Les Piérides chloridice et callidice, chez lesquelles la pelote est peu sen¬
sible et qui diffèrent aussi par les nervures, devraient former un groupe à côté
du genre Zegris, aussi M. Heydenreich les place-t-il dans les Anthocharis.
54
PAPILIOJNIENS.
2. Pieris Napi, Linné.
Dans Jes montagnes de la Sierra-Nevada.
3. Pieris Ripe, Linné .
Très-commune.
3. Pieris Brassicæ , Linné,
Très-commune.
getvre. LEUCONEA, Donzel.
Antennes longues, à massue allongée ; palpes médiocres, le der¬
nier article peu hérissé, de la longueur des poils du front qui sont
peu longs; pattes grandes , assez fortes; onglets forts , ayant des
appendices aussi longs qu'eux , pelote bien saillante ; première
nervure des supérieures très-épaisse ou un peu dilatée, la
seconde fournissant deux rameaux avant l'aréole, dont le se¬
cond très-rapproché, le troisième bifide au sommet ; nervules
ayant une petite impression, et très-légèrement marquées de noir¬
âtre-, bord externe rugueux, épaissi, dénudé, et n ayant pas
de frange.
Chenilles velues , assez épaisses, vivant sur des arbres ;
chrysalides moins anguleuses que les précédentes.
La forme du bord externe, complètement privé de frange ,
présente un caractère unique dans nos Lépidoptères diurnes.
Leucomia Chatægi, Linné.
Parties montagneuses des environs de Grenade.
Huitième famille. PAPILIONIDES.
Prothorax formant une sorte de collier (dénudé) irrégulier.
plissé sur les côtés, surmonté d'une partie saillante, échancrée
PAPILION1DES.
55
ou fourchue, qui est le scutellum; onglets des tarses grands,
simples, sans appendices , ni pelotes ; rameau nervulaire se
portant après la nervule, et se joignant à la troisième nervure
aux supérieures; nervure basilaire bien prononcée ; première
nervure des inférieures paraissant aller jusqu'à l’angle externe,
ayant un rameau di vergent bien sensible; la deuxième nervure
mince, naissant sur la première, dont la base est épaisse ; bord
abdominal excavé, nullement engainant, avec la cinquième
nervure d'une longueur ordinaire. Les larves présentent une
fente sur le premier anneau, d’où sort un tentacule rétractile
bifide.
A. ONGLETS DES TARSES UN PEU INÉGAUX DANS LES FEMELLES, TRÈS - INÉGAUX,
CONTOURNÉS ET IRRÉGULIERS, SURTOUT LE PLUS PETIT, CHEZ LES MALES.
genre. PAKNASS1US, Latreille.
parnassii , Hübner.
Tète petite; antennes très-courtes terminées par une massue
oblongue mucronée ; palpes médiocres , grêles , velus en dedans
et en avant , égalant les poils du front qui sont déliés , peu serrés,
avec le dernier article au moins aussi long que le précédent ;
prothorax ' ayant un scutellum redressé , échancré , rebordé ,
d'où descendent trois plis dont l’antérieur forme un bord ou
bourrelet assez épais; pattes très-grandes , très-robustes , épi¬
neuses , tuberculeuses ; ailes couvertes d'écailles très-peu serrées ,
le plus souvent très-dilatées , terminées par une pointe d'autant
plus longue que l'écaille est large , variables selon leur position
* Le tergum du prothorax subit chez les lépidoptères de telles modifications
qu’il est fort difficile, sinon impossible, d’appliquer avec certitude leur vrai
nom aux petites pièces qui le composent ; ici, et déjà vers la fin des Piérides,
ce qui formait deux ou quatre pièces dilatées, saillantes, très-visibles dans
les Ârgynnis, Satyrus, etc., ne paraît plus être que des plis ; ce que j’appelais
scutellum forme une partie moyenne plus développée, surmontant les autres ,
redressée et échancrée antérieurement, d’où descend latéralement un bord
assez épais ; ce scutellum pourrait bien être le scutum.
56
PAPILIONIENS.
et souvent entremêlées ; nervure basilaire venant se perdre dans
le bord postérieur ; aréoles discoïdales étroites , oblongues ,
arrondies à l’extrémité , surtout aux inférieures où la nervule,
aussi épaisse, que les nervures qui forment l'aréole , ne semble pas
s'en distinguer; rameau divergent épais , très-droit; base du
bord antérieur dilatée en angle arrondi.
Les deux nervures composées se trouvent avoir quatre ra¬
meaux, séparés parla nervule*; c’est surtout dans le genre
Donjtis que cette disposition, considérée par nous comme
typique, dans les diurnes, est bien exprimée; aux inférieures
ces deux nervures ont, la première deux rameaux, la deuxième
quatre, et la portion qui les sépare est la nervule.
Dans ce genre, le troisième rameau de la deuxième nervure
aux antérieures n’a que deux ramuscules; la nervule des
mêmes qui est courbée, est marquée, d’une tacbe noire.
Les mâles ont des parties génitales très-caractéristiques, et
l’abdomen très-velu; les femelles sont munies, sous Textré
mité de l’abdomen, d’une poche cornée, caduque , qui peut
recevoir momentanément les œufs.
Les chenilles sont épaisses, un peu velues, et se métamor¬
phosent dans un réseau.
Parnassius Apollo, Linné.
Il diffère en ce que les taches rouges sont d’un blanc jau¬
nâtre ; sur les sommets de la Sierra-Nevada.
genre. THAÏS, Fabricius.
Tête petite; antennes très-courtes en massue un peu allongée ,
* Ghez l es Parnassiens, le troisième et quatrième rameau de la composée
antérieure (deuxième nervure) naissent d’un tronc commun parlant de l’angle
de l’aréole, ainsi que chez les Thais ; ils sont séparés dans les Doritis, et dans le
genre Papilio , le quatrième rameau descend sur la nervule, parfois jusqu’à
moitié, et remplace Je rameau nervulaire à peu près tel qu’il est, dans les
Lycenides.
PAPILIONIDES.
57
presque denticulée en dessous (comme dans le G. Doritis); palpes
longs , grêles, velus, avec le dernier article plus long que le
précédent, un peu épaissi; deuxième nervure aux ailes anté¬
rieures aijant ses deux premiers rameaux très-rapprochés dans
leur trajet ( écartés et laissant un espace triangulaire dans le
G. Parnassius ), éloignés du troisièmequi naît du même tronc
où du même point que le quatrième , {angle antérieur de Varéole),
ce troisième produisant trois ramuscules.
Les ailes sont couvertes d écaillés serrées ; les inférieures
sont plus ou moins dentées.
Les chenilles assez épaisses ont des rangées d’épines char¬
nues, hérissées; elles vivent sur les Aristoloches; les chrysa¬
lides allongées , cylindriques, déclives à la partie antérieure,
s’accrochent par les deux extrémités sont entourées d’un lien
transversal.
1. Thaïs Rumina , Linné.
Hübn., Pap. fig. 633-34.
Elle est commune dans certaines localités, et l’on trouve
facilement la chenille aux mois d’avril et de mai. La chrysalide
est hilide à la partie antérieure, et s’accroche par cette partie
à deux cordons de soie. Nous pensons que les T. medesicaste
et honnoratii ne sont que des variétés ; on a indiqué à tort la
Polyxena dans le midi de l’Espagne, elle n’habite point cette
partie de l’Europe, mais elle remplace celle-ci en Autriche, en
Italie, en Sicile, en Grèce , etc.
GENRE. PAPJLIO , Linné.
Ce genre se distingue de suite de tous les précédents par la
présence de Y épiphyse tibiale *.
* Nous avons appelé ainsi une sorte d’appendice spiniforme, obtus, assez épais,
plus ou moins allongé, naissant de la face interne des tibias antérieurs, le plus
souvent au dessus de la partie moyenne, et appliqué contre le tibia qu’il dépasse
58
PAPILIONIE1NS.
Palpes très-courts dépassant à peine la spiritrompe ; première
nervure des ailes supérieures se prolongeant presque jusqu'au
sommet , la deuxième aijânt ses deux premiers rameaux très-
minces , presque contigus dans leur trajet, et le troisième nais¬
sant de l'angle de l’aréole au même endroit que son premier
ramuscule qui devient alors rameau et qui , se rapprochant des
deux premiers , leur devient parallèle et presque contigu dans
son trajet ; ce trosième rameau ne produit plus que deux ramu-
scules ; quatrième rameau se trouvant placé vers le milieu de la
nervule, et le rameau nervulaire formant le quatrième rameau
de la troisième nervure ; celle-ci envoyant , vers sa base , un
rameau anastomatique transverse , à la quatrième nervure *.
Première nervure des ailes inférieures bifide à la base où
elle produit une petite aréole supplémentaire allongée ,• ces
ailes sont presque toujours plus ou moins dentées , et le plus
souvent munies d'une queue.
Les chenilles sont épaisses, sans épines apparentes (espèces
d’Europe) ; les chrysalides épaisses, anguleuses, bifides ou
échancrées antérieurement, sont maintenues par la queue et
par un lien transverse. Aucun genre n’est mieux caractérisé
que celui-ci, soit qu’on le divise en plusieurs groupes, soit
qu’on le laisse entier ; cependant le P. Curius fut longtemps
considéré comme une Erycine !
quelquefois et dont il peut égaler la longueur ; il se retrouve dans toute la série
des Lépidoptères, à partir du genrePapfft'o; ce caractère prouve qu’on ne peut
séparer ce genre de la tribu des Hesperiens. L’épiphyse, variable pour la
forme et la longueur, est creuse et communique avec la cavité du tibia.
* On retrouve ce petit rameau tantôt rudimentaire et formant seulement un
épaississement, tantôt sous l’apparence d’un petit rameau libre, dans quelques
Héliconides et Céthosies,
PAPILIOMDES.
59
1. Papilio Podalirr s , Linné.
Var. Feisthamelii Duponchel, suppl, 1, p. 7, pl. | , f. \.
U est assez commun dans les environs de Grenade; sa che¬
nille mange l’Amandier, le Pêcher, l'Épine-blanche, etc.
11 passe de la variété à l’espèce ordinaire, selon la hauteur
oùil se trouve.
Papilio Machao.v , Linné.
Il se trouve dans les environs de Grenade. La larve vit sur
certaines Ombellifères et sur les Rut a.
On a prétendu que YAjax se trouvait dans le midi de
l’Espagne , et M. Lucas a annoncé dernièrement, à la société
Entomologique, qu’il avait été pris en Portugal; on conçoit
que la chrysalide ait pu y être apportée, mais nous croyons
qu’il est complètement étranger à la péninsule Ibérique.
60
HESPÉRIEHS.
DEUXIÈME TRIBU. HESPÉRIENS.
Elle se compose d’une seule famille.
CELLE DES HESPÉRIDES, Latreille.
Deux paires d’ergots aux jambes postérieures * ; tibias
antérieurs toujours munis d’une epiphyse tibiale; deuxième
nervure des supérieures produisant six rameaux simples qui
naissent tous de l’aréole; nervules ** très-minces ou presque
nulles, du milieu desquelles part le rameau nervulaire qui,
aux inférieures, est très-grêle et presque insensible ***.
Dans cette famille la tète est très-large, non saillante à
l’occiput; les antennes sont très-écartées à leur insertion,
souvent courtes, d’autres fois assez longues ; la massue peut-
être courte, épaisse ou allongée et obtuse, mais le plus sou¬
vent prolongée en une pointe plus ou moins crochue et aiguë,
parfois pliée de manière à devenir parallèle avec la tige ,
d autres fois très-allongée et amincie et toujours fléchie dans sa
longueur ; près de leur base externe, naît un pinceau de poils
épais, caractéristique dans cette famille, mais qui devient
* Dans les Hespérides Steropes et Paniscus , l’épiphyse tibiale est rudimen¬
taire ; chez le dernier et quelques exotiques, la première paire d’ergots est
peu sensible.
** Dans certaines espèces exotiques très-grandes, et qui doivent peut-être
commencer la tribu, telles que Polyzonus, Versicolor, Xantippe, Phidias et
plusieurs autres, ainsi que dans le groupe de Proteus, l’aréole discoïdale s’al¬
longe quelquefois beaucoup vers le sommet de l’aile ; la nervule s’épaissit
postérieurement, devient oblique, et lorsque cette disposition est très-pronon¬
cée, elle paraît faire suite à la troisième nervure qui émet alors jusqu’à cinq
rameaux ; cette, disposition anomale est d’ailleurs variable dans les espèces du
même groupe,
M. H, Schæffer s’est déjà servi de ce caractère.
HESPÉRIDES. 61
presque nul ou insensible, dans les espèces citées plus haut
en note.
Les palpes sont le plus souvent très-épais, très-larges à
articles dilatés, vesiculeux, surtout le moyen, souvent dépas¬
sant à peine le front avec le troisième très-court, conique,
beaucoup plus étroit que le précédent, au centre duquel il
forme une petite pointe, à peine saillante ; il est presque nu ;
les autres sont couverts d’écailles uniformément serrées ;
d’autres fois hérissés, plus minces, assez souvent aussi le
troisième article est velu, abaissé ou redressé , long, aigu; ils
sont séparés par la trompe qui est très-épaisse, très-longue,
se terminant en une partie très-mince : yeux toujours glabres
très-écartés l’un de l’autre.
Le thorax est le plus souvent très-épais avec le mésothorax
et son scutellum très-grands, recouvrant parfois le métatho-
rax, entre lequel il laisse un espace étroit, et le prothorax
très-étroit, garni, surtout à son insertion avec la tête, de
très-larges écailles placées en manière de collerette, composé
en dessus de quatre pièces en forme d'écailles, dont les deux
premières, sensibles surtout par leurs poils, deviennent faci¬
lement caduques; les deux autres parfois assez épaisses et
saillantes, transverses, un peu dilatées et un scutellum très-
petit , enfoncé, cordiforme ; le métathorax présente parfois à
sa partie postérieure, au dessus des hanches, deux appen¬
dices velus , cachés sous le ventre, entre lesquels et celui-ci,
s’engage, de chaque côté, uü pinceau délié de poils allongés
partant de la base interne des tibias postérieurs, et dont
l’usage est difficile à expliquer, à moins qu’ils ne soient
destinés à les maintenir comme une espèce de frein.
Les ailes sont peu développées, fortes, souvent entières,
parfois dentées, ou les inférieures prolongées en queue; le
bord costal présente, chez les mâles d’un grand nombre, un
pli déhiscent comprenant une grande partie du bord, et dont
l’intérieur est velouté et d’une couleur différente; la nervure
basiliaire peu sensible, forme une courbe pour se joindre à la
6 2
HESPERIEINS.
quatrième; le premier rameau de ia troisième nervure, aux
quatre ailes , est parfois très-rapproché de la base et éloigné
du second; aux inférieures, une partie du bord antérieur vers
ia base se replie pour s’accrocher au bord correspondant des
supérieures qui est un peu excavé ; cette partie est dilatée et
présente en dessous une petite excavation basilaire, et près de
l’attache de l’aile , une petite nervure qui correspond à celle
(qui n’est souvent qu’un tubercule) où s’articule le frein.
[G. Castnia)\ les deux premières nervures, d’abord unies vers
la base, se séparent avant leur insertion et forment une petite
aréole basilaire. Le bord abdominal engaîne un peu l’abdo¬
men , et avant lui, l’aile forme un pli saillant; celui-ci quoi¬
que assez court dépasse quelquefois les ailes, qui relativement
aux autres familles sont petites.
Les pattes assez robustes, variables, présentent souvent
des touffes et des pinceaux de poils, surtout les premières et
les dernières ; les intermédiaires ont les cuisses les plus lon¬
gues. Les onglets sont courts avec des appendices bilobés,
à peu près aussi longs qu’eux, et une pelote large saillante.
L’abdomen, le plus souvent assez court et épais,est parfois
excavé en dessous, pour recevoir les deux appendices métatho-
raciques, et alors il est caréné dans le milieu ; d’autres fois il
présente une gibbosité remarquable chez les mâles, au même
endroit. Les parties génitales se composent d’une armure
remarquable, formée de trois principales pièces, une supé¬
rieure que j’ai appelée stylet , mais qui peut être fourchue et
s’avance entre les deux inférieures ; celles-ci recourbées par
en haut forment une sorte de pince , ayant une division large
qui est la 'pince et une autre, le plus souvent plus étroite, qui
est le style. ( RambFaun. And. II. pi. 8).
Les Hesperides sont très-nombreuses et habitent toutes les
parties de la Terre, de sorte que, le petit nombre particulier
à l’Europe ne représente que très-imparfaitement l’ensemble
des caractères qui les distinguent; cependant certains groupes
sont proportionnément plus nombreux en Europe.
hespérides. 63
Les larves même de la plupart de nos espèces étant peu
connues, et celles des exotiques l’étaut beaucoup moins, elles
ne peuvent aider à la classification ;
Les chenilles sont tantôt assez allongées, presque glabres ,
tantôt épaisses, finement hérissées, avec la tête arrondie ou
un peu échancrée, rugueuse et le premier segment étranglé ;
elles vivent sur diverses plantes; les chrysalides sont envelop¬
pées d’un léger réseau et souvent couvertes d’une poussière
blanchâtre, elles sont souvent assez épaisses, sans rugosités,
obtuses antérieurement, parfois mucronées aux deux extré¬
mités.
Quoique dans la série des Hesperides on remarque des
formes très-variées et des caractères assez tranchés, cepen¬
dant les différents groupes se lient les uns aux autres par des
uuances presque insensibles, de sorte qu’il est difficile de
faire des genres bien circonscrits.
A. Un pli déhiscent au bord antérieur des premières
AILES.
oenre. SCELOTRIX, Nobis.
Syricthus ‘ Boisduval.
Massue des antennes assez épaisse , allongée , courbée , mais
* Nous n’avons pas adopté le genre Syricthus, de M. Boisduval, parce que
ce nom est celui d’une espèce de cette famille , et que nous n’admettons pas
qu’on puisse changer le nom d’une espèce pour l’appliquer à un genre ; en effet,
un genre est une division arBltraire et modifiable, et de nos jours bien des
auteurs, tout en faisant de nouveaux genres, en ont laissé de côté d’anciens et
fort mal à propos ; mais l’espèce étant un être qui ne peut changer selon nos
caprices, que nous n’avons point fait, mais seulement reconnu, son nom doit
être immuable comme elle.
HESPÉRIENS.
64 '
toujours obtuse et jamais prolongée en une pointe aiguë réflé¬
chie; palpes très-hérissés de poils et à'écailles fines et longues,
assez épais , avec le troisième article assez long , dépassant le
front au moins de toute sa longueur , un peu hérissé, très-peu
abaissé ; pinceau de poils du dessus des yeux bien prononcé ,
courbé sur les yeux, formé de poils d'autant plus longs qu'ils
sont inférieurs.
Pattes ayant les cuisses également et médiocrement velues ,
avec l'épiphyse tibiale dépassant un peu le tibia , à peine cour¬
bée; tibias postérieurs portant à la base chez les mâles , un long
faisceau de poils qui s'engage de chaque côté , entre un appen¬
dice métathoracique et la base de l’abdomen; onglets ayant le
grand lobe des appendices étroit , filiforme, aussi long qu'eux ,
avec la pelote médiocre ; base de l'abdomen des mâles excavée
pour recevoir les appendices, carénée dans son milieu avec le
bord garni de larges écailles; ailes entières; première nervure
aux supérieures , se terminant à peine au-delà du milieu du
bord costal; aréole étroite , dépassant le milieu de l'aile , ayant
son angle antérieur un peu saillant, avec la nervule presque
insensible , visible à sa partie postérieure , et le rameau nervulaire
naissant très-peu avant son milieu ; nervule des inférieures
nulle , avec le rameau nervulaire très-mince.
La chenille d’une espèce de ce genre riverait sur les Rubus
et ressemblerait pour la forme à celle de la Proto.
Toutes les espèces d’Europe ont les franges blanches,
entrecoupées de noir ; elles sont toutes noirâtres avec des
taches blanches qui ne sont jamais transparentes \ L’excava¬
tion abdominale est variable pour l’étendue et la profondeur.
Ce genre est proportionnément plus répandu en Europe,
que dans les autres parties du Monde 5 la couleur et la dispo¬
sition des taches étant presque toujoursles mêmes, on éprouve
* Parmi les exotiques, il y en a qui ont le fond de la couleur, blanc et même
de presque toutes blanches, telles que Syricthus , Nivea.
HESPÉRIDES. 65
les plus grandes difficultés pour séparer les espèces; aussi
avions nous essayé, dans une sorte de travail monographique,
de trouver des caractères spécifiques dans la forme des diffé¬
rentes pièces des parties génitales, dont nous avons figuré les
plus importantes.
1 . Scelotrix Carthami , Hübner.
— Pap. fig. 720, 723 , et 721, 722 ?
U. Schæff. Suppl. Hesp. 31, 32 Onopordi.
Godart, Lépid. de France, I, pl. 12, f. 4,5.
Ramb. Faun. And. Lep. pl. 8, f. 8, 1.
L’espèce que nous nommons Carthami paraît bien être la
même que celle figurée par Hübner, sous ce nom, 720 - 23,
et peut-être aussi sous les numéros 721-22? mais nous ne
croyons pas comme M. H. Schaeffer, qu’ils représentent le
Cynarœ.
11 devient presque aussi grand que le Tesselum; en dessus il
est d’un brun plus ou moins noirâtre, souvent nuancé de
jaunâtre, avec les taches blanches ordinaires bien marquées;
parfois sur la marge, et sur d’autres parties, on aperçoit les
traces d’autres taches mais plus ou moins confuses. Souvent
les inférieures offrent deux séries de taches bien visibles,
d’autrefois elles s’obscurcissent, et la série externe reste la
mieux marquée, et est composée de six taches; on voit en
outre quelquefois une ou deux taches vers la base et même
quelques-unes entre les deux séries.
En dessous les supérieures sont noirâtres, plus ou moins
nuancées de blanc jaunâtre , avec la reproduction des taches
du dessus ; le dessin s’arrête avant la marge externe qui est
jaunâtre; ainsi que la postérieure, celle-ci est nuancée de bru¬
nâtre avec une ligne brune sur l’extrême bord; l’extrémité de
l’aréole présente parfois une ligne blanchâtre, mais toujours
moins marquée qu’en dessus, et elle ne contourne jamais cette
partie en s’unissant à la tache discoïdale, qui est plus inté¬
rieure, et en produisant une tache bien marquée.
Lépidoptères de l’Andalousie. S
HESPERIENS.
Les postérieures sont d’un blanc jaunâtre avec deux bandes
et des taches rousses ou roussâtres, quelquefois un peu bru¬
nâtres et s’arrêtant toujours axant la marge externe qui
reste de la couleur du fond ; la base est un peu nuancée de
jaunâtre un peu obscur, et il existe une tache dans l’angle
formé par la réunion de la première et de la seconde nervure,
mais il n’y en a jamais entre la base et la première nervure,
comme chez XAlveus ; la bande qui vient après est large
dans son milieu et très-rétrécie antérieurement, par une
tache ovale, couleur du fond qui la sépare de la précédente,
avec laquelle elle communique souvent par un prolongement,
et par une autre tache semblable plus longue, du côté opposé;
parfois cette 'extrémité se prolonge le long de la première
nervure, et aussi le long de la seconde, mais, elle n’est jamais
carrée comme chez XAlveus.
La deuxième bande, en zig-zag sur ses bords, ou irréguliè¬
rement crénelée et formant des angles sur les nervures, n’en¬
voie jamais de prolongements jusqu’au bord externe qui
reste de la couleur du fond ; elle est large à son extrémité
interne, terminée antérieurement par une petite tache parfois
isolée; peu à près, entre ses angles externes, il y a une
petite tache en lunule, dans le second intervalle des nervures
qui se réunit à un ou deux de ses angles, en renfermant
une petite tache du fond ; le troisième et quatrième intervalles
sont sans tache ; dans les deux suivants, on voit deux petites
taches, dont la première, en s’élargissant un peu, touche sou¬
vent un des angles de la bande ou même deux ; la deuxième
reste le plus souvent isolée. Enfin, dans l’intervalle suivant,
il y a deux points dont un plus externe; l’angle anal qui
vient après est marqué d’une tache brune. Ces bandes ne dé¬
passent jamais la première nervure, et laissent libre le bord
abdominal dans une large étendue (cette disposition est géné¬
rale dans toutes les espèces); celui-ci est souvent jaunâtre ou
un peu nuancé de brun.
Quelquefois le bord externe présente une nuance rous-
HESPÉRIDES.
67
sàtre; d'autrefois les bandes se réunissent dans le milieu par
leur angles, en renfermant deux taches du fond. La tache
de la massue des antennes est plus ou moins obscure ou noi¬
râtre.
L’abdomen est couleur des ailes en dessus, finement annelé
dejaunàtre surtout sur les côtes, jaunâtre en dessous; les poils
de l’anus sont noirâtres en dessus, jaunâtres en dessous, leurs
touffes sont serrées et rendent l’extrémité amincie presque
pointue, parfois ils se trouvent un peu dilatés. L’extrémité de
la pince est très-étroite , arrondie au sommet et finement
rugueuse, contournée par le style qui est large, lui est contigu,
et entoure le sommet; le milieu de la base est du double plus
large qu’elle ; le stylet, en se rétrécissant, s'infléchit et devient
excavé dans cet endroit, puis il se redresse entre la pince et se
recourbe; il est court.
Nous avons décrit cette espèce , assez facile à reconnaître,
pour servir de comparaison aux autres *.
Les individus recueillis dans la Sierra-Nevada diffèrent un
peu de ceux de France, surtout par le dessous des ailes infé¬
rieures , dont le bord externe présente une nuance d’un
roussàtre obscur, mais ne s’unissant pas complètement avec
le dessin des ailes comme chez YAlveus ; la tache de la
massue des antennes est obscure ou noirâtre.
Ils se rapprochent beaucoup de la variété de YAlveus de
la même localité, mais ils s’en distinguent nettement d’après
les caractères énoncés, et surtout, par les différences très-
grandes des parties génitales.
Nous possédons, de laRussie méridionale, un individu femelle,
‘ Elle n’est pas laplus commune ; elle se trouve rarement à Paris, et, dans
le centre de la France, elle n’habite que les collines pierreuses, arides et expo¬
sées au midi ; on la retrouve dans tout le midi de la France. Chez quelques
‘ndividus la teinte blanc-jaunâtre envahit la plus grande partie du dessous de3
ailes, et les bandes sont très-étroites.
HESPERIENS.
d’une autre espèce qu’on pourrait confondre avec le Carthami ,
mais qui nous parait distinct *.
Les Scelotrix carthami , galactites , cijnarœ *' et alveus peu-
* 1. Scelotrix Galactjtes, Ncibis. Il est de la grandeur du Tesselum-, les taches
du dessus sont bien marquées ; en avant de la tache diseoïdale, il y a trois
traits blancs obliques dont l’interne est peu sensible, mais dont l’externe est
très-long et se prolonge vers le bord costal jusqu’à la première tache de la
série transverse qu’il touche presque, de manière à former avec les autres taches
une espèce de cercle un peu anguleux ; l’antépénultième tache de la série est
plus rapprochée de la diseoïdale que chez le Carthami, et le trait qui borde l’ex¬
trémité de l’aréole, presque insensible en-dessus, est assez visible en dessous. Le
dessous ressemble extrêmement au Carthami , surtout aux supérieures, où
les taches sont reproduites plus larges ; de même le dessin ne s’avance point
sur les marges externes, qui restent jaunâtres ; aux inférieures, le dessin est
d’un brun roux un peu rougeâtre ; il produit un liseré fin qui longe le bord
antérieur, et un autre plus court longeant la première nervure ; ils sont séparés
par un filet jaunâtre, ensuite une tache entre les deux premières nervures avant
leur jonction. La première bande conserve presque partout la même largeur; un
peu rétrécie à son extrémité interne , elle ne l’est pas à l’antérieure comme
chez le Carthami, par des taches du fond, mais se termine carrément ; la
deuxième bande est aussi plus large et moins irrégulière sur ses bords , elle
laisse , entre elle et la précédente , un espace plus étroit, et la joint entre les
rameaux de la troisième nervure, en enfermant deux petites taches du fond ;
elle s’avance aussi sur les deux rameaux de la seconde nervure ; son extrémité
antérieure, rétrécie, produit une petite tache dans le premier intervalle des ner¬
vures , la lanule du second s’unit à elle, ainsi que la petite tache du cinquième
et un peu celle du sixième; les deux points du septième tendent à former une
ligne oblique, et l’angle anal est un peu obscurci; le bord abdominal, d’un
jaunâtre pâle, est légèrement bruni le long de la cinquième nervure, et surtout
vers la base ; la frange des mêmes ailes a ses petits traits noirs peu marqués.
La tache de la massue des antennes est obscure. Les figures de M. H. Schæffer
37, 38. H. mes chier i, se rapprochent un peu de notre espèce , mais surtout de
certaines variétés de Carthami.
** 2. Scelotrix Cynaræ , Ramb. Faune And. Lép. pl. 8, fig. 4, 5, j. —
H. Schæffer, Suppl 4,5, et G, 7? Cette dernière ressemble beaucoup à
Y Air eus. 11 se distingue facilement des autres par ses taches plus grandes, sur¬
tout la diseoïdale qui est surmontée de trois petits traits, et après laquelle on
aperçoit deux ou trois autres taches, dont la dernière plus grande ; aux infé¬
rieures la série externe, dont la tache la plus interne disparait, est plus éloignée
HESPÉRIDES. 69
vent se distinguer même par leurs couleurs; nous n’avons
point vu les parties génitales du second.
2. Scelotrix Alveus * Hübner.
— Pap. fig. 462, 463.
Ramb. Faune. And. Lep. pl. 3, f. 3. a-i.
Dup. suppl. I , pl. 42, f. 34 Carthami ; texte, p. 259 A Iveut.
Cette espèce diffère à peine en dessus, de la précédente; l’ex¬
trémité de l’aréole est marquée aux supérieures d’un trait
blanc bien plus sensible, surtout en dessous, où il forme une
tache assez large ; à ces mômes ailes en dessous, la partie
obscure du milieu après le tiers antérieur, s’avance toujours
jusqu’à la frange, et la dernière tache blanche disparait
dans la partie blanchâtre du bord postérieur, qui est plus
pâle que dans le Carthami ; aux secondes ailes, la base est tou¬
jours marquée d’une tache avant la première nervure (jamais
dans le Carthami) ; la première bande a sou extrémité externe
plus large carrée, jamais fortement échancrée en avant ni
prolongée sur le bord de la nervure en arrière ; elle s’unit
souvent avec la deuxième, en renfermant une ou deux taches
du bord postérieur que chez les autres ; en dessous, aux premières , les teintes
noire et jaunâtre obscure sont bien tranchées, et le bord externe est un peu
éclairci; aux secondes, le dessin est comme chez ï Alveus avec les bandes
larges, plus régulières, d’un brun roussâtre un peu verdâtre ; la pince est comme
chez VAlveus , large, elliptique, arrondie, formant un petit angle en dessous,
tronquée presque carrément par en dessus, avec une échancrure profonde, peu
large dont l’angle postérieur, un peu saillant, pointu, et le sommet un peu
saillant, arrondi ; les styles sont grêles, courts, larges à la base, contournés
au devant de la pinc«.
* M. Boisduval, dans ses Icon. I, p. 230, tout en cherchant à débrouiller
les espèces de ce genre, ajoute encore à la confusion qui y règne, en figurant
sous le nom d ’A Iveus celle que nous avons appelée plus tard Cacaliœ , et en
prenant VAlveus d’Hübner pour le Fritillum.
70 HESPÉRIENS.
du fond, qu’elle peut couvrir. Celle-ci, qui est très-sinuée sur
les bords, envoie des prolongements aux petites taches ou
points du bord externe et s’avance largement jusqu’à la frange
en laissant une grande tache du fond; la teinte de ces
bandes est ordinairement d’un jaune obscur verdâtre, quel¬
quefois brunâtre avec des parties plus foncées. Le bord abdo¬
minal et l’angle anal sont plus ou moins bruns. Ces ailes ont
l’angle anal plus saillant et arrondi, et l’extrémité anale du
mâle est plus large sur les côtés et comprimée (*). Les antennes
ont la tache de la massue d’un rouge vif.
Les parties génitales du mâle diffèrent complètement de
celles du précédent ; les pinces ont l'extrémité très-large, plus
large que leur base, arrondie presqu’en cercle, plus ou moins
échancrée vers la base, avec cette partie anguleuse; les styles
sont très-grêles, droits.
Les individus que nous avons pris dans la Sierra-Nevada
sont un peu différents , mais nous n’avons pu en faire une
espèce distincte.
Us sont très-grands, parfois marqués de blanchâtre avec les
taches blanches bien prononcées , même aux inférieures ; en
dessous, les premières sont en grande partie d’un blanc jau¬
nâtre avec des taches et lignes noires ; le bord externe de
l’aréole forme une tache noire complètement entourée de
jaunâtre; aux inférieures, le dessin est assez bien marqué,
souvent bordé de brun, et quelquefois la partie de la deuxième
bande, qui se prolonge au bord externe, est très-pâle, et le
bord abdominal presqu’entièrement blanchâtre; mais l’extré¬
mité de la première bande, et la tache basilaire, en avant de
la première nervure, le cercle blanc de l’angle de l’aréole aux
premières, les distinguent du Carthami.
Les pinces des parties génitales sont aussi un peu différentes;
* Cette espèce est surtout commune dans les parties montagneuses du midi ;
elle habite toute l’Europe, car nous en avons un individu de la Norvège, et un
autre du centre de la Russie.
HESPÉR1DES.
71
elles sont plus larges d’avant en arrière, avec l’échancrure bien
moins sensible, et l’angle avant quelquefois tout à fait ar¬
rondi; mais il y a des passages, et l'individu de la Norvège
est celui qui diffère le moins d’avec ceux d’Espagne. Sans le
secours des parties génitales, on pourrait facilement confondre
des variétés avec quelques-unes des espèces suivantes, car
cette espèce varie beaucoup pour la taille.
3. Scelotrix Serratulæ, Rambur.
— Faune And. Lép. pl. 8, fig. 9, m.
H. Schæff. Suppl. Hesp. -18-20.
Elle est plus petite que la précédente ; les taches du dessus
sont assez bien marquées aux supérieures ; en avant de la
tache discpïdale , il y a presque toujours deux ou trois petits
traits dont un plus long ; les taches des inférieures sont plus
ou moins obscures ; en dessous, les supérieures sont plus obs¬
cures que chez YAlveus, surtout au bord postérieur, où la
dernière tache blanche se voit très-bien ; la marge externe
présente une bordure plus pâle ; aux inférieures , les bandes
sont souvent confluentes, d’un gris verdâtre plus ou moins
obscur ou un peu jaunâtre, formant la couleur du fond et
laissant voir trois séries de taches jaunes et quelques marques
à la base. Ces taches, plus ou moins grandes, forment parfois
comme des bandes interrompues; il y en a trois avant la base,
toujours enveloppées par la couleur du fond : celles du milieu
forment une bande interrompue, dont la moitié antérieure très-
large, est divisée par les nervures en cinq taches , dont l’an¬
térieure très-étroite, plus longue, mais pouvant disparaître, la
troisième souvent plus petite et plus courte, les deux autres
réuuies, peu ou pas échancrées postérieurement; puis viennent
deux petites, dont la première plus reculée et la seconde pou¬
vant manquer ; enlin, une dernière touchant le bord abdominal
qui est plus ou moins brunâtre. Celles de la marge externe,
72
HESPÉRIENS.
qui est souvent éclaircie sur son bord, placées comme d’ordi¬
naire, sont en partie étroites, allongées, lancéolées. L’extrémité
abdominale du mâle, médiocrement large, a les poils un peu
roussàtres, un peu dilatés en triangle par en dessous; les pinces
un peu en spatule courbée par en haut, sont arrondies extérieu¬
rement , coupées obliquement et profondément échancrées su¬
périeurement, non mucronées dans cette partie comme chez le
Carlinœ *, et couvertes de poils moins longs, moins divariqués,
avec des styles assez grêles, longs, partant du bord antérieur
de l’échancrure, élargis à leur naissance, très-courbés au de¬
vant de la pince; celle-ci est aussi large ou plus large que sa base.
4. Scelotrix Onopordi , Bambur.
Ramb. faune And., Lép.,pl. 8, fig. 13, p.
M. Scbæffer a figuré le Carthami pour cette espèce.
Les individus d’Espagne sont beaucoup plus petits que les
Alveus du même pays, mais ils égalent souvent ceux du midi
de la France.
* 3. Scelotrix Carlinæ , Rambur, Faune Andal. Lép.pl. 8 , fig. 11, n. Elle
ressemble un peu à la Serratulæ , mais ses ailes en dessus sont d’un brun
noirâtre plus foncé; les supérieures sont noirâtres en dessous avec le tiers
antérieur du bord externe, la moitié interne du bord costal, jaunâtres; le som¬
met est aussi assez largement lavé de cette couleur ; le bord postérieur est en
grande partie brun ; le dessous des inférieures est d’un roux obscur souvent
un peu rougeâtre, formant des bandes larges et plus ou moins confluentes,
ne laissant à la base que trois taches jaunes, et éteignant au bord externe ,
une partie des petites taches qui deviennent presque insensibles à l’exception de
la plus large qui touche la frange ; l’angle anal est brun avec un partie jau¬
nâtre entre lui et les bandes, celte couleur brune s’étend sur le bord abdomi¬
nal ; les traits noirs des franges sont larges et bien marqués. L’extrémité abdo¬
minale des mâles est garnie de poils roussâtres formant des touffes dont les
deux inférieures sont écartées en triangle ; la pince est plus étroite et plus pro¬
fondément échancrée que dans la Serratulæ, avec la base plus'large, plus
saillante , et les styles plus épais , un peu plus courts que l’extrémité de la
pince , ayant lenr pointe un peu denticulée ; cette espèce habite les Alpes.
HESPÉlUDES,
73
Il est en dessus d’uu brun légèrement fauve, avec les ta¬
ches médiocres, d'un blanc un peu jaunâtre, ainsi que les
franges; la lunule du bout de l’aréole est assez marquée, mais
plus en arrière, il y a souvent deux petites taches au-delà du
milieu vers le bord postérieur, et l’antépénultième de la série
transverse est placée plus en dedans que les autres ; les taches
des postérieures sont assez confuses, mais celle du bord anté¬
rieur est parfois assez visible. Le dessous des supérieures a la
marge antérieure largement, et le bord extérieur lavés de jaune
fauve, avec la plus grande partie du centre noire ou noirâtre,
et la marge postérieure ordinairement obscure ; le dessous
des inférieures est nuancé de jaunâtre et de fauve, et le dessin
est disposé à peu près comme chez YAlveus , mais entremêlé de
brun ou noirâtre et de roux brunâtre; parfois même, tout le
dessin est fauve avec des parties un peu plus brunâtres ou bor¬
dées de brun, et des taches jaunâtres; d’autrefois le fond est
presque blanchâtre, avec quelques parties ou lignes d’un blanc
un peu brillant ; il y a même des individus dont le fond présente
un reflet luisant ou argenté, la marge externe est plus enva¬
hie par le dessin que chez YAlveus ; l'angle anal est marqué de
brun, et le bord abdominal est légèrement bruni le long de la
cinquième nervure; les nervures de ces ailes sont fauves;
quelquefois le dessina des teintes olivâtres. La partie anale est
peu velue ; la pince est assez étroite, un peu allongée, ar¬
rondie et rugueuse sur ses bords qui sont couverts de poils
très-persistants, plus étroite que sa base qui est aussi arrondie
ou dilatée, un peu excavée, médiocrement échancrée avec des
styles courts un peu élargis vers leur extrémité.
Je l’ai prise dans les environs de Grenade; elle habite aussi
le midi de la France.
Il se trouve des individus qui ressemblent beaucoup au
Cirsii *.
* 4. Scelotrix Cirsii, Ranrb., Faune, And. Le'p , pl. 8,flg, 12, o.—
H. Schæff. Suppl. 33, 34. 11 ressemble à VOnopordi et à l’Âlveus qu’il égale à
74
HESPÉRIE1NS.
5. Scelotrix Fritillum, Hübner.
— Pap., fig. 464-65.
Ramb. Faun. And, Lép. pl. 8, f. 44, q.
Le Fritillum et Y Alveolus sont des espèces très-rapprochées,
mais bien distinctes ; c’est donc à tort que M. Lederer, dans
sa Revue des Lépidoptères, ne mentionne pas cette espèce
qu’il pense être une variété (YJlveus. et il commet une double
erreur en supposant que notre Cirsii pourrait s’y réunir.
11 est rarement aussi grand que YAlveus et quelquefois aussi
petit que Y Alveolus.
Les ailes sont souvent nuancées de jaune ou ont une teinte
peu près pour la taille. Sa couleur est d’un brun un peu nuancé de jaunâtre; en
dessous les ailes supérieures ont le sommet, le bord costal et le bord externe, qui
est un peu obscurci postérieurement, lavés de jaunâtre ; le postérieur est un peu
brunâtre avec le disque noirâtre, reproduisant les taches blanches ; les secondes
ont le fond jaunâtre un peu nuancé de brun le long de la cinquième nervure ;
le dessin est couleur de rouille, formant trois taches à la base, dont la plus
interne communique avec la première bande qui est très-large dans son milieu.
amincie à ses deux extrémités; la deuxième est très-sinueuse; le bord
externe forme une troisième bande, interrompue par une tache jaune du fond ,
et un peu avant l’angle anal, qui est marqué d’une tache d’un brun roux faisant
suite à cette bande ; elle communique par les nervures, avec la précédente en
enfermant quatre taches du fond un peu lancéolées ; le sommet des supérieures
est traversé par une tache d’un brun roux, et le bord costal par plusieurs
lignes brunes ; l’angle de l’aréole est cerné par un croissant jaunâtre ; les taches
de la série transverse et la disco'idale sont d’un jaunâtre presque blanc , la
dernière est bien marquée, et plus en dedans, on en voit deux autres bordées
de brun ; aux inférieures il y a des taches du fond plus blanches et un peu lui¬
santes , et quelques parties du dessin sont brunâtres. Les parties génitales
ressemblent beaucoup à celles de la Carlinte ; la pince est un peu allongée et
rugueuse, arrondie à son bord extérieur et en forme de capuchon, largement
et fortement échancrée , se terminant, par en haut, en une petite pointe vers
laquelle vient aboutir l’extrémité des styles ; ceux-ci sont courbés, médiocre¬
ment longs et assez épais ; la base est un peu arrondie , dilatée, rétrécie anté¬
rieurement, Elle est assez commune en France.
HESPÉRIDES. 75
un peu fauve; les taclies, très-variables, sout toutes bien mar¬
quées, parfois petites, mais elles ne s’élargissent jamais comme
chez YAlveolus , et celles des inférieures disparaissent assez
souvent. Les franges , jaunâtres ou roussàtres, ont des traits
noirs bien marqués. Le dessous des supérieures est d’une teinte
plus uniforme que chez les précédents, tirant sur le roux oli¬
vâtre, noirâtre vers le bord externe ; l'angle de l’aréole est cerné
par un croissant blanc, qui s’étend souvent jusqu’à la tache
discoidale qui est élargie en avant par les petits traits deve¬
nus confluents ; le dessous des inférieures est en grande partie
envahi par le dessin qui forme le fond, il est d’un brun fauve
un peu olivâtre, sur lequel les nervures sont apparentes et plus
claires, et laisse voir deux séries de taches jaunâtres ou rous¬
sàtres , et quelques autres petites vers le [bord externe ; quel¬
quefois ces taches sont presque blanches et bien marquées; des
trois de la base, l’antérieure qui est arrondie est quelquefois
seule visible, l’interne se continue avec une partie jaunâtre ou
blanchâtre du bord abdominal. La série médiane n’est presque
jamais interrompue dans son milieu; celles près le bord externe,
souvent presque nulles ou réduites à de petits linéaments et
à quelques petites taches en avant du bord, sont quelquefois
assez apparentes, surtout une ordinaire, avant l’angle externe,
l’autre avant l’angle anal et une plus avant, lancéolée, parfois
allant jusqu’à la marge, d’autrefois placée sur un point brun.
Les parties génitales diffèrent extrêmement de toutes celles
des précédentes; la base de la pince, est large et remonte en un
lobe, le long de la pince qui est très-étroite, courbée, arrondie
extérieurement, avec un style presque aussi large qu’elle, re¬
montant en se courbant extérieurement le long de son extré¬
mité, qui est arrondie, et la dépasse; Je stylet, d’abord large,
se rétrécit en une partie carrée, déprimée, ayant deux angles,
du milieu de laquelle il se continue entre les deux pièces de la
pince, en une lame comprimée en sens inverse de sa base.
Les antennes ont la massue un peu plus courte que chez les
précédentes.
76
HESPÉRIENS.
Je l’ai prise dans les environs de Grenade. et elle n’est pas
rare dans le midi de la France.
6, Scelotrix Alveolus *, Hübner.
— Pap. fig. 597 et 464-65.
Ramb. faun. And-, Lép. pl. 8, fig. 45, r.
M. Boisduval rapporte cà cette espèce le Melotis ** de Du-
ponchel, que nous pensons être très-différent.
* C’est à cette espèce que l’on attribue le nom de Malvæ , donné par Linné,
mais comment en être certain sans avoir vu la collection linnéenne, puisque
plusieurs autres espèces se trouvent en Suède?
** 5. Scelotrix Melotis Duponchel, suppl. pl. 42, fig. 1, 2, p. 157?—Lederer,
Beitrag, Schmet., Syr-, Taf. l, F. 8, II. Hypoleucos. M. Lederer nous a envoyé
celte espèce, mais nous n’avons pas vu celle figurée par Duponchel, et malgré
leur ressemblance nous ne pouvons assurer leur identité ; le Melotis est figuré
avec le dessous des ailes inférieures plus foncé ; l’auteur les dit d’un gris brun.
L’ Hypoleucos ressemble en dessus aux Fritillum , mais il a les taches plus
larges ; la tache discoïdale est large et l’on voit en avant, deux petits traits blancs
placés l’un au-dessus de l’autre, et non obliquement comme d’ordinaire ; il y
a une double tache, bien visible postérieurement avant la base; aux inférieures,
la tache antérieure de la première série sur le même bord est bien sensible ; en
dessous , les supérieures sont noirâtres, lavées de blanchâtre, surtout à la base,
au bord antérieur, et un peu sur le bord externe ; les inférieures sont plus blan¬
châtres et surtout largement au bord abdominal, et vers le milieu de l’aile,
dans sa longueur et en forme de rayon ; on y aperçoit les traces du dessin ordi¬
naire qui est d’un brun roussâtre, plus pâle vers la base, avant laquelle on
voit antérieurement, une tache blanchâtre, ronde, puis une série médiane ,
d’autres taches rondes ou plus arrondies que chez les autres espèces; vers leur
extrémité, à partir du milieu, le dessin suit les nervures jusqu’au bord posté¬
rieur, divisé par des petites taches linéaires, et celle plus grande, du troisième
et quatrième intervalle. La massue des antennes plus courte et plus épaisse
que chez les autres, est blanchâtre en arrière, noirâtre en dessus, rouge obscur
en avant. La poitrine et les palpes sont d’un blanc jaunâtre , ainsi que l’abdo¬
men qui est à peine noirâtre en dessus, ou annelé de cette couleur ; la partie
anale a la touffe supérieure' allongée dépassant beaucoup celles des côtés qui
sont un peu divariquées ; cet individu vient de Syrie ; nous l’avons décrit pen¬
sant qu’il est le même que le Melotis , et alors, espèce européenne rapportée
depuis longtemps de l’ile de Milo, par M. A. Lefebvre.
HESPÉRIDES.
77
Il est plus petit que le précédent et d’une teinte noire assez
foncée ; très-souvent, sur les premières ailes, il y a des taches ou
des traits blanchâtres, en plus; les deux petits traits placés en
avant de la tache discoïdale, sont plus extérieurs, et souvent
aussi prêts du croissant du sommet de l’aréole, ou placés entre
les deux ; aux inférieures, la moitié antérieure de la première
série ne disparait presque jamais, et la deuxième est plus rap¬
prochée de la frange; le dessous des supérieures est assez foncé,
plus ou moins strié de traits lins jaunâtres qui, antérieurement,
aboutissent aux parties blanches de la frange ; il y a souvent
aussi plusieurs rameaux ou nervures visibles et plus clairs. Le
dessous des inférieures varie beaucoup pour la couleur du
fond, qui est toujours assez foncée et même noirâtre, mais
ordinairement d’un brun olivâtre, un peu jaunâtre, sur lequel
tranchent les taches, lignes et points blancs jaunâtres, et
toujours d’une manière assez vive. La série médiane , presque
toujours interrompue par l’absence de deux taches , entre les
rameaux de la troisième nervure, le distingue du Fritillum ,
ainsi que la couleur, en grande partie noirâtre, du bord abdo¬
minal ; les antennes ont la massue courte , et les palpes plus
hérissés que dans aucun autre.
Elle a été prise dans les environs de Grenade par M. Stau-
dinger (*).*
* Nous avons figuré dans notre Faune plusieurs autres espèces dont il est in¬
dispensable défaire ressortir les différences par rapport aux précédenles.
6. Scelotrix Cacaliæ, Ramb. Faun. Ent. And. Lép. pl. 8, fig. 6, 7, k.—Boisd.
Icon. I, p. 248, pl. 46, fig. 1-3. Alveus. — H. Schæff. Suppl. 23, 24. Chez cette
espèce, les taches du dessus tendent souvent à disparaître ; mais la même chose
arrive chez d’autres ; aussi ne peut-on être certain que la figure 506, d’Hübner.la
représente. Ses ailes sont plus velues que chez les autres, et elles présentent une
légère teinte verdâtre ; les inférieures ont des taches presque insensibles, né¬
buleuses; le dessous est généralement jaunâtre, avec très-peu de parties brunes
aux supérieures, et le dessin des inférieures, un peu nébuleux d’un jaune ver¬
dâtre obscur, est confluent à la base où il y a une tache avant la première nervure.
La première bande, qui s’unit largement avec la base, est rétrécie avant son
78
HESPERIENS.
genre. PAMPHILA, Fabricius.
Point d’appendices métathoraciques ni de faisceau de poils ,
à la base interne des tibias postérieurs; antennes ayant la
massue épaisse et courte , très - obtuse ; troisième article des
palpes hérissé , abaissé. Excavation de la base de l’abdomen en
dessous, non bordée d'écailles plus larges , avec une élévation
au milieu non en carène , la même partie dans les femelles ,
gibbeuse ; ailes entières ou les postérieures un peu denticulées.
Pour le reste des caractères, les couleurs et le dessin, les
espèces de ce genre ressemblent complètement aux précé¬
dentes; la Sao et plusieurs espèces exotiques ne paraissent
différer de celles-ci, que par l’absence du pli costal *.
extrémité antérieure ; la dernière, très-irrégulière, en zig-zag, envoie quatre à
cinq prolongements à la frange ; le bord abdominal est en partie brun. Les
parties génitales la distinguent de suite; la pince est allongée, d’une figure
ovoïde avec une échancrure étroite ; les styles montent au devant d’elle et
sont en spatule étroite ; la base beaucoup plus large est un peu arrondie ; le
stylet a base large, puis rétréci fortement, se courbe entre les branches de la
pince sans atteindre leurs bords postérieurs.
Elle habite les montagnes Alpines où elle est rare.
7. Scelotrix Centaureæ, Ramb. Faune. Ent. And. Lép. pl. 8. flg. 10. — H.
Schælf. Suppl. Hesp. 1, 2, 3. La tinte du dessus présente une légère nuance d’un
jaune verdâtre ; les taches des supérieures sont bien marquées; en avant de la
discoïdale, on voit un ou deux traits, dont l’un s’allonge beaucoup en dehors;
la septième tache est très-avancée vers la discoïdale, et la touche presque ; la
tache postérieure, la plus près de la hase, est souvent double et, entre elle et
la discoïdale, il y en a parfois une troisième petite ; les inférieures ont leur
taches peu vives. celle du bord antérieur est plus apparente. En dessous, les
supérieures sont noires avec les taches du dessus élargies, et le bord externe ,
jaunâtre, et quelquefois, un peu nuancé de cette couleur ; mais elle se
distingue de suite par le dessin des ailes inférieures, qui forme quatre bandes
de taches noirâtres, arrondies et séparées à la dernière ; ces ailes n’ont pas du
tout l’angle anal saillant.
* Les espèces, appelées Tesselum , Cribellum , doivent commencer ce genre.
Nouspossédons une espèce à côté de celles-ci venant de la Russie méridionale,
ét qui nous a été envoyée par M. Lederer ; elle ressemble beaucoup au Tesse-
lum , mais elle paraît bien distincte.
HESPÉRIDES.
79
Pamphila Proto, Esper.
— Tab. 423, fig. 5, 6.
Commune dans les montagnes de l’Andalousie au printemps
et en été.
La chenille "vit entre les feuilles de l’extrémité de la tige
des Phlomis , qu’elle lie ensemble; elle est d’abord noirâtre ,
puis elle devient d’un gris jaune ; sa tête est noire , fortement
chagrinée et hérissée ; le premier segment est rétréci et un
peu écailleux, avec deux taches d’un brun roux; les stigmates
sont arrondis, de la couleur du corps, et leur bordure est plus
foncée; les pattes sont jaunâtres, tout le corps est couvert de
poils blancs, courts; elle file un réseau entre les feuilles et
produit une chrysalide assez épaisse, allongée , rougeâtre et
couverte d’une poussière blanche.
genre. SPILOTHYRUS, Duponchel.
A peu près les mêmes caractères que le genre précédent et
de plus : Ailes supérieures, ayant des taches transparentes ‘,
Pamphila Protheon, Nobis. Elle a la taille et l’apparence du Tesselum,
mais les ailes supérieures sont proportionnellement plus larges et plus courtes,
on y voit à peu près les mêmes taches; la série externe est un peu plus
sinueuse, la médiane présente un groupe antérieur de cinq taches, dont la
première très-petite ; la tache qui vient après , et qui est éloignée, se trouve
bien plus rapprochée de l’aréole , et l’on en voit une aulre petite en dehors des
trois suivantes, un peu comme chez le Cribellum ; sur les inférieures les séries
sont plus régulières, et plusieurs des taches ne dépassent pas les autres comme
chez le Tesselum. Le dessous est généralement plus jaunâtre ; la seconde bande
des postérieures est bien plus large, plus régulière, et beaucoup moins cré¬
nelée et échancrée à son bord externe, surtout sur les troisième et quatrième
espaces entre les nervures; elle est plus rapprochée de la frange le long de la¬
quelle règne un liseré qui enferme, entre cette bande et lui, une série de
petites lunules jaunâtres ; les taches jaunâtres de la série médiane sont un peu
plus étroites et plus arrondies. Ces mêmes ailes ont l’angle anal moins arrondi
et plus saillant.
* Le caractère d’avoir des taches transparentes est commun avec un grand
nombre d’espèces exotiques, dont beaucoup ne sont pas de ce genre.
80 HESPJÉRIENS.
les inférieures plus ou moins dentées; massue des antennes
épaisse , courte, avec l'extrémité quelquefois un peu courbée;
palpes hérissés , surtout vers l’extrémité; base de l'abdomen
excavée chez les mâles.
Ces espèces pendant le repos, et surtout la Malvœ, tiennent
leurs ailes fortement abaissées.
Les chenilles vivent sur les Labiées,et les Malvacées; les
chrysalides assez épaisses, s’enveloppent d’un réseau entre les
feuilles et sont saupoudrées d’une poussière blanchâtre.
1. Spilothyeus , Bæticus, ‘ Rambur.
— Faune And. Lép. pl. -12, f. 3, 4.
— In litteris, Marrübii.
H. Schæff. Suppl., Hesp. 44, 43. Malvarum var. Marrübii.
Nous n’avons pas à prouver l’authenticité de cette espèce,
elle est évidente; nous sommes donc surpris que M. H. Schæffer
l’ait méconnue dans ses suppléments à Hübner.
Nous allons faire ressortir quelques-unes des différences
qui la séparent nettement de la Malvœ.
Les ailes supérieures sont plus courtes et plus arrondies;
les inférieures sont bien sensiblement moins dentées, et les
angles moins aigus ; les premières sont d’un gris souvent un
peu violâtre, avec les taches (le dessin), d’un brun roussàtre-
olivàtre, jamais noires ou noirâtres comme chez la Malvœ ,
et ayant presque toutes une forme un peu différente, et
étant plus confuses, surtout la série qui se trouve avant la
base, et qui est disposée différemment; celles qui sont après
les trois petites taches blanches antérieures, sont plus courtes
et forment un angle bien moins avancé vers la frange ; la
dernière des trois petites taches est très-étroite et toujours la
plus petite, chez l’autre, elle peut être la plus grande, et
s’avance souvent au-delà des autres; la tache discoïdale est
J’ai découvert cette espèce, en 1827, dans les environs de Montpellier.
HESPÉRIDES. g[
presque toujours plus graude et bien plus dilatée en avant ; la
bande irrégulière couleur du fond qui traverse le milieu de
l’aile est beaucoup plus étroite et moins visible ; les séries
transverses de petites taches claires, des inférieures, sont
beaucoup plus apparentes que chez la Malvœ ; en dessous, les
petites taches transparentes sont plus élargies, la tache du
bord externe bien plus large , toutes les lignes et taches jau¬
nâtres plus nombreuses, plus larges et bien plus visibles ;
toutes celles qui sont lunulées aux inférieures, ou lancéolées
le sont d’une manière bien moins aiguë.
La massue des antennes est plus mince, plus allongée, un
peu courbée, obtuse, mais non presque brusquement rétrécie
comme chez la Malvœ , enfin, le pli costal est beaucoup plus
court.
La chenille d’abord noirâtre , lorsqu’elle est petite, devient
ensuite d’un gris pâle un peu roussàtre ou jaunâtre ; elle a
sur le dos une ligne brunâtre, et plus bas, une autre semblable
un peu interrompue à chaque segment; elle est couverte
d'atomes brunâtres , formant presque un réseau qui disparaît
en grande partie sous le ventre; les stigmates sont arrondis
d’un jaune roux avec le bord saillant ; le premier segment est
peu rétréci et coloré comme les autres; la tête est un peu
échancrée, noire, fortement chagrinée et hérissée, et tout le
corps est couvert de poils assez épais courts et inégaux ; les
vraies pattes sont en grande partie noires , les intermédiaires
ont une couronne de crochets complète ; la partie anale du
dernier segment présente, une petite palette dont le bord est
garni de dents allongées, et que l’animal peut rentrer en
partie, ou en totalité.
Elle se rencontre dès la fin de l’hiver, au printemps et à
la fin de l’été, et se nourrit du Marrubium hispanicum , dont
elle lie les feuilles pour se renfermer. Le Bœticus se montre
dès la fin d’avril et pendant une grande partie de l’année ;
il est commun dans les lieux secs, le long des haies, dans les
Lépidoptères de l’Andalousie. 6
82 HESPÉRIENS.
environs de Malaga et de Grenade -, il vole sur les fleurs de
la plante qui a nourri sa chenille.
2. Spilothyrus Malvæ ', syst. verz.
Ilübn. Pap. fi g. 450-51, Malvæ.
Ochs. Schmet. Europ.I. 2,p. 193, Malvarum “.
Elle est commune en Andalousie ; la chenille se nourrit
exclusivement des espèces du genre Malva.
3. Spilothyrus Lavateræ, Esper.
Hübn. Pap. fig.454-55.
Elle se trouve en été, sur les collines des environs de
Grenade, où elle est rare ; il est probable que sa chenille vit
sur les Labiées.
* Spilothyrus altiieæ, Ilübner, Pap. flg. 452-53. M. H. Schæffer et d’autres
auteurs, ayant confondu cette espèce avec la Malvæ, quoique étant Lien distincte,
il convient de faire ressortir quelques-uns de ses caractères. Les antennes sont
en massue très-épaisse qui est à peine amincie à l’extrême sommet, où elle est
rougeâtre ; aux supérieures la série de taches vers la base, ne forme pas un
angle avant la tache blanche discoïdale ; les trois taches blanches antérieures
sont placées sur une ligne courbe, et la dernière s’avance vers la frange ; les
taches obscures qui viennent après, se prolongent plus en dedans, mais beau¬
coup moins en dehors ; celles du milieu de la marge externe ne sont jamais
divisées comme chez la Malvæ, par une nuance couleur du fond, et se conti¬
nuent en pâlissant jusqu’aux taches blanches; en dessous, surtout aux posté¬
rieures , les taches blanchâtres des marges s’unissent pour former des lignes ;
enfin les partie? génitales sont différentes. 11 est même probable que la chenille
ne vit pas sur les Malvacées.
*” Le nom de Malvæ, imposé par Linné à un autre Lépidoptère, n’ayant pas
été adopté parce qu’il s’appliquait à une espèce douteuse, Schiffermüller,
Fabricius et Hübner l’ayant de nouveau imposé, on ne comprend pas pourquoi
Ochsenheimer l’a changé en Malvarum, nom superflu, qui doit être rejeté.
HESPÉRIDES.
83
genre. ERYNNIS , Schranh.
Tanaos * Boisduval.
Palpes médiocrement épais, écartés, seulement hérissés de
poils, le troisième article hérissé, abaissé; massue des antennes,
allongée , courbée, un peu obtuse; abdomen excavé en dessous,
fortement caréné dans le milieu ; ailes entières.
Les chenilles qui sont vertes, assez épaisses ainsi que les
chrysalides, semblent se rapprocher de celles du genre Hete-
ropter us **.
I. Erynnis Cervantes, Graslin.
Grasl. Ann. Soc. Ent. Fr. V. p. 558 ,pl. -16, fig. B. \, 2.
Cette espèce se rapproche extrêmement de la Tages, et n'en
est peut-être qu’une variété. Elle est ordinairement un peu
plus grande , et d’une teinte plus brune, surtout à la base des
ailes ; aux supérieurs les petits points blancs du bord costal,
lorsqu’ils existent, paraissent être disposés moins obliquement,
les petits points blanchâtres qui longent la frange, tendent
davantage à devenir confluents et à former une ligne qui est
* Nous n’adoptons pas le genre Thanaos, de M. Boisduval ( Tanaos ), parce
qu’il a été créé depuis longtemps , par M. Schonnherr, Curcul, Disp. Melh.,
p. 63, n° 23, et maintenu par le même auteur, Syn. Ins. Cure. II, p. 169;
il a pour type le Tanaos sanguineus.
"* Ce genre comprend plusieurs espèces exotiques ; mais ce qui est remar¬
quable, c’est qu’un grand nombre d’autres, dont quelques-unes se distinguent
à peine de la Tages par la couleur et le dessin, présentent des appendices
métathoraciques, un faisceau de poils longs aux tibias postérieurs et manquent
cependant de pli costal et se trouvent dans la division suivante ; ces espèces,
variables pour la forme des ailes et de la massue, doivent constituer plusieurs
genres.
84
HESPÉRIENS.
plus large postérieurement, de sorte que la bande brune qui
la borde est plus sinueuse et un peu plus éloignée du bord
dans cette partie que chez la T âges-, la bande qui est plus
intérieure, est moins large et moins régulière, et paraît
presque interrompue à son tiers antérieur; elle est formée de
traits noirs, souvent plus aigus du côté externe et dont quel¬
ques-uns , au-delà du milieu, sont marqués de petites taches
grises plus larges ; la bande après le milieu, avant la base, paraît
moins sinuée à son bord interne et un peu plus à son bord
externe, de sorte qu’elle laisse postérieurement, entre elle et
la précédente, un espace plus large, qui est rempli dans cet
endroit par une tache d’un brun roux , à peine sensible dans
la Tages , où elle n’altère pas la teinte d’un gris blanchâtre de
cet espace; cette tache peu sensible est cependant caractéris¬
tique , et se retrouve dans d’autres espèces exotiques ; parfois
la teinte obscure des ailes empêche de voir le dessin. Le
dessous est plus obscur et les petits points du bord des ailes
ont une forme linéaire et sont plus grands aux supérieures
que chez la Tages. M. Graslin a découvert la Cervantes ,
dans les parties basses de la Sierra-Nevada, et je l’ai moi-
même prise dans les environs de Grenade.
2. Erynnis Makloyi, Boisduval.
Boisd. Icon. I. pl.47,f. 6,7, p. 24L
Frey. 265, Sericea.
M. H. Schæffer indique cette espèce comme ayant été
trouvée par M. Lederer, dans des parties élevées de la Sierra-
de-Ronda ;
M. Lederer, ayant eu la complaisance de nous envoyer la
liste des espèces prises par lui, en Andalousie, écrivait la note
suivante, par rapport au seul individu qui a été considéré
comme la Marloyi u Tages ? un seul exemplaire sur une haute
montagne; ailes plus étroites, couleur plus foncée. »
HESPÉRIDES,
85
Il faudrait voir cet individu pour en juger ; nous pensons
que ce n’est pas la Marloyi, mais probablement la Cervantes.
B. Point de pli au bord costal des ailes antérieures-
genre, BATTUS, Scopoli.
D'après l’absence du pli costal , la Sao , VOrbifer et
plusieurs autres se trouvent dans cette division , mais ils
paraissent se rapprocher beaucoup du genre Pamphila , et en
particulier de la Proto.
Massue des antennes courte , épaisse , très-obtuse; pattes
postérieures ayant les tibias chargés de poils longs ; base
de l'abdomen assez fortement excavée en dessous dans les deux
sexes; ailes inférieures à peine sinuées .
1 . Battus Sao * Bergstrasser.
Hübn. Pap. fig.-171 *72. Texte, p. 7-1, n° 8, Sertorius (Hoffm.)
Ramb. Ann. Soc. Ent. Fr. I. p. 265, pl. 7. fig. 4, Therapne.
Ochsen. I. p. 2. p. 213, n° 10, Eucratc ?
Cette espèce est un véritable protée pour les couleurs et le
dessin des ailes inférieures; les taches du dessus varient
beaucoup pour leur forme, leur grandeur, leur nombre, et
même un peu pour leur disposition; le dessin du dessous des
inférieures est tantôt rouge, rougeâtre, roux, tantôt d'un
brun olivâtre, ou verdâtre, ou brun; j’ai une variété où la
bande du milieu est formée d’une série de taches brunes
allongées; dans une autre, cette même bande est longuement
digitée sur son bord externe, divisée par des parties plus
pâles; les taches blanches sont toutes très-anguleuses et allon¬
gées, et plusieurs sont argentées; ces taches blanches, quel¬
quefois très-petites, sont d’autrefois fort grandes ; tantôt
* Plusieurs espèces exotiques ressemblant à la Sao font partie de ce genre.
86 HESPÉRIENS.
très - anguleuses, tantôt presque aussi arrondies que chez
YOrbifer, dont quelques-unes souvent nacrées; on la distingue
de suite de ce dernier, par sa frange entièrement blanche et
rayée de noir, tandis que chez l’autre la moitié interne est
noire, par le troisième intervalle blanc, qui n’est presque
jamais traversé par une ligne noire comme chez YOrbifer ; le
dessous des inférieures de celui-ci présente des taches arron¬
dies , jaunâtres et un dessin d’un brun olivâtre peu variable,
si ce n’est pour la largeur.
Le Battus sao est très - commun dans les environs de
Grenade *.
Nous pensons que YEucrate n’est qu’une variété du Sao,
ou une espèce à part, mais non YOrbifer , qui selon nous
n’habite pas ce pays ; pour le Therapne , nous croyons qu’il
n’est qu’une modification du Sao.
genre. HETEROPTERUS, Duméril.
Massue des antennes épaisse , pointue ou terminée par une
pointe courbée ; palpes très-larges et épais , courts , dépassant
peu le front , peu ou pas hérissés , mais couverts d'écailles
serrées presque égales ; troisième article ou assez long, ou court
en forme de pointe sortant du milieu du second article; pin¬
ceaux de poils du dessus des yeux, assez prononcés. Thorax
épais avec les pterigodes grands , allant jusqu’à la base des
secondes ailes; pattes assez longues avec les épiphyses dépassant
les tibias, contournées ; second lobe des appendices des onglets
allongé , grêle. Abdomen excavé à la base chez les mâles.
Nervule des premières ailes épaissie postérieurement où elle
paraît faire suite à la troisième nervure qui , dans ce cas,
semble avoir quatre rameaux, le nervulaire se rapprochant de
Il se trouve à Paris et ensuite dans tout le reste de la France.
HESPÉRIDES. 87
cette nervure, la deuxième ayant alors six rameaux; pli
médian de l'aile prononcé, divisant les deux séries de rameaux;
nervule en grande partie nulle, et l'angle antérieur de l'aréole
aigu, allongé ; nervule des inférieures nulle ; leur bord anté¬
rieur à la base , très dilaté , formant un angle.
Les chenilles sont presque glabres; assez minces, avec une
grosse tête et le premier segment un peu étranglé; les chry¬
salides allongées, presque cylindriques, ont une longue gaine
qui enveloppe la trompe *.
1. Heteropterus Lineola, Scriba.
Hübn. Pap. fig. 660-65, Virguia : et 666-69, Venula.
Il est commun dans les environs de Grenade.
2. Heteropterus Linea, Syst. vers.
Hübn. Pap. fig. 485-87.
Il se trouve avec le précédent. La chenille est verte, avec
deux lignes blanches dorsales et une latérale jaune; elle vit
sur les Graminées ; la chrysalide est cylindrique, mucronée à
la tète, verte, jaunâtre sur l’abdomen avec une gaine grêle
aiguë, qui n’atteint pas l’anus.
3. Heteropterus Actæotv, Esper.
Hübn. Pap. fig. 488-90.
Avec les précédents.
* Nous avons découvert, dans les environs de Paris, la chenille et la chrysa¬
lide du Steropes qui présentent une anomalie que je ne crois pas être particu¬
lière à toute celte division. La nymphe est accrochée par la queue et par
un lien transversal léger, et enveloppée d’un léger reseau ; ces mœurs rap¬
prochent-elles ces espèces de la famille précédente ?
HESPÉRIENS.
4, Heteropterus Sylvanus , Esper.
Hübn. Pap. fig. 482-84.
Rare; sur les sommets de la Sierra-Prieta.
5. Heteropterus Comma, Syst. verz.
Hübn. Pap. fig. 479-84.
Dans les montagnes de la Sierra-Nevada.
- Genre HESPERIA, Fabricius.
Antennes comtes, terminées en me massue assez épaisse, courte,
qui s'amincit en une pointe tournée en arri'ere\ palpes très-épais,
très-larges , couverts d'écailles serrées , qui ne les rendent point
hérissés , ayant le deuxième article vésiculeux aussi large que
long, le dernier conoïde ou en forme d'épine , près de moitié plus
court que le précédent , peu hérissé ; pinceau de poils au-
dessus des yeux, très-petit , court; onglets petits, grêles , droits,
ayant des appendices assez larges ; point de taches noires pro¬
duites par des écailles différentes sur le disque des ailes supé¬
rieures des mâles , mais quelquefois une petite raie blanchâtre-,
pli médian des ailes très-prononcé ; troisième nervure ayant ses
rameaux rapprochés, dont le troisième aux premières envoie un
petit prolongement dans l'aréole , l’angle de celle-ci se rappro¬
chant du sommet. Chez les mâles, la pièce supérieure de l’armure
génitale , le stylet, est fourchu.
HESPJÉRIDES.
89
Hesperia Nostradamus, Fabricius.
Ent. Syst. III. i, p.328,n° 246?
Hoffm. Illig. Mag. III. p. 202. Pumilio.
God. Ency. Meth. IX. p. 773, n° 425?
Coqueb. 111. icon. Ins. Dec. 2, p. 70, pl. 47, f. 2 ?
H. Schæff. Suppl. 458-60.
Chez le mâle, les ailes supérieures ont le sommet allongé
presque aigu, et l’angle anal des inférieures plus allongé que
chez le Comma , dont cette espèce a la taille. Il est en dessus d’un
brun fauve, plus obscur sur la moitié interne des ailes, presque
fauve postérieurement, avec le bord externe des inférieures un
peu brunâtre ; la frange est brune intérieurement, luisante
avec un reflet blanchâtre extérieurement ; le dessous est d’un
gris cendré, obscur vers la base des premières et au bord an¬
térieur des secondes ; la partie interne de celles-ci et posté¬
rieure des autres est d’un cendré plus pâle, uniforme, presque
luisant. En outre, les ailes supérieures sont traversées par une
série de taches blanchâtres, souvent peu ou presque pas vi¬
sibles, situées à la limite du tiers externe de l’aile ; la première)
la plus large et la plus pâle, vague, et d’où part une légère
éclaircie interne, est placée sur le pénultième intervalle près
de la quatrième nervure, et l’on voit en avant d’elle l’appa¬
rence d’une autre petite tache allongée, oblique, un peu sail¬
lante extérieurement; il y a deux autres taches arrondies en
avant de la première, sur deux autres intervalles, et placées sur
la même ligne, dont l’antérieure plus petite, très-peu saillante
extérieurement; la série se termine antérieurement, par trois
petites taches le plus souvent insensibles, placées à peine au
tiers de l'aile, entre les 3 e , 4% 5 e et 6 e rameaux de la deuxième
nervure et sur une ligne un peu oblique de dedans en dehors ;
90
HESPÉRIENS.
l'on voit quelquefois en avant, l’apparence d’une quatrième,
et après celles-ci, à la suite des premières et dans la même direc¬
tion, une cinquième tache; et plus extérieurement, sur le même
intervalle, une autre * encore moins distincte, et le plus
souvent complètement nulle ; elle paraît placée obliquement
et non en travers. La ligne sur laquelle sont placées les taches
postérieures viendrait passer par le bord interne de la dernière
des antérieures. Chez un individu mieux marquéque les autres,
j’aperçois l’apparence vague , de trois taches placées un peu
au-delà du milieu du dessous des inférieures, entre les rameaux
de la première et de la seconde nervure.
La femelle est d’une teinte plue pâle que le mâle et presque
fauve, et aux ailes supérieures, les taches le plus ordinairement
visibles en dessous, sont bien visibles en dessus, au nombre de
trois ou quatre seulement, et les franges sont blanchâtres. La
ligure de Coquebert semble un peu différer de notre espèce ;
le Nostradamus de fabricius serait-il différent de celui d’Es¬
pagne? ** Le dessus de la tête et du corps est de la couleur des
* J’insiste beaucoup sur la direction, la position et le nombre des taches,
car ceux qui ont été à même d’observer un certain nombre d’espèces exotiques
de ce genre, savent que la moindre différence dans ces taches et dans la
couleur du dessous des ailes inférieures, sont souvent les seuls caractères
apparents qui distinguent une espèce.
** hesperia lefbbvkii. Nobis.— Cyril. Ent. Neap. tab. 51, fig. 5, Pygmœus.—
Hübn. Pap. fig. 458-60, Pygmœus, texte, p. 72, n° 15 , Pumilio. — Esp.
Pap. p. 34, cont. 54, Pygmœus. — Dup. suppl., I. p. 255, pl. 41, fig. 4, 5, 6.
Nostradamus. Les figures d’Hübner et surtout celles de Duponchel, faites
sur des individus identiques à ceux que je décris, représentent complètement
notre espèce. Jusqu’à présent, on a confondu l’espèce d’Espagne avec celle de
Sicile ; cependant, elles me paraissent distinctes. Ne pouvant adopter le nom
de Pygmœus , nous la dédions au naturaliste distingué qui l’a rapportée le
premier de la Sicile. Elle est un pen plus petite que le Nostradamus et les
ailes supérieures sont «moins allongées au sommet; elles sont plus brunes et
même noirâtres dans leur moitié interne ; la frange est plus brune, surtout aux
inférieures postérieurement, où elle est jaunâtre chez le Nostradamus. En
dessous, elles sont d’un brun un peu fauve , luisant, au lieu d’être'd’un gris
HESPÉR1DES.
91
ailes avec l’extrémité de l’abdomen plus pâle ; la poitrine et le
ventre sont d’un blanc légèrement cendré ,• les palpes sont
blanchâtres avec le sommet gris ; les antennes ont la massue
assez épaisse, terminée par une petite pointe courte, elles sont
brunes en dessus, blanchâtres en dessous, avec la moitié ex¬
terne de la massue d’un rouge obscur ; les pattes sont d’un
blanchâtre cendré, plus obscures extérieurement, à l’extrémité;
les ailes inférieures sont couvertes sur le disque, d’écailles
très longues, saillantes. Dans la femelle que représente M. H.
Schœlïer,il y a deux taches blanchâtres sous les ailes inférieures
situées vers le milieu extérieurement, dont une plus près du
bord, placée entre les rameaux de la troisième nervure et se
touchant presque; les taches du dessous des supérieures sont
entourées de brun et le bord postérieur ne paraît pas blan¬
châtre ou pâle comme chez les nôtres.
Cette espèce se trouve dans les environs de Grenade et de
Malaga; elle se tient de préférence sur la poussière des che¬
mins et dans le lit desséché des torrents.
M. Lefebvre m’a communiqué un mâle et une femelle pris
par lui en Egypte.
blanchâtre. Chez le mâle, aux supérieures , on aperçoit une série de points
d’un fauve blanchâtre , non visibles en dessus, et paraissant placés d’une ma¬
nière différente ; les deux postérieurs ont disparu, les deux suivants et les deux
plus externes semblent tous les quatre placés sur une ligne se dirigeant vers le
sommet ; les trois antérieurs sont placés moins obliquement, et celui du milieu
est pluspetit ; le dessous des inférieures présente cinq à sixpoints placés sur une
ligne courbe qui serait anguleuse dans son milieu extérieurement ; dont le pre¬
mier, le plus en avant, est placé entre les deux premières nervures; le second, le
plus visible , entre les rameaux de la deuxième, et le dernier après le dernier
rameau de la troisième nervure ; chez la femelle, les points sont bien marqués.
La poitrine est plus grise et les pattes plus obscures ; le dernier article des
palpes est plus allongé, plus grêle, plus aigu ; quoique étant plus petit, la tête
paraît plus grosse. Il habite le midi de l’Italie, la Sicile , la Sardaigne. Chez un
individu venant de l’ile de Chypre, il n’y a aucune apparence de points, mais il
ne diffère pas d’ailleurs.
92
HESPÉRIENS
En décrivant les taches, Fabricius s’exprime ainsi : « fascia
alba e masculis 5-6 emarginatis. » Les taches de l’espèce d’Es¬
pagne n’étant point échancrées, on peut avoir du doute sur celle
de Frabricius ; il eût peut-être mieux valu adopter le nom de
Pumilio , donné autrefois par Holfmannzegg.
DEUXIÈME DIVISION
CREPUSCULAIRES Latreille.
SPHIINX LINNÉ. CLOSTEROCÈRES Duméril.
Cette division et toutes celles qui suivent, ont été désignées
parM. Boisduval, sous le nom d’HÉTÉROCÈRBS ; ce nom n’expri¬
mant aucune idée précise et comprenant une trop grande
quantité de divisions et de tribus très-diverses, doit être rejeté.
Il en est de même de l’expression de Chaliinoptères, employée
par M. Blanchard, le caractère qu’elle exprime n’existant
pas chez les Urania et beaucoup de Bombyciens.
D’après Latreille, on devrait placer ici sa tribu des Hespéries-
Sphinx, que nous n’eussions pas mentionné, n’étant composée
que d’exotiques, si elle n’eùt donné lieu à des appréciations
très-diverses. Elle se composait d’abord des genres Castnia
Fabricius, et Agarista Leach, et plus tard, de celui de
Coronis *. Les espèces qui forment le premier, quoique s'é¬
loignant des Hespérides, parle système nervural, par l’exis-
* Godart dans l'Encyclopédie méthodique , t. IX, p. 803, ou plutôt Latreille
puisqu’il s’était réservé la partie méthodique, avait confondu les Coronis avec
les Agarista, car il met en tête de ce genre la Leachii ; plus tard, dans le
Règne Animal de Cuvier, t. V, p. 389, il forme le genre Coronis sur une
espèce qu’il croit inédite et qu’il figure dans le tome trois paru avant le tome
cinq ; cette figure, et la description qui l’accompagne, faite par M. Boisduval,
ne nous paraissent qu’une réproduction altérée de la C. orithea , de Cramer
(nous possédons l’individu môme, étiqueté de la main de M. Boisduval 1).
A cette occasion, M. Guénée cite à tort le livre des Çrustacées Arachnides et
Insectes de Latreille, qui est de 1810, tandis que le genre n’a été créé qu’en
1829 et la figure n’a paru qu’en 1830 ; il critique, du reste, avec raison la
réunion de ces genres ; en effet, les Coronis pourraient faire partie des
Uranides, au lieu que les Àgaristides semblent se rapprocher des Cheloniens ;
mais il méconnaît à tort la forme renflée de leurs antennes ; je pense que les
Lépidoptères de l’Andalousie. 7
94 CRÉPUSCULAIRES,
tence du frein et de stemraates bien visibles, ont avec elles des
rapports réels d’organisation et de couleurs ; c’est nn rameau
s’unissant évidemment aux Zeuzerides, Hepialides, etc., mais
plus éloigné des Sphingides.
Quant au second, que nous comprenons aussi dans cette
division, nous exprimons plus bas ce que nous en pensous, ainsi
que des Coronis.
Pour le genre Urania de Fabricius, dont la tête est parfois
envahie par d’énormes yeux (U. patroclus)-, la forme de leurs
palpes, leurs antennes un peu épaissies après leur milieu,
recourbées avant le sommet, la pièce épisternale (voir plus loin
nos détails d’anatomie extérieure), qui n’est pas distincte
comme chez beaucoup de Diurnes, semblent les en rappro¬
cher, mais la présence de petits stemmates, et surtout, une
grande ouverture tympanique * , qui envahit toute la partie
latérale du deuxième segment de l’abdomen, organe qui n’existe
chez aucun Diurne, doivent les exclure de cette division.
Le renflement des antennes {Ut. boisduvalii), la forme des
différentes pièces du thorax et surtout l’absence de Yépister-
num du mésopectus , très-visible chez tous les Métrocampiens
(Phalénites, Latreille), nous font penser qu’elle se trouve
mieux placée dans notre deuxième division, mais de même
que plusieurs autres familles exotiques, elle ne se lie d’aucun
côté avec les espèces européennes **.
Les tribus et familles comprises dans cette division, ainsi que
genres Ægocera et Hecatesia doivent en faire partie, ainsi que le B. décora de
Fabricius.
* Nous appelons Tympanum, ouverture tympanique , une sorte de eavité,
existant Chez les Ghelcmides, Noctuides, Metrocampides, etc., et placée laté¬
ralement à la réunion du thorax avec l'abdomen, s’ouvrant dans le premier
segment et, parfois, s’étendant au deuxième [An. plagiata), ou même s’ou¬
vrant comme ici, sur ce segment ; le nom de tympanum avait déjà été donné
à cet organe par Latreille, pour d’autres insectes.
** La grande quantité d’exotiques qui nous sont inconnus ou qui ne peu¬
vent entrer dans notre cadre, produisant d’immenses lacunes, nous feront
souvent supprimer les tribus.
SPHIINGIENS.
95
dans la suivante, ne pouvant être réunies sous des caractères
communs, ils seront détaillés lorsqu’il s’agira de chacune
d’elles; les deux principaux qui la distinguent se trouvent
dans la forme des antennes plus ou moins renflées en massue
allongée et dans la présence d'un frein pour retenir les ailes;
celui-ci la sépare de la première division, celui-là des sui¬
vantes. Le titre de Crépusculaires est très-mauvais, celui de
Clostérocères de Dumeril, serait bien préférable ; du reste la
désignation nominative de cette division n’est pas sérieuse,
celle-ci se trouvant composée de tribus et de familles n’ayant
que peu ou pas de rapports entre elles. M. H. Schæffer est le
premier qui ait porté uu peu de jour dans ce dédale, n’ayant
pas craint de placer les Hépiales après les Hespéries. Sans doute
on est surpris de voir rapprochées des espèces si différentes;
mais si Ton intercale entre les deux, la curieuse famille exo¬
tique des Castnides qui sont presque desZeuzérides à antennes
simples et renflées (la spiritrompe diminue beaucoup chez
quelques-unes), l’étonnement cesse; car il est difficile de nier
les rapports organiques existant entre les Castnies, les Hépiales
et les Zeuzères, tandis que les premières semblent encore, par le
dessin, rappeler certaines Hespéries, outre la ressemblance
des antennes.
PREMIÈRE TRIRU. SPHINGIENS
Se réduisant à la famille des SPHINGIDES.
Point de stemmates ni de tympanum, antennes trigones
chez les mâles, subitement fléchies à l’extrémité, vertex très-
developpé *, occiput très-étroit surtout dans son milieu;
jambes postérieures munies, le plus souvent, de deux paires
d’éperons, les antérieures ayant toujours une épiphyse tibiale.
* Ce développement du vertes aux dépens de l’occiput peut être considéré
comme un caractère de cette division, il se retrouve, dans les autres tribus qu
familles, plus ou moins prononcé.
96
SPHINGIENS.
Composée des Lépidoptères les mieux organisés pour le vol
et dont plusieurs sont les plus développés pour la grosseur du
corps, ayant tous de grands rapports entre eux , et sans affi¬
nités immédiates avec les familles suivantes.
Tète grande, portant de gros yeux glabres, ayant des
antennes plus ou moins trigones chez les mâles, parfois peu
renflées avant l’extrémité qui est souvent très-amincie, plus
ou moins fléchie, terminée par un petit pinceau de poils,
ciliées, rarement hipectinées, couvertes d’écailles à la partie
supérieure qui est lisse et forme l’axe de l’antenne, saillantes
en carène à l’inférieure qui est divisée en articles disjoints,
produisant parfois des dentelures, ayant de chaque côté, sur
leur bord, qui est un peu élevé, une rangée de cils serrés,
convergents, partant chacune d’un point supérieur saillant
d’où elles descendent en s’écartant ; ces dentelures peuvent se
dilater aux deux angles inférieurs qui produisent chacun, deux
dentelures opposées 11 ; celles des femelles presque glabres ,
plus minces, plus cylindriques, parfois plus en massue, spiri-
trompe souvent très-longue, rarement très-petite ou courte
et épaisse, palpes développés, épais, courbés, obtus, souvent
appliqués sur le bord du front, composés de trois articles **,
dont les deux premiers assez longs, le dernier très-court,
quelquefois caché parmi les écailles très-serrées de l’article
précédent, parfois presque glabres à leur face interne qui est
comprimée. Thorax grand, épais; prœscutùm du mésothorax,
bien distinct, ayant une forme triangulaire, scapules*** grandes,
Ces dentelures peuvent s’allonger chez lesçSmérinthes exotiques, et
rendre l’antenne bipectinée et à dents géminées et convergentes, comme chez
les Atlacus (Saturnia Schr.) c’est c-ettê apparence qui a sans doute engagé
Oehsenheimer à mettre les Attacus après les Sinérinthes. M. Boisduval signale
aussi, dans son Index, les rapports évidents qu’il leur trouve avec les Bombyx;
mais ces rapports ne nous semblent qu’apparents.
** Dans tous les. Lépidoptères que nous connaissons, les palpes sont tou¬
jours composés de trois articles, à moins d’atrophie exceptionnelle.
*** Nous nommons ainsi la pièce aplatie qui couvre le moignon ou l’attache
SPHIINGIDES.
97
allongées, égalant parfois la longueur du scutum ; pattes fortes,
plus ou moins épineuses, ayant les cuisses postérieures plus
courtes que les précédentes et les tarses plus longs.
Abdomen allongé, déprimé en dessous, conique vers l’extré¬
mité qui est parfois aiguë, ayant le premier segment beaucoup
plus court que les suivants.
Chez l’insecte privé de ses écailles et de Ses poils, ou
dénudé * : crâne large et allongé, uni, convexe et bombé a
des ailes supérieures, et qu’on peut comparer aux épaules des mammifères,
Scapulæ ; Latreille les avait appelées écailleltes chez les Hyménoptères, et
chez ceux-ci Ptérygodes; mais ce dernier nom, n’étant que la reproduction du
génitif d’un mot grec, qui signifie aile, donne une fausse idée de cette pièce.
* Les différentes pièces extérieures du corps des insectes, offrant les carac¬
tères principaux pour la distinction des grandes divisions et même pour celle
des tribus, familles et genres, nous allons présenter quelques détails à cet
égard, mais seulement par rapport aux Lépidoptères, dont les Sphingides nous
serviront surtout de type, comme fournissant les espèces les plus grosses et
les plus faciles à étudier, sans cependant nous restreindre à cette famille ; les
Diurnes paraissent présenter la plus grande simplicité dans ces parties.
Ges pièces sont tellement variables dans les divers ordres d’insectes, qu’il est
souvent fort difficile de les reconnaître par la comparaison, plusieurs pouvant
se souder ensemble ou disparaître, ou prendre les formes les plus diverses.
Le corps de l’insecte présente trois grandes divisions naturelles, toujours
bien distinctes, savoir : la tête, le thorax et l 'abdomen. La tête variable pour la
forme et la grosseur peut se diviser ainsi ( Sph. ligustri ) : une région supé¬
rieure qui s’étend plus ou moins en avant, en arrière et sur les côtés, est le
crâne (épirrâne Straus) ; deux latérales, occupées surtout par les yeux, une
inférieure excavée, formée par la lèvre et les différentes parties de la bouche,
ici très-grande et que nous nommons fotse labiale, enfin une cinquième posté¬
rieure s’unit avec le prothorax et présente une grande ouverture, qui, chez
l’insecte vivant, se divise en occipitale et en pharyngienne. Le crâne est formé
de plusieurs pièces plus ou moins distinctes, soudées ensemble et souvent
confondues entre elles, très-variables pour la forme et l’étendue. La principale,
en avant, est le front qui est souvent bombé ou saillant, ayant une forme
triangulaire ou presque carrée, presque toujours rétréci à son bord antérieur,
qui se termine par un épistome étroit, ici saillant et un peu redressé, parfois
en forme de nez (Zeuzera) ou se confondant avec lui; de chaque côté de ce bord
se voit un petit trou placé à l’angle externe de l'épistome, parfois terminant une
rainure plus ou moins profonde ( Cossus ) ou se continuant en un sillon ; ces trous
98
SPHINGIENS.
la partie frontale, qui est abaissée, très-large avec le vertex
très-développé aux dépens de l’occiput dont la partie moyenne
paraît parfois nulle (A. atropos), joues plus ou moins saillantes
ainsi que les mandibules; notus du prothorax composé d’une
qui peuvent être assez grands (Castnia), sont toujours placés sur le passage d’une
suture, ou peut les appeler trous nasals, tout en rejetant l’idée d’un organe
olfactif, mais à cause de leur position ; tantôt ils se trouvent sur les côtés du
front (Çastnia), tantôt tout à fait en avant (Las. trifolii ) ; ils peuvent être très-
petits ou s’oblitérer et se confondre avec la rainure (A rgynnis)-, les côtés dufront
sont presque contigus avec les yeux, dont ils sont séparés par le cercle oculaire,
indiqué par une ligne suturale plus ou moins visible ; le bord postérieur, par¬
fois coupé presque carrément ( Sphinx ), est plus ou moins échancré sur les
côtés par le trou antennaire, ce qui modifie beaucoup sa forme ; la partie
moyenne s’articule avec le vertex et se prolonge plus ou moins entre les
antennes et devient parfois, étroite ou même aiguë, par le rapprochement de
celles-ci ( Vanessa, Zygcena ) ; souvent l’union du front avec le vertex se dis¬
tingue par une ligne suturale sans dépression sensible ( Sphinx, Boarmia ) ;
d’autreSfois , comme chez beaucoup de Diurnes, cette partie est enfoncée en
forîfié de fosse allongée, transversale, située sur le sommet de la tête entre les
yeux ; cette fosse qu’on peut appeler antennaire corilprend les mêmes trous
qui alors, chez ces espèces, se trouvent très-rapprochés et rendent les antennes
contiguës à leur base (Saiyrüs) ; parfois dans ce. cas, le front et le vertex
semblent être un peu séparés.
Le front est tantôt large et un peu Oblique de haut en bas (Sphinx), tantôt
tout à fait vertical et abaissé (Castnia), tantôt très-étroit et linéaire (N. Patro -
clus); il ëst souvent uni et un peu bombé (Sphinx) d’autres fois saillant, ou
prolongé en corne tronquée (O. cymbalarice, Agarista) } ,
Les trous antennaires, surtout formés aux dépens du vertex, sont variables
pour leur position en avant ou plus en arrière ; tantôt contigus, tantôt éloignés
l’un de l’autre (Hesperia), ils sont situés entre les yeüx dont ils ne sont souvent
séparés que par le cercle oculaire ; parfois très-grands et recevant le premier
article des antennes qui s’y enfonce (Sphinx) , article plus grand et plus gros
que les autres, appelé Scapus par Kirby -, d’autres fois plus étroits que celui-ci
qui s’y insère par une portion rétrécie en partie membraneuse, appelée bulbe
pour les Coléoptères.
Immédiatement après le front se trouve le vertex, qui forme le sommet de la
tête, très^variable pour la grandeur et la forme, et qui parfois, ne paraît pas
distinct de l’occiput qui vient après ; il est subtriangulaire ou en carré allongé
S. ligttblri), placé entre ies deux trous antennaires qu’il dépasse peu,
SPHINGIDES.
99
pièce antérieure transverse en forme d’écaille et de quatre
autres géminées, un peu dilatés, plus ou moins visibles, dont
les antérieures plus épaisses et qui ne sont que des sortes de
plis au milieu desquels se trouve un seutellum presque trian-
d’autres fois il s’élargit aux dépens de l’occiput et parfois il s’avance de
manière à le diviser (P. tesselum) ; il peut aussi lui-même être divisé en deux
parties formant un bord épais et saillant qui contourne, en arrière et en
dedans, les trous antennaires (C. jasius), ou avoir la forme d’une crête échan-
crée au milieu ( Zygcena ) ; il est tantôt bien moins étendu que l’occiput
(Hepialus), tantôt plus long (A. villica) , souvent peu distinct de l’occiput
(Sphinx ) ou même intimement uni avec lui ( Argynnis , Vanessa) ; il peut aussi
être gibbeux, tuberculeux, etc. Ses côtés sont bornés par le cercle occulaire et
les trous antennaires ; derrière ceux-ci et vers les extrémités de son bord
postérieur, se voient les stemmates lorsqu’ils .existent ; ils ont une direction
oblique de dedans en dehors et en avant, et ressemblent à une perle enchâssée
dans un tube ou sorte de pédicule ; chez certaines espèces, leur éclat égale
presque celui du diamant, même après la mort ; ils commencent à paraître
chez les Uranides et chez un grand nombre de Gheloniens ; ils sont bien
visibles chez les Agaristides et surtout chez les Castnides, chez les Zygénides,
les Noctuides et quelques Métrocampides, etc.
L 'occiput forme la partie postérieur du crâne, il s’unit de chaque côté, un
peu au cercle oculaire et à l’extrémité supérieure des tempes ( Sphinx ) ; il ne
se distingue, le plus souvent, du vertex que par une lig. e articulaire, ordi¬
nairement peu sensible,' il est môme parfois si peu distinct du vertex, qu’il
semble ne former avec lui, qu’une seule pièce comme chez beaucoup de Diurnes,
où le dessus du crâne ne paraît composé que de deux pièces séparées par
la fosse antennaire ; parfois il refoule les tempes assez bas derrière
les yeux t,Parnassius). L’occiput est aussi variable pour la forme que le
vertex ; quelquefois il parait divisé en deux parties, d’autres fois sa partie
moyenne s’élève en une sorte de pyramide comme isolée (C. jasius) ;
souvent il hume en arrière un bord tranchant; et sa partie postérieure,
rabattue verticalement, est luisante et transparente (Noctuides), ou bien est
renflée (jChelonia) ; son bord postérieur s’uiit dans son milieu à une pièce
triangulaire ou en losange qui se prolonge de chaque côté jusqu’à la tempe
(.4. alropos), ou plus grande et en forme de croissant (IV. hispidaria , Chelo¬
nia), ou assez large et saillante et peu prolongée sur les côtés (Noctuides); ses
extrémités peuvent se contourner en dedans de la tempe et former un bord
saillant qui sert, ainsi que la partie moyenne, d’attache au præscutum
(.4. alropos), ce sera la pièce basilaire supérieure.
100
SPHÏNGIENS.
gulaire; scutum du mésothorax grand, allongé, épais, contenant
le præscutum dans une échancrure antérieure, fortement
échancré en arrière pour recevoir le scutellum, qui est large,
couvrant complètement le milieu du scutum du métathorax
Les côtés de la tête sont occupés par les yeux qui varient beaucoup pour
la grandeur et aussi pour la forme. L’œil est souvent aussi large que le crâne
et parfois beaucoup plus, le crâne se rétrécissant dans ce cas , d’autant plus
que l’œil s’agrandit davantage (E. odora, N. palroclus ). D’autres fois, il
n’occupe qu’une petite portion de la tête (Ps. villosella) ■ il est plus ou moins
saillant et arrondi, parfois ovalaire ; la tête, étant plus large en arrière, il se
trouve placé obliquement d’arrière en avant et de dedans en deLors ( Pieris ),
ce qui est bien sensible chez ces Diurnes qui ont les tempes très-larges.
Il est comme enchâssé dans une sorte de bord peu saillant, qui paraît distinct
du crâne et que nous appelons cercle oculaire ; il s’élargit entre l’œil et le trou
antennaire en une portion presque distincte (M. stellatarum ), son union à la
tempe, à la joue et au crâne se distingue par une ligne articulaire. Derrière
l’œil se trouve la tempe , elle forme la partie postérieure, latérale et inférieure
du crâne et est en rapport avec le prothorax ; elle est souvent lisse et luisante
(Noctuides), son étendue varie selon la grosseur de l’œil ; lorsque celui-ci est
gros, elle i:e fait pas saillie, en arrière, au delà du cercle oculaire ( Sphinx ),
mais lorsque l’œil est petit, elle forme une sorte de bourrelet, qui peut être
aussi épais que lui ( Pach. bœîica, Latreilliï). L’épaississement de la tempe
n’est jamais bien sensible Chez les Diurnes, ou bien elle est séparée du cercle
oculaire par un enfoncement ( Parnassius ) ; elle est peu ou pas sensible chez
les Noctuides,- etc. La largeur de la tèmpe dépend de l’obliquité de l’œil et de
son rétrécissement qui peut laisser un plus grand espace en arrière ( Pieris ,
M. stellalarum ) ; après s’être étendue sous l’oeil, elle contourne celui-ci en
dedans et s’avance presque sur le côté de la fosse labiale (Sphingides), et peut
venir s’unir avec la joue en formant un angle saillant ( Agarista ), mais d’autres
fois elle se termine à la partie inférieure ■ de l’œil, au niveau du menton
( Catocala ). Elle forme la paroi latérale de la fosse occipitale qui est tantôt
presque nulle (O. Dispar ), tantôt très-grande (Hespêrides).
La tempe est parfois étroite (Z. œsculi), d’autres fois très-large et saillante
en dedans (JIf. Stellatarum).
La joue, souvent très-étroite et presque nulle, commence près du trou nasal
et s’élargit sur les côtés de l’épistome et de la bouche où* elle forme un angle
avancé' (M. Stellatarum) ; au-dessous, elle disparaît ën se confondant avec le
cercle oculaire (Sphinx), etc. ; d’autres fois elle est sensible jusqu’à la partie
inférieure de la trompe (Br. parthenia»), mais elle peut être presque nulle
Bo. rhomboidaria ), ou avoir la forme d’uu petit tubercule (Uth. caniola).
SPHINGIDES.
101
et s’avançant parfois sur son scutellum, celui-ci étroit,
presque linéaire ou un peu échancré en avant, côtés du scutum
peu larges, élevés en avant où la marge n’est pas pulvérulente,
(voir les détails anatomiques) marqués d’une impression en
Les mandibules sont placées sur les côtés de l’épistome et ont l’apparence
d’une pointe saillante, parfois bien prononcée (Macroglossa) ; elles ont une
forme trigone et sont obtuses, un peu élargies à la base qui sort de dessous
l’épistome ; leur face interne est un peu excavée et garnie de poils serrés ; elles
semblent toujours exister et sont bien visibles dans les Sphingides, les Noc-
tuides, etc., mais elles sont parfois très-peu sensibles cliez les Ghelonides.
La bouche est située en avant et en dessous du front ; elle est plus ou moins
inférieure selon que le front descend plus ou moins; elle est petite et étroite et
les parties qui la composent se trouvent au-dessous de l’épistome ; en avant de
celui-ci se voit une petite lame saillante, peu sensible, de forme triangulaire,
s’avançant sur la spiritrompe (Pt. œnolherœ) ; c’est le labre qui, le plus sou¬
vent, est à peine visible.
La Spiritrompe (elle remplace la langue et la bouche), très-variable pour la
longueur et l’épaisseur, se compose d’un tube central cylindrique, divisé dans
sa longueur en deux parties juxta-posées ( tube lingual ), et de deux autres enve¬
loppant chaque division et s’unissant intimement à ses bords, ce qui produit
trois tubes, dont les latéraux ont une coupe semi-lunaire ; ceux-ci contiennent
une trachée appliquée de chaque côté contre le tube central. Sur le vivant, ils
sont moins coriaces, que lorsqu’ils sont desséchés, et sont souvent, et surtout
en dessus, en partie membraneux et très-faibles ; ils paraissent presque rem¬
plis par une substance molle et humide, au travers de laquelle j’ai vu sortir
des bulles d’air venant de la trachée ; les deux moitiés de la spiritrompe
exécutent l’une sur l’autre de légers mouvements.
M. Staudinger donne à la spiritrompe le nom de langue maxillaire, que nous
n’adoptons pas ; ce sont bien les mâchoires qui enveloppent le tube lingual
mais péur le protéger et l’aider à se mouvoir, sans participer à la succion ;
celui-ci seul conduit les sucs mielleux ; ce tube, qui est la même chose que la
partie linguale chez certains Hyménoptères, (en forme de style hérissé, tubu-
eux chez les Bombus, dilaté, excavé et quadrilobé chez les Vespa) est formé non
par la languette ( ligula ), mais par la partie appelée paraglosse, à la quelle on
doit donner le nom de langue et qui est modifiée à l’infini, selon la sorte de
nourriture qui doit être ingérée ; elle forme une véritable langue chez les
Orthoptères, les Névroptères Libelluliens, etc. On voit très-bien chez les
Hyménoptères cités, que les mâchoires, qui sont allongées en forme de gaine
(Bombus) ne participent nullement aux fonctions de la langue, et que les
palpes labiaux et la languelte sont modifiés de la même manière.
102
SPHING1EJNS.
dehors, à surface peu inégale ; mésopectus ayant Yépisternum
grand et la fosse, sous-axillaire profonde, presque en en¬
tonnoir, avec Yépimère beaucoup plus large que la hanche;
épimère du métapectus bien plus petit que la hanche, très-court
Du reste, dans les insectes carnassiers (Carabides), la languette ressemble
par son état coriace aux autres parties extérieures de la lèvre -, de même que
chez le Melolontha vulgaris, où les paraglosses, plus développés que la lan¬
guette, doivent fonctionner comme une langue leur base, qui s’attache à celle
de la lèvre, s’unit aussi aux parties supérieures et doit former l’entrée de
l’oesophage.
Chez les Lépidoptères, la lèvre et une grande partie du maxillaire , (nous
comprenons sous ce nom l’ensemble des-différentes pièces auxquelles se
trouvent réunis deux palpes et les mâchoires, chez les Carabides), composent
la fosse labiale qui est parfois très-grande et profonde (Sphingides), occu¬
pant une grande partie du dessous de la tète. Elle est bordée en avant et sur
les côtés par la spiritrompe, une partie de la joue et le cercle oculaire, en
arrière par le menton ; les parties composant la fosse, conservent une certaine
mobilité, le corps du maxillaire, surtout, peut s’agiter assez vivement ainsi
que son petit palpe. La lèvre est en partie membraneuse, surtout la languette
(Sphinx)-, elles forment au fond dè la fosse et en arrière de la bouche, une
sorte de plafond membraneux (S. convolvuli), borné à sa partie postérieure par
la base de la lèvre disposée en demi - cercle , à la partie antérieure de
laquelle le maxillaire sêmble s’articuler (elle paraît se confondre ici avec le
menton qui est visible chez le AI. stellatarum ) ; celui-ci en se courbant con¬
tourne ce plafond pour se rendre à la bouche en pénétrant jusque sous les
yeux, où il se trouve excavé et comme divisé en deux ; arrivé à la bouche, il
forme un angle rentrant, entre lequel la pointe de la languette s’engage, et se
redresse en se repliant sur lui-môme pour envelopper te tube lingual (S. con¬
volvuli, A. atropos) ; ici, la fosse labiale très-grande, est remplie par la spiri¬
trompe et entièrement couverte par les palpes ; mais elle varie à l’infini pour
la largeur, la profondeur, etc., et la forme des parties que nous venons de
décrire est parfois très-différente. La spiritrompe peut être très-courte ou
réduite à de petits prolongements flexueux, ou même être nulle (Cossus), la
bouche étant remplacée par une fente transversale entre le labre et la lan¬
guette, celle-ci formant un bord épais confondu avec les mâchoires dont on
distingue le palpe. Enfin la fosse labiale est quelquefois nulle, et la lèvre
étroite ,et saillante sebirfurcant en deux palpes courts, s’avance au-devant de
la bouche (H. lupulinus ), et le maxillaire émet son palpe au niveau ou presque
au-dessous du labial.
SPHINGIDES.
103
dans sa partie saillante et élargie. Premier segment abdonimal
variable pour la longueur, plus court que le suivant et moins
large, sa division externe ne différant pas par la forme,
placée parfois dans une dépression profonde où elle disparaît
Les palpes labiaux s’insèrent sur les côtés de la lèvre et plus ou moins en
avant, ils sont toujours plus grands que les maxillaires, et sont composés de
trois articles variables pour la longueur et dont le dernier est parfois peu
visible ou très-court (Z. Arundinis, Hesperia). Le premier est très-souvent un
peu courbé, et le second est ordinairement le plus long, mais parfois il est
égalé ou surpassé par le dernier (Érébides) : souvent redressés et appliqués
sur la fosse labiale, et dépassant peu le front, tantôt très-allongés et dirigés
en avant, tantôt recourbés sur la tête et la dépassant plus ou moins, ils sont
variables à l’infini.
Les palpes maxillaires très-petits, de deux ou trois articles, souvent renflés
ou globuleux, surtout le second, se voient un peu en dedans, avant la base de
la spiritrompe, entre celle-ci et la joue, et au-dessous des mandibules (T. pro-
nuba ), presque toujours plus ou moins visibles (Zygcena, Hepialus, Noctuides),
ils sont parfois prononcés et saillants (Crambides, Botydes) et appliqués sur
les précédents.
Après la partie postérieure de la lèvre appelée menton , lorsqu’elle est visible,
l’on voit parfois une pièce assez large s’unissant avec le prothorax, c’est la
pièce basilaire de Straus ; elle peut former au-devant de la poitrine une sorte
de plastron ( M. Siellatarum} ; mais souvent elle devient membraneuse (Sp.
Spectrum ) ; d’autres fois elle reste isolée entre des parties membraneuses
(P. Machaon ); ces parties qui unissent la tête au protliorax, peuvent être
assez allongées et former une espèce de cou ( Id. Pieris ).
Le thorax , de mêifie que dans les autres ordres d’insectes, présente trois
divisions principales, ayant beaucoup de rapport entre elles, et dont le nom
diffère, selon qu’elles sont dorsales ou pectorales ; on a cherché à trouver
dans leurs diverses parties, une unité de composition qui leur a fait donner
par Audouin, les mêmes dénominations ; toutefois le genre Ditiscus, qui a
servi à cet auteur, de type de comparaison (un des plus mauvais), diffère telle¬
ment des Lépidoptères par son organisation, qu’il devient très-difficile d’éta¬
blir une comparaison certaine entre les diverses pièces thoraciques, et pour
quelques-unes, il eut été impossible de ne pas imposer de nouveaux noms,
leur division, surtout pour les pectorales, devenant plus nombreuse.
Les trois divisions thoraciques conservent les noms de prothorax, mésotho¬
rax et métathorax ; la partie dorsale a reçu d’Audouin le nom de tergum ; on
lui a aussi donné celu de notas (vtôtoç) que nous préférons ; la pectorale a
été appelée pectus , de sorte que l’on pourra dire: pronoms, mésonotus , et
104
SPHTNGIENS.
en partie, côtés du second saillants, dépassant la largeur du
thorax, offrant après le stigmate, l’apparence assez sensible
d’un second.
Ailes supérieures étroites,fortes; inférieures petites, larges,
métanotus , de même que : propectus , mésopectus, métapectus, ce qui est plus
exacte que : antépectus, m'-dipectus, etc.
La partie dorsale et môme sternale, de ces divisions, paraît présenter
quatre subdivisions qui ont été désignées ainsi : prœscutum , scutum, scutellum,
postsculellum, et aussi prœsternum, sternum, mésosternum, métasternum.
Le mésothorax étant la division la plus développée et la plus complète, nous
la décrirons d’abord. Il a eu dessus la forme d’un ovale plus ou moins allongé
(Sphinx), un peu tronqué en avant, mais cette forme est très-variable ; il
paraît souvent à lui seul constituer presque tout le thorax, tant il s’est étendu.
aux dépens des deux autres divisions, le scutum surtout et le scutellum
sont les pièces les plus grandes, et le premier est souvent, â lui seul, autant
et plus développé que tout ce qui reste des parties dorsales (Uesperia, Sphinx ,
Noctua) ; sa partie antérieure présente une échancrure dans laquelle s’enclave
le prœscutum ; celui-ci, placé verticalement et plus ou moins recourbé d’avant
en arrière, a la forme d’un triangle (A. Atropos ), dont le-sommai est obtus avec
ses angles latéraux plus ou moins prolongés; il varie beaucoup pour la forme
et son sommet, pour la largeur ; celui-ci peut s’avancer en pointe jusque en
dessus du scutum (Sphinx), d’autres fois,être tout à fait tronqué, et échancrer
à peine le scutum qui s’abaisse sur lui ( C. Coryli ) ; sa partie inférieure s’ap-
puye et s’articule, surtout vers ses angles, sur une pièce un peu saillante se
dilatant sur les côtés (A, Atropos) et paraissant e ; faire partie ; sa base pré¬
sente une excavation dont le bord inférieur, d’où part Vento thorax, s’articule
avec le postsculellum du pronotus. Il est tantôt bien distinct du scutum
(Sphingides), et tantôt paraît se confondre avec lui supérieurement (Urania,
Castnia, Chelonides, Noctuides) ; dans le premier cas il sjy unit par une ligne
suturale bien sensible ; il émet dans l’intérieur un entothorax (pièces internes
unies à quelques-unes des externes ou n’en étant que la continuation, et for¬
mant une sorte de charpente interne servant surtout d’attache aux muscles;
celui de la partie postérieure du mésonotus, est le seul en partie visible, chez
les Diurnes) court, large, souvent bilobé (17. Stellalarum).
Le scutum plus ou moins allongé, parfois plus large que long (H. humuli)
avec les côtés rabattus et sinués, a la forme d’un cœur (Sphinx) dont la pointe
fortement tronquée et échancrée, est tournée en avant ; sa partie postérieure
ou la base, est plus ou moins profondément divisée pour recevoir l’angle anté¬
rieur du scutellum, sa partie antérieure ou sommet est comprimée ; les angles
de l’échancrure préscutale sont amincis et allongés. (angle scutal antérieur)'.
SPHINGIDES.
105
dilatées eu arrière, les preriiières ayant une nervure costale
(bore} costal) ; première nervure, seconde et les trois premiers
rameaux de celle-ci parallèles, très-serrés près du bord costal,
se dirigeant vers le sommet, puis après le rameau suivant,
après eux et sur les côtés, se voit une fossette où s’attachent les parties liga¬
menteuses antérieures de l’aile, celte fossette garnie de portions fibreuses
forme un vide dans le scutum ; dans ces ligaments se développent deux ou
trois pièces dont la principale est la scapule (scapula) et une autre que nous
appelons sous-scapulaire ; après se voit un renflement arrondi (S. convolvuli ),
qui se continue sur les côtés en se rétrécissant, ensuite le scutum paraît légè¬
rement échancré (M. Maura), ce renflement peut s’appeler tubérosité scutale ;
après la tubérosité, les Côtés sont un peu excavés ( A. Atropos ) et l’on voit au-
dessous une pièce assez longue formant un angle en dehors, intimement unie
au scutum, mais distincte et pouvant s’en séparer, laissant voir une ligne
suturale obscure ; cette pièce reçoit une partie des attaches du milieu de
l’aile et un faisceau musculaire venant de l’angle scutal antérieur, on peut
l’appeler pièce scutale antérieure; elle est parfois grande (A. Pavonius), d’autres
fois très-petite (Hépialides) ; elle se continue en se rétrécisssant. , jusqu’à une
partie saillante du scutum qui forme comme une double apophyse (S. convol¬
vuli)-, on peut l’appeler scutale; tantôt bien saillante (A. Pavonius ), tantôt pres¬
que nulle (£. Quereus), le plus souvent simple ; le scutum allant en s’élar¬
gissant d’avant en arrière, acquiert dans ce point, sa plus grande largeur ; on
voit s’unir à l’apophyse scutale (A. Atropos), une pièce irrégulière qui se joint
en arrière, intimement au scutum, est très-variable de forme et se prolonge
dans le moignon de l’aile dont elle est un des principaux points d’attache,
(on peut appeler moignon, l’ensemble des petites pièces qui unissent les ailes
au thorax), ce sera la pièce scutale moyenne ; enfin une troisième pièce, située
en arrière de l’apophyse où elle s’unit au scutum ainsi que vers l’extrémité
postérieure de l’attache de l’ailé qui la cerne, et dont elle est le principal
appui, et au-devant des côtés duscutellum (angles latéraux), dont elle parait
parfois faire partie au métanotus ( Notodonta ), est la pièce scutale postérieure;
elle est épaisse, bosselée, irrégulière, très-variable. L’extrémité postérieure du
scutum (base) va en se rétrécissant ; elle est profondément échancrée ou
bilobée (A. atropos), pour recevoir l’angle antérieur du scutellum qui s’y unit;
elle se termine en deux angles obtus, arrondis, parfois comme tronqués
(S. Apiformis). Cette échancrure varie beaucoup pour la forme et la profon¬
deur et peut égaler le tiers au moins de la longueur du scutum ( Urania ), tantôt
elle se termine en angle très-étroit et très-aigu ( Pieris , Castnia), tantôt le fond
est arrondi (H. Nostradamus) ; d’autres fois elle est peu profonde et d’une
106 SPHINGIENS.
vieût le rameau nervulaire situé au delà du milieu de la uer-
vule, qui, après ce point, forme uu angle rentrant et se renfle
un peu ; troisième nervure fournissant trois rameaux, dont
le premier part à peu-près du milieu de la nervure, cinquième
forme circulaire (Z. Trifolii, G. coryli). Le scutum reçoit dans le milieu de ses
côtés, la partie principale de l’attache de l’aile qui le circonscrit latéralement,
oellerci s’articulant par en haut aux côtés du notas,-par en bas au côté supér¬
ieur du peçtus et par ses extrémités, ,aux deux autres divisions «ése,thora¬
ciques- La base de l’aile ou son- moignon se compose de beaucoup de petites
pièces compliquées qui ne peuvent être désignées et auxquelles s’articulent
les nervures, Chez les Diurnes, le scutum est très-bombé .et parfois très-com¬
primé ( Pieris ), et_ il présente souvent en dessus une carène longitudinale
(Vanessa, Aryynis ) qui est réduite, dans la plupart des autres familles,' à une
ligne médiane parfois un peu enfoncée ou un peu saillante, ou remplacée par
uq sillon ( Eepialus ), mais souvent peu sensible ( Noetuides) ; d’autres fois il est
aplati, élargi et déprimé (A. atropos ) et l’on voit, vers les côtés, un sillon large
disparaissant avant son extrémité (S. conv olvuli ) ; le plus souvent il est
bombé, et uni (Noetuides).
Nous avons signalé deux pièces principales se développant dans la partie
antérieure des .ligaments de l’attache de l’aile supérieure ; la principale a été
désignée par Latreille pour les Lépidoptères, sous le nom de Ptèrygode
(wtépuYQç), tandis qu’il l’appelait écailletie , pour les Hyménoptères ; nous
remplaçons ces noms par celui de scapule ( scapula , scapulce, épaules) comme
plus exacte, elle ne peut se rapporter, comme le pense M. Lacordaire, au
paraptèr-e d’Audouin qui appartient au pectus.
Hile est placée sur là partie latérale et antérieure du scutum, et couvre la
base de l’attache de l’aile qu’elle dépasse quelquefois (Ç. nerii ) , égalant en
longueur le scutum ; elle est de forme triangulaire , plus ou moins étroite et
allongée et se prolonge le plus souvent en arrière, en un angle obtus, parfois
très-allongé ; elle est plus ou moins courbée et convexe en dessus, concave en
dessous, et se compose de deux lames presques contiguës, dont celle de dessus,
solide, écailleuse, celle de dessous moins solideou membraneuse; pour s’en faire
une idée on peut supposer (non pour sa forme, mais pour sa composition) une
vésicule étranglée à sa base et aplatie par la compression et dont la paroi supé¬
rieure se serait solidifiée; le lieu où elle s’attache, ou plutôt le pédicule très-
court par lequel elle se continue avec les parties ligamenteuses, est situé vers
la base ou à la partie antérieure du bord interne (Diurnes); ce pédicule est
parfois assez large (T. cossus), d’autres fois étroit et très-mince ( Noetuides) et
s’insère en avant de l’attache du moignon de l’aile. Le bord antérieur de la
sp h in g ides.
107
rapprochée de la quatrième avec laquelle elle s’anastomose
vers le quart, ouïe tiers de sa longueur, aréole étroite bor¬
née par une nervule oblique, portée en avant où elle forme
un angle antérieur aigu, vers le milieu de l’aile, le sommet
scapule est un peu replié en avant et en dessous, il est large, souvent épaissi
et arrondi et prolongé en un crochet qui s’engage sous la base de l’aile
(. A. caja ), de sorte qu’à la jonction du bord externe, en ce point, il se trouve
une échancrure ou une fissure parfois assez profonde (S. v'mosa), avec «le
crochet très-allongé; mais d’autre fois il est à peine se sible (S. apiformis ): ce
bord, renflé et d’un aspect différend, est séparé par une ligne parfois bien sen_
sible, de sorte qu’il paraît être une portion à part ( T. cossus); ce sera l 'apophyse
de la scapule, il reçoit une partie du pédicule et semble se continuer avec la
paroi inférieure; celle-ci paraît soudée avec la supérieure, au-dessous de ses
bords, en laissant voir une ligne articulaire, fine et peu sensible (A. caja).
•Le bord externe est le plus souvent courbé ou échancré, l’interne est au con¬
traire saillant; la scapule est souvent un peurenflée, surtout vers le sommet et
varie beaucoup pour la forme : elle peut être grêle et étroite {Argynnis), grande
et très-allongée ( Sphynx , Noctuides), large et courte ( Cossus- Zygœna), aussi
large que longue, déprimée au milieu ( Hepialus ), etc.
Sous la scapule, dans les ligaments antérieurs de l’attache de l’aile, se déve¬
loppe assez souvent une autre pièce, d’autant plus grande que la scapule est
plus petite, et, alors, faisant saillie au devant du bord antérieur de celle-ci
{Hepialus), mais souvent nulle ou peu sensible (M. maura ) ; nous l’appelons
pièce sous-scapulaire ; à sa partie inférieure et postérieure se voit une masse
musculaire qui se porte au-dedans du moignon de l’aile et devient parfois en
partie écailleuse (/). celerio.)
Le scutellum qui est intimement uni dans sa parti ; antérieure au scutum,
mais rendu très-distinct par une rainure, est plus ou moins engagé dans
l’échancrure postérieure de celui-ci, par son angle antérieur, tandis que le
postérieur couvre parfois le niétanotus {U. croatica). Il présente à peu près la
forme d’un losange dont les angles latéraux sont ordinairement les plus allon¬
gés, ce qui lui donne parfois une forme transversale {T\ cossus ); il est rare¬
ment plus long que large ( Urania ), parfois à peu près aussi large que long
(flf. maura)-, l’angle antérieur peut être finement prolongé ( pieris ), ou être, au
contraire, très-obtus et très-court (L. diclcea ); il est parfois plus allongé que
le postérieur (Sphingides), souvent celui-ci estplus long (Lycénides, Noctuides )j,
ou tous les deux obtus et, arrondis {D. coryli ), ou même le postérieur presque
nul (A. pavonius ); cet angle paraît parfois divisé, par une ligne enfoncée qui se
prolonge sur ses côtés, en une partie distincte, plus lisse et luisante, située au-
108
SPHINGIENS.
de celle-ci souvent aigu avec son bord postérieur évidé, ce
qui rend le même angle saillant en arrière.
Secondes ailes parfois très-petites, avec le bord abdominal
dilaté et surtout l’angle anal qui est saillant, ayant la moitié
dessus du postscutellum (C. fraxinï). Tantôt le scutellum est en grande partie
enfoncé dans le scutum fParnasius, Papilio ), tantôt il s’y enfonce très-peu
(O. coryli)-, il varie du reste à l’infini selon les diverses familles. Son bord pos¬
térieur est coupé verticalement. Ses bords latéraux descendent plus ou moins
dans une fosse souvent profonde bornée en dedans, par le scutum et le scu¬
tellum, en dehors, par l’extrémité postérieure de l’attache de l’aile qui s’unit
à l’angle externe du postscutellum et au bord postérieur de l’angle du scutum;
en avant de cette fosse se voit la troisième pièce sternale qui, souvent élevée
et. en relief, ^semble la borner, et d’autres fois, plus déprimée et dilatée,
paraît en faire partie ; on peut l’appeler fosse sternale postérieure par oppo¬
sition à celle qui se trouve entre le moignon de l’aile, la pièce scutale anté¬
rieure et la dépression du scutum, avant l’apophyse scutale, qui est la fosse
sternale antérieure, souvent peu marquée et cachée par la scapule.
Le postscutellum est une pièce étroite et peu visible, presque interne, que
l’on aperçoit sous le bord postérieur du scutellum (cette pièce est confondue
avec l’entothorax dans la figure inexacte d’Audouin, représentant le notus du
mesothorax du Pavonius, reproduite par Latreille et M. Lacordaire ; ces deux
auteurs indiquent pour lui, une partie de l’entothorax), en forme de bande
étroite, courbée (d. alropos), qui s’étend jusqu’à l’extrémité de la partie pos té¬
rieure de l’attache de l’aile, là, elle se continue par une pièce distincte (elle
paraît tout à fait en faire partie, au metathorax, chez les Coléoptères, Lucanus,
Melolontha), qui va s’articuler avec la partie postérieure de la pièce sous axil¬
laire ; ici elle est large et courte et produit un petit enfoncement dans l’endroit
où elle joint le postscutellum; elle s’applique contre la pièce scutale posté¬
rieure de l’attache de l’aile; chez les Diurnes elle est étroite (C. Jasiüs), allon¬
gée et comme divisée en deux parties daqs sa longueur, e f , après avoir joint le
postscutellum, elle se prolonge et s’articule dans un point étroit à la base de
l’entothorax; elle unit la partie postérieure du pronotus au pectus.
Le postscutellum est surtout bien visible chez les piérides, et paraît distinct
de l’entothorax quisembleile continuer. Celuici-, dont la partie supérieure pa¬
raît sortir du dessous du scutellum (Noctuides), est une pièce très-grande qui,
partant de haut en bas et d’avant en arrière, s’avance dans le métathorax, et
pénètre, parfois jusque dans l’abdomen (B. rhomboidaria )• il a la forme d’un
carré long, sa face supérieure très-large et déprimée (A. atropos ), se compose
d’une lame un peu rabattue sur les côtés, formant une extrémité épaisse et
SPHINGIDES
109
iuterne du bord antérieur dilatée ; deuxième nervure un peu
plus mince que la première, et lui envoyant un rameau après
la base, fournissant deux rameaux, le nervulaire placé un
peu après le milieu de la nervule, troisième nervure donnant
très-obtuse, parfois bilobée ou ayant ses angles saillants, ou même divisée et
fourchue (Cossus); ses côtés sont renforcés par une pièce naissant derrière
1 extrémité du postscutellum ; il semble très-épais à cause des masses muscu¬
laires qui le remplissent et s’y insèrent, et qui viennent de la partie antérieure
du scutum, du præscutum et de son entotllorax; la face supérieure reçoit les
attaches membraneuses et musculaires du métanotus, et parfois il s’y déve¬
loppe, de chaque côté, avant la base, une pièce triangulaire pointue, assez éle¬
vée (Pieris, Papilio ), servant d’attache à des muscles; la base, bornée par une
membrane d’attache, qui en laisse une plus ou moins grande partie à décou¬
vert, parfois grande et bien visible (Papilioniens), est lisse et luisante, et
peut, lorsqu’elle est étroite (Noctuides), être confondue avec le postscutel-
Le mésonolus est circonscrit sur les côtés, par l’attache des premières ailes
qui le séparent du pectus et qui s’insèrent surtout à ses trois dernières divi¬
sions et même à l’extrémité des côtés du præscutum (A. atropos ).
Nous arrivons au mésopectus , ici très-développé et qui présente un assez
grand nombre de pièces ; aussi, devant les signaler et décrire, à cause des
caractères qu’elles offrent, serons-nous obligé de nous éloigner de la nomen¬
clature d’Audouin. La plupart de ces pièces sont faciles à distinguer lorsque le
thorax est complètement dénudé. Les hanches du propectus sont libres dans
leur longueur, les quatre autres font partie du pectus et ne se séparent point,
des épimères avec lesquels elles forment un faisceau circonscrit que j’appellerai
groupe coxal; un deuxième, composé des parties sternales et pectorales,
prendra le nom de slemo-pectoral, et un troisième se confondant un peu avec le
précédent, comprenant les pièces près de l’attache de l’aile, sera le groupe
axillaire.
Le premier fait saillie sous le pectus et parait le constituer en partie
(Sphinx), et même en grande partie (Hepialus) ; il est parfois tellement sail¬
lant qu’il semble en être distinct ( Boarmia ). La hanche ( coxa) est inférieure à
l’épimère, mais plus ou moins, selon que les divisions du pectus sont plus ou
moins obliques par rapport à l’axe vertical du thorax ; cette obliquité peut
être très-prononcée (Lilhosia) et alors la liancbe est tout-à-fait inférieure à
l’épimère dans sa longueur. Elle a une face interne en rapport avec celle de
la hanche du côté opposé et qui s’unit en partie avec la portion sternale
étroite qui est comprise entre les deux hanches: sa face externe, qui est large
Lépidoptères de l’Andalousie. 8*
SPHTJNGIENS.
110
trois rameaux, aréole assez courte, variable, parfois très-
courte ou basilaire chez des espèces transparentes, bornée par
une nervule oblique et formant un angle postérieur prolongé;
frein parfois très-faible, mais ne paraissant pas manquer corn¬
et a souvent une forme un peu triangulaire,, est divisée par un boTd, parfois
peu sensible {A. atropos), d’autres fois prononcé et saillant (T. apiforme ), ou
même en carène et tranchant ( Castnia ), qui alors, la sépare en deux parties,
l’une inférieure et interne plus étroite, et l’autre supérieure et externe, par¬
fois excavée (id). Cette face externe présente trois bords et une extrémité ar¬
ticulaire ; l’antérieur basilaire oblique, s’articulant avec une pièce que nous
nommons pectorale (division du sternum d’Audoin, entourant toujours la
base de la hanche), l’interne en rapport avec la hanche opposée, l’externe
supérieur, uni avec Pépinière dans sa longueur, et l’extrémité formant l’arti¬
culation coxo-trochantérienne ; chez les diurnes, la hanche est souvent
étroite et allongée ( Pieris ). L’épimère, qui est uni dans sa longueur avec la
hanche, a la forme d’un triangle allongé (A. atropos ), tantôt plus étroit
(M. maurà ), tantôt très-large (M. stellalarum) ; il a trois bords et une extré¬
mité ; l’un qui l’unit à la hanche, l’autre postérieur, en rapport avec la pièce
pectorale du métapectus, se prolongeant profondément en dedans ; le troi¬
sième, supérieur, oblique et basilaire, uni à la pièce sous-axillaire, placée
au-dessous de l’attache de l’aile ; l’extrémité amincie de l’épimère se con¬
tourne au-dessus de celle de la hanche et paraît s’y confondre et contribuer
à la partie articulaire; tantôt plus étroit que la hanche, tantôt bien plus large,
il l’égale, ici, à peu près en longueur. Entre ces deux pièces, et à leur base,
s’en trouve une autre très-petite, en forme de tubercule arrondi que nous
nommons graniforme (A. atropos ) ; peut-être est-elle le trocliantin d’Au-
douin ? Ici bien .visible, elle disparaît presque chez les Diurnes ; le groupe
coxal, composé de trois pièces, est entouré, en avant et supérieurement, par le
sternum, la pièce pectorale et la sous-axillaire.
Le deuxième groupe se compose des pièces sternales et pectorale ; nous dis¬
tinguons celle-ci, qui paraît parfois se confondre avec les premières, â cause
de son importance caractéristique, surtout au métapectus. Les deux premières
pièces sternales sont placées en avant et en dessous du mésopectus et sont les
seules bien visibles (le sternhm d’Audouin peut être divisé en quatre parties);
nous les nommons prœsternum et sternum . Parfois presque intimement réunies
{Castnia), elles sont le plus souvent distinctes. La première est quelquefois en
partie membraneuse (M. maura ), et s’échancre plus ou moins en arrière dans
son milieu, pour recevoir l’angle antérieur du sternum (C. caja), en formant
en dedans, un angle aigu et avancé ; elle s’unit en avant au propectus, par des
SPHINGIDES.
lit
plètement, souvent bien prononcé, s’accrochant dans une
lanière qui prend naissance au dessus de la première nervure
et qui peut être assez allongée.
Plusieurs sont diurnes, les autres volent au crépuscule.
parties menhraneuses, et sur les côtés à la pièce pectorale, dont elle n’est pas
toujours distincte ( Castnia ), et un peu à l’épisternum ; sa partie moyenne est
souvent membraneuse, ayant seulement les côtés et l’angle central écailleux :
sur les côtés de celui-ci, se voit une ligne suturale, de sorte qu’il paraît être la
réuniondupræsternumetdu sternum, et la partie'membraneusecontenue entre
ses deux branches appartiendrait au sternum (C. caja). Get angle, parfois très-
allongé se continue en une ligne médiane qui s’enfonce profondément en s’unis¬
sant à celle du propectus (C. fraxini ) ; il peut être très-rétréci, presque isolé,
ou presque réduit â la ligue médiane (B. roboraria, P. lessdum) ; d’autres fois
il est étroit, saillant, court, et l’angle aigu du scutum y est tout à fait engagé
(T. apiforme). Le sternum, qui vient après, a la forme d’un losange (A. at-
ropos) ou d’un triangle (SI. maura) ; sou angle antérieur s’avance plus ou
moins entre l’échancrure du præsternum, et le postérieur se termine entre
les hanches ; les côtés sont unis en avant au præsternum, ensuite à la pièce
pectorale qui se prolonge plus ou moins, en un angle très-étroit, entre lui et
la hanche -, son extrémité s’unit aux hanches ; il présente de chaque côté, en
avant, une impression assez profonde (A. atropos, C. fraxini) ; elle est va¬
riable et peut disparaître (Diurnes). Le præsternum et le sternum sont cou¬
verts par les hanches libres du propectus. La continuation du sternum entre
les hanches constitue le meiostemum, qui est très-étroit, linéaire, souvent
membraneux -, il envoie intérieurement un entothorax ; en arrière et entre
les épinières, se voit une portion sternale souvent divisée et membraneuse,
surtout visible au métapectus où elle s’étend parfois derrière les épimères, c’est
le metasternum. Les quatre parties sternales sont divisées par une ligne mé¬
diane bien sensible ; le metasternum peut même être séparé -, le præsternum
paraît souvent divisé dans sa largeur en trois parties, parfois bien distinctes
(Thais ), dont la moyenne serait surtout le præsternum et les latérales une
pièce pectorale qui pourrait être désignée comme première ; cependant elle se
trouve circonscrite, comme le sternum, par une même ligne suturale qui, par¬
tant en avant des hanches, vient atteindre l’angle inférieur et antérieur de
l’épisternum (C. caja), en séparant la partie que j’appelle pièce pectorale.
Celle-ci est subtriangulaire, aiguë à ses extrémités (td) ; elle est placée au
côté externe des deux premières pièces sternales, dont elle n’est séparée que
par la ligne précédente, souvent peu sensible et' tout à fait nulle chez les
Diurnes ; elle s’engage postérieurement entre le sternum et la hanche ; son
112
SPHINGIËNS.
Les chenilles vivent souvent à découvert sur des plantes
diverses, elles offrent cette particularité, d’avoir, pour la plu¬
part, unefsorte de queue sur le pénultième segment ; celle-ci
est plus ou moins hérissée, rugueuse, assez mince et pointue,
Liord antérieur et supérieur’ s’unit à l’épisternum, l’externe à la pièce soüs-
axillaire et l’inférieur et postérieur à la hanche ; ce bord et le même angle
paraissent parfois divisés par une ligne suturale, surtout au métapectus (Ura-
nia) et, dans ce cas, ils semblent appartenir au mésosternum dont ils ne pa¬
raissent être qu’un prolongement, de sorte que la pièce pectorale se termine¬
rait en pointe entre lui et le sternum ; mais le plus souvent cette disposition
est peu sensible ici ; ce groupe est donc formé de cinq pièces, dont quatre
sternales.
Le troisième groupe comprend quatre â cinq pièces qui occupent l’es par¬
ties latérales et supérieures du mésopectus. La première, en avant, est ï’épis-
ternum (il paraît bien se rapporter â celui d’Audouin) ; il est assez grand,
d’une forme carrée ou un peu triangulaire et présente quatre bords ou côtés ;
il est placé sous la partie antérieure de l’attache de l'aile'-; son côté supérieur
se trouve en rapport avec l’apophyse de la scapule (S. Convolvuli) ; ce côté
présente un rebord paillant très-élargi en dedans, creusé par un sillon en
dehors ; il s’unit à des parties membraneuses venant du mésopectus et de la
partie antérieure de l’attache de l'aile, et à son extrémité postérieure, â une
pièce irrégulière (sans doute ïeparaptère d’Audouin), très-variable, se dila-
lant parfois, en une partie saillante arrondie ( Catocala) ; nous préférons le nom
d 'hypopière ; elle concoure avec une autre, qui lui est contiguë, à former la
partie inférieure du moignon de l’aile ; cette extrémité s’unit aussi à la partie
antérieure et supérieure de la pièce sous-axillaire (id.) Le bord inférieur
s’articule en grande partie avec la pièce pectorale, et en avant, avec le côté
du præsternum ; cette union se fait à l’aide d’un liséré intercalaire très-
étroit ; le côté antérieur est arrondi, obtus, un peu recourbé en dedans, et
reçoit des parties membranenses du propectns ; le postérieur est un peu-
arrondi et replié en dedans, où il s’unit au 1 côté antérieur de la pièce sous-
axillaire avec laquelle il forme une rainure ou canal qui se continue avec
celui de son bord supérieures. Ligustri) ; cette pièce, bien visible chez tous les
Lépidoptères crépusculaires et nocturnes, disparaît presque chez beaucoup-
dé Diurnes et chez les Urania : mais elle est assez visible chez les Hespérides.
Après l’épisternum, au-dessus de l’épimèrè et immédiatement sous l’aile, se
Irouve une étendue, souvent en grande partie membraneuse (A. caja), que
nous nommons espace axillaire, et qui contient deux pièces principales sou¬
vent assez compliquées : on y remarque en outre, vers le milieu de l’attache
SPHINGIDES.
113
courbée en arrière; elle n’est qu’un prolongement delà peau.
Elles se métamorphosent à la surface de la terre entre des
débris qu’elles lient ensemble. Les chrysalides sont épaisses,
plus ou moins rugueuses avec la tête saillante, terminées en
pointe à l’extrémité anale.
de l’aile, un enfoncement, parfois assez profond, rétréci en dedans (Sphinx),
d’autres fois étroit et superficiel (T. apiforme), que nous nommous fosse axil¬
laire ; souvent en partie membraneuse, elle est envahie par une pièce en
forme de cornet (id-), terminée en pointe en avant et ayant les bords inférieurs
et antérieurs, saillants et élevés (S. Convolvuli). Ce sera la pièce axillaire, qui
est extrêmement variable pouf sa forme et sa grandeur et s’étend bien plus
par en bas que par 'en haut ; elle semble parfois divisée en dedans, par une
ligne partant du fond et qui se rend à l’angle antérieur ; celui-ci est alors fléchi
et arrondi (C. fraxini), ou très-saillant et crochu ( Catocala ) -, la portion di¬
visée peut prendre le nom de supérieure, elle fait partie de l’attache de l'aile et
est parfois bien distincte (A. Carpmï) ; elle se trouve aussi divisée dans sa
partie profonde. La pièce axillaire peut être réduite à la fosse qu’elle circon¬
scrit bien (M. maura ) ; d’autres fois son bord inférieur est épais, élargi et
rabattu (Catocala), ou s’avafice sut l’espace axillaire (A. carpini) ou même
l’envahit presque entièrement (C. taraxaci). Au-dessous se trouve la pièce
sous-axillaire qui borne et circonscrit cet espace; tantôt très-étroite, elle est
en forme d’arceau marqué d’une strie profonde, de sorte que la partie infé¬
rieure qui couronne l’épimère a l’apparence d’un rebord (C. taraxaci) dont
les deux côtés remontent vers l’attache de l’aile ; tantôt très-large (T. api¬
forme}, elle occupe presque tout l’espace axillaire, tandis que la pièce du
même nom est presque réduite à sa partie supérieure ; sa surface est inégale ;
elle est bornée en avant par l’épisternum et la pièce pectorale, inférieurement
par l’épimère, postérieurement par la pièce cunéïque, et est en outre en rap¬
port avec le métapectus ; son bord antérieur est sinué, arrondi et redressé
par en haut ; cette partie forme un bord saillant qui se dirige vers le milieu de
l’espace et contourne, en formant un sillon (S. convolvuli), la portion inférieure
du bord qui est allongée, saillante, en forme de tubercule et semble parfois
être une petite pièce distincte (O. tyrrhea ) ; mais d’autres fois elle est peu sen¬
sible (T. apiforme). Nous l’appellerons tubérosité pectorale. Elle est toujours
très-prononcée chez les Sphlngides, mais elle disparaît presque, en s’élargis¬
sant beaucoup, chez les Diurnes ; la partie supérieure de ce bord s’articule avec
la même portion de l’épisternum et fournit une petite pièce étroite, sinuée, qui,
de même que l’hypoptère, contribue à former la base du moignon de l’aile; son
côté postérieur va s’articuler avec l’extrémité du postscutellum et le bord de
la pièce scutale postérieure ; ce côté parait presque interrompu par une pièce
114
SPHINGTENS.
genre. MACROGLOSS A, Scopoli.
SESIA, Fabricius.
Tête souvent assez petite, ainsi que les y eux, antennes grandes
en massue allongée, surtout chez les femelles, terminées par
placée entre lui et la base de Pépinière et qui l’échancre plus ou moins -, cette
pièce, souvent peu sensible ici, est parfois bien visible (P. Gamma), surtout au
métapectus où elle peut être renflée en forme de vésicule (id.), ou être en
partie membraneuse (A. caja), d’autres fois presque nulle et se confondant
avec la pièce sous-axillaire (S. convolvuli). Nous la nommons pièce cunéïque ;
elle se prolonge souvent beaucoup en dedans postérieurement.
Parmi les petites pièces du moignon de l’aile en dessous, appelées épidèmes
d’insertion, il y en a une postérieure étroite, comme double, ou formant un
pli anguleux parfois très-saillant (A. caja), s’avançant au-devant de la fosse
axillaire, donnant attache à des membranes, dont l’une forme le boTd posté¬
rieur de l’attache de l’aile, et paraît n’être qu’un» trachée ; ce pli peut prendre
le nom de postérieur par opposition à un autre, moins prononcé et antérieur.
La disposition des pièces que nous venons de signaler ne varie pas essen¬
tiellement dans le plus grand nombre des Lépidoptères.; quelques-unes seule¬
ment, peuvent devenir en partie ou entièrement membraneuses, et disparaître,
mais elle offre de notables différences dans une grande partie des Diurnes ; les
Hespôrides, qu’on pourrait séparer des Diurnes, et les Urariides qui les avoisi¬
nent, font le passage. Le mésonotus étant moins modifié que le mésopectus>
nous examinerons celui-ci.
Les côtés du præsternum sont placés en travers et très-allongés (N. populï),
atteignant presque l’attache de l’aile, dont ils sont séparés par l’épisternum
qui est très-petit, confondu avec l’hypoptère et qui ne se trouve point sur la
pièce pectorale ; celle-ci est différente et simule complètement un épisternum
dont l’extrémité s’unit à la partie antérieure de la pièce sous-axillaire ; la
partie moyenne du præsternum très-petite, allongée, triangulaire, forme une
pièce distincte. Le sternum est grand, bien circonscrit, mais il s’est élargi en
arrière, aux dépens de la pièce pectorale. L’espace axillaire est très-allongé
dans le sens du corps, la pièce axillaire est très-longue, et la sous-axillaire
se^prolonge en un angle inférieur autour de la hanche, qui est la portion, ici
peu convexe, appelée tubérosité pectorale. Les hanches du métapectus sont
entourées en arrière par une partie en forme de bande qui peut être consi¬
dérée comme une extension du metasternum.
SPHIN'GIDES.
115
une partie très-mince et fléchie, palpes souvent avancés et
appliqués sur le bord du front, velus à leur face interne, spiri-
trompe très-longue; thorax court; abdomen déprimé, large à la
base, terminé par un pinceau de poils contractile aplati, large,
comme divisé , avec d’autres plus petits. Ailes antérieurespetites,
Nous allons passer en revue les deux autres divisions thoraciques : le pro¬
thorax est celle qui est la moins développée, et il a l’apparence d’une sorte de
cou ; les pièces qui composent son notus sont le plus souvent très-petites,
minces, peu solides, et en partie avortées et membraneuses, offrant rarement
l’apparence d’un corselet (ce qui existe un peu chez la Chelonide que nous
avons appelée Nototrachus pierreti ), comme chez d’autres insectes.
Le plus souvent il paraît formé de quatre plis placés en travers (5. Ligustri,
Z. lavandulœ, C. ligniperda ), deux de chaque côté d’une partie centrale étroite,
luisante, écailleuse, dilatée dans sa partie antérieure, dont les deux premiers
très-souvent les plus épais, sont les plus constants, et parfois les seuls
visibles. Ces plis peuvent s’effacer ou être rudimentaires (Papilio, Pieris),
d’autres fois, être au nombre de six (S. liguslri ). Dans ce cas, les deux pre¬
miers ont l’apparence d’une crête transversale échancrée dans son milieu,
placée derrière l’occiput, dont elle est très-rapprochée; elle représente le
præscutum, souvent elle est peu visible ou insensible (Papilio). Les deux
plis suivants ordinairement les plus grands et les plus constants (Argynnis, Sa-
tyrus, Chelonia, Catocala, etc.), et souvent aussi les seuls visibles, sont plus ou
moins renflés et vésiculeux, três-dilatês et recouvrant les postérieurs (Arctia) ;
ils naissent supérieurement, au-devant de la dilatation de la partie centrale,
sur une portion antérieure, plus étroite, qu’on peut considérer avec eux,
comme le scutum, et d’où part en dessous un arceau qui, en s’élargissant, va
s’unir â la partie supérieure de l’épislernum, et dont le bord interne en s’arti¬
culant avec l’extrémité des côtés prolongés du scutum, contribue à former un
anneau sinué, rétréci par en haut, dilaté par en bas, qui constitue avec un
grand entothorax intérieur et inférieur, allant s’unir au præsternum, la char¬
pente du prothorax (D. celerio). Cet anneau est bien visible en dehors, lorsque
les plis se sout effacés et que le prothorax, très-allongé, forme un espèce de
cou (Pieris, Papilio). La partie solide ou écailleuse du scutum est parfois bien
sensible et distincte du scutellum dont les angles prolongés l’embrassent en
formant un demi-cercle (Pieris), ou ayant tous les deux la même forme (Thais)
Les plis du scutum descendent moins bas que les postérieurs (scutellum), et se
terminent en avant de ceux-ci, à la hauteur du stigmate prothoracique
(S. Luguslri) ; parfois au lieu d’être saillants et renflés, ils sont aplatis en
forme de corêelet, ainsi que les suivants, laissant à peine voir le scutel-
i 16
SPHOGIKYS.
entières, sonvent plus ou moins transparentes, les postérieures
parfois très-petites, un peu dilatées au bord abdominal avec
l’aréole quelquefois très-courte, disparaissant presque dans la
base de l’aile (espèces exotiques).
lum ; alors le scutum est la pièce la plus grande et le stigmate se voit à son
extrémité inférieure ( Hepialus ) ; d’autres fois ils forment un corselet presque
comme chez les Orthoptères ( Nototrachus pierreti ).
Les deux derniers plis partent en haut, des côtés de la partie moyenne
(scutellum) après sa dilatation ; plus minces que les précédents , ils sont
ordinairement peu développés, souvent peu visibles ; mais parfois ils sont
plus grands (Z. peucedani, C. ligniperda ) ; ils descendent au devant du stigmate
qu’ils bordent et se terminent derrière l’episternum (S. ligustrï) ; ils forment
avec la partie centrale le scutellum; celle-ci, dilatée avant les plis, porte sur¬
tout ce nom ; elle est souvent enfoncée et cachée par les plis moyens ( Arctia ),
d’autres fois saillante (Z. lavandulœ); elle se rétrécit en se continuant en
arrière jusqu’au-dessous du bord antérieur du præscutum du mesopectus, où
elle s’unit en s’appuyant sur l’entothorax et constitue le postscutellum. Le
pronotus, parfois assez allongé (( papilio ), se trouve souvent fortement com¬
primé entre la tête et le mésotborax et réduit à une très-petite dimension
(M. maura ).
Le propectus est souvent un peu plus développé, et l’on peut reconnaître
la plupart des pièces ; sa partie antérieure est parfois couverte par une pièce
saillante, presque en forme de plastron (M. stellatarum'), qui naît de la partie
postérieure du menton; elle est réduite quelquefois à une petite portion
linéaire, transverse, placée au-dessous de la lèvre et isolée dans les parties,
membraneuses (P.podalirius); c’est la pièce basilaire.Lepræsternum, quise voit
après, a souventl’apparence d’un demi-cercle linéaire, parfoisunpeu éloigné du
sternum (id.); d’autres fois le touchant (D. hippophaes),et dont les extrémités, en
s’élargissant, vonts’unir au côté antérieur et supérieurde l’épisternum; dans ce
point, ils s’unissent aussi à la base d’une pièce étroite et longue qui, d’abord
courbée à son insertion sur l’épisternum (Hippophaes), remonte obliquement
jusqu au bord interne des tempes où elle s’attache, ou parfois à une partie
solide qui traverse le trou occipital (Thaïs)-, ainsi les deux branches du
præsternum forment avec ces deux pièces, avec lesquelles, le plus souvent,
elles sont seulement unies, un premier anneau auquel le præscutum doit
prendre part lorsqu’il est assez développé, comme celui cité plus haut, qui
est formé par le scutum et le sternum, prenant chacun leur point d’appui sur
l’épisternnm qui est la pièce principale des côtés du propectus. Le præster-
SPHI AGIMES.
117 •
Cràne court, variable pour la largeur, peu rétréci en avant
avec le bord du front saillant en angle obtus, gibbeux et les
joues, grandes prolongées en avant des yeux, le long des man¬
dibules qui, elles-mêmes, sont très-saillantes en pointeobtuse ;
tmm toujours étroit d’avant en arrière, est parfois réduit à une partie linéaire
entourée de membranes, souvent il est libre; d’autres fois un peu plus large,
il est presque intimement uni au sternum (Argynnides), et ne paraît en être
quelquefois, que le dédoublement.
Le sternum a plus ou moins la forme d’un losange, comme au mésopectas,
mais il est beaucoup plus étroit d’avant en arrière, avec les côtés bien plus
allongés (Z), hippophaes, M. maura :); parfois sa partie moyenne n’est pas beau¬
coup plus large que les côtés (M. Stella tarum) ; d’autre fois elle est très-étendue
■d’avant en arrière (T. apiforme) et triangulaire ; son angle antérieur est sou¬
vent aigu et allongé, il peut être court et obtus et toucher le præsternum
(D hippophaes) ; ses côtés en se courbant, viennent s’unir au bord antérieur
de l’épisternum où ils se continuent jusque derrière ceux du præsternum;
leur extrémité entre le bord interne et l’épisternum, offre l’apparence d’nne
division qui serait la pièce pectorale (M. maura ) ; la partie postérieure,
rétrécie, se continue entre les hanches et est souvent bordée par des mem¬
branes (id.) ; cette extrémité un peu dilatée peut être bifide (Catocalaj ; sa
continuation constitue le mésosternum, puis le métasternum qui se distin¬
guent, parfois, par de petites dilatations (A. caja) ; le dernier, avant de s’unir
au præsternum du mésopectûs, s’enfonce profondément : ce point, un peu
dilaté, sert d’appui en dedans, à la réunion des deux branches de l’entotho-
rax. L’angle antérieur du sternum s’enfonce aussi parfois à sou union avec
le præsternum, dont la partie moyenne se trouve aussi enfoncée ; derrière
ses côtés exisle, avant l’articulation de la hanche, une partie membraneuse
plus ou moins large qui représente l’autre portion de la pièce pectorale, ellè
s’élargit parfois aux dépens du sternum qui se trouve rétréci';^, caja).
Sur les côtés du propectns se voit une pièce principale déjà signalée
D.celerio ), et souvent lapins grande (Sphingides,, que nous pensons être
l’épisternum ; sa forme est le plus souvent oblonguc (T. pronuba), parfois plus
large et presque arrondie (Sphinx). Il est entouré, en avant, par les parties
sternales et pectorales, en arrière par une portion membraneuse qui semble
correspondre à l’espaee axillaire.
La hanche, qui est libre, est allongée, presque cylindrique, allant èn
diminuant de la base à l’extrémité et un peu déprimée; elle a un bord
externe saillant, au-dessus duquel il y a une face déprimée et presque exca¬
vée <T. pronuba) ; elle varie pour la longueur et peut devenir très-épaisse
Lépidoptères de l’Andalousie. «** '
èpiinère du rnésopectus ayant postérieurement une saillie
pointue ou épineuse. Abdomen avec le premier segment très-
cdurt, étroit, élargi après les angles antérieurs du deuxième,
offrant en dessus, de chaque côté, à la base, un enfoncement,
(P. latreillii) ; elle s’articule avec des parties membraneuses (A. caja). L’épi-
mère paraît nul ou être devenu membraneux : il se trouverait au côté externe
de l’articulation de la hanche, où une très-petite pièce, souvent insensible,
pourrait le représenter. Dans beaucoup de Diurnes l’épisternum est intime-
'rnent tmi aux parties sternales (Àrgynnides, Nymphalides). Cette division tho¬
racique, beaucoup moins épaisse que les autres, est laplus mobile -, elle laisse
prendre au rnésopectus son développement antérieur.
, La troisième division thoracique, le métathorax, vient, pour la grandeur,
après le môsothorax, auquel il ressemble pour sa composition ; mais il est
beaucoup plus coun : son notus, surtout, semble parfois en grande-partie
annihilé par celui du mésothorax, dont le scutellum le recouvre souvent,
presque entièrement 'M. bombyliformis, Ç. processionea) ; d’autres fois il pré¬
sente une certaine étendue H. humulï). Le præscutum, le plus souvent caché,
presque intérieur, se trouve en dedans du bord antérieur du scutum, auquel
il s’unit dans son étendue : souvent assez étroit, en partie membraneux, il
forme une petite pièce médiane presque carrée (C. elocata) ; d’autres fois il
parait placé entre les deux divisions du sçutum qu’il semble continuer:
parfois il est un peu visible en dehors (II. lupulinus, Arciia). Le scutum, pres^
que toujours fortement rétréci ou comme interrompu dans sa partie moyenne
Sphingides), paraît d’autres fois divisé en deux portions (Diurnes) qui peuvent,
être très-distantes l’une de l’autre ( Urania ). Mais cette division n’est souvent
qu’apparente, les deux portions se continuant par une partie moyenne très-
étroite sous le bord du scutellum ; quelquefois cette partie est bien sensible
(fiastnidps. Zeuzérides) et môme peut avoir une certaine largeur d’avant eu
arrière (Hqpialides . Les côtés, toujours beaucoup plus larges, à cause de
l’attache des ailes postérieures, sont plus ou moins triangulaires, saillants, et
à .surface inégale,., rarement presque unie (A. atropos ), ou renflée et .lisse
(f'anpssa,), aussi, parfois, très-inégale (A. caja); elle se trouve quelquefois
creusée par un sillon transversal (U. \initia) qui la divise en une portion anté¬
rieure étroite, saillante ordinairement., en partie, ou presque entièrement
couverte de très-fines écailles persistantes lui donnant un aspect pulvérulent,
ce sera l’espace pulvérulent, et en une autre partie plus courte (Vinula),
■appuyée sur une .sorte de tubercule lisse (D. velitaris ) ; cette partie, que nous
appelons moyenne , peut se rétrécir ou même disparaître et alors la parti#
antérieure, très—étroite, u’est séparée du tubercule, devenu énorme, que par un#
SPHINGIDES.
119
non étranglé à son attache thoracique, garni sur le bord des
segments de fortes écailles épineuses.
Leur corps est uni et tout d’une pièce. Ces espèces voltigent
avec une grande rapidité sur les fleurs, dont leur spiritrompe,
rainure (t/r. ulmi ). La partie moyenne, au lieu d’élre creusée, s’unit parfois à
•l’antérieure en formant une élévation presqueen carène (Compta): d’autres fois
elle se dilate en une partie postérieure, rendue distincte par une dépression qui
l’en sépare (AJ. maura ), alors le tubercule est réduit à une petite pièce allongée,
inférieure, non saillante ; ce tubercule métathoracique , souvent peu sensible
ou nul (Sphingides), est séparé par une ligne suturale et nous paraît être la
troisième pièce scutale. La partie antérieure des côtés du scutum, formant
souvent nne espèce de bord épais, n’a pas toujours d’espace pulvérulent
(Sphingides, Diurnes), et sa surface peut être tout à fait uniforme (id., id.),;
leur partie externe présente en dehors, au devant de l’attache de l’aile, une
sorte de dépression ou d’échancrure, parfois très-marquée, la divisant en
deux angles (S. Spectrum), dont le postérieur correspond à l’apophyse scutale
du mésonolus ( Argynnis ), et l’antérieur à l’angle de ce nom ; du fond de l’é¬
chancrure, part ici ( Spectrum ), une ligne qui sépare la partie antérieure dé la
moyenne ; celle-là se trouve être couverte, dans sa longueur, d’une poiissière
argentée (espace pulvérulent) qui, d’autres fois, n’occupe que l’extrémité
externe (T. apiforme , T. bâtis).
■La pièce qui vient après, le seutellum, souvent assez mince et échancré en
avant (S. convolvuli), pourrecevoir l’extrémité du seutellumdumésothorax, est
bien visible, non divisé, occupant la partie moyenne, mais presque toujours
beaucoup plus court qu’au môsolhoTax : par exception à peu près aussi long
(JJ. humuli ), parfois extrêmement comprimé M. stel/atarum), presque linéaire
et transversal, d’autres fois saillant, triangulaire et reçu, comme au méso¬
thorax, dans une échancrure du scutum ( Hepialus ; mais souvent son extré¬
mité antérieure, plus ou moins obtuse ou arrondie, se recourbe en avant et
s’enfonce parfois profondément entre l’échancrure ou les deux divisions du
scutum (AJ. maura , Diurnes); ses deux angles latéraux, plus ou moins allongés
et amincis, unis à ceux du postscutellum se continuent en produisant, comme
au mésothorax, un rebord saillant (bord alaire ) contournant le scutum et qui
constitue la partie postérieure de l’attache de l’aile ; il se dilate souvent en
une partie membraneuse (A. villica) , formant parfois un lobe ou cuilleron.
frangé et rebordé, tantôt arrondi et ayant le disque convexe (P. Gamma ,
tantôt formant un angle (T. pronuba, AJ. brassicœ) : le bord de ce cuilleron, un
peu renflé et cylindrique, est, comme au mésothorax, une trachée. Le bord
postérieur dn seutellum est rarement un peu saillant et arrondi (Sphinx),.
12 0
SPHIiXGIESS.
très-longue, les tient éloignées. La forme de leur tète et de
leurs palpes, et fa disposition des petites taches transparentes
de quelques exotiques, semblent les rapprocher des Hespé-
rides.
•mais souvent presque droit et transversal, cachant presque toujours le posl-
M'utellum, qui paraît nul ou peu visible -, parfois il est assez sensibl e(Hepialus) r
formant une pièce arrondie par en haut, assez large, appliquée sous le bord
postérieurdu scutellum, où elle se trouve un peu enfoncée avec ses côtés très-
rétrécis. L’espace entre le bord alaire et le scutum est plus étroit qu’au méso-
peehis et les pièqes seutales- sont peu sensibles, à l’exception delà postérieure
signalée plus haut, sous le nom de tubercule métathoracique (L. dictœa).
Le pectus du Siétathorax, quoique bien moins développé, surtout à sa
partie antérieure* que le mésopectus, qui comprime et cache cette partie*
présente à peu près les mômes pièces un peu modifiées, les hanches et les
epimères étant un peu plus saillants et plus libres. Il est ordinairement
plus large que le noms dans sa partie moyenne ; mais parfois celui-ci l’égale.
H. Kmnili)-. tantôt large et renflé ( Castnia , Hepialus ), tantôt très-rétréci.
(P. plumigera) ; les épinières qui, au mésothorax, sont très-souvent plus lar¬
ges que les hanches ou aussi larges ( Macroglessa, Zygœna, Cossus, Thyatira,
M. maura), sont ici, beaucoup plus étroits. Ce pectus, lorsqu’il n’est pas
isolé, ne présente à la vue que deux séries de pièces superposées et glacées
sur les côtés, les parties sternales se trouvant cachées en avant par le méso-
peetns, en arrière par l’abdomen; parfois le sternum est saillant en dehors
M. àrundinis).
Le præstemum est à peine sensible ou représenté par des parties membra
neuses: le sternum bien visible, tout à fait transversal, monte en suivant lit
pièce pectorale jusque sous l’épisternum (S- convolvuli) ; celui-ci ressemble à
une écaille renflée, jaunâtre, surmontée d’une petite pièce qui fait partie de l’at-
taéhe de l’aile et qui est l’hypoptère ; parfois il est plus développé (Hepialus.)
La pièce pectorale est la seule bien apparente du deuxième groupe, elle
devient parfois très-remarquable par son développement anormal ehez certaine®
Chêionides, telles que la Pudica, pour laquelle nous avons formé le genre
Cymbalophora, et les Selina, chez lesquelles M. Guénée a signalé ce caractère ;
tantôt elle est très-étroite (Zygpena), tantôt elle est plus large que la pièce
sous-axillaire (P/. maironuta ), présentant parfois des petites cannelures trans-
verses sur sa marge antérieure qui la rendent striée ( Pudica) : elle parait
quelquefois bien circonscrite (O. lyrrhea, Crama), et entre elle et la hanche se
t -onve ici une partie étroite qui paraît être le prolongement du mésosternum :
toutefois «die partie efel souvent confondue avcela pièce pectorale LSL convolvuli
SPHIiVGIDIiS,
12F
Leurs chenilles ont la tète arrondie avec des rangées circu¬
laires de petits tuberbules ; les chrysalides sont allongées, en
partie transparentes; avec la tète saillante. Ils forment deux
groupes dont le second a le premier segment abdominal plus
allongé et les ailes plus ou moins transparentes.
et n’est pas bien distincte au mésopectus. L’épimère bien sensible à sa base,
qui est saillante, se rétrécit souvent beaucoup, de manière à devenir posté¬
rieur et à paraître raccourci [M. bombyliformis ), parfois il est tellement com¬
primé que sa face latérale est nulle (F. plumigera ); on voit aussi une petite
pièce sesamoïde ou graniforme (Sphingides). La pièce sous-axillaire s’élargit en
arrière et entre en dedans en produisant, ainsi que les autres parties métathora-
ciques,un rétrécissement où elless’unissent à l’abdomen; le metasternum aussi
très-enfoncé, s’étend parfois derrière les hanches et contribue beaucoup à
cette union qui est en partie membraneuse. D’autres fois (Noctuîdes) la pièce
sous-axillaire rétrécie, et la pièce cunêique très-saillante en arrière, concou¬
rent à former la paroi antérieure d’une ouverture que nous appelons tymjra-
nique ( M■ maura).
Nous ne dirons rien des pattes qui se composent de la caisse, du
tibia et du tarse, toujours divisé en cinq articles à moins d’avortement
(partie des Diurnes, Aeidalides) ; elles s’articulent aux hanches à l’aide
d’une pièce appelée trochanter, parfois assez grande, toujours intermédiaire
entre celle-ci et la cuisse chez les différents insectes, même aux pattes pos¬
térieures des Carabiques, pour lesquels on a avancé à tort : « le trochanter
constitue u n appendice à la partie interne des cuisses qu’il ne sépare plu3 de
la hanche » (Laeordaire, Intr. à VEnt. i, p. 421, 1. 14); c’est au contraire
ta cuisse qui est unie au côté externe du trochanter, lequel s’articule seul,
avec la hanche, par un prolongement en forme de tête. Le dernier article
du tarse se termine par une petite pièce, portant deux crochets, que nous
appelons onglets ; ils sont courbés, aigus, dilatés à la base; entre eux et en
dessous, on voit souvent une partie un peu épaisse plus ou moins saillante,
qui a été nommée pelote ; et de chaque côté de sa base se trouve un appendice
qui peut égaler les onglets et être bifide (Argynnis). Les tibias sont souvent cou¬
verts de poils, parfois épineux; les antérieurs, outre l’épiphyse déerite ailleurs,
présentent parfois une (A. cassinia, M . brassicæ ) ou plusieurs épines (Agroti-
(les, Heliothides) ; les postérieurs ont presque toujours, excepté chez les Pa-
pilioniens, deux paires d 'éperons, dont une terminale et l’autre vers le milieu,
fit les nioyens une paire h l’extrémité. Nous avons signalé le stigmate 1 du pro¬
thorax, il s’en trouvé un autre sur les côtés du bord postérieur du mésothorax,
qui n'existait pas chez Ja larve, et dont on ne voit même pas la trace dans
122
SI'HUNGÏENS.
\. Magkoglossa Stellatauum, Linné.
Très-commun en Audalousie; sa larve mange les rubiacées.
Chez cette espèce le premier segment de l’abdomen est très-
étroit; le Croatica fait le passage de ce groupe au suivant.
l’enveloppe de la chrysalide, où les autres ont laissé u ne dépouille, plus ou
moins longue, des conduits trachéens, outre la saillie que forme en dedans le
péritrème (pièce solide formant l’ouverture du stigmate, surtout distincte chez
la chrysalide); ce stigmate peu visible et enfoncé, est placé sur le bord posté¬
rieur et latéral du mésopectus, entre lui et le métapectus, et derrière la pièce
sous-axillaire, où il pénètre dans le mésothorax ; son ouverture, qui est
béante comme au prothorax , est formée par deux bords très-minces, très-
fragiles et ciliés (Sphingides).
L’abdomen s’unit au thorax par des attaches en grande partie membra¬
neuses, qui se trouvent réduites chez les Noctuides, Mélrocampides, etc., par
les deux ouvertures tympaniques ; dans ce point, il y a un rétrécissement,
souvent très-prononcé, tenant soit à l’étroitesse ou à la dépression de la base
de l’abdomen ( Satyrus ), soit à ce que l’attache est fort rétrécie surtout en
dessous, où il y a un enfopcement profond qui peut s’appeler sinus abdominal
(C. fraxini ) ; parfois élant en massue, il semble pôdiculé, alors le premier
segment s’élargit pour s’attacher au thorax (Heliconia)-, mais d’autres fois après
le rétrécissement, la base est large ou un peu rétrécie vers l’attache; souvent il
est presque cylindrique ou un peu conique etdéprimé (Sphinx), diminuant pro¬
gressivement jusqu’à l’extrémité. Les segments sont interrompus sur les côtés,
par une partie plus mince, plus ou moins membraneuse et molle, se crispant
par la dessication (Psyché), et sur laquelle se trouvent la plupart des stig¬
mates ou même tous; elle forme une espèce de bande latérale, qui divise
chaque segment en deux arceaux, l’un supérieur, l’autre inférieur; on peut
l’appeler bande stigmutale; à leur réunion avec elle, les arceaux forment sou¬
vent un bord distinct ; les supérieurs sont ordinairement plus grands que les
inférieurs (S. ligustri). Le nombre des segments apparents est ordinairement
de huit chez lès mâles, et de sept chez les femelles, excepté chez celles des
Diurnes qui en ont souvent huit ; comme il en existe neuf, les deux derniers
dans ce sexe, sont recouverts par le septième ; le dernier concourt à la for¬
mation des parties génitales et les contient. Dans la femelle, dont l’oviduc
est allongé, on compte neuf segments, plus un dernier tube servant à déposer
les œufs et qui est souvent hérissé (D. capsincola) ; l’oviduc étant formé de
trois tubes, les deux premiers sont des segments abdominaux ; ces tubes
SPH1NG1DKS
1-23
2. Macroglossa üombyliformis, Esper.
Esp- II, t. 23, f 2.
Ï1 se trouve dans les environs de Grenade ; sa larve mange
les scabieuses. Le nom donné par Esper, accompagné d'une
s'engagent les uns dans les autres, n’en formant plus qu’un, qui est logé
dans le septième segment. Les sept premiers sont munis d’un stigmate ; le
huitième stigmate, qui existait chez la larve, avorte, mais le même nombre se
retrouve chez l’insecte, puisqu’il s’en est formé un autre au mésothorax,
correspondant au deuxième segment de la chenille, qui n’en portait pas; ce
qui fait 18 stigmates pour tout le corps. Les segments abdominaux sont unis
par un pli membraneux, recouvert par le bord postérieur du segment qui
précède, de sorle qu’ils rentrent plus ou moins les uns dans les autres.
Le premier est parfois très-court et semble presque nul ( M. stellatarum) :
d’autres fois au moins aussi long que le suivant en dessus ( A. caja ); tantôt
beaucoup plus étroit que le métathorax, surtout 'de haut en bas ( Satyrus ),
tantôt aussi large (Sphinx), mais rétréci à son attache, surtout en dessous où
il est excavé (sinus abdominal). L’arceau supérieur est divisé de chaque côté
par un sillon formant une sorte de canal souvent très-étroit (Métrocampiens),
d’autres fois assez large (Noetuidès, Castnides) , parfois très-élargi, et produi¬
sant une grande ouverture (Agarista g lycinœ), communiquant avec les cavités
basilaires de l’abdomen. La partie moyenne de l’arceau peut avoir la largeur,,
ou à peu près, de la base de l’abdomen (Vanessa, Cossus), d’autres fois elle est
•beaucoup plus étroite, surtout en avant, quoique plus longue que le segment
suivant { Liihosia ), et devient presqhe triangulaire; elle peut même n’ôtre pas
plus large que sa division latérale ou eyterne (Serina) ; elle est souvent en
partie ou entièrement membraneuse (N. Plantaginh). La division latérale des¬
cend jusqu’à,la bande stigmatale, dont parfois elle ne semble être que la
continuation ( Zygœna ); elle prend des formes très-diverses selon les tribus,
familles, genres, etc., taptôt nous lui conservons le nom précédent lorsqu’elle
n’est pas modifiée, ou peu ; tantôt nous l’appelons disque tympanique, lorsque
très-modifiée, elle présente plus ou moins une forme discoïde (C. fraxini }.
Elle est assez souvent simple et conserve la forme de la partie moyenne (la
plus grande partie des Diurnes, les Sphingides), d’autres fois, renflée et ge¬
mmée (A. caja), ou dilatée en une sorte de coque arrondie, globuleuse, s’avan¬
çant sous le cuilleron du bord alaire et fermant presque l’ouverture tympa-
nique ' plantaginis). nu discoïde, et surmontée duu lobe en forme de
SPHINGIENS,
m
bonne figure, doit prévaloir sur la description douteuse de
Linné. Nous n’avons pas trouvé le genre Pterogon qui a pour-
type YGEnolherœ dont les tibias antérieurs sont armés de fortes
épines, et dont l’épimère n’est pas épineux; les segments de
crête (C. fraxini ) -, parfois ayant la partie supérieure en -forme d’écaille Ver¬
ticale, presque isolée de l’abdomen (A. glycinœ); ou bien le disque peut être
fortement relevé en arrière, et,offrir une large, ouverture, fermée par une
membrane très-fine, derrière laquelle se trouvent deux cavités, faisant saillie
sous le ventre et-ayant la forme de deux vésicules luisantes'{T. bâtis, C. or) :
ou être en forme de tambour avec la même disposition ( C. spinula ), ou par¬
fois très-étroite (Thaïs) ; elle porte toujours à sa partie antérieure et infé¬
rieure, le premier stigmate abdominal qui se trouve, tantôt placé en dehors
(S. circé, A. caja), tantôt en dedans de l’ouverture tympaniqu e (Pt. plumigera) ;
il ne change pas de place, la division externe a changé de forme. Cette divi¬
sion constitue souvent le côté postérieur de l 'ouverture latérale, que nous
nommons tympan;que, et dont le bord postérieur et externe du métathorax
(pièces sous-axillaires et cunéïques), est le côté antérieur -, il se continue eu
une cavité plus ou moins profonde ( Tympanum ), fermée en dedans par des
membranes, dont une antérieure, large, située sous la base du cuiileron, et
qui joint l’espace axillaire.
Celte cavité qui semble être une organe sonore, est parfois en grande
partie couverte par les pièces qui avancent sur l’ouverture et par les écailles
et les poils qui les bordent (P. gamma), ht dont on peut ici observer la
curieuse disposition : en avant et en haut le cuiileron, eu bas la pièce cu-
néïque très-renflée et vésiculeuse; en arrière de l’ouverture, le disque tym-
panique, divisé en un grand lobe allongé, dirigé par en bas, et en avant, re¬
couvrant l’ouverture ; dilaté par en bas en un autre lobe membraneux, ar¬
rondi et rabattu.
L’ouverture varie à l’infini, même selon les espèces ; parfois elle est presque
simple, le disque formant un bord saillant, arrondi (O. cailino) ; ou tout à fait
simple, avec un bord saillant, arrondi, très-uni (P. plumigera). L’ouverture du
tympanum varie pour sa position, et le disque devenant très-étroit, semble
à peine y participer (Métrocampiens), quoiqu’il la borde réellement ; elle
naît au niveau du stigmate ou au-dessous (P\ piniaria), et se prolonge sous
l’abdomen où elle se trouve presque cachée lorsque celui-ci est abaissé
; F. atomaria) ; sa cavité peut alors s’étendre au-delà du premier segment
(F. concordoria, B. parthenias ) ; d’autres fois, la cavité située sous la base de
l’abdomen est fermée par une membrane luisante, lisse, irisée, surmontée
d’un bord épais, formant ainsi un véritable tambour (A. pinguinalis)-, ou, placée
dans le même lieu, elle n’est séparée de l’autre, que par une cloison médiane
très-mince (B. hyalinalis .
SPHINGIDLS.
J 25
l’abdomen sont privés d’écailles épineuses et les ailes sont
anguleuses ; sa larve manque de queue. Duponchel a signalé,
avec raisonnes antennes du Gorgoniades , si différentes, par la
forme, de celles du précédent.
La membrane qui se trouve à la paroi antérieure de la cavité, et qui fait
suite à l’espace axillaire, forme souvent en dedans, un bord saillant (B. rhum
boidaria ), après lequel se voit une membrane transparente, vitrée (P. gamma)-,
le fond de la cavité présente d’autres membranes unies par des parties plus
solides; il est souvent inégal, anguleux, variable pour la profondeur et ne
paraît pas communiquer avec d’autres cavités (Noctuides) ; parfois, le fond
est uni, régulier, concave en dedans, solide, ressemblant à une coque (A, hir-
taria ), ou peu profond, ayonUâ forme d'une cuvette {P. plumigera) ; par
exception, la portion latérale du premier arceau ire»! plus modifiée, et ne con¬
court pas à la formation de l’ouverture du tympanum; celui-ci s’ouvre large¬
ment sur le deuxième segment, entre le deuxième et le troisième stigmate
(Uranides), et occupe, avec celui du côté opposé, toute la partie supérieure du
segment et avance un peu sur les deux autres "sa cavité est arrondie, uni¬
forme, solide, et de sa partie supérieure part une membrane mince qui, pen¬
dant la vie, servait peut-être à le fermer et à produire une vibration; elle est
bordée, en avant, par une frange de longues écailles très-serrées (U. leilus).
La rainure qui divise, de chaque côté, le premier arceau, et dont nous avons
signalé, tantôt l’étroitesse, tantôt la largeur, s’ouvre parfois dans deux grandes
cavités situées sous sa partie moyenne, dont elles occupent la largeur et au
moins la langueur (91. maura), et que nous appelons cellules basilaires de l’ab¬
domen ; contiguës en avant à une membrane mince et' lisse appartenant au
métathorax, avant laquelle il existe un vide, ces deux cellules sont presque
ovoïdes, un peu comprimées, séparées par une cloison solide; elles peuvent
faire saillie au dehors (II. niclilans) ; la rainure, parfois trés-dilatée, leurforme
une large ouverture extérieure, et leur cloison devient transparente (A. gly-
cinas); ces cellulles varient beaucoup pour leur grandeur et sont souvent pe¬
tites, séparées (C. fraxini), ou nulles (Sphingides); elles sont surtout distinctes
chez les Noctuides, et rendent le'premier segment presque vide lorsqu’elles
sont réunies aux autres cavités.
Nous signalerons, par rapport â ce segment, un organe mâle assez curieux,
qui paraît dépendre de la partie inférieure du disque tympanique contre la¬
quelle il s’appuie (M. brassicce), mais qui, en réalité, s’attache au deuxième
segment. Il se-voit chez les Heliothides, les Cucullies, les Hadenides, et est
très-prononcé chez les S. melicutasa, X. polyodon; il consiste en une sorte de
capsule dont la cavité, qui est postérieure, est remplie, par un pinceau
Lépidoptères de l’Andalousie.
jPHIJSGIEINS.
I2G
genre DEILEPHILA, Ochsenheimer.
Tête et yeux gros, antennes médiocrement épaisses chez les
mâles, trigones et ciliées, fléchies au sommet qui est souvent
de poils très-longs et très-serrés à la base; cetle capsule se continue par eu
dessus et en dedans, et se rétrécit en un pédicule qui est attaché et un peu
enfoncé sur le côté du deuxième segment ( Cucullia ), descendant un peu obli¬
quement et eu dedans ; le pinceau qui sort de la capsule, est un faisceau
serré et long, et se logé, pendant le repos, dans une rainure longitudinale,
ayant un bord épaissi en forme de valve (C. scrophularice)-, pendant le vol,
l’insecte le développe en éventail ; nous l’appelons penicillum. Le dessous du
premier segment, outre son rétrécissement (sinus abdominal), est souvent
excavé et caréné au milieu (HJ. maura\ e t sa cavité se prolonge dans le méta-
tborax ; ordinairement très-court, il se confond presque avec le deuxième.
L’arceau supérieur de celui-ci a parfois les côtés divisés par une rainure qui
fait suite à celle du premier (O. tyrrhea), et qui produit une division latérale
au milieu de laquelle se voit' le stigmate ; il est souvent plus large que le
premier ( Sphynx ), et l’arceau inférieur excavé et caréné {M- maura ), est quel¬
quefois saillant sur les côtés (A. caja), ou comme trilobé (A. nebulosà). Les
segmenls suivants sont ordinairement simples et vont en se rétrécissant à
partir du quatrième où cinquième ; ils ont tous, à l’exception du huitième,
visible chez les mâles, un stigma'e de chaque côté, ce qui fait 14 pour l’ab¬
domen. Le septième, qui est le dernier chez les femelles, souvent très-grand,
est parfois marqué, en dessous, de diverses impressions (Dianthœcia). ou est
échancré ( Polia ) ; d’autres fois assez large, en partie dénudé, avec des impres¬
sions, des cavités et des bords saillants {Melitœa, Arctia ), ou ayant une forme
anomale (A r . ancilla). Ce segment ressemble aux autres chez les mâles, ainsi
que le huitième; le neuvième reste caché et entoure les parties génitales.
Celles-ci sont remarquables par la forme des différentes pièces, souvent ar¬
mées d’épines et de crochets qui concourent à leurs fonctions, et'que, pour
cette raison, on peut appeler armure génitale-, le pénis même est, parfois, hé¬
rissé, à l’extrémité, de fortes épines (S. populi). Ces diverses pièces, qui peu¬
vent être en partie visibles â l’extérieur, présentent des caractères précieux de
spécialité, et même de genre ; elles sont au nombre de trois principales, outre
le pénis et sa gaine. Si l’on considère l’ouverture génitale d’un Atropos mâle,
on voit qu’elle est à peu près fermée par deux valves allongées qui sont en
partie enveloppées par le huitième segment, dont l’arceau supérieur les re¬
couvre: en enlevant la partie extérieure de ce segment et du précédent, les
SPHENOÏDES.
127
subitement aminci, portant impetit faisceau de poils] en massue
plus prononcée chez les femelles, palpes épais, saillants , recou¬
vrant souvent le bord du front, avec le premier article recourbé,
grand, le second élargi, excavé à la face interne, ayant cette
pièces génitales se trouvent â découvert. Les deux valves, placées latérale¬
ment, sont oblongutes, concaves en dedans, un peu sinuées et échancrées vers
leur base en dessus ; avant celle-ci, et inférieurement, se trouve une partie
comme repliée en dedans, d’où partent deux pointes aplaties : ces deux valves
forment ce que je nomme la pince [forceps)-, parce que, étant le plus souvent
beaucoup plus compliquées, et armées d’épines et de crochets, elles semblent
remplir les fonctions d’une pince pour maintenir l’extrémité femelle pendant
le coït ; formée de deux branches semblables, nous n’en décrirons qu’une sous
le nom de pince. Elle peut être plus simple et plus courte ( Castnia ) ; ou aussi
simple, inerme, très-mince et enveloppée par le huitième segment en forme de
capuchon ( Urania ); d’autres fois elle est plus compliquée, en carré long avec
la face externe convexe, l’interne inégale, excavée par endroits, ayant après
la base une saillie bifide ; le bord inférieur sinué, dilalé, renflé après la base,
s’unissant au postérieur en un angle saillant ; le supérieur très-inégal, ayant
d’abord un tubercule presque bilobé, puis donnant naissance vers son milieu
à une longue pointe un peu sinuée en zigzag que nous appelons style (Faune
Andal., Lep. pl. 8, f. 3, c.) et se terminant en un angle allongé [A. adippé); ou
subtriangulaire, aiguë, tout à fait en forme de valve qui, avec l’opposée, ren¬
ferme et cache les autres pièces génitales, ayant en dedans une partie écail¬
leuse redressée en forme de lame arrondie qui doit être le style ( P. podalirius) ;
ou courte, large, inférieure, gibbeuse au milieu dans sa longueur, rugueuse,
échancrée, ayant l’angle interne opposé au stylet ( P. mnemosyne ).
La pince peut être beaucoup plus compliquée (X. polyodon); près de trois
fois aussi longue que large, sa Tace externe, un peu courbée, est saillante
vers le milieu et en partie carénée et déprimée vers le bord supérieur ;
celui-ci, très-sinué, comme tordu, présente vers la base une apophyse arti¬
culaire à laquelle s’unit aussi un appendice qui lui est commun avec ia
base du stylet, ensuite il est excavé, puis saillant et tuberculeux, et
échancré avant son extrémité qui est presque arrondie et un peu mu-
cronée; le supérieur est sinué; après s’être un peu dilaté et arrondi, il
s’infléchit vers les deux tiers de sa longueuren formant une très-profonde échan¬
crure, divisant la valve jusqu’au deux tiers de sa largeur, et rendant
l’exlrémilé en forme de hache ou triangulaire, aigüe â ses deux' angles,
et dont le bord postérieur, tourné en dedans est cilié d’épines serrées ; sa
face interne fort inégale, épaisse à la hase, est divisée ensuite jusqu’à
128
SFHINGIENS.
partie recouverte par une membrane glabre, spiritrompe longue.
Thorax grand, épais ; pattes fortes, peu velues, ayant les
tibias antérieurs inermes et les tarses, surtout le premier, sou¬
vent assez fortement épineux ; abdomen conique, allongé, sou¬
vent aigu au sommet.
son tiers externe par un bord saillant qui, en arrière, se rend au style et
de l’aulre côté â l’apophyse, la sépare en une partie supérieure, dabord
convexe, puis amincie et creusée vers la naissance du style, et en une
autre inférieure, excavée, membraneuse ; le style, placé en dedans du som¬
met de l’échancrure» est assez long, mince:, obtus, flexueux, plus épais à la
base, et prés de celle-ci, se trouve une pointe crochue faisant suite à la
partie tuberculeuse du bord supérieur ; la base de la valve, prolongée en
dessous et en dedans, est rétrécie, épaissie et arrondie en forme de
coude. La pince, souvent simple, est souvent aussi éehancrée et môme
divisée en deux lobes plus ou moins membraneux {C. héra)-, elle. est.
plus ou moins élevée sur les côtés et parfois presque inférieure et opposée
au stylet (L. dictœa). La pince oit lès autres pièces génitales sont toujours
composées de deux parois.
Le stylet, qui est supérieur, semble continuer la partie dorsale du ventre ;
il est en grande partie couvert par l’arceau supérieur du huitième segment ;
son extrémité, aminci©:, dure (A. atropos), en opine courbée et un peu cro¬
chue, fait saillie sous la pincé; il se dilate en avant de sa base en une
portion convexe, divisée en avant et un peu eordiforme ; cette portion,
très-variable pour la forme, et dont les côtés, parfois très-divergents et
divisés dès leur jonction (L. dictœa), embrassent une grande partie du fais¬
ceau génital, est distincte du stylet qui s’y articule par sa base, et sur laquelle
il peut être mobile (C. hera ); on peut le considérer comme son support, tantôt
entier et en forme de plaque triangulaire, convexe (C. flavicornis); tantôt divi¬
sé en deux branches étroites, prolongées en arrière (hera). On peut distinguer
trois par lies dans le stylet: la base plus,on moins élargie, articulée ou intime¬
ment unie avec le support, ou enclavée entre ses branches, et paraissant parfois
se prolonger sur ses côtés ; la partie moyenne ordinairement courbée et rétré¬
cie, mal circonscrite, et le sommet qui est souvent en 'fer de lance ( Hadénides ).
Le stylet peut'être simple, grêle, courbé ( X. pohjodon), ou court, large aplati
(C. vinula ); ou assez court, presque aussi large à ses deux extrémités, rétréci
au milieu, recourbé (L. diclceoides), etportant â sa base, en dedans, deux pointes
spatulées, mobiles ; ou triflde, divisé en trois pointes longues et fines, dont la
supérieure plus forte est le vrai stylet ((T. bâtis)-, ou quadrifide, très-court,
fourchu dès la base et ayant deux pointes fines inférieures (P. mnemosyné) ou
SPHINGIDES.
120
Crâne grand, large avec le front bombé, rétréci en avant,
joues assez étroites, non prolongées le long des mandibules
qui sont médiocrement longues ; épimère du mésopectus peu
ou pas saillant postérieurement, non épineux ; abdomen un
large, triangulaire, â pointe obtuse et côlés de la base arrondis, se- contour¬
nant en dedans et se redressant en deux lames larges très-saillantes, dilatées
en une partie subtriangulaire, ayant Irois épines sur le bord postérieur
(P. bucephala)• ou presque réduit à sa base et se divisant en deux lames dé¬
primées et abaissées (Af. oxyacanihœ) ; ou trifide à divisions épaisses, la
moyenne très-courte, tronquée, les deux autres émettant deux pointes dont
une inférieure longuè, et en dehors, un angle saillant avec la base dilatée en
un tubercule (C. flavicornis ) ; ou bien le stylet est simple et porte à la base, en
dessus, une très-grosse tubérosité cordiforme (A. hebe ). Enfin le stylet semble
disparaître ou être réduit au support qui est renflé et porte une pointe assez
épaisse, flexueuse et est intimement uni avec les valves de la pince (G. guer-
cifolia). Parfois il semble y avoir une pièce intermédiaire entre le support et
le stylet (C. or.), et celui-ci paraît se prolonger sur les côtés de celui-là. Cette
pièce peut être confondue avec la base du stylet. Le support recouvre une par¬
tie membraneuse presque en forme de sac, et qui s’attache en dessous, à S83
côtes, ainsi qu’â la base du stylet, dans lequel elle peut se prolonger et d’où
sort en dehors, un canal assez long dont l’extrémité est l’anus ; pour la lon¬
gueur, il est en rapport avec celle du stylet ; il est souvent éoailleux en des¬
sous; cette partie écailleuse se développe parfois sur tout le sac en l’envelop¬
pant, et se termine en une pointe opposée à celle du stylet et se trouve unie
intimement avec de support, de manière à former une sorte de tube, terminé
en bec, entre les deux pointes duquel sort l’extrémité anale ; cette pointe in¬
férieure peut s’appeler sous-anale (O. nicæa ); elle peut devenir large, aplatie
et concave (S. ocellatus ); d’autres fois les deux côtés du support se réunissent
en dedans et en arrière, et produisent un arceau élargi inférieurement et pro¬
duisant deux longues pointes parallèles au pénis (S. ligustrï).
En avant du support, et un peu en dessous, le rectum se dilate en une sorte
de cloaque où s’amasse le méconium rejeté paT l’insecte après son apparition.
La base du support ou ses deux branches, lorsqu’il est divisé, et celle des
valves de la pince, sont fixées sur une partie solide , circulaire ( sorte
d ’entogaster) , oblique de haut en bas et d’arrière en avant, où elle est
parfois élargie et forme un coude (S. ligustrï)-, souvent peu sensible en haut,
où les branches du support'se confondent presque avec elle (X. polyodon),
ceignant les pièces génitales dont elle forme un faisceau; la partie inférieure
de cet anneau, qui s’allonge peu dans certaines familles (Sphingides), dans
130
SPHINGIEXS.
peu étranglé à son premier segment, avec les angles du second
saillants, obtus, dépassant la largeur des autres, ceux-ci plus
ou moins bordés d’écailles épineuses.
Ailes entières ou parfois un peu denticulées ; premières
ayant souvent le bord postérieur fortement évidé avec le
même angle saillant, ainsi que l’angle anal aux postérieures.
Chenilles presque lisses avec la tète arrondie, assez petite,
vivant de plantes très-diverses, plusieurs ayant les premiers
segments renflés dans le repos, et dont les deux premiers
s'allongent et s’amincissent beaucoup lorsqu’elles marchent.
Ils forment trois groupes d’espèces ayant pour types, ÏEu-
phorbiœ, le Celerio et YElpenor ; nous avons appliqué au
y crû, le genre Chœrocampa de Dupouchel; les chenilles de
forme ordinaire, produisent les espèces du premier groupe,
parmi lesquelles, celle du Vespertilio, qui commence la série,
n’a pas de queue ; elie est étrangère à l’Espagne méridionale.
\ : Deilephila Euphoubiæ, Linné.
La chenille est très-commune aux environs de Malaga, sur¬
tout près du bord de la mer; elle varie en ce que le réseau
d’autres s’avance profondément dans l’abdomen (C. fraxini ), ce qui est causé
par l’allongement de la pince. Au milieu de ce faisceau se trouve le pénis
sous la forme d’une tige écailleuse souvent étroite et évasée' au sommet (A.
atropos) ; parfois grêle, très-longue [P. mnemosine ), ordinairement tronquée
d’une manière oblique au sommet, où elle est tantôt dilatée, tantôt un peu
amincie, parfois entourée ou terminée par des parties membraneuses ( A. caja ).
Il peut aussi se terminer par deux longues pointes llexueuses aiguës (L. dic-
toea ), ou être hérissé d’épines (S. populi). Il est entouré par une sorte de gaine
qui lui forme parfois un fourreau ( Catocala)\ celle-ci est souvent presque toute
membraneuse {Hadena), d’autres fois elle devient cornée et écailleuse et peut
se dilater autour du pénis en formant un bord inférieur et de chaque côté,
deux lobes très-allongés (A. pavonius)-, parfois cette gaine vient faire saillie
eu dessous entre la base des valves et forme un rebord autour du pénis (A. caja).
Au reste, les pièces génitales, variables à l’infini, peuvent prendre des
formes si étranges qu’elles échappent presque aux descriptions.
SPHINGIDES.
131
noir disparaît en grande partie, mais l’insecte ne présente
aucune différence; M. Bellier a figuré (Anu. Soc. Ent. Fr. 1858,
pl. 2, f. n° 3), sous le nom de Tithymali, une chenille qui n’en
parait pas différer.
Cette espèce produit avec d’autres, des hybrides qui ne
semblent pas se perpétuer.
On a indiqué, du midi de l’Espagne, le Tithymali, mais nous
n'avons pu avoir la preuve qu’il y ait été trouvé.
2. Deilephila Lineata, Fabricius.
La larve presque polyphage , est quelquefois si abon¬
dante dans la plaine de Malaga, le long des champs, qu’on
peut en prendre des centaines en peu de temps,
3. Deilephila Celerio, Linné.
Ce groupe diffère du précédent, par les antennes plus
grêles, les palpes formant une saillie plus pointue, les tarses
antérieurs moins épineux; par l’abdomeu plus grêle, plus
effilé, plus aigu, parfois terminé par un piuceau de poils et
souvent marqué de stries argentées ou dorées.
Le Celerio est commun en Andalousie, et il s’avance jusque
dans le centre de l’Europe ; sa larve mange la vigne.
L ’Osiris de Dalman, a été indiqué de Cadix, mais d’après
des données qui nous paraissent fort douteuses.
4. Deilephila Elpenor, Linné.
Il se trouve dans les environs de Malaga ; la chenille vit
sur la vigne et la salicaire , on l’indique aussi sur les épilobes ,
les galium.
Ce groupe se distingue par les palpes moins saillants, la
trompe moins forte, l’abdomen moins effilé ; les ailes et le
corps sont ordinairement marqués de taches et de bandes
rouges.
132
SPHINGIENS.
genre CHÆROCAMPA, Duponchel.
Tête grosse, rétrécie en avant, yeux très-grands, spiri-
trompe longue, antennes grêles, peu longues insensiblement
renflées, brusquement fléchies ù l’extrémité qui est très-déliée,
hérissée et chargée d’un fascicule de poils inégaux, palpes
grands, épais, appliqués sur le front où ils forment une saillie
obtuse, entièrement velus à leur face interne.
Thorax et abdomen grands, couverts de poils et d’écailles
très-lisses; pattes fortes, tibias antérieurs inermes, garnis au
côté externe d’une bordure épaisse de poils, les mêmes tarses
ayant des rangées d’épines à peine saillantes, plus sensibles aux
quatre postérieurs.
Ailes entières, les premières ayant le bord postérieur très-
évidé et le même angle des quatre, saillant, rameau nervulaire
des secondes, placé sur la nervule, en avant du milieu.
Crâne large, allongé en avant où il est rétréci, ayant le
front bombé et le bord antérieur un peu anguleux, joues
étroites creusées par un sillon, mandibules très-saillantes ;
épimère du métapectus ne dépassant pas la moitié de la
hanche ; abdomen étranglé à son premier segment, avec les
angles du second un peu saillants, très-obtus, les autres
bordés d’écailles inermes.
Cette espèce se distingue des précédents par la face interne
des palpes qui est velue comme chez les Sphinx.
Chærocampa Nerh, Linné.
Nous n’avions pas trouvé cette espèce que M. Standinger a
rencontrée en Andalousie ; surtout particulière aux climats
chauds, elle s’avance jusque dans le centre de l’Europe.
genre ACHERONTIA, Ochsenheimer.
Tête très-grosse et très-large avec les yeux grands, antennes
épaisses , courtes, presque d’égale grosseur dans leur longueur ,
SPHINGIDES.
133
insérées très en arrière, fléchies en crochet à l’extrémité qui est
mince, hérissée , ciliée, terminée en fil , spiritrompe très-forte,
très-large, courte, terminée en pointe aiguë, ouverte par une
échancrure avant l’extrémité, palpes assez épais, non saillants,
largement séparés par la trompe, formés de deux articles
égaux , dont le deuxième convexe, ayant à sa face interne une
large excavation contenant une masse d’écailles larges, donnant
naissance, un peu avant son extrémité, au troisième article
qui est. à peine sensible et caché par les poils. Thorax très-
épais, avec les pattes très-fortes et épaisses, ayant les tibias
antérieurs très-courts , les tarses hérissés de petites épines et les
onglets très - grands, peu courbés.
Aréole discoïdale assez longue, étroite, rameau nervulaire,
naissant au-delà du milieu de la nervule, frein du mâle très-
fort, retenu dans une lanière allongée, celui des femelles com¬
posé de soies nombreuses; abdomen large et épais.
Crâne très-large ayant le front gibbeux, terminé en avant
par une saillie arrondie, trous antennaires très-larges avec
levertex convexe, divisé par un enfoncement, joues étroites,
mandibules grêles ; prothorax allongé; scutum du mésothorax
très-éehancré pour recevoir l’angle antérieur du scutellum
qui est très-grand, celui-ci allongé; rétréci sur les côtés;
épimère du mésopectus n’étant pas plus large que la hanche,
celui du métapectus aussi long que la hanche ; premier
segment, de l’abdomen aussi long que le deuxième, les autres
inermes.
Toutes les parties du corps sont couvertes d’un duvet épais,
surtout la tête, le thorax et les pattes.
Acherointia Atropos, Linné.
C’est le lépidoptère d’Europe dont le corps atteint les plus
fortes dimensions; on peut supposer qu’il se sert de sa trompe
forte et pointue, pour l’enfoncer dans les substances végétales,
les fruits, pour s’en nourrir, et ce n’est peut-être pas à tort
134
SPH1NGIENS.
qu'ou a prétendu qu'il s’introduisait dans les ruches des
abeilles pour sucer leur miel. Devillers pensait que c’est en
frottant ses palpes contre sa trompe, qu’il produit les petits
sons aigus qu’il fait entendre lorsqu’on le touche; nous
croyons que c’est plutôt en frottant l’une des branches de sa
trompe contre l’autre.
Sa larve, d’une grosseur énorme, a le second et le troisième
segments un peu renflés; elle est lisse, souvent d’un vert
jaunâtre, avec des bandes latérales bleues; sa queue, très-
rugueuse et héfissée, est abaissée en arrière et recourbée au
sommet; elle vit sur les Solanum et Jasminum; quelquefois
elle est noire ; je l’ai plusieurs fois rencontrée de cette couleur,
sur le Sol. Sodomcum, près de Cadix.
Cette espèce, malgré sa trompe courte et ses pattes épaisses,
a beaucoup de rapports avec celles du groupe du Convolvuli.
genre SPHINX, Linné.
Tête le plus souvent grande avec de gros yeux, antennes
longues, fortes, ciliées et carénées chez les mâles, peu ou pas
renflées, s’amincissant rapidement, mais non brusquement,
vers l’extrémité qui est mince, plus ou moins fléchie, sur¬
montée de quelques poils, celles des femelles plus courtes,
grêles, spiritrompe le plus souvent très-grande, parfois petite
(exotiques), palpes variables, souvent grands et appliqués sur
le front où ils se touchent (groupe du Convolvuli), ou plus
petits, plus grêles, hérissés, presque pointus (exotiques), pattes
grandes, fortes, avec les tarses plus ou moins épineux et les
éperons très-prononcés.
Crâne large peu rétréci en avant, ayant le front convexe
avec le bord antérieur saillant dans son milieu, joue assez
large se continuant en une pointe qui égale la mandibule,
celle-ci bien saillante (Ligustri) ; ou étroite, échancrée avant
la mandibule qui est petite ( Convolvuli .)
SPHING1DES.
135
Ce genre, très-nombreux en exotiques, est peu homogène,
en ne considérant même que nos trois espèces qui peuvent
former deux groupes bien tranchés.
Le premier (Convolvuli) se rapproche des Achérontia par
les palpes et le dessin des ailes, il offre cependant les espèces
de la famille dont la spiritrompe est la plus longue, puisque
dans la nôtre elle peut acquérir de 12 à 13 centimètres, c’est-
à dire plus de deux fois la longeur de l’insecte; chez le second
groupe, que nous n’avons pas rencontré, le front est plus
étroit, la trompe plus courte, comme chez le Pinastri, ou même
presque rudimentaire, comme chez son congénère de l’Amé¬
rique du Nord.
Sphinx Convolvuli. Linné.
Je l’ai rencontré dans les environs de Malaga. Chenille
lisse, plissée, noirâtre, variée d’atomes avec deux lignes dor¬
sales, une bande latérale, des chevrons sur les côtes, des
traces sur le vaisseau dorsal, le tout irrégulier, tendant à
devenir confluent, d’un jaune-roussàtre, ainsi que la tète, qui
est marquée de quatre bandes noires; bande latérale plus
pcàle ; queue mince, courbée; tête un peu en cœur, un peu
rugueuse; stigmates larges, d’un rouge fauve. Chrysalide,peu
rugueuse, terminée en pointe mousse, ayant la gaine de
la trompe saillante extérieurement avec l’extrémité très-
obtuse, recourbée en dedans en forme d’anneau .
Celles du second groupe ont la tête à peu près sem¬
blable et vivent sur des arbres ; chrysalyde ayant la gaine de
la trompe détachée de la poitrine, seulement dans le milieu.
GENRE SMEEINTHÜS, Latreille.
Tête médiocre ou petite avec les yeux assez petits , peu pro¬
longés en arrière, antennes des mâles trigones, sétiformes,
136
SPH1NG1ENS.
non renflées, ayant la carène du dessous très-saillante, de
chaque côté de laquelle chaque article est àoublement cilié,
subdenticulé, parfois bipectiné (exotiques) , plus ou moins
amincies et fléchies à l’extrémité, grêles chez les femelles,
palpes petits, peu comprimés, ayant le dernier article assez
sensible, quelquefois dépassant le front et très-divergents
(exotiques), spiritrompe rudimentaire ou peu sensible ; thorax
et pattes courts, revêtus d’un duvet épais, celles-ci ayant les
tarses inermes.
Ailes larges, plus ou moins anguleuses, avec les
aréoles assez larges, frein petit, mais sensible chez toutes
nos espèces 5 bord antérieur des secondes dépassant souvent
celui des premières dans le repos.
Les larves ont la tête grande, triangulaire cà sa face anté¬
rieure et parfois presque bifide au sommet; leur peau est
chagrinée ou couverte de petits tubercules plus prononcés sur
les lignes formées par les dessins.
Elles vivent toutes sur des arbres, et se métamorphosent à
nu et peu profondément en terre; les chrysalides, un peu ru¬
gueuses, se terminent en pointe.
M. Boisduval signale, comme caractère du genre, l’absence
du frein; Duponcbel ne l’accorde qu’au Quercus ; il est
visible chez tous. M. Lederer forme le genre Laothoe, avec
le Populi ; on pourrait séparer de même chaque espèce.
I. Smerinthus Ocellata, Linné.
Il présente une forte épine aux tibias antérieurs et une seule
paire d’éperons aux postérieurs. La chenille vit sur le saule
aux environs de Malaga.
2. Smerinthus Populi, Linné.
Les tibias antérieurs sont inermes et les postérieurs n’ont
qu’une seule paire d’éperons.
Commun aux environs de Malaga.
SÉSIENS.
13;
3. Smerinthus Quercus, Syst. Verz.
Les tibias antérieurs sont un peu épineux, les postérieurs
ont deux paires d’éperons. Il habite les environs de Malaga ;
sa larve mange les Quercus.
Chez le Tiliœ, que nous n’avons pas trouvé, les tibias
antérieurs sont un peu épineux et les postérieurs ont deux
paires d’éperons.
DEUXIÈME TRIBU. SÉSIENS.
Elle se distingue par des stemmates (1 ) bien visibles ; par
le prothorax, qui ne présente que deux plis en dessus; par
les ailes supérieurs avant le bord costal replié en dessous à la
base, et recouvrant la gaine qui retient le frein (disposition
peu différente chez la femelle où la gaine disparaît) ; par la
première nervure confondue à la base avec ce bord; inférieures
n'atteignant pas, dans leur largeur, la moitié de l’abdomen ;
base de celui-ci privée d’organe tympanique.
Première famille. SÉSIDES.
Tête petite, yeux ovoïdes, étroits (2), petits, spiritrompe
variable, n’étant jamais très-longue, palpes redressés, assez
(1) Les stemmates (ocelles, yeux lisses), que présentent une grande partie
des Crépusculaires et des Nocturnes, sont toujours au nombre de deux, placés
chacun sur le côté externe du vertes, derrière les antennes, au-dessus des
yeux ordinaires ; ils se composent de deux parties, dont une base ou support
dans lequel la portion externe ,est enchâssée ; celle-ci, plus ou moins bombée
et arrondie, est très-ünement rugueuse, mais elle a l’apparence d’une surface
lisse ; ils sont placés obliquement de dedans en dehors, leur axe semble à peu
près parallèle à celui des yeux; ils varient parla couleur que la mort doit mo
diüer, mais, même dans cet état, ils ont souvent l’éclat du diamant, ce qui ne
permet pas de douter qu’ils ne servent à la vision, à moins qu’ils ne soient
très-petits ou rudimentaires et alors ils paraissent opaques ; ils ne sont pas
couverts par les écailles ou les poils de la tête.
(2) Différents de ceux'des Sphingides, qui sont épais, presque ronds.
138 SÉSÏEWS.
grands, pins ou moins aigus et hérissés, antennes un peu en
fuseau ou en massue très-allongée, simples, dentées, ou bipee-
tinées (I), ciliées chez les mâles, parfois pectinées, dentées ou
crénelées , presque d’un seul côté, plus ou moins fléchies
avant l’extrémité qui est le plus souvent très-amincie et chargée
d’un petit pinceau de poils, plus grêles et peu ciliées chez les
femelles; corps variable pour l’épaisseur; ailes très-étroites
et allongées, surtout les supérieures qui dépassent beaucoup
les autres, ayant la quatrième nervure très-fine ou peu sen¬
sible avec la base divisée, les deuxième et troisième fournissant
huit à neuf rameaux, dont un ou deux bifides et dont plusieurs
partent de la nervule; bord postérieur dilaté et un peu
redressé à la base ; inférieures ayant la deuxième nervure
très-mince, peu sensible, ne naissant pas d’un tronc commun
avec la première, ayant un rameau de moins, de sorte qu’avec
la troisième, elles ne donnent que cinq rameaux, présentant
entre la troisième et la quatrième un pli couvert d’écailles
simulant une nervure, la quatrième produisant à la base, un
rudiment de nervure plus ou moins long et sensible, cinquième
très-mince, courte.
Crâne ayant le front déprimé, abaissé, ce qui rend la bouche
plus inférieure, avec le vertex convexe, large, presque trian¬
gulaire et l’occiput formant un bord saillant, trous anten-
naires (2) peu larges, placés assez en avant, épistome caché
sous le bord du front, antennes ayant le scapus assez épais,
non-enfoncé dans le crâne, article moyen des palpes beaucoup
plus grand que les autres; prothorax très-court, ne présen¬
tant en dessus qu’un double pli en forme d écaillé avec le
scutellumtrès-petit,très-étroit; notus du mésothorax ayant le
præscutum transverse et très-abaissé, tout à fait caché par le
(1) Gomme chez la Lavhriiformis et VHylæiformis ; la première a les antennes
régulièrement bipectinées et les dents sont terminées pas une soie assez longue,
tournée vers le sommet; elle pourrait peut-être constituer un genre.
(2) Ils sont placés plus en avant que chez les Sphingides.
SÉSIEJNS.
139
prolhorax, étant largement écbancré en arrière pour recevoir
le scutellum, qui est déprimé et en losange, scapules larges,
presque triangulaires, peu prolongées à leur angle postérieur,
arrondies en avant de l’attache de l’aile et sans apparence de
crochet, fortement appliquées et comme soudées 5 scutum du
métathorax un peu visible dans son milieu, ayant ses côtés
très-étendus à surface inégale, très-saillante en dehors,
entourée par un rebord élevé, anguleux, portion pulvérulente
antérieure étroite, mais sensible, scutellum très-court, échan-
cré en avant, se continuant par ses angles dans le rebord
qu’il forme eu partie; épisternum assez grand, hanches
moyennes et postérieures excavées en dehors, ce qui produit
un bord saillant divisant leur face externe, celle-ci plus
large que les épimères dont les postérieurs sont étroits; pattes
longues, fortes, ayant les tarses épineux, les antérieures plus
courtes, surtout le tibia qui est muni d’une épiphyse large,
allant jusqu’à son extrémité et naissant vers le milieu ou un
peu au-delà, onglets simples, écartés l’un de l’autre, accom¬
pagnés d’une pelote assez épaisse.
Abdomen très-long, à peu près de la largeur du métathorax
à son attache avec lui, mais beaucoup plus étroit par en-des¬
sous où il est fortement excavé, et de beaucoup dépassé par
le métapectus, caréné sous les deux premiers segments, ceux-ci
au nombre de huit visibles chez le mâle, et de sept chez la
femelle, le premier en dessus, ayant sa partie moyenne très-
large et sa division latérale étroite, presque aussi long ou
aussi long que le suivant, parfois très-rétréci en avant.
Cette famille très-éloignée des Sphingides, se lie peu avec
celles qui l’avoisinent, même avec les Tbvridides (1). Les espèces
(1) Nous n’avons pas trouvé cette famille, qui se distingue ainsi des Sésides :
stemmates insensibles ou nuis, antennes à peine renflées chez les mâles dans
leur longueur, amincies vers l’extrémité qui est glabre, non fléchie, unicré-
nelées ; bord costal des’ailes supérieures non replié ni roulé, lanière ou gaine
retenant le frein, visible comme d’habitude chez le mâle, ayant la disposition
140
SÉSIENS.
qui la composent, remarquables par leur forme allongée et élé¬
gante, ont été comparées à divers hyménoptères dont ils ont les
couleurs brillantes et variées; la partie anale des mâles est
souvent chargée de faisceaux de poils qui peuvent se dilater.
ordinaire chez la femelle, nervule n’envoyant pas de rameau dans son milieu,
les deux nervures composées ramifiées d’une manière différente; ailes assez
larges, dilatées vers leur bord externe ; inférieures dépassant le milieu de l’ab¬
domen. Ils forment une famille n’ayant qu’un seul genre, celui de Thyris.
Tête petite, palpes redressés, assez grands, hérissés sur le premier et le
deuxième article, celui-ci n’étant pas plus grand que le troisième qui est
long, grêle, surtout chez le mâle, presque nu, spiritrompe assez forte, yeux
petits, arrondis, écartés l’un de l’autre, ainsi que les antennes dont le trou
d’insertion est très-petit; corps assez épais; scapules grandes, prolongées sür
l’attache de l’aile, ayant un crochet très-court obtus ; pattes n’étant pas très-
longues, fortes, ayant les quatre derniers tibias Chargés de poils avec des
éperons grands, peu inégaux, presque obtus.
Ailes dilatées en dehors, subtriangulaires avec le bord externe sinué,
presque échancré, bord costal des antérieures évidé, le postérieur dilaté à la
base, première nervure ne dépassant pas les deux tiers de l’aile, deuxième
donnant ' son premier rameau bien avant les autres, se terminant avant le
sommet de l’aile, ainsi que le second, puis viennent quatre autres rameaux
rapprochés, dont le dernier paraît naître sur la nervule qui devient insensible,
troisième nervure fournissant le premier rameau bien avant les autres, ceux-ci
rapprochés, au nombre de trois, le quatrième se trouvant un peu sur la ner-
vùle, qui n’en offre pas dans Son milieu, quatrième nervure bien-visible, deve¬
nant double à la base, par la jonction delà cinquième; postérieures un peu
dilatées au bord antérieur qui est elliptique, frein assez fort, s’accrochant
dans une lanière étroite, première et deuxième nervures très-rapprochées, se
touchant avant leur milieu, puis, un peu divergentes, deuxième bifide, troi¬
sième donnant quatre rameaux dont le dernier sur la nervule ; celle-ci pres¬
que nulle, aréoles longues, dépassant le milieu de l’aile, quatrième à peu près
également écartée de la précédente et de la cinquième qui est longue ; ailes
ayant des places transparentes; abdomen assez épais, peu allongé, un peu
conique ou atténué à l’extrémité, premier segment ayant sa partie moyenne
large, le dernier long, prolongé en dessus où il porte chez le mâle une touffe
de poils dépassant beaucoup la partie anale, parties génitales mâles peu visi¬
bles en dehors, femelle n’ayant pas d’oviduc saillant. Chenille vivant dans les
tiges ou les racines. Thyris fenestrina, Syst. V.
M. H. Schæffer a figuré sous le nom de Vitrina, une espèce de Sicile peu
différente, et que M. Staudinger appelle Diaphana ; il ne faut pas la confondre
avec la Vitrina de M. Boisduval, figurée dans ses Icônes, qui est américaine
et qu’il indique faussement d’Espagne.
RÉSIDES.
141
Le système nervural présente quelques anomalies : ailes
souvent en grande partie transparentes, surtout les infé¬
rieures, supérieures parfois, presque entièrement couvertes
d’écailles; première nervure aux supérieures se terminant
vers le quart externe du bord costal qui est un peu épaissi en
uervure et dont elle est rapprochée dans son trajet, séparée
de la seconde par un pli, celle-ci fournissant deux rameaux
avant l’angle antérieur de l’aréole *, puis deux autres partant
de cet angle dont le second bifide ( Asiliformis, s. v.), disposi¬
tion un peu variable selon les espèces, un cinquième rameau
se trouve un peu avant le milieu de la nervule, puis après, le
rameau nervulaire plus rapproché de la troisième nervure,
celle-ci fournit encore trois rameaux partant presque de
l’angle postérieur de l’aréole, de sorte que le côté externe de
celle-ci fournit neuf rameaux ** *** qui, en rayonnant, em¬
brassent entièrement l'extrémité de l’aile ; aréole dépassant le
milieu de l’aile, nervule élargie, pâle et peu visible, de laquelle
partent trois bu quatre rameaux, quatrième nervure courte,
tendant parfois à disparaître, recevant à sa base la cinquième
qui s’y trouve absorbée ; première nervure aux infé¬
rieures se confondant presque avec le bord qui est un peu
dilaté à la base où elle est saillante en-dessous, deuxième
mince, peu distincte de la précédente, ne lui envoyant pas de
rameau et paraissant n’en fournir qu’un, celui qui vient après,
devant être le nervulaire, car il naît quelquefois au delà du
* Cette disposition diffère peu de 'celle donnée par M. Staudinger, Ses. agr.
Berol., tah. 2, fig. 56.
** Un rameau disparaît chez l’Hyloeiformis ; chez les Sphingides la nervule
ne fournit que le rameau nervulaire.
*** M, Staudinger (Lac. cil., 11g. 55, Asiliformis), fait naître la deuxième
nervure après la troisième, sous laquelle elle passe pour prepdre sa place,
et d’un tronc commun avec la quatrième ; cette disposition est inexacte : la
deuxième naît à côté de la première, et la troisième sort d’un tronc commun
avec la quatrième.
Lépidoptères de l’Andalousie. 10
milieu de la nervule *, celle-ci oblique en dehors, troisième
donnant trois rameaux et parfois, comme chez VHylœiformis ,
l’apparence d’un quatrième qui paraît devoir être considéré
comme accidentel et non comme un vrai rameau ; les deux
premiers partent souvent d’un tronc commun qui peut être
long ( Hylœiformis ), puis vient la quatrième de la souche de
laquelle part un rudiment de nervure appelé processus par
M. Staudinger, et enfin la cinquième très-courle, très-mince,
se confondant presque dans la base du bord postérieur qui
est un peu dilaté, pli entre la troisième et la quatrième, parfois
un peu épaissi, couvert d’écailles et simulant une nervure.
Bord costal des premières se courbant en-dessous avant la
base, de manière à former presque un canal et une dilatation
qui cache la gaine pour retenir le frein, parfois courbé dans
la plus grande partie de sa longueur; une circonstance parti¬
culière à cette tribu, c’est que la soie multiple de la femelle, est
reçue à la même place que celle du mâle, et maintenue par
deux rangées d’écailles opposées, placées l’une sur le bord
postérieur de la seconde nervure, l’autre sur le bord costal
prolongé **.
Pattes fortes, les quatre dernières longues avec les tibias
épais, plus ou moins couverts de poils, surtout les postérieurs
qui, parfois, sont enveloppés d’une masse comprimée de poils
touffus *** répandus aussi sur les tarses (exotiques), éperons
très-longs, très-inégaux, souvent accompagnés de poils ver-
ticillés.
Abdomen long, lisse ; pièces génitales mâles très-variables,
* Il est difficile de décider si ce rameau est réellement le nervulaire, ce que
nous croyons, ou s’il appartient à la deuxième nervure.
** M. Staudinger (Loc. cit. page 31), avance que chez V Api for mis, le frein est
composé de six ou huit soies; il n’a vu alors que des femelles, car chez les
mâles, il estimpossible de diviser la soie; chez certaines femelles elles parais¬
sent môme soudées (A. asiliformis ).
*** Ce qui donne en quelque sorte à ces pattes la forme de rames.
SESIDES.
143
pince souvent allongée, courbée et comme un peu roulée ,
contenant des poils raides ou épineux, stylet souvent tronqué
et échaucré au sommet; femelle ayant un oviduc hérissé; œufs
très-petits (Apiformis), presque arrondis, déprimés, parais¬
sant lisses, mais fortement grossis, on voit qu’ils sontrugueux.
Larves vivant dans l’intérieur des végétaux, ayant une pièce
écailleuse sur les premier et dernier segments, ainsi que des
petits tubercules pilifères blanchâtres , faisant une coque
avec les débris des plantes qu’elles ont rongées ; chrysalide
d’un jaune ferrugineux (Apiformis), présentant une pointe
déprimée à la partie antérieure, carénée sur'le thorax avec
deux rangées dorsales d’épines sur la plupart des segments
et une sur les derniers, partie anale obtuse, bifide et crochue
en dessous.
genre TJROCÎÏÎLIUM *, Seopoli.
Palpes assez longs, redressés, fortement hérissés excepté sur
le dernier article qui est beaucoup plus court que le second,
spiritrompe courte, grêle, renflée à l’extrémité, antennes du
mâle subunipectinées , à dentelures obtuses, ciliées de poils
courts; corps épais; nervule des inférieurs oblique de dedans
en dehors, non épaissie par des écailles en avant, quatrième
nervure bien sensible, ayant la base fourchue et prolongée
extérieurement (processus ** Staudinger); partie anale des
mâles n’étant pas munie de touffes de poils bien sensibles.
* M. H. Schaeffer en a séparé, sous le nom de Bembecia , Hübn. VHylœifor-
iHis de Laspeyres ( Apiformis , Hübn.), qui se distingue par des palpes courts, ,
obtus, et une trompe très-courte ; des antennes bipectinées dont le sommet
termine en pointe, est privé du pinceau de poils, avec des dents égales, ciliées,
ne portant pas de soie, ayant, en avant de leur base, un petit pinceau de poils
tourné en dehors, comme chez les Hespêries ; ailes supérieures privées d’un
ïameau qui paraît être le troisième de la troisième nervure ; les deuxième et
troisième rameaux de la même nervure, aux inférieures, réunis par un tronc long.
Ce caractère existe plus ou moins prononcé chez la plupart des Sésides ;
au reste, les genres faits nouvellement aux dépens du genre Sesia, à l’excep-
144
SÉSIEKS.
1. Trochilium Apiforme, Linné.
Esp. il, tab. 14, fig. 2.
Une des plus grandes espèces de la famille et paraissant
habiter toute l'Europe. commune aux environs de Malaga; la
larve, qui est blanchâtre, ronge la base du tronc des peupliers
et peut les faire périr lorsqu’elle s’ÿ trouve en grande quantité ;
ces arbres, ainsi rongés, sont parfois renversés parle vent.
2. Trochiliüm Ichneijmomforme *, Laspeyres.
— Ses. Eur. p. 16, fig. 3, 4.
H. Scbæff. Suppl. Ses. h, p. 76, f. 19, 37.
Staud. Beitr. Ses. 26.
Esp. n, tab., 15, f. 2, Sph. vespiformis.
Hübn. Sph. 113, Systrophæformis.
Dup. suppl. ii, p. 104, pl. 19, fig. 1, S. ophioniformis.
Nigra; alis anticis fenestrütis, margine antico fasciolaque
discoïdali fuscïs, ilia exterius puncto rubido emarginata,
margine postico et exierno striato flavo-rufis; abdominis
nigri segmentis., primo excepto, metathoraceqùe postice late
flavis.
Espèce de moyenne grandeur ou au-dessous, et très-variable
pour la taille qui peut devenir très-petite sans que le sexe y
contribue en rien. D’un noir un peu bleuâtre ou verdâtre,
couverte, surtout sur la tête et le thorax, de poils nuancés de
jaunâtre et de brun, celni-ci ayant en arrière, des touffes de
poils jaunâtres 5 antennes rarement toutes noires, mais seule-
tion de celui de Paranthrene, sont ïùàl circonscrits et lie pourront avoir de va¬
leur que lorsqu’on y comprendra les exotiques ; la petilôsse dé là trompé, ca¬
ractère principal du genre Trôehilhvm, est variable et mauvais, il faut aiûlr's y
joindre Vlckneùimhiforrtiis et 1 ’Urocerïformis qui eùdîffèrént ndtàbleinént.
* L’IchneUrnonifoïmû dé Fabrièius et là Vespiformis ‘de Linné, paraissent
devoir se rapporter à la Meyillafomis d’Hübner, qui no'us Semble distincte.
SESIDES.
145
ment le sommet et le reste fauve, ou n'ayant qu'une tache
fauve, grande, irrégulière, et parfois presque toutes fauves,
souvent rousses en dessous, dentées et ciliées chez le mâle;
palpes jaunes, noirâtres au côté externe, front d’un blanc-
jaunàtre, vertex souvent d’un jaune-noirâtre, d’autres fois
rouge ou rougeâtre; prothorax ayant souvent derrière la
tète, un collier velu et jaune, puis un autre noirâtre formé
d’écailles larges, marqué de jaune sur le côté; mésothorax
ayant deux lignes et parfois une troisième médiane, une
tache en avant de la base des ailes antérieures et le métatho-
rax jaunes; pattes fauves avec les cuisses noires ainsi que la
base et l’extrémité des tibias, ceux-ci parfois entièrement
fauves, surtout les derniers. Premières ailes ayant la base, le
bord antérieur divisé par un liseré jaune et les bords de
l’aréole noirs ou bruns; bande discoïdale noice, échancrée par
une tache d’un rouge-fauve constante, plus ou moins marquée,
après laquelle se voit un espace transparent bordé, en dehors,
par une teinte jaune-fauve divisée par les rameaux qui se
dilatent vers le sommet et dont les deux moyens, surtout, sont
rougeâtres ; bord postérieur d’un fauve-rouge, bordant un
espace parallèle à l’aréole qui est transparent ainsi que
celle-ci; l’espace externe divisé en cinq parties, dont l’antérieure
seulement, transparente à la base, base et bord externe noirs,
frange brune; secondes ailes toutes vitrées avec une marque
noire à la partie antérieure de la nervule et le bord jaunâtre;
dessous devenant plus pâle et presque tout jauue avec quelques
lignes noires et le point discoïdal plus large ; marge externe
des inférieures bordée de jaune.
Premier segment abdominal noir, les autres moitié noirs,
moitié jaunes, Je dernier souvent jaune, touffe anale jaune
divisée par du noir à la base, sur les côtés et en-dessous ;
dessous du ventre presque noir, surtout à la base.
Variable pour la couleur selon les pays ; chez les individus
du midi, la teinte jaune est plus étendue et devient dorée,
parfois presque blanchâtre, et les parties noirâtres, à l’ex-
SÉSIEKS.
146
ception de la bande discoïdale, deviennent d’un brun un peu
lauve, tandis qu elles sont d’un noir charbonneux chez ceux
de la Touraine avec les espaces vitrés, parfois très-réduits,
niais les anneaux jaunes de l’abdomen sont toujours, pour le
moins, au nombre de quatre. Nous croyons que M. Staudinger
réunit à tort, ici, la Megillœformis * d'Hübner ; H. Scb.
Suppl., Ses. 39.
Elle se trouve dans les environs de Malaga et surtout dans
le midi de la France; nous l’avons aussi rencontrée en cer¬
taine quantité, au mois d’octobre, sur des collines arides de
la Touraine; quoiqu’elle ne puisse prendre aucune nourriture,
à cause de sa trompe rudimentaire, les auteurs la font cepen¬
dant butiner sur différentes fleurs; ainsi Treitschke l’indique
sur celles de la scabieuse, Godart sur le millepertuis, M. Bois-
duval sur Yiyeble; ils la font paraître au mois de juin.
3. Trochilium Uroceriforme, Treitschke.
— Suppl. X. p. 12t.
H. Schæff. Suppl. Ses. f. 20, 21.
Staud. Beitr. 212,27.
Cat. Syst. Lep. pl. 2, f. 2, S. monedulœformis. **.
Nigro-subvirescens, flavo variegata; alis anticis margine
* Si on la compare avec des individus foncés de" l 'Ichneumoniformis, elle
s’en distingue par les antennes plus noires, par les pattes moins tachées de
noir y compris les hanches antérieures ; par ses ailes supérieures, un peu
plus courtes et plus arrondies au sommet, dont le bord costal est bien plus
étroit avec la bande jaune de l’extrémité plus pâle, moins distincte et le pre¬
mier espace envahi en dehors, plus transparent à la base et dont le point dis-
coïdal moins grand, est jaunâtre, ainsi que le bord postérieur, au lieu d’être
fauve ou rouge ; par les inférieures dont le trait discoïdal est noir , allongé
assez large et non triangulaire, et la nervule non oblique en dehors, plus
courte dans sa partie postérieure et les nervures noires ; par l’aile plus
étroite au bord postérieur, qui n’est pas dilaté ; par les éperons des dernières
pattes, plus courts ; enfin, par l’abdomen plus épais, ayant son dernier,seg¬
ment plus grand, et ne présentant que trois anneaux jaunes.
"* M. Staudinger, induit, sans doute en erreur par VIndex de M. BoisduVal,
costali, lunula discoidali fimbriisque fuscis, tnargine postico
apiceque late et macula media flavis, areolis duabus
hyalinis; abdomine cingulis sex latis flavis.
Un peu plus grande que la précédente à laquelle elle res¬
semble beaucoup; elle en diffère ainsi : antennes plus grêles,
moins en massue, ayant une grande tache d’un blanc-cendré,
palpes, ver le x et des taches sur les côtés de la poitrine fauves ;
premières ailes ayant le bord postérieur, l’espace après
l’aréole, une large bande externe divisée par des rameaux
peu foncés et une tache moyenne large, jaunes, avec les parties
brunes moins étendues, réduites au bord antérieur de l’aréole,
à la bande discoïdale, à quelques rameaux antérieurs et un
peu au bord costal, espace aréolaire un peu plus étroit et
trois petits espaces avant le sommet, transparents; notus du
métathorax et six larges anneaux abdominaux jaunes, dont
les troisième et quatrième plus larges que la partie noire.
D’après une femelle un peu détériorée que nous avons prise
dans les environs de Grenade ; il est douteux que ce soit
l’espèce décrite par Fabricius, sous le nom de Crabroniformis.
genre SESIÀ, Fabricius.
Spiritrompe assez développée. Il présente surtout les carac¬
tères de la famille.
rapporte à tort notre Monedulœformis (Beitr. 14), à VAndrenœformis de Las-
peyres; il change aussi mal à propos, et, en se basant sur une fausse priorité,
le nom de Laspeyres pour celui d 'Ànthraciformis, Esp.-Cbarp. ; remplaçant
aussi ce même nom, que nons avions imposé à une espèce de Corse, et qui a
été adopté par tous les Lêpidoptéristes ; si, disons-nous, il eût vérifié dans le
supplément à Esper, publié par Charpentier, il eût reconnu que celui-ci,
page 45 du fascicule des Sphinx, y donnait un tableau des Sésies de Laspeyres,
publiés antérieurement et où il remplaçait le nom d 'Anthraciformis par celui
d'Andrenæformis, comme ayaut la priorité, et si Laspeyres cite ce supplément,
il écrit «Espér, supplementum ineditum» ! L’espèce même est douteuse,
Charpentier s’exprimant ainsi alitnboque niqro fidvoslriato, » ce qui désigne¬
rait 'plutôt la Tipuliforints ou la Conopiformis.
m
SÉSIEWS.
1 . Sesia Synagriformis , Nobis .
Cat. Syst. Lep. And. pl. % fig. 1.
Staud. Ses. agr. Ber. p. 43, genre Scia.pl er on.
Nigro-cyanea vel subrufescens; antcnnis alisque anticis ferru-
gineis, nervis obscurioribus, palpis-, segmenta primo excepto,
collari maculisque duabus prolkorueis, quatuor mesothoracis,
duabus metqthoracis,abdominissegmentisprimis duabus,alionm
margine postico, septimi fasciis duabus, tibiis tarsisque basi
excepta, flavis. (Femina).
Elle ue parait être qu’une grande variété de la Rhingiifor-
mis * Hübn.; les antennes du mâle sont pectinées comme
dans cette espèce. La larve vit dans la tige des jeunes saules
où elle a été trouvée par M. Graslin. J'ai pris l’insecte près de
Malaga.
2. Sesia CynipifoRmis, Esper.
Esp.Sph. tab. 31, f. 3, 4.
Trouvée en Andalousie par M. Staudinger.
3. Sesia Dory^iformis, Ochsenheimer.
Slaud. Beitr., 40.
H. Schæff. Suppl. Ses. 44; 28, 29, Euceræformis.
Nigro-cyaneo-virescens ; aniennis interdum macula cinerea;
(dis anticis fenestratis marginibus (externo sæpe lutescente)
* M.Lederer dans sa Retue des Lépidoptères, rassemble VAsiliformis du
Syst. Verz. et la Tabaniformis d’Hufnagel; plus tard M. Staudinger, qui cite
Rottemburg à l’appui de ce nôm, y réunit la Mingnformis comme variété ;
cependant, outre les couleurs qui présentent d’assez grandes différences,
il paraît en exister d’autres dans la disposition de quelques nervures; dans
celle-ci, l’aréole discoïdâle des premières ailes,-est'fermée par une nervule
bien plus apparente et fléchie d’une manière un peu différente, Pt les rameaux
qui en partent ne conservent pas la même distance entre eux. La larve de
VAsiliformis vit dans les peupliers.
SÉSTDES.
149
punctoque centrali magno quadrato nigris, basi postice rubro
notata , tibiis, abdominis cingulis duobus vel tribus vel unico
albidis. [Mas). Alis anticis abdomineque et pedibus rubido vel
rubro variegatis. (Faminci).
Espèce variable dont les deux sexes sont parfois très diffé¬
rents ; parties jaunes du mâle devenant rouges ou rousses
chez la femelle; tache moyenne ou discoidale noire, en partie
rouge chez celle-ci, dont l’abdomen semble être entremêlé
d'anneaux blancs, rouges et bleu-violets ; antennes du mâle
denticulées, ciliées.
Elle a été prise à Chiclana près de Cadix, par M. Staudinger,
et nous l’avons reçue de M. Bellier, qui l’avait rencontrée en
Sicile ; elle habite aussi la Sardaigne ; nous l’avons prise dans
le midi de la France.
4. Sesia Chrysidiformis, Esper.
Esp. Sph. tab. 30, fig. 2.
Commune près de Grenade.
5. Sesia Tengiriformis % Nobis.
Très-près de la Tenthrediniformis ; un peu plus grande,
noire, variée de jaune ou presque entièrement d'un jaune pâle
un peu grisâtre en dessous. Tète ayant le front brun, un
* C’est à fort que M. Staudinger rapporte notre espèce à VAstatiformis,
très-bien figurée par M. H. SchEeffer et s’en distinguant facilement, ainsi que
de la Tenthrediniformis, par sa forme grêle et allongée, par ses ailes plus
grandes, surtout les inférieures qui sont très-larges ainsi que les franges, par
les pattes beaucoup plus longues, surtout les postérieures, par la partie tran¬
sparente de la marge externe, dont la cinquième division est toujoursiien.plus
courte que les autres, de môme que chez la Tenthrediniformis ; une . grande
partie du ventre, en dessus, peut être envahie par des taches jaunes irrégu¬
lières, et l’on y compte parfois èiqq à six petits anneaux blancs ; elle n’habite
pas l’Espagne, mais la Russie,
150
SÉSJEJNS.
toupet jaune sur le vertex et une bande d’un blanc-jaunàlre
sur les joues , antennes d’un jaune doré au côté externe,
palpes d’un blanc-jaunâtre, tachés de noir en dehors ;
thorax en grande partie recouvert de poils jaunes, surtout
sur les côtés, et en arrière ; ailes supérieures noirâtres ,
variées de jaune, espace transparent discoidale très-allongé
vers la base , celui du bord supérieur séparé par une ner¬
vure jaune, visible dans sa longueur, le même bord en grande
partie jaune, surtout à la base et après la tache discoidale ;
espace transparent externe divisé en cinq parties, dont la
première étroite, taches jaunes delamarge externe peu grandes;
nervule des inférieures presque linéaire, peu élargie par les
écailles qui la couvrent dans sa longueur ; franges jaunâtres à
la base, tache discoidale assez large, un peu éohaucrée en
dehors ; dessous des supérieures ayant l’espace externe forte¬
ment entouré et rayonné de brun en dehors, celui des infé¬
rieures, nuancé de noir au bord antérieur, non liseré de
jaune; hanches antérieures blanches, les autres jaunes, cuisses
d’un gris blanchâtre, tibias postérieurs d’un jaune-pâle, très-
peu marqués de brun ; abdomen fortement sablé de jaune,
ayant le bord externe des 2 e , 4 e et 6 e segments d’un blanc
jaunâtre et un peu celui des cinquième et septième, les autres
avec une tache dorsarle jaune , touffe anale jaune, noire à la
base et avant les côtés, avec la partie du dessous plus courte,
d’un jaune-blanchâtre *.
Nous l’avons prise aux environs de Grenade sur les fleurs
d’un Euphorbe, plante qui doit nourrir sa larve comme celle
de la Tenthrediniformis **.
Du reste, ces deux sésies, ainsi que les sui vantes et plusieurs
autres, offrent de grandes difficultés pour la séparation des
espèces.
* Elle ne peut se rapporter à la Monspeliensis de M. Slaudinger, puis¬
qu’il écrit, « major, obscurior, » car elle est moins obscure et plus jaune.
** La Tengyrœformis de M. H. Schaeffer, üg. 49, se rapporte à la Sangvino-
lenla, de M. Lederer.
SÉSIDES.
151
6. Sesia Mysimformis, Nobis.
Slaud. Beitr. 38, S. affinis ( pro parle).
II. Sch. Suppl. Ses. fig. 38, Doleriformis. V
Nigra, albo-subaspersa ; fronte verticeqne nigris; thorace
postice, posiicisque tibiis pilis longis albis vel griseis indutis;
alis anticis nigris , margine antico interdum integro, areis tri¬
bus vel duabus hjalinis, externa in areolis quinque vel quatuor
divisa , antica breviori sæpe nul/a, margine externo fascia
cinerea vel albida divisa, interdum subnulla, macula dis¬
cordaii lata subquadrata; abdomine cingulis tribus albis sæpe
obsoletis.
Cette espèce semble se confondre avec plusieurs autres
dont il est difficile de la séparer nettement. Elle ressemble
beaucoup à la Bibioniformis , à la Philanthiformis , et même,
lorsque les parties blanches deviennent jaunes, à la Tenthredi-
niformis; mais elle est plus grêle et plus allongée. D’un noir
un peu violacé, parfois un peu gris ou fauve, plus ou moins
varié de blanchâtre ou de jaunâtre, sur la tète, l’abdomen et
les ailes.
Tête noire avec le front d’un brun-luisant métallique ou
d’airain et le vertex noir, bordé en arrière par des poils fauves
parfois obscurs, yeux bordés en avant par une strie plus ou
moins blanche et en arrière par des poils blancs, palpes très-
hérissés blancs, avec l’extrémité et les côtés en partie noirs,
antennes noires, un peu blanches à la base, ciliées de poils
courts chez.les mâles; thorax noir en-dessus, ayant les
scapules, et surtout les parties postérieures, garnies de longs
poils blanchâtres, gris ou obscurs, avec la poitrine couverte,
surtout sur les côtés, d’écailles blanches.
Ailes supérieures noirâtres ou d’un noir un peu fauve, plus
ou moins variées de blanc ou de cendré, avec trois espaces
transparents chez le mâle dont le postérieur, souvent très-étroit
et court, est rarement visible dans sa longueur et parfois
SÉSIENS.
152
couvert; celui qui comprend l’aréole, assez large, souvent
court, l’externe parfois visible dans ses cinq divisions, dont
la dernière et surtout la première, tendent à disparaître, bord
costal en partie blanc en avant et en dessous, marqué d’une
tache blanche longue, avant le sommet, marge externe large,
souvent presque toute noire ou sablée de cendré, ou ayant
une bande maculaire de cette couleur plus ou moins visible,
tache médiane large, presque carrée, un peu échancrée en
dehors, parfois presque séparée de la marge postérieure; ailes
inférieures bordées de noir avec la nervule élargie par des
écailles, rétrécie en arrière; franges d’un brun-gris ou rous-
sàtres, plus obscures en dedans, blanchâtres ou jaunâtres à la
base des inférieures; parties blanchâtres plus étendues en
dessous, au sommet, au bord costal et aux franges. Abdomen
ayant le bord postérieur des 2 e 4 e et 6 e segments blanc, parfois
peu marqué, avec les côtés tachés et le dessous lavé et varié de
blanchâtre, touffe anale plus de deux fois plus longue que ]e
dernier segment, noire avec le dessous et un trait latéral
jaunâtres; hanches antérieures blanches, bordées de brun en
dedans qui les envahit parfois en partie, cuisses mêlées de
blanc et de brun, tibias postérieures noirâtres, un peu blancs
au milieu, en dessus, et à la face externe dont la partie posté¬
rieure est noire. Les parties blanches peuvent devenir jau¬
nâtres ou un peu fauves et les espaces transparents, plus ou
moins grands, Je postérieur disparaissant presque toujours
dans les femelles ; chez cette espèce et plusieurs autres, les
parties transparentes sont couvertes d’écailles plus ou moius
caduques, brillantes, pâles ou bleuâtres.
7. Sesia Meriiformis, N obis.
Staud. Beitr. 40? Ærifrons, Zeller ; et Staud. 38, Afjfinis (pro parte).
Nigra vel nigro-rufescens, flavido subaspersa; fronte pallide
œrea, palpis subhirtis; thorace strigis duabus flavidis; alisnigris ,
margine antico integro, -areisduabm hyaMnw, exterrn tn areolis
SÉS1DES. 153
tribus divisa, media b revis, margvie cxterno flavido vel fulvo
subradiato ; abdomine cingulis tribus , sæpe unieo, albidis.
Elle ressemble beaucoup à la précédente et pourrait bien
n’en être qu’une variété.
Mâle allongé, grêle, d’un noir-fauve un peu violâtre; tèle
avec le front d’un brun d’airain luisant, parfois blanc, ainsi
que la strie au-devant des yeux, vertex noir, un peu fauve sur
les côtés, antennes noires avec une tache fauve à la base,
palpes peu hérissés, blancs à la base et en dessous, bruns à
l’extrémité et en côté après le milieu, tète bordée par un
collier doré mince; thorax avec les scapules bordées d’écailles
jaunes et de poils gris-jaunâtres postérieurement; poitrine
ayant sur les côtés de larges écailles jaunâtres très-luisantes;
abdomen d’un brun un peu doré, avec des taches jaunes
dorsales un peu irrégulières et une sur le métatborax , ou
seulement aspergé de cette couleur avec une tache blanche
sur les côtés du premier segment et trois anneaux semblables,
sur les 2 e , 4 e et 6 e , plus sensibles sur les côtés, formés par des
écailles larges qui bordent ces segments, parfois celui du
milieu seul visible, élargi sur les côtés, où il se prolonge en
avant, les autres segments ayant aussi quelquefois des anneaux
jaunâtres peu visibles ; dessous d’un brun d’airain luisant,
touffe anale longue, comprimée, avec des poils jaunâtres au
milieu et sur les côtés ; pattes très-longues, dépassant la touffe
anale de presque toute la longueur des tarses postérieurs,
brunes, luisantes, un peu nuancées de blanchâtre avec la
moitié externe des hanches antérieures et la moitié antérieure
de la face externe des quatre derniers tibias blancs.
Ailes supérieures avant les marges antérieure et postérieure
largement noirâtres où d’un noir un peu fauve, l’externe
de la même couleur, plus ou moins tachée de fauve, parfois
d’une manière peu sensible; d’autres fois traversée par des
stries de cette couleur, mais plus visibles en dehors, avec deux
aréoles et rarement l’apparence d’une troisième dont, l’externe
ne comprend que trois petits intervalles assez courts, presque
154
SÉSIËNS.
égaux, la moyenne ou discoïdale courte, séparée par un point
large, franges brunes avec la partie externe plus pâle, parfois
un peu blanchâtre aux inférieures, surtout à la base, nervule
de celles-ci élargip par des écailles, mince postérieurement.
Parfois les côtés du ventre forment presque unligneblanche.
Les femelles sont plus obscures, peu ou pas sablées de jaune,
avec le bord blanc des segments du ventre souvent plus sen¬
sible et les espaces transparents plus petits.
Elle est très-commune pendant l’été sur les collines
arides autour de Grenade et dans les parties basses près de
Malaga.
8. Sesia Philanthiformis, Laspeyres.
Lasp. Ses. Eur fig. 8.
Les individus marqués d’une tache blanche aux antennes, et
qui pourraient être considérés comme appartenant à cette
espèce, ne nous semblent pas distincts de ceux de la Meriifor-
mis et paraissent s’y rapporter complètement ; nous doutons
qu’ils puissent être réunis à la véritable Philanthiformis de
Laspeyres, si toutefois elle est bien distincte’des précédentes.
Trouvée dans les mêmes lieux.
genre PARANTHREJNE, Uübner.
Tête large, très-déprimée d’avant en arrière, antennes séti-
formes s amincissant insensiblement de la base à l’extrémité,
qui n est ni fléchie , ni chargée d’un pinceau de poils, très-ciliées
chez le mâle, yeux petits, presque ronds, palpes petits et dis¬
tants l un de l’autre, peu redressés, les deux derniers articles
presque égaux, très-hérissés, spiritrompe très - petite ; pro¬
thorax très-court ,* mésothorax développé en avant, raccourci
en arrière, convexe, gibbeux, scapules oblongues, assez grandes,
à peine échancrées et prolongées, tout à fait appliquées, comme
soudées : ailes très-étroites, surtout les supérieures , dont la pre -.
mière nervure semble nulle avec les deux ramuscules du qua-
SESIDES.
155
trième rameau de la seconde nervure; ramenés à l’état de
rameaux, de sorte qu’il existe dix rameaux divisant l’extré¬
mité de l'aile; deuxième rameau de la seconde nervure, aux
inférieures, partant de l’extrémité antérieure de la nervulequi
est très-grêle et transversale ; abdomen épais, déprimé ; pattes
fortes avec les hanches antérieures très-larges, et les piêmes
tibias courts, les autres fortement hérissés, munis d’éperons
très-longs.
Genre différant beaucoup des autres Sésides *, par la
l'orme.générale, parles antennes non renflées, cylindriques, à
peine crénelées, terminées en pointe aiguë , par les palpes
hérissés de poils divergents qui dépassent beaucoup le som¬
met ; prothorax bordé de très-larges écailles, ainsi que le mé¬
sothorax et surtout la poitrine, les hanches et les cuisses,
écailles luisantes et donnant à l’insecte uu aspect lisse; pattes
épaisses, les quatre postérieures hérissées, surtout au milieu
des tibias, à l’extrémité et à l’articulation des premiers tarses ,
épiphyse dépassant un peu le tibia; ailes supérieures très-
étroites surtout dans leur moitié interne, dilatées et arrondies
postérieurement à la base, paraissant n’avoir que deux
nervures, avec le pli costal bien prononcé, deuxième rameau
de*la seconde nervure, aux inférieures ** qui, chez les Sésides,
peut s’avancer jusqu’au milieu de la nervule, ou au-delà,
partant ici de son extrémité antérieure ; dans le repos, ces ailes
repliées en trois parties sont cachées par les supérieures mal¬
gré leur étroitesse; celles-ci sont entièrement couvertes d’é-
cailles grandes, les inférieures sont plus ou moins transpa¬
rentes, franges très-larges; abdomen ayant la base fortement
excavée en dessous, avec des touffes de poils peu longues à
l’extrémité, épais et large môme chez le mâle, conique.
* La Myrmosœformis (H. Sch. Suppl. Ses. 30, 31) ne nous paraît pas de¬
voir faire partie de ce genre.
'* Ce qui tendrait à prouver que ce rameau n’est pas le nervulaire; alors
ce serait le premier rameau de la troisième nervure qui aurait disparu ?
156
AT Y CH IDES.
Paranthrene Tineiformis, Hübner.
— Sph. 46 et 116, Brosiformis.
Espèce variable pour la teinte, présentant parfois des cou¬
leurs assez brillantes ; tantôt d’un brun-fauve plus ou moins
obscur, tantôt d’un brun doré avec une grande tache d’un
jaune-fauve plus brillante en dessous, couvrant la partie
externe des supérieures, souvent réduite à trois petits espaces
entre les rameaux et qui tendent à devenir transparents,
d’autres fois s’étendant sur une grande partie du disque ;
dessous laissant voir un peu la tache discoïdale ou moyenne ;
inférieures plus ou moins envahies par la teinte ; abdomen
d’un brun-fauve plus ou moins doré et clair, surtout vers
l’extrémité, où se voit,comme une grande tache plus brillante,
avec la base d’un fauve argenté. Les couleurs s’altèrent après
la mort.
Nous l’avons trouvée près de Malaga, posée sur une tige
d’herbe.
Famille des ATÏCHIDES.
M. Boisduval l’avait d’abord placée avec les’Zygénides;
depuis, dans son Index , il en forma, avec le genre Stygia, la fa¬
mille des Stygiaires, mais les stygies sont privées de stemmates
qui, chez lesatychies, sont bien visibles; nous croyons que
les premières ne peuvent guère être séparées des Zeuzérides,
pour celles-ci, elles semblent encore avoir des rapports avec
les Sésides ; de même que les Thyridides, c’est une famille
isolée parmi les européens.
genre ATYCH1A, Hoffmannzegg.
Ce genre a été rejeté par MM. H. Schaeffer et Lederer, dans
les Tinéides avec lesquelles il paraît avoir des rapports ; du
reste les Zeuzérides se rapprochent aussi de celles-ci.
ATYCHIV
157
Palpes médiocres, presque droits , ayant le dernier article
beaucoup plus court que le précédent et le premier très-court,
tantôt hérissés, tantôt presque lisses, spiritrompe variable *,
souvent assez grande (Orbonata, Appendiculata, Pumila), en¬
foncée dans la cavité buccale qui est profonde, antennes chez le
m.âle, ou bipectinées à dents courtes, ou crénelées ou simples ,
non renflées, très-amincies vers l'extrémité qui est pointue, un
peu hérissées et épaissies par des écailles chez la femelle, yeux
assez gros et saillants ; corps épais, couvert de poils parfois
rares et d’écailles larges, surtout sur la poitrine ; pattes fortes,
médiocrement longues, ayant les tibias postérieurs munis d'épe¬
rons inégaux, forts, obtus, couverts, surtout à la face externe,
de longs poils formant parfois un faisceau, épiphyse peu épaisse,
naissant presque à la base du tibia et l’égalant.
Ailes supérieures plus ou moins étroites, allongées ; infé¬
rieures plus larges , dépassant le milieu- de. l’abdomen , chez
le mâle, où elles sont, le plus souvent, tachées de blanc,
franges très-larges, première nervure des antérieures éloignée
de la côte vers la base, allant jusqu’au tiers externe, deuxième
distincte à la base, ayant le premier rameau éloigné des autres .
formant avec la troisième, une aréole longue qui fournit dix
rameaux, rayonnant sur le sommet de l’aile, sans envelopper
toute la largeur, dont le premier de la troisième nervure, très-
rapproché de l’aréole, quatre à cinq partant de la nervule,
quatrième nervure très-éloignée des autres, aboutissant au bord
externe, la cinquième s’unissant à elle plus ou moins près de la
base; première des postérieures bien visible, un peu renflée à la
base, finissant avant le sommet, seconde presque insensible
donnant deux rameaux, troisième en fournissant trois, le ner-
vulaire placé sur la nervule en avant du milieu, les deux
suivantes espacées, divergentes à cause de la grande longueur
du bord externe, bord postérieur divisé à la base en un petit
* M. Boisduval leur refuse cet organe, Icônes, page 82 « trompe nulle , ><
écrit-il ! plus tard, dans son Index et Généra, il écrit « lingua spuria, subnulla.»
Lépidoptères de l'Andai.ousie. Il
158
AT Y GUI DES,
lobule formant un ungle, frein bien visible, s’accrochant dans
une gaine courte ; aréoles dépassant un peu le milieu de l’aile
surtout aux premières, nervules insensibles.
Tête assez large avant une dépression entre les antennes,
celles-ci insérées bien plus en arrière que chez les sésies, et
bien plus rapprochées des stemmates, vertex élevé, étroit, peu
distinct de l’occiput, qui est refoulé en arrière, bord anté¬
rieur du front peu rabattu, de niveau avec les trous nasals;
prothorax paraissant avoir quatre plis, dont deux seulement
sensibles, très-minces, dilatés sur les côtés, ayant les hanches
fortes ; mésothorax assez épais avec son scutum en losange
allongé, pas très-large, ses épimères aussi larges que les
hanches ; métathorax ayant son scutum assez grand, un peu
visible dans son milieu avec'les côtés un peu saillants, divisés
par un sillon et une impression externe, la portion pulvéru¬
lente occupant tout le bord antérieur, son scutellurn étroit,
médiocrement épais , avec les hanches très-larges saillantes
en arrière, excavées , et l’épimère tout-à-fait postérieur.
Abdomen composé de huit segments chez le mâle et de sept
chez la femelle, le premier en dessus ayant sa partie moyenne
très-large et la division latérale très étroite, excavé et caréné
en dessous, le dernier beaucoup plus long que le précédent, chez
la femelle, d’où l’on voit souvent sortir un assez long oviduc ;
pièces génitales mâles peu sensibles en dehors, stylet large,
écliancré ou bifide au sommet, pince simple, inférieure
Ces caractères, pris sur YAtychia appendiculata, varient
déjà sensiblement chez la Nana. Les femelles, plus petites que
les mâles, en diffèrent beaucoup par les couleurs; les Orbonata,
Appendiculata sont velues avec les antennes un peu bipecti-
nées, la Pumila et surtout la Nana sont presque glabres,
couvertes de larges écailles avec les palpes non hérissés et les
antennes presque simples, surtout chez la dernière. Nous ne
connaissons pas leurs mœurs , il est à supposer que les larves
vivent dans les tiges et que l’insecte vole le jour sur les fleurs.
Atychia Funebris, Feüthamel.
Ann. Soc. Ent, Fr. 1833, p. 259, pl. 9, fig. n.
Nous avons reçu de M. Graells, un individu très-petit et
on mauvais état, pris à Madrid et qui parait se rapporter à
celte espèce, qu’on nous a dit aussi habiter l’Andalousie.
Atycuia N an a, Treilsehke.
II. Schæfif. Suppl. Tin. tab. 80, fig. 613.
M. Staudinger nous a envoyé un individu mâle pris par lui
à Cliiclana, près de Cadix, qui présente quelques différences.
Plus grande, ailes supérieures, en dessus, d'un gris-roux
varié d atomes et de parties brunes, nervule ne faisant
pas saillie sur le disque, cet endroit marqué d’une nuance
brune, marge- postérieure blanchâtre à la base, quatrième
nervure formant une ligne enfoncée bien sensible, écailles
plus larges; inférieures d’un brun un peu fauve, pâles à la
basé, d’où l’on voit partir deux ou trois rayons blanchâtres,
peu distincts avec le bord antérieur d’un blanc-jaunâtre
dans ses deux tiers internes ; franges des premières grises,
celles des secondes d’un gris-blanchâtre ou jaunâtre, ayant
deux bandes un peu maculaires brunâtres, l’interne pins
foncée; dessous des quatre d’un gris-brun luisant, un peu
fauve et jaunâtre, avec des parties plus pâles vers le bord
interne, ayant la marge antérieure dilatée avant le sommet, un
rayon médian, unautreaprès, peu sensible, d’un blanc-jaunâtre.
Corps non velu, mais couvert d’écailles larges, surtout sur
la poitrine, d’un gris-jaunâtre un peu varié, blanchâtre en
dessous; tète d’un gris pâle avec un toupet jaunâtre sur le
vertex, palpes non hérissés, lisses, le deuxième article courbé,
un peu redressé, le troisième plus long que chez la Nana,
brunâtre, antennes tout à fait simples, mais ayant des écailles
redressées, brunâtres, un peu fauves à la base où elles sont
marquées d’une tache blanchâtre en avant. Abdomen non
ZÏGÉSIEKS.
velu, couvert d'écailles assez larges, d’un gris pâle avec le
bord des segments et le dessous, blanchâtres, écailles convrant
les hanches,les débordant en forme de plastron ; pattes d’un
gris blanchâtre, ayant sur les tibias postérieurs une touffe
un peu redressée.
Il est difficile d’après un seul individu de décider s’il est
une espèce distincte; nous la désignerons sous le nom de
A tychia gaditana.
TROISIÈME TRIBU. ZYGÉNIENS.
Antennes souvent en massue assez épaisse et un peu fléchie
vers l’extrémité qui ne porte pas de pinceau de poils, presque
toujours un peu renflées, yeux larges, peu saillants, spiri-
trompe le plus souvent longue, palpes assez petits, grêles,
stemmates toujours visibles; thorax plus ou moins épais, assez
court ; plis du prothorax en dessus ayant la forme de quatre
écailles un peu renflées, dont les premières, le plus souvent,
plus petites, au centre desquelles se voit le scutellum, sous
l’apparence d’une petite saillie lisse, ou rugueuse, scapules
peu prolongées, courtes, assez larges à la base, peu rétrécies
en arrière, presque en forme de croissant, ayant la partie
crochue comprimée obtuse, non allongée en pointe ; scutum
du mésothorax court, largement échancré en arrière, son
scutellum en forme de bouclier un peu dilaté en côté, ayant
ses angles peu marquées, tronqués; pièce pectorale du méta-
thorax bien plus étroite que la sous-axillaire qui est ici très-
grande, allongée, séparée de l’autre par un enfoncement pro¬
fond; pattes longues, les antérieures ayant l’épiphyse assez
petite, déprimée, naissant vers le milieu du tibia qu’elle égale
ou dépasse un peu; les postérieures ayant les éperons petits, la
première paire distante de l’autre, et parfois manquant ; ailes
petites, assez étroites et allongées, un peu dilatées au bord pos¬
térieur, vers la base, les inférieures dilatées vers l’angle anal,
qui est arrondi, ayant un frein bien sensible, s’accrochant
ZYGÉNIDES.
161
dans une lanière large qui naît avant la première nervure.
Elle ne comprend que deux petites familles dont les espèces,
au dessous de la taille moyenne, sont diurnes; la première,
celle des Zygénides ne forme qu’un seul genre *.
genre ZYGÆiNA, Fabricius.
Tête médiocre , assez allongée, antennes toujours simples, en
massue plus ou moins épaisse, parfois obtuse au sommet qui est
plus ou moins fléchi, un peu plus minces chez les femelles,
spiritrompe longue, déprimée, palpes petits, grêles, hérissés, un
peu redressés, non contigus, ni comprimés, atteignant à peine
les poils du front ; thorax assez épais et court ; pattes presque
glabres ou lisses, un peu velues sur les cuisses, ayant les tarses
à peine épineux et les onglets simples et accompagnés d'une
pelote assez grande ; aréoles dépassant le milieu de l’aile sou¬
vent un peu cordiformes; celles des supérieures très-rétrécies
vers la base, comme pédiculées, deuxième nervure produisant
trois ramaux directs, dont le troisième bifide, et deux autres
placés sur la nervule avant son milieu, qui forme un angle
rentrant, se continuant avec une nervure accessoire peu sensi¬
ble , troisième se courbant à son extrémité, donnant quatre
rameaux dont le dernier sur la nervule avant son milieu, de
sorte que Varéole émet, sur la partie externe de l'aile, neuf
rameaux ; l'espace qui vient après large, ayant le pli qui le
* Dans sa monographie des Zygénides, M. Boisduval réunit à cette famille
les genres Cocytia, Syntomis et Psicotoe; le premier n’a certainement
aucun rapport avec les zygènes ; pour le troisième, il ne paraît pas devoir
s’éloigner des Syntomis qui doivent être séparées des Zygénides, avec
lesquelles elles ont beaucoup moins de rapport que les Procris ; il prétend
ensuite, que les genres Œgocera et Hecatesia , se rapprochant des Hespé-
rides, doivent être placés dans les Castnides qui sont près des Agarista ;
nous croyons que ces genres peuvent être placés dans les Agaristides mais,
■comme ceux-ci, ils s’éloignent des Castnides.
ZYUÉME1NS.
162
divise un peu épaissi en nervure , quatrième courbée en deux
sens, recevant la cinquième avant la base.
Ailes inférieures dilatées en avant et postérieurement, ayant
les premières et deuxièmes nervures d’abord séparées, parallèles,
puis se touchant avant le milieu, parfois unies par un petit
rameau, ensuite la seconde divergente, formant un angle, en
atteignant la nervule, avec son premier rameau, le second
placé sur celle-ci plus ou moins loin, troisième courbée à son
extrémité, donnant quatre rameaux espacés, dont deux sur la
nervule avant le milieu qui forme un angle rentrant se conti¬
nuant en une nervure accessoire très-mince, aréole assez large,
un peu dilatée au milieu.
Abdomen assez épais, long, dépassant beaucoup tes ailes
inférieures pendant le vol, parties génitales mâles cachées par
deux pièces en forme de valves (la pince), soulignes à leurs
bords.
Crâne divise par des saillies et des enfoncemenls, iront un
peu saillant, non rétréci en avant où il est rebordé, lisse, se
terminant en pointe entre les antennes, celles-ci placées dans
une dépression, rapprochées l’une de l’autre, ayant le premier
article épais, assez grand, vertex saillant en forme de crête,
divisée dans son milieu et dont les angles externes aboutissent
aux stemmates, ceux-ci non saillants, presque déprimés et
flétris, comme s’ils étaient mous pendant la vie, ce qui les rend
parfois peu visibles, occiput formant souvent un bord saillant,
divisé par une petite strie enfoncée, joues étroites, palpes
maxillaires presque visibles à l’œil nu, avec les deux premiers
articles épais, les labiaux ayant le premier article recourbé,
un peu dilaté et déprimé d’avaut en arrière, aussi long ou plus
que les deux autres, dont le dernier très-court, articulés sur
une partie très-saillante, presque en forme d'article, spiri-
trompe membraneuse sur les côtés.
Notas du prolhorax assez épais, delà largeur de la tète avec
tes quatre plis en forme d écaillés, bien visibles dont les deux
postériurcs, le plus souvent, plus larges: celui du mésotho-
ZYGENIDES.
163
rax ayant le scutum large, convexe, rétréci en avant et un peu
excavé et comme recourbé antérieurement où il forme deux
angles, au-dessous desquels existe le præscutum qui est tout à
faitinférieur,scapulesasscz larges, obtuses, peu prolongées,ne
recouvrant qu’une partie de l’attache de l’aile, non saillantes
en dessous, s’articulant dans un espace peu étendu, reçues
dans une échancrure latérale du scutum, cclui-ci largement
mais peu profondément échancré en arrière, pour recevoir le
scutellum qui est grand, arrondi, peu prolongé sur les côtés
où il laisse un vide large et profoud -, métathorax ayant la
partie centrale du scutum membraneuse et les côtés convexes,
allongés avec un enfoncement profond arrondi, en regard de
l’attache de l’aile, et la partie antérieure pulvérulente large;
mésopeetus ayant l'espace axiilaire largement membraneux
avec la fossette de ce nom peu marquée, et répisternum petit,
ses épinières aussi larges que les hanches, arrondis postérieu¬
rement, ceux du métapectus presque postérieurs, n’offrant sur
les côtés qu’un bord mince, pièce sous-axillaire formant avec
le bord de la pièce pectorale au-dessus de la hanche, une fos¬
sette profonde, allongée; pattes antérieures ayant les tibias plus
courts queles cuisses avecl’éphiphyse grêle, les dépassant un
peu, naissant avant le milieu, tibias moyens aussi longs que
les cuisses, les postérieurs plus courts.
Abdomen fortement excavé, en dessous, à sa base où il est
écailleux et caréné, avéc les parties latérales membraneuses
larges, portant des stigmates petits, ayant le premier segment
membraneux en dessus, large avec la division latérale non
saillan te, non distincte de la partie latérale membraneuse des
autres segments, non enfoncée à son attache thoracique, sépa¬
rée par une rainure peu large, écailleuse, saillante, dont l’extré¬
mité est un peu élevée, présentant, chez les mâles, huit seg¬
ments, et l’extrémité formée par les valves anales; parties
génitales peu visibles, composées d’un stylet fourchu s’appuyant
sur la partie supérieure de la gaine du pénis, entre plusieurs
épines divergentes, dont elle est munie ( FUipendulœ ); de cette
164
ZYGJÉKlEJNS.
gaine, portant parfois, de chaque côté, une touffe d’épines et
une autre inférieurement, au milieu de laquelle se voit le pénis
qui est en partie membraneux et large, et enfin de la pince
qui est très-simple, très-peu variable, à valves ovoïdes,
hérissées en dedans, et qui en se joignant, cachent complète¬
ment les autres pièces; abdomen de la femelle présentant sept
segments dont le dernier, plus étroit en dessous, laisse voir
un bord épaissi, souvent large et double, et d’une couleur
rouge qui doit faire partie du huitième, puis après, un autre
bord de segment qui doit être le neuvième, se terminant par
deux petites valves laissant saillir l'extrémité de l’oviduc.
Ailes peu larges, inégales, les supérieures presque toujours
d’un bleu ou vert obscur chatoyant avec des taches rouges, et
les inférieures rouges souvent un peu plus larges, ayant la
marge antérieure, en dessus, couverte d’une manière inégale
décailles dorées, jaunes ou blanchâtres, parfois peu appa¬
rentes. Ces insectes sont diurnes et passent une partie de leur
vie sur les fleurs *.
Les larves qui paraissent toutes éclore peu de temps après
la ponte , grossissent très-lentement , restent presque sta¬
tionnaires ** pendant la lin de la belle saison et n’acquièrent
* Ou a beaucoup écrit sur les accouplements adultérins des Zygènes, et
sur les hybrides qui en sont les résultats ; mais sans les nier, nous croyons
qu'on en a beaucoup exagéré la fréquence et qu’on a pris des variétés pour
des hybrides ; malgré la très-grande quantité d’individus que nous avons été
à même de prendre, et d’observer dans des localités comme les prairies mon¬
tagneuses de la Suisse, où il nous est arrivé de compter jusqu’à six espèces
à la fois sur une seule fleur de scabieuse ! ( Onobrychis , Lonicerœ, Alpina, Fi-
lipendulœ, Minos, Achilleæ ) et d’en voir voler quelques autres, nous n’avons
jamais rencontré de ces accouplements contre nature.
** Même à l’époque où'elles sont presque à leur grosseur , elles peuvent
supporter les jeûnes les plus prolongés ; ayant pris, près, de Marseille, une
grande quantité de chenilles de la Z. fausta , dans les premiers jours de mars,
dont plusieurs arrivaient à leur grosseur ; les ayant abandonnées sans nour¬
riture, quelques-unes firent leur coque, mais parmi les autres, nous en re¬
trouvâmes encore de vivantes au mois de septembre ! Elles étaient ainsi res-
ZVGÉMDES.
JC5
guère leur entier développement que pendant le printemps
suivant, et pourtant, il en est qui se montrent dès la fin de
mai dans nos pays ( Achilleœ ), mais plusieurs paraissent deux
(Bætica) ou plusieurs fois, dans les pays chauds de l’Europe
(Stœchadis, Trifolü).
Ces chenilles sont courtes, épaisses, plissées ; la surface de
leur peau est inégale, rugueuse et présente, comme chez les
Cheloniens, des groupes de tubercules portant des petits
poils très-finement hérissés. Elles sont souvent d’un vert jau¬
nâtre avec des lignes de taches noires et jaunes ; lorsqu’on les
touche, elles se laissent tomber en se courbant en cercle; si on
les tourmente, elles fout sortir de leur corps de très-petites
gouttelettes d’un liquide qui paraît suinter des tubercules.
Elles se nourissent, le plus souvent, de Légumineuses herba¬
cées ou frutescentes, telles que les Lotus, Coronilla, etc., et
quelquefois <ï Eryngium (Sarpedon, Erythrus , Minos ?) et pro¬
bablement de quelques autres plantes \
Elles construisent, une coque presque ovoïde, très-atténuée
à ses extrémités, dilatée au milieu, d’une consistance papi-
racée, luisante et lisse à sa surface, qui est cependant plus ou
moins inégale et souvent plissée dans sa longueur ; elles l’at¬
tachent le long des brins d’herbe et autres tiges minces, ou
même sous les feuilles des plantes qui les nourrissent (Sar¬
pedon) ; d’autres fois, comme chez le groupe de la Z. ono-
brychis , la coque est tout à fait ovoïde et égale aux deux
bouts qui sont arrondis, elle est très-fragile et parfois la
larve la place sous les débris des végétaux (Fausta) où elle
est à peine maintenue.
La chrysalide est molle à cause de son enveloppe qui est
très-mince et dont les différentes parties semblent mal jointes ;
(ées près de six mois sans nourriture et elles étaient nées l’année précédente
à la fin de septembre ou dans le mois d’octobre, ayant vécu une année à
i’étal de chenille.
* Nous avons découvert celle de la Z, corsica sur la Santolina iricana.
ZYGÉMEYS.
J 66
le fourreau des pattes postérieures et de la trompe se prolonge
beaucoup après celui des ailes ; on reconnaît neuf segments
outre la partie anale qui est obtuse, arrondie et hérissée d’é¬
pines très-courtes ; la face dorsale des segments est aussi
munie, sur leur bord antérieur, d’une rangée de pareilles
épines dont la base se prolonge en fines cannelures.
Sa couleur est d’un brun rousscàtre, ou plus pâle, ou noi¬
râtre, ou même noire sur l’enveloppe de la partie antérieure
du corps, que l’insecte entraîne dehors lorsqu’il déchire 6a
coque pour éclore.
Les Zygèües sont surtout particulières à l’Europe et à quel¬
ques parties asiatiques qui l'avoisinent,nu nord de l’Afrique
et à sa pointe australe.
1. Zygæna Nevadeinsis*, Nobis.
Cat. Syst. Lép.pl. 1. fig. 10.
Nigro-virescenti-subviridis ; alis anticis maculis quinque et
podicis rubris, e maculis 'prima baseos elongata, externa ova-
to-rotundataj media minima a precedente semper distanti,
duabus posticis approximatis sœpe coadunatis ; antennis ad
apicem tenue clavatis, obtusis.
Très-rapprochée de la Scabiosœ **, mais plus petite; pre¬
mières ailes courtes et arrondies au sommet, d’un noir bleu
* M. Boisduval représente (Ieon. hist., pl. 54, flg, 2), sous le nom de
Oalmalina , une espèce qu’il rejette ensuite dans son texte (page 45), où il as¬
sure qu’elle ne diffère que très-peu de la Scabiosœ , dont elle a complètement
les antennes ; plus tard (Gen. et Ind., p. 52), il cherche à réhabiliter son
espèce aux dépens de la nôtre, qu’il cite comme variété, et contredisant ce
qu’il a d’abord avancé, il assure que les antennes de sa prétendue espèce
égalent presque celles de la Punctum , mais les deux assertions sont également
fausses ; il est facile de voir qu’il n’a figuré qu’une Z. punctum, erreur qu’il
cherche maladroitement à couvrir : le nom de Dalmatina est donc à rejeter.
’* La Scabiosœ particulière à l’Italie, au midi de l’Autriche et de la Russie,
n’a pas été rencontrée en Espagne et ne se trouve en France que dans les
parties avoisinant le Piémont.
ZÏGÉiUDES.
167
«u peu verdâtre, peu obscures, ayant cinq taches rouges
avec les deux de la base allongées, dont l’antérieure prolon¬
gée, aiguë, l’externe presque arrondie ou peu ovoïde, celle du
milieu très-petite allongée, toujours distante de la précédente,
la postérieure assez large, touchant souvent sa voisine de la
base, un peu tournée et courbée vers l’angle postérieur ;
secondes assez courtes, obtuses au sommet, un peu élargies
après le milieu du bord postérieur; d’un rouge peu foncé avec
une bordure brune qui s’élargit au sommet et se continue
parfois, sur le bord antérieur, en devenant pâle, les deux
couleurs n’étant pas nettement séparées ; deux femelles pré¬
sentent des antennes plusgrèles que les autres sans différer au-
Irement. Elle diffère de la Scabiosæence qu’elle est plus petite
et que ses ailes, sans être plus larges, sont notablement
plus courtes et plus arrondies, en ce que la petite tache
du milieu des premières ne s’allonge jamais pour toucher la
tache externe, en ce que les antennes du mâle, un peu plus
épaisses, sont en massue terminale bien plus courte avec le
sommet tout à fait obtus; elle se distingue donc, parla forme
des ailes et des antennes, des variétés assez rares de Scabiosa?
dont toutes les taches sont, isolées.
Ecs valves anales sont aussi plus étroites, plus allongées
et laissent eutre elles en dessus, à leur base, un espace plus
étendu.
J’ai rencontré douze individus semblables dans des endroits
frais et boisés des parties moyennes de la Sierra-Nevada.
2. Zygæna Saups doiv, Hübner. var. ffispatiica *, Nobis.
Itamb. Faun. Ent. And. pl. 12. fig. 8, Z. sarpedon , var.
Herr. Schæfï., Zyg. Suppl, fig. 2., Z. balearica.
Elle diffère surtout de l’espèce ordinaire en ce que le thorax
* Nous appelons Hispanica la variété de Sarpedon venant de l’Andalousie,
parce que le nom de lialcurivu imposé par M. Poisduval. parait se rapporter à
ZYGENlEftS.
J 08
n’est pas varié de poils blanchâtres et que la teinte des ailes
est souvent moins foncée, surtout chez les individus qui se
rencontrent dans les montagnes; quelques-uns même sont si
pâles, qu'ils sont à moitié transparents avec les taches rouges
pâles et très-diminuées, pâleur qui ne tient pas seulement à
ce que les écailles sont moins nombreuses, mais à ce qu’elles
sont moins colorées ; dans cet état, les deux segments rouges
de l’abdomen sont toujours bien visibles ; la partie claire de
la base des ailes inférieures est moins sensible. La tache
externe des supérieures, souvent plus dilatée que chez la
Sarpedon, et tendant parfois à produire une sixième tache,
comme chez la Mediterranea (*), que 31. H. Schaeffer indique,
nous croyons à tort, du midi de l’Espagne.
L ’Hispanica est très-répandue dans toute l’Andalousie,
surtout sur le littoral, pendant les mois de mai et juin; la
chenille que nous avons souvent rencontrée sur les Eryngium
campestrc et maritimum , en mars et avril, d’après nos des¬
criptions, ne présente aucune différence d’avec celle de la
Sarpedon de Touraine.
«ne variété douteuse de Sarpedon (Ess. Mon Zyg. pl. 2, f. 5), n’ayant que
trois taches rouges, dont deux basilaires prolongées au-delà du milieu de
l’aile, et la troisième avant le sommet, ce qui la fait ressembler à la Punctum ;
plus tard l’auteur a prétendu que sa figure était mal faite et il a rapporté
sa Balearica à la variété espagnole, d’apTès un individu d’Espagne, commu¬
niqué par Pierret (Icon. hist., p. 47). Mais la première description qu’il don¬
nait (Ess. Mon., p. 39), se rapportant à sa figure aussi complètement que si
elle avait été faite d’après elle, on doit en conclure que l’auteur ne sait plus
trop ce que c’est que sa Balearica , puisqu’il finit par dire (Gen. et Ind ., p. 51,
note 3) qu’elle n’est peut-être qu’üne hybride des deux espèces. Mais on sait
qu’elles habitent des pays très-différents ; c’est un nom à détruire, comme
n’ayant pas de type authentique ou étant pour le moins très-douteux.
* La Mediterranea , H. Sc.h. ( Sarpedon , Hübn-Geyer, 161), ressemble beau¬
coup à certaines variétés d 'Hispanica, dont elle a la teinte pâle ; mais elle
s’en distingue par la sixième tache, souvent séparée, par le thorax et les
pattes blanchâtres ; elle habite l’Algérie.
3. Zygæna Ledereiii, Nobis.
Alisanticis violaceo-virescentibus maculis quinque coccineis,
externa dilatata, e duabus baseos junctis (margine postico im-
maculato), secundo, posticamattingente; posticis coccineis, mar¬
gine fusco exterius dilatato; thoracis pilis pedibusque sordide
albidis ; abdomine nigro.
Si cet individu ne nous avait pas été envoyé par M. Lederer,
de Vienne, comme ayant été prise par lui sur des montagnes
de la Sierra-de-Ronda, nous l’eussions certainement réuni
à la Z. punctum *; il ressemble aussi à la Contaminei ** ,
* La Zarpedons qui habite le centre et tout le midi de la France, l’Es¬
pagne et même l’Algérie, est remplacée comme beaucoup d’autres espèces, en
Italie, en Sicile, en Autriche, par la Z. punctum; nous possédons cependant
un individu de la Russie.
** Nous avons pris à Chamonix une zygène que nous avions d’abord
réunie à la Contaminei , malgré la teinte des ailes bien plus foncée ; en les
comparant minutieusement, nous avons reconnu que les écailles couvrant les
ailes de la Contaminei étaient plus étroites, non-seulement que chez celle-ci,
mais encore que chez la Sarpedon, dont on aurait pu la croire une race pyré¬
néenne, ce qui prouve que c’est bien une espèce distincte ; c’est donc de la
Punctum et de la Ledereri que notre zygène se rapprocherait leplus, mais dont
elle parait bien distincte. Premières ailes aussi foncées que chez la Sarpedon,
et aussi arrondies au sommet, tache rouge externe, peu dilatée, courte; point
central peu sensible, non allongé ; des deux taches basilaires assez étroites,
ne couvrant pas la marge postérieure et seulement confluentes à leur base, la
première peu allongée et aiguë, la deuxième s’unissant à la postérieure qui
est peu large, par une partie un peu rétrécie, franges roussâtres ; inférieures
d’un rouge un peu rosé, avec une bordure brune, médiocre, sinuée, élargie
au sommet, faisant un peu saillie au milieu du bord ; franges d’un brun à re¬
flet très-peu roussàtre ; thorax un peu varié de gris-roussâtre; abdomen noir,
un peu bleuâtre sur les côtés, un peu roussàtre eu dessus, sans apparence
d’anneau rouge ; nous là nommons Z. Pennina. Elle se distingue bien de la
Punctum, par la largeur des ailes, qui sont plus arrondies ; par les taches
petites non allongées, ni élargies, et par celle du milieu, qui forme un point
rond à peine sensible ; de la Contaminei, par les écailles des ailes plus larges
et la couleur foncée ; la première paire d’éperons des pattes postérieures est
plus prononcée que chez les précédentes.
I/O
ZYGKMliiSS.
mais ses ailes sont plus' étroites et la Ici nie beaucoup plus
foncée, même plus que chez la Sarpcdon. De la taille de la
Punctum avec les supérieures d’un brun-bleuàtre, tournant
moins au vert-jaunâtre et chatoyaut en bleu-violet, ayant le
bord costal et les franges finement jaunâtres; des cinq taches
rouges, l’externe est dilatée, la médiane petite, mais sensible
assez allongée, les deux basilaires confluentes, la pre¬
mière un peu prolongée, très-aiguë, la seconde ne s’étendant
pas sur la base du bord postérieur, s’unissant à la postérieure
par une portion un peu étranglée, celle-ci à peine dilatée,
arrondie en dehors, postérieures n’ayaut pas à la base d’espace
transparent, d’un rouge-rosé avec une bordure d’un brun-
violet s’élargissant vers le sommet , moins obscure que la
frange, le brun et le rouge séparés d’une manière bien plus
nette que chez la Sarpedon. Thorax varié de gris-roussàtre ;
abdomen noir sans apparence de rouge.
En général, la teinte est plus obscure que chez la Punctum,
et les taches rouges moins étendues et moins confluentes.
4. Zygæna Bætica, N obis.
Faune Ent. And. pl. 12, fig. 9.
Ilerr. Schæff. Suppl .-Zyg. 79, 81).
Nigro-violacea; alis anticis basi 'integra maculisque sæpc
coadunatis, flavido-subcinctis, tribus mediis, externa lunata ,
saturate rubris ; posticis tenue nigro maryinatis , abdominisque
segmento quinto et litura collari rubris .
Cette belle zvgène dont la taille égale parfois celle des plus
grosses espèces , se rapproche beaucoup de la Fausta, * mais
* La Fausta, comme les espèces du même groupe, pendant l’aecouplemeni,
fait sortir de dessous le bord du huitième segment, deux touffe^ de poils nom¬
breux, divergents, jaunâtres, et qui d’ordinaire sont réunis en deux faisceaux
couchés et complètement cachés sous les bords du segment ; eu dessus, ils
s’insèrent sur le bord du neuvième, vers la base de la pince: ils paraissent
ZY'GENIUKS
171
elle s’en distingue par des caractères constants, quoique
légers : le thorax a la partie dorsale toujours noire et sans
nuance jaunâtre, avec un collier rouge, tantôt comprenant
presque tout le prothorax, tantôt à peine sensible; l’abdomen
ne présente jamais qu’un seul segment rouge en dessus (trois
chez la Fausta ) * , le cinquième et les valves anales sont
noires, caractères que j’ai constatés surplus de cent individus
sans aucune variation. Aux premières ailes la bande du fond
qui sépare le rouge de la base, des taches du milieu, est rare¬
ment divisée au bord costal par un prolongement rouge et
arrive parfois entière sur ce bord; les parties rouges sont
moins largement cernées de jaunâtre et souvent ne le sont pas
du tout.
Cette espèce, peu répandue en Andalousie, est pourtant
assez commune dans certaines localités, mais seulement dans
les lieux où se rencontre la Coronilla juncea , comme pour la
Fausta ** du midi de la France; mais ses mœurs diffèrent
beaucoup, puisque nous l’avons rencontrée aux mois d’avril et
de septembre, sur des collines arides, dans les environs de
exister chez la plupart des Zygènes, mais moins prononcés ou rudimentaires
et d’une couleur obscure. Chez la Fausta et la Bœtica, le dernier segment de
l’abdomen en dessus, est prolongé et presque aigu ; chez la Fortunata, il est
plus court, plus obtus ; chez la Faustula , il est allongé et arrondi à l'extré¬
mité ; chez l’Hilarls et VAlgira, il est à peine plus saillant queles antres en
arrière.
* Chez les mâles, les valves anales et les trois avant-derniers segments en
dessus, sont toujours rouges ; chez la femelle, il n’y a souvent que deux
segments de cette couleur.
** Nous avons trouvé sur le mont Salève, près de Genève (département
de la Haute-Savoie), une zygène différente de la Fausta ordinaire et que nous
nommons Z. Faustula. Les taches sont plus petites et moins confluentes :
les deux basilaires sont en partie divisées et la seconde ne s’étend pas sur la
marge postérieure ; la bande de la couleur du fond, qui sépare ces taches de
celles du milieu, n’est pas divisée par du rouge ; l’abdomen est noir et n’offre
que des atomes rouges en place des segments de cette couleur , elle paraît
en juillet. , •
m
ZYGÉN1IÎI>S.
Malaga, tandis que la Fausta ’, dont la chenille vit par petites
familles d’individus séparés, sur la même plante, à Marseille,
Toulon, Hyères, ne se montre qu’à la fin d’août et en septembre,
quoiqu’elle commence à faire sa coque dès le mois de mars.
Notre Bætica ne peut s’appliquer à l’espèce figurée par
Hübner (141-42), quoique lui ressemblant beaucoup, dont
l’abdomen présente deux segments rouges ; elle n’est pas davan¬
tage la Faustina **.
5. Zygæna Hilabis *** Ochsenheimer.
Rarab. Faun. Enl. And. pl. 12. fig. 5, 6, var.
Cette espèce se distingue facilement de la Fausta par l'ab¬
sence de collier et d’anneaux rouges à l’abdomen ; la bande
du fond qui sépare le rouge de la base, des taches du milieu,
* Les individus qui se rencontrent dans le centre de la France et plus au
nord, à Fontainebleau, et que j’ai pris aussi à Angoulème, diffèrent de ceux
du midi ; les taches rouges des supérieures, largement bordées de jaunâtre,
envahissent la plus grande partie du disque de l’aile, dont la couleur du fond
est réduite à de petites taches et une bordure du tiers externe de l’aile ; celle
qui sépare la base est divisée en deux ou trois petites taches qui ne touchent
le plus souvent ni la côte, ni le bord postérieur, comme chez VHilaris. On peut
distinguer cette variété sous le nom de Forlunata.
** Nous avons reçu, dans le temps, du célèbre entomologiste Klug, un in¬
dividu du Fauitina , dn musée de Berlin, éliquité de sa main, comme étant un
de ceux rapportés autrefois du Portugal, par Hoffmannzegg, et que nous avons
fait figurer comme un objet de comparaison (Faun. Ept. And., pl. 12, fig. 7.
Zygæna. Faustina, Ochsenheimer) ; elle ressemble extrêmement à la Fausta
dont elle égale à peine la taille et en diffère surtout parce que le rouge de la
base des ailes supérieures est séparé des taches du milieu, sur le bord anté¬
rieur, par la continuation de la bande noire qui n’est pas divisée par un pro¬
longement rouge comme chez la Fausta, et par les valves anales qui sont
noires ; l’abdomen présente trois segments rouges.
VAlgira, Duponchel (Supp. II, p. 86, pl. 7, fig. 6 ; H. Schœf, Suppl. 106 ;
Hübn-Gey., 172-73, Hilaris), confondue par Geyer avec VHilaris, lui ressemble
beaucoup; elle s’en distingue bien par le corps qui est tout noir, et surtout par
la massue des antennes, très-grosse, courte et obtuse : par sa couleur d’un
ZY GÉN IDES.
173
aux ailes supérieures *, divisée ou diminuée , ne touche
jamais le bord postérieur ; les taches rouges sont plus ou
moins bordées de blanc-jaunâtre, parfois largement, ou de
jaune-fauve, tantôt la teinte noire du fond, très-chatoyante
en bleu-violet, égale presque l’étendue des taches, tantôt elle
est réduite à de petites taches ; le thorax est varié de blan¬
châtre avec un collier semblable, la massue est allongée,
moins obtuse et moins épaisse que chez la Fausta. Nous
l’avons rencontrée au nord de Malaga, du 20 au 24 juillet,
dans des parties montagneuses ; elle est peu répandue et se
trouve isolement ; c’est une espèce bien distincte.
6. Zygæna Occitan ica, Devillers.
Ramb. Ann. des Scienc. d’observ., n, pl. 5. fig. 5, p. 14.
— Faun. Ent. And. pl. 12, fig. 10, var.
Elle n’est pas rare sur certaines collines dans les environs
de Grenade ; dans ce pays elle acquiert un grand développe¬
ment et dépasse, parfois, en grosseur, YOnobrychis ; elle y
produit de très-belles variétés dont les ailes antérieures
deviennent presque entièrement jaunes avee cinq petites
taches rouges. Nous avons découvert la chenille sur le Do-
rychnium monspeliense.
7. Zygæna Rhadamawthus, Esper.
Elle se trouve dans les mêmes lieux que les précédentes ; on
la rencontre souvent avec un anneau rouge sur l’abdomen.
rouge de sang très-foncé, parfois presque obscur ; par les taches rouges nulle¬
ment ou à peine bordées de blanc-jaunâtre, séparées du rouge de la base par
une bande noire du fond, réduite à une tache.parfois assez large, non divisée
et plus éloignée du bord postérieur ; d’Algérie où elle paraît commune.
(*) Dans les variétés à corps à peu près noir, cette bande plus sensible chez
ces individus, la distinguerait del 'Algira, par son prolongement vers le bord
antérieur qui n’existe pas chez l’autre, dans le cas où les antennes manque-
Lépidoptèkes de l'Andalousie.
174
ZYGÉNIEKS.
8. Zygæna'Lavandulæ, Esper.
Elle n’est pas rare dans les enYirons de* Grenade.
9. Zygæna Stoechadis *, Borkhausen.
II. Schæff. Suppl. Zyg. lig. 35, 39, 45.
Cat Syst. Lep. And. pl. 1, fig. 5. Z. trifolii , var.
Hübn. Sph. fig. 24, Lavandulæ.
Boisd. Ess. Mon. Zyg. p. 66, pl. 4, fig. 5,' Medicaginis.
Dup. Suppl, n, pag. 73, pl. 6, fig. 6.
Boisd. Icon. Hist. p. 61, pl. 54, fig. 9. Charon. (Stœchadis peu
prononcée.
, L’ancienne Medicaginis ** de M. Boisduval, celle citée dans
Duponchel, et la nouvelle Charon du premier auteur, nfe com-
* M. Boisduval figure et décrit (Ess. mon. Zyg), pour la Stoechadis, une
Lavandulæ ; pour la Charon, la Medicaginis ; pour la Medicaginis, la Stœ¬
chadis (la transposition sur les planches des noms de Charon et Medicaginis,
est une pure invention, ce que prouvent les descriptions ; au reste il y aurait
encore une erreur); plus tard, afin de pallier ces erreurs, l’auteur (Icon. Hist.)
cherche à faire disparaître deux de ces espèces, sons prétexte de variétés, il
applique le nom de Charon à la Stœchadis qu’il croit avoir détruite, et donne
le nom de cette dernière à une espece nouvelle alors (Z. Kiesenwetteri,
H. Schaeffer, 96, 98); il reconnaît la Medicaginis (Icon. hist. pl. 55, fig. 10) ;
mais la Charon d’Hiibner est pour lui une Scabiosœ 1 Cette nouvelle applica¬
tion du nom de Charon doit encore être rejetée, car quoique la figure d’Hüb-
ner soit difficile à reconnaître, M. II. Schaeffer l’a reproduite (fig. 69, 70) en
lui conservant ce nom; au reste, M. Boisduval doit confondre sous le nom de
Charon deux espèces, puisqu’il dit que la sienne ( Trifolii var.) peut avoir six
taches, ce qui n’a jamais lieu ni pour elle, ni pour la Stœchadis ; quant à
celle-ci, il la considère Comme une variété de la Medicaginis ressemblant beau,
coup à la Lavandulæ; ces espèces sont cependant très-éloignées surtout par
les antennes. Plus tard (Gen. et /.), il rétablit le nom de Stœchadis.
** La Medicaginis (Boisd. Icon. hist. pl. 55, fig. 20) d’Hiibner, ressemble
beaucoup à une espèce que M. Boisduval a figurée pour VAngelicœ et que, dans
le doute qui lui vint après, il désigna dans une note, sbus le nom A'Alpina
ZV GÉN IDES.
175
prennent que la môme espèce qui doit conserver le nom de
Stœchadis, dont la ligure d’Hübner (f. 24, Lavandulœ), celles
d’H. Schœffer, et la nôtre (Cat. Syst. pl. 1, fig, 5) représentent
le type; c’est la même que Becker, qui la recevait de Barce¬
lone, a répandue abondamment, il y a quelques années, et
aussi sous le nom de Stœchadis; dans ces individus de grande
taille, le corps est plus allongé et moins épais, la rnassue des
antennes plus longue, les ailes plus dilatées et les taches beau¬
coup plus petites que chez la Trifolii du centre delà France.
Les individus d’Andalousie sont plus petits avec les ailes
inférieures moins souvent envahies par la couleur noire.
Dans les climats chauds, elle est très-précoce, c’est bien la
même que Duponcbel trouva autrefois à Piice, déjà en coque
au mois de mars, et je vois dans mes notes qu’à Malaga, elle
faisait sa coque dès le mois de février, et qu'ensuite elle con¬
tinuait à paraître pendant toute la belle saison.
Je prends pour type les individus de Barcelone qui sont
très-grands et bien caractérisés.
Ailes supérieures larges, d’un vert-obscur parfois presque
métalliqné, brillant, souvent chatoyant un peu en bleu, d’au¬
tres fois cuivreux, avec cinq taches rouges souvent très-petites
dont les deux basilaires assez courtes, des deux du milieu, la
première très-petite tendant à disparaître, la cinquième ronde
un peu transversale, ne se dilatant jamais, entourées de noi¬
râtre, le plus souvent, peu sensible ; inférieures d’un rouge vif
(pag. 66, pl. 53, f. 9) ; plus tard, M. Lederer l’a appelée Ferulœ (la Férule ne
croît pas dans la patrie de rinsecté).
Leurs antennes sont semblables et marquées de blanc au sommet, el
quelquefois la Medicaginis n’a pas la marge noire des ailes inférieures plus
large que eelle de certaines Alpina ; peut-être en est-elle une race méridionale,
comme la Stœchadis pourrait en être une, de la Trifolii ; cependant elle en
diffère, par les taches rouges plus petites aux supérieures dont la sixième
peut manquer en dessus (ce qui n’a jamais lieu pour VAlpina), et qui ne sont
pas confluentes en dessous ; par la marge noire des inférieures, le plus sou¬
vent, beaucoup plus large et très-sinuée; elle se distingue aussi de la Peuce-
dani sans anneau rouge, par les taches des supérieures non confluentes en
dessous, et la bordures des inférieures.
176
ZYGJEKIEJN'S.
avec une bordure large, sinuée d’uri noir-bleu violâtre, en¬
vahissant souvent une grande partie de l’aile en suivant les
nervures, ne laissant parfois qu’un petit point rouge en avant
du sommet et un ou deux traits vers la base; dans ce cas, les
taches des supérieures diminuant en proportion, l’on conçoit
que le rouge puisse disparaître entièrement sur les deux ailes,
mais d’abord aux inférieures ; dessous différant peu, n’ayant
jamais les taches confluentes, franges de la couleur des ailes,
luisantes, n’ayant pas de reflet roussàtre ; corps de la couleur
des ailes ou de leur bordure aux inférieures; pattes d’un noir-
verdâtre, un peu roussàtres à la face interne des tibias et des
cuisses.
Antennes à peu près comme chez la Filipendulœ , assez
épaisses chez le mâle, avec la massue allongée, partant d’assez
bas et se prolongeant en pointe avec le sommet un peu rouge-
obscur à la loupe.
Elle diffère de la Medicaginis *, en ce que le corps est tou¬
jours plus robuste et les antennes un peu plus épaisses n’ayant
jamais de tache blanchâtre au sommet,, en ce que les ailes sont
plus aiguës, plus allongées, et n’ont jamais six taches, ni en
dessus ni en dessous **, que la tache postérieure médiane est
placée moins en dehors, et que le bord des franges n’est
jamais roussàtre; la bordure des inférieures, lorsqu’elle
n’est pas très-dilatée, est moins sinueuse.
Elle a les mœurs de la Trifolii , dont nous la croyons une
race (***): elle habite les lieux humides, le bord des ruisseaux,
* M. H. Schætfer finit par la méconnaître et la réunir bien à tort, dans
son catalogue synonymiqne, à la Medicaginis ou à la Lavandulœ.
** Ghez la Medicaginis la sixième tache manque souvent en' dessus, mais
elle reste en dessous.
*** On a dénaturé en Entomologie, la signification du mot race , d’une ma¬
nière bien étrange. Ainsi M. Boisduval (Spec. Lep. introd., pag. 3, 6, 8, 11,
32, etc.) emploie ce mot pour désigner des genres, des familles-, des tribus
composés d’un très-grand nombre d’espèces fort diverses -, nous le réservons
comme on l’a généralement fait jusqu’à présent, par rapport à l'espèce hh-
ZXGÉNIDES.
177
les marécages: je n’ai pas trouvé de différences sensiîdcs quant
à la chenille d’avec celle de la Trifolii-, la chrysalide est souvent
d’un brun roussàtre pâle; la coque, beaucoup moins jaune, est
parfois couleur feuille morte, plus foncée d’un côté, et plissée
de la môme manière.
10. ZiïGÆKA Trifolii, Esper.
Cat. Syst. Lep. And. pl. 1, fig. 6, 7, 8, Z trifolii, var. \
Cette variété, qui, par certains individus, semble se confondre
avec la Stœchadis, s’unit si intimement par d’autres avec la
Trifolii , qu’ilestimpossible de l’en séparer; nous y rapportons
aussi la Syracmiœ de Zeller, qui nous parait surtout repré¬
sentée par notre ligure 8.
En examinant le nombre considérable des Trifolii , quenous
avons recueillis d’abord à Paris, puis surtout en Touraine, à
Périgueux, Tarbes, Marseille et Perpignan, nous trouvons tous
les passages entre ces diverses variétés, et il nous est impos¬
sible de rencontrer des caractères pour les séparer en plu¬
sieurs espèces **.
Nous avons élevé la chenille en Touraine, à Perpignan et à
Malaga, nous n’avons pas trouvé de différences sensibles.
Cette espèce est parfois difficile à séparer de la Lonicerœ,
mais elle est plus méridionale et commence à se montrer
maine, aux animaux acclimatés, aux végétaux cultivés, pour exprimer les
modifications ou variétés d’une même espèce, se continuant sous l’influence
des circonstances extérieures du climat ou de l’art.
* Toutes les zygènes de cette planche ont été enluminées avec un rouge
beaucoup trop pâle.
** Nous avons trouvé un individu femelle aux Sables-d’Olonne, qui est
l’opposé de ceux du midi. Les ailes supérieures peu colorées, un peu transpa¬
rentes, ont les taches larges, dont les deux du milieu à peine confluentes, el
la première basilaire un peu prolongée ; les inférieures ont une bordure à
peine sensible ; dans des marécages en août -, une autre variété reûcontrée sur
des centaines d’individus, à la tache externe dilatée en une sixième tache peu
large, divisée ; elle est extrêmement rare.
178
PROCRIDES,
lorsque l’autre finit ', ses antennes sont plus épaisses et la
massue moins prolongée en pointe ; sa taille est ordinaire¬
ment plus petite, et dans le centre de la France ou la Lonicerœ
se trouve encore , on la distinguera par les deux taches du
milieu qui sont presque toujours confluentes.
Deuxième famille. PROCRIDES
Antennes bipectinées chez les mâles, un peu épaissies vers
l’extrémité ou dans leur milieu, parfois très-obtuses au
sommet qui peut être aussi très-allongé et aigu, peu ou
pas fléchies; grêles, presque filiformes Ou un peu en
massue, dentiqulées ou bipectinées à dents un peu ren¬
flées , non ciliées , ou à peine sensiblement, canaliculées
en dessous chez les femelles, yeux variables selon le sexe,
assez petits, saillants, palpes grêles, non hérissés, tantôt
dépassant le bord du front, tantôt très-petits, stemmates bien
visibles, saillants, plus gros chez les mâles; thorax assez
court , peu épais ; notus présentant quatre plis en forme
d’écailles, au prothorax, dont deux sont parfois peu visibles
(■Aglaope ), avec un scutellum très-petit ou peu sensible;
scapules courtes, recourbées, obtuses, non prolongées en
arrière ; épimères moyens aussi larges que le coté externe
des hanches, les postérieurs très-étroits à'leur face externe ;
pattes longues, grêles, presque lisses ainsi que le corps, tibias
antérieurs privés d epiphyses ***, postérieurs n’avant qu’une
paire terminale de petits éperons, onglets simples, petits,
(*) La Lonicerœ se trouve eu Touraine assez commune dans des bois clairs
et dans des landes de bruyères, au nord de-la Loire, près de Luynes.
** M. Boisduval avait séparé avec raison cette famille dans son Essai sur
les Zygénides, tout en mettant dans cette dernière des genres fort disparates ;
plus tard il les a réunies.
*** En mettant de côté les Diurnes, ce caractère négatif est d’autant plus
curieux, qu’il constitue une véritable exceptioü dans la série des autres
Lépidoptères.
PROCIUDES.
179
accompagés d’une pelote assez saillante avec deux appendices
grêles ; ailes assez larges, les postérieures assez grandes,
rarement plus petites chez les femelles, dilatées vers leur
angle anal, frein très-long retenu dans une lanière courte,
large, insérée au-dessus de la seconde nervure, espace après
les aréoles divisé, ainsi que celles-ci, par une nervure acces¬
soire peu sensible ou nulle *, première nervure des anté¬
rieures émettant six rameaux simples, dont le premier rap¬
proché des autres, les deux derniers placés sur la nervule
avant l’angle du milieu, les autres comme chez les précé¬
dentes ; deuxième aux postérieures unie à la première dans un
espace assez long.
Chenilles courtes, ramassées, ayant la tète rétractile dans
le premier segment, présentant des groupes de tubercules
pilifères saillants, placés circulairement et produisant des
touffes de poils très-courts, formant une coque le plus sou¬
vent molle, à tissu peu serré ; chrysalides minces et molles,
un peu courbées, offrant sur la partie dorsale des segments
une bande de petits crochets et ayant l’extrémité obtuse et
garnie d’une touffe de poils épineux avec la surface inégale
plissée, couverte de stries flexueuses irrégulières, fourreaux
* Les caractères que nous présentons ne concernent guère que les espèces
d’Europe, cependant, quelques-unes, étrangères, peuvent y être comprises et
même de très-petites ; il existe d’autres exotiques qui, au premier abord,
sembleraient ne pas se distinguer des Procrides, mais chez lesquels l’épiphyse
tibiale est bien sensible et dont les ailes inférieures sont plus ou moins rétré¬
cies avec des différences dans les nervures ; quelques-unes ont des touffes
de poils sur les côtés de l’abdomen, elles doivent être rejetées de la
famille.
D’autres espèces très-grandes pour cette famille et qui sembleraient se
rapprocher un peu du genre Aglaope, ont les ailes ou larges et arrondies, ou
allongées et plus ou moins étroites, ou même parfois, les inférieures presque
en forme de queues, avec des points rouges à la base et sur le corps ; leurs
antennes sont bipectinées dans les deux sexes ; une des plus remarquables
par sa forme étrange, a reçu de M. Guérin , le nom de Gynatoceras zephyritis.
180
PROCRIDES.
de la trompe et des pattes postérieures formant, comme chez
les Zygènes, une longue saillie détachée du corps.
Cette famille, composée de petites espèces d’une teinte le
plus souvent uniforme et sans taches, a de grands rapports
avec la précédente, surtout pour les nervures, mais les
antennes plus ou moins bipectiuées chez les mâles, dentées et
même parfois un peu pectinées chez les femelles, les distin¬
guent de suite.
genre AGL 40 PE *, Latreille.
Antennes bipectinées régulièrement de la base à la pointe
qui est un peu obtuse, non renflées ni fléchies, assez épaisses
chez les mâles, beaucoup moins pectinées chez les femelles où
elles sont très-peu épaissies au sommet, spiritrompe à peu près
nulle, réduite à deux prolongements maxillaires non réunis,
palpes très-petits , écartés l’un de l’autre, le premier article
égalant les deux derniers, dont le second assez épais, le troi¬
sième mince, pointu; yeux médiocres, arrondis, bien saillants ,
corps peu épais, pattes assez fortes avec deux éperons à peine
sensibles aux. tibias postérieurs; ailes grandes, les premières
ayant l’aréole longue dépassant de beaucoup la moitié, n’émet¬
tant que huit rameaux dont un divisé en trois ** ramuscules
(le troisième de la deuxième nervure).
Tète allongée, crâne ayant le front très-saillant, gibbeux
par en haut, enfoncé à son union avec le vertex, celui-ci
* L 'Infausta a été réunie au Procris par presque tous les auteurs, malgré
son aspect différent et les caractères tranchés qui la distinguent.
** Dans les Zygénides, le môme rameau est divisé en deux ramus¬
cules ; dans les Procrides, aucun rameau n’est divisé, aussi il y en a dix ; les
ramuscules ne sont que les rameaux raccourcis ; cette disposition du genre
Aglaope semble le rapprocher des Syntomis tandis que, par la forme du crâne,
il se rapproche beaucoup du genre Zygœna.
AGLAOPE.
181
gibbeux, presque bilobé, ne divisant pas l’occiput qui est
plan avec le bord extérieur saillant, tempes larges s’unis¬
sant avec la partie inférieure de la joue qui est dilatée, stem-
mates grands, plus petits chez les femelles; prothorax ne pré¬
sentant en dessus que deux plis, les deux postérieurs seulement
visibles sur les côtés et bien plus courts ; scutellum du méta-
thorax assez large, saillant en arrière, contigu en avant à un
bord mince et saillant du scutum; dessus du premier segment
de l’abdomen large, tà peu près autant que le suivaut à sa
jonction avec lui, sa division latérale séparée par une rainure
étroite, divisée elle-même en deux parties un peu saillantes
dont la seconde l'est davantage, deuxième segment ayant
aussi sur les côtes une rainure qui correspond avec la précé¬
dente, dernier segment très-allongé en dessus, très-fortement
échancré en dessous, où se voient la pince génitale dont le
bord est épaissi et arrondi, terminée par une pointe aiguë
un peu en crochet, recourbée par en haut au devant du
stylet qui est très-large, celui-ci ayant ses bords recourbés,
fortement, échancré en croissant à l’extremité, dont les angles
forment une pointe saillante.
Les ailes de la seule espèce connue sont couvertes d’écailles
en forme de poils comme chez les psychés, le corps est un
peu velu et les pattes presque lisses.
Chenille large, épaisse, courte, ayant des groupes de tuber¬
cules pilifères saillants, placés circulairement et produisant
des touffes courtes de poils raides subépineux, avec la tête
rétractile dans le premier segment ; elle vit sur le Prunus
spinosa, Cratægus oxyacantha , Amygdalus communis.
Elle produit une coque solide, épaisse, compacte, un peu
allongée et courbée, arrondie à ses extrémités, et une chry¬
salide assez épaisse , ayant l’enveloppe mince , hérissée
de petits crochets en dessus sur la moitié antérieure des
segments, très-obtuse au sommet avec le fourreau des quatre
dernières pattes saillant.
182
PROCRI DES.
Aglaope In Faust a , Linné.
La couleur rouge qui orne le prothorax, la partie interne
des secondes ailes et la base des bords antérieur et postérieur
des premières, rehausse un peu la teinte brune du reste de
l’insecte et lui donne un aspect bien différent de tous ceux de
la famille.
Très-abondante en Andalousie, où la larve dépouille parfois
complètement les amandiers de leurs feuilles ; elle fait chez
nous de temps en temps les mêmes dégâts sur des parties
de haies épine-blanche ou de prunellier.
genre PROCRIS *, Fabricius.
Palpes variables , redressés , écartés Vun de Vautre , ayant le
premier article assez épais , aussi grand que les deux autres qui
sont presque égaux et dont le dernier est aigu, spiritrompé
* Stephens et plusieurs autres auteurs, ont changé le nom de Procris pour
celui à’ino, sous le vain prétexte que le premier a été employé en botanique ;
ces changements, qui ne sont nullement nécessaires, sont très-préjudiciables
aux sciences naturelles, et ne prouvent pas l’érudition de ceux qui les font,
car, pour être conséquents, ils auraient dû changer tous ceux qui se trouvent
dans le même cas, et qui sont fort nombreux, tels que Melitœa, qui a été
employé dans les Polypiers et les Médusaires ; Orgya, dans les Algues et les
Mollusques ; Phycis, dans les Poissons ; Glaucopis, dans les Oiseaux, outre
qu’il est formé aux dépens d’une espèce que l’on considérait du même genre ;
enfin Urania, Acidalia, Ligya, Zygœna et un grand nombre d’autres; cependant
tout en conservant ceux-ci, Treistchke changeait le nom de Pœcilia, employé
dans les Poissons; M.Çoisduval, adoptant ce changement, formait pour des Che-
loniens exotiques, le genre Lepiosoma, tandis qu’il décrivait un Leptosome
Coléoptère, d’après un genre formé par Schœnherr dans les Curculionides !
Nous croyons qu’on doit conserver tout genre qui n’a pas été employé dans
les véritables insectes, lors même que, comme celui de Ligya de Fabricius,
il aurait été formé pour des Crustacées.
PROCRIS.
tS3
grêle, parfois très-longue, membraneuse sur les côtés, d’autres
fois petite ou même impropre à la nutrition*, antennes toujours
bipectinées chez les mâles , dentées chez les femelles.
Crâne ayant le front un peu saillant avec le vertex grand,
bombé, surtout chez les mâles, s’étendant sur l’occiput qu’il
divise plus ou moins en deux parties, tempes assez larges,
saillantes, antennes insérées dans un enfoncement profond à
à l’union du front et du vertex (fosse antennaire), ayant le
premier article assez grand; ailes inférieures grandes, les pre¬
mières ayant l'aréole longue allant au-delà du milieu, bifide,
très-étroite vers la base, produisant en dehors dix rameaux sim¬
ples; secondes ayant la première nervure anastomosée avec la
deuxième vers les deux tiers de son étendue avant la ner-
vule *’ , aréole rendue bifide par un angle rentrant très-aigu
qui se continue avec la nervure accessoire plus ou moins
apparente qui la divise, cette aréole produisant six rameaux,
cinquième nervure longue allant à l’angle postérieur qui est
arrondi, dilaté.
La forme du vertex est un peu variable selon les groupes ;
il est large et saillant chez ceux de la Statices et Globulariœ ,
divisant l’occiput en deux parties latérales, surtout chez les
mâles, plus étroit chez le groupe du Pruni ***.
* Dans le groupe du Pruni, [ qui peut former un sous-genre.
** Cette anastomose a parfois lieu dans des genres exotiques, près des
Procrides, au niveau de la nervule qui tombe elle-même sur la première ner¬
vure ; alors elle forme l’aréole et paraît absorber la seconde qui devient nulle
dans un grand nombre d’espèces.
*** Nous n’avons pas rencontré cette espèce, elle peut former avec VAmpelo-
phaga un sous-genre qui se distingue par une spiritrompe impropre a la nu¬
trition, par les palpes très-petits, le vertex étroit, allongé d’avant en arrière,,
le front plus abaissé plus allongé, le premier article des antennes plus cylin¬
drique, les pattes plus courtes ; les ailes inférieures tendent à diminuer chez:
les femelles, surtout chez VAmpelophaga ; les larves vivent sur des arbres ou
des arbrisseaux, et font une coque molle.
PUOCRIDES.
181
Chenilles vivant de plantes herbacées.
Les espèces de ce genre sont très-difficiles à séparer, les
couleurs n’aidant en rien ; la forme des antennes, dans les deux
sexes, est un des meilleurs caractères; les espèces d’Europe
peuvent être rapportées à quatre types principaux qui sont :
les Procris statices, chloros, globulariœ et pruni , dont nous
formons un sous-genre.
I. Procris Statices, Linné.
Hübn. Sph. pi. I, fig. 1, 144, 130, 131 , Gerion.
H. Schæff. suppl., Zyg. lab. 10, lig. 75, 76, var. Micans *
et Chrysocephala.
Nous réunissons à la Statices les variétés citées, XObscura
zeller , et XHeydenreichii d’H. Schaeffer,qui nous ont été envoyées
par M. Lederer, comme venant de Bairut ** ; nos individus
d’Espagne ont de grands rapports avec la dernière, les antennes
sont un peu plus minces chez les mâles et les ailes inférieures
un peu plus obscures que chez les Statices ordinaires ; d’autres
individus des Alpes, à ailes plus grandes, à antennes aussi
* Nous avons reçu, sous le nom de Micans, une espèce rapportée de Sicile,
par M. Bellierde la Chavignerie, qui eat de la taille de la Statices avec les ailes
inférieures très-grandes et la femelle aussi grande que le mâle ; elle est d’un
bleu-verdâtre, brillant, et les antennes des deux sexes sont semblables à celles
de la Chloros, dont nous l’aurions prise pour une grande variété, si, nous
n’eussions reconnu que les écailles qui couvrent les ailes étaient bien plus
étroites et plus allongées ; nous proposons de la nommer Bellieri, en l’hon¬
neur du lépidoptériste distingué qui l’a découverte en Sicile, et qui a du en
répandre une certaine quantité d’individus.
M. Lederer, de Vienne, nous a envoyé comme prise autour de cette ville, et
sous le nom de Gerion, une variété de Chloros d’iin vert brillant sans change¬
ment de couleur à la base des ailes supérieures et dont la femelle a les an¬
tennes bi^n plus fortement dentées que chez la Chloros ordinaire ; ce n’est pas
la Gerion d’Hübner, dont les antennes sont différentes*, n’est-elle qu’une va¬
riété? Quant à la Sœpium, nous ne la croyons pas distincte de la Çhloros.
** Peut-être y a-t-il plus d’une espèce, mais je n’ai pu trouver de caractère
organique distinct.
plus minces, semblent en différer un peu; mais les dentelures
des antennes, plus ou moins serrées *, ont une apparence
variable qui peut tromper sur leur longueur.
La Statices a les antennes assez fortement bipectinées chez
le mâle avec l’axe épais un peu renflé vers le sommet qui est
obtus , parfois submucroné **, et dont les huit à dix derniers
segments sont contractés, à peine denticulés, un peu canali-
culésen dessous; chez la femelle elles sont bien plus grêles,
un peu plus eu massue, obtuses ou parfois un peu pointues,
l’épaisseur est un peu variable dans les deux sexes; les
palpes atteignent et dépassent souvent un peu les bords du
front.
Le dernier segment abdominal chez le mâle, plus long
que le précédent, est presque aussi long en dessous qu’en
dessus, où il forme deux plaques écailleuses, largement
séparées sur les côtés, par une partie membraneuse avec son
bord externe entier; il renferme les parties génitales ; celles-ci,
sorties (Statices d’Espagne), présentent en haut un styletlong,
mince, aigu, presque crochu, courbé vers la base, qui est élar¬
gie et fixée sur un bord large, saillant et arrondi de chaque
côté ; les branches de la pince sont larges et forment, en s’u¬
nissant en dessous, un coude saillant ; elles sont un peu dé¬
chiquetées à leur bord postérieur et présentent un sillon qui
semble les diviser ; avant de se joindre par en dessous, elles
forment un bord plus épais et écailleux, qui devient libre et
produit un style courbé en dedans en hameçon et très-aigu.
Nous l’avons rencontrée dans les environs de Grenade *** ;
sa chenille est indiquée sur le Rumex acetosella.
* Pour juger de la longueur des dentelures, il suffit de laisser baigner
l’antenne dans l’eau; elles s’écartent et s’allongent complètement.
** Petite pointe formée par le dernier article qui est très-petit, tantôt un peu
saillant, tantôt peu sensible et enfoncé dans le précédent.
*** Nous n’avons pas trouvé la GlobulariCR. Nous possédons , de la Russie
méridionale, une espèce qui en est bien distincte et que nous avons reçue eu
186
PROCRIDES.
2. Procris Cognata, Nobis.
Calai. Syst. Lép. And. pl. 3, fig. 1.
Her. Schæff. Zxjg. tab. 13, fig. 94, 95.
Viridi-œnea : alis anticis infra , posticis fimbriisque et pedi-
bus fusco-rufescentibus, palpis gracilioribus , minoribus, stem-
matibus minimù, antennis gracilibus, filiformibus , dentibus
longioribus, gracilioribus.
Les deux espèces de Procris du troisième groupe, que nous
avons rencontrées en Andalousie , s'écartent plus ou moins
du type ordinaire ( Globulariæ ); la Cognata surtout, présente
des caractères organiques qui l’en distinguent nettement. La
Cognata et la Soror sont de même bien distinctes l’une de
l’autre, la première ayant les dentelures des antennes près du
double plus longues ; quoique l’axe soit plus grêle; la tête, les
yeux, lesstemmates sont aussi beaucoup plus petits, etc.
De la même taille que la Globulariæ, mais plus grêle dans
toutes ses parties ; corps, dessus des premières ailes, hanches,
cuisses et dessus des antennes d’un jaune-cuivreux, verdâtre,
un peu doré et brillant, le reste d’un brun un peuroussàtre ;
pattes et antennes grêles.
Elle diffère de la Globulariæ par la tète, bien sensiblement
plus petite, les yeux beaucoup plus petits, moins arrondis,
moins saillants, les stemmates près de moitié plus petits, les
tempes plus larges (partie de la tête, derrière les yeux) par la
même temps que’lle venant des mêmes lieux et que nousdésignons sous le nom
de Procris cuprea'. un peu plus petite que la Globulariæ et ayant les ailes un
peu moins grandes ; supérieures en dessus, d’un vert euivreuxbrillant, parfois
tournant au rouge sur le ventre ; antennes d’un vert-cuivreux à peu près
pectinées comme chez la Globulariæ, mais moins allongées et bien plus courtes,
avec les dents plus grêles, plus aiguës ; yeux plus petits, stemmates moitié
moins gros, palpes beaucoup plus petites, avec le dernier article beaucoup
plus court ; pattes d’un vert-cuivreux avec les tarses bruns; d’après six in¬
dividus, semblables, La femelle nous est inconnue.
PROCRIS.
187
tache d’un brun roux (correspondant à l’occiput divisé par le
vertex) derrière les stemmates, bien plus étendue et par les
antennes plus grêles, plus aiguës, à dentelures plus longues et
surtout plus grêles, s’allongeant plus rapidement en partant
de la base, diminuant plus vite vers le sommet où elles sont
surtout moins épaisses ; par les palpes bien plus courts, les
pattes plus grêles, plus longues; par les écailles qui couvrent
les ailes qui sont plus allongées, plus étroites, etc. D’après
trois individus trouvés près de Malaga et à Grenade.
3. Procris Soror, Nobis.
Lucas , Expi. Sc. Alg. Lep. pl. 3. fig. 2? Cognata \
Viridi-œnea vel cuprœa ; antennis gracilibus, dentibus bre-
vioribus.
Cette espèce diffère de la Globulariæ par les antennes plus
grêles et plus aiguës et dont les dentelures sont près de
moitié plus courtes. D’après quatre individus complètement
semblables trouvés dans les environs de Grenade.
* Ce procris pourrait bien être le Soror ; mais M. Lucas en le comparant
à la Statices, au lieu de le comparer à la Globulariæ , dont il est très-rapproché,
empêche de bien saisir les différences qui l’en distinguent ; mais d’après ce
qu’il dit sur les dentelures des antennes, qui sont plus courtes que chez la
Statices et d’après la figure qu’il donne , ce ne peut être la Cognata. Dans le
même ouvrage, M. Lucas représente un autre procris du groupe de la Chloros
que nous croyons posséder, quoique sa description ne s’accorde pas très-
bien avec notre espèce, mais la figure parait la représenter ; il l’appelle Cir-
tana. De la grandeur d’un petit Chloros avec les antennes à peu près sem¬
blables, mais plus courtes et à dentelures plus fortes ; tête et yeux un peu
plus petits, stemmates semblables ; d’un brun roussâtre à teinte dorée un
peu verdâtre ; la teinte dorée existe aussi en dessous sur les ailes inférieures,
sur les franges qui sont plus brunes et sur l’axe des antennes ; le thorax, les
cuisses et surtout le ventre ont une teinte d’un vert-métallique plus prononcé
qu’aux ailes supérieures, dont la base est d’un rouge-cuivreux brillant ; les
palpes dépassent un peu la tête et la trompe est forte, les pattes sont plus
courtes, plus épaisses. Nous ne savons d’où elle nous vient, elle se trouvait
parmi des Ampelophaga , dont elle a un peu la teinte ; est-elle d’Algérie ?
SYNTOMIDES.
Famille des SYNTOMIDES •.
Point destemmates sensibles, antennes simples, parfois un
peu denticulées, très-peu ou pas épaissies, légèrement obtuses
au sommet qui est peu ou pas fléchi, palpes dépassant le bord
du front, non redressés, dirigés en avant, yeux saillants, spiri-
trompe assez longue ; thorax peu épais ; prothorax n ayant en
dessus que deux plis assez larges et un scutellum petit;
pattes postérieures ayant les tibias un peu renflés avec les
deux paires d’éperons bien sensibles ; ailes supérieures assez
grandes, leurs aéroles fournissant six rameaux dont un très-
* Cette famille est plus éloignée des Zygénides que des Glaucopides, dont
quelques-unes ont tout à fait l’apparence des Syntomis , presque les mêmes
taches, et parfois l’extrémité blanchâtre des antennes ; la petitesse des ailes
inférieures, la disposition des nervures, l’étroitesse de l’arceau supérieur du
premier segment, sont des points de contacte qu’on ne peut méconnaître ; tou¬
tefois les Glaucopides se distinguent par des caractères bien tranchés. Les
antennes pectinées d’ordinaire dans les deux sexes, très-souvent épaissies
dans leur milieu, s’amincissant petit à petit en une longue pointe, la présence
d’yeux lisses, la longueur des palpes dépassant le vertex (parfois petits, avec
la trompe courte), avec une trompe forte et surtout la forme du lobe latéral
du premier segment abdominal, produisant de chaque côté une gibbosité ar¬
rondie avec une ouverture presque ovale entre elle et le thorax ; les pièces
du pronotus,^ au nombre de deux, sont grandes et les sternales sont parfois
très-larges. Élégants insectes dont quelques-uns ont l’aspect d’Hyménoptères,
ornés, surtout sur l’abdomen, des plus brillantes couleurs, présentant du’reste
dans l’ensemble de la famille les formes et les couleurs les plus variées, ayant
parfois les ailes en partie ou presque entièrement transparentes ; les infé¬
rieures variant pour la largeur et la disposition des nervures ; il en est qui
ont un rétrécissement abdominal surtout visible en dessus, au troisième
segment.
Les Glaucopides font le passage des Crépusculaires aux Cheloniens, de telle
manière qu’elles présentent peut-être plus de caractères qui leur sont communs
avec ceux-ci qu’avec les autres, auxquels elles se rattachent cependant, par la
forme des antennes.
Les Syntomides s’unissent aussi à certaines Lithosides par le genre Naclia.
NACLIA.
189
divisé (4-5.ramuscules) ; intérieures souvent très-petites, leur
première nervure absorbant la deuxième qui est nulle, les
quatre aréoles rapprochées du bord antérieur ; arceau supé¬
rieur du premier segment abdominal très-étroit à la base.
Crâne ayant le front peu saillaut, le vertex petit et l’oc¬
ciput grand, tempes assez larges 5 præscutum du métathorax
visible dans son milieu et aussi épais que le scutellum, cotés
du scutum largement excavés; bord antérieur du premier
arceau abdominal plus étroit que le scutellum, sa division
latérale grande, n’ayant pas de saillie gibbeuse ni d’ouver¬
ture, deuxième segment marqué d’une rainure de chaque côté
n’allant pas jusqu’au bord postérieur, huitième allongé en
dessus chez les mâles, beaucoup plus court en dessous ois il
laisse voir la pince qui est oblongue pointue, stylet saillant,
courbé.
Cette famille que nous ne pouvons comprendre dans une
tribu, ne connaissant point toutes les espèces exotiques qui
paraissent la composer, ne fournit que deux genres dont le
second près qu’en tiè rem e n t exotique.
Genre NACLIÀ ’, liais du rai.
Tête assez grosse avec les yeux saillants arrondis , palpes
aigus, à articles presque égaux ayant par en dessous , une pet ite
touffe de poils saillante, spiritrompe assez longue, déliée, an¬
tennes nullement renflées, finement ciliées; premières ailes
assez grandes, frein grêle long , retenu par une lanière longue ,
très-mince, peu solide, prenant naissance au-dessus de la pre¬
mière nervure, deuxième ne produisant que deux rameaux
rapprochés , dont le premier se divise en cinq ramuscules, des¬
quels deux aboutissent au bord costal, celui-ci à peine épaissi
en nervure, troisième ayant quatre rameaux, dont le premier
grêle, éloigné des trois attires, qui sont groupes à l’angle pos-
* M. II. Schaeffer est le premier qui ait séparé ce genre des Ghéloniens et
l'ait réuni aux Syntomides.
Lépidoptères de i.’Andalousie.
SYKTOMIDES.
Î00
térieur de l’aréole, celle-ci rapprochée du bord costal , de la
longueur au moins de la moitié de l’aile, bornée par une ner-
cule formant un angle rentrant très-profond, presque insen¬
sible dans son milieu , ne donnant aucun rameau; inférieures
petites, surtout chez les femelles, leur seconde nervure absor¬
bée par la première qui reste simple et reçoit la nervule, la troi¬
sième produisant quatre rameaux, dont le dernier semble presque
la continuer, aréole assez large placée en avant, plus courte que
la moitié de l’aile, bornée par une nervule formant un angle
un peu saillant en dedans, sans rameau, quatrième et cin¬
quième à peine sensibles; point de nervures accessoires; jambes
assez épaisses avec les tibias antérieurs près de moitié plus
courts que ta cuisse, munis d’une épiphyse qui atteint presque
leur extrémité, les postérieurs ayant la dernière paire d’éperons
assez forte , onglets petits, enfoncés dans le tarse, en partie
cachés, simples.
Front subcaréné, vertex étroit, petit, bilobé, premier
article des antennes assezlong, peu épais, occiput très-grand,
bombé, tempes presque milles ; les deux pièces du pronotus
étroites, allongées, déprimées ; mésothorax assez large, court
avec le scutellum large, l’épisternum petit, la pièce pectorale
postérieure plus large que la sous-axillaire *, scapules rétrécies
et prolongées en arrière en un angle obtus, épaissies, dépassant
presque l’attache de l’aile, leur apophyse formant un angle
aigu en crochet sous cette attache ; notus du métathorax
excavé sur les côtés avec la marge antérieure élevée en
carène, non pulvérulente et deux tubercules en dehors, sou
scutellum très-étroit; premier arceau abdominal en dessus, et
sa division laissant un petit espace entre eux et le thorax ,
dernier segment, chez le mâle, prolongé en dessus, court en
dessous où l’on voit saillir la pince qui est allongée ;
abdomen de la femelle épais, surtout à l’extrémité qui est
élargie, fortement tronquée en dessous.
qui le rapproche un peu des Lilhosides.
NACLIA,
191
Chenilles ayant des groupes de tubercules couverts de
touffes de poils, formant une coque molle et se nourrissant
surtout de lichens.
Naclia Pdnctata *, Fabrieius .
La variété que nous avons trouvée en Espagne, est d’un
brun fuligineux assez foncé, et sans taches blanches sur les
ailes supérieures; les inférieures sont jaunes à leur partie
interne; nous l’avons aussi prise près de Perpignan. Les
parties génitales mâles ne paraissent pas différer de celles de
de. l’espèce ordinaire. Nous n’avons pas rencontré le genre
S y ntomis **.
* La Naclia punctata mâle, présente une pince courte, simple, droite cl
pointue avec un stylet petit, un ‘peu crochu ; la pince de VAncilla est
grande, assez large, très-rétrécie au sommet qui est un peu crochu, son
stylet egt assez long, grêle et courbé ; VHyaKna de Freyer et d’H. Sehæffer a
la pince longue, étroite, contournée à son sommet sur le stylet qui est
mince, assez long, non crochu et obtus. Cette espèce, que nous avons
prise dans I’île de Corse, est tantôt d’un roux pâle, un peu doré et sans taches
sur les ailes supérieures, tantôt avec des couleurs aussi vives et le môme
dessin que chez la Punctata , dont elle se distingue par les taches jaunes des
inférieures en grande partie transparentes et les caractères génitaux très-
prononcés, indiqués ci-dessus. Les parties anales des femelles pré^eriteni
aussi des caractères bien tranchés.
** Il se distingue par des antennes simples, grêles, un peu épaissies, les
palpes hérissés, une spiritrompe assez forte ; par les jambes presque glabres ou
lisses avec l’épiphyse tibiale, naissant dès la base du tibia, dont elle ne dépasse
pas la moitié ; ,par le bord costal des supérieures épaissi en nervure, l’absence
de lanière, çout retenir le frein qui est très-petit et la quatrième nervure
plus siueuse, et surtout, par les ailes inférieures très-petites, ayant les nervures
modifiées, dont la troisième (la deuxième est absorbée par la première), n’a
que trois rameaux, avec une aréole courte, bornée par une nervule très-
oblique d’arrière en avant et le bord antérieur sinné plus ou moins replié,
pour s’accrocher sur un pli saillant de la marge postérieure des supérieures,
«e qui rend ce bord sinueux et anguleux, dilaté avant la base et vers le mi¬
lieu. Abdomen long, cylindrique ; pattes assez fortes, presque lisses ; pièees gé¬
nitales mâles, presque semblables. Les syntomis ont sur les ailes des taches
TROISIÈME DIVISION
NOCTURNES Latreïlle*
NÉMATOCÈRES et CHÉTOCÈRES, Duméril.
Antennes n’étant jamais sensiblement renflées dans leur
longueur ou vers l’extrémité, filiformes, ou sétiformes.
PREMIÈRE TRIRU. ARCHETS
Us se distinguent par les caractères suivants : crâne jmi,
front peu rétréci en avant, spiritrompe très-variable, antennes
simples ou bipectinées, ayant les dents terminées par une soie
tournée en dehors, assez écartées à leur insertion, stemmates
presque toujours visibles **, plis du pronotus au nombre de
deux, souvent larges, renflés ou vésiculeux, couvrant les
deux postérieurs qui sont peu sensibles ou nuis, et cachant
le scutellnm qui est petit., enfoncé ; thorax assez épais; sca-
pules grandes, prolongées, ayant leur apophyse en crochet
prononcé; pièce pectorale du métathorax toujours grande,
blanches comme les Naclies, et de plus l’abdomen annelé de jaune ou de
rouge. On ne peut douter qu’ils ne se lient au Glaucopis par des caractères
intimés ; cette famille doit être considérée comme un rameau des
('.héloniens.
* Celte tribu comprend l’ancienne famille des Noctuo-Bombyeites de La-
Ireille -, elle renferme, avec les tribus et familles suivantes, jusqu’aux Noc-
tuiniens, la plus grande partie du genre Bombyx de Fabricius et les Némato-
cères de Duméril.
** Par les stemmates et les deux premières nervures des secondes ailes,
ils se séparent des Syntomides; des Zygénides, parce qu’ils n’ont que deux
plis au pronotus et les premières nervures des inférieures isolées, et des
Sphingides par la présence des stemmates et les mêmes nervures ; enfin des
trois, par la division externe du premier arceau supérieur de l’abdomen et la
présence du lympanum.
L1THOS1DES.
m
parfois très-large, partie moyenne de son scutum toujours
très-rétrécie et peu sensible, avec les côtés plus ou moins
excavés, ayant la marge antérieure élevée, pulvérulente, for¬
mant en dehors un tubercule après lequel s r en trouve un
autre plus petit, son scutellum plus ou moins étroit; épiphyse
naissant vers la base du tibia, n’atteignant jamais son extré¬
mité, onglets ayant le plus souvent une dentelure; ailes va¬
riables, souvent assez grandes, première nervure des supé¬
rieures donuanttrois à quatre rameaux, troisième en fournissant
quatre, dont le premier très-éloigné des autres, celle-ci presque
semblable aux inférieures, ces nervures parfois anormales,
nervule le plus souvent presque libre; première et deuxième
nervure des secondes ailes * naissant toujours d’un tronc
commun plus ou moins long; frein assez long.
Premier arceau supérieur de l’abdomen ayant sa partie
moyenne plus ou moins rétrécie, sa division latérale toujours
modifiée, avec sa partie antérieure renflée ou globuleuse,
laissant, entre le thorax et son bord antérieur et externe,
une ouverture tympanique souvent large, en dehors de
laquel se trouve, près de ce même bord, le premier stigmate
abdominal.
Première familte. L1TH0SIDES
Tête assez grosse, yeux grands, saillants, stenimates très-
petits ou nuis, peu élevés, palpes le plus souvent petits,
écartés l’un de l’autre, antennes sétiformes, ciliées ou un peu
dentées, non pectinées **, spiritrompe variable, parfois assez
* Chez les Glaucopides que nous considérons comme faisant partie de
celte tribu, les nervures sont modifiées, de soTte que la première des infé¬
rieures absorbe la deuxième, qui disparaît souvent entièrement ; la forme
renflée de la division latérale du premier arceau supérieur, ! Ouverture tym-
panique, la largeur de la pièce pectorale du'métapectus, en font de véritables
Chéloniens.
** Ces caractères ne s-’appliquâùt qu’aux espèces européennes, car il y a
certainement des exotiques à antennes pectinées qu'on ne peu* éloigner durs
m
AIICTÏEJVS.
longue, grêle; pronotus formé de deux plis assez larges, dé¬
primés dans leur milieu ; scapules longues, étroites, à peine
dilatées à la base, très-obtuses au sommet ; mésothorax assez
court, ayant le scutellum grand, long, presque subcordiforme;
métathorax ayant son scutum allongé sur les côtés, son scu¬
tellum très-étroit, pièce pectorale très-large, envahissant une
grande partie du liane : pattes grandes avec les tibias anté¬
rieurs plus courts que leurs cuisses, ayant l’épiphyse toujours
plus courte qu’eux, les postérieurs munis d’éperons parfois
assez longs, les deux derniers un peu épaissis. Ailes grandes,
les supérieures le plus souvent étroites, les inférieures larges,
très-souvent pliées plusieurs fois sous les premières.
Abdomen assez mince dépassant peu les ailes, partie moyenne
du premier segment abdominal en dessus, plus longue que le
deuxième, membraneuse, la division latérale allongée, avec
la partie antérieure gibbeuse, formant une sorte de coque,
laissant sur le côté une ouverture plus ou moins large,
deuxième segment très-large sur les côtés et en dessous.
Crâne un peu rétréci en avant du front qui est peu saillant,
uni, ne formant pas d’enfoncement profond à son union avec
le vertex, celui-ci peu saillant, plus étroit que l’occiput dont
il est séparé par une ligne enfoncée, premier article des
antennes variable, peu renflé, parfois très-long, ayant un nœud
articulaire qui simule un article; côtés du scutum du méta¬
thorax ayant la marge antérieure saillante, pulvérulente,
presque bifide en dehors, la partie moyenne déclive ou excavée,,
dilatée postérieurement; pièces génitales mâles, ayant beaucoup
de rapports entre elles, dans les différentes espèces, dernier
Lithosides, d’ailleurs elles semblent se lier aussi par certains rapports, aux
Claucopides. Au reste les Cheloniens exotiques sont très-nombreux, s’unis¬
sant aux Crépusculaires d’urne manière inséparable; ils présentent des formes
tellement variées que, si l’on négligeait les caractères organiques, on pourrait
facilement en disperser quelques-uns dans plusieurs autres tribus ou
familles.
UTHOSIDES.
irr>-
segment (septième) abdominal assez long, laissant voir le stylet,
et parfois, la base sur laquelle il s’articule et qui parait, le
plus souvent, formée de deux lobes réunis en triangle, aux¬
quels s’en ajoute deux autres plus petits, du centre desquels
part le stylet; celui-ci recourbé, plus ou moins dilaté, cour
primé sur les côtés, aigu, pince large, souvent très-allongée,
en partie membraneuse, ayant ses bords plus épais, écailleux,
dont l’inférieur divisé vers le sommet et parfois dès la base,
ou sur sa longueur, en un style aigu, fortement échancréeen
dessous, ou bilobée au sommet.
Abdomen dénudé, de diverses espèces, présentant des taches
et une sorte de dessin, sans rapports avec la coloration produite
par les écailles.
Nervures offrant des anomalies, et plusieurs rameaux dis¬
paraissant malgré la largeur des ailes inférieures, qui sont
repliées souvent quatre à cinq fois sous les premières
[L. unita) pendant le repos ; celles-ci étant étroites et un peu
roulées, l’insecte présente, parfois, une forme linéaire.
Elles ont un vol peu sofitenu, et qui ne s’exerce parfois que
pour changer de place; quelques-unes volent le soir, mais
d’autres aussi à la chaleur du soleil comme la Palleola pour
pomper le suc de certaines fleurs (Eryngium ), sur lesquelles
elles restent posées, mais marchant, et s’envolant à la moindre
commotion *.
Chenilles ayant des groupes élevés de petits tubercules pi-
Iifères, tantôt en forme de petites touffes, tantôt avec de longs
poils souvent hérissés, parfois mélangés d’autres un peu en
massue et velus vers le sommet (Mesomella), placés cireulai-
rement sur la plupart des segments dont quatre en dessus en
double rangée, stigmates très-petits; vivant surtout de
lichens , mais plusieurs s’accommodant ou préférant d’autres
végétaux et semblant polyphages (L. palleola, conrplana, ca-
niola), mangeant très-lentement, vivant pendant l’hiver et
!îous avons reneonlré ainsi, en abondance, la* Pülleola, Hübner,
196
.RCTIENS,
une partie du printemps, mais parfois prolongeant leur exis¬
tence, à l’état de chenille, jusqu’à la lin de l’été (L. complcina,
caniola); formant une coque très-légère ou presque nulle,
produisant une chrysalide oblongue, obtuse, lisse, sans soies
crochues, à segments abdominaux peu ou pas mobiles.
Insecte paraissant en été et parfois en automne.
Aux genres déjà faits dans cette famille, nous en ajouterons
deux autres *.
genre N UD ARIA **, Stephens.
Tête assez grosse , yeux saillants arrondis , antennes sétiforrnes
<■paisses, crénelées, ciliées après la base, premier article épais
* Celui de Trichota pour la Mundana qui différé beaucoup de la Murina,
et celui d 'Ecteina pour la Mesomella, qu’il valait mieux laisser dans le genre
Lilhosia, que de la réunir aux Setina , comme l’ont fait à tort, MM. H. Schæffer
et Lederer. Nous rejetons des Chéloniens le genre Nota, que les auteurs pré¬
cédents ont placé près du genre Nudaria ; les rapports qui semblent exister
dans 'les nervures, les palpes ( Senex ), le premier article des antennes, nous
semblent de peu de valeur, si 1 on considère l'organisation générale et l’aspect
complètement diffèrent des espèces composant ce genre.
** Les caractères que nous donnons de ce genre concernent surtout la Mu¬
rina, les trois espèces qui en ont fait partie jusqu’ici présentant des diffé¬
rences caractéristiques notables,- la Mundana surtout diffère plus de la Mu¬
rina que plusieurs des autres genres des Lithosides entre eux ; nous la
séparons sous le nom de Trichota , d’après les caractères suivants: front et
vorlex couverts d’une touffe de poils, premier article des antennes très-long,
non renflé, cylindrique, garni de poils épais en touffes saillantes, celles-ci
crénelées et cilées seulement chez les mâles, palpes petits n’atteignant pas le
front, ayant le premier article assez épais le plus long, le second grêle, plus
court, le troisième un peu plus court, un peu pointu, spiritrompe assez forte,
yeux saillants, petits, surtout chez la femelle ; les deux pièces prothoraciques
petites, distantes : pièce pectorale du métalhorax très-large, et l’épimère assez
épais ; éperons des tibias postérieurs assez longs ; ailes larges, aréoles
des supérieures très-longues, dépassant les deux tiers de l’aile, deuxième ner¬
vure donnant trois rameaux, dont le dernier trifide vers le sommet; la troi¬
sième ayant, quatre rameaux dont le dernier au milieu de la nervule; aréole
écs inférieures allant jusqu’aux deux liers de l’aile, deuxième nervure bifide
LITHOSIDES.
197
assez grand, palpes presque aigus , non redressés, dirigés en
avant, dépassant la tète avec l'article moyen au moins aussi
long que les deux autres , spiritrompe et stemmates nuis; pro¬
thorax peu épais, n’ayant que deux pièces en dessus, étroites,
distantes; mésothorax court, scapules courtes; pattes assez
épaisses, les postérieures ayant deux paires d’éperons épais,
presque obtus, épiphyse atteignant presque l’extrémité du tibia;
ailes larges, non pliées ni roulées, les supérieures ayant le bord
costal dilaté et l’aréole longue, deuxième nervure n’envoyant
pas de rameau à la première, produisant quatre rameaux dont
le troisième bifide , épaissi , avant l’angle antérieur de l’aréole,
en un espèce de nœud qui crispe un peu l’aile autour de lui,
troisième nervure ayant quatre rameaux dont le premier éloigné
des autres, ceux-ci distants les uns des autres et le quatrième
partant du milieu de la nervule (nervulaire); aréole des infé¬
rieures un peu moins longue qu’aux supérieures, la deuxième
nervure se divisant après elle, la troisième fournissant quatre
rameaux, dont le premier très-éloigné, les deux autres partant
de l’angle postériew de l’aréole, le quatrième avant le milieu de
la nervule (nervulaire), celle-ci formant un angle rentrant
prononcé où elle disparaît presque.
Abdomen mince, division latérale du premier segment en
dessus, renflée, n’offrant pas d’ouverture sensible.
Crâne assez large, ayant le front abaissé, un peu bombé
surtout au-dessus de la bouche, vertex séparé du front, à peu
près aussi long que l’occiput dont il est distinctement sépare ;
côtés du métathorax larges, la partie antérieure saillante ren¬
flée, bilobée en dehors, pièce pectorale très-large un peu ren¬
flée, marquée de stries assez fortes et d’autres très-fines?
à l'extrémité, troisième ayant quatre rameaux dont, le nervulaire, placé avant
le milieu de la nervule : pince génitale très-longue avec le stylet très-
allongé, courbé, peu dilaté et la partie basilaire grande : La Trichota mundcma
paraît avoir à pëu près les blêmes mœurs que la Marina-
198
AUCTIEJNS.
épinière un peu renflé à sa base et saillant; pince génitale
assez large, en partie membraneuse, bilobée, avec le lobe
inférieur terminé en pointe aiguë; partie antérieure du dessus
du premier segment étroite en avant, avec la division latérale
grande, n’ayant pas en avant une partie saillante en forme de
coque, deuxième segment un peu dilaté sur le côté.
Les ailes sont molles avec les nervures grêles, peu solides,
leur membrane, finement plissée, est chargée d’écailles peu
serrées, disposées sans ordre, le frein est assez long, et la
lanière large un peu allongée, avancée sous l’aile à cause de
l’éloignement de la première nervure en cet endroit, et de la
dilatation du bord antérieur un peu renflé en nervure ; * ce
genre, ceux de Trichota et Calligenia, ont des rapports avec
les Setina.
(*) M. H. Schaeffer avait réuni la Rosea à ce genre, mais Duponchel l’en a
séparée avec raison, sous le nom de Calligenia ; voici ses caractères : palpes,
gTêles, redressés, dépassant la base de la trompe, ayant le premier article un'
peu renflé, un peu plus long que le suivant qui est plus mince, troisième très-
petit, presque conique, à peine distinct du précédent à son articulation, spiri-
trompe médiocre, antennes à cils longs chez le mâle avec le premier article
assez grand, un peu renflé en avant, stemmates nuis, plis du prothorax
en dessus , étroits , allongés, distants , mésothorax , court r rétréci en-
arrière, scapules assez larges obtuses, dépassant un peu l’attache des pre¬
mières ailes ; pattes fortes, épiphyse ne dépassant pas les deux tiers du ti-"
bia, éperons assez longs et aigus chez le mâle, le dernier article des tarses un
peu épaissi par des poils, avec une très-petite dentelure aux onglets ; ailes
assez grandes avec le bord costal un peu dilaté, deuxième nervure des anté¬
rieures n’envoyant pas de rameau à la première, fournissant quatre rameaux
dont le troisième est trifide; troisième fournissant quatre rameaux qui, à
partir du premier, se rapprochent les uns des autres, le dernier s’avançant un
peu sur la nervule ; deuxième nervure des postérieures naissant avec la pre¬
mière d’un tronc commun qui se prolonge presque jusqu’à l’angle antérieur
de l’aréole, devenant bifide bien après cet angle, troisième fournissant quatre
rameaux, dont les trois derniers presque réunis à l’angle postérieur de l’aréole ;
pièce pectorale grande. Animent striée ; premier segment de l’abdomen ayant,
eu dessus, sa partie moyenne triangulaire, avec la division latérale grande,
non sailllante en avant, où elle ne laisse pas d’ouverture bien sensible, mais
MTHOSIDES.
195 )
Nudaiua Murina, Esper.
L’individu trouvé dans les environs de Grenade est très-
grand avec les stries de points noirs très-marquées.
La chenille d’un gris pâle comme un peu transparent, pré¬
sente des taches jaunes et obscures avec des rangées de
tubercules chargés de longs poils blanchâtres, un peu rous-
sàtres; elle vit en société dans le jeune âge, et se trouve
au pied des vieux murs et parmi les tas de pierres.
genre LITHOSIA ”, fabricius.
Palpes courts n’atteignant pas toujours la base de la spiri-
t, rompe, garnis en dessous d’ecailles allongées qui les font
paraître comprimés , dont le premier article grand , le second
moins long, le troisième presgue nul ou n’étant pas distinct du
précédent , antennes ciliées **, parfois denticulées, spiritrompe
un petit espace entre elle et le sommet de la partie moyenne; pinces géni¬
tales des mâles, allongées, dilatées et trifides au sommet, dont le boTd infé¬
rieur se dégage en forme d’épine, le supérieur en une partie un peu dilatée,
et le centre en un lobe large et membraneux, stylet court et pointu. La Cal-
ligenia rosea se place près du genre Nudaria avec lequel elle a le plus de rap¬
ports ; la chenille est couverte de poils longs et touffus.
* Ce genre, dont la plupart des autres sont des démembrements, présente les
principaux caractères de la famille; il aurait pu comprendre sans inconvé¬
nients presque tous les autres, mais dès qu’on a essayé de le scinder, on s’est
trouvé dans la nécessité de multiplier les coupes génériques qui se trouvent
basées surtout, sur la disposition très-variable des nervures et de leurs ra¬
meaux ; ces variations se rencontrent souvent un peu chez les espèces d un
même genre, et les deux mômes ailes ne sont pas toujours identiques la
petite aréole accessoire qui peut se montrer et disparaître dans la même
espèce, est à peu près constante chez les L. complana, palleola, flaveola, ce-
reola, mais se.voit rarement chez Vffelvola, H. la Caniola.
** Elles ont des cils de deux sortes, les uns petits et nombreux, couvrent
la partie inférieure de l’antenne, les autres plus grands sont disposés par
paires sur chaque article.
-ARCTÏE1NS.
•joo
assez longue, yeux gros, stemmates presque nuis; pattes lon¬
gues, épiphyses dépassant à peine les deux tiers du tibia, onglets
ayant une dentelure à peine sensible ; ailes supérieures longues ,.
étroites, avec le bord costal non dilaté, épaissi en nervure,
deuxième nervure envoyant son premier rameau à la première,
fournissant trois autres rameaux, le second et le troisième
produisant souvent entre eux, une aréole accessoire, celui-ci
trif.de vers le sommet, s’unissant parfois en un tronc, court
et commun avec le quatrième (Lurideola), d’autres fois dis¬
tants l’un de l’autre (Auréola), troisième nervure n’ayant que
deux rameaux, dont le premier éloigné du côté de la base, et
le second bifide bien après la nervule, celle-ci bornant l’aréole
après le milieu de l’aile et formant antérieurement un angle
en dehors, assez sensible (Complana), ou court, non aigu
(Helvold), puis un autre léger en dedans, tantôt*visible dans
sa longueur (Complana), tantôt seulement à sa partie anté¬
rieure (Lurideola); inférieures très-larges, un peu plissées en
éventail sous les supérieures qu'elles ne dépassent pas pendant
le repos, leur seconde nervure bifurquée après la nervule,
troisième n’ayant que deux rameaux dont le second bifide bien
après la nervule ou vers la marge * ; premier arceau supérieur
abdominal très-long et très-étroit en avant, dans sa partie
moyenne, septième segment cachant le huitième qui n’est pas
visible chez les mâles.
Crâne ayant le front un peu bombé, rétréci en avant,
séparé du vertex par une petite impression linéaire, celui-ci
un peu élevé, ayant à son angle postérieur un très-petit
stemmate, presque opaque, un peu plus large que l’occiput,
dont une petite rainure le distingue, premier article des an-
* Les deux ramuscules du deuxième rameau, représentent les deuxième
et troisième rameaux ; ce troisième, lorsqu’il devient bifide, dans d’autres
genres, fournit alors le ramuscule représentant du quatrième rameau ou le
nervulaire qui, après avoir abandonné la nervule où il se trouvait chez la Nud.
murina , devient ramuscule chez la Gynophria rubricollis et l’Ecteina mesomeUa,
ét enfin disparaît complètement dans le genre Lithosia.
LITHOS1DES
20 (
tenues, peu long, dilaté d’avant en arrière, fosse labiale
profonde, remplie par une trompe assez longue et large, avec
des palpes cylindriques, un peu dilatés par en bas, dont le
premier article deux fois long comme les suivants, qui ne
semblent faire qu’un seul article épaissi et obtus au sommet;
pièces prothoraciques assez larges, déprimées dans leur
milieu ; notus du mésothorax ayant le scutum court avec les
angles postérieurs tronqués, le scutellum très-grand, presque
aussi long que lui; scapules grandes, très-obtuses, presque
d’égale largeur après leur base, atteignant l’attache des
secondes ailes; côtés du notus du métathorax ayant leur partie
antérieure élevée, pulvérulente, un peu bilobée en dehors,
déprimés, un peu excavés dans leur partie moyenne avec le
bord postérieur, qui se continue dans l’attache de l’aile, un
peu dilaté, mais ne formant pas un cuilleron sensible; pattes
longues, assez grêles, épiphyse ne dépassant pas les deux
tiers du tibia ou à peu près ; hanches et épimères allongés ;
pièce pectorale du métathorax grande, longue, un peu
striée, le scutellum assez long, très-étroit ; premier segment
abdominal en dessus très-long, membraneux avec sa partie
moyenne plus étroite que le scutellum en avant, sa division
externe ou latérale rétrécie en arrière, saillante et arrondie
en coque en avant, où elle aide à former surtout en côté,
une assez large couverture tympanique, et laisse à découvert
une certaine partie postérieure du métathorax, septième
chez le mâle, cachant presque ou entièrement le huitième,
long, coupé verticalement, laissant saillir les pièces génitales,
stylet presque toujours en forme de lame de couteau, très-
aigu, placé entre l’extrémité des branches de la pince, qui
ont une forme plus ou moins ovale et dont le bord inférieur
épaissi, se détache parfois dès le milieu ou plus près de la
base, en un style courbé, aigu, d’autres fois à peine sensible
ou nul, ou rendant seulement la branche mucronée; partie
vulvaire de la femelle saillante comprimée, conoïde *.
* M. Guenée, dans un mémoire intitulé : Elude sur le genre Lithosie
(Ann., Soc. Ent., fr. 1861, p. 39), passe en revue toutes les espèces dont il
202
ARCTIENS,
Les Lithosies ont les ailes supérieures luisantes et un
aspect soyeux, comme perlé; les poils qui couvrent le scapus
produisent une petite saillie au côté.
■éclaircit la synonymie, et fixe d’une manière plus rigoureuse la spécialité ?
Il rétablit avec raison pour VAuréola d’Hiibner, le nom d 'Unita donné ancienne¬
ment à cette espèce, ce qui permet d’adopter sans crainte de contestation, le
nom de Palleola du même auteur, basé sur une assez bonne figure. Nous pen¬
sons, comme nous le disons dans notre travail, qui était alors terminé, que la
Pallifrons, dont M. Guenôe paraît douter comme espèce, ainsi que la Pyg-
mœola ne sont que des variétés de la Luteola Syst. Verz. M. Guenée pense à
tort que cette espèce est rare en France, nous croyons qu’elle y est assez com¬
mune, puisque nous y avons recueilli les nombreux individus que nous pos¬
sédons ; il en est de même de la Palleola que nous décrivons plus loin, la
quelle est abondante sur les collines arides de la Touraine et du Poitou et qui
de même que la Caniola , doit habiter toute la France, mais seulement
dans des localités particulières ; nous n’avons pas renoontré la variété Pe-
treola de cet auteur. Quant à celle qu’il nomme Arundineola, pour laquelle
il désigne une très-mauvaise figure de Duponchel, faite sur un individu, sans
doute usé. de la Palleola de Touraine, que nous lui avons jadis prêté, elle nous
paraît une variété bien peu tranchée: d’après ce que dit Duponchel, nous ne
doutons pas que ce soit sa chenille qn’il ait reçue de Chartres, Contre l’opinion
de M. Guenée, la Plumbeola d’Hübner nous paraissant douteuse, nous lui préfé¬
rons le nom de Lurideola Zinlten; comme nous l’exprimons plus bas, si le
nom de Complanula eut été conservé, il aurait fallu écrire Complanula, Dupon¬
chel, et non Boisduval, ce dernier ayant fait une description idéale, et qui
s’est trouvée complètement fausse, sans avoir vu l’insecte, mais seulement la
chenille, que nous avions découverte ; cette chenille n’a pas comme l’avance
M. Guenée, tout à fait les mêmes mœurs que celle de la Camplana ; on ne la
trouve que dans les lieux couverts, les bois, les futaies où elle vit sur les
troncs et les branches des chênes, d’où par un temps pluvieux, on peut la
faire tomber erl grand nombre, sans y trouver sa congénère ; elle s’avance
moins dans le centre et le midi. La Deplana d’Esper paraissant aussi dou¬
teuse, nous lui préférons celui de Depressa , qui représente avec certitude la
femelle de VBelvola.PL. (et non Helveola, qui exprime une nuance différente);
pour la Cereola, nous ne pouvons être de l’avis de notre savant collègue qui
lui trouve les plus grands rapports avec les Setina, nous croyons que par ses
caractères, elle est une des lithosies qui s’en rapproehe le moins. M. Guenée
a aussi remarqué, dans le genre Setina, le grand développement au mêtathorax.
4e la pièce que nous appelons pectorale (partie du sternum d’Audouin), d’abord
LITHOSIDES.
203
Lithosia Bipuwcta, Hübner.
Hübn. Bomb. Tab. 68, Fig. 286. 287.
Pallens; alisanticis cinereo-subroseo-violaceis punctis duobus
mediis , uno costali, altero ante marginem posticum, limbo
eostali tenue margineque posticarum et corpore flavidis; posti-
eis pallidis , subflavicantibus.
D'après la forme des palpes, les nervures, etc., cette espèce
s’éloigne beaucoup de la Quadra *, pour une variété de
observée chez la C. Pudica, par Devilliers, et que M. Goureau pense à tort
être une dépendance de la hanche ; elle en est parfaitement distincte, ainsi
que de l’épimère, mais dans ce cas, elle se développe aux dépens de ces deux
pièces qui, alors sont beaucoup plus courtes ; elle absorbe môme complète¬
ment celle que nous appelons sous-axillaire, couvrant le même espace qui se¬
rait assez grand, comme on peut le voir au mésothorax.
* M. Lederer la sépare ave'e raison sous le nom d 'OEonestis d’Hübner, genre
dont les caractères suivants prouvent la nécessité : Tête médiocre, palpes
assez longs, courbés au-devant du front avec le premier article grand, épais,
le second plus court, grêle, le troisième très-court, globuleux, obtus, distinct
du précédent, spiritrompe assez longue, antennes ciliées, subdenticulées chez
le mâle, premier article court, ayant un nœud articulaire bien sensible, occiput
plus étroit que le vertex, en partie caché par les pièces prothoraciques ; pro¬
thorax ayant en-dessus deux pièces grandes, épaisses, bombées; scapules
grandes, allongées ; pattes fortes, épiphyse ue dépassant pas les deux tiers
du tibia, onglpts ayant une dentelure ; aréoles formant dans leur milieu un
angle rentrant très-prononcé, occupant les deux tiers de l’aile aux supé¬
rieures, dont la deuxième nervure n’envoie pas de rameau à la première
et forme une aréole accessoire constante, produisant quatre rameaux dont le
premier peu éloigné, le troisième trifide après l’aréole accessoire ; troisième
nervure ayant quatre rameaux, dont le premier très-éloigné, les trois autres
partant de l’angle postérieur de l’aréole ; aréole des inférieures fermée par
une nervule complètement libre de tout rameau, ne dépassant pas le milieu de
l’aile, avec la deuxième nervure bifide peu après, troisième n’ayant que deux
rameaux, dont le second bifide après l’aréole, ailes pliées comme chez les Litho-
sies : pièce pectorale très-large, courte*, non striée : partie moyenne du premier
A KCTIËKS.
204
laquelle on l’avait prise, et nous paraît devoir se placer dans
le genre Lithosia.
De la taille de la Mnscerda à laquelle elle ressemble un
peu; ailes supérieures, en dessus, d’uu cendré livide avec un
segment abdominal en dessus, allongée, membraneuse, rétrécie en avant, divi¬
sion latérale peu saillante en avant, rétrécie en arrière, laissant une ouverture
assez grande, pince longue, divisée en un grand style épais, mucroné, dé¬
passant l’autre portion qui est oblongue, en partie membraneuse, terminée
en pointe un peu obtuse, stylet rétréci après la base, puis épaissi, prisma¬
tique, courbé, aigu ; dernier segment chez la femelle, long, dilaté, gibbeüx à
la base, un peu évasé à l’extrémité. La chenille est figurée par Sepp et citée
par Godart, comme mangeant des feuilles d’arbre, ce qui a été considéré,
nous croyons à tort, comme une erreur; elle vit plus souvent de lichens.
M. H. Schæffer réunit à l’ OEonestis quadra la R ubricollis que Stephens dis¬
tingue sous le nom de Gnophria, et dont voici les caractères : tête assez large
avec des yeux saillants, stemmates sensibles, palpes dépassant un peu le front,
assez épais, non recourbés ni redressés, avec le premier article plus épais
et plus long que le suivant, le troisième petit, mais bien distinct, spiri-
trompe longue, antennes cylindriques , sans villosité en dessous , ayant
des cils très-courts avec le premier article court ; pièces du pronotus allon¬
gées, assez larges, un peu déprimées ; scapules de la longueur du scutum,
presque d’égale largeur après leur base, très-obtuses ; hanches antérieures
épaisses , pattes assez fortes, leurs onglets ayant une petite dentelure ; pièce
pectorale du métapectus très-grande (moins que dans le genre Seiina ), renflée
en arrière, striée ; division latérale du premier arceau supérieur de l’abdo¬
men, renflée en forme de coque, laissant une assez large ouverture ; seconde
nervure des supérieures formant une aréole accessoire et fournissant quatre
rameaux, dont le troisième trifide ; troisième nervure ayant quatre râmeaux,
dont les deux derniers partent de l’angle de l’areole ; seconde auxûnférieures,
bifide après l’aréole, troisième donnant trois rameaux, dont le troisième bi¬
fide après l’aréole ; septième segment abdominal du mâle, laissant voir le
huitième, le même chez la femelle, ayant l’arceau supérieur beaucoup plus
long que l’inférieur ; pince du mâle ressemblant à celle de la L. griseola,
ayant en arrière et en dessous, une large échancrure terminée à sés deux
extrémités par une pointe aiguë, stylet grêle, 1 long, courbé. Chez la Gnophria
ruficollis , les ailes supérieures sont médiocrement larges et les inférieures un
peu plus petites que chez les Liihosia ; nous n’avons point trouvé cette espèce
en Andalousie, ni la Mesogona de Godart, avec laquelle M. H. Schaeffer a
formé le genre Paidia et qui présente les caractères suivants : palpes
avancés, non redressés,-éloignés du front qu’ils ne dépassent pas, avec le pré-
UTHOStDES.
203
reflet un peu rosé, marquées de deux points, dont le premier
à peu près sur le milieu du bord costal, et le deuxième un
peu moins gros, placé à l’opposé du premier, un peu avant la
marge postérieure, et de deux ou trois atomes, à peine
sensibles, près de la nervule, noirs; bord costal finement
jaune.
Inférieures d’un jaunâtre très-pâle des deux côtés, avee
le bord antérieur jaune ; dessous des supérieures d’un jau¬
nâtre obscur, plus vif sur la marge antérieure et sur les
nervures.
Tète jaune, ainsi que la base des antennes, palpes très-
courts, jaunes, noirâtres au sommet, qui est pointu, et ne
mier article plus grand, que le suivant, le dernier petit, spîritrompe petite ou
incomplète, antennes ciliées, ayant le scapus assez grand et épais, fortement
couvert d’écailles qui forment uoe touffe en avant; pièces du pronotus petites,
épaisses, distantes l’une de l’autre ; scapules courtes, très-obtuses, ne dé¬
passant pas la moitié de l’attache de l’aile, non dilatées, presque de la même
largeur dans leur longueur ; pattes longues, ayant des éperons assez grands,
épiphyse né dépassant guère la moitié du tibia ; pièce pectorale du méla-
pectus assez grande, avec le scutellum du même notus, arrondi à peine
allongé : division latérale du premier arceau supérieur de l’abdomen peu
saillante en avant, formant une ouverture étroite, septième segment laissant
voir une partie notable du huitième chez le mâle- ; ailes assez larges, les in¬
férieures peu pliées; bord costal des supérieures un peu dilaté, deuxième
nervure envoyant un rameau à la première, qui ne fait que la toucher sans
s’y perdre, ayant trois autres rameaux tous espacés entre eux, le troisième
trifide, troisième nervure donnant trois rameaux dont le deuxième bifide
après l’aréole, nervule formant un angle rentrant prononcé ; inférieures
courtes, arrondies, leur seconde nervure .ayant un tronc eommnn court, bi¬
fide après l’aréole, troisième fournissant deux rameaux, dont le sèconddivisé
après l’aréole, le premier peu éloigné.
Nous avons publié (Ane. Soc. Ent. Fr. 1832, p. 71, pl. 8, fig. 12), sous le
nom de Rufeola, une espèce, que plusieurs auteurs ont regardée comme une
variété de la Paidia mesogona, mais que nous croyons distincte ; elle en dif¬
fère par les ailes supérieures plus étroites, plus allongées au sommet et qui
sont d’un gris pâle un peu roussâtre, sablées d’écailles noirâtres avec la strie
ponctuée plus oblique, dont la partie moyenne en dehors, forme un angle
plus saillant, plus aigu-, par les inférieures qui sont d'un blanchâtre un peu
livide et jaunâtre des deux côtés; par les antennes dont les cils sont plus
longs, les yeux notablement plus gros; par les pattes plus grêles avec les épe¬
rons sensiblement plus longs ; d’après deux mâles semblables pris en Corse.
Ce genre doit se placer avant les Lilhosies.
Lépidoptères »f. l’Andalousie. li
20G AUCTIEXS.
dépasse pas la base de la trompe, celle-ci médiocre, blanchâ¬
tre; thorax d’un gris jaunâtre ou roussâtre; abdomen d’un
jaune-roussàtre avec l’extrémité fauve; pattes assez courtes
jaunes, ayant les tibias et les tarses antérieures, l’extrémité
des autres tibias, et une partie des tarses d’un brun-violacé
luisant.
Première nervure ne formant pas d’aréole accessoire
aux supérieures, deuxième, envoyant son premier rameau à
la première qu’il atteint à peu près sous le point noir costal,
le second arrivant à la côte avant l’extrémité, nervule nais¬
sant du même point que lui, et formant un zigzag avant
d’atteindre la troisième nervure, eu produisant en avant un
angle externe obtus, très-saillant, puis un autre rentrant
postérieur; de l’angle externe partent trois autres rameaux
se rendant au sommet, où, le premier devient bifide, celui-ci
et le second naissant d’un tronc commun très-court, troi¬
sième nervure ne fournissant que deux rameaux dont le
second se bifurque vers la marge externe.
Pièce pectorale du métathorax n’étant pas très-dilatée,
déprimée au milieu, renflée postérieurement; dernier
segment abdominal renflé en bourrelet dans sa partie supé¬
rieure.
D’après un individu femelle détérioré, rapporté d’Anda¬
lousie par M. Staudinger.
2. Lithosia Caxiola, Hübner.
, Hübn. Bomb. Tab. 51, Fig. 220.
Boisd. Icon. Hist. PI. 57, Fig. 6, et 10, Vitellina
— — — PI. 58, Fig. 4 , Lacteola.
Guen. Ann. Soc. Ent. Fr. 1861, p. 48, n. 10, Caniola.
La figure d’Hübner donne une fausse idée de la coupe des
* Ce ne peut être que la Caniola, qui est figurée par M. Boisduval pour la
UTH0S1DES.
207
ailes supérieures de- cette espèce dont le bord est costal
elliptique et le postérieur cvidé en dehors; quoique assez
facile à reconnaître d’habitude, elle peut cependant se modi¬
fier de manière à pouvoir se confondre avec des variétés de
Complana, et surtout de Lurideola, Zinken *.
Dessus des ailes supérieures et corps d’une teinte ardoisée
très-pàle avec le bord costal finement jaune ou fauve, souvent
un peu brun à la base, en avant, précédé d’une éclaircie
blanchâtre, ou d’un blanc-jaunâtre, rétrécie en dehors, plus
ou moins sensible ou nulle, mais parfois formant avec le
liseré costal une bande presque comme chez la Lurideola;
inférieures d’un blanchâtre pâle un peu plombé avec la
marge antérieure d’un brunâtre souvent insensible ; couleurs
obscures du dessus se reproduisant plus foncées en dessous,
femelle de sa Vitellina, et encore cette dernière n’est-elle qu’une Luieola ,
espèce qui est très-variable ; nous la possédons de CoTse, avec les ailes infé¬
rieures presque entièrement d’un jaunâtre pâle ainsi que le front, c’est la
variété Vitellina-, nous l’avons reçue de M. Lederer, de Vienne, sous le nom de
Pallifrons, Zeller, et ayant les ailes supérieures blanchâtres en dessus, mais
noirâtres en dessous, ainsi que les inférieures dans leur partie antérieure,
qui est aussi obscure en dessus,
* MM. H. Schaeffer et Lederer pensent que la Plumbeola d’Hübner, est
celte espèce, sans doute d’après la teinte foncée de l’abdomen et des ailes
supérieures, mais la bordure costale, d’égale largeur partout, pourrait aussi
faire croire que c’est la Complana-, comment supposer qu’Hiibner n’eût pas
figuré l’espèce la plus commune? on sait qu’il avait l’habitude d’outrer les
couleurs; du reste, cette figure rend mieux la Complana que celle de la Caniola
ne rend l’espèce que nous la supposons représenter; je crois que dans le
doute il vaut mieux appliquer le nom de Lurideola; quant à celui de Çompla-
nula par lequel M. Boisduval a sans doute voulu désigner cette espèce, il ne
peut être sérieux et doit être annihilé; ce qu’il en dit et la description idéale
qu’il en donne, prouvent assez qu’il ne l’avait pas vue, mais .seulement lu
chenille; c’est ainsi qu’il suppose que ses ailes sont plus étroites que celles
de la Complana , tandis que c’est le contraire qui existe: il en est de môme
pour la ressemblance imaginaire qu’il leur suppose.
208
ARCTIEKS
laissant aux premières une partie externe et aux secondes le
bord antérieur, jaunâtres, franges blanches, parfois légèrement
bordées de jauuâtre dont, on voit une légère teinte sur les
inférieures ; tète, notus du prothorax et une petite portion
humérale des scapules d’un jaune d’ocre foncé, reste du
corps et abdomen d’un gris un peu ardoisé avec la partie
anale jaune ou jaunâtre; pattes d’un jaune-fauve nuancées
d’une teinte plombée.
Les individus des pays chauds sont parfois très-pâles avec
la bordure costale peu sensible, Comme ceux d’Espagne et
de Corse *, d’autres, au contraire, sont d’une teinte plus
obscure avec une bordure costale assez large et assez vive ;
elle pourrait alors être confondue avec les espèces citées plus
haut.
Elle se distingue de suite de la Complana , par son bord
costal dilaté au milieu, ce qui le rend elliptique, bord qui
est nu en dessous, tandis qu’il est chargé d’écailles chez le
mâle de la Complana de manière à simuler un pli de l’aile,
par l’absence de l’aréole accessoire et par les inférieures qui
sont à peine un peu jaunâtres; de la Lurideola , en ce que le
bord costal de celle-ci est plutôt tronqué en dehors
qu’elliptique, et dont la marge externe, jaune en dessous,
reste plus large et le bord postérieur non évidé; par les
ailes inférieures et l’extrémité abdominale moins jaunes.
C’est une des espèces dont certains individus, comme chez
la palleola, peuvent se prolonger assez longtemps à l'état de
larve, pour que l’insecte ne paraisse qu’en septembre.
Habite toute la France, commune, surtout, dans le centre
* Nous y réunissons la Lctcteola de M. Boisduval. nommée d’après un
individu femelle en mauvais état, que nous possédons, et qui ne diffère en
rien de plusieurs autres individus très-pâles. On ne doit pas la confondre avec
notre Uniola.
LITHOSIDES.
200
et le midi ; larve vivant sur les lichens des toits, des mu¬
railles, des pierres; insecte paraissant en juillet. Nous
l’avons rencontré à St. Malo.
3. Lithosia Ujniola *, Nobis.
Alis supra albido-submargaritaceis , anticis parteque an-
tica posticaruni pallide sublividis, prioribus subtus , margine
externo excepto , secundisque antice fuscantibus ; capite col-
lari , anoque flavidis.
Elle ressemble extrêmement à la Caniola , mais elle est dis¬
tincte; ses ailes ont à peu près la même forme. D’une couleur
blanchâtre brillaute, ou d’une teinte perlée surtout aux pre¬
mières qui ont, en outre, une nuance livide à peine sensible,
cette nuance se voit sur la partie antérieure des secondes où
elle se fond avec leur teinte qui devient ensuite laiteuse, ou
d'un blanc perlé, moins brillant qu’aux premières, bord ante¬
rieur restant linement blanchâtre , franges blanchâtres avec
un reflet blanc-laiteux ; bord costal des premières, finement
jaunâtre; dessous de celles-ci, brun-livide un peu rayonné
en dehors, avec la marge externe et en partie les bords blan¬
châtres ; marge antérieure des secondes eu dessous, ayant la
même teinte, puis blanchâtre; tète et premier article des an-
tenues d’un jaunâtre ocreux , celles-ci d’un jaunâtre un peu
obscur, palpes très-courts, jaunes; prothorax jaunâtre en des¬
sus, un peu plus jaune en avant, reste du thorax d’un cendre
jaunâtre ; pattes nuancées de jaunâtre et de cendré ; poitrine
et abdomen d’un blanc-cendré, extrémité de celui-ci jau¬
nâtre.
Les parties génitales externes diffèrent essentiellement de
celles de la Caniola ; qui est la seule ayant les branches de la
210
AROTIENS.
pince entières, aveeles côtés saillants, épaissis, écailleux,, uns
peu pliés en dehors, terminés au sommet en une petite pointe
peu sensible, et le centre déprimé membraneux , le stylet
comprimé, très-élargi de haut en bas, terminé en pointe.
Chez VUniola, le bord inférieur des branches de la pince, se
sépare, avant le sommet, en un style en forme d’épine aiguë,
contournée en dedans, ne s’élevant pas au devant de la partie
supérieure qui est élargie, membraneuse, un peu arrondie au
sommet, le stylet est linéaire non élargi, mucroné.
Outre les caractères indiqués, cette espèce offre une aréole *
accessoire anx ailes supérieures, et le dernier rameau, de la
deuxième nervure, est éloigné du précédent presque comme
chez Y Auréola-, ces ailes sont moins lisses que chez la Caniola
et les écailles plus grosses; aux inférieures, la nervule est"
moins courbée en arc, avec la deuxième nervure divisée, bien
après, et moins fléchie en dedans. D’après quatre individus
semblables, dont deux ont été pris par M. Graslin aux envi¬
rons de Grenade.
4. Lithosia Soudidula, Nobis.
A lis anticis albido-sublividis, posticis livido-subrufescenti-
bus exterius et antice obscurioribus , omnibus infra fuscis, mar-
f/ine costali tenuiter, capite, abdomineque postice flavidis.
Elle ressemble un peu à la Caniola , et surtout à la variété
Pallifrons ** de la Luteola , mais elle est bien distincte. Les
ailes supérieures ont le bord costal moins elliptique que dans
* Caractère variable et peu important dans ce genre.
*' Au premier abord, l’aspect blanchâtre de la Pallifrons de Zeller semble
la distinguer de la Luteola: mais ayant comparé les pièces génitales de plu¬
sieurs individus de la première, de la Luteola, et de la Vilellina de M. Bois-
duval, nous n’avons pu trouver de différences sensibles, quoiqu’il y en eût de
notables dans la coloration.
L LTHOSIDES. ‘2II
la première, et elles sont un peu plus étroites que chez la se¬
conde.
Ailes antérieures d’un blanchàtre-livide brillant, très-légè¬
rement jaunâtre ou roussàtre avec le bord costal finement
jaunâtre, brun à la base ; postérieures d’une teinte livide un
peu jaunâtre, plus obscure dans leur moitié antérieure, surtout
du côté externe ; dessous d'une teinte brune un peu livide,
rayonnée en dehors par les nervures aux supérieures, dont la
marge externe est blanchâtre, étroite et les deux bords jau¬
nâtres avec l’antérieur brun à la base, couleur qui s’étend sur
la lanière ou gaine du frein, plus pâle et jaunâtre dans la moi¬
tié postérieure aux inférieures où la teinte est un peu nuancée
enrayons; franges blanches; antennes et leur premier ar¬
ticle blancs en dessus, tète et palpes jaunâtres, ceux-ci brunâ¬
tres au sommet; thorax d’un gris-blanchâtre, un peu
brunâtre sur les scapules; pattes d’un gris-jaunâtre, plus
obscures et d’un brun-livide en dessous et en avant; abdo¬
men d’un gris-blanchâtre, jaunâtre à l’extrémité.
D’après deux individus semblables, un peu plus petits que
la Caniola, rapportés d’Andalousie par M. Staudinger.
Les pièces génitales ressemblent à celles de la Luteola, mais
le bord inférieur des branches de la pince se détache moins
longuement en un style court, tourné en dedans, appliqué*
contre les côtés de la pince qui est. plus large; le stylet est
bien moins dilaté, etc. Elle se distingue de suite par la teinte
pâle d'un hrun-roussàtre de la partie externe des inférieures,
sans que la marge antérieure soit plus foncée, et par la partie
postérieure beaucoup moins pâle que chez la Pallifrons où elle
est blanchâtre; elle se distingue aussi de la Caniola par la
forme des ailes supérieures.
5. Lithosia Elavegla, nobis .
Cat, Syst. Lép. And. pl. 1, fig. 3.
Flavicans ,* alarum anticarum margine costal?, capite, pro-
212
ÂRCTLENS.
thoraceque et pedibus pallide, abdomineque infra et poslice
ochreaceis, prioribus disco subtus fnscanti.
Elle ressemble beaucoup à la Palleola * , Bübner, et est
presque aussi grande; ses ailes supérieures paraissent un
peu plus étroites et un peu plus arrondies au sommet; elle en
diffère en ce que le bord costal des supérieures est d’une
couleur plus vive et rougeâtre et n’est pas noirâtre vers la base
et en dessous ; en ce que la marge antérieure des inférieures
n’est pas brune ou brunâtre en dessus ni en dessous ainsi que
les pattes et les scapules. Les pièces génitales paraissent aussi
différer un peu, la pince est plus large, plus courte, son style
un peu plus court.
D’après quatre individus pris- par MM. Graslin, Staudin-
ger et nous.
Chenille ressemblant beaucoup à celle de la Palleola ** et
vivant de la même manière dans les lieux arides et pierreux,
* La Palleola, H. et 1 'Unita, envoyée d’Allemagne, ne diffèrent pas sensible¬
ment ; quant à VUnita d’Hübner, on ne peut être certain que ce soit bien la-
même; sa couleur d’ocre sans apparence de bordure costale, la teinte uniforme
du thorax, celle de l’extrémité abdominale qui est pâle, tandis qu’elle devrait
être plus jaune què chez là précédente, donnent à penser qu’elle pourrait être'
différente; c’est donc une espèce douteuse ou une figure inexacte ; on envoie
1 aussi de Prusse, sous le nom r V Arideola , une espèce ou variété figurée par
H. Schæffer (fig. 52, 53), comme variété d’ Unita; puis sous le nom d 'Arideola,
il représente (57-9), des individus plus petits, qui n’en paraissent pas bien
distincts, surtout fig. 58-59. Malgré la couleur foncée de cette Arideola , elle ne
paraît être qn’une variété de la Palleola. Quant à la Morosina du même auteur,
qui est bien distincte des précédentes, nous ne la connaissons pas.
** La Palleola assez bieureprésentéepar Hübner(B. fig. 22t ;teinte mauvaise,)
se trouve communément en Touraine sur les collines arides, surtout
sür les côtes qui bordent la rive droite de la Loire , près de Tours,
dans les parties non cultivées qui sont sèches et rocheuses ; elle diffère de
Y Unita envoyée d’Allemagne parce qu’elle est moins jaune et d’une teinte pâle
un peu jaunâtre et livide, peu différente sur les quatre ailes, un peu plus
jaunâtre sur la marge externe qui est légèrement bordée de jaune. Certains
individus sont parfois presque aussi jaunes que cette Unita, et d’autres fois
d’un jaunâtre-ocreux très-pâle, un peu plus jaune aux inférieures et toutes un
LITHOSIDES.
213
où la terre est couverte de lichen, dont elle se nourrit, se
tenant aussi, parfois comme elle, sur les brins d’h^-be ou
autres petites tiges, pour éviter l’ardeur brûlante du sol.
genbe SETINA, Schrank.
Palpes grêles, petits, écartés l’un de Vautre, ne dépassant
pas le front, non redressés , dirigés en avant, dont le premier
peu lavées de jaune sur la marge externe. Tête, prothorax, partie antérieure
des seapules et bord costal des supérieures un peu brun à la base, en avant,
d’une couleur d’oore foncée, plus vive que chez l’autre; pattes jaunes, dont les
antérieures nuancéesde brun-livide;partie postérieure du ventre plus pâle en
dessus, d’une teinte d’ocre moins foncée ; marge antérieure des inférieures
un peu obscurcie, jaunâtre sur le bord ; dessus du ventre et antennes de la
couleur des ailes.
Les mêmes teintes se reproduisant plus foncées en dessous, avec le disque
brun des supérieures n’allant pas jusqu’à l’extrémité, et la partie brune des
inférieures un peu rayonnée, plus large, plus marquée, milieu du ventre en
dessus, seapules un peu déprimées au milieu, et notus du mésothorax parfois
un peu obscurcis, franges blanchâtres un peu jaunâtres à labase. Pince génitale
ovalaire, dont le bord inférieur épais se détache à l’extrémité en un style
court, aigu, tourné en dedans, stylet petit en forme de lame un peu trigone,
dilaté de haut en bas, très-aigu. Nous n’avons pas trouvé la variété obscure
d’Allemagne.
Chenille d’un gris-pâle ou cendré-blanchâtre, parfois jaunâtre, teinte qui est
divisée par des lignes noires longitudinales sinuées, entrecoupées, dont une
dorsale interrompue sur la partie antérieure des segments et accompagnée,
sur leur section, d’un petit trait en croissant; de chaque côté sur l’intervalle
se voit antérieurement une tache jaune pâle assez large; l’espace qui vient
après est d’une teinte un peu plus grise traversée par des linéaments noirs,
la ligne qui sépare cet espace du suivant ou des côtés, s’élargit en petites
taches, ceux-ci sont marqués de légères taches jaunes placées par paires, la
ligne qui les borde, très-sinueuse, irrégulière passe par les stigmates qui sont
peu visibles. La base des pattes, le bas et le dessous des segments sont marqués
de linéaments noirs. Tète petite d’un roux-jaunâtre variée de noir et de blan¬
châtre; corps portant de gros tubercules inégaux, hérissés de poils gris-blan¬
châtre peu longs, rugueux.
Vit jusque dans les mois de mai et juin et parfois plus lard. L’insecte se
montre dès la fin de juin et en juillet.
214
AttCTlENS.
article plus épais que le suivant, le dernier très-petit , peu dis¬
tinct , fpiritrompe petite ou incomplète, antennes ciliées, vil¬
leuses , presque crénelées, avec le scapus assez court , un peu ren¬
flé en arrière, stemmates insensibles, yeux saillants chez le mâle;
pièces du pronotus assez larges, un peu renflées, rugueuses,
inégales; scapules courtes peu rétrécies en arrière; thorax
mince; pattes longues, épiphyse dépassant peu les deux tiers
du tibia, éperons assez prononcés, onglets petits, n’ayant pas de
dentelure sensible; pièce pectorale du métathorax extrêmement
grande , renflée * ; ailes assez larges, les inférieures arrondies,
non prolongées à l’angle externe, pliées deux ou trois fois,
ayant le frein long, retenu par une lanière étroite , assez
longue; deuxième nervure des supérieures donnant quatre ra¬
meaux dont le premier se rend à la première nervure, le troi¬
sième inégalement divisé en trois ramuscules, les deux derniers
partant de l’angle de l’aréole , troisième nervure ayant quatre
rameaux dont les trois derniers rapprochés ; deuxième aux in¬
férieures bifide après l’angle de l’aréole, troisième donnant trois
rameaux dont le premier bifide après l’aréole ou vers la marge;
aréoles occupant les deux tiers de l’aile, étroites aux supé¬
rieures, bornées par une nêrvule formant un angle rentrantÿ di¬
vision latérale du premier segment abdominal , en dessus , ayant ,
en avant, la partie antérieure renflée étroite, laissant une ou¬
verture peu sensible , ce segment à peine aussi long que le suivant.
Crâne assez lisse, joues saillantes, vertex divisé par une
rainure, yeux gros, plus petits chez les espèces des montagnes
* Cette pièce, qui est très-grande dans toute la famille, acquiert dans ce
genre, un développement presque aussi considérable que chez la Cymbalophora
pudica et recouvre la plus grande partie des côtés du métathorax, qu’elle
dépasse, envahissant presque entièrement l’espace sous - axillaire ; elle est
claire, transparente, renflée ou vésiculeuse, plus épaisse en arrière, divisée,
comme chez la précédente, par un sillon ou un enfoncement (qui est peut-être
accidentel), mais n’ayant pas sa partie antérieure cannelée ou striée comme
chez la Pudica ; plus petite chez les femelles.
LITHOSIDES.
215
et chez les femelles ; scutellum du mésothorax presque ar¬
rondi; uotus du métathorax ayant les côtés un peu obliques,
longs avec la marge antérieure pulvérulente large, la partie
moyenne excavée ou peu élevée, la postérieure offrant
une pièce scutale grande (postérieure) et le même bord un
peu dilaté en cuilleron, avant de se perdre dans l’attache de
l’aile, le scutellum étroit, long, presque quadrilatère; hanche
et épimère courts, refoulés par la pièce pectorale, celui-ci
étroit; abdomen grêle, ayant la partie moyenne du premier
segment subtriangulaire, large en arrière, son arceau inférieur
formant souvent, en dessous, une saillie très-comprimée|(S. fla-
vicans , ramosa )\pièces génitales comme chezles Lithosies, pince
très-allongée, ayant un style à la base du bord supérieur outre
celui du bord inférieur, base du stylet très-grande. Les
Setina sont grêles, peu velues, avec les ailes supérieures plus
larges et plus courtes, et les inférieures plus courtes que chez
les Lithosies, celles-ci un peu prolongées vers l’angle anal
qui est arrondi; les écailles qui les couvrent sont peu serrées
et les laissent parfois à demi-transparentes ; l’abdomen ne dé¬
passe pas les ailes ouvertes, dont les supérieures sont rabat¬
tues dans le repos ; elles se tien neuf le jour accrochées aux
tiges d’herbe, et habitent surtout les pays montagneux. Les
femelles sont plus petites ainsi que leurs ailes. Dans les es¬
pèces de ce genre, les pièces génitales ont les plus grands rap¬
ports, ce qui fait penser qu’elles sont trop multipliées.
Setina Irrorella, Linné.
Elle a été trouvée en Andalousie par M. Lederer.
Nous n’avons par rencontré la Mesomella, L. qui diffère no¬
tablement des Setina et pour laquelle nous avons formé un
genre propre *.
' Celui à'Ecteina, qui diffère surtout des Setina par la pièce pectorale
beaucoup plus petite, coin nie chez les Lithosies, un peu striée; spi ri trompe
216
ARCTIENS.
Deuxième famille. CHÉLONIDES
Tête médiocre ou petite, munie de stemmates , parfois très-
petits, mais presque toujours sensibles, antennes tantôt sim¬
ples, tantôt plus ou moins bipectinées, parfois inégalement,
avec les dents terminées par une petite soie tournée en dehors
mais non par plusieurs **, scapus peu épais, peu renflé,
front coupé carrément presque au niveau des trous nasals,
plus longue ainsi que les palpes, antennes tout à fait simples, non subdenti- -
culées ou crénelées-, tête plus grosse; pièces génitales différentes, pince beau¬
coup plus courte, plus large, n’ayant pas de style à la base du bord supérieur,
stylet plus long, mais ayant la base beaucoup plus courte, plus large.
* Pour la famille précédente et surtout pour celle-ci, la plupart des au¬
teurs ont créé de nouveaux noms de genre, sans tenir compte de ceux établis
avant eux, et plusieurs de ces genres ont été appliqués ensuite à des groupes
qu’ils ne devaient pas désigner.
Ainsi Ochsenheiiner a remplacé le genre Arctia de Schrank, que Latreille
avait d’abord adopté, par celui i'Eyprepia ; plus tard, Godart voulant con¬
server le nom vulgaire d 'Ecaille, donné anciennement à ces insectes par
Geoffroy, fit le genre Chelonia et rejeta les deux précédents ; Latreille et
M. Boisduval, dans son premier Index , suivirent cet exemple ; ce dernier et
Godart conservèrent en même temps la genre Callimorpha de Latreille. Plus
tard, Gurtis et Stephens, tout en rejetant les genres Chelonia et Eyprepia en
formèrent beaucoup d’autres, qui semblent plus tôt basés sur les couleurs et
l’aspect général, que sur des caractères organiques; ils réunirent à leur Abc-
tiidæ les Liparides et le D. coryli, les Psychides et les Limacodides, tandis
qu’ils en séparèrent une partie des Ghélonides et les Lithosides 1 on peut
s’étonner qu’ils aient méconnu ainsi les rapports et les caractères.
Dans son Généra, M. Boisduval créa le genre Euehelia pour ses premières
Lithosides, sans tenir compte de celui de Deiopeia de Gurtis; il fit encore
celui d ’Emydia (traduction latine du mot Emyde, Emys, Brongn./Ejnjç, Pline)
avec les premières Eyprepia d’Oehsenheimer et écarta Sans raison, celui (Y Eu—
lepia de Stephens ; enfin il rejette le nom i'Eyprepia pour celui de Chelonia,
et applique celui i'Arclia au détriment des genres Phragmatobia, Spilosoma
et Diaphora de Stephens. MM. H. Schaeffer et Lederer ajoutent de nouveaux
genres et rejettent celui de Chelonia.
'* Gomme chez les Liparides, du moins chez les espèces européennes, car
nous ne douions pas que chez les exotiques, il y en ait dont les antennes
CHÉLONIDES.
217
non recourbé ni prolongé en dessous en un long épistome
(Liparides) ; les deux plis du pronotus fortement renflés, vési-
culeux, ou parfois déprimés, aplatis, larges ; métanotus ayant
les côtés bilobés en dehors, excavés dans leur milieu avec la
marge antérieure dilatée extérieurement, très-miuceen dedans,
élevée et bien distincte du centre, pièce cunéique souvent
prolongée, vésiculeuse; aréole dépassant toujours le milieu
des ailes, surtout aux inférieures , frein long s’engageant
dans une lanière longue ; épiphyse n’atteignant pas l’extré¬
mité du tibia, naissant vers la base, assez large, aplatie, poin¬
tue, courbée en dehors; tympanum toujours sensible, division
latérale du premier segment abdominal, plus ou moins renflée,
en valve ou en coque, parfois géminée avec le stigmate en
dehors ; tibias postérieurs épaissis vers l’extrémité où les deux
diffèrent peu de celles des précédents, quoiqu’ils puissent s’en distinguer par
d’autres caractères ; nous croyons donc qu’on a tort, en ne considérant que les
•espèces européennes, de les réunir aux Chélonides, comme la fait M. H. Schaef¬
fer.; ils s’en distinguent bien par les caractères suivants : Tête grosse, yeux
très-saillants, front élargi en arrière, rétréci en avant, ayant l’épistome pro¬
longé, recourbé par en dessous, très-distinct, avec les trous nasals placés
plus ou moins au-dessus du bord, trous anteni aires très-larges et situés très-
en arrière, scapus fortement renflé ; plis du pronotus au nombre'rie deux, le
plus souvent peu renflés, non aplatis ; pièee pectorale du mêla thorax ordi¬
naire, jamais striée, pièce cunéique saillante, les côtés du notus n’ayant
pas le bord antérieur presque isolé, mais se continuant avec le milieu qui est
déclive, parfois élevé, rarement à peine excavé, quelquefois saillant ; lanière
retenant le frein, courte, large ; les deux premières nervures des inférieures
d’abord écartées, puis se touchant dans un point avant le milieu ou très-Tap-
prochées, aréole des inférieures ne dépassant guère ou même plus courte que
le milieu de l’aile ; épiphyses souvent égalant le tibia ou même le dépas¬
sant ; partie moyenne du premier arceau supérieur de l’abdomen, presque
toujours plus large; partie anale de la femelle, toujours très-différente ; enfin
les antennes des mâles souvent courtes, courbées avec les dents beaucoup plus
longues, munies le plus souvent, de plusieurs soies vers le sommet et parfois
dans la longueur, différemment tournées, les distinguent de suite ; chenilles
ayant des tubercules élevés et des touffes de poils, vivant presque toujours'
sur les arbres, produisant une chrysalide parfois très-velue, terminée sou veuf
par une pointe obtuse, assez longue, déprimée.
218
AUCTIENS
paires d’éperons, se trouvent rapprochés, onglets ayant pres¬
que toujours une dentelure ou bifides. .
Chenilles hérissées de poils plus ou moins longs, disposés
par touffes sur de gros tubercules; formant une coque molle,
lâche, souvent enveloppée d’une sorte de toile; produisant une
chrysalide glabre et obtuse à l’extrémité qui est lisse, ou
munie d’un tubercule ou d’une pointe épaisse hérissée de soies
crochues; vivant toujours à terre, polyphages sur les plantes
basses.
GENRE EULEPIA, Curtis.
Tête assez grosse, yeux petits, laissant derrière eux un es¬
pace temporal large, palpes petits velus, non redressés , ayant le
dernier article très-court, peu distinct du précédent, spiri-
trompe courte,incomplète, antennes bipectinées , à dents peu iné¬
gales avec le premier article assez court renjlé, stemmates bien
sensibles, joues prolongées en triangle sur le bord du front; plis
prothoraciques assez larges, peu allongés en travers, non con¬
tigus, un peu déprimés; scapules larges, grandes , dépassant
l'attache de l’aile ; pattes assez fortes avec l’épipkyse grande,
large épaisse, contournée en dehors, naissant dès la base du
tibia qu'elle égale en longueur, éperons petits, onglets simples;
épimères ■moyens plus larges que la face externe de la hanche,
les postérieurs presque aussi larges, saillants en arrière, pièce
pectorale médiocre; ailes assez grandes, les inférieures plus
larges, plissées et comme roulées autour du corps dans le repos,
aréoles larges et longues, comprenant les deux tiers de l’aile
aux supérieures, dont la deuxième nervure ne produit que trois
rameaux avec le premier rapproché; troisième aux inférieures
ne donnant que trois rameaux.
Premier arceau abdominal en dessus, plus étroit que le sui¬
vant, qui est grand, élargi en arrière , sa division latérale très-
i étrécie postérieurement, renflée et dilatée en avant où elle laisse
une large ouverture, huitième segment, plus étroit que le pré-
CHELONIDES
219
» cèdent, ne cachant qu’une partie des pièces génitales, pince
assez grande, en forme de tenaille dont l’extrémité est échancrée
ou bifide , échancrée avant la base en dessous , en un lobe mem¬
braneux, stylet court, mince, dilaté et tronqué au sommet.
Front large, un peu déprimé, séparé du vertex par une rai¬
nure, celui-ci petit, saillant, occiput grand, saillant en ar¬
rière, séparé des tempes par une ligne enfoncée ; scutum du
mésothorax assez large, court, peu échancré par le scutellum
qui est grand, presque arrondi et très-saillant en arrière, en¬
touré latéralement par les côtés du métathorax qui sont assez
larges, ayant un bord antérieur élevé, épais, pulvérulent, étroit
en dehors; abdomen mince chez les mâles, assez gros chez
les femelles dont l’extrémité anale est épaisse avec l’arceau
supérieur du septième segment renflé sur les côtés, et l’infé¬
rieur plus court, plus étroit, ayant de chaque côté, une large
impression arrondie et au milieu une excavation carrée pro¬
fonde, partie vulvaire entourée par le bord du huitième seg¬
ment qui est un peu échancré en dessus, dilaté et échancré au
milieu en dessous.
Les chenilles ont des tubercules garnis de touffes de poils
courts, peu serrés et vivent de graminées. Elle produisent
sous les débris une coque légère, étroite et se changent en
une chrysalide obtuse, rugueuse, à anneaux immobiles. Ce
genre et le suivant se rapprochent beaucoup des Lithosides
parmi lesquelles ils ont été mis par plusieurs auteurs ; du
reste les Lithosides se séparent difficilement des Chélonides.
Eulepia Grammica, Linné.
Elle n’est pas rare dans les environs de Grenade *.
* Elle habite toute l’Europe , et Eversmann l’indique aussi de l’Oura
d’Ore nbourq.
220
ARCTIENS.
genre EUPREPIA % Ochsenheimer.
Tête assez grosse, yeux gros, saillants, non rétrécis par les
tempes, palpes petits, aigus, peu ou pas velus, dont le dernier
article peu distinct , spiritrompe très-courte, antennes bipecti-
nées, avec le premier article presque cylindrique, stemmates
peu sensibles, joues presque nulles.
Plis prothoraciques assez larges ; scapules grandes ; pattes
allongées avec l’épiphyse épaisse, tournée en dehors, plus
courte que le tibia, éperons assez longs, aigus, onglets simples;
épimères moyens un peu plus larges que la face externe des
hanches , les postérieurs plus étroits, pièce pectorale assez
grande, striée, pièce cunéique très-saillante en arrière.
Abdomen long et mince, premier arceau en dessus , à peu
près aussi long que le suivant qui est grand, large en arrière,
étroit en avant, division latérale très-rétrécie en arrière, dila¬
tée et globuleuse dans sa moitié antérieure qui est un peu rebor¬
dée, laissant une large ouverture bornée en dessous par la saillie
de la pièce cunéique; huitième segment plus étroit que le pré¬
cédent 'peu rétréci en dessous, pièces génitales très-peu sail¬
lantes.
Pince génitale, dans toutes les espèces ou variétés, excepté
la Bifasciata, peu large à la base, épaisse, comme roulée en
cornet, revêtue en dehors d’une partie membraneuse, échan-
crée en dessous avant son extrémité qui est courte, rétrécie
et terminée en pointe fine recourbée en dedans; on voit entre
la base des branches en dedans, la gaine du pénis qui est
étroite et en carène, stylet très-grêle, mince, courbé, un peu
dilaté au sommet ; partie anale de la femelle non renflée ni
tronquée et d’une forme ordinaire ; ailes à peu près comme
chez les Eulepia , dont ce genre diffère surtout par la
* Dalman, dans ses Ânalecla Entomologie #, écrit avec raison Euprepia au
lieu de Eyprepia.
CH ÉLONÏDES.
22 !
grosseur des yeux, l’étroitesse du front en avant, et des joues;
inésothorax assez court, son scutellum allongé, étroit; celui du
métathorax assez épais et très-étroit.
Chenilles ayant des tubercules chargés de touffes de poils
peu longs, noirâtres ; produisant une chrysalide courte, très-
obtuse, rugueuse et ponctuée, sans pointe à l’extrémité, qui
est dépourvue de soies crochues ; ayant sur sa surface des
groupes de poils très-courts; placée sous les débris, dans une
coque très-légère; vivant de graminées et à l’occasion de chi-
coracées et autres plantes ; ayant la tête plus petite que dans
le genre précédent. L’insecte parait l’été et parfois plus tard.
Malgré les différences apparentes que présentent les espèces
qui composent ce genre, on ne trouve pas de caractères orga¬
niques bien tranchés pour les séparer ; les parties génitales
externes n’offrent pas de différence’ notables, et l’on est tenté
de les considérer comme de simples variétés ; à l'exception de
uotrc Bifasciata *, méconnue par plusieurs auteurs, quoique
* Nous allons établir ici, de nouveau, l’authenticité de la Bifasciata , en la
comparant avec une E. cribrum bien marquée. On observe qu’entre les'deux
points, visibles le plus souvent, et placés sur le bord externe de l’aréole, et la base
de l’aile supérieure, il n’existe jamais que deux lignes transverses de points
qoirs au lieu de trois, dont une médiane et l’autre avant la base, qui elle-
même est marquée de quelques points ; ces lignes sont plus nettes, mieux
formées, plus anguleuses; on en voit souvent une autre,moins régulière, avant
la marge externe, celle-ci est bordée d’une sé;rie de points ; de même que chez
1 E. cribrum, l’aile est plus ou moins rayée de lignes longitudinales souvent
plus pâles; les scapules sont marquées d’un trait, au lieu d’un point.*
Les yeux sont un peu moins saillants, les dents des antennes sont plus
minces et moins en massue, les écailles qui les recouvrent sont plus longues
et plus étroites. Les pièces génitales sont très-différentes; la pince, plus
allongée et plus large, aies extrémités échancrées et fourchues (un peu comme
chez la Grammica ), avec la partie inférieure, plus large, plus saillante, tron¬
quée obliquement, le stylet est beaucoup plus large, aplaii, arrondi à l’extré-
inité;le septième segment,en dessous, chez la femelle, présente un bord saillant
fit bilobé ou largement échancré, sans excavation.
Chenille d’un brun-roux, avec une ligne dorsale et une sous-dorsale ppn
visible, roussàtres, ayant les côtés roussâtres, nuancés de brun au-dessus des
Lépidoptères de l’Andalousie. * p-,
AKCTIENS.
bien caractérisée ; il n’y a guère que la Rippertn * qui pré¬
sente quelques différences, peu sensibles.
Euprepia Cribrum ** , Linné.
La variété de Cribrum que nous avons rencontrée, dans (es
montagnes de la Sierra-Nevada, se rapporte surtout, à la Can¬
didat elle n’est jamais d'un blanc pur, mais souvent obscur¬
cie par des écailles noirâtres formant, parfois, des apparences
de lignes longitudinales qui peuvent envahir une grande par¬
tie des ailes supérieures ; les inférieures sont d’un blanchâ¬
tre un peu jaunâtre plus ou moins obscur chez les femelles ;
nous n’avons pas trouvé d’individus ayant la tête jaune ***.
Chez la femelle le bord du septième segment, en dessous, est
évasé et forme une petite cavité.
Euprepia Chrysocephala, Hübner.
— Bomb. tab, 58, tig. 151.
Ochsenh. Schm. III, p. 300. Etjprepia coscinia .
Nous ne voyons pas d’autres différences, entre cette espèce
et la variété Candida de la Cribrum , que d’avoir la tête d’un
pattes, et le ventre plus pâle ; ayant des tubercules bruns,.chargés de touffes
de poils gris et noirâtres; pattes rousses, les écailleuses plus obscures ; tête
d’un cuivreux obscur brillant; stigmates oblongs, comprimés, noirs ; chry¬
salide noire.
* Quoique chez la R ipperlii, il n’y ait pas de différences notables dans
les pièces génitales du mâle, on remarque cependant qu’elle a les yeux plus
petits, moins rapprochés, ce qui rend le front plus large, les antennes un peu
moins pectinées et les lignes de points noirs, aux ailes supérieures, plus
étroites, mais disposées de même. La pince génitale paraît avoir l’extrémité
plus allongée, plus aiguë, tandis que le stylet est un peu plus large et plus
déprimé, La teinte des ailes, le plus souvent brunâtre, peut devenir blan¬
châtre, les écailles qui les couvrent sont un peu plus courtes, plus larges.
** Indiquée aussi, par Ëversmann, dans les monts (Durais.
*** Nous rencontrons en Touraine et autour de Poitiers, une variété ou espèce
intermédiaire entre la Chrysocephala et là Cribrum : mais ayant souvent des
jaune-fauve; les ailes supérieures n'ont jamais de ligues ou
points noirs, autres que les deux du bord externe de l’aréole
qui disparaissent souvent.
Assez commune dans les environs de Maiaga.
M. Millière, lépidoptériste distingué de Lyon, qui a élevé la
■chenille, n’a pas trouvé de différences sensibles entre elle et
celle de VE. cribrum (Ann. Soc. Linn. de Lyon, -1858, pl. 2,
h g. 1-3, p. 17). D’après notre description : d’un roux obscur
plus clair sur les côtés et grisâtre en dessous, avec une ligne
dorsale et une sous-dorsale très-étroite, d’un blanc bleuâtre ;
corps couvert de tubercules noirâtres portant des touffes de
poils bruns, mêlés d’autres blanchâtres ; stigmates oblongs,
noirs; tète d’un noir brillant un peu cuivreux; vraies pattes
noirâtres, les autres rousses. Chrysalide d’un brun un peu
roux, rugueuse et ponctuée.
Les petites différences que présente cette chenille peuvent
être dues au climat.
genre EUCHELÏA, Boisduval .
Tête assez large , yeux médiocres , très-saillants, front large,
tempes nulles, palpes courts, dirigés en cirant, relus, dont le
apparences de points. Chez un mâle Lien marqué : tête d’un jaune un peu
fauve ; une partie du prothorax, le bord costal des supérieures, quelques
nervures, le bord externe, les ailes inférieures un peu obscurcies eu avant
et leurs bords, d’un jaunâtre un peu fauve ; supérieures souvent marquées
de quelques points bruns pouvant former une ligne avant la marge externe'ei,
un ou deux points discoïdaux. Septième segment chez la femelle, présentant
en dessous une petite saillie* bifide, beaucoup .moins large, que chez la Bifus-
ciala, mais bien plus sensible que chez les autres; nous lui donnons le nom
fVGuprepia inquinala.
Nous croyons que c'est à tort .que MM. Lederer et Slaudiuger, rapportent à
ce genre, et même le dernier, comme variété de Chrysocephala , WUbeota
Riibner, (284, 285); cette figure, représentant le prothorax fauve et l’extrémité
abdominale jaune, dwf se rapporter au gèmiî Liihosin : pour le u° î’>7, auquel
A R CTI ENS.
224
premier article assez long, le second petit, le troisième très-
petit, mais distinct, spiritrompe petite, antennes peu longues,
grêles, simples, avec des cils courts, ayant le scapus presque
cylindrique, court, stemm,ates bien sensibles; plisprothoraciquc»
étroits, un peu renflés; scapules assez grandes, ne couvrant
pas toute Vattache de ' l'aile ; épiphyse mince, aiguë, dépassant
■un peu les deux tiers du tibia, éperons assez longs avec le
tibia un peu épaissi et le premier article du tarse comprimé,
un peu élargi , onglets ayant une petite dentelure; épimère
moyen plus large que la face externe de la hanche , espace
membraneux axillaire très-grand, allongé, pièce pectorale du
métathorax assez large , la cuncique saillante.
Premier arceau abdominal, en dessus, un peu plus court que
le suivant, peu rétréci en avant, formant une petite saillie à ses
angles postérieurs, sa division latérale courte, membraneuse,
peu renflée en coque, laissant une ouverture assez étroite, hui¬
tième segment long en dessus, très-court en dessous , envelop¬
pant les pièces génitales.
Ailes grandes, larges, surtout les inférieures, ayant le frein
assez fort, retenu par une lanière longue ; deuxième nervure
aux supérieurs, ayant trois rameaux, dont les deux premiers
forment une aréole accessoire longue, troisième donnant
quatre rameaux dont le premier éloigné, le troisième plus
éloigné du second que du quatrième qui est sur la nervule
celle-ci à peine visible dans le reste de son étendue; seconde
aux inférieures divisée après l’aréole, troisième donnant quatre
rameaux dont le second naît, avec le troisième, de l’angle de
l’aréole, le quatrième éloigné sur la nervule, cette partie de
l'aréole bien plus avancée vers la marge que l’antérieure,
nervule formant un zigzag très-prononcé et étant très-peu
sensible dans sa plus graude étendue.
Geyer donne le même nom, il paraît bien représenter notre lnquinata-, mai*
nous n’avons pu adopter ce nom, qui est appliqué, pour la seconde fois, à une
espèce tonte différente de la première.
CHKLOMIDES.
223
Tète courte, non prolongée derrière les yeux, occiput assez
grand, n étant pas du tout couvert par les plis prothoraciques;
notus du mésothorax assez allongé, ayant le scutellum étroit,
presque arrondi ; côtés du notus du métathorax larges,
ayant la marge antérieure étroite en dedans, dilatée en dehors
et pulvérulente , excavés en arrière avec le scutellum assez
épais; deuxième segment abdominal un peu élargi sur les
côtés, surtout en dessous, ayant une strie latérale en dessus
assez marquée ; pince génitale peu allongée, en partie mem¬
braneuse, bilobée au sommet dont la partie supérieure plus
étroite, courbée, un peu obtuse, l’inférieure merabraneu»-
se, stylet comprimé, dilaté en dedans, mucroné, gaine du
pénis formant en dessous une saillie étroite ; ces parties ont
des rapports avec celles des f.ithosies; le corps est assez grêle;
l’insecte tient ses ailes rabattues; il vole très-mal.
Chenille paraissant glabre, mais couverte d’un duvet exces¬
sivement fin, ayant des poils espacés sur des tubercules isolés;
produisant, dans une coque très-làcbe, une chrysalide cqurte,
rugueuse, dont les segments sont immobiles; vivant sur les
Senecio, Cineraria.
Euchelia Jacobeæ, Linné.
Elle habite les environs de Grenade *.
genre DELOPEIA **, Curtis.
Tête assez grosse, yeux grands, très-saillants, palpes grands,
redressés, courbés au devant du front, non velus , le pre¬
mier article hérissé d'écailles, épais, courbé, un peu plus long
* Eversmann l’indique comme n’étant pas rare dans la province de
Casan ,- etc.
** Ce genre ne comprend, en Europe, qu’une seule espèce, et encore est-
elle indiquée par les différents auteurs, dans beaucoup de pays étrangers
d'Asie et d’Afrique ; en examinant des individus qui nous paraissaient être
des Pukhetla exotiques, uous avons reconnu une espèce très-rapprochée,. mais
226 AllCTIENS.
que le suivant, le dernier court, spin trompe très-forte, longue,
antennes peu longues, grêles, simples r à peine ciliées, ayant le
scapus court, stemm,aies bien sensibles; plis du prûnotus assez
larges, un peu épaissis; scapules grandes, très-obtuses, dépas¬
sant l’attache de l’aile en arrière, épimères moyens bien plus
larges que la hanche, les postérieurs aussi larges; pièce pecto¬
rale du métapectus médiocre, striée par en bas, excavée, la
cunêïque et la sous-axillaire étroites, formant le bord antérieur
et inférieur, évasé et excavé du tympanum ; jambes assez faibles,
épiphyse peu épaisse, un peu plus courte que le tibia, insensible
en dehors, éperons petits, courts, onglets ayant une dentelure;
premier arceau' abdominal en dessus, aie moins aussi long que
le suivant, assez étroit en avant, un peu élevé de chaque côté en
arrière, sa division latérale au moins aussi longue, divisée en
deux parties un peu renflées, surtout f antérieur qui est convexe
et plus large, laissant une ouverture assez large et longue.
Ailes supérieures peu larges, leur deuxième nervure four¬
nissant quatre rameaux, dont le second et le troisième forment
bie»distincte, qui aura été confondue avec la nôtre, dont la patrie se trou¬
vera alors plus restreinte. Nous appelons cette nouvelle espèce Lepida; voici
en quoi elle diffère : outre une partie des points et. des taches rouges disposés
différemment, ou n’ayant pas la môme forme,, les taches rougës costales
dépassent la deuxième nervure, et la dernière, plus proche du. sommet, est
unie avec la suivante : la cinquième ligne de points noirs, qui est double en
avant, est en grande partie effacée à l’exception des premier et dernier points r
et les .quatre points qui forment sa branche interne ne sont pas placés Sur la
même ligne ; aux inférieures la nervule est plus empâtée de noir et la partie
de la marge noire, qui, au milieu, fait saillie, est plus étroite ; les pinces géni¬
tales sont bilobêes à l’extrémité avec le lobe inférieur plus saillant, le stylet
est 'comprimé de haut en bas, bifide, obtus ; le dernier article des palpes est
à peine noirâtre, et les antennes sont un. peu plus ciliées.
Au premier aspect, celte espèce semble moins différer dé la Pulchella, que
certains individus méridionaux de la même espèce, mais la forme bien dis¬
tincte des pièces génitales et du stylet la séparent (Je suite. La Deiopeia
lepida vient, je crois, de file Bourbon, et se rapporte sans doute aux individus
de Pulchella, indiqués par M. Boisduval el Duponchel, des îles Mariannes, de
Madagascar, etc...
CHÉLOAIDKS. 227
une petite aréole accessoire, troisième donnant quatre rameaux
dont le premier éloigné des autres, le dernier avancé sur la
nervule, celle-ci bornant l’aréole vers les deux tiers de l'aile’
troisième des inférieures avant quatre rameaux dont le premie r
éloigné, les deux suivants partant de l’angle de l’aréole, le qua¬
trième sur la nervule, celle-ci en zigzag, et l’angle postérieur
de l’aréole très-avancé vers la marge, frein retenu par une
lanière longue, assez étroite; corps presque lisse, non velu,
assez grêle.
Crâne presque uni, front un peu convexe avec le bord anté¬
rieur peu abaissé, joues assez, larges, mandibules bien sen¬
sibles, occiput en carré long, scapus presque cylindrique
yeux non dépassés par les tempes en arrière ; plis du prothorax
rétrécis en dehors; scutum du mésothorax grand, très-dilaté
après son milieu au niveau de l’épine scutale, son scutellum
très-grand en forme de cœur non échancré, avec l’augle
antérieur peu saillant et ses angles latéraux très en avant;
côtés du scutum du métathorax très-obliques, entourant le
scutellum précédeut, ayant la marge antérieure dilatée en
dehors, pulvérulente, excavés dans leur milieu, bilobés exté¬
rieurement, avec la pièce scutale postérieure bien sensible, le
scutellum, étroit, épais, saillant, son entothorax arrondi, entier
au. sommet; espace sous-axillaire grand, membraneux, les
quatre épimères saillants en arrière; portion antérieure
de la division externe du premier arceau abdominal, dépouillée
des téguments, formant une sorte de capsule prolongée sur le
côté et inférieurement, ayant la forme d'une cuvette, consti¬
tuant la paroi postérieure concave du tvmpanum; huitième
segment plus étroit que le précédent; pince très-large, non
bilobée, dont les branches contiguës et courbées par en haut,
avec le bord supérieur plus long, largement écailleux, courbé,
pointu, denticulé, en partie membraneux par eu bas, stylet
long, très-courbe, d’abord mince, puis comprimé et dilaté, en¬
suite trigone et terminé en pointe; septième segment chez la
femelle beaucoup plus grand que le précédent, épais, ayant un
AflCT/EJV’S.
22^
enfoncement sur le côté qui le rétrécit à l'extrémité en dessous,
où il est bifide.
Les espèces, composant ce genre, ont toujours sur le corps
des points et l’extrémité des palpes noirs; les ailes supérieures
ont aussi, le plus souvent, des séries transverses sinueuses,
de points noirs et rouges; les inférieures, tantôt blanches,
tantôt d'un rouge rosé, bordées ou variées de noir, sont
larges, plusieurs fois pliées dans le repos. Chenilles * glabres,
portant des tubercules isolés, non saillants, dont quelques-
uns rapprochés, surmontés d’un poil court, épais, roide,
velu.
DeroimiA Pure H ella , Linné.
Assez commune, dans les champs autour de Malaga.
* Les chenilles du groupe de la Cribaria Cramer, d après M. Boisduva! ,
seraient fort différentes de celles-ci, puisqu’elles auraient des touffes de poil»
au lieu de poils isolés, et vivraient en société sur les liliacées ; les caractères
qui distinguent ce groupe nous paraissent suffisants pour en faire un genre
sous le nom de Xanthe&llies ; antennes des mâles plus épaisses et dentées; ailes
inférieures de ceux-ci, ayant la marge postérieure échancrée, ce qui rend
l’angle anal saillant, rétrécies au bord abdominal, de manière que ce bord est
épaissi, plissé et que la frange no semble pas être placée sur l’extrême bord
replié en dedans, mais sur un pli de l’aile ; supérieures assez larges ; méla-
thorax épaissi sur les côtés du pectus ; pièce cunéique très-saillante ; éperons
courts, petits, avec les tibias postérieurs un peu épaissis ; les quatre ailes
jaunes, les premières ponctuées à peu près comme dans le genre Deiopeia, mais
n’ayant que des points noirs ; les secondes ayant un dessin très-différent, dis¬
posé sur trois bandes comme chez les Chelonia. M. Boisduval (Faun. Ikt,
Mad. Lep. p. 86), au sujet de la Cribaria, prétend qu’il ne peut trouver de
différences entre celle-ci et le U. pylotis de Fabricius ; mais la phrase de cet
auteur indique seulement une espèce à ailes jaunes et à taches noires, ce qui
les concerne toutes, et ce nom de Pylotis, outre qu’il est moins ancien, est
pris à une espèce de Drurv; il doit être rejeté. M. Boisduval ne trou ve de dif¬
férence entre les individus de Bourbon et de Java, que dans la saillie de
l'angle anal ; mais ce caractère propre aux mâles, et que nous considérons
même comme générique, l’auteur cité, aurait-il cru le voir manquer chez-des
mâles de la même espèce? il eut alors pris des femelles pour des mâles»
Drurv a aussi donné. le nom à'Asirea à une autre espèce.
GHÉLGJN1DES.
m
G en ue CALLIMORPHA *, Latreille.
Tête médiocre, épaisse, yeux gros, saillants, palpes assez-
grands, redressées et un peu courbés au-devant du front, le
Parmi nos Cribraria, se trouve une femelle qui diffère, en ce que les points
noirs ne sont pas sensiblement cernés d’une couleur plus pâle, et que la lign j
de points du milieu de l’aile, est interrompue par l’absence de deux points ;
on ce que les inférieures présentent trois taches noires vers la base dont l’an¬
térieure marginale, divisée en deux, et que la tache discoïdale, beaucoup
plus petite, ne couvre pas toute la nervule; nous l’appelons Xanthesthes gul-
tata nous croyons qu’elle vient de Madagascar.
Nous donnons le nom d 'Albocincta, à une autre espèce bien distincte et un
peu plus grande : d’un jaune d’oere plus ou moins foncé, tous les points noirs
aux supérieures, cernés de blanc, ceux de la marge antérieure et quelques
autres,réunis et formant de petites bandes, et ceux du bord externe s’étendant
sur les franges, ceux du sommet pouvant se réunir et cerner la pointe ; infé¬
rieures ayant la marge interne plus ou moins tachée de noir, selon le sexe,
avec la plus grande tache sur l’angle externe, dont elle sépare le sommet, une
lâche discoïdale élroite. et souvent un double point entre celle-ci et le bord in¬
terne et une petite tache sur le milieu de la marge antérieure -, chez le mâle de
cette espèce l’angle anal très-saillant, est marqué d’un petit point noir; chez
le mâle de la Cribraria surtout, pièce pectorale du métapeelus gibbeuse,
grande, très-longue, striée dans sa largueur par en bas, refoulant l’épimère et
la hanche, dont elle dépasse la base, du côté du mésopectus, pièce curiéique
frès-renAée, très-sallante et prolongée, formant le bord inférieur, qui est
excavé, de l’ouverture tympanique ; celle-ci très-large.
Le Xanthesthes albicincta habite; Madagascar.
* Nous prenons pour type de ce genre Vliera, qui s’éloigne de la üominula,
surtout par les. couleurs, et se rapproche beaucoup des Deiopeia ; nous pensons
qu’il eut mieux valu étendre le genre Callimorpha à toutes les espèces ayant
une trompe forte, dans les Chélonides, les genres étant très-difficiles à cir¬
conscrire : j’excepte toutefois presque tous les exotiques qui y ont ôté mis et
qui ont les antennes peetinées avec quelques autres caractères. Chez la
üominula les antennes sont plus ciliées, les palpes non redressés, un peu
dirigés en avant, et uh peu velus ; la tête plus courte, surtout le front, la
1 trompe plus étroite et moins longue; le thorax bien plus court, moins épais de
liant en bas, avec les hanches et les épinières plus courts, ainsi -que la pièce
230
ARCTIEINS.
premier article un peu hérissé, le dernier bien distinct , plus
court que le précédent, spiritrompe forte, longue, antennes
minces, très-simples, à peine ciliées avec le premier article 'peu
long, stemmates bien sensibles; plis du pronotus assez larges et
épais , prolongés en côté; scapules grandes, longues, dépassant
l'attache de Vaile; notus du métathorax grand, allongé, avec
son scutellum grand, saillant en arrière, hanches excavées pour
recevoir les cuisses, pièce pectorale du métathorax moyenne ,
striée à son côté antérieur, Vépimère renflé, aussi large que la
base de la hanche, pièce cunèique très-renflée ; deuxième ner¬
vure des premières ailes ayant quatre rameaux dont le premier
et le second forment une petite aréole allongée; première et
deuxième aux secondes, naissant d’un tronc court, presque
basilaire; premier arceau abdominal en dessus, séparé de la
division latérale par une large ramure qui se continue sur
l’arceau suivant, celle-ci divisée en deux parties dont l’anté¬
rieure large, en forme de coque assez saillante , médiocrement
longue, la postérieure assez longue, rétrécie et tronquée en
côté, huitième segment étroit, septième chez la femelle, grand,
avec l’arceau inférieur largement et profondément écliancré.
Corps couvert d’écaiiles serrées, non velu ainsi que les*
pattes, celles-ci assez grandes avec les cuisses allongées r
épiphyse peu épaisse, non tournée en dehors, aiguë, dépassant
peu les deux tiers du tibia, éperons assez forts, inégaux,
onglets ayant une dentelure; ailes larges, les inférieures un
peu plissées, leur attache formant, en arrière des côtés du
métanotus, un cuilleron sensible; corps marqué de points
noirs; pièces génitales saillantes, pince assez large, longue,
profondément divisée en deux lobes dont l'inférieur membra-
cunéique ; les pièces génitales sont bien différentes, la base d’où part le stylet
est bien plus courte, et en grande partie recouverte par le huitième segment ;
elle a été désignée sous le nom d'Hypercampa. Chez la femelle, septième seg¬
ment en dessous, ayant le bord épaissi, non échancré, cachant une cavité.
CHÉLOINIDES. 234
neux, obtus, le supérieur formaut une longue brauche sinuée,
bordée, étroite, obtuse, écailleuse, stylet court, dilaté, com¬
primé, terminé en pointe, porté sur une base bimucronée
d'abord très-étroite et très-longue, canaliculée en dessus,
base de la gaine du pénis petite, étroite, un peu saillante;
chez la femelle, l’extrémité anale présente en dessous, après
le bord épaissi du dernier segment, une excavation rebordée.
Chenille ayant des séries de groupes de tubercules saillants,
portant des poils peu nombreux.
Callimorpha Hera, Linné.
Nous l'avons vue dans les environs de Grenade.
GENRE CYMBALOPHORA % Nobis.
Tête assez large, yeux gros, palpes dépassant le front, velus,
à peine redressés, les deux premiers articles presque égaux, le
troisième beaucoup plus petit, bien distinct, spiritrompe
réduite à deux petits appendices non roulés, antennes un peu
denticulées, ciliées et villeuses en dessous, stemmates très-petits;
plis prothoraciques grands, allongés en travers, épaissis en
avant et en dedans, plus larges à leur bord interne, contigus;,
scapules grandes, dépassant l’attache de l’aile; pattes anté¬
rieures ayant la cuisse épaisse, large, et le tibia court, non
dilaté, échancré en dessous à son extrémité qui est bifide en
dessus, ou prolongée en deux épines , dont l’interne assez longue
* Ayant laissé à la division A, d’Ochsenheimer, le nom d ’Euprepia ( Eypre -
pia), qu’il avait imposé, nous avons du en former un nouveau pour la Pudica ,
à laquelle M. H. Schæffer l’avait appliqué. Cette curieuse espèce par le ren¬
flement énorme de la pièce pectorale du métathorax, présente des rapports
évidents avec le genre Setina, quoiqu’elle s’en éloigne par d’autres carac¬
tères à l’exception de la Rivularis de M. Ménétriés, que nous n’avons pas
sous les yeux, et qui se trouve peut-être dans le môme genre, nous ne connais¬
sons aucune espèce, môme exotique, qui ail des rapports avec elle.
232
AUCTIENS.
et aiguë, son épiphyse presque aussi longue que lui, pointue,
onglets n’ayant pas de dentelure , tibias postérieurs un peu
épaissis avec des éperons assez courts, dont lés deux paires
ne sont pas très-rapprochées; épimères moyens n’étant pas
plus larges que la face externe de la hanche; pièce pectorale *
(*) De Villiers (Ann, Sec. Ent. de France 1832, p. 203) à appelé l’attention
sur cet organe avec lequel il croyait que l’insecte produisait une stridulation?
mais il en donne des figures et surtout une description très-inexactes puisqu’il
la fait partir de la naissance de l’aile dont son extrémité supérieure est sépa¬
rée par plusieurs parties refoulées ; cette pièce très-fortement renflée chez la
Pudica, n’a aucun rapport avec la cymbale (ou tymbale ) des cigales qui est une
dépendance du premier segment abdominal et que nous avons nommée divi¬
sion ou lobe latéral chez les Lépidoptères, où il joueun grand rôle parla diver¬
sité de ses formes, surtout dans cette famille et dans l’ancien genre Noctua,
et que Latreille a nommé aussi tambour (surtout la cavité recouverte parle
lobe)', mais déjà signalé par de Geer chez les Acridiens. La cymbale de la
Pudica est formée parla partie externe du sternum du métapcclus que nous
distinguons sous le nom de pièce pectorale et qui s’articule en bas avec la
hanche, en arrière avec les pièces cunéiqnes et sous-axillaire, en haut avec
l’épisternum qui a la forme, ici, d’une petite écaille; cette pièce est large et
bien visible aussi au mésothorax, où l’episternum est grand. Dans cet état de
renflement elle présente la forme d’une sorte de boîte déprimée, subtriangu¬
laire dont l’angle le plus épais est tourné vers la partie dorsale du ventre et
dont le côté le plus long, et qui est cannelé, est contigu aumésolhorax ; c’est la
pièce même qui s’est soulevée en une sorte de vésicule creuse à parois externe
mince et dont l’interne n’est que la couche musculaire thoracique, refoulant
par en haut la pièce sous-axillaire, par en bas l’épimère et surtout la hanche
qui devient très-courte, et couvrant les parties postérieures eu se dilatant jus-
qn’au-delà dubord postérieur du thorax et du premier segment abdominal. La
cavité qu’elle forme n’a aucun conduit extérieur ou intérieur visible, ce ne
serait donc que par le frottement de la cuisse postérieure sur la partie canne¬
lée qu’il se produirait un son ; cette cuisse se trouve être appuyée sur l’instru¬
ment par sa face interne, un peu déprimée et concave, mais couverte d’écailles
et sans rugosités ou rien qui annonce qu’elle puisse remplir les fonctions d’un
archet ; il faut alors admettre que la vibration des ailes peut être transmise
aux cymbales elles rendre sonores, ce qui produirait un bruit continu. Le même
effet .peut avoir lieu dans le genre Selina, mais d’une manière à peine percep ¬
tible, la vibration des ailes devant être très-faible. Chez la femelle, la pièce
pectorale n’est pas plus développée que chez beaucoup de Lithosides, mais les
CHÉLONIDES.
233
du métapeclus énormément développée et renflée, réfouldnt.
toutes les autres pièces qu’elle absorbe, à l’exception d’une
partie de la hanche et de l’épimère , se prolongeant en une
saillie arrondie un peu comprimée jusque sur les côtés du
deuxième segment abdominal, formant une espèce de tambour
ou cymbale comprimée, subtriangulaire à parois minces, striée
et cannelée à son côté interne; bord postérieur du métathorax
en dessus, dilaté sur le côtéenuncuilleron bien visible; deuxième
nervure aux antérieures , fournissant quatre rameaux, dont le
premier éloigné des autres, le second naissant avant l’angle de
l’aréole, formant avec le troisième, une aréole accessoire, celui-ci
et le dernier plus épais que les autres.
Division latérale du premier arceau abdominal en dessus ,
étroite, courte, évasée en un bord mince en avant et en côté, puis
renflée et saillante , tronquée en arrière sur le côté , laissant une
ouverture tympanique inférieure large , pièce cunéique en forme
de sac .
Corps épais, velu, ailes médiocrement grandes.
Crâne élargi en arrière, front abaissé, scapus un peu renflé,
spiritrompe représentée par deux petits appendices maxillaires
assez épais, non roulés, ayant un petit rebord au côté interne,
abaissés sous les palpes, tempes peu sensibles, dépassant à
peine les yeux en arrière, même chez la femelle, occiput élevé
en un bord saillant, en grande partie couvert par les plis
prothoraciques; mésonotus assez court, son scutum en lo¬
sange à peu près aussi long que large, ses angles latéraux
se trouvant au milieu des côtés ; métanotus ayant ses côtés
assez étroits, peu obliques, bilobés extérieurement avec la
marge antérieure très-étroite en dedans, dilatée et pulvéru-
canuelures sont plus prononcées,'ce qui prouve qu’elles ne servent pas à la
production d’une stridulation. De Villiers compare le bruit produit par le mâle
(non la femelle) de la Pudica à celui d’un métier de fabricant debas ! Nous pen¬
sons qu’il pourrait y avoir eu erreur de la part du naturaliste de Montpellier,
qui se serait mépris sur le bruit produit par un autre insecte ( Gryllo-talpa ).
234
ÀRCTIENS.
lente en dehors, déclive, déprimée dans son milieu, presque
divisée par un sillon ; hanches antérieures épaisses, carrées,
ayant une apophyse à leur extrémité interne, pattes assez
courtes, fortes, cuisses épaisses, tibias antérieurs moitié plus
courts que la cuisse; troisième nervure aux supérieures, don¬
nant quatre rameaux dont le premier très-éloigné, les trois
autres groupés à l’angle de l’aréole; tronc commun des pre¬
mières et secondes, aux inférieures , assez court, frein
médiocre, retenu par une lanière longue.
Premier arceau abdominal en dessus, un peu plus long que
le suivant, le huitième court, très-rétréci et coupé oblique¬
ment par en dessus chez le mâle, cachant en grande partie
les pièces génitales, pince peu longue, large, obtuse, profon¬
dément bilobée, avec le lobe supérieur plus long, recourbé
par en bas, l’inférieur dilaté à la base en dessous, stylet
ayant sa base entièrement couverte, assez court, comprimé et
dilaté après son milieu, presque en lame, terminé en pointe*,
partie inférieure de la gaine du pénis étroite, saillante; der¬
nier segment chez la femelle grand, épais, le dessous formant
une large plaque écbancrée, derrière laquelle se trouve une
excavation étroite.
Chenilles ayant des groupes de tubercules saillants, portant
des tou lies de poils assez courts, un peu divergents, roides,
ayant la tête grosse; vivant de graminées à la manière de
YAp. polyadon; arrivant à leur grosseur au printemps, mais
restant dans leur coque longtemps, avant de produire leur
chrysalide, l’insecte ne paraissant qu’cà la tin de l’été et en
automne.
Cymbalophora Pudica, Esper.
Elle n’est pas rare en Andalousie.
* Il ressemble à celui de beaucoup de Lithosides ;
base, reste plus ou moins fléchi.
stylet mobile sur sa
CHÉLONIDES.
235
genre SPILOSOMA *, Stephens.
Tête assez large , spiritrompe incomplète , palpes assez longs
dépassant beaucoup le front, dirigés en avant , chargés de longs
poils, le dernier article presque aussi long que le premier , plus
court que le second , antennes inégalement bipectinées **, très-
amincies vers l’extrémité, dentées d’un côté chez les femelles
avec le premier article assez court, peu renflé, stemmates très-
petits ; pièces prothoraciques assez grandes, allongées en travers,
un peu renflées, contiguës; scapules grandes, dépassant l’attache
de l’aile, avec l'apophyse formant crochet sous l’aile, séparée
par une ligne élevée; mésothorax court, épais, son scutellum
très-grand, presque arrondi , celui du métathorax court, allongé
en travers, avec le bord marginal sans cuilleron; pattes antè-
(*) L’espèce appelée Spectabilis Tauscher ( Intercisa , Freyer), et dont le dessin
se rapproche un peu de celles de ce genre, présente des caractères qui la dis¬
tinguent : tête assez large ayant le front rétréci en avant, yeux un peu saillants
spiritrompe nulle, palpes longs dirigés en avant, velus, dont l’article moyen
le plus long, stemmates à peine sensibles, antennes fortement bipectinées chez'
les mâles, dentées chez les femelles avec le premier article court, renflé;
thorax court ; pièces prothoraciques allongées en travers épaissies, peu
larges ; épinières moyens pins larges que les hanehes, les postérieurs aussi
larges, et la pièce pectorale plus étroite que la cunéique qui est saillante en
arrière; épiphyse courbée en dehors, moins longue que le tibia, onglets grands
découverts, bifides avec une pelote simple, étroite, sans appendices; côtés du
métathorax en dessus, ayant en dehors, deux parties renflées; premier arceau
abdominal en dessus,, court divisé en quatre parties, son lobe latéral ayant trois
plis dont le moyen plus renflé, le dernier peu sensible, en partie membraneux,
ouverture tympanique étroite ; pince génitale courte, obtuse presque simple,
ayant en dedans, une petite saillie cornée, denliculée, stylet très-court très-
comprimé en lame, presqu’ovoïde, aigu, rabattu sur une partie anale très-
épaisse, base de la gaine du pénis saillante, épaisse ; nous en faisons 1 ’Acymba
spectabilis,
* * Elles sont presque unipectinèes, avant la base, chez VUrticœ,les dents les
plus longues, d’un côté, correspondent aux plus courtes de l’autre: la différence
n’est pas très-sensible chez la Spectabilis.
236
akctiejns.
Heures ayant les hanches épaisses, le tibia assez court, avec son
épiphyse épaisse , courbé en dehors, tibias postérieurs un peu
épaissis , ayant deux paires d’éperons , onglets entourés de longues
écailles, ce qui rend le bout du tarse un peu épais, ayant une
pelote et deux prolongements ciliés presque aussi longs qu’eux ;
épimères moyens beaucoup 'plus larges que la face externe des
hanches, les postérieurs très-étroits un peu élargis à leur base;
pièce cunéique saillante, la pectorale médiocre; premier arceau
abdominal en dessus, presque carré , ayant le lobe latéral divisé
en deux parties plus ou moins renflées, l’antérieure dilatée sur
le côté, ouverture tympanique assez large, arceau inférieur du
deuxième segment grand, large, saillant sur les côtes, ce qui fait
paraître leprécédent étranglé, dernier segment épais, grand dans
les deux sexes; deuxième nervure des ailes antérieures ne four¬
nissant que trois rameaux dont le premier peu éloigné*.
Corps couvert de poils épais et crépus, paraissant parfois
laineux, pattes courtes et velues; abdomen large à la base,
étranglé à son attache; ailes médiocrement larges, deuxième
rameau de la seconde nervure, aux supérieures, donnant
quatre ramuscules, sans produire d’aréole accessoire, troi¬
sième ayant son premier rameau assez éloigné et les trois
autres autour de l’angle de l’aréole aux deux ailes.
* Les caractères que nous donnons , concernent surtout le premier groupe,
Vrticm, Menthastri, Lubricipeda ; la Mendica, qui est à la tête du second
présente quelques différences.
Les espèces appelées Luctuosa et Sordida, Hübner, ont une paire d’éperons
de moins aux tibias postérieurs, les trois rameaux de la deuxième nervure,
aux premières ailes, partent presque de l’angle de l’aréole, de même que les
trois derniers rameaux de la troisième nervure, ils sont disposés de même
aux inférieures ; elles se rapprochent de VHemigena et de la Z or aida, et for¬
ment le genre Diaphora de Stephens.
Dans ces espèces le corps est très-velu ainsi que les palpes qui sont dirigés
en avant et couverts de poils; les pattes très-velues ont parfois l’épiphyse
presque aussi longue que le tibia et tournée en dehors, les éperons des posté¬
rieures très-rapprochés lorsque les deux paires existent; les ailes sont quelque¬
fois presque à demi-transparentes. Ils semblent se rapprocher des Liparides.
CHELONIDES.
237
Parties génitales cachées par le huitième segment chez les
mâles, formant par en dessus, une plaque très-large, rabattue
sur les côtés et par en dessous, une plaque moyenne et deux
parties latérales plus longues. Pince variable, ou étroite,
échancrée à la base qui est épaisse, puis divisée en deux*
branches dont l’inférieure et interne très-courte, obtuse, la
supérieure longue, filiforme, un peu courbée en dedans, un
peu épaissie au sommet (Mentkastri), stylet assez large, courbé
vers l’extrémité qui est pointue, non comprimée.
Chenilles ayant des groupes de tubercules saillants, portant
des touffes de poils inégaux; souvent fort vives dans leurs
mouvements ; formant dans les débris une coque lâche et pro¬
duisant une chrysalide épaisse, obtuse, un peu rugueuse et
ponctuée, ayant une partie anale un peu saillante avec les
segments non flexibles.
Spilgsoma Menthastri, Syst. Verz.
Habite les environs de Grenade.
genre PHRAGMATOBIA *, Stephens.
Tête assez large, yeux petits, un peu saillants, rétrécis en
arrière par l’élargissement des tempes, spiritrompe faible ,
* Le genre Estigmene, de M. Lederer, qui comprend la Luctifera, diffère bien
peu de celui-ci et surtout du précédent qui, avec celui de Diaphora, pourraient
être réunis. Antennes un peu moins pectinées et de la même manière que chez
l’ Urticce, stemmates assez sensibles, spiritrompe disjointe à peine roulée;
"thorax épais, court, très-velu^ plis du pronotus assez larges, déprimés, ré¬
trécis en dehors, scutum du -mésonotus large, très-court, son scutellum très-
grand, large avec ses angles latéraux obtus; côtés du métanotus étroits, le.
scutellum large, court, presque linéaire, pièce pectorale bien plus étroite que
la sous-axillaire ; abdomen du mâle épais, surtout à la base, en dessous, où
le deuxième segment est élargi et sur le côté qui est anguleux et touche lu
métapectus, premier arceau en dessus très-court, sa division latérale très-
rourte, formant deux plis peu saillants, laissant une ouverture étroite ; onglets,
Lépidoptèbes de i/Andaeousie. Ui
238
AnCTIEXS.
courte, palpes assez longs , dépassant le front, dirigés en avant ,
les deux premiers articles à peu près de la même longueur, le
dernier plus petit, antennes simples, à peine denticulées d’un
côté, ayant le scapùs court , un peu renflé, stemmates très-petits;
oorps et abdomen épais , velus; plis dupronotus larges , subtrian¬
gulaires, renflés, rétrécis en dehors, contigus; scapules grandes
dépassant l attache de l’aile, obtuses ; méso thorax large, court,
ayant son pectus un peu, renflé sur les côtés avec Vépimèreplus
large que la face externe de la hanche, le postérieur un peu
renflé à la base; pièce pectorale assez grande, striée à sa partie
antérieure; hanches antérieures épaisses; pattes assez fortes ,
peu longues, épiphyse ne dépassant guère les deux tiers du
tibia, éperons courts , onglets grands avec une dentelure, munis
d’une pelote ayant de longs appendices.
Premier arceau supérieur de l’abdomen plus large que long ,
peu rétréci en avant avec le lobe latéral court , divisé, ayant la
partie antérieure renflée, saillante, et la postérieure étroite,
tronquée, formant un petit bord élevé, laissant une ouverture
médiocre.
Corps velu, pattes assez courtes, avec les éperons courts;
ailes peu larges ayant les nervures comme chez les Spilosomes
avec les écailles peu serrées, surtout aux inférieures sur Je
disque et vers la base, où elles sont un peu transparentes,
lanière du frein longue, très-étroite; abdomen épais, surtout
le deuxième segment qui, large et saillant sur le côté, dépasse
le premier, partie divisée par une rainure, dernier plus long
que le précédent, laissant saillir les pièces génitales, pince
longue, ayant les branches amincies en une longue épine
accompagnés d’appendices longs, ayant une dentelure, paires d’éperons c __
térieures rapprochées. L 'Esligmene Luctifera , habite surtout le nord. Si l’on
sépare génériquement cette espèce, de la Fuliginosa , l’on se trouvera forcé de
faire un genre pour chacune des autres. A l’exception delà Mendica et surtout
des Sordida et Lucluosa qui s’éloignent un peu, le genre Spilasoma comprend
toutes ces espèces qui ne diffèrent que par la couleur.
CHIÏLOMDES.
239
courbée, munie eu dedans de deux pointes en forme de
fourche et ressemblant à certaines mandibules de Coléoptères,
stylet assez large, se terminant en pointe à peine crochue,
pénis très-épais, entouré par une gaine saillante.
Chenilles ayant des touffes de poils peu longs; chrysalides
assez lisse avec les segments mobiles.
Phragmatobia Fuligiaosa , Linné.
Très-commune dans les environs de Malaga, Grenade, etc. *
Phragmatobia Pudens, Lucas.
— Ann. Soc. Ent. de Fr. 1854, p. 410, pi. 13, 2, 1, Trichosoma .
Cat. Syst. Lép. And. pl. 4, fig. 2.
M. Staudinger, dans son Catalogue des Lépidoptères d’Eu¬
rope , place la Pudens dans le genre Spilomosa; nous sommes
à peu près de son avis, car nous considérons le genre Phrag¬
matobia comme un démembrement de celui-ci ; du reste, ne
possédant pas la Pudens , nous n’avons pu étudier complète¬
ment ses caractères.
Antennes un peu bipectinées, noires, ayant l’axe rouge
jusqu’au milieu; ailes supérieures d’un gris-roux un peu
rougeâtre sur la marge antérieure, surtout sur la côte, avec
la base et le disque extérieurement plus obscurs, ayant quatre
taches noires sur la marge antérieure, se continuant en lignes
maculaires plus ou moins sensibles, dont celle de la base
marquée au milieu et postérieurement, ainsi que la moyenne,
l’externe peu visible sur le disque, formant un angle en
dehors ; inférieures d’un cendré obscur, plus foncées postérieu¬
rement, marquées dans le milieu d’une petite ligne transverse
et d’une bande postérieure inégale, noirs.
* Elle habite toute l’Europe; nous la possédons de la Russie méridionale et
* M. Ménétriès l’a prise sur les Alpes du Caucase : La Placida de M. H. Schaeffer
parait s’en rapprocher beaucoup.
ARCTIEKS
240
Tête, thorax et abdomen couverts de poils d’un fauve-roux,
abdomen et pattes rouges, ceiui-là ayant une série de taches
en dessus, et une autre sur le côté en dessous, les derniers
tarses, noirs.
M. Lucas cite cette espèce, d’après 31. Boisduval, comme
ayant été découverte en Andalousie par M. Lorquin; nous
doutons beaucoup de cette provenance; ne serait-elle pas plutôt
de Californie?
genre PACHYLISCHIA *, Nobis.
Tête assez large, déprimée, très-peu épaisse , yeux très-petits,
très-réduits par l’étendue des tempes, palpes dépassant le front,
rendus invisibles par les poils longs et mous qui les couvrent,
un peu redressés, à articles subglobuleux allant en décroissant
du premier au dernier, celui-ci un peu pointu et comme tron¬
qué, spiritrompe très-petite à filets disjoints, antennes bipecti-
nées à dents longues , velues, terminées par une soie, un peu
plus longues en dehors qu’en dedans , dentées d’un côté chez la
femelle, ayant le premier article épaissi, stemmates petits.
Thorax très-épais , court, pièces prothoraciques larges, pro¬
longées sur les côtés, contiguës, plus larges chez, les femelles,
* Ayant attribué le genre Trichosoma au parasitum seul, qui en était le
type, nous avons formé le nouveau genre Pachylischia, pour, les espèces
appelées Corsicum et Bœticum, auxquelles nous ajoutons la Lalreillii ; pour le
genre Ocnogyna par lequel M. Lederer avait cru devoir mal à propos rem¬
placer celui de Trichosoma, nous l’appliquons à VHernigena ( et autres ) que
cet auteur comprenait dans le meme genre, mais qui s’éloigne beaucoup des
Pachylischia et Trichosoma-, quant au remplacement de ce dernier, parce
qu’il a été employé dans la classe des Vers, rions en avons montré l’inconvé¬
nient ; pourquoi M Lederér n’a-t-il pas changé les genres Melitæa , employé
deux fois, Orgya, id. et ceux de Phycis , Acidalia, Ligya, Glaucopis et une
foule d’autres ? Ces doubles emplois du même nom dans des classes d’animaux
très-différentes étant inévitables et sans inconvénients, nous avons cru pou¬
voir donner le nom d 'Anodonta à une Noctuide, VHybeis Hiibner, quoique c,ê
nom fût déjà employé pour des coquilles d’eau douce.
CHÉLOl\'lDES.
24 f
surtout celles presque aptères, un peu renflées, scapules grandes,
dépassant l’attache de l’aile; hanches antérieures d’une grosseur
énorme, fortement excavées sur les côtés pour recevoir les cuisses
qui ne sont pas plus longues quelles , mais épaisses et larges,
le même tibia très-court, dilaté, évasé largement, échancré par
en dessous, trifide, ayant une épiphyse grêle , prolongée le long
du premier article du tarse, celui-ci aussi long que le tibia,
première paire d’éperons des tibias postérieurs nulle, onglets
bifides, munis d’appendices ciliés presque aussi longs qu’eux;
épimères moyens beaucoup plus larges que la face externe des
hanches, les postérieur s- bien plus étroits que les mêmes hanches,
bord postérieur du métathorax dilaté en cuilleron sur les
côtés.
Abdomen un peu déprimé, premier arceau en dessus , plus
étroit en avant où il est membraneux, écailleux postérieure¬
ment, au moins aussi large que le segment suivant , son lobe
latéral grand, aussi large que lui, entièrement globuleux ,
laissant une large excavation entre lui et le métathorax;
deuxième nervure des ailes antérieures ayant trois rameaux,
dont le premier un peu éloigné, les deux autres partant de
l’angle de l’aréole, le moyen quatrifide, troisième ayant quatre
rameaux dont le premier très-éloigné, les trois autres placés
autour de l’angle de l’aréole , celle-ci dépassant le milieu de
l’aile; première nervure des postérieures ayant le tronc commun
avec la deuxième court, celle-ci bifide à l’angle de l’aréole ou
peu après, troisième ayant quatre rameaux dont le premier
très-éloigné, les trois autres partant à peu près de l’angle de
l’aréole, parfois le quatrième un peu distant sur la nervule
(Corsica) ; corps entier couvert de longs poils.
Crâne déprimé avec les yeux dirigés en avant, éloignés l’un
de l’autre, comme pédicellés par l’élargissement des tempes,
joues très-larges, espace comprenant la lèvre et la bouche
très-rétréci, les diverses parties. de celle-ci rudimentaires,
front large, vertex et occiput élévés, saillants, un peu divisés
par un sillon, occiput en pointe obtuse en arrière, ce qui rend
242
ÀRCTIENS.
la tête triangulaire, celle-ci s’articulant par une large surface
avec le prothorax qui se trouve en partie caché par les pièces
supérieures et ses énormes hanches, pour l’articulation des¬
quelles sa face inferieure est très-développée, plis du pronotus
assez larges, déprimés, arrondis et non rétrécis an côté externe,
en forme de corselet.
Thorax très-épais; scutum du rnésonotus dilaté sur les
côtés, plus large que long, son scutellum grand ; pièce
pectorale du métathorax peu large, la pièce cunéique peu
saillante, un peu évasée pour l’ouverture tympanique qui
est très-large, côtés du scutum en dessus, ayant la marge
antérieure élevée, renflée extérieurement et leur milieu très-
déclive, excavé, scutellum linéaire en travers. Abdomen un
peu épaissi en dessous à sa hase, ayant le premier segment
plus large que le second qui n’est pas saillant sur les côtés,
division latérale entièrement employée à former une sorte de
coque globuleuse, mince, constituant surtout la paroi supé¬
rieure du tympauum, plus ou moins largement échancréé sur
le côté, huitième assez large en dessus, très-étroit en dessous,
laissant saillir le stylet, celui-ci court à la hase, recourbé
vers l’extrémité qui est obtuse, pince très-courte, parfois
échancréé avant la base, terminée eu pointe obtuse, pénis
entouré d’une gaine écailleuse, saillante.
Ces caractères ne concernent guère que les mâles, certaines
femelles étant très-modifiées. Chenilles couvertes de poils un
peu variés pour les couleurs, assez longs et épais, partant des
tubercules par faisceaux divergents ; polyphages , vivant
souvent en société ; formant, sous les débris, une coque légère
appliquée sur la chrysalide, celle-ci très-obtuse, peu rugueuse,
ayant les segments abdominaux immobiles.
Mâles volant le jour à la recherche des femelles; ils forment
deux groupes, ceux dont les femelles ont les ailes en grande
partie avortées, tel que le P. corsica et ceux chez lesquels ces
organes sont semblables dans les deux sexes, tel que le La-
treilln , et dont les caractères génériques sont un peu moins-
CHÉLOIÏIDES.
243
prononcés \ On ne peut nier que ces espèces, soit pour la
disposition des taches, soit pour la forme des antennes et des
parties génitales, n aient de grands rapports, d’une part avec
les Spilosoma, et de l’autre avec le genre Ocnogyna , moins
le groupe de la Maculosa et Simplonica , dont les antennes et le
dessin sont différents.
Pachylischia Bætica , Nobis.
Ramb. Ann Soc. Ent. de Fr. 1836, p. 58, pl. 17, 1'. 1-4, Trichosoma
bæticum.
Faun. Ent. Lép. And. II, pl. 14, fig. 1-4, a, b.
H. Schæff. Suppl. Bomb. tab. 2, lig. 11.
Lucas Ann. Soc. Ent. Fr. 1853, p. 400, fig. 2.
Corpus villosissimum, pilis griseis fusco-variis ; alis nigris t
maculis et fasciis longitudinalibus transversisque , confluentibus
albo-subrufis, posticarum macula basait fasciaque transversa
exterius angulata; antennis plumosis.
Nous avons autrefois décrit cette espèce sous le nom géné¬
rique de Trichosoma **. Outre les caractères ordinaires qui
* Eu ne considérant que l’avortement des ailes, chez les femelles,
MM. H. Schæffer, Lederer et Lucas nous semblent avoir un peu confondu les
caractères de ces espèces, en mettant VHemigena avec la Corsica et la Bætica,
dont elle n’a pas les caractères, et la Laireillii avec les Arciia, quoiqu’elle ne
puisse être séparée des précédentes ; M. Lucas, dans la revue qu’il a faite du
genre Trichosoma ( Ann. Soc. Ent. de Fr. 1853, p. 391. , ne nous parait pas
avoir précisé suffisamment les caractères, dont il a omis deux des principaux,
la forme des tibias antérieurs et le renflement des mômes hanches, ce qui nous
empêche de recounaître si toutes les espèces admises par notre savant
collègue font partie de notre ancien genre, et, môme, sont bien des
Chélonides.
*’* Nous restreignons le genre Trichosoma au seul Pàrasitum , qui s’éloigne
notablement de nos Fachylischia, quoiqu’il y ait entre eux quelques caractères
communs, surtout celui tiré de la grosseur des hanches antérieures; voici
ceux qu’il présente ; yeux assez gros, saillants, antennes épaisses, longue¬
ment bipeclinées: pièces du pronotus très-larges, s’étendant sur les côtés où
244
ARCTIENS.
distinguent la femelle presque aptère, du mâle, les forme®
générales sont modifiées ; tète au moins aussi large, plus dé-
primée avec les yeux plus petits, antennes denticulées d’un
côté; plis du pronotus plus larges, surtout au bord interne où
ils sont contigus; notus du mésothorax au moins aussi large,
beaucoup plus court, avec le scutellum tout à fait transversal,
scapules réduites comme les ailes ; hanches antérieures plus
épaisses (de môme que chez la Corsica) ; notus du métathorax
ne présentant qu’une grande pièce plus large que la précé¬
dente, courte, en are de cercle où le scutellum n’est pas
distinct, ou plutôt c’est lui-même qui s’est dilaté et a absorbé
les autres pièces qui s’y sont jointes (chez la Corsica , cette
partie est bien moins modifiée ; elle ne l’est pas chez la La-
Lreillii ) ; premier arceau abdominal étendu en largeur, sa
division latérale non renflée, ne laisse qu’une ouverture très-
étroite.
elles ne sont pas rétrécies ; caisses antérieures épaisses avec le tibia très-
court, dilaté, évasé, prolongé d’un côté en une large épine et en une saillie de
l’autre avec l’épiphyse moins longue que lui, également évasé chex la femelle,
tibias postérieurs n’avant qu’une paire d’éperons terminale ; épimères moyens
le double plus larges que la face externe des cuisses, les postérieurs au moins
aussi larges qu’elles vers leur sommet; côtés du métanotus divisés en deux
bords saillants, presque semblables, par un sillon moyen. Abdomen déprimé,
ayantle premier segment en dessus, bien plus étroit que le suivant, sa division
latérale courte, non renflée ( très-différente de ce qu’elle est chez lés Pachy-
lischia ), ni saillante et presque appliquée contre le métathorax, seulement un
peu convexe et laissant une petite ouverture, deuxième un peu saillant sur les
côtés en dessous, le huitième grand, allongé, et un peu dilaté en dessus, très*
court en dessous, pièces génitales très-enfoncées, pince assez longue en pointe
obtuse, courbée, ayant une petite saillie épineuse après son milieu, stylet
jarge triangulaire, très-courbé, un peu obtus, gaine du pénis globuleuse. L’in¬
secte est recouvert de Irès-longs poils, moins fins,, moins lâches que chez les
Pachylischia ; ta femelle a les ailes pins ou moins avortées, moitié' moins
grandes qu,e celles du mâle ; nous ne savons si la chenille vit en société et. si le
mâle vole en plein jour. On est surpris eu examinant la Simplonica de sa
grande ressemblance avec le Trichosoma parasitum, mais les taches sont dis¬
posées d’une manière très-différente, ce qui les sépare de suite.
■ CHÉLOiNlDES.
345
Dans notre mémoire cité, nous avons donné des details sur
ses mœurs qui ont été reproduits par Duponchel et M.Lucas.*
* M. Lucas a publié plusieurs espèces comme appartenant à notre ancien
genre Trichosoma; telles sont celles qu’il appelle Mauritanicum et Algiricum
(, Expl. Scient. Alg. Lep. pl. 3, üg. 5, 6 ;. puis Atlanticum et Pudens ( Ann. Soc.
Ent. Fr. 1853 , p. 391, pl. 13, üg. 1, 2 ). Nous pensons que l 'Atlanticum fait
partie du genre Pachylischia ; pour le Mauritanicum et l’ Algiricum, en l’absence
de certains caractères organiques, nous doutons presque, surtout pour VAlgi¬
ricum, qu’il puisse appartenir à la famille des Chélonides ; quant au Pudens ,
on ne peut hésiter à le distraire des Pachylischia , puisqu’il n’a les antennes
que subpectinées ; il paraît devoir se placer près de la Fuliginosa.
Une autre espèce très - curieuse que feu Carreno (jeune Espagnol venu à
Paris pour étudier la médecine ), l’un de nos collègues et auquel beaucoup de
parties de l’Entomologie étaient encore étrangères, et d’après, de fausses don¬
nées, avait prise pour unHémiptère (voir notre observation, Ann. Soc. Ent.
Fr. 1841, bulletin p. xxvn, ou nous dédions cette espèce à Pierret) ou au moins,
pour un insecte d’ordre douteux, présente de grands rapports avec le Para-
situm et les Pachylischia ; et quoique le mâle, presque indispensable dans ces
espèces, pour l’établissement d’un genre, soit inconnu, nous proposons, celui
de Noiotrachus.
Nototraghus Pierreti, Nobis.
Carreno, Ann. Soc. Ent. Fr. 1841, p. 205, pl. 5, fig. 1. (grandeur exagérée).
Tête petite, très-déprimée avec le front large saillant, dépassant beaucoup les
yeux, ceux-ci petits, saillants, étroits, tempes étroites, allongées en arrière,
joues très-allongées, antennes assez longues, minces un peu denticulées d’un
côté, le premier article épais, ayant un nœud articulaire qui simule un article,
vertex un peu saillant et rugueux, occiput prolongé en arrière en un angle
saillant très-obtus, palpes courts hérissés, à articles subglobuleux dont le
dernier plus petit, spiritrompe petite, incomplète, stemmates bien sensibles -,
plis du pronolus, plus larges que dans aucune espèce connue, surtout à leur
bord interne ou ils semblent soudés , produisant un véritable corselet, aussi
larges que le scutum du mésonotus, très-rugueux, sinués, plissés, à bords rele¬
vés, sinuês en avant, non épaissis, ni renflés; hanches antérieures très-
épaisses, très-renflées, ainsi que leurs cuisses qui sont épaisses et larges, avec
le tibia très-court, dilaté et évasé, largement èchancré par en dessous, de
sorte que le tarse s’insère presque à la base, triflde, à dentelures larges.
obtuses; les deux autres divisions thoraciques larges, courtes, déprimées,
leur, scutellum étroit, trèsrallongé en travers ; côtés du métanatus très-courts
eanaliculés, ayant leur marge postérieure un peu dilatée en cuilleron, hanches
246
arctiens.
La chenille que nous trouvions dans les environs de Cadix,
est polyphage et vit en sociétés nombreuses répandues sur le
sol aride, qu’elles tapissent de soie, progressant lentement
et au fur et à mesure qu elles rongent les végétaux, ne se sé¬
parant guère qu’après la quatrième mue, et se transformant
à la fin de l’hiver ; passant ensuite en chrysalide la saison des
chaleurs, d’où l’insecte ne sort qu’en septembre.
et épimères très-allongés, refoulant les autres pièces, de sorte que l’espace
axillaire est très-réduit, pièces pectorale et sous-axillaire de la même lar¬
geur; hanches moyennes, larges trés-déprimées ; tibias postérieurs n’ayant
qu’une paire d’éperons, onglets bifides; ailes avortées, très-étroites, les pre¬
mières prolongées en pointe, les secondes très-petites ; scapules très-courtes,
embrassant la partie antérieure de l’attache de l’aile.
Abdomen large ( les femelles que nous avons vues étaient débarrassées de
leurs œufs ) déprimé, division latérale du premier segment, en dessus, non
renflée, ayant un rebord en avant, qui n’est que la partie antérieure, réduite
à une lame mince, un peu excavée, laissant une ouverture assez étroite, ce
segment aussi large que le suivant, septième très-grand, subtrigone en dessus,
très-rètréci à l’extrémité qui forme une petite saillie convexe un peu arrondie,
bien plus étroit en dessous, laissant voir le bord du huitième qui est un peu
épaissi; scutum du mésonotus caréné; scutellum du métanotus saillant un
peu élevé.
Corps non velu, mais un peu hérissé en dessous et sur la tête en forme de
touffes, revêtu d’écailles souvent courtes, un peu hérissées, donnant à l’in¬
secte une teinte d’un brun un peu roussâtre, plus clair sur les ailes, et surtout
sur les pattes qui sont nuancées de cendré ; ces femelles ayant pondu, l’ab¬
domen doit être très-diminué, aussi la figure donnée par Carreîïo est-elle
exagérée et c’est à tort qu’on a rougi les cuisses antérieures ( largeur, à peu
près cinq millimètres, longueur, neuf ),
Si l’on juge d’après la femelle de la Pachylischia bœtica, le mâle du Noiotra-
chus Tierreti, doit égaler ou surpasser en grandeur, le mâle de celle-ci, avoir
les antennes plus grêles, moins'pectinées, avec les ailes un peu évidées ou
falquées ; nous l’avons rencontré parmi des Coléoptères venant d’Algérie, nous
l’avons aussi reçu de Pierret, et Carreno l’indique de Constantine.
Le corps de cette espèce n’étant pas velu, le mâle doit singulièrement
différer de ceux des précédents ; il faut que les recherches en Lépidoptères
algériens aient été presque milles pour qu’aucun mâle n’ait été rapporté,
celui-ci cherchant sa femelle pendant le jour.
CIIÉLONIDES.
247
Nous avons retrouvé à Madrid, cette même année, la che¬
nille de notre Bæticum très-modifiée par le climat. Nous ne
l’avons plus trouvée réunie en société dans des toiles, mais
dispersée dès la seconde ou troisième mue, et vivant pendant
le mois d’avril et jusqu’au commencement de mai; voici sa des¬
cription : chenille d’abord d’un gris-brun (ayant un peu l’ap¬
parence de celle d’une lithosie), couverte de poils courts;
après la quatrième mue ils sont plus longs, surtout postérieu¬
rement et sur les côtés ; tantôt ils sont d’un roux-fauve, tan¬
tôt blanchâtres, d’autres fois blanchâtres et seulement roux
sur la partie dorsale, disposés en étoile d’une manière serrée,
sur des tubercules blanchâtres dont le milieu produit des
poils noirs et droits, plus longs en arrière; corps brun ou noi¬
râtre, pâle en dessous avec les pattes d’un jaune-roussàtre,
stigmates oblongs, blancs; tète petite, d’un noir luisant peu
foncé, avec les côtés roux et deux traits en avant blanchâtres,
unis par en haut. Elle ne se tient pas cachée et grimpe sur
1rs plantes d’oii elle tombe très-facilement, il y en a parfois
plusieurs peu éLoignées les unes des autres, ce qui indique
qu’au premier âge elles vivaient en société. Polyphages, aimant
beaucoup les jeunes tiges du spartium junceum , les résédas ,
les chicoracées; formant, sous les débris végétaux, une coque
lâche, roussàtre, surtout composée de poils, appliquée sur la
chrysalide ; celle-ci assez épaisse, courte, obtuse, d’un bru-
nàtre-ferrugineux, un peu rugueuse et ponctuée, très-peu
saillante à la partie anale et un peu divisée ; il eu est éclos en
septembre et octobre.
Pachylischia Latreillii, Godard.
Ilist. Nat. Lep. IV, p. 318, pl. 33, fig. 1, ».
H. Schæff. Suppl. Bomb. t. 3, fig. 66, 67, el t. 21. f. 118.
Graells Ann. Soc. Ent. Fr. 1843, pl. 12. n. 2?
Cette espèce, qui forme le deuxième groupe, est pourvue
* Cet individu type de la Latreïllü , que nous n’avons pas vu, d’après la
figure de Godard, a les bandes des ailes supérieures très-larges surtout vers la
218
ARCTIENS.
d’ailes semblables dans les deux sexes et se distingue des
autres par les inférieures qui sont rouges avec une large bor¬
dure noire plus ou moins interrompue, et parfois, d’autres
taches, dont une discoïdale ; les supérieures sont noires avec
des bandes et taches, dont trois des premières surtout, sont
unies par des anastomoses longitudinales et forment, à l’aide
d’une bande antérieure, souvent disjointe, trois bandes trans¬
verses d’un blanc-jaunâtre un peu rosé, dessin qui ressemble
à celui des P. bætica ou eorsica. Corps épais beaucoup moins
velu.
Tète large avec les yeux très-petits, et des tempes étendues;
plis du pronotus un peu épaissis, non déprimés, hanches an¬
térieures très-renflées, les mêmes cuisses épaisses, et le tibia
extrêmement court, presque réduit à un évasement basilaire
trifide, dont une des pointes très-prolongée; scutellum du mé-
sonotus moins transversal; métanotus à peu près semblable;
premier arceau abdominal en dessus à peine aussi large que
le suivant, ayant sa division latérale en forme de cymbale
moins renflée et plus petite que chez la Bætica. Le mâle de
cette espèce, d’après M. Graells, vole vivement pendant la
chaleur du jour à la recherche de sa femelle, quoiqu’elle soit
ailée comme lui, mais rendue pesante par la grosseur de son
ventre.
On voit qu’elle diffère peu du genre Pachtjlischia, dont
elle présente les principaux caractères; celui des tibias anté¬
rieurs surtout, et l’immobilité des segments de la chrysalide,
l’éloignent du genre Arctia; nous en formons le sous-genre
Artimelia. Autrefois, le docteur Graells en nous envoyant
l’insecte, y avait joint une chenille desséchée, comme étant celle
base, et les inférieures ont une large bordure noire qui remonte le long du
bord abdominal et diffère des autres individus; il avait été - soustrait de la
collection Dejean, comme beaucoup d’autres espèces, lorsque nous avons acquis
les Nocturnes de cette collection.
CHÉLONIDES.
249
qui le produisait, mais qui est tout à fait différente de celle
qu’il a figurée plus tard, dans les Annales Entomologiques
(1843, pl. 12, n° 3) *, comme étant celle de la Latreillii; voici
la description de la première chenille, qui est très-détériorée :
noirâtre avec des tubercules rougeâtres, fortement hérissée de
poils nombreux différents pour la longueur et la couleur ;,les
uns assez longs fauves, mélangés d’autres blanchâtres sur le
dessus du corps et les côtés, les autres d’un rouge vif ou rosé
au dessus des pattes et en dessous, puis sur tout le corps et
surtout en dessus, des poils plus courts roides et aigus noirs,
en partie cachés par les autres ; la tête manque.
La seconde, figurée par M. Graells, est longue, obscure,
pâle en dessous avec une ligne dorsale blanche, munie de tu¬
bercules blancs, portant des poils égaux, courts, roussàtres.
Elle vit sur le plantaih, (il est à croire qu’elle est polyphage)
au mois de mai, et donne l’insecte pendant le mois de mars ;
trouvé en Catalogne.
L ’Artimelia Latreillii , d’abord rapportée d’Espagne, par le
général Dejean, à été prise depuis en Andalousie, par MM. Le-
derer et Staudinger.
Genre NEMEOPHILA ** Stephens.
Tête médiocre, palpes peu longs , très-velus , dépassant le
front , à articles assez épais , presque égaux , dirigés en avant ,
*A l’égard de cette chenille,M. Graells, après les différentes mues, ne retrou¬
vant plus les poils, s’est imaginé qu’ils pouvaient rester sur l’animal après la
mue, en traversant la vieille peau; il n’en est rien; après chaque mue, les
poils sont renouvelés et différents, ils se trouvent couchés sous l’ancienne peau
et se redressent après la mue ; M. Graells a cru aussi à tort, que ces chenilles
pouvaient changer de peau un grand nombre de fois ; la règle est pour toutes
les chenilles, à l’état normal, de changer quatre fois de peau: ce n’est que ma¬
ladivement et parce que leur existence se trouve prolongée forcément, dans
certains cas ( défaut de nourriture % qu’elles éprouvent d’autres mues.
**Une espèce de Californie publiée par M. Boisduval, ( Ann. Soc. Ent. F.
tR52, p. 320, 86, et p. 321, 90), une première fois sous le nom à'Agarista gnf-
AKCTIENS.
250
dernier un peu, abaissé, spiritrompe peu longue, imparfaite,
antennes également bipectinées, à dents un peu épaissies, ciliées ,
terminées par un poil avec le premier article court, un peu
renflé , yeux petits, comprimés , subpédicellés, front assez large
peu saillant, rétréci à son union au vertex dont il est séparé
par un sillon , celui-ci grand, élevé, occiput très-étroit, non
saillant en arrière, partie temporale derrière les yeux épaisse ,
joues assez larges ■
Plis prothoraciques médiocrement larges, non élargis à leur
bord interne, un peu renflés, les mêmes hanches assez fortes,
non renflées, avec les cuisses grêles, beaucoup plus longues
et les tibias non dilatés, non épineux , ayant une épiphyse
presque aussi longue qu’eux, les postérieurs ayant deux paires
d’éperons assez longs, et éloignées l’une de l’autre; mésothorax
allongé, son scutellum grand , allongé, arrondi en arrière , pro¬
fondément engagé entre les parties latérales du métanotus qui
est étroit avec son scutellnm saillant et son bord postérieur
dilaté, mais non en cuilleron.
Premier arceau abdominal en dessus, peu rétréci en avant,
presque tout membraneux, son lobe latéral entièrement globu¬
leux, un peu prolongé et comme tronqué en arrière avec le bord
lata! puis une seconde fois sous celui de Chelonia virginalis, paraît devoir
faire partie de ce genre, ou d’un sous-genre à côté : la Gutiala, présente une
trompe un peu plus forte, mais ne paraissant pas servir à nourrir l’insecte,
des antennes simples, en outre la pièce pectorale est plus large, les côtés
du métathorax en dessus plus larges, plus excavés et la marge postérieure
qui se continue avec l’attache de l’aile, plus dilatée ; pour le reste et même
pour la forme des parties génitales externes, elle diffère peu de notre Nemeo-
phila; de même que la Plantaginis, elle peut avoir les ailes inférieures, tantôt
noires ( Agarista gultata , Boisd. ), tantôt presque toutes jaunes ( Chel. virgi¬
nalis , ld.).
Cette espèce prouve combien il est difficile de circonscrire les genres chez
les Ghélonides qui, presque toutes, outre les caractères génériques apparents,
présentent quelque caractère organique particulier, à l’exception de ceux tirés
des nervures et qui sont peu variables.
CHÉLONIDES.
25 i
antérieur un peu dilaté par en bas , non échancré , laissant une
ouverture assez large sensible par en dessus; deuxieme segment
saillant sur les côtés, pjant en dessus une partie latérale sail¬
lante, divisée par une rainure, huitième très-grand en dessus ,
convexe, obliquement et profondément échancré par en dessous ,
où il se trouve très-rétréci, pince très-allongée.
Ailes grandes, lanière pour retenir le frein, longue, étroite;
seconde nervure des supérieures donnant quatre rameaux
dont le premier et le deuxième peu éloignés, le troisième pou¬
vant former une aréole avec le précédent, quadrifide, nais¬
sant avec le suivant de l’angle de l’aréole, troisième ayant
quatre rameaux, dont le premier éloigné, les trois autres es¬
pacés autour de l’angle de l’aréole, celle-ci dépassant un peu
le milieu de l’aile, la même aux postérieures ayant son qua¬
trième rameau un peu éloigné sur la nervule; parties géni¬
tales externes recouvertes en forme de capuchon par le hui¬
tième segment, stylet peu large à la base un peu crochu,
pince d’abord large, puis rétrécie en une partie très-étroite
longue, un peu en spatule, contournée par en haut, gaine du
pénis allongée, saillante entre la base de la pince.
La chenille est couverte de poils peu longs, variés pour la
couleur, et se métamorphose comme celle des Arctia dans une
coque molle ; la chrysalide, comme la plupart de celles des
espèces de cette famille, conserve sa dépouille à son extrémité
qui est munie d’une pointe, ses anneaux sont mobiles et sa
surface est inégalement ponctuée.
Nemeophila Plajvtagitnis (*), Linné.
Elle n’est pas rare dans les parties élevées des montagnes
des environs de Grenade.
* M. J. Fallou a découvert dans les montages du Haut-Valais une espèce
qu il appelle Cervini et qu’il croit devoir placer dans ce genre ; nous pensons
plutôt qu’elle se range à côté de la Quenselii; (Ann. Soc. Ent. Fr. 1864, p. 25,
pl. 1. f. 2. )
252
ARCTIFJNS.
Genre EUTHEMOMA, Stephens,
Tête médiocre, front non rétréci en avant, peu abaissé, avec
les joues saillantes, presque en forme de tubercule, palpes assez
longs, droits, dirigés en avant, velus, dont les articles sont
presque égaux, spiritrompe grêle, incomplète, antennes bipecti-
nées, à dents assez longues, un peu plus courtes vers la base
du côté supérieur, très-finement ciliées en dedans et terminées
par une soie, denticulées, surtout d’un côté, chez la femelle,
yeux assez gros, saillants, dépassant le front en avant, stemmates
petits, front et occiput bombés; plis du pronotus renflés , écartés
l’un de l’autre; scapules grandes, larges, dépassant l’attache
de l’aile, leur apophyse distincte de la base, formant un fort
crochet, mésonotus allongé, peu épais, échancré en avant ,
ayant le scutellum grand, un peu arrondi en arrière avec les
côtés obtus, le long desquels remontent ceux du métanotus, dont
la marge antérieure, d’abord étroite, s’épaissit en dehors, scutel¬
lum de celui-ci étroit, épais, saillant; épimères moyens, un peu
plus larges que la face externe des hanches, les postérieurs
presque aussi épais qu’elles à leur base;pattes peuvelues, longues,
assez grêles, épiphyse tournée en dehors,plus courte que le tibia
antérieur, les postérieurs longs, avec les deux paires d’éperons
assez dis tantes, ceux-ci assez longs, onglets petits avec une légère
dentelure, leur pelote ayant des appendices peu longs.
Premier segment abdominal en dessus, plus large que le sui¬
vant, avec la division latérale dilatée, globuleuse, un peu pro¬
longée en arrière et sur le côté par en bas, laissant une large
ouverture tympanique; huitième segment grand en dessous,
pince génitale courte, étroite, bifide, stylet grêle, allongé, courbé,
pointu, à base étroite.
Ailes grandes surtout chez les mâles, deuxième nervure aux
supérieures donnant trois rameaux dont le second bifide, troi¬
sième ayant le premier rameau très-éloigné, les trois derniers
également espacés ; la même nervure aux inférieures, avec
chklomiVes. 253
le quatrième rameau un peu éloigné sur la nervule, celle-ci
en zigzag, deuxième nervure renflée à la hase. Femelle ayant
le septième segment abdominal en dessus, large, saillant
sur les côtés, plus étroit en dessous, épais, non sensiblement
échancré.
Chenille comme dans les genres précédents ; cbysalide ru¬
gueuse à segments mobiles, ayant l’extrémité munie d’une
pointe portant des crochets.
Les mâles différent des femelles, par les ailes plus grandes,
à couleurs plus pâles, ils s’envoient, le jour, dès qu’ils sont
effrayés.
Euthemonïa Rüssula ’, Linné.
Trouvée dans les environs de Grenade.
Genre OMOCHROA, Nobis.
Tête assez grosse avec les yeux gros et saillants; palpes
allongés, d'abord un peu redressés, puis dirigés en avant ,
ayant les deux premiers articles presque égaux, le troisième
plus court , spiritrompe grêle, courte, front un peu convexe,
antennes ciliées, villeuses, subcrénelées' avec le premier article
plus épais, stemmates assez gros.
Plis prothoraciques médiocres, peu allongés, un peu dépri¬
més dans le milieu ; scapules ordinaires, obtuses, mésothorax
assez allongé avec son scutellum grand, médiocrement large,
arrondi en arrière; métathorax embrassant complètement le
scutellum précédent, ayant, ses côtés, qui sont assez larges,
excavés en arrière avec le bord antérieur épaissi en dehors,
son scutellum étroit, assez épais, la pièce pectorale médiocre, la
La Ru/wla de Californie, paraît plutôt se rapprocher des Spilosomes que de
ce genre.
Lépidoptèhes de l’Andalousie.
AKCTIÇJiS.
cunéique saillante ; pattes , assez longues, Vèpiphyse un
peu plus courte que le tibia , courbée en dehors, saillante ,
les deux paires d’éperons rapprochées, onglets ayant une
dentelure ; premier segment abdominal en dessus, assez large,
à peu près aussi long que le suivant, son lobe latéral renflé
dans sa partie antérieure qui est assez étroite, puis prolongé
en une partie membraneuse étroite, deuxième segment saillant
en dessous, sur les côtés et au milieu , huitième large en dessus,
presque nul en dessous ; pince génitale rétrécie après la
base en une tige très-mince, recourbée par en bas, four -
chue, stylet très-court, épais, renflé à son sommet qui est
presque bilobé, ayant sa base large.
Ailes assez grandes avec les aréoles larges, dépassant le
milieu, deuxième nervure des antérieures donnant trois ra¬
meaux dont le premier rapproché de l’angle de l’aréole, grêle,
le secondquadrifide, troisième ayant son quatrième rameau un
peu écarté sur la nervule; la même aux postérieures n’avant
que trois rameaux dont aucun bifide.
Omochboa Spurca, Nobis.
Cat. Syst. Lép. And. pl. 4, fig. 3.
Flavo-rufescens ; alis posticis supra obscurioribus ; antennis
villosis, subcrenulatis.
De la taille de la Setina irrorella; toute d’un jaune-roussàtre,
un peu rougeâtre en dessous avec le dessus des ailes infé¬
rieures plus foncé. Cette teinte plus rousse est produite par
des écailles différentes des autres ; les antennes sont grêles un
peu moniliformes.
Nous n’indiquons cette espèce, qu’avec doute, du midi de
l’Espagne, l’ayant trouvée parmi des restes de Lépidoptères
de ce pays, sans nous rappeler l’avoir prise ; elle pourrait être
exotique; d’après un mâle un peu usé.
CHKLONIDES
255
Genre OCNOGYNA, Lederer.*
Tête médiocre, palpes dépassant peu le front, dirigés, en
avant, très-velus, un peu renflés, à articles presque égaux,
spiritrompe petite, imparfaite, antennes assez fortement
bipectinées et presque également, un peu épaissies et dentées
chez les femelles, surtout d’un côté, ayant le premier article
peu long, un peu renflé, yeux médiocres, stemmates petits ,
front assez large carré, vertex bombé, occiput en partie caché
par les plis prothoraciques, ceux-ci assez grands , un peu
renflés, un peu élargis à leur bord interne; mésothorax court,
épais, saillant sur les côtés, son scutellum grand, large ,
arrondi en arrière, celui du métathorax assez large et court ;
épimères moyens plus larges que la face externe des hanches ,
beaucoup plus étroits au métathorax dont la pièce pectorale
est assez grande et la cunéique un peu saillante.
Pattes courtes, fortes, velues , ayant les hanches antérieures
épaisses, renflées, les tibias assez courts non dilatés avec l’é¬
piphyse presque aussi longue qu’eux, épaisse, tournée en
dehors, les postérieurs épaissis avec deux paires d’éperons
très-rapprochées, onglets ayant une dentelure, accompagnés
d’appendices assez longs; premier segment abdominal en
dessus, plus court que le suivant, plus étroit, un peu étranglé,
sa partie postérieure écailleuse, élevée, son lobe latéral divisé
* M. Lederer avait cru devoir remplacer notre genre Trichosoma, par celui
à'Ocnogyna, eu y comprenant l’Hemigena, à laquelle nous l’appliquons ainsi
qu à la Zoraida ; toutefois ces espèces, qui se rapprochent du groupe de la
Maeulosa, en diffèrent comme les Trichosoma etles Pachylischia, pour la dispo¬
sition des taches. Ce nom de genre ne donne point l’idée d’ailes avortées, il
veut dire, femelles paresseuses , et s’applique assez bien à ce groupe dont
les femelles ont souvent les ailes moins développées que les mâles; ellqs se
rapprochent aussi beaucoup des espèces appelées Sordida , Lüctuosa , et un peu
des Pachylischia.
ARCTIENS.
256
en deux parties presque égales, l’antérieure plus saillante
laissant une ouverture étroite, deuxieme segment saillant sur
les côtés et dilaté en dessous, huitième grand en dessus, très-
étroit en dessous, entourant des pièces génitales peu saillantes;
septième chez la femelle grand, long, non échancré en
dessous.
Corps couvert de poils nombreux. Ces caractères sont
surtout pris sur VHemigena, ils se modifient un peu chez la
Zoraida*. Les ailes, a’une largeur médiocre, parfois avor¬
tées, ou moindres chez les femelles, semblent n’avoir pas tou¬
jours tout leur développement chez les mâles (Hemigena).
Chenilles couvertes de poils noirs et parfois fauves sur les
côtés, formant une coque étroite et produisant une chrysa¬
lide à anneaux non flexibles. Nous pensons que ce genre est
près des Trichosomes et a des rapports avec les derniers
Spilosomes **.
* Dans lés genres, il ne peut, y avoir de caractères absolus, puisqu’ils ne
sont jamais complètement semblables chez deux espèces différentes ; le genre
est donc une division arbitraire, plus ou moins bonne, selon que les caractères
varient plus ou moins dans l’ensemble des espèces; chez les Chêlonides
surtout, l’instabilité des caractères est telle que, pour les avoir trop divisées
on se trouve presque obligé de faire un genre pour chaque espèce ; le système
nervural seul reste toujours à. peu près le même.
** On peut y ajouter la Casia s, Esper, qui S’en éloigne un peu. Les espèces
appelées Maculosa, Esper, Simplonica, Boisduval, Mannerheimi, Duponchel,
en diffèrent, ainsi que des Pachylischia , par la disposition des taches des ailes
supérieures; c’est donc à tort que M..Boisduval écrit pour la Simplonica « alæ
anticœ ut apud Tr. parasitum » les taches au contraire sont placées différem¬
ment, les marges postérieures et antérieures en sont à peu près libres, ce qui
est le contraire chèz le Parasitum ; les pièces génitales de celui-ci sont comme
chez les Spilosomes; chez la Maculosa, pince courte, épaisse, convexe,
presque trifide, avec la partie siipêrieure prolongée, stylet très-petit, très-
court, redressé, presque en zigzag; nous les distinguons sous le nom de
Chelis.
CHÉLOINIDES.
257
Ocnogyna Zoraida , Gradin.
Ann. Soc. Ent. Fr. 1836, p. 56, pl. 17, B.
Catal. Syst. Lep. And. pl. 4, f. 1.
Alis griseo-subroseis; dnticis supra maculis quatuor costalibus,
duabus aliis posticis marginalibus, punctis quibusdam striga
que disci , posticis puncto discoidali maculis que marginalibus,
nigris; antennis longe bipectinatim dentatis.
Ailes d’un gris-brunâtre pâle un peu rosé, ou ayant une
teinte d un roux-fauve surtout à la marge antérieure des pre¬
mières, celle-ci marquée de quatre taches et d’un point basi¬
laire, la marge postérieure de deux petites taches, le disque
d’une strie et d’un ou plusieurs points ; secondes un peu plus
pâles, ayant un point discoïdal et quatre ou cinq petites
taches pouvant parfois se toucher, noirs ; dessous semblable
au dessus avec la marge antérieure d’un fauve rosé plus
vif.
' Corps couvert de longs poils d’un brun varié de gris et de
roussàtre, plus foncé sur le dessus du ventre avec le dessous,
les côtés et l’extrémité plus ou moins, teints de rougeâtre et
une bande noire latérale; pattes antérieures ayant les cuisses
teintes de rougeâtre en avant; antennes noirâtres avec l’axe
rougeâtre en dessus.
Elle se trouve dans les parties élevées de la Sierra-Nevada
et autres montagnes des environt de Grenade, où nous avons
trouvé plusieurs chenilles avec M. Graslin dont une seule lui
a réussi; l’insecte a paru le 15 mai.
Cette espèce, à peu près semblable à YHemigena *, par le
dessin, s’en distingue par des antennes, à dents plus longues,
* VOcnogyna hemigena ( Graslin Ann. Soc. Ent. Fr. 1850, p, 402, pl. 10,
fig. 811 ), diffère peu de la Z or aida, mais les .mâles ne paraissent pas avoir
les ailes complètement dévelpppées. La chenille, d’après XI. Graslin, arrive à sa
grosseur en juillet et août ; elle est noire, couverte de poils de la même cou-
258
ARCXIENS.
par les ailes plus développées dans les deux sexes, par la che¬
nille dont les poils des côtés sont fauves.
Genre CHELONIA,* Godart.
Tête courte, yeux petits, rétrécis-par les tempes, palpes
droits, dirigés en avant, velus, ayant le dernier article aussi
long que le précédent, antennes bipectinêes à dents égales,
denticulées chez, les femelles, stemmates petits, front assez
large, non rétréci en avant.
Plis prothoraciques un peu arrondis à leur bord interne ,
unpeu renflés, assez larges; scapules assez grandes très-obtuses,
recouvrant à peine l’attache de l’aile; mésothorax épais, large,
son scutellum large , arrondi en arrière; métathorax assez
large sur les côtés en dessus, borné en arrière par un bord
un peu élevé, non en cuilleron, pièce pectorale moyenne, assez
étroite, pièce cunéique saillante aidant, avec la pièce sous-
axillaire , à former une cavité assez profonde ; hanches
antérieures épaisses , épiphyse large dépassant à peine les
deux tiers du tibia, petite chez les femelles, les deux paires
leur, plus longs sur les derniers segments, mêlés d’autres roussàtres sur les
côtés, avec une raie latérale orangée, interrompue, et un liseré dorsal blan¬
châtre ; elle arrive à sa grosseur en juillet et août, forme dans nne excava¬
tion, une coque étroite, enveloppée d’une toile légère, et produit une chrysa¬
lide d’un brun foncé, terminée par une pointe courte, munie de soies crochues
et ayant ses anneaux soudées; l’insecte en sort au mois de mai et habite les
parties élevées des Pyrenées-Orientaies; M. Graslin ajoute qu’il s’accouple
le jour, mais 0 ne dit point si, en liberté, le mâle vole pendant l’ardeur du
soleil à la recherche de sa femelle, ce qui nous paraît probable. Chez le
mâle, les pièces génitales externes sont peu .saillantes, le stylet très-court,
crochu, est assez large à la base; la pince est très-courte, étroite d’abord, puis
cylindrique obtuse avec un petit angle en dedans :
* Par le mot Ckelonia, Godart a voulu reproduire celui d’Ecaille, imposé
depuis longtemps aux Chélanides par Geoffroy, Engramelle, etc.; nous l’appli-
quons à VAulica et à la Curialis qui forment un groupe intermédiaire entre les
précédents et les Arctia.
CHÉLOINIDES.
251)
d’éperons postérieurs grandes, onglets avec une dentelure, pelote
ayanl des appendices médiocres.
Premier segment abdominal assez étroit en dessus, membra¬
neux, non élevé en arrière, son lobe latéral court, en grande
partie renflé, globuleux, un peu prolongé en arrière où il est
membraneux laissant une large ouverture, arceau inférieur
du deuxième très-large, évasé, dernier très-large en dessus
en forme de capuchon, presque nul en dessous, grand chez la
femelle, non élargi au sommet ni écbancré en dessous.
Ailes grandes, non diminuées chez les femelles ; chenilles à
peu près comme chez les Ocnoggna, mais produisant des chry-
lides à anneaux mobiles.
Cheloma Dejeainii % Godart.
— Hist. Lep. IV, Noct. p. 326, pl. 34, fîg. 2.
Boisd. lcon. Hist. Lep. p. 127, pl. 59, fig. 13.
A lis anticis fusco vel rufo-ferrugineis, fascia primum longi-
tudinali et postica, dehinc transversa, angulata et maculis
* La Dejeanii, n’a été connue pendant longtemps, que d’après un seul indi¬
vidu, rapporté d’Espagne par le général Dejean, et n’avait pas été retrouvée
depuis. C’est d’après des données mensongères, que Godard l’avait indiquée
de la Cerdagne française, elle n’a pas encore été trouvée en France. M. Bois-
duval dans son premier Index (1829), cherche à accréditer cette fausse indica¬
tion, dont il était l’auteur, en l’appuyant d’un nouveau mensonge : « et ego ex
agro ruscinonensi accepi specimen ! » plus'tard dans ses Icônes (1834), il écrit,
« la femelle ressemble au mâle » ! mais encore plus tard, dans son nouvel Index
(1840), il ne l’indique plus que d’Espagne ; enfin dans sa notice sur le général
Auguste Dejean, de la collection duquel il avait été le conservateur! (Ann. Soc.
Ent. Fr. 1846, p. 65, note 1), il raconté ainsi : « il fit aussi la découverte, près
deTalavera-la-Real, de la Çhelonia Dejeanii, dont on ne connaît encore qu’un
seul individu qui, aujourd’hui, fait partie de notre collection ! » Si nous citons
ces Contradictions de M. Boisduval, c’est pour montrer que, dès le principe, il
songeait à s’approprier cette espèce.
Il ajoute ensuite, que les espèces de la collection Dejean, ont été disséminées
260
AKCTIEVS.
quinque parvis, thoracis margine, abdomine alisque posticis
flavis , his rubido marginatis fascüsque duabus e maculis
aigris; abdomine fllavo, fasciis punctisque nigris.
Cette espèce qu’on avait considérée comme pouvant être une
variété de Curialis , en est bien distincte et doit peut-être se
ranger dans le genre Ârctia; les ailes inférieures par leur des¬
sin la rapprochent de la Caja , mais ne la possédant pas nous
n’avons pu vérifier ses caractères.
Dans ces derniers temps, il en a été trouvé, deux autres in¬
dividus en Espagne, par M. Staudinger, qui a dû commettre
une erreur ci l’égard de la chenille, en disant qu’elle ne diffé¬
rait pas assez, de celle de la Curialis , pour être distinguée.
Nous-même, nous avons vu un autre individu chez
M. le docteur Graells à Madrid ; il n’existe donc encore, que
quatre individus, tous semblables, de cette belle et rare espèce
qui, paraît surtout habiter, la partie centrale et les montagnes
de l’Espagne.
Genke ARCTIA, Schrank.
Tête assez petite, étroite d’avant en arrière, yeux gros,
saillants, front assez large, carré , ne dépassant pas les yeux,
dans diverses collections ( il se garde de citer la nôtre ), ainsi que dans la
sienne, par l'atiquisition qu’il en aurait fait.
Nous donnons à cette dernière assertion le démenti le plus formel, appuyé
du reste sur des preuves irrécusables ; nous possédons les étiquettes écrites de
la main de M. Boisduyal, de toutes les espèces de la collection Dejean, acquises
par nous, et qui se composaient : des Hespérides qui ont servi à Latreille pour
l’article de VEncyclopédie Méthodique, des Crépusculaires, des Bombycides
et Chéloniens, d’une grande partie des Noctuides et de tous les Micro. —
M. Boisduval avait soustrait la Latreillii type, la Dejeanii qui était remplacée
par une Curialis portant son étiquette ; le Cestrum remplacé par VArundinis ;
l 'Had.arnica, si rare à cette époque, et une foule d’autres ; s’étant ainsi appro¬
prié tout ce qui étail h sa convenance, que pouvait-il désirer acheter?
CHÉLOIIBES. 21) f
palpés plus ou moins longs , à articles presque égaux, dirigés
en avant, spiritrompe petite, incomplète, antennes plus ou
moins bipectinées ou simples, chez les mâles, souvent denticu-
lées chez les femelles, stemmates petits.
Plis du pronotus larges, souvent plus étroits en dehors , ren¬
flés, excavés par en dessous en arrière, où ils laissent voir par¬
fois, les deux autres plis qui sont garnis de poils écailleux ( Caja,
Matronula *), scapules allongées , dépassant l’attache de l’aile;
mésothorax large , épais , assez court, avec le scutellum grand ;
métathorax large sur les côtés en dessus, qui forment un bord
saillant en avant , épaissi en dehors ou bilobé, puis un peu
excavés et déprimés , cernés en arrière par un rebord membra¬
neux parfois en cuiller on (Villica), son scutellum assez épais,
pièce pectorale large; hanches antérieures un peu épaissies , les
mêmes tibias non dilatés avec l’extrémité anguleuse , ayant
Vépiphyse plus courte qu’eux, large, courbée en dehors, tibias
postérieurs un peu épaissis avec leurs éperons rapprochés.
* M. Lederer a séparé sous le nom de Pleretes , la Matronula , dont la spiri-
Irompe est plus longue mais paraissant impropre à nourrir, les antennes
simples, les plis postérieurs du pronotus bien sensibles sous le bord postérieur
des premiers; les pièces génitales peu différentes, mais dont le stylet présente,
ainsi que chez VHebe , une disposition particulière ; sur la partie dorsale,
on voit s’élever une sorte de crête longue, épaisse, peu large, très-obtuse, re¬
courbée vers le stylet qui est petit, étroit, obtus un peu crochu, pince présen¬
tant en dessus , à sa base, une pointe obtuse; chez VHebe, la crête du stylet
est très-large, débordant sur les côtés, obtuse, épaisse, un peü éehancrée au
sommet avec une saillie latérale à la base, elle a un peu la forme d’un cœur
renversé. Ce caractère rapproche deux espèces bien differentes pour les cou¬
leurs, la forme des antennes, la longueur de la trompe ; pour le reste la Ma¬
tronula s’éloigne peu de la Caja.
On peut séparer sous le nom de Grammia la Quenselii paykull, qui a des
rapports avec la Plantaginis; ses yeux sont petits, la deuxième nervure aux
supérieures fournit quatre rameaux séparés, et le premier rameau de la
troisième nervure, aux inférieures, est rapproché des autres ; la Dahurica,
que nous ue eonnaisssons pas, paraît faire partie de ce genre.
262
AIICTIENS.
couchés , épais, inégaux, dernier article des tarses plus long
que le précédent , onglets bifides, appendices de la pelote plus
ou moins longs; premier segment abdominal en dessus , assez
large, un peu plus étroit que le suivant , plus court , son lobe
divisé en deux parties plus ou moins renflées dont la première ,
tantôt plus épaisse et tantôt moins, deuxième un peu saillant
sur les côtés, huitième assez grand couvrant , par en dessus , les
pièces génitales qui sont saillantes, son arceau inférieur étroit,
court.
Femelles ayant le septième segment très-grand, épais,
divisé sur le côté par un pli produisant une rainure, plus ou
moins échancré à son bord inférieur *.
Ailes grandes et n’avortant jamais chez les femelles ;
deuxième nervure des supérieures donnant tantôt trois, tantôt
quatre rameaux, parfois chez la même espèce (Caja) , et produi¬
sant souvent une aréole accessoire ; parties génitales des
mâles différant peu dans les diverses espèces, pince grande,
large, rétrécie avant l’extrémité, en une partie très-étroite,
parfois presque aussi longue que la première, quelque fois en
spatule dont un côté est opposé à l’autre en se contournant par
en hant, souvent dilatée par en dessous et anguleuse ou divisée
à son bord supérieur en une pointe ; entre ses branches, au-
dessus du pénis, se voit souvent, de chaque côté, une épine
obtuse, parfois hérissée, stylet parfois bossu ou surmonté
d’une crête et alors très-court, ou simple, plus long, étroit,
courbé, pointu, gaine du pénis épaisse, convexe, peu ou pas
saillante. Corps gros, surtout l’abdomen chez les femelles, peu
velu; mâles ne recherchant pas celles-ci pendant le jour. C’est
dans ce genre que se trouvent les chenilles dont les poils sont
les plus longs, ce qui lui a valu son nom, en les comparant à
* Chez les Villica, Hebe et Lapponica femelles, ces parties anales ont beau¬
coup de rapport; chez la Fasciata, le bord inférieur est peu échancré.
CHÉLOKIDES. 263
un ours. La plupart Sont polyphages, d'autres vivent de grami¬
nées et se nourrissent pendant la mauvaise saison; elles forment
parmi les débris végétaux, ou dessous, une coque légère,
lâche, molle, enveloppée d'une toile et s’y métamorphosent en
une chrysalide épaisse, un peu rugueuse, terminée par une
saillie ou pointe courte, parfois un peu bifide et souvent mu¬
nie de soies crochues auxquelles reste accrochée la dépouille,
ayant toujours les segments abdominaux mobiles ; l’insecte se
montre pendant l’été. Quelquefois la chenille de la Caja gros¬
sit de nouveau si rapidement, qu’elle arrive à sa grosseur à la
fin de l’automne et pourrait paraître deux fois dans l’année.
Nous regardons cette espèce comme le type du genre.
Arctia Yillica, Linné.
H. Schæff. Suppl. Bomb. tab. 2, fig, 7, 8, A. Konewkai.
Cette variété diffère par ses taches plus larges, dont quel¬
ques-unes sont réunies, d’une couleur plus jaune, et en ce
que les taches noires des inférieures, sont plus petites ; la
chenille ressemble à celle de la Villica ordinaire, mais les
pattes sont noirâtres au lieu d’être rouges, elle était commune
sur le rocher de Gibraltar, et se trouve aussi à Madrid.
Arctia Hebe, Linné.
Cette espèce dont la chenille ressemble beaucoup à celle de
la Caja, en diffère extrêmement à l’état d’insecte; elle a été
rencontrée en Andalousie, par MM. Lederer et Staudinger. Les
onglets sont grands, la pelote petite, ne présente pas d’appen¬
dices sensibles.
26 i
CINQUIÈME TRIBU. LIPARSENS
Se réduisant à la famille des LIPARIDES \
Point de stemmates, antennes courtes, fortement bipecti-
nées avec les deux rangées de dents inégales, un peu écartées
l’une de l’autre, celles-ci grêles, longues, biciliées, non ren¬
flées, terminées par une petite épine et une ou plusieurs soies
dont une presque toujours fléchie presque à angle droit vers
la base, diminuant brusquement et ayant l’axe élliptique,
bipectinées ou dentées chez les femelles; palpes variables,
dirigés en avant avec le premier article un peu abaissé, sou¬
vent écartés l’un de l’autre, surtout vers l’extrémité, spiri-
trompe toujours rudimentaire ou nulle, ou impropre à la
* MM. Stephens et H. Schæffer ont réuni cette famille à celle des
Chélonides ; l’on ne peut nier qu’elles aient entre elles des rapports d’organi¬
sation très-rapprocfiés, soit dans la forme du premier segment abdominal,
soit dans celle des pièces génitales, soit dans celle des nervures et même
un peu dans les antennes ; si l’on compare certaines femelles de ceux-ci
avec des mâles de ceux-là, l’apparence dans ces rapports est telle, qu’à pre¬
mière vue, la femelle du Detrita ou du Rubea , lorsqu’elle est brune, seraient
bien plutôt prises pour une Chélonide du groupe de la Mendica, que pour
une Liparide. Nous croyons pourtant ces deux familles distinctes l’une de
l’autre, mais celle-ci doit s’embrancher sur celle-là; les Liparides, diffèrent
par le corps des mâles presque toujours plus grêle, par des antennes plus
courtes, ayant des dents beaucoup plus longues, plus minces, moins épaisses au
sommet, qui est presque bifide, se terminant, d’un côté, par une sorte
d’épine penchée en dehors, de l’autre, par une soie courbée vers la base
(Monacha) ou par plusieurs divergentes, par le scapus toujours plus large,
moins cylindrique, par la spiritrompe toujours rudimentaire ou nulle, par le
front plus large par en haut, plus rétréci par en bas, prolongé en un épis-
tome saillant, épais, qui est nul chez les autres, et surtout par l’absence des
stemmates; par les plis prothoraciques plus étroits, non déprimés ; par la
pièce pectorale toujours plus étroite ; par la lanière du frein plus courte, plus
large et par d’autres caractères organiques, enfin par les couleurs et le
dessin complètement différents, et aussi par les mœurs, celles-ci étant
surtout arboricoles, celles-là vivant à la surface de la terre.
LIP ARIDES.
265
nutrition; épiphyse tibiale large, très-longue, fléchie chez les
mâles; deux plis prothoraciques assez épais, derrière lesquels
s’en trouvent souvent deux autres plus longs, minces, descen¬
dant au devant du stigmate; espace sous-axillaire très-étendu,
membraneux.
Ailes toujours assez grandes chez les mâles, les inférieures
n’étant jamais rétrécies, munies d’un frein long et fort qui est
multiple chez les femelles ; troisième nervure ayant quatre
rameaux dont le dernier parfois sur lanervule, mais ne s’avan¬
çant jamais jusqu’au milieu; inférieures non dilatées à la base
du bord antérieur, ou dans sa longueur, les deux premières
nervures toujours écartées l’une de l’autre à la base, puis peu
après contiguës ou unies par un rameau à peine visible, très-
rarement confondues dans une certaine longueur, la première
épaissie à la base, la deuxième toujours bifide à partir de
l’aréole ou après; celle-ci sur les deux ailes atteignant ou
dépassant le milieu, bord postérieur de l’attache de l’aile plus
ou moins dilaté en cuilleron.
Division externe du premier arceau supérieur de l’abdomen
le plus souvent modifiée, surtout chez le mâle, pour élargir ou
étendre la cavité tympanique qui est toujours sensible : stylet
presque toujours saillant en dehors du dernier segment, sous
la forme d’une pointe crochue, celui-ci fortement échancré
par en dessous et laissant voir une partie des pièces génitales*.
Larves toujours velues, ayant sur le neuvième et dixième
* Ne pouvant faire suivre tous les genres d’une manière continue, sans
rompre quelques-uns des rapports que les espèces présentent entre elles,
après nous ètTe servi de l’échancrure des onglets, et de la divergence des
rameaux de la deuxième nervure des premières ailes, comme aidant à dis¬
poser plus naturellement ces genres, quatre se sont trouvés exclus de la série;
mais à cause de leurs rapports, nous les avons considérés comme un
rameau partant du genre Dasychira et suivant parallèlement; ce sont les
Penthophera , Liparis, Psilura et Hypogymna; les deux derniers se lient
intimement avec les Daiychira et Micropterogyna, mais les onglets sont sim¬
ples comme chez les Leu cosia et Lmlia.
266
LIPARIENS.
segments, un pore vesiculeux rétractile, portant des rangées
circulaires de tubercules assez gros d’oii partent des touffes
de poils; vivant presque toujours sur les arbres, formant
entre les feuilles, où les débris, où sous les pierres, une coque
parfois assez serrée, toujours molle; chrysalide velue souvent
par touffes, surtout sur le dos, terminée par une pointe assez
longue, garnie de soies crochues.
Rameaux de la deuxième nervure des premières non divergents ;
ONGLETS ÉCUANCRÉS.
genre PORTHESIA *, Stephens. ■
Yeux gros, antennes assez grandes , ayant les dents mucronées
avec deux soies, dont une plus longue, tournée vers la tête, et
Onglets non échancris.
* Nous n’avons pas rencontré les espèces suivantes : genre Leucosia
jVoWs; antennes rétrécies vers le sommet qui est presque aigu, un peu
redressé' ayant lés dents très-peu épaissies et échancrées au sommet avec
une petite épine tournée vers le bout et une soie assez longue penchée vers
la base, celles de la femelle fortement bidenticulées -, thorax couvert de poils
divergents, cotonneux; pattes fortes, peu velues avec les tarses presque
glabres,, tibias antérieurs ayant une épiphyse large, épaisse, flexueuse avec
l’extrémité tournée en dehors, et dilatée, aussi longue qu’eux, postérieurs
n’ayant qu’une paire d’éperons, onglets sans échancrure, munis d’une pelote;
ailes un peu dilatées à la marge postérieure des premières, ayant les nervures
fortes, deuxième des premières donnant quatre rameaux non divergents,
dont les trois derniers rapprochés et le troisième divisé deux fois, troi¬
sième nervure courbée,, ses trois premiers rameaux très-espacês, le
quatrième peu éloigné sur la nervule, celle-ci formant un angle en dedans,
angles de l’aréole à peu près, égaux ; deuxième nervure des secondes bifide
après l’aréole, celle-ci ayant son angle postérieur plus avancé, rameaux de
la troisième nervure disposés presque comme anx premières; abdomen
épais, très-velu à sa base en dessus et à l’extrémité, division externe du
premier arceau supérieur, petite, étroite, formant un renflement plus élevé en
arrière, partie moyenne, large, fortement rétrécie en avant, ouverture tympa-
nique étroite, deuxième arceau saillant sur les côtés. Premier article des
antennes très-court, le dernier article des palpes assez long ; plis prothora-
LIPARIDES.
267
Vautre un peu en dedans., sommet rabattu plus court que les der¬
nières dents, base en dedans et front couverts de longs poils ,
bipectinées, chez les femelles, palpes avancés, dépassant le
front, troisième article bien visible.
Thorax et pattes couverts de longs poils cotonneux peu serrés,
étalés, divergents , redressés, dont quelques-uns très-longs,
ciques grands, larges, contigus, amincis en pointe en dehors; scapules
grandes prolongées en arrière, espace axillaire très-grand ; côtés du scutum
du métathorax assez laTges ayant la marge antérieure et externe élevée,
saillante avec la tache pulvérulente large, triangulaire, scutellum large,
court, épinière plus étroit que la hanche, bord postérieur de l’attache
de l’aile peu élargi en cuilleron, demieT segment abdominal en dessus
(8 e ) moins large que le deuxième, tronqué, laissant voir le stylet qui est
étroit, court, déprimé, obtus un peu courbé, branches de la pince divisées
en un lobe inférieur court, large, terminé en dedans par une pointe et par
en haut en une longue tige étroite, courbée en dedans sur les côtés du pénis,
pointue, un peu crochue ; extrémité anale de la femelle privée de duvet,
partie vulvaire très-large, ovoïde, déprimée, bordée de cils, échanerée en
dedans par en bas pour le passage de l’oviduc; oeufs disposés en plaque sur
l’écorce des arbres et recouverts d’une matière écumeuse blanche, luisante.
Chenilles déprimées vivant sur le saule et le peuplier. Insecte ayant les ailes
blanches plus ou moins luisantes et cotonneuses. Leucosia salicis , Linné.
Genre Lelia Stephens ; antennes assez longues ayant l’extrémité rabattue,
plus courte que les dernières dents, celles-ci presque échancrées au sommet
avec trois ou quatre soies divergentes et parfois d’autres dans la longueur,
noires à la base ; denticulées chez les femelles, palpes longs, le dernier article
bien visible, comprimés, hérissés en dessous, poils du front rabattus sur eux,
spiritrompe assez sensible,- thorax et cuisses couverts de poils peu serrés;
tibias et tarses presque glabres, épiphyse courbée en faucille, plus longue que
le tibia, le p’ostérieur ayant deux paires d’éperons assez forts, non velus,
presque égaux, la première après le milieu, onglets sans échancrure avec
une pelote étroite, saillante ; ailes supérieures peu larges, deuxième nervure
ayant quatre rameaux non divergents, dont le dernier sur la nervule, le
deuxième et le troisième formant souvent une petité aréole accessoire, celui-ci
se divisant deux fois, troisième nervure courbée vers l’extrémité, ses quatre
rameaux se rapprochant progressivement, aréole peu large, nervule courbée
en dedans un peu en zigzag ; inférieures assez larges, évidées au bord anté¬
rieur, les deux premières nervures contiguës dans un point très-étroit, assez
loin après la base, troisième ayant le second et le troisième rameau rappro-
268
LIPAUIË.YS.
celles-ci assez longues avec l’épiphyse aplatie; amincie et cour¬
bée avant son extrémité, à peu près aussi longue que le tibia,
postérieures ayant deux paires d’éperons, dont les premiers
situés au milieu, plus longs, grêles, tarses velus, onglets ayant
une échancrure*profonde, et une petite pelote; abdomen assez
grêle, très-velu, terminé par des poils fauves ou roux, ouver¬
ture tympanique assez apparente, division externe du premier
arceau supérieur renflée, convexe, ouverte en avant, presque
contiguë au thorax ; celui delà femelle cylindrique, un peu
épaissi vers l’extrémité qui est couronnée par un bourrelet épais
de poils roux pour couvrir les œufs **, qui est nul en dessous.
Ailes blanches ayant des poils crépus vers leur base,
deuxième nervure des antérieures donnant trois rameaux dont
un seul avant l’aréole, le deuxième divisé trois fois, troisième
courbée au sommet où se trouve les trois derniers rameaux
avec le quatrième placé sur la nervule et le premier éloigné
des autres, aréole large, nervule peu distincte au milieu ;
chés l’un de l’autre, le quatrième éloigné sur la nervule, celle-ci peu sensible,
en zigzag, avec son angle interne en avant du milieu, aréole assez grande
ayant l’angle postérieur peu avancé, bord postérieur de l’attache de l’aile peu
dilaté en cuilleron; abdomen assez long peu velu, premier arceau supérieur
ayant la.partie moyenne, large au moins deux fois autant que son lobe externe
celui-cipeu renflé avec le bord antérieur élevé, ouverture tympanique médiocre,
deuxième arceau un peu renflé sur le côté en avant, bien plus long que le
premier, dernier segment tronqué en dessus, stylet ën crochet pointu, large
comprimé, pince courte, inférieure, simple, formant deux lobes étroits oppo¬
sés, arrondis au Sommet qui est mucroné en dedans, évidés à leur bord in¬
terne ; femelle ayant la partie anale nue, et l’oviduc un peu saillant ; insecte
blanc, ou roussâtre sur les supérieures et les pattes couleur d’ocre pâle.
Llia cœnosa , Hübner.
* Cette échancrure est produite par la base de l’onglet qui, dilatée, amincie,
large, se continue ainsi jusqu’au delà du milieu, où elle cesse subitement en
laissant entre elle et la partie externe une fente profonde et assez large ;
avant de cesser, la dilatation est un peu plus forte et forme un petit angle, le
reste de l’onglet est conrbé et rabattu sur elle (V-nigrum).
** Ce duvet ne sert point à garantir les œufs du froid, puisque les chenilles
naissent pendant l’été, mais plutôt de la chaleur ou des insectes destructeurs.
LlPARlDES.
2 Gï)
première et deuxième nervure des inférieures rapprochées,
ou se touchant assez loin après la base, première bifide après
l’aréole, troisième trifide, un des rameaux moyens devenant
ramuscule, et le quatrième éloigné sur la nervule (Chnjsor-
rhœa) ou trifide, le quatrième ayant disparu (Auriflua).
Yeux très-saillants ; plis prothoraciques étroits, écartés l’un
de l’autre ; scapules assez grandes, un peu prolongées en
dehors, avec un crochet large assez court, peu aminci an
sommet; bord postérieur de l’attache des secondes ailes un
peu dilaté, non en cuilieron; dernier segment abdominal non
allongé par en haut, stylet court, étroit, un peu épaissi au
sommet, courbé, pince simple, à branches allongées plus ou
moins rétrécies vers le sommet, dilatées par en bas ; partie
anale, chez la femelle, un peu saillante, septième segment por¬
tant le bourrelet, très-rétréci.
Porthesia Chrysorrhoea, Linné.
Sepp. V, tab. 28.
Presque toute blanche avec quelques parties noirâtres et
parfois des points noirs sur les supérieures, dont quelques-
uns plus nombreux, indiquent une ligne marginale et les
croissants discoidaux.
Habite l’Andalousie. Chenilles causant de grands dégâts
dans les bois et les vergers, naissant dès le mois de juillet,
et se réunissant en société dans une toile assez serrée, envelop¬
pant quelques feuilles dans lesquelles elles se tiennent et dont
elles mangent le parenchyme.
Elles passent ainsi, sans grossir, la mauvaise saison, atten¬
dant les nouvelles feuilles pour se développer. Ce sont celles
dont la destruction est obligatoire, et dont, au premier prin¬
temps , on voit les toiles sous forme de paquets blanchâtres
placés à l’extrémité des rameaux.
Lépidoptères de l’Andalousie. 18
270
U P ARIENS.
Porthesia Auriflua, SysL Ver Z.
Sepp. V, tab. 22,
Presque toute blanche comme la précédente - se reconnaît
de suite à l’extrémité anale entièrement fauve, tandis qu’elle
est blanche eu, dessous, chez l’autre; présentant, en outre,
beaucoup d’autres différences, surtout organiques; chenille
très-differente, vivant surtout dans les bois sans faire de dégâts;
rencontrée par M. Staudinger *.
Onglets échancrés.
* Nous n’avons pas trouvé les suivants : genre Leucoma Stéphens : yeux
gros très-saillants, antennes redressées au sommet qui est aigu, ayant les
dents mucronées avec une soie assez courte tournée vers la tête, fa rangée
postérieure beaucoup plus longue surtout vers la base, celle-ei ne présen¬
tant pas de touffe de poils sensible, palpes épais, obtus, non velus, un peu
redressés, dépassant à peine le front; thorax épais, surtout chez la femelle,
revêtu d’assez longs poils cotonneux ; pattes courtes, couvertes 'de poils peu
longs jusque sur les tarses, maculées de noir, les antérieures plus/courtes,
ayant l’épiphyse épaisse velue, tournée en dehors, moins longue que le
tibia, postérieures munies de deux paires d’éperons médiocres, la première
placée au milieu du tibia, dernier article des tarses un peu dilaté, surtout
par des écailles, onglets avec une échancrure et une pelote saillante ; ailes
grandes, larges, blanehes, couvertes d’écailles peu serrées; deuxième ner¬
vure des antérieures ayant quatre rameaux rapprochés, parallèles, dont le
troisième formant avec le second, une aréole accessoire étroite non, constante,
troisième un peu courbée vers son extrémité ayant ses rameaux espacés avee
les deux derniers plus rapprochés sur l’angle de l’aréole, celle-ci dépassant le
milieu de l’aile avec l’angle postérieur plus avancé, nervule courbée en < ;
deuxième nervure des postérieures bifide après l’aréole, troisième ayant ses
trois derniers rameaux autour de l’angle de l’aréole qui est large et très-
avancé au delà du milieu de l’aile, nervule en zigzag, d’ahord transverse, puis
récurrente, ensuite oblique en avant avec l’angle antérieur très-court.
Abdomen assez épais, couvert de poils épais à la base en dessus et de
petites touffes lâches, terminé par des poils assez longs; chenilles vivant sur
les arbres, produisant une chrysalide glabre.
Tête assez large, yeux rapprochés en avant avec le bord du front très-court,
celui-ci large par en haut, un peu échancrô par le vertex qui est bombé, étroit,
occiput très-court, scapus assez épais, premier article des palpes petits, second
271
LÎPAftlDES.
RAMEAUX de LA DEUXIÈME NERVURE DES PREMIÈRES DIVERGENTS;
ONGLÉTS NON lîCHASCRÉS.
genre LTPARIS, Ochsenheimcr.
Yeux, petits, éloignés l’un de Vautre, antennes assez longues
non prolongées au sommet vers lequel les dents diminuent pres-
graïid épais, presque en massue, troisième nul ou insensible; prothoràx ayant
en dessus Quatre plis dont les deux premiers un peu renflés, amincis' au
dehors, cachant les deux autres qui naissent plus en côté et descendent beau¬
coup plus bas àu-devant du stigmate ; mésothorax assez épais, scapules
grandes, médiocrement larges à la base où elles présentent un crochet très-
allongé, très-mince vers le bout, prolongées en arrière, au delà de l’épine scu-
tale, peu rétrécies obfUses,'"scutum peu échancré en arrière avec ses angles
obtus, au-deSsous desquels existe une fossette bornée par la pièce scutalé pos¬
térieure qui ëàt saillante , seutellum en losange plus large que long avec ses
angles 7 latéraux uü peu en pointe et les autres courts', obtus, le postérieur ra¬
battu;" pièce axillaire saillànte peu étendue, espace axillaire largement mem¬
braneux, comme rebordé par la pièce sous-axillaire qui est très-étroite;
méta-thorax ayant les côtés du scutum assez larges, obliques, un peu convexes",
déclives, peu échancrés en dehors, n’ayant pas de tache pulvérulente Rénsible,
saillant à sa partie antérieure, séutellum assez large, court, laissant entre lui
et le précédent un certain espace, épimére aussi large que la hanche à sa base,
pièce pectorale assez large, courte, la : cunéique saillante en arriéré, renflée.
Abdomen rétréci à son attache, ayant le deuxième segment un péü renflé et
large sur les ; côtés, son premier arceau supérieur bien plus court que le sui¬
vant, avec la partie moyenne large, peu rétrécie en avant, Pextêrne'nôn renflée
formant un petit bord antérieur redressé, présentant le Stigmate en dehors,
ouverture tym panique très-petite, dernier segment prolongé en dessus en un
lobe arrondi, presque nul ën déSs'Oüs et laissant à découvert la plus grande'
partie de la pince;, celle-ci assez large et épaisse, rétrécieà l’extrémité, redressée,
allongée, dilatée à son bord Supérieur, en dedans duquel l’on voit ünë longue
pointe grêle un ! peu en massue, stylet a base large, abaissé et rétréci en une
lige étroite, déprimée; un ÿett redressée, dilatée et un peu bilobéè aü sommet,
pénis large, surmonté d’une pointe réceiirbée, femelle ayant l'extrémité anale
amineie-, privée de-duvet, ave’c la partie vulvaire épaisse et l’oviduc peu
saillant Leucoma v-nigrum, Esper, t. 40.
Rameaux de la deuxième nervure des premières divergents.
Genre Orgya, Ûchs . pùdibundà Linné. Nous avons conservé à cette espèce le
nom'i’Orgya comme étant le typé du genre d’Ochsenheimer, et comme ayant
272
LIPARIENS.
que insensiblement, celles-ci grêles, peu serrées, presque égales
des deux côtés, mucronées, munies d’une soie longue tournée
la môme signification que le nom donné à l’insecte par Geoffroy : la Patte-
étendue. \ eux grands, antennes un peu prolongées au sommet, aiguës, ayant
leurs dents mucronées avec une soie tournée vers la base, ciliées-laineuses,
la rangée postérieure bien plus courte, surtout à la base, un peu bipectinées
chez la femelle, palpes dépassant le front, garnis de poils serrés par en bas,
ce qui les fait paraître larges, comme tronqués, poils du front rabattus sur
eux ; thorax épais, couvert de poils touffus, ayant une touffe saillante en
arrière; pattes couvertes de poils formant une bordure épaisse eu dehors,
antérieures étendues dans le repos, ayant l’épiphyse épaisse, contournée en
dehors, aplatie et arrondie au sommet, plus courte que le tibia, postérieures
avec le tibia court, sinué, un peu renflé à l’extrémité qui est munie de deux
paires d’éperons aigus, inégaux, ayant le premier article des tarses-courbé;
ailes assez grandes, deuxième nervure despremièresayantquatrerameaux dont
les deux premiers éloignés de l’angle de l’aréole, le second et le troisième
formant une aréole accessoire, troisième nervure courbée à son sommet qui se
confond avec la nervule,'celle-ci formant un angle très-obtus; première et
deuxième nervure des secondes, anastomosées dans un point, celle-ci bifide
peu après l’aréole, troisième ayant ses deux rameaux moyens très-rapprochés
à leur naissance, aréoles n’étant pas très-larges, dépassant peu le milieu des
ailes, leurs deux angles presque égaux.
Abdomen non crêté, couvert dfe poils touffus presque fasciculés, -assez épais,
terminé par une touffe de poils, large à la base, partie moyenne du premier
arceau supérieur presque carrée, à peine rétrécie en avant, la division .ex terne
peu renflée, déprimée au milieu, très-rétrécie en avant où elle forme un bord
arrondi et aide à élargir l’ouverture tympanique qui est médiocre, peu pro¬
fonde; deuxième segment dilaté sur les côtés, dernier en dessus, d’abordlarge
puis rabattu, rétréci et trilobé, la partie moyenne en pointe, imitant un stylet,
celui-ci peu développé, pince assez grande , épaisse , denticulée à son bord
inférieur, où elle est plus ou moins bilobée en une pointe inférieure, puis en
un lobe terminal assez large et obtus, épais, convexe- femelles ayant
l’abdomen épais et long, privé de duvet au sommet. Chenilles n’ayant pas de
pinceaux de poils différents sur le premier segment, munies de touffes de
poils et de brosses, yivant sur les arbres. A VOrgya pudibunda, il faut joindre
VAbietis, Syst. Verz, qui s’en rapproche beaucoup.
Genre Dasychira Hübner; antennes prolongées et aiguës au sommet, ayant
les dents postérieures beaucoup plus longues, un peu mucronées à l’extrémité
avec une soie assez courte plus ou moins penchée vers la base qui est dé-
LIP ARIDES i
27
vers la base; très-finement ciliées, dentées ou un peu bipectinées
chez la femelle, presque hérissées d’écailles en dessus, avec un
pourvue de touffe de poils, bidenticulées chez les femelles, spirilrompe très-
petite ; thorax assez épaix et velu, ayant en arrière une touffe élevée, épais
chez la femelle; pattes assez longues, velues, antérieures ayant une bordure
épaisse de poils allant un peu jusqu’au bout avec une épiphyse tournée en
dehors, au moins aussi longue que le tibia, les postérieures n’ayant qu’une
paire d’éperons terminale courte. Ailesmédiocres dans les deux sexes, deuxième
nervure des antérieures donnant quatre rameaux dont le premier et le
deuxième éloignés de l’angle de l’aréole, celui-ci formant avec le troisième
une aréole accessoire, troisième nervure ayant ses deux derniers rameaux
rapprochés, angles de l’aréole égaux, dépassant un peu le milieu de l’aile ;
deuxième nervure des postérieures bifide bien après l’aréole, troisième trifide,
le troisième rameau devenant ramuseule sur le deuxième : abdomen du mâle,
mince, terminé par des poils assez longs, lympanum bien sensible, division
externe du premier arceau supérieur renflée en forme de coque, ouverte en
avant et un peu en bas, cette disposition bien moins prononcée chez la fe¬
melle ; abdomen de celle-ci très-épais, plus long que les ailes inférieures,
terminé par uue masse de poils formant un bourrelet autour de l’anus, qui est
interrompu en dessous; pince du mâle simple, courte, presque en triangle,
stylet très-court épais, courbé, canaliculé en dessus, un peu abaissé au-
dessous du dernier segment. Chenilles vivant de légumineuses, ressemblant à
celles des Micropterogyna , auxquelles ce genre se lie; Dasychira selenilica ,
Esper: fascelina, Linné.
Onglets non échancrés.
Genre Pentophera. Germar; yeux très-petits, peu saillants, très-éloignés
l’un de l’autre, antennes avec l’extrémité rabattue, ce qui les rend obtuses,
ayant les dents munies au sommet de trois soies divergentes et de quelques
autres dans leur longueur, non-sensiblement mucronées, les deux rangées
assez écartées l’une de l’autre, à peu près égales, palpes dépassant beaucoup
le front, très-hérissés, spiritTompe nulle ; thorax couvert de poils peu serrés ;
pattes assez longues, peu velues, épiphyse mince, grêle, plus cour le que le tibia,
postérieures munies d’une seule paire d’éperons épais, onglets étroits ayant
une pelote ; ailes médiocres, peu couvertes d’écailles, noires, deuxième ner¬
vure des antérieures donnant quatre rameaux, le deuxième formant souvent
avec le troisième une petite aréole accessoire, celui-ci divisé deux fois ,'le
quatrième un peu écarté sur la nervule, rameaux de la quatrième se rappru-
27 / i
hlPABIEINS.
pinceau de poils allqnyé a la base, palpes longs, un peu
variables, presque aigus, ayant le troisième article bien visible;
thorax mince, couvert de poils peu serrés, hérissés, divergents ;
pattes longues, peu velues, les premières ayant une épiphyse un
peu plus courte que le tibia, non courbée en dehors, postérieures
munies de deux paires d’éperons épais, mucronés, variables,
onglets sans dentelure avec une pelote saillante; ailes assez-
grandes, larges , deuxième nervure des premières courbée au
sommet, donnant trois rameaux dont le deuxième divisé trois
fois, le troisième sur la nervule, celle-ci très-courte peu sensi¬
ble au milieu, troisième nervure courbée au sommet, avec son
premier rameau très-éloigné des autres, le troisième plus rappro¬
ché du dernier que du second, aréole dépassant le milieu de
l’aile , étroite, rétrécie au sommet , deuxième nervure dès
secondes bifide dès l’angle de l’aréole, troisième ayant le pre t
mier rameau très-éloigné des autres, le deuxième ci le troisième
rapprochés, le quatrième assez éloigné sur la nervule , celle-ci
«•liant les uns des autres progressivement, aréole étroit,e, rétféçiç au sommet,
par la courbure des îier.yures, dépassant le milieu (le l’aile, p,ervqtq courte,
peu visible au milieu ;• première et deuxième des postérieures GOAfQbdues
après la base dans un espace assez long, la seconde bifide à l’angle <1® rqpéole,
celle-ci plus large et plus courte qu’aux premières, nervulq longue, pnzigzag,
formant un angle interne, troisième nervure ayant ses rameaux disposés
presque comme aux premières, bord postérieur de l’attache de l’aile un peu
dilaté, non en cuilleron; abdomen mince, velu, ayant en dessus et surtout sur
les côtés, des touffes de poils plus longs à l’extrémité, ouverture tympa-
niqùe nulle, premier arceau supérieur ayant la partie moyenne étroite surtout
en avant et la division latérale non modifiée. Bord du trou antennaire saillant,
en avant; quatre plis prothoraciques bien visibles; scapules prolongées en
arrière au-delà de l’épine sculale, épinières moyens à peine aussi larges que
la hanche ; dernier segment abdominal fortement prolongé en dessus, laissant
saillir le stylet qui est étroit, dilaté au sommet, pince très-courte, tronquée,
presque réduite, à sa base, pénis inférieur, éehancré en pointe ; femelle ayant
les ailes très-petites, avortées, reproduisant les, nervures, seulement velues el
ciliées tout autour; abdomen renflé, épais, avec le septième segment grand,
récouvert en dessus et en dessous d’un duvet très-serré et court. Pentophera
UPARIDES.
275
longue, en zigzag, avec la partie moyenne oblique-récurrente,
l’antérieure transverse , aréole large, son angle postérieur plus
long, dépassant le milieu de l’aile.
Abdomen grêle , assez long et velu avec de petites touffes le
long du ventre et une terminale , premier arceau supérieur ayant
la partie moyenne rétrécie en avant et la division latérale dé¬
primée, membraneuse en arrière, un peu renflée, produisant un
bord saillant surtout en côté où elle forme un angle obtus;
ouverture tympanique assez petite; abdomen de la femelle long
et épais , terminé par un oviduc un peu saillant , large , com¬
primé, privé de duvet pour couvrir les œufs ,
Epistome étroit, gibbeux, front large, scapus peu épais,
dernier article des palpes assez long; premiers plis protho¬
raciques écartés l’un de l’autre, courts, renflés, les autres
peu sensibles; scutellum allongé, étroit, scapules courtes,
obtuses en arrière, assez larges à la base, avec le crochet
d’abord large, puis terminé en pointe fine, épimère à peine
plus large que la hanche; côtés du scutum du métathorax
larges, obliques, ayant la marge antérieure pulvérulente,
pièce alaire visible, non saillante, scutellum étroit, bord pos¬
térieur de l’attache de l’aile un peu dilaté, non en cuilleron ;
dernier article de l’abdomen long, tronqué et échancré à l’ex¬
trémité en dessus, laissant voir le stylet qui est en forme de
petite pointe courbée au bout, largement échancré en dessous,
où l’on voit la pince qui est bilobée avec une base inférieure,
arrondie, terminée en pointe, puis très-échancrée et se conti¬
nuant, par en haut, en une seconde portion en forme de
pointe qui se courbe au-dessous du pénis et devient contiguë
à celle du côté opposé.
Lipabis Rubea*, Syst. Ver:.
God. Lépid. IV, p. 266, pl. 26, fig. 5, 6.
Il a été trouvé en Andalousie par M. Staudinger.
*A cette espèce se joint le Detrita qui en est très-rapproché, mais qui n’a
276
U PARIE»S.
genre PSILURA, Stéphens.
Il a beaucoup de rapports avec celui d’Hypogymna.
Yeux assez gros saillants, antennes un peu prolongées au
sommet qui est redressé , contourné, palpes en massue un peu
comprimée, dépassant le front, ayant l’article moyen grand, le
dernier très-petit , spiritrompe nulle; plis prothoraciques au,
nombre de quatre , les deux premiers assez épais courts, les
autres descendant beaucoup plus bas; thorax assez épais ,
peu hérissé; pattes ayant les tibias bordés de poils serrés , peu
velues sur le tarse, avec l’épiphyse tournée en dehors , égalant le
tibia et deux paires postérieures, rapprochées, d’éperons velus
mucronés , onglets non échcmcrés, munis d’une pelote courte.
Ailes assez grandes, nervures différant peu de celles des sui¬
vants; abdomen médiocre , assez long, un peu déprimé à l’extré¬
mité , terminé , par une touffe un peu aplatie avec plusieurs
autres en dessus sur la partie antérieure, celui de la femelle
épais, non recouvert de duvet au sommet, muni d’un oviduc
qui peut être fort saillant.
Chenilles différant peu des précédentes, vivant sur les
arbres.
Le Monacha , qui est le type du genre, diffère ainsi du
Dispar : front large par en haut, beaucoup plus rétréci infé¬
rieurement, épistome gibbeux, yeux bien plus gros, très-
saillants ; scapule ayant un crochet très-courbé assez court,
scutum du mésothorax peu large; épimères postérieurs courts,
bien plus étroits que la hanche, scutellum court, assez large.
Abdomen ayant la partie moyenne du premier arceau supé¬
rieur large, la division externe peu dilatée, en forme de
coque, ouverture tympanique assez étroite, deuxième segment
qu'une paire d’éperons aux tibias postérieurs ; il est difficile d’en séparer le
Terebentlii , Crever, qui s’eu distingue par des antennes, dont le sommet pro¬
longé est aminci et contourné, et en ce qu’il n’a qu’une paire d’éperons
pos'éricurs. ses pièces génilales sont presque semblables à celles du Detrita.
LIPAKIDES, 277
plus long que le premier, plus large sur les cotés où il est
saillant, dernier segment long en dessus, mais tronqué.
Les espèces composant ce genre ont l'abdomen plus ou
moins coloré en rouge. VUrbieola Staudiuger, figuré par
M. H. Schæffer pour notre Atlantica , et celui-ci forment un
groupe un peu différent pour les couleurs et le dessin;
quant au Lapidicola du même auteur, l'étroitesse des an¬
tennes, si elles sont exactes, ferait croire qu’il n’appartient
pas à cette famille.
PsiLUltA ÀTLAKTICA, NoblS.
Faun. And. pl. 15, fig. 7; et Cal. Syst. Lép. pl. 4, tig. 4.
-i lis cinereo vel fusco-subrufescentibus aut subroseis ; anticis
strigis tribus transversis, sinuatis, lineisque interruptis longi-
ludinalibus sublanceolatis aut angulatis, albido notatis, nigris,
postiers fuscantibus; subtus parte interna pallidiori fasciis
duabus approximatis fuscis; thorace fusco; abdomine rubenti.
D’un gris-roux un peu rosé; ailes courtes, un peu arrondies
au bord externe, les supérieures plus ou moins nuancées de
brun avec trois lignes principales, sinuées, traversant la partie
moyenne, dont la médiane moins régulière, marquées de
linéaments longitudinaux dont un, à la base, plus grand et
de traits sagittés divisés par des points ou linéaments blan¬
châtres qui semblent être les restes d’un liseré dédoublant
les lignes, et deux ou trois autres nuances blanchâtres longi¬
tudinales, interrompues, étroites, dont une discoïdale peu
sensible; marge externe portant les traces d’une ligne sinuée,
dentelée en zigzag, et la base, d’une bande raccourcie noire ;
inférieures d’un brun-roussàtre plus pâle vers la base, franges
un peu jaunâtres et luisantes, tachetées de brun.
Dessous nuancé de brun et de roux-jaunâtre un peu rosé,
plus pâle à la partie interne, avec deux bandes plus ou moins
sensibles, dont l’interne plus nette et l’externe nébuleuse;
278
LIPARIENS.
tète et palpes bruns, ceux-ci peu longs, hérissés ; thorax brun,
hérissé, mêlé de poils roussâtres; abdomen atténué, peu velu,
rougeâtre, avec trois ou quatre touffes de poils noirâtres sur
la partie antérieure; pattes et dessous du corps gris, les
premières tachées de brun et un peu de blanchâtre ; antennes
amincies et allongées au sommet qui est tourné en arrière,
ayant 1 axe épais, brun en dessus, les dents très-lougues d’un
cendré roussàtre avec la pointe tournée en dehors et la soie
assez longue, dirigée vers la base, un peu bipectinées chez la
femelle, touffe de poils de la base peu allongée.
Nous avons trouvé un seul mâle près de Malaga, posé sur un
rocher, dans une partie boisée. La femelle, qui en diffère peu,
vient d’Algérie; la partie anale ayant été détruite, nous ne
savons si l’oviduc est saillant comme chez le Dispar.
genre HYPOGYMNA, Hübner.
Yeux médiocres , saillants, antennes courtes un peu prolongées
au sommet qui est tourné en dehors, ayant les dents presque
égales, légèrement ciliées , terminées par une épine un peu
tournée en dehors et une soie dirigée en dedans, base sans
touffe de poils bien sensible ; celles de la femelle, un peu bipec¬
tinées, surtout vers les deux tiers de la longueur, palpes droits,
un peu redressés,, assez longs , peu velus', thorax assez grêle
chez lemâle, court, couvert de poils presque lisses un peu élevés
en arrière, épais, hérissés, cotonneux chez la femelle ; pattes
velues surtout aux tibias antérieurs, presque glabres sur les
tarses, avec Vépiphyse courbée en dehors un peu moins longue
que le tibia, les postérieures ayant celui-ci ùn peu épaissi vers
le sommet où naissent les deux paires d’éperons, qui sont épais
inégaux, mucronés, onglets sans échancrure, munis d’une
petite pelote.
Ailes assez grandes, deuxième nervure des premières n’ayant
que trais rameaux dont un seul avant l’angle de l’aréole, le
LIPA RIDES.
279
deuxième divisé trois fois , troisième nervure très-courbée à son
extrémité, formant l’angle postérieur de l’aréole d’où partent
les deux derniers rameaux , la même nervure presque semblable
aux secondes ailes, celles-ci ni évidées au bord antérieur , ni
dilatées à la base, les deux premières nervures unies par un ra¬
meau à peine sensible, la deuxième bifide peu après l’aréole,
nervule très-courbée aux premières en un angle interne en
forme de <, récurrente aux secondes et transverse à sa partie
antérieure , aréole de celles-ci plus allongée à son angle posté¬
rieur qui dépasse le milieu.
. Abdomen du mâle grêle à peu près aussi long que les ailes
inférieures, terminé par une touffe de poils allongés, avec une
série dorsale d’autres peu sensibles, ouverture tijmpanique
grande , formée en partie par la division externe du premier
arceau supérieur, qui est renflée en forme de coque, un peu pro¬
longée en arrière et plissée et qui s’ouvre en avant et en dehors,
bien moins prononcée chez la femelle dont l’abdomen est long,
très-épais, garni à l’extrémité d’un duvet roux qui sert à cou¬
vrir lés œufs , ceux-ci disposés en plaques larges, allongées , sur
les écorces.
Chenilles épaisses ayant des rangées de gros tubercules
chargés de touffes de poils , sans pinceaux ni brosses * vi¬
vant sur la plupart des arbres et se tenant le jour dans les
fissures de l'écorce; formant une coque molle, et une chrysa¬
lide couverte de touffes de poils.
Tête médiocre ; front large, n’étant pas très-rétréci par en
bas, terminé par un épistome grand, tout à fait inférieur,
scapus épais, renflé, s’insérant dans un torulus très-large,
vertex très-étroit, gibbeux, marqué d’un sillon, plus long que
l’occiput, palpes ayant le premier article court, assez épais,
le second grand, le troisième à peine visible pointu, abaissé;
prothorax ayant en dessus quatre plis, les premiers assez épais
* Ori comprend, sous ce nom, des touffes, très-épaisses, de poils serrés,
tous égaux, placés sur le dos.
280 LIPARIEÎiS.
cachant les (leux autres qui sont minces et descendent plus
bas, où ils sont arrondis, en avant se voit l’apparence de deux
autres placésau-devantd’une partie membraneuse, ressemblant
à un cou ; scutum du mésothorax assez large et court, ayant
en avant un sillon prononcé, offrant, au-dessous de ses angles
postérieurs, une excavation profonde bornée par la pièce
scutale postérieure, peu échancré eu arrière par le scutellum,
celui-ci convexe presque aussi long que large, avec l’angle
antérieur obtus, et le postérieur abaissé, submucroné,. scapu-
les grandes, prolongées en arrière et obtuses avec la base
large, échancrée en dehors à la naissance du crochet qui e§t
long, aminci au sommet, et un peu obtus; pièce axillaire un
peu étendue par en bas, formant un bord saillant, l’espace du
même nom assez grand, membraneux, la sous-axillaire étroite
en forme de rebord élevé, hanche saillante en dessous, plus
étroite que l’épimère qui est convexe ; métathorax ayant les
côtés du scutum assez larges, échancrés en dehors, avec la
marge antérieure marquée d’une tache pulvérulente allongée
aiguë en dedans et la partie moyenne déclive , un peu con¬
vexe, bordée par la pièce scutale postérieure qui est allongée,
saillante bien visible, bord postérieur de l’attache de l’aile
large, dilaté en cuilleron, épimère aussi large que la hanche,
pièce cunéique très-saillante, renflée.
Abdomen du mâle grêle, aminci à l’extrémité, élargi à la
base par la division externe du premier arceau supérieur, celle-
ci arrondie, convexe, renflée en forme de coque, prolongée en
arrière en une partie membraneuse étroite, avancée par en
haut et en avant sous le bord postérieur de l’attache de l’aile,
ouverte en avant et en côté où elle fait partie de l’ouverture
tympanique, portion moyenne étroite, n’étant pas plus large
que la précédente, un peu plus large en arrière, à peu près
aussi longue que l’arceau suivant, celui-ci ayant une saillie
latérale en avant, dernier segment prolongé en dessus, compri¬
mé à l’extrémité d’où l’on voit saillir le stylet qui est mince,
long, pointu, un peu courbé, fortement échancré en dessous
et très-coart, laissant à découvert une partie des pièces géni¬
tales ; pince ayant la base courte assez épaisse, formant deux
lames arrondies, se prolongeant en dedans et par en haut, en
deux pointes longues, minces, conuiventes à leur sommet, en¬
tourant le pénis qui a l’apparence d’une tige écailleuse sortant
d’une gaine.
Hypogymna Dispar, Linné.
Esp. III, Borub. lah. 38.
Habite l’Andalousie et aussi l’Algérie ; occasionne parfois
de grands ravages dans les forêts.
Onglets échancrés.
Genre CLETHROGYNA *, Nobis.
Nous consignons surtout les caractères qui le distinguent
du genre Micr opter ogyna : yeux très-petits, très-éloignés l'un
* Ayant rendu le nom â’Orgya, au type du genre d’Ochsenheimer, nous
avons divisé les espèces, dont les auteurs modernes l’avaient composé, en
trois groupes ou genres dont les deux principaux, ayant pour types, l 'Antiqua
d’une part, les Dubia et Splendida de l’autre, différent plus entre eux que tous
les autres genres de la famille, mais qui semblent s’unir par les modifications
graduelles des espèces du groupe intermédiaire , ce qui a lieu du reste, entre
beaucoup de genres, ceux-ci n’étant, presque toujours, que des divisions ar¬
bitraires plus ou moins étendues ou restreintes.
Nous n’avons pas vu VAntiqua pour lequel nous formons le genre Micropte¬
rogyna, et qui doit suivre le Dasychira selenilica ; voici ses caractères : yeux
saillants, antennes courtes, obtuses au sommet, qui est rabattu sur les der¬
nières dents encore longues, celles-ci assez grêles, n’étant pas très-serrées,
longues dès labase et jusqu’à l'extrémité, terminées par une petite épine penchée
vers le sommet et par une soie opposée tournée vers la base, les deux rangées
partant du dessous de l’axe qui est elliptique, assez rapprochées l’une de
l’autre, un peu courbées, premier article n’ayant pas de pinceau de poils
sensible, palpes comprimés, très-velus, dépassant beaucoup le front, spiri-
trompe rudimentaire; thorax grêle ayant des poils peu serrés, ceux des sca-
pules longs, divergents; hanches antérieures assez longues, un peu épaisses
à labase; pattes assez velues et un peu sur les tarses, tibias antérieurs au
omins aussi longs que les cuisses, très-velus, inermes avec une épiphyse
282
LIPARIENS.
de l’autre, antennes ayant l’axe peu courbé et les dents termi¬
nées par deux petites épines divergentes ce qui les rend presque
aussi longue qu’eux, velue, les postérieurs munis d’une paire d’éperons iné¬
gaux assez grands.
Ailes larges, deuxième nervure des premières ayant quatre rameaux dont
les trois premiers divergents, le second divisé deux fois, formant avec le
troisième, une aréole assez large, non constante, troisième et quatrième
naissant du même point, troisième nervure courbée à l’angle de l’aréole,
ayant son premier rameau très-éloignè, les trois autres également espacés
autour de l’angle de l’aréole, celle-ci assez grande, allant au moins jusque
au milieu de l’aile, nervule courbée en angle rentrant, obtus, quatrième ner¬
vure très-rapprochée du bord postérieur, cinquième à peu près nulle ? secondes
ailes un peu prolongées vers l’angle anal, arrondies, première et deuxième
nervures d’abord' écartées' à la base, puis contiguës en un point étroit où elles
s’anastomosent, ensuite divergentes, la deuxième bifide bien- après l’angle de
l’aréole, troisième tri’flde, son quatrième rameau, le nervulaire, éloigné sur la
nervule, celïe-cf en zigzag, s’unissant à angle droit aux deux nervures, son
milieu oblique en dedans, aréole assez large ayant l’angle postérieur plus
avancé ; abdomen du mâle très-grêle, terminé par un pinceau de poils assez
longs, ayant une touffe sur le deuxième segment et d’autres peu sensibles
sur les côtés, ouverture tympanique peu grande, en partie cachée par l’avan¬
cement de la division externe de l’arceau supérieur du premier segment ;
femelle ayant les ailes avortées, très-petites, avec l’abdomen énorme - , très-
renflé en forme de sac, non munie de duvet pour recouvrir ses œufs qu’elle
dépose en tas sur la coque où elle s’accroche. Chenilles vivant sur les arbres
et arbrisseaux, velues, tuberculeuses, ayant toujonrs un long pinceau de poils
plumeux sur les côtés du premier segment, un autre sur le onzième,, et quatre
brosses placées sur les 4e 5e 6® et Te; formant une coque molle entremêlée
de leurs poils et une chrysalide peu résistante, hérissée sur le dos,.munie d’une
pointe anale.
Tête assez large, yeux très-éloignés l’un de l’autre, avec des tempes larges,
front très-large paf en haut, rétréci en bas avec l’épistome avancé et la face
large, saillante, vertex gfbbeux, plus large que l’occiput; prothorax ayant en
dessus deux plis médiocres et les deux autres insensibles ; scutum du méso¬
thorax dilaté en arrière d'ans le sens de l’épine scutale qui est saillante, bombé
en dessus, ayant un sillon en avant, éehancré en demi-cercle en arrière,
troisième pièce scutale renflée, bilobée, scutellum épais, convexe,, assez
allongé, peu large, ayant ses angles obtus, pièce axillaire saillante peu
étendue, et l’espace du même nom membraneux, pièce sous-axillaire très-
LIPARIDES.
283
bifides, premier article ayant un pinceau de poils en avant,
palpes confondus dans les poils de la bouche qui forment une
petite saillie en avant, dépassant à peine le front dont les poils
s’unissent à ceux-ci; spiritrompe nulle, hanches antérieures
courtes, épaisses, presque renflées, les mêmes tibias bien plus
courts gue les cuisses , peu velus, denticulés au sommet, ayant
une epiphyse à peu près aussi longue qu’eux , écartée, peu
velue, les postérieurs munis de deux éperons courts.
Ailes assez grandes, les antérieures un peu dilatées à la
partie interne du bord costal, leur deuxième nervure donnant
quatre rameaux, les trois premiers très-divergents, renfermant
deux espaces presque égaux, le second et le troisième formant
une aréole accessoire large, troisième nervure ayant les trois
premiers rameaux presque également espacés, le troisième sur
la nervule , celle-ci formant deux petites courbes sur la même
étroite, épimère bien plus large que la hanche, bombé ; métalhorax ayant les
eôtés du scutum assez larges, divisés par une dépression, avec la marge anté¬
rieure pulvérulente, scutellum peu large, convexe, un peu élevé, bord posté¬
rieur de l’attacbe de l’aile un peu dilaté eu cuilleron, pièce cunéique tres¬
saillante en arrière, épimèie saillant. Abdomen non rétréci à son insertion,
convexe en dessus, division externe du premier arceau supérieur aussi large
que la partie moyenne à sa base, en forme de coque excavée en dedans,
ouverte par en dessous et en côté, un peu prolongée en arrière, cet arceau
plus court que le suivant, mais plus large, dernier segment allongé en dessus
où il 'est dépassé par le stylet en forme d’un petit crochet pointu, très-étroit
en dessous où il laisse à découvert les branches de la pince qui sont allongées,
courbées par en haut, presque contiguës, profondément divisées en un lobe
oblong obtus, et en une longue pointe externe et supérieure, grêle, obtuse,
courbée en dedans, et par en haut, pénis écailleux* évasé. Microptarogyna
antiqua Linné ; à cette espèce se joint le Gonostigma Syst Verz.
Nous formons avec les espèces intermédiaires entre les deux genres, celui
de Thyuaciuyna. comprenant les Th. ericœ, Germar; rupestris, Rambur; tri-
gonotepkras, Saporta ; Aurolimbata , Guenée. La variété du précédent que nous
avons vue chez M. Boisduval, au milieu d’un envoi venant de Sicile et adressé
à M. Maillard instituteur, devrait prendre le nom de Sicana si, elle était re¬
connue comme espèce, le nom de Corsica ayant été donné, avec intention, d’a¬
près une indication mensongère.
E1PAR1ENS
281
ligne et produisant un angle interne peu sensible, lanière du
frein large ; postérieures prolongées vers l’angle anal , première
et deuxième nervures çonfondues dans un petit espace après la
base , puis la première divergente et la deuxième bifide bien
après l’aréole, troisième nervure ayant les second et troisième
rameaux assez éloignés l’un de l’autre, celui-ci et lé dernier par - 1
tant presque du même point. Abdomen très-mince , court , assez
velu ayant des petites touffes sur la partie inférieure des côtés ,
terminé par un pinceau, ouverture tympanique grande , pre¬
mier arceau supérieur ayant la partie moyenne très-étroite à
peine plus large en arrière, et la division externe plus large
qu’elle, convexe renflée en forme de coque, avec l’ouverture
tournée en avant et en côté , femelle aptère , gonflée en
forme de sac, pleine d’œufs, ayant tous les autres organes rudi¬
mentaires ou nuis, couverte d’un duvet épais qui se mêle avec
les œufs et les recouvre; ceux-ci pondus dans le cocon même,
qu’à leur naissance les petites larves percent pour sortir.
Chenille ressemblant à celle des Micropterogyna, mais
n’ayant pas de pinceaux de poils plumeux, celui du onzième
segment remplacé par une petite brosse; vivant sur les genêts
ou autres arbrisseaux ; se métamorphosant sous les débris où
elle forme une coque ovoïde d’un tissu assez serré mais très-
mou.
Clethrogyna Splendida, N obis.
Faun. Ent. And. II, pi. 15, fig. 3, 4, 5, 6, d; et Cat. Syst. Lep. And.
pl. 2, fîg. 4, a, b, c.
H.Schæff. Suppl. II, p. 131,n°2, tab. 8, fig. 41, et t. 31, f. 163,(var.'.
Grasl. Ann. Soc. Ent. Fr. 1836, p. 164, pl. 17, fig. 4, 5, 6,
Orgya dubia *.
Dup. suppl. III, pl. 5, fig. 3, a, b, c; Ch. pl. 2, fig. 2.
Ochreaceo-flava ; alis anticis supra, macula baseos faciisqûc
* Nous présentons ici la diagnose de la Dubia, et nous signalons plus bas,
les différences bien tranchées qui existent entre elle et la Splendida.
ui>Aiiii)i:s. 285
tribus, duabus cxterioribus, macula discoidalique angulala con-
fluentibus, nigris; posticis margine exteriori dilataio, postier
abbreviato, macula discoidali obsoleta fimbriisque anguli
analis rotundati nigris; anticis infra dimidia parte externa
adjacente macula discoidali nigris ; fimbria abdomineque
flavis.
Cette espèce, sur laquelle M. Grasliu, qui le premier a ren¬
contré la chenille, a donné des détails étendus, étant encore
confondue avec la Dubia , par plusieurs lépidoptéristes, nous
allons mettre en évidence, non-seulement les différences bien
notables que présente le dessin, mais encore celles plus ca¬
ractéristiques qui se rencontrent sur les organes extérieurs de
l'insecte dénudé et qui, nous l’espérons, prouveront avec cer¬
titude son authenticité; en les comparant nous désignerons la
Dubia par la lettre A, et nous commençons par la Splendida :
plus grande de près d’un tiers, ayant les ailes un peu angu¬
leuses au milieu du bord externe, un peusinuées avant l’angle
postérieur, surtout aux secondes ; d’une couleur jaune d’ocre
vif sur les quatre ailes et les franges; ailes nullement angu¬
leuses chez A, aux premières, et peu sinuées aux secondes,
d’une teinte blanchâtre sur les premières et les franges. Des
quatres bandes noires, souvent en partie conlluëntes, qui tra¬
versent les premières, dont une tache basilaire, disparaissant
parfois (fig. cit. H. Scbælf. et Grasl.), celle qui vient après
bien plus courbée en forme de S et s’allongeant en pointe sur
Clelhrogyna dubia, T&useher; Hübn. Bomb. 261 : Cat. Syst. And. pl, 2. fig. 4,
a, b : Mis anticis supra pallide subochreaceis, fasciis quatuor , macula discoidali
rotundata, confluentibus nigris, fimbria albicanti ; posticis ochreaceis marg:ne
exteriore, lato , macula discoidali adjacente abdomineque nigris; anguli analis
producti fimbria flavida ; anticis infra margine exteriori maculaque discoidali
sejuncta, subpupillata, nigris. Les mœurs et l’organisation de ces deux espèces
présentant beaucoup de rapports avec celles composant notre genre Pachy-
lischia ( olim Trichosoma corsicum , bœlicum ), leur modification organique
paraît simplement due à des circonstances extérieures presque accidentelles ;
VÂurolimbata semble s’en rapprocher un peu.
Lépidoptères de l'Andalousie. 1!)
LIPARIENS.
236
la côte, tandis qu'elle est arrondie chez A; la tache discoïdale
qui rend la troisième bande fourchue par sa jonction avec
elle, anguleuse et prolongée en dedans ; toujours arrondie et
nullement anguleuse en dedans chez A ; cette bande, presque
toujours confluente dans sa partie moyenne avec l’externe,
est souvent séparée chez A, ou laisse des traces visibles;
bande noire couvrant la marge externe des secondes, s’avan¬
çant davantage sur le disque et toujours plus courte vers
l’angle anal, tache discoïdale placée très eu avant, peu sen¬
sible ou nulle; bien marquée chez A ; frange de l’angle anal
toujours noire ou noirâtre, jaune ou jaunâtre chez A, où le
bord interne et l’abdomen sont noirs ou noirâtres, tandis qu’ils
sont jaunes ici ; bandes noires moins foncées ; poils du thorax
jaunes, blanchâtres chez A ; axe de l’antenne jaune, noirâtre
chez A; dessous présentant presque le même dessin et des dif¬
férences plus grandes; premières ayant les deux bandes
externes confluentes et unies à la tache discoïdale qui est an¬
guleuse, et envahissant au moins la moitié de l’aile; chez A,
la bande externe, une tache antérieure et la discoïdale très-
isolée, presque carrée et un nuage à la base seuls visibles ; aux
secondes la bande extérieure dilatée, la discoïdale peu sensible
et confuse ou se fondant dans une nuance du disque qui tend
a l’envahir ; chez A, le disque toujours jaune, la bande exté¬
rieure plus allongée vers l’angle anal et la discoïdale bien
marquée.
Tète * large, front très-large, déprimé en avant, vertical,
ayant la partie moyenne saillante, divisée par un large sillon
* La forme de la tôie dans ces deux espèces présente de grandes différences
d’avec celle de l 'Antiqua, et au moins aussi grandes que celles qui se voient
parfois, d’une famille à une autre ; toutefois nous ne les considérons guère que
comme accidentelles et n’étant que le résultat d’habitudes et de mœurs diffé¬
rentes produites par les circonstances extérieures ; des modifications ana¬
logues se rencontrent, chez les Chélonides, surtout dans notre genre Pachy-
lischia (olim Trichosoma ) qui offrent certains rapports d’organisation avec
TjIPAJUDES.
287
où se voit en haut, une carène très-fine; chez A, cette partie
très-différente, présente deux petites cornes; bord du front
tronqué ne laissant pas voir d’épistome, trous nasals peu sen¬
sibles, palpes très-courts, droits, visibles sous le bord du
front, assez épais, jaunes, avec le dernier article très-petit,
pointu; chez A, bord du front plus étroit avec les palpes noi¬
râtres, plus grêles et les yeux plus petits; yeux très-petits, cer¬
nés par un sillon, occiput plus large que le vertex, gibbeux ;
seulement élevé au bord postérieur chez A ; prothorax ayant
deux plis médiocres un peu renflés et le tibia beaucoup plus
court que la cuisse, avec l’épiphyse longue, dilatée, dont le
bord antérieur est courbé en faucille et l’externe arrondi,
aussi longue que le tibia, celui-ci dilaté et évasé au sommet, à
peine échancré avec le bord supérieur de l’échancrure prolon¬
gé en une petite épine, l’inférieur non saillant, arrondi; chez A,
épiphyse large, dilatée, presque droite, un peu plus courte
que le tibia, celui-ci dilaté et évasé au sommet, ayant à la
partie supérieure une grande et profonde échancrure dont
chaque côté forme un angle épineux, le supérieur plus
allongé; un peu en crochet * ; mésothorax long, son scutum
ayant en arrière, une échancrure courte étroite, scutellum
convexe, subtriangulaire, avec l’angle antérieur presque nul,
les latéraux courts, le postérieur obtus, scapules courtes,
assez larges, obtuses avec le crochet large, court, sternum
grand, convexe, épimère bien plus large que la hanche, con¬
vexe, presque gibbeux, ainsique la partie inférieure de la
pièce sous-scapulaire qui forme un rebord épais; métathorax
très-court, ayant les côtés du scutum étroits, très-obliques,
efflorescents à leur marge antérieure, un peu convexes en ar¬
rière, excavés chez A, plus obliques ; scutellum très-étroit,
peu épais, saillant en arrière; chez A, beaucoup plus mince,
Chez la Thylacigyna aurolimbaici, les tibias sont un peu épineux et courts:
la femelle présente de petits moignons d’ailes.
283 UPAIlIËiNS.
prolongé en arrière, laissant un espace entre lui et le prece¬
dent; côtés du pectus étroits, épinière à peu près aussi large
(jue la hanche, bord postérieur de l’attache de l’aile, dilaté en
cuilleron, subtriangulaire; les quatre derniers tibias un peu
épineux, avant une paire d’éperons courts.
Abdomen court, grêle, dilaté en dessus, à la base, par la di¬
vision externe du premier arceau qui forme une sorte de
coque renflée, saillante, arrondie, s’avançant sur le thorax et
s’ouvrant un peu obliquement d’avant en arrière, plus large
que la partie moyenne qui est très-étroite surtout en avant,
un peu renflée en arrière, dernier segment en dessus, prolongé,
comprimé à l’extrémité, d’où l'on voit sortir le stylet en forme
de crochet comprimé, pointu, obliquement échancré et très-
rétréci en dessous, où le pénis très-épais, écailleux, fait saillie
entre les branches de la pince qui est très-petite, allongée,
simple, tout à fait inférieure ; chez A, stylet plus court, moins
large, surtout à la base, moins comprimé, pince plus longue.
Femelle très-épaisse, obtuse aux extrémités, ayant la bouche
et les pattes incomplètes, celles-ci munies donglets ; ne pré¬
sentant aucune trace d’ailes *; revêtue d’un duvet, très-mou,
très-épais, très-touffu, peu tenace, que les mouvements de
l'abdomen suflisent pour détacher, mêler avec les œufs et les
en recouvrir; partie vulvaire saillante, entourée par le dernier
segment qui forme en dessous, une excavation large, limitée
par un bord saillant arrondi.
Chenille noirâtre tachetée de jaune soufre avec des tuber¬
cules portant des touffes de poils roussàtres, ayant sur les 4,
5, 0, 7 et 11 e segments une brosse de poils d’un fauve-bru¬
nâtre en dehors, d’un blanc-jaunâtre au milieu, dont la der¬
nière plus petite; pores vésiculeux des 9 e et 10 e segmenls
d’un jaune-orangé, pattes d’un fauve jaunâtre; tête noire ** ;
* Visibles chez VAurolimbala.
**-0n peut voir d’après nos figures, pl. 2, i, b, et 5, e, (le peintre a oublié
la brosse du 1 I e anneau), que les larves de Splendida et de Dubia ne diffèrent
PSEÜDOBOMBYCIENS.
289
coque ovoïde, amincie à ses extrémités eù elle est claire chez
la femelle et deux ou trois fois plus grosse, d’un gris sale ou
mi peu roussâtre, ayant l’apparence d’un feutre, très-molle,
composée d’un peu de soie et des poils de la chenille qui la
rendent hérissée, celle de la femelle surtout ; cachée sous les
débris végétaux ; chrysalide assez épaisse, luisante, d’un fer¬
rugineux clair, terminée par une pointe déprimée faisant suite
à la partie dorsale, portant un faisceau de soies crochues, ve¬
lue sur le dos où l’on voit quatre doubles fascicules de petits
appendices représentant les brosses de la chenille ; celle de la
femelle netant enveloppée que d’une pellicule.
Cette belle espèce est abondante sur certaines collines et
dans les montagnes des environs de Grenade.
SIXIÈME TRIBU. PSEUD080MBYCIENS.
bile renferme cinq familles qui ne présentent pas entre
elles des rapports immédiats, et qu’il est difficile de réunir
sous des caractères communs, à cause des vides produits par
les exotiques, qui pourraient aussi, montrer leurs rapports
avec d’autres familles.
Première famille. PSYCHIDES *.
Ils se distinguent par les caractères suivants : antennes
toujours bipectinées, souvent plumeuses ; point de stemmates;
pas moins entre elles, que les insectes; voici la description de cette dernière :
.jaune, marquée de stries et taches noires, dont un certain nombre disposées
en lignes, ayant des tubercules d’un rouge clair vif, celui au-dessus des
fausses pattes, d’un rouge fauve, portant des touffes de poils blanchâtres
mélangés de noirâtres sur les deux premiers segments ; brosses épaisses,
grises, la dernière blanchâtre; stigmates ayant le disque étroit, blanc; tête,
d’un jaune fauve obscur, avec le sommet jaune au milieu, et de petites
marques noirâtres autour de la bouche ; habite la Russie méridionale.
* M. Boisduval (Gen. et Ind., p. 178.) caractérise ainsi sa tribu des Psy-
chides, en y comprenant les espèces qui paraissent faire partie des Tinéides :
« Liwjua brevis. Corjms villosum. .llcc drf.exœ, Unmler sqimnalœ. Slattira
290
J'SJEUDG BOMli V CIENS,
palpes rudimentaires ; spiritrompe nulle; deux plis prothora-
ciqueset un scutellum peu prononcés ; tibias antérieurs, plus
longs que les postérieurs, ceux-ci n ayant qu'une paire d’é¬
perons peu sensibles ; épinières moyens plus larges que Jes
hanches; abdomen dépassant peu les ailes, ayant le stylet
simple, en forme de plaque large et plus ou moins allongée ;
aréoles divisées par une nervure accessoire.
Femelles tout à fait aptères, vermiformes, ayant les pattes
avortées, s’accouplant sans sortir du fourreau ; chenilles lisses,
vivant dans des fourreaux portatifs; chrysalides ayant l'anus
crochu et bifide.
Palpes en forme de tubercule, à articles non distincts,
antennes toujours bipectiuées, ou crénelées ou plumeuses,
ayant le premier article grand, plus ou moins renflé, le second
très-déprimé, yeux variables, souvent très-petits; scapules
très-courtes, assez larges, épaisses; mésothorax assez grand,
avec le scutum allongé, dilaté en arrière, son scutellum grand,
large ; scutum du métathorax assez étroit avec les côtés épais
et la partie moyenne étroite, son scutellum court; épimères
moyens beaucoup plus larges que les hanches, les posté¬
rieurs à peu près aussi épais, saillants en arrière ; pièce pec¬
torale étroite; pattes souvent assez courtes, les premières
étant plus longues que les postérieures, surtout le tarse, leur
épypbvse grêle dépassant souvent le tibia, les dernières les
plus courtes ; ailes assez larges, les inférieures parfois petites ;
aréole des premières plus ou moins cordiformc en dehors, for¬
tement étranglée avant la base et parfois, dans près du tiers de
sa longueur, dépassant toujours le milieu de l’aile, divisée dans
sa longueur par une nervure accessoire qui se continue souvent
en un rameau * jusqu’à la frange et, qui parfois, se bifurque
parva■ » Des caractères aussi vagues peuvent s’appliquer à un grand nombre
de Lépidoptères sans désigner aucun groupe.
* Ce rameau, qui part du milieu de la nervule, ne semble pas toujours être
la continuation de celle nervure accessoire, et part quelquefois un peu avant
PSYCHIDES.
291
avaut la nervule et divise alors l’aréole en trois parties ; ner¬
vure composée antérieure (2 me ) fournissant trois (Albida) ou
quatre rameaux (Villosella, Graminella ), et dans ce cas, le
troisième est bifide, composée postérieure ayant trois ou
quatre rameaux, quatrième nervure souvent sinuée, comme
brisée et présentant deux angles opposés qui se prolongent
parfois en un rameau, dont le premier, en dehors, ne semble
être que la continuation de la cinquième nervure qui, peu
après la base, s’unit à la précédente et semble s’en détacher
à cet angle, le second produit un rameau récurrent qui s’unit
à la nervure accessoire, peu sensible, qui se trouve dans le
pli de cet espace.
Ailes inférieures ayant souvent les dèux premières ner¬
vures libres à la base, et seulement unies par le rameau '
ou un peu après son extrémité ; cependant il doit être considéré comme sa
continuation et comme un rameau accidentel ou accessoire ■ et, il ne faut pas
le confondre avec le rameau que nous avons appelé nervulaire, lors même que
celui-ci aurait disparu, ce qui peut arriver, et que l’accessoire eût pris sa
place ; ce nervulaire s’unit souvent avec le troisième rameau de la nervure
composée postérieure (3“«) et il devient ramuscule ( Viciella ), dans ce cas, le
rameau accessoire semble être le quatrième de cette nervure, comme chez la
Viciella, oùil part delà nervule bien après l’extrémité de la nervure accessoire,
il en est cependant la continuation ; dans la Calvella , au contraire, il naît avant
la nervure accessoire et chez VAlbida il continue cette nervure, mais le
rameau nervulaire à disparu.
* M. H. Schæffer, en divisant les Psychides à l’aide de l’aréole discoïdale
des inférieures, comprend avec celle-ci l’espace entre la première et la se¬
conde, mais cet espace ne peut faire partie de l’aréole que lorsque la deuxième
nervure disparaît; dans le cas contraire cette aréole est toujours comprise
entre la deuxième nervure et la troisième, seules nervures qui d’ordinaire se
ramifient, et que nous avons distinguées sous les noms de composées anté¬
rieure et postérieure ; au reste, M. Schæffer,'. indiquant seulement les nervures
et leurs rameaux numériquement, abeaucoup restreint la valeur des caractères
qu’il aurait pu en tirer, s’il les avait désignées d’une manière particulière,
Je n’en citerai qu’un exemple : dans le genre Papilio , le rameau que je
nomme nervulaire aux premières ailes, et qui est le quatrième de ceux fournis
par la troisième nervure, se déplace dans le genre Pieris r et s’avançant sur le
bord de l’aréole (nervule) vient se réunir à la deuxième nervure; ainsi le même
PS ED DOlîO.U DY Cl ENS.
202
que la deuxième envoie à la première, dans la longueur de
l’aréole, ou la deuxième nulle et absorbée par la première
(Albida) qui, alors, ne produit qu’un rameau et borde l’aréole,
celle-ci souvent très-large et rapprochée en avant lorsque la
deuxième nervure manque, traversée par une nervure acces¬
soire, qui peut se continuer en un rameau, plus ou moins
irrégulière et ayant sa partie postérieure prolongée vers la
marge externe; troisième nervure donnant quatre rameaux
dont le dernier devient souvent ramuscule et peut disparaître,
l’espace après cette nervure présente souvent une légère
nervure accessoire , les deux nervures suivantes sont comme
à l’ordinaire; frein long * assez grêle, maintenu par une
lanière large, courte, éloignée de la base, insérée au-dessus de
la première nervure.
Abdomen assez long, très-extensible à cause de letenduc
des parties membraneuses transverses et latérales, premier
segment déprimé en dessus, ayant la partie moyenne très-
large et son lobe latéral très-étroit, sans ouverture tympa-
nique, dominé par la partie thoracique qui est renflée endessus
et en dessous, huitième segment bien sensible, parties géni¬
tales externes peu variables selon les espèces, se composant
d’une pince allongée étroite et d’un stylet en forme de plaque ;
corps le plus souvent revêtu de poils épais, longs et très-mous.
Femelles vermiformes, épaisses, ventrues, ayant les trois
rameau va d’une nervure à l’aulre, présentant de suite un caractère tranché
qui sépare deux familles ; dans les Polyommalides, il reste au milieu de la
nervule.
Dans ses travaux ptérologiques, M. Lefèvre a aussi le tort en coloriant ses
nervures pour les distinguer, de ne pas donner à ce même rameau, qu’il n’a
pas su reconnaître, toujours la même couleur, n’importe la place qu’il pouvait
occuper; il a ainsi méconnu sa valeur, y étant d’ailleurs pour ainsi dire forcé,
en partant d’une fausse hase qui lui faisait séparer les nervures et les ra¬
meaux, de chaque côté du pli médian, comme indépendants les uns desautres.
* Bruand prétend que l’extrémité est parfois munie d’un pinceau de poils ;
nous n’avons pas observé cette disposition.
PSVCHlDES.
293
premiers segments en dessus, écailleux, avec les pattes incom¬
plètes, couvertes d'un duvet court qui disparait facilement;
fécondées par le mâle sans sortir de leur fourreau où elles
éclosent et dans lequel elles déposent leurs œufs; les mâles
volant pendant le jour à leur recherche (1).
Les chenilles sont rases, lisses avec des poils rares et déliés,
elles sont d’un blanc sale roussàtre, plus ou moins marquées
de hoir, écailleuses sur les trois premiers et le dernier seg¬
ments ; les vraies pattes sont grandes et fortes, les autres
très-courtes portent une couronne entière de crochets. Elles
vivent dans des fourreaux portatifs composés de soie et revêtus
de différents débris végétaux, de brins de graminées qu’elles y
attachent, et même parfois de grains de terre ou de sable ; elles
paraissent polyphages quelques-unes semblent surtout manger
des graminées (Apiformis, Graminella).
Elles fréquentent surtout les lieux arides, déserts, sablon¬
neux, peu couverts, les landes de bruyères et les bords des
bois, passent l’hiver à l’état de larve, se suspendent aux diffé¬
rents corps, lorsqu’elles changent de peau, et pour se méta¬
morphoser; dans ce cas, elles se retournent du côté de l’extré-
inité anale du fourreau restée libre, pour que, plus tard,
* Plusieurs auteurs ont considéré les Psychides comme devant être réunies
aux Tinéides, tels que MM. Guenée et Bruand; on ne peut douter qu’elles ne
se lient à ces dernières par des caractères orgauiqueset que les espèces appelées
Pulla, Pectinella, ne forment un passage naturel et ne se rapprochent des vé¬
ritables Tinéides appelées Pseudobombycella, Polilella ; cependant les premières
se distinguent déjà des vraies Psychides par la présence de deux paires d’é¬
perons aux tibias postérieurs, par la forme des femelles, mieux développées,
munies d’uu long oviduc; se servant de leurs pattes pour sortir et s’accrocher
sur leur fourreau. Elles forment une petite famille intermédiaire, déjà distin¬
guée par M. H. Schæffer :
Quand aux vraies Psychides, certains rapports avec les Procrides et quelques
Glaucopides à spiritrompe courte, empêchent qu’on ne les éloigne beaucoup
de ces familles ; nul doute que la connaissance complète des espèces exotiques
ne fit découvrir d’autres rapports avec les Zeuzérides, les Hépialides et Li-
macodides. ( En écrivant ceci, nous ne pensions pas encore les réunir aux fa¬
milles suivantes;.
294
flSJS U DO BOMB X Ü1EN S.
l’insecte puisse sortir; après sa sortie la chrysalide reste
engagée dans l’ouverture et en grande partie dehors.
gfnre PSYCHE, Schrank.
Tête médiocre courte, comme tronquée en arrière, antennes
très-bipectinées ou plumeuses, peu longues, à dents en barbes
ciliées jusqu’à l’extrémité qui n’est pas terminée par une soie ,
ayant le premier article grand, très-renflé par en dessus et en
dedans, trous antennaires larges, très-rapprochés, yeux très-
petits, étroits , saillants, bordés en arrière par les tempes qui
forment un bourrelet saillant, front large, vertex et occiput
étroits.
Plis prothoraciques peu sensibles, les postérieurs plus, ou
moins visibles , ainsi que le scutellum ; celui du mésothorax
grand, large, en losange, scutellum du métathorax court, plus ou
moins large , ses épimères au moins aussi larges que les hanches
ou plus larges ; tibias antérieurs et postérieurs presque égaux,
les intermédiaires plus longs, tarses antérieurs plus longs que
les autres, surtout le premier article, les postérieurs les plus
courts, onglets non dilatés, simples, ayant la base large sans
appendices ni pelote sensibles; abdomen au moins aussi long
que les ailes inférieures.
Deuxième nervure des supérieures fournissant quatre
rameaux dont le troisième toujours bifide ou ayant deux
ramuscules % troisième donnant aussi quatre rameaux,
aréole cordiforme extérieurement, nervure accessoire ne se
continuant pas toujours au-delà de l’aréole, non fourchue en
dedans ** : quatrième nervure brisée en deux angles ; les
’ C’est un rameau devenu ramuscule, sur un autre rameau.
** Nous possédons une Psychide exotique, chez laquelle les barbes des an¬
tennes se raccourcissent beaucoup avant l’extrémité qui est presque nue; la
nervure accessoire de l’aréole, aux supérieures qui sont étroites, est longue¬
ment bifide et une de ses portions longe la troisième nervure, ce qui
PSYCHIDES-
295
deux premières nervures des inférieures distinctes, la deuxième
envoyant toujours un rameau à la première et parfois s’anas¬
tomosant avec elle et se continuant jusqu’à la marge en un
seul rameau, aréole large ayant son angle postérieur très-
avancé vers la marge, traversée par une nervure accessoire
mince ou presque nulle qui peut se continuer jusqu a la marge
en un rameau qui ne lui est pas toujours contigu sur la ner-
vule, troisième nervure donnant quatre rameaux, dont le
dernier devient souvent ramuscule. Ailes ayant le bord anté¬
rieur un peu dilaté ainsi que le bord interne aux inférieures.
Les fourreaux sont couverts de fétus placés dans un sens
plus ou moins longitudinal, jamais en travers.
1. Psyché Villosella, Ochsenheimer.
Gccl. Hist. i\at. Lép. IV, p. 287, pl. 29, fig. t, 2; Bru. Mon. Ps. f. 28.
Hubn. Tin. Bomb,, lig. 2. Viciella.
Dup. H. N. Lép. suppl. IV, p. 61, pl. 56, f. 1, P. cinerella:
Br. f. 30.
Eversm. Faun. Lep. Votg, Ur. p. 140, 8, Hirtella ?
Bruand, Mon. Psych. fig. 29? Nigricantella (le fourreau), 27,
Febrettella, 32, Magniferella, 34, Magnella (le fourreau).
Nous ne sommes pas certain que cette espèce habite l’An-
divise l’aréole en trois parties ; aux inférieures qui sont petites, courtes, ar¬
rondies, la bifurcation se trouve plus au milieu, et la deuxième nervure est
presque absorbée par la première ; l’aréole très-large, a son angle postérieur
irès-peu saillant et la nervule peu fléchie en angle rentrant; les onglets simples,
non dilatés, sont un peu élargis et anguleux à la base. L’insecte est couvert de
poils noirâtres et a les ailes demi-transparentes. Par ses ailes inférieures, il
ressemble aux Glaucopides;mais, selon nous, il se rapproche surtout desZeu-
zérides, quoique appartenant aux Psychides. M. Lefebvre, Ann. Soc. Ent.
Fr. 1842, pl. 2, f. 7, représente sous le nom d 'OEceticus, les nervures de l’aile
supérieure d’une espèce à peu près semblable Ci me et ôme nervure inexactes).
296
PSEUDOBOMBYCIENS.
dalousie, ayant cru seulement la reconnaître d’après le four¬
reau de la chenille \
2. Psyché Vetulella , Nobis.
Cal. SysL. Lep. And. pl. 3, fig. 2, a, b, e.
Duponchel suppl. IV, p. 62, pl. 56, fig. 2. Febretta.
H. SchæfT. Suppl. II, 2, psych. 2, Bomb. t. 19, f. 105.
Bruand. Mon. Psych. pl. 3, (nervures), fig. 27, **.
Bruand, Ann. Soc. Ent. Fr. 1858, p. 459, pl. 11, 1, fig. 2, 2 a,
Maritimella ?
A lis squamis angustis indutis , subopacis, fusco-fulvidis , fim-
briis fulvo-albidis , nitidis; thoracis pilis griseo-rufescentibus;
antenrmplumosis, rufulis.
* Cetle espèce es.t commune dans le Midi de la France et on ne peut douter
que ce ne soit elle que Fonscolombe ait désignée sous le nom de Febretta :
du reste sa description est presque nulle et nous possédons la Febretta envoyée
par l’auteur à Duponchel, qui n’est qu’une Villosella! Nous l’avons reçu au¬
trefois de Léautier de Marseille; il trouvait le fourreau en très-grande quantité
dans la ville même, le long d’un mur du Lycée. Quant au nom de Cinerella,
d’abord donné par Duponchel, il désigne aussi-la Villosella qui, à une époque,
était assez commune dans la forêt de Fontainebleau ; elle habite la plus grande
partie de l'Europe.
h'Ecksteini de M. Lederer ( Bruand la compare à VOpacella!) ressemble
beaucoup à la Villosella , surtout par les nervures; elle s’en distingue bien :
par sa taille un peu plus petite, plus grêle, par son corps moins velu et noir
avec les poils du dessous du ventre blanchâtres ; par ses antennes plus courtes,
dont- les barbes un peu plus longues, surtout vers le bout ; par les ailes
presque transparentes, un peu jaunâtres à leur partie interne , seulement
revêtues de poils fins peu serrés. Le stylet est plus étroit canaliculé ; le four¬
reau bien plus grêle est couvert de pailles ou débris bien plus longs, plus
inégaux et bien moins nombreux ; elle habite les environs de Pest.
** Nous ne croyons pas que ce soit cette espèce que Bruand ait figuré, mais
seulement la Villosella ; pour la figure représentant les nervures, elle a é'é
faite d’après un individu usé de Vetulella que nous lui avions communiqué ;
il en est de mêmepour Duponchel, à qui nous avions prêté cette espèce et qui,
la confondant avec l’individu envoyé par Fonscolombe, se servit du nôtre; si
PSYCHIDE*. 297
Ailes opaques d’une teinte brun roussàtre, avec un reflet
fauve ou doré, couvertes de très-fines écailles, parfois pili
formes, selon les parties, avec les franges étroites, d’un
fauve-blanehàtre luisant, plus obscur à leur bord interne ;
dessous blanchtàtre vers le milieu ; corps couvert de poils lai¬
neux d’un gris-rousscâtre, blanchâtre autour de la tète et du
thorax, obscur à l’extrémité du ventre; antennes assez
courtes, très-plumeuses et villeuses, roussàtres ; nervure
accessoire de l’aréole se prolongeant jusqu’à la frange.
M. H. Schæfler représente cette espèce, avec les ailes trop
étroites, les antennes beaucoup trop grêles, et la couleur
mauvaise.
Voici les caractères qui la distinguent, et même l’éloignent
un peu de la Villosella : paraissant souvent plus petite quoique
son fourreau soit plus grand ; teinte des ailes plus fauve, plus
brillante avec la frange toujours plus blanchâtre, plus lui¬
sante; barbes des antennes plus longues, plus épaisses et
surtout plus villeuses; poils du corps plus fournis, plus lai¬
neux, d’un gris-blanchàtre plus roussàtre surtout au thorax
et à la tète ; ailes un peu plus étroites avec le bord antérieur
des premières plus dilaté, plus arrondi à la base, leur aréole
moins cordiforme à son côté externe, la deuxième nervure
donnant son premier rameau plus près de la base, son troi¬
sième et quatrième plus rapprochés et naissant presque du
même point, et parfois d’une souche commune, nervure acces¬
soire de l’aréole prolongée en rameau * ; quatrième rameau
de la troisième nervure, toujours ramuscule sur le troisième et
souvent assez loin de l’aréole, marge postérieure de l’aile plus
étroite, traversée d’avant en arrière par l’extrémité de la cin-
donc.le nom de Febretta devait rester, quoique prêtant à la confusion, il
faudrait écrire Febretta Duponchel, et non Fonscolombe,' qui n’a nullement
distingué ce qu’il a cru figurer ou décrire.
* Nous.avons vu par exception cette disposition chez une Villosella -, mais
dans toutes les espèces les divisions des nervures peuvent varier.
298
RSEUDO BOMIIY CI E\ S.
quième nervure après son anastomose avec la quatrième, beau¬
coup plus courte et non oblique comme chez la Villosrtïa ;
secondes ayant l’espace entre la première nervure et la
deuxième beaucoup plus étroit, le premier rameau de celle-ci
tràs-court, de sorte qu’elle paraît presque s’anastomoser avec
la première, écailles plus large,s, plus nombreuses, rendant
les ailes plus opaques ; corps dénudé, d’un rougeâtre obscur
au lieu d’être fauve, tête moins épaisse, avec le front plus
déprimé, noir, ainsi que le thorax en dessus qui a le scutellum
marqué d’uue large tache fauve ; parties écailleuses de l’ab¬
domen bien plus obscures, noirâtres, plus étroites, pièce
aplatie du stylet bien plus étroite.
Chenilles avec le corps plissé épais, et la tête grosse
rugueuse, noirâtre, ayant sur le premier segment trois bandes,
et sur les autres quatre séries de taches d’un blanc jaunâtre et
le ventre rougeâtre ; les parties noires des premiers segments
plus foncées ; fourreau souvent très-grand et très-gros, cou¬
vert de brins de graminées, bruyères ou genêts nombreux,
coupés à peu près d’égale longueur, placés parallèlement.
Nous l’avons rencontré à une très-grande hauteur et en grand
nombre dans des parties arides de la Sierra-Nevada, sous les
touffes d’un genêt épais à rameaux très-rigides.
La chenille au lieu de le suspendre * à un corps quel¬
conque, à l’instar des autres espèces, enfonce dans la terre la
partie antérieure de ce fourreau, dont l’extrémité, comme celle
d’un piquet, est dirigée par en haut.
La chrysalide, plus lisse et moins plissée que celle de la
*Nous croyons que cette habitude est peut-être exceptionnelle et due à l’in-
fluence de la localité habitée par cette espèce, où les vents et les ouragans
l’eussent bientôt détruite si elle n’eût trouvé un abri sous des touffes serrées
et dures en s’enfonçant en terre pendant l’état de chrysalide-, dans le pot,
couvert d’une toile métallique, où nous les avions placées, elles se sont aussi
enfoncées en terre.
PSYCHIDES.
299
Vülosella, est d’un jaune ferrugineux, présentant sur Je bord
antérieur des segments abdominaux, une série de pointes
surtout sensibles, à partir du quatrième ; le bord postérieur
en manque.
La femelle est cou y er te d’un duvet d'un gris blanchâtre
qui disparaît facilement. Cette espèce se trouve dans les
parties montagneuses des environs de Grenade ; elle est rare
dans les lieux bas.
3. Psyché Gramijnella, Syst. verz.
Fabr. Ent. Syst. III, 1, p. 481, n° 232. B. vestital
Cette espèce plus grêle et moins épaisse que les précédentes,
a les ailes proportionnellement plus larges, couvertes d’é-
cailles serrées qui les rendent tout à fait opaques et d’un noir
rougeâtre ou roussàtre ; elle est aussi moins velue.
Dans la jeunesse de la chenille, le fourreau est couvert de
petits débris ou pailles, qui sont disposés un peu en spirale ;
plus tard elle le revêt de débris très-inégaux placés dans le
sens du fourreau ; d’abord des débris de feuilles souvent
presque arrondis et courts, et autres plus ou moins inégaux,
puis tout à fait en dessus, des morceaux de paille ou de
feuilles, dont quelques-uns sont parfois très-longs, égalant en
longueur le fourreau entier ; dans cet état il se distingue faci¬
lement de celui des espèces précédentes \
* On conçoit que lorsque la chenille se trouve dans certaines localités où les
pailles et autres débris ordinaires lui manquent, son fourreau puisse en être
fortement modifié, c’est ainsi que nous avons vu en Corse de nombreux
fourreaux de Vetulella le long d’un rocher escarpé au bord de la mer et dans
un espace circonscrit et très-étroit où la chenille, forcée de vivre sans pouvoir
le quitter, n’avait pour couvrir son fourreau que des débris de-, plantes
marines et pour nourriture des Lotus, pouvant même être ballotée par le flot
de la mer; elle avait pour compagne celle du Pachylischia corsica , qui s’y
reproduisait aussi forcément
.100
FSJWDOBOMfiYCIEJYS.
Ikuand compare sa Maynella à cette espèce, mais la trans¬
parence (les ailes de l'insecte l’en éloigne; peut-être, de même
que le fourreau, appartient-elle à la Villosella , celui-ci ne
parait pas venir du midi, étant comme ceux de Fontainebleau
recouvert de brindilles d ’Erica vulgaris ou cinerea.
Nous avons rencontré le fourreau de la Graminella dans les
environs de Grenade *.
*Nous comprenons dans ce genre, dont nous avons donné les caractères, les
espèces suivantes : Psyché villosella, O., Ecksteini, Led., -Vetulella, Ramb., Gra¬
minella, S. V., Opacella , H. Schæff. ( Zelleri ?, Mann,) Zelleri Mann., Eriodella ,
Nobis; il faut y ajouter Inquinata et Bruandi, Led., espèces douteuses
pour le genre auquel elles doivent appartenir. Nous considérons la Zelleri
comme très-distincte de notre Eriodplla, que Bruand a rapportée à VOpacella
de H. Schæff. (qui serait bien différente de l 'Eriodella d’après les nervures
figurées par Mann) ; mais la Zelleri n’est peut-être que VOpacella-, nous main¬
tiendrons dont; le nom A'Eriodella, sous lequel nous l’avions communiquée à
Bruand et qu’il a mentionné en décrivant VOpacella, mais qui devrait être
remplacé par celui dej Fenella, Neumann, s’il était prouvé que ce fût la
môme espèce. Voici ses caractères et ses différences d’avec la Zelleri : plus
grande, plus épaisse; ailes un peu allongées, non arrondies, les supérieures
ayant le bord antérieur un peu évidé, moitié transparentes, d’un brun plus
foncé aux franges qui sont un peu plus étroites et moins lâches et surtout au
bord antérieur, nullement marquées au bord externe de l’aréole, comme chez
la Zelleri, d’une ou deux petites taches noires, couvertes de petits poils peu
serrés, non élargis_en écaille ; nervures un peu roussâtres à peu près disposées
comme chez la Villosella , mais l’aréole plus échancrée en cœur; deuxième
nervureaux secondes , rapprochée de la première et la touchant en un point,
l’aréole de celles-ci ayant la partie antérieure de son bord externe coupée obli¬
quement, non anguleuse; corps très-court, velu, avec les poils du ventre d’un
brun un peu roussâtre, ceux du thorax et de la tête d’un gris un peu blanchâtre
en avant ; barbes des antennes au moins aussi longues en proportion que chez
la Villosella, un peuroussâtres (le. Zelleri s’en distingue donc de suite : par sa
Iaille plus petite, le thorax beaucoup moins épais, les antenues moins pecti-
nées, les ailes plus courtes, bien plus arrondies, plus velues, ayant au bord
externe de l’aréole deux ou .trois petites touffes de poils noirs, par la première
nervure, des secondes en-grande partie réunie à la deuxième ;• par la partie
externe de l’aréole bien plus-anguleuse, etc.); fourreau presque comme chez la
Graminella, revêtu de débris moins longs, presque égaux.
PSYCHIDES.
301
genre COCHLIOTHECA, Nobis.
Tête large , antennes assez longues, hérissées, ayant le pre¬
mier article peu renflé , bicrénelées , surtout avant leur milieu,
après lequel les crénelures diminuent rapidement ou sont peu
sensibles, celles-ci ayant la forme de larges dentelures pointues
peu longues , yeux convexes, gros , saillants en avant et en
I.'insecte paraît au premier printemps et habite les bois sablonneux du centre
de la France. On sait maintenant que la Grandiella n’est que le mâle du Fran-
conica pris, par M. Boisduval, pour une Psyché!
On peut détacher du genre Psyché une groupe chez lequel les onglets sont
dilatés dans la moitié de leur longueur et l’épiphyse tibiale à peu près nulle,
les antennes moins inê'galeSj avec les barbes plus épaisses et leurs cils cou¬
chés, plus nombjeux vers l’extrémité où'ils forment presque un pinceau
( Viciella ).
Leurs fourreaux sont courts, recouverts de nombreuses pailles placées en
travers, et la chenille, avant sa métamorphose, le revêt d’une toile de soie;
ils habitent les lieux arides, les landes et paraissent à peu près polyphages
(VApiformis semble ne vivre que de graminées) ; ils placent leurs fourreaux
sur des corps peu élevés, où ils se trouvent plutôt appliqués que suspendus, et
celui de la femelle est toujours plus en évidence que celui du mâle; nous en
formons le genre arctus, comprenant : VApiformis , Rossi; le Graslinellus Boisd.
(Atra Freyer; H. Schæff.; B. Psych. 101). Le nom d ’Atra doit être conservé àla
ligure d’Esper, qui représente parfaitement l’espèce appelée plus tard An-
gustella, H. Sch.; puis Stomoxella, Boisd. Le Graslinellus se trouve surtout
dans le centre de la France et jusque dans les environs de Paris où son four¬
reau a été autrefois signalé par Geoffroy, qui est cité, à tort, par Treitschke
pour le Viciellus, étranger à la France; il habite surtout les landes arides. Le
Constancellus , Millière, qui en est très-rapproché, en diffère par les ailes plus
larges, nullement jaunâtres à la base, dontles rameaux bifurqués des nervures
ont une souche plus courte, ou dont les ramuscules redeviennent rameaux ,
par les onglets dont la partie dilatée est plus large ; découvert par M. Millière
sur le mont Pila près de Lyon et rapporté des environs de Montlouis (Pyr. Or.)
par M. Graslin. Les Stetinellus et Fasciculellus se rapportent aux Viciellus.
Nous y ajoutons avec doute le Détritus , Lederer.
Lépidoptères de l’Andalousie. 20
302
PSEUDOBOMBYCIEIN S.
dessous; plis prothoraciques postérieurs visibles, scutellum du
mésothorax saillant, arrondi, étroit , partie moyenne du scutum
du métathorax assez épaisse, un peu déprimée en arrière , son
scutellum épais, étroit, élargi à son bord postérieur.
Tibias antérieurs sans épiphyse, ayant une petite épine, les
postérieurs sans éperons avec les tarses un peu épaissis, onglets
ayant la base large , non dilatés dans leur longueur , couverts
par une touffe de poils. Addomen assez épais vers l’extrémité
avec le premier arceau en forme de disque, le second plus
long, non élargi m--épaissi, pièces génitales courtes, peu
saillantes.
Ailes très-minces et très-faibles, un peu plissées, les infé¬
rieures ayant les deux premières nervures distinctes, toutes
très-grêles, avec leurs rameaux à peu près comme chez les
Psychés, franges larges.
Deuxième nervure aux antérieures, donnant quatre rameaux
dont aucun n’est fourchu, avec le premier très-grêle, troi¬
sième fournissant quatre rameaux dont les premier, deuxième
et troisième très-distants les uns des autres, les troisième et
quatrième partant du même point, nervure accessoire à peu
près nulle, quoique son rameau soit visible, quatrième ner¬
vure à peine brisée ou anguleuse, la cinquième s’unissant à
la base de celle-ci et s’en séparant dans ce point, pour se
porter au bord postérieur, côté externe de l’aréole non cor-
diforme, borné par une nervule peu sensible; inférieures
ayant la première et la deuxième nervure distantes l’une de
1 autre, deuxième envoyant à la précédente son premier
rameau vers le tiers de l’aréole, celle-ci dépassant à peine le
milieu de l’aile, divisée par la nervure accessoire en deux
parties dont l’antérieure beaucoup plus étroite, surtout vers
le même angle, premier et deuxième rameaux de la troisième
nervure très-éloignés l’un de l’autre.
Corps très-grêle, couvert de poils peu épais, peu longs,
excepté sur l’abdomen.
PSYCHIDES.
303
Cochliotheca Helicinella *, H. Schæffer.
H. Schæff. Suppl. Bomb. H, p. 21,10, fig. 108 -9.
Bruand, Mon. Psych. p. 78,19, fig. 49, a, b, Crenulella.
Parvula ; alis subopacis, subplicatis y cinereo-rufescentibvs,
extenus rotundatis; antennis villosis, in medio crenatis ;
corpore nigricanti , villoso ; mesothoracis scutello subgibbo
flavo• abdomine hirsuto.
* Cette curieuse espèce a beaucoup exercé l’imagiuation desLépidopléristes,
son histoire est un véritable roman; un très-bon observateur s’appuyant sur
des données antérieures, et prenant les aberrations de son jugement pour des
faits réels, est venu sérieusement annoncer que : « plusieurs espèces de Lépi¬
doptères pouvaient n’avoir qu’un sexe et qu’ils n’ont jamais eu de mâles
proprement dits ! » M. Millière prétend que ce qu’il avance est le résultat de
ses expériences nombreuses, et souvent répétées. Il réunit VHelicinella et deux
Tinéides sous le nom d 'Apterona, et donne la description détaillée du fourreau
et de la Jarve; ce qu’il cite de M. Siebold, qui a vu sortir une quantité
de petites chenilles vermiformes, se hâtant de construire leur fourreau avec
les matières qu’elles rencontraient, aurait dû lui faire penser qu’un mâle
avait probablement fécondé la femelle ; mais le merveilleux a beaucoup plus
d’attrait que la réalité ; aussi M. Millière cite-t-il avec complaisance la partie
de la notice de M. Nylander, sur le mâle de la Ps. hélix de Siebold, où ce natu¬
raliste , comparant la femelle de VHelicinella à celles des Aphidiens, prétend
que : « ces individus nourrices portent déjà en naissant, dans leur sein, des
germes fécondés qui se développent ensuite, sans plus avoir besoin de l’in¬
tervention du mâle ; ces insectes présentent ainsi une véritable génération
alternante! savoir, l’un des individus se reproduisant par accouplement, l’autre
secondaire, d’individus à organes femelles incomplets, se multipliant sans
coopération du mâle, par une sorte de bourgeonnement spontané ! » M. Millière,
renchérissant sur ces divagations, ne craint pas de dire qu’il croit avoir acquis
la certitude que les naturalistes qui ont cru voiT, décrire, ou figurer le mâle
de VHelicinella ont été induits en erreur.
Mais ces rêves merveilleux s’évanouissent devant la réalité, plusieurs mâles
d 'Helicinella nous sont éclos, nous l’avons donné à M. Millière, et lui avons
montré un fourreau avec la dépouille de la chrysalide à moitié sortie, comme
chez les autres Psychides, indiquant avec certitude l’éclosion d’un mâle.
Ce qui a pu donner lieu à des suppositions erronées c’est que l’on recueille,
avee les fourreaux de l’année, ceux del’année précédente, que, pour une partie
304 PSEUDOBOMBYCIENS.
Bruand n’a donné qu’une mauvaise copie de YHelicinella ,
et nous ne l’avons reconnue, dans sa Crenulella , que par
l’antenne qu’il a figurée.
Les individus que nous avons obtenus sont du Midi, nous
ne pouvons donc assurer qu’il n’existe qu’une espèce, cepen¬
dant nous sommes portés à le croire d’après la similitude des
fourreaux ; alors l’espèce serait répandue dans toute la France
du nord au midi, et jusque près des glaciers, car nous l’avons
trouvée au cirque de Gavarnie. Elle paraît être la plus petite
et la plus grêle de nos Psychides, sa taille atteignant à peine
celle de la Plumella , mais quoique plus mince, ses ailes sont
plus larges, et elles ressemble tout à fait, pour l’aspect et la
couleur, à la Calvella *, qui est beaucoup plus grande, et
dont le fourreau est tout différent.
des nouveaux, l’insecte peut être éclos, et que, pour le reste, beaucoup con¬
tiennent des parasytes et les autres des femelles, et qu’en outre, comme pour
la plupart des Psychides, lorsqu’on les soustrait aux conditions dans lesquelles
la nature les place, presque toutes les chrysalides périssent ; c’est ainsi que,
sur plus de cent fourreaux d 'Eriodella, il n’est éclos que deux ou trois
insectes.
* La Çalvella, Oehs., est une véritable Psychide pour laquelle nous
formons le genre Gymna et dont voici les caractères : tête large, rétrécie,
front très-étroit, yeux gros, convexes, dépassant la tête en avant et en
dessous, antennes à articles longs dont le premier peu renflé , fortement
bipectinées , à dents épaisses velues, surtout à l’extrémité qui est un
peu renflée, décroissant lentement vers le sommet où les dernières sont bien
sensibles ; plis prothoraciques peu visibles ; mésothorax ayant le scutellum un
peu gibbeux, partie moyenne du scutum du mélatliorax assez épaisse, son scu¬
tellum large en arrière, peu épais, ; èpimères moyens, beaucoup plus larges
que les hanches, les postérieurs à peine aussi larges ; pattes assez longues,
les antérieures, les plus longues, n’ayant pas d’épiphyse sensible,,, les posté¬
rieures avec une paire d’éperons peu visibles, onglets dilatés dans leur lon¬
gueur, terminés subitement par un crochet mince et étroit.
Ailes très-minces et fragiles, grandes, ayant les nervures très-grêles, ladeu-
xièmeaux premières,Tiedonnantque trois rameaux dontle second parfois bifide
à l’extrémité, troisième ayant trois à quatre rameaux, le quatrième partant/ le
plussouvent, d’une souche commune avec le troisième, côté externe de l’aréole
PSYGHIDES.
305
Ailes assez grandes et larges, ayant la membrane un peu
opaque et colorée, un peu plissées le long des nervures, d’un
gris-cendré un peu roussàtre ou un peu fauve, plus fonce sur
les nervures et leurs rameaux, qui sont plus velus, ainsi que
nullement eordiforme, celle-ci traversée par une nervure accessoire qui se
continue en un rameau ; première et deuxième nervures aux inférieures ,
éloignées l’une de l’autre, celle-ci envoyant son premier rameau à la première
dès la base de l’aréole, troisième nervure donnant trois rameaux dont le der¬
nier bifide, aréole dépassant le milieu de l’aile-, abdomen assez épais, très-
hérissé, stylet concave en forme de plaque, pinces et pénis saillants. Gymna
calvella, Ocbs. — Bruand, Mon. Psycli. p. 71, 47 —Hübn., Tin. Bomb. 1, 3, flir-
sutella , — God.iv, p. 288, pl, 29, f. 3, Viciella. Celte espèce a été méconnue
par plusieurs auteurs ; Bruand la décrit bien, mais la figure de Godard est
meilleure, seulement il y joint un fourreau étranger ; on peut douter des figures
de Duponchel, Suppl, iv, pl. 56, fig. 7, 8. De moyenne grandeur, mais très-
grêle; ailes grandes, les premières obtuses, les secondes arrondies, leur
membrane, un peu opaque par sa coloration, d’un gris cendré un peu roussàtre,
devenant presque roussàtre avec le temps, plus foncées au bord antérieur qui
est plus velu, ainsi qu’aux nervures où elles sont plissées, ce qui produitpresque
des bandes, comme chez l’ Helicinella et la Plumisirella , couvertes de poils fins
assez longs, assez épais, surtout sur les nervures et la côte, grisâtres ou un
peu brunâtres, franges longues, claires ( tous les poils, tant des ailes et des
franges que du corps, à l’exception de l’abdomen, très-caducs); antennes d'un
cendré roussàtre, ainsi que les pattes; corps roux, couvert de poils assez longs,
peu serrés, d’un gris pâle ; abdomen plus court que les ailes inférieures, re¬
vêtu de poils longs, serrés, comme verticillés, ou séparés à chaque segment,
surtout sur les côtés, plus persistants que partout ailleurs, d’un gris-brunâtre
pâle, premier segment plus court que le suivant, pièces génitales saillantes.
Le fourreau, allongé, un peu grêle, ressemble un peu à celui de la Graminella
pour la forme, mais il estbeaucoup plus petit; il est couvert de débrisvégétaux
variés, inégaux, placés plus ou moins obliquement et même en travers, de
sorte qu’il tient le milieu entre les fourreaux à pailles transverses ( [Apiformis )
et ceux à pailles longitudinales {Villasella) ; Bruand le figure mal et trop
court.
La chrysalide est assez épaisse, d’un brun ferrugineux, peu différente des
autres, avec l’enveloppe des yeux très-large. Cette espèce habite les bois clairs
et entre mêlés de bruyères, où elle n’est pas rare; elle se suspend en juin el
paraît en juillet. Ou est surpris des rapports qui existent entre lés genres
Cochlioiheca et Gymna , lorsque l’on considère l’extrême différence des four-
Ü06
PSEUDOBOMBYCIENS.
le bord costal, revêtues de poils déliés assez nombreux, un
peu hérissés (ce qui donne à la loupe l’aspect d’un feutre),
disparaissant facilement, d’un gris pâle un peu fauve,
ainsi que les franges qui sont larges. Corps d’un brun-roux
couvert de poils gris peu serrés, avec le scutellum du méso-
thorax jauuàtre, saillant; abdomen couvert de poils d’un
gris un peu fauve, plus épais, comme verticillés ; pattes et
antennes ayant des poils courts et serrés, dentelures de
celles-ci commençant au quatrième article et augmentant
rapidement jusqu’au neuvième ou dixième, puis diminuant de
même et disparaissant dans les poils vers le quinzième ou
seizième, devenant insensibles dans le dernier quart de
l’antenne.
Le fourreau a la forme d’une petite hélice subconique pré¬
sentant à peu près trois tours de spire ou un peu plus ; il est
composé de petits grains de terre ou de sable lin liés d’une
manière uniforme qui le rendent peu rugueux ; le sommet est
étroit, augmentant de grosseur jusque vers la base qui, elle-
même, s’amincit; il est mou, peu solide, de sorte que la
chrysalide, qui est courbée comme lui, le déchire un peu au
dessous de la moitié de sa longueur, dans le sens de la spire,
et reste assujettie, et aux deux tiers sortie, après l’éclosion de
l’insecte.
Elle est d’un ferrugineux pâle, un peu obscur à l’extrémité,
avec l’enveloppe des yeux noire et large. M. Bellier, qui l'a
prise en Sicile, dit qu’elle vole de très-bonne heure, peu
après le lever du soleil *, en France, elle éclôt à la fin de
juin et dans le mois de juillet; la chenille, qui paraît polyphage,
vit à terre jusqu’au moment de sa métamorphose et alors elle
grimpé parfois très-haut pour s’attacher aux rochers, aux mu¬
railles, aux arbres et même à de petites tiges ; elle est surtout
* M. Bellier suppose, par erreur (Lep de Sic, Ann. S. Ent. 1861, 690), que,
les fourreaux figurés par M. II. Sehæfl'er et Bruand n’apparliennent pas à
1‘ Helicinella, seulement ils sont tronqués.
VSYCHIDES.
307
très-commune dans le Midi et en Espagne , où l’on rencontre
son fourreau dans les champs, sur le tronc des oliviers.
genre PTILOCEPHALA *, N obis.
Tête aussi large que le thorax avec le front très-large, ijeux
'petits débordés en arrière par des tempes aussi larges qu’eux, à
réseau prononcé , antennes en panache à barbes très-longues ,
relativement assez épaisses, ciliées , un peu en pinceau à l’ex¬
trémité , premier article presque"ovoïde; plis prothoraciques au
nombre de deux, assez épais, descendant sur les côtés , séparés
par un scutellum saillant , scutum du mésothorax assez allongé,
son scutellum petit, peu allongé; métathorax large , ayant le
scutellum épais; hanches antérieures épaisses, unpeu gibbeuses,
épimères moyens plus épais que les hanches, les postérieurs
beaucoup plus courts que les hanches , un peu moins épais;
pattes grêles, n’ayant pas d’épiphyse sensible, onglets dilatés,
surtout les antérieurs,presque jusqu’à l’extrémité, éperons nuis
ou peu sensibles.
Ailes vitrées parfois assez petites, surtout les inférieures;
deuxième nervure des supérieures donnant le plus souvent
quatre rameaux, dont aucun n’est bifide, mais dont les deux
derniers s’unissent parfois, aréole non cordiforme au côté
externe, ayant une nervure accessoire qui fournit un rameau,
quatrième nervure peu brisée, recevant la cinquième après
* Nous distinguons decegenre la Plumistrella , sous le nom de Scioptera, qui,
par ses ailes opaques, se rapproche des Gymna calve.Ua et Cochliotheca helici-
nella et dont l’opaeité n’est pas produite par les poils peu nombreux et grisâtres
qui les couvrent. Antennes en panache un peu plus longues que chez les
Ptilocephala, plus grêles ; abdomen en grande partie membraneux, surtout
vers l’extrémité, qui est moins chargée de poils, amincie, avec les pièces géni¬
tales très-allongées et le stylet recourbé, presque crochu; deuxième nervure
des ailes antérieures donnant trois rameaux, dont le dernier bifide un peu
avant son milieu, troisième produisant trois rameaux, nervure accessoire de
l’aréole nulle, mais son rameau existant, nervures saillantes, franges très-
grandes ; poils du corps très-lâches, ceux de la face en touffe saillante; ailes
PSEUDOBOMB Y C1EN S.
308
la base, qui se continue un peu avec elle et s’en sépare vers le
tiers de sa longueur, en se dirigeant vers le bord postérieur;
première nervure aux inférieures absorbant la deuxième qui
est nulle, bordant l’aréole et ne donnant qu’un rameau, troi¬
sième fournissant trois rameaux, angle postérieur de l’aréole
dépassant à peine le milieu de l’aile.
Corps très-velu, hérissé de très-longs poils qui cachent en
partie les pattes et forment une saillie considérable au devant
de la tête et à l’extrémité du ventre.
Les fourreaux sont courts, épais, revêtus de pailles placées
longitudinalement, ou plus ou moins obliquement, ou même
en spirale, étant attachés par une de leurs extrémités, ce qui
rend parfois le fourreau hérissé de pailles nombreuses et
serrées.
Ptilocephala * Mediterraxea, Lederer.
Bruand,Mon. Psych. 41, Massiliella.
Les espèces appelées Muscella, Plumifera et Mediterranea
diffèrent peu les unes des autres; chez la Muscella , les rameaux
assez étroites et allongées, plus opaques et plus obscures que chez aucune autre
Psychide, et comme rayées débandés plus obscures; tarses un peu épaissis, les
antérieurs très-eouTts n’étant pas tous distincts (peut-être sont-ils avortés?)
Habite les Alpes.
* Le type de notre genre est le Ptilocephala atra , Esp. ni, tab. 44, fig. 7.; —
Devill. Linn. Ent. n, Lép. Bomb. p. 148-49, (excl. Synon, et cit.); — Dup.
suppl. iv, pi. 56, f. 5, Hirsutella; — H. Schæff. flg. 104, Ângustella -, — Boisd.
Soc. Ent. Fr. bull. 185‘Z, Stomaxella; —Bru. Mon. Psych. 39, et 30? Hirtella ,
(il méconnaît à tort la figure de Duponehel, faite d’après un iudividu que nous
possédons).. ,
Tous les auteurs ont eu le tort de ne pas reconnaître la figure d’Esper, qui
estfortbonneeldessinée d’après des individus envoyés par Devillers; ce dernier
auteur ajoute, après la description de l 'Atra : « in monte vulgo Pila frequens ,
primo vere. » Comme on le voit, d’après l’indication de Devillers, il n’était pas
difficile de découvrir de nouveau cette espèce. Elle se distingue facilement des
autres par ses ailes inférieures plus petites, plus étroites et dont l’aréole n’a
pas l’angle postérieur bien sensiblement plus prolongé que l’antérieur; came-
PSICHIDES.
309
naissant autour de l’aréole des premières, produits par les
deuxième et troisième nervures, sont tous distincts et isolés;
1ère bien rendu par Esper qui n’a pu avoir en vue la Plumifera ou Muscella ;
les ailes ont l’extrémité en ovale et les nervures sont bien plus visibles que
chez les précédentes. Le fourreau assez court, oblong, est couvert de pailles
parallèles et obliques. Elle se trouve surtout aux environs de Lyôn sur le mont
Pila, d’où M. Minière l’a répandue; elle habile aussi les Pyrenées-Orientales,
où elle a été recueillie par MM. Bellier et Graslin.
Le premier auteur la désigne et décrit sous le nom de Bicolorella d’après
M. Boisduval(qui, avant, lui avait déjà donné le nom de Stomoxella). Bull. Ann.
Soc. Ent. Fr. 1858. p. 130. Sous ce nom de Bicolorella, M. Boisduval a nommé
trois espèces : la première dans son Ind. Méthod. 1840, et que plus tard, il
n’a plus reconnue ; la deuxième fort différente, qu’il a fait publier par Bruand
(Mon. 39), remarquable par ses gros yeux ; c’est une Tinêide, peut être près
des Adela; enfin sa troisième Bicolorella, n’est que sa Stomoxella ou VAtra
d’Esper.
Les autres espèces du genre Ptylocephala, outre VAtra, Esper, sont : les
Muscella, S. V., Plumifera, Ochs. ( Belierella ? Bruand)., Mediterranea, Led.
(. Mwmilie.Ua Bruand), üirsutella, S. V., espèces qui ont les plus grands rapports
entre elles.
Sicheliella, Bruand, Ann. Soc. Ent. Fr. 1858, p. 464, pl. 2, fig. 3, al Si elle
est identique avec celle que nous devons à l’obligeance de M. Bellier sous ce
nom, et venant du Piémont, Bruand a fait les ailes inférieures trop larges, et
oublié la première des nervures en les figurant. De la taille de la Mediterranea
et lui ressemblant, mais ayant les ailes plus étroites, surtout les inférieures
qui le sont plus que dans aucune autre espèce du groupe après VAtra, avec
les nervures mieux marquées, plus noires, les troisième etquatrième rameaux
de la deuxième nervure des antérieures éloignés à leur naissance, et l’angle
postérieur de l’aréole des secondes beaucoup plus court, franges un peu plus
courtes en arrière, plus larges à leurs naissance et plus épaisses; barbes des
antennes ciliées de poils plus sensibles, plus longs à l’extrémité, plus épaisses,
aussi longues, mais plus courtes à l’extrémité de l’antenne qui est aussi plus
courte, plus épaisse, ayant le premier articlebienrenflé. Kahri Lederer,Wien.
Ent. Mon. 1857, p. 80; bien distincte. Tabanella Boisd. Bruand, Monogr. 43.
Albidu Esp., Plurnosella Bamb., Malvinella Minière.
Elles peuvent être disposées en trois groupes : 1° pt. Alra, Sicheliella,
Üirsutella, Muscella , Plumifera, Mediterranea; i« Tabanella, Kahri; 3° Albida,
Plurnosella, Malvinella. Nous doutons que la Leschenauli Stand., trouvée dans
les Pyrénées, appartienne à ce genre.
PSEUDOBOMBYCIENS.
les ailes sont plus larges et plus arrondies, et le premier
article des antennes est plus renflé ; chez les deux autres les
deuxième et troisième rameaux antérieurs naissent d’un tronc
commun court, rarement du même point chez la Mediterranea,
mais chez la Plumifera, il y a toujours un tronc commun ;
cette dernière est plus petite et n’habite pas le midi.
La Mediterranea a été prise en Andalousie, dans la Sierra
de Ronda, par M. Lederer, qui nous en a donné deux indi¬
vidus chez lesquels les rameaux antérieurs sont plus grêles
que chez les individus de Marseille et de Montpellier, les ailes
un peu plus étroites et plus pâles.
Le fourreau est recouvert de petits débris et de diverses
parties peu nombreuses, inégales et irrégulières et plus ou
moins grosses de végétaux et même de grains de sable,
variant selon les localités habitées par la chenille.
TROISIÈME DIVISION DES PTILOCEPHALES *.
SOES-GENRE HYALINA NobiS.
Premier article des antennes presque globuleux; plis protho-
3 aciques peu sensibles; aréole discoïdale des premières assez
large, deuxième nervure ne donnant que trois rameaux dont
aucun bifide , groupés autour de l’angle antérieur de l’aréole.
Ptilocephala Albida, Esper.
— III, tab. 78, fig. 2.
Cat. Syst. Lep. pl. 3, fig. 4, a.
H. Sch. Suppl. Bomb. 110,111 (la V. Millierella).
Boisd. Soc. Eut. fr. 1852. Bull. p. 22, Millierella.
Bruand, Mon. Psych. n° 23. Tabanivicinella , etn 0s 24, 25, 26.
Assez commune dans les environs de Malaga en avril.
Cette espèce devient souvent plus obscure dans les mon-
* La deuxième division comprend les Pt. kahri et tatiunella.
PSYCHIDES.
3(1
tagues, telles que celles du moût Pila aux. environs de Lyon, qui
ont reçu le nom de Millierella et celles des montagnes du midi
de l’Espagne appelées Lorquinella. Le fourreau assez court est
couvert de petites pailles et brindilles d’abord très-fines, puis
plus épaisses vers le milieu, nombreuses, placées en long ou
un peu en spirale, et de manière à être divergentes ; en avant
elles deviennent très-petites et courtes et la partie postérieure
est nue ou villeuse ; ce fourreau est souvent modifié par les
débris que la chenille rencontre, il est surtout déformé par la
mousse dont elle est parfois obligée de se servir. On le trouve
dans les landes arides où il est suspendu aux bruyères.
Ptilocephalx Plumoselia, N obis.
Cat. Syst. Lep. pl. 3, fig. 3.
Fusca; alis subelongatis,vitreis, pilis tmuissimis subinduiis,
costaque et fimbrla fuscis ; antennarum barbulis postice
albidis, nitidis; corpore nigro hirsutissimo, pilis antice griseis,
postice griseo subrufescentibus, subfasciculatis, longissimis.
Cette espèce a de grands rapports avec YAlbida, cependant
elle offre un aspect et une forme d’ailes un peu différents.
Ailes un peu luisantes et bien transparentes, sensiblement
moins larges et plus allongées avec les aréoles plus étroites,
moins rapprochées du bord externe, surtout aux inférieures,
ayant un aspect plus vitré, moins blanchâtre, couvertes de
poils très-déliés, plus nombreux, plus sensibles, noirâtres,
nervures plus distinctes, franges un peu plus prononcées, un
peu plus longues, plus brunes; antennes ayant davantage la
forme d’un panache avec les barbes plus allongées surtout les
supérieures et vers le bout, plus grêles, d’une teinte brunâtre,
un peu roussâtre, un peu dorée sur leur face postérieure,
ayant le premier article plus dilaté ; poils du devant de la
bouche plus longs, gris, mêlés de blanchâtre, ceux du ventre
sensiblement plus longs, d’un noirâtre un peu roussâtre.
312
PSEUDOBOMBYCIENS.
Scutellum du mesothorax plus étroit, marqué comme chez
la Ps. vetulella d’une tache rougeâtre ou fauve, formant ici
une partie saillante qui manque chez YAlbida et la variété
Millierella , qui s’en éloigne davantage par ses ailes antérieures
et leurs aréoles Lien plus larges.
Nous l’avons rencontrée en mars sur la montagne de Gi¬
braltar, où elle ne paraissait pas rare.
Ptilocephala Malvinella, Millier ç,
— Icon. Chen, Lep. In. 1859, p. 30, pi. 4, fig. III.
Staud. Ent. Zeitr. 1859, p. 211.
Minima, nigra , pilis albidis induta; alis rotundatis, posticis
minoribus, subhirtis , fèmbriü, costa, antennis, fade, pectore-
que fusci.s.
Cette espèce, qui a l’aspect de YAlbida, est beaucoup plus
petite; ses ailes plus arrondies sont couvertes de poils plus
nombreux, un peu hérissés, qui les rendent plus opaques ; le
bord costal et la plus grande partie des franges, qui sont plus
larges que chez YAlbida , sont brunes ; les antérieures sont un
peu nuancées de gris en avant, sur la partie externe du disque
et sur quelques nervures ; les antennes sont brunes avec la
partie postérieure des barbes argentée.
Le corps est noir, couvert de poils longs, blancs, noirâtres
au-devant de la tête et à la base de l’abdomen, un peu gris
sur le thorax.
Le fourreau, semblable à celui de la Mediterranea, est revêtu
de débris peu nombreux, variés, inégaux, placés tantôt en
long, tantôt un peu en travers et de grains de sable.
PSYCHIDÉIDES.
313
APPENDICE
Famille des PSYCHIDÉIDES A 1 obis.
Canephoræ, Hubner. Canephoridæ, H. Schæffer.
Elle diffère des Psychides par les caractères suivants :
hanches aussi larges que les épimères; deuxième nervure
aux inférieures, ne fournissant pas de rameau à la première ;
tibias postérieurs munis de deux paires d’ergots peu éloignées
l’une de l’autre ; femelles aptères, ayant des pattes complètes * **
et l’abdomen terminé par un oviduc très-long, avant lequel
les derniers segments sont revêtus de poils serrés ; sortant de
leur fourreau, sur lequel elles restent accrochées.*** Chez les
mâles, les antennes sont beaucoup moins pectinées que chez
la plupart des Psychides ( à l’exception des Cochl. helicinella
* Nous considérons les espèces qui la composent comme formant un passage,
ou un rameau, qui unit les Psychides aux Tinéides; mais nous pensons qu’ils
ne font plus partie des Psychides. Plusieurs auteurs comprenaient en outre,
parmi ces dernières, de ■véritables Tinéides, telles que les Talœporia.A_ ce sujet
Bruand, qui ne s’est jamais fait une idée nette des Psychides, émettait cette
opinion ridicule : « Le groupe désigné (Mon. Psych., p. 9) sous le nom de
Talœporia ressemble bien plus à célui qui a pour type la Graminella, qu’à
celui que constituent Albida, Plumifera. » On voit, d’après cela, combien cet
auteur était peu capable d’élucider la famille des Psychides. M. H. Schaeffer
met les Psychidéides en tête de ses Tinéides et rejette loin, parmi celles-ci, le
G. Talœporia.
** D’après M. H. Schæffer, celle de la Pulla serait vermiforme; Bruand la
figure ainsi, mais sa description peu claire fait penser qu’il ne l’aurait pas vue.
*** Nous séparons des Epichnopteryx, la Pectinella, avec laquelle nous formons
legenre Psychidea, dont voici les caractères : tête médiocre, front large, bouche
placée dans une excavation, yeux assez petits, palpes courts, bien distincts,
renflés, à dernier article très-petit, ayant des poils en pinceau,.spiritrompe
nulle, tempe3 assez larges, antennes bipectinées à dents ciliées des deux
côtés, avec le premier article renflé, assez court, et ceux après le second, à peu
près d’égale longueur ; plis prothoraciques comprimés, peu visibles, scapules
PSEODOBOMBYCIEJNS
31 t
et Gymn. calvella . ) avec les articles plus long. Le genre
Typhonia a de grands rapports d’organisation avec cette
famille, dont il ne peut être éloigné ; il en diffère par les fe¬
melles qui ont des ailes propres au vol ; les chenilles vivent
protégées par de longs fourreaux cylindriques, revêtus de
débris pierreux très-fins, nous ne l’avons pas rencontré.
rudimentaires ; pattes longues, cuisses et tibias antérieurs plus courts que les
postérieurs, ayant une épyphise plus courte qu’eux, grêle, onglets non dilatés,
étroits; mésothorax court, peu échancré avec le scutellum presque globuleux,
saillant; métathorax large assez épais dans son milieu où il présente une
excavation (comme chez les Hétérogynides), ayant les côtés épais, bombés et le
scutellum très-étroit.
Ailes grandes, les premières dilatées au bord antérieur, ayant l’aréole
grande, large, non étranglée avant .le milieu, deuxième nervure donnant
quatre rameaux, dont la troisième bifide, troisième produisant trois rameaux ;
nervure accessoire de l’aréole fortementbi fide,donnant un rameau, quatrième
non brisée, ni anguleuse, recevant la cinquième à sa base où elle se termine ;
inferieures ayant l’aréole divisée en deux parties inégales, dont l’antérieure
très-étroite, leur troisième nervure donnant trois rameaux.
Abdomen déprimé, dilaté vers l’extrémité, renflé sous le deuxième segment ;
parties génitales externes ayant un stylet en forme de plaque allongée, dé¬
primée au milieu, comme formée de deux branches, dépassant la pince qu’elle
couvre, celle-ci grêle, limitant un espace presque circulaire où se voit le pénis.
Corps peu velu; abdomen non hérissé vers l’extrémité.
Le fourreau nous est inconnu.
Psychidea pectinella, Syst. Verz.— Boisd., Gen. et Ind. 629.— Dup.,
suppl. iv, p. 71, pl. 56, fig. 10, Ps. murinella. M. Boisduval a ajoutée ce
nom une petite phrase diagnostique faite de mémoire d’après un individu de
notre collection que nous avons rapporté de Montpellier, et qui a servi depuis
à M. Duponchel pour la figurer; il ne diffère de la Pectinella ordinaire (alors
inconnue à Paris) que par le fond des ailes qui est d’une teinte cendrée plus
pâle, et par les franges et une partie des poils des nervures et du bord costal,
qui ont un reflet doré plus brillant ; celle appelée Pellucidella n’est qu’une
variété plus pâle; M. Graslin a pris dans les Pyrénées-Orientales des indi¬
vidus plus petits et très-pâles. Cette espèce habite toute l’Europe et surtout
les parties alpines.
Le genre Talœporia s’éloigne davantage des Psychides, surtout par les tibias
postérieurs, beaucoup plus longs que les antérieurs, ayant leurs paires d’ergots
éloignées l’une de l’autre, par les antennes non pectinées, à arlicles beaucoup
VSVCHIDÉIDES.
315
genre FUME A, Haworth.
Palpes très-courts, épais , oblongs, à articles peu distincts,
premier article des antennes assez long, peu renflé, les autres
comme dans le genre Psychidea , longs, peu nombreux, avec les
dents grêles, un peu renflées au sommet, plis prothoraciques
non visibles; scapules un peu prolongées au delà du bord anté¬
rieur de l'attache de l’aile; mésothorax court, large, ayant une
excavation sur les côtés du scutellum qui est étroit ; métathorax
ayant ses côtés larges, épais, presque gibbeux, avec le scutellum
étroit, dilaté en arrière; hanches saillantes et renflées au bord
inférieur, les antérieures un peu renflées, les moyennes plus
Larges (que les épimères, les postérieures beaucoup plus larges
que ceux-ci, qui sont rejetés en arrière où ils forment un bord
saillant; tibias postérieurs renflés, plus ou moins hérissés;
abdomen couvert de poils serrés surtout vers l’extrémité. Ailes
assez larges, velues ou couvertes seulement d’écailles, nervure
accessoire de l’aréole des supérieures bifide.
Le fourreau est revêtu de pailles longitudinales peu
nombreuses.
Fumea Pülla, Esper.
— III, tab. 44, fig. 8.
Elle se trouve dans les environs de Grenade. Cette espèce»
qui est le type du genre, diffère un peu des autres par ses ailes
velues et l’absence de l’épiphyse tibiale- *
plus courts et plus nombreux, par les ailes inférieures étroites, munies de très-
larges franges et par la présence des stemmates. Il a pour type la Politella,
qui se trouve être la première du genre Psyché de Bruand 1 Toutefois, on ne
peut nier qu’il ne présente des rapports avec les Fumea, dans la forme des
tibias postérieurs, dans celle du tergum du métathorax et des parties pecto¬
rales dont les hanches et les épimères sont très-saillants, enfin dans celle de
l’abdomen et des pièces génitales externes.
* Celle appelée Sieboldii n’en diffère guère que par une teiute plus pâle et
les antennes dont les dents semblent plus courtes et plus épaisses. La Proxima
CSEUDOBOMBVCIENS.
3I|
Deuxième famille. HÉTÉR0GYN1DES.
Nous rapprochons cette famille des Psychides, avec les¬
quelles elle présente plus de rapports qu’avec les Procrides ;
elle paraît précéder le rameau qui les unit aux Tinéides, auquel
nous appliquons le nom de Psychidéides, et pourrait tout
aussi bien faire partie des Tinéides.
Elle présente les caractères suivants : point de stemmates,
spiritrompe et palpes nuis ; ailes assez grandes, peu larges,
velues chez les mâles, munies d'un frein retenu par une
lanière bien sensible, scapules rudimentaires; plis prothora¬
ciques enfoncés , peu visibles ; tibias postérieurs n’ayant
qu’une seule paire d’éperons peu sensibles ; femelles vermi-
formes glabres.
Elle est réduite au genre suivant.
genre HETEROGYNIS, Rambur
Tête assez grande, prolongée en arrière après les yeux ,
épistome bien distinct dans une excavation du front, celui-ci
large, vertex grand, allongé, gibbeux, occiput rejeté en arrière
presque divisé en deux , formant un bord tranchant et saillant ,
antennes assez longues, bipectinées , à dentelures peu serrées ,
ciliées , diminuant progressivement jusqu’à l’extrémité , premier
article assez épais , le second court, déprimé, les autres longs,
yeux petits, arrondis, saillants; mésothorax court, bombé ,
avec le scutellum étroit, allongé, saillant; métathorax ayant
les côtés larges et épais en dessus avec la partie moyenne assez
épaisse, excavée par une sorte de dépression * bornée par le
(Leder. Zool. Bot., Ver. tab. 5, f. 7), paraît plus grande avec les articles des
antennes plus courts.
* Celte disposition se retrouve un peu dans le genre Fumea , qui a des rap¬
ports avec les Heterogynis.
317
H ÉTÉRO G Y iN II) ES.
scutellum gui est petit, étroit , saillant ; épi mires moyens, plus
larges que les hanches, pièces axillaire et sous-axillaire larges,
épimères postérieurs à peu près aussi larges que les hanches ,
saillants en arrière, celles-ci prolongées en dessous *, pièce
pectorale étroite, séparée de la sous-axillaire par un sillon
profond.
Abdomen assez grêle, s’amincissant graduellement de la base
au sommet, ayant le premier segment plus large, dont la partie
moyenne très-large et le lobe latéral étroit, le huitième au moins
aussi long que le précédent en dessus, court en dessous , pince
génitale allongée, simple, ayant les branches contiguës à leur
extrémité, qui est obtuse , laissant en dessous une ouverture
oblongue, à la base de laquelle se voit le pénis, entre leur
base se trouve le stylet, qui est large, triangulaire.
Pattes longues, grêles, ayant les hanches antérieures longues
et le premier article des mêmes tarses plus long que dans les
autres pattes, tibias à peu près de la longueur des cuisses, les
antérieurs un peu plus courts avec l’épiphyse grêle , les dépas¬
sant un peu, paraissant naître vers le milieu de leur longueur,
onglets petits, étroits , simples.
Ailes minces,revêtues d’un léger duvet qui les laisse demi-
transparentes, peu larges; les premières un peu plus étroites,
ayant l’aérolelongue, non étranglée, étroite, fermée par une
nervule formant un angle rentrant dans son milieu où aboutit
la nervure accessoire qui divise l’aréole, deuxième nervure
fournissant trois rameaux avec le quatrième placé près du
milieu de la nervule, troisième en donnant aussi trois, dont les
deux premiers très-écartés et un quatrième avant le milieu de
la nervule qui semble être la continuation de la nervure
accessoire, quatrième nervure courbée, non anguleuse, et
recevant la cinquième un peu après la base; aréole des
secondes ailes assez large, avec son angle postérieur très-saii-
‘ Toute la partie pectorale, en dessous, très-dâveloppée oji prolongée, sur¬
tout les hanches postérieures.
Lépidoptères pe l’Andalousie. 2t
318
pseudobombyciens.
lant, tout à fait comme chez les dernières Psychides, mais
souvent incomplète par la disparition de la partie antérieure
de la nervule; première nervure libre à sa base, se confondant
presque avec le bord antérieur ; seconde paraissant simple,
son deuxième rameau naissant sur la nervule et semblant
continuer la nervure accessoire; l’espace après cette nervure,
aux quatre ailes, présentant une nervure accessoire mince ;
nervures suivantes ordinaires, marge interne dilatée après la
cinquième.
Les espèces connues sont d’une teinte uniforme et de petite
taille; tout le corps est couvert de poils fins assez abondants
vers l’extrémité de l’abdomen un peu comme chez les Fumea;
les larves, presque glabres, vivent à découvert sur les genêts et
genres voisins.
Heterogynis Paradoxa, Rambur.
Ann. Soc. Ent. fr. 1836, p. 584, (et 577), pl. 17, A, fig. 5-8. —
Faun. Ent. And. II, pl. 14, fig. 7, 8, a, b, c, d, e.
II. Schæff. Suppl. Bomb. 98, Penella.
Cette espèce, qui a été méconnue par certains auteurs, se
distingue bien de la Penella, H. ' : Elle.est plus allongée,
plus grêle dans toutes ses parties, et un peu plus grande ; ses
ailes sont plus grandes, plus minces, leurs nervures sont moins
sensibles et leur membrane plus finement rugueuse, revêtue
de poils plus déliés, moins nombreux ; leur teinte est d’un
gris de souris plus pâle ; aux inférieures la partie antérieure
de la nervule manque chez les individus que nous possé¬
dons * ** ; les antennes ont les dentelures moins longues, moins
* La Penella, dont M. Graslin a décrit minutieusement les mœurs, sous le
nom d'Erotica, (Ann. Soc. Ent. Fr., 1850, p. 346, pl. 10, fig. 4-7), habite les
Cévennes, les Pyrénées et les Alpes méridionales, nous y réunissons notre
Hispanica, et avec doute, notre Affnis.
** Elle manque rarement chez la Penella.
H ÉTÉRO GYN1DES.
319
écartées à leur insertion, les yeux sont un peu moins gros,
plus saillants , supportés par une partie plus rétrécie, ce
qui rend la tête un peu moins large ; les pattes sont plus grêles,
plus longues, et les divisions des tarses moins sensibles, le
scutellum du métathorax est plus petit et la dépression plus
profonde ; l’abdomen est plus grêle, les pinces génitales plus
étroites et plus allongées.
La Paradoxa se distingue encore par les dilférences qui
existent chez la chenille, par son cocon qui est plus gros et
d’une teinte rougeâtre, ayant la toile extérieure plus forte et en
réseau, tandis quela coque dela/ , e«e//«estblancbeoujannàtre,
avec la toile extérieure inégalement serrée, mais non en réseau.
Aux détails que nous avons donné dans les Annales (1836),
nous ajouterons les suivants : la chenille est courte et épaisse,
de grandeur très-variable, selon qu elle produit des mâles ou
des femelles ; celles de ce sexe égalent une chenille de Zygène
ordinaire et lui ressemblent un peu.
Elle est jaunâtre ou d’un jaune un peu sale, le dos est
marqué d’une ligne yioiràtre qui n’atteint pas les extrémités,
surtout en avant où elle disparaît presque sur les 2 me et 3 m8
segments, laissant sur le premier deux traits courbés réunis ;
deux autres lignes existent sur les côtés dont les bords
sont irréguliers, entre lesquelles la teinte du corps devient un
peu sombre et tend à former une bande; l’espace entre la dor¬
sale et celles-ci présente aussi quelque petites marques dispo¬
sées en forme de ligne ; les stigmates sont orbiculaires, de la
couleur du fond, avec la bordure noirâtre ; au-dessous existe
une autre ligne noire sinuée, plus foncée et plus large que les
autres, et s’enfonçant dans un pli longitudinal de la peau,
plus bas, à la base des pattes, se voit unesérielongitudinalede
taches noires plus ou moins marquées, souvent peu sensibles;
le ventre présente une bande noirâtre, irrégulière sur ses
bords.
Il y a sur le corps des poils blanchâtres, peu nombreux,
dont les uns sont courbés vers l’anus et les autres vers la tête;
320
PSEÜDOBOMBYCIE1VS.
on y remarque aussi de petits tubercules munis d’un bord
saillant portant trois à quatre petites épines disposées en
étoile. La tête qui est très-petite s’enfonce presque entièrement
dans le premier segment qui est bordé de noir en avant ; les
vraies pattes sont noires, les autres sont jaunes.
Elle file, à l’extrémité des rameaux, une coque en réseau
composée de deux couches, l’interne plus fine et plus serrée,
l’externe claire, d’une teinte rougeâtre ; celle de la femelle est
cinq à six fois plus grosse que celle du mâle, la chrysalide est
vermiforme, molle, épaisse et très-obtuse aux extrémités, dont
la postérieure est plus grosse et noirâtre, conservant sur le
reste la teinte et le dessin de la chenille ; la femelle est épaisse,
glabre, tout-à-fait vermiforme et présente les couleurs de la
chenille et son dessin, et même les stigmates à peu près tels
qu'ils étaient; on distingue une tète à organes imparfaits et
six pattes très-courtes.
La chrysalide du mâle ressemble un peu à celle d’une
Zygène; elle est très-petite, noirâtre, luisante, l’enveloppe des
ailes est très-large et celle des quatre dernières pattes se pro¬
longe èn pointe ; la tête est large, déprimée, et les parties au¬
tour de la bouche sont très en relief * ; la poitrine est mar¬
quée d’un large sillon, l’enveloppe des antennes à la même
largeur que chez l’insecte parfait, l’extrémité anale est obtuse,
très-lisse.
Quelque informe qu’elle paraisse être, la femelle sort de sa
coque, soit parce que le mâle se fait attendre, soit pour rendre
l’accouplement plus facile **, et s’accroche autour de
l’ouverture qu’elle a faite pour sortir ; son corps est alors un
* L’épistome et le labre, la lèvre inférieure et une partie saillante représen¬
tant les palpes rudimentaires.
** D’après les observations de M. Graslin sur la Penella, la femelle sortirait
toujours pour s’accoupler; elle laisserait alors une entrée facile aux'insectes
destructeurs ! Le même auteur a aussi observé que les œufs étaient réunis en
chapelet.
HIlîPI ALIDES.
321
peu courbé en forme de S, et paraît continuellement agité
par des contractions dans diverses parties; après l’accouple¬
ment elle rentre dans sa coque et dans la pellicule dont elle
s’était dépouillée et qui se trouve un peu engagée dans l’ou¬
verture et elle y dépose ses œufs ; l'insecte parfait se montre
en août.
Troisième famille. HÉPIÂLIDES.
Point de stemmates, spiritrompe complètement nulle ; plis
prothoraciques, en dessus, au nombre de quatre, les deux
premiers déprimés, grands, prolongés sur les côtés, les autres
souvent plus petits et plus courts paraissant soudés entre eux,
et avec le scutellum qui est peu visible; métathorax plus
étendu que d’habitude en dessus, dans le sens de la longueur
et son scutum ayant une certaine étendue dans son milieu, *
avec le scutellum parfois aussi long que celui du mésothorax,
mais beaucoup plus étroit ; épimères plus larges que les
hanches, lesdeux dernières divisions thoraciques gibbeusessur
les côtés. Ailes en toit très-incliné dans le repos, ayant toutes la
même forme, les supérieures divisées cà la base du bord posté¬
rieur en un lobe étroit ; les inférieures n’ayant pas de frein ;
aréoles discoïdales divisées en trois portions par une nervure
accessoire longuement fourchue ; disposition des nervures à
peu près semblable aux quatre ailes, la deuxième des infé¬
rieures ayant autant de rameaux que celle des supérieures ;
point d’ouverture tympauique.
* Dans là plus grande partie dès Lépidoptères, le scutum du métathorax est
tellement rétréci dans son milieu, et en même temps couvert par le scutellum
du mésothorax, que, le plus souvent, il n’est pas visible ; il peut aussi être
assez largement divisé par le scutellum de la même partie thoracique qui s’a¬
vance entre ses deux portions comme cela existe chez certains Diurnes
(A. galathea)-, voir notre partie anatomique, en note des Spfiingides.
322
PSEUDOBOMBYCIENS.
genre HEPIALUS, Fabricius.
Tête petite, hérissée de poils nombreux, ayant les yeux
variables pour la grosseur, antennes variables , souvent monili-
formes, simples, très-courtes , à articles plus ou moins nombreux
( 15 , 30 et plus), distincts , arrondis ou serrés, ou comprimés,
velus, avec des cils, d’autres fois dentées ou unipectinées, à
dents larges, courtes , plus petites et plus étroites chez les
femelles , où elles sont plus grêles , palpes très-courts, très-velus;
thorax court; pattes peu longues , inermes , souvent très-velues ,
les postérieures plus courtes ou à peine aussi longues que les
antérieures, leurs tibias dilatés ou parfois chargés de poils
très-épais, ou renflés en une massue large, aplatie, contenant
une touffe de poils et absorbant le tarse (H. hectus), ou ne
différant pas des autres, n’ayant pas d’éperons, tibias antérieurs
avec ou sans épiphyse, celle-ci naissant dès la base , onglets
simples, accompagnés d'une pelote.
Abdomen assez long, couvert de poils mous, souvent très-
longs vers sa base, celle-ci saillante en dessous , étranglée à son
union avec le thorax, ayant le premier segment beaucoup plus
étroit et plus court que le suivant avec sa partie moyenne de
la même largeur que lui , déprimé de manière à laisser voir
le postscutellum du métathorax, oviduc très-court, n’étant
jamais saillant après la mort.
Les Hépiales ont bien quelques rapports avec le Cossus et la
Zeuzère, mais elles eu diffèrent beaucoup par d’autres points
organiques, et surtout par la curieuse disposition de leurs
ailes que nous n’avons vue dans aucune autre famille; c’est
donc tout-à-fait à tort que Duponchel a imposé leur nom à sa
tribu comprenant les Zeuzérides; voici quelques détails orga¬
niques sur ces singuliers Lépidoptères.
Tête ayant le crâne petit, arrondi, avec les divisions peu
distinctes, présentant quelques tubercules saillants, front non
rétréci en avant, lèvre étroite, convexe, saillante, portant
deux palpes appliqués sur la bouche, droits, épais, courts et
HÉPIALIDES.
323
dont le troisième article est à peine sensible, palpes maxillaires
ayant leur second article globuleux ; prothorax à peine plus
large que la tête et beaucoup plus étroit que le reste du thorax,
composé, en dessus, de quatre pièces réunies formant un notus
solide et plan, dont les deux antérieures prolongées sur les
côtés, présentent aussi des petits tubercules, les quatre
marquées d’un sillon, sur la ligne médiane, qui se continue sur
le mésothorax; celui-ci assez épais, court avec le scutellum
large, convexe et l’entothorax non divisé, scapules petites,
larges, déprimées s’avançant peu sur l’attache de l’aile , lais¬
sant voir une portion notable et un peu saillante de la pièce
sous-scapulaire, * épimère beaucoup plus large que la hanche,
saillant, arrondi en arrière ; métathorax beaucoup plus
long en-dessus que dans la plupart des autres familles,
son scutum ayant une partie médiane souvent assez étendue
d’avant en arrière, et le scutellum triangulaire, égalant
parfois en longueur celui du mésothorax ( H. humuli ), ses
côtés se prolongeant en un bord très-élevé, côtés du scu¬
tum étendus, convexes, pièce sternale courte, épisternum
grand, épimère souvent plus* large que la hanche, convexe,
celle-ci très-saillante en dessous, postscutellum rendu bien
sensible par la dépression du premier segment abdominal;
pattes faibles, les postérieures sans éperons avec les cuisses
grêles, courbées. Abdomen ayant une texture mince presque
transparente, arceau supérieur du premier segment presque
aussi large que les suivants, mais beaucoup plus court, excavé
dans son milieu avec le bord postérieur relevé, en grande
partie membraneux, rétréci sur le côté où il laisse, entre lui
et le suivant, un espace lisse, division latérale ** petite, ayant
* Cette pièce termine la partie antérieure de l’attache de l’aile dont la sca-
pule (ptérygode) est une dépendance.
** Nous avons appelé cette portion, qui se mêle plus ou moins à la partie
membraneuse des côtés, division ou lobe latéral du premier arceau; ici très-
petite, elle devient parfois très-large aux dépens de la partie moyenne qui se
rétrécit beaucoup (Lithosides), elle est toujours séparée par une rainure et-
324
PSEUDOBOMBVCIEINS.
un bord saillant, les deux segments suivants, très-longs, dila¬
tés, convexes et gibbeux en dessous, huitième visible chez les
mâles, variable, entourant les pièces génitales qui ont une
forme anormale; stylet presque nul ou réduit à sa base d’où
partent, une de chaque côté, deux lames rapprochées, écar¬
tées l’une de l’autre dans leur milieu, appuyées sur une base
tuberculeuse, échancrées et ayant deux parties saillantes
prolongées en pointe, * se dirigeant de haut en bas et en
avant, puis se terminant entre deux branches de la gaine du
pénis prolongées aussi en pointe, branches de la pince courtes,
obtuses, remontant de chaque côté vers le stylet où elles
s’arrondissent et s’épaississent en contournant les deux lames
( //. humuli ); chez d’autres plus compliquées et très-différentes,
"les deux lames très-étroites, s’écartant beaucoup et produisant
d’abord une épine courbée, etc. (Ganna).
Ailes semblables, les supérieures un peu plus grandes, plus
ou moins allongées ou lancéolées, laissant entre elles, à leur
naissance, un espace triangulaire assez grand ; nervures à peu
près semblables sur les quatre ailes, la première n’étant pas
plus forte ou plus faible que la seconde, surtout aux posté¬
rieures, plus épaisse vers la base, avant laquelle elle offre une
sorte de trace articulaire, envoyant dans ce point deux ra¬
meaux à la côte dont un paraît n’ètre qu’un pli, la deuxième,
plus faible àlabase, aux supérieures, donnant quatre rameaux
dont le dernier paraît être sa continuation, aréoles très-larges,
dépassant le milieu de l’aile en longueur, bornées par une
très-longue nervule d’où partent cinq rameaux en comprenant
P or le le premier stigmate abdominal, c’est elle qui prend.les formes les plus
variées et les plus singulières dans les Ghélonides, les Noctuides, etc., el
ennslilue’la paroi postérieure de l’ouverture tympanique lqrsqu’elle existe.
* Les lames peuvent émettre trois épines chacune ; la base du stylet peut se
prolonger immédiatement en deux épines très-fines, et ses côtés en un bord
élevé portant une ou deux pointes avec la pince courte,, à branches droites,
él miles.
HÉPIALIDES.
325
celui qui continue la trosième nervure, dont deux font suite
aux branches de la nervure accessoire, et le cinquième, en
avant, qui est une dépendance de la seconde nervure, qua¬
trième espace internervural ayant une nervure accessoire peu
sensible ou nulle, surtout aux supérieures, quatrième nervure
de celles-ci courbée en dedans après la base, parfois forte¬
ment (Pyrenæus) ', envoyant dans ce point, un rameau oblique
à la troisième, se terminant au milieu du bord postérieur ou
avant son tiers externe; vers le tiers interne aux inférieures,
où elle est droite et n’envoie pas de rameau, cinquième aux
supérieures réduite à une base épaissie et un peu prolongée,pa-
rallèleà la précédente aux secondes et atteignant le bord interne.
Les mâles sont parfois d’une couleur différente de celle des
femelles, et les dessins, blanchâtres et bruns des supérieures,
toujours variables, peuvent disparaître complètement, mais la
forme des antennes et des pièces génitales font reconnaître
les espèces.
Chenilles blanchàtrès ou roussâtres, rongeant les racines des
végétaux vivaces sans se tenir dans l’intérieur, remontant
près de la surface de la terre pour se métamorphoser; chry¬
salides allongées, cylindriques, obtuses aux extrémités, ayant
sur les sept derniers segments une double rangée d’épines
comprimées, dont une plus forte en dessus, en dessous deux
crêtes, et sous le pénultième, une forte rangée d’épines placée
sur une partie très-saillante, en forme de crête épineuse.
Hepialus Lupilïnus, Linné.
Antennes munies d’une seule rangée de lamelles plus étroites
et plus courtes chez la femelle ; elle se trouve aux environs de
Grenade.
Quatrième famille. ZEUZÉR1DES *.
Point de stemmates , spiritrompe nulle ou réduite à deux
petits appendices maxillaires ; plis prothoraciques souvent au
* La cinquièjpio famille se compose des Limacodides placés en noie.
326
PSEUDOBOMBYCIENS.
nombre de quatre au milieu desquels se voit le scutellum ;
præscutum du mésothorax n’étant pas distinct en dessus, du
scutum ; métanotus ayant le scutum souvent visible dans son
milieu , parfois assez épais, avec les côtés très-grands et le
scutellum toujours beaucoup plus court que celui du méso¬
thorax; ailes assez grandes avec la première nervure souvent
forte, renflée à la base, la troisième et ses quatre rameaux
épais; inférieures parfois petites, courtes ( Stygia) n’étant pas
toujours munies d’un frein bien sensible, qui, le plus souvent,
est remplacé, chez la femelle, par un pinceau de soies, leur
deuxième nervure mince; aréoles discoïdales divisées par une
nervure accessoire fourchue, parfois très-mince, pli du qua¬
trième espace internervural, épaissi en une nervure plus ou
moins sensible, cinquième nervure, après un court trajet,
s’unissant à la quatrième, aux ailes antérieures; onglets non
accompagnés de pelote.
Chenilles vivant dans l’intérieur des végétaux et peut-être
aussi, parfois, à la manière de celles des Hépiales.
GENRE TR YP ANUS, Nobis.
Cossus *, Fabrictus.
Antennes variables, uni ou bipectinées, ayant le scapus
entouré de poils serrés, plus saillants en dessous, palpes appli¬
qués sur la bouche, s'écartant l’un de l’autre vers leur extrémité,
parfois assez grands (T. thrips), le second article long , le
dernier très-court; jambes assez courtes, épaisses, ayant le
premier article des tarses postérieurs élargi, les mêmes tibias
plus longs que les antérieurs , munis de deux paires d’éperons
courts, épiphyse variable, tarses un peu épineux.
* Godart a montré que les Cossus des Romains, se rapportaient à des larves
de Coléoptères, tels que Cerambix, Lucanus , etc., et non à notre Cossus ; Linné
et Fabricius, ayant mal interprété le passage de Pline, qui traite des Cossus.
ZEUZÉRIDES.
327
Ailes arrondies extérieurement avec le sommet court, ayant
le bord postérieur, avant la base, saillant, arrondi, et les
franges assez larges, nervule formant un angle rentrant très-
prononcé, surtout aux secondes, aréoles des premières offrant ,
à son angle antérieur, une petite aréole accessoire allongée,
placée entre le deuxième et le troisième rameau de la seconde
nervureetqui, parfois,peut être ouverte (Thrips),cette nervure
ayant quatre rameaux dont le premier naît peu après la base,
le second et le troisième bifides, ou ce dernier trifide ; deuxième,
aux inférieures, ayant deux rameaux qui partent du bord
de l’aréole ou après, n’envoyant pas de rameau à la première.
Corps épais, velu, couvert d’écaïlles serrées, parfois hérissées ,
ayant l’obdomen quelquefois atténué chez les mâles et terminé
par une touffe de poils couvrant l’anus.
Tète petite, front grand, terminé en avant par une saillie un
peu redressée, bordée de chaque côté par le trou nasal qui
produit une fossette allongée, suivie par en dessous, d’un
épistome assez long, portant un labre bien sensible; borné
plus bas par une fente transversale qui est la bouche; scutum
du mésonotus large, rétréci en avant, scutellum en losange
très-court, assez large, un peu en pointe en arrière, ayant son
entothorax * profondément divisé ; scapules larges, courtes,
obtuses avec leur apophyse bien distincte, s’avançant en une
pointe obtuse, sous l’attache de l’aile, n’étant pas dépassée en
avant, par la pièce sous-scapulaire; épisternum grand, épi-
mère au moins aussi large que la hanche, à sa base; scutum
du métauotus ayant sa partie moyenne un peu visible, presque
cachée par le scutellum précédent et les côtés larges convexes,
* C’est cette pièce épaisse, en grande partie interne, se prolongeant de haut
en bas et qui fait saillie lorsque l’on a séparé la troisième division thoracique
de la seconde ; il est en grande partie logé dans le métalhorax. Audouin et
Latreille réunissent toute sa partie supérieure, selon nous à tort, au postscu-
tellum ; Lalr., Cours d'Entom., pl. 2.1, üg. 5; cette- figure représente surtout
l’entolhorax, le postscutellum n’occupant que la partie supérieure, transverse
et très-étroite.
328
PSEUDOBOMBYCIENS.
le scutellum assez petit, se continuant par ses côtés en un
bord saillant dilaté.
Abdomen épais, saillant en dessous à la base, arceau supé¬
rieur du premier segment moins large que le suivant, ne
différant pas des autres sur le côté, dernier très-long chez la
femelle ( septième ), oviduc long, presque toujours saillant
après la mort, échancré à l’extrémité ou bifide , son premier
article parfois large représentant le huitième segment, pièces
génitales des mâles simples, stylet aplati, large épais, courbé,
pince saillante, ses branches en forme de valves.
Chenilles ( Cossus, Terebra ) vivant dans la partie superfi¬
cielle du bois des arbres, répandant une odeur pénétrante et
désagréable.
Trypanus * Cossus, Linné.
Ligniperda , Fabricius.
Nous avons rencontré la chenille dans les environs de Gre¬
nade, ** M. Staudinger nous annonce qu’il a aussi trouvé, en
Andalousie, la Zeuzera æsculi, |L. dont nous donnons les
caractères en note.
* Le genre Hypopta établi daûs le Catalogue de M. Staudinger, pour le Trips
e't le Cœstrum, paraît peu caractérisé, cependant ces espèces ont un aspect un
peu différent, et leurs chenilles, ne paraissent pas ■vivre dans l’intérieur des
arbres. Au reste, le genre Trypams, est aussi difficile à Circonscrire que la
famille elle-même, à cause des modifications organiques qui sé voient dans
chaque espèce ; ainsi, le Terebra qui diffère peu du Cossus, par les couleurs,
a les antennes bipectinées, tandis que le Cœstrum n’a qu’une rangée de lamelles
comme le Cossus, quoiqu’il soit près du Thrips qui les a bipectinées * la forme
des antennes ne signifie rien ici, quoiqu’elle ait suffi à Latreille et Godart
pour faire un Trypanus de VII. sylvinus !
** Nous n’avons pas trouvé le genre Zeuzera, Latr., qui diffère des Trypanus
par les caractères suivants : palpes petits, grêles, écartés l’un de l’autre, lais¬
sant voir les appendices maxillaires, antennespectinées enéllipse dans la moitié
de leur longueur chez le male, grêles, denticulées, très-velues à la base chez
la femelle, aypnl le premier article très-épais, yeux gros, très-rapproché^en
ZEUZERIDES.
329
Genre ENDAGRIA, Boisduval.
Il a des rapports avec les Trypanus , voici les caractères
qui l'en distinguent.
avant, front très-rétréci, excavé, terminé par une saillie, redressé et relevé
par en haut, marqué de deux points enfoncés; tête et thorax couvertsd’ècailles
et de duvet crépus; scutellum du mésothorax fortement enclavé dans le scu¬
tum, pièce sous-scapulaire en partie visible, épimères beaucoup plus larges
que les hanches ; métathorax ayant les côtés du scutum très-étendus, le scu¬
tellum tràs-dourt et très-large,(allongé en travers), l’épimère plus large que la
hanche à la base, arrondi en arrière, pièce sous-axillaire au moins deux fois
aussi large que la pectorale, à la partie supérieure, extrémité anale de la
femelle munie d’un long oviduc, grêle, hérissé ; pattes assez longues, épi¬
physe étroite naissant de la base du tibia, onglets grands -, ailes allongées, les
inférieures évidées vers les deux tiers du bord antérieur, ayant les franges
étroites, premier rameau de la seconde nervure, aux supérieures, naissant,loin
de la base, près de l’aréole accessoire, la mêmemervure très-mince à l’endroit
où elle borde cette aréole, nervule semblable aux deux ailes » formant un
angle rentrant moins prononcé à, l’inférieure, où elle va finir à la première
nervure qui semble border l’aréole, se continuant en deux rameaux, deuxième
nervure très-mince, ayant peTdu ses deux rameaux, l’un s’étant rapproché de
la première nervure, l’autre s’étant éloigné sur la nervule, aréoles allongées.
Zeuiera œsculi , L. Chez des exotiques la dispositiou des nervures est variable,
et les palpes sont plus prononcés, quelques-uns ont le faciès du Cossus-, cette
famille ôtant très-incomplètement représentée en Europe, tout travail, necom-
prenant pas les espèces étrangères, ne peut être qu’une ébauche incomplète.
Duponchel a formé le genre Macrogaster avec la Z. arundinis Hübn. ; il se
distingue par une forme plus grêle, très-allongée et présentant l’aspect d’une
Nonagria ; palpes à articles presque globuleux, le dernier rudimentaire, mu-
croné, très-velus, appendices maxillaires insensibles, premier article des
antennes assez long, médiocrement épais, celles-ci bipectinées comme chez la
Zeuzère, mais dans une plus grande longueur et un peu chez la femelle jus¬
qu’au bout; plis prothoraciques réduits à deux; mésothorax très-allongé,
étroit, dont le scutellum est fortement enclavé à son angle antérieur, sternum
saillant, élevé, ayant trois sillons, métasternum saillant, bien visible entre les
épimères, ceux-oi deux ou trois fois plus larges que les hanches ; côtés du
scutum du métathorax très-étendus, remontant le long du scutellum précé¬
dent, pièce pectorale étroite, enfoncée, la sous-axillaire au moins trois fois plus
330
PSEU DOBOMBYC1ENS.
Tête médiocre, yeux assez gros, non rapprochés en avant,
palpes peu longs, très-hérissés, dont l’article moyen grand,
le dernier très - court, couverts de poils non écailleux,
large qu’elle, presque caTrée ; corps couvert de poils épais, serrés, non crépus,
pattes très-velues, surtout les tibias, épiphyse assez grande, très-velue en dehors.
Abdomen très-long, surtout chez la femelle, ayant le premier segment plus
étroit que le suivant, présentant en avant du lohe latéral, une très-petite
ouverture ; ailes étroites, nervures des supérieures comme chez la Zeuzère, la
deuxième d’abord épaisse, se continant en un rameau fort, mais devenant
presque insensible derrière l’aréole accessoire où elle paraît n’être qu’un
faible rameau, quoique étaut bien la nervure, son premier rameau
ne naissant pas avant l’aréole accessoire, la nervule formant un
angle rentrant prononcé ; première nervure aux inférieures libre, seconde
mince, se continuant en un rameau, le deuxième éloigné, faisant suite à la
première branche de la nervure accessoire, nervule ne formant pas d’angle
rentrant. On a aussi fait pour cette espèce le genre Pkragmatœcia.. La larve
vit dans les rhizômes, de 1 ’Arundo phragmites ; la chrysalide est lisse, cylin¬
drique, avec une carène sur le prothorax, et la tête terminée par une partie
pointue comprimée, des séries dorsales de très-petites épines, et la partie anale
obtuse avec des épines courtes, fortes. Nous n’avons pas rencontré la Stygia
australis de DTaparnaud (Bulletin de la Soc. d’Hist. nat. de Montpellier, 1803),
qui s’éloigne un peu des autres genres de cette famille, surtout par la forme
de la tête ; celle-ci médiocre, yeux petits, très-éloignés l’un de l’autre, front
large, palpes assez longs; revêtus de poils épais, antennes épaisses bipectinées
dans les deux sexes ; les quatre plis prothoraciques minces, laissant voir le
scutellum quiest divisé par un sillon ; mésothorax court, son scutellum arrondi
en arrière, large, ne formant pas d’angle sensible en avant où l’échancrure scu-
tale laisse un léger espace vide; épisternum petit,, épimère un peu plus large
que la hanche ; métathorax étroit ayant le milieu du scutum insensible et
couvert, avec le scutellum court presque linéaire, épimère très-aminci,
linéaire extérieurement; pièce pectorale étroite; abdomen assez épais et
long, avec le premier segment plus étroit que le suivant, le septième
très-long chez la femelle, oviduc bifide ; pièces génitales du mâle simples,
peu différentes de celles du Cossus ; ailes petites surtout les inférieures,
obtuses, courtes, ayant les franges larges et les nervures à peu près comme
chez le Cossus ; nervures accessoires des aréoles et une partie de la nervule
à peine sensibles ; pattes petites avec l’épiphyse nulle. Corps couvert d’é-
cailles et de poils serrés plus longs sur l’abdomen où ils bordent les segments
enformant des touffes prolongées sur les côtés surtout chezlemâle ; vol diurne.
Larve vivant dans l’intérieur des Echium.
ZEUZÉRIDES.
331
antennes assez longues, à premier article peu renflé, bipectinées
chez le mâle* assez épaisses et sublamellêes; tomenteuses, non
ciliées chez les femelles, ayant la base entourée de poils, appen¬
dices mandibulaires nuis; thorax épais, court; prothorax
très-court, très-comprimé, laissant à peine voir, en dessus, deux
plis peu sensibles; mésothorax ayant le scutum large, surtout
en arrière où il est convexe et presque gibbeux sur les côtés,
peu échancré , le scutellum large, assez court, avec l'angle anté¬
rieur peu saillant, obtus, le postérieur mucroné, épimère plus
large que la hanche; métathorax très-court, ayant les côtés du
scutum médiocrement étendus , ne laissant aucun espace entre
eux et le rebord alaire, le scutellum très-court presque linéaire,
épimère très-mince, seulement visible en arrière, pattes courtes
avec les tibias antérieures munis d’une épiphyse longue, mince,
prenant naissance vers la base. Abdomen renflé ayant le premier
segment plus étroit que le suivant, membraneux, le dernier
très-long chez la femelle, aminci, muni d'un oviduc.
Pièces génitales du mâle simples, stylet subtriangulaire ,
allongé, obtus, pince allongée, pénis saillant ; ailes assez larges
* C’est à tort que M. Boisduval ( Icon. H. II, p. 176, et Ind. et G. 76), les
dit unidentées ■ il donne ainsi les caractères du genre ; « Corps débile velu ;
antennes assez allongées, unidentées chez le mâle, ciliées chez la femelle ;
palpes squammeux, hérissés - , ailes courtes, assez larges, variées de cendré
et de blanchâtre ; abdomen grêle, muni d’un oviduc chez la femelle. »
Quoique l'E. pantherina soit considérée comme habitant seulement le
midi, nous en avons cependant pris un individu, près de Tours, sur le
coteau de Rochecorbon, au mois de juin.
Nous possédons un mâle d’Algérie qui paraît différer notablement de la
Pantherina et de la Marmorata : un peu plus petite que cette dernière, et
ayant une teinte générale d’un brun-clair un peu roussâtre, qui s’étend sur
les parties blanchâtres, devenues plus obscures et plus restreintes ; nervures
ne formant pas de lignes plus obscures que le fond, les deux rameaux de la
seconde nervure des ailes inférieures naissant bien au delà de l’aréole, et
l’angle antérieur de celle-ci se trouvant beaucoup plus court, écailles des
ailes plus étroites et plus fortement dentées, nous la nommons E. Alge-
riensis.
332
PSEUDOBOMBY C( EUS.
arrondies, nervures presque comme chez le Cossus; corps
couvert de longs poils mous, soyeux, formant des touffes entre
les antennes et sur le front, et sur le ventre, retombant presque
en crinière et produisant de petites touffes non séparées en
pinceaux sur les côtés, pattes très-velues à l’exception des
tarses. Larves inconnues paraissant vivre à la manière de
celles des Hépiales; on trouve parfois l’insecte sortant de
naître, accroché à un brin d’berbe.
Endagbia Mabmobata, Nobis.
Cat. Syst. Lép. And. pl. 5, f. 6.
Alisanticis supra fusco-rufescenti albidoqucvariegatis,sub/us
et alis posticis abdomineque supra fuscis.
Elle n’est peut-être qu’une grande variété delà Pantherina,
près du double plus grande que les individus ordinaires de
cette dernière ; ailes supérieures ayant une grande partie du
disque d’un roux-brunàtre pâle et la plus grande partie de la
marge et un point central blanchâtres, ces couleurs plus ou
moins mélangées et confondues, la côte dans plus de la moitié
de sa longueur d’un bruu-roussàtre, frange d’un gris-blan¬
châtre marquée de taches peu sensibles et deux autres vers
l’extrémité de la côte, d’un brnn-roussâtre; ailes inférieures
et leur franges brunâtres, un peu blanchâtres vers leur base
avec quelques nervures pins foncées ; dessous brun, ayant une
partie de la marge postérieure des premières, leur frange,
l’extrémité de la côte, la marge antérieure des secondes et un
peu leur aréole, blanchâtres; corps d’un gris-blanchâtre
nuancé de plus foncé avec les poils un peu crépus; pattes
blanchâtres, les premières brunes à leur face interne; ab¬
domen brunâtre cu dessus 'un peu plus pâle à l’extrémité et
en dessous, dernier article de l’oviduc déprimé, non hérissé.
Nous avons pris à Grenade un individu femelle qui sortait
de naître, le 22 avril.
VLATYPTÉRYGIDES.
333
Chez cette espèce, le sommet des supérieures est plus arrondi,
plus saillant en avant, ce qui rend la côte un peu courbée; les
inférieures ont le sommet plus allongé et plus aigu.
Sixième Famille. PLATYPTÉRYGIDES.
Point de 'stemmates, tête et yeux gros, antennes insérées
un peu en arrière, bipectinées chez les mâles, à peine
denticulées chez les femelles, finissant en pointe, dents peu
serrées, finement ciliées du côté externe et à l’extrémité, les
deux rangées écartées l’une de l’autre, n’allant pas toujours
jusqu’au sommet de l’axe, palpes petits, très-grèles, éloignés
l’un de l’autre, droits ou un peu courbés et appliqués, peu
velus, spiritrompe petite ou rudimentaire, large à la base,
souvent disjointe ; prothorax ayant deux plis petits, étroits;
corps mince, peu velu, surtout l’abdomen qui ne dépasse pas
les ailes ou est plus court; pattes longues, plus ou moins
velues surtout sur les côtés et un peu sur les tarses, les
postérieures ayant une ou deux paires d’éperons, épiphyse
plus ou moins prononcée, naissant vers le milieu du tibia,
onglets petits avec une pelote épaisse; ailes grandes, larges,
les supérieures ayant presque toujours l’angle apical saillant
ou prolongé et parfois recourbé presque en crochet avec la
marge antérieure un peu dilatée, aréoles grandes, larges,
dépassant en longueur le milieu de l’aile avec l’angle antérieur
plus court, première nervure épaisse, la seconde mince
donnant quatre rameaux, dont le deuxième et le troisième
forment une aréole accessoire allongée, fermée par un
ramuscule de celui-ci, troisième assez forte ayant quatre
rameaux et se courbant vers la nervule qui est anguleuse
dans son milieu, en dedans, et peu sensible en ce point;
secondes ayant la marge un peu dilatée vers la base où elle est
saillante,-munie d’un frein mince ou presque nul qui est
remplacé par un pinceau de soies chez la femelle, première
nervure très-forte surtout vers la base où elle est un peu
Lépidoptères dë l’Andalousie. -22
PSEUDOBOMBYCIEHS.
;$3<
courbée, deuxième faible, se rapprochant beaucoup de la
précédente, puis se divisant et envoyant son second rameau
vers la nervule en formant avec elle un angle externe,
celle-ci se continuant, se courbe bientôt en un angle rentrant,
troisième nervure ayant trois rameaux, le quatrième parais¬
sant être sur la nervule (rameau nervulaire) qui, sur la
largeur de l’aréole, forme un zigzag, l’angle antérieur de
celle-ci se trouvant rejeté en dedans, et en dehors de la partie
la plus large, quatrième nervure mince, cinquième nulle
ou peu sensible et basilaire, bord abdominal coupé droit,
non dilaté.
Tète courte, large, avec le front déprimé, occiput convexe;
prothorax très-court, surtout en dessus ; mésothorax ayant le
scutum divisé par une rainure longitudinale, largement
échancré par le scutellum, qui est grand, arrondi en arrière,
et un peu saillant, avec l’entothorax assez grand, convexe,
entier, scapules assez allongées, étroites, ayant l'angle qui
entoure l’attache de l’aile très-obtus, pièce axillaire ne
dépassant guère la fosse du même nom, la sous-axillaire
ayant tout le centre membraneux, épinière plus large que la
hanche ; métathorax assez étroit, laissant voir une partie du
postscutellum précédent, ayant ses côtés larges, courts et le
scutellum assez large, en carré très-allongé ; abdomen souvent
bien plus court que les ailes, chez le mâle, où il est grêle,
sou premier segment presque aussi large que le suivant avec
la partie moyenne rétrécie en avant, déprimée, son lobe
latéral renflé en forme de capsule dont le bord interne, élevé,
forme une ouverture presque postérieure, celle-ci fermée en
dedans par une membrane très-mince, sa cavité se continuant,
en dedans, avec une sorte de vésicule solide, lisse, géminée,
descendant sous les côtés de la base du ventre * et formant
On est surpris de retrouver une organisation presque semblable chez les
ispèees du goure Cymatophorct Tr.
l’LATV PTÉRV G IL) ES.
335
ainsi un véritable tambour; extrémité anale du mâle garnie,
en dessous, de poils couchés la dépassant peu.
Pièces génitales très-variables ainsi que la forme du
dernier segment qui est fortement échancré par en dessous,
anguleux ou bifide en-dessus, stylet et pinces toujours courts,
pénis non épineux.
Chenilles assez allongées, épaisses dans leur partie anté¬
rieure, très-atténuées à leur extrémité qui est terminée par
une queue en pointe faisant suite à la partie supérieure *
du dernier segment, ayant parfois le corps rugueux ou pres¬
que épineux, ou seulement des poils épars peu sensibles,
présentant des tubercules élevés sur divers segments, ou
seulement sur le troisième et le pénultième, avec la tête
grosse, aplatie en avant, échancréeau sommet; se tenant la
partie postérieure élevée ainsi que l’antérieure, ce qui les rend
bossues, ou la partie postérieure et toute l’antérieure recour¬
bées, relevées; formant sur une feuille plus ou moins pliée,
une toile en réseau, fortifiée par des cordons plus épais, sous
laquelle elles filent une autre toile ou une coque légère ; s:>
changeant en une chrysalide allongée, arrondie en avant, ter¬
minée par une pointe épaisse, tantôt prolongée en une autre
pointe dilatée, munie de crochets, tantôt ne portant qu’un
faisceau de soies crochues ou une pointe divisée en crochets,
parfois couverte d’une matière blanchâtre: vivant l’été sur
les arbres.
* M- Boisduval (Gen. et Ind. p. 82) écrit faussement : « pedibus analibus in
spinulis didymis, supinis corner sis, ano rarius apodo, mutico. » Ces mais
pourraient s’appliquer au genre Cerura Sclir., mais nullement aux chenilles
des Platypteryx, dontla queue n’estque le prolongement de la partie supérieure
à L’anus, et qui est simple et non géminée; les pattes anales ont disparu, une
partie allongée, un peu renflée et latérale, de chaque côté, avant l’anus, en
est peut-être le vestige ; nous ne savons quelles modifications peuvent se
trouver chez les chenilles exotiques, mais nous ne nous occupons ici, de
môme que M. Boisduval, dans l’ouvrage.cité, que des especes d’Europe.
>SEUi)OBO.MBYCIENS.
336
Les espèces composant cette famille sont grêles avec les
ailes larges, F et ressemblent tout-à-fait à des Métrocampides,
mais la forme de leur tympanum et celle des chenilles les en
éloignent beaucoup; elles ne ressemblent pas davantage aux
Cerura, c’est un groupe isolé parmi les européens, peut-être
se rapproche-t-il, par des exotiques, des Limacodides? Les
caractères exposés pour la famille comprennent le genre
Platypteryx.
Platypteryx HaMxjla, Syst. verz.
Hübn. Bomb., 46, 47.
Nous l’avons pris autour de Malaga • dans cette espèce et
YUnguicula, les deux paires d’éperons des tibias postérieurs
sont développées *.
* Nous n’avons pas vu le genre Cilix de Leaeh, qui se .distingue ainsi :
tête très-large, couverte de poils très-courts, antennes bidenliculées, velues
chez le mâle, presque simples chez la femelle, palpes très-grêles, appliqués,
dépassant à peine le front, spiritrompe presque nulle, yeux gros, vertex
élevé; plis prothoraciques très-minces, enfoncés; scutum du mésothorax
assez large, non divisé par un sillon, très-convexe, ainsi que son scutellum
qui ést grand; pattes longues, épiphyse tibiale naissant après le milieu,
allant jusqu’à l’extrémité ; ailes blanches assez grandes, les premières n’ayant
pas l’angle apical saillant, ni recourbé, ni le bord externe creusé au-déssous
de lui; les secondes peu larges, ayant la marge antérieure dilatée à sa partie
interne, munies d’un frein peu sensible, leur première nervure forte, renflée
à la base, s’unissant à la seconde dans une*assez 'grande étendue, absorbant
un des rameaux de celle-ci, qu’elle ne laisse libre que vers l’extrémité de
l’aile; les-supérieures ayant des écailles larges, saillantes, nacrées, formant
des linéaments sur une partie de la troisième nervure et de ses rameaux,
franges larges. A l’état de repos, les ailes sont tellement abaissées qu’elles se
touchent presque par en dessous, lorsque l’insecte est accroché à un corps
'très-rnince, comme Une tige de grtofné©, ‘position quai lui a valu le nom de
Compressa, donné par Fàbricius.
Chrysalide très-atténuêe à son extrémité qui est obtuse, arrondie, ayant
une pointe aplatie, munie-de quelques épines courtes.
Cilix spinula, Syst. Verz.
LASIOCAMPIDES. 337
SEPTIÈME TRIBU. BOMBYCIEMS.
Cette tribu, qui ne comprend qu’une partie des Bombyx
des anciens auteurs, n’est pas plus homogène, ni mieux
circonscrite que la précédente ; elle contient six à sept
familles qu’il serait impossible de réunir sous des caractères
communs*, les dernières n’ayant que peu ou pas d’aflinités
avec les premières ; on peut les considérer comme une sous-
division dont plusieurs familles pourraient former des
tribus.
Quant aux Limacodides, ils lient évidemment les Zeuzérides
aux Lasiocampides, et font partie des Pseudobombyeiens ; poul¬
ies Platyptérygides, c’est un rameau qui n’a pas de rapports
immédiats avec les autres familles européennes.
Première famille. LASIOCAMPIDES.
Aucun auteur n’a limité exactement cette famille; Ochsen-
heimer y introduisit des espèces étrangères et mit dans le
même groupe la Processionea et la Cratægi; 31. Boisduval
suivit cet exemple, il y intercala les Dumeti et Taraxaci,
ainsi que les Processionnaires; Duponchel est allé plus loin,
en la divisant en deux familles, tandis que 31. H. Schæffer
n’en faisait qu’un genre, mais enlui adjoignantes Crateronyx
taraxaci et dumeti, auxquels il applique le nom de Lasio-
campa , dont il change la véritable acception, et qu’il distrait
de la famille pour laquelle il a été formé.
Point de stemmates, spiri trompe rudimentaire, palpes non
redressés, mais plus ou moins saillants en avant, ou en forme
de bec, antennes assez courtes, bipectinées chez les mâles
jusqu’à l’extrémité qui s’amincit peu, les dernières dents
ayant une certaine longueur, ce qui la rend obtuse ou un
* Plusieurs familles manquent de frein pour retenir les ailes.
338
UOMBYCIEKS.
peu tronquée, dents ciliées, un peu renflées vers l’extrémité
qui est amincie, les deux rangées dirigées en avant et en bas,
presque appliquées l’une contre l’autre, ce qui rend l’antenne
comprimée, celles des femelles le plus souvent beaucoup
moins pectinées ; pronotus n’ayant que deux plis saillants,
renflés; ailes privées de frein, scapules allongées en arrière,
dépassant parfois l’épine scutale; troisième nervure exacte¬
ment quadrifide % surtout aux inférieures dont la marge
antérieure toujours plus ou moins fortement dilatée, surtout
vers la base, reçoit un, deux ou plusieurs rameaux accessoires
provenant de la première nervure, celle-ci s’unissant à la
seconde vers la base, soit immédiatement, soit à l’aide d’un
rameau et formant une aréole accessoire qui borde la discoï-
daïe et peut être au moins aussi grande, mais parfois très-
petite, nervule parfaitement distincte à sa jonction avec les
deuxième et troisième nervures, ne recevant jamais de
rameau dans sa longueur, courbée ou formant un angle
rentrant aux premières, plus ou moins oblique aux secondes,
où elle est fléchie peu après son insertion antérieure, bornant
des aréoles étroites et le plus souvent courtes ; première
nervure des inférieures empruntant parfois le premier
rameau de la deuxième, celle-ci divisée, le plus souvent, bien
avant la nervule et quelquefois presque dès la base, aréoles
ayant toujours l’angle postérieur plus allongé ; ouverture
tympanique nulle ; corps souvent très-gros, très-velu.
Tète moyenne, front étendu en arrière, prothorax étroit à
peine aussi large que, la tète; mésothorax convexe sur les
cotés, ses épimères beaucoup plus larges que les hanches,
bombés, pièce sous-axillaire large, couvrant une grande
partie de l’espace du même nom, le scutellum en losange
raccourci avec l’angle postérieur saillant, pointu, ayant sou
entothorax court, non divisé ; partie moyenne du métathorax
en dessus, réduite au scutellum qui est plus ou moins
* Cnradènr employé par M. Guenûe. pour diviser les Nôetuides.
LA.SIOCAMPIDES.
,33‘J
linéaire en travers, son scutum ayant les côtés peu larges,
convexes, avec la partie pulvérulente plus ou moins étendue et
une petite excavation en dehors, entouré par un bord peu
saillant, pièce pectorale très-étroite; pattes le plus souvent
courtes, fortes, les postérieures n’ayant qu’une paire d’épe¬
rons courts, épiphyse variable, onglets assez forts, ayant
entre eux une pelote courte, avec un petit appendice de
chaque côté. Abdomen épais a la base, sur les côtés, très-
développé et plus long chez les femelles, ayant le premier
segment, en dessus, rétréci dans sa partie moyenne, surtout
en avant, où l’on voit, de chaque côté, une petite ouverture
peu sensible, faisant suite à la rainure, en partie, membra¬
neux, renflé sur les côtés, ainsi que le suivant qu’il égale ou
surpasse en longueur, huitième, chez le mâle, plus étendu eu
dessus, coupé obliquement ; pièces génitales externes peu ou
pas saillantes, stylet paraissant souvent nul, ou réduit à son
support, gaine du pénis accompagnée d’une pointe par en
dessous et souvent de plusieurs autres; jamais d’oviduc
allongé chez la femelle, partie vulvaire épaissie, divisée en
deux portions entre lesquelles le premier fait, parfois, un peu
saillie.
Chenilles longues, épaisses, velues, vivant le plus souvent
sur les arbres, tantôt passant l’hiver, tantôt naissant au
printemps, formant une coque tantôt allongée, molle, pulvé¬
rulente, tantôt ferme, ovoïde, coriace; chrysalides épaisses
souvent garnies de très-petits poils rigides, devenant
crochus sur l’exf rémité qui est obtuse, ne se prolongeant pas
en pointe ou saillie.
Cette famille se distingue des Zeuzérides et des Limaco-
dides * parles antennes du mâle toujours bipectinées jusqu’à
* Près des Lasiocampides et après les Zeuzérides, se placent les Limacodides
f[ue nous n’avons pas rencontrés, et qui ne sont représentés en Europe que par
deux espèces, si peu caractérisées qu'elles semblent à peine en faire partie,-
340
BOMBYCIEKS.
J'extrémité qui n’est jamais simple, par l’absence du frein,.la
longueur des scapules et la disposition des nervures.
En la séparant seulement en deux genres, comme le fait
M. Staudinger, il est impossible d’en limiter les caractères,
et il vaut mieux n’en faire qu’un seul, comme M. ïï.
Schaeffer; mais si l’on veut la diviser en plusieurs, à l’exemple
de la plupart des auteurs, l’on se trouve forcé d’en établir un
grand nombre.
ce sont les Limacodes testudo et azcllus. M. Boisduval, en citant les nombreuses
espèces de l’Amérique du Nord, émet l’idée que les uns se rapprochent des
Platypteryx, et les autres des Lasiocampides ; nous croyons qu’ils s’unissent
surtout aux Zeuzérides dont il serait peut-être difficile de les séparer; du
reste, la plupart des pays étrangers en produisent, car nous possédons une très-
belle espèce de Madagascar.
Les caractères suivants ne concernent que nos deux espèces. Antennes
longues, presque simples, tout à fait simples .à leur moitié interne (chez
beaucoup d’exotiques, elles sont comme chez la Zeuzëre), front large et long,
non rétréci en avant, verlex et-oecipùt'peu distincts, larges, peu élevés,
celui-ci formant un bord saillant coupé à pic, palpes peu longs, droits, velus,
non hérissés, spiriü'ompe très-petite; prothorax très-rétréei, ses plis très-
minces, à peine visibles en dessus ; môsothorax large, son scutellum grand,
avec ses angles antérieurs et postérieurs arrondis, scapules courtes ayant un
crochet prononcé, épinière n’etant pas plus large que la hanche; métathorax
ayant ses côtés peu larges, subtriangulaires, convexes, avec la marge pulvéru¬
lente large, la partie moyenne convexe, se confondant avec la précédente, ayant
une impression externe et une autre postérieure, scutellum large, peu épais,
pièce pectorale presque aussi large que la sous-axillaire, épinière bien plus
étroit que la hanche; pattes assez fortes, velues, dans toute leur longueur,
surtout du côté externe (beaucoup moins que les exotiques où les pattes sont
élargies par des masses de poils comprimées qui leur donnent presque la
forme de rames ), les deux paires d’ëperoné dés tibias postérieurs bien
sensibles,, l’épiphyse des antérieures nulle, onglets courts portés sur une
hase large, ayant entre eux une pelote courte munie de deux petits appen¬
dices; abdomen peu long avec: le premier segment au moins aussi long que
le suivant, sans ouverture tympanique, couvert, ainsi que le reste du corps
(beaucoup moins que chez certains exotiques), de poils assez épais.
Ailes courtes, assez larges, les supérieures un peu dilatées au bord posté¬
rieur, avant la base, leur deuxième nervure ayant cinq rameaux dont le
dernier sur la nervule, troisième à pçtt"jirès semblable sur les deux ailes,
L iVSIOC AM l’IDES.
341
genre MEGASOMA, Boisduval.
A peu près les caractères des Mecistosoma *; antennes forte-
donnant quatre rameaux, aréoles grandes, divisées par une nervure accessoire
simple , mince (bifurquée aux supérieures chez des exotiques),«ayant leurs
angles obtus, nervule formant un angle rentrant dans son milieu, cinquième
nervure s’unissant à la quatrième après la base; ailes inférieures ayant un
frein long chez le mâle, composé d’un petit faisceau de soies chez la femelle,
première et deuxième nervures anastomosées dans une certaine longueur
après la base, la seconde se bifurquant à l’angle antérieur de l’aréole, celle-ci
plus courte qu’aux premières avec l’angle postérieur prolongé; les ailes d’une
couleur uniforme (souvent tachées de blanc et de vert chez les exotiques,
où le bord antérieur des secondes est parfois dilaté, et reçoit des rameaux
accessoires de la première nervure). Pièces génitales du mâle composées d’une
pince très-large, très-saillante, cachant et enveloppant les autres pièces,
dont les branches, se roulant un peu l’une sur l’autre, sont arrondies au
sommet et divisées, par en bas, en une épine assez longue qui fait suite au
bord inférieur, d’un stylet d’abord assez large, un peu courbé, finissant en
pointe un peu tronquée, très-hérissé de poils, et d’un pénis très-long, cylin¬
drique, en forme de tube, entourées du dernier segment qui n’est pas très-
long, simple, égal; parties vulvaires de la femelle ressemblant à deux
croissants contigus au centre, séparés vers leur sommet et un peu en forme
de cœur (souvent séparés l’un de l’autre aux deux extrémités, chez les
exotiques et échancrés sur les côtés); tomenteux, veloutés.
Chenilles larges, presque d’une forme ovale, aplaties par en dessous,
déprimées en dessus, d’un vert jaunâtre plus ou moins foncé; partie dorsale
formant comme une large carapace ayant deux côtes denticulôes et une autre
latérale festonnée ; ventre complètement mou, mamelonné, muqueux, sans
vestige de fausses pattes, les anales remplacées par deux mamelons, lés
autres très-petites; premier segment libre, rétractile dans la carapaee, rece-
vantlui-même la tète qui est petite et qui peut s’y cacher entièrement (parmi
les exotiques quelques-unes pourraient bieri vivre dans l’intérieur des végé¬
taux), vivant sur les arbres, formant une coque solide, courte, dont une
des extrémités be détaohe en forme de calotte pour la sortie de l’insecte ;
chrysalide épaisse courte molle, lisse, à parois minces, un peu pointue en
avant, obtuse en arrière avec deux petits tubercules sans soies crochues.
* Nous faisons pour 1 ’Otus je genre mecistosoma et nons y joignons le
Uneosa Palpes assez longs chez le mâle, droits, comme tronqués, ayant le
342
BOMBÏCIETNS.
ment dilatées dans moins de la moitié interne, la rangée 'posté¬
rieure de dents beaucoup plus longue, formant un bord arrondi
sinué, qui , à la base, se recourbe sur les antérieures, cette même
dernier article très-court, antennes fortement bipectinées dans leur moitié
interne, ayant la rangée postérieure de dents plus longue et inférieure,
l’antérieure recourbée en dedans et formant une saillie en dessus, la partie
externe courbée et contournée après la mort; grêles et peu bipectinées chez
les femelles, mais un peu plus vers l’extrémité. Corps épais ainsi que
l’abdomen qui est très-long, couverts de poils serrés couchés ; pattes courtes,
fortes, ayant les tibias chargés de poils plus longs, pelote peu sensible, épi¬
physe courte et graniforme ( Otus ), ou presque nulle ( Lineosa ) ; ailes assez
grandes ayant les franges étroites, les supérieures ovalaires sans stigmate,
les inférieures presque arrondies un peu sinuées ; première nervure aux
antérieures très-rapprochée du bord costal avec lequel elle paraît ensuite se
confondre, aréole courte, étroite, bornée par une nervule courte, formant un
angle en dedans, s’unissant aux deuxième et troisième nervures après leur
second rameau; margé antérieure des secondes médiocrement dilatée, rece¬
vant un rameau accessoire, aréole accessoire petite ou moyenne, fermée par
un rameau très-court,'seconde nervure conservant ses deux rameaux, nervule
peu oblique, peu fléchie avant son milieu.
Dernier segment abdominal très-allongé en dessus, court en dessous,
muni d’une touffe de poils longs, pièces génitales peu saillantes, stylet nul,
gaine du pénis produisant deux pointes saillantes, obtuses, courbées au
sommet, et plus en dedans, deux lames pointues presque contiguës, pince peu
visible, prolongée par en bas en une sorte de lame spatulée et plus haut, et
en dedans, en une saillie épineuse (Lineosa). Chenille allongée, cylindrique,
un peu aplatie en dessous, peu velue en dessus où l’on voit deux rangées
de petits tubercules plus prononcés.sur le huitième segment, formant sur le
pénultième deux petites verrues coniques, hérissés de poils noirs, deuxième
et troisième segments présentant une incision transverse ayant les bords très-
larges, noirs, hérissés de poils rigides, fauves, côtés munis, au-dessous des
stigmates, d’appendices très-prononcés aux trois premiers segments et pro¬
duisant une bordure de poils assez épaisse; tête assez petite, bordée de
poils; passant Driver appliquée sur les branches dés arbres (Id.). Si l’on
considère les exotiques, il devient difficile de séparer les deux genres ; il
en sera de même pour plusieurs des suivants, et dans ce cas, il fau¬
drait les réunir à celui de Gaslropacha.
LA.S10CA.MPIDES,
343
partie dilatée chez la femelle, mais beaucoup moins et propor¬
tionnellement aux autres dents , celles de l’extrémité, chez le
mâle assez longues , ce qui rend l’antenne obtuse, celle-ci fléchie
en arrière , et contournée après la mort; ailes entières ayant les
franges étroites, les premières médiocres, petites et étroites
chez le mâle , sans stigmate, nervule naissant après le second
rameau de la deuxième nervure et aboutissant au quatrième de
la troisième nervure; marge antérieure des. secondes assez
dilatée vers la base , où elle reçoit un rameau accessoire rameux
ou irrégulier , évidée chez le mâle; aréole accessoire assez
petite , fermée par un rameau peu visible ou par le rappro¬
chement des deux premières nervures , nervule peu oblique,
à peine fléchie avant son milieu, aboutissant après le
second rameau de la troisième nervure; marge postérieure
des premières dilatée dans leur milieu; secondes , chez le
mâle, étroites et prolongées en arrière ; dernier segment abdo¬
minal chez celui-ci, plus long en dessus qu’pn dessous, portant
une très-longue touffe de poils supérieure presque bifide et deux
petites , inférieures , courtes.
Megasoma Repandum, Hubner.
Feislh. Ann. Soc. Eut. Fr. 1832, p. 340, pl. 13.
Les ailes supérieures ont un petit point blanc à la base
et une petite lunule peu marquée ; le thorax deux taches
d'un roux plus ou moins foncé, couvrant les scapules.
La chenille découverte à Cadix par le consul Bourboulon,
sur le Spartium sphxrocarpon , a sur les côtés des appendices
très-prononcés, les incisions des deuxième et troisième
segments noirs et des tubercules, en dessus, plus prononcés
sur le pénultième segment. Chrysalide presque cylindrique,
très-obtuse aux deux bouts, rugueuse avec de très-petits
poils fauves sur les anneaux du ventre.
344
BOMBVC1ENS.
Nous avons trouvé cette chenille au mois de mai, près de
Malaga où elle est rare, sur le Sp. monospermum; à Cadix,
elle se trouve grosse dès le mois de janvier, et même l’insecte
se montre dès la fin de ce mois ; il doit paraître au moins
deux fois et peut-être plus de trois, puisqu’il se rencontre
depuis la fin de janvier jusqu’en septembre. La coque, blan¬
châtre, allongée, assez molle, est placée vers la base ou le
milieu de la touffe du Spartium. Elle est si abondante à Cadix,
que nous avons trouvé jusqu’à trois coques à la fois et ,se
touchant, ce qui tient à ce que les Spartium sont conservés
avec soin pour maintenir le sable ; une mouche dépose souvent
ses œufs sur la chenille et la chrysalide est piquée à travers
le cocon par un ichneumon.
genre EPICNAPTERA % Nobis.
Palpes médiocres , velus , un peu hérissés et en pointe, an¬
tennes non dilatées chez les mâles et peu bipectinées , à peu
* Nous avons séparé les grandes espèces auxquelles nous avons laissé le
nom de gastropacha imposé par Ochsenheimer; elles peuvent être considérées
comme le type de la famille surtout la Quercifolia, qui présente les carac¬
tères suivauts: palpes droits s’avançant en museau, comprimés, surtout le
dernier article qui est assez long, revêtus de poils serrés appliqués, antennes
peu dilatées vers la base, presque également et médiocrement bipectinées dans
les deux sexes, contournées et recourbées en arrière après la mort, dents
munies à l’extrémité d’une courte soie oblique tournée en dehors et qui n’est
pas tout à fait terminale, peu sensible; corps très-épais, recouvert de poils
écailleux très-serrés, non hérissés; pattes courtes, épaisses, chargées de
poils épais formant bordure en dehors aux tibias, épiphyse comprimée bien
visible, naissant près de la base, dépassant peu le milieu du tibia, dernier
article du tarse un peu dilaté, hérissé de poils recouvrant les onglets qui
sont munis d’une pelote avec deux appendices assez grands ; abdomen long,
trés-épais chez les femelles.
Ailes assez grandes, dentées, ayant la frange étroite, les supérieures ova¬
laires ou allongées, avec le bord externe très-étendu aux dépens du pos¬
térieur,''dilatées en arrière ; les inférieures ovales, prolongées en arrière avec
LASIOCAMPIDES.
345
près moitié moins chez les femelles, (lents épaisses, obtuses,
n’ayant pas de soie antéterminale sensible, un peu courbées
après la mort ; corps assez épais, très-chargé de poils touffus,
pattes assez fortes, très-velues, épiphyse courte , peu sensible,
dernier tarse peu dilaté, onglets peu couverts ; abdomen médio¬
crement long et épais chez la femelle; ailes supérieures assez
larges , sinuées, dilatées en forme de lobe au bord postérieur ;
les inférieures dentées, échancrées à l’union du bord externe
et du bord antérieur, celui-ci très-dilaté, recevant deux rameaux
accessoires éloignés l’un de l’autre, dont le premier parallèle au
bord, aréole accessoire aussi grande que la dücoïdale, fermée
par un rameau peu long, deuxième nervure conservant ses
deux rameaux qui sont rapprochés, les trois derniers rameaux
de la troisième nervure naissant presque du même point.
Cheuilles allongées, peu épaisses, n’ayant eu dessus qu’un
duvet très-fin peu visible, appendices, plis des côtés et bord
antérieur'du premier segment, excepté le milieu, portant des
pinceaux de poils qui forment une bordure assez épaisse;
tubercules du dessus peu sensibles, un seul épais et saillant
sur le pénultième segment, incisions des troisième et qua¬
trième ferrugineuses; coque ovalaire ou modifiée par les
objets qui l’entourent., molle, d’un roussâtre un peu rosé,
la marge antérieure très-fortement dilatée, arrondie, recevant de la première
nervure cinq à sept rameaux accessoires, aréole accessoire aussi grandes ou à
peu près que la discoïdale, fermée par un long rameau, ce qui rend l'a
première et la seconde nervure éloignées l’un de l’autre ; dans le repos, ces
ailes dépassent en avant les supérieures, leur nervule aboutissant après le
deuxième, rameau de la troisième nervure.
Chenilles longues, épaisses, velues surtout sur les tubercules, ayant des
appendices et des plis latéraux plus velus, un seul tubercule allongé sur le
pénultième segment et une incision bordée de noir sur les deuxième et
troisième ; coque allongée, molle, pulvérulente ; chrysalide obtuse, presque
cylindrique. 'Nous n’avons pas rencontré les deux espèces du genre, les
Gastropacha qnercifoUa et popvlifolia.
346
BOMBYCIFJNS.
imprégnée en dedans d’une matière pulvérulente blanchâtre.
Naît au printemps, l’insecte passant l’hiver en chrysalide.
Epicnaptera Suberifolia, Nobis.
Cat. Syst. Lép. And. pi. 5, fig. 3.
Dup. suppl. IV, p 79, pl 57, f. 3.
Cette espèce a été publiée, avaut nous, par Duponcbel
qui a conservé notre nom. De la taille de la Bctulifolia et
s’en rapprochant beaucoup, mais ayant les ailes moins den¬
tées; d’une teinte très-variable, allant du gris au roux foncé,
uniforme et laissant très-peu voir le dessin qui ne diflère pas
sensiblement de celui de ses congénères; marge externe des
supérieures un peu blanchâtre, parfois largement, surtout en
arrière, point discoïdal brun plus ou moins marqué, frange
entrecoupée de blanc et de roux foncé; dessous gris ou d’un
gris-roussàtre, avec une ligne transverse sur le milieu des
inférieurs d’un gris-roux et la partie antérieure de l’aile
nuancée de la même couleur. Elle diffère des deux autres par
une teinte plus uniforme sur laquelle le dessin est peu visible,
par le lobe du bord postérieur des premières moins prononcé
et par l’échancrure des inférieures beaucoup moins profonde.
Nous avons rencontré la larve de cette espèce au mois de
mai sur le Quercus ilex. Les différences existant entre notre
espèce et les deux autres sont-elles assez constantes pour les
distinguer nettement ?
genre CLISIOCAMPA *, Curtis.
Yeux petits, palpes courts à peine avancés, velus, hérissés
bordés par les poils de la tête, antennes bipectinées chez les
* Nous n’avons pas vu les espèces appelées Pruni, Pini , dont la première
se rapproche des Gaslropacha, et pour lesquelles nous avons fait le genre
LASIOCAMPIDES.
347
mâles, peu dilatées vers la base , obtuses, courbées après lu
mort, bidenticulées chez les femelles, front non saillant, large;
corps et abdomen des femelles couverts de poils plus ou moins
épais;pattes assez fortes, ayant l’épiphyse petite, ne dépassant
Phylloxéra, qui présente les caractères suivants : palpes saillants, un peu
avancés en museau, élargis dans leur milieu avec le dernier article assez
long un peu abaissé, couvert de poils serrés peu hérissés, antennes le double'
plus pectinées chez le mâle, un peu dilatées vers la base surtout à la rangée
postérieure (le type est le P. Pruni ) de dents, celles-ci n’ayant pas la soie en
épine antéterminale bien sensible, un peu courbées après la mort ; corps épais
très-chargé de poils touffus ; pattes et premier article des tarses ayant des
masses de longs poils, dernier un peu dilaté, couvert de poils cachant en
partie les onglets: ailes larges, courtes (Pruni), crénelées, à franges médiocres,
les supérieures ayant un stigmate blanc discoïdal, leur marge postérieure peu
ou pas dilatée vers la base ; inférieures, arrondies, non prolongées, avec le
bord antérieur évidé et la base dilatée et saillante, recevant un ou deux
rameaux accessoires, aréole accessoire petite, fermée par un rameau court
de la deuxième nervure qui cède un de ses rameaux à la première, nervule
oblique, formant un angle interne à sa partie antérieure, aboutissant après
le deuxième rameau delà troisième nervure.
Chenille ressemblant aux précédentes avec les appendices latéraux moins
saillants, n’ayant qu’une seule incision, bordée de rouge, sur le deuxième
segment et un tubercule sur le pénultième (Pruni).
Le Pini présente quelques . différences : antennes moins dilatées, ailes
moins crénelées, stigmate en lunule, bord antérieur des secondes lion évidé,
sa base peu saillante, peu arrondie. Chenille ayant deux incisions,
passant l’hiver comme celle du Pruni. Le Pini mériterait peut-être
un genre particulier, on peut lui laisser le nom à'Eutrichia imposé par
Stephens. Nous proposons aussi,, pour le Lobulina , le genre Selenephera.
Antennes nullement dilatées vers la base, ayant la rangée postérieure de
dents plus allongée, un peu bipectinèes chez les femelles, mais moins à la
base, un peu recourbées après la mort, palpes grêles peu saillants, hérissés ;
corps couvert de poils épais-, ventre long chez les femelles -, pattes courtes,
épiphyse courte, graniforme, tarses presque nus, onglets non couverts; ailes
larges, courtes, dentées, les premières ayant un stigmate blanc en croissant ;
bord antérieur des secondes un peu évidé avec la base arrondie, saillante,
recevant un rameau accessoire parallèle au bord, première nervure épaisse
recevant de la seconde un rameau assez long qui ferme l’aréole accessoire,
348
BOMBYCIENS.
pas la moitié du tibia, onglets non couverts par des poils;
abdomen des mâles peu long , ne dépassant pas les ailes, ter¬
miné par une touffe de poils.
Ailes assez larges, courtes , les supérieures non marquées d’un
stigmate, aijant l’aréole assez longue, fermée par une nervule
celle-ci grande, deuxième nervure, conservant ses deux rameaux, nervüle
très-oblique, formant un angle près de sa naissance et aboutissant au qua¬
trième rameau delà troisième nervure. Yeux gros, front un peu saillant,
franges médiocres.
Nous n’avons pas rencontré lé genre Odonestis de Germar, qui semble
tenir des Gastropacha et des Lasiocampa; dans le repos, les ailes inférieures
dépassent les supérieures; VO. potatoria, nous offre ces caractères :
antennes fortement bipeclinées chez le mâle, pins étroites vers la base qu’au
delà du milieu, rétrécies presque subitement à l’extrémité, non fléchies après
la mort, ayant les dents grêles, espacées à l’extrémité avec une épine antéter-
minale dirigée en dehors et abaissée sur la dent suivante, bidenticulées chez
les femelles, palpes saillants comprimés, ayant le premier article court, le
dernier assez long, grêlés, droits, aussi longs chez les femelles où ils sont
plus hérissés, mais' moins couverts de poils; corps médiocre; abdomen long,,
surtout chez la femelle qui est bien moins velue; pattes assez fortes, très-
velues, onglets courts ayant une'pelote assez saillante; ailes courtes, arron¬
dies, un peu sinuées, les supérieures marquées d’un ou deux stigmates,
aréoles courtes, surtout aux inférieures, rameaux desnervures longs, marge
antérieure des inférieures dilatée, arrondie à la base, recevant quatre-
rameaux accessoires, aréole accessoire à peu près auspi grande que la discoï-
dale, ovale oblonguë, fermée par un rameau assez loug, deuxième nervure
conservant ses deux rameaux, nervule aboutissant au quatrième rameau de
la troisième nervure, qui prend naissance avec le troisième, avant le milieu
de l’aile.
Chenille assez velue avec un pinceau de poils 'sur le second et le pénultième
segment, appendices et plis latéraux presque nuis, coque molle,
allongée.
Le pénis en forme, d’épine très-longue,_ dont une partie seulement
extérieure, est accompagné de chaque côté par deux autres épines à peu
près de la même longueur, ce qui fait cinq épines saillantes à peu près sur
le même rang; les pinces ne sont pas visibles, et la partie inférieure est
occupée par une pièce presque triangulaire, terminée par deux épines un
peu éloignées l’une de l’autre.
LASIOCAMPWES. Àlt)
partant après te troisième rameau de la seconde nervure td
aboutissant au quatrième de la troisième nervure , courbée eu
angle dans son milieu-, les inférieures ayant la marge antérieure
dilatée, très-saillante et arrondie avant la base , surtout chez
les mâles, recevant deux rameaux accessoires dont le second
parallèle au bord, aréole accessoire très-petite, fermée par les
deux premières nervures qui s’anastomosent, la seconde se
divisant assez loin de cette aréole, nervule très-oblique après
son angle, aboutissant après le second rameau de la troisième
nervure , franges étroites.
Yeux très-écartés l’un de l’autre; thorax épais; plis du
pronotus larges, scapules larges à la base, prolongées en
arrière ; pièce sous-axillaire et épimère moyen très-bombés,
celui-ci extrêmement large; premier segment abdominal ayant
les côtés saillants, déprimé en dessus et en partie membraneux,
huitième non \isible (se voit un peu chez la femelle ;
pièces génitales externes composées d’une pince saillante,
très-large à la base, entourant les autres pièces, échancrée paï¬
en haut, terminée en dessous, où elle est très-rétrécie, par
deux épines qui rendent chaque branche fourchue, d ur.
pénis en pointe aiguë accompagné, de chaque côté, d’une
tige mince, obtuse, droite, et, plus bas et en dedans de
lapin'ce, d’une épine allongée.
Chenilles longues, légèrement velues, sans tubercules
sensibles, vivant sur les arbres en famille ou sur les plantes
herbacées, faisant une coque molle, pulvérulente; chrysalide
assez allongée, très-atlénuée à l’extrémité, ayant des poils
très-courts: œufs disposés en un anneau très-large autour des
petites branches ou brins d’herbe,
Cmsiocampa Neüstbia, Linné.
Sepp. III, lab. 29.
Godart (T. IV, p. 140) cite deux individus de l'Amérique
du nord ne différant pas de ceux d’Europe. Nous possédons
I.rfPIItOPTÈKES DE I.’ANDAMM'SIE. S3
R0A1BV CIENS.
:ïo0
aussi un mâle et une femelle de la Californie, qui semblent
n’en pas différer, *
Nous l’avons rencontré aux environs de Grenade, mais nous
n’avons pas vu le Castrensis.
Cijsiocampa Franconica, Syst. Verz.
God. t. IV, pl, 13, fig. 7, 8.
Boisd. Gen v et Ind. p. 79, n° 634, Psyché grandiella.
Malgré l’apparence si différente de cette espèce, on retrouve
chez elle les principaux caractères du genre; elle diffère par les
ailes plus étroites, surtout les inférieures, bien moins cou¬
vertes d’écailles, par la longueur des aréoles qui, aux supé¬
rieures , atteignent ou dépassent la moitié de l’aile et par la
longueur du ventre des femelles ; le mâle toujours plus petit,
et parfois presque transparent, a un peu l’aspect d’une
Psyché. Habite les environs de Grenade.
genre DIPL1JRA , Vobis.
Duponchel a placé le Loti dans le genre Clisiocampa.
Yeux très-petits, antennes ayant le premier article renflé par
en dessus , assez fortement bipectinées chez le mâle avec la rangée
postérieure de dents un peu plus longue, n’ayant pas d’épine
antéterminale sensible ou confondue avec les cils, un peu
sinuées après la mort, à peine bidenticulées (c’est presque la
seule de la famille où les autennes soient à peu près simples)
chez la femelle et un peu plus postérieurement, palpes courts
très-couverts de poils et hérissés, front non saillant ; corps et,
abdomem, assez épais chez les femelles, couverts de poils mous
assez touffus chez le mâle ou la partie anale supérieure est
LASIOCAMPIULS.
351
munied’une longue touffe, (à peu près comme chez le Populi *] ;
ailes larges, courtes, entières, les premières ayant un stigmate
blanc, deuxième nervure très-forte, presque renflée , donnant
cinq rameaux jusqu’à la nervule , dont le second bifide, celle-ci
très-mince aboutissant au quatrième rameau de la troisième
nervure et formant un coude interne; bord antérieur des
secondes à peine évidé, très-dilaté à la base qui est arrondie, où
il reçoit \n rameau accessoire produisant parfois des ramus-
cules, parallèlè à la première nervure , celle-ci épaisse dans sa
partie interne, aréole accessoire très-grande, ovale-oblongue ,
fermée par un rameau assez long de la deuxième nervure ,
* Espèce probablement étrangère au midi de l’Espagne et pour laquelle
Stephens a créé le genre raEcmoeAMPA qui se distingue ainsi : antennes du
mâle assez fortement , bipectinées, à dents assez minces, non épaissies à l’ex¬
trémité qui n’a ni soie ni épine, fortement ciliées, presque laineuses,
entourées d’un faisceau épais de poils à la base, peu bidenticulées-eliè’z
la femelle, palpes courts, revêtus de longs poils ; corps et abdomen épais chez
la femelle, couverts de poils longs peu serrés, celui-ci assez mince chez le
mâle, où il est terminé par une toulfe longue, fourchue ; pattes assez fortes
avec le tibia et le premier article des tarses revêtus de poils longs et épais,
épiphyse peu sensible, onglets découverts. Ailes médiocres, n’étant pas très-
chargées d’écailles ou parfois un peu transparen les, avec les franges assez larges ;
les premières sans stigmate ou ayant un point obscur dont le centre peut
s’éclaircir, aréole assez- longue, nervule partant du troisième rameau de la
seconde nervure et aboutissant au quatrième de la troisième; Secondes
longues, avec la marge assez dilatée, recevant à la base un fort rameau
accessoire, aréole accessoire peu sensible ou nulle, premier rameau de la
seconde nervure réuni à la première, premier rameau de la troisième bais¬
sant loin des autres, nervule aboutissant au quatrième. Chenille naissant
au printemps, médiocrement velue, vivant sur les arbres, formant uno
coque ferme, courte; chrysalide épaisse, courte, rugueuse, obtuse à l’extré¬
mité qui est garnie de soies crochus, fortes. Kous avons été surpris de
rencontrer le pœcilocampa populi près de Coliioure. La partie anale do la
femelle est un peu fournie de poils, mais ne formant pas masse ; le pénis du
mâle ne se termine pas en épine et n’est accompagné d’aucune pointe ; lu
stylet’est obtus, presque bilobé, la pince est divisée en un lobe saillant, un
peu arrondi et en une partie inférieure élroite, courbée en dedans, terminée
en épine. Celle espèce a des rapports avec le Cratirp.
;)52
DOMBŸeiÈJSS.
celle-ci conservant ses deux rameaux ordinaires, nervule très-
faible, assez oblique , se courbant presque au milieu de Varéole,
aboutissant après le deuxième rameau de la troisième nervure.
Tète un peu comprimée avec le vertex saillant, yeux très-
éloignés l’un de l’autre, portés sur une portion saillante for¬
mant en arrière des tempes larges ; thorax épais, court,
saillant sur les côtés, ayant l’épimère moyen très-large, bombé,
pièce pectorale du métapectus extrêmement étroite avec l’épi-
sternum grand; abdomen ayant le premier segment en dessus,
déprimé dans son milieu avec la partie moyenne rétrécie en
avant, dilaté sur les côtés, le deuxième saillant sur les côtés et
en dessous, le dernier échancré obliquement, allongé en dessus,
très-court en dessous; base du stylet se prolongeant, de chaque
côté, en une pointe qui dépasse le pénis, celui-ci déprimé,au
devant de lui se voient deux tiges obtuses un peu en massue,
un peu courbées en arrière, et opposées aux pointes précé¬
dentes.
Diplura Loti , Ochsenheimer.
narob. Faun. And. pl. 15, fig. 1, 2. a, b, c.
Chenille couverte de poils noiràteset jaunes, devenantrouges
sur les côtés et plus bas un peu gris, en grande partie portés
par des tubercules et formant des pinceaux ; fond de la couleur
noir, ayant de chaque côté du dos, une série de taches, des
espèces de croissants au-dessus des pattes et des marques sur
le bord du premier segment, blancs; on voit, en outre, des
atomes jaunes dans la direction des stigmates.
Elle nous a paru vivre exclusivement sur les cistinées; nous
l'avons trouvée la première fois au mois d’août, et presque à
sa grosseur, dans les parties montagneuses près de Malaga,
puis autour de Cadix, où elle n’est, pas rare, à la fin de février
déjà assez grosse. Coque subovoïde presque d'égale grosseur
aux deux bouts, peu rugueuse, solide et coriace, d'un brun un
LASIOCAMl’lDES.
353
peu roussàtre; chrysalide épaisse, ressemblas! à celle des
Lasiocampes, presque lisse un peu ponctuée, très-obtuse vers
la partie anale qui est garnie de soies crochues, d’uu ferrugi¬
neux obscur, [/insecte est éclos à Paris en mai, mais il doit
se montrer beaucoup plus tôt en Espagne.
genre LASIOCAMPA , Schrank.
C’est à ce groupe que Duponchel a appliqué le nom do
Bombyx, qu’Ochsenheimer avait, avec raison, détourné des
espèces européennes, car il doit rester au Mori; quand au
genre Bombyx de M. Boisduval, il comprend à lui seul, des
portions de plusieurs familles. Celui-ci a des rapports avec les
Eriogaster * de Germar.
* Nous Savons trouvé aucune espèce de ce genre, dont voici les caractères :
antennes nullement dilatées à la base, avec les dents un peu pointues,
ciliées, non laineuses, sans épine antêterminale, à peine bidenticulêes chez
les femelles, base entourée de poils peu sensibles, palpes courts, très-velus ;
corps couvert de poils mous très-longs et très-nombreux ; abdomen du mâle
court, couvert de touffes de longs poils dont une plus longue de chaque côté
de la partie anale, celui de la femelle épais, cylindrique, chargé à son
extrémité, d’une masse épaisse, arrondie, formant bourrelet autour du
ventre, de poils très-fins, très-serrés, souvent crépus, luisants, gris ou bruns,
pour couvrir }es, œufs ; pattes revêtues de longs poils soyeux, peu serrés,
n’ayant pas : d’épiphyse ni d’éperons sensibles, onglets assez, grands. Ailes
c-ourtes, assez larges, ayant les franges étroites, premières marquées d’un
large stigmate blanc discoïdal, nervule très-mince, se rendant au quatrième,
rameau de, la troisième nervure qui est un peu divisé en dedans, aréole
allant presque jusqu’au milieu de l’aile; marge antérieure des secondes un
peu évidée à son bord, assez dilatée à la base qui est arrondie et reçoit un ou
plusieurs rameaux accessoires un peu vagues, parfois rameux, ’aréolo
accessoire petite, fermée par le rapprochement des nervures ou. par un très -
petit rameau, première nervure absorbant le premier rameau de la seconde
et ne se. divisant qu’après l’aréole accessoire, la discoïdale grandé, nervule
très-oblique à peine anguleuse en avant, aboutissant au quatrième rameau
de la troisième nervure qui, (le même.qu’aux premiers, s’éloigne souvent un
peu du, troisième. 'Eriogaster. lauestm, etc.
354
BOMBYCIEJSS.
INous avions imposé à ce groupe ( Cat. Syst. And. pl. 5,
iig. 1, 2. ) le nom d ’Eriocampa ( par transposition de lettres,
le graveur a écrit Ireocampa ■), mais nous avons cru devoir
lui restituer son nom primitif.
Antennes fortement bipectinées chez le mâle , de la base à
la pointe qui est un peu obtuse, ayant les dents serrées, un peu
dilatées et comprimées àl"extrémité qui est munie,vers le sommet ,
d,’une petite épine oblique dirigée en dehors sur la dent suivante,
seulement denticulées chez la femelle, leur premier article
renflé presque sphérique, palpes asse.z courts, couverts de
poils, peu hérissés ou le dernier presque nu, à articles épais,
tète petite, front ayant une saillie en pointe ou en crête , cou¬
verte de poils serrés formant une touffe plus ou moins sail¬
lante; scapules étroites , très-prolongées en arrière. Thorax et
Veux petits, front saillant en pointe carénée, épimère moyen très-large el
bombé, pièces génitales externes très-peu saillantes, -stylet nul, sa base
étendue en un tubercule aplati, pinces s’élevant en une sorte de pointe
îpousse,' (pénis large, terminé en épine très-courte, courbée en dedans.
Chenilles assez velues vivant-en société sur les (arbres, naissant au printemps ;
coque courte., ferme ; chrysalide épaisse obtuse.
Le. Neogena qui a ôté unis par M. Boisduval avec les Processionnaires,
mais qui est une Lasiocampide, diffère de ses congénères par son aspect cl
;qtuelqtres'caractères. Yeux assez gros, palpes très-courts, presque cachés- par
les poils du front qui descendent sur eux, très-velus, antennes du mâle
fortement bipectinées, obtuses, dents pointues, sans épine ;op soie antélermi-
nale, bidenticulées chez la femelie où les dents naissent après la base, front
bombe, saillant, non caréné avec l’épistome redressé en lame saillante:
corps couvert de poils peu serrés, peu épais; ventre de la femelle assez long,
cylindrique, pas très-gros, garni d’u-ne masse de poils beaucoup moins
épaisse que chez les Eriogaster, ayant des touffes en dessous; pattes assez
grêlés, garnies de poils longs, mous, épiphyse et éperons peu sensibles,
onglets, faibles, ayant une pelote très-courte. Mies assez larges, courtes,
nervure» comme chez les précédents, les trois derniers rameaux de la
seconde -nervure aux premières, les mêmes de la troisième aux secondes,
partant presque du même point; abdomen du mâle très-velu, terminé -par des
poils plus longs, non divisés en deux touffes. Nous ne connaissons pà-s ses
premiers états» Nous le distinguons sous le nom d ’Antmphgla mogenu.
LASIOCAMPIDES.
abdomen- -très-gros chez les femelles , celui-ci médiocrement;
long, dépassant peu ou ne dépassant pas les ailes , chargé chez
le mâle, d’une touffe anale assez longue. Pattes médiocres ayant
une épiphyse bien sensible et les éperons assez forts, aigtis; on¬
glets faibles , surmontés (l’écailles, avec une pelote saillante.
Ailes grandes , larges , entières , nervures ayant les rameaux
très-longs , frange moyenne, parfois un peu sinuée, te
mèm marquées d’un stigmate blanc accidentellement absorbé
par un point obscur ; deuxième nervure produisant cinq ra -
maux ”, dont le deuxième bifide , nervule partant du cinquième
* Pour les deux nervures composées, nous comptons toujours les rameaux, à
partir de la base, en dehors de l’aréole discoïdale ; les divisions qui ont lieu
hors des bords de l’aréole, où après, sont pour nous des'ramuscules, les
rameaux chez une espèce deviennent souvent ramuscules chez d’autres, et par
variation , dans la même espèce, comme chez le Quercus, ainsi le deuxième
rameau de la nervure indiquée produit deux ramuscules, mais il arrive aussi
que le troisième et le quatrième, s’unissant dans un tronc commun, produi¬
sent deux ramuscules aux dépens de l’un des rameaux ; il devient utile de les
désigner, pour les reconnaître dans leurs modifications.
Le rameau que nous avons appelé nervule (diseo-cellulaiie Guenée) s’unit,
en travers, aux deux nervures composées, et clôt l’aréole, ici parfaitement
circonscrite ; elle ne porte aucun rameau, c’est pour moi un des principaux
caractères de la famille : la deuxième composée ou troisième nervure,
possède ses quatre rameaux, elle’ est quadrifide: si on l’examine chez nu
Dumeli, on ne lui trouve plus que trois rameaux, elle est devenue trifide-, il lie
faut pas croire que le rameau a disparu, il a seulement changé de place :
s’éloignant sur la nervule, il a dépassé le pli médian^ et s’est rapproché de
la deuxième nervure, c’est le rameau que nous avons appelé nervulaire
: indépendante, Guenée), et qui olîre de précieux caractères ; mais s’il se trouve
tantôt au-dessus, tantôt au-dessous du pli médian, ce pli perd complètement,
comme point de repère, l’importance qu’on a voulu lui donner aux dépens
du rameau nervulaire dont on méconnaissait la position ; on le voit, selon
les genres, petit à petit cheminer sur la nervule, abandonner la troisième
nervure pour venir se mettre sous la dépendancede la seconde [Papilio-Pieris .
Ce rameau es,t surtout la cause pour laquelle nous rejetons les Crateromj.r
des Lasiocampides. Par rapport à ce groupe, M. Guenée (loc. cit.) dit « aux
secondes ailes 1’ et V- sont simples et insérées sur une aréole basilaire fôiméc
par la naissance de ta costale qui est- reliée avec 1’ par un petit rameau
35G
BOMBÏCIEiSS,
et s'unissant au quatrième de la troisième nervure ; inférieures
ayant la marge antérieure très-dilatée surfont à la base qui
est an ondie, ne recevant pas d ordinaire de rameau accessoire,
mais rugueuse, aréole accessoire moyenne, . allongée, fermée
par un rameau très-court ou à peine sensible, les deux ner¬
vures étant très-rapprochées, la deuxième se divisant presque
dès la base, nervule ayant d’abord une direction transverse puis
formant un angle et se dirigeant obliquement, dans le sens de
la longueur, vers le quatrième rameau de la troisième nervure
où elle aboutit en formant l’angle postérieur de l’aréole qui est
très-allongé, celle-ci courte.
Pièces génitales peu saillantes, stylet réduit à sa base, au-
dessous de laquelle se voit l’extrémité anale formant une sorte
de pointe, puis plus bas, le pénis muni d’une petite épine, et
de chaque coté et l’enveloppant, une pièce formant en dehors
une saillie obtuse et envoyant le long du pénis une tige aplatie
courbée en dehors, obtuse, au-dessous existe une cavité lisse
de la partie inférieure de laquelle, on voit saillir deux lames
pointues.
Chenilles presque cylindriques; couvertes de poils lins et
mous, disposés dans différents sens sans appendices latéraux,
niais ayant des plis; à peu près polyphages quoiqu’affection-
nant certains végétaux ; coque ovoide ou oblongue, égale des
deux bouts, d’une consistance coriace, fragile ; chrysalide
(‘paisse à parois minces, presque lisse, amincie vers la partie
anale qui est obtuse, marquée de stries et munie de très-petites
soies crochues ferrugineuses.
Nous ne voyous dans ce genre que deux espèces bien au¬
thentiques . les autres n’étant appuyées d'aucun caractère
solide.
anastéïnotique » ; mais ce que cet auteur appelle 1’ est justement sa nervure
costale, et ce qu’il prend-pour la nervure : costale est un des deux rameaux
«le sa sous-costale (deu-xièpK nervure), qui, dans- cette famille, abandonne
parfois la deuxième nervure, pour s’unir à la première : mais celle-ci étant
«-impie d’tiahilitdiî,-f'.e rameau ne lui appartient pas
LASIOCAMPIDES.
357
I;asiocampa Quercus , Linné .
Sepp., VI, tab. 17, 18.
Var. Spartii Hubn. 173, 224; — Guen. Ann., Soc. Ent. F, 1858;
p. 441; — Var. Callunæ , palmer, * Guen. Id. p. 442, pi. 10,
fig. 3.
Nous avons rencontré la chenille dans les environs de Gre¬
nade, ses poils très-fins et couchés sont disposés par petites
bandes, se joignant sur le dos et formant une sorle d’arète ;
entre les bandes il y a des pinceaux d’autres poils dirigés
latéralement et en bas; sur les côtés où les plis et les tuber¬
cules sont plus prononcés, les poils affectent aussi diverses
directions. Elle passe l’hiver; dans son jeune âge elle se tient
appliquée sur les arbres et les arbrisseaux et fait du dégât dans
les vergers lorsque les bourgeons et les fleurs se montrent ;
plus tard elle descend à terre.
Lasiocampa Trifolié. Syxt. Verz.
Sepp. II, tab. 13, 14.
Var. Retarnæ , Cat. Syst. And. pl. 5, f. 1 ; H. Schæff. Suppl, tig,
152 - 53; — Guén. ibid. p. 455, Ratamæ ** ; — Var. Codes
Hübner, Bomb. 332-34; — Guen. ibid. p. 452; — Var. Evers-
manni, Freyer, H. Schæff. II, p. 107, fig. 73 , 74, 165 ; — Guen.
ibid. p. 456; — Var. Terrent, H. Schæff. p. 105, fig. 120-23;
Guen. ibid. p. 156;— Var. Iberica, Guen. ibid. p. 453, pl. 10,
fig. 1 ; — Var. Serrulœ, Guen. ibid. p. 454, fig. 2.
Toutes ces variétés ont été érigées en espèces d'après des
différences de dessin et de coloration qui se rencontrent en
* M. Guénée cite la bruyère commune, Calluna erica, comme nourriture
particulière à la chenille de cette espèce ; nous avons souvent rencontré le
Quercus sur cette plante,
** (Pest par’erreur que M. Schæflèr écrit Raumce; le nom espagnol latinisé ,
csl matna, qui signifie genél 'Genista .
358
BOMBYGIENS.
partie chez les individus de France, et il ne s’est trouvé aucun
caractère organique pour les confirmer.
Il s’en trouve un, au contraire, particulier au Trifolii, et
qui n’est pas modifié dans la série des variétés citées ; ce ca¬
ractère, dont on a pas fait mention, est, chez cette espèce,
d’avoir les tibias antérieurs plus courts, prolongés en une forte
épine antérieure et une autre externe petite.
Au reste, le Trifolii est variable pour le dessin et les cou¬
leurs, aussi pour la forme et la largeur des ailes , surtout
chez les femelles, de même que pour la forme et la quantité
des écailles et des poils qui recouvrent les ailes.
Ainsi nous avons un Codes dont la partie externe des supé¬
rieures est entièrement couverte d’éeailles, tandis que chez
d’autres, comme la variété Iberica, surtout commune à Paris
et dans le centre, ces mêmes ailes présentent plus de poils que
d’écailles et en sont parfois peu couvertes; d’autres fois, aussi,
les écailles sont redressées et courbées.
Il est très-commun autour de Cadix et de Malaga, où presque
toutes les variétés se trouvent ; plusieurs de nos femelles sont
identiques avec la variété Terreni du même sexe, figuré par
M. Schaeffer.
La Y. Retamæ que nous représentons offre une tache jaune
à l’angle anal de la frange, cette couleur de la frange se voit
surtout chez la Y. Codes , mais plusieurs de nos Retamæ ont
aussi la frange jaune.
La chenille se trouve à terre dès le premier âge, ses poils
sont plus jaunes et bien moins disposés en différent sens que
dans le Quercus ; elle aime surtout les Spartium, Genista et
autres légumineuses ; la coque est plus courte, plus jaune et la
chrysalide plus pâle.
gekre MACROTHYLACIA, Nobis.
iNous n’avons pas trouvé 1 e Rubi, pour lequel nous formons
ce genre; mais M. Staudinger pense l’avoir vu voler, c’est
LASIOCAMWUES.
359
donc avec doute que nous le citons. Quoique très-rapprochée
des préce'dentes, cette espèce offre des différences caractéris¬
tiques notables.
Tête petite, front non gibbeux, épistome saillant, antennes
assez fortement bipectinées chez le mâle, ayant les dents un
peu courbées à l’extrémité ; munies d’une petite épine tournée
un peu en dedans, à peine bidenticulées chez la femelle ; chez
celle-ci le thorax et surtout l’abdomen extrêmement épais,
velus ; ce dernier assez grêle chez le mâle, terminé par une
touffe de poils allongés ; pattes assez fortes, ayant l’épiphyse
peu sensible et leséperons bien visibles; ailes grandes, larges,
couvertes d’écailles peu serrées , longuement divisées en
lanières fines ressemblant à des poils, franges peu larges ;
nervule des premières partant après le troisième rameau et
aboutissant au quatrième de la troisième nervure ; secondes
ayant la marge antérieure très-dilatée surtout à la base qui
est très-saillante et arrondie, recevant deux rameaux acces¬
soires, dont un épais et courbé ; aréole petite, fermée par un
rameau court, épais, premier rameau de la deuxième nervure
très-rapproché de la première et tendant à s’y unir ; nervule
d’abord droite et formant un angle au quart de sa longueur,
puis oblique et aboutissant au dernier rameau de la troisième
nervure ; abdomen du mâle très-aminci à l’extrémité, premier
segment en dessus, plus étroit que le suivant, membraneux à
son bord antérieur, huitième étroit, long en dessus, très-court
en dessous ; pièces génitales externes peu saillantes, stylet
nul, sa base formant de chaque côté une saillie un peu épi¬
neuse, au-dessous de laquelle on en voit une autre plus
épaisse et obtuse qui n’est que la base des branches de la
pince, entre elles se voit le pénis en ouverture arrondie, ter¬
miné par une épine courte et forte, accompagné de deux
tiges assez épaisses, courtes, supportées par une base étroite ;
en avant existe une excavation sur les côtés de laquelle est
une pointe courte, crochue, aplatie.
Chenilles épaisses et longues, cylindriques, très-velues, se
tenant à terre, presque polyphages, passant l’hiver, quoique
déjà écloses au mois de juin, faisant une coque molle, allon¬
gée en forme de sac ; chrysalide très-épaisse, atténuée aux
deux bouts chez la femelle, s’amincissant lentement vers
l’extrémité, chagrinée sur le thorax, rugueuse sur l’abdomen,
qui est garni de très-petits poils roux, subépineux, plus forts
à la partie anale qui est très-obtuse.
Macrothylacia Rubi, Linné.
Sepp.. II, tab. 9.
Genre TRICHIURA, Stephens.
Palpes courts, grêles , couverts de poils hérissés, un peu
abaissés, antennes dés males médiocrement bipectinées , ayant
les dents ciliées en dedans et un peu laineuses, sans épine
antétermimle, celles des femelles bidenticulées, poils entourant
leur base , nombreux et longs , ceux de la tête déprimés , dirigés
en avant avec ceux des palpes, front s'avançant en une saillie
tronquée, denticulée sur son bord, un peu excavée à son extré¬
mité; thorax et abdomen assez épais chez la femelle , celle-ci
ayant une masse de poils autour de l’anus arrondie en forme
de bourrelet, pour recouvrir les œufs ; abdomen du mûle peu
épais et court, terminé par une touffe de poils large, longue ,
déprimée , presque bifide; corps et pattes couverts de longs poils ,
celles-ci nayantpas d’épiphyse sensible, éperons peu dévelop¬
pés, onglets en partie recouverts par les poils avec une pelote
petite. Ailes larges , courtes , ayant les franges larges , les
supérieures non marquées d’un stigmate.
Deuxième nervure des premières, forte, ayant le second ra¬
meau épais, les suivants minces, nervule naissant en arrière
du troisième, formant un angle interne prononcé, se rendant
au quatrième rameau de la troisième nervure ; marge anté¬
rieure des secondes assez élargie, arrondie et saillante à la
base, ayant le bord un peu évidé, recevant un rameau accès-
EVSIOCAMPIDES.
:kü
soire fort, courbé, aréole accessoire petite, parfois peu visible
ou nulle, première nervure s’emparant du premier rameau de
la seconde, nervule se lléchissant dès sa naissance, devenant
très-oblique ou presque longitudinale, aboutissant au qua¬
trième rameau de la troisième nervure.
Chenilles allongées médiocrement velues, vivant sur les
arbres, naissant au printemps, réunies en famille ; faisant une
coque ferme, courte ; chrysalide peu allongée, atténuée à son
extrémité ; ce genre a des rapports avec celui d ’Eriogaster.
Yeux assez gros, vertex élevé, premier article des antennes,
renflé par en dessus ; prothorax étroit ayant ses plis petits,
comprimés, écartés l’un de l’autre ; scapule large, prolongée
à sou extrémité qui est arrondie ; métathorax court, assez
épais, bombé sur les côtés ; mésothorax très-court, les côtés
de son notus étroits, obliques, ceux de son pectus, extrême¬
ment rétrécis ; premier segment abdominal peu déprimé en
dessus, plus étroit que le suivant, sa partie moyenne non ré¬
trécie en avant, dilaté sur les côtés, ainsi que le second ;
huitième assez court, plus long en dessus, un peu échancré
obliquement, pièces génitales un peu saillantes , stylet épais,
très-obtus, un peu bilobé, ou terminé en deux tubercules
noirs, courts, entouré en dessous , à sa base, par une lame
saillante qui cerne aussi l’ouverture anale et dont les angles
s’élèvent en pointes , pince bien visible, divisée en deux lobes
dont un supérieur allongé, courbé, presque pointu, l’autre
plus court, épaissi par en bas, terminé au-devant du stylet, en
une épine fléchie, tournée en dedans et en haut.
Tiuchiura Ciiatægi, Linné.
Sepp.II, tab.25.
Il a été trouvé eu Andalousie par M. Staudinger.
Genee ACHNOCAMPA, Nobis.
A peu près les mêmes caractères que le genre précédent.
BOMBYCIEKS.
3G2
Front gibbeux s'avançant en une saillie obtuse, un peu
excavée et denticulée sur son bord, base des antennes entourée
d’un faisceau de longs poils , celles-ci bipectinées, paraissant un
peu laineuses, bidenticulées chez la femelle; tête, thorax et
pattes couverts de longs poils, peu serrés; abdomen médiocre¬
ment épais chez la femelle, n’ayant pas , à la partie anale , de
bourrelet de poils pour couvrir les œufs , celui du mâle très-
àtténué, terminé par une touffe de poils assez longs; ailes
médiocrement larges, surtout les inférieures, les premières
ayant un stigmate blanchâtre qui n’est pas constant , leur ner-
vule naissant après le deuxième rameau de la seconde nervure
et aboutissant au quatrième de la troisième nervure, peu
sensible; marge antérieure des secondes assez dilatée , saillante
et un peu arrondie à la base où elle reçoit un grand rameau
accessoire courbé , aréole accessoire nulle ou presque nulle, les
deux premières nervures réunies dans une certaine longueur en
un tronc d’où partent , à peu près du même point, trois rameaux,
nervule comme dans le genre précédent , franges très-larges.
Il diffère surtout en ce que la femelle n’a pas l’anus garni
de poils \ pour la chenille elle est très-différente.
àchnocampa. Ilicis, Nobis.
Cat. Syst. Lep. And. pl. 5, fîg. 4 *, et pl. 14, fig. 1, a (chenille,.
Ressemblant pour le dessin au Cratægi , mais souvent, sur¬
tout chez la femelle, les dilïérentes lignes étant effacées ; ailes
supérieures d’un gris plus ou moins blanchâtre, traversées
presque au milieu par une bande peu foncée, dont les bords
sinués sont noirâtres, ainsi que par quelques lignes à peu
près comme chez le Cratægi , et avant le bord externe, par une
ligne brune, sinuée, anguleuse, souvent interrompue ; bord
* La première planche est un peu inexacte pour le dessin, et les ailes infé¬
rieures sont trop courtes.
LASLOCA.MPIDES.
363
interne de la bande médiane plus sinué et anguleux que dans
le Cratægi , bord externe aussi plus anguleux et moins arrondi
dans ses courbures, ainsi que la ligne externe ; ce même bord
et la frange, marqués de points plus foncés et plus distincts,
base variée de parties blanches, luisantes ainsi que les ner¬
vures; inférieures d'un gris-brunâtre un peu roussàtre, à peu
près uniforme. Chez la femelle, ailes souvent entièrement
grises, les premières marquées d’un stigmate et d’atomes
blanchâtres. Dessous des quatre ailes de la couleur des infé¬
rieures, les supérieures ayant parfois des marques de dessin ;
tête et thorax d’un gris-brun un peu blanchâtre en avant ;
poitrine, pattes, abdomen de la couleur des ailes inférieures.
Chenille allongée, assez mince, avec un tubercule pointu,
noirâtre sur le pénultième segment, d’un rouge-fuligineux
foncé, couverte d’un duvet très-court, noirâtre avec des poils
blanchâtres ; tubercules pilifères noirs, saillants, accompagnés
d’une tache rougeâtre ou fauve ; le dessin du dos, étant plus
foncé, forme parfois une série de taches mal circonscrites,
placées sur la section des anneaux ; côtés marqués de traits
noirs avec une tache semblable à la base des vraies pattes,
celles-ci d’un rouge fauve ; les autres de la couleur du corps ;
côtés du ventre formant comme une bande roussàlre, celui-ci
marqué d'une bande noire dilatée à chaque segment et qui
peut être interrompue.
Trouvée au mois de mai sur les collines des environs de
Grenade, où elle se tient à l’extrémité des rameaux du Quercus
ilex et coccifera , dont elle ne semble manger que les parties
desséchées. L’insecte a aussi été rapporté du même pays, par
M. Staudinger
Faute de matériaux, nous ne pouvons former une famille
du genre suivant que nons excluons des Lasiocampides.
* Nous ne pouvons rien dire du Chondrosteya paslrana, de M. Lederer; ne
l'ayaut pas vu en nature ; s’il est bien une Lâsiocampide, il se rapprocherait
beaucoup du Cratægi à cause de ses larges franges; d’après son nom générique,
il se construirait une coque cartilagineuse.
BOMBYCIENS.
364
genre CRATERONYX, Duponchel.
Catal. Meth. p. 77.
Presque tous les auteurs ont méconnu ce genre; le Cata¬
logue de.M. Staudinger, qui est un des derniers résumés de la
science, le place dans le genre Gastropacha ; seul, plus de
dix ans après Duponcheî, dont il ne connaissait peut-être
pas le dernier ouvrage, M. H. Scbæffer le sépare sous le nom
impropre de Lasiocampa, qui ne pouvait lui rester, mais en
le laissant dans la même famille, dont les caractères suivants
le distinguent bien : point de stemmates, antennes forte¬
ment bipectinées chez le mâle, assez courtes, non obtuses,
terminées en pointe, ayant l’axe courbé et les dents assez
serrées, les deux rangées peu ouvertes, bien moins bipectinées
chez la femelle, où les dents sont droites avec une soie
apicale plus sensible, palpes courts, droits, hérissés, de
niveau avec les poils de la tête qui sont épais, spiritrompe
nulle, yeux glabres; thorax couvert de poils touffus, longs sur
les cuisses et les tibias, sensibles sur les tarses qui sont un
peu épineux, tibias postérieurs n’ayant qu’une paire d’éperons
courts, pattes antérieures anormales dans les deux sexes, avec
la hanche et la cuisse grosses, épaisses, le tibia et le tarse de
la longueur de cette dernière, qui est renflée, tous les deux
épais et très-courts, les articles du tarse formant des anneaux
serrés, très-courts, dont le premier et le dernier plus longs,
celui-ci terminé par des onglets beaucoup plus grands que
les autres, peu courbés, denticulés, épiphyse nulle.
Ailes assez grandes, étroites à leur attache, les premières
non dilatées à leur bord postérieur, marquées d’un stigmate
jaune ou noir, deuxième nervure donnant deux ou trois
rameaux dont le second, divisé trois fois, naît d’un tronc
commun avec le troisième, troisième nervure n’ayant que
trois rameaux, le quatrième devenu nervulaire, s’insérant
CKATIÏRONYX. 3GS
aux deux ailes, en avant du milieu de la nervule ( Dumeti )
aréole médiocre, axant l’aïfgle antérieur très-avancé, nervule
formant un angle rentrant bien au-delà de son milieu;
secondes dilatées à la base du bord antérieur qui s’avance
en angle obtus, épaissi à sa partie interne qui est presque
parallèle au corps et qui ne porte pas de frein, première et
deuxième nervures s’éloignant l’une de l’autre à la base, puis
se rapprochant avant le milieu dans une certaine longueur,
ensuite s’écartant sans être divariquées, la première plus
épaisse, courbée après sa naissance, recevant plus loin un
rameau court de la seconde et formant ainsi une aréole
accessoire) basilaire allongée, celle-ci bifurquée après l’aréole
qui est large, assez courte, avec l’angle postérieur plus long
et la nervule un peu en zigzag, ayant un angle rentrant pro¬
noncé, qui se prolonge en une nervure accessoire fine.
Tète assez grosse, yeux petits, front large, peu rétréci paï¬
en bas, où existe un rebord plus ou moins saillant, vertex et
occiput peu distincts l’un de l’autre ; prothorax étroit, ayant
deux plis grands, courbés, un peu renflés, presque contigus ;
scapules assez grandes, peu larges à la base, rétrécies en
arrière d’une manière insensible, prolongées, très-obtuses;
mésothorax large, assez court, peu rétréci en avant oii le
præcustum est peu distinct, élargi vers l’épine scutale qui est
saillante, ayant en avant, sur le côté, une impression pro¬
fonde, pièce axillaire très-grande, élevée, la sous-axillaire
très-étroite, à peine visible en avant, réduite à un bord,
épimère plus large que la hanche ; métathorax ayant les côtés
* Les caractères sont surtout pris .sur le Dumeti-, le Taraxaci en diffère non-
seulement par l’aspect général et le point noir discoïdal des premières, mais
encore par l’insertion du rameau nervulaire au milieu de la nervule, et par
les onglets antérieurs non denticulés; mais il ne peut être séparé. Nous ne
connaissons le Balcanica que par la figure de M. H. Schæffer ; la forme des
pattes antérieures, qui ne semble pas différer des autres, ferait croire qu’il
n’appartient pas à ce genre.
- Lépidoptères de i/Andalousie. 24
366
BOMBYCIENS.
larges, courts, un peu échancrés en dehors, un peu convexes,
uniformes, sans traces de division, n’ayant pas d’efflores¬
cence sur le bord antérieur, laissant voir, en arrière, la
troisième pièce alaire très-étroite, un peu saillante chez le
Taraxaci *, scutellum assez épais, assez large, pièce axil¬
laire très-large, épimère presque aussi large que la hanche à
la base.
Abdomen du mâle très-rétréci à son insertion thoracique,
dans son premier segment, dont la partie moyenne est
étroite et déprimée, surtout en avant, dominée en arrière par
le deuxième qui est plus long et saillant sur les côtés,
atténué vers l’extrémité avec le huitième très-long en-dessus,
à peine sensible en dessous, où se voient les pièces génitales,
stylet assez large, courbé, échancré au bout, au-dessous
duquel se voit une excavation bornée par une lame saillante,
concave, pénis saillant, inerme, pince inférieure, ovale,
simple, en forme de valve.
Chenille épaisse, cylindrique, couverte d’un léger duvet;
naissant au printemps, vivant à terre, surtout de chicoracées,
entrant en terre et produisant une chrysalide épaisse, atté¬
nuée à l’extrémité, terminée par une pointe, enveloppée d’une
coque peu sensible.
Nous avons trouvé une chenille non loin de Malaga dans
un champ inculte; elle courait vivement sur la terre rendue
brûlante par l’ardeur du soleil, et avait dû se nourrir de
chicorée sauvage , seule plante épargnée par les troupeaux,
ou l’intensité de la chaleur. Nous n’avons pas vu l’insecte qui
s’est échappé, à son éclosion, pendant notre absence, mais
nous avions cru reconnaître la chenille du C. Dumeti que
nous avions déjà rencontrée.
* Dans cette espèce, le scutellum du métathorax est étroit, plus épais, ainsi
que celui du mésothorax, le premier segment abdominal est plus rétréci.
BOMBYX.
3G7
Crateronyx Dumeti , Linné.
Esp. III, tab. 14, fig. 3, 4.
GENRE BOMBYX *, Linné.
Nous ne formons pas de famille pour ce genre exotique,
qui ne se lie pas avec nos européens, ni pour celui d ’Endro-
mis **, espèce isolée dont les nervures rappellent celles des
Lasiocampides, de sorte que plusieurs familles sont omises
comme n’étant pas suffisamment représentées en Europe.
* Il ne paraît pas cependant s’éloigner beaucoup du genre Crateronyx,
malgré le peu de ressemblance qu’on remarque entre les chenilles.
** Nous n’avons pas wxYEndromis tersicolora. L., dont voici les caractères :
antennes fortement bipectinées chez le mâle, obtuses, .les dernières
dents étant encore longues, celles-ci crispées et repliées après la mort,
peu bipectinées chez laTemelle, palpes courts, très-velus, atteignant à peine
les bords du front, spiritrompe insensible, stemmates nuis.
Thorax revêtu de poils longs hérissés, pas très-serrés, élevés en arrière,
ceux de l’abdomen très-longs, peu serrés, un peu relevés et prolongés au
bord des segments addominaux qu’ils reproduisent, hérissés surtout à
l’extrémité ; pattes assez longues, grêles, ayant les cuisses velues et le reste
presque glabre surtout en dessus, épiphyse naissant, chez le mâle, après le
milieu du tibia et se prolongeant au delà en se contournant, obtuse, grêle,
comprimée, presque nulle chez la femelle, tibias postérieurs ayant les
éperons à peine sensibles, onglets grands, semblables à toutes les pattes,
ayant la base très-saillante en dessous, accompagnés d’une pelote et de deux
appendices.
Ailes grandes, larges, surtout les supérieures, un peu dilatées avant la
base, au bord postérieur, deuxième nervure donnant trois rameaux, dont le
second se divise trois fois, troisième quadrifide aux deux ailes, quatrième
très-mince, très-éloignée de la précédente allant à peine jusqu’à l’angle
postérieur, recevant la cinquième vers le tiers de sa longueur, aréoles assez
longues dont l’angle postérieur dépasse un peu le milieu de l’aile; inférieures
un peu arrondies au bord externe, dilatées à la base du bord antérieur qui
est arrondie et garnie d’une bordure interne de poils, frein tout à fait nul,
première et deuxième nervures libres à leur naissance, puis un peu
écartées l’une de l’autre, ensuite rapprochées après la base où la seconde
envoie à l’autre un rameau très-court, à peine divergentes, deuxième bifide
3G8
TiOMBÏCIENS.
Yeux saillants, palpes petits n’atteignant pas le front, le
dernier article très-court , velus par en dessous, spiritrompc
nulle , poils du front couchés , non saillants, antennes courtes ,
bipectinéeSy presque de la même manière dans les deux sexes,
dents longues dès la base, se raccourcissant beaucoup avant le
sommet, la rangée antérieure plus courte, rapprochée de Vautre ,
ciliées, velues, avec l’axe courbé, scapus très-gros , très-renflé ;
corps épais ayant ses poils presque unis , un peu touffus , coto-
neux; pattes courtes, fortes , tibias et tarses, surtout le premier
à l’angle antérieur de l’aréole, nervules fortement courbées en dedans, où
elles reçoivent une nervure accessoire postérieure peu sensible, ailes d’un
fauve obscur, tachées de blanc avec un trait noir, courbé aux premières.
Tête assez petite, un peu déprimée, presque unie, scapus peu-renflé; notus
du prolhorax non comprimé, ayant deux plis presque contigus un peu
renflés ; scapules courtes, presque triangulaires, peu prolongées en. une partie
renflée, leur apophyse en terne de tubercule, non en crochet, laissant voir, en
dedans, une portion notable de la pièce sous-scapulaire, mésonotus grand,
présentant en avant et au-dessus de l’épine scutale, qui est bien marquée, une
fosse profonde, scutellum plus large qne long, peu paillant en avant, arrondi
en arrière avec un rebord saillant ; mésopectus épais, ayant l’épimère bien
plus large que la hanche, un peu saillant en arrière, pièce axillaire assez
grande, la sous-axillaire large ; scutellum du métanotus un peu visible dans
son milieu, ayant les côtés assez grands, unis, avec une légère impression en
dehors, marge antérieure non distincte, non visible, scutellum très-court
linéaire en travers. .
Abdomen assez épais, dépassant un peu les ailes, ayant le premier segment
bien plus court que le suivant, division externe de l’arceau supérieur peu
différente des autres, ne laissant pas d’ouverture tympanique, dernier
segment prolongé presque carrément en dessus, assez court en dessous,
pièces génitales d’un noir luisant, stylet simple, étroit à la base, épais,
courbé, canaliculé, terminé en pointe, pince inférieure, étroite, simple, dont
les branches excavées en dedans sont courbées sur le stylet à leur extré¬
mité qui est rétrécie, pénis très-petit et grêle, sortant d’une gaine évasée
courte, non épineuse ; partie anale de la femelle ayant, en dessous, une petite
pièce saillante cornée.
Chenille glabre, atténuée en avant avec le pénultième segment élevé en
pyramide, vivant sur les arbres ; chrysalide épaisse, terminée en
pointe.
BOMBYX-
369
et le dernier article de ceux-ci couverts, du coté externe, de
poils longs très-épais, non hérissés ni mêlés, laissant voir les
articulations, le premier article assez long, les autres très-
courts , surtout les trois moyens, les derniers tibias ayant une
paire d'éperons courts, épiphyse aplatie, atténuée, dépassant le
tibia; abdomen assez long et épais, surtout chez la femelle.
Ailes petites, les supérieures étroites vers la base, non dila¬
tées au bord postérieur , un peu sinuées au bord externe,
deuxième nervure ne donnant que deux rameaux dont le
second se divise quatre fois et dont les ramuscules sont un peu
divergents, troisième divisée en trois rameaux très-espacés,
surtout le premier, aréole étroite, assez longue, ayant la ner-
vule bien distincte à ses deux extrémités, recevant dans son
milieu le rameau nervulaire; postérieures larges, dilatées en
avant, 'arrondies et un peu sinuées à leur bord externe et
antérieur, celui-ci un peu anguleux à sa base où l’on voit une
petite pointe en place du frein , première et deuxième nervures
distinctes à la base après laquelle, celle-ci envoie à Vautre un
rameau assez fort, court, celle-là devenant divergente, la seconde
bifide après l'aréole, troisième donnant trois rameaux un peu
divergents, aréole médiocre, fermée par une nervule oblique, un
peu sinuée avec l’angle postérieur plus long, cinquièm,e nervure
finissant bien avant l’angle anal.
Chenille longue, glabre, avec la tète petite et les premiers
segments renflés et plissés, ayant un appendice caudal
sur le pénultième ; vivant sur les mûriers (Morus alba ,
nigra), filant entre les ramuscules et les feuilles une coque
subovoïde solide, jaune ou blanchâtre, formée en grande partie
de fils continus d’une très-belle soie; espèce peu connue à l’état
naturel.
Insecte blanchâtre ayant les ailes marquées de plusieurs
lignes transverses brunâtres, peu ou pas sensibles et parfois
d’un stigmate sur les premières qui sont un peu falquées,
couvertes d’écailles à dentelures multifides, souvent longue¬
ment prolongées, et ayant un aspect cotonneux.
370
BOMBYCIEWS.
Tète médiocre ayant le front très-large, un peu comprimé,
peu rétréci en avant avec le bord antérieur ou l’epistome un
peu redressé, trous antennaires très-larges, recevant un scapus
grand et très-épais qui s’articule par une sorte de pédicule,
second article très-comprimé, s’articulant obliquement, axe
autennaire d’abord large, s’amincissant progressivement,
stemmates nuis, occiput ayant une forte gibbosité au milieu;
notus du prothorax peu comprimé, ayant quatre plis dont les
deux premiers un peu renflés en avant, les autres très-minces,
foliacés, avec un scutellum enfoncé, peu sensible; scutum
du mésonotus allongé, cerné, au-dessus des côtés eu avant,
par une carène obtuse, après laquelle se voit sur les côtés un
sillon oblique, les divisant au-dessus de l’épine scutale qui est
peu sensible, son bord antérieur ayant une échancrure
arrondie pour recevoir le præscutum qui est bien distinct et
profondément excavé en dessous, où il reçoit l’extrémité du
pronotus, largement échancré en arrière par son scutellum
qui est grand, avec l’angle antérieur avancé, formant en
arrière un angle court un peu redressé, ayant ses angles
latéraux étroits, scapule étroite prolongée en arrière et ter¬
minée en pointe, avec son apophyse très-courbée, assez
longue, pièce axillaire s’étendant sur presque tout l’espace
axillaire, convexe, la sous-axillaire étroite, formant un rebord
saillant, épimère convexe, beaucoup plus large que la hanche ;
côtes du métanotus très-déclives, de dedans en dehors
médiocrement larges à surface assez unie, élevée dans son
milieu, déclive en arrière avec la marge antérieure étroite,
saillante par en haut, non pulvérulente, ayant une impression
en dehors, scutellum étroit avec ses angles prolongés, pièce
pectorale étroite, épimère réduit à sa base qui est renflée.
Abdomen large, son premier arceau en dessus, ayant la
partie moyenne étroite, surtout en avant, sa division externe
très-courte, allongée en travers, arrondie, laissant en avant et
en arrière de la rainure une excavation, tympanum nul,
deuxième segment un peu anguleux sur le côté, arceau
ATTACIDES.
371
supérieur du dernier segment, chez le mâle, prolongé, arrondi,
l'inférieur largement échancré et borné de chaque côté, par
un angle saillant, crochu, pièces génitales externes visibles,
stylet court, épais, courbé, canaliculé, terminé en deux pointes
obtuses, sa base dilatée en dessous, excavée, prolongée en
pointe obtuse, pince supérieure, épaisse à la base qui est
renflée, arrondie, prolongée en arrière le long du stylet qu’elle
dépasse en une longue tige, flexueuse, mince, pénis très-grèle,
long, cylindrique, sortant d’une gaine solide, prolongée par en
haut en une lame pointue ; partie anale de la femelle entourée,
en dessous, d’un bord scarieux fendu au milieu.
Bombyx Mori , Linné.
— Faun. Suec. édit. I, n° 332 ; Phalæna pectinicomis, elinguis ,
Bombyx dicta.
Cinquième famille. ATTACIDES, Duponchel.
saturnia, Schrank.
Point de stemmates, antennes courtes, bipectinées, ayant
quatre dents à chaque article (d’ordinaire deux), placées aux
extrémités et dont les deux externes sont souvent plus courtes,
plus grêles, moins ciliées, et parfois accolées si intimementavec
celles de l’article suivant qu’elles paraissent à peine s’en dis¬
tinguer, d’autres fois ayant vers l’extrémité une direction
différente, des deux séries de dents, l’une est supérieure-et
l’autre inférieure, ce qui rend l’antenne aplatie et lui donne
la forme d’une feuille à nervures serrées et parallèles dont
le parenchyme a disparu, partie antérieure de l’axe et la plus
étendue, paraissant être l’interne des autres familles et la pos¬
térieure oùnaissent les dents, et qui est plus étroite, l’externe, de
sorte que les dents naissent en dessus, ce qui est l’opposé des
autres ; dents variables pour la longueur, parfois courtes et
372
BOMBYCIEINS.
disparaissant avant l’extrémité qui est presque nue (exotiques),
les quatre deuts de chaque article, n’étant pas parallèles, les
externes plus rapprochées que les autres, et, celles d’un côté
ne naissant pas au même point que celles de l’autre, un peu
courbées après leur base, les internes un peu plus ; plus pe¬
tites chez les femelles où les externes disparaissent souvent,
parfois presque semblables dans les deux sexes, d’autres fois
disparaissant presque entièrement chez les femelles * ** . Ailes
le plus souvent très-grandes, mais aussi parfois médiocres ou
étroites (exotiques) et souvent les supérieures talquées ; leur
troisième nervure trifide, le rameau nervulaire quittant la
nervule et se joignant à la deuxième nervure, mais parfois
restant au milieu de celle-ci ; inférieures plus ou moins arron¬
dies ou allongées en arrière, ou même prolongées en queue,
dilatées au bord antérieur, surtout à la base, évidées et un
peu tronquées au bord interne, privées de frein, ayant la pre¬
mière nervure divergente dès la base, les deux nervures com¬
posées (2 e et 3 e ) trifides, semblables *% le rameau nervulaire
* Certains Spliingid.es dont les antennes sont un peu bipéctinées, tels que
le Smerinthus juglandis et notre quereus (très-peu), offrent une disposition
analogue,-quoique la forme de • l’antenne soit très-différente, ce?qui a sans
doute engagé M. H. Scæhffer à mettre ses Saturnia après les Smerin¬
thus ; chez le Juglandis les articles de l'antenne présentent une créne-
lure intérieure dont chaque extrémité se dilate et se prolonge en deux dents
apposées et reproduit en partie ce qui a lieu chez les Attacides, mais l’an¬
tenne' conserve sa forme ordinaire, la partie supérieure est revêtue d’é-
eailles et les dents naissent de l’inférieur, tandis, qu’ici la forme et la
disposition sont modifiées, les faces deviennent antérieure et interne,
postérieure et externe, et les dents semblent naître de cette dernière face qui
paraît être le dessus, de sorte que l’antenne serait renversée.
** Les caractères si remarquables, fournis par les antennes et les nervures,
qui distinguent celte famille, et suffisent pour, la caractériser, ont été complè¬
tement méconnus par MM. Duponehel et Boisduval; voici ceux que leur attribue
<'e dernier : « Alœ patulœ, latœ ; sæpius macula ocellari (les ailes de beaucoup
d’exotiques n’ont pas d’yeux), vel diaphana ornatæ , lingua nulla, » Gen. et
hui : p. 73. Il ne mentionne même pas l’absence du frein; il n’est donc pas
cinmiani que cos deux ailleurs on aient .éloigné VAgita tau, pour la mettre
ATÏAC1DES.
373
étant réuni à la deuxième ou rarement uu peu écarté sur
la nervule, aréoles variables, nervules tantôt assez marquées,
tantôt disparaissant complètement (Atlas., L. Hesperus, L.) ;
cinquième nervure nulle ou peu sensible.
Ailes se recouvrant peu, horizontales dans le repos, sou¬
vent marquées de taches discoïdales ocellées ou transparentes.
Cette famille, une des plus nombreuses parmi les exotiques,
contient les espèces dont le système alaire est le plus déve¬
loppé, et dont Y Atlas est l’un des plus remarquables repré¬
sentants ; chez quelques exotiques le rameau nervulaire se
fixe vers le milieu de la nervule, mais la forme des antennes
fait reconnaître la famille.
dans les Eudromides avec lesquels elle n’a pas de lappoits ; voici ses caractères :
antennes fortement bipeclinées jusqu’au bout, les dents externes de chaque
article plus courtes, plus minces, accolées par en bas avec celles de l’article
suivant, puis disjointes, les internes terminées par deux poils épais couchés,
tournés vers le sommet, bidenticulées chez la femelle, palpes pdu hérissés,
presque lisses, comprimés, droits, atteignant le front, spiritrompe nulle ;
thorax épais, ayant des poils nombreux lâches ; pattes assez courtes, velues,
tibias bordés de poils et un peu les tarses, les postérieurs ayant une paire
d’éperons très-courts, épiphyse longue, naissant dès la base, plus courte que
le tibia, un peu courbée en dehors ; ailes grandes, marquées d’une tache
discoïdale ocellée et d’une ligne marginale sinuée à la base -, les inférieures
presque arrondies, un peu tronquées au bord externe avec le même angle un
peu saillant et le bord antérieur dilaté, surtout à la base où il forme un
angle obtus, arrondi, deuxième nervure des premières donnant quatre
rameaux dont le second bifide, le quatrième éloigné sur la nervule, celle-ci
sinuée, émettant en dedans, en avant, un petit rameau, aréole plus courte
que le milieu de l’aile, dilatée en dehors, celle des inférieures égalant la
moitié de l’aile avec l’angle postérieur plus long, nervule formant un angle
rentrant dans son milieu ; abdomen assez grêle chez les mâles, épais chez les
femelles, court, peu velu, n’ayant pas de cavité tympanique sensible.
Tête assez petite, vertex un peu gibbeux ; prothorax comprimé n’ayant en
dessus que deux plis bien sensibles peu renflés, éloignés l’un de l’autre et
laissant voir un scutellum très-large et l’apparence de deux autres plis ;
mésothorax court, scapules étroites à la base, presque linéaires, prolongées
en arrière, épaisses, un peu obtuses, ayant un crochet épais, obtus, peu
courbé, scutellum large', court,'avant l’angle antérieur assez avancé^ le
374
BOMBYCIENS.
Geyre ATTACUS, Linné.
Tête enfoncée, abaissée et dominée par les poils du protho¬
rax , antennes courtes, plus ou moins bipectinées, les deux
dents externes de chaque article un peu plus courtes et plus
minces, assez éloignées des suivantes, celles-ci n’ayant pas des
cils plus longs à leur sommet; peu ou pas bipectinées chez la
femelle où les dents externes disparaissent ou sont peu
sensibles, glabres, front couvert de poils assez longs, épais,
rabattus sur la bouche , palpes très-courts, très-velus, spiri-
trompe nulle ; thorax épais, revêtu de poils fourrés un peu
redressés et crépus; pattes très-velues , excepté sur le tarse dont
les articles sont un peu épineux sur le côté avec le pénultième
très-court, épiphyse assez grande partant de la base, un peu
contournée , peu sensible chez la femelle, tibias postérieurs
n’ayant qu’une paire d’éperons courts, parfois bifides et épais ,
ce qui fait penser que la première paire y est réunie, onglets
assez forts , ayant une pelote très-courte ou presque nulle.
Ailes très-grandes et larges, toujours marquées d’une tache
postérieur presque nul, mucroné, au-dessous duquel se voit le postscu-
tellum, épimère beaucoup plus large que la hanche, presque gibbeux;
métathorax ayant les côtés du scutum étroits, convexes, déclives, presque
unis, avec renfoncement externe peu sensible, scutellum médiocre étroit par
en haut; premier segment abdominal bien plus court que le suivant en
dessus, huitième court, caehanl peu les pièces génitales, pince assez
allongée, obtuse, ses branches épaisses, peu rétrécies, courbées au sommet en
forme de capuchon, stylet court, épais, très-courbé, bifide, pénis saillant,
mince, grêle, entouré d’une gaine prolongée, en dessous, en une lame courbée,
large, presque bilobée; septième chez la femelle plus long que le précédent,
laissant voir le huitième qui est très-étroit, échancré, formant en dessous une
excavation d’où sort une lame saillante, tronquée, ayant en dessous une
forte impression. Chenille non velue, épaisse, rugueuse, munie de plusieurs
épines, dans sa jeunesse, qui disparaissent, ayant en dessus la plupart des
segments élevés; vivant-sur les arbres; se transformant entre les débris;
produisant une chrysalide épaisse, terminée par une saillie hérissée.
ATTAC1DES.
375
discoidale ocellée , t raversée par la nervuleet d’une double ligne
dentée en scie , les supérieures peu ou pas falquées, deuxième
nervure donnant trois rameaux dont le premier divisé en deux
longs ramuscules , l’antérieur laissant voir une petite division
qui n’est pas toujours sensible, le troisième n’étant que le
rameau nervulaire qui s’est ajouté à cette nervure , troisième
nervure cüurbée en ded ans, ayant son premier rameau très-
éloigné du second, nervule fléchie en dedans , bien distincte des
nervures; inférieures ayant à la base du bord antérieur un
pli épaissi dépourvu du frein ordinaire, un peu rétrécies et
évidées au bord interne, peu ou pas prolongées en arrière vers
L’angle anal, première nervure courbée, deuxième ayant trois
rameaux (deux d'ordinaire), le troisième, le nervulaire s’étant
ajouté à cette nervure, du reste semblable , ainsi que la suivante,
à celles des premières ailes, aréole dépassant le milieu de l’aile
plus longue qu’aux premières; abdomen garni de poils touffus,
hérissés, divergents, reproduisant les segments, n’ayant pas chez,
le mâle le huitième plus long que les autres; corps épais, très-
épais chez le type (A. pavonius).
Chenilles très-épaisses, ayant une série de tubercules gros
et saillants sur chaque segment, non rangés en trapèze en
dessus, hérissés d’épines qui se continuent souvent en un gros
poil parfois renflé au sommet ; vivant sur les arbres et
arbrisseaux ; produisant une coque ovoïde ou presque vésicu-
leuse ou très-amincie d’un bout, dure, coriace, formée d’une
sorte de gomme et de soie grossière, le bout aminci presque
libre et seulement fermé par des faisceaux de soie convergents,
recouverts par la partie externe qui est ouverte ; chrysalide
épaisse, courte, terminée par une saillie couverte de pointes
nombreuses, fines, non crochues.
Les détails suivants, ne concernent que les espèces euro¬
péennes : tête assez petite, abaissée, front large en haut, ré¬
tréci en bas, espace buccal très-court, ne laissant voir aucune
trace d’appendice maxillaire, palpes très-courts, épais, leur
second article globuleux, le troisième peu sensible, palpes
376 BOMBYCIENS.
maxillaires assez saillants, ayant trois articles, épistome
■visible, trou antennaire très-large, rétrécissant le sommet du
front, scapus épais et renflé, court, vertex étroit, bossu, peu
distinct de l’occiput, yeux variables ; prothorax n’étant pas
très-comprimé en dessus, ayant quatre plis, dont les premiers
renflés, saillants, séparés des autres par un scutellum assez
élevé ; scutum du mésothorax assez allongé, rétréci en avant,
ayant l’épine scutale très en arrière, assez fortement échancré
postérieurement avec les deux angles très-obtus, tronqués ;
scutellum grand, large, ayant l’angle antérieur avancé, le pos¬
térieur très-court, submucroné, les latéraux allongés; épi-
sternum petit, pièce axillaire élargie par en bas, épimère plus
large que la hanche, convexe, saillant; dessus du métathorax
large, præscutum membraneux, côtés du scutum uniformes
en carré allongé, courbé, à surface unie, déclive en arrière,
avec l’impression externe large, peu profonde, et le bord
antérieur saillant dans son milieu, nullement efflorescent, scu¬
tellum assez étroit, presque carré et aussi long que le scutum,
à face très-déclive et postérieure avec le bord antérieur en¬
foncé et arrondi, éloigné du scutellum précédent; épimère
aussi large à sa base que l’extrémité de la hanche. Abdomen
gros chez la femelle, médiocrement long dans les deux sexes,
rétréci à son attache où il est débordé par le métathorax ; pre¬
mier segment plus étroit que le suivant, division externe de
l’arceau supérieur peu saillante, ne différant pas de la même
partie chez les autres, membraneuse, ayant un stigmate très-
grand, séparée par une rainure peu profonde, formant en
avant une petite excavation, partie moyenne rétrécie anté¬
rieurement, tympanum tout à fait nul, deuxième segment
ayant les côtés saillants, huitième n’étant pas plus long que le
précédent, ne couvrant guère que la base du stylet, très-court
en dessous et laissant voir une grande partie de la pince,
celle-ci large à la base, surtout par en dessous, plus ou moins
bilobée ou trilobée à son bord inférieur, un peu rétrécie et
convexe vers l’extrémité, qui est obtuse et s’élève au-dessus du
ATTAC1DES.
:î77
stylet, premier lobe étroit, court, courbé eu dedans, le
moyen en forme d’épine courbée en dedans et longeant le bord
inférieur; stylet très-épais, parfois très-courbé en dessous,
plus ou moins creusé par un large sillon, bifide, terminé en
deux pointes crochues, parfois se confondant en dedans avec
sa base qui est très-épaisse (A. pavoniellus ); pénis peu ou pas
saillant, muni d’une pièce solide du côté droit qui se prolonge
en une pointe forte, entouré d’une gaine très-large, excavée et
évasée, longuement prolongée par en dessus et en côté, et di¬
visée en deux parties pointues conniventes ; septième segment
chez la femelle, formant, en dessous, un bord épaissi et une
petite excavation, laissant voir le huitième qui est étroit, un
peu évasé, entourant la partie vulvaire, celle-ci saillante un
peu en forme d’oviduc \
\. Attacus * ** Pavcmnius *** Linné.
Scopoli, p. 191, n° 482.
Esp. III, tab. 1, 2. Syst. Verz. Pijri.
Geoffr. Hist. Ins. p. 100, le Grand Paon de nuit.
Habite l’Andalousie ; la soie grossière de son cocon ne
peut être d’aucune utilité.
* Le Cœctgena , Kupido, peut être séparé sous le nom de Typhloieta. Ailes
d’une teinte uniforme, traversées par deux lignes brunes sinuées, tache
ocellée réduite à un petit cercle brun clair au milieu ; deuxième nervure des
premières n’ayant que deux rameaux, le nervulaire s’unissant au même
point que la nervule qui est droite; troisième aux secondes ayant ses trois
rameaux à égale distance. La larve nous est inconnue. Il se trouve dans la
Carniole et paraît pendant l’automne.
** Le nom de Saturnia peut être appliqué au groupe de VAtlas , chez lequel
la nervule disparaît de même que dans le groupe du Cynthia.
**.»U faut ajouter les Spini S. V.; Boisduvali, Eversman, et VAllant!eus
Lucas {Expi. Sc. de l’Alg. Lep. pl. 3, fig. 4), qui ressemble beaucoup au
Pavonius, dont il parait différer par les ailes supérieures plus étroites et
falquées, et surtout par la ligne transverse noirâtre avant la tache basilaire
qui, si le dessin est exact, se trouve beaucoup plus rapprochée de la tache
discQ'idale ocellée, sur les deux ailes ; par quelques différences dans ces
mêmes taches, et par les lignes en zigzag-plus fortement dentées.
378
BOMBYCIEÎNS.
2. Attaces Pavoyiellüs, Scopoli.
Esp. III, tab. 4 , Pavonia minor.
Trouvé dans le midi de l’Espagne par M. Staudinger. La
chenille, dans le premier âge, vit en société et est presque
polyphage sur les arbres et arbrisseaux; lorsqu’elle est
effrayée elle fait sortir par ses tubercules ou ses poils, des
petites gouttelettes comme celles de Zygènes.
3, Attacus Isabellæ, Graells.
— Ann. Soc. Ent. Fr. 1850, p. 241, pl. 8.
Cette espèce, si différente des précédentes, pourrait peut-
être former un genre.
Elle a été découverte en Espagne par le docteur Graells, qui
a rencontré sa chenille sur le genre Pinus*
Sixième famille. NOTODONTIDES.
On peut les considérer comme formant une petite tribu,
composée de plusieurs familles assez différentes, mais réunies
par un caractère commun dont le plus grand développement
* Celte espèce, sur la patrie de laquelle, des entomologistes espagnols et
français ont exprimé des doutes, be trouve encore entourée d’un certain
mystère ; on peut reprocher à M. Graells ' de n’avoir pas fait connaître la
plante sur laquelle vivait la chenille, lorsqu’il en publia la figure ; on peut
aussi s’étonner que, ce naturaliste, n’ait pas- cherché à répandre davantage
celte espèce, et surtout, qu’il n’ait pas fait constater, par quelque entomolo¬
giste, son existence réelle en Espagne; enfin, nous sommes également
surpris qu’une espèce qui paraît être très-méridionale, se soit trouvée
seulement dans des parties élevées du centre de l’Espagne, plutôt qu’en
Andalousie; car M. Staudinger, lépidoptéfiste distingué, est resté assez
longtemps à Chiclana, près de Gadiz, où existent des bois de pins, sans la
rencontrer, et il a inutilement cherché sa chenille, pendant une autre saison
dans la partie centrale de l’Espagne. Au reste, elle diffère moins de nos
espèces que le Cœcigena , quoiqu’elle fasse un groupe à part.
NOTODONTIDES.
37î>
se rencontre chez YUropus ulmi et le moindre, dans le genre
Cerura ; caractère fourni par la troisième pièce scutale*,
que nous nommons aussi tubercule métathoracique. Ils se dis¬
tinguent ainsi : antennes le plus souvent bipectinées dans une
partie ou dans leur longueur chez les mâles , parfois chez
* Audouin considérait ces pièces comme faisant partie du notas (tergum), la
première du moins; on peut reconnaître facilement les trois pièces scutales
sur les côtés du notas du mésothorax de VAU. pavonius, (A- pyri, S. V.) où
elles reçoivent les parties supérieures de l’attache de l’aile; la première
surtout très-grande, est placée au côté du scutum, avec lequel elle est unie
par une ligne articulaire bien visible, allant jusqu’à l’épine scutale (voir
notre partie anatomique); la seconde sous l’épine et la troisième en côté de
l’extrémité du scutum, en avant des angles latéraux du scutellum, occupant
l’extrémité postérieure de l’attache de l’aile. Au métathorax elles sont bien
moins visibles ; cependant on distingue bien la troisième, dont il est question
ici, derrière le côté du scutum où elle est entourée par le bord postérieur de
l’attache de l’aile (voyez Latr. Cours d’Ent. pl. 21, fig. 3, 4 ; Lac. lntr. à l’Ent.
pl. 9). Les parties latérales du scutum, un peu au-dessus de la ligne qui les
désigne, et les parties latérales du scutellum, sont les deux premières pièces
scutales au premier et la troisième au second ; la partie anguleuse de chaque
côté du scutum, au delà du milieu, est l’épine scutale ; ces figures, surtout
pour les pièces scutales, sont très-inexactes.
La troisième pièce se trouve bien visible et saillante chez les N. tyxrhea et
illunaris ; mais c’est surtout ici qu’elle prend un développement anormal et
qu’elle parait, chez l 'Ulmi où elle a la forme d’une grosse vésicule, constituer
la plus grande partie des côtés du scutum du métathorax (on sait que la partie
moyenne est rarement visible) dont nous la croyons bien distincte. Si on
examine, au contraire, les côtés en dessus, du, même scutum, chez la IV.
pronuba, où ils sont très-larges, et qu’on peut diviser en trois parties, on
serait tenté de prendre la troisième et postérieure, qui est saillante, pour la
même pièce scutale ; mais il n’en est rien; cette pièce, à peine visible, se
trouve en dessous de cette partie saillante postérieure ; les côtés larges et
complets du scutum de ce métathorax se divisent facilement en trois parties,
d’abord la marge antérieure pulvérulente ou couverte d’une efflorescence
persistante, rendue distincte, par une ligne, de la suivante qui est plus ou
moins déclive et sinuée, ayant en dehors une saillie qui représente
l’épine scutale, puis après la troisième partie, qui est postérieure, élevée et
plus étroite, séparée de l’autre par un enfoncement; en comparant les
380
«OMBYCIENS.
les femelles, d’autres fois seulement denticulées ; spiritrompe
presque toujours très-petite ou incomplète, stemmates sou¬
vent un peu visibles, yeux glabres; ouverture tympanique
variable, peu sensible ou médiocre ; pattes courtes, les tibias
antérieurs ayant une épiphyse variable, les postérieurs munis
d’éperons parfois peu sensibles dont les deux paires très-rap-
prochées; troisième pièce scutale, la seule bien visible, très-
développée aux dépens d’une partie du scutum du métathorax;
troisième nervure aux deux ailes, n’ayant que trois rameaux,
le quatrième, le nervulaire, s’insérant au milieu ou en avant
du milieu de la nervule ; première et deuxième nervures aux
secondes, presque contiguës après la base jusque près de la
moitié de leur longueur, puis divergentes, se touchant parfois
dans un point soit à laide d’un petit rameau, soit par leur
tronc, mais ne s’anastomosant jamais complètement, frein un
peu variable quelquefois très-petit, le plus souvent formé
d’un certain nombre de soies réunies en faisceau chez les
femelles.
genre CNETHOCAMPA.
Antennes peu aiguës, assez longues, bipectinées chez le mâle
avec les dents minces, très-villeuses en dedans , couvertes à la
base d’une touffe de poils saillants, peu bipectinées chez la
femelle, à dents plus épaisses, terminées par un poil, palpes
petits très-velus, spiritrompe presque nulle, stemmates très-
petits placés dans une dépression derrière les antennes ; thorax
assez épais et court, couvert de poils touffus ■ abdomen du
mâle n’étant pas phis long que les ailes , très-attenué à l’extré-
mêmes parties chez VUropus, on voit que les deux tiers des côtés du scutum
ont disparu, savoir la partie moyenne et la postérieure, absorbées par l’é¬
norme développement de la troisième pièce scutale et que la marge antérieure
pulvérulente, assez étroite, constitue', à elle seule, ces mêmes côtés. Le genre
Pygœra est presque dans le même cas.
NOTODONTIDES.
381
mité , subconique, terminé par un pinceau de longs poils;
cylindrique et plus long que les ailes chez la femelle, peu, velu,
chargé à l’extrémité d’une masse de grandes écailles très-
minces, appliquées les unes sur les autres, couronnant la partie
anale, au-dessus de laquelle elles forment un bourrelet qui est
entouré de poils plus ou moins longs; pattes très-velues, ayant,
les cuisses et tibias bordés de longs poils avec les épiphyses
médiocres chez les femelles, grandes chez les mâles et parfois,
très-grandes, onglets assez grands, à base saillante avec une.
pelote courte, tibias postérieurs munis d’une seule paire d’épe¬
rons, le plus souvent peu saillants; ailes supérieures assez
grandes , ayant la première nervure épaisse , saillante en
dessous, la deuxième faible , surtout dans son milieu et très-
rapprochée de la précédente , donnant trois rameaux dont le
second se divise trois fois, troisième n’ayant que trois rameaux,
le quatrième étant nervulaire et placé vers le milieu de la
nervule; inférieures ayant leur première et deuxième nervures
séparées à leur naissance, puis contiguës, ensuite divergentes,
la deuxième devenant bifide bien après l’aréole, celle-ci large,
longue , surtout aux premières et en avant , rameau nervulaire
très-faible , nervules formant un angle rentrant sur les deux
ailes, frein bien visible.
Tête assez grosse, ayant le front étendu, tantôt saillant à son
sommet, tantôt s’avançant en une lame épaisse dentelée en forme
de scie dans les deux sexes, occiput saillant ou s’avançant en
nne dent (Pilyocampa) , un peu prolongé et élargi en arrière ;
prothorax très-court, non visible ên dessus et seulement
représenté par deux plis en forme de tubercules très-éloignés
l’un de l’autre; mésothorax court, sou scutum ayant un large
sillon de chaque côté en avant, et le scutellum large, court
avec ses côtés obtus et l’angle antérieur peu sensible ou coupé
carrément et élevé, scapules médiocres, formant sous la base
de l’aile un crochet obtus ; métathorax très-court, surtout en
dessus, dans son milieu, avec le scutellum linéaire, ayant les
côtés peu larges, composés de la marge intérieure pulvé-
Lépidoptères df. l’Andaloüsie. 25
ÜOMIVYCIË'NS.
:î82
rulente, de la pièce scutale, très-développée, et d’ail tubercule
placé en dehors entre les deux, côtés du pectus un peu con¬
vexes, épinière moyen bien plus large que la hanche, pièce
axillaire saillante en dehors de la fosse, la sous-axillaire mem¬
braneuse dans son milieu; dernier épinière plus mine© que la
hanche, tympanum formant une cavité étroite, simple, presque
thoracique.
Abdomen du mâle épais à la hase, conoïdc, presque gibbeux
en dessus, division latérale du premier arceau supérieur peu
modifiée, dernier segment échancré, son arceau supérieur
plus allongé, couvrant le stylet, celui-ci courbé, presque couché
en dedans, et sa base faisant saillie de chaque’ côté, pince
visible en dessous ayant les branches simples, courbées,
obtuses, pénis grêle, plus ou moins saillant, non épineux,
écailles anales de la femelle implantées sur l’arceau supérieur
du septième segment.
Chenilles velues, ayant la tète rugueuse, vivant en société,
se suivant les unes les autres, lorsqu’elles changent de place,
et formant une sorte de procession; se métamorphosant en
commun dans des coques disposées en une masse ou gâteau,
comme les cellules des abeilles; se nourrissant de feuilles
d’arbres et de plantes basses.
Premier groupe : Chenilles se métamorphosant suü Les arbres en commun ;
INSECTE AYANT LE SOMMET DU FRONT UN PEU SAILLANT, TRÈS-VELU ET LES
TIBIAS ANTÉRIEURS INERMES, AU MOINS AUSSLUÙSSS QUE LA CUISSE *.
Deuxume groupe : Chenilles vivant sur les arbres, siî métamorphosant
EN COMMUN DANS LA TERRE ^ INSECTE AYANT LÉ FRONT TRÈS - SAILLANT ,
DENTELÉ EN SCIE, LES TIBIAS ANTÉRIEURS ÉPINEUX, PLUS COURTS QUE LES
CUISSES , LE SCUTELLUM DU MÉSOTHORAX TRONQUÉ EN AVANT.
* Nous lie l’avons pas trouvé, il se compose du Processionea L. et, du
Solitaria, Frey. Celui-ci a les écailles anales assez larges, moitié grises et
moitié noires avec le bord externe finement déchiqueté, blanchâtre et coupé
presque carrément, elles sont entourées de poils peu nombreux assez longs ;
celles du Processionea sont plus longues, étroites, pâles à leur partie interne,
noirâtres, à l’extrémité qui est coupée carrément, entourées de poils épais
les couvrant en parlie ; nous ne croyons, pas que la chenille du Solitarià
vive isolée. : î
]HOTOnONTIlVKS. !Ï83
i. Cnethocampa PïTYOCAM 1 >A. Syst. l 'ers.
Habite le midi de la France, les Laudes, la Corse, ainsi que
le midi de l’Espagne ; la femelle place ses œufs autour d’un
rameau et recouvre chacun d’une écaille assujétie par son
extrémité, de sorte que la base qui est pointue se trouve à
l’extérieur ; ces écailles sont imbriquées et se recouvrent toutes
en cachant les œufs et ressemblent à des feuilles de mousse
desséchées; elles sont très-grandes, larges, pâles, d’un roux
obscur vers l’extrémité qui est arrondie, blanchâtre, ciliée ;
les chenilles éclosent en septembre et se divisent en plusieurs
familles, qui plus tard, peuvent se réunir; dans les endroits
chauds, comme à Toulon, dès la fin de janvier elles se méta¬
morphosent ; pour cela elles descendent à terre en suivant un
certain ordre, et après avoir choisi une partie du sol un peu
déprimée, les premières s’y enfoncent, mais lentement, de
sorte que les autres arrivant incessamment, elles finissent par
former une masse souvent considérable et épaisse qui, à la
longue, disparaît entièrement dans la terre. Elle fait des dé¬
gâts dans les Landes et dans le Midi.
M. H. Schællér cite un C. maritima , Kaden, de Portugal qui
pourrait habiter l’Espagne, mais nous ne savons en quoi il se
distingue *.
Troisième groupe : Chenilles se tenant a terre en société , vivant de
PLANTES HERBACEES , SE MÉTAMORPHOSANT DANS LA TERRE EN COMMUN ?
INSECTE AYANT LES ANTENNES FORTEMENT BIPECTINÉES AVEC LE PREMIER
ARTICLE TRÈS-RENFLÉ, L’OCCIPUT NON DENTÉ, L’ÉPIPHYSE TIBIALE CHEZ LES
MALES TRÈS-LONGUE, DÉPASSANT LE TIBIA, RECOURBÉE EN DEHORS, LES ÉPERONS
ASSEZ LONGS TERMINÉS EN ÉPINE ; ÉCAILLES ANALES FORMANT UN BOURREIET
MÉDIOCREMENT ÉPAIS , ENTOURÉES DE POILS NOMBREUX ET LONGS QUI LES
RECOUVRENT.
* Ce groupe comprend aussi le Pinivora, kuhhvein, espèce bien distincte du
nord - de l’Allemagne, dont les écailles anales plus petites, plus courtes,
blanchâtres, sont noirâtres à l’extrémité qui est coupée carrément, bordée de
blanchâtre, avec des cils noirs très-courts.
384
BOMRTCIEINS.
2. Cnethqcampa Hercule an a, Nobis ,
Ramb. Faune And. II, pl. 14, fig. 5, 6, c, d, e.
Cat. Syst. Lep. And. pl. 4, fig. 5, 6.
Boisduva.1, Généra, p. 70, Neogena, var. *.
A lis anticis albidis, supra lineis quatuor sinuatis et angu-
latis, linea baseos et externa dentatis, lunula discoidali, maculis
marginis extcrioris fimbriæque fusco-rufis; posticis albis vel
rufcscentibus, punclo discoidali maculis que fimbriæ fuscanti-
bus ; lineis præsertim in feminis aliquando confluentibus ;
rarius alis anticis fusco-rufis , macula baseos et discoidali albidis.
Cette espèce diffère des précédentes par divers caractères,
[.es individus venus des chenilles trouvées par nous à Cadix,
sont beaucoup plus foncés que ceux rencontrés plus tard à
Madrid, par M. Graells ; nous décrirons d’abord cette variété
comme ayant le dessin beaucoup moins confus.
Ailes blanchâtres, les supérieures traversées par quatre
lignes sinuées-anguleuses dont l’externe est dentée et la basi¬
laire fléchie en une dent médiane très-saillante en dehors, avec
le premier et le troisième intervalle, entre les lignes, nuancé
de roussâtre, marquées d’une tache basilaire, de plusieurs
autres tendant à se toucher sur la marge externe et d’une
série sur la frange, d’un brun roussâtre; inférieures ayant un
point discoïdal,et la frange entrecoupée de la même couleur;
dessous des premières, en partie brun, avec la partie posté¬
rieure blanche, ne laissant voir qu’uue portion des lignes.
Antennes blanches ayant les dents roussàtres; thorax blan¬
châtre, varié de roussâtre; abdomen roux, terminé en pointe
chez le mâle et muni d'un pinceau de poils longs.
* Notre Herculeana n’a aucun rappott avec le Neogena, il n’est ni du mèîne
genre, nd de la même famille; M. H. Schaeffer (Suppl. H, p. 115), avait
depuis longtemps rectifié cette grossière erreur.
NOTODONTIDES.
385
Chez 1 ’Hercnleana mâle de Cadix, la première et la deuxième
ligne ainsi que les deux autres avant la ba'Se sont confluentes,
leurs bords, surtout celui de la ligne externe (fulgurale), sont
plus foncés, et les taches de la marge externe forment une
bande très-sinuée ; chez la femelle les lignes se confondent,
parfois entièrement, en une teinte d’un brun roux presque
générale, ne laissant voir que peu de parties blanchâtres, sur¬
tout à la base et autour de la lunule discoïdale; corps devenant
presque entièrement roux, surtout sur l’abdomen; thorax
couvert de poils touffus et saillants, pattes très-velues ; écailles
anales assez petites, plus larges vers la partie externe, l’in¬
terne blanchâtre, l’autre brune avec l’extrémité pâle, arrondie,
tronquée au sommet, recouvertes par de longs poils blan¬
châtres.
Chenille bien différente des précédentes; assez épaisse,
noirâtre, ayant une série latérale de taches blanches et des
tubercules jaunâtres portant des poils assez longs, de la même
couleur; formant enterre une coque légère et produisant une
chrysalide courte, épaisse, solide, un peu rugueuse, ayant la
poitrine bombée, la partie postérieure très-obtuse avec deux
pointes crochues, distantes l’une de l’autre et une partie infé¬
rieure saillante, l’antérieure plus ou moins saillante en pointe
obtuse.
Nous avons rencontré plusieurs familles à terre dans les
environs de Cadix au commmencement de janvier, elles se
nourrissaient surtout de géraniacées.
Genre PYGÆRA, * Ochsenheimer.
Antennes bipectinées chez le mâle , peu longues avec les
dents minces , ciliées et la base entourée , en avant et en dessus ,
* Nous maintenons, comme le fait M. Schæffer, au groupe du Çurtula, le
nom de Pygœra qui ne peut convenir à celui du Bucephala-, nous adoptons
pour celui-ci le nom de I’halera tiré d’Hübner et appliqué par M. H.
Schæffer.
150M15YCIENS.
386
d’une touffe de poils, plus ou moins bipectinées chez, ta femelle,
yeux velus, palpes droits, médiocres ou assez longs, comprimés ,
hérissés en dessous, ayant l’article moyen plus long que les
deux autres, spiritrompe rudimentaire ou petite, stemmates,
très-petits ou peu visibles; thorax paraissant épais avec ses
poils serrés qui forment une saillie ou sorte de crête sur le
milieu, marqué d’une tache antérieure obscure naissant sur la
tête; pattes assez courtes, bordées de longs poils à leur bord
postérieur, les antérieures garnies d’une bordure épaisse allant
jusqu’à l’onglet, épiphyse naissant vers le milieu du tibia
médiocre, tibias postérieurs portant deux paires d’éperons,
onglets ayant une dentelure ou; divisés avant la base, munis
d'une pelote courte et d’appendices peu sensibles.
Abdomen- du mâle aussi long que celui de la femelle, sur¬
monté, à l’extrémité , d'un pinceau de poils presque géminé,
redressé, coupé presque carrément, plus court et plus épais
chez la femelle, poils de la base en dessus,' longs, presque
élevés en crête.
Ailes entières, assez larges, peu allongées au sommet, pre¬
mières un peu dilatées après la base postérieurement, n ayant
pas la première nervure plus épaisse que le bourrelet costal,
deuxième assez mince, fournissant trois rameaux, dont le
troisième et le second ont un petit tronc commun, celui-ci
subdivisé trois fois, troisième ayant trois rameaux, le qua¬
trième nervulairc, s’avançant jusqu’en deçà du milieu de la
nervule, celle-ci presque nulle dans son milieu qui forme un
angle arrondi, quatrième s’éloignant beaucoup de la précédente
dans son trajet, un peu courbée, recevant la cinquième après la
base, aréole dépassant à peine le milieu de l’aile, ayant ses
deux angles externes presque égaux; inférieures munies
d’un frein ayant les deux premières nervures libres, mais
presque contiguës après la base, puis s’éloignant l’une de
l’autre, la deuxième se divisant « quelque distance de l’aréole,
celle-ci grande avec l’angle postérieur plus saillant, bornée par
une nervule courbée en dedans en angle obtus, rameau nervu-
A' OTO DOM' I DES. 387
luire naissant un peu en deçà du milieu, très-tenu, à peine
sensible. r
Mâle ayant ia tête assez large, déprimée d’avant eu arrière
avec les yeux gros, front très-long, vertes et occiput étroits,
le dernier non prolongé, premier article des antennes renflé ;
prothorax très-court, ayant, en dessus, deux plis allongés en
travers presque contigus, comprimés ; mésothorax court, large,
non échancré par le scutellum qui est grand , subtriangulaire
avec l’angle antérieur nul, cette partie formant un bord peu
saillantenavant, sonangle postérieur très-obtus, arrondi, ento-
thorax avant l’extrémité un peu bilobée, scapule assez large,
peu allongée, formant un crochet très-mince et aigu autour
de l’attache de l’aile ; côtés du pectus non renflés, pièce axil¬
laire large s’étendant par en bas, la sous-axillaire étroite
membraneuse au milieu, épimère plus large que la hanche;
métathorax étroit en dessus, ayant le scutellum court, linéaire,
les côtés composés de la marge antérieure pulvérulente, de la
pièce scutale grande, renflée, vésiculeuse, et d’un très-petit
espa.ce entre les deux ; pièce pectorale étroite, épimère tout à
fait postérieur, ne formant qu’un bord très-étroit après la
hanche ; pattes postérieures ayant les deux paires d’éperons
rapprochées l’une de l’autre.
Abdomen épais et un peu renflé, sur les côtés, à la base,
premier segment, en dessus, ayant sa partie moyenne très-
rétrécie en avant, et la rainure latérale élargie à la base
en une petite cavité, division latérale renflée, vésiculeuse,
ouverture tympanique peu sensible, dernier segment pro¬
longé en dessus à l’extrémité , comprimé, échancré sur les
côtés; pièces génitales variables, stylet court, (Curtula) four¬
chu, prolongé en deux épines, sa base produisant au-dessous
de lui, de chaque côté, un appendice plus long, divisé en une
épine interne courbée et une portion externe obtuse, pénis
non épineux, entouré d’une gaine surmontée de deux pointes,
pince assez courte et large, arrondie, striée de noir, terminée
par en haut eu un angle aigu ; le stylet peut être simple {Ann-
388
ROMBYCIENS.
choreta ) et les branches de la pince munies d’une pointe cro¬
chue (Anastomosis).
Chenilles couvertes de poils courts ou d’une sorte de duvet,
ayant des rangées de tubercules peu sensibles, le quatrième
et le pénultième segment un peu élevés; se tenant cachées dans
des feuilles pliées qu’elles lient avec de la soie et d’où elles
sortent la nuit pour manger, se tenant parfois à découvert
lorsqu’elles sont à leur grosseur; vivant isolées sur les saules
et les peupliers à la fin du printemps et en été; se métamor¬
phosant entre les feuilles, dans une toile blanchâtre ou rou¬
geâtre, et produisant une chrysalide épaisse, lisse, luisante,
un peu transparente, d’un ferrugineux foncé, obtuse à l’ex¬
trémité qui est munie d’une pointe garnie de crochets au
sommet ; œufs arrondis, aplatis en dessous.
Pygæra Reclusa, Syst. verz.
Hübn. Bomb. f. 90.
Assez commun autour de Malaga sur les saules.
Genre PHALERA, Hübner.
Antennes des mâles uni-crénelées, crénelures ayant une
double rangée de cils beaucoup plus longs sur les côtés et con¬
vergents, imitant des dentelures, disparaissant avant le sommet
qui est aigu, simples chez les femelles, base entourée d’une
touffe de poils, stemmates très-petits , peu visibles, front garni
de poils épais , serrés , saillants, palpes petits, presque droits,
couverts de poils serrés , l’article moyen à peine aussi long que
les deux autres , spiritrompe petite, yeux glabres; thorax épais
revêtu d’écailles longues , redressées , touffues, longuement
dentées , un peu crépues, formant une crête transverse peu
élevée , marqué d’une très-grande tache en forme de capuchon;
pattes assez courtes et fortes, ayant les cuisses et les tibias
couverts de poils épais, et les tarses non velus, antérieures
IVOTODOfliTIDES.
389
semblables aux autres, avec les tibias courts , munis d’une forte
épiphyse, postérieures ayant deux paires d’éperons assez forts
onglets offrant une dentelure et une pelote grande, épaisse.
Ailes assez grandes et larges , les antérieures un peu sinuées,
un peu allongées au sommet n’ayant pas la première nervure
plus grosse que la deuxièfne, celle-ci donnant trois rameaux dont
le second se ramifie deux fois, formant avec le troisième une
petite aréole accessoire étroite, la discoïdale large, bornée par
une nervule fine, droite, recevant le rameau nervulaire vers son
milieu , n’ayant pas l’angle antérieur sensiblement plus saillant,
troisième divisée en trois rameaux ; postérieures arrondies ,
munies d’un frein faible , composé de trois soies chez les
femelles, avec les deux premières nervures distinctes, rappro¬
chées après la base , la seconde se ramifiant après l’aréole ,
celle-ci ayant une nervule un peu courbée , recevant dans son
milieu un rameau nervulaire plus grêle que les autres; abdo¬
men allongé, dépassant les ailes inférieures, plus velu sur les
côtés, atténué et déprimé à l’extrémité chez le mâle, garni de
poils peu longs.
Tête avec le front grand, assez large, l’occiput étroit, les
yeux assez gros ; prothorax très-court ayant, en dessus, deux
grands plis allongés ; mésothorax épais, court, large en dessus
surtout vers le milieu, son scutellum assez grand, plus étendu
en travers, échancrant peu le scutum avec l’angle antérieur
obtus, arrondi, le postérieur court, pointu, scapule large à la
la base où elle forme un crochet autour de l’attache de l’aile,
rétrécie en arrière, peu prolongée, pièce axillaire élargie par en
bas, convexe, sous-axillaire n’étant pas très-étroite, membra¬
neuse dans son milieu, épimère moins large que la hanche ;
métathorax court, ayant le scutellum un peu saillant, un peu
épais et les côtés assez larges, composés de la marge antérieure
pulvérulente, épaissie en dehors, puis d’un espace moyen
assez grand, creusé en gouttière, joignant la pièce alaire qui
est à peine renflée, peu large, pièce pectorale assez grande,
épimère moins épais que la hanche.
BOMBY Clairs.
390
Abdomen du mâle médiocrement épais à la base, premier
segment, en dessus, plu^large que le suivant, rétréci en avant,
en partie membraneux, ayant sa division externe saillante,
renflée, la rainure qui les sépare très-large en avant, formant
une excavation, ouverture tympanique presque nulle, hui¬
tième segment grand, déprimé, élargi, un peu dilaté sur ses
çôtés, arceau supérieur un peu renflé, dépassant l’inférieur,
celui-ci déprimé arrondi à l’extrémité qui peut être échancrée,
présentant un peu en avant une fossette, renfermant et ca¬
chant les pièces génitales qui sont compliquées ; stylet simple
rétréci en pointe à l’extrémité, large à la base qui émet en
dessous, de chaque côté du prolongement anal, une grande
pièce subtriangulaire un peu en hache, ayant trois pointes
( Bucephala ), branches de la pince grandes, contournées, en
partie membraneuses inférieurement, un peu prolongées en
spatule à l’extrémité, ayant dans leur milieu une crête très-
saillante, pénis entouré d’une gaine bilobée en dessous; sep¬
tième segment chez la femelle, très-allongé, surtout l’arceau
supérieur, le huitième renflé en forme de capuchon, rétréci en
arrière avec le bord un peu évasé formant Couverture arron¬
die d’une cavité dans laquelle se voit l’oviduc qui est épais
renflé, au-dessous, en dehors, se trouve une pièce subtrian¬
gulaire appliquée, tronquée au bout qui est épaissi.
La forme des antennes, des épinières, des côtés du notus
du métathorax et de la pièce scutale, éloignent un peu ce
genre du précédent.
Chenilles allongées, assez épaisses, molles, légèrement velues
avec la tête très-grosse, rayées de noirâtre, ayant les fausses
pattes postérieures cylindriques, plus minces, paraissant servir
peu et le pénultième segment un peu élevé (Bucephaloîdes) ;
vivant en société sur divers arbres, surtout sur les chênes où
elles se tiennent la partie postérieure relevée ; se métamor¬
phosant en terre sans faire de toile sensible et produisant une
chrysalide allongée, assez épaisse, ponctuée et un peu ru¬
gueuse, très-obtuse à l’extrémité qui porte une saillie divisée
jN OTODON T JD ES. 391
eu deux pointes bi ou trifides, d’iin noir ferrugineux (B.uee-
pkala).
PhaleRa Bucephala, Linné.
Sepp, I, pl. 14.
Trouvé aux environs de Grenade; nous n’avons pas vu les
Bucephaloïdes. La chenille de cette espèce que nous avons
découverte eu Corse et dans le midi de la France a les pattes
postérieures plus allongées, la partie solide en forme de tube,
reçoit parfois l’extrémité externe, molle, qui est rétractile;
c’est une analogie avec celle de 1 ’Uropus ulmi , cependant les
insectes présentent des différences caractéristiques très-
grandes; d’un autre côté, lorsqu’elle est tourmentée, elle fait
sortir d’une fente placée à la partie antérieure du dessous du
premier segment, un petit caroncule roussàtre, de même que
les chenilles du genre Cerura.
Genre CERURA , Schranli.
Harpya, Ochsenheimer. Dicraxura, Latreille.
Antennes des mâles fortement bipectinées , se recourbant
après la mort vers l’extrémité , dents minces , velues , presque
laineuses en dedans, souvent crispées et contournées, diminuant
rapidement sur la partie externe, beaucoup moins bipectinées
chez les femelles, entourées de poils épais à la base, stemmates
nuis, palpes très-petits, spiritrompe rudimentaire: yeux
(/labres, thorax épais couvert de poils touffus un peu crépus,
disposés , en arrière, en masse un peu saillante, pattes assez
fortes, garnies de touffes de poils ; parfois, jusque sur les tarses,
épiphyse longue, dépassant le tibia chez les mâles, tournée en
dehors, onglets simples, munis d’une pelote avec des appendices,
plus ou moins recouverts par des écailles, éperons des tibias
postérieurs peu ou pas sensibles.
Ailes supérieures assez grandes, deuxième nervure au moins
BOMBYCIENS.
392
aussi épaisse que la première, ayant trois rameaux et parais¬
sant en avoir quatre lorsque le nervuiaire est tout à fait rap¬
proché (Vinula), troisième rameau formant avec le deuxième
une aréole accessoire variable et pouvant manquer, celui-ci se
ramifiant trois ou quatre fois, troisième nervure donnant trois
rameaux dont le premier très-éloigné des autres; inférieures
petites, ayant un frein allongé, première et seconde nervures
naissant isolées et s’écartant un peu l’une de l’autre, puis con¬
tiguës ou anastomosées en un point, ensuite s’éloignant l’une de
l’autre, la deuxième se divisant plus ou moins loin de l’aréole ,
celle-ci bornée par une nervule courbe, rameau nervuiaire
inséré vers le milieu, plus faible que les autres, troisième ner¬
vure trifide, les deux derniers rameaux partant du même
point.
Abdomen épais, cavité tympanique un peu sensible en dehors,
premier segment étroit dans son milieu, en dessus, en grande
partie membraneux, ses côtés divisés par'une rainure formant
en avant une petite excavation.
Corps entier couvert de poils épais, touffus, parfois un peu
crépus, laineux, peu allongés sur la partie anale.
Tête assez forte, yeux gros, front allongé, large supérieu¬
rement, premier article des antennes renflé en dessus, excavé
en dessous, inséré sur un trou large, vertex et occiput assez
courts ; thorax épais ; prothorax court ayant deux plis épais,
presque contigus, renflés, étendus en travers et parfois les
rudiments des postérieurs ; mésothorax assez allongé et épais,
ayant son scutellum grand avec l’angle antérieur avancé,
échancrant le scutum, le postérieur très-peu saillant, formant
une petite pointe obtuse, scapules variables, pièce axillaire
grande, étendue par en bas, épimère beaucoup plus large que
la hanche ; métathorax ayant le scutellum, très-étroit en tra¬
vers et allongé dans ce sens, un peu courbé en avant avec ses
angles latéraux fléchis en arrière, côtés assez larges, avec la
marge antérieure séparée de la partie moyenne par un sillon,
ÏNOTODONTIDES.
393
celle-ci saillante, étroite, s’appuyant sur la pièce alaire qui
est peu saillante, comprimée, médiocre.
Abdomen un peu renflé sur les côtés des deux premiers
segments, les quatre suivants subcarénés en dessus, le dernier
n'étant pas très-allongé, enveloppant les pièces génitales qui
sont un peu saillantes et très-variables selon lesespèces; très-
épais chez la femelle avec le dernier segment long, le huitième
plus ou moins visible entourant la partie vulvaire composée
de deux pièces presque semilunaires, contiguës, un peu poin¬
tues et velues.
Chenilles ayant les pattes postérieures remplacées par deux
tubes contenant un tentacule très-délié et très-rétractile,
épaisses, allongées et très-atténuées à l’extrémité lorsqu’elles
marchent, très-raccourcies et épaissies avec les deux extré¬
mités relevées, contractées, lorsqu’elles éprouvent de la crainte,
et alors faisant sortir à différentes reprises leurs tentacules et
parfois entr’ouvrant une fente qui se trouve sous le premier
segment, d’où elles font jaillir des gouttelettes d’un liquide
d’une acidité acre et presque caustique et sortir un double
tentacule bifurqué ; ayant le corps un peu fléchi au troisième
anneau qui est un peu élevé en bosse, vivant isolément et à
découvert sur les saules et les peupliers, se métamorphosant
dans une coque solide, composée d’atomes d’écorce ou de bois
rongés, liés avec une matière très-tenace, fixée au tronc ou
sur un rameau parfois très-mince, en une chrysalide épaisse,
presque lisse ou un peu rugueuse, très-obtuse à l’extrémité
qui est arrondie, lisse ou munie de pointes très-courtes; œufs
convexes d’un côté, aplatis de l’autre qui est collé sur le mi¬
lieu d’une feuille où la larve naissante reste fixée. On peut
les diviser de la manière suivante :
Premier groupe. — C. verbasci ; scapule courte , subtriangulaire; extré¬
mité ANALE DE LA FEMELLE GARNIE D'ÉCAILLES ET DE POILS NQJRS i FRANGES
ASSEZ LARGES , DEUXIÈME NERVURE DES INFÉRIEURES BIFIDE A L'EXTRÉMITÉ.
(Novum genus ? )
39'
ROMBVCIENS.
Deuxieme (troupe.— Ç. furcula: scapule id.; extrémité anale.de la femelle
SANS ÉCAILLES NI POILS PARTICULIERS FRANGES ID. , DEUXIÈME NERVURE ID.
Troisième groupe. — C. vinula ; scapule allongée; extrémité anale id.;
FRANGES ÉTROITES , DEUXIÈME NERVURE DES INFÉRIURES BIFIDE PEU APRÈS
l’aréole.
Cerura Furcula *; Linné .
Sepp, I, tab 6.
Hübn. Bomb. fig. 37, 38, 39.
Dup. supl. III, pi.» 12. fig. 2, 4, 5.
Boisd. Icon. Hist. II, pl. 70, 1, 2, 3.
B. R. G. Coll. ic. Ch. pl. 6, fig. 3, Bicuspis; pl. 1, fig. 5,
(non 4, 6, Vinula jeune 1) **.
Les individus d’Espagne ont un dessin peu tranché, peu
mélangé de jaune; les lignes sinuées peu visibles, le bord
externe de la bande médiane à peine courbé ; assez commune
aux environs de Malaga.
* Noos n’avons pas rencontré la Verbasci; cette espèce, très-différente des
autres par le dessin des ailes supérieures et par d’autres caractères, pourrait
peut-être constituer un genre ; les écailles et les poils de la partie anale de la
femelle serviraient, comme l’a observé M. Daube, à recouvrir ses œufs.
** On a érigé en espèces plusieurs variétés de la Furcula, dont deux
surtout paraîtraient devoir être distinguées, quoique, pour nous, elles no
soient que des variétés; ce sont les C. biscupis Hübner, et Forflcula Zetters-
tedt; la première diffère par un dessin plus noir et bien nettement accusé sur
un. fond blanc; les partiel vulvaires en croissant, chez la femelle, sont plus
étroites ; nous ne possédons que des femelles. C’est la Furcula que M. Bois-
duval figure pour elle, Icon. H. pl. 70, et aussi B. R. G. pl. 6, ‘d’après un
dessin fait par nous, sur une chenille vivant sur le hêtre.
Quant a la Forficula H. Schæff. Suppl. Bomb. 147, la teinte des Supé¬
rieures d’un gris roussâtre et la bande médiane, plus large en avant qu’en
arrière, la font distinguer de suite; nous croyons pourtant que ce n’es 1
qu’une curieuse variété; nous, ne possédons que la femelle.
NOTODOINTIDES.
:rn
Cerüra Vinula *, Linnc.
Sepp, I, tab. 5.
Elle n’est pas rare dans le midi de l’Espagne; elle a aussi
été trouvée en Algérie par M. Poupillier.
Genre HYBOCAMPA, Lederer.
Tête paraissant enfoncée dans le thorax, assez large, ayant
les yeux gros, antennes courtes avec le premier article renflé ,
bipectinées chez le mâle dans les deux tiers de sa longueur,
nues dans le resté , dents fines, laineuses en dedans, un peu
crispées après la mort , peu bipectinées chez la femelle et de la
même manière, stemmates nuis, palpes petits, grêles, très-
velus, spiritrompe rudimentaire ; thorax court, épais, ayant
les scapules couvertes d'écailles et de poils qui les font paraître
grandes, élevées, saillantes, et très-rapprochées en avant ; pattes
assez fortes, ayant les cuisses et les tibias chargés de poils
longs, épais, avec l’épiphyse appliquée en dedans, éperons des
tibias postérieurs peu sensibles, onglets simples , munis d’une
petite pelote avec des appendices ; ailes supérieures allongées,
non dilatées à leur bord postérieur, ayant leur deuxième ner¬
vure forte, donnant trois rameaux dont le Second et le troi¬
sième naissent d’un tronc commun assez long, celui-là trifide ,
aréole longue avec l’angle antérieur plus allongé , nervule
oblique, droite, recevant le rameau nervulaire en avant du
milieu, de sorte qu’il paraît presque appartenir à la deuxième
nervure, la nervule se trouvant plus épaisse entre elle et
* Nous n’avons pas vu VILrminea; la C . phantoma Dalman, H. Schaeffer;
Suppl. B. (. 3, du nord de l’Europe, qui peut être toute noire à l’exception dé
la basé des ailes,nous semble être une variété de la Vinula-, nous possé¬
dons, de la Russie méridionale, la variété opposée, c’est à dire presque tou-té
Manche avec des restes de dessin vers la base et le bord postérieur.
396
BOMBYCIENS.
lui; inférieures petites marquées d’une tache à l’angle anal,
munies d’un frein assez fort, les deux premières nervures
non contiguës, ni anastomosées dans un point, mais rappro¬
chées l’une de l’autre avant leur milieu, la deuxième devenant
bifide assez loin de la nervule , celle-ci formant un petit angle
en dehors, rameau nervulaire s’insérant en avant du milieu.
Corps couvert de poils touffus sans produire de touffes bien
saillantes sur le thorax et l’abdomen.
Tète comprimée, large, courte, front large par en haut,
épistome bien visible, vertex et occiput très-courts ; pro¬
thorax très-comprimé avec ses deux plis assez grands, presque
contigus ayant leur côte interne courbé en avant; mésothorax
large et court, rétréci en avant où il est marqué d’un large
sillon prolongé en arrière, caréné au fond, écbancré en
arrière par l’angle intérieur du scutellum avec ses angles
obtus, comme repliés, tronqués, scutellum large, court, obtus
en avant, presque arrondi en arrière, pièce axillaire très-
élargie par en bas, saillante, la sous-axillaire très-rétrécie par
la pièce cunéique, qui est très-grande et bien distincte, épi-
mère plus large que la hanche, saillant surtout en arrière,
scapule grande, large à la base, puis rétrécie et très-prolongée
en arrière avec le crochet épais, aigu ; métathorax ayant les
côtés assez larges avec la marge antérieure pulvérulente
élargie en dehors, séparée de la partie moyenne par un petit
sillon, celle-ci saillante en dehors, appuyée sur la pièce scutale
qui est peu saillante, non arrondie et peu développée, scutel¬
lum assez large, presque linéaire en travers, épimère presque
d’égale épaisseur dans son longueur, moins large que la
hanche.
Abdomen assez épais chez la femelle, ayant la partie
moyenne du premier arceau, en dessus, très-rétrécie en avant
et la rainure qui la sépare de sa partie latérale, élargie en
une petitecavité, ouverture tympaniquepeu sensible, deuxième
segment un peu élargi sur les côtés, marqué aussi d’une rai¬
nure peu profonde, huitième assez long,plus court en dessous
NOTODONTIDES.
397
où le bord est épaissi, un peu sinué, pièces génitales peu sail¬
lantes, stylet très-large, en forme de cuiller renversée, à bords
rabattus, échancré à l’extrémité et en côté vers la base, émet¬
tant en dedansde sa base, de chaquecôté, une pointe recourbée
par en haut, branches de la pince étroites à la base, dilatées,
renflées au sommet qui est très-obtus, arrondi, membraneux,
pénis non épineux; parties vulvaires de la femelle offrant deux
croissants contigus, pointus par en haut, entourés du bord
peu saillant du huitième segment, bordés, en dessous, d’un
large espace noirâtre échancré au milieu par une partie mem¬
braneuse blanchcàtre.
Ces caractères ne concernent que :
1/Hybocampa Milhatjseri*, Esper.
C’est l’espèce qui se rapproche le plus des Cerura.
Chenilles n’ayant que quatorze pattes, les anales manquant,
avec les trois premiers segments unis, les cinq suivants élevés,
* Nous n’avons pas vu le F agi auquel, nous conservons, à l’exemple d’autres
auteurs, le nom d'Harpya d’Oehsenheimer. Ayant quelques-uns des carac¬
tères des précédents, mais présentant des différences très-notables : tête
large, yeux gros, front rétréci en avant, allongé, antennes fortement bipec-
tlnées dans plus des deux tiers de leur longueur avec l’extrémité nue, ayant
les dents grêles, laineuses en dedans, un peu crispées après la mort, celles de
la femelle nues ; spiritrompe incomplète, palpes grêles, peu velus, dépassant
le bord du front, stemmates nuis ; prothorax ayant, en-dessus, quatre plis
dont les postérieurs petits ; mésothorax assez large et épais, son scutellum
arrondi en arrière, seapules n’étant ni élevées ni rapprochées en avant avec-
leurs poils, n’étant pas très-larges à la base, avec un crochet assez fort, courbé
presque aigu, limité par une rainure, fortement prolongées en arrière en se
rétrécissant, obtuses au sommet; jambes très-velues à l’exception des tarses,
tibias postérieurs n’ayant qu’une paire d’éperons sensible, épimères plus
larges que les hanches ; métathorax ayant les côtés assez larges, composés
de la marge antérieure, d’un très-petit espace médian et de la pièce scutale,
grosse], renflée, vésiculeuse, marquée d’une strie; ailes, antérieures assez
grandes avec le sommet allongé, deuxième nervure ayant .trois rameaux
Lépidoptères de l’Andalousie. -2G
398
BOMBYCIEXS.
terminés en pointe bifide, très-grande sur le premierde ceux-ci,
courte etcourbée vers l’anus sur les suivants, ayant l’extrémité
distincts, dont le second divisé trois fois ; inférieures assez courtes, arrondies,
munies d’un frein grêle et long, ses deux premières nervures bien séparées à
la base, d’abord distantes l’une de l’autre, puis rapprochées et anastomosées
par un très-petit rameau, la seconde bifide peu après l’aréole, celle-ci large
aux deux ailes, nervules peu fléchies, celle des secondes formant un petit
angle en dedans, rameau nervulairé inséré en avant du milieu.
Abdomen plus long que les ailes inférieures, très-atténué chez le mâle à
l'extrémité, où il se termine par une touffe de poils longs, caréné eu-dessus
par une série de touffes étroites ; premier arceau supérieur ayant la rainure
de sa division externe très-élargie en avant, et celle-ci excavée, ouverture
tympaniqne presque nulle ; pièces génitales compliquées ; stylet nul, sa
base se prolongeant par en bas et en arrière, en deux longs appèndices
appuyés sur la pince, trilobés en arrière à leur bord externe qui est épaissi,
pince courte, arrondie, prolongée par en basen une portion rétrécie, épineuse,
partie inférieure occupée par une grande pièce divisée en deux lobes très-
longs, obtus, sinués en dehors, pénis terminé en une longue pointe un peu
courbe, soutenu en dessous par une pièce en gouttière ; pièces vulvaires de
la femelle larges, saillantes, précédées d’une excavation, et plus en avant, de
deux larges impressions nues, luisantes; Harpya fagi, Linné. Il s’éloigne
beaucoup du Milhauseri e t présente des rapports avec l’Ulmi, que nous n’a¬
vons pas rencontré.
VUropus ulmi, dont le faciès et une partie des caractères rappellent tout à
fait les Noctuides, ne peut être séparé, d’après les autres, des Notodontides ;
M. Boisduval (G 'en. et Ind. p. 85), le rapproche des Pulla et Cassinia, qu’il met
à tort dans le même genre, mais qui n’appartiennent pas à cette famille, il
s’éloigne aussi beaucoup de ces espèces.
Genre Uaopüs.Rambur, Ann. Soc. Eut. France, 1832, p. 278. (M.Staudinger
Gat. Lep. Eur. commet une erreur en attribuant notre genre à M. Boisduval,
quitte l’a signalé dans son généra qu’en 1840).
Antennes fortement bipectinées dans près des deux tiers de leur longueur
chez le mâle, nues dans le reste, avec les dents peu serrées, laineuses en
dedans, crispées èt repliées sur leur axe après la mort; filiformes chez la
femelle, premier article grand, renflé, touffe de la base saillante en dedans,
palpes comprimés,hérissés par en dessous, de niveau avec les poils du front,
spirilrompe forte sans être longue, ayant un peu plus de trois tours de spire,
stemmates bien prononcés, noirs à la base; un pinceau de poils noirs partant
de l’angle supérieur du front et rabattu sur l’œil, presque comme chez les
Hespérides (ce caractère existe aussi chez le Phtmigera)
\OTOJ>OM'll)ES.
399
anale tronquée, épaisse, anguleuse, avec le pénultième chargé
d’une pointe; se tenant dans le repos, les extrémités relevées,
Thorax lisse ou faisant une petite saillie en avant ; cuisses et tibias couverts
de poils épais, crépus sur les premières, épiphyse pointue naissant près du
milieu du tibia, atteignant l’extrémité, les deux paires d’éperons postérieurs
assez sensibles, onglets petits, ayant une pelote et deux appendices. Ailes peu
grandes, étroites, un peu sinuées, les postérieures non arrondies en arrière,
assez petites, deuxième nervure des antérieures donnant deux rameaux bien
avant l’angle de l’aréole, le second se divisant deux fois, formant avec- le
troisième une aréole accessoire étroite, celui-ci et le suivant très-rapprochés à
leur naissance, aréole longue dépassant le milieu de l’aile, nervule formant un
petit angle en dehors d’où part le rameau nervulaire; les deux premières
nervures des postérieures libres, rapprochées dans la moitié de leur longueur,
puis la première divergente, la seconde se bifurquant peu après l’aréole,
nervule peu sensible, presque droite, ou un peu anguleuse en dehors, frein du
mâle retenu par une lanière assez longue, celui de la femelle composé de trois
soies (caractère qui ne se trouve que chez les Phalera ).
Abdomen assez épais, aussi large que le thorax, très-atténué à l’extrémité
dans les deux sexes, ayant l’ouverture lympanique large, couvert de poils,
très-fins, sinués, presque touffus, plus longs sur les côtés et à la base en
dessous. *
Tête assez grosse, large, front saillant, peu étendu par en bas, n’ayant pas
d’épistome sensible, occiput très-large, uni, stemmates paraissant mieux
organisés que dans les autres genres; prothorax court, comprimé par la tête,
ayant les deux plis du dessus grands, allongés en travers, contigus, déprimés ;
mésothorax ayant le scutum très-large et court, recourbé en dedans, en avant,
et formant deux petits angles où le præseutum se confond avec lui, au milieu,
sans laisser de trace, côtés recevant immédiatement l’attache de l’aile par
l’épine scutale sans laisser d’espace entre elles, angles postérieurs très-courts
repliés en dedans, échancrure produite par le scutellum, peu profonde,
arrondie, scutellum court, convexe, obtus en arrière avec les angles latéraux
obtus, un peu épaissis, scapules très-prolongées en arrière, atteignant l’extré¬
mité du scutum, épimère un peu plus large que la hanche, pièce axillaire un
peu élargie par en bas ; mésothorax ne laissant voir au milieu que le
scutellum qui est assez large, peu épais, presque linéaire en travers, un peu
évidé en avant, côtés réduits à la marge antérieure pulvérulente, d’égale
largeur dans sa longueur, amincie à son angle externe, le reste envahi par la
pièce scutale très-grosse, renflée, vésiculeuse, saillante en arrière, espace
axillaire renflé, contribuant à former l’ouverture tympanique.
Abdomen au moins aussi large que le thorax, son premier arceau supérieur
400
EOMBVCIENS.
surtout la postérieure; formant une coque solide, coriace, sur
le tronc des chênes dont elle se nourrit; produisant une chry¬
salide assez épaisse, noirâtre, ayant à la partie antérieure
quatre petites saillies rugueuses et la postérieure obtuse avec
une pointe courte. Habite l’Andalousie et presque toute l’Eu-
rope.
Genre NOTODONTA *, Ochsenheimer.
Cette division comprend les vraies Notodontides, et peut
être considérée comme une famille.
très-rétréci en avant, ayant en arrière un bord saillant, rainure qui sépare
son lobe externe, très-élargie en avant, celui-ci formant en grande partie
l’excavation tympanique, disposé en dehors en un bord large, creusé en
gouttière, puis arrondi et évasé par en bas, premier stigmate abdominal
s’ouvrant au fond de la cavité, sur le bord antérieur et enfoncé du lobe, celle-
ci pénétrant en avant le long du thorax; deuxième arceau supérieur un peu
dilaté sur le'côté, l’inférieur renflé avant sa jonction avec le suivant, extrémité
très-rélrécie, huitième segmen't court, entourant les pièces génitales qui sont
visibles en dessous, pince allongée, rétrécie vers l’extrémité qui est obtuse,
arrondie, stylet court, étroit, un peu courbé, étranglé avant son sommet qui
est dilaté et arrondi, envoyant par en dessous un prolongement recourbé vers
lui et bifide, accompagné de deux longues tiges filiformes pointues, partant
au-dessous de sa bas'e, puis se recourbant d’uue manière arrondie et venant
se joindre à leur extrémité, pénis terminé par une petite pointe ; extrémité
abdominale de là femelle trôs-rétrêcie avec le dernier segment assez long,
ayant le bord simple, parties-vulvaires dilatées sur le côté, un peu saillantes
pointues, entourées d’un bord à peine élevé.
Chenille allongée, assez mince, atténuée à l’extrémité où les deux dernières
pattes sont longues, hérissées, en forme de tube, dans lequel la partie molle,
du sommet, munie de crochets, est entièrement rétractile, ayant la tête com¬
primée, un peu échancrée au sommet, un tubercule allongé sur le quatrième
segment et le pénultième bossu, tenant, dans le repos, sa partie postérieure
un peu relevée; vivant sur l'orme, entrant en terre pour faire sa coque,
dans laquelle elle ne met presque pas de soie; chrysalide ayant l’extrémité
assez obtuse, munie de deux faisceaux de soies crochues. ,
* Ce genre ôtait surtout basé sur la présence d’un angle cilié ou seulement"
forme par des poils, au bord postérieur des premières ailes; l’auleur avait
NOTODOiNTIDES.
401
Palpes grêles, dépassant rarement le front, spiritrompe
petite ou incomplète, antennes bipectinées ou dentées dans
leur longueur, ayant une touffe plus ou moins épaisse et sail¬
lante à la base ; thorax couvert de poils épais qui peuvent
former des touffes élevées ; pattes ayant de longs poils sur les
cuisses et les tibias, épiphyse des antérieurs assez épaisse,
appliquée, toujours plus courte qu’eux, les postérieurs ayant
les deux paires d’éperons très-rapprochées, terminales, la pre¬
mière souvent avortée, onglets presque toujours entiers,
munis d’une pelote et de deux appendices.
Ailes supérieures le plus souvent élargies au bord posté¬
rieur, avant la base, qui présente un angle surtout formé par
des poils, deuxième nervure ayant trois ou quatre rameaux,
dont deux partent, parfois, d’un tronc commun ; inférieures
souvent assez courtes et arrondies, munies d’un frein grêle,
parfois peu sensible, toujours divisé en un faisceau composé
de plus de trois soies chez la femelle, première et deuxième
nervure toujours distinctes l’une de l’autre, à la base et dans
leur longueur, d’abord très-rapprochées après la base, puis
divergentes, la deuxième devenant toujours bifide plus ou
moins loin après l’aréole ; celle-ci grande aux deux ailes, à
nervule peu courbée, recevant le rameau nervulaire dans son
milieu ou un peu en avant ; præseutum du mésothorax large,
assez distinct du scutum, pièce sous-scapulaire faisant une
petite saillie en dedans delà scapule ; abdomen n’ayant pas de
touffes dorsales bien sensibles, rainure du premier arceau
supérieur, élargie en avant, division externe s’excavant plus
ou moins pour former le tympanum; pièces génitales très-va¬
riables, partie vulvaire de la femelle divisée en deux pièces
contiguës, souvent amincies par en haut, et parfois saillantes.
établi, d’après les chenilles, plusieurs divisions qui, depuis, ont été augmen¬
tées et érigées en genres nombreux qui ne sont pas tous adoptés.. On-doit être
surpris du nombre de ces genres, si l’on considère que les Lasiocampides
n’en ont fourni qu’un seul à M. H. Scbæïïer, et pourtant le Quercifolia paraît
s’éloigner beaucoup plus du Neogena que le Tritophus du Crenata.
402
BOMBYCIENS.
Chenilles toujours glabres, n’ayant jamais le troisième seg¬
ment élevé, lisses, bossues, ou granuleuses, faisant une toile
entre les feuilles ou à la surface de la terre ; chrysalide sou¬
vent courte, obtuse à l’extrémité qui offre une petite saillie
munie de soies crochues.
La plupart des divisions génériques n’ayant été faites que
d’après les chenilles, le faciès, la forme des ailes et de la dent,
de leur bord postérieur, nous ne les indiquons que comme
des groupes dont ceux du Palpina, du Carmelita,, et surtout
du Plumigera, sont plus ou moins distincts ; quant à VHybris,
si mal à propos enclavée dans ce genre, dont elle s’éloigne
beaucoup, elle nous parait être une Noctuide.
Groupe de l’ Argentine* *.
Genre SPATALIA. H. Schcefjér.
Antennes des mâles bipectinées avec l’extrémité un peu nue,
filiformes chez la femelle, touffe de poils de la base très-pro-
(*) Sous commençons sans intention par cette espèce, car nous croyons que
le Plumigera à des rapports avec 1 ’Ulmi.
Groupe du Plumigera, syst. Verz. Genre Ptiuophorà., Stephens. Antennes peu
longues, en forme de plume, ou ayant deux rangées de longues barbes très-
finement ciliées, ouvertes et donnant à l’antenne une forme ovale, leur pre¬
mier article très-renflé ; subdenticulées, surtout par en bas, chez la femelle,
palpes très-petits, grêles, spiritrompe presque nulle; pattes assez faibles
ayant les tarses non-velus, les crochets simples, longs, épiphyse du mâle nais¬
sant à la base, mince, contournée en dehorS, aussi lougue que le tibia, rudi¬
mentaire chez la femelle, éperons postérieurs courts, les deux derniers assez
sensibles, obtus; tête et thorax revêtus de poils très-longs, lâches, qui ne
laissent guère distinguer que les yeux, la base externe des antennes et les
tarses, ceux de la tête très-avancés, comprimés, faisant suite à ceux du thorax,
un certain nombre formant un pinceau noirâtre au-dessus des yeux ; abdomen
très-velu sur les côtés et à l’extrémité où les poils forment une touffe allongée,
dilatée, presque divisée en deux ; ailes assez petites, allongées, un peu trans¬
parentes, ayant les franges très-larges, continuées sur le bord postérieur par
des poils très-longs, déliés, peu épais, formant aux antérieures la dent ordi-
NOTODOM’IDES.
403
noncéè, palpes dépassant un peu le front; thorax ayant une
touffe élevée, redressée sur le milieu , et deux autres latérales;
naire qui est distincte, s’implantant sur toute la marge du côté interne,
deuxième nervure très-rapprochée de la première après son milieu, fournis¬
sant trois rameaux dont le premier assez près de l’angle de l’aréole, le
deuxième qui part de cet angle, se divisant peu après et ayant ses ramuscnles
divergents, troisième nervure ayant ses rameaux très-éearlés les uns des
autres, quatrième très-rapprochée du bord postérieur qui n’est pas dilaté, assez
épaisse, cinquième insensible; deuxième nervure des inférieures bifide vers
l’extrémité, contiguë avec la première après la base, peu divergente, aréoles
grandes, dépassant le milieu de l’aile, leur angle postérieur plus allongé, ner-
vule des premières formant, en dedans, un angle obtus dans son milieu où
s’insère le rameau nervulaire, celle des secondes oblique en dedans, fléchie
bien en avant du milieu où s’insère le rameau nervulaire, troisième nervure
ayant ses rameaux écartés les uns des autres.
Tête assez large, front étroit, son épislome blanchâtre, bien distinct, ver-
tex et occiput élevés, bossus, en une sorte de carène obtuse, transverse;
thorax grêle; plis prothoraciques très-petits, peu élevés, très-éloignés l’un
de l’autre ; mésothorax ayant le scutum court, échancré eu avant presque
bifide avec une élévation étroite, saillante au-dessus et en avant de l’attache
de l’aile, très-largement échancré en arrière par l’angle obtus du scutellum,
scapules étroites, saillantes, et presque pointues en avant, formant, sous l’at¬
tache de l’aile, un crochet d’abord très-large, recourbé, terminé en pointe fine,
se prolongeant, en arrière, presque dans la même largeur, très-obtuses et arron¬
dies vers le bout, pièce sous-scapulaire saillante en dedans de lascapule, scutel¬
lum large, peu rétréci à ses angles latéraux, !e postérieur très-court, pièce
axillaire très-étendue, couvrant presque tout l’espace axillaire, sa circonfé¬
rence débordant et formant un bord élevé qui domine la sous-axillaire dont
elle est entourée, celle-ci n’ayant un peu de largeur que par en bas, épimère
plus larque que la hanche ; côtés du métathorax peu larges en dessus, marge
antérieure étroite, partie moyenne creusée en gouttière, pièce scutale assez
large, subtriangulaire, élevée, scutellum un peu aminci dans son milieu, un
peu échancré, dominant l’abdomen qui laisse voir le postscutellum ; abdomeu
rétréci à son premier segment, dont le lobe latéral de l’arceau supérieur est
élevé en un rebord formant une sorte de cuvette qui est la partie postérieure
du tympanum, puis renflé, plus large que le thorax, avec le deuxième seg¬
ment dilaté sur les côtés, évasé en dessous en un large bord saillant, atténué
à l’extrémité, dernier segment, chez le mâle, échancré en dessous, où il y a
une impression faisant saillie'en dedans ; pince ayant lesbranehes saillantes.
404
130MBYCIEINS.
ailes supérieures assez courtes et larges, dentées, ayant le bord
postérieur arrondi avant la base, évidé en dehors, le même
arrondies à l'extrémité, qui est épaisse, un peu repliée en dedans, émettant,
de leur face interne, une lame large, écliancrée; stylet recourbé en dedans
vers sa base, éntre deux lames pointues qui en partent (comme ehez le
Chaonia ), pénis accompagné de deux pointes aplaties, assez longues ; femelle
ayant la partie vulvaire allongée, saillante, placée dans une excavation formée
par un bord élevé en dessus, échancré sur les côtés, au dessous duquel se
voit une partie écailleuse enfoncée en dedans du bord du septième segment,
d’où partent deux petites tiges obtuses, comprimées.
Groupe du Carmelita, Esper. Genre Odontosia H. Schætfer (Hübner).
Antennes non bipectinées, mais crénelées chez les mâles, un peu chez les
femelles, ciliées, palpes très-petits, grêles, velus; thorax court,,couvert de poils,
dont une partie dilatés en écailles, un peu élevés en larges touffes hérissées ;
ailes un peu dentées, un peu anguleuses au milieu du bord externe et à.l’angle
anal de's-secondes qui est marqué d’une tache, etcemôme,bord unpeucoupé
carrément, dent ordinaire du bord postérieur des premières assez forte, celui-
ci peu dilaté, leur deuxième nervure ayant deux rameaux avant l’angle de
l’aréole, le, second et le troisième formant une aréole accessoire, secondes
n’ayant pas de frein sensible, deuxième nervure bifide vers l’extrémité, aréo¬
les très-grandes et larges, dépassant le milieu de l’aile, rameau nervulaire
inséré au milieu de la nervule, troisième nervure, aux deux ailes, ayant ses
deux derniers rameaux éloignés l’un de l’autre; tarses courts, les antérieurs
un peu velus, tibias antérieurs ayant une épiphyse bien plus, courte qu’eux,
les postérieurs munis d’éperons peu sensibles ; abdomen un peu déprimé chez
le mâle à l’extrémité, obtus, sans touffe de poils sensible.
Tête assez petite, front allongé par en bas, vertex et occiput grands, celui-
ci un peu élevé, un peubpssu, plis prothoraciques petits, comprimés, écartés l’un
del’autre; môsothorax large, court, scapules assez prolongées, obtuses, avec
un crochet prononcé ; métathorax ayant les côtés assez larges avec la partie
moyenne aussi large que la pièce scutale qui est peu élevée, divisée par une
ligne enfoncée; abdomen peu épais ayant l’ouverture tympanique peu sen¬
sible, dernier segment beaucoup plus long que le précédent, plus court en
dessous, où il y a une impression, à bords unis, laissant voir la pince dont les
branches se croisent en se recourbant et sont saillantes, stylet simple, courbé,
Irès-petit,pointu, formant, avec la double pointe courbée qui part de sa base
et qui l’égale, une sorte de pince; pénis bordé d’un côté d’une série
d’épines,partie vulvaire entourée d’un bord élevé, surtout par en dessous.
IN OTODOWTIDES.
405
arujie et la dent ordinaire très-prononcés , deuxième nervure
ayant trois rameaux dont le premier éloigné de l’angle de
Groupedu Camelîna,!.., Cucullina, Syst.Verz. Genre lophopteryx, Stephens.
Il est à peine caractérisé et. n’offre guère que des différences spécifi¬
ques; le Cucullina aies antennes un peu bipectinées et le thorax présente
une touffe de poils redressée et très-élevée, les ailes ne sont pas anguleuses,
les aréoles des inférieures sont plus courtes, leur angle anal non saillant, la
troisième nervure n’a pas son dernier rameau éloigné du précédent, le frein
est sensible; l’occiput est moins saillant, les côtés du métathorax ont lajpièce
scutale plus grande et la partie médiane plus étroite, surtout chez le Cucul-
hna où l’ouverture tympanique est presque nulle ; chez le Camelina femelle,
le deuxième segment abdominal est très-développé en-dessus et sur les côtés,
tandis que le premier se trouve très-étroit ; l’extremité anale présente, en
dessous des parties vulvaires, une plaque épaisse, renflée en avant, dilatée à
ses angles qui sont arrondis, surmontée d’une autre plus petite, échancrée,
bifide,
*
Groupe du Dictœa, L. Genre leiocampa, Stephens.
Antennes bipectinées chez le mâle, bidenticulées chez la femelle, à dents
peu serrées, ayant le premier article renflé, palpes petits ; plis prothoraci¬
ques assez grands, un peu écartés l’un de l’autre, thorax court, presque lisse,
poils de la partie postérieure coupés" en brosse en arrière et un peu élevés,
ceux des scapules peu allongés ; ailes à peine sinuées, allongées au sommet,
les premières dilatées et arrondies dans la moitié interne du bord postérieur,
évidées à l’externe avec le même angle un peu saillant et la dent ordinaire
peu forte, deuxième nervure ayant trois rameaux dont un seul avant l’angle
antérieur de l’aréole qui est très-saillant, les secondes un peu sinuées avant
l’angle anal qui est un peu saillant et taché de noir, deuxième nervure bifide
avant l’extrémité, aréole large, rameau nervulaire, aux deux ailes, s’insérant
très-peu en avant du milieu; pattes peu longues, les antérieures très-
garnies de poils avec le farse un peu velu, épiphyse assez grande, plus
courte que le tibia, s’insérant près de la base. Abdomen grêle, long, avec
l’extrémité épaisse dans les deux sexes, sans touffe de poils longs chez le mâle.
Tête assez large, yeux gros, front étroit vers la bouche, prolongé par eu
bas, vertex rétréci en avant ; thorax peu épais ; scapules assez prolongées en
arrière, courbées, obtuses, carénées en dessus avec un crochet assez fort,
pièce axillaire très-élargie par en bas, la sous-axillaire très-rélrôcie par la
pièce cunéique qui s’avance profondément en formant un triangle, épimère
bien plus large que la hanche, sculellum large, épais, un peu en pointe en
arrière ; métathorax ayant les côtés peu larges en dessus, avec la marge
antérieure étroite, un pou élargie en dehors, la partie moyenne étroite.
406
BOMBÏCIE1NS.
l’aréole, le second naissant d’un petit tronc commun avec le
troisième, se ramifiant trois fois, à ramuscules divergents, ner-
formant, en dehors, un angle saillant, un peu appuyée sur la pièce
scutale qui est grande, saillante, ovalaire; scutellum allongé en travers,
linéaire, un peu courbé, ayant ses côtés un peu élevés et épaissis. Abdomen
peu épais, plus long chez la femelle, division externe du premier arceau
supérieur relevée en un bord qui contribue à former la cavité tympanique,
celle-ci peu prononcée, huitième segment allongé en dessus, coupé carré¬
ment, simple à son bord, fortement éehancré en dessous, stylet large, courbé,
rabattu sur la pince, dilaté à l’extrémité qui est échancrée, émettant de sa
base, en dedans, deux appendices assez longs, contigus, branches de la pince
courtes, tronquées, denticulées, saillantes en dedans, pénis muni de deux
longues épines en forme de fourche ; dernier segment, chez la femelle, long en
dessus, à bord uni, partie vulvaire entourée d’une bordure coriace, frangée,
échancrée en dessous. Chenilles glabres, longues, lisses avec le pénultième
segment bossu, vivant sur le peuplier et le bouleau, formant une toile ou
coque lâche ; chrysalide un peu rugueuse, assez épaisse, obtuse à l’extré¬
mité qui présente une saillie munie de petites pointes crochues.
Groupe du Tritophus. Genre notodonta, Ochsenheimer.
Antennes bipectinées chez le mâle, presque nues à l’extrémité, filiformes
chez la femelle, palpes petits, dépassant un peu le bord du front, grêles,
hérissés, spiritrompe incomplète; stemmates peu visibles; thorax assez
épais, à peu près uni; pattes antérieures recouvertes de poils serrés jusque
sur le tarse ; ailes à peine denticulées, les supérieures assez grandes, dilatées
au bord postérieur, avec la dent ordinaire forte ; inférieures médiocres, un peu
arrondies, ayant un frein prononcé avec l’angle anal à peine saillant, un peu
taché de noir ; abdomen aussi large que le thorax chez le mâle, ayant parfois
le deuxième segment un peu saillant sur le côté, obtus à l’extrémité qui est
large, déprimée, cavité tympanique peu sensible. Chenilles ayant plusieurs
segments bossus et le pénultième ; vivant sur les arbres {chêne, peuplier,
saule), faisant une toile entre les feuilles ou ïes débris, produisant une chry¬
salide épaisse, obtuse à l’extrémité qui est munie de petites pointes
crochues.
Côtés du métathorax ayant la maTge antérieure pulvérulente assez large,
la partie moyenne creusée en gouttière, s’avançant un peu sur la pièce
scutale qui est saillante, assez grosse ; ici s’ajoutent les Zizac, L. Torva, Hiib'
ner, Dromedarius. L.
Groupe du Tremula , Syst. verz. Genre peridea Stephens.
Différant surtout des précédents par sa larve ; ailes assez grandes, les
premières dilatées à la partie interne du bord postérieur, et les secondes un
NOTODÔÏÏTIDES.
407
vule presque nulle dans son milieu; secondes ailes assez larges ,
arrondies, première et seconde nervure se touchant avant leur
peu au bord postérieur, n’ayant pas de lunule discoïdale ni de tache à l’angle
anal, stemmates sensibles ; plis prothoraciques saillants en dedans et en
avant, échancrés ; premier arceau supérieur de l’abdomen très-rétréci en
avant dans sa partie moyenne, deuxième saillant sur le côté, plus large que
le thorax.
Chenille non bossue, déprimée et élargie à sa partie antérieure, qu’elle
tient élevée pendant le repos, presque renflée dans son milieu, atténuée à
l’extrémité ; vivant sur le chêne, formant une toile lâche au milieu des débris
et produisant une chrysalide épaisse, allongée, rugueuse, obtuse à ses extré¬
mités qui sont lisses, sans pointe ni rugosités.
Groupe du Velilaris, Hufnagel ; genre Drvnobia, Duponchel.
Antennes bipectinées jusqu’au bout chez le mâle, filiformes chez la femelle ;
palpes dépassant à peine le bord du front, velus hérissés, spiritrompe presque
nulle, stemmates un peu visibles ; thorax ayant une touffe élevée, médiane et
postérieure, et la masse velue des scapules, grande, élevée en arrière ; pattes
ayant les cuisses et les tibias très-velus, les postérieures avec les deux paires
d’éperons assez fortes, égales, un peu éloignées l’une de l’autre ; ailes entières
courtes, ayant les franges larges et les aréoles grandes, bord postérieur un
peu dilaté avant la base et la dent ordinaire assez marquée ; inférieures sans
tache discoïdale ni anale ; abdomen un peu déprimé à l’extrémité chez le
mâle, muni d’une touffe de poils courte, géminée ; plis prothoraeiques petits,
peu saillants, un peu distants l’un de l’autre ; scapule assez large à la base et
prolongée, très-obtuse, avec un crochet terminé en pointe mince ; deuxième
segment abdominal chez la femelle un peu renflé sur le côté, dernier chez le
mâle assez allongé avec l’arceau supérieur simple à bord uni, l’inférieur for¬
mant une plaque écailleuse échancrée, pièces génitales peu saillantes, stylet
simple, étroit, sinué, ayant en dedans? à la base, une double tige recourbée
vers lui , branches de la pince prolongées en dedans au sommet ou sous le
stylet, anguleuses, pénis non épineux, ayant en dessous une lame écailleuse
plus ou moins saillante ; chenilles allongées, atténuées, sans bosses; il com¬
prend le Melagonu, Borkhausen. Ce groupe diffère peu du précédent et du sui¬
vant.
Groupe du Bicoloria, Syst. Verz. Genre Michodonta, Duponchel.
Antennes bidenticulées, ciliées chez le mâle, filiformes chez la femelle,
palpes droits, grêles, aigus, peu velus, dépassant peu le front, spiritrompe
incomplète; thorax recouvert de poils mous peu épais, très-hérissés, divariqués
et allongés sur la scapule et un peu sur le milieu en arrière, et formant des
t ouffos élevées ; ailes courtes, entières, les secondes arrondies, ayant un frein peu
408
BOMBTCIENS.
milieu, puis divergentes, aréole très-large aux deux ailes , ner-
vule très-mince, ainsi que le rameau nervulaire qui s’insère en
fort et l’angle anal non taché , leur deuxième nervure bifide à l’extrémité ;
les premières dilatées et arrondies au bord postérieur, avant la base, ayant
une dent peu prononcée, leur deuxième nervure donnant trois rameaux dont
le deuxième naît parfois un peu avant l’angle de l’aréole, formant avec le troi¬
sième une aréole accessoire étroite, allongée, aréoles discoïdales très-larges,
ayant l’angle postérieur plus allongé sur les deux ailes, rameau nervulaire
s’insérant en avant du milieu; pattes couvertes de poils peu serrés, avec
l’épiphyse plus courte que le tibia et les deux paires postérieures d’éperons
assez forts, mucronés, onglets placés sur une base large; ayant une dentelure ;
abdomen peu épais, peu velu, non rétréci à son premier segment, dont le lobe
latéral de l’arceau supérieur est disposé en un bord faisant partie du tympa-
num, celui-ci peu ouvert, deuxième segment peu renflé sur les côtes.
Tête ayant le vertex et l’occiput élevés, bossus; plis prothoraciqües très-
comprimés; mésothorax court, scapules très-courtes, ayant un- crochet peu
sensible, pièce axillaire élargie par en bas, la sous-axillaire très-étroite, épi-
mère à feine plus large que lahanche ; dernier segmentabdominalassezlong,
ayant, chez le mâle, l’arceau inférieur échancré avec une impression, bran¬
ches de la pince larges, dilatées par en haut, obtuses au sommet qui est un
peu recourbé en dedans, émettant de leur face interne une lame (style) d’abord
très-large, puis rétrécie et dirigée sous le stylet, celui-ci étroit, abaissé,
échancré par en dessous à l’extrémité qui est courbée, envoyant de sa base, en
dedans deux tiges presque contiguës, fléchies par en haut, pénis très-large,
évasé inférieurement ; femelle ayant le dernier segment très-long, simple à
son bord libre qui est sinué et très-rétréci, partie vulvaire allongée, étroite,
entourée d’un bord peu élevé, échancré en haut, plus saillant et arrondi par
en bas.
Groupe du Chaonia, Syst. Verz. Genre Drymonia, H. Schæffer.
Peu distinct des genres Drynobia et Notodonta ; antennes un peu plus bipec-
tinées, leur premier article très-renflé; tibias et cuisses très-velus, épiphyse
large, un peu contournée en dehors, plus courte que le tibia; thorax à peu
près uni, ailes un peu allongées au sommet, ayant les franges larges avec le
bord postérieur un peu dilaté et arrondi avant la base, dent ordinaire très-
petite ou presque nulle, aréoles larges, rameau nervulaire très-mince, sur¬
tout aux inférieures où la deuxième nervure se bifurque vers l’extrémité;
abdomen lisse, peu velu même à l’extrémité.
Front large, vertex et occiput un peu prolongés en arrière, stemmates assez
visibles; plis prothoraciques assez grands, non contigus; scapules allongées,
sinuées, avec un crochet fort, mésothorax ayant le scutum échancré en avant,
NOTODOINTIDES.
409
avant du milieu. Abdomen ayant une double touffe en dessus à
la base, et une autre, chez le mâle , à Vextrémité, divisée en
laissant voir le præscutum, scutellum large, arrondi en avant, un peu aigu
en arrière; métathorax ayant les côtés peu larges, la marge antérieure pulvé¬
rulente, élargie en dehors, la partie moyenne très-étroite, un peu saillante
en dedans, et la pièce sculale grosse, large, élevée; premier arceau abdominal
en dessous, beaucoup plias court que le suivant, qui est grand, renflé sur les
côtés et en dessous chez le mâle, tympanumpeu sensible, dernier segment
très-long, surtout en dessous, où il forme, chez le mâle, une plaque à bord
épaissi ou échancré, pièces génitales variables, pince à branches saillantes
dont l’eftrémité est épaissie ou même cornue. Les Quema , Syst. Verz, et
Dodonæa , Syst. Verz., font partie de ce groupe.
Groupe du Crenata , Esper. Genre Glyphidiâ, H. Sehæffer, qui a rejeté le mot
vicieux de Gluphisia.
Antennes fortement bipectinées jusqu’au bont chez le mâle, avec les der¬
nières dents encore longues, peu chez la femelle, palpes très-petits et
grêles, velus, spiritrompe presque nulle ; thorax très-couvert de poils
touffus ; pattes assez courtes, très-velues, les premières l’étant un peu sur
le tarse, onglets placés sur Une base large avec une pelote grande ; ailes
courtes, assez larges, les supérieures un peu dilatées au bord postérieur qui
est un peu arrondi avant la base, avec la dent ordinaire nulle, aréoles
grandes, celles des premières ayant l’angle antérieur plus long, nervule des
secondes formant un angle rentrant, rameau nervulaire bien plus faible que
les autres, deuxième nervure bifide vers l’extrémité.
Tête un peu comprimée, front très-large par en haut, étendu, premier
article des antennes très-renflé en arrière, stemmates sensibles, occiput un
peu prolongé; prothorax très-court ayant les plis à peine saillants, petits,
comprimés, écartés l’un de l’autre; mésothorax court, son scutum ayant en
avant un sillon qui sépare deux parties élevées, scutellum arrondi en avant
échancrant peu le scutum, son angle postérieur un peu plus saillant, épimère
plus large que la hanche; métathorax saillant en dessus, ayant ses côtés pres¬
que réduits à la marge antérieure pulvérulente, la partie moyenne seulement
sensible dans un petit point saillant en dehors, pièce scutale grande, subtrian¬
gulaire, élevée, le scutellum peu allongé en travers, évidé en avant, linéaire ;
abdomen assez épais, court, lobe latéral du premier arceau supérieur un peu
renflé, ouvert en avant en un bord mince, arrondi, excavé en forme de
capsule au fond de laquelle se voit le premier stigmate abdominal, formant
en grande partie le tympanum qui est assez sensible (presque comme dans
le Plumigera ), deuxième segment dilaté sur les côtés, surtout; chez la femelle,
et l’arceau supérieur très-étendu, saillant aussi en dessous, dernier segment,
chez le mâle, rétréci, prolongé en dessus, où il s’appuie sur le stylet, coupé
410
BOMBYCIENS.
deux parties divergentes, côtés ayant aussi des petites touffes;
pattes antérieures non velues sur les tarses.
Front n’étant pas très-allongé, vertex et occiput un peu
bossus, plis prothoraciques courts, comprimés, petits, un peu
écartés l’un de l’autre, scapule ayant un crochet allongé, pres¬
que aigu, épimère moyen à peine plus large que la hanche;
côtés du métathorax, en dessus, assez larges, partie moyenne
aussi large que l’antérieure, un peu saillante en dehors, peu
déprimée, s’appuyant en arrière sur la pièce scutale qui est
petite, étroite, peu élevée, épimère presque aussi large que la
hanche à sa base.
Abdomen peu épais, rétréci à son attache, premier arceau
supérieur large, peu rétréci en avant, déclive, bien plus court
que le suivant, lobeexterneun peu évasé pour former le tympa-
num, qui est peu prononcé, le segment suivant un peu dilaté,
surtout à sa partie latérale, son arceau inférieur très-large,
évasé, huitième segment, chez le mâle, en forme de gueule,
bifide par en haut ou formant deux angles, plus court par en
bas, laissant voir le stylet qui est saillant, courbé au devant
de son ouverture, épais, étroit, étranglé après sa base qui est
large, puis renflé eu dessous à son sommet, terminé par
une petite pointe tournée en dedans, émettant en dessous de sa
base une double pièce large, subtriangulaire, pince allongée,
étroite, simple, munie inférieurement, de chaque côté, d’un long
style filiforme, pointu, courbé par en haut ; dernier segment,
obliquement, stylet grand, saillant, courbé, étroit vers la base, puis dilaté,
presque arrondi, profondément échancré, excavé en dessous, un peu bossu
en dessus, émettant de sa base, en dessous, une seule tige grêle, menue,
longue, un peu courbée par en haut, naissant de la largeur de sa base ;
pince courte, large à la base, membraneuse, triangulaire, terminée en pointe
avec le bord supérieur solide, épaissi, arrondi; pénis cylindrique, mince,
muni d’une petite épine ; dernier segment chez la femelle simple à son bord,
pièce vulvaire grande, allongée, entourée d’un bord épais, arrondi, non
élevé.
Chenilles assez minces, sans bosse, vivant sur le peuplier , se métamorpho¬
sant entre les feuilles ou les débris, Glyphidia crenata .
chez la femelle, formant une ouverture arrondie contenant la
partie vulvaire, qui est large, tomenteuse, à pièces contiguës,
pointues au sommet.
Ce n’est qu’avec doute que nous indiquons cette espèce du
midi de l’Espagne, d'après une chenille de Notodonte trouvée
par M. Staudinger, mais qu’il n’a pas décrite, et comme étant
assez commune dans le midi de la France.
Spatalia Argentina, Syst. Verz.
Groupe du Palpina. — Genre PTEROSTOMA, Germar.
Antennes des mâles fortement bipectinées, peu chez la femelle,
touffe de la base peu visible, poils de la tête formant une touffe
avancée, palpes redressés, très-long s,très-comprimés, élargis par
des poils serrés, en forme de plume, spiritrompe un peu sensible,
roulée, stemmates nuis; plis prothoraciques petits , compri¬
més, un peu saillants et épaissis en dehors, écartés l’un de
l’autre; poils du thorax formant trois touffes dressées, com¬
primées, laissant entre elles deux profondes dépressions, et un
angle sur la base de l’aile; scapules couvertes de poils très-longs,
non relevés ; ailes supérieures dentées, avec l’angle postérieur
et surtout la dent ordinaire très-grands, très-larges, deuxième
nervure ayant quatre rameaux dont deux avant l’angle
de l’aréole, le deuxième et le troisième formant une aréole
accessoire petite, étroite, troisième ayant ses deux derniers
rameaux assez éloignés l’un de l’autre sur les deux ailes;
inférieures larges, peu dentées , un peu aiguës au sommet, leur
aréole longue avec l’angle postérieur prolongé, les nervules
formant une courbe, rameau nervulaire s’insérant très-peu en
avant du milieu; ailes au repos en toit très-abaissé; pattes
courtes, revêtues de poils peu longs, épiphyse longue un peu
tournée en dehors, dépassant le tibia, surtout chez le mâle,
éperons des tibias postérieurs longs, aigus; abdomen dépassant
les ailes inférieures dans le repos, très-grêle chez le mâle et
terminé par deux touffes longues de poils serrés , laissant entre
elles, à leur base, une dépression en gouttière.
412
ROMBYCIENS.
Tête large, un peu prolongée en arrière, front assez court,
convexe ; prothorax très-court, mésothorax peu épais, un peu
échancré en avant, son scutellum grand, obtus en avant et en
arrière, épimère à peine aussi large que la hanche ; métatho-
rax assez large sur les côtés en dessus, dont la marge anté¬
rieure pulvérulente est de la même largeur dans sa longueur,
la partie moyenne assez étroite, excavée, s’avançant un peu
sur la pièce scutale qui est développée et renflée, son scutel¬
lum assez étroit et épais, épimère beaucoup plus étroit que la
hanche.
Abdomen à peine dilaté sur les côtés du deuxième segment,
arceau supérieur du premier très-étroit en avant où la rainure
est très-large, sa division externe formant une cuvette à bord
élevé qui constitue en grande partie l’ouverture tympanique ;
très-long et grêle chez le mâle, où le dernier segment est en
forme de gueule, stylet divisé dès la base en deux branches
ouvertes, courbées, cette même base se continuant par en
dessous en deux branches presque semblables, pince assez
large, obtuse à l’extrémité, en partie membraneuse, repliée
en dedans par en dessous à son bord interne en un lobe étroit,
écailleux, un peu épineux, pénis ayant en dessous une lame
courbée; partie vulvaire de la femelle étranglée avant son
sommet.
Chenille longue, rugueuse ou granuleuse, sans bosses, en¬
trant en terre pour faire sa coque, produisant une chrysalide
allongée, un peu rugueuse, terminée par une pointe striée,
obtuse, munie de plusieurs épines crochues', courtes.
Pterostoma Pal pin a, Linné.
Sepp, I, tab. 4.
Habite les environs de Malaga. La longueur des palpes
nous semble plutôt un .fait insolite qu’un caractère stable.
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE.
TABLEAU
DES TRIBUS , FAMILLES , GENRES ET ESPÈCES * CONTENUS
DANS CETTE PREMIÈRE PARTIE.
Première Division. DIURNES, rhopalocères.
Tribus, Familles.
pages.
PAP1L10N1ENS. 1
N YM PH ALI DES 2
a PATURIDES- 17
SATYRIDES. 18
LIBYTHÉIDES. 28
ERYCINIDES 30
LYCÉNIDES. —
PIÉRIDES. 44
Melitæa. 3
Argynnis. 12
Vanessa. 13
Limenitis. 14
Charaxes. 17
A PATURA. 18
Arge. 19
Pararga. 21
Hipparchia. 22
CCENONYMPHA. 23
Erebia. 24
Satyrus. 25
Libythea. 29
Nemeobius. 30
Thecla. 31
* Læosopis. 33
* Tomares. —
POLYOMMATUS. 34
Lycæna. 35
Rhodocera. 46
Colias. 47
Leucophasia- 48
* Zegris. 49
Anthocharis. 50
Pieris. 53
Espèces.
pages.
Desfontainii. 10
*Bcetica. 1 )
Aglaia. 13
Cardui. 15
Camilla.
Jasius.
Megœra. 22
Eudora. 23
Dorus. 24
Tyndarus. _
Hippolyte. 26
Podarce. 28
Celtis. 29
Lucina. 30
Hicis. 32
Roboris. 33
Ballus. 34
Gordius. 35
*Hypochiona. —
*Idas. 38
* Hesperica. 40
Cleopatra. 46
Hyale. 48
Sinapis 49
Eupheme. 50
Tagis. 51
Brassière. 54
* Les noms de genre et d’espèce, marqués d’un astcrique, sont ceux qui ont été donnés
par nous.
Il
TABLEAU.
Tribus, Familles
Genres.
Espèces.
pages-
pages.
pages.
Leuconea.
54
Cratœgi.
54
PAPILION 1 DES 54
Parnassius.
55
Apollo.
56
Thaïs.
56
Rumina.
57
Papiliq.
57
Podalirius.
59
HESPÉRIENS 60
HESPÉRIDES. —
SCELOTRIX.
63
Cartham.
65
*Galactites {note)
68
’Cynarœ (note).
—
Alveus.
69
*Serratulœ.
71
*Onopordi.
72
* Carlinœ (note).
—
*Cirsii {noté).
73
Frilillum.
74
Alveolus.
76
Melotis {note).
—
*Cacaliœ {noté).
77
*Centaurece {note). 78
Pamphlia.
78
Proto.
79
SpïlothVrus.
79
*Bæ ficus.
80
Malvœ.
_
Erynnis.
83
Cervantes.
83
Marloyi.
8.4
Battüs,
85
Sao.
85
Heteropterus,
86
Comma.
88
Hesperia,
88
Nostradamus.
89
k Lefebvrii {noté).
90
Deuxième Division. CRÉPUSCULAIRES
. CLOSTÉROCÈBES.
SPHING1ENS. 95
SPHINGIDES. —
Macroglossa,
114
Stellatarum.
122
PARTIE AN ATOMIQUE (il.). 97
Pterogon,
114
Bombyliformis.
123
QEnotherœ.
124
Deilephila,
126
Gorgoniades.
125
Euphorbiœ.
130
Lineata.
131
Celerio,
—
«
Elpenor.
TABLEAU.
Tribus, Familles.
Genres.
Espèces.
pages.
pages.
pages.
Chæro campa.
132
Nerii.
132
Acherontia.
—
Alropos.
133
Sphinx.
134
Convolvuli.
135
Smerinthus.
135
Ocellata.
136
Populi.
—
Quercus.
137
SESIENS. 137
THYRI DI DES (n.) 139
Thyris (note).
140
Fenestrina.(note ) 140
SÉSIDES. 137
Trochilium.
143
Apiforme.
1-44
lchneumoniforme
. —
Uroceriforme.
146
Sesia.
147
Synagriformis.
148
Cynipiformis.
—
Doryliformis.
—
Asiliformis {note)
. —
Tabaniformis{n.)
. —
Chrysidiformis.
149
* Tengyriformis.
—
AstatiformisÇnote). -
Tenlhredinif(n.). 150
Monspeliensis(note ) -
Sanguinolenta (note) -
* Mysiniformis . 151
* Meriiformis. 152
Ærifrons. —
Afftnis. —
Philanlhiformis. 154
Mirmosæf*{note ). 155
Paranthrene. 154 Tineiformis. 156
Brosiformis. —
Atychia. 156 Funebris. 159
Nana. —
ZÏGENIENS 160
ZIGENYDES 161 Zygæna. 161 Corsiea (note). 165
*Nevadensis. 166
Scabiosce (note). —
Sarpedon (v. hispani-
ca). 167
IV
TA.BL.EA15.
Tribus, Familles.
Genres.
Espèces.
pages.
pages.
pages.
Zygena.
Mediterranea(n ).168
‘Ledereri. 169
Punctum (note). —
Contamxnei (note). —
*Pennina (note). 169
Bœtica. 170
Fausta(note.)l70, 171
*Faustula (note). 171
Hilaris. 172
*Fortunata (note). —
Faustina (noté). —
Algira (note). —
Occitanica. 173
Rhadamanthus. 173
Lavandulœ. 174
Stoechadis. —
Trifolii. 177
Lonicerœ. —
PROCRI DES- 178 GynatocerasO.). 179 Zephyritit (note) 179
Aglaope. 180 Infausta. 182
Procris. 182 Statices. ... - 184
Micans (note). —
Chloros (note). —
'Réllieri (note). —
Gerion (noté). —
*Cognata. 186
* Cuprea (note). —
*Soror. 187
Cirtana (noie). —
GLAUCOPIDES 188 (note).
SYNTOMIDES. 188 Naclia. 189 Ancüla(noté). 191
Punctata. —
Hyalina (note). —
Syntûmis (note). 191 Phegea. —
Troisième division. NOCTUNES. CHÉTOCÈRES.
ARCT1ENS. 192
LITHOSIDES- 193 Nudaria. 196 Murina. 199
*Trichota (note). 196 Mundana (note). 196
TABLEAU.
Tribus, Familles. Genres.
Espèces.
pages. pages.
LITHOSI DES. 193 Calligenia (note). 198
LrraosiE,G-ue.(n.). 201
OEonestis (note). 203
Gnophria (note). 204
Paidia (note). 205
Lithosia. 199
*Eoteina (note). 215
Setina. 213
CHÉLONIDES- 216 Eulepia. 218
Eupbepia. 220
Euchelia. 223
Deiopeia. 225
*XAHTHESTHEs(n.) 228
Gallimohpha. 229
Hypebcompa (n.). 230
*Cymbai.ophora. 231
'Acymba (note). 235
SpilosoMa. t—
pages.
Rosea (note). 198
Petreola (note). 202
Quadra. 203
Rubricollis (note). 204
*RufeoIa (note). 205
Bipuncta. 203
Caniola. 206
Lacieola (note). 208
Luteola (note). 207
Lurideola [note). —
'Uniola. 209
*Sordidnla. 210
Pallifront (noie). —
Vitellina (note). —
' Flaveola. 211
Palleola (note). 212
Unita (note). ~
Albcola (note). 223
Mesomella (noté). 215
Irrorella. —
Grarnmica. 219
*Bifasciala (noie). 221
Cribrum. 222
Chnjsocephala. —
Candida. —
Ripperti (note). —
*Jnquinota (note). 223
Jacobeœ. 225
Pulchella. 228
*Lepida (note). 226
C ribraria (noté). 228
Pylolis (note). ~-
*Gultata (note). 229
*Albocincta (note). —
liera. 231
Dominula (note). 23()
Pudica. 234
Spectabilis (note.) 235
Menthastri. 237
VI
TABLEAU.
Tribus, Familles. Genres.
Espèces.
pages.
pages.
pages.
CHÉLONIDES. 216 Diaphora (note).
236
Luctuosa (note).
236
Sordida (note).
—
Phragmatobia.
237
Fuliginosa.
239
Pudens.
_
Estigmene (note)
—
Luctifera (note).
238
.Paghylischia.
240
*Bcetica.
243
Atlanticum (note)
245
*Trichosoma (ii).
243
Parasitnm (note).
243
‘Nototrachus (n).
245
*Pierreti (note).
246
* Artimelia.
249
Lalreillii.
249
Nemeophila.
249
Plantaginis.
251
Euthemonia.
252
Russula.
253
* Omochroa.
253
*Spurca.
254
OCNOSYNA.
255
Zoraida.
257
Hemigena (note).
-
* Chelis.
256
Maculosa (note).
256
Simplonica (note).
—
Mannerlieimi (note). —
A g ajusta (note).
249
Gutlata (note).
249
Chelonia (note#
250
Virginalis (note).
250
*Grammia (note).
2»
Quenselii (note).
261
Dahurica (note).
—
Cervini (note).
251
Chelonia.
.258
Dejeanii.
259
Aulica (note).
258
Curialis (note).
—
Pleretes (note).
261
Malronula (note).
261
Arctia.
260-'
Konewkai ( villica , ï
>.) 263
Hebe.
—
Caja (type).
—
L1PARIENS 261
L1 PAR (DES- — Porthesia.
266
Chrysorrhœa.
269
Auriflua.
.270
*Leucosia (note).
—
Salicis (note).
267
Lælia (note).
267
Cœnosa (note).
268
Leücoma (note).
270
V-nigrum (note).
271
Liparis.
271
Rubea.
275
Delrita (note).
—
*
Terebenthi (note).
276
Orgya. (note)
-
Pudibunda (note).
272
TABLEAU.
VII
Tribus, Familles. Genres.
Espèces.
pages.
pages.
pages.
Orgya (note).
271
Abietis (note).
272
Dasychira (note.)
—
Selenitica (note).
273
Fascelina (note).
—
Pentophera (note).
273
Morio (note).
274
PSXLURA.
m
*Allantica.
277
Urbicola
—
Hypogymna
278
Dispar
281
*Micropterosyna (e
i)281
Antiqua (note).
Gonostigma (note.
) 283
* Thylacigyna (h)..
283
*Rupestris (note).
—
Eriem (noté).
*Clethrogyna.
281
*Splendida.
Dubia (note).
284
28.7
PSEUDOBOMBY C1ENS 289
PSYCHIDES.' — Psyché.
294
Villosella.
295
*Vetulella.
296
Graminella
299
Ecksteini (noté).
300
Opacella (note).
—
*EriodelIa (note).
—
Zelleri (noté).
_
Fene.Ua (noté).
—
GEcetigüs (note).
295
"Cgchi.iotheca.
301
Helicinella.
301
* Arches. (note).
—
Apiformis (note).
301
Graslinellus (note
)• —
Viciellus (note).
-
* Gymna (note). _
304
Calvella (note).
305
*PmOCEPHAtA.
307
Atra (noté).
308
Mediterranea.
—
Muscella (noté).
Plumifera (note).
Sicheliella (noté).
309
* Hyalixa.
310
Albida.
310
*Plumosella.
311
Malvinella.
312
* PSYCHI DÉI DES 313 *Psychidea (note)
31-4
Pectinella (note).
314
Talæporia. (note)
—
Eumea.
315
Pulla.
315
H ÉTÉROGYN 1 DES 31 6 *Heterogyms,
346
Paradoxes.
318
VIII
TABLEAU.
Tribus, Familles Genres.
Espèces.
P a ges. pages.
pages.
HEPIALIDES- 321 Hepialus. 322
Lupulinus.
325
ZEUZÉR1 DES. 325 "Trypamjs. 327
Cossus.
328
Zedzera. (note). 328
Œsculi (note).
329
Macrogaster (h.). 329
Arundinis (note).
_
Enbagria. 329
* Marmorata.
332
*Algeriensis (note).
331
Hypopta (note). 328
Trips (note).
328
Stygia (note), 330
Australie (note).
330
PLATYPTERYGIDES. Platyfteryx. 336
ffamula.
336
333 Cilix (note). -, 336
Spinula (note).
_
LIMACODIDES(n).339 Limacodes (note). 340
TeStudo (note).
340
B0MBYC1ENS. 337
Asellus (note).
~
LASIOCAM PI DES-Megasoma. 341
Repandum.
343
*Mecistosoma (n,). —
Olus (noie); q
341
Lineosa (note).
■
*Epicnaptera. 344
Suberifolia.
346
Gastropacha (note), —
Quercifolia (note).
344
Clisiocampa. 346
Neustria.
349
Franconica.
350
* Phylloxéra (note). 347
Pruni (note).
347
*Eutrichia (note). —
Pini (note).
_
‘Selenephera (n.). —
Lobulina (note).
_
Obonestis (note). 348
Potatoria(note).
348
’Bjplura. 350
Loti.
352
POECILOCAMPA (n„), 3?>1
Populi (note).
351
Lasiocajipa. 353
Quercus.
357
Trifolii.
_
Eriogaster. —
Lanestris (note)
353
‘ Autosphyla (n.). 354
Neogena (note).
354
* Macrothylacia 358
Rubi.
360
Trichiura. 360
Cratœgi.
163
*Achnocampa. 361
*llicis.
362
BOM BYCI DES. Crateronyx. 364
Dumeti.
367
Endromis (note). 367
Versicolora (note).
Bombyx. _
Mori.
371
ATTACI DES (Salurian) âttacus. 374
Pavonius.
377
371
Pavoniellus.
378
Isabellœ.
_
N OTO DO N Tl DES 378 Cnethocampa. 380
Pityocampa.
383
TABLEAU.
IX
Tribus, Familles.
Espèces.
i Cnethocampa
380
*Herculeana.
384
Pygæra
385
Reclusa..
388
Phalera.
388
Bucephala-
391
Gerura.
391
Furcula.
394
Vinula.
395
Verbasci {note).
394
Hybocampa.
395
Milhauseri.
397
Harpya. (note).
397
Fagi.
—
TJrofus. (note).
398
TJlmi (note).
398
Notodonta.
400
(. Hybris ).
402
Spatalia.
402
Argenlina.
411
Ptilophora. (note).
—
Plumigera {note).
—
OnoNTOsiA. (note).
404
Carmelita {note).
402
Lophopteryx. (n.).
405
Cucuilina {note).
405
Leiocampa (note).
—
Dictæa {note).
—
Notodonta (note).
406
Tritophus {note).
406
Peridea (note).
—
Trémula {noté).
—
Drynobia (note).
407
Velitaris {noté).
407
Microdonta (note).
—
Bicoloria {noté)
—
Drymohia (note).
408
Chaonia {note).
408
Glyphidia (note).
409
Crenata {note),
409
Pterostoma (note).
4M
Palpina.
412
FIN DU TABLEAU DE LA PREMIÈRE PARTIE.
ERRATA MAJORA et ADDENDA
PREMIÈRE LIVRAISON.
Page 57, Genre Papilio. Nous avons commis une erreur en écrivant : il se
distingue de tous les précédents par la présence de
l’épiphyse tibiale; cette épiphyse est sensible dans
toutes les espèces de la famille des Papilionides,
du moins chez les européennes.
Page 84, ligne 22, Erynnis Marloyi. D’après l’envoi qui nous a été fait par
M. Lederer, de l’individu pris par lui dans les montagnes
de la Sierra-de-Ronda, et qui avait été rapporté par
M. H. Schæfïer à la Marloyi , nous avons acquis la certi¬
tude qu’il est bien l’E. Cervantes.
DEUXIEME LIVRAISON.
- 99, (note)]ligne 1, au lieu de il s’avance de, lisez : il s’allonge de.
' — i> — celui-ci étroit, presque linéaire ou un peu,
lisez : celui-ci étroit, presque linéaire en
travers, un peu.
- 103, — i, — abdonimal, lisez : abdominal.
• 106, (note) — 3, — oelle-ci, lisez : celle-ci.
107, (note)— 5, — à peine se sible, lisez : à peine sensible.
108, (note)— 8,10,13— pièce sternale, lisez : pièce scutale. — fosse
sternale postérieure, —fosse scutaleposté-
riedre. — sternale antérieure, — scutale
antérieure.
127, (note) — 30, — le supérieur, lisez : l’inférieur.
157, — 5, — cavité buccale, lisez : fosse labiale.
165, — 2, (ZygzeNa) ; il en est qui se montrent dèslla fin de mai
(Achilleæ ), ajoutez : cette espèce, se trouvant aussi
en Touraine, sur des coteaux arides, dansje mois
d’août, doit paraître deux fois.
172, (note) — 10, au lieu de : du, lisez : de, — étiquité, lisez : étiqueté.
203, lithosia bipunctata|; après la citation d’Hubner,
ajoutez : Gat. Syst. Lep. And. pl. 11, fig. 1.
204, (note) — 32, au lieu de : Ruficolis, lisez : Rubricollis.
206, — 4, — antérieures, lisez : antérieurs.
207, — 1, — dont le bord est costal elliptique, lisez :
dont le bord costal est elliptique.
ERRATA.
Page 219, (note) ligne 1, gu lieu de: l’Oura, lisez : de l’Oural et.
— 236 , (note)_ 2, — courbé en dehors, lisez : courbée en dehors..
— 240, (note)— 14, — VHybeis, Hiibner, lisez : VHybris.
— 258, (note) — 15, — Curialis, Charpentier, lisez: Civica , H.,
ainsi quepage 260, lignes 5,12, et note,
ligne 10, Nous avons été induit en
erreur par le catalogue de M. Stau-
dinger, cette partie des suppléments
à Esper, faits par Charpentier, n’a pas
paru avant 1802.
— 26-7, (note)— 17, — l.elia, lisez : Lœlia.
_ 2G8, (note)— 13, — Llia cœnosa, lisez : Lœlia cœnosa.
_ 273 t (note)— 34, — rameaux dë la quatrième, lisez : rameaux
de la troisième.
— 303, (note)_ 12, — probablement, lisez : préalablement.
_ 323 19, — pièce sternale courte, lisez: pièce pectorale
courte.
— 380, après'le gbnre’C nethocâmpa, ajoutez : Stephens.
_ 389, ligne 33, au lieu de : pièce alaire, lisez : pièce scutale.
_ 393 ( 1, — pièce aîaire, lisez : pièce scutale.
PI. b, fig. 1, et pl. 14, fig- 1, a, au lieu de : Acnocampa ilicis, lisez : Achnocampa
ilicis.
Pl. 2t. üg. 8, au lieu de : Consignata ?, lisez : Carpophagata , ülobis.
Planche I
Catalogue jyst des uu'eefer de l Andalousie.
Vl V
1,2, Melitœa Dc.jfinJmnii, 3, Ip.idBœlwa3,6,y, 8, Zygœna trjfhliï var ;
,Ç, utf.edcmi; 20, id. nevnderu-ur.
Planche U.
I, SeSM jyruujriformi.r, 2, td. nwnniula’fànnù, 3, lithosia flàveola;
£,a,h,Orçia .rplendùta.,. /f.c.id.var, 5.d,e,üLiuiû>.
Catalogue jyst des insecte,? de [ Andalousie. Planche Ml.
t.PrOCrir coonMa,- 2. Psyché vetuleüa. a. pcruenctai/e meclM Icailtea.
b.Joumm. c. larve, ,1. idIf.ld a/itJMi; ajburrem .
N. Rimrd imp r . r. folk EslrafuAe. JJ P,v
Catalogue jy.rt. dur insectes de IJndalouj-ie. f lanche Æ
. X, Chelonnt Zoraida,- 2 f id. Pudeaé; 3, Spurca,- If, Fsl/nra, adanù'ca -
5.6] ôieto campa fferculeana var. y Anodonta hyiru .
Vieille Estrapade, j$. Parie
■ a/atume ,.v.r insecktr de l'Andalousie
PlaneAt K
i, 2 , Ireocampa, (rjfolü var ; GcurU-opacha suAerfilm, b.Àawcampa dûi,,-
5, Atiodonla /ttjhrir c ; 6, Endaqria marmorata
J, 2 r PoeciUd microtflossa, 3, ulpelrea, !f., ldpériode.*,- 5,lretul(l var-
b, ûhjcyrr/uxw, J, £pfiai tes ; Bramer ica.
Catalogue jyst des insectes de l'Andalousie.
1. ( ‘/adorera fiùpua.. 2 , Leucama ar.fiiritir .. J, id dattyBdir,
A id. vespertmalêr ■ .7 id /nMu/intdàr.
E Bla/ichard- pin&. c Lebrun sculff*
1, Leucogaster, 2, J)umlhau ta capso/i/wha . 3, Cuculàa leucanl/ierru •
4 , Catocala. mar/ana .
N.RênwruL unp r . r. FiaUe KstrapaJ^, jJ> Paru .
Catalogue .n/st. des ùwectea de ( Andalousie.
I V
J, CitClllluT jichÆ&&,- 2, ldi. (In/iJuLi . 3, lil. ptnjraùi,
/f, ld. a&écans. 5, id. coaJumu .
Df.Âcjtwnd imp r r.Vieille Estrapade, iS.ParL*
Catalogue syst. des injectes de l 'Andalousie
Planche XI.
5, Caradrina m/lufta 6. UUeù-.
Catalogue-syst tiw insectes de- l'Andalousie*
Planche XU,
E- Blanchard pûicc. Lebrun sculp
J-, AqroÜs arenosa, 2, Mioleuca 3, Xanthen&r , If., Pecltrucxtrru.c ,
5, HeliothÙS rutlù/era
Lmp Tour/au
6, Pu.
Calaloçiicsysb des insectes der l'Andalousie
Flanche, XIV
1, a. Acné) camp a, Oecis et sa chenille. 2. chenille de la Serra)». 3, id de la De/eardi,
!f., id, de l Yvtmû; J Adandrarùi. 6, b, McdwineUa
Catalogue syst. des insectes de l 'Andalousie.
Planche XK
W0
R.RlancJiard punr.
Catalogue ^n/jt. des insectes dey l Andalousie
Planche XVI
2,Erra/rtruUT hubner, 3. J Ibéclata, If. AUiambrata ; 5, roncolorarui .
0, liufbmùvtata, 'J, d en ta ta h ne a ta .
lmp Tenir faut, r. 1er Carmes, S ,
Catalogue- sysldes insectes de ÏAndalousu’
Plivuju XVJ1.
7. Alfavaria ta,- 2, _Æ> UpithxXUCL yerfidata ; <3, Mùerafa !p, Infermaùï ;
5; AUeniuzta. (l Callunaia r J ) vtxuulinyen
lmp. Towfaut, r. «
Cataloijue syst des insectes de lAndalousie
PU>ich&XtX.
Planche XX.
Ptanrhe XXII.
(atahniiti’ .»;//.<■/ ,/r.r i/i.rrc/t M' ./<• /./■/,/, r/<