Skip to main content

Full text of "Catalogue systématique des lépidoptères de l'Andalousie"

See other formats


JLju/ 


Cûtù< 

^Obf 

H, Z * Z ~Z plàMo 



CATALOGUE SYSTEMATIQUE 


DES 



Par P. RAMBUR 


DOCTEUR EN MÉDECINE, MEMBRE ET S.NCÎEN PRÉSIDENT DE II SOCIÉTÉ jsNTOMOLOCiIQUE 
DE PRINCE, DE II SOCIÉTÉ B0T1NIQUE DE PRINCE, DE L'ACIDÉMIE 
DES SCIENCES ET 1RTS DE B1RCELONE, ETC. 




PARIS 

librairie de J. B. Baillière , rue Hautefeuille , 19. 

a LONDRES, chez H. Baillière , Regent Street, 219. 
a MADRID , chez Bailly-Baillière , calle del Principe. 
a NEW-YORK, chez H. Baillière, Broadway, 290. 
1858. 




ERRATA MAJORA 


DE LA PREMIERE LIVRAISON. 


Page 36, ligne 32, au lieu de: l’épine très-tibiale souvent, lises: l’épine ti¬ 
biale très-souvent. 

— 43, — 14, — Hubn. Pap. fig. 322^25 , lisez: fig. 922-25. 

— 46,- 23, — sommet et bord postérieur, lisez: sommet des 

supérieures et bord externe. 

— 65, — 29 , — qui est jaunâtre ; ainsi que la postérienre, 

Usez : qui est jaunâtre , ainsi que la pos¬ 
térieure. 

Plusieurs fois nous avons employé le mot de : crochets des tarses, pour onglets. 


IMPRIMERIE I.ADEVÊZE. 



AVERTISSEMENT. 


Je publie ce catalogue systématique des lépidoptères 
du midi de l’Espagne, pour faire suite et servir de com¬ 
plément à ma Faune Entomologique de VAndalousie inter¬ 
rompue depuis longtemps, et dont il n’a paru que 
quatre livraisons, et une cinquième, de Lépidoptères 
tirée à part. 

Plusieurs naturalistes et entomologistes distingués ont 
visité depuis moi l’Andalousie, d’où ils ont rapporté 
plusieurs espèces que je n’avais pas rencontrées, et tout 
récemment M. Staudinger, à qui la science doit une 
excellente monographie des Sésies, a colligé dans ce 
pays un grand nombre de Lépidoptères dont plusieurs 
inédits, et surtout beaucoup de Sésies et une grande 
quantité de petites espèces recueillies avec le plus grand 
soin et sur lesquelles il compte faire un travail particu- 



lier; tous ces matériaux, joints aux espèces peu connues 
et même nouvelles que je n’avais point encore publiées, 
me permettront de donner un catalogue assez complet 
des Lépidoptères de ces riches contrées de l’Espagne. 

Je profite de ce catalogue pour développer mon système 
de classification et pour essayer de donner aux diffé¬ 
rentes divisions, de tribus, familles, genres et même 
espèces, des caractères plus solides que ceux qui avaient 
été donnés jusqu’à présent, et surtout tirés des différents 
organes de l’insecte parfait, comme pouvant presque 
seuls servir à la classification et à la connaissance des 
espèces. 



CATALOGUE SYSTÉMATIQUE 

DES 


LEPIDOPTERA linné. — GLOSSATA fabricius 


PREMIÈRE DIVISION. 


DIURNES Latreille 

RHOPALOCÈRES Duméril. 

Point d'yeux lisses, antennes presque toujours simples, 
presque toujours plus ou moins renflées vers l’extrémité, 
spiritrompe bien développée; ailes plus ou moins verticales 
dans le repos, rarement abaissées, les inférieures n’ayant 
jamais, à la base du bord antérieur, une ou plusieurs soies 
raides pour les tenir en rapport avec les supérieures (achali- 
noptères Blanchard). 

Ils forment deux tribus. 

PREMIÈRE TRIRU. PAPîLlONIENS. 

Scutellum du mésothorax laissant entre lui et les pièces du 
inétathorax un espace vide subtriangulaire plus ou moins 
grand. Une seule paire d’ergots aux tibias des jambes posté¬ 
rieures , point d ’épiphyse tibiale excepté chez les Papilionides ; 

Lépidoptères de l’Andalousie. I 



2 


PAPILIONIENS. 


antennes rapprochées à leur insertion ; rameau rtervulaire dés 
ailes * inférieures à peu près aussi épais que les autres 
Elle se compose de plusieurs familles. 

A. Pattes antérieures toujours incomplètes dans les 
DELA SEXES (Tetrapi Z.), Tergum DU prothorax présentant 
DEUX PIÈCES DONT LA l re DIVISÉE EN DEUX ÉCAILLES DILATÉES, 
TRANSVERSALES (SCUtum), LA 2 me TRÈS-PETITE, LUISANTE 
(scutellum). 


Première famille. NÏMPHALIDES. 

Pattes antérieures incomplètes chez les femelles (4 articles), 
modifiées chez les mâles et servant comme d’ornement (dites 


* Nous considérons les ailes étendues ; elles sont plus ou moins triangulaires 
et ont trois bords : l’ antérieur ou costal aux supérieures, très-souvent épaissi 
par une nervure de ce nom, très-mince et souvent dilaté, surtout à la base, 
aux inférieures, oâ, à l’exception des Diurnes, il porte, dans presque tous les 
autres, une ou plusieurs soies épaisses qui s’accrochent, chez les mâles, dans 
une sorte*de lanière roulée (frein Poey), partant du bord antérieur de la 
première nervure des supérieures, avant la base, et chez les femelles dans un 
faisceau d’écailles épaisses naissant sous la base de la troisième nervure qui 
reçoit aussi la soie du mâle quand elle s’échappe de la lanière ; Y externe bordé 
d’une frange formée d’écailles allongées ; le troisième qui est postérieur aux 
premières ailes, interne ou abdominal, cilié, aux secondes ; dans les Diurnes 
ce bord est souvent excavé et entoure l’abdomen ; la réunion de ces bords forme 
le sommet et l’angle postérieur qui devient anal aux secondes ailes. 

** Nous avons cherché, pour faciliter la connaissance des nervures, â modi¬ 
fier leur nomenclature en la présentant de la manière la plus simple. En effet, 
si l’on examine l’aile supérieure, dans la plupart des lépidoptères , on voit 
qu’il part de la base quatre nervures principales et constantes (primitives Bois- 
duval); je dis principales, parce qu’il s’en ajoute souvent d’autres, mais assez 
souvent aussi il n’en existe que quatre bien apparentes, du moins aux supé¬ 
rieures. 

La première et la quatrième sont presque toujours simples , les deux inter¬ 
médiaires toujours composées ou ramifiées ; la première sera pour nous la 
nervure simple antérieure, la quatrième la simple postérieure; il en sera'de 
même pour les deux nervures composées ; ces nervures pourront aussi être dé¬ 
signées par ordre numérique 2 me , 3 me , 4 mc ; elles sont toujours faciles' à 
distinguer. 




NYMPHALIDES. 3 

en palatine) ; tarses ayant les onglets simples ; nervures des su¬ 
périeures non dilatées, la troisième ou composée postérieure ne 
fournissant que trois rameaux, le quatrième, le nervulaire se 
trouvant toujours en avant du milieu de la nervule ou réuni 
à la deuxième nervure ou composée antérieure ; nervule très- 
mince , souvent à peu près nulle ; Lord interne des secondes 
ailes embrassant le dessous de l’abdomen. 

Chenilles toujours plus ou moins épineuses ; chrysalides 
très - souvent anguleuses, ayant des séries de tubercules, 
suspendues par la queue. 

genre. MELITÆA, Fabricius. 

Tête aussi large que le corps; antennes terminées par une 
massue oblongue ou plus ou moins pyriforme , épaisse; palpes 
assez longs, hérissés , comprimés, aigus, divergents vers Vex¬ 
trémité, plus ou moins redressés. Scutum du mésothorax à peu 
près lisse, étant à peine échancré pour recevoir la partie anté¬ 
rieure du scutellum, celui du métathorax ayant ses deux pièces 
courtes , renflées et le scutellum très-déprimé. Tarses antérieurs 
des mâles, velus, assez grêles, ceux des femelles un peu épaissis , 

Les deux nervures composées, ou les2 mc et 3"' s’anastomosent vers le milieu 
de l’aile, et émettent, extérieurement, un certain nombre de rameaux ; la 
portion de nervure qui les réupit et qui est transversale s’appellera la nervule ; 
sa longueur est très-variable et sa démarcation très-souvent vague ou arbitraire, 
ce sera toujours la partie la plus mince ; mais elle peut être aussi épaisse que 
les autres rameaux ou à peu près ; elle est souvent aussi d’une extrême ténuité, 
et presque insensible, on peut aussi prendre pour elle les portions à partir du 
point où la nervure se recourbe et qui sont plus ou moins épaisses, cependant 
nous les considérons comme la continuation de la nervure; elle est bien visible 
dans les hespérides et les lycenides. 

L’espace entre ces deux nervures qui est bordé en dehors par la nervule 
s’appelle aréole discoïdale; cette aréole est quelquefois divisée par des ner¬ 
vures supplémentaires ( Hepialus ) ; en dehors d’elle, il peut aussi se produire 
d’autres aréoles dont une plus constante, placée à son angle antérieur, entre 
le deùxjème et le troisième rameau de la deuxième nervure , et qui a reçu de 
M. LefebVre le nom inacceptable de sus-cellulaire. Avec M. H. Schaeffer, nous 
la nommeront accessoire, elle existe dans la plus grande partie des Noctuides, 
Chelonia caja, pudica; Call. liera, jacobeœ, etc. 



4 PAPÏLIONIENS. 

presque nus; crochets des autres tarses ayant, à la hase , deux 
prolongements étroits, qui les font paraître comme doubles , 
membraneux , divisés à la base , entre lesquels se voit une 'pelote 
assez grande; nervule nulle aux inférieures , souvent aux supé¬ 
rieures , deuxième nervure de celles-ci ayant quatre à cinq ra¬ 
meaux y compris le nervulaire qui est placé vers le tiers du 
bord externe de Varéole , et trois à quatre ramuscules ; ailes 
entières , à peine sinuées , bord abdominal engainant. 

Ces caractères ne concernent que les espèces européennes ; 
parmi les exotiques, quelques-unes ont les ailes sinuées 
comme dans certaines Vanesses (ancien genre) avec lesquelles 
elles paraissent s’unir intimement. Chenilles ayant des tuber¬ 
cules spiniformes hérissés de poils, se nourrissant de plantes 
diverses ; chrysalides courtes non-anguleuses ayant de très- 
petits tubercules. 

Les insectes se distinguent de suite des argynues, en ce que 
les ailes n’ont pas en dessus des rangées de points arrondis, 
mais des bandes maculaires, et par le dessin du dessous des 
inférieures. 

Reprenons ces nervures : la première, ou simple antérieure, (costale Lefebvre) 
plus ou moins épaissie dans la plupart des diurnes, vient se terminer au bord 
antérieur, vers le milieu ou au-delà, plus ou moins près du sommet ; ce bord, 
qui a été nommé costal , est souvent épaissi par une nervure qui doit aussi 
porter ce nom ; c’est une vraie nervure, souvent aussi épaisse que les autres 
( Callimorpha, Noctuides, etc.), et déjà sensible chez les Hespérides. 

La deuxième, ou composée antérieure ( sous-costale Boisduval ) se divise 
extérieurement en plusieurs rameaux (appelés antérieurs) dont un ou deux se 
divisent eux-mêmes en ramuscules , ils sont le plus souvent au nombre de 4 à 
6 , et atteignent l’extrémité des bords antérieur et externe; le dernier qui con¬ 
tinue la nervure ( Lycenides ) s’éloigne souvent et peut devenir nervulaire 
(Papilio), mais nous réservons ce nom pour le rameau suivant qui est le der¬ 
nier de la troisième nervure en partant de la base et qui paraît la continuer 
dans le genre Fapilio, tandis qu’il est placé au milieu d“e la nervule dans les 
Lycenides, rameau nervulaire dont la valeur caractéristique est très-grande. 

La troisième nervure ou composée postérieure (médiane Boisduval ) fournit 
trois à quatre rameaux ( appelés postérieurs ), dont le troisième et quatrième 
(rameau nervulaire) se trouvent placés sur une courbure plus prononcée qu’à 
la précédente (Catocala, Callimorpha) et qui s’unit à la nervule ; mais cette 



AYMPHALIDES. 


5 


1. Melitæa Pauthekie, Borkhausen. 

Her. Schæff. Suppl, lab. 57. 

Cette espèce est encore douteuse ; étant très-variable, tantôt 
il y a des individus qui diffèrent à peine de YAthalia, tandis 
que d’autres se rapprochent de la Deione. 

Elle est presque toujours plus petite que l’Athalie et la 
teinte du dessus est ordinairement plus claire et quelquefois 
un peu variée chez les femelles, comme dans la Phœbe. Les 
lignes noires du dessus sont moins marquées, la deuxième et 
la troisième, après la bordure noire, sont peu marquées et 
disparaissent souvent en partie; les bandes maculaires du 
dessous des secondes ailes sont d’un fauve plus pcàle, presque 
jaune. 

Les pinces des parties génitales mâles sont moins saillantes, 
plus courbées, moins dentelées, elles ne sont pas bifides en 

nervure n’a souvent que trois rameaux comme chez la plupart des Rhopalocères, 
car le quatrième que nous appelons nervulaire pour le désigner (nervule indé¬ 
pendante de M. Guenée aux ailes inférieures ), et qui doit conserver ce nom, 
n’importe la position qu’il occupe, si l’on veut lui conserver sa valeur , tantôt 
continue la troisième nervure ( Papilio ), tantôt se trouve sur le milieu de la 
nervule (Lycenides), alors c’est la fausse nervure de M. Boisduval ; tantôt, au 
contraire, semble appartenir à la deuxième nervure [Colias, Pieris), mais tou¬ 
jours assez facile à reconnaître quoique sa position varie à l'infini, même chez 
les Lasiocampides, où la nervule n’offre aucun rameau. Ce rameau peut donc se 
trouver au-dessus comme au-dessous du pli médian de l’aile qu’on a voulu 
considérer comme point de repère par rapport aux rameaux (M. Guenée), mais 
dont la valeur caractéristique semble presque nulle. Il y a le plus souvent des 
plis entre toutes les nervures, mais ils peuvent disparaître complètement 
( Saturnia ). Cette nervure présente quelquefois postérieurement en dessous, 
vers la base, un renflement qui souvent se prolonge en un petit rameau 
tantôt transverse ( Papilio ), tantôt longitudinal ( Ceth. Julia ). 

La quatrième nervure ou simple postérieure est presque toujours simple, 
et se rend à l’angle postérieur ; dans le pli de l’aile, entre cette nervure et la 
précédente, il s’en produit quelquefois une autre (Zygœna). 

Enfin, après la quatrième nervure, il part quelquefois de la base de l’aile 
(Papilio), une cinquième nervure très-courte et qui se termine, soit dans le 
bord postérieur, soit vers la quatrième nervure, mais très-souvent elle est ru¬ 
dimentaire ou insensible, nous l’appellerons nervure basilaire. 



PAPILIONIENS. 


avant; chez la femelle, la plaque de ravant-dernier segment 
en dessous est plus large, non rebordée sur les côtés comme 
dans l’Athalie par une pièce étroite qu’elle recouvre. 

Je pense que c’est une espèce différente; l’insecte parait 
bien plus tard. Chenille blanchâtre avec un réseau noir qui 
produit en dessus trois lignes de la même couleur; neuf épines 
coniques roussàtres, hérissées de poils noirs sur la plupart 
des segments, quatre seulement sur le premier et le dernier. 
Stigmates noirs ; tête d’un noir brillant avec de petits tuber¬ 
cules blancs. 

Elle vit sur le Plantago major, à la fin de juin. 

Abondante dans certaines parties humides de la Sierra- 
Nevada. Habite aussi une grande partie de la France. 


Les secondes ailes présentent quelques différences dans leur système nervural. 
La première nervure naît presque toujours d’un tronc commun avec la deuxième, 
elle fournit souvent à sa base ou avant, un rameau qui se retourne vers le bord 
antérieur ; ce rameau souvent bifide n’a pas toujours la même direction ; il esi 
rudimentaire ou disparaît chez les Lyceriides, Hespérides, etc., et dans les 
familles dont les espèces ont un frein pour maintenir ces ailes ; il devient libre 
chez d’autres et paraît former une nervure propre (Saturnin), nous le nommons 
rameau divergent; la première nervure, presque toujours simple, fournit jusqu’à 
cinq rameaux dans le G. quercifolia, où elle est très-robuste et indépendante. 

La deuxième nervure, lorsqu’elle est libre, s’anastomose souvent avec la 
précédente en formant une aréole basilaire (Hesperia, etc...), elle fournit ici 
moins de rameaux (antérieurs), le plus souvent deux, ( Lycenides, Hesperides, 
Noctuides ), et assez souvent trois ( [Vanessa ), mais ce troisième est celui que 
nous nommons nervulaire, il peut s’unir à la troisième nervure et la continuer 
( Gastropacha), mais il s’amincit beaucoup lorsqu’il part de la nervule comme 
dans les trois familles citées plus haut. La deuxième nervure peut envoyer un 
rameau à la première et produire une deuxième aréole discoïdale (Quercifolia), 
elle peut aussi devenir simple en cédant l’un de Sès deuxrameaux à la première 
nervure (Botydes). 

La troisième nervure n’a ordinairement que trois rameaux (postérieurs), mais 
quelquefois aussi elle en a quatre, le nervulaire se joignant à elle ; c’est cette 
disposition que M. Guenée a voulu désigner dans les noctuides , en faisant une 
division, sous le nom de quadrifides , mais dont l’application est inexacte pour 
la plupart des espèces qu’elle comprend ; elle existe complètement dans les 
uasiocampjoes ou BOMBïcjNi de M. Boisduval, moins mon Herculeana et les 



fiYMPHALIDES. 


7 


2. Melitæa Deioxe , Hübn-Geyer. 

Hübn-Geyer, Pap. fig. 947-50. 

Dup. suppl. I, p. 276, fig. 4-3. 

Herr. Schaeffer, Suppl. 366-67. 

Elle est aussi très-rapprochée de l’Athalie et surtout de la 
Parthenie par le dessous. Les lignes noires sont bien plus 
étroites que chez la première et ne paraissent pas s’oblitérer 
comme dans la seconde, elles sont plus anguleuses ; les 
femelles, qui égalent quelquefois celles de la Phœbe pour la 
taille, ont la bande du milieu plus pâle et presque jaune, ainsi 
que celle qui borde la marge et qui est formée de lunules 
très-courbées et aiguës. 

Les parties génitales du mâle se rapprochent plus de celles 
de l’Athalie que de la Parthenie ; les pinces sont avancées, 
aiguës, dentelées et bilides en arrière ; chez la femelle la 
plaque du dessous du dernier segment est très-large et un peu 
rebordée par le côté d’un autre pièce. 

Je n’ai rencontré que deux mâles chez lesquels les taches 
fauves de la bande du milieu des secondes ailes en dessous 
sont d’un fauve foncé et confluentes. 


autres processionnaires (excepté le Neogena qui est un Eriogaster) Dumeti et 
Taraxaci qui ne sont pas de la même famille. 

La quatrième nervure placée moins près du bord interne, est également 
simple ; enfin une cinquième, nervure que nous avons signalée sous le nom de 
basilaire, et qui est ici beaucoup plus constante et plus prononcée, suit le bord 
interne ou abdominal, et peut conserver ce dernier nom; elle est nulle chez 
les Papilionides, rudimentaire ou nulle chez les Métrocampides, les Saturnides 
tau, pyri , mais bien sensible chez le Bombyx mori , elle peut aussi être appelée 
cinquième nervure. Ces ailes ont aussi parfois quelques nervures ou rameaux 
supplémentaires. 

Les intervalles entre les nervures venant aboutir au bord externe pour la 
plupart, et selon la forme de l’aile, varient selon le nombre de rameaux et de 
ramuscules ; il y en a six chez la P. brassicce et huit chez le P. podalyrius ; 
leur nombre diffère aussi sur les deux ailes, il est souvent plus considérable à 
l’inférieure, on peut les désigner numériquement d’avant en arrière. 

La nomenclature du système nervural a varié selon les auteurs. M. Lefebvre, 



PAPILIONIENS. 


La chenille vit sur les Linaires ; trouvée à la base de la 
Sierra-Pietra. 

3. Melitæa Phoebe, Fabricius. 

Très-grande et bien marquée, un peu variable selon les 
individus. Très-commune dans les environs de Grenade. 

4. Melitæa Ætherie, Hubn-Geyer. 

Hüb-Geyer, Pap. lab. -177. 

Cette mélitée ne paraît être qu’une variété de la Phœbe ; elle 
en diffère surtout en ce que la teinte du dessus est d’un 
fauve uniforme foncé et que les bandes maculaires du milieu 
des ailes tendent à disparaître surtout aux inférieures, en ce 
que le dessous des supérieures est fauve avec le sommet seu¬ 
lement , et le dessous des inférieures jaunes, et que les lunules 
d’un fauve rouge de celles-ci, sont bordées par une bande 
presque de la même couleur. 


en France, est celui qui a donné le plus de détails à ce sujet, il a publié de 
bonnes figures représentant les nervures ; mais aucun n’en a fait un usage 
aussi général que M. Herr. Schaeffer, et n’en a tiré d’aussi utiles résultats • 
M. Guenée s’en est aussi servi heureusement ; avant lui, M. Boisduval, suivant 
l’exemple donné par Godart, dans l’Encyclopédie, par rapport à l’aréole 
discoïdale, et en cherchant à désigner ces nervures (Spec. gén. des Lépid., 
1 vol., p. Il et suivantes) les a considérées d’une manière si erronée, qu’à 
l’exemple de M. Guenée, et à cause de la célébrité de l’auteur, nous ne pou¬ 
vons la passer sous silence. 

Ainsi, M. Boisduval prétend que : « quelquefois comme dans les Melitæa, les 
Argynnis , la costale (première nervure) n’existe pas , ou si elle existe, elle se 
réunit dès son origine avec la sous-costale (deuxième nervure), et on ne distingue 
plus réellement qu’une seule nervure ; » ces deux nervures sont toujours par¬ 
faitement distinctes et indépendantes (ailes supérieures) dans ces deux genres 
et la première, loin de disparaître, est toujours la plus épaisse, étant un peu 
dilatée dans la plupart des diurnes. M. Guenée semble accréditer la même 
erreur, en ne considérant pas cette nervure comme constante ; même dans les 
Noctuides, elle est toujours très-sensible, et loin de disparaître, elle prend 
quelquefois un rameau à la deuxième et peut devenir plus épaisse que les 
autres et libre, même aux inférieurs ( Cymatophora ). M. Boisduval prétend , 
et toujours à tort, que : la première et la deuxième peuvent s’unir et produire 
des rameaux, ce qui n’a jamais lieu ; que : dans les Sema, la radiale, ou la 



NYMPHALIDES. 


Mais nous avons des individus intermédiaires et surtout 
un mâle de Grenade, tout à fait semblable en dessus à YÆthérie, 
mais dont la bande qui borde les lunules est plus pâle ou 
moins uniforme. Elle a été prise dans les environs de Cadix, 
par M. Lorquin, et ensuite rapportée en assez grande quantité 
par M. Staudinger. 

Celle figurée dans Duponchel, suppl. i, pl. 44, f. 4, 5, sous 
le nom d ’Ætheria, n’a aucun rapport avec cette mélitée; celle 
que figure aussi M. Lucas, Expl. Alg. Lep. pl. 2 , fig. 2, n’est 
pas la véritable Ælhcrie. 

5. Melitæa Didyma, Fabricius. 

Hübn, Pap. fig. 9, 10, Cinxia. 

Assez commune dans les environs de Grenade. 

6. Melitæa Cinxia, Linné. 

Hübn, Pap. fig. 7, 8, Délia. 

M. Lederer nous a écrit avoir rencontré cette espèce. 


quatrième nervure, ne semble pas exister du tout, (quoiqu’elle existe réellement) 
et que le plus inférieur des rayons de la médiane (troisième) doit être cette 
nervure, tandis qu’en partant de la base elle occupe le bord postérieur sans 
aller jusqu’à l’extrémité. Enfin, il termine en disant : «Nous devons signaler 
deux ou trois petits rameaux supplémentaires qui naissent quelquefois de la 
costale ou de la sous-costale réunies comme dans la plupart des Pieris et des 
Colias ; j’ai dit que la première nervure ne fournissait pas de rameaux, très- 
rarement elle s’anastomose avec la deuxième ( Zygæna ) ; la deuxième ne naît 
pas non plus d’une souche commune avec la troisième comme cet auteur 
l’affirme; aux inférieures, M. Boisduval .confond aussi deux nervures sous le 
même nom ; il appelle abdominale, la quatrième nervure (Papilio ) -, lorsqu’il 
s’en ajoute une cinquième, il la nomme de nouveau abdominale, tandis que la 
quatrième devient son interabdominale ( Pieris h 
Les nervures ne présentent point de caractères absolus, mais seulement 
relatifs aux différentes divisions et tribus ; ainsi le système nervural de la 
Catocala elocata ne diffère pas très-sensiblement de celui de la Call. hera ; 
nous n’emploierons donc les caractères tirés des nervures que lorsque les autres 
nous feront défaut, ou pour les corroborer ; car il ne faut pas oublier que ce 
ne sont que des caractères secondaires , étant tirés d’un appendice organique 
qui peut manquer. 



to 


PAPILIOXIESS. 


7. Melitæa Desfoatainii * ** , Godart. 

Catal. syst. And., pl. i, fig. 2. 

God. Encycl. melh. IX, p. 278. 

Boisd. Icon. hist. I, pi. 23, fig. 4, 2. p. 116. 

Her. Schæff., Suppl, fig. 1,2, et 569-70. 

Arg. Alis subrotundatis inieyris utrinque vivido fulvis ; suprà 
anticis fasciis quatuor macularibus ochraceis nigromarginatis , 
posticis duabus, his punctorum nigrorum sérié intermediâ. 
(God. Encycl). 

J’ai reproduit la diagnose de Godart pour rappeler l’espèce 
ou variété qu’il avait décrite, mais les individus qu’il a eus 
sous les yeux et qui avaient été rapportés de Barbarie par 
Desfontaines ne se trouvent plus au Musée. 

Les figures de M. Boisduval surtout , et celles de 
M. Schælfer (569-70) les représentent à peu près. 

La variété que j’ai rencontrée aux environs de Grenade, 
et dont les figures, 1, 2 , de M. Schæffer, sont la représenta¬ 
tion *', diffère surtout en ce que les bandes de taches jaunes 
en dessus, disparaissent quelquefois complètement chez les 
mâles, surtout celle du bord externe , et il y en a trois bien 
marquées en dessous aux secondes ailes ; une autre variété 
dont le fauve devient presque rouge, se trouve à Barcelone 
et a été appelée Beckeri. 

J’ai trouvé dans la même localité, où cette espèce était très- 
commune , la chenille sur le Plantin ; depuis, M. Lorquin a 


* Les auteurs Allemands ne paraissent pas connaître le travail de Godart 
concernant l’article papillon de l 'Encyclopédie Méthodique, ouvrage cependant 
remarquable pour l’époque, de sorte qu’ils citent M. Boisduval comme s’il 
avait dénommé la Desfontainii le premier ; mais elle était nommée et décrite 
bien avant par Godart en 1819, tandis que les icônes n’ont commencé à paraître 
qu’en 1832; seulement leur auteur a mal à propos changé Desfontainii en 
Desfontainesi. 

** Mes figures laissent un peu à désirer pour l’exactitude. 



NYMPHALIDES. 


n 

rapporté des sociétés de chenilles semblables, vivant sur le 
chèvrefeuille. Produit-elle l’espèce suivante? ou bien, toutes 
ne sont-elles que des variétés de Y Artémis dont la Mêrope 
serait le point de départ? c’est assez probable. 

Dans cette série de variétés, tantôt le second rameau de la 
composée antérieure est bien distinct ( Beckeri surtout), tantôt 
il naît sur le troisième rameau et devient ramuscule *. 

8. Melitæa B etica , Mihi. 

Calai, syst. And. pl. i, f. 3, 4. 

Le dessus est d’un fauve un peu moins foncé que chez la 
précédente ; il y a trois rangées de taches jaunes sur les ailes 
supérieures, une seule sur les autres et uue série de lunules 
d’un blanc jaunâtre plus ou moins obscurcies de brun, et 
traversées par un trait noir, sur le bord externe ; ce même 
bord, en dessous, et les ailes inférieures, à l’exception du 
bord des bandes jaunes, sont de couleur d’ocre; ces bandes 
maculaires sont en dessus bordées de noir. 

Elle vole dans les landes de Cistes, tandis que îa précédente 
se rencontre dans les lieux boisés. Depuis elle a été retrouvée 
par M. Staudinger, dans les mêmes localités. 

genre. ARGYNNIS, Fabricius. 

li diffère peu du précédent; palpes tantôt assez minces , 
très-velus, à troisième article assez long; tantôt épaissis , peu 
velus , hérissés , à troisième article court , mince , presque nu; 
scutum du mésothorax échancré largement pour recevoir le 
scutellum qui s’y engage en manière de coin, plus ou moins 
caréné en dessus , celui du métalhorax ayant ses deux pièces 
dilatées, écailles du ■ prothorax plus dilatées que dans les 
Mélitées , nervule ne paraissant presque jamais nulle , ailes plus 
ou moins sinuées ou anguleuses, ayant le bord abdominal sou- 


Lorsque je ne désigne pas les ailes, ce sont toujours les antérieures. 



12 


PAPIUONIENS. 


vent évidé ou échancré vers l’extrémité , deuxième nervure des 
inférieures naissant avant le rameau divergent comme dans le 
genre précédent. 

Les parties génitales sont très-différentes ; l’extrémité abdo¬ 
minale du mâle, au lieu d’être comme tronquée , se trouve 
prolongée à cause de la forme allongée des pinces, et chez la 
femelle, on ne voit jamais de plaque régulière ou à bords 
contournés en partie nue-, comme chez les mélitées ; le bord 
abdominal est très-engaînant. 

Les chenilles portent des épines plus allongées, plusieurs 
mangent les Violettes, mais aussi des plantes très-différentes ; 
les chrysalides sont un peu plus anguleuses ayant souvent la 
partie abdominale recourbée sur la poitrine qui est gibbeuse. 

Les unes ont le bord abdominal presque arrondi vers 
l’extrémité, les autres l’ont évidé ou presque échancré; parmi 
celles-ci plusieurs ont, chez les mâles, des rameaux ou nervures 
chargés d’écailles noires qüi les font paraître dilatées, ou 
formant une sorte d’arête saillante, mais ce n’est qu’apparent; 
le premier rameau de la composée postérieure naît près de 
la base. Ce genre, dont les espèces se lient insensiblement, 
présente de grandes différences, surtout dans les palpes, si 
l'on compare les premières et les dernières. 

1. ArgvnjNis Hecate , Fabricius. 

Hübn, Pap., fig. 42-44. 

Je n’ai pris qu’une seule femelle a teinte pâle, dans les 
montagnes d’Alfakar. 

2. Argynuis Niobe, Linné. 

Hübn, Pap. fig. 61 , 62. 

Dans les parties élevées de la Sierra-Nevada; je n’ai pris 
qu’un individu chez lequel, la ligne sinnée médiane, bordant 
les taches argentées en dessous, se rapproche moins de l’angle 
anal. 



NYMPHALIDES. 


13 


3. Argynnis Aglaia, Linné. 

Hiibn, Pap., fig. 64 , 62. 

Dans les parties élevées de la Sierra-Nevada. 

4. Argynnis àdippe , Linné. 

Ilübn , Pap. fig. 63 , 64. 

Cette espèce se distingue de suite de la Niobe par les deux 
nervures dilatées en arête, chez le mâle. 

Elle produit ici la variété Chlorodippe. En dessous, le sommet 
des ailes supérieures et les inférieures sont d’un vert jaunâtre; 
les taches argentées sont petites et nombreuses et l’espace où 
se trouvent les ocelles n’est jamais nuancé de rouge-fauve, 
les lunules argentées marginales sont plus étroites. Commune 
dans les parties élevées et boisées de la Sierra-Nevada. 

Les argynnes Aglaia , Niobe, Adippe , présentent chez les 
mâles, en dessus, entre la première et la deuxième nervure 
des secondes ailes, et vers la base, un espace couvert de 
poils assez longs et serrés , comme dans certaines Héliconies. 

5. Argynnis Pandora, Syst. Verz. 

Elle vole tout l’été dans les localités un peu boisées des 
environs de Grenade. Le mâle n’a que deux nervures dilatées 
et saillantes en arête. Chez la Paphia, que je n’ai pas rencontrée 
ici, sur quatre nervures dilatées, une seule est saillante en 
arête. 

6. Argyknis Lathoma , Linné. 

Dans les environs de Grenade. En comprenant cette espèce, 
le genre peut se diviser en trois groupes, dont les caractères 
diffèrent un peu. 

genre. YANESSÂ , Fabricius. 

Tête un peu moins large que le thorax , yeux très-velus 



14 


PAPïLtCWIEIXS. 


massue des antennes ovoïde ou allongée, mucronnée; palpes le 
plus souvent très-velus, peu redressés , le troisième article souvent 
très-velu , presque abaissé. Crochets ayant des appendices aussi 
longs qu'eux , pattes antérieures très-velues en palatine dans 
les deux sexes * ; dessus du mésothorax caréné; nervule très- 
fine , deuxième nervure des inférieures naissant bien avant le 
rameau divergent , celui-ci droit , bifide , la deuxième des supé¬ 
rieures produisant cinq rameaux (excepté la Levana) ; bord abdo¬ 
minal des inférieures formant une gaîne très-prononcée , échan- 
cré dans sa partie postérieure , base du bord antérieur arrondie 
et dilatée , bord externe des quatre sinué , formant le plus sou¬ 
vent un ou plusieurs angles. 

Les larves sont très-épineuses, avec la tète éehancrée et 
quelquefois épineuse; les chrysalides sont anguleuses, tuber¬ 
culeuses , et très-souvent marquées de taches métalliques. 

Ils se divisent en trois groupes. 

1. Vanessa Urticæ , Linné. 

Dans les environs de Grenade ; la chenille se métamorphose 
au mois d avril. 


2. Va'nessa Polychloros , Linné. 
La larve mange souvent le Celtis australis. 


* Excepté chez la Levana , dont les yeux sont peu velus et qui se rap¬ 
proche des genres suivants. La villosité des yeux distingue bien nos espèces , 
mais elle se relrouve dans d’autres genres exotiques de la même famille; aussi 
les espèces appelées Epiclelia , Uhadama , Goudoti , Andromiaja , que 
M. Boisduval décrit comme du genre Vanesse dans sa faune de Madagascar, 
se distinguent des nôtres par un dessin différent, par les yeux glabres, les palpes 
non-hérissés, les pattes antérieures des femelles glabres, l’aréole discoïdale , 
quoique large , beaucoup plus courte, entièrement ouverte aux deux ailes par 
l’absence de la nervule ; iis peuvent former avec d’autres un genre sous le nom 
de Psilopia ; ils ont parfois un ou deux angles prolongés en queue. 



NYMPHALIDES- 


15 


3. Vanessa C-Alüum, Linné. 

On la trouve dans les environs de Grenade; je n’ai pas vu 
le V-album. 

4. Vanessa Atalanta, Linné. 

Dans les environs de Grenade et à Gilbratar. 

5. Vanessa Cardui, Linné. 

Très-répandue sur le littoral de l'Andalousie; la larve après 
avoir dévoré les Car4uus\ Cirsium et Centaurea , attaque les 
Echium , Ulmus, etc. 

6. Vanessa Levana , Linné. 

M. Boisduval m’a assuré qu’elle avait été trouvée par 
M. Lorquin dans la Sierra-Morena ? 

genre LTMEMTIS*, Fabricius. 

Thorax asses, mince , à peu près de la largeur de la tête ; 


' Ce genre a de grands rapports avec celui de Melitœa , et il eût peut-être 
mieux valu l’en rapprocher. On pourrait alors commencer la série, comme 
Latreille en a exprimé l’idée dans l’Encyclopédie, par les Héliconies; celles 
dont le tibia et les tarses des pattes antérieures sont souvent réduits, chez les 
mâles, à un tubercule, dont les palpes sont petits, très-minces, très-éloignés 
l'un de l’autre par la trompe qui■èsît forte, appliqués sur le front, avec le troi¬ 
sième article très-petit, un peu redressé, dont le système nervural est plus ou 
moins anomal, surtout aux ailes inférieures ; la composée postérieure (troi¬ 
sième) pouvant avoir quatre et même cinq rameaux, anomalie qni ne peut 
servir de caractère puisque chez d’autres, qu’il est impossible de séparer, la 
même nervure ne produit que trois rameaux, et que chez certaines femelles la 
deuxième nervure peut disparaître ; ils peuvent former le genre Héliconia que 
M. Boisduval semble comprendre ainsi en donnant pour type l’H. Dœta ; les 
mâles ont tous un pinceau de poils serrés entre la première et la deuxième 
nervure des inférieures en dessus ; parmi les autres Héliconies des auteurs, les 
unes qui doivent suivre le genre Héliconia viennent se lier aux Danaïdes qui * 
par les Euplea, forment comme un rameau isolé, qui a cependant des affinités 



16 


PAPILIOMES. 


ayant le scutum du mésothorax fortement caréné , rebordé , 
les deux pièces du scutum du métathorax , courtes presque 
arrondies , gibbeuses; yeux saillants presque toujours glabres ; 
antennes longues , ayant la massue étroite , allongée; palpes peu 
redressés , minces , velus , hérissés , dépassant la tête , ayant le 
dernier article assez long, presque aigu; pattes antérieures 
glabres dans les femelles et ayant cinq articles aux tarses , petits 
et incomplets ; nervule très-fine , nulle aux inférieures où la 
deuxième nervure naît au même point que le rameau divergent , 
celui-ci recourbé vers Vangle externe; ailes , souvent peu sinnées , 
bord abdominal peu ou pas évidé embrùssant peu l'abdomen ; 
angle anal souvent très-arrondi et comme nul. 

Chenilles à tête bifurquées, ayant des mamelons épineux 
sur la plupart de leurs segments ; chrysalides un peu angu¬ 
leuses , ayant deux prolongements autour de la tête et une 
bosse comprimée sur la partie dorsale. 

avec les Nymphalides, les autres vont s’unir aux Cethosies , et celles-ci aux 
Argynnes, dont les Acrées paraissent être un rameau anomal par les couleurs 
et la forme bizarre des onglets. Les Argynnes elles-mêmes, et par les Melitées, 
se rapprochent beaucoup des Nymphales dont les rapports s’irradient, pour 
ainsi dire, avec beaucoup de genres des familles suivantes. 

Les auteurs Allemands ont toujours commencé par les Mélitées, mais sans 
paraître avoir été guidés par des caractères ; les Français, au contraire , tou¬ 
jours par le genre Papilio; pourtant, dans son Catalogue Méthodique , qui est 
son dernier ouvrage, M. Duponchel met en tête les Danaïdes, et rejette les 
Papilionides entre les Satyres et les Piérides, et commet la faute de mettre les 
Lycenides immédiatement avant les Hesperides, et après les Piérides ; sous ce 
rapport, sa méthode est au-dessous de celle d’Ochsenheimer. M. Her. Schaeffer 
est le premier qui, se bassant sur l’organisation, ait rapproché les Papilionides 
des Hesperides; mais, entraîné sans doute par les caractères des nervures, il a 
intercalé les Lycenides au milieu des hexapodes, entre les Papilionides et les 
Piérides; cependant, le dernier article des pattes antérieures des mâles n’est 
jamais complet, ce ne sont pas de vrais hexapodes, ils devraient suivre les 
Ërycinides. 

M. Boisduval, dans l’exposé de sa méthode (Species des Lépid., p. 162), 
dispose ses tribus d’une manière assez naturelle, mais il rompt de suite l’har¬ 
monie de la série, en suivant l’ancienne habitude de commencer par le genre 
Papilio et en divisant les hexapodes par les tétrapodes et par ceux dont les 



NYMPHALIDES. 


17 

Dans les figures de son Species des Lépidoptères , M. Bois¬ 
duval, donne le Popùli , comme type du genre LimenUis ; 
plus tard, dans son Index , il le donne comme celui du 
genre Nymphalis; cependant, certaines espèces de ce genre, 
comme la L. Melicerïa , ont moins de rapports ensemble que 
le Populi et la Sibylla; cette dernière a les yeux un peu velus, 
ainsi que le groupe Iv, du genre Nympliale de l 'Encyclopédie, 
dans lequel rentre le genre Heterocliroa de M. Boisduval, qui 
ne diffère guère de sesNymphales que par ce caractère. 

J’ai vu voler cette espèce dans les parties élevées de la 
Sierra-Nevada; la chenille vit sur le chèvrefeuille comme celle 
de la Sibylla. Je n’ai point rencontré le Populi. Les deux genres 
suivants forment la famille des Apatürides, deM. Boisduval. 

genre. CHABAXES , Ochsenheimer. 

Tête très-étroite d'avant en arrière , formant un rebord sail¬ 
lant autour de la base postérieure et interne des antennes qui 
sont placées très en arrière , occiput formant une petite saillie 
pyramidale; massue des antennes mince , allongée , obtuse; palpes 
assez épais , érigés , non-hérissés, couverts d'écailles très-serrées, 

tarses sont imparfaits chez le mâle ; ainsi, le genre Papilio et les Hesperides 
sont placés aux deux extrémités, au lieu de se suivre, et les Libythées précèdent 
ces dernières avec lesquelles elles n’ont aucun rapport, ne pouvant être éloi¬ 
gnées des Erycinides dont elles ont les mêmes caractères de pattes ; il aurait 
donc dû commencer par ses Suspensi, les faire suivre des Succincti qui s’unis¬ 
sent à ses lnvoluti. 

11 met, comme M. H. Schaeffer, les Lycenides parmi ceux qui ont les pattes 
complètes, ce qui est contraire à l’observation; il éloigne beaucoup ses Péri- 
dromides des Nymphalides ; cependant je ne puis croire qu’ils doivent en être 
séparés ; en effet, la chenille connue de YAmphinome ne paraît pas s’éloigner 
beaucoup de celles des Apatura ; le port de cette espèce et de la Feronia , ainsi 
que leurs caractères les en rapprochent certainement, et si YArethusa qu’il 
donne pour type, a un aspect différent des précédentes , on ne peut l’en éloir 
gner, et il est difficile d’admettre que la chrysalide ne soit pas suspendue. 
Plus lard, dans son Index, M. Boisduval modifie un peu sa méthode; d’une 
partie de ses Nymphalides il forme avec raison ses Apatürides, mais il a le tort 
de laisser les Libythées au milieu des tétrapodes. 

Lépidoptères de l’Andalousie. 2 



PAPILIOMEÏÏS. 


18 

médiocrement longs , le dernier article court , abaissé ou hori¬ 
zontal ; mésothorax ayant le scutellum très-long , épais, caréné; 
métathorax court ; ptéry g odes allongés, étroits; pattes anté¬ 
rieures glabres dans les femelles , ayant les tarses serrés , un peu 
réunis en massue, onglets des autres forts , courbés ; leurs ap¬ 
pendices à deux divisions , la première filiforme, la deuxième 
plus courte courbée sur la pelote ; nervule très-fine mille aux 
inférieures , deuxième nervure de celles-ci naissant bien avant 
le rameau divergent qui se trouve, ici , loin de la base , leur bord 
antérieur arrondi à la base, l’abdominal enveloppant l'abdomen, 
peu ou pas évidé postérieurement , l’externe ayant deux angles 
prolongés en queue. 

Chenilles chagrinées, sans épines, ayant la tète cornue et 
l’extrémité écliancrée ; chrysalide épaisse, courte, nullement 
anguleuse. 

Je ne l’ai rencontrée qu’une seule fois dans les environs de 
Cadix. 

Je n’ai pas trouvé le genre Apatura; il diffère du précédent 
en ce que la partie postérieure de la tête est plus large et non- 
amincie en un hord divisé pour entourer la hase de chaque 
antenne, en ce que l’aréole discoïdale des supérieures est 
plus courte, ouverte, le bord abdominal sinué, etc. 

Troisième famille. SATYRIDES. 

Tête petite, rétrécie postérieurement, ayant le front saillant; 
antennes grêles peu allongées; palpes assez longs fortement 
comprimés; prothorax ayant les deux écailles du scutum 
petites plus élevées que le scutellum qui est écailleux trian¬ 
gulaire; mésothorax médiocre avec le scutellum, prononcé, 
triangulaire déclive ; onglets des tarses simples, munis d’ap¬ 
pendices, et d’une pelote saillante. Nervure composée posté¬ 
rieure ne fournissant que trois rameaux, le uervulaire se 
trouvant sur la nervule en avant du milieu, non au-delà, ni 
uni à la composée antérieure ; première nervure toujours 



SATYR1DES. 


19 

dilatée on vésiculeuse, souvent aussi les troisième et quatrième - , 
simple antérieure des secondes ailes se terminant sur le 
même bord bien avant l’angle externe, base de ce bord plus 
ou moins sinuée ou échancrée , dilatée avant l’échancrure ; 
composée antérieure, naissant avant le rameau divergent; 
nervule bien sensible. Ailes plusou moins sinuées ou dentelées, 
avec le bord abdominal engainant, plus ou moins sinué ou 
échancré vers l’extrémité. 

Les chenilles sont hérissées de poils épais subépineux, 
plus ou moins longs, avec la tête arrondie ou échancrée, et le 
dessus de l’anus bifide; les chrysalides sont épaisses, peu 
anguleuses , souvent suspendues ou cachées parmi les débris, 
ou même enfoncées dans la terre. 

Dans cette famille, les pattes antérieures sont très-variables 
selon le genre et même l’espèce, et souvent plus longues dans 
les mâles ; d’autres fois, quoique plus petites, elles sont 
armées d'onglets et ne paraissent pas avoir plus de quatre 
articles ; quelques-uns ( Arge ) ont un tubercule à la place des 
yeux lisses et qui les simulent. Les mâles ont souvent sur les 
ailes supérieures des nuances ou des taches produites par des 
poils ou des écailles différentes des autres. 

Iis ont de commun avec une partie des Héliconies et surtout 
des Danaïdes, d’avoir la première nervure des secondes plus 
courte que le bord antérieur. Le seul genre Pararga a les 
yeux velus. 

A. Tibias intermédiaires, n’ayant pas, a l’extrémité, d’épine externe, mais 

SEULEMENT LES DEUX ORDINAIRES INTERNES , ET DEUX RANGÉES LATÉRALES, 

FINES. 

genre. ARGE, Soisduval. 

Thorax court ; tête petite ayant les palpes très-comprimés, 
redressés , hérissés en avant , avec le troisième article long, 
aigu , presque nu; massue des antennes mince , très-allongée; 
pattes antérieures réduites à un moignon , plus longues chez les 
mâles, velues, en forme de petits crochets chez les femelles , et 



20 PAPILIONIENS. 

glabres; onglets assez grands, courbés. Rameau divergent , courbé 
presque dès sa base , où il est épaissi et prolongé extérieure¬ 
ment ; première nervure seulement , dilatée à la base. 

Les chenilles sont finement hérissées, un peu rugueuses 
avec la tête arrondie. Les chrysalides sont épaisses, non- 
anguleuses , placées sous les débris. 

1. Auge LacnEsis , Herbst. 

Hübn., Pap. fig. -188. 

Assez commun dans la plaine de Grenade et dans les parties 
montagneuses. 

Je n’ai point rencontré le Galathea *. 


' M. Lucas figure dans la partie entomologique de l’ouvrage sur l’Explora¬ 
tion scientifique de l’Algérie, lepid. pl. 2, fig. 4 , le dessus d’un Ârge qu’il 
nomme Clotho avec doute, et auquel il joint le dessous d’une espèce totalement 
différente tenant du Larissa et du Cleanthe et qui ne peut habiter l’Afrique. 
Le dessin de ce prétendu Clotho a quelque rapport avec le Galathea, mais 
paraît former une espèce distincte que nous nommons Lucasi en l’honneur de 
notre savant collègue ; M. Lucas, a rencontré cet Auprès de Bougie, il pour¬ 
rait habiter l’Andalousie. Nous pensons donc que le Clotho ne se trouve pas en 
Afrique. En effet, tous les entomologistes savent qu’à partir des points où 
nous touchons l’Italie dans le midi de la France, ensuite dans tout ce pays, dans 
le midi de l’Autriche, autour de l’Adrialique, dans la Turquie d’Europe, la 
Hongrie, la Russie Méridionale, la création entomologique diffère essentielle¬ 
ment de celle de notre Midi, de l’Espagne et du nord de l’Afrique ; de sorte 
qu’une partie des espèces sont remplacées par d’autres analogues, mais dis¬ 
tinctes; le genre Arge se trouve dans ce cas, par rapport au Clotho , il com¬ 
mence à se montrer dans nos Basses-Alpes sous le nom de Cleanthe , se mo¬ 
difie plus ou moins en Larissa, en Herla qui est peut-être une espèce, mais 
il s’étend dans tous les pays cités d’abord jusqu’en Crimée, et à l’exclusion de 
presque tout le midi de la France, de l’Espagne , du nord de l’Afrique ; de même 
le Nostradamus , qui habite l’Afrique, est remplacé par l’espèce très-voisine 
que nous appelons Lefebvrii , la Thais rumina par la Pohjxena ; la Vesperti- 
nalù d’Hübner, figurée d’après un individu rapporté d’Espagne ou de Portugal, 
est remplacée aussi par une autre espèce confondue avec elle jusqu’à présent 
et que nous distinguons sous le nom de Watutinalis , la Zig. sarpedon par la 
Punctum etc., etc. ; au reste, les végétaux ont éprouvé la même influence. 



SATYRIDES. 


21 


2. Arge Inès, Hoffmannzegg. 

Il est commua dans toute l’Andalousie, où il vole depuis 
le mois d’avril jusqu’en juin. 

11 se trouve aussi dans une grande [partie de l’Algérie et 
dans le Maroc. 

3. Arge Psyché, Hübner. 

- Pap. fig. 198, 199. 

Rare; je n’ai trouvé qu’un seul individu dans les montagnes 
de la Sierra Nevada. 

GENRE. PARARGA, Hübner. 

Thorax court; tête petite, dernier article des palpes le plus 
souvent court, hérissé ; massue des antennes dilatée ou un peu 
allongée; yeux velus ; pattes antérieures médiocres , très-velues 
chez les mâles , ayant le tarse composé d’un grand article et du 
rudiment d’un autre et sans onglets, en massue chez la femelle, 
de quatre articles , dont trois réunies (excepté dans le groupe 
du Roxelana, où il paraît y avoir cinq articles) ; nervule des infé¬ 
rieures s’insérant au niveau de la naissance du deuxième rameau 
de la troisième nervure (seulement dans ce genre), première 
nervure des antérieures très-dilatée , deuxième plus ou moins 
selon les groupes , bord abdominal entier, bords externes sinués 
ou dentés , rameau divergent court , bifurqué. 

Les chenilles sont un peu hérissées ; les chrysalides, peu 
anguleuses, ont de petits tubercules et se suspendent. Ce genre 
se distingue de suite par les yeux velus et l’insertion de la 
nervule aux inférieures ; le mâle du Roxelana présente une 
courbure prononcée de la quatrième nervure des supérieures. 

1. Pararga Mæra, Linné. 

Hübn., Pap. fig. 174, 175. 

Dans les parties élevées des environs de Grenade. 



22 


PAPILIONIENS. 


2. Pararga Megæra , Linné. 

Ilübn., Pap. fig. 177, 178. 

Commun partout en Andalousie. 

3. Pararga Egeria, Linné. 

Var Meone, Esp., tab. 95 f. 1. 

Environs de Grenade. 

Je n’ai poinl rencontré le Xiphia , quoiqu’il soit indiqué du 
Portugal par M. Herr. Schaeffer; je doute même que ce soit 
une espèce distincte. 

genre. HIPPAïtCHIA , Fabricius. 

Thorax court; antennes et pattes antérieures (excepté dans le 
groupe du Janira ), comme dans le genre Arge; palpes longs, 
redressés, à troisième article assez long, très-hérissés; onglets 
assez courts, écartés, courbés; deuxième nervure naissant au 
même point que le rameau divergent comme dans les deux 
genres précédents, celui-ci presque nul; nervule peu prononcée ; 
première et troisième nervures très-dilatées ; bord abdominal 
évidé, l'externe plus ou moins denté ou sinué. 

Les mâles, à l’exception du premier groupe, ont sur le 
disque des supérieures, des marques obscures ou noires, 
formées par des écailles différentes. 

Les chenilles sont hérissées; les chrysalides, un peu angu¬ 
leuses , à tête bifide, sont presque toutes suspendues. 

Ce genre comprend trois groupes; je n’ai pas trouvé le 
premier formé par l’ Hyperanthus, chez lequel le bord abdo¬ 
minal est entier ; celui du Janira a les pattes antérieures plus 
développées. 


1. Hipparchia Pasiphae, Esper. 

Hübn., Pap. fig. 167-169. 

Il vole presque partout en mai et juin; habite aussi l’Algérie. 



SATYRIDES. 


23 


2. Hipparchia Tithonus , Linné. 

Ilübn., Pap. fig.456, 157, Herse. 

Dans les parties fraîches des environs de Grenade. 

3. Hipparchia Ida, Esper. 

Hübn., Pap. fig. 158-159. 

11 vole en juin sur toutes les collines; habite aussi l’Algérie. 

Dans cette espèce surtout, les pattes antérieures sont très- 
petites ; la partie du bord antérieur des ailes inférieures, qui 
touche le corps, est arrondie et relevée et aide à former une 
petite fossette comme dans le genre Arge. 

4. Hipparchia Janira, Linné. 

Var., Hispulla, Esp. tab. 119. 

Ilübn., Pap. fig. 595, 596. 

Très-commun dans toute l’Andalousie. 

5. Hipparchia Eudora, Fabricius. 

Ilübn., Pap. fig. -160-464. 

Très-commun dans les environs de Malaga. 

GENRE. COENONYMPHA, Hübner. 

Ressemblant beaucoup au précédent; thorax plus allongé; an¬ 
tennes à massue un peu allongée , palpes très-grands , longuement 
hérissés , à troisième article long , presque nu et aigu; pattes 
antérieures assez allongées , ayant quatre articles ; les première, 
troisième et quatrième nervures très-dilatées ; rameau divergent 
nul ; mâles n’ayant pas de marques produites par des écailles 
différentes. 

Les chenilles sont presque lisses ; les chrysalides épaisses, 
courtes, non anguleuses, un peu bifides à la tête, se suspen¬ 
dent. 

M. Zeller distingue le Phryne , sous le nom de Triphysa. 



24 


PAP1LI0NIENS. 


1 . Coenonympha Pamphilus , Linné. 

Var. Lyllus , Esp., tab. 422. fig. i. 

Commun en Andalousie. 

2. Coenonympha Dorus, Esper. 

Hübn., Pap. fig. 247, 248. Dorion. 

Dans les environs de Grenade. 

genre. EREBIA. Dalman. 

Thorax court ; massue des antennes courte et épaisse , palpes 
assez longs . très-hérissés , le dernier souvent court , peu distinct; 
pattes antérieures plus courtes chez les mâles , très-velues , cachées 
dans les poils , presque mes dans les femelles , souvent assez 
longues , ayant parfois des onglets et quatre à cinq articles, mais 
le dernier à peine sensible , onglets des autres médiocres; pre¬ 
mière nervure plus ou moins dilatée à partir de son attache , mais 
toujours bien sensiblement , la troisième un peu épaissie; infé¬ 
rieures ayant le rameau divergent bien sensible , deuxième ner¬ 
vure naissant bien avant lui , troisième forte , bord abdominal 
médiocrement engainant. 

Chenilles courtes, épaisses, un peu hérissées, chrysalides 
courtes, épaisses , non-anguleuses, cachées sous les débris. 

Ce genre, si nombreux dans les parties montagneuses de 
l’Europe, a presque disparu eu Andalousie; le Tynclarus , 
seulement, s’est offert à nous assez communément dans les 
pentes élevées et herbeuses de la Sierra-Nevada; je pense 
pourtant que les sommets de celle-ci et de la Sierra -Morena 
doivent en fournir d’autres. 

1. Erebia Tyndarus, Esper. 

Schm., Tab. 67. f. 4. 

Il est mieux marqué que dans les Alpes; sa couleur en 
dessus est- d’un brun-noirâtre légèrement fauve, avec une 



SATYR1DES. 


25 

bande transverse aux premières, très-élargie antérieurement, 
ne touchant pas les deux bords , d’un jaune fauve , marquée 
d’une tache noire bipupillée bien sensible; les secondes ont 
trois à quatre taches de la même couleur, plus ou moins 
visibles, rétrécies antérieurement, marquées sur leur bord 
postérieur d’un petit œil noir dont, surtout l’interne, est sou¬ 
vent pupillé; ces taches disparaissent rarement; le dessous 
diffère peu ; celui des premières est plus fauve avec des lignes 
et la marge plus brunes. 

Pattes de la femelle glabres, assez longues, paraissant avoir 
cinq articles, sans onglets. 

B. Tibias intermédiaires comme chez les précédents , et de plus , très- 
chargés d’épines a leur face externe et vers l’extrémité qui présente 
UNE PETITE DILATATION SANS PORTER UNE FORTE ÉPINE. 

Cette division comprend le genre Chionobas, de M. Boisduval, 
qui ne paraît pas exister dans le midi de l’Espagne; les mâles 
ont les pattes antérieures plus longues, souvent armées d'on¬ 
glets, mais ne paraissant avoir que quatre articles; ils s’unis¬ 
sent presque insensiblement au genre Satyrusi 


G. Tibias intermédiaires beaucoup plus courts que la cuisse, quelquefois 

MÊME QUE LE PREMIER ARTICLE DES TARSES, MUNIS DE RANGÉES OU DE GROUPES 

d’épines fortes et d’une plus forte a l’extrémité extérieurement. 

genre. SATYRUS, Latreille. 
hipparchia , Fabricius. 

Thorax assez grand ; massue des antennes souvent courte 
et épaisse; palpes médiocres , hérissés , le troisième article court 
abaissé ; pattes antérieures variables , mais le plus souvent 
très-petites, velues, surtout chez le mâle , onglets variables avec 
des appendices, tantôt aussi longs qu'eux , tantôt très-courts ; 
première et le plus souvent troisième nervure dilatées; aux infé- 



26 PAPÎLIONIENS. 

Heures, la troisième et la base de la première robustes, la deuxième 
prenant naissance bien avant le rameau divergent; base extrême 
de ces ailes formant une espèce de fossette souvent bien sensible; 
bord abdominal plus ou moins engainant , entier , bords externes 
entiers ou sinués , ou fortement dentés aux inférieures. 

Les espèces de ce genre présentent souvent entre elles des 
différences assez notables : ainsi le Circe n’a qu’une nervure 
dilatée tandis que YHermione, qui en paraît si près, en a 
deux ; les Actœa , Cordula , n’en ont qu’une, tandis que 
Y Abdelkader, qui semble être du même groupe, en a deux. 
Cependant ce genre ne peut guère être divisé; l’épine tibiale 
déjà signalée (quelquefois deux), le tibia intermédiaire tou¬ 
jours beaucoup plus court que la cuisse, quelquefois de moitié, 
le plus souvent plus court que le premier article des tarses, 
suffisent pour réunir ces espèces. Les chenilles sont épaisses, 
atténuées aux extrémités, finement hérissées et tuberculeuses ; 
elles se forment parfois une cavité à la surface de la terre où 
elles produisent leurs chrysalides; celles-ci sont épaisses, 
courtes, non-anguleuses. 

1. Satyres Arethusa, Fabrieius. 

Ramb., Fèun. And. Lep. pl. 12, f. 1 , 2., p. 296. Var. Boabdïl. 

Cette variété est remarquable en ce que les bandes macu¬ 
laires fauves du dessus, tendent à disparaître, et que les lignes 
du dessous, avant la marge, sont fortement anguleuses. 

Il vole au mois d’août dans les parties moyennes de la 
Sierra-Nevada et les montagnes d’AIfakar, près de Grenade. 

2. Satyrus Semele, Linné. 

Hübn., Pap., fig. 143, 144. 

3. Satyrus Hippolyte, Herbst. 

Herr. Schæff., Supl. 80-83. 

11 diffère de celui de la Russie Méridionale, en ce que les 
bandes du dessus sont d’un jaune blanchâtre, et le dessous 



SATYRE DES. 27 

des inférieures est traversé au milieu, par une large bande 
nébuleuse de la même couleur; il vole communément au mois 
d août sur les pentes élevées de la Sierra-Nevada. 

4. Satyrus Briseis, Linné. 

Hübn., Pap. flg. ^30, \ 31. 

Tl se trouve avec le précédent. 

5. Satyrus Statilivus, Hufnagel. 

Esper., tab. 63 , fig. 7 Fauna. 

Cyryl., Ent. Neap., t. 2 fig. 13, Var. Allionia. 

Je crois qu’on réunit à tort d’autres espèces à celle-ci, 
entr’autres le Fatua. Commun sur les collines aux environs de 
Malaga, Grenade, etc. 

6. Satyrus Fedia, Limé. 

Hübn., Pap. fig. 147, 448. 

Il vole dans les mêmes beux que le précédent. 

7. Satyrus Alcyone, Syst. Verz. 

Hübn , Pap. fig. 123,126. 

J’avais d’abord cru que cette espèce n’était qu’une variété 
del’ Hermione; mais maintenant je pense qu’elle est distincte; 
les couleurs présentent de légères différences, les ailes sont 
plus allongées et plus étroites. Les parties génitales du mâle 
diffèrent très-notablement; en effet, les deux pièces qui se 
trouvent au-dessus et en arrière des pinces, sont ici, courtes, 
arrondies et bordées d’une série de longues épines noires 
obtuses, déprimées, tandis que chez Y Hermione ces mêmes 
pièces sont étroites, allongées, et ne portent que trois à quatre 
épines. 

C’est Y Hermione qui est commun à Fontainebleau et se trouve 



28 


PAP1LIONIENS. 


répandu dans le centre de la France; VAlcijone habite les 
montagnes du midi ; jeu ai pris un individu au Mont-Salève, 
près de Genève ; il se trouve seul dans les montagnes de l’An¬ 
dalousie où la femelle égale et dépasse YHermione en grandeur, 
les espèces qui suivent n'ont qu’une seule nervure dilatée. 

8. Satyrus Actæa, Esper. 

Var? Podarcc , Ochsenh. I. 4, p. 195, n° 14. 

Esp. Pap. tab. 123, fig. 1 , 2. 

Il ne parait au premier aspect qu’une variété d ’Actæa, dont 
il diffère par le dessous des ailes inférieures plus obscur, et 
dont les lignes noires ne sont pas bordées d’une nuance blan¬ 
châtre aussi apparente ; les pattes antérieures des mâles m’ont 
paru plus petites ; quelques-uns tendent à avoir deux taches 
ocellées en dessus, et le deuxième point blanc ( souvent nul ) 
après la première tache oculaire, peut être remplacé par un 
point noir. Les parties génitales du mâle ne diffèrent pas sen¬ 
siblement de celles de Y Actæa ordinaire ni même de celles du 
Cordula. 

On m’a écrit que le Phœdra avait aussi été pris en Anda¬ 
lousie , mais ce fait demande à être confirmé de nouveau. 

1*. Pattes antérieures complètes chez les femelles , in¬ 
complètes OU EN FORME DE PALATINE ET NE POUVANT 
SERVIR A LA MARCHE CHEZ LES MALES. 

ftuatrième famille. LIBTTHEIDES. 

Tète moyenne rétrécie postérieurement, avec le front bombé ; 
antennes grossissant de la base au sommet qui est obtus et 
formant une massue très-longue; palpes très-longs, prolongés 
sur la même ligne que le corps, enveloppés de poils touffus 
peu hérissés payant le premier article très-court, le deuxième, 
assez long, épais, dilaté (dénudés), le troisième en aiguille 
plus long que le précédent ; écailles du prothorax à peine sen¬ 
sibles, très-minces, moins élevées que le seutellum; scutum 
du mésothorax, coupé carrément en arrière et non-échancré 



LIBYTHEIDES. 


29 

pour recevoir le scutellum, celui-ci très-déclive, couvrant les 
deux pièces tcrgales du métathorax qui sont petites, peu sail¬ 
lantes , ce qui rend le thorax comme tronqué postérieurement. 
Onglets courbés, accompagnés d’appendices, paraissant peu 
saillants à cause des écailles du tarse qui enveloppent leur 
base, celle-ci aussi large que le tarse qui semble dilaté par les 
écailles; pelote non saillante. 

Ailes peu développées, rameau nervulaire naissant très-peu 
en avant du milieu de la nervule aux supérieures, celle-ci très- 
fine, nulle après le rameau nervulaire qui est situé un peu 
plus en avant aux inférieures, celles-ci ayant la base du bord 
antérieur arrondie et réfléchie avec la première nervure pro¬ 
longée; la deuxième, prenant naissance au niveau du rameau 
divergent qui se courbe extérieurement; base des supérieures 
présentant une cinquième nervure très-fine qui s’unit bientôt 
à la quatrième; bord abdominal peu engainant, entier; dernier 
segment de l’abdomen en dessus, fourchu chez les mâles, un 
peu bifide dans la femelle. 

Les chenilles, peu caractéristiques, sont allongées, à tête 
arrondie, non bifides au-dessus de l’anus, un peu velues et 
produisent une chrysalide suspendue, mais non verticalement 
à cause de la courbure de son ventre, ce qui rend son dos 
très-bossu ; elle est courte, peu anguleuse, carénée. 

Cette famille ne comprend qu’une espèce européenne. 

1. Libythea f. Celtis, Fabricîus. 

Au premier aspect cette espèce ressemble à une Nymphalide 
du genre Vanessa, cependant elle en diffère beaucoup par les ca¬ 
ractères thoraciques et par les pattes des femelles qui l’éloi¬ 
gnent aussi des autres tétrapodes, mais elle se rapproche 
extrêmement des Lrycinides. Toutefois elle parait avoir les 
mœurs des Yanessa et je crois, quoique le fait mérite confir¬ 
mation , que l’espèce hiverne pour pondre au printemps. Je ne 
connais, du reste, aucune espèce dont la chrysalide soit suspen¬ 
due, qui passe l’hiver en cet état ; en effet, elle serait imman- 



30 


PAPILIONIENS. 


quablement entraînée et détruite. Rien d’ailleurs ne prouve 
que, parmi les Erycinides étrangères qui, pour la plupart, 
diffèrent tant de la nôtre, il n’y en ait pas dont les chrysalides 
soient suspendues et n’aient les mœurs des Lihythées. 

Cinquième famille. ERYCINIDES. 

N’ayant point rencontré en Espagne la seule espèce euro¬ 
péenne comprise dans cette famille, le Nemeobius lucina, L., 
nous n'en donnerons point les caractères; la chenille, et sur¬ 
tout la chrysalide, ressemblent à celles des Lycénides ; en 
effet, elle est courte, épaisse, obtuse, finement hérissée, et se 
trouve légèrement attachée par un lien transversal et par 
l'extrémité anale. 

Cette espèce, du reste, diffère beaucoup delà plupart des 
autres, dont les formes et les couleurs si variées donnent à 
douter qu’elles puissent être contenues dans la même famil le, 
et dont l’ensemble des caractères n'a point encore été présenté. 

C. Pattes antérieures complètes chez les femelles; leurs 

QUATRE PREMIERS TARSES COMPLETS CHEZ LES MALES, LE 

CINQUIÈME IMPARFAIT, SPIN1FORME, NU, ÉCAILLEUX, N’AYANT 

JAMAIS LES DEUX ONGLETS ORDINAIRES (HeXCipi L.) 

Sixième famille. LYCENIDES. 

Tête moyenne avec le front non saillant, arrondi, partie 
postérieure formant un bourrelet saillant derrière les an¬ 
tennes , celles-ci à massue plus ou moins épaisse, le plus 
souvent terminale et distincte de la tige ; palpes assez longs, 
redressés, hérissés, ayant le dernier article souvent long, 
presque nu. 

Écailles du prothorax presque insensibles ou nulles, avec le 
scutclluin étroit, transverse, très-enfoncé. 

Scutum du mésothorax, grand, fortement échaneré pour 
recevoir le scutellum qui est en losange et soudé avec lui ; 



LYCENIDES. 31 

pièces tergales du métathorax, grandes, bombées, couvrant 
le scutellum, qui est petit et inférieur. 

Cuisses intermédiaires présentant, avant leur extrémité 
interne, une saillie surtout formée par des poils très-serrés ; 
onglets courbés, accompagnés d’appendices bifides ou bilobés 
qui, en s’avançant sur la base de l’onglet, semblent parfois le 
rendre bifide ; pelote peu saillante. 

Ailes ayant le rameau nervulaire situé vers le milieu de la 
nervule ou un peu en avant, celle-ci, nulle ou ne laissant 
qu’une trace blanchâtre, celui-là, aminci aux inférieures, 
dont la deuxième nervure n'a que deux rameaux, rameau 
récurrent nul, bord abdominal légèrement engainant. 

Les chenilles sont courtes, larges, aplaties en dessous avec 
les côtés amincis, crénelés, ainsi que le dos qui est saillant, 
un peu rugueuses et finement hérissées, avec la tête petite, 
enfoncée dans le premier segment. 

Les chrysalides sont courtes, obtuses, tantôt attachées par 
un lien transversal et par la queue, tantôt cachées sous le3 
débris ou même un peu enterrées. 

La forme du dernier article des tarses antérieurs distingue 
bien cette famille de la précédente et des suivantes. 

genre THECLA, Fabricius. 

Tête assez petite , massue des antennes allongée, peu épaisse , 
très-obtuse et peu amincie à son extrémité, cylindrique , dénudée 
et glabre à sa face interne et à Vextrémité, dénudation qui se 
prolonge plus bas, yeux velus; thorax épais , long; tarses courts, 
larges , surtout le dernier , dans lequel sont enfoncés les onglets 
qui sont à peine saillants , pelote large remplissant ïespace entre 
eux, tarses antérieurs des mâles ayant la pointe qui les termine 
très-courte et obtuse. 

Ailes supérieures , très-entières , les secondes arrondies , 
dentées, ayant l’angle anal saillant, et souvent une queue 
très-grèle fournie par le premier rameau de la troisième 
nervure. 



32 


PAPILICXNIEVS. 


Plusieurs mâles présentent une tache obscure sur les pre¬ 
mières ailes qui est produite par des écailles différentes , lais¬ 
sant une trace sur la membrane; parfois les mâles ont les 
tarses antérieurs raccourcis et épaissis (exotiques), quelques 
femelles ont la partie anale garnie d’éeailles serrées comme 
dans le genre Cnetocampa. 

Les chenilles vivent sur les arbres et s’attachent par la 
queue et par un lien transversal. 

f Ailes ri étant jamais marquées chez les mâles de points noirs 
en dessus , le plus souvent toutes noires. 

1. Thecla Spini , Syst. Verz. 

Hübn., Pap. fig. 376-17, 674-13, 692-13. 

Il se trouve le long des bois dans les environs de Malaga et 
de Grenade. 


2. Thecla Ilicis , Esper. 

Esp., lab. 39, 1, b. pag. 353. 

Trouvé en Andalousie par M. Lederer. 

3. Thecla Æscüli, Hübner. 

Hübn., Pap. fig.. 559-60. 

Très-commun dans les bois en été, surtout dans les environs 
de Grenade; on rencontre des individus qu’il est difficile de 
séparer du précédent. 

4. Thecla Subi, Linné. 

Il se distingue des individus ordinaires par la couleur ocrée 
de ses ailes supérieures et par la continuité de la ligne blanche 
du dessous des inférieures; le dernier article des palpes est 
aussi plus court. 



LYCENIDES. 


33 


5. Thecla. Quercus, Linné. 

Dans les bois de chêne-vert, aux environs de Grenade. 


genre LÆOSOPIS, Nobis. 

Caractères du précédent; mais aijant les yeux glabres; bord 
abdominal des inférieurs, non évidé , ni saillant à l’angle anal, 
point de queue sensible , ligne blanche interrompue du dessous 
des ailes, nulle. 


Læosopis Roboris , Esper. 

Esp. Pap. tab. 103. 

Hübn. Pap., fig. 366-3, Evippus. 

Je l’ai pris dans les environs de Grenade. * 


genre TOM ARES, Rambur. 

Massue des antennes assez mpaisse , terminale et distincte de 
la tige , peu obtuse , pas entièrement glabre à la face interne et à 
l’extrémité ; yeux velus; palpes courts, n’atteignant pas les 
poils du front qui sont longs, le dernier article très-court , 
obtus , ovoïdo-sphérique peu distinct, hérissé; jambes courtes, 
les quatre antérieures ayànt la cuisse et le tibia épais , celui-ci 
très-court, plus court que le premier article des tarses , les deux 
premiers terminés par une épine large à la base, presque aussi 
longue qu’eux, avec la pointe du dernier tarse , longue, aiguë , 
en forme d’onglet , les seconds armés de plusieurs épines fortes , 
plus prononcées chez les femelles, crochets des tarses petits, avec 
des appendices aussi longs qu'eux ; les deux nervures composées , 
un peu dilatées vers leur sommet , dans un point , par des 
écailles , chez les mâles; point de queue , bord abdominal sinué. 

Lépidoptères de l'Andalousie. 3 



34 


PAPILI0N1ENS. 


Thomares * Ballüs, Fabricius. 

Hübn. Pap. fig. 360, 530. 

Cette espèce, par les palpes et la forme des quatre pre¬ 
mières pattes, se distingue complètement du genre suivant. 
Je l’ai rencontrée au commencement d’avril sur le rocher de 
Gibraltar; elle a aussi été prise à Chiclana, par M. Staudinger. 

f f Ailes toujours marquées de points noirs en dessus chez les 
femelles , les supérieures toujours fauves chez celles-ci, et souvent 
chez les mâles où elles ne sont jamais bleues , mais parfois 
violacées. 


genre POLYOMMATUS, Latreille. 

Massue des antennes courte, épaisse , terminale, submucronée, 
n'étant pas entièrement dénudée à la face interne; yeux glabres ; 
palpes assez longs, à troisième article long , nu, très - distinct , 
dépassant de beaucoup les poils du front qui ne forment 
pas une touffe bien saillante; jambes ordinaires, les quatre 
tibias antérieurs , allongés, inermes ou n ayant que l’épine ordi¬ 
naire , plus longs que le premier article des tarses ; premier 
tarse des postérieures plus ou moins épaissi chez les mâles , cro¬ 
chets des tarses assez saillants. * 

Les chrysalides sont attachées par la queue et par un lien 
transversal très-mince. 

Le nom de Polyommatus , que M. Boisduval a restreint à ce 
groupe, eût mieux convenu au suivant; ces deux genres qui 
ne présentent que des caractères légers se distinguent bien 
par les couleurs. 

Les ailes inférieures sont parfois, dilatées vers l’angle anal 
chez les mâles et cet angle peut être saillant dans les deux sexes; 
il y a quelquefois une petite queue variable pour la longueur. 


Ce genre comprend deux autres espèces, l’une de la Russie Méridionale, 
et l’autre des bords asiatiques de la mer Noire, ce sont les Tomares epiphania 
et nogelii de Kindermann. 



LYCENIDES. 


35 


1. Polyommatus Phlæas, Linné. 

Très-commun en Andalousie; la variété Eleus , de Fabricius, 
a l’angle anal plus saillant et une queue courte. 

La chenille vit surtout sur le Rumex acetosella. 

2. Polyommatus Gordius. 

Hübn. Pap. fig. 343-45. 

Il n’est pas rare dans les lieux herbeux de la partie moyenne 
de la Sierra-Nevada. 

f f f Ailes le plus souvent bleues en dessus chez les mâles , 
quelquefois noires. 

GENRE. LYCÆNA, Fabricius. 

Massue des antennes assez courte {un peu variable) et épaisse , 
dénudée à la face interne et inférieure qui se creuse en fossette 
par la dessication ; yeux tantôt glabres , tantôt velus; palpes 
assez longs , le troisième article souvent long , presque nu et aigu , 
dépassant de beaucoup les poils du front ; ailes le plus souvent 
arrondies et sans queue. 

Ce genre diffère très-peu du précédent par les caractères; 
une espèce de Californie, nommée Heterogyna, par M. Boisdu- 
val, semble, par sa femelle surtout, faire le passage. 

Les chenilles mangent différentes plantes, mais surtout les 
Légumineuses; elles se transforment pour la plupart sous les 
débris végétaux et même un peu en terre. 

1 . Lycæna Hylas , Syst. Verz. 

Hübn. Pap. fig. 670-673. Panoptes. 

Nous avons trouvé surtout cette variété qui est commune 
sur les collines arides des environs de Grenade pendant l’été. 

2. Lycæna Hypochiona, Nobis. 

Boisd. Icon. 1, pl. 15, fig. 4, ht Argus Calliopis. 

A lis integris supra violaceo-cæruleis , anticis margine externo 
intus radiato, posticis punctis marginalibus fuscis; subtus cine- 



PAPMONIETVS. 


36 

reo-niveis , nigro seriatim punctatis , séria media intus angulata , 
lunulis fulvis submarginalibus; posticis viridi-argenteo notatis , 
tibiis anticis submucronatis (mas). 

Cette espèce est intermédiaire entre l’Argus et YÆgon, avec 
lequel nous l’avions d’abord confondue, mais elle se rap¬ 
proche davantage de ce dernier, surtout par ses parties géni¬ 
tales et la bordure noire des ailes supérieures. 

En dessus elle est d’un bleu violacé un peu obscur; les 
ailes supérieures ont une bordure noire, large, rayonnant 
sur les nervures; les inférieures ont une série de points bruns 
quelquefois un peu confluents extérieurement, parfois isolés 
du bord et entourés de bleu. 

Le dessous est d’un cendré blanc presque éclatant, avec la 
ligne médiane de points noirs , anguleuse après son milieu et 
plusieurs points noirs marginaux marqués d’atomes d’un bleu 
argenté comme chez YÆgon; les lunules fauves sont à peu près 
comme dans les deux espèces citées; les franges sont largement 
blanches. 

Les tibias antérieurs ont une petite épine plus ou moins 
sensible, mais toujours moins que chez YÆgon , quelquefois 
presque nulle. 

La femelle est tantôt noire en dessus, tantôt nuancée de 
bleuâtre, avec une bande de lunules submarginales fauves, 
tantôt confluentes sur les quatre ailes, tantôt nulles aux supé¬ 
rieures et plus ou moins réduites aux inférieures, souvent 
appuyées, dans celles-ci sur un point noir marqué de blanc- 
bleuâtre postérieurement. 

Il diffère de VArgus, qu’il égale en grandeur, par la large 
bordure noire des ailes supérieures, par la frange blanche plus 
large, par les points noirs des inférieures le plus souvent nuis 
chez l’Argus, où il ne sont point bordés de blanc bleuâtre, par 
l’épine très-tibiale souvent sensible, enfin par la massue des 
antennes plus longue, colorée comme chez YÆgon; celui-ci 
s’en distingue par ses quatre ailes également bordées de noir, 
par l’épine tibiale toujours plus forte. 



LYCENIDES. 37 

Il est commun dans les montagnes des environs de Gre¬ 
nade *. 

Nous navons pu donner à cette espèce le nom de Calliopis , 
parce que M. Boisduval l’avait imposé à l’Argus qui paraît s’é¬ 
loigner davantage de notre espèce que YÆgon , et parce que 
nous ne pouvons être certain que ce soit bien la même espèce 
qu’il figure, YÆgon et Y Argus pouvant avoir des femelles de 
la même couleur; l’épine tibiale, dont il ne dit rien, pouvait 
seule aider à les distinguer. 

3. Lycæna Ægon Syst. Verz. 

Hübn., Pap. fig. 313-13. 

Alis integris supra obscure violaceo-cæruleis marginibus exter- 
nis latis nigris ; tibiis anticis in spinam uncinatam desinentibus; 
clava antennarum longiore. 

Il se trouve rarement, dans les montagnes de la Sierra- 
Nevada **. 

4. Lycæna Argus, Linné. 

Hübn., Pap. fig. 316-18. 

Alis integris supra subviolaceo- cæruleis margine externo te- 
nuissime fusco ; posticis aliquando ad marginem fusco subpunc- 
tatis , ftmbriis fusco intus marginatis vel submaculatis ; tibiis 
anticis inermibus. 

Bare ; mêlé avec YHypochiona dans les montagnes de la 
Sierra-Nevada. Des individus sans apparence d’épine tibiale, 
mais avec une bordure marginale un peu plus large que d’or¬ 
dinaire, m’ont paru appartenir à cette espèce. 

5. Lycæna Agestis , Syst. Verz. 

Hübn ., Pap. fig. 303-306. 

Il se trouve dans les environs de Malaga et de Grenade. 


* Il se prend aussi dans le midi de la France. 

** Cette espèce est commune dans les montagnes de la Corse et du midi de 
la France, 



38 


PAPILÏOMENS. 


J’ai rencontré une variété, très-répandue dans la Sierra- 
nevada , dont les ailes supérieures sont plus aiguës, avec 
le dessous des inférieures d’un roux blanchâtre et les points 
noirs très-petits ; chez le mâle les lunules fauves du dessus 
disparaissent quelquefois presque complètement, même aux 
inférieures où elles sont échancrées par un point noir plus 
allongé que dans l’espèce ordinaire. 

6. Lycæxa Idas, Kambur. 

Faune de l’And. Lép. p. 266, pl. JO, fig. o, 6, 7. 

Alis integris supra fuscis; anticis lunula discoidali nigra inter- 
dum albido-notata ; posticis sœpe 2-4 fulvo-lunulatis ; subtus 
fusco-rufescentibus ocellatis , marginibus albo-flavidis lunulis 
flavo-fulvis , anticis lunula ultima alba , aliis sœpenullis, sérié 
media ocellorum distorta, duobus anticis valde deviis , posticis 
radio lato , acuto ocelloque discoidali albis , seriei mediœ ocello 
secundo intus maxime devio. 

Cette espèce qui se rapproche de YAgestis par la couleur 
noire du mâle, ressemble davantage aux Lorylas par les cou¬ 
leurs du dessous. 

Les deux sexes sont semblables en dessus ; la lunule noire 
discoïdale des supérieures est souvent marquée de blanc , et 
l’on ne voit que deux à quatre lunules fauves sur les infé¬ 
rieures, qui disparaissent souvent, ce qui n’arrive jamais chez 
les femelles d ’Agestis. 

Le dessous est plus foncé que chez YAgestis avec les lunules 
marginales fauves, pâles ou jaunes, et parfois nulles aux anté¬ 
rieures , ce qui n’arrive pas chez YAgestis; la dernière est 
remplacée par du blanc qui s’étend jusqu’à la frange, ce qui le 
distingue de la variété femelle de Dorylas (Fa un. And. Il, pl. 10, 
f. 10.); les petits traits noirs qui bordent ces lunules sont 
droits au lien d’être lunulés ou anguleux ; la série médiane 
d’ocelles est beaucoup plus sinueuse, comme brisée, et les an¬ 
térieurs se trouvent rapprochés de* l’ocelle discoïdal et hors 
de l’alignement des autres. 



LYCENIDES. 


39 


Le dessous des inférieures diffère aussi beaucoup ; les lu¬ 
nules fauves sont plus étroites, nullement coniques ou trian¬ 
gulaires, bordées d’une ligne noire souvent mucronée dans son 
milieu ; la série médiane d’ocelles est plus sinuée ou brisée, 
les deux ocelles antérieurs sont comme isolés des autres, le 
second est très-rapproché de l’ocelle discoïdal qui forme une 
tache blanche triangulaire, il se trouve souvent plus rappro¬ 
ché de la base que le premier; les autres se trouvent beaucoup 
plus éloignés des lunules que ehez YAgestis , et les trois derniers 
sont placés en triangle. 

La ligne brune qui borde la marge externe est divisée par du 
blanc, et une série de traits un peu élargis, mais sensiblement 
séparés aux supérieurs; enfin la massue des antennes est 
presque entièrement noire. Quelquefois les points noirs du 
dessous disparaissent en partie, surtout aux inférieurs. 

M. Herr. Schæffer, considérant notre espèce comme étant à 
peine distincte de YAgestis , ne l’aura probablement pas vue 
puisqu’il cite à l’appui Y Allons d’Hübner qui n’est qu’une 
légère variété (YAgestis . M. Heydenreich commet la même 
erreur, dans son Catalogue méthodique , en citant aussi 
YAllous et la variété YYAnleros de M. Schælfer (fig. 26-27); 
Yldas est parfaitement distinct de ses congénères. 

7. Lycæna Dorylas , Syst. Verz. 

Hübn., Pap. fig. 688-89 , Variet. 

Ramb. Faune de l’And. Lép. p. 272, pl. 10, fig. 8, 9,10, Var. 

J’ai reucontré deux variétés remarquables de cette espèce, 
l’une dans les parties peu élevées des environs de Grenade, 
l'autre dans les hautes montagnes de la Sierra-Nevada. 

La variété a acquiert la taille du Corydon , et la couleur du 
male devient en dessus d’un blanc bleuâtre un peu grisâtre; 
le dessous est aussi beaucoup plus pâle, et la série médiane 
des ocelles, aux inférieures, est souvent bien marquée ; les 
marges deviennent plus ou moins grises, et le rayon blanc du 
dessous des inférieures disparaît souvent. 



40 


papilioniens. 


La variété b , beaucoup plus petite, reprend sa vraie cou¬ 
leur en dessus, tandis que le dessous qui est d’un brun rous- 
sàtre, reproduit vivement les différents ocelles, points et 
lunules qui ont en partie disparu dans le type ; chez un indi¬ 
vidu (fig. 10), le second ocelle de la série médiane se rapproche 
du discoïdal un peu comme chez notre Mas , et lui ressemble. 

8. Lycæna Eumeçon , Esper. 

Hübn., Pap. fig. 301, 302. 

Je n’ai rencontré qu’un seul individu femelle, au mois de 
juin, dans des lieux humides sur la Sierra-Prieta. 

9. Lycæna Alexis, Syst. Verz. 

Hübn., Pap. fig. 292,294. 

Il est très-commun dans les environs de Grenade. 

10. Lycæna Agestor , Godart. 

Encycl. Meth. IX, p. 690, n° 221. 

Hübn., Pap. 799, 800, Escheri. 

Boisd. Icon. I, p. 52, pi. 12, f. 4, 5, 6. 

Extrêmement commun près d’Alfakar, dans des lieux rem¬ 
plis de Genista cinerea , aux environs de Grenade. 

Nous croyons que le nom imposé par Godart est antérieur à 
celui d’Hübner. 

11. Lycæna Hesperica, Rambur. 

Faune de P And. Lép. p. 270, pl. 10, f. 1,2, 3, 4. 

H. Sch. Suppl. 14,15, et 349-50. 

Alis integris supra azureis , margine terni externo et posticis 
punctis marginalibus nigris (mas).; fuscis, posticis lunulismar- 
ginalibus fulvis nigro notatis (femina); subtus cinereis ad extre- 
mum candidis , margine tenui nigro, maculis marginalibus 
fulvis nigro binotatis , ocello medio / anticis sérié ocellorum 
subsinuata , posticis duabus , maculis fulvis elongatis et intus 
lineolis albidis , absque macula radiante alba. 



LYCEMDES. 


41 

Elle est très-près de YAgestor; en dessus le liord costal, chez 
le mâle, n’est pas nuancé de blanc, et les points de la marge 
externe des inférieures sont presque tous libres, et quelquefois 
marqués de rougeâtre, surtout le plus interne. 

Le dessous est plus obscur dans ses deux tiers internes, 
blanchâtre dans le reste; les taches fauves des supérieures 
sont moins marquées et ne se fondent pas avec les traits noirs 
internes, les externes sont plus allongés et les deux derniers 
ne sont pas divisés ; la série d’ocelles est moins sinueuse et 
moins courbée ; aux- inférieures les taches fauves sont plus 
vives et plus allongées, et touchent les traits noirs qui les 
cernent en avant et en arrière où elles sont rétrécies ( plus 
larges chez YAgestor), les traits sont plus étroits, les antérieurs 
moins anguleux, ceux-ci et les taches sont enveloppés dans 
une bande blanchâtre qui s’unit aux ocelles, et la bande 
ordinaire, qui forme un rayon blanchâtre vers le disque, a 
disparu ; la ligne médiane d’ocelles est plus rapprochée des 
taches fauves. 

La femelle n’est pas sensiblement plus foncée que le mâle, en 
dessous. 

Le Zéphyrus de la Russie Méridionale paraît s’en rapprocher 
beaucoup. 


12. LycæjNA. Icàriüs, Esper. 

Hübn., Pap. fig. 283-84, Amandus. 

Il n’est pas rare dans les parties herbeuses et élevées de la 
Sierra-Nevada. 


13. Lycæna Adonis, Syst. Vers. 
Hübn., Pap. fig. 293-300. 


Il se trouve dans les environs de Grenade. 



42 


PAPILIOINIENS. 


14. Lycæna Corydon , Syst. Vers. 

Hübn. , Pap. fig. 286-88. 

De même que le Dorylas , il est modifié par la chaleur et 
produit une variété Albicans , c’est-à-dire qu’il devient en 
dessus d’un blanc grisâtre à peine bleuâtre, et la partie noire 
de la marge des ailes supérieures tend à disparaître. 

Très-commun dans toute l’Andalousie. 

15. Lycætîa Acis , Syst. Vers. 

Hübn., Pap. fig. 269-7-1 , Argiolus. 

Je l’ai pris au fond des torrents desséchés, près d’Alfakar, 
au bas du revers nord des collines boisées. 

16. Lycæva Cyllarüs , Fabricius. 

Hübn., Pap. fig. 266-68 Damœtas. 

J’avais oublié de mentionner cette espèce dans ma faune ; 
je l’ai prise dans les environs de Grenade. 

17. Lycæna Alsus , Fabricius. 

Hübn., Pap. fig. -178, J79 et 85-1-54. Yar. Sebrus. 

Boisd. Icon. I, p. 72, pl 47, f. \ , 2, 3. 

H. Schæfï., Suppl. 442-44, Yar. Lorquinii. 

Je ne puis reconnaître aucune différence entre le Lorquini et 
VAlsus , ce n’est même pas une variété. Le dessus du mâle est 
souvent d’un bleu obscur avec uue bordure noire assez large 
qui, souvent aussi, envahit la plus grande partie des ailes; 
on trouve du reste des mâles d 'Alsus dont le dessus est en 
grande partie bleu. 

Le Sebrus d’Hübner ne nous semble non plus qu’une variété, 
aussi M. Boisduval pour le décrire, et les caractères distinctifs 
lui manquant, le compare-t-il surtout, et mal à propos avec 
1 9 Acis , dont il est très-facile de le distinguer. 



LYCENIDES. 


43 

Il est assez commun aux environs de Grenade, dans les par¬ 
ties élevées des collines et des petites montagnes. 

18. Lycæna Argiolus, Linné. 

Utibn., Pap. fig. 272-74, lois. 

Dans les environs de Grenade, au printemps et en été; la 
larve vit sur divers arbres. 

19. Lycæna Lysimox , Hoffmanzegg. 

Hübn., Pap. üg. 334-33. 

U se trouve dans les prairies humides et les fossés de la 
plaine de Malaga, mais il est surtout très-commun à Grenade, 
le long du Génil ; il voltige très-bas parmi les herbes. 

20. Lycæna Melasops , Boisduval. 

Icon. I p. 75, pl. 17, f. 4-6. 

Hübn., Pap. fig. 322-23, Sap jrtœ. 

Il devient ici au moins aussi grand que VAlexis. Il se trouve, 
à la lin du printemps le long des collines, et toujours dans 
les lieux ou croissent des genêts ( Genista umbellata) sur les¬ 
quels il se repose ; il disparaît dans les montagnes. 

21. Lycæna Telicancs, Herbst. 

Hübn., Pap. 371-72 et 553-54. 

11 se trouve au bord des ruisseaux dans les environs de 
Malaga; il commence à paraître pendant l’été, puis toute 
l’automne. La larve est polyphage quoique se trouvant sur¬ 
tout sur le Lytrurn salicaria; elle est tantôt verte, tantôt 
rougeâtre , et son premier segment, en forme de capuchon, 
peut cacher entièrement sa tête. 

22. Lycæna Bætica , Linné. 

Commun dans toute l’Andalousie ; la chenille ne vit pas 




PAPILIONIENS. 


seulement sur le Colutea arborescens mais sur la plupart des 
Légumineuses ; je l’ai aussi trouvée dans les gousses de la 
Phaca bœtica. Elle est parfois si abondante, qu’après avoir 
mangé les gousses et les graines, elle dévore les feuilles de la 
plante, et se jette sur tout ce qu’elle rencontre, même sur 
les débris végétaux, et devient alors omnivore, 

I». Pattes antérieures complètes dans les deux sexes 

ET SERVANT COMME LES AUTRES A LA MARCHE; TERGUM DU 

PROTHORAX TRÈS-VARIARLE SELON LES GENRES ( hexapi Veri), 

Septième famille. PIERIDES. 

Onglets des tarses fortement bifides *; rameau nervulaire 
naissant presque toujours en avant du milieu de la nervule 

* Les onglets des tarses ayant été mal observés jusque dans cës derniers 
temps, par la plupart des auteurs, qui les ont crus bifides lorsqu’ils étaient 
simples, ou simples lorsqu’ils étaient bifides, il devient indispensable d’en dire 
un mot. Ils prennent naissance -d’une base épaisse plus ou moins longue, qui 
est reçue dans l’extrémité du dernier tarse ; ils sont comprimés, plus ou moins 
courbés en arc, plus épais à leur côté supérieur, et se terminent en pointe 
aiguë ; parfois ils sont très-étroits et presque droits et varient beaucoup pour 
la longueur, leur base est aussi plus ou moins enfoncée dans le tarse ; leur 
bord inférieur peut devenir saillant à la base, et presque former une dent 
comme chez la Nerias susanna ; ils sont très-souvent entourés par un appendice 
souvent bilobé ( appendices basilaires) dont une portion accompagne l’onglet 
et a quelquefois la même forme et la même longueur, ce qui, d’après un 
examen superficiel, a pu faire croire celui-ci double ou bifide. La pelote est une 
partie noirâtre allongée en travers, ayant une face libre inférieure plus ou 
moins plane ; elle peut aussi être arrondie, paraissant dure et coriace, placée 
entre les onglets, portée sur un pédicule mou qui la rend plus ou moins 
saillante ; elle est un peu entourée par la partie inférieure ou petit lobe des 
appendices. Dans les Diurnes il n’y a que la famille des Piérides qui ait les 
onglets dés tarses bifides; c’est à tort que M. Boisduval le suppose pour ses 
Peridromides ; elles ont les onglets parfaitement simples comme toutes les 
Nymphalides. Les onglets bifides distinguent donc complètement les Piérides 
de tous les autres diurnes. Nous avions mentionné ces caractères dans notre 
Faune de l’Andalousie; depuis, M. H. Schæffer les a figurés assez exactement 
dans son grand ouvrage supplémentaire, et M. Lucas, Expi. S. Alg. L. pl. 2, 



PIERIDES. 


45 


aux supérieures ; nervure basilaire ou cinquième mince, ve¬ 
nant se perdre sur la quatrième nervure; première nervure 
des inférieures se terminant le plus souvent avant l’angle 
externe qui, ordinairement, est très-arrondi et insensible; 
deuxième nervure naissant de la base ou sur la première ner¬ 
vure, mais alors bien avant le rameau divergent, ou l’endroit 
de sa naissance, lorsqu’il est nul ; bord abdominal peu ou pas 
engainant et sans changement de couleur ; première nervure 
presque toujours un peu dilatée aux supérieures. 

Les chenilles sont allongées, pubescentes (celles de la 
Lcptalis amphione aurait deux épines charnues ; ) les chrysa¬ 
lides sont maintenues par la queue et par une anse de soie 
(-Succincti Boisduval). 

Quelques espèces telles que les Leptalis amphione , vocuta, 
et autres, et un peu le genre Leucophasia , ont une nervuration 
anomale et ressemblant à celle des Héliconies; d’après cela, 
M. Boisduval (Spec. Gén. des Lépid ., p. 413), va jusqu’à dire : 
« il est même possible que dans nos Héliconies nous réunis- 
“ sions quelques espèces qui sont de véritables Leptalis. » Et 
il ajoute plus bas : « Si la chrysalide est seulement suspeudue 
« par la queue, comme on pourrait le pressentir d après ce 
« que dit Stoll, la tribu que ce genre formerait devrait être 
« placée entre celle des Danaïdes et celle des Hcliconides ! » Il 
faut que cet éminent lépidoptériste soit bien prévenu en 
faveur des caractères de larve et de nymphe, pour perdre 
aiqsi de vue un des faits principaux et des plus curieux de 
1 organisation des lépidoptères diurnes, à savoir s’ils sont 
tetrapi ou hexapiü car les Héliconies en question ont des pattes 
antérieures rudimentaires ou presque nulles, tandis que les 
Leptalis citées les ont bien complètes et surtout très-déve- 
loppées \ 


* Quant à la forme des ailes, les différences sont aussi grandes; le sommet 
des supérieures est très-raccourci, et leur angle postérieur très-saillant et tout 
à fait extérieur chez ces Héliconies, tandis que c’est tout le contraire pour les 



46 


PAPILIONIENS. 


genre. RHODOCERA, Boisduval. 

Tête petite , ayant une touffe de poils serrés conique et tres¬ 
saillante sur le front; antennes courtes avec la massue allongée 
très-obtuse au sommet, ayant un côté interne dénudé qui se 
prolonge sur la tige, celle-ci hérissée en dessous avant la base 
et comme épaissie; palpes comprimés, non hérissés, couverts 
par des écailles serrées, ayant le dernier article court; pattes 
.épaisses , courtes, onglets courts, larges, avec un appendice 
presque aussi long qu’eux , pelote nulle ; abdomen très-com¬ 
primé; ptérigode petit, prolongé en une pointe obtuse aussi 
longue que le reste ; écailles du prothorax, petites, arrondies, 
tuberculiformes. 

Deuxième nervure des supérieures plus mince que la première, 
qui ne dépasse pas le milieu du bord costal et qui est un peu dila¬ 
tée vers la basefournissant deux rameaux externes bien avant 
l’angle de l’aréole discoïdale ; première nervure des inférieures 
n'ayant pas de rameau divergent, deuxième plus épaisse, naissant 
de la base de l’aile, troisième un peu plus épaissie dans sa moitié 
postérieure. 

Les ailes inférieures sont marquées d’une tache discoïdale, 
petite, arrondie, couleur souci en dessus, d’un brun violet 
blanchâtre en dessous où les écailles deviennent plus grandes ; 
cette tache est à peine visible aux supérieures et placée sur la 
nervule; le sommet et le bord postérieur des ailes inférieures 
dans son milieu , sont anguleux. 

Les chenilles sont finement hérissées ; les chrysalides pré¬ 
sentent une pointe à la partie antérieure et une large dilatation 
à la poitrine. 


Leptalis citées ; le sommet est très-allongé, et le même angle est presque effacé 
et peut se trouver au milieu de la partie postérieure de l’aile qui est très- 
oblongue (£. amphione ). 



PIERIDES. 


47 


1. Rhodocera Rhamiîi, Linné. 

Elle a été prise dans les montagnes de l’Andalousie par 
MM. Lederer et Staudinger. 

2. Rhodocera Cleopatra, Linné. 

J’avais d’abord cru qu’elle n’était qu'une race méridionale 
de la précédente, mais je pense maintenant avec M. Lederer, 
qu’elle forme une espèce distincte; les parties génitales du 
mâle présentent des différences notables et constantes. 

La larve vit comme la précédente sur les arbrisseaux du 
genre Rhamnus. 


genre. COLIAS , Fabricius. 

Ce genre, quoique ayant des rapports avec le précédent, en 
diffère essentiellement. 

Tête plus grosse avec la touffe de poils moins élevée , lâche ; 
antennes un peu plus en massue , moins obtuses à l’extrémité, 
submucronées, tronquées , ayant le côté interne subdénudé avec 
une petite impression sur chaque segment , lisses et glabres avant la 
base;palpes un peu hérissés , ayant le dernier article très-court , 
conique ; pattes assez grêles; onglets allongés très-saillants , 
sans pelote avec des appendices courts peu visibles ; ptérigode 
petit , se rétrécissant en pointe obtuse très-allongée ; écailles du 
prothorax petites , saillantes en tubercule , séparées par un petit 
avancement du scutellum; abdomen comprimé. 

Nervures uniformes , la première des supérieures dépassant le 
milieu du bord costal, la deuxième ne fournissant qu’un rameau 
avant l'angle de l'aréole discoidale , et le troisième rameau se 
bifurquant avant le sommet comme dans le genre précédent ; la 
deuxième des inférieures naissant sur la première, rameau diver¬ 
gent nul. 



48 


PAPlLtONlENS. 


Les ailes inférieures sont marquées en dessous, d’une tache 
ocellée souvent double, dont une plus petite à fond blanc 
argenté, fauve ou pâle en dessus ou nulle ; elle est remplacée 
aux supérieures par une tache noire qui peut disparaître. 

Chenilles vivant sur les Légumineuses herbacées ; chrysa¬ 
lides à poitrine, moins saillante que chez les précédents. 

1. Colias Lues a , Fabricius. 

Hübn., Pap. fi g. 429-31 et 440 , Helice. 

Il est très-commun pendant l’été dans toute l’Andalousie ; 
sa larve vit sur les Medicago ;la variété Helice n’y est pas rare. 

Cette espèce présente comme plusieurs autres, à la marge 
de la base des secondes ailes, entre la première et la deuxième 
nervure, une tache formée par des écailles plus serrées. 

2. Colias Hyale, Linné. 

Hübn. , Pap. fig. 438-39 , Palœno. 

Il se trouve dans les environs de Grenade. 

genre. LEUCOPHASIA, Stephens. 

Corps très-grèle, court ; abdomen très-long ; massue des 
antennes assez épaisse , dénudée au sommet qui n’est pas obtus ; 
touffe frontale, divisée, bifide , palpes médiocres ; onglets allon¬ 
gés , grands ; pattes longues , grêles , avec un appendice long , 
mince , pas de pelote sensible. 

Ptèrigodes très-petits , en triangle allongé , mucronés; pro¬ 
thorax très-différent de ce quil était chez les précédents , com¬ 
posé en dessus de quatre écailles minces dont les antérieures se 
continuent sur les côtés après avoir fait un angle , placées sur 
les côtés du scutellum dont les angles latéraux s'allongent *. 


* Cette forme se modifie peu dans le reste des piérides et dans les papiuo- 

MDES, 



PIÉRIDES. 


49 


Nervuration anomale ; aréoles discoïdales très-courtes pres¬ 
que basilaires ; première nervure des antérieures ne fournissant 
des rameaux que très-loin après l’aréole, la même des quatre 
ailes longeant le bord , celle des inférieures ayant un rameau 
divergent droit, la troisième de celles-ci paraissant avoir 
quatre rameaux , un peu comme dans le genre Papilio ; pre¬ 
mière , troisième et quatrième un peu dilatées aux ailes anté¬ 
rieures. 


Leucophasia Sinapis, Linné. 

Elle se trouve dans les environs de Grenade; la chenille est 
verte avec une ligne plus obscure sur le dos , et une autre 
jaune sur les côtes ; elle vit sur les Légumineuses, telles que 
Vicia, Lotus , etc. ; la chrysalide d’un gris blanchâtre, avec des 
traits roux , ressemble pour la forme, à celle des Colias. 


genre. ZEGRIS , Rambur. 

Thorax et abdomen épais, courts; antennes très-courtes , ter¬ 
minées par une massue ovoido-sphérique ; palpes médiocres très- 
hérissés, le dernier très-court , hérissé , (dénudé), obtus , ovoïde, 
dépassant un peu les poils du front qui sont épais , un peu 
divisés en deux touffes ; pattes robustes , inermes , onglets assez 
longs avec des appendices moins longs queux , pelote insensible; 
scutellum du mésothorax largement et complètement uni en 
avant avec le scutum ; ptérigodes petits, larges , courts, trian¬ 
gulaires ; nervules formant en dedans une courbure prononcée ; 
deuxième nervure aux supérieures, n’émettant qu'un rameau 
avant l’angle de l’aréole, d’où elle en émet un second, le 
troisième trifide ou fournissant trois ramuscules vers le sommet; 
deuxième des inférieures naissant de la première, qui produit un 
rameau divergent bien sensible ; bord abdominal légèrement et 
assez largement engainant; ailes supérieures ayant toujours une 
tache noire sur la nervule. 


Lépidoptères df. l'Andalousie. 



50 


PAPILIONIENS. 


La larve est plus épaisse que celles des espèces du genre 
suivant; la chrysalide est très-épaisse, courte, pointue aux 
deux bouts, avec le bas de la poitrine et le dessus du ventre 
gibbeux. 

1. Zegius Eupheme, Esper. 

Esp. Tab. 113, fig. 2, 3, p. 103. 

Eversm. IN. Mém. des Nat. de Moscou, II. t 20, f. 1 , 2. p. 351, Erothoë. 

Menetr. Cat. rais. p. 245, n° 1165, Meneslho. 

Hübn-Gey, pap. fig. 1004-5. 

Ramb. Ann. S. Eut. de France, V, p. 585. 

Ramb. Faune Enl. de l’And. Lép. pl. 11, p. 247. 

Boisd. Sp. Lép. p. 553. 
lier. Scliæff. 194-95. 

Il n’est pas très-rare pendant le mois d’avril, dans les champs 
du midi de l’Espagne. 

La chenille vit sur les Crucifères; la chrysalide, outre ses 
attaches, est enveloppée d’un léger réseau. 

Les œufs sont ovoïdo-sphériques, déprimés au bout le plus 
épais, avec des côtes saillantes presque aiguës. 

M. le professeur Graells me l’a envoyé de Madrid. 

gesrk. ANTIIOCHARIS, Boisduval. 

Ce genre, qui se rapproche beaucoup du précédent, en diffère: 
par le corps bien moins épais ; les antennes plus longues ainsi 
que les palpes qui sont très-hérissés ; le front couvert d’une touffe 
plus longue , surtout au centre; les pattes plus allongées, plus 
grêles , ayant des onglets plus courts , avec les appendices plus 
longs et une pelote très-petite , mais très-saillante , et portée sur 
un pédicelle allongé ; par la nervule des ailes inférieures qui est 
presque droite , et celles-ci toujours moins larges. 

Le groupe de 1 ’Eupheno présente quelques différences *, en 


* M. Lefebvre avait déjà fait cette remarque. 



PIERIDES. 


51 


ce que la deuxième nervure des ailes antérieures fournit deux 
rameaux avant l’aréole, et que la nervule des inférieures est 
plus courbée. 

Les chenilles sont beaucoup plus minces et plus allongées. 

Les chrysalides, surtout, présentent des différences extrê¬ 
mes; elles sont du double plus allongées, courbées, et un peu 
en forme de bateau ; l’extrémité postérieure est dirigée par en 
haut, tandis qu’elle est fortement abaissée dans les Zegris; 
l'antérieure se prolonge en un très-long bec uni, et n’ayant 
point la dépression profonde que l’on remarque dans l’autre. 

1. Authocharis Tagis, Hübner. 

— Pap. fig. 565-66. 

La Tagis et la Bellczina sont très-rapprochées comme les 
différentes espèces de ce groupe, mais elles paraissent 
distinctes \ Elle diffère de la Bellezina par les couleurs en 
général qui sont beaucoup moins vives ; en dessus, la partie 
noire du sommet de l’aile est rendue plus pâle et nébuleuse 
par le mélange d'une grande quantité d’atomes blancs , et son 
bord interne est moins irrégulier et courbé; les taches 
blanches dont elle est marquée sont plus petites et moins 
visibles ; la tache noire qui couvre la nervule est nébuleuse 
sur ses bords , et le bord costal est moins marqué de lignes et 
d’atomes noirs ; le dessous diffère d’une manière encore plus 
notable ; le sommet de l’aile supérieure est d’un vert jaunâtre 


* Ayant donné le nom de Bellezina à une espèce du midi de la France, 
M. Boisduval voulut plus tard y reconnaître la Tagis; entraîné par son 
exemple, nous désignâmes aussi sous ce nom une variété Corse de Bellezina; 
pour prouver qu’il avait raison, cet auteur prétendit avoir vu la vraie Tagis 
du Portugal qu’aucun auteur entomologiste n’avait su reconnaître et que la 
figure d’Hübner était mauvaise ! Quoiqu’il en soit, la figure d’Hübner est fort 
bonne, et M. Boisduval n’a point figuré la Tagis. (Voyez Icon. hist. I , p. 2. r /' 
pl. 5, figure 1,2, 3, (erratu Tagis). Nous ne citons pas Duponcliel qui la figure 
trop mal. - ■ 



PAPILIONIENS, 


52 

pâle , et les taches blanches y sont à peine visibles, le bord 
costal est bien moins tacheté de noir ; le dessous des infé¬ 
rieures est d’un vert jaunâtre pâle, un peu grisâtre ou bleuâtre, 
avec les taches blanches moins sensibles, moins grandes, 
plus arrondies et moins nombreuses. Cette espèce, rapportée 
autrefois du Portugal, a été prise dans les environs de Cadix 
et de Grenade par M. Staudinger. 

2. Anthocharis Belia, Esper. 

—Hübn., Pap. fig. 4-17-18. 

Dans les environs de Malaga \ 

3. Avthociïaris Ausoiua, Hübner. 

— Pap. fig. 416. 

Hiibner figure bien le type de cette espèce qui, en Espagne, 
varie beaucoup, pour le dessous des ailes inférieures; elle s'y 
montre en avril et en mai (seulement en juin dans le centre de 
la France). 

4. Anthocharis Glaüce, Hübner. 

— Pap. fig. 446-47. 

5. Anthocharis Belemia , Hübner. 

-Pap. fig. 412-13. 

Ces deux espèces paraissent bien différentes , lorsqu’on 
observe des individus extrêmes, mais il s’en trouve souvent 
dont les couleurs tiennent si bien de l’une et de l’autre, qu’on 
est fort embarrassé pour savoir ci laquelle des deux, les rap- 


* Elle n’est pas très-rare dans certaines parties du centre de la France où 
elle paraît dans le mois de mars ; la chenille mange le B. cheiranthos. 



PIERIDES. 


53 


porter ; il existe aussi des Glauce qui semblent se confondre 
avec YAusonia ; ces espèces paraissant en même temps et étant 
fort communes dans les champs du midi de l’Espagne, il doit 
se produire beaucoup d’hybrides *. 

6. AjNthocharis Eupheno , Linné. 

En avril à Malaga, Grenade et Gibraltar. 

genre. PIERIS, Schrank. 

Antennes assez longues , terminées par une massue épaisse , 
courte ; palpes très-hérissés , assez longs , le troisième article 
long , peu hérissé, dépassant les poils du front; pattes 
longues un peu hispides , ayant des onglets assez forts , accom¬ 
pagnés d'une pelote saillante , et d’appendices un peu dila¬ 
tés , presque aussi longs queux; deuxième nervure des ailes 
antérieures fournissant deux rameaux avant l’aréole discoidale; 
troisième rameau à peine ou pas sensiblement bifide au sommet ; 
nervure basilaire insensible , première nervure des inférieures 
ne dépassant pas sensiblement le milieu du bord antérieur ; bord 
abdominal peu engainant ; nervules presque droites , rarement 
marquées d'une tache noire aux supérieures ”, franges très- 
étroites. 

Chenilles pubescentes, vivant sur les Crucifères, les Réséda , 
les Tropeolum et Capparis ; chrysalides beaucoup plus courtes 
que les précédentes, anguleuses sur les côtés et le dos, où elles 
sont carénées, pointues au sommet. 

1. Pieris Daplidice , Linné. 

Très-commune toute l’année. 


* M. Staudinger, pense qu’il n’y a que deux espèces ; il dit avoir obtenu de 
la même ponte, la Belia et 1 ’Ausonia, puis la Glauce et la Belemia ; l’époque 
différente de l’apparition produirait les différences de couleurs. 

** Les Piérides chloridice et callidice, chez lesquelles la pelote est peu sen¬ 
sible et qui diffèrent aussi par les nervures, devraient former un groupe à côté 
du genre Zegris, aussi M. Heydenreich les place-t-il dans les Anthocharis. 



54 


PAPILIOJNIENS. 


2. Pieris Napi, Linné. 

Dans Jes montagnes de la Sierra-Nevada. 

3. Pieris Ripe, Linné . 

Très-commune. 

3. Pieris Brassicæ , Linné, 

Très-commune. 

getvre. LEUCONEA, Donzel. 

Antennes longues, à massue allongée ; palpes médiocres, le der¬ 
nier article peu hérissé, de la longueur des poils du front qui sont 
peu longs; pattes grandes , assez fortes; onglets forts , ayant des 
appendices aussi longs qu'eux , pelote bien saillante ; première 
nervure des supérieures très-épaisse ou un peu dilatée, la 
seconde fournissant deux rameaux avant l'aréole, dont le se¬ 
cond très-rapproché, le troisième bifide au sommet ; nervules 
ayant une petite impression, et très-légèrement marquées de noir¬ 
âtre-, bord externe rugueux, épaissi, dénudé, et n ayant pas 
de frange. 

Chenilles velues , assez épaisses, vivant sur des arbres ; 
chrysalides moins anguleuses que les précédentes. 

La forme du bord externe, complètement privé de frange , 
présente un caractère unique dans nos Lépidoptères diurnes. 

Leucomia Chatægi, Linné. 

Parties montagneuses des environs de Grenade. 

Huitième famille. PAPILIONIDES. 

Prothorax formant une sorte de collier (dénudé) irrégulier. 
plissé sur les côtés, surmonté d'une partie saillante, échancrée 



PAPILION1DES. 


55 

ou fourchue, qui est le scutellum; onglets des tarses grands, 
simples, sans appendices , ni pelotes ; rameau nervulaire se 
portant après la nervule, et se joignant à la troisième nervure 
aux supérieures; nervure basilaire bien prononcée ; première 
nervure des inférieures paraissant aller jusqu'à l’angle externe, 
ayant un rameau di vergent bien sensible; la deuxième nervure 
mince, naissant sur la première, dont la base est épaisse ; bord 
abdominal excavé, nullement engainant, avec la cinquième 
nervure d'une longueur ordinaire. Les larves présentent une 
fente sur le premier anneau, d’où sort un tentacule rétractile 
bifide. 

A. ONGLETS DES TARSES UN PEU INÉGAUX DANS LES FEMELLES, TRÈS - INÉGAUX, 
CONTOURNÉS ET IRRÉGULIERS, SURTOUT LE PLUS PETIT, CHEZ LES MALES. 

genre. PAKNASS1US, Latreille. 
parnassii , Hübner. 

Tète petite; antennes très-courtes terminées par une massue 
oblongue mucronée ; palpes médiocres , grêles , velus en dedans 
et en avant , égalant les poils du front qui sont déliés , peu serrés, 
avec le dernier article au moins aussi long que le précédent ; 
prothorax ' ayant un scutellum redressé , échancré , rebordé , 
d'où descendent trois plis dont l’antérieur forme un bord ou 
bourrelet assez épais; pattes très-grandes , très-robustes , épi¬ 
neuses , tuberculeuses ; ailes couvertes d'écailles très-peu serrées , 
le plus souvent très-dilatées , terminées par une pointe d'autant 
plus longue que l'écaille est large , variables selon leur position 


* Le tergum du prothorax subit chez les lépidoptères de telles modifications 
qu’il est fort difficile, sinon impossible, d’appliquer avec certitude leur vrai 
nom aux petites pièces qui le composent ; ici, et déjà vers la fin des Piérides, 
ce qui formait deux ou quatre pièces dilatées, saillantes, très-visibles dans 
les Ârgynnis, Satyrus, etc., ne paraît plus être que des plis ; ce que j’appelais 
scutellum forme une partie moyenne plus développée, surmontant les autres , 
redressée et échancrée antérieurement, d’où descend latéralement un bord 
assez épais ; ce scutellum pourrait bien être le scutum. 



56 


PAPILIONIENS. 


et souvent entremêlées ; nervure basilaire venant se perdre dans 
le bord postérieur ; aréoles discoïdales étroites , oblongues , 
arrondies à l’extrémité , surtout aux inférieures où la nervule, 
aussi épaisse, que les nervures qui forment l'aréole , ne semble pas 
s'en distinguer; rameau divergent épais , très-droit; base du 
bord antérieur dilatée en angle arrondi. 

Les deux nervures composées se trouvent avoir quatre ra¬ 
meaux, séparés parla nervule*; c’est surtout dans le genre 
Donjtis que cette disposition, considérée par nous comme 
typique, dans les diurnes, est bien exprimée; aux inférieures 
ces deux nervures ont, la première deux rameaux, la deuxième 
quatre, et la portion qui les sépare est la nervule. 

Dans ce genre, le troisième rameau de la deuxième nervure 
aux antérieures n’a que deux ramuscules; la nervule des 
mêmes qui est courbée, est marquée, d’une tacbe noire. 

Les mâles ont des parties génitales très-caractéristiques, et 
l’abdomen très-velu; les femelles sont munies, sous Textré 
mité de l’abdomen, d’une poche cornée, caduque , qui peut 
recevoir momentanément les œufs. 

Les chenilles sont épaisses, un peu velues, et se métamor¬ 
phosent dans un réseau. 

Parnassius Apollo, Linné. 

Il diffère en ce que les taches rouges sont d’un blanc jau¬ 
nâtre ; sur les sommets de la Sierra-Nevada. 

genre. THAÏS, Fabricius. 

Tête petite; antennes très-courtes en massue un peu allongée , 


* Ghez l es Parnassiens, le troisième et quatrième rameau de la composée 
antérieure (deuxième nervure) naissent d’un tronc commun parlant de l’angle 
de l’aréole, ainsi que chez les Thais ; ils sont séparés dans les Doritis, et dans le 
genre Papilio , le quatrième rameau descend sur la nervule, parfois jusqu’à 
moitié, et remplace Je rameau nervulaire à peu près tel qu’il est, dans les 
Lycenides. 



PAPILIONIDES. 


57 

presque denticulée en dessous (comme dans le G. Doritis); palpes 
longs , grêles, velus, avec le dernier article plus long que le 
précédent, un peu épaissi; deuxième nervure aux ailes anté¬ 
rieures aijant ses deux premiers rameaux très-rapprochés dans 
leur trajet ( écartés et laissant un espace triangulaire dans le 
G. Parnassius ), éloignés du troisièmequi naît du même tronc 
où du même point que le quatrième , {angle antérieur de Varéole), 
ce troisième produisant trois ramuscules. 

Les ailes sont couvertes d écaillés serrées ; les inférieures 
sont plus ou moins dentées. 

Les chenilles assez épaisses ont des rangées d’épines char¬ 
nues, hérissées; elles vivent sur les Aristoloches; les chrysa¬ 
lides allongées , cylindriques, déclives à la partie antérieure, 
s’accrochent par les deux extrémités sont entourées d’un lien 
transversal. 


1. Thaïs Rumina , Linné. 

Hübn., Pap. fig. 633-34. 

Elle est commune dans certaines localités, et l’on trouve 
facilement la chenille aux mois d’avril et de mai. La chrysalide 
est hilide à la partie antérieure, et s’accroche par cette partie 
à deux cordons de soie. Nous pensons que les T. medesicaste 
et honnoratii ne sont que des variétés ; on a indiqué à tort la 
Polyxena dans le midi de l’Espagne, elle n’habite point cette 
partie de l’Europe, mais elle remplace celle-ci en Autriche, en 
Italie, en Sicile, en Grèce , etc. 

GENRE. PAPJLIO , Linné. 

Ce genre se distingue de suite de tous les précédents par la 
présence de Y épiphyse tibiale *. 


* Nous avons appelé ainsi une sorte d’appendice spiniforme, obtus, assez épais, 
plus ou moins allongé, naissant de la face interne des tibias antérieurs, le plus 
souvent au dessus de la partie moyenne, et appliqué contre le tibia qu’il dépasse 



58 


PAPILIONIE1NS. 


Palpes très-courts dépassant à peine la spiritrompe ; première 
nervure des ailes supérieures se prolongeant presque jusqu'au 
sommet , la deuxième aijânt ses deux premiers rameaux très- 
minces , presque contigus dans leur trajet, et le troisième nais¬ 
sant de l'angle de l’aréole au même endroit que son premier 
ramuscule qui devient alors rameau et qui , se rapprochant des 
deux premiers , leur devient parallèle et presque contigu dans 
son trajet ; ce trosième rameau ne produit plus que deux ramu- 
scules ; quatrième rameau se trouvant placé vers le milieu de la 
nervule, et le rameau nervulaire formant le quatrième rameau 
de la troisième nervure ; celle-ci envoyant , vers sa base , un 
rameau anastomatique transverse , à la quatrième nervure *. 

Première nervure des ailes inférieures bifide à la base où 
elle produit une petite aréole supplémentaire allongée ,• ces 
ailes sont presque toujours plus ou moins dentées , et le plus 
souvent munies d'une queue. 

Les chenilles sont épaisses, sans épines apparentes (espèces 
d’Europe) ; les chrysalides épaisses, anguleuses, bifides ou 
échancrées antérieurement, sont maintenues par la queue et 
par un lien transverse. Aucun genre n’est mieux caractérisé 
que celui-ci, soit qu’on le divise en plusieurs groupes, soit 
qu’on le laisse entier ; cependant le P. Curius fut longtemps 
considéré comme une Erycine ! 


quelquefois et dont il peut égaler la longueur ; il se retrouve dans toute la série 
des Lépidoptères, à partir du genrePapfft'o; ce caractère prouve qu’on ne peut 
séparer ce genre de la tribu des Hesperiens. L’épiphyse, variable pour la 
forme et la longueur, est creuse et communique avec la cavité du tibia. 

* On retrouve ce petit rameau tantôt rudimentaire et formant seulement un 
épaississement, tantôt sous l’apparence d’un petit rameau libre, dans quelques 
Héliconides et Céthosies, 



PAPILIOMDES. 


59 


1. Papilio Podalirr s , Linné. 

Var. Feisthamelii Duponchel, suppl, 1, p. 7, pl. | , f. \. 

U est assez commun dans les environs de Grenade; sa che¬ 
nille mange l’Amandier, le Pêcher, l'Épine-blanche, etc. 

11 passe de la variété à l’espèce ordinaire, selon la hauteur 
oùil se trouve. 


Papilio Machao.v , Linné. 

Il se trouve dans les environs de Grenade. La larve vit sur 
certaines Ombellifères et sur les Rut a. 

On a prétendu que YAjax se trouvait dans le midi de 
l’Espagne , et M. Lucas a annoncé dernièrement, à la société 
Entomologique, qu’il avait été pris en Portugal; on conçoit 
que la chrysalide ait pu y être apportée, mais nous croyons 
qu’il est complètement étranger à la péninsule Ibérique. 



60 


HESPÉRIEHS. 


DEUXIÈME TRIBU. HESPÉRIENS. 

Elle se compose d’une seule famille. 

CELLE DES HESPÉRIDES, Latreille. 

Deux paires d’ergots aux jambes postérieures * ; tibias 
antérieurs toujours munis d’une epiphyse tibiale; deuxième 
nervure des supérieures produisant six rameaux simples qui 
naissent tous de l’aréole; nervules ** très-minces ou presque 
nulles, du milieu desquelles part le rameau nervulaire qui, 
aux inférieures, est très-grêle et presque insensible ***. 

Dans cette famille la tète est très-large, non saillante à 
l’occiput; les antennes sont très-écartées à leur insertion, 
souvent courtes, d’autres fois assez longues ; la massue peut- 
être courte, épaisse ou allongée et obtuse, mais le plus sou¬ 
vent prolongée en une pointe plus ou moins crochue et aiguë, 
parfois pliée de manière à devenir parallèle avec la tige , 
d autres fois très-allongée et amincie et toujours fléchie dans sa 
longueur ; près de leur base externe, naît un pinceau de poils 
épais, caractéristique dans cette famille, mais qui devient 


* Dans les Hespérides Steropes et Paniscus , l’épiphyse tibiale est rudimen¬ 
taire ; chez le dernier et quelques exotiques, la première paire d’ergots est 
peu sensible. 

** Dans certaines espèces exotiques très-grandes, et qui doivent peut-être 
commencer la tribu, telles que Polyzonus, Versicolor, Xantippe, Phidias et 
plusieurs autres, ainsi que dans le groupe de Proteus, l’aréole discoïdale s’al¬ 
longe quelquefois beaucoup vers le sommet de l’aile ; la nervule s’épaissit 
postérieurement, devient oblique, et lorsque cette disposition est très-pronon¬ 
cée, elle paraît faire suite à la troisième nervure qui émet alors jusqu’à cinq 
rameaux ; cette, disposition anomale est d’ailleurs variable dans les espèces du 
même groupe, 

M. H, Schæffer s’est déjà servi de ce caractère. 



HESPÉRIDES. 61 

presque nul ou insensible, dans les espèces citées plus haut 
en note. 

Les palpes sont le plus souvent très-épais, très-larges à 
articles dilatés, vesiculeux, surtout le moyen, souvent dépas¬ 
sant à peine le front avec le troisième très-court, conique, 
beaucoup plus étroit que le précédent, au centre duquel il 
forme une petite pointe, à peine saillante ; il est presque nu ; 
les autres sont couverts d’écailles uniformément serrées ; 
d’autres fois hérissés, plus minces, assez souvent aussi le 
troisième article est velu, abaissé ou redressé , long, aigu; ils 
sont séparés par la trompe qui est très-épaisse, très-longue, 
se terminant en une partie très-mince : yeux toujours glabres 
très-écartés l’un de l’autre. 

Le thorax est le plus souvent très-épais avec le mésothorax 
et son scutellum très-grands, recouvrant parfois le métatho- 
rax, entre lequel il laisse un espace étroit, et le prothorax 
très-étroit, garni, surtout à son insertion avec la tête, de 
très-larges écailles placées en manière de collerette, composé 
en dessus de quatre pièces en forme d'écailles, dont les deux 
premières, sensibles surtout par leurs poils, deviennent faci¬ 
lement caduques; les deux autres parfois assez épaisses et 
saillantes, transverses, un peu dilatées et un scutellum très- 
petit , enfoncé, cordiforme ; le métathorax présente parfois à 
sa partie postérieure, au dessus des hanches, deux appen¬ 
dices velus , cachés sous le ventre, entre lesquels et celui-ci, 
s’engage, de chaque côté, uü pinceau délié de poils allongés 
partant de la base interne des tibias postérieurs, et dont 
l’usage est difficile à expliquer, à moins qu’ils ne soient 
destinés à les maintenir comme une espèce de frein. 

Les ailes sont peu développées, fortes, souvent entières, 
parfois dentées, ou les inférieures prolongées en queue; le 
bord costal présente, chez les mâles d’un grand nombre, un 
pli déhiscent comprenant une grande partie du bord, et dont 
l’intérieur est velouté et d’une couleur différente; la nervure 
basiliaire peu sensible, forme une courbe pour se joindre à la 



6 2 


HESPERIEINS. 


quatrième; le premier rameau de ia troisième nervure, aux 
quatre ailes , est parfois très-rapproché de la base et éloigné 
du second; aux inférieures, une partie du bord antérieur vers 
ia base se replie pour s’accrocher au bord correspondant des 
supérieures qui est un peu excavé ; cette partie est dilatée et 
présente en dessous une petite excavation basilaire, et près de 
l’attache de l’aile , une petite nervure qui correspond à celle 
(qui n’est souvent qu’un tubercule) où s’articule le frein. 
[G. Castnia)\ les deux premières nervures, d’abord unies vers 
la base, se séparent avant leur insertion et forment une petite 
aréole basilaire. Le bord abdominal engaîne un peu l’abdo¬ 
men , et avant lui, l’aile forme un pli saillant; celui-ci quoi¬ 
que assez court dépasse quelquefois les ailes, qui relativement 
aux autres familles sont petites. 

Les pattes assez robustes, variables, présentent souvent 
des touffes et des pinceaux de poils, surtout les premières et 
les dernières ; les intermédiaires ont les cuisses les plus lon¬ 
gues. Les onglets sont courts avec des appendices bilobés, 
à peu près aussi longs qu’eux, et une pelote large saillante. 

L’abdomen, le plus souvent assez court et épais,est parfois 
excavé en dessous, pour recevoir les deux appendices métatho- 
raciques, et alors il est caréné dans le milieu ; d’autres fois il 
présente une gibbosité remarquable chez les mâles, au même 
endroit. Les parties génitales se composent d’une armure 
remarquable, formée de trois principales pièces, une supé¬ 
rieure que j’ai appelée stylet , mais qui peut être fourchue et 
s’avance entre les deux inférieures ; celles-ci recourbées par 
en haut forment une sorte de pince , ayant une division large 
qui est la 'pince et une autre, le plus souvent plus étroite, qui 
est le style. ( RambFaun. And. II. pi. 8). 

Les Hesperides sont très-nombreuses et habitent toutes les 
parties de la Terre, de sorte que, le petit nombre particulier 
à l’Europe ne représente que très-imparfaitement l’ensemble 
des caractères qui les distinguent; cependant certains groupes 
sont proportionnément plus nombreux en Europe. 



hespérides. 63 

Les larves même de la plupart de nos espèces étant peu 
connues, et celles des exotiques l’étaut beaucoup moins, elles 
ne peuvent aider à la classification ; 

Les chenilles sont tantôt assez allongées, presque glabres , 
tantôt épaisses, finement hérissées, avec la tête arrondie ou 
un peu échancrée, rugueuse et le premier segment étranglé ; 
elles vivent sur diverses plantes; les chrysalides sont envelop¬ 
pées d’un léger réseau et souvent couvertes d’une poussière 
blanchâtre, elles sont souvent assez épaisses, sans rugosités, 
obtuses antérieurement, parfois mucronées aux deux extré¬ 
mités. 

Quoique dans la série des Hesperides on remarque des 
formes très-variées et des caractères assez tranchés, cepen¬ 
dant les différents groupes se lient les uns aux autres par des 
uuances presque insensibles, de sorte qu’il est difficile de 
faire des genres bien circonscrits. 


A. Un pli déhiscent au bord antérieur des premières 
AILES. 

oenre. SCELOTRIX, Nobis. 

Syricthus ‘ Boisduval. 

Massue des antennes assez épaisse , allongée , courbée , mais 


* Nous n’avons pas adopté le genre Syricthus, de M. Boisduval, parce que 
ce nom est celui d’une espèce de cette famille , et que nous n’admettons pas 
qu’on puisse changer le nom d’une espèce pour l’appliquer à un genre ; en effet, 
un genre est une division arBltraire et modifiable, et de nos jours bien des 
auteurs, tout en faisant de nouveaux genres, en ont laissé de côté d’anciens et 
fort mal à propos ; mais l’espèce étant un être qui ne peut changer selon nos 
caprices, que nous n’avons point fait, mais seulement reconnu, son nom doit 
être immuable comme elle. 



HESPÉRIENS. 


64 ' 

toujours obtuse et jamais prolongée en une pointe aiguë réflé¬ 
chie; palpes très-hérissés de poils et à'écailles fines et longues, 
assez épais , avec le troisième article assez long , dépassant le 
front au moins de toute sa longueur , un peu hérissé, très-peu 
abaissé ; pinceau de poils du dessus des yeux bien prononcé , 
courbé sur les yeux, formé de poils d'autant plus longs qu'ils 
sont inférieurs. 

Pattes ayant les cuisses également et médiocrement velues , 
avec l'épiphyse tibiale dépassant un peu le tibia , à peine cour¬ 
bée; tibias postérieurs portant à la base chez les mâles , un long 
faisceau de poils qui s'engage de chaque côté , entre un appen¬ 
dice métathoracique et la base de l’abdomen; onglets ayant le 
grand lobe des appendices étroit , filiforme, aussi long qu'eux , 
avec la pelote médiocre ; base de l'abdomen des mâles excavée 
pour recevoir les appendices, carénée dans son milieu avec le 
bord garni de larges écailles; ailes entières; première nervure 
aux supérieures , se terminant à peine au-delà du milieu du 
bord costal; aréole étroite , dépassant le milieu de l'aile , ayant 
son angle antérieur un peu saillant, avec la nervule presque 
insensible , visible à sa partie postérieure , et le rameau nervulaire 
naissant très-peu avant son milieu ; nervule des inférieures 
nulle , avec le rameau nervulaire très-mince. 

La chenille d’une espèce de ce genre riverait sur les Rubus 
et ressemblerait pour la forme à celle de la Proto. 

Toutes les espèces d’Europe ont les franges blanches, 
entrecoupées de noir ; elles sont toutes noirâtres avec des 
taches blanches qui ne sont jamais transparentes \ L’excava¬ 
tion abdominale est variable pour l’étendue et la profondeur. 

Ce genre est proportionnément plus répandu en Europe, 
que dans les autres parties du Monde 5 la couleur et la dispo¬ 
sition des taches étant presque toujoursles mêmes, on éprouve 


* Parmi les exotiques, il y en a qui ont le fond de la couleur, blanc et même 
de presque toutes blanches, telles que Syricthus , Nivea. 



HESPÉRIDES. 65 

les plus grandes difficultés pour séparer les espèces; aussi 
avions nous essayé, dans une sorte de travail monographique, 
de trouver des caractères spécifiques dans la forme des diffé¬ 
rentes pièces des parties génitales, dont nous avons figuré les 
plus importantes. 

1 . Scelotrix Carthami , Hübner. 

— Pap. fig. 720, 723 , et 721, 722 ? 

U. Schæff. Suppl. Hesp. 31, 32 Onopordi. 

Godart, Lépid. de France, I, pl. 12, f. 4,5. 

Ramb. Faun. And. Lep. pl. 8, f. 8, 1. 

L’espèce que nous nommons Carthami paraît bien être la 
même que celle figurée par Hübner, sous ce nom, 720 - 23, 
et peut-être aussi sous les numéros 721-22? mais nous ne 
croyons pas comme M. H. Schaeffer, qu’ils représentent le 
Cynarœ. 

11 devient presque aussi grand que le Tesselum; en dessus il 
est d’un brun plus ou moins noirâtre, souvent nuancé de 
jaunâtre, avec les taches blanches ordinaires bien marquées; 
parfois sur la marge, et sur d’autres parties, on aperçoit les 
traces d’autres taches mais plus ou moins confuses. Souvent 
les inférieures offrent deux séries de taches bien visibles, 
d’autrefois elles s’obscurcissent, et la série externe reste la 
mieux marquée, et est composée de six taches; on voit en 
outre quelquefois une ou deux taches vers la base et même 
quelques-unes entre les deux séries. 

En dessous les supérieures sont noirâtres, plus ou moins 
nuancées de blanc jaunâtre , avec la reproduction des taches 
du dessus ; le dessin s’arrête avant la marge externe qui est 
jaunâtre; ainsi que la postérieure, celle-ci est nuancée de bru¬ 
nâtre avec une ligne brune sur l’extrême bord; l’extrémité de 
l’aréole présente parfois une ligne blanchâtre, mais toujours 
moins marquée qu’en dessus, et elle ne contourne jamais cette 
partie en s’unissant à la tache discoïdale, qui est plus inté¬ 
rieure, et en produisant une tache bien marquée. 

Lépidoptères de l’Andalousie. S 



HESPERIENS. 


Les postérieures sont d’un blanc jaunâtre avec deux bandes 
et des taches rousses ou roussâtres, quelquefois un peu bru¬ 
nâtres et s’arrêtant toujours axant la marge externe qui 
reste de la couleur du fond ; la base est un peu nuancée de 
jaunâtre un peu obscur, et il existe une tache dans l’angle 
formé par la réunion de la première et de la seconde nervure, 
mais il n’y en a jamais entre la base et la première nervure, 
comme chez XAlveus ; la bande qui vient après est large 
dans son milieu et très-rétrécie antérieurement, par une 
tache ovale, couleur du fond qui la sépare de la précédente, 
avec laquelle elle communique souvent par un prolongement, 
et par une autre tache semblable plus longue, du côté opposé; 
parfois cette 'extrémité se prolonge le long de la première 
nervure, et aussi le long de la seconde, mais, elle n’est jamais 
carrée comme chez XAlveus. 

La deuxième bande, en zig-zag sur ses bords, ou irréguliè¬ 
rement crénelée et formant des angles sur les nervures, n’en¬ 
voie jamais de prolongements jusqu’au bord externe qui 
reste de la couleur du fond ; elle est large à son extrémité 
interne, terminée antérieurement par une petite tache parfois 
isolée; peu à près, entre ses angles externes, il y a une 
petite tache en lunule, dans le second intervalle des nervures 
qui se réunit à un ou deux de ses angles, en renfermant 
une petite tache du fond ; le troisième et quatrième intervalles 
sont sans tache ; dans les deux suivants, on voit deux petites 
taches, dont la première, en s’élargissant un peu, touche sou¬ 
vent un des angles de la bande ou même deux ; la deuxième 
reste le plus souvent isolée. Enfin, dans l’intervalle suivant, 
il y a deux points dont un plus externe; l’angle anal qui 
vient après est marqué d’une tache brune. Ces bandes ne dé¬ 
passent jamais la première nervure, et laissent libre le bord 
abdominal dans une large étendue (cette disposition est géné¬ 
rale dans toutes les espèces); celui-ci est souvent jaunâtre ou 
un peu nuancé de brun. 

Quelquefois le bord externe présente une nuance rous- 



HESPÉRIDES. 


67 


sàtre; d'autrefois les bandes se réunissent dans le milieu par 
leur angles, en renfermant deux taches du fond. La tache 
de la massue des antennes est plus ou moins obscure ou noi¬ 
râtre. 

L’abdomen est couleur des ailes en dessus, finement annelé 
dejaunàtre surtout sur les côtes, jaunâtre en dessous; les poils 
de l’anus sont noirâtres en dessus, jaunâtres en dessous, leurs 
touffes sont serrées et rendent l’extrémité amincie presque 
pointue, parfois ils se trouvent un peu dilatés. L’extrémité de 
la pince est très-étroite , arrondie au sommet et finement 
rugueuse, contournée par le style qui est large, lui est contigu, 
et entoure le sommet; le milieu de la base est du double plus 
large qu’elle ; le stylet, en se rétrécissant, s'infléchit et devient 
excavé dans cet endroit, puis il se redresse entre la pince et se 
recourbe; il est court. 

Nous avons décrit cette espèce , assez facile à reconnaître, 
pour servir de comparaison aux autres *. 

Les individus recueillis dans la Sierra-Nevada diffèrent un 
peu de ceux de France, surtout par le dessous des ailes infé¬ 
rieures , dont le bord externe présente une nuance d’un 
roussàtre obscur, mais ne s’unissant pas complètement avec 
le dessin des ailes comme chez YAlveus ; la tache de la 
massue des antennes est obscure ou noirâtre. 

Ils se rapprochent beaucoup de la variété de YAlveus de 
la même localité, mais ils s’en distinguent nettement d’après 
les caractères énoncés, et surtout, par les différences très- 
grandes des parties génitales. 

Nous possédons, de laRussie méridionale, un individu femelle, 


‘ Elle n’est pas laplus commune ; elle se trouve rarement à Paris, et, dans 
le centre de la France, elle n’habite que les collines pierreuses, arides et expo¬ 
sées au midi ; on la retrouve dans tout le midi de la France. Chez quelques 
‘ndividus la teinte blanc-jaunâtre envahit la plus grande partie du dessous de3 
ailes, et les bandes sont très-étroites. 


HESPERIENS. 


d’une autre espèce qu’on pourrait confondre avec le Carthami , 
mais qui nous parait distinct *. 

Les Scelotrix carthami , galactites , cijnarœ *' et alveus peu- 


* 1. Scelotrix Galactjtes, Ncibis. Il est de la grandeur du Tesselum-, les taches 
du dessus sont bien marquées ; en avant de la tache diseoïdale, il y a trois 
traits blancs obliques dont l’interne est peu sensible, mais dont l’externe est 
très-long et se prolonge vers le bord costal jusqu’à la première tache de la 
série transverse qu’il touche presque, de manière à former avec les autres taches 
une espèce de cercle un peu anguleux ; l’antépénultième tache de la série est 
plus rapprochée de la diseoïdale que chez le Carthami, et le trait qui borde l’ex¬ 
trémité de l’aréole, presque insensible en-dessus, est assez visible en dessous. Le 
dessous ressemble extrêmement au Carthami , surtout aux supérieures, où 
les taches sont reproduites plus larges ; de même le dessin ne s’avance point 
sur les marges externes, qui restent jaunâtres ; aux inférieures, le dessin est 
d’un brun roux un peu rougeâtre ; il produit un liseré fin qui longe le bord 
antérieur, et un autre plus court longeant la première nervure ; ils sont séparés 
par un filet jaunâtre, ensuite une tache entre les deux premières nervures avant 
leur jonction. La première bande conserve presque partout la même largeur; un 
peu rétrécie à son extrémité interne , elle ne l’est pas à l’antérieure comme 
chez le Carthami, par des taches du fond, mais se termine carrément ; la 
deuxième bande est aussi plus large et moins irrégulière sur ses bords , elle 
laisse , entre elle et la précédente , un espace plus étroit, et la joint entre les 
rameaux de la troisième nervure, en enfermant deux petites taches du fond ; 
elle s’avance aussi sur les deux rameaux de la seconde nervure ; son extrémité 
antérieure, rétrécie, produit une petite tache dans le premier intervalle des ner¬ 
vures , la lanule du second s’unit à elle, ainsi que la petite tache du cinquième 
et un peu celle du sixième; les deux points du septième tendent à former une 
ligne oblique, et l’angle anal est un peu obscurci; le bord abdominal, d’un 
jaunâtre pâle, est légèrement bruni le long de la cinquième nervure, et surtout 
vers la base ; la frange des mêmes ailes a ses petits traits noirs peu marqués. 
La tache de la massue des antennes est obscure. Les figures de M. H. Schæffer 
37, 38. H. mes chier i, se rapprochent un peu de notre espèce , mais surtout de 
certaines variétés de Carthami. 

** 2. Scelotrix Cynaræ , Ramb. Faune And. Lép. pl. 8, fig. 4, 5, j. — 
H. Schæffer, Suppl 4,5, et G, 7? Cette dernière ressemble beaucoup à 
Y Air eus. 11 se distingue facilement des autres par ses taches plus grandes, sur¬ 
tout la diseoïdale qui est surmontée de trois petits traits, et après laquelle on 
aperçoit deux ou trois autres taches, dont la dernière plus grande ; aux infé¬ 
rieures la série externe, dont la tache la plus interne disparait, est plus éloignée 



HESPÉRIDES. 69 

vent se distinguer même par leurs couleurs; nous n’avons 
point vu les parties génitales du second. 

2. Scelotrix Alveus * Hübner. 

— Pap. fig. 462, 463. 

Ramb. Faune. And. Lep. pl. 3, f. 3. a-i. 

Dup. suppl. I , pl. 42, f. 34 Carthami ; texte, p. 259 A Iveut. 

Cette espèce diffère à peine en dessus, de la précédente; l’ex¬ 
trémité de l’aréole est marquée aux supérieures d’un trait 
blanc bien plus sensible, surtout en dessous, où il forme une 
tache assez large ; à ces mômes ailes en dessous, la partie 
obscure du milieu après le tiers antérieur, s’avance toujours 
jusqu’à la frange, et la dernière tache blanche disparait 
dans la partie blanchâtre du bord postérieur, qui est plus 
pâle que dans le Carthami ; aux secondes ailes, la base est tou¬ 
jours marquée d’une tache avant la première nervure (jamais 
dans le Carthami) ; la première bande a sou extrémité externe 
plus large carrée, jamais fortement échancrée en avant ni 
prolongée sur le bord de la nervure en arrière ; elle s’unit 
souvent avec la deuxième, en renfermant une ou deux taches 


du bord postérieur que chez les autres ; en dessous, aux premières , les teintes 
noire et jaunâtre obscure sont bien tranchées, et le bord externe est un peu 
éclairci; aux secondes, le dessin est comme chez ï Alveus avec les bandes 
larges, plus régulières, d’un brun roussâtre un peu verdâtre ; la pince est comme 
chez VAlveus , large, elliptique, arrondie, formant un petit angle en dessous, 
tronquée presque carrément par en dessus, avec une échancrure profonde, peu 
large dont l’angle postérieur, un peu saillant, pointu, et le sommet un peu 
saillant, arrondi ; les styles sont grêles, courts, larges à la base, contournés 
au devant de la pinc«. 

* M. Boisduval, dans ses Icon. I, p. 230, tout en cherchant à débrouiller 
les espèces de ce genre, ajoute encore à la confusion qui y règne, en figurant 
sous le nom d ’A Iveus celle que nous avons appelée plus tard Cacaliœ , et en 
prenant VAlveus d’Hübner pour le Fritillum. 



70 HESPÉRIENS. 

du fond, qu’elle peut couvrir. Celle-ci, qui est très-sinuée sur 
les bords, envoie des prolongements aux petites taches ou 
points du bord externe et s’avance largement jusqu’à la frange 
en laissant une grande tache du fond; la teinte de ces 
bandes est ordinairement d’un jaune obscur verdâtre, quel¬ 
quefois brunâtre avec des parties plus foncées. Le bord abdo¬ 
minal et l’angle anal sont plus ou moins bruns. Ces ailes ont 
l’angle anal plus saillant et arrondi, et l’extrémité anale du 
mâle est plus large sur les côtés et comprimée (*). Les antennes 
ont la tache de la massue d’un rouge vif. 

Les parties génitales du mâle diffèrent complètement de 
celles du précédent ; les pinces ont l'extrémité très-large, plus 
large que leur base, arrondie presqu’en cercle, plus ou moins 
échancrée vers la base, avec cette partie anguleuse; les styles 
sont très-grêles, droits. 

Les individus que nous avons pris dans la Sierra-Nevada 
sont un peu différents , mais nous n’avons pu en faire une 
espèce distincte. 

Us sont très-grands, parfois marqués de blanchâtre avec les 
taches blanches bien prononcées , même aux inférieures ; en 
dessous, les premières sont en grande partie d’un blanc jau¬ 
nâtre avec des taches et lignes noires ; le bord externe de 
l’aréole forme une tache noire complètement entourée de 
jaunâtre; aux inférieures, le dessin est assez bien marqué, 
souvent bordé de brun, et quelquefois la partie de la deuxième 
bande, qui se prolonge au bord externe, est très-pâle, et le 
bord abdominal presqu’entièrement blanchâtre; mais l’extré¬ 
mité de la première bande, et la tache basilaire, en avant de 
la première nervure, le cercle blanc de l’angle de l’aréole aux 
premières, les distinguent du Carthami. 

Les pinces des parties génitales sont aussi un peu différentes; 


* Cette espèce est surtout commune dans les parties montagneuses du midi ; 
elle habite toute l’Europe, car nous en avons un individu de la Norvège, et un 
autre du centre de la Russie. 



HESPÉR1DES. 


71 


elles sont plus larges d’avant en arrière, avec l’échancrure bien 
moins sensible, et l’angle avant quelquefois tout à fait ar¬ 
rondi; mais il y a des passages, et l'individu de la Norvège 
est celui qui diffère le moins d’avec ceux d’Espagne. Sans le 
secours des parties génitales, on pourrait facilement confondre 
des variétés avec quelques-unes des espèces suivantes, car 
cette espèce varie beaucoup pour la taille. 

3. Scelotrix Serratulæ, Rambur. 

— Faune And. Lép. pl. 8, fig. 9, m. 

H. Schæff. Suppl. Hesp. -18-20. 

Elle est plus petite que la précédente ; les taches du dessus 
sont assez bien marquées aux supérieures ; en avant de la 
tache discpïdale , il y a presque toujours deux ou trois petits 
traits dont un plus long ; les taches des inférieures sont plus 
ou moins obscures ; en dessous, les supérieures sont plus obs¬ 
cures que chez YAlveus, surtout au bord postérieur, où la 
dernière tache blanche se voit très-bien ; la marge externe 
présente une bordure plus pâle ; aux inférieures , les bandes 
sont souvent confluentes, d’un gris verdâtre plus ou moins 
obscur ou un peu jaunâtre, formant la couleur du fond et 
laissant voir trois séries de taches jaunes et quelques marques 
à la base. Ces taches, plus ou moins grandes, forment parfois 
comme des bandes interrompues; il y en a trois avant la base, 
toujours enveloppées par la couleur du fond : celles du milieu 
forment une bande interrompue, dont la moitié antérieure très- 
large, est divisée par les nervures en cinq taches , dont l’an¬ 
térieure très-étroite, plus longue, mais pouvant disparaître, la 
troisième souvent plus petite et plus courte, les deux autres 
réuuies, peu ou pas échancrées postérieurement; puis viennent 
deux petites, dont la première plus reculée et la seconde pou¬ 
vant manquer ; enlin, une dernière touchant le bord abdominal 
qui est plus ou moins brunâtre. Celles de la marge externe, 



72 


HESPÉRIENS. 


qui est souvent éclaircie sur son bord, placées comme d’ordi¬ 
naire, sont en partie étroites, allongées, lancéolées. L’extrémité 
abdominale du mâle, médiocrement large, a les poils un peu 
roussàtres, un peu dilatés en triangle par en dessous; les pinces 
un peu en spatule courbée par en haut, sont arrondies extérieu¬ 
rement , coupées obliquement et profondément échancrées su¬ 
périeurement, non mucronées dans cette partie comme chez le 
Carlinœ *, et couvertes de poils moins longs, moins divariqués, 
avec des styles assez grêles, longs, partant du bord antérieur 
de l’échancrure, élargis à leur naissance, très-courbés au de¬ 
vant de la pince; celle-ci est aussi large ou plus large que sa base. 

4. Scelotrix Onopordi , Bambur. 

Ramb. faune And., Lép.,pl. 8, fig. 13, p. 

M. Scbæffer a figuré le Carthami pour cette espèce. 

Les individus d’Espagne sont beaucoup plus petits que les 
Alveus du même pays, mais ils égalent souvent ceux du midi 
de la France. 


* 3. Scelotrix Carlinæ , Rambur, Faune Andal. Lép.pl. 8 , fig. 11, n. Elle 
ressemble un peu à la Serratulæ , mais ses ailes en dessus sont d’un brun 
noirâtre plus foncé; les supérieures sont noirâtres en dessous avec le tiers 
antérieur du bord externe, la moitié interne du bord costal, jaunâtres; le som¬ 
met est aussi assez largement lavé de cette couleur ; le bord postérieur est en 
grande partie brun ; le dessous des inférieures est d’un roux obscur souvent 
un peu rougeâtre, formant des bandes larges et plus ou moins confluentes, 
ne laissant à la base que trois taches jaunes, et éteignant au bord externe , 
une partie des petites taches qui deviennent presque insensibles à l’exception de 
la plus large qui touche la frange ; l’angle anal est brun avec un partie jau¬ 
nâtre entre lui et les bandes, celte couleur brune s’étend sur le bord abdomi¬ 
nal ; les traits noirs des franges sont larges et bien marqués. L’extrémité abdo¬ 
minale des mâles est garnie de poils roussâtres formant des touffes dont les 
deux inférieures sont écartées en triangle ; la pince est plus étroite et plus pro¬ 
fondément échancrée que dans la Serratulæ, avec la base plus'large, plus 
saillante , et les styles plus épais , un peu plus courts que l’extrémité de la 
pince , ayant lenr pointe un peu denticulée ; cette espèce habite les Alpes. 



HESPÉlUDES, 


73 

Il est en dessus d’uu brun légèrement fauve, avec les ta¬ 
ches médiocres, d'un blanc un peu jaunâtre, ainsi que les 
franges; la lunule du bout de l’aréole est assez marquée, mais 
plus en arrière, il y a souvent deux petites taches au-delà du 
milieu vers le bord postérieur, et l’antépénultième de la série 
transverse est placée plus en dedans que les autres ; les taches 
des postérieures sont assez confuses, mais celle du bord anté¬ 
rieur est parfois assez visible. Le dessous des supérieures a la 
marge antérieure largement, et le bord extérieur lavés de jaune 
fauve, avec la plus grande partie du centre noire ou noirâtre, 
et la marge postérieure ordinairement obscure ; le dessous 
des inférieures est nuancé de jaunâtre et de fauve, et le dessin 
est disposé à peu près comme chez YAlveus , mais entremêlé de 
brun ou noirâtre et de roux brunâtre; parfois même, tout le 
dessin est fauve avec des parties un peu plus brunâtres ou bor¬ 
dées de brun, et des taches jaunâtres; d’autrefois le fond est 
presque blanchâtre, avec quelques parties ou lignes d’un blanc 
un peu brillant ; il y a même des individus dont le fond présente 
un reflet luisant ou argenté, la marge externe est plus enva¬ 
hie par le dessin que chez YAlveus ; l'angle anal est marqué de 
brun, et le bord abdominal est légèrement bruni le long de la 
cinquième nervure; les nervures de ces ailes sont fauves; 
quelquefois le dessina des teintes olivâtres. La partie anale est 
peu velue ; la pince est assez étroite, un peu allongée, ar¬ 
rondie et rugueuse sur ses bords qui sont couverts de poils 
très-persistants, plus étroite que sa base qui est aussi arrondie 
ou dilatée, un peu excavée, médiocrement échancrée avec des 
styles courts un peu élargis vers leur extrémité. 

Je l’ai prise dans les environs de Grenade; elle habite aussi 
le midi de la France. 

Il se trouve des individus qui ressemblent beaucoup au 
Cirsii *. 


* 4. Scelotrix Cirsii, Ranrb., Faune, And. Le'p , pl. 8,flg, 12, o.— 
H. Schæff. Suppl. 33, 34. 11 ressemble à VOnopordi et à l’Âlveus qu’il égale à 



74 


HESPÉRIE1NS. 


5. Scelotrix Fritillum, Hübner. 

— Pap., fig. 464-65. 

Ramb. Faun. And, Lép. pl. 8, f. 44, q. 

Le Fritillum et Y Alveolus sont des espèces très-rapprochées, 
mais bien distinctes ; c’est donc à tort que M. Lederer, dans 
sa Revue des Lépidoptères, ne mentionne pas cette espèce 
qu’il pense être une variété (YJlveus. et il commet une double 
erreur en supposant que notre Cirsii pourrait s’y réunir. 

11 est rarement aussi grand que YAlveus et quelquefois aussi 
petit que Y Alveolus. 

Les ailes sont souvent nuancées de jaune ou ont une teinte 


peu près pour la taille. Sa couleur est d’un brun un peu nuancé de jaunâtre; en 
dessous les ailes supérieures ont le sommet, le bord costal et le bord externe, qui 
est un peu obscurci postérieurement, lavés de jaunâtre ; le postérieur est un peu 
brunâtre avec le disque noirâtre, reproduisant les taches blanches ; les secondes 
ont le fond jaunâtre un peu nuancé de brun le long de la cinquième nervure ; 
le dessin est couleur de rouille, formant trois taches à la base, dont la plus 
interne communique avec la première bande qui est très-large dans son milieu. 
amincie à ses deux extrémités; la deuxième est très-sinueuse; le bord 
externe forme une troisième bande, interrompue par une tache jaune du fond , 
et un peu avant l’angle anal, qui est marqué d’une tache d’un brun roux faisant 
suite à cette bande ; elle communique par les nervures, avec la précédente en 
enfermant quatre taches du fond un peu lancéolées ; le sommet des supérieures 
est traversé par une tache d’un brun roux, et le bord costal par plusieurs 
lignes brunes ; l’angle de l’aréole est cerné par un croissant jaunâtre ; les taches 
de la série transverse et la disco'idale sont d’un jaunâtre presque blanc , la 
dernière est bien marquée, et plus en dedans, on en voit deux autres bordées 
de brun ; aux inférieures il y a des taches du fond plus blanches et un peu lui¬ 
santes , et quelques parties du dessin sont brunâtres. Les parties génitales 
ressemblent beaucoup à celles de la Carlinte ; la pince est un peu allongée et 
rugueuse, arrondie à son bord extérieur et en forme de capuchon, largement 
et fortement échancrée , se terminant, par en haut, en une petite pointe vers 
laquelle vient aboutir l’extrémité des styles ; ceux-ci sont courbés, médiocre¬ 
ment longs et assez épais ; la base est un peu arrondie , dilatée, rétrécie anté¬ 
rieurement, Elle est assez commune en France. 



HESPÉRIDES. 75 

un peu fauve; les taclies, très-variables, sout toutes bien mar¬ 
quées, parfois petites, mais elles ne s’élargissent jamais comme 
chez YAlveolus , et celles des inférieures disparaissent assez 
souvent. Les franges , jaunâtres ou roussàtres, ont des traits 
noirs bien marqués. Le dessous des supérieures est d’une teinte 
plus uniforme que chez les précédents, tirant sur le roux oli¬ 
vâtre, noirâtre vers le bord externe ; l'angle de l’aréole est cerné 
par un croissant blanc, qui s’étend souvent jusqu’à la tache 
discoidale qui est élargie en avant par les petits traits deve¬ 
nus confluents ; le dessous des inférieures est en grande partie 
envahi par le dessin qui forme le fond, il est d’un brun fauve 
un peu olivâtre, sur lequel les nervures sont apparentes et plus 
claires, et laisse voir deux séries de taches jaunâtres ou rous¬ 
sàtres , et quelques autres petites vers le [bord externe ; quel¬ 
quefois ces taches sont presque blanches et bien marquées; des 
trois de la base, l’antérieure qui est arrondie est quelquefois 
seule visible, l’interne se continue avec une partie jaunâtre ou 
blanchâtre du bord abdominal. La série médiane n’est presque 
jamais interrompue dans son milieu; celles près le bord externe, 
souvent presque nulles ou réduites à de petits linéaments et 
à quelques petites taches en avant du bord, sont quelquefois 
assez apparentes, surtout une ordinaire, avant l’angle externe, 
l’autre avant l’angle anal et une plus avant, lancéolée, parfois 
allant jusqu’à la marge, d’autrefois placée sur un point brun. 

Les parties génitales diffèrent extrêmement de toutes celles 
des précédentes; la base de la pince, est large et remonte en un 
lobe, le long de la pince qui est très-étroite, courbée, arrondie 
extérieurement, avec un style presque aussi large qu’elle, re¬ 
montant en se courbant extérieurement le long de son extré¬ 
mité, qui est arrondie, et la dépasse; Je stylet, d’abord large, 
se rétrécit en une partie carrée, déprimée, ayant deux angles, 
du milieu de laquelle il se continue entre les deux pièces de la 
pince, en une lame comprimée en sens inverse de sa base. 

Les antennes ont la massue un peu plus courte que chez les 
précédentes. 



76 


HESPÉRIENS. 


Je l’ai prise dans les environs de Grenade. et elle n’est pas 
rare dans le midi de la France. 

6, Scelotrix Alveolus *, Hübner. 

— Pap. fig. 597 et 464-65. 

Ramb. faun. And-, Lép. pl. 8, fig. 45, r. 

M. Boisduval rapporte cà cette espèce le Melotis ** de Du- 
ponchel, que nous pensons être très-différent. 


* C’est à cette espèce que l’on attribue le nom de Malvæ , donné par Linné, 
mais comment en être certain sans avoir vu la collection linnéenne, puisque 
plusieurs autres espèces se trouvent en Suède? 

** 5. Scelotrix Melotis Duponchel, suppl. pl. 42, fig. 1, 2, p. 157?—Lederer, 
Beitrag, Schmet., Syr-, Taf. l, F. 8, II. Hypoleucos. M. Lederer nous a envoyé 
celte espèce, mais nous n’avons pas vu celle figurée par Duponchel, et malgré 
leur ressemblance nous ne pouvons assurer leur identité ; le Melotis est figuré 
avec le dessous des ailes inférieures plus foncé ; l’auteur les dit d’un gris brun. 
L’ Hypoleucos ressemble en dessus aux Fritillum , mais il a les taches plus 
larges ; la tache discoïdale est large et l’on voit en avant, deux petits traits blancs 
placés l’un au-dessus de l’autre, et non obliquement comme d’ordinaire ; il y 
a une double tache, bien visible postérieurement avant la base; aux inférieures, 
la tache antérieure de la première série sur le même bord est bien sensible ; en 
dessous , les supérieures sont noirâtres, lavées de blanchâtre, surtout à la base, 
au bord antérieur, et un peu sur le bord externe ; les inférieures sont plus blan¬ 
châtres et surtout largement au bord abdominal, et vers le milieu de l’aile, 
dans sa longueur et en forme de rayon ; on y aperçoit les traces du dessin ordi¬ 
naire qui est d’un brun roussâtre, plus pâle vers la base, avant laquelle on 
voit antérieurement, une tache blanchâtre, ronde, puis une série médiane , 
d’autres taches rondes ou plus arrondies que chez les autres espèces; vers leur 
extrémité, à partir du milieu, le dessin suit les nervures jusqu’au bord posté¬ 
rieur, divisé par des petites taches linéaires, et celle plus grande, du troisième 
et quatrième intervalle. La massue des antennes plus courte et plus épaisse 
que chez les autres, est blanchâtre en arrière, noirâtre en dessus, rouge obscur 
en avant. La poitrine et les palpes sont d’un blanc jaunâtre , ainsi que l’abdo¬ 
men qui est à peine noirâtre en dessus, ou annelé de cette couleur ; la partie 
anale a la touffe supérieure' allongée dépassant beaucoup celles des côtés qui 
sont un peu divariquées ; cet individu vient de Syrie ; nous l’avons décrit pen¬ 
sant qu’il est le même que le Melotis , et alors, espèce européenne rapportée 
depuis longtemps de l’ile de Milo, par M. A. Lefebvre. 



HESPÉRIDES. 


77 

Il est plus petit que le précédent et d’une teinte noire assez 
foncée ; très-souvent, sur les premières ailes, il y a des taches ou 
des traits blanchâtres, en plus; les deux petits traits placés en 
avant de la tache discoïdale, sont plus extérieurs, et souvent 
aussi prêts du croissant du sommet de l’aréole, ou placés entre 
les deux ; aux inférieures, la moitié antérieure de la première 
série ne disparait presque jamais, et la deuxième est plus rap¬ 
prochée de la frange; le dessous des supérieures est assez foncé, 
plus ou moins strié de traits lins jaunâtres qui, antérieurement, 
aboutissent aux parties blanches de la frange ; il y a souvent 
aussi plusieurs rameaux ou nervures visibles et plus clairs. Le 
dessous des inférieures varie beaucoup pour la couleur du 
fond, qui est toujours assez foncée et même noirâtre, mais 
ordinairement d’un brun olivâtre, un peu jaunâtre, sur lequel 
tranchent les taches, lignes et points blancs jaunâtres, et 
toujours d’une manière assez vive. La série médiane , presque 
toujours interrompue par l’absence de deux taches , entre les 
rameaux de la troisième nervure, le distingue du Fritillum , 
ainsi que la couleur, en grande partie noirâtre, du bord abdo¬ 
minal ; les antennes ont la massue courte , et les palpes plus 
hérissés que dans aucun autre. 

Elle a été prise dans les environs de Grenade par M. Stau- 
dinger (*).* 


* Nous avons figuré dans notre Faune plusieurs autres espèces dont il est in¬ 
dispensable défaire ressortir les différences par rapport aux précédenles. 

6. Scelotrix Cacaliæ, Ramb. Faun. Ent. And. Lép. pl. 8, fig. 6, 7, k.—Boisd. 
Icon. I, p. 248, pl. 46, fig. 1-3. Alveus. — H. Schæff. Suppl. 23, 24. Chez cette 
espèce, les taches du dessus tendent souvent à disparaître ; mais la même chose 
arrive chez d’autres ; aussi ne peut-on être certain que la figure 506, d’Hübner.la 
représente. Ses ailes sont plus velues que chez les autres, et elles présentent une 
légère teinte verdâtre ; les inférieures ont des taches presque insensibles, né¬ 
buleuses; le dessous est généralement jaunâtre, avec très-peu de parties brunes 
aux supérieures, et le dessin des inférieures, un peu nébuleux d’un jaune ver¬ 
dâtre obscur, est confluent à la base où il y a une tache avant la première nervure. 
La première bande, qui s’unit largement avec la base, est rétrécie avant son 



78 


HESPERIENS. 


genre. PAMPHILA, Fabricius. 

Point d’appendices métathoraciques ni de faisceau de poils , 
à la base interne des tibias postérieurs; antennes ayant la 
massue épaisse et courte , très - obtuse ; troisième article des 
palpes hérissé , abaissé. Excavation de la base de l’abdomen en 
dessous, non bordée d'écailles plus larges , avec une élévation 
au milieu non en carène , la même partie dans les femelles , 
gibbeuse ; ailes entières ou les postérieures un peu denticulées. 

Pour le reste des caractères, les couleurs et le dessin, les 
espèces de ce genre ressemblent complètement aux précé¬ 
dentes; la Sao et plusieurs espèces exotiques ne paraissent 
différer de celles-ci, que par l’absence du pli costal *. 

extrémité antérieure ; la dernière, très-irrégulière, en zig-zag, envoie quatre à 
cinq prolongements à la frange ; le bord abdominal est en partie brun. Les 
parties génitales la distinguent de suite; la pince est allongée, d’une figure 
ovoïde avec une échancrure étroite ; les styles montent au devant d’elle et 
sont en spatule étroite ; la base beaucoup plus large est un peu arrondie ; le 
stylet a base large, puis rétréci fortement, se courbe entre les branches de la 
pince sans atteindre leurs bords postérieurs. 

Elle habite les montagnes Alpines où elle est rare. 

7. Scelotrix Centaureæ, Ramb. Faune. Ent. And. Lép. pl. 8. flg. 10. — H. 
Schælf. Suppl. Hesp. 1, 2, 3. La tinte du dessus présente une légère nuance d’un 
jaune verdâtre ; les taches des supérieures sont bien marquées; en avant de la 
discoïdale, on voit un ou deux traits, dont l’un s’allonge beaucoup en dehors; 
la septième tache est très-avancée vers la discoïdale, et la touche presque ; la 
tache postérieure, la plus près de la hase, est souvent double et, entre elle et 
la discoïdale, il y en a parfois une troisième petite ; les inférieures ont leur 
taches peu vives. celle du bord antérieur est plus apparente. En dessous, les 
supérieures sont noires avec les taches du dessus élargies, et le bord externe , 
jaunâtre, et quelquefois, un peu nuancé de cette couleur ; mais elle se 
distingue de suite par le dessin des ailes inférieures, qui forme quatre bandes 
de taches noirâtres, arrondies et séparées à la dernière ; ces ailes n’ont pas du 
tout l’angle anal saillant. 

* Les espèces, appelées Tesselum , Cribellum , doivent commencer ce genre. 

Nouspossédons une espèce à côté de celles-ci venant de la Russie méridionale, 
ét qui nous a été envoyée par M. Lederer ; elle ressemble beaucoup au Tesse- 
lum , mais elle paraît bien distincte. 



HESPÉRIDES. 


79 


Pamphila Proto, Esper. 

— Tab. 423, fig. 5, 6. 

Commune dans les montagnes de l’Andalousie au printemps 
et en été. 

La chenille "vit entre les feuilles de l’extrémité de la tige 
des Phlomis , qu’elle lie ensemble; elle est d’abord noirâtre , 
puis elle devient d’un gris jaune ; sa tête est noire , fortement 
chagrinée et hérissée ; le premier segment est rétréci et un 
peu écailleux, avec deux taches d’un brun roux; les stigmates 
sont arrondis, de la couleur du corps, et leur bordure est plus 
foncée; les pattes sont jaunâtres, tout le corps est couvert de 
poils blancs, courts; elle file un réseau entre les feuilles et 
produit une chrysalide assez épaisse, allongée , rougeâtre et 
couverte d’une poussière blanche. 

genre. SPILOTHYRUS, Duponchel. 

A peu près les mêmes caractères que le genre précédent et 
de plus : Ailes supérieures, ayant des taches transparentes ‘, 

Pamphila Protheon, Nobis. Elle a la taille et l’apparence du Tesselum, 
mais les ailes supérieures sont proportionnellement plus larges et plus courtes, 
on y voit à peu près les mêmes taches; la série externe est un peu plus 
sinueuse, la médiane présente un groupe antérieur de cinq taches, dont la 
première très-petite ; la tache qui vient après , et qui est éloignée, se trouve 
bien plus rapprochée de l’aréole , et l’on en voit une aulre petite en dehors des 
trois suivantes, un peu comme chez le Cribellum ; sur les inférieures les séries 
sont plus régulières, et plusieurs des taches ne dépassent pas les autres comme 
chez le Tesselum. Le dessous est généralement plus jaunâtre ; la seconde bande 
des postérieures est bien plus large, plus régulière, et beaucoup moins cré¬ 
nelée et échancrée à son bord externe, surtout sur les troisième et quatrième 
espaces entre les nervures; elle est plus rapprochée de la frange le long de la¬ 
quelle règne un liseré qui enferme, entre cette bande et lui, une série de 
petites lunules jaunâtres ; les taches jaunâtres de la série médiane sont un peu 
plus étroites et plus arrondies. Ces mêmes ailes ont l’angle anal moins arrondi 
et plus saillant. 

* Le caractère d’avoir des taches transparentes est commun avec un grand 
nombre d’espèces exotiques, dont beaucoup ne sont pas de ce genre. 



80 HESPJÉRIENS. 

les inférieures plus ou moins dentées; massue des antennes 
épaisse , courte, avec l'extrémité quelquefois un peu courbée; 
palpes hérissés , surtout vers l’extrémité; base de l'abdomen 
excavée chez les mâles. 

Ces espèces pendant le repos, et surtout la Malvœ, tiennent 
leurs ailes fortement abaissées. 

Les chenilles vivent sur les Labiées,et les Malvacées; les 
chrysalides assez épaisses, s’enveloppent d’un réseau entre les 
feuilles et sont saupoudrées d’une poussière blanchâtre. 

1. Spilothyeus , Bæticus, ‘ Rambur. 

— Faune And. Lép. pl. -12, f. 3, 4. 

— In litteris, Marrübii. 

H. Schæff. Suppl., Hesp. 44, 43. Malvarum var. Marrübii. 

Nous n’avons pas à prouver l’authenticité de cette espèce, 
elle est évidente; nous sommes donc surpris que M. H. Schæffer 
l’ait méconnue dans ses suppléments à Hübner. 

Nous allons faire ressortir quelques-unes des différences 
qui la séparent nettement de la Malvœ. 

Les ailes supérieures sont plus courtes et plus arrondies; 
les inférieures sont bien sensiblement moins dentées, et les 
angles moins aigus ; les premières sont d’un gris souvent un 
peu violâtre, avec les taches (le dessin), d’un brun roussàtre- 
olivàtre, jamais noires ou noirâtres comme chez la Malvœ , 
et ayant presque toutes une forme un peu différente, et 
étant plus confuses, surtout la série qui se trouve avant la 
base, et qui est disposée différemment; celles qui sont après 
les trois petites taches blanches antérieures, sont plus courtes 
et forment un angle bien moins avancé vers la frange ; la 
dernière des trois petites taches est très-étroite et toujours la 
plus petite, chez l’autre, elle peut être la plus grande, et 
s’avance souvent au-delà des autres; la tache discoïdale est 


J’ai découvert cette espèce, en 1827, dans les environs de Montpellier. 



HESPÉRIDES. g[ 

presque toujours plus graude et bien plus dilatée en avant ; la 
bande irrégulière couleur du fond qui traverse le milieu de 
l’aile est beaucoup plus étroite et moins visible ; les séries 
transverses de petites taches claires, des inférieures, sont 
beaucoup plus apparentes que chez la Malvœ ; en dessous, les 
petites taches transparentes sont plus élargies, la tache du 
bord externe bien plus large , toutes les lignes et taches jau¬ 
nâtres plus nombreuses, plus larges et bien plus visibles ; 
toutes celles qui sont lunulées aux inférieures, ou lancéolées 
le sont d’une manière bien moins aiguë. 

La massue des antennes est plus mince, plus allongée, un 
peu courbée, obtuse, mais non presque brusquement rétrécie 
comme chez la Malvœ , enfin, le pli costal est beaucoup plus 
court. 

La chenille d’abord noirâtre , lorsqu’elle est petite, devient 
ensuite d’un gris pâle un peu roussàtre ou jaunâtre ; elle a 
sur le dos une ligne brunâtre, et plus bas, une autre semblable 
un peu interrompue à chaque segment; elle est couverte 
d'atomes brunâtres , formant presque un réseau qui disparaît 
en grande partie sous le ventre; les stigmates sont arrondis 
d’un jaune roux avec le bord saillant ; le premier segment est 
peu rétréci et coloré comme les autres; la tête est un peu 
échancrée, noire, fortement chagrinée et hérissée, et tout le 
corps est couvert de poils assez épais courts et inégaux ; les 
vraies pattes sont en grande partie noires , les intermédiaires 
ont une couronne de crochets complète ; la partie anale du 
dernier segment présente, une petite palette dont le bord est 
garni de dents allongées, et que l’animal peut rentrer en 
partie, ou en totalité. 

Elle se rencontre dès la fin de l’hiver, au printemps et à 
la fin de l’été, et se nourrit du Marrubium hispanicum , dont 
elle lie les feuilles pour se renfermer. Le Bœticus se montre 
dès la fin d’avril et pendant une grande partie de l’année ; 
il est commun dans les lieux secs, le long des haies, dans les 
Lépidoptères de l’Andalousie. 6 



82 HESPÉRIENS. 

environs de Malaga et de Grenade -, il vole sur les fleurs de 
la plante qui a nourri sa chenille. 

2. Spilothyrus Malvæ ', syst. verz. 

Ilübn. Pap. fi g. 450-51, Malvæ. 

Ochs. Schmet. Europ.I. 2,p. 193, Malvarum “. 

Elle est commune en Andalousie ; la chenille se nourrit 
exclusivement des espèces du genre Malva. 

3. Spilothyrus Lavateræ, Esper. 

Hübn. Pap. fig.454-55. 

Elle se trouve en été, sur les collines des environs de 
Grenade, où elle est rare ; il est probable que sa chenille vit 
sur les Labiées. 


* Spilothyrus altiieæ, Ilübner, Pap. flg. 452-53. M. H. Schæffer et d’autres 
auteurs, ayant confondu cette espèce avec la Malvæ, quoique étant Lien distincte, 
il convient de faire ressortir quelques-uns de ses caractères. Les antennes sont 
en massue très-épaisse qui est à peine amincie à l’extrême sommet, où elle est 
rougeâtre ; aux supérieures la série de taches vers la base, ne forme pas un 
angle avant la tache blanche discoïdale ; les trois taches blanches antérieures 
sont placées sur une ligne courbe, et la dernière s’avance vers la frange ; les 
taches obscures qui viennent après, se prolongent plus en dedans, mais beau¬ 
coup moins en dehors ; celles du milieu de la marge externe ne sont jamais 
divisées comme chez la Malvæ, par une nuance couleur du fond, et se conti¬ 
nuent en pâlissant jusqu’aux taches blanches; en dessous, surtout aux posté¬ 
rieures , les taches blanchâtres des marges s’unissent pour former des lignes ; 
enfin les partie? génitales sont différentes. 11 est même probable que la chenille 
ne vit pas sur les Malvacées. 

*” Le nom de Malvæ, imposé par Linné à un autre Lépidoptère, n’ayant pas 
été adopté parce qu’il s’appliquait à une espèce douteuse, Schiffermüller, 
Fabricius et Hübner l’ayant de nouveau imposé, on ne comprend pas pourquoi 
Ochsenheimer l’a changé en Malvarum, nom superflu, qui doit être rejeté. 



HESPÉRIDES. 


83 


genre. ERYNNIS , Schranh. 

Tanaos * Boisduval. 

Palpes médiocrement épais, écartés, seulement hérissés de 
poils, le troisième article hérissé, abaissé; massue des antennes, 
allongée , courbée, un peu obtuse; abdomen excavé en dessous, 
fortement caréné dans le milieu ; ailes entières. 

Les chenilles qui sont vertes, assez épaisses ainsi que les 
chrysalides, semblent se rapprocher de celles du genre Hete- 
ropter us **. 


I. Erynnis Cervantes, Graslin. 

Grasl. Ann. Soc. Ent. Fr. V. p. 558 ,pl. -16, fig. B. \, 2. 

Cette espèce se rapproche extrêmement de la Tages, et n'en 
est peut-être qu’une variété. Elle est ordinairement un peu 
plus grande , et d’une teinte plus brune, surtout à la base des 
ailes ; aux supérieurs les petits points blancs du bord costal, 
lorsqu’ils existent, paraissent être disposés moins obliquement, 
les petits points blanchâtres qui longent la frange, tendent 
davantage à devenir confluents et à former une ligne qui est 


* Nous n’adoptons pas le genre Thanaos, de M. Boisduval ( Tanaos ), parce 
qu’il a été créé depuis longtemps , par M. Schonnherr, Curcul, Disp. Melh., 
p. 63, n° 23, et maintenu par le même auteur, Syn. Ins. Cure. II, p. 169; 
il a pour type le Tanaos sanguineus. 

"* Ce genre comprend plusieurs espèces exotiques ; mais ce qui est remar¬ 
quable, c’est qu’un grand nombre d’autres, dont quelques-unes se distinguent 
à peine de la Tages par la couleur et le dessin, présentent des appendices 
métathoraciques, un faisceau de poils longs aux tibias postérieurs et manquent 
cependant de pli costal et se trouvent dans la division suivante ; ces espèces, 
variables pour la forme des ailes et de la massue, doivent constituer plusieurs 
genres. 



84 


HESPÉRIENS. 


plus large postérieurement, de sorte que la bande brune qui 
la borde est plus sinueuse et un peu plus éloignée du bord 
dans cette partie que chez la T âges-, la bande qui est plus 
intérieure, est moins large et moins régulière, et paraît 
presque interrompue à son tiers antérieur; elle est formée de 
traits noirs, souvent plus aigus du côté externe et dont quel¬ 
ques-uns , au-delà du milieu, sont marqués de petites taches 
grises plus larges ; la bande après le milieu, avant la base, paraît 
moins sinuée à son bord interne et un peu plus à son bord 
externe, de sorte qu’elle laisse postérieurement, entre elle et 
la précédente, un espace plus large, qui est rempli dans cet 
endroit par une tache d’un brun roux , à peine sensible dans 
la Tages , où elle n’altère pas la teinte d’un gris blanchâtre de 
cet espace; cette tache peu sensible est cependant caractéris¬ 
tique , et se retrouve dans d’autres espèces exotiques ; parfois 
la teinte obscure des ailes empêche de voir le dessin. Le 
dessous est plus obscur et les petits points du bord des ailes 
ont une forme linéaire et sont plus grands aux supérieures 
que chez la Tages. M. Graslin a découvert la Cervantes , 
dans les parties basses de la Sierra-Nevada, et je l’ai moi- 
même prise dans les environs de Grenade. 

2. Erynnis Makloyi, Boisduval. 

Boisd. Icon. I. pl.47,f. 6,7, p. 24L 
Frey. 265, Sericea. 

M. H. Schæffer indique cette espèce comme ayant été 
trouvée par M. Lederer, dans des parties élevées de la Sierra- 
de-Ronda ; 

M. Lederer, ayant eu la complaisance de nous envoyer la 
liste des espèces prises par lui, en Andalousie, écrivait la note 
suivante, par rapport au seul individu qui a été considéré 
comme la Marloyi u Tages ? un seul exemplaire sur une haute 
montagne; ailes plus étroites, couleur plus foncée. » 



HESPÉRIDES, 


85 

Il faudrait voir cet individu pour en juger ; nous pensons 
que ce n’est pas la Marloyi, mais probablement la Cervantes. 

B. Point de pli au bord costal des ailes antérieures- 

genre, BATTUS, Scopoli. 

D'après l’absence du pli costal , la Sao , VOrbifer et 
plusieurs autres se trouvent dans cette division , mais ils 
paraissent se rapprocher beaucoup du genre Pamphila , et en 
particulier de la Proto. 

Massue des antennes courte , épaisse , très-obtuse; pattes 
postérieures ayant les tibias chargés de poils longs ; base 
de l'abdomen assez fortement excavée en dessous dans les deux 
sexes; ailes inférieures à peine sinuées . 

1 . Battus Sao * Bergstrasser. 

Hübn. Pap. fig.-171 *72. Texte, p. 7-1, n° 8, Sertorius (Hoffm.) 

Ramb. Ann. Soc. Ent. Fr. I. p. 265, pl. 7. fig. 4, Therapne. 

Ochsen. I. p. 2. p. 213, n° 10, Eucratc ? 

Cette espèce est un véritable protée pour les couleurs et le 
dessin des ailes inférieures; les taches du dessus varient 
beaucoup pour leur forme, leur grandeur, leur nombre, et 
même un peu pour leur disposition; le dessin du dessous des 
inférieures est tantôt rouge, rougeâtre, roux, tantôt d'un 
brun olivâtre, ou verdâtre, ou brun; j’ai une variété où la 
bande du milieu est formée d’une série de taches brunes 
allongées; dans une autre, cette même bande est longuement 
digitée sur son bord externe, divisée par des parties plus 
pâles; les taches blanches sont toutes très-anguleuses et allon¬ 
gées, et plusieurs sont argentées; ces taches blanches, quel¬ 
quefois très-petites, sont d’autrefois fort grandes ; tantôt 


* Plusieurs espèces exotiques ressemblant à la Sao font partie de ce genre. 




86 HESPÉRIENS. 

très - anguleuses, tantôt presque aussi arrondies que chez 
YOrbifer, dont quelques-unes souvent nacrées; on la distingue 
de suite de ce dernier, par sa frange entièrement blanche et 
rayée de noir, tandis que chez l’autre la moitié interne est 
noire, par le troisième intervalle blanc, qui n’est presque 
jamais traversé par une ligne noire comme chez YOrbifer ; le 
dessous des inférieures de celui-ci présente des taches arron¬ 
dies , jaunâtres et un dessin d’un brun olivâtre peu variable, 
si ce n’est pour la largeur. 

Le Battus sao est très - commun dans les environs de 
Grenade *. 

Nous pensons que YEucrate n’est qu’une variété du Sao, 
ou une espèce à part, mais non YOrbifer , qui selon nous 
n’habite pas ce pays ; pour le Therapne , nous croyons qu’il 
n’est qu’une modification du Sao. 


genre. HETEROPTERUS, Duméril. 

Massue des antennes épaisse , pointue ou terminée par une 
pointe courbée ; palpes très-larges et épais , courts , dépassant 
peu le front , peu ou pas hérissés , mais couverts d'écailles 
serrées presque égales ; troisième article ou assez long, ou court 
en forme de pointe sortant du milieu du second article; pin¬ 
ceaux de poils du dessus des yeux, assez prononcés. Thorax 
épais avec les pterigodes grands , allant jusqu’à la base des 
secondes ailes; pattes assez longues avec les épiphyses dépassant 
les tibias, contournées ; second lobe des appendices des onglets 
allongé , grêle. Abdomen excavé à la base chez les mâles. 

Nervule des premières ailes épaissie postérieurement où elle 
paraît faire suite à la troisième nervure qui , dans ce cas, 
semble avoir quatre rameaux, le nervulaire se rapprochant de 


Il se trouve à Paris et ensuite dans tout le reste de la France. 



HESPÉRIDES. 87 

cette nervure, la deuxième ayant alors six rameaux; pli 
médian de l'aile prononcé, divisant les deux séries de rameaux; 
nervule en grande partie nulle, et l'angle antérieur de l'aréole 
aigu, allongé ; nervule des inférieures nulle ; leur bord anté¬ 
rieur à la base , très dilaté , formant un angle. 

Les chenilles sont presque glabres; assez minces, avec une 
grosse tête et le premier segment un peu étranglé; les chry¬ 
salides allongées, presque cylindriques, ont une longue gaine 
qui enveloppe la trompe *. 

1. Heteropterus Lineola, Scriba. 

Hübn. Pap. fig. 660-65, Virguia : et 666-69, Venula. 

Il est commun dans les environs de Grenade. 

2. Heteropterus Linea, Syst. vers. 

Hübn. Pap. fig. 485-87. 

Il se trouve avec le précédent. La chenille est verte, avec 
deux lignes blanches dorsales et une latérale jaune; elle vit 
sur les Graminées ; la chrysalide est cylindrique, mucronée à 
la tète, verte, jaunâtre sur l’abdomen avec une gaine grêle 
aiguë, qui n’atteint pas l’anus. 

3. Heteropterus Actæotv, Esper. 

Hübn. Pap. fig. 488-90. 

Avec les précédents. 


* Nous avons découvert, dans les environs de Paris, la chenille et la chrysa¬ 
lide du Steropes qui présentent une anomalie que je ne crois pas être particu¬ 
lière à toute celte division. La nymphe est accrochée par la queue et par 
un lien transversal léger, et enveloppée d’un léger reseau ; ces mœurs rap¬ 
prochent-elles ces espèces de la famille précédente ? 



HESPÉRIENS. 


4, Heteropterus Sylvanus , Esper. 
Hübn. Pap. fig. 482-84. 

Rare; sur les sommets de la Sierra-Prieta. 

5. Heteropterus Comma, Syst. verz. 
Hübn. Pap. fig. 479-84. 

Dans les montagnes de la Sierra-Nevada. 


- Genre HESPERIA, Fabricius. 

Antennes comtes, terminées en me massue assez épaisse, courte, 
qui s'amincit en une pointe tournée en arri'ere\ palpes très-épais, 
très-larges , couverts d'écailles serrées , qui ne les rendent point 
hérissés , ayant le deuxième article vésiculeux aussi large que 
long, le dernier conoïde ou en forme d'épine , près de moitié plus 
court que le précédent , peu hérissé ; pinceau de poils au- 
dessus des yeux, très-petit , court; onglets petits, grêles , droits, 
ayant des appendices assez larges ; point de taches noires pro¬ 
duites par des écailles différentes sur le disque des ailes supé¬ 
rieures des mâles , mais quelquefois une petite raie blanchâtre-, 
pli médian des ailes très-prononcé ; troisième nervure ayant ses 
rameaux rapprochés, dont le troisième aux premières envoie un 
petit prolongement dans l'aréole , l’angle de celle-ci se rappro¬ 
chant du sommet. Chez les mâles, la pièce supérieure de l’armure 
génitale , le stylet, est fourchu. 



HESPJÉRIDES. 


89 


Hesperia Nostradamus, Fabricius. 

Ent. Syst. III. i, p.328,n° 246? 

Hoffm. Illig. Mag. III. p. 202. Pumilio. 

God. Ency. Meth. IX. p. 773, n° 425? 
Coqueb. 111. icon. Ins. Dec. 2, p. 70, pl. 47, f. 2 ? 
H. Schæff. Suppl. 458-60. 


Chez le mâle, les ailes supérieures ont le sommet allongé 
presque aigu, et l’angle anal des inférieures plus allongé que 
chez le Comma , dont cette espèce a la taille. Il est en dessus d’un 
brun fauve, plus obscur sur la moitié interne des ailes, presque 
fauve postérieurement, avec le bord externe des inférieures un 
peu brunâtre ; la frange est brune intérieurement, luisante 
avec un reflet blanchâtre extérieurement ; le dessous est d’un 
gris cendré, obscur vers la base des premières et au bord an¬ 
térieur des secondes ; la partie interne de celles-ci et posté¬ 
rieure des autres est d’un cendré plus pâle, uniforme, presque 
luisant. En outre, les ailes supérieures sont traversées par une 
série de taches blanchâtres, souvent peu ou presque pas vi¬ 
sibles, situées à la limite du tiers externe de l’aile ; la première) 
la plus large et la plus pâle, vague, et d’où part une légère 
éclaircie interne, est placée sur le pénultième intervalle près 
de la quatrième nervure, et l’on voit en avant d’elle l’appa¬ 
rence d’une autre petite tache allongée, oblique, un peu sail¬ 
lante extérieurement; il y a deux autres taches arrondies en 
avant de la première, sur deux autres intervalles, et placées sur 
la même ligne, dont l’antérieure plus petite, très-peu saillante 
extérieurement; la série se termine antérieurement, par trois 
petites taches le plus souvent insensibles, placées à peine au 
tiers de l'aile, entre les 3 e , 4% 5 e et 6 e rameaux de la deuxième 
nervure et sur une ligne un peu oblique de dedans en dehors ; 



90 


HESPÉRIENS. 


l'on voit quelquefois en avant, l’apparence d’une quatrième, 
et après celles-ci, à la suite des premières et dans la même direc¬ 
tion, une cinquième tache; et plus extérieurement, sur le même 
intervalle, une autre * encore moins distincte, et le plus 
souvent complètement nulle ; elle paraît placée obliquement 
et non en travers. La ligne sur laquelle sont placées les taches 
postérieures viendrait passer par le bord interne de la dernière 
des antérieures. Chez un individu mieux marquéque les autres, 
j’aperçois l’apparence vague , de trois taches placées un peu 
au-delà du milieu du dessous des inférieures, entre les rameaux 
de la première et de la seconde nervure. 

La femelle est d’une teinte plue pâle que le mâle et presque 
fauve, et aux ailes supérieures, les taches le plus ordinairement 
visibles en dessous, sont bien visibles en dessus, au nombre de 
trois ou quatre seulement, et les franges sont blanchâtres. La 
ligure de Coquebert semble un peu différer de notre espèce ; 
le Nostradamus de fabricius serait-il différent de celui d’Es¬ 
pagne? ** Le dessus de la tête et du corps est de la couleur des 


* J’insiste beaucoup sur la direction, la position et le nombre des taches, 
car ceux qui ont été à même d’observer un certain nombre d’espèces exotiques 
de ce genre, savent que la moindre différence dans ces taches et dans la 
couleur du dessous des ailes inférieures, sont souvent les seuls caractères 
apparents qui distinguent une espèce. 

** hesperia lefbbvkii. Nobis.— Cyril. Ent. Neap. tab. 51, fig. 5, Pygmœus.— 
Hübn. Pap. fig. 458-60, Pygmœus, texte, p. 72, n° 15 , Pumilio. — Esp. 
Pap. p. 34, cont. 54, Pygmœus. — Dup. suppl., I. p. 255, pl. 41, fig. 4, 5, 6. 
Nostradamus. Les figures d’Hübner et surtout celles de Duponchel, faites 
sur des individus identiques à ceux que je décris, représentent complètement 
notre espèce. Jusqu’à présent, on a confondu l’espèce d’Espagne avec celle de 
Sicile ; cependant, elles me paraissent distinctes. Ne pouvant adopter le nom 
de Pygmœus , nous la dédions au naturaliste distingué qui l’a rapportée le 
premier de la Sicile. Elle est un pen plus petite que le Nostradamus et les 
ailes supérieures sont «moins allongées au sommet; elles sont plus brunes et 
même noirâtres dans leur moitié interne ; la frange est plus brune, surtout aux 
inférieures postérieurement, où elle est jaunâtre chez le Nostradamus. En 
dessous, elles sont d’un brun un peu fauve , luisant, au lieu d’être'd’un gris 



HESPÉR1DES. 


91 

ailes avec l’extrémité de l’abdomen plus pâle ; la poitrine et le 
ventre sont d’un blanc légèrement cendré ,• les palpes sont 
blanchâtres avec le sommet gris ; les antennes ont la massue 
assez épaisse, terminée par une petite pointe courte, elles sont 
brunes en dessus, blanchâtres en dessous, avec la moitié ex¬ 
terne de la massue d’un rouge obscur ; les pattes sont d’un 
blanchâtre cendré, plus obscures extérieurement, à l’extrémité; 
les ailes inférieures sont couvertes sur le disque, d’écailles 
très longues, saillantes. Dans la femelle que représente M. H. 
Schœlïer,il y a deux taches blanchâtres sous les ailes inférieures 
situées vers le milieu extérieurement, dont une plus près du 
bord, placée entre les rameaux de la troisième nervure et se 
touchant presque; les taches du dessous des supérieures sont 
entourées de brun et le bord postérieur ne paraît pas blan¬ 
châtre ou pâle comme chez les nôtres. 

Cette espèce se trouve dans les environs de Grenade et de 
Malaga; elle se tient de préférence sur la poussière des che¬ 
mins et dans le lit desséché des torrents. 

M. Lefebvre m’a communiqué un mâle et une femelle pris 
par lui en Egypte. 


blanchâtre. Chez le mâle, aux supérieures , on aperçoit une série de points 
d’un fauve blanchâtre , non visibles en dessus, et paraissant placés d’une ma¬ 
nière différente ; les deux postérieurs ont disparu, les deux suivants et les deux 
plus externes semblent tous les quatre placés sur une ligne se dirigeant vers le 
sommet ; les trois antérieurs sont placés moins obliquement, et celui du milieu 
est pluspetit ; le dessous des inférieures présente cinq à sixpoints placés sur une 
ligne courbe qui serait anguleuse dans son milieu extérieurement ; dont le pre¬ 
mier, le plus en avant, est placé entre les deux premières nervures; le second, le 
plus visible , entre les rameaux de la deuxième, et le dernier après le dernier 
rameau de la troisième nervure ; chez la femelle, les points sont bien marqués. 
La poitrine est plus grise et les pattes plus obscures ; le dernier article des 
palpes est plus allongé, plus grêle, plus aigu ; quoique étant plus petit, la tête 
paraît plus grosse. Il habite le midi de l’Italie, la Sicile , la Sardaigne. Chez un 
individu venant de l’ile de Chypre, il n’y a aucune apparence de points, mais il 
ne diffère pas d’ailleurs. 



92 


HESPÉRIENS 


En décrivant les taches, Fabricius s’exprime ainsi : « fascia 
alba e masculis 5-6 emarginatis. » Les taches de l’espèce d’Es¬ 
pagne n’étant point échancrées, on peut avoir du doute sur celle 
de Frabricius ; il eût peut-être mieux valu adopter le nom de 
Pumilio , donné autrefois par Holfmannzegg. 



DEUXIÈME DIVISION 


CREPUSCULAIRES Latreille. 

SPHIINX LINNÉ. CLOSTEROCÈRES Duméril. 


Cette division et toutes celles qui suivent, ont été désignées 
parM. Boisduval, sous le nom d’HÉTÉROCÈRBS ; ce nom n’expri¬ 
mant aucune idée précise et comprenant une trop grande 
quantité de divisions et de tribus très-diverses, doit être rejeté. 
Il en est de même de l’expression de Chaliinoptères, employée 
par M. Blanchard, le caractère qu’elle exprime n’existant 
pas chez les Urania et beaucoup de Bombyciens. 

D’après Latreille, on devrait placer ici sa tribu des Hespéries- 
Sphinx, que nous n’eussions pas mentionné, n’étant composée 
que d’exotiques, si elle n’eùt donné lieu à des appréciations 
très-diverses. Elle se composait d’abord des genres Castnia 
Fabricius, et Agarista Leach, et plus tard, de celui de 
Coronis *. Les espèces qui forment le premier, quoique s'é¬ 
loignant des Hespérides, parle système nervural, par l’exis- 


* Godart dans l'Encyclopédie méthodique , t. IX, p. 803, ou plutôt Latreille 
puisqu’il s’était réservé la partie méthodique, avait confondu les Coronis avec 
les Agarista, car il met en tête de ce genre la Leachii ; plus tard, dans le 
Règne Animal de Cuvier, t. V, p. 389, il forme le genre Coronis sur une 
espèce qu’il croit inédite et qu’il figure dans le tome trois paru avant le tome 
cinq ; cette figure, et la description qui l’accompagne, faite par M. Boisduval, 
ne nous paraissent qu’une réproduction altérée de la C. orithea , de Cramer 
(nous possédons l’individu môme, étiqueté de la main de M. Boisduval 1). 
A cette occasion, M. Guénée cite à tort le livre des Çrustacées Arachnides et 
Insectes de Latreille, qui est de 1810, tandis que le genre n’a été créé qu’en 
1829 et la figure n’a paru qu’en 1830 ; il critique, du reste, avec raison la 
réunion de ces genres ; en effet, les Coronis pourraient faire partie des 
Uranides, au lieu que les Àgaristides semblent se rapprocher des Cheloniens ; 
mais il méconnaît à tort la forme renflée de leurs antennes ; je pense que les 
Lépidoptères de l’Andalousie. 7 



94 CRÉPUSCULAIRES, 

tence du frein et de stemraates bien visibles, ont avec elles des 
rapports réels d’organisation et de couleurs ; c’est nn rameau 
s’unissant évidemment aux Zeuzerides, Hepialides, etc., mais 
plus éloigné des Sphingides. 

Quant au second, que nous comprenons aussi dans cette 
division, nous exprimons plus bas ce que nous en pensous, ainsi 
que des Coronis. 

Pour le genre Urania de Fabricius, dont la tête est parfois 
envahie par d’énormes yeux (U. patroclus)-, la forme de leurs 
palpes, leurs antennes un peu épaissies après leur milieu, 
recourbées avant le sommet, la pièce épisternale (voir plus loin 
nos détails d’anatomie extérieure), qui n’est pas distincte 
comme chez beaucoup de Diurnes, semblent les en rappro¬ 
cher, mais la présence de petits stemmates, et surtout, une 
grande ouverture tympanique * , qui envahit toute la partie 
latérale du deuxième segment de l’abdomen, organe qui n’existe 
chez aucun Diurne, doivent les exclure de cette division. 
Le renflement des antennes {Ut. boisduvalii), la forme des 
différentes pièces du thorax et surtout l’absence de Yépister- 
num du mésopectus , très-visible chez tous les Métrocampiens 
(Phalénites, Latreille), nous font penser qu’elle se trouve 
mieux placée dans notre deuxième division, mais de même 
que plusieurs autres familles exotiques, elle ne se lie d’aucun 
côté avec les espèces européennes **. 

Les tribus et familles comprises dans cette division, ainsi que 


genres Ægocera et Hecatesia doivent en faire partie, ainsi que le B. décora de 
Fabricius. 

* Nous appelons Tympanum, ouverture tympanique , une sorte de eavité, 
existant Chez les Ghelcmides, Noctuides, Metrocampides, etc., et placée laté¬ 
ralement à la réunion du thorax avec l'abdomen, s’ouvrant dans le premier 
segment et, parfois, s’étendant au deuxième [An. plagiata), ou même s’ou¬ 
vrant comme ici, sur ce segment ; le nom de tympanum avait déjà été donné 
à cet organe par Latreille, pour d’autres insectes. 

** La grande quantité d’exotiques qui nous sont inconnus ou qui ne peu¬ 
vent entrer dans notre cadre, produisant d’immenses lacunes, nous feront 
souvent supprimer les tribus. 



SPHIINGIENS. 


95 


dans la suivante, ne pouvant être réunies sous des caractères 
communs, ils seront détaillés lorsqu’il s’agira de chacune 
d’elles; les deux principaux qui la distinguent se trouvent 
dans la forme des antennes plus ou moins renflées en massue 
allongée et dans la présence d'un frein pour retenir les ailes; 
celui-ci la sépare de la première division, celui-là des sui¬ 
vantes. Le titre de Crépusculaires est très-mauvais, celui de 
Clostérocères de Dumeril, serait bien préférable ; du reste la 
désignation nominative de cette division n’est pas sérieuse, 
celle-ci se trouvant composée de tribus et de familles n’ayant 
que peu ou pas de rapports entre elles. M. H. Schæffer est le 
premier qui ait porté uu peu de jour dans ce dédale, n’ayant 
pas craint de placer les Hépiales après les Hespéries. Sans doute 
on est surpris de voir rapprochées des espèces si différentes; 
mais si Ton intercale entre les deux, la curieuse famille exo¬ 
tique des Castnides qui sont presque desZeuzérides à antennes 
simples et renflées (la spiritrompe diminue beaucoup chez 
quelques-unes), l’étonnement cesse; car il est difficile de nier 
les rapports organiques existant entre les Castnies, les Hépiales 
et les Zeuzères, tandis que les premières semblent encore, par le 
dessin, rappeler certaines Hespéries, outre la ressemblance 
des antennes. 


PREMIÈRE TRIRU. SPHINGIENS 

Se réduisant à la famille des SPHINGIDES. 

Point de stemmates ni de tympanum, antennes trigones 
chez les mâles, subitement fléchies à l’extrémité, vertex très- 
developpé *, occiput très-étroit surtout dans son milieu; 
jambes postérieures munies, le plus souvent, de deux paires 
d’éperons, les antérieures ayant toujours une épiphyse tibiale. 


* Ce développement du vertes aux dépens de l’occiput peut être considéré 
comme un caractère de cette division, il se retrouve, dans les autres tribus qu 
familles, plus ou moins prononcé. 



96 


SPHINGIENS. 


Composée des Lépidoptères les mieux organisés pour le vol 
et dont plusieurs sont les plus développés pour la grosseur du 
corps, ayant tous de grands rapports entre eux , et sans affi¬ 
nités immédiates avec les familles suivantes. 

Tète grande, portant de gros yeux glabres, ayant des 
antennes plus ou moins trigones chez les mâles, parfois peu 
renflées avant l’extrémité qui est souvent très-amincie, plus 
ou moins fléchie, terminée par un petit pinceau de poils, 
ciliées, rarement hipectinées, couvertes d’écailles à la partie 
supérieure qui est lisse et forme l’axe de l’antenne, saillantes 
en carène à l’inférieure qui est divisée en articles disjoints, 
produisant parfois des dentelures, ayant de chaque côté, sur 
leur bord, qui est un peu élevé, une rangée de cils serrés, 
convergents, partant chacune d’un point supérieur saillant 
d’où elles descendent en s’écartant ; ces dentelures peuvent se 
dilater aux deux angles inférieurs qui produisent chacun, deux 
dentelures opposées 11 ; celles des femelles presque glabres , 
plus minces, plus cylindriques, parfois plus en massue, spiri- 
trompe souvent très-longue, rarement très-petite ou courte 
et épaisse, palpes développés, épais, courbés, obtus, souvent 
appliqués sur le bord du front, composés de trois articles **, 
dont les deux premiers assez longs, le dernier très-court, 
quelquefois caché parmi les écailles très-serrées de l’article 
précédent, parfois presque glabres à leur face interne qui est 
comprimée. Thorax grand, épais; prœscutùm du mésothorax, 
bien distinct, ayant une forme triangulaire, scapules*** grandes, 


Ces dentelures peuvent s’allonger chez lesçSmérinthes exotiques, et 
rendre l’antenne bipectinée et à dents géminées et convergentes, comme chez 
les Atlacus (Saturnia Schr.) c’est c-ettê apparence qui a sans doute engagé 
Oehsenheimer à mettre les Attacus après les Sinérinthes. M. Boisduval signale 
aussi, dans son Index, les rapports évidents qu’il leur trouve avec les Bombyx; 
mais ces rapports ne nous semblent qu’apparents. 

** Dans tous les. Lépidoptères que nous connaissons, les palpes sont tou¬ 
jours composés de trois articles, à moins d’atrophie exceptionnelle. 

*** Nous nommons ainsi la pièce aplatie qui couvre le moignon ou l’attache 



SPHIINGIDES. 


97 


allongées, égalant parfois la longueur du scutum ; pattes fortes, 
plus ou moins épineuses, ayant les cuisses postérieures plus 
courtes que les précédentes et les tarses plus longs. 

Abdomen allongé, déprimé en dessous, conique vers l’extré¬ 
mité qui est parfois aiguë, ayant le premier segment beaucoup 
plus court que les suivants. 

Chez l’insecte privé de ses écailles et de Ses poils, ou 
dénudé * : crâne large et allongé, uni, convexe et bombé a 


des ailes supérieures, et qu’on peut comparer aux épaules des mammifères, 
Scapulæ ; Latreille les avait appelées écailleltes chez les Hyménoptères, et 
chez ceux-ci Ptérygodes; mais ce dernier nom, n’étant que la reproduction du 
génitif d’un mot grec, qui signifie aile, donne une fausse idée de cette pièce. 

* Les différentes pièces extérieures du corps des insectes, offrant les carac¬ 
tères principaux pour la distinction des grandes divisions et même pour celle 
des tribus, familles et genres, nous allons présenter quelques détails à cet 
égard, mais seulement par rapport aux Lépidoptères, dont les Sphingides nous 
serviront surtout de type, comme fournissant les espèces les plus grosses et 
les plus faciles à étudier, sans cependant nous restreindre à cette famille ; les 
Diurnes paraissent présenter la plus grande simplicité dans ces parties. 
Ges pièces sont tellement variables dans les divers ordres d’insectes, qu’il est 
souvent fort difficile de les reconnaître par la comparaison, plusieurs pouvant 
se souder ensemble ou disparaître, ou prendre les formes les plus diverses. 

Le corps de l’insecte présente trois grandes divisions naturelles, toujours 
bien distinctes, savoir : la tête, le thorax et l 'abdomen. La tête variable pour la 
forme et la grosseur peut se diviser ainsi ( Sph. ligustri ) : une région supé¬ 
rieure qui s’étend plus ou moins en avant, en arrière et sur les côtés, est le 
crâne (épirrâne Straus) ; deux latérales, occupées surtout par les yeux, une 
inférieure excavée, formée par la lèvre et les différentes parties de la bouche, 
ici très-grande et que nous nommons fotse labiale, enfin une cinquième posté¬ 
rieure s’unit avec le prothorax et présente une grande ouverture, qui, chez 
l’insecte vivant, se divise en occipitale et en pharyngienne. Le crâne est formé 
de plusieurs pièces plus ou moins distinctes, soudées ensemble et souvent 
confondues entre elles, très-variables pour la forme et l’étendue. La principale, 
en avant, est le front qui est souvent bombé ou saillant, ayant une forme 
triangulaire ou presque carrée, presque toujours rétréci à son bord antérieur, 
qui se termine par un épistome étroit, ici saillant et un peu redressé, parfois 
en forme de nez (Zeuzera) ou se confondant avec lui; de chaque côté de ce bord 
se voit un petit trou placé à l’angle externe de l'épistome, parfois terminant une 
rainure plus ou moins profonde ( Cossus ) ou se continuant en un sillon ; ces trous 



98 


SPHINGIENS. 


la partie frontale, qui est abaissée, très-large avec le vertex 
très-développé aux dépens de l’occiput dont la partie moyenne 
paraît parfois nulle (A. atropos), joues plus ou moins saillantes 
ainsi que les mandibules; notus du prothorax composé d’une 


qui peuvent être assez grands (Castnia), sont toujours placés sur le passage d’une 
suture, ou peut les appeler trous nasals, tout en rejetant l’idée d’un organe 
olfactif, mais à cause de leur position ; tantôt ils se trouvent sur les côtés du 
front (Çastnia), tantôt tout à fait en avant (Las. trifolii ) ; ils peuvent être très- 
petits ou s’oblitérer et se confondre avec la rainure (A rgynnis)-, les côtés dufront 
sont presque contigus avec les yeux, dont ils sont séparés par le cercle oculaire, 
indiqué par une ligne suturale plus ou moins visible ; le bord postérieur, par¬ 
fois coupé presque carrément ( Sphinx ), est plus ou moins échancré sur les 
côtés par le trou antennaire, ce qui modifie beaucoup sa forme ; la partie 
moyenne s’articule avec le vertex et se prolonge plus ou moins entre les 
antennes et devient parfois, étroite ou même aiguë, par le rapprochement de 
celles-ci ( Vanessa, Zygcena ) ; souvent l’union du front avec le vertex se dis¬ 
tingue par une ligne suturale sans dépression sensible ( Sphinx, Boarmia ) ; 
d’autreSfois , comme chez beaucoup de Diurnes, cette partie est enfoncée en 
forîfié de fosse allongée, transversale, située sur le sommet de la tête entre les 
yeux ; cette fosse qu’on peut appeler antennaire corilprend les mêmes trous 
qui alors, chez ces espèces, se trouvent très-rapprochés et rendent les antennes 
contiguës à leur base (Saiyrüs) ; parfois dans ce. cas, le front et le vertex 
semblent être un peu séparés. 

Le front est tantôt large et un peu Oblique de haut en bas (Sphinx), tantôt 
tout à fait vertical et abaissé (Castnia), tantôt très-étroit et linéaire (N. Patro - 
clus); il ëst souvent uni et un peu bombé (Sphinx) d’autres fois saillant, ou 
prolongé en corne tronquée (O. cymbalarice, Agarista) } , 

Les trous antennaires, surtout formés aux dépens du vertex, sont variables 
pour leur position en avant ou plus en arrière ; tantôt contigus, tantôt éloignés 
l’un de l’autre (Hesperia), ils sont situés entre les yeüx dont ils ne sont souvent 
séparés que par le cercle oculaire ; parfois très-grands et recevant le premier 
article des antennes qui s’y enfonce (Sphinx) , article plus grand et plus gros 
que les autres, appelé Scapus par Kirby -, d’autres fois plus étroits que celui-ci 
qui s’y insère par une portion rétrécie en partie membraneuse, appelée bulbe 
pour les Coléoptères. 

Immédiatement après le front se trouve le vertex, qui forme le sommet de la 
tête, très^variable pour la grandeur et la forme, et qui parfois, ne paraît pas 
distinct de l’occiput qui vient après ; il est subtriangulaire ou en carré allongé 
S. ligttblri), placé entre ies deux trous antennaires qu’il dépasse peu, 



SPHINGIDES. 


99 

pièce antérieure transverse en forme d’écaille et de quatre 
autres géminées, un peu dilatés, plus ou moins visibles, dont 
les antérieures plus épaisses et qui ne sont que des sortes de 
plis au milieu desquels se trouve un seutellum presque trian- 


d’autres fois il s’élargit aux dépens de l’occiput et parfois il s’avance de 
manière à le diviser (P. tesselum) ; il peut aussi lui-même être divisé en deux 
parties formant un bord épais et saillant qui contourne, en arrière et en 
dedans, les trous antennaires (C. jasius), ou avoir la forme d’une crête échan- 
crée au milieu ( Zygcena ) ; il est tantôt bien moins étendu que l’occiput 
(Hepialus), tantôt plus long (A. villica) , souvent peu distinct de l’occiput 
(Sphinx ) ou même intimement uni avec lui ( Argynnis , Vanessa) ; il peut aussi 
être gibbeux, tuberculeux, etc. Ses côtés sont bornés par le cercle occulaire et 
les trous antennaires ; derrière ceux-ci et vers les extrémités de son bord 
postérieur, se voient les stemmates lorsqu’ils .existent ; ils ont une direction 
oblique de dedans en dehors et en avant, et ressemblent à une perle enchâssée 
dans un tube ou sorte de pédicule ; chez certaines espèces, leur éclat égale 
presque celui du diamant, même après la mort ; ils commencent à paraître 
chez les Uranides et chez un grand nombre de Gheloniens ; ils sont bien 
visibles chez les Agaristides et surtout chez les Castnides, chez les Zygénides, 
les Noctuides et quelques Métrocampides, etc. 

L 'occiput forme la partie postérieur du crâne, il s’unit de chaque côté, un 
peu au cercle oculaire et à l’extrémité supérieure des tempes ( Sphinx ) ; il ne 
se distingue, le plus souvent, du vertex que par une lig. e articulaire, ordi¬ 
nairement peu sensible,' il est môme parfois si peu distinct du vertex, qu’il 
semble ne former avec lui, qu’une seule pièce comme chez beaucoup de Diurnes, 
où le dessus du crâne ne paraît composé que de deux pièces séparées par 
la fosse antennaire ; parfois il refoule les tempes assez bas derrière 
les yeux t,Parnassius). L’occiput est aussi variable pour la forme que le 
vertex ; quelquefois il parait divisé en deux parties, d’autres fois sa partie 
moyenne s’élève en une sorte de pyramide comme isolée (C. jasius) ; 
souvent il hume en arrière un bord tranchant; et sa partie postérieure, 
rabattue verticalement, est luisante et transparente (Noctuides), ou bien est 
renflée (jChelonia) ; son bord postérieur s’uiit dans son milieu à une pièce 
triangulaire ou en losange qui se prolonge de chaque côté jusqu’à la tempe 
(.4. alropos), ou plus grande et en forme de croissant (IV. hispidaria , Chelo¬ 
nia), ou assez large et saillante et peu prolongée sur les côtés (Noctuides); ses 
extrémités peuvent se contourner en dedans de la tempe et former un bord 
saillant qui sert, ainsi que la partie moyenne, d’attache au præscutum 
(.4. alropos), ce sera la pièce basilaire supérieure. 




100 


SPHÏNGIENS. 


gulaire; scutum du mésothorax grand, allongé, épais, contenant 
le præscutum dans une échancrure antérieure, fortement 
échancré en arrière pour recevoir le scutellum, qui est large, 
couvrant complètement le milieu du scutum du métathorax 


Les côtés de la tête sont occupés par les yeux qui varient beaucoup pour 
la grandeur et aussi pour la forme. L’œil est souvent aussi large que le crâne 
et parfois beaucoup plus, le crâne se rétrécissant dans ce cas , d’autant plus 
que l’œil s’agrandit davantage (E. odora, N. palroclus ). D’autres fois, il 
n’occupe qu’une petite portion de la tête (Ps. villosella) ■ il est plus ou moins 
saillant et arrondi, parfois ovalaire ; la tête, étant plus large en arrière, il se 
trouve placé obliquement d’arrière en avant et de dedans en deLors ( Pieris ), 
ce qui est bien sensible chez ces Diurnes qui ont les tempes très-larges. 
Il est comme enchâssé dans une sorte de bord peu saillant, qui paraît distinct 
du crâne et que nous appelons cercle oculaire ; il s’élargit entre l’œil et le trou 
antennaire en une portion presque distincte (M. stellatarum ), son union à la 
tempe, à la joue et au crâne se distingue par une ligne articulaire. Derrière 
l’œil se trouve la tempe , elle forme la partie postérieure, latérale et inférieure 
du crâne et est en rapport avec le prothorax ; elle est souvent lisse et luisante 
(Noctuides), son étendue varie selon la grosseur de l’œil ; lorsque celui-ci est 
gros, elle i:e fait pas saillie, en arrière, au delà du cercle oculaire ( Sphinx ), 
mais lorsque l’œil est petit, elle forme une sorte de bourrelet, qui peut être 
aussi épais que lui ( Pach. bœîica, Latreilliï). L’épaississement de la tempe 
n’est jamais bien sensible Chez les Diurnes, ou bien elle est séparée du cercle 
oculaire par un enfoncement ( Parnassius ) ; elle est peu ou pas sensible chez 
les Noctuides,- etc. La largeur de la tèmpe dépend de l’obliquité de l’œil et de 
son rétrécissement qui peut laisser un plus grand espace en arrière ( Pieris , 
M. stellalarum ) ; après s’être étendue sous l’oeil, elle contourne celui-ci en 
dedans et s’avance presque sur le côté de la fosse labiale (Sphingides), et peut 
venir s’unir avec la joue en formant un angle saillant ( Agarista ), mais d’autres 
fois elle se termine à la partie inférieure ■ de l’œil, au niveau du menton 
( Catocala ). Elle forme la paroi latérale de la fosse occipitale qui est tantôt 
presque nulle (O. Dispar ), tantôt très-grande (Hespêrides). 

La tempe est parfois étroite (Z. œsculi), d’autres fois très-large et saillante 
en dedans (JIf. Stellatarum). 

La joue, souvent très-étroite et presque nulle, commence près du trou nasal 
et s’élargit sur les côtés de l’épistome et de la bouche où* elle forme un angle 
avancé' (M. Stellatarum) ; au-dessous, elle disparaît ën se confondant avec le 
cercle oculaire (Sphinx), etc. ; d’autres fois elle est sensible jusqu’à la partie 
inférieure de la trompe (Br. parthenia»), mais elle peut être presque nulle 
Bo. rhomboidaria ), ou avoir la forme d’uu petit tubercule (Uth. caniola). 



SPHINGIDES. 


101 


et s’avançant parfois sur son scutellum, celui-ci étroit, 
presque linéaire ou un peu échancré en avant, côtés du scutum 
peu larges, élevés en avant où la marge n’est pas pulvérulente, 
(voir les détails anatomiques) marqués d’une impression en 

Les mandibules sont placées sur les côtés de l’épistome et ont l’apparence 
d’une pointe saillante, parfois bien prononcée (Macroglossa) ; elles ont une 
forme trigone et sont obtuses, un peu élargies à la base qui sort de dessous 
l’épistome ; leur face interne est un peu excavée et garnie de poils serrés ; elles 
semblent toujours exister et sont bien visibles dans les Sphingides, les Noc- 
tuides, etc., mais elles sont parfois très-peu sensibles cliez les Ghelonides. 

La bouche est située en avant et en dessous du front ; elle est plus ou moins 
inférieure selon que le front descend plus ou moins; elle est petite et étroite et 
les parties qui la composent se trouvent au-dessous de l’épistome ; en avant de 
celui-ci se voit une petite lame saillante, peu sensible, de forme triangulaire, 
s’avançant sur la spiritrompe (Pt. œnolherœ) ; c’est le labre qui, le plus sou¬ 
vent, est à peine visible. 

La Spiritrompe (elle remplace la langue et la bouche), très-variable pour la 
longueur et l’épaisseur, se compose d’un tube central cylindrique, divisé dans 
sa longueur en deux parties juxta-posées ( tube lingual ), et de deux autres enve¬ 
loppant chaque division et s’unissant intimement à ses bords, ce qui produit 
trois tubes, dont les latéraux ont une coupe semi-lunaire ; ceux-ci contiennent 
une trachée appliquée de chaque côté contre le tube central. Sur le vivant, ils 
sont moins coriaces, que lorsqu’ils sont desséchés, et sont souvent, et surtout 
en dessus, en partie membraneux et très-faibles ; ils paraissent presque rem¬ 
plis par une substance molle et humide, au travers de laquelle j’ai vu sortir 
des bulles d’air venant de la trachée ; les deux moitiés de la spiritrompe 
exécutent l’une sur l’autre de légers mouvements. 

M. Staudinger donne à la spiritrompe le nom de langue maxillaire, que nous 
n’adoptons pas ; ce sont bien les mâchoires qui enveloppent le tube lingual 
mais péur le protéger et l’aider à se mouvoir, sans participer à la succion ; 
celui-ci seul conduit les sucs mielleux ; ce tube, qui est la même chose que la 
partie linguale chez certains Hyménoptères, (en forme de style hérissé, tubu- 
eux chez les Bombus, dilaté, excavé et quadrilobé chez les Vespa) est formé non 
par la languette ( ligula ), mais par la partie appelée paraglosse, à la quelle on 
doit donner le nom de langue et qui est modifiée à l’infini, selon la sorte de 
nourriture qui doit être ingérée ; elle forme une véritable langue chez les 
Orthoptères, les Névroptères Libelluliens, etc. On voit très-bien chez les 
Hyménoptères cités, que les mâchoires, qui sont allongées en forme de gaine 
(Bombus) ne participent nullement aux fonctions de la langue, et que les 
palpes labiaux et la languelte sont modifiés de la même manière. 



102 


SPHING1EJNS. 


dehors, à surface peu inégale ; mésopectus ayant Yépisternum 
grand et la fosse, sous-axillaire profonde, presque en en¬ 
tonnoir, avec Yépimère beaucoup plus large que la hanche; 
épimère du métapectus bien plus petit que la hanche, très-court 


Du reste, dans les insectes carnassiers (Carabides), la languette ressemble 
par son état coriace aux autres parties extérieures de la lèvre -, de même que 
chez le Melolontha vulgaris, où les paraglosses, plus développés que la lan¬ 
guette, doivent fonctionner comme une langue leur base, qui s’attache à celle 
de la lèvre, s’unit aussi aux parties supérieures et doit former l’entrée de 
l’oesophage. 

Chez les Lépidoptères, la lèvre et une grande partie du maxillaire , (nous 
comprenons sous ce nom l’ensemble des-différentes pièces auxquelles se 
trouvent réunis deux palpes et les mâchoires, chez les Carabides), composent 
la fosse labiale qui est parfois très-grande et profonde (Sphingides), occu¬ 
pant une grande partie du dessous de la tète. Elle est bordée en avant et sur 
les côtés par la spiritrompe, une partie de la joue et le cercle oculaire, en 
arrière par le menton ; les parties composant la fosse, conservent une certaine 
mobilité, le corps du maxillaire, surtout, peut s’agiter assez vivement ainsi 
que son petit palpe. La lèvre est en partie membraneuse, surtout la languette 
(Sphinx)-, elles forment au fond dè la fosse et en arrière de la bouche, une 
sorte de plafond membraneux (S. convolvuli), borné à sa partie postérieure par 
la base de la lèvre disposée en demi - cercle , à la partie antérieure de 
laquelle le maxillaire sêmble s’articuler (elle paraît se confondre ici avec le 
menton qui est visible chez le AI. stellatarum ) ; celui-ci en se courbant con¬ 
tourne ce plafond pour se rendre à la bouche en pénétrant jusque sous les 
yeux, où il se trouve excavé et comme divisé en deux ; arrivé à la bouche, il 
forme un angle rentrant, entre lequel la pointe de la languette s’engage, et se 
redresse en se repliant sur lui-môme pour envelopper te tube lingual (S. con¬ 
volvuli, A. atropos) ; ici, la fosse labiale très-grande, est remplie par la spiri¬ 
trompe et entièrement couverte par les palpes ; mais elle varie à l’infini pour 
la largeur, la profondeur, etc., et la forme des parties que nous venons de 
décrire est parfois très-différente. La spiritrompe peut être très-courte ou 
réduite à de petits prolongements flexueux, ou même être nulle (Cossus), la 
bouche étant remplacée par une fente transversale entre le labre et la lan¬ 
guette, celle-ci formant un bord épais confondu avec les mâchoires dont on 
distingue le palpe. Enfin la fosse labiale est quelquefois nulle, et la lèvre 
étroite ,et saillante sebirfurcant en deux palpes courts, s’avance au-devant de 
la bouche (H. lupulinus ), et le maxillaire émet son palpe au niveau ou presque 
au-dessous du labial. 



SPHINGIDES. 


103 

dans sa partie saillante et élargie. Premier segment abdonimal 
variable pour la longueur, plus court que le suivant et moins 
large, sa division externe ne différant pas par la forme, 
placée parfois dans une dépression profonde où elle disparaît 


Les palpes labiaux s’insèrent sur les côtés de la lèvre et plus ou moins en 
avant, ils sont toujours plus grands que les maxillaires, et sont composés de 
trois articles variables pour la longueur et dont le dernier est parfois peu 
visible ou très-court (Z. Arundinis, Hesperia). Le premier est très-souvent un 
peu courbé, et le second est ordinairement le plus long, mais parfois il est 
égalé ou surpassé par le dernier (Érébides) : souvent redressés et appliqués 
sur la fosse labiale, et dépassant peu le front, tantôt très-allongés et dirigés 
en avant, tantôt recourbés sur la tête et la dépassant plus ou moins, ils sont 
variables à l’infini. 

Les palpes maxillaires très-petits, de deux ou trois articles, souvent renflés 
ou globuleux, surtout le second, se voient un peu en dedans, avant la base de 
la spiritrompe, entre celle-ci et la joue, et au-dessous des mandibules (T. pro- 
nuba ), presque toujours plus ou moins visibles (Zygcena, Hepialus, Noctuides), 
ils sont parfois prononcés et saillants (Crambides, Botydes) et appliqués sur 
les précédents. 

Après la partie postérieure de la lèvre appelée menton , lorsqu’elle est visible, 
l’on voit parfois une pièce assez large s’unissant avec le prothorax, c’est la 
pièce basilaire de Straus ; elle peut former au-devant de la poitrine une sorte 
de plastron ( M. Siellatarum} ; mais souvent elle devient membraneuse (Sp. 
Spectrum ) ; d’autres fois elle reste isolée entre des parties membraneuses 
(P. Machaon ); ces parties qui unissent la tête au protliorax, peuvent être 
assez allongées et former une espèce de cou ( Id. Pieris ). 

Le thorax , de mêifie que dans les autres ordres d’insectes, présente trois 
divisions principales, ayant beaucoup de rapport entre elles, et dont le nom 
diffère, selon qu’elles sont dorsales ou pectorales ; on a cherché à trouver 
dans leurs diverses parties, une unité de composition qui leur a fait donner 
par Audouin, les mêmes dénominations ; toutefois le genre Ditiscus, qui a 
servi à cet auteur, de type de comparaison (un des plus mauvais), diffère telle¬ 
ment des Lépidoptères par son organisation, qu’il devient très-difficile d’éta¬ 
blir une comparaison certaine entre les diverses pièces thoraciques, et pour 
quelques-unes, il eut été impossible de ne pas imposer de nouveaux noms, 
leur division, surtout pour les pectorales, devenant plus nombreuse. 

Les trois divisions thoraciques conservent les noms de prothorax, mésotho¬ 
rax et métathorax ; la partie dorsale a reçu d’Audouin le nom de tergum ; on 
lui a aussi donné celu de notas (vtôtoç) que nous préférons ; la pectorale a 
été appelée pectus , de sorte que l’on pourra dire: pronoms, mésonotus , et 



104 


SPHTNGIENS. 


en partie, côtés du second saillants, dépassant la largeur du 
thorax, offrant après le stigmate, l’apparence assez sensible 
d’un second. 

Ailes supérieures étroites,fortes; inférieures petites, larges, 


métanotus , de même que : propectus , mésopectus, métapectus, ce qui est plus 
exacte que : antépectus, m'-dipectus, etc. 

La partie dorsale et môme sternale, de ces divisions, paraît présenter 
quatre subdivisions qui ont été désignées ainsi : prœscutum , scutum, scutellum, 
postsculellum, et aussi prœsternum, sternum, mésosternum, métasternum. 

Le mésothorax étant la division la plus développée et la plus complète, nous 
la décrirons d’abord. Il a eu dessus la forme d’un ovale plus ou moins allongé 
(Sphinx), un peu tronqué en avant, mais cette forme est très-variable ; il 
paraît souvent à lui seul constituer presque tout le thorax, tant il s’est étendu. 
aux dépens des deux autres divisions, le scutum surtout et le scutellum 
sont les pièces les plus grandes, et le premier est souvent, â lui seul, autant 
et plus développé que tout ce qui reste des parties dorsales (Uesperia, Sphinx , 
Noctua) ; sa partie antérieure présente une échancrure dans laquelle s’enclave 
le prœscutum ; celui-ci, placé verticalement et plus ou moins recourbé d’avant 
en arrière, a la forme d’un triangle (A. Atropos ), dont le-sommai est obtus avec 
ses angles latéraux plus ou moins prolongés; il varie beaucoup pour la forme 
et son sommet, pour la largeur ; celui-ci peut s’avancer en pointe jusque en 
dessus du scutum (Sphinx), d’autres fois,être tout à fait tronqué, et échancrer 
à peine le scutum qui s’abaisse sur lui ( C. Coryli ) ; sa partie inférieure s’ap- 
puye et s’articule, surtout vers ses angles, sur une pièce un peu saillante se 
dilatant sur les côtés (A, Atropos) et paraissant e ; faire partie ; sa base pré¬ 
sente une excavation dont le bord inférieur, d’où part Vento thorax, s’articule 
avec le postsculellum du pronotus. Il est tantôt bien distinct du scutum 
(Sphingides), et tantôt paraît se confondre avec lui supérieurement (Urania, 
Castnia, Chelonides, Noctuides) ; dans le premier cas il sjy unit par une ligne 
suturale bien sensible ; il émet dans l’intérieur un entothorax (pièces internes 
unies à quelques-unes des externes ou n’en étant que la continuation, et for¬ 
mant une sorte de charpente interne servant surtout d’attache aux muscles; 
celui de la partie postérieure du mésonotus, est le seul en partie visible, chez 
les Diurnes) court, large, souvent bilobé (17. Stellalarum). 

Le scutum plus ou moins allongé, parfois plus large que long (H. humuli) 
avec les côtés rabattus et sinués, a la forme d’un cœur (Sphinx) dont la pointe 
fortement tronquée et échancrée, est tournée en avant ; sa partie postérieure 
ou la base, est plus ou moins profondément divisée pour recevoir l’angle anté¬ 
rieur du scutellum, sa partie antérieure ou sommet est comprimée ; les angles 
de l’échancrure préscutale sont amincis et allongés. (angle scutal antérieur)'. 



SPHINGIDES. 


105 

dilatées eu arrière, les preriiières ayant une nervure costale 
(bore} costal) ; première nervure, seconde et les trois premiers 
rameaux de celle-ci parallèles, très-serrés près du bord costal, 
se dirigeant vers le sommet, puis après le rameau suivant, 


après eux et sur les côtés, se voit une fossette où s’attachent les parties liga¬ 
menteuses antérieures de l’aile, celte fossette garnie de portions fibreuses 
forme un vide dans le scutum ; dans ces ligaments se développent deux ou 
trois pièces dont la principale est la scapule (scapula) et une autre que nous 
appelons sous-scapulaire ; après se voit un renflement arrondi (S. convolvuli ), 
qui se continue sur les côtés en se rétrécissant, ensuite le scutum paraît légè¬ 
rement échancré (M. Maura), ce renflement peut s’appeler tubérosité scutale ; 
après la tubérosité, les Côtés sont un peu excavés ( A. Atropos ) et l’on voit au- 
dessous une pièce assez longue formant un angle en dehors, intimement unie 
au scutum, mais distincte et pouvant s’en séparer, laissant voir une ligne 
suturale obscure ; cette pièce reçoit une partie des attaches du milieu de 
l’aile et un faisceau musculaire venant de l’angle scutal antérieur, on peut 
l’appeler pièce scutale antérieure; elle est parfois grande (A. Pavonius), d’autres 
fois très-petite (Hépialides) ; elle se continue en se rétrécisssant. , jusqu’à une 
partie saillante du scutum qui forme comme une double apophyse (S. convol¬ 
vuli)-, on peut l’appeler scutale; tantôt bien saillante (A. Pavonius ), tantôt pres¬ 
que nulle (£. Quereus), le plus souvent simple ; le scutum allant en s’élar¬ 
gissant d’avant en arrière, acquiert dans ce point, sa plus grande largeur ; on 
voit s’unir à l’apophyse scutale (A. Atropos), une pièce irrégulière qui se joint 
en arrière, intimement au scutum, est très-variable de forme et se prolonge 
dans le moignon de l’aile dont elle est un des principaux points d’attache, 
(on peut appeler moignon, l’ensemble des petites pièces qui unissent les ailes 
au thorax), ce sera la pièce scutale moyenne ; enfin une troisième pièce, située 
en arrière de l’apophyse où elle s’unit au scutum ainsi que vers l’extrémité 
postérieure de l’attache de l’ailé qui la cerne, et dont elle est le principal 
appui, et au-devant des côtés duscutellum (angles latéraux), dont elle parait 
parfois faire partie au métanotus ( Notodonta ), est la pièce scutale postérieure; 
elle est épaisse, bosselée, irrégulière, très-variable. L’extrémité postérieure du 
scutum (base) va en se rétrécissant ; elle est profondément échancrée ou 
bilobée (A. atropos), pour recevoir l’angle antérieur du scutellum qui s’y unit; 
elle se termine en deux angles obtus, arrondis, parfois comme tronqués 
(S. Apiformis). Cette échancrure varie beaucoup pour la forme et la profon¬ 
deur et peut égaler le tiers au moins de la longueur du scutum ( Urania ), tantôt 
elle se termine en angle très-étroit et très-aigu ( Pieris , Castnia), tantôt le fond 
est arrondi (H. Nostradamus) ; d’autres fois elle est peu profonde et d’une 



106 SPHINGIENS. 

vieût le rameau nervulaire situé au delà du milieu de la uer- 
vule, qui, après ce point, forme uu angle rentrant et se renfle 
un peu ; troisième nervure fournissant trois rameaux, dont 
le premier part à peu-près du milieu de la nervure, cinquième 


forme circulaire (Z. Trifolii, G. coryli). Le scutum reçoit dans le milieu de ses 
côtés, la partie principale de l’attache de l’aile qui le circonscrit latéralement, 
oellerci s’articulant par en haut aux côtés du notas,-par en bas au côté supér¬ 
ieur du peçtus et par ses extrémités, ,aux deux autres divisions «ése,thora¬ 
ciques- La base de l’aile ou son- moignon se compose de beaucoup de petites 
pièces compliquées qui ne peuvent être désignées et auxquelles s’articulent 
les nervures, Chez les Diurnes, le scutum est très-bombé .et parfois très-com¬ 
primé ( Pieris ), et_ il présente souvent en dessus une carène longitudinale 
(Vanessa, Aryynis ) qui est réduite, dans la plupart des autres familles,' à une 
ligne médiane parfois un peu enfoncée ou un peu saillante, ou remplacée par 
uq sillon ( Eepialus ), mais souvent peu sensible ( Noetuides) ; d’autres fois il est 
aplati, élargi et déprimé (A. atropos ) et l’on voit, vers les côtés, un sillon large 
disparaissant avant son extrémité (S. conv olvuli ) ; le plus souvent il est 
bombé, et uni (Noetuides). 

Nous avons signalé deux pièces principales se développant dans la partie 
antérieure des .ligaments de l’attache de l’aile supérieure ; la principale a été 
désignée par Latreille pour les Lépidoptères, sous le nom de Ptèrygode 
(wtépuYQç), tandis qu’il l’appelait écailletie , pour les Hyménoptères ; nous 
remplaçons ces noms par celui de scapule ( scapula , scapulce, épaules) comme 
plus exacte, elle ne peut se rapporter, comme le pense M. Lacordaire, au 
paraptèr-e d’Audouin qui appartient au pectus. 

Hile est placée sur là partie latérale et antérieure du scutum, et couvre la 
base de l’attache de l’aile qu’elle dépasse quelquefois (Ç. nerii ) , égalant en 
longueur le scutum ; elle est de forme triangulaire , plus ou moins étroite et 
allongée et se prolonge le plus souvent en arrière, en un angle obtus, parfois 
très-allongé ; elle est plus ou moins courbée et convexe en dessus, concave en 
dessous, et se compose de deux lames presques contiguës, dont celle de dessus, 
solide, écailleuse, celle de dessous moins solideou membraneuse; pour s’en faire 
une idée on peut supposer (non pour sa forme, mais pour sa composition) une 
vésicule étranglée à sa base et aplatie par la compression et dont la paroi supé¬ 
rieure se serait solidifiée; le lieu où elle s’attache, ou plutôt le pédicule très- 
court par lequel elle se continue avec les parties ligamenteuses, est situé vers 
la base ou à la partie antérieure du bord interne (Diurnes); ce pédicule est 
parfois assez large (T. cossus), d’autres fois étroit et très-mince ( Noetuides) et 
s’insère en avant de l’attache du moignon de l’aile. Le bord antérieur de la 




sp h in g ides. 


107 

rapprochée de la quatrième avec laquelle elle s’anastomose 
vers le quart, ouïe tiers de sa longueur, aréole étroite bor¬ 
née par une nervule oblique, portée en avant où elle forme 
un angle antérieur aigu, vers le milieu de l’aile, le sommet 


scapule est un peu replié en avant et en dessous, il est large, souvent épaissi 
et arrondi et prolongé en un crochet qui s’engage sous la base de l’aile 
(. A. caja ), de sorte qu’à la jonction du bord externe, en ce point, il se trouve 
une échancrure ou une fissure parfois assez profonde (S. v'mosa), avec «le 
crochet très-allongé; mais d’autre fois il est à peine se sible (S. apiformis ): ce 
bord, renflé et d’un aspect différend, est séparé par une ligne parfois bien sen_ 
sible, de sorte qu’il paraît être une portion à part ( T. cossus); ce sera l 'apophyse 
de la scapule, il reçoit une partie du pédicule et semble se continuer avec la 
paroi inférieure; celle-ci paraît soudée avec la supérieure, au-dessous de ses 
bords, en laissant voir une ligne articulaire, fine et peu sensible (A. caja). 
•Le bord externe est le plus souvent courbé ou échancré, l’interne est au con¬ 
traire saillant; la scapule est souvent un peurenflée, surtout vers le sommet et 
varie beaucoup pour la forme : elle peut être grêle et étroite {Argynnis), grande 
et très-allongée ( Sphynx , Noctuides), large et courte ( Cossus- Zygœna), aussi 
large que longue, déprimée au milieu ( Hepialus ), etc. 

Sous la scapule, dans les ligaments antérieurs de l’attache de l’aile, se déve¬ 
loppe assez souvent une autre pièce, d’autant plus grande que la scapule est 
plus petite, et, alors, faisant saillie au devant du bord antérieur de celle-ci 
{Hepialus), mais souvent nulle ou peu sensible (M. maura ) ; nous l’appelons 
pièce sous-scapulaire ; à sa partie inférieure et postérieure se voit une masse 
musculaire qui se porte au-dedans du moignon de l’aile et devient parfois en 
partie écailleuse (/). celerio.) 

Le scutellum qui est intimement uni dans sa parti ; antérieure au scutum, 
mais rendu très-distinct par une rainure, est plus ou moins engagé dans 
l’échancrure postérieure de celui-ci, par son angle antérieur, tandis que le 
postérieur couvre parfois le niétanotus {U. croatica). Il présente à peu près la 
forme d’un losange dont les angles latéraux sont ordinairement les plus allon¬ 
gés, ce qui lui donne parfois une forme transversale {T\ cossus ); il est rare¬ 
ment plus long que large ( Urania ), parfois à peu près aussi large que long 
(flf. maura)-, l’angle antérieur peut être finement prolongé ( pieris ), ou être, au 
contraire, très-obtus et très-court (L. diclcea ); il est parfois plus allongé que 
le postérieur (Sphingides), souvent celui-ci estplus long (Lycénides, Noctuides )j, 
ou tous les deux obtus et, arrondis {D. coryli ), ou même le postérieur presque 
nul (A. pavonius ); cet angle paraît parfois divisé, par une ligne enfoncée qui se 
prolonge sur ses côtés, en une partie distincte, plus lisse et luisante, située au- 



108 


SPHINGIENS. 


de celle-ci souvent aigu avec son bord postérieur évidé, ce 
qui rend le même angle saillant en arrière. 

Secondes ailes parfois très-petites, avec le bord abdominal 
dilaté et surtout l’angle anal qui est saillant, ayant la moitié 


dessus du postscutellum (C. fraxinï). Tantôt le scutellum est en grande partie 
enfoncé dans le scutum fParnasius, Papilio ), tantôt il s’y enfonce très-peu 
(O. coryli)-, il varie du reste à l’infini selon les diverses familles. Son bord pos¬ 
térieur est coupé verticalement. Ses bords latéraux descendent plus ou moins 
dans une fosse souvent profonde bornée en dedans, par le scutum et le scu¬ 
tellum, en dehors, par l’extrémité postérieure de l’attache de l’aile qui s’unit 
à l’angle externe du postscutellum et au bord postérieur de l’angle du scutum; 
en avant de cette fosse se voit la troisième pièce sternale qui, souvent élevée 
et. en relief, ^semble la borner, et d’autres fois, plus déprimée et dilatée, 
paraît en faire partie ; on peut l’appeler fosse sternale postérieure par oppo¬ 
sition à celle qui se trouve entre le moignon de l’aile, la pièce scutale anté¬ 
rieure et la dépression du scutum, avant l’apophyse scutale, qui est la fosse 
sternale antérieure, souvent peu marquée et cachée par la scapule. 

Le postscutellum est une pièce étroite et peu visible, presque interne, que 
l’on aperçoit sous le bord postérieur du scutellum (cette pièce est confondue 
avec l’entothorax dans la figure inexacte d’Audouin, représentant le notus du 
mesothorax du Pavonius, reproduite par Latreille et M. Lacordaire ; ces deux 
auteurs indiquent pour lui, une partie de l’entothorax), en forme de bande 
étroite, courbée (d. alropos), qui s’étend jusqu’à l’extrémité de la partie pos té¬ 
rieure de l’attache de l’aile, là, elle se continue par une pièce distincte (elle 
paraît tout à fait en faire partie, au metathorax, chez les Coléoptères, Lucanus, 
Melolontha), qui va s’articuler avec la partie postérieure de la pièce sous axil¬ 
laire ; ici elle est large et courte et produit un petit enfoncement dans l’endroit 
où elle joint le postscutellum; elle s’applique contre la pièce scutale posté¬ 
rieure de l’attache de l’aile; chez les Diurnes elle est étroite (C. Jasiüs), allon¬ 
gée et comme divisée en deux parties daqs sa longueur, e f , après avoir joint le 
postscutellum, elle se prolonge et s’articule dans un point étroit à la base de 
l’entothorax; elle unit la partie postérieure du pronotus au pectus. 

Le postscutellum est surtout bien visible chez les piérides, et paraît distinct 
de l’entothorax quisembleile continuer. Celuici-, dont la partie supérieure pa¬ 
raît sortir du dessous du scutellum (Noctuides), est une pièce très-grande qui, 
partant de haut en bas et d’avant en arrière, s’avance dans le métathorax, et 
pénètre, parfois jusque dans l’abdomen (B. rhomboidaria )• il a la forme d’un 
carré long, sa face supérieure très-large et déprimée (A. atropos ), se compose 
d’une lame un peu rabattue sur les côtés, formant une extrémité épaisse et 



SPHINGIDES 


109 


iuterne du bord antérieur dilatée ; deuxième nervure un peu 
plus mince que la première, et lui envoyant un rameau après 
la base, fournissant deux rameaux, le nervulaire placé un 
peu après le milieu de la nervule, troisième nervure donnant 


très-obtuse, parfois bilobée ou ayant ses angles saillants, ou même divisée et 
fourchue (Cossus); ses côtés sont renforcés par une pièce naissant derrière 
1 extrémité du postscutellum ; il semble très-épais à cause des masses muscu¬ 
laires qui le remplissent et s’y insèrent, et qui viennent de la partie antérieure 
du scutum, du præscutum et de son entotllorax; la face supérieure reçoit les 
attaches membraneuses et musculaires du métanotus, et parfois il s’y déve¬ 
loppe, de chaque côté, avant la base, une pièce triangulaire pointue, assez éle¬ 
vée (Pieris, Papilio ), servant d’attache à des muscles; la base, bornée par une 
membrane d’attache, qui en laisse une plus ou moins grande partie à décou¬ 
vert, parfois grande et bien visible (Papilioniens), est lisse et luisante, et 
peut, lorsqu’elle est étroite (Noctuides), être confondue avec le postscutel- 

Le mésonolus est circonscrit sur les côtés, par l’attache des premières ailes 
qui le séparent du pectus et qui s’insèrent surtout à ses trois dernières divi¬ 
sions et même à l’extrémité des côtés du præscutum (A. atropos ). 

Nous arrivons au mésopectus , ici très-développé et qui présente un assez 
grand nombre de pièces ; aussi, devant les signaler et décrire, à cause des 
caractères qu’elles offrent, serons-nous obligé de nous éloigner de la nomen¬ 
clature d’Audouin. La plupart de ces pièces sont faciles à distinguer lorsque le 
thorax est complètement dénudé. Les hanches du propectus sont libres dans 
leur longueur, les quatre autres font partie du pectus et ne se séparent point, 
des épimères avec lesquels elles forment un faisceau circonscrit que j’appellerai 
groupe coxal; un deuxième, composé des parties sternales et pectorales, 
prendra le nom de slemo-pectoral, et un troisième se confondant un peu avec le 
précédent, comprenant les pièces près de l’attache de l’aile, sera le groupe 
axillaire. 

Le premier fait saillie sous le pectus et parait le constituer en partie 
(Sphinx), et même en grande partie (Hepialus) ; il est parfois tellement sail¬ 
lant qu’il semble en être distinct ( Boarmia ). La hanche ( coxa) est inférieure à 
l’épimère, mais plus ou moins, selon que les divisions du pectus sont plus ou 
moins obliques par rapport à l’axe vertical du thorax ; cette obliquité peut 
être très-prononcée (Lilhosia) et alors la liancbe est tout-à-fait inférieure à 
l’épimère dans sa longueur. Elle a une face interne en rapport avec celle de 
la hanche du côté opposé et qui s’unit en partie avec la portion sternale 
étroite qui est comprise entre les deux hanches: sa face externe, qui est large 
Lépidoptères de l’Andalousie. 8* 



SPHTJNGIENS. 


110 

trois rameaux, aréole assez courte, variable, parfois très- 
courte ou basilaire chez des espèces transparentes, bornée par 
une nervule oblique et formant un angle postérieur prolongé; 
frein parfois très-faible, mais ne paraissant pas manquer corn¬ 


et a souvent une forme un peu triangulaire,, est divisée par un boTd, parfois 
peu sensible {A. atropos), d’autres fois prononcé et saillant (T. apiforme ), ou 
même en carène et tranchant ( Castnia ), qui alors, la sépare en deux parties, 
l’une inférieure et interne plus étroite, et l’autre supérieure et externe, par¬ 
fois excavée (id). Cette face externe présente trois bords et une extrémité ar¬ 
ticulaire ; l’antérieur basilaire oblique, s’articulant avec une pièce que nous 
nommons pectorale (division du sternum d’Audoin, entourant toujours la 
base de la hanche), l’interne en rapport avec la hanche opposée, l’externe 
supérieur, uni avec Pépinière dans sa longueur, et l’extrémité formant l’arti¬ 
culation coxo-trochantérienne ; chez les diurnes, la hanche est souvent 
étroite et allongée ( Pieris ). L’épimère, qui est uni dans sa longueur avec la 
hanche, a la forme d’un triangle allongé (A. atropos ), tantôt plus étroit 
(M. maurà ), tantôt très-large (M. stellalarum) ; il a trois bords et une extré¬ 
mité ; l’un qui l’unit à la hanche, l’autre postérieur, en rapport avec la pièce 
pectorale du métapectus, se prolongeant profondément en dedans ; le troi¬ 
sième, supérieur, oblique et basilaire, uni à la pièce sous-axillaire, placée 
au-dessous de l’attache de l’aile ; l’extrémité amincie de l’épimère se con¬ 
tourne au-dessus de celle de la hanche et paraît s’y confondre et contribuer 
à la partie articulaire; tantôt plus étroit que la hanche, tantôt bien plus large, 
il l’égale, ici, à peu près en longueur. Entre ces deux pièces, et à leur base, 
s’en trouve une autre très-petite, en forme de tubercule arrondi que nous 
nommons graniforme (A. atropos ) ; peut-être est-elle le trocliantin d’Au- 
douin ? Ici bien .visible, elle disparaît presque chez les Diurnes ; le groupe 
coxal, composé de trois pièces, est entouré, en avant et supérieurement, par le 
sternum, la pièce pectorale et la sous-axillaire. 

Le deuxième groupe se compose des pièces sternales et pectorale ; nous dis¬ 
tinguons celle-ci, qui paraît parfois se confondre avec les premières, â cause 
de son importance caractéristique, surtout au métapectus. Les deux premières 
pièces sternales sont placées en avant et en dessous du mésopectus et sont les 
seules bien visibles (le sternhm d’Audouin peut être divisé en quatre parties); 
nous les nommons prœsternum et sternum . Parfois presque intimement réunies 
{Castnia), elles sont le plus souvent distinctes. La première est quelquefois en 
partie membraneuse (M. maura ), et s’échancre plus ou moins en arrière dans 
son milieu, pour recevoir l’angle antérieur du sternum (C. caja), en formant 
en dedans, un angle aigu et avancé ; elle s’unit en avant au propectus, par des 



SPHINGIDES. 


lit 


plètement, souvent bien prononcé, s’accrochant dans une 
lanière qui prend naissance au dessus de la première nervure 
et qui peut être assez allongée. 

Plusieurs sont diurnes, les autres volent au crépuscule. 


parties menhraneuses, et sur les côtés à la pièce pectorale, dont elle n’est pas 
toujours distincte ( Castnia ), et un peu à l’épisternum ; sa partie moyenne est 
souvent membraneuse, ayant seulement les côtés et l’angle central écailleux : 
sur les côtés de celui-ci, se voit une ligne suturale, de sorte qu’il paraît être la 
réuniondupræsternumetdu sternum, et la partie'membraneusecontenue entre 
ses deux branches appartiendrait au sternum (C. caja). Get angle, parfois très- 
allongé se continue en une ligne médiane qui s’enfonce profondément en s’unis¬ 
sant à celle du propectus (C. fraxini ) ; il peut être très-rétréci, presque isolé, 
ou presque réduit â la ligue médiane (B. roboraria, P. lessdum) ; d’autres fois 
il est étroit, saillant, court, et l’angle aigu du scutum y est tout à fait engagé 
(T. apiforme). Le sternum, qui vient après, a la forme d’un losange (A. at- 
ropos) ou d’un triangle (SI. maura) ; sou angle antérieur s’avance plus ou 
moins entre l’échancrure du præsternum, et le postérieur se termine entre 
les hanches ; les côtés sont unis en avant au præsternum, ensuite à la pièce 
pectorale qui se prolonge plus ou moins, en un angle très-étroit, entre lui et 
la hanche -, son extrémité s’unit aux hanches ; il présente de chaque côté, en 
avant, une impression assez profonde (A. atropos, C. fraxini) ; elle est va¬ 
riable et peut disparaître (Diurnes). Le præsternum et le sternum sont cou¬ 
verts par les hanches libres du propectus. La continuation du sternum entre 
les hanches constitue le meiostemum, qui est très-étroit, linéaire, souvent 
membraneux -, il envoie intérieurement un entothorax ; en arrière et entre 
les épinières, se voit une portion sternale souvent divisée et membraneuse, 
surtout visible au métapectus où elle s’étend parfois derrière les épimères, c’est 
le metasternum. Les quatre parties sternales sont divisées par une ligne mé¬ 
diane bien sensible ; le metasternum peut même être séparé -, le præsternum 
paraît souvent divisé dans sa largeur en trois parties, parfois bien distinctes 
(Thais ), dont la moyenne serait surtout le præsternum et les latérales une 
pièce pectorale qui pourrait être désignée comme première ; cependant elle se 
trouve circonscrite, comme le sternum, par une même ligne suturale qui, par¬ 
tant en avant des hanches, vient atteindre l’angle inférieur et antérieur de 
l’épisternum (C. caja), en séparant la partie que j’appelle pièce pectorale. 
Celle-ci est subtriangulaire, aiguë à ses extrémités (td) ; elle est placée au 
côté externe des deux premières pièces sternales, dont elle n’est séparée que 
par la ligne précédente, souvent peu sensible et' tout à fait nulle chez les 
Diurnes ; elle s’engage postérieurement entre le sternum et la hanche ; son 



112 


SPHINGIËNS. 


Les chenilles vivent souvent à découvert sur des plantes 
diverses, elles offrent cette particularité, d’avoir, pour la plu¬ 
part, unefsorte de queue sur le pénultième segment ; celle-ci 
est plus ou moins hérissée, rugueuse, assez mince et pointue, 


Liord antérieur et supérieur’ s’unit à l’épisternum, l’externe à la pièce soüs- 
axillaire et l’inférieur et postérieur à la hanche ; ce bord et le même angle 
paraissent parfois divisés par une ligne suturale, surtout au métapectus (Ura- 
nia) et, dans ce cas, ils semblent appartenir au mésosternum dont ils ne pa¬ 
raissent être qu’un prolongement, de sorte que la pièce pectorale se termine¬ 
rait en pointe entre lui et le sternum ; mais le plus souvent cette disposition 
est peu sensible ici ; ce groupe est donc formé de cinq pièces, dont quatre 
sternales. 

Le troisième groupe comprend quatre â cinq pièces qui occupent l’es par¬ 
ties latérales et supérieures du mésopectus. La première, en avant, est ï’épis- 
ternum (il paraît bien se rapporter â celui d’Audouin) ; il est assez grand, 
d’une forme carrée ou un peu triangulaire et présente quatre bords ou côtés ; 
il est placé sous la partie antérieure de l’attache de l'aile'-; son côté supérieur 
se trouve en rapport avec l’apophyse de la scapule (S. Convolvuli) ; ce côté 
présente un rebord paillant très-élargi en dedans, creusé par un sillon en 
dehors ; il s’unit à des parties membraneuses venant du mésopectus et de la 
partie antérieure de l’attache de l'aile, et à son extrémité postérieure, â une 
pièce irrégulière (sans doute ïeparaptère d’Audouin), très-variable, se dila- 
lant parfois, en une partie saillante arrondie ( Catocala) ; nous préférons le nom 
d 'hypopière ; elle concoure avec une autre, qui lui est contiguë, à former la 
partie inférieure du moignon de l’aile ; cette extrémité s’unit aussi à la partie 
antérieure et supérieure de la pièce sous-axillaire (id.) Le bord inférieur 
s’articule en grande partie avec la pièce pectorale, et en avant, avec le côté 
du præsternum ; cette union se fait à l’aide d’un liséré intercalaire très- 
étroit ; le côté antérieur est arrondi, obtus, un peu recourbé en dedans, et 
reçoit des parties membranenses du propectns ; le postérieur est un peu- 
arrondi et replié en dedans, où il s’unit au 1 côté antérieur de la pièce sous- 
axillaire avec laquelle il forme une rainure ou canal qui se continue avec 
celui de son bord supérieures. Ligustri) ; cette pièce, bien visible chez tous les 
Lépidoptères crépusculaires et nocturnes, disparaît presque chez beaucoup- 
dé Diurnes et chez les Urania : mais elle est assez visible chez les Hespérides. 
Après l’épisternum, au-dessus de l’épimèrè et immédiatement sous l’aile, se 
Irouve une étendue, souvent en grande partie membraneuse (A. caja), que 
nous nommons espace axillaire, et qui contient deux pièces principales sou¬ 
vent assez compliquées : on y remarque en outre, vers le milieu de l’attache 



SPHINGIDES. 


113 


courbée en arrière; elle n’est qu’un prolongement delà peau. 
Elles se métamorphosent à la surface de la terre entre des 
débris qu’elles lient ensemble. Les chrysalides sont épaisses, 
plus ou moins rugueuses avec la tête saillante, terminées en 
pointe à l’extrémité anale. 


de l’aile, un enfoncement, parfois assez profond, rétréci en dedans (Sphinx), 
d’autres fois étroit et superficiel (T. apiforme), que nous nommous fosse axil¬ 
laire ; souvent en partie membraneuse, elle est envahie par une pièce en 
forme de cornet (id-), terminée en pointe en avant et ayant les bords inférieurs 
et antérieurs, saillants et élevés (S. Convolvuli). Ce sera la pièce axillaire, qui 
est extrêmement variable pouf sa forme et sa grandeur et s’étend bien plus 
par en bas que par 'en haut ; elle semble parfois divisée en dedans, par une 
ligne partant du fond et qui se rend à l’angle antérieur ; celui-ci est alors fléchi 
et arrondi (C. fraxini), ou très-saillant et crochu ( Catocala ) -, la portion di¬ 
visée peut prendre le nom de supérieure, elle fait partie de l’attache de l'aile et 
est parfois bien distincte (A. Carpmï) ; elle se trouve aussi divisée dans sa 
partie profonde. La pièce axillaire peut être réduite à la fosse qu’elle circon¬ 
scrit bien (M. maura ) ; d’autres fois son bord inférieur est épais, élargi et 
rabattu (Catocala), ou s’avafice sut l’espace axillaire (A. carpini) ou même 
l’envahit presque entièrement (C. taraxaci). Au-dessous se trouve la pièce 
sous-axillaire qui borne et circonscrit cet espace; tantôt très-étroite, elle est 
en forme d’arceau marqué d’une strie profonde, de sorte que la partie infé¬ 
rieure qui couronne l’épimère a l’apparence d’un rebord (C. taraxaci) dont 
les deux côtés remontent vers l’attache de l’aile ; tantôt très-large (T. api¬ 
forme}, elle occupe presque tout l’espace axillaire, tandis que la pièce du 
même nom est presque réduite à sa partie supérieure ; sa surface est inégale ; 
elle est bornée en avant par l’épisternum et la pièce pectorale, inférieurement 
par l’épimère, postérieurement par la pièce cunéïque, et est en outre en rap¬ 
port avec le métapectus ; son bord antérieur est sinué, arrondi et redressé 
par en haut ; cette partie forme un bord saillant qui se dirige vers le milieu de 
l’espace et contourne, en formant un sillon (S. convolvuli), la portion inférieure 
du bord qui est allongée, saillante, en forme de tubercule et semble parfois 
être une petite pièce distincte (O. tyrrhea ) ; mais d’autres fois elle est peu sen¬ 
sible (T. apiforme). Nous l’appellerons tubérosité pectorale. Elle est toujours 
très-prononcée chez les Sphlngides, mais elle disparaît presque, en s’élargis¬ 
sant beaucoup, chez les Diurnes ; la partie supérieure de ce bord s’articule avec 
la même portion de l’épisternum et fournit une petite pièce étroite, sinuée, qui, 
de même que l’hypoptère, contribue à former la base du moignon de l’aile; son 
côté postérieur va s’articuler avec l’extrémité du postscutellum et le bord de 
la pièce scutale postérieure ; ce côté parait presque interrompu par une pièce 



114 


SPHINGTENS. 


genre. MACROGLOSS A, Scopoli. 

SESIA, Fabricius. 

Tête souvent assez petite, ainsi que les y eux, antennes grandes 
en massue allongée, surtout chez les femelles, terminées par 


placée entre lui et la base de Pépinière et qui l’échancre plus ou moins -, cette 
pièce, souvent peu sensible ici, est parfois bien visible (P. Gamma), surtout au 
métapectus où elle peut être renflée en forme de vésicule (id.), ou être en 
partie membraneuse (A. caja), d’autres fois presque nulle et se confondant 
avec la pièce sous-axillaire (S. convolvuli). Nous la nommons pièce cunéïque ; 
elle se prolonge souvent beaucoup en dedans postérieurement. 

Parmi les petites pièces du moignon de l’aile en dessous, appelées épidèmes 
d’insertion, il y en a une postérieure étroite, comme double, ou formant un 
pli anguleux parfois très-saillant (A. caja), s’avançant au-devant de la fosse 
axillaire, donnant attache à des membranes, dont l’une forme le boTd posté¬ 
rieur de l’attache de l’aile, et paraît n’être qu’un» trachée ; ce pli peut prendre 
le nom de postérieur par opposition à un autre, moins prononcé et antérieur. 

La disposition des pièces que nous venons de signaler ne varie pas essen¬ 
tiellement dans le plus grand nombre des Lépidoptères.; quelques-unes seule¬ 
ment, peuvent devenir en partie ou entièrement membraneuses, et disparaître, 
mais elle offre de notables différences dans une grande partie des Diurnes ; les 
Hespôrides, qu’on pourrait séparer des Diurnes, et les Urariides qui les avoisi¬ 
nent, font le passage. Le mésonotus étant moins modifié que le mésopectus> 
nous examinerons celui-ci. 

Les côtés du præsternum sont placés en travers et très-allongés (N. populï), 
atteignant presque l’attache de l’aile, dont ils sont séparés par l’épisternum 
qui est très-petit, confondu avec l’hypoptère et qui ne se trouve point sur la 
pièce pectorale ; celle-ci est différente et simule complètement un épisternum 
dont l’extrémité s’unit à la partie antérieure de la pièce sous-axillaire ; la 
partie moyenne du præsternum très-petite, allongée, triangulaire, forme une 
pièce distincte. Le sternum est grand, bien circonscrit, mais il s’est élargi en 
arrière, aux dépens de la pièce pectorale. L’espace axillaire est très-allongé 
dans le sens du corps, la pièce axillaire est très-longue, et la sous-axillaire 
se^prolonge en un angle inférieur autour de la hanche, qui est la portion, ici 
peu convexe, appelée tubérosité pectorale. Les hanches du métapectus sont 
entourées en arrière par une partie en forme de bande qui peut être consi¬ 
dérée comme une extension du metasternum. 



SPHIN'GIDES. 


115 


une partie très-mince et fléchie, palpes souvent avancés et 
appliqués sur le bord du front, velus à leur face interne, spiri- 
trompe très-longue; thorax court; abdomen déprimé, large à la 
base, terminé par un pinceau de poils contractile aplati, large, 
comme divisé , avec d’autres plus petits. Ailes antérieurespetites, 


Nous allons passer en revue les deux autres divisions thoraciques : le pro¬ 
thorax est celle qui est la moins développée, et il a l’apparence d’une sorte de 
cou ; les pièces qui composent son notus sont le plus souvent très-petites, 
minces, peu solides, et en partie avortées et membraneuses, offrant rarement 
l’apparence d’un corselet (ce qui existe un peu chez la Chelonide que nous 
avons appelée Nototrachus pierreti ), comme chez d’autres insectes. 

Le plus souvent il paraît formé de quatre plis placés en travers (5. Ligustri, 
Z. lavandulœ, C. ligniperda ), deux de chaque côté d’une partie centrale étroite, 
luisante, écailleuse, dilatée dans sa partie antérieure, dont les deux premiers 
très-souvent les plus épais, sont les plus constants, et parfois les seuls 
visibles. Ces plis peuvent s’effacer ou être rudimentaires (Papilio, Pieris), 
d’autres fois, être au nombre de six (S. liguslri ). Dans ce cas, les deux pre¬ 
miers ont l’apparence d’une crête transversale échancrée dans son milieu, 
placée derrière l’occiput, dont elle est très-rapprochée; elle représente le 
præscutum, souvent elle est peu visible ou insensible (Papilio). Les deux 
plis suivants ordinairement les plus grands et les plus constants (Argynnis, Sa- 
tyrus, Chelonia, Catocala, etc.), et souvent aussi les seuls visibles, sont plus ou 
moins renflés et vésiculeux, três-dilatês et recouvrant les postérieurs (Arctia) ; 
ils naissent supérieurement, au-devant de la dilatation de la partie centrale, 
sur une portion antérieure, plus étroite, qu’on peut considérer avec eux, 
comme le scutum, et d’où part en dessous un arceau qui, en s’élargissant, va 
s’unir â la partie supérieure de l’épislernum, et dont le bord interne en s’arti¬ 
culant avec l’extrémité des côtés prolongés du scutum, contribue à former un 
anneau sinué, rétréci par en haut, dilaté par en bas, qui constitue avec un 
grand entothorax intérieur et inférieur, allant s’unir au præsternum, la char¬ 
pente du prothorax (D. celerio). Cet anneau est bien visible en dehors, lorsque 
les plis se sout effacés et que le prothorax, très-allongé, forme un espèce de 
cou (Pieris, Papilio). La partie solide ou écailleuse du scutum est parfois bien 
sensible et distincte du scutellum dont les angles prolongés l’embrassent en 
formant un demi-cercle (Pieris), ou ayant tous les deux la même forme (Thais) 
Les plis du scutum descendent moins bas que les postérieurs (scutellum), et se 
terminent en avant de ceux-ci, à la hauteur du stigmate prothoracique 
(S. Luguslri) ; parfois au lieu d’être saillants et renflés, ils sont aplatis en 
forme de corêelet, ainsi que les suivants, laissant à peine voir le scutel- 



i 16 


SPHOGIKYS. 


entières, sonvent plus ou moins transparentes, les postérieures 
parfois très-petites, un peu dilatées au bord abdominal avec 
l’aréole quelquefois très-courte, disparaissant presque dans la 
base de l’aile (espèces exotiques). 


lum ; alors le scutum est la pièce la plus grande et le stigmate se voit à son 
extrémité inférieure ( Hepialus ) ; d’autres fois ils forment un corselet presque 
comme chez les Orthoptères ( Nototrachus pierreti ). 

Les deux derniers plis partent en haut, des côtés de la partie moyenne 
(scutellum) après sa dilatation ; plus minces que les précédents , ils sont 
ordinairement peu développés, souvent peu visibles ; mais parfois ils sont 
plus grands (Z. peucedani, C. ligniperda ) ; ils descendent au devant du stigmate 
qu’ils bordent et se terminent derrière l’episternum (S. ligustrï) ; ils forment 
avec la partie centrale le scutellum; celle-ci, dilatée avant les plis, porte sur¬ 
tout ce nom ; elle est souvent enfoncée et cachée par les plis moyens ( Arctia ), 
d’autres fois saillante (Z. lavandulœ); elle se rétrécit en se continuant en 
arrière jusqu’au-dessous du bord antérieur du præscutum du mesopectus, où 
elle s’unit en s’appuyant sur l’entothorax et constitue le postscutellum. Le 
pronotus, parfois assez allongé (( papilio ), se trouve souvent fortement com¬ 
primé entre la tête et le mésotborax et réduit à une très-petite dimension 
(M. maura ). 

Le propectus est souvent un peu plus développé, et l’on peut reconnaître 
la plupart des pièces ; sa partie antérieure est parfois couverte par une pièce 
saillante, presque en forme de plastron (M. stellatarum'), qui naît de la partie 
postérieure du menton; elle est réduite quelquefois à une petite portion 
linéaire, transverse, placée au-dessous de la lèvre et isolée dans les parties, 
membraneuses (P.podalirius); c’est la pièce basilaire.Lepræsternum, quise voit 
après, a souventl’apparence d’un demi-cercle linéaire, parfoisunpeu éloigné du 
sternum (id.); d’autres fois le touchant (D. hippophaes),et dont les extrémités, en 
s’élargissant, vonts’unir au côté antérieur et supérieurde l’épisternum; dans ce 
point, ils s’unissent aussi à la base d’une pièce étroite et longue qui, d’abord 
courbée à son insertion sur l’épisternum (Hippophaes), remonte obliquement 
jusqu au bord interne des tempes où elle s’attache, ou parfois à une partie 
solide qui traverse le trou occipital (Thaïs)-, ainsi les deux branches du 
præsternum forment avec ces deux pièces, avec lesquelles, le plus souvent, 
elles sont seulement unies, un premier anneau auquel le præscutum doit 
prendre part lorsqu’il est assez développé, comme celui cité plus haut, qui 
est formé par le scutum et le sternum, prenant chacun leur point d’appui sur 
l’épisternnm qui est la pièce principale des côtés du propectus. Le præster- 



SPHI AGIMES. 


117 • 


Cràne court, variable pour la largeur, peu rétréci en avant 
avec le bord du front saillant en angle obtus, gibbeux et les 
joues, grandes prolongées en avant des yeux, le long des man¬ 
dibules qui, elles-mêmes, sont très-saillantes en pointeobtuse ; 


tmm toujours étroit d’avant en arrière, est parfois réduit à une partie linéaire 
entourée de membranes, souvent il est libre; d’autres fois un peu plus large, 
il est presque intimement uni au sternum (Argynnides), et ne paraît en être 
quelquefois, que le dédoublement. 

Le sternum a plus ou moins la forme d’un losange, comme au mésopectas, 
mais il est beaucoup plus étroit d’avant en arrière, avec les côtés bien plus 
allongés (Z), hippophaes, M. maura :); parfois sa partie moyenne n’est pas beau¬ 
coup plus large que les côtés (M. Stella tarum) ; d’autre fois elle est très-étendue 
■d’avant en arrière (T. apiforme) et triangulaire ; son angle antérieur est sou¬ 
vent aigu et allongé, il peut être court et obtus et toucher le præsternum 
(D hippophaes) ; ses côtés en se courbant, viennent s’unir au bord antérieur 
de l’épisternum où ils se continuent jusque derrière ceux du præsternum; 
leur extrémité entre le bord interne et l’épisternum, offre l’apparence d’nne 
division qui serait la pièce pectorale (M. maura ) ; la partie postérieure, 
rétrécie, se continue entre les hanches et est souvent bordée par des mem¬ 
branes (id.) ; cette extrémité un peu dilatée peut être bifide (Catocalaj ; sa 
continuation constitue le mésosternum, puis le métasternum qui se distin¬ 
guent, parfois, par de petites dilatations (A. caja) ; le dernier, avant de s’unir 
au præsternum du mésopectûs, s’enfonce profondément : ce point, un peu 
dilaté, sert d’appui en dedans, à la réunion des deux branches de l’entotho- 
rax. L’angle antérieur du sternum s’enfonce aussi parfois à sou union avec 
le præsternum, dont la partie moyenne se trouve aussi enfoncée ; derrière 
ses côtés exisle, avant l’articulation de la hanche, une partie membraneuse 
plus ou moins large qui représente l’autre portion de la pièce pectorale, ellè 
s’élargit parfois aux dépens du sternum qui se trouve rétréci';^, caja). 

Sur les côtés du propectns se voit une pièce principale déjà signalée 
D.celerio ), et souvent lapins grande (Sphingides,, que nous pensons être 
l’épisternum ; sa forme est le plus souvent oblonguc (T. pronuba), parfois plus 
large et presque arrondie (Sphinx). Il est entouré, en avant, par les parties 
sternales et pectorales, en arrière par une portion membraneuse qui semble 
correspondre à l’espaee axillaire. 

La hanche, qui est libre, est allongée, presque cylindrique, allant èn 
diminuant de la base à l’extrémité et un peu déprimée; elle a un bord 
externe saillant, au-dessus duquel il y a une face déprimée et presque exca¬ 
vée <T. pronuba) ; elle varie pour la longueur et peut devenir très-épaisse 
Lépidoptères de l’Andalousie. «** ' 



èpiinère du rnésopectus ayant postérieurement une saillie 
pointue ou épineuse. Abdomen avec le premier segment très- 
cdurt, étroit, élargi après les angles antérieurs du deuxième, 
offrant en dessus, de chaque côté, à la base, un enfoncement, 


(P. latreillii) ; elle s’articule avec des parties membraneuses (A. caja). L’épi- 
mère paraît nul ou être devenu membraneux : il se trouverait au côté externe 
de l’articulation de la hanche, où une très-petite pièce, souvent insensible, 
pourrait le représenter. Dans beaucoup de Diurnes l’épisternum est intime- 
'rnent tmi aux parties sternales (Àrgynnides, Nymphalides). Cette division tho¬ 
racique, beaucoup moins épaisse que les autres, est laplus mobile -, elle laisse 
prendre au rnésopectus son développement antérieur. 

, La troisième division thoracique, le métathorax, vient, pour la grandeur, 
après le môsothorax, auquel il ressemble pour sa composition ; mais il est 
beaucoup plus coun : son notus, surtout, semble parfois en grande-partie 
annihilé par celui du mésothorax, dont le scutellum le recouvre souvent, 
presque entièrement 'M. bombyliformis, Ç. processionea) ; d’autres fois il pré¬ 
sente une certaine étendue H. humulï). Le præscutum, le plus souvent caché, 
presque intérieur, se trouve en dedans du bord antérieur du scutum, auquel 
il s’unit dans son étendue : souvent assez étroit, en partie membraneux, il 
forme une petite pièce médiane presque carrée (C. elocata) ; d’autres fois il 
parait placé entre les deux divisions du sçutum qu’il semble continuer: 
parfois il est un peu visible en dehors (II. lupulinus, Arciia). Le scutum, pres^ 
que toujours fortement rétréci ou comme interrompu dans sa partie moyenne 
Sphingides), paraît d’autres fois divisé en deux portions (Diurnes) qui peuvent, 
être très-distantes l’une de l’autre ( Urania ). Mais cette division n’est souvent 
qu’apparente, les deux portions se continuant par une partie moyenne très- 
étroite sous le bord du scutellum ; quelquefois cette partie est bien sensible 
(fiastnidps. Zeuzérides) et môme peut avoir une certaine largeur d’avant eu 
arrière (Hqpialides . Les côtés, toujours beaucoup plus larges, à cause de 
l’attache des ailes postérieures, sont plus ou moins triangulaires, saillants, et 
à .surface inégale,., rarement presque unie (A. atropos ), ou renflée et .lisse 
(f'anpssa,), aussi, parfois, très-inégale (A. caja); elle se trouve quelquefois 
creusée par un sillon transversal (U. \initia) qui la divise en une portion anté¬ 
rieure étroite, saillante ordinairement., en partie, ou presque entièrement 
couverte de très-fines écailles persistantes lui donnant un aspect pulvérulent, 
ce sera l’espace pulvérulent, et en une autre partie plus courte (Vinula), 
■appuyée sur une .sorte de tubercule lisse (D. velitaris ) ; cette partie, que nous 
appelons moyenne , peut se rétrécir ou même disparaître et alors la parti# 
antérieure, très—étroite, u’est séparée du tubercule, devenu énorme, que par un# 



SPHINGIDES. 


119 


non étranglé à son attache thoracique, garni sur le bord des 
segments de fortes écailles épineuses. 

Leur corps est uni et tout d’une pièce. Ces espèces voltigent 
avec une grande rapidité sur les fleurs, dont leur spiritrompe, 


rainure (t/r. ulmi ). La partie moyenne, au lieu d’élre creusée, s’unit parfois à 
•l’antérieure en formant une élévation presqueen carène (Compta): d’autres fois 
elle se dilate en une partie postérieure, rendue distincte par une dépression qui 
l’en sépare (AJ. maura ), alors le tubercule est réduit à une petite pièce allongée, 
inférieure, non saillante ; ce tubercule métathoracique , souvent peu sensible 
ou nul (Sphingides), est séparé par une ligne suturale et nous paraît être la 
troisième pièce scutale. La partie antérieure des côtés du scutum, formant 
souvent nne espèce de bord épais, n’a pas toujours d’espace pulvérulent 
(Sphingides, Diurnes), et sa surface peut être tout à fait uniforme (id., id.),; 
leur partie externe présente en dehors, au devant de l’attache de l’aile, une 
sorte de dépression ou d’échancrure, parfois très-marquée, la divisant en 
deux angles (S. Spectrum), dont le postérieur correspond à l’apophyse scutale 
du mésonolus ( Argynnis ), et l’antérieur à l’angle de ce nom ; du fond de l’é¬ 
chancrure, part ici ( Spectrum ), une ligne qui sépare la partie antérieure dé la 
moyenne ; celle-là se trouve être couverte, dans sa longueur, d’une poiissière 
argentée (espace pulvérulent) qui, d’autres fois, n’occupe que l’extrémité 
externe (T. apiforme , T. bâtis). 

■La pièce qui vient après, le seutellum, souvent assez mince et échancré en 
avant (S. convolvuli), pourrecevoir l’extrémité du seutellumdumésothorax, est 
bien visible, non divisé, occupant la partie moyenne, mais presque toujours 
beaucoup plus court qu’au môsolhoTax : par exception à peu près aussi long 
(JJ. humuli ), parfois extrêmement comprimé M. stel/atarum), presque linéaire 
et transversal, d’autres fois saillant, triangulaire et reçu, comme au méso¬ 
thorax, dans une échancrure du scutum ( Hepialus ; mais souvent son extré¬ 
mité antérieure, plus ou moins obtuse ou arrondie, se recourbe en avant et 
s’enfonce parfois profondément entre l’échancrure ou les deux divisions du 
scutum (AJ. maura , Diurnes); ses deux angles latéraux, plus ou moins allongés 
et amincis, unis à ceux du postscutellum se continuent en produisant, comme 
au mésothorax, un rebord saillant (bord alaire ) contournant le scutum et qui 
constitue la partie postérieure de l’attache de l’aile ; il se dilate souvent en 
une partie membraneuse (A. villica) , formant parfois un lobe ou cuilleron. 
frangé et rebordé, tantôt arrondi et ayant le disque convexe (P. Gamma , 
tantôt formant un angle (T. pronuba, AJ. brassicœ) : le bord de ce cuilleron, un 
peu renflé et cylindrique, est, comme au mésothorax, une trachée. Le bord 
postérieur dn seutellum est rarement un peu saillant et arrondi (Sphinx),. 



12 0 


SPHIiXGIESS. 


très-longue, les tient éloignées. La forme de leur tète et de 
leurs palpes, et fa disposition des petites taches transparentes 
de quelques exotiques, semblent les rapprocher des Hespé- 
rides. 


•mais souvent presque droit et transversal, cachant presque toujours le posl- 
M'utellum, qui paraît nul ou peu visible -, parfois il est assez sensibl e(Hepialus) r 
formant une pièce arrondie par en haut, assez large, appliquée sous le bord 
postérieurdu scutellum, où elle se trouve un peu enfoncée avec ses côtés très- 
rétrécis. L’espace entre le bord alaire et le scutum est plus étroit qu’au méso- 
peehis et les pièqes seutales- sont peu sensibles, à l’exception delà postérieure 
signalée plus haut, sous le nom de tubercule métathoracique (L. dictœa). 

Le pectus du Siétathorax, quoique bien moins développé, surtout à sa 
partie antérieure* que le mésopectus, qui comprime et cache cette partie* 
présente à peu près les mômes pièces un peu modifiées, les hanches et les 
epimères étant un peu plus saillants et plus libres. Il est ordinairement 
plus large que le noms dans sa partie moyenne ; mais parfois celui-ci l’égale. 

H. Kmnili)-. tantôt large et renflé ( Castnia , Hepialus ), tantôt très-rétréci. 
(P. plumigera) ; les épinières qui, au mésothorax, sont très-souvent plus lar¬ 
ges que les hanches ou aussi larges ( Macroglessa, Zygœna, Cossus, Thyatira, 
M. maura), sont ici, beaucoup plus étroits. Ce pectus, lorsqu’il n’est pas 
isolé, ne présente à la vue que deux séries de pièces superposées et glacées 
sur les côtés, les parties sternales se trouvant cachées en avant par le méso- 
peetns, en arrière par l’abdomen; parfois le sternum est saillant en dehors 

M. àrundinis). 

Le præstemum est à peine sensible ou représenté par des parties membra 
neuses: le sternum bien visible, tout à fait transversal, monte en suivant lit 
pièce pectorale jusque sous l’épisternum (S- convolvuli) ; celui-ci ressemble à 
une écaille renflée, jaunâtre, surmontée d’une petite pièce qui fait partie de l’at- 
taéhe de l’aile et qui est l’hypoptère ; parfois il est plus développé (Hepialus.) 

La pièce pectorale est la seule bien apparente du deuxième groupe, elle 
devient parfois très-remarquable par son développement anormal ehez certaine® 
Chêionides, telles que la Pudica, pour laquelle nous avons formé le genre 
Cymbalophora, et les Selina, chez lesquelles M. Guénée a signalé ce caractère ; 
tantôt elle est très-étroite (Zygpena), tantôt elle est plus large que la pièce 
sous-axillaire (P/. maironuta ), présentant parfois des petites cannelures trans- 
verses sur sa marge antérieure qui la rendent striée ( Pudica) : elle parait 
quelquefois bien circonscrite (O. lyrrhea, Crama), et entre elle et la hanche se 
t -onve ici une partie étroite qui paraît être le prolongement du mésosternum : 
toutefois «die partie efel souvent confondue avcela pièce pectorale LSL convolvuli 



SPHIiVGIDIiS, 


12F 


Leurs chenilles ont la tète arrondie avec des rangées circu¬ 
laires de petits tuberbules ; les chrysalides sont allongées, en 
partie transparentes; avec la tète saillante. Ils forment deux 
groupes dont le second a le premier segment abdominal plus 
allongé et les ailes plus ou moins transparentes. 


et n’est pas bien distincte au mésopectus. L’épimère bien sensible à sa base, 
qui est saillante, se rétrécit souvent beaucoup, de manière à devenir posté¬ 
rieur et à paraître raccourci [M. bombyliformis ), parfois il est tellement com¬ 
primé que sa face latérale est nulle (F. plumigera ); on voit aussi une petite 
pièce sesamoïde ou graniforme (Sphingides). La pièce sous-axillaire s’élargit en 
arrière et entre en dedans en produisant, ainsi que les autres parties métathora- 
ciques,un rétrécissement où elless’unissent à l’abdomen; le metasternum aussi 
très-enfoncé, s’étend parfois derrière les hanches et contribue beaucoup à 
cette union qui est en partie membraneuse. D’autres fois (Noctuîdes) la pièce 
sous-axillaire rétrécie, et la pièce cunêique très-saillante en arrière, concou¬ 
rent à former la paroi antérieure d’une ouverture que nous appelons tymjra- 
nique ( M■ maura). 

Nous ne dirons rien des pattes qui se composent de la caisse, du 
tibia et du tarse, toujours divisé en cinq articles à moins d’avortement 
(partie des Diurnes, Aeidalides) ; elles s’articulent aux hanches à l’aide 
d’une pièce appelée trochanter, parfois assez grande, toujours intermédiaire 
entre celle-ci et la cuisse chez les différents insectes, même aux pattes pos¬ 
térieures des Carabiques, pour lesquels on a avancé à tort : « le trochanter 
constitue u n appendice à la partie interne des cuisses qu’il ne sépare plu3 de 
la hanche » (Laeordaire, Intr. à VEnt. i, p. 421, 1. 14); c’est au contraire 
ta cuisse qui est unie au côté externe du trochanter, lequel s’articule seul, 
avec la hanche, par un prolongement en forme de tête. Le dernier article 
du tarse se termine par une petite pièce, portant deux crochets, que nous 
appelons onglets ; ils sont courbés, aigus, dilatés à la base; entre eux et en 
dessous, on voit souvent une partie un peu épaisse plus ou moins saillante, 
qui a été nommée pelote ; et de chaque côté de sa base se trouve un appendice 
qui peut égaler les onglets et être bifide (Argynnis). Les tibias sont souvent cou¬ 
verts de poils, parfois épineux; les antérieurs, outre l’épiphyse déerite ailleurs, 
présentent parfois une (A. cassinia, M . brassicæ ) ou plusieurs épines (Agroti- 
(les, Heliothides) ; les postérieurs ont presque toujours, excepté chez les Pa- 
pilioniens, deux paires d 'éperons, dont une terminale et l’autre vers le milieu, 
fit les nioyens une paire h l’extrémité. Nous avons signalé le stigmate 1 du pro¬ 
thorax, il s’en trouvé un autre sur les côtés du bord postérieur du mésothorax, 
qui n'existait pas chez Ja larve, et dont on ne voit même pas la trace dans 





122 


SI'HUNGÏENS. 


\. Magkoglossa Stellatauum, Linné. 

Très-commun en Audalousie; sa larve mange les rubiacées. 
Chez cette espèce le premier segment de l’abdomen est très- 
étroit; le Croatica fait le passage de ce groupe au suivant. 


l’enveloppe de la chrysalide, où les autres ont laissé u ne dépouille, plus ou 
moins longue, des conduits trachéens, outre la saillie que forme en dedans le 
péritrème (pièce solide formant l’ouverture du stigmate, surtout distincte chez 
la chrysalide); ce stigmate peu visible et enfoncé, est placé sur le bord posté¬ 
rieur et latéral du mésopectus, entre lui et le métapectus, et derrière la pièce 
sous-axillaire, où il pénètre dans le mésothorax ; son ouverture, qui est 
béante comme au prothorax , est formée par deux bords très-minces, très- 
fragiles et ciliés (Sphingides). 

L’abdomen s’unit au thorax par des attaches en grande partie membra¬ 
neuses, qui se trouvent réduites chez les Noctuides, Mélrocampides, etc., par 
les deux ouvertures tympaniques ; dans ce point, il y a un rétrécissement, 
souvent très-prononcé, tenant soit à l’étroitesse ou à la dépression de la base 
de l’abdomen ( Satyrus ), soit à ce que l’attache est fort rétrécie surtout en 
dessous, où il y a un enfopcement profond qui peut s’appeler sinus abdominal 
(C. fraxini ) ; parfois élant en massue, il semble pôdiculé, alors le premier 
segment s’élargit pour s’attacher au thorax (Heliconia)-, mais d’autres fois après 
le rétrécissement, la base est large ou un peu rétrécie vers l’attache; souvent il 
est presque cylindrique ou un peu conique etdéprimé (Sphinx), diminuant pro¬ 
gressivement jusqu’à l’extrémité. Les segments sont interrompus sur les côtés, 
par une partie plus mince, plus ou moins membraneuse et molle, se crispant 
par la dessication (Psyché), et sur laquelle se trouvent la plupart des stig¬ 
mates ou même tous; elle forme une espèce de bande latérale, qui divise 
chaque segment en deux arceaux, l’un supérieur, l’autre inférieur; on peut 
l’appeler bande stigmutale; à leur réunion avec elle, les arceaux forment sou¬ 
vent un bord distinct ; les supérieurs sont ordinairement plus grands que les 
inférieurs (S. ligustri). Le nombre des segments apparents est ordinairement 
de huit chez lès mâles, et de sept chez les femelles, excepté chez celles des 
Diurnes qui en ont souvent huit ; comme il en existe neuf, les deux derniers 
dans ce sexe, sont recouverts par le septième ; le dernier concourt à la for¬ 
mation des parties génitales et les contient. Dans la femelle, dont l’oviduc 
est allongé, on compte neuf segments, plus un dernier tube servant à déposer 
les œufs et qui est souvent hérissé (D. capsincola) ; l’oviduc étant formé de 
trois tubes, les deux premiers sont des segments abdominaux ; ces tubes 



SPH1NG1DKS 


1-23 


2. Macroglossa üombyliformis, Esper. 

Esp- II, t. 23, f 2. 

Ï1 se trouve dans les environs de Grenade ; sa larve mange 
les scabieuses. Le nom donné par Esper, accompagné d'une 


s'engagent les uns dans les autres, n’en formant plus qu’un, qui est logé 
dans le septième segment. Les sept premiers sont munis d’un stigmate ; le 
huitième stigmate, qui existait chez la larve, avorte, mais le même nombre se 
retrouve chez l’insecte, puisqu’il s’en est formé un autre au mésothorax, 
correspondant au deuxième segment de la chenille, qui n’en portait pas; ce 
qui fait 18 stigmates pour tout le corps. Les segments abdominaux sont unis 
par un pli membraneux, recouvert par le bord postérieur du segment qui 
précède, de sorle qu’ils rentrent plus ou moins les uns dans les autres. 

Le premier est parfois très-court et semble presque nul ( M. stellatarum) : 
d’autres fois au moins aussi long que le suivant en dessus ( A. caja ); tantôt 
beaucoup plus étroit que le métathorax, surtout 'de haut en bas ( Satyrus ), 
tantôt aussi large (Sphinx), mais rétréci à son attache, surtout en dessous où 
il est excavé (sinus abdominal). L’arceau supérieur est divisé de chaque côté 
par un sillon formant une sorte de canal souvent très-étroit (Métrocampiens), 
d’autres fois assez large (Noetuidès, Castnides) , parfois très-élargi, et produi¬ 
sant une grande ouverture (Agarista g lycinœ), communiquant avec les cavités 
basilaires de l’abdomen. La partie moyenne de l’arceau peut avoir la largeur,, 
ou à peu près, de la base de l’abdomen (Vanessa, Cossus), d’autres fois elle est 
•beaucoup plus étroite, surtout en avant, quoique plus longue que le segment 
suivant { Liihosia ), et devient presqhe triangulaire; elle peut même n’ôtre pas 
plus large que sa division latérale ou eyterne (Serina) ; elle est souvent en 
partie ou entièrement membraneuse (N. Plantaginh). La division latérale des¬ 
cend jusqu’à,la bande stigmatale, dont parfois elle ne semble être que la 
continuation ( Zygœna ); elle prend des formes très-diverses selon les tribus, 
familles, genres, etc., taptôt nous lui conservons le nom précédent lorsqu’elle 
n’est pas modifiée, ou peu ; tantôt nous l’appelons disque tympanique, lorsque 
très-modifiée, elle présente plus ou moins une forme discoïde (C. fraxini }. 
Elle est assez souvent simple et conserve la forme de la partie moyenne (la 
plus grande partie des Diurnes, les Sphingides), d’autres fois, renflée et ge¬ 
mmée (A. caja), ou dilatée en une sorte de coque arrondie, globuleuse, s’avan¬ 
çant sous le cuilleron du bord alaire et fermant presque l’ouverture tympa- 
nique ' plantaginis). nu discoïde, et surmontée duu lobe en forme de 



SPHINGIENS, 


m 

bonne figure, doit prévaloir sur la description douteuse de 
Linné. Nous n’avons pas trouvé le genre Pterogon qui a pour- 
type YGEnolherœ dont les tibias antérieurs sont armés de fortes 
épines, et dont l’épimère n’est pas épineux; les segments de 


crête (C. fraxini ) -, parfois ayant la partie supérieure en -forme d’écaille Ver¬ 
ticale, presque isolée de l’abdomen (A. glycinœ); ou bien le disque peut être 
fortement relevé en arrière, et,offrir une large, ouverture, fermée par une 
membrane très-fine, derrière laquelle se trouvent deux cavités, faisant saillie 
sous le ventre et-ayant la forme de deux vésicules luisantes'{T. bâtis, C. or) : 
ou être en forme de tambour avec la même disposition ( C. spinula ), ou par¬ 
fois très-étroite (Thaïs) ; elle porte toujours à sa partie antérieure et infé¬ 
rieure, le premier stigmate abdominal qui se trouve, tantôt placé en dehors 
(S. circé, A. caja), tantôt en dedans de l’ouverture tympaniqu e (Pt. plumigera) ; 
il ne change pas de place, la division externe a changé de forme. Cette divi¬ 
sion constitue souvent le côté postérieur de l 'ouverture latérale, que nous 
nommons tympan;que, et dont le bord postérieur et externe du métathorax 
(pièces sous-axillaires et cunéïques), est le côté antérieur -, il se continue eu 
une cavité plus ou moins profonde ( Tympanum ), fermée en dedans par des 
membranes, dont une antérieure, large, située sous la base du cuiileron, et 
qui joint l’espace axillaire. 

Celte cavité qui semble être une organe sonore, est parfois en grande 
partie couverte par les pièces qui avancent sur l’ouverture et par les écailles 
et les poils qui les bordent (P. gamma), ht dont on peut ici observer la 
curieuse disposition : en avant et en haut le cuiileron, eu bas la pièce cu- 
néïque très-renflée et vésiculeuse; en arrière de l’ouverture, le disque tym- 
panique, divisé en un grand lobe allongé, dirigé par en bas, et en avant, re¬ 
couvrant l’ouverture ; dilaté par en bas en un autre lobe membraneux, ar¬ 
rondi et rabattu. 

L’ouverture varie à l’infini, même selon les espèces ; parfois elle est presque 
simple, le disque formant un bord saillant, arrondi (O. cailino) ; ou tout à fait 
simple, avec un bord saillant, arrondi, très-uni (P. plumigera). L’ouverture du 
tympanum varie pour sa position, et le disque devenant très-étroit, semble 
à peine y participer (Métrocampiens), quoiqu’il la borde réellement ; elle 
naît au niveau du stigmate ou au-dessous (P\ piniaria), et se prolonge sous 
l’abdomen où elle se trouve presque cachée lorsque celui-ci est abaissé 
; F. atomaria) ; sa cavité peut alors s’étendre au-delà du premier segment 
(F. concordoria, B. parthenias ) ; d’autres fois, la cavité située sous la base de 
l’abdomen est fermée par une membrane luisante, lisse, irisée, surmontée 
d’un bord épais, formant ainsi un véritable tambour (A. pinguinalis)-, ou, placée 
dans le même lieu, elle n’est séparée de l’autre, que par une cloison médiane 
très-mince (B. hyalinalis . 



SPHINGIDLS. 


J 25 

l’abdomen sont privés d’écailles épineuses et les ailes sont 
anguleuses ; sa larve manque de queue. Duponchel a signalé, 
avec raisonnes antennes du Gorgoniades , si différentes, par la 
forme, de celles du précédent. 


La membrane qui se trouve à la paroi antérieure de la cavité, et qui fait 
suite à l’espace axillaire, forme souvent en dedans, un bord saillant (B. rhum 
boidaria ), après lequel se voit une membrane transparente, vitrée (P. gamma)-, 
le fond de la cavité présente d’autres membranes unies par des parties plus 
solides; il est souvent inégal, anguleux, variable pour la profondeur et ne 
paraît pas communiquer avec d’autres cavités (Noctuides) ; parfois, le fond 
est uni, régulier, concave en dedans, solide, ressemblant à une coque (A, hir- 
taria ), ou peu profond, ayonUâ forme d'une cuvette {P. plumigera) ; par 
exception, la portion latérale du premier arceau ire»! plus modifiée, et ne con¬ 
court pas à la formation de l’ouverture du tympanum; celui-ci s’ouvre large¬ 
ment sur le deuxième segment, entre le deuxième et le troisième stigmate 
(Uranides), et occupe, avec celui du côté opposé, toute la partie supérieure du 
segment et avance un peu sur les deux autres "sa cavité est arrondie, uni¬ 
forme, solide, et de sa partie supérieure part une membrane mince qui, pen¬ 
dant la vie, servait peut-être à le fermer et à produire une vibration; elle est 
bordée, en avant, par une frange de longues écailles très-serrées (U. leilus). 

La rainure qui divise, de chaque côté, le premier arceau, et dont nous avons 
signalé, tantôt l’étroitesse, tantôt la largeur, s’ouvre parfois dans deux grandes 
cavités situées sous sa partie moyenne, dont elles occupent la largeur et au 
moins la langueur (91. maura), et que nous appelons cellules basilaires de l’ab¬ 
domen ; contiguës en avant à une membrane mince et' lisse appartenant au 
métathorax, avant laquelle il existe un vide, ces deux cellules sont presque 
ovoïdes, un peu comprimées, séparées par une cloison solide; elles peuvent 
faire saillie au dehors (II. niclilans) ; la rainure, parfois trés-dilatée, leurforme 
une large ouverture extérieure, et leur cloison devient transparente (A. gly- 
cinas); ces cellulles varient beaucoup pour leur grandeur et sont souvent pe¬ 
tites, séparées (C. fraxini), ou nulles (Sphingides); elles sont surtout distinctes 
chez les Noctuides, et rendent le'premier segment presque vide lorsqu’elles 
sont réunies aux autres cavités. 

Nous signalerons, par rapport â ce segment, un organe mâle assez curieux, 
qui paraît dépendre de la partie inférieure du disque tympanique contre la¬ 
quelle il s’appuie (M. brassicce), mais qui, en réalité, s’attache au deuxième 
segment. Il se-voit chez les Heliothides, les Cucullies, les Hadenides, et est 
très-prononcé chez les S. melicutasa, X. polyodon; il consiste en une sorte de 
capsule dont la cavité, qui est postérieure, est remplie, par un pinceau 


Lépidoptères de l’Andalousie. 



jPHIJSGIEINS. 


I2G 


genre DEILEPHILA, Ochsenheimer. 

Tête et yeux gros, antennes médiocrement épaisses chez les 
mâles, trigones et ciliées, fléchies au sommet qui est souvent 


de poils très-longs et très-serrés à la base; cetle capsule se continue par eu 
dessus et en dedans, et se rétrécit en un pédicule qui est attaché et un peu 
enfoncé sur le côté du deuxième segment ( Cucullia ), descendant un peu obli¬ 
quement et eu dedans ; le pinceau qui sort de la capsule, est un faisceau 
serré et long, et se logé, pendant le repos, dans une rainure longitudinale, 
ayant un bord épaissi en forme de valve (C. scrophularice)-, pendant le vol, 
l’insecte le développe en éventail ; nous l’appelons penicillum. Le dessous du 
premier segment, outre son rétrécissement (sinus abdominal), est souvent 
excavé et caréné au milieu (HJ. maura\ e t sa cavité se prolonge dans le méta- 
tborax ; ordinairement très-court, il se confond presque avec le deuxième. 
L’arceau supérieur de celui-ci a parfois les côtés divisés par une rainure qui 
fait suite à celle du premier (O. tyrrhea), et qui produit une division latérale 
au milieu de laquelle se voit' le stigmate ; il est souvent plus large que le 
premier ( Sphynx ), et l’arceau inférieur excavé et caréné {M- maura ), est quel¬ 
quefois saillant sur les côtés (A. caja), ou comme trilobé (A. nebulosà). Les 
segmenls suivants sont ordinairement simples et vont en se rétrécissant à 
partir du quatrième où cinquième ; ils ont tous, à l’exception du huitième, 
visible chez les mâles, un stigma'e de chaque côté, ce qui fait 14 pour l’ab¬ 
domen. Le septième, qui est le dernier chez les femelles, souvent très-grand, 
est parfois marqué, en dessous, de diverses impressions (Dianthœcia). ou est 
échancré ( Polia ) ; d’autres fois assez large, en partie dénudé, avec des impres¬ 
sions, des cavités et des bords saillants {Melitœa, Arctia ), ou ayant une forme 
anomale (A r . ancilla). Ce segment ressemble aux autres chez les mâles, ainsi 
que le huitième; le neuvième reste caché et entoure les parties génitales. 

Celles-ci sont remarquables par la forme des différentes pièces, souvent ar¬ 
mées d’épines et de crochets qui concourent à leurs fonctions, et'que, pour 
cette raison, on peut appeler armure génitale-, le pénis même est, parfois, hé¬ 
rissé, à l’extrémité, de fortes épines (S. populi). Ces diverses pièces, qui peu¬ 
vent être en partie visibles â l’extérieur, présentent des caractères précieux de 
spécialité, et même de genre ; elles sont au nombre de trois principales, outre 
le pénis et sa gaine. Si l’on considère l’ouverture génitale d’un Atropos mâle, 
on voit qu’elle est à peu près fermée par deux valves allongées qui sont en 
partie enveloppées par le huitième segment, dont l’arceau supérieur les re¬ 
couvre: en enlevant la partie extérieure de ce segment et du précédent, les 



SPHENOÏDES. 


127 


subitement aminci, portant impetit faisceau de poils] en massue 
plus prononcée chez les femelles, palpes épais, saillants , recou¬ 
vrant souvent le bord du front, avec le premier article recourbé, 
grand, le second élargi, excavé à la face interne, ayant cette 


pièces génitales se trouvent â découvert. Les deux valves, placées latérale¬ 
ment, sont oblongutes, concaves en dedans, un peu sinuées et échancrées vers 
leur base en dessus ; avant celle-ci, et inférieurement, se trouve une partie 
comme repliée en dedans, d’où partent deux pointes aplaties : ces deux valves 
forment ce que je nomme la pince [forceps)-, parce que, étant le plus souvent 
beaucoup plus compliquées, et armées d’épines et de crochets, elles semblent 
remplir les fonctions d’une pince pour maintenir l’extrémité femelle pendant 
le coït ; formée de deux branches semblables, nous n’en décrirons qu’une sous 
le nom de pince. Elle peut être plus simple et plus courte ( Castnia ) ; ou aussi 
simple, inerme, très-mince et enveloppée par le huitième segment en forme de 
capuchon ( Urania ); d’autres fois elle est plus compliquée, en carré long avec 
la face externe convexe, l’interne inégale, excavée par endroits, ayant après 
la base une saillie bifide ; le bord inférieur sinué, dilalé, renflé après la base, 
s’unissant au postérieur en un angle saillant ; le supérieur très-inégal, ayant 
d’abord un tubercule presque bilobé, puis donnant naissance vers son milieu 
à une longue pointe un peu sinuée en zigzag que nous appelons style (Faune 
Andal., Lep. pl. 8, f. 3, c.) et se terminant en un angle allongé [A. adippé); ou 
subtriangulaire, aiguë, tout à fait en forme de valve qui, avec l’opposée, ren¬ 
ferme et cache les autres pièces génitales, ayant en dedans une partie écail¬ 
leuse redressée en forme de lame arrondie qui doit être le style ( P. podalirius) ; 
ou courte, large, inférieure, gibbeuse au milieu dans sa longueur, rugueuse, 
échancrée, ayant l’angle interne opposé au stylet ( P. mnemosyne ). 

La pince peut être beaucoup plus compliquée (X. polyodon); près de trois 
fois aussi longue que large, sa Tace externe, un peu courbée, est saillante 
vers le milieu et en partie carénée et déprimée vers le bord supérieur ; 
celui-ci, très-sinué, comme tordu, présente vers la base une apophyse arti¬ 
culaire à laquelle s’unit aussi un appendice qui lui est commun avec ia 
base du stylet, ensuite il est excavé, puis saillant et tuberculeux, et 
échancré avant son extrémité qui est presque arrondie et un peu mu- 
cronée; le supérieur est sinué; après s’être un peu dilaté et arrondi, il 
s’infléchit vers les deux tiers de sa longueuren formant une très-profonde échan¬ 
crure, divisant la valve jusqu’au deux tiers de sa largeur, et rendant 
l’exlrémilé en forme de hache ou triangulaire, aigüe â ses deux' angles, 
et dont le bord postérieur, tourné en dedans est cilié d’épines serrées ; sa 
face interne fort inégale, épaisse à la hase, est divisée ensuite jusqu’à 



128 


SFHINGIENS. 


partie recouverte par une membrane glabre, spiritrompe longue. 

Thorax grand, épais ; pattes fortes, peu velues, ayant les 
tibias antérieurs inermes et les tarses, surtout le premier, sou¬ 
vent assez fortement épineux ; abdomen conique, allongé, sou¬ 
vent aigu au sommet. 


son tiers externe par un bord saillant qui, en arrière, se rend au style et 
de l’aulre côté â l’apophyse, la sépare en une partie supérieure, dabord 
convexe, puis amincie et creusée vers la naissance du style, et en une 
autre inférieure, excavée, membraneuse ; le style, placé en dedans du som¬ 
met de l’échancrure» est assez long, mince:, obtus, flexueux, plus épais à la 
base, et prés de celle-ci, se trouve une pointe crochue faisant suite à la 
partie tuberculeuse du bord supérieur ; la base de la valve, prolongée en 
dessous et en dedans, est rétrécie, épaissie et arrondie en forme de 
coude. La pince, souvent simple, est souvent aussi éehancrée et môme 
divisée en deux lobes plus ou moins membraneux {C. héra)-, elle. est. 
plus ou moins élevée sur les côtés et parfois presque inférieure et opposée 
au stylet (L. dictœa). La pince oit lès autres pièces génitales sont toujours 
composées de deux parois. 

Le stylet, qui est supérieur, semble continuer la partie dorsale du ventre ; 
il est en grande partie couvert par l’arceau supérieur du huitième segment ; 
son extrémité, aminci©:, dure (A. atropos), en opine courbée et un peu cro¬ 
chue, fait saillie sous la pincé; il se dilate en avant de sa base en une 
portion convexe, divisée en avant et un peu eordiforme ; cette portion, 
très-variable pour la forme, et dont les côtés, parfois très-divergents et 
divisés dès leur jonction (L. dictœa), embrassent une grande partie du fais¬ 
ceau génital, est distincte du stylet qui s’y articule par sa base, et sur laquelle 
il peut être mobile (C. hera ); on peut le considérer comme son support, tantôt 
entier et en forme de plaque triangulaire, convexe (C. flavicornis); tantôt divi¬ 
sé en deux branches étroites, prolongées en arrière (hera). On peut distinguer 
trois par lies dans le stylet: la base plus,on moins élargie, articulée ou intime¬ 
ment unie avec le support, ou enclavée entre ses branches, et paraissant parfois 
se prolonger sur ses côtés ; la partie moyenne ordinairement courbée et rétré¬ 
cie, mal circonscrite, et le sommet qui est souvent en 'fer de lance ( Hadénides ). 
Le stylet peut'être simple, grêle, courbé ( X. pohjodon), ou court, large aplati 
(C. vinula ); ou assez court, presque aussi large à ses deux extrémités, rétréci 
au milieu, recourbé (L. diclceoides), etportant â sa base, en dedans, deux pointes 
spatulées, mobiles ; ou triflde, divisé en trois pointes longues et fines, dont la 
supérieure plus forte est le vrai stylet ((T. bâtis)-, ou quadrifide, très-court, 
fourchu dès la base et ayant deux pointes fines inférieures (P. mnemosyné) ou 




SPHINGIDES. 


120 


Crâne grand, large avec le front bombé, rétréci en avant, 
joues assez étroites, non prolongées le long des mandibules 
qui sont médiocrement longues ; épimère du mésopectus peu 
ou pas saillant postérieurement, non épineux ; abdomen un 


large, triangulaire, â pointe obtuse et côlés de la base arrondis, se- contour¬ 
nant en dedans et se redressant en deux lames larges très-saillantes, dilatées 
en une partie subtriangulaire, ayant Irois épines sur le bord postérieur 
(P. bucephala)• ou presque réduit à sa base et se divisant en deux lames dé¬ 
primées et abaissées (Af. oxyacanihœ) ; ou trifide à divisions épaisses, la 
moyenne très-courte, tronquée, les deux autres émettant deux pointes dont 
une inférieure longuè, et en dehors, un angle saillant avec la base dilatée en 
un tubercule (C. flavicornis ) ; ou bien le stylet est simple et porte à la base, en 
dessus, une très-grosse tubérosité cordiforme (A. hebe ). Enfin le stylet semble 
disparaître ou être réduit au support qui est renflé et porte une pointe assez 
épaisse, flexueuse et est intimement uni avec les valves de la pince (G. guer- 
cifolia). Parfois il semble y avoir une pièce intermédiaire entre le support et 
le stylet (C. or.), et celui-ci paraît se prolonger sur les côtés de celui-là. Cette 
pièce peut être confondue avec la base du stylet. Le support recouvre une par¬ 
tie membraneuse presque en forme de sac, et qui s’attache en dessous, à S83 
côtes, ainsi qu’â la base du stylet, dans lequel elle peut se prolonger et d’où 
sort en dehors, un canal assez long dont l’extrémité est l’anus ; pour la lon¬ 
gueur, il est en rapport avec celle du stylet ; il est souvent éoailleux en des¬ 
sous; cette partie écailleuse se développe parfois sur tout le sac en l’envelop¬ 
pant, et se termine en une pointe opposée à celle du stylet et se trouve unie 
intimement avec de support, de manière à former une sorte de tube, terminé 
en bec, entre les deux pointes duquel sort l’extrémité anale ; cette pointe in¬ 
férieure peut s’appeler sous-anale (O. nicæa ); elle peut devenir large, aplatie 
et concave (S. ocellatus ); d’autres fois les deux côtés du support se réunissent 
en dedans et en arrière, et produisent un arceau élargi inférieurement et pro¬ 
duisant deux longues pointes parallèles au pénis (S. ligustrï). 

En avant du support, et un peu en dessous, le rectum se dilate en une sorte 
de cloaque où s’amasse le méconium rejeté paT l’insecte après son apparition. 

La base du support ou ses deux branches, lorsqu’il est divisé, et celle des 
valves de la pince, sont fixées sur une partie solide , circulaire ( sorte 
d ’entogaster) , oblique de haut en bas et d’arrière en avant, où elle est 
parfois élargie et forme un coude (S. ligustrï)-, souvent peu sensible en haut, 
où les branches du support'se confondent presque avec elle (X. polyodon), 
ceignant les pièces génitales dont elle forme un faisceau; la partie inférieure 
de cet anneau, qui s’allonge peu dans certaines familles (Sphingides), dans 



130 


SPHINGIEXS. 


peu étranglé à son premier segment, avec les angles du second 
saillants, obtus, dépassant la largeur des autres, ceux-ci plus 
ou moins bordés d’écailles épineuses. 

Ailes entières ou parfois un peu denticulées ; premières 
ayant souvent le bord postérieur fortement évidé avec le 
même angle saillant, ainsi que l’angle anal aux postérieures. 

Chenilles presque lisses avec la tète arrondie, assez petite, 
vivant de plantes très-diverses, plusieurs ayant les premiers 
segments renflés dans le repos, et dont les deux premiers 
s'allongent et s’amincissent beaucoup lorsqu’elles marchent. 
Ils forment trois groupes d’espèces ayant pour types, ÏEu- 
phorbiœ, le Celerio et YElpenor ; nous avons appliqué au 
y crû, le genre Chœrocampa de Dupouchel; les chenilles de 
forme ordinaire, produisent les espèces du premier groupe, 
parmi lesquelles, celle du Vespertilio, qui commence la série, 
n’a pas de queue ; elie est étrangère à l’Espagne méridionale. 

\ : Deilephila Euphoubiæ, Linné. 

La chenille est très-commune aux environs de Malaga, sur¬ 
tout près du bord de la mer; elle varie en ce que le réseau 


d’autres s’avance profondément dans l’abdomen (C. fraxini ), ce qui est causé 
par l’allongement de la pince. Au milieu de ce faisceau se trouve le pénis 
sous la forme d’une tige écailleuse souvent étroite et évasée' au sommet (A. 
atropos) ; parfois grêle, très-longue [P. mnemosine ), ordinairement tronquée 
d’une manière oblique au sommet, où elle est tantôt dilatée, tantôt un peu 
amincie, parfois entourée ou terminée par des parties membraneuses ( A. caja ). 
Il peut aussi se terminer par deux longues pointes llexueuses aiguës (L. dic- 
toea ), ou être hérissé d’épines (S. populi). Il est entouré par une sorte de gaine 
qui lui forme parfois un fourreau ( Catocala)\ celle-ci est souvent presque toute 
membraneuse {Hadena), d’autres fois elle devient cornée et écailleuse et peut 
se dilater autour du pénis en formant un bord inférieur et de chaque côté, 
deux lobes très-allongés (A. pavonius)-, parfois cette gaine vient faire saillie 
eu dessous entre la base des valves et forme un rebord autour du pénis (A. caja). 

Au reste, les pièces génitales, variables à l’infini, peuvent prendre des 
formes si étranges qu’elles échappent presque aux descriptions. 



SPHINGIDES. 


131 


noir disparaît en grande partie, mais l’insecte ne présente 
aucune différence; M. Bellier a figuré (Anu. Soc. Ent. Fr. 1858, 
pl. 2, f. n° 3), sous le nom de Tithymali, une chenille qui n’en 
parait pas différer. 

Cette espèce produit avec d’autres, des hybrides qui ne 
semblent pas se perpétuer. 

On a indiqué, du midi de l’Espagne, le Tithymali, mais nous 
n'avons pu avoir la preuve qu’il y ait été trouvé. 

2. Deilephila Lineata, Fabricius. 

La larve presque polyphage , est quelquefois si abon¬ 
dante dans la plaine de Malaga, le long des champs, qu’on 
peut en prendre des centaines en peu de temps, 

3. Deilephila Celerio, Linné. 

Ce groupe diffère du précédent, par les antennes plus 
grêles, les palpes formant une saillie plus pointue, les tarses 
antérieurs moins épineux; par l’abdomeu plus grêle, plus 
effilé, plus aigu, parfois terminé par un piuceau de poils et 
souvent marqué de stries argentées ou dorées. 

Le Celerio est commun en Andalousie, et il s’avance jusque 
dans le centre de l’Europe ; sa larve mange la vigne. 

L ’Osiris de Dalman, a été indiqué de Cadix, mais d’après 
des données qui nous paraissent fort douteuses. 

4. Deilephila Elpenor, Linné. 

Il se trouve dans les environs de Malaga ; la chenille vit 
sur la vigne et la salicaire , on l’indique aussi sur les épilobes , 
les galium. 

Ce groupe se distingue par les palpes moins saillants, la 
trompe moins forte, l’abdomen moins effilé ; les ailes et le 
corps sont ordinairement marqués de taches et de bandes 
rouges. 



132 


SPHINGIENS. 


genre CHÆROCAMPA, Duponchel. 

Tête grosse, rétrécie en avant, yeux très-grands, spiri- 
trompe longue, antennes grêles, peu longues insensiblement 
renflées, brusquement fléchies ù l’extrémité qui est très-déliée, 
hérissée et chargée d’un fascicule de poils inégaux, palpes 
grands, épais, appliqués sur le front où ils forment une saillie 
obtuse, entièrement velus à leur face interne. 

Thorax et abdomen grands, couverts de poils et d’écailles 
très-lisses; pattes fortes, tibias antérieurs inermes, garnis au 
côté externe d’une bordure épaisse de poils, les mêmes tarses 
ayant des rangées d’épines à peine saillantes, plus sensibles aux 
quatre postérieurs. 

Ailes entières, les premières ayant le bord postérieur très- 
évidé et le même angle des quatre, saillant, rameau nervulaire 
des secondes, placé sur la nervule, en avant du milieu. 

Crâne large, allongé en avant où il est rétréci, ayant le 
front bombé et le bord antérieur un peu anguleux, joues 
étroites creusées par un sillon, mandibules très-saillantes ; 
épimère du métapectus ne dépassant pas la moitié de la 
hanche ; abdomen étranglé à son premier segment, avec les 
angles du second un peu saillants, très-obtus, les autres 
bordés d’écailles inermes. 

Cette espèce se distingue des précédents par la face interne 
des palpes qui est velue comme chez les Sphinx. 

Chærocampa Nerh, Linné. 

Nous n’avions pas trouvé cette espèce que M. Standinger a 
rencontrée en Andalousie ; surtout particulière aux climats 
chauds, elle s’avance jusque dans le centre de l’Europe. 

genre ACHERONTIA, Ochsenheimer. 

Tête très-grosse et très-large avec les yeux grands, antennes 
épaisses , courtes, presque d’égale grosseur dans leur longueur , 



SPHINGIDES. 


133 


insérées très en arrière, fléchies en crochet à l’extrémité qui est 
mince, hérissée , ciliée, terminée en fil , spiritrompe très-forte, 
très-large, courte, terminée en pointe aiguë, ouverte par une 
échancrure avant l’extrémité, palpes assez épais, non saillants, 
largement séparés par la trompe, formés de deux articles 
égaux , dont le deuxième convexe, ayant à sa face interne une 
large excavation contenant une masse d’écailles larges, donnant 
naissance, un peu avant son extrémité, au troisième article 
qui est. à peine sensible et caché par les poils. Thorax très- 
épais, avec les pattes très-fortes et épaisses, ayant les tibias 
antérieurs très-courts , les tarses hérissés de petites épines et les 
onglets très - grands, peu courbés. 

Aréole discoïdale assez longue, étroite, rameau nervulaire, 
naissant au-delà du milieu de la nervule, frein du mâle très- 
fort, retenu dans une lanière allongée, celui des femelles com¬ 
posé de soies nombreuses; abdomen large et épais. 

Crâne très-large ayant le front gibbeux, terminé en avant 
par une saillie arrondie, trous antennaires très-larges avec 
levertex convexe, divisé par un enfoncement, joues étroites, 
mandibules grêles ; prothorax allongé; scutum du mésothorax 
très-éehancré pour recevoir l’angle antérieur du scutellum 
qui est très-grand, celui-ci allongé; rétréci sur les côtés; 
épimère du mésopectus n’étant pas plus large que la hanche, 
celui du métapectus aussi long que la hanche ; premier 
segment, de l’abdomen aussi long que le deuxième, les autres 
inermes. 

Toutes les parties du corps sont couvertes d’un duvet épais, 
surtout la tête, le thorax et les pattes. 

Acherointia Atropos, Linné. 

C’est le lépidoptère d’Europe dont le corps atteint les plus 
fortes dimensions; on peut supposer qu’il se sert de sa trompe 
forte et pointue, pour l’enfoncer dans les substances végétales, 
les fruits, pour s’en nourrir, et ce n’est peut-être pas à tort 



134 


SPH1NGIENS. 


qu'ou a prétendu qu'il s’introduisait dans les ruches des 
abeilles pour sucer leur miel. Devillers pensait que c’est en 
frottant ses palpes contre sa trompe, qu’il produit les petits 
sons aigus qu’il fait entendre lorsqu’on le touche; nous 
croyons que c’est plutôt en frottant l’une des branches de sa 
trompe contre l’autre. 

Sa larve, d’une grosseur énorme, a le second et le troisième 
segments un peu renflés; elle est lisse, souvent d’un vert 
jaunâtre, avec des bandes latérales bleues; sa queue, très- 
rugueuse et héfissée, est abaissée en arrière et recourbée au 
sommet; elle vit sur les Solanum et Jasminum; quelquefois 
elle est noire ; je l’ai plusieurs fois rencontrée de cette couleur, 
sur le Sol. Sodomcum, près de Cadix. 

Cette espèce, malgré sa trompe courte et ses pattes épaisses, 
a beaucoup de rapports avec celles du groupe du Convolvuli. 


genre SPHINX, Linné. 

Tête le plus souvent grande avec de gros yeux, antennes 
longues, fortes, ciliées et carénées chez les mâles, peu ou pas 
renflées, s’amincissant rapidement, mais non brusquement, 
vers l’extrémité qui est mince, plus ou moins fléchie, sur¬ 
montée de quelques poils, celles des femelles plus courtes, 
grêles, spiritrompe le plus souvent très-grande, parfois petite 
(exotiques), palpes variables, souvent grands et appliqués sur 
le front où ils se touchent (groupe du Convolvuli), ou plus 
petits, plus grêles, hérissés, presque pointus (exotiques), pattes 
grandes, fortes, avec les tarses plus ou moins épineux et les 
éperons très-prononcés. 

Crâne large peu rétréci en avant, ayant le front convexe 
avec le bord antérieur saillant dans son milieu, joue assez 
large se continuant en une pointe qui égale la mandibule, 
celle-ci bien saillante (Ligustri) ; ou étroite, échancrée avant 
la mandibule qui est petite ( Convolvuli .) 



SPHING1DES. 


135 


Ce genre, très-nombreux en exotiques, est peu homogène, 
en ne considérant même que nos trois espèces qui peuvent 
former deux groupes bien tranchés. 

Le premier (Convolvuli) se rapproche des Achérontia par 
les palpes et le dessin des ailes, il offre cependant les espèces 
de la famille dont la spiritrompe est la plus longue, puisque 
dans la nôtre elle peut acquérir de 12 à 13 centimètres, c’est- 
à dire plus de deux fois la longeur de l’insecte; chez le second 
groupe, que nous n’avons pas rencontré, le front est plus 
étroit, la trompe plus courte, comme chez le Pinastri, ou même 
presque rudimentaire, comme chez son congénère de l’Amé¬ 
rique du Nord. 


Sphinx Convolvuli. Linné. 

Je l’ai rencontré dans les environs de Malaga. Chenille 
lisse, plissée, noirâtre, variée d’atomes avec deux lignes dor¬ 
sales, une bande latérale, des chevrons sur les côtes, des 
traces sur le vaisseau dorsal, le tout irrégulier, tendant à 
devenir confluent, d’un jaune-roussàtre, ainsi que la tète, qui 
est marquée de quatre bandes noires; bande latérale plus 
pcàle ; queue mince, courbée; tête un peu en cœur, un peu 
rugueuse; stigmates larges, d’un rouge fauve. Chrysalide,peu 
rugueuse, terminée en pointe mousse, ayant la gaine de 
la trompe saillante extérieurement avec l’extrémité très- 
obtuse, recourbée en dedans en forme d’anneau . 

Celles du second groupe ont la tête à peu près sem¬ 
blable et vivent sur des arbres ; chrysalyde ayant la gaine de 
la trompe détachée de la poitrine, seulement dans le milieu. 

GENRE SMEEINTHÜS, Latreille. 

Tête médiocre ou petite avec les yeux assez petits , peu pro¬ 
longés en arrière, antennes des mâles trigones, sétiformes, 



136 


SPH1NG1ENS. 


non renflées, ayant la carène du dessous très-saillante, de 
chaque côté de laquelle chaque article est àoublement cilié, 
subdenticulé, parfois bipectiné (exotiques) , plus ou moins 
amincies et fléchies à l’extrémité, grêles chez les femelles, 
palpes petits, peu comprimés, ayant le dernier article assez 
sensible, quelquefois dépassant le front et très-divergents 
(exotiques), spiritrompe rudimentaire ou peu sensible ; thorax 
et pattes courts, revêtus d’un duvet épais, celles-ci ayant les 
tarses inermes. 

Ailes larges, plus ou moins anguleuses, avec les 
aréoles assez larges, frein petit, mais sensible chez toutes 
nos espèces 5 bord antérieur des secondes dépassant souvent 
celui des premières dans le repos. 

Les larves ont la tête grande, triangulaire cà sa face anté¬ 
rieure et parfois presque bifide au sommet; leur peau est 
chagrinée ou couverte de petits tubercules plus prononcés sur 
les lignes formées par les dessins. 

Elles vivent toutes sur des arbres, et se métamorphosent à 
nu et peu profondément en terre; les chrysalides, un peu ru¬ 
gueuses, se terminent en pointe. 

M. Boisduval signale, comme caractère du genre, l’absence 
du frein; Duponcbel ne l’accorde qu’au Quercus ; il est 
visible chez tous. M. Lederer forme le genre Laothoe, avec 
le Populi ; on pourrait séparer de même chaque espèce. 

I. Smerinthus Ocellata, Linné. 

Il présente une forte épine aux tibias antérieurs et une seule 
paire d’éperons aux postérieurs. La chenille vit sur le saule 
aux environs de Malaga. 

2. Smerinthus Populi, Linné. 

Les tibias antérieurs sont inermes et les postérieurs n’ont 
qu’une seule paire d’éperons. 

Commun aux environs de Malaga. 



SÉSIENS. 


13; 


3. Smerinthus Quercus, Syst. Verz. 

Les tibias antérieurs sont un peu épineux, les postérieurs 
ont deux paires d’éperons. Il habite les environs de Malaga ; 
sa larve mange les Quercus. 

Chez le Tiliœ, que nous n’avons pas trouvé, les tibias 
antérieurs sont un peu épineux et les postérieurs ont deux 
paires d’éperons. 

DEUXIÈME TRIBU. SÉSIENS. 

Elle se distingue par des stemmates (1 ) bien visibles ; par 
le prothorax, qui ne présente que deux plis en dessus; par 
les ailes supérieurs avant le bord costal replié en dessous à la 
base, et recouvrant la gaine qui retient le frein (disposition 
peu différente chez la femelle où la gaine disparaît) ; par la 
première nervure confondue à la base avec ce bord; inférieures 
n'atteignant pas, dans leur largeur, la moitié de l’abdomen ; 
base de celui-ci privée d’organe tympanique. 

Première famille. SÉSIDES. 

Tête petite, yeux ovoïdes, étroits (2), petits, spiritrompe 
variable, n’étant jamais très-longue, palpes redressés, assez 


(1) Les stemmates (ocelles, yeux lisses), que présentent une grande partie 
des Crépusculaires et des Nocturnes, sont toujours au nombre de deux, placés 
chacun sur le côté externe du vertes, derrière les antennes, au-dessus des 
yeux ordinaires ; ils se composent de deux parties, dont une base ou support 
dans lequel la portion externe ,est enchâssée ; celle-ci, plus ou moins bombée 
et arrondie, est très-ünement rugueuse, mais elle a l’apparence d’une surface 
lisse ; ils sont placés obliquement de dedans en dehors, leur axe semble à peu 
près parallèle à celui des yeux; ils varient parla couleur que la mort doit mo 
diüer, mais, même dans cet état, ils ont souvent l’éclat du diamant, ce qui ne 
permet pas de douter qu’ils ne servent à la vision, à moins qu’ils ne soient 
très-petits ou rudimentaires et alors ils paraissent opaques ; ils ne sont pas 
couverts par les écailles ou les poils de la tête. 

(2) Différents de ceux'des Sphingides, qui sont épais, presque ronds. 



138 SÉSÏEWS. 

grands, pins ou moins aigus et hérissés, antennes un peu en 
fuseau ou en massue très-allongée, simples, dentées, ou bipee- 
tinées (I), ciliées chez les mâles, parfois pectinées, dentées ou 
crénelées , presque d’un seul côté, plus ou moins fléchies 
avant l’extrémité qui est le plus souvent très-amincie et chargée 
d’un petit pinceau de poils, plus grêles et peu ciliées chez les 
femelles; corps variable pour l’épaisseur; ailes très-étroites 
et allongées, surtout les supérieures qui dépassent beaucoup 
les autres, ayant la quatrième nervure très-fine ou peu sen¬ 
sible avec la base divisée, les deuxième et troisième fournissant 
huit à neuf rameaux, dont un ou deux bifides et dont plusieurs 
partent de la nervule; bord postérieur dilaté et un peu 
redressé à la base ; inférieures ayant la deuxième nervure 
très-mince, peu sensible, ne naissant pas d’un tronc commun 
avec la première, ayant un rameau de moins, de sorte qu’avec 
la troisième, elles ne donnent que cinq rameaux, présentant 
entre la troisième et la quatrième un pli couvert d’écailles 
simulant une nervure, la quatrième produisant à la base, un 
rudiment de nervure plus ou moins long et sensible, cinquième 
très-mince, courte. 

Crâne ayant le front déprimé, abaissé, ce qui rend la bouche 
plus inférieure, avec le vertex convexe, large, presque trian¬ 
gulaire et l’occiput formant un bord saillant, trous anten- 
naires (2) peu larges, placés assez en avant, épistome caché 
sous le bord du front, antennes ayant le scapus assez épais, 
non-enfoncé dans le crâne, article moyen des palpes beaucoup 
plus grand que les autres; prothorax très-court, ne présen¬ 
tant en dessus qu’un double pli en forme d écaillé avec le 
scutellumtrès-petit,très-étroit; notus du mésothorax ayant le 
præscutum transverse et très-abaissé, tout à fait caché par le 


(1) Gomme chez la Lavhriiformis et VHylæiformis ; la première a les antennes 
régulièrement bipectinées et les dents sont terminées pas une soie assez longue, 
tournée vers le sommet; elle pourrait peut-être constituer un genre. 

(2) Ils sont placés plus en avant que chez les Sphingides. 



SÉSIEJNS. 


139 

prolhorax, étant largement écbancré en arrière pour recevoir 
le scutellum, qui est déprimé et en losange, scapules larges, 
presque triangulaires, peu prolongées à leur angle postérieur, 
arrondies en avant de l’attache de l’aile et sans apparence de 
crochet, fortement appliquées et comme soudées 5 scutum du 
métathorax un peu visible dans son milieu, ayant ses côtés 
très-étendus à surface inégale, très-saillante en dehors, 
entourée par un rebord élevé, anguleux, portion pulvérulente 
antérieure étroite, mais sensible, scutellum très-court, échan- 
cré en avant, se continuant par ses angles dans le rebord 
qu’il forme eu partie; épisternum assez grand, hanches 
moyennes et postérieures excavées en dehors, ce qui produit 
un bord saillant divisant leur face externe, celle-ci plus 
large que les épimères dont les postérieurs sont étroits; pattes 
longues, fortes, ayant les tarses épineux, les antérieures plus 
courtes, surtout le tibia qui est muni d’une épiphyse large, 
allant jusqu’à son extrémité et naissant vers le milieu ou un 
peu au-delà, onglets simples, écartés l’un de l’autre, accom¬ 
pagnés d’une pelote assez épaisse. 

Abdomen très-long, à peu près de la largeur du métathorax 
à son attache avec lui, mais beaucoup plus étroit par en-des¬ 
sous où il est fortement excavé, et de beaucoup dépassé par 
le métapectus, caréné sous les deux premiers segments, ceux-ci 
au nombre de huit visibles chez le mâle, et de sept chez la 
femelle, le premier en dessus, ayant sa partie moyenne très- 
large et sa division latérale étroite, presque aussi long ou 
aussi long que le suivant, parfois très-rétréci en avant. 

Cette famille très-éloignée des Sphingides, se lie peu avec 
celles qui l’avoisinent, même avec les Tbvridides (1). Les espèces 


(1) Nous n’avons pas trouvé cette famille, qui se distingue ainsi des Sésides : 
stemmates insensibles ou nuis, antennes à peine renflées chez les mâles dans 
leur longueur, amincies vers l’extrémité qui est glabre, non fléchie, unicré- 
nelées ; bord costal des’ailes supérieures non replié ni roulé, lanière ou gaine 
retenant le frein, visible comme d’habitude chez le mâle, ayant la disposition 



140 


SÉSIENS. 


qui la composent, remarquables par leur forme allongée et élé¬ 
gante, ont été comparées à divers hyménoptères dont ils ont les 
couleurs brillantes et variées; la partie anale des mâles est 
souvent chargée de faisceaux de poils qui peuvent se dilater. 


ordinaire chez la femelle, nervule n’envoyant pas de rameau dans son milieu, 
les deux nervures composées ramifiées d’une manière différente; ailes assez 
larges, dilatées vers leur bord externe ; inférieures dépassant le milieu de l’ab¬ 
domen. Ils forment une famille n’ayant qu’un seul genre, celui de Thyris. 

Tête petite, palpes redressés, assez grands, hérissés sur le premier et le 
deuxième article, celui-ci n’étant pas plus grand que le troisième qui est 
long, grêle, surtout chez le mâle, presque nu, spiritrompe assez forte, yeux 
petits, arrondis, écartés l’un de l’autre, ainsi que les antennes dont le trou 
d’insertion est très-petit; corps assez épais; scapules grandes, prolongées sür 
l’attache de l’aile, ayant un crochet très-court obtus ; pattes n’étant pas très- 
longues, fortes, ayant les quatre derniers tibias Chargés de poils avec des 
éperons grands, peu inégaux, presque obtus. 

Ailes dilatées en dehors, subtriangulaires avec le bord externe sinué, 
presque échancré, bord costal des antérieures évidé, le postérieur dilaté à la 
base, première nervure ne dépassant pas les deux tiers de l’aile, deuxième 
donnant ' son premier rameau bien avant les autres, se terminant avant le 
sommet de l’aile, ainsi que le second, puis viennent quatre autres rameaux 
rapprochés, dont le dernier paraît naître sur la nervule qui devient insensible, 
troisième nervure fournissant le premier rameau bien avant les autres, ceux-ci 
rapprochés, au nombre de trois, le quatrième se trouvant un peu sur la ner- 
vùle, qui n’en offre pas dans Son milieu, quatrième nervure bien-visible, deve¬ 
nant double à la base, par la jonction delà cinquième; postérieures un peu 
dilatées au bord antérieur qui est elliptique, frein assez fort, s’accrochant 
dans une lanière étroite, première et deuxième nervures très-rapprochées, se 
touchant avant leur milieu, puis, un peu divergentes, deuxième bifide, troi¬ 
sième donnant quatre rameaux dont le dernier sur la nervule ; celle-ci pres¬ 
que nulle, aréoles longues, dépassant le milieu de l’aile, quatrième à peu près 
également écartée de la précédente et de la cinquième qui est longue ; ailes 
ayant des places transparentes; abdomen assez épais, peu allongé, un peu 
conique ou atténué à l’extrémité, premier segment ayant sa partie moyenne 
large, le dernier long, prolongé en dessus où il porte chez le mâle une touffe 
de poils dépassant beaucoup la partie anale, parties génitales mâles peu visi¬ 
bles en dehors, femelle n’ayant pas d’oviduc saillant. Chenille vivant dans les 
tiges ou les racines. Thyris fenestrina, Syst. V. 

M. H. Schæffer a figuré sous le nom de Vitrina, une espèce de Sicile peu 
différente, et que M. Staudinger appelle Diaphana ; il ne faut pas la confondre 
avec la Vitrina de M. Boisduval, figurée dans ses Icônes, qui est américaine 
et qu’il indique faussement d’Espagne. 



RÉSIDES. 


141 

Le système nervural présente quelques anomalies : ailes 
souvent en grande partie transparentes, surtout les infé¬ 
rieures, supérieures parfois, presque entièrement couvertes 
d’écailles; première nervure aux supérieures se terminant 
vers le quart externe du bord costal qui est un peu épaissi en 
uervure et dont elle est rapprochée dans son trajet, séparée 
de la seconde par un pli, celle-ci fournissant deux rameaux 
avant l’angle antérieur de l’aréole *, puis deux autres partant 
de cet angle dont le second bifide ( Asiliformis, s. v.), disposi¬ 
tion un peu variable selon les espèces, un cinquième rameau 
se trouve un peu avant le milieu de la nervule, puis après, le 
rameau nervulaire plus rapproché de la troisième nervure, 
celle-ci fournit encore trois rameaux partant presque de 
l’angle postérieur de l’aréole, de sorte que le côté externe de 
celle-ci fournit neuf rameaux ** *** qui, en rayonnant, em¬ 
brassent entièrement l'extrémité de l’aile ; aréole dépassant le 
milieu de l’aile, nervule élargie, pâle et peu visible, de laquelle 
partent trois bu quatre rameaux, quatrième nervure courte, 
tendant parfois à disparaître, recevant à sa base la cinquième 
qui s’y trouve absorbée ; première nervure aux infé¬ 
rieures se confondant presque avec le bord qui est un peu 
dilaté à la base où elle est saillante en-dessous, deuxième 
mince, peu distincte de la précédente, ne lui envoyant pas de 
rameau et paraissant n’en fournir qu’un, celui qui vient après, 
devant être le nervulaire, car il naît quelquefois au delà du 


* Cette disposition diffère peu de 'celle donnée par M. Staudinger, Ses. agr. 
Berol., tah. 2, fig. 56. 

** Un rameau disparaît chez l’Hyloeiformis ; chez les Sphingides la nervule 
ne fournit que le rameau nervulaire. 

*** M, Staudinger (Lac. cil., 11g. 55, Asiliformis), fait naître la deuxième 
nervure après la troisième, sous laquelle elle passe pour prepdre sa place, 
et d’un tronc commun avec la quatrième ; cette disposition est inexacte : la 
deuxième naît à côté de la première, et la troisième sort d’un tronc commun 
avec la quatrième. 

Lépidoptères de l’Andalousie. 10 



milieu de la nervule *, celle-ci oblique en dehors, troisième 
donnant trois rameaux et parfois, comme chez VHylœiformis , 
l’apparence d’un quatrième qui paraît devoir être considéré 
comme accidentel et non comme un vrai rameau ; les deux 
premiers partent souvent d’un tronc commun qui peut être 
long ( Hylœiformis ), puis vient la quatrième de la souche de 
laquelle part un rudiment de nervure appelé processus par 
M. Staudinger, et enfin la cinquième très-courle, très-mince, 
se confondant presque dans la base du bord postérieur qui 
est un peu dilaté, pli entre la troisième et la quatrième, parfois 
un peu épaissi, couvert d’écailles et simulant une nervure. 

Bord costal des premières se courbant en-dessous avant la 
base, de manière à former presque un canal et une dilatation 
qui cache la gaine pour retenir le frein, parfois courbé dans 
la plus grande partie de sa longueur; une circonstance parti¬ 
culière à cette tribu, c’est que la soie multiple de la femelle, est 
reçue à la même place que celle du mâle, et maintenue par 
deux rangées d’écailles opposées, placées l’une sur le bord 
postérieur de la seconde nervure, l’autre sur le bord costal 
prolongé **. 

Pattes fortes, les quatre dernières longues avec les tibias 
épais, plus ou moins couverts de poils, surtout les postérieurs 
qui, parfois, sont enveloppés d’une masse comprimée de poils 
touffus *** répandus aussi sur les tarses (exotiques), éperons 
très-longs, très-inégaux, souvent accompagnés de poils ver- 
ticillés. 

Abdomen long, lisse ; pièces génitales mâles très-variables, 


* Il est difficile de décider si ce rameau est réellement le nervulaire, ce que 
nous croyons, ou s’il appartient à la deuxième nervure. 

** M. Staudinger (Loc. cit. page 31), avance que chez V Api for mis, le frein est 
composé de six ou huit soies; il n’a vu alors que des femelles, car chez les 
mâles, il estimpossible de diviser la soie; chez certaines femelles elles parais¬ 
sent môme soudées (A. asiliformis ). 

*** Ce qui donne en quelque sorte à ces pattes la forme de rames. 



SESIDES. 


143 

pince souvent allongée, courbée et comme un peu roulée , 
contenant des poils raides ou épineux, stylet souvent tronqué 
et échaucré au sommet; femelle ayant un oviduc hérissé; œufs 
très-petits (Apiformis), presque arrondis, déprimés, parais¬ 
sant lisses, mais fortement grossis, on voit qu’ils sontrugueux. 

Larves vivant dans l’intérieur des végétaux, ayant une pièce 
écailleuse sur les premier et dernier segments, ainsi que des 
petits tubercules pilifères blanchâtres , faisant une coque 
avec les débris des plantes qu’elles ont rongées ; chrysalide 
d’un jaune ferrugineux (Apiformis), présentant une pointe 
déprimée à la partie antérieure, carénée sur'le thorax avec 
deux rangées dorsales d’épines sur la plupart des segments 
et une sur les derniers, partie anale obtuse, bifide et crochue 
en dessous. 

genre TJROCÎÏÎLIUM *, Seopoli. 

Palpes assez longs, redressés, fortement hérissés excepté sur 
le dernier article qui est beaucoup plus court que le second, 
spiritrompe courte, grêle, renflée à l’extrémité, antennes du 
mâle subunipectinées , à dentelures obtuses, ciliées de poils 
courts; corps épais; nervule des inférieurs oblique de dedans 
en dehors, non épaissie par des écailles en avant, quatrième 
nervure bien sensible, ayant la base fourchue et prolongée 
extérieurement (processus ** Staudinger); partie anale des 
mâles n’étant pas munie de touffes de poils bien sensibles. 


* M. H. Schaeffer en a séparé, sous le nom de Bembecia , Hübn. VHylœifor- 
iHis de Laspeyres ( Apiformis , Hübn.), qui se distingue par des palpes courts, , 
obtus, et une trompe très-courte ; des antennes bipectinées dont le sommet 
termine en pointe, est privé du pinceau de poils, avec des dents égales, ciliées, 
ne portant pas de soie, ayant, en avant de leur base, un petit pinceau de poils 
tourné en dehors, comme chez les Hespêries ; ailes supérieures privées d’un 
ïameau qui paraît être le troisième de la troisième nervure ; les deuxième et 
troisième rameaux de la même nervure, aux inférieures, réunis par un tronc long. 

Ce caractère existe plus ou moins prononcé chez la plupart des Sésides ; 
au reste, les genres faits nouvellement aux dépens du genre Sesia, à l’excep- 



144 


SÉSIEKS. 


1. Trochilium Apiforme, Linné. 

Esp. il, tab. 14, fig. 2. 

Une des plus grandes espèces de la famille et paraissant 
habiter toute l'Europe. commune aux environs de Malaga; la 
larve, qui est blanchâtre, ronge la base du tronc des peupliers 
et peut les faire périr lorsqu’elle s’ÿ trouve en grande quantité ; 
ces arbres, ainsi rongés, sont parfois renversés parle vent. 

2. Trochiliüm Ichneijmomforme *, Laspeyres. 

— Ses. Eur. p. 16, fig. 3, 4. 

H. Scbæff. Suppl. Ses. h, p. 76, f. 19, 37. 

Staud. Beitr. Ses. 26. 

Esp. n, tab., 15, f. 2, Sph. vespiformis. 

Hübn. Sph. 113, Systrophæformis. 

Dup. suppl. ii, p. 104, pl. 19, fig. 1, S. ophioniformis. 

Nigra; alis anticis fenestrütis, margine antico fasciolaque 
discoïdali fuscïs, ilia exterius puncto rubido emarginata, 
margine postico et exierno striato flavo-rufis; abdominis 
nigri segmentis., primo excepto, metathoraceqùe postice late 
flavis. 

Espèce de moyenne grandeur ou au-dessous, et très-variable 
pour la taille qui peut devenir très-petite sans que le sexe y 
contribue en rien. D’un noir un peu bleuâtre ou verdâtre, 
couverte, surtout sur la tête et le thorax, de poils nuancés de 
jaunâtre et de brun, celni-ci ayant en arrière, des touffes de 
poils jaunâtres 5 antennes rarement toutes noires, mais seule- 


tion de celui de Paranthrene, sont ïùàl circonscrits et lie pourront avoir de va¬ 
leur que lorsqu’on y comprendra les exotiques ; la petilôsse dé là trompé, ca¬ 
ractère principal du genre Trôehilhvm, est variable et mauvais, il faut aiûlr's y 
joindre Vlckneùimhiforrtiis et 1 ’Urocerïformis qui eùdîffèrént ndtàbleinént. 

* L’IchneUrnonifoïmû dé Fabrièius et là Vespiformis ‘de Linné, paraissent 
devoir se rapporter à la Meyillafomis d’Hübner, qui no'us Semble distincte. 



SESIDES. 


145 


ment le sommet et le reste fauve, ou n'ayant qu'une tache 
fauve, grande, irrégulière, et parfois presque toutes fauves, 
souvent rousses en dessous, dentées et ciliées chez le mâle; 
palpes jaunes, noirâtres au côté externe, front d’un blanc- 
jaunàtre, vertex souvent d’un jaune-noirâtre, d’autres fois 
rouge ou rougeâtre; prothorax ayant souvent derrière la 
tète, un collier velu et jaune, puis un autre noirâtre formé 
d’écailles larges, marqué de jaune sur le côté; mésothorax 
ayant deux lignes et parfois une troisième médiane, une 
tache en avant de la base des ailes antérieures et le métatho- 
rax jaunes; pattes fauves avec les cuisses noires ainsi que la 
base et l’extrémité des tibias, ceux-ci parfois entièrement 
fauves, surtout les derniers. Premières ailes ayant la base, le 
bord antérieur divisé par un liseré jaune et les bords de 
l’aréole noirs ou bruns; bande discoïdale noice, échancrée par 
une tache d’un rouge-fauve constante, plus ou moins marquée, 
après laquelle se voit un espace transparent bordé, en dehors, 
par une teinte jaune-fauve divisée par les rameaux qui se 
dilatent vers le sommet et dont les deux moyens, surtout, sont 
rougeâtres ; bord postérieur d’un fauve-rouge, bordant un 
espace parallèle à l’aréole qui est transparent ainsi que 
celle-ci; l’espace externe divisé en cinq parties, dont l’antérieure 
seulement, transparente à la base, base et bord externe noirs, 
frange brune; secondes ailes toutes vitrées avec une marque 
noire à la partie antérieure de la nervule et le bord jaunâtre; 
dessous devenant plus pâle et presque tout jauue avec quelques 
lignes noires et le point discoïdal plus large ; marge externe 
des inférieures bordée de jaune. 

Premier segment abdominal noir, les autres moitié noirs, 
moitié jaunes, Je dernier souvent jaune, touffe anale jaune 
divisée par du noir à la base, sur les côtés et en-dessous ; 
dessous du ventre presque noir, surtout à la base. 

Variable pour la couleur selon les pays ; chez les individus 
du midi, la teinte jaune est plus étendue et devient dorée, 
parfois presque blanchâtre, et les parties noirâtres, à l’ex- 



SÉSIEKS. 


146 

ception de la bande discoïdale, deviennent d’un brun un peu 
lauve, tandis qu elles sont d’un noir charbonneux chez ceux 
de la Touraine avec les espaces vitrés, parfois très-réduits, 
niais les anneaux jaunes de l’abdomen sont toujours, pour le 
moins, au nombre de quatre. Nous croyons que M. Staudinger 
réunit à tort, ici, la Megillœformis * d'Hübner ; H. Scb. 
Suppl., Ses. 39. 

Elle se trouve dans les environs de Malaga et surtout dans 
le midi de la France; nous l’avons aussi rencontrée en cer¬ 
taine quantité, au mois d’octobre, sur des collines arides de 
la Touraine; quoiqu’elle ne puisse prendre aucune nourriture, 
à cause de sa trompe rudimentaire, les auteurs la font cepen¬ 
dant butiner sur différentes fleurs; ainsi Treitschke l’indique 
sur celles de la scabieuse, Godart sur le millepertuis, M. Bois- 
duval sur Yiyeble; ils la font paraître au mois de juin. 

3. Trochilium Uroceriforme, Treitschke. 

— Suppl. X. p. 12t. 

H. Schæff. Suppl. Ses. f. 20, 21. 

Staud. Beitr. 212,27. 

Cat. Syst. Lep. pl. 2, f. 2, S. monedulœformis. **. 

Nigro-subvirescens, flavo variegata; alis anticis margine 


* Si on la compare avec des individus foncés de" l 'Ichneumoniformis, elle 
s’en distingue par les antennes plus noires, par les pattes moins tachées de 
noir y compris les hanches antérieures ; par ses ailes supérieures, un peu 
plus courtes et plus arrondies au sommet, dont le bord costal est bien plus 
étroit avec la bande jaune de l’extrémité plus pâle, moins distincte et le pre¬ 
mier espace envahi en dehors, plus transparent à la base et dont le point dis- 
coïdal moins grand, est jaunâtre, ainsi que le bord postérieur, au lieu d’être 
fauve ou rouge ; par les inférieures dont le trait discoïdal est noir , allongé 
assez large et non triangulaire, et la nervule non oblique en dehors, plus 
courte dans sa partie postérieure et les nervures noires ; par l’aile plus 
étroite au bord postérieur, qui n’est pas dilaté ; par les éperons des dernières 
pattes, plus courts ; enfin, par l’abdomen plus épais, ayant son dernier,seg¬ 
ment plus grand, et ne présentant que trois anneaux jaunes. 

"* M. Staudinger, induit, sans doute en erreur par VIndex de M. BoisduVal, 



costali, lunula discoidali fimbriisque fuscis, tnargine postico 
apiceque late et macula media flavis, areolis duabus 
hyalinis; abdomine cingulis sex latis flavis. 

Un peu plus grande que la précédente à laquelle elle res¬ 
semble beaucoup; elle en diffère ainsi : antennes plus grêles, 
moins en massue, ayant une grande tache d’un blanc-cendré, 
palpes, ver le x et des taches sur les côtés de la poitrine fauves ; 
premières ailes ayant le bord postérieur, l’espace après 
l’aréole, une large bande externe divisée par des rameaux 
peu foncés et une tache moyenne large, jaunes, avec les parties 
brunes moins étendues, réduites au bord antérieur de l’aréole, 
à la bande discoïdale, à quelques rameaux antérieurs et un 
peu au bord costal, espace aréolaire un peu plus étroit et 
trois petits espaces avant le sommet, transparents; notus du 
métathorax et six larges anneaux abdominaux jaunes, dont 
les troisième et quatrième plus larges que la partie noire. 
D’après une femelle un peu détériorée que nous avons prise 
dans les environs de Grenade ; il est douteux que ce soit 
l’espèce décrite par Fabricius, sous le nom de Crabroniformis. 

genre SESIÀ, Fabricius. 

Spiritrompe assez développée. Il présente surtout les carac¬ 
tères de la famille. 


rapporte à tort notre Monedulœformis (Beitr. 14), à VAndrenœformis de Las- 
peyres; il change aussi mal à propos, et, en se basant sur une fausse priorité, 
le nom de Laspeyres pour celui d 'Ànthraciformis, Esp.-Cbarp. ; remplaçant 
aussi ce même nom, que nons avions imposé à une espèce de Corse, et qui a 
été adopté par tous les Lêpidoptéristes ; si, disons-nous, il eût vérifié dans le 
supplément à Esper, publié par Charpentier, il eût reconnu que celui-ci, 
page 45 du fascicule des Sphinx, y donnait un tableau des Sésies de Laspeyres, 
publiés antérieurement et où il remplaçait le nom d 'Anthraciformis par celui 
d'Andrenæformis, comme ayaut la priorité, et si Laspeyres cite ce supplément, 
il écrit «Espér, supplementum ineditum» ! L’espèce même est douteuse, 
Charpentier s’exprimant ainsi alitnboque niqro fidvoslriato, » ce qui désigne¬ 
rait 'plutôt la Tipuliforints ou la Conopiformis. 



m 


SÉSIEWS. 


1 . Sesia Synagriformis , Nobis . 

Cat. Syst. Lep. And. pl. % fig. 1. 

Staud. Ses. agr. Ber. p. 43, genre Scia.pl er on. 

Nigro-cyanea vel subrufescens; antcnnis alisque anticis ferru- 
gineis, nervis obscurioribus, palpis-, segmenta primo excepto, 
collari maculisque duabus prolkorueis, quatuor mesothoracis, 

duabus metqthoracis,abdominissegmentisprimis duabus,alionm 

margine postico, septimi fasciis duabus, tibiis tarsisque basi 
excepta, flavis. (Femina). 

Elle ue parait être qu’une grande variété de la Rhingiifor- 
mis * Hübn.; les antennes du mâle sont pectinées comme 
dans cette espèce. La larve vit dans la tige des jeunes saules 
où elle a été trouvée par M. Graslin. J'ai pris l’insecte près de 
Malaga. 

2. Sesia CynipifoRmis, Esper. 

Esp.Sph. tab. 31, f. 3, 4. 

Trouvée en Andalousie par M. Staudinger. 

3. Sesia Dory^iformis, Ochsenheimer. 

Slaud. Beitr., 40. 

H. Schæff. Suppl. Ses. 44; 28, 29, Euceræformis. 

Nigro-cyaneo-virescens ; aniennis interdum macula cinerea; 
(dis anticis fenestratis marginibus (externo sæpe lutescente) 


* M.Lederer dans sa Retue des Lépidoptères, rassemble VAsiliformis du 
Syst. Verz. et la Tabaniformis d’Hufnagel; plus tard M. Staudinger, qui cite 
Rottemburg à l’appui de ce nôm, y réunit la Mingnformis comme variété ; 
cependant, outre les couleurs qui présentent d’assez grandes différences, 
il paraît en exister d’autres dans la disposition de quelques nervures; dans 
celle-ci, l’aréole discoïdâle des premières ailes,-est'fermée par une nervule 
bien plus apparente et fléchie d’une manière un peu différente, Pt les rameaux 
qui en partent ne conservent pas la même distance entre eux. La larve de 
VAsiliformis vit dans les peupliers. 



SÉSTDES. 


149 


punctoque centrali magno quadrato nigris, basi postice rubro 
notata , tibiis, abdominis cingulis duobus vel tribus vel unico 
albidis. [Mas). Alis anticis abdomineque et pedibus rubido vel 
rubro variegatis. (Faminci). 

Espèce variable dont les deux sexes sont parfois très diffé¬ 
rents ; parties jaunes du mâle devenant rouges ou rousses 
chez la femelle; tache moyenne ou discoidale noire, en partie 
rouge chez celle-ci, dont l’abdomen semble être entremêlé 
d'anneaux blancs, rouges et bleu-violets ; antennes du mâle 
denticulées, ciliées. 

Elle a été prise à Chiclana près de Cadix, par M. Staudinger, 
et nous l’avons reçue de M. Bellier, qui l’avait rencontrée en 
Sicile ; elle habite aussi la Sardaigne ; nous l’avons prise dans 
le midi de la France. 

4. Sesia Chrysidiformis, Esper. 

Esp. Sph. tab. 30, fig. 2. 

Commune près de Grenade. 

5. Sesia Tengiriformis % Nobis. 

Très-près de la Tenthrediniformis ; un peu plus grande, 
noire, variée de jaune ou presque entièrement d'un jaune pâle 
un peu grisâtre en dessous. Tète ayant le front brun, un 


* C’est à fort que M. Staudinger rapporte notre espèce à VAstatiformis, 
très-bien figurée par M. H. SchEeffer et s’en distinguant facilement, ainsi que 
de la Tenthrediniformis, par sa forme grêle et allongée, par ses ailes plus 
grandes, surtout les inférieures qui sont très-larges ainsi que les franges, par 
les pattes beaucoup plus longues, surtout les postérieures, par la partie tran¬ 
sparente de la marge externe, dont la cinquième division est toujoursiien.plus 
courte que les autres, de môme que chez la Tenthrediniformis ; une . grande 
partie du ventre, en dessus, peut être envahie par des taches jaunes irrégu¬ 
lières, et l’on y compte parfois èiqq à six petits anneaux blancs ; elle n’habite 
pas l’Espagne, mais la Russie, 



150 


SÉSJEJNS. 


toupet jaune sur le vertex et une bande d’un blanc-jaunàlre 
sur les joues , antennes d’un jaune doré au côté externe, 
palpes d’un blanc-jaunâtre, tachés de noir en dehors ; 
thorax en grande partie recouvert de poils jaunes, surtout 
sur les côtés, et en arrière ; ailes supérieures noirâtres , 
variées de jaune, espace transparent discoidale très-allongé 
vers la base , celui du bord supérieur séparé par une ner¬ 
vure jaune, visible dans sa longueur, le même bord en grande 
partie jaune, surtout à la base et après la tache discoidale ; 
espace transparent externe divisé en cinq parties, dont la 
première étroite, taches jaunes delamarge externe peu grandes; 
nervule des inférieures presque linéaire, peu élargie par les 
écailles qui la couvrent dans sa longueur ; franges jaunâtres à 
la base, tache discoidale assez large, un peu éohaucrée en 
dehors ; dessous des supérieures ayant l’espace externe forte¬ 
ment entouré et rayonné de brun en dehors, celui des infé¬ 
rieures, nuancé de noir au bord antérieur, non liseré de 
jaune; hanches antérieures blanches, les autres jaunes, cuisses 
d’un gris blanchâtre, tibias postérieurs d’un jaune-pâle, très- 
peu marqués de brun ; abdomen fortement sablé de jaune, 
ayant le bord externe des 2 e , 4 e et 6 e segments d’un blanc 
jaunâtre et un peu celui des cinquième et septième, les autres 
avec une tache dorsarle jaune , touffe anale jaune, noire à la 
base et avant les côtés, avec la partie du dessous plus courte, 
d’un jaune-blanchâtre *. 

Nous l’avons prise aux environs de Grenade sur les fleurs 
d’un Euphorbe, plante qui doit nourrir sa larve comme celle 
de la Tenthrediniformis **. 

Du reste, ces deux sésies, ainsi que les sui vantes et plusieurs 
autres, offrent de grandes difficultés pour la séparation des 
espèces. 


* Elle ne peut se rapporter à la Monspeliensis de M. Slaudinger, puis¬ 
qu’il écrit, « major, obscurior, » car elle est moins obscure et plus jaune. 

** La Tengyrœformis de M. H. Schaeffer, üg. 49, se rapporte à la Sangvino- 
lenla, de M. Lederer. 



SÉSIDES. 


151 


6. Sesia Mysimformis, Nobis. 

Slaud. Beitr. 38, S. affinis ( pro parle). 

II. Sch. Suppl. Ses. fig. 38, Doleriformis. V 

Nigra, albo-subaspersa ; fronte verticeqne nigris; thorace 
postice, posiicisque tibiis pilis longis albis vel griseis indutis; 
alis anticis nigris , margine antico interdum integro, areis tri¬ 
bus vel duabus hjalinis, externa in areolis quinque vel quatuor 
divisa , antica breviori sæpe nul/a, margine externo fascia 
cinerea vel albida divisa, interdum subnulla, macula dis¬ 
cordaii lata subquadrata; abdomine cingulis tribus albis sæpe 
obsoletis. 

Cette espèce semble se confondre avec plusieurs autres 
dont il est difficile de la séparer nettement. Elle ressemble 
beaucoup à la Bibioniformis , à la Philanthiformis , et même, 
lorsque les parties blanches deviennent jaunes, à la Tenthredi- 
niformis; mais elle est plus grêle et plus allongée. D’un noir 
un peu violacé, parfois un peu gris ou fauve, plus ou moins 
varié de blanchâtre ou de jaunâtre, sur la tète, l’abdomen et 
les ailes. 

Tête noire avec le front d’un brun-luisant métallique ou 
d’airain et le vertex noir, bordé en arrière par des poils fauves 
parfois obscurs, yeux bordés en avant par une strie plus ou 
moins blanche et en arrière par des poils blancs, palpes très- 
hérissés blancs, avec l’extrémité et les côtés en partie noirs, 
antennes noires, un peu blanches à la base, ciliées de poils 
courts chez.les mâles; thorax noir en-dessus, ayant les 
scapules, et surtout les parties postérieures, garnies de longs 
poils blanchâtres, gris ou obscurs, avec la poitrine couverte, 
surtout sur les côtés, d’écailles blanches. 

Ailes supérieures noirâtres ou d’un noir un peu fauve, plus 
ou moins variées de blanc ou de cendré, avec trois espaces 
transparents chez le mâle dont le postérieur, souvent très-étroit 
et court, est rarement visible dans sa longueur et parfois 



SÉSIENS. 


152 

couvert; celui qui comprend l’aréole, assez large, souvent 
court, l’externe parfois visible dans ses cinq divisions, dont 
la dernière et surtout la première, tendent à disparaître, bord 
costal en partie blanc en avant et en dessous, marqué d’une 
tache blanche longue, avant le sommet, marge externe large, 
souvent presque toute noire ou sablée de cendré, ou ayant 
une bande maculaire de cette couleur plus ou moins visible, 
tache médiane large, presque carrée, un peu échancrée en 
dehors, parfois presque séparée de la marge postérieure; ailes 
inférieures bordées de noir avec la nervule élargie par des 
écailles, rétrécie en arrière; franges d’un brun-gris ou rous- 
sàtres, plus obscures en dedans, blanchâtres ou jaunâtres à la 
base des inférieures; parties blanchâtres plus étendues en 
dessous, au sommet, au bord costal et aux franges. Abdomen 
ayant le bord postérieur des 2 e 4 e et 6 e segments blanc, parfois 
peu marqué, avec les côtés tachés et le dessous lavé et varié de 
blanchâtre, touffe anale plus de deux fois plus longue que ]e 
dernier segment, noire avec le dessous et un trait latéral 
jaunâtres; hanches antérieures blanches, bordées de brun en 
dedans qui les envahit parfois en partie, cuisses mêlées de 
blanc et de brun, tibias postérieures noirâtres, un peu blancs 
au milieu, en dessus, et à la face externe dont la partie posté¬ 
rieure est noire. Les parties blanches peuvent devenir jau¬ 
nâtres ou un peu fauves et les espaces transparents, plus ou 
moins grands, Je postérieur disparaissant presque toujours 
dans les femelles ; chez cette espèce et plusieurs autres, les 
parties transparentes sont couvertes d’écailles plus ou moius 
caduques, brillantes, pâles ou bleuâtres. 

7. Sesia Meriiformis, N obis. 

Staud. Beitr. 40? Ærifrons, Zeller ; et Staud. 38, Afjfinis (pro parte). 

Nigra vel nigro-rufescens, flavido subaspersa; fronte pallide 
œrea, palpis subhirtis; thorace strigis duabus flavidis; alisnigris , 
margine antico integro, -areisduabm hyaMnw, exterrn tn areolis 



SÉS1DES. 153 

tribus divisa, media b revis, margvie cxterno flavido vel fulvo 
subradiato ; abdomine cingulis tribus , sæpe unieo, albidis. 

Elle ressemble beaucoup à la précédente et pourrait bien 
n’en être qu’une variété. 

Mâle allongé, grêle, d’un noir-fauve un peu violâtre; tèle 
avec le front d’un brun d’airain luisant, parfois blanc, ainsi 
que la strie au-devant des yeux, vertex noir, un peu fauve sur 
les côtés, antennes noires avec une tache fauve à la base, 
palpes peu hérissés, blancs à la base et en dessous, bruns à 
l’extrémité et en côté après le milieu, tète bordée par un 
collier doré mince; thorax avec les scapules bordées d’écailles 
jaunes et de poils gris-jaunâtres postérieurement; poitrine 
ayant sur les côtés de larges écailles jaunâtres très-luisantes; 
abdomen d’un brun un peu doré, avec des taches jaunes 
dorsales un peu irrégulières et une sur le métatborax , ou 
seulement aspergé de cette couleur avec une tache blanche 
sur les côtés du premier segment et trois anneaux semblables, 
sur les 2 e , 4 e et 6 e , plus sensibles sur les côtés, formés par des 
écailles larges qui bordent ces segments, parfois celui du 
milieu seul visible, élargi sur les côtés, où il se prolonge en 
avant, les autres segments ayant aussi quelquefois des anneaux 
jaunâtres peu visibles ; dessous d’un brun d’airain luisant, 
touffe anale longue, comprimée, avec des poils jaunâtres au 
milieu et sur les côtés ; pattes très-longues, dépassant la touffe 
anale de presque toute la longueur des tarses postérieurs, 
brunes, luisantes, un peu nuancées de blanchâtre avec la 
moitié externe des hanches antérieures et la moitié antérieure 
de la face externe des quatre derniers tibias blancs. 

Ailes supérieures avant les marges antérieure et postérieure 
largement noirâtres où d’un noir un peu fauve, l’externe 
de la même couleur, plus ou moins tachée de fauve, parfois 
d’une manière peu sensible; d’autres fois traversée par des 
stries de cette couleur, mais plus visibles en dehors, avec deux 
aréoles et rarement l’apparence d’une troisième dont, l’externe 
ne comprend que trois petits intervalles assez courts, presque 



154 


SÉSIËNS. 


égaux, la moyenne ou discoïdale courte, séparée par un point 
large, franges brunes avec la partie externe plus pâle, parfois 
un peu blanchâtre aux inférieures, surtout à la base, nervule 
de celles-ci élargip par des écailles, mince postérieurement. 

Parfois les côtés du ventre forment presque unligneblanche. 
Les femelles sont plus obscures, peu ou pas sablées de jaune, 
avec le bord blanc des segments du ventre souvent plus sen¬ 
sible et les espaces transparents plus petits. 

Elle est très-commune pendant l’été sur les collines 
arides autour de Grenade et dans les parties basses près de 
Malaga. 

8. Sesia Philanthiformis, Laspeyres. 

Lasp. Ses. Eur fig. 8. 

Les individus marqués d’une tache blanche aux antennes, et 
qui pourraient être considérés comme appartenant à cette 
espèce, ne nous semblent pas distincts de ceux de la Meriifor- 
mis et paraissent s’y rapporter complètement ; nous doutons 
qu’ils puissent être réunis à la véritable Philanthiformis de 
Laspeyres, si toutefois elle est bien distincte’des précédentes. 

Trouvée dans les mêmes lieux. 

genre PARANTHREJNE, Uübner. 

Tête large, très-déprimée d’avant en arrière, antennes séti- 
formes s amincissant insensiblement de la base à l’extrémité, 
qui n est ni fléchie , ni chargée d’un pinceau de poils, très-ciliées 
chez le mâle, yeux petits, presque ronds, palpes petits et dis¬ 
tants l un de l’autre, peu redressés, les deux derniers articles 
presque égaux, très-hérissés, spiritrompe très - petite ; pro¬ 
thorax très-court ,* mésothorax développé en avant, raccourci 
en arrière, convexe, gibbeux, scapules oblongues, assez grandes, 
à peine échancrées et prolongées, tout à fait appliquées, comme 
soudées : ailes très-étroites, surtout les supérieures , dont la pre -. 
mière nervure semble nulle avec les deux ramuscules du qua- 



SESIDES. 


155 


trième rameau de la seconde nervure; ramenés à l’état de 
rameaux, de sorte qu’il existe dix rameaux divisant l’extré¬ 
mité de l'aile; deuxième rameau de la seconde nervure, aux 
inférieures, partant de l’extrémité antérieure de la nervulequi 
est très-grêle et transversale ; abdomen épais, déprimé ; pattes 
fortes avec les hanches antérieures très-larges, et les piêmes 
tibias courts, les autres fortement hérissés, munis d’éperons 
très-longs. 

Genre différant beaucoup des autres Sésides *, par la 
l'orme.générale, parles antennes non renflées, cylindriques, à 
peine crénelées, terminées en pointe aiguë , par les palpes 
hérissés de poils divergents qui dépassent beaucoup le som¬ 
met ; prothorax bordé de très-larges écailles, ainsi que le mé¬ 
sothorax et surtout la poitrine, les hanches et les cuisses, 
écailles luisantes et donnant à l’insecte uu aspect lisse; pattes 
épaisses, les quatre postérieures hérissées, surtout au milieu 
des tibias, à l’extrémité et à l’articulation des premiers tarses , 
épiphyse dépassant un peu le tibia; ailes supérieures très- 
étroites surtout dans leur moitié interne, dilatées et arrondies 
postérieurement à la base, paraissant n’avoir que deux 
nervures, avec le pli costal bien prononcé, deuxième rameau 
de*la seconde nervure, aux inférieures ** qui, chez les Sésides, 
peut s’avancer jusqu’au milieu de la nervule, ou au-delà, 
partant ici de son extrémité antérieure ; dans le repos, ces ailes 
repliées en trois parties sont cachées par les supérieures mal¬ 
gré leur étroitesse; celles-ci sont entièrement couvertes d’é- 
cailles grandes, les inférieures sont plus ou moins transpa¬ 
rentes, franges très-larges; abdomen ayant la base fortement 
excavée en dessous, avec des touffes de poils peu longues à 
l’extrémité, épais et large môme chez le mâle, conique. 


* La Myrmosœformis (H. Sch. Suppl. Ses. 30, 31) ne nous paraît pas de¬ 
voir faire partie de ce genre. 

'* Ce qui tendrait à prouver que ce rameau n’est pas le nervulaire; alors 
ce serait le premier rameau de la troisième nervure qui aurait disparu ? 



156 


AT Y CH IDES. 


Paranthrene Tineiformis, Hübner. 

— Sph. 46 et 116, Brosiformis. 

Espèce variable pour la teinte, présentant parfois des cou¬ 
leurs assez brillantes ; tantôt d’un brun-fauve plus ou moins 
obscur, tantôt d’un brun doré avec une grande tache d’un 
jaune-fauve plus brillante en dessous, couvrant la partie 
externe des supérieures, souvent réduite à trois petits espaces 
entre les rameaux et qui tendent à devenir transparents, 
d’autres fois s’étendant sur une grande partie du disque ; 
dessous laissant voir un peu la tache discoïdale ou moyenne ; 
inférieures plus ou moins envahies par la teinte ; abdomen 
d’un brun-fauve plus ou moins doré et clair, surtout vers 
l’extrémité, où se voit,comme une grande tache plus brillante, 
avec la base d’un fauve argenté. Les couleurs s’altèrent après 
la mort. 

Nous l’avons trouvée près de Malaga, posée sur une tige 
d’herbe. 

Famille des ATÏCHIDES. 

M. Boisduval l’avait d’abord placée avec les’Zygénides; 
depuis, dans son Index , il en forma, avec le genre Stygia, la fa¬ 
mille des Stygiaires, mais les stygies sont privées de stemmates 
qui, chez lesatychies, sont bien visibles; nous croyons que 
les premières ne peuvent guère être séparées des Zeuzérides, 
pour celles-ci, elles semblent encore avoir des rapports avec 
les Sésides ; de même que les Thyridides, c’est une famille 
isolée parmi les européens. 

genre ATYCH1A, Hoffmannzegg. 

Ce genre a été rejeté par MM. H. Schaeffer et Lederer, dans 
les Tinéides avec lesquelles il paraît avoir des rapports ; du 
reste les Zeuzérides se rapprochent aussi de celles-ci. 



ATYCHIV 


157 

Palpes médiocres, presque droits , ayant le dernier article 
beaucoup plus court que le précédent et le premier très-court, 
tantôt hérissés, tantôt presque lisses, spiritrompe variable *, 
souvent assez grande (Orbonata, Appendiculata, Pumila), en¬ 
foncée dans la cavité buccale qui est profonde, antennes chez le 
m.âle, ou bipectinées à dents courtes, ou crénelées ou simples , 
non renflées, très-amincies vers l'extrémité qui est pointue, un 
peu hérissées et épaissies par des écailles chez la femelle, yeux 
assez gros et saillants ; corps épais, couvert de poils parfois 
rares et d’écailles larges, surtout sur la poitrine ; pattes fortes, 
médiocrement longues, ayant les tibias postérieurs munis d'épe¬ 
rons inégaux, forts, obtus, couverts, surtout à la face externe, 
de longs poils formant parfois un faisceau, épiphyse peu épaisse, 
naissant presque à la base du tibia et l’égalant. 

Ailes supérieures plus ou moins étroites, allongées ; infé¬ 
rieures plus larges , dépassant le milieu- de. l’abdomen , chez 
le mâle, où elles sont, le plus souvent, tachées de blanc, 
franges très-larges, première nervure des antérieures éloignée 
de la côte vers la base, allant jusqu’au tiers externe, deuxième 
distincte à la base, ayant le premier rameau éloigné des autres . 
formant avec la troisième, une aréole longue qui fournit dix 
rameaux, rayonnant sur le sommet de l’aile, sans envelopper 
toute la largeur, dont le premier de la troisième nervure, très- 
rapproché de l’aréole, quatre à cinq partant de la nervule, 
quatrième nervure très-éloignée des autres, aboutissant au bord 
externe, la cinquième s’unissant à elle plus ou moins près de la 
base; première des postérieures bien visible, un peu renflée à la 
base, finissant avant le sommet, seconde presque insensible 
donnant deux rameaux, troisième en fournissant trois, le ner- 
vulaire placé sur la nervule en avant du milieu, les deux 
suivantes espacées, divergentes à cause de la grande longueur 
du bord externe, bord postérieur divisé à la base en un petit 


* M. Boisduval leur refuse cet organe, Icônes, page 82 « trompe nulle , >< 
écrit-il ! plus tard, dans son Index et Généra, il écrit « lingua spuria, subnulla.» 
Lépidoptères de l'Andai.ousie. Il 



158 


AT Y GUI DES, 


lobule formant un ungle, frein bien visible, s’accrochant dans 
une gaine courte ; aréoles dépassant un peu le milieu de l’aile 
surtout aux premières, nervules insensibles. 

Tête assez large avant une dépression entre les antennes, 
celles-ci insérées bien plus en arrière que chez les sésies, et 
bien plus rapprochées des stemmates, vertex élevé, étroit, peu 
distinct de l’occiput, qui est refoulé en arrière, bord anté¬ 
rieur du front peu rabattu, de niveau avec les trous nasals; 
prothorax paraissant avoir quatre plis, dont deux seulement 
sensibles, très-minces, dilatés sur les côtés, ayant les hanches 
fortes ; mésothorax assez épais avec son scutum en losange 
allongé, pas très-large, ses épimères aussi larges que les 
hanches ; métathorax ayant son scutum assez grand, un peu 
visible dans son milieu avec'les côtés un peu saillants, divisés 
par un sillon et une impression externe, la portion pulvéru¬ 
lente occupant tout le bord antérieur, son scutellurn étroit, 
médiocrement épais , avec les hanches très-larges saillantes 
en arrière, excavées , et l’épimère tout-à-fait postérieur. 
Abdomen composé de huit segments chez le mâle et de sept 
chez la femelle, le premier en dessus ayant sa partie moyenne 
très-large et la division latérale très étroite, excavé et caréné 
en dessous, le dernier beaucoup plus long que le précédent, chez 
la femelle, d’où l’on voit souvent sortir un assez long oviduc ; 
pièces génitales mâles peu sensibles en dehors, stylet large, 
écliancré ou bifide au sommet, pince simple, inférieure 

Ces caractères, pris sur YAtychia appendiculata, varient 
déjà sensiblement chez la Nana. Les femelles, plus petites que 
les mâles, en diffèrent beaucoup par les couleurs; les Orbonata, 
Appendiculata sont velues avec les antennes un peu bipecti- 
nées, la Pumila et surtout la Nana sont presque glabres, 
couvertes de larges écailles avec les palpes non hérissés et les 
antennes presque simples, surtout chez la dernière. Nous ne 
connaissons pas leurs mœurs , il est à supposer que les larves 
vivent dans les tiges et que l’insecte vole le jour sur les fleurs. 



Atychia Funebris, Feüthamel. 

Ann. Soc. Ent, Fr. 1833, p. 259, pl. 9, fig. n. 

Nous avons reçu de M. Graells, un individu très-petit et 
on mauvais état, pris à Madrid et qui parait se rapporter à 
celte espèce, qu’on nous a dit aussi habiter l’Andalousie. 

Atycuia N an a, Treilsehke. 

II. Schæfif. Suppl. Tin. tab. 80, fig. 613. 

M. Staudinger nous a envoyé un individu mâle pris par lui 
à Cliiclana, près de Cadix, qui présente quelques différences. 

Plus grande, ailes supérieures, en dessus, d'un gris-roux 
varié d atomes et de parties brunes, nervule ne faisant 
pas saillie sur le disque, cet endroit marqué d’une nuance 
brune, marge- postérieure blanchâtre à la base, quatrième 
nervure formant une ligne enfoncée bien sensible, écailles 
plus larges; inférieures d’un brun un peu fauve, pâles à la 
basé, d’où l’on voit partir deux ou trois rayons blanchâtres, 
peu distincts avec le bord antérieur d’un blanc-jaunâtre 
dans ses deux tiers internes ; franges des premières grises, 
celles des secondes d’un gris-blanchâtre ou jaunâtre, ayant 
deux bandes un peu maculaires brunâtres, l’interne pins 
foncée; dessous des quatre d’un gris-brun luisant, un peu 
fauve et jaunâtre, avec des parties plus pâles vers le bord 
interne, ayant la marge antérieure dilatée avant le sommet, un 
rayon médian, unautreaprès, peu sensible, d’un blanc-jaunâtre. 

Corps non velu, mais couvert d’écailles larges, surtout sur 
la poitrine, d’un gris-jaunâtre un peu varié, blanchâtre en 
dessous; tète d’un gris pâle avec un toupet jaunâtre sur le 
vertex, palpes non hérissés, lisses, le deuxième article courbé, 
un peu redressé, le troisième plus long que chez la Nana, 
brunâtre, antennes tout à fait simples, mais ayant des écailles 
redressées, brunâtres, un peu fauves à la base où elles sont 
marquées d’une tache blanchâtre en avant. Abdomen non 



ZÏGÉSIEKS. 


velu, couvert d'écailles assez larges, d’un gris pâle avec le 
bord des segments et le dessous, blanchâtres, écailles convrant 
les hanches,les débordant en forme de plastron ; pattes d’un 
gris blanchâtre, ayant sur les tibias postérieurs une touffe 
un peu redressée. 

Il est difficile d’après un seul individu de décider s’il est 
une espèce distincte; nous la désignerons sous le nom de 
A tychia gaditana. 

TROISIÈME TRIBU. ZYGÉNIENS. 

Antennes souvent en massue assez épaisse et un peu fléchie 
vers l’extrémité qui ne porte pas de pinceau de poils, presque 
toujours un peu renflées, yeux larges, peu saillants, spiri- 
trompe le plus souvent longue, palpes assez petits, grêles, 
stemmates toujours visibles; thorax plus ou moins épais, assez 
court ; plis du prothorax en dessus ayant la forme de quatre 
écailles un peu renflées, dont les premières, le plus souvent, 
plus petites, au centre desquelles se voit le scutellum, sous 
l’apparence d’une petite saillie lisse, ou rugueuse, scapules 
peu prolongées, courtes, assez larges à la base, peu rétrécies 
en arrière, presque en forme de croissant, ayant la partie 
crochue comprimée obtuse, non allongée en pointe ; scutum 
du mésothorax court, largement échancré en arrière, son 
scutellum en forme de bouclier un peu dilaté en côté, ayant 
ses angles peu marquées, tronqués; pièce pectorale du méta- 
thorax bien plus étroite que la sous-axillaire qui est ici très- 
grande, allongée, séparée de l’autre par un enfoncement pro¬ 
fond; pattes longues, les antérieures ayant l’épiphyse assez 
petite, déprimée, naissant vers le milieu du tibia qu’elle égale 
ou dépasse un peu; les postérieures ayant les éperons petits, la 
première paire distante de l’autre, et parfois manquant ; ailes 
petites, assez étroites et allongées, un peu dilatées au bord pos¬ 
térieur, vers la base, les inférieures dilatées vers l’angle anal, 
qui est arrondi, ayant un frein bien sensible, s’accrochant 



ZYGÉNIDES. 


161 


dans une lanière large qui naît avant la première nervure. 

Elle ne comprend que deux petites familles dont les espèces, 
au dessous de la taille moyenne, sont diurnes; la première, 
celle des Zygénides ne forme qu’un seul genre *. 


genre ZYGÆiNA, Fabricius. 

Tête médiocre , assez allongée, antennes toujours simples, en 
massue plus ou moins épaisse, parfois obtuse au sommet qui est 
plus ou moins fléchi, un peu plus minces chez les femelles, 
spiritrompe longue, déprimée, palpes petits, grêles, hérissés, un 
peu redressés, non contigus, ni comprimés, atteignant à peine 
les poils du front ; thorax assez épais et court ; pattes presque 
glabres ou lisses, un peu velues sur les cuisses, ayant les tarses 
à peine épineux et les onglets simples et accompagnés d'une 
pelote assez grande ; aréoles dépassant le milieu de l’aile sou¬ 
vent un peu cordiformes; celles des supérieures très-rétrécies 
vers la base, comme pédiculées, deuxième nervure produisant 
trois ramaux directs, dont le troisième bifide, et deux autres 
placés sur la nervule avant son milieu, qui forme un angle 
rentrant, se continuant avec une nervure accessoire peu sensi¬ 
ble , troisième se courbant à son extrémité, donnant quatre 
rameaux dont le dernier sur la nervule avant son milieu, de 
sorte que Varéole émet, sur la partie externe de l'aile, neuf 
rameaux ; l'espace qui vient après large, ayant le pli qui le 


* Dans sa monographie des Zygénides, M. Boisduval réunit à cette famille 
les genres Cocytia, Syntomis et Psicotoe; le premier n’a certainement 
aucun rapport avec les zygènes ; pour le troisième, il ne paraît pas devoir 
s’éloigner des Syntomis qui doivent être séparées des Zygénides, avec 
lesquelles elles ont beaucoup moins de rapport que les Procris ; il prétend 
ensuite, que les genres Œgocera et Hecatesia , se rapprochant des Hespé- 
rides, doivent être placés dans les Castnides qui sont près des Agarista ; 
nous croyons que ces genres peuvent être placés dans les Agaristides mais, 
■comme ceux-ci, ils s’éloignent des Castnides. 



ZYUÉME1NS. 


162 

divise un peu épaissi en nervure , quatrième courbée en deux 
sens, recevant la cinquième avant la base. 

Ailes inférieures dilatées en avant et postérieurement, ayant 
les premières et deuxièmes nervures d’abord séparées, parallèles, 
puis se touchant avant le milieu, parfois unies par un petit 
rameau, ensuite la seconde divergente, formant un angle, en 
atteignant la nervule, avec son premier rameau, le second 
placé sur celle-ci plus ou moins loin, troisième courbée à son 
extrémité, donnant quatre rameaux espacés, dont deux sur la 
nervule avant le milieu qui forme un angle rentrant se conti¬ 
nuant en une nervure accessoire très-mince, aréole assez large, 
un peu dilatée au milieu. 

Abdomen assez épais, long, dépassant beaucoup tes ailes 
inférieures pendant le vol, parties génitales mâles cachées par 
deux pièces en forme de valves (la pince), soulignes à leurs 
bords. 

Crâne divise par des saillies et des enfoncemenls, iront un 
peu saillant, non rétréci en avant où il est rebordé, lisse, se 
terminant en pointe entre les antennes, celles-ci placées dans 
une dépression, rapprochées l’une de l’autre, ayant le premier 
article épais, assez grand, vertex saillant en forme de crête, 
divisée dans son milieu et dont les angles externes aboutissent 
aux stemmates, ceux-ci non saillants, presque déprimés et 
flétris, comme s’ils étaient mous pendant la vie, ce qui les rend 
parfois peu visibles, occiput formant souvent un bord saillant, 
divisé par une petite strie enfoncée, joues étroites, palpes 
maxillaires presque visibles à l’œil nu, avec les deux premiers 
articles épais, les labiaux ayant le premier article recourbé, 
un peu dilaté et déprimé d’avaut en arrière, aussi long ou plus 
que les deux autres, dont le dernier très-court, articulés sur 
une partie très-saillante, presque en forme d'article, spiri- 
trompe membraneuse sur les côtés. 

Notas du prolhorax assez épais, delà largeur de la tète avec 
tes quatre plis en forme d écaillés, bien visibles dont les deux 
postériurcs, le plus souvent, plus larges: celui du mésotho- 





ZYGENIDES. 


163 


rax ayant le scutum large, convexe, rétréci en avant et un peu 
excavé et comme recourbé antérieurement où il forme deux 
angles, au-dessous desquels existe le præscutum qui est tout à 
faitinférieur,scapulesasscz larges, obtuses, peu prolongées,ne 
recouvrant qu’une partie de l’attache de l’aile, non saillantes 
en dessous, s’articulant dans un espace peu étendu, reçues 
dans une échancrure latérale du scutum, cclui-ci largement 
mais peu profondément échancré en arrière, pour recevoir le 
scutellum qui est grand, arrondi, peu prolongé sur les côtés 
où il laisse un vide large et profoud -, métathorax ayant la 
partie centrale du scutum membraneuse et les côtés convexes, 
allongés avec un enfoncement profond arrondi, en regard de 
l’attache de l’aile, et la partie antérieure pulvérulente large; 
mésopeetus ayant l'espace axiilaire largement membraneux 
avec la fossette de ce nom peu marquée, et répisternum petit, 
ses épinières aussi larges que les hanches, arrondis postérieu¬ 
rement, ceux du métapectus presque postérieurs, n’offrant sur 
les côtés qu’un bord mince, pièce sous-axillaire formant avec 
le bord de la pièce pectorale au-dessus de la hanche, une fos¬ 
sette profonde, allongée; pattes antérieures ayant les tibias plus 
courts queles cuisses avecl’éphiphyse grêle, les dépassant un 
peu, naissant avant le milieu, tibias moyens aussi longs que 
les cuisses, les postérieurs plus courts. 

Abdomen fortement excavé, en dessous, à sa base où il est 
écailleux et caréné, avéc les parties latérales membraneuses 
larges, portant des stigmates petits, ayant le premier segment 
membraneux en dessus, large avec la division latérale non 
saillan te, non distincte de la partie latérale membraneuse des 
autres segments, non enfoncée à son attache thoracique, sépa¬ 
rée par une rainure peu large, écailleuse, saillante, dont l’extré¬ 
mité est un peu élevée, présentant, chez les mâles, huit seg¬ 
ments, et l’extrémité formée par les valves anales; parties 
génitales peu visibles, composées d’un stylet fourchu s’appuyant 
sur la partie supérieure de la gaine du pénis, entre plusieurs 
épines divergentes, dont elle est munie ( FUipendulœ ); de cette 



164 


ZYGJÉKlEJNS. 


gaine, portant parfois, de chaque côté, une touffe d’épines et 
une autre inférieurement, au milieu de laquelle se voit le pénis 
qui est en partie membraneux et large, et enfin de la pince 
qui est très-simple, très-peu variable, à valves ovoïdes, 
hérissées en dedans, et qui en se joignant, cachent complète¬ 
ment les autres pièces; abdomen de la femelle présentant sept 
segments dont le dernier, plus étroit en dessous, laisse voir 
un bord épaissi, souvent large et double, et d’une couleur 
rouge qui doit faire partie du huitième, puis après, un autre 
bord de segment qui doit être le neuvième, se terminant par 
deux petites valves laissant saillir l'extrémité de l’oviduc. 

Ailes peu larges, inégales, les supérieures presque toujours 
d’un bleu ou vert obscur chatoyant avec des taches rouges, et 
les inférieures rouges souvent un peu plus larges, ayant la 
marge antérieure, en dessus, couverte d’une manière inégale 
décailles dorées, jaunes ou blanchâtres, parfois peu appa¬ 
rentes. Ces insectes sont diurnes et passent une partie de leur 
vie sur les fleurs *. 

Les larves qui paraissent toutes éclore peu de temps après 
la ponte , grossissent très-lentement , restent presque sta¬ 
tionnaires ** pendant la lin de la belle saison et n’acquièrent 


* Ou a beaucoup écrit sur les accouplements adultérins des Zygènes, et 
sur les hybrides qui en sont les résultats ; mais sans les nier, nous croyons 
qu'on en a beaucoup exagéré la fréquence et qu’on a pris des variétés pour 
des hybrides ; malgré la très-grande quantité d’individus que nous avons été 
à même de prendre, et d’observer dans des localités comme les prairies mon¬ 
tagneuses de la Suisse, où il nous est arrivé de compter jusqu’à six espèces 
à la fois sur une seule fleur de scabieuse ! ( Onobrychis , Lonicerœ, Alpina, Fi- 
lipendulœ, Minos, Achilleæ ) et d’en voir voler quelques autres, nous n’avons 
jamais rencontré de ces accouplements contre nature. 

** Même à l’époque où'elles sont presque à leur grosseur , elles peuvent 
supporter les jeûnes les plus prolongés ; ayant pris, près, de Marseille, une 
grande quantité de chenilles de la Z. fausta , dans les premiers jours de mars, 
dont plusieurs arrivaient à leur grosseur ; les ayant abandonnées sans nour¬ 
riture, quelques-unes firent leur coque, mais parmi les autres, nous en re¬ 
trouvâmes encore de vivantes au mois de septembre ! Elles étaient ainsi res- 



ZVGÉMDES. 


JC5 


guère leur entier développement que pendant le printemps 
suivant, et pourtant, il en est qui se montrent dès la fin de 
mai dans nos pays ( Achilleœ ), mais plusieurs paraissent deux 
(Bætica) ou plusieurs fois, dans les pays chauds de l’Europe 
(Stœchadis, Trifolü). 

Ces chenilles sont courtes, épaisses, plissées ; la surface de 
leur peau est inégale, rugueuse et présente, comme chez les 
Cheloniens, des groupes de tubercules portant des petits 
poils très-finement hérissés. Elles sont souvent d’un vert jau¬ 
nâtre avec des lignes de taches noires et jaunes ; lorsqu’on les 
touche, elles se laissent tomber en se courbant en cercle; si on 
les tourmente, elles fout sortir de leur corps de très-petites 
gouttelettes d’un liquide qui paraît suinter des tubercules. 

Elles se nourissent, le plus souvent, de Légumineuses herba¬ 
cées ou frutescentes, telles que les Lotus, Coronilla, etc., et 
quelquefois <ï Eryngium (Sarpedon, Erythrus , Minos ?) et pro¬ 
bablement de quelques autres plantes \ 

Elles construisent, une coque presque ovoïde, très-atténuée 
à ses extrémités, dilatée au milieu, d’une consistance papi- 
racée, luisante et lisse à sa surface, qui est cependant plus ou 
moins inégale et souvent plissée dans sa longueur ; elles l’at¬ 
tachent le long des brins d’herbe et autres tiges minces, ou 
même sous les feuilles des plantes qui les nourrissent (Sar¬ 
pedon) ; d’autres fois, comme chez le groupe de la Z. ono- 
brychis , la coque est tout à fait ovoïde et égale aux deux 
bouts qui sont arrondis, elle est très-fragile et parfois la 
larve la place sous les débris des végétaux (Fausta) où elle 
est à peine maintenue. 

La chrysalide est molle à cause de son enveloppe qui est 
très-mince et dont les différentes parties semblent mal jointes ; 


(ées près de six mois sans nourriture et elles étaient nées l’année précédente 
à la fin de septembre ou dans le mois d’octobre, ayant vécu une année à 
i’étal de chenille. 

* Nous avons découvert celle de la Z, corsica sur la Santolina iricana. 



ZYGÉMEYS. 


J 66 

le fourreau des pattes postérieures et de la trompe se prolonge 
beaucoup après celui des ailes ; on reconnaît neuf segments 
outre la partie anale qui est obtuse, arrondie et hérissée d’é¬ 
pines très-courtes ; la face dorsale des segments est aussi 
munie, sur leur bord antérieur, d’une rangée de pareilles 
épines dont la base se prolonge en fines cannelures. 

Sa couleur est d’un brun rousscàtre, ou plus pâle, ou noi¬ 
râtre, ou même noire sur l’enveloppe de la partie antérieure 
du corps, que l’insecte entraîne dehors lorsqu’il déchire 6a 
coque pour éclore. 

Les Zygèües sont surtout particulières à l’Europe et à quel¬ 
ques parties asiatiques qui l'avoisinent,nu nord de l’Afrique 
et à sa pointe australe. 

1. Zygæna Nevadeinsis*, Nobis. 

Cat. Syst. Lép.pl. 1. fig. 10. 

Nigro-virescenti-subviridis ; alis anticis maculis quinque et 
podicis rubris, e maculis 'prima baseos elongata, externa ova- 
to-rotundataj media minima a precedente semper distanti, 
duabus posticis approximatis sœpe coadunatis ; antennis ad 
apicem tenue clavatis, obtusis. 

Très-rapprochée de la Scabiosœ **, mais plus petite; pre¬ 
mières ailes courtes et arrondies au sommet, d’un noir bleu 


* M. Boisduval représente (Ieon. hist., pl. 54, flg, 2), sous le nom de 
Oalmalina , une espèce qu’il rejette ensuite dans son texte (page 45), où il as¬ 
sure qu’elle ne diffère que très-peu de la Scabiosœ , dont elle a complètement 
les antennes ; plus tard (Gen. et Ind., p. 52), il cherche à réhabiliter son 
espèce aux dépens de la nôtre, qu’il cite comme variété, et contredisant ce 
qu’il a d’abord avancé, il assure que les antennes de sa prétendue espèce 
égalent presque celles de la Punctum , mais les deux assertions sont également 
fausses ; il est facile de voir qu’il n’a figuré qu’une Z. punctum, erreur qu’il 
cherche maladroitement à couvrir : le nom de Dalmatina est donc à rejeter. 

’* La Scabiosœ particulière à l’Italie, au midi de l’Autriche et de la Russie, 
n’a pas été rencontrée en Espagne et ne se trouve en France que dans les 
parties avoisinant le Piémont. 



ZÏGÉiUDES. 


167 


«u peu verdâtre, peu obscures, ayant cinq taches rouges 
avec les deux de la base allongées, dont l’antérieure prolon¬ 
gée, aiguë, l’externe presque arrondie ou peu ovoïde, celle du 
milieu très-petite allongée, toujours distante de la précédente, 
la postérieure assez large, touchant souvent sa voisine de la 
base, un peu tournée et courbée vers l’angle postérieur ; 
secondes assez courtes, obtuses au sommet, un peu élargies 
après le milieu du bord postérieur; d’un rouge peu foncé avec 
une bordure brune qui s’élargit au sommet et se continue 
parfois, sur le bord antérieur, en devenant pâle, les deux 
couleurs n’étant pas nettement séparées ; deux femelles pré¬ 
sentent des antennes plusgrèles que les autres sans différer au- 
Irement. Elle diffère de la Scabiosæence qu’elle est plus petite 
et que ses ailes, sans être plus larges, sont notablement 
plus courtes et plus arrondies, en ce que la petite tache 
du milieu des premières ne s’allonge jamais pour toucher la 
tache externe, en ce que les antennes du mâle, un peu plus 
épaisses, sont en massue terminale bien plus courte avec le 
sommet tout à fait obtus; elle se distingue donc, parla forme 
des ailes et des antennes, des variétés assez rares de Scabiosa? 
dont toutes les taches sont, isolées. 

Ecs valves anales sont aussi plus étroites, plus allongées 
et laissent eutre elles en dessus, à leur base, un espace plus 
étendu. 

J’ai rencontré douze individus semblables dans des endroits 
frais et boisés des parties moyennes de la Sierra-Nevada. 

2. Zygæna Saups doiv, Hübner. var. ffispatiica *, Nobis. 

Itamb. Faun. Ent. And. pl. 12. fig. 8, Z. sarpedon , var. 

Herr. Schæfï., Zyg. Suppl, fig. 2., Z. balearica. 

Elle diffère surtout de l’espèce ordinaire en ce que le thorax 


* Nous appelons Hispanica la variété de Sarpedon venant de l’Andalousie, 
parce que le nom de lialcurivu imposé par M. Poisduval. parait se rapporter à 



ZYGENlEftS. 


J 08 

n’est pas varié de poils blanchâtres et que la teinte des ailes 
est souvent moins foncée, surtout chez les individus qui se 
rencontrent dans les montagnes; quelques-uns même sont si 
pâles, qu'ils sont à moitié transparents avec les taches rouges 
pâles et très-diminuées, pâleur qui ne tient pas seulement à 
ce que les écailles sont moins nombreuses, mais à ce qu’elles 
sont moins colorées ; dans cet état, les deux segments rouges 
de l’abdomen sont toujours bien visibles ; la partie claire de 
la base des ailes inférieures est moins sensible. La tache 
externe des supérieures, souvent plus dilatée que chez la 
Sarpedon, et tendant parfois à produire une sixième tache, 
comme chez la Mediterranea (*), que 31. H. Schaeffer indique, 
nous croyons à tort, du midi de l’Espagne. 

L ’Hispanica est très-répandue dans toute l’Andalousie, 
surtout sur le littoral, pendant les mois de mai et juin; la 
chenille que nous avons souvent rencontrée sur les Eryngium 
campestrc et maritimum , en mars et avril, d’après nos des¬ 
criptions, ne présente aucune différence d’avec celle de la 
Sarpedon de Touraine. 


«ne variété douteuse de Sarpedon (Ess. Mon Zyg. pl. 2, f. 5), n’ayant que 
trois taches rouges, dont deux basilaires prolongées au-delà du milieu de 
l’aile, et la troisième avant le sommet, ce qui la fait ressembler à la Punctum ; 
plus tard l’auteur a prétendu que sa figure était mal faite et il a rapporté 
sa Balearica à la variété espagnole, d’apTès un individu d’Espagne, commu¬ 
niqué par Pierret (Icon. hist., p. 47). Mais la première description qu’il don¬ 
nait (Ess. Mon., p. 39), se rapportant à sa figure aussi complètement que si 
elle avait été faite d’après elle, on doit en conclure que l’auteur ne sait plus 
trop ce que c’est que sa Balearica , puisqu’il finit par dire (Gen. et Ind ., p. 51, 
note 3) qu’elle n’est peut-être qu’üne hybride des deux espèces. Mais on sait 
qu’elles habitent des pays très-différents ; c’est un nom à détruire, comme 
n’ayant pas de type authentique ou étant pour le moins très-douteux. 

* La Mediterranea , H. Sc.h. ( Sarpedon , Hübn-Geyer, 161), ressemble beau¬ 
coup à certaines variétés d 'Hispanica, dont elle a la teinte pâle ; mais elle 
s’en distingue par la sixième tache, souvent séparée, par le thorax et les 
pattes blanchâtres ; elle habite l’Algérie. 



3. Zygæna Ledereiii, Nobis. 


Alisanticis violaceo-virescentibus maculis quinque coccineis, 
externa dilatata, e duabus baseos junctis (margine postico im- 
maculato), secundo, posticamattingente; posticis coccineis, mar¬ 
gine fusco exterius dilatato; thoracis pilis pedibusque sordide 
albidis ; abdomine nigro. 

Si cet individu ne nous avait pas été envoyé par M. Lederer, 
de Vienne, comme ayant été prise par lui sur des montagnes 
de la Sierra-de-Ronda, nous l’eussions certainement réuni 
à la Z. punctum *; il ressemble aussi à la Contaminei ** , 


* La Zarpedons qui habite le centre et tout le midi de la France, l’Es¬ 
pagne et même l’Algérie, est remplacée comme beaucoup d’autres espèces, en 
Italie, en Sicile, en Autriche, par la Z. punctum; nous possédons cependant 
un individu de la Russie. 

** Nous avons pris à Chamonix une zygène que nous avions d’abord 
réunie à la Contaminei , malgré la teinte des ailes bien plus foncée ; en les 
comparant minutieusement, nous avons reconnu que les écailles couvrant les 
ailes de la Contaminei étaient plus étroites, non-seulement que chez celle-ci, 
mais encore que chez la Sarpedon, dont on aurait pu la croire une race pyré¬ 
néenne, ce qui prouve que c’est bien une espèce distincte ; c’est donc de la 
Punctum et de la Ledereri que notre zygène se rapprocherait leplus, mais dont 
elle parait bien distincte. Premières ailes aussi foncées que chez la Sarpedon, 
et aussi arrondies au sommet, tache rouge externe, peu dilatée, courte; point 
central peu sensible, non allongé ; des deux taches basilaires assez étroites, 
ne couvrant pas la marge postérieure et seulement confluentes à leur base, la 
première peu allongée et aiguë, la deuxième s’unissant à la postérieure qui 
est peu large, par une partie un peu rétrécie, franges roussâtres ; inférieures 
d’un rouge un peu rosé, avec une bordure brune, médiocre, sinuée, élargie 
au sommet, faisant un peu saillie au milieu du bord ; franges d’un brun à re¬ 
flet très-peu roussàtre ; thorax un peu varié de gris-roussâtre; abdomen noir, 
un peu bleuâtre sur les côtés, un peu roussàtre eu dessus, sans apparence 
d’anneau rouge ; nous là nommons Z. Pennina. Elle se distingue bien de la 
Punctum, par la largeur des ailes, qui sont plus arrondies ; par les taches 
petites non allongées, ni élargies, et par celle du milieu, qui forme un point 
rond à peine sensible ; de la Contaminei, par les écailles des ailes plus larges 
et la couleur foncée ; la première paire d’éperons des pattes postérieures est 
plus prononcée que chez les précédentes. 



I/O 


ZYGKMliiSS. 


mais ses ailes sont plus' étroites et la Ici nie beaucoup plus 
foncée, même plus que chez la Sarpcdon. De la taille de la 
Punctum avec les supérieures d’un brun-bleuàtre, tournant 
moins au vert-jaunâtre et chatoyaut en bleu-violet, ayant le 
bord costal et les franges finement jaunâtres; des cinq taches 
rouges, l’externe est dilatée, la médiane petite, mais sensible 
assez allongée, les deux basilaires confluentes, la pre¬ 
mière un peu prolongée, très-aiguë, la seconde ne s’étendant 
pas sur la base du bord postérieur, s’unissant à la postérieure 
par une portion un peu étranglée, celle-ci à peine dilatée, 
arrondie en dehors, postérieures n’ayaut pas à la base d’espace 
transparent, d’un rouge-rosé avec une bordure d’un brun- 
violet s’élargissant vers le sommet , moins obscure que la 
frange, le brun et le rouge séparés d’une manière bien plus 
nette que chez la Sarpedon. Thorax varié de gris-roussàtre ; 
abdomen noir sans apparence de rouge. 

En général, la teinte est plus obscure que chez la Punctum, 
et les taches rouges moins étendues et moins confluentes. 

4. Zygæna Bætica, N obis. 

Faune Ent. And. pl. 12, fig. 9. 

Ilerr. Schæff. Suppl .-Zyg. 79, 81). 

Nigro-violacea; alis anticis basi 'integra maculisque sæpc 
coadunatis, flavido-subcinctis, tribus mediis, externa lunata , 
saturate rubris ; posticis tenue nigro maryinatis , abdominisque 
segmento quinto et litura collari rubris . 

Cette belle zvgène dont la taille égale parfois celle des plus 
grosses espèces , se rapproche beaucoup de la Fausta, * mais 


* La Fausta, comme les espèces du même groupe, pendant l’aecouplemeni, 
fait sortir de dessous le bord du huitième segment, deux touffe^ de poils nom¬ 
breux, divergents, jaunâtres, et qui d’ordinaire sont réunis en deux faisceaux 
couchés et complètement cachés sous les bords du segment ; eu dessus, ils 
s’insèrent sur le bord du neuvième, vers la base de la pince: ils paraissent 



ZY'GENIUKS 


171 


elle s’en distingue par des caractères constants, quoique 
légers : le thorax a la partie dorsale toujours noire et sans 
nuance jaunâtre, avec un collier rouge, tantôt comprenant 
presque tout le prothorax, tantôt à peine sensible; l’abdomen 
ne présente jamais qu’un seul segment rouge en dessus (trois 
chez la Fausta ) * , le cinquième et les valves anales sont 
noires, caractères que j’ai constatés surplus de cent individus 
sans aucune variation. Aux premières ailes la bande du fond 
qui sépare le rouge de la base, des taches du milieu, est rare¬ 
ment divisée au bord costal par un prolongement rouge et 
arrive parfois entière sur ce bord; les parties rouges sont 
moins largement cernées de jaunâtre et souvent ne le sont pas 
du tout. 

Cette espèce, peu répandue en Andalousie, est pourtant 
assez commune dans certaines localités, mais seulement dans 
les lieux où se rencontre la Coronilla juncea , comme pour la 
Fausta ** du midi de la France; mais ses mœurs diffèrent 
beaucoup, puisque nous l’avons rencontrée aux mois d’avril et 
de septembre, sur des collines arides, dans les environs de 


exister chez la plupart des Zygènes, mais moins prononcés ou rudimentaires 
et d’une couleur obscure. Chez la Fausta et la Bœtica, le dernier segment de 
l’abdomen en dessus, est prolongé et presque aigu ; chez la Fortunata, il est 
plus court, plus obtus ; chez la Faustula , il est allongé et arrondi à l'extré¬ 
mité ; chez l’Hilarls et VAlgira, il est à peine plus saillant queles antres en 
arrière. 

* Chez les mâles, les valves anales et les trois avant-derniers segments en 
dessus, sont toujours rouges ; chez la femelle, il n’y a souvent que deux 
segments de cette couleur. 

** Nous avons trouvé sur le mont Salève, près de Genève (département 
de la Haute-Savoie), une zygène différente de la Fausta ordinaire et que nous 
nommons Z. Faustula. Les taches sont plus petites et moins confluentes : 
les deux basilaires sont en partie divisées et la seconde ne s’étend pas sur la 
marge postérieure ; la bande de la couleur du fond, qui sépare ces taches de 
celles du milieu, n’est pas divisée par du rouge ; l’abdomen est noir et n’offre 
que des atomes rouges en place des segments de cette couleur , elle paraît 
en juillet. , • 



m 


ZYGÉN1IÎI>S. 


Malaga, tandis que la Fausta ’, dont la chenille vit par petites 
familles d’individus séparés, sur la même plante, à Marseille, 
Toulon, Hyères, ne se montre qu’à la fin d’août et en septembre, 
quoiqu’elle commence à faire sa coque dès le mois de mars. 
Notre Bætica ne peut s’appliquer à l’espèce figurée par 
Hübner (141-42), quoique lui ressemblant beaucoup, dont 
l’abdomen présente deux segments rouges ; elle n’est pas davan¬ 
tage la Faustina **. 

5. Zygæna Hilabis *** Ochsenheimer. 

Rarab. Faun. Enl. And. pl. 12. fig. 5, 6, var. 

Cette espèce se distingue facilement de la Fausta par l'ab¬ 
sence de collier et d’anneaux rouges à l’abdomen ; la bande 
du fond qui sépare le rouge de la base, des taches du milieu, 


* Les individus qui se rencontrent dans le centre de la France et plus au 
nord, à Fontainebleau, et que j’ai pris aussi à Angoulème, diffèrent de ceux 
du midi ; les taches rouges des supérieures, largement bordées de jaunâtre, 
envahissent la plus grande partie du disque de l’aile, dont la couleur du fond 
est réduite à de petites taches et une bordure du tiers externe de l’aile ; celle 
qui sépare la base est divisée en deux ou trois petites taches qui ne touchent 
le plus souvent ni la côte, ni le bord postérieur, comme chez VHilaris. On peut 
distinguer cette variété sous le nom de Forlunata. 

** Nous avons reçu, dans le temps, du célèbre entomologiste Klug, un in¬ 
dividu du Fauitina , dn musée de Berlin, éliquité de sa main, comme étant un 
de ceux rapportés autrefois du Portugal, par Hoffmannzegg, et que nous avons 
fait figurer comme un objet de comparaison (Faun. Ept. And., pl. 12, fig. 7. 
Zygæna. Faustina, Ochsenheimer) ; elle ressemble extrêmement à la Fausta 
dont elle égale à peine la taille et en diffère surtout parce que le rouge de la 
base des ailes supérieures est séparé des taches du milieu, sur le bord anté¬ 
rieur, par la continuation de la bande noire qui n’est pas divisée par un pro¬ 
longement rouge comme chez la Fausta, et par les valves anales qui sont 
noires ; l’abdomen présente trois segments rouges. 

VAlgira, Duponchel (Supp. II, p. 86, pl. 7, fig. 6 ; H. Schœf, Suppl. 106 ; 
Hübn-Gey., 172-73, Hilaris), confondue par Geyer avec VHilaris, lui ressemble 
beaucoup; elle s’en distingue bien par le corps qui est tout noir, et surtout par 
la massue des antennes, très-grosse, courte et obtuse : par sa couleur d’un 



ZY GÉN IDES. 


173 

aux ailes supérieures *, divisée ou diminuée , ne touche 
jamais le bord postérieur ; les taches rouges sont plus ou 
moins bordées de blanc-jaunâtre, parfois largement, ou de 
jaune-fauve, tantôt la teinte noire du fond, très-chatoyante 
en bleu-violet, égale presque l’étendue des taches, tantôt elle 
est réduite à de petites taches ; le thorax est varié de blan¬ 
châtre avec un collier semblable, la massue est allongée, 
moins obtuse et moins épaisse que chez la Fausta. Nous 
l’avons rencontrée au nord de Malaga, du 20 au 24 juillet, 
dans des parties montagneuses ; elle est peu répandue et se 
trouve isolement ; c’est une espèce bien distincte. 

6. Zygæna Occitan ica, Devillers. 

Ramb. Ann. des Scienc. d’observ., n, pl. 5. fig. 5, p. 14. 

— Faun. Ent. And. pl. 12, fig. 10, var. 

Elle n’est pas rare sur certaines collines dans les environs 
de Grenade ; dans ce pays elle acquiert un grand développe¬ 
ment et dépasse, parfois, en grosseur, YOnobrychis ; elle y 
produit de très-belles variétés dont les ailes antérieures 
deviennent presque entièrement jaunes avee cinq petites 
taches rouges. Nous avons découvert la chenille sur le Do- 
rychnium monspeliense. 

7. Zygæna Rhadamawthus, Esper. 

Elle se trouve dans les mêmes lieux que les précédentes ; on 
la rencontre souvent avec un anneau rouge sur l’abdomen. 


rouge de sang très-foncé, parfois presque obscur ; par les taches rouges nulle¬ 
ment ou à peine bordées de blanc-jaunâtre, séparées du rouge de la base par 
une bande noire du fond, réduite à une tache.parfois assez large, non divisée 
et plus éloignée du bord postérieur ; d’Algérie où elle paraît commune. 

(*) Dans les variétés à corps à peu près noir, cette bande plus sensible chez 
ces individus, la distinguerait del 'Algira, par son prolongement vers le bord 
antérieur qui n’existe pas chez l’autre, dans le cas où les antennes manque- 


Lépidoptèkes de l'Andalousie. 



174 


ZYGÉNIEKS. 


8. Zygæna'Lavandulæ, Esper. 

Elle n’est pas rare dans les enYirons de* Grenade. 

9. Zygæna Stoechadis *, Borkhausen. 

II. Schæff. Suppl. Zyg. lig. 35, 39, 45. 

Cat Syst. Lep. And. pl. 1, fig. 5. Z. trifolii , var. 

Hübn. Sph. fig. 24, Lavandulæ. 

Boisd. Ess. Mon. Zyg. p. 66, pl. 4, fig. 5,' Medicaginis. 

Dup. Suppl, n, pag. 73, pl. 6, fig. 6. 

Boisd. Icon. Hist. p. 61, pl. 54, fig. 9. Charon. (Stœchadis peu 
prononcée. 

, L’ancienne Medicaginis ** de M. Boisduval, celle citée dans 
Duponchel, et la nouvelle Charon du premier auteur, nfe com- 


* M. Boisduval figure et décrit (Ess. mon. Zyg), pour la Stoechadis, une 
Lavandulæ ; pour la Charon, la Medicaginis ; pour la Medicaginis, la Stœ¬ 
chadis (la transposition sur les planches des noms de Charon et Medicaginis, 
est une pure invention, ce que prouvent les descriptions ; au reste il y aurait 
encore une erreur); plus tard, afin de pallier ces erreurs, l’auteur (Icon. Hist.) 
cherche à faire disparaître deux de ces espèces, sons prétexte de variétés, il 
applique le nom de Charon à la Stœchadis qu’il croit avoir détruite, et donne 
le nom de cette dernière à une espece nouvelle alors (Z. Kiesenwetteri, 
H. Schaeffer, 96, 98); il reconnaît la Medicaginis (Icon. hist. pl. 55, fig. 10) ; 
mais la Charon d’Hiibner est pour lui une Scabiosœ 1 Cette nouvelle applica¬ 
tion du nom de Charon doit encore être rejetée, car quoique la figure d’Hüb- 
ner soit difficile à reconnaître, M. II. Schaeffer l’a reproduite (fig. 69, 70) en 
lui conservant ce nom; au reste, M. Boisduval doit confondre sous le nom de 
Charon deux espèces, puisqu’il dit que la sienne ( Trifolii var.) peut avoir six 
taches, ce qui n’a jamais lieu ni pour elle, ni pour la Stœchadis ; quant à 
celle-ci, il la considère Comme une variété de la Medicaginis ressemblant beau, 
coup à la Lavandulæ; ces espèces sont cependant très-éloignées surtout par 
les antennes. Plus tard (Gen. et /.), il rétablit le nom de Stœchadis. 

** La Medicaginis (Boisd. Icon. hist. pl. 55, fig. 20) d’Hiibner, ressemble 
beaucoup à une espèce que M. Boisduval a figurée pour VAngelicœ et que, dans 
le doute qui lui vint après, il désigna dans une note, sbus le nom A'Alpina 



ZV GÉN IDES. 


175 

prennent que la môme espèce qui doit conserver le nom de 
Stœchadis, dont la ligure d’Hübner (f. 24, Lavandulœ), celles 
d’H. Schœffer, et la nôtre (Cat. Syst. pl. 1, fig, 5) représentent 
le type; c’est la même que Becker, qui la recevait de Barce¬ 
lone, a répandue abondamment, il y a quelques années, et 
aussi sous le nom de Stœchadis; dans ces individus de grande 
taille, le corps est plus allongé et moins épais, la rnassue des 
antennes plus longue, les ailes plus dilatées et les taches beau¬ 
coup plus petites que chez la Trifolii du centre delà France. 
Les individus d’Andalousie sont plus petits avec les ailes 
inférieures moins souvent envahies par la couleur noire. 
Dans les climats chauds, elle est très-précoce, c’est bien la 
même que Duponcbel trouva autrefois à Piice, déjà en coque 
au mois de mars, et je vois dans mes notes qu’à Malaga, elle 
faisait sa coque dès le mois de février, et qu'ensuite elle con¬ 
tinuait à paraître pendant toute la belle saison. 

Je prends pour type les individus de Barcelone qui sont 
très-grands et bien caractérisés. 

Ailes supérieures larges, d’un vert-obscur parfois presque 
métalliqné, brillant, souvent chatoyant un peu en bleu, d’au¬ 
tres fois cuivreux, avec cinq taches rouges souvent très-petites 
dont les deux basilaires assez courtes, des deux du milieu, la 
première très-petite tendant à disparaître, la cinquième ronde 
un peu transversale, ne se dilatant jamais, entourées de noi¬ 
râtre, le plus souvent, peu sensible ; inférieures d’un rouge vif 


(pag. 66, pl. 53, f. 9) ; plus tard, M. Lederer l’a appelée Ferulœ (la Férule ne 
croît pas dans la patrie de rinsecté). 

Leurs antennes sont semblables et marquées de blanc au sommet, el 
quelquefois la Medicaginis n’a pas la marge noire des ailes inférieures plus 
large que eelle de certaines Alpina ; peut-être en est-elle une race méridionale, 
comme la Stœchadis pourrait en être une, de la Trifolii ; cependant elle en 
diffère, par les taches rouges plus petites aux supérieures dont la sixième 
peut manquer en dessus (ce qui n’a jamais lieu pour VAlpina), et qui ne sont 
pas confluentes en dessous ; par la marge noire des inférieures, le plus sou¬ 
vent, beaucoup plus large et très-sinuée; elle se distingue aussi de la Peuce- 
dani sans anneau rouge, par les taches des supérieures non confluentes en 
dessous, et la bordures des inférieures. 



176 


ZYGJEKIEJN'S. 


avec une bordure large, sinuée d’uri noir-bleu violâtre, en¬ 
vahissant souvent une grande partie de l’aile en suivant les 
nervures, ne laissant parfois qu’un petit point rouge en avant 
du sommet et un ou deux traits vers la base; dans ce cas, les 
taches des supérieures diminuant en proportion, l’on conçoit 
que le rouge puisse disparaître entièrement sur les deux ailes, 
mais d’abord aux inférieures ; dessous différant peu, n’ayant 
jamais les taches confluentes, franges de la couleur des ailes, 
luisantes, n’ayant pas de reflet roussàtre ; corps de la couleur 
des ailes ou de leur bordure aux inférieures; pattes d’un noir- 
verdâtre, un peu roussàtres à la face interne des tibias et des 
cuisses. 

Antennes à peu près comme chez la Filipendulœ , assez 
épaisses chez le mâle, avec la massue allongée, partant d’assez 
bas et se prolongeant en pointe avec le sommet un peu rouge- 
obscur à la loupe. 

Elle diffère de la Medicaginis *, en ce que le corps est tou¬ 
jours plus robuste et les antennes un peu plus épaisses n’ayant 
jamais de tache blanchâtre au sommet,, en ce que les ailes sont 
plus aiguës, plus allongées, et n’ont jamais six taches, ni en 
dessus ni en dessous **, que la tache postérieure médiane est 
placée moins en dehors, et que le bord des franges n’est 
jamais roussàtre; la bordure des inférieures, lorsqu’elle 
n’est pas très-dilatée, est moins sinueuse. 

Elle a les mœurs de la Trifolii , dont nous la croyons une 
race (***): elle habite les lieux humides, le bord des ruisseaux, 


* M. H. Schætfer finit par la méconnaître et la réunir bien à tort, dans 
son catalogue synonymiqne, à la Medicaginis ou à la Lavandulœ. 

** Ghez la Medicaginis la sixième tache manque souvent en' dessus, mais 
elle reste en dessous. 

*** On a dénaturé en Entomologie, la signification du mot race , d’une ma¬ 
nière bien étrange. Ainsi M. Boisduval (Spec. Lep. introd., pag. 3, 6, 8, 11, 
32, etc.) emploie ce mot pour désigner des genres, des familles-, des tribus 
composés d’un très-grand nombre d’espèces fort diverses -, nous le réservons 
comme on l’a généralement fait jusqu’à présent, par rapport à l'espèce hh- 



ZXGÉNIDES. 


177 

les marécages: je n’ai pas trouvé de différences sensiîdcs quant 
à la chenille d’avec celle de la Trifolii-, la chrysalide est souvent 
d’un brun roussàtre pâle; la coque, beaucoup moins jaune, est 
parfois couleur feuille morte, plus foncée d’un côté, et plissée 
de la môme manière. 

10. ZiïGÆKA Trifolii, Esper. 

Cat. Syst. Lep. And. pl. 1, fig. 6, 7, 8, Z trifolii, var. \ 

Cette variété, qui, par certains individus, semble se confondre 
avec la Stœchadis, s’unit si intimement par d’autres avec la 
Trifolii , qu’ilestimpossible de l’en séparer; nous y rapportons 
aussi la Syracmiœ de Zeller, qui nous parait surtout repré¬ 
sentée par notre ligure 8. 

En examinant le nombre considérable des Trifolii , quenous 
avons recueillis d’abord à Paris, puis surtout en Touraine, à 
Périgueux, Tarbes, Marseille et Perpignan, nous trouvons tous 
les passages entre ces diverses variétés, et il nous est impos¬ 
sible de rencontrer des caractères pour les séparer en plu¬ 
sieurs espèces **. 

Nous avons élevé la chenille en Touraine, à Perpignan et à 
Malaga, nous n’avons pas trouvé de différences sensibles. 

Cette espèce est parfois difficile à séparer de la Lonicerœ, 
mais elle est plus méridionale et commence à se montrer 


maine, aux animaux acclimatés, aux végétaux cultivés, pour exprimer les 
modifications ou variétés d’une même espèce, se continuant sous l’influence 
des circonstances extérieures du climat ou de l’art. 

* Toutes les zygènes de cette planche ont été enluminées avec un rouge 
beaucoup trop pâle. 

** Nous avons trouvé un individu femelle aux Sables-d’Olonne, qui est 
l’opposé de ceux du midi. Les ailes supérieures peu colorées, un peu transpa¬ 
rentes, ont les taches larges, dont les deux du milieu à peine confluentes, el 
la première basilaire un peu prolongée ; les inférieures ont une bordure à 
peine sensible ; dans des marécages en août -, une autre variété reûcontrée sur 
des centaines d’individus, à la tache externe dilatée en une sixième tache peu 
large, divisée ; elle est extrêmement rare. 



178 


PROCRIDES, 


lorsque l’autre finit ', ses antennes sont plus épaisses et la 
massue moins prolongée en pointe ; sa taille est ordinaire¬ 
ment plus petite, et dans le centre de la France ou la Lonicerœ 
se trouve encore , on la distinguera par les deux taches du 
milieu qui sont presque toujours confluentes. 

Deuxième famille. PROCRIDES 

Antennes bipectinées chez les mâles, un peu épaissies vers 
l’extrémité ou dans leur milieu, parfois très-obtuses au 
sommet qui peut être aussi très-allongé et aigu, peu ou 
pas fléchies; grêles, presque filiformes Ou un peu en 
massue, dentiqulées ou bipectinées à dents un peu ren¬ 
flées , non ciliées , ou à peine sensiblement, canaliculées 
en dessous chez les femelles, yeux variables selon le sexe, 
assez petits, saillants, palpes grêles, non hérissés, tantôt 
dépassant le bord du front, tantôt très-petits, stemmates bien 
visibles, saillants, plus gros chez les mâles; thorax assez 
court , peu épais ; notus présentant quatre plis en forme 
d’écailles, au prothorax, dont deux sont parfois peu visibles 
(■Aglaope ), avec un scutellum très-petit ou peu sensible; 
scapules courtes, recourbées, obtuses, non prolongées en 
arrière ; épimères moyens aussi larges que le coté externe 
des hanches, les postérieurs très-étroits à'leur face externe ; 
pattes longues, grêles, presque lisses ainsi que le corps, tibias 
antérieurs privés d epiphyses ***, postérieurs n’avant qu’une 
paire terminale de petits éperons, onglets simples, petits, 


(*) La Lonicerœ se trouve eu Touraine assez commune dans des bois clairs 
et dans des landes de bruyères, au nord de-la Loire, près de Luynes. 

** M. Boisduval avait séparé avec raison cette famille dans son Essai sur 
les Zygénides, tout en mettant dans cette dernière des genres fort disparates ; 
plus tard il les a réunies. 

*** En mettant de côté les Diurnes, ce caractère négatif est d’autant plus 
curieux, qu’il constitue une véritable exceptioü dans la série des autres 
Lépidoptères. 



PROCIUDES. 


179 


accompagés d’une pelote assez saillante avec deux appendices 
grêles ; ailes assez larges, les postérieures assez grandes, 
rarement plus petites chez les femelles, dilatées vers leur 
angle anal, frein très-long retenu dans une lanière courte, 
large, insérée au-dessus de la seconde nervure, espace après 
les aréoles divisé, ainsi que celles-ci, par une nervure acces¬ 
soire peu sensible ou nulle *, première nervure des anté¬ 
rieures émettant six rameaux simples, dont le premier rap¬ 
proché des autres, les deux derniers placés sur la nervule 
avant l’angle du milieu, les autres comme chez les précé¬ 
dentes ; deuxième aux postérieures unie à la première dans un 
espace assez long. 

Chenilles courtes, ramassées, ayant la tète rétractile dans 
le premier segment, présentant des groupes de tubercules 
pilifères saillants, placés circulairement et produisant des 
touffes de poils très-courts, formant une coque le plus sou¬ 
vent molle, à tissu peu serré ; chrysalides minces et molles, 
un peu courbées, offrant sur la partie dorsale des segments 
une bande de petits crochets et ayant l’extrémité obtuse et 
garnie d’une touffe de poils épineux avec la surface inégale 
plissée, couverte de stries flexueuses irrégulières, fourreaux 


* Les caractères que nous présentons ne concernent guère que les espèces 
d’Europe, cependant, quelques-unes, étrangères, peuvent y être comprises et 
même de très-petites ; il existe d’autres exotiques qui, au premier abord, 
sembleraient ne pas se distinguer des Procrides, mais chez lesquels l’épiphyse 
tibiale est bien sensible et dont les ailes inférieures sont plus ou moins rétré¬ 
cies avec des différences dans les nervures ; quelques-unes ont des touffes 
de poils sur les côtés de l’abdomen, elles doivent être rejetées de la 
famille. 

D’autres espèces très-grandes pour cette famille et qui sembleraient se 
rapprocher un peu du genre Aglaope, ont les ailes ou larges et arrondies, ou 
allongées et plus ou moins étroites, ou même parfois, les inférieures presque 
en forme de queues, avec des points rouges à la base et sur le corps ; leurs 
antennes sont bipectinées dans les deux sexes ; une des plus remarquables 
par sa forme étrange, a reçu de M. Guérin , le nom de Gynatoceras zephyritis. 



180 


PROCRIDES. 


de la trompe et des pattes postérieures formant, comme chez 
les Zygènes, une longue saillie détachée du corps. 

Cette famille, composée de petites espèces d’une teinte le 
plus souvent uniforme et sans taches, a de grands rapports 
avec la précédente, surtout pour les nervures, mais les 
antennes plus ou moins bipectiuées chez les mâles, dentées et 
même parfois un peu pectinées chez les femelles, les distin¬ 
guent de suite. 


genre AGL 40 PE *, Latreille. 

Antennes bipectinées régulièrement de la base à la pointe 
qui est un peu obtuse, non renflées ni fléchies, assez épaisses 
chez les mâles, beaucoup moins pectinées chez les femelles où 
elles sont très-peu épaissies au sommet, spiritrompe à peu près 
nulle, réduite à deux prolongements maxillaires non réunis, 
palpes très-petits , écartés l’un de l’autre, le premier article 
égalant les deux derniers, dont le second assez épais, le troi¬ 
sième mince, pointu; yeux médiocres, arrondis, bien saillants , 
corps peu épais, pattes assez fortes avec deux éperons à peine 
sensibles aux. tibias postérieurs; ailes grandes, les premières 
ayant l’aréole longue dépassant de beaucoup la moitié, n’émet¬ 
tant que huit rameaux dont un divisé en trois ** ramuscules 
(le troisième de la deuxième nervure). 

Tète allongée, crâne ayant le front très-saillant, gibbeux 
par en haut, enfoncé à son union avec le vertex, celui-ci 


* L 'Infausta a été réunie au Procris par presque tous les auteurs, malgré 
son aspect différent et les caractères tranchés qui la distinguent. 

** Dans les Zygénides, le môme rameau est divisé en deux ramus¬ 
cules ; dans les Procrides, aucun rameau n’est divisé, aussi il y en a dix ; les 
ramuscules ne sont que les rameaux raccourcis ; cette disposition du genre 
Aglaope semble le rapprocher des Syntomis tandis que, par la forme du crâne, 
il se rapproche beaucoup du genre Zygœna. 



AGLAOPE. 


181 

gibbeux, presque bilobé, ne divisant pas l’occiput qui est 
plan avec le bord extérieur saillant, tempes larges s’unis¬ 
sant avec la partie inférieure de la joue qui est dilatée, stem- 
mates grands, plus petits chez les femelles; prothorax ne pré¬ 
sentant en dessus que deux plis, les deux postérieurs seulement 
visibles sur les côtés et bien plus courts ; scutellum du méta- 
thorax assez large, saillant en arrière, contigu en avant à un 
bord mince et saillant du scutum; dessus du premier segment 
de l’abdomen large, tà peu près autant que le suivaut à sa 
jonction avec lui, sa division latérale séparée par une rainure 
étroite, divisée elle-même en deux parties un peu saillantes 
dont la seconde l'est davantage, deuxième segment ayant 
aussi sur les côtes une rainure qui correspond avec la précé¬ 
dente, dernier segment très-allongé en dessus, très-fortement 
échancré en dessous, où se voient la pince génitale dont le 
bord est épaissi et arrondi, terminée par une pointe aiguë 
un peu en crochet, recourbée par en haut au devant du 
stylet qui est très-large, celui-ci ayant ses bords recourbés, 
fortement, échancré en croissant à l’extremité, dont les angles 
forment une pointe saillante. 

Les ailes de la seule espèce connue sont couvertes d’écailles 
en forme de poils comme chez les psychés, le corps est un 
peu velu et les pattes presque lisses. 

Chenille large, épaisse, courte, ayant des groupes de tuber¬ 
cules pilifères saillants, placés circulairement et produisant 
des touffes courtes de poils raides subépineux, avec la tête 
rétractile dans le premier segment ; elle vit sur le Prunus 
spinosa, Cratægus oxyacantha , Amygdalus communis. 

Elle produit une coque solide, épaisse, compacte, un peu 
allongée et courbée, arrondie à ses extrémités, et une chry¬ 
salide assez épaisse , ayant l’enveloppe mince , hérissée 
de petits crochets en dessus sur la moitié antérieure des 
segments, très-obtuse au sommet avec le fourreau des quatre 
dernières pattes saillant. 



182 


PROCRI DES. 


Aglaope In Faust a , Linné. 

La couleur rouge qui orne le prothorax, la partie interne 
des secondes ailes et la base des bords antérieur et postérieur 
des premières, rehausse un peu la teinte brune du reste de 
l’insecte et lui donne un aspect bien différent de tous ceux de 
la famille. 

Très-abondante en Andalousie, où la larve dépouille parfois 
complètement les amandiers de leurs feuilles ; elle fait chez 
nous de temps en temps les mêmes dégâts sur des parties 
de haies épine-blanche ou de prunellier. 


genre PROCRIS *, Fabricius. 

Palpes variables , redressés , écartés Vun de Vautre , ayant le 
premier article assez épais , aussi grand que les deux autres qui 
sont presque égaux et dont le dernier est aigu, spiritrompé 


* Stephens et plusieurs autres auteurs, ont changé le nom de Procris pour 
celui à’ino, sous le vain prétexte que le premier a été employé en botanique ; 
ces changements, qui ne sont nullement nécessaires, sont très-préjudiciables 
aux sciences naturelles, et ne prouvent pas l’érudition de ceux qui les font, 
car, pour être conséquents, ils auraient dû changer tous ceux qui se trouvent 
dans le même cas, et qui sont fort nombreux, tels que Melitœa, qui a été 
employé dans les Polypiers et les Médusaires ; Orgya, dans les Algues et les 
Mollusques ; Phycis, dans les Poissons ; Glaucopis, dans les Oiseaux, outre 
qu’il est formé aux dépens d’une espèce que l’on considérait du même genre ; 
enfin Urania, Acidalia, Ligya, Zygœna et un grand nombre d’autres; cependant 
tout en conservant ceux-ci, Treistchke changeait le nom de Pœcilia, employé 
dans les Poissons; M.Çoisduval, adoptant ce changement, formait pour des Che- 
loniens exotiques, le genre Lepiosoma, tandis qu’il décrivait un Leptosome 
Coléoptère, d’après un genre formé par Schœnherr dans les Curculionides ! 
Nous croyons qu’on doit conserver tout genre qui n’a pas été employé dans 
les véritables insectes, lors même que, comme celui de Ligya de Fabricius, 
il aurait été formé pour des Crustacées. 



PROCRIS. 


tS3 


grêle, parfois très-longue, membraneuse sur les côtés, d’autres 
fois petite ou même impropre à la nutrition*, antennes toujours 
bipectinées chez les mâles , dentées chez les femelles. 

Crâne ayant le front un peu saillant avec le vertex grand, 
bombé, surtout chez les mâles, s’étendant sur l’occiput qu’il 
divise plus ou moins en deux parties, tempes assez larges, 
saillantes, antennes insérées dans un enfoncement profond à 
à l’union du front et du vertex (fosse antennaire), ayant le 
premier article assez grand; ailes inférieures grandes, les pre¬ 
mières ayant l'aréole longue allant au-delà du milieu, bifide, 
très-étroite vers la base, produisant en dehors dix rameaux sim¬ 
ples; secondes ayant la première nervure anastomosée avec la 
deuxième vers les deux tiers de son étendue avant la ner- 
vule *’ , aréole rendue bifide par un angle rentrant très-aigu 
qui se continue avec la nervure accessoire plus ou moins 
apparente qui la divise, cette aréole produisant six rameaux, 
cinquième nervure longue allant à l’angle postérieur qui est 
arrondi, dilaté. 

La forme du vertex est un peu variable selon les groupes ; 
il est large et saillant chez ceux de la Statices et Globulariœ , 
divisant l’occiput en deux parties latérales, surtout chez les 
mâles, plus étroit chez le groupe du Pruni ***. 


* Dans le groupe du Pruni, [ qui peut former un sous-genre. 

** Cette anastomose a parfois lieu dans des genres exotiques, près des 
Procrides, au niveau de la nervule qui tombe elle-même sur la première ner¬ 
vure ; alors elle forme l’aréole et paraît absorber la seconde qui devient nulle 
dans un grand nombre d’espèces. 

*** Nous n’avons pas rencontré cette espèce, elle peut former avec VAmpelo- 
phaga un sous-genre qui se distingue par une spiritrompe impropre a la nu¬ 
trition, par les palpes très-petits, le vertex étroit, allongé d’avant en arrière,, 
le front plus abaissé plus allongé, le premier article des antennes plus cylin¬ 
drique, les pattes plus courtes ; les ailes inférieures tendent à diminuer chez: 
les femelles, surtout chez VAmpelophaga ; les larves vivent sur des arbres ou 
des arbrisseaux, et font une coque molle. 



PUOCRIDES. 


181 

Chenilles vivant de plantes herbacées. 

Les espèces de ce genre sont très-difficiles à séparer, les 
couleurs n’aidant en rien ; la forme des antennes, dans les deux 
sexes, est un des meilleurs caractères; les espèces d’Europe 
peuvent être rapportées à quatre types principaux qui sont : 
les Procris statices, chloros, globulariœ et pruni , dont nous 
formons un sous-genre. 

I. Procris Statices, Linné. 

Hübn. Sph. pi. I, fig. 1, 144, 130, 131 , Gerion. 

H. Schæff. suppl., Zyg. lab. 10, lig. 75, 76, var. Micans * 
et Chrysocephala. 

Nous réunissons à la Statices les variétés citées, XObscura 
zeller , et XHeydenreichii d’H. Schaeffer,qui nous ont été envoyées 
par M. Lederer, comme venant de Bairut ** ; nos individus 
d’Espagne ont de grands rapports avec la dernière, les antennes 
sont un peu plus minces chez les mâles et les ailes inférieures 
un peu plus obscures que chez les Statices ordinaires ; d’autres 
individus des Alpes, à ailes plus grandes, à antennes aussi 


* Nous avons reçu, sous le nom de Micans, une espèce rapportée de Sicile, 
par M. Bellierde la Chavignerie, qui eat de la taille de la Statices avec les ailes 
inférieures très-grandes et la femelle aussi grande que le mâle ; elle est d’un 
bleu-verdâtre, brillant, et les antennes des deux sexes sont semblables à celles 
de la Chloros, dont nous l’aurions prise pour une grande variété, si, nous 
n’eussions reconnu que les écailles qui couvrent les ailes étaient bien plus 
étroites et plus allongées ; nous proposons de la nommer Bellieri, en l’hon¬ 
neur du lépidoptériste distingué qui l’a découverte en Sicile, et qui a du en 
répandre une certaine quantité d’individus. 

M. Lederer, de Vienne, nous a envoyé comme prise autour de cette ville, et 
sous le nom de Gerion, une variété de Chloros d’iin vert brillant sans change¬ 
ment de couleur à la base des ailes supérieures et dont la femelle a les an¬ 
tennes bi^n plus fortement dentées que chez la Chloros ordinaire ; ce n’est pas 
la Gerion d’Hübner, dont les antennes sont différentes*, n’est-elle qu’une va¬ 
riété? Quant à la Sœpium, nous ne la croyons pas distincte de la Çhloros. 

** Peut-être y a-t-il plus d’une espèce, mais je n’ai pu trouver de caractère 
organique distinct. 




plus minces, semblent en différer un peu; mais les dentelures 
des antennes, plus ou moins serrées *, ont une apparence 
variable qui peut tromper sur leur longueur. 

La Statices a les antennes assez fortement bipectinées chez 
le mâle avec l’axe épais un peu renflé vers le sommet qui est 
obtus , parfois submucroné **, et dont les huit à dix derniers 
segments sont contractés, à peine denticulés, un peu canali- 
culésen dessous; chez la femelle elles sont bien plus grêles, 
un peu plus eu massue, obtuses ou parfois un peu pointues, 
l’épaisseur est un peu variable dans les deux sexes; les 
palpes atteignent et dépassent souvent un peu les bords du 
front. 

Le dernier segment abdominal chez le mâle, plus long 
que le précédent, est presque aussi long en dessous qu’en 
dessus, où il forme deux plaques écailleuses, largement 
séparées sur les côtés, par une partie membraneuse avec son 
bord externe entier; il renferme les parties génitales ; celles-ci, 
sorties (Statices d’Espagne), présentent en haut un styletlong, 
mince, aigu, presque crochu, courbé vers la base, qui est élar¬ 
gie et fixée sur un bord large, saillant et arrondi de chaque 
côté ; les branches de la pince sont larges et forment, en s’u¬ 
nissant en dessous, un coude saillant ; elles sont un peu dé¬ 
chiquetées à leur bord postérieur et présentent un sillon qui 
semble les diviser ; avant de se joindre par en dessous, elles 
forment un bord plus épais et écailleux, qui devient libre et 
produit un style courbé en dedans en hameçon et très-aigu. 

Nous l’avons rencontrée dans les environs de Grenade *** ; 
sa chenille est indiquée sur le Rumex acetosella. 


* Pour juger de la longueur des dentelures, il suffit de laisser baigner 
l’antenne dans l’eau; elles s’écartent et s’allongent complètement. 

** Petite pointe formée par le dernier article qui est très-petit, tantôt un peu 
saillant, tantôt peu sensible et enfoncé dans le précédent. 

*** Nous n’avons pas trouvé la GlobulariCR. Nous possédons , de la Russie 
méridionale, une espèce qui en est bien distincte et que nous avons reçue eu 



186 


PROCRIDES. 


2. Procris Cognata, Nobis. 

Calai. Syst. Lép. And. pl. 3, fig. 1. 

Her. Schæff. Zxjg. tab. 13, fig. 94, 95. 

Viridi-œnea : alis anticis infra , posticis fimbriisque et pedi- 
bus fusco-rufescentibus, palpis gracilioribus , minoribus, stem- 
matibus minimù, antennis gracilibus, filiformibus , dentibus 
longioribus, gracilioribus. 

Les deux espèces de Procris du troisième groupe, que nous 
avons rencontrées en Andalousie , s'écartent plus ou moins 
du type ordinaire ( Globulariæ ); la Cognata surtout, présente 
des caractères organiques qui l’en distinguent nettement. La 
Cognata et la Soror sont de même bien distinctes l’une de 
l’autre, la première ayant les dentelures des antennes près du 
double plus longues ; quoique l’axe soit plus grêle; la tête, les 
yeux, lesstemmates sont aussi beaucoup plus petits, etc. 

De la même taille que la Globulariæ, mais plus grêle dans 
toutes ses parties ; corps, dessus des premières ailes, hanches, 
cuisses et dessus des antennes d’un jaune-cuivreux, verdâtre, 
un peu doré et brillant, le reste d’un brun un peuroussàtre ; 
pattes et antennes grêles. 

Elle diffère de la Globulariæ par la tète, bien sensiblement 
plus petite, les yeux beaucoup plus petits, moins arrondis, 
moins saillants, les stemmates près de moitié plus petits, les 
tempes plus larges (partie de la tête, derrière les yeux) par la 


même temps que’lle venant des mêmes lieux et que nousdésignons sous le nom 
de Procris cuprea'. un peu plus petite que la Globulariæ et ayant les ailes un 
peu moins grandes ; supérieures en dessus, d’un vert euivreuxbrillant, parfois 
tournant au rouge sur le ventre ; antennes d’un vert-cuivreux à peu près 
pectinées comme chez la Globulariæ, mais moins allongées et bien plus courtes, 
avec les dents plus grêles, plus aiguës ; yeux plus petits, stemmates moitié 
moins gros, palpes beaucoup plus petites, avec le dernier article beaucoup 
plus court ; pattes d’un vert-cuivreux avec les tarses bruns; d’après six in¬ 
dividus, semblables, La femelle nous est inconnue. 



PROCRIS. 


187 

tache d’un brun roux (correspondant à l’occiput divisé par le 
vertex) derrière les stemmates, bien plus étendue et par les 
antennes plus grêles, plus aiguës, à dentelures plus longues et 
surtout plus grêles, s’allongeant plus rapidement en partant 
de la base, diminuant plus vite vers le sommet où elles sont 
surtout moins épaisses ; par les palpes bien plus courts, les 
pattes plus grêles, plus longues; par les écailles qui couvrent 
les ailes qui sont plus allongées, plus étroites, etc. D’après 
trois individus trouvés près de Malaga et à Grenade. 

3. Procris Soror, Nobis. 

Lucas , Expi. Sc. Alg. Lep. pl. 3. fig. 2? Cognata \ 

Viridi-œnea vel cuprœa ; antennis gracilibus, dentibus bre- 
vioribus. 

Cette espèce diffère de la Globulariæ par les antennes plus 
grêles et plus aiguës et dont les dentelures sont près de 
moitié plus courtes. D’après quatre individus complètement 
semblables trouvés dans les environs de Grenade. 


* Ce procris pourrait bien être le Soror ; mais M. Lucas en le comparant 
à la Statices, au lieu de le comparer à la Globulariæ , dont il est très-rapproché, 
empêche de bien saisir les différences qui l’en distinguent ; mais d’après ce 
qu’il dit sur les dentelures des antennes, qui sont plus courtes que chez la 
Statices et d’après la figure qu’il donne , ce ne peut être la Cognata. Dans le 
même ouvrage, M. Lucas représente un autre procris du groupe de la Chloros 
que nous croyons posséder, quoique sa description ne s’accorde pas très- 
bien avec notre espèce, mais la figure parait la représenter ; il l’appelle Cir- 
tana. De la grandeur d’un petit Chloros avec les antennes à peu près sem¬ 
blables, mais plus courtes et à dentelures plus fortes ; tête et yeux un peu 
plus petits, stemmates semblables ; d’un brun roussâtre à teinte dorée un 
peu verdâtre ; la teinte dorée existe aussi en dessous sur les ailes inférieures, 
sur les franges qui sont plus brunes et sur l’axe des antennes ; le thorax, les 
cuisses et surtout le ventre ont une teinte d’un vert-métallique plus prononcé 
qu’aux ailes supérieures, dont la base est d’un rouge-cuivreux brillant ; les 
palpes dépassent un peu la tête et la trompe est forte, les pattes sont plus 
courtes, plus épaisses. Nous ne savons d’où elle nous vient, elle se trouvait 
parmi des Ampelophaga , dont elle a un peu la teinte ; est-elle d’Algérie ? 



SYNTOMIDES. 


Famille des SYNTOMIDES •. 

Point destemmates sensibles, antennes simples, parfois un 
peu denticulées, très-peu ou pas épaissies, légèrement obtuses 
au sommet qui est peu ou pas fléchi, palpes dépassant le bord 
du front, non redressés, dirigés en avant, yeux saillants, spiri- 
trompe assez longue ; thorax peu épais ; prothorax n ayant en 
dessus que deux plis assez larges et un scutellum petit; 
pattes postérieures ayant les tibias un peu renflés avec les 
deux paires d’éperons bien sensibles ; ailes supérieures assez 
grandes, leurs aéroles fournissant six rameaux dont un très- 


* Cette famille est plus éloignée des Zygénides que des Glaucopides, dont 
quelques-unes ont tout à fait l’apparence des Syntomis , presque les mêmes 
taches, et parfois l’extrémité blanchâtre des antennes ; la petitesse des ailes 
inférieures, la disposition des nervures, l’étroitesse de l’arceau supérieur du 
premier segment, sont des points de contacte qu’on ne peut méconnaître ; tou¬ 
tefois les Glaucopides se distinguent par des caractères bien tranchés. Les 
antennes pectinées d’ordinaire dans les deux sexes, très-souvent épaissies 
dans leur milieu, s’amincissant petit à petit en une longue pointe, la présence 
d’yeux lisses, la longueur des palpes dépassant le vertex (parfois petits, avec 
la trompe courte), avec une trompe forte et surtout la forme du lobe latéral 
du premier segment abdominal, produisant de chaque côté une gibbosité ar¬ 
rondie avec une ouverture presque ovale entre elle et le thorax ; les pièces 
du pronotus,^ au nombre de deux, sont grandes et les sternales sont parfois 
très-larges. Élégants insectes dont quelques-uns ont l’aspect d’Hyménoptères, 
ornés, surtout sur l’abdomen, des plus brillantes couleurs, présentant du’reste 
dans l’ensemble de la famille les formes et les couleurs les plus variées, ayant 
parfois les ailes en partie ou presque entièrement transparentes ; les infé¬ 
rieures variant pour la largeur et la disposition des nervures ; il en est qui 
ont un rétrécissement abdominal surtout visible en dessus, au troisième 
segment. 

Les Glaucopides font le passage des Crépusculaires aux Cheloniens, de telle 
manière qu’elles présentent peut-être plus de caractères qui leur sont communs 
avec ceux-ci qu’avec les autres, auxquels elles se rattachent cependant, par la 
forme des antennes. 

Les Syntomides s’unissent aussi à certaines Lithosides par le genre Naclia. 




NACLIA. 


189 


divisé (4-5.ramuscules) ; intérieures souvent très-petites, leur 
première nervure absorbant la deuxième qui est nulle, les 
quatre aréoles rapprochées du bord antérieur ; arceau supé¬ 
rieur du premier segment abdominal très-étroit à la base. 
Crâne ayant le front peu saillaut, le vertex petit et l’oc¬ 
ciput grand, tempes assez larges 5 præscutum du métathorax 
visible dans son milieu et aussi épais que le scutellum, cotés 
du scutum largement excavés; bord antérieur du premier 
arceau abdominal plus étroit que le scutellum, sa division 
latérale grande, n’ayant pas de saillie gibbeuse ni d’ouver¬ 
ture, deuxième segment marqué d’une rainure de chaque côté 
n’allant pas jusqu’au bord postérieur, huitième allongé en 
dessus chez les mâles, beaucoup plus court en dessous ois il 
laisse voir la pince qui est oblongue pointue, stylet saillant, 
courbé. 

Cette famille que nous ne pouvons comprendre dans une 
tribu, ne connaissant point toutes les espèces exotiques qui 
paraissent la composer, ne fournit que deux genres dont le 
second près qu’en tiè rem e n t exotique. 

Genre NACLIÀ ’, liais du rai. 

Tête assez grosse avec les yeux saillants arrondis , palpes 
aigus, à articles presque égaux ayant par en dessous , une pet ite 
touffe de poils saillante, spiritrompe assez longue, déliée, an¬ 
tennes nullement renflées, finement ciliées; premières ailes 
assez grandes, frein grêle long , retenu par une lanière longue , 
très-mince, peu solide, prenant naissance au-dessus de la pre¬ 
mière nervure, deuxième ne produisant que deux rameaux 
rapprochés , dont le premier se divise en cinq ramuscules, des¬ 
quels deux aboutissent au bord costal, celui-ci à peine épaissi 
en nervure, troisième ayant quatre rameaux, dont le premier 
grêle, éloigné des trois attires, qui sont groupes à l’angle pos- 


* M. II. Schaeffer est le premier qui ait séparé ce genre des Ghéloniens et 
l'ait réuni aux Syntomides. 


Lépidoptères de i.’Andalousie. 




SYKTOMIDES. 


Î00 

térieur de l’aréole, celle-ci rapprochée du bord costal , de la 
longueur au moins de la moitié de l’aile, bornée par une ner- 
cule formant un angle rentrant très-profond, presque insen¬ 
sible dans son milieu , ne donnant aucun rameau; inférieures 
petites, surtout chez les femelles, leur seconde nervure absor¬ 
bée par la première qui reste simple et reçoit la nervule, la troi¬ 
sième produisant quatre rameaux, dont le dernier semble presque 
la continuer, aréole assez large placée en avant, plus courte que 
la moitié de l’aile, bornée par une nervule formant un angle 
un peu saillant en dedans, sans rameau, quatrième et cin¬ 
quième à peine sensibles; point de nervures accessoires; jambes 
assez épaisses avec les tibias antérieurs près de moitié plus 
courts que ta cuisse, munis d’une épiphyse qui atteint presque 
leur extrémité, les postérieurs ayant la dernière paire d’éperons 
assez forte , onglets petits, enfoncés dans le tarse, en partie 
cachés, simples. 

Front subcaréné, vertex étroit, petit, bilobé, premier 
article des antennes assezlong, peu épais, occiput très-grand, 
bombé, tempes presque milles ; les deux pièces du pronotus 
étroites, allongées, déprimées ; mésothorax assez large, court 
avec le scutellum large, l’épisternum petit, la pièce pectorale 
postérieure plus large que la sous-axillaire *, scapules rétrécies 
et prolongées en arrière en un angle obtus, épaissies, dépassant 
presque l’attache de l’aile, leur apophyse formant un angle 
aigu en crochet sous cette attache ; notus du métathorax 
excavé sur les côtés avec la marge antérieure élevée en 
carène, non pulvérulente et deux tubercules en dehors, sou 
scutellum très-étroit; premier arceau abdominal en dessus, et 
sa division laissant un petit espace entre eux et le thorax , 
dernier segment, chez le mâle, prolongé en dessus, court en 
dessous où l’on voit saillir la pince qui est allongée ; 
abdomen de la femelle épais, surtout à l’extrémité qui est 
élargie, fortement tronquée en dessous. 


qui le rapproche un peu des Lilhosides. 



NACLIA, 


191 


Chenilles ayant des groupes de tubercules couverts de 
touffes de poils, formant une coque molle et se nourrissant 
surtout de lichens. 

Naclia Pdnctata *, Fabrieius . 

La variété que nous avons trouvée en Espagne, est d’un 
brun fuligineux assez foncé, et sans taches blanches sur les 
ailes supérieures; les inférieures sont jaunes à leur partie 
interne; nous l’avons aussi prise près de Perpignan. Les 
parties génitales mâles ne paraissent pas différer de celles de 
de. l’espèce ordinaire. Nous n’avons pas rencontré le genre 
S y ntomis **. 


* La Naclia punctata mâle, présente une pince courte, simple, droite cl 
pointue avec un stylet petit, un ‘peu crochu ; la pince de VAncilla est 
grande, assez large, très-rétrécie au sommet qui est un peu crochu, son 
stylet egt assez long, grêle et courbé ; VHyaKna de Freyer et d’H. Sehæffer a 
la pince longue, étroite, contournée à son sommet sur le stylet qui est 
mince, assez long, non crochu et obtus. Cette espèce, que nous avons 
prise dans I’île de Corse, est tantôt d’un roux pâle, un peu doré et sans taches 
sur les ailes supérieures, tantôt avec des couleurs aussi vives et le môme 
dessin que chez la Punctata , dont elle se distingue par les taches jaunes des 
inférieures en grande partie transparentes et les caractères génitaux très- 
prononcés, indiqués ci-dessus. Les parties anales des femelles pré^eriteni 
aussi des caractères bien tranchés. 

** Il se distingue par des antennes simples, grêles, un peu épaissies, les 
palpes hérissés, une spiritrompe assez forte ; par les jambes presque glabres ou 
lisses avec l’épiphyse tibiale, naissant dès la base du tibia, dont elle ne dépasse 
pas la moitié ; ,par le bord costal des supérieures épaissi en nervure, l’absence 
de lanière, çout retenir le frein qui est très-petit et la quatrième nervure 
plus siueuse, et surtout, par les ailes inférieures très-petites, ayant les nervures 
modifiées, dont la troisième (la deuxième est absorbée par la première), n’a 
que trois rameaux, avec une aréole courte, bornée par une nervule très- 
oblique d’arrière en avant et le bord antérieur sinné plus ou moins replié, 
pour s’accrocher sur un pli saillant de la marge postérieure des supérieures, 
«e qui rend ce bord sinueux et anguleux, dilaté avant la base et vers le mi¬ 
lieu. Abdomen long, cylindrique ; pattes assez fortes, presque lisses ; pièees gé¬ 
nitales mâles, presque semblables. Les syntomis ont sur les ailes des taches 



TROISIÈME DIVISION 


NOCTURNES Latreïlle* 


NÉMATOCÈRES et CHÉTOCÈRES, Duméril. 

Antennes n’étant jamais sensiblement renflées dans leur 
longueur ou vers l’extrémité, filiformes, ou sétiformes. 

PREMIÈRE TRIRU. ARCHETS 

Us se distinguent par les caractères suivants : crâne jmi, 
front peu rétréci en avant, spiritrompe très-variable, antennes 
simples ou bipectinées, ayant les dents terminées par une soie 
tournée en dehors, assez écartées à leur insertion, stemmates 
presque toujours visibles **, plis du pronotus au nombre de 
deux, souvent larges, renflés ou vésiculeux, couvrant les 
deux postérieurs qui sont peu sensibles ou nuis, et cachant 
le scutellnm qui est petit., enfoncé ; thorax assez épais; sca- 
pules grandes, prolongées, ayant leur apophyse en crochet 
prononcé; pièce pectorale du métathorax toujours grande, 


blanches comme les Naclies, et de plus l’abdomen annelé de jaune ou de 
rouge. On ne peut douter qu’ils ne se lient au Glaucopis par des caractères 
intimés ; cette famille doit être considérée comme un rameau des 
('.héloniens. 

* Celte tribu comprend l’ancienne famille des Noctuo-Bombyeites de La- 
Ireille -, elle renferme, avec les tribus et familles suivantes, jusqu’aux Noc- 
tuiniens, la plus grande partie du genre Bombyx de Fabricius et les Némato- 
cères de Duméril. 

** Par les stemmates et les deux premières nervures des secondes ailes, 
ils se séparent des Syntomides; des Zygénides, parce qu’ils n’ont que deux 
plis au pronotus et les premières nervures des inférieures isolées, et des 
Sphingides par la présence des stemmates et les mêmes nervures ; enfin des 
trois, par la division externe du premier arceau supérieur de l’abdomen et la 
présence du lympanum. 




L1THOS1DES. 


m 


parfois très-large, partie moyenne de son scutum toujours 
très-rétrécie et peu sensible, avec les côtés plus ou moins 
excavés, ayant la marge antérieure élevée, pulvérulente, for¬ 
mant en dehors un tubercule après lequel s r en trouve un 
autre plus petit, son scutellum plus ou moins étroit; épiphyse 
naissant vers la base du tibia, n’atteignant jamais son extré¬ 
mité, onglets ayant le plus souvent une dentelure; ailes va¬ 
riables, souvent assez grandes, première nervure des supé¬ 
rieures donuanttrois à quatre rameaux, troisième en fournissant 
quatre, dont le premier très-éloigné des autres, celle-ci presque 
semblable aux inférieures, ces nervures parfois anormales, 
nervule le plus souvent presque libre; première et deuxième 
nervure des secondes ailes * naissant toujours d’un tronc 
commun plus ou moins long; frein assez long. 

Premier arceau supérieur de l’abdomen ayant sa partie 
moyenne plus ou moins rétrécie, sa division latérale toujours 
modifiée, avec sa partie antérieure renflée ou globuleuse, 
laissant, entre le thorax et son bord antérieur et externe, 
une ouverture tympanique souvent large, en dehors de 
laquel se trouve, près de ce même bord, le premier stigmate 
abdominal. 

Première familte. L1TH0SIDES 

Tête assez grosse, yeux grands, saillants, stenimates très- 
petits ou nuis, peu élevés, palpes le plus souvent petits, 
écartés l’un de l’autre, antennes sétiformes, ciliées ou un peu 
dentées, non pectinées **, spiritrompe variable, parfois assez 


* Chez les Glaucopides que nous considérons comme faisant partie de 
celte tribu, les nervures sont modifiées, de soTte que la première des infé¬ 
rieures absorbe la deuxième, qui disparaît souvent entièrement ; la forme 
renflée de la division latérale du premier arceau supérieur, ! Ouverture tym- 
panique, la largeur de la pièce pectorale du'métapectus, en font de véritables 
Chéloniens. 

** Ces caractères ne s-’appliquâùt qu’aux espèces européennes, car il y a 
certainement des exotiques à antennes pectinées qu'on ne peu* éloigner durs 



m 


AIICTÏEJVS. 


longue, grêle; pronotus formé de deux plis assez larges, dé¬ 
primés dans leur milieu ; scapules longues, étroites, à peine 
dilatées à la base, très-obtuses au sommet ; mésothorax assez 
court, ayant le scutellum grand, long, presque subcordiforme; 
métathorax ayant son scutum allongé sur les côtés, son scu¬ 
tellum très-étroit, pièce pectorale très-large, envahissant une 
grande partie du liane : pattes grandes avec les tibias anté¬ 
rieurs plus courts que leurs cuisses, ayant l’épiphyse toujours 
plus courte qu’eux, les postérieurs munis d’éperons parfois 
assez longs, les deux derniers un peu épaissis. Ailes grandes, 
les supérieures le plus souvent étroites, les inférieures larges, 
très-souvent pliées plusieurs fois sous les premières. 

Abdomen assez mince dépassant peu les ailes, partie moyenne 
du premier segment abdominal en dessus, plus longue que le 
deuxième, membraneuse, la division latérale allongée, avec 
la partie antérieure gibbeuse, formant une sorte de coque, 
laissant sur le côté une ouverture plus ou moins large, 
deuxième segment très-large sur les côtés et en dessous. 

Crâne un peu rétréci en avant du front qui est peu saillant, 
uni, ne formant pas d’enfoncement profond à son union avec 
le vertex, celui-ci peu saillant, plus étroit que l’occiput dont 
il est séparé par une ligne enfoncée, premier article des 
antennes variable, peu renflé, parfois très-long, ayant un nœud 
articulaire qui simule un article; côtés du scutum du méta¬ 
thorax ayant la marge antérieure saillante, pulvérulente, 
presque bifide en dehors, la partie moyenne déclive ou excavée,, 
dilatée postérieurement; pièces génitales mâles, ayant beaucoup 
de rapports entre elles, dans les différentes espèces, dernier 


Lithosides, d’ailleurs elles semblent se lier aussi par certains rapports, aux 
Claucopides. Au reste les Cheloniens exotiques sont très-nombreux, s’unis¬ 
sant aux Crépusculaires d’urne manière inséparable; ils présentent des formes 
tellement variées que, si l’on négligeait les caractères organiques, on pourrait 
facilement en disperser quelques-uns dans plusieurs autres tribus ou 
familles. 




UTHOSIDES. 


irr>- 

segment (septième) abdominal assez long, laissant voir le stylet, 
et parfois, la base sur laquelle il s’articule et qui parait, le 
plus souvent, formée de deux lobes réunis en triangle, aux¬ 
quels s’en ajoute deux autres plus petits, du centre desquels 
part le stylet; celui-ci recourbé, plus ou moins dilaté, cour 
primé sur les côtés, aigu, pince large, souvent très-allongée, 
en partie membraneuse, ayant ses bords plus épais, écailleux, 
dont l’inférieur divisé vers le sommet et parfois dès la base, 
ou sur sa longueur, en un style aigu, fortement échancréeen 
dessous, ou bilobée au sommet. 

Abdomen dénudé, de diverses espèces, présentant des taches 
et une sorte de dessin, sans rapports avec la coloration produite 
par les écailles. 

Nervures offrant des anomalies, et plusieurs rameaux dis¬ 
paraissant malgré la largeur des ailes inférieures, qui sont 
repliées souvent quatre à cinq fois sous les premières 
[L. unita) pendant le repos ; celles-ci étant étroites et un peu 
roulées, l’insecte présente, parfois, une forme linéaire. 

Elles ont un vol peu sofitenu, et qui ne s’exerce parfois que 
pour changer de place; quelques-unes volent le soir, mais 
d’autres aussi à la chaleur du soleil comme la Palleola pour 
pomper le suc de certaines fleurs (Eryngium ), sur lesquelles 
elles restent posées, mais marchant, et s’envolant à la moindre 
commotion *. 

Chenilles ayant des groupes élevés de petits tubercules pi- 
Iifères, tantôt en forme de petites touffes, tantôt avec de longs 
poils souvent hérissés, parfois mélangés d’autres un peu en 
massue et velus vers le sommet (Mesomella), placés cireulai- 
rement sur la plupart des segments dont quatre en dessus en 
double rangée, stigmates très-petits; vivant surtout de 
lichens , mais plusieurs s’accommodant ou préférant d’autres 
végétaux et semblant polyphages (L. palleola, conrplana, ca- 
niola), mangeant très-lentement, vivant pendant l’hiver et 


!îous avons reneonlré ainsi, en abondance, la* Pülleola, Hübner, 



196 


.RCTIENS, 


une partie du printemps, mais parfois prolongeant leur exis¬ 
tence, à l’état de chenille, jusqu’à la lin de l’été (L. complcina, 
caniola); formant une coque très-légère ou presque nulle, 
produisant une chrysalide oblongue, obtuse, lisse, sans soies 
crochues, à segments abdominaux peu ou pas mobiles. 

Insecte paraissant en été et parfois en automne. 

Aux genres déjà faits dans cette famille, nous en ajouterons 
deux autres *. 


genre N UD ARIA **, Stephens. 

Tête assez grosse , yeux saillants arrondis , antennes sétiforrnes 
<■paisses, crénelées, ciliées après la base, premier article épais 


* Celui de Trichota pour la Mundana qui différé beaucoup de la Murina, 
et celui d 'Ecteina pour la Mesomella, qu’il valait mieux laisser dans le genre 
Lilhosia, que de la réunir aux Setina , comme l’ont fait à tort, MM. H. Schæffer 
et Lederer. Nous rejetons des Chéloniens le genre Nota, que les auteurs pré¬ 
cédents ont placé près du genre Nudaria ; les rapports qui semblent exister 
dans 'les nervures, les palpes ( Senex ), le premier article des antennes, nous 
semblent de peu de valeur, si 1 on considère l'organisation générale et l’aspect 
complètement diffèrent des espèces composant ce genre. 

** Les caractères que nous donnons de ce genre concernent surtout la Mu¬ 
rina, les trois espèces qui en ont fait partie jusqu’ici présentant des diffé¬ 
rences caractéristiques notables,- la Mundana surtout diffère plus de la Mu¬ 
rina que plusieurs des autres genres des Lithosides entre eux ; nous la 
séparons sous le nom de Trichota , d’après les caractères suivants: front et 
vorlex couverts d’une touffe de poils, premier article des antennes très-long, 
non renflé, cylindrique, garni de poils épais en touffes saillantes, celles-ci 
crénelées et cilées seulement chez les mâles, palpes petits n’atteignant pas le 
front, ayant le premier article assez épais le plus long, le second grêle, plus 
court, le troisième un peu plus court, un peu pointu, spiritrompe assez forte, 
yeux saillants, petits, surtout chez la femelle ; les deux pièces prothoraciques 
petites, distantes : pièce pectorale du métalhorax très-large, et l’épimère assez 
épais ; éperons des tibias postérieurs assez longs ; ailes larges, aréoles 
des supérieures très-longues, dépassant les deux tiers de l’aile, deuxième ner¬ 
vure donnant trois rameaux, dont le dernier trifide vers le sommet; la troi¬ 
sième ayant, quatre rameaux dont le dernier au milieu de la nervule; aréole 
écs inférieures allant jusqu’aux deux liers de l’aile, deuxième nervure bifide 






LITHOSIDES. 


197 


assez grand, palpes presque aigus , non redressés, dirigés en 
avant, dépassant la tète avec l'article moyen au moins aussi 
long que les deux autres , spiritrompe et stemmates nuis; pro¬ 
thorax peu épais, n’ayant que deux pièces en dessus, étroites, 
distantes; mésothorax court, scapules courtes; pattes assez 
épaisses, les postérieures ayant deux paires d’éperons épais, 
presque obtus, épiphyse atteignant presque l’extrémité du tibia; 
ailes larges, non pliées ni roulées, les supérieures ayant le bord 
costal dilaté et l’aréole longue, deuxième nervure n’envoyant 
pas de rameau à la première, produisant quatre rameaux dont 
le troisième bifide , épaissi , avant l’angle antérieur de l’aréole, 
en un espèce de nœud qui crispe un peu l’aile autour de lui, 
troisième nervure ayant quatre rameaux dont le premier éloigné 
des autres, ceux-ci distants les uns des autres et le quatrième 
partant du milieu de la nervule (nervulaire); aréole des infé¬ 
rieures un peu moins longue qu’aux supérieures, la deuxième 
nervure se divisant après elle, la troisième fournissant quatre 
rameaux, dont le premier très-éloigné, les deux autres partant 
de l’angle postériew de l’aréole, le quatrième avant le milieu de 
la nervule (nervulaire), celle-ci formant un angle rentrant 
prononcé où elle disparaît presque. 

Abdomen mince, division latérale du premier segment en 
dessus, renflée, n’offrant pas d’ouverture sensible. 

Crâne assez large, ayant le front abaissé, un peu bombé 
surtout au-dessus de la bouche, vertex séparé du front, à peu 
près aussi long que l’occiput dont il est distinctement sépare ; 
côtés du métathorax larges, la partie antérieure saillante ren¬ 
flée, bilobée en dehors, pièce pectorale très-large un peu ren¬ 
flée, marquée de stries assez fortes et d’autres très-fines? 


à l'extrémité, troisième ayant quatre rameaux dont, le nervulaire, placé avant 
le milieu de la nervule : pince génitale très-longue avec le stylet très- 
allongé, courbé, peu dilaté et la partie basilaire grande : La Trichota mundcma 
paraît avoir à pëu près les blêmes mœurs que la Marina- 



198 


AUCTIEJNS. 


épinière un peu renflé à sa base et saillant; pince génitale 
assez large, en partie membraneuse, bilobée, avec le lobe 
inférieur terminé en pointe aiguë; partie antérieure du dessus 
du premier segment étroite en avant, avec la division latérale 
grande, n’ayant pas en avant une partie saillante en forme de 
coque, deuxième segment un peu dilaté sur le côté. 

Les ailes sont molles avec les nervures grêles, peu solides, 
leur membrane, finement plissée, est chargée d’écailles peu 
serrées, disposées sans ordre, le frein est assez long, et la 
lanière large un peu allongée, avancée sous l’aile à cause de 
l’éloignement de la première nervure en cet endroit, et de la 
dilatation du bord antérieur un peu renflé en nervure ; * ce 
genre, ceux de Trichota et Calligenia, ont des rapports avec 
les Setina. 


(*) M. H. Schaeffer avait réuni la Rosea à ce genre, mais Duponchel l’en a 
séparée avec raison, sous le nom de Calligenia ; voici ses caractères : palpes, 
gTêles, redressés, dépassant la base de la trompe, ayant le premier article un' 
peu renflé, un peu plus long que le suivant qui est plus mince, troisième très- 
petit, presque conique, à peine distinct du précédent à son articulation, spiri- 
trompe médiocre, antennes à cils longs chez le mâle avec le premier article 
assez grand, un peu renflé en avant, stemmates nuis, plis du prothorax 
en dessus , étroits , allongés, distants , mésothorax , court r rétréci en- 
arrière, scapules assez larges obtuses, dépassant un peu l’attache des pre¬ 
mières ailes ; pattes fortes, épiphyse ne dépassant pas les deux tiers du ti-" 
bia, éperons assez longs et aigus chez le mâle, le dernier article des tarses un 
peu épaissi par des poils, avec une très-petite dentelure aux onglets ; ailes 
assez grandes avec le bord costal un peu dilaté, deuxième nervure des anté¬ 
rieures n’envoyant pas de rameau à la première, fournissant quatre rameaux 
dont le troisième est trifide; troisième fournissant quatre rameaux qui, à 
partir du premier, se rapprochent les uns des autres, le dernier s’avançant un 
peu sur la nervule ; deuxième nervure des postérieures naissant avec la pre¬ 
mière d’un tronc commun qui se prolonge presque jusqu’à l’angle antérieur 
de l’aréole, devenant bifide bien après cet angle, troisième fournissant quatre 
rameaux, dont les trois derniers presque réunis à l’angle postérieur de l’aréole ; 
pièce pectorale grande. Animent striée ; premier segment de l’abdomen ayant, 
eu dessus, sa partie moyenne triangulaire, avec la division latérale grande, 
non sailllante en avant, où elle ne laisse pas d’ouverture bien sensible, mais 



MTHOSIDES. 


195 ) 


Nudaiua Murina, Esper. 

L’individu trouvé dans les environs de Grenade est très- 
grand avec les stries de points noirs très-marquées. 

La chenille d’un gris pâle comme un peu transparent, pré¬ 
sente des taches jaunes et obscures avec des rangées de 
tubercules chargés de longs poils blanchâtres, un peu rous- 
sàtres; elle vit en société dans le jeune âge, et se trouve 
au pied des vieux murs et parmi les tas de pierres. 

genre LITHOSIA ”, fabricius. 

Palpes courts n’atteignant pas toujours la base de la spiri- 
t, rompe, garnis en dessous d’ecailles allongées qui les font 
paraître comprimés , dont le premier article grand , le second 
moins long, le troisième presgue nul ou n’étant pas distinct du 
précédent , antennes ciliées **, parfois denticulées, spiritrompe 


un petit espace entre elle et le sommet de la partie moyenne; pinces géni¬ 
tales des mâles, allongées, dilatées et trifides au sommet, dont le boTd infé¬ 
rieur se dégage en forme d’épine, le supérieur en une partie un peu dilatée, 
et le centre en un lobe large et membraneux, stylet court et pointu. La Cal- 
ligenia rosea se place près du genre Nudaria avec lequel elle a le plus de rap¬ 
ports ; la chenille est couverte de poils longs et touffus. 

* Ce genre, dont la plupart des autres sont des démembrements, présente les 
principaux caractères de la famille; il aurait pu comprendre sans inconvé¬ 
nients presque tous les autres, mais dès qu’on a essayé de le scinder, on s’est 
trouvé dans la nécessité de multiplier les coupes génériques qui se trouvent 
basées surtout, sur la disposition très-variable des nervures et de leurs ra¬ 
meaux ; ces variations se rencontrent souvent un peu chez les espèces d un 
même genre, et les deux mômes ailes ne sont pas toujours identiques la 
petite aréole accessoire qui peut se montrer et disparaître dans la même 
espèce, est à peu près constante chez les L. complana, palleola, flaveola, ce- 
reola, mais se.voit rarement chez Vffelvola, H. la Caniola. 

** Elles ont des cils de deux sortes, les uns petits et nombreux, couvrent 
la partie inférieure de l’antenne, les autres plus grands sont disposés par 
paires sur chaque article. 


-ARCTÏE1NS. 


•joo 

assez longue, yeux gros, stemmates presque nuis; pattes lon¬ 
gues, épiphyses dépassant à peine les deux tiers du tibia, onglets 
ayant une dentelure à peine sensible ; ailes supérieures longues ,. 
étroites, avec le bord costal non dilaté, épaissi en nervure, 
deuxième nervure envoyant son premier rameau à la première, 
fournissant trois autres rameaux, le second et le troisième 
produisant souvent entre eux, une aréole accessoire, celui-ci 
trif.de vers le sommet, s’unissant parfois en un tronc, court 
et commun avec le quatrième (Lurideola), d’autres fois dis¬ 
tants l’un de l’autre (Auréola), troisième nervure n’ayant que 
deux rameaux, dont le premier éloigné du côté de la base, et 
le second bifide bien après la nervule, celle-ci bornant l’aréole 
après le milieu de l’aile et formant antérieurement un angle 
en dehors, assez sensible (Complana), ou court, non aigu 
(Helvold), puis un autre léger en dedans, tantôt*visible dans 
sa longueur (Complana), tantôt seulement à sa partie anté¬ 
rieure (Lurideola); inférieures très-larges, un peu plissées en 
éventail sous les supérieures qu'elles ne dépassent pas pendant 
le repos, leur seconde nervure bifurquée après la nervule, 
troisième n’ayant que deux rameaux dont le second bifide bien 
après la nervule ou vers la marge * ; premier arceau supérieur 
abdominal très-long et très-étroit en avant, dans sa partie 
moyenne, septième segment cachant le huitième qui n’est pas 
visible chez les mâles. 

Crâne ayant le front un peu bombé, rétréci en avant, 
séparé du vertex par une petite impression linéaire, celui-ci 
un peu élevé, ayant à son angle postérieur un très-petit 
stemmate, presque opaque, un peu plus large que l’occiput, 
dont une petite rainure le distingue, premier article des an- 


* Les deux ramuscules du deuxième rameau, représentent les deuxième 
et troisième rameaux ; ce troisième, lorsqu’il devient bifide, dans d’autres 
genres, fournit alors le ramuscule représentant du quatrième rameau ou le 
nervulaire qui, après avoir abandonné la nervule où il se trouvait chez la Nud. 
murina , devient ramuscule chez la Gynophria rubricollis et l’Ecteina mesomeUa, 
ét enfin disparaît complètement dans le genre Lithosia. 



LITHOS1DES 


20 ( 

tenues, peu long, dilaté d’avant en arrière, fosse labiale 
profonde, remplie par une trompe assez longue et large, avec 
des palpes cylindriques, un peu dilatés par en bas, dont le 
premier article deux fois long comme les suivants, qui ne 
semblent faire qu’un seul article épaissi et obtus au sommet; 
pièces prothoraciques assez larges, déprimées dans leur 
milieu ; notus du mésothorax ayant le scutum court avec les 
angles postérieurs tronqués, le scutellum très-grand, presque 
aussi long que lui; scapules grandes, très-obtuses, presque 
d’égale largeur après leur base, atteignant l’attache des 
secondes ailes; côtés du notus du métathorax ayant leur partie 
antérieure élevée, pulvérulente, un peu bilobée en dehors, 
déprimés, un peu excavés dans leur partie moyenne avec le 
bord postérieur, qui se continue dans l’attache de l’aile, un 
peu dilaté, mais ne formant pas un cuilleron sensible; pattes 
longues, assez grêles, épiphyse ne dépassant pas les deux 
tiers du tibia ou à peu près ; hanches et épimères allongés ; 
pièce pectorale du métathorax grande, longue, un peu 
striée, le scutellum assez long, très-étroit ; premier segment 
abdominal en dessus très-long, membraneux avec sa partie 
moyenne plus étroite que le scutellum en avant, sa division 
externe ou latérale rétrécie en arrière, saillante et arrondie 
en coque en avant, où elle aide à former surtout en côté, 
une assez large couverture tympanique, et laisse à découvert 
une certaine partie postérieure du métathorax, septième 
chez le mâle, cachant presque ou entièrement le huitième, 
long, coupé verticalement, laissant saillir les pièces génitales, 
stylet presque toujours en forme de lame de couteau, très- 
aigu, placé entre l’extrémité des branches de la pince, qui 
ont une forme plus ou moins ovale et dont le bord inférieur 
épaissi, se détache parfois dès le milieu ou plus près de la 
base, en un style courbé, aigu, d’autres fois à peine sensible 
ou nul, ou rendant seulement la branche mucronée; partie 
vulvaire de la femelle saillante comprimée, conoïde *. 


* M. Guenée, dans un mémoire intitulé : Elude sur le genre Lithosie 
(Ann., Soc. Ent., fr. 1861, p. 39), passe en revue toutes les espèces dont il 




202 


ARCTIENS, 


Les Lithosies ont les ailes supérieures luisantes et un 
aspect soyeux, comme perlé; les poils qui couvrent le scapus 
produisent une petite saillie au côté. 


■éclaircit la synonymie, et fixe d’une manière plus rigoureuse la spécialité ? 
Il rétablit avec raison pour VAuréola d’Hiibner, le nom d 'Unita donné ancienne¬ 
ment à cette espèce, ce qui permet d’adopter sans crainte de contestation, le 
nom de Palleola du même auteur, basé sur une assez bonne figure. Nous pen¬ 
sons, comme nous le disons dans notre travail, qui était alors terminé, que la 
Pallifrons, dont M. Guenôe paraît douter comme espèce, ainsi que la Pyg- 
mœola ne sont que des variétés de la Luteola Syst. Verz. M. Guenée pense à 
tort que cette espèce est rare en France, nous croyons qu’elle y est assez com¬ 
mune, puisque nous y avons recueilli les nombreux individus que nous pos¬ 
sédons ; il en est de même de la Palleola que nous décrivons plus loin, la 
quelle est abondante sur les collines arides de la Touraine et du Poitou et qui 
de même que la Caniola , doit habiter toute la France, mais seulement 
dans des localités particulières ; nous n’avons pas renoontré la variété Pe- 
treola de cet auteur. Quant à celle qu’il nomme Arundineola, pour laquelle 
il désigne une très-mauvaise figure de Duponchel, faite sur un individu, sans 
doute usé. de la Palleola de Touraine, que nous lui avons jadis prêté, elle nous 
paraît une variété bien peu tranchée: d’après ce que dit Duponchel, nous ne 
doutons pas que ce soit sa chenille qn’il ait reçue de Chartres, Contre l’opinion 
de M. Guenée, la Plumbeola d’Hübner nous paraissant douteuse, nous lui préfé¬ 
rons le nom de Lurideola Zinlten; comme nous l’exprimons plus bas, si le 
nom de Complanula eut été conservé, il aurait fallu écrire Complanula, Dupon¬ 
chel, et non Boisduval, ce dernier ayant fait une description idéale, et qui 
s’est trouvée complètement fausse, sans avoir vu l’insecte, mais seulement la 
chenille, que nous avions découverte ; cette chenille n’a pas comme l’avance 
M. Guenée, tout à fait les mêmes mœurs que celle de la Camplana ; on ne la 
trouve que dans les lieux couverts, les bois, les futaies où elle vit sur les 
troncs et les branches des chênes, d’où par un temps pluvieux, on peut la 
faire tomber erl grand nombre, sans y trouver sa congénère ; elle s’avance 
moins dans le centre et le midi. La Deplana d’Esper paraissant aussi dou¬ 
teuse, nous lui préférons celui de Depressa , qui représente avec certitude la 
femelle de VBelvola.PL. (et non Helveola, qui exprime une nuance différente); 
pour la Cereola, nous ne pouvons être de l’avis de notre savant collègue qui 
lui trouve les plus grands rapports avec les Setina, nous croyons que par ses 
caractères, elle est une des lithosies qui s’en rapproehe le moins. M. Guenée 
a aussi remarqué, dans le genre Setina, le grand développement au mêtathorax. 
4e la pièce que nous appelons pectorale (partie du sternum d’Audouin), d’abord 



LITHOSIDES. 


203 


Lithosia Bipuwcta, Hübner. 

Hübn. Bomb. Tab. 68, Fig. 286. 287. 

Pallens; alisanticis cinereo-subroseo-violaceis punctis duobus 
mediis , uno costali, altero ante marginem posticum, limbo 
eostali tenue margineque posticarum et corpore flavidis; posti- 
eis pallidis , subflavicantibus. 

D'après la forme des palpes, les nervures, etc., cette espèce 
s’éloigne beaucoup de la Quadra *, pour une variété de 


observée chez la C. Pudica, par Devilliers, et que M. Goureau pense à tort 
être une dépendance de la hanche ; elle en est parfaitement distincte, ainsi 
que de l’épimère, mais dans ce cas, elle se développe aux dépens de ces deux 
pièces qui, alors sont beaucoup plus courtes ; elle absorbe môme complète¬ 
ment celle que nous appelons sous-axillaire, couvrant le même espace qui se¬ 
rait assez grand, comme on peut le voir au mésothorax. 

* M. Lederer la sépare ave'e raison sous le nom d 'OEonestis d’Hübner, genre 
dont les caractères suivants prouvent la nécessité : Tête médiocre, palpes 
assez longs, courbés au-devant du front avec le premier article grand, épais, 
le second plus court, grêle, le troisième très-court, globuleux, obtus, distinct 
du précédent, spiritrompe assez longue, antennes ciliées, subdenticulées chez 
le mâle, premier article court, ayant un nœud articulaire bien sensible, occiput 
plus étroit que le vertex, en partie caché par les pièces prothoraciques ; pro¬ 
thorax ayant en-dessus deux pièces grandes, épaisses, bombées; scapules 
grandes, allongées ; pattes fortes, épiphyse ue dépassant pas les deux tiers 
du tibia, onglpts ayant une dentelure ; aréoles formant dans leur milieu un 
angle rentrant très-prononcé, occupant les deux tiers de l’aile aux supé¬ 
rieures, dont la deuxième nervure n’envoie pas de rameau à la première 
et forme une aréole accessoire constante, produisant quatre rameaux dont le 
premier peu éloigné, le troisième trifide après l’aréole accessoire ; troisième 
nervure ayant quatre rameaux, dont le premier très-éloigné, les trois autres 
partant de l’angle postérieur de l’aréole ; aréole des inférieures fermée par 
une nervule complètement libre de tout rameau, ne dépassant pas le milieu de 
l’aile, avec la deuxième nervure bifide peu après, troisième n’ayant que deux 
rameaux, dont le second bifide après l’aréole, ailes pliées comme chez les Litho- 
sies : pièce pectorale très-large, courte*, non striée : partie moyenne du premier 



A KCTIËKS. 


204 

laquelle on l’avait prise, et nous paraît devoir se placer dans 
le genre Lithosia. 

De la taille de la Mnscerda à laquelle elle ressemble un 
peu; ailes supérieures, en dessus, d’uu cendré livide avec un 


segment abdominal en dessus, allongée, membraneuse, rétrécie en avant, divi¬ 
sion latérale peu saillante en avant, rétrécie en arrière, laissant une ouverture 
assez grande, pince longue, divisée en un grand style épais, mucroné, dé¬ 
passant l’autre portion qui est oblongue, en partie membraneuse, terminée 
en pointe un peu obtuse, stylet rétréci après la base, puis épaissi, prisma¬ 
tique, courbé, aigu ; dernier segment chez la femelle, long, dilaté, gibbeüx à 
la base, un peu évasé à l’extrémité. La chenille est figurée par Sepp et citée 
par Godart, comme mangeant des feuilles d’arbre, ce qui a été considéré, 
nous croyons à tort, comme une erreur; elle vit plus souvent de lichens. 

M. H. Schæffer réunit à l’ OEonestis quadra la R ubricollis que Stephens dis¬ 
tingue sous le nom de Gnophria, et dont voici les caractères : tête assez large 
avec des yeux saillants, stemmates sensibles, palpes dépassant un peu le front, 
assez épais, non recourbés ni redressés, avec le premier article plus épais 
et plus long que le suivant, le troisième petit, mais bien distinct, spiri- 
trompe longue, antennes cylindriques , sans villosité en dessous , ayant 
des cils très-courts avec le premier article court ; pièces du pronotus allon¬ 
gées, assez larges, un peu déprimées ; scapules de la longueur du scutum, 
presque d’égale largeur après leur base, très-obtuses ; hanches antérieures 
épaisses , pattes assez fortes, leurs onglets ayant une petite dentelure ; pièce 
pectorale du métapectus très-grande (moins que dans le genre Seiina ), renflée 
en arrière, striée ; division latérale du premier arceau supérieur de l’abdo¬ 
men, renflée en forme de coque, laissant une assez large ouverture ; seconde 
nervure des supérieures formant une aréole accessoire et fournissant quatre 
rameaux, dont le troisième trifide ; troisième nervure ayant quatre râmeaux, 
dont les deux derniers partent de l’angle de l’areole ; seconde auxûnférieures, 
bifide après l’aréole, troisième donnant trois rameaux, dont le troisième bi¬ 
fide après l’aréole ; septième segment abdominal du mâle, laissant voir le 
huitième, le même chez la femelle, ayant l’arceau supérieur beaucoup plus 
long que l’inférieur ; pince du mâle ressemblant à celle de la L. griseola, 
ayant en arrière et en dessous, une large échancrure terminée à sés deux 
extrémités par une pointe aiguë, stylet grêle, 1 long, courbé. Chez la Gnophria 
ruficollis , les ailes supérieures sont médiocrement larges et les inférieures un 
peu plus petites que chez les Liihosia ; nous n’avons point trouvé cette espèce 
en Andalousie, ni la Mesogona de Godart, avec laquelle M. H. Schaeffer a 
formé le genre Paidia et qui présente les caractères suivants : palpes 
avancés, non redressés,-éloignés du front qu’ils ne dépassent pas, avec le pré- 




UTHOStDES. 


203 


reflet un peu rosé, marquées de deux points, dont le premier 
à peu près sur le milieu du bord costal, et le deuxième un 
peu moins gros, placé à l’opposé du premier, un peu avant la 
marge postérieure, et de deux ou trois atomes, à peine 
sensibles, près de la nervule, noirs; bord costal finement 
jaune. 

Inférieures d’un jaunâtre très-pâle des deux côtés, avee 
le bord antérieur jaune ; dessous des supérieures d’un jau¬ 
nâtre obscur, plus vif sur la marge antérieure et sur les 
nervures. 

Tète jaune, ainsi que la base des antennes, palpes très- 
courts, jaunes, noirâtres au sommet, qui est pointu, et ne 


mier article plus grand, que le suivant, le dernier petit, spîritrompe petite ou 
incomplète, antennes ciliées, ayant le scapus assez grand et épais, fortement 
couvert d’écailles qui forment uoe touffe en avant; pièces du pronotus petites, 
épaisses, distantes l’une de l’autre ; scapules courtes, très-obtuses, ne dé¬ 
passant pas la moitié de l’attache de l’aile, non dilatées, presque de la même 
largeur dans leur longueur ; pattes longues, ayant des éperons assez grands, 
épiphyse né dépassant guère la moitié du tibia ; pièce pectorale du méla- 
pectus assez grande, avec le scutellum du même notus, arrondi à peine 
allongé : division latérale du premier arceau supérieur de l’abdomen peu 
saillante en avant, formant une ouverture étroite, septième segment laissant 
voir une partie notable du huitième chez le mâle- ; ailes assez larges, les in¬ 
férieures peu pliées; bord costal des supérieures un peu dilaté, deuxième 
nervure envoyant un rameau à la première, qui ne fait que la toucher sans 
s’y perdre, ayant trois autres rameaux tous espacés entre eux, le troisième 
trifide, troisième nervure donnant trois rameaux dont le deuxième bifide 
après l’aréole, nervule formant un angle rentrant prononcé ; inférieures 
courtes, arrondies, leur seconde nervure .ayant un tronc eommnn court, bi¬ 
fide après l’aréole, troisième fournissant deux rameaux, dont le sèconddivisé 
après l’aréole, le premier peu éloigné. 

Nous avons publié (Ane. Soc. Ent. Fr. 1832, p. 71, pl. 8, fig. 12), sous le 
nom de Rufeola, une espèce, que plusieurs auteurs ont regardée comme une 
variété de la Paidia mesogona, mais que nous croyons distincte ; elle en dif¬ 
fère par les ailes supérieures plus étroites, plus allongées au sommet et qui 
sont d’un gris pâle un peu roussâtre, sablées d’écailles noirâtres avec la strie 
ponctuée plus oblique, dont la partie moyenne en dehors, forme un angle 
plus saillant, plus aigu-, par les inférieures qui sont d'un blanchâtre un peu 
livide et jaunâtre des deux côtés; par les antennes dont les cils sont plus 
longs, les yeux notablement plus gros; par les pattes plus grêles avec les épe¬ 
rons sensiblement plus longs ; d’après deux mâles semblables pris en Corse. 
Ce genre doit se placer avant les Lilhosies. 

Lépidoptères »f. l’Andalousie. li 



20G AUCTIEXS. 

dépasse pas la base de la trompe, celle-ci médiocre, blanch⬠
tre; thorax d’un gris jaunâtre ou roussâtre; abdomen d’un 
jaune-roussàtre avec l’extrémité fauve; pattes assez courtes 
jaunes, ayant les tibias et les tarses antérieures, l’extrémité 
des autres tibias, et une partie des tarses d’un brun-violacé 
luisant. 

Première nervure ne formant pas d’aréole accessoire 
aux supérieures, deuxième, envoyant son premier rameau à 
la première qu’il atteint à peu près sous le point noir costal, 
le second arrivant à la côte avant l’extrémité, nervule nais¬ 
sant du même point que lui, et formant un zigzag avant 
d’atteindre la troisième nervure, eu produisant en avant un 
angle externe obtus, très-saillant, puis un autre rentrant 
postérieur; de l’angle externe partent trois autres rameaux 
se rendant au sommet, où, le premier devient bifide, celui-ci 
et le second naissant d’un tronc commun très-court, troi¬ 
sième nervure ne fournissant que deux rameaux dont le 
second se bifurque vers la marge externe. 

Pièce pectorale du métathorax n’étant pas très-dilatée, 
déprimée au milieu, renflée postérieurement; dernier 
segment abdominal renflé en bourrelet dans sa partie supé¬ 
rieure. 

D’après un individu femelle détérioré, rapporté d’Anda¬ 
lousie par M. Staudinger. 

2. Lithosia Caxiola, Hübner. 

, Hübn. Bomb. Tab. 51, Fig. 220. 

Boisd. Icon. Hist. PI. 57, Fig. 6, et 10, Vitellina 
— — — PI. 58, Fig. 4 , Lacteola. 

Guen. Ann. Soc. Ent. Fr. 1861, p. 48, n. 10, Caniola. 

La figure d’Hübner donne une fausse idée de la coupe des 


* Ce ne peut être que la Caniola, qui est figurée par M. Boisduval pour la 



UTH0S1DES. 


207 


ailes supérieures de- cette espèce dont le bord est costal 
elliptique et le postérieur cvidé en dehors; quoique assez 
facile à reconnaître d’habitude, elle peut cependant se modi¬ 
fier de manière à pouvoir se confondre avec des variétés de 
Complana, et surtout de Lurideola, Zinken *. 

Dessus des ailes supérieures et corps d’une teinte ardoisée 
très-pàle avec le bord costal finement jaune ou fauve, souvent 
un peu brun à la base, en avant, précédé d’une éclaircie 
blanchâtre, ou d’un blanc-jaunâtre, rétrécie en dehors, plus 
ou moins sensible ou nulle, mais parfois formant avec le 
liseré costal une bande presque comme chez la Lurideola; 
inférieures d’un blanchâtre pâle un peu plombé avec la 
marge antérieure d’un brunâtre souvent insensible ; couleurs 
obscures du dessus se reproduisant plus foncées en dessous, 


femelle de sa Vitellina, et encore cette dernière n’est-elle qu’une Luieola , 
espèce qui est très-variable ; nous la possédons de CoTse, avec les ailes infé¬ 
rieures presque entièrement d’un jaunâtre pâle ainsi que le front, c’est la 
variété Vitellina-, nous l’avons reçue de M. Lederer, de Vienne, sous le nom de 
Pallifrons, Zeller, et ayant les ailes supérieures blanchâtres en dessus, mais 
noirâtres en dessous, ainsi que les inférieures dans leur partie antérieure, 
qui est aussi obscure en dessus, 

* MM. H. Schaeffer et Lederer pensent que la Plumbeola d’Hübner, est 
celte espèce, sans doute d’après la teinte foncée de l’abdomen et des ailes 
supérieures, mais la bordure costale, d’égale largeur partout, pourrait aussi 
faire croire que c’est la Complana-, comment supposer qu’Hiibner n’eût pas 
figuré l’espèce la plus commune? on sait qu’il avait l’habitude d’outrer les 
couleurs; du reste, cette figure rend mieux la Complana que celle de la Caniola 
ne rend l’espèce que nous la supposons représenter; je crois que dans le 
doute il vaut mieux appliquer le nom de Lurideola; quant à celui de Çompla- 
nula par lequel M. Boisduval a sans doute voulu désigner cette espèce, il ne 
peut être sérieux et doit être annihilé; ce qu’il en dit et la description idéale 
qu’il en donne, prouvent assez qu’il ne l’avait pas vue, mais .seulement lu 
chenille; c’est ainsi qu’il suppose que ses ailes sont plus étroites que celles 
de la Complana , tandis que c’est le contraire qui existe: il en est de môme 
pour la ressemblance imaginaire qu’il leur suppose. 



208 


ARCTIEKS 


laissant aux premières une partie externe et aux secondes le 
bord antérieur, jaunâtres, franges blanches, parfois légèrement 
bordées de jauuâtre dont, on voit une légère teinte sur les 
inférieures ; tète, notus du prothorax et une petite portion 
humérale des scapules d’un jaune d’ocre foncé, reste du 
corps et abdomen d’un gris un peu ardoisé avec la partie 
anale jaune ou jaunâtre; pattes d’un jaune-fauve nuancées 
d’une teinte plombée. 

Les individus des pays chauds sont parfois très-pâles avec 
la bordure costale peu sensible, Comme ceux d’Espagne et 
de Corse *, d’autres, au contraire, sont d’une teinte plus 
obscure avec une bordure costale assez large et assez vive ; 
elle pourrait alors être confondue avec les espèces citées plus 
haut. 

Elle se distingue de suite de la Complana , par son bord 
costal dilaté au milieu, ce qui le rend elliptique, bord qui 
est nu en dessous, tandis qu’il est chargé d’écailles chez le 
mâle de la Complana de manière à simuler un pli de l’aile, 
par l’absence de l’aréole accessoire et par les inférieures qui 
sont à peine un peu jaunâtres; de la Lurideola , en ce que le 
bord costal de celle-ci est plutôt tronqué en dehors 
qu’elliptique, et dont la marge externe, jaune en dessous, 
reste plus large et le bord postérieur non évidé; par les 
ailes inférieures et l’extrémité abdominale moins jaunes. 

C’est une des espèces dont certains individus, comme chez 
la palleola, peuvent se prolonger assez longtemps à l'état de 
larve, pour que l’insecte ne paraisse qu’en septembre. 

Habite toute la France, commune, surtout, dans le centre 


* Nous y réunissons la Lctcteola de M. Boisduval. nommée d’après un 
individu femelle en mauvais état, que nous possédons, et qui ne diffère en 
rien de plusieurs autres individus très-pâles. On ne doit pas la confondre avec 
notre Uniola. 



LITHOSIDES. 


200 

et le midi ; larve vivant sur les lichens des toits, des mu¬ 
railles, des pierres; insecte paraissant en juillet. Nous 
l’avons rencontré à St. Malo. 

3. Lithosia Ujniola *, Nobis. 

Alis supra albido-submargaritaceis , anticis parteque an- 
tica posticaruni pallide sublividis, prioribus subtus , margine 
externo excepto , secundisque antice fuscantibus ; capite col- 
lari , anoque flavidis. 

Elle ressemble extrêmement à la Caniola , mais elle est dis¬ 
tincte; ses ailes ont à peu près la même forme. D’une couleur 
blanchâtre brillaute, ou d’une teinte perlée surtout aux pre¬ 
mières qui ont, en outre, une nuance livide à peine sensible, 
cette nuance se voit sur la partie antérieure des secondes où 
elle se fond avec leur teinte qui devient ensuite laiteuse, ou 
d'un blanc perlé, moins brillant qu’aux premières, bord ante¬ 
rieur restant linement blanchâtre , franges blanchâtres avec 
un reflet blanc-laiteux ; bord costal des premières, finement 
jaunâtre; dessous de celles-ci, brun-livide un peu rayonné 
en dehors, avec la marge externe et en partie les bords blan¬ 
châtres ; marge antérieure des secondes eu dessous, ayant la 
même teinte, puis blanchâtre; tète et premier article des an- 
tenues d’un jaunâtre ocreux , celles-ci d’un jaunâtre un peu 
obscur, palpes très-courts, jaunes; prothorax jaunâtre en des¬ 
sus, un peu plus jaune en avant, reste du thorax d’un cendre 
jaunâtre ; pattes nuancées de jaunâtre et de cendré ; poitrine 
et abdomen d’un blanc-cendré, extrémité de celui-ci jau¬ 
nâtre. 

Les parties génitales externes diffèrent essentiellement de 
celles de la Caniola ; qui est la seule ayant les branches de la 



210 


AROTIENS. 


pince entières, aveeles côtés saillants, épaissis, écailleux,, uns 
peu pliés en dehors, terminés au sommet en une petite pointe 
peu sensible, et le centre déprimé membraneux , le stylet 
comprimé, très-élargi de haut en bas, terminé en pointe. 
Chez VUniola, le bord inférieur des branches de la pince, se 
sépare, avant le sommet, en un style en forme d’épine aiguë, 
contournée en dedans, ne s’élevant pas au devant de la partie 
supérieure qui est élargie, membraneuse, un peu arrondie au 
sommet, le stylet est linéaire non élargi, mucroné. 

Outre les caractères indiqués, cette espèce offre une aréole * 
accessoire anx ailes supérieures, et le dernier rameau, de la 
deuxième nervure, est éloigné du précédent presque comme 
chez Y Auréola-, ces ailes sont moins lisses que chez la Caniola 
et les écailles plus grosses; aux inférieures, la nervule est" 
moins courbée en arc, avec la deuxième nervure divisée, bien 
après, et moins fléchie en dedans. D’après quatre individus 
semblables, dont deux ont été pris par M. Graslin aux envi¬ 
rons de Grenade. 

4. Lithosia Soudidula, Nobis. 

A lis anticis albido-sublividis, posticis livido-subrufescenti- 
bus exterius et antice obscurioribus , omnibus infra fuscis, mar- 
f/ine costali tenuiter, capite, abdomineque postice flavidis. 

Elle ressemble un peu à la Caniola , et surtout à la variété 
Pallifrons ** de la Luteola , mais elle est bien distincte. Les 
ailes supérieures ont le bord costal moins elliptique que dans 


* Caractère variable et peu important dans ce genre. 

*' Au premier abord, l’aspect blanchâtre de la Pallifrons de Zeller semble 
la distinguer de la Luteola: mais ayant comparé les pièces génitales de plu¬ 
sieurs individus de la première, de la Luteola, et de la Vilellina de M. Bois- 
duval, nous n’avons pu trouver de différences sensibles, quoiqu’il y en eût de 
notables dans la coloration. 




L LTHOSIDES. ‘2II 

la première, et elles sont un peu plus étroites que chez la se¬ 
conde. 

Ailes antérieures d’un blanchàtre-livide brillant, très-légè¬ 
rement jaunâtre ou roussàtre avec le bord costal finement 
jaunâtre, brun à la base ; postérieures d’une teinte livide un 
peu jaunâtre, plus obscure dans leur moitié antérieure, surtout 
du côté externe ; dessous d'une teinte brune un peu livide, 
rayonnée en dehors par les nervures aux supérieures, dont la 
marge externe est blanchâtre, étroite et les deux bords jau¬ 
nâtres avec l’antérieur brun à la base, couleur qui s’étend sur 
la lanière ou gaine du frein, plus pâle et jaunâtre dans la moi¬ 
tié postérieure aux inférieures où la teinte est un peu nuancée 
enrayons; franges blanches; antennes et leur premier ar¬ 
ticle blancs en dessus, tète et palpes jaunâtres, ceux-ci brun⬠
tres au sommet; thorax d’un gris-blanchâtre, un peu 
brunâtre sur les scapules; pattes d’un gris-jaunâtre, plus 
obscures et d’un brun-livide en dessous et en avant; abdo¬ 
men d’un gris-blanchâtre, jaunâtre à l’extrémité. 

D’après deux individus semblables, un peu plus petits que 
la Caniola, rapportés d’Andalousie par M. Staudinger. 

Les pièces génitales ressemblent à celles de la Luteola, mais 
le bord inférieur des branches de la pince se détache moins 
longuement en un style court, tourné en dedans, appliqué* 
contre les côtés de la pince qui est. plus large; le stylet est 
bien moins dilaté, etc. Elle se distingue de suite par la teinte 
pâle d'un hrun-roussàtre de la partie externe des inférieures, 
sans que la marge antérieure soit plus foncée, et par la partie 
postérieure beaucoup moins pâle que chez la Pallifrons où elle 
est blanchâtre; elle se distingue aussi de la Caniola par la 
forme des ailes supérieures. 

5. Lithosia Elavegla, nobis . 

Cat, Syst. Lép. And. pl. 1, fig. 3. 

Flavicans ,* alarum anticarum margine costal?, capite, pro- 



212 


ÂRCTLENS. 


thoraceque et pedibus pallide, abdomineque infra et poslice 
ochreaceis, prioribus disco subtus fnscanti. 

Elle ressemble beaucoup à la Palleola * , Bübner, et est 
presque aussi grande; ses ailes supérieures paraissent un 
peu plus étroites et un peu plus arrondies au sommet; elle en 
diffère en ce que le bord costal des supérieures est d’une 
couleur plus vive et rougeâtre et n’est pas noirâtre vers la base 
et en dessous ; en ce que la marge antérieure des inférieures 
n’est pas brune ou brunâtre en dessus ni en dessous ainsi que 
les pattes et les scapules. Les pièces génitales paraissent aussi 
différer un peu, la pince est plus large, plus courte, son style 
un peu plus court. 

D’après quatre individus pris- par MM. Graslin, Staudin- 
ger et nous. 

Chenille ressemblant beaucoup à celle de la Palleola ** et 
vivant de la même manière dans les lieux arides et pierreux, 


* La Palleola, H. et 1 'Unita, envoyée d’Allemagne, ne diffèrent pas sensible¬ 
ment ; quant à VUnita d’Hübner, on ne peut être certain que ce soit bien la- 
même; sa couleur d’ocre sans apparence de bordure costale, la teinte uniforme 
du thorax, celle de l’extrémité abdominale qui est pâle, tandis qu’elle devrait 
être plus jaune què chez là précédente, donnent à penser qu’elle pourrait être' 
différente; c’est donc une espèce douteuse ou une figure inexacte ; on envoie 
1 aussi de Prusse, sous le nom r V Arideola , une espèce ou variété figurée par 
H. Schæffer (fig. 52, 53), comme variété d’ Unita; puis sous le nom d 'Arideola, 
il représente (57-9), des individus plus petits, qui n’en paraissent pas bien 
distincts, surtout fig. 58-59. Malgré la couleur foncée de cette Arideola , elle ne 
paraît être qn’une variété de la Palleola. Quant à la Morosina du même auteur, 
qui est bien distincte des précédentes, nous ne la connaissons pas. 

** La Palleola assez bieureprésentéepar Hübner(B. fig. 22t ;teinte mauvaise,) 
se trouve communément en Touraine sur les collines arides, surtout 
sür les côtes qui bordent la rive droite de la Loire , près de Tours, 
dans les parties non cultivées qui sont sèches et rocheuses ; elle diffère de 
Y Unita envoyée d’Allemagne parce qu’elle est moins jaune et d’une teinte pâle 
un peu jaunâtre et livide, peu différente sur les quatre ailes, un peu plus 
jaunâtre sur la marge externe qui est légèrement bordée de jaune. Certains 
individus sont parfois presque aussi jaunes que cette Unita, et d’autres fois 
d’un jaunâtre-ocreux très-pâle, un peu plus jaune aux inférieures et toutes un 



LITHOSIDES. 


213 

où la terre est couverte de lichen, dont elle se nourrit, se 
tenant aussi, parfois comme elle, sur les brins d’h^-be ou 
autres petites tiges, pour éviter l’ardeur brûlante du sol. 

genbe SETINA, Schrank. 

Palpes grêles, petits, écartés l’un de Vautre, ne dépassant 
pas le front, non redressés , dirigés en avant, dont le premier 


peu lavées de jaune sur la marge externe. Tête, prothorax, partie antérieure 
des seapules et bord costal des supérieures un peu brun à la base, en avant, 
d’une couleur d’oore foncée, plus vive que chez l’autre; pattes jaunes, dont les 
antérieures nuancéesde brun-livide;partie postérieure du ventre plus pâle en 
dessus, d’une teinte d’ocre moins foncée ; marge antérieure des inférieures 
un peu obscurcie, jaunâtre sur le bord ; dessus du ventre et antennes de la 
couleur des ailes. 

Les mêmes teintes se reproduisant plus foncées en dessous, avec le disque 
brun des supérieures n’allant pas jusqu’à l’extrémité, et la partie brune des 
inférieures un peu rayonnée, plus large, plus marquée, milieu du ventre en 
dessus, seapules un peu déprimées au milieu, et notus du mésothorax parfois 
un peu obscurcis, franges blanchâtres un peu jaunâtres à labase. Pince génitale 
ovalaire, dont le bord inférieur épais se détache à l’extrémité en un style 
court, aigu, tourné en dedans, stylet petit en forme de lame un peu trigone, 
dilaté de haut en bas, très-aigu. Nous n’avons pas trouvé la variété obscure 
d’Allemagne. 

Chenille d’un gris-pâle ou cendré-blanchâtre, parfois jaunâtre, teinte qui est 
divisée par des lignes noires longitudinales sinuées, entrecoupées, dont une 
dorsale interrompue sur la partie antérieure des segments et accompagnée, 
sur leur section, d’un petit trait en croissant; de chaque côté sur l’intervalle 
se voit antérieurement une tache jaune pâle assez large; l’espace qui vient 
après est d’une teinte un peu plus grise traversée par des linéaments noirs, 
la ligne qui sépare cet espace du suivant ou des côtés, s’élargit en petites 
taches, ceux-ci sont marqués de légères taches jaunes placées par paires, la 
ligne qui les borde, très-sinueuse, irrégulière passe par les stigmates qui sont 
peu visibles. La base des pattes, le bas et le dessous des segments sont marqués 
de linéaments noirs. Tète petite d’un roux-jaunâtre variée de noir et de blan¬ 
châtre; corps portant de gros tubercules inégaux, hérissés de poils gris-blan¬ 
châtre peu longs, rugueux. 

Vit jusque dans les mois de mai et juin et parfois plus lard. L’insecte se 
montre dès la fin de juin et en juillet. 



214 


AttCTlENS. 


article plus épais que le suivant, le dernier très-petit , peu dis¬ 
tinct , fpiritrompe petite ou incomplète, antennes ciliées, vil¬ 
leuses , presque crénelées, avec le scapus assez court , un peu ren¬ 
flé en arrière, stemmates insensibles, yeux saillants chez le mâle; 
pièces du pronotus assez larges, un peu renflées, rugueuses, 
inégales; scapules courtes peu rétrécies en arrière; thorax 
mince; pattes longues, épiphyse dépassant peu les deux tiers 
du tibia, éperons assez prononcés, onglets petits, n’ayant pas de 
dentelure sensible; pièce pectorale du métathorax extrêmement 
grande , renflée * ; ailes assez larges, les inférieures arrondies, 
non prolongées à l’angle externe, pliées deux ou trois fois, 
ayant le frein long, retenu par une lanière étroite , assez 
longue; deuxième nervure des supérieures donnant quatre ra¬ 
meaux dont le premier se rend à la première nervure, le troi¬ 
sième inégalement divisé en trois ramuscules, les deux derniers 
partant de l’angle de l’aréole , troisième nervure ayant quatre 
rameaux dont les trois derniers rapprochés ; deuxième aux in¬ 
férieures bifide après l’angle de l’aréole, troisième donnant trois 
rameaux dont le premier bifide après l’aréole ou vers la marge; 
aréoles occupant les deux tiers de l’aile, étroites aux supé¬ 
rieures, bornées par une nêrvule formant un angle rentrantÿ di¬ 
vision latérale du premier segment abdominal , en dessus , ayant , 
en avant, la partie antérieure renflée étroite, laissant une ou¬ 
verture peu sensible , ce segment à peine aussi long que le suivant. 

Crâne assez lisse, joues saillantes, vertex divisé par une 
rainure, yeux gros, plus petits chez les espèces des montagnes 


* Cette pièce, qui est très-grande dans toute la famille, acquiert dans ce 
genre, un développement presque aussi considérable que chez la Cymbalophora 
pudica et recouvre la plus grande partie des côtés du métathorax, qu’elle 
dépasse, envahissant presque entièrement l’espace sous - axillaire ; elle est 
claire, transparente, renflée ou vésiculeuse, plus épaisse en arrière, divisée, 
comme chez la précédente, par un sillon ou un enfoncement (qui est peut-être 
accidentel), mais n’ayant pas sa partie antérieure cannelée ou striée comme 
chez la Pudica ; plus petite chez les femelles. 



LITHOSIDES. 


215 


et chez les femelles ; scutellum du mésothorax presque ar¬ 
rondi; uotus du métathorax ayant les côtés un peu obliques, 
longs avec la marge antérieure pulvérulente large, la partie 
moyenne excavée ou peu élevée, la postérieure offrant 
une pièce scutale grande (postérieure) et le même bord un 
peu dilaté en cuilleron, avant de se perdre dans l’attache de 
l’aile, le scutellum étroit, long, presque quadrilatère; hanche 
et épimère courts, refoulés par la pièce pectorale, celui-ci 
étroit; abdomen grêle, ayant la partie moyenne du premier 
segment subtriangulaire, large en arrière, son arceau inférieur 
formant souvent, en dessous, une saillie très-comprimée|(S. fla- 
vicans , ramosa )\pièces génitales comme chezles Lithosies, pince 
très-allongée, ayant un style à la base du bord supérieur outre 
celui du bord inférieur, base du stylet très-grande. Les 
Setina sont grêles, peu velues, avec les ailes supérieures plus 
larges et plus courtes, et les inférieures plus courtes que chez 
les Lithosies, celles-ci un peu prolongées vers l’angle anal 
qui est arrondi; les écailles qui les couvrent sont peu serrées 
et les laissent parfois à demi-transparentes ; l’abdomen ne dé¬ 
passe pas les ailes ouvertes, dont les supérieures sont rabat¬ 
tues dans le repos ; elles se tien neuf le jour accrochées aux 
tiges d’herbe, et habitent surtout les pays montagneux. Les 
femelles sont plus petites ainsi que leurs ailes. Dans les es¬ 
pèces de ce genre, les pièces génitales ont les plus grands rap¬ 
ports, ce qui fait penser qu’elles sont trop multipliées. 

Setina Irrorella, Linné. 

Elle a été trouvée en Andalousie par M. Lederer. 

Nous n’avons par rencontré la Mesomella, L. qui diffère no¬ 
tablement des Setina et pour laquelle nous avons formé un 
genre propre *. 


' Celui à'Ecteina, qui diffère surtout des Setina par la pièce pectorale 
beaucoup plus petite, coin nie chez les Lithosies, un peu striée; spi ri trompe 



216 


ARCTIENS. 


Deuxième famille. CHÉLONIDES 

Tête médiocre ou petite, munie de stemmates , parfois très- 
petits, mais presque toujours sensibles, antennes tantôt sim¬ 
ples, tantôt plus ou moins bipectinées, parfois inégalement, 
avec les dents terminées par une petite soie tournée en dehors 
mais non par plusieurs **, scapus peu épais, peu renflé, 
front coupé carrément presque au niveau des trous nasals, 


plus longue ainsi que les palpes, antennes tout à fait simples, non subdenti- - 
culées ou crénelées-, tête plus grosse; pièces génitales différentes, pince beau¬ 
coup plus courte, plus large, n’ayant pas de style à la base du bord supérieur, 
stylet plus long, mais ayant la base beaucoup plus courte, plus large. 

* Pour la famille précédente et surtout pour celle-ci, la plupart des au¬ 
teurs ont créé de nouveaux noms de genre, sans tenir compte de ceux établis 
avant eux, et plusieurs de ces genres ont été appliqués ensuite à des groupes 
qu’ils ne devaient pas désigner. 

Ainsi Ochsenheiiner a remplacé le genre Arctia de Schrank, que Latreille 
avait d’abord adopté, par celui i'Eyprepia ; plus tard, Godart voulant con¬ 
server le nom vulgaire d 'Ecaille, donné anciennement à ces insectes par 
Geoffroy, fit le genre Chelonia et rejeta les deux précédents ; Latreille et 
M. Boisduval, dans son premier Index , suivirent cet exemple ; ce dernier et 
Godart conservèrent en même temps la genre Callimorpha de Latreille. Plus 
tard, Gurtis et Stephens, tout en rejetant les genres Chelonia et Eyprepia en 
formèrent beaucoup d’autres, qui semblent plus tôt basés sur les couleurs et 
l’aspect général, que sur des caractères organiques; ils réunirent à leur Abc- 
tiidæ les Liparides et le D. coryli, les Psychides et les Limacodides, tandis 
qu’ils en séparèrent une partie des Ghélonides et les Lithosides 1 on peut 
s’étonner qu’ils aient méconnu ainsi les rapports et les caractères. 

Dans son Généra, M. Boisduval créa le genre Euehelia pour ses premières 
Lithosides, sans tenir compte de celui de Deiopeia de Gurtis; il fit encore 
celui d ’Emydia (traduction latine du mot Emyde, Emys, Brongn./Ejnjç, Pline) 
avec les premières Eyprepia d’Oehsenheimer et écarta Sans raison, celui (Y Eu— 
lepia de Stephens ; enfin il rejette le nom i'Eyprepia pour celui de Chelonia, 
et applique celui i'Arclia au détriment des genres Phragmatobia, Spilosoma 
et Diaphora de Stephens. MM. H. Schaeffer et Lederer ajoutent de nouveaux 
genres et rejettent celui de Chelonia. 

'* Gomme chez les Liparides, du moins chez les espèces européennes, car 
nous ne douions pas que chez les exotiques, il y en ait dont les antennes 



CHÉLONIDES. 


217 

non recourbé ni prolongé en dessous en un long épistome 
(Liparides) ; les deux plis du pronotus fortement renflés, vési- 
culeux, ou parfois déprimés, aplatis, larges ; métanotus ayant 
les côtés bilobés en dehors, excavés dans leur milieu avec la 
marge antérieure dilatée extérieurement, très-miuceen dedans, 
élevée et bien distincte du centre, pièce cunéique souvent 
prolongée, vésiculeuse; aréole dépassant toujours le milieu 
des ailes, surtout aux inférieures , frein long s’engageant 
dans une lanière longue ; épiphyse n’atteignant pas l’extré¬ 
mité du tibia, naissant vers la base, assez large, aplatie, poin¬ 
tue, courbée en dehors; tympanum toujours sensible, division 
latérale du premier segment abdominal, plus ou moins renflée, 
en valve ou en coque, parfois géminée avec le stigmate en 
dehors ; tibias postérieurs épaissis vers l’extrémité où les deux 


diffèrent peu de celles des précédents, quoiqu’ils puissent s’en distinguer par 
d’autres caractères ; nous croyons donc qu’on a tort, en ne considérant que les 
•espèces européennes, de les réunir aux Chélonides, comme la fait M. H. Schaef¬ 
fer.; ils s’en distinguent bien par les caractères suivants : Tête grosse, yeux 
très-saillants, front élargi en arrière, rétréci en avant, ayant l’épistome pro¬ 
longé, recourbé par en dessous, très-distinct, avec les trous nasals placés 
plus ou moins au-dessus du bord, trous anteni aires très-larges et situés très- 
en arrière, scapus fortement renflé ; plis du pronotus au nombre'rie deux, le 
plus souvent peu renflés, non aplatis ; pièee pectorale du mêla thorax ordi¬ 
naire, jamais striée, pièce cunéique saillante, les côtés du notus n’ayant 
pas le bord antérieur presque isolé, mais se continuant avec le milieu qui est 
déclive, parfois élevé, rarement à peine excavé, quelquefois saillant ; lanière 
retenant le frein, courte, large ; les deux premières nervures des inférieures 
d’abord écartées, puis se touchant dans un point avant le milieu ou très-Tap- 
prochées, aréole des inférieures ne dépassant guère ou même plus courte que 
le milieu de l’aile ; épiphyses souvent égalant le tibia ou même le dépas¬ 
sant ; partie moyenne du premier arceau supérieur de l’abdomen, presque 
toujours plus large; partie anale de la femelle, toujours très-différente ; enfin 
les antennes des mâles souvent courtes, courbées avec les dents beaucoup plus 
longues, munies le plus souvent, de plusieurs soies vers le sommet et parfois 
dans la longueur, différemment tournées, les distinguent de suite ; chenilles 
ayant des tubercules élevés et des touffes de poils, vivant presque toujours' 
sur les arbres, produisant une chrysalide parfois très-velue, terminée sou veuf 
par une pointe obtuse, assez longue, déprimée. 



218 


AUCTIENS 


paires d’éperons, se trouvent rapprochés, onglets ayant pres¬ 
que toujours une dentelure ou bifides. . 

Chenilles hérissées de poils plus ou moins longs, disposés 
par touffes sur de gros tubercules; formant une coque molle, 
lâche, souvent enveloppée d’une sorte de toile; produisant une 
chrysalide glabre et obtuse à l’extrémité qui est lisse, ou 
munie d’un tubercule ou d’une pointe épaisse hérissée de soies 
crochues; vivant toujours à terre, polyphages sur les plantes 
basses. 


GENRE EULEPIA, Curtis. 

Tête assez grosse, yeux petits, laissant derrière eux un es¬ 
pace temporal large, palpes petits velus, non redressés , ayant le 
dernier article très-court, peu distinct du précédent, spiri- 
trompe courte,incomplète, antennes bipectinées , à dents peu iné¬ 
gales avec le premier article assez court renjlé, stemmates bien 
sensibles, joues prolongées en triangle sur le bord du front; plis 
prothoraciques assez larges, peu allongés en travers, non con¬ 
tigus, un peu déprimés; scapules larges, grandes , dépassant 
l'attache de l’aile ; pattes assez fortes avec l’épipkyse grande, 
large épaisse, contournée en dehors, naissant dès la base du 
tibia qu'elle égale en longueur, éperons petits, onglets simples; 
épimères ■moyens plus larges que la face externe de la hanche, 
les postérieurs presque aussi larges, saillants en arrière, pièce 
pectorale médiocre; ailes assez grandes, les inférieures plus 
larges, plissées et comme roulées autour du corps dans le repos, 
aréoles larges et longues, comprenant les deux tiers de l’aile 
aux supérieures, dont la deuxième nervure ne produit que trois 
rameaux avec le premier rapproché; troisième aux inférieures 
ne donnant que trois rameaux. 

Premier arceau abdominal en dessus, plus étroit que le sui¬ 
vant, qui est grand, élargi en arrière , sa division latérale très- 
i étrécie postérieurement, renflée et dilatée en avant où elle laisse 
une large ouverture, huitième segment, plus étroit que le pré- 



CHELONIDES 


219 

» cèdent, ne cachant qu’une partie des pièces génitales, pince 
assez grande, en forme de tenaille dont l’extrémité est échancrée 
ou bifide , échancrée avant la base en dessous , en un lobe mem¬ 
braneux, stylet court, mince, dilaté et tronqué au sommet. 

Front large, un peu déprimé, séparé du vertex par une rai¬ 
nure, celui-ci petit, saillant, occiput grand, saillant en ar¬ 
rière, séparé des tempes par une ligne enfoncée ; scutum du 
mésothorax assez large, court, peu échancré par le scutellum 
qui est grand, presque arrondi et très-saillant en arrière, en¬ 
touré latéralement par les côtés du métathorax qui sont assez 
larges, ayant un bord antérieur élevé, épais, pulvérulent, étroit 
en dehors; abdomen mince chez les mâles, assez gros chez 
les femelles dont l’extrémité anale est épaisse avec l’arceau 
supérieur du septième segment renflé sur les côtés, et l’infé¬ 
rieur plus court, plus étroit, ayant de chaque côté, une large 
impression arrondie et au milieu une excavation carrée pro¬ 
fonde, partie vulvaire entourée par le bord du huitième seg¬ 
ment qui est un peu échancré en dessus, dilaté et échancré au 
milieu en dessous. 

Les chenilles ont des tubercules garnis de touffes de poils 
courts, peu serrés et vivent de graminées. Elle produisent 
sous les débris une coque légère, étroite et se changent en 
une chrysalide obtuse, rugueuse, à anneaux immobiles. Ce 
genre et le suivant se rapprochent beaucoup des Lithosides 
parmi lesquelles ils ont été mis par plusieurs auteurs ; du 
reste les Lithosides se séparent difficilement des Chélonides. 


Eulepia Grammica, Linné. 

Elle n’est pas rare dans les environs de Grenade *. 


* Elle habite toute l’Europe , et Eversmann l’indique aussi de l’Oura 
d’Ore nbourq. 



220 


ARCTIENS. 


genre EUPREPIA % Ochsenheimer. 

Tête assez grosse, yeux gros, saillants, non rétrécis par les 
tempes, palpes petits, aigus, peu ou pas velus, dont le dernier 
article peu distinct , spiritrompe très-courte, antennes bipecti- 
nées, avec le premier article presque cylindrique, stemmates 
peu sensibles, joues presque nulles. 

Plis prothoraciques assez larges ; scapules grandes ; pattes 
allongées avec l’épiphyse épaisse, tournée en dehors, plus 
courte que le tibia, éperons assez longs, aigus, onglets simples; 
épimères moyens un peu plus larges que la face externe des 
hanches , les postérieurs plus étroits, pièce pectorale assez 
grande, striée, pièce cunéique très-saillante en arrière. 

Abdomen long et mince, premier arceau en dessus , à peu 
près aussi long que le suivant qui est grand, large en arrière, 
étroit en avant, division latérale très-rétrécie en arrière, dila¬ 
tée et globuleuse dans sa moitié antérieure qui est un peu rebor¬ 
dée, laissant une large ouverture bornée en dessous par la saillie 
de la pièce cunéique; huitième segment plus étroit que le pré¬ 
cédent 'peu rétréci en dessous, pièces génitales très-peu sail¬ 
lantes. 

Pince génitale, dans toutes les espèces ou variétés, excepté 
la Bifasciata, peu large à la base, épaisse, comme roulée en 
cornet, revêtue en dehors d’une partie membraneuse, échan- 
crée en dessous avant son extrémité qui est courte, rétrécie 
et terminée en pointe fine recourbée en dedans; on voit entre 
la base des branches en dedans, la gaine du pénis qui est 
étroite et en carène, stylet très-grêle, mince, courbé, un peu 
dilaté au sommet ; partie anale de la femelle non renflée ni 
tronquée et d’une forme ordinaire ; ailes à peu près comme 
chez les Eulepia , dont ce genre diffère surtout par la 


* Dalman, dans ses Ânalecla Entomologie #, écrit avec raison Euprepia au 
lieu de Eyprepia. 



CH ÉLONÏDES. 


22 ! 

grosseur des yeux, l’étroitesse du front en avant, et des joues; 
inésothorax assez court, son scutellum allongé, étroit; celui du 
métathorax assez épais et très-étroit. 

Chenilles ayant des tubercules chargés de touffes de poils 
peu longs, noirâtres ; produisant une chrysalide courte, très- 
obtuse, rugueuse et ponctuée, sans pointe à l’extrémité, qui 
est dépourvue de soies crochues ; ayant sur sa surface des 
groupes de poils très-courts; placée sous les débris, dans une 
coque très-légère; vivant de graminées et à l’occasion de chi- 
coracées et autres plantes ; ayant la tête plus petite que dans 
le genre précédent. L’insecte parait l’été et parfois plus tard. 

Malgré les différences apparentes que présentent les espèces 
qui composent ce genre, on ne trouve pas de caractères orga¬ 
niques bien tranchés pour les séparer ; les parties génitales 
externes n’offrent pas de différence’ notables, et l’on est tenté 
de les considérer comme de simples variétés ; à l'exception de 
uotrc Bifasciata *, méconnue par plusieurs auteurs, quoique 


* Nous allons établir ici, de nouveau, l’authenticité de la Bifasciata , en la 
comparant avec une E. cribrum bien marquée. On observe qu’entre les'deux 
points, visibles le plus souvent, et placés sur le bord externe de l’aréole, et la base 
de l’aile supérieure, il n’existe jamais que deux lignes transverses de points 
qoirs au lieu de trois, dont une médiane et l’autre avant la base, qui elle- 
même est marquée de quelques points ; ces lignes sont plus nettes, mieux 
formées, plus anguleuses; on en voit souvent une autre,moins régulière, avant 
la marge externe, celle-ci est bordée d’une sé;rie de points ; de même que chez 
1 E. cribrum, l’aile est plus ou moins rayée de lignes longitudinales souvent 
plus pâles; les scapules sont marquées d’un trait, au lieu d’un point.* 

Les yeux sont un peu moins saillants, les dents des antennes sont plus 
minces et moins en massue, les écailles qui les recouvrent sont plus longues 
et plus étroites. Les pièces génitales sont très-différentes; la pince, plus 
allongée et plus large, aies extrémités échancrées et fourchues (un peu comme 
chez la Grammica ), avec la partie inférieure, plus large, plus saillante, tron¬ 
quée obliquement, le stylet est beaucoup plus large, aplaii, arrondi à l’extré- 
inité;le septième segment,en dessous, chez la femelle, présente un bord saillant 
fit bilobé ou largement échancré, sans excavation. 

Chenille d’un brun-roux, avec une ligne dorsale et une sous-dorsale ppn 
visible, roussàtres, ayant les côtés roussâtres, nuancés de brun au-dessus des 
Lépidoptères de l’Andalousie. * p-, 




AKCTIENS. 


bien caractérisée ; il n’y a guère que la Rippertn * qui pré¬ 
sente quelques différences, peu sensibles. 

Euprepia Cribrum ** , Linné. 

La variété de Cribrum que nous avons rencontrée, dans (es 
montagnes de la Sierra-Nevada, se rapporte surtout, à la Can¬ 
didat elle n’est jamais d'un blanc pur, mais souvent obscur¬ 
cie par des écailles noirâtres formant, parfois, des apparences 
de lignes longitudinales qui peuvent envahir une grande par¬ 
tie des ailes supérieures ; les inférieures sont d’un blanch⬠
tre un peu jaunâtre plus ou moins obscur chez les femelles ; 
nous n’avons pas trouvé d’individus ayant la tête jaune ***. 
Chez la femelle le bord du septième segment, en dessous, est 
évasé et forme une petite cavité. 

Euprepia Chrysocephala, Hübner. 

— Bomb. tab, 58, tig. 151. 

Ochsenh. Schm. III, p. 300. Etjprepia coscinia . 


Nous ne voyons pas d’autres différences, entre cette espèce 
et la variété Candida de la Cribrum , que d’avoir la tête d’un 


pattes, et le ventre plus pâle ; ayant des tubercules bruns,.chargés de touffes 
de poils gris et noirâtres; pattes rousses, les écailleuses plus obscures ; tête 
d’un cuivreux obscur brillant; stigmates oblongs, comprimés, noirs ; chry¬ 
salide noire. 

* Quoique chez la R ipperlii, il n’y ait pas de différences notables dans 
les pièces génitales du mâle, on remarque cependant qu’elle a les yeux plus 
petits, moins rapprochés, ce qui rend le front plus large, les antennes un peu 
moins pectinées et les lignes de points noirs, aux ailes supérieures, plus 
étroites, mais disposées de même. La pince génitale paraît avoir l’extrémité 
plus allongée, plus aiguë, tandis que le stylet est un peu plus large et plus 
déprimé, La teinte des ailes, le plus souvent brunâtre, peut devenir blan¬ 
châtre, les écailles qui les couvrent sont un peu plus courtes, plus larges. 

** Indiquée aussi, par Ëversmann, dans les monts (Durais. 

*** Nous rencontrons en Touraine et autour de Poitiers, une variété ou espèce 
intermédiaire entre la Chrysocephala et là Cribrum : mais ayant souvent des 




jaune-fauve; les ailes supérieures n'ont jamais de ligues ou 
points noirs, autres que les deux du bord externe de l’aréole 
qui disparaissent souvent. 

Assez commune dans les environs de Maiaga. 

M. Millière, lépidoptériste distingué de Lyon, qui a élevé la 
■chenille, n’a pas trouvé de différences sensibles entre elle et 
celle de VE. cribrum (Ann. Soc. Linn. de Lyon, -1858, pl. 2, 
h g. 1-3, p. 17). D’après notre description : d’un roux obscur 
plus clair sur les côtés et grisâtre en dessous, avec une ligne 
dorsale et une sous-dorsale très-étroite, d’un blanc bleuâtre ; 
corps couvert de tubercules noirâtres portant des touffes de 
poils bruns, mêlés d’autres blanchâtres ; stigmates oblongs, 
noirs; tète d’un noir brillant un peu cuivreux; vraies pattes 
noirâtres, les autres rousses. Chrysalide d’un brun un peu 
roux, rugueuse et ponctuée. 

Les petites différences que présente cette chenille peuvent 
être dues au climat. 

genre EUCHELÏA, Boisduval . 

Tête assez large , yeux médiocres , très-saillants, front large, 
tempes nulles, palpes courts, dirigés en cirant, relus, dont le 


apparences de points. Chez un mâle Lien marqué : tête d’un jaune un peu 
fauve ; une partie du prothorax, le bord costal des supérieures, quelques 
nervures, le bord externe, les ailes inférieures un peu obscurcies eu avant 
et leurs bords, d’un jaunâtre un peu fauve ; supérieures souvent marquées 
de quelques points bruns pouvant former une ligne avant la marge externe'ei, 
un ou deux points discoïdaux. Septième segment chez la femelle, présentant 
en dessous une petite saillie* bifide, beaucoup .moins large, que chez la Bifus- 
ciala, mais bien plus sensible que chez les autres; nous lui donnons le nom 
fVGuprepia inquinala. 

Nous croyons que c'est à tort .que MM. Lederer et Slaudiuger, rapportent à 
ce genre, et même le dernier, comme variété de Chrysocephala , WUbeota 
Riibner, (284, 285); cette figure, représentant le prothorax fauve et l’extrémité 
abdominale jaune, dwf se rapporter au gèmiî Liihosin : pour le u° î’>7, auquel 






A R CTI ENS. 


224 

premier article assez long, le second petit, le troisième très- 
petit, mais distinct, spiritrompe petite, antennes peu longues, 
grêles, simples, avec des cils courts, ayant le scapus presque 
cylindrique, court, stemm,ates bien sensibles; plisprothoraciquc» 
étroits, un peu renflés; scapules assez grandes, ne couvrant 
pas toute Vattache de ' l'aile ; épiphyse mince, aiguë, dépassant 
■un peu les deux tiers du tibia, éperons assez longs avec le 
tibia un peu épaissi et le premier article du tarse comprimé, 
un peu élargi , onglets ayant une petite dentelure; épimère 
moyen plus large que la face externe de la hanche , espace 
membraneux axillaire très-grand, allongé, pièce pectorale du 
métathorax assez large , la cuncique saillante. 

Premier arceau abdominal, en dessus, un peu plus court que 
le suivant, peu rétréci en avant, formant une petite saillie à ses 
angles postérieurs, sa division latérale courte, membraneuse, 
peu renflée en coque, laissant une ouverture assez étroite, hui¬ 
tième segment long en dessus, très-court en dessous , envelop¬ 
pant les pièces génitales. 

Ailes grandes, larges, surtout les inférieures, ayant le frein 
assez fort, retenu par une lanière longue ; deuxième nervure 
aux supérieurs, ayant trois rameaux, dont les deux premiers 
forment une aréole accessoire longue, troisième donnant 
quatre rameaux dont le premier éloigné, le troisième plus 
éloigné du second que du quatrième qui est sur la nervule 
celle-ci à peine visible dans le reste de son étendue; seconde 
aux inférieures divisée après l’aréole, troisième donnant quatre 
rameaux dont le second naît, avec le troisième, de l’angle de 
l’aréole, le quatrième éloigné sur la nervule, cette partie de 
l'aréole bien plus avancée vers la marge que l’antérieure, 
nervule formant un zigzag très-prononcé et étant très-peu 
sensible dans sa plus graude étendue. 


Geyer donne le même nom, il paraît bien représenter notre lnquinata-, mai* 
nous n’avons pu adopter ce nom, qui est appliqué, pour la seconde fois, à une 
espèce tonte différente de la première. 



CHKLOMIDES. 


223 

Tète courte, non prolongée derrière les yeux, occiput assez 
grand, n étant pas du tout couvert par les plis prothoraciques; 
notus du mésothorax assez allongé, ayant le scutellum étroit, 
presque arrondi ; côtés du notus du métathorax larges, 
ayant la marge antérieure étroite en dedans, dilatée en dehors 
et pulvérulente , excavés en arrière avec le scutellum assez 
épais; deuxième segment abdominal un peu élargi sur les 
côtés, surtout en dessous, ayant une strie latérale en dessus 
assez marquée ; pince génitale peu allongée, en partie mem¬ 
braneuse, bilobée au sommet dont la partie supérieure plus 
étroite, courbée, un peu obtuse, l’inférieure merabraneu»- 
se, stylet comprimé, dilaté en dedans, mucroné, gaine du 
pénis formant en dessous une saillie étroite ; ces parties ont 
des rapports avec celles des f.ithosies; le corps est assez grêle; 
l’insecte tient ses ailes rabattues; il vole très-mal. 

Chenille paraissant glabre, mais couverte d’un duvet exces¬ 
sivement fin, ayant des poils espacés sur des tubercules isolés; 
produisant, dans une coque très-làcbe, une chrysalide cqurte, 
rugueuse, dont les segments sont immobiles; vivant sur les 
Senecio, Cineraria. 

Euchelia Jacobeæ, Linné. 

Elle habite les environs de Grenade *. 

genre DELOPEIA **, Curtis. 

Tête assez grosse, yeux grands, très-saillants, palpes grands, 
redressés, courbés au devant du front, non velus , le pre¬ 
mier article hérissé d'écailles, épais, courbé, un peu plus long 


* Eversmann l’indique comme n’étant pas rare dans la province de 
Casan ,- etc. 

** Ce genre ne comprend, en Europe, qu’une seule espèce, et encore est- 
elle indiquée par les différents auteurs, dans beaucoup de pays étrangers 
d'Asie et d’Afrique ; en examinant des individus qui nous paraissaient être 
des Pukhetla exotiques, uous avons reconnu une espèce très-rapprochée,. mais 




226 AllCTIENS. 

que le suivant, le dernier court, spin trompe très-forte, longue, 
antennes peu longues, grêles, simples r à peine ciliées, ayant le 
scapus court, stemm,aies bien sensibles; plis du prûnotus assez 
larges, un peu épaissis; scapules grandes, très-obtuses, dépas¬ 
sant l’attache de l’aile en arrière, épimères moyens bien plus 
larges que la hanche, les postérieurs aussi larges; pièce pecto¬ 
rale du métapectus médiocre, striée par en bas, excavée, la 
cunêïque et la sous-axillaire étroites, formant le bord antérieur 
et inférieur, évasé et excavé du tympanum ; jambes assez faibles, 
épiphyse peu épaisse, un peu plus courte que le tibia, insensible 
en dehors, éperons petits, courts, onglets ayant une dentelure; 
premier arceau' abdominal en dessus, aie moins aussi long que 
le suivant, assez étroit en avant, un peu élevé de chaque côté en 
arrière, sa division latérale au moins aussi longue, divisée en 
deux parties un peu renflées, surtout f antérieur qui est convexe 
et plus large, laissant une ouverture assez large et longue. 

Ailes supérieures peu larges, leur deuxième nervure four¬ 
nissant quatre rameaux, dont le second et le troisième forment 


bie»distincte, qui aura été confondue avec la nôtre, dont la patrie se trou¬ 
vera alors plus restreinte. Nous appelons cette nouvelle espèce Lepida; voici 
en quoi elle diffère : outre une partie des points et. des taches rouges disposés 
différemment, ou n’ayant pas la môme forme,, les taches rougës costales 
dépassent la deuxième nervure, et la dernière, plus proche du. sommet, est 
unie avec la suivante : la cinquième ligne de points noirs, qui est double en 
avant, est en grande partie effacée à l’exception des premier et dernier points r 
et les .quatre points qui forment sa branche interne ne sont pas placés Sur la 
même ligne ; aux inférieures la nervule est plus empâtée de noir et la partie 
de la marge noire, qui, au milieu, fait saillie, est plus étroite ; les pinces géni¬ 
tales sont bilobêes à l’extrémité avec le lobe inférieur plus saillant, le stylet 
est 'comprimé de haut en bas, bifide, obtus ; le dernier article des palpes est 
à peine noirâtre, et les antennes sont un. peu plus ciliées. 

Au premier aspect, celte espèce semble moins différer dé la Pulchella, que 
certains individus méridionaux de la même espèce, mais la forme bien dis¬ 
tincte des pièces génitales et du stylet la séparent (Je suite. La Deiopeia 
lepida vient, je crois, de file Bourbon, et se rapporte sans doute aux individus 
de Pulchella, indiqués par M. Boisduval el Duponchel, des îles Mariannes, de 
Madagascar, etc... 




CHÉLOAIDKS. 227 

une petite aréole accessoire, troisième donnant quatre rameaux 
dont le premier éloigné des autres, le dernier avancé sur la 
nervule, celle-ci bornant l’aréole vers les deux tiers de l'aile’ 
troisième des inférieures avant quatre rameaux dont le premie r 
éloigné, les deux suivants partant de l’angle de l’aréole, le qua¬ 
trième sur la nervule, celle-ci en zigzag, et l’angle postérieur 
de l’aréole très-avancé vers la marge, frein retenu par une 
lanière longue, assez étroite; corps presque lisse, non velu, 
assez grêle. 

Crâne presque uni, front un peu convexe avec le bord anté¬ 
rieur peu abaissé, joues assez, larges, mandibules bien sen¬ 
sibles, occiput en carré long, scapus presque cylindrique 
yeux non dépassés par les tempes en arrière ; plis du prothorax 
rétrécis en dehors; scutum du mésothorax grand, très-dilaté 
après son milieu au niveau de l’épine scutale, son scutellum 
très-grand en forme de cœur non échancré, avec l’augle 
antérieur peu saillant et ses angles latéraux très en avant; 
côtés du scutum du métathorax très-obliques, entourant le 
scutellum précédeut, ayant la marge antérieure dilatée en 
dehors, pulvérulente, excavés dans leur milieu, bilobés exté¬ 
rieurement, avec la pièce scutale postérieure bien sensible, le 
scutellum, étroit, épais, saillant, son entothorax arrondi, entier 
au. sommet; espace sous-axillaire grand, membraneux, les 
quatre épimères saillants en arrière; portion antérieure 
de la division externe du premier arceau abdominal, dépouillée 
des téguments, formant une sorte de capsule prolongée sur le 
côté et inférieurement, ayant la forme d'une cuvette, consti¬ 
tuant la paroi postérieure concave du tvmpanum; huitième 
segment plus étroit que le précédent; pince très-large, non 
bilobée, dont les branches contiguës et courbées par en haut, 
avec le bord supérieur plus long, largement écailleux, courbé, 
pointu, denticulé, en partie membraneux par eu bas, stylet 
long, très-courbe, d’abord mince, puis comprimé et dilaté, en¬ 
suite trigone et terminé en pointe; septième segment chez la 
femelle beaucoup plus grand que le précédent, épais, ayant un 



AflCT/EJV’S. 


22^ 

enfoncement sur le côté qui le rétrécit à l'extrémité en dessous, 
où il est bifide. 

Les espèces, composant ce genre, ont toujours sur le corps 
des points et l’extrémité des palpes noirs; les ailes supérieures 
ont aussi, le plus souvent, des séries transverses sinueuses, 
de points noirs et rouges; les inférieures, tantôt blanches, 
tantôt d'un rouge rosé, bordées ou variées de noir, sont 
larges, plusieurs fois pliées dans le repos. Chenilles * glabres, 
portant des tubercules isolés, non saillants, dont quelques- 
uns rapprochés, surmontés d’un poil court, épais, roide, 
velu. 

DeroimiA Pure H ella , Linné. 

Assez commune, dans les champs autour de Malaga. 


* Les chenilles du groupe de la Cribaria Cramer, d après M. Boisduva! , 
seraient fort différentes de celles-ci, puisqu’elles auraient des touffes de poil» 
au lieu de poils isolés, et vivraient en société sur les liliacées ; les caractères 
qui distinguent ce groupe nous paraissent suffisants pour en faire un genre 
sous le nom de Xanthe&llies ; antennes des mâles plus épaisses et dentées; ailes 
inférieures de ceux-ci, ayant la marge postérieure échancrée, ce qui rend 
l’angle anal saillant, rétrécies au bord abdominal, de manière que ce bord est 
épaissi, plissé et que la frange no semble pas être placée sur l’extrême bord 
replié en dedans, mais sur un pli de l’aile ; supérieures assez larges ; méla- 
thorax épaissi sur les côtés du pectus ; pièce cunéique très-saillante ; éperons 
courts, petits, avec les tibias postérieurs un peu épaissis ; les quatre ailes 
jaunes, les premières ponctuées à peu près comme dans le genre Deiopeia, mais 
n’ayant que des points noirs ; les secondes ayant un dessin très-différent, dis¬ 
posé sur trois bandes comme chez les Chelonia. M. Boisduval (Faun. Ikt, 
Mad. Lep. p. 86), au sujet de la Cribaria, prétend qu’il ne peut trouver de 
différences entre celle-ci et le U. pylotis de Fabricius ; mais la phrase de cet 
auteur indique seulement une espèce à ailes jaunes et à taches noires, ce qui 
les concerne toutes, et ce nom de Pylotis, outre qu’il est moins ancien, est 
pris à une espèce de Drurv; il doit être rejeté. M. Boisduval ne trou ve de dif¬ 
férence entre les individus de Bourbon et de Java, que dans la saillie de 
l'angle anal ; mais ce caractère propre aux mâles, et que nous considérons 
même comme générique, l’auteur cité, aurait-il cru le voir manquer chez-des 
mâles de la même espèce? il eut alors pris des femelles pour des mâles» 
Drurv a aussi donné. le nom à'Asirea à une autre espèce. 



GHÉLGJN1DES. 


m 


G en ue CALLIMORPHA *, Latreille. 

Tête médiocre, épaisse, yeux gros, saillants, palpes assez- 
grands, redressées et un peu courbés au-devant du front, le 


Parmi nos Cribraria, se trouve une femelle qui diffère, en ce que les points 
noirs ne sont pas sensiblement cernés d’une couleur plus pâle, et que la lign j 
de points du milieu de l’aile, est interrompue par l’absence de deux points ; 
on ce que les inférieures présentent trois taches noires vers la base dont l’an¬ 
térieure marginale, divisée en deux, et que la tache discoïdale, beaucoup 
plus petite, ne couvre pas toute la nervule; nous l’appelons Xanthesthes gul- 
tata nous croyons qu’elle vient de Madagascar. 

Nous donnons le nom d 'Albocincta, à une autre espèce bien distincte et un 
peu plus grande : d’un jaune d’oere plus ou moins foncé, tous les points noirs 
aux supérieures, cernés de blanc, ceux de la marge antérieure et quelques 
autres,réunis et formant de petites bandes, et ceux du bord externe s’étendant 
sur les franges, ceux du sommet pouvant se réunir et cerner la pointe ; infé¬ 
rieures ayant la marge interne plus ou moins tachée de noir, selon le sexe, 
avec la plus grande tache sur l’angle externe, dont elle sépare le sommet, une 
lâche discoïdale élroite. et souvent un double point entre celle-ci et le bord in¬ 
terne et une petite tache sur le milieu de la marge antérieure -, chez le mâle de 
cette espèce l’angle anal très-saillant, est marqué d’un petit point noir; chez 
le mâle de la Cribraria surtout, pièce pectorale du métapeelus gibbeuse, 
grande, très-longue, striée dans sa largueur par en bas, refoulant l’épimère et 
la hanche, dont elle dépasse la base, du côté du mésopectus, pièce curiéique 
frès-renAée, très-sallante et prolongée, formant le bord inférieur, qui est 
excavé, de l’ouverture tympanique ; celle-ci très-large. 

Le Xanthesthes albicincta habite; Madagascar. 

* Nous prenons pour type de ce genre Vliera, qui s’éloigne de la üominula, 
surtout par les. couleurs, et se rapproche beaucoup des Deiopeia ; nous pensons 
qu’il eut mieux valu étendre le genre Callimorpha à toutes les espèces ayant 
une trompe forte, dans les Chélonides, les genres étant très-difficiles à cir¬ 
conscrire : j’excepte toutefois presque tous les exotiques qui y ont ôté mis et 
qui ont les antennes peetinées avec quelques autres caractères. Chez la 
üominula les antennes sont plus ciliées, les palpes non redressés, un peu 
dirigés en avant, et uh peu velus ; la tête plus courte, surtout le front, la 
1 trompe plus étroite et moins longue; le thorax bien plus court, moins épais de 
liant en bas, avec les hanches et les épinières plus courts, ainsi -que la pièce 




230 


ARCTIEINS. 


premier article un peu hérissé, le dernier bien distinct , plus 
court que le précédent, spiritrompe forte, longue, antennes 
minces, très-simples, à peine ciliées avec le premier article 'peu 
long, stemmates bien sensibles; plis du pronotus assez larges et 
épais , prolongés en côté; scapules grandes, longues, dépassant 
l'attache de Vaile; notus du métathorax grand, allongé, avec 
son scutellum grand, saillant en arrière, hanches excavées pour 
recevoir les cuisses, pièce pectorale du métathorax moyenne , 
striée à son côté antérieur, Vépimère renflé, aussi large que la 
base de la hanche, pièce cunèique très-renflée ; deuxième ner¬ 
vure des premières ailes ayant quatre rameaux dont le premier 
et le second forment une petite aréole allongée; première et 
deuxième aux secondes, naissant d’un tronc court, presque 
basilaire; premier arceau abdominal en dessus, séparé de la 
division latérale par une large ramure qui se continue sur 
l’arceau suivant, celle-ci divisée en deux parties dont l’anté¬ 
rieure large, en forme de coque assez saillante , médiocrement 
longue, la postérieure assez longue, rétrécie et tronquée en 
côté, huitième segment étroit, septième chez la femelle, grand, 
avec l’arceau inférieur largement et profondément écliancré. 

Corps couvert d’écaiiles serrées, non velu ainsi que les* 
pattes, celles-ci assez grandes avec les cuisses allongées r 
épiphyse peu épaisse, non tournée en dehors, aiguë, dépassant 
peu les deux tiers du tibia, éperons assez forts, inégaux, 
onglets ayant une dentelure; ailes larges, les inférieures un 
peu plissées, leur attache formant, en arrière des côtés du 
métanotus, un cuilleron sensible; corps marqué de points 
noirs; pièces génitales saillantes, pince assez large, longue, 
profondément divisée en deux lobes dont l'inférieur membra- 


cunéique ; les pièces génitales sont bien différentes, la base d’où part le stylet 
est bien plus courte, et en grande partie recouverte par le huitième segment ; 
elle a été désignée sous le nom d'Hypercampa. Chez la femelle, septième seg¬ 
ment en dessous, ayant le bord épaissi, non échancré, cachant une cavité. 



CHÉLOINIDES. 234 

neux, obtus, le supérieur formaut une longue brauche sinuée, 
bordée, étroite, obtuse, écailleuse, stylet court, dilaté, com¬ 
primé, terminé en pointe, porté sur une base bimucronée 
d'abord très-étroite et très-longue, canaliculée en dessus, 
base de la gaine du pénis petite, étroite, un peu saillante; 
chez la femelle, l’extrémité anale présente en dessous, après 
le bord épaissi du dernier segment, une excavation rebordée. 

Chenille ayant des séries de groupes de tubercules saillants, 
portant des poils peu nombreux. 

Callimorpha Hera, Linné. 

Nous l'avons vue dans les environs de Grenade. 

GENRE CYMBALOPHORA % Nobis. 

Tête assez large, yeux gros, palpes dépassant le front, velus, 
à peine redressés, les deux premiers articles presque égaux, le 
troisième beaucoup plus petit, bien distinct, spiritrompe 
réduite à deux petits appendices non roulés, antennes un peu 
denticulées, ciliées et villeuses en dessous, stemmates très-petits; 
plis prothoraciques grands, allongés en travers, épaissis en 
avant et en dedans, plus larges à leur bord interne, contigus;, 
scapules grandes, dépassant l’attache de l’aile; pattes anté¬ 
rieures ayant la cuisse épaisse, large, et le tibia court, non 
dilaté, échancré en dessous à son extrémité qui est bifide en 
dessus, ou prolongée en deux épines , dont l’interne assez longue 


* Ayant laissé à la division A, d’Ochsenheimer, le nom d ’Euprepia ( Eypre - 
pia), qu’il avait imposé, nous avons du en former un nouveau pour la Pudica , 
à laquelle M. H. Schæffer l’avait appliqué. Cette curieuse espèce par le ren¬ 
flement énorme de la pièce pectorale du métathorax, présente des rapports 
évidents avec le genre Setina, quoiqu’elle s’en éloigne par d’autres carac¬ 
tères à l’exception de la Rivularis de M. Ménétriés, que nous n’avons pas 
sous les yeux, et qui se trouve peut-être dans le môme genre, nous ne connais¬ 
sons aucune espèce, môme exotique, qui ail des rapports avec elle. 



232 


AUCTIENS. 


et aiguë, son épiphyse presque aussi longue que lui, pointue, 
onglets n’ayant pas de dentelure , tibias postérieurs un peu 
épaissis avec des éperons assez courts, dont lés deux paires 
ne sont pas très-rapprochées; épimères moyens n’étant pas 
plus larges que la face externe de la hanche; pièce pectorale * 


(*) De Villiers (Ann, Sec. Ent. de France 1832, p. 203) à appelé l’attention 
sur cet organe avec lequel il croyait que l’insecte produisait une stridulation? 
mais il en donne des figures et surtout une description très-inexactes puisqu’il 
la fait partir de la naissance de l’aile dont son extrémité supérieure est sépa¬ 
rée par plusieurs parties refoulées ; cette pièce très-fortement renflée chez la 
Pudica, n’a aucun rapport avec la cymbale (ou tymbale ) des cigales qui est une 
dépendance du premier segment abdominal et que nous avons nommée divi¬ 
sion ou lobe latéral chez les Lépidoptères, où il joueun grand rôle parla diver¬ 
sité de ses formes, surtout dans cette famille et dans l’ancien genre Noctua, 
et que Latreille a nommé aussi tambour (surtout la cavité recouverte parle 
lobe)', mais déjà signalé par de Geer chez les Acridiens. La cymbale de la 
Pudica est formée parla partie externe du sternum du métapcclus que nous 
distinguons sous le nom de pièce pectorale et qui s’articule en bas avec la 
hanche, en arrière avec les pièces cunéiqnes et sous-axillaire, en haut avec 
l’épisternum qui a la forme, ici, d’une petite écaille; cette pièce est large et 
bien visible aussi au mésothorax, où l’episternum est grand. Dans cet état de 
renflement elle présente la forme d’une sorte de boîte déprimée, subtriangu¬ 
laire dont l’angle le plus épais est tourné vers la partie dorsale du ventre et 
dont le côté le plus long, et qui est cannelé, est contigu aumésolhorax ; c’est la 
pièce même qui s’est soulevée en une sorte de vésicule creuse à parois externe 
mince et dont l’interne n’est que la couche musculaire thoracique, refoulant 
par en haut la pièce sous-axillaire, par en bas l’épimère et surtout la hanche 
qui devient très-courte, et couvrant les parties postérieures eu se dilatant jus- 
qn’au-delà dubord postérieur du thorax et du premier segment abdominal. La 
cavité qu’elle forme n’a aucun conduit extérieur ou intérieur visible, ce ne 
serait donc que par le frottement de la cuisse postérieure sur la partie canne¬ 
lée qu’il se produirait un son ; cette cuisse se trouve être appuyée sur l’instru¬ 
ment par sa face interne, un peu déprimée et concave, mais couverte d’écailles 
et sans rugosités ou rien qui annonce qu’elle puisse remplir les fonctions d’un 
archet ; il faut alors admettre que la vibration des ailes peut être transmise 
aux cymbales elles rendre sonores, ce qui produirait un bruit continu. Le même 
effet .peut avoir lieu dans le genre Selina, mais d’une manière à peine percep ¬ 
tible, la vibration des ailes devant être très-faible. Chez la femelle, la pièce 
pectorale n’est pas plus développée que chez beaucoup de Lithosides, mais les 



CHÉLONIDES. 


233 


du métapeclus énormément développée et renflée, réfouldnt. 
toutes les autres pièces qu’elle absorbe, à l’exception d’une 
partie de la hanche et de l’épimère , se prolongeant en une 
saillie arrondie un peu comprimée jusque sur les côtés du 
deuxième segment abdominal, formant une espèce de tambour 
ou cymbale comprimée, subtriangulaire à parois minces, striée 
et cannelée à son côté interne; bord postérieur du métathorax 
en dessus, dilaté sur le côtéenuncuilleron bien visible; deuxième 
nervure aux antérieures , fournissant quatre rameaux, dont le 
premier éloigné des autres, le second naissant avant l’angle de 
l’aréole, formant avec le troisième, une aréole accessoire, celui-ci 
et le dernier plus épais que les autres. 

Division latérale du premier arceau abdominal en dessus , 
étroite, courte, évasée en un bord mince en avant et en côté, puis 
renflée et saillante , tronquée en arrière sur le côté , laissant une 
ouverture tympanique inférieure large , pièce cunéique en forme 
de sac . 

Corps épais, velu, ailes médiocrement grandes. 

Crâne élargi en arrière, front abaissé, scapus un peu renflé, 
spiritrompe représentée par deux petits appendices maxillaires 
assez épais, non roulés, ayant un petit rebord au côté interne, 
abaissés sous les palpes, tempes peu sensibles, dépassant à 
peine les yeux en arrière, même chez la femelle, occiput élevé 
en un bord saillant, en grande partie couvert par les plis 
prothoraciques; mésonotus assez court, son scutum en lo¬ 
sange à peu près aussi long que large, ses angles latéraux 
se trouvant au milieu des côtés ; métanotus ayant ses côtés 
assez étroits, peu obliques, bilobés extérieurement avec la 
marge antérieure très-étroite en dedans, dilatée et pulvéru- 


canuelures sont plus prononcées,'ce qui prouve qu’elles ne servent pas à la 
production d’une stridulation. De Villiers compare le bruit produit par le mâle 
(non la femelle) de la Pudica à celui d’un métier de fabricant debas ! Nous pen¬ 
sons qu’il pourrait y avoir eu erreur de la part du naturaliste de Montpellier, 
qui se serait mépris sur le bruit produit par un autre insecte ( Gryllo-talpa ). 




234 


ÀRCTIENS. 


lente en dehors, déclive, déprimée dans son milieu, presque 
divisée par un sillon ; hanches antérieures épaisses, carrées, 
ayant une apophyse à leur extrémité interne, pattes assez 
courtes, fortes, cuisses épaisses, tibias antérieurs moitié plus 
courts que la cuisse; troisième nervure aux supérieures, don¬ 
nant quatre rameaux dont le premier très-éloigné, les trois 
autres groupés à l’angle de l’aréole; tronc commun des pre¬ 
mières et secondes, aux inférieures , assez court, frein 
médiocre, retenu par une lanière longue. 

Premier arceau abdominal en dessus, un peu plus long que 
le suivant, le huitième court, très-rétréci et coupé oblique¬ 
ment par en dessus chez le mâle, cachant en grande partie 
les pièces génitales, pince peu longue, large, obtuse, profon¬ 
dément bilobée, avec le lobe supérieur plus long, recourbé 
par en bas, l’inférieur dilaté à la base en dessous, stylet 
ayant sa base entièrement couverte, assez court, comprimé et 
dilaté après son milieu, presque en lame, terminé en pointe*, 
partie inférieure de la gaine du pénis étroite, saillante; der¬ 
nier segment chez la femelle grand, épais, le dessous formant 
une large plaque écbancrée, derrière laquelle se trouve une 
excavation étroite. 

Chenilles ayant des groupes de tubercules saillants, portant 
des tou lies de poils assez courts, un peu divergents, roides, 
ayant la tête grosse; vivant de graminées à la manière de 
YAp. polyadon; arrivant à leur grosseur au printemps, mais 
restant dans leur coque longtemps, avant de produire leur 
chrysalide, l’insecte ne paraissant qu’cà la tin de l’été et en 
automne. 

Cymbalophora Pudica, Esper. 

Elle n’est pas rare en Andalousie. 


* Il ressemble à celui de beaucoup de Lithosides ; 
base, reste plus ou moins fléchi. 


stylet mobile sur sa 




CHÉLONIDES. 


235 


genre SPILOSOMA *, Stephens. 

Tête assez large , spiritrompe incomplète , palpes assez longs 
dépassant beaucoup le front, dirigés en avant , chargés de longs 
poils, le dernier article presque aussi long que le premier , plus 
court que le second , antennes inégalement bipectinées **, très- 
amincies vers l’extrémité, dentées d’un côté chez les femelles 
avec le premier article assez court, peu renflé, stemmates très- 
petits ; pièces prothoraciques assez grandes, allongées en travers, 
un peu renflées, contiguës; scapules grandes, dépassant l’attache 
de l’aile, avec l'apophyse formant crochet sous l’aile, séparée 
par une ligne élevée; mésothorax court, épais, son scutellum 
très-grand, presque arrondi , celui du métathorax court, allongé 
en travers, avec le bord marginal sans cuilleron; pattes antè- 


(*) L’espèce appelée Spectabilis Tauscher ( Intercisa , Freyer), et dont le dessin 
se rapproche un peu de celles de ce genre, présente des caractères qui la dis¬ 
tinguent : tête assez large ayant le front rétréci en avant, yeux un peu saillants 
spiritrompe nulle, palpes longs dirigés en avant, velus, dont l’article moyen 
le plus long, stemmates à peine sensibles, antennes fortement bipectinées chez' 
les mâles, dentées chez les femelles avec le premier article court, renflé; 
thorax court ; pièces prothoraciques allongées en travers épaissies, peu 
larges ; épinières moyens pins larges que les hanehes, les postérieurs aussi 
larges, et la pièce pectorale plus étroite que la cunéique qui est saillante en 
arrière; épiphyse courbée en dehors, moins longue que le tibia, onglets grands 
découverts, bifides avec une pelote simple, étroite, sans appendices; côtés du 
métathorax en dessus, ayant en dehors, deux parties renflées; premier arceau 
abdominal en dessus,, court divisé en quatre parties, son lobe latéral ayant trois 
plis dont le moyen plus renflé, le dernier peu sensible, en partie membraneux, 
ouverture tympanique étroite ; pince génitale courte, obtuse presque simple, 
ayant en dedans, une petite saillie cornée, denliculée, stylet très-court très- 
comprimé en lame, presqu’ovoïde, aigu, rabattu sur une partie anale très- 
épaisse, base de la gaine du pénis saillante, épaisse ; nous en faisons 1 ’Acymba 
spectabilis, 

* * Elles sont presque unipectinèes, avant la base, chez VUrticœ,les dents les 
plus longues, d’un côté, correspondent aux plus courtes de l’autre: la différence 
n’est pas très-sensible chez la Spectabilis. 




236 


akctiejns. 


Heures ayant les hanches épaisses, le tibia assez court, avec son 
épiphyse épaisse , courbé en dehors, tibias postérieurs un peu 
épaissis , ayant deux paires d’éperons , onglets entourés de longues 
écailles, ce qui rend le bout du tarse un peu épais, ayant une 
pelote et deux prolongements ciliés presque aussi longs qu’eux ; 
épimères moyens beaucoup 'plus larges que la face externe des 
hanches, les postérieurs très-étroits un peu élargis à leur base; 
pièce cunéique saillante, la pectorale médiocre; premier arceau 
abdominal en dessus, presque carré , ayant le lobe latéral divisé 
en deux parties plus ou moins renflées, l’antérieure dilatée sur 
le côté, ouverture tympanique assez large, arceau inférieur du 
deuxième segment grand, large, saillant sur les côtes, ce qui fait 
paraître leprécédent étranglé, dernier segment épais, grand dans 
les deux sexes; deuxième nervure des ailes antérieures ne four¬ 
nissant que trois rameaux dont le premier peu éloigné*. 

Corps couvert de poils épais et crépus, paraissant parfois 
laineux, pattes courtes et velues; abdomen large à la base, 
étranglé à son attache; ailes médiocrement larges, deuxième 
rameau de la seconde nervure, aux supérieures, donnant 
quatre ramuscules, sans produire d’aréole accessoire, troi¬ 
sième ayant son premier rameau assez éloigné et les trois 
autres autour de l’angle de l’aréole aux deux ailes. 


* Les caractères que nous donnons , concernent surtout le premier groupe, 
Vrticm, Menthastri, Lubricipeda ; la Mendica, qui est à la tête du second 
présente quelques différences. 

Les espèces appelées Luctuosa et Sordida, Hübner, ont une paire d’éperons 
de moins aux tibias postérieurs, les trois rameaux de la deuxième nervure, 
aux premières ailes, partent presque de l’angle de l’aréole, de même que les 
trois derniers rameaux de la troisième nervure, ils sont disposés de même 
aux inférieures ; elles se rapprochent de VHemigena et de la Z or aida, et for¬ 
ment le genre Diaphora de Stephens. 

Dans ces espèces le corps est très-velu ainsi que les palpes qui sont dirigés 
en avant et couverts de poils; les pattes très-velues ont parfois l’épiphyse 
presque aussi longue que le tibia et tournée en dehors, les éperons des posté¬ 
rieures très-rapprochés lorsque les deux paires existent; les ailes sont quelque¬ 
fois presque à demi-transparentes. Ils semblent se rapprocher des Liparides. 



CHELONIDES. 


237 

Parties génitales cachées par le huitième segment chez les 
mâles, formant par en dessus, une plaque très-large, rabattue 
sur les côtés et par en dessous, une plaque moyenne et deux 
parties latérales plus longues. Pince variable, ou étroite, 
échancrée à la base qui est épaisse, puis divisée en deux* 
branches dont l’inférieure et interne très-courte, obtuse, la 
supérieure longue, filiforme, un peu courbée en dedans, un 
peu épaissie au sommet (Mentkastri), stylet assez large, courbé 
vers l’extrémité qui est pointue, non comprimée. 

Chenilles ayant des groupes de tubercules saillants, portant 
des touffes de poils inégaux; souvent fort vives dans leurs 
mouvements ; formant dans les débris une coque lâche et pro¬ 
duisant une chrysalide épaisse, obtuse, un peu rugueuse et 
ponctuée, ayant une partie anale un peu saillante avec les 
segments non flexibles. 

Spilgsoma Menthastri, Syst. Verz. 

Habite les environs de Grenade. 

genre PHRAGMATOBIA *, Stephens. 

Tête assez large, yeux petits, un peu saillants, rétrécis en 
arrière par l’élargissement des tempes, spiritrompe faible , 


* Le genre Estigmene, de M. Lederer, qui comprend la Luctifera, diffère bien 
peu de celui-ci et surtout du précédent qui, avec celui de Diaphora, pourraient 
être réunis. Antennes un peu moins pectinées et de la même manière que chez 
l’ Urticce, stemmates assez sensibles, spiritrompe disjointe à peine roulée; 
"thorax épais, court, très-velu^ plis du pronotus assez larges, déprimés, ré¬ 
trécis en dehors, scutum du -mésonotus large, très-court, son scutellum très- 
grand, large avec ses angles latéraux obtus; côtés du métanotus étroits, le. 
scutellum large, court, presque linéaire, pièce pectorale bien plus étroite que 
la sous-axillaire ; abdomen du mâle épais, surtout à la base, en dessous, où 
le deuxième segment est élargi et sur le côté qui est anguleux et touche lu 
métapectus, premier arceau en dessus très-court, sa division latérale très- 
rourte, formant deux plis peu saillants, laissant une ouverture étroite ; onglets, 
Lépidoptèbes de i/Andaeousie. Ui 



238 


AnCTIEXS. 


courte, palpes assez longs , dépassant le front, dirigés en avant , 
les deux premiers articles à peu près de la même longueur, le 
dernier plus petit, antennes simples, à peine denticulées d’un 
côté, ayant le scapùs court , un peu renflé, stemmates très-petits; 
oorps et abdomen épais , velus; plis dupronotus larges , subtrian¬ 
gulaires, renflés, rétrécis en dehors, contigus; scapules grandes 
dépassant l attache de l’aile, obtuses ; méso thorax large, court, 
ayant son pectus un peu, renflé sur les côtés avec Vépimèreplus 
large que la face externe de la hanche, le postérieur un peu 
renflé à la base; pièce pectorale assez grande, striée à sa partie 
antérieure; hanches antérieures épaisses; pattes assez fortes , 
peu longues, épiphyse ne dépassant guère les deux tiers du 
tibia, éperons courts , onglets grands avec une dentelure, munis 
d’une pelote ayant de longs appendices. 

Premier arceau supérieur de l’abdomen plus large que long , 
peu rétréci en avant avec le lobe latéral court , divisé, ayant la 
partie antérieure renflée, saillante, et la postérieure étroite, 
tronquée, formant un petit bord élevé, laissant une ouverture 
médiocre. 

Corps velu, pattes assez courtes, avec les éperons courts; 
ailes peu larges ayant les nervures comme chez les Spilosomes 
avec les écailles peu serrées, surtout aux inférieures sur Je 
disque et vers la base, où elles sont un peu transparentes, 
lanière du frein longue, très-étroite; abdomen épais, surtout 
le deuxième segment qui, large et saillant sur le côté, dépasse 
le premier, partie divisée par une rainure, dernier plus long 
que le précédent, laissant saillir les pièces génitales, pince 
longue, ayant les branches amincies en une longue épine 


accompagnés d’appendices longs, ayant une dentelure, paires d’éperons c __ 
térieures rapprochées. L 'Esligmene Luctifera , habite surtout le nord. Si l’on 
sépare génériquement cette espèce, de la Fuliginosa , l’on se trouvera forcé de 
faire un genre pour chacune des autres. A l’exception delà Mendica et surtout 
des Sordida et Lucluosa qui s’éloignent un peu, le genre Spilasoma comprend 
toutes ces espèces qui ne diffèrent que par la couleur. 



CHIÏLOMDES. 


239 


courbée, munie eu dedans de deux pointes en forme de 
fourche et ressemblant à certaines mandibules de Coléoptères, 
stylet assez large, se terminant en pointe à peine crochue, 
pénis très-épais, entouré par une gaine saillante. 

Chenilles ayant des touffes de poils peu longs; chrysalides 
assez lisse avec les segments mobiles. 

Phragmatobia Fuligiaosa , Linné. 

Très-commune dans les environs de Malaga, Grenade, etc. * 
Phragmatobia Pudens, Lucas. 

— Ann. Soc. Ent. de Fr. 1854, p. 410, pi. 13, 2, 1, Trichosoma . 

Cat. Syst. Lép. And. pl. 4, fig. 2. 

M. Staudinger, dans son Catalogue des Lépidoptères d’Eu¬ 
rope , place la Pudens dans le genre Spilomosa; nous sommes 
à peu près de son avis, car nous considérons le genre Phrag¬ 
matobia comme un démembrement de celui-ci ; du reste, ne 
possédant pas la Pudens , nous n’avons pu étudier complète¬ 
ment ses caractères. 

Antennes un peu bipectinées, noires, ayant l’axe rouge 
jusqu’au milieu; ailes supérieures d’un gris-roux un peu 
rougeâtre sur la marge antérieure, surtout sur la côte, avec 
la base et le disque extérieurement plus obscurs, ayant quatre 
taches noires sur la marge antérieure, se continuant en lignes 
maculaires plus ou moins sensibles, dont celle de la base 
marquée au milieu et postérieurement, ainsi que la moyenne, 
l’externe peu visible sur le disque, formant un angle en 
dehors ; inférieures d’un cendré obscur, plus foncées postérieu¬ 
rement, marquées dans le milieu d’une petite ligne transverse 
et d’une bande postérieure inégale, noirs. 


* Elle habite toute l’Europe; nous la possédons de la Russie méridionale et 
* M. Ménétriès l’a prise sur les Alpes du Caucase : La Placida de M. H. Schaeffer 
parait s’en rapprocher beaucoup. 



ARCTIEKS 


240 

Tête, thorax et abdomen couverts de poils d’un fauve-roux, 
abdomen et pattes rouges, ceiui-là ayant une série de taches 
en dessus, et une autre sur le côté en dessous, les derniers 
tarses, noirs. 

M. Lucas cite cette espèce, d’après 31. Boisduval, comme 
ayant été découverte en Andalousie par M. Lorquin; nous 
doutons beaucoup de cette provenance; ne serait-elle pas plutôt 
de Californie? 


genre PACHYLISCHIA *, Nobis. 

Tête assez large, déprimée, très-peu épaisse , yeux très-petits, 
très-réduits par l’étendue des tempes, palpes dépassant le front, 
rendus invisibles par les poils longs et mous qui les couvrent, 
un peu redressés, à articles subglobuleux allant en décroissant 
du premier au dernier, celui-ci un peu pointu et comme tron¬ 
qué, spiritrompe très-petite à filets disjoints, antennes bipecti- 
nées à dents longues , velues, terminées par une soie, un peu 
plus longues en dehors qu’en dedans , dentées d’un côté chez la 
femelle, ayant le premier article épaissi, stemmates petits. 

Thorax très-épais , court, pièces prothoraciques larges, pro¬ 
longées sur les côtés, contiguës, plus larges chez, les femelles, 


* Ayant attribué le genre Trichosoma au parasitum seul, qui en était le 
type, nous avons formé le nouveau genre Pachylischia, pour, les espèces 
appelées Corsicum et Bœticum, auxquelles nous ajoutons la Lalreillii ; pour le 
genre Ocnogyna par lequel M. Lederer avait cru devoir mal à propos rem¬ 
placer celui de Trichosoma, nous l’appliquons à VHernigena ( et autres ) que 
cet auteur comprenait dans le meme genre, mais qui s’éloigne beaucoup des 
Pachylischia et Trichosoma-, quant au remplacement de ce dernier, parce 
qu’il a été employé dans la classe des Vers, rions en avons montré l’inconvé¬ 
nient ; pourquoi M Lederér n’a-t-il pas changé les genres Melitæa , employé 
deux fois, Orgya, id. et ceux de Phycis , Acidalia, Ligya, Glaucopis et une 
foule d’autres ? Ces doubles emplois du même nom dans des classes d’animaux 
très-différentes étant inévitables et sans inconvénients, nous avons cru pou¬ 
voir donner le nom d 'Anodonta à une Noctuide, VHybeis Hiibner, quoique c,ê 
nom fût déjà employé pour des coquilles d’eau douce. 



CHÉLOl\'lDES. 


24 f 

surtout celles presque aptères, un peu renflées, scapules grandes, 
dépassant l’attache de l’aile; hanches antérieures d’une grosseur 
énorme, fortement excavées sur les côtés pour recevoir les cuisses 
qui ne sont pas plus longues quelles , mais épaisses et larges, 
le même tibia très-court, dilaté, évasé largement, échancré par 
en dessous, trifide, ayant une épiphyse grêle , prolongée le long 
du premier article du tarse, celui-ci aussi long que le tibia, 
première paire d’éperons des tibias postérieurs nulle, onglets 
bifides, munis d’appendices ciliés presque aussi longs qu’eux; 
épimères moyens beaucoup plus larges que la face externe des 
hanches, les postérieur s- bien plus étroits que les mêmes hanches, 
bord postérieur du métathorax dilaté en cuilleron sur les 
côtés. 

Abdomen un peu déprimé, premier arceau en dessus , plus 
étroit en avant où il est membraneux, écailleux postérieure¬ 
ment, au moins aussi large que le segment suivant , son lobe 
latéral grand, aussi large que lui, entièrement globuleux , 
laissant une large excavation entre lui et le métathorax; 
deuxième nervure des ailes antérieures ayant trois rameaux, 
dont le premier un peu éloigné, les deux autres partant de 
l’angle de l’aréole, le moyen quatrifide, troisième ayant quatre 
rameaux dont le premier très-éloigné, les trois autres placés 
autour de l’angle de l’aréole , celle-ci dépassant le milieu de 
l’aile; première nervure des postérieures ayant le tronc commun 
avec la deuxième court, celle-ci bifide à l’angle de l’aréole ou 
peu après, troisième ayant quatre rameaux dont le premier 
très-éloigné, les trois autres partant à peu près de l’angle de 
l’aréole, parfois le quatrième un peu distant sur la nervule 
(Corsica) ; corps entier couvert de longs poils. 

Crâne déprimé avec les yeux dirigés en avant, éloignés l’un 
de l’autre, comme pédicellés par l’élargissement des tempes, 
joues très-larges, espace comprenant la lèvre et la bouche 
très-rétréci, les diverses parties. de celle-ci rudimentaires, 
front large, vertex et occiput élévés, saillants, un peu divisés 
par un sillon, occiput en pointe obtuse en arrière, ce qui rend 



242 


ÀRCTIENS. 


la tête triangulaire, celle-ci s’articulant par une large surface 
avec le prothorax qui se trouve en partie caché par les pièces 
supérieures et ses énormes hanches, pour l’articulation des¬ 
quelles sa face inferieure est très-développée, plis du pronotus 
assez larges, déprimés, arrondis et non rétrécis an côté externe, 
en forme de corselet. 

Thorax très-épais; scutum du rnésonotus dilaté sur les 
côtés, plus large que long, son scutellum grand ; pièce 
pectorale du métathorax peu large, la pièce cunéique peu 
saillante, un peu évasée pour l’ouverture tympanique qui 
est très-large, côtés du scutum en dessus, ayant la marge 
antérieure élevée, renflée extérieurement et leur milieu très- 
déclive, excavé, scutellum linéaire en travers. Abdomen un 
peu épaissi en dessous à sa hase, ayant le premier segment 
plus large que le second qui n’est pas saillant sur les côtés, 
division latérale entièrement employée à former une sorte de 
coque globuleuse, mince, constituant surtout la paroi supé¬ 
rieure du tympauum, plus ou moins largement échancréé sur 
le côté, huitième assez large en dessus, très-étroit en dessous, 
laissant saillir le stylet, celui-ci court à la hase, recourbé 
vers l’extrémité qui est obtuse, pince très-courte, parfois 
échancréé avant la base, terminée eu pointe obtuse, pénis 
entouré d’une gaine écailleuse, saillante. 

Ces caractères ne concernent guère que les mâles, certaines 
femelles étant très-modifiées. Chenilles couvertes de poils un 
peu variés pour les couleurs, assez longs et épais, partant des 
tubercules par faisceaux divergents ; polyphages , vivant 
souvent en société ; formant, sous les débris, une coque légère 
appliquée sur la chrysalide, celle-ci très-obtuse, peu rugueuse, 
ayant les segments abdominaux immobiles. 

Mâles volant le jour à la recherche des femelles; ils forment 
deux groupes, ceux dont les femelles ont les ailes en grande 
partie avortées, tel que le P. corsica et ceux chez lesquels ces 
organes sont semblables dans les deux sexes, tel que le La- 
treilln , et dont les caractères génériques sont un peu moins- 



CHÉLOIÏIDES. 


243 


prononcés \ On ne peut nier que ces espèces, soit pour la 
disposition des taches, soit pour la forme des antennes et des 
parties génitales, n aient de grands rapports, d’une part avec 
les Spilosoma, et de l’autre avec le genre Ocnogyna , moins 
le groupe de la Maculosa et Simplonica , dont les antennes et le 
dessin sont différents. 

Pachylischia Bætica , Nobis. 

Ramb. Ann Soc. Ent. de Fr. 1836, p. 58, pl. 17, 1'. 1-4, Trichosoma 
bæticum. 

Faun. Ent. Lép. And. II, pl. 14, fig. 1-4, a, b. 

H. Schæff. Suppl. Bomb. tab. 2, lig. 11. 

Lucas Ann. Soc. Ent. Fr. 1853, p. 400, fig. 2. 

Corpus villosissimum, pilis griseis fusco-variis ; alis nigris t 
maculis et fasciis longitudinalibus transversisque , confluentibus 
albo-subrufis, posticarum macula basait fasciaque transversa 
exterius angulata; antennis plumosis. 

Nous avons autrefois décrit cette espèce sous le nom géné¬ 
rique de Trichosoma **. Outre les caractères ordinaires qui 


* Eu ne considérant que l’avortement des ailes, chez les femelles, 
MM. H. Schæffer, Lederer et Lucas nous semblent avoir un peu confondu les 
caractères de ces espèces, en mettant VHemigena avec la Corsica et la Bætica, 
dont elle n’a pas les caractères, et la Laireillii avec les Arciia, quoiqu’elle ne 
puisse être séparée des précédentes ; M. Lucas, dans la revue qu’il a faite du 
genre Trichosoma ( Ann. Soc. Ent. de Fr. 1853, p. 391. , ne nous parait pas 
avoir précisé suffisamment les caractères, dont il a omis deux des principaux, 
la forme des tibias antérieurs et le renflement des mômes hanches, ce qui nous 
empêche de recounaître si toutes les espèces admises par notre savant 
collègue font partie de notre ancien genre, et, môme, sont bien des 
Chélonides. 

*’* Nous restreignons le genre Trichosoma au seul Pàrasitum , qui s’éloigne 
notablement de nos Fachylischia, quoiqu’il y ait entre eux quelques caractères 
communs, surtout celui tiré de la grosseur des hanches antérieures; voici 
ceux qu’il présente ; yeux assez gros, saillants, antennes épaisses, longue¬ 
ment bipeclinées: pièces du pronotus très-larges, s’étendant sur les côtés où 



244 


ARCTIENS. 


distinguent la femelle presque aptère, du mâle, les forme® 
générales sont modifiées ; tète au moins aussi large, plus dé- 
primée avec les yeux plus petits, antennes denticulées d’un 
côté; plis du pronotus plus larges, surtout au bord interne où 
ils sont contigus; notus du mésothorax au moins aussi large, 
beaucoup plus court, avec le scutellum tout à fait transversal, 
scapules réduites comme les ailes ; hanches antérieures plus 
épaisses (de môme que chez la Corsica) ; notus du métathorax 
ne présentant qu’une grande pièce plus large que la précé¬ 
dente, courte, en are de cercle où le scutellum n’est pas 
distinct, ou plutôt c’est lui-même qui s’est dilaté et a absorbé 
les autres pièces qui s’y sont jointes (chez la Corsica , cette 
partie est bien moins modifiée ; elle ne l’est pas chez la La- 
Lreillii ) ; premier arceau abdominal étendu en largeur, sa 
division latérale non renflée, ne laisse qu’une ouverture très- 
étroite. 


elles ne sont pas rétrécies ; caisses antérieures épaisses avec le tibia très- 
court, dilaté, évasé, prolongé d’un côté en une large épine et en une saillie de 
l’autre avec l’épiphyse moins longue que lui, également évasé chex la femelle, 
tibias postérieurs n’avant qu’une paire d’éperons terminale ; épimères moyens 
le double plus larges que la face externe des cuisses, les postérieurs au moins 
aussi larges qu’elles vers leur sommet; côtés du métanotus divisés en deux 
bords saillants, presque semblables, par un sillon moyen. Abdomen déprimé, 
ayantle premier segment en dessus, bien plus étroit que le suivant, sa division 
latérale courte, non renflée ( très-différente de ce qu’elle est chez lés Pachy- 
lischia ), ni saillante et presque appliquée contre le métathorax, seulement un 
peu convexe et laissant une petite ouverture, deuxième un peu saillant sur les 
côtés en dessous, le huitième grand, allongé, et un peu dilaté en dessus, très* 
court en dessous, pièces génitales très-enfoncées, pince assez longue en pointe 
obtuse, courbée, ayant une petite saillie épineuse après son milieu, stylet 
jarge triangulaire, très-courbé, un peu obtus, gaine du pénis globuleuse. L’in¬ 
secte est recouvert de Irès-longs poils, moins fins,, moins lâches que chez les 
Pachylischia ; ta femelle a les ailes pins ou moins avortées, moitié' moins 
grandes qu,e celles du mâle ; nous ne savons si la chenille vit en société et. si le 
mâle vole en plein jour. On est surpris eu examinant la Simplonica de sa 
grande ressemblance avec le Trichosoma parasitum, mais les taches sont dis¬ 
posées d’une manière très-différente, ce qui les sépare de suite. 



■ CHÉLOiNlDES. 


345 

Dans notre mémoire cité, nous avons donné des details sur 
ses mœurs qui ont été reproduits par Duponchel et M.Lucas.* 


* M. Lucas a publié plusieurs espèces comme appartenant à notre ancien 
genre Trichosoma; telles sont celles qu’il appelle Mauritanicum et Algiricum 
(, Expl. Scient. Alg. Lep. pl. 3, üg. 5, 6 ;. puis Atlanticum et Pudens ( Ann. Soc. 
Ent. Fr. 1853 , p. 391, pl. 13, üg. 1, 2 ). Nous pensons que l 'Atlanticum fait 
partie du genre Pachylischia ; pour le Mauritanicum et l’ Algiricum, en l’absence 
de certains caractères organiques, nous doutons presque, surtout pour VAlgi¬ 
ricum, qu’il puisse appartenir à la famille des Chélonides ; quant au Pudens , 
on ne peut hésiter à le distraire des Pachylischia , puisqu’il n’a les antennes 
que subpectinées ; il paraît devoir se placer près de la Fuliginosa. 

Une autre espèce très - curieuse que feu Carreno (jeune Espagnol venu à 
Paris pour étudier la médecine ), l’un de nos collègues et auquel beaucoup de 
parties de l’Entomologie étaient encore étrangères, et d’après, de fausses don¬ 
nées, avait prise pour unHémiptère (voir notre observation, Ann. Soc. Ent. 
Fr. 1841, bulletin p. xxvn, ou nous dédions cette espèce à Pierret) ou au moins, 
pour un insecte d’ordre douteux, présente de grands rapports avec le Para- 
situm et les Pachylischia ; et quoique le mâle, presque indispensable dans ces 
espèces, pour l’établissement d’un genre, soit inconnu, nous proposons, celui 
de Noiotrachus. 


Nototraghus Pierreti, Nobis. 

Carreno, Ann. Soc. Ent. Fr. 1841, p. 205, pl. 5, fig. 1. (grandeur exagérée). 
Tête petite, très-déprimée avec le front large saillant, dépassant beaucoup les 
yeux, ceux-ci petits, saillants, étroits, tempes étroites, allongées en arrière, 
joues très-allongées, antennes assez longues, minces un peu denticulées d’un 
côté, le premier article épais, ayant un nœud articulaire qui simule un article, 
vertex un peu saillant et rugueux, occiput prolongé en arrière en un angle 
saillant très-obtus, palpes courts hérissés, à articles subglobuleux dont le 
dernier plus petit, spiritrompe petite, incomplète, stemmates bien sensibles -, 
plis du pronolus, plus larges que dans aucune espèce connue, surtout à leur 
bord interne ou ils semblent soudés , produisant un véritable corselet, aussi 
larges que le scutum du mésonotus, très-rugueux, sinués, plissés, à bords rele¬ 
vés, sinuês en avant, non épaissis, ni renflés; hanches antérieures très- 
épaisses, très-renflées, ainsi que leurs cuisses qui sont épaisses et larges, avec 
le tibia très-court, dilaté et évasé, largement èchancré par en dessous, de 
sorte que le tarse s’insère presque à la base, triflde, à dentelures larges. 
obtuses; les deux autres divisions thoraciques larges, courtes, déprimées, 
leur, scutellum étroit, trèsrallongé en travers ; côtés du métanatus très-courts 
eanaliculés, ayant leur marge postérieure un peu dilatée en cuilleron, hanches 



246 


arctiens. 


La chenille que nous trouvions dans les environs de Cadix, 
est polyphage et vit en sociétés nombreuses répandues sur le 
sol aride, qu’elles tapissent de soie, progressant lentement 
et au fur et à mesure qu elles rongent les végétaux, ne se sé¬ 
parant guère qu’après la quatrième mue, et se transformant 
à la fin de l’hiver ; passant ensuite en chrysalide la saison des 
chaleurs, d’où l’insecte ne sort qu’en septembre. 


et épimères très-allongés, refoulant les autres pièces, de sorte que l’espace 
axillaire est très-réduit, pièces pectorale et sous-axillaire de la même lar¬ 
geur; hanches moyennes, larges trés-déprimées ; tibias postérieurs n’ayant 
qu’une paire d’éperons, onglets bifides; ailes avortées, très-étroites, les pre¬ 
mières prolongées en pointe, les secondes très-petites ; scapules très-courtes, 
embrassant la partie antérieure de l’attache de l’aile. 

Abdomen large ( les femelles que nous avons vues étaient débarrassées de 
leurs œufs ) déprimé, division latérale du premier segment, en dessus, non 
renflée, ayant un rebord en avant, qui n’est que la partie antérieure, réduite 
à une lame mince, un peu excavée, laissant une ouverture assez étroite, ce 
segment aussi large que le suivant, septième très-grand, subtrigone en dessus, 
très-rètréci à l’extrémité qui forme une petite saillie convexe un peu arrondie, 
bien plus étroit en dessous, laissant voir le bord du huitième qui est un peu 
épaissi; scutum du mésonotus caréné; scutellum du métanotus saillant un 
peu élevé. 

Corps non velu, mais un peu hérissé en dessous et sur la tête en forme de 
touffes, revêtu d’écailles souvent courtes, un peu hérissées, donnant à l’in¬ 
secte une teinte d’un brun un peu roussâtre, plus clair sur les ailes, et surtout 
sur les pattes qui sont nuancées de cendré ; ces femelles ayant pondu, l’ab¬ 
domen doit être très-diminué, aussi la figure donnée par Carreîïo est-elle 
exagérée et c’est à tort qu’on a rougi les cuisses antérieures ( largeur, à peu 
près cinq millimètres, longueur, neuf ), 

Si l’on juge d’après la femelle de la Pachylischia bœtica, le mâle du Noiotra- 
chus Tierreti, doit égaler ou surpasser en grandeur, le mâle de celle-ci, avoir 
les antennes plus grêles, moins'pectinées, avec les ailes un peu évidées ou 
falquées ; nous l’avons rencontré parmi des Coléoptères venant d’Algérie, nous 
l’avons aussi reçu de Pierret, et Carreno l’indique de Constantine. 

Le corps de cette espèce n’étant pas velu, le mâle doit singulièrement 
différer de ceux des précédents ; il faut que les recherches en Lépidoptères 
algériens aient été presque milles pour qu’aucun mâle n’ait été rapporté, 
celui-ci cherchant sa femelle pendant le jour. 



CIIÉLONIDES. 


247 


Nous avons retrouvé à Madrid, cette même année, la che¬ 
nille de notre Bæticum très-modifiée par le climat. Nous ne 
l’avons plus trouvée réunie en société dans des toiles, mais 
dispersée dès la seconde ou troisième mue, et vivant pendant 
le mois d’avril et jusqu’au commencement de mai; voici sa des¬ 
cription : chenille d’abord d’un gris-brun (ayant un peu l’ap¬ 
parence de celle d’une lithosie), couverte de poils courts; 
après la quatrième mue ils sont plus longs, surtout postérieu¬ 
rement et sur les côtés ; tantôt ils sont d’un roux-fauve, tan¬ 
tôt blanchâtres, d’autres fois blanchâtres et seulement roux 
sur la partie dorsale, disposés en étoile d’une manière serrée, 
sur des tubercules blanchâtres dont le milieu produit des 
poils noirs et droits, plus longs en arrière; corps brun ou noi¬ 
râtre, pâle en dessous avec les pattes d’un jaune-roussàtre, 
stigmates oblongs, blancs; tète petite, d’un noir luisant peu 
foncé, avec les côtés roux et deux traits en avant blanchâtres, 
unis par en haut. Elle ne se tient pas cachée et grimpe sur 
1rs plantes d’oii elle tombe très-facilement, il y en a parfois 
plusieurs peu éLoignées les unes des autres, ce qui indique 
qu’au premier âge elles vivaient en société. Polyphages, aimant 
beaucoup les jeunes tiges du spartium junceum , les résédas , 
les chicoracées; formant, sous les débris végétaux, une coque 
lâche, roussàtre, surtout composée de poils, appliquée sur la 
chrysalide ; celle-ci assez épaisse, courte, obtuse, d’un bru- 
nàtre-ferrugineux, un peu rugueuse et ponctuée, très-peu 
saillante à la partie anale et un peu divisée ; il eu est éclos en 
septembre et octobre. 

Pachylischia Latreillii, Godard. 

Ilist. Nat. Lep. IV, p. 318, pl. 33, fig. 1, ». 

H. Schæff. Suppl. Bomb. t. 3, fig. 66, 67, el t. 21. f. 118. 

Graells Ann. Soc. Ent. Fr. 1843, pl. 12. n. 2? 

Cette espèce, qui forme le deuxième groupe, est pourvue 


* Cet individu type de la Latreïllü , que nous n’avons pas vu, d’après la 
figure de Godard, a les bandes des ailes supérieures très-larges surtout vers la 



218 


ARCTIENS. 


d’ailes semblables dans les deux sexes et se distingue des 
autres par les inférieures qui sont rouges avec une large bor¬ 
dure noire plus ou moins interrompue, et parfois, d’autres 
taches, dont une discoïdale ; les supérieures sont noires avec 
des bandes et taches, dont trois des premières surtout, sont 
unies par des anastomoses longitudinales et forment, à l’aide 
d’une bande antérieure, souvent disjointe, trois bandes trans¬ 
verses d’un blanc-jaunâtre un peu rosé, dessin qui ressemble 
à celui des P. bætica ou eorsica. Corps épais beaucoup moins 
velu. 

Tète large avec les yeux très-petits, et des tempes étendues; 
plis du pronotus un peu épaissis, non déprimés, hanches an¬ 
térieures très-renflées, les mêmes cuisses épaisses, et le tibia 
extrêmement court, presque réduit à un évasement basilaire 
trifide, dont une des pointes très-prolongée; scutellum du mé- 
sonotus moins transversal; métanotus à peu près semblable; 
premier arceau abdominal en dessus à peine aussi large que 
le suivant, ayant sa division latérale en forme de cymbale 
moins renflée et plus petite que chez la Bætica. Le mâle de 
cette espèce, d’après M. Graells, vole vivement pendant la 
chaleur du jour à la recherche de sa femelle, quoiqu’elle soit 
ailée comme lui, mais rendue pesante par la grosseur de son 
ventre. 

On voit qu’elle diffère peu du genre Pachtjlischia, dont 
elle présente les principaux caractères; celui des tibias anté¬ 
rieurs surtout, et l’immobilité des segments de la chrysalide, 
l’éloignent du genre Arctia; nous en formons le sous-genre 
Artimelia. Autrefois, le docteur Graells en nous envoyant 
l’insecte, y avait joint une chenille desséchée, comme étant celle 


base, et les inférieures ont une large bordure noire qui remonte le long du 
bord abdominal et diffère des autres individus; il avait été - soustrait de la 
collection Dejean, comme beaucoup d’autres espèces, lorsque nous avons acquis 
les Nocturnes de cette collection. 



CHÉLONIDES. 


249 


qui le produisait, mais qui est tout à fait différente de celle 
qu’il a figurée plus tard, dans les Annales Entomologiques 
(1843, pl. 12, n° 3) *, comme étant celle de la Latreillii; voici 
la description de la première chenille, qui est très-détériorée : 
noirâtre avec des tubercules rougeâtres, fortement hérissée de 
poils nombreux différents pour la longueur et la couleur ;,les 
uns assez longs fauves, mélangés d’autres blanchâtres sur le 
dessus du corps et les côtés, les autres d’un rouge vif ou rosé 
au dessus des pattes et en dessous, puis sur tout le corps et 
surtout en dessus, des poils plus courts roides et aigus noirs, 
en partie cachés par les autres ; la tête manque. 

La seconde, figurée par M. Graells, est longue, obscure, 
pâle en dessous avec une ligne dorsale blanche, munie de tu¬ 
bercules blancs, portant des poils égaux, courts, roussàtres. 
Elle vit sur le plantaih, (il est à croire qu’elle est polyphage) 
au mois de mai, et donne l’insecte pendant le mois de mars ; 
trouvé en Catalogne. 

L ’Artimelia Latreillii , d’abord rapportée d’Espagne, par le 
général Dejean, à été prise depuis en Andalousie, par MM. Le- 
derer et Staudinger. 

Genre NEMEOPHILA ** Stephens. 

Tête médiocre, palpes peu longs , très-velus , dépassant le 
front , à articles assez épais , presque égaux , dirigés en avant , 


*A l’égard de cette chenille,M. Graells, après les différentes mues, ne retrou¬ 
vant plus les poils, s’est imaginé qu’ils pouvaient rester sur l’animal après la 
mue, en traversant la vieille peau; il n’en est rien; après chaque mue, les 
poils sont renouvelés et différents, ils se trouvent couchés sous l’ancienne peau 
et se redressent après la mue ; M. Graells a cru aussi à tort, que ces chenilles 
pouvaient changer de peau un grand nombre de fois ; la règle est pour toutes 
les chenilles, à l’état normal, de changer quatre fois de peau: ce n’est que ma¬ 
ladivement et parce que leur existence se trouve prolongée forcément, dans 
certains cas ( défaut de nourriture % qu’elles éprouvent d’autres mues. 

**Une espèce de Californie publiée par M. Boisduval, ( Ann. Soc. Ent. F. 
tR52, p. 320, 86, et p. 321, 90), une première fois sous le nom à'Agarista gnf- 




AKCTIENS. 


250 

dernier un peu, abaissé, spiritrompe peu longue, imparfaite, 
antennes également bipectinées, à dents un peu épaissies, ciliées , 
terminées par un poil avec le premier article court, un peu 
renflé , yeux petits, comprimés , subpédicellés, front assez large 
peu saillant, rétréci à son union au vertex dont il est séparé 
par un sillon , celui-ci grand, élevé, occiput très-étroit, non 
saillant en arrière, partie temporale derrière les yeux épaisse , 
joues assez larges ■ 

Plis prothoraciques médiocrement larges, non élargis à leur 
bord interne, un peu renflés, les mêmes hanches assez fortes, 
non renflées, avec les cuisses grêles, beaucoup plus longues 
et les tibias non dilatés, non épineux , ayant une épiphyse 
presque aussi longue qu’eux, les postérieurs ayant deux paires 
d’éperons assez longs, et éloignées l’une de l’autre; mésothorax 
allongé, son scutellum grand , allongé, arrondi en arrière , pro¬ 
fondément engagé entre les parties latérales du métanotus qui 
est étroit avec son scutellnm saillant et son bord postérieur 
dilaté, mais non en cuilleron. 

Premier arceau abdominal en dessus, peu rétréci en avant, 
presque tout membraneux, son lobe latéral entièrement globu¬ 
leux, un peu prolongé et comme tronqué en arrière avec le bord 


lata! puis une seconde fois sous celui de Chelonia virginalis, paraît devoir 
faire partie de ce genre, ou d’un sous-genre à côté : la Gutiala, présente une 
trompe un peu plus forte, mais ne paraissant pas servir à nourrir l’insecte, 
des antennes simples, en outre la pièce pectorale est plus large, les côtés 
du métathorax en dessus plus larges, plus excavés et la marge postérieure 
qui se continue avec l’attache de l’aile, plus dilatée ; pour le reste et même 
pour la forme des parties génitales externes, elle diffère peu de notre Nemeo- 
phila; de même que la Plantaginis, elle peut avoir les ailes inférieures, tantôt 
noires ( Agarista gultata , Boisd. ), tantôt presque toutes jaunes ( Chel. virgi¬ 
nalis , ld.). 

Cette espèce prouve combien il est difficile de circonscrire les genres chez 
les Ghélonides qui, presque toutes, outre les caractères génériques apparents, 
présentent quelque caractère organique particulier, à l’exception de ceux tirés 
des nervures et qui sont peu variables. 



CHÉLONIDES. 


25 i 

antérieur un peu dilaté par en bas , non échancré , laissant une 
ouverture assez large sensible par en dessus; deuxieme segment 
saillant sur les côtés, pjant en dessus une partie latérale sail¬ 
lante, divisée par une rainure, huitième très-grand en dessus , 
convexe, obliquement et profondément échancré par en dessous , 
où il se trouve très-rétréci, pince très-allongée. 

Ailes grandes, lanière pour retenir le frein, longue, étroite; 
seconde nervure des supérieures donnant quatre rameaux 
dont le premier et le deuxième peu éloignés, le troisième pou¬ 
vant former une aréole avec le précédent, quadrifide, nais¬ 
sant avec le suivant de l’angle de l’aréole, troisième ayant 
quatre rameaux, dont le premier éloigné, les trois autres es¬ 
pacés autour de l’angle de l’aréole, celle-ci dépassant un peu 
le milieu de l’aile, la même aux postérieures ayant son qua¬ 
trième rameau un peu éloigné sur la nervule; parties géni¬ 
tales externes recouvertes en forme de capuchon par le hui¬ 
tième segment, stylet peu large à la base un peu crochu, 
pince d’abord large, puis rétrécie en une partie très-étroite 
longue, un peu en spatule, contournée par en haut, gaine du 
pénis allongée, saillante entre la base de la pince. 

La chenille est couverte de poils peu longs, variés pour la 
couleur, et se métamorphose comme celle des Arctia dans une 
coque molle ; la chrysalide, comme la plupart de celles des 
espèces de cette famille, conserve sa dépouille à son extrémité 
qui est munie d’une pointe, ses anneaux sont mobiles et sa 
surface est inégalement ponctuée. 

Nemeophila Plajvtagitnis (*), Linné. 

Elle n’est pas rare dans les parties élevées des montagnes 
des environs de Grenade. 


* M. J. Fallou a découvert dans les montages du Haut-Valais une espèce 
qu il appelle Cervini et qu’il croit devoir placer dans ce genre ; nous pensons 
plutôt qu’elle se range à côté de la Quenselii; (Ann. Soc. Ent. Fr. 1864, p. 25, 
pl. 1. f. 2. ) 



252 


ARCTIFJNS. 


Genre EUTHEMOMA, Stephens, 

Tête médiocre, front non rétréci en avant, peu abaissé, avec 
les joues saillantes, presque en forme de tubercule, palpes assez 
longs, droits, dirigés en avant, velus, dont les articles sont 
presque égaux, spiritrompe grêle, incomplète, antennes bipecti- 
nées, à dents assez longues, un peu plus courtes vers la base 
du côté supérieur, très-finement ciliées en dedans et terminées 
par une soie, denticulées, surtout d’un côté, chez la femelle, 
yeux assez gros, saillants, dépassant le front en avant, stemmates 
petits, front et occiput bombés; plis du pronotus renflés , écartés 
l’un de l’autre; scapules grandes, larges, dépassant l’attache 
de l’aile, leur apophyse distincte de la base, formant un fort 
crochet, mésonotus allongé, peu épais, échancré en avant , 
ayant le scutellum grand, un peu arrondi en arrière avec les 
côtés obtus, le long desquels remontent ceux du métanotus, dont 
la marge antérieure, d’abord étroite, s’épaissit en dehors, scutel¬ 
lum de celui-ci étroit, épais, saillant; épimères moyens, un peu 
plus larges que la face externe des hanches, les postérieurs 
presque aussi épais qu’elles à leur base;pattes peuvelues, longues, 
assez grêles, épiphyse tournée en dehors,plus courte que le tibia 
antérieur, les postérieurs longs, avec les deux paires d’éperons 
assez dis tantes, ceux-ci assez longs, onglets petits avec une légère 
dentelure, leur pelote ayant des appendices peu longs. 

Premier segment abdominal en dessus, plus large que le sui¬ 
vant, avec la division latérale dilatée, globuleuse, un peu pro¬ 
longée en arrière et sur le côté par en bas, laissant une large 
ouverture tympanique; huitième segment grand en dessous, 
pince génitale courte, étroite, bifide, stylet grêle, allongé, courbé, 
pointu, à base étroite. 

Ailes grandes surtout chez les mâles, deuxième nervure aux 
supérieures donnant trois rameaux dont le second bifide, troi¬ 
sième ayant le premier rameau très-éloigné, les trois derniers 
également espacés ; la même nervure aux inférieures, avec 



chklomiVes. 253 

le quatrième rameau un peu éloigné sur la nervule, celle-ci 
en zigzag, deuxième nervure renflée à la hase. Femelle ayant 
le septième segment abdominal en dessus, large, saillant 
sur les côtés, plus étroit en dessous, épais, non sensiblement 
échancré. 

Chenille comme dans les genres précédents ; cbysalide ru¬ 
gueuse à segments mobiles, ayant l’extrémité munie d’une 
pointe portant des crochets. 

Les mâles différent des femelles, par les ailes plus grandes, 
à couleurs plus pâles, ils s’envoient, le jour, dès qu’ils sont 
effrayés. 


Euthemonïa Rüssula ’, Linné. 

Trouvée dans les environs de Grenade. 

Genre OMOCHROA, Nobis. 

Tête assez grosse avec les yeux gros et saillants; palpes 
allongés, d'abord un peu redressés, puis dirigés en avant , 
ayant les deux premiers articles presque égaux, le troisième 
plus court , spiritrompe grêle, courte, front un peu convexe, 
antennes ciliées, villeuses, subcrénelées' avec le premier article 
plus épais, stemmates assez gros. 

Plis prothoraciques médiocres, peu allongés, un peu dépri¬ 
més dans le milieu ; scapules ordinaires, obtuses, mésothorax 
assez allongé avec son scutellum grand, médiocrement large, 
arrondi en arrière; métathorax embrassant complètement le 
scutellum précédent, ayant, ses côtés, qui sont assez larges, 
excavés en arrière avec le bord antérieur épaissi en dehors, 
son scutellum étroit, assez épais, la pièce pectorale médiocre, la 


La Ru/wla de Californie, paraît plutôt se rapprocher des Spilosomes que de 
ce genre. 


Lépidoptèhes de l’Andalousie. 



AKCTIÇJiS. 


cunéique saillante ; pattes , assez longues, Vèpiphyse un 
peu plus courte que le tibia , courbée en dehors, saillante , 
les deux paires d’éperons rapprochées, onglets ayant une 
dentelure ; premier segment abdominal en dessus, assez large, 
à peu près aussi long que le suivant, son lobe latéral renflé 
dans sa partie antérieure qui est assez étroite, puis prolongé 
en une partie membraneuse étroite, deuxième segment saillant 
en dessous, sur les côtés et au milieu , huitième large en dessus, 
presque nul en dessous ; pince génitale rétrécie après la 
base en une tige très-mince, recourbée par en bas, four - 
chue, stylet très-court, épais, renflé à son sommet qui est 
presque bilobé, ayant sa base large. 

Ailes assez grandes avec les aréoles larges, dépassant le 
milieu, deuxième nervure des antérieures donnant trois ra¬ 
meaux dont le premier rapproché de l’angle de l’aréole, grêle, 
le secondquadrifide, troisième ayant son quatrième rameau un 
peu écarté sur la nervule; la même aux postérieures n’avant 
que trois rameaux dont aucun bifide. 

Omochboa Spurca, Nobis. 

Cat. Syst. Lép. And. pl. 4, fig. 3. 

Flavo-rufescens ; alis posticis supra obscurioribus ; antennis 
villosis, subcrenulatis. 

De la taille de la Setina irrorella; toute d’un jaune-roussàtre, 
un peu rougeâtre en dessous avec le dessus des ailes infé¬ 
rieures plus foncé. Cette teinte plus rousse est produite par 
des écailles différentes des autres ; les antennes sont grêles un 
peu moniliformes. 

Nous n’indiquons cette espèce, qu’avec doute, du midi de 
l’Espagne, l’ayant trouvée parmi des restes de Lépidoptères 
de ce pays, sans nous rappeler l’avoir prise ; elle pourrait être 
exotique; d’après un mâle un peu usé. 



CHKLONIDES 


255 


Genre OCNOGYNA, Lederer.* 

Tête médiocre, palpes dépassant peu le front, dirigés, en 
avant, très-velus, un peu renflés, à articles presque égaux, 
spiritrompe petite, imparfaite, antennes assez fortement 
bipectinées et presque également, un peu épaissies et dentées 
chez les femelles, surtout d’un côté, ayant le premier article 
peu long, un peu renflé, yeux médiocres, stemmates petits , 
front assez large carré, vertex bombé, occiput en partie caché 
par les plis prothoraciques, ceux-ci assez grands , un peu 
renflés, un peu élargis à leur bord interne; mésothorax court, 
épais, saillant sur les côtés, son scutellum grand, large , 
arrondi en arrière, celui du métathorax assez large et court ; 
épimères moyens plus larges que la face externe des hanches , 
beaucoup plus étroits au métathorax dont la pièce pectorale 
est assez grande et la cunéique un peu saillante. 

Pattes courtes, fortes, velues , ayant les hanches antérieures 
épaisses, renflées, les tibias assez courts non dilatés avec l’é¬ 
piphyse presque aussi longue qu’eux, épaisse, tournée en 
dehors, les postérieurs épaissis avec deux paires d’éperons 
très-rapprochées, onglets ayant une dentelure, accompagnés 
d’appendices assez longs; premier segment abdominal en 
dessus, plus court que le suivant, plus étroit, un peu étranglé, 
sa partie postérieure écailleuse, élevée, son lobe latéral divisé 


* M. Lederer avait cru devoir remplacer notre genre Trichosoma, par celui 
à'Ocnogyna, eu y comprenant l’Hemigena, à laquelle nous l’appliquons ainsi 
qu à la Zoraida ; toutefois ces espèces, qui se rapprochent du groupe de la 
Maeulosa, en diffèrent comme les Trichosoma etles Pachylischia, pour la dispo¬ 
sition des taches. Ce nom de genre ne donne point l’idée d’ailes avortées, il 
veut dire, femelles paresseuses , et s’applique assez bien à ce groupe dont 
les femelles ont souvent les ailes moins développées que les mâles; ellqs se 
rapprochent aussi beaucoup des espèces appelées Sordida , Lüctuosa , et un peu 
des Pachylischia. 




ARCTIENS. 


256 

en deux parties presque égales, l’antérieure plus saillante 
laissant une ouverture étroite, deuxieme segment saillant sur 
les côtés et dilaté en dessous, huitième grand en dessus, très- 
étroit en dessous, entourant des pièces génitales peu saillantes; 
septième chez la femelle grand, long, non échancré en 
dessous. 

Corps couvert de poils nombreux. Ces caractères sont 
surtout pris sur VHemigena, ils se modifient un peu chez la 
Zoraida*. Les ailes, a’une largeur médiocre, parfois avor¬ 
tées, ou moindres chez les femelles, semblent n’avoir pas tou¬ 
jours tout leur développement chez les mâles (Hemigena). 

Chenilles couvertes de poils noirs et parfois fauves sur les 
côtés, formant une coque étroite et produisant une chrysa¬ 
lide à anneaux non flexibles. Nous pensons que ce genre est 
près des Trichosomes et a des rapports avec les derniers 
Spilosomes **. 


* Dans lés genres, il ne peut, y avoir de caractères absolus, puisqu’ils ne 
sont jamais complètement semblables chez deux espèces différentes ; le genre 
est donc une division arbitraire, plus ou moins bonne, selon que les caractères 
varient plus ou moins dans l’ensemble des espèces; chez les Chêlonides 
surtout, l’instabilité des caractères est telle que, pour les avoir trop divisées 
on se trouve presque obligé de faire un genre pour chaque espèce ; le système 
nervural seul reste toujours à. peu près le même. 

** On peut y ajouter la Casia s, Esper, qui S’en éloigne un peu. Les espèces 
appelées Maculosa, Esper, Simplonica, Boisduval, Mannerheimi, Duponchel, 
en diffèrent, ainsi que des Pachylischia , par la disposition des taches des ailes 
supérieures; c’est donc à tort que M..Boisduval écrit pour la Simplonica « alæ 
anticœ ut apud Tr. parasitum » les taches au contraire sont placées différem¬ 
ment, les marges postérieures et antérieures en sont à peu près libres, ce qui 
est le contraire chèz le Parasitum ; les pièces génitales de celui-ci sont comme 
chez les Spilosomes; chez la Maculosa, pince courte, épaisse, convexe, 
presque trifide, avec la partie siipêrieure prolongée, stylet très-petit, très- 
court, redressé, presque en zigzag; nous les distinguons sous le nom de 
Chelis. 



CHÉLOINIDES. 


257 


Ocnogyna Zoraida , Gradin. 

Ann. Soc. Ent. Fr. 1836, p. 56, pl. 17, B. 

Catal. Syst. Lep. And. pl. 4, f. 1. 

Alis griseo-subroseis; dnticis supra maculis quatuor costalibus, 
duabus aliis posticis marginalibus, punctis quibusdam striga 
que disci , posticis puncto discoidali maculis que marginalibus, 
nigris; antennis longe bipectinatim dentatis. 

Ailes d’un gris-brunâtre pâle un peu rosé, ou ayant une 
teinte d un roux-fauve surtout à la marge antérieure des pre¬ 
mières, celle-ci marquée de quatre taches et d’un point basi¬ 
laire, la marge postérieure de deux petites taches, le disque 
d’une strie et d’un ou plusieurs points ; secondes un peu plus 
pâles, ayant un point discoïdal et quatre ou cinq petites 
taches pouvant parfois se toucher, noirs ; dessous semblable 
au dessus avec la marge antérieure d’un fauve rosé plus 
vif. 

' Corps couvert de longs poils d’un brun varié de gris et de 
roussàtre, plus foncé sur le dessus du ventre avec le dessous, 
les côtés et l’extrémité plus ou moins, teints de rougeâtre et 
une bande noire latérale; pattes antérieures ayant les cuisses 
teintes de rougeâtre en avant; antennes noirâtres avec l’axe 
rougeâtre en dessus. 

Elle se trouve dans les parties élevées de la Sierra-Nevada 
et autres montagnes des environt de Grenade, où nous avons 
trouvé plusieurs chenilles avec M. Graslin dont une seule lui 
a réussi; l’insecte a paru le 15 mai. 

Cette espèce, à peu près semblable à YHemigena *, par le 
dessin, s’en distingue par des antennes, à dents plus longues, 


* VOcnogyna hemigena ( Graslin Ann. Soc. Ent. Fr. 1850, p, 402, pl. 10, 
fig. 811 ), diffère peu de la Z or aida, mais les .mâles ne paraissent pas avoir 
les ailes complètement dévelpppées. La chenille, d’après XI. Graslin, arrive à sa 
grosseur en juillet et août ; elle est noire, couverte de poils de la même cou- 



258 


ARCXIENS. 


par les ailes plus développées dans les deux sexes, par la che¬ 
nille dont les poils des côtés sont fauves. 

Genre CHELONIA,* Godart. 

Tête courte, yeux petits, rétrécis-par les tempes, palpes 
droits, dirigés en avant, velus, ayant le dernier article aussi 
long que le précédent, antennes bipectinêes à dents égales, 
denticulées chez, les femelles, stemmates petits, front assez 
large, non rétréci en avant. 

Plis prothoraciques un peu arrondis à leur bord interne , 
unpeu renflés, assez larges; scapules assez grandes très-obtuses, 
recouvrant à peine l’attache de l’aile; mésothorax épais, large, 
son scutellum large , arrondi en arrière; métathorax assez 
large sur les côtés en dessus, borné en arrière par un bord 
un peu élevé, non en cuilleron, pièce pectorale moyenne, assez 
étroite, pièce cunéique saillante aidant, avec la pièce sous- 
axillaire , à former une cavité assez profonde ; hanches 
antérieures épaisses , épiphyse large dépassant à peine les 
deux tiers du tibia, petite chez les femelles, les deux paires 


leur, plus longs sur les derniers segments, mêlés d’autres roussàtres sur les 
côtés, avec une raie latérale orangée, interrompue, et un liseré dorsal blan¬ 
châtre ; elle arrive à sa grosseur en juillet et août, forme dans nne excava¬ 
tion, une coque étroite, enveloppée d’une toile légère, et produit une chrysa¬ 
lide d’un brun foncé, terminée par une pointe courte, munie de soies crochues 
et ayant ses anneaux soudées; l’insecte en sort au mois de mai et habite les 
parties élevées des Pyrenées-Orientaies; M. Graslin ajoute qu’il s’accouple 
le jour, mais 0 ne dit point si, en liberté, le mâle vole pendant l’ardeur du 
soleil à la recherche de sa femelle, ce qui nous paraît probable. Chez le 
mâle, les pièces génitales externes sont peu .saillantes, le stylet très-court, 
crochu, est assez large à la base; la pince est très-courte, étroite d’abord, puis 
cylindrique obtuse avec un petit angle en dedans : 

* Par le mot Ckelonia, Godart a voulu reproduire celui d’Ecaille, imposé 
depuis longtemps aux Chélanides par Geoffroy, Engramelle, etc.; nous l’appli- 
quons à VAulica et à la Curialis qui forment un groupe intermédiaire entre les 
précédents et les Arctia. 



CHÉLOINIDES. 


251) 


d’éperons postérieurs grandes, onglets avec une dentelure, pelote 
ayanl des appendices médiocres. 

Premier segment abdominal assez étroit en dessus, membra¬ 
neux, non élevé en arrière, son lobe latéral court, en grande 
partie renflé, globuleux, un peu prolongé en arrière où il est 
membraneux laissant une large ouverture, arceau inférieur 
du deuxième très-large, évasé, dernier très-large en dessus 
en forme de capuchon, presque nul en dessous, grand chez la 
femelle, non élargi au sommet ni écbancré en dessous. 

Ailes grandes, non diminuées chez les femelles ; chenilles à 
peu près comme chez les Ocnoggna, mais produisant des chry- 
lides à anneaux mobiles. 

Cheloma Dejeainii % Godart. 

— Hist. Lep. IV, Noct. p. 326, pl. 34, fîg. 2. 

Boisd. lcon. Hist. Lep. p. 127, pl. 59, fig. 13. 

A lis anticis fusco vel rufo-ferrugineis, fascia primum longi- 
tudinali et postica, dehinc transversa, angulata et maculis 


* La Dejeanii, n’a été connue pendant longtemps, que d’après un seul indi¬ 
vidu, rapporté d’Espagne par le général Dejean, et n’avait pas été retrouvée 
depuis. C’est d’après des données mensongères, que Godard l’avait indiquée 
de la Cerdagne française, elle n’a pas encore été trouvée en France. M. Bois- 
duval dans son premier Index (1829), cherche à accréditer cette fausse indica¬ 
tion, dont il était l’auteur, en l’appuyant d’un nouveau mensonge : « et ego ex 
agro ruscinonensi accepi specimen ! » plus'tard dans ses Icônes (1834), il écrit, 
« la femelle ressemble au mâle » ! mais encore plus tard, dans son nouvel Index 
(1840), il ne l’indique plus que d’Espagne ; enfin dans sa notice sur le général 
Auguste Dejean, de la collection duquel il avait été le conservateur! (Ann. Soc. 
Ent. Fr. 1846, p. 65, note 1), il raconté ainsi : « il fit aussi la découverte, près 
deTalavera-la-Real, de la Çhelonia Dejeanii, dont on ne connaît encore qu’un 
seul individu qui, aujourd’hui, fait partie de notre collection ! » Si nous citons 
ces Contradictions de M. Boisduval, c’est pour montrer que, dès le principe, il 
songeait à s’approprier cette espèce. 

Il ajoute ensuite, que les espèces de la collection Dejean, ont été disséminées 



260 


AKCTIEVS. 


quinque parvis, thoracis margine, abdomine alisque posticis 
flavis , his rubido marginatis fascüsque duabus e maculis 
aigris; abdomine fllavo, fasciis punctisque nigris. 

Cette espèce qu’on avait considérée comme pouvant être une 
variété de Curialis , en est bien distincte et doit peut-être se 
ranger dans le genre Ârctia; les ailes inférieures par leur des¬ 
sin la rapprochent de la Caja , mais ne la possédant pas nous 
n’avons pu vérifier ses caractères. 

Dans ces derniers temps, il en a été trouvé, deux autres in¬ 
dividus en Espagne, par M. Staudinger, qui a dû commettre 
une erreur ci l’égard de la chenille, en disant qu’elle ne diffé¬ 
rait pas assez, de celle de la Curialis , pour être distinguée. 

Nous-même, nous avons vu un autre individu chez 
M. le docteur Graells à Madrid ; il n’existe donc encore, que 
quatre individus, tous semblables, de cette belle et rare espèce 
qui, paraît surtout habiter, la partie centrale et les montagnes 
de l’Espagne. 


Genke ARCTIA, Schrank. 

Tête assez petite, étroite d’avant en arrière, yeux gros, 
saillants, front assez large, carré , ne dépassant pas les yeux, 


dans diverses collections ( il se garde de citer la nôtre ), ainsi que dans la 
sienne, par l'atiquisition qu’il en aurait fait. 

Nous donnons à cette dernière assertion le démenti le plus formel, appuyé 
du reste sur des preuves irrécusables ; nous possédons les étiquettes écrites de 
la main de M. Boisduyal, de toutes les espèces de la collection Dejean, acquises 
par nous, et qui se composaient : des Hespérides qui ont servi à Latreille pour 
l’article de VEncyclopédie Méthodique, des Crépusculaires, des Bombycides 
et Chéloniens, d’une grande partie des Noctuides et de tous les Micro. — 
M. Boisduval avait soustrait la Latreillii type, la Dejeanii qui était remplacée 
par une Curialis portant son étiquette ; le Cestrum remplacé par VArundinis ; 
l 'Had.arnica, si rare à cette époque, et une foule d’autres ; s’étant ainsi appro¬ 
prié tout ce qui étail h sa convenance, que pouvait-il désirer acheter? 



CHÉLOIIBES. 21) f 

palpés plus ou moins longs , à articles presque égaux, dirigés 
en avant, spiritrompe petite, incomplète, antennes plus ou 
moins bipectinées ou simples, chez les mâles, souvent denticu- 
lées chez les femelles, stemmates petits. 

Plis du pronotus larges, souvent plus étroits en dehors , ren¬ 
flés, excavés par en dessous en arrière, où ils laissent voir par¬ 
fois, les deux autres plis qui sont garnis de poils écailleux ( Caja, 
Matronula *), scapules allongées , dépassant l’attache de l’aile; 
mésothorax large , épais , assez court, avec le scutellum grand ; 
métathorax large sur les côtés en dessus, qui forment un bord 
saillant en avant , épaissi en dehors ou bilobé, puis un peu 
excavés et déprimés , cernés en arrière par un rebord membra¬ 
neux parfois en cuiller on (Villica), son scutellum assez épais, 
pièce pectorale large; hanches antérieures un peu épaissies , les 
mêmes tibias non dilatés avec l’extrémité anguleuse , ayant 
Vépiphyse plus courte qu’eux, large, courbée en dehors, tibias 
postérieurs un peu épaissis avec leurs éperons rapprochés. 


* M. Lederer a séparé sous le nom de Pleretes , la Matronula , dont la spiri- 
Irompe est plus longue mais paraissant impropre à nourrir, les antennes 
simples, les plis postérieurs du pronotus bien sensibles sous le bord postérieur 
des premiers; les pièces génitales peu différentes, mais dont le stylet présente, 
ainsi que chez VHebe , une disposition particulière ; sur la partie dorsale, 
on voit s’élever une sorte de crête longue, épaisse, peu large, très-obtuse, re¬ 
courbée vers le stylet qui est petit, étroit, obtus un peu crochu, pince présen¬ 
tant en dessus , à sa base, une pointe obtuse; chez VHebe, la crête du stylet 
est très-large, débordant sur les côtés, obtuse, épaisse, un peü éehancrée au 
sommet avec une saillie latérale à la base, elle a un peu la forme d’un cœur 
renversé. Ce caractère rapproche deux espèces bien differentes pour les cou¬ 
leurs, la forme des antennes, la longueur de la trompe ; pour le reste la Ma¬ 
tronula s’éloigne peu de la Caja. 

On peut séparer sous le nom de Grammia la Quenselii paykull, qui a des 
rapports avec la Plantaginis; ses yeux sont petits, la deuxième nervure aux 
supérieures fournit quatre rameaux séparés, et le premier rameau de la 
troisième nervure, aux inférieures, est rapproché des autres ; la Dahurica, 
que nous ue eonnaisssons pas, paraît faire partie de ce genre. 



262 


AIICTIENS. 


couchés , épais, inégaux, dernier article des tarses plus long 
que le précédent , onglets bifides, appendices de la pelote plus 
ou moins longs; premier segment abdominal en dessus , assez 
large, un peu plus étroit que le suivant , plus court , son lobe 
divisé en deux parties plus ou moins renflées dont la première , 
tantôt plus épaisse et tantôt moins, deuxième un peu saillant 
sur les côtés, huitième assez grand couvrant , par en dessus , les 
pièces génitales qui sont saillantes, son arceau inférieur étroit, 
court. 

Femelles ayant le septième segment très-grand, épais, 
divisé sur le côté par un pli produisant une rainure, plus ou 
moins échancré à son bord inférieur *. 

Ailes grandes et n’avortant jamais chez les femelles ; 
deuxième nervure des supérieures donnant tantôt trois, tantôt 
quatre rameaux, parfois chez la même espèce (Caja) , et produi¬ 
sant souvent une aréole accessoire ; parties génitales des 
mâles différant peu dans les diverses espèces, pince grande, 
large, rétrécie avant l’extrémité, en une partie très-étroite, 
parfois presque aussi longue que la première, quelque fois en 
spatule dont un côté est opposé à l’autre en se contournant par 
en hant, souvent dilatée par en dessous et anguleuse ou divisée 
à son bord supérieur en une pointe ; entre ses branches, au- 
dessus du pénis, se voit souvent, de chaque côté, une épine 
obtuse, parfois hérissée, stylet parfois bossu ou surmonté 
d’une crête et alors très-court, ou simple, plus long, étroit, 
courbé, pointu, gaine du pénis épaisse, convexe, peu ou pas 
saillante. Corps gros, surtout l’abdomen chez les femelles, peu 
velu; mâles ne recherchant pas celles-ci pendant le jour. C’est 
dans ce genre que se trouvent les chenilles dont les poils sont 
les plus longs, ce qui lui a valu son nom, en les comparant à 


* Chez les Villica, Hebe et Lapponica femelles, ces parties anales ont beau¬ 
coup de rapport; chez la Fasciata, le bord inférieur est peu échancré. 



CHÉLOKIDES. 263 

un ours. La plupart Sont polyphages, d'autres vivent de grami¬ 
nées et se nourrissent pendant la mauvaise saison; elles forment 
parmi les débris végétaux, ou dessous, une coque légère, 
lâche, molle, enveloppée d'une toile et s’y métamorphosent en 
une chrysalide épaisse, un peu rugueuse, terminée par une 
saillie ou pointe courte, parfois un peu bifide et souvent mu¬ 
nie de soies crochues auxquelles reste accrochée la dépouille, 
ayant toujours les segments abdominaux mobiles ; l’insecte se 
montre pendant l’été. Quelquefois la chenille de la Caja gros¬ 
sit de nouveau si rapidement, qu’elle arrive à sa grosseur à la 
fin de l’automne et pourrait paraître deux fois dans l’année. 
Nous regardons cette espèce comme le type du genre. 

Arctia Yillica, Linné. 

H. Schæff. Suppl. Bomb. tab. 2, fig, 7, 8, A. Konewkai. 

Cette variété diffère par ses taches plus larges, dont quel¬ 
ques-unes sont réunies, d’une couleur plus jaune, et en ce 
que les taches noires des inférieures, sont plus petites ; la 
chenille ressemble à celle de la Villica ordinaire, mais les 
pattes sont noirâtres au lieu d’être rouges, elle était commune 
sur le rocher de Gibraltar, et se trouve aussi à Madrid. 

Arctia Hebe, Linné. 

Cette espèce dont la chenille ressemble beaucoup à celle de 
la Caja, en diffère extrêmement à l’état d’insecte; elle a été 
rencontrée en Andalousie, par MM. Lederer et Staudinger. Les 
onglets sont grands, la pelote petite, ne présente pas d’appen¬ 
dices sensibles. 



26 i 


CINQUIÈME TRIBU. LIPARSENS 
Se réduisant à la famille des LIPARIDES \ 

Point de stemmates, antennes courtes, fortement bipecti- 
nées avec les deux rangées de dents inégales, un peu écartées 
l’une de l’autre, celles-ci grêles, longues, biciliées, non ren¬ 
flées, terminées par une petite épine et une ou plusieurs soies 
dont une presque toujours fléchie presque à angle droit vers 
la base, diminuant brusquement et ayant l’axe élliptique, 
bipectinées ou dentées chez les femelles; palpes variables, 
dirigés en avant avec le premier article un peu abaissé, sou¬ 
vent écartés l’un de l’autre, surtout vers l’extrémité, spiri- 
trompe toujours rudimentaire ou nulle, ou impropre à la 


* MM. Stephens et H. Schæffer ont réuni cette famille à celle des 
Chélonides ; l’on ne peut nier qu’elles aient entre elles des rapports d’organi¬ 
sation très-rapprocfiés, soit dans la forme du premier segment abdominal, 
soit dans celle des pièces génitales, soit dans celle des nervures et même 
un peu dans les antennes ; si l’on compare certaines femelles de ceux-ci 
avec des mâles de ceux-là, l’apparence dans ces rapports est telle, qu’à pre¬ 
mière vue, la femelle du Detrita ou du Rubea , lorsqu’elle est brune, seraient 
bien plutôt prises pour une Chélonide du groupe de la Mendica, que pour 
une Liparide. Nous croyons pourtant ces deux familles distinctes l’une de 
l’autre, mais celle-ci doit s’embrancher sur celle-là; les Liparides, diffèrent 
par le corps des mâles presque toujours plus grêle, par des antennes plus 
courtes, ayant des dents beaucoup plus longues, plus minces, moins épaisses au 
sommet, qui est presque bifide, se terminant, d’un côté, par une sorte 
d’épine penchée en dehors, de l’autre, par une soie courbée vers la base 
(Monacha) ou par plusieurs divergentes, par le scapus toujours plus large, 
moins cylindrique, par la spiritrompe toujours rudimentaire ou nulle, par le 
front plus large par en haut, plus rétréci par en bas, prolongé en un épis- 
tome saillant, épais, qui est nul chez les autres, et surtout par l’absence des 
stemmates; par les plis prothoraciques plus étroits, non déprimés ; par la 
pièce pectorale toujours plus étroite ; par la lanière du frein plus courte, plus 
large et par d’autres caractères organiques, enfin par les couleurs et le 
dessin complètement différents, et aussi par les mœurs, celles-ci étant 
surtout arboricoles, celles-là vivant à la surface de la terre. 


LIP ARIDES. 


265 

nutrition; épiphyse tibiale large, très-longue, fléchie chez les 
mâles; deux plis prothoraciques assez épais, derrière lesquels 
s’en trouvent souvent deux autres plus longs, minces, descen¬ 
dant au devant du stigmate; espace sous-axillaire très-étendu, 
membraneux. 

Ailes toujours assez grandes chez les mâles, les inférieures 
n’étant jamais rétrécies, munies d’un frein long et fort qui est 
multiple chez les femelles ; troisième nervure ayant quatre 
rameaux dont le dernier parfois sur lanervule, mais ne s’avan¬ 
çant jamais jusqu’au milieu; inférieures non dilatées à la base 
du bord antérieur, ou dans sa longueur, les deux premières 
nervures toujours écartées l’une de l’autre à la base, puis peu 
après contiguës ou unies par un rameau à peine visible, très- 
rarement confondues dans une certaine longueur, la première 
épaissie à la base, la deuxième toujours bifide à partir de 
l’aréole ou après; celle-ci sur les deux ailes atteignant ou 
dépassant le milieu, bord postérieur de l’attache de l’aile plus 
ou moins dilaté en cuilleron. 

Division externe du premier arceau supérieur de l’abdomen 
le plus souvent modifiée, surtout chez le mâle, pour élargir ou 
étendre la cavité tympanique qui est toujours sensible : stylet 
presque toujours saillant en dehors du dernier segment, sous 
la forme d’une pointe crochue, celui-ci fortement échancré 
par en dessous et laissant voir une partie des pièces génitales*. 

Larves toujours velues, ayant sur le neuvième et dixième 


* Ne pouvant faire suivre tous les genres d’une manière continue, sans 
rompre quelques-uns des rapports que les espèces présentent entre elles, 
après nous ètTe servi de l’échancrure des onglets, et de la divergence des 
rameaux de la deuxième nervure des premières ailes, comme aidant à dis¬ 
poser plus naturellement ces genres, quatre se sont trouvés exclus de la série; 
mais à cause de leurs rapports, nous les avons considérés comme un 
rameau partant du genre Dasychira et suivant parallèlement; ce sont les 
Penthophera , Liparis, Psilura et Hypogymna; les deux derniers se lient 
intimement avec les Daiychira et Micropterogyna, mais les onglets sont sim¬ 
ples comme chez les Leu cosia et Lmlia. 



266 


LIPARIENS. 


segments, un pore vesiculeux rétractile, portant des rangées 
circulaires de tubercules assez gros d’oii partent des touffes 
de poils; vivant presque toujours sur les arbres, formant 
entre les feuilles, où les débris, où sous les pierres, une coque 
parfois assez serrée, toujours molle; chrysalide velue souvent 
par touffes, surtout sur le dos, terminée par une pointe assez 
longue, garnie de soies crochues. 

Rameaux de la deuxième nervure des premières non divergents ; 

ONGLETS ÉCUANCRÉS. 

genre PORTHESIA *, Stephens. ■ 

Yeux gros, antennes assez grandes , ayant les dents mucronées 
avec deux soies, dont une plus longue, tournée vers la tête, et 


Onglets non échancris. 

* Nous n’avons pas rencontré les espèces suivantes : genre Leucosia 
jVoWs; antennes rétrécies vers le sommet qui est presque aigu, un peu 
redressé' ayant lés dents très-peu épaissies et échancrées au sommet avec 
une petite épine tournée vers le bout et une soie assez longue penchée vers 
la base, celles de la femelle fortement bidenticulées -, thorax couvert de poils 
divergents, cotonneux; pattes fortes, peu velues avec les tarses presque 
glabres,, tibias antérieurs ayant une épiphyse large, épaisse, flexueuse avec 
l’extrémité tournée en dehors, et dilatée, aussi longue qu’eux, postérieurs 
n’ayant qu’une paire d’éperons, onglets sans échancrure, munis d’une pelote; 
ailes un peu dilatées à la marge postérieure des premières, ayant les nervures 
fortes, deuxième des premières donnant quatre rameaux non divergents, 
dont les trois derniers rapprochés et le troisième divisé deux fois, troi¬ 
sième nervure courbée,, ses trois premiers rameaux très-espacês, le 
quatrième peu éloigné sur la nervule, celle-ci formant un angle en dedans, 
angles de l’aréole à peu près, égaux ; deuxième nervure des secondes bifide 
après l’aréole, celle-ci ayant son angle postérieur plus avancé, rameaux de 
la troisième nervure disposés presque comme anx premières; abdomen 
épais, très-velu à sa base en dessus et à l’extrémité, division externe du 
premier arceau supérieur, petite, étroite, formant un renflement plus élevé en 
arrière, partie moyenne, large, fortement rétrécie en avant, ouverture tympa- 
nique étroite, deuxième arceau saillant sur les côtés. Premier article des 
antennes très-court, le dernier article des palpes assez long ; plis prothora- 



LIPARIDES. 


267 


Vautre un peu en dedans., sommet rabattu plus court que les der¬ 
nières dents, base en dedans et front couverts de longs poils , 
bipectinées, chez les femelles, palpes avancés, dépassant le 
front, troisième article bien visible. 

Thorax et pattes couverts de longs poils cotonneux peu serrés, 
étalés, divergents , redressés, dont quelques-uns très-longs, 


ciques grands, larges, contigus, amincis en pointe en dehors; scapules 
grandes prolongées en arrière, espace axillaire très-grand ; côtés du scutum 
du métathorax assez laTges ayant la marge antérieure et externe élevée, 
saillante avec la tache pulvérulente large, triangulaire, scutellum large, 
court, épinière plus étroit que la hanche, bord postérieur de l’attache 
de l’aile peu élargi en cuilleron, demieT segment abdominal en dessus 
(8 e ) moins large que le deuxième, tronqué, laissant voir le stylet qui est 
étroit, court, déprimé, obtus un peu courbé, branches de la pince divisées 
en un lobe inférieur court, large, terminé en dedans par une pointe et par 
en haut en une longue tige étroite, courbée en dedans sur les côtés du pénis, 
pointue, un peu crochue ; extrémité anale de la femelle privée de duvet, 
partie vulvaire très-large, ovoïde, déprimée, bordée de cils, échanerée en 
dedans par en bas pour le passage de l’oviduc; oeufs disposés en plaque sur 
l’écorce des arbres et recouverts d’une matière écumeuse blanche, luisante. 
Chenilles déprimées vivant sur le saule et le peuplier. Insecte ayant les ailes 
blanches plus ou moins luisantes et cotonneuses. Leucosia salicis , Linné. 

Genre Lelia Stephens ; antennes assez longues ayant l’extrémité rabattue, 
plus courte que les dernières dents, celles-ci presque échancrées au sommet 
avec trois ou quatre soies divergentes et parfois d’autres dans la longueur, 
noires à la base ; denticulées chez les femelles, palpes longs, le dernier article 
bien visible, comprimés, hérissés en dessous, poils du front rabattus sur eux, 
spiritrompe assez sensible,- thorax et cuisses couverts de poils peu serrés; 
tibias et tarses presque glabres, épiphyse courbée en faucille, plus longue que 
le tibia, le p’ostérieur ayant deux paires d’éperons assez forts, non velus, 
presque égaux, la première après le milieu, onglets sans échancrure avec 
une pelote étroite, saillante ; ailes supérieures peu larges, deuxième nervure 
ayant quatre rameaux non divergents, dont le dernier sur la nervule, le 
deuxième et le troisième formant souvent une petité aréole accessoire, celui-ci 
se divisant deux fois, troisième nervure courbée vers l’extrémité, ses quatre 
rameaux se rapprochant progressivement, aréole peu large, nervule courbée 
en dedans un peu en zigzag ; inférieures assez larges, évidées au bord anté¬ 
rieur, les deux premières nervures contiguës dans un point très-étroit, assez 
loin après la base, troisième ayant le second et le troisième rameau rappro- 


268 


LIPAUIË.YS. 


celles-ci assez longues avec l’épiphyse aplatie; amincie et cour¬ 
bée avant son extrémité, à peu près aussi longue que le tibia, 
postérieures ayant deux paires d’éperons, dont les premiers 
situés au milieu, plus longs, grêles, tarses velus, onglets ayant 
une échancrure*profonde, et une petite pelote; abdomen assez 
grêle, très-velu, terminé par des poils fauves ou roux, ouver¬ 
ture tympanique assez apparente, division externe du premier 
arceau supérieur renflée, convexe, ouverte en avant, presque 
contiguë au thorax ; celui delà femelle cylindrique, un peu 
épaissi vers l’extrémité qui est couronnée par un bourrelet épais 
de poils roux pour couvrir les œufs **, qui est nul en dessous. 

Ailes blanches ayant des poils crépus vers leur base, 
deuxième nervure des antérieures donnant trois rameaux dont 
un seul avant l’aréole, le deuxième divisé trois fois, troisième 
courbée au sommet où se trouve les trois derniers rameaux 
avec le quatrième placé sur la nervule et le premier éloigné 
des autres, aréole large, nervule peu distincte au milieu ; 


chés l’un de l’autre, le quatrième éloigné sur la nervule, celle-ci peu sensible, 
en zigzag, avec son angle interne en avant du milieu, aréole assez grande 
ayant l’angle postérieur peu avancé, bord postérieur de l’attache de l’aile peu 
dilaté en cuilleron; abdomen assez long peu velu, premier arceau supérieur 
ayant la.partie moyenne, large au moins deux fois autant que son lobe externe 
celui-cipeu renflé avec le bord antérieur élevé, ouverture tympanique médiocre, 
deuxième arceau un peu renflé sur le côté en avant, bien plus long que le 
premier, dernier segment tronqué en dessus, stylet ën crochet pointu, large 
comprimé, pince courte, inférieure, simple, formant deux lobes étroits oppo¬ 
sés, arrondis au Sommet qui est mucroné en dedans, évidés à leur bord in¬ 
terne ; femelle ayant la partie anale nue, et l’oviduc un peu saillant ; insecte 
blanc, ou roussâtre sur les supérieures et les pattes couleur d’ocre pâle. 
Llia cœnosa , Hübner. 

* Cette échancrure est produite par la base de l’onglet qui, dilatée, amincie, 
large, se continue ainsi jusqu’au delà du milieu, où elle cesse subitement en 
laissant entre elle et la partie externe une fente profonde et assez large ; 
avant de cesser, la dilatation est un peu plus forte et forme un petit angle, le 
reste de l’onglet est conrbé et rabattu sur elle (V-nigrum). 

** Ce duvet ne sert point à garantir les œufs du froid, puisque les chenilles 
naissent pendant l’été, mais plutôt de la chaleur ou des insectes destructeurs. 


LlPARlDES. 


2 Gï) 

première et deuxième nervure des inférieures rapprochées, 
ou se touchant assez loin après la base, première bifide après 
l’aréole, troisième trifide, un des rameaux moyens devenant 
ramuscule, et le quatrième éloigné sur la nervule (Chnjsor- 
rhœa) ou trifide, le quatrième ayant disparu (Auriflua). 

Yeux très-saillants ; plis prothoraciques étroits, écartés l’un 
de l’autre ; scapules assez grandes, un peu prolongées en 
dehors, avec un crochet large assez court, peu aminci an 
sommet; bord postérieur de l’attache des secondes ailes un 
peu dilaté, non en cuilieron; dernier segment abdominal non 
allongé par en haut, stylet court, étroit, un peu épaissi au 
sommet, courbé, pince simple, à branches allongées plus ou 
moins rétrécies vers le sommet, dilatées par en bas ; partie 
anale, chez la femelle, un peu saillante, septième segment por¬ 
tant le bourrelet, très-rétréci. 

Porthesia Chrysorrhoea, Linné. 

Sepp. V, tab. 28. 

Presque toute blanche avec quelques parties noirâtres et 
parfois des points noirs sur les supérieures, dont quelques- 
uns plus nombreux, indiquent une ligne marginale et les 
croissants discoidaux. 

Habite l’Andalousie. Chenilles causant de grands dégâts 
dans les bois et les vergers, naissant dès le mois de juillet, 
et se réunissant en société dans une toile assez serrée, envelop¬ 
pant quelques feuilles dans lesquelles elles se tiennent et dont 
elles mangent le parenchyme. 

Elles passent ainsi, sans grossir, la mauvaise saison, atten¬ 
dant les nouvelles feuilles pour se développer. Ce sont celles 
dont la destruction est obligatoire, et dont, au premier prin¬ 
temps , on voit les toiles sous forme de paquets blanchâtres 
placés à l’extrémité des rameaux. 

Lépidoptères de l’Andalousie. 18 



270 


U P ARIENS. 


Porthesia Auriflua, SysL Ver Z. 

Sepp. V, tab. 22, 

Presque toute blanche comme la précédente - se reconnaît 
de suite à l’extrémité anale entièrement fauve, tandis qu’elle 
est blanche eu, dessous, chez l’autre; présentant, en outre, 
beaucoup d’autres différences, surtout organiques; chenille 
très-differente, vivant surtout dans les bois sans faire de dégâts; 
rencontrée par M. Staudinger *. 


Onglets échancrés. 

* Nous n’avons pas trouvé les suivants : genre Leucoma Stéphens : yeux 
gros très-saillants, antennes redressées au sommet qui est aigu, ayant les 
dents mucronées avec une soie assez courte tournée vers la tête, fa rangée 
postérieure beaucoup plus longue surtout vers la base, celle-ei ne présen¬ 
tant pas de touffe de poils sensible, palpes épais, obtus, non velus, un peu 
redressés, dépassant à peine le front; thorax épais, surtout chez la femelle, 
revêtu d’assez longs poils cotonneux ; pattes courtes, couvertes 'de poils peu 
longs jusque sur les tarses, maculées de noir, les antérieures plus/courtes, 
ayant l’épiphyse épaisse velue, tournée en dehors, moins longue que le 
tibia, postérieures munies de deux paires d’éperons médiocres, la première 
placée au milieu du tibia, dernier article des tarses un peu dilaté, surtout 
par des écailles, onglets avec une échancrure et une pelote saillante ; ailes 
grandes, larges, blanehes, couvertes d’écailles peu serrées; deuxième ner¬ 
vure des antérieures ayant quatre rameaux rapprochés, parallèles, dont le 
troisième formant avec le second, une aréole accessoire étroite non, constante, 
troisième un peu courbée vers son extrémité ayant ses rameaux espacés avee 
les deux derniers plus rapprochés sur l’angle de l’aréole, celle-ci dépassant le 
milieu de l’aile avec l’angle postérieur plus avancé, nervule courbée en < ; 
deuxième nervure des postérieures bifide après l’aréole, troisième ayant ses 
trois derniers rameaux autour de l’angle de l’aréole qui est large et très- 
avancé au delà du milieu de l’aile, nervule en zigzag, d’ahord transverse, puis 
récurrente, ensuite oblique en avant avec l’angle antérieur très-court. 

Abdomen assez épais, couvert de poils épais à la base en dessus et de 
petites touffes lâches, terminé par des poils assez longs; chenilles vivant sur 
les arbres, produisant une chrysalide glabre. 

Tête assez large, yeux rapprochés en avant avec le bord du front très-court, 
celui-ci large par en haut, un peu échancrô par le vertex qui est bombé, étroit, 
occiput très-court, scapus assez épais, premier article des palpes petits, second 



271 


LÎPAftlDES. 

RAMEAUX de LA DEUXIÈME NERVURE DES PREMIÈRES DIVERGENTS; 

ONGLÉTS NON lîCHASCRÉS. 

genre LTPARIS, Ochsenheimcr. 

Yeux, petits, éloignés l’un de Vautre, antennes assez longues 
non prolongées au sommet vers lequel les dents diminuent pres- 

graïid épais, presque en massue, troisième nul ou insensible; prothoràx ayant 
en dessus Quatre plis dont les deux premiers un peu renflés, amincis' au 
dehors, cachant les deux autres qui naissent plus en côté et descendent beau¬ 
coup plus bas àu-devant du stigmate ; mésothorax assez épais, scapules 
grandes, médiocrement larges à la base où elles présentent un crochet très- 
allongé, très-mince vers le bout, prolongées en arrière, au delà de l’épine scu- 
tale, peu rétrécies obfUses,'"scutum peu échancré en arrière avec ses angles 
obtus, au-deSsous desquels existe une fossette bornée par la pièce scutalé pos¬ 
térieure qui ëàt saillante , seutellum en losange plus large que long avec ses 
angles 7 latéraux uü peu en pointe et les autres courts', obtus, le postérieur ra¬ 
battu;" pièce axillaire saillànte peu étendue, espace axillaire largement mem¬ 
braneux, comme rebordé par la pièce sous-axillaire qui est très-étroite; 
méta-thorax ayant les côtés du scutum assez larges, obliques, un peu convexes", 
déclives, peu échancrés en dehors, n’ayant pas de tache pulvérulente Rénsible, 
saillant à sa partie antérieure, séutellum assez large, court, laissant entre lui 
et le précédent un certain espace, épimére aussi large que la hanche à sa base, 
pièce pectorale assez large, courte, la : cunéique saillante en arriéré, renflée. 
Abdomen rétréci à son attache, ayant le deuxième segment un péü renflé et 
large sur les ; côtés, son premier arceau supérieur bien plus court que le sui¬ 
vant, avec la partie moyenne large, peu rétrécie en avant, Pextêrne'nôn renflée 
formant un petit bord antérieur redressé, présentant le Stigmate en dehors, 
ouverture tym panique très-petite, dernier segment prolongé en dessus en un 
lobe arrondi, presque nul ën déSs'Oüs et laissant à découvert la plus grande' 
partie de la pince;, celle-ci assez large et épaisse, rétrécieà l’extrémité, redressée, 
allongée, dilatée à son bord Supérieur, en dedans duquel l’on voit ünë longue 
pointe grêle un ! peu en massue, stylet a base large, abaissé et rétréci en une 
lige étroite, déprimée; un ÿett redressée, dilatée et un peu bilobéè aü sommet, 
pénis large, surmonté d’une pointe réceiirbée, femelle ayant l'extrémité anale 
amineie-, privée de-duvet, ave’c la partie vulvaire épaisse et l’oviduc peu 
saillant Leucoma v-nigrum, Esper, t. 40. 

Rameaux de la deuxième nervure des premières divergents. 

Genre Orgya, Ûchs . pùdibundà Linné. Nous avons conservé à cette espèce le 
nom'i’Orgya comme étant le typé du genre d’Ochsenheimer, et comme ayant 



272 


LIPARIENS. 


que insensiblement, celles-ci grêles, peu serrées, presque égales 
des deux côtés, mucronées, munies d’une soie longue tournée 


la môme signification que le nom donné à l’insecte par Geoffroy : la Patte- 
étendue. \ eux grands, antennes un peu prolongées au sommet, aiguës, ayant 
leurs dents mucronées avec une soie tournée vers la base, ciliées-laineuses, 
la rangée postérieure bien plus courte, surtout à la base, un peu bipectinées 
chez la femelle, palpes dépassant le front, garnis de poils serrés par en bas, 
ce qui les fait paraître larges, comme tronqués, poils du front rabattus sur 
eux ; thorax épais, couvert de poils touffus, ayant une touffe saillante en 
arrière; pattes couvertes de poils formant une bordure épaisse eu dehors, 
antérieures étendues dans le repos, ayant l’épiphyse épaisse, contournée en 
dehors, aplatie et arrondie au sommet, plus courte que le tibia, postérieures 
avec le tibia court, sinué, un peu renflé à l’extrémité qui est munie de deux 
paires d’éperons aigus, inégaux, ayant le premier article des tarses-courbé; 
ailes assez grandes, deuxième nervure despremièresayantquatrerameaux dont 
les deux premiers éloignés de l’angle de l’aréole, le second et le troisième 
formant une aréole accessoire, troisième nervure courbée à son sommet qui se 
confond avec la nervule,'celle-ci formant un angle très-obtus; première et 
deuxième nervure des secondes, anastomosées dans un point, celle-ci bifide 
peu après l’aréole, troisième ayant ses deux rameaux moyens très-rapprochés 
à leur naissance, aréoles n’étant pas très-larges, dépassant peu le milieu des 
ailes, leurs deux angles presque égaux. 

Abdomen non crêté, couvert dfe poils touffus presque fasciculés, -assez épais, 
terminé par une touffe de poils, large à la base, partie moyenne du premier 
arceau supérieur presque carrée, à peine rétrécie en avant, la division .ex terne 
peu renflée, déprimée au milieu, très-rétrécie en avant où elle forme un bord 
arrondi et aide à élargir l’ouverture tympanique qui est médiocre, peu pro¬ 
fonde; deuxième segment dilaté sur les côtés, dernier en dessus, d’abordlarge 
puis rabattu, rétréci et trilobé, la partie moyenne en pointe, imitant un stylet, 
celui-ci peu développé, pince assez grande , épaisse , denticulée à son bord 
inférieur, où elle est plus ou moins bilobée en une pointe inférieure, puis en 
un lobe terminal assez large et obtus, épais, convexe- femelles ayant 
l’abdomen épais et long, privé de duvet au sommet. Chenilles n’ayant pas de 
pinceaux de poils différents sur le premier segment, munies de touffes de 
poils et de brosses, yivant sur les arbres. A VOrgya pudibunda, il faut joindre 
VAbietis, Syst. Verz, qui s’en rapproche beaucoup. 

Genre Dasychira Hübner; antennes prolongées et aiguës au sommet, ayant 
les dents postérieures beaucoup plus longues, un peu mucronées à l’extrémité 
avec une soie assez courte plus ou moins penchée vers la base qui est dé- 


LIP ARIDES i 


27 


vers la base; très-finement ciliées, dentées ou un peu bipectinées 
chez la femelle, presque hérissées d’écailles en dessus, avec un 


pourvue de touffe de poils, bidenticulées chez les femelles, spirilrompe très- 
petite ; thorax assez épaix et velu, ayant en arrière une touffe élevée, épais 
chez la femelle; pattes assez longues, velues, antérieures ayant une bordure 
épaisse de poils allant un peu jusqu’au bout avec une épiphyse tournée en 
dehors, au moins aussi longue que le tibia, les postérieures n’ayant qu’une 
paire d’éperons terminale courte. Ailesmédiocres dans les deux sexes, deuxième 
nervure des antérieures donnant quatre rameaux dont le premier et le 
deuxième éloignés de l’angle de l’aréole, celui-ci formant avec le troisième 
une aréole accessoire, troisième nervure ayant ses deux derniers rameaux 
rapprochés, angles de l’aréole égaux, dépassant un peu le milieu de l’aile ; 
deuxième nervure des postérieures bifide bien après l’aréole, troisième trifide, 
le troisième rameau devenant ramuseule sur le deuxième : abdomen du mâle, 
mince, terminé par des poils assez longs, lympanum bien sensible, division 
externe du premier arceau supérieur renflée en forme de coque, ouverte en 
avant et un peu en bas, cette disposition bien moins prononcée chez la fe¬ 
melle ; abdomen de celle-ci très-épais, plus long que les ailes inférieures, 
terminé par uue masse de poils formant un bourrelet autour de l’anus, qui est 
interrompu en dessous; pince du mâle simple, courte, presque en triangle, 
stylet très-court épais, courbé, canaliculé en dessus, un peu abaissé au- 
dessous du dernier segment. Chenilles vivant de légumineuses, ressemblant à 
celles des Micropterogyna , auxquelles ce genre se lie; Dasychira selenilica , 
Esper: fascelina, Linné. 


Onglets non échancrés. 

Genre Pentophera. Germar; yeux très-petits, peu saillants, très-éloignés 
l’un de l’autre, antennes avec l’extrémité rabattue, ce qui les rend obtuses, 
ayant les dents munies au sommet de trois soies divergentes et de quelques 
autres dans leur longueur, non-sensiblement mucronées, les deux rangées 
assez écartées l’une de l’autre, à peu près égales, palpes dépassant beaucoup 
le front, très-hérissés, spiritTompe nulle ; thorax couvert de poils peu serrés ; 
pattes assez longues, peu velues, épiphyse mince, grêle, plus cour le que le tibia, 
postérieures munies d’une seule paire d’éperons épais, onglets étroits ayant 
une pelote ; ailes médiocres, peu couvertes d’écailles, noires, deuxième ner¬ 
vure des antérieures donnant quatre rameaux, le deuxième formant souvent 
avec le troisième une petite aréole accessoire, celui-ci divisé deux fois ,'le 
quatrième un peu écarté sur la nervule, rameaux de la quatrième se rappru- 



27 / i 


hlPABIEINS. 


pinceau de poils allqnyé a la base, palpes longs, un peu 
variables, presque aigus, ayant le troisième article bien visible; 
thorax mince, couvert de poils peu serrés, hérissés, divergents ; 
pattes longues, peu velues, les premières ayant une épiphyse un 
peu plus courte que le tibia, non courbée en dehors, postérieures 
munies de deux paires d’éperons épais, mucronés, variables, 
onglets sans dentelure avec une pelote saillante; ailes assez- 
grandes, larges , deuxième nervure des premières courbée au 
sommet, donnant trois rameaux dont le deuxième divisé trois 
fois, le troisième sur la nervule, celle-ci très-courte peu sensi¬ 
ble au milieu, troisième nervure courbée au sommet, avec son 
premier rameau très-éloigné des autres, le troisième plus rappro¬ 
ché du dernier que du second, aréole dépassant le milieu de 
l’aile , étroite, rétrécie au sommet , deuxième nervure dès 
secondes bifide dès l’angle de l’aréole, troisième ayant le pre t 
mier rameau très-éloigné des autres, le deuxième ci le troisième 
rapprochés, le quatrième assez éloigné sur la nervule , celle-ci 


«•liant les uns des autres progressivement, aréole étroit,e, rétféçiç au sommet, 
par la courbure des îier.yures, dépassant le milieu (le l’aile, p,ervqtq courte, 
peu visible au milieu ;• première et deuxième des postérieures GOAfQbdues 
après la base dans un espace assez long, la seconde bifide à l’angle <1® rqpéole, 
celle-ci plus large et plus courte qu’aux premières, nervulq longue, pnzigzag, 
formant un angle interne, troisième nervure ayant ses rameaux disposés 
presque comme aux premières, bord postérieur de l’attache de l’aile un peu 
dilaté, non en cuilleron; abdomen mince, velu, ayant en dessus et surtout sur 
les côtés, des touffes de poils plus longs à l’extrémité, ouverture tympa- 
niqùe nulle, premier arceau supérieur ayant la partie moyenne étroite surtout 
en avant et la division latérale non modifiée. Bord du trou antennaire saillant, 
en avant; quatre plis prothoraciques bien visibles; scapules prolongées en 
arrière au-delà de l’épine sculale, épinières moyens à peine aussi larges que 
la hanche ; dernier segment abdominal fortement prolongé en dessus, laissant 
saillir le stylet qui est étroit, dilaté au sommet, pince très-courte, tronquée, 
presque réduite, à sa base, pénis inférieur, éehancré en pointe ; femelle ayant 
les ailes très-petites, avortées, reproduisant les, nervures, seulement velues el 
ciliées tout autour; abdomen renflé, épais, avec le septième segment grand, 
récouvert en dessus et en dessous d’un duvet très-serré et court. Pentophera 




UPARIDES. 


275 

longue, en zigzag, avec la partie moyenne oblique-récurrente, 
l’antérieure transverse , aréole large, son angle postérieur plus 
long, dépassant le milieu de l’aile. 

Abdomen grêle , assez long et velu avec de petites touffes le 
long du ventre et une terminale , premier arceau supérieur ayant 
la partie moyenne rétrécie en avant et la division latérale dé¬ 
primée, membraneuse en arrière, un peu renflée, produisant un 
bord saillant surtout en côté où elle forme un angle obtus; 
ouverture tympanique assez petite; abdomen de la femelle long 
et épais , terminé par un oviduc un peu saillant , large , com¬ 
primé, privé de duvet pour couvrir les œufs , 

Epistome étroit, gibbeux, front large, scapus peu épais, 
dernier article des palpes assez long; premiers plis protho¬ 
raciques écartés l’un de l’autre, courts, renflés, les autres 
peu sensibles; scutellum allongé, étroit, scapules courtes, 
obtuses en arrière, assez larges à la base, avec le crochet 
d’abord large, puis terminé en pointe fine, épimère à peine 
plus large que la hanche; côtés du scutum du métathorax 
larges, obliques, ayant la marge antérieure pulvérulente, 
pièce alaire visible, non saillante, scutellum étroit, bord pos¬ 
térieur de l’attache de l’aile un peu dilaté, non en cuilleron ; 
dernier article de l’abdomen long, tronqué et échancré à l’ex¬ 
trémité en dessus, laissant voir le stylet qui est en forme de 
petite pointe courbée au bout, largement échancré en dessous, 
où l’on voit la pince qui est bilobée avec une base inférieure, 
arrondie, terminée en pointe, puis très-échancrée et se conti¬ 
nuant, par en haut, en une seconde portion en forme de 
pointe qui se courbe au-dessous du pénis et devient contiguë 
à celle du côté opposé. 

Lipabis Rubea*, Syst. Ver:. 

God. Lépid. IV, p. 266, pl. 26, fig. 5, 6. 

Il a été trouvé en Andalousie par M. Staudinger. 

*A cette espèce se joint le Detrita qui en est très-rapproché, mais qui n’a 



276 


U PARIE»S. 


genre PSILURA, Stéphens. 

Il a beaucoup de rapports avec celui d’Hypogymna. 

Yeux assez gros saillants, antennes un peu prolongées au 
sommet qui est redressé , contourné, palpes en massue un peu 
comprimée, dépassant le front, ayant l’article moyen grand, le 
dernier très-petit , spiritrompe nulle; plis prothoraciques au, 
nombre de quatre , les deux premiers assez épais courts, les 
autres descendant beaucoup plus bas; thorax assez épais , 
peu hérissé; pattes ayant les tibias bordés de poils serrés , peu 
velues sur le tarse, avec l’épiphyse tournée en dehors , égalant le 
tibia et deux paires postérieures, rapprochées, d’éperons velus 
mucronés , onglets non échcmcrés, munis d’une pelote courte. 
Ailes assez grandes, nervures différant peu de celles des sui¬ 
vants; abdomen médiocre , assez long, un peu déprimé à l’extré¬ 
mité , terminé , par une touffe un peu aplatie avec plusieurs 
autres en dessus sur la partie antérieure, celui de la femelle 
épais, non recouvert de duvet au sommet, muni d’un oviduc 
qui peut être fort saillant. 

Chenilles différant peu des précédentes, vivant sur les 
arbres. 

Le Monacha , qui est le type du genre, diffère ainsi du 
Dispar : front large par en haut, beaucoup plus rétréci infé¬ 
rieurement, épistome gibbeux, yeux bien plus gros, très- 
saillants ; scapule ayant un crochet très-courbé assez court, 
scutum du mésothorax peu large; épimères postérieurs courts, 
bien plus étroits que la hanche, scutellum court, assez large. 
Abdomen ayant la partie moyenne du premier arceau supé¬ 
rieur large, la division externe peu dilatée, en forme de 
coque, ouverture tympanique assez étroite, deuxième segment 


qu'une paire d’éperons aux tibias postérieurs ; il est difficile d’en séparer le 
Terebentlii , Crever, qui s’eu distingue par des antennes, dont le sommet pro¬ 
longé est aminci et contourné, et en ce qu’il n’a qu’une paire d’éperons 
pos'éricurs. ses pièces génilales sont presque semblables à celles du Detrita. 



LIPAKIDES, 277 

plus long que le premier, plus large sur les cotés où il est 
saillant, dernier segment long en dessus, mais tronqué. 

Les espèces composant ce genre ont l'abdomen plus ou 
moins coloré en rouge. VUrbieola Staudiuger, figuré par 
M. H. Schæffer pour notre Atlantica , et celui-ci forment un 
groupe un peu différent pour les couleurs et le dessin; 
quant au Lapidicola du même auteur, l'étroitesse des an¬ 
tennes, si elles sont exactes, ferait croire qu’il n’appartient 
pas à cette famille. 


PsiLUltA ÀTLAKTICA, NoblS. 

Faun. And. pl. 15, fig. 7; et Cal. Syst. Lép. pl. 4, tig. 4. 

-i lis cinereo vel fusco-subrufescentibus aut subroseis ; anticis 
strigis tribus transversis, sinuatis, lineisque interruptis longi- 
ludinalibus sublanceolatis aut angulatis, albido notatis, nigris, 
postiers fuscantibus; subtus parte interna pallidiori fasciis 
duabus approximatis fuscis; thorace fusco; abdomine rubenti. 

D’un gris-roux un peu rosé; ailes courtes, un peu arrondies 
au bord externe, les supérieures plus ou moins nuancées de 
brun avec trois lignes principales, sinuées, traversant la partie 
moyenne, dont la médiane moins régulière, marquées de 
linéaments longitudinaux dont un, à la base, plus grand et 
de traits sagittés divisés par des points ou linéaments blan¬ 
châtres qui semblent être les restes d’un liseré dédoublant 
les lignes, et deux ou trois autres nuances blanchâtres longi¬ 
tudinales, interrompues, étroites, dont une discoïdale peu 
sensible; marge externe portant les traces d’une ligne sinuée, 
dentelée en zigzag, et la base, d’une bande raccourcie noire ; 
inférieures d’un brun-roussàtre plus pâle vers la base, franges 
un peu jaunâtres et luisantes, tachetées de brun. 

Dessous nuancé de brun et de roux-jaunâtre un peu rosé, 
plus pâle à la partie interne, avec deux bandes plus ou moins 
sensibles, dont l’interne plus nette et l’externe nébuleuse; 



278 


LIPARIENS. 


tète et palpes bruns, ceux-ci peu longs, hérissés ; thorax brun, 
hérissé, mêlé de poils roussâtres; abdomen atténué, peu velu, 
rougeâtre, avec trois ou quatre touffes de poils noirâtres sur 
la partie antérieure; pattes et dessous du corps gris, les 
premières tachées de brun et un peu de blanchâtre ; antennes 
amincies et allongées au sommet qui est tourné en arrière, 
ayant 1 axe épais, brun en dessus, les dents très-lougues d’un 
cendré roussàtre avec la pointe tournée en dehors et la soie 
assez longue, dirigée vers la base, un peu bipectinées chez la 
femelle, touffe de poils de la base peu allongée. 

Nous avons trouvé un seul mâle près de Malaga, posé sur un 
rocher, dans une partie boisée. La femelle, qui en diffère peu, 
vient d’Algérie; la partie anale ayant été détruite, nous ne 
savons si l’oviduc est saillant comme chez le Dispar. 


genre HYPOGYMNA, Hübner. 

Yeux médiocres , saillants, antennes courtes un peu prolongées 
au sommet qui est tourné en dehors, ayant les dents presque 
égales, légèrement ciliées , terminées par une épine un peu 
tournée en dehors et une soie dirigée en dedans, base sans 
touffe de poils bien sensible ; celles de la femelle, un peu bipec¬ 
tinées, surtout vers les deux tiers de la longueur, palpes droits, 
un peu redressés,, assez longs , peu velus', thorax assez grêle 
chez lemâle, court, couvert de poils presque lisses un peu élevés 
en arrière, épais, hérissés, cotonneux chez la femelle ; pattes 
velues surtout aux tibias antérieurs, presque glabres sur les 
tarses, avec Vépiphyse courbée en dehors un peu moins longue 
que le tibia, les postérieures ayant celui-ci ùn peu épaissi vers 
le sommet où naissent les deux paires d’éperons, qui sont épais 
inégaux, mucronés, onglets sans échancrure, munis d’une 
petite pelote. 

Ailes assez grandes, deuxième nervure des premières n’ayant 
que trais rameaux dont un seul avant l’angle de l’aréole, le 



LIPA RIDES. 


279 

deuxième divisé trois fois , troisième nervure très-courbée à son 
extrémité, formant l’angle postérieur de l’aréole d’où partent 
les deux derniers rameaux , la même nervure presque semblable 
aux secondes ailes, celles-ci ni évidées au bord antérieur , ni 
dilatées à la base, les deux premières nervures unies par un ra¬ 
meau à peine sensible, la deuxième bifide peu après l’aréole, 
nervule très-courbée aux premières en un angle interne en 
forme de <, récurrente aux secondes et transverse à sa partie 
antérieure , aréole de celles-ci plus allongée à son angle posté¬ 
rieur qui dépasse le milieu. 

. Abdomen du mâle grêle à peu près aussi long que les ailes 
inférieures, terminé par une touffe de poils allongés, avec une 
série dorsale d’autres peu sensibles, ouverture tijmpanique 
grande , formée en partie par la division externe du premier 
arceau supérieur, qui est renflée en forme de coque, un peu pro¬ 
longée en arrière et plissée et qui s’ouvre en avant et en dehors, 
bien moins prononcée chez la femelle dont l’abdomen est long, 
très-épais, garni à l’extrémité d’un duvet roux qui sert à cou¬ 
vrir lés œufs , ceux-ci disposés en plaques larges, allongées , sur 
les écorces. 

Chenilles épaisses ayant des rangées de gros tubercules 
chargés de touffes de poils , sans pinceaux ni brosses * vi¬ 
vant sur la plupart des arbres et se tenant le jour dans les 
fissures de l'écorce; formant une coque molle, et une chrysa¬ 
lide couverte de touffes de poils. 

Tête médiocre ; front large, n’étant pas très-rétréci par en 
bas, terminé par un épistome grand, tout à fait inférieur, 
scapus épais, renflé, s’insérant dans un torulus très-large, 
vertex très-étroit, gibbeux, marqué d’un sillon, plus long que 
l’occiput, palpes ayant le premier article court, assez épais, 
le second grand, le troisième à peine visible pointu, abaissé; 
prothorax ayant en dessus quatre plis, les premiers assez épais 


* Ori comprend, sous ce nom, des touffes, très-épaisses, de poils serrés, 
tous égaux, placés sur le dos. 



280 LIPARIEÎiS. 

cachant les (leux autres qui sont minces et descendent plus 
bas, où ils sont arrondis, en avant se voit l’apparence de deux 
autres placésau-devantd’une partie membraneuse, ressemblant 
à un cou ; scutum du mésothorax assez large et court, ayant 
en avant un sillon prononcé, offrant, au-dessous de ses angles 
postérieurs, une excavation profonde bornée par la pièce 
scutale postérieure, peu échancré eu arrière par le scutellum, 
celui-ci convexe presque aussi long que large, avec l’angle 
antérieur obtus, et le postérieur abaissé, submucroné,. scapu- 
les grandes, prolongées en arrière et obtuses avec la base 
large, échancrée en dehors à la naissance du crochet qui e§t 
long, aminci au sommet, et un peu obtus; pièce axillaire un 
peu étendue par en bas, formant un bord saillant, l’espace du 
même nom assez grand, membraneux, la sous-axillaire étroite 
en forme de rebord élevé, hanche saillante en dessous, plus 
étroite que l’épimère qui est convexe ; métathorax ayant les 
côtés du scutum assez larges, échancrés en dehors, avec la 
marge antérieure marquée d’une tache pulvérulente allongée 
aiguë en dedans et la partie moyenne déclive , un peu con¬ 
vexe, bordée par la pièce scutale postérieure qui est allongée, 
saillante bien visible, bord postérieur de l’attache de l’aile 
large, dilaté en cuilleron, épimère aussi large que la hanche, 
pièce cunéique très-saillante, renflée. 

Abdomen du mâle grêle, aminci à l’extrémité, élargi à la 
base par la division externe du premier arceau supérieur, celle- 
ci arrondie, convexe, renflée en forme de coque, prolongée en 
arrière en une partie membraneuse étroite, avancée par en 
haut et en avant sous le bord postérieur de l’attache de l’aile, 
ouverte en avant et en côté où elle fait partie de l’ouverture 
tympanique, portion moyenne étroite, n’étant pas plus large 
que la précédente, un peu plus large en arrière, à peu près 
aussi longue que l’arceau suivant, celui-ci ayant une saillie 
latérale en avant, dernier segment prolongé en dessus, compri¬ 
mé à l’extrémité d’où l’on voit saillir le stylet qui est mince, 
long, pointu, un peu courbé, fortement échancré en dessous 



et très-coart, laissant à découvert une partie des pièces géni¬ 
tales ; pince ayant la base courte assez épaisse, formant deux 
lames arrondies, se prolongeant en dedans et par en haut, en 
deux pointes longues, minces, conuiventes à leur sommet, en¬ 
tourant le pénis qui a l’apparence d’une tige écailleuse sortant 
d’une gaine. 

Hypogymna Dispar, Linné. 

Esp. III, Borub. lah. 38. 

Habite l’Andalousie et aussi l’Algérie ; occasionne parfois 
de grands ravages dans les forêts. 

Onglets échancrés. 

Genre CLETHROGYNA *, Nobis. 

Nous consignons surtout les caractères qui le distinguent 
du genre Micr opter ogyna : yeux très-petits, très-éloignés l'un 


* Ayant rendu le nom â’Orgya, au type du genre d’Ochsenheimer, nous 
avons divisé les espèces, dont les auteurs modernes l’avaient composé, en 
trois groupes ou genres dont les deux principaux, ayant pour types, l 'Antiqua 
d’une part, les Dubia et Splendida de l’autre, différent plus entre eux que tous 
les autres genres de la famille, mais qui semblent s’unir par les modifications 
graduelles des espèces du groupe intermédiaire , ce qui a lieu du reste, entre 
beaucoup de genres, ceux-ci n’étant, presque toujours, que des divisions ar¬ 
bitraires plus ou moins étendues ou restreintes. 

Nous n’avons pas vu VAntiqua pour lequel nous formons le genre Micropte¬ 
rogyna, et qui doit suivre le Dasychira selenilica ; voici ses caractères : yeux 
saillants, antennes courtes, obtuses au sommet, qui est rabattu sur les der¬ 
nières dents encore longues, celles-ci assez grêles, n’étant pas très-serrées, 
longues dès labase et jusqu’à l'extrémité, terminées par une petite épine penchée 
vers le sommet et par une soie opposée tournée vers la base, les deux rangées 
partant du dessous de l’axe qui est elliptique, assez rapprochées l’une de 
l’autre, un peu courbées, premier article n’ayant pas de pinceau de poils 
sensible, palpes comprimés, très-velus, dépassant beaucoup le front, spiri- 
trompe rudimentaire; thorax grêle ayant des poils peu serrés, ceux des sca- 
pules longs, divergents; hanches antérieures assez longues, un peu épaisses 
à labase; pattes assez velues et un peu sur les tarses, tibias antérieurs au 
omins aussi longs que les cuisses, très-velus, inermes avec une épiphyse 



282 


LIPARIENS. 


de l’autre, antennes ayant l’axe peu courbé et les dents termi¬ 
nées par deux petites épines divergentes ce qui les rend presque 


aussi longue qu’eux, velue, les postérieurs munis d’une paire d’éperons iné¬ 
gaux assez grands. 

Ailes larges, deuxième nervure des premières ayant quatre rameaux dont 
les trois premiers divergents, le second divisé deux fois, formant avec le 
troisième, une aréole assez large, non constante, troisième et quatrième 
naissant du même point, troisième nervure courbée à l’angle de l’aréole, 
ayant son premier rameau très-éloignè, les trois autres également espacés 
autour de l’angle de l’aréole, celle-ci assez grande, allant au moins jusque 
au milieu de l’aile, nervule courbée en angle rentrant, obtus, quatrième ner¬ 
vure très-rapprochée du bord postérieur, cinquième à peu près nulle ? secondes 
ailes un peu prolongées vers l’angle anal, arrondies, première et deuxième 
nervures d’abord' écartées' à la base, puis contiguës en un point étroit où elles 
s’anastomosent, ensuite divergentes, la deuxième bifide bien- après l’angle de 
l’aréole, troisième tri’flde, son quatrième rameau, le nervulaire, éloigné sur la 
nervule, celïe-cf en zigzag, s’unissant à angle droit aux deux nervures, son 
milieu oblique en dedans, aréole assez large ayant l’angle postérieur plus 
avancé ; abdomen du mâle très-grêle, terminé par un pinceau de poils assez 
longs, ayant une touffe sur le deuxième segment et d’autres peu sensibles 
sur les côtés, ouverture tympanique peu grande, en partie cachée par l’avan¬ 
cement de la division externe de l’arceau supérieur du premier segment ; 
femelle ayant les ailes avortées, très-petites, avec l’abdomen énorme - , très- 
renflé en forme de sac, non munie de duvet pour recouvrir ses œufs qu’elle 
dépose en tas sur la coque où elle s’accroche. Chenilles vivant sur les arbres 
et arbrisseaux, velues, tuberculeuses, ayant toujonrs un long pinceau de poils 
plumeux sur les côtés du premier segment, un autre sur le onzième,, et quatre 
brosses placées sur les 4e 5e 6® et Te; formant une coque molle entremêlée 
de leurs poils et une chrysalide peu résistante, hérissée sur le dos,.munie d’une 
pointe anale. 

Tête assez large, yeux très-éloignés l’un de l’autre, avec des tempes larges, 
front très-large paf en haut, rétréci en bas avec l’épistome avancé et la face 
large, saillante, vertex gfbbeux, plus large que l’occiput; prothorax ayant en 
dessus deux plis médiocres et les deux autres insensibles ; scutum du méso¬ 
thorax dilaté en arrière d'ans le sens de l’épine scutale qui est saillante, bombé 
en dessus, ayant un sillon en avant, éehancré en demi-cercle en arrière, 
troisième pièce scutale renflée, bilobée, scutellum épais, convexe,, assez 
allongé, peu large, ayant ses angles obtus, pièce axillaire saillante peu 
étendue, et l’espace du même nom membraneux, pièce sous-axillaire très- 


LIPARIDES. 


283 

bifides, premier article ayant un pinceau de poils en avant, 
palpes confondus dans les poils de la bouche qui forment une 
petite saillie en avant, dépassant à peine le front dont les poils 
s’unissent à ceux-ci; spiritrompe nulle, hanches antérieures 
courtes, épaisses, presque renflées, les mêmes tibias bien plus 
courts gue les cuisses , peu velus, denticulés au sommet, ayant 
une epiphyse à peu près aussi longue qu’eux , écartée, peu 
velue, les postérieurs munis de deux éperons courts. 

Ailes assez grandes, les antérieures un peu dilatées à la 
partie interne du bord costal, leur deuxième nervure donnant 
quatre rameaux, les trois premiers très-divergents, renfermant 
deux espaces presque égaux, le second et le troisième formant 
une aréole accessoire large, troisième nervure ayant les trois 
premiers rameaux presque également espacés, le troisième sur 
la nervule , celle-ci formant deux petites courbes sur la même 


étroite, épimère bien plus large que la hanche, bombé ; métalhorax ayant les 
eôtés du scutum assez larges, divisés par une dépression, avec la marge anté¬ 
rieure pulvérulente, scutellum peu large, convexe, un peu élevé, bord posté¬ 
rieur de l’attacbe de l’aile un peu dilaté eu cuilleron, pièce cunéique tres¬ 
saillante en arrière, épimèie saillant. Abdomen non rétréci à son insertion, 
convexe en dessus, division externe du premier arceau supérieur aussi large 
que la partie moyenne à sa base, en forme de coque excavée en dedans, 
ouverte par en dessous et en côté, un peu prolongée en arrière, cet arceau 
plus court que le suivant, mais plus large, dernier segment allongé en dessus 
où il 'est dépassé par le stylet en forme d’un petit crochet pointu, très-étroit 
en dessous où il laisse à découvert les branches de la pince qui sont allongées, 
courbées par en haut, presque contiguës, profondément divisées en un lobe 
oblong obtus, et en une longue pointe externe et supérieure, grêle, obtuse, 
courbée en dedans, et par en haut, pénis écailleux* évasé. Microptarogyna 
antiqua Linné ; à cette espèce se joint le Gonostigma Syst Verz. 

Nous formons avec les espèces intermédiaires entre les deux genres, celui 
de Thyuaciuyna. comprenant les Th. ericœ, Germar; rupestris, Rambur; tri- 
gonotepkras, Saporta ; Aurolimbata , Guenée. La variété du précédent que nous 
avons vue chez M. Boisduval, au milieu d’un envoi venant de Sicile et adressé 
à M. Maillard instituteur, devrait prendre le nom de Sicana si, elle était re¬ 
connue comme espèce, le nom de Corsica ayant été donné, avec intention, d’a¬ 
près une indication mensongère. 



E1PAR1ENS 


281 

ligne et produisant un angle interne peu sensible, lanière du 
frein large ; postérieures prolongées vers l’angle anal , première 
et deuxième nervures çonfondues dans un petit espace après la 
base , puis la première divergente et la deuxième bifide bien 
après l’aréole, troisième nervure ayant les second et troisième 
rameaux assez éloignés l’un de l’autre, celui-ci et lé dernier par - 1 
tant presque du même point. Abdomen très-mince , court , assez 
velu ayant des petites touffes sur la partie inférieure des côtés , 
terminé par un pinceau, ouverture tympanique grande , pre¬ 
mier arceau supérieur ayant la partie moyenne très-étroite à 
peine plus large en arrière, et la division externe plus large 
qu’elle, convexe renflée en forme de coque, avec l’ouverture 
tournée en avant et en côté , femelle aptère , gonflée en 
forme de sac, pleine d’œufs, ayant tous les autres organes rudi¬ 
mentaires ou nuis, couverte d’un duvet épais qui se mêle avec 
les œufs et les recouvre; ceux-ci pondus dans le cocon même, 
qu’à leur naissance les petites larves percent pour sortir. 

Chenille ressemblant à celle des Micropterogyna, mais 
n’ayant pas de pinceaux de poils plumeux, celui du onzième 
segment remplacé par une petite brosse; vivant sur les genêts 
ou autres arbrisseaux ; se métamorphosant sous les débris où 
elle forme une coque ovoïde d’un tissu assez serré mais très- 
mou. 


Clethrogyna Splendida, N obis. 

Faun. Ent. And. II, pi. 15, fig. 3, 4, 5, 6, d; et Cat. Syst. Lep. And. 
pl. 2, fîg. 4, a, b, c. 

H.Schæff. Suppl. II, p. 131,n°2, tab. 8, fig. 41, et t. 31, f. 163,(var.'. 
Grasl. Ann. Soc. Ent. Fr. 1836, p. 164, pl. 17, fig. 4, 5, 6, 
Orgya dubia *. 

Dup. suppl. III, pl. 5, fig. 3, a, b, c; Ch. pl. 2, fig. 2. 
Ochreaceo-flava ; alis anticis supra, macula baseos faciisqûc 


* Nous présentons ici la diagnose de la Dubia, et nous signalons plus bas, 
les différences bien tranchées qui existent entre elle et la Splendida. 



ui>Aiiii)i:s. 285 

tribus, duabus cxterioribus, macula discoidalique angulala con- 
fluentibus, nigris; posticis margine exteriori dilataio, postier 
abbreviato, macula discoidali obsoleta fimbriisque anguli 
analis rotundati nigris; anticis infra dimidia parte externa 
adjacente macula discoidali nigris ; fimbria abdomineque 
flavis. 

Cette espèce, sur laquelle M. Grasliu, qui le premier a ren¬ 
contré la chenille, a donné des détails étendus, étant encore 
confondue avec la Dubia , par plusieurs lépidoptéristes, nous 
allons mettre en évidence, non-seulement les différences bien 
notables que présente le dessin, mais encore celles plus ca¬ 
ractéristiques qui se rencontrent sur les organes extérieurs de 
l'insecte dénudé et qui, nous l’espérons, prouveront avec cer¬ 
titude son authenticité; en les comparant nous désignerons la 
Dubia par la lettre A, et nous commençons par la Splendida : 
plus grande de près d’un tiers, ayant les ailes un peu angu¬ 
leuses au milieu du bord externe, un peusinuées avant l’angle 
postérieur, surtout aux secondes ; d’une couleur jaune d’ocre 
vif sur les quatre ailes et les franges; ailes nullement angu¬ 
leuses chez A, aux premières, et peu sinuées aux secondes, 
d’une teinte blanchâtre sur les premières et les franges. Des 
quatres bandes noires, souvent en partie conlluëntes, qui tra¬ 
versent les premières, dont une tache basilaire, disparaissant 
parfois (fig. cit. H. Scbælf. et Grasl.), celle qui vient après 
bien plus courbée en forme de S et s’allongeant en pointe sur 


Clelhrogyna dubia, T&useher; Hübn. Bomb. 261 : Cat. Syst. And. pl, 2. fig. 4, 
a, b : Mis anticis supra pallide subochreaceis, fasciis quatuor , macula discoidali 
rotundata, confluentibus nigris, fimbria albicanti ; posticis ochreaceis marg:ne 
exteriore, lato , macula discoidali adjacente abdomineque nigris; anguli analis 
producti fimbria flavida ; anticis infra margine exteriori maculaque discoidali 
sejuncta, subpupillata, nigris. Les mœurs et l’organisation de ces deux espèces 
présentant beaucoup de rapports avec celles composant notre genre Pachy- 
lischia ( olim Trichosoma corsicum , bœlicum ), leur modification organique 
paraît simplement due à des circonstances extérieures presque accidentelles ; 
VÂurolimbata semble s’en rapprocher un peu. 

Lépidoptères de l'Andalousie. 1!) 



LIPARIENS. 


236 

la côte, tandis qu'elle est arrondie chez A; la tache discoïdale 
qui rend la troisième bande fourchue par sa jonction avec 
elle, anguleuse et prolongée en dedans ; toujours arrondie et 
nullement anguleuse en dedans chez A ; cette bande, presque 
toujours confluente dans sa partie moyenne avec l’externe, 
est souvent séparée chez A, ou laisse des traces visibles; 
bande noire couvrant la marge externe des secondes, s’avan¬ 
çant davantage sur le disque et toujours plus courte vers 
l’angle anal, tache discoïdale placée très eu avant, peu sen¬ 
sible ou nulle; bien marquée chez A ; frange de l’angle anal 
toujours noire ou noirâtre, jaune ou jaunâtre chez A, où le 
bord interne et l’abdomen sont noirs ou noirâtres, tandis qu’ils 
sont jaunes ici ; bandes noires moins foncées ; poils du thorax 
jaunes, blanchâtres chez A ; axe de l’antenne jaune, noirâtre 
chez A; dessous présentant presque le même dessin et des dif¬ 
férences plus grandes; premières ayant les deux bandes 
externes confluentes et unies à la tache discoïdale qui est an¬ 
guleuse, et envahissant au moins la moitié de l’aile; chez A, 
la bande externe, une tache antérieure et la discoïdale très- 
isolée, presque carrée et un nuage à la base seuls visibles ; aux 
secondes la bande extérieure dilatée, la discoïdale peu sensible 
et confuse ou se fondant dans une nuance du disque qui tend 
a l’envahir ; chez A, le disque toujours jaune, la bande exté¬ 
rieure plus allongée vers l’angle anal et la discoïdale bien 
marquée. 

Tète * large, front très-large, déprimé en avant, vertical, 
ayant la partie moyenne saillante, divisée par un large sillon 


* La forme de la tôie dans ces deux espèces présente de grandes différences 
d’avec celle de l 'Antiqua, et au moins aussi grandes que celles qui se voient 
parfois, d’une famille à une autre ; toutefois nous ne les considérons guère que 
comme accidentelles et n’étant que le résultat d’habitudes et de mœurs diffé¬ 
rentes produites par les circonstances extérieures ; des modifications ana¬ 
logues se rencontrent, chez les Chélonides, surtout dans notre genre Pachy- 
lischia (olim Trichosoma ) qui offrent certains rapports d’organisation avec 



TjIPAJUDES. 


287 

où se voit en haut, une carène très-fine; chez A, cette partie 
très-différente, présente deux petites cornes; bord du front 
tronqué ne laissant pas voir d’épistome, trous nasals peu sen¬ 
sibles, palpes très-courts, droits, visibles sous le bord du 
front, assez épais, jaunes, avec le dernier article très-petit, 
pointu; chez A, bord du front plus étroit avec les palpes noi¬ 
râtres, plus grêles et les yeux plus petits; yeux très-petits, cer¬ 
nés par un sillon, occiput plus large que le vertex, gibbeux ; 
seulement élevé au bord postérieur chez A ; prothorax ayant 
deux plis médiocres un peu renflés et le tibia beaucoup plus 
court que la cuisse, avec l’épiphyse longue, dilatée, dont le 
bord antérieur est courbé en faucille et l’externe arrondi, 
aussi longue que le tibia, celui-ci dilaté et évasé au sommet, à 
peine échancré avec le bord supérieur de l’échancrure prolon¬ 
gé en une petite épine, l’inférieur non saillant, arrondi; chez A, 
épiphyse large, dilatée, presque droite, un peu plus courte 
que le tibia, celui-ci dilaté et évasé au sommet, ayant à la 
partie supérieure une grande et profonde échancrure dont 
chaque côté forme un angle épineux, le supérieur plus 
allongé; un peu en crochet * ; mésothorax long, son scutum 
ayant en arrière, une échancrure courte étroite, scutellum 
convexe, subtriangulaire, avec l’angle antérieur presque nul, 
les latéraux courts, le postérieur obtus, scapules courtes, 
assez larges, obtuses avec le crochet large, court, sternum 
grand, convexe, épimère bien plus large que la hanche, con¬ 
vexe, presque gibbeux, ainsique la partie inférieure de la 
pièce sous-scapulaire qui forme un rebord épais; métathorax 
très-court, ayant les côtés du scutum étroits, très-obliques, 
efflorescents à leur marge antérieure, un peu convexes en ar¬ 
rière, excavés chez A, plus obliques ; scutellum très-étroit, 
peu épais, saillant en arrière; chez A, beaucoup plus mince, 


Chez la Thylacigyna aurolimbaici, les tibias sont un peu épineux et courts: 
la femelle présente de petits moignons d’ailes. 



283 UPAIlIËiNS. 

prolongé en arrière, laissant un espace entre lui et le prece¬ 
dent; côtés du pectus étroits, épinière à peu près aussi large 
(jue la hanche, bord postérieur de l’attache de l’aile, dilaté en 
cuilleron, subtriangulaire; les quatre derniers tibias un peu 
épineux, avant une paire d’éperons courts. 

Abdomen court, grêle, dilaté en dessus, à la base, par la di¬ 
vision externe du premier arceau qui forme une sorte de 
coque renflée, saillante, arrondie, s’avançant sur le thorax et 
s’ouvrant un peu obliquement d’avant en arrière, plus large 
que la partie moyenne qui est très-étroite surtout en avant, 
un peu renflée en arrière, dernier segment en dessus, prolongé, 
comprimé à l’extrémité, d’où l'on voit sortir le stylet en forme 
de crochet comprimé, pointu, obliquement échancré et très- 
rétréci en dessous, où le pénis très-épais, écailleux, fait saillie 
entre les branches de la pince qui est très-petite, allongée, 
simple, tout à fait inférieure ; chez A, stylet plus court, moins 
large, surtout à la base, moins comprimé, pince plus longue. 

Femelle très-épaisse, obtuse aux extrémités, ayant la bouche 
et les pattes incomplètes, celles-ci munies donglets ; ne pré¬ 
sentant aucune trace d’ailes *; revêtue d’un duvet, très-mou, 
très-épais, très-touffu, peu tenace, que les mouvements de 
l'abdomen suflisent pour détacher, mêler avec les œufs et les 
en recouvrir; partie vulvaire saillante, entourée par le dernier 
segment qui forme en dessous, une excavation large, limitée 
par un bord saillant arrondi. 

Chenille noirâtre tachetée de jaune soufre avec des tuber¬ 
cules portant des touffes de poils roussàtres, ayant sur les 4, 
5, 0, 7 et 11 e segments une brosse de poils d’un fauve-bru¬ 
nâtre en dehors, d’un blanc-jaunâtre au milieu, dont la der¬ 
nière plus petite; pores vésiculeux des 9 e et 10 e segmenls 
d’un jaune-orangé, pattes d’un fauve jaunâtre; tête noire ** ; 


* Visibles chez VAurolimbala. 

**-0n peut voir d’après nos figures, pl. 2, i, b, et 5, e, (le peintre a oublié 
la brosse du 1 I e anneau), que les larves de Splendida et de Dubia ne diffèrent 



PSEÜDOBOMBYCIENS. 


289 

coque ovoïde, amincie à ses extrémités eù elle est claire chez 
la femelle et deux ou trois fois plus grosse, d’un gris sale ou 
mi peu roussâtre, ayant l’apparence d’un feutre, très-molle, 
composée d’un peu de soie et des poils de la chenille qui la 
rendent hérissée, celle de la femelle surtout ; cachée sous les 
débris végétaux ; chrysalide assez épaisse, luisante, d’un fer¬ 
rugineux clair, terminée par une pointe déprimée faisant suite 
à la partie dorsale, portant un faisceau de soies crochues, ve¬ 
lue sur le dos où l’on voit quatre doubles fascicules de petits 
appendices représentant les brosses de la chenille ; celle de la 
femelle netant enveloppée que d’une pellicule. 

Cette belle espèce est abondante sur certaines collines et 
dans les montagnes des environs de Grenade. 

SIXIÈME TRIBU. PSEUD080MBYCIENS. 

bile renferme cinq familles qui ne présentent pas entre 
elles des rapports immédiats, et qu’il est difficile de réunir 
sous des caractères communs, à cause des vides produits par 
les exotiques, qui pourraient aussi, montrer leurs rapports 
avec d’autres familles. 

Première famille. PSYCHIDES *. 

Ils se distinguent par les caractères suivants : antennes 
toujours bipectinées, souvent plumeuses ; point de stemmates; 


pas moins entre elles, que les insectes; voici la description de cette dernière : 
.jaune, marquée de stries et taches noires, dont un certain nombre disposées 
en lignes, ayant des tubercules d’un rouge clair vif, celui au-dessus des 
fausses pattes, d’un rouge fauve, portant des touffes de poils blanchâtres 
mélangés de noirâtres sur les deux premiers segments ; brosses épaisses, 
grises, la dernière blanchâtre; stigmates ayant le disque étroit, blanc; tête, 
d’un jaune fauve obscur, avec le sommet jaune au milieu, et de petites 
marques noirâtres autour de la bouche ; habite la Russie méridionale. 

* M. Boisduval (Gen. et Ind., p. 178.) caractérise ainsi sa tribu des Psy- 
chides, en y comprenant les espèces qui paraissent faire partie des Tinéides : 
« Liwjua brevis. Corjms villosum. .llcc drf.exœ, Unmler sqimnalœ. Slattira 




290 


J'SJEUDG BOMli V CIENS, 


palpes rudimentaires ; spiritrompe nulle; deux plis prothora- 
ciqueset un scutellum peu prononcés ; tibias antérieurs, plus 
longs que les postérieurs, ceux-ci n ayant qu'une paire d’é¬ 
perons peu sensibles ; épinières moyens plus larges que Jes 
hanches; abdomen dépassant peu les ailes, ayant le stylet 
simple, en forme de plaque large et plus ou moins allongée ; 
aréoles divisées par une nervure accessoire. 

Femelles tout à fait aptères, vermiformes, ayant les pattes 
avortées, s’accouplant sans sortir du fourreau ; chenilles lisses, 
vivant dans des fourreaux portatifs; chrysalides ayant l'anus 
crochu et bifide. 

Palpes en forme de tubercule, à articles non distincts, 
antennes toujours bipectiuées, ou crénelées ou plumeuses, 
ayant le premier article grand, plus ou moins renflé, le second 
très-déprimé, yeux variables, souvent très-petits; scapules 
très-courtes, assez larges, épaisses; mésothorax assez grand, 
avec le scutum allongé, dilaté en arrière, son scutellum grand, 
large ; scutum du métathorax assez étroit avec les côtés épais 
et la partie moyenne étroite, son scutellum court; épimères 
moyens beaucoup plus larges que les hanches, les posté¬ 
rieurs à peu près aussi épais, saillants en arrière ; pièce pec¬ 
torale étroite; pattes souvent assez courtes, les premières 
étant plus longues que les postérieures, surtout le tarse, leur 
épypbvse grêle dépassant souvent le tibia, les dernières les 
plus courtes ; ailes assez larges, les inférieures parfois petites ; 
aréole des premières plus ou moins cordiformc en dehors, for¬ 
tement étranglée avant la base et parfois, dans près du tiers de 
sa longueur, dépassant toujours le milieu de l’aile, divisée dans 
sa longueur par une nervure accessoire qui se continue souvent 
en un rameau * jusqu’à la frange et, qui parfois, se bifurque 


parva■ » Des caractères aussi vagues peuvent s’appliquer à un grand nombre 
de Lépidoptères sans désigner aucun groupe. 

* Ce rameau, qui part du milieu de la nervule, ne semble pas toujours être 
la continuation de celle nervure accessoire, et part quelquefois un peu avant 




PSYCHIDES. 


291 


avaut la nervule et divise alors l’aréole en trois parties ; ner¬ 
vure composée antérieure (2 me ) fournissant trois (Albida) ou 
quatre rameaux (Villosella, Graminella ), et dans ce cas, le 
troisième est bifide, composée postérieure ayant trois ou 
quatre rameaux, quatrième nervure souvent sinuée, comme 
brisée et présentant deux angles opposés qui se prolongent 
parfois en un rameau, dont le premier, en dehors, ne semble 
être que la continuation de la cinquième nervure qui, peu 
après la base, s’unit à la précédente et semble s’en détacher 
à cet angle, le second produit un rameau récurrent qui s’unit 
à la nervure accessoire, peu sensible, qui se trouve dans le 
pli de cet espace. 

Ailes inférieures ayant souvent les dèux premières ner¬ 
vures libres à la base, et seulement unies par le rameau ' 


ou un peu après son extrémité ; cependant il doit être considéré comme sa 
continuation et comme un rameau accidentel ou accessoire ■ et, il ne faut pas 
le confondre avec le rameau que nous avons appelé nervulaire, lors même que 
celui-ci aurait disparu, ce qui peut arriver, et que l’accessoire eût pris sa 
place ; ce nervulaire s’unit souvent avec le troisième rameau de la nervure 
composée postérieure (3“«) et il devient ramuscule ( Viciella ), dans ce cas, le 
rameau accessoire semble être le quatrième de cette nervure, comme chez la 
Viciella, oùil part delà nervule bien après l’extrémité de la nervure accessoire, 
il en est cependant la continuation ; dans la Calvella , au contraire, il naît avant 
la nervure accessoire et chez VAlbida il continue cette nervure, mais le 
rameau nervulaire à disparu. 

* M. H. Schæffer, en divisant les Psychides à l’aide de l’aréole discoïdale 
des inférieures, comprend avec celle-ci l’espace entre la première et la se¬ 
conde, mais cet espace ne peut faire partie de l’aréole que lorsque la deuxième 
nervure disparaît; dans le cas contraire cette aréole est toujours comprise 
entre la deuxième nervure et la troisième, seules nervures qui d’ordinaire se 
ramifient, et que nous avons distinguées sous les noms de composées anté¬ 
rieure et postérieure ; au reste, M. Schæffer,'. indiquant seulement les nervures 
et leurs rameaux numériquement, abeaucoup restreint la valeur des caractères 
qu’il aurait pu en tirer, s’il les avait désignées d’une manière particulière, 

Je n’en citerai qu’un exemple : dans le genre Papilio , le rameau que je 
nomme nervulaire aux premières ailes, et qui est le quatrième de ceux fournis 
par la troisième nervure, se déplace dans le genre Pieris r et s’avançant sur le 
bord de l’aréole (nervule) vient se réunir à la deuxième nervure; ainsi le même 



PS ED DOlîO.U DY Cl ENS. 


202 

que la deuxième envoie à la première, dans la longueur de 
l’aréole, ou la deuxième nulle et absorbée par la première 
(Albida) qui, alors, ne produit qu’un rameau et borde l’aréole, 
celle-ci souvent très-large et rapprochée en avant lorsque la 
deuxième nervure manque, traversée par une nervure acces¬ 
soire, qui peut se continuer en un rameau, plus ou moins 
irrégulière et ayant sa partie postérieure prolongée vers la 
marge externe; troisième nervure donnant quatre rameaux 
dont le dernier devient souvent ramuscule et peut disparaître, 
l’espace après cette nervure présente souvent une légère 
nervure accessoire , les deux nervures suivantes sont comme 
à l’ordinaire; frein long * assez grêle, maintenu par une 
lanière large, courte, éloignée de la base, insérée au-dessus de 
la première nervure. 

Abdomen assez long, très-extensible à cause de letenduc 
des parties membraneuses transverses et latérales, premier 
segment déprimé en dessus, ayant la partie moyenne très- 
large et son lobe latéral très-étroit, sans ouverture tympa- 
nique, dominé par la partie thoracique qui est renflée endessus 
et en dessous, huitième segment bien sensible, parties géni¬ 
tales externes peu variables selon les espèces, se composant 
d’une pince allongée étroite et d’un stylet en forme de plaque ; 
corps le plus souvent revêtu de poils épais, longs et très-mous. 

Femelles vermiformes, épaisses, ventrues, ayant les trois 


rameau va d’une nervure à l’aulre, présentant de suite un caractère tranché 
qui sépare deux familles ; dans les Polyommalides, il reste au milieu de la 
nervule. 

Dans ses travaux ptérologiques, M. Lefèvre a aussi le tort en coloriant ses 
nervures pour les distinguer, de ne pas donner à ce même rameau, qu’il n’a 
pas su reconnaître, toujours la même couleur, n’importe la place qu’il pouvait 
occuper; il a ainsi méconnu sa valeur, y étant d’ailleurs pour ainsi dire forcé, 
en partant d’une fausse hase qui lui faisait séparer les nervures et les ra¬ 
meaux, de chaque côté du pli médian, comme indépendants les uns desautres. 

* Bruand prétend que l’extrémité est parfois munie d’un pinceau de poils ; 
nous n’avons pas observé cette disposition. 



PSVCHlDES. 


293 

premiers segments en dessus, écailleux, avec les pattes incom¬ 
plètes, couvertes d'un duvet court qui disparait facilement; 
fécondées par le mâle sans sortir de leur fourreau où elles 
éclosent et dans lequel elles déposent leurs œufs; les mâles 
volant pendant le jour à leur recherche (1). 

Les chenilles sont rases, lisses avec des poils rares et déliés, 
elles sont d’un blanc sale roussàtre, plus ou moins marquées 
de hoir, écailleuses sur les trois premiers et le dernier seg¬ 
ments ; les vraies pattes sont grandes et fortes, les autres 
très-courtes portent une couronne entière de crochets. Elles 
vivent dans des fourreaux portatifs composés de soie et revêtus 
de différents débris végétaux, de brins de graminées qu’elles y 
attachent, et même parfois de grains de terre ou de sable ; elles 
paraissent polyphages quelques-unes semblent surtout manger 
des graminées (Apiformis, Graminella). 

Elles fréquentent surtout les lieux arides, déserts, sablon¬ 
neux, peu couverts, les landes de bruyères et les bords des 
bois, passent l’hiver à l’état de larve, se suspendent aux diffé¬ 
rents corps, lorsqu’elles changent de peau, et pour se méta¬ 
morphoser; dans ce cas, elles se retournent du côté de l’extré- 
inité anale du fourreau restée libre, pour que, plus tard, 


* Plusieurs auteurs ont considéré les Psychides comme devant être réunies 
aux Tinéides, tels que MM. Guenée et Bruand; on ne peut douter qu’elles ne 
se lient à ces dernières par des caractères orgauiqueset que les espèces appelées 
Pulla, Pectinella, ne forment un passage naturel et ne se rapprochent des vé¬ 
ritables Tinéides appelées Pseudobombycella, Polilella ; cependant les premières 
se distinguent déjà des vraies Psychides par la présence de deux paires d’é¬ 
perons aux tibias postérieurs, par la forme des femelles, mieux développées, 
munies d’uu long oviduc; se servant de leurs pattes pour sortir et s’accrocher 
sur leur fourreau. Elles forment une petite famille intermédiaire, déjà distin¬ 
guée par M. H. Schæffer : 

Quand aux vraies Psychides, certains rapports avec les Procrides et quelques 
Glaucopides à spiritrompe courte, empêchent qu’on ne les éloigne beaucoup 
de ces familles ; nul doute que la connaissance complète des espèces exotiques 
ne fit découvrir d’autres rapports avec les Zeuzérides, les Hépialides et Li- 
macodides. ( En écrivant ceci, nous ne pensions pas encore les réunir aux fa¬ 
milles suivantes;. 



294 


flSJS U DO BOMB X Ü1EN S. 


l’insecte puisse sortir; après sa sortie la chrysalide reste 
engagée dans l’ouverture et en grande partie dehors. 

gfnre PSYCHE, Schrank. 

Tête médiocre courte, comme tronquée en arrière, antennes 
très-bipectinées ou plumeuses, peu longues, à dents en barbes 
ciliées jusqu’à l’extrémité qui n’est pas terminée par une soie , 
ayant le premier article grand, très-renflé par en dessus et en 
dedans, trous antennaires larges, très-rapprochés, yeux très- 
petits, étroits , saillants, bordés en arrière par les tempes qui 
forment un bourrelet saillant, front large, vertex et occiput 
étroits. 

Plis prothoraciques peu sensibles, les postérieurs plus, ou 
moins visibles , ainsi que le scutellum ; celui du mésothorax 
grand, large, en losange, scutellum du métathorax court, plus ou 
moins large , ses épimères au moins aussi larges que les hanches 
ou plus larges ; tibias antérieurs et postérieurs presque égaux, 
les intermédiaires plus longs, tarses antérieurs plus longs que 
les autres, surtout le premier article, les postérieurs les plus 
courts, onglets non dilatés, simples, ayant la base large sans 
appendices ni pelote sensibles; abdomen au moins aussi long 
que les ailes inférieures. 

Deuxième nervure des supérieures fournissant quatre 
rameaux dont le troisième toujours bifide ou ayant deux 
ramuscules % troisième donnant aussi quatre rameaux, 
aréole cordiforme extérieurement, nervure accessoire ne se 
continuant pas toujours au-delà de l’aréole, non fourchue en 
dedans ** : quatrième nervure brisée en deux angles ; les 


’ C’est un rameau devenu ramuscule, sur un autre rameau. 

** Nous possédons une Psychide exotique, chez laquelle les barbes des an¬ 
tennes se raccourcissent beaucoup avant l’extrémité qui est presque nue; la 
nervure accessoire de l’aréole, aux supérieures qui sont étroites, est longue¬ 
ment bifide et une de ses portions longe la troisième nervure, ce qui 



PSYCHIDES- 


295 

deux premières nervures des inférieures distinctes, la deuxième 
envoyant toujours un rameau à la première et parfois s’anas¬ 
tomosant avec elle et se continuant jusqu’à la marge en un 
seul rameau, aréole large ayant son angle postérieur très- 
avancé vers la marge, traversée par une nervure accessoire 
mince ou presque nulle qui peut se continuer jusqu a la marge 
en un rameau qui ne lui est pas toujours contigu sur la ner- 
vule, troisième nervure donnant quatre rameaux, dont le 
dernier devient souvent ramuscule. Ailes ayant le bord anté¬ 
rieur un peu dilaté ainsi que le bord interne aux inférieures. 

Les fourreaux sont couverts de fétus placés dans un sens 
plus ou moins longitudinal, jamais en travers. 


1. Psyché Villosella, Ochsenheimer. 

Gccl. Hist. i\at. Lép. IV, p. 287, pl. 29, fig. t, 2; Bru. Mon. Ps. f. 28. 
Hubn. Tin. Bomb,, lig. 2. Viciella. 

Dup. H. N. Lép. suppl. IV, p. 61, pl. 56, f. 1, P. cinerella: 

Br. f. 30. 

Eversm. Faun. Lep. Votg, Ur. p. 140, 8, Hirtella ? 

Bruand, Mon. Psych. fig. 29? Nigricantella (le fourreau), 27, 
Febrettella, 32, Magniferella, 34, Magnella (le fourreau). 

Nous ne sommes pas certain que cette espèce habite l’An- 


divise l’aréole en trois parties ; aux inférieures qui sont petites, courtes, ar¬ 
rondies, la bifurcation se trouve plus au milieu, et la deuxième nervure est 
presque absorbée par la première ; l’aréole très-large, a son angle postérieur 
irès-peu saillant et la nervule peu fléchie en angle rentrant; les onglets simples, 
non dilatés, sont un peu élargis et anguleux à la base. L’insecte est couvert de 
poils noirâtres et a les ailes demi-transparentes. Par ses ailes inférieures, il 
ressemble aux Glaucopides;mais, selon nous, il se rapproche surtout desZeu- 
zérides, quoique appartenant aux Psychides. M. Lefebvre, Ann. Soc. Ent. 
Fr. 1842, pl. 2, f. 7, représente sous le nom d 'OEceticus, les nervures de l’aile 
supérieure d’une espèce à peu près semblable Ci me et ôme nervure inexactes). 




296 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


dalousie, ayant cru seulement la reconnaître d’après le four¬ 
reau de la chenille \ 

2. Psyché Vetulella , Nobis. 

Cal. SysL. Lep. And. pl. 3, fig. 2, a, b, e. 

Duponchel suppl. IV, p. 62, pl. 56, fig. 2. Febretta. 

H. SchæfT. Suppl. II, 2, psych. 2, Bomb. t. 19, f. 105. 

Bruand. Mon. Psych. pl. 3, (nervures), fig. 27, **. 

Bruand, Ann. Soc. Ent. Fr. 1858, p. 459, pl. 11, 1, fig. 2, 2 a, 
Maritimella ? 

A lis squamis angustis indutis , subopacis, fusco-fulvidis , fim- 
briis fulvo-albidis , nitidis; thoracis pilis griseo-rufescentibus; 
antenrmplumosis, rufulis. 


* Cetle espèce es.t commune dans le Midi de la France et on ne peut douter 
que ce ne soit elle que Fonscolombe ait désignée sous le nom de Febretta : 
du reste sa description est presque nulle et nous possédons la Febretta envoyée 
par l’auteur à Duponchel, qui n’est qu’une Villosella! Nous l’avons reçu au¬ 
trefois de Léautier de Marseille; il trouvait le fourreau en très-grande quantité 
dans la ville même, le long d’un mur du Lycée. Quant au nom de Cinerella, 
d’abord donné par Duponchel, il désigne aussi-la Villosella qui, à une époque, 
était assez commune dans la forêt de Fontainebleau ; elle habite la plus grande 
partie de l'Europe. 

h'Ecksteini de M. Lederer ( Bruand la compare à VOpacella!) ressemble 
beaucoup à la Villosella , surtout par les nervures; elle s’en distingue bien : 
par sa taille un peu plus petite, plus grêle, par son corps moins velu et noir 
avec les poils du dessous du ventre blanchâtres ; par ses antennes plus courtes, 
dont- les barbes un peu plus longues, surtout vers le bout ; par les ailes 
presque transparentes, un peu jaunâtres à leur partie interne , seulement 
revêtues de poils fins peu serrés. Le stylet est plus étroit canaliculé ; le four¬ 
reau bien plus grêle est couvert de pailles ou débris bien plus longs, plus 
inégaux et bien moins nombreux ; elle habite les environs de Pest. 

** Nous ne croyons pas que ce soit cette espèce que Bruand ait figuré, mais 
seulement la Villosella ; pour la figure représentant les nervures, elle a é'é 
faite d’après un individu usé de Vetulella que nous lui avions communiqué ; 
il en est de mêmepour Duponchel, à qui nous avions prêté cette espèce et qui, 
la confondant avec l’individu envoyé par Fonscolombe, se servit du nôtre; si 




PSYCHIDE*. 297 

Ailes opaques d’une teinte brun roussàtre, avec un reflet 
fauve ou doré, couvertes de très-fines écailles, parfois pili 
formes, selon les parties, avec les franges étroites, d’un 
fauve-blanehàtre luisant, plus obscur à leur bord interne ; 
dessous blanchtàtre vers le milieu ; corps couvert de poils lai¬ 
neux d’un gris-rousscâtre, blanchâtre autour de la tète et du 
thorax, obscur à l’extrémité du ventre; antennes assez 
courtes, très-plumeuses et villeuses, roussàtres ; nervure 
accessoire de l’aréole se prolongeant jusqu’à la frange. 

M. H. Schæfler représente cette espèce, avec les ailes trop 
étroites, les antennes beaucoup trop grêles, et la couleur 
mauvaise. 

Voici les caractères qui la distinguent, et même l’éloignent 
un peu de la Villosella : paraissant souvent plus petite quoique 
son fourreau soit plus grand ; teinte des ailes plus fauve, plus 
brillante avec la frange toujours plus blanchâtre, plus lui¬ 
sante; barbes des antennes plus longues, plus épaisses et 
surtout plus villeuses; poils du corps plus fournis, plus lai¬ 
neux, d’un gris-blanchàtre plus roussàtre surtout au thorax 
et à la tète ; ailes un peu plus étroites avec le bord antérieur 
des premières plus dilaté, plus arrondi à la base, leur aréole 
moins cordiforme à son côté externe, la deuxième nervure 
donnant son premier rameau plus près de la base, son troi¬ 
sième et quatrième plus rapprochés et naissant presque du 
même point, et parfois d’une souche commune, nervure acces¬ 
soire de l’aréole prolongée en rameau * ; quatrième rameau 
de la troisième nervure, toujours ramuscule sur le troisième et 
souvent assez loin de l’aréole, marge postérieure de l’aile plus 
étroite, traversée d’avant en arrière par l’extrémité de la cin- 


donc.le nom de Febretta devait rester, quoique prêtant à la confusion, il 
faudrait écrire Febretta Duponchel, et non Fonscolombe,' qui n’a nullement 
distingué ce qu’il a cru figurer ou décrire. 

* Nous.avons vu par exception cette disposition chez une Villosella -, mais 
dans toutes les espèces les divisions des nervures peuvent varier. 



298 


RSEUDO BOMIIY CI E\ S. 

quième nervure après son anastomose avec la quatrième, beau¬ 
coup plus courte et non oblique comme chez la Villosrtïa ; 
secondes ayant l’espace entre la première nervure et la 
deuxième beaucoup plus étroit, le premier rameau de celle-ci 
tràs-court, de sorte qu’elle paraît presque s’anastomoser avec 
la première, écailles plus large,s, plus nombreuses, rendant 
les ailes plus opaques ; corps dénudé, d’un rougeâtre obscur 
au lieu d’être fauve, tête moins épaisse, avec le front plus 
déprimé, noir, ainsi que le thorax en dessus qui a le scutellum 
marqué d’uue large tache fauve ; parties écailleuses de l’ab¬ 
domen bien plus obscures, noirâtres, plus étroites, pièce 
aplatie du stylet bien plus étroite. 

Chenilles avec le corps plissé épais, et la tête grosse 
rugueuse, noirâtre, ayant sur le premier segment trois bandes, 
et sur les autres quatre séries de taches d’un blanc jaunâtre et 
le ventre rougeâtre ; les parties noires des premiers segments 
plus foncées ; fourreau souvent très-grand et très-gros, cou¬ 
vert de brins de graminées, bruyères ou genêts nombreux, 
coupés à peu près d’égale longueur, placés parallèlement. 
Nous l’avons rencontré à une très-grande hauteur et en grand 
nombre dans des parties arides de la Sierra-Nevada, sous les 
touffes d’un genêt épais à rameaux très-rigides. 

La chenille au lieu de le suspendre * à un corps quel¬ 
conque, à l’instar des autres espèces, enfonce dans la terre la 
partie antérieure de ce fourreau, dont l’extrémité, comme celle 
d’un piquet, est dirigée par en haut. 

La chrysalide, plus lisse et moins plissée que celle de la 


*Nous croyons que cette habitude est peut-être exceptionnelle et due à l’in- 
fluence de la localité habitée par cette espèce, où les vents et les ouragans 
l’eussent bientôt détruite si elle n’eût trouvé un abri sous des touffes serrées 
et dures en s’enfonçant en terre pendant l’état de chrysalide-, dans le pot, 
couvert d’une toile métallique, où nous les avions placées, elles se sont aussi 
enfoncées en terre. 



PSYCHIDES. 


299 

Vülosella, est d’un jaune ferrugineux, présentant sur Je bord 
antérieur des segments abdominaux, une série de pointes 
surtout sensibles, à partir du quatrième ; le bord postérieur 
en manque. 

La femelle est cou y er te d’un duvet d'un gris blanchâtre 
qui disparaît facilement. Cette espèce se trouve dans les 
parties montagneuses des environs de Grenade ; elle est rare 
dans les lieux bas. 

3. Psyché Gramijnella, Syst. verz. 

Fabr. Ent. Syst. III, 1, p. 481, n° 232. B. vestital 

Cette espèce plus grêle et moins épaisse que les précédentes, 
a les ailes proportionnellement plus larges, couvertes d’é- 
cailles serrées qui les rendent tout à fait opaques et d’un noir 
rougeâtre ou roussàtre ; elle est aussi moins velue. 

Dans la jeunesse de la chenille, le fourreau est couvert de 
petits débris ou pailles, qui sont disposés un peu en spirale ; 
plus tard elle le revêt de débris très-inégaux placés dans le 
sens du fourreau ; d’abord des débris de feuilles souvent 
presque arrondis et courts, et autres plus ou moins inégaux, 
puis tout à fait en dessus, des morceaux de paille ou de 
feuilles, dont quelques-uns sont parfois très-longs, égalant en 
longueur le fourreau entier ; dans cet état il se distingue faci¬ 
lement de celui des espèces précédentes \ 


* On conçoit que lorsque la chenille se trouve dans certaines localités où les 
pailles et autres débris ordinaires lui manquent, son fourreau puisse en être 
fortement modifié, c’est ainsi que nous avons vu en Corse de nombreux 
fourreaux de Vetulella le long d’un rocher escarpé au bord de la mer et dans 
un espace circonscrit et très-étroit où la chenille, forcée de vivre sans pouvoir 
le quitter, n’avait pour couvrir son fourreau que des débris de-, plantes 
marines et pour nourriture des Lotus, pouvant même être ballotée par le flot 
de la mer; elle avait pour compagne celle du Pachylischia corsica , qui s’y 
reproduisait aussi forcément 



.100 


FSJWDOBOMfiYCIEJYS. 


Ikuand compare sa Maynella à cette espèce, mais la trans¬ 
parence (les ailes de l'insecte l’en éloigne; peut-être, de même 
que le fourreau, appartient-elle à la Villosella , celui-ci ne 
parait pas venir du midi, étant comme ceux de Fontainebleau 
recouvert de brindilles d ’Erica vulgaris ou cinerea. 

Nous avons rencontré le fourreau de la Graminella dans les 
environs de Grenade *. 


*Nous comprenons dans ce genre, dont nous avons donné les caractères, les 
espèces suivantes : Psyché villosella, O., Ecksteini, Led., -Vetulella, Ramb., Gra¬ 
minella, S. V., Opacella , H. Schæff. ( Zelleri ?, Mann,) Zelleri Mann., Eriodella , 
Nobis; il faut y ajouter Inquinata et Bruandi, Led., espèces douteuses 
pour le genre auquel elles doivent appartenir. Nous considérons la Zelleri 
comme très-distincte de notre Eriodplla, que Bruand a rapportée à VOpacella 
de H. Schæff. (qui serait bien différente de l 'Eriodella d’après les nervures 
figurées par Mann) ; mais la Zelleri n’est peut-être que VOpacella-, nous main¬ 
tiendrons dont; le nom A'Eriodella, sous lequel nous l’avions communiquée à 
Bruand et qu’il a mentionné en décrivant VOpacella, mais qui devrait être 
remplacé par celui dej Fenella, Neumann, s’il était prouvé que ce fût la 
môme espèce. Voici ses caractères et ses différences d’avec la Zelleri : plus 
grande, plus épaisse; ailes un peu allongées, non arrondies, les supérieures 
ayant le bord antérieur un peu évidé, moitié transparentes, d’un brun plus 
foncé aux franges qui sont un peu plus étroites et moins lâches et surtout au 
bord antérieur, nullement marquées au bord externe de l’aréole, comme chez 
la Zelleri, d’une ou deux petites taches noires, couvertes de petits poils peu 
serrés, non élargis_en écaille ; nervures un peu roussâtres à peu près disposées 
comme chez la Villosella , mais l’aréole plus échancrée en cœur; deuxième 
nervureaux secondes , rapprochée de la première et la touchant en un point, 
l’aréole de celles-ci ayant la partie antérieure de son bord externe coupée obli¬ 
quement, non anguleuse; corps très-court, velu, avec les poils du ventre d’un 
brun un peu roussâtre, ceux du thorax et de la tête d’un gris un peu blanchâtre 
en avant ; barbes des antennes au moins aussi longues en proportion que chez 
la Villosella, un peuroussâtres (le. Zelleri s’en distingue donc de suite : par sa 
Iaille plus petite, le thorax beaucoup moins épais, les antenues moins pecti- 
nées, les ailes plus courtes, bien plus arrondies, plus velues, ayant au bord 
externe de l’aréole deux ou .trois petites touffes de poils noirs, par la première 
nervure, des secondes en-grande partie réunie à la deuxième ;• par la partie 
externe de l’aréole bien plus-anguleuse, etc.); fourreau presque comme chez la 
Graminella, revêtu de débris moins longs, presque égaux. 


PSYCHIDES. 


301 


genre COCHLIOTHECA, Nobis. 


Tête large , antennes assez longues, hérissées, ayant le pre¬ 
mier article peu renflé , bicrénelées , surtout avant leur milieu, 
après lequel les crénelures diminuent rapidement ou sont peu 
sensibles, celles-ci ayant la forme de larges dentelures pointues 
peu longues , yeux convexes, gros , saillants en avant et en 


I.'insecte paraît au premier printemps et habite les bois sablonneux du centre 
de la France. On sait maintenant que la Grandiella n’est que le mâle du Fran- 
conica pris, par M. Boisduval, pour une Psyché! 

On peut détacher du genre Psyché une groupe chez lequel les onglets sont 
dilatés dans la moitié de leur longueur et l’épiphyse tibiale à peu près nulle, 
les antennes moins inê'galeSj avec les barbes plus épaisses et leurs cils cou¬ 
chés, plus nombjeux vers l’extrémité où'ils forment presque un pinceau 
( Viciella ). 

Leurs fourreaux sont courts, recouverts de nombreuses pailles placées en 
travers, et la chenille, avant sa métamorphose, le revêt d’une toile de soie; 
ils habitent les lieux arides, les landes et paraissent à peu près polyphages 
(VApiformis semble ne vivre que de graminées) ; ils placent leurs fourreaux 
sur des corps peu élevés, où ils se trouvent plutôt appliqués que suspendus, et 
celui de la femelle est toujours plus en évidence que celui du mâle; nous en 
formons le genre arctus, comprenant : VApiformis , Rossi; le Graslinellus Boisd. 
(Atra Freyer; H. Schæff.; B. Psych. 101). Le nom d ’Atra doit être conservé àla 
ligure d’Esper, qui représente parfaitement l’espèce appelée plus tard An- 
gustella, H. Sch.; puis Stomoxella, Boisd. Le Graslinellus se trouve surtout 
dans le centre de la France et jusque dans les environs de Paris où son four¬ 
reau a été autrefois signalé par Geoffroy, qui est cité, à tort, par Treitschke 
pour le Viciellus, étranger à la France; il habite surtout les landes arides. Le 
Constancellus , Millière, qui en est très-rapproché, en diffère par les ailes plus 
larges, nullement jaunâtres à la base, dontles rameaux bifurqués des nervures 
ont une souche plus courte, ou dont les ramuscules redeviennent rameaux , 
par les onglets dont la partie dilatée est plus large ; découvert par M. Millière 
sur le mont Pila près de Lyon et rapporté des environs de Montlouis (Pyr. Or.) 
par M. Graslin. Les Stetinellus et Fasciculellus se rapportent aux Viciellus. 
Nous y ajoutons avec doute le Détritus , Lederer. 

Lépidoptères de l’Andalousie. 20 



302 


PSEUDOBOMBYCIEIN S. 


dessous; plis prothoraciques postérieurs visibles, scutellum du 
mésothorax saillant, arrondi, étroit , partie moyenne du scutum 
du métathorax assez épaisse, un peu déprimée en arrière , son 
scutellum épais, étroit, élargi à son bord postérieur. 

Tibias antérieurs sans épiphyse, ayant une petite épine, les 
postérieurs sans éperons avec les tarses un peu épaissis, onglets 
ayant la base large , non dilatés dans leur longueur , couverts 
par une touffe de poils. Addomen assez épais vers l’extrémité 
avec le premier arceau en forme de disque, le second plus 
long, non élargi m--épaissi, pièces génitales courtes, peu 
saillantes. 

Ailes très-minces et très-faibles, un peu plissées, les infé¬ 
rieures ayant les deux premières nervures distinctes, toutes 
très-grêles, avec leurs rameaux à peu près comme chez les 
Psychés, franges larges. 

Deuxième nervure aux antérieures, donnant quatre rameaux 
dont aucun n’est fourchu, avec le premier très-grêle, troi¬ 
sième fournissant quatre rameaux dont les premier, deuxième 
et troisième très-distants les uns des autres, les troisième et 
quatrième partant du même point, nervure accessoire à peu 
près nulle, quoique son rameau soit visible, quatrième ner¬ 
vure à peine brisée ou anguleuse, la cinquième s’unissant à 
la base de celle-ci et s’en séparant dans ce point, pour se 
porter au bord postérieur, côté externe de l’aréole non cor- 
diforme, borné par une nervule peu sensible; inférieures 
ayant la première et la deuxième nervure distantes l’une de 
1 autre, deuxième envoyant à la précédente son premier 
rameau vers le tiers de l’aréole, celle-ci dépassant à peine le 
milieu de l’aile, divisée par la nervure accessoire en deux 
parties dont l’antérieure beaucoup plus étroite, surtout vers 
le même angle, premier et deuxième rameaux de la troisième 
nervure très-éloignés l’un de l’autre. 

Corps très-grêle, couvert de poils peu épais, peu longs, 
excepté sur l’abdomen. 



PSYCHIDES. 


303 


Cochliotheca Helicinella *, H. Schæffer. 

H. Schæff. Suppl. Bomb. H, p. 21,10, fig. 108 -9. 

Bruand, Mon. Psych. p. 78,19, fig. 49, a, b, Crenulella. 

Parvula ; alis subopacis, subplicatis y cinereo-rufescentibvs, 
extenus rotundatis; antennis villosis, in medio crenatis ; 
corpore nigricanti , villoso ; mesothoracis scutello subgibbo 
flavo• abdomine hirsuto. 


* Cette curieuse espèce a beaucoup exercé l’imagiuation desLépidopléristes, 
son histoire est un véritable roman; un très-bon observateur s’appuyant sur 
des données antérieures, et prenant les aberrations de son jugement pour des 
faits réels, est venu sérieusement annoncer que : « plusieurs espèces de Lépi¬ 
doptères pouvaient n’avoir qu’un sexe et qu’ils n’ont jamais eu de mâles 
proprement dits ! » M. Millière prétend que ce qu’il avance est le résultat de 
ses expériences nombreuses, et souvent répétées. Il réunit VHelicinella et deux 
Tinéides sous le nom d 'Apterona, et donne la description détaillée du fourreau 
et de la Jarve; ce qu’il cite de M. Siebold, qui a vu sortir une quantité 
de petites chenilles vermiformes, se hâtant de construire leur fourreau avec 
les matières qu’elles rencontraient, aurait dû lui faire penser qu’un mâle 
avait probablement fécondé la femelle ; mais le merveilleux a beaucoup plus 
d’attrait que la réalité ; aussi M. Millière cite-t-il avec complaisance la partie 
de la notice de M. Nylander, sur le mâle de la Ps. hélix de Siebold, où ce natu¬ 
raliste , comparant la femelle de VHelicinella à celles des Aphidiens, prétend 
que : « ces individus nourrices portent déjà en naissant, dans leur sein, des 
germes fécondés qui se développent ensuite, sans plus avoir besoin de l’in¬ 
tervention du mâle ; ces insectes présentent ainsi une véritable génération 
alternante! savoir, l’un des individus se reproduisant par accouplement, l’autre 
secondaire, d’individus à organes femelles incomplets, se multipliant sans 
coopération du mâle, par une sorte de bourgeonnement spontané ! » M. Millière, 
renchérissant sur ces divagations, ne craint pas de dire qu’il croit avoir acquis 
la certitude que les naturalistes qui ont cru voiT, décrire, ou figurer le mâle 
de VHelicinella ont été induits en erreur. 

Mais ces rêves merveilleux s’évanouissent devant la réalité, plusieurs mâles 
d 'Helicinella nous sont éclos, nous l’avons donné à M. Millière, et lui avons 
montré un fourreau avec la dépouille de la chrysalide à moitié sortie, comme 
chez les autres Psychides, indiquant avec certitude l’éclosion d’un mâle. 

Ce qui a pu donner lieu à des suppositions erronées c’est que l’on recueille, 
avee les fourreaux de l’année, ceux del’année précédente, que, pour une partie 



304 PSEUDOBOMBYCIENS. 

Bruand n’a donné qu’une mauvaise copie de YHelicinella , 
et nous ne l’avons reconnue, dans sa Crenulella , que par 
l’antenne qu’il a figurée. 

Les individus que nous avons obtenus sont du Midi, nous 
ne pouvons donc assurer qu’il n’existe qu’une espèce, cepen¬ 
dant nous sommes portés à le croire d’après la similitude des 
fourreaux ; alors l’espèce serait répandue dans toute la France 
du nord au midi, et jusque près des glaciers, car nous l’avons 
trouvée au cirque de Gavarnie. Elle paraît être la plus petite 
et la plus grêle de nos Psychides, sa taille atteignant à peine 
celle de la Plumella , mais quoique plus mince, ses ailes sont 
plus larges, et elles ressemble tout à fait, pour l’aspect et la 
couleur, à la Calvella *, qui est beaucoup plus grande, et 
dont le fourreau est tout différent. 


des nouveaux, l’insecte peut être éclos, et que, pour le reste, beaucoup con¬ 
tiennent des parasytes et les autres des femelles, et qu’en outre, comme pour 
la plupart des Psychides, lorsqu’on les soustrait aux conditions dans lesquelles 
la nature les place, presque toutes les chrysalides périssent ; c’est ainsi que, 
sur plus de cent fourreaux d 'Eriodella, il n’est éclos que deux ou trois 
insectes. 

* La Çalvella, Oehs., est une véritable Psychide pour laquelle nous 
formons le genre Gymna et dont voici les caractères : tête large, rétrécie, 
front très-étroit, yeux gros, convexes, dépassant la tête en avant et en 
dessous, antennes à articles longs dont le premier peu renflé , fortement 
bipectinées , à dents épaisses velues, surtout à l’extrémité qui est un 
peu renflée, décroissant lentement vers le sommet où les dernières sont bien 
sensibles ; plis prothoraciques peu visibles ; mésothorax ayant le scutellum un 
peu gibbeux, partie moyenne du scutum du mélatliorax assez épaisse, son scu¬ 
tellum large en arrière, peu épais, ; èpimères moyens, beaucoup plus larges 
que les hanches, les postérieurs à peine aussi larges ; pattes assez longues, 
les antérieures, les plus longues, n’ayant pas d’épiphyse sensible,,, les posté¬ 
rieures avec une paire d’éperons peu visibles, onglets dilatés dans leur lon¬ 
gueur, terminés subitement par un crochet mince et étroit. 

Ailes très-minces et fragiles, grandes, ayant les nervures très-grêles, ladeu- 
xièmeaux premières,Tiedonnantque trois rameaux dontle second parfois bifide 
à l’extrémité, troisième ayant trois à quatre rameaux, le quatrième partant/ le 
plussouvent, d’une souche commune avec le troisième, côté externe de l’aréole 



PSYGHIDES. 


305 

Ailes assez grandes et larges, ayant la membrane un peu 
opaque et colorée, un peu plissées le long des nervures, d’un 
gris-cendré un peu roussàtre ou un peu fauve, plus fonce sur 
les nervures et leurs rameaux, qui sont plus velus, ainsi que 


nullement eordiforme, celle-ci traversée par une nervure accessoire qui se 
continue en un rameau ; première et deuxième nervures aux inférieures , 
éloignées l’une de l’autre, celle-ci envoyant son premier rameau à la première 
dès la base de l’aréole, troisième nervure donnant trois rameaux dont le der¬ 
nier bifide, aréole dépassant le milieu de l’aile-, abdomen assez épais, très- 
hérissé, stylet concave en forme de plaque, pinces et pénis saillants. Gymna 
calvella, Ocbs. — Bruand, Mon. Psycli. p. 71, 47 —Hübn., Tin. Bomb. 1, 3, flir- 
sutella , — God.iv, p. 288, pl, 29, f. 3, Viciella. Celte espèce a été méconnue 
par plusieurs auteurs ; Bruand la décrit bien, mais la figure de Godard est 
meilleure, seulement il y joint un fourreau étranger ; on peut douter des figures 
de Duponchel, Suppl, iv, pl. 56, fig. 7, 8. De moyenne grandeur, mais très- 
grêle; ailes grandes, les premières obtuses, les secondes arrondies, leur 
membrane, un peu opaque par sa coloration, d’un gris cendré un peu roussàtre, 
devenant presque roussàtre avec le temps, plus foncées au bord antérieur qui 
est plus velu, ainsi qu’aux nervures où elles sont plissées, ce qui produitpresque 
des bandes, comme chez l’ Helicinella et la Plumisirella , couvertes de poils fins 
assez longs, assez épais, surtout sur les nervures et la côte, grisâtres ou un 
peu brunâtres, franges longues, claires ( tous les poils, tant des ailes et des 
franges que du corps, à l’exception de l’abdomen, très-caducs); antennes d'un 
cendré roussàtre, ainsi que les pattes; corps roux, couvert de poils assez longs, 
peu serrés, d’un gris pâle ; abdomen plus court que les ailes inférieures, re¬ 
vêtu de poils longs, serrés, comme verticillés, ou séparés à chaque segment, 
surtout sur les côtés, plus persistants que partout ailleurs, d’un gris-brunâtre 
pâle, premier segment plus court que le suivant, pièces génitales saillantes. 
Le fourreau, allongé, un peu grêle, ressemble un peu à celui de la Graminella 
pour la forme, mais il estbeaucoup plus petit; il est couvert de débrisvégétaux 
variés, inégaux, placés plus ou moins obliquement et même en travers, de 
sorte qu’il tient le milieu entre les fourreaux à pailles transverses ( [Apiformis ) 
et ceux à pailles longitudinales {Villasella) ; Bruand le figure mal et trop 
court. 

La chrysalide est assez épaisse, d’un brun ferrugineux, peu différente des 
autres, avec l’enveloppe des yeux très-large. Cette espèce habite les bois clairs 
et entre mêlés de bruyères, où elle n’est pas rare; elle se suspend en juin el 
paraît en juillet. Ou est surpris des rapports qui existent entre lés genres 
Cochlioiheca et Gymna , lorsque l’on considère l’extrême différence des four- 





Ü06 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


le bord costal, revêtues de poils déliés assez nombreux, un 
peu hérissés (ce qui donne à la loupe l’aspect d’un feutre), 
disparaissant facilement, d’un gris pâle un peu fauve, 
ainsi que les franges qui sont larges. Corps d’un brun-roux 
couvert de poils gris peu serrés, avec le scutellum du méso- 
thorax jauuàtre, saillant; abdomen couvert de poils d’un 
gris un peu fauve, plus épais, comme verticillés ; pattes et 
antennes ayant des poils courts et serrés, dentelures de 
celles-ci commençant au quatrième article et augmentant 
rapidement jusqu’au neuvième ou dixième, puis diminuant de 
même et disparaissant dans les poils vers le quinzième ou 
seizième, devenant insensibles dans le dernier quart de 
l’antenne. 

Le fourreau a la forme d’une petite hélice subconique pré¬ 
sentant à peu près trois tours de spire ou un peu plus ; il est 
composé de petits grains de terre ou de sable lin liés d’une 
manière uniforme qui le rendent peu rugueux ; le sommet est 
étroit, augmentant de grosseur jusque vers la base qui, elle- 
même, s’amincit; il est mou, peu solide, de sorte que la 
chrysalide, qui est courbée comme lui, le déchire un peu au 
dessous de la moitié de sa longueur, dans le sens de la spire, 
et reste assujettie, et aux deux tiers sortie, après l’éclosion de 
l’insecte. 

Elle est d’un ferrugineux pâle, un peu obscur à l’extrémité, 
avec l’enveloppe des yeux noire et large. M. Bellier, qui l'a 
prise en Sicile, dit qu’elle vole de très-bonne heure, peu 
après le lever du soleil *, en France, elle éclôt à la fin de 
juin et dans le mois de juillet; la chenille, qui paraît polyphage, 
vit à terre jusqu’au moment de sa métamorphose et alors elle 
grimpé parfois très-haut pour s’attacher aux rochers, aux mu¬ 
railles, aux arbres et même à de petites tiges ; elle est surtout 


* M. Bellier suppose, par erreur (Lep de Sic, Ann. S. Ent. 1861, 690), que, 

les fourreaux figurés par M. II. Sehæfl'er et Bruand n’apparliennent pas à 
1‘ Helicinella, seulement ils sont tronqués. 



VSYCHIDES. 


307 

très-commune dans le Midi et en Espagne , où l’on rencontre 
son fourreau dans les champs, sur le tronc des oliviers. 

genre PTILOCEPHALA *, N obis. 

Tête aussi large que le thorax avec le front très-large, ijeux 
'petits débordés en arrière par des tempes aussi larges qu’eux, à 
réseau prononcé , antennes en panache à barbes très-longues , 
relativement assez épaisses, ciliées , un peu en pinceau à l’ex¬ 
trémité , premier article presque"ovoïde; plis prothoraciques au 
nombre de deux, assez épais, descendant sur les côtés , séparés 
par un scutellum saillant , scutum du mésothorax assez allongé, 
son scutellum petit, peu allongé; métathorax large , ayant le 
scutellum épais; hanches antérieures épaisses, unpeu gibbeuses, 
épimères moyens plus épais que les hanches, les postérieurs 
beaucoup plus courts que les hanches , un peu moins épais; 
pattes grêles, n’ayant pas d’épiphyse sensible, onglets dilatés, 
surtout les antérieurs,presque jusqu’à l’extrémité, éperons nuis 
ou peu sensibles. 

Ailes vitrées parfois assez petites, surtout les inférieures; 
deuxième nervure des supérieures donnant le plus souvent 
quatre rameaux, dont aucun n’est bifide, mais dont les deux 
derniers s’unissent parfois, aréole non cordiforme au côté 
externe, ayant une nervure accessoire qui fournit un rameau, 
quatrième nervure peu brisée, recevant la cinquième après 


* Nous distinguons decegenre la Plumistrella , sous le nom de Scioptera, qui, 
par ses ailes opaques, se rapproche des Gymna calve.Ua et Cochliotheca helici- 
nella et dont l’opaeité n’est pas produite par les poils peu nombreux et grisâtres 
qui les couvrent. Antennes en panache un peu plus longues que chez les 
Ptilocephala, plus grêles ; abdomen en grande partie membraneux, surtout 
vers l’extrémité, qui est moins chargée de poils, amincie, avec les pièces géni¬ 
tales très-allongées et le stylet recourbé, presque crochu; deuxième nervure 
des ailes antérieures donnant trois rameaux, dont le dernier bifide un peu 
avant son milieu, troisième produisant trois rameaux, nervure accessoire de 
l’aréole nulle, mais son rameau existant, nervures saillantes, franges très- 
grandes ; poils du corps très-lâches, ceux de la face en touffe saillante; ailes 



PSEUDOBOMB Y C1EN S. 


308 

la base, qui se continue un peu avec elle et s’en sépare vers le 
tiers de sa longueur, en se dirigeant vers le bord postérieur; 
première nervure aux inférieures absorbant la deuxième qui 
est nulle, bordant l’aréole et ne donnant qu’un rameau, troi¬ 
sième fournissant trois rameaux, angle postérieur de l’aréole 
dépassant à peine le milieu de l’aile. 

Corps très-velu, hérissé de très-longs poils qui cachent en 
partie les pattes et forment une saillie considérable au devant 
de la tête et à l’extrémité du ventre. 

Les fourreaux sont courts, épais, revêtus de pailles placées 
longitudinalement, ou plus ou moins obliquement, ou même 
en spirale, étant attachés par une de leurs extrémités, ce qui 
rend parfois le fourreau hérissé de pailles nombreuses et 
serrées. 


Ptilocephala * Mediterraxea, Lederer. 
Bruand,Mon. Psych. 41, Massiliella. 

Les espèces appelées Muscella, Plumifera et Mediterranea 
diffèrent peu les unes des autres; chez la Muscella , les rameaux 


assez étroites et allongées, plus opaques et plus obscures que chez aucune autre 
Psychide, et comme rayées débandés plus obscures; tarses un peu épaissis, les 
antérieurs très-eouTts n’étant pas tous distincts (peut-être sont-ils avortés?) 
Habite les Alpes. 

* Le type de notre genre est le Ptilocephala atra , Esp. ni, tab. 44, fig. 7.; — 
Devill. Linn. Ent. n, Lép. Bomb. p. 148-49, (excl. Synon, et cit.); — Dup. 
suppl. iv, pi. 56, f. 5, Hirsutella; — H. Schæff. flg. 104, Ângustella -, — Boisd. 
Soc. Ent. Fr. bull. 185‘Z, Stomaxella; —Bru. Mon. Psych. 39, et 30? Hirtella , 
(il méconnaît à tort la figure de Duponehel, faite d’après un iudividu que nous 
possédons).. , 

Tous les auteurs ont eu le tort de ne pas reconnaître la figure d’Esper, qui 
estfortbonneeldessinée d’après des individus envoyés par Devillers; ce dernier 
auteur ajoute, après la description de l 'Atra : « in monte vulgo Pila frequens , 
primo vere. » Comme on le voit, d’après l’indication de Devillers, il n’était pas 
difficile de découvrir de nouveau cette espèce. Elle se distingue facilement des 
autres par ses ailes inférieures plus petites, plus étroites et dont l’aréole n’a 
pas l’angle postérieur bien sensiblement plus prolongé que l’antérieur; came- 


PSICHIDES. 


309 


naissant autour de l’aréole des premières, produits par les 
deuxième et troisième nervures, sont tous distincts et isolés; 


1ère bien rendu par Esper qui n’a pu avoir en vue la Plumifera ou Muscella ; 
les ailes ont l’extrémité en ovale et les nervures sont bien plus visibles que 
chez les précédentes. Le fourreau assez court, oblong, est couvert de pailles 
parallèles et obliques. Elle se trouve surtout aux environs de Lyôn sur le mont 
Pila, d’où M. Minière l’a répandue; elle habile aussi les Pyrenées-Orientales, 
où elle a été recueillie par MM. Bellier et Graslin. 

Le premier auteur la désigne et décrit sous le nom de Bicolorella d’après 
M. Boisduval(qui, avant, lui avait déjà donné le nom de Stomoxella). Bull. Ann. 
Soc. Ent. Fr. 1858. p. 130. Sous ce nom de Bicolorella, M. Boisduval a nommé 
trois espèces : la première dans son Ind. Méthod. 1840, et que plus tard, il 
n’a plus reconnue ; la deuxième fort différente, qu’il a fait publier par Bruand 
(Mon. 39), remarquable par ses gros yeux ; c’est une Tinêide, peut être près 
des Adela; enfin sa troisième Bicolorella, n’est que sa Stomoxella ou VAtra 
d’Esper. 

Les autres espèces du genre Ptylocephala, outre VAtra, Esper, sont : les 
Muscella, S. V., Plumifera, Ochs. ( Belierella ? Bruand)., Mediterranea, Led. 
(. Mwmilie.Ua Bruand), üirsutella, S. V., espèces qui ont les plus grands rapports 
entre elles. 

Sicheliella, Bruand, Ann. Soc. Ent. Fr. 1858, p. 464, pl. 2, fig. 3, al Si elle 
est identique avec celle que nous devons à l’obligeance de M. Bellier sous ce 
nom, et venant du Piémont, Bruand a fait les ailes inférieures trop larges, et 
oublié la première des nervures en les figurant. De la taille de la Mediterranea 
et lui ressemblant, mais ayant les ailes plus étroites, surtout les inférieures 
qui le sont plus que dans aucune autre espèce du groupe après VAtra, avec 
les nervures mieux marquées, plus noires, les troisième etquatrième rameaux 
de la deuxième nervure des antérieures éloignés à leur naissance, et l’angle 
postérieur de l’aréole des secondes beaucoup plus court, franges un peu plus 
courtes en arrière, plus larges à leurs naissance et plus épaisses; barbes des 
antennes ciliées de poils plus sensibles, plus longs à l’extrémité, plus épaisses, 
aussi longues, mais plus courtes à l’extrémité de l’antenne qui est aussi plus 
courte, plus épaisse, ayant le premier articlebienrenflé. Kahri Lederer,Wien. 
Ent. Mon. 1857, p. 80; bien distincte. Tabanella Boisd. Bruand, Monogr. 43. 
Albidu Esp., Plurnosella Bamb., Malvinella Minière. 

Elles peuvent être disposées en trois groupes : 1° pt. Alra, Sicheliella, 
Üirsutella, Muscella , Plumifera, Mediterranea; i« Tabanella, Kahri; 3° Albida, 
Plurnosella, Malvinella. Nous doutons que la Leschenauli Stand., trouvée dans 
les Pyrénées, appartienne à ce genre. 



PSEUDOBOMBYCIENS. 

les ailes sont plus larges et plus arrondies, et le premier 
article des antennes est plus renflé ; chez les deux autres les 
deuxième et troisième rameaux antérieurs naissent d’un tronc 
commun court, rarement du même point chez la Mediterranea, 
mais chez la Plumifera, il y a toujours un tronc commun ; 
cette dernière est plus petite et n’habite pas le midi. 

La Mediterranea a été prise en Andalousie, dans la Sierra 
de Ronda, par M. Lederer, qui nous en a donné deux indi¬ 
vidus chez lesquels les rameaux antérieurs sont plus grêles 
que chez les individus de Marseille et de Montpellier, les ailes 
un peu plus étroites et plus pâles. 

Le fourreau est recouvert de petits débris et de diverses 
parties peu nombreuses, inégales et irrégulières et plus ou 
moins grosses de végétaux et même de grains de sable, 
variant selon les localités habitées par la chenille. 

TROISIÈME DIVISION DES PTILOCEPHALES *. 

SOES-GENRE HYALINA NobiS. 

Premier article des antennes presque globuleux; plis protho- 
3 aciques peu sensibles; aréole discoïdale des premières assez 
large, deuxième nervure ne donnant que trois rameaux dont 
aucun bifide , groupés autour de l’angle antérieur de l’aréole. 

Ptilocephala Albida, Esper. 

— III, tab. 78, fig. 2. 

Cat. Syst. Lep. pl. 3, fig. 4, a. 

H. Sch. Suppl. Bomb. 110,111 (la V. Millierella). 

Boisd. Soc. Eut. fr. 1852. Bull. p. 22, Millierella. 

Bruand, Mon. Psych. n° 23. Tabanivicinella , etn 0s 24, 25, 26. 

Assez commune dans les environs de Malaga en avril. 

Cette espèce devient souvent plus obscure dans les mon- 


* La deuxième division comprend les Pt. kahri et tatiunella. 




PSYCHIDES. 


3(1 


tagues, telles que celles du moût Pila aux. environs de Lyon, qui 
ont reçu le nom de Millierella et celles des montagnes du midi 
de l’Espagne appelées Lorquinella. Le fourreau assez court est 
couvert de petites pailles et brindilles d’abord très-fines, puis 
plus épaisses vers le milieu, nombreuses, placées en long ou 
un peu en spirale, et de manière à être divergentes ; en avant 
elles deviennent très-petites et courtes et la partie postérieure 
est nue ou villeuse ; ce fourreau est souvent modifié par les 
débris que la chenille rencontre, il est surtout déformé par la 
mousse dont elle est parfois obligée de se servir. On le trouve 
dans les landes arides où il est suspendu aux bruyères. 


Ptilocephalx Plumoselia, N obis. 

Cat. Syst. Lep. pl. 3, fig. 3. 

Fusca; alis subelongatis,vitreis, pilis tmuissimis subinduiis, 
costaque et fimbrla fuscis ; antennarum barbulis postice 
albidis, nitidis; corpore nigro hirsutissimo, pilis antice griseis, 
postice griseo subrufescentibus, subfasciculatis, longissimis. 

Cette espèce a de grands rapports avec YAlbida, cependant 
elle offre un aspect et une forme d’ailes un peu différents. 

Ailes un peu luisantes et bien transparentes, sensiblement 
moins larges et plus allongées avec les aréoles plus étroites, 
moins rapprochées du bord externe, surtout aux inférieures, 
ayant un aspect plus vitré, moins blanchâtre, couvertes de 
poils très-déliés, plus nombreux, plus sensibles, noirâtres, 
nervures plus distinctes, franges un peu plus prononcées, un 
peu plus longues, plus brunes; antennes ayant davantage la 
forme d’un panache avec les barbes plus allongées surtout les 
supérieures et vers le bout, plus grêles, d’une teinte brunâtre, 
un peu roussâtre, un peu dorée sur leur face postérieure, 
ayant le premier article plus dilaté ; poils du devant de la 
bouche plus longs, gris, mêlés de blanchâtre, ceux du ventre 
sensiblement plus longs, d’un noirâtre un peu roussâtre. 



312 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


Scutellum du mesothorax plus étroit, marqué comme chez 
la Ps. vetulella d’une tache rougeâtre ou fauve, formant ici 
une partie saillante qui manque chez YAlbida et la variété 
Millierella , qui s’en éloigne davantage par ses ailes antérieures 
et leurs aréoles Lien plus larges. 

Nous l’avons rencontrée en mars sur la montagne de Gi¬ 
braltar, où elle ne paraissait pas rare. 


Ptilocephala Malvinella, Millier ç, 

— Icon. Chen, Lep. In. 1859, p. 30, pi. 4, fig. III. 

Staud. Ent. Zeitr. 1859, p. 211. 

Minima, nigra , pilis albidis induta; alis rotundatis, posticis 
minoribus, subhirtis , fèmbriü, costa, antennis, fade, pectore- 
que fusci.s. 

Cette espèce, qui a l’aspect de YAlbida, est beaucoup plus 
petite; ses ailes plus arrondies sont couvertes de poils plus 
nombreux, un peu hérissés, qui les rendent plus opaques ; le 
bord costal et la plus grande partie des franges, qui sont plus 
larges que chez YAlbida , sont brunes ; les antérieures sont un 
peu nuancées de gris en avant, sur la partie externe du disque 
et sur quelques nervures ; les antennes sont brunes avec la 
partie postérieure des barbes argentée. 

Le corps est noir, couvert de poils longs, blancs, noirâtres 
au-devant de la tête et à la base de l’abdomen, un peu gris 
sur le thorax. 

Le fourreau, semblable à celui de la Mediterranea, est revêtu 
de débris peu nombreux, variés, inégaux, placés tantôt en 
long, tantôt un peu en travers et de grains de sable. 


PSYCHIDÉIDES. 


313 


APPENDICE 

Famille des PSYCHIDÉIDES A 1 obis. 

Canephoræ, Hubner. Canephoridæ, H. Schæffer. 

Elle diffère des Psychides par les caractères suivants : 
hanches aussi larges que les épimères; deuxième nervure 
aux inférieures, ne fournissant pas de rameau à la première ; 
tibias postérieurs munis de deux paires d’ergots peu éloignées 
l’une de l’autre ; femelles aptères, ayant des pattes complètes * ** 
et l’abdomen terminé par un oviduc très-long, avant lequel 
les derniers segments sont revêtus de poils serrés ; sortant de 
leur fourreau, sur lequel elles restent accrochées.*** Chez les 
mâles, les antennes sont beaucoup moins pectinées que chez 
la plupart des Psychides ( à l’exception des Cochl. helicinella 


* Nous considérons les espèces qui la composent comme formant un passage, 
ou un rameau, qui unit les Psychides aux Tinéides; mais nous pensons qu’ils 
ne font plus partie des Psychides. Plusieurs auteurs comprenaient en outre, 
parmi ces dernières, de ■véritables Tinéides, telles que les Talœporia.A_ ce sujet 
Bruand, qui ne s’est jamais fait une idée nette des Psychides, émettait cette 
opinion ridicule : « Le groupe désigné (Mon. Psych., p. 9) sous le nom de 
Talœporia ressemble bien plus à célui qui a pour type la Graminella, qu’à 
celui que constituent Albida, Plumifera. » On voit, d’après cela, combien cet 
auteur était peu capable d’élucider la famille des Psychides. M. H. Schaeffer 
met les Psychidéides en tête de ses Tinéides et rejette loin, parmi celles-ci, le 
G. Talœporia. 

** D’après M. H. Schæffer, celle de la Pulla serait vermiforme; Bruand la 
figure ainsi, mais sa description peu claire fait penser qu’il ne l’aurait pas vue. 

*** Nous séparons des Epichnopteryx, la Pectinella, avec laquelle nous formons 
legenre Psychidea, dont voici les caractères : tête médiocre, front large, bouche 
placée dans une excavation, yeux assez petits, palpes courts, bien distincts, 
renflés, à dernier article très-petit, ayant des poils en pinceau,.spiritrompe 
nulle, tempe3 assez larges, antennes bipectinées à dents ciliées des deux 
côtés, avec le premier article renflé, assez court, et ceux après le second, à peu 
près d’égale longueur ; plis prothoraciques comprimés, peu visibles, scapules 



PSEODOBOMBYCIEJNS 


31 t 

et Gymn. calvella . ) avec les articles plus long. Le genre 
Typhonia a de grands rapports d’organisation avec cette 
famille, dont il ne peut être éloigné ; il en diffère par les fe¬ 
melles qui ont des ailes propres au vol ; les chenilles vivent 
protégées par de longs fourreaux cylindriques, revêtus de 
débris pierreux très-fins, nous ne l’avons pas rencontré. 


rudimentaires ; pattes longues, cuisses et tibias antérieurs plus courts que les 
postérieurs, ayant une épyphise plus courte qu’eux, grêle, onglets non dilatés, 
étroits; mésothorax court, peu échancré avec le scutellum presque globuleux, 
saillant; métathorax large assez épais dans son milieu où il présente une 
excavation (comme chez les Hétérogynides), ayant les côtés épais, bombés et le 
scutellum très-étroit. 

Ailes grandes, les premières dilatées au bord antérieur, ayant l’aréole 
grande, large, non étranglée avant .le milieu, deuxième nervure donnant 
quatre rameaux, dont la troisième bifide, troisième produisant trois rameaux ; 
nervure accessoire de l’aréole fortementbi fide,donnant un rameau, quatrième 
non brisée, ni anguleuse, recevant la cinquième à sa base où elle se termine ; 
inferieures ayant l’aréole divisée en deux parties inégales, dont l’antérieure 
très-étroite, leur troisième nervure donnant trois rameaux. 

Abdomen déprimé, dilaté vers l’extrémité, renflé sous le deuxième segment ; 
parties génitales externes ayant un stylet en forme de plaque allongée, dé¬ 
primée au milieu, comme formée de deux branches, dépassant la pince qu’elle 
couvre, celle-ci grêle, limitant un espace presque circulaire où se voit le pénis. 
Corps peu velu; abdomen non hérissé vers l’extrémité. 

Le fourreau nous est inconnu. 

Psychidea pectinella, Syst. Verz.— Boisd., Gen. et Ind. 629.— Dup., 
suppl. iv, p. 71, pl. 56, fig. 10, Ps. murinella. M. Boisduval a ajoutée ce 
nom une petite phrase diagnostique faite de mémoire d’après un individu de 
notre collection que nous avons rapporté de Montpellier, et qui a servi depuis 
à M. Duponchel pour la figurer; il ne diffère de la Pectinella ordinaire (alors 
inconnue à Paris) que par le fond des ailes qui est d’une teinte cendrée plus 
pâle, et par les franges et une partie des poils des nervures et du bord costal, 
qui ont un reflet doré plus brillant ; celle appelée Pellucidella n’est qu’une 
variété plus pâle; M. Graslin a pris dans les Pyrénées-Orientales des indi¬ 
vidus plus petits et très-pâles. Cette espèce habite toute l’Europe et surtout 
les parties alpines. 

Le genre Talœporia s’éloigne davantage des Psychides, surtout par les tibias 
postérieurs, beaucoup plus longs que les antérieurs, ayant leurs paires d’ergots 
éloignées l’une de l’autre, par les antennes non pectinées, à arlicles beaucoup 



VSVCHIDÉIDES. 


315 


genre FUME A, Haworth. 

Palpes très-courts, épais , oblongs, à articles peu distincts, 
premier article des antennes assez long, peu renflé, les autres 
comme dans le genre Psychidea , longs, peu nombreux, avec les 
dents grêles, un peu renflées au sommet, plis prothoraciques 
non visibles; scapules un peu prolongées au delà du bord anté¬ 
rieur de l'attache de l’aile; mésothorax court, large, ayant une 
excavation sur les côtés du scutellum qui est étroit ; métathorax 
ayant ses côtés larges, épais, presque gibbeux, avec le scutellum 
étroit, dilaté en arrière; hanches saillantes et renflées au bord 
inférieur, les antérieures un peu renflées, les moyennes plus 
Larges (que les épimères, les postérieures beaucoup plus larges 
que ceux-ci, qui sont rejetés en arrière où ils forment un bord 
saillant; tibias postérieurs renflés, plus ou moins hérissés; 
abdomen couvert de poils serrés surtout vers l’extrémité. Ailes 
assez larges, velues ou couvertes seulement d’écailles, nervure 
accessoire de l’aréole des supérieures bifide. 

Le fourreau est revêtu de pailles longitudinales peu 
nombreuses. 


Fumea Pülla, Esper. 

— III, tab. 44, fig. 8. 

Elle se trouve dans les environs de Grenade. Cette espèce» 
qui est le type du genre, diffère un peu des autres par ses ailes 
velues et l’absence de l’épiphyse tibiale- * 

plus courts et plus nombreux, par les ailes inférieures étroites, munies de très- 
larges franges et par la présence des stemmates. Il a pour type la Politella, 
qui se trouve être la première du genre Psyché de Bruand 1 Toutefois, on ne 
peut nier qu’il ne présente des rapports avec les Fumea, dans la forme des 
tibias postérieurs, dans celle du tergum du métathorax et des parties pecto¬ 
rales dont les hanches et les épimères sont très-saillants, enfin dans celle de 
l’abdomen et des pièces génitales externes. 

* Celle appelée Sieboldii n’en diffère guère que par une teiute plus pâle et 
les antennes dont les dents semblent plus courtes et plus épaisses. La Proxima 



CSEUDOBOMBVCIENS. 


3I| 


Deuxième famille. HÉTÉR0GYN1DES. 

Nous rapprochons cette famille des Psychides, avec les¬ 
quelles elle présente plus de rapports qu’avec les Procrides ; 
elle paraît précéder le rameau qui les unit aux Tinéides, auquel 
nous appliquons le nom de Psychidéides, et pourrait tout 
aussi bien faire partie des Tinéides. 

Elle présente les caractères suivants : point de stemmates, 
spiritrompe et palpes nuis ; ailes assez grandes, peu larges, 
velues chez les mâles, munies d'un frein retenu par une 
lanière bien sensible, scapules rudimentaires; plis prothora¬ 
ciques enfoncés , peu visibles ; tibias postérieurs n’ayant 
qu’une seule paire d’éperons peu sensibles ; femelles vermi- 
formes glabres. 

Elle est réduite au genre suivant. 

genre HETEROGYNIS, Rambur 

Tête assez grande, prolongée en arrière après les yeux , 
épistome bien distinct dans une excavation du front, celui-ci 
large, vertex grand, allongé, gibbeux, occiput rejeté en arrière 
presque divisé en deux , formant un bord tranchant et saillant , 
antennes assez longues, bipectinées , à dentelures peu serrées , 
ciliées , diminuant progressivement jusqu’à l’extrémité , premier 
article assez épais , le second court, déprimé, les autres longs, 
yeux petits, arrondis, saillants; mésothorax court, bombé , 
avec le scutellum étroit, allongé, saillant; métathorax ayant 
les côtés larges et épais en dessus avec la partie moyenne assez 
épaisse, excavée par une sorte de dépression * bornée par le 


(Leder. Zool. Bot., Ver. tab. 5, f. 7), paraît plus grande avec les articles des 
antennes plus courts. 

* Celte disposition se retrouve un peu dans le genre Fumea , qui a des rap¬ 
ports avec les Heterogynis. 



317 


H ÉTÉRO G Y iN II) ES. 

scutellum gui est petit, étroit , saillant ; épi mires moyens, plus 
larges que les hanches, pièces axillaire et sous-axillaire larges, 
épimères postérieurs à peu près aussi larges que les hanches , 
saillants en arrière, celles-ci prolongées en dessous *, pièce 
pectorale étroite, séparée de la sous-axillaire par un sillon 
profond. 

Abdomen assez grêle, s’amincissant graduellement de la base 
au sommet, ayant le premier segment plus large, dont la partie 
moyenne très-large et le lobe latéral étroit, le huitième au moins 
aussi long que le précédent en dessus, court en dessous , pince 
génitale allongée, simple, ayant les branches contiguës à leur 
extrémité, qui est obtuse , laissant en dessous une ouverture 
oblongue, à la base de laquelle se voit le pénis, entre leur 
base se trouve le stylet, qui est large, triangulaire. 

Pattes longues, grêles, ayant les hanches antérieures longues 
et le premier article des mêmes tarses plus long que dans les 
autres pattes, tibias à peu près de la longueur des cuisses, les 
antérieurs un peu plus courts avec l’épiphyse grêle , les dépas¬ 
sant un peu, paraissant naître vers le milieu de leur longueur, 
onglets petits, étroits , simples. 

Ailes minces,revêtues d’un léger duvet qui les laisse demi- 
transparentes, peu larges; les premières un peu plus étroites, 
ayant l’aérolelongue, non étranglée, étroite, fermée par une 
nervule formant un angle rentrant dans son milieu où aboutit 
la nervure accessoire qui divise l’aréole, deuxième nervure 
fournissant trois rameaux avec le quatrième placé près du 
milieu de la nervule, troisième en donnant aussi trois, dont les 
deux premiers très-écartés et un quatrième avant le milieu de 
la nervule qui semble être la continuation de la nervure 
accessoire, quatrième nervure courbée, non anguleuse, et 
recevant la cinquième un peu après la base; aréole des 
secondes ailes assez large, avec son angle postérieur très-saii- 


‘ Toute la partie pectorale, en dessous, très-dâveloppée oji prolongée, sur¬ 
tout les hanches postérieures. 

Lépidoptères pe l’Andalousie. 2t 




318 


pseudobombyciens. 


lant, tout à fait comme chez les dernières Psychides, mais 
souvent incomplète par la disparition de la partie antérieure 
de la nervule; première nervure libre à sa base, se confondant 
presque avec le bord antérieur ; seconde paraissant simple, 
son deuxième rameau naissant sur la nervule et semblant 
continuer la nervure accessoire; l’espace après cette nervure, 
aux quatre ailes, présentant une nervure accessoire mince ; 
nervures suivantes ordinaires, marge interne dilatée après la 
cinquième. 

Les espèces connues sont d’une teinte uniforme et de petite 
taille; tout le corps est couvert de poils fins assez abondants 
vers l’extrémité de l’abdomen un peu comme chez les Fumea; 
les larves, presque glabres, vivent à découvert sur les genêts et 
genres voisins. 

Heterogynis Paradoxa, Rambur. 

Ann. Soc. Ent. fr. 1836, p. 584, (et 577), pl. 17, A, fig. 5-8. — 
Faun. Ent. And. II, pl. 14, fig. 7, 8, a, b, c, d, e. 

II. Schæff. Suppl. Bomb. 98, Penella. 

Cette espèce, qui a été méconnue par certains auteurs, se 
distingue bien de la Penella, H. ' : Elle.est plus allongée, 
plus grêle dans toutes ses parties, et un peu plus grande ; ses 
ailes sont plus grandes, plus minces, leurs nervures sont moins 
sensibles et leur membrane plus finement rugueuse, revêtue 
de poils plus déliés, moins nombreux ; leur teinte est d’un 
gris de souris plus pâle ; aux inférieures la partie antérieure 
de la nervule manque chez les individus que nous possé¬ 
dons * ** ; les antennes ont les dentelures moins longues, moins 


* La Penella, dont M. Graslin a décrit minutieusement les mœurs, sous le 
nom d'Erotica, (Ann. Soc. Ent. Fr., 1850, p. 346, pl. 10, fig. 4-7), habite les 
Cévennes, les Pyrénées et les Alpes méridionales, nous y réunissons notre 
Hispanica, et avec doute, notre Affnis. 

** Elle manque rarement chez la Penella. 


H ÉTÉRO GYN1DES. 


319 

écartées à leur insertion, les yeux sont un peu moins gros, 
plus saillants , supportés par une partie plus rétrécie, ce 
qui rend la tête un peu moins large ; les pattes sont plus grêles, 
plus longues, et les divisions des tarses moins sensibles, le 
scutellum du métathorax est plus petit et la dépression plus 
profonde ; l’abdomen est plus grêle, les pinces génitales plus 
étroites et plus allongées. 

La Paradoxa se distingue encore par les dilférences qui 
existent chez la chenille, par son cocon qui est plus gros et 
d’une teinte rougeâtre, ayant la toile extérieure plus forte et en 
réseau, tandis quela coque dela/ , e«e//«estblancbeoujannàtre, 
avec la toile extérieure inégalement serrée, mais non en réseau. 

Aux détails que nous avons donné dans les Annales (1836), 
nous ajouterons les suivants : la chenille est courte et épaisse, 
de grandeur très-variable, selon qu elle produit des mâles ou 
des femelles ; celles de ce sexe égalent une chenille de Zygène 
ordinaire et lui ressemblent un peu. 

Elle est jaunâtre ou d’un jaune un peu sale, le dos est 
marqué d’une ligne yioiràtre qui n’atteint pas les extrémités, 
surtout en avant où elle disparaît presque sur les 2 me et 3 m8 
segments, laissant sur le premier deux traits courbés réunis ; 
deux autres lignes existent sur les côtés dont les bords 
sont irréguliers, entre lesquelles la teinte du corps devient un 
peu sombre et tend à former une bande; l’espace entre la dor¬ 
sale et celles-ci présente aussi quelque petites marques dispo¬ 
sées en forme de ligne ; les stigmates sont orbiculaires, de la 
couleur du fond, avec la bordure noirâtre ; au-dessous existe 
une autre ligne noire sinuée, plus foncée et plus large que les 
autres, et s’enfonçant dans un pli longitudinal de la peau, 
plus bas, à la base des pattes, se voit unesérielongitudinalede 
taches noires plus ou moins marquées, souvent peu sensibles; 
le ventre présente une bande noirâtre, irrégulière sur ses 
bords. 

Il y a sur le corps des poils blanchâtres, peu nombreux, 
dont les uns sont courbés vers l’anus et les autres vers la tête; 



320 


PSEÜDOBOMBYCIE1VS. 


on y remarque aussi de petits tubercules munis d’un bord 
saillant portant trois à quatre petites épines disposées en 
étoile. La tête qui est très-petite s’enfonce presque entièrement 
dans le premier segment qui est bordé de noir en avant ; les 
vraies pattes sont noires, les autres sont jaunes. 

Elle file, à l’extrémité des rameaux, une coque en réseau 
composée de deux couches, l’interne plus fine et plus serrée, 
l’externe claire, d’une teinte rougeâtre ; celle de la femelle est 
cinq à six fois plus grosse que celle du mâle, la chrysalide est 
vermiforme, molle, épaisse et très-obtuse aux extrémités, dont 
la postérieure est plus grosse et noirâtre, conservant sur le 
reste la teinte et le dessin de la chenille ; la femelle est épaisse, 
glabre, tout-à-fait vermiforme et présente les couleurs de la 
chenille et son dessin, et même les stigmates à peu près tels 
qu'ils étaient; on distingue une tète à organes imparfaits et 
six pattes très-courtes. 

La chrysalide du mâle ressemble un peu à celle d’une 
Zygène; elle est très-petite, noirâtre, luisante, l’enveloppe des 
ailes est très-large et celle des quatre dernières pattes se pro¬ 
longe èn pointe ; la tête est large, déprimée, et les parties au¬ 
tour de la bouche sont très en relief * ; la poitrine est mar¬ 
quée d’un large sillon, l’enveloppe des antennes à la même 
largeur que chez l’insecte parfait, l’extrémité anale est obtuse, 
très-lisse. 

Quelque informe qu’elle paraisse être, la femelle sort de sa 
coque, soit parce que le mâle se fait attendre, soit pour rendre 
l’accouplement plus facile **, et s’accroche autour de 
l’ouverture qu’elle a faite pour sortir ; son corps est alors un 


* L’épistome et le labre, la lèvre inférieure et une partie saillante représen¬ 
tant les palpes rudimentaires. 

** D’après les observations de M. Graslin sur la Penella, la femelle sortirait 
toujours pour s’accoupler; elle laisserait alors une entrée facile aux'insectes 
destructeurs ! Le même auteur a aussi observé que les œufs étaient réunis en 
chapelet. 



HIlîPI ALIDES. 


321 


peu courbé en forme de S, et paraît continuellement agité 
par des contractions dans diverses parties; après l’accouple¬ 
ment elle rentre dans sa coque et dans la pellicule dont elle 
s’était dépouillée et qui se trouve un peu engagée dans l’ou¬ 
verture et elle y dépose ses œufs ; l'insecte parfait se montre 
en août. 


Troisième famille. HÉPIÂLIDES. 

Point de stemmates, spiritrompe complètement nulle ; plis 
prothoraciques, en dessus, au nombre de quatre, les deux 
premiers déprimés, grands, prolongés sur les côtés, les autres 
souvent plus petits et plus courts paraissant soudés entre eux, 
et avec le scutellum qui est peu visible; métathorax plus 
étendu que d’habitude en dessus, dans le sens de la longueur 
et son scutum ayant une certaine étendue dans son milieu, * 
avec le scutellum parfois aussi long que celui du mésothorax, 
mais beaucoup plus étroit ; épimères plus larges que les 
hanches, lesdeux dernières divisions thoraciques gibbeusessur 
les côtés. Ailes en toit très-incliné dans le repos, ayant toutes la 
même forme, les supérieures divisées cà la base du bord posté¬ 
rieur en un lobe étroit ; les inférieures n’ayant pas de frein ; 
aréoles discoïdales divisées en trois portions par une nervure 
accessoire longuement fourchue ; disposition des nervures à 
peu près semblable aux quatre ailes, la deuxième des infé¬ 
rieures ayant autant de rameaux que celle des supérieures ; 
point d’ouverture tympauique. 


* Dans là plus grande partie dès Lépidoptères, le scutum du métathorax est 
tellement rétréci dans son milieu, et en même temps couvert par le scutellum 
du mésothorax, que, le plus souvent, il n’est pas visible ; il peut aussi être 
assez largement divisé par le scutellum de la même partie thoracique qui s’a¬ 
vance entre ses deux portions comme cela existe chez certains Diurnes 
(A. galathea)-, voir notre partie anatomique, en note des Spfiingides. 



322 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


genre HEPIALUS, Fabricius. 

Tête petite, hérissée de poils nombreux, ayant les yeux 
variables pour la grosseur, antennes variables , souvent monili- 
formes, simples, très-courtes , à articles plus ou moins nombreux 
( 15 , 30 et plus), distincts , arrondis ou serrés, ou comprimés, 
velus, avec des cils, d’autres fois dentées ou unipectinées, à 
dents larges, courtes , plus petites et plus étroites chez les 
femelles , où elles sont plus grêles , palpes très-courts, très-velus; 
thorax court; pattes peu longues , inermes , souvent très-velues , 
les postérieures plus courtes ou à peine aussi longues que les 
antérieures, leurs tibias dilatés ou parfois chargés de poils 
très-épais, ou renflés en une massue large, aplatie, contenant 
une touffe de poils et absorbant le tarse (H. hectus), ou ne 
différant pas des autres, n’ayant pas d’éperons, tibias antérieurs 
avec ou sans épiphyse, celle-ci naissant dès la base , onglets 
simples, accompagnés d'une pelote. 

Abdomen assez long, couvert de poils mous, souvent très- 
longs vers sa base, celle-ci saillante en dessous , étranglée à son 
union avec le thorax, ayant le premier segment beaucoup plus 
étroit et plus court que le suivant avec sa partie moyenne de 
la même largeur que lui , déprimé de manière à laisser voir 
le postscutellum du métathorax, oviduc très-court, n’étant 
jamais saillant après la mort. 

Les Hépiales ont bien quelques rapports avec le Cossus et la 
Zeuzère, mais elles eu diffèrent beaucoup par d’autres points 
organiques, et surtout par la curieuse disposition de leurs 
ailes que nous n’avons vue dans aucune autre famille; c’est 
donc tout-à-fait à tort que Duponchel a imposé leur nom à sa 
tribu comprenant les Zeuzérides; voici quelques détails orga¬ 
niques sur ces singuliers Lépidoptères. 

Tête ayant le crâne petit, arrondi, avec les divisions peu 
distinctes, présentant quelques tubercules saillants, front non 
rétréci en avant, lèvre étroite, convexe, saillante, portant 
deux palpes appliqués sur la bouche, droits, épais, courts et 


HÉPIALIDES. 


323 

dont le troisième article est à peine sensible, palpes maxillaires 
ayant leur second article globuleux ; prothorax à peine plus 
large que la tête et beaucoup plus étroit que le reste du thorax, 
composé, en dessus, de quatre pièces réunies formant un notus 
solide et plan, dont les deux antérieures prolongées sur les 
côtés, présentent aussi des petits tubercules, les quatre 
marquées d’un sillon, sur la ligne médiane, qui se continue sur 
le mésothorax; celui-ci assez épais, court avec le scutellum 
large, convexe et l’entothorax non divisé, scapules petites, 
larges, déprimées s’avançant peu sur l’attache de l’aile , lais¬ 
sant voir une portion notable et un peu saillante de la pièce 
sous-scapulaire, * épimère beaucoup plus large que la hanche, 
saillant, arrondi en arrière ; métathorax beaucoup plus 
long en-dessus que dans la plupart des autres familles, 
son scutum ayant une partie médiane souvent assez étendue 
d’avant en arrière, et le scutellum triangulaire, égalant 
parfois en longueur celui du mésothorax ( H. humuli ), ses 
côtés se prolongeant en un bord très-élevé, côtés du scu¬ 
tum étendus, convexes, pièce sternale courte, épisternum 
grand, épimère souvent plus* large que la hanche, convexe, 
celle-ci très-saillante en dessous, postscutellum rendu bien 
sensible par la dépression du premier segment abdominal; 
pattes faibles, les postérieures sans éperons avec les cuisses 
grêles, courbées. Abdomen ayant une texture mince presque 
transparente, arceau supérieur du premier segment presque 
aussi large que les suivants, mais beaucoup plus court, excavé 
dans son milieu avec le bord postérieur relevé, en grande 
partie membraneux, rétréci sur le côté où il laisse, entre lui 
et le suivant, un espace lisse, division latérale ** petite, ayant 


* Cette pièce termine la partie antérieure de l’attache de l’aile dont la sca- 
pule (ptérygode) est une dépendance. 

** Nous avons appelé cette portion, qui se mêle plus ou moins à la partie 
membraneuse des côtés, division ou lobe latéral du premier arceau; ici très- 
petite, elle devient parfois très-large aux dépens de la partie moyenne qui se 
rétrécit beaucoup (Lithosides), elle est toujours séparée par une rainure et- 



324 


PSEUDOBOMBVCIEINS. 


un bord saillant, les deux segments suivants, très-longs, dila¬ 
tés, convexes et gibbeux en dessous, huitième visible chez les 
mâles, variable, entourant les pièces génitales qui ont une 
forme anormale; stylet presque nul ou réduit à sa base d’où 
partent, une de chaque côté, deux lames rapprochées, écar¬ 
tées l’une de l’autre dans leur milieu, appuyées sur une base 
tuberculeuse, échancrées et ayant deux parties saillantes 
prolongées en pointe, * se dirigeant de haut en bas et en 
avant, puis se terminant entre deux branches de la gaine du 
pénis prolongées aussi en pointe, branches de la pince courtes, 
obtuses, remontant de chaque côté vers le stylet où elles 
s’arrondissent et s’épaississent en contournant les deux lames 
( //. humuli ); chez d’autres plus compliquées et très-différentes, 
"les deux lames très-étroites, s’écartant beaucoup et produisant 
d’abord une épine courbée, etc. (Ganna). 

Ailes semblables, les supérieures un peu plus grandes, plus 
ou moins allongées ou lancéolées, laissant entre elles, à leur 
naissance, un espace triangulaire assez grand ; nervures à peu 
près semblables sur les quatre ailes, la première n’étant pas 
plus forte ou plus faible que la seconde, surtout aux posté¬ 
rieures, plus épaisse vers la base, avant laquelle elle offre une 
sorte de trace articulaire, envoyant dans ce point deux ra¬ 
meaux à la côte dont un paraît n’ètre qu’un pli, la deuxième, 
plus faible àlabase, aux supérieures, donnant quatre rameaux 
dont le dernier paraît être sa continuation, aréoles très-larges, 
dépassant le milieu de l’aile en longueur, bornées par une 
très-longue nervule d’où partent cinq rameaux en comprenant 


P or le le premier stigmate abdominal, c’est elle qui prend.les formes les plus 
variées et les plus singulières dans les Ghélonides, les Noctuides, etc., el 
ennslilue’la paroi postérieure de l’ouverture tympanique lqrsqu’elle existe. 

* Les lames peuvent émettre trois épines chacune ; la base du stylet peut se 
prolonger immédiatement en deux épines très-fines, et ses côtés en un bord 
élevé portant une ou deux pointes avec la pince courte,, à branches droites, 
él miles. 



HÉPIALIDES. 


325 


celui qui continue la trosième nervure, dont deux font suite 
aux branches de la nervure accessoire, et le cinquième, en 
avant, qui est une dépendance de la seconde nervure, qua¬ 
trième espace internervural ayant une nervure accessoire peu 
sensible ou nulle, surtout aux supérieures, quatrième nervure 
de celles-ci courbée en dedans après la base, parfois forte¬ 
ment (Pyrenæus) ', envoyant dans ce point, un rameau oblique 
à la troisième, se terminant au milieu du bord postérieur ou 
avant son tiers externe; vers le tiers interne aux inférieures, 
où elle est droite et n’envoie pas de rameau, cinquième aux 
supérieures réduite à une base épaissie et un peu prolongée,pa- 
rallèleà la précédente aux secondes et atteignant le bord interne. 

Les mâles sont parfois d’une couleur différente de celle des 
femelles, et les dessins, blanchâtres et bruns des supérieures, 
toujours variables, peuvent disparaître complètement, mais la 
forme des antennes et des pièces génitales font reconnaître 
les espèces. 

Chenilles blanchàtrès ou roussâtres, rongeant les racines des 
végétaux vivaces sans se tenir dans l’intérieur, remontant 
près de la surface de la terre pour se métamorphoser; chry¬ 
salides allongées, cylindriques, obtuses aux extrémités, ayant 
sur les sept derniers segments une double rangée d’épines 
comprimées, dont une plus forte en dessus, en dessous deux 
crêtes, et sous le pénultième, une forte rangée d’épines placée 
sur une partie très-saillante, en forme de crête épineuse. 

Hepialus Lupilïnus, Linné. 

Antennes munies d’une seule rangée de lamelles plus étroites 
et plus courtes chez la femelle ; elle se trouve aux environs de 
Grenade. 

Quatrième famille. ZEUZÉR1DES *. 

Point de stemmates , spiritrompe nulle ou réduite à deux 
petits appendices maxillaires ; plis prothoraciques souvent au 


* La cinquièjpio famille se compose des Limacodides placés en noie. 



326 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


nombre de quatre au milieu desquels se voit le scutellum ; 
præscutum du mésothorax n’étant pas distinct en dessus, du 
scutum ; métanotus ayant le scutum souvent visible dans son 
milieu , parfois assez épais, avec les côtés très-grands et le 
scutellum toujours beaucoup plus court que celui du méso¬ 
thorax; ailes assez grandes avec la première nervure souvent 
forte, renflée à la base, la troisième et ses quatre rameaux 
épais; inférieures parfois petites, courtes ( Stygia) n’étant pas 
toujours munies d’un frein bien sensible, qui, le plus souvent, 
est remplacé, chez la femelle, par un pinceau de soies, leur 
deuxième nervure mince; aréoles discoïdales divisées par une 
nervure accessoire fourchue, parfois très-mince, pli du qua¬ 
trième espace internervural, épaissi en une nervure plus ou 
moins sensible, cinquième nervure, après un court trajet, 
s’unissant à la quatrième, aux ailes antérieures; onglets non 
accompagnés de pelote. 

Chenilles vivant dans l’intérieur des végétaux et peut-être 
aussi, parfois, à la manière de celles des Hépiales. 

GENRE TR YP ANUS, Nobis. 

Cossus *, Fabrictus. 

Antennes variables, uni ou bipectinées, ayant le scapus 
entouré de poils serrés, plus saillants en dessous, palpes appli¬ 
qués sur la bouche, s'écartant l’un de l’autre vers leur extrémité, 
parfois assez grands (T. thrips), le second article long , le 
dernier très-court; jambes assez courtes, épaisses, ayant le 
premier article des tarses postérieurs élargi, les mêmes tibias 
plus longs que les antérieurs , munis de deux paires d’éperons 
courts, épiphyse variable, tarses un peu épineux. 


* Godart a montré que les Cossus des Romains, se rapportaient à des larves 
de Coléoptères, tels que Cerambix, Lucanus , etc., et non à notre Cossus ; Linné 
et Fabricius, ayant mal interprété le passage de Pline, qui traite des Cossus. 



ZEUZÉRIDES. 


327 


Ailes arrondies extérieurement avec le sommet court, ayant 
le bord postérieur, avant la base, saillant, arrondi, et les 
franges assez larges, nervule formant un angle rentrant très- 
prononcé, surtout aux secondes, aréoles des premières offrant , 
à son angle antérieur, une petite aréole accessoire allongée, 
placée entre le deuxième et le troisième rameau de la seconde 
nervureetqui, parfois,peut être ouverte (Thrips),cette nervure 
ayant quatre rameaux dont le premier naît peu après la base, 
le second et le troisième bifides, ou ce dernier trifide ; deuxième, 
aux inférieures, ayant deux rameaux qui partent du bord 
de l’aréole ou après, n’envoyant pas de rameau à la première. 
Corps épais, velu, couvert d’écaïlles serrées, parfois hérissées , 
ayant l’obdomen quelquefois atténué chez les mâles et terminé 
par une touffe de poils couvrant l’anus. 

Tète petite, front grand, terminé en avant par une saillie un 
peu redressée, bordée de chaque côté par le trou nasal qui 
produit une fossette allongée, suivie par en dessous, d’un 
épistome assez long, portant un labre bien sensible; borné 
plus bas par une fente transversale qui est la bouche; scutum 
du mésonotus large, rétréci en avant, scutellum en losange 
très-court, assez large, un peu en pointe en arrière, ayant son 
entothorax * profondément divisé ; scapules larges, courtes, 
obtuses avec leur apophyse bien distincte, s’avançant en une 
pointe obtuse, sous l’attache de l’aile, n’étant pas dépassée en 
avant, par la pièce sous-scapulaire; épisternum grand, épi- 
mère au moins aussi large que la hanche, à sa base; scutum 
du métauotus ayant sa partie moyenne un peu visible, presque 
cachée par le scutellum précédent et les côtés larges convexes, 


* C’est cette pièce épaisse, en grande partie interne, se prolongeant de haut 
en bas et qui fait saillie lorsque l’on a séparé la troisième division thoracique 
de la seconde ; il est en grande partie logé dans le métalhorax. Audouin et 
Latreille réunissent toute sa partie supérieure, selon nous à tort, au postscu- 
tellum ; Lalr., Cours d'Entom., pl. 2.1, üg. 5; cette- figure représente surtout 
l’entolhorax, le postscutellum n’occupant que la partie supérieure, transverse 
et très-étroite. 



328 


PSEUDOBOMBYCIENS. 


le scutellum assez petit, se continuant par ses côtés en un 
bord saillant dilaté. 

Abdomen épais, saillant en dessous à la base, arceau supé¬ 
rieur du premier segment moins large que le suivant, ne 
différant pas des autres sur le côté, dernier très-long chez la 
femelle ( septième ), oviduc long, presque toujours saillant 
après la mort, échancré à l’extrémité ou bifide , son premier 
article parfois large représentant le huitième segment, pièces 
génitales des mâles simples, stylet aplati, large épais, courbé, 
pince saillante, ses branches en forme de valves. 

Chenilles ( Cossus, Terebra ) vivant dans la partie superfi¬ 
cielle du bois des arbres, répandant une odeur pénétrante et 
désagréable. 

Trypanus * Cossus, Linné. 

Ligniperda , Fabricius. 

Nous avons rencontré la chenille dans les environs de Gre¬ 
nade, ** M. Staudinger nous annonce qu’il a aussi trouvé, en 
Andalousie, la Zeuzera æsculi, |L. dont nous donnons les 
caractères en note. 


* Le genre Hypopta établi daûs le Catalogue de M. Staudinger, pour le Trips 
e't le Cœstrum, paraît peu caractérisé, cependant ces espèces ont un aspect un 
peu différent, et leurs chenilles, ne paraissent pas ■vivre dans l’intérieur des 
arbres. Au reste, le genre Trypams, est aussi difficile à Circonscrire que la 
famille elle-même, à cause des modifications organiques qui sé voient dans 
chaque espèce ; ainsi, le Terebra qui diffère peu du Cossus, par les couleurs, 
a les antennes bipectinées, tandis que le Cœstrum n’a qu’une rangée de lamelles 
comme le Cossus, quoiqu’il soit près du Thrips qui les a bipectinées * la forme 
des antennes ne signifie rien ici, quoiqu’elle ait suffi à Latreille et Godart 
pour faire un Trypanus de VII. sylvinus ! 

** Nous n’avons pas trouvé le genre Zeuzera, Latr., qui diffère des Trypanus 
par les caractères suivants : palpes petits, grêles, écartés l’un de l’autre, lais¬ 
sant voir les appendices maxillaires, antennespectinées enéllipse dans la moitié 
de leur longueur chez le male, grêles, denticulées, très-velues à la base chez 
la femelle, aypnl le premier article très-épais, yeux gros, très-rapproché^en 


ZEUZERIDES. 


329 


Genre ENDAGRIA, Boisduval. 

Il a des rapports avec les Trypanus , voici les caractères 
qui l'en distinguent. 


avant, front très-rétréci, excavé, terminé par une saillie, redressé et relevé 
par en haut, marqué de deux points enfoncés; tête et thorax couvertsd’ècailles 
et de duvet crépus; scutellum du mésothorax fortement enclavé dans le scu¬ 
tum, pièce sous-scapulaire en partie visible, épimères beaucoup plus larges 
que les hanches ; métathorax ayant les côtés du scutum très-étendus, le scu¬ 
tellum tràs-dourt et très-large,(allongé en travers), l’épimère plus large que la 
hanche à la base, arrondi en arrière, pièce sous-axillaire au moins deux fois 
aussi large que la pectorale, à la partie supérieure, extrémité anale de la 
femelle munie d’un long oviduc, grêle, hérissé ; pattes assez longues, épi¬ 
physe étroite naissant de la base du tibia, onglets grands -, ailes allongées, les 
inférieures évidées vers les deux tiers du bord antérieur, ayant les franges 
étroites, premier rameau de la seconde nervure, aux supérieures, naissant,loin 
de la base, près de l’aréole accessoire, la mêmemervure très-mince à l’endroit 
où elle borde cette aréole, nervule semblable aux deux ailes » formant un 
angle rentrant moins prononcé à, l’inférieure, où elle va finir à la première 
nervure qui semble border l’aréole, se continuant en deux rameaux, deuxième 
nervure très-mince, ayant peTdu ses deux rameaux, l’un s’étant rapproché de 
la première nervure, l’autre s’étant éloigné sur la nervule, aréoles allongées. 
Zeuiera œsculi , L. Chez des exotiques la dispositiou des nervures est variable, 
et les palpes sont plus prononcés, quelques-uns ont le faciès du Cossus-, cette 
famille ôtant très-incomplètement représentée en Europe, tout travail, necom- 
prenant pas les espèces étrangères, ne peut être qu’une ébauche incomplète. 

Duponchel a formé le genre Macrogaster avec la Z. arundinis Hübn. ; il se 
distingue par une forme plus grêle, très-allongée et présentant l’aspect d’une 
Nonagria ; palpes à articles presque globuleux, le dernier rudimentaire, mu- 
croné, très-velus, appendices maxillaires insensibles, premier article des 
antennes assez long, médiocrement épais, celles-ci bipectinées comme chez la 
Zeuzère, mais dans une plus grande longueur et un peu chez la femelle jus¬ 
qu’au bout; plis prothoraciques réduits à deux; mésothorax très-allongé, 
étroit, dont le scutellum est fortement enclavé à son angle antérieur, sternum 
saillant, élevé, ayant trois sillons, métasternum saillant, bien visible entre les 
épimères, ceux-oi deux ou trois fois plus larges que les hanches ; côtés du 
scutum du métathorax très-étendus, remontant le long du scutellum précé¬ 
dent, pièce pectorale étroite, enfoncée, la sous-axillaire au moins trois fois plus 




330 


PSEU DOBOMBYC1ENS. 


Tête médiocre, yeux assez gros, non rapprochés en avant, 
palpes peu longs, très-hérissés, dont l’article moyen grand, 
le dernier très - court, couverts de poils non écailleux, 


large qu’elle, presque caTrée ; corps couvert de poils épais, serrés, non crépus, 
pattes très-velues, surtout les tibias, épiphyse assez grande, très-velue en dehors. 

Abdomen très-long, surtout chez la femelle, ayant le premier segment plus 
étroit que le suivant, présentant en avant du lohe latéral, une très-petite 
ouverture ; ailes étroites, nervures des supérieures comme chez la Zeuzère, la 
deuxième d’abord épaisse, se continant en un rameau fort, mais devenant 
presque insensible derrière l’aréole accessoire où elle paraît n’être qu’un 
faible rameau, quoique étaut bien la nervure, son premier rameau 
ne naissant pas avant l’aréole accessoire, la nervule formant un 
angle rentrant prononcé ; première nervure aux inférieures libre, seconde 
mince, se continuant en un rameau, le deuxième éloigné, faisant suite à la 
première branche de la nervure accessoire, nervule ne formant pas d’angle 
rentrant. On a aussi fait pour cette espèce le genre Pkragmatœcia.. La larve 
vit dans les rhizômes, de 1 ’Arundo phragmites ; la chrysalide est lisse, cylin¬ 
drique, avec une carène sur le prothorax, et la tête terminée par une partie 
pointue comprimée, des séries dorsales de très-petites épines, et la partie anale 
obtuse avec des épines courtes, fortes. Nous n’avons pas rencontré la Stygia 
australis de DTaparnaud (Bulletin de la Soc. d’Hist. nat. de Montpellier, 1803), 
qui s’éloigne un peu des autres genres de cette famille, surtout par la forme 
de la tête ; celle-ci médiocre, yeux petits, très-éloignés l’un de l’autre, front 
large, palpes assez longs; revêtus de poils épais, antennes épaisses bipectinées 
dans les deux sexes ; les quatre plis prothoraciques minces, laissant voir le 
scutellum quiest divisé par un sillon ; mésothorax court, son scutellum arrondi 
en arrière, large, ne formant pas d’angle sensible en avant où l’échancrure scu- 
tale laisse un léger espace vide; épisternum petit,, épimère un peu plus large 
que la hanche ; métathorax étroit ayant le milieu du scutum insensible et 
couvert, avec le scutellum court presque linéaire, épimère très-aminci, 
linéaire extérieurement; pièce pectorale étroite; abdomen assez épais et 
long, avec le premier segment plus étroit que le suivant, le septième 
très-long chez la femelle, oviduc bifide ; pièces génitales du mâle simples, 
peu différentes de celles du Cossus ; ailes petites surtout les inférieures, 
obtuses, courtes, ayant les franges larges et les nervures à peu près comme 
chez le Cossus ; nervures accessoires des aréoles et une partie de la nervule 
à peine sensibles ; pattes petites avec l’épiphyse nulle. Corps couvert d’é- 
cailles et de poils serrés plus longs sur l’abdomen où ils bordent les segments 
enformant des touffes prolongées sur les côtés surtout chezlemâle ; vol diurne. 

Larve vivant dans l’intérieur des Echium. 



ZEUZÉRIDES. 


331 


antennes assez longues, à premier article peu renflé, bipectinées 
chez le mâle* assez épaisses et sublamellêes; tomenteuses, non 
ciliées chez les femelles, ayant la base entourée de poils, appen¬ 
dices mandibulaires nuis; thorax épais, court; prothorax 
très-court, très-comprimé, laissant à peine voir, en dessus, deux 
plis peu sensibles; mésothorax ayant le scutum large, surtout 
en arrière où il est convexe et presque gibbeux sur les côtés, 
peu échancré , le scutellum large, assez court, avec l'angle anté¬ 
rieur peu saillant, obtus, le postérieur mucroné, épimère plus 
large que la hanche; métathorax très-court, ayant les côtés du 
scutum médiocrement étendus , ne laissant aucun espace entre 
eux et le rebord alaire, le scutellum très-court presque linéaire, 
épimère très-mince, seulement visible en arrière, pattes courtes 
avec les tibias antérieures munis d’une épiphyse longue, mince, 
prenant naissance vers la base. Abdomen renflé ayant le premier 
segment plus étroit que le suivant, membraneux, le dernier 
très-long chez la femelle, aminci, muni d'un oviduc. 

Pièces génitales du mâle simples, stylet subtriangulaire , 
allongé, obtus, pince allongée, pénis saillant ; ailes assez larges 


* C’est à tort que M. Boisduval ( Icon. H. II, p. 176, et Ind. et G. 76), les 
dit unidentées ■ il donne ainsi les caractères du genre ; « Corps débile velu ; 
antennes assez allongées, unidentées chez le mâle, ciliées chez la femelle ; 
palpes squammeux, hérissés - , ailes courtes, assez larges, variées de cendré 
et de blanchâtre ; abdomen grêle, muni d’un oviduc chez la femelle. » 

Quoique l'E. pantherina soit considérée comme habitant seulement le 
midi, nous en avons cependant pris un individu, près de Tours, sur le 
coteau de Rochecorbon, au mois de juin. 

Nous possédons un mâle d’Algérie qui paraît différer notablement de la 
Pantherina et de la Marmorata : un peu plus petite que cette dernière, et 
ayant une teinte générale d’un brun-clair un peu roussâtre, qui s’étend sur 
les parties blanchâtres, devenues plus obscures et plus restreintes ; nervures 
ne formant pas de lignes plus obscures que le fond, les deux rameaux de la 
seconde nervure des ailes inférieures naissant bien au delà de l’aréole, et 
l’angle antérieur de celle-ci se trouvant beaucoup plus court, écailles des 
ailes plus étroites et plus fortement dentées, nous la nommons E. Alge- 
riensis. 



332 


PSEUDOBOMBY C( EUS. 


arrondies, nervures presque comme chez le Cossus; corps 
couvert de longs poils mous, soyeux, formant des touffes entre 
les antennes et sur le front, et sur le ventre, retombant presque 
en crinière et produisant de petites touffes non séparées en 
pinceaux sur les côtés, pattes très-velues à l’exception des 
tarses. Larves inconnues paraissant vivre à la manière de 
celles des Hépiales; on trouve parfois l’insecte sortant de 
naître, accroché à un brin d’berbe. 

Endagbia Mabmobata, Nobis. 

Cat. Syst. Lép. And. pl. 5, f. 6. 

Alisanticis supra fusco-rufescenti albidoqucvariegatis,sub/us 
et alis posticis abdomineque supra fuscis. 

Elle n’est peut-être qu’une grande variété delà Pantherina, 
près du double plus grande que les individus ordinaires de 
cette dernière ; ailes supérieures ayant une grande partie du 
disque d’un roux-brunàtre pâle et la plus grande partie de la 
marge et un point central blanchâtres, ces couleurs plus ou 
moins mélangées et confondues, la côte dans plus de la moitié 
de sa longueur d’un bruu-roussàtre, frange d’un gris-blan¬ 
châtre marquée de taches peu sensibles et deux autres vers 
l’extrémité de la côte, d’un brnn-roussâtre; ailes inférieures 
et leur franges brunâtres, un peu blanchâtres vers leur base 
avec quelques nervures pins foncées ; dessous brun, ayant une 
partie de la marge postérieure des premières, leur frange, 
l’extrémité de la côte, la marge antérieure des secondes et un 
peu leur aréole, blanchâtres; corps d’un gris-blanchâtre 
nuancé de plus foncé avec les poils un peu crépus; pattes 
blanchâtres, les premières brunes à leur face interne; ab¬ 
domen brunâtre cu dessus 'un peu plus pâle à l’extrémité et 
en dessous, dernier article de l’oviduc déprimé, non hérissé. 

Nous avons pris à Grenade un individu femelle qui sortait 
de naître, le 22 avril. 


VLATYPTÉRYGIDES. 


333 

Chez cette espèce, le sommet des supérieures est plus arrondi, 
plus saillant en avant, ce qui rend la côte un peu courbée; les 
inférieures ont le sommet plus allongé et plus aigu. 

Sixième Famille. PLATYPTÉRYGIDES. 

Point de 'stemmates, tête et yeux gros, antennes insérées 
un peu en arrière, bipectinées chez les mâles, à peine 
denticulées chez les femelles, finissant en pointe, dents peu 
serrées, finement ciliées du côté externe et à l’extrémité, les 
deux rangées écartées l’une de l’autre, n’allant pas toujours 
jusqu’au sommet de l’axe, palpes petits, très-grèles, éloignés 
l’un de l’autre, droits ou un peu courbés et appliqués, peu 
velus, spiritrompe petite ou rudimentaire, large à la base, 
souvent disjointe ; prothorax ayant deux plis petits, étroits; 
corps mince, peu velu, surtout l’abdomen qui ne dépasse pas 
les ailes ou est plus court; pattes longues, plus ou moins 
velues surtout sur les côtés et un peu sur les tarses, les 
postérieures ayant une ou deux paires d’éperons, épiphyse 
plus ou moins prononcée, naissant vers le milieu du tibia, 
onglets petits avec une pelote épaisse; ailes grandes, larges, 
les supérieures ayant presque toujours l’angle apical saillant 
ou prolongé et parfois recourbé presque en crochet avec la 
marge antérieure un peu dilatée, aréoles grandes, larges, 
dépassant en longueur le milieu de l’aile avec l’angle antérieur 
plus court, première nervure épaisse, la seconde mince 
donnant quatre rameaux, dont le deuxième et le troisième 
forment une aréole accessoire allongée, fermée par un 
ramuscule de celui-ci, troisième assez forte ayant quatre 
rameaux et se courbant vers la nervule qui est anguleuse 
dans son milieu, en dedans, et peu sensible en ce point; 
secondes ayant la marge un peu dilatée vers la base où elle est 
saillante,-munie d’un frein mince ou presque nul qui est 
remplacé par un pinceau de soies chez la femelle, première 
nervure très-forte surtout vers la base où elle est un peu 
Lépidoptères dë l’Andalousie. -22 



PSEUDOBOMBYCIEHS. 


;$3< 

courbée, deuxième faible, se rapprochant beaucoup de la 
précédente, puis se divisant et envoyant son second rameau 
vers la nervule en formant avec elle un angle externe, 
celle-ci se continuant, se courbe bientôt en un angle rentrant, 
troisième nervure ayant trois rameaux, le quatrième parais¬ 
sant être sur la nervule (rameau nervulaire) qui, sur la 
largeur de l’aréole, forme un zigzag, l’angle antérieur de 
celle-ci se trouvant rejeté en dedans, et en dehors de la partie 
la plus large, quatrième nervure mince, cinquième nulle 
ou peu sensible et basilaire, bord abdominal coupé droit, 
non dilaté. 

Tète courte, large, avec le front déprimé, occiput convexe; 
prothorax très-court, surtout en dessus ; mésothorax ayant le 
scutum divisé par une rainure longitudinale, largement 
échancré par le scutellum, qui est grand, arrondi en arrière, 
et un peu saillant, avec l’entothorax assez grand, convexe, 
entier, scapules assez allongées, étroites, ayant l'angle qui 
entoure l’attache de l’aile très-obtus, pièce axillaire ne 
dépassant guère la fosse du même nom, la sous-axillaire 
ayant tout le centre membraneux, épinière plus large que la 
hanche ; métathorax assez étroit, laissant voir une partie du 
postscutellum précédent, ayant ses côtés larges, courts et le 
scutellum assez large, en carré très-allongé ; abdomen souvent 
bien plus court que les ailes, chez le mâle, où il est grêle, 
sou premier segment presque aussi large que le suivant avec 
la partie moyenne rétrécie en avant, déprimée, son lobe 
latéral renflé en forme de capsule dont le bord interne, élevé, 
forme une ouverture presque postérieure, celle-ci fermée en 
dedans par une membrane très-mince, sa cavité se continuant, 
en dedans, avec une sorte de vésicule solide, lisse, géminée, 
descendant sous les côtés de la base du ventre * et formant 


On est surpris de retrouver une organisation presque semblable chez les 
ispèees du goure Cymatophorct Tr. 



l’LATV PTÉRV G IL) ES. 


335 

ainsi un véritable tambour; extrémité anale du mâle garnie, 
en dessous, de poils couchés la dépassant peu. 

Pièces génitales très-variables ainsi que la forme du 
dernier segment qui est fortement échancré par en dessous, 
anguleux ou bifide en-dessus, stylet et pinces toujours courts, 
pénis non épineux. 

Chenilles assez allongées, épaisses dans leur partie anté¬ 
rieure, très-atténuées à leur extrémité qui est terminée par 
une queue en pointe faisant suite à la partie supérieure * 
du dernier segment, ayant parfois le corps rugueux ou pres¬ 
que épineux, ou seulement des poils épars peu sensibles, 
présentant des tubercules élevés sur divers segments, ou 
seulement sur le troisième et le pénultième, avec la tête 
grosse, aplatie en avant, échancréeau sommet; se tenant la 
partie postérieure élevée ainsi que l’antérieure, ce qui les rend 
bossues, ou la partie postérieure et toute l’antérieure recour¬ 
bées, relevées; formant sur une feuille plus ou moins pliée, 
une toile en réseau, fortifiée par des cordons plus épais, sous 
laquelle elles filent une autre toile ou une coque légère ; s:> 
changeant en une chrysalide allongée, arrondie en avant, ter¬ 
minée par une pointe épaisse, tantôt prolongée en une autre 
pointe dilatée, munie de crochets, tantôt ne portant qu’un 
faisceau de soies crochues ou une pointe divisée en crochets, 
parfois couverte d’une matière blanchâtre: vivant l’été sur 
les arbres. 


* M- Boisduval (Gen. et Ind. p. 82) écrit faussement : « pedibus analibus in 
spinulis didymis, supinis corner sis, ano rarius apodo, mutico. » Ces mais 
pourraient s’appliquer au genre Cerura Sclir., mais nullement aux chenilles 
des Platypteryx, dontla queue n’estque le prolongement de la partie supérieure 
à L’anus, et qui est simple et non géminée; les pattes anales ont disparu, une 
partie allongée, un peu renflée et latérale, de chaque côté, avant l’anus, en 
est peut-être le vestige ; nous ne savons quelles modifications peuvent se 
trouver chez les chenilles exotiques, mais nous ne nous occupons ici, de 
môme que M. Boisduval, dans l’ouvrage.cité, que des especes d’Europe. 





>SEUi)OBO.MBYCIENS. 


336 

Les espèces composant cette famille sont grêles avec les 
ailes larges, F et ressemblent tout-à-fait à des Métrocampides, 
mais la forme de leur tympanum et celle des chenilles les en 
éloignent beaucoup; elles ne ressemblent pas davantage aux 
Cerura, c’est un groupe isolé parmi les européens, peut-être 
se rapproche-t-il, par des exotiques, des Limacodides? Les 
caractères exposés pour la famille comprennent le genre 
Platypteryx. 

Platypteryx HaMxjla, Syst. verz. 

Hübn. Bomb., 46, 47. 

Nous l’avons pris autour de Malaga • dans cette espèce et 
YUnguicula, les deux paires d’éperons des tibias postérieurs 
sont développées *. 


* Nous n’avons pas vu le genre Cilix de Leaeh, qui se .distingue ainsi : 
tête très-large, couverte de poils très-courts, antennes bidenliculées, velues 
chez le mâle, presque simples chez la femelle, palpes très-grêles, appliqués, 
dépassant à peine le front, spiritrompe presque nulle, yeux gros, vertex 
élevé; plis prothoraciques très-minces, enfoncés; scutum du mésothorax 
assez large, non divisé par un sillon, très-convexe, ainsi que son scutellum 
qui ést grand; pattes longues, épiphyse tibiale naissant après le milieu, 
allant jusqu’à l’extrémité ; ailes blanches assez grandes, les premières n’ayant 
pas l’angle apical saillant, ni recourbé, ni le bord externe creusé au-déssous 
de lui; les secondes peu larges, ayant la marge antérieure dilatée à sa partie 
interne, munies d’un frein peu sensible, leur première nervure forte, renflée 
à la base, s’unissant à la seconde dans une*assez 'grande étendue, absorbant 
un des rameaux de celle-ci, qu’elle ne laisse libre que vers l’extrémité de 
l’aile; les-supérieures ayant des écailles larges, saillantes, nacrées, formant 
des linéaments sur une partie de la troisième nervure et de ses rameaux, 
franges larges. A l’état de repos, les ailes sont tellement abaissées qu’elles se 
touchent presque par en dessous, lorsque l’insecte est accroché à un corps 
'très-rnince, comme Une tige de grtofné©, ‘position quai lui a valu le nom de 
Compressa, donné par Fàbricius. 

Chrysalide très-atténuêe à son extrémité qui est obtuse, arrondie, ayant 
une pointe aplatie, munie-de quelques épines courtes. 

Cilix spinula, Syst. Verz. 




LASIOCAMPIDES. 337 

SEPTIÈME TRIBU. BOMBYCIEMS. 

Cette tribu, qui ne comprend qu’une partie des Bombyx 
des anciens auteurs, n’est pas plus homogène, ni mieux 
circonscrite que la précédente ; elle contient six à sept 
familles qu’il serait impossible de réunir sous des caractères 
communs*, les dernières n’ayant que peu ou pas d’aflinités 
avec les premières ; on peut les considérer comme une sous- 
division dont plusieurs familles pourraient former des 
tribus. 

Quant aux Limacodides, ils lient évidemment les Zeuzérides 
aux Lasiocampides, et font partie des Pseudobombyeiens ; poul¬ 
ies Platyptérygides, c’est un rameau qui n’a pas de rapports 
immédiats avec les autres familles européennes. 

Première famille. LASIOCAMPIDES. 

Aucun auteur n’a limité exactement cette famille; Ochsen- 
heimer y introduisit des espèces étrangères et mit dans le 
même groupe la Processionea et la Cratægi; 31. Boisduval 
suivit cet exemple, il y intercala les Dumeti et Taraxaci, 
ainsi que les Processionnaires; Duponchel est allé plus loin, 
en la divisant en deux familles, tandis que 31. H. Schæffer 
n’en faisait qu’un genre, mais enlui adjoignantes Crateronyx 
taraxaci et dumeti, auxquels il applique le nom de Lasio- 
campa , dont il change la véritable acception, et qu’il distrait 
de la famille pour laquelle il a été formé. 

Point de stemmates, spiri trompe rudimentaire, palpes non 
redressés, mais plus ou moins saillants en avant, ou en forme 
de bec, antennes assez courtes, bipectinées chez les mâles 
jusqu’à l’extrémité qui s’amincit peu, les dernières dents 
ayant une certaine longueur, ce qui la rend obtuse ou un 


* Plusieurs familles manquent de frein pour retenir les ailes. 



338 


UOMBYCIEKS. 


peu tronquée, dents ciliées, un peu renflées vers l’extrémité 
qui est amincie, les deux rangées dirigées en avant et en bas, 
presque appliquées l’une contre l’autre, ce qui rend l’antenne 
comprimée, celles des femelles le plus souvent beaucoup 
moins pectinées ; pronotus n’ayant que deux plis saillants, 
renflés; ailes privées de frein, scapules allongées en arrière, 
dépassant parfois l’épine scutale; troisième nervure exacte¬ 
ment quadrifide % surtout aux inférieures dont la marge 
antérieure toujours plus ou moins fortement dilatée, surtout 
vers la base, reçoit un, deux ou plusieurs rameaux accessoires 
provenant de la première nervure, celle-ci s’unissant à la 
seconde vers la base, soit immédiatement, soit à l’aide d’un 
rameau et formant une aréole accessoire qui borde la discoï- 
daïe et peut être au moins aussi grande, mais parfois très- 
petite, nervule parfaitement distincte à sa jonction avec les 
deuxième et troisième nervures, ne recevant jamais de 
rameau dans sa longueur, courbée ou formant un angle 
rentrant aux premières, plus ou moins oblique aux secondes, 
où elle est fléchie peu après son insertion antérieure, bornant 
des aréoles étroites et le plus souvent courtes ; première 
nervure des inférieures empruntant parfois le premier 
rameau de la deuxième, celle-ci divisée, le plus souvent, bien 
avant la nervule et quelquefois presque dès la base, aréoles 
ayant toujours l’angle postérieur plus allongé ; ouverture 
tympanique nulle ; corps souvent très-gros, très-velu. 

Tète moyenne, front étendu en arrière, prothorax étroit à 
peine aussi large que, la tète; mésothorax convexe sur les 
cotés, ses épimères beaucoup plus larges que les hanches, 
bombés, pièce sous-axillaire large, couvrant une grande 
partie de l’espace du même nom, le scutellum en losange 
raccourci avec l’angle postérieur saillant, pointu, ayant sou 
entothorax court, non divisé ; partie moyenne du métathorax 
en dessus, réduite au scutellum qui est plus ou moins 

* Cnradènr employé par M. Guenûe. pour diviser les Nôetuides. 



LA.SIOCAMPIDES. 


,33‘J 

linéaire en travers, son scutum ayant les côtés peu larges, 
convexes, avec la partie pulvérulente plus ou moins étendue et 
une petite excavation en dehors, entouré par un bord peu 
saillant, pièce pectorale très-étroite; pattes le plus souvent 
courtes, fortes, les postérieures n’ayant qu’une paire d’épe¬ 
rons courts, épiphyse variable, onglets assez forts, ayant 
entre eux une pelote courte, avec un petit appendice de 
chaque côté. Abdomen épais a la base, sur les côtés, très- 
développé et plus long chez les femelles, ayant le premier 
segment, en dessus, rétréci dans sa partie moyenne, surtout 
en avant, où l’on voit, de chaque côté, une petite ouverture 
peu sensible, faisant suite à la rainure, en partie, membra¬ 
neux, renflé sur les côtés, ainsi que le suivant qu’il égale ou 
surpasse en longueur, huitième, chez le mâle, plus étendu eu 
dessus, coupé obliquement ; pièces génitales externes peu ou 
pas saillantes, stylet paraissant souvent nul, ou réduit à son 
support, gaine du pénis accompagnée d’une pointe par en 
dessous et souvent de plusieurs autres; jamais d’oviduc 
allongé chez la femelle, partie vulvaire épaissie, divisée en 
deux portions entre lesquelles le premier fait, parfois, un peu 
saillie. 

Chenilles longues, épaisses, velues, vivant le plus souvent 
sur les arbres, tantôt passant l’hiver, tantôt naissant au 
printemps, formant une coque tantôt allongée, molle, pulvé¬ 
rulente, tantôt ferme, ovoïde, coriace; chrysalides épaisses 
souvent garnies de très-petits poils rigides, devenant 
crochus sur l’exf rémité qui est obtuse, ne se prolongeant pas 
en pointe ou saillie. 

Cette famille se distingue des Zeuzérides et des Limaco- 
dides * parles antennes du mâle toujours bipectinées jusqu’à 


* Près des Lasiocampides et après les Zeuzérides, se placent les Limacodides 
f[ue nous n’avons pas rencontrés, et qui ne sont représentés en Europe que par 
deux espèces, si peu caractérisées qu'elles semblent à peine en faire partie,- 



340 


BOMBYCIEKS. 


J'extrémité qui n’est jamais simple, par l’absence du frein,.la 
longueur des scapules et la disposition des nervures. 

En la séparant seulement en deux genres, comme le fait 
M. Staudinger, il est impossible d’en limiter les caractères, 
et il vaut mieux n’en faire qu’un seul, comme M. ïï. 
Schaeffer; mais si l’on veut la diviser en plusieurs, à l’exemple 
de la plupart des auteurs, l’on se trouve forcé d’en établir un 
grand nombre. 


ce sont les Limacodes testudo et azcllus. M. Boisduval, en citant les nombreuses 
espèces de l’Amérique du Nord, émet l’idée que les uns se rapprochent des 
Platypteryx, et les autres des Lasiocampides ; nous croyons qu’ils s’unissent 
surtout aux Zeuzérides dont il serait peut-être difficile de les séparer; du 
reste, la plupart des pays étrangers en produisent, car nous possédons une très- 
belle espèce de Madagascar. 

Les caractères suivants ne concernent que nos deux espèces. Antennes 
longues, presque simples, tout à fait simples .à leur moitié interne (chez 
beaucoup d’exotiques, elles sont comme chez la Zeuzëre), front large et long, 
non rétréci en avant, verlex et-oecipùt'peu distincts, larges, peu élevés, 
celui-ci formant un bord saillant coupé à pic, palpes peu longs, droits, velus, 
non hérissés, spiriü'ompe très-petite; prothorax très-rétréei, ses plis très- 
minces, à peine visibles en dessus ; môsothorax large, son scutellum grand, 
avec ses angles antérieurs et postérieurs arrondis, scapules courtes ayant un 
crochet prononcé, épinière n’etant pas plus large que la hanche; métathorax 
ayant ses côtés peu larges, subtriangulaires, convexes, avec la marge pulvéru¬ 
lente large, la partie moyenne convexe, se confondant avec la précédente, ayant 
une impression externe et une autre postérieure, scutellum large, peu épais, 
pièce pectorale presque aussi large que la sous-axillaire, épinière bien plus 
étroit que la hanche; pattes assez fortes, velues, dans toute leur longueur, 
surtout du côté externe (beaucoup moins que les exotiques où les pattes sont 
élargies par des masses de poils comprimées qui leur donnent presque la 
forme de rames ), les deux paires d’ëperoné dés tibias postérieurs bien 
sensibles,, l’épiphyse des antérieures nulle, onglets courts portés sur une 
hase large, ayant entre eux une pelote courte munie de deux petits appen¬ 
dices; abdomen peu long avec: le premier segment au moins aussi long que 
le suivant, sans ouverture tympanique, couvert, ainsi que le reste du corps 
(beaucoup moins que chez certains exotiques), de poils assez épais. 

Ailes courtes, assez larges, les supérieures un peu dilatées au bord posté¬ 
rieur, avant la base, leur deuxième nervure ayant cinq rameaux dont le 
dernier sur la nervule, troisième à pçtt"jirès semblable sur les deux ailes, 



L iVSIOC AM l’IDES. 


341 


genre MEGASOMA, Boisduval. 

A peu près les caractères des Mecistosoma *; antennes forte- 


donnant quatre rameaux, aréoles grandes, divisées par une nervure accessoire 
simple , mince (bifurquée aux supérieures chez des exotiques),«ayant leurs 
angles obtus, nervule formant un angle rentrant dans son milieu, cinquième 
nervure s’unissant à la quatrième après la base; ailes inférieures ayant un 
frein long chez le mâle, composé d’un petit faisceau de soies chez la femelle, 
première et deuxième nervures anastomosées dans une certaine longueur 
après la base, la seconde se bifurquant à l’angle antérieur de l’aréole, celle-ci 
plus courte qu’aux premières avec l’angle postérieur prolongé; les ailes d’une 
couleur uniforme (souvent tachées de blanc et de vert chez les exotiques, 
où le bord antérieur des secondes est parfois dilaté, et reçoit des rameaux 
accessoires de la première nervure). Pièces génitales du mâle composées d’une 
pince très-large, très-saillante, cachant et enveloppant les autres pièces, 
dont les branches, se roulant un peu l’une sur l’autre, sont arrondies au 
sommet et divisées, par en bas, en une épine assez longue qui fait suite au 
bord inférieur, d’un stylet d’abord assez large, un peu courbé, finissant en 
pointe un peu tronquée, très-hérissé de poils, et d’un pénis très-long, cylin¬ 
drique, en forme de tube, entourées du dernier segment qui n’est pas très- 
long, simple, égal; parties vulvaires de la femelle ressemblant à deux 
croissants contigus au centre, séparés vers leur sommet et un peu en forme 
de cœur (souvent séparés l’un de l’autre aux deux extrémités, chez les 
exotiques et échancrés sur les côtés); tomenteux, veloutés. 

Chenilles larges, presque d’une forme ovale, aplaties par en dessous, 
déprimées en dessus, d’un vert jaunâtre plus ou moins foncé; partie dorsale 
formant comme une large carapace ayant deux côtes denticulôes et une autre 
latérale festonnée ; ventre complètement mou, mamelonné, muqueux, sans 
vestige de fausses pattes, les anales remplacées par deux mamelons, lés 
autres très-petites; premier segment libre, rétractile dans la carapaee, rece- 
vantlui-même la tète qui est petite et qui peut s’y cacher entièrement (parmi 
les exotiques quelques-unes pourraient bieri vivre dans l’intérieur des végé¬ 
taux), vivant sur les arbres, formant une coque solide, courte, dont une 
des extrémités be détaohe en forme de calotte pour la sortie de l’insecte ; 
chrysalide épaisse courte molle, lisse, à parois minces, un peu pointue en 
avant, obtuse en arrière avec deux petits tubercules sans soies crochues. 

* Nous faisons pour 1 ’Otus je genre mecistosoma et nons y joignons le 
Uneosa Palpes assez longs chez le mâle, droits, comme tronqués, ayant le 



342 


BOMBÏCIETNS. 


ment dilatées dans moins de la moitié interne, la rangée 'posté¬ 
rieure de dents beaucoup plus longue, formant un bord arrondi 
sinué, qui , à la base, se recourbe sur les antérieures, cette même 


dernier article très-court, antennes fortement bipectinées dans leur moitié 
interne, ayant la rangée postérieure de dents plus longue et inférieure, 
l’antérieure recourbée en dedans et formant une saillie en dessus, la partie 
externe courbée et contournée après la mort; grêles et peu bipectinées chez 
les femelles, mais un peu plus vers l’extrémité. Corps épais ainsi que 
l’abdomen qui est très-long, couverts de poils serrés couchés ; pattes courtes, 
fortes, ayant les tibias chargés de poils plus longs, pelote peu sensible, épi¬ 
physe courte et graniforme ( Otus ), ou presque nulle ( Lineosa ) ; ailes assez 
grandes ayant les franges étroites, les supérieures ovalaires sans stigmate, 
les inférieures presque arrondies un peu sinuées ; première nervure aux 
antérieures très-rapprochée du bord costal avec lequel elle paraît ensuite se 
confondre, aréole courte, étroite, bornée par une nervule courte, formant un 
angle en dedans, s’unissant aux deuxième et troisième nervures après leur 
second rameau; margé antérieure des secondes médiocrement dilatée, rece¬ 
vant un rameau accessoire, aréole accessoire petite ou moyenne, fermée par 
un rameau très-court,'seconde nervure conservant ses deux rameaux, nervule 
peu oblique, peu fléchie avant son milieu. 

Dernier segment abdominal très-allongé en dessus, court en dessous, 
muni d’une touffe de poils longs, pièces génitales peu saillantes, stylet nul, 
gaine du pénis produisant deux pointes saillantes, obtuses, courbées au 
sommet, et plus en dedans, deux lames pointues presque contiguës, pince peu 
visible, prolongée par en bas en une sorte de lame spatulée et plus haut, et 
en dedans, en une saillie épineuse (Lineosa). Chenille allongée, cylindrique, 
un peu aplatie en dessous, peu velue en dessus où l’on voit deux rangées 
de petits tubercules plus prononcés.sur le huitième segment, formant sur le 
pénultième deux petites verrues coniques, hérissés de poils noirs, deuxième 
et troisième segments présentant une incision transverse ayant les bords très- 
larges, noirs, hérissés de poils rigides, fauves, côtés munis, au-dessous des 
stigmates, d’appendices très-prononcés aux trois premiers segments et pro¬ 
duisant une bordure de poils assez épaisse; tête assez petite, bordée de 
poils; passant Driver appliquée sur les branches dés arbres (Id.). Si l’on 
considère les exotiques, il devient difficile de séparer les deux genres ; il 
en sera de même pour plusieurs des suivants, et dans ce cas, il fau¬ 
drait les réunir à celui de Gaslropacha. 



LA.S10CA.MPIDES, 


343 


partie dilatée chez la femelle, mais beaucoup moins et propor¬ 
tionnellement aux autres dents , celles de l’extrémité, chez le 
mâle assez longues , ce qui rend l’antenne obtuse, celle-ci fléchie 
en arrière , et contournée après la mort; ailes entières ayant les 
franges étroites, les premières médiocres, petites et étroites 
chez le mâle , sans stigmate, nervule naissant après le second 
rameau de la deuxième nervure et aboutissant au quatrième de 
la troisième nervure; marge antérieure des. secondes assez 
dilatée vers la base , où elle reçoit un rameau accessoire rameux 
ou irrégulier , évidée chez le mâle; aréole accessoire assez 
petite , fermée par un rameau peu visible ou par le rappro¬ 
chement des deux premières nervures , nervule peu oblique, 
à peine fléchie avant son milieu, aboutissant après le 
second rameau de la troisième nervure; marge postérieure 
des premières dilatée dans leur milieu; secondes , chez le 
mâle, étroites et prolongées en arrière ; dernier segment abdo¬ 
minal chez celui-ci, plus long en dessus qu’pn dessous, portant 
une très-longue touffe de poils supérieure presque bifide et deux 
petites , inférieures , courtes. 


Megasoma Repandum, Hubner. 

Feislh. Ann. Soc. Eut. Fr. 1832, p. 340, pl. 13. 

Les ailes supérieures ont un petit point blanc à la base 
et une petite lunule peu marquée ; le thorax deux taches 
d'un roux plus ou moins foncé, couvrant les scapules. 

La chenille découverte à Cadix par le consul Bourboulon, 
sur le Spartium sphxrocarpon , a sur les côtés des appendices 
très-prononcés, les incisions des deuxième et troisième 
segments noirs et des tubercules, en dessus, plus prononcés 
sur le pénultième segment. Chrysalide presque cylindrique, 
très-obtuse aux deux bouts, rugueuse avec de très-petits 
poils fauves sur les anneaux du ventre. 



344 


BOMBVC1ENS. 


Nous avons trouvé cette chenille au mois de mai, près de 
Malaga où elle est rare, sur le Sp. monospermum; à Cadix, 
elle se trouve grosse dès le mois de janvier, et même l’insecte 
se montre dès la fin de ce mois ; il doit paraître au moins 
deux fois et peut-être plus de trois, puisqu’il se rencontre 
depuis la fin de janvier jusqu’en septembre. La coque, blan¬ 
châtre, allongée, assez molle, est placée vers la base ou le 
milieu de la touffe du Spartium. Elle est si abondante à Cadix, 
que nous avons trouvé jusqu’à trois coques à la fois et ,se 
touchant, ce qui tient à ce que les Spartium sont conservés 
avec soin pour maintenir le sable ; une mouche dépose souvent 
ses œufs sur la chenille et la chrysalide est piquée à travers 
le cocon par un ichneumon. 

genre EPICNAPTERA % Nobis. 

Palpes médiocres , velus , un peu hérissés et en pointe, an¬ 
tennes non dilatées chez les mâles et peu bipectinées , à peu 


* Nous avons séparé les grandes espèces auxquelles nous avons laissé le 
nom de gastropacha imposé par Ochsenheimer; elles peuvent être considérées 
comme le type de la famille surtout la Quercifolia, qui présente les carac¬ 
tères suivauts: palpes droits s’avançant en museau, comprimés, surtout le 
dernier article qui est assez long, revêtus de poils serrés appliqués, antennes 
peu dilatées vers la base, presque également et médiocrement bipectinées dans 
les deux sexes, contournées et recourbées en arrière après la mort, dents 
munies à l’extrémité d’une courte soie oblique tournée en dehors et qui n’est 
pas tout à fait terminale, peu sensible; corps très-épais, recouvert de poils 
écailleux très-serrés, non hérissés; pattes courtes, épaisses, chargées de 
poils épais formant bordure en dehors aux tibias, épiphyse comprimée bien 
visible, naissant près de la base, dépassant peu le milieu du tibia, dernier 
article du tarse un peu dilaté, hérissé de poils recouvrant les onglets qui 
sont munis d’une pelote avec deux appendices assez grands ; abdomen long, 
trés-épais chez les femelles. 

Ailes assez grandes, dentées, ayant la frange étroite, les supérieures ova¬ 
laires ou allongées, avec le bord externe très-étendu aux dépens du pos¬ 
térieur,''dilatées en arrière ; les inférieures ovales, prolongées en arrière avec 



LASIOCAMPIDES. 


345 


près moitié moins chez les femelles, (lents épaisses, obtuses, 
n’ayant pas de soie antéterminale sensible, un peu courbées 
après la mort ; corps assez épais, très-chargé de poils touffus, 
pattes assez fortes, très-velues, épiphyse courte , peu sensible, 
dernier tarse peu dilaté, onglets peu couverts ; abdomen médio¬ 
crement long et épais chez la femelle; ailes supérieures assez 
larges , sinuées, dilatées en forme de lobe au bord postérieur ; 
les inférieures dentées, échancrées à l’union du bord externe 
et du bord antérieur, celui-ci très-dilaté, recevant deux rameaux 
accessoires éloignés l’un de l’autre, dont le premier parallèle au 
bord, aréole accessoire aussi grande que la dücoïdale, fermée 
par un rameau peu long, deuxième nervure conservant ses 
deux rameaux qui sont rapprochés, les trois derniers rameaux 
de la troisième nervure naissant presque du même point. 

Cheuilles allongées, peu épaisses, n’ayant eu dessus qu’un 
duvet très-fin peu visible, appendices, plis des côtés et bord 
antérieur'du premier segment, excepté le milieu, portant des 
pinceaux de poils qui forment une bordure assez épaisse; 
tubercules du dessus peu sensibles, un seul épais et saillant 
sur le pénultième segment, incisions des troisième et qua¬ 
trième ferrugineuses; coque ovalaire ou modifiée par les 
objets qui l’entourent., molle, d’un roussâtre un peu rosé, 


la marge antérieure très-fortement dilatée, arrondie, recevant de la première 
nervure cinq à sept rameaux accessoires, aréole accessoire aussi grandes ou à 
peu près que la discoïdale, fermée par un long rameau, ce qui rend l'a 
première et la seconde nervure éloignées l’un de l’autre ; dans le repos, ces 
ailes dépassent en avant les supérieures, leur nervule aboutissant après le 
deuxième, rameau de la troisième nervure. 

Chenilles longues, épaisses, velues surtout sur les tubercules, ayant des 
appendices et des plis latéraux plus velus, un seul tubercule allongé sur le 
pénultième segment et une incision bordée de noir sur les deuxième et 
troisième ; coque allongée, molle, pulvérulente ; chrysalide obtuse, presque 
cylindrique. 'Nous n’avons pas rencontré les deux espèces du genre, les 
Gastropacha qnercifoUa et popvlifolia. 



346 


BOMBYCIFJNS. 


imprégnée en dedans d’une matière pulvérulente blanchâtre. 
Naît au printemps, l’insecte passant l’hiver en chrysalide. 

Epicnaptera Suberifolia, Nobis. 

Cat. Syst. Lép. And. pi. 5, fig. 3. 

Dup. suppl. IV, p 79, pl 57, f. 3. 

Cette espèce a été publiée, avaut nous, par Duponcbel 
qui a conservé notre nom. De la taille de la Bctulifolia et 
s’en rapprochant beaucoup, mais ayant les ailes moins den¬ 
tées; d’une teinte très-variable, allant du gris au roux foncé, 
uniforme et laissant très-peu voir le dessin qui ne diflère pas 
sensiblement de celui de ses congénères; marge externe des 
supérieures un peu blanchâtre, parfois largement, surtout en 
arrière, point discoïdal brun plus ou moins marqué, frange 
entrecoupée de blanc et de roux foncé; dessous gris ou d’un 
gris-roussàtre, avec une ligne transverse sur le milieu des 
inférieurs d’un gris-roux et la partie antérieure de l’aile 
nuancée de la même couleur. Elle diffère des deux autres par 
une teinte plus uniforme sur laquelle le dessin est peu visible, 
par le lobe du bord postérieur des premières moins prononcé 
et par l’échancrure des inférieures beaucoup moins profonde. 

Nous avons rencontré la larve de cette espèce au mois de 
mai sur le Quercus ilex. Les différences existant entre notre 
espèce et les deux autres sont-elles assez constantes pour les 
distinguer nettement ? 


genre CLISIOCAMPA *, Curtis. 

Yeux petits, palpes courts à peine avancés, velus, hérissés 
bordés par les poils de la tête, antennes bipectinées chez les 


* Nous n’avons pas vu les espèces appelées Pruni, Pini , dont la première 
se rapproche des Gaslropacha, et pour lesquelles nous avons fait le genre 



LASIOCAMPIDES. 


347 


mâles, peu dilatées vers la base , obtuses, courbées après lu 
mort, bidenticulées chez les femelles, front non saillant, large; 
corps et abdomen des femelles couverts de poils plus ou moins 
épais;pattes assez fortes, ayant l’épiphyse petite, ne dépassant 


Phylloxéra, qui présente les caractères suivants : palpes saillants, un peu 
avancés en museau, élargis dans leur milieu avec le dernier article assez 
long un peu abaissé, couvert de poils serrés peu hérissés, antennes le double' 
plus pectinées chez le mâle, un peu dilatées vers la base surtout à la rangée 
postérieure (le type est le P. Pruni ) de dents, celles-ci n’ayant pas la soie en 
épine antéterminale bien sensible, un peu courbées après la mort ; corps épais 
très-chargé de poils touffus ; pattes et premier article des tarses ayant des 
masses de longs poils, dernier un peu dilaté, couvert de poils cachant en 
partie les onglets: ailes larges, courtes (Pruni), crénelées, à franges médiocres, 
les supérieures ayant un stigmate blanc discoïdal, leur marge postérieure peu 
ou pas dilatée vers la base ; inférieures, arrondies, non prolongées, avec le 
bord antérieur évidé et la base dilatée et saillante, recevant un ou deux 
rameaux accessoires, aréole accessoire petite, fermée par un rameau court 
de la deuxième nervure qui cède un de ses rameaux à la première, nervule 
oblique, formant un angle interne à sa partie antérieure, aboutissant après 
le deuxième rameau delà troisième nervure. 

Chenille ressemblant aux précédentes avec les appendices latéraux moins 
saillants, n’ayant qu’une seule incision, bordée de rouge, sur le deuxième 
segment et un tubercule sur le pénultième (Pruni). 

Le Pini présente quelques . différences : antennes moins dilatées, ailes 
moins crénelées, stigmate en lunule, bord antérieur des secondes lion évidé, 
sa base peu saillante, peu arrondie. Chenille ayant deux incisions, 
passant l’hiver comme celle du Pruni. Le Pini mériterait peut-être 
un genre particulier, on peut lui laisser le nom à'Eutrichia imposé par 
Stephens. Nous proposons aussi,, pour le Lobulina , le genre Selenephera. 
Antennes nullement dilatées vers la base, ayant la rangée postérieure de 
dents plus allongée, un peu bipectinèes chez les femelles, mais moins à la 
base, un peu recourbées après la mort, palpes grêles peu saillants, hérissés ; 
corps couvert de poils épais-, ventre long chez les femelles -, pattes courtes, 
épiphyse courte, graniforme, tarses presque nus, onglets non couverts; ailes 
larges, courtes, dentées, les premières ayant un stigmate blanc en croissant ; 
bord antérieur des secondes un peu évidé avec la base arrondie, saillante, 
recevant un rameau accessoire parallèle au bord, première nervure épaisse 
recevant de la seconde un rameau assez long qui ferme l’aréole accessoire, 



348 


BOMBYCIENS. 


pas la moitié du tibia, onglets non couverts par des poils; 
abdomen des mâles peu long , ne dépassant pas les ailes, ter¬ 
miné par une touffe de poils. 

Ailes assez larges, courtes , les supérieures non marquées d’un 
stigmate, aijant l’aréole assez longue, fermée par une nervule 


celle-ci grande, deuxième nervure, conservant ses deux rameaux, nervüle 
très-oblique, formant un angle près de sa naissance et aboutissant au qua¬ 
trième rameau delà troisième nervure. Yeux gros, front un peu saillant, 
franges médiocres. 

Nous n’avons pas rencontré lé genre Odonestis de Germar, qui semble 
tenir des Gastropacha et des Lasiocampa; dans le repos, les ailes inférieures 
dépassent les supérieures; VO. potatoria, nous offre ces caractères : 
antennes fortement bipeclinées chez le mâle, pins étroites vers la base qu’au 
delà du milieu, rétrécies presque subitement à l’extrémité, non fléchies après 
la mort, ayant les dents grêles, espacées à l’extrémité avec une épine antéter- 
minale dirigée en dehors et abaissée sur la dent suivante, bidenticulées chez 
les femelles, palpes saillants comprimés, ayant le premier article court, le 
dernier assez long, grêlés, droits, aussi longs chez les femelles où ils sont 
plus hérissés, mais' moins couverts de poils; corps médiocre; abdomen long,, 
surtout chez la femelle qui est bien moins velue; pattes assez fortes, très- 
velues, onglets courts ayant une'pelote assez saillante; ailes courtes, arron¬ 
dies, un peu sinuées, les supérieures marquées d’un ou deux stigmates, 
aréoles courtes, surtout aux inférieures, rameaux desnervures longs, marge 
antérieure des inférieures dilatée, arrondie à la base, recevant quatre- 
rameaux accessoires, aréole accessoire à peu près auspi grande que la discoï- 
dale, ovale oblonguë, fermée par un rameau assez loug, deuxième nervure 
conservant ses deux rameaux, nervule aboutissant au quatrième rameau de 
la troisième nervure, qui prend naissance avec le troisième, avant le milieu 
de l’aile. 

Chenille assez velue avec un pinceau de poils 'sur le second et le pénultième 
segment, appendices et plis latéraux presque nuis, coque molle, 
allongée. 

Le pénis en forme, d’épine très-longue,_ dont une partie seulement 
extérieure, est accompagné de chaque côté par deux autres épines à peu 
près de la même longueur, ce qui fait cinq épines saillantes à peu près sur 
le même rang; les pinces ne sont pas visibles, et la partie inférieure est 
occupée par une pièce presque triangulaire, terminée par deux épines un 
peu éloignées l’une de l’autre. 


LASIOCAMPWES. Àlt) 

partant après te troisième rameau de la seconde nervure td 
aboutissant au quatrième de la troisième nervure , courbée eu 
angle dans son milieu-, les inférieures ayant la marge antérieure 
dilatée, très-saillante et arrondie avant la base , surtout chez 
les mâles, recevant deux rameaux accessoires dont le second 
parallèle au bord, aréole accessoire très-petite, fermée par les 
deux premières nervures qui s’anastomosent, la seconde se 
divisant assez loin de cette aréole, nervule très-oblique après 
son angle, aboutissant après le second rameau de la troisième 
nervure , franges étroites. 

Yeux très-écartés l’un de l’autre; thorax épais; plis du 
pronotus larges, scapules larges à la base, prolongées en 
arrière ; pièce sous-axillaire et épimère moyen très-bombés, 
celui-ci extrêmement large; premier segment abdominal ayant 
les côtés saillants, déprimé en dessus et en partie membraneux, 
huitième non \isible (se voit un peu chez la femelle ; 
pièces génitales externes composées d’une pince saillante, 
très-large à la base, entourant les autres pièces, échancrée paï¬ 
en haut, terminée en dessous, où elle est très-rétrécie, par 
deux épines qui rendent chaque branche fourchue, d ur. 
pénis en pointe aiguë accompagné, de chaque côté, d’une 
tige mince, obtuse, droite, et, plus bas et en dedans de 
lapin'ce, d’une épine allongée. 

Chenilles longues, légèrement velues, sans tubercules 
sensibles, vivant sur les arbres en famille ou sur les plantes 
herbacées, faisant une coque molle, pulvérulente; chrysalide 
assez allongée, très-atlénuée à l’extrémité, ayant des poils 
très-courts: œufs disposés en un anneau très-large autour des 
petites branches ou brins d’herbe, 

Cmsiocampa Neüstbia, Linné. 

Sepp. III, lab. 29. 

Godart (T. IV, p. 140) cite deux individus de l'Amérique 
du nord ne différant pas de ceux d’Europe. Nous possédons 

I.rfPIItOPTÈKES DE I.’ANDAMM'SIE. S3 




R0A1BV CIENS. 


:ïo0 

aussi un mâle et une femelle de la Californie, qui semblent 
n’en pas différer, * 

Nous l’avons rencontré aux environs de Grenade, mais nous 
n’avons pas vu le Castrensis. 


Cijsiocampa Franconica, Syst. Verz. 

God. t. IV, pl, 13, fig. 7, 8. 

Boisd. Gen v et Ind. p. 79, n° 634, Psyché grandiella. 

Malgré l’apparence si différente de cette espèce, on retrouve 
chez elle les principaux caractères du genre; elle diffère par les 
ailes plus étroites, surtout les inférieures, bien moins cou¬ 
vertes d’écailles, par la longueur des aréoles qui, aux supé¬ 
rieures , atteignent ou dépassent la moitié de l’aile et par la 
longueur du ventre des femelles ; le mâle toujours plus petit, 
et parfois presque transparent, a un peu l’aspect d’une 
Psyché. Habite les environs de Grenade. 

genre DIPL1JRA , Vobis. 

Duponchel a placé le Loti dans le genre Clisiocampa. 

Yeux très-petits, antennes ayant le premier article renflé par 
en dessus , assez fortement bipectinées chez le mâle avec la rangée 
postérieure de dents un peu plus longue, n’ayant pas d’épine 
antéterminale sensible ou confondue avec les cils, un peu 
sinuées après la mort, à peine bidenticulées (c’est presque la 
seule de la famille où les autennes soient à peu près simples) 
chez la femelle et un peu plus postérieurement, palpes courts 
très-couverts de poils et hérissés, front non saillant ; corps et, 
abdomem, assez épais chez les femelles, couverts de poils mous 
assez touffus chez le mâle ou la partie anale supérieure est 



LASIOCAMPIULS. 


351 

munied’une longue touffe, (à peu près comme chez le Populi *] ; 
ailes larges, courtes, entières, les premières ayant un stigmate 
blanc, deuxième nervure très-forte, presque renflée , donnant 
cinq rameaux jusqu’à la nervule , dont le second bifide, celle-ci 
très-mince aboutissant au quatrième rameau de la troisième 
nervure et formant un coude interne; bord antérieur des 
secondes à peine évidé, très-dilaté à la base qui est arrondie, où 
il reçoit \n rameau accessoire produisant parfois des ramus- 
cules, parallèlè à la première nervure , celle-ci épaisse dans sa 
partie interne, aréole accessoire très-grande, ovale-oblongue , 
fermée par un rameau assez long de la deuxième nervure , 


* Espèce probablement étrangère au midi de l’Espagne et pour laquelle 
Stephens a créé le genre raEcmoeAMPA qui se distingue ainsi : antennes du 
mâle assez fortement , bipectinées, à dents assez minces, non épaissies à l’ex¬ 
trémité qui n’a ni soie ni épine, fortement ciliées, presque laineuses, 
entourées d’un faisceau épais de poils à la base, peu bidenticulées-eliè’z 
la femelle, palpes courts, revêtus de longs poils ; corps et abdomen épais chez 
la femelle, couverts de poils longs peu serrés, celui-ci assez mince chez le 
mâle, où il est terminé par une toulfe longue, fourchue ; pattes assez fortes 
avec le tibia et le premier article des tarses revêtus de poils longs et épais, 
épiphyse peu sensible, onglets découverts. Ailes médiocres, n’étant pas très- 
chargées d’écailles ou parfois un peu transparen les, avec les franges assez larges ; 
les premières sans stigmate ou ayant un point obscur dont le centre peut 
s’éclaircir, aréole assez- longue, nervule partant du troisième rameau de la 
seconde nervure et aboutissant au quatrième de la troisième; Secondes 
longues, avec la marge assez dilatée, recevant à la base un fort rameau 
accessoire, aréole accessoire peu sensible ou nulle, premier rameau de la 
seconde nervure réuni à la première, premier rameau de la troisième bais¬ 
sant loin des autres, nervule aboutissant au quatrième. Chenille naissant 
au printemps, médiocrement velue, vivant sur les arbres, formant uno 
coque ferme, courte; chrysalide épaisse, courte, rugueuse, obtuse à l’extré¬ 
mité qui est garnie de soies crochus, fortes. Kous avons été surpris de 
rencontrer le pœcilocampa populi près de Coliioure. La partie anale do la 
femelle est un peu fournie de poils, mais ne formant pas masse ; le pénis du 
mâle ne se termine pas en épine et n’est accompagné d’aucune pointe ; lu 
stylet’est obtus, presque bilobé, la pince est divisée en un lobe saillant, un 
peu arrondi et en une partie inférieure élroite, courbée en dedans, terminée 
en épine. Celle espèce a des rapports avec le Cratirp. 



;)52 


DOMBŸeiÈJSS. 


celle-ci conservant ses deux rameaux ordinaires, nervule très- 
faible, assez oblique , se courbant presque au milieu de Varéole, 
aboutissant après le deuxième rameau de la troisième nervure. 

Tète un peu comprimée avec le vertex saillant, yeux très- 
éloignés l’un de l’autre, portés sur une portion saillante for¬ 
mant en arrière des tempes larges ; thorax épais, court, 
saillant sur les côtés, ayant l’épimère moyen très-large, bombé, 
pièce pectorale du métapectus extrêmement étroite avec l’épi- 
sternum grand; abdomen ayant le premier segment en dessus, 
déprimé dans son milieu avec la partie moyenne rétrécie en 
avant, dilaté sur les côtés, le deuxième saillant sur les côtés et 
en dessous, le dernier échancré obliquement, allongé en dessus, 
très-court en dessous; base du stylet se prolongeant, de chaque 
côté, en une pointe qui dépasse le pénis, celui-ci déprimé,au 
devant de lui se voient deux tiges obtuses un peu en massue, 
un peu courbées en arrière, et opposées aux pointes précé¬ 
dentes. 


Diplura Loti , Ochsenheimer. 
narob. Faun. And. pl. 15, fig. 1, 2. a, b, c. 

Chenille couverte de poils noiràteset jaunes, devenantrouges 
sur les côtés et plus bas un peu gris, en grande partie portés 
par des tubercules et formant des pinceaux ; fond de la couleur 
noir, ayant de chaque côté du dos, une série de taches, des 
espèces de croissants au-dessus des pattes et des marques sur 
le bord du premier segment, blancs; on voit, en outre, des 
atomes jaunes dans la direction des stigmates. 

Elle nous a paru vivre exclusivement sur les cistinées; nous 
l'avons trouvée la première fois au mois d’août, et presque à 
sa grosseur, dans les parties montagneuses près de Malaga, 
puis autour de Cadix, où elle n’est, pas rare, à la fin de février 
déjà assez grosse. Coque subovoïde presque d'égale grosseur 
aux deux bouts, peu rugueuse, solide et coriace, d'un brun un 



LASIOCAMl’lDES. 


353 

peu roussàtre; chrysalide épaisse, ressemblas! à celle des 
Lasiocampes, presque lisse un peu ponctuée, très-obtuse vers 
la partie anale qui est garnie de soies crochues, d’uu ferrugi¬ 
neux obscur, [/insecte est éclos à Paris en mai, mais il doit 
se montrer beaucoup plus tôt en Espagne. 

genre LASIOCAMPA , Schrank. 

C’est à ce groupe que Duponchel a appliqué le nom do 
Bombyx, qu’Ochsenheimer avait, avec raison, détourné des 
espèces européennes, car il doit rester au Mori; quand au 
genre Bombyx de M. Boisduval, il comprend à lui seul, des 
portions de plusieurs familles. Celui-ci a des rapports avec les 
Eriogaster * de Germar. 


* Nous Savons trouvé aucune espèce de ce genre, dont voici les caractères : 
antennes nullement dilatées à la base, avec les dents un peu pointues, 
ciliées, non laineuses, sans épine antêterminale, à peine bidenticulêes chez 
les femelles, base entourée de poils peu sensibles, palpes courts, très-velus ; 
corps couvert de poils mous très-longs et très-nombreux ; abdomen du mâle 
court, couvert de touffes de longs poils dont une plus longue de chaque côté 
de la partie anale, celui de la femelle épais, cylindrique, chargé à son 
extrémité, d’une masse épaisse, arrondie, formant bourrelet autour du 
ventre, de poils très-fins, très-serrés, souvent crépus, luisants, gris ou bruns, 
pour couvrir }es, œufs ; pattes revêtues de longs poils soyeux, peu serrés, 
n’ayant pas : d’épiphyse ni d’éperons sensibles, onglets assez, grands. Ailes 
c-ourtes, assez larges, ayant les franges étroites, premières marquées d’un 
large stigmate blanc discoïdal, nervule très-mince, se rendant au quatrième, 
rameau de, la troisième nervure qui est un peu divisé en dedans, aréole 
allant presque jusqu’au milieu de l’aile; marge antérieure des secondes un 
peu évidée à son bord, assez dilatée à la base qui est arrondie et reçoit un ou 
plusieurs rameaux accessoires un peu vagues, parfois rameux, ’aréolo 
accessoire petite, fermée par le rapprochement des nervures ou. par un très - 
petit rameau, première nervure absorbant le premier rameau de la seconde 
et ne se. divisant qu’après l’aréole accessoire, la discoïdale grandé, nervule 
très-oblique à peine anguleuse en avant, aboutissant au quatrième rameau 
de la troisième nervure qui, (le même.qu’aux premiers, s’éloigne souvent un 
peu du, troisième. 'Eriogaster. lauestm, etc. 



354 


BOMBYCIEJSS. 


INous avions imposé à ce groupe ( Cat. Syst. And. pl. 5, 
iig. 1, 2. ) le nom d ’Eriocampa ( par transposition de lettres, 
le graveur a écrit Ireocampa ■), mais nous avons cru devoir 
lui restituer son nom primitif. 

Antennes fortement bipectinées chez le mâle , de la base à 
la pointe qui est un peu obtuse, ayant les dents serrées, un peu 
dilatées et comprimées àl"extrémité qui est munie,vers le sommet , 
d,’une petite épine oblique dirigée en dehors sur la dent suivante, 
seulement denticulées chez la femelle, leur premier article 
renflé presque sphérique, palpes asse.z courts, couverts de 
poils, peu hérissés ou le dernier presque nu, à articles épais, 
tète petite, front ayant une saillie en pointe ou en crête , cou¬ 
verte de poils serrés formant une touffe plus ou moins sail¬ 
lante; scapules étroites , très-prolongées en arrière. Thorax et 


Veux petits, front saillant en pointe carénée, épimère moyen très-large el 
bombé, pièces génitales externes très-peu saillantes, -stylet nul, sa base 
étendue en un tubercule aplati, pinces s’élevant en une sorte de pointe 
îpousse,' (pénis large, terminé en épine très-courte, courbée en dedans. 
Chenilles assez velues vivant-en société sur les (arbres, naissant au printemps ; 
coque courte., ferme ; chrysalide épaisse obtuse. 

Le. Neogena qui a ôté unis par M. Boisduval avec les Processionnaires, 
mais qui est une Lasiocampide, diffère de ses congénères par son aspect cl 
;qtuelqtres'caractères. Yeux assez gros, palpes très-courts, presque cachés- par 
les poils du front qui descendent sur eux, très-velus, antennes du mâle 
fortement bipectinées, obtuses, dents pointues, sans épine ;op soie antélermi- 
nale, bidenticulées chez la femelie où les dents naissent après la base, front 
bombe, saillant, non caréné avec l’épistome redressé en lame saillante: 
corps couvert de poils peu serrés, peu épais; ventre de la femelle assez long, 
cylindrique, pas très-gros, garni d’u-ne masse de poils beaucoup moins 
épaisse que chez les Eriogaster, ayant des touffes en dessous; pattes assez 
grêlés, garnies de poils longs, mous, épiphyse et éperons peu sensibles, 
onglets, faibles, ayant une pelote très-courte. Mies assez larges, courtes, 
nervure» comme chez les précédents, les trois derniers rameaux de la 
seconde -nervure aux premières, les mêmes de la troisième aux secondes, 
partant presque du même point; abdomen du mâle très-velu, terminé -par des 
poils plus longs, non divisés en deux touffes. Nous ne connaissons pà-s ses 
premiers états» Nous le distinguons sous le nom d ’Antmphgla mogenu. 



LASIOCAMPIDES. 


abdomen- -très-gros chez les femelles , celui-ci médiocrement; 
long, dépassant peu ou ne dépassant pas les ailes , chargé chez 
le mâle, d’une touffe anale assez longue. Pattes médiocres ayant 
une épiphyse bien sensible et les éperons assez forts, aigtis; on¬ 
glets faibles , surmontés (l’écailles, avec une pelote saillante. 
Ailes grandes , larges , entières , nervures ayant les rameaux 
très-longs , frange moyenne, parfois un peu sinuée, te 
mèm marquées d’un stigmate blanc accidentellement absorbé 
par un point obscur ; deuxième nervure produisant cinq ra - 
maux ”, dont le deuxième bifide , nervule partant du cinquième 


* Pour les deux nervures composées, nous comptons toujours les rameaux, à 
partir de la base, en dehors de l’aréole discoïdale ; les divisions qui ont lieu 
hors des bords de l’aréole, où après, sont pour nous des'ramuscules, les 
rameaux chez une espèce deviennent souvent ramuscules chez d’autres, et par 
variation , dans la même espèce, comme chez le Quercus, ainsi le deuxième 
rameau de la nervure indiquée produit deux ramuscules, mais il arrive aussi 
que le troisième et le quatrième, s’unissant dans un tronc commun, produi¬ 
sent deux ramuscules aux dépens de l’un des rameaux ; il devient utile de les 
désigner, pour les reconnaître dans leurs modifications. 

Le rameau que nous avons appelé nervule (diseo-cellulaiie Guenée) s’unit, 
en travers, aux deux nervures composées, et clôt l’aréole, ici parfaitement 
circonscrite ; elle ne porte aucun rameau, c’est pour moi un des principaux 
caractères de la famille : la deuxième composée ou troisième nervure, 
possède ses quatre rameaux, elle’ est quadrifide: si on l’examine chez nu 
Dumeli, on ne lui trouve plus que trois rameaux, elle est devenue trifide-, il lie 
faut pas croire que le rameau a disparu, il a seulement changé de place : 
s’éloignant sur la nervule, il a dépassé le pli médian^ et s’est rapproché de 
la deuxième nervure, c’est le rameau que nous avons appelé nervulaire 
: indépendante, Guenée), et qui olîre de précieux caractères ; mais s’il se trouve 
tantôt au-dessus, tantôt au-dessous du pli médian, ce pli perd complètement, 
comme point de repère, l’importance qu’on a voulu lui donner aux dépens 
du rameau nervulaire dont on méconnaissait la position ; on le voit, selon 
les genres, petit à petit cheminer sur la nervule, abandonner la troisième 
nervure pour venir se mettre sous la dépendancede la seconde [Papilio-Pieris . 
Ce rameau es,t surtout la cause pour laquelle nous rejetons les Crateromj.r 
des Lasiocampides. Par rapport à ce groupe, M. Guenée (loc. cit.) dit « aux 
secondes ailes 1’ et V- sont simples et insérées sur une aréole basilaire fôiméc 
par la naissance de ta costale qui est- reliée avec 1’ par un petit rameau 



35G 


BOMBÏCIEiSS, 


et s'unissant au quatrième de la troisième nervure ; inférieures 
ayant la marge antérieure très-dilatée surfont à la base qui 
est an ondie, ne recevant pas d ordinaire de rameau accessoire, 
mais rugueuse, aréole accessoire moyenne, . allongée, fermée 
par un rameau très-court ou à peine sensible, les deux ner¬ 
vures étant très-rapprochées, la deuxième se divisant presque 
dès la base, nervule ayant d’abord une direction transverse puis 
formant un angle et se dirigeant obliquement, dans le sens de 
la longueur, vers le quatrième rameau de la troisième nervure 
où elle aboutit en formant l’angle postérieur de l’aréole qui est 
très-allongé, celle-ci courte. 

Pièces génitales peu saillantes, stylet réduit à sa base, au- 
dessous de laquelle se voit l’extrémité anale formant une sorte 
de pointe, puis plus bas, le pénis muni d’une petite épine, et 
de chaque coté et l’enveloppant, une pièce formant en dehors 
une saillie obtuse et envoyant le long du pénis une tige aplatie 
courbée en dehors, obtuse, au-dessous existe une cavité lisse 
de la partie inférieure de laquelle, on voit saillir deux lames 
pointues. 

Chenilles presque cylindriques; couvertes de poils lins et 
mous, disposés dans différents sens sans appendices latéraux, 
niais ayant des plis; à peu près polyphages quoiqu’affection- 
nant certains végétaux ; coque ovoide ou oblongue, égale des 
deux bouts, d’une consistance coriace, fragile ; chrysalide 
(‘paisse à parois minces, presque lisse, amincie vers la partie 
anale qui est obtuse, marquée de stries et munie de très-petites 
soies crochues ferrugineuses. 

Nous ne voyous dans ce genre que deux espèces bien au¬ 
thentiques . les autres n’étant appuyées d'aucun caractère 
solide. 


anastéïnotique » ; mais ce que cet auteur appelle 1’ est justement sa nervure 
costale, et ce qu’il prend-pour la nervure : costale est un des deux rameaux 
«le sa sous-costale (deu-xièpK nervure), qui, dans- cette famille, abandonne 
parfois la deuxième nervure, pour s’unir à la première : mais celle-ci étant 
«-impie d’tiahilitdiî,-f'.e rameau ne lui appartient pas 



LASIOCAMPIDES. 


357 


I;asiocampa Quercus , Linné . 

Sepp., VI, tab. 17, 18. 

Var. Spartii Hubn. 173, 224; — Guen. Ann., Soc. Ent. F, 1858; 
p. 441; — Var. Callunæ , palmer, * Guen. Id. p. 442, pi. 10, 
fig. 3. 

Nous avons rencontré la chenille dans les environs de Gre¬ 
nade, ses poils très-fins et couchés sont disposés par petites 
bandes, se joignant sur le dos et formant une sorle d’arète ; 
entre les bandes il y a des pinceaux d’autres poils dirigés 
latéralement et en bas; sur les côtés où les plis et les tuber¬ 
cules sont plus prononcés, les poils affectent aussi diverses 
directions. Elle passe l’hiver; dans son jeune âge elle se tient 
appliquée sur les arbres et les arbrisseaux et fait du dégât dans 
les vergers lorsque les bourgeons et les fleurs se montrent ; 
plus tard elle descend à terre. 

Lasiocampa Trifolié. Syxt. Verz. 

Sepp. II, tab. 13, 14. 

Var. Retarnæ , Cat. Syst. And. pl. 5, f. 1 ; H. Schæff. Suppl, tig, 
152 - 53; — Guén. ibid. p. 455, Ratamæ ** ; — Var. Codes 
Hübner, Bomb. 332-34; — Guen. ibid. p. 452; — Var. Evers- 
manni, Freyer, H. Schæff. II, p. 107, fig. 73 , 74, 165 ; — Guen. 
ibid. p. 456; — Var. Terrent, H. Schæff. p. 105, fig. 120-23; 
Guen. ibid. p. 156;— Var. Iberica, Guen. ibid. p. 453, pl. 10, 
fig. 1 ; — Var. Serrulœ, Guen. ibid. p. 454, fig. 2. 

Toutes ces variétés ont été érigées en espèces d'après des 
différences de dessin et de coloration qui se rencontrent en 


* M. Guénée cite la bruyère commune, Calluna erica, comme nourriture 
particulière à la chenille de cette espèce ; nous avons souvent rencontré le 
Quercus sur cette plante, 

** (Pest par’erreur que M. Schæflèr écrit Raumce; le nom espagnol latinisé , 
csl matna, qui signifie genél 'Genista . 



358 


BOMBYGIENS. 


partie chez les individus de France, et il ne s’est trouvé aucun 
caractère organique pour les confirmer. 

Il s’en trouve un, au contraire, particulier au Trifolii, et 
qui n’est pas modifié dans la série des variétés citées ; ce ca¬ 
ractère, dont on a pas fait mention, est, chez cette espèce, 
d’avoir les tibias antérieurs plus courts, prolongés en une forte 
épine antérieure et une autre externe petite. 

Au reste, le Trifolii est variable pour le dessin et les cou¬ 
leurs, aussi pour la forme et la largeur des ailes , surtout 
chez les femelles, de même que pour la forme et la quantité 
des écailles et des poils qui recouvrent les ailes. 

Ainsi nous avons un Codes dont la partie externe des supé¬ 
rieures est entièrement couverte d’éeailles, tandis que chez 
d’autres, comme la variété Iberica, surtout commune à Paris 
et dans le centre, ces mêmes ailes présentent plus de poils que 
d’écailles et en sont parfois peu couvertes; d’autres fois, aussi, 
les écailles sont redressées et courbées. 

Il est très-commun autour de Cadix et de Malaga, où presque 
toutes les variétés se trouvent ; plusieurs de nos femelles sont 
identiques avec la variété Terreni du même sexe, figuré par 
M. Schaeffer. 

La Y. Retamæ que nous représentons offre une tache jaune 
à l’angle anal de la frange, cette couleur de la frange se voit 
surtout chez la Y. Codes , mais plusieurs de nos Retamæ ont 
aussi la frange jaune. 

La chenille se trouve à terre dès le premier âge, ses poils 
sont plus jaunes et bien moins disposés en différent sens que 
dans le Quercus ; elle aime surtout les Spartium, Genista et 
autres légumineuses ; la coque est plus courte, plus jaune et la 
chrysalide plus pâle. 

gekre MACROTHYLACIA, Nobis. 

iNous n’avons pas trouvé 1 e Rubi, pour lequel nous formons 
ce genre; mais M. Staudinger pense l’avoir vu voler, c’est 



LASIOCAMWUES. 


359 

donc avec doute que nous le citons. Quoique très-rapprochée 
des préce'dentes, cette espèce offre des différences caractéris¬ 
tiques notables. 

Tête petite, front non gibbeux, épistome saillant, antennes 
assez fortement bipectinées chez le mâle, ayant les dents un 
peu courbées à l’extrémité ; munies d’une petite épine tournée 
un peu en dedans, à peine bidenticulées chez la femelle ; chez 
celle-ci le thorax et surtout l’abdomen extrêmement épais, 
velus ; ce dernier assez grêle chez le mâle, terminé par une 
touffe de poils allongés ; pattes assez fortes, ayant l’épiphyse 
peu sensible et leséperons bien visibles; ailes grandes, larges, 
couvertes d’écailles peu serrées , longuement divisées en 
lanières fines ressemblant à des poils, franges peu larges ; 
nervule des premières partant après le troisième rameau et 
aboutissant au quatrième de la troisième nervure ; secondes 
ayant la marge antérieure très-dilatée surtout à la base qui 
est très-saillante et arrondie, recevant deux rameaux acces¬ 
soires, dont un épais et courbé ; aréole petite, fermée par un 
rameau court, épais, premier rameau de la deuxième nervure 
très-rapproché de la première et tendant à s’y unir ; nervule 
d’abord droite et formant un angle au quart de sa longueur, 
puis oblique et aboutissant au dernier rameau de la troisième 
nervure ; abdomen du mâle très-aminci à l’extrémité, premier 
segment en dessus, plus étroit que le suivant, membraneux à 
son bord antérieur, huitième étroit, long en dessus, très-court 
en dessous ; pièces génitales externes peu saillantes, stylet 
nul, sa base formant de chaque côté une saillie un peu épi¬ 
neuse, au-dessous de laquelle on en voit une autre plus 
épaisse et obtuse qui n’est que la base des branches de la 
pince, entre elles se voit le pénis en ouverture arrondie, ter¬ 
miné par une épine courte et forte, accompagné de deux 
tiges assez épaisses, courtes, supportées par une base étroite ; 
en avant existe une excavation sur les côtés de laquelle est 
une pointe courte, crochue, aplatie. 

Chenilles épaisses et longues, cylindriques, très-velues, se 



tenant à terre, presque polyphages, passant l’hiver, quoique 
déjà écloses au mois de juin, faisant une coque molle, allon¬ 
gée en forme de sac ; chrysalide très-épaisse, atténuée aux 
deux bouts chez la femelle, s’amincissant lentement vers 
l’extrémité, chagrinée sur le thorax, rugueuse sur l’abdomen, 
qui est garni de très-petits poils roux, subépineux, plus forts 
à la partie anale qui est très-obtuse. 

Macrothylacia Rubi, Linné. 

Sepp.. II, tab. 9. 

Genre TRICHIURA, Stephens. 

Palpes courts, grêles , couverts de poils hérissés, un peu 
abaissés, antennes dés males médiocrement bipectinées , ayant 
les dents ciliées en dedans et un peu laineuses, sans épine 
antétermimle, celles des femelles bidenticulées, poils entourant 
leur base , nombreux et longs , ceux de la tête déprimés , dirigés 
en avant avec ceux des palpes, front s'avançant en une saillie 
tronquée, denticulée sur son bord, un peu excavée à son extré¬ 
mité; thorax et abdomen assez épais chez la femelle , celle-ci 
ayant une masse de poils autour de l’anus arrondie en forme 
de bourrelet, pour recouvrir les œufs ; abdomen du mûle peu 
épais et court, terminé par une touffe de poils large, longue , 
déprimée , presque bifide; corps et pattes couverts de longs poils , 
celles-ci nayantpas d’épiphyse sensible, éperons peu dévelop¬ 
pés, onglets en partie recouverts par les poils avec une pelote 
petite. Ailes larges , courtes , ayant les franges larges , les 
supérieures non marquées d’un stigmate. 

Deuxième nervure des premières, forte, ayant le second ra¬ 
meau épais, les suivants minces, nervule naissant en arrière 
du troisième, formant un angle interne prononcé, se rendant 
au quatrième rameau de la troisième nervure ; marge anté¬ 
rieure des secondes assez élargie, arrondie et saillante à la 
base, ayant le bord un peu évidé, recevant un rameau accès- 



EVSIOCAMPIDES. 


:kü 

soire fort, courbé, aréole accessoire petite, parfois peu visible 
ou nulle, première nervure s’emparant du premier rameau de 
la seconde, nervule se lléchissant dès sa naissance, devenant 
très-oblique ou presque longitudinale, aboutissant au qua¬ 
trième rameau de la troisième nervure. 

Chenilles allongées médiocrement velues, vivant sur les 
arbres, naissant au printemps, réunies en famille ; faisant une 
coque ferme, courte ; chrysalide peu allongée, atténuée à son 
extrémité ; ce genre a des rapports avec celui d ’Eriogaster. 

Yeux assez gros, vertex élevé, premier article des antennes, 
renflé par en dessus ; prothorax étroit ayant ses plis petits, 
comprimés, écartés l’un de l’autre ; scapule large, prolongée 
à sou extrémité qui est arrondie ; métathorax court, assez 
épais, bombé sur les côtés ; mésothorax très-court, les côtés 
de son notus étroits, obliques, ceux de son pectus, extrême¬ 
ment rétrécis ; premier segment abdominal peu déprimé en 
dessus, plus étroit que le suivant, sa partie moyenne non ré¬ 
trécie en avant, dilaté sur les côtés, ainsi que le second ; 
huitième assez court, plus long en dessus, un peu échancré 
obliquement, pièces génitales un peu saillantes , stylet épais, 
très-obtus, un peu bilobé, ou terminé en deux tubercules 
noirs, courts, entouré en dessous , à sa base, par une lame 
saillante qui cerne aussi l’ouverture anale et dont les angles 
s’élèvent en pointes , pince bien visible, divisée en deux lobes 
dont un supérieur allongé, courbé, presque pointu, l’autre 
plus court, épaissi par en bas, terminé au-devant du stylet, en 
une épine fléchie, tournée en dedans et en haut. 

Tiuchiura Ciiatægi, Linné. 

Sepp.II, tab.25. 

Il a été trouvé eu Andalousie par M. Staudinger. 

Genee ACHNOCAMPA, Nobis. 

A peu près les mêmes caractères que le genre précédent. 



BOMBYCIEKS. 


3G2 

Front gibbeux s'avançant en une saillie obtuse, un peu 
excavée et denticulée sur son bord, base des antennes entourée 
d’un faisceau de longs poils , celles-ci bipectinées, paraissant un 
peu laineuses, bidenticulées chez la femelle; tête, thorax et 
pattes couverts de longs poils, peu serrés; abdomen médiocre¬ 
ment épais chez la femelle, n’ayant pas , à la partie anale , de 
bourrelet de poils pour couvrir les œufs , celui du mâle très- 
àtténué, terminé par une touffe de poils assez longs; ailes 
médiocrement larges, surtout les inférieures, les premières 
ayant un stigmate blanchâtre qui n’est pas constant , leur ner- 
vule naissant après le deuxième rameau de la seconde nervure 
et aboutissant au quatrième de la troisième nervure, peu 
sensible; marge antérieure des secondes assez dilatée , saillante 
et un peu arrondie à la base où elle reçoit un grand rameau 
accessoire courbé , aréole accessoire nulle ou presque nulle, les 
deux premières nervures réunies dans une certaine longueur en 
un tronc d’où partent , à peu près du même point, trois rameaux, 
nervule comme dans le genre précédent , franges très-larges. 

Il diffère surtout en ce que la femelle n’a pas l’anus garni 
de poils \ pour la chenille elle est très-différente. 

àchnocampa. Ilicis, Nobis. 

Cat. Syst. Lep. And. pl. 5, fîg. 4 *, et pl. 14, fig. 1, a (chenille,. 

Ressemblant pour le dessin au Cratægi , mais souvent, sur¬ 
tout chez la femelle, les dilïérentes lignes étant effacées ; ailes 
supérieures d’un gris plus ou moins blanchâtre, traversées 
presque au milieu par une bande peu foncée, dont les bords 
sinués sont noirâtres, ainsi que par quelques lignes à peu 
près comme chez le Cratægi , et avant le bord externe, par une 
ligne brune, sinuée, anguleuse, souvent interrompue ; bord 


* La première planche est un peu inexacte pour le dessin, et les ailes infé¬ 
rieures sont trop courtes. 


LASLOCA.MPIDES. 


363 

interne de la bande médiane plus sinué et anguleux que dans 
le Cratægi , bord externe aussi plus anguleux et moins arrondi 
dans ses courbures, ainsi que la ligne externe ; ce même bord 
et la frange, marqués de points plus foncés et plus distincts, 
base variée de parties blanches, luisantes ainsi que les ner¬ 
vures; inférieures d'un gris-brunâtre un peu roussàtre, à peu 
près uniforme. Chez la femelle, ailes souvent entièrement 
grises, les premières marquées d’un stigmate et d’atomes 
blanchâtres. Dessous des quatre ailes de la couleur des infé¬ 
rieures, les supérieures ayant parfois des marques de dessin ; 
tête et thorax d’un gris-brun un peu blanchâtre en avant ; 
poitrine, pattes, abdomen de la couleur des ailes inférieures. 

Chenille allongée, assez mince, avec un tubercule pointu, 
noirâtre sur le pénultième segment, d’un rouge-fuligineux 
foncé, couverte d’un duvet très-court, noirâtre avec des poils 
blanchâtres ; tubercules pilifères noirs, saillants, accompagnés 
d’une tache rougeâtre ou fauve ; le dessin du dos, étant plus 
foncé, forme parfois une série de taches mal circonscrites, 
placées sur la section des anneaux ; côtés marqués de traits 
noirs avec une tache semblable à la base des vraies pattes, 
celles-ci d’un rouge fauve ; les autres de la couleur du corps ; 
côtés du ventre formant comme une bande roussàlre, celui-ci 
marqué d'une bande noire dilatée à chaque segment et qui 
peut être interrompue. 

Trouvée au mois de mai sur les collines des environs de 
Grenade, où elle se tient à l’extrémité des rameaux du Quercus 
ilex et coccifera , dont elle ne semble manger que les parties 
desséchées. L’insecte a aussi été rapporté du même pays, par 
M. Staudinger 

Faute de matériaux, nous ne pouvons former une famille 
du genre suivant que nons excluons des Lasiocampides. 


* Nous ne pouvons rien dire du Chondrosteya paslrana, de M. Lederer; ne 
l'ayaut pas vu en nature ; s’il est bien une Lâsiocampide, il se rapprocherait 
beaucoup du Cratægi à cause de ses larges franges; d’après son nom générique, 
il se construirait une coque cartilagineuse. 



BOMBYCIENS. 


364 

genre CRATERONYX, Duponchel. 

Catal. Meth. p. 77. 

Presque tous les auteurs ont méconnu ce genre; le Cata¬ 
logue de.M. Staudinger, qui est un des derniers résumés de la 
science, le place dans le genre Gastropacha ; seul, plus de 
dix ans après Duponcheî, dont il ne connaissait peut-être 
pas le dernier ouvrage, M. H. Scbæffer le sépare sous le nom 
impropre de Lasiocampa, qui ne pouvait lui rester, mais en 
le laissant dans la même famille, dont les caractères suivants 
le distinguent bien : point de stemmates, antennes forte¬ 
ment bipectinées chez le mâle, assez courtes, non obtuses, 
terminées en pointe, ayant l’axe courbé et les dents assez 
serrées, les deux rangées peu ouvertes, bien moins bipectinées 
chez la femelle, où les dents sont droites avec une soie 
apicale plus sensible, palpes courts, droits, hérissés, de 
niveau avec les poils de la tête qui sont épais, spiritrompe 
nulle, yeux glabres; thorax couvert de poils touffus, longs sur 
les cuisses et les tibias, sensibles sur les tarses qui sont un 
peu épineux, tibias postérieurs n’ayant qu’une paire d’éperons 
courts, pattes antérieures anormales dans les deux sexes, avec 
la hanche et la cuisse grosses, épaisses, le tibia et le tarse de 
la longueur de cette dernière, qui est renflée, tous les deux 
épais et très-courts, les articles du tarse formant des anneaux 
serrés, très-courts, dont le premier et le dernier plus longs, 
celui-ci terminé par des onglets beaucoup plus grands que 
les autres, peu courbés, denticulés, épiphyse nulle. 

Ailes assez grandes, étroites à leur attache, les premières 
non dilatées à leur bord postérieur, marquées d’un stigmate 
jaune ou noir, deuxième nervure donnant deux ou trois 
rameaux dont le second, divisé trois fois, naît d’un tronc 
commun avec le troisième, troisième nervure n’ayant que 
trois rameaux, le quatrième devenu nervulaire, s’insérant 


CKATIÏRONYX. 3GS 

aux deux ailes, en avant du milieu de la nervule ( Dumeti ) 
aréole médiocre, axant l’aïfgle antérieur très-avancé, nervule 
formant un angle rentrant bien au-delà de son milieu; 
secondes dilatées à la base du bord antérieur qui s’avance 
en angle obtus, épaissi à sa partie interne qui est presque 
parallèle au corps et qui ne porte pas de frein, première et 
deuxième nervures s’éloignant l’une de l’autre à la base, puis 
se rapprochant avant le milieu dans une certaine longueur, 
ensuite s’écartant sans être divariquées, la première plus 
épaisse, courbée après sa naissance, recevant plus loin un 
rameau court de la seconde et formant ainsi une aréole 
accessoire) basilaire allongée, celle-ci bifurquée après l’aréole 
qui est large, assez courte, avec l’angle postérieur plus long 
et la nervule un peu en zigzag, ayant un angle rentrant pro¬ 
noncé, qui se prolonge en une nervure accessoire fine. 

Tète assez grosse, yeux petits, front large, peu rétréci paï¬ 
en bas, où existe un rebord plus ou moins saillant, vertex et 
occiput peu distincts l’un de l’autre ; prothorax étroit, ayant 
deux plis grands, courbés, un peu renflés, presque contigus ; 
scapules assez grandes, peu larges à la base, rétrécies en 
arrière d’une manière insensible, prolongées, très-obtuses; 
mésothorax large, assez court, peu rétréci en avant oii le 
præcustum est peu distinct, élargi vers l’épine scutale qui est 
saillante, ayant en avant, sur le côté, une impression pro¬ 
fonde, pièce axillaire très-grande, élevée, la sous-axillaire 
très-étroite, à peine visible en avant, réduite à un bord, 
épimère plus large que la hanche ; métathorax ayant les côtés 


* Les caractères sont surtout pris .sur le Dumeti-, le Taraxaci en diffère non- 
seulement par l’aspect général et le point noir discoïdal des premières, mais 
encore par l’insertion du rameau nervulaire au milieu de la nervule, et par 
les onglets antérieurs non denticulés; mais il ne peut être séparé. Nous ne 
connaissons le Balcanica que par la figure de M. H. Schæffer ; la forme des 
pattes antérieures, qui ne semble pas différer des autres, ferait croire qu’il 
n’appartient pas à ce genre. 

- Lépidoptères de i/Andalousie. 24 



366 


BOMBYCIENS. 


larges, courts, un peu échancrés en dehors, un peu convexes, 
uniformes, sans traces de division, n’ayant pas d’efflores¬ 
cence sur le bord antérieur, laissant voir, en arrière, la 
troisième pièce alaire très-étroite, un peu saillante chez le 
Taraxaci *, scutellum assez épais, assez large, pièce axil¬ 
laire très-large, épimère presque aussi large que la hanche à 
la base. 

Abdomen du mâle très-rétréci à son insertion thoracique, 
dans son premier segment, dont la partie moyenne est 
étroite et déprimée, surtout en avant, dominée en arrière par 
le deuxième qui est plus long et saillant sur les côtés, 
atténué vers l’extrémité avec le huitième très-long en-dessus, 
à peine sensible en dessous, où se voient les pièces génitales, 
stylet assez large, courbé, échancré au bout, au-dessous 
duquel se voit une excavation bornée par une lame saillante, 
concave, pénis saillant, inerme, pince inférieure, ovale, 
simple, en forme de valve. 

Chenille épaisse, cylindrique, couverte d’un léger duvet; 
naissant au printemps, vivant à terre, surtout de chicoracées, 
entrant en terre et produisant une chrysalide épaisse, atté¬ 
nuée à l’extrémité, terminée par une pointe, enveloppée d’une 
coque peu sensible. 

Nous avons trouvé une chenille non loin de Malaga dans 
un champ inculte; elle courait vivement sur la terre rendue 
brûlante par l’ardeur du soleil, et avait dû se nourrir de 
chicorée sauvage , seule plante épargnée par les troupeaux, 
ou l’intensité de la chaleur. Nous n’avons pas vu l’insecte qui 
s’est échappé, à son éclosion, pendant notre absence, mais 
nous avions cru reconnaître la chenille du C. Dumeti que 
nous avions déjà rencontrée. 


* Dans cette espèce, le scutellum du métathorax est étroit, plus épais, ainsi 
que celui du mésothorax, le premier segment abdominal est plus rétréci. 



BOMBYX. 


3G7 

Crateronyx Dumeti , Linné. 

Esp. III, tab. 14, fig. 3, 4. 

GENRE BOMBYX *, Linné. 

Nous ne formons pas de famille pour ce genre exotique, 
qui ne se lie pas avec nos européens, ni pour celui d ’Endro- 
mis **, espèce isolée dont les nervures rappellent celles des 
Lasiocampides, de sorte que plusieurs familles sont omises 
comme n’étant pas suffisamment représentées en Europe. 


* Il ne paraît pas cependant s’éloigner beaucoup du genre Crateronyx, 
malgré le peu de ressemblance qu’on remarque entre les chenilles. 

** Nous n’avons pas wxYEndromis tersicolora. L., dont voici les caractères : 
antennes fortement bipectinées chez le mâle, obtuses, .les dernières 
dents étant encore longues, celles-ci crispées et repliées après la mort, 
peu bipectinées chez laTemelle, palpes courts, très-velus, atteignant à peine 
les bords du front, spiritrompe insensible, stemmates nuis. 

Thorax revêtu de poils longs hérissés, pas très-serrés, élevés en arrière, 
ceux de l’abdomen très-longs, peu serrés, un peu relevés et prolongés au 
bord des segments addominaux qu’ils reproduisent, hérissés surtout à 
l’extrémité ; pattes assez longues, grêles, ayant les cuisses velues et le reste 
presque glabre surtout en dessus, épiphyse naissant, chez le mâle, après le 
milieu du tibia et se prolongeant au delà en se contournant, obtuse, grêle, 
comprimée, presque nulle chez la femelle, tibias postérieurs ayant les 
éperons à peine sensibles, onglets grands, semblables à toutes les pattes, 
ayant la base très-saillante en dessous, accompagnés d’une pelote et de deux 
appendices. 

Ailes grandes, larges, surtout les supérieures, un peu dilatées avant la 
base, au bord postérieur, deuxième nervure donnant trois rameaux, dont le 
second se divise trois fois, troisième quadrifide aux deux ailes, quatrième 
très-mince, très-éloignée de la précédente allant à peine jusqu’à l’angle 
postérieur, recevant la cinquième vers le tiers de sa longueur, aréoles assez 
longues dont l’angle postérieur dépasse un peu le milieu de l’aile; inférieures 
un peu arrondies au bord externe, dilatées à la base du bord antérieur qui 
est arrondie et garnie d’une bordure interne de poils, frein tout à fait nul, 
première et deuxième nervures libres à leur naissance, puis un peu 
écartées l’une de l’autre, ensuite rapprochées après la base où la seconde 
envoie à l’autre un rameau très-court, à peine divergentes, deuxième bifide 



3G8 


TiOMBÏCIENS. 


Yeux saillants, palpes petits n’atteignant pas le front, le 
dernier article très-court , velus par en dessous, spiritrompc 
nulle , poils du front couchés , non saillants, antennes courtes , 
bipectinéeSy presque de la même manière dans les deux sexes, 
dents longues dès la base, se raccourcissant beaucoup avant le 
sommet, la rangée antérieure plus courte, rapprochée de Vautre , 
ciliées, velues, avec l’axe courbé, scapus très-gros , très-renflé ; 
corps épais ayant ses poils presque unis , un peu touffus , coto- 
neux; pattes courtes, fortes , tibias et tarses, surtout le premier 


à l’angle antérieur de l’aréole, nervules fortement courbées en dedans, où 
elles reçoivent une nervure accessoire postérieure peu sensible, ailes d’un 
fauve obscur, tachées de blanc avec un trait noir, courbé aux premières. 

Tête assez petite, un peu déprimée, presque unie, scapus peu-renflé; notus 
du prolhorax non comprimé, ayant deux plis presque contigus un peu 
renflés ; scapules courtes, presque triangulaires, peu prolongées en. une partie 
renflée, leur apophyse en terne de tubercule, non en crochet, laissant voir, en 
dedans, une portion notable de la pièce sous-scapulaire, mésonotus grand, 
présentant en avant et au-dessus de l’épine scutale, qui est bien marquée, une 
fosse profonde, scutellum plus large qne long, peu paillant en avant, arrondi 
en arrière avec un rebord saillant ; mésopectus épais, ayant l’épimère bien 
plus large que la hanche, un peu saillant en arrière, pièce axillaire assez 
grande, la sous-axillaire large ; scutellum du métanotus un peu visible dans 
son milieu, ayant les côtés assez grands, unis, avec une légère impression en 
dehors, marge antérieure non distincte, non visible, scutellum très-court 
linéaire en travers. . 

Abdomen assez épais, dépassant un peu les ailes, ayant le premier segment 
bien plus court que le suivant, division externe de l’arceau supérieur peu 
différente des autres, ne laissant pas d’ouverture tympanique, dernier 
segment prolongé presque carrément en dessus, assez court en dessous, 
pièces génitales d’un noir luisant, stylet simple, étroit à la base, épais, 
courbé, canaliculé, terminé en pointe, pince inférieure, étroite, simple, dont 
les branches excavées en dedans sont courbées sur le stylet à leur extré¬ 
mité qui est rétrécie, pénis très-petit et grêle, sortant d’une gaine évasée 
courte, non épineuse ; partie anale de la femelle ayant, en dessous, une petite 
pièce saillante cornée. 

Chenille glabre, atténuée en avant avec le pénultième segment élevé en 
pyramide, vivant sur les arbres ; chrysalide épaisse, terminée en 
pointe. 




BOMBYX- 


369 

et le dernier article de ceux-ci couverts, du coté externe, de 
poils longs très-épais, non hérissés ni mêlés, laissant voir les 
articulations, le premier article assez long, les autres très- 
courts , surtout les trois moyens, les derniers tibias ayant une 
paire d'éperons courts, épiphyse aplatie, atténuée, dépassant le 
tibia; abdomen assez long et épais, surtout chez la femelle. 

Ailes petites, les supérieures étroites vers la base, non dila¬ 
tées au bord postérieur , un peu sinuées au bord externe, 
deuxième nervure ne donnant que deux rameaux dont le 
second se divise quatre fois et dont les ramuscules sont un peu 
divergents, troisième divisée en trois rameaux très-espacés, 
surtout le premier, aréole étroite, assez longue, ayant la ner- 
vule bien distincte à ses deux extrémités, recevant dans son 
milieu le rameau nervulaire; postérieures larges, dilatées en 
avant, 'arrondies et un peu sinuées à leur bord externe et 
antérieur, celui-ci un peu anguleux à sa base où l’on voit une 
petite pointe en place du frein , première et deuxième nervures 
distinctes à la base après laquelle, celle-ci envoie à Vautre un 
rameau assez fort, court, celle-là devenant divergente, la seconde 
bifide après l'aréole, troisième donnant trois rameaux un peu 
divergents, aréole médiocre, fermée par une nervule oblique, un 
peu sinuée avec l’angle postérieur plus long, cinquièm,e nervure 
finissant bien avant l’angle anal. 

Chenille longue, glabre, avec la tète petite et les premiers 
segments renflés et plissés, ayant un appendice caudal 
sur le pénultième ; vivant sur les mûriers (Morus alba , 
nigra), filant entre les ramuscules et les feuilles une coque 
subovoïde solide, jaune ou blanchâtre, formée en grande partie 
de fils continus d’une très-belle soie; espèce peu connue à l’état 
naturel. 

Insecte blanchâtre ayant les ailes marquées de plusieurs 
lignes transverses brunâtres, peu ou pas sensibles et parfois 
d’un stigmate sur les premières qui sont un peu falquées, 
couvertes d’écailles à dentelures multifides, souvent longue¬ 
ment prolongées, et ayant un aspect cotonneux. 



370 


BOMBYCIEWS. 


Tète médiocre ayant le front très-large, un peu comprimé, 
peu rétréci en avant avec le bord antérieur ou l’epistome un 
peu redressé, trous antennaires très-larges, recevant un scapus 
grand et très-épais qui s’articule par une sorte de pédicule, 
second article très-comprimé, s’articulant obliquement, axe 
autennaire d’abord large, s’amincissant progressivement, 
stemmates nuis, occiput ayant une forte gibbosité au milieu; 
notus du prothorax peu comprimé, ayant quatre plis dont les 
deux premiers un peu renflés en avant, les autres très-minces, 
foliacés, avec un scutellum enfoncé, peu sensible; scutum 
du mésonotus allongé, cerné, au-dessus des côtés eu avant, 
par une carène obtuse, après laquelle se voit sur les côtés un 
sillon oblique, les divisant au-dessus de l’épine scutale qui est 
peu sensible, son bord antérieur ayant une échancrure 
arrondie pour recevoir le præscutum qui est bien distinct et 
profondément excavé en dessous, où il reçoit l’extrémité du 
pronotus, largement échancré en arrière par son scutellum 
qui est grand, avec l’angle antérieur avancé, formant en 
arrière un angle court un peu redressé, ayant ses angles 
latéraux étroits, scapule étroite prolongée en arrière et ter¬ 
minée en pointe, avec son apophyse très-courbée, assez 
longue, pièce axillaire s’étendant sur presque tout l’espace 
axillaire, convexe, la sous-axillaire étroite, formant un rebord 
saillant, épimère convexe, beaucoup plus large que la hanche ; 
côtes du métanotus très-déclives, de dedans en dehors 
médiocrement larges à surface assez unie, élevée dans son 
milieu, déclive en arrière avec la marge antérieure étroite, 
saillante par en haut, non pulvérulente, ayant une impression 
en dehors, scutellum étroit avec ses angles prolongés, pièce 
pectorale étroite, épimère réduit à sa base qui est renflée. 

Abdomen large, son premier arceau en dessus, ayant la 
partie moyenne étroite, surtout en avant, sa division externe 
très-courte, allongée en travers, arrondie, laissant en avant et 
en arrière de la rainure une excavation, tympanum nul, 
deuxième segment un peu anguleux sur le côté, arceau 




ATTACIDES. 


371 


supérieur du dernier segment, chez le mâle, prolongé, arrondi, 
l'inférieur largement échancré et borné de chaque côté, par 
un angle saillant, crochu, pièces génitales externes visibles, 
stylet court, épais, courbé, canaliculé, terminé en deux pointes 
obtuses, sa base dilatée en dessous, excavée, prolongée en 
pointe obtuse, pince supérieure, épaisse à la base qui est 
renflée, arrondie, prolongée en arrière le long du stylet qu’elle 
dépasse en une longue tige, flexueuse, mince, pénis très-grèle, 
long, cylindrique, sortant d’une gaine solide, prolongée par en 
haut en une lame pointue ; partie anale de la femelle entourée, 
en dessous, d’un bord scarieux fendu au milieu. 


Bombyx Mori , Linné. 

— Faun. Suec. édit. I, n° 332 ; Phalæna pectinicomis, elinguis , 
Bombyx dicta. 

Cinquième famille. ATTACIDES, Duponchel. 
saturnia, Schrank. 

Point de stemmates, antennes courtes, bipectinées, ayant 
quatre dents à chaque article (d’ordinaire deux), placées aux 
extrémités et dont les deux externes sont souvent plus courtes, 
plus grêles, moins ciliées, et parfois accolées si intimementavec 
celles de l’article suivant qu’elles paraissent à peine s’en dis¬ 
tinguer, d’autres fois ayant vers l’extrémité une direction 
différente, des deux séries de dents, l’une est supérieure-et 
l’autre inférieure, ce qui rend l’antenne aplatie et lui donne 
la forme d’une feuille à nervures serrées et parallèles dont 
le parenchyme a disparu, partie antérieure de l’axe et la plus 
étendue, paraissant être l’interne des autres familles et la pos¬ 
térieure oùnaissent les dents, et qui est plus étroite, l’externe, de 
sorte que les dents naissent en dessus, ce qui est l’opposé des 
autres ; dents variables pour la longueur, parfois courtes et 



372 


BOMBYCIEINS. 


disparaissant avant l’extrémité qui est presque nue (exotiques), 
les quatre deuts de chaque article, n’étant pas parallèles, les 
externes plus rapprochées que les autres, et, celles d’un côté 
ne naissant pas au même point que celles de l’autre, un peu 
courbées après leur base, les internes un peu plus ; plus pe¬ 
tites chez les femelles où les externes disparaissent souvent, 
parfois presque semblables dans les deux sexes, d’autres fois 
disparaissant presque entièrement chez les femelles * ** . Ailes 
le plus souvent très-grandes, mais aussi parfois médiocres ou 
étroites (exotiques) et souvent les supérieures talquées ; leur 
troisième nervure trifide, le rameau nervulaire quittant la 
nervule et se joignant à la deuxième nervure, mais parfois 
restant au milieu de celle-ci ; inférieures plus ou moins arron¬ 
dies ou allongées en arrière, ou même prolongées en queue, 
dilatées au bord antérieur, surtout à la base, évidées et un 
peu tronquées au bord interne, privées de frein, ayant la pre¬ 
mière nervure divergente dès la base, les deux nervures com¬ 
posées (2 e et 3 e ) trifides, semblables *% le rameau nervulaire 


* Certains Spliingid.es dont les antennes sont un peu bipéctinées, tels que 
le Smerinthus juglandis et notre quereus (très-peu), offrent une disposition 
analogue,-quoique la forme de • l’antenne soit très-différente, ce?qui a sans 
doute engagé M. H. Scæhffer à mettre ses Saturnia après les Smerin¬ 
thus ; chez le Juglandis les articles de l'antenne présentent une créne- 
lure intérieure dont chaque extrémité se dilate et se prolonge en deux dents 
apposées et reproduit en partie ce qui a lieu chez les Attacides, mais l’an¬ 
tenne' conserve sa forme ordinaire, la partie supérieure est revêtue d’é- 
eailles et les dents naissent de l’inférieur, tandis, qu’ici la forme et la 
disposition sont modifiées, les faces deviennent antérieure et interne, 
postérieure et externe, et les dents semblent naître de cette dernière face qui 
paraît être le dessus, de sorte que l’antenne serait renversée. 

** Les caractères si remarquables, fournis par les antennes et les nervures, 
qui distinguent celte famille, et suffisent pour, la caractériser, ont été complè¬ 
tement méconnus par MM. Duponehel et Boisduval; voici ceux que leur attribue 
<'e dernier : « Alœ patulœ, latœ ; sæpius macula ocellari (les ailes de beaucoup 
d’exotiques n’ont pas d’yeux), vel diaphana ornatæ , lingua nulla, » Gen. et 
hui : p. 73. Il ne mentionne même pas l’absence du frein; il n’est donc pas 
cinmiani que cos deux ailleurs on aient .éloigné VAgita tau, pour la mettre 


ATÏAC1DES. 


373 


étant réuni à la deuxième ou rarement uu peu écarté sur 
la nervule, aréoles variables, nervules tantôt assez marquées, 
tantôt disparaissant complètement (Atlas., L. Hesperus, L.) ; 
cinquième nervure nulle ou peu sensible. 

Ailes se recouvrant peu, horizontales dans le repos, sou¬ 
vent marquées de taches discoïdales ocellées ou transparentes. 
Cette famille, une des plus nombreuses parmi les exotiques, 
contient les espèces dont le système alaire est le plus déve¬ 
loppé, et dont Y Atlas est l’un des plus remarquables repré¬ 
sentants ; chez quelques exotiques le rameau nervulaire se 
fixe vers le milieu de la nervule, mais la forme des antennes 
fait reconnaître la famille. 


dans les Eudromides avec lesquels elle n’a pas de lappoits ; voici ses caractères : 
antennes fortement bipeclinées jusqu’au bout, les dents externes de chaque 
article plus courtes, plus minces, accolées par en bas avec celles de l’article 
suivant, puis disjointes, les internes terminées par deux poils épais couchés, 
tournés vers le sommet, bidenticulées chez la femelle, palpes pdu hérissés, 
presque lisses, comprimés, droits, atteignant le front, spiritrompe nulle ; 
thorax épais, ayant des poils nombreux lâches ; pattes assez courtes, velues, 
tibias bordés de poils et un peu les tarses, les postérieurs ayant une paire 
d’éperons très-courts, épiphyse longue, naissant dès la base, plus courte que 
le tibia, un peu courbée en dehors ; ailes grandes, marquées d’une tache 
discoïdale ocellée et d’une ligne marginale sinuée à la base -, les inférieures 
presque arrondies, un peu tronquées au bord externe avec le même angle un 
peu saillant et le bord antérieur dilaté, surtout à la base où il forme un 
angle obtus, arrondi, deuxième nervure des premières donnant quatre 
rameaux dont le second bifide, le quatrième éloigné sur la nervule, celle-ci 
sinuée, émettant en dedans, en avant, un petit rameau, aréole plus courte 
que le milieu de l’aile, dilatée en dehors, celle des inférieures égalant la 
moitié de l’aile avec l’angle postérieur plus long, nervule formant un angle 
rentrant dans son milieu ; abdomen assez grêle chez les mâles, épais chez les 
femelles, court, peu velu, n’ayant pas de cavité tympanique sensible. 

Tête assez petite, vertex un peu gibbeux ; prothorax comprimé n’ayant en 
dessus que deux plis bien sensibles peu renflés, éloignés l’un de l’autre et 
laissant voir un scutellum très-large et l’apparence de deux autres plis ; 
mésothorax court, scapules étroites à la base, presque linéaires, prolongées 
en arrière, épaisses, un peu obtuses, ayant un crochet épais, obtus, peu 
courbé, scutellum large', court,'avant l’angle antérieur assez avancé^ le 



374 


BOMBYCIENS. 


Geyre ATTACUS, Linné. 

Tête enfoncée, abaissée et dominée par les poils du protho¬ 
rax , antennes courtes, plus ou moins bipectinées, les deux 
dents externes de chaque article un peu plus courtes et plus 
minces, assez éloignées des suivantes, celles-ci n’ayant pas des 
cils plus longs à leur sommet; peu ou pas bipectinées chez la 
femelle où les dents externes disparaissent ou sont peu 
sensibles, glabres, front couvert de poils assez longs, épais, 
rabattus sur la bouche , palpes très-courts, très-velus, spiri- 
trompe nulle ; thorax épais, revêtu de poils fourrés un peu 
redressés et crépus; pattes très-velues , excepté sur le tarse dont 
les articles sont un peu épineux sur le côté avec le pénultième 
très-court, épiphyse assez grande partant de la base, un peu 
contournée , peu sensible chez la femelle, tibias postérieurs 
n’ayant qu’une paire d’éperons courts, parfois bifides et épais , 
ce qui fait penser que la première paire y est réunie, onglets 
assez forts , ayant une pelote très-courte ou presque nulle. 

Ailes très-grandes et larges, toujours marquées d’une tache 


postérieur presque nul, mucroné, au-dessous duquel se voit le postscu- 
tellum, épimère beaucoup plus large que la hanche, presque gibbeux; 
métathorax ayant les côtés du scutum étroits, convexes, déclives, presque 
unis, avec renfoncement externe peu sensible, scutellum médiocre étroit par 
en haut; premier segment abdominal bien plus court que le suivant en 
dessus, huitième court, caehanl peu les pièces génitales, pince assez 
allongée, obtuse, ses branches épaisses, peu rétrécies, courbées au sommet en 
forme de capuchon, stylet court, épais, très-courbé, bifide, pénis saillant, 
mince, grêle, entouré d’une gaine prolongée, en dessous, en une lame courbée, 
large, presque bilobée; septième chez la femelle plus long que le précédent, 
laissant voir le huitième qui est très-étroit, échancré, formant en dessous une 
excavation d’où sort une lame saillante, tronquée, ayant en dessous une 
forte impression. Chenille non velue, épaisse, rugueuse, munie de plusieurs 
épines, dans sa jeunesse, qui disparaissent, ayant en dessus la plupart des 
segments élevés; vivant-sur les arbres; se transformant entre les débris; 
produisant une chrysalide épaisse, terminée par une saillie hérissée. 



ATTAC1DES. 


375 


discoidale ocellée , t raversée par la nervuleet d’une double ligne 
dentée en scie , les supérieures peu ou pas falquées, deuxième 
nervure donnant trois rameaux dont le premier divisé en deux 
longs ramuscules , l’antérieur laissant voir une petite division 
qui n’est pas toujours sensible, le troisième n’étant que le 
rameau nervulaire qui s’est ajouté à cette nervure , troisième 
nervure cüurbée en ded ans, ayant son premier rameau très- 
éloigné du second, nervule fléchie en dedans , bien distincte des 
nervures; inférieures ayant à la base du bord antérieur un 
pli épaissi dépourvu du frein ordinaire, un peu rétrécies et 
évidées au bord interne, peu ou pas prolongées en arrière vers 
L’angle anal, première nervure courbée, deuxième ayant trois 
rameaux (deux d'ordinaire), le troisième, le nervulaire s’étant 
ajouté à cette nervure, du reste semblable , ainsi que la suivante, 
à celles des premières ailes, aréole dépassant le milieu de l’aile 
plus longue qu’aux premières; abdomen garni de poils touffus, 
hérissés, divergents, reproduisant les segments, n’ayant pas chez, 
le mâle le huitième plus long que les autres; corps épais, très- 
épais chez le type (A. pavonius). 

Chenilles très-épaisses, ayant une série de tubercules gros 
et saillants sur chaque segment, non rangés en trapèze en 
dessus, hérissés d’épines qui se continuent souvent en un gros 
poil parfois renflé au sommet ; vivant sur les arbres et 
arbrisseaux ; produisant une coque ovoïde ou presque vésicu- 
leuse ou très-amincie d’un bout, dure, coriace, formée d’une 
sorte de gomme et de soie grossière, le bout aminci presque 
libre et seulement fermé par des faisceaux de soie convergents, 
recouverts par la partie externe qui est ouverte ; chrysalide 
épaisse, courte, terminée par une saillie couverte de pointes 
nombreuses, fines, non crochues. 

Les détails suivants, ne concernent que les espèces euro¬ 
péennes : tête assez petite, abaissée, front large en haut, ré¬ 
tréci en bas, espace buccal très-court, ne laissant voir aucune 
trace d’appendice maxillaire, palpes très-courts, épais, leur 
second article globuleux, le troisième peu sensible, palpes 



376 BOMBYCIENS. 

maxillaires assez saillants, ayant trois articles, épistome 
■visible, trou antennaire très-large, rétrécissant le sommet du 
front, scapus épais et renflé, court, vertex étroit, bossu, peu 
distinct de l’occiput, yeux variables ; prothorax n’étant pas 
très-comprimé en dessus, ayant quatre plis, dont les premiers 
renflés, saillants, séparés des autres par un scutellum assez 
élevé ; scutum du mésothorax assez allongé, rétréci en avant, 
ayant l’épine scutale très en arrière, assez fortement échancré 
postérieurement avec les deux angles très-obtus, tronqués ; 
scutellum grand, large, ayant l’angle antérieur avancé, le pos¬ 
térieur très-court, submucroné, les latéraux allongés; épi- 
sternum petit, pièce axillaire élargie par en bas, épimère plus 
large que la hanche, convexe, saillant; dessus du métathorax 
large, præscutum membraneux, côtés du scutum uniformes 
en carré allongé, courbé, à surface unie, déclive en arrière, 
avec l’impression externe large, peu profonde, et le bord 
antérieur saillant dans son milieu, nullement efflorescent, scu¬ 
tellum assez étroit, presque carré et aussi long que le scutum, 
à face très-déclive et postérieure avec le bord antérieur en¬ 
foncé et arrondi, éloigné du scutellum précédent; épimère 
aussi large à sa base que l’extrémité de la hanche. Abdomen 
gros chez la femelle, médiocrement long dans les deux sexes, 
rétréci à son attache où il est débordé par le métathorax ; pre¬ 
mier segment plus étroit que le suivant, division externe de 
l’arceau supérieur peu saillante, ne différant pas de la même 
partie chez les autres, membraneuse, ayant un stigmate très- 
grand, séparée par une rainure peu profonde, formant en 
avant une petite excavation, partie moyenne rétrécie anté¬ 
rieurement, tympanum tout à fait nul, deuxième segment 
ayant les côtés saillants, huitième n’étant pas plus long que le 
précédent, ne couvrant guère que la base du stylet, très-court 
en dessous et laissant voir une grande partie de la pince, 
celle-ci large à la base, surtout par en dessous, plus ou moins 
bilobée ou trilobée à son bord inférieur, un peu rétrécie et 
convexe vers l’extrémité, qui est obtuse et s’élève au-dessus du 


ATTAC1DES. 


:î77 

stylet, premier lobe étroit, court, courbé eu dedans, le 
moyen en forme d’épine courbée en dedans et longeant le bord 
inférieur; stylet très-épais, parfois très-courbé en dessous, 
plus ou moins creusé par un large sillon, bifide, terminé en 
deux pointes crochues, parfois se confondant en dedans avec 
sa base qui est très-épaisse (A. pavoniellus ); pénis peu ou pas 
saillant, muni d’une pièce solide du côté droit qui se prolonge 
en une pointe forte, entouré d’une gaine très-large, excavée et 
évasée, longuement prolongée par en dessus et en côté, et di¬ 
visée en deux parties pointues conniventes ; septième segment 
chez la femelle, formant, en dessous, un bord épaissi et une 
petite excavation, laissant voir le huitième qui est étroit, un 
peu évasé, entourant la partie vulvaire, celle-ci saillante un 
peu en forme d’oviduc \ 

\. Attacus * ** Pavcmnius *** Linné. 

Scopoli, p. 191, n° 482. 

Esp. III, tab. 1, 2. Syst. Verz. Pijri. 

Geoffr. Hist. Ins. p. 100, le Grand Paon de nuit. 

Habite l’Andalousie ; la soie grossière de son cocon ne 
peut être d’aucune utilité. 


* Le Cœctgena , Kupido, peut être séparé sous le nom de Typhloieta. Ailes 
d’une teinte uniforme, traversées par deux lignes brunes sinuées, tache 
ocellée réduite à un petit cercle brun clair au milieu ; deuxième nervure des 
premières n’ayant que deux rameaux, le nervulaire s’unissant au même 
point que la nervule qui est droite; troisième aux secondes ayant ses trois 
rameaux à égale distance. La larve nous est inconnue. Il se trouve dans la 
Carniole et paraît pendant l’automne. 

** Le nom de Saturnia peut être appliqué au groupe de VAtlas , chez lequel 
la nervule disparaît de même que dans le groupe du Cynthia. 

**.»U faut ajouter les Spini S. V.; Boisduvali, Eversman, et VAllant!eus 
Lucas {Expi. Sc. de l’Alg. Lep. pl. 3, fig. 4), qui ressemble beaucoup au 
Pavonius, dont il parait différer par les ailes supérieures plus étroites et 
falquées, et surtout par la ligne transverse noirâtre avant la tache basilaire 
qui, si le dessin est exact, se trouve beaucoup plus rapprochée de la tache 
discQ'idale ocellée, sur les deux ailes ; par quelques différences dans ces 
mêmes taches, et par les lignes en zigzag-plus fortement dentées. 



378 


BOMBYCIEÎNS. 


2. Attaces Pavoyiellüs, Scopoli. 

Esp. III, tab. 4 , Pavonia minor. 

Trouvé dans le midi de l’Espagne par M. Staudinger. La 
chenille, dans le premier âge, vit en société et est presque 
polyphage sur les arbres et arbrisseaux; lorsqu’elle est 
effrayée elle fait sortir par ses tubercules ou ses poils, des 
petites gouttelettes comme celles de Zygènes. 

3, Attacus Isabellæ, Graells. 

— Ann. Soc. Ent. Fr. 1850, p. 241, pl. 8. 

Cette espèce, si différente des précédentes, pourrait peut- 
être former un genre. 

Elle a été découverte en Espagne par le docteur Graells, qui 
a rencontré sa chenille sur le genre Pinus* 

Sixième famille. NOTODONTIDES. 

On peut les considérer comme formant une petite tribu, 
composée de plusieurs familles assez différentes, mais réunies 
par un caractère commun dont le plus grand développement 


* Celte espèce, sur la patrie de laquelle, des entomologistes espagnols et 
français ont exprimé des doutes, be trouve encore entourée d’un certain 
mystère ; on peut reprocher à M. Graells ' de n’avoir pas fait connaître la 
plante sur laquelle vivait la chenille, lorsqu’il en publia la figure ; on peut 
aussi s’étonner que, ce naturaliste, n’ait pas- cherché à répandre davantage 
celte espèce, et surtout, qu’il n’ait pas fait constater, par quelque entomolo¬ 
giste, son existence réelle en Espagne; enfin, nous sommes également 
surpris qu’une espèce qui paraît être très-méridionale, se soit trouvée 
seulement dans des parties élevées du centre de l’Espagne, plutôt qu’en 
Andalousie; car M. Staudinger, lépidoptéfiste distingué, est resté assez 
longtemps à Chiclana, près de Gadiz, où existent des bois de pins, sans la 
rencontrer, et il a inutilement cherché sa chenille, pendant une autre saison 
dans la partie centrale de l’Espagne. Au reste, elle diffère moins de nos 
espèces que le Cœcigena , quoiqu’elle fasse un groupe à part. 




NOTODONTIDES. 


37î> 

se rencontre chez YUropus ulmi et le moindre, dans le genre 
Cerura ; caractère fourni par la troisième pièce scutale*, 
que nous nommons aussi tubercule métathoracique. Ils se dis¬ 
tinguent ainsi : antennes le plus souvent bipectinées dans une 
partie ou dans leur longueur chez les mâles , parfois chez 


* Audouin considérait ces pièces comme faisant partie du notas (tergum), la 
première du moins; on peut reconnaître facilement les trois pièces scutales 
sur les côtés du notas du mésothorax de VAU. pavonius, (A- pyri, S. V.) où 
elles reçoivent les parties supérieures de l’attache de l’aile; la première 
surtout très-grande, est placée au côté du scutum, avec lequel elle est unie 
par une ligne articulaire bien visible, allant jusqu’à l’épine scutale (voir 
notre partie anatomique); la seconde sous l’épine et la troisième en côté de 
l’extrémité du scutum, en avant des angles latéraux du scutellum, occupant 
l’extrémité postérieure de l’attache de l’aile. Au métathorax elles sont bien 
moins visibles ; cependant on distingue bien la troisième, dont il est question 
ici, derrière le côté du scutum où elle est entourée par le bord postérieur de 
l’attache de l’aile (voyez Latr. Cours d’Ent. pl. 21, fig. 3, 4 ; Lac. lntr. à l’Ent. 
pl. 9). Les parties latérales du scutum, un peu au-dessus de la ligne qui les 
désigne, et les parties latérales du scutellum, sont les deux premières pièces 
scutales au premier et la troisième au second ; la partie anguleuse de chaque 
côté du scutum, au delà du milieu, est l’épine scutale ; ces figures, surtout 
pour les pièces scutales, sont très-inexactes. 

La troisième pièce se trouve bien visible et saillante chez les N. tyxrhea et 
illunaris ; mais c’est surtout ici qu’elle prend un développement anormal et 
qu’elle parait, chez l 'Ulmi où elle a la forme d’une grosse vésicule, constituer 
la plus grande partie des côtés du scutum du métathorax (on sait que la partie 
moyenne est rarement visible) dont nous la croyons bien distincte. Si on 
examine, au contraire, les côtés en dessus, du, même scutum, chez la IV. 
pronuba, où ils sont très-larges, et qu’on peut diviser en trois parties, on 
serait tenté de prendre la troisième et postérieure, qui est saillante, pour la 
même pièce scutale ; mais il n’en est rien; cette pièce, à peine visible, se 
trouve en dessous de cette partie saillante postérieure ; les côtés larges et 
complets du scutum de ce métathorax se divisent facilement en trois parties, 
d’abord la marge antérieure pulvérulente ou couverte d’une efflorescence 
persistante, rendue distincte, par une ligne, de la suivante qui est plus ou 
moins déclive et sinuée, ayant en dehors une saillie qui représente 
l’épine scutale, puis après la troisième partie, qui est postérieure, élevée et 
plus étroite, séparée de l’autre par un enfoncement; en comparant les 



380 


«OMBYCIENS. 


les femelles, d’autres fois seulement denticulées ; spiritrompe 
presque toujours très-petite ou incomplète, stemmates sou¬ 
vent un peu visibles, yeux glabres; ouverture tympanique 
variable, peu sensible ou médiocre ; pattes courtes, les tibias 
antérieurs ayant une épiphyse variable, les postérieurs munis 
d’éperons parfois peu sensibles dont les deux paires très-rap- 
prochées; troisième pièce scutale, la seule bien visible, très- 
développée aux dépens d’une partie du scutum du métathorax; 
troisième nervure aux deux ailes, n’ayant que trois rameaux, 
le quatrième, le nervulaire, s’insérant au milieu ou en avant 
du milieu de la nervule ; première et deuxième nervures aux 
secondes, presque contiguës après la base jusque près de la 
moitié de leur longueur, puis divergentes, se touchant parfois 
dans un point soit à laide d’un petit rameau, soit par leur 
tronc, mais ne s’anastomosant jamais complètement, frein un 
peu variable quelquefois très-petit, le plus souvent formé 
d’un certain nombre de soies réunies en faisceau chez les 
femelles. 


genre CNETHOCAMPA. 

Antennes peu aiguës, assez longues, bipectinées chez le mâle 
avec les dents minces, très-villeuses en dedans , couvertes à la 
base d’une touffe de poils saillants, peu bipectinées chez la 
femelle, à dents plus épaisses, terminées par un poil, palpes 
petits très-velus, spiritrompe presque nulle, stemmates très- 
petits placés dans une dépression derrière les antennes ; thorax 
assez épais et court, couvert de poils touffus ■ abdomen du 
mâle n’étant pas phis long que les ailes , très-attenué à l’extré- 


mêmes parties chez VUropus, on voit que les deux tiers des côtés du scutum 
ont disparu, savoir la partie moyenne et la postérieure, absorbées par l’é¬ 
norme développement de la troisième pièce scutale et que la marge antérieure 
pulvérulente, assez étroite, constitue', à elle seule, ces mêmes côtés. Le genre 
Pygœra est presque dans le même cas. 




NOTODONTIDES. 


381 

mité , subconique, terminé par un pinceau de longs poils; 
cylindrique et plus long que les ailes chez la femelle, peu, velu, 
chargé à l’extrémité d’une masse de grandes écailles très- 
minces, appliquées les unes sur les autres, couronnant la partie 
anale, au-dessus de laquelle elles forment un bourrelet qui est 
entouré de poils plus ou moins longs; pattes très-velues, ayant, 
les cuisses et tibias bordés de longs poils avec les épiphyses 
médiocres chez les femelles, grandes chez les mâles et parfois, 
très-grandes, onglets assez grands, à base saillante avec une. 
pelote courte, tibias postérieurs munis d’une seule paire d’épe¬ 
rons, le plus souvent peu saillants; ailes supérieures assez 
grandes , ayant la première nervure épaisse , saillante en 
dessous, la deuxième faible , surtout dans son milieu et très- 
rapprochée de la précédente , donnant trois rameaux dont le 
second se divise trois fois, troisième n’ayant que trois rameaux, 
le quatrième étant nervulaire et placé vers le milieu de la 
nervule; inférieures ayant leur première et deuxième nervures 
séparées à leur naissance, puis contiguës, ensuite divergentes, 
la deuxième devenant bifide bien après l’aréole, celle-ci large, 
longue , surtout aux premières et en avant , rameau nervulaire 
très-faible , nervules formant un angle rentrant sur les deux 
ailes, frein bien visible. 

Tête assez grosse, ayant le front étendu, tantôt saillant à son 
sommet, tantôt s’avançant en une lame épaisse dentelée en forme 
de scie dans les deux sexes, occiput saillant ou s’avançant en 
nne dent (Pilyocampa) , un peu prolongé et élargi en arrière ; 
prothorax très-court, non visible ên dessus et seulement 
représenté par deux plis en forme de tubercules très-éloignés 
l’un de l’autre; mésothorax court, sou scutum ayant un large 
sillon de chaque côté en avant, et le scutellum large, court 
avec ses côtés obtus et l’angle antérieur peu sensible ou coupé 
carrément et élevé, scapules médiocres, formant sous la base 
de l’aile un crochet obtus ; métathorax très-court, surtout en 
dessus, dans son milieu, avec le scutellum linéaire, ayant les 
côtés peu larges, composés de la marge intérieure pulvé- 

Lépidoptères df. l’Andaloüsie. 25 



ÜOMIVYCIË'NS. 


:î82 

rulente, de la pièce scutale, très-développée, et d’ail tubercule 
placé en dehors entre les deux, côtés du pectus un peu con¬ 
vexes, épinière moyen bien plus large que la hanche, pièce 
axillaire saillante en dehors de la fosse, la sous-axillaire mem¬ 
braneuse dans son milieu; dernier épinière plus mine© que la 
hanche, tympanum formant une cavité étroite, simple, presque 
thoracique. 

Abdomen du mâle épais à la hase, conoïdc, presque gibbeux 
en dessus, division latérale du premier arceau supérieur peu 
modifiée, dernier segment échancré, son arceau supérieur 
plus allongé, couvrant le stylet, celui-ci courbé, presque couché 
en dedans, et sa base faisant saillie de chaque’ côté, pince 
visible en dessous ayant les branches simples, courbées, 
obtuses, pénis grêle, plus ou moins saillant, non épineux, 
écailles anales de la femelle implantées sur l’arceau supérieur 
du septième segment. 

Chenilles velues, ayant la tète rugueuse, vivant en société, 
se suivant les unes les autres, lorsqu’elles changent de place, 
et formant une sorte de procession; se métamorphosant en 
commun dans des coques disposées en une masse ou gâteau, 
comme les cellules des abeilles; se nourrissant de feuilles 
d’arbres et de plantes basses. 

Premier groupe : Chenilles se métamorphosant suü Les arbres en commun ; 

INSECTE AYANT LE SOMMET DU FRONT UN PEU SAILLANT, TRÈS-VELU ET LES 

TIBIAS ANTÉRIEURS INERMES, AU MOINS AUSSLUÙSSS QUE LA CUISSE *. 

Deuxume groupe : Chenilles vivant sur les arbres, siî métamorphosant 

EN COMMUN DANS LA TERRE ^ INSECTE AYANT LÉ FRONT TRÈS - SAILLANT , 

DENTELÉ EN SCIE, LES TIBIAS ANTÉRIEURS ÉPINEUX, PLUS COURTS QUE LES 

CUISSES , LE SCUTELLUM DU MÉSOTHORAX TRONQUÉ EN AVANT. 


* Nous lie l’avons pas trouvé, il se compose du Processionea L. et, du 
Solitaria, Frey. Celui-ci a les écailles anales assez larges, moitié grises et 
moitié noires avec le bord externe finement déchiqueté, blanchâtre et coupé 
presque carrément, elles sont entourées de poils peu nombreux assez longs ; 
celles du Processionea sont plus longues, étroites, pâles à leur partie interne, 
noirâtres, à l’extrémité qui est coupée carrément, entourées de poils épais 
les couvrant en parlie ; nous ne croyons, pas que la chenille du Solitarià 
vive isolée. : î 



]HOTOnONTIlVKS. !Ï83 

i. Cnethocampa PïTYOCAM 1 >A. Syst. l 'ers. 

Habite le midi de la France, les Laudes, la Corse, ainsi que 
le midi de l’Espagne ; la femelle place ses œufs autour d’un 
rameau et recouvre chacun d’une écaille assujétie par son 
extrémité, de sorte que la base qui est pointue se trouve à 
l’extérieur ; ces écailles sont imbriquées et se recouvrent toutes 
en cachant les œufs et ressemblent à des feuilles de mousse 
desséchées; elles sont très-grandes, larges, pâles, d’un roux 
obscur vers l’extrémité qui est arrondie, blanchâtre, ciliée ; 
les chenilles éclosent en septembre et se divisent en plusieurs 
familles, qui plus tard, peuvent se réunir; dans les endroits 
chauds, comme à Toulon, dès la fin de janvier elles se méta¬ 
morphosent ; pour cela elles descendent à terre en suivant un 
certain ordre, et après avoir choisi une partie du sol un peu 
déprimée, les premières s’y enfoncent, mais lentement, de 
sorte que les autres arrivant incessamment, elles finissent par 
former une masse souvent considérable et épaisse qui, à la 
longue, disparaît entièrement dans la terre. Elle fait des dé¬ 
gâts dans les Landes et dans le Midi. 

M. H. Schællér cite un C. maritima , Kaden, de Portugal qui 
pourrait habiter l’Espagne, mais nous ne savons en quoi il se 
distingue *. 

Troisième groupe : Chenilles se tenant a terre en société , vivant de 

PLANTES HERBACEES , SE MÉTAMORPHOSANT DANS LA TERRE EN COMMUN ? 
INSECTE AYANT LES ANTENNES FORTEMENT BIPECTINÉES AVEC LE PREMIER 
ARTICLE TRÈS-RENFLÉ, L’OCCIPUT NON DENTÉ, L’ÉPIPHYSE TIBIALE CHEZ LES 
MALES TRÈS-LONGUE, DÉPASSANT LE TIBIA, RECOURBÉE EN DEHORS, LES ÉPERONS 
ASSEZ LONGS TERMINÉS EN ÉPINE ; ÉCAILLES ANALES FORMANT UN BOURREIET 
MÉDIOCREMENT ÉPAIS , ENTOURÉES DE POILS NOMBREUX ET LONGS QUI LES 
RECOUVRENT. 


* Ce groupe comprend aussi le Pinivora, kuhhvein, espèce bien distincte du 
nord - de l’Allemagne, dont les écailles anales plus petites, plus courtes, 
blanchâtres, sont noirâtres à l’extrémité qui est coupée carrément, bordée de 
blanchâtre, avec des cils noirs très-courts. 



384 


BOMRTCIEINS. 


2. Cnethqcampa Hercule an a, Nobis , 

Ramb. Faune And. II, pl. 14, fig. 5, 6, c, d, e. 

Cat. Syst. Lep. And. pl. 4, fig. 5, 6. 

Boisduva.1, Généra, p. 70, Neogena, var. *. 

A lis anticis albidis, supra lineis quatuor sinuatis et angu- 
latis, linea baseos et externa dentatis, lunula discoidali, maculis 
marginis extcrioris fimbriæque fusco-rufis; posticis albis vel 
rufcscentibus, punclo discoidali maculis que fimbriæ fuscanti- 
bus ; lineis præsertim in feminis aliquando confluentibus ; 
rarius alis anticis fusco-rufis , macula baseos et discoidali albidis. 

Cette espèce diffère des précédentes par divers caractères, 
[.es individus venus des chenilles trouvées par nous à Cadix, 
sont beaucoup plus foncés que ceux rencontrés plus tard à 
Madrid, par M. Graells ; nous décrirons d’abord cette variété 
comme ayant le dessin beaucoup moins confus. 

Ailes blanchâtres, les supérieures traversées par quatre 
lignes sinuées-anguleuses dont l’externe est dentée et la basi¬ 
laire fléchie en une dent médiane très-saillante en dehors, avec 
le premier et le troisième intervalle, entre les lignes, nuancé 
de roussâtre, marquées d’une tache basilaire, de plusieurs 
autres tendant à se toucher sur la marge externe et d’une 
série sur la frange, d’un brun roussâtre; inférieures ayant un 
point discoïdal,et la frange entrecoupée de la même couleur; 
dessous des premières, en partie brun, avec la partie posté¬ 
rieure blanche, ne laissant voir qu’uue portion des lignes. 
Antennes blanches ayant les dents roussàtres; thorax blan¬ 
châtre, varié de roussâtre; abdomen roux, terminé en pointe 
chez le mâle et muni d'un pinceau de poils longs. 


* Notre Herculeana n’a aucun rappott avec le Neogena, il n’est ni du mèîne 
genre, nd de la même famille; M. H. Schaeffer (Suppl. H, p. 115), avait 
depuis longtemps rectifié cette grossière erreur. 



NOTODONTIDES. 


385 

Chez 1 ’Hercnleana mâle de Cadix, la première et la deuxième 
ligne ainsi que les deux autres avant la ba'Se sont confluentes, 
leurs bords, surtout celui de la ligne externe (fulgurale), sont 
plus foncés, et les taches de la marge externe forment une 
bande très-sinuée ; chez la femelle les lignes se confondent, 
parfois entièrement, en une teinte d’un brun roux presque 
générale, ne laissant voir que peu de parties blanchâtres, sur¬ 
tout à la base et autour de la lunule discoïdale; corps devenant 
presque entièrement roux, surtout sur l’abdomen; thorax 
couvert de poils touffus et saillants, pattes très-velues ; écailles 
anales assez petites, plus larges vers la partie externe, l’in¬ 
terne blanchâtre, l’autre brune avec l’extrémité pâle, arrondie, 
tronquée au sommet, recouvertes par de longs poils blan¬ 
châtres. 

Chenille bien différente des précédentes; assez épaisse, 
noirâtre, ayant une série latérale de taches blanches et des 
tubercules jaunâtres portant des poils assez longs, de la même 
couleur; formant enterre une coque légère et produisant une 
chrysalide courte, épaisse, solide, un peu rugueuse, ayant la 
poitrine bombée, la partie postérieure très-obtuse avec deux 
pointes crochues, distantes l’une de l’autre et une partie infé¬ 
rieure saillante, l’antérieure plus ou moins saillante en pointe 
obtuse. 

Nous avons rencontré plusieurs familles à terre dans les 
environs de Cadix au commmencement de janvier, elles se 
nourrissaient surtout de géraniacées. 

Genre PYGÆRA, * Ochsenheimer. 

Antennes bipectinées chez le mâle , peu longues avec les 
dents minces , ciliées et la base entourée , en avant et en dessus , 


* Nous maintenons, comme le fait M. Schæffer, au groupe du Çurtula, le 
nom de Pygœra qui ne peut convenir à celui du Bucephala-, nous adoptons 
pour celui-ci le nom de I’halera tiré d’Hübner et appliqué par M. H. 
Schæffer. 



150M15YCIENS. 


386 

d’une touffe de poils, plus ou moins bipectinées chez, ta femelle, 
yeux velus, palpes droits, médiocres ou assez longs, comprimés , 
hérissés en dessous, ayant l’article moyen plus long que les 
deux autres, spiritrompe rudimentaire ou petite, stemmates, 
très-petits ou peu visibles; thorax paraissant épais avec ses 
poils serrés qui forment une saillie ou sorte de crête sur le 
milieu, marqué d’une tache antérieure obscure naissant sur la 
tête; pattes assez courtes, bordées de longs poils à leur bord 
postérieur, les antérieures garnies d’une bordure épaisse allant 
jusqu’à l’onglet, épiphyse naissant vers le milieu du tibia 
médiocre, tibias postérieurs portant deux paires d’éperons, 
onglets ayant une dentelure ou; divisés avant la base, munis 
d'une pelote courte et d’appendices peu sensibles. 

Abdomen- du mâle aussi long que celui de la femelle, sur¬ 
monté, à l’extrémité , d'un pinceau de poils presque géminé, 
redressé, coupé presque carrément, plus court et plus épais 
chez la femelle, poils de la base en dessus,' longs, presque 
élevés en crête. 

Ailes entières, assez larges, peu allongées au sommet, pre¬ 
mières un peu dilatées après la base postérieurement, n ayant 
pas la première nervure plus épaisse que le bourrelet costal, 
deuxième assez mince, fournissant trois rameaux, dont le 
troisième et le second ont un petit tronc commun, celui-ci 
subdivisé trois fois, troisième ayant trois rameaux, le qua¬ 
trième nervulairc, s’avançant jusqu’en deçà du milieu de la 
nervule, celle-ci presque nulle dans son milieu qui forme un 
angle arrondi, quatrième s’éloignant beaucoup de la précédente 
dans son trajet, un peu courbée, recevant la cinquième après la 
base, aréole dépassant à peine le milieu de l’aile, ayant ses 
deux angles externes presque égaux; inférieures munies 
d’un frein ayant les deux premières nervures libres, mais 
presque contiguës après la base, puis s’éloignant l’une de 
l’autre, la deuxième se divisant « quelque distance de l’aréole, 
celle-ci grande avec l’angle postérieur plus saillant, bornée par 
une nervule courbée en dedans en angle obtus, rameau nervu- 



A' OTO DOM' I DES. 387 

luire naissant un peu en deçà du milieu, très-tenu, à peine 
sensible. r 

Mâle ayant ia tête assez large, déprimée d’avant eu arrière 
avec les yeux gros, front très-long, vertes et occiput étroits, 
le dernier non prolongé, premier article des antennes renflé ; 
prothorax très-court, ayant, en dessus, deux plis allongés en 
travers presque contigus, comprimés ; mésothorax court, large, 
non échancré par le scutellum qui est grand , subtriangulaire 
avec l’angle antérieur nul, cette partie formant un bord peu 
saillantenavant, sonangle postérieur très-obtus, arrondi, ento- 
thorax avant l’extrémité un peu bilobée, scapule assez large, 
peu allongée, formant un crochet très-mince et aigu autour 
de l’attache de l’aile ; côtés du pectus non renflés, pièce axil¬ 
laire large s’étendant par en bas, la sous-axillaire étroite 
membraneuse au milieu, épimère plus large que la hanche; 
métathorax étroit en dessus, ayant le scutellum court, linéaire, 
les côtés composés de la marge antérieure pulvérulente, de la 
pièce scutale grande, renflée, vésiculeuse, et d’un très-petit 
espa.ce entre les deux ; pièce pectorale étroite, épimère tout à 
fait postérieur, ne formant qu’un bord très-étroit après la 
hanche ; pattes postérieures ayant les deux paires d’éperons 
rapprochées l’une de l’autre. 

Abdomen épais et un peu renflé, sur les côtés, à la base, 
premier segment, en dessus, ayant sa partie moyenne très- 
rétrécie en avant, et la rainure latérale élargie à la base 
en une petite cavité, division latérale renflée, vésiculeuse, 
ouverture tympanique peu sensible, dernier segment pro¬ 
longé en dessus à l’extrémité , comprimé, échancré sur les 
côtés; pièces génitales variables, stylet court, (Curtula) four¬ 
chu, prolongé en deux épines, sa base produisant au-dessous 
de lui, de chaque côté, un appendice plus long, divisé en une 
épine interne courbée et une portion externe obtuse, pénis 
non épineux, entouré d’une gaine surmontée de deux pointes, 
pince assez courte et large, arrondie, striée de noir, terminée 
par en haut eu un angle aigu ; le stylet peut être simple {Ann- 



388 


ROMBYCIENS. 


choreta ) et les branches de la pince munies d’une pointe cro¬ 
chue (Anastomosis). 

Chenilles couvertes de poils courts ou d’une sorte de duvet, 
ayant des rangées de tubercules peu sensibles, le quatrième 
et le pénultième segment un peu élevés; se tenant cachées dans 
des feuilles pliées qu’elles lient avec de la soie et d’où elles 
sortent la nuit pour manger, se tenant parfois à découvert 
lorsqu’elles sont à leur grosseur; vivant isolées sur les saules 
et les peupliers à la fin du printemps et en été; se métamor¬ 
phosant entre les feuilles, dans une toile blanchâtre ou rou¬ 
geâtre, et produisant une chrysalide épaisse, lisse, luisante, 
un peu transparente, d’un ferrugineux foncé, obtuse à l’ex¬ 
trémité qui est munie d’une pointe garnie de crochets au 
sommet ; œufs arrondis, aplatis en dessous. 

Pygæra Reclusa, Syst. verz. 

Hübn. Bomb. f. 90. 

Assez commun autour de Malaga sur les saules. 

Genre PHALERA, Hübner. 

Antennes des mâles uni-crénelées, crénelures ayant une 
double rangée de cils beaucoup plus longs sur les côtés et con¬ 
vergents, imitant des dentelures, disparaissant avant le sommet 
qui est aigu, simples chez les femelles, base entourée d’une 
touffe de poils, stemmates très-petits , peu visibles, front garni 
de poils épais , serrés , saillants, palpes petits, presque droits, 
couverts de poils serrés , l’article moyen à peine aussi long que 
les deux autres , spiritrompe petite, yeux glabres; thorax épais 
revêtu d’écailles longues , redressées , touffues, longuement 
dentées , un peu crépues, formant une crête transverse peu 
élevée , marqué d’une très-grande tache en forme de capuchon; 
pattes assez courtes et fortes, ayant les cuisses et les tibias 
couverts de poils épais, et les tarses non velus, antérieures 



IVOTODOfliTIDES. 


389 

semblables aux autres, avec les tibias courts , munis d’une forte 
épiphyse, postérieures ayant deux paires d’éperons assez forts 
onglets offrant une dentelure et une pelote grande, épaisse. 

Ailes assez grandes et larges , les antérieures un peu sinuées, 
un peu allongées au sommet n’ayant pas la première nervure 
plus grosse que la deuxièfne, celle-ci donnant trois rameaux dont 
le second se ramifie deux fois, formant avec le troisième une 
petite aréole accessoire étroite, la discoïdale large, bornée par 
une nervule fine, droite, recevant le rameau nervulaire vers son 
milieu , n’ayant pas l’angle antérieur sensiblement plus saillant, 
troisième divisée en trois rameaux ; postérieures arrondies , 
munies d’un frein faible , composé de trois soies chez les 
femelles, avec les deux premières nervures distinctes, rappro¬ 
chées après la base , la seconde se ramifiant après l’aréole , 
celle-ci ayant une nervule un peu courbée , recevant dans son 
milieu un rameau nervulaire plus grêle que les autres; abdo¬ 
men allongé, dépassant les ailes inférieures, plus velu sur les 
côtés, atténué et déprimé à l’extrémité chez le mâle, garni de 
poils peu longs. 

Tête avec le front grand, assez large, l’occiput étroit, les 
yeux assez gros ; prothorax très-court ayant, en dessus, deux 
grands plis allongés ; mésothorax épais, court, large en dessus 
surtout vers le milieu, son scutellum assez grand, plus étendu 
en travers, échancrant peu le scutum avec l’angle antérieur 
obtus, arrondi, le postérieur court, pointu, scapule large à la 
la base où elle forme un crochet autour de l’attache de l’aile, 
rétrécie en arrière, peu prolongée, pièce axillaire élargie par en 
bas, convexe, sous-axillaire n’étant pas très-étroite, membra¬ 
neuse dans son milieu, épimère moins large que la hanche ; 
métathorax court, ayant le scutellum un peu saillant, un peu 
épais et les côtés assez larges, composés de la marge antérieure 
pulvérulente, épaissie en dehors, puis d’un espace moyen 
assez grand, creusé en gouttière, joignant la pièce alaire qui 
est à peine renflée, peu large, pièce pectorale assez grande, 
épimère moins épais que la hanche. 



BOMBY Clairs. 


390 

Abdomen du mâle médiocrement épais à la base, premier 
segment, en dessus, plu^large que le suivant, rétréci en avant, 
en partie membraneux, ayant sa division externe saillante, 
renflée, la rainure qui les sépare très-large en avant, formant 
une excavation, ouverture tympanique presque nulle, hui¬ 
tième segment grand, déprimé, élargi, un peu dilaté sur ses 
çôtés, arceau supérieur un peu renflé, dépassant l’inférieur, 
celui-ci déprimé arrondi à l’extrémité qui peut être échancrée, 
présentant un peu en avant une fossette, renfermant et ca¬ 
chant les pièces génitales qui sont compliquées ; stylet simple 
rétréci en pointe à l’extrémité, large à la base qui émet en 
dessous, de chaque côté du prolongement anal, une grande 
pièce subtriangulaire un peu en hache, ayant trois pointes 
( Bucephala ), branches de la pince grandes, contournées, en 
partie membraneuses inférieurement, un peu prolongées en 
spatule à l’extrémité, ayant dans leur milieu une crête très- 
saillante, pénis entouré d’une gaine bilobée en dessous; sep¬ 
tième segment chez la femelle, très-allongé, surtout l’arceau 
supérieur, le huitième renflé en forme de capuchon, rétréci en 
arrière avec le bord un peu évasé formant Couverture arron¬ 
die d’une cavité dans laquelle se voit l’oviduc qui est épais 
renflé, au-dessous, en dehors, se trouve une pièce subtrian¬ 
gulaire appliquée, tronquée au bout qui est épaissi. 

La forme des antennes, des épinières, des côtés du notus 
du métathorax et de la pièce scutale, éloignent un peu ce 
genre du précédent. 

Chenilles allongées, assez épaisses, molles, légèrement velues 
avec la tête très-grosse, rayées de noirâtre, ayant les fausses 
pattes postérieures cylindriques, plus minces, paraissant servir 
peu et le pénultième segment un peu élevé (Bucephaloîdes) ; 
vivant en société sur divers arbres, surtout sur les chênes où 
elles se tiennent la partie postérieure relevée ; se métamor¬ 
phosant en terre sans faire de toile sensible et produisant une 
chrysalide allongée, assez épaisse, ponctuée et un peu ru¬ 
gueuse, très-obtuse à l’extrémité qui porte une saillie divisée 



jN OTODON T JD ES. 391 

eu deux pointes bi ou trifides, d’iin noir ferrugineux (B.uee- 
pkala). 


PhaleRa Bucephala, Linné. 

Sepp, I, pl. 14. 

Trouvé aux environs de Grenade; nous n’avons pas vu les 
Bucephaloïdes. La chenille de cette espèce que nous avons 
découverte eu Corse et dans le midi de la France a les pattes 
postérieures plus allongées, la partie solide en forme de tube, 
reçoit parfois l’extrémité externe, molle, qui est rétractile; 
c’est une analogie avec celle de 1 ’Uropus ulmi , cependant les 
insectes présentent des différences caractéristiques très- 
grandes; d’un autre côté, lorsqu’elle est tourmentée, elle fait 
sortir d’une fente placée à la partie antérieure du dessous du 
premier segment, un petit caroncule roussàtre, de même que 
les chenilles du genre Cerura. 

Genre CERURA , Schranli. 

Harpya, Ochsenheimer. Dicraxura, Latreille. 

Antennes des mâles fortement bipectinées , se recourbant 
après la mort vers l’extrémité , dents minces , velues , presque 
laineuses en dedans, souvent crispées et contournées, diminuant 
rapidement sur la partie externe, beaucoup moins bipectinées 
chez les femelles, entourées de poils épais à la base, stemmates 
nuis, palpes très-petits, spiritrompe rudimentaire: yeux 
(/labres, thorax épais couvert de poils touffus un peu crépus, 
disposés , en arrière, en masse un peu saillante, pattes assez 
fortes, garnies de touffes de poils ; parfois, jusque sur les tarses, 
épiphyse longue, dépassant le tibia chez les mâles, tournée en 
dehors, onglets simples, munis d’une pelote avec des appendices, 
plus ou moins recouverts par des écailles, éperons des tibias 
postérieurs peu ou pas sensibles. 

Ailes supérieures assez grandes, deuxième nervure au moins 



BOMBYCIENS. 


392 

aussi épaisse que la première, ayant trois rameaux et parais¬ 
sant en avoir quatre lorsque le nervuiaire est tout à fait rap¬ 
proché (Vinula), troisième rameau formant avec le deuxième 
une aréole accessoire variable et pouvant manquer, celui-ci se 
ramifiant trois ou quatre fois, troisième nervure donnant trois 
rameaux dont le premier très-éloigné des autres; inférieures 
petites, ayant un frein allongé, première et seconde nervures 
naissant isolées et s’écartant un peu l’une de l’autre, puis con¬ 
tiguës ou anastomosées en un point, ensuite s’éloignant l’une de 
l’autre, la deuxième se divisant plus ou moins loin de l’aréole , 
celle-ci bornée par une nervule courbe, rameau nervuiaire 
inséré vers le milieu, plus faible que les autres, troisième ner¬ 
vure trifide, les deux derniers rameaux partant du même 
point. 

Abdomen épais, cavité tympanique un peu sensible en dehors, 
premier segment étroit dans son milieu, en dessus, en grande 
partie membraneux, ses côtés divisés par'une rainure formant 
en avant une petite excavation. 

Corps entier couvert de poils épais, touffus, parfois un peu 
crépus, laineux, peu allongés sur la partie anale. 

Tête assez forte, yeux gros, front allongé, large supérieu¬ 
rement, premier article des antennes renflé en dessus, excavé 
en dessous, inséré sur un trou large, vertex et occiput assez 
courts ; thorax épais ; prothorax court ayant deux plis épais, 
presque contigus, renflés, étendus en travers et parfois les 
rudiments des postérieurs ; mésothorax assez allongé et épais, 
ayant son scutellum grand avec l’angle antérieur avancé, 
échancrant le scutum, le postérieur très-peu saillant, formant 
une petite pointe obtuse, scapules variables, pièce axillaire 
grande, étendue par en bas, épimère beaucoup plus large que 
la hanche ; métathorax ayant le scutellum, très-étroit en tra¬ 
vers et allongé dans ce sens, un peu courbé en avant avec ses 
angles latéraux fléchis en arrière, côtés assez larges, avec la 
marge antérieure séparée de la partie moyenne par un sillon, 



ÏNOTODONTIDES. 


393 

celle-ci saillante, étroite, s’appuyant sur la pièce alaire qui 
est peu saillante, comprimée, médiocre. 

Abdomen un peu renflé sur les côtés des deux premiers 
segments, les quatre suivants subcarénés en dessus, le dernier 
n'étant pas très-allongé, enveloppant les pièces génitales qui 
sont un peu saillantes et très-variables selon lesespèces; très- 
épais chez la femelle avec le dernier segment long, le huitième 
plus ou moins visible entourant la partie vulvaire composée 
de deux pièces presque semilunaires, contiguës, un peu poin¬ 
tues et velues. 

Chenilles ayant les pattes postérieures remplacées par deux 
tubes contenant un tentacule très-délié et très-rétractile, 
épaisses, allongées et très-atténuées à l’extrémité lorsqu’elles 
marchent, très-raccourcies et épaissies avec les deux extré¬ 
mités relevées, contractées, lorsqu’elles éprouvent de la crainte, 
et alors faisant sortir à différentes reprises leurs tentacules et 
parfois entr’ouvrant une fente qui se trouve sous le premier 
segment, d’où elles font jaillir des gouttelettes d’un liquide 
d’une acidité acre et presque caustique et sortir un double 
tentacule bifurqué ; ayant le corps un peu fléchi au troisième 
anneau qui est un peu élevé en bosse, vivant isolément et à 
découvert sur les saules et les peupliers, se métamorphosant 
dans une coque solide, composée d’atomes d’écorce ou de bois 
rongés, liés avec une matière très-tenace, fixée au tronc ou 
sur un rameau parfois très-mince, en une chrysalide épaisse, 
presque lisse ou un peu rugueuse, très-obtuse à l’extrémité 
qui est arrondie, lisse ou munie de pointes très-courtes; œufs 
convexes d’un côté, aplatis de l’autre qui est collé sur le mi¬ 
lieu d’une feuille où la larve naissante reste fixée. On peut 
les diviser de la manière suivante : 

Premier groupe. — C. verbasci ; scapule courte , subtriangulaire; extré¬ 
mité ANALE DE LA FEMELLE GARNIE D'ÉCAILLES ET DE POILS NQJRS i FRANGES 
ASSEZ LARGES , DEUXIÈME NERVURE DES INFÉRIEURES BIFIDE A L'EXTRÉMITÉ. 

(Novum genus ? ) 




39' 


ROMBVCIENS. 


Deuxieme (troupe.— Ç. furcula: scapule id.; extrémité anale.de la femelle 

SANS ÉCAILLES NI POILS PARTICULIERS FRANGES ID. , DEUXIÈME NERVURE ID. 

Troisième groupe. — C. vinula ; scapule allongée; extrémité anale id.; 

FRANGES ÉTROITES , DEUXIÈME NERVURE DES INFÉRIURES BIFIDE PEU APRÈS 
l’aréole. 


Cerura Furcula *; Linné . 

Sepp, I, tab 6. 

Hübn. Bomb. fig. 37, 38, 39. 

Dup. supl. III, pi.» 12. fig. 2, 4, 5. 

Boisd. Icon. Hist. II, pl. 70, 1, 2, 3. 

B. R. G. Coll. ic. Ch. pl. 6, fig. 3, Bicuspis; pl. 1, fig. 5, 
(non 4, 6, Vinula jeune 1) **. 

Les individus d’Espagne ont un dessin peu tranché, peu 
mélangé de jaune; les lignes sinuées peu visibles, le bord 
externe de la bande médiane à peine courbé ; assez commune 
aux environs de Malaga. 


* Noos n’avons pas rencontré la Verbasci; cette espèce, très-différente des 
autres par le dessin des ailes supérieures et par d’autres caractères, pourrait 
peut-être constituer un genre ; les écailles et les poils de la partie anale de la 
femelle serviraient, comme l’a observé M. Daube, à recouvrir ses œufs. 

** On a érigé en espèces plusieurs variétés de la Furcula, dont deux 
surtout paraîtraient devoir être distinguées, quoique, pour nous, elles no 
soient que des variétés; ce sont les C. biscupis Hübner, et Forflcula Zetters- 
tedt; la première diffère par un dessin plus noir et bien nettement accusé sur 
un. fond blanc; les partiel vulvaires en croissant, chez la femelle, sont plus 
étroites ; nous ne possédons que des femelles. C’est la Furcula que M. Bois- 
duval figure pour elle, Icon. H. pl. 70, et aussi B. R. G. pl. 6, ‘d’après un 
dessin fait par nous, sur une chenille vivant sur le hêtre. 

Quant a la Forficula H. Schæff. Suppl. Bomb. 147, la teinte des Supé¬ 
rieures d’un gris roussâtre et la bande médiane, plus large en avant qu’en 
arrière, la font distinguer de suite; nous croyons pourtant que ce n’es 1 
qu’une curieuse variété; nous, ne possédons que la femelle. 




NOTODOINTIDES. 


:rn 


Cerüra Vinula *, Linnc. 

Sepp, I, tab. 5. 

Elle n’est pas rare dans le midi de l’Espagne; elle a aussi 
été trouvée en Algérie par M. Poupillier. 

Genre HYBOCAMPA, Lederer. 

Tête paraissant enfoncée dans le thorax, assez large, ayant 
les yeux gros, antennes courtes avec le premier article renflé , 
bipectinées chez le mâle dans les deux tiers de sa longueur, 
nues dans le resté , dents fines, laineuses en dedans, un peu 
crispées après la mort , peu bipectinées chez la femelle et de la 
même manière, stemmates nuis, palpes petits, grêles, très- 
velus, spiritrompe rudimentaire ; thorax court, épais, ayant 
les scapules couvertes d'écailles et de poils qui les font paraître 
grandes, élevées, saillantes, et très-rapprochées en avant ; pattes 
assez fortes, ayant les cuisses et les tibias chargés de poils 
longs, épais, avec l’épiphyse appliquée en dedans, éperons des 
tibias postérieurs peu sensibles, onglets simples , munis d’une 
petite pelote avec des appendices ; ailes supérieures allongées, 
non dilatées à leur bord postérieur, ayant leur deuxième ner¬ 
vure forte, donnant trois rameaux dont le Second et le troi¬ 
sième naissent d’un tronc commun assez long, celui-là trifide , 
aréole longue avec l’angle antérieur plus allongé , nervule 
oblique, droite, recevant le rameau nervulaire en avant du 
milieu, de sorte qu’il paraît presque appartenir à la deuxième 
nervure, la nervule se trouvant plus épaisse entre elle et 


* Nous n’avons pas vu VILrminea; la C . phantoma Dalman, H. Schaeffer; 
Suppl. B. (. 3, du nord de l’Europe, qui peut être toute noire à l’exception dé 
la basé des ailes,nous semble être une variété de la Vinula-, nous possé¬ 
dons, de la Russie méridionale, la variété opposée, c’est à dire presque tou-té 
Manche avec des restes de dessin vers la base et le bord postérieur. 



396 


BOMBYCIENS. 


lui; inférieures petites marquées d’une tache à l’angle anal, 
munies d’un frein assez fort, les deux premières nervures 
non contiguës, ni anastomosées dans un point, mais rappro¬ 
chées l’une de l’autre avant leur milieu, la deuxième devenant 
bifide assez loin de la nervule , celle-ci formant un petit angle 
en dehors, rameau nervulaire s’insérant en avant du milieu. 

Corps couvert de poils touffus sans produire de touffes bien 
saillantes sur le thorax et l’abdomen. 

Tète comprimée, large, courte, front large par en haut, 
épistome bien visible, vertex et occiput très-courts ; pro¬ 
thorax très-comprimé avec ses deux plis assez grands, presque 
contigus ayant leur côte interne courbé en avant; mésothorax 
large et court, rétréci en avant où il est marqué d’un large 
sillon prolongé en arrière, caréné au fond, écbancré en 
arrière par l’angle intérieur du scutellum avec ses angles 
obtus, comme repliés, tronqués, scutellum large, court, obtus 
en avant, presque arrondi en arrière, pièce axillaire très- 
élargie par en bas, saillante, la sous-axillaire très-rétrécie par 
la pièce cunéique, qui est très-grande et bien distincte, épi- 
mère plus large que la hanche, saillant surtout en arrière, 
scapule grande, large à la base, puis rétrécie et très-prolongée 
en arrière avec le crochet épais, aigu ; métathorax ayant les 
côtés assez larges avec la marge antérieure pulvérulente 
élargie en dehors, séparée de la partie moyenne par un petit 
sillon, celle-ci saillante en dehors, appuyée sur la pièce scutale 
qui est peu saillante, non arrondie et peu développée, scutel¬ 
lum assez large, presque linéaire en travers, épimère presque 
d’égale épaisseur dans son longueur, moins large que la 
hanche. 

Abdomen assez épais chez la femelle, ayant la partie 
moyenne du premier arceau, en dessus, très-rétrécie en avant 
et la rainure qui la sépare de sa partie latérale, élargie en 
une petitecavité, ouverture tympaniquepeu sensible, deuxième 
segment un peu élargi sur les côtés, marqué aussi d’une rai¬ 
nure peu profonde, huitième assez long,plus court en dessous 



NOTODONTIDES. 


397 

où le bord est épaissi, un peu sinué, pièces génitales peu sail¬ 
lantes, stylet très-large, en forme de cuiller renversée, à bords 
rabattus, échancré à l’extrémité et en côté vers la base, émet¬ 
tant en dedansde sa base, de chaquecôté, une pointe recourbée 
par en haut, branches de la pince étroites à la base, dilatées, 
renflées au sommet qui est très-obtus, arrondi, membraneux, 
pénis non épineux; parties vulvaires de la femelle offrant deux 
croissants contigus, pointus par en haut, entourés du bord 
peu saillant du huitième segment, bordés, en dessous, d’un 
large espace noirâtre échancré au milieu par une partie mem¬ 
braneuse blanchcàtre. 

Ces caractères ne concernent que : 

1/Hybocampa Milhatjseri*, Esper. 


C’est l’espèce qui se rapproche le plus des Cerura. 
Chenilles n’ayant que quatorze pattes, les anales manquant, 
avec les trois premiers segments unis, les cinq suivants élevés, 


* Nous n’avons pas vu le F agi auquel, nous conservons, à l’exemple d’autres 
auteurs, le nom d'Harpya d’Oehsenheimer. Ayant quelques-uns des carac¬ 
tères des précédents, mais présentant des différences très-notables : tête 
large, yeux gros, front rétréci en avant, allongé, antennes fortement bipec- 
tlnées dans plus des deux tiers de leur longueur avec l’extrémité nue, ayant 
les dents grêles, laineuses en dedans, un peu crispées après la mort, celles de 
la femelle nues ; spiritrompe incomplète, palpes grêles, peu velus, dépassant 
le bord du front, stemmates nuis ; prothorax ayant, en-dessus, quatre plis 
dont les postérieurs petits ; mésothorax assez large et épais, son scutellum 
arrondi en arrière, seapules n’étant ni élevées ni rapprochées en avant avec- 
leurs poils, n’étant pas très-larges à la base, avec un crochet assez fort, courbé 
presque aigu, limité par une rainure, fortement prolongées en arrière en se 
rétrécissant, obtuses au sommet; jambes très-velues à l’exception des tarses, 
tibias postérieurs n’ayant qu’une paire d’éperons sensible, épimères plus 
larges que les hanches ; métathorax ayant les côtés assez larges, composés 
de la marge antérieure, d’un très-petit espace médian et de la pièce scutale, 
grosse], renflée, vésiculeuse, marquée d’une strie; ailes, antérieures assez 
grandes avec le sommet allongé, deuxième nervure ayant .trois rameaux 
Lépidoptères de l’Andalousie. -2G 



398 


BOMBYCIEXS. 


terminés en pointe bifide, très-grande sur le premierde ceux-ci, 
courte etcourbée vers l’anus sur les suivants, ayant l’extrémité 


distincts, dont le second divisé trois fois ; inférieures assez courtes, arrondies, 
munies d’un frein grêle et long, ses deux premières nervures bien séparées à 
la base, d’abord distantes l’une de l’autre, puis rapprochées et anastomosées 
par un très-petit rameau, la seconde bifide peu après l’aréole, celle-ci large 
aux deux ailes, nervules peu fléchies, celle des secondes formant un petit 
angle en dedans, rameau nervulairé inséré en avant du milieu. 

Abdomen plus long que les ailes inférieures, très-atténué chez le mâle à 
l'extrémité, où il se termine par une touffe de poils longs, caréné eu-dessus 
par une série de touffes étroites ; premier arceau supérieur ayant la rainure 
de sa division externe très-élargie en avant, et celle-ci excavée, ouverture 
tympaniqne presque nulle ; pièces génitales compliquées ; stylet nul, sa 
base se prolongeant par en bas et en arrière, en deux longs appèndices 
appuyés sur la pince, trilobés en arrière à leur bord externe qui est épaissi, 
pince courte, arrondie, prolongée par en basen une portion rétrécie, épineuse, 
partie inférieure occupée par une grande pièce divisée en deux lobes très- 
longs, obtus, sinués en dehors, pénis terminé en une longue pointe un peu 
courbe, soutenu en dessous par une pièce en gouttière ; pièces vulvaires de 
la femelle larges, saillantes, précédées d’une excavation, et plus en avant, de 
deux larges impressions nues, luisantes; Harpya fagi, Linné. Il s’éloigne 
beaucoup du Milhauseri e t présente des rapports avec l’Ulmi, que nous n’a¬ 
vons pas rencontré. 

VUropus ulmi, dont le faciès et une partie des caractères rappellent tout à 
fait les Noctuides, ne peut être séparé, d’après les autres, des Notodontides ; 
M. Boisduval (G 'en. et Ind. p. 85), le rapproche des Pulla et Cassinia, qu’il met 
à tort dans le même genre, mais qui n’appartiennent pas à cette famille, il 
s’éloigne aussi beaucoup de ces espèces. 

Genre Uaopüs.Rambur, Ann. Soc. Eut. France, 1832, p. 278. (M.Staudinger 
Gat. Lep. Eur. commet une erreur en attribuant notre genre à M. Boisduval, 
quitte l’a signalé dans son généra qu’en 1840). 

Antennes fortement bipectinées dans près des deux tiers de leur longueur 
chez le mâle, nues dans le reste, avec les dents peu serrées, laineuses en 
dedans, crispées èt repliées sur leur axe après la mort; filiformes chez la 
femelle, premier article grand, renflé, touffe de la base saillante en dedans, 
palpes comprimés,hérissés par en dessous, de niveau avec les poils du front, 
spirilrompe forte sans être longue, ayant un peu plus de trois tours de spire, 
stemmates bien prononcés, noirs à la base; un pinceau de poils noirs partant 
de l’angle supérieur du front et rabattu sur l’œil, presque comme chez les 
Hespérides (ce caractère existe aussi chez le Phtmigera) 



\OTOJ>OM'll)ES. 


399 

anale tronquée, épaisse, anguleuse, avec le pénultième chargé 
d’une pointe; se tenant dans le repos, les extrémités relevées, 


Thorax lisse ou faisant une petite saillie en avant ; cuisses et tibias couverts 
de poils épais, crépus sur les premières, épiphyse pointue naissant près du 
milieu du tibia, atteignant l’extrémité, les deux paires d’éperons postérieurs 
assez sensibles, onglets petits, ayant une pelote et deux appendices. Ailes peu 
grandes, étroites, un peu sinuées, les postérieures non arrondies en arrière, 
assez petites, deuxième nervure des antérieures donnant deux rameaux bien 
avant l’angle de l’aréole, le second se divisant deux fois, formant avec- le 
troisième une aréole accessoire étroite, celui-ci et le suivant très-rapprochés à 
leur naissance, aréole longue dépassant le milieu de l’aile, nervule formant un 
petit angle en dehors d’où part le rameau nervulaire; les deux premières 
nervures des postérieures libres, rapprochées dans la moitié de leur longueur, 
puis la première divergente, la seconde se bifurquant peu après l’aréole, 
nervule peu sensible, presque droite, ou un peu anguleuse en dehors, frein du 
mâle retenu par une lanière assez longue, celui de la femelle composé de trois 
soies (caractère qui ne se trouve que chez les Phalera ). 

Abdomen assez épais, aussi large que le thorax, très-atténué à l’extrémité 
dans les deux sexes, ayant l’ouverture lympanique large, couvert de poils, 
très-fins, sinués, presque touffus, plus longs sur les côtés et à la base en 
dessous. * 

Tête assez grosse, large, front saillant, peu étendu par en bas, n’ayant pas 
d’épistome sensible, occiput très-large, uni, stemmates paraissant mieux 
organisés que dans les autres genres; prothorax court, comprimé par la tête, 
ayant les deux plis du dessus grands, allongés en travers, contigus, déprimés ; 
mésothorax ayant le scutum très-large et court, recourbé en dedans, en avant, 
et formant deux petits angles où le præseutum se confond avec lui, au milieu, 
sans laisser de trace, côtés recevant immédiatement l’attache de l’aile par 
l’épine scutale sans laisser d’espace entre elles, angles postérieurs très-courts 
repliés en dedans, échancrure produite par le scutellum, peu profonde, 
arrondie, scutellum court, convexe, obtus en arrière avec les angles latéraux 
obtus, un peu épaissis, scapules très-prolongées en arrière, atteignant l’extré¬ 
mité du scutum, épimère un peu plus large que la hanche, pièce axillaire un 
peu élargie par en bas ; mésothorax ne laissant voir au milieu que le 
scutellum qui est assez large, peu épais, presque linéaire en travers, un peu 
évidé en avant, côtés réduits à la marge antérieure pulvérulente, d’égale 
largeur dans sa longueur, amincie à son angle externe, le reste envahi par la 
pièce scutale très-grosse, renflée, vésiculeuse, saillante en arrière, espace 
axillaire renflé, contribuant à former l’ouverture tympanique. 

Abdomen au moins aussi large que le thorax, son premier arceau supérieur 



400 


EOMBVCIENS. 


surtout la postérieure; formant une coque solide, coriace, sur 
le tronc des chênes dont elle se nourrit; produisant une chry¬ 
salide assez épaisse, noirâtre, ayant à la partie antérieure 
quatre petites saillies rugueuses et la postérieure obtuse avec 
une pointe courte. Habite l’Andalousie et presque toute l’Eu- 
rope. 


Genre NOTODONTA *, Ochsenheimer. 

Cette division comprend les vraies Notodontides, et peut 
être considérée comme une famille. 


très-rétréci en avant, ayant en arrière un bord saillant, rainure qui sépare 
son lobe externe, très-élargie en avant, celui-ci formant en grande partie 
l’excavation tympanique, disposé en dehors en un bord large, creusé en 
gouttière, puis arrondi et évasé par en bas, premier stigmate abdominal 
s’ouvrant au fond de la cavité, sur le bord antérieur et enfoncé du lobe, celle- 
ci pénétrant en avant le long du thorax; deuxième arceau supérieur un peu 
dilaté sur le'côté, l’inférieur renflé avant sa jonction avec le suivant, extrémité 
très-rélrécie, huitième segmen't court, entourant les pièces génitales qui sont 
visibles en dessous, pince allongée, rétrécie vers l’extrémité qui est obtuse, 
arrondie, stylet court, étroit, un peu courbé, étranglé avant son sommet qui 
est dilaté et arrondi, envoyant par en dessous un prolongement recourbé vers 
lui et bifide, accompagné de deux longues tiges filiformes pointues, partant 
au-dessous de sa bas'e, puis se recourbant d’uue manière arrondie et venant 
se joindre à leur extrémité, pénis terminé par une petite pointe ; extrémité 
abdominale de là femelle trôs-rétrêcie avec le dernier segment assez long, 
ayant le bord simple, parties-vulvaires dilatées sur le côté, un peu saillantes 
pointues, entourées d’un bord à peine élevé. 

Chenille allongée, assez mince, atténuée à l’extrémité où les deux dernières 
pattes sont longues, hérissées, en forme de tube, dans lequel la partie molle, 
du sommet, munie de crochets, est entièrement rétractile, ayant la tête com¬ 
primée, un peu échancrée au sommet, un tubercule allongé sur le quatrième 
segment et le pénultième bossu, tenant, dans le repos, sa partie postérieure 
un peu relevée; vivant sur l'orme, entrant en terre pour faire sa coque, 
dans laquelle elle ne met presque pas de soie; chrysalide ayant l’extrémité 
assez obtuse, munie de deux faisceaux de soies crochues. , 

* Ce genre ôtait surtout basé sur la présence d’un angle cilié ou seulement" 
forme par des poils, au bord postérieur des premières ailes; l’auleur avait 


NOTODOiNTIDES. 


401 

Palpes grêles, dépassant rarement le front, spiritrompe 
petite ou incomplète, antennes bipectinées ou dentées dans 
leur longueur, ayant une touffe plus ou moins épaisse et sail¬ 
lante à la base ; thorax couvert de poils épais qui peuvent 
former des touffes élevées ; pattes ayant de longs poils sur les 
cuisses et les tibias, épiphyse des antérieurs assez épaisse, 
appliquée, toujours plus courte qu’eux, les postérieurs ayant 
les deux paires d’éperons très-rapprochées, terminales, la pre¬ 
mière souvent avortée, onglets presque toujours entiers, 
munis d’une pelote et de deux appendices. 

Ailes supérieures le plus souvent élargies au bord posté¬ 
rieur, avant la base, qui présente un angle surtout formé par 
des poils, deuxième nervure ayant trois ou quatre rameaux, 
dont deux partent, parfois, d’un tronc commun ; inférieures 
souvent assez courtes et arrondies, munies d’un frein grêle, 
parfois peu sensible, toujours divisé en un faisceau composé 
de plus de trois soies chez la femelle, première et deuxième 
nervure toujours distinctes l’une de l’autre, à la base et dans 
leur longueur, d’abord très-rapprochées après la base, puis 
divergentes, la deuxième devenant toujours bifide plus ou 
moins loin après l’aréole ; celle-ci grande aux deux ailes, à 
nervule peu courbée, recevant le rameau nervulaire dans son 
milieu ou un peu en avant ; præseutum du mésothorax large, 
assez distinct du scutum, pièce sous-scapulaire faisant une 
petite saillie en dedans delà scapule ; abdomen n’ayant pas de 
touffes dorsales bien sensibles, rainure du premier arceau 
supérieur, élargie en avant, division externe s’excavant plus 
ou moins pour former le tympanum; pièces génitales très-va¬ 
riables, partie vulvaire de la femelle divisée en deux pièces 
contiguës, souvent amincies par en haut, et parfois saillantes. 


établi, d’après les chenilles, plusieurs divisions qui, depuis, ont été augmen¬ 
tées et érigées en genres nombreux qui ne sont pas tous adoptés.. On-doit être 
surpris du nombre de ces genres, si l’on considère que les Lasiocampides 
n’en ont fourni qu’un seul à M. H. Scbæïïer, et pourtant le Quercifolia paraît 
s’éloigner beaucoup plus du Neogena que le Tritophus du Crenata. 



402 


BOMBYCIENS. 


Chenilles toujours glabres, n’ayant jamais le troisième seg¬ 
ment élevé, lisses, bossues, ou granuleuses, faisant une toile 
entre les feuilles ou à la surface de la terre ; chrysalide sou¬ 
vent courte, obtuse à l’extrémité qui offre une petite saillie 
munie de soies crochues. 

La plupart des divisions génériques n’ayant été faites que 
d’après les chenilles, le faciès, la forme des ailes et de la dent, 
de leur bord postérieur, nous ne les indiquons que comme 
des groupes dont ceux du Palpina, du Carmelita,, et surtout 
du Plumigera, sont plus ou moins distincts ; quant à VHybris, 
si mal à propos enclavée dans ce genre, dont elle s’éloigne 
beaucoup, elle nous parait être une Noctuide. 

Groupe de l’ Argentine* *. 

Genre SPATALIA. H. Schcefjér. 

Antennes des mâles bipectinées avec l’extrémité un peu nue, 
filiformes chez la femelle, touffe de poils de la base très-pro- 


(*) Sous commençons sans intention par cette espèce, car nous croyons que 
le Plumigera à des rapports avec 1 ’Ulmi. 

Groupe du Plumigera, syst. Verz. Genre Ptiuophorà., Stephens. Antennes peu 
longues, en forme de plume, ou ayant deux rangées de longues barbes très- 
finement ciliées, ouvertes et donnant à l’antenne une forme ovale, leur pre¬ 
mier article très-renflé ; subdenticulées, surtout par en bas, chez la femelle, 
palpes très-petits, grêles, spiritrompe presque nulle; pattes assez faibles 
ayant les tarses non-velus, les crochets simples, longs, épiphyse du mâle nais¬ 
sant à la base, mince, contournée en dehorS, aussi lougue que le tibia, rudi¬ 
mentaire chez la femelle, éperons postérieurs courts, les deux derniers assez 
sensibles, obtus; tête et thorax revêtus de poils très-longs, lâches, qui ne 
laissent guère distinguer que les yeux, la base externe des antennes et les 
tarses, ceux de la tête très-avancés, comprimés, faisant suite à ceux du thorax, 
un certain nombre formant un pinceau noirâtre au-dessus des yeux ; abdomen 
très-velu sur les côtés et à l’extrémité où les poils forment une touffe allongée, 
dilatée, presque divisée en deux ; ailes assez petites, allongées, un peu trans¬ 
parentes, ayant les franges très-larges, continuées sur le bord postérieur par 
des poils très-longs, déliés, peu épais, formant aux antérieures la dent ordi- 



NOTODOM’IDES. 


403 


noncéè, palpes dépassant un peu le front; thorax ayant une 
touffe élevée, redressée sur le milieu , et deux autres latérales; 


naire qui est distincte, s’implantant sur toute la marge du côté interne, 
deuxième nervure très-rapprochée de la première après son milieu, fournis¬ 
sant trois rameaux dont le premier assez près de l’angle de l’aréole, le 
deuxième qui part de cet angle, se divisant peu après et ayant ses ramuscnles 
divergents, troisième nervure ayant ses rameaux très-éearlés les uns des 
autres, quatrième très-rapprochée du bord postérieur qui n’est pas dilaté, assez 
épaisse, cinquième insensible; deuxième nervure des inférieures bifide vers 
l’extrémité, contiguë avec la première après la base, peu divergente, aréoles 
grandes, dépassant le milieu de l’aile, leur angle postérieur plus allongé, ner- 
vule des premières formant, en dedans, un angle obtus dans son milieu où 
s’insère le rameau nervulaire, celle des secondes oblique en dedans, fléchie 
bien en avant du milieu où s’insère le rameau nervulaire, troisième nervure 
ayant ses rameaux écartés les uns des autres. 

Tête assez large, front étroit, son épislome blanchâtre, bien distinct, ver- 
tex et occiput élevés, bossus, en une sorte de carène obtuse, transverse; 
thorax grêle; plis prothoraciques très-petits, peu élevés, très-éloignés l’un 
de l’autre ; mésothorax ayant le scutum court, échancré eu avant presque 
bifide avec une élévation étroite, saillante au-dessus et en avant de l’attache 
de l’aile, très-largement échancré en arrière par l’angle obtus du scutellum, 
scapules étroites, saillantes, et presque pointues en avant, formant, sous l’at¬ 
tache de l’aile, un crochet d’abord très-large, recourbé, terminé en pointe fine, 
se prolongeant, en arrière, presque dans la même largeur, très-obtuses et arron¬ 
dies vers le bout, pièce sous-scapulaire saillante en dedans de lascapule, scutel¬ 
lum large, peu rétréci à ses angles latéraux, !e postérieur très-court, pièce 
axillaire très-étendue, couvrant presque tout l’espace axillaire, sa circonfé¬ 
rence débordant et formant un bord élevé qui domine la sous-axillaire dont 
elle est entourée, celle-ci n’ayant un peu de largeur que par en bas, épimère 
plus larque que la hanche ; côtés du métathorax peu larges en dessus, marge 
antérieure étroite, partie moyenne creusée en gouttière, pièce scutale assez 
large, subtriangulaire, élevée, scutellum un peu aminci dans son milieu, un 
peu échancré, dominant l’abdomen qui laisse voir le postscutellum ; abdomeu 
rétréci à son premier segment, dont le lobe latéral de l’arceau supérieur est 
élevé en un rebord formant une sorte de cuvette qui est la partie postérieure 
du tympanum, puis renflé, plus large que le thorax, avec le deuxième seg¬ 
ment dilaté sur les côtés, évasé en dessous en un large bord saillant, atténué 
à l’extrémité, dernier segment, chez le mâle, échancré en dessous, où il y a 
une impression faisant saillie'en dedans ; pince ayant lesbranehes saillantes. 



404 


130MBYCIEINS. 


ailes supérieures assez courtes et larges, dentées, ayant le bord 
postérieur arrondi avant la base, évidé en dehors, le même 


arrondies à l'extrémité, qui est épaisse, un peu repliée en dedans, émettant, 
de leur face interne, une lame large, écliancrée; stylet recourbé en dedans 
vers sa base, éntre deux lames pointues qui en partent (comme ehez le 
Chaonia ), pénis accompagné de deux pointes aplaties, assez longues ; femelle 
ayant la partie vulvaire allongée, saillante, placée dans une excavation formée 
par un bord élevé en dessus, échancré sur les côtés, au dessous duquel se 
voit une partie écailleuse enfoncée en dedans du bord du septième segment, 
d’où partent deux petites tiges obtuses, comprimées. 

Groupe du Carmelita, Esper. Genre Odontosia H. Schætfer (Hübner). 

Antennes non bipectinées, mais crénelées chez les mâles, un peu chez les 
femelles, ciliées, palpes très-petits, grêles, velus; thorax court,,couvert de poils, 
dont une partie dilatés en écailles, un peu élevés en larges touffes hérissées ; 
ailes un peu dentées, un peu anguleuses au milieu du bord externe et à.l’angle 
anal de's-secondes qui est marqué d’une tache, etcemôme,bord unpeucoupé 
carrément, dent ordinaire du bord postérieur des premières assez forte, celui- 
ci peu dilaté, leur deuxième nervure ayant deux rameaux avant l’angle de 
l’aréole, le, second et le troisième formant une aréole accessoire, secondes 
n’ayant pas de frein sensible, deuxième nervure bifide vers l’extrémité, aréo¬ 
les très-grandes et larges, dépassant le milieu de l’aile, rameau nervulaire 
inséré au milieu de la nervule, troisième nervure, aux deux ailes, ayant ses 
deux derniers rameaux éloignés l’un de l’autre; tarses courts, les antérieurs 
un peu velus, tibias antérieurs ayant une épiphyse bien plus, courte qu’eux, 
les postérieurs munis d’éperons peu sensibles ; abdomen un peu déprimé chez 
le mâle à l’extrémité, obtus, sans touffe de poils sensible. 

Tête assez petite, front allongé par en bas, vertex et occiput grands, celui- 
ci un peu élevé, un peubpssu, plis prothoraciques petits, comprimés, écartés l’un 
del’autre; môsothorax large, court, scapules assez prolongées, obtuses, avec 
un crochet prononcé ; métathorax ayant les côtés assez larges avec la partie 
moyenne aussi large que la pièce scutale qui est peu élevée, divisée par une 
ligne enfoncée; abdomen peu épais ayant l’ouverture tympanique peu sen¬ 
sible, dernier segment beaucoup plus long que le précédent, plus court en 
dessous, où il y a une impression, à bords unis, laissant voir la pince dont les 
branches se croisent en se recourbant et sont saillantes, stylet simple, courbé, 
Irès-petit,pointu, formant, avec la double pointe courbée qui part de sa base 
et qui l’égale, une sorte de pince; pénis bordé d’un côté d’une série 
d’épines,partie vulvaire entourée d’un bord élevé, surtout par en dessous. 



IN OTODOWTIDES. 


405 

arujie et la dent ordinaire très-prononcés , deuxième nervure 
ayant trois rameaux dont le premier éloigné de l’angle de 


Groupedu Camelîna,!.., Cucullina, Syst.Verz. Genre lophopteryx, Stephens. 

Il est à peine caractérisé et. n’offre guère que des différences spécifi¬ 
ques; le Cucullina aies antennes un peu bipectinées et le thorax présente 
une touffe de poils redressée et très-élevée, les ailes ne sont pas anguleuses, 
les aréoles des inférieures sont plus courtes, leur angle anal non saillant, la 
troisième nervure n’a pas son dernier rameau éloigné du précédent, le frein 
est sensible; l’occiput est moins saillant, les côtés du métathorax ont lajpièce 
scutale plus grande et la partie médiane plus étroite, surtout chez le Cucul- 
hna où l’ouverture tympanique est presque nulle ; chez le Camelina femelle, 
le deuxième segment abdominal est très-développé en-dessus et sur les côtés, 
tandis que le premier se trouve très-étroit ; l’extremité anale présente, en 
dessous des parties vulvaires, une plaque épaisse, renflée en avant, dilatée à 
ses angles qui sont arrondis, surmontée d’une autre plus petite, échancrée, 
bifide, 

* 

Groupe du Dictœa, L. Genre leiocampa, Stephens. 

Antennes bipectinées chez le mâle, bidenticulées chez la femelle, à dents 
peu serrées, ayant le premier article renflé, palpes petits ; plis prothoraci¬ 
ques assez grands, un peu écartés l’un de l’autre, thorax court, presque lisse, 
poils de la partie postérieure coupés" en brosse en arrière et un peu élevés, 
ceux des scapules peu allongés ; ailes à peine sinuées, allongées au sommet, 
les premières dilatées et arrondies dans la moitié interne du bord postérieur, 
évidées à l’externe avec le même angle un peu saillant et la dent ordinaire 
peu forte, deuxième nervure ayant trois rameaux dont un seul avant l’angle 
antérieur de l’aréole qui est très-saillant, les secondes un peu sinuées avant 
l’angle anal qui est un peu saillant et taché de noir, deuxième nervure bifide 
avant l’extrémité, aréole large, rameau nervulaire, aux deux ailes, s’insérant 
très-peu en avant du milieu; pattes peu longues, les antérieures très- 
garnies de poils avec le farse un peu velu, épiphyse assez grande, plus 
courte que le tibia, s’insérant près de la base. Abdomen grêle, long, avec 
l’extrémité épaisse dans les deux sexes, sans touffe de poils longs chez le mâle. 

Tête assez large, yeux gros, front étroit vers la bouche, prolongé par eu 
bas, vertex rétréci en avant ; thorax peu épais ; scapules assez prolongées en 
arrière, courbées, obtuses, carénées en dessus avec un crochet assez fort, 
pièce axillaire très-élargie par en bas, la sous-axillaire très-rélrôcie par la 
pièce cunéique qui s’avance profondément en formant un triangle, épimère 
bien plus large que la hanche, sculellum large, épais, un peu en pointe en 
arrière ; métathorax ayant les côtés peu larges en dessus, avec la marge 
antérieure étroite, un pou élargie en dehors, la partie moyenne étroite. 




406 


BOMBÏCIE1NS. 


l’aréole, le second naissant d’un petit tronc commun avec le 
troisième, se ramifiant trois fois, à ramuscules divergents, ner- 


formant, en dehors, un angle saillant, un peu appuyée sur la pièce 
scutale qui est grande, saillante, ovalaire; scutellum allongé en travers, 
linéaire, un peu courbé, ayant ses côtés un peu élevés et épaissis. Abdomen 
peu épais, plus long chez la femelle, division externe du premier arceau 
supérieur relevée en un bord qui contribue à former la cavité tympanique, 
celle-ci peu prononcée, huitième segment allongé en dessus, coupé carré¬ 
ment, simple à son bord, fortement éehancré en dessous, stylet large, courbé, 
rabattu sur la pince, dilaté à l’extrémité qui est échancrée, émettant de sa 
base, en dedans, deux appendices assez longs, contigus, branches de la pince 
courtes, tronquées, denticulées, saillantes en dedans, pénis muni de deux 
longues épines en forme de fourche ; dernier segment, chez la femelle, long en 
dessus, à bord uni, partie vulvaire entourée d’une bordure coriace, frangée, 
échancrée en dessous. Chenilles glabres, longues, lisses avec le pénultième 
segment bossu, vivant sur le peuplier et le bouleau, formant une toile ou 
coque lâche ; chrysalide un peu rugueuse, assez épaisse, obtuse à l’extré¬ 
mité qui présente une saillie munie de petites pointes crochues. 

Groupe du Tritophus. Genre notodonta, Ochsenheimer. 

Antennes bipectinées chez le mâle, presque nues à l’extrémité, filiformes 
chez la femelle, palpes petits, dépassant un peu le bord du front, grêles, 
hérissés, spiritrompe incomplète; stemmates peu visibles; thorax assez 
épais, à peu près uni; pattes antérieures recouvertes de poils serrés jusque 
sur le tarse ; ailes à peine denticulées, les supérieures assez grandes, dilatées 
au bord postérieur, avec la dent ordinaire forte ; inférieures médiocres, un peu 
arrondies, ayant un frein prononcé avec l’angle anal à peine saillant, un peu 
taché de noir ; abdomen aussi large que le thorax chez le mâle, ayant parfois 
le deuxième segment un peu saillant sur le côté, obtus à l’extrémité qui est 
large, déprimée, cavité tympanique peu sensible. Chenilles ayant plusieurs 
segments bossus et le pénultième ; vivant sur les arbres {chêne, peuplier, 
saule), faisant une toile entre les feuilles ou ïes débris, produisant une chry¬ 
salide épaisse, obtuse à l’extrémité qui est munie de petites pointes 
crochues. 

Côtés du métathorax ayant la maTge antérieure pulvérulente assez large, 
la partie moyenne creusée en gouttière, s’avançant un peu sur la pièce 
scutale qui est saillante, assez grosse ; ici s’ajoutent les Zizac, L. Torva, Hiib' 
ner, Dromedarius. L. 

Groupe du Tremula , Syst. verz. Genre peridea Stephens. 

Différant surtout des précédents par sa larve ; ailes assez grandes, les 
premières dilatées à la partie interne du bord postérieur, et les secondes un 




NOTODÔÏÏTIDES. 


407 

vule presque nulle dans son milieu; secondes ailes assez larges , 
arrondies, première et seconde nervure se touchant avant leur 


peu au bord postérieur, n’ayant pas de lunule discoïdale ni de tache à l’angle 
anal, stemmates sensibles ; plis prothoraciques saillants en dedans et en 
avant, échancrés ; premier arceau supérieur de l’abdomen très-rétréci en 
avant dans sa partie moyenne, deuxième saillant sur le côté, plus large que 
le thorax. 

Chenille non bossue, déprimée et élargie à sa partie antérieure, qu’elle 
tient élevée pendant le repos, presque renflée dans son milieu, atténuée à 
l’extrémité ; vivant sur le chêne, formant une toile lâche au milieu des débris 
et produisant une chrysalide épaisse, allongée, rugueuse, obtuse à ses extré¬ 
mités qui sont lisses, sans pointe ni rugosités. 

Groupe du Velilaris, Hufnagel ; genre Drvnobia, Duponchel. 

Antennes bipectinées jusqu’au bout chez le mâle, filiformes chez la femelle ; 
palpes dépassant à peine le bord du front, velus hérissés, spiritrompe presque 
nulle, stemmates un peu visibles ; thorax ayant une touffe élevée, médiane et 
postérieure, et la masse velue des scapules, grande, élevée en arrière ; pattes 
ayant les cuisses et les tibias très-velus, les postérieures avec les deux paires 
d’éperons assez fortes, égales, un peu éloignées l’une de l’autre ; ailes entières 
courtes, ayant les franges larges et les aréoles grandes, bord postérieur un 
peu dilaté avant la base et la dent ordinaire assez marquée ; inférieures sans 
tache discoïdale ni anale ; abdomen un peu déprimé à l’extrémité chez le 
mâle, muni d’une touffe de poils courte, géminée ; plis prothoraeiques petits, 
peu saillants, un peu distants l’un de l’autre ; scapule assez large à la base et 
prolongée, très-obtuse, avec un crochet terminé en pointe mince ; deuxième 
segment abdominal chez la femelle un peu renflé sur le côté, dernier chez le 
mâle assez allongé avec l’arceau supérieur simple à bord uni, l’inférieur for¬ 
mant une plaque écailleuse échancrée, pièces génitales peu saillantes, stylet 
simple, étroit, sinué, ayant en dedans? à la base, une double tige recourbée 
vers lui , branches de la pince prolongées en dedans au sommet ou sous le 
stylet, anguleuses, pénis non épineux, ayant en dessous une lame écailleuse 
plus ou moins saillante ; chenilles allongées, atténuées, sans bosses; il com¬ 
prend le Melagonu, Borkhausen. Ce groupe diffère peu du précédent et du sui¬ 
vant. 

Groupe du Bicoloria, Syst. Verz. Genre Michodonta, Duponchel. 

Antennes bidenticulées, ciliées chez le mâle, filiformes chez la femelle, 
palpes droits, grêles, aigus, peu velus, dépassant peu le front, spiritrompe 
incomplète; thorax recouvert de poils mous peu épais, très-hérissés, divariqués 
et allongés sur la scapule et un peu sur le milieu en arrière, et formant des 
t ouffos élevées ; ailes courtes, entières, les secondes arrondies, ayant un frein peu 



408 


BOMBTCIENS. 


milieu, puis divergentes, aréole très-large aux deux ailes , ner- 
vule très-mince, ainsi que le rameau nervulaire qui s’insère en 


fort et l’angle anal non taché , leur deuxième nervure bifide à l’extrémité ; 
les premières dilatées et arrondies au bord postérieur, avant la base, ayant 
une dent peu prononcée, leur deuxième nervure donnant trois rameaux dont 
le deuxième naît parfois un peu avant l’angle de l’aréole, formant avec le troi¬ 
sième une aréole accessoire étroite, allongée, aréoles discoïdales très-larges, 
ayant l’angle postérieur plus allongé sur les deux ailes, rameau nervulaire 
s’insérant en avant du milieu; pattes couvertes de poils peu serrés, avec 
l’épiphyse plus courte que le tibia et les deux paires postérieures d’éperons 
assez forts, mucronés, onglets placés sur une base large; ayant une dentelure ; 
abdomen peu épais, peu velu, non rétréci à son premier segment, dont le lobe 
latéral de l’arceau supérieur est disposé en un bord faisant partie du tympa- 
num, celui-ci peu ouvert, deuxième segment peu renflé sur les côtes. 

Tête ayant le vertex et l’occiput élevés, bossus; plis prothoraciqües très- 
comprimés; mésothorax court, scapules très-courtes, ayant un- crochet peu 
sensible, pièce axillaire élargie par en bas, la sous-axillaire très-étroite, épi- 
mère à feine plus large que lahanche ; dernier segmentabdominalassezlong, 
ayant, chez le mâle, l’arceau inférieur échancré avec une impression, bran¬ 
ches de la pince larges, dilatées par en haut, obtuses au sommet qui est un 
peu recourbé en dedans, émettant de leur face interne une lame (style) d’abord 
très-large, puis rétrécie et dirigée sous le stylet, celui-ci étroit, abaissé, 
échancré par en dessous à l’extrémité qui est courbée, envoyant de sa base, en 
dedans deux tiges presque contiguës, fléchies par en haut, pénis très-large, 
évasé inférieurement ; femelle ayant le dernier segment très-long, simple à 
son bord libre qui est sinué et très-rétréci, partie vulvaire allongée, étroite, 
entourée d’un bord peu élevé, échancré en haut, plus saillant et arrondi par 
en bas. 

Groupe du Chaonia, Syst. Verz. Genre Drymonia, H. Schæffer. 

Peu distinct des genres Drynobia et Notodonta ; antennes un peu plus bipec- 
tinées, leur premier article très-renflé; tibias et cuisses très-velus, épiphyse 
large, un peu contournée en dehors, plus courte que le tibia; thorax à peu 
près uni, ailes un peu allongées au sommet, ayant les franges larges avec le 
bord postérieur un peu dilaté et arrondi avant la base, dent ordinaire très- 
petite ou presque nulle, aréoles larges, rameau nervulaire très-mince, sur¬ 
tout aux inférieures où la deuxième nervure se bifurque vers l’extrémité; 
abdomen lisse, peu velu même à l’extrémité. 

Front large, vertex et occiput un peu prolongés en arrière, stemmates assez 
visibles; plis prothoraciques assez grands, non contigus; scapules allongées, 
sinuées, avec un crochet fort, mésothorax ayant le scutum échancré en avant, 


NOTODOINTIDES. 


409 


avant du milieu. Abdomen ayant une double touffe en dessus à 
la base, et une autre, chez le mâle , à Vextrémité, divisée en 


laissant voir le præscutum, scutellum large, arrondi en avant, un peu aigu 
en arrière; métathorax ayant les côtés peu larges, la marge antérieure pulvé¬ 
rulente, élargie en dehors, la partie moyenne très-étroite, un peu saillante 
en dedans, et la pièce sculale grosse, large, élevée; premier arceau abdominal 
en dessous, beaucoup plias court que le suivant, qui est grand, renflé sur les 
côtés et en dessous chez le mâle, tympanumpeu sensible, dernier segment 
très-long, surtout en dessous, où il forme, chez le mâle, une plaque à bord 
épaissi ou échancré, pièces génitales variables, pince à branches saillantes 
dont l’eftrémité est épaissie ou même cornue. Les Quema , Syst. Verz, et 
Dodonæa , Syst. Verz., font partie de ce groupe. 

Groupe du Crenata , Esper. Genre Glyphidiâ, H. Sehæffer, qui a rejeté le mot 
vicieux de Gluphisia. 

Antennes fortement bipectinées jusqu’au bont chez le mâle, avec les der¬ 
nières dents encore longues, peu chez la femelle, palpes très-petits et 
grêles, velus, spiritrompe presque nulle ; thorax très-couvert de poils 
touffus ; pattes assez courtes, très-velues, les premières l’étant un peu sur 
le tarse, onglets placés sur Une base large avec une pelote grande ; ailes 
courtes, assez larges, les supérieures un peu dilatées au bord postérieur qui 
est un peu arrondi avant la base, avec la dent ordinaire nulle, aréoles 
grandes, celles des premières ayant l’angle antérieur plus long, nervule des 
secondes formant un angle rentrant, rameau nervulaire bien plus faible que 
les autres, deuxième nervure bifide vers l’extrémité. 

Tête un peu comprimée, front très-large par en haut, étendu, premier 
article des antennes très-renflé en arrière, stemmates sensibles, occiput un 
peu prolongé; prothorax très-court ayant les plis à peine saillants, petits, 
comprimés, écartés l’un de l’autre; mésothorax court, son scutum ayant en 
avant un sillon qui sépare deux parties élevées, scutellum arrondi en avant 
échancrant peu le scutum, son angle postérieur un peu plus saillant, épimère 
plus large que la hanche; métathorax saillant en dessus, ayant ses côtés pres¬ 
que réduits à la marge antérieure pulvérulente, la partie moyenne seulement 
sensible dans un petit point saillant en dehors, pièce scutale grande, subtrian¬ 
gulaire, élevée, le scutellum peu allongé en travers, évidé en avant, linéaire ; 
abdomen assez épais, court, lobe latéral du premier arceau supérieur un peu 
renflé, ouvert en avant en un bord mince, arrondi, excavé en forme de 
capsule au fond de laquelle se voit le premier stigmate abdominal, formant 
en grande partie le tympanum qui est assez sensible (presque comme dans 
le Plumigera ), deuxième segment dilaté sur les côtés, surtout; chez la femelle, 
et l’arceau supérieur très-étendu, saillant aussi en dessous, dernier segment, 
chez le mâle, rétréci, prolongé en dessus, où il s’appuie sur le stylet, coupé 



410 


BOMBYCIENS. 


deux parties divergentes, côtés ayant aussi des petites touffes; 
pattes antérieures non velues sur les tarses. 

Front n’étant pas très-allongé, vertex et occiput un peu 
bossus, plis prothoraciques courts, comprimés, petits, un peu 
écartés l’un de l’autre, scapule ayant un crochet allongé, pres¬ 
que aigu, épimère moyen à peine plus large que la hanche; 
côtés du métathorax, en dessus, assez larges, partie moyenne 
aussi large que l’antérieure, un peu saillante en dehors, peu 
déprimée, s’appuyant en arrière sur la pièce scutale qui est 
petite, étroite, peu élevée, épimère presque aussi large que la 
hanche à sa base. 

Abdomen peu épais, rétréci à son attache, premier arceau 
supérieur large, peu rétréci en avant, déclive, bien plus court 
que le suivant, lobeexterneun peu évasé pour former le tympa- 
num, qui est peu prononcé, le segment suivant un peu dilaté, 
surtout à sa partie latérale, son arceau inférieur très-large, 
évasé, huitième segment, chez le mâle, en forme de gueule, 
bifide par en haut ou formant deux angles, plus court par en 
bas, laissant voir le stylet qui est saillant, courbé au devant 
de son ouverture, épais, étroit, étranglé après sa base qui est 
large, puis renflé eu dessous à son sommet, terminé par 
une petite pointe tournée en dedans, émettant en dessous de sa 
base une double pièce large, subtriangulaire, pince allongée, 
étroite, simple, munie inférieurement, de chaque côté, d’un long 
style filiforme, pointu, courbé par en haut ; dernier segment, 


obliquement, stylet grand, saillant, courbé, étroit vers la base, puis dilaté, 
presque arrondi, profondément échancré, excavé en dessous, un peu bossu 
en dessus, émettant de sa base, en dessous, une seule tige grêle, menue, 
longue, un peu courbée par en haut, naissant de la largeur de sa base ; 
pince courte, large à la base, membraneuse, triangulaire, terminée en pointe 
avec le bord supérieur solide, épaissi, arrondi; pénis cylindrique, mince, 
muni d’une petite épine ; dernier segment chez la femelle simple à son bord, 
pièce vulvaire grande, allongée, entourée d’un bord épais, arrondi, non 
élevé. 

Chenilles assez minces, sans bosse, vivant sur le peuplier , se métamorpho¬ 
sant entre les feuilles ou les débris, Glyphidia crenata . 



chez la femelle, formant une ouverture arrondie contenant la 
partie vulvaire, qui est large, tomenteuse, à pièces contiguës, 
pointues au sommet. 

Ce n’est qu’avec doute que nous indiquons cette espèce du 
midi de l’Espagne, d'après une chenille de Notodonte trouvée 
par M. Staudinger, mais qu’il n’a pas décrite, et comme étant 
assez commune dans le midi de la France. 

Spatalia Argentina, Syst. Verz. 

Groupe du Palpina. — Genre PTEROSTOMA, Germar. 

Antennes des mâles fortement bipectinées, peu chez la femelle, 
touffe de la base peu visible, poils de la tête formant une touffe 
avancée, palpes redressés, très-long s,très-comprimés, élargis par 
des poils serrés, en forme de plume, spiritrompe un peu sensible, 
roulée, stemmates nuis; plis prothoraciques petits , compri¬ 
més, un peu saillants et épaissis en dehors, écartés l’un de 
l’autre; poils du thorax formant trois touffes dressées, com¬ 
primées, laissant entre elles deux profondes dépressions, et un 
angle sur la base de l’aile; scapules couvertes de poils très-longs, 
non relevés ; ailes supérieures dentées, avec l’angle postérieur 
et surtout la dent ordinaire très-grands, très-larges, deuxième 
nervure ayant quatre rameaux dont deux avant l’angle 
de l’aréole, le deuxième et le troisième formant une aréole 
accessoire petite, étroite, troisième ayant ses deux derniers 
rameaux assez éloignés l’un de l’autre sur les deux ailes; 
inférieures larges, peu dentées , un peu aiguës au sommet, leur 
aréole longue avec l’angle postérieur prolongé, les nervules 
formant une courbe, rameau nervulaire s’insérant très-peu en 
avant du milieu; ailes au repos en toit très-abaissé; pattes 
courtes, revêtues de poils peu longs, épiphyse longue un peu 
tournée en dehors, dépassant le tibia, surtout chez le mâle, 
éperons des tibias postérieurs longs, aigus; abdomen dépassant 
les ailes inférieures dans le repos, très-grêle chez le mâle et 
terminé par deux touffes longues de poils serrés , laissant entre 
elles, à leur base, une dépression en gouttière. 



412 


ROMBYCIENS. 


Tête large, un peu prolongée en arrière, front assez court, 
convexe ; prothorax très-court, mésothorax peu épais, un peu 
échancré en avant, son scutellum grand, obtus en avant et en 
arrière, épimère à peine aussi large que la hanche ; métatho- 
rax assez large sur les côtés en dessus, dont la marge anté¬ 
rieure pulvérulente est de la même largeur dans sa longueur, 
la partie moyenne assez étroite, excavée, s’avançant un peu 
sur la pièce scutale qui est développée et renflée, son scutel¬ 
lum assez étroit et épais, épimère beaucoup plus étroit que la 
hanche. 

Abdomen à peine dilaté sur les côtés du deuxième segment, 
arceau supérieur du premier très-étroit en avant où la rainure 
est très-large, sa division externe formant une cuvette à bord 
élevé qui constitue en grande partie l’ouverture tympanique ; 
très-long et grêle chez le mâle, où le dernier segment est en 
forme de gueule, stylet divisé dès la base en deux branches 
ouvertes, courbées, cette même base se continuant par en 
dessous en deux branches presque semblables, pince assez 
large, obtuse à l’extrémité, en partie membraneuse, repliée 
en dedans par en dessous à son bord interne en un lobe étroit, 
écailleux, un peu épineux, pénis ayant en dessous une lame 
courbée; partie vulvaire de la femelle étranglée avant son 
sommet. 

Chenille longue, rugueuse ou granuleuse, sans bosses, en¬ 
trant en terre pour faire sa coque, produisant une chrysalide 
allongée, un peu rugueuse, terminée par une pointe striée, 
obtuse, munie de plusieurs épines crochues', courtes. 

Pterostoma Pal pin a, Linné. 

Sepp, I, tab. 4. 

Habite les environs de Malaga. La longueur des palpes 
nous semble plutôt un .fait insolite qu’un caractère stable. 

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE. 



TABLEAU 

DES TRIBUS , FAMILLES , GENRES ET ESPÈCES * CONTENUS 
DANS CETTE PREMIÈRE PARTIE. 


Première Division. DIURNES, rhopalocères. 


Tribus, Familles. 

pages. 

PAP1L10N1ENS. 1 
N YM PH ALI DES 2 


a PATURIDES- 17 
SATYRIDES. 18 


LIBYTHÉIDES. 28 
ERYCINIDES 30 
LYCÉNIDES. — 


PIÉRIDES. 44 


Melitæa. 3 

Argynnis. 12 

Vanessa. 13 

Limenitis. 14 

Charaxes. 17 

A PATURA. 18 

Arge. 19 

Pararga. 21 

Hipparchia. 22 

CCENONYMPHA. 23 

Erebia. 24 

Satyrus. 25 

Libythea. 29 

Nemeobius. 30 

Thecla. 31 

* Læosopis. 33 

* Tomares. — 

POLYOMMATUS. 34 

Lycæna. 35 

Rhodocera. 46 

Colias. 47 

Leucophasia- 48 

* Zegris. 49 

Anthocharis. 50 

Pieris. 53 


Espèces. 

pages. 


Desfontainii. 10 

*Bcetica. 1 ) 

Aglaia. 13 

Cardui. 15 

Camilla. 

Jasius. 

Megœra. 22 

Eudora. 23 

Dorus. 24 

Tyndarus. _ 

Hippolyte. 26 

Podarce. 28 

Celtis. 29 

Lucina. 30 

Hicis. 32 

Roboris. 33 

Ballus. 34 

Gordius. 35 

*Hypochiona. — 

*Idas. 38 

* Hesperica. 40 

Cleopatra. 46 

Hyale. 48 

Sinapis 49 

Eupheme. 50 

Tagis. 51 

Brassière. 54 


* Les noms de genre et d’espèce, marqués d’un astcrique, sont ceux qui ont été donnés 
par nous. 



Il 

TABLEAU. 




Tribus, Familles 

Genres. 


Espèces. 


pages- 


pages. 

pages. 


Leuconea. 

54 

Cratœgi. 

54 

PAPILION 1 DES 54 

Parnassius. 

55 

Apollo. 

56 


Thaïs. 

56 

Rumina. 

57 


Papiliq. 

57 

Podalirius. 

59 

HESPÉRIENS 60 

HESPÉRIDES. — 

SCELOTRIX. 

63 

Cartham. 

65 




*Galactites {note) 

68 




’Cynarœ (note). 

— 




Alveus. 

69 




*Serratulœ. 

71 




*Onopordi. 

72 




* Carlinœ (note). 

— 




*Cirsii {noté). 

73 




Frilillum. 

74 




Alveolus. 

76 




Melotis {note). 

— 




*Cacaliœ {noté). 

77 




*Centaurece {note). 78 


Pamphlia. 

78 

Proto. 

79 


SpïlothVrus. 

79 

*Bæ ficus. 

80 




Malvœ. 

_ 


Erynnis. 

83 

Cervantes. 

83 




Marloyi. 

8.4 


Battüs, 

85 

Sao. 

85 


Heteropterus, 

86 

Comma. 

88 


Hesperia, 

88 

Nostradamus. 

89 




k Lefebvrii {noté). 

90 

Deuxième Division. CRÉPUSCULAIRES 

. CLOSTÉROCÈBES. 

SPHING1ENS. 95 

SPHINGIDES. — 

Macroglossa, 

114 

Stellatarum. 

122 

PARTIE AN ATOMIQUE (il.). 97 

Pterogon, 

114 

Bombyliformis. 

123 




QEnotherœ. 

124 


Deilephila, 

126 

Gorgoniades. 

125 




Euphorbiœ. 

130 




Lineata. 

131 




Celerio, 

— 

« 



Elpenor. 




TABLEAU. 


Tribus, Familles. 

Genres. 


Espèces. 


pages. 


pages. 

pages. 


Chæro campa. 

132 

Nerii. 

132 


Acherontia. 

— 

Alropos. 

133 


Sphinx. 

134 

Convolvuli. 

135 


Smerinthus. 

135 

Ocellata. 

136 




Populi. 

— 




Quercus. 

137 

SESIENS. 137 





THYRI DI DES (n.) 139 

Thyris (note). 

140 

Fenestrina.(note ) 140 

SÉSIDES. 137 

Trochilium. 

143 

Apiforme. 

1-44 




lchneumoniforme 

. — 




Uroceriforme. 

146 


Sesia. 

147 

Synagriformis. 

148 




Cynipiformis. 

— 




Doryliformis. 

— 




Asiliformis {note) 

. — 




Tabaniformis{n.) 

. — 




Chrysidiformis. 

149 




* Tengyriformis. 

— 


AstatiformisÇnote). - 
Tenlhredinif(n.). 150 
Monspeliensis(note ) - 
Sanguinolenta (note) - 
* Mysiniformis . 151 

* Meriiformis. 152 

Ærifrons. — 

Afftnis. — 

Philanlhiformis. 154 

Mirmosæf*{note ). 155 
Paranthrene. 154 Tineiformis. 156 

Brosiformis. — 
Atychia. 156 Funebris. 159 

Nana. — 

ZÏGENIENS 160 

ZIGENYDES 161 Zygæna. 161 Corsiea (note). 165 

*Nevadensis. 166 

Scabiosce (note). — 
Sarpedon (v. hispani- 
ca). 167 



IV 


TA.BL.EA15. 


Tribus, Familles. 

Genres. 

Espèces. 

pages. 

pages. 

pages. 


Zygena. 

Mediterranea(n ).168 


‘Ledereri. 169 

Punctum (note). — 

Contamxnei (note). — 
*Pennina (note). 169 

Bœtica. 170 

Fausta(note.)l70, 171 
*Faustula (note). 171 

Hilaris. 172 

*Fortunata (note). — 
Faustina (noté). — 

Algira (note). — 

Occitanica. 173 

Rhadamanthus. 173 

Lavandulœ. 174 

Stoechadis. — 

Trifolii. 177 

Lonicerœ. — 

PROCRI DES- 178 GynatocerasO.). 179 Zephyritit (note) 179 
Aglaope. 180 Infausta. 182 

Procris. 182 Statices. ... - 184 

Micans (note). — 

Chloros (note). — 

'Réllieri (note). — 

Gerion (noté). — 

*Cognata. 186 

* Cuprea (note). — 

*Soror. 187 

Cirtana (noie). — 

GLAUCOPIDES 188 (note). 

SYNTOMIDES. 188 Naclia. 189 Ancüla(noté). 191 

Punctata. — 

Hyalina (note). — 

Syntûmis (note). 191 Phegea. — 

Troisième division. NOCTUNES. CHÉTOCÈRES. 

ARCT1ENS. 192 

LITHOSIDES- 193 Nudaria. 196 Murina. 199 

*Trichota (note). 196 Mundana (note). 196 



TABLEAU. 


Tribus, Familles. Genres. 


Espèces. 


pages. pages. 

LITHOSI DES. 193 Calligenia (note). 198 

LrraosiE,G-ue.(n.). 201 

OEonestis (note). 203 

Gnophria (note). 204 

Paidia (note). 205 

Lithosia. 199 


*Eoteina (note). 215 
Setina. 213 

CHÉLONIDES- 216 Eulepia. 218 

Eupbepia. 220 


Euchelia. 223 

Deiopeia. 225 

*XAHTHESTHEs(n.) 228 


Gallimohpha. 229 

Hypebcompa (n.). 230 

*Cymbai.ophora. 231 

'Acymba (note). 235 

SpilosoMa. t— 


pages. 


Rosea (note). 198 

Petreola (note). 202 

Quadra. 203 

Rubricollis (note). 204 

*RufeoIa (note). 205 

Bipuncta. 203 

Caniola. 206 

Lacieola (note). 208 

Luteola (note). 207 

Lurideola [note). — 

'Uniola. 209 

*Sordidnla. 210 

Pallifront (noie). — 

Vitellina (note). — 

' Flaveola. 211 

Palleola (note). 212 

Unita (note). ~ 

Albcola (note). 223 

Mesomella (noté). 215 

Irrorella. — 

Grarnmica. 219 

*Bifasciala (noie). 221 

Cribrum. 222 

Chnjsocephala. — 

Candida. — 

Ripperti (note). — 

*Jnquinota (note). 223 

Jacobeœ. 225 

Pulchella. 228 

*Lepida (note). 226 

C ribraria (noté). 228 

Pylolis (note). ~- 

*Gultata (note). 229 

*Albocincta (note). — 
liera. 231 

Dominula (note). 23() 

Pudica. 234 

Spectabilis (note.) 235 

Menthastri. 237 




VI 


TABLEAU. 


Tribus, Familles. Genres. 


Espèces. 


pages. 

pages. 


pages. 

CHÉLONIDES. 216 Diaphora (note). 

236 

Luctuosa (note). 

236 



Sordida (note). 

— 

Phragmatobia. 

237 

Fuliginosa. 

239 



Pudens. 

_ 

Estigmene (note) 

— 

Luctifera (note). 

238 

.Paghylischia. 

240 

*Bcetica. 

243 



Atlanticum (note) 

245 

*Trichosoma (ii). 

243 

Parasitnm (note). 

243 

‘Nototrachus (n). 

245 

*Pierreti (note). 

246 

* Artimelia. 

249 

Lalreillii. 

249 

Nemeophila. 

249 

Plantaginis. 

251 

Euthemonia. 

252 

Russula. 

253 

* Omochroa. 

253 

*Spurca. 

254 

OCNOSYNA. 

255 

Zoraida. 

257 



Hemigena (note). 

- 

* Chelis. 

256 

Maculosa (note). 

256 



Simplonica (note). 

— 



Mannerlieimi (note). — 

A g ajusta (note). 

249 

Gutlata (note). 

249 

Chelonia (note# 

250 

Virginalis (note). 

250 

*Grammia (note). 

2» 

Quenselii (note). 

261 



Dahurica (note). 

— 



Cervini (note). 

251 

Chelonia. 

.258 

Dejeanii. 

259 



Aulica (note). 

258 



Curialis (note). 

— 

Pleretes (note). 

261 

Malronula (note). 

261 

Arctia. 

260-' 

Konewkai ( villica , ï 

>.) 263 



Hebe. 

— 



Caja (type). 

— 

L1PARIENS 261 




L1 PAR (DES- — Porthesia. 

266 

Chrysorrhœa. 

269 



Auriflua. 

.270 

*Leucosia (note). 

— 

Salicis (note). 

267 

Lælia (note). 

267 

Cœnosa (note). 

268 

Leücoma (note). 

270 

V-nigrum (note). 

271 

Liparis. 

271 

Rubea. 

275 



Delrita (note). 

— 

* 


Terebenthi (note). 

276 

Orgya. (note) 

- 

Pudibunda (note). 

272 



TABLEAU. 



VII 

Tribus, Familles. Genres. 


Espèces. 


pages. 

pages. 


pages. 

Orgya (note). 

271 

Abietis (note). 

272 

Dasychira (note.) 

— 

Selenitica (note). 

273 



Fascelina (note). 

— 

Pentophera (note). 

273 

Morio (note). 

274 

PSXLURA. 

m 

*Allantica. 

277 



Urbicola 

— 

Hypogymna 

278 

Dispar 

281 

*Micropterosyna (e 

i)281 

Antiqua (note). 
Gonostigma (note. 

) 283 

* Thylacigyna (h).. 

283 

*Rupestris (note). 

— 



Eriem (noté). 


*Clethrogyna. 

281 

*Splendida. 

Dubia (note). 

284 

28.7 

PSEUDOBOMBY C1ENS 289 




PSYCHIDES.' — Psyché. 

294 

Villosella. 

295 



*Vetulella. 

296 



Graminella 

299 



Ecksteini (noté). 

300 



Opacella (note). 

— 



*EriodelIa (note). 

— 



Zelleri (noté). 

_ 



Fene.Ua (noté). 

— 

GEcetigüs (note). 

295 



"Cgchi.iotheca. 

301 

Helicinella. 

301 

* Arches. (note). 

— 

Apiformis (note). 

301 



Graslinellus (note 

)• — 



Viciellus (note). 

- 

* Gymna (note). _ 

304 

Calvella (note). 

305 

*PmOCEPHAtA. 

307 

Atra (noté). 

308 



Mediterranea. 

— 



Muscella (noté). 
Plumifera (note). 
Sicheliella (noté). 

309 

* Hyalixa. 

310 

Albida. 

310 



*Plumosella. 

311 



Malvinella. 

312 

* PSYCHI DÉI DES 313 *Psychidea (note) 

31-4 

Pectinella (note). 

314 

Talæporia. (note) 

— 



Eumea. 

315 

Pulla. 

315 

H ÉTÉROGYN 1 DES 31 6 *Heterogyms, 

346 

Paradoxes. 

318 



VIII 


TABLEAU. 


Tribus, Familles Genres. 

Espèces. 


P a ges. pages. 

pages. 

HEPIALIDES- 321 Hepialus. 322 

Lupulinus. 

325 

ZEUZÉR1 DES. 325 "Trypamjs. 327 

Cossus. 

328 

Zedzera. (note). 328 

Œsculi (note). 

329 

Macrogaster (h.). 329 

Arundinis (note). 

_ 

Enbagria. 329 

* Marmorata. 

332 


*Algeriensis (note). 

331 

Hypopta (note). 328 

Trips (note). 

328 

Stygia (note), 330 

Australie (note). 

330 

PLATYPTERYGIDES. Platyfteryx. 336 

ffamula. 

336 

333 Cilix (note). -, 336 

Spinula (note). 

_ 

LIMACODIDES(n).339 Limacodes (note). 340 

TeStudo (note). 

340 

B0MBYC1ENS. 337 

Asellus (note). 

~ 

LASIOCAM PI DES-Megasoma. 341 

Repandum. 

343 

*Mecistosoma (n,). — 

Olus (noie); q 

341 


Lineosa (note). 

■ 

*Epicnaptera. 344 

Suberifolia. 

346 

Gastropacha (note), — 

Quercifolia (note). 

344 

Clisiocampa. 346 

Neustria. 

349 


Franconica. 

350 

* Phylloxéra (note). 347 

Pruni (note). 

347 

*Eutrichia (note). — 

Pini (note). 

_ 

‘Selenephera (n.). — 

Lobulina (note). 

_ 

Obonestis (note). 348 

Potatoria(note). 

348 

’Bjplura. 350 

Loti. 

352 

POECILOCAMPA (n„), 3?>1 

Populi (note). 

351 

Lasiocajipa. 353 

Quercus. 

357 


Trifolii. 

_ 

Eriogaster. — 

Lanestris (note) 

353 

‘ Autosphyla (n.). 354 

Neogena (note). 

354 

* Macrothylacia 358 

Rubi. 

360 

Trichiura. 360 

Cratœgi. 

163 

*Achnocampa. 361 

*llicis. 

362 

BOM BYCI DES. Crateronyx. 364 

Dumeti. 

367 

Endromis (note). 367 

Versicolora (note). 


Bombyx. _ 

Mori. 

371 

ATTACI DES (Salurian) âttacus. 374 

Pavonius. 

377 

371 

Pavoniellus. 

378 


Isabellœ. 

_ 

N OTO DO N Tl DES 378 Cnethocampa. 380 

Pityocampa. 

383 



TABLEAU. 


IX 


Tribus, Familles. 


Espèces. 


i Cnethocampa 

380 

*Herculeana. 

384 

Pygæra 

385 

Reclusa.. 

388 

Phalera. 

388 

Bucephala- 

391 

Gerura. 

391 

Furcula. 

394 



Vinula. 

395 



Verbasci {note). 

394 

Hybocampa. 

395 

Milhauseri. 

397 

Harpya. (note). 

397 

Fagi. 

— 

TJrofus. (note). 

398 

TJlmi (note). 

398 

Notodonta. 

400 

(. Hybris ). 

402 

Spatalia. 

402 

Argenlina. 

411 

Ptilophora. (note). 

— 

Plumigera {note). 

— 

OnoNTOsiA. (note). 

404 

Carmelita {note). 

402 

Lophopteryx. (n.). 

405 

Cucuilina {note). 

405 

Leiocampa (note). 

— 

Dictæa {note). 

— 

Notodonta (note). 

406 

Tritophus {note). 

406 

Peridea (note). 

— 

Trémula {noté). 

— 

Drynobia (note). 

407 

Velitaris {noté). 

407 

Microdonta (note). 

— 

Bicoloria {noté) 

— 

Drymohia (note). 

408 

Chaonia {note). 

408 

Glyphidia (note). 

409 

Crenata {note), 

409 

Pterostoma (note). 

4M 

Palpina. 

412 


FIN DU TABLEAU DE LA PREMIÈRE PARTIE. 



ERRATA MAJORA et ADDENDA 


PREMIÈRE LIVRAISON. 

Page 57, Genre Papilio. Nous avons commis une erreur en écrivant : il se 
distingue de tous les précédents par la présence de 
l’épiphyse tibiale; cette épiphyse est sensible dans 
toutes les espèces de la famille des Papilionides, 
du moins chez les européennes. 

Page 84, ligne 22, Erynnis Marloyi. D’après l’envoi qui nous a été fait par 
M. Lederer, de l’individu pris par lui dans les montagnes 
de la Sierra-de-Ronda, et qui avait été rapporté par 
M. H. Schæfïer à la Marloyi , nous avons acquis la certi¬ 
tude qu’il est bien l’E. Cervantes. 


DEUXIEME LIVRAISON. 


- 99, (note)]ligne 1, au lieu de il s’avance de, lisez : il s’allonge de. 

' — i> — celui-ci étroit, presque linéaire ou un peu, 

lisez : celui-ci étroit, presque linéaire en 
travers, un peu. 

- 103, — i, — abdonimal, lisez : abdominal. 

• 106, (note) — 3, — oelle-ci, lisez : celle-ci. 

107, (note)— 5, — à peine se sible, lisez : à peine sensible. 

108, (note)— 8,10,13— pièce sternale, lisez : pièce scutale. — fosse 

sternale postérieure, —fosse scutaleposté- 
riedre. — sternale antérieure, — scutale 
antérieure. 

127, (note) — 30, — le supérieur, lisez : l’inférieur. 

157, — 5, — cavité buccale, lisez : fosse labiale. 

165, — 2, (ZygzeNa) ; il en est qui se montrent dèslla fin de mai 

(Achilleæ ), ajoutez : cette espèce, se trouvant aussi 
en Touraine, sur des coteaux arides, dansje mois 
d’août, doit paraître deux fois. 

172, (note) — 10, au lieu de : du, lisez : de, — étiquité, lisez : étiqueté. 

203, lithosia bipunctata|; après la citation d’Hubner, 

ajoutez : Gat. Syst. Lep. And. pl. 11, fig. 1. 

204, (note) — 32, au lieu de : Ruficolis, lisez : Rubricollis. 

206, — 4, — antérieures, lisez : antérieurs. 

207, — 1, — dont le bord est costal elliptique, lisez : 

dont le bord costal est elliptique. 



ERRATA. 


Page 219, (note) ligne 1, gu lieu de: l’Oura, lisez : de l’Oural et. 

— 236 , (note)_ 2, — courbé en dehors, lisez : courbée en dehors.. 

— 240, (note)— 14, — VHybeis, Hiibner, lisez : VHybris. 

— 258, (note) — 15, — Curialis, Charpentier, lisez: Civica , H., 

ainsi quepage 260, lignes 5,12, et note, 
ligne 10, Nous avons été induit en 
erreur par le catalogue de M. Stau- 
dinger, cette partie des suppléments 
à Esper, faits par Charpentier, n’a pas 
paru avant 1802. 

— 26-7, (note)— 17, — l.elia, lisez : Lœlia. 

_ 2G8, (note)— 13, — Llia cœnosa, lisez : Lœlia cœnosa. 

_ 273 t (note)— 34, — rameaux dë la quatrième, lisez : rameaux 

de la troisième. 

— 303, (note)_ 12, — probablement, lisez : préalablement. 

_ 323 19, — pièce sternale courte, lisez: pièce pectorale 

courte. 

— 380, après'le gbnre’C nethocâmpa, ajoutez : Stephens. 

_ 389, ligne 33, au lieu de : pièce alaire, lisez : pièce scutale. 

_ 393 ( 1, — pièce aîaire, lisez : pièce scutale. 

PI. b, fig. 1, et pl. 14, fig- 1, a, au lieu de : Acnocampa ilicis, lisez : Achnocampa 
ilicis. 

Pl. 2t. üg. 8, au lieu de : Consignata ?, lisez : Carpophagata , ülobis. 



Planche I 


Catalogue jyst des uu'eefer de l Andalousie. 



Vl V 


1,2, Melitœa Dc.jfinJmnii, 3, Ip.idBœlwa3,6,y, 8, Zygœna trjfhliï var ; 

,Ç, utf.edcmi; 20, id. nevnderu-ur. 





Planche U. 



I, SeSM jyruujriformi.r, 2, td. nwnniula’fànnù, 3, lithosia flàveola; 

£,a,h,Orçia .rplendùta.,. /f.c.id.var, 5.d,e,üLiuiû>. 










Catalogue jyst des insecte,? de [ Andalousie. Planche Ml. 



t.PrOCrir coonMa,- 2. Psyché vetuleüa. a. pcruenctai/e meclM Icailtea. 
b.Joumm. c. larve, ,1. idIf.ld a/itJMi; ajburrem . 


N. Rimrd imp r . r. folk EslrafuAe. JJ P,v 








Catalogue jy.rt. dur insectes de IJndalouj-ie. f lanche Æ 




. X, Chelonnt Zoraida,- 2 f id. Pudeaé; 3, Spurca,- If, Fsl/nra, adanù'ca - 
5.6] ôieto campa fferculeana var. y Anodonta hyiru . 


Vieille Estrapade, j$. Parie 





■ a/atume ,.v.r insecktr de l'Andalousie 


PlaneAt K 



i, 2 , Ireocampa, (rjfolü var ; GcurU-opacha suAerfilm, b.Àawcampa dûi,,- 

5, Atiodonla /ttjhrir c ; 6, Endaqria marmorata 




















J, 2 r PoeciUd microtflossa, 3, ulpelrea, !f., ldpériode.*,- 5,lretul(l var- 

b, ûhjcyrr/uxw, J, £pfiai tes ; Bramer ica. 













Catalogue jyst des insectes de l'Andalousie. 






1. ( ‘/adorera fiùpua.. 2 , Leucama ar.fiiritir .. J, id dattyBdir, 

A id. vespertmalêr ■ .7 id /nMu/intdàr. 






E Bla/ichard- pin&. c Lebrun sculff* 


1, Leucogaster, 2, J)umlhau ta capso/i/wha . 3, Cuculàa leucanl/ierru • 

4 , Catocala. mar/ana . 


N.RênwruL unp r . r. FiaUe KstrapaJ^, jJ> Paru . 



Catalogue .n/st. des ùwectea de ( Andalousie. 


I V 







J, CitClllluT jichÆ&&,- 2, ldi. (In/iJuLi . 3, lil. ptnjraùi, 

/f, ld. a&écans. 5, id. coaJumu . 


Df.Âcjtwnd imp r r.Vieille Estrapade, iS.ParL* 



Catalogue syst. des injectes de l 'Andalousie 


Planche XI. 






5, Caradrina m/lufta 6. UUeù-. 



Catalogue-syst tiw insectes de- l'Andalousie* 


Planche XU, 





E- Blanchard pûicc. Lebrun sculp 

J-, AqroÜs arenosa, 2, Mioleuca 3, Xanthen&r , If., Pecltrucxtrru.c , 

5, HeliothÙS rutlù/era 


Lmp Tour/au 




6, Pu. 





Calaloçiicsysb des insectes der l'Andalousie 


Flanche, XIV 






1, a. Acné) camp a, Oecis et sa chenille. 2. chenille de la Serra)». 3, id de la De/eardi, 
!f., id, de l Yvtmû; J Adandrarùi. 6, b, McdwineUa 






Catalogue syst. des insectes de l 'Andalousie. 


Planche XK 





W0 


R.RlancJiard punr. 



Catalogue ^n/jt. des insectes dey l Andalousie 


Planche XVI 









2,Erra/rtruUT hubner, 3. J Ibéclata, If. AUiambrata ; 5, roncolorarui . 

0, liufbmùvtata, 'J, d en ta ta h ne a ta . 
lmp Tenir faut, r. 1er Carmes, S , 





Catalogue- sysldes insectes de ÏAndalousu’ 


Plivuju XVJ1. 






7. Alfavaria ta,- 2, _Æ> UpithxXUCL yerfidata ; <3, Mùerafa !p, Infermaùï ; 

5; AUeniuzta. (l Callunaia r J ) vtxuulinyen 


lmp. Towfaut, r. « 









Cataloijue syst des insectes de lAndalousie 


PU>ich&XtX. 











Planche XX. 










Ptanrhe XXII. 


(atahniiti’ .»;//.<■/ ,/r.r i/i.rrc/t M' ./<• /./■/,/, r/<