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Full text of "Bryozoaires, Hydrozoaires et partie des Anthozoaires"

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SYSTÈME  SILURIEN 

du 

f<A  fe    ^    f<   ti.-       f  §  P,       :^  ,  A        ^<®  ;^  ;«^  ^;  '^^^  1^ 


par 

JOACHIM  BARRANDE. 

C'est  ce  que  j*ai  vu. 

Le  témoin  an  juge. 

V  Partie:  Recherches  Paléoiitologiques. 

Continuation  éditée  par  le  Musée  Bohême. 


Vol.  VIII   Tome  I". 
Bryozoaires.  Hydrozoaires  et  partie  des  Anthozoaires 

[lar  le 

Doct.  F*liilippe    I*oôta. 


Texte    et    21    Planches. 


^-mm-^ 


IN!I4. 


JR  r  a  a;  u.  e. 


I   poui-  l'Autriclie,  chez  Fr.  Rivnâc,  Prasue. 

I  Prague,  chez  M.  Oudiii,  anciei 
Paris,  chez  Mlle  C.  P>arraiule, 


jioiir  l'étranger,  chez  Raimund  Gerhard,  Leijisic 
En  vente 


ancien  secrétaire  de  J.  Barrande. 
22  rue  de  TOdéon. 


Ct>ntox'int'nient    au     désir    expi'iiiK?"    par    J.    Barrande,     dans    son    testament,    M.   A..   S.    Ondin, 
son    secrétaire,    a    été    chargé    dé    la    traduction    en    français    du    présent    volvirae. 


IMPRIMERIli  DE  CHARLES  BELLMANN  A  l'RAGUE. 


Table  analytique  des  matières. 


Page 

Avant-propos VII 

Errata  et  Corrigenda XI 

Programme  général  du  texte  de  notre  Vol.  VIII 1 


1.  Bryozoaires. 


Programme  général  du  texte  sur  les  Bryozoaires  siluriens  de  la  Bohême 3 


Chapitre  I. 

Aperçus  historiques  sur  les  Bryozoaires,  par  contrée 
1 


Page 

2 


Contrées    du  Canada,    de    l'île  de  Terre- 
Neuve,  de  l'Acadie  et  de  l'île  d'Anticosti       5 
Contrées    des    Etats-Unis  :    New-York  — 
Wisconsin   —   Oliio   —   Indiana   —    Illi- 
nois —  Micliigan (i 

Contrées     d'Angleterre    —    d'Ecosse     et 
d'Irlande 21 

Contrée  de  la  Suède 25 

2fi 


de  rOural  et 


5.  Contrée  de  la  Norwège 

6.  Contrées   de  la  Russie, 
de  la  Podolie  galicienne 

7.  Contrée  de  Hof,  en  Bavière     .... 

8.  Contrée  de  la  Belgique 

9.  Contrée  de  l'Allemagne.  —  Diluciiuii 

Contrée  de  France 31 

Contrée  d'Espagne 31 

Contrée  de  Portugal 31 

Contrée  de  Sardaigne 31 


26 
30 
30 
30 


10. 
11. 
12. 
13. 


Chapitre  II. 


Liste  des  Bryozoaires  des  terrains  dévonien,  car- 
bonifère et  permien 32 

1.    Bryozoaires  du  terrain  dévonien        ...     32 

Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain 
dévonien 32 


2.  Bryozoaires  du  terrain  carbonifère    ...  34 
Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain 

carbonifère 35 

Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain 

permo-carbonifère 37 

3.  Bryozoaires  du  terrain  permien     ....  37 

Chapiti'e  III. 

Etudes  des  genres  et  espèces  des  Bryozoaires,  eu 

Bohême 39 

Genre  Fcnustdld,  Lonsdale 40 

1.  Aperçu  historique 41 

2.  Forme  générale  de  Fenestdla   ....  43 

3.  Base  et  racines 45 

4.  Bord  supérieur 46 

5.  Rameaux  principaux 47 

6.  Poutrelles 49 

7.  Mailles  TiO 

8.  Différences  qui  existent  entre  la  surface 
externe  et  la  surface  interne 51 

!).   Dimensions 53 

10.  Distribution    géologique    de    nos    espèces 

de  Frnestella 54 

11.  Groupement  des  Feneatdla 55 

1.  Sous-genres  avec  rameaux  principaux 
carénés 56 

2.  Sous-genres  avec  rameaux  principaux 
dépourvus  de  carène 56 

a* 


IV 


TABLE  ANALYTKJUK  DES  MATIÈRES. 


Page 

12.  Description  des  espèces 57 

Sous- genre   Utropora,  Poôta 75 

Sous-genre  Seriojjora,  Pocta 78 

Sous-genre  HetejJorina,  d'Orbigiiy 80 

Genre  Folypora,,  Mac  Coy 84 

1 .  Aperçu  historique 84 

2.  Forme  générale 87 

3.  Extrémité  inférieure  et  racines  ....  87 

4.  Boni  supérieur 88 

5.  Surface  cellulifere 88 

f).  Surface  sans  cellules 89 

7.  Mailles 8!) 

8.  Rapports  et  différences 8!) 

n.  Distribution  des  espèces  de  Poliipora    .     89 

10.  Description  des  espèces 90 

Genre  Humitrypa^  Phillips 92 

1.  Aperçu  historique 92 

2.  Forme  générale 93 

3.  Extrémité  inférieure 94 

4.  Bord  supérieur 94 

5.  Surface  externe 95 

().  Surface  interne 95 

7.  Rapports  et  différences ".Kl 

8.  Distribution    des    différentes    espèces    de 
Heiiiitrijpa 97 

9.  Description  des  espèces 98 

Genre  LcDiinatopora.  Pocta 102 

1.  Forme  générale 103 

2    Surface  antérieure 103 

3.  Surface  postérieure 104 

4.  Rapports  et  différences 104 

Genre  FiUtes,  Barrande 1 08 

1.  Forme  générale 108 

2.  Surface  antérieure 109 

3.  Surface  postérieure 109 

4.  Rapports  et  différences 109 

Genre  Caramopora,  Hall 112 

Brijo.toairrs  huUterminrfi 115 


Chapitre  IV. 

race 

Distribution  verticale  des  genres  et  espèces  de  Bryo- 
zoaires, dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohème     .117 

I.  Tableau  N"  1.  Tableau  nominatif  de  la 
distribution  verticale  des  Bryozoaires,  dans 
le  bassin  silurien  de  la  Bohême  .    .    .    .118 

IL  Tableau  N"  2.  Tableau  numérique,  résu- 
mant la  distribution  verticale  des  Bryozo- 
aires dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohème  120 

III.  Tableau  N"  3.  Diagramme,  figurant  la 
distribution  verticale  de  Bryozoaires  dans 

le  bassin  silurien  de  la  Bohème  .    .    .    .121 

IV.  Distriliution  verticale  des  genres      .    .    .121 
Tableau  N"  4.     Répartition  verticale  des 

genres  des  Bryozoaires,  entre  les  trois 
faunes  du  bassin  silurien  de  la  Bohême  122 
Genres  cosmopolites.  —  Genres  locaux     .  123 
Tableau  N"  5.     Nombre  total  des  genres 
représentés  dans  chacune  de  nos  bandes  124 

V.  Distribution  verticale  des  espèces  de  Bryo- 
zoaires   125 

Tableau  N"  6.  Nombre  des  espèces  dis- 
tinctes des  Bryozoaires,    par  faune,  en 

Boiième 125 

Tableau  N"  7.  Distribution  des  espèces 
de  Bryozoaires,  dans  les  bandes  super- 
posées    126 

VI.  Tableau  N"8.  Tableau  comparatif  delà 
ilistributioii  verticale  des  genres  et  des 
espèces  parmi  les  Bryozoaires  siluriens, 
en   Boliêmc 127 

Chapitre  V. 

Distribution  géographique  et  verticale  des  Bryozo- 
aires,  dans  l'ensemble  des  contrées  siluriennes  128 

1.  Tableau  résumant  la  distribution  géographi- 
que et  verticale  des  espèces  des  Bryozoaires, 
dans  l'enremble  des  contrées  siluriennes   .    .129 

2.  Distribution  géographi(iue 130 

8.  Distribution  verticale  dans  les  grandes  fau- 
nes siluriennes 131 


2.    Hydrozoaires. 

P'^  Section:    JP'^amillo    des    Str*oii:iatoi>oi'Oïcles. 


Chapitre  1. 

Etudes    générales    sur    les    Stromatoporoïdes    et 
caivactères  importants I.S4 


Chapitre  II. 

Etudes    sur    les   genres  des   Stromatoporoïdes   de 
la  Bohême  et  description   des  espèces      .     .     .139 


TABLK  ANALVTK^HK  DKS  MATlKliKS. 


Pat-e 

Tubes  (le  Caunopura  et  Diajxjra 189 

Genre  Actinostrotiui,  Nicholson 142 

Genre  Olathrodictyon,  Nicliolson  et  Mûrir     .  149 

Genre    Stromatojjoni ,    Goldfuss    (ememi   Ni- 

nliolson) Infi   | 

IP"""  Soctioii:    Famille    des 
Chapitre  1. 

Aperçus    historiques    sur    les    Clcadoiihores ,    pnr 
contrée 1  (iô 

Chapitre  II. 

Etudes  générales  sur  les  Cla<lopliores  et  caractères 
distinctifs 17') 


Chapitre  III. 


Page 


Chapitre  III. 

Etudes  sur  les  genres  des  Cladophore 
hème  et  description  des  espèces 

Aperru  historique  des  Cladophores, 
Genre  (Jalloijraptns,  Hall  .  . 
Genre  Dcsmuijraptiia^  Hopkinsoii 
(Jenre  Dictyonemu,  Hall  .  . 
Genre  Iiiocaidis,  Hall  .  .  . 
Genre  PtUograptns,  Hall  .  . 
(îenre  Rodcnograptus^  Poûta  . 
Genre  Stelechoeladùi,  Poéta  . 
Genre   T/inmHOco<duin,  Pocta  . 

Hydrozoon  esp.  indét.  N"  1  . 

Hydrozoon  esp.  indét.  N"  2  . 


de  la  Bo- 


177 


en  Bolionie  1  77 

.  .  179 

.  .  18.Ô 

.  .190 

.  .  197 

.  .  201 

.  .  204 

.  .  206 

.  .  208 

.  .  209 

.  .  209 


iJistribution  verticale  des  genres  et  espèces  de 
Stromatoporoïdes,    dans    le    bassin    silurien   de 

la  Boiiènie 1(52 

Tableau  nominatif  de  la  distribution  verticale 
des  Stromatoporoïdes  dans  le  bassin  silurien 
de  la  Bohème 162 

Oladopliores.    Hopkinson  .    .    .  iii4 

Chapitre  IV. 

Distribution  verticale  des  genres  et  espèces  de 
Cladophores,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bo- 
hème      210 

I.  Tableau  N"  1.  Tableau  nominatif  de  la 
distribution  verticale  des  Cladophores,  dans 
le  bassin  silurien   de  la  Bohême    .     .     .    .210 

II.  Tableau  N"  2.  Tableau  numéri(iue,  résu- 
mant la  distribution  verticale  des  Clado- 
phores, dans  le  bassin  silurien  de  la  Bo- 
hême   212' 

Distribution  verticale  des  genres   .     .    .    .213 

Tableau  N"  3.  Répartition  générale  des 
genres  de  Cladophores,  entre  les  trois 
faunes  du  bassin  siluiien  de  la  Bohème  213 

Genres  cosmopolites,  genres  locaux   .    .     .214 

Distribution  verticale  des  espèces      .    .    .215 

Tableau  N"  4.  Nomln-e  des  espèces  dis- 
tinctes de  Cladophores.  par  faune,  en 
Bohème 215 

Tableau  N"  5.  Réapparition  des  espi'ces 
dans  les  bandes  siluriennes 216 


3.     Famille  des  Anloporidae. 


Chapitre  I. 

Etudes  sur  le  genre  Anlopiira  et  le  genre  voisin 
Oticopura 217 

Genre  Aidopora,  Goldfuss 217 

Genre   Oucojiora,  Pocta 226 

Tubiporide,  csji.  indét.  N"  1 228 


Chapitre  II. 

Distribution  verticale  des  espèces  de  Aulojutrii 
et  de  Onrojxira  dans  le  bassin  Silurien  de  la 
Bohème     .    .    ■ 230 


Planches  et  explications. 


Avant-propos. 


Jje  5  octobre  1883,  s'est  éteint,  au  château  de  Frohsdorf,  l'explorateur  infatigable  du  bassin 
silurien  de  la  Bohême,  Joachim  Barrande.  dont  les  recherches,  poursuivies  sans  relâche  pendant  un 
demi-siècle,  ont  fait  de  ces  formations  le  terrain  classique  de  la  Géologie. 

En  1887,  M.  le  Prof.  Waagcn  a  terminé  et  pul>lié  le  premier  tome  du  Vol.  VII,  Ci/stidées, 
dont  une  partie  avait  été  écrite  par  .1.  Barrande. 

Le  volume  que  nous  présentons  aujourd'liui,  c'est-à-dire  onze  ans  après  la  mort  de  J.  Barrande. 
n'a  malheureusement  pas  été  composé  par  le  successeur  désigné  par  lui  dans  son  testament.  Le 
Prof.  Ottomar  Novâk,  à  qui  les  études  que  comprend  le  Vol.  VIII  avaient  été  confiées,  a  été  enlevé, 
le  28  juillet  1892,  à  la  tlenr  de  l'âge,  après  une  longue  maladie. 

Les  souffrances  que  le  Prof.  Novâk  a  endurées,  ne  lui  ont  pas  permis  d'entamer  la  description 
des  formes  destinées,  selon  le  plan  de  Barrande,  a  prendre  ])lace  dans  le  Vol.  VIII.  Toutefois,  il 
a  eu  soin,  pendant  les  rares  moments  de  répit  (jue  lui  laissait  le  mauvais  état  de  sa  santé,  de  sur- 
veiller quelques  travaux  ]ir(']iarati>ires,   indispensables  jniur  mener  l'œuvre  à  bonne  tin. 

Après  le  décès  du  Prof.  Novak,  ou  transporta  les  matériaux  dans  les  collections  du  ]\Iusée  de 
Bohême,  qui  en  était  devenu  le  propriétaire,  grâce  à  la  muniticence  du  généreux  donateur. 

C'est  alors  que  nous  avons  été  chargé  de  les  classer  et,  en  même  temps,  de  commencer  les 
études  en  vue  de  la  publication.  Nous  avons  présenté  le  manuscrit  contenant  le  résultat  île  nos 
observations  à  la  Commission  chargée  de  surveiller  la  publication  tinale  de  l'ouvrage  de  J.  Barrande: 
Système  Silurien  du  centre  dr  la  Bohême,  et  les  Membres  de  cette  Commission  ont  accepte 
notre  ti'avail. 

Nous  sonnnes  inliniment  honore  d'avoir  ete  juge  digne  de  collaborer  à  l'ceuvre  de  Barrande  et 
de  mettre  la  main  à  cet  édifice  monumental  sur  le  terrain  silurien  de  notre  pays. 

A  mesure  ([ue  nous  écrivcms  ces  lignes,  nous  sentons  se  raviver  en  nous  le  souvenii'  de  nos 
relations  avec  le  grand  savant.  Nous  nous  rappelons  encore  le  moment  où,  muni  d'une  recomman- 
dation de  notre  maître  vénéré,  M.  le  Prof.  Ant.  Fritsch.  nous  sommes  venu  lui  offrir  en  hommage 
nos  premiers  essais  sur  la  Paléontologie. 


ym  AVANT-PROPOS. 

Toujours,  !!(ius  uarderous  pieusement  dans  notre  niénioire  son  accueil  affable  et  les  paroles 
bienveillantes  par  lesquelles  il  daigna  nous  encourager  à  persévérer  dans  notre  voie. 

Comment  aurions-n(uis  pu  penser,  à  cette  époque,  dans  notre  profond  respect,  dans  notre  admi- 
ration sans  bornes  i)Our  Fillustre  vieillard,  que  nous  serions  un  jour  appelé  à  continuer  son  œuvre, 
l'un  des  buts  principaux  de  sa  vie? 

En  soumettant  ces  pages  au  jugement  des  savants,  ce  n'est  pas  seulement  un  sentiment  de 
reconnaissance,  qui  s'empare  de  nous,  c'est  aussi,  nous  devons  l'avouer,  un  sentiment  de  gêne. 

Tout  le  monde  connaît  la  justesse  et  la  sûreté  du  coup  d'œil  du  maître,  admire  l'élégance  et 
la  concision  de  son  style,  en  même  temps  que  ses  conceptions  géniales  et  la  science  profonde  avec 
laquelle  il  savait  traiter  chaque  sujet.  Ces  qualités  éminentes  lui  assurent  la  première  place  parmi 
les  (léologues  et  Paléontologues  contemi)orains. 

Kn  face  (le  ce  modèle  inimitalile,  nous  sentons  bien  notre  infériorité,  et  nous  reconnaissons 
que,  malgré  les  efforts  que  nous  avons  faits  pour  nous  rapprocher  autant  que  possible  du  maître,  le 
résultat  ne  répond  pas  toujours  à  notre  bonne  volonté.  C'est  pourquoi  nous  en  appelons  à  l'indul- 
gence du  lecteur. 

Il  nous  reste  encore  à  faire  ro])servation  suivante. 

De  même  que  pour  les  autres  classes  déjà  jiubliées,  le  bassin  silurien  de  la  Bohême  a  fourni 
aux  Bryozoaires,  Hydrozoaires  et  Coraux,  un  grand  nombre  d'espèces  nouvelles,  dont  quelques-unes 
offrent  des  caractères  qui  n'ont  été,  jusqu'à  ce  jour,  observés  sur  aucune  de  leurs  congénères,  et 
qui  peuvent  servir  à  augmenter  nos  connaissances  sur  les  Cœlentératés  et  Molluscoidae  paléozoiques. 

Les  résultats  que  produirait  l'étude  détaillée  et  comparative  de  nos  espèces  avec  celles  d'autres 
terrains,  offriraient  un  intérêt  considérable  et  seraient  d'une  grande  importance.  On  pourrait,  par 
ce  moyen,  faire  disparaître  beaucoup  d'erreurs  (pii  se  sont  glissées  dans  les  descriptions  anciennes 
des  formes  du  terrain  silurien,  dans  les  contrées  étrangères. 

Malheureusement,  il  est  i)resque  impossible  d'examiner  les  spécimens  figurés,  parce  qu'ils 
sont  disséminés  dans  les  collections  du  monde  entier  et  surtout  de  l'Amérique. 

Il  n'y  avait,  pour  nous,  d'autre  parti  à  prendre  que  de  nous  en  tenir  aux  descriptions  et 
illustrations  contenues  dans  les  ouvrages  que  nous  avons  eus  à  notre  disjjosition,  et  d'étudier,  dans 
des  collections  plus  accessibles,  les  fossiles  qui  rentrent  dans  le  programme  de  ce  volume. 

Ce  i)rocé(lé  nous  a  paru  d'autant  plus  motivé  qu'il  permettait  d'accélérer  la  marche  de  la 
publication  du  Vol.  VIII.  Nous  pensons  que  notre  devoir  était,  avant  tout,  de  décrire  les  originaux 
des  collections  de  Barrande,  afin  d'arriver  à  l'achèvement  de  l'ouvrage.  A  cette  occasion,  n(uis 
adressons  nos  plus  sincères  remerciements  à  tous  ceux  ([ui  ont  bien  voulu  nous  aider  dans  l'accom- 
plissement  de  cette  tâche  difficile. 

Ce  sont:  M.  M.  les  Mendjres  de  la  ('onunission  pour  la  imblication  de  l'ouvrage  de  Barrande, 
qui  nous  ont  encouragé  dans  notre  travail;  notre  très  honoré  maître,  M.  le  Prof.  Ant.  Fritsch  ;  notre 
ami,  M.  Oehlert.  Conservateur  au  Musée  de  Laval  ;  M.  le  Prof.  B.  Lundgren,  à  Lund  (Suède), 
M.  E.  0.  Ulrich,  à  Newport  (Amérique),  et  M.  le  Directeur  du  Hofmuseum  de  Vienne,  Tii.  Fuclis, 
qui  tous  nous  ont  rendu  des  services  signalés  par  leurs  préci(nix  conseils. 


AVANT-l'ROPOS.  IX. 

Nous  remercions  tout  inirticulièroiuent  ^I.  A.  S.  Oudin,  ancien  secrétaire  de  J.  Barrande,  pour 
le  soin  qu'il  a  apporte  ;i  la  traduction  en  lan^iu'  française  de  notre  manuscrit  et  pour  son  assiduité 
à  nous  assister  dans  les  travaux  nécessités  ])ar  la   publication. 

Nous  ofî'rons  également  l'expression  de  notic  profonde  gratitude  à  l'exécutrice  testamentaire  de 
J.  Barrande,  M"'  Aline  (lirardeau,  de  ce  qu'elle  a  daigné  reporter  sur  ce  travail  le  vif  intérêt  qu'elle 
a  toujours  témoigné  pour  les  études  de  J.  Barrande. 

Entin.  nous  sommes  heureux  et  lier  d'exprimer  hautenu'ut  notre  sincère  admiration  pour  le 
grand  maître,  J.  Barrande,  auteiu-  du  Système  silurien  du  centre  de  la  Bohème. 


PRA(iUE,   31  mai  18'J4. 


Dr.  Philippe  Pocta, 

Docpiit  pour  la  Paléontologie  à  l'Université  bohème 
de  Prague, 


Errata   et   Corrigenda 

dans  le  texte. 


l'âge 

Ligne 

au  lieu  de 

lisez 

8 

9 

13 

22 

25 

41 

59 

84 

116 

116 

167 

175 

193 

230 

l'I.  16 

15  à  partir  du   bas    . 

7  il  partir  du  haut  . 
5  à  partir  du  bas    . 

4  à  partir  du  bas     . 

16  à  partir  du  bas    . 
1    à  jiartir  du   haut  . 
1   à  Jiartir  du  liaut  . 
1   à  partir  (hi  bas     . 
9   a  partir  du  haut  . 

13  il  partir  du  iiaut  . 

8  il   partir  du   iiaut  . 

5  il  partir  du  bas    . 
10  à  partir  du  bas     . 
12  il  partir  du  lias     . 
19   il  partir  du  bas     . 

tenniceps  

Whistney 

Philodictya 

teuuiceps. 

Whitney. 

Ptilodictya. 

Monticulipora. 

Ptilodictya. 

rapproché. 

la  face  interne  n'est  pas  indiquée  .  .  . 

Silurian  System. 

Stomatopora. 

Stomatopora. 

Palaeontology  of  New- York. 

Corynoides. 

Palaeozoic  fossils. 

10. 

F. 

Ptvlodictva 

rappoché  

la   face   externe  n'est  indiquée     .     . 

System  silurien 

Stromatopora 

Stromatopora 

Palaeontologie  of  New- York    .    .    . 
Carvnoides 

Palaeoroic  tbssils 

(Planche)   1!) 

(Etage)  E 

r-*- 


Programme  général  du  texte  du  Vol.  VIII. 


ijarrande  avait  destiné  le  Vol.  VIII  de  son  ouvrage  à  l'étude  des  ordres  suivants: 

1"    Bryozoaires, 
2"    Hydrozoaires, 
3"    Anthozoaires. 

La  disposition  et  la  succession  de  ces  ordres  ne  s'accordent  pas  avec  le  système  zoologique, 
mais  ils  n'ont  été  disposés  de  cette  manière  que  dans  le  plan  de  l'ouvrage,  et  leur  succession  est 
celle  des  études  de  Barrande. 

Nous  croyons  qu'il  est  de  notre  devoir  de  dire  ici  quelques  mots  de  l'héritage  qui  nous  a  été 
remis  après  la  mort  du  Prof.  Novâk. 

Les  originaux  avaient  été  assez  bien  coordonnés.  Nous  les  avons  distribués  d'après  les  planches, 
déterminés  séparément  et  pourvus  de  numéros  indiquant  la  place  exacte   à  laquelle  ils  appartenaient. 

Les  planches,  au  nombre  de  95,  étaient  numérotées  de  1  à  17  et  de  20  à  .30.  Les 
PI.  18 — 19,  qui  manquent,  devaient  sans  doute  combler  des  lacunes  par  l'augmentation  ultérieure 
du  nombre  des  figures  jugées  nécessaires. 

Au-dessus  de  la  PI.  SO,  les  numéros  n'étaient  placés  que  provisoirement. 

Sur  les  PI.  1  à  17  sont  figurés  les  Bryozoaires,  une  partie  des  Anthozoaires  et  les  Hydro- 
zoaires, à  l'exception  des  véritables  Graptolites,  qui  ne  se  trouvent  représentés  nulle  part.  Nous 
reviendrons  sur  ce  dernier  point,  quand  nous  parlerons  des  Hydrozoaires. 

Le  reste  des  planches,  à  partir  de  la  PL  20,  était  destine  aux  Anthozoaires. 

Il  n'existait  aucun  texte. 

Les  PI.  1  à  17  ne  portaient  elles-mêmes  d'autre  indication  qu'une  liste  provisoire,  dressée 
l)Our  le  dessinateur,  et  dans  laquelle  toutes  les  espèces,  à  part  quelques-unes  pourvues  de  noms, 
n'étaient  indiquées  que  par  des  numéros. 

A  cette  occasion,  nous  déclarons  que,  par  piété  pour  la  mémoire  de  notre  illustre  maître,  nous 
avons  conservé  chaque  dénomination,  même  provisoire,  proposée  par  lui.  Nous  avons  agi  de  la 
même  manière  pour  quelques  noms  donnés  par  le  Prof.  Novak.  Ils  resteront  iiour  témoigner  de  sa 
collaboration  à  cet  ouvrage. 

1 


2  PROGRAMME  GENERAL. 

Quant  aux  PI.  20  à  95,  les  unes  portaient  des  dénominations  accompagnées  d'innombrables 
indications  pour  le  dessinateur,  les  autres  étaient  dépourvues  de  toute  remarque. 

Le  Prof.  Novàk  avait  exécuté  de  grands  travaux  préparatoires  pour  la  partie  scientifique  des 
matériaux  qui  lui  avaient  été  confiés  en  1884,  surtout  jiour  les  Anthozoaires. 

Il  avait  fait  préparer  des  coupes  microscopiques  d'un  très  grand  nombre  de  fossiles,  repré- 
sentant en  grande  partie  l'ordre  des  Anthozoaires,   et,   parmi  les  Hydrozoaires,  les  Stroniatoporoidae. 

Nous  consacrons  quelques  détails  à  ces  coupes  microscopiques  dans  l'étude  que  nous  faisons 
sur  l'ordre  des  Anthozoaires. 

Par  suite  de  sa  longue  maladie,  le  Prof.  Novâk  n'a  pu  travailler  à  la  rédaction  du  texte,  et 
nous  rencontrons,  çà  et  là,  dans  la  liste  de  ces  coupes,  un  nom  nouveau  sans  la  moindre  remarque. 
Ces  noms  nouveaux  sont  presque  tous  maintenus. 

Les  coupes  préparées  par  les  soins  du  Prof.  Novrik  ne  sont  prises  principalement  que  sur  les 
Anthozoaires;  les  Bryozoaires  et  ceux  des  Hydrozoaires  qui  sont  munis  d'un  périderme  chitiueux, 
ont  été  laissés  'de  côté.  Son  travail  est  donc  presque  nul  en  ce  qui  concerne  les  Bryozoaires 
et  les  Hydrozoaires. 

Dans  le  but  d'accélérer  la  publication  des  volumes  formant  la  suite  du  S/fsfême  Sihirie»  du 
centre  de  la  Bohême,  nous  avons  pensé  qu'il  vaudrait  mieux  diviser  en  deux  parties  le  Vol.  VIH, 
qui,  selon  toute  prévision,  sera  très  considérable. 

Les  planches  destinées  à  ce  volume  étant  achevées  et  l'arrangement  des  figures  ne  pouvant 
être  modifié,  nous  avons  dû  nous  en  tenir  à  ces  dispositions,  sans  considérer  si  l'ordre  de  succes- 
sion des  planches  correspondait  ou  non  à  celui  du  système  zoologique. 

Pour  la  présente  partie  de  ce  volume,  nous  avons  destiné  les  PI.  1  à  17,  auxquelles  nous  c\\ 
avons  ajouté  4  autres,  savoir:  PI.  18,  18  bis,  19  et  19  bis. 

Sur  ces  planches  sont  figurés  : 

1.  Tous  les  Bryozoaires; 

2.  Tous   les  Hydrozoaires,   à  l'exception   des   véritables  Graptolites,    qui,   d'après   le   plan  de  Bar- 

rande,  ne  devaient  pas  prendre  place  dans  ce  volume. 

3.  Parmi    les   Anthozoaires,    le    genre   Aiilopora,    auquel    nous    avons    adjoint    le    nouveau    genre 

Oncopora. 

Cette  division  est  donc  assez  naturelle;  elle  n'est  qu'un  peu  altérée  par  le  rapprochement 
forcé  du  genre  Aulopora  des  Anthozoaires. 

Pour  la  seconde  partie  plus  considérable  de  ce  volume,  nous  avons  réservé  le  reste  des 
Anthozoaires,  tels  qu'ils  se  trouvent  figurés  sur  les  PI.  20  à  95. 

D'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  on  peut  diviser,  ainsi  qu'il  suit,  les  études  que  nous 
faisons  dans  la  première  partie  du  Vol.  VHI,  savoir  : 

1.  Bryozoaires. 

2.  Hydrozoaires,  (Graptolites  exceptés). 

3.  Famille  des  Auloporidae. 


PROGRAMME  GENERAL. 


1.    Bryozoaires. 


Programme  général  du  texte  sur  les  Bryozoaires  siluriens 

de  la  Bohême. 

Eu  parcourant  les  titres  des  chapitres  suivants,  on  remarquera  peut-être  que. nos  descriptious 
des  Bryozoaires  ne  sont  précédées  d'aucune  étude  sur  leurs  caractères  généraux.  Nous  avons 
fait  à  dessein  cette  omission,  parce  que  les  représentants  des  Bryozoaires  de  notre  terrain  pro- 
viennent de  diverses  familles  qui  ne  possèdent  souvent  que  fort  peu  de  caractères  comparables 
entre  eux.  Pour  ne  pas  décrire,  à  côté  les  unes  des  autres,  des  organisations  ditiéreutes,  nous 
avons  fait  ici  abstraction  de  cette  disposition,  et  nous  étudierons  les  caractères  de  chaque  genre  en 
particulier  dans  un  ordre  conforme  au  système. 

Nous  consacrons  donc  à  nos  observations  sur  les  Bryozoaires  les  cinq  chapitres  suivants, 
savoir  : 

Chap.      I.     Aperçus  historiques  sur  les  Bryozoaires  siluriens,  par  contrée. 
Cliap.     II.     Liste  des  Bryozoaires  des  terrains  dévonien,  carbonifère  et  permien. 
Chap.  III.     Études  sur  les  genres  et  les  espèces  des  Bryozoaires,  eu  Bohême. 

Chap.  IV.     Distribution   verticale   des   genres   et   espèces  de  Bryozoaires  dans  le  bassin  silurien  de 

la  Bohême. 
Ciiap.     V.     Distribution    géographique    et  verticale    des   Bryozoaires   dans   l'ensemble   des   contrées 

silr.riennes. 


»>^3-!« 


Chapitre  I. 
Aperçus  historiques  sur  les  Bryozoaires,  par  coutrée. 

Dans  son  \o\.  VII,  Cystidêes,  Barrande  a  exposé  les  publications  de  chaque  pays  en  parti- 
culier, au  lieu  de  les  réunir  comme  précédemment,  dans  un  aperçu  historique  général,  disposé  par 
ordre  chronologique,  sans  tenir  compte  des  contrées  où  les  fossiles  ont  été  recueillis. 

On  reconnaîtra  que  cette  méthode  est  la  plus  avantageuse  de  toutes  pour  les  savants  qui 
veulent  étudier  les  fossiles  cités  dans  ces  aperçus,  parce  qu'on  les  embrasse  d'un  seul  coup  d'œil 
et  qu'on  trouve  très  facilement  les  ouvrages. 

1* 


4  APERÇUS  HISTORIQUES 

La  liste  des  formes  nouvelles  décrites  dans  chaque  publication  facilite  considérablement  les 
études. 

Les  Bryozoaires  et  leurs  représentants  paléozoïques  ne  sont  pas  restreints  aux  seules  couches 
siluriennes.  Plusieurs  genres,  —  nous  ne  citons  que  le  genre  connu  Fenestella,  —  atteignent  leur 
plus  grand  développement  et  leur  plus  grande  distribution  dans  le  terrain  carbonifère,  c'est-à-dire 
à  une  époque  proportionnellement  plus  récente,  tandis  que  leurs  représentants  sont  moins  fréquents 
dans  le  terrain  silurien. 

On  trouve  même,  dans  beaucoup  d'ouvrages  sur  les  Bi-yozoaires  paléozoïques,  des  genres  pro- 
venant du  terrain  silurien,  qui  n'atteignent  leur  plus  grand  développement  que  dans  les  couches 
crétacées  ou  même  dans  les  formations  tertiaires. 

D'après  cet  état  de  choses,  nos  aperçus  historiques  prendraient  d'énormes  dimensions,  si  nous 
voulions  citer  les  apparitions  des  espèces  dans  les  couches  supérieures. 

Nous  pensons  qu'il  suffira  de  n'énumérer  que  les  formes  qui  apparaissent  dans  le  terrain  silu- 
rien, en  indiquant  en  même  temps  le  nombre  des  espèces  du  même  genre,  qui  passent  dans  les 
couches  supérieures.  Les  terrains  anciens,  comme  le  Dévonien  et  le  Carbonifère,  nous  offriront 
sous  ce  rapport  plus  d'intérêt  que  les  formations  plus  récentes,  dont  les  Bryozoaires  possèdent  de 
très  faibles  et  très  douteuses  connexions  avec  ceux  du  terrain  silurien. 

Nous  ferons  encore  observer  que  nous  n'avons  pas  compris  dans  nos  listes  des  Bryozoaires  les 
formes  dont  la  parenté  avec  cet  ordre  n'est  pas  bien  établie  jusqu'à  présent.  Cette  remarque 
s'applique  particulièrement  aux  familles  des  Chaetctidae,  MonticuUporidac  et  des  Fistiiliporidac,  qui 
forment  un  groupe  à  part,  sans  analogie  avec  les  Bryozoaires.  Nous  en  reparlerons  en  étudiant 
les  Tahulata. 

L'ordre  que  nous  suivrons  dans  l'exposition  de  nos  aperçus  historiques,  sera  celui  que  Bar- 
rande  a  établi  dans  son  ouvrage. 

1.  Contrées  du  Canada,  de  l'île  de  Terre-Neuve,  de  l'Acadie  et  de  l'île  d'Anticosti. 

2.  Contrées   des   Etats-Unis:    New-York   —  Wisconsin   —   Ohio   —   Indiana   —   Illinois  — 

Michigan. 

3.  Contrées  d'Angleterre  —  d'Ecosse  et  d'Irlande. 

4.  Contrée  de  la  Suède  —  île  d'Oeland. 

5.  Contrée  de  la  Norwége. 

6.  Contrées  de  la  Russie,  —  de  l'Oural  et  de  la  Podolie  galicienne. 

7.  Contrée  de  Ilof,  en  Bavière. 

8.  Contrée  de  la  Belgique. 

9.  Contrée  de  l'Allemagne.  —  Biluvium. 

10.  Contrée  de  France. 

1 1 .  Contrée  d'Espagne. 

12.  Contrée  de  Portugal. 

13.  Contrée  de  Sardaigne. 


SUR  LES  BRYOZOAIRES,  PAR  CONTREE. 


1.    Aperçu  historique  dans  le  Canada,  dans  l'île  de  Terre-Neuve,  dans 

l'Acadie  et  dans  l'île  d'Anticosti. 


Dans   ces   contrées,   ce   sont  les  travaux  de  Billings  qui  nous  fournissent  le  plus  de  documents 
sur  les  liryozoaires  siluriens,  ainsi  d'ailleurs  que  pour  les  autres  ordres  de  la  faune  paléozoïque. 

1865.  Dans   le   Vol.  I   de   ses   descriptions   des   fossiles   paléozoïques   du   Canada,   E.  Dilliugs 
établit  le  nouveau  genre  Arthroclema,  dont  voici  la  diagnose: 

„ Colonie   consistant   eu   un   tronc   cylindrique,    articulé,    avec   quelques   bras  minces,  également 

articulés.     La   surface   montre   des   pores   nombreux,   petits   et   ovales,   semblables   à  ceux  de  Ptilo- 

dictya.     Ce   genre   a  quelquefois   la   forme   de  Ftilodidya.     Il   (litière   de   ce   dernier,   en  ce   que  le 
tronc  est  cylindrique,  tandis  que  celui  de  PtilodicUja  est  comprimé." 

Arthrocl.  pidchclla    Billings,    p.   54,    fig.   60,    se    rencontre    dans    les    calcaires    de    l'étage    de 
Trenton.     (Palaeoz.  fossil.  —  Vol.  I.) 

1866.  E.  Billings    publie    des    listes    de    fossiles   de   l'île   d'Anticosti.     Les   espèces   nouvelles 
y  sont  décrites  en  détail,  malheureusement  elles  ne  sont  pas  figurées. 

Voici  les  noms  des  Bryozoaires  du  Silurien  inférieur  d'Anticosti: 

Ptdodidya Lonsdale. 

fragilis Billings. 

nitidula Billings. 

canadensis Billings. 

gladiola Billings. 


Ceux  du  groupe  d'Anticosti  sont: 

Ptilodictija Lonsdale. 

fragilis Billings. 

excellens    ....  Billings. 

sulcata Billings. 

suberba     ....  Billings. 

rustica Billings. 

tenera Itillings. 

arguta   .        ...  Billings. 
alcyone Billings. 


Helopora Hall. 

lineata Billings. 

formosa Billings. 

concava Billings. 

strigosa Billings. 

uodosa Billings. 

lineopora     ...      Billings. 

armata Billings. 

bellula Billings. 

striatopora  ....  Billings. 
irregularis  ....  Billings. 

Circe Billings. 

varipora Billings. 


(Catal.  sllur.  foss.  Anticostl.) 


1889.  E.  Ô.  Ulrich  communique  quelques  Bryozoaires  qu'il  a  déterminés  et  qui  ont  été  trou- 
vés par  le  gcologkal  Survoj.  En  laissant  de  côté  les  3Io)dicidiporidae,  nous  pouvons  citer  les 
espèces  suivantes,  connue  appartenant  aux  véritables  Bryozoaires  : 

Proùoscina  auloporoides Nicholson. 

frondosa Nicholson. 

Stictopora  ou   lllihtidictyd. 

Gvniotrypa  bilateralis Ulrich. 


APERÇUS  HISTORIQUES 

I'nflii/âi(ti/(i  liexagonalis Ulrich. 

inaguipora Ulrich. 

acuta ....  Hall. 

Ptilo(lirfi/ii      "Wliiteavesi Ulrich. 

ArfhrocloHa    augulare Ulrich. 

Hdopora         Harrisi James. 

Sceptropora     facula Ulrich. 

Ncmatopom    sp. 

P/il/lloporina  Trentoneusis Nicholson. 

(Contrib.  Micropalacontologij.  Gcol.  nat.  liiat.  Survey  Canada.) 


S.    Aperçu  historique  aux  Etats-Unis:    Etat  de  New-York  —  de  Wisconsin  — 

Ohio  —  Indiana,  etc. 

1S40.     Troost  donne  la  description  des  espèces  suivantes  provenant  du  Silurien  inférieur: 

Eschara Laniarck. 

„ovatipora" Troost. 

„reticulata" Troost. 

Ces  deux  espèces  n'appartiennent  pas  au  genre  établi  par  Lamarck,  qui  a  ses  plus  anciens 
représentants  dans  le  Dogger;  mais  elles  doivent  être  réunies  sous  un  autre  genre.  (5"'  geol. 
Report  Tennessee.) 

1842.     Vanuxem  décrit  une  nouvelle  espèce  du  groupe  de  Clinton: 

Betejjora Lamarck. 

Clintoni Vanuxem. 

Le  genre  Betcpom  commence  à  la  formation  crétacée.  Les  espèces  provenant  de  formations 
plus  anciennes,  qui  ont  été  rangées  sous  ce  genre,  devront  appartenir  au  genre  Pliyllopora  King. 
(Geol.  Rep.  3^  Dist.  Ncic-Yor/,:) 

1847.  Dans  la  première  partie  de  son  grand  ouvrage,  PaJaeonioJogy  of  Neic-Yorlc,  J.  Hall 
décrit  et  figure  les  Bryozoaires  suivants  : 

Du  groupe  de  Cliazy  : 

Retepora Lamarck. 

incepta Hall,  p.  15,  PL  4,  tig.  \. 

gracilis Hall,  p.  15,  PI.  4,  Hg.  2. 

Fenestella Lonsdale. 

(Gorgonia)  aspera  .  .  .  Hall,  p.  Ki,  Pi.  4,  fig.  3. 
Stictopora Hall. 

fenestrata Hall,  p.  Ki,  Pi.  4,  tig.  4. 

glomerata Hall,  p.  17,  Pi.  4,  tig.  4. 

Du  groupe  de  Birdseye  : 

Stictopora Hall. 

labyrinthica Hall,  p.  50,  PI.  12,  fig.  S. 

ramosa      Hall,  p.  51,  id.  lig.  6,  7. 


SUR  LES  BRYOZOAIRES,  PAR  CONTREE.  7 

Du  groupe  de  Treutuu: 

Escharopora Hall,  (sans  figure). 

Voici  la  diagnose  de  ce  dernier  genre  : 

„Colonie  consistant  en  un  tronc  solide,  cylindrique  ou  subcylindrique,  qui  va  en  se  rétrécissant 
vers  le  haut.  Il  est  élargi  à  la  base  et  fixé  par  des  ramifications  radiciformes.  Surface  entière- 
ment couverte  de  cellules.  Les  ouvertures  des  cellules  sont  ovales,  rarement  contractées,  enfermées 
dans  des  plaques  rhomboïdales,  disposées  en  séries  saillantes,  obliques,  qui  se  croisent  sur  le  tronc. 
Les  cellules  se  composent  de  petits  tubes  ovalaires,  de  dimensions  presque  égales.  Ils  sont  placés 
radiairement  et  partent,  en  s'élevant,  d'un  axe  imaginaire." 

Ce  nouveau  genre  est  très  parent  du  genre  Pfilodiefi/d,  Lonsdale.  Quelques  savants  le  con- 
sidèrent comme  synonyme;  d'autres,  comme  un  sous-genre. 

recta Hall,  p.  73,  PI.  26,  fig.  1. 

rccfa,  var.  uodosa  ....  Hall,  p.  73,  PL  26,  fig.  2. 
Sticfopom Hall. 

La  diagnose  générique  est  ainsi  établie: 

„ Colonie  ramifiée,  lamelliforme,  quelquefois  calcaire;  fixée  à  la  base  par  une  extension  lisse, 
radiciforme  ;  tronc  et  rameaux  bifurques,  quelquefois  soudés  ensemble,  avec  cellules  des  deux  côtés 
et  avec  un  axe  central,  mince.  Les  cellules,  consistant  en  tubes  ovales,  ne  sont  ni  renflées,  ni 
utriculaires.     Ouvertures  des  cellules,  ovales,  avec  bord  saillant." 

Stidojh  acuta Hall,  p.  74,  PI.  26,  fig.  3. 

elegantula Hall,  p.  75,  PI.  2G,  fig.  4. 

Alecto Lamouroux. 

inflata Hall,  p.  77,  PI.  26,  fig.  7. 

lictcjiora  (Gorgonia). 

foliacea Hall,  p.  7S,  PL  26,  fig.  9. 

perantiqua Hall,  p.  76,  PL  26,  fig.  5. 

Intricaria Defrance. 

?reticulata Hall,  p.  77,  PL  26,  fig.  8. 

Nous  ne  pouvons  entrer  dans  aucun  détail  sur  les  espèces  mentionnées  ici,  parce  que  cela  né- 
cessiterait l'examen  des  originaux.  Quelques-unes  de  ces  dénominations  se  trouvent  rectifiées  dans 
des  ouvrages  publiés  ultérieurement  et  indiqués  plus  bas. 

1850.  J.  Hall  décrit  l'espèce  Bdepora  fenestrata  Hall,  du  groupe  de  Clinton.  (3"'  ann.  Bep. 
hy  régentai  iciiiv.  N.-Yorlc.) 

Cette  espèce  doit  être  également  réunie  au  genre  Phi/Uojwra. 

1851.  J.  Hall  cite  l'espèce  Phaenopora  multiporata ,  Hall,  du  groupe  de  Trentou.  (Geol. 
Lahe  Super.  Land  Distr.  vol.  2.) 

La  diagnose  du  genre  Pltuenopora,  que  nous  mentionnons  ici  pour  la  première  fois,  se  trouve 
dans  la  Pal.  of  N.-Yorlc;  nous  la  reproduisons  à  la  page  suivante. 

1852.  Dans  son  grand  ouvrage.  Pal.  of  N.-Yorlc,  J.  Hall  cite  les  Bryozoaires  suivants: 

Du  groupe  de  Clinton  : 

Betepora    angulata  ....  Hall,  p.  49,  PL  XIX,  fig.  3. 
Fenestella  prisca  .    .    .  Lonsdale,  p.  50,  PL  XIX,  fig.  4. 


8  APERÇUS  HISTORIQUES 

FencstcUa  tenuis Hall,  p.  51,  PI.  XIX,  fig.  5. 

Helo])ora Hall. 

Ce  dernier  genre  est  douteux  et  doit  être  probablement  associé  aux  Cerioporidae.  Hall  en 
donne  cette  diagnose: 

„ Troncs  cylindriques,  simples  ou  ramifiés,  souvent  renflés  à  Textrémité  supérieure.  Les  pores 
se  trouvent  des  deux  côtés.  Ils  sont  ovalaires  et  subanguleux,  disposés  entre  des  lignes  saillantes, 
longitudinales." 

Helojiora  fragilis Hall,  p.  44,  PI.  18,  fig.  3. 

Stidopora Hall. 

crassa Hall,  p.  45,  PI.  XVIII,  fig.  4. 

raripora Hall,  p.  46,  PI.  XVIII,  fig.  5. 

Phuoiopora Hall. 

Le  genre  Fhaenopora  provient  de  la  famille  des  Vtilodictyonidac     En  voici  la  diagnose: 

„ Colonie  consistant  en  extensions  minces,  larges,  calcaires  ou  semi-calcaires,  portant  des  cel- 
lules des  deux  côtés.  Cellules  ovales,  disposées  entre  des  lamelles  droites,  longitudinales,  obliques, 
ouvertes  vers  le  haut  et  latéralement  en  partant  de  la  base." 

Fhaenopora  esplanata Hall,  p.  46,  PI.  XVIII,  fig.  6 

constellata Hall,  p.  47,  PI.  XVIII,  fig.  7. 

ensiformis Hall,  p.  48,  PI.  XVIII,  fig.  8. 

Du  groupe  de  Niagara: 

Stictopora. 

punctipora Hall,  p.  157,  PI.  XL,  B,  fig.  2. 

Clathropora  —  Conscinimn Hall. 

alcicornis Hall,  p.  159,  PI.  XL,  B,  fig.  4. 

frondosa Hall,  p.  160,  PI.  XL,  B,  fig.  5. 

Bctepora  diffusa Hall.  p.  160,  PI.  XL,  C,  fig.  1. 

asperatostriata Hall,  p.  161,  PI.  XL,  C,  fig.  2. 

jEToz-Hcm.?  dichotoma Hall,  p.  163,  PI.  XL,  C,  fig.  3. 

Fenestella  elegans Hall,  p.  164,  PI.  XL,  D,  fig.  1. 

tenniceps Hall,  p.  165,  PI.  XL,  D,  fig.  2. 

cribrosa. Hall,  p.  166,  PI.  XL,  D,  fig.  3. 

sp Hall,  p.  166,  PI.  XL,  D,  fig.  4. 

Polijpora  incepta Hall,  p.  167,  PI.  XL,  D,  fig.  5. 

Sni/nicl/d Hall. 

Diagnose  du  genre  : 

„Bryozoaire  fragile,  membraneux,  en  forme  de  réseau  ou  de  tissu,  encroûtant.  Cellules  rau- 
gées  en  séries  régulièrement  parallèles  ou  divergentes.  Elles  sont  plus  ou  moins  oblougues.  Elles 
présentent  la  forme  quadrangulairc,  quand  elles  sont  juxtaposées  et  séparées  par  une  mince  lamelle 
de  matière  calcaire." 

Hd'jciicUa  mriHhraiiacca Hall,  p.  1  72.  PL  XL,  E,  fig.  6. 

Nous  nous  bornerons  à  citer  les  espèces  décrites,  en  laissant  de  coté  la  critique  qui  regarde 
leur  détermination,     (l'ai,  of  N.-Yorh.) 

ISCO.  Iloemer  décrit  une  seule  espèce  provenant  du  Silurien  du  Tennessee  occidental.  Il  la 
nomme  Fcnest.  acuticosta  Koemer.     (Silurfauna  des  icest.  Tennessee.) 


SIK  LKS  BRYOZOAIRES,  PAR  CONTRKE.  9 

1860.  H.  A.  Pi'ûut,    rauteur   bien    connu   des  Bnjo.zoaires  de  rillinoi.v,    publie,    entre   autres 
formes  des  terrains  carbonifère  et  dévonien,  une  nouvelle  espèce  du  groupe  de  Cincinnati: 

Cyclopora l'rout. 

Janiesi Front,  p.  578. 

(Transaction.'^  of  Acadrmij  of  Sciences  of  S'  Louis.     Vol.  I.  X"  I.) 

1861.  J.  Hall  donne  la  description  de  Clathropora  flahellata  Hall,  du  groupe  de  Trenton. 
(Forster  et  Whistnei/'s  Report,    Vol.  3,  teste  Miller  American  jyalaeozoic  fossils.) 

1866.     H.  A.  Prout  décrit  l'espèce  Stictopora  oariahilis  Prout,  du  Silurien  supérieur.    (Transaet. 
S'  Louis,  Acad.  of  Sciences.) 

1869.     Safford  cite  Ftilodictya  lihana  Safford,  du  groupe  de  Trenton.     (Cirol.  of  Tennesee.) 

1872.     Meek  décrit  Stictopora  Shafferi  Meek,  du  groupe  de  Cincinnati. 
(Froc.  Acad.  Nat.  Sciences  of  Fhiladelphia.) 

1874.     J.  Hall   décrit,   sans   les   figurer,   des   Bryozoaires   du  Lower  Helderberg  Group  d'Amé- 
rique.    Ce  sont: 


Hemitrypa Phillips. 

prima Hall. 

Ichthyorhaehis     ...     Me  Coy. 

Nereis Hall. 

]'jscli((yopora Hall. 

tennis Hall. 

nebulosa Hall. 

lirata Hall. 


Fenestella Lonsdale. 

nervia 

praecursor    

crebripora Hall. 

Idalia Hall. 

sylvia Hall. 

folypora Me  Coy. 

Lilia Hall. 

?  elegans Hall.      Palesrhara Hall. 

Diagnose  de  ce  genre: 

„Bryozoaire  parasite  ou  libre,  en  forme  de  fronde,  formant  des  incrustations  sur  la  surface 
d'autres  fossiles,  ou  des  extensions  indépendantes.  Surface  ornée  de  cellules  polygonales,  séparées 
par  des  côtes  minces  et  solides,  sans  rayons  distincts  ou  septa  transverses.  Le  mode  de  croissance 
ressemble  assez  à  celui  des  espèces  vivantes  de  Flustra,  dans  leur  jeune  âge;  mais  les  cellules 
sont  disposées  moins  irrégulièrement,  et  le  tout  oti're  un  aspect  plus  fort  et  plus  ferme." 

J'ulaes.  incrustans Hall. 

bifoliata Hall. 

(36"'  Annaal  Report  Reg.  Univers.  New-York.) 

1875.     James  décrit  les  espèces  suivantes  du  groupe  du  Cincinnati: 

Alecto Lamouroux. 

nexilis James. 

Ptilodictya Lonsdale. 

acumminata James. 

(Introd.  to  Catalog.  Cincinnati  fossils.) 

1875.  Du  Silurien  supérieur  de  l'Ohio,  (Guelph  division  of  fhe  Niagara  formation),  H.  A. 
Nicholson  décrit: 

2 


10  APERÇUS  HISTORIQUES 

Ptilodidya  falciformis Nicholsoii,  p.  177,  PI.  XIV,  fiii.  1. 

emacerata id.        p.  17it,  V\.  XIV,  tig.  2. 

flagelliim id.         p.  179,  Tl.  XIV,  fig.  3. 

?  aictipoia id.         p.  180,  PI.  XIV,  fig.  4. 

fenestelliformis id.         p.  181,  PI.  XIV,  fig.  5. 

FcncsteUa  uervata id.         p.  182,  PI.  XIV,  fig.  (J. 

Le  genre  Cercnnopom  Hall,  dout  on  cite  également  ici  une  espèce  nouvelle,  appartient  au 
groupe  des  Ilonticidiporidac. 

(Annals  and  Magazine  of  Nnf.  Histonj.     Scric  IV,  vol.  l'>,  p.  177.) 

Du  Silurien  inférieur  de  l'Ohio,  groupe  de  Cincinnati,  H.  A.  Nicholson  décrit  et  figure  les 
Bryozoaires  suivants  : 

Wppotlnxi  m^-àivi Hall  sp.,  p.  123,  l'I.  XI,  fig.  1. 

Alccto  auloporoides Nichols.,  p.  124,  PI.  XI,  fig.  2. 

t'rondo.sa James  sp.,  p.  125,  PI.  XI,  fig.  3. 

confusa Nichols.,  p.  126,  PI.  XI,  fig.  4. 

H.  T.  Nicholson  avait  éveillé  un  vif  intérêt  en  communiquant  à  l'Association  britannique  de 
Belfast  la  découverte  très  intéressante  de  Bryozoaires  Cheilostomes  ai)partenant  à  Hippotlioa,  genre 
répandu  dans  des  couches  géologiques  beaucoup  plus  récentes.  Ces  formes  se  rencontrent  encore 
fréquemment   dans   les   mers. 

Quant  au  second  genre  Alcdo,  disons  qu'on  ne  le  désigne  plus  aujourd'hui  que  sous  le  nom 
de  Stomatopora,  auquel  il  paraîtrait  que  le  genre  Hippmthoa,  cité  par  Nicholson,  doit  être  aussi 
associé. 

(Aniials  und  Ma<ja,~.  of  Nat.  H/ftt.  —  Scrie  IV  —    J'ol.  15,  p.  l;JS.) 

1875.  H.  A.  Nicholson  décrit,  parmi  plusieurs  espèces  de  Bryozoaires  dévoniens  d'Amérique, 
une  espèce  nouvelle  du  groupe  de  ïrenton  de  l'Ontario  : 

Eetepora Laniark. 

trentonensis Nicholson,  p.  37,  PI.  Il,  fig.  4. 

(Geol.  Macjaz.  New  Stries.  —  Dec.  IL    Vol.  II) 

1875.  Nicholson  donne  la  description  et  les  figures  des  Bryozoaires  suivants,  provenant  du 
Silurien  de  POhio  : 

Ftiindirtjia Lonsdale. 

falciformis Nicholson,  p.  259,  PI.  25,  fig.  7. 

emacerata Nicholson,  p.  261,  PI.  25,  tig.  5. 

flagellum Nicholson,  p.  262,  PI.  25,  fig.  4. 

?  arctipora Nicholson,  p.  262,  PI.  25,  fig.  9. 

fenestelliformis Nicholson,  p.  263,  PI.  25,  fig.  8. 

Fenestella Lonsdale. 

nervata Nicholson,  p.  264,  PI.  25,  fig.  11. 

Alecto— Lamouroux. 

frondosa James,  p.  266,  PI.  25,  fig.  3. 

auloporoides Nicholson,  p.  267,  PI.  25,  fig.  2. 

confusa Nicholson,  p.  2(i7,  PI.  25,  fig.  G. 

(Hippothoa)  inflata Hall,  p.  268,  PI.  25,  fig.  1. 

(Repiort  of  tlœ  (ieoUuj.  Snrvcii  of  Oli/o  l'art  II  PaJavoutolQijy.) 


SUR  LKS  BRYOZOAIRES,  PAR  CONTREE.  H 

Dans  le   même  Report  of  Gcol.  Sm-rr/j  uf  Oliio,  J.  Hall    et  R.  P.  Whitfield   décrivent  les  espèces 
suivautes  du  groupe  de  Clinton: 

lletepora Lamarck. 

?angulata Hall,  p.  1 11,  Tl.  5,  fig.  2— 4. 

Stictojioru Hall. 

magna Hall  \-  Wliitf.,  p.  112.  l'I.  5,  tig.  5,  6. 

Clathroporu Hall. 

Clintouensis Hall  &  Whitf.,  p.  IK).  PI.  5,  fig.  7. 

Phueiiojiora Hall. 

oxpansa Hall,  p.  114,  PI.  5,  fig.  1. 

1878.     Miller  et  Dyer  citent  comme  des  formes  nouvelles  de  Hudsou  River: 

Dicranopora  intcrnodia. 

Intricaria      datUrata.        (Contr/b.  to  Palacontol.) 

1878.     Whitfield  décrit  Fenestella  graniilosa  du  groupe  de  Hudson  River. 
(Annual  Rep.  Genl.  Survcij.  Wisconsin.) 

1878.  S.  A.  Miller  décrit  Stomatopora  fronfana,    et  IHilodidya  maynifka,  espèces  nouvelles  du 
groupe  de  Hudson  River. 

(Jour.  Cincinnati  Soc.  Xnt.  hi.'<t.) 

1879.  Hall   décrit   un   nombre   considérable  de  Bryozoaires  du  groupe  du  Niagara,   parmi  les- 
quels nous  relevons  les  espèces  nouvelles,  qui  suivent  : 

Fenestella  bellestriata. 

conferta. 

pertenuis. 

prolina. 

tantalus. 
Escharopora  angusta. 
Geraniopora    esplanata. 

nothus. 

raripora. 
Htictopora  orbipora.  (Dcftcrip.  netc.  !<pc<-.  fon^i.) 

1879.     J.  Hall   cite   la  faune   du   Niagara  group   de  Central  Imliana.    en  Amérique,   et  décrit 
plusieurs  espèces  nouvelles. 

Sa<jenella Hall. 

elegans Hall,  p.  118,  PI.  7,  fig.  12,  13. 

Palcscharo Hall. 

oftula Hall,  p.  120,  PI.  8,  fig.  7,  8. 

maculata Hall,  p.  121,  PI.  8,  fig.  !i-13. 

incrassata Hall,  p.  121. 

?  sphaerion Hall,  p.  121,  PI.  s,  fig.  14,  15. 

Stictopora Hall. 

similis Hall,  p.  122,  PI.  11.  tig.  13—16. 

Fenestella Lonsdale. 

ambigua Hall,  p.  123,  PI.  11,  fig.  17—21. 

2* 


12 


APERÇUS  HISTORIQUES 


Fencsti'l/n Lonsdale. 

parvulipora Hall,  p.  123,  PL  12,  fig.  1—0. 

acmea Hall,  p.  124,  PI.  12,  fig.  10— U. 

pimctostriata Hall,  p.  125,  PI.  12,  fig.  ir 


IG. 


TliuinniscHS  .    . 
Niagarensis 


Kiiig. 


Hall,  p.  121),  PI.  11,  fig.  22—25. 

(38"'  Aunnal  Itcport  Inj  ihr  Begents  of  tlic   University.) 

1880.  J.  Hall  introduit  dans  la  science  plusieurs  Bryozoaires,  en  ajoutant  quelques  observa- 
lions  sur  des  formes  déjà  connues.  Toutes  proviennent  du  groupe  de  Lower  Helderberg  de  New- 
York.     Ce  sont: 


i'aloichara Hall. 

•?  bilateralis Hall. 

incrustans Hall. 

?  radiata Hall. 

Stidopora    -.    ■ Hall. 

papillosa Hall. 

Escharop)ora Hall. 

lirata     . Hall. 

tenuis    .......  Hall. 

nebulosa Hall. 

bifoliata Hall,  i 

FciicsfcUa     .    .    .    .    .  Lonsdale. 

arta Hall. 

paxillata Hall. 

compressa     ...        .  Hall. 

Liliae Hall  sp. 

eupora Hall. 

Aesyle   ....        .    .  Hall. 

Idotliea Hall. 

Althaea Hall. 

crebripora Hall. 

Sylvia Hall. 

Philia Hall. 

Hestia Hall. 

■  (33"'  Anniinl  Jlijiorf.  hif  tlic  Ilri/n/ts  of  Univrrsitu.) 


Fax-stcUa Lonsdale. 

junceus      Hall. 

Adraste Hall. 

Cleia Hall. 

Thyene Hall. 

Idalia Hall. 

Coronis Hall. 

praecursor Hall. 

quadrula Hall. 

Nervia Hall. 

—  var.  constricta  .  Hall. 

Cleis Hall. 

biserialis Hall. 

-        sp Hall. 

— •       sp Hall. 

Triitlijidyhachis      ...     Me  Coy. 

Nereis Hall. 

TJiammscus King. 

variolata Hall. 

Nysa Hall. 

—  var Hall. 

fruticella Hall. 

'?  Cisseis  ......  Hall. 


1882.  James  cite  les  espèces  suivantes,  du  groupe  de  Hudson  River: 

Ftilodicfjin  nodosa, 
plumaria  ; 
du  groupe  de  Trenton  :  PtiJodicti/a  Halli. 

(Journ.  Cincinnati  Soc.  Kat.  IJi.stor.) 

1883.  Van  Cleve  cite  les  espèces  nouvelles,  provenant  du  groupe  de  Niagara: 

FliUodictija  bijjunctata. 
Sfictojwra     Ijifurcata. 

compressa. 

multifida. 
(12"'  Rep.  Lui.  Ccol.  (111(1  Xdt.  Iiist.) 


Sl'lî   LKS  HliVOZOAlKKS,  PAI!  CON'lUKi:.  13 

1883.     Hall    ilocrit    un    grand    nombre    de    Bryozoaires    du    ,iiroui)e    de    Lower   Ilelderherg    et 
établit  les  espèces  qui  suivent: 


FenrstcUa  adraste. 

Paîaeschara  bilateralis. 

aesyle. 

radiata. 

altbea. 

Stirft>/)oni  papillosa. 

coronis. 

Vanclevei. 

hestia. 

Ceramopora  labeculoidea 

philia. 

Thamnisaus  criseis. 

quadrula. 

fruticella. 

tbyene. 

nysa. 

variolata. 

flieport  State  GroJnfi/st.) 

1882 — 1884.  Dans  une  série  de  rapports  successifs,  E.  0.  Ulrich  a  publié  les  descriptions  de 
Bryozoaires  paléozoïques  d'Amérique.  Ces  travaux  sont  les  plus  importants  de  tous  ceux  qui  ont 
été  écrits  sur  cette  matière.  L'auteur  y  cite  plusieurs  genres  nouveaux  et  établit  dans  son  système 
quelques  nouvelles  familles. 

Il  donne  avec  beaucoup  de  détails  la  description  des  MonticHliporldae,  qu'il  sépare  du  genre 
Chaetctes,  en  se  basant  sur  les  travaux  de  Dybowski  et  de  Lindstriim.  Il  les  range  parmi  les  véri- 
tables Bryozoaires,  dans  la  proximité  du  genre  Ihtfvopora. 

Nous  croyons  mettre  le  mieux  en  évidence  l'importance  de  cet  ouvrage  en  citant  du  système 
de  Ulrich  tout  ce  qui  concerne  les  représentants  siluriens,  à  l'exception  des  Monticuhporidac,  et  en 
répétant  très  succinctement  les  caractères  des  genres  qu'il  introduit. 


Sous-ordre:    Oycloston:iata.    Bxisk. 

Faiii/llr:   Tiihuliporùlne.    liitsi,-. 

Sfoiiiatopora lironn. 

Proboscina Audouin.  ,■ 

Bcrcnicea Lamx. 

primitiva     ...  Ulrich. 

vesiculosa Ulrich. 

RnpaJoncuia  Ulrich.  —  Cellules  minces,  fusiformes,  disposées  en  séries  simples  et  s'anas- 
tomosant.     Les  ouvertures  des  cellules  sont  rapprochées  du  centre  de  ces  dernières. 

Fionillc:    Tlieottoiflae.    Ihisk. 

Sci-ncllopora  Ulrich.  —  Colonie  large,  ayant  la  forme  d'un  ((me  renversé,  avec  des  côtes 
rayonnant  à  partir  du  centre  sur  la  surface  supérieure,  plate.  Ces  C("ites  sont  couvertes  d'ouvertures 
(le  cellules. 

Scenell.  radiata Ulrich. 

Famille:   Ktttfilojthoritlfte.    Busk. 

Mitoclema  Ulrich.  Colonie  mince,  ramitiee.  Les  ouvertures  des  cellules  sont  plus  ou  uioin:? 
saillantes  et  disposées  en  séries  trausverses,  enroulées  autour  des  rameaux,  ou  subspirales. 

Mitoel.  cinctosa Ulrich. 


14  APERÇUS  HISTORIQUES 

Fninillc:    FetteHtellitlur,    Khiij. 

Fenesfi-lld Lonsdale. 

oxfordiensis Ulrich. 

Poljipora Me  Coy. 

J'li////<i/inra King. 

vaiiolata l'irii-li. 

FamilJf:   ArlUruuemitliie.    Vln'c/i. 

Arthroncma  Ulrich.  —  Colonie  dendroïde,  consistant  en  petits  segments  cylindroïdes.  Segments 
petits,  minces,  portant  des  pores  sur  un  côté  seulement.  Côté  opposé,  couvert  de  stries  longitudi- 
nales.    Cellules  sur  2  à  4  rangées. 

Arthrvu.  curtuni Ulrich. 

tenue James  sp. 

Arthroclema Billings. 

spiniforuie Ulrich. 

Faiiiillr:  l'iiloliietyoniilne.    Zifk-I  emend.  Ulrich. 

l'iilodictjja Lonsdale. 

briareus Ulrich. 

niaculata Ulrich. 

raniosa Ulricli. 

Graptodictya  Ulrich.  —  Colonie  pointue  ù  la  base,  ramifiée  en  haut.  Ouvertures  des  cellules 
arrondies  et  séparées  les  unes  des  autres  par  des  fossettes  interstitielles  (interstltial) . 

Gfdjit.  nitida Ulrich. 

perelegans Ulrich. 

Arthropom  Ulrich.  —  Colonie  segmentée.  Segments  courts,  avec  quelques  branches  ou  appen- 
dices spiniformes  qui  partent  des  deux  arêtes.  Ouvertures  des  cellules,  rondes,  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  fossettes  intercalaires  et,  ça  et  là,  fermées  par  un  opercule. 

Arthrop.  Shat!'eri Meek  sp. 

Bicranopora  Ulrich.  —  Colonie  segmentée.  Segments  divises  en  haut  dichotomiquement. 
Ouvertures  des  cellules,   allongées,   quadrangulaires  ou  elliptiques,   placées  entre  des  côtes  saillantes. 

Diemnop.  lata Ulrich. 

tientouensis Ulrich. 

Famille:   Slicloporitlfte.    Ulridi. 

Stictopom Hall. 

acuta Hall. 

basalis Ulrich. 

(iilberti Meek. 

StictoporcUa  Ulrich.  —  Semblable  à  Utidopora,  mais  un  peu  plus  étroite.  Ouvertures  des 
cellules,  elliptiques,  avec  une  ou  deux  fossettes  interstitielles,  placées  entre  les  plus  grands  diamètres 
de  CCS  ouvertures. 

Stictop.  interstincta Ulrich. 


sri;  i.Ks  liiao/uAiKKs,  vxn  contrée.  .15 

lUiinidirtiin  Ulrich.  —  Col(Miio  (Hroite,  lamiliée  en  longs  intervalles.  Cellules  arrondies,  bor- 
dées de  séries  de  petits  tubes  spinifornies. 

Rhinid.  Nicholsoni llricli. 

J'li(((iii>/)ora Hall. 

V  niultipora Ulrich. 

Fachtldictiia  Ulrich.  —  Colonie  consistant  en  frondes  larges,  épaisses,  souvent  ramitiées  irré- 
gulièrement. Cellules  ovoïdes,  séparées  par  des  tubes  interstitiels,  anguleux  (tubes  intcrsticialcs), 
fermés  par  une  membrane  (incwhnn/r  iutci-sf/ciaJr)  et  formant  des  taches  (maculac)  dans  les  inter- 
valles. Diaphragmes  développés  dans  les  deux  espèces  de  cellules.  La  lamelle  épithécale  est  percée 
de  trous  fins,  de  sorte  que  les  deux  côtés  de  la  fronde  sont  en  connexion. 

J'nr/n/d.  rii/tiisfii Ulrich. 

Phyllodictya  Ulrich.  —  Colonie  se  déployant  en  forme  de  feuille  ;  quelquefois  ramifiée  partielle- 
ment et  très  irrégulièrement.  Ouvertures  des  cellules,  petites,  obliques,  avec  bord  inférieur  reutté. 
Intervalles  finement  granules  ou  ponctués. 

l'hi/llod.  frotidusa Ulrich. 

Fdiiullr:    CerfiÊtÊitptu'ifltif.     ririch. 
Ccmiiioporii Hall. 

CeramoporeUa  Ulrich.  ■ —  Colonie  encroûtante,  consistant  en  une  seule  couche  ou  en  nom- 
breuses couches  superposées.  Cellules  courtes,  à  ouvertures  arrondies,  plus  ou  moins  obliques. 
Tubes  interstitiels  nombreux  et  couverts,  à  l'état  adulte,  d'une  membrane  fine. 

Cheilopora  Ulrich,  présente  une  forte  écorce  ou  bien  s'élève  en  fronde  flabelliforme.  Cellules 
longues,  traversées  par  quelques  diaphragmes  droits.   Ouvertures  ovales  ;  tubes  interstitiels,  nombreux. 

Crepipora  Ulrich.  —  Ordinairement  encroûtante,  quelquefois  irrégulièrement  ramifiée;  rameaux 
creux.  Cellules  très  petites,  obliques,  rhomboïdales  ;  ouvertures  portant  une  petite  lèvre.  Tubes 
ordinairement  réduits  à  des  taches  (imirnhic)  qui  sont  réparties  sur  la  surface  dans  des  espaces 
assez  réguliers.  A  chaque  tulie  aboutissent  deux  lamelles  longitudinales,  fines.  Développement 
des  diaphragmes,  rare. 


Sons-otdre:    OlloilOStOiH£ita.     Buslv. 

FainUIr :  ifletnhraniporidtie. 

?  Pala('sr/i(tra Hall. 

(Journal  Cincinnati  Soc.  JVaf.  kist.) 

1S84.     Spencer  fait  connaître  quelques  nouvelles  formes  de  Bryozoaires: 

du  groupe  de  Clinton,    FenestcUa  bicornis; 

du  groupe  de  Niagara,  ('lathroponi  gracilis, 

Polypora  l)icornis. 
(BuUet.  3Ius.  Univ.  Sfat.  M.) 

1886.  Dans  un  rapport,  E.  0.  Ulrich  décrit  des  espèces  nouvelles  provenant  du  Silurien  infé- 
rieur de  Minnesota.  Ces  descriptions  provisoires  ne  sont  pas  accompagnées  de  figures.  L'auteur 
se  propose  de  les  publier  avec  plus  de  précision  dans  un  travail  qui  paraîtra  plus  tard. 


10  ArKRÇrS  HISTORIQUES 

Nous   citons   ici   les   espèces   nouvelles   contenues   dans   ce    rapport,   en   faisant  abstraction  des 
Monticnliporidae. 


JJcn'ii/ira       niiniiesoten>is. 
Eopalonaria  pertenuis. 
JJilopora        divaricata. 
l'Iijlllopom.     corticosa. 
Ftilodictjia     subrecta. 
Arthropora    simplex. 
St.irtopora  mutabilis.  avec  des  variétés, 
tidelis. 


Stictoporella  cribrosa. 

angularis. 

frondifera. 
Fachydktija  foliata. 

occidentalis. 

timbriata. 

conciliatrix. 
Crepipora       inipolita. 


(Il  Ammal  Bcport.  urol.  mit.  histonj  snrvci/  Minnesota.) 

1887.  Foerste  cite  les  espèces  Hcmitrijpa  Vlrichi ,  du  gi-oupe  de  Clinton,  et  Pavhjjdidtja 
cii/aciata,  ohcsa,  turglda,  du  groupe  de  Niagara. 

(Bidlet.  DcnisOH   Uiiircr.   Vol.  :J.) 

1890.  E.  0.  Ulrich  publie  un  travail  considérable  sur  les  Bryozoaires  paléozoïques  de  l'État 
d'Illinois.  Il  fait  précéder  les  descriptions  génériques  et  spécifiques  d'un  essai  de  Système  des 
Bryozoaires,  dans  lequel  les  Monticuliporidae  sont  encore  comprises. 

Cet  essai  ayant  été  corrigé  dans  un  travail  ultérieur  du  même  savant,  nous  en  ferons  men- 
tion quand  nous  parlerons  de  cette  publication.  Nous  nous  bornerons  à  reproduire  ici  les  genres 
nouveaux  avec  des  diagnoses  très  succinctes,  ainsi  que  les  noms  des  espèces  nouvelles.  Voici 
les  formes  nouvelles  qui  ont  été  publiées  : 

Frotocrisina.  —  Colonie  ramifiée  avec  cellules  sur  un  seul  cote.  Elles  sont  cylindroïdes,  avec 
des  ouvertures  saillantes  et  rondes.  Surface  postérieure  de  la  colonie,  montrant  des  lignes  longitu- 
dinales granulées.  De  chaque  côté  des  rameaux,  il  y  a  de  petits  pores  disposés  plus  irrégulière- 
ment et  paraissant  commnni(iuer  avec  l'intérieur  des  cellules. 

Les  rameaux  sont  minces;  leur  section  transverse,  en  forme  de  croix.    Paroi  extérieure,  épaisse. 

l'rot.  r.iuino  du  groupe  de  Trenton  et  de  Cincinnati. 

Phacellopioyd.  —  Colonie  à  segments  courts,  en  forme  de  cônes  renversés,  consistant  en  deux 
on  plusieurs  cellules  semblables,  coniques,  avec  ouvertures  rondes,  faiblement  étranglées. 

Phac.  constricta  I    ,  ,  ,  ,      ^       . 

tous  deux  du  groupe  de   Irenton. 
penenui.'i    \ 

Dkliotrijpa.  ■ —  Colonie  composée  de  larges  extensions.  Surface  avec  taches  solides  (inacuhy)  : 
microstructure  des  cellules,  comme  dans  Cystodictya. 

Bich.  grandis  du  groupe  de  Niagara. 

Euridictya.  —  Colonie  formant  des  extensions  à  deux  lamelles  larges,  simples  ou  irrégulière- 
ment ramifiées,  entourées  d'une  bordure  sans  cellules.  Surface  couverte  de  taches  (maculac)  on 
granules  solides,  plus  ou  moins  considérables.  Microstructure,  comme  dans  Suicopora,  avec  de  légères 
ditîérences. 

Jùir.  Galhounensis  du  groupe  de  Trenton. 

moidifcra        \  ,     ^j- 

,,,    ,.  .    I  tous  deux   du  groui)e  de  Niagara. 

btcrUngcnsts  \ 


SUR  LES  liliYOZOAIRES,  PAR  CONTREE.  17 

Facltz/dirti/a  Evorfi  du  groupe  de  Trenton. 
sjilfudciis 


du  groupe  de  Niagara. 


(/igantea 

firma 

fen  estclliform  is 

Ptilotrypa.  —  La  colonie  forme  des  extensions  larges  et  ramifiées,  composées  de  deux  lamelles. 
Les  cellules,  tubuleuses,  ainsi  que  leurs  ouvertui-es,  sont  placées  très  obliquement.  Près  de  l'extré- 
mité supérieure  de  l'ouverture,  qui  est  ovale,  se  trouve  une  petite  cellule  secondaire.  Surface  avec 
saillies  irrégulières,  cannelées  dans  le  sens  longitudinal. 

Ft.  iit>//(jii(ifa,  du  groupe  de  Cincinnati. 

Phylloporina.  —  Colonie  composée  de  rameaux  parfois  irrégulièrement  anastomosés,  et  portant 
de  2  à  8  rangées  de  cellules  sur  le  côté  cellulifère.  Face  postérieure  convexe,  couverte  de  stries 
longitudinales;  cellules  tubuleuses  avec  ou  sans  diaphragme. 

Cellules  secondaires,  existant  habituellement,  (juclquefois  nombreuses,  toujours  fermées  à  la 
surface  et  pourvues  d'un  diaphragme. 

Phyl.  (jranistriata,  des  groupes  de  Cincinnati  et  de  Trenton. 
ArfhrocJcma  anfjularc,  du  groupe  de  Trenton. 
Hrlopnrd  inihricdta.  du  groupe  de  Cincinnati. 

Nematopom.  —   Colonie   très   mince,   rameuse,   croissant  continuellement  à  partir   de   la   base, 
(jui  est  en  forme  de  pointe.     Cellules   tubuleuses,   courtes,   rayonnant  autour  d'un  ou  de  deux  petits 
tubes   axillaires.     Ouvertures    des    cellules,   ovales    ou    subcirculaires,    avec   péristome,   ordinairement 
entre  deux  filets  longitudinaux;  quelquefois  1   ou  2  diaphragmes. 
Nem.  alternata 


delicatida 
fragilh 
retrorsa 


du  groupe  de  Cincinnati. 


TUploclema.  —  Colonie  ramifiée  ;  rameaux  à  section  transverse  ovale  ;  cellules  cylindroïdes,  lon- 
gues, moniliformes,  séparées  au  milieu  de  la  colonie  par  une  lame  axiale.  De  cette  lame,  les  cel- 
lules divergent  graduellement  des  deux  côtés  des  rameaux  comprimés.  Ouvertures  saillantes,  isolées, 
parfois  étranglées  et  rondes.     Paroi  extérieure,  mince. 

Bipl.  trentonense,  du  groupe  de  Trenton. 

(Geol.  Surrey  of  IH'niols   Val.  VII J.) 

1890.  Dans  les  études  ultérieures  du  même  savant,  nous  trouvons  la  description  de  plusieurs 
genres  et  espèces  qu'il  introduit.     Ce  sont: 

Vinella.  —  Colonie   fixée   sur   des   corps   étrangers   (coquilles  etc.),   composée  de  stolons  tulm- 

leux,  filiformes,  ramifiés,  extrêmement  déliés,  dont  la  disposition  radiaire  est  plus  ou  moins  distincte. 

Surface  des  tubes  parfois  couverte  de  fines  stries  longitudinales.    Au  milieu  de  la  surface  des  tubes. 

série  de  petits  pores  rangés  d'une  manière  visible.     Cellules  inconnues. 

V'ni.  repais,  du  groupe  de  Trenton. 

Stomatopora  temiissinia  I    ,  ,     ,t    1         ti- 

,       . ,  du  groupe  de  liudson  River. 

turgidd        I 

DInstnpofina.  —  Colonie  composée  de  deux  lamelles  et  ressemblant  entièrement  à  Biastopom 
Lamouroux.  Cellules  subcylindroïdes.  allongées,  enfoncées;  ouvertures  rétrécies,  subcirculaires,  non 
saillantes.     Intervalles  finement  ponctues  et  couverts  de  stries  longitudinales. 

3 


18 


APEKrrS  HISTORIQUES 


Biast.  fhibellatft     du  groupe  île  Galena. 

^litodema  m  utahdum 

Shiii  idicti/a  criffita 

Pacliydictya  piimila 


groupe  de  Trenton. 


Galena  shales. 


tri.^nrinlis 
Stirioporella   tlijida 
Art/irosti/his  coiijiinctus 
HrJopora         altcniata 

mticronafa 
Arfhrodema  cornutum 

armât  um 

2\ematopora    ovalis 
granosa 
dclirafuht 
conferta 

(Journal  Cincinnati  Soc.  JVaf.  Hist.  Volume  XII.) 

1S93.  Le  même  savant  publie  une  Monographie  très  précieuse  sur  les  Bryozoaires  du  Silu- 
rien inférieur  de  ilinnesota.  Dans  cet  ouvrage,  se  trouve  aussi  un  système  des  Bryozoaires  paléo- 
zoïques,  qui  est  basé  sur  les  expériences  les  plus  récentes. 

Nous  présentons  ci-après  un  exposé  très  succinct  de  ce  système. 

Sous-ordre:    OllilOStomata.     IBu?=k. 

Famille  :    fategchttritlne. 
Gem"e:  Falesehara Hall. 

Famille  :    îï  ortheuoporiflae. 

Genre:   Worthenopora LTrich. 

Familh  :   fhnfeloporittae. 
Genre:  PhacelojKira Orich. 


Sous-ordre:   Or';\T3tOStOixiata.     Vine. 

Famille  :    i'iihulirlyfutidfie. 

Genres  :  Arthropora  .  .  llrich.        Infrajx^ra Hall.  Stictojwrella    .    .    . 

Clafhropora  .  .  Hall.  Pliaeiiojxtrn Hall.  Sti'fotrypa  .... 

Cosciuella     .  .  Hall.  Ffilodi'tifii Lonsdale.  laeniodidya  .    .    . 

Graptodictya  .  Ulrich.  \    Ptilotrypa Ulrich. 

Famille  :   JKhinitlictyoïiielne. 

Genres:  Dicranopora  .    .  llrich.      Goniotrypa Ulrich. 

Furididya llrich.  ;  Phyllodidya Ulrich. 


llrich. 
llrich. 
Ulrich. 


Fii.<pilopora 
Pachydietya 


.  llrich. 
.  Ulrich. 


lihinididya Ulrich. 

Stidopora Hall. 


SUK  LES  BKYltZOAIRES.  PAK  COXTRÉE. 


19 


FaiiùUe  :   Cygloilicty»ttit/ae. 

Genres  :  Actinotrypa nrieh.     Eracth.ojMa  .    .    .  Meek  et  Worthen. 

Acrogenia Hall.       I  Goniocladia Etheridge. 

Coseinùim    .    .    .  Keyserliog.       Ghjptopora Ulrich. 

Ci/sfodictifa ITrich.      Pn'sniopora Hall. 

Dichotrypa nrich.      Scalaripora Hall. 

Taeniopora Xicholson. 

Famille  :   ilh  iuopnritia  e. 

(jenre:  Uhinopora fjall 


FamUle :   iteliotri/pitlne. 
Genre:  Heliofrypa 


Hrich. 


Famille  :   Arthroslylidne. 

Genres:  Arfhroclema     .    .    .  Billings.       Xematopora Ulrich. 

Ai-fhrostylus    ....  Orich.  i  Scptrojxira Ulrich. 

Helopora Hall.  Tli(imn..fni,ja Hall. 

Famille:  HhabttoinegOiitUUie. 

Genres:  Acxmthxlema  ....  Hall.         Xtrxuna.iU HaU. 

Coeloojnus Ulrich.  '  lihabdomeson  .    .    .  Toung  et  Youns. 

Bactropora Hall.      \  Bhomboporn ^.    .    .  Meek. 

?  Tropidopora Hajj 


Genres: 


Famille:  Strehlntrypidae. 

CiHloj^,r'i Prout.       -  l'iout'lla  . 

':"  C>nhjji-j,'U.a  ....  Ulrich.      :^fi-.tJ,.fr>n-" 

Famille  :  Sphrngfoporiflae. 
Genre:  Sphragiopora 


.  nrich. 
.  Ulrich. 


Ulrich. 


Famille:   Fenestellidne. 

Genres  :  Archimedes  ....  Lesueur. 
Fenestella    ....  Lonsdale 

Fenesfralia Prout. 

Feiu-sfrapora    ....  Hall. 
Hemiirypa   ....  Phillips. 
Helicopora  ....  Claypole. 

Isotrypa Hall. 

Lyropora Hall. 


Phyïïopora Kin'^. 

Polypora Me  Coy. 

Ftiloporina Hall. 

PtilojxjreTla Hall. 

Terfiilipora Hall. 

TiiamniscHS Kintr. 

Semicosciiiium Prout. 

Unitrypa HaD. 


f  Loculipora jj^jj 

Famille  :  Acnnthocltiditlae. 

Genres:  Acanthjcladia  .    .    .    .  King.        Pinnatopora Mue. 

Diplojxjra     .  Young  et  Young.     Pfilopora Me  Cov. 

? Ichthyorarhis    .    .  Me  Coy.        ?  P.amijMa Toula. 

?  Peiiiiirehpora    .  d'Orbigny.        >f:pfopora Prout. 

Syiioeladia Kins. 


20 


APERÇUS  HISTORIQUES 


Famille  :   PItylloporinidtte. 

(Jenres:  ?  Crtsaiclla Hall.      (Jliainodictyon Foerste. 


Dfj/motrijpd, 


Ulrich.  [  Fliylloporina Ulrich. 


Sous-ordre:   Tropostomata.    Ulrich. 

Dans    cette    division    se    trouvent    placées    les   MonticuUporidae ,    FistuUporidae   et   les   formes 
apparentées. 

Sous-ordre  :    Oyclostomata.     Busk. 
Fam/llr  :   Vuhuliporidne. 


Genres:  Bcrcnicca     .    .    .  Lainouroux. 
Diastoporiiia    ....  Ulrich. 

?  Hederella Hall. 

?  Hcnwdia Hall. 


l'roboseina Andouin. 

?  Eeptaria Rolle. 

Stomatopora Bronn. 


Famille  :    Fronfliporitlfte. 

Genre:  Srr)irlloponi Ulrich. 

Famille  :   Ei»l tUoplioridne, 

Genres:  Clonopora Hall.      1  MitocUma Ulrich. 

?  Ciffitopora Hall.         Protocrisina Ulrich. 

Biploelema Ulrich.  [ 


Sous-ordre:   OtenO.«tomata.     Busk. 

Famille  :  Ascodictyonidne. 

Genres  :  Ascodidyon  Nicholson  et  Etheridge.  |  Tlhopalonaria Ulrich. 

Vinella Ulrich. 

La   majeure   partie  des  espèces  citées  par  l'auteur,  dans  son  rapport  de  1886,  sont  décrites  en 
détail  et  figurées  avec  beaucoup  de  soin. 

Les  nouvelles  espèces  provenant  du  silurien  sont: 

Vinella  repeiis 

Prohoscina      tumulosa 
Bhinidietya    (jrandis 

pediculata 
Escharopora  aru/nlaris 

coiiflaeHS 

?  limitaris 
Phaenopora    in  cipiens 

Wilmingtonensis 
Arthropora     hifureata 

reversa 
Sf/daporella  duniosu. 
A rtli  roclema  atr iut  um 


du  groupe  de  Trentou. 


SUll  LES  BRYOZOAIRES,  l'AR  (  ONTREE.  21 

Les  nombreuses  observatious  renfermées  dans  ce  travail,  ainsi  que  les  descriptions  exactes  et 
accompagnées  de  bonnes  figures  des  nouvelles  espèces,  sont  très  recommandables  pour  l'étude  des 
Bryozoaires  paléozoïques. 

(Final  Report  <jml.  and  Mit.  histor.  Survetj  Minnesota.) 

3.    Aperçu  historique  en  Angleterre,   en  Ecosse  et  en  Irlande. 

183Î).  Dans  le  tiilurian  System  de  Murchison,  Lonsdale  range  les  Bryozoaires  parmi  les  Poly- 
piers. Les  figures  qu'il  donne,  sont  basées  sur  des  grossissements  imparfaits;  elles  sont  difficiles 
à  reconnaître. 

De  notre  temps,  Sbrubsole  a  entrepris  la  révision  des  Fenestellidcs  décrites  par  Lonsdale  : 
nous  parlons  plus  loin  de  cette  publication. 

Les  Bryozoaires,  cités  comme  tels  par  Lonsdale,  sont  les  suivants  : 

Diastopora  (Aulopora) Lamouroux. 

consimilis Lonsdale,  p.  675,  l'I.  LO,  fig.  7. 

Escharina Milne  Edwards. 

'^  anyidaris Lonsdale,  p.  l)7(),  PL  15,  fig.  10. 

Un  petit  fragment  de  Bryozoaire  cheilostome  ressemble  assez  à  une  (Jeriopora. 
Ftilodicti/a    . Lonsdale .  • 

Voici  la  diagnose  de  ce  genre,  que  Ton  rencontre  très  souvent  dans  les  couches  siluriennes 
étrangères  : 

Extensions  allongées;  minces,  portant  des  deux  côtés  de  la  surface  de  petites  cellules  quadran- 
gulaires,  non  convexes.  Ces  cellules  traversent  le  tronc  obliquement,  et  sont  distribuées  sur  la 
surface,  le  long  de  la  partie  médiane  du  spécimen:  elles  sont  parallèles  au  sens  longitudinal  du 
tronc,  mais,  sur  les  cotés,  elles  s'en  écartent  obliquement.  La  surface,  composée  d'une  croûte  calcaire 
très  mince,  est  traversée  par  des  filets  peu  saillants,  qui  marquent  les  contours  des  cellules. 
Près  du  bord  de  la  croûte,  les  cellules  sont  moins  distinctes,  et  sur  l'arête,  elles  sont  invisibles; 
mais  en  enlevant  la  croûte,  on  aperçoit  la  trace  des  cellules  de  l'arête.  Les  ouvertures  des  cellules 
sont  petites,  ovales  (?)  et  placées  obliquement.  On  ne  voit  aucune  indication  de  division  centrale, 
parallèle  à  la  surface. 

Ptil.lanccollata Lonsdale,  p.  67G,  PI.  15,  fig.  11. 

Horneru Lamouroux. 

crassa Lonsdale,  p.  677,  PI.  15,  fig.  i:). 

Fcnestella Lonsdale. 

La  diagnose  de  ce  genre  est  citée  dans  la  description  de  nos  espèces. 

antiqua Lonsdale,  p.  67S,  PI.  15,  fig.  16. 

Miller i id.         p.  678,  PI.  15,  fig.  17. 

prisca id.         p.  67S.  PI.  15,  fig.  IS. 

reticulata id.        p.  67s,  PI.  15,  fig.  lil. 

Discopora Milne  Edwards. 

?  antiqua Milne  Edwards,  p.  670,  PI.  15,  fig.  21. 

squamata Lonsdale,  p.  6711,  PI.  15,  fig.  2?>. 

?favosa id.         p.  670,  PI.  15,  fig.  22. 

Bercnicca Lamarck. 

irreijalaris Lonsdale,  p.  670,  PI.  15,  fig.  20. 


22  APERÇUS  HISTORIQUKS 

Iktcporn Laiinurk. 

iiifioxli/inhim Loiisdalc.  p.  tiTft.   l'I.  15,  tig.  24 

Eschara Palla^. 

?  srri/pr/hini Loiisdalc.   ]).  (i7i),   l'I.  15,    fiji.  25. 

Ceriopora Oolclfuss;. 

(irn))idosa Goldfuss,    p.  G80,  PI.  15,  fi.u.  2fl. 

(Millcponi  rcpcus)  =  oculata  .  .  .  Goldfuss,  p.  Gso,  l'I.  15,  f[<^.  ;-!(). 
Rcteropova Blainville. 

crassa Ldiisdale,  p.  G.so,  PI.  15,  fig.  14. 

Lonsdale  cite  eiicdre: 

Vcrtirillijmra Dofraiicp. 

almoDuis        Lonsdale,  p.  (J[to,  PI.  l(i/*/.s-,  fig.  10. 

FcncsMIa Lonsdale. 

(fio)-(jonia)  asaimilis    ....  Lonsdale.  p.  (iso,  l'I.  15,  tig.  27. 
(E.  J.  Murrluso)).    Jlic  Si/un'an  Si/stcm,  II.  Part.) 

1851 — 1855.     Me    Coy    décrit    les    Bryozoaires    suivants,     provenant    des    couciies    siluriennes 
d'Angleten-e  : 

Bercmcea Lamarck. 

heteroffi/ra Me  Coy.      j).  45,  PL  1  C,  tig.  17. 

PtUodicii/a Lonsdale. 

ncHta  .    -    . , Hall,  p.  45. 

Me  Coy  regarde  le  genre  Sfirfopom  Hall  comme  un  synonyme  de  Ftijodidya. 

Ptilod.  costellata Me  Coy,  p.  4G,  PI.  1  C,  tig.  15. 

c.rpJnimfa Me  Coy,  p.  46,  PI.  1  C,  tig.  K). 

fucoidcs Me  Coy,  p.  47,   PI.  1  C,  tig.  14. 

lanccolata Goldfuss  4.7;.,  p.  47. 

Befqwra Lamarck. 

Hisitigcri Me  Coy.  p.  4S,  PI.  1  C,  tig.  18. 

Olauconomc  (Pennirctepora)    .    .       Goldfuss. 

dixticha Me  Co\.  p.  4!i. 

FaustcUa Lonsdale. 

MiUrri Lonsdale.  p.  49. 

ï'utiiln Me  C(iy.  p.  5(1,   Pi.  1  C,   tig.  20. 

D'après  Shrubsole,  cette  espèee  est  fondée  sur  un  jeune  spécimen  (pie  Ton  ne  peut  déterminer 
sûrement.     Il  faut  donc  la  retirer. 

r/[//di(/a Me  Coy.      p.  50,  Pi.  1  C,  tig.  l!t. 

snimdiqud d'Orliigny,  ]>.  50. 

18(57.  Dans  la  quatrième  édition  de  son  excellent  ouvrage,  tiUuria,  Sir  R.  J.  Mureliison  énu- 
raère  plusieurs  Biyozoaires.  De  la  faune  primordiale,  représentée  en  Angleterre  dans  les  Liin/n/n 
flags  et  la  formation  de  Llandeiio,  il  indique  des  restes  indéterminables,  qui  appartiennent  au  genre 
Morticulipom,  et  qui  ne  peuvent  être  comptés  parmi  les  P.ryozoaires  proi)renient  dits. 

Voici  les  espèces  indiquées  jiar  Mureliison  comme  provenant  du  Silurien  inférieur: 

FcncstcUa Lonsdale. 

s>dmvtii,ii(i d'Orhigny,  ]).  18s.  tig.  ao,   1. 


SUR  LES  BRYOZOAIRES,  l'AR  CONTREE. 


23 


p.  188,  fig.  :iO,   2. 
p.  180,  %.  .•!!,   5. 

p.  hs9,  tig.  .-il,   (1. 


l'tUodidyu 

aciita Hall, 

dichotoma Partlock, 

lidipora 

Ilis/Df/cri Me  Coy, 

Foniies  du  Silurien  supérieur: 
Polypora 

?  cfdssa Lousdale  sp.,  p.  '2Ui,  tig.  50.  1. 

Feuestdla Lonsdale. 

assimilis Lonsdale  sp.,  p.  21(i,  tig.  50,  2. 

Lonsdalei d'Orliigiiy,        p.  210,  tig.  50,   3. 

Millerl. Lonsdale, 

Ptilodldyii 

lunc(!olt(fa (joldfuss, 

scaljKllum Lonsdale  sj). 

On  a  ajouté  à  cette   édition  les  planches  du  Silarian  System.     La  PI.  41,    qui  correspond  à  la 
ri.  15  du  Silurian  Hystem,  contient  des  changements  de  noms  que  nous  avons  exposés  ci-après. 


p.  21(1,  tig.  50,  4. 

11.  21(;.  tig.  50,  (). 
p.  217,  tig.  51. 


System  silurian. 

J  nlopora    roi/si m/lis. 
Horneru     crassa. 
Fcncstella  prisca. 

antiqua. 
Sercnicca  irrcjj nhiris. 
Esdiara     scalpdlnm. 
Gnrfjon/a    ann/nn'b's. 


Siluria. 

Diastopora  consimUis. 
Hetcroporn  rrassa . 
Fcncsfdla    Lonsdalei . 

sK,banti<pia. 
DiastojKirn  hregularis. 
Piilodidiin.  s<'alpdlmn. 
Fciicstclld    assimilis. 


1873.  Dans  son  Catalogue  des  fossiles  cambriens  et  siluriens  qui  se  trouvent  dans  les  col- 
lections de  l'Université  de  Cambridge,  J.  W.  Salter  cite  plusieurs  Bryozoaires  et  fait  observer  que 
ces  pétriticatious,  associées  par  d'anciens  auteurs  à  beaucoup  de  vrais  Polypiers  sous  le  nom  de 
Lace  corals,  se  rap])rochent  le  plus  des  Molluscoides.  Il  dit  textuellement:  „LTn  Polyzoon  est  plus 
rapproché  d'une  To-c/jndnla  que  d'un  Polypier,  qu'il  imite." 

La  distribution  des  Bryozoaires  dans  les  couches  cambriennes  et  siluriennes  de  l'Amérique  se 
trouve  exposée  dans  le  tableau  suivant.  On  remarquera  que  Didyoneina  et  Glaticonome  ne  sont  pas 
compris  dans  cette  liste,  parce  qu"il  doivent  être  rangés  (hins  les  Hydrozoaires. 


Berenicea 

Ceriopora 

Discopora    .        ... 

Fenestella 

Polypora  ou  llornei-a 

Phyllopora 

Ptilodictya 

Bryozon  sp 


Middle 
liala 
groiip 


-I- 


+ 
+ 


lipper 

liala 

grouji 


May  Hill 
group 


Wenlock 
group 


+ 


+ 
H- 
+ 


+ 
+ 


Lower 
Ludlow 
group 


+ 


24  AT'KKrUS  rilSTORlQUES 

Les  espèces  ne  sont  pas  décrites  isolément,  niais  on  renvoie  à  la  figure  et  à  la  description 
données  par  d'anciens  auteurs.  Cependant,  beaucoup  de  remarques  et  de  citations  concernant  des 
espèces  nouvelles,  ont  ete  ajoutées. 

Espèces  du  groupe  Middle  Bala: 

Bcroilrra 

heterogyra Me  Coy,  p.  44. 

lieterogyia  var Salter,  p.  44. 

Ptilod/cti/a 

costellata Me  Coy,  p.  44. 

Fueoides Me  Coy,  p.  44. 

explanata Me  Coy,  p.  44. 

Dichotonu\ Portlock,  p.  44. 

acuta  var.  niinor Hall,  p.  45. 

Fliyliipom King. 

Hisingeri Me  Coy,  p.  45. 

sp Salter,  p.  45. 

sp Salter,  p.  45. 

FcncstcJla Lonsdale. 

Milleri Lonsdale,  p.  45. 

subantiqua d'Orb..  p.  45. 

Espèces  du  groupe  Upper  liala: 

PtilodicUia 

sp Salter,  ji.  7(1. 

explanata Me  Coy,  iil. 

costellata Me  Coy,  id. 

Espèces  du  groupe  May  Hill: 

Ptilodicti/(/ Lonsilaie. 

scalpclluni Lonsdale,  p.  85. 

Du  groupe  de  Wenloek,  ou  cite  une  forme  nouvelle,  semblable  au  genre  Archmcdcs  de  la  for- 
mation carbonifère  de  l'Amérique,  et  3  Bryozoaires  qui  ne  peuvent  être  déterminés  avec  sûreté. 
On  trouve  encore  dans  cet  ouvrage  les  espèces  suivantes: 

Faicsfclld. Lonsdale. 

infundibulum Lonsd.  sji. 

Milleri Lonsdale,  p.  101. 

rigidula Me  Coy,  p.  101. 

patula Me  Coy,  p.  10]. 

subantiqua d"Orl)igny,  p.  loi. 

assiniilis Lonsdale,  p.  101. 

sp.  1 Salter,  ]).  loi. 

sj).  2 Salter,  p.  loi. 

PtiJodictiid 

laneeolata (ioidf..  p.  102. 

sealpeilum Lonsd.,  p.  102. 

l'ohipord 

cras.sa Lonsdale.  p.  102. 


SUK  l.KS  lîItVOZOAlKKS,  PAR  COM'RKE.  25 

En  outre,  il  existe  une  forme  iiidétenninahle  du  Lower  Ludlow  Oroup. 

(A  C(tt((l0(/HC  of  tlie  collccfiuii  of  ('(imhr/iiii  aiid  S/'/iir/KU  Fussi/s  nmfa'ntrd  hi  flic  f/rrilofjirnl 
Muscmii  of  flie   Tlnivcrsity  of  Cambridi/r.) 

1880.  G.  \V.  Slirnbsole  public  une  révision  des  Fenestellides  du  Silurien  supérieur  d'Angleterre 
et  ({"Irlande.  Dans  ce  travail,  il  rectitie  quelijues  deseriiitions  données  jiar  Lnnsdale,  et  diminue  le 
nombre  des  espèces  coMnnes  dans  ces  couches,  en  établissant  quelques  synonymes.  'N'oici  les  espèces 
(|u"il  cite: 

FoicsfrJIo  assimilis Lonsdale,  p.  247. 

infundibnlum Lonsd.  sp.,  p.  24G. 

intermedia Shrubsole,  p.  250,  PI.  XL.  tig.  ?.. 

lineata Shrubsole,  ]).  24!»,  PI.  XT.,  ti,';-.  2. 

regularis Portlock  sp.,  p.  241. 

reteiiorata Shrubsole,  p.  240.  PI.  XL.  ti-.  1. 

reticulata Lonsdale,  p.  24.'). 

ri.uidula      Mac  Coy,  p.  248. 

((i/iKirf.  Jo/in/.   (/cul.   tiof.) 

1888.  Fi.  Etheridfie  publie  une  liste  de  toutes  les  esjjèces  de  Bryozoaires  des  couches  silu- 
riennes de  l'Angleterre.  Cette  liste  contient  plusieurs  identitications  de  formes  déjà  connues,  sans 
qu'aucun  motif  vienne  appuyer  ces  changements.     (Foss.  of  thr  hrit.  Matids). 

4.    Aperçu  historique   en  Suède. 

1837.     Hisinger  décrit  les  espèces  suivantes,  provenant  du  Silurien  de  (iothland: 

Rcfcponi  reticulata    Hisinger,  p.  10;>. 

Fliisfra     lanceolata  (;(d(lfuss,  p.  104. 

La  i)remière  de  ces  deux  espèces  paraît  être  un  fragment  de  la  base  d'une  Fcnestella,  tandis 
que  l'autre  est  une   Pti/ldd/rfi/a.     (  Lrilitifo  siiccica.) 

1888.  M.  le  ProL  Lindstrom  luiblie  une  liste  des  petriticatioiis  du  Silurien  de  Suède  et  de 
(iothland. 

Dans  la  première  partie  de  sa  publication,  qui  contient  les  formes  du  Cambrien  et  du  Silurien 
inférieur,  se  trouve  citée,  en  dehors  de  plusieurs  2Iontt(:iiliporiilae,  l'espèce  Sticfojwra  scalpelli- 
fiini/is  F/rInr. 

Ces  formes  proviennent  du  calcaire  ii  Lcptaciui. 

Dans  la  seconde  partie  de  sa  publication,  List  of  thr  fossil  foiiuas  of  Swcdcn,  II,  M.  le 
Prof.  Lindstrom  cite  quelques  espèces  du  Silurien  de  (iothland,  qui,  i>our  la  ])lupart.  ne  sont  pas 
exactement  déterminées.  Il  constate  d'abord  qu'il  n'existe  encore  aucune  nmnographie  sur  les 
Bryozoaires  de  l'Ile  de  (iothland  et.  selon  lui.  la  détermination  des  fossiles  en  question  a  été  faite 
en  partie  par  Ulrich  et  Vine. 

Formes  de  l'étage  o  : 

Annodictyon    fdifornw.      Vine. 

sp. 
Berenicea       sp. 

4 


26  APERÇUS  HISTORIQUES 

iStoiiiafiiiiora  sp. 

Helopora        sji. 

sp. 

Nrniafi)pnr(i    sp. 

Formes  de  l'étage  d  : 

Feiiesfella      elc<jutis,        Hall. 

rcticulata,    Hisiiiger. 
Loculipora     sp. 
T/ianiniscus   crasstis,        Lons. 
l'tilodictya     lanceolata,  (idklfuss. 

tesselata,     Hisiuger. 
Stkhopora      sp. 

Crcpipora       squamata,    Loiisdtile. 
Cofludnma:   3  espèces. 
JEr/dopora       sp. 
Diastopora     consimilis,     Yiiie. 
Pa/acsrJiara  sp. 

Il   indique    en    même    temps  les    espèces    suivantes,   provenant   du    Silurien   supérieur   de   File 
Jemtland  : 

AscodictyoH  sp. 

Fcnestella  sp.  et 

Ftilodictija  sp. 


5.    Aperçu  historique   en   Norwège. 

1882.  Sous  le  titre:  .,Briio~oaircs  des  étages  siluriens  2  et  3,  en  Norwège",  Brôgger  indique 
le  seul  genre  Bianidites,  considéré  comme  synonyme  du  genre  Montlcalipora.  Nous  avons  déjà  t'ait 
mention   plus   haut  de  la  famille  des  Monticidiporidae.     (Silar.  Etagen  II  et  III  in  Christiunageb.) 

O.    Aperçu  historique   en  Russie. 

1845.  Dans  Geologij  of  Russia  and  Oural  31ontains,  Lonsdale  décrit  quelques  espèces  du 
genre  Fenestella,  des  formations  permienne  et  carbonifère  de  Russie,  et  donne  avec  beaucoup  de 
détails  les  caractères  génériques.  Les  explications  très  nombreuses  toiuliant  les  caractères  de  ce 
genre  nous  ont  engagé  à  attirer  l'attention  sur  cette  publication,  où  sont  traités  les  Bryozoaires 
de  ces  formations  plus  récentes. 

1857.  E.  d'Eiclnvald  publie,  comme  supplément  au  grand  ouvrage  de  Murclnson,  Verneuil  et 
Kayseiding  sur  la  géologie  d(ï  la  Russie,  une  liste  des  espèces  nouvelles,  établies  par  lui  et 
recueillies  dans  les  formations  paléozoïques.  Parmi  les  Bryozoaires  se  trouvent  mentionnées  les 
espèces  suivantes  : 

Fenestella  striolata. 
exilis. 
retieuluiii. 
clcgniis.       Hall. 
Folypora     furcata. 


SUR  LES  BRYOZOAIIÎES,  PAR  CONTREE.  27 

Pteropora  n.  g.  Ce  nouveau  genre  est  caractérisé  comme  il  suit:  ,,La  colonie  ressemble 
aux  barbes  d'une  plume  ;  le  rliucliis  est  poreux  :  les  pores  sont  disposés  en  rangées  longitudinales, 
régulières,  séparées  par  de  tiiies  côtes  longitudinales.  Les  branches  latérales  de  la  barbe  sont 
alternantes,  un  peu  courbées  et  également  pourvues  ib;  pores  tins;  mais  entre  ces  branches  latérales 
s'étend  la  masse  du  brvozoaire  qui  forme  un  interstice  enfoncé  et  également  poreux.  Le  côté 
postérieur  est  inconnu,  parce  que  le  spécimen  est  caché  par  la  roche  calcaire.  On  croit  remarquer 
de  minces  tubes  parallèles  entre  eux  <iui  tinissenf  par  des  pores  semlihdiles;  les  tubes  sont  perpen- 
diculaires à  l'axe. 

IHeropora      prunuln. 

Ff>//(>pora       (lisf/f/i((,  (ioldf.  s|i. 

ThanuuscHs  hijUhis. 

i/yacil/s. 
Ftilodictya    lanceolata,      (ioldf.  s]). 

flahcUata. 

pota)no<ictoti. 

Micropom  n.  g.  La  diaguose  est  la  suivante  :  Colonie  comprimée  latéralement,  seud)lable 
à  une  Esclmra  ;  simiile  ou  branchue,  sans  lobe  ;  les  deux  bords  de  la  colonie,  placés  vis-à-vis  l'un 
de  l'autre  et  presque  toujours  aigus,  sont  lisses  ou  ornés  de  stries  tines,  longitudinales,  sans  cellules. 
Les  petites  cellules  sont  rangées  en  séries  transverses,  régulières,  obliques,  sur  les  côtés  larges  de 
la  colonie.  Elles  sont  tubuleuses  et  sont  adossées  par  la  base;  un  eocnenchyme  calcaire  se  trouve 
placé  entre  elles,  sans  qu'elles  soient  séparées  dans  toutes  les  espèces  par  une  paroi  mince,  caractère 
par  lequel  ce  genre  se  distingue  du  genre  Esclmra. 

Micropora  scalpellmn,  Lonsdale  sp. 

scalpeUiformif;. 

flnhdbduni.         Leuchtenberg. 

rliomhico. 

exerta. 

ci/r]tistomoiilcs. 
Discopora    d'Orbiguy. 

lameJla. 

pUHf/tlf/l. 

Chasmatopora  n.  g.  Colonie  ranu-use.  Les  rameaux  s'anastomosent  et  montrent  de  grandes 
mailles  dans  les  interstices;  les  cellules  rondes,  non  saillantes,  enfoncées,  ne  se  montrent  que  sous 
l'aspect  de  petits  pores  disposés  en  rangées  assez  irrégulières  sur  un  seul  côté  du  polypier,  tandis 
que  l'autre  côté  paraît  lisse  ou  strié. 

ChasnKtt.        tc)i(ll<i. 
Coscinium     proavus. 
Ccriopora       hironn's. 
JTdcropora     foraniinosa . 

i/z/J/osa. 
Diastopora  so//al/s. 
Escliariporn  cUtthrata. 

iBeitr.  ycogr.  Vert  h.  fo.ssil.  Tliicrc  Busslands.) 

185S.     Schmidt    cite    les  Biyozoaires    suivants,    provenant   du  Siluiien    d'Esthland,    du  Nord  de 

Livland  et  de  l'île  d'Oesel  : 

4* 


28  APERÇUS  HISTORIQUES 

Discopora?  rlKiinliit'cni Schiuidt. 

Ftilodktya  acuta Hall. 

costellata Me  Coy. 

eli'gantiila Hall. 

t'siilanata Me  Coy. 

lauceollata ...  Goldfiiss. 

sealpellum Lonsclale. 

tcsselhita Hisiiii;er. 

lictcpora  tenella Eicliwald. 

angulata Hall. 

furcata Eichwalil. 

Thanniiscns  bifidiis Eicliwald. 

Friicsfcl/a  autiqua Loiisdale. 

V/nr/iI(ir/(i  iiiogastoiua Eicliwald. 

iiixlulosa Eicliwald. 

Jintolila  autiqua    • l'oithick. 

Coscinium  proavus Eicliwald. 

Quelques-uns  de  ces  goures,  tels  que  lldepor(t ,  Viticnlan'a,  devront  i)robableiuent  être  associés 
à  d'autres  types. 

(Unters.  silur.  Forni.  K^fliUtiid,  NoytJ-LIrUitid  mitl  Orscl.) 

1859.  Dans  son  grand  ouvrage  sur  les  pétrifications  de  la  lîussie,  E.  d'Eicliwald,  décrit  iilu- 
sieurs  espèces  de  Bryozoaires.  Nous  les  éuumérerons  ici  sans  faire  aucune  remarque  sur  les 
déteniiiiiatious. 

Eicliwald  cite  les  t'ornies  suivantes,  des  couches  inférieures  siluriennes,  qu'il  noinine  calcaire 
à  orthochrcs  ou  caJcairç  (Idloiiiit/'qnr :   [t/iali'lhiopora  n.  g.,  p.  3()8. 

Diagnose  de  ce  genre  : 

„Le  polypier  en  éventail,  est  tantôt  plissé,  tantôt  non  plissé,  à  rameaux  principaux  grêles, 
liifurqués,  ouduleux  ou  infléchis  tantôt  d'un  côté,  tantôt  de  l'autre;  les  rameaux  secondaires,  latéraux, 
très  délicats  et  courts,  forment  avec  les  rameaux  principaux  des  mailles  ovalaires  ou  quadran- 
gulaires,  assez  grandes  et  (Fordinaire  trois  fois  plus  larges  que  les  rameaux  principaux.  Les  cellules 
ne  se  reconnaissent  i)as  liien,  mais  il  semble  qu'il  n'y  en  ait  eu  qu'une  seule  rangée  sur  les  ra- 
meaux verticaux,  l'autre  côté  étant  lisse;  les  rameaux  semblent  avoir  été  vides  à  l'intérieur. " 

Cli((sui(it.  tcnrJla Eichwald. 

'riiiiiiniiscHS 

hifhlu^ Eicliwald, 

l'tilodict!)u 

lanceolatd  (joldfuss  sp. 

Stlct()/)ora Hall. 

scalpel/ Kiii Lonsdale. 

scalpicllifonii/s Eicliwald. 

flubclluiii, Eichwald. 

c.rscrta Eichwald. 

Micropora  nov.  geuus      Eichwald,  p.  .'i'Jo. 

(jracllis Eichwald. 

cjiclostomokics Eichwald. 

rhombica Eichwalil. 


SUR  LES  BRYOZOAIRES,  TAR  CONTRÉE. 


29 


IHcropora  nov.  gcii 

pcnmda  . 

cxilis .  . 
Coscinimn  .    ■ 

proarits  . 
Yincularia     . 

iiodulosa 
Hetcropora     . 

(jihbosd  . 


Des  mûmes  formations  de  rEsthonie  sont  citéc's  les  formes  suivantes 


.  Eicliwald,  p.  305. 

.  Eichwuld. 

.  Eicliwald. 

.  Keyseilinfi'. 

.  Eieliwald. 

.  Défiance. 

.  Eiclnvald. 

.  I)laiiivill(!. 

.  Eicliwald. 


De  la  Livonie 


De  File  Dago-: 


Ftilopora 

distlclia  .    . 
Stidiijxira 

sculpdluni, 
Cosciniuin  .    .    . 

proavus  .    . 

Vinctdaria    .    . 

nu'flftsfonid 


.  .  Goldfuss  sp. 

.  .  Lonsdale. 

.  .  Keyserling. 

.  .  Eicliwald. 


.  Défiance. 
.  Eicliwald. 


Ptilod/cfija 

fhtMIafa Eichwuld. 


Des  calcaii-es  à  l'cntanimis  de  la  Eivonie,  on  cite 

Feitcsfella  .    . 

((iifhinn  . 

stfinltita 
Jlliuhdhiopora 

uiidnlntd 

Dn  ineiiie  étage  de  FEstlioiiie: 
Fciiestcllu 


.  Lonsdale. 
.  Goldfuss  sp. 
.  Eicliwald. 
.  Eicliwald. 
.  Eicliwald. 


D'Altaï: 


sfr/(il(tfa 
l'tilodictija 

pùtamo(jeton 
lauicoldta  . 

FcHcstclla  .    .    . 


.  Lonsdale. 
.  Eicliwald. 

.  Eicliwald. 
.  Eicliwaiil. 

.  Lonsdale. 
.  Hall. 


Des    calcaires  supérieurs  de  llle  .rOesel,    qui   S(!   distinguent  iKir  leur  richesse  en  Polypiers,    se 
trouvent  décrites  : 

Feiwstc/la Lonsdale. 

cxilis Eichwuld. 

Ftilodirti/n 

lanccoluta      Goldfuss  sp. 


30  APERÇUS  HISTORIQUES 

Vincularia    .    .    .    .    i Defraiico. 

megastoiiia Eitliwald. 

noduJosd Eicliwald. 

(Lcthfica  rossica  ou  l'ah'mitoloiiic  de  la  Itns.sic,    V.  L/'vr.) 

7.    Aperçu  historique  pour  la  contrée   de  Hof,  en  Bavière. 

On  ne  connaît  aucun  Biyozoaire  dans  cette  contrée,  dont  la  faune  coirespond  en  .mande 
partie  ii  la  faune  première  silurienne  et  possède  en  outre  des  représentants  de  la  faune  seconde. 

Nous  prions  le  lecteur  de  se  reporter  aux  explications  données  i)ar  Barrande. 

8.    Aperçu  historique  en  Belgique. 

1873.  M.  C.  Malaise  cite  entre  autres:  Ectcjwra  sp.,  Ptilodidya  sp.  du  Silurien  du  centre  de 
la  Belgique.     (Notes  sur  la  descr.  tcrr.  silur.  du  centre  de  la  Belgique.) 

Nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ait  jusqu'à  ce  jour,  en  Belgique,  des  espèces  de  Bryozoaires  bien 
déterminées. 

O.    Aperçu  historique  en  Allemagne,   Oiluviutn. 

1835 — 1837.  II.  G.  Broun  décrit,  sous  le  nom  de  Gorr/oii/a,  4  espèces  semblables  à  Fene- 
stella.  Ce  qui  est  intéressant  pour  nous,  c'est  sui'tout  le  nom  des  Imalités  où  ces  fossiles  ont  été 
recueillis.  Ces  localités  sont:  Wipperfiihrt  et  P^nis,  dans  le  Cirauwacke,  et  le  Dilttrlimi  dans  la 
plaine  de  FAllemagne   du  Nord. 

1853.  Geinitz  se  sert  du  nom  de  Fou/stcUa  ])Our  décrire  une  espèce  du  Grihi.steiiduf  de 
Saxe;  cette  espèce  est  nommée  Fenestella  avt/qua,  (îoldf.  sp. 

(Verstein.  d.  (rra_uwacke)ifoni/(itioii.) 

1861.  Ferd.  lîoemer  coniniunique  les  formes  suivantes  entre  autres  pétrifications  très  nom- 
bi'cuses  du  Diliwinm  de  Sadewitz,  Silésie  i»russienne  : 

Heloiwra       sed/jii/l/funii/s,  Eicbwald. 
rtilodictjiii  pii/inda,  lîoemer. 

(Foss.  fn/nifi  dit.  (resrliiclie,  Siid(/r/f.:\) 

1885.  A.  Ilemelé  dresse  une  liste  des  fossiles  du  Dlluvium  de  FAllemagne,  dont  la  collection 
a  été  exposée  au  Congrès  géologique  de  Berlin.  On  y  trouve  les  formes  qui  suivent,  provenant  du 
calcaire  à  Leptaena,  considéré  comme  équivalent  de  la  couclie  de  Boyl;liolm  (Esthland)  : 

No.  20Î),  Fenestella,  n.  sp.  du  giand  bloc  erratique  près  de  Oderberg. 

No.  211),  jmiodictija  —  uriifa  Hall,  même  local. 

De  plus,  du  calcaire  à  J!ri/r/rliiit  du  Silurien  su}K'rieur:  No.  '2ii,  un  morceau  de  roclie 
exceptionnellement  riclie  en  fossiles  et  montrant  Beyrichia,  Chouetcs.  /'Iia/idojis,  l'ti'r'nicu.  Itln/neho- 
nella  et  Ffi/ndicti/it  la)trriilatii.  (ioldf.  .  .  .  Localité:    l'elcerniarl;. 


SUR  LKS  BRYOZOAIRES,  PAR  CONTREE.  3] 

lO.    Aperçu  historique  en  France. 

1S61.  F.  Cailliaud  jiublie  une  liste  de  fossiles  de  la  faune  troisième.  Parmi  ces  fossiles, 
recueillis  à  la  Ferionnière  (Loire-Inférieure),  il  cite  deux  espèces  indéterminées  appartenant  au  genre 
Fencstclla. 

(L'existence  de  la  faune  troisième  dans  le  départ,  de  la  Loire-Inférieure.) 

1861.     P.  Dalimier  décrit  des  Bryozoaires  sur  des  noifanx  schisteux. 
(Stratigraphie.  Terrain  primaire  du  Cotentiii.) 

1880.  Ch.  Barrois  a  trouvé  Fenestella  sp.,  près  de  Rosan  et  de  Coat  garu,  dans  les  calcaires 
de  la  presqu'île  de  Crozon,   qui  renferment  la  faune  troisième  silurienne. 

(Terr.  silur.  sup.  de  la  jn-esqu'îlc  de  Crozon.) 

1887.     Parmi  les  fossiles  de  la  faune  troisième  silurienne  d'Ebray,  Ch.  Barrois  cite: 
Fenestella  cf.  JBischofi  Roemer, 
Fenestella  cf.  bifurca  Roemer, 
Fenestella  cf.  pluma  Philips. 
(Notice  préilÂm.  faune  d'Eliraif.) 

II.    Aperçu  historique  en  Espagne. 

1882.  Ch.  Bari'ois  publie  la  description  des  fossiles  ilu  Silurien  des  Asturies  et  de  la  Galice. 
Dans  la  liste  des  espèces,  nous  ne  trouvons  aucun  Bryozoaire. 

(Recherches  sur  les  Terrains  anciens  des  Asturies  et  de  la  Galice.) 

la.    Aperçu  historique  en  Portugal. 

Nous  ne  connaissons  aucune  espèce  de  Bryozoaire,  qui  ait  été  recueillie  dans  les  couches 
siluriennes  de  cette  contrée. 

13.    Aperçu  historique  en  Sardaigne. 

Les  formations  siluriennes  peu  explorées  de  cette  contrée,  n'ont  fourni,  jusqu'à  ce  jour,  aucun 
Bryozoaire. 


Nous  citerons  encore  deux  Bryozoaires  trouvés  eu  1878,  par  R.  Etheridge  j««.,  dans  le  Silurien 
supérieur  de  l'Australie.     Ces  espèces  sont: 

Ceriopora  oculata  Clarke,  sans  indi(;ati()n  de  localité  ni  d'étage. 

Ptilodictya  fucoides,  Me  Coy,  du  Silurien  supérieur  de  Goulburn  (Victoria). 

(Catalogue  of  Australian  fossils.) 


9>«X3-!« 


32 


LISTE  DES  BRYOZOAIRES  DES  TERRAINS 


Chapitre  II. 

Liste  des  Bryozoaires  des  terrains  dévonien, 
carbonifère  et  permien. 

La  connaissance  des  Bryozoaires  paléozoïques  est  loin  d'avoir  atteint  le  même  degré  dans  tous 
les  pays. 

Eu  Amérique,  les  Bryozoaires  ont  fourni  des  matériaux  aux  excellents  ouvrages  de  J.  Hall, 
d'Ulrich,  de  Nicholson,  etc.,  de  sorte  que  ce  pays  peut  être  considéré,  sous  ce  rapport,  comme  celui 
qui  a  été  l'objet  des  explorations  les  plus  étendues. 

Par  contraste,  dans  les  autres  contrées,  on  ne  fait  mention  des  Bryozoaires  qu'en  étudiant  les 
autres  fossiles. 

Les  listes  que  nous  présentons,  sont  donc  établies  sur  ditlérents  principes  correspondant  au 
degré  de  connaissance  de  cette  classe  dans  les  diverses  contrées  que  nous  passons  en  revue.  Nous 
suivous  Tordre  naturel  et.  nous  ennuierons  les  Bryozoaires: 

1.  du  terrain  dévonien, 

2.  ilu  terrain  carhonifère, 

3.  du  terrain  perniicn. 

1.    Bryozoaires  du  terrain  dévonien. 
Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain  dévonien. 


Nombre 

Oontrées 

l"'° 

G  o  n  r  e  s 

des 
espèces 

Observations 

1.   Allemagne. 

1 

0 

Fenestella     ....     Lonsdale. 
Phyllopoi-a King. 

2 

j     ti-ée   n'a  été  étudié  d'après  la 
)      iiiétliode  récPiitP. 

1 

Ascodictvon Nicliols. 

2 

0 

Bothrylopora Ulrich. 

1 

3 

Cerameiia      Hall. 

1 

2.   Amérique. 

4 
(1 

Cerainoixira Hall. 

Clatinoi)(n-a Hall. 

C]oM(i])()ra Hall. 

1 

1 

1 

1 

' 

Coscincila Hall. 

•j 

S 

Coscinium     ....  Keyserling. 

3 

DÉVONIEN,  CARBOmFÈRE  ET  PERMIEN. 


33 


Oontrées 


N° 


Gr  e  n  r*  o  S 


Nombre 
des 

espèces 


Observations 


2.   Amérique 

(suite). 


3.  Angleterre.  • 


9 

10 

11 

12 

13 

14 

15 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

26 

27 

28 

29 

30 

31 

32 

33 

34 

35 

36 

37 

38 

39 

40 

41 

42 

43 

44 

45 

46 

1 
2 
3 
4 


Ciisiiiflla Hall. 

Cystodictya Ulrich. 

Dicliotrypa Ulricli.  ! 

Eusjiilopora Ulricii. 

Faviiclla Hall. 

Fencstella Lousdale. 

Feiiestrapora Hall. 

(ilaïuoiKime Goldfiiss. 

Hedereila Hall. 

Helicopora Claypolo. 

Hemitrypa Phillips. 

Heniodia Hall. 

Iiitrapora Hall. 

Isotrypa Hall. 

Loculipura Hall. 

Lyropora Hall. 

Orthopora Hall. 

Paleschaia Hall. 

Phyllopora li'mg. 

Polypoia Me  Coy. 

PiisiiKipora Hall. 

Ptilodictya Lousdah;. 

Ptilopoia Me  Coy. 

Ptiloporella Hall. 

Ptiloporiiia Hall. 

Reptaria Ilollc. 

Reteponua    ....    d'Orbigny. 

Scalaripora Hall. 

Semieosciiiium Proiit. 

Semiopora Hall. 

Stictopora Hall. 

St.iet()i)oiiiia Hall. 

Stomatopora Bronn. 

Taeniopora    ....    Nicholsou. 
Thaniiiiseiis  .......    Kiiig. 

ThaiHUotrypa Hall. 

Tropidopora Hall. 

Uiiitiy])a. Hall. 

Ceriopoia Goldfuss. 

Feuestclla Lousdale. 

GlaueoiiouH! Goldfuss. 

Hemitrypa Phillips. 


1 
1 

1 

2 

1 

63 
3 
1 
5 
1 
5 
1 
1 
2 
2 
1 
6 
5 
2 

41 
5 
6 
3 
2 
4 

o 
O 

7 
4 
6 
1 

34 
1 
1 
4 
3 
1 
1 

18 

2 
4 
1 
1 


|Est    regardé    comme    un    sous- 
i     genre  de  Fenestella. 


Ces  3  genres  sont  regardés  comme 

des  sous-genres  de  Fenestella. 


(  J.  Hall  regarde  ce  genre  comme 
*     un  sous-genre  de  Fenestella. 


Sous-genre  de  Fenestella. 

Cité  d'après  les  anciens  travaux. 
Ce  genre  n'est  pas  représente  dans 
les  dépôts  paléozoïques. 

Les  Bryozoaires  d'Angleterre,  ;\ 
l'exception  du  genre  Fenestella, 
n'ont  été  soumis  à  aucune  étude, 
basée  sur  les  opinions  nouvelles. 


34 


LISTE  DES  liKYOZOAIRES  DES  TERRAINS 


Oontrées 

X" 

G^  e  n  X»  e  s 

Nombre 

des 
espèces 

Observations 

3.    Angleterre 

(suite).               j 

4.   France. 

(i 

7 

1 

2 

o 
O 

4 

Phylldpora Kiug. 

Polypoia Me  Coy. 

Ptilopora Me  Coy. 

Criserpia Michelin. 

Feiiestella Loiisdale. 

Stoiiiatoixira     ....      Eroiin. 
Tereliripora  ....   D'Orbigiiy. 

1 
1 
1 

5 
8 
1 
1 

2.    Bryozoaires  du  terrain  carbonifère. 


Le  travail  de  Slirubsole  sur  les  formes  de  FvnesteUa  du  terrain  carbonifère  de  l'Angleterre, 
a  beaucoup  contribué  à  la  critique  de  la  synonymie  et  ;i  la  coniiaissance  du  mode  de  croissance  du 
genre  Fenestc/hi.     (Quart.  Jonni.  of  i/mj.  Soc.    Vol.  XXXV.    lf<~!i.) 

Pour  montrer  jus(|u'à  quel  jioiiit  la  synonymie  s'était  accrue  dans  les  Fenc.-^tdla  du  Carbonifère, 
en  Angleterre,  il  suffira  de  dire  que  Slirnbsole  a  dû  réduire  à  5  le  nombre  20  des  anciennes 
espèces.  Les  causes  pour  lesquelles  des  erreurs  se  sont  glissées  dans  les  descriptions  anciennes  et 
ont  produit  une  confusioii  dans  la  détermination  des  espèces,  sont  les  suivantes,  selon  Shrubsole: 

1.  TTne  connaissance  très  imi)arfaite  de  la  véritable  grandeur  du  P>ryozoaire.  Cette  grandeur 
est  généralement  plus  considéralile  que  les  anciens  auteurs  ne  l'ont  cru. 

2.  L'ignorance  de  la  différence  naturelle  de  la  structure,  aussi  bien  que  des  différents  stades 
et  des  parties  de  leur  accroissement. 

3.  La  connaissance  incertaine  de  la  forme  typique.  Eu  égard  à  la  grandeur,  Shrubsole  a  me- 
suré les  contours  d'une  colonie  (lé])loyée  de  Fcncst.  plchcia  Me  Coy.  Ils  atteignent  au  moins  2  pieds 
de  circonférence  et  ]irobablement  davantage  encore. 

11  a  jm  dcciire  3  stades  de  croissance  bien  marqués,  savoir:  la  tVirme  du  spécimen  jeune,  celle 
du  spécimen  adulte  et  celle  du  sprcimcii  âgé.  Ces  formi-s  diffrri'iit  considérablement  entre  elles  par 
leurs  aiiparences  extérieures. 

Dans  son  jeune  stade,  le  lîiyozoaire  est  foliacé  et  souvent  cordiforme:  il  luoiitre  (pielquefois, 
comme  dans  Fcne.stella  nodidosd  l'hill.,  une  tige  distincte. 

Les  spécimens  adultes  iiréseiitent  la  forme  d'un  cercle  ou  d'une  extension  ovale  ]ilus  ou  moins 
aplatie  au  centre;  les  extrémités  finissent  jiar  des  lobes  semi-circulaires,  et  portent  de  légers  plis. 
La  forme  en  éventail,  si  souvent  mentionnée  par  les  auteurs  qui  ont  traité  cette  matière,  n'est  pas 
une  forme  vraie  et  jiarfaite,  mais  un  segment  de  rextension  extérieure  du  Hryozoaire. 

Dans  le  stade  de  Fàge  avance,  les  rameaux  principaux  et  les  poutrelles  devienueiit  si  épais 
qu'ils  ressemblent  par  leurs  dimensions  et  leurs  caractères  aux  mêmes  éléments  des  Folyjwra.  Dans 
ce  dernier  stade,  les  rameaux  ]iriiici|ianx.  au  lieu  d'être  droits,  crdissent  en  zigzag.  Ce  fait  est 
cause  par  l'épaississement  des  angles  formes  par  les  rameaux  principaux  et  les  i)(>ntrelles.  Par  suite 
(le  cela,  les  mailles  (fcnfstrulcs)  deviennent  hexagonales. 


DKVONIKN,  CARBONIFÈRE  ET  PKRMIEN. 


35 


Il  faut  uutiH-  que  cliatum  de  cos  stades  successifs  de  croissance  est  caractérisé  par  uiu? 
structure  particulière,  ce  qui  mérite  d'être  mentionné. 

La  partie  basale  dirtere  toujours  considérablement  de  la  partie  supérieure.  Dans  le  premier 
stade,  les  mailles  sont  larges  et  irrégulières,  tandis  que,  dans  les  deux  autres,  elles  sont  plus  étroites  et 
régulières.  L'épaississement  de  la  surface  de  la  base  se  fait  graduellement  et  d'une  manière  continue 
jusqu'au  point  où  les  cellules  s'oblitèrent.   La  base  véritable  ne  présente  qu'une  masse  calcaire  et  solide. 


Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain  carbonifère. 


Oontrées 


N" 


<3^  e  n  r"  o  s 


Nombre 
des 

espèces 


Observations 


1.   Allemagne. 


2.  Amérique. 


1 
2 
3 

1 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

10 

11 

12 

13 

14 

1.5 

16 

17 

18 

19 

20 

21 

22 

23 

24 

25 

2(i 

27 

28 

29 

30 


Acautliot-ladia King. 

Fenestella Lonsdale. 

Polypora Me  Coy. 

Acantlioclailia King. 

Acrogeuia Hall. 

Actinotrypa Ulrich. 

Archimedes  ....     Le  Sueur. 

Bereuicea Lamouroux. 

Cbainodictyon  ....    Foerste. 
Cosciiiiiini      ....  Keyserling. 

Cyclopora Prout. 

Cycloptu-ella Ulrich. 

Cyclodictia Ulrich. 

Dichotrypa Ulrich. 

Diploclema Ulrich. 

Fenestella Lonsdale. 

Fenestralia Prout. 

Hemitrypa Phillips. 

Heterodictya     .    .    .    Nicholson. 

Lyropora Hall. 

Phylloporina Ulrich. 

Polypora. Me  Coy. 

Prismo])ora Hall. 

Proutella Ulrich. 

Ptilodictya Lonsdale. 

Ptilopora Me  Coy. 

Septopora Prout. 

Sphragioi)ora Ulrich. 

Stictopiira Hall. 

Synocladia King. 

Taeniodictya Ulrich. 

ïhanniiscus King. 

Worthcnopora Ulrich. 


2 
2 
1 

1 
1 
1 
17 
1 
2 

10 
3 
2 

10 
.5 
2 

51 
2 
8 
1 
7 
1 

24 
3 
1 
1 
5 
5 
1 
3 
2 

G 
5 
o 


.Peut  passer  pour  un  sous-genre 
(    de  Fenestella.  ' 


36 


LISTE  DES  BRYOZOAIKES  DES  TERRAINS 


Oontrées 


N° 


3.  Angleterre. 


7.   Russie. 


O  e  n  r*  e  s 


Nombre 

des 
espèces 


Observations 


4.  Australie 
(Nouvelle  Galles). 


5.  Belgique. 

6.  Nouvelle 
Terre. 


Actiiiostoina  . 
Ardiaeopora  . 
Ascodictyon  . 
Cellepora  .  . 
Ceniniopora  . 
Ceriopora  .  . 
Berciiicoa  .  . 
Fcuestella 
Glauconome  . 
Goiiiocladia  . 
Heiiiitrypa  . 
Hypliasiiiopora 
Iclitliyoï-hachis 
Orbiculites  . 
Polypora  .  . 
riiylloi)Ora  . 
l'tilopora  .  . 
riistulopora  , 
lîliabdomesou 
Sulcoretepora 
Synocladia  . 
Thamniscus  . 


Deudricopora 
Fenestella 
rcniiiretepora 
Phyllopora  . 
Polypora  .  . 
Protoietepora 


Cellepora  . 
Fenestella . 


Archimedes 
Fenestella  . 
Glauconome 
Polypora   . 


Acanthocladia 
Coscinium 
Fenestella  . 
Polypora  .  . 
Ptilopora  .  . 
^'iIu■ularia     . 


Young  &  Youug. 
Eiclnvald. 
Nicliolson. 
.  Gmelin. 
.  .  Hall. 
.  Goldfuss. 
Lamoiiroux. 
.  Lonsdale. 
.  Goldfuss. 
Etheridge. 
.  Phillips. 
Etheridge. 
.  Me  Coy. 
.  Me  Coy. 
.    Me  Coy. 


,    .    Kiug. 

Me  Coy. 
Blainville. 
oung  &  Young. 
d'Orbigny. 

.    King. 

.    King. 


Koninck. 

Lonsdale. 

d'Orbigny. 

.    King. 

Me  Coy. 
Koninck. 

Goldfuss. 
Lonsdale. 

Le  Sueur. 

Lonsdale. 

Lonsdale. 

Me  Coy. 


.    King. 

Keyserling. 

Lonsdale. 

Me  Coy. 

Me  Coy. 


1 
1 
1 
1 
1 
5 
1 
5 
13 
1 
1 
1 
1 
1 
8 
2 
2 
2 
3 
3 


2 
2 
12 
9 
2 
5 


Ancienne  détermination. 

Ancienne  détermination. 

;Shrubsole   a   réduit   à   5   les   20 
espèces    qui    étaient    rangées 
[     sous  ce  genre. 


Ancienne  détermination. 


Ancienne  détermination. 


(Est  cité  ici  sous  le  nom  de  Ar- 
l     chimedipora. 


DÉVONIEN,  CARBONIFÈRE  ET  l'ERMIEN. 


37 


Nous  ajouterons  aux  Bryozoaires  du  terrain  carbouit'ère  les  genres  qui  proviennent  des  couches 
de  transition  situées  entre  les  formations  carbonifères  et  permiennes,  et  auxquelles  ou  a  donné  le 
nom  (le  Permo-Carbomfère. 

Liste  des  genres  de  Bryozoaires  du  terrain  Periiio-Carhoiiîfère. 


OontT-ées 

N° 

C^  e  n  r  o  s 

Nombre 

des 
espèces 

Observations 

1. 

Ile  de  Spitzberg. 

1 
2 
3 
4 

Fenestella      ....      Lonsdale. 

Phyllopora King. 

Polypora Me  Coy. 

Ilamipora Toula. 

2 
1 
1 
4 

iCe  nouveau  genre  se  trouve  aussi 
l     clans  le  Permien  de  l'Amérique. 

3.    Bryozoaires  du  terrain  permien. 


La  grande  vitalité  des  r)ryozoaires  dans  les  terrains  silurien  et  dévouien,  et  partiellement  dans 
le  carbonifère,  diminue  sensiblement  dans  le  Permien.  Beaucoup  de  genres  représentés  dans  les 
couches  plus  anciennes  n'apparaissent  plus  dans  ce  dernier,  et  ceux  qui  ont  passé  dans  cet  horizon 
n'offrent  que  peu  d'espèces.  C'est-  pour  ce  motif  ([ue  la  liste  suivante  n'est  pas  riche  en 
Bryozoaires  : 


Oontrées       X" 


Ci  e  n.  r*  e  s 


1.   Allemagne. 


2.   Amérique. 


3.   Angleterre. 


4.   Russie. 


Acanthocladia 
Fenestella  . 
Phyllopora  . 
Polypora  .  . 
Stomatopora  . 
Svnorladia     . 


Acanthocladia 
Fenestella  .  . 
Phyllodictya  . 
Polypora  .  . 
Ilamipora  .    . 

Acanthocladia 
Fenestella .  . 
Phyllopora  . 
Stomatopora  . 
Synocladia  . 
Thamniscus  . 

Acanthocladia 
Fenestella  .    . 


Nombre 
des 

espèces 


.  King. 
Lonsdale. 
.  King. 
Me  Coy. 
.  Bronn. 
.    King. 


.  King. 
Lonsdale. 
.  Ulrich. 
Me  Coy. 
.  Toula. 


.  King. 
Lonsdale. 
.  King. 
.  Bronn. 
.  King. 
.    King. 


King. 


Lonsdale. 


1 
3 
1 
1 
1 
1 

1 
2 
1 
1 
1 

1 
1 
1 
1 
1 
1 

1 

2 


Observations 


38 


LISTE  DES  BRYOZOAIRES  DES  TERRAINS  DEVONIEN,  CARBONIFÈRE  ET  PERMIEN. 


En  adclitioliiiaiit  les  cliitiVes  des  listes  exposées  ci-dessus,  nous  obtenons: 

1.  Terrain  dévonien: 

1.  Alleuiagne 

2.  Amérique 
H.  Angleterre 
4.  France  .    . 

Total     . 

2.  Terrain  carbonifère: 

1.    Allemagne 3  genres  avec       5  espèces 


2  genres 

avec 

5 

espèces 

4G        „ 

n 

263 

« 

7 

n 

11 

n 

4        ., 

rt 

15 

1 

59  genres 

avec 

204 

espèces. 

2.  Amérique 30 

3.  Angleterre 22 

4.  Australie 6 

5.  Belgique 2 

(1.  Nouvelle  Terre    ....    4 

7.  Russie (i 

Total 


183 
5(j 
11 
8 
17 
32 


73  genres  avec  312  espèces. 

2a.     Terrain  Permo-Carbonifère  : 

1.    Spitzberg 4  genres  avec       S  espèces 

Total 4  genres  avec       8  espèces. 

3.    Terrain  Permien; 

1.  Allemagne 6  genres  avec 

2.  Amérique 5       „          „ 

3.  Angleterre 6       „          „ 

4.  Russie  .    . 2       „ ,^^ 

Total     .    .    .    .    . 


8  espèces 
6 


19  genres  avec     23  espèces. 

Dans   la  liste   précédente,   nous   n'avons   naturellement  pas   fait   mention   des   réapparitions   de 
certaines  espèces  dans  les  différentes  contrées. 


ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES  DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHEME.  3  9 


Chapitre  III. 
Etudes  des  genres  et  espèces  de  Bryozoaires,  en  Bohême. 

Dans  les  Traités  ilc  l'ahMintologie,  les  Bryozoaires  paléozoïques  sont  distribués  eu  difîéreutcs 
fauiilles.  C'est  surtout  dans  les  foruiatious  dévouieuiu;  et  carhouifére  (|ue  les  genres  sont  le  plus 
fréquents,  et  qu'ils  ottVent  par  leurs  uonilireuses  esjjèces  le  i)lus  giand  contingent  aux  familles. 

Il  en  est  tout  autrement  des  genres  siluriens  dont  le  nombre  n'est  pas  considérable,  quoique 
quelques-uns  d'entre  eux,  tels  que  Fcncstcl/a,  l'tiloiJyctia  etc.,  présentent  beaucoup  de  formes  spé- 
cifiques dans  le  Silui'ien  de  différents  pays. 

Le  genre  l'tllodirfiid  n'est  pas  rejuésenté  dans  plusieurs  contrées,  par  ex.  en  Bohême,  où  il  est 
remplace  par  une  autre  forme  analogue. 

Hall  et  Ulrich  ont  exposé  des  classifications  renfermant  tantôt  de  nombreux  genres  divisés 
en  sous-genres,  tantôt,  au  contraire,  jilusieius  genres  réunis  ensendde,  ajjrès  avoir  été  indépendants 
jusque-là.  Ces  classifications  ne  sauraient  être  adaptées  aux  reiirésentants  relativement  assez  rares 
de  notre  terrain. 

Il  nous  est  également  impossible  de  distinguer  dans  le  genre  Foie.sfeUa,  ces  sous-geurcs  que 
Hall  a  établis  pour  les  Fenestellides  du  Devonien,  tels  que:  Isotrypa,  Loculipora,  Lyropora,  Poly- 
poru,   Tectulipora,    Unitrjipm  etc. 

Ya\  décrivant  les  Bryozoaires  du  Silurien  de  la  Bohême,  nous  ne  suivrons  aucun  système,  mais 
nous  nous  contenterons  d'étudier  chaque  genre  à  part. 

Nous  appellerons  d'abord  l'attention  du  lecteur  sur  le  genre  Foiestclla  avec  ses  sous-genres; 
après  quoi,  nous  exposerons  la  description  des  autres  formes.  A  ce  sujet,  nous  ferons  observer  que 
les  Bryozoaires  cités  ici  appartiennent  aux  Cyclostomes.  Le  genre  Ceramojwra  seul  fait  exception. 
Ulrich  lui  a  récemment  assigné  une  place  dans  les  Monticuliporidae.  Dans  notre  description  géné- 
rique, nous  consacrerons  quekiues  détails  à  la  modification  apportée  par  ce  savant. 

Le  groupe  des  Bryozoaires  cheilostonies  n'est  jias  représente  dans  notre  terrain.  Il  forme  une 
branche  géologiquement  plus  récente,  et  il  faut  accepter  avec  reserve  les  assertions  concernant  les 
rei)resentants  de  ce  groupe.  (]ui  jnoviennent  des  couches  paléozoïques.  Il  est  même  possible  que 
beaucou]!  de  geiu-es  de  ces  formations,  placés  aujourd'hui  dans  le  groupe  des  CheiloHtmncs,  appar- 
tiennent en  réalité  aux  Cyclostomes. 

Cette  opinion  est  iiartagee  ]iar  le  fondateur  de  la  nouvelle  classification  des  Bryozoaires  paléo- 
zoïques, Ulrich.  i|ui  ne  cite  |iarnii  les  (7^r/7as/o/;;e,s- que  deux  genres,  dont  l'un,  Falcschara,  avec  doute. 

Voici  dans  (pu'l  ordre  se  succéderont  les  genres  que  nous  allons  étudier: 

1.  Foiesfclhi,  Lonsdale.  avec  ses  sous-genres: 

a)  Ufroponi,  Poéta, 

b)  Scrni/Kira.  l'octa, 

c)  ]l('tc}ii)viiia.  d'Orbigny. 

2.  Folypont,  Me  (Joy. 

3.  Ikmitrypa^  Phillips. 


40  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

4.  Ltmmatopora^  l'octa. 

5.  Filites,  Barrande. 
G.     Ccramopora,  Hall. 

7.     IJryozoaiios  iiideteniiinables. 

Genre   Fenestelta,    Lonsdale. 

PI.  7— s— 9— 12— 13— U— 16— 17. 

Le  nom  de  ce  genre  est  cité  pour  la  première  fois  dans  l'ouvrage  de  R.  J.  Murcbisou,  The  siln- 
rian  stjstem.  C'est  Lonsdale  qui  a  fourni  les  descriptions  des  fossiles  appartenant  aux  classes  infé- 
rieures du  règne  animal  et  trouvés  dans  ce  système,  eu  Angleterre. 

Toutefois,  dans  cet  ouvrage  où  il  décrit  et  ligure  les  fossiles  qu'il  avait  sous  les  yeux, 
Lonsdale  cite  un  auteur,  Miller,  „qui  se  sert  de  cette  dénomination  pour  désigner  un  polypier  de  la 
formation  carbonifère,  possédant  des  caractères  génériques  semblables  à  ceux  de  ces  fossiles". 

On  lie  saurait  dire  si  Miller  a  employé  le  nom  de  Fenestella  dans  quelque  publication  anté- 
rieure à  l'ouvrage  de  Lonsdale.  Ce  dernier  en  est  généralement  regardé  comme  l'auteur  et  à  juste 
titre,  croyons-nous,  car  c'est  lui  qui,  dans  la  publication  mentionnée,  a  fourni  le  premier  la  de- 
scription des  caractères  génériques. 

Quant  au  nom  même,  nous  remarquerons  que  sa  formation  n'est  pas  correcte.  Provenant  du 
mot  latin  fenestra,  il  devrait  être  changé  en  celui  de  feneatrella. 

D'Orbigny  proposa  cette  modification,  sans  réussir  toutefois  à  vaincre  la  force  de  l'habitude, 
et  aujourd'hui  c'est  le  nom  FenvsteJla  qui  prévaut  généraleuicut. 

Nous  nous  soumettrons  donc  à  l'usage  établi,  eu  nous  conteutant  d'a-voir  appelé  l'attention  sur 
la  formation  irrégulière  de  cette  dénomination. 

Lonsdale  voyait  dans  Fenestella  un  polypier  corné,  quoique  l'ou  puisse  facilement  se  convaincre 
de  la  nature  calcaire  du  réseau. 

Avant  Lonsdale,  on  a  décrit  et  figuré  des  colonies  semblables  sous  des  noms  différents.  En 
1820,  Schlotheiin  cite  une  forme  qu'il  appelle  Ceratophytes  rcf/fonnis,  et  Goldfuss,  en  1822,  l'espèce 
Gorgonia  infundihuliformis.  A  côté  de  ces  deux  formes,  qui  sont  de  véritables  Feuestellides,  nous 
trouvons,  dans  beaucoup  d'auteurs  anciens,  des  Bryozoaires  tout  à  fait  semblables,  mais  qu'il  est 
impossible  de  déterminer  exactement  à  cause  de  l'insuffisance  des  descriptions  et  des  figures. 

Le  genre  Fenestella  fut  aussi  associé  aux  coraux  par  Me  Coy,  qui  a  décrit  un  grand  nombre 
d'espèces  nouvelles  et  a  puissamment  contribué  cà  la  connaissance  des  Bryozoaires  paléozoïques. 

Les  études  que  Ton  a  faites  sur  les  Bryozoaires  vivants,  ont  eu  pour  conséquence  d'établir  les 
connexions  qui  existent  entre  Fenestella  et  quelques  types  de  Bryozoaires. 

Le  Prof.  Morris,  dans  sa  publication  „A  eatalogue  of  the  eollection  of  cambrian  and  slliirian 
fossils",  s'exprime  comme  il  suit: 

„Les  naturalistes  rangent  ordinairement  et  avec  raison  les  Bryozoaires,  (en  Angleterre,  Polyzo- 
aires),  dans  les  Molluscoïdes  à  côté  du  groupe  des  ïuniciers.  Les  lace  corals  et  la  plupart  des  petits 
coraux  des  mers  profondes,  comme  on  les  appelle,  sont  en  effet  des  Bryozoaires.  Mais  ils  prennent 
tellement  l'aspect  de  coraux  ramifiés  qu'il  est  ])lus  commode  de  les  placer  les  uns  h  côté  des  autres 
dans  une  collection,   surtout  parce  qu'à  l'état  fossile,   il  n'est  pas  toujours  possible  de  les  séparer  en 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHEME.  41 

deux    groupes    distincts.     Un    Brvozoaire    est    plus    rappnché    d'une    Térébratule    que    d'un    Polypier, 
qu'il  imite." 

De  notre  temps,  la  parente  du  genre  Fcnestelhi  avec  les  Bryozoaires  n'est  plus  mise  en  doute. 
Associé  avec  plusieurs  formes  très  rapprochées,  considérées  par  les  uns  comme  des  genres  distincts, 
citées  par  d'autres  comme  des  sous-genres  de  Fenestdla,  il  compose  la  famille  des  Fenestellides. 

Rapportons  ici  ce  que  Zittel  dit  de  cette  famille  dans  son  Traité  de  Paléontologie:  ..Colonie 
droite,  infundihuliforme,  lamelleuse  ou  dendroïde,  fi.\ee  au  moyen  d'une  plaquette  basale  commune  et 
portant  des  cellules.  Les  rameaux  réticulés  s'anastomosent  ou  sont  reliés  entre  eux  par  des  ponts 
transversaux.     Ouvertures  des  cellules  sur  un  seul  cote  d(!  la  colonie." 

„Ces  colonies  de  Bryozoaires,  minces,  réticulées,  ramitiées.  rappellent  extrêmement  par  leur 
disposition  certains  polypiers  cornés  (Alcyonaires),  et  parmi  ceux-ci  principalement  les  Gorgones. 
Aussi  furent-elles  reunies  par  les  anciens  paléontologistes  avec  celles-ci  sous  le  nom  de  Gorgonia, 
quoique  la  nature  calcaire  du  squelette  et  les  cellules  tubuleuses,  dirigées  d'un  seul  côté,  dénotent, 
malgré  la  ressemblance  extérieure,  une  organisation  toute  difterente  chez  ces  colonies,  et  les  fait 
ranger  sans  aucune  hésitation  parmi  les  Bryozoaires.  Une  ressemblance  avec  le  genre  cheilostome 
Betepora,  a  fait  souvent  confondre  les  Fenestellides  fossiles  avec  ce  genre."    (L.  c.p.  609,  éd.  française.) 

Dans  le  passage  que  nous  venons  de  rapporter,  on  a  indiqué  les  caractères  de  cette  famille, 
ainsi  que  sa  ressemblance  avec  d'autres  formes.  Nous  ne  saurions  entrer  ici  dans  des  détails 
sur  les  Fenestellides,  bien  qu'une  étude  comparative  des  genres  connus  ne  soit  pas  sans  intérêt, 
et  nous  nous  bornerons  à  faire  la  description  des  espèces  qui  se  trouvent  dans  le  terrain  silurien 
de  la  Bohême. 

En  étudiant  les  nouvelles  espèces  et  les  nouveaux  sous-genres  établis,  nous  trouverons  l'occasion 
de  parler  de  Fencstella  et  de  ses  congénères  au  point  de  vue  paléontologique. 

Nos  études  seront  divisées  comme  il  suit: 

1.  Aperçu  historique. 

2.  Forme  générale  de  Fencstella. 

3.  Base  et  racines. 

4.  Bord  supérieur. 

5.  Rameaux  principaux. 

6.  Poutrelles. 

7.  Mailles. 

8.  Différences  qui  existent  entre  la  surface  externe  et  la  surface  interne. 

9.  Dimensions. 

10.  Distribution  géologique  de  nos  espèces  de  Fencstella. 

11.  Groupement  des  Fencstella. 

12.  Description  des  espèces. 

I.     Aperçu  historique. 

Dans  l'Aperçu  historique  général  des  Bryozoaires  siluriens,  nous  avons  cité  le  nom  de  chaque 
espèce,  et,  pour  éviter  des  répétitions,  nous  allons  rapporter  ici  textuellement  la  diagnose  de  Lonsdale, 
en  ajoutant  les  observations  de  quelques  autres  savants,  atin  de  faciliter  l'étude  du  genre. 

6 


42  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

1839.  La  première  diagnose  générique  que  douiie  Lonsdale,  est  la  suivante:  „Polypier  fixé 
par  la  base  et  consistant  en  rameaux  qui  s'anastomosent  pendant  la  croissance  et  forment  une  coupe. 
A  l'extérieur,  les  rameaux  s'anastomosent  ou  se  liifur(iuent  régulièrement:  à  l'intérieur,  ils  forment 
un  réseau,  et  les  intervalles  sont  oïdinairenient  ovales.  Sur  la  face  externe,  se  trouve,  de  chaque 
côté  des  branches,  une  rangée  de  pores  ;  les  ouvertures,  quand  elles  sont  entières,  sont  circulaires  et 
non  bouchées.  Quand  les  rameaux  se  bifurquent  régulièrement,  ils  sont  reliés  ensemble  i)ar  des 
extensions  espacées,  transversales,  sur  lesipielles  on  ne  voit  s'ouvrir  aucune  cellule." 

„Dans  des  spécimens  bien  conservés,  on  voit,  sur  la  base  de  Polypiers  visiblement  vieux  et,  sur 
un  seul  côté  des  rameaux,  les  pores  ou  trous  accolés  pendant  la  croissance  avec  ceux  qui  se  trouvent 
sur  le  côté  du  rameau  adjacent,  et  forment  des  barres  solides,  soit  transversales  et  simples  à  travers 
les  intervalles,  soit  lénnies  obliquement  trois  par  trois  et  i)arfois  en  plus  grand  nombre." 

Plus  loin,  Lonsdale  décrit  4  espèces  provenant  du  Wcnlock  Liniestone,  savoir:  Fcm-sf..  aiifiqun, 
3fillen\  prisca  et  rcfirnJata. 

Les  figures  jointes  à  ces  descriptions  montrent  un  grossissement  très  jieu  considérable  de  la 
surface,  de  sorte  qu'elles  ne  sont  jias  suffisamment  claires  et  compréhensibles. 

Toutefois,  la  diagnose  du  genre  est  très  précise  et  contient  tous  les  i)riii(ipaux  caractères  de 
ce  genre. 

1850.     ■\V.  King  repioduit  la  diagnose  de  Lonsdale,  en  ajoutant: 

„Le  genre  Fciwstdla,  tel  qu'il  a  été  établi  par  Lonsdale,  exigeant  une  subdivision,  il  y  a  lieu 
de  modifier  la  diagnose,  bien  qu'elle  soit  complète,  au  sujet  de  la  disposition  des  cellules  et  du 
caractère  des  poutrelles.  C'est  ])Ourquoi  je  ]ndpose  le  changement  suivant:  Cellules  disposées  en 
séries  longitudinales  :  deux  rangées  et  plus,  sur  un  seul  côté  des  rameaux  :  rangées  séparées  par  une 
côte;  côtes  réunies  par  des  processus  transversaux  sans  cellul(>s." 

On  voit  par  là  que  King  a  associe  à  Fnicsfilla  des  formes  dont  les  l)ranclies  ])rinci])ales  jiortent 
])lus  de  2  rangées  de  cellules,  et  qui  nniiuteuant  sont  toutes  comprises  dans  le  genre  l'ult/jmra. 
(Ferminn  fossils.) 

1844.  M''  Coy  reproduit  la  diaguose,  eu  faisant  reniai-i|uer  que  ce  genre  possède  chsiix  séries 
de  pores  saillants  sur  la  surface  externe,  careuee.  l'ius  loin,  il  indique  les  dift'erences  qui  le  séparent 
d'autres  espèces  aiqiarentèes.  en  disant:  ..Ce  genre  excellent  est  facile  ;i  distinguer  de  Ilifcjwra  par 
ses  poutrelles  transverses,  sans  cellules,  et  par  sa  face  porifère,  qui  est  externe  au  lien  d'être  interne, 
comme  dans  le  genre  Retcpom.  Elle  diffère  de  mon  genre  Polyporn,  par  sa  surface  i)orifère,  qui 
est  carénée  et  qui  ne  possède  normalement  que  deux  rangei's  de  poies.  Elle  se  distingue  de  Hemi- 
trifpn  par  1(>  nian(|ue  apparent  (renvelop])e  externe." 

1S59.  Le  Doct.  Eicliwald  l'eproduit  ègaienuMit  la  diagnose  du  genre.  Il  y  fait  des  additions 
assez  intéressantes  et,  ])0ur  ce  motif,  nous  rai)]iovtoiis  ici   cette  diagnose: 

„Li'  ])olyi)ier  calcaire  tôinie  un  reseau  en  coruet.  ((impose  de  rameaux  qui  proviennent  d'une 
base  conunune  et  ihnit  le  nombre  augmente  par  insertion  (rameaux  accessoires),  ou  bien  ils  se 
divisent  dichotoniiiiucincnt  :  les  rameaux  verticaux  se  réunissent  jiar  de  petits  rameaux  latéraux,  trans- 
vensaux  :  les  verticaux  seuls  sont  pourvus  de- cellules  disjiosees  sur  deux  rangèt>s  à  côté  d'une  carène 
verticale  médiane:  les  transversaux  en  sont  (le])ourvus.  Les  celiuh's  u"occu]>ent  (|ue  la  face  extérieure 
du  polyjiiei',  rintcricuic  n'en  ort'r(;  i)as.  Le  plat  basai  à  tubes  capillaires  sépare  les  deux  faces  du 
polypier." 


DK  BKVOZOAIIÎKS,  EX  liOHKMR.  43 

S.    Forme  générale  des  Feneuiellft, 

LÏ'IKiissciir  n'iativi'iiifiit  uiiiice  (1(ï  la  iiaroi  des  Fencstdlu  ii"a  pas  ftc,  favoralilc  à  la  fossilisation. 

Eu  effet,  ce  jicni-e  n'est  guère  représenté,  dans  notre  liassiu.  que  ])ai-  des  t'ratiuients  sans  ini]ior- 
tance.  Il  est  très  rare  que  Ton  trouve,  dans  les  formations  anciennes,  des  colonies  entières  liien 
conservées.  Ce  fait  doit  être  attribué  à  la  fragilité  de  la  paroi,  qui  oftVe  i)eu  de  résistance  (|uund 
la  colonie  est  très  déployée,  et  aussi  à  la  tinesse  du  réseau  qui  recouvre  la  surface  du  specinuîn. 
Les  autres  exemplaires  dont  les  dimensions  et  l'étendue  sont  considérables,  ne  sauraient  étic  regardés 
sûrement  comme  des  colonies  complètes,   surtout  s'ils  sont  privés  du  bord  supérieur  et  de  la  base. 

La  forme  extérieure  de  ce  genre  est  sujette  à  beaucoup  de  changements  qui  résultent  des  diffé- 
rents stades  de  croissance. 

C'est  à  Shrubsole  que  revicmt  le  mérite  d'avoir  le  premier  appelé  l'attention  sur  les  lornies 
variées  que  présente  FencsteUa,  suivant  l'âge  de  la  colonie. 

Dans  un  travail  sm-  les  l<'enestellides  du  Carbonifère  d'Angleterre,  il  a  exposé  ses  observations 
dont  nous  avons  reproduit  des  extraits  en  traitant  des  Fenestellides  de  ce  terrain. 

En  somme,  on  peut  décrire  le  jwoccasus  de  la  manière  suivante  :  Les  plus  jeunes  stades  sont 
foliacés  ou  Habelliforines  et  munis  d'un  tronc  bien  visible:  plus  tard  seulement,  la  partie  médiane 
s'excave  en  même  temps  que  le  bord  se  relève,  de  manière  ;i  donner  à  la  colonie  l'aspect  dune 
écuelle.     Les  individus  ailuites  pi-ennent  la  forme  en  entonnoir  ou  celle  d'une  coupe. 

Li'S  stades  plus  jeunes,  principalement  les  tiabelliformes,  sont  cependant  très  rares,  et  n'ont  jjas 
ete  connus  jusqu'à  ce  jour  dans  les  couches  les  plus  anciennes. 

l'armi  les  espèces  du  Silurien  de  la  Bohême  que  nous  connaissons  actuellement,  et  dont 
nous  donnons  plus  loin  la  description,  nous  citerons  en  premier  lieu  un  stade  de  jeunesse  de  l'espèce 
Fencst.  exilis,  PL  i:i,  Fig.  4,  de  Fnirsf.  profraefa,  PI.  8,  Fig.  5,  et  peut-être  tout  au  ]iius  de  Fnirsf. 

(Icbilis. 

Outre  les  caractères  que  nous  offre  la  forme  extérieure,  il  en  existe  encore  d'autres  servant 
à  apprécier  l'âge  des  Fem-st/'l/a:  ce  sont  ]irincipalement  ceux  (pii  concernent  l'épaisseur  des  rameaux 
principaux  et  des  poutres  transverses. 

Les  stades  plus  âges  sont  ordinairement  infundibuliformes  ou  calathifoi'ines,  élargis  vers  le  liant, 
et  munis  d'un  bord  supérieui-  bien  ])lus  develojipe,  ce  qui  le  force  à  se  ])lisser. 

Plus  rares  sont  les  fornn-s  cylindro'ides,  d'une  structure  ordinairenuMit  assez  regiiiieic. 

La  paroi  tle  la  colonie  ressemble,  à  première  vue,  à  un  reseau  compose  de  noiiibiriis;'^  mailles 
ou  ouvertures  (ffursfni/rs).  Cî'est  d'après  l'apparence  de  ces  ouveitures  (jne  l'on  a  établi  la  deiiomi- 
nation  géneriiiue. 

Le  réseau  se  conq)ose  de  deux  (■li'uients  ])riiH'ipaux,  bien  distincts: 

1.  Ranicanr  jiriiicipau.r.  Ce  sont  les  trcnics  radiaires  ([ui.  remuntant  de  la  base  vers  le  bord 
supérieur,  se  divisent  très  souvent  dichotomiquement. 

2.  l'outres  trausv(:r.<ics,  généralement  d'épaisseur  moyenne,  reliant  imtre  eux  les  rameaux  princi- 
j)aux  et  ]ierpendiculaires  à  ceux-ci. 

Nous  reparlerons  avec  ]»lus  de  détails  de  la  composition  de  ces  deux  cléments  principaux. 

Dans  les  colonies  infundibuliformes  et  calathiformes.  représentant  la  majeure  jiartie  ih:i>  Femstella 
c(mnues,  la  paroi  possède  naturelleniiMit  deux  surfaces,  dont  l'une  iieut  être  considérée  comme 
externe,  et  l'autre  connue  int;'rne. 


44  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Les  principaux  caractères  spécitiques  sont  fournis  par  la  structure  de  ces  deux  surfaces  et  par 
leurs  contrastes. 

Mentionnons  encore  une  circonstance  qui  nous  paraît  d'autant  plus  importante  qu'elle  s'applique 
à  plusieurs  de  nos  espèces. 

Beaucoup  de  savants  et,  parmi  les  plus  récents,  Shrubsole,  n'approuvent  pas  la  détermination, 
la  description  et  la  dénomination  de  petits  fragments  de  Fenestellides.  iShrubsole  a  pu  se  persuader, 
en  comparant  de  nombreux  spécimens,  que  beaucoup  d'espèces  établies  par  Lonsdale  et  Me  Coy  ne 
sauraient  être  conservées  plus  longtemps,  parce  qu'elles  ne  font  que  représenter  différents  éléments 
de  ces  mêmes  espèces. 

Ou  ne  devrait  donc  prendre  en  considération  que  des  colonies  entières  ou  au  moins  conservées 
en  grande  partie.  On  éviterait  par  là  une  synonymie  très  enconi])rante,  mais  il  faudrait  mettre  de 
côté  un  grand  nombre  de  fragments  de  Fenestellides. 

Nous  pouvons  dire,  sans  exagérer,  que  de  toutes  les  Feiirsfella  connues  dans  les  formations 
siluriennes,  plus  de  60",,  sont  représentées  par  des  fragments. 

Nous  avons  pu  constater  une  proportion  semblable  dans  notre  Silurien,  où  l'on  ne  recueille  les 
FencsfeUa  qu'à  l'état  plus  ou  moins  fragmentaire  ;  et,  si  nous  voulions  employer  ce  procédé  très  com- 
mode, nous  serions  contraint  d'éliminer  une  foule  de  spécimens  et  de  les  laisser  sans  description  ni 
dénomination.  Pour  eu  donner  la  preuve,  nous  dressons  une  liste  de  nos  espèces  de  Fcnestella,  dont 
la  description  n'est  basée  que  sur  des  fragments: 

Fencat.  agrestis Pocta,  PI.  9, 

dchilis Pocta,  PI.  8, 

inclara Poéta,  PI.  7, 

Ivanensis Barr.,  PL  f», 

ohcm        Pocta,  PI.  9, 

paraJlda I5arr.,  PI.  l(j. 

patcpera Pocta,  PL  7, 

protracta Poéta,  PL  8, 

rustim Pocta,  PL  16, 

striata Pocta,  PL  7. 

Ces  espèces  ont  été  établies  d'après  de  petits  fragments.  Le  nombre  de  celles  qui  sont  repré- 
sentées par  des  spécimens  complets,  est  relativement  très  réduit,  car  nous  ne  pouvons  citer  que  les 
formes  suivantes: 

Fenest.  cancdiatn Pocta.  i'L  1(1. 

exilis Piicta.  PL  l.'i, 

Imeolata i'octa.  Pi.  Ki, 

sporfiiln l'iirta,  PI.  1  11. 

Les  autres  espèces  des  21  qui  apparaissent  dans  le  Silurien  de  la  lîohême,  sont  représentées 
par  des  fragments  assez  conqilets,  mais  ne  montrant  pas  la  colonie  entière. 

Dans  nos  études,  nous  n"avons  pas  suivi  la  méthode  recommandée  jiar  les  savants  uonnnés  plus 
haut,  mais  nous  nous  sommes  efforcé  de  mentionner  aussi  chaque  petit  fragment,  quoique  nous 
courions  risque  de  voir  noti'e  ojiinion  modifiée  pai"  la  découverte  de  speiinu'us  mieux  (HUiservés. 


hk  hPlVozoaires,  en  bohème.  45 


3.    Base  et  racines. 


Le  soiuiiiet  des  Friicsfdla  est  toujoiirs  cousidérableiiieut  élurgi,  soit  qu'elles  se  présentent,  dans 
le  jeune  âge,  comme  une  simple  extension  flabellifonue,  soit  qu'elles  offrent,  comme  spécimens 
adultes,  l'apparence  infundibulifornie  ou  calathiforme. 

L'extrémité  inférieure  est  toujours  fortement  rétrécie. 

Dans  les  jeunes  colonies  eu  éventail,  l'extrémité  inférieure  se  développe  sous  forme  de  tige, 
ainsi  que  Slirubsole  Fa  constaté  chez  les  Fenestellides  du  terrain  carbonifère.  A  notre  connaissance, 
il  n'y  a,  dans  notre  Silurien,  que  la  seule  espèce,  Feiwst.  c.alis,  FI.  13,  Fig.  4,  qui  soit  munie  d'une 
tige  et  qui  soit  tiabcllifornie.  l'ne  autre  espèce,  Fenest. protracta,  Poéta,  PL  8,  Fig.  5,  représentée 
I)ar  une  jeune  spécimen,  est  sans  tige,  mais  elle  porte  des  racines. 

l/extrémité  inférieure  occupe  diftérentes  positions  dans  les  colonies  qui  ont  été  déformées  par 
la  f(is>ilisation.  Quand  la  colonie  a  cte  comprimée  latéralement,  l'extrémité  de  la  base  fait  face  au 
bord  supérieur.  Les  spécimens  ajilatis  de  haut  en  bas  inutent  l'extreuiité  inférieure  au  centre,  les 
rameaux  du  reseau  rayonnent  tout  autour,  et  le  bord  supérieur  est  représenté  par  la  périphérie. 

Daus  toutes  les  colonies  des  Fenestellides,  rextrémité  inférieure  se  distingue  par  un  fort  epais- 
sissement  des  rameaux  principaux  et  des  poutrelles  aux  angles  où  se  reunissent  ces  deux  éléments, 
de  sorte  que  les  nuiilles  ne  sont  plus  ovales  régulières  ni  quadrangulaires,  mais  qu'elles  deviennent 
subi)olygonales. 

Ordinairenu'ut  les  poutrelles  et  les  rameaux  du  voisinage  de  la  base  forment  une  plaque  épaisse, 
([uc  l'ini  doit  considérer  comme  la  jiartie  initiale  de  la  colonie.  De  cette  plaque  partent  les  rameaux, 
(pii  se  dirigent  vers  le  liord  supérieur,  et  les  racines,  qui  tixcnt  la  colonie  à  des  corps  étrangers. 
Ces  racines  sont  sinivcnt  jjIus  eiiaisses  que  les  rameaux  iirincii)aux  :  elles  se  bifurquent  iioiir  iurmer 
des  racines  secondaires.     Leur  section  trausverse  est  arnnulie. 

On  peut  donc  regarder  comme  évident  que  les  Feiu'stellides  étaient  toutes  fixées  sur  le  fond 
(le  la  mer  ou  sur  des  corps  étrangers.  On  ne  connaît,  jusqu'à  ce  jour,  aucun  cas  qui  puisse 
inlirnun'  cette  asserti(ni. 

Daus  quelques  espèces  des  fornmtions  jikis  récentes.  ]).  ex.  Fcursf.  rctifoDtiis  Schloth.  (Khig, 
3Io»o!/r.  nf  titr  pcrmian  fossi/s,  l'I.  11,  F/y.  lit),  les  racines  partent  non  seulenu-nt  de  la  ])laque 
basale,  mentionnée  ci-dessus,  mais  aussi  de  (jnelques  rameaux  principaux  au-dessus  de  la  base;  elles 
assujettissent  la  celonie  fortement  au  sol  sous  la  forme  d'un  faisceau  extérieur. 

Vn  autre  canu'tere  tjui'  l'en  peut  observer  sur  la  partie  inférieure  des  Fencstella,  c'est  l'enve- 
loppe externe,  qui  est  beaucoup  ])lus  forte  vers  la  base  et  s'amincit  à  mesure  qu'elle  s'élève,  pour 
dis])araître  entièrement  vers  la  moitié  de  la  hauteur  de  la  colonie.  N(nis  donnons  plus  loin  quelques 
détails  sur  cette  enveloppe. 

Ya\  somme,  rextrémité  inférieure  de  nos  Fcnr.stcUa  est  extrêmement  fragile.  La  plujiart  du 
temps,  elle  est  détruite  par  la  fossilisatidu  eu  bien  elle  se  brise  facilement.  Il  en  est  de  même  chez 
les  Fenestellides  des  autres  formations,  d(uit  la  l)ase,  par  suite  de  sa  fragilité,  est  rarement  conservée 
en  place.  Tîemarquons  encore  que.  ajjrès  la  mort  de  l'aninuil,  la  colonie  pouvait  se  détacher  facile- 
ment de  la  base  fixée  par  des  racines,  et  se  trouver  enqiortee.  tandis  (|ue  les  racines  et  l'extrémité 
inférieure  restaient  attacliees  à   leur  place  primitive. 

Les  espèces  de  la   HoluMue  (jui  montrent  des  traces  de  l'extrémité  inférieure,  sont  les  suivantes: 

Fci,>:!<l.  exilis P<'cta.    l'I.  Dl. 

yrarilh lîarr..    PI.  M. 


40  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Fencst.  Ivanensis Barr.,  PL    9, 

Uneolata Poèta,  PI.  IG, 

protracta Poèta,  PI.    8, 

sportula Pocta,  PI.  16. 

Clioz  les  espèces  dont  les  uoms  sont  écrits  en  italique,  rextréniité  inférieure  et  la  plaque  basale 
croù  partent  les  racines,  ne  sont  pas  conservées,  mais  on  voit  la  partie  voisine  de  cette  extrémité, 
nous  la  dési.^nons  dans  nos  descriptions  par  l'expression,  voisinage  de  la  hase. 

4.    Bord  supérieur. 

Le  liord  supérieur  est  la  i)artie  la  plus  jeune  de  la  colonie.  Il  forme  la  périphérie  dans  les 
stades  tiabelliformes,  et  le  cercle  supérieur  dans  les  individus  en  entonnoir.  On  ne  saurait  le  consi- 
dérer comme  un  élément  indépendant,  parce  qu'il  se  distingue  peu  du  réseau  de  la  colonie.  Connue 
il  ne  nous  offre  rien  d'intéressant  à  cause  de  la  mauvaise  conservation  des  spécimens,  nous  n'en 
faisons  mention  qu'en  passant,  dans  le  genre  FenestcUa. 

Dans  d'autres  genres,  \).  ex.  Pohjpora,  le  bord  supérieur  est  au  contraire  remarquable.  Nous 
consacrerons  quelques  détails  ù  l'étude  de  cette  partie,  dans  la  description  générique. 

En  général,  le  bord  supérieur  est  marqué  par  une  division  très  fine  et  nombreuse  des  rameaux 
principaux,  ce  qui  compose  un  réseau  plus  serré  que  celui  du  reste  de  la  colonie. 

Dans  le  genre  Fenestella,  le  bord  supérieur  est  ordinairement  plissé,  rarement  simple.  Les  iilis 
se  sont  formés  par  la  croissance  rapide  de  la  colonie  en  entonnoir.  Les  rameaux  principaux  se 
divisent  très  souvent  dicliotomiquement.  Il  eu  résulte  un  développement  considérable  de  la  partie 
supérieure  et  un  plissement  de  la  i)aroi. 

Dans  l'état  de  conservation  de  nos  Fenestella,  ces  plis  sont  très  rarement  bien  visibles.  On  les 
remarque  sur  les  spécimens  où  ils  ne  sont  pas  très  profonds  et  où  la  compression  a  eu  lieu  de  haut 
en  bas,  de  manière  à  ce  que  toute  la  colonie  reste  conservée;  p.  ex. 

Fenest.  cancellata Pocta,  PI.  IG, 

exiîis Pocta,  PI.  13, 

limoldfa PoÈta,  PI.  16, 

suhacta Pocta,  PI.  12. 

Chez  ces  colonies,  l'une  des  deux  surfaces,  soit  interne,  soit  externe,  est  toujours  recouverte  ]iar 
la  roche,  tandis  que  l'autre  est  ])arfaitement  distincte. 

Les  plis  légers  \m  sont  marqués  qu'au  l)()rd  supérieur:  au  contraire,  les  plis  profonds  commen- 
cent beaucoup  plus  bas  et  donnent  ainsi  à  la  colonie  une  courbure  niéandrique.  C'est  ainsi  que 
nous  voyons  souvent,  sur  des  fragments  de  colonies  dépourvues  du  bord  supérieur,  des  plis  très 
prononcés  qui  déforment  les  faces  latérales. 

Les  meilleurs  exemples  nous  sont  fournis  par  les  espèces  : 

Fenest.  aeris Pocta,  PI.  16, 

ohesa Pocta,  PI.    9, 

pannosii Pocta,  PI.  14. 

Quand  la  compression  a  été  subie  latéralement,  la  moitié  seule  de  la  colonie  est  visible  et  le 
bord  supérieur,  plissé,  se  trouve  conserve  dans  sa  forme  primitive,  quoiqu'il  paraisse  un  peu  aplati. 
Il  arrive   quelquefois  que  les  plis,   sans  former  de  plan  uni,   sont  brisés  par  la  fossilisation,    on  bien 


DK  BRYOZOAIRES,  EN  BOUKME.  47 

ne    sont   pas    visibles,    jiarcc    qu'ils  s'étendent  au-dessous  do  la  suifaee  du  fossile.     De  ces  deux  cas, 
il  résulte  une  division  du  bord  supérieur  en  lobes,  ainsi  que  nous  le  nioutrent  les  esjjèces  suivantes: 

Ffiicst.  hifrons Barr.,   PI.  1 7, 

obesa Poéta,   l'I.  !), 

pannosa l'octa.  l'I.  14, 

suhada l'octa,  l'I.  12. 


5.    Rameaux  principaux. 

Nous  désignons  sous  ce  nom  les  éléments  principaux  (|ui.  ])artant  de  la  base  épaissie  de  la 
colonie,  rayonnent  de  tous  les  côtés. 

Ce  rayonnement  se  fait  sur  un  même  plan  dans  les  jeunes  siiéciniens  tlabellifiuiiies.  il  est  en 
cercles  dans  les  formes  en  entonnoir,  plus  âgées. 

Les  rameaux  i)rincipaux  oiï'rent  une  section  transverse  arrondie;  ils  se  divisent  souvent  dicho- 
toniiquement  et  sont  reliés  ensemble  par  de  tins  rameaux.  aux(iuels  nous  conservons  le  nom  de 
poutrelles.    Parallèles  entre  eux,  ils  renu)ntent  à  partir  de  rextrciiiilc  inférieure  jusqu'au  bord  supérieur. 

L'épaisseur  des  rameaux  principaux  varie,  suivant  les  espèces,  entre  0"""  12  et  0'"'"  (13. 
L'espèce.  Fencst.  mhiKseula,  l'octa,  PI.  l(i,  rejirésente  le  minimum  de  l'épaisseur;  Fenest.  rustira^ 
PoCta,  PL  l(i,  le  maximum. 

Par  la  croissance,  les  rameaux  principaux  subissent  des  moditicatiiuis  inipin'tantes.  Ils  sont 
étirés  par  suite  de  leur  éi)aississement  considérable,  qui  se  )iioduit  au  même  degré  que  dans  les 
poutrelles.  Les  mailles  qui  résultent  de  ces  deux  éléments  du  réseau  sont  rondes  ou  polygonales, 
tandis  qu'elles  sont  ovales  dans  les  stades  plus  jeunes.  En  vieillissant,  les  rameaux  principaux  per- 
dent leur  régularité,  suitout  leur  ligne  droite  et  leur  jjosition  parallèle  respective.  Ils  courent  en 
zigzag,  ressemblent  de  plus  en  jilus  aux  poutrelles,  dont  ils  se  distinguent  difficilement  dans  les 
stades  les  plus  âgés.  Le  même  phénomène,  décrit  ici  comme  une  conséquence  de  la  croissance  de 
l'individu,  se  reproduit  aussi  dans  les  parties  inférieures  de  ('(dduies  jibis  grandes.  Cela  contribue 
à  consolider  la  colonie. 

Les  rameaux  luincipaux  ixissèdent  un(>  structure  typique  s]iéciale,  (]ue  nous  décrirons  en  linéi- 
ques lignes. 

Au  milieu  de  chaque  rameau  principal  s'étend  ce  que  l'on  appelle  la  fdrhir  nifdiditc.  Elle  est 
toujours  bien  visible  dans  la  structure  interne  des  rameaux  de  Fenestcl/a,  soit  sur  les  sections  longi- 
tudinales, soit  sur  les  faces  polies.  Elle  est  aussi  développée  sur  Finie  des  surfaces,  sous  forme 
d'arête  longitudinale,  saillante  et  souvent  très  vive. 

Ce  caractère  se  voit  principalement  chez  les  espèces  Foirst.  caji/l/osa,  l'octa,  PI.  12  et  ex/lis, 
l'octa,  PL  \?K 

De  chaque  côte  de  cette  carène  médiane  est  placée  une.  rangée  tle  cellules,  (huit  la  section 
transverse  montre  des  contours  ronds  ou  ovalaires.  Chez  nos  espèces,  le  diamètre  de  ces  cellules 
est  de  0"""  0G3  à  0"""0t)5:  elles  aboutissent  à  la  surface  d'un  seul  côté  de  la  colonie,  par  des 
ouvertures  privées  de  rebord  saillant,  et  leur  réi)artiti(Mi  est  telle  (jue  l'on  en  compte  4  à  5  pour 
1™"'  de  longueur  du  rameau  jirinciiial.    ("est   imur  cela  qu'on   nonnne  rrlhillfrre  ce  côté  de  la  colonie. 

Sur  le  côté  cellulifère,  les  ouvertures  des  cellules  sont  souvent  entièrement  cachées  par  une 
enveloppe  tantôt  lisse,  tantôt  ornée  de  légères  stries  longitudinales  ou  de  granules  irréguliers  et 
inégaux.     Cette    ornenu'iitatiou    est    conq)lètement    indépendante    de    la    structure    interne    du    rameau 


48  KTUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

principal.  Les  espèces  recouvertes  d'une  enveloppe  granulée  sout:  Fenest.  bifrons,  Barr..  l'I.  17, 
minuscida,  Poôta,  T'I.  16  et  suhacta,  Poôta,  PI.  12.  L'enveloppe  ne  s'étend  pas  uniformément  sur 
tout  le  spécimen  :  au  contraire,  elle  atteint  sa  plus  grande  épaisseur  dans  le  voisinage  de  la  base 
et  s'amincit  au  fur  et  à  mesure  qu'elle  s'élève,  pour  disparaître  vers  la  mi-hauteur  de  la  colonie. 
L'espèce  Fenest.  hifrons,  Barr.,  PI.  17,  nous  donne  la  meilleure  explication  de  la  nature  et  en  même 
temps  de  l'indépendance  de  cette  couche  au-dessous  de  laquelle  on  peut  en  effet  i-emarquer  les 
stries  longitudinales  qui  forment  rornementation  habituelle  des  rameaux   principaux. 

Dans  quelques  cas,  Shrubsole  paraît  avoir  considéré  cette  enveloppe  comme  un  dépôt  pnrasi- 
tique,  étranger. 

Les  cellules  sont  disposées  en  rangées  simples,  longitudinales,  de  chaque  côté  de  la  carène 
médiane,  et  deux  i)ar  deux  dans  le  sens  horizontal. 

Quand  les  rameaux  deviennent  plus  épais  ou  plus  minces,  il  arrive  parfois  que  les  cellules 
alternent,  mais  c'est  une  exception  assez  rare  et  qui  ne  s'observe  qu'à  quelques  endroits  de  la  colonie. 

La  seconde  surface  de  la  i)aroi  ne  porte  pas  d'orifices  de  cellules,  c'est  pourquoi  nous  l'appelons 
surface  sans  cellules. 

Sur  cette  surface,  les  rameaux  principaux  portent  un  faisceau  de  tubes  très  fins,  proéminents 
comme  des  arêtes. 

Lonsdale  a  déjà  appelé  l'attention  sur  ces  petits  tubes  en  fondant  le  genre  Fenestella  :  mais 
depuis  lors,  les  savants  ne  s'en  sont  guère  occupés.  On  peut  très  bien  les  comparer  à  des  organes 
semblables  qui  existent  dans  quelques  Bryozoaires  plus  jeunes  et  de  forme  dendroïde. 

Pergens  et  nous,  nous  avons  trouvé  ces  tubes  sur  le  côté  postérieur  sans  cellules  des  genres 
Idmonea,  Oscidipora,  etc.  Nous  les  avons  nommés  canaux  de  renforcement,  parce  qu'ils  paraissent 
servir  à  consolider  la  colonie  dendroïde.  Dans  les  jeunes  spécimens  des  genres  que  nous  venons  de 
citer,  les  tubes  deviennent  nuiins  nombreux  à  mesure  que  l'on  s'élève  de  la  base  au  sommet;  ainsi, 
dans  Idmonea,  on  peut  compter  environ  30  tubes  sur  la  partie  inférieure,  tandis  que  le  haut  n'en 
montre  que  5  à  (3. 

Notons,  en  passant,  l'opinion  d'Eichwald  sur  cette  disposition.  Dans  la  diagnose  générique  que 
nous  avons  citée,  il  dit:  „Les  cellules  n'occupent  que  la  face  extérieure  du  polypier,  l'intérieure  n'en 
offre  pas.     Le  plat  basai  à  tubes  capillaires  sépare  les  deux  faces  du  polypier." 

Nous  ajouterons  encore  quelques  observations  sur  la  division  dichotomique  des  rameaux  princi- 
paux. Cette  division  se  fait  par  la  scission  d'un  rameau  en  deux  parties  plus  minces,  parallèles 
entre  elles.  On  remarque  très  bien  ce  phénomène  sur  les  espèces,  Fenest.  capillosa,  PI.  12;  F.  exilis, 
PI.  13;  F.  gracilis,  PL  14;  F.  min.uscula,  PI.  16;  F.  pannosa,  PI.  14;  F.  pnrallela,  PL  16;  F.  protracta, 
PI.  8  et  stn'ata,  PL  7. 

Parmi  les  irrégularités,  nous  constaterons  seulement  qu'un  nouveau  rameau  ne  sort  pas  directe- 
ment d'un  rameau  principal,  mais  qu'il  naît  subitement  au  milieu  de  deux  ranu^aux  principaux  sans 
connnunication  apparente  avec  ces  derniers. 

Dans  la  majeure  partie  de  nos  espèces,  on  ne  saurait  établir  aucune  règle  sur  la  division  dicho- 
tomique des  rameaux  princii)aux.  Cela  tient  peut-être  à  ce  que  la  plupart  d"entre  elles  ne  sont  pas 
représentées  par  des  exemplaires  complets,  mais  par  des  fragments  plus  ou  moins  défectueux. 

Sur  quelques-uns  de  ces  fragments,  nous  remarquons  que  les  bifurcations  des  rameaux  se  font 
à  peu  près  à  égale  hauteur,  et  que  l'on  peut  les  relier  ensemble  par  des  lignes  que  nous  désignons 
par  l'expression  .^ones  de  croissance  et  qui  forment  des  cercles  concentriques,  plus  ou  moins  régu- 
liers,  dont   le   centre   se   trouve   dans   l'extrémité    inférieure   de   la   colonie.     Les  zones  sont  visibles 


I)K  nilYOZOAlRES,  EN  BOHl^.ME.  4<) 

dans  les  espèces,  Feneat.  dcbiiia  et  obcsa.    Tantôt  elles  sont  toiiniée.s  en  spirale,  tantôt  leur  cours  est 
irrégulier. 

Dans  le  genre  Folypora  W  Coy,  on  a  pu  étudier  le  rajjport  qui  existe  entre  la  structure  du 
bord  supérieur  et  la  bifurcation  des  rameaux  principaux.  Nous  nous  proposons  d'expliquer  plus  loin 
la  relation  que  nous  avons  remarquée  entre  le  bord  supérieur  et  les  zones  de  croissance. 

Parfois  les  rameaux  principaux  se  divisent  d'une  manière  excessive  sur  une  surface  de  peu 
d'étendue.  Il  en  résulte  une  grande  irrégularité  qui  détruit  la  disposition  régulière  du  réseau  entier, 
et  un  manque  d'espace  pour  les  nouveaux  rameaux.  Dans  ce  cas,  ces  derniers  ne  peuvent  plus 
être  droits  ni  parallèles,  mais  ils  se  courbent  latéralement  et  se  replient  quelquefois  en  se  dirigeant 
vers  le  bas. 

Les  espèces  Fatest.  capillosa,  PI.  12  et  Fenest.  gracilis^  PI.  14,  nous  montrent  à  l'oeil  nu  cette 
disposition  irrégulière  des  rameaux.  On  pourrait  admettre  ici  que  la  zone  de  croissance  n'est  pas 
dans  une  ligne,  connue  d'ordinaire,  mais  qu'elle  a  été  resserrée  dans  un  espace  étroit. 

Nous  observons  encore,  sur  les  rameaux  principaux,  une  dégénération  produite  par  l'épaississe- 
ment  anormal  de  ces  éléments  et  des  poutrelles.  Ils  s'élargissent  au  point  de  ne  laisser  entre  eux 
que  des  fentes  étroites.  Il  arrive  qu'ils  se  fondent  ensemble  et  que  les  mailles  finissent  par  ne  plus 
être  indiquées  que  par  de  petites  fossettes  longitudinales.     Voir  Fencst.  rustica,  PI.  16. 

6.    Poutrelles. 

Les  poutrelles  sont  les  éléments  principaux  du  reseau  qui  relient  entre  eux  les  rameaux 
rayonnants. 

Elles  présentent  la  forme  de  poutres  transverses  et  s'abaissent  perpendiculairement  sur  les  rameaux 
principaux  pour  former  les  mailles.  Leur  section  transverse  est  ronde,  ordinairement  plus  mince  que 
celle  des  rameaux.  Les  plus  minces  d'entre  elles  ont  à  peu  près  0"""  06  de  largeur.  Dans  quel- 
ques espèces,  les  poutrelles  s'épaississent  en  croissant;  leur  largeur  dépasse  même  celle  des  rameaux 
principaux,  car  elle  s'élève  à  0"'"  9. 

La  distance  qui  sépare  ces  éléments  est  toujours  plus  grande  que  celle  qui  s'étend  entre  deux 
rameaux. 

Il  est  très  rare  que  les  poutrelles  se  rapprochent  irrégulièrement  les  unes  des  autres  et  qu'elles 
tombent  obliquement  sur  les  rameaux  au  lieu  de  les  relier  perpendiculairement.  Cette  exception,  qui 
n'a  pas  grande  importance,  se  remarque  sur  les  espèces  Fencst.  dehilis,  PoCta,  PI.  8,  et  protracta, 
Poèta,  PL  S. 

Dans  le  jeune  âge,  l'épaisseur  des  poutrelles  se  maintient  égale  sur  toute  la  longueur;  dans  les 
autres  stades,  elles  s'élargissent  un  peu,  surtout  aux  points  où  elles  se  rencontrent  avec  les  rameaux 
et  forment  les  angles  des  mailles. 

Quand  la  colonie  s'est  épaissie  considérablement,  les  poutrelles  prennent  la  forme  des  rameaux. 
Les  limites  de  ces  deux  éléments  sont  si  peu  visibles  qu'il  est  difficile  de  les  distinguer  les  uns  des 
autres,  Fencst.  inclara,  PI.  7  et  sportiila,  PI.  1(5.  Cette  difficulté  est  agrandie  par  la  direction  en 
zigzag  des  rameaux,  ainsi  que  nous  en  avons  fait  mention  plus  liant,  p.  47. 

Le  même  épaississement  ne  s'observe  pas  seulement  sur  les  spécimens  âgés,  mais  aussi  sur  les 
parties  inférieures  de  colonies  plus  développées. 

Les  poutrelles  ne  portent  jamais  de  cellules,  fait  qui  constitue  l'un  des  caractères  principaux 
du  genre  Fenestella. 

7 


50  KTIliKS  DKS  (;KM!KS  KT  KSI'KCKS 

Il  arrive  quelquefois  qu'une  cellule  ou  deux  s'écartent  de  la  rangée  des  rameaux  et  se  trouvent 
dans  la  surface  élarfiie,  formée  par  le  point  de  rencontre  des  rameaux  et  des  poutrelles.  Toutefois 
leur  contour  montre  qu'elles  aiq)artiennent  aux  rameaux  i)rincipaux. 

La  surface  des  poutrelks  est  ordinairement  lisse.  D'autres  fois,  elle  i)(ut('  des  côtes  longitudi- 
nales, indépendantes  ou  reliées  en  quelques  endroits  à  celles  des  rameaux.  Cette  disposition  ferait 
croire  que  les  côtes  des  rameaux  se  dirigent  dans  les  poutrelles  en  formant  un  angle. 

Le  nombre  des  côtes  des  poutrelles  est  en  général  assez  réduit.  Nous  en  voyous  une  assez 
forte  à  laquelle  vient  s'ajouter  de  temps  en  temps  le  fragment  d'une  seconde. 

Il  est  rare  que  les  iioutrelles  soient  recouvertes,  comme  les  rameaux,  d'une  envelopi)e  granulée 
d'une  manière  inégale  et  irrégulière.     Voir  les  espèces: 

Fmest.  hifrons Barr.,   PI.  17, 

i)>i»nsci(Ia Pocta,  PI.  Ki, 

.siiharfa Pocta,  PI.  12. 

Dans  plusieurs  de  nos  espèces  isolées,  la.  structure  des  poutrelles  s'éloigne  de  celle  que  nous 
venons  de  décrire. 

Les  i)outrelles  forment  presijue  toujours  des  zones  horizontales,  de  sorte  que  les  mailles  se 
trouvent  placées  en  séries  également  horizontales,  ou  bien  (ju'elles  sont  distribuées  sans  ordre. 

Par  exception,  les  poutrelles  alternent  entre  deux  rameaux  principaux,  et  les  mailles  sont  dispo- 
sées en  rangées  alternantes,  en  quinconces;  Fcricsf.  (■ancclhita,  PI.  IG. 

Une  autre  anomalie  est  produite  par  la  réduction  minimale  de  la  largeur  des  poutrelles,  qui 
relient  les  rameaux  principaux  sous  la  forme  de  tins  stolons,  ainsi  que  l'indique  Feiicsf.  puralU/a,  PL  Ki. 

Lorsque  le  réseau  se  trouve  épaissi  d'un  manière  excessive,  il  en  resuite  une  dégeneration  ctnn- 
plète.  Les  i)Outrelles  sont  alors  fortement  Iximbées,  renHées  en  forme  de  tuliercules,  et  disposées  en 
rangées  régulières,  ol)liques. 

Si  l'épaississement  s'étend  jusqu'au  point  de  rencontre  des  rameaux  et  des  poutrelles,  celles-ci 
ne  sont  plus  représentées  que  par  des  tubercules  saillants,  Frnest.  rustica,  PI.  l(j. 

Citons  encore  un  caractère  observé  sur  les  poutrelles  de  Utropora,  sous-genre  très  rapproché 
de  Fenefitdla .  Une  coupe  microscopique  montre  que  les  poutrelles  sont  creuses  et  munies  à  l'inté- 
rieur d'une  côte  centrale  destiiu'e  probablement  à  augmenter  la  consolidation.  Nous  reparlerons  de 
ce  cas  dans  la  description  du  sous-genre. 


7.    Mailles. 

Les  mailles  sont  formées  pai-  !a  jonction  des  rameaux  priuci]iaux  et  des  ]ioutrelles.  Leur  forme 
(léi)(!nd  directeniciit  de   ia  façon  dont  se  reunissent   ces  elenu'nts. 

Si  les  rameaux  ])rincipaux  sont  réguliers  et  i)arallèles  entre  eux  et  que  les  poutrelles  soient 
égahiment  distantes  les  unes  des  autres,    les  mailles  seront  aussi  régulières  et  sendjlables  entre  elles. 

L'irrégularité  des  éléments  du  réseau  amené  celle  des  nniiljes.  Celles-ci  sont  toujours  ]ilus 
longues  que  larucs,  parce  que.  connue  nous  l'avons  dejii  expli(jue,  la  distance  (jui  sépare  l(>s  ]ioutrelles 
est  toujours   jilu.--   considérable   (pie  celle   iiui   est    entre  deux   ranu'aux. 

Dans  les  jeunes  spi'cimens  et  vers  le  IkuiI  supérieur  des  grandes  colonies,  les  mailles  sont 
allongées,  quadrangulaires.  ari'ondies  aux  angles. 


])F,  i;i!VO/nAIRKS,  EN  BDIlftME.  51 

Sur  les  cxi-niiilaircs  ])liis  iigés,  et  sur  la  purtio  intëviourc  des  colonios  i)lus  (li'vcldiiiH'cs,  elles 
sont  ovaiaircs.  Cette  t'iuiue  doit  être  attriltuée  ii  repaississeiueut  des  points  où  les  rameaux  et  les 
])0utrelles  se  reucoutrent. 

Si  l'épaississenu'ut  de  la  (■ol(uiie  continue,  qu'il  soit  cause  par  la  croissance  avancée  ou  par  Itï 
renforceuH'Ut  des  parties  inférieures,  les  mailles  deviennent  à  jx'u  près  rondes.  Elles  sont  éj;ales  eu 
hauteur  et   en  iaryeur.   circulaires  et  ménu'  ])o]yi;ouales. 

Le  minimum  de  ]ou.iiueur  des  mailles  est  de  0"""  2.'):  le  maximum,  de  :!"■"'  5.  La  plus  jietite 
largeur  est  de  O"""  -2.  et  la  plus  ii;rande.  de   1"""  2. 

Les  dimensions  des  mailles  exercent  une  iutluence  sur  la  colonie  entière,  eu  ce  sens  que  celle-ci 
est  solide  ou  fraj^ile,  selon  ([ue  li's  mailles  sont  jilus  serrées  ou   plus  grandes. 

Chez  la  plupart  des  espèces,  la  distriliution  des  niailh's  n'est  ]ias  régulière.  Elles  rayoniuMit 
simplement  en  séries  iiarallèles,  sans  que  le  raii])(u-t  d'une  ranimée  avec  la  rangée  voisine  soit  soumis 
à  uue  rètile. 

C'est  par  exception  (|u'elles  l'oruu'ut  di's  rangées  alt.'rnantes,  disposées  en  quinconces,  comme 
dans  Fciiest.  raiiccUata.   l'I.  l(i. 

La  dégéneratiou  des  rameaux  principaux  et  des  poutrelles  jifut  anu'nei-  la  disiiaiitioii  des  mailles, 
(jui  n'api)araissent  alors  que  sous  la  torme  de  fossettes  longitudinales,  ]ieu  profondes.  \oir  Fencst. 
rastica,  PI.  Ki. 

S.    Différences  qui  existent   entre  la  surface  externe  et  la  suriace  interne. 

La  surface  extern(!  convexe  des  Feuestellides  iufunililiuliformes  se  distingue  très  l)ien  de  la 
surface  interne  concave,  quand  les  fragments  sont  de  dimensions  assez  grandes;  mais  s'ils  sont  petits, 
on  ne  peut  décider  qu'approxiniativement  et  d'ajjrès  la  courlnire  du  spécimen,  eu  ]ireseiice  de  qn(dle 
surface  l'on  se  trouve. 

La  distirictiou  de  ces  deux  surfaces  est  impossible  dans  les  jeunes  spèciuu'us  tlalielliformes.  qui 
sont  ordinairement  aplatis. 

Chez  les  b'enestellides,  la,  jiaroi  de  la  colonie  se  c(nniiose  de  sei'ies  de  c(dlules.  renfernu'es  dans 
li's  rameaux  iiriucipaux  et  s'ouvraut  sur  l'uni'  des  surfaces.     Nous  pouvons  dune  distinuiu'r: 

L    La   surface  cellulifère.  occupée  jiar  les  ouvertures  d;'s  cellules; 

2.  la  surface  sans  cellules,  qui  ne  montre  aucune  ouverture,  mais  un  appareil  spécial  destiné 
à.  consolider  la  colonie,  et  décrit  plus  haut  p.  J.^. 

La  ioi'me  eu  entonnoir  des  L'enestellides  tend  a  faire  supposer  que  l'eau  nutrifere  avait  un 
accès  plus  libre  du  cote  de  la  face  externe  que  de  la  face  interne.  Cette  hypothèse  nous  amènerait 
à  conclure  que  la  surface  cellulifère  représente  la  surface  externe,  et  l'autre,  sans  cellules,  la  surface 
interne.     Cette  o])iniou  a  déjii  été  jiartagée  ])ar  la  plu])art  des  aut<'urs. 

Il  n'en  est  pas  ainsi  pour  les  espèces  de  notre  Silurien.  En  effet,  les  ouvertui'és  des  cellules 
\w.  sont  i)as  réduites  ii  une  seule  surface,  car  nous  tnuivons  des  espèces  dont  la  face  interne  en  est 
munie,  et  d'autres  (jui  les  montrent  sur  la  face  externe. 

Pour  expli(juer  C(>  fait,  il  faudrait  supiiosi'r  que  la  face  cellulifère  est  i)eut-étre  reconvertie 
d'une  couche  cachant  les  ouvertures  des  cellules.  Beaucoup  de  nos  (>spèces  possèdent  uu(>  épaisse 
paroi  cellulaire,  qui  paraît  généralement  lissi»  à  la  surface.  Nous  avons  souvent  réussi  à  constater 
sous  cette  i)aroi  la  présence  des  cellules,  mais  januiis  avec  sûreté  celle  des  ouvertures. 

7* 


52  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Nous  acceptons  donc  rcxistenco  d'une  enveloppe,  parce  qu'elle  nous  sert  à  expliquer  une  autre 
anomalie  que  nous  avons  trouvée. 

La  face  sans  cellules  de  Fenestella  est  ordinairement  couverte  de  tubes  longitudinaux,  sous  forme 
de  côtes.  Mais  nous  trouvons  fréquemment  dans  nos  espèces  une  surface  sans  ouvertures  de  cellules 
ni  côtes  longitudinales  ;  elle  est  lisse  et,  dans  quelques  espèces,  elle  porte  une  trace  de  carène.  Il 
est  impossible  d'attribuer  une  signification  à  ces  surfaces,  si  l'on  ne  considère  pas  les  côtes  longitudi- 
nales comme  un  caractère  accessoire  et  accidentel,  ou  bien  si  l'on  ne  veut  pas  admettre  l'enveloppe 
en  question. 

L'espèce  Fenest.  bifrons,  Barr.,  PI.  17,  nous  donne  la  meilleure  preuve  de  l'existence  de  cette 
enveloppe.  En  effet,  dans  ce  spécimen,  on  voit  apparaître  sous  cette  enveloppe  la  surface  des  rameaux 
principaux,  ornée  de  côtes  longitudinales. 

Nous  sommes  obligé  d'avouer  que  les  recherches  que  nous  avons  faites  n'ont  pas  amené  de 
résultat  satisfaisant.  Nous  attribuons  cet  insuccès  à  la  conservation  peu  favorable  des  matériaux  et 
aussi  aux  grandes  difficultés  que  présente  la  préparation  des  coupes  microscopiques  dans  les  colonies 
très  fines  et  très  fragiles. 

Les  listes  suivantes  sont  destinées  à  montrer  les  espèces  sur  lesquelles  se  basent  les  obser- 
vations exposées  ci-dessus. 

Tout  d'abord,  nous  avons  dû  éliminer  une  série  de  formes,  dont  les  fragments,  trop  petits,  ne 
permettent  pas  de  distinguer  avec  sûreté  la  surface  externe  de  l'interne.     Ce  sont: 

1.  Fenest.  ayrestis,      Poéta, 

2.  debilis,  Pocta, 

3.  inclara,  Poèta, 

4.  Ivanensis,  Barr., 

5.  ohcsa,  Poéta, 

6.  pmqxra,  Poèta, 

7.  protr-acta,  Poôta, 

8.  striata,  Poôta. 

Ensuite  viennent  les  espèces  dont  la  face  sans  cellules  est  couverte  de  tubes  longitudinaux,  savoir: 

1.  Fenest.  hifrons,       Barr., 

2.  caji/llosa,    Poéta, 
S.                 debilis,        Poéta, 

4.  cxilis,  Poéta, 

5.  Ivanensis,  Barr., 

6.  pannosa,     Pocta, 

7.  protracta,   Poôta, 

8.  striata,       Poéta. 

Dans  cette  liste  et  dans  la  suivante,  nous  citons  aussi,  entre  autres  espèces,  celles  qui  ne  per- 
mettent pas  de  distinguer  avec  sûreté  les  surfaces  l'une  de  l'autre. 

Parmi  les  21  espèces  de  notre  Silurien,  8  portent  les  côtes  longitudinales  typiques,  sur  la  face 
sans  cellules. 

Chez  les  10  espèces  que  nous  nommons  ci-après,  l'une  des  faces  est  lisse,  sans  côtes  ni  ouver- 
tures: Fenest.  acris,  agrestis,  ranccllata,  ffrarilis,  inclura,  lincolata,  ohesa,  parallela,  rnstica,  S2)ortiila 

Les  ouvertures  des  cellules  sont  visibles  sur  3  espèces,  savoir: 

f  Fenest.  capillosa, 
a)    sui'  la  surface  externe  !  exilis, 

I  lincolata, 


1)K  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÈME. 


53 


/>)    sur  la  surface  iutcnie 


f  Fencst.?  capillosa, 
exilis. 


Cette  dernière  espèce  nous  donne  la  preuve  que  les  ouvertures  des  cellules  peuvent  se  trouver 
tantôt  sur  la  surface  externe,  tantôt  sur  la  surface  interne. 

O.    Dimensions. 

Nos  espèces  n'étant  généralement  représentées  que  par  des  fragments,  leurs  dimensions  n'ont 
pas  M'autre  valeur  que  d'établir  des  points  de  comparaisons  entre  les  différentes  formes  que  nous 
possédons.  Il  est  rare  que  la  grandeur  de  nos  exemplaires  concorde  avec  celle  des  spéci- 
mens entiers. 

Cependant,  si  nous  tenons  compte  de  ces  dimensions  pour  certaines  espèces,  c'est  afin  de  donner 
une  idée  de  l'étendue  de  la  colonie.  Nous  nous  sommes  contenté  le  plus  souvent  d'indiquer  les 
dimensions  des  fragments  les  plus  grands.  Au  contraire,  les  éléments  des  colonies  et,  en  premier 
lieu,  l'étendue  des  mailles,  ainsi  que  la  largeur  des  rameaux  principaux  et  des  poutielles,  nous 
offrent  des  caractères  de  bien  plus  grande  importance. 

En  effet,  en  comparant  les  chiffres  donnés,  nous  pouvons  arriver  à  des  caractères  spécifiques 
assez  certains.  Il  existe,  sous  ce  rapport,  de  si  grands  contrastes  entre  les  espèces,  que  c'est  à  i)eine 
s'il  s'en  trouve  deux  dont  les  éléments  principaux  soient  égaux.  Le  tableau  suivant  indique  en  nmi. 
les  dimensions  de  chacune  de  nos  espèces  de  Fenestella. 


Espèces  de  Feneslet/n 


Largeur 


Mailles 


des        i 
rameaux 
liriiicipaux 


des        , 
poutrelles 


lougueur        largeur 


Observations 


atris PoÈta. 

agrestis PoCta. 


bifrons Rarr. 

cancellata l'oôta.J 

capillosa PoCta. 

debilis Poôta. 

exilis Poôta. 

gracilis liarr. 

inclara Pnéta. 

Ivaueusis Rarr. 

lineolata Poè^ta. 

minuscula Pocta. 

obesa Pocta. 

pannosa Poéta. 

parallela Rarr. 

?  paupera Pocta. 

protracta PoCta. 

rustica PoCta. 

sportula PoCta  J 

striata Poêta. 

subacta Poôla. 


0-2— 0-25 
0-25 
0-38 
0-25 
0-5 

0-25— 0-32 

0-25 

0-2 

0-1— 0-5 

0-25— 0-35 

0-2— 0-3 

0-35 

0-12 

0-35— 0-5 

0-32— 0-48 

0-2 

0-25 

0-2 

0-5— 0-63 

0-32— 0-37 

0-45— 0-6 

0-25 

0-45 


01— 015 

015 

0-3 
015— 0-18 

0-4 

0- 12— 0-2 
013— 0-2 
0-2 
013 
0-2- 0-25 
0-12— 0-18 

0-38 

006— 01 

0-3 

0-3 

très  étroite 

013 
01— 0-15 
0-3— 0-9 
0-25- 0-3 
0-45- 0-6 
013 
0-35 


G-5— 0-83 
0-68 
113 
1-4 
0-45 
0-25— 0-3 
1-4 
0-8 
0-5 
113— 1-25 

1-6 
0-6- 0-6 
0-6- 0-75 
0-25- 0-3 

0-38 

0-8- 0-9 

0-4- 0-56 

3-5 

1 

0-6- 0-8 

0-75 

0-38 

06—1 

1-3 


0-3- 0-45 

0-35 

1 

0-4 
0-3 
0-25— 0-3 
0-5 
0-35 
0-38 
0-5— 0;63 

o-e' 

0-25— 0-32 

0-32 

0-2 

0-2 

0-4- 0-58 

0-2 
0-8- 1-2 
0-6 
0-25 
0-38 
0-25 
0-4- 0-7 
0-4 


partie  inférieure 
partie  supérieure 
surface  externe 
surface  interne 


stade  jeune 

spécimens  âgés 


54  KTUDKS  HKS  (iKNRES  ET  ESPECES 

A  cps  (liiiKMisious  viennent  s'ajouter  celles  des  ouveitnres  des  eelliilcs.  Ces  ouvertures  ne  sont 
visibles  que  sur  les  3  esi)èces  déjà  citées,  savoir:  Fnurst.  cupillosa,  c.ril.is,  Uneolatu.  Leur  diamètre 
est  de  0"""  0G3  à  0"""  06"). 

Hl.    Distribution  géologique   de  nos  espèces  de  Fettestelln. 

La  distribution  des  21  espèces  de  Fcncstclla  connues  dans  le  terrain  silurien  de  la  Boliênie  est 
assez  étrange.     En  effet,  les  Fn/rstrlla  n'apparaissent  que  dans  les  trois  étages  E,  F  et  G. 

Les  espèces  de  l'étage  E  ne  sont  presque  toutes  représentées  que  pai'  des  fragments  peu  con- 
sidérables. 11  iiaraitrait  donc  que  les  calcaires  scliisttuix  de  la  bande  e2  n'étaient  guère  favorables 
il   la  conservation  du  reseau  très  tin  des  Fcncstrllides. 

Au  contraire,  la  bande  f2  n'nferuic  les  espèces  les  mieux  conservées  et  les  plus  nond:)reuses 
du  genre   Fencsfcll'i. 

Dans  l'étage  («.  on  n'a  recueilli  jusqu'il  ce  jour  (|ue  d(uix  petits  fragments  de  Fciicsteîla, 
bande  ^1. 

D'après  la  liste  geui'rale  des  Bryozoaires  de  la  Bohême,  nous  comptons 

7  espèces  dans  l'étage  E  —  e2, 

IH        „  .  .,       F-f2, 

2         „  „        O  — gl, 

total:    2'2  espèces  pour  les  'i  étages  E,  F,  (>. 

Il  faut  ri'uuinpu'r  ([u'une  seule  espèce  passe  dans  une  bande  supérieure.  Un  coup  d'œil  suffit 
liour  nous  montrer  (pie  des  espèces  de  FciicstcUa  apparaissent  subitement  dans  la  bande  e2  sans 
passer  dans  l'étage  suivant  F,  où  ci-  genre  atteint  mui  uiaxinunn  de  fornu's  siiecitiques. 

Dans   l'étage  supérieur  0,    elles    s'éteignent  et  ne  smit  [dus  représentées  que  i)ar  deux  espèces. 

Ces  résultats  s'appliquent  aux  foruu's  que  nous  rangeons  dans  le  genre  Fenestella  dans  le  sens 
restreint.  Si  nous  comptons  aussi  les  formes  (jne  nous  associons  à  des  sous-genres  de  Fenestella, 
conune  nous  l'exposons  dans  le  Chapitre  suivant,  la  distribution  du  groupe  entier  n'offre  que  bieu  peu 
de  modifications,  car  nous  obtenons: 

E-e2  F-f2 

Sous-genre   Utropont — 1   espèce, 

,,  Serioporri. — 2  espèces, 

„  Metciwriiiii,    ....    2 1   esi)ece. 

Total 2 4  espèces. 

En  ajoutant  ces  uond)i-es  au  total   21    des  Fenestella,  nous  obteiums   27  esjièces,  (huit 

il  dans  la  bande  c2, 

17  dans   l;i   bande  f2, 

2  dans  la   bande  gl. 

De  ces  obsei-vations,   nous  pouvons  ciuu-jure  (|ue: 

1.  Les  Fenest(dlid(>s,  c'est-ii-dire  le  genre  Fenestella  j)ropremeiit  dit  et  les  sous-genres  que  nous 
adoiitons,  sont  exclusiveuu'ut  représentées  dans  la   faune  froisiènu"  de   Udfre  bassin: 

2.  Ces  foruH's  apparaissent  seulement  dans  les  :;  baïuies  e2  —  f2  —  gl. 

Dans  la   bande  ('2.   elles  fnut   leur  première  a]i]iiU'ition  et  se  réduisent  à   (luelques  esiièces. 


1)K  HKVO/OAllîES.  KN  BOHI-ME.  r,5 

Elles  atteitiui'iit  Iciu'  plus  maiiil  (li'vcloiipciiiciit  dans  la  liaiidc  i'2.  nii  elles  t'oniieiit  le  caleaire 
à  Bryozoaires.  Disons  en  passant  (|ue  Hariande  a  déjà  ajijxde  Tattention  sui-  la  fréquence,  des  Bryozo- 
aires dans  lu  bande  t'2.  i'ans  son  IV. /.,  p.  78,  il  dit:  ..Nous  voyons  apparaître,  dans  les  caleaires 
blancs,  une  assez  grande  diversité  d'espèces  appartenant  aux  Bctoponi,  aux  Fciicsfr/la,  Hcmitriijxi,  etc. 
qui  étaient  fort  rares  dans  les  e]io(|iu'S  antérieures."  A  partir  de  cette  coucbe,  idles  disparaissent  et 
la   bande  j^l   n'offre  plus  ([u'un   seul   iciiresentant  de  cette  famille. 

.'..  Les  ai)paritions  des  Fenestellides  dans  notre  terrain  silurien  nous  jauinettent  de  constater 
une  intermittence  intéressante  en  ce  que,  dans  la  bande  fl,  l'on   n'a   trouvé  aucune  Fincntcll(t. 

KUes  apparaissent  subitement  dans  la  bande  e2,  et  réapiiaraissent  de  la  même  manière  dans  la 
bande  t'2.  Ce  ])lienomène  pourrait  peut-être  s'expliquer  en  ce  i\\\v  la  baude  fl  est  peu  apte 
à   favoriser  la   croissance  des   t'enestellides. 

La  disparition  totale  de  cette  famille  dans  la  bande  f  1,  et  sa  réapiiarition  subite  daus  la  bande 
f2,  nous  seml)lent  fournir  encore  une  fois  la  preuve  que  notre  bassin  était  relié  avec  une  autre  mer 
silurienne,  étrangère. 

En  ce  qui  concerne  les  iMMiestellides  siluriennes  des  contrées  étrangères,  nous  ferons  observer 
([ue.  en  Amérique,  l'on  a  décrit  un  nombre  considérable  d'espèces  de  Feïtcstella  et  de  ses  sous-genres 
des  couches  siluriennes.  l,e  catalogue  de  Miller  (1889 — 1892)  contient  27  espèces  de  Feuc^fiila 
proprement  dites,  n(nnbre  (pu»  viennent  encore  augmenter  les  sous-genres.  Parmi  ceux-ci,  il  s'en 
trouve  quel(iues-uus  ipie  muis  considérons  connue  des  geui'cs  indépendants:  ce  sont  Hrm/fr/fjtd  et 
Foljipora . 

Les  sous-genres  étaldis  par  Hall   sont  représentés  dans  le  Silurien  ])ar  les  suivants: 

1.  LoviilijMird,  1   espèce, 

2.  Pfilojwrclla,  1         „ 

3.  Uiiitri/p/i,  4  espèces. 

En  Angleterre,  on  connaît  12  espèces:  4  dans  le  Silurien  inférieur,  et  S  daus  les  couches  supé- 
rieures. Les  noms  de  ces  espèces,  ainsi  ([ue  leur  distribution,  sont  indi(|Ui''s  ilans  les  listes  exposées 
plus  haut. 

Notre  bassin  e^t  donc.  jus(iu"à  ce  jour,  l'un  des  plus  riches  en  formes  de  Fenestellides,  puisque 
nous  en  comiitons  21.    abstraction  faite  des  (l  espèces  rangées  dans  les  sous-genrés  établis  par  nous. 

11.     Groupement  des  Fene»leUii. 

Le  genre  Fenestclla  est  très  rejiandu  dans  les  terrains  paléozoïques.  Il  comprend  des  nuances 
différentes  sur  les(iuelles  Ton  s'est  base  pour  fonder  de  nouveaux  genres  ou  des  sous-genres. 

Chaque  auteur  est  libri'  de  cinlisir  celui  des  deux  chemins  (|u"il  lui  conviendra  de  prendre. 

Il  nous  semble  (|ue  les  ])articulaiites  d'importance  secondaire  s'apiiroiu'ieraient  mieux  jiour 
caractériser  un  smis-gem-e. 

Sous  ce  rajiport.  nous  aurions  d'abord  les  formes  typi(iues  du  genre  Foiestclhi  proprenu'ut  dit, 
dont  nfuis  réca])itul(Uis  ici  les  caractères  distinctifs. 

Colonie  fiabelliforme  dans  le  jeune  âge;  plus  tard  infiiuililudiforuie  et  nnuitrant  souvent  un  bord 
supérieur  plisse.  Rameaux  principaux  avec  carène  mediaiu'  simple,  aux  deux  cotes  de  hniuelle  se 
placent  des  séries  d'ouvertures  cellulaires,  tantôt  sur  la  surface  exteriu'.  tantôt  sur  la  surface  interne. 
Surface  sans  cellules,  ordinairement  ornée  de  cotes  longitudinales.  Mailles  ovales  ou  quadrangulaires^ 
polygonales  ou  rondes  >ur  les  spécimens  âgés  et  à   la   partie  inférieure  des  grandes  colonies. 


56  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Tels  sont  les  principaux  caractères  de  la  forme  typique. 

Il  est  tout  naturel  que  nous  ne  citions  que  les  sous-genres  qui  se  trouvent  dans  nos  matériaux, 
parce  que,  d'un  côté,  les  descriptions  des  formes  parentes  de  Fenestella  n'ont  pas  été  faites  d'une 
manière  assez  satisfaisante  pour  que  nous  i)uissions,  sur  la  seule  diagnose,  nous  former  une  idée  de 
la  structure  de  ces  genres,  et  que,  d'un  autre  côté,  les  sous-genres  provenant  principalement  du  Dévo- 
nien  de  l'Amérique  ont  été  fondés  d'après  des  caractères  minutieux,  invisibles  sur  nos  espèces. 

C'est  pour  ce  motif  que  nous  nous  bornons,  dans  nos  études,  à  un  seul  genre  décrit  par  d'Orbigny. 

Nous  répartissons  les  sous-genres  en  deux  sections: 

1.  Sous-genres  avec  rameaux  principaux  carénés; 

2.  Sous-genres  avec  rameaux  principaux  dépourvus  de  carène. 

1.     Sons-genres  avec  rameanx  principaux  carénés. 

a)  Sous-genre  tout-à-fait  semblable  ii  Fcnestdln.  avec  cette  ditïérence  que  la  carène  médiane 
porte  une  rangée  ou  deux  de  petites  ouvertures  cellulaires.  Il  n'est  pas  représenté  dans  notre  bassin 
silurien.     Sous-genre  FencstreUina  d'Orbigny. 

Comme  nous  ne  faisons  plus  mention  de  ce  sous-genre  dans  les  pages  suivantes,  nous  repro- 
duisons ici  la  diagnose  de  d'Orbigny:  ,,6'e  sont  des  Fenestrella  pourvues  de  pores  intermédiaires  très 
espacés  sur  la  côte  qui  sépare  les  deux  rangées  de  cellules.^ 

b)  Sous-genre  semblable  à  Fenestella,  avec  cette  différence  que  les  ouvertures  des  cellules 
n'aboutissent  pas  aux  rameaux  principaux  sur  l'une  ou  l'autre  des  deux  surfaces,  mais  qu'elles  débou- 
chent latéralement  dans  les  mailles. 

Il  n'y  a  ici  ni  face  cellulifère,  ni  face  dépourvue  de  cellules.     Sous-genre   Utropora,  Poôta. 

c)  Sous-genre  semblable  à  Fenestella.  Carène  médiane,  bien  marquée  ;  cellules  en  deux  rangées, 
qui  se  rejoignent  en  bandes  longitudinales  au-dessous  des  mailles,  pour  se  séparer  ensuite  en  entou- 
rant les  mailles  de  chaque  côté.  Ouvertures  des  cellules,  rondes;  rameaux  principaux  semblables 
aux  poutrelles.     Sous-genre  Seriopora,  Poôta. 

2.    Sous-genres  avec  rameaux  principaux  dépourvus  de  carène. 

a)  Sous-genre  entièrement  semblable  à  Fenestella.  Toutefois  les  rangées  de  cellules  ne  sont 
pas  séparées  par  une  carène  médiane.     Sous-genre  Beteporina,  d'Orbigny. 

En    répartissant    nos   Fenestellides    dans    ces   trois   sous-genres,    nous   croyons   avoir   épuisé   la 

richesse  que  nous  offrent  nos  matériaux. 

f 
On   a   fondé   beaucoup  de  types  que  l'on  pourrait  considérer  comme  des  sous-genres.     Nous  ne 

l)Ouvons  les  étudier  ici,  parce  qu'ils  sont  étrangers  à  notre  Silurien. 

Tout  récemment,  -T.  Hall  a  divisé  le  genre  Fenestella  en  un  grand  nombre  de  sous-genres,  en 
s'appuyant  sur  les  apparitions  des  J'ormes  dévoniennes  d'Amérique.     Ce  sont: 

Fenest  rapora ,  Ptiloporella, 

Ilemitrypa,  Ftiloporina, 

Isotrijpa,  Beteporina, 

Loculipora,  '                    Tectulipora, 

Lijropora,  Unitrypa. 
Fohipora, 


DK  liltYOZOAIIlKS,  EN  DOIIÊMK.  57 

Ces  fonues  sont  dirtV'renciécs  par  les  caractères  miiuitieiix  que  présentent  les  surfaces  cellulifères 
et  non  cellulifères  des  s])éciniens  l)ien  conservés  du  Devonien  de  TAniérique.  Les  maf;niti(iues  illus- 
trations prouvent  que  ces  détails  sont  très  visibles  sur  les  fossiles  américains,  taudis  que  nos  spéci- 
mens, de  conservation  défectueuse,  ne  nous  permettent  de  n'en  distinjiuer  aucun. 

Nous  ne  pourrons  donc  pas  faire  usage  de  la  distribution  de  J.  Hall,  dans  nos  descriptions, 
d'autant  plus  que  nous  considérons  les  formes  Hemitrypa  et  Poh/poni  comme  indépendantes,  ainsi 
(ju'on  le  verra  dans  l'étude  de  ces  genres. 

Des  sous-genres  de  J.  Hall,  nous  n'avons  pu  garder  que  Reteporina. 

IS5,    Description  des  espèces. 

Fenestella  acris.    Pocta. 
PI.  16. 

Colonie  régulière,  turbinée,  s'élargissaiit  lentement  vers  le  liant,  (juclquefois  rentlée  au  milieu, 
devenant  plus  tard  infundil)uliforme,  avec  de  forts  plis  dans  sa  iiartie  supérieure.  Sur  les  si)écimens 
de  grandes  dimensions,  les  plis  sont  déjà  très  marqués  dès  la  jiaitie  inférieure.  Le  bord  supérieur 
et  la  base  ne  sont  conservés  sur  aucun  de  nos  spécimens. 

Trois  d'entre  eux  montrent  la  surface  externe.  Le  quatrième,  qui  n'est  qu'une  empreinte  néga- 
tive de  la  surface  interne,  est  encore  couvert  de  petits  fragments  de  paroi. 

Les  rameaux  principaux  sont  parallèles  entre  eux  et  peu  dichotomiques.  Leur  largeur  est  de 
I)"""  •>  à  0""'  25.  Dans  le  voisinage  de  la  base,  ils  sont  un  peu  courbés,  ne  s'étendent  pas  en 
ligne  droite,  mais  en  zigzag,  d'une  poutrelle  à  l'autre.  Dans  la  partie  supérieure  de  la  colonie,  ils 
sont  droits.  Dans  le  sens  de  la  longueur  court  une  carène  médiane,  fortement  marquée,  qui  forme 
un  caractère  typique  pour  cette  espèce. 

La  roche  est  transformée  çà  et  là  en  un  calcaire  blanc,  très  friable,  qui  se  détache  pour 
montrer  très  distinctement  la  carène  médiane,  typique,  dont  la  couleur  est  différente.  Dans  ces  en- 
droits, on  aperçoit  aussi  les  contours  des  cellules,  mais  les  ouvertures  restent  invisibles.  Les  cellules 
sont  disposées  en  une  rangée  simple  de  chaque  côté  de  la  carène  médiane. 

Les  poutrelles  sont  courtes.  Elles  ont  nue  largeur  de  0"""  1  à  ()"""  15;  leur  ei)aississement 
aux  angles  est  insignifiant.  Elles  sont  linrizontales  et  quelquefois  obliciues,  quand  il  existe  une 
irrégularité  qui  n'a  pas  été  produite  par  la  bifurcation.  Elles  portent  également  une  arête  médiane, 
très  visible  sur  les  spécimens  usés,  mentionnés  plus  haut. 

Les  mailles  sont  assez  régulières,  rectangulaires  ou  ovales.  Leur  longueur  est  de  ()"""  5 
à  0""'  88,  et  leur  largtuir,  de  ()"""  :>  à  0'"'"  45.  Elles  deviennent  ii-régulières  dans  la  proximité  d(> 
la  base  et  dans  le  voisinag(^  de  la  bifurcation  d'un  rameau  principal.  Quand  la  paroi  se  détache,  il 
r(!ste  sur  la  roche  des  empreintes  négatives  de  rameaux  principaux  et  de  poutrelles,  sous  la  forme 
de  rainures  entre  lesquelles  sont  rangés  régulièrement  des  granules  ovalaires,  qui  représentent  le 
moulage  des  mailles. 

Dimensions.  La  hauteur  des  petites  colonies  régulières  atteint  15  «?««  environ;  celle  des  grandes 
colonies  fortement  plissées  va  jusqu'à  55""". 

Rnpp.  ri  diff'ér.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  les  dimensions  des  éléments 
principaux  de  la  colonie,  et  principalement  par  la  carène  médiane  bien  marquée  et  très  visible  sur 
les  rameaux  principaux  de  tous  les  spécimens  fragmentaires. 

Gisement  et  local.     Les  spécimens  proviennent  des  calcaires  blancs  de  la  bande  i'2  de  Konëpriis. 


58  ETUDKS  DES  (if^NIîKS  KT  ESPÈCES 

Fenestella  agrestis.    Pocta. 
PI.  9. 

Nous  avons  établi  cette  espèce  sur -des  fragments  qui  permettent  de  conclure  que  la  forme 
générale  était  en  entonnoir  et  lo])ée  dans  la  partie  su](érieure.  Ces  lobes  se  sont  formés,  comme 
nous  l'avons  expli(iué,  \rdv  la  compression  des  plis  profonds  de  la  partie  supérieure  de  la  colonie,  qui 
ne  pouvaient  s'étendre  sur  un  plan. 

Deux  spécimens  ont  été  ligures.  Le  premier  nous  indique  par  ses  plis  (^u'ii  appartenait  à  la 
partie  supérieure  de  la  colonie,  tandis  que  l'autre,  qui  est  une  empreinte  négative,  représente,  à  en 
juger  par  la  convergence  de  ses  rameaux  principaux,  la  proximité  de  la  base.  D'après  le  bombement 
de  la  paroi,  la  surface  externe  est  visible  sur  les  deux  exemplaires  figurés. 

Les  rameaux  principaux  sont  épais,  droits  et  un  peu  bombés.  Leur  largeur  est  de  0"""  25, 
et  leur  division  dichotomique  est  assez  rare.  Par  suite  de  cette  circonstance,  le  bord  supérieur 
n'a  pas  dii  être  très  développé.  La  surface  des  rameaux  ne  porte  aucun  ornement,  tout  au  plus 
quelques  lignes  longitudinales,  ponctuées,  très  faiblement  nnirquées. 

Les  ouvertures  des  cellules  ne  sont  visibles  nulle  part,  pas  même  sur  les  surfaces  polies. 

Les  poutrelles  ressemblent  aux  rameaux  principaux;  elles  sont  plus  étroites,  car  elles  n'ont  que 
()"""  15  de  largeur.  Leur  surface  est  analogue  à  celle  des  rameaux,  et  leur  épaississement  aux 
angles,  tout  à  fait  insignifiant.     Elles  sont  distribuées  assez  régulièrement. 

Les  mailles  sont  quadrangulaires,  arrondies  aux  angles  et,  à  cause  de  la  distribution  régulière 
des  poutrelles,   presque  toutes  semblables.     Longueur,   O"™  68  environ;   largeur,   à  peu  près  O"™  .35. 

Dimensions.  Cette  espèce  n'est  représentée  que  par  des  spécimens  incomplets.  Le  plus  grand, 
sur  lequel  on  observe  une  trace  de  Textremite  inférieure  et  qui  montre  les  lobes  produits  par  le 
plissement,  a  une  liauteur  de  44"""  environ. 

Bapp.  et  dijfrr.  Ces  petits  fragments  aiipartiennent  ;i  une  espèce  qui  n'a  pas  conservé  les  côtes 
typiques  de  la  surface  externe. 

Elle  se  rapproche  de  FenrsfrJIa  nhrsa.  dont  elle  se  distingue  par  les  dimensions  ]dus  considé- 
rables des  mailles  et  i)ar  des  rameaux  jjrincipaux  plus  minces. 

Dans  la  description  de  FcucsfcUa  ohcsa,  nous  conii)arons  les  dimensions  de  ces  deux  espèces, 
afin  de  mieux  mettre  les  contrastes  en  évidence. 

Gisement  et  Joeal.  Cette  espèce  i)rovi('nt  de  la  bande  t'2.  L'un  des  spécimens  a  été  recueilli 
près  de  Bubovic;  le  second,  près  de  Lodenic. 

Fenestella  hifrons.    Barr. 
PI.  17. 

FeuesteUd  1iifr(nis,   liarr.  —   lîigsby,    Tliesntirus  silurinis,  ]>.  200. 

La  colonie  est  infuiidiliidil'orme.  ti'cs  élargie.  Dans  sa  partie  supérieure,  elle  mimtre  des  ])lis 
qui  connnencent  vci's  le  bas  et  s'ètendi'iit  si  cdusiderablciiient  i[ue,  près  du  bord  supérieur,  la  pai'oi 
présiMite  des  méandres. 

Xd.'.s  avons  dejii  fait  observer  dans  la  diagnose  du  genre,  (jue  le  haut  de  la  colonie  n'était 
conservé,  sur  les  fossiles,  (pie  sous  forme  de  lobes. 


I)K  liRYOZOAIRES,  KN  lîOIIKMK.  jç, 

La  surl'aci'  cxterin;  est  seule  visible;  la  face  externe  n'est  indiquée  que  par  Tenipreinte  négative 
formée  par  les  moulages  des  mailles. 

Les  rameaux  iuiui'ii)aux  et  les  nuiilles  auxquelles  ils  donnent  naissance,  se  montrent  sous  un 
double  aspect.  Ceux  de  l'extrémité  inférieure  sont  épaissis,  en  zigzag,  d'où  il  résulte  que  les  mailles 
sont  à  peu  près  hexagonales.  L'épaisseur  des  rameaux  caractérise  l'extrémité  inférieure  des  colonies  : 
elle  atteint  environ  0"""  38.  Les  rameaux  sont  recouverts  d'une  couche  grossière  et  rugueuse,  por- 
tant des  granules  inégaux  disposés  en  séries  ou  distribués  très  irrégulièrement.  L'ornementation 
n'offre  rien  cependant  de  cduimun  avec  les  cellules,  car  ce  n'est  que  sous  cette  couche  qu'apparaît 
la  surface  couverte  des  côtes  longitudinales  que  nous  rencontrons  si  souvent  dans  d'autres  espèces. 
Les  rameaux  principaux  possèdent  donc  une  double  couche  :  l'inférieure,  oi'née  de  côtes  longitudi- 
nales, et  la  couche  supérieure,  rude  et  couverte  de  granules.  Cette  structure  nous  explique  le  plus 
clairement  la  nature  de  l'enveloppe  dans  le  genre  Fencstclla,  ainsi  ([ue  nous  l'avons  mentionné  dans 
la  diagnose  générique,  ]).  48. 

Les  poutrelles  de  la  partie  inférieure  de  la  colonie  sont  épaisses,  courtes  et  de  0"""  3  de 
largeur.     Elles  s'épaississent  médiocrement  aux  angles. 

Le  contour  des  mailles  est  hexagonal,  arrondi  aux  angles.  Leur  longueur  est  de  l'""'!.^  et 
leur  largeur  de  l"™  environ. 

En  remontant,  et  surtout  près  du  bord  supérieur,  les  rameaux  principaux  s'amincissent  ;  ils  sont 
droits,  parallèles  entre  eux;  leur  largeur  est  de  0""™  2.5.  La  couclie  supérieure  granulée  est  usée, 
et  l'on  ne  voit  que  les  côtes  longitudinales. 

L'enveloppe  externe  paraît  atteindre  sa  plus  grande  épaisseur  sur  la  partie  inférieure  et  s'amincir 
à  mesure  qu'elle  s'élève  vers  le  bord  supérieur. 

Les  poutrelles  sont  également  plus  minces  dans  la  partie  supérieure  de  la  colonie  et  i)en 
épaissies  aux  angles.     Leur  largeur  est  de  0""'  15  à  0"""  18. 

Les  mailles  sont  arrondies,  hexagonales  ou  même  ovalaires  allongées.  Leur  longueur  atteint 
1"""  4;  leur  largeur  0"""  4. 

Les  moulages  des  mailles,  que  l'on  aperçoit  sur  la  surface  interne  et  qui  sont  fixés  comme  des 
granules  sur  la  roche,  montrent  les  mêmes  dimensions  que  les  éléments  princi])aux. 

Bimensimis.  Cette  espèce  est  grande.  Elle  forme,  surtout  vers  le  haut,  des  plis  très  larges. 
Les  spécimens  figurés  ne  sont  qu'à  l'état  fragmentaire.  Le  plus  grand,  fig.  2,  dont  les  plis  sont 
très  profonds,  atteint  une  hauteur  de  50""",  et  une  largeur  de  85""". 

Rapp.  et  différ.  Cette  espèce  montre  distinctement  Tcinveloppe  externe,  plus  forte  à  la  partie 
inférieure  du  réseau,  qui  est  irrégulier  et  modilié  par  la  croissance.  L'enveloppe  disparaît  lente- 
ment à  mesure  qu'elle  s'élève  vers  le  haut  de  la  colonie.  Fenest.  bifrons  se  rapproche  de  Fenest. 
subacta,  l'octa,  PI.  12,  qui  possède  également  une  enveloppe  gi-anulée.  Elle  s'en  distingue  toutefois: 
1",  par  la  différence  des  dimensions  de  quelques  éléments  principaux  et  des  mailles;  2",  par  la 
forme  généralement  hexagonale  de  ces  dernières. 

fr/scnimt  et  local.  Le  nom  spécifique  a  été  donne  par  F.arrande.  Cette  forme  est  représentée 
par  plusieurs  spécimens  recueillis  dans  le  calcaire  blanc  de  Konêprus,  f2. 


60  ETUDES  DES  (iEXKKS  ET  KSl'ECES 

Fcncstclla  cancéllata.    Pocta. 
PL  16. 

Colonii'  l'ii  forme  dV'utoiiuoir,  munie  de  plis  faibles  dans  sa  partie  supérieure,  se  rétrécissant 
rapidement  vers  le  bas  et  comprimée  plusieurs  fois  irrégulièrement. 

Outre  le  spécimen  que  nous  décrivons,  nous  avons  encore  trouvé  un  fragment,  dont  nous  ne 
pouvons  reconnaître  la  i)lace  exacte  dans  la  colonie. 

La  surface  e.xterne  est  conservée;  on  ne  distingue  de  la  surface  interne  que  des  empreintes 
visibles  où  la  paroi  de  la  colonie  est  détachée.  Eu  comparant  les  deux  surfaces,  on  constate  qu'elles 
ne  se  ressemblaient  pas,  et  qu'elles  possédaient  une  structure  différente  l'une  de  l'autre. 

Sur  la  surface  externe,  les  rameaux  principaux  sont  très  épais  (0"'"  .5  environ),  fortement 
bombés,  droits  et  peu  bifurques.  Ordinairement  le  nouveau  rameau  ne  prend  pas  directement  nais- 
sance sur  un  rameau  plus  ancien,  il  s'élève  au  milieu  des  extrémités  supérieures  de  deux  rameaux 
et  au-dessus  de  la  maille  comprise  entre  ces  derniers.  Nous  n'avons  pu  observer  les  contours 
des  cellules. 

Les  poutrelles  sont  de  forme  analogue  à  celle  des  rameaux.  Elles  sont  placées  de  telle  sorte 
que  les  mailles  ai)paraissent  en  rangées  alternantes,  d'où  résulte  leur  disposition  en  quinconces. 

Les  mailles  sont  petites,  ovales.  Tantôt  elles  s'allongent  en  fente,  tantôt,  au  contraire,  elles 
prennent    la   forme   circulaire.     Dans   les   mailles   ovales   régulières,    le   plus   grand   diamètre   est  de 

0"""  45,  et  le  plus  petit,  de  0"""  3. 

A  en  juger  par  les  petits  restes  de  paroi  et  par  les  empreintes  négatives,  la  surface  interne 
est  couverte  de  petits  orifices  ronds,  de  ()"""  25  à  0"""  3  de  diamètre.  Les  intervalles  ne  peuvent 
se  distinguer  en  rameaux  ou  en  ixiutrelles. 

L'éi)aississement  de  la  paroi  semble  s'accroître  de  l'extérieur  vers  l'intérieur,  ainsi  que  le  prouve 
la  partie  médiane  de  la  paroi,  nnse  à  nu  par  le  détachement  de  quelipies  parcelles  isolées.  En  effet, 
dans  cette  partie  médiane,  l'on  aperçoit  des  mailles  plus  petites  (pie  celles  de  la  surface  externe 
et  d'autres  plus  grandes  que  celles  de  la  surface  interne.  Il  est  donc  permis  de  supposer  que  les 
mailles  s'élargissaient  jii'u  à  jicu  vers  l'extérieur. 

Dimensions.  Le  spécimen  tig.  i)  qui  représente  la  colonie  presque  entière,  a  une  hauteur 
de  22""". 

Bapp.  et  différ.  Cette  espèce  ne  \)n\t  être  associée  que  provisoirennmt  au  genre  Fenestclla. 
En  effet,  elle  se  distingue  des  formes  typiques  par  plusieurs  caractères  dont  voici  les  plus  importants  : 

1.  La  i)aroi  du  corps  est  très  épaisse. 

2.  Les  deux  surfaces  ne  se  ressemblent  pas,  mais  les  mailles  de  la  surface  externe  s(nit  plus 
développées  que  celles  de  la  surface  interne;  d'où  l'on  peut  conclure  que  les  mailles  allaient  en 
s'élargissant  de  l'intérieur  vers  l'extérieur. 

3.  Les  rameaux  principaux  sont  lisses  sur  la  surface  externe,  et  ne  sont  pas  couverts  de  côtes 
longitudinales.  Nos  spécimens,  mal  conservés,  ne  montrent  ni  la  structure  interne,  ni  la  distribution 
des  cellules,  ni  la,  carène,  etc.  En  l'absence  de  ces  caractères  importants,  il  est  donc  impossible  de 
déterminer  ces  fossiles  avec  quelqiu>  précision.  C'est  d'après  l'apparence  de  la  forme  extérieure  que 
nous  avons  associé  cette  espèce  au  genre  Fenestclla. 

Gisement  et  local.     Les  si)('cinH'ns  figures  provieiuieut  de  Koncprus,  f2. 


I)K  liHVdZOAIKES,  EN  BOHEME.  (il 

Fenestella  cajnUosa.    Pocta. 
PI.  12. 

Colonie  iiifiiudibiilifoniie,  se  rétrécissant  régulièrement  vers  la  base,  plissée  au  l)()r(l  siiperieiir 
et  formant  un  réseau  ti-ès  tin. 

Los  deux  surfaces  sont  conservées,  aussi  bien  celle  qui  porte  les  cellules  que  celle  qui  en  est 
dépourvue.  Il  est  cependant  remarquable  que,  des  deux  spécimens  qui  permettent  de  distin.iiuer  la 
surface  externe  de  l'interne,  l'un  montre,  sur  le  côté  externe,  des  cellules  bieu  conservées,  tandis  que, 
sur  la  même  surface  convexe  du  second,  on  voit  des  rameaux  principaux  sans  cellules. 

Les  rameaux  principaux  sont  minces,  droits,  parallèles  entre  eux  et  larges  de  0"""  2.5  à  0™'"  32. 
Leur  division  dichotomique  est  très  fréquente,  principalement  près  du  bord  supérieur.  Quelquefois 
les  nouveaux  rameaux  ne  sont  pas  i)arallèles  aux  inférieurs,  ils  se  recourbent  subitement,  ce  qui 
trouble  la  régularité  de  la  structure.  Sur  la  surface  ornée  de  cellules,  ils  iiortent  une  carène  médiane, 
vive,  assez  saillaute,  aux  deux  côtés  de  laquelle  se  trouve  une  rangée  simple  de  cellules. 

Les  places  où  les  cellules  sont  visibles  paraissent  usées  et  un  peu  détériorées,  ce  qui  porterait 
à  croire  qu'elles  ont  été  polies. 

D'après  cette  considération,  ce  ne  sont  pas  les  orifices  des  cellules  que  l'on  observe,  mais  bien 
les  cellules  elles-mêmes,  qui  ont  été  ouvertes  par  le  frottement.  Elles  sont  rondes  et  d'environ 
(>"""  0t)3  de  diamètre.     Elles  sont  réparties  au  nombre  de  4  par  millimètre. 

Les  rameaux  visibles  sur  l'autre  surface,  qui  est  sans  cellules,  sont  couverts  de  fines  lignes 
longitudinales.  La  croissance  offre  ici  un  phénomène  intéressant.  Les  rameaux  se  divisent  dans 
certains  endroits  si  fréquemment  que,  par  suite  du  manque  d'espace,  ils  se  recourbent  quelquefois 
entièrement. 

Les  poutrelles  sont  minces,  larges  de  0"""  12  à  0'""  2,  également  ornées  d'une  carène  et 
sans  cellules.  Il  arrive  que,  dans  les  angles  formés  par  la  rencontre  des  poutrelles  avec  les  rameaux, 
une  ou  deux  cellules  s'écartent  de  la  rangée,  mais  la  poutrelle  elle-même  en  est  dépourvue. 

Les  mailles  sont  assez  régulières,  allongées,  elliptiques  ou  rectangulaires.  Leur  longueur  est 
de  1"""  4,  et  leur  largeur  de  0"""  .5  environ. 

Dinioisions.  Le  plus  grand  spécimen,  dont  la  partie  située  dans  le  voisinage  de  la  base  est 
conservée,  a  une  longueur  de  55™"". 

liapp.  et  différ.  Cette  forme  se  rapproche  assez  de  Fenest.  gracilis,  Barr.,  par  ses  dimensions 
principales  et  par  son  aspect  général.  Mais  la  forme  extérieure  des  rameaux  principaux  et  les 
ouvertures  des  cellules  ofi'rent  un  contraste  important.  Les  rameaux  sont  presijue  tous  semblables, 
peu  épais  et  portent  des  cellules.  Les  orifices  des  cellules  sont  plus  serrés  et  situés  des  deux  côtés 
de  la  carène.  Dans  la  description  de  Fenest.  gracilis,  nous  avons  comparé  les  dimensions  des 
deux  espèces. 

(risrmcnt  et  local.     Cette  espèce  a  été  recueillie  dans  le  calcaire  blanc  de  Konêprus,  f2. 

Fenestella  dehilis.    Pocta. 
PI.  8. 

Si  l'on  en  juge  d'après  les  fragments  qui  sont  sous  nos  yeux,  la  colonie  aurait  la  forme  d'un 
cône  renversé,  avec  un  bord  supérieur  légèrement  plissé. 


62  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Sur  un  spécimtMi  comprimé  de  haut  en  bas,  on  remarque  l'extrémité  inférieure,  qui,  dans  ce 
genre  de  compression,  occupe  le  centre  de  la  colonie.  En  outre,  une  partie  du  bord  supérieur  reste 
encoi'e  conservée. 

L'extrémité  inférieure  est  formée  par  des  rameaux  jilus  forts,  ce  qui  produit  IMrréniilarité  des 
mailles  et  du  réseau  en  général. 

Aucun  de  nos  deux  spécimens  ne  nous  permet  de  distinguer  sûrement  et  même  approximati- 
vement, si  nous  sommes  en  présence  de  la  surface  externe  ou  de  l'interne.  En  tout  cas,  cette 
surface  ne  montre  aucune  cellule. 

Les  rameaux  principaux  sont  assez  épais,  parallèles  entre  eux,  et  divisés  çà  et  là  dicliotomi- 
quement.  Ils  ne  sont  pas  tout  à  fait  droits  et  montrent  des  sinus  latéraux.  La  division  dicho- 
tomique a  lieu  le  plus  souvent  dans  le  voisinage  de  l'extrémité  inférieure,  où  la  colonie  s'élargit 
fortement.  Des  points  de  division  forment  des  lignes  ([ue  nous  appelons  zones  de  croissance. 
Les  rameaux  principaux  ont  une  largeur  de  0'"'"  -Ib;  leur  surface  est  couverte  de  fines  côtes 
longitudinales. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  distribuées  irrégulièrement.  Il  en  résulte  des  mailles  de  grandeur 
diftérente  et  souvent  courbées  de  telle  sorte  que  le  côté  convexe  de  l'arc  est  dirigé  vers  le  haut, 
et  le  côté  concave,  vers  le  bas.  Elles  atteignent  ()"""  13  à  0"™  2  de  longueur  et  se  rapprochent 
quelquefois  tellement  les  unes  des  autres  qu'elles  paraissent  se  bifurquer.  Sur  la  surface,  elles 
sont  également  ornées  de  petites  côtes,  détachées  pour  la  plupart,  mais  parfois  aboutissant  aux  côtés 
des  rameaux. 

Les  mailles  sont  de  grandeur  variable,  quadrangulaires  ou  ovales,  suivant  que  les  angles  sont 
épaissis.     La  plupart  sont  régulières;  leur  longueur  est  de  ()"""  8,  et  leur  largeur,  de  0"""  3.5. 

Dimensions.  La  hauteur  de  la  colonie,  mesurée  sur  le  spécimen  li>  mieux  conservé,  est  de 
25"""  de  la  base  au  bord  supérieur. 

Rapp.  et  diff'ér.  Cette  espèce  est  très  rapprochée  de  Fcncst.  protracta,  qui  n'est  également 
représentée  que  par  des  fragments.  Elle  s'en  distingue  à  première  vue  par  un  réseau  plus  serré. 
Nous  reparlerons  de  ces  connexions  dans  la  description  spéciticjue  de  Fetiest.  protracta. 

Gisement  et  local.    Les  deux  spécimens  figurés  proviennent  de  Lodenitz,  e2. 

Fenestella  exilis.    Poéta. 
PI.  13. 

Colonie  calathiforme  ou  infundibuliforme,  légèrement  plissée  au  bord  supérieur,  ou  formant  une 
simple  extension  tlabellifonne.  L'extrémité  inférieure,  qui  est  conservée  sur  le  spécimen  en  éventail, 
se  compose  d'une  espèce  de  petit  tronc  formé  par  l'épaississement  des  rameaux  principaux. 

Dans  les  spécimens  presque  entiers  qui  sont  comprimés  de  haut  en  bas,  l'extrémité  inférieure 
est  également  conservée,  mais  pas  assez  parfaitement  pour  montrer  sa  structure  exacte. 

Les  deux  surfaces  sont  conservées.  Il  est  cependant  difficile  de  distinguer  la  surface  externe 
de  l'interne,  et  il  paraîtrait  que  les  ouvertures  de  cellules  ne  se  trouvaient  pas  constamment  sur 
une  certaine  surface,  c'est-à-dire  qu'elles  couvraient  tantôt  la  surface  interne,  tantôt  la  surface 
externe.  En  effet,  sur  le  spécimen,  fig.  2,  qui  sendjle  rejjrésenter  la  surface  externe,  nous  voyons 
cette  dernière  couverte  d'orifices,  tandis  que  les  spécimens,  fig.  1  et  5  en  sont  complètement 
dépourvus. 


DK  I!1!V()/0AIHES,  EN  BOIII^ME.  G3 

Les  rameaux  priiiciiiaiix  sont  assez  droits,  minces,  d'iuie  largeur  de  0*""'  2.  Us  sont  parallèles 
entre  eux  et  se  bifurquent  souvent.  Us  portent  une  carène  médiane  saillante  et  très  distincte,  aux 
deux  côtés  de  laquelle  les  cellules  sont  iilacées  en  rangée  simple.  Les  cellules  se  présentent  sous 
la  l'orme  de  points  ronds  de  couleur  plus  foncée,  et  de  fl"""0G5  de  diamètre.  D'après  leur 
distril)ution.  5  orifices  de  cellules  occupent  1  '""'  de  longueur. 

Sur  la  surface  sans  cellules,  les  rameaux  principaux  sont  quelquefois  lisses,  mais  le  plus  souvent 
ils  sont  ornés  de  côtes  longitudinales,  très  marquées  et  très  saillantes  sur  (luehjues  spécimens. 
Elles  sont  beaucoup  plus  distinctes  que  le  dessinateur  ne  l'a  indique  sur  la  tig.  7. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  presque  aussi  épaisses  que  les  rameaux  principaux,  peu  élargies 
aux  angles.  Elles  portent  également  une  carène  et  sont  tou,jours  dépourvues  de  cellules.  Çà  et  là. 
une  cellule  ou  deux  s'écartent  de  la  rangée  et  se  placent  dans  l'epaississement  des  angles. 

Sur  la  surface  sans  cellules,  les  poutrelles  sont  presque  toujours  lisses;  c'est  par  exception 
qu'elles  sont  ornées  de  stries  longitudinales. 

Les  mailles  offrent  assez  de  régularité.  Elles  sont  petites,  quadrangulaires  ou  ovales.  Leur 
plus  grand  diamètre  est  de  0™'"  5,  et  leur  plus  petit,  de  O'""'  o8. 

Dimensions.  Les  fragments  de  ces  colonies  .:.ont  de  grandeur  différente.  Les  colonies  les  jikis 
considérables  ont  2s  """  de  la  partie  inférieure  au  bord  sujierieur. 

llapj).  et  différ.  Cette  espèce  se  rapjjroclie  beaucouji  de  Fcnest.  cajiillosa,  décrite  plus  haut. 
Elle  en  diffère: 

1.  par  des  ranu-aux  plus  fins,    sur  lesquels  les  cellules  un  peu  plus  grandes  sont  plus  visibles; 

2.  par  des  poutrelles  plus  épaisses: 

3.  par  des  mailles  beaucoup  plus  petites; 

4.  jiar  des  ouvertures  de  cellules,  plus  rapprochées  les  unes  des  autres. 

Les  dimensions  des  éléments  ([ue  nous  venons  d'indiquer,  sont  les  suivantes  dans  les  deux 
espèces  : 

Rameaux  princip.  Poutrelles  INIailles             Cellules            Nombre  de  cellules  par  1""» 

Fenest.  capillosa  .    .  0-2— 0-32  0-12— 0-2  1-4,  0-5             0-0(i3                                4 

Fenest.  exilis    .    .    .         0-2  0-2  0-.5,  0-38          0-0G5                                 5 

Gisement  et  local.  Tous  les  exemplaires  figurés  proviennent  du  calcaire  blanc  de  Koné- 
prus,  f2. 

Fenestella  gracilis.    Barr. 
PI.  14. 

Fenest.  gracilis.    Bnrr.  —  B/gshi/.    Thésaurus  Silurictis,  p.  200. 
Colonie  incomplète,  paraissant  iufuudibuliforme  et  plissée  en  haut. 

D'après  la  courbure  de  la  colonie  et  la  convergence  des  ranu'aux  principaux,  on  ]»eut  admettre 
(lue  rextréniité  inférieure  est  consen'ée  sur  1  un  des  spécimens.  Sur  cette  extrémité,  le  réseau  montre 
des  intervalles  épais  formés  par  le  rentiement  des  angles  où  se  rencontrent  les  rameaux  et  les 
poutrelles,  et  il  se  distingue  considérablement  de  la  structure  du  reste  de  la  surface. 

La  surface  externe  est  visible  ;  l'interne  est  indiquée  soit  partiellement,  soit  par  des  empreintes. 


g4  KTIDKS  DKS  GENRES  Eï  ESPÈCES 

Les  liimcaux  principaux  de  la  surface  externe  sont  d'une  épaisseur  très  variable;  leur  largeur 
atteint  de  ()"""]  à  O""»  5.  Ils  sont  droits  et  en  général  parallèles  entre  eux.  Eu  ciuelques 
endroits,   le   réseau  devient  très  irrégulier  par  suite  d'une  bifurcation  toute  particulière  des  rameaux. 

En  cft'et,  il  arrive  (lue,  sur  un  point  de  la  colonie,  tous  les  rameaux  se  bifurquent  à  plusieurs 
reprises.  Il  en  résulte,  pour  les  rameaux  situés  latéralement,  un  manque  d'espace  qui  les  force 
à   se   courber   et  même   à   se  replier.     La  zone  de  croissance  apparaît  ici  sous  la  forme  d'une  tache 


Les  rameaux  principaux  sont  ordinairement  assez  bombés.  Leur  surface  est  rugueuse  et  porte 
une  carène  médiane  peu  distincte. 

Sur  des  points  usés  naturellement  ou  artiticiellenient,  on  distingue  fort  bien  cette  carène,  ainsi 
que  les  contours  des  cellules. 

Celles-ci  apparaissent  comme  de  petits  cercles  de  couleur  plus  foncée  et  forment  une  rangée 
droite  de  chaque  côté  de  la  carène  médiane.     On  en  compte  environ  7  par  2""". 

Au  point  de  bifurcation  de  chaque  rameau,  les  rangées  de  cellules  commencent  par  2  à  3 
cellules  superposées  dans  l'angle  formé  par  les  deux  carènes  médianes  et  par  la  bifurcation. 

Iji's  rangées  se  divisent  ensuite  en  deux  autres,  dont  chacune  continue  dans  un  rameau. 

Le  diamètre  des  cellules  est  de  0"""  OGÔ  à  0"™  07. 

Les  poutrelles  sont  courtes  et  très  minces,  car  elles  n'ont  que  0"""  13.  Elles  sont  assez 
régulièrement  distribuées  et  peu  épaissies  aux  angles. 

Les  mailles  sont  grandes.  Leur  longueur  atteint  1"""13  à  1"""2.5,  et  leur  largeur,  0"""  5 
à  0*""'  63.  Elles  sont  quadrangulaires,  arrondies  aux  angles  ou  elliptiques.  Nous  avons  déjà  fait 
mention  de  la  différence  des  mailles  qui  se  trouvent  à  l'extrémité  inférieure. 

La  surface  interne  est  d'une  structure  identique,  ainsi  que  le  prouvent  les  moulages  des 
mailles  sur  les  empreintes  négatives. 

a 

Dimm.sions.  Les  plus  grands  fragments  de  cette  espèce,  qui  paraît  assez  développée,  ont 
0.5™™  de  hauteur  et  environ  65"""  de  largeur. 

Rapp.  ci  d/ff'cr.  Cette  espèce  se  rajjproche  de  Fenest.  capillosa,  avec  laquelle  elle  a  de 
commun  les  rameaux  repliés.  Les  dimensions  de  quelques  éléments  principaux  ne  sont  pas  très 
différents  dans  ces  deux  espèces. 

Rameaux  pi'inri]).  Poiifrelles  Mailles 

Fenest.  gracilis      .    .    .    .  O'I — (Va  0-13  MS — 1-25,  0-5 — ()-63 

Fenest.  capillosa   ....       02  0-1— 0-15  0-3—1,  OMi 

Le  principal  contraste  nous  est  offert  par  la  différence  d'épaisseur  des  rameaux  dans  Fenest. 
gracilis  qui,  de  capillaires,  deviennent  presque  épais,  et  aussi  par  les  grandes  mailles.  En  outre, 
on  comi)te  dans  Fenest.  gracilis  7  cellules  par  2  """,  et  dans  Fenest.  capillosa.,  S  cellules  pour  la 
même  étendue. 

Gisement  et  local.     Cette  espèce  provient  du  calcaire  blanc  de  Konéprus,  t'2. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHEME.  65 

Fenestella  itïdara.    Pocta. 
PI.  7. 

Petit  fra,<j;meut  luontraiit  des  mailles  qui  vont  de  la  forme  polygonale  irrégulière  à  la  forme 
presque  circulaire.  Il  est  ici  très  difficile,  vu  Texiguité  du  fragment,  de  distinguer  laquelle  des  deux 
surfaces  nous  avons  sous  les  yeux.  A  en  juger  par  la  convexité,  qui  est  très  marquée  au  milieu  ilu 
fossile,  nous  serions  en  présence  de  la  surface  externe,  ici  sans  cellules. 

Les  rameaux  principaux  ne  se  distinguent  presque  pas  des  poutrelles,  ce  qui  fait  que  le  fossile 
se  rapproche  de  la  forme  extérieure  de  Phyllopora.  D'après  les  expériences  que  Shrubsole  a  faites 
dans  les  Fenestella  du  Carbonifère  et  que  nous  avons  rapportées  en  entier  dans  la  diagnose  générique, 
il  est  possible  que  notre  fragment  représente  une  partie  de  l'extrémité  inférieure  d'un  stade  avancé 
de  Fenestella.  On  sait  en  effet  que  avec  le  temps  les  poutrelles  augmentent  d'épaisseur  aux  angles 
formés  par  leur  jonction  avec  les  rameaux  principaux  et  que,  chez  les  individus  âgés,  les  mailles  ne 
sont  ni  rectangulaires  ni  ovales  allongées,  mais  qu'elles  deviennent  rondes  ou  subpolygonales. 

Les  rameaux  principaux  sont  épais,  en  zigzag  et  c(unplètement  lisses.  Leur  largeur  est  de 
O'""  25  à  0"""  35  environ. 

Nous  avons  déjà  dit  plus  haut  qu'il  n'est  presque  pas  possible  de  distinguer  les  rameaux  des 
poutrelles.  Cependant,  il  y  a  des  cas  où  quelques  mailles  assez  régulières  mettent  eu  évidence  les 
poutrelles  que  l'on  reconnaît  à  leur  longueur  moins  grande,  à  leur  position  et  à  leur  finesse. 

C'est  à  cause  de  ces  considérations  que  nous  avons  préféré  associer  ce  fragment  indistinct 
à  Fenestella.,  au  lieu  de  lui  assigner  une  i)lace  dans  le  genre  Phyllopora,  car  on  ne  distingue  aucun 
des  autres  caractères,  tels  que  les  ouvertures  des  cellules,  etc.  que  l'on  puisse  citer  comme  distinctif. 
Les  poutrelles  régulières,  qui  diffèrent  des  rameaux,  ont  une  largeur  de  0"""'  2  à  0"'™  25.  Celles  qui 
sont  irrégulières  égalent  les  rameaux  eu  épaisseur. 

Les  mailles  sont  très  irrégulières  et  très  variables.  Quelques-unes  d'entre  -elles  ont  la  forme 
typique  des  mailles  de  Fenestella:,  elles  sont  quadrangnlaires  allongées  ou  ovales.  Elles  ont  i  ">"•  6 
de  longueur  sur  0"""  6  de  largeur.  D'autres  offrent  la  forme  d'un  polygone  irrégulier  et  même 
presque  d'un  cercle  dont  le  diamètre  atteint  environ  1  """. 

Dimensions.     Le  fragment  décrit  a  environ  !t  ""^  de  largeur  et  de  hauteur. 

Gisement  et  local.     Cette  espèce  provient  du  calcaire  gris  clair  de  Branik,  gl. 


Fenestella  Ivanensis.    Barr. 
PI.  9. 

Fenest.  Ivanensis,  Pair.,  Bigshy,   TJiesanru.'i  siluriens,  p.  200. 

La  forme  extérieure  de  la  colonie  nous  est  inconnue,  parce  que  nous  ne  possédons  de  cette 
espèce  qu'un  petit  fragment  représentant  à  peine  la  moitié  de  l'individu  entier.  On  peut  sui)poser, 
d'après  ce  fragment,  que  la  colonie  était  calatliiforme  et  se  rétrécissait  lentement  vers  l'extrémité 
inférieure.  Le  spécimen  est  comprimé  de  haut  en  bas,  et  l'extrémité  inférieure  est  située  au  centre. 
Sur  la  périphérie  de  la  semi-circonférence  qui  est  seule  conservée,  se  trouvent  çà  et  là  des  plis 
d'après  lesquels  ou  peut  conclure  que  le  bord  supérieur  était  plissé,  comme  dans  d'autres  espèces 
décrites  plus  haut. 

0 


f;g  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

L'extrémité  inférieure  ii'(.'.st  pas  conservée.  Par  suite  de  la  eompression  verticale,  sa  place  est 
indiquée  au  centre,  ainsi  que  le  montrent  les  liranches  convergentes. 

Il  est  difficile  de  reconnaître  dans  un  spécimen  comprimé  la  surface  interne  de  l'externe.  Cette 
dernière  paraît  tournée  vers  le  haut,  ainsi  que  l'on  est  tenté  de  le  supposer  à  cause  du  bombement 
qui  est  le  plus  fort  au  milieu  du  spécimen. 

Cette  surface  ne  montrant  pas  de  cellules,  la  surface  interne  en  serait  donc  pourvue. 

Les  rann'aux  principaux  sont  assez  droits,  médiocrement  bond.)és  et  parallèles  entre  eux.  Leur 
larneur  est  de  0  """  "2  à  0  """  3  environ.  Ils  s'épaississent  un  peu  aux  angles  formés  par  leur 
jonction  avec  les  poutrelles.  Leur  surface  est  couverte  de  2  à  4  côtes  longitudinales,  bien  marquées, 
qui  vont  un  peu  en  serpentant.  Dans  la  diagnose  du  genre,  nous  avons  parlé  d'une  manière  assez 
détaillée  de  l'importance  de  ces  côtes  longitudinales,  et  l'espèce  que  nous  décrivons,  fondée  sur 
un  spécimen  unique,  ne  nous  oftre  aucune  iiarticularité  qui  nous  permette  de  pousser  cette  étude 
plus  avant. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  i)"""  12  à  0"""  18  environ,  un  peu  épaissies  aux  angles.  Leur 
surface  porte  une  côte,  à  laquelle  vient  rarement  s'adjoindre  uu  fragment  d'une  seconde.  Cette  côte 
est  ordinairement  indépendante  de  celles  des  rameaux,  et  ce  n'est  que  par  exception  que  l'on  voit 
nue  des  côtes  des  rameaux   se  recourber  et  se  réunir  à  celle  des  poutrelles. 

Les  mailles  ont  la  forme  ovalaire  allongée,  ou  presque  quadrangulaire.  Leur  longueur  est  de 
()mm  5  ;,  {)mm  ,j^  ^,^  ],,„,.  i;irg(Mir  d(!  i>"""  2.')  à,  0™'"  :-12.  L'épaississement  jilus  ou  moins  grand  des 
angles  exerce  une  influence  considérable  sur  leur  contoui'. 

Dimensions.  Le  fragment  figuré  représente  à  peu  près  la  moitié  de  la  ((doiiie.  Il  a  :!(;""" 
de  largeur  et  l(i"""  de  hauteur. 

Eapp.  et  diff'ér.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  les  côtes  longitudinales 
fortement  développées  de  la  surface  sans  cellules  de  la  colonie. 

Gisement  et  /oral.  L'uni(iue  spécimen  a  été  trouvé  près  de  St.  Ivan,  non  loin  de  Beraun,  e2. 
liarrande  lui  a  donne  le  nom  de  Ivanensis,  d'après  celui  de  la  localité. 

Fenestella  Uneolata.    Pocta. 
l'I.  Ki. 

Colonie  large,  coui(]ue  ou  infundibuliforme,  plissée  en  haut.  Jeunes  stades  larges  et  régulière- 
ment coniques,  sans  plis.  En  croissant,  ils  s'élargissent,  et  le  bord  supcrieiii'  forme  des  plis  i)eu 
profonds. 

L'extréndté  inférieiii-e  est  toujours  détachée.  Le  bord  supéi-ieur  n'offre  aucune  iiarticularite  et 
n'est  pas  distinct. 

La  surface  externe  est  seule  visil)le,  taudis  (jue  l'on  ne  peut  se  rendre  compte  de  la  surface 
interne  que  sur  les  empreintes. 

Les  rameaux  principaux  de  la,  surface  externe  sont  droits  et  larges  de  0"""  H.')  environ.  Ils 
portent  une  carène  médiane  en  général  bien  develo])pee.  Ils  sont  parallèles  entre  eux  et  se 
bifurquent  assez  fré(|uemment ,  surtout  sur  les  speciunuis  plisses.  Sur  la  surface,  on  (d)serve 
(|uel(|uefois  des  ouvertures  de  celluhîs,    placées  eu  rangées  simples  de  chaiiue  côté  de  la  carène,    (jui 


DK  BRYOZOAIRES,  EN  BOHlflME.  G7 

est   souvent,  assez  t':ii1ileiiu'iit  mar(|iiée.     Ç:i  et  là,    les  ouvertures  des  cellules  s'écartent  de  la  rangée 
et  se  voient  alors  tlans  Tepaississenient  des  angles. 

Les  i)Outrelles  scuit  ordinairement  plus  épaisses  que  les  rameaux  principaux,  car  elles  dépassent 
souvent  ()"""38.  Elles  sont  très  bombées  et  s'aiguisent  en  arêtes  très  vives  qui,  vues  d'en  haut, 
courent  autour  de  la  coicuiie  sous  la  forme  de  lignes  concentriques.  Cette  structure  des  poutrelles 
est  très  typique  pour  cette  espèce. 

Aux  endroits  usés  naturellement  ou  artificiellement,  nous  pouvons  observer  la  structure  interne. 
Alors  nous  remarquons  souvent  que  les  rameaux  et  les  poutrelles  sont  plus  minces  et  les  mailles 
plus  grandes,  et  que  celles-ci  sont  plus  quadrangulaires.  Le  réseau  devient  plus  épais  à  la  surface, 
tandis  qu'il  va  en  s'amincissant  vers  le  milieu  de  la  paroi.  Beaucoup  de  ces  surfaces  polies  ou  usées 
nous  découvrent  les  contours  des  cellules,  ainsi  que  la  carène  médiane  de  couleur  jdus  foncée. 

Les  mailles  sont  (ivalaires  allongées,  longues  de  ()"""  (i  à  (»"""  Tfi  et  larges  de  O"™  ?,2. 

Lorsque  la  paroi  est  détachée,  nous  voyons  des  rangées  de  granules  ovalaires:  ce  sont  les 
remplissages  des  nuiilles  de  la  surface  interne.  La  forme  de  ces  granules  porte  à  conclure  (|ue  la 
surface  interne  était  de  structure  tout  à  fait  semblable. 

Dimensions.  Le  plus  grand  spi'cimen,  (jui  vi'présente  la  colonie  iiresiiue  entière,  a  une  hauteur 
de  28  mm. 

Itupp.  et  (liff'êr.  Par  la  structure  des  poutrelles,  cette  espèce  contraste  avec  toutes  les  autres 
formes  conniu's  jusqu'à  ce  jour. 

(iisoni-iif  rt  Idcal.     Les  spécimens  proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  f2,  de  Konëprns. 

Fenestella  minuscula.    Pocta. 

ri.  Ki. 

L'exiguité  de  ce  fragment  contourné  ne  nous  a  pas  permis  de  constater  la  forme  générale  de 
la  colonie.     Nous  ne  saurions  dire  également,  à  quelle  partie  de  la  colonie  il  appartient. 

On  ne  voit  que  la  surface  externe.  Il  ne  reste  aucune  trace  de  la  surface  interne,  pas  même 
une  emjireinte  négative. 

Les  rameaux  principaux  sont  tins,  droits  et  souvent  bifurqiu's.  Ces  bifurcations  se  font  dans 
des  zones  de  croissance  qui  sont  obliques.     Largeur  des  rameaux,  O"""  12. 

Les  poutrelles  sont  également  iines,  0'"™  0(i  à  0"""  1,  et  distribuées  assez  régulièrement.  Les 
rameaux  et  les  poutrelles  sont  recouverts  d'une  couche  irrégulièrement  parsemée  de  granules  inégaux, 
qui  n'ont  aucune  connexion  avec  les  cellules,  dont  on  n'observe  la  trace  nulle  part. 

Les  mailles  sont  petites,  quadrangulaires  ou  ovales.  Leur  longueiu'  est  de  0"""  25  à  (•"""  3, 
et  leur  largeur  de  ()"""  2.  < 

Dimensions.     Le  fragment  que  nous  venons  de  décrire  a   Ls™"'  de  haut. 

Hfipp.  et  (liffer.  Cette  espèce,  fondée  d'après  un  fragment  exigu,  se  distingue  par  le  développe- 
ment de  la  couche  gianulée.  Fencvt.  hifrons  montre  également  une  couche  granulée,  mais  son 
réseau  n'oflfre  rien  d'analogue  au  réseau  serré  de  l'espèce  Fcncst.  miniisctila. 

Gisement  et  local.     Le  fi-agment  décrit  provient  de  Konéprus,  f  2. 


6g  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Fenestella  ohesa.    Pocta. 
PI.  !). 

Le  spéciuifii  fragmentaire  que  nous  avons  sous  les  yeux  pourrait  nous  faire  penser  que  la 
colonie  était  peu  élevée,  infundibulifonue,  et  munie  d'un  bord  supérieur  plissé.  Le  plissement  de  la 
paroi  indique  la  proximité  du  bord,  et  la  convergence  des  rameaux  trahit,  vers  le  bas,  le  voisinage 
de  la  base.  Nous  avons  ainsi,  à  partir  du  bas  jusqu'en  haut,  une  idée  de  la  forme  de  la  colonie, 
qui  a  été  comprimée  latéralement. 

Nous  reconnaissons  la  surface  externe  à  la  forme  générale  de  la  colonie  et  surtout  au  bom- 
bement. 

Les  rameaux  principaux  sont  très  épais,  droits,  parallèles  entre  eux  et  peu  bombés.  Leur 
largeur  est  de  0™"'  .35  à  0"""  5.  Par  leurs  bifurcations  fréquentes,  ils  forment  des  lignes  concen- 
triques, marquées  principalement  sur  la  partie  inférieure  de  la  colonie  et  que  nous  nommons  zones 
de  croissance.     La  surface  des  rameaux  est  rugueuse  et  pourvue  de  lignes  longitudinales,  ponctuées. 

Les  poutrelles  sont  également  épaisses.  Elles  atteignent  une  largeur  de  O"""  3  et  leur 
structure  est  identique  à  celle  des  rameaux.  Elles  sont  peu  épaissies  aux  angles  et  assez  régulière- 
ment distribuées. 

Les  mailles  sont  très  petites  en  comparaison  des  forts  rameaux.  Elles  ont  0™"'  38  de  lon- 
gueur, et  0"""  2  de  largeur.  Leur  contour  est  de  forme  ovalaire,  quelquefois  allongée.  Dans  ce 
cas,  leur  largeur  s'amoindrit  jusqu'à  0"""  1. 

Dimensions.  La  longueur  du  fragment  figuré  est  de  32  '"™.  Sa  forme  générale  permet  de 
supposer  que  l'axe  longitudinal  avait  quelques  nnllimètres  de  plus. 

Bapp.  et  différ.  Cette  espèce,  l'une  de  celles  dont  la  surface  externe  est  dépourvue  des  côtes 
longitudinales  typiques,  ressemble  à  Fenest.  agrestis.  Elles  se  distinguent  l'une  de  l'autre  par  leurs 
dimensions  que  nous  exposons  ci-après  : 

Ram.  princip.  Poutrelles  Mailles 

Fenest.  agrestis 0-2.5  0-15  0-68,  0-35 

Fenest.  ohcsa 0-35—0.5  0-3  0-38,  0-1   à  0*2 

Gisement  et  local.    Le  spécimen  figuré  a  été  trouvé  dans  les  calcaires  gris,  près  de  St.  Ivan,  e2. 

Fenestella  pannosa.    Poéta. 
PI.  14. 

Colonie  infundibuliformc ,  fortement  plissée  dans  la  partie  supérieure.  Quand  les  plis  sont 
partiellement  usés  ou  détériorés,  ils  donnent  au  Intnl  une  apparence  lobée.  L'extrémité  inférieure 
et  le  bord  supérieur  ne  sont  pas  conservés. 

La  surface  externe  de  la  colonie  est  visible  à  l'œil  nu.  Nous  ne  pouvons  juger  de  la  structure 
de  la  surface  interne  que  par  les  empreintes  négatives  que  l'on  aperçoit  aux  endroits  où  la  paroi 
se  détaclie. 

Les  rameaux  principaux  de  la  surface  externe  sont  droits,  assez  parallèles  et  couverts  de  fines 
stries  longitudinales  également  parallèles.  Ils  ont  0"""  32  à  0"'"'4S  de  largeur.  Les  contours  des 
cellules  ne  s'observent  pas,  même  sur  les  fragments  polis  de  la  surface. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  69 

La  division  dichotomique,  sur  laquelle  il  est  difficile  de  reconnaître  les  zones  de  croissance,  se 
fait  quelquefois  de  la  nianièrt!  suivante.  Au-dessus  d'une  maille,  c'est-à-dire  dans  l'espace  compris 
entre  deux  rameaux,   il  naît  subitement  un  rameau  très  fort,   qui  se  bifurque  ensuite  immédiatement. 

Les  poutrelles  égalent  à  peu  près  les  rameaux  en  largeur,  car  elles  atteignent  0"""  B  au  milieu. 
Elles  s'épaississent  bien  davantage  aux  angles.  Leur  surface  est  lisse,  ornée  parfois  de  fines  stries 
longitudinales,  parallèles  aux  côtes  longitudinales  de  la  surface  des  rameaux. 

Les  mailles  sont  ovalaires.  Leur  grand  axe  a  une  longueur  de  0  '""'  8  à  0  "'"'  9  environ  ;  leur 
petit  axe  a  0"""  4  à  ()"""  .ôS.  Par  suite  de  l'arrangement  régulier  des  rameaux  et  des  poutrelles, 
leur  distribution  ortrc  elle-même  une  certaine  régularité. 

Dimensions.     Le  plus  grand  fragment  au  bord  supérieur  lobé,  a  une  hauteur  de  75"""  environ. 

Rapp.  et  diff'rr.  Fenest.  pamtosa  se  distingue  par  sa  form(>  assez  régulière,  par  ses  rameaux 
et  ses  poutrelles,  qui  sont  ornés  de  fines  stries  longitudinales,  et  i)ar  ses  mailles  ovalaires.  On  ne 
saurait  la  confondre  avec  aucune  des  formes  déjà  connues. 

Gisement  et  local.  Cette  espèce  provient  du  calcaire  blanc  de  Konëprus,  f  2.  Un  spécimen 
a  été  également  recueilli  dans  le  calcaire  de  la  bande  gl,  devant  la  localité  Vi/skorllka.  Par  ce 
fait,  cette  espèce  est  la  seule  qui  passe  dans  une  bande  supérieure. 

Fenestella  parallela.    Barr. 
PI.  IG. 

Fenest.  parallela,  liarr.,  Bigsby,   Thésaurus  siluriens,  p.  300. 

Cette  espèce  est  représentée  par  un  petit  fragment,  dont  l'exiguité  ne  nous  permet  pas  de  définir 
exactement  la  forme  générale  de  la  colonie.  Cependant  nous  supjjosons  qu'elle  était  conique,  presque 
cylindrique,  ce  qui  fait  que  les  rameaux  sont  très  peu  divisés  dichotomiquement.  Sur  toute  la  sur- 
face que  nous  observons  et  qui  mesure  à  peu  près  10""™-,  nous  avons  compté  en  tout  9  bifurcations 
de  rameaux  principaux. 

Le  fragment  de  cette  colonie  est  excavé,  et  nous  concluons  de  ce  fait  que  la  surface  externe 
est  cachée  par  la  roche,  et  que  nous  avons  sous  les  yeux  la  surface  interne.  Sur  cette  dernière,  on 
ne  distingue  aucune  cellule. 

Les  rameaux  principaux  sont  épais,  larges  de  0"""  2  environ,  droits  et  assez  régulièrement 
espacés.  Les  intervalles  qui  les  séparent  ont  0"""  18  de  largeur,  et  l'apparence  extérieure  montre 
une  structure  régulière,  parallèle.  La  surface  des  rameaux  est  lisse,  sans  aucune  trace  des  côtes 
longitudinales,  qui  sont  ordinairement  un  des  caractères  typiques  du  genre  Fenestella. 

Les  poutrelles  sont  courtes  et  si  rétrécies  au  milieu  que  les  rameaux  principaux  ne  semblent 
plus  réunis  que  par  de  fins  stolons.  On  peut  attribuer  au  mode  de  croissance  cette  structure  parti- 
culière, qui  exerce  uni>  influence  sur  la  forme  des  mailles,  ainsi  que  nous  l'expliquons  ci-aprés. 

La  colonie  se  composait  de  rameaux  longitudinaux,  épais  et  parallèles,  reliés  par  de  fines  pou- 
trelles dont  l'épaisseur  égalait  la  partie  médiane  rétrécie  des  poutrelles  actuelles.  Par  la  croissance, 
les  rameaux  principaux  sont  devenus  plus  forts,  mais  les  angles  surtout  se  sont  épaissis  au  point  de 
rencontre  des  rameaux  avec  les  poutrelles.  L'épaisseur  des  poutrelles  primitives  correspond  donc 
à  celle  que  nous  montrent  les  parties  médianes  rétrécies  du  spécimen  que  nous  étudions  :  elle  est  de 
0"""08  à  0"""  1.  Par  suite  du  rétrécissement  que  nous  venons  de  mentionner,  les  mailles  ont  une 
forme  elliptique  dont  le  grand  axe  est  de  0"'"»  4  à  0""  56  et  le  petit  de  G"""'  2. 


70  ETUDES  DES  CtE>^RES  ET  ESPÈCES 

Dimensions.     La  liautcur  <lii  iietit  fiagnuMit  est  de  U""";  sa  largeur,  de   U)"""-. 

Rapp.  et  diff'ér.  Il  est  possible  que  le  faigmeiit  décrit  représente  une  partie  d'un  individu  adulte 
appartenant  à  une  antre  espèce.  Il  se  distingue  toutefois  de  toutes  les  autres  espèces  non  seulement 
par  sa  forme  extérieure  jnesque  cylindrique,  mais  aussi  par  ses  rameaux  réguliers,  parallèles,  et  ses 
poutrelles  très  courtes  et  rétrécies  au  milieu. 

Gisement  et  local.  Le  spécimen  unique,  nommé  par  Barrande  Fencst.  parallcla  à  cause  de  ses 
rameaux  réguliers  et  parallèles,  a  été  trouvé  à  Konéprus,  VI. 

?  Fenestella  pavpera.    Pocta. 

PI.  7. 

Le  petit  fragment  figuré  appartient  à  une  colonie  iirobablement  jeune,  car  les  poutrelles  sont 
encore  minces  et  les  angles  ne  sont  pas  épaissis. 

On  ne  saurait  dire  par  quel  côté  ce  spécimen  est  fixé  sur  la  roche.  Il  est  presque  plat,  très 
peu  concave,  <le  sorte  (jue  ce  caractère  facultatif  ne  peut  être  pris  en  considération. 

Les  rameaux  principaux  sont  minces  (0'""  25),  assez  parallèles  entre  eux  et  montrent  d'assez 
fréquentes  divisions  dicliotomiques. 

Les  i)iiutrelles  sont  très  fines  (0"""  13),  peu  ou  point  épaissies  aux  angles,  assez  espacées  les 
unes  des  autres,  ce  qui  donne  naissance  à  de  grandes  mailles.  Celles-ci  sont  (piadrangulaires  allon- 
gées, souvent  étirées  latéralement  par  la  bifurcation  d'un  lameau  voisin,  de  sorte  qu'elles  prennent 
la  forme  pentagouale.     Leur  longueur  est  de  o"™  5,  et  leur  largeur  de  0"""  8  à  0"""  12. 

Il  n'est  pas  possible  de  dire  au  juste  îi  quelle  partie  de  la  colonie  appartient  le  fragment  que 
nous  décrivons.  La  division  fréquente  des  rameaux  sur  un  espace  si  exigu  nous  jiorterait  à  penser 
qu'il  jirovient  de  la  partie  inférieure. 

Dimensions.     Le  spécimen  a  20"""  de  long  sur  1"""  de  large. 

Bapp.  et  différ.  Il  est  difficile,  pour  ne  [tas  dire  impossible,  de  déterminer  un  fragment 
si  exigu,  et  nous  avons  exprimé  notre  incertitude  en  pla(;ant  un  signe  de  doute  auprès  du  nom 
générique. 

Les  dimensions  considérables  des  mailles  et  la  ténuité  des  rameaux  et  des  poutrelles,  ne  per- 
mettent pas  de  confondre  cette  espèce  avec  les  autres. 

G-isement  et  local.     Le  spécimen  provient  de  Bntoric,  e2. 

Fenestella  protracta.    Pocta. 

ri.  8. 

Nous  ne  connaissons  ])as  la  forme  générale  de  la  colonie,  parce  que  nous  ne  possédons  (pie 
deux  petits  fragments  qui,  vu  la  forme  pres(iue  iiolygonale  des  mailles,  en  même  temps  que  la 
convergence  des  l'amcaux  i)rincipaux,  repi'ésentcnt  très  ]ir(ilial)lement  le  voisinage  de  la  base. 

Sur  l"uii  des  spécimens,  qui  représente  une  empreinte  négative,  partent  de  la  base  deux 
longues  cirres  que  l'on  peut  considérer  comme  des  racines.  Celles-ci  ont  une  section  transverse 
ronde;    elles    sont   plus   larges  que  les  i-ameaux  principaux  et  portent  des  stolons  latéraux,   très  fins. 


I)K  BRYOZOAIRES,  EN  BOHEME.  71 

Les  diinensious  très  petites  de  ces  spécimens  ne  permettent  pus  de  distingnei-  sûrement  (jindie 
surface  nous  avons  sous  les  yeux.     Toutefois  celle  que  nous  voyons  est  sans  cellules. 

Les  rameaux  principaux  ne  sont  ])as  tout  à  fait  droits,  ou  bien  ils  sont  recourbés  eu  zigzag,  de 
sorte  qu'ils  ne  forment  pas  de  réseau  sti'ictement  régulier.  Ils  ont  à  peu  près  0"""  2  de  largeur, 
mais,  en  quelques  i)oints,  ils  s'élargissent  subitement  d'un(>  façon  irrégulière.  Leur  surface  porte 
des  côtes  longitudinales,  fines,  parallèles  entre  elles,  souvent  tordues,  et  en  zigzag,  surtout  sur  les 
nœuds  où  un  rameau  se  partage  dichotomiqueinent.     On  ne  remarque  ni  cellules,  ni  ouvertuies. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  larges  d'environ  0'"™  1  à  0"""  ir>,  ordinairement  peu  épaissies  aux 
angles  et  f(u-mant  par  j)laces  d(^  grandes  extensions.  Elles  sont  distribuées  assez  irrégulièrement, 
et,  la  plupart  du  temps,  très  rapprociiées  les  unes  des  autres. 

La  plus  grande  partie  des  mailles  sont  quadrangulaires,  de  dimensions  variables,  résultat  de  la 
distribution  irrégulière  des  poutrelles.  Quelques-unes  sont  petites,  aussi  larges  que  longues  (O"""  S); 
d'autres  ont  1  ""'  de  longueur  sur  0  """  (i  de  largeur. 

La  colonie  est  changée  en  un  calcaire  très  frialde.  dont  la  couleur  blanche  se  détache  vivement 
du  fond  brun  des  schistes. 

Dimensions.     Le  plus  grand  des  fragments  a  S"""  de  large  sur  10"""  de  haut. 

Rapp.  d  (liffrr.  Cette  espèce  se  distingue  de  Fenest.  dcbilis  par  son  réseau  dont  les  mailles  sont 
très  grandes,  malgré  les  mailles  plus  petites  qui  sont  formées  çà  et  là  jtar  la  distriljution  irrégulière 
des  poutrelles. 

Voici  les  dimensions  des  éléments  principaux  des  (hnix  espèces:  Fenest.  ilfhiiis  et  protracta. 

RaniPiUix  prinrip.  Pouîivllcs  Mailles 

Fenest.  clMlis 0-25  0- 13— 0-2  0-8,  0-3.5 

Fenest.  protracta 0-2  O'I — 0-15  1,      0-6 

11  résulte  de  ces  données  que,  dans  Fenest.  protracta,  les  rameaux  et  les  poutrelles  sont 
proportionnellement  plus  minces  et  que  les  mailles  sont  plus  grandes  que  les  mêmes  éléments  de 
l'espèce  comparée. 

Gisement  et  local,     ('ette  espè(;e  a  été  recueillie  dans  l(>s  schistes  de  Lodenitz,  e  2. 

Fenestella  rustica.    Pocta. 
PI.  l(i. 

Les  fragnuiuts  que  nous  étudions  nous  font  supposer  que  la  colonie  était  infundiliuliforme 
et  plissée  en  haut.  Les  plis  sont  déjà  suftisannnent  marqués  sur  l'extrémité  inférieure  du  spécimen. 
Le  bombement  semblerait  nous  indiquer  ([ui;  la  surface  externe  est  seule  visilile.  Cette  dernière 
est  très  typique,  et  la  ])aroi  très  épaisse. 

La  lariieur  des  rameaux  i)rin(i]»aux  est  de  0"'"'  .">  à  0'""  (53.  Ils  sont  épais,  bombés,  lisses, 
parallèles  entre  eux  et  si  rapproches,  que  la  distance  qui  sépare  quelques-uns  d'entre  eux  est  extrême- 
ment minime.     Ils  se  bifurquent  rarement. 

Les  pmitrelles  sont  également  très  épaisses  (0"""  3  à  0'"™  9),  fortement  bombées  eu  forme 
de  bourrelets.  Elles  paraissent  disposées  régulièrement  en  rangées  obliques,  et,  par  suite  de  leur 
bombement,  elles  sont  très  distinctes  sur  la  surface.  A  leur  [loint  de  rencontre  avec  les  ranu^aux, 
elles  s'élèvent  en  formant  saillie. 


72  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Il  résulte  de  cette  structure  étrange  que  les  mailles  n'apparaissent  plus  que  comme  des  fentes 
étroites  dont  la  largeur  est  de  0"""  25,  et  la  longueur,  0"""  6  à  0*^™  8. 

En  quelques  endroits,  et  principalement  dans  le  voisinage  de  rextrémité  inférieure,  les  rameaux 
et  les  poutrelles  s'épaississent  tellement  que  les  mailles  disparaissent  et  ne  sont  plus  indiquées  que 
par  de  petites  fossettes. 

Les  nodules  qui  se  voient  aux  points  de  jonction  des  rameaux  et  des  poutrelles,  gagnent 
tellement  en  grosseur  que  toute  la  surface  de  la  colonie  semble  granulée. 

Dimensions.  Le  plus  grand  fragment  a  une  hauteur  d'environ  .34'""".  De  chaque  côté,  il 
reste  encore  de  petites  parcelles  qui  indiquent  que  la  colonie  a  dû  s'étendre  considérablement. 

Mapp.  et  différ.  La  forme  de  la  surface  externe  offre  par  sou  étrangeté  un  caractère  distinctif 
que  l'on  n'a  remarqué,  jusqu'à  ce  jour,  sur  aucune  Fenestdla.  La  détermination  est  donc  quelque 
peu  incertaine  et  se  base  uniquement  sur  l'hypothèse  que  nous  sommes  en  présence  d'une  colonie 
qui  s'est  fortement  épaissie  en  croissant.  Cette  forme  anormale  ne  possède  aucune  ressemblance 
avec  les  autres  espèces. 

Gisement  et  local.     Calcaire  blanc  de  Konëprns,  f2. 


Fenestella  sporhcla.    Pocta. 
PI.  l(i. 

Colonie  régulière,  conique,  s'élargissant  lentement  vers  le  haut;  ou  bien,  presque  cylindrique, 
ordinairement  peu  courbée  sur  les  côtés  ;  dimensions  exiguës.  —  L'extrémité  inférieure  et  le  bord 
supérieur  ne  sont  pas  conservés. 

La  surface  externe  est  visible  sur  tous  les  spécimens.     Sa  structure  paraît  varier  suivant  l'âge. 

Sur  l'individu  cylindrique,  probablement  le  plus  jeune,  les  éléments  du  réseau  diffèrent  encore 
sensiblement  entre  eux. 

Les  rameaux  principaux  sont  droits,  parallèles,  larges  d'environ  0"""  .32  à  0"""  37.  Ils  se 
divisent  peu,   ce   qui   a   pour  résultat  la  forme  cylindrique,    et  ils  portent  une  carène  bien  marquée. 

Les  poutrelles  sont  un  peu  plus  minces  (0"""  25  à  0"""  3),  également  pourvues  d'une  côte 
médiane,  horizontale,  et  un  peu  élargies  aux  angles. 

Les  mailles,  ovales  allongées,  sont  distribuées  assez  régulièrement,  à  cause  de  la  distance  égale 
qui  sépare  les  poutrelles. 

Leur  longueur  est  de  0""^  75;  leur  largeur,  de  O™™  38. 

Sur  les  spécimens  déployés,  nous  observons  un  épaississement  général.  Nous  attribuons  ce  fait 
au  stade  avancé.  Les  rameaux  principaux  ne  se  distinguent  que  difficilement  des  poutrelles,  et  le 
réseau  entier  ressemble  à  celui  du  genre  Pohjpora. 

Les  intervalles  compris  entre  les  ouvertures  sont  fortement  bombés;  leur  largeur  est  de 
0'"'"45  à  0"""  6.  Une  côte  iine,  médiane,  orne  non  seulement  les  intervalles  qui  résultent  des 
rameaux,  mais  aussi  ceux  qui  sont  formés  par  les  poutrelles. 

Les  mailles  sont  ici  plus  petites,  ovalaires  ou  presque  rondes.  Leurs  dimensions  sont  de 
0"""  38  et  0"""  25.  Leur  distribution  se  présente  en  rangées  horizontales,  verticales  ou  alternantes, 
sous  la  forme  de  quinconces.     Les  rangées  courent  aussi  obliquement. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÈME.  73 

Nous  n'avons  pu  apercevoir  les  contours  des  cellules  ni  sur  la  surface  ni  sur  les  parties  polies. 

La  surface  interne  de  la  colonie  n'est  pas  conservée.  On  peut  supposer,  en  examinant  les 
petits  fragments  et  les  empreintes,  que  les  deux  surfaces  étaient  de  structure  semblable. 

Dimensions.  Le  plus  grand  fragment,  de  forme  cylindrique,  a  une  longueur  de  20""'.  La 
longueur  des  plus  petits,  qui  sont  en  même  temps  plus  larges,  est  d'environ  1 1  """. 

Ba2)i).  (d  diffcr.  Les  formes,  exiguës  associées  sous  ce  nom  spécifique,  se  distinguent  par  un 
réseau  épais,  qui  s'observe  habituellement  soit  sur  les  individus  âgés,  soit  sur  la  partie  inférieure  des 
colonies  plus  développées.  Cette  espèce  contraste  avec  toutes  les  autres  par  cette  structure  et  surtout 
par  les  dimensions  des  éléments  du  réseau. 

Gisement  et  local.     Calcaires  blancs  de  Konëpnis,  f  2. 

Fenestella  striata.    Pocta. 
PI.  7. 

Fragments  d'une  colonie  très  délicate,  avec  de  fins  rameaux  parallèles  et  des  mailles  régulières. 

Comme  il  ne  reste  que  de  petites  parcelles,  nous  ne  saurions  dire  laquelle  des  deux  surfaces 
nous  avons  sous  les  yeux.  Cependant,  d'après  la  courbure,  nous  serions  tenté  de  croire  que  la  surface 
interne  est  conservée.  Cette  dernière  ne  porte  pas  de  cellules,  ce  qui  concorderait  avec  les  opinions 
exprimées  anciennement  par  les  savants,  savoir,  que  les  cellules  n'occupent  dans  ce  genre  que  la  sur- 
face externe. 

Les  rameaux  principaux  sont  droits,  minces,  parallèles  entre  eux.  Leur  division  dichotomique 
est  assez  peu  fréquente.  Largeur,  0"""  25  environ.  Sur  leur  surface,  ils  portent  des  stries  longi- 
tudinales, très  distinctes  malgré  leur  finesse. 

Aux  endroits  oili  la  colonie  a  été  détruite  et  la  roche  mise  à  nu,  nous  pouvons  étudier  la 
structure  interne  des  rameaux  principaux.  Sur  la  partie  médiane  de  ceux-ci,  court  une  rainure  longi- 
tudinale assez  profonde,  de  chaque  côté  de  laquelle  se  placent  obliquement  des  rainures  plus  fines 
et  pennées,  qui  nous  indiquent  la  disparition  de  la  paroi  des  cellules.  Les  ouvertures  des  cellules 
ne  sont  visibles  nulle  part.  Ces  observations  confirment  l'opinion  que  nous  sommes  en  présence  de 
la  surface  interne  de  la  colonie. 

Les  poutrelles  sont  fines,  larges  de  0'""'  13  et  très  peu  épaissies  aux  angles.  Elles  sont  distri- 
buées très  régulièrement,  de  sorte  que  les  mailles  sont  assez  égales  entre  elles.  Celles-ci  sont  allon- 
gées, quadrangulaires,  arrondies  aux  angles.  Leur  longueur  est  de  0""' 6  à  1""",  et  leur  largeur,  de 
0  '"™  4  environ. 

Sur  un  spécimen,  la  largeur  des  mailles  s'élève  jusqu'à  0"""  7.  Cette  particularité  trouve  son 
explication  dans  la  structure  générale  de  la  colonie.  En  effet,  ce  dernier  spécimen  représente  la 
partie  supérieure  de  lacolonie,  tandis  que  le  premier  fragment,  aux  mailles  étroites,  paraît  provenir 
de  la  partie  inférieure  d'une  autre  colonie. 

Le  spécimen,  fig.  20,  est  représenté  par  une  empreinte  positive  et  une  empreinte  négative.  La 
paroi  cellulaire,  dont  la  couleur  blanche  se  détache  en  grande  partie  sur  l'empreinte  négative,  est 
restée,  et  l'empreinte  positive  montre  des  moulages  de  cellules. 

Dimensions.     Hauteur  du   plus   grand  fragment:    20™'"  environ;   largeur,    là™-".     Le  plus  petit 

a  une  hauteur  de  lO"""  et  une  largeur  de  15""". 

10 


74  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Eaj)}).  et  diffêr.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  pai-  la  réjjularité  de  ses  mailles 
et  par  les  côtes  longitudinales  (|ui  ornent  les  rameaux  iirincipaux.  ('es  caractères  sont  suffisants, 
malgré  l'exiguité  des  tVagnuMits  tigures.  Les  espèces  qui  se  rai)proclient  de  Fotcst.  strlafa,  en  difiè- 
ri'ut  iKir  les  iliuicusious  des  éléments  principaux  du  squelette. 

Gisement  et  local.  Les  spécimens  ont  été  recueillis  dans  les  schistes  calcaires  de  la  bande  e2. 
On  connaît  jusqu'il  ce  Jour  deux  localités  :  Lodenit.v  et  JJittoiritz. 

Fenestella  suhacta.    Pocta. 
PL  ]•>. 

Colonie  calathiforme  ou  infundibuliforme,  as::.ez  régulière  dans  le  jeune  âge.  mais  plus  tard 
fortement  ])lissée  vers  le  haut.  Les  plis  descendent  jusqu'à  la  partie  inférieure.  Le  Inud  suiiérieur 
n'est  pas  conservé.  Sur  quelques  sjjécimens,  ou  remarque  rextrémité  inférieure  ou  au  moins  la  partie 
inmédiateraent  située  au-dessus,  qui  est  composée  de  rameaux  et  de  poutrelles  épaissis. 

Les  deux  surfaces  sont  visibles.  Tous  nos  spécimeiis,  à  l'exception  d'un  seul,  piuteut  les  cellules 
sur  la  surface  externe.  Nous  avons  déjà  mentionné  dans  la  diaguose  générique  cette  particularité 
que  les  orifices  des  cellules  ne  se  nH)ntrent  pas  constamment  sur  la  même  surface. 

Cette  espèce  n"est  guère  représentée  que  par  des  emi)reintes  négatives,  ce  (jui  pourrait  bien 
provenir  de  la  finesse  de  la  colonie.  Les  empreintes  i)ortent  des  rangées  de  granules  ovalaires,  qui 
sont  formés  par  le  remplissage  des  mailles,  et,  dans  les  rainures  situées  entre  ces  granules,  elles  ont 
ordinairement  des  traces  d'orifices  de  cellules  ou  liieu  d'oruemeuts  de  la  surface  sans  cellules,  suivant 
que  l'une  ou  l'autre  surface  est  visilde. 

Sur  la  surface  externe,  les  rameaux  priuciiiaux  sont  iianilleies  entre  eux,  aj)latis,  et  d'assez 
grande  épaisseur.  Leur  largeur  est  de  0"'"  4.')  environ.  Ils  sont  reliés  ensendjle  jiar  des  poutrelles 
très  courtes,  en  forme  de  stolons.  Deux  rangées  d'orifices  de  cellules  occupent  toute  la  surface  des 
rameaux  principaux.  Elles  sont  séparées  par  la  carène  médiane  et  s'étendent  en  ligne  droite. 
excepté  dans  le  voisinage  des  poutrelles,  où  elles  se  recour])ent  un  peu.  Les  cellules  se  montrent 
sous  l'apparence  de  cercles  d'une  nuance  jibis  ftuicee;  leur  diamètre  est  de  0'"'"  If).  La  carène 
médiane  des  rameaux  ])rincipaux  est  très  développée. 

La  surface  sans  cellules  se  trouve  représentée  par  la  surface  interne,  dans  la  phipart  de  nos 
spécimens.  Ses  rameaux  principaux  sont  recouverts  d'une  enveloppe  ornée  de  petits  nuinielons  irréguliers 
et  inégaux. 

Lorsque  l'enveloppe  se  détache,  on  voit  la  structure  des  raun-aux,  c'est-à-dire  les  côtes  longi- 
tudinales bien  marquées. 

Les  poutrelles  sont  très  courtes,  épaisses  au  milieu  (0"""  S."")),  un  peu  élargies  aux  angles  et 
toujours  sans  cellules.  Sur  la  surface  sans  cellules,  elles  sont  recouvertes  de  la  même  enveloppe  que 
l'on  observe  sur  les  rameaux. 

Les  mailles  sont  nvalaires  allongées.  Leurs  dimensions  varient  suivant  (|u'elles  occupent  l'extré- 
mité inférieure  ou  le  milieu  dv  la  colonie,  ou  bien  (lu'elles  se  trouvent  dans  la  ju-oxiniite  de  la  divi- 
sion dichotomique  des  rameaux.  Leur  jdus  grand  axe  est  de  1  '""'  ;>  en  moyeune,  et  leur  plus  ]ietit 
(h'  ()""'  4. 

Diiiieiisioiis.  Lt's  colonies  (pie  nous  venons  ih'  décrire  sent  de  (liiiieiisiiuis  bien  ditl'ereutes.  La 
plus  petite,  calatliifoniie.  a  une  Jiaufeur  (hï  Is"""  environ.  La  hauteur  (h-  la  plus  granilo  s'eleve  à  rjO'"", 
et    sa   largeur   au    bord   supérieur    tbrtement   plissé,    à  ^0"'"'.     La    hauteur  de  ces  s]ieiiinens,    comme 


DE  lilîYOZOAlRES,  EN  BOHÈME.  75 

de   tous   ceux   (iiic   nous  avons  décrits,    est  prise  perpeudiciilaireuiciit  du  bord  suiierieur  à  rextréiiiité 
inférieure. 

Ecq)}).  et  (liff'cr.  Cette  espèce  est  représentée  presque  uni(|ui'iii('nt  par  des  empreintes  qui  n'ad- 
mettent pas  de  comparaisons  avec  les  autres  formes.  Les  mailles  et  les  poutrelles  courtes  que;  Ton 
voit  sur  les  parcelles  qui  restent  de  la  paroi,  forment  des  caractères  distinctifs  pour  cette  espèce. 
La  granulation  de  l'enveloppe  et  la  distribution  des  cellules  contribuent  aussi  à  différencier  cette 
espèce  de  toutes  les  autres. 

Gisement  et  local.  Tous  l{>s  re])résentants  de  Fcnest.  snlxirta  jjrovicnnent  des  calcaires  blancs 
de  Koiirjirus,  f2. 

Sous-genre   Ulrttpora.    Pocta. 
PI.  17. 

Dans  nos  considérations  sur  le  (rronjiriiient  des  Fcnestrlla,  nous  avons  e.xposé  les  motifs  qui 
U(Kis  ont  amené  à  établir  ib'ux  nouveaux  sous-genres  dans  le  genre  Fenestdla. 

Nous  avons  créé  le  sous-genre  Utropora  pour  une  forme  très  typique  et  très  reconnaissable 
de  la  famille  des  Fenestellides  ;  c'est  celle  qui  a  déjà  été  mentionnée  et  figurée  dans  quebpies 
publications  sous  le  nom  de  Foicstella  nohllis  Barr. 

Nous  rappoiteriius  ici  très  succiiu-temeut  les  principaux  caractères  de  ce  sous-genre. 

l'ar  la  forme  générale,  et  In  disposition  du  réseau,  il  ressemble  entièreuu'ut  a  Ffiiestctl<(. 
L'extrémité  inférieure  et  le  iionl  su]>erieur,  quand  ils  sont  visibles,  ne  se  distinguent  jias  non  plus 
de  ceux  du  genre  Ffi/cstc/ln. 

Le  seul  contraste  que  l'on  remarque,  dès  que  l'on  jette  un  coup  d'œil  sur  les  spécimens  du 
sous-genre  Utmjxjra,  c'est  la  grandeur  extraordinaire  des  mailles,  qui  atteignent  quelquefois  (1'""' 
de  longueur  sur  1  "'"  de  largeur.  Ces  dimensions  dépassent  de  beaucoup  celles  des  nuques  éléments 
de  FcHcstdla. 

Sur  quelques  spécimens  de  l'unique  espèce  de  ce  sous-genre,  nous  avons  pu  examiner  au 
moins  partiellement  l'extrémité  inférieure.  Nous  communiquerons  nos  observations  dans  la  description 
spécifique. 

D'autres  caractères  sont  offerts  par  la  structure  interne  des  rameaux  principaux.  Le  long  de 
(diaque  rameau  court  une  carène  médiane,  aux  deux  côtés  de  laquelle  se  trouve  une  rangée  de 
cellules.  Ces  dernières  ne  débouchent  pas,  comme  dans  Fenestella,  sur  l'une  des  surfaces  externe 
ou  interne,  mais  latéralement  dans  les  mailles. 

Par  suite  de  cette  disi)Osition  des  cellules  disparaît  le  contraste  que  nous  avons  toujours 
indiqué  entre  la  surface!  cellulifère  et  la  surface  sans  cellules  de  la  colonie.  Toutes  deux  sont  sem- 
l)lables.  parce  qu'elles  sont  symétriques  à  la  ligne  médiane  tirée  par  les  ouvertures  des  cellules. 

Les  deux  surfaces  sont  seniblahles.  et  nous  ne  remarquons  sur  aucune!  d'elles  les  petits  tubes 
(|ue  nous  désignons  dans  Fciwsttlla  inir  le  nom  de  côtes  longitudinales. 

La  grandeur  considérable  des  mailles  a  pour  but  <le  favoriser  l'entrée  de  l'eau  dans  les 
cellules,  dont  les. ouvertures  débouchent  latéralement  dans  les  mailles  elles-mêmes. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'il  n'existe,  jusqu'à  ce  jour,  qu'une  seule  e.spèce  qui  appartieniu!  ii  ce 
sous-genre.     La  distribution  géologique  de  celui-ci  est  par  conséquent  très  simple. 

L'espèce  unique,  Utropora  riohih's.  Pjarr.  sp.,  que  nous  allons  décrire,  est  assez  répandue  dans 
les  calcaires  à  Bryozoaires  de  la   bande  f2. 

10* 


76 


ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 


Utropora  nobilis,  Barr.  sp. 

ri.  17. 


Fenestella  nobilis,  Barr.  —  Bigshy,  Thésaurus  siluricus,  [>.  200. 

Cette  espèce  très  distincte  et  facilement  reconnaissable,  est  cupulitbrme,  régulière.  Quelquefois 
elle  s'évase  rapidement  en  forme  de  trompette  vers  la  \icutie  supérieure.  La  plupart  du  temps,  la 
colonie  s'élargit  régulièrement  à  partir  de  la  base,  ce  que  l'on  peut  remarquer  surtout  sur  les 
spécimens  aplatis  de  haut  en  bas. 

Le  bord  supéineur  n'est  jamais  entier.  Les  fragments  qui  en  restent,  suffise^it  pour  montrer 
qu'il  était  peu  ou  point  plissé. 

L'extrémité  inférieure  a  été  ordinairement  détachée  dans  les  spécimens  aplatis  verticalement. 
Nous  possédons  aussi  des  spécimens  qui  ont  subi  une  compression  latérale.  Ils  montrent  que  le- 
réseau,  d'où  partaient  plusieurs  racines,  n'était  pas  très  étendu  à  l'extrénnté  inférieure  de  la  colonie 
et  qu'il  était  formé  par  l'épaississement  des  rameaux  principaux  et  des  poutrelles. 

Cet  épaississement  du  réseau  gagne  tellement  en  intensité  à  la  partie  inférieure  de  la  colonie, 
qu'il  en  résulte  des  plaques  de  2  à  .3"'"  de  largeur,  desquelles  partent  des  racines  larges  de 
1  à  1  """  5. 

Nous  n'avons  pu  mesurer  la  longueur  des  racines,  parce  qu'il  n'en  reste;  plus  que  des  fragments 
de  2  à  3""". 

Tous  nos  spécimens  montrent  la  surface  externe,  convexe.  La  surface  interne  est  cachée  par 
la  roche.  Le  contraste  entre  ces  deux  surfaces  n'a  pas  autant  d'importance  que  dans  les  colonies 
du  genre  Fenestella. 

Sur  cette  surface,  on  remarque  de  forts  rameaux  principaux  divisés  dichotomiquement.  Souvent. 
ils  ne  sont  pas  tout  à  fait  droits,  mais  ils  changent  de  direction  aux  angles  formés  par  leur  jonction 

avec  les  poutrelles.  Leur  épaisseur  est  variable,  non  seulement  chez  des 
individus  différents,  mais  encore  sur  le  même  spécimen.  Elle  varie  entre 
0™"*  32  et  0"'™  6. 

L'irrégularité  du  réseau  n'est  pas  uniquement  causée  par  la  courbure 
des  rameaux,  quand  ils  se  réunissent  aux  poutrelles;  elle  résulte  encore 
de  ce  fait,  que,  dans  la  division  dichotomique,  le  rameau  ne  naît  pas 
de  celui  qui  est  placé  immédiatement  au-dessous,  mais  qu'il  s'élève  de 
la  poutrelle  voisine. 

La  surface  des  i-ameaux  est  lisse.  ]ieu  clevée,  et  souvent  aplatie.  La 
cai'ène  médiane,  longitudinale,  très  saillante  dans  la  structure  interne  des 
rameaux  principaux,  ne  laisse  aucune  trace  à  l'extérieur.  Les  cellules 
des  rameaux  ne  deviennent  visibles  que  quand  la  couche  qui  les  recouvre 
est  usée  ou  que  la  jiaroi  est  détruite. 

Le  fossile  offre  donc  deux  états  de  conservation  qui  nous  permettent 
d'observer  la  structure  interne: 

1.  La  surface  a  été  usée  soit  naturellement,  soit  artificiellement. 

Dans    ce   cas,   l'intérieur   des  cellules  et  la  roche  ambiante  sont  de 

l'igurc  1. 

Utropora  nobilis  couleur  jaunâtre,  tandis  que  la  paroi  cellulaire  ou  la  masse  de  la  colonie 

Uameau  iiriiicipal  poli,  grossi,     sont   blanches.     Nous  voyons  alors  distinctement,  au  milieu  des  rameaux 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÈME. 


77 


principaux,  la  carène  de  chaque  côté  de  laquelle  se  place  une  rangée  de  cellules  ovalaires,  un  peu 
allongées  et  associées  deux  par  deux  dans  le  sens  horizontal,  (voir  fig.  1.  dans  le  texte).  Notons 
aussi  que  la  fig.  12  a,  PI.  17,  dessinée  d'après  un  spécimen  ainsi  conservé,  a  été  si  peu  grossie, 
que  la  carène  médiane  n'est  pas  reconnaissable. 

C'est  pour  ce  motif  que  nous  avons  ajouté  les  deux  ligures  du  texte.  Elles  représentent  mieux 
la  disposition  des  éléments  que  nous  venons  de  décrire.  La  fig.  1  est  dessinée  d'après  un  spécimen 
poli  :  la  fig.  2,  d'après  un  moulage. 

2.    La  paroi  cellulaire  est  détruite,   et  il  ne  reste  que  des  moulages  de  cellules. 

Dans  cet  état  de  conservation,  nous  voyons,  sur  la  partie  médiane  des  rameaux,  une  forte  rai- 
nure indiquant  la  place  de  la  carène  longitudinale,  et,  de  chaque  côté,  des  cellules  sacciformes, 
munies  d'un  col  court  en  forme  de  bouteille.  Elles  débouchent  toutes  latéralement  dans  les  mailles. 
(Voir  fig.  2  dans  le  texte.) 

Les  poutrelles  sont  courtes  et  un  peu  plus  étroites  que  les 
rameaux.  Leur  surface  est  également  lisse,  et  leur  largeur  ne 
dépasse  pas  0"""  38.  Elles  s'élargissent  médiocrement  aux  points 
de  jonction  avec  les  rameaux,  excepté  vers  le  bas,  dans  le  voisinage 
de  la  base,  où  ces  extensions  deviennent  plus  étendues.  —  Sur  les 
spécimens  polis  artificiellement,  on  remarque,  au  point  où  la  pou- 
trelle se  sépare  du  rameau,  une  cellule  sans  ouverture,  toujours 
placée  vis-à-vis  de  la  poutrelle.  Cette  cellule  est  souvent  accom- 
pagnée d'une  autre  plus  petite,  également  sans  orifice.    (Voir  fig.  1.) 

La  poutrelle,  telle  que  nous  la  voyons  sur  la  coupe,  fig.  1, 
se  compose  de  3  côtes,  dont  deux,  extérieures,  forment  la  pou- 
trelle, et  la  troisième,  intérieure  et  médiane,  la  parcourt  dans  sa 
longueur  et  va  rejoindre  la  paroi  de  la  cellule  la  plus  rapprochée 
du  rameau  voisin.  La  poutrelle  semble  donc  creuse  et  renforcée 
par  une  côte  médiane  qui  la  traverse  à  l'intérieur. 

Les  mailles  sont  ovalaires,  irrégulières,  presque  quadrangulaires 
ou  bien  pentagonales  par  suite  de  la  bifurcation  des  rameaux. 
Leur  grosseur  est  variable.  Les  plus  petites  ont  0"™  5  de  long 
et  0"""  4  de  large.     Les  plus  longues  ont  fi""",  et  leur  largeur  est  de  l""". 

La  surface  interne  de  la  colonie  n'apparaît  que  partiellement  sur  nos  spécimens,  fig.  5,  C  et  15 
Elle  ressemble  entièrement  à  la  surface  externe  déjà  décrite. 

Cette  espèce  est  généralement  bien  conservée,  et  la  paroi  cellulaire,  solide,  lisse  à  l'extérieur, 
est  bien  développée.  Beaucoup  de  spécimens,  usés  par  le  frottement,  nous  montrent  la  structure 
interne.  Parfois,  nous  n'avons  que  des  empreintes .  négatives  qui  résultent  de  la  décomposition  de  la 
masse  de  la  colonie,  dans  le  cours  de  la  fossilisation.  Le  réseau  n'est  plus  représenté  que  par  des 
rainures,  qui  rem])!acent  les  rameaux  et  les  poutrelles. 

Dimensions.  Les  fragments  de  la  colonie  sont  de  grandeur  très  variable.  Le  plus  grand  spé- 
cimen, comprimé  latéralement,  a  une  hauteur  de  73""».  L'extrémité  inférieure  et  le  bord  supérieur 
ne  sont  pas  conservés. 

Ba2)2).  et  diff'ér.  Par  leur  ouverture  latérale  dans  les  mailles,  les  cellules  nous  offrent  un  caractère 
que  nous  croyons  assez  important  pour  fonder  un  nouveau  sous-genre. 

Gisement  et  local.     Tons  ces  fossiles  ont  été  trouvés  à  Konéprits,  f  2. 


Figure  2. 

Utropora  nobilis. 

Moulage  de  deux  rameaux  principaux, 

grossis. 


yg  ETUDES  DES  GEXRES  KV  ESPECES 

Sous-genre   Serio/tora.    Pocta. 
PI.  11— i:i. 

Nous  avons  étalili  ce  sous-[;eiire  ])()ur  deux  espèces  qui  fornieut,  une  tnuisitiou  entre  les  genres 
Fenestdla  et  FhijUnpom  M'  Coy.    Ces  espèces  sont:  Scriopord x>'jt<dn.  l'I.  lo,  et  Seriop.  tramiens,  PI.  11. 

Nous  ferons  dhserver  (lue  la  tig.  2.'),  PI.  11.  qui  a  été  dessinée  d'après  des  fragments  de  surface 
interne,  ne  repond  pas  à  la  réalité.  Nous  avons  donc  inséré  dans  le  texte  (fig.  H)  un  dessin  pris  sur 
des  coupes  polies  du  même  spécimen. 

Autant  (jue  les  fragments  nous  iiermettent  d'en  juger,  la  colonie  de  ce  sous-genre  r(>sseml>le 
à  celle  de  Fencstella.  Cependant  le  réseau  offre  un  aspect  différent:  les  rameaux  principaux  ne  se 
distinguent  pas  très  bien  des  poutrelles,  les  mailles  sont  ordinairement  ovalaires  ou  arrondies. 

Le  caractère  distinctif  principal  nous  est  offert  par  la  structure  interne.  La  carène  médiane 
est  bien  développée  et  prend  la  forme  d'une  arête  vive,  renfermée  à  Fintérieur  des  rameaux.  Cette 
carène  porte,  de  clnuiue  côté,  une  rangée  de  cellules,  avec  lesquelles  elle  forme  une  liande  qui 
s'étend  en  zigzag.  Deux  bandes  semblables  se  réunissent  au-dessous  de  chaque  maille,  se  séparent 
de  nouveau  pour  contourner  la  maille  et  se  rejoindre  ensuite  au-dessus  de  cette  dernière.  Le 
contraste  avec  FmcstcUa  est  ici  considérable. 

Les  cellules  sont  aussi  placées  en  partie  sur  les  poutrelles;  elles  forment  ([uatre  rangées,  quand 
les  deux  bandes  se  rapprochent  l'une  de  l'autre. 

Ce  sous-genre  se  distingue  du  genre  PluiUopom  par  la  disposition  régulière  des  cellules  sur 
les  bandes,  dont  chacune  est  divisée  par  une  carène  médiane  longitudinale.  Les  cellules,  rangées 
très  régulièrenunit  le  long  de  la  carène  médiane,  sont  placées  à  une  distance  inégale  du  bord  de 
la  maille,  et  par  conséquent  celle-ci  n'eu  est  pas  entourée  entièrement. 

On  pourrait  peut-être  considérer  Scrlopora  comme  une  forme  intermédiaire  entre  Fcnestellu  et 
Phi/Uopora,  genres  auxquels  elle  emprunte  (luelques  caractères. 

Par  la  place  régulière  qu'occupent  les  cellules,  ainsi  que  jiar  la  carène  médiane,  Scriopora 
nous  rappelle  le  genre  Fciiestella,  tandis  que,  par  les  poutrelles  partiellement  couvertes  de 
cellules,  cette  forme  offre  quelque  affinité  avec  Phyllopora. 

Nous  reconnaissons  encore  d'ans  le  sous-genre  Seriopora  un  caractère  iuipiutant,  ([ui  consiste 
dans  la  présence  des  orifices  des  cellules  sur  la  surface  interne  de  la  colonie,  tandis  ([ue  la  surface 
externe  n'en  montre  aucune  trace.  Ce  fait  vient  appuyer  encore  une  fois  l'opinion  que  nous  avons 
émise  dans  la  diagnose  générique  de  FenesUdla,  an  sujet  de  l'identité  des  deux  surfaces,  dans  les' 
colonies  des  Fenestellides.  De  jdus,  ce  sous-genre  se  distingue  par  le  développement  considérable 
de  son  enveloppe,  surtout  dans  l'espèce  Sn-iopxyra  pdala. 

Nous  donnons  une  description  plus  détaillée  de  la  structure  do  Sf-rioporn.  en  exposant  les 
principaux  caractères  des  deux  espèces. 

(juant  ;i  la  distributiim  géologique  du  s(ms-genre  Scri.opnni.^  n(nis  constatcuis  que  les  deux  espèces 
sont  assez  répandues  dans  les  calcaires  à   liryozoaires  de  la  liau(h'  f2. 


DE  liUVOZOAIRES,  EN  BOHEME.  79 

Seriopora  petala.    Pocta. 
PI.  m. 

Colonie  iiifiuKlibulifoiiiu'.  iilissoc  en  liant.  Les  ]ilis  ont  dii  otrc  faillies,  à  eu  juger  jiar  les  traces 
qui  en  restent.  Cette  esiièce  est  représentée  jiar  des  tVaginents  assez  considérables,  déiiourvus  du 
iMird  supérieur  et  de  re.xtréniité  inférieure.  Le  voisinage  de  cette  dernière  est  indi(|ué  par  Tepais- 
sisseuient  des  intervalles  qui  séparent  les  mailles. 

Les  deux  surfaces  sont  visibles.  La  surface  externe  est  bien  reconnaissable  sur  le  spécimen 
pres(iue  iufundibuliforme,  représenté  par  la  tig.  9;  la  surface  interne  se  trouve  sur  un  fragment  de 
colonie  très  grande,  tig.  11. 

La  surface  externe  montre  des  mailles  arrondies  ou  ovalaires,  longues  de  0'"""  57  à  0""»  7 
environ  et  larges  de  0"""  .'),  assez  senililables  entre  elles  et  distribuées  régulièrement. 

Les  intervalles  coniiiris  entre  les  mailles  sont  d'épaisseur  variable,  et  forment  un  bomljement 
aux  nœuds  où  ils  se  rejoignent.  Leur  largeur  atteint  0"""  3  à  0"""  7  envii'ou.  Les  rameaux  princi- 
jiaux  ne  se  distinguent  plus  des  poutrelles. 

La  surface  des  intervalles  est  recouverte  d'une  enveloppe  semblable  à  celle  que  nous  avons 
en  Toccasion  d'observer  sur  les  Fcneatdla.     Elle  porte  des  granules  irrégnliers  et  inégaux. 

Les  ouvertures  des  cellules  n'apparaissent  sur  aucune  des  deux  surfaces,  car  la  colonie  est 
couverte,  de  cliaque  côté,  par  l'euvelopjje  rugueuse  déjà  mentionnée. 

Sur  les  parties  polies,  on  distingue  la  structure  interne  des  intervalles  et  la  distribution  typique 
des  cellules.  Celles-ci  sont  disposées  eu  rangées  simples  sur  des  bandes,  de  chaque  côté  d'une 
carène  médiane  bien  visible.  Les  bandes  se  réunissent  au-dessous  et  au-dessus  des  mailles,  qu'elles 
entourent.  Les  cellules  n'occupent  pas  la  surface  du  bord  entier,  mais  seulement  les  côtés.  Le 
haut  et  le  bas  n'en  sont  pas  pourvus. 

La  structure  de  la  surface  interne  est  tout  à  fait  semblable  ;  elle  est  également  recouverte  d'une 
enveloppe  granulée,  de  sorte  ipie  la  distribution  des  cellules  n'est  aussi  visible  que  sur  les  spécimes  polis. 

I)imensio)is.  Les  plus  grands  fragments  ont  ;i  peu  près  GO™'"  de  hauteur  et  autant  de  largeur. 
D'autres  spécimens  paraissent  avoir  encore  été  plus  larges. 

l'app.  et  (h'tf'ér.     Cette    espèce   se    rapproche  beaucoup  de  Srr/opDrd  trausicns.     Elle  en  diffère: 

1.  Par  une  structure  plus  fine  et  des  mailles  jdus  petites; 

2.  Par  un  groupement  plus  régulier  des  cellules  sur  les  bandes. 

Gisriiiri/t  et  local.     Calcaires  de  Konvpnis,  f2. 


Seriopora  transiens.    Pocta. 
PI.  11. 

Colonie  incomplète,  très  étendue.  La  forme  générale  ne  saurait  être  précisée.  Le  bord  sui)érieur 
et  Pextrémite  inférieure  ne  sont  pas  conservés:  toutefois  la  proximité  de  celle-ci  est  indiquée  par 
l'épaississement  du  reseau.  Il  est  également  impossible  de  distinguer  si  le  bord  supérieur  était 
plissé,  car  les  fragments  que  nous  possédons  lu'  montrent  aucune  indication  de  plis,  ce  (jui  pourrait 
faire  croire  (jue  le  bord  n'en  portait  pas. 


80 


ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 


Le  bombement  des  fragments  que  nous  avons  sous  les  yeux  nous  induit  à  supposer  que  la 
surface  externe  est  conservée.  Elle  est  couverte  de  mailles  l'ondes  ou  ovalaires  de  1  à  1'"'"  G  de 
longueur  sur  O"""  5  à  1"""  de  largeur. 

Les  intervalles,  où  l'on  ne  peut  plus  distinguer  les  rameaux  des  poutrelles,  sont  fortement 
bombés  et  d'une  largeur  qui  varie  de  0"""  3  à  1™'".     Leur  surface  est  lisse  et  sans  enveloppe. 

Les  cellules  paraissent  avoir  débouché  sur  la  surface  interne,  car  on  en  i-emarque  des  traces 
sur  des  empreintes  et  même  sur  des  parcelles  très  exiguës  de  cette  surface. 

La  figure  de  la  PL  11,  tig.  25,  a  pour  but 
de  représenter  le  grossissement  d'une  de  ces  par- 
celles. Mais  le  dessin  n'est  pas  conforme  à  la 
réalité,  et  nous  avons  remplacé  cette  figure  par  la 
rig.  3  insérée  dans  le  texte. 

Là  où  le  fossile  a  été  poli,  on  peut  très  bien 
ol)server  la  structure  interne. 

Les  bandes,  qui  vont  en  serpentant,  sont 
occupées  par  deux  rangées  de  cellules,  séparées  par 
la  carène  médiane.  Elles  contournent  les  mailles, 
comme  nous  l'avons  indiqué  dans  la  description  du 
sous-genre.  (Voir  fig.  3,  te.xte.)  La  fig.  27,  PI.  11, 
est  exacte,  sauf  que  la  carène  n'est  point  indiquée. 

Il  ne  reste  que  quelques  fragments  de  la 
paroi  de  la  surface  interne  cellulifère. 


Figure  3. 
Seriopora  transiens. 

Fraguieiit  poli  et  grossi. 


Dimensions.     Ce  grand  fragment  a  environ  65  """  de  hauteur  sur  55  """  de  largeur, 

Bapp.  et  différ.     Cette  espèce  se  distingue  de  Seriop.  ])etala  : 

1.  Par   des   mailles   plus   grandes   (long-  1    à    1"'"'6;   larg.  0"""  5  à  1""") 
dans  l'autre  espèce,  que  0"'™  57  à  0"'"*  07  de  longueur  sur  0"""  5  de  largeur. 

2.  Par  ses  inten'alles  lisses. 

Gisement  et  local.     Calcaire  blanc  de  Komprus,  f  2. 


Elles  n'atteignent, 


Sous-genre  Reteporittti.    d'Orbigny. 

PI.  7—14. 

Ce  sous-genre  a  été  introduit  comme  genre,  en  1847,  par  d'Orbigny,  dans  sa  Paléontologie 
française.     Voici  la  description  qu'il  en  donne  : 

„Ce  sont  des  Polypora  dont  les  cellules,  placées  sur  deux  lignes  parallèles,  rapprochées, 
régulières,  longitudinales,  non  séparées  par  une  côte,  sont  à  la  partie  supérieure  des  branches  large- 
ment anastomosées,  de  manière  à  ne  laisser  entre  elles  que  des  oscules  oblongs,  réguliers,  placés 
par  lignes  divergentes." 

Cette  diagnose,  qui  répond  en  général  à  la  structure  des  formes  que  nous  exposons,  pourrait 
être  rectifiée  dans  quelques  détails  de  moindre  importance. 

Il  n'existe  dans  nos  formes  aucune;  affinité  avec  le  genre  Poli/pora,  parce  qu'elles  ne  portent 
jamais  plus  de  deux  rangées  de  cellules  sur  les  rameaux  principaux.  Au  contraire,  l'on  sait  que 
Polypora  se  distingue  ])ar  la  présence  de  plus  de  deux  rangées  de  cellules  sur  ses  ranu'aux. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  81 

Les  caractères  distiuctifs  de  ce  sous-genre  pourraient,  selon  nous,  se  résumer  comme  il  suit: 
Colonie  semblable  à  celle  du  genre  FenesfeUa,  dans  le  sens  strict,  avec  rameaux  principaux  et 
poutrelles;  celles-ci  dépourvues  de  cellules. 

Quand  les  poutrelles  s'amincissent  considérablement  et  que  leur  direction  est  quelquefois 
obli(iHe,  comme  dans  nos  espèces  Ret.  musciformis  et  suavis,  la  colonie  prend  une  forme  étrange, 
car  on  n'aperçoit  au  premier  coup  d'œil  que  les  rameaux  principaux,  tandis  que  les  poutrelles  ne  se 
voient  qu'après  une  observation  attentive. 

Les  colonies  sont  infundibuliformes,  ou  bien  elles  se  montrent  connue  de  simples  extensions 
en  éventail,  qui  indiquent  le  jeune  âge. 

Les  rameaux  principaux  portent  des  cellules  tantôt  très  régulières,  disposées  eu  rangées  longi- 
tudinales  séparées   par  un  espace  vide,   tantôt  placées  sans  ordre  et  souvent  en  rangées  alternantes. 

La  première  de  ces  dispositions  convient  parfaitement  au  genre  Fenestella  dans  le  sens  strict, 
tandis  que  la  seconde  indique  déjà  un  commencement  d'irrégularité.  De  plus,  dans  le  premier  cas, 
les  cellules  sont  très  rapprochées  les  unes  des  autres;  dans  le  second  cas,  au  contraire,  elles  sont 
très  clair-semées. 

Le  caractère  le  plus  important  qui  différencie  ce  sous-genre  de  toutes  les  autres  formes 
génériques,  c'est  l'absence  complète  de  carène  médiane. 

Des  trois  espèces  que  nous  décrivons  dans  les  pages  suivantes,  l'une,  li('t.  gracilis^  Barr.  sp., 
possède  des  cellules  disposées  régulièrement  et  offrant  beaucoup  de  ressemblance  avec  Fenestella; 
les  deux  autres  ont  des  cellules  moins  nombreuses,  placées  en  rangées  alternantes,  qui  les  font 
contraster  sensiblement  avec  FeiieftfcUd. 

L'espèce  Bel.  (jmeih's,  par  sa  structure  entière,  ressemble  à  Fenestella.  Elle  n'a  été  placée 
dans  le  sous-genre  Hetcporina  qu'à  cause  du  manque  de  carène  médiane. 

On  ue  saurait  méconnaître  qu'il  existe  entre  Bet.  gracilis  et  les  deux  autres  espèces,  R.  miisci- 
formis  et  suavis,  des  contrastes  considérables  en  ce  qui  concerne  la  densité  des  cellules,  qui,  dans 
la  première  espèce,  forment  des  rangées  continues,  tandis  que  celles  des  deux  autres  sont  moins 
serrées  et  ne  sont  pas  placées  en  rangées  régulières. 

La  distribution  géologique  offre  également  un  contraste  entre  l'espèce  B.  gracilis  et  ses 
congénères. 

B.  nmsciformis  et  suavis  se  trouvent  dans  la  bande  e2;  l'espèce  B.  gracilis  occupe  la  bande  f2, 
c'est-à-dire  qu'elle  est  réunie  avec  beaucoup  de  spécimens  de  Fenestella. 


Reteporina  gracilis.    Barr.  sp. 
PI.  14. 

Colonie  infundibuliforme,  conique,  régulière,  quelquefois  si  fortement  plissée  en  haut,  qu'il 
en  résulte  des  lobes,  quand  les  plis  sont  brisés. 

Le  bord  supérieur  et  l'extrémité  inférieure  ne  sont  pas  entièrement  conservés  et  ne  peuvent 
être  étudiés.  Sur  l'un  des  spécimens,  le  voisinage  de  l'extrémité  inférieure  est  indiqué  par  l'epais- 
sissement  des  rameaux  principaux  et  des  poutrelles.  Plusieurs  autres  spécimens  montrent  la  surface 
externe,  sans  cellules.  La  surface  interne,  quand  elle  est  conservée,  porte  des  orifices  de  cellules, 
de   sorte   que,    dans   cette   espèce,   elle  représente  la  surface  cellulifère.     Le  réseau  est  très  régulier. 

11 


82  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Les  rameaux  principaux  de  la  surface  externe  sont  très  Uns.  Ils  ont  environ  0"""'  25  de 
largeur.  Ils  sont  fortement  bombés  et  forment  une  saillie  en  forme  de  toit.  Leur  surface 
est  lisse  et  couverte  de  stries  longitudinales  très  faiblement  indiquées.  Sur  la  surface  interne,  les 
rameaux  sont  aussi  fortement  relevés  en  forme  de  toit.  Chaque  pente  porte  une  série  de  cellules 
rondes,  d'un  diamètre  de  O""'  063  environ.  En  examinant  les  surfaces  polies,  nous  avons  pu  nous 
convaincre  de  l'absence  de  carène  bien  que,  au  premier  coup  d'œil,  l'arête  arrondie  des  rameaux 
en  toit  puisse  être  prise  pour  une  arête  médiane. 

Les  poutrelles,   très  fines,   ont   une   largeur  de  0"'"  13,    et  sont  très  peu  étendues  aux  angles. 

Sur  les  surfaces  polies,  la  couleur  des  poutrelles  se  détache  distinctement  des  rameaux  prin- 
cipaux et  de  la  roche;  elles  ne  portent  aucune  cellule.  Il  arrive  quelquefois  qu'une  cellule  s'écarte 
de  sa  rangée  pour  se  placer  dans  la  médiocre  extension  des  angles,  mais  la  poutrelle  elle-même  est 
toujours  sans  cellules.     Les  poutrelles  sont  lisses  sur  les  deux  surfaces  externe  et  interne. 

Les  mailles  sont  grandes,  quadrangulaires  allongées.  La  longueur  de  leur  plus  grand  axe  est 
de  1  """  6  cà  1  ""'  8  ;  celle  du  plus  petit  de  0  """  G  à  0  """  8  environ. 

De  la  régularité  des  rameaux  principaux  et  des  poutrelles  résulte  la  régularité  des  mailles, 
qui  sont  à  peu  près  d'égale  grandeur. 

Dimensions.     La  plus  grande  colonie,  qui  est  presque  complète,  a  une  hauteur  de  GO'""'. 

liapp.  et  diffèr.  Cette  espèce  se  rapproche  du  genre  Fenestella  dans  le  sens  strict.  Elle  a  de 
commun  avec  lui  la  forme  générale,  les  rameaux  principaux  et  les  poutrelles,  ainsi  que  la  distribution 
à  peu  près  semblable  des  orifices  des  cellules.  Seule,  l'absence  de  carène  oft're,  selon  nous,  un 
caractère  distiuctif,  très  important. 

Gisement  et  local.  Cette  espèce  a  été  trouvée  à  Konëpnts,  f2,  et  nommée  provisoirement 
Retepora  gracilis  par  Barrande. 

Reteporina  musciformis.    Pocta. 
PI.  7. 

La  colonie  représente  une  fine  extension  fiabelliforme,  dont  l'extrémité  inférieure  semble  avoir 
été  munie  d'un  troue.  Le  bord  supérieur  paraît  conservé;  toutefois  il  ne  se  distingue  nullement  des 
autres  pai'ties  de  la  colonie. 

Nous  ne  possédons  qu'une  seule  empreinte,  celle  de  la  surface  cellulifère. 

Les  rameaux  principaux  sont  minces;  leur  largeur  est  de  G"""  2  environ.  Ils  ne  courent  pas 
parallèlement,  mais  ils  sont  rayonnants.  Cette  dernière  circonstance  s'explique  par  la  forme  en 
éventail  de  la  colonie.  Le  long  de  leurs  bords,  ils  portent  des  orifices  de  cellules,  espacés  les  uns 
des  autres,  placés  sans  ordre  ou  en  rangées  alternantes.  Dans  cette  espèce,  le  contraste  avec  Fene- 
stella est  très  prononcé,  car  les  orifices  des  cellules,  au  lieu  de  se  présenter  en  rangées  serrées, 
sont  au  contraire  disséminés  et  éloignés  les  uns  des  autres.  Sur  l'original,  les  orifices  des  cellules 
n'ont  pas  la  distribution  régulière  que  leur  a  donnée  le  dessinateur,  fig.  2;  dans  la  réalité,  elles 
ne  se  détachent  pas  non  plus  du  fond  autant  que  la  même  figure  l'indique. 

Les  poutrelles  sont  très  fines.  Nous  les  apercevons  sous  la  forme  de  lignes  capillaires  dont 
la  largeur  est  de  O^^OG  ou  de  0'""'08  au  plus.  Elles  ne  sont  pas  élargies  aux  angles.  Leur 
finesse  est  telle  que,  pour  les  voir,  il  faut  examiner  de  très  près  le  fossile. 

Les  mailles  sont  grandes,  ovalaires.    Leur  longueur  atteint  2°"",  et  leur  largeur  0'""'  4  environ. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  83 

Les  observations  que  nous  venons  d'exposer,  indiquent  que  cette  espèce  peut  être  considérée 
comme  un  stade  jeune,  qui  paraît  ne  pas  posséder  encore  la  disposition  régulière  des  oritiécs  des 
cellules. 

Dimensions.     Le  spécimen  a  O™"*  de  haut  sur  7™™  de  large. 

Raj)}).  et  (lifter.  Cette  espèce,  ainsi  que  Ttet.  siiavis,  représente  un  type  qui  s'éloigne  des 
Fenestellides,  en  ce  qu'il  se  distingue  déjà  par  une  disposition  assez  irrégulière  des  éléments 
principaux  de  la  colonie  et  par  une  forme  générale  bizarre. 

Elle  contraste  avec  llet.  suavis  par  les  orifices  des  cellules  i)lus  rapprochés,  par  des  poutrelles 
plus  minces  et  des  mailles  plus  grandes. 

Gisement  et  local.  Ia\  spécimen  décrit  et  figuré  provient  des  schistes  calcaires  de  Loile- 
itits,  e2. 

Rcteporina  suavis.    Pocta. 
PI.  7. 

La  colonie  est  exiguë,  déployée  en  éventail.  Le  bord  supérieur  paraît  conservé  et  se  distingue 
par  la  division  fréquente  des  rameaux  principaux,  disposition  qui  occasionne  la  finesse  du  réseau. 

La  partie  inférieure  de  la  colonie  n'est  pas  conservée.  Toutefois,  les  rameaux  sont  plus  épais 
dans  la  proximité  de  cette  partie  que  vers  le  bord  supérieur. 

Nous  avons  sous  les  yeux  la  surface  cellulifère,  et  nous  ne  saurions  dire,  à  cause  de  la  forme 
plate  de  la  colonie,  si  c'est  la  surface  externe  ou  interne. 

Les  rameaux  principaux  ne  sont  pas  tout  à  fait  droits,  mais  ils  aboutissent  latéralement,  ça  et 
là,  à  des  mamelons.  Cette  circonstance  est  en  connexion  avec  la  distribution  des  cellules.  Ils  ont 
à  peu  près  0'"'"  18  de  largeur,  et  se  bifurquent  assez  souvent.  Autant  qu'il  est  possible  de  le 
remaniuer  sur  un  spécimen  aussi  petit,  les  bifurcations  forment,  principalement  vers  le  bord  supérieur, 
des  lignes  qui  représentent  les  zones  de  croissance. 

Li'S  ouvertures  des  cellules  sont  assez  espacées  les  unes  des  autres;  elles  sont  placées  latérale- 
ment, souvent  étirées  vers  l'extérieur  et  en  rangées  alternantes.  Assez  fréquemment,  elles  se 
trouvent  sur  une  petite  élévation. 

Li'ur  contour  est  arrondi  et  distinct;  leur  diamètre  est  de  0*""'  63  environ. 

Les  poutrelles  sont  droites,  plus  minces  que  les  rameaux,  et  très  peu  épaissies  aux  angles. 
Leur  largeur  est  de  0"""  1  environ.  Elles  ne  sont  pas  très  espacées,  et,  par  conséquent,  les  mailles 
en  sont  plus  petites.  Celles-ci  sont  quadrangulaires  ou  ovales,  souvent  un  peu  rétrécies  au  milieu 
par  les  mamelons  des  rameaux  principaux,  qui  les  limitent.  Elles  ont  à  peu  près  0"'"'  75  de 
longueur  sur  0"*™  35  de  largeur. 

Dimensions.  Le  petit  fragment  de  ce  spécimen  en  éventail  a  une  hauteur  de  45"""  et  une 
largeur  de  S"™. 

Ficqiih  et  dift'ér.  Quoique  très  rapprochée  de  Bet.  musciformis,  cette  espèce  s'en  distingue  par  les 
orifices  moins  denses  des  cellules,  par  la  difterence  entre  les  dimensions  des  éléments  principaux, 
comme  le  prouvent  les  chiffres  suivants: 

Ram.  princip.  mm  Poutrelles  mm  Mailles  mm 

Bet.  musciformis 0-2  0-OG— 0-08  2,  0-4 

Bet.  suavis .0-18  O"!  0-75,  0-35 

11* 


84  ETUDES  DES  (JENRES  ET  ESPECES 

Dans   la  description  du  sous-genre  et  dans  celle  de  l'espèce  précédente,   nous  avons   mentionné 
les  rapports  de  ces  deux  formes  avec  le  genre  Fenestella  dans  le  sens  strict. 

Gisement  et  local.     Schistes  calcaires  de  Lodenits,  e2. 


Genre  Polyfutrn,   Me  Coy. 

PI.  8. 

Parmi  tous  les  spécimens  à  notre   disposition,    nous  n'avons  rencontré  que  deux  espèces  appar- 
tenant à  ce  genre.     Leur  état  de  conservation  nous  a  pei'mis  de  distinguer  les  caractères  principaux. 

Dans  la  description  générique,  nous  passerons  en  revue  les  points  suivants  : 


1. 

Aperçu  historique. 

2. 

Forme  générale. 

3. 

Extrémité  inférieure  et  yacines. 

4. 

Bord  supérieur. 

5. 

Surface  cellulifère. 

C. 

Surface  sans  cellules. 

7. 

Mailles. 

8. 

Rapports  et  différences. 

9. 

Distribution  des  espèces  de  Polypora. 

10.    Description  des  espèces. 


Aperçu  historique. 


1844.  Me  Coy  fonde  le  genre  Folypora  et  donne  la  diagnose  suivante:  „Colonie  déployée, 
interstices  ronds,  ramifiés,  poi-tant  sur  un  côté  3  à  5  rangées  de  pores,  dont  le  bord  n'est  jamais 
saillant.     Les  interstices  sont  reliés  ensemble  par  des  poutrelles  minces,  sans  cellules." 

En  outre,  le  même  savant  ajoute  par  rapport  aux  affinités  avec  d'autres  espèces:  „Ce  genre 
paraît  constituer  un  groupe  très  naturel  et  différent  de  Betepora  et  de  Fenestella.  C'est  avec 
beaucoup  d'hésitation  que  j'ai  osé  le  caractériser.  Il  est  facile  à  distinguer  de  Betepora  par  ses 
poutrelles  sans  cellules  et  son  apparence  générale.  Il  diffère  de  Fenestella  par  ses  nombreuses 
rangées  de  pores  et  l'absence  de  caréné  dans  les  interstices.  Les  espèces  de  ce  genre  ne  semblent 
pas  avoir  été  infundibulifornies  ou  cupuliformes,  mais  elles  étaient  ordinairement  plates  ou  fiabelli- 
formes." 

Enfin,  il  introduit  4  espèces  nouvelles,  qui  i)roviennent  des  couches  carbonifèi'es  de  l'Angle- 
teiTe.     Ce  sont:  Pohjp.  dendroides,  marginata,  p)apiUata  et  verrucosa. 

(Synopsis  of  carhoniferous  limestone  fossils  of  Ireland.) 

1839.  Lonsdale  décrit  l'espèce  Hornera  crassn,  qui,  après  la  publication  de  la  diagnose 
donnée  par  Me  Coy,  a  été  rangée  dans  le  genre  Pohiponi. 

(Murchison  System  silurien.) 


DK  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  85 

1841.  riiilliiis  (Idiuk^  la  (lescriiitioii  de  l'espèce  Fcucstdld,  laxn,  du  dévouien  d'Angleterre. 
Cette  espèce  est  reconnue  connue  appartenant  au  genre  Polypora. 

(Palaeo^.  fossils  of  Devon  Cormval.) 

1843.  De  Kouiuck  introduit,  sous  le  nom  Gorgonia  fasttiosa,  une  forme  qui  provicMit  des 
formations  carbonifères  di;  la  Belgique,  et  que  l'on  a  également  placée  dans  le  genre  Polypora. 

(Animaux  foss.  Carbon,  de  Belgique.) 

Sous  le  nom  de  Fcnestella  intertexta,  Portlock  décrit  une  forme  semblable  des  dépôts  car- 
bonifères de  l'Angleterre. 

(Geol.  Report  of  Coiinty  Londonderry.) 

1846.  Keyserling  donne  la  description  spécifique  de  Polypora  ?Uarmica  Keyserling,  recueillie 
dans  les  couches  carbonifères  de  la  Russie. 

(Russia  and  the  Vrai  Moimtains.) 

1851.  D'Orbigny  s'exprime  sur  ce  genre  dans  les  termes  suivants:  „Genre  voisin  des  Bete- 
pora,  mais  ayant  des  cellules  nombreuses,  éparses,  entre  des  oscules  ovales  espacés  par  lignes,  mais 
sans  cellules  sur  la  ligne  des  oscules.  Nous  connaissons  de  ce  genre  perdu  1?>  espèces  fossiles:  la 
première,  de  l'étage  murchisonien  ;  le  maximum,  à  l'étage  carboniférien  ;  la  dernière,  de  l'étage 
perraien." 

1852.  .T.  Hall  décrit  une  espèce  nouvelle,  Polyp.  incepta,  du  Niagara  Group.  Cette  forme  doit 
être  considérée  comme  une  transition  entre  le  genre  Fenestella  et  le  genre  Polypora.  Dans  ses 
observations  sur  ce  dernier  genre  et  sur  cette  nouvelle  espèce,  J.  Hall  dit:  „Ce  genre  renferme  des 
Bryozoaires  qui  ont  sous  tous  les  rapports  le  caractère  de  Fenestella,  sauf  qu'ils  portent  sur  les 
rameaux  plus  de  deux  rangées  de  cellules. 

Les  rameaux  carénés  de  Fenestella,  à  une  seule  rangée  de  cellules  de  chaque  côté,  doivent 
être  considérés  comme  l'origine  des  rameaux  de  l'espèce  suivante  (Polyp.  incepta),  „mais  le  nombre 
des  rangées  de  cellules  augmente  de  deux  à  quatre  sur  chaque  rameau,  et,  entre  chaque  rangée,  il 
existe  une  légère  striation  ou  carène.  Dans  cet  exemple  même,  les  poutrelles  ont  quelquefois  une 
cellule  unique  à  chaque  extrémité,  comme  dans  quelques  espèces  de  Fenestella.'-'' 

1858.  H.  A.  Prout  publie  trois  espèces  nouvelles:  Polyp.  Shnmardi,  du  Dévonien;  Polyp. 
Varsoviens/s,  du  Carbonifère;  Polyj}.  mexieana,  des  couches  permiennes. 

1859.  Dans  la  continuation  de  ses  descriptions  des  Bryozoaires  paléozoïques  de  l'Amérique 
du  Nord,  le  même  savant  introduit  une  espèce  nouvelle,  Pol.  tuhereulata,  et  cite  Polyp.  Uarmica 
Keyserling,  des  formations  carbonifères  de  l'Illinois. 

(Tliird  Ser.  of  descript.  of  Bryozoa  from  the  Pal.  Bocks  of  the  W.  States  and  Territ.  Transact. 
of  Acad.  of  St.  Louis.) 

D'Eichwald   décrit  plusieurs   espèces   provenant  du  terrain  carbonifère  de  la  Russie.     Ce  sont: 

Polyp.  inaequalis,  d'Eichwald. 
„      nodosa,  id. 

„      porosa,  id. 

.,      cyclopora,  id. 

,,       Goldfussi,  id. 

„      retiformis,  Schlotheim. 


86  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Polyp.  furcata,  d'Eiclnvald. 
„      macrojjora,  id. 

„       concatenata,  id. 

„       crenistria,  Goldfuss. 

1860.  II.  A.  Prout  décrit  deux  espèces  nouvelles:  Polyp.  UaîUana  et  Pol.  gracilis  provenant 
du  terrain  carbonifère  de  l'Illinois. 

(Foiirth  Ser.  of  descript.  of  Bryosoa  front  the  Pal.  Bocks  of  fhe  W.  States  and  Tcrrit.  Transact. 
of  Acad.  of  St.  Louis.) 

18G(j.     Le  même  savant  décrit  Fespèce  Polijp.  Iiamiltonensis,  du  dévonien  de  l'Illinois. 
(Geol.  Surv.  of  Illinois,  Vol.  3.) 

Il  cite  en  outre  une  autre  espèce,  Pol.  riyida,  également  du  terrain  dévonien. 
(Trans.  St.  Louis  Acad.  Sciences,  Vol.  I.) 

1872.  F.  B.  Meek  cite  du  terrain  carbonifère  de  Nebraska  (Amérique  du  Nord),  deux  espèces, 
à  la  première  desquelles  il  donne  le  nom  de  Polyp.  suhmarginata,  en  déclarant  que  la  seconde  ne 
saurait  être  déterminée  avec  sûreté. 

(Rcp.  of  the  Palaeont.  of  Eastern  Nehraslca  in  final  Bep.  of  fhc  U.  St.  Gcol.  Surv.  of  NehrasTca. 

1874.  A.  Nicholson  introduit  .3  espèces  nouvelles,  trouvées  dans  la  formation  dévonienne  de 
l'Amérique  du  Nord,  ce  sont: 

Polyp.  pidcJiella  1 
'■cnella       \ 
„       tuherculata,  du  groupe  de  Hamilton. 

Cette  dernière  offre  le  plus  d'intérêt,  parce  que  les  orifices  des  cellules  sont  munis  d'un  bord 
saillant,  particularité  qui  est  très  rare  dans  ce  genre  et  ne  se  retrouve  que  dans  Polyp.  vemicosa 
Me  Coy. 

Nous  ferons  remarquer  que  le  nom  tuherculata  a  déjà  été  employé,  eu  1850,  par  Prout,  pour 
désigner  une  espèce  nouvelle  de  Polypora,  provenant  des  couches  carbonifères  (l'Illinois.  U  sera 
donc  bon  de  remplacer  cette  dénomination. 

(Descript.  of  netv  fossils  froni  the  devon,  format,  of  Canada.   The  gcolog.  Magazine.) 

1874.     Billings  présente  l'espèce  Polyp.  ?psychc,  du  terrain  dévonien. 

1874.  Young  et  Young  constatent  la  présence  de  Polyp.  tuherculata  Prout,  dans  les  couches 
carbonifères  de  l'Ecosse,  et  décrivent  avec  détails  les  spécimens  qui  en  proviennent. 

(Geol.  Magazine.  —  Décade  II,  Vol.  I.) 

.1874.     .1.  Hall   introduit   dans   la   science   deux   espèces  nouvelles   du  Lower  Helderberg  group 
de  New  Y'ork: 

Polyp.  ?  clegans,  HaU,  p.  97. 
„         l/Ua,  „      p.  !)G. 

(36"'  annual  Report  hy  tlie  Régents.) 

1874.     Cil.  A.  \Miitc  cite  l'espèce  Polyp.  strugula,  du  terrain  carbonifère  de  l'Amérique. 
(Report  Invert,  fossils.) 


,  des  Corniferous  limestone, 
tene 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  87 

187(5 — 1877.  De  Koninck  mentionne  l'espèce  J'oli/p.  paiiiUata  Me  Coy,  trouvée  dans  la  forma- 
tion carbonifère  de  la  Nouvelle  Galles  du  Sud. 

(Recherches  sur  les  fossiles  paléoz.  de  la  Nouvelle  Galles  du  Sud,  en  Australie.) 

1878.  J.  Bigsby  publie  la  liste  des  Bryozoaires  qui  ont  été  décrits  jusqu'à  ce  jour  et  qui 
proviennent  du  devonieu  et  du  caibonifère.  Il  compter  pour  le  genre  Pohjpora  10  espèces  dévonieuues 
et  11  espèces  du  terrain  carbonifère. 

(The  flom  and  fuuna  of  fhe  devonian  and  carhoni ferons  Periods.) 

1888.  J.  Hall  considère  cette  forme  comme  un  sous-genre  de  Fenestella.  Il  cite  9  espèces 
du  groujje  de  Lower  Helderberg  et  31  espèces  du  terrain  dévonien  de  l'Amérique  du  Nord. 

(il  amiual  rep.  State  Muséum.) 

S.     Forme  générale. 

La  colonie  du  genre  Polypora  se  présente  toujours  sous  la  forme  d'une  extension,  dont  les 
contours  varient,  mais  qui  est  généralement  en  éventail.  Le  réseau  calcaire,  très  fin,  n'a  pu  se 
conserver  que  dans  certains  cas  très  favorables  à  la  fossilisation.  11  commence  vers  le  bas  par  un 
léger  épaississement  dont  nous  reparlerons  plus  loin,  et  il  s'élargit  eu  rayonnant,  c'est-à-dire  en 
prenant  la  forme  en  éventail,  sous  laquelle  apparaissent  les  différentes  espèces  de  nos  pays  et  de 
nos  formations.  Il  n'est  pas  impossible  de  rencontrer,  outre  la  forme  mentionnée,  des  spécimens 
infundilniliformes  et  calathiformes.  L'cxiguité  des  fragments  que  nous  étudions,  ne  nous  permet 
nudlieureusement  pas  de  déterminer  l'aspect  général  de  nos  deux  espèces. 

L'une  d'elles,  Polypora  disciformis  est  déployée  en  éventail,  mais  de  manière  à  former  un  cercle 
presque  complet,  au  centre  duquel  se  trouve  l'extrémité  inférieure.  De  ce  type,  il  n'y  a  qu'un  pas 
à  la  forme  en  entonnoir. 

La  seconde  espèce,  Polypora  fracta.  est  plus  grande.  Elle  est  représentée  par  un  fragment 
duquel  il  est  impossible  de  déduire  la  forme  générale,  extérieure.  Les  dimensions  tendent  à  faire 
supposer  que  cette  espèce  se  rapprochait  plutôt  de  la  forme  en  entonnoir  que  de   celle   en   éventail. 

3.    Extrémité  inférieure   et  racines. 

L'extrémité  inférieure  est  rarement  conservée  dans  les  Bryozoaires  de  la  famille  des  Fenestel- 
lides.  Cela  tient  à  ce  que,  la  colonie  étant  flabelliforme  ou  infundibuliforme,  l'extrémité  inférieui'e 
était  très  rétrécie  et  par  conséquent  très  fragile;  elle  se  détachait  facilement  du  reste  du  corps  et, 
selon  toute  apparence,  restait  fixée  au  sol  par  les  racines  dont  elle  était  pourvue. 

L'espèce  Polypora  disciformis  peut  seule  nous  donner  une  idée  de  la  forme  de  l'extrémité 
inférieure,  dans  ce  genre.  Sous  ce  rapport,  nous  ne  trouvons  aucun  contraste  sensible  entre  la 
structure  de  cette  partie  de  la  colonie  et  celle  du  genre  Fenestella.  Les  rameaux  principaux  et  les 
poutrelles  s'épaississent  lentement  en  descendant,  et  forment  dans  l'espèce  Polypora  disciformis  une 
petite  plaque  basale,  triangulaire.  C'est  le  commencement  de  la  colonie,  d'où  partent  les  rameaux. 
Cette  base  est  fixée  par  les  racines  au  fond  de  la  mer  ou  sur  un  corps  étranger.  Dans  l'espèce 
mentionnée,  les  racines  sont  indiquées  par  quelques  empreintes  fines.  Comme  nos  deux  espèces  sont 
llabelliformes,  l'extrémité  inférieure  se  trouve  toujours  au  centre  de  l'éventail,  qui  forme  un  cercle 
plus  ou  moins  complet. 


88  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

4.    Bord  supérieur. 

Quoique  la  i'orme  eu  eutonuoir  ne  soit  représentée  par  aucune  de  nos  deux  espèces  et  que,  par 
conséquent,  nous  ne  puissions  savoir  en  quoi  le  bord  supérieur  se  distinguait  du  reste  de  la  colonie, 
les  spécimens  en  éventail  nous  permettent  cependant  de  faire  quelques  observations  intéressantes  sur 
cette  partie  que  nous  traitons. 

C'est  de  nouveau  l'espèce  Pohjpora  disciformis  qui  nous  fournira  les  détails  sur  la  structure  du 
bord  supérieur.  Celui-ci  forme  la  périphérie  de  l'extension  circulaire,  et  se  compose  des  fines  bifur- 
cations des  rameaux  principaux.  Si  nous  examinons  la  ])ifurcation  de  la  colonie,  et  que  nous  nous 
basions  sur  les  observations  que  nous  avons  exposées  en  étudiant  le  mode  de  croissance  de  Fenestella, 
nous  voyons  que  la  plupart  des  rameaux  principaux  se  divisent  dichotomiquement  tout  i)rès  du  bord 
supérieur,  et  que  toutes  ces  ramifications  aboutissent  à  une  ligne  circulaire  qui  court  autour  de  la 
colonie,  et  que  nous  avons  désignée  par  le  nom  de  zone  de  croissance.  Nous  pouvons  nous  rendre 
compte  ici  du  rapi)ort  qui  existe  entre  les  zones  de  croissance  et  le  bord  supérieur.  La  division  des 
rameaux  se  fait  toujours  près  du  bord  supérieur.  Il  arrive  donc  que  chacune  des  lignes  de  bifur- 
cations qui  formait  autrefois  le  bord  supérieur  se  trouve  actuellement  dans  la  partie  inférieure,  par 
suite  de  la  croissance  de  la  colonie.  Il  en  résulte  des  lignes  concentriques,  parallèles  au  bord 
supérieur. 

Les  nouveaux  rameaux  qui  sont  formés  par  cette  division  près  du  bord,  sont  très  fins  et  ne 
portent  qu'une  seule  poutrelle.  Si  la  colonie  avait  continué  de  se  développer,  le  nombre  des  pou- 
trelles aurait  augmenté  et  les  rameaux  se  seraient  bifurques  de  nouveau  après  un  certain  temps. 

L'espèce  Folypora  fracta  montre,  à  la  partie  supérieure  du  fragment,  une  écliancrure  qui  a  dii 
être  produite  par  le  plissement  du  bord. 

5.    Surface  cellulifère. 

Des  deux  espèces  du  genre  Folypora  qui  sont  représentées  dans  notre  bassin,  l'une,  Foly- 
pora fracta^  porte  les  cellules  sur  une  des  surfaces,  tandis  que,  dans  l'autre,  Folypora  disciformis.,  les 
cellules  ne  sont  visibles  que  lorsqu'on  use  les  rameaux  i)rincipaux.  Elles  sont  arrondies,  ont  un 
diamètre  d'environ  0™™  06,  et  se  placent  uni(|uement  sur  les  rameaux  principaux,  à  l'exclusion  des 
poutrelles,  qui  en  sont  complètement  dépourvues.  Vues  d'en  haut,  les  cellules  apparaissent  sous  la 
forme  de  cercles  de  couleur  plus  foncée,  de  sorte  que  l'on  ne  saurait  dire  si  l'on  est  en  présence  de 
véritables  ouvertures  ou  de  l'intérieur  des  cellules  ouvertes  par  le  frottement.  Cette  dernière  suppo- 
sition semble  la  plus  probable,  à  cause  de  l'étendue  assez  grande  des  cercles  foncés. 

Les  rameaux  principaux  de  l'espèce  Folypora  disciformis  nous  otfrent  la  même  structure  interne, 
et,  en  considérant  la  partie  usée  de  la  colonie,  l'on  penserait  avoir  sous  les  yeux  l'intérieur 
des  cellules. 

Ces  dernières  sont  placées  eu  rangées  alternantes  là  où  les  rameaux  sont  étroits;  au  contraire, 
on  eu  voit  plusieurs  à  côtés  les  unes  des  autres  aux  endroits  où  les  rameaux  s'élargissent. 

Les  rameaux  n'ont  point  de  carène  longitudinale.  Quant  à  leur  épaisseur,  elle  est  de  0'"™  25 
dans  Folypora  fracta,  et  de  O"""  li) — 0"""  25  dans  Folypora  disciformis. 

Les  poutrelles  .sont  d'épaisseur  variable;  elles  n'augmentent  que  très  peu  en  largeur  aux  angles 
où  elles  se  relient  aux  rameaux  princijtaux. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHEME.  89 

«.     Surface  sans  cellules. 

La  surface  saus  cellules  est  de  même  composition  qui'  la  précédente,  eu  ce  qui  concerne  les 
dimensions  des  rameaux  et  des  poutrelles.  Les  éléments  qui  constituent  le  réseau,  sont  lisses  et 
couverts  de  stries  longitudinales  extrêmement  Unes. 

On  peut  donc  conclure  que  la  couche  composée  de  tubes  verticaux,  qui  est  un  caractère  tyiiique 
de  la  face  sans  cellules  dans  le  genre  Fenestella,  fait  ici  entièrement  défaut. 

Il  est  impossible  de  faire  une  section  transverse  de  la  colonie,  et  cela,  moins  à  cause  de  la 
fragilité   de   la  couche,   qu'à  cause  du  petit  nombre  de  spécimens  qui  représentent  ces  deux  espèces. 

Nous  n'avons  également  pu  distinguer  la  sui'face  interne  de  la  surface  externe,  c'est-à-dire 
sur  laquelle  des  deux  se  trouvent  les  cellules. 

7.     Mailles. 

La  forme  des  mailles  est  la  même  que  dans  le  genre  Fenestella.  Cela  vient  de  ce  que,  dans 
le  genre  Poli/jwra,  les  rameaux  principaux  se  distinguent  très  facilement  des  poutrelles.  Quand  ces 
éléments  du  réseau  n'offrent  plus  aucune  différence  entre  eux,  par  suite  de  la  croissance,  ou 
des  caractères  génériques,  la  forme  des  mailles  se  modifie  également.  Dans  les  espèces,  que  nous 
décrivons  plus  loin,  ces  mailles  sont  régulières,  surtout  dans  Poli/pora  disciformis,  où  elles  ont  une 
forme  quadrangulaire  allongée,  tandis  qu'elles  sont  un  peu  arrondies  dans  Folypora  fracta. 

8.    Rapports  et  différences. 

Voici  les  carractères  principaux,  par  lesquels  le  genre  Folypora  contraste  avec  tous  les  autres: 
Ce  genre  est  une  Fenestellide  nuinie  de  rameaux  principaux  et  de  poutrelles.  Les  rameaux,  sans 
carène,  ont  plus  de  deux  rangées  de  cellules;  les  poutrelles  sont  sans  cellules.  Aucune  couche 
composée  de  tubes  sur  la  surface  sans  cellules.  Se  distinguent  de  Folypora  les  formes  apparentées 
qui  suivent: 

Fenestella,  par  la  carène  médiane  longitudinale,  et  par  les  stries  longitudinales  sur  la  surface 
sans  cellules. 

Sous-genre  Utropom,  par  deux  rangées  de  cellules  sur  chaque  rameau  et  par  l'ouverture  laté- 
rale des  cellules. 

Sous-genre  Seriopora,  par  deux  rangées  de  cellules  et  par  leur  groupement  en  bandes 
longitudinales. 

Sous-genre  Beteporina,  par  deux  rangées  de  cellules. 

FMjllopora,  par  des  poutrelles  cellulifères. 

9.    Distribution  des  espèces  de  Polypora. 

La  distribution  de  nos  deux  espèces  est  très  simple.  Elles  apparaissent  dans  les  schistes  gris 
jaunâtre  de  la  bande  e2,  près  de  Lodenitz.  On  ne  saurait  tirer  aucune  conclusion  au  sujet  du 
développement  de  ce  genre. 

Les  couches  siluriennes  des  autres  contrées  ne  possèdent  également  que  de  très  rares  représen- 
tants de  Folypora.  En  Amérique,  où,  comme  nous  l'avons  fait  remarquer  plusieurs  fois,  la  connais- 
sance des  Bryozoaires  paléozoïques  est  très  avancée,   on  connaît  12  espèces,   qui  proviennent  toutes 

12 


90  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

ries  étages  supérieurs.  En  Angleterre.  PoJypora  rrassa,  Lonsd.  sp.,  est  la  seule  espèce  silurienne 
connue.  Le  développement  du  genre  l'olypora  devient  plus  grand  dans  le  terrain  dévonien,  et  c'est 
dans  les  couches  carbonifères  qu'il  atteint  son  maximum. 

La  distribution  des  formes  spécitiques  de  ce  genre,  dans  le  terrain  silurien,  ne  présente  guère 
de  documents  pouvant  donner  lieu  à  des  observations  de  grande  valeur.  En  ce  qui  concerne  son 
développement  dans  les  formations  carbonifères,  nous  prions  le  lecteur  de  se  reporter  aux  lignes  que 
nous  avons  déjà  consacrées  aux  Bryozoaires  de  ce  terrain. 

lO.    Description  des   espèces. 

Poh'pora  disciformis.    Pocta. 
PI.  S. 

Colonie  formant  une  simple  extension  en  éventail.  Tout  autour  de  la  périphérie,  l'on  voit  de 
nombreuses  1)ifurcations,  de  sorte  que  le  bord  supérieur  se  compose  de  fins  rameaux  très  courts. 

Dans  la  description  des  éléments  principaux  de  ce  genre,  nous  avons  consacré  quelques  détails 
à  la  structure  du  bord  supérieur  et  à  son  rôle  dans  la  croissance  de  la  colonie. 

L'extrémité  inférieure,  qui  se  trouve  au  milieu  de  la  colonie  circulaire,  s'épaissit  en  forme  de 
plaquette  à  contour  triangulaire,  de  laquelle  partent  de  petites  racines.  La  surface  striée  des  ra- 
meaux principaux  est  seule  visible,  tandis  que  la  surface  cellulifère  est  cachée  par  la  roche. 

Les  rameaux  principaux  ne  sont  pas  tout  à  fait  droits.  Ils  se  divisent  souvent  dichotomique- 
ment,  sont  légèrement  bombés,  et  s'épaississent  dans  le  voisinage  de  l'extrémité  inférieure.  A  la 
partie  inférieure  de  la  colonie,  leur  largeur  est  de  0"""  25  environ,  tandis  (ju'elle  n'atteint  que 
()"""  19  vers  le  liant.  Ils  sont  garnis  latéralement  d'aspérités  formées  par  les  contours  des  cellules. 
Les  rameaux  principaux  de  la  surface  sans  cellules  sont  couverts  de  fines  stries  longitudinales, 
granuleuses. 

Sur  les  faces  qui  ont  été  polies,  nous  pouvons  étudier  la  structure  interne  des  rameaux  princi- 
paux. Les  cellules  sont  petites  et  se  montrent  à  ces  endroits  comme  des  points  ovalaires,  plus  foncés 
et  placés  en  rangées  alternantes.  Aux  endroits  où  les  rameaux  principaux  s'élargissent,  c'est-à-dire 
avant  de  se  bifurquer  et  de  se  joindre  aux  poutrelles,  Ton  remarque  des  groupes  de  cellules.  On 
ne  voit  aucune  trace  de  carène  médiane. 

Les  poutrelles  sont  très  minces,  assez  droites,  et  très  peu  épaissies  aux  angles.  Leur  largeur 
est  de  0"""  08  environ.  Elles  sont  ornées  de  stries  longitudinales,  finement  marquées,  et  ne  portent 
aucune  cellule. 

Les  mailles  sont  de  forme  variable,  ce  qu'il  faut  attribuer  à  l'épaississenient  des  rameaux  sur 
la  partie  inférieure  et  aussi  à  la  fréquente  bifurcation.  Dans  le  voisinage  de  la  base,  elles  sont 
petites,  irrégulières,  ou  bien  au  contraire  considérablement  agrandies.  Elles  se  rétrécissent  souvent 
vers  le  bas,  et  leur  contour  prend  la  forme  triangulaire.  A  la  partie  supérieure,  elles  sont  plus 
régulières  et  quadrangulaires.  Les  mailles  régulières  ont  0  "■"  7  de  longueur  et  0  """  4  de  largeur. 
Toutefois,  vers  la  base,  il  s'en  trouve  dont  la  longueur  est  de  1"""  25  et  la  largeur  de  0"""  .S. 

Dimctisiutis.  Lu  spécimen  décrit  et  figure  paraît  représenter  une  jeune  colonie.  Sa  hauteur 
atteint  14""",  et  sa  largeur,  l(i'"'"  environ. 

Gisement  et  lociil.     Cette  espèce  provient  des  schistes  de  Lodemc,  c2. 


DE  liliVOZdAlRES,  EN  BOHÊME.  <jl 

Polypora  fiacta.    Pocta. 

PL  8. 

Cette  colonie  est  représentée  par  un  fragment  montrant  deux  empreintes,  l'une  positive;  et 
l'autre  négative,  qui  ne  nous  permettent  pas  de  juger  si  la  colonie  n'était  qu'une  simple  extension 
flabelliforme,  ou  bien  si  elle  était  infundibuliforme. 

Elle  est  comprimée  latéralement.  La  partie  médiane  manque  en  haut,  ce  qui  nous  induit  h 
supposer  que  le  liord  supérieur  était  plissé  et  que  la  colonie  présentait  la  forme  d'un  entonnoir. 
Les  rameaux  principaux  convergent  fortement  vers  le  bas,  et  indiquent  ainsi  le  voisinage  de  l'extré- 
mité inférieure. 

Sur  le  fragment,  qui  est  aplati  par  la  compression,  la  surface  externe  convexe  se  distingue 
de  la  surface  interne  concave.  Sur  l'empreinte  positive,  les  ouvertures  des  cellules  nous  indiquent 
la  surface  cellulifère,  tandis  que  les  stries  longitudinales  qui  ornent  les  rameaux  de  l'empreinte  néga- 
tive, représentent  un  caractère  de  la  surface  sans  cellules. 

Les  rameaux  principaux  sont  assez  épais.  Leur  largeur  est  de  O"""  25  environ.  Ils  sont  droits 
et  parallèles  entre  eux.  Cependant,  la  distance  qui  les  sépare  n'est  pas  la  même  pour  tous.  Sur 
un  côté  de  la  colonie,  ainsi  que  dans  le  voisinage  de  la  base,  ils  se  rapprochent  plus  que  sur  le 
reste  du  spécimen.  Ils  ne  portent  aucune  trace  de  carène  médiane  et  sont  couverts  de  petites 
cellules  arrondies  ou  un  peu  ovalaires  d'un  diamètre  de  O"""  06  environ.  L'ouverture  des  cellules 
est  plate,  sans  rebord  saillant,  ce  qui  paraît  avoir  été  causé  par  le  frottement  des  parties  supérieures 
de  la  paroi. 

La  distribution  des  cellules  sur  les  rameaux  est  assez  irrégulière.  Tantôt  elles  se  placent  eu 
rangées  alternantes,  et  dans  ce  cas,  une  seule  cellule  occupe  souvent  toute  la  largeur  du  rameau, 
tantôt  elles  sont  réunies  en  groupes  sans  ordre.  Aux  endroits  où  les  rameaux  sont  plus  larges,  ainsi 
qu'aux  surfaces  formées  par  la  division  dichotomique  d'un  rameau,  les  cellules  sont  disposées  en 
quinconces.  Souvent  les  parois  des  cellules  sont  brisées  par  la  compression;  dans  ce  cas,  l'ouver- 
ture, par  laquelle  on  voit  l'intérieur  des  cellules,  est  irrégulièrement  dentelée. 

L'empreinte  négative  nous  montre  quelle  était  la  structure  de  la  surface  sans  cellules  des 
rameaux  principaux,  qui  sont  lisses  et  couverts  de  stries  longitudinales  extrêmement  fines. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  d'épaisseur  différente.  Elles  s'élargissent  considérablement  à  leurs 
points  de  rencontre  avec  les  rameaux,  tandis  qu'elles  se  rétrécissent  beaucoup  au  milieu.  Les  plus 
étroites  ont  0"'™  12  de  largeur.  Il  y  en  a  d'autres  qui  atteignent  0"'™  2  jusqu'à  O-""  .3  d'épaisseur. 
Elles  ne  portent  aucune  cellule.  L'autre  surface  des  poutrelles  ne  montre  aucune  strie;  elle  est 
simplement  lisse. 

Les  mailles  sont  de  grandeur  variable,  par  suite  de  l'inégalité  de  structure  des  poutrelles  et 
de  position  des  rameaux  principaux.  Quelques-unes  sont  arrondies;  leur  plus  grand  diamètre  est  de 
1  """,  et  leur  plus  petit  de  0  ""^  7.  D'autres  sont  fortement  allongées,  surtout  aux  endroits  où  les 
rameaux  se  rapprochent  entre  eux.     Leur  longueur  est  de  l""»4  et  leur  largeur  de  O"""  37  seulement. 

Dimensions.  Le  spécimen  unique,  représenté  par  un  petit  fragment,  a  envirou  24"'"'  de  hauteur 
et  28""'  de  largeur. 

Gisement  et  local.     Schistes  de  l:i  bande  e2,  Lodenic. 


12* 


()2  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Genre   HeniitÈ^ypn,    Phillips, 
ri.  8—11—15. 

Ce  genre  compte  dans  notre  bassin  de  nombreux  représentants  dont  l'étude  nous  a  été  facilitée 
par  l'état  favorable  de  conservation  des  spécimens. 

Jusqu'à  ce  jour,  le  genre  HemHrypa  n'a  été  qu'imparfeitement  connu,  et  les  savants,  induits  en 
erreur  par  les  descriptions  insuffisantes  et  surtout  par  les  figures  peu  distinctes  qui  eu  ont  été 
données,  ont  hésité  à  le  reconnaître  comme  genre  indépendant. 

Nous  exposerons  dans  les  chapitres  suivants  les  observations  que  nous  avons  faites  sur  les 
nombreux  spécimens  à  notre  disposition  et  sur  les  coupes  microscopiques  prises  au  travers  des  colonies. 

1.  Aperçu  historique. 

2.  Forme  générale. 

3.  Extrémité  inférieure. 

4.  Bord  supérieur. 

5.  Surface  externe. 

6.  Surface  interne. 

7.  Rapports  et  diiïérences. 

8.  Distribution  des  différentes  espèces  de  Ucmitrypa. 
î).  Description  des  espèces. 

I.    Aperçu  historique. 

1841.  Le  nom  de  Hemitrypa  est  employé  pour  la  première  fois  pîir  Phillips,  qui,  sans  donner 
de  diagnose  générique,  décrit  avec  beaucoup  d'exactitude  l'espèce  Hemitr.  oculata. 

(Pal.  foss.  Corn.  Dco.  W.  Soniers.) 

1844.  M''  Coy  cite  les  deux  espèces,  H.  hibernica  Scoules  sp.  et  H.  oculata  Phil.  Mais  ces 
deux  citations  sont  rétractées  en  partie  par  la  remarque  qu'il  fait  dans  la  diagiuise  générique  de 
Fenestella.  En  parlant  d'une  gaine  (sheath),  qui  se  rencontre  communément  chez  les  véritables  Fene- 
stellides,  il  dit  dans  une  annotatiou  :  „  J'ai  dans  ces  derniers  temps  observé  cette  gaîne  chez  quelques 
véritables  Fenestellides  ;  Heniitrypa.  ne  représente  peut-être  que  le  stade  parfait  de  Fenestella.'^ 

(Synojjsis  of  thc  carhon.  Limest.  fossils  of  Ireland.) 

185!).  H.  A.  Prout  décrit  sous  le  nom  de  Fenestella  hemitrypa.,  Prout,  p.  444,  PI.  17,  fig.  4, 
une  forme  provenant  des  formations  carbonifères  de  S'  Louis  et  représentant  une  véritable  Hemi- 
trypa.,  ainsi  que  les  figures  permettent  de  le  reconnaître.  Cette  espèce  se  rapproche  de  notre  Henii- 
trypa tciwlla,  Barr. 

(Transaction.^  of  Acad.  Scicn.  of  S'  Louis.  —  Vol.  I.  N"  3.) 

1874.  J.  Hall  donne  la  description  d'une  nouvelle  espèce  appartenant  au  Lower  Helderberg 
group  des  Etats-Unis,  Hcmitrypa  prima,  Hall,  p.  1)8,  et,  en  parlant  du  genre,  il  ajoute  les  observations 
suivantes:  „Le  genre  Hemitrypa,  Phillips,  a  été  fondé  \w\\v  un  groupe  de  Bryozoaires  Fenestelloïdes 
à  côtes  ordinairement  saillantes,  (]ui  divisent  les  rangées  de  pores  sur  la  surface  externe  de  la  colonie. 
Les  crêtes  des  côtes  sont  reliées  ensemble  par  une  série  de  côtes,  qui  sont  fréipiennuent  si  épaissies 
latéralement,    qu'elles  ne  laissent  entre  elles  que  de  petits  pores  arrondis,  s'ouvrant  entre  les  rameaux 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  93 

principaux,  en  séries  de  galeries  rayonnantes  et  formées  par  cette  enveloppe  externe.  Ces  galeries  sont 
reliées  à  l'intérieur  de  la  colonie  par  les  mailles  de  la  surface  interne.  Les  ouvertures  des  cellules 
sont  placées  sur  les  rameaux  principaux  dans  la  même  position  relative  que  chez  les  véritables  Fene- 
steUcu  et  elles  débouchent  dans  les  galeries  ou  dans  les  tubes.  Quand  la  partie  interne  de  ces 
colonies  est  dépourvue  de  l'enveloppe  externe  et  quelquefois  de  petites  jjarcelles  de  côtes,  ces 
colonies  ressemblent  alors  entièrement  aux  vraies  Foiestclla." 

1879.  .J.  Hall  cite  l'espèce  Uemitrypa  hiserialis  du  Lower  Helderberg  group  de  N.  York.  (32* 
Bip.  N.  York  S'  Mus.  Nat.  Hist.) 

1879.  Le  même  savant  décrit  la  variété,  Hemitrypa  hiserialis,  var.  cdlis,  du  Lower  Helderberg 
group  de  N.  York.     (Fal.  of  N.  York,   Vol.  VI.) 

1879.  Selon  Slirabsole,  ce  genre  est  une  vraie  Fencstella,  recouverte  d'une  couche  de  corps 
étrangers  et  encroûtants.  Dans  beaucoup  de  cas,  il  croit  voir  dans  cette  enveloppe  l'espèce  Flustra 
palmata.  Ulrich  a  critiqué  cette  opinion,  et  l'a  déclarée  insoutenable.  Nous  la  réfutons  également 
dans  les  observations  exposées  plus  bas.     (Quart.  Journ.  <jeol.  Soc.) 

1887.  Fœrste  décrit  l'espèce  Hemitrypa  Ulrichi  du  Clinton  group  de  l'Etat  d'Ohio.  (l^nil 
Denison   Univers.) 

188S.  J.  Hall  cite  Hemitrypa  comme  sous-genre  de  Fenestella.  (41  Ami.  Rep.  State  Mus, 
N.  York.) 

1890.  Dans  sa  grande  monographie  des  Bryozoaires  paléozoïques  de  l'Illinois,  Ulrich  décrit  la 
microstructure  de  Hemitrypa,  et  combat  l'interprétation  de  Shrubsole.  Il  décrit  quelques  espèces 
nouvelles  du  terrain  carbonifère,  mais  pas  une  seule  du  Silurien.  Ses  études  comparatives  appro- 
fondies sur  ce  genre  et  ses  rapports  avec  les  autres  genres  de  la  famille  des  Fenestellides  nous  ont 
rendu  plus  d'un  service  dans  notre  travail.  A  uotre  avis,  c'est  le  premier  savant  qui  ait  figuré  et 
décrit  des  coupes  microscopiques  prises  au  travers  de  la  colonie.     (Geol.  Sun:  Hlinois,    Vol.   VIII.) 

S.    Forme  générale. 

Le  genre  Hemitrypa  se  présente  ordinairement  sous  deux  aspects  assez  différents  l'uu  de 
l'autre,  car  tantôt  il  prend  la  forme  d'un  cylindre  mince  et  allongé,  qui  se  rétrécit  lentement  vers  le 
bas;  et  tantôt  celle  d'un  entonnoir  très  large  en  haut  et  se  rétrécissant  rapidement  vers  la  partie 
inférieure. 

On  ne  saurait  attribuer  aux  stades  de  croissance  les  contrastes  qui  se  rencontrent  dans  ia 
forme  générale,  car  on  trouve  des  spécimens  cylindriques  et  infundibuliformes  de  toute  dimension 
et  par  conséquent  de  chaque  stade.  Nous  avons  déjà  dit  que  l'évasement  des  colonies  est  dû  à  la 
fréquente  bifurcation  des  rameaux  principaux,  tandis  que  la  forme  cylindrique  provient  de  la  division 
rare  de  ces  mêmes  éléments. 

On  pourrait  supposer  que  les  colonies  aux  bifurcations  nombreuses  étaient  placées  dans  des 
conditions  plus  favorables  que  celles  dont  les  rameaux  offrent  moins  de  divisions. 

L'origine  des  contrastes  de  ces  deux  formes  qui  appartiennent  au  même  genre,  pourrait  s'expli- 
quer par  l'iniluence  du  milieu  ambiant,  plus  favorable  au  développement  des  formes  en  entonnoir, 
qu'à  celui  des  spécimens  cylindriques.  Ces  derniers  sont  toujours  d'une  structure  très  régulière,  ils 
ne  portent  aucun  pli  à  la  partie  supérieure.  A  ces  formes  viennent  s'adjoindre  des  colonies  en 
entonnoir,  également  régulières  et  montrant  peu  ou  point  de  plis  vers  le  haut.  En  ce  qui  concerne 
la  structure  en  général,  l'évasement  successif  et  les  plis  de  la  partie  supérieure,  ce  genre  offre  assez 
de  ressemblance  avec  Fencstella. 


9-1  prrUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Les  colonies  cylindriques  sont  très  rares  dans  le  genre  Fenestella  et  ses  sous-genres.  Au  con- 
traire, elles  apparaissent  fréquemment  dans  le  genre  Hemitrypa.  L'enveloppe  externe,  qui  contraste 
avec  celle  de  Fenestella,  recouvre  les  spécimens  de  ce  dernier  genre,  et  présente  un  aspect  assez 
bizarre.  Elle  cache  les  ornements  qui  sont  habituellement  visibles  chez  les  Fenestellides,  ainsi  que  le 
réseau  très  fin.  Ce  n'est  que  sur  les  spécimens  dont  l'envelonte  est  usée,  que  l'on  voit  apparaître 
le  réseau  ordinaire. 

3.    Extrémité  inférieure. 

Dans  le  genre  Hemitrypa,  l'extrémité  inférieure  ne  diffère  pas  de  celle  que  nous  avons  décrite 
précédemment. 

En  somme,  Hemitrypa  ressemble  à  Fenestella;  elle  en  diffère  par  l'enveloppe  externe  dont  nous 
étudierons  phis  tard  la  structure  et  l'origine,  et  qui  fait  également  partie  intégrante  de  la  structure 
de  l'extrémité  inférieure. 

L'espèce  Hemitrypa  hohemica,  PI.  15,  donne  lieu  à  des  observations  très  intéressantes.  La 
colonie  infundibuliforme,  presque  toujours  très  régulière,  se  rétrécit  en  descendant  vers  la  base. 
L'enveloppe  externe,  produite  par  l'élévation  des  parties  médianes  des  rameaux  principaux,  gagne  en 
épaisseur.  Sa  surface  externe  porte  sur  la  colonie  entière  des  ouvertures  de  cellules  disposées  en 
rangées  et  disparaissant  complètement  dans  le  voisinage  de  la  base.  La  colonie  dégénère  ainsi  peu 
à  peu  en  un  tronc,  qui  ne  montre  plus  aucune  trace  d'ouvertures  et  sur  lequel  sont  indiquées  les 
carènes  s'étendant  entre  quelques  rangées  isolées  de  cellules. 

A  son  extrémité,  le  tronc  est  quelque  peu  élargi  et  paraît  s'être  partagé  en  extensions 
radiciformes. 

La  surface  d'attache  est  ordinairement  très  exiguë  et  rugueuse,  ce  qui  indique  que  les  racines 
étaient  nécessaires  à  la  colonie  pour  la  fixer  solidement. 

Nous  apprenons  ici  à  connaître  le  mode  de  fixation  des  colonies  cylindriques  aux  corps  étran- 
gers. Les  spécimens  en  entonnoir  ne  montrent  pas  cet  épaississement,  qui  affecte  la  forme  d'un 
tronc,  et  l'on  peut  supposer  qu'ils  étaient  fixés  absolument  de  la  même  manière  que  les  colonies 
infundibuliformes  de  Fenestella  et  de  ses  sous-genres,  c'est-à-dire  que  l'extrémité  inférieure  se  termi- 
nait par  un  renflement  simple,  court  et  généralement  plat,  d'où  partaient  les  racines. 

4.    Bord  supérieur. 

Le  bord  supérieur,  qui  est  rarement  conservé,  ne  se  trouve  guère  que  chez  les  colonies  cylindri- 
ques.   Il  est  arrondi  et  souvent  légèrement  étranglé,  c'est-à-dire  plus  étroit  que  le  corjjs  de  la  colonie. 

Dans  les  formes  cylindriques,  où  la  division  dichotomique  est  peu  fréquente,  la  partie  qui  avoi- 
sine  le  bord  n'est  pas  composée  de  nombreuses  bifurcations,  comme  dans  le  genre  Phyllopora. 

Vu  d'en  haut,  le  bord  supérieur  représente  un  cercle  simple,  régulier,  dont  le  centre  est  occupé 
par  la  roche  qui  remplit  l'intérieur  de  la  colonie.  C'est  ce  que  nous  montrent  la  PI.  11,  fig.  2,  et 
la  PI.  15,  fig.  8  a. 

Dans  les  spécimens  en  entonnoir,  le  bord  supérieur  présente  le  même  aspect  arrondi,  et,  en 
outre,  on  observe  une  double  structure. 

Quelques  individus  forment  des  colonies  tout  à  fait  régulières  et  élargies  en  entonnoir.  Les 
traces  des  plis  se  font  très  rares  ou  manquent  même  entièrement.  D'autres,  au  contraire,  ont  en 
haut  des  plis  assez  ])rnfonds.  (\\\\  sont  (h'jà  l'oitement  marqués  sur  la  moitié  inférieure  de  la  colonie. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOIII^ME.  yr, 

Bien  que  cette  stiuctiue  doive  être  considérée  comme  individuelle,  nous  ferons  remarquer  que 
l'espèce  Hemitrijpa  hohcmica,  PI.  15,  possède  uniquement  des  formes  régulières  en  entonnoir,  élaigies 
à  la  partie  supérieure,  et  avec  de  très  légères  traces  de  plis. 

5.     Surface  externe. 

Les  réseau  des  gem'es  llcmitrypa  et  Fcncstella  est  entièrement  semblable.  Il  se  compose  des 
mêmes  éléments  principaux,  rameaux  et  poutrelles.  Mais  le  principal  caractère  distinctif  entre  ces 
deux  formes  se  trouve  dans  la  structure  de  la  surface  externe.  Il  consiste  eu  ce  que,  dans  Hemi- 
trijpa, les  rameaux  principaux  saillent  fortement  vers  l'extérieur  et  présentent  ainsi  une  couche 
externe  d'aspect  bizarre  qui  entoure  la  colonie  entière.  Nous  avons  fait  des  coupes  microscopiques 
transverses  qui  nous  permettent  de  reconnaître  les  deux  moditications  suivantes: 

1.  Au  milieu  de  chaque  rameau  principal  s'élève  fortement  la  carène  médiane,  qui  se  gontle 
considérablement  et  forme  une  espèce  de  côte  longitudinale.  La  couche  externe,  qui  enveloppe  la 
coloriie,  ne  présente  pas  dans  ce  cas  une  masse  compacte,  mais  elle  consiste  en  des  côtes  longi- 
tudinales, épaisses,  parallèles  les  unes  aux  autres.  Cette  conformation  est  visible  dans  Uemitrypa 
saccidus,  PI.  11  ;  elle  est  si  typique  qu'on  peut  la  reconnaître  à  première  vue  sur  les  espèces  des 
contrées  étrangères,  appartenant  au  même  genre.  C'est  le  premier  degré  des  changements  qui  peuvent 
survenir  par  suite  de  l'élévation  des  rameaux  principaux. 

La  structure  interne  des  colonies  ressemble  ici  entièrement  à  celle  de  Fenestella,  car  les  ouver- 
tures  des   cellules   occupent  leurs   places  primitives  de  chatiue  côté  de  la  carène  fortement  saillante, 

2.  Non  seulement  les  carènes  médianes,  mais  encore  les  rameaux  entiers  saillent  et  s'étendent 
tellement  en  largeur,  que  les  iioutrelles  se  courbent  et  se  réunissent  de  manière  à  former  une 
enveloppe  externe,  complète  et  continue,  qui  entoure  toute  la  colonie,  et  qui  est  reliée  par  des 
rameaux  principaux  à  la  paroi  interne,  régulière. 

Tous  les  rameaux  participant  à  cette  croissance  en  relief,  les  cellules  et  leurs  ouvertures 
sont  également  soulevées  et  ne  restent  plus  à  leurs  places  habituelles. 

Les  rameaux  fortement  élargis  en  haut,  se  touchent  latéralement  et  portent  sur  toute  leur  sur- 
face externe  les  ouvertures  des  cellules,  qui  s'agrandissent  de  même  considérablement  par  ce  processus. 

Les  limites  qui  séparent  chacun  des  rameaux  élargis  de  la  surface  externe,  se  reconnaissent 
encore  assez  bien  sur  plusieurs  individus,  tandis  que,  sur  d'autres,  elles  sont  si  peu  distinctes  que 
l'enveloppe  externe  n'apparaît  plus  que  connue  une  couche  compacte. 

Les  rameaux  principaux  élargis  portent  chacun  deux  séries  de  cellules,  tantôt  rangées  simple- 
ment l'une  à  côté  de  l'autre,  tantôt  séparées  par  une  carène  médiane.  Cette  disposition  constitue 
des  caractères  distinctifs  pour  les  espèces  en  particulier. 

La  paroi  est  donc  formée  d'une  double  couche  dans  les  colonies  de  ce  genre.  Le  réseau 
habituel  des  Fenestellides  se  compose  de  la  couche  inférieure.  Il  porte  en  même  temps  à  l'intérieur 
la  surface  normale,  couverte  par  la  couche  appelée  envelopp>e  externe,  à  côtes  longitudinales,  non 
reliées  entre  elles  ou  bien  à  masse  continue  et  compacte. 

a.    Surface  interne. 

Dans  les  colonies  du  genre  Hemitrypa,  on  peut  considérer  comme  surface  interne,  le  revers 
de  la  partie  primitive,  qui  n'a  subi  aucune  modification  ultérieure. 

En  effet,  si  nous  examinons  la  surface  interne,  nous  apercevons  un  réseau  régulier  que  nous 
connaissons  très  bien  et  qui  se  compose  de  rameaux  principaux  et  de  poutrelles.   Uemitrypa  sacculus 


<)(j  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

est  la   seule   de   toutes   nos   espèces   dont  la   surface   interne,   représentée   par   des   empreintes   très 
distinctes,  nous  donne  une  idée  exacte  de  la  structure  du  réseau. 

La  surface  interne  existe  encore  dans  les  deux  espèces,  Hemitrypa  bohemica  et  tenella^  et  princi- 
palement dans  la  ineniière,  où  la  paroi  de  la  colonie  apparaît  isolée  sur  des  fragments  plus  ou 
moins  grands. 

En  ce  qui  concerne  la  structure  de  cette  surface,  nous  mentionnerons  deux  modifications  : 

1.  La  surface  interne,  c'est-à-dire  la  partie  primitive  de  la  colonie,  est  entièi-ement  analogue 
au  réseau  des  Fenestellides.  Les  éléments  principaux  dont  elle  se  compose  diffèrent  entre  eux.  Les 
mailles  sont  ovalaires  et  disposées  en  rangées  horizontales.  C'est  ce  que  montrent  les  espèces 
Hemitri/pa  saccidus,  ftscina  et  tenella.  Les  rameaux  de  cette  dernière  portent  même  des  côtes 
longitudinales  très  distinctes,  qui  sont  cachées  çà  et  là  par  une  couche  granulée. 

2.  La  conformation  de  la  surface  interne  se  rapproche  beaucoup  de  celle  du  genre  Phyllopora. 
Dans  ce  cas,  les  rameaux  et  les  poutrelles  sont  presque  semblables,  les  mailles  sont  réparties  régu- 
lièrement et  en  rangées  alternantes,  d'où  résulte  la  disposition  en  quinconces.  On  peut  remarquer 
cette  structure  sur  l'espèce  Hemitrypa  bohemica. 

A  l'exception  des  stries  longitudinales,  visibles  sur  les  espèces  Hemitrypa  tenella  et  fiscina,  le 
reste  de  la  surface  est  lisse  et  ne  porte  aucun  autre  ornement. 

La   surface   interne  se  distingue  beaucoup  de  l'enveloppe  externe,    et  ce  contraste  a  donné  lieu 

à  la  création   dé   ce   genre,   avant   même  que   l'on  eut   étudié   de   plus   près  la  structure  interne  en 

général.     Il   était  assez   difficile   autrefois   d'établir  les  rapports  qui  existent  entre  ces  deux  surfaces 

si  différentes  et  c'est  ce  qui,  selon  nous,  a  conduit  à  des  explications  erronées. 

T.    Rapports  et  dififérences. 

Nous  avons  rappelé,  dans  l'Aperçu  historique  de  ce  genre,  que  Mac  Coy  et,  de  notre  temps, 
Shrubsole  et  Zittel  se  sont  prononcés  contre  l'indépendance  de  Hemitrypa.,  qu'ils  considèrent  comme 
un  stade  probablement  avancé  de  Fenestella.  Cette  supposition  est  basée  sur  la  remarque  que  Mac 
Coy  a  faite  le  premier,  en  prétendant  avoir  aussi  observé  sur  de  vraies  Fenestellides  la  couche 
externe  de  Hemitrypa. 

Les  descriptions  publiées  jusqu'à  ce  jour,  et  surtout  les  indications  concernant  la  couche  externe, 
n'ont  pas  été  de  nature  à  apporter  quelque  lumière  pour  la  connaissance  de  ce  genre. 

Shrubsole  regarde  Hemitrypa  comme  une  Fenestella  typique,  qui  est  entièrement  recouverte 
par  le  Bryozoaire  parasitique,  Flustra  palmata,  M''  Coy.  (On  the  brit.  carbon.  Fenestell.  Quart.  Journ. 
of  geol.  Soc.  1879.) 

Nous  espérons  cependant  que  nos  descriptions,  basées  sur  des  matériaux  bien  conservés  et  sur 
la  structure  interne  rendue  accessible  par  des  coupes  microscopiques,  contribueront  à  donner  la 
preuve  que,  si  Hemitrypa  possède  à  l'intérieur  de  la  colonie  un  réseau  semblable  à  celui  de  Fene- 
stclla,  on  voit  cependant  surgir,  par  suite  de  la  croissance  en  relief  des  rameaux  principaux,  des 
modifications  et  des  caractères  distinctifs  d'une  valeur  telle,  qu'il  semble  très  juste  de  réunir  dans 
un  genre  indépendant  des  formes  si  contrastantes. 

Dans  nos  études  sur  ce  genre,  nous  avons  décrit  plusieurs  stades  de  développement,  ainsi  que 
les  modifications  qui  se  produisent  dans  leur  aspect  par  la  croissance  en  relief  des  rameaux  princi- 
paux. Nous  avons  voulu  par  là  indiquer  le  résultat,  sans  avoir  eu  toutefois  sous  les  yeux  les  stades 
intermédiaires  de  cette  transition. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHKME.  97 

Eu  disant  que  les  rameaux  s'élèvent  graduellement  en  relief,  nous  ne  prétendons  pas  posséder 
une  série  de  ces  développements,  nous  avons  pour  but  d'arriver  au  genre  moins  connu  Hemitrtjpa,  en 
prenant  pour  point  de  départ  la  forme  bien  connue  de  Fenestella. 

Parmi  nos  nombreux  spécimens,  il  n'en  existe,  à  notre  connaissance,  aucun  qui  représente 
un  stade  intermédiaire  dans  la  croissance  des  rameaux  principaux.  Chez  tous,  la  croissance  est 
à  l'état  parfait  et  les  rameaux  présentent  l'aspect  que  nous  avons  indiqué. 

La  surface  interne  du  corps  proprement  dit  et  celle  de  la  couche  externe,  réunies  ensemble, 
fournissent  par  leurs  contrastes  un  caractère  typique  qui  ne  se  voit  dans  aucune  autre  forme  connue 
jusqu'à  ce  jour,  et  que  l'on  ne  retrouve  dans  aucun  autre  genre. 

Parmi  les  4  espèces  que  nous  possédons,  Hvmitrypa  sacculus  est  celle  qui  offre  les  modifications 
les  moins  importantes  au  point  de  vue  de  la  croissance  des  côtes  longitudinales,  tandis  que,  dans 
Hemitryjpa  bohemica  et  tendla,  ces  mêmes  éléments  forment  déjà  une  enveloppe  continue.  Hemitr. 
fiscina  est  fondée  sur  un  spécimen  moins  bien  conservé,  qui  ne  peut  nous  servir  pour  l'étude  de  la 
structure  interne. 

8.    Distribution  des  espèces  du  genre  MIemitryptt. 

Si  l'on  jette  un  coup  d'œil  sur  la  liste  complète  des  Bryozoaires  du  terrain  silurien  de  la 
Bohême,  on  voit  que  3  espèces  de  HemitryiM  apparaissent  dans  la  bande  f  2,  et  une  seule  dans  la 
bande  e  2.  Cette  dernière,  Hemitrypa  fiscina,  bien  que  fondée  sur  un  spécimen  défectueux,  montre 
sur  ses  deux  surfaces  des  contrastes  que  l'on  distingue  immédiatement  et  qui  permettent  de  lui 
assigner  en  toute  sûreté  un  rang  parmi  les  3  autres  formes  du  même  genre. 

La  plus  grande  distribution  de  cette  espèce  a  donc  lieu  dans  la  couche  à  Bryozoaires  du 
calcaire  blanc  de  la  bande  f2,  où  apparaissent  ordinairement  les  espèces  Hemitrypa  sacculus  et 
bohemica.  Des  couches  siluriennes  des  contrées  étrangères,  on  ne  connaît  que  deux  espèces  bien 
définies,  Hemitrypa  prima,  et  biserialis,  dont  J.  Hall  a  donné  la  description,  et  qui  proviennent  du 
groupe  de  Lower  Helderberg. 

Le  nombre  de  ces  espèces  sera  probablement  augmenté  par  l'adjonction  de  quelques  autres  qui 
ont  été  décrites  par  ^P  Coy  et  Lonsdale,  mais  dont  les  figures  insuffisantes  n'indiquent  pas  assez 
clairement  les  caractères. 

Dans  les  divisions  supérieures  des  horizons  paléozoïques,  la  distribution  de  Hemitrypa  est  plus 
étendue.  Nous  obtenons  5  espèces  du  Dévonien  de  l'Amérique  et  1  du  Dévonien  de  l'Angleterre, 
8  espèces  du  terrain  carbonifère  de  l'Amérique  et  1  du  même  terrain  de  l'Angleterre. 

Ces  indications  sont  contenues  dans  nos  listes  des  Bryozoaires  provenant  dos  couches  supé- 
rieures des  étages  paléozoïques. 

D'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  la  plupart  des  formes  siluriennes  du  genre  Hemitrypa, 
décrites  jusqu'à  ce  jour,  apparaissent  dans  notre  bassin.  11  est  bien  possible  qu'un  certain  nombre 
d'espèces,  considérées  comme  des  Fenestella,  soient  un  jour  rangées  dans  le  genre  Hemitrypa. 


13 


98  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

9.    Description  des  espèces. 

Heniitrj'pa  Boliemica.    Barr. 

FI.  K). 

Colonie  ordinairement  en  entonnoir  régulier,  s'élargissant  rapidement  vers  le  haut,  rarement 
cylindrique  et  parfois  recourbée. 

Le  plus  souvent,  il  ne  reste  de  la  paroi  de  la  colonie  que  des  fragments  fixés  sur  les 
empreintes  de  la  surface  interne.  Ce  cas  se  présente  surtout  dans  les  formes  larges.  Vers  -le  bas, 
la  colonie  se  rétrécit  toujours  et,  dans  les  spécimens  où  l'extrémité  inférieure  est  conservée,  elle 
dégénère  en  une  espèce  de  tronc  formé  par  l'épaississement  de  la  paroi,  à  la  structure  de  laquelle 
Tenveloppe  externe  participe  pour  plus  de  moitié.  Ce  tronc  est  assez  tranché  et  distinct  du  reste 
de  la  colonie,  car  il  ne  porte  pas  d'ouvertures  de  cellules.  C'est  à  peine  si  les  carènes  qui  courent 
entre  les  rangées  de  cellules  sont  marquées.  Voir  fig.  14. 

La  paroi  atteint  environ  1"""'  1  d'épaisseur,  dimension  plus  considérable  dans  le  voisinage  du 
tronc,  où  elle  passe  et  forme  une  masse  calcaire  sans  aucun  ornement  et  d'un  diamètre  de  4  """ 
à  peu  près. 

Le  tronc  s'élargit  un  peu  vers  le  bout  inférieur,  duquel  les  racines  paraissent  partir,  et  il  se 
termine  par  une  plaque  d'attache,  rugueuse,  qui  servait  à  tixer  la  colonie. 

La  surface  externe  enveloppe  la  colonie  entière.  Elle  forme  une  couche  continue,  reliée 
par  les  rameaux  principaux  à  la  partie  interne,  qui  est  d'une  structure  différente. 

Sur  la  surface  externe,  on  distingue  des  ouvertures  rondes,  disposées  en  rangées  très  serrées  et 
de  ()"""  125  de  diamètre.  Entre  chaque  double  rangée,  s'étendent  des  stries  longitudinales  saillantes, 
caractéristiques  pour  cette  espèce. 

A  propos  de  ces  stries,  nous  ferons  les  observations  suivantes: 

1.  De  chaque  côté  d'une  strie,  est  située  une  rangée  d'ouvertures  de  cellules.  Cette  conforma- 
tion se  trouve  également  dans  Fenestella,  où  la  carène  médiane  est  pourvue  latéralement  d'une 
rangée  d'ouvertures. 

2.  En  comparant  entre  elles  les  surfaces  externe  et  interne  de  cette  espèce,  nous  remarquons 
que,  sur  la  surface  externe,  les  stries  longitudinales  qui  séparent  les  rangées  d'ouvertures  de  la 
manière  que  nous  venons  d'indiquer,  correspondent  à  l'espace  médian  des  rameaux  de  la  partie  interne. 

On  voit  par  là  que  les  stries  longitudinales  répondent  entièrement  aux  carènes  médianes. 
Les  rameaux,  en  s'élevant  au-dessus  de  la  surface,  ont  donc  conservé  la  carène  médiane,  qui 
apparaît  sur  la  couche  externe  sous  la  forme  de  stries  longitudinales.  Dans  la  description  générique, 
nous  avons  déjà  décrit  l'origine  et  le  mode  de  formation  de  cette  couche.  Nous  ajouterons  pour 
cette  espèce  ([ue  les  rameaux  en  relief  et  élargis  en  haut,  ont  perdu  ici  leur  indépendance  à  un 
tel  degré  que  les  limites  qui  les  séparent  ne  sont  même  plus  indiquées  et  que,  par  conséquent,  la 
couche  externe  ne  forme  plus  qu'une  masse  compacte. 

La  surface  interne  se  compose  d'un  réseau  dans  lequel  les  rameaux  et  les  poutrelles  sont 
à  peu  près  semblables.  On  n'ajjcrçoit  pas  les  ouvertures  des  cellules  sur  les  rameaux,  parce  que 
ceux-ci,  en  croissant,  les  ont  soulevées  dans  la  couche  externe. 

Les  mailles  sont  ovalaires  ou  bien  subpolygonales.  Leur  plus  grand  diamètre  atteint  de  0'""*  (iH 
à  0"""  9.     Elles  sont  disposées  en  rangées  alternantes  et  «n  quinconces. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÈME.  99 

L'espace  compris  dans  les  intervalles  est  plat  et  lisse. 

Sur  beaucoup  de  spécimens,  l'empreinte  de  la  couche  interne  est  indiquée  sous  la  forme  de 
tubercules  distribués  en  quinconces.  Quelquefois  aussi,  nous  remarquons  l'empreinte  de  l'enveloppe 
externe,  sur  laquelle  les  ouvertures  des  cellules  sont  représentées  par  de  petits  tubercules,  et  les 
stries,  i)ar  des  rainures  longitudinales,  fig.  18. 

Dimensions.  Les  petits  spécimens  sont  cylindriques  et  s'élargissent  un  peu  vers  le  haut.  Ils 
ont  une  longueur  de  18™™  environ.     Les  plus  grands,  infundibuliformes,  atteignent  (iO""". 

Rap2).  et  différ.  Le  caractère  typique  du  genre  Fenestella  est  représenté  dans  cette  espèce  par 
les  stries  longitudinales,  qui  remplacent  la  carène  médiane  sur  la  surface  externe.  Par  la  surface 
interne  avec  ses  éléments  principaux  semblal)les  et  ses  mailles  ovalaires,  subpolygonales,  disposées 
en  quinconces,  elle  se  rapproche  beaucoup  de  FliyUopora. 

Cette  conformation  nous  fournit  une  nouvelle  preuve  assez  importante  en  faveur  de  l'autonomie 
du  genre  Hemitrijpa. 

Hemitrypa  hohemica  se  distingue  de  ses  congénères  par  les  stries  de  la  surface  externe,  qui 
sont  très  visibles  à  l'œil  nu;  de  plus,  par  les  quinconces  d'ouvertures  de  cellules  et  la  ressemblance 
entre  les  éléments  du  réseau  de  la  surface  interne. 

Crisement  et  local.  Cette  espèce  provient  des  calcaires  blancs,  riches  en  Bryozoaires,  de  la 
bande  f2,  Konêprus. 

Hemitrypa  fiscina.    Pocta. 
PI.  8. 

La  colonie  a  la  forme  d'un  cône  renversé,  un  peu  rentié  au-dessus  de  la  moitié  de  la  hauteur. 
Elle  s'affile  régulièrement  vers  le  bas,  comme  la  convergence  des  rameaux  principaux  permet  de 
le  supposer  et  aussi  comme  nous  l'avons  trouvé  en  préparant  le  spécimen  figuré. 

Le  bord  supérieur  paraissant  conservé,  nous  pensons  avoir  sous  les  yeux  la  colonie  presque 
complète. 

Le  spécimen  a  subi  une  compression  latérale;  la  couche  externe  est  lixée  sur  la  roche.  On 
distingue  sur  une  moitié  du  spécimen  l'empreinte  négative  de  la  surface  interne,  et  sur  l'autre,  la 
colonie  elle-même,  vue  par  la  surface  interne.  La  surface  externe  n'est  visible  qu'aux  endroits  où  des 
fragments  de  la  colonie  se  sont  detaciies.  Elle  est  couverte  de  très  petites  ouvertures  de  cellules 
rondes,  d'un  diamètre  de  0"""  13  environ,  et  disposées  en  rangées  longitudinales  alternantes.  Entre 
chaque  double  rangée,  s'étend  une  arête  longitudinale  faiblement  marquée. 

La  conformation  de  la  surface  interne  est  la  même  que  dans  le  genre  FencstvUa.  Les  rameaux 
principaux  sont  épais,  droits,  parallèles  entre  eux,  et  se  divisent  peu  dichotomiquement.  Leur  surface 
est  couverte  de  stries  fines,  longitudinales,  et  leur  largeur  atteint  0""'  3  environ. 

Les  poutrelles  sont  plus  courtes  que  les  rameaux  et  d'une  largeur  presque  égale  à  ceux-ci. 
Elles  s'épaississent  à  leur  point  de  rencontre  avec  les  rameaux  principaux,  et  leur  surface  est  aussi 
couverte  de  stries  longitudinales. 

Les  mailles  sont  ovalaires,  régulières,  distribuées  en  rangées  horizontales  plus  ou  moins  distinctes. 
Leur  longueur  est  de  0"""  38,  et  leur  largeur,  de  O™'"  25  à  0"'""  3. 

Dimensions.     La  hauteur  de  la  colonie  atteint  20""",  et  sa  plus  grande  largeur,  !i""". 

13* 


10(1  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Eapp.  et  diffcr.  Cette  espèce,  fondée  sur  un  spécimen  unique,  un  peu  défectueux,  ressemble 
assez  à  Hemitryjoa  hohemica.  Elle  en  diffère  par  la  conformation  de  la  surface  interne,  dont  les 
mailles  sont  en  rangées  horizontales  et  verticales  régulières,  ainsi  que  par  la  striation  des  rameaux 
et  des  poutrelles. 

La  structure  de  la  surface  interne  de  Hcmitrypa  fiscina  est  semblable  à  celle  de  Fenestella, 
tandis  que  celle  de  Hemitrupa  hohemica  rapproche  cette  dernière  du  genre  PhyUopora. 

Gisement  et  local.     Le  spécimen  décrit  provient  de  Lodenitz,  c2. 


Hemitrj'pa  sacculus.    Barr.  sp. 
PI.  11. 

Itetepora  sacculus,  Barr.  —  Bir/shy,  Tiiesaurus  siluricus,  p.  200. 

La  forme  de  la  colonie  se  présente  à  nos  yeux  sous  deux  aspects  différents: 

1.  Quelques  spécimens  sont  coniques,  cylindriques  ou  sacciformes;  ils  se  rétrécissent  lentement 
vers  le  bas.    Dans  ce  groupe,  le  bord  supérieur,  simplement  arrondi,  ne  montre  aucune  trace  de  plis. 

2.  D'autres  colonies  sont  étalées,  infundibuliformes,  et  vont  en  s'élargissant  rapidement  vers  le 
haut.    Le  bord  supérieur  parait  aussi  simplement  arrondi,  mais  il  porte  souvent  des  plis  très  marqués. 

Ces  deux  formes,  dont  nous  avons  attribué,  p.  93,  le  développement  au  milieu  ambiant  plus  ou 
moins  favorable,  ne  présentent  aucun  groupe  autonome;  au  contraire,  elles  sont  reliées  entre  elles 
par  des  formes  intermédiaires. 

La  colonie  se  termine  à  la  base  par  un  tronc  qui  résulte  de  Tépaississement  de  la  paroi.  Il 
s'élargit  un  peu  plus  bas,  et  a  dû  être  fixé  aux  corps  étrangers  par  des  racines  latérales. 

La  partie  interne  et  primitive  de  la  colonie  ressemble  entièrement  à  celle  d'une  Fenestella. 
Sur  les  spécimens  entiers,  il  n'est  possible  de  la  distinguer  qu'au  moyen  de  coupes  transverses. 

Les  rameaux  principaux  sont  droits,  assez  épais,  souvent  divisés  dichotomiquement,  surtout  chez 
les  formes  larges,  en  entonnoir.  Leur  largeur  est  de  0""»  2.5  à  0™"'  3.  Ils  portent  de  chaque  côté 
une  rangée  d'ouvertures  de  cellules,  dont  le  diamètre  atteint  à  peu  près  0""*  G.  Ces  ouvertures  sont 
disposées  en  lignes  droites,  dont  elles  s'écartent  un  peu  dans  le  voisinage  des  angles. 

Les  poutrelles  sont  courtes,  passablement  épaisses,  larges  de  0  ""^  2  à  0  "•"■  3.  Elles  s'épaississent 
peu  aux  angles  et  ne  portent  pas  de  cellules.  Le  long  de  leur  partie  médiane  s'étend  une  carène, 
dont  l'arête  est  assez  vive. 

Les  mailles  sont  ovalaires  et  distribuées  assez  régulièrement  eu  rangées  horizontales  et  verti- 
cales. Leur  longueur  atteint  0  """  7,  et  leur  largeur,  0  """  4.  Les  carènes  des  rameaux  principaux 
saillent  très  fortement  et  s'étendent  à  leur  sommet  en  forme  de  stries  longitudinales  d'environ  0"""  4  de 
largeur.  Ces  stries  ne  s'écartent  jamais  de  la  ligne  médiane  des  rameaux,  même  dans  les  courbes  et 
les  bifurcations.     A  leur  base,   se  trouvent  les  orifices  des  cellules,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Les  intervalles,  qui  séparent  ces  stries  très  saillantes,  sont  constamment  remplis  par  la  roche. 
La  partie  interne  cellulifère  du  rameau  n'est  donc  pas  visible  de  l'extérieur,  mais  elle  apparaît  dans 
les  sections,  ou  bien  quand  les  stries  longitudinales  sont  enlevées. 

L'enveloppe  externe  de  cette  espèce  ne  forme  pas  une  couche  compacte,  continue  ;  elle  se 
compose  d'arêtes  longitudinales  parallèles,  qui  suivent  dans  chaque  courbe  et  bifurcation  les  rameaux 
principaux  situés  au-dessous  d'elles. 


DE  BRYOZOAIRES,  EX  BOHÊME. 


Les  bifurcations,  très  faciles  à  ob- 
server sur  les  arêtes  externes  longitudi- 
nales, varient  eu  nombre,  suivant  la 
forme  générale  de  la  colonie.  Dans  les 
spécimens  cylindriques,  elles  sont  assez 
rares,  et,  au  contraire,  plus  fréquentes 
dans  les  colonies  tiabelliformes. 


L'enveloppe  externe ,  composée 
d'arêtes  longitudinales  parallèles,  reste 
conservée  sur  des  fragments  qui  pro- 
viennent de  différents  spécimens.  Les 
figures  (le  la  PI.  1 1  nous  montrent  cette 
conformation.  Dans  les  lacunes  produites 
par  le  détachement  des  parcelles  de  l'en- 
veloppe externe,  on  aperçoit  le  réseau,  semblable  à  celui  de  Fcnestella  ou,  plus  souvent  encore,  l'em- 
preinte de  la  surface  interne  de  la  colonie.  Celle-ci  est  formée  par  le  réseau,  que  nous  avons  déjà 
décrit,  et   les   rameaux  principaux  semblent  y  être  aussi  pourvus  d'une  carène  médiane  à  arête  vive. 

Les  empreintes  de  la  surface  interne  portent  des  tubercules  ovalaires,  représentant  le  remplissage 
des  mailles. 

Dimensions.  Pour  bien  mettre  en  évidence  les  proportions  qui  existent  entre  la  hauteur  et  la 
largeur  de  quelques  spécimens,  nous  indiquons  ici  ceux  sur  lesquels  nous  avons  pu  le  mieux  constater 
les  dimensions. 

Hautrur  Largeur 

1"  spécimen lô"""'  7""" 


Eiftiirc  4. 
Hemitrypa  sacculus. 

Coupe  grossie. 


L  Formes  cylindriques: 


IL   Formes  en  entonnoir: 


()icnie 
Oième 

FJème 
7icme 


"^IJ  . 

( 

25  „ 

12 

34  „ 

10 

40  „ 

10 

15  „ 

25 

20  „ 

26 

32  „ 

40 

Bapp.  et  différ.  D'après  notre  métliode  comparative  basée  sur  les  modifications  qu'éprouve  la 
colonie  pendant  la  croissance,  nous  pouvons  considérer  cette  espèce  comme  le  premier  stade  de 
développement  de  Fencstclla  vers  le  genre  Hemitrypa.  Ici,  les  carènes  des  rameaux  saillent 
seules  sans  se  réunir  sur  la  surface  externe,  tandis  que,  dans  les  autres  espèces,  les  rameaux  entiers 
sont  en  relief  et  se  réunissent  ensemble  par  les  côtés.  C'est  ce  qui  distingue  Hemitrypa  sacculus 
de  toutes  les  autres  espèces  connues  jusqu'à  présent. 

Gisement  et  local.  Cette  forme  n'est  pas  très  rare  dans  les  calcaires  blancs  de  Kom'prus,  f  2. 
Dans  le  Thésaurus  siluriens  de  Bigsby,  on  a  indiqué  par  erreur  la  bande  c2  de  Konéprus. 


Hemitrypa  tenella.    Barr. 
PI.  15. 

Colonie   infundibuliforme,  s'élargissant  très  rapidement  vers  le  haut  et  pourvue  de  plis  plus  ou 
moins  profonds.     Le  bord  supérieur  et  l'extrémité  inférieure  ne  sont  pus  conservés. 


102  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

L'enveloppe  externe  se  compose  d'une  couche  continue,  et  porte  sur  sa  surface  des  orifices 
de  cellules,  petits,  ronds  et  d'un  diamètre  de  0"""  1  environ,  qui  sont  disposés  en  séries.  Sur  la 
surface  de  beaucoup  de  spécimens,  on  remarque,  après  deux  rangées  d'orifices,  des  sutures  faiblement 
marquées,  indiquant  les  limites  des  rameaux,  qui  deviennent  saillants  par  la  croissance.  Deux  rangées 
d"orifices  appartiennent  donc  toujours  à  chaque  rameau,  qui  est  séparé  du  rameau  voisin  par  une 
suture  eu  zigzag.  Sur  les  colonies  régulières,  représentées  par  la  majorité  de  nos  spécimens,  les 
orifices   des   cellules  sont  petits,  et  les  intervalles  qui  les  séparent  les  uns  des  autres,  lisses  et  unis. 

Chez  d'autres  individus,  dont  l'épaississeraent  général  dénote,  selon  nous,  un  stade  avancé,  les 
intervalles  des  orifices  prennent  dans  les  nœuds  la  forme  de  tubercules.  Cette  conformation  modifie 
l'aspect  extérieur  de  cette  envelopi)e  ;  les  orifices  des  cellules  s'agrandissent  et  atteignent  un  diamètre 
de  0™"'  15  environ.  Les  sutures  que  l'on  remarquait  entre  les  rameaux  primitifs  disparaissent  entière- 
ment, et  l'enveloppe  se  transforme  en  une  couche  tout  à  fait  indépendan  e,  dont  la  communication 
avec  la  partie  interne  de  la  colonie  ne  peut  se  voir  que  sur  les  sections  transverses  horizontales. 

La  surface  interne  possède  la  même  structure  que  dans  Fenestella. 

Les  rameaux  principaux  sont  minces,  larges  de  0"""  15,  ordinairement  ornés  de  stries  longitudi- 
nales, recouvertes  çà  et  là  par  une  couche  granulée.  Les  poutrelles  sont  plus  courtes  et  plus  minces, 
car  leur  largeur  atteint  à  peu  près  0'""'  12.  Elles  sont  distribuées  réguhèrement  et  ne  portent  aucun 
ornement  sur  leur  surface. 

Les  mailles  sont  également  disposées  régulièrement.  Elles  sont  ovalaires,  longues  de  0"""4 
environ  et  larges  de  0"""  3. 

La  plupart  du  temps,  les  colonies  ne  représentent  que  des  empreintes  de  la  surface  interne, 
sur  lesquelles  restent  fixées  par  places  des  parcelles  de  la  paroi,  dont  l'épaisseur  est  environ  de 
Qmm  7_     On  trouve  aussi  des  empreintes  de  la  surface  externe. 

Dimensions.  Les  représentants  de  cette  espèce  sont  tous  comprimés,  les  uns  latéralement,  les 
autres,  de  haut  en  bas.  Ce  n'est  donc  qu'avec  beaucoup  de  difficulté  que  l'on  peut  constater  les 
dimensions.    Le  plus  grand  spécimen  a  une  hauteur  de  25""",  et  une  largeur  d'environ  50"""'  au  sommet. 

lia])}),  et  diff'ér.  Cette  espèce  ressemble  à  Hcmitnjpa  hoJteniica  et  à  Hemitrypa  ftscina.  Celles-ci 
s'en  distinguent  par  la  carène  qui  sépare  les  rangées  d'orifices,  sur  l'enveloppe  externe.  En  outre,  les 
sutures  se  remarquent  encore  très  bien  entre  quelques  rameaux  saillants,  dans  les  spécimens  de 
Hcmit)'ijpa  tenella. 

G-isement  et  local.     Calcaires  blancs  de  Konrpnis,  f  2. 

Genre  ijetntnntoporfi.    Pocta. 

PI.  2. 

Nous  avons  établi  ce  nouveau  genre  pour  3  colonies  en  forme  de  jilaiiues,  très  rapprochées 
des  espèces  que  certains  savants  associent  au  genre  Cellcpora. 

Cette  dernière  dénomination  n'est  ([u'iin  nom  collectif  pour  des  types  très  divers,  et  notamment 
pour  les  formes  paléozoïques. 

En  étudiant  les  représentants  du  genre  Ccllojmra  des  foruiations  tertiaires  et  récentes,  Ton 
acquiert  bientôt  la  conviction  cpie  ces  formes  paléozoïïiues  offrent  de  grands  contrastes. 

Outre  les  3  espèces  que  nous  avons  réunies  dans  notre  nouveau  genre,  et  dont  nous  allons 
donner  la  description,  nous  possédons  un  autre  sijécimeu  défectueux  (jue  nous  n'avons  pu  déterminer 
sûrement  et  que  nous  associons  ici  provisoirement,  iiarce  qu'il  nuintre  une  couche  externe,  unique. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  103 

1.    Forme  générale. 

Nous  nous  contenterons  d'indiquer  les  principaux  caractères  génériques. 

La  colonie  forme  des  extensions  planes,  semblables  à  des  couches  encroûtantes,  (jui  se  déploient 
de  deux  manières: 

1.  La  colonie  est  dendroïde,  à  bifurcations  étendues  sur  un  plan,  de  sorte  que.  des  deux  côtés 
du  tronc  princijial  d'une  largeur  inépale,  partent  des  branches  lobées,  arrondies  à  leur  extrémité 
antérieure  et  ])arfois  un  peu  élargies.     Voir  l'I.  2,  fig.  9,   10  et  16. 

2.  La  colonie  est  composée  de  simples  extensions  minces,  dont  les  contours  primitifs,  complè- 
tement irréguliers,  à  ce  qu'il  semble,  ne  peuvent  plus  être  constatés,  parce  que  les  plaques  n'appa- 
raissent que  sous  la  forme  de  fragments  ovalaires.     Voir  PI.  2,  fig.  20. 

La  forme  générale,  assez  différente  dans  ces  deux  cas,  offre  cependant  des  caractères  communs 
d'une  certaine  importance,  parmi  lesquels  nous  citerons  d'abord  la  structure  des  deux  surfaces  que 
nous  distinguons  sur  les  corps  en  forme  de  plaques.  Nous  nommons  surface  antérieure,  celle  qui 
est  visible  sur  la  roche,  chez  toutes  les  espèces  que  nous  réunissons  ici,  et  surface  postérieure,  celle 
qui  est  cachée  par  la  roche. 

S.    Surface  antérieure. 

Cette  surface  possède  dans  toutes  les  espèces  le  même  caractère:  elle  porte  les  cellules.  Sa 
conformation  varie  un  peu,  suivant  la  forme  générale  de  l'espèce.  Dans  les  formes  lobées,  elle  est 
bombée  au  milieu  de  la  branche  ou  lobe,  tandis  que,  daus  les  colonies  en  plaques,  elle  est  plane  et 
unie.  Elle  est  couverte  de  cellules  qui  présentent  un  caractère  commun,  en  ce  qu'elles  sont  peu 
profondes  et  qu'elles  ont  une  petite  ouverture  au  milieu  du  fond.  En  ce  (jui  concerne  leur  aspect 
et  leur  position,  l'on  remarque  les  particularités  suivantes  : 

1.  Les  cellules  ont  des  contours  ovales  allongés. 

a)  Elles  sont  juxta-posées  sans  ordre  et  séparées  par  des  intervalles  qui  portent  eux-mêmes  de 
petits  orifices  secondaires.  Ceux-ci  sont  ronds,  inégaux  entre  eux,  et  forment  une  série  unique 
dans  les  intervalles.  Il  en  résulte  une  belle  structure  très  déliée,  reproduite  sur  la  PI.  2, 
tig.  12,  Lcmm.  frondosa. 

Nous   ajouterons   que  Ulrich  avait  désigné  par  le  nom  de  fossettes,  les  orifices  des  inters- 
tices, et  par  celui  de  tuhcs  interstitiaux,  les  cellules. 

b)  Les  ouvertures  des  cellules  sont  en  rangées  alternantes,  d'où  résulte  sur  la  surface  la  dispo- 
sition  en   quinconces.     Les   interstices,   compacts,    ne   montrent  aucun  orifice  secondaire,   PI.  2, 

fig.  15,  Lciiim.  simpJcx. 

2.  Le  contour  des  cellules  est  pentagonal  ou  hexagonal.  Elles  sont  très  serrées  les  unes 
contre  les  autres,  Levim.  angulosa,  PI.  2,  fig.  21. 

Les  espèces  que  nous  mentionnons  dans  la  catégorie  sub  1,  ont  une  forme  extérieure  branchue, 
tandis  que  l'espèce  citée  suh  2  n'est  représentée  que  par  des  fragments  de  plaques. 

Il  nous  reste  encore  à  décrire  la  structure  interne  du  corps  et  la  place  des  cellules  à  l'intérieur 
des  branches.  Nous  avons  réussi  à  faire  une  section  de  l'une  des  branches  de  Lnmm.  frondosa.  Nous 
l'avons  exposée  sur  la  fig.  ô,  dans  le  texte.  On  remarque  deux  sortes  de  cellules,  ainsi  qu'on  peut 
le  constater  en  observant  la  surface  antérieure  de  cette  espèce.  Les  unes  se  distinguent  par  des 
dimensions  considérables;  nous  les  nommons  cdhdes  primaires.  Elles  apparaissent  sur  la  section 
comme  de  petits  sacs  rétrécis  vers  le  bas  et  fermés  à  leur  partie  supérieure  par  un  plancher  qui,  vu 


104  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

d'en  haut,  montre  le  fond  de  la  cellule  peu  profonde,  portant  une  ouverture  médiane.  Chaque  cellule 
semble  donc  partagée  en  deux  parties  par  un  diaphragme  horizontal,  percé  au  milieu.  Ce  fait  offre 
un  caractère  très  important  pour  la  place  à  assigner  à  ce  nouveau  genre  dans  le  système.  Nous  en 
reparlerons  plus  bas,  en  exposant  nos  considérations. 

A  côté  des  cellules  primaires  courent  parallèlement  les  cellules  étroites,  qui  se  trouvent  dans 
les  interstices  et  que  nous  nommons  cellules  accessoires. 

Nous  trouvons  une  structure  semblable  dans  la  surface  antérieure  de  quelques  Bryozoaires  décrits 
par  Ulrich  (Palacoz.  Amer.  Bryozoa.)  Les  genres  Cjstodictya  Ulrich,  PacJii/dictija  Ulrich,  Ceramopora 
Hall  et  autres,  qui  offrent  entre  eux  quelque  analogie,  montrent  toutefois  des  caractères  entièrement 
différents.  Dans  la  description  des  cellules  accessoires  et  des  espèces  en  général,  Ulrich  emploie  des 
dénominations  nouvelles  et  met  de  côté  les  termes  en  usage  pour  les  Bryozoaires  des  formations  plus 
récentes.  En  citant  son  travail  dans  notre  Aperçu  historique,  nous  avons  parlé  de  ces  nouveaux 
noms.  Nous  ne  le  suivrons  pas  dans  cette  voie,  mais  nous  nous  efforcerons  de  faire  accorder  autant 
que  possible  nos  dénominations  avec  celles  qui  existent  déjà. 

La  structure  mentionnée  ci-dessus  nous  offre  les  caractères  les  plus  marquants  que  nous  puis- 
sions distinguer  sur  la  coupe  microscopique  de  l'espèce  Lemm.  frondosa.  Il  nous  a  été  impossible 
d'examiner  de  la  même  manière  les  deux  autres  espèces,  parce  que,  en  tentant  de  faire  une  coupe, 
nous  aurions  risqué  d'endommager  les  petits  fragments  de  celles  dont  les  rares  représentants  se 
bornent  aux  originaux  figurés. 

3.    Surface  postérieure. 

La  surface  postérieure  offre  la  même  conformation  dans  les  trois  espèces.  Elle  est  plate  et 
peut  se  fixer  facilement  aux  corps  étrangers.  Elle  paraît  se  composer  d'une  paroi  assez  épaisse, 
couverte  de  rides  fines.  Dans  les  spécimens  lobés,  les  rides  se  montrent  sous  la  forme  d'arcs  recour- 
bés en  avant,  dont  les  parties  latérales  se  réunissent  aux  côtés  du  lobe  et  y  forment  des  rides  longi- 
tudinales, PI.  2,  fig.  13  et  17.     Sur   l'espèce   lamelleuse,    les   rides  ne  sont  que  faiblement  marquées. 

Sur  la  surface  postérieure  de  Lemm.  simplex,  on  remarque  encore,  outre  les  rides,  de  petites 
rainures  longitudinales  qui  correspondent  aux  empreintes  des  interstices. 

Tels  sont  les  principaux  caractères  que  nous  offrent  les  3  espèces  typiques  réunies  dans  ce 
genre.  Quant  à  la  quatrième  espèce,  ?  Lemm.  indisfincta,  que  nous  avons  associée  provisoirement 
aux  trois  précédentes,  nous  n'en  avons  fait  aucune  mention  dans  la  diagnose  du  gem-e,  à  cause  de 
l'état  très  défectueux  de  l'original,  et  aussi  parce  qu'elle  présente  plusieurs  caractères  différents  de 
ceux  que  nous  avons  signalés  dans  la  diagnose  générale,  ainsi  que  nous  le  verrons  dans  la  description 
de  ce  fragment. 

4.    Rapports   et  différences. 

Le  genre  Lemmatopora  se  rapproche  le  plus  du  genre  Ptilodictija  Lonsdale,  et  doit  prendre 
place  dans  la  famille  de  cette  dernière  forme  si  répandue. 

■  Dans  l'Aperçu  historique,  nous  avons  reproduit  la  diagnose  générique  de  Ftilodicti/a,  et  nous 
répéterons  ici  la  description  courte,  mais  suffisante,  que  Zittel  donne  dans  son  Traité  de  Paléontologie. 
„Colonie  mince,  comprimée,  étroite,  lanu'lleuse  ou  acinacifornu',  la  plupart  du  temps  simple,  rarement 
divisée  dichotomiqucnu'ut,  affilée  latéralement,  composée  de  deux  couches  de  cellules  adossées  l'une 
à  l'autre  et  séparées  par  un  septuni  médian  composé  de  deux  lames.  Les  cellules  tubuleuses,  serrées, 
se   dirigent   obliquement   ou   perpendiculairement   de  l'intérieur  vers  l'extérieur  et  forment  avec  leurs 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÈME.  105 

ouvertures  non  rétrécies,  ovales  ou  polygonales,  des  rangées  régulières  longitudinales  et  transversales 
d'ouvertures  sur  les  deux  surfaces  planes;  près  du  bord,  quelquefois  aussi  au  milieu  des  surfaces, 
les  ouvertures  des  cellules  présentent  une  forme  et  une  taille  un  peu  différentes." 

Les  contrastes  qui  existent  entre  ces  deux  genres  sont  donc  assez  importants  pour  justitien  la 
création  d'un  genre  nouveau. 

Nous  énumérerons  ici  en  quelques  mots  les  principaux  caractères  qui  ne  sont  pas  communs 
à  Lcmmatopora  et  à  Pt'dodictya. 

Caractères  de  Lcmmatopora: 

1.  Ouvertures  de  cellules  seulement  sur  la  surface  antérieure,  tandis  que  la  surface  postérieure 
est  recouverte  d'une  couche  enveloppante. 

2.  Cellules  peu  profondes,  dont  le  fond  est  pourvu  d'un  petit  orifice. 

3.  Colonie  sur  laquelle  s'étend  d'un  seul  côté  une  couche  de  cellules  rétrécies  par  un  septum 
vers  l'ouverture. 

4.  Aucun  septum  médian,  (chez  Ulrich,  mcmhraue).  Cet  élément  paraît  remplacé  ici  par  la 
couche  ridée  de  la  surface  postérieure. 

5.  Cellules  toujours  très  grosses,  quelquefois  entourées  de  cellules  accessoires. 

Dans  cette  exposition  succincte  des  principaux  caractères  distinctifs,  nous  trouvons  également 
des  contrastes  importants  entre  le  genre  Lcmmatopora  et  les  nombreux  genres  nouveaux  introduits 
jiar  Ulrich  dans  la  famille  des  Ftilodidijonidae. 

Le  plus  remarquable  de  ces  caractères,  c'est  que  Lcmmatopora  n'a  qu'une  seule  couche,  et 
que  ce  genre  est  fixé  sur  la  face  postérieure  par  la  couche  appelée  membrane  par  Ulrich. 

Resterait  encore  la  question  de  savoir  dans  quel  groupe  des  Bryozoaires  paléozoïques  connus, 
ce  genre  doit  être  placé.  La  forme  générale  et  la  distribution  des  ouvertures  des  cellules  le  rappro- 
chent extrêmement  de  Pfilodicti/a,  mais  il  s'en  éloigne  par  le  peu  de  profondeur  des  cellules,  parta- 
gées par  un  diaphragme  perforé. 

On  ne  saurait  considérer  comme  un  rétrécissement  des  cellules,  les  diaphragmes  des  ouvertures 
peu  profondes,  car  il  faudrait  alors  placer  ce  genre  dans  les  Bryozoaires  Cheilostomes. 

Les  cellules  sont  partagées  à  peu  près  à  mi-hauteur  par  un  diaphragme  muni  d'un  oriiice,  de 
sorte  que  leurs  ouvertures  occupent  la  largeur  entière  et  ne  sont  nullement  rétrécies. 

Nous  croyons  donc  voir,  dans  Lcmmatopora,  une  forme  rapprochée  de  Ptilodictya,  qui  se  trouve 
ainsi  remplacée  dans  notre  Silurien,  où  elle  ne  possède  aucun  représentant. 

Bistrihution  verticale.     Toutes  les  espèces  de  ce  genre  proviennent  de  la  bande  e  2. 

Lemmatopora  angulosa.    Pocta. 
ri.  2. 

La  colonie  est  représentée  par  des  plaques  aux  contours  elliptiques.  La  surface  cellulifère,  c'est- 
à-dire  la  surface  antérieure,  est  bien  visible.  L'autre  surface  ne  conserve  qu'un  petit  fragment 
de  l'empreinte  négative.  Les  plaques  ont  une  épaisseur  d'à  peu  près  0  "■"•  6  ;  les  contours  extérieurs 
ne  sont  pas  les  contours  primitifs  du  corps,  mais  les  lamelles  ne  représentent  que  des  fragments  de 
la  colonie. 

La  paroi  cellulaire  est  mince,  mais  assez  marquée. 

14 


lOC  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

Les  cellules  sont  fiénéralement  pentap:nnales,  plus  rarement  hexagonales,  serrées,  disposées  sans 
ordre,  et  peu  profondes.  Les  diaphragmes  se  distinguent  facilement;  ils  sont  pourvus  d'un  petit 
orifice  médian,  presque  toujours  ovale  et  affectant  quelquefois  la  forme  d'une  petite  fente.  En  quel- 
ques points,  cet  orifice  est  libre;  sur  d'autres,  il  est  caché  par  la  roclie.  qui  s'élève  alors  comme  un 
pilier  irrégulier  du  fond  des  cellules. 

La  surface  postérieure  semble  avoir  été  assez  lisse.  Ou  peut  considérer  comme  des  empreintes 
de  rides  les  rainures  très  fines  que  l'on  aperçoit  sur  cette  surface. 

Dimensions.  Les  fragments  figurés  sont  des  lamelles  elliptiques  de  Ki  à  18'""  de  longueur  sur 
8  à  10"""  de  largeur. 

Ba2)p.  et  différ.  Cette  espèce,  quoique  représentée  par  des  spécimens  défectueux,  peut  très 
liien  être  rangée  dans  notre  genre  nouveau,  Lemmatopora.  En  effet,  elle  possède  des  cellules  peu 
profondes,  à  petite  ouverture  centrale,  ce  que  l'on  ne  rencontre  dans  aucun  antre  Bryozoaire.  Di^ 
plus,  la  paroi  postérieure,  à  en  juger  par  les  empreintes,  est  lisse,  sans  cellules,  et  couverte  de 
rides  fines.  Les  deux  plus  importants  caractères  distinctifs  du  genre  Lemmatopora  se  trouvent  diuic 
ici,  savoir: 

1.  Les  diaphragmes  perforés. 

2.  La  couche  postérieure  ridée. 

Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  ses  cellules  polygonales.  Par  sa  forme 
générale,  elle  ressemble  à  Sagcnclla  mcmhyaiiacea,  décrite  par  J.  Hall  dans  la  Val.  of  New-YorI;. 
Elle  difière  cependant  de  cette  dernière  par  les  diaphragmes  perforés  et  les  cellules  peu  profondes, 
qui  nous  ont  fait  ranger  ce  fossile  daus  le  genre  Leiii))iafopom. 

Gisement  et  JoraJ.     Le  spécimen  provient  de  ]3uhowitz\  e2. 

Lemmatopora  frondosa.    Pocta. 
ri.  2. 

Colonie  aplatie  par  la  compression  et  divisée  en  larges  lobes.  La  section  transverse  d'une 
branche  nous  montre  que  chacune  d'elles  était  très  mince  près  des  contours  et  s'épaississait  au  milieu. 
Les   lobes   dont  se  compose  la  colonie,   sont  inégaux  entre  eux,  de  forme  irrégulière  et  très  souvent 

échancrés.  En  général,  la  colonie  paraît  avoir  été  fixée 
sur  des  corps  étrangers.  Les  deux  surfaces  diffèrent 
profondément  l'une  de  l'autre.  Celle  qui  porte  les  cellu- 
les et  (]ue  nous  appelons  surface  atitérienre,  est  médio- 
crement bombée  au  milieu.  Elle  est  couverte  d'ouvertures 
l.'jjrn,.,,  r,  de  cellules,  ovales,  irrégulièrement  disposées  et  séparées 

Lemmatopora  frondosa.  par   des   interstices   sur  lesquels  se  trouvent  des  ouver- 

*""!"'  friossic.  tures  bien  plus  petites,  également  ovales.    Ces  dernières. 

de  dimensions  variables,  entourent  d'une  rangée  unique 
les  ouvertures  des  cellules,  qui  sont  elles-mêmes  très  peu  profondes  et  dont  le  fond,  formé  ])ar  un 
diaphragme,  porte  un  orifice  arrondi.  Nous  avons  signalé,  daus  la  diaguose  du  genre,  l'importance 
de  cette  conformation. 

Tout  différent  est  l'aspect  de  la  surface  ])ostérieure.  Elle  est  plate,  sans  aucun  l)nmbement 
sur  la  partie  médiane  des  branches,  et  couverte  d'une  couche  ridée.  Les  rides  sont  fines,  et  forment 
(les   arcs   horizontaux,   courbés   eu   avant   au   milieu   de   la   branche   et  se  réunissant  de  chaque  côte 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHiaiE.  ll)7 

dans  (les  lignes  loiigitiuliiiales.  Cette  surface  semble  avoir  été  disposée  pour  se  lixer  sur  des  corps 
étrangers,  quoi(iu"aucune  preuve  directe  ne  vienne  appuyer  cette  assertion,  tous  les  spécimens  connus 
étant  isolés. 

Dimensions.  La  plus  grande  colunie  a  une  hauteur  de  4()""",  sa  iilus  grande  largeur  atteint 
20'"".     Quelques  hranelies  loliées  ont  une  largeur  de  4  à  5""". 

Ilap2}.  et  (liffir.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  les  cellules  accessoires,  qui 
sont  i»lacées  dans  les  interstices  entre  les  grandes  ouvertures,  et  qui  donnent  à  la  surface  l'aspect 
d'une  ornementation  compliquée. 

Gisement  et  local.     IHouhd  Hoia,  c2. 


?  LtMiiniatopora  indistincta.    Pocta. 
PI.  2. 

Petit  fragment  d'une  colonie  plate,  mince,  avec  une  seule  surface  visible.  La  lamelle  propre- 
ment dite  ne  s'étend  pas  entièrement  sur  un  plan;  elle  se  recourbe  et  s'abaisse  surtout  sur  les 
bords  latéraux,  de  sorte  que  la  colonie  paraît  avoir  une  forme  lobée. 

La  surface  visible  porte  de  petites  ouvertures  rondes,  placées  sur  des  tubercules.  Elles  ne 
sont  pas  disposées  en  rangées  régulières,  çà  et  là,  elles  semblent  distribuées  en  quinconces,  mais 
sans  ordre  et  par  exception. 

La  surface  postérieure  est  entièrement  cachée  par  la  roche. 

Dimensions.  Le  fragment  figure,  qui  ne  saurait  naturellement  nous  donner  une  idée  de  la 
forme  générale,  a  une  longueur  de  11"""  et  une  largeur  de  G""". 

Riq^jJ.  et  (liff'ér.  Nous  avons  beaucoup  hésité  à  ranger  cette  forme  dans  le  genre  Lemmatopora. 
et  encore  ne  l'avons-nous  fait  qu'avec  doute,  car  la  parente  de  cette  espèce  ne  pourrait  être 
prouvée  que  par  la  conformation  de  la  surface  postérieure  plate  et  ridée,  puisque  la  surface  anté- 
rieure diffère  de  celle  des  deux  autres  espèces  typiques,  Lcmmat.  frondosa  et  sinqile.c.  Or,  la  sur- 
face postérieure  n'étant  pas  conservée,  nous  avons  dû  nous  en  tenir  à  la  conformation  d'une  seule 
couche,  ainsi  qu'au  groupement  des  cellules  à  distribution  simple. 

Certains  savants  ont  donné  à  des  pétrifications  semblables  le  nom  de  Cellcpora.  Nous  n'avons 
pas  cru  devoir  employer  cette  dénomination,  par  la  raison  que  ce  genre  apparaît  dans  des  formations 
beaucoup  plus  récentes,  puisqu'il  atteint  son  plus  grand  développement  dans  le  terrain  tertiaire,  et 
aussi  parce  que  les  spécimens  décrits  présentent  autant  de  contrastes  que  notre  espèce,  '^  Lemm. 
indistincta. 

Il  n'est  pas  prudent  d'associer  à  une  forme  déjà  bien  connue  des  fragments  incomplets  et 
difficiles  à  déterminer,  car  il  peut  en  résulter  des  conclusions  inexactes  sur  l'âge  et  la  distribution 
des  formes  génériques  et  spécifiques  mieux  connues  dans  d'autres  localités.  L'âge  paléozo'ique  du  genre 
Cellcpora  est,  p.  ex.,  uniquement  fonde  sur  des  fragments  insuffisants  et  mal  conservés. 

Gisement  et  local.     Ce  spécimen  défectueux  a  été  trouvé  à  Lodenitz,  dans 


14^ 


108  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Lemmatopora  simpïex.    Pocta. 
PI.  2. 

Colonie  rameuso,  peu  brancliue,  droite  ou  courbée.  Les  branches  sont  plus  ou  moins  bombées, 
toujours  plus  épaisses  dans  la  partie  médiane  que  sur  les  bords  latéraux  de  la  colonie  aplatie.  On 
peut  aussi  distinguer  deux  surfaces  qui  ne  se  ressemblent  pas.  La  surface  antérieure  est  couverte 
d'ouvertures  ovales,  régulièrement  distribuées  en  rangées  alternantes  longitudinales,  qui  paraissent 
former  des  quinconces  vers  le  haut.  Les  ouvertures  sont  peu  profondes,  et  portent  au  milieu  un 
point  de  couleur  plus  foncée,  que  l'on  peut  considérer  comme  l'orifice  situé  au  fond  des  cellules. 
L'état  de  conservation  n'est  malheureusement  pas  assez  favorable  pour  que  l'on  puisse  reconnaître 
avec  sûreté  les  contours  de  ce  petit  orifice. 

Les  intervalles  qui  séparent  les  cellules  sont  lisses,  sans  ornements  ni  ouvertures. 

Souvent  on  remarque  un  désordre,  qui  trouble  la  disposition  régulière  des  ouvertures  des 
cellules.     Celles-ci  sont  alors  en  rangées  obliques. 

La  surface  postérieure  est  plate,  sans  aucun  bombement,  et  couverte,  comme  celle  de  Lcmm. 
frondosa,  de  rides  fines,  arquées  et  réunies  latéralement.  La  surface  postérieure  n'est  pas  complète- 
ment lisse,  mais  elle  possède  des  rainures  longitudinales  qui  correspondent  à  la  structure  interne 
des  branches,  et  qui  sont  des  empreintes  des  interstices  situés  entre  les  ouvertures  des  cellules. 

Dimensions.  Le  plus  grand  spécimen,  qui  montre  deux  bifurcations,  atteint  une  longueur  de 
30"""  environ.     La  largeur  des  branches  ne  dépasse  pas  3""". 

Fiapp.  et  diffcr.  L'espèce  que  nous  venons  de  décrire  se  distingue  de  Lemmat.  frondosa  par 
la  structure  plus  simple  de  la  surface  antérieure  cellulifère.  On  ne  voit  ici  que  les  grandes  ouver- 
tures des  cellules,  tandis  que  les  petits  orifices  accessoires  manquent  entièrement  dans  les  interstices. 

Gisement  et  local.     Cette  espèce  a  été  recueillie  à  S' Ivan,  e  2. 


Genre   FUites,    Barrande. 

PI.  10. 

Dans  sa  Liste  préparatoire  des  espèces,  que  nous  avons  mentionnée  au  commencement  de  ce 
travail,  Barrande  a  réuni,  sous  le  nom  générique  de  Filites,  quatre  formes  de  Bryozoaires,  dont  trois 
sont  restées  dans  ce  nouveau  genre,  tandis  que  la  quatrième  (Filites  sp.  Barrande)  a  dû  êti'e  placée 
dans  le  genre  Vladopora,  Hall,  famille  des  Favosifidae. 

Nous  avons  conservé  le  nom  générique,  parce  qu'il  se  trouve  déjà  dans  le  Tlicsanrus  siluriens  de 
Bigsby  de  l'année  1868,  où  l'espèce  Filites  bohémiens  est  citée  comme  provenant  de  Kom'prus,  p.  20(1. 

Quoique  Filites  bohemicus  paraisse  avoir  servi  de  type  à  ce  genre,  les  caractères  génériques 
s'observent  beaucoup  mieux  sur  l'espèce  Filites  rribrosus.  En  comparant  les  3  Bryozoaires  associés 
dans  ce  genre,  on  peut  etal)lir  la  diagnose  suivante. 

1.    Forme  générale. 

La  colonie  offre  l'aspect  d'un  tronc  ramifié,  mince.  On  rencontre  exceptionnellement  des  spéci- 
mens non  ramifiés  ;  ils  peuvent  être  pris  pour  des  branches  isolées,  détachées  du  tronc.  On  distingue 
deux  sortes  de  ramifications.  Dans  la  première,  le  tronc  se  divise  subitement  en  plusieurs  branches, 
tout   près  de  l'extrémité  inférieure,   de  sorte  qu'il  en  résulte  une  extension  Habelliforme  (voir  PI.  10, 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME.  l()f) 

iig.  27).  Dans  le  second  cas,  les  branches  partent  assez  régulièrement  des  deux  côtes  du  tronc  i)rin- 
cipal,  parfois  elles  sont  parallèles  entre  elles,  PI.  10,  fig.  28,  30. 

Nous  voyons  sur  la  colonie  deux  sortes  de  faces.  Le  tronc  est  rainitie  sur  un  plan,  c'est-à-dii-e 
qu'il  n'envoie  pas  ses  branches  dans  toutes  les  directions. 

L'une  des  faces,  que  nous  nommons  surface  antérieure,  est  cellulifere.  Au  contraire,  la  surface 
postérieure  est  dépourvue  de  cellules. 

S.     Surface  antérieure. 

Sur  la  surface  antérieure  de  Filites  cribrosus,  la  partie  médiane  de  chaque  branche  est  divisée 
par  une  carène,  qui  a  l'aspect  d'une  arête  simple  et  droite,  et  ne  possède  aucun  ornement.  De 
chaque  côté  des  branches,  on  remarque  des  tubercules  alternant  régulièrement,  ou  bien  disposés 
deux  par  deux  en  lignes  horizontales.  Les  tubercules  s'allongent  en  extensions  spiniformes,  qui 
donnent  à  la  colonie  une  structure  pennée. 

Sur  nos  trois  espèces,  l'on  observe  : 

1.  Des  tubercules  alternants,  petits,  non  allongés,  Filites  cribrosus,  PI.  10,  tig.  19 — 25. 

2.  Des  tubercules  en  rangées  horizontales  : 

a)  Peu  allongés.     Longueur  0"""  7,  Filites  bohémiens,  PI.  10,  fig.  26 — 29. 

b)  Allongés  en  extensions  spiniformes  de  2"""  de  longueur,  Filites  spiiwsus,  PI.  10,  tig.  .30 — 31. 
Nous   n'avons   observé   la  disposition  des  cellules  que  sur  l'espèce  Filites  cribrosus,   parce  que, 

sur  les  autres  spécimens,  la  surface  antérieure  cellulifere  est  cachée  i)ar  la  roche,  et  que  la  surface 
postérieure,  sans  cellules,  est  seule  visible. 

La  forme  générale  de  la  colonie  étant  sensiblement  semblable  dans  les  3  espèces,  comme 
d'ailleurs  aussi  la  conformation  de  la  surface  postérieure,  nous  sommes  induit  à  penser  que  la  distri- 
bution des  cellules  était  également  analogue. 

De  chaque  côté  de  la  carène  médiane  mentionnée  ci-dessus,  les  ouvertures  des  cellules  sont 
réparties  assez  irrégulièrement,  et  leur  diamètre  varie;  \oir  Filites  eribrosns,  PI.  10.  Une  règle  assez 
constante  dans  l'arrangement  des  ouvertures  des  cellules,  c'est  qu'elles  s'amoncellent  dans  le  voisinage 
des  tubercules,  pour  devenir  très  rares  (une  ou  deux)  dans  les  intervalles  qui  séparent  ces  derniers. 
Des  groupes  serrés  d'ouvertures  partent  deux  rangées  qui  passent  sur  le  tubercule,  le  recouvrent, 
et  s'étendent  jusqu'à  la  surface  postérieure.  L'examen  de  celle-ci  nous  permet  de  voir,  sur  les 
tubercules  de  cette  espèce,  la  dernière  partie  des  rangées  d'ouvertures. 

Les  cellules  sont  peu  enfoncées  dans  le  corps,  ainsi  que  nous  avons  pu  l'observer  sur  la  coupe 
microscopique  de  l'espèce  Filites  cribrosus.  (Voir  tig.  6  dans  le  texte.)  Elles  sont  munies  d'un 
bord  simple,  non  saillant. 

3.    Surface  postérieure. 

Elle  est  lisse,  sans  aucun  ornement,  ou  bien  couverte  de  stries  longitudinales  très  fines.  C'est 
la  seule  que  nous  voyions  sur  deux  de  nos  espèces,  et  tous  nos  essais  pour  dégager,  par  des  pré- 
parations, la  surface  antérieure,  ont  été  infructueux. 

4.    Rapports  et  diflFèrences. 

En  ce  qui  concerne  la  parenté  de  ce  nouveau  genre  avec  les  formes  déjà  connues,  nous  ferons 
observer  qu'à  première  vue,  il  doit  être  associé  aux  Cyclostomes,  c'est-à-dire  à  cette  grande  moitié 
des  Bryozoaires  fossilisables,  dont  les  ouvertures  rondes  occupent  toute  la  largeur  des  cellules. 


1 1 0  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Parmi  tons  les  représentants  paléozoïiines  placés  dans  cette  grande  division,  Acanthocladia^ 
Kiug,  des  t'orinations  carbonifères  et  perniiennes,  est  celui  qui  se  raj)prociie  le  pins  de  notre  genre. 
Nous  croyons  à  propos  de  citer  ici  la  diagnose  du  genre  Acanthocladia,  telle  qu'elle  se  trouve  dans 
Texcellent  Traité  de  Pali'oiitologie  du  Prof.  Zittel.  ,,Colonie  rameuse,  développée  dans  un  plan;  des 
rameaux  principaux  un  peu  comprimés  partent,  de  chaque  côté,  de  nombreuses  ramitications  libres, 
parallèles.  Ouvertures  des  cellules  sur  un  seul  côte  de  la  colonie,  disposées  en  plusieurs  lignées  sur 
les  rameaux  principaux  et  secondaires.  Face  opposée  striée."  Cette  conformation  du  genre  Acantho- 
cladtti  nous  contirme  dans  notre  opinion: 

1.  Que  le  genre  Filitcs  s'en  rapproche  le  plus. 

2.  Qu'il  s'eu  écarte  cependant  par  l'arrangement  tout  à  fait  ditierent  des  ouvertures  des  cellules 
et  par  la  forme  contrastante  des  rameaux  secondaires. 

Gisement  et  loeal.     Tous  les  spécimens  ont  été  recueillis  dans  les  calcaires  blancs  de  Kourpnis,  f  2. 

Filites  hohemicus.    Barr. 
PI.  10. 

Fi/iff's  boheiiiicus,  Barr.  —  Bi(jghij.,   Tliesunriis  siluriens.,  p.  ;JUO. 

Colonie  simplement  allongée,  souvent  très  ranntiée,  assez  fortement  bombée,  d'un  diamètre  de 
1  """  environ.     Les  parties  inférieures,    qui  se  ramitient  subitement,  atteignent  une  épaisseur  de  2  """. 

La  surface  sans  cellules  est  seule  visible;  quant  à  la  surface  antérieure,  cellulifère,  elle  est 
recouverte  par  la  roche. 

La  colonie  porte,  de  chaque  côté  et  à  des  distances  assez  égales,  des  tubercules  qui  s'allon- 
gent parfois  et  présentent  l'aspect  d'une  épine.  Sur  le  côté  antérieur,  ils  sont  couverts  d'ouvertures 
de  cellules,  ainsi  qu'on  peut  l'observer  sur  les  tubercules  libres.  Le  reste  de  la  structure  de  cette 
surface  est  inconnu.     La  surface  postérieure  est  lisse,  ou  très  finement  striée. 

Quand  le  tronc  est  brisé,  on  distingue  une  structur('  testacée,  qui  pourrait  induire  à  croire  que 
la  masse  du  tronc  se  compose  de  couches  concentriques. 

DiincnsioHS.  Le  plus  grand  spécimen  atteint  une  hauteur  de  25  """  ;  le  spécimen  dont  la  sur- 
face est  le  plus  développée,  a  une  largeur  de  22"'™. 

Bapp.  (i  différ.  Filites  hoheniicus  se  distingue  des  deux  autres  espèces  par  ses  tubercules 
latéraux  plus  minces,  longs  de  0"""  7  et  formant  des  rangées  horizontales. 

Gisement  et  loeal.     Konëpnis,  f  2. 

Filites  cribrosiis.    Pocta. 
PI.  10. 

Colonie  droite  ou  recourbée,  dendroïde,  rameuse.  Plusieurs  rameaux  naissent  a  la  fois  sur  la 
partie  inférieure,  ou  bien  ils  s'écartent  à  une  assez  grande  distance  les  uns  des  autres  et  forment 
avec  le  rameau  princijjal  un  angle  obtus,  i)resque  droit.  Leur  section  transverse  est  ronde,  et  leur 
diamètre  s'élève  de  C"'"  7  à  1""".  A  l'œil  nu,  on  voit  que  les  côtés  sont  couverts  de  tubcrcides 
rangés  régulièrement.  La  structure  interne  est  la  même  dans  tous  les  rauu'aux,  ainsi  (jue  dans  les 
troncs    princii)aux;    ils    portent,    de  chaque  côté,    des  tubercules  également  distants,    dont  la  longueur 


DF,  BRYOZOALRES,  EX  BOHl-ME. 


ii: 


Figure  G. 
Filites  cribrosus. 

Coupe  longitudinale,  grossie. 


égale  l'épaisseiir  des  rameaux.  Cepen- 
dant ils  sont  un  peu  plus  étroits,  de 
sorte  que,  en  regardant  un  rauicau  la- 
téralement, les  tubercules  ressemblent 
à  des  tûtes  allongées.  Ils  sont  placés  sur 
chaque  rameau  en  2  rangées  alternantes, 
et  sont  recouverts  sur  la  surface  jiar 
deux  liguées  d'ouvertures  de  cellules,  la 
plupart  du  temps  aussi  alternantes. 

Les  petits  troncs  montrent  deux 
surfaces  de  structure  ditiérente,  qui  sont 
réunies  avec  les  tubercules  latéraux,  que 

nous  avons  décrits.  On  ne  saurait  dire  laquelle  de  ces  surfaces  est  externe  ou  interne  ;  c'est  pour- 
quoi nous  les  désignons  i)ar  les  expressions  de  surfure  mdvrieurc  et  surface  posfrrieurc  ou  dorsale, 
dénomination  i)lus  ou  moins  arl)itraire,  en  ce  qui  concerne  les  Bryozoaires  à  forme  arborescente. 

La  surface  antérieure  des  rameaux  porte  une  carène  médiane,  buigitudinale,  qui  les  divise  en 
deux  moitiés  égales.  Cette  carène  a  la  forme  d'une  simple  arête  saillante,  sans  ornement.  Le  reste 
de  la  surface,  de  chaque  côté  de  la  carène,  est  parsemé  d'ouvertures  de  cellules,  sans  ordre,  des- 
quelles se  détachent  les  deux  rangées  déjà  mentionnées,  qui  s'étendent  sur  chacun  des  tubercules 
latéraux.     Les  ouvertures  se  montrent  le  plus  rares  dans  les  intervalles  situés  entre  deux  tubercules. 

La  surface  postérieure  ne  porte  ni  carène  médiane,  ni  ouvertures  de  cellules,  à  l'exception 
toutefois   de  celles  qui  recouvrent  les  tubercules  latéraux  et  qui  sont  visibles  des  deux  côtés,    quand 

on  observe  la  surface  dorsale. 

La  surface  que  nous  désignons  sous  le  nom  de  surface  antérieure  offre  donc  une  importance 
moriiludogique  plus  uraude  que  l'autre,  puisqu'elle  porte  les  ouvertures  des  cellules  et  la  carèiu' 
nu-diane. 

Les  sections  transverses  et  les  coupes  microscopiques  prises  au  travers  de  la  colonie,  m^us 
enseignent  que  toutes  les  cellules  ne  pénètrent  que  très  peu  dans  les  rameaux  et  que  leurs  parties 
inférieures  ne  participent  pas  à  la  structure  interne  du  tronc. 

La  section  longitudinale,  tig.  G  dans  le  texte,  nous  montre  des  cellules  peu  profondes,  s'en- 
f(uu;ant  dans  la  masse  de  la  colonie  sans  atteindre  les  parties  inférieures.  Cette  disposition  présente 
un  grand  contraste  entre  ces  formes  et  les  Cyclostomes  rameux,  plus  récents,  composés  de  cellules 
qui  s'elevent  de  l'intérieur  vei'S  Textérieur. 

La  section  transverse  conlirme  également  cette  opinion  ([ue  les  cellules  manquent  de  profondeur, 
et  ne  font  (iu"entrer  dans  le  corps  de  la  colonie. 

Dimensions.  Nous  ne  possédons  que  des  fragments  de  cette  espèce,  ce  que  l'on  doit  attribuer 
à  l'extrême  fragilité  des  troncs.  Les  spécimens  ont  pour  la  plupart  une  longueur  de  10  à  15"""; 
le  plus  grand,  qui  est  ramifié,  a  une  longueur  de  35"""  environ. 

liaj^p.  et  différ.  Cette  belle  espèce,  qui  nous  renseigne  sur  la  structure  interne  de  la  colonie, 
diffère  de  toutes  les  autres  formes  connues  jusqu'à  ce  jour. 


Gisement  et  local.     Les   spécimens    ont  ete  trouves  dans  les  calcaires  blancs  de  Konèprus,    fi. 


112  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPECES 

Filites  spinosus.    Pocta. 
ri.  10. 

Colonie  dendroïde,  ramifiée  ;  rameaux  peu  bombés,  larges  de  1  à  1  '""'  2.  La  surface  antérieure 
cellulifère  est  cachée  par  la  roche,  de  sorte  que  l'on  ne  voit  que  la  surface  dorsale,  sans  cellules. 
Sur  les  côtés,  les  rameaux  sont  pourvus  de  longs  tubercules  spiniformes,  espacés  assez  régulièrement. 
Les  épines,  longues  de  1  à  2'""',  se  recourbent  un  peu  vers  la  surface  antérieure.  Celle-ci  n'est 
pas  connue;  cependant,  en  étudiant  les  analogies  offertes  par  la  structure  de  la  colonie  entière  et 
celles  de  la  surface  postérieure,  on  peut  conclure  qu'elle  était  couverte  d'ouvertures  de  cellules, 
comme  dans  les  espèces  précédentes.     La  surface  postérieure  est  lisse,  sans  aucun  ornement. 

Dimensions.  Le  spécimen  unique  a  une  hauteur  d'environ  3.3'""";  sa  plus  grande  largeur  est 
de  25'""'. 

Bcqjp.  et  diffi'r.  Cette  espèce  se  distingue  de  tous  les  autres  Bryozoaires  par  le  prolongement 
spiiiiforme  des  tubercules. 

Gisement  et  local.     Le  spécimen  provient  des  calcaires  blancs  de  la  bande  f  2,  Kom'prus. 


Genre  fJernmopora,    Hall. 

PI.  2. 

Parmi  les  Bryozoaires  du  bassin  silurien  de  la  Bohême,  nous  trouvons  deux  formes  qui  répon- 
dent entièrement  aux  descriptions  et  aux  figures  de  ce  genre. 

Nous  prions  le  lecteur  de  vouloir  bien  comparer  la  fig.  24,  PL  2  du  présent  travail,  avec  la 
fig.  3,  PI.  40  E,  de  la  Palaeontologtj  of  Nciv-Yorh,   Vol.  I. 

Au  premier  coup  d'oeil  jeté  sur  ces  deux  figures,  on  reconnaît  une  grande  ressemblance  entre 
elles.  En  comparant  les  descriptions  des  deux  formes,  l'on  acquerra  la  conviction  qu'elles  concordent 
dans  leurs  caractères  les  plus  minutieux. 

J.  Hall  a  donné  de  ce  genre  la  diagnose  très  succincte  qui  suit:  ,,Polypier  encroûtant,  plat  et 
hémisphérique;  cellules  disposées  en  rangées  alternantes  ou  imbriquées  comme  des  tuiles.  Ouvertures 
arquées  ou  triangulaires,  ajxx  dirigé  vers  le  haut,"  l.  c.  p.  168. 

Le  savant  bien  connu  pour  ses  travaux  sur  les  Bryozoaires  paléozoïques,  E.  0.  Ulrich,  que  nous 
avons  nommé  plusieurs  fois  dans  nos  Aperçus  historiques,  s'est  également  livré  à  une  étude  appro- 
fondie sur  ce  genre.  Voici  la  diagnose  qu'il  en  donne,  après  l'avoir  un  peu  modifiée:  „ Colonie  discoïde, 
lilire  ou  fixée;  par  le  centre  de  la  base  sur  des  corps  étrangers.  Cellules  anguleuses,  avec  une  lèvre 
arquée,  rayonnant  à  partir  d'un  ou  de  plusieurs  centres.  Ouvertures  des  cellules,  ovales.  Cellules 
secondaires,  rares  ou  complètement  absentes.  Poi-es  en  connexion,  habituels.  Diaphragmes  parfois 
développés." 

Par  suite  du  développement  des  (liai)liiagmes  et  des  cellules  secondaires,  Ulrich  a  rangé  ce 
genre  dans  les  Monticuliporidai; ,  fondant  pour  lui  et  jjour  quelques  autres  formes,  telles  que: 
Anolotichia  Ulr.,  Crcpipora  Ulr.,  Ceramopordla  Ulr.,  Diamcsopom  Hall,  Ciiiloporella  Ulr.  et  Spatio- 
pora  Ulr.,  la  nouvelle  famille  des  Ceramoporidae.  Le  genre  Ceramoponi  serait  donc  chez  nous  le 
seul  représentant  des  Monticidiporidac,  et,  d'après  ce  que  nous  avons  répété  au  commencement  de 
ces  études  sur  les  Bryozoaires,  il  api)artiendrait  plutôt  aux  Polypiers  Talulata.  Or,  sur  les  spéci- 
mens  que    nous  possédons,    nous  ne  trouvons  aucun  caractère  d'ai)rès  lequel  nous  pourrions  assigner 


1)K  BRYOZOAIKKS,  EN  lîOHK.MK.  US 

à   cette   forme    une    i)l:ice    ihuis    les  Moidiiidiporidac,    car    nous  ne  voyons  ni  diaiiliragnie,    ni  cellule 
secondaire,  à  moins  de  considérer  comme  des  ouvertures  les  points  dont  sont  iiarseniés  les  intervalles. 

Dans  le  cas  où  les  caractères  de  Ceramopord  du  Silurien  de  rAméri(|iu',  ra]iiiniclieraieiit  cette 
forme  des  Motitictiliporklae,  il  deviendrait  nécessaire  (Tetalilir  uu  n(niveau  uenrc  pour  les  rejirésen- 
tiuits  de  notre  bassin. 

Toutefois,  la  description  que  nous  exposons  ci-après,  donnera  la  preuve  de  Fanalogie  (jui  existe 
entre  les  espèces  de  la  Bohême  et  celles  de  l'Amérique,  et  montrera  que  nous  avons  associé  avec 
raison  nos  formes  au  genre  Ccramopord,  tel  que  l'a  établi  J.  Hall. 

Les  colonies  sont  encroûtantes,  c'est-à-dire  qu'elles  se  fixent  sur  des  corps  étrangers.  Leurs 
contours  extérieurs  sont  irréguliers  ou  bien  circulaires,  ce  qui  donne  à  la  colonie  la  forme  discoïde. 
La  cfdonie  se  compose  d'une,  on  exceptionnellement  de  deux  couches  de  cellules  rayonnant  autour 
d'un  point  et  formant  au  milieu  une  ligure  que  l'on  pi'ut  désigner  par  le  uoni  de  rosrtfc.  Cette 
conformation  se  voit  très  distinctement  sur  notre  l'I.  2,  tig.  G. 

Quelques  cellules  ressemblent  à  de  petits  sacs  uu  peu  rétrécis  et  allongés  aux  ileux  bouts. 
En  croissant,  elles  deviennent  quadrangulaires,  ainsi  que  l'indique  leur  section  transverse.  En  outre, 
probablement  par  l'ert'et  de  la  fossilisation  et  de  la  décomposition,  les  cellules  se  transforment  en 
petits    piliers  à  section  quadrangulaire.     Nous  reparlerons  de  ce  fait  dans  la  description  des  espèces. 

Outre  leur  disposition  rayonnante  autour  d'un  iioint  central,  les  cellules  apparaissent  encore  en 
rangées  concentriques. 

Les  ouvertures  des  cellules  ne  sont  visibles  que  sur  les  spécimens  bien  conserves.  Elles  sont 
cintrées  et  placées  de  telle  manière  que  leur  plus  grand  diamètre  se  trouve  dans  le  sens  des  rayons. 
Les   lèvres   extérieures    des    ouvertures    sont  presque  toujours  plus  saillantes  que  le  rebord  intérieur. 

L'intervalle  qui  s'étend  entre  les  cellules,  est  développé  et  composé  d'une  substance  spongieuse, 
ou  bien  il  manque  totalement,  et,  dans  ce  cas,  les  cellules  se  serrent  les  unes  contre  les  antres. 

Quand  l'intervalle  existe,  on  ne  voit  pas  de  pores,  mais  des  fossettes  très  irrégulières  et  des 
élévations  sous  forme  de  granules,  placées  sur  le  contour.  On  n'aperçoit  aucun  diaphragme,  même 
dans  les  brisures.  On  ne  ])eut  non  plus  se  représenter  re.xistence  de  diaphragmes  dans  des  cellules 
sacciformes  aussi  simples. 

Bapp.  d  diffrr.  Nous  avons  déjà  dit  jibis  haut  que.  bien  que  nos  espèces  montrent  d'étroites 
connexions  avec  la  forme  américaine  Ccramopora,  elles  ne  jxissèdent  aucun  caractère  qui  les 
rapproche  de  la  famille  des  ^Liiiticnliporidae. 

Gisement  et  loml.  Les  2  espèces  réunies  dans  ce  genre  apparaissent  dans  différents  horizons. 
Ceram.  vadosa  appartient  à  la  faune  seconde  et  a  été  recueillie  dans  la  bande  d4,  près  de  Za/t.or.hiii, 
et  de   Vrd£.     Ceram.  cumidata  a  été  trouvée  à  Tacldovitz,  bande  e2. 

Ceramopora  cumidata.    Pocta. 
PI.  -1. 

Petite  colonie  tixee  sur  la  roche,  qui  remidit  l'intérieur  d'un  grand  polypier  (Omphyma  yrande, 
Barr.).  Elle  ressemble  à  un  petit  dépôt  très  plat;  par  sa  périphérie  iJrescpie  circulaire,  elle  affecte 
la  forme  d'un  dis(ine. 

Sur  le  contour,  la  colonie  est  mince,  elle  s'élève  un  peu  en  se  rapprochant  du  centre  pour 
s'abaisser  dans  le  centre  même.     Elle  paraît  fixée  par  la  surface  inférieure  tout  entière. 

15 


114  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES 

La  surface  supuiieure,  la  seule  visilile,  n'est  pas  bien  conservée  et  montre  des  rangées  concen- 
triques et  rayonnantes  d'ouvertures  très  petites,  ovales  et  munies  çà  et  là  d'un  rebord  distinct, 
qui  s'épaissit  un  peu  en  forme  de  lèvre  extérieure  à  leur  sommet.  Les  plus  grands  axes  des  ouver- 
tures font  des  lignes  qui  aboutissent  au  centre  de  la  colonie.  Celui-ci  ne  montre  aucune  ouver- 
ture, il  est  seulement  rempli  par  une  sulvstance  spongieuse  dont  se  composent  également  les  inter- 
valles qui  séparent  quelques  cellules. 

A  l'aide  d'un  fort  grossissement,  on  distingue  en  partie  les  contours  de  quelques  cellules  sacci- 
formes  et  rétrécies  à  chaque  bout. 

Toutes  rayonnent  vers  le  centre  de  la  colonie,  sur  lequel  se  voient  des  fossettes  et  des  éléva- 
vations  irrégulières.     Nulle  part,  on  ne  remarque  distinctement  de  pores  entourés  d'un  rebord. 

Dimensions.  Le  diamètre  de  ce  petit  disque  atteint  4"""  5.  Les  contours  des  cellules  ne  sont 
pas  assez  distincts  pour  «lue  l'on  puisse  mesurer  leurs  dimensions. 

Bapj).  et  diffcr.  Parmi  les  espèces  du  Silurien  de  l'Américiue  que  J.  Hall  a  décrites,  Ceram. 
imbricatu,  Hall  (Pal.  of  N.  York,  PL  40  E,  tig.  1),  se  rapproche  le  plus  de  la  nôtre.  Elle  en  diffère 
toutefois  par  ses  cellules  aux  ouvertures  acuminées. 

Gisement  et  local.     Le   Polypier   sur   lequel   cette  colonie  est  tixée,  provient  de  Taclilovitz.,  e  2. 

Ceramopora  vadosa.    Pocta. 
Pi;  2. 

Colonie  discoïde,  plate,  probablement  encroûtante,  et  composée  de  rangées  concentriques  de 
cellules.  En  outre,  les  cellules  i-ayonnent  assez  régulièrement,  et  tournent,  au  centre  de  la  plaque, 
des  rosettes  régulières  placées  au  point  initial  de  la  colonie. 

Deux  de  nos  spécimens  montrent  les  plaques  composées  d'une  seule  couche  de  cellules;  un 
troisième,  plus  é\ms,  porte,  au  milieu  de  la  couche  cellulaire  inférieure,  une  autre  plaque  sur 
laquelle  on  ne  reconnaît  que  par  places  les  contours  des  cellules.  Ce  spécimen  représente  ainsi  une 
colonie  à  plusieurs  couches. 

La  conservation  des  cellules  est  très  défectueuse.  Aux  endroits  où  elles  montrent  encore  leur 
forme  primitive,  elles  sont  ovales  allongées,  peu  rétrécies  vers  l'ouverture.  Elles  forment  des  cercles 
concentriques  et  alternants,  c'est-à-dire  que,  entre  deux  cellules  du  cercle  précédent,  il  vient  s'en 
placer  une  ijui  appartient  au  cercle  suivant.  Elles  portent  une  arête  presque  au  centre,  et  leur 
section  transverse  ne  ijaraît  ni  ronde  ni  ovale,  mais  quadrangulaire.  L'arête  supérieure,  ainsi  que 
les  latérales,  sont  visibles  en  regardant  le  spécimen  d'eu  haut.  Quant  à  l'arête  inférieure,  elle  se 
trouve  sous  la  cellule,  et  n'est  par  conséquent  pas  visible. 

A  côté  de  cette  inrme  iiriniitive,  les  cellules  prennent  encore  un  aspect  assez  intéressant,  pro- 
venant probablement  des  modifications  apportées  pendant  ou  après  la  fossilisation. 

Chez  ces  colonies,  la  cmiche  se  compose  de  iirismes  en  rangées  concentriques  et  à  section 
transverse  quadrangulaire.  Ils  occupent  la  place  des  cellules  i»rimitives,  et  sont  disposés  comme 
elles.     Leur  extrémité  extérieure  est  rompue. 

On  peut  attribuer  cette  modification  à  la  croissance  ou  Iden  au  frottement. 

Parfois,  les  couches  sont  si  usées  que  c'est  tout  au  plus  si  l'on  peut  reconnaître  leurs  contours 
et  leur  forme  ne  saurait  être  constatée. 


DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOIIKME.  115 

Dimensions.  Le  plus  grand  spécimen  représente  une  plnque  d'une  largeur  d'environ  25""".  Le 
diamètre  de  la  colonie  à  partir  de  la  rosette  médiane  jusqu'à  la  périphérie,  atteint  l.'j"""  dans  les 
grands  fragments,  et  13"""  dans  les  petits.     Le  i)lus  petit  a  un  diamètre  de  «""". 

Bapp.  cf.  diffijr.  Cette  espèce  est  si  mal  conservée,  et  sa  détermination  si  incertaine,  que  nous 
ne  pouvons  la  comparer  avec  aucune  de  celles  qui  sont  connues  jusqu'à  ce  jour. 

Gisement  et  local.     Schistes  de  la  bande  d  4,  Zahorzan  et  Vrdê. 

Bryozoaires  indéterminés. 

PI.  2—17. 

Avec  les  espèces  de  Bryozoaires  du  bassin  silurien  de  la  Bohême,  se  trouvent  figurés  3  fossiles 
qui  ont  été  associés  à  cette  classe,  mais  dont  l'état  défectueux  de  conservation  ne  permet  même  pas 
de  distinguer  à  quel  genre  ils  peuvent  appartenir.  Cette  circonstance  est  d'autant  plus  regrettable 
que  l'un  d'eux  provient  de  la  faune  primordiale  et  offre  ainsi  la  première  trace  de  Bryozoaires  dans 
notre  terrain. 

Dans  la  description  de  ces  formes,  nous  avons  trouvé  bon  de  ne  pas  leur  donner  de  nom,  mais 
nous  nous  contentons  de  les  désigner  par  des  numéros. 

Bryozoon   esp.  indéterm.    N°  1. 
PL  2. 

Petite  colonie  rampante,  à  cellules  ovales  allongées,  fixée  sur  un  petit  Ct/rtoceras  ;  sans  contours 
distincts,  mais  formée  de  plaques  irregulieres  que  relient  entre  elles  des  ponts  étroits. 

Les  cellules  sont  arrondies  à  l'une  de  leurs  extrémités,  tandis  que  l'autre  est  terminée  eu 
pointe.  Elles  ne  sont  pas  serrées  les  unes  contre  les  autres,  mais  séparées  par  des  intervalles  qui 
semblent  granulés.  Elles  forment  des  rangées  longitudinales  de  0"'™  .5  de  longueur  sur  O""'  2  de 
largeur.  Leur  surface  est  lisse,  et  les  contours  de  l"e.\tremité  en  pointe,  souvent  indistincts.  Aucune 
trace  d'ouvertures  de  cellules. 

Rapp.  et  diff'ér.  Cette  forme  a  quelque  ressemblance  avec  les  Bryozoaires  décrits  sous  le  nom 
de  Berenicea  ou  de  Diastopora.  Selon  nous,  les  fossiles  désignés  sous  ces  noms  et  provenant  des 
formations  siluriennes,  n'ont  aucune  parenté  avec  le  genre  Diastopora^  si  répandu  dans  les  terrains 
jurassique  et  crétacé.  Cette  opinion  et  le  fait  que  les  cellules  ne  sont  disposées  en  rangées  ni 
rayonnantes   ni   flabelliformes,    nous  ont  fait  hésiter  à  donner  à  ce  fossile  une  dénomination  spéciale. 

Gisement  et  local.  Outre  le  Bryozoaire  que  nous  venons  de  décrire,  le  spécimen  de  Cyrtoceras 
porte  encore  de  fines  branches  appartenant  à  l'espèce  Thamiiocoelmn  frnticosum  l'oCta.,  figurée  PI.  1. 
Ce  fossile  a  été  recueilli  à  À'o.w/',  e2. 

Bryozoon  esjh  indéterm.    N°  2. 
PI.  17. 

Sur  le  test  d'un  spécimen  de  Orthoceras  Steiningeri^  se  trouvent  fixés  de  petits  bourrelets 
allongés  et  bifurques,  que  Ton  pourrait  considérer  comme  des  Bryozoaires.  Les  plus  longs  atteignent 
15mm.    j]g    gQjjj.   pgy   saillants,   d'une   largeur  à   peu  près   égale   (0"""  3),    et   assez   parallèles   entre 

15* 


116  ETUDES  DES  GENRES  ET  ESPÈCES  DE  BRYOZOAIRES,  EN  BOHÊME. 

eux.     Leur   divis^idu  (liiiiKtoiuique  est  fréquente;  le  nouveau   rameau  naît  latéralement  en  formant  un 
petit  arc  sans  que  la  branche-mère  en  devienne  moins  droitiv 

Les  biuirrelets  sont  très  serrés,  de  sorte  qu'il  ne  reste  entre  eux  que  de  petites  fentes  capil- 
laires; parfois,  ils  sont  plus  écartés.  Ils  ne  forment  pas  de  colonie  proprement  dite,  mais  des  groupes 
qui  n'ont  souvent  aucune  connexion  entre  eux.  Ils  sont  rangés  en  lignes  droites,  sans  aucune  trace 
de  rayons. 

Bapp.  et  diffrr.  Nous  ne  connaissons  pas  de  Bryozoaire  auquel  nous  pourrions  comparer  la 
forme  décrite.  Dans  sa  grande  Monographie  des  Bryozoaires  de  Minnesota^  E.  0.  Ulrich  décrit 
et  figure  le  genre  nouveau,  Vinella,  qui  se  rapproche  du  genre  bien  connu  Strmnatopora,  car  il  se 
compose  également  de  rangées  de  cellules  simples,  longues  et  très  étirées.  Parfois,  les  ouvertures 
des  cellules  s'oblitèrent ,  et  les  contours  de  quelques-unes  sont  effacés  de  manière  que  la  forme 
extérieure  ressemble  à  de  simples  bourrelets.  La  tig.  2  de  la  PI.  1  de  l'ouvrage  cité  nous  présente 
cet  état  de  conservation.  Cette  forme,  tout  eu  se  rapiu'ochant  de  notre  Stromatopora,  en  diffère 
par  le  groupement  tout  à  fait  irrégulier  des  bourrelets,  qui  sont  souvent  placés  les  uns  au-dessus 
des  autres,  tandis  qu'ils  offrent  une  ligure  assez  régulière  dans  notre  spécimen. 

Gisement  et  local.     L'Urthocère  figuré  provient  de  la  Konvâfka,  e2. 

Bryozoon  esp.  indéterm.    N°  3. 
PI.  2. 

Sur  un  fragment  de  test,  nous  voyons  une  plaquette  de  2  """  de  long  sur  1  """  de  large,  qui  se 
compose  de  petites  cellules  très  fines  (0""™  063  de  diamètre),  polygonales,  serrées  et  disposées  sans 
ordre.    Les  intervalles  sont  minces,  bien  maripiés  et  de  couleur  de  rouille,  ainsi  que  le  test  lui-même. 

Bapp.  et  différ.  Il  est  impossible  de  déterminer  sûrement  la  nature  de  ce  fossile  par  le  frag- 
ment très  exigu  qui  est  sous  nos  yeux.  Ce  fait  est  d'autant  plus  regrettable  que  le  spécimen  en 
question  l'eprésente  le  vestige  le  plus  ancien  des  Bryozoaires,  dans  notre  Itassin  silurien.  En  effet, 
les  tableaux  qui  suivent,  démontrent  que,  jusqu'à  ce  jour,  l'on  n'a  mentionné  la  présence  d'aucun 
Bryozoaire  dans  la  faune  primordiale  du  Silurien  de  la  Bohême. 

Gisement  et  local.     Schistes  vert  foncé  de  l'étage  C,  Skrej. 


«i-es-:* 


117 


Chapitre  IV. 

Distribution  verticale  des  genres  et  espèces  de  Bryozoaires,  dans 

le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


Sur    les    tableaux    exposés    dans    ce   cliapitre,    uous   présentons,    à   l'exemple   de   Barrande,  les 
résultats  de  nos  uliservations. 

I.   Tableau  nominatif  de  la  distribution   verticale  des  Bryozoaires,  dans  le  bassin  silurien  de 
la  Bohême. 

IL   Tableau    numérique,    résumant   la   distribution   verticale   des   Bryozoaires   dans   le   bassin 
silurien  de  la  Boliême. 

III.  Diagramme,    figurant   la   distribution  verticale   des  Bryozoaires   dans  le  bassin  silurien  de 
la  Bohême. 

IV.  Distribution  verticale  des  genres.  —   Genres  cosmopolites.  —   Genres  locaux. 

V.   Distribution  verticale  des  espèces. 

VI.   Tableau    comparatif   de    la    distribution    verticale    des    genres    et   des   espèces   parmi   les 
Bryozoaires  siluriens,  en  Bohême. 


-*-4- 


118 


DISTRlBrTION  VERTICALE  DES  BRYOZOAIRES 


I,    Tableau  N°-  1.    Tableau  nominatif  de  la  distribution  verticale  des 
Bryozoaires,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohème. 


N" 

Genres  et  Espèces 

Faunes    siluriennes 

03 

O 

I 

n          1                    III 

C 

D 

E 

F 

0       i       H 

dl 

d2 

d3 

d4|d5 

el 

62 

fl  !f2 

gl!g2!g3    hl|h2,h3 

1 

•> 

1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 
10 

n 

12 
13 
14 
15 
16 
17 
18 
19 
20 
21 

1 
2 
3 

1 
2 

1     1 

2 

1     3 

1.  Ceramopora Haii. 

cumullata Poèta. 

vatlosa Poèta. 

2.  Feuestella Lousd. 

aeris Poèta. 

agrestis Poêla. 

bifrons Barr. 

cancellata Poèta. 

capillosa Poèta. 

debilis Poèta. 

exilis    ..■..* Poèta. 

gracilis Barr. 

inclara Poèta. 

Ivanensis Barr. 

liueolata Poèta. 

minuscula Pocta. 

obesa Poèta. 

pannosa Poèta. 

parallela Barr. 

?paupera Pocta. 

protracta l'oèta. 

rustica Pocta. 

sportula Poèta. 

striata Poèta. 

subacta Poèta. 

2a.  Reteporiua   .....  DOrb. 

gracilis Barr. 

musciforniis Poèta. 

suavis Poèta. 

21).  Seriopora PoCta. 

petala Poèta. 

transiens Poèta. 

2c.  Utropora Poèta. 

nobilis Barr. 

3.  FlliteS Barr. 

bohfinicus Barr. 

cribrosus Poèta. 

spinosus •     ...  Poèta. 

j 
. 

* 
• 

-i- 

+ 

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+ 

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4- 
• 

■ 

■ 

■ 
■ 

1 

. 

■ 

1 
1 

1 
1 

2 
2 

16 
(» 
17 
16 
12 

â 

14 

7 

il 

16 

k; 

;i 
U 
16 

7 

8 
16 
16 

7 
12 

14 

13 
11 

17 

10 
10 
10 

DANS  LK  BASSIN  SILURIEN  DE  LA  BOHEME. 


119 


N» 

Genres  et  Espèces 

Faunes   siluriennes                   ! 

m 
<u 

•g 

CM 

I 

II 

III 

D 

E    i    F 

G             H 

dl ; d2    d3 

d4  1  d5 

el    62 

fl    f2 

gi 

g2    g3  ;  lil    h2   h3  ' 

1 
2 
3 
4 

1 
2 
3 
4 

1 
2 

1 
2 
3 

4.  Hemitrypa ihiii. 

liohemita Barr. 

fisciua Pocta. 

saceulus Barr. 

tenella Barr. 

5.  Lemuiatopora    ....  Pocta. 

angulosa Pocta. 

froiulosa Pocta. 

?iu(listiucta Poûta. 

simple.x Pocta. 

6.  Polypora McCoy. 

disciformis Poèfa. 

fracta Poôta. 

Bryozoaires  indéterminés. 

N"  1 

N"  2 

N»  3 •        ... 

■ 

± 
1 

• 

■ 

1 

4- 

+ 
+ 
+ 

+ 

+ 
+ 

+ 
+ 

19 

+ 

4- 
+ 

î 
1 
î  . 

2 

1 

■ 

. . 

• 

■ 

8 
11 
15 

2 
2 
2 
2 

8 
8 

2 

17 
2 

120 


DISTRIBUTION  VERTK  ALE  DES  BRYOZOAIRES 


II.   Tableau  N?  2.    Tableau  numérique,  résumant  la  distribution  verticale 
des  Bryozoaires,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


N» 


Genres 


Faunes   siluriennes 


II 


D 


III 


Ë 


dl    d2ld3|d4   d5    el  !e2    fl    f2 


H 


gl|g2 


hl    h2   li3 


m 
eo  s 

0)   o 
3    es 

td  B- 

.■s  s- 


ta 
(U 

O 


2a 

2b 

2c 

3 

4 

5 

6 


(1) 


Faune  troisième. 
Ceramopora     ...  HmII. 

Fenestella Lonsd. 

Reteporina    ....  D'Orb. 

Sei'iupora Poûta. 

Utropora Poôta. 

Filites Barr. 

Heniitrypa ....  Phillips. 
Leniniatopora  .  .  .  l'oéta. 
Polypora McCoy. 

Bryozoaires  indéterminés  . 

Faune  seconde. 

Ceramoiwra 


Faune  primordiale. 

Bryozoaires  iïtdéterminès  . 

Totaux  des  appa-  f  l""'  l>an<ie 
ritions  d'espèces  [  p^,-  étage 

Réapparitiou  à  déduire  .    . 

Totau.x  par  faunes 

Total    des    espèces    distinctes 
en  Bohème 


19 


19 


23 


28 


i    .   t    .   Il 


l.'j 


22 

3 
2 
I 
3 
4 
4 
2 
o 


1 
46 


21 

3 
2 
1 
3 
4 
4 
2 

Q 


45 


2 

f  7-  8- 
j  9-12- 
113-14- 
1 16-17- 

14 

11-13 

17 

10 

)  8-11- 
115 

2 

8 
1-2 


DANS  I.K  BASSIN  SILURIEN  DE  LA  BOIIKME 


121 


m.    Tableau  N?  3.    Diagramme  figurant  la  distribution  verticale 
des  Bryozoaires,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


N» 

Genres 

\iiiiii)f»' 

il  PS 
PSJtlTfS 

par 
genre 

Faunes    siluriennes 

I 

II 

ni                             1 

( 

I) 

E 

F 

G 

u 

ai  ,  (12  1  (13    d4|  (1.5 

el         p2 

fi  j      ï-i 

gl  Ig2!,?3 

hl  Ih2|h3 

C) 

I 

2 
2a 
2b 
2c 
3 
4 
5 
6 

(2; 

Ceraniopora iiaii. 

Feuestella Lonsd. 

Reteporina D'Orb. 

Seriopora rocta. 

Utropora Pocta. 

FiliteS Bai-r. 

Hemitrypa rhiiiips. 

Lemmatopora Poûta. 

Polypora McCoy. 

Bryozoaires  indéterminés  .... 

|3) 

■) 

21 

S 
•  ) 

1 

3 

1 

4 
2 

0 

(1' 

(5) 

(6) 

(") 

(8) 
1 

19) 

(10; 

* 
• 

(llj 
1 
7 

1 
4 

2 

(12) 

(13, 
13 

1 

I 
3 

3 

(14, 

(15) 

(16) 

(17) 

(18) 

(19) 

■ 

45 

1 

1 

19 

23 

9 

Dans  les  trois  tableaux  précédents,  nous  avons  mis  sous  les  yeux  du  lecteur  tous  les  Bryozoaires 
qui  aiiparaissent  dans  notre  terrain,  et  pour  faciliter  les  recherches,  nous  les  avons  rangés  par  ordre 
alphabétique. 

En  outre,  le  tableau  N°  2  nous  indique  la  répartition  des  genres  dans  les  divers  horizons  de  la 
faune  silurienne  de  la  Bohême.    Nous  avons  figuré  cette  répartition  dans  le  diagramnic  du  tableau  N°  3. 

Bien  que  le  nombre  très  réduit  des  Bryozoaires  représentés  dans  notre  l)assin  silurien,  ainsi  que 
l'uniformité  de  leur  apparition  géologique,  siinplifieut  beaucoup  les  groupements  mentionnés,  nous 
ferons  quelques  remarques  sur  la  distribution  verticale  des  genres. 


W,    Distribution  verticale  des  genres. 

Les  Bryozoaires  ne  font  leur  première  apparition  certaine  que  dans  notre  faune  seconde.  La 
présence,  dans  la  faune  primordiale,  de  la  forme  que  nous  avons  désignée  sous  le  nom  de  Bryozoon 
esj}.  indéterm.  N"  3,  n'apporte  pas  une  preuve  assez  sûre  pour  que  l'on  puisse  en  tirer  une  con- 
clusion sur  l'âge  de  ces  fossiles. 

16 


122 


DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  BRYOZOAIRES 


La  t'auiic  ?;i'coii(le  est  également  très  pauvre  en  représentants  de  cette  classe,  qui  n'atteint  sou 
plus  grand  développement  que  vers  le  ndlieu  de  la  faune  troisième,  dans  laquelle  la  vie  des  espèces 
n'est  pas  de  longue  durée,  car  elles  s'éteignent  bientôt  entièrement. 

Nous  présentons  ces  résultats  dans  le  tableau  qui  suit: 

Tableau   N°  4.     Répartition  verticale  des  genres  de  Bryozoaires,  entre  les  trois 
faunes  du  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


Faunes  siluriennes 

Etages 

Nombre  absolu  des  genres 

Faune  troisième    .... 

Faune  seconde 

Faune  primordiale    .  .  . 

E    F    G-H 
I) 

C 

)  G  genres 

1  3  sous-genres 

1  geiii-e 
? 

Le  genre  Ceratnopora 
est  seul  commun  entre 
les    faunes    troisième 
et  seconde. 

1.  Le  tableau  de  la  repartition  verticale,  etc.,  nous  montre  le  peu  de  connexion  qui  existe 
entre  les  Bryozoaires  des  .3  faunes. 

2.  Dans  la  faune  primoidiale,  nous  ne  connaissons  (lu'un  fragment  insignifiant,  que  nous  avons 
rangé  parmi  les  espèces  indéterminées.  Vu  son  état  défectueux,  ce  spécimen  ne  saurait  être  pris  en 
considération    ]Knir   nos    conclusions    sur   Tapjiarition    des  Bryozoaires  dans  le  Silurien  de  la  Bohême. 

3.  La  faune  seconde  nous  fournit  une  espèce  unique,  qui  représente  pour  nous  la  forme  la 
plus  ancienne.  La  bande  d  4,  où  elle  apparaît,  peut  ainsi  être  considérée  comme  l'horizon  où  se 
trouve  renfermée  la  première  forme  bien  distincte  de  Bryozoaires. 

Dans  la  bande  d5,  l'on  ne  rencontre  aucun  représentant  de  cette  famille.  L'espèce  la  plus 
ancienne,  Cenmiopord  vadosa,  Pocta,  est  donc  séparée  de  la  faune  troisième  par  cette  bande.  Cette 
lacune  paraît  d'autant  plus  grande  que  l'iiorizon  le  plus  bas  de  la  faune  troisième,  el,  ne  possède 
non  plus  auciui  Bryozoaire. 

4.  La  faune  troisième  est  la  plus  riche  en  Bryozoaires.  On  y  trouve  6  genres  et  3  sous- 
genres  répartis  dans  les  diftéreutes  bandes  de  la  manière  suivante  : 

Dans  la  l)ande   el, 

,,      „       „       e2,  4  genres,  1  sous-genre   =17  espèces, 

H  ))  î)  »    ^  7 

„      „        ,.        t'2.  o  genres,  3  sous-genres  =  23  espèces, 
„      „       „       «1,   1   '^nm\  =    2 

g2 

hl 
h  2 

..     ..     .,    I  h  ;{ 

5.  Le  nuiximuni  de  la  distiihution  se  trouve  clans  les  bandes  e2  et  f2,  c'est-à-dire  dans  la 
moitié  inférieure  de  la  faune  troisième. 


DANS  LE  BASSIX  SILURIEN   HE  LA  LOHKME.  I2:i 

6.  Un  phénomone  intéressant,  c'est  qnc  les  bandes  el  et  fl  ne  possèdent  aucun  Bryozoaire 
et  qu'elles  montrent  ainsi  une  intermittence  dans  le  dévi'loi)pement  des  espèces  de  cette  classe.  L'appa- 
rition isolée,  dans  la  bande  (14.  de  l'espèce  la  plus  ancienne  est  donc  séparée,  par  deux  bandes,  de 
la  majorité  des  Bryozoaires,  qui  se  trouvent  dans  la   t'auni'  troisieint'. 

7.  Nous  apiieloiis  rattcution  sur  l'extinction  extrêmement  rajiide  des  Piryozoaires  et  sur  leur 
peu  de  vitalité  dans  notre  bassin.  Dans  la  bande  gl,  on  nr  rencontre  (jue  deux  rei)résentants, 
après  lesquels  les  Bryozoaires  cessent  entièrement,  car  on  n'eu  a  recueilli  aucune  trace  dans  les 
horizons  supérieurs,  bandes  g  2.  g 3,  hl,  h  2,  h  3. 

Dans  nos  tableaux,  nous  avons  omis  les  frasments  iniléterniiual)les,  parce  qu'ils  ne  sauraient 
fournir  de  documents  certains  pour  les  conclusions  que  nous  avons  tirées. 

Genres  eosiii(»polites.  —   Genres   locaux. 

Dans  les  tableaux  exposés  par  Rarrande,  ce  savant  désigne!  sous  le  nom  de  genres  cosmopolites 
ceux  qui  sont  représentés  dans  d'autres  pays  que  la  l!o!u''me,  tandis  qu'il  appelle  geiircs  locaux  ceux 
qui  aiiparaissent  dans  notre  bassin. 

En  comparant  les  formes  du  Silurien  de  la  Bohème  avec  celles  du  Silurien  des  autres  contrées, 
nous  constatons  que  le  nondire  des  genres  cosmopolites  dépasse  d'une  unité  la  moitié  des  genres  locaux. 

Nous  exposons  ce  résultat  dans  les  listes  qui  suivent  : 

Fanne  troisième. 

Genres  cosmopolites.  Genres  locaux. 

1.  Cemmopora.  Sous-genre  Ser/o/iora. 

2.  Feiiestella.  Sous-genre    Utropora. 
Sous-geiu-e  llctcporhta.  1.    Filitcs. 

3.  Hcmitriipa.  2.    Lemmatopora. 

4.  Polgpurd. 


Faune  seconde, 


Genres  locaux. 


Genres  cosmopolites. 
1.    Ceramopora. 

Nous  avons  également  passe  sous  silence  les  fragments  indéterminés. 

En  somme,  des  fi  genres  et  des  3  sous-genres  représentés  eu  Bohème,  4  genres  et  1  sous-geure 
sont  cosmopolites,  tandis  que  2  genres  et  2  sous-genres  ajiiiartieunent  aux  genres  locaux. 

1.  Dans  la  faune  primordiale,  nous  ne  pouvons  citer  aucun  représentant  avec  une  entière 
certitude. 

2.  Dans  la  faune  seconde,  la  première  apparition  des  Bryozoaires  est  constatée  par  la  présence 
du  genre  cosmopolite  Ceramopora. 

3.  Dans  la  bande  e2,  apparaissent  .'i  geiu-es  et  I  sous-geure;  ce  dernier,  ainsi  que  4  des 
genres  sont  cosmopolites,  et  1  seul  local.  Aux  tonnes  cosmopolites  appartiennent  les  genres  Fene- 
stella,  Polypora,  qui  se  font  remarquer  par  leur  frr(|ueiic('  dans  le  Silurien  des  autres  pays. 

En  outre,  le  genre  Ceramopora,  que  nous  avons  déjà  cite  dans  la  faune  seconde,  est  de  nou- 
veau représente  par  une  espèce  dans  la  bande  e  2. 

16* 


124 


DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  BRYOZOAIRES 


4.  Dans  la  bande  1 2,  ou  rencontre  1  genre  nouveau  et  2  sous-genres.  Deux  genres  prove- 
nant de  la  bande  e2  passent  dans  la  bande  f2,  de  sorte  que  celle-ci  possède  3  genres  et  3  sous- 
genres.     2  genres  et  1   sous-genre  sont  cosmopolites;  1  genre  et  2  sous-genres  sont  locaux. 

Le  '^enre  Feiicsfclla  atteint  dans  cet  horizon  le  maximum  des  formes  spécifiques  (13);  viennent 
ensuite  le  genre  Filitcs,  les  sous-genres  Suriopora  et  Utropora,  qui  ne  font  leur  apparition  (jue  dans 
cette  bande. 

5.  Les  espèces  de  Bryozoaires,  si  nombreuses  dans  la  bande  f  2,  s'éteignent  toutes  dans  la 
bande  gl,  à  l'exception  de  2  espèces  de  FenesteUn,  qui  sont  les  derniers  représentants  de  cette 
faune  dans  notre  terrain,  car  les  bandes  supérieures  n'en  montrent  aucune  trace.  Le  genre  Fencstdla 
s'étend  jusque  dans  la  formation  permienne. 

6.  Les  Bryozoaires  n'apparaissent  (lue  dans  4  bandes  du  Silurien  de  la  Bohême.  Les  12  autres, 
y  compris  l'étage  C,  n'en  contiennent  aucun,  ou  bien  des  fragments  douteux. 

7.  On  n'a  pas  trouvé  de  Bryozoaires  dans  les  colonies. 

Le  tableau  suivant  est  destiné  à  exposer  succinctement  le  nombre  des  nouvelles  apparitions  des 
genres  dans  chacune  de  nos  bandes. 


Tableau   N°  5.     Nombre    total    des   genres   représentés    dans   chacune   de   nos   bandes. 


Nombre  des  genres 

-, 

Nombre 

faisant 

provenant 

Faunes 

Etages 

Bandes 

leur 
première 
appari- 
tion 

des 
bandes 
inférieu- 
res 

total  par 
bande 

Observations 

(«) 

(2; 
H    .    . 

(3; 
h3  .   .   . 

(•»; 

(5J 

(6) 

('') 

h  2  .    .   . 

. 

h  1  .   .    . 

i 

S3  .   .    . 

III  ..  . 

S2  .   .    . 
gl  .    .   . 

1 

1 

> 

r;..| 

f2  .    .    . 
fl  .    .    . 

1  +  2  s. 

■l+\    %. 

3+3  s. 

2  Bryozoaires  indéterminés 

.  ...I 

e2  .    .    . 
el  .    .    . 

4-f  1  s. 

1 

5-f  1  s. 

Colonies  . 
d  .->  .    .    . 

II  .  . 

D     .    .   . 

(14.    .    . 
(13.    .    . 
(12.    .    . 
(11... 

1 

' 

1 

I.  .  . 

c.  .  .  . 

1   ISryozoaire  indéterminé 

Nous  avons  désignés  les  sous-genres  par  la  lettre  s. 
Ainsi  1-1-2  s.,  signifie  1  genre  et  2  sous-genres. 


DANS  LK  BASSIN  SILUKIEN  DE  LA  HOHKME. 


12!: 


\,    Distribution  verticale  des  espèces  de  Bryozoaires. 

Nous  rappcldiis  (iiic  la  ilistritiution  des  genres  de  Bryozoaires  est  très  peu  coiupliquée,  et  que 
leur  vie  a  ete  de  courte  durée,  daus  les  quelques  baudes  où  ils  apparaissent. 

Dans  la  distribution  des  espèces,  les  mêmes  résultats  se  reproduisent,  et  nous  constatons  ce 
fait  dans  le  petit  tal)leau  suivant,  dans  lequel  nous  n'avons  pas  non  plus  tenu  compte  des  fragments 
indéterminés. 

Tableau  N°  6.     Nombre   des   espèces   distinctes   de  Bryozoaires,  par  faune,  en  Bohême. 


Faillies  siluriennes 

Etages 

Nombre   absolu 

Moyenne 

des  espèces 

par  genre 

des                 des 
genres       sous-genres 

des 
espèces 

Faune  troisième 

Faune  seconde 

Faune  primordiale 

Réapparitions    cutrt'    les   fauuos 

,  H-G-, 
IF-E   ( 

D 
C 

6 
1 

3 

42 

1 

4-66 
1 

1 

1 

Nombre   des    ijeures  et  espèces 

6 

3 

42 

Dans  la  faune  primordiale,  nous  ne  rencontrons  aucun  représentant  des  Bryozoaires. 

La  faune  seconde  renferme  un  genre  unique  avec  une  seule  espèce. 

La  faune  troisième  est  caractérisée  par  la  présence  de  tous  les  genres  et  sous-genres  de  notre 
bassin,  c'est-à-dire  de  G  genres  et  de  o  sous--genres  avec  un  total  de  42  espèces  bien  déterminées. 
Des  G  genres,  Ciramopora  est  le  seul  qui  provient  de  la  faune  seconde.  Fcrwstella  est  surtout  très 
riche  eu  formes  spécifiques  et  surpasse  sous  ce  rapport  tous  les  autres  genres.  Malgré  cela,  si  nous 
prenons  la  moyenne  des  espèces,  nous  voyons  que  chaque  genre  est  représenté  par  un  nombre 
d'espèces  de  %-  =  4'G6.     Dans  le  total  des  genres,  nous  comprenons  également  les  sous-genres. 

Aucune  esi)èce  n'est  couuiiinie  à  la  faune  seconde  et  à  la  faune  troisième.  Nous  avons  déjà 
montre  qu'un  seul  genre  est  commun  à  ces  deux  faunes. 

Le  tableau  qui  i)recede  nous  permet  de  remarquer  que,  parmi  les  bandes  citées,  il  en  est  une, 
la  bande  d  4,  qui  ne  renfermt>  qu'une  seule  espèce,  et  dans  laquelle  les  Bryozoaires  apparaissent  pour 
la  première  fois.  De  plus,  la  liande  j;li  fl"i  compte  2  espèces,  est  le  dernier  horizon  où  se  montrent 
les  Bryozoaires,  en  Boliême  ;  elle  nous  indique  donc  les  limites  du  développement  de  ces  formes. 

Les  deux  bandes  o2  it  f'2  ]iossèdent  encore  des  Bryozoaires  et  même  en  assez  grand  nombre. 
La  bande  e2,  qui  est  la  plus  riche  en  fossiles  de  tous  les  ordres,  les  Cystidées  exceptées,  renferme 
17  espèces,  c'est-à-dire  |\,"„^„  de  la  somme  totale  des  Bryozoaires.  Ce  chitire  est  toutefois  dépassé 
par  la  bande  t".*,  (lui,  par  ses  21  espèces,  représente  jVôV  ^'^  1'^  même  somme  totale. 

Nous  passons  encore  sous  silence  les  fragments  indéterminables. 


126 


DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  Bh'VOZOAIRES 


Tableau  N°  7.     Distribution   des   espèces   de  Bryozoaires,  dans  les  bandes  superposées. 


Faunes 


Etages 


Bandes 


Nombre 

des 

apparitions 


Proportion 

par  rapport 

au  nombre 

43 


Observations 


III 


Ml  3 
j   h2  . 
hl  . 


II 


I 


D 


i  g3 
Si. 

I  tl   . 

I 

(  e2  . 

\el   . 

Colonies 

(1  :> . 
(14  . 
d3  . 
d2  . 
(11  . 


Total  des  apparitions  .  .  . 
Une  réapparition  h  dédnire 
Nombre  des  espèces  distinctes 


23 


43 
1 


42 


0'046 
Oo34 

0-395 


0-023 


0-998 


Une    seule    réapparition 
dans  les  espèces. 


Dans  le  tableau  N"  7,  nous  avons  signalé,  parmi  les  espèces,  une  seule  réapparition  dont  nous 
reparlerons  plus  loin. 

En  ce  qui  concerne  la  répartition  des  espèces  dans  chacune  des  bandes,  les  Bryozoaii-es  se 
distinguent  de  toutes  les  autres  classes.  Nous  ne  voulons  pas  reproduire  ici  les  résultats  exposés 
par  Barrande  pour  la  distribution  des  Céphalopodes,  Brachiopodes,  Acéphales  et  Trilobites,  et  nous 
prions  le  lecteui-  de  consulter  les  passages  qui  traitent  ce  sujet  dans  son  graud  ouvrage. 


DANS  LE  BASSIN  SILURIEN  I)E  LA  BOHÈME. 


127 


VI.    Tableau  N°  S.    Tableau  comparatif  de  la  distribution  verticale  des 
genres  et  des  espèces,  parmi  les  Bryozoaires  siluriens,  en  Bohême. 


• 

,     Bandes 

Nombre 

total  des 

genres 

Nombre  des  espèces 

Nombre 

faisant 

leur 

première 

apjiari- 

tioii 

l)rovenaut 
(les 
bandes 
inférieu- 
res 

moyen  des 

apparitions 

des  espèces 

par  genre 

Observations 

(1) 

h  3 

h  2 

hl 

g3 

•*  2 

gl 

f2 

fl 

e2 

el 

Colonies  .    .    . 

(15 

(14 

(13 

(12 

(11 

€ 

(2; 
1 

3  +  3  S. 
5  +  1    s. 

• 

(3) 

1 

23 

" 
17 

1 

(4J 

1 
• 

(5) 

2-00 

3-83 

2-83 

. 
100 

2  Bryozoaires  indéterminés 
1  Bryozoaire  indéterminé 

i;  +  3  s. 

42 

1 

Le  plieiiumene  le  plus  leniaïquable,  à  notre  avis,  c'est  que,  dans  la  répartition  des  Bryozoaires 
de  notre  bassin,  une  seule  espèce,  Fmest.  2>"n»os(t,  soit  commune  aux  2  bandes  f2  et  gl.  Chacune 
de  toutes  les  autres  espèces  n'apparaît  (jue  dans  une  seide  bande,  sans  passer  à  un  horizon  supérieur. 
Ce  fait  étrange  ne  se  rejjroduit  pas  dans  les  autres  classes  de  notre  bassin. 

Quant  au  nombre  moyen  des  apparitions  des  espèces  par  genre,  nous  voyons  que  le  commen- 
cement de  la  vitalité  des  Bryozoaires,  dans  la  bande  d4,  est  représenté  par  la  proportion  minime  de 
rOO,  et  que  la  l)ande  gl,  dans  laiiuelle  s'éteignent  toutes  les  espèces  offre  la  proportion  de  2'00. 
Dans  les  bandes  intermédiaires  o2  et  f2,  ce  nomlire  croît  considérablement.  En  effet,  dans  la 
bande  f  2,  il  atteint  le  niaxinuini  de  3-83,  chiffre  qui  dépasse  de  TOO  celui  des  apparitions  des  espèces 
de  la  bande  c2. 

On    remar(|uera    encore    que    raugnientation  (hi    noml)re   moyen    d'espèces  par  genre  correspond 

à   celle    du    numlire    moyen    des   genres,    et   n'est  qu'un    iieu   jdus   forte,    car   la   bande   e2,    par  ses 

5    genres    et    1    sous-genre,    donne    la    proportion  'J'S:;.    tandis    qu(^    la    bande    f2,    avec  3    genres    et 
3  sous-genres  produit  la  proportion  3\S3. 


128  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE  ET  VERTICALE  DES  liRYOZOAIFJES, 

Dans  ces  comparaisons,  il  n'y  a  pas  d'inconvoniiMit  à  compter  les  sous-genres  avec  les  genres. 
De  cette  manière,  la  bande  t'2,  tout  en  ot!'raut  6  formes  génériques,  comme  la  bande  f2,  surpasse 
cette  dernière  de  ruo  dans  le  nombre  des  espèces  i)ar  genres. 

Chez  les  antres  classes  de  notre  bassin  si  riche  en  pétrifications,  Barrande  a  su  tirer  des  con- 
clusions d'un  innnense  intérêt.  Nous  nous  contenterons  d'avoir  expose  ici  les  résultats  comparatifs, 
et  nous  prierons  le  lecteur  de  consulter,  pour  le  reste,  les  volumes  où  cette  question  se  trouve  traitée 
à  fond  i)ar  notre  vénérable  maître. 

Tout  ce  que  nous  avons  dit  auparavant  montre  que  les  Bryozoaires  du  bassin  silurien  ne  for- 
ment qu'une  bien  petite  partie  de  la  grande  faune  de  la  Bohême.  Les  circonstances  n'étant  pas 
favorables  à  leur  développement,  ils  n'ont  fait  qu'une  apparition  de  courte  durée,  car,  à  l'e.xception 
de  Femst.  jKinHosa,  chacune  des  espèces  restent  dans  une  seule  bande. 

Parmi  les  genres  répartis  dans  nos  différentes  bandes,  nous  ne  voyons  qu'une  seule  inter- 
mittence. Elle  nous  offre  la  meilleure  preuve  de  l'instabilité  des  Bryozoaires.  Cette  intermittence 
ne  saurait  s'expliquer  facilement,  car  il  n'est  guère  probable  ([ue,  dans  les  bandes  où  nous  ne  trou- 
vons aucun  liryozoaire  et  qui  sont  placées  entre  celles  qui  en  possèdent,  des  représentants  aient 
vécu  sans  avoir  laissé  de  trace  de  leur  existence.  Il  paraîtrait  plutôt  qu'ils  n'ont  pas  existé  dans 
ces  bandes  vides,  mais  qu'ils  ont  immigré,  quand  le  milieu  ambiant  était  plus  favorable  à  leur 
conservation. 


»!"e^-!« 


Chapitre  V. 

Distribution  géographique  et  verticale  des  Bryozoaires,  dans 
l'ensemble  des  contrées  siluriennes. 

Dans  ce  chapitre,  nous  présenterons  les  résultats  numériques  des  études  ijui  ont  été  faites  sur 
les  Bryozoaires  des  contrées  siluriennes.  Nous  avons  déjà  fait  remarquer  dans  nos  aperçus  histo- 
riques que  ces  travaux  sont  bien  loin  d'être  aussi  nombreux  dans  cha({ue  contrée,  .\insi,  en  Amé- 
rique et  dans  d'autres  pays,  on  a  publié  des  ^Monographies  très  détaillées,  tandis  que,  dans  d'autres, 
les  formes  siluriennes  des  Bryozoaires  n'ont  été  désignées  que  par  des  dénominations  provisoires. 

Nous  diviserons  en  3  parties  les  études  qui  suivent: 

1.  Tableau   résumant   la   distribution  géographique   et   verticale   des   espèces   de  Bryozoaires    dans 
l'ensemble  des  contrées  siluriennes. 

2.  Distribution  géographique. 

3.  Distribution  verticale  dans  les  grandes  faunes  siluriennes. 


DANS  L'ENSEMBLE  DES  CONTREES  SILURIENNES. 


129 


1.  Tableau  résumant  la  distribution  géographique  et  verticale  des  espèces 
de  Bryozoaires,  dans  l'ensemble  des  contrées  siluriennes. 


Faunes 


Ooxitrées 


Tolal  des  espèces 


II 


III 


par  contrée 

principale 


par  grande 

zone 
silurienne 


I.     Grande  zone  septentrionale  d'Amérique. 


Canada  .    .  . 

Anticosti  .  . 

Acadie  .   .  . 

Terre-Neuve 

Etats-Unis  . 

New-York  . 

Wisconsin  . 

Ohio         .  . 

Indiana    .  . 

Illinois     .  . 

Minnesota  . 

Tennessee  . 

Kentucky .  . 


15 

26 

15 

105 

1 

5 

47 

9 

1 

13 

32 

1 

17 

1 

2 

1 

2 

41 


252 


293 


II.    Grande  zone   septentrionale  d'Europe. 


Angleterre    .... 

Ecosse     

Irlande 

Suéde  

Norvège  

Russie 

Oural 

Podolie 

Saxe 

Franconie    .... 

Thuringe 

Hof,  en  Bavière    . 

Belgique 

Prusse    

Schleswig-Holstein 


I 


Silésie-Sadewitz )  q 

III 

Bohême  . 
France  .  . 
Espagne  . 
Portugal  . 
Sardaigne . 

Totau.x  par  faune 


20 

23 

l 
1 

1 

7 

20 

43 

18  , 

1 

2 

1 

3 

1 

• 

1 
7 

2 

.     1 

2 

' 

43 

27 

61 
3 
4 
1 


151 


Grande  zone  centrale  d'Europe. 


?1 

1 

43 

45 

• 

2 

5 

7 

52 

?1 

216 

279 

. 

496 

496 

17 


130  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE  ET  VERTICALE  1>ES  liRYO/OAIRES, 


3.    Distribution  géographique. 

Lo  tal)lc;ui  qui  prccodc  eoutieiit  toutes  les  espèces  de  Bryozoaires  siluriens  qui  ont  été  décrits, 
à  notre  connaissance,  jusqu'à  ce  jour.  Nous  l'avons  divisé,  à  l'exemple  de  Barrande,  en  :!  grandes 
zones,  parce  que  nous  jiensons  que  cette  division  est  la  plus  pratique  pour  endjrasser  d'un  cou]) 
d'œil  la  distribution  géographique  générale. 

I.  La  grande  zone  septentrionale  d'Amérique  a  fourni  29-3  espèces.  C'est  jusqu'à  ce  jour  le 
plus  grand  nombre  d'espèces  de  Bryozoaires  La  raison  qui  a  amené  un  chitlVe  si  considérable  ne 
repose  pas  seulement  dans  la  fréquence  des  Bryozoaires  de  cette  zone,  mais  aussi  dans  l'attention 
toute  particulière  que  les  savants  des  différents  iiays  ont  consacrée  à  cette  étude.  Les  formes  qui 
l)roviennent  de  ces  contrées  ont  donné  lieu  aux  excellentes  monograi>liies  détaillées  de  Hall, 
d'Ulrich,  de  Nicholson,  et  de  bien  d'autres,  auxquels  nous  devons  les  recherches  scientifiques  sur 
un  si  grand  nombre  de  Bryozoaires. 

Le  premier  groupe  de  cette  zone,  le  Canada,  nous  présente  41  espèces. 

Dans  les  Etats-Unis,  qui  forment  le  deuxième  groupe,  la  première  place  est  occupée  par  l'Etat 
de  New-York,  dont  nous  connaissons  120  espèces,  grâce  aux  travaux  de  J.  Hall.  Les  autres  Etats 
sont  également  représentés  par  des  chiffres  respectables.  En  tout,  les  Etats-Unis  possèdent  252  espèces. 
Chacun  des  Etats  participe  inégalement  à  la  formation  de  ce  total.  L'Etat  de  New-York  est  à  la 
tête  avec  47"  „;  après  lui,  l'Etat  d'Ohio  offre  22"/,,;  ensuite  l'Etat  d'Illinois,  i:i",„.  Les  proportions 
fournies  par  les  autres  Etats  sont  de  bien  moindre  importance:  Minnesota,  (i-7"„:  Lidiana,  5-5",;,; 
Wisconsin,  2-o"u  et  les  deux  derniers,  Tennesee  et  Kentucky,   l'l"/„  chacun. 

D'autres  résultats  nous  sont  offerts  par  les  deux  autres  grandes  zones,  (jui  vieiuumt  bien  loin 
après  celle  de  l'Amérique. 

II.  Dans  la  grande  zone  septentrionale  d'Europe,  nous  avons  pu  constater,  d'après  les  ouvrages 
publiés,  la  présence  de  151  espèces.  Outre  que  les  contrées  de  cette  zone  sont  bien  plus  jiauvres  en 
Bryozoaires,  il  faut  avouer  que  les  recherches  n'ont  pas  été  poussées  d'une  manière  aussi  complète 
(lue  dans  la  zone  précédente.  La  Russie  prend  le  premier  rang  avec  Gl  esjièces,  c'est-à-dire  40",, 
de  la  sonmie  totale.  Après  cette  contrée,  viennent  l'Angleterre  avec  un  chiffre  de  4H  espèces  ou 
2«"/o,  et  la  Suéde  avec  27  espèces  _  17",,,. 

Les  autres  contrées  ne  sont  représentées  que  par  des  chiffres  sans  inqxu-tance.  En  Saxe,  ou 
ne  connaît  qu'une  seule  es])ece.  et  le  Dihivium  offre,  en  Allemagn;',  !»  espèces,  r'cst-à-diic  û'Ù",,. 

III.  La  granile  zone  centrale  d'Europe  fournit  proportionnellement  un  nond)re  très  réduit  de 
formes  de  lîryozoaires.  Nous  en  C(nnptous  en  tout.  52,  c'est-à-dire  10"',,  du  total  des  espèces  cou- 
nues  dans  les  .3  grandes  zones.  Par  ses  45  espèces,  la  Bohême  participe  pour  SO"/,,  à  ci-  chiffre  52, 
et  la  France  pour  13"/,,.  Les  7  représentants  de  cette;  dernière  contrée  ne  sont  établis  (|ue  \)\-o\\- 
soirement  sans  nom  spécifiejue.  Cette  remarque  s'aïqiliiiue  également  à  (luebiues  citations  des  autres 
contrées  associées  aux  deux  grandes  zones  précédentes.  C'est  pour  ce  motif  (|ue  nous  ne  pouvons 
ni  établir  de  comparaison  (^ntre  les  Bryozoaires  des  diff'érentes  contrées,  ni  inili(|uer  le  nond)re  des 
réapparitions. 


DANS  L'EXSK.MliLK  1>KS  CONTREES  SILURIENNES.  131 

3.    Distribution  verticale  dans  les  grandes  faunes  siluriennes. 

Dans  le  tableau  uciiéral,  Idii  iicut  irun  seul  coup  d'cfil  prendre  connaissance  de  la  distribution 
géologique  des  espèces  dans  les  différentes  contrées. 


o 


A  cette  occasion.  iu)us  ferons  remarquer  que  la  C(nnparaison  des  divers  horizons  entre  eu.\, 
dans  les  contrées  étrangères,  présente  de  sérieuses  difficultés,  de  sorte  ([u'il  n'est  guère  possible  de 
distinguer  que  les  3  grandes  faunes  siluriennes  générales  de  Barrande  : 

a)  Dans  la  faune  primordiale,  nous  ne  rencontrons  nulle  part  de  traces  de  Bryozoaires.  En 
Bohême,  nous  avons  cité  sous  la  dénomination  de  Br!/o.roon.,  espèce  indéterminée,  N"  5,  un  petit 
fragment  trop  défectueux  pour  nous  permettre  de  tirer  une  conclusion  quelconque.  Nous  supposons 
donc  (pie  la  faune  piimordiale  ne  possède  aucun  représentant  des  Bryozoaires. 

b)  Les  Bryozoaires  apparaissent  assez  spontanément  dans  la  faune  seconde,  où  ils  comptent 
un  grand  nombre  de  formes  dans  les  .3  grandes  zones,  ainsi  (jue  rindi(iue  le  total  21G  de  notre 
tableau.  Dans  la  grande  zone  septentrionale  d'Amérique,  la  faune  seconde  contient  130  espèces;  le 
Canada  en  fournit  1.'),  et  les  Etats-Unis,  le  reste.  L'Etat  d'Ohio  occupe  le  premier  rang  par 
47  espèces,  c'est-à-dire  'M\"j„  environ  du  total  des  espèces  de  la  faune  seconde  dans  cette  grande 
zone.  L'Etat  d'IIlinois  fournit  un  peu  plus  de  24",,;  New-York  et  Minnesota,  11  à  IS^/n;  les  Etats 
de  Kentucky,  de  Tennessee  et  de  Wisconsin,  1  seule  espèce  chacun. 

La  grande  zone  septentrionale  d'Europe  est  moins  riche  (jne  la  précédente,  car,  dans  la  faune 
seconde,  on  ne  com])te  que  83  espèces.  La  plupart  proviennent  des  provinces  baltiques  russes,  qui 
en  fournissent  plus  de  b\"l„\  ensuite  de  l'Angleterre,  qui  est  représentée  par  24"o.  Les  autres 
contrées  de  cette  zone,  la  Suède  et  le  I)Unvlnni,  en  Prusse,  ne  participent  que  pour  7  espèces.  Du 
Biluvium  de  Sadewitz,  l'on  connaît  encore  2  espèces,  tandis  que  l'on  n'en  compte  qu'une  seule  dans 
la  faune  seconde  de  chacune  des  autres  contrées. 

Dans  la  grande  zone  centrale  d'Europe,  la  faune  seconde  est  très  pauvre  en  Bryozoaires,  car 
Ton  ne  rencontre  (pie  3  espèces,  d(uit  2  proviennent  de  France,  et  la  troisième,  du  bassin  silurien  de 
la  Bohême.  En  somme,  le  nombre  des  Bryozoaires  de  la  faune  seconde  représente  un  peu  plus  de 
43"/o  de  toutes  les  espèces  connues  jusqu'à  ce  jour. 

c)  Le  nombre  des  espèces  de  Bryozoaires  atteint  son  maximum  dans  la  faune  troisième,  car 
il  s'élève  à  270.  c'est-à-dire  qu'il  forme  ]ilus  de  56"/,,  des  espèces  connues. 

Dans  la  grande  zone  septentrionale  d'Amérique,  l'on  compte  1G3  espèces  reparties  ainsi 
qu"il    suit: 

26  espèces,   ou   1G"„  provenant  de  l'île  d'Anticosti,  i[ue  nous  associons  au  groupe  du  Canada, 

137  espèces  du  groupe  des  Etats-Unis. 

L'Etat  de  New-York  fournit  :i  lui  seul  10.")  espèces,  ou  plus  de  64";,,  de  la  somme  des  espèces 
connues  dans  la  faune  troisième  de  cette  grande  zone.  Les  autres  Etats  ne  participent  que  pour 
des  nombres  bien  inférieurs:  Indiana,   1.5  espèces;  Ohio,  9,  et  les  autres,  1,  2  et  5  espèces. 

La  faune  troisième  de  la  grande  zone  septentrionale  d'Europe  renferme  GS  espèces,  dont  34",, 
sont  fournies  par  l'Angleterre,  29"  „  pai'  la  Suède,  et  26 "/n  V^^'  ^^  Russie.  Les  autres  contrées  ne 
sont  représentées  que  par  une  proportion  minime. 

17* 


132  DISTRIBUTION  DES  BRYOZOAIRES,  DANS  L'ENSEMBLE  DES  CONTREES  SILURIENNES. 

Nous  connaissons  dans  la  l'aune  troisième  de  la  grande  zone  centrale  d'Europe,  48  espèces, 
chiffre  à  l'augmentation  duquel  nos  observations  n'ont  pas  peu  contribué,  puisque  nos  espèces  forment 
89"  u  de  tous  les  Bryozoaires  de  cette  zone. 

Nous  avons  déjà  mentionné,  p.  31,  2  espèces  provenant  du  Silurien  de  l'Australie  et  non 
comprises  dans  le  tableau  comparatif.  Les  listes  des  Bryozoaires  des  terrains  dévonien,  carbonifère 
et  permien,  publiées  dans  le  Cliap.  II,  nous  enseignent  comment  les  Bryozoaires  ont  continué  de  se 
propager  dans  les  horizons  supérieurs.  Elles  nous  montrent  que  beaucoup  de  formes  siluriennes 
sont  parvenues  jusque  dans  les  couches  les  plus  élevées  des  formations  paléozoïques,  mais,  en  même 
temps,  que  de  nouveaux  genres  ont  fait  leur  apparition  dans  certains  horizons  déterminés. 


HYDROZOAIRES.  133 


2.    Hydrozoaires. 


-»•••♦- 


„ Colonies  de  polypes  fixées,  méduses  libres,  animaux  polypoïdes  ou  médusoïdes  sans  tube 
œsophagien.  Cavité  non  divisée  en  loges  par  des  replis  mésentériques."  (Z'dtd,  Traité  de  Faléont., 
p.  284,  éd.  fraiiraisc.) 

La  Zoologie  trouve  dans  ces  organismes  très  nombreux  et  très  variés  un  ebauip  d'observations 
sinon  faciles,  du  moins  fructueuses.  Cette  science  a  su  apporter,  pour  plus  d'une  forme  qui  rentre 
dans  le  cadre  de  ces  études,  des  documents  intéressants,  surtout  sur  les  fonctions  biologiques,  la  re- 
production, la  nutrition  et  le  mouvement. 

Bien  que  l'étude  de  ces  fonctions  attire  vivement  notre  attention  et  notre  intérêt,  nous  croyons 
devoir  y  renoncer,  parce  qu'elle  nous  entraînerait  beaucoup  trop  loin,  et  aussi  parce  que  les  formes 
que  nous  traitons  ne  nous  apparaissent  que  dans  un  état  défectueux,  qui  nous  rend  impossible 
l'observation  des  jiarticularités  découvertes  et  mentionnées  par  la  Zoologie  actuelle. 

Les  espèces  qui  possèdent  une  enveloppe  cornée  ou  même  chitiueuse,  se  sont  conservées  sous 
la  forme  de  corps  minces,  charbonneux.  Seules,  les  espèces  munies  d'un  squelette  calcaire  permet- 
tent une  étude  plus  approfondie. 

La  difficulté  d'étudier  ces  fossiles  résulte  de  la  structure  de  l'enveloppe,  qui  est  composée  de 
substances  organiques  ;  elle  augmente  encore  considérablement  en  raison  de  l'âge  des  dépôts  siluriens. 

Dans  beaucoup  de  cas,  nous  sommes  donc  obligé  de  nous  contenter  de  faire  la  description  et 
d'indiquer  la  parenté  de  ces  êtres  en  général  lins  et  déliés,  dont  les  restes  sont  parvenus  jusqu'à 
nos  jours. 

Les  familles  qui  seront  l'objet  de  nos  études  sont: 

1.  La  famille  des  Stromatoporidae  (Nicholson). 

2.  La  famille  des  Cladopliora  (Hopkinsou). 

Nous  comprenons  cette  dernière  famille  dans  le  sens  qu'elle  a  été  établie  par  Hopkinson. 
(Quart.  Journ.  of  gcol.  Soc.  1875.) 

Nous  n'avons  pas  introduit  dans  le  présent  travail,  la  famille  des  Graptolites  proprement  dits, 
Bhabdopora.,  dans  le  sens  de  Hopkinson,  et  cela  pour  plusieurs  raisons. 

D'abord,  il  n'entrait  pas  dans  les  intentions  de  notre  vénérable  maître,  Barrande,  de  réserver 
une  place  à  cette  famille  dans  le  Vol.  VIII,  parce  qu'il  avait  déjà  publié  ses  observations,  en  1850, 
dans  une  brochure  renfermant  4  planches  et  intitulée  Graptolites  de  Bohême. 

De  plus,  les  17  planches  consacrées  à  ce  volume  ne  contiennent  aucune  illustration  de  véri- 
tables Graptolites,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  la  préface.  Cette  classe  du  règne  animal  est 
représentée  par  les  matériaux  considérables  dont  s'est  enrichie  la  collection  du  Musée  de  Bohême, 
durant  l'espace  de  43  ans,  et  aussi  par  les  nombreux  spécimens  l'ecueillis  par  les  soins  de  plusieurs 
instituts  scientifiques. 


134  ETUDES  GENERALES 

Un  jeune  savant  ^I.  le  Doct.  Jarosl.  Perner,  se  livre  en  ce  moment  avec  ardeur,  à  l'étude  de 
ces  documents,  et  nous  ne  tardeions  pas  à  connaître  les  résultats  intéressants  de  ses  travaux,  grâce 
il  la  pieuse  attention  de  l'un  des  plus  sincères  admirateurs  de  Barrande,  M.  le  Prof.  A.  Fritsch,  qui, 
par  un  sentiment  de  !i'r!itit"<lc.  pour  notre  maître,  a  largement  contribué  à  la  création  du  fonds 
Barrande.  destiné  à  seconder  efticacement  les  efforts  des  savants  dans  leurs  travaux  complémen- 
taires sur  le  terrain  classi(iue  du  Silurien  de  la  Bohêuu>. 

Nos  études  sur  les  llydrozoaires  seront  exposées  dans  l'ordre  suivant: 

I'"  Serf/ou:   Fnmilte  îles  MtrfUHnJoporoi'des.    Nicholson. 

Chap.       I.     Etudes  générales  sur  les  Stromatoporoïdes  et  caractères  importants. 

Cliap.     II.     Etudes  sur  les  genres  des  Stromatoporoïdes  de  la  Bohême  et  description  des  espèces. 

Chap.  III.     Distribution    verticale    des    genres    et    espèces    des    Stromatoporoïdes,    dans    le    bassin 
silurien  de  la  Bohême. 

jpme  Scct/'ou:   Fniniile  de»   Cltiflitphore».    Hopl/iisou. 
Chap.      I.     Aperçus  historiques  sur  les  Cladophores,  par  contrée. 
Chap.     II.     Etudes  générales  sur  les  Cladophores  et  caractères  distinctifs. 
Chap,  III.     Etudes  sur  les  genres  des  Cladophores  de  la  Bohême  et  description  des  espèces. 

Chap.  IV.     Distribution    verticale    des    genres    et    espèces    de   Cladophores    dans    le    bassin    de    la 
Bohême. 


»!-e^« 


i"'^  Section:  Famille  de?*  .^troiiiatoporoïdes. 


Chapitre  I. 

Etudes  g'énérales  sur  les  Stromatoporoïdes  et 
caractères  importants. 

Avant  d'entrer  dans  la  description  de  ces  Hydrocoralliaires  aux  espèces  si  typiques  et  si  nom- 
breuses daus  les  formations  paleo/oïques,  nous  dirons  quelques  nwts  sur  les  fossiles  qui  ont  été 
recueillis  dans  notre  terrain  silurien,  et  sur  la  méthode  que  nous  nous  proposons  d'employer  en  les 
étuiliant. 

La  majeure  partie  de  nos  spécimens  ont  été  déterminés  et  nommés  par  Barrande.  Les  autres 
ont  été  ajoutés  par  le  Prof.  Novak.  Les  fossiles  désignés  par  Barrande  étaient  accompagnés  des 
notes  suivantes,  écrites  de  sa  nuxin. 


SUR  LES  STROMATOPOROÏDES. 


135 


Xoms  anciens  : 
Stromatopora  boheiiiica . 
coiitexta   . 
coluiiiiiaris 
conceiitrica 
rarissiiiia  . 


.  liarr. 
.  Barr. 
.  Barr. 
.  Goldf. 
.  P.arr. 


Localités  : 
Kosd,  Tacitlowitz,  e2 
KonSpnis,  t"2 

Ko)i('2)>'us,  f  2 

Hintcr-Kojmuhia,  e  2 
Ko2el,  C  2 


Noms  actuels  : 
Clathrodictyon  bdlu'iiiicitm 
Actiiiostroiua     coutextiini 
Stromatopora     l'oluinnaris 
Clatlirodktyoïi  sociuiu  .    . 
Stromatopora     rarissima  . 

Dans  la  liste  des  fossiles  do  la  Bohême,  publiée  dans  le  Thcsuunis  siluriens  de  Bjo'sby,  nous 
trouvons  6  espèces  pourvues  de  noms.  Pour  3  d'entre  elles,  nous  ne  pouvons  plus  constater 
ridentité,  parce  qu'il  n'existe  pas,  dans  les  nuitériaux,  d'autres  spécimens  qui  portent  une  dénomination. 

Les  G  espèces  citées  sont  les  suivantes  : 


Barr.  sp. 
Barr.  sp. 
Barr. 
l'octa. 
Barr. 


Stromatopora  Bohemica  . 
concentrica 
conferta 
micacea  .  . 
perfoliata  . 
tubulata 


Barr.,     Kozd,   Tacidowit.:,  E 
Goldf.,  Hinter-Kopaiiina,     E 


i"  '> 


o::, 


e2. 


. '> 


e:: 


(ioldf.,  Koni'prus,  F  —   f2, 

Barr.,  Tachlowitz,  E  —  e2, 

Barr.,  Tachlowitz,  E 

Goldf.,  Kozd,   Tuchloivifz,  E 

Dans  l'impossibilité  où  nous  sommes  d'indiquer  les  spécimens  qui  ont  été  nommés  par  Barrande. 
nous   nous    trouvons  forcé,    pour  prévenir  des  erreurs,    do  pourvoir  de  nouveaux  noms  les  3  espèces: 

Stromatopora  micacea Barr., 

perfoliata Barr., 

tuhulnta Barr. 

Le  Prof.  0.  Novàk  a  fait  préi)arer  de  nombreuses  coupes  microscojiiques,  prises  sur  les  spécimens 
des  Stromatoporoïdes.  En  notre  qualité  d'Assistant  à  l'Université  tchèque,  nous  avons,  dès  le  début. 
a]iporté  notre  concours  à  ces  travaux  préparatoires,  et  plus  tard,  pendant  la  longue  et  incurable 
maladie  du  Prof.  Novâk,  nous  avons  été  seul  à  les  diriger.  En  dehors  des  formes  que  Barrande 
a  déterminées  et  désignées  par  des  noms,  le  Prof.  Novàk  a  introduit  les  espèces  suivantes  : 

Noms  actuels: 

f  2  i  Stromatopora  tiorida     ....  Nov. 

Actinostroma  frustuhnn    .    .    .  Pocta. 

Clathrodictyon  clarum     ....  Pocta. 

Actinostroma  vastum    ....  Pocta. 

Actinostroma  perspicuum     .    .  Pocta. 

Stromatopora  compta    ....  Pocta. 

Tel  était  l'état  des  matériaux  et  de  la  détermination  des  espèces,  lorsque  le  travail  nous  a  été 
remis.  Nous  avons  eu  soin  de  conserver  ici,  de  même  que  dans  les  autres  parties  de  l'ouvrage  qui 
nous  ont  été  confiées,  tous  les  noms,  même  provisoires,  donnés  par  Barrande  et  par  le  Prof.  Novàk. 
Nous  avons  voulu  par  là.  exprimer  hautement  notre  respect  jiour  l'héritage  du  grand  i)aléoutologue 
et  du  successeur  désigné  par  lui. 

En  ce  qui  concerne  les  coupes  microscopiques,  il  a  été  fait,  pour  cluupie  spécimen  et  en  parti- 
culier iHuir  les  Stromatoporoïdes,  quebiues  sections  verticales  et  tangentielles,  au  moyen  de  la  grande 
machine  achetée  dans  ce  but  par  le  Musée.  Sur  notre  jjroposition,  le  Prof.  Novak  a  adopté,  pour  ces 
coupes  minces,  deux  sortes  de  lames  de  verre  aux  dimensions  suivantes  : 

I.     Lames:  longueur,   110'""';  largeur,   72""". 

Lamelles  de  reeoni-remeiit  :  „  (15""";  65"'"'. 


Désignât" 

lU'ovisoire  : 

Loca 

lités: 

Stromatopora  spec. 

A=z 

Florida 

Nov. 

Konëjirus, 

F  — 

f2 

spec. 

B 

Konéprus, 

F  — 

f2 

spec. 

C 

Koiiêprus, 

F  — 

f2 

spec. 

D 

Konëprns, 

F  — 

f2 

spec. 

E 

Hlubocep, 

G  — 

S3 

spec. 

F 

Ivouéj)rHS, 

F  — 

f2 

II.     Lames: 

Lamelles  de  recouvrement: 


48' 


■48""". 


136  ETUDES  GENERALES 

Ce?  (liuu'iisions  dos  lames  penuetteut  d'étudier  des  sections  de  plus  grande  étendue,  puisque, 
dans  la  première  sorte,  on  peut  observer  une  eoupe  de  4200'""'',  et  dans  la  seconde,  une  surface 
de  2200"""-'. 

Plus  de  150  coupes  ont  été  prises  sur  les  Stromatoporoïdes.  Celles  des  Polypiers  sont  de 
dimensions  égales.  Péunies  ensemble,  elles  forment  une  très  belle  collection  de  plus  de  1000  exem- 
plaires, qui  prennent  place  à  côté  de  la  Collection  Barraiide,  au  Musée  du  Pioyaume  de  Bohême. 

Pour  la  reproduction  de  ces  coupes,  nous  avons  adopté  le  procédé  photographique.  Ce  serait 
un  travail  énorme  pour  un  lithographe  de  dessiner  les  fins  tissus  que  montrent  nos  planches  complé- 
mentaires, PL  18,  ISbis,  19,  19  bis.  Les  photographies  ont  l'avantage  de  copier  iidèlement  tout 
ce  qui  est  visible  au  microscope.  Les  erreurs  que  le  dessinateur  peut  commettre,  soit  par  oul)li. 
soit  par  inexactitude,  deviennent  ici  impossibles.  Cette  nouveauté  que  nous  introduisons,  ne  pourra 
être  que  profitable  au  grand  ouvrage  de  notre  maître,  car  elle  vient  appuyer  sa  devise  „C'cst  ce  que 
j'ai  vu." 

Nous  exprimons  ici  nos  plus  sincères  remerciements  à  notre  ami,  ^L  J.  Kaflia,  adjoint  à  la 
section  géologique  du  Musée  de  Bohême,  pour  les  bons  services  qu'il  nous  a  rendus  dans  la  repro- 
duction des  coupes  microscopiques. 

Nous  avons  cru  devoir  faire  les  déclarations  qui  précèdent,  avant  d'aborder  la  description  des 
Stromatoporoïdes. 

Cette  famille  compte  d'assez  nombreux  représentants  dans  les  couches  paleozoïques,  et,  par 
conséquent,  il  existe  un  grand  nombre  d'ouvrages  sur  cette  matière.  Malheureusement  ces  travaux, 
surtout  les  plus  anciens,  ne  sauraient  être  consultés  avec  fruit,  parce  que  les  savants  se  sont  bornés 
à  décrire  et  à  figurer  la  forme  extérieure. 

La  forme  des  squelettes  de  cette  famille  échappe  à  toute  règle,  soit,  parce  que  les  différentes 
couches  superposées  imitent  la  surface  accidentée  du  corps  étranger  qu'elles  recouvrent,  soit  aussi 
à  cause  des  conditions  que  présente  le  milieu  ambiant.  Il  n'y  a  donc  i)as  lieu  de  s'étonner,  s'il 
s'est  glissé  d'innonibral)les  erreurs. 

Il  est  ainsi  bien  difficile,  sinon  impossible,  de  se  servir  de  ces  descriptions  anciennes  pour 
déterminer  les  Stromatoporoïdes. 

C'est  grâce  à  la  ]ieisiiicacité  de  H.  Alleyne  Nicholson  que  la  lumière  a  été  faite  dans  ce  domaine 
de  la  science. 

La  publication,  A  mmiiifjmph  nf  fhe  hritish  Stromatoporoids  (Palaeontographical  Society,  1886 
à  1893),  traite  cette  matière  d'une  manière  si  approfondie,  et  contient  une  liste  si  complète  des 
ouvrages  qui  ont  i)aru,  que  nous  ne  pouvons  faire  mieux  ([ue  de  la  signaler  à  l'étude 
des  savants. 

Nous  n'aurions  (ju'à  tirer  des  extraits  de  ce  livre  excellent,  si  nous  voulions  rapporter  ici  les 
anciens  ouvraucs  ou  bien  les  différentes  théories  qui  ont  été  émises  sur  le  mode  d'existence  des 
Stromatoporoïdes. 

Nous  nous  liornerous  à  reproduire  la  classification  établie  par  Nicliolson,  ainsi  que  les  caractères 
principaux  des  genres  (jiii  font  leur  apiiarition  dans  le  Silurien  de  la  Bohême,  en  ajoutant  nos  obser- 
vations persomielles.  Nicholson  voit,  dans  les  Stromatoporoïdes,  des  Coclcnterata  appartenant  au 
groupe  des  Hydrozoaires,  et  se  rapi)rochant  le  plus,  des  Ilydractinies  d'un  côté,  et  de  l'autre,  des 
Millépores.  Il  fonde  pour  ces  formes  un  ordre  indépendant,  Stromatopordidea,  dans  lequel  il  distingue 
également  ces  deux  types:  Hi/dractinia  et  MiUepora.  Nous  reproduisons  ci-après  les  caractères 
distinctifs  de  chacune  de  ces  divisions,  tels  qu'ils  se  trouvent  dans  son  Essai  de  classification 
(l.  c.  p.  73). 


SUR  LES  STROMATOPOROÏDES.  137 

„Zoophytes  hjdroïiles  i»ro(liiisaiit  mi  cœnosteum  calcaire,  qui  peut  être  encroûtant  ou  dendroïde. 
mais  le  plus  souvent  laniolleux  ou  massif,  avec  une  épithèque  basale  et  une  tige  d'attache  relativement 
petite." 

„Cœnosteuni  composé  essentiellenient  de  deux  sortes  d'éléments,  savoir: 

„1.  Colonnettes  ou  piliers,  creux  ou  pleins,  placés  en  rayons,  ou  bien  verticaux  par  rapport 
à  la  surface  générale." 

„2.  Fibres  ou  plaquettes  calcaires,  creuses  ou  pleines,  en  général  rectangulaires  par  rapport 
aux  précédentes,  ou  tangentes  à  la  surface  générale,  développées  en  intervalles  plus  ou  moins  délimités, 
de  manière  qu'elles  forment  une  série  de  lamelles  horizontales." 

„Les  piliers  radiaires  peuvent  se  modifier  beaucoup,  ou  même  être  supprimés  en  partie  comme 
structure  déterminée.  Le  plus  communément,  les  lamelles  horizontales  sont  plus  ou  moins  intimement 
reliées  entre  elles  et  avec  les  piliers  radiaires,  de  sorte  qu'il  résulte  un  squelette  l'éticulé." 

„Les  fibres  du  squelette  peuvent  être  d'apparence  solide,  mais,  dans  d'autres  cas,  elles  sont  en 
détail  poreuses  ou  tubuleuses." 

„ Tubes  zoïdaux  distincts,  présents  ou  nuls.  Quand  ils  sont  présents,  ils  sont  ordinairement 
tabulés,  et  paraissent  se  ressembler  les  uns  aux  autres,  tant  par  leurs  dimensions  que  par  leur 
structure  interne." 

„ Canaux  astrorhizaux,  présents  ou  nuls." 

Section   A.    Groupe  des   Stromatopores  hydractinoïdes. 

1"'' Famille:   Actiuostroniidae.    Nicholson. 

„Squelette  composé  de  piliers  radiaires  distincts,  qui  forment  des  extensions  horizontales.  Ces 
dernières  sont  disposées  en  rayons  et  s'ajustent  les  unes  dans  les  autres  de  telle  manière  qu'elles 
présentent  un  réseau  rectiligne.  Des  piliers  radiaires  délimitent  des  espaces  interlaminaires  ou 
bien  passent  sans  interruption  par  quelques  lamelles  successives.  Tubes  zoïdaux,  limités  d"une  manière 
définie,  nuls,  ou  très  imparfaitement  développés." 

A  ces  formes  appartiennent  les  genres  : 

*Actinostroma,     Nicholson, 
*Clathrodictyon,  Nicholson  et  Mûrie, 
Stylodictyon,       Nicholson  et  Mûrie. 

^ième  Pamille  :   Labecliiidac.    Nicholson. 

„ Cœnosteum  ordinairement  lamelleux  ou  massif,   avec  une  épithèque  basale  parfois  cylindrique. 

Squelette   composé  de   lamelles   calcaires,   ondulées,   horizontales,   arrangées  de  manière  à  former  un 

tissu  vésiculeux   à  plusieurs   couches,   et   non   des   lamelles   concentriques.     Piliers  radiaires,   parfois 

bien  développés  et  continus,  quelquefois  rudimentaires.     Tubes  zoïdaux  distincts,  non  développés." 

A  cette  famille  appartiennent  : 

Labechia,  Edw.  et  Haime, 
Bosenella,         Nicholson, 
Bcafi-icea,         Billings, 
Dictyostroma,  Nicholson. 

18 


138  ETUDES  GÉNÉRALES  SUR  LES  STROMATOPOROÏDES. 

Section  B.    Groupe  des  Stromatopores  milleporoïdes. 

3ièmo  j^aiiiille:   Stromatoporidae.    Nicholson. 

„Cœuosteuni  aux  éléments  ladiaires  et  horizontaux,  combinés  de  manière  à  former  un  squelette 
plus  ou  moins  continuellement  réticulé.  Les  fibres  du  squelette  sont  finement  poreuses  ou  tubuleuses. 
Tubes  zoïdaux  distincts,  munis  de  tahulae,  développés." 

Parmi  ces  formes.  Ton  compte: 

*Stromatopora^       Goldfuss, 
Stromatoporella,  Nicholson, 
FaraUelojMra,      Bargatzky, 
Syringostroma,     Nicholson. 

On  admet  la  possibilité  de  considérer  ces  deux  dernières  formes  coumie  des  sous-genres  de 
Stromatopora. 

4ième  Famille:    Idiostroinidae.    Nicholson. 

„Cœnosteum  ordinairement  cylindrique,  souvent  branchu  et  dendroïde,  avec  un  tnhc  axial 
principal,  qui  est  coupé  par  des  planchers  (tabidae)  et  porte  des  bras  latéraux  tabulés.  Tubes 
zoïdaux  distincts,  développés.  Le  tissu  général  du  squelette  est  continuellement  réticulé  et  les  fibres 
sont  le  plus  fréquemment  poreuses  ou  tubuleuses." 

Genres  :    Idiostroma,  Winch, 

Hermatostroma,  Nicholson, 
Ampliipoya,  Schulz, 

Stachyodcs,  Bargatzky. 

Dans  ce  résumé  que  nous  exposons  de  la  Classification  de  Nicholson,  nous  avons  marqué  d'un 
astérisque  les  genres  qui  apparaissent  en  Bohême.  En  donnant  la  description  de  nos  espèces  et  des 
principaux  caractères  de  chacun  des  genres,  nous  nous  guiderons  entièrement  sur  la  division  que  ce 
savant  a  faite,  ainsi  que  sur  ses  observations. 

Dans  l'étude  de  chaque  espèce,  nous  exposerons  nos  observations  personnelles  dans  l'ordre  suivant  : 

1.  Forme  extérieure,  dimensions  et  mode  d'attache  du  cœnosteum. 

2.  Coupe  verticale  à  travers  le  cœnosteum. 

3.  Coupe  tangentielle  à  travers  le  cœnosteum. 

4.  Considérations  générales  et  indication  de  la  localité. 

Par  coupe  verticale,  nous  comprenons  celle  qui  traverse  verticalement  les  lamelles,  c'est-à-dire 
celle  qui  s'étend  de  la  périphérie  au  centre,  en  supposant  que  le  cœnosteum  ait  la  forme  sphérique. 
Au  contraire,  la  coupe  tangentielle  est  celle  qui  se  dirige  i)arallèlement  aux  laniinae  et  qui,  par 
conséquent,  est  tangentielle  aux  colonies  sphericjues. 


»)-e)3-!« 


ETUDES  SDR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES  DE  LA  BOHÊME.  139 


Chapitre  II. 

Etudes  sur  les  genres  des  8tromatoporoïdes  de  la  Bohême, 

et  description  des  espèces. 

Les  représentants  de  nos  Stromatoporoïdes  sont  dans  un  état  de  conservation  qui  ue  permet 
pas  de  distinguer  suffisamment  les  caractères  extérieurs.  La  plupart  sont  isolés,  sans  qu'il  soit 
possible  de  trouver  des  traces  des  corps  auxquels  ils  étaient  fixés.  Quelquefois,  on  les  trouve 
associés  à  des  fragments  de  Poljpiers,  appartenant  aux  genres  HelioUtes  et  Favositcs,  ainsi  qu'à  de 
petits  coraux  du  groupe  des  Bugosa^  par  ex.  CyathophyUum,  etc.  Ce  cas  se  rencontre  surtout  pour 
les  espèces  Clathrodlctyon  hohemicum  et  socium. 

La  plupart  du  temps,  les  Stromatoporoïdes  sont  recueillis  chez  nous  sous  la  forme  de  galets 
aux  contours  irréguliers  et  aux  faces  polies.  Ainsi  s'explique  l'absence  du  tronc  court,  basai,  qui 
servait  de  point  d'attache  à  la  colonie  entière,  et  que  Nicholson  a  si  bien  décrit. 

C'est  pour  la  même  cause  que  la  face  supérieure  de  nos  spécimens  n'est  pas  conservée  d'une 
manière  assez  favorable  pour  (jue  nous  puissions  en  distinguer  la  structure  et  principalement  les 
petits  mamelons  qui  apparaissent  dans  quelques  genres. 

Mais  le  tissu  n'en  est  qu'en  meilleur  état,  ainsi  que  l'indiquent  les  planches  complémentaires, 
PI.  18,  ISbis,  19  et  19 bis.  Sous  ce  rapport,  nos  Stroniatoiioroïdes  peuvent  soutenir  la  compa- 
raison avec  toutes  les  formes  déjà  connues,  et  souvent  les  surpasser. 

L'état  excellent  de  conservation  du  tissu  permet  d'étudier  d'une  manière  très  détaillée  la 
structure  intéressante  que  l'on  observe  parfois  dans  le  squelette  de  ((uelques  Stromatoporoïdes  et  que 
Ton  désigne  ordinairement  par  l'expression  de  tuhes  de  Cauuopora.  Nous  nous  arrêterons  quelques 
instants  sur  ce  sujet,  parce  que  nos  opinions  ne  concordent  pas  avec  celles  qui  sont  généralement 
partagées  aujourd'hui,  et  surtout  avec  la  théorie  émise  par  Rômer  et  développée  par  Nicholson. 

Tubes    de    Cauuopora   et   Diapora. 

1841.  Philipp  décrit  sous  le  nom  de  Caimopo7-a  (placenta),  une  espèce  qui  correspond 
entièrement  au  genre  Stromatopora  dans  le  sens  restreint,  tel  que  Nicholson  l'admet.  Cette  espèce 
montre  toutefois  des  contrastes  dans  la  conformation  de  son  tissu,  car,  outre  le  squelette  typique,  on 
aperçoit  encore  des  tubes  verticaux  bien  limités. 

1881.  Bargatzky  a  trouvé  des  tubes  semblables  dans  une  colonie  qui  présente  tous  les  carac- 
tères de  Stromatopoya,  et  à  laquelle  il  donne  le  nom  nouveau,  Diapora. 

Considérant  les  tubes  verticaux  comme  un  caractère  typique,  ces  deux  savants  ont  cru  néces- 
saire d'établir  ces  deux  genres  nouveaux. 

1844.  F.  Roemer  a  émis  le  premier  l'opinion  que  ces  tubes  n'ont  rien  de  commun  avec  le 
tissu  des  Stromatoporoïdes  et  qu'ils  doivent  être  regardés  comme  des  corps  étrangers,  probablement 
comme  des  polypiérites  de  Syrinyopora  ou  d'Aulopora. 

18* 


J40  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Cette  opinion  a  été  récemment  adoptée  par  Nicholson,  dans  son  travail  (lue  nous  avons  cité 
plusieurs  fois,  et  où  il  donne  un  aperçu  historique  complet  des  observations  qui  ont  été  faites  avant 
lui  et  qu'il  accompagne  d'exemples  à  l'appui. 

Nous  nous  contenterons  de  mentionner  ici  les  points  les  plus  importants,  eu  priant  le  lecteur 
de  se  reporter  à  l'ouvraiie  cité,  dans  lequel  ce  sujet  a  été  traité  d'une  fai;on  très  approfondie. 

Il  n'est  pas  rare  de  trouver,  dans  nos  spécimens,  des  formations  analogues.  Les  espèces  sur 
lesquelles  nous  les  observons  sont: 

Actinostroma  persjpicuum,    Pocta, 
Clathrodictyon  hohemicum,  Barr., 
„  subtile^         Pocta, 

Stromatopora  florida,  Novâk. 

Dans  les  coupes  tangeutielles,  ces  tubes  montrent  la  même  forme  (lue  dans  les  différentes 
espèces  décrites  et  figurées  par  Nicholson.  Ce  sont  des  cercles  réguliers,  caractérisés  par  une  paroi 
que  son  épaisseur  fait  paraître  plus  foncée.  Ces  cercles,  visibles  à  l'œil  nu,  p.  ex.  dans  Sfrouiatopora 
florida,  PI.  19,  fig.  5,  sont  plus  distincts  sur  le  grossissement  fig.  2.  Nous  voyons  que  la  paroi  n'est 
pas  tout  à  fait  compacte,  mais  qu'elle  se  compose  des  fibres  du  tissu,  serrées  les  unes  contre  les 
autres.  L'intérieur  des  cercles  ne  diflière  pas  essentiellement  du  tissu  qui  les  entoure.  On  retrouve 
les  mêmes  fibres  dans  la  structure  du  reste  de  la  colonie,  seulement  elles  semblent  un  peu  plus 
fines  et  disposées  radiairement. 

La  coupe  verticale,  PI.  19,  fig.  1,  nous  donne  l'explication  de  la  nature  des  tubes.  Sur  la  même 
espèce,  Stromatopora  florida,  on  reconnaît  leurs  sections  longitudinales  aux  forts  contours  de  couleur 
plus  foncée. 

La  longueur  des  tubes  n'est  pas  égale  sur  les  sections  longitudinales.  Quelquefois  ils  atteignent 
quelques  centimètres,  d'autres  fois,  ils  sont  bien  plus  courts  encore. 

Le  plancher  des  tubes  est  toujours  excavé;  la  partie  supérieure  s'ouvre  à  la  surface  de  la 
colonie.  Il  arrive  très  souvent  que  leur  extrémité  supérieure  finit  subitement  dans  le  tissu, 
sans  se  prolonger  dans  les  couches  situées  au-dessus.  Leur  ouverture  aboutissait  originairement 
à  la  surface  de  la  colonie;  après  quoi,  ils  ont  été  couverts  par  la  nouvelle  couche  qui  s'est  formée 
par  la  croissance  de  la  colonie,  et  qui  n'eu  porte  plus  aucune  trace. 

L'intérieur  des  tubes  se  compose  du  même  tissu  que  les  parties  latérales  de  la  colonie  et  ne 
montre  aucun  caractère  particulier.  Ce  sont  encore  les  mêmes  fibres,  placées  de  la  même  manière, 
seulement  dans  une  autre  direction  que  les  parties  adjacentes  de  la  colonie.  Ces  sortes  de  tubes 
possèdent  des  planchers  fortement  excavés,  dont  le  côté  concave  est  toujours  tourné  vers  le  bout 
supérieur.     Les  planchers  eux-mêmes  sont  formés  par  les  lamelles  un  peu  épaissies  de  la  colonie. 

Les  tubes  que  nous  venons  de  décrire  et  que  l'on  observe  dans  l'espèce  Stromotapora  florida, 
Novâk,  offrent  une  structure  à  peu  près  identique  dans  d'autres  formes  où  les  tuhes  de  Caunopora 
ont  été  trouvés    p.  ex.  dans  Clathrodictyon  subtile,  Pocta,  PI.  19,  fig.  7. 

Dans  d'autres  spécimens,  les  tubes  sont  plus  effacés,  et  ne  sont  bien  distincts  sur  aucune 
coupe,  soit  verticale,  soit  tangentielle.  La  fig.  6  de  la  PI.  19  his  indique  le  mieux  cet  état  de  con- 
servation, car  elle  montre  un  tube  indistinct,  ouvert  par  une  coupe  tangentielle  prise  sur  un  spécimen 
de  l'espèce  Actinostroma  contextum,  Pocta. 

Un  autre  caractère  se  présente  encore  dans  les  espèces  Clathrodictyon  hohcmicum,  Barr.  et 
Actinostroma  perspicuum,  Pocta.  Dans  la  première,  les  sections  des  tubes  de  la  coupe  tangentielle 
sont  régulièrement  circulaires  et  forment  de  fines  rosettes.  Les  fibres  qui  les  composent,  rayonnent 
très   régulièrement,  et  de  plus  sont  reliées  ensemble  par  des  lignes  concentriques.     La  section  verti- 


DE  LA  BOHÈME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  1 4  1 

cale   montre    encore    que    cette    espèce   de  tubes  est  formée  juir  le  tissu  de  la  colonie,  et  ne  possède 
aucune  particularité. 

Sur  les  sections  verticales  de  Actinostroma  pcrspicuum,  Pocta,  nous  voyiuis  (jue  les  tihrcs  (|ui 
constituent  les  tubes,  sont  très  tines  et  très  serrées.  Au  centre  des  plus  grands  tubes,  on  remarque 
parfois  un  espace  vide,  ([iii  paraît  indi(iuer  un  âge  avancé  de  ces  éléments. 

De  tout  ce  que  nous  venons  de  dire,  résultent  les  conclusions  suivantes  : 

1.  Les  formations,  désignées  sous  le  uom  de  tiihcf  de  Caimopord  et  de  Diapom,  ne  possèdent, 
dans  nos  Stromatoporoïdes,  aucune  structure  spéciale  qui  pourrait  les  faire  prendre  pour  des  éléments 
étrangers  au  reste  de  la  colonie.  Elles  sont  composées  des  mêmes  libres  que  les  autres  parties  du 
squelette,  avec  cette  difi'érence  que  les  libres  suivent  une  autre  direction  et  sont  plus  denses. 

Dans  ces  tubes,  Nicliolson  voit  des  formes  de  polypiers  appartenant  au.\  genres  Syriinjoixira 
mi  Auloporn  ;  mais  il  fait  observer  en  même  temps  que  les  espèces  de  ces  genres,  qui  ont  été  trou- 
vées dans  les  colonies  de  Stromatoporoïdes,  ne  ressemblent  à  aucune  de  celles  que  l'on  connaît 
jusqu'à  ce  jour,  et  que,  par  conséquent,  elles  doivent  être  considérées  comme  des  formes  nouvelles 
et  non  libres,  ou  bien  considérablement  modifiées  par  l'effet  de  leur  coexistence  avec  les  Stromatoporoïdes. 

Cette  assertion  ne  saurait  en  aucun  cas  s'appliquer  à  nos  fossiles,  parce  qu'il  n'existe  pas  la 
moindre  analogie  entre  les  tuhes  de  Caunopora^  tels  qu'on  les  trouve  dans  nos  Stromatoporoïdes  et 
dans  ces  genres  de  la  classe  des  Polypiers.  A  cette  occasion,  nous  ajouterons  que  jamais  nous 
n'avons  aperçu  les  communications  que  l'on  dit  exister  entre  les  tubes  de  Cannopora,  et  sur 
lesquelles  Nicliolson  donne  des  détails,  sans  qu'aucune  des  nombreuses  figures  qu'il  publie  prouve 
que  ces  communications  aient  été  réellement  observées. 

2.  La  cessation  subite  des  tubes  à  leur  extrémité  supérieure,  telle  que  imus  l'observons  sur 
un  grand  nombre  de  nos  spécimens,  offre  un  argument  de  plus  contre  l'hypothèse  que  ces  éléments 
sont  des  corps  étrangers. 

3.  En  considérant  quelques-unes  de  nos  sections,  et  principalement  la  coupe  taugentielle  de 
Actinostroma  frustulmn,  Pocta,  PI.  IS  bis,  fig.  3,  on  distingue  parfaitement  le  rapport  qui  existe 
entre  le  tissu  de  la  colonie  et  les  corps  étrangers  qui  y  ont  pénétré.  Dans  ce  cas,  ainsi  que  dans 
tous  ceux  où  l'on  constate  l'introduction  de  corps  étrangers,  la  régularité  du  tissu  subit  une  alté- 
ration profonde.  Les  lamelles  décrivent  autour  de  cet  intrus  un  cercle  que  répètent  toutes  les 
nouvelles  lamelles  qui  suivent.  Chaque  fois  que  ce  cas  se  présente,  la  structure  est  altérée.  Les 
fig.  9  et  10  de  la  PI.  18  his  montrent  également  cette  particularité  pour  l'espèce  Stromatopora  colum- 
naris,  Barr. 

Par  contre,  nous  ne  trouvons  aucune  altération  de  tissu  dans  les  colonies  (jui  renferment  les 
tubes  de  Caunopora.  Les  lamelles  suivent  régulièrement  leur  cours,  et  s'enfoncent  seulement  assez 
profondément  dans  le  tube  en  formant  ainsi  des  planchers  excavés. 

Nous  pouvons  donc  conclure  que  les  éléments  nommés  tubes  de  Caunopora  et  de  Diapora  sont 
un  phénomène  propre  au  tissu  de  la  colonie  de  nos  Stromatoporoïdes,  et  ne  peuvent  être  nullement 
considérés  comme  des  corps  étrangers.  Il  nous  serait  difficile  de  donner  une  explication  ])lus  précise 
de   ces   tubes,   parce  que  nous  ne  connaissons  rien  d'analogue  dans  les  espèces  vivantes  apparentées. 

Ces  tubes  ne  présentent  pas  de  caractère  constant,  et  ils  reparaissent  sur  chaque  colonie.  On  ne 
peut  donc  pas  les  comparer  aux  divers  tubes  (dactylozoïdes,  gastrozoïdes)  des  Milleporoïdes.  Comme 
ils  ne  se  montrent  que  sur  quelques  colonies,  on  itourrarit  peut-être  les  interpréter  comme  un  des 
éléments  faisant  partie  de  l'organe  de  la  reproduction. 

Après  avoir  exposé  succinctement  notre  opinion,  nous  passons  à  la  description  des  formes  qui 
apparaissent  en  Bohême. 


142  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Section  A..   Groupe  hydractinoïde. 

Famille   des  AcfillOii^fl'Olllidae. 

Genre  Aetinogtrotna,    Nicliolson. 

PI.  18— 18i/s— 19. 

Les  colonies  des  espèces  qui  prennent  place  ici,  offrent  une  forme  extérieure  très  irrégulière. 
Le  cœnosteum  forme  tantôt  des  croûtes  moyennement  épaisses,  recouvrant  différents  corps  étrangers, 
ou  bien  il  présente  l'aspect  de  plaques  épaisses,  massives.  Les  colonies  consistent  généralement  en 
fortes  couches  concentriques,  appelées  latilaminac.  Les  enveloppes  des  corps  étrangers  n'atteignent 
pas  une  épaisseur  considérable  et  sont  ordinairement  couvertes  d'une  épithèque  à  la  base. 

Les  surfaces  supérieure  et  inférieure  du  cœnosteum  ne  sont  pas  en  général  conservées  sur  nos 
exemplaires,  car  elles  sont  déformées  par  la  roclie,  ou  bien  détruites  entièrement.  C'est  pour  ce 
motif  que  l'on  ne  peut  pas,  la  plupart  du  temps,  examiner  leur  structure,  et  que  nous  ne  faisons, 
dans  la  description  de  nos  espèces,  aucune  mention  des  astrorhizes,  des  mamelons  et  des  autres 
caractères  de  la  surface. 

La  structure  du  ctenosteum  est  formée  des  deux  sortes  d'éléments,  dont  il  a  déjà  été  parlé 
plus  haut,  en  citant  la  diagnose  de  Nicholson. 

1.  Dans  ce  genre,  les  lamelles  sont  très  distinctement  développées.  Pelles  consistent  en  minces 
planchers  concentriques,  parallèles  entre  eux,  et  se  bifurquant  quelquefois,  sans  rien  perdre 
de  leur  in(léi)endance.  I^es  lamelles  sont  plus  ou  moins  arquées,  suivant  la  forme  du  corps 
étranger  que  le  cœnosteum  recouvre,  et  surtout  suivant  la  forme  extérieure  de  la  colonie.  Elles 
sont  serrées  les  unes  contre  les  autres,  selon  les  espèces,  et  cette  disposition  fournit  souvent  un 
excellent  caractère  spécifique.  Leur  épaisseur  varie  également;  quelques-unes  sont  parfois  plus 
éjiaisses  que  les  lamelles  adjacentes. 

2.  Les  piliers  verticaux  sont  très  bien  développés  et  isolés.  Le  caractère  le  plus  typique 
pour  ce  genre  se  trouve  dans  la  forme  de  ces  piliers.  Ils  sont  toujours  longs,  et  par  conséquent 
traversent  un  grand  nombre  de  lamelles.  Nicholson  les  désigne  sous  le  nom  de  piliers  continus. 
Ce  caractère  est  en  effet  très  facile  à  reconnaître,  et  il  n'existe  aucune  structure  intermédiaire  entre 
cette  forme  et  d'autres.  Sur  la  section  verticale,  les  piliers  sont  émoussés  à  leurs  deux  extrémités, 
et  ils  finissent  dans  une  lamelle  ou  bien  dans  l'espace  interlaminaire  compris  entre  deux  lamelles. 
Ils  sont  distriVmés  irrégulièrement,  lui  ([uclques  endroits,  leur  disposition  offre  assez  d'égalité;  dans 
d'autres,  ils  manquent  entièrement,  ce  qui  produit  souvent  des  lacunes  qui  atteignent  même  2  """  de 
longueur.  Dans  la  description  des  espèces,  nous  avons  compté  le  nombre  de  piliers  qui  occupent 
l'espace  de  1  """,  en  choisissant,  bien  entendu,  les  endroits  où  leur  distribution  est  régulière. 

Les  formations  (jui  résultent  de  la  réunion  des  piliers  et  des  lamelles,  et  qui.  dans  la  cou])e 
verticale,  prennent  la  forme  des  cellules,  sont  désignées  dans  nos  descriptions  sous  le  nom  de  loges. 
La  plupart  sont  quadrangulaires. 

Nous  citerons  ici  trois  anomalies  dans  la  forme  de  ces  loges. 

1.  Par  la  cessation  des  piliers  dans  une  longueur  déterminée,  il  résulte  des  loges  très  larges, 
qui  sont  très  visibles  dans  les  coupes  verticales,  à  cause  du  calcaire  blanc  crystallin  qui  les  remplit. 


DE  LA  BOHÈME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  143 

2.  Quelquefois,  les  piliers  s'épaississent  fréquemuient  aux  points  où  ils  rencontrent  les  lamelles. 
Cet  épaississement  produit  des  loges  arrondies  que  l'on  trouve  assez  souvent  dans  quelques  espèces, 
et  qui  peuvent  fournir  un  caractère  spécifique.  Il  est  possible  que  cet  épaississement  indique  un 
stade  avancé. 

3.  Souvent,  les  piliers  verticaux  continus  finissent  dans  un  espace  interlaminaire,  sans  avoir 
atteint  la  lamelle  prochaine.  Dans  ce  cas,  il  se  forme  des  loges  incomplètes,  qui  ne  sont  séparées 
que  d'un  seul  coté  ou  même  d'aucun. 

En  somme,  la  structure  du  C(enosteum  de  ce  genre  est  très  distincte  et  régulière  ;  les  deux 
éléments,  lamelles  et  piliers,  sont  indépendants  et  distinctement  développés.  Leur  distribution  par 
1  """  dans  la  coupe  verticale  est  exposée  clairement  dans  la  liste  suivante  de  nos  formes  spécifiques  : 

Actinostroma lamelles  par  1  """  ;  piliers 

„       contextum,     Barr.,     7 — 8              „  4 

„       frustulum,     Pocta,       4                „  4 

„       pcrspicuum,  Poéta,       3                 „  3 

„       vasturu,          Pocta,       3                 „  4. 

Il  nous  reste  h  ajouter  quelques  mots  sur  la  coupe  tangentielle  au  travers  du  cœnosteum. 
Cette  coupe  mince  nous  montre  les  piliers  sous  forme  de  points  de  couleur  plus  foncée  que  le  reste 
de  la  roche.  Ces  points  aux  contours  inégaux  sont  répartis  assez  également,  et  portent  quelquefois 
au  centre  un  cercle  vide,  qui  indicjue  que  les  piliers  étaient  creux  et  munis  d'un  canal  interne.  Sur 
les  coupes  minces,  les  points  se  trouvent  rarement  isolés  ;  ils  sont  presque  toujours  reliés  par  des 
filets  de  jonction  horizontaux  (cunncctituj  processes,  Nickolson)-,  et  forment  ainsi  un  réseau  à  mailles 
anguleuses,  lequel  ressemble  extérieurement,  d'après  Nicholson,  au  type  des  Hexactinellides,  chez 
les  Eponges. 

Sur  les  coupes  minces,  nous  observons  aussi  des  astrorliizes.  Les  tubes  zoïdaux  ne  sont  pas 
développés.  Il  serait  très  intéressant  et  en  même  temps  très  utile  pour  l'étude  de  ce  genre,  de 
comparer  les  formes  qui  apparaissent  en  Bohême  à  celles  des  autres  pays.  Malheureusement,  ainsi 
que  nous  Pavons  déclaré  plus  haut,  nous  ne  pouvons  faire  usage  des  anciennes  descriptions  des 
Stromatoporoïdes,  et  il  ne  nous  reste  qu'à  citer  les  espèces  de  ce  genre  qui  se  trouvent  dans 
l'ouvrage  de  Nicholson. 

Ce  savant  décrit  les  espèces  suivantes  du  genre  Actniostroma. 

1,  Du  Silurien:    , 

astroites,  Rosen  sp.  Dans  le  Kangatoma  Pank  Silurien  de  l'île  d'Oesel  ;  dans  les  couches 
à  Pentamenis  est/ton  us,  en  Esthonie,  et  dans  les  calcaires  de  Wenlock,  en  Gotland 
et  en  Angleterre  ; 

intertextum,  Nich.  Dans  les  calcaires  de  Wenlock,  en  Angleterre  ;  dans  les  couches  à  Penta- 
menis, en  Esthonie,  et  dans  l'Ordovicien  du  Girvan. 

2.  Du  Dévonien: 

hiffariiun,       Nich.     Du  Devunien  moyen,  eu  Angleterre  et  en  Allemagne; 

clathratum,    Nich.     Du  Dévonien  moyen  et  supérieur,  en  Angleterre  et  en  Allemagne; 

fenestratiim,  Nich.     Des   nodules   siliceux   dévouieus   que  l'on   rencontre   dans  les  conglomérats 

triassiques,  en  Angleterre,  près  de  Teignmouth  ; 
hebhornense,  Nich.     Du  Dévonien   moyen   de   l'Allemagne,   de   l'Angleterre  et  de  la  France;   en 

outre,  des  nodules  dévoniens  des  cougloniérats  triassiques,  en  Angleterre; 
stellnlatiim,   Nicli.  |  Du  Dévonien  moyen,  en  Allemagne,  en  Angleterre  et  dans  les  conglomérats 
verrucosum,   Nich.  (  triassiques  de  cette  dernière  contrée. 


144  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Jusqu'à  ce  jour,  on  connaît  donc  2  espèces  dans  le  Silurien,  et  6  dans  le  Devonien.  Nous 
introduisons  4  espèces  nouvelles  qui  n'apparaissent  que  dans  les  bandes  f2  et  g  3. 

Celles  de  la  bande  12,  calcaires  blancs,  sont: 

Actinostroma  contextum,  Barr., 
frustulum,  Poéta, 
vastuw,       Pocta. 

La  quatrième,  Act.  ^yrspicmini.  Pocta,  occupe  les  calcaires  les  plus  élevés  de  la  bande  g  3. 

Actinostroma  contextum.    Barr. 
PI.  19  lis. 

Cœnosteum  massif,  formant  des  plaques  atteignant  jusqu'à  5  centimètres  d'épaisseur  et  dont 
les  contours  sont  irréguliers.  La  face  inférieure  est  rugueuse,  remplie  de  parcelles  de  roche,  et  sans 
éi)itlièque,  à  ce  qu'il  semble. 

La  croissance  s'est  effectuée  assez  régulièrement,  de  sorte  que  le  corps  se  compose  de  couches 
peu  courbées,  concentriques,  que  Fou  appelle  latilaminae.  Ou  remarque  çà  et  là,  dans  la  structure 
régulière,  de  petites  anomalies  produites  par  le  recourbement  des  lamelles.  La  face  supérieure  n'est 
que  partiellement  consei'vée.     Elle  est  lisse  et  sans  ornement  visible. 

La  surface  ne  montre  pas  d'astrorhizes,  mais  il  n'est  pas  rare  de  découvrir,  sur  les  coupes 
tangentielles,  des  traces  de  leur  existence. 

Tels  sont  les  points  les  plus  importants  que  l'on  peut  indiquer  sur  la  structure  de  la  forme 
extérieure  et  sur  tout  ce  qui  est  visible  à  la  loupe.  Nous  allons  maintenant  procéder  à  la  descrip- 
tion des  sections  prises  au  travers  de  la  colonie. 

Sur  la  section  verticale,  PL  19,  tig.  10,  les  lamelles,  très  minces  et  très  serrées,  s'étendent  en 
lignes  horizontales,  souvent  légèrement  ondulées.  Leur  épaisseur  varie.  Les  plus  minces  atteignent 
0  """  0.3  il  0  """  05  ;  elles  sont  fortement  marquées  et  montrent  des  contours  distincts  :  les  plus  épaisses 
ont  de  0"""  03  à  0"""  1,  et  sont  moins  bien  délimitées. 

Les  lamelles  sont  si  serrées  que  Ton  en  compte  7  à  8  par  1  '"'"  de  longueur. 

Les  piliers  verticaux  sont  d'une  assez  grande  épaisseur,  0"""  15  à  0""",  17;  on  en  compte 
environ  4  par  millimètres.  Toutefois,  cette  distribution  n'offre  pas  de  régularité  absolue,  car  il 
arrive  ([ue  les  piliers  manquent  totalement  par  places  dans  quelques  lamelles,  et  que  celles-ci  cessent 
d'être  reliées  ensemble  dans  l'espace  de  quelques  millimètres. 

Les  piliers  sont  allongés  et  traveisent  dans  la  même  direction  un  assez  grand  nombre  de 
lamelles.  Souvent,  leurs  contours  n'étant  pas  très  précis,  ils  apparaissent  seulement  comme  des 
lignes  plus  foncées.  Les  extrémités  des  piliers  montrent  entre  elles  une  convergence  assez  fréquente, 
et,  en  examinant  à  la  loupe  la  face  polie,  on  croirait  que  ces  éléments  se  divisaient  dichotomique- 
ment.  Ils  se  terminent  à  chaque  extrendté  en  une  ]toiute  émoussée.  qui  est  quelquefois  effacée. 
Nous  n'avons  pas  pu  apercevoir  de  canal  central. 

Les  irrégularités  que  l'on  rencontre  dans  le  tissu,  sont  principalement  produites  par  le  bombe- 
ment des  lamelles,  qui  ondulent   ])arfois. 

Les  loges,  formées  par  la  jonction  des  lamelles  et  des  piliers,  sont  en  général  quadrangulaires, 
et  souvent  remplies  d'une  roche  de  couleur  différente,  ce  qui  permet  de  les  distinguer  facilement. 
(Quelques-unes   sont   rondes  et  plus  étendues.     La  forme  ronde  des  loges  provient  de  Tépaississement 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  145 

des  piliers  et  des  lamelles  à  leurs  points  de  rencontre;  dans  ce  cas,  les  piliers  dépassent  en  largeur 
l'espace  interlaininaire. 

La  coupe  tangentielle,  PI.  1!),  tig.  8,  nous  montre  les  sections  transverses  des  piliers  sous  la 
forme  de  points  irréguliers  de  couleur  foncée  et  de  0'"*"  16  de  diamètre.  La  plupart  sont  penta- 
gonaux  ou  hexagonaux,  souvent  arrondis.  Ils  sont  reliés  entre  eux,  et  leur  distribution,  quoique 
régulière,  ne  présente  rien  de  particulier.  En  examinant  à  l'aide  du  microscope  les  points  d'inter- 
section de  la  face  de  la  coupe  et  des  couches  inférieures  de  la  colonie,  l'on  remarque  des  zones 
ondulées,  de  teinte  plus  foncée,  qui  représentent  les  couches  de  la  colonie.  Les  astrorhizes  ne  sont 
pas  rares;  elles  se  composent  de  canaux  radiaires  et  ramifiés. 

Les  tubes  zoïdaux  manquent.  Sur  quelques  coupes  polies,  l'on  distingue  des  traces  de  tubes 
de  Caunopora.  Ceux-ci  apparaissent,  dans  les  sections  verticales,  comme  des  tubes  longitudinaux 
d'une  structure  minutieuse,  contrastant  avec  le  cœnosteum  ambiant.  Dans  les  coupes  tangentielles,  ils 
fornu'ut  des  cercles  bien  décrits,  mais  quelquefois  incomplets.  Toutefois,  leur  état  de  conservation 
n'est  pas  assez  parfait  pour  permettre  des  observations  plus  détaillées. 

Remarquons  aussi  qu'ils  sont  très  clairsemés  (parfois  1  tube  par  section),  et  que  par  consé- 
quent, ils  ne  sont  pas  reliés  entre  eux. 

Eapp.  et  différ.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  celles  que  nous  connaissons,  par  ses 
piliers  épais  et  souvent  isolés  d'une  manière  insuffisante,  de  plus,  par  ses  lamelles  fines  et  très 
serrées.  Les  points  foncés,  non  reliés  entre  eux.  que  l'on  aper(;oit  sur  la  coupe  tangentielle, 
fournissent  également  un  caractère  spécifique. 

Gisement  et  local.     Calcaire  blanc  de  la  bande  f2,  Konéprus. 

Actinostronia  frustulum.    Pocta. 

PI.  LS  bis. 

Cœnostemu  paraissant  former  des  bulbes,  et  représenté  uniquement  par  des  fragments,  dont  la 
plus  grande  partie  ont  été  employés  pour  les  coupes. 

La  surface  n'est  pas  visible  sur  ces  fragments,  parce  qu'elle  est  cachée  par  la  roche.  Les 
sections  prouvent  qu'elle  est  également  dépourvue  d'épithèque  spéciale.  La  courbure  des  lamelles 
parait  concentrique.  Dans  le  tissu  apparaissent  assez  fréquemment  des  points  étrangers,  formés  par 
un  calcaire  clair,  autour  desquels  les  lamelles  se  placent  concentriquenient.  Parfois,  ces  points  ne 
sont  pas  éloignés  les  uns  des  autres;  il  en  résulte,  dans  la  disposition  des  lamelles,  une  irrégularité 
qui  ne  disparaît  que  dans  les  couches  supérieures.  En  parlant  des  tnbes  de  Caunopora,  nous  avons 
déjà  explique  la  nature  de  ces  corps  (jui  troublent  la  régularité  du  réseau. 

La  coupe  verticale,  PI.  18  bis^  fig.  1,  nous  montre  les  lamelles  assez  parallèles,  courbées  ça  et 
là,  mais  s'étendant  pour  la  plupart  eu  lignes  i)resque  horizontales.  On  en  compte  4  par  millimètre. 
Elles  se  divisent  parfois  dichotomiquement,  et  leurs  contours  sont  très  marqués.  De  la  division 
dichotomique  naissent  de  nouvelles  lamelles,  qui  suivent  une  direction  parallèle,  ou  bien  se  réunissent 
aux  lamelles  voisines  en  formant  des  arcs.  Aux  endroits  où  plusieurs  lamelles  provenant  de  la  divi- 
sion dichotomique  continuent  leurs  cours,  elles  deviennent  plus  denses,  et  on  en  compte  alors 
5  par  millimètre. 

Les  piliers  verticaux  sont  ici  assez  courts.  Ils  ne  traversent  qu'un  petit  nombre  de  lamelles, 
4  à  10,  parfois  aussi  plus  de  20,  et  se  terminent  fréquemment,  dans  l'espace  interlaminaire,  en  une 
pointe   emoussée,    qui   ne   parvient   pas  jusqu'à   la   lamelle   voisine.     Leur   distribution   est  telle  que 

19 


14(;  KTIDKS  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

4  piliers  occuiicnt  une  éteiulue  de  1  millimètre.  On  trouve  également  des  espaces  laminaires  de 
0"""  8  de  longueur,  entièrement  dépourvus  de  piliers.  Aux  points  de  jonction  des  lamelles  et  des 
piliers,  ceux-ci  s'élargissent  souvent  et  donnent  ainsi  aux  loges  un  aspect  arrondi.  Ces  loges  sont 
généralement  carrées,  excepté  dans  les  lamelles  où  les  piliers  ne  sont  pas  développés;  dans  ce  cas, 
leur  largeur  est  bien  plus  considérable. 

Dans  la  coupe  tangentielle,  PI.  18  his,  fig.  2,  les  sections  transverses  des  piliers  sont  représentées 
par  des  points  irréguliers  de  teinte  plus  foncée,  isolés  et  distribués  d'une  manière  assez  égale,  mais 
sans  ordre.     On  n'a  observé  aucun  canal  central  à  l'intérieur  des  piliers. 

Les  astrorhizes  sont  rares  et  peu  marquées.  On  distingue  aussi  sur  cette  coupi'  plusieurs 
corps  étrangers  qui  altèrent  tout  le  tissu. 

Raj)})-  i't  dijfér.  Quelques  coupes  qui  ne  sont  pas  exactement  exécutées  dans  le  plan  tangentiel, 
montrent  des  sections  obliques,  situées  entre  la  direction  tangentielle  et  la  direction  verticale.  Ces 
sections  nous  présentent  un  tableau  qui  contraste  avec  les  autres  et  ne  peut  s'expliquer  que  par  la 
position  oblique  de  la  surface  de  coupe.  — •  Dans  ce  cas,  les  lamelles  sont  bien  visibles,  mais  les  piliers 
se  réduisent  à  des  tubercules  très  petits,  et  l'ensemble  de  cette  structure  se  rapproche  assez  de  celle 
qui  est  particulière  au  genre  ClnthrodicUjon. 

Sur   les   coupes  verticales,   la  structure  des  piliers  est  telle  que  nous  l'avons  décrite  plus  haut. 

Cette  espèce  est  rangée  parmi  celles  qui  possèdent  un  squelette  régulier.  En  comparant  entre 
elles  les  ligures  des  différentes  espèces,  on  remarquera  que  la  forme  que  nous  venons  d'étudier, 
contraste  avec  toutes  celles  qui  sont  décrites  dans  ce  travail.  Disons  encore  que,  sur  la  coupe 
tangentielle,  les  points  foncés  qui  représentent  les  piliers,  ne  sont  pas  non  plus  reliés  entre  eux. 
Nous  avons  déjà  trouvé  cette  particularité  dans  l'espèce  A.  contextum. 

Gisement  et  local.  Les  spécimens  proviennent  des  calcaires  blancs  de  la  colline  de  Plesivec, 
près  Beraun,  dans  la  bande  f2. 

Actinostroma  perspicuum.    Pocta. 
PI.  18. 

Cœnosteum  massif,  formant  des  plaques  irrégulières  qui  atteignent  jusqu'à  10""  d'épaisseur.  La 
face  inférieure  n'est  pas  unie,  et  les  spécimens  à  notre  disposition  ne  montrent  pas  d'épitliè(iue 
particulière.  La  face  supérieure  est  de  forme  semblable;  elle  est  on  lulée  et  sans  épitliè(iue.  Les 
coupes  verticales  prises  au  travers  du  corps  indiquent  clairement  la  disposition  des  lamelles.  Celles-ci 
sont  placées  horizontalement  et  se  recourbent  seulement  aux  bords  extérieurs.  La  structure  de  la 
colonie  est  régulière,  visible  à  l'œil  nu.  On  n'y  remarque  que  de  très  rares  anomalies  produites 
par  un  recourbement  partiel  et  plus  marque  des  lamelles,  qui  s'étendent  parallèlement  à  la  surface  des 
corps  étrangers  auxquels  s'appuie  le  cœnosteum.  Cette  espèce  est  d'ailleurs  très  typi(iue  et  très 
caractéristique. 

On  ne  rencontre  pas  d'astrorhizes  sur  la  surface  du  corps.  Elles  sont  également  très  rares 
sur  la  coupe  tangentielle. 

La  coupe  verticale.  Pi.  18,  tig.  4,  nous  montre  les  lamelles  minces,  qui  courent  en  lignes  hori- 
zontales peu  bombées.  La  distance  qui  les  sépare  est  généralement  égale.  Çà  et  là,  elles  se  rappro- 
chent ou  s'écartent  les  unes  des  autres. 

La  proportion  la  plus  fréijuente  est  celle  de  3  lamelles  par  1  millimètre.  Là  où  elles  se  rappro- 
chent,  on  en  compte  4  et  même  5.     En  somme,   elles  sont  régulières  et  montrent  des  contours  bien 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  I47 

mai-qués.  Elles  se  divisent  assez  souvent  dichotomiquement  pour  former  une  nouvelle  couche,  qui 
est  d'abord  beaucoup  plus  mince  que  les  couches  voisines.  Quelquefois,  la  jeune  lamelle  s'unit 
à  celle  d'à  côté,  en  suivant  une  ligue  oblique,  ou  bien  elle  retourne  à  la  lamelle  mère  dont  elle 
était  partie,  et  forme  ainsi  des  arcs  plus  ou  moins  étendus.  Ce  sont  ces  arcs  et  les  lignes  obliques 
de  jonction  qui  compliquent  un  peu  le  tissu  régulier  et  simple  de  la  colonie. 

Les  piliers  verticaux  sont  aussi  distinctement  développés  que  les  lamelles;  ils  sont  un  peu 
moins  épais  que  celles-ci,  allongés  et  terminés  en  pointe  aux  deux  extrémités.  Ils  traversent  de 
3  à  11  lamelles  et  ne  sont  pas  distribués  également.  Souvent  le  cas  se  présente  que  les  couches 
ne  sont  traversées  par  aucun  pilier  sur  une  étendue  de  1  '""'.  On  compte  3  piliers  par  millimètre 
aux  endroits  où  ils  sont  disposés  régulièrement. 

Il  arrive  très  souvent  qu'un  pilier  n'atteint  pas  la  lamelle  prochaine,  et  qu'il  finit  dans  l'espace 
interlaminaire.  Aux  points  de  rencontre  des  lamelles  avec  les  piliers,  ces  derniers  s'épaississent  en 
forme  de  boutons. 

La  régularité  du  tissu  est  rarement  troublée;  les  anomalies  que  l'on  rencontre  ne  sont  guère 
produites  que  par  un  bombement  très  prononcé  des  lamelles  et  de  toute  la  colonie  en  général. 

Les  loges  qui  résultent  de  la  jonction  des  lamelles  avec  les  piliers,  sont  quadrangulaires,  et, 
très  souvent,  beaucoup  plus  larges  que  hautes.  Cette  exception  est  causée  par  la  distribution  irré- 
gulière et  l'atrophie  partielle  des  piliers.  La  forme  caractéristique  des  loges  est  également  modifiée 
par  les  lignes  interlaminaires  obliques  ou  arquées,   dont  nous  avons  fait  mention  plus  haut. 

On  remarque  parfois  des  restes  de  tuhes  île  Caunopora.  Ils  offrent  une  forme  allongée  et  se 
composent  d'un  tissu  plus  fin  que  celui  de  la  nuisse  ambiante.  Dans  ces  tubes,  les  piliers  verticaux 
sont  serrés  et  bien  plus  étroits,  et  les  lamelles,  ordinairement  conservées,  sont  excavées  pour  la 
plupart.     Dans  les  tubes  plus  longs,  le  centre  est  entièrement  vide. 

Dans  la  coupe  tangentielle,  PI.  18,  fig.  3,  les  sections  transverses  des  piliers  nous  apparaissent 
sous  forme  de  points  foncés,  assez  régulièrement  répartis,  sans  observer  toutefois  un  ordre  particulier. 
La  plupart  sont  indépendants  :  quelquefois  ils  sont  réunis  deux  à  deux  et  même  davantage,  par  des 
bandes  de  teinte  plus  foncée. 

Nous  n'avons  pas  observé  de  canal  central. 

Astrorhizes  très  rares.  Il  n'en  a  été  trouvé  qu'une  seule  sur  les  nombreuses  coupes  microsco- 
piques que  nous  possédons.     Elles  se  composent  de  canaux  radiaires  et  ramifiés. 

Les  tubes  zoïdaux  ne  sont  pas  développés. 

Les  tulcs  (le  Caimopora,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  s'observent  très  rarement  ici.  Ils 
forment  de  simples  rosettes  par  suite  de  la  disposition  radiaire  des  i)iliers,  et  leur  centre  est  par- 
fois occupé  par  un  espace  vide. 

Rapp.  et  (lijfér.  L'espèce  que  nous  venons  de  décrire,  contraste  avec  toutes  les  autres  par 
.son  tissu  plus  lâche  et  par  la  structure  régulière  de  la  colonie.  Elle  représente  un  type  du  genre 
Actinostroma. 

Gisement  et  local.     Calcaires  de  Uluhocep.,  g  3. 


10^ 


148  KTUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Actinostroma  vastum.    Pocta. 
PI.  18. 

Cœuosteum  massif,  fonnaut  des  plaques  de  2  à  3  <'"  d'épaisseur.  Les  deux  surfaces,  supérieure 
et  inférieure,  sont  courbes,  sans  épitlièque.  et  rendues  méconnaissables  par  des  fentes  et  par  la  roche. 

Les  lamelles  sont  eu  général  ondulées;  cependant,  elles  offrent  un  aspect  horizontal  par  suite 
de  l'épaisseur  des  plaques.  Les  anomalies  produites  par  la  courbure  se  perdent  dans  la  direction 
des  surfaces,  ou  bien  elles  sont  indiquées  par  des  ondulations. 

Sur  les  spécimens  où  l'on  observe  la  surface,  celle-ci  n'est  jamais  assez  bien  conservée  pour 
montrer  des  astrorhizes. 

La  coupe  verticale,  PI.  IS,  fi^.  1,  présente  des  lamelles  ondulées,  assez  minces  et  ordinairement 
à  égale  distance  les  unes  des  autres.  Elles  sont  très  marquées,  et  l'on  en  compte  3  par  millimètre. 
Elles  se  divisent  parfois  dichotomiquement,  de  manière  que.  d'une  lamelle  il  en  naît  une  autre 
qui  finit  dans  la  lamelle  voisine  en  se  réunissant  avec  elle,  ou  bien  qui  s'éteud  dans  une  direction 
parallèle.     Çà  et  là,  plusieurs  de  ces  lamelles  ramifiées  forment  un  réseau  irrégulier. 

La  division  des  lamelles  a  lieu  le  plus  fréquemment  aux  endroits  où  leur  courbure  s'aplatit 
lentement,  de  manière  que  celles  qui  forment  l'arc  inférieur  d'une  courbure  ondulée  atteignent 
la  hauteur  de  l'arc  supérieur  au  moyen  d'une  division  dichotomique  plusieurs  fois  répétée,  et  rétablis- 
sent ainsi  la  régularité  de  la  structure.  Quand  la  division  dichotomique  est  fréquente,  les  lamelles 
sont  plus  serrées  que  dans  le  reste  du  corps,  où  3  d'entre  elles  occupent  1  """. 

Dans  les  coupes,  les  piliers  verticaux  se  présentent  sous  la  forme  de  stries  longitudinales  de 
couleur  foncée  et  de  plus  grande  épaisseur  que  les  lamelles  ;  mais  leurs  contours  ne  sont  pas  en 
général  très  marqués.  Ils  traversent  même  un  nombre  très  considérable  de  lamelles,  et  se  terminent 
parfois  dans  l'espace  interlaminaire  en  une  pointe  émoussée,  sans  être  parvenus  jusqu'à  la  lamelle 
prochaine.  Dans  leur  répartition  régulière,  on  en  trouve  4  par  1  """.  Çà  et  là,  ils  sont  plus  clair- 
semés, surtout  dans  le  voisinage  des  extrémités  des  piliers;  cependant,  les  parties  qui  en  sont 
privées  n'offrent  que  des  dimensions  très  réduites. 

Les  loges  présentent  une  hauteur  et  une  largeur  égales.  Parfois,  cette  dernière  est  moindre, 
ce  qui  peut  s'expliquer  par  le  mode  de  distrilnition  des  piliers  et  des  lamelles.  Sur  1  """',  Ton 
compte  3  lamelles  et  4  piliers.  L'absence  de  ceux-ci  n'a  que  rarement  pour  résultat  une  augmen- 
tation de  largeur  dans  les  loges,  et  jamais  cette  dimension  n'atteint  le  double  de  celle  des  loges 
ordinaires. 

On  remarque  dans  le  tissu  une  particularité  très  caractéristique  pour  cette  espèce.  Elle  con- 
siste dans  l'épaississement  des  piliers  et  des  lamelles  tout  autour  des  loges,  et  surtout  aux  angles 
formés  par  la  réunion  de  ces  deux  éléments.  Cette  disposition  donne  aux  loges  l'apparence  d'un 
cercle  régulier.  Ces  loges  sont  très  nombreuses  dans  la  coupe,  et  un  certain  nombre  d'entre  elles 
se  distinguent  par  une  étendue  considérable. 

Sur  la  coupe  tangcntielle,  les  i)iliers  sont  représentés  par  des  points  foncés,  répartis  sans  ordre, 
et  reliés  entre  eux  jiar  des  stries  plus  fines,  ce  qui  produit  un  réseau. 

Les  canaux  des  ])iliers  ne  sont  visibles  ni  sur  les  C(Uipes  verticales  ni  sur  les  tangentielles. 
Sur  ces  dernières,  il  n'est  pas  rare  d'observer  des  astrorhizes.  Elles  consistent  en  séries  radiaires 
de  petites  loges.     Au  centre  viennent  se  grouper  plusieurs  loges  simi)les. 

Aucune  de  nos  coupes  minces  ne  porti;  de  tubes  de  Caiiiiopora. 


DK  LA  HOHKMP:  HT  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  140 

Ilapp.  et  (Jifj'fr.  Les  piliers  verticaux,  épais,  aux  contours  parfois  indistincts,  ainsi  que  les 
contours  arrondis  des  loges  formées  par  l'epaississement  des  piliers  et  des  lamelles,  i)araissent  con- 
stituer pour  cette  espèce  un  caractère  spécitii|ue  qui  ne  se  retrouve  dans  aucune  autre  forme. 

Gisement  et  local.     Calcaires  de  la  bande  t'2,  colline  de  Flesiree,  près  Beraun. 


Genre   C/nfitroflirtf/oti.    Nicliolsoii  et  Mûrie.    1878. 

n.  18—18  bis,  19—19  bis. 

Le  cœnosteum  forme  des  masses  irrégulières  de  plaques  épaisses  ou  d'enveloppes  plus  miuces. 
composées  de  corps  étrangers.  La  face  inférieure  est  pourvue  d'une  petite  base  qui  servait  de  point 
d'attache.  Elle  est  ordinairement  couverte  d'une  épitlièque  à  rides  concentriques.  La  plupart  de 
nos  spécimens  ne  montrent  aucune  des  deux  faces,  parce  qu'elles  sont  cachées  par  la  roche.  L'épi- 
thèque  de  la  face  inférieure  n'est  visible  que  sur  la  cimpe  de  quelques  colonies. 

La  colonie  de  Cl.  socii(m,  l'octa,  est  tixée  sur  une  colonie  de  Hcliolithes  Murchisoni,  circonstance 
qui  prouve  très  clairement  que  ce  genre  était  une  forme  encroûtante. 

Selon  Nicholson,  la  face  supérieure  de  la  colonie  porte  des  astrorhizes;  elle  est  granulée  ou 
vermiculée,  sans  élévations  ou  mamelons.  Nous  n'avons  pu  faire  ces  observations  sur  les  spécimens 
de  notre  bassin,  parce  que  les  faces  ne  sont  pas  conservées. 

Les  deux  éléments  principaux  dont  se  compose  également  la  structure,  sont  les  lamelles  et 
les  piliers. 

1.  Les  lamelles,  tout  à  fait  semblables  à  celles  du  genre  précédent,  sont  en  général  distinctes, 
indépendantes,  et  se  montrent  sous  la  forme  de  planchers  minces  et  concentriques. 

La  courbure  concentrique  de  ces  planchers  varie  suivant  la  forme  générale  de  la  colonie  et  celle 
du  corps  étranger  qui  lui  sert  de  base.  Parfois  les  plauchers  s'étendent  horizontalement  et  se  recour- 
bent  légèrement   aux  bords;   souvent  ils  offrent  sur  toute  leur  étendue  une  courbure  plus  accentuée. 

Ce  genre  renferme  des  formes  dans  lesquelles  les  lamelles  perdent  partiellement  leur  indépen- 
dance, en  passant  directement  dans  les  piliers.  Une  lamelle  se  recourbe  vers  le  haut,  et  cette  courbure 
est  continuée  par  un  pilier.    Dans  l'étude  des  caractères  spécitiques,  nous  décrivons  cette  particularité. 

La  repartition  des  lamelles  oft're  une  certaine  régularité  ;  cependant  leur  densité  subit  çà  et  là 
des  moditications,  selon  qu'elles  sont  plus  ou  moins  distantes  entre  elles. 

2.  Les  piliers  sont  généralement  bien  développés.  Ils  ne  traversent  pas  plus  d'un  espace 
interlaminaire,  structure  qui  constitue  un  caractère  typique  pour  ce  genre,  en  même  temps  qu'elle 
contraste  avec  celle  des  mêmes  éléments  du  genre  Actinostroma. 

Les  piliers  sont  généralement  perpendiculaires  et  quelquefois  obliques.  On  en  trouve  souvent 
d'incomplets  qui  n'arrivent  pas  jusqu'à  la  lamelle  prochaine.  Leur  indépendance  s'amoindrit  i)ar 
suite  de  leur  contact  avec  les  lamelles.  Ils  se  divisent  souvent  dichotomiquement  à  leur  extrémité 
supérieure  et,  par  là,  donnent  naissance  aux  loges  que  nous  nommons  secondaires. 

La    distribution    des   piliers    est    en    général    assez   irrégulière.  Il  arrive  même  qu'ils  manquent 

tout  à   fait   sur   une   longueur   de  10""",   ce   qui   forme   de   grands  espaces   iuterlaminaires  ou  loges 

sans    aucune    division.     Ces    espaces    vides    se    renouvellent ,    dans  le    cœnosteum.    à    des    distances 
égales. 


2  50  ETUDES  SUR  LES  GENEES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Les  piliers  passent  souvent  dans  les  lamelles  et  forment  ainsi  un  tissu  sans  ordre,  dans  lequel 
ils  ne  se  distinguent  des  lamelles  que  par  leur  ténuité  plus  grande.  Daus^  ce  cas,  le  réseau 
ressemble  au  tissu  vésiculeux  de  quelques  coraux  rugueux,  p.  ex.  CystiphjiUwm,  ou  au  tissu  du 
cœnenchyme  des  coraux  de  la  famille  des  Helioporides,  p.  ex.  Plasmopora,  Hdiolithes. 

Les  loges  formées  jiar  la  réunion  des  deux  éléments,  sont  quadrangulaires,  ou  arrondies  par 
suite  de  l'épaississemeut  des  ]nliers  à  leurs  points  de  jonction  avec  les  lamelles.  La  plupart  ont  une 
apparence  subpolygonale,  iirovenant  de  l'obliquité  des  piliers  et  de  leur  bifurcation,  de  laquelle 
naissent  les  loges  secondaires.  Par  le  recourbement  des  lamelles  dans  les  piliers,  les  loges  prennent 
en  bas  une  forme  voûtée  et  semi-circulaire. 

Le   petit   tableau   suivant   est   destiné   à   indiquer   clairement,  chez  nos  espèces,   la  densité  des 

lamelles  et  des  jjiliers,  par  millimètre  de  longueur. 

Lamelles  Piliers 

Clathr.  hohemlcuni^    Barr.  sp 4  5 — 6 

„       darum,  Pocta 5  5 — 6 

„       iief/îectum^      Pocta 4  3 

„       socium,  Pocta 5  4 — 5 

„       suMilc,  Poèta     .        4  4 

„       terminaUmi,  Pocta 2,  5 — 7  4 — 7. 

Les  coupes  minces  tangentielles  montrent  les  sections  transverses  des  piliers,  en  forme  de 
points  aux  contours  irréguliers  et  assez  également  répartis.  Ces  points  sont  isolés  ou  bien  reliés 
entre  eux  par  rangées.  Mais  il  n'en  résulte  point  de  réseau,  parce  que  ces  rangées  ne  sont  pas 
réunies  entre  elles. 

Sur  ces  coupes,  l'on  constate  la  présence  d'un  assez  grand  nombre  d'astrorhizes.  Dans  l'espèce 
Clathr.  hohcminim,  Barr.  sj).,  nous  avons  aussi  trouvé  des  traces  de  tuhes  de  Caunopora.  Nous  en 
parlons  dans  la  description  des  espèces. 

L'indépendance  des  éléments  principaux  du  tissu  diminue  fortement  dans  notre  espèce  Clathr. 
neglectum,  circonstance  de  laquelle  résulte  une  forme  intermédiaire,  qui  rappelle  le  groupe  des 
Milléporoïdes.  Nous  consacrons  quelques  lignes  à  l'étude  de  cette  particularité,  dans  la  description 
du  genre  Stroniatopora. 

Pour  comparer  les  espèces  décrites  jusqu'à  ce  j(uir,  nous  indiquons  ici  les  formes  citées  par 
Nicholson. 

1.  Du  Silurien: 

Clathr.  crassum,         Nich.,  des  couches  de  Wenlock,  Angleterre. 

„       fastii/iatiim.,  Nich.     Couches    de    Wenlock    (Angleterre) ,    zone    à   Fentameriis    esthonus 

(Esthonie),  Guelphformation  (Canada). 
„       rcffulare,        Rosen  sp.     Couches   de   Wenlock   (Angleterre   et   Gothland),    zone   à   Fent. 

fstho)uts  (Esthonie). 
„       striatellum,    d'Orb.   sp.     Couches    de    Borckiiolm    (Esthonie)    et    couches    de    Wenlock 

(Angleterre  et  Gothland). 
„       variolarc,       Rosen    sp.      Couches    de    Borckiiolm.      Zone    à    Peut,   esthonus    (Esthonie), 

couches  de  Wenlock  (Angleterre). 
„       vesiciilosum,  Nich.  et  Mûrie.     Groupe   de  May  liill  et  couches  de  Wenlock  (Angleterre), 

zone  à  Fcnt.  esthonus  (Esthonie),   groupes  de  Clinton  et  de  Niagara  (Amé- 

rlipie  du  Nord),  groupe  d'Anticosti  (Canada). 

2.  Du  Dévonien: 

Clathr.  confcrfuni^     Nich.     Dévonien  moyen  d'Angleterre. 


DE  LA  BOIIKMK  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  151 

D'après  la  liste  qui  précède,  on  se  trouve  donc  en  présence  de  6  espèces  siluriennes  et  d'une 
seule  espèce  dévunienne.     Nos  G  espèces  du  bassin  de  la  Boliéme  se  répartissent  comme  il  suit: 

Bande  e2,  Clathr.  bohemicmn,    Barr.  sj)., 

,       socium,  Pocta, 

Bande   f2,        „  darum,  Pocta, 

„  neglecttiin,  Pocta, 

„  subtile,  Poéta, 

„  terminatum,  Pocta. 

Clatlirodictyon  bohemicum.    Barr.  sp. 
PI.  18. 

Stromatopora  bohemica,  Pîarr.  —  Blf/sbij,   Thésaurus  siluriens,  p.  104. 

Le  cœnostcum  forme  des  masses  lamelleuses,  ou  bien  bulbeuses,  un  peu  allongées,  bombées 
à  la  partie  supérieure,  plates  ou  moins  voûtées  en  bas.  La  face  supérieure  est  libre,  sans  épithèque  ; 
la  face  inférieure  était  lixée  et  couverte  d'une  épithèque.  Ces  particularités  ne  sont  pas  très  visibles 
sur  nos  spécimens,  parce  qu'ils  sont  recouverts  par  la  roche.  On  peut  cependant  se  rendre  comjjte 
de  la  structure  jiar  les  coupes  verticales,  qui  montrent  ipu'  le  cœnosteum  se  rétrécit  en  un  tronc 
très  bas,  couvert  d'une  enveloppe  externe  épaisse. 

La  structure  de  la  colonie  est  assez  régulière;  les  lamelles  horizontales  s'étendent  eu  lignes 
à  peu  près  droites,  se  recourbent  plus  ou  moins,  selon  la  forme  du  cœnosteum,  et  jjrésentent  des 
couches  conceiiti-ii]ucs.  Le  cours  des  lamelles  se  trouve  toujours  indiqué  sur  la  face  externe.  Celle-ci 
est  finement  granulée,  sans  mamelons  connue  il  s'en  tronve  chez  les  espèces  dévoniennes. 

En  examinant  de  près  la  structure  de  la  colonie,  nous  voyons,  sur  la  coupe  verticale,  des 
lamelles  reparties  régulièrement,  peu  courbées,  et  cependant  formant  des  ondulations.  Elles  sont  en 
général  placées  à  des  distances  égales  les  unes  des  autres;  on  eu  compte  4  par  millimètre. 

Les  rapports  qui  existent  entre  les  lamelles  et  les  piliers,  sont  assez  intimes,  car  souvent  ces 
derniers  paraissent  prendre  naissance  dans  la  masse  des  lamelles.  Celles-ci  semblent  rompues,  et 
l'une  des  deux  extrémités  qui  résultent  de  cette  brisure  paraît  se  recourber  et  s'élever  dans  le  pilier. 
11  est  des  cas  où  l'on  voit  aussi  les  deux  extrémités  de  la  lamelle  se  relever  pour  former  un  angle 
aigu,  dont  le  iiilier  représente  un  côté.  Presque  tous  les  piliers  sont  ainsi  constitués,  et  les  loges 
formées  par  la  reunion  des  lamelles  et  des  piliers  sont  arquées  en  bas,  et  présentent  un  contour 
semi-circulaire. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  piliers  sont  en  comnmnication  avec  les  lamelles  et  se  répartissent 
sans  beaucoup  d'ordre.  Aux  endroits  où  le  manque  de  développement  des  piliers  ne  produit  pas  de 
lacune,  on  eu  trouve  5  à  6  par  millimètre.  Le  principal  caractère  spécifique  fourni  par  la  structure 
des  piliers,  est  très  facile  à  observer;  il  consiste  en  ce  que  ces  éléments  ne  traversent  pas  plu- 
sieurs lamelles  de  suite.  Ils  sont  épais  à  leur  base,  se  rétrécissent  en  remontant,  se  joignent  simple- 
ment à  la  lamelle  supérieure,  ou  bien  deviennent  un  peu  plus  forts  au  point  de  jonction,  et  atteignent 
ainsi  leur  minimum  d'épaisseur  au  milieu.  Quelquefois,  ils  ne  sont  pas  complètement  développés,  et 
finissent  dans  l'espace  interlaminaire  sans  s'élever  jusqu'à  la  lamelle  prochaine. 

Très  souvent,  ils  ne  sont  représentés  que  par  des  tubercules  peu  élevés,  ce  qui  produit 
des  espaces  assez  longs,  dans  lesquels  les  lamelles  ne  sont  reliées  entre  elles  par  aucun  ])ilier.  Les 
loges  qui  résultent  de  cette  anomalie,  sont  longues,  tandis  que,  dans  les  loges  ordinaires,  la  hauteur 
dépasse  la  largeur. 


152  ETUDES  SUK  LKS  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Les  iiilicrs  suut,  la  plupart  du  temps,  perpendiculaires  aux  lamelles,  et  rarement  obliques.  Dans 
ce  dernier  cas,  ils  divergent  avec  les  piliers  voisins.  Ils  prennent  naissance  sur  la  lamelle  infé- 
rieure et  remontent  vers  la  lamelle  supérieure.  Cette  structure  s'observe  très  distinctement  sur  les 
piliers  incomplets,  qui  finissent  dans  l'espace  interlaminaire.  Parfois,  quelques-uns  de  ces  derniers 
partent  de  la  lamelle  suiiérieure  et  descendent  dans  la  couche  située  au-dessous. 

!Sur  la  coupe  tangentielle,  nous  voyons  les  sections  transverses  des  piliers  sous  forme  de  points 
foncés,  irréguliers  et  assez  serrés.  Ces  points  ne  sont  pas  reliés  ensemble,  particulaiité  qui  forme 
un  contraste  avec  les  autres  formes  de  Clathrodietijon,  connues  jusqu'à  ce  jour. 

Nous  n'avons  pas  remarqué  (Fastrorliizes. 

Cette  espèce  nous  montre  parfois  des  tuhcs  de  Cmmoporn,  qui  affectent,  dans  les  coupes  minces 
verticales,  la  forme  de  cylindres  peu  étendus,  dont  le  tissu  interne  se  compose  de  piliers  serrés. 

Leur  apparence  revêt  un  caractère  très  typique  dans  les  coupes  tangentielles.  Ce  sont  des 
rosettes  formées  par  des  piliers  disposés  radiairement  et  reliés  entre  eux  par  des  fibres  concentriques. 

Baj)}}-  f-'t  (h'ff'rr.  Cette  espèce  possède  une  structure  très  régulière,  qui  rappelle  celle  de  Actino- 
stroma,  mais  qui,  par  la  conformation  des  piliers,  forme  le  type  du  genre  Clathrodictyon.  Nous 
sonnnes  heureux  que  la  présente  description,  ainsi  que  celle  de  Clathr.  clarum,  soc/iim  et  tcrmi- 
nafion,  concorde  entièrement  avec  les  oiiinions  émises  par  Nicholson,  et  que  nous  puissions,  en 
livrant  de  nouveaux  documents,  ajouter  au  mérite  dont  ce  savant  a  fait  preuve,  quand  il  a  réparti 
ces  formes  dans  des  genres  si  bien  définis. 

Gisement  et  local.     Calcaires  de  la  bande  e  2,  Ko.:cl  et  Tacldoivitz. 

Clathrodictyou  clarum.    Poéta. 
ri.  18. 

Le  cœnosteum  forme  des  plaques  épaisses  aux  contours  irréguliers.  Nous  ne  voyons  aucune 
(les  faces,  parce  qu'elles  sont  enlevées  ou  bien  recouvertes  par  la  roche. 

La  nuisse  se  compose  de  couches  lamelleuses,  i)aralleles,  plusieurs  fois  recourbées,  surtout  vers 
la  partie  inférieure.  Cette  courbure  n'est  pas  seulement  occasionnée  par  la  rugosité  du  corps 
étranger  sur  lequel  la  colonie  était  fixée,  mais  aussi  par  la  iicnetration  d'autres  corjts  dans  la  masse 
elle-même,  ainsi  ciu'on  peut  le  reniarqiun'  sui-  les  sections. 

Des  lames  concentri(iues  en  dépôts  courbés  et  ondulés  viennent  se  placer  autour  de  ces  corps 
étrangers,  qui  consistent  surtout  en  petites  colonies  du  polypier  Favosites^  et  sont  assez  fréquentes. 
D'autres  corps  sont  détruits  et  remplacés  par  un  calcaire  crystallin. 

La  coui)e  verticah'  montre  les  lamelles  jiarallèles  régulièrement  disposées  et  très  distinctement 
marquées.  D'après  leur  répartition,  l'on  en  compte  5  par  millimètre.  Dans  quelques  endroits,  elles 
sont  plus  rap])r()cliées;  dans  d'autres,  plus  distantes,  sans  que  la  différence  entre  ces  deux  extrêmes 
soit  considéral)le.     Klles  sont  indépendantes,  suffisamment  droites  et  très  peu  ondulées. 

Les  piliers,  indépendants  et  très  distincts  des  lamelles,  sont  répartis  inégalement.  Là  où  ils 
forment  un  tissu  régulier,  on  en  tnuivc  .')  à  (l  par  millimètre.  T(»utefois,  il  y  a  de  nombreuses 
lamelles  dans  lesquelles  les  piliers  sont  très  éloignés  les  uns  des  autres.  Une  particularité  que  Ton 
remarque  encore  après  quelques  lamelles  (U'dinaires,  consiste  dans  rai)iiarition  in'riodique  d'espaces 
interlaminaires,  où  la  distance  qui  sépare  les  piliers  atteint  jusqu'à  O"". 


DE  LA  BOIIKME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  153 

Les  piliers  sont  perpendiculaires  ou  obliques,  très  raremeut  bifurques,  souvent  incomplets,  car 
ils  se  terminent  dans  l'espace  iuterlamiuaire  sans  atteindre  la  lamelle  voisine.  Au.\  points  de 
jonction  avec  les  lamelles,  ils  gagnent  très  souvent  en  épaisseur,  de  sorte  que  c'est  au  milieu  qu'ils 
sont  le  plus  étroits. 

Les  loges  sont  quadrangnlaires,  souvent  plus  longues  que  larges  et  quelquefois  arrondies, 
suivant  que  les  piliers  ne  sont  pas  entièrement  développés,  ou  qu'ils  s'épaississent  à  leurs  extrémités. 

Sur  la  coupe  tangentielle,  les  piliers  nous  apparaissent  sous  la  forme  de  points  foncés,  irré- 
guliers et  inégalement  distribués,  qui  ne  c(nHniuniquent  pas  entre  eux. 

Nous  n'avons  observé  aucune  astrorliize. 

Rapp.  et  (h'ff'ér.  Cette  espèce  se  distingue  par  la  régularité  assez  prononcée  et  l'indépendance 
des  piliers  et  des  lamelles. 

Gisement  vt  local.     Calcaires  de  la  bande  f2,  colline  de  l'iesircc,  près  Beraun. 

Clathrodictyon  neglectum.    Pocta. 
PI.  18  his. 

Le  cœnosteum  présente  des  masses  irrégulières,  affectant  la  forme  d'un  pain  rond.  Les  deux 
faces  sont  bombées.  Au  milieu  de  la  face  inférieure,  l'on  remarque  une  élévation  qui  servait  de 
point  d'attache  et  qui  est  remplacée,  sur  d'autres  spécimens,  par  une  excavation  sur  laquelle  reposait 
la  colonie.  La  face  inférieure  est  recouverte  d'une  épitlièque  presque  lisse,  montrant  quelques  rides 
concentriques,  et  très  visible  sur  les  sections  verticales.  L'épithèque  offre  la  forme  d'une  couche 
épaisse,  dans  laquelle  l'espace  interlaniinaire  n'est  indiqué,  sur  la  coupe  mince,  que  par  quelques 
points  de  couleur  plus  claire.  La  face  supérieure  est  également  presque  lisse  et  ne  possède  aucune 
structure  particulière.     On  ne  rencontre  pas  de  traces  d'astrorhizes. 

La  colonie  se  compose  de  couches  parallèles,  qui  se  recourbent  légèrement  sur  les  bords  du 
eœuosteum.  Chez  les  colonies  excavées  à  la  partie  inférieure,  les  lamelles  courent  parallèlement 
à  l'excavation. 

La  coupe  verticale  montre  les  épaisses  lamelles  parallèles  et  peu  voûtées.  Elles  sont  distri- 
buées de  telle  sorte  que  l'on  en  compte  4  par  millimètre.  Il  y  a  aussi  des  points  où  les  lamelles, 
beaucoup  plus  serrées,  sont  au  nombre  de  7  par  nnllimètre.  Ces  parties  du  squelette  sont  de  densité 
variable,  et  altei-nent  entre  elles.  A  une  série  de  lamelles  très  serrées  eu  succède  une  autre  où  ces 
éléments  sont  bien  plus  distants.  En  outre,  dans  la  série  moins  dense,  nous  rencontrons  très  fré- 
quemment deux  lamelles  parallèles  et  très  rapprochées  l'une  de  l'autre.  Dans  leur  réunion  avec  les 
piliers  apparaît  une  irrégularité  plus  grande  encore,  car  ces  deux  éléments  perdent  de  leur  indépen- 
dance en  se  fondant  les  uns  dans  les  autres  et  en  furnuuit  un  tissu  souvent  irrégulier.  En  bas,  les 
lamelles  sont  recourbées  en  arcs  de  peu  de  longueur,  et  passent  comme  en  zigzag  d'un  pilier 
h  l'autre. 

Les  piliers  verticaux  sont  épais,  inégalement  repartis  et  en  étroite  communication  avec  les 
lamelles.  Le  tissu  régulier  montre  .3  à  4  piliers  par  millimètre.  D'autres  fois,  ceux-ci  sont  plus 
serrés;  ou  en  observe  jusqu'à  6  par  millimètre;  très  souvent  encore,  ils  sont  plus  éloignés  et  séparés 
par  de  longs  espaces  interlaminaires  vides. 

Les  piliers  tombent  perpendiculairement  sur  les  lamelles  ou  bien  obliquement.  Dans  ce  dernier 
cas,   ils  divergent  avec  les  piliers  voisins.     Quelquefois,  ils  se  bifurquent  à  leur  extrémité  supérieure 

20 


154  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

l)Oui-  former  des  loges  secondaires.  Ils  semblent  s'élever  des  lamelles  de  la  manière  suivante:  la 
lamelle,  après  s'être  courbée,  se  redresse  en  formant  un  angle  aigu  dont  le  côté  constitue  le  pilier 
vertical.  Il  arrive  souvent  qu'une  lamelle  n'est  pas  développée  sur  un  espace  de  peu  d'étendue, 
le  pilier  remonte  alors  jus(iu';i  la  seconde,  et  deux  espaces  interlaniinaires  se  trouvent  ainsi  réunis 
en  un  seul. 

Les  loges  sont  égales  en  largeur  et  en  hauteur,  dans  les  parties  où  les  lamelles  sont  serrées. 
Dans  les  parties  moins  denses,  elles  sont  plus  hautes  que  larges,  et  souvent  leurs  contours  sont 
irréguliers  par  suite  du  développement  de  loges  secondaires.  Celles-ci  se  trouvent  fréquemment 
dans  la  paroi  de  la  lamelle,  qui  se  relève  en  formant  un  arc  ou  un  angle.  Elles  troublent  ainsi  la 
régularité  des  lamelles  en  les  empêchant  de  se  prolonger  en  ligne  droite. 

Toute  la  conformation  de  cette  espèce  la  rapproche  du  deuxième  groupe  milléporoïde,  et  sur- 
tout du  geiu'e  Stromatoj)orella. 

L'indépendance  des  piliers  et  des  lamelles,  quoique  très  restreinte,  nous  permet  cependant  de 
distinguer  ces  deux  éléments  Tua  de  l'autre.  C'est  surtout  dans  le  genre  Stromatopora,  qu'ils  se 
fondent  ensemble,  toutefois  pas  subitement,  car  nous  aurons  l'occasion,  en  nous  occuiiant  de  ce 
genre,  de  i)arler  d'une  forme  intermédiaire  qui  s'associe  à  l'esiièce  que  nous  décrivons. 

Sur  la  coupe  tangentielle,  les  sections  des  piliers  ont  la  forme  de  points  foncés,  régulièrement 
répartis.  Au  centre  de  chaque  section,  nous  distinguons  un  point  plus  clair  qui  représente  le  canal 
médian.     Ces  canaux  ne  sont  que  peu  ou  point  marqués  sur  les  coupes  verticales. 

Les  points  visibles  sur  les  coupes  tangentielles  sont  réunis  les  uns  aux  autres  par  des  lignes 
arquées,  de  teinte  foncée,  qui  en  relient  2  ensemble  et  même  20  à  25.  Ordinairement  ces  lignes 
de  jonction  sont  simples,  mais  quelquefois  aussi  bifurquées. 

Les  tubes  de  Cmmopora  apparaissent  assez  rarement  sous  la  forme  de  cercles  irréguliers.  Leur 
structure  interne  se  compose  d'un  tissu  plus  épais  que  celui  qui  les  entoure. 

liapj).  et  différ.  Cette  espèce,  représentée  par  un  grand  nombre  de  spécimens  dans  notre 
bassin,  se  distingue  par  l'irrégularité  du  squelette,  par  l'épaisseur  assez  considérable  des  éléments 
principaux,  c'est-à-dire  des  piliers  et  des  lamelles.  Nous  avons  déjà  mentionné  quelques  points  de 
ressemblance  avec  le  genre  Stromato^Mrella. 

Gisement  et  local.  Assez  commune  dans  les  calcaires  blancs  de  la  bande  f  2,  de  Konëpriis  et 
de  la  colline  de  PleSivec. 

Clathrodictyon  socium.    Pocta. 
n.  l!)/j/.s. 

Stromatopora  concentrica,  Barr.  —  B/(/s/>i/,   Thésaurus  siluriens,  p.  194. 

Le  cœnosteum  forme  une  masse  bulbeuse,  au  milieu  de  laquelle  se  trouve  une  colonie  de 
Hvliolithes  Murchisoni.  La  partie  supérieure,  ainsi  que  la  partie  inférieure  presque  entière  du 
polypier,  sont  enveloppées  par  la  couche  de  cette  espèce,  qui  a  de  5  à  26"""  d'épaisseur.  La  face 
inférieure  n'est  pas  visible,  pai'ce  qu'elle  est  fixée  à  la  colonie  du  polypier.  Les  coupes  montrent 
que  cette  face  était  couverte  d'une  épithèque  éjiaisse.  La  face  supérieure  est  irrégulière,  rugueuse, 
finement  ponctuée  et  ornée  de  bandes  concentriques  bien  marquées. 

Nous  ne  pouvons  constater  la  i)résence  d'astrorhizes  sur  cette  face. 

Le  cœnosteum  se  compose  de  couches  parallèles  de  lamelles,  cpii  se  ccnicentreiit  autour  du 
corps  étranger  renfermé  au  milieu.  Quelques  spécimens  sont  isolés,  (ui  bien  associés  à  d'autres 
polypiers,  tels  que  Fuvositrs.  etc. 


liK  LA  150HÉMK  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  155 

Sur  la  coupe  verticale,  nous  voyons  les  lamelles  assez  minces,  qui  s'étendent  en  rangées 
parallèles,  peu  courbées.  Elles  sont  assez  régulièrement  distribuées;  on  en  compte  5  par  milli- 
mètre. Elles  ne  sont  pas  rectilignes,  mais  ondulées,  et  elles  passent  presque  en  zigzag  d'un  pilier 
à  l'autre.  Çà  et  là,  l'on  remarque  2  à  3  lamelles  très  rapprochées,  qui  apparaissent  comme  des 
lignes  parallèles,  minces,  bien  marquées.  Les  lamelles  perdent  de  leur  indépendance,  en  se  réunis- 
sant intinienient  aux  piliers  et  en  tormant  fréquemment  des  loges  secondaires. 

Les  piliers  verticaux  ne  sont  pas  régulièrement  distribués.  Quelquefois,  l'on  eu  remarque 
4  à  5  dans  l'étendue  de  1  """,  ou  bien  les  distances  qui  les  séparent  sont  plus  grandes,  ce  qui 
produit  des  loges  plus  larges.  Ils  communiquent  étroitement  avec  les  lamelles,  desquelles  ils  semblent 
s'élever. 

Les  lamelles  fornieiit  un  angle  dont  le  sommet,  dirigé  vers  le  liant,  se  prolonge  dans  le  pilier. 
Les  loges  qui  résultent  de  cette  conformation,  sont  arrondies  en  lias  et  offrent  ordinairement  un 
contour  semi-circulaire. 

Les  piliers  s'abaissent  perpendiculairement  et  aussi  obliquement,  de  sorte  qu'ils  divergent  avec 
les  voisins.  Ils  montrent  une  division  dichotomique  très  fréquente,  de  laquelle  naissent  des  loges 
secondaires,  qui,  par  leur  étendue  inégale,  troublent  souvent  la  régularité  des  lamelles  et  de  tout 
le  tissu. 

Souvent,  les  piliers  sont  incomplets  et  finissent  dans  l'espace  interlaminaire,  sans  atteindre  la 
lamelle  prochaine. 

Les  loges  sont  semi-circulaires.  Aux  endroits  où  les  piliers  ne  sont  pas  développés,  elles  sont 
quadrangulaires  et  plus  larges  que  hautes.  ' 

Les  sections  transverses  des  piliers  sont  représentées,  sur  la  coupe  tangentielle,  par  des  iioints 
irréguliers,  foncés,  qui  ne  sont  pas  reliés  entre  eux.  Leur  distribution  est  irrégulière,  car  ils  parais- 
sent tantôt  plus  denses  et  tantôt  plus  clairsemés.  Souvent,  on  en  distingue  deux  à  côté  l'un  de 
l'autre;  ce  sont  les  sections  transverses  des  branches  formées  par  la  bifurcation  des  piliers  qui  ont 
été  coupés  à  des  hauteurs  différentes. 

Nous  n'avons  oliservé  aucune  trace  d'astrorhizes. 

Bapp.  et  d/ffrr.  L'irrégularité  du  tissu  est  caractéristique  pour  cette  espèce.  Les  loges  semi- 
circulaires  et  les  loges  secondaires  déterminent  les  ondulations  des  lamelles. 

Barrande  a  rangé  le  spécimen  figuré  dans  le  genre  Stromatopora,  Goldfuss.  Nous  le  trouvons 
dans  le  Tliesannis  siluriens  de  Bigsby  sous  le  nom  de  Strom.  conceiitrica.  La  forme  décrite  par 
Goldfuss   est   une   vraie  Stromatojiom,   dont   la  structure  s'écarte  considérablement  de  celle  du  genre 

CIdfhrodieti/oii. 

Gisement  et  local.     Calcaires  de  la  bande  e2,  Hinter-Kopanina. 

Clathrodictyon  subtile.    Pocta. 
PI.  19. 

Cœnosteum  formant  des  plaques  épaisses,  irrégulières.  La  surface  semble  avoir  été  usée  et 
polie  dans  l'eau  où  le  spécimen  a  été  roulé.  C'est  pour  cette  cause  que  la  structure  n'est  conservée 
sur  aucune  des  deux  surfaces. 

La  colonie  se  compose  de  rangées  de  lamelles  peu  courbées,  dont  la  disposition  est  troublée 
par  des  corps  étrangers  indépendants,  ou  bien  par  d'autres  corps  qui  ont  pénètre  de  côté. 

20* 


15G  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOl'OROÏDES 

La  coupe  verticale  montre  les  lamelles  horizontales,  parallèles  et  peu  courbées,  qui  s'étendent 
en  ondulations  et  presque  en  zigzag  d'un  pilier  à  l'autre.  On  en  compte  4  par  millimètre;  quelque- 
fois 2  d'entre  elles  sont  plus  rapprochées.  Elles  conniuiniquent  étroitement  avec  les  piliers,  qui 
paraissent  y  prendre  naissance,  car  les  lamelles  se  relèvent  pour  former  des  angles  d'où  ils  partent. 
Les  piliers  relient  les  lamelles  en  ligues  perpendiculaires  ou  ol)liques,  et  montrent  une  certaine 
irrégularité  dans  leur  distribution.  Quand  ils  sont  répartis  régulièrement,  ou  en  trouve  4  par  milli- 
mètre. Il  arrive  aussi  qu'ils  se  bifurquent  et  forment  des  loges  secondaires.  Ils  sont  souvent 
incomplets,  et  ne  sont  alors  représentés  que  par  des  tubercules  gros  et  courts.  Dans  ce  cas,  les 
loges  sont  très  élargies  et  séparées  par  de  petits  tubercules  ou  bien  par  les  parties  relevées  des 
lamelles. 

Les  points  foncés  et  irréguliers  que  l'on  observe  sur  la  coupe  tangentielle,  sont  répartis  sans 
beaucoup  d'ordre  et  sont  reliés  deux  à  deux,  ou  même  en  plus  grand  nombre,  par  des  bandes  de 
teinte  foncée. 

.    Aucune  trace  d'astrorhizes. 

Bairp.  et  diff'ér.  On  pourrait  considérer  cette  forme  comme  un  stade  intermédiaire  entre  CJathr. 
clariim  et  socium,  surtout  à  cause  des  irrégularités  occasionnées  ])ar  la  bifurcation  des  piliers  verti- 
caux et  des  ondulations  des  lamelles,  et  qui  atteignent  leur  plus  haut  degré  dans  Vlutlir.  socium. 
Clathr.  clarum  possède  un  tissu  très  régulier. 

Gisement  et  local.     Calcaires  blancs  de  la  bande  f  2,  de  Konëprus. 


Section  B.   Groupe  milléporoïde. 

Famille  des  IStl'oiiiatoporidae. 

Genre  Sfrotnato/torn,    Goldfuss  (emend.  Nicliolsoii). 

Le  cœnosteum  fonue  des  plaques  massives  plus  ou  moins  épaisses;  il  est  ordinairement 
recouvert  d'une  épithèque,  surtout  dans  les  espèces  (jui  provicuiicnt  des  formations  des  contrées 
étrangères. 

La  colonie  consiste  en  couches  concentriques,  nommées  latilaminae,  qui  s'exfolient  facilement 
et  proviennent  de  l'arrêt  périodique  survenu  peiulant  la  croissance  de  la  colonie. 

Les  latilaminae  sont  bien  développées  dans  le  plus  grand  nombre  des  espèces;  mais  elles  sont 
peu  distinctes  chez  (luehiues-unes.  Le  tissu  de  ce  genre  est  formé  par  la  reunion  des  lamelles  et 
des  piliers  verticaux,  qui  se  fondent  ensemble  et  perdent  ainsi  leur  indépendance,  de  sorte  qu'ils  ne 
peuvent  plus  se  distinguer  les  uns  des  autres.  Ces  éléments  composent  un  tissu  vermiculé,  portant 
des  rangées  de  loges  irrégulières,  arrondies  ou  allongées,  souvent  reliées  ensemble  et  ramitiées. 

L(îs  loges  allongées  sont  inégalement  partagées  par  des  planchers  minces,  horizontaux  et 
presque  toujours  très  ])ien  mar{|Hés. 

Dans  la  coupe  tangentielle,  les  fibres  ])oreuses  qui  composent  le  squelette,  forment,  sur  la 
surface,  un  tissu  irrégulier  h  ouvertures  simples  de  tubes  zoïdaux  et  à  longs  intervalles  ramifiés 
et  courbés. 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  157 

Les  astrorliizes  sont  assez  fréquentes  ;  elles  atteignent  dans  (luelques  espèces  une  grandeur 
renuirquable. 

Dans  quelques-uns  de  nos  spécimens  se  manifeste  uiu;  irrégularité  qui  est  produite  par  plu- 
sieurs lamelles  étagées  les  unes  au-dessus  des  autres.  Elles  sont  arquées,  et  leur  convexité  se 
dirige  vers  le  bas  ;  de  plus,  elles  forment  des  tubes  qui  partent  du  tissu  et  s'ouvrent  à  la  surface, 
où  ils  prennent  la  forme  d'anneaux  enfoncés. 

Ces  particularités  peuvent  se  comparer  aux  tuhes  de  Cniinopora,  que  Nicholson  a  décrits  d'une 
manière  excellente.     Nous  leur  consacrerons  quelques  détails  dans  les  présentes  études. 

Dans  ce  genre,  les  piliers  s'unissent  diversement  avec  les  lamelles.  Quelques  cas  permettent 
d'observer  assez  facilement  ces  dernières,  tandis  que,  ilaus  la  plupart  des  autres,  les  piliers  ortVent 
un  développement  distinct  et  prennent  souvent  la  forme  de  ceux  que  nous  avons  décrits  dans  le 
genre  Actinostroma,  du  groupe  des  Hydractinoïdes,  c'est-à-dire  qu'ils  traversent  plus  d'un  espace 
interlaminaire,  3  lamelles  et  même  davantage.  Ces  formes  peuvent  être  considérées  comme  des 
degrés  intermédiaires  entre  les  deux  groupes  des  Hydractinoïdes  et  des  Milléporoïdes.  Parmi  nos 
fossiles,  c'est  l'espèce  Strom.  latens,  Poéta,  qui  se  rapproche  le  plus  des  Hydractinoïdes.  En  faisant 
la  description  des  formes  de  Chithrodidijnn,  nous  avons  mentionné  l'analogie  qu'elles  présentent  avec 
Stromatoporella. 

Le  genre  Stromatopord  atteint  son  plus  grand  développement  dans  le  terrain  dévonien.  Il 
possède  toutefois  de  très  nombreux  représentants  dans  les  fornuitious  siluriennes  des  contrées 
étrangères. 

Nicholson  a  décrit  les  espèces  suivantes: 

1.  Du  terrain  silurien, 

Stroin.  Carter/',  Nichol.,   des   calcaires   de  Wenlock  (Angleterre),   du  banc  de  Hayes  River, 

Baie  de  Hudson,  Territoire  de  l'Amérique  du  Nord. 
„      dlscoidea,         Lonsdale  sp.    (l'orites  diacoidea,  Siliir.  Si/sf.  p.  (iss,  FI.  16,  flg.  i)  des  cal- 
caires  de  Wenlock  (Angleterre,  Gothland),    et   dans   la  zone  à  Pcntamerus 
esfhivni.s  (Esthonie),  ainsi  que  dans  l'Américiue  du  Nord. 
,,       ti/2)''ca,  lloseu.     Cette    espèce    est    la    plus    fré(iuente    de   toutes    dans    le    Silurien 

supérieur,  et  principalement  dans  l'étage  de  Wenlock,  en  Angleterre  et  en 
Gothland;  en  Esthonie,  dans  les  formations  d'Oesel,  ainsi  que  dans  l'île 
d'Oesel  et  le  l)llnrinm  d'Allemagne. 

2.  Du  terrain  dévonien, 

Strom.  Berditi,  Bargatzky,  du  Dévonien  moyen  (Angleterre  et  Allemagne). 

„  liucheliensis,  Bargatzky  s^;.  (Cuuuopora  Bliehel/'ensis.  —  Die  Strotiiatoporcn  des  rhein. 
Dcvon.'i,  p.  G2),  du  Dévonien  moyeu  (Angleterre  et  Allemagne). 

„  eoiicentrica,  Goldfuss,  avec  les  deux  variétés,  astrigera  et  collicidata  Nicholson,  prove- 
nant du  Dévonien  moyen  d'Angleterre  et  d'Allemagne. 

,,      flori(/cr((,  Nicholson,    des    calcaires    du   Dévonien   moyen,    qui   apparaissent   dans   les 

conglomérats  triassiques  de  Teignmouth  (Angleterre). 

„      Hù]}schi,         Bargatzky,  du  Dévonien  moyen  d'Angleterre  et  d'Allemagne. 

„  inaequcdis,  Nicholson.  Calcaires  du  Dévonien  moyen,  apparaissant  dans  les  conglo- 
mérats de  Teignmouth,  en  Angleterre. 


158  ETUDES  SUR  LES  GENEES  DES  STROMATOI'OROÏDES 

Stromatopora  columnaris.    Barr. 
PI.  \Shis. 

Le  cœnosteum  tonne  des  plaques  épaisses,  massives,  (lui  étaient  tixées  par  une  base  de  peu 
d'étendue.  Face  supérieure,  lisse,  avec  une  structure  vermiculée.  Face  inférieure  montrant  des 
sillons  concentriques,  indiqués  i)ar  des  lamelles  et  formant  une  structure  ridée. 

La  colonie  se  compose  de  larges  couches  concentriques,  très  développées  sur  les  spécimens 
usés  et  polis. 

La  coupe  verticale  nous  montre  les  larges  lamelles  massives  de  0  """  7  à  1  '"'"  2  d'épaisseur, 
entre  lesquelles  se  trouvent  les  loges,  qui  sont  formées  par  des  fibres.  L'espace  interlamiuaire  a  une 
largeur  de  2  h  3"""  et  se  distingue  très  clairement  des  lamelles  épaisses  par  sa  structure,  qui  se 
(•oni])ose  de  petites  loges. 

Les  lamelles  portent  quelquefois,  dans  leur  partie  médiane,  une  ligne  qui  les  partage  en  deux. 
Les  couches  concentriques  se  détachent  une  à  une,  lorsqu'on  frappe  le  fossile. 

Dans  cette  espèce,  les  lamelles  sont  assez  indépendantes.  Les  piliers  forment  seuls  le  tissu 
irrégulier  avec  des  loges  allongées  ou  arrondies  et  souvent  bifurquées.  Les  libres,  qui  remplacent 
les  piliers  verticaux,  sont  poreuses  et  ont  une  épaisseur  de  0™'"  4  à  0"""  C. 

Un  grand  nombre  de  loges  allongées  sont  partagées  par  de  minces  planchers  horizontaux,  et 
peuvent  par  conséquent  être  considérées  comme  des  tubes  zoïdaux. 

La  coupe  tangentielle  présente  un  tissu  de  fibres  poreuses,  avec  des  intervalles  vides,  allongés, 
courbés  et  plusieurs  fois  ramifiés. 

Astrorhizes  rares. 

Baj)}}-  et  différ.  Cette  espèce,  caractérisée  par  son  tissu  grossier  et  ses  lamelles  diverses, 
est  très  reconnaissable.  Elle  offre  quelque  analogie  avec  l'espèce  Stront.  rarissiina,  comme  nous  le 
démontrerons  dans  la  description  de  cette  dernière. 

L'indépendance  des  lamelles  range  cette  espèce  parmi  les  types  réguliers  qui  forment  une 
transition  entre  les  groupes  des  Hydroïdes  et  des  Milléporoïdes. 

Gisoïient  et  local.  Cette  forme  provient  de  lùniôpnis,  t'2.  Elle  est  assez  fréquente,  et  recon- 
naissable à  l'œil  nu,  dès  qu'elle  a  été  polie. 

Stromatopora  compta.    Pocta. 
IM.  10. 

Cœnosteum  massif,  en  forme  de  ]ilaques  couil)ées  et  épaisses,  qui  semblent  avoir  été  fixées 
par  un  tronc  épais. 

Colonies  consistant  en  couches  très  fines,  parallèles,  i)eu  voûtées,  d'ajiparence  massive,  quand 
on  les  regarde  à  l'œil  nu.  Latilaminae  non  développées.  Face  supérieure,  lisse,  vermiculée,  sans 
structure  particulière.  Face  inférieure,  de  forme  semblable,  portant  des  rainures  concentriques. 
Aucune  astrorhize  sur  la  surface. 

La  coupe  verticale  nous  fait  voir  l'épaisseur  extraordinaire  du  tissu.  Les  loges  paraissent 
arrondies  ou  allongées.  Dans  la  coupe  i)olie.  elles  ont  l'aspect  de  taches  blanches,  reliées  entre 
elles,   ramifiées   ensuite   et    disposées   en   rangées   parallèles.     Les   lamelles,   isolées   par  iilaces,   sont 


DE  LA   nOHK.AIK  KT  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  I59 

épaisses  et  droites.  Les  piliers  sont  visibles  çà  et  là.  Ils  ressemblent  à  ceux  du  genre  Actino- 
stroii/a,  c'est-à-dire  qu'ils  traversent  plusieurs  lamelles,  nuiis  ils  ne  se  développent  jamais  distincte- 
ment. Les  piliers  possèdent  une  nuance  à  part,  qui  se  détache  mieux  du  reste  du  tissu,  toutefois 
ils  n'ont  pas  de  contours  bien  marqués. 

Les  détails  de  la  structure  rendus  méconnaissables  par  de  nombreuses  fentes  (pii  se  trouvent 
dans  la  roche. 

Sur  la,  coupe  tangentielle,  nous  voyons  un  tissu  composé  de  fibres  qui  laissent  entre  elles  des 
intervalles  courlies  et  ramifiés.     Nous  n'avons  aperçu  ni  astrorhizes  ni  tubes  zoïdaux. 

Ea2y2}-  et  différ.  Les  spécimens  sont  assez  mal  conservés,  et  ne  se  prêtent  pas  facilement 
à  une  étude  microscopiciue.  Les  caractères  distiuctifs  principaux  de  cette  espèce  consistent  dans 
son  épaisseur  considérable  et  dans  Texiguité  relative  des  loges.  Un  coup  d'œil  jeté  sur  nos  figures 
montre  l'aspect  tout  particulier  de  cette  forme. 

Gisement  et  local.     Calcaires  blancs  de  la  bande  f  2,  de  Konëprus. 

Stromatopora  florida.    Novâk. 
PI.  19. 

Le  c(enosteum  de  cette  espèce  est  massif,  et  forme  des  plaques  épaisses,  irrégulières,  qui 
étaient  fixées  aux  corps  étrangers  par  une  petite  base.  Souvent  le  tronc,  assez  indépendant,  est 
encore  conserve.  La  face  supérieure,  à  peu  près  lisse,  possède  une  structure  vermiculée  et  porte 
de  petits  anneaux  un  peu  enfoncés  dans  la  masse  et  appartenant  aux  tiihcs  de  Caimopora.  Les 
ouvertures  de  ces  tubes  sont  irrégulièrement  distribuées  et  s'observent  presque  toujours  dans 
cette  espèce. 

La  face  inférieure  est  également  lisse.  Elle  porte  des  lignes  concentriques,  qui  ont  pénétré  au 
travers  des  lamelles,  et,  près  des  bords,  elle  est  couverte  par  les  ouvertures  des  tubes  de  Caunopora. 
Il  ne  semble  pas  exister  d'épithèque  particulière. 

Le  corps  se  compose  de  couches  de  lamelles,  qui  ne  forment  aucune  division  maniuée  par  des 
latilaminae.  Il  est  vrai  que  ces  divisions  sont  indiquées  çà  et  là  par  des  fentes  et  des  bandes  con- 
centriques, toutefois  ces  lignes  ne  sont  jamais  assez  distinctes  pour  que  les  latilaminae  apparaissent 
comme  des  couches  indépendantes. 

Sur  la  section  verticale,  les  lamelles  sont  reliées  aux  piliers  verticaux  de  telle  façon  que  ces 
deux  éléments  ne  se  distinguent  pas  l'un  de  l'autre  et  qu'ils  forment  un  tissu  uniforme  et  poreux. 
Dans  certains  étages,  l'on  voit  des  raies  fines,  concentriques,  qui  correspondent  aux  limites  des  lati- 
laminae. Le  tissu  est  très  épais,  et  chacune  des  lamelles  est  séparée  par  des  rangées  de  petites  loges 
arrondies.  Ces  dernières  sont  pres(iu(^  toujours  indépendantes,  mais  quelquefois  deux  ou  même  un 
plus  grand  nombre  sont  reliées  entre  elles. 

Les  fibres  dont  se  compose  le  tissu,  sont  poreuses  et  grossières.  A  l'origine,  c'étaient  des  la- 
melles et  des  piliers  verticaux.  Leur  épaisseur  est  variable.  Les  unes,  disposées  en  rangées  hori- 
zontales entre  chaque  loge,  forment  les  cloisons  et  ont  environ  O""™  1  d'épaisseur;  les  autres,  qui 
remplacent  les  lamelles,  atteignent  jus(|u'à  0™"'  3. 

Nous  n'avons  pas  remarqué  la  présence  de  tnbes  zoïdaux,  mais,  en  revanche,  nous  rencontrons 
très  fréquemment  les  tuhcs  de  Caunopora.  Ils  apparaissent  en  forme  de  longs  tubes  cylindriques, 
traversent  plusieurs  lamelles  et  sont  jiartagés  par  des  planchers  horizontaux,  fins  et  nombreux,  qui 
sont  finniés  par  les  lamelles  elles-mêmes  et,  par  conséquent,  ne  possèdent  pas  de  structun;  particulière 


IgO  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  STROMATOPOROÏDES 

Un  assez  graïul  nombre  de  lamelles  étagées  les  unes  au-dessus  des  autres  se  recourbeut  en  arc 
vers  le  l)as,  et  forment  une  rangée  de  demi-cercles  parallèles  et  égaux  entre  eux,  courbés  vers  le  bas 
et  ouverts  en  haut.  La  structure  des  lamelles  est  la  même  que  dans  le  reste  du  cœuosteum,  avec 
cette  différence  que,  dans  leur  courbure,  elles  ne  sont  pas  également  distantes  les  unes  des  autres. 
Parfois,  les  fibres  du  tissu  sont  un  peu  étirées  et  plus  déliées  que  dans  le  reste  de  la  colonie. 

La  coupe  tangentielle  présente  des  fibres  courtes,  irrégulièrement  tordues,  semées  sans  ordre, 
et  poreuses  comme  dans  les  coupes  verticales.  Les  astrorhizes  se  remarquent  assez  fréquemment, 
ainsi  que  les  sections  des  tnhcs  de  Cannopora,  qui  se  montrent  en  forme  de  cercles  dont  le  centre 
se  compose  de  fibres  groupées  radiairement.  Ces  tubes  se  trouvent  presque  dans  chaque  colonie. 
Quand  ils  manquent,  le  tissu  est  beaucoup  plus  régulier.  Nous  avons  figuré  une  coupe  mince,  qui 
en  renferme  plusieurs,  fig.  2,  et  à  côté  de  celle-ci,  une  autre  coupe,  fig.  3,  qui  n'en  montre  aucun,  et 
dont  le  tissu  est  régulier. 

llapp.  et  (liff'h:  Cette  espèce  est  l'une  des  formes  les  plus  fréquentes  des  Stromatopores  de 
notre  bassin.  Le  Prof.  Novàk  l'a  déterminée  et  lui  a  donné  le  nom  de  florida.  La  conformation  du 
sciuelette  est  si  particulière  que  l'on  ne  peut  le  comparer  à  celui  d'aucune  autre  espèce. 

Gisement  et  local.     On  trouve  de  nombreux  spécimens  dans  les  calcaires  blancs  de  A'o»r7«-i(.<,  f  2. 

Stromatopora  latens.    Poéta. 
PI.  V.)Us. 

Cœnostcum  formant  des  phicjucs  épaisses;  surface  d'attache  non  conservée. 

Face  supérieure,  lisse,  avec  une  structure  vermiculée;  pas  d'astrorhizes  visibles.  Face  infé- 
rieure également  lisse,  et  couverte  de  raies  concentriques  en  formes  de  rides.  Latilaminae.  nulles, 
ou  bien  très  faiblement  marquées. 

Le  corps  se  compose  d'une  masse  épaisse,  uniforme,  dans  laquelle  se  trouvent  marqués,  faible- 
ment et  par  places,  le  l)ond)ement  et  les  étages  concentriques  des  lamelles. 

Sur  la  coupe  verticale,  la  niasse  épaisse  offre  Fapparence  d'un  entrelacement  impénétrable,  dans 
lequel  les  loges  très  petites  sont  placées  en  rangées  claires,  concentriques  et  distantes  les  unes  des 
autres.  Certaines  parties  de  ces  rangées  sont  plus  distinctes,  et  indiquent  peut-être  la  division  en 
latilaminae.  Les  lamelles  ne  sont  marquées  que  par  des  stries  de  couleur  un  peu  plus  foncée.  Les 
piliers  sont  invisibles,  et  les  loges,  indistinctes.  Cet  effacement  du  tissu,  que  nous  offrent  haltituelle- 
nient  les  coupes  nnnces  verticales,  semble  provenir  des  modifications  apportées  par  la  fossilisation, 
à  moins  qu'il  n'ait  été  produit  pendant  la  croissance  de  la  colonie  elle-même. 

Dans  quelques  endroits,  le  tissu  est  visible,  nu\is  très  épais;  le  cours  des  lamelles  ne  peut 
s'observer  que  difficilement;  les  planchers  qui  séparent  chacune  des  couches  de  loges,  ne  sont  pas 
droits.  Les  i)iliers,  assez  distincts,  parviennent  jusqu'à  la  troisième  ou  la  quatrième  des  lamelles 
voisines  de  celles  qu'elles  traversent.     Ils  sont  serrés,  et  prennent  souvent  une  direction  ol)lique. 

Ces  colonies  offi-ent  une  analogie  avec  le  genr<'  Artii/astroina  du  groupe  Hydractinoïde.  Les 
piliers  sont  quelquefois  l)ien  marques  en  forme  de  lignes  minces,  et  il  en  résulte  çà  et  là  des  loges 
entii'rement  rondes.  Afin  de  comparer  les  diverses  fcu-mes  du  squelette,  nous  en  avons  reproduit  deux 
figures  sur  la  PI.  19  bis.  L'une,  fig.  .'.,  représente  une  colonie  de  structure  normale,  dans  laquelle 
on  reconnaît  le  caractère  des  Millêi)oroïdes;  l'autre,  fig.  7,  montre  la  structure,  dans  laquelle  les  pi- 
liers paraissent  assez  indépendants. 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  IGl 

Les  loges  sout  en  géiiéial  suhquadraugulaires,  peu  ramifiées,  et  reliées  ensemble.  Nous  n'avons 
remarqué  aucun  tube  zoïïlal. 

Sur  la  coupe  tangentielle,  nous  voyons  un  tissu  épais  et  assez  régulier.  Il  est  composé  de 
fibres,  entre  lesquelles  se  trouvent  des  intervalles  anguleux,  rarement  allongés.  Les  fibres  sont  très 
fines;  leur  largeur  atteint  0"""  1.     Nous  n'avons  pas  trouvé  de  tnhvs  de  Caunopora. 

pMpp.  et  différ.  Cette  espèce,  qui  se  distingue  par  l'épaisseur  de  son  tissu,  se  rapproche  du 
genre  Actinostroma  par  ses  piliers,  qui  sont  ça  et  là  indépendants.  Il  est  des  cas  oii  l'on  se  de- 
mande si  elle  ne  devrait  pas  être  rangée  dans  ce  genre. 

Nous  croyons  trouver  dans  l'aspect  général  de  la  structure  que  l'on  nomme  vermiculce,  un 
caractère  distinctif  bien  suffisant.  Elle  oftre  aussi  beaucoup  de  ressemblance  avec  Strœn.  compta 
Poe.,  mais  elle  est  difterenciée  de  cette  dernière  par  la  disposition  plus  régulière  des  éléments  prin- 
cipaux, comme  le  montrent  les  figures. 

Gisement  et  local.     Calcaires  blancs  de  Konëprus,  f  2. 

Stroinatopora  rarissima.    Barr. 
PI.  I9his. 

Cœnosteum  formant  des  plaiiues  massives,  irrégulières,  allongées,  fixées  par  une  petite  base. 
Les  deux  faces  sont  médiocrement  bombées,  et  le  bord  horizontal  de  la  colonie,  assez  aigu.  La 
face  supérieure  est  lisse,  couverte  d'une  structure  verniiculée  bien  marquée;  l'inférieure,  d'aspect 
semblable,  est  recouverte  par  la  roche.  On  remarque  çà  est  là  des  astrorhizes;  elles  ont  la  forme 
de  petits  canaux  étoiles.  Les  latilaminae  ne  sont  pas  développées.  La  structure  de  la  colonie, 
consistant  en  des  couches  étagées  concentriques,  n'est  pas  distincte. 

Sur  la  coupe  verticale,  nous  voyons  le  tissu  irrégulier,  formé  par  la  fusion  des  lamelles  avec 
les  piliers,  et  dans  lequel  prennent  naissance  des  loges  très  spacieuses,  rondes  ou  allongées,  qui  se 
divisent.  Les  lamelles  ne  sont  indiquées  ici  que  par  des  bandes  étroites,  où  la  structure  des  espaces 
interlamiuaires  n'est  pas  développée.  Elles  sont  quelquefois  si  peu  distinctes  que  les  espaces  inter- 
laminaires passent  les  uns  dans  les  autres. 

Les  loges,  même  celles  qui  possèdent  une  longueur  plus  grande,  ne  sont  pas  divisées  par  des 
planchers  horizontaux,  et,  par  consé(iuent.  il  n'y  a  pas  de  tubes  zo'i'daux.  Les  fibres,  épaisses  et 
poreuses,  forment  un  tissu  irrégulier,  aux  intervalles  allongés,  ramifiés  et  courbés  très  fréquemment. 
Elles  sout  représentées  sur  la  coupe  tangentielle. 

Quelques  astrorhizes  visibles  par  places. 

Rapp.  et  différ.  Cette  espèce  offre  assez  d'analogie  avec  Strom.  coïunmaris,  Barr.,  mais  elle 
s'en  éloigne  par  son  tissu  plus  grossier  et  par  le  développement  très  indistinct  de  ses  lamelles,  dont 
on  ne  peut  pas  voir  à  l'œil  nu  les  couches  concentriques.  Par  la  composition  grossière  du  tissu  et 
la  grande  étendue  des  loges,  cette  forme  contraste  avec  toutes  les  autres. 

Gisement  et  local.     Le  spécimen  unique  a  été  recueilli  dans  la  bande  e2,  Kozel. 


»>-e;c 


21 


1(32 


Chapitre  II. 

Distribution  verticale  des  trenres  et  espèces  de  IStromatoporoïdes 
dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


Tableau  nominatif  de  la  distribution  verticale  des  Stromatoporoïdes  dans  le  bassin 

silurien  de  la  Bohême. 


N» 

Genres  et  Espèces 

Faunes  siluriennes 

m 
(0 

•S 

a 

I 

II 

III 

C 

D 

E' 

F 

6 

H 

dl  1  d2  1  d3  1  d4  1  d5 

el|e2 

fi 

f2 

gl  1  g2  1  g3 

hl  1  h2  1  h'S 

1 

2 
3 

4 

1 

2 
3 
4 
5 

1 
2 
3 
4 

1.  Actinostroma.  .  .  Nicbolson. 

contextum Barr. 

frustulum Poôfa. 

perspicuum PoÈta. 

vastum Poôta. 

2.  Clatlirodictj  on  Nicli.  &  Mûrie. 

bobemicum Bîirr.  sp. 

clarum Poôta. 

neglectum Pocta. 

socium PoÉta. 

subtile Poèta. 

3.  Stroniatopora.  .  .    Gobltuss. 

columnaris Barr. 

compta Poôta. 

âoriila Novâk. 

rarissima .........  Barr. 

+ 
+ 

3 

■ 

+ 
+ 

-i- 

+ 
+ 

-i- 

+ 
+ 
+ 

9 

• 

■ 

+ 

1 

■ 

19  bis 

18  bis 

18 

18 

18 
18 

18  bis 

19  bis 
19 

18  bis 
19 

19 

19  bis 

Dans  l;i  liste  qui  précède,  nous  avons  indiqué  toutes  les  espèces  de  Stromatoporoïdes  que  nous 
connaissons  et  qui  sont  décrites  dans  le  présent  volume,  ainsi  que  l'horizon  où  elles  appa- 
raissent. 

Le  petit  nombre  de  ces  formes  et  leur  distribution  géologique  très  simple  nous  dispensent 
d'exposer  d'autres  tableaux  et  diaiii-amines,  et  nous  pernu^ttent  de  résumer  en  peu  de  mots  ce  qui 
peut  intéresser  les  savauts. 

1.  Nous  coimaissons  dans  notre  bassin  silurien  trois  genres  de  Stromatoporoïdes.  Deux  d'entre 
eux,  Actinostroma  et  Clathrodictyon,  appartiennent  au  groupe  des  Ilydractinoïdes  ;  le  troisième. 
Stwmatoponi ,  au  groupe  des  ^lilléporoïdes.  Cette  pauvreté  de  formes  est  remarqual)le,  si  on  la 
couipare  aux  nombreux  représentants  que  fournissent  les  autres  contrées  siluriennes.  Nous  ne 
pouvons   pas   citer   ici  les  genres  de  Stromatoporoïdes  siluriens,    étrangers  à  la  Bohême,   parce  qu'ils 


DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  STROMATOI'OROÏDES,  EN  BOHÊME.  163 

n'ont   pas   encore   été   étudiés   suivant  le  système  établi  par  Nicliolson  et  que  beaucoup  d'indications 
anciennes,  basées  sur  des  opinions  diverses,  seraient  sans  valeur  dans  une  liste  semblable. 

Nous  citerons  ici  seulement  les  formes  que  Nicholson  indique  lui-même  du  Silurien  des  contrées 
suivantes  : 

1.  Canada:         Genres  Clatkrodictyon,  Nicholson 2  espèces. 

„        limtrkea,  Billings 1   espèce. 

2.  Etats-Unis:    Genres  Clathrodirtyon.  Nicholson  et  Mûrie     ....  1   espèce. 

„  IHcti/o.stroiiia,     Nicholson 1  „ 

„  Lahcchia,  M.  Edwards  &  Haime    ...  1  „ 

„  Stromatojwrn,     Goldfuss 1  „ 

„  SyriiKjostrmna,   Nicholson 1  „ 

3.  Angleterre:    Genres  Actinostroma,     Nicholson 2  espèces. 

„  (Jlathrodictyon,  Nicholson  &  Mûrie  ....  6  „ 
„  Lahcchia,  M.  Edwards  &  Haime  ...  2  „ 
„        Sfromatopora,     Goldfuss 3        „ 

4.  Ecosse:  Genres  ActinoMroma.     Nicholson 1  espèce. 

„  Clatlii-odictyon,  Nicholson  i.t  Mûrie  ....  1  „ 
„        Lahcchia,  M.  Edwards  &  Haime    ...  1        „ 

5.  Iles  de  Gothland  et  d'Oesel: 

Genres  Acfinostroma,  Nicholson 1  espèce. 

„  Clathro/lictijuii,  Nicholson  &  Mûrie     ....  2  espèces. 

„  Labechia,  M.  Edwards  &  Haime    ...  1  espèce. 

„  Bosscnella,  Nicholson 3  espèces. 

„  Stromatopora,  (ioldfuss 2        „ 

6.  Esthland:      Genres  Actiiiostroma,     Nicholson 2  espèces. 

„        Cluthrodictyon,  Nicholson  &  Mûrie     ....  5        „ 
„        Labechia,           M.  Edwards  &  Haime    ...  1   espèce. 
„        Stromatopora,     Goldfuss 2  espèces. 

7.  BiJuvium  d'Allemagne: 

(-ienre     Stromatopora,     Goldfuss 1   espèce. 

La  liste  de  ces  genres  nous  montre  que  les  Etats-Unis,  ainsi  que  les  îles  de  Gothland  et 
d'Oesel,  sont  représentés  par  5  formes  genen(|ues,  c'est-à-dire,  par  le  plus  grand  nombre. 

2.  Tous  nos  Stromatoporoïdes  appartiennent  à  la  faune  troisième.  Dans  la  faune  seconde  de 
notre  terrain,  on  n"a  recueilli  aucun  représentant  de  cette  famille. 

Sous  ce  rapport,  notre  bassin  diffère  des  contrées  étrangères,  car,  aux  Etats-unis,  en  Esthland 
et  en  Ecosse,  les  Stromatoporoïdes  font  leur  apparition  dans  le  Silurien  inférieur. 

3.  La  première  bande  dans  laquelle  nous  trouvons  des  représentants  de  Stromatoporoïdes,  est 
celle  du  calcaire  à  Céphalopodes,  e2. 

Des  3  espèces  apparaissant  dans  cet  horizon,  2  appartiennent  au  genre  Clathrodictyon,  et  1  au 
genre  Stromatopora. 

4.  De  même  que  pour  les  Bryozoaires,  c'est  dans  la  bande  f2  que  les  Stromatoporoïdes 
atteignent  leur  maximum.  On  en  compte  9  espèces,  c'est-à-dire  plus  de  64%.  Les  3  genres  de 
notre  terrain  possèdent  ici  la  plupart  de  leurs  représentants. 

21* 


164  DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  STROMATOPOROÏDES,  EX  BOHÊME. 

5.  Dans  les  bandes  gl  et  g  2,  on  n'a  rencontré  aucune  espèce,  et,  comme  la  bande  g  3  eu 
renferme  encore,  ces  deux  bandes  otïrent  donc  une  intermittence  dans  la  distribution  verticale. 

6.  La  bande  g  3  est  la  dernière  qui  renferme  des  Stromatoporoïdes.  On  n'en  connaît  qu'une 
seule  espèce;  elle  appartient  au  genre  Actinostroma. 

7.  Dans  les  couches  schisteuses  les  plus  élevées  de  notre  bassin,  c'est-à-dire  dans  les  bandes 
hl,  h 2,  h 3,  l'on  ne  trouve  aucune  trace  de  Stromatoporoïdes. 

8.  Parmi  les  espèces  que  nous  avons  décrites,  il  n'en  est  aucune  qui  passe  dans  un  horizon 
supérieur,  mais  chacune  est  fixée  dans  une  bande  unique.  Quelques  formes  de  Stromatoporoïdes  des 
contrées  étrangères  jouissent  d'une  distribution  géographique  assez  étendue.  Ainsi,  l'espèce  Strom. 
tijplca,  Rosen,  fait  son  apparition  dans  le  Silurien  d'Angleterre,  d'Esthland,  dans  le  Diluvium 
d'Allemagne,  et  dans  les  îles  de  Gothland  et  d'Oesel.  Actinostroma  astroites^  Ilosen  sp.,  est  connu 
dans  l'île  de  Gothland,  en  Angleterre  et  en  Esthland. 

Ces  genres  cosmopolites  n'apparaissent  pas  dans  notre  bassin,  et  toute  la  richesse  de  nos 
Stromatoporoïdes  consiste  en  formes  locales,  qui  sont  réparties  de  telle  manière  que  chacune  d'elles 
n'occupe  qu'une  seule  bande. 

9.  Eu  égard  ta  ce  que  la  Bohême  n'a  fourni  que  3  genres  et  14  espèces  de  Stromatoporoïdes, 
et  que  d'autres  contrées  en  possèdent  un  nombre  bien  plus  considérable,  il  est  permis  d'espérer 
que,  en  faisant  la  revue  des  doubles  ou  bien  en  recueillant  d'autres  fossiles,  Ton  trouvera  plus  tard 
des  formes  nouvelles,  car  il  ne  faut  i)as  oublier  que  notre  bassin  silurien  est  un  des  plus  riches  en 
fossiles  des  autres  classes  d'animaux,  et  qu'il  a  fourni  aux  études  de  Barande  les  immenses 
matériaux    qui   forment   la   base  de  son  œuvre  imposante:    Si/stême  silurien  du  rentre  de  la  Bohême. 


»>-e>3-!^s=- 


2^""^  Section:  Famille  cles  Clatlopliores. 

Les  fossiles  rangés  dans  cette  classe  offrent  un  très  grand  intérêt,  parce  qu'ils  proviennent  tous 
des  formations  les  plus  anciennes  du  Cambrien  et  du  Silurien.  Nous  verrons  plus  loin  qu'il  n'y 
a  guère  que  trois  espèces  qui  passent  dans  les  étages  du  Dévonien.  En  outre,  ils  ne  sont  pas  très 
connus,  car  peu  d(;  savants  ont  entrepris  de  les  étudier.  C'est  pnur(juoi,  toute  contribution  à  la 
connaissance  détaillée  de  ces  êtres  vient  d'autant  plus  à  propos  que,  par  suite  de  la  conservation 
défectueuse  de  leur  périderme  chitineux ,  on  ne  les  a  places,  jusqu'à  ce  jour,  qu'avec  hésitation 
dans  la  classe  des  Hydrozoaires. 

Nous  exjiosons  nos  observations  dans  les  chaiiitres  suivants: 

€hap.       I.     Aper(;us  historiques  sur  les  Cladophores,  par  contrées. 

Cbap.     II.     Etudes  générales  et  caractères  des  Cladophores. 

Chap.  III.     Etudes  sur  les  genres  des  Cladophores  de  la  Bohême,  et  description  des  espèces. 

€hap.  IV.     Distribution    verticale    des    genres    et    espèces    de    Cladophores    dans    le    bassin    silurien 
de  la  Bohême. 


105 


Chapitre  I. 
Aperçus  historiques  sur  les  Cladopliores,  par  contrées. 

Dans  le  présent  chapitre,  nous  énumérons  chaque  contrée  d'après  l'ordre  que  Barrande  a  établi 
et  que  nous  avons  déjà  observe  pour  les  Bryozoaires.  La  liste  de  ces  contrées  est  exposée  sur  la 
p.  4  de  ce  volume,  :i  laquelle  le  lecteur  est  prié  de  se  reporter.  Dans  les  aperçus  historiques 
suivants,  nous  avons  fait  abstraction  de  4  contrées,  savoir:  la  France,  l'Espagne,  le  Portugal  et  la 
Sardaigne.     Nous  ne  connaissons  de  ces  pays  aucun  Dendroïde. 

1.    Aperçu  historique   dans  le   Canada,   dans  l'ile   de  Terre-Neuve, 
dans  l'Acadie  et  dans  l'île  d'Anticosti. 

1857.  J.  Hall  annonce  et  décrit  le  genre  I)/eti/onem(i,  dont  il  a  constaté  la  présence  au  Canada. 
(Report  (/col.  Surv.  Canada.) 

1858.  Le  même  savant  cite  le  genre  Bictyoïiçma  et  reproduit  la  tliagnose  qu'il  en  a  donnée 
l'année  précédente.  Il  le  divise  en  plusieurs  sous-genres  :  Dcndrographis,  Tlianmofjraptus  et  Plu- 
malina.  Dans  ses  travaux  ultérieurs,  il  donne  des  détails  sur  les  deux  premiers  de  ces  sous-genres. 
(Rep.  canad.  (jraptol.  —   Gcul.  Surv.  of  Canada.) 

1859.  J.  Hall  publie  un  article  sur  le  genre  Graptolithns  et  les  genres  apparentés.  (12''^''  Report 
State  Cabinet.) 

1859.  J.  Hall  donne  la  description  de  Graptolites  provenant  du  groupe  de  Hudson  River  du 
Canada.  Outre  plusieurs  espèces  nouvelles,  il  établit  le  genre  ThanDtoyraptns,  dont  voici  la  diagnose  : 
„Corps  consistant  en  tiges  droites  ou  tlexueuses  (simples  ou  réunies  entre  elles  sur  la  base?)  avec 
rameaux  alternants,  et  divergeant  distinctement.  Piameaux  longs,  simples  ou  divisés  de  la  même 
manière  que  les  tiges.  La  masse  est  tibreuse  ou  striée.  Tige  principale  et  rameaux,  marqués  par 
une  ligne  longitudinale,  centrale,  comprimée,  indiquant  l'axe.     Cellules  ou  dentelures  inconnues." 

Il  établit  l'espèce  nouvelle,   Tliamn.  typas.     (Fal.  of  N.-Yorh.  III.) 

1860.  J.  Hall  décrit  Thanntograptus  tijpus,  avec  plusieurs  espèces  appartenant  à  d'autres  genres. 
(IS"'  Report  State  Cabinet.) 

1865.  J.  Hall  donne  ici  pour  la  première  fois  la  diagnose  générique  de  quelques  genres  que 
l'on  considère  aujourd'hui  connue  les  priiuipaux  représentants  des  Dendroïdes. 

Nous  pensons  qu'il  est  utile  de  reproduire  ici  les  observations  de  J.  Hall  sur  les  genres 
nouvellement  fondés.  Tour  les  formes  génériques  qui  se  trouvent  dans  notre  terrain,  nous  citerons 
les  diagnoses  de  J.  Hall,  en  faisant  la  description,  tandis  que  nous  reproduirons  dans  cet  aperçu 
liist(iri(iue  les  diagnoses  des  genres  étrangers  à  la  Bohême. 

Genre  Dendrograptus,  Hall,  p).  12G.  Diagnose:  „Frondes  simples  ou  réunies,  consistant  en  un 
tronc  solide,  portant  qiudquefois  en  bas  une  racine  distincte  ou  un  bulbe  radiciforme.  Il  est  diverse- 
ment  ramifié   à  la   partie   supérieure  et  subdivisé  en  nombreuses  branches  et  rameaux,    qui  sont  peu 


166  APERÇUS  HISTORIQUES  SUR  LES 

divergents.  Le  tout  forme  une  fronde  large,  étendue,  touti'ue.  (Frondes  quelquefois  tiabelliformes?) 
Les  branches  portent  des  cellules  sur  un  seul  côté;  celles-ci  apparaissent  tantôt  comme  de  simples 
dentelures  sur  la  surface  et  tantôt  elles  sont  distinctement  anguleuses,  avec  de  petites  dents  visibles, 
bans  quelques  spécimens,  les  cellules  sont  indiquées  par  des  élévations  prééminentes,  en  forme  de 
pustules,  disposées  le  long  de  la  partie  médiane,  ou  bien  en  rangées  alternantes  sur  un  côté  de  la 
branche.     Masse  de  la  tige  et  des  branches,  cornée,  solide  ou  tubuleuse;  surface  striée." 

Dendrograptus  jle.rnosus Hall. 

(livergcHS Hall. 

striatus Hall. 

erectus Hall. 

fruticosiis Hall. 

iljft'nsus Hall. 

ffraril/.s Hall. 

Genre  Callograjytus,  Hall,  p.  133.  La  diagnose  est  reproduite  dans  la  description  de  nos  formes 
qui  appartiennent  ;i  ce  genre. 

Cattoyraphis      eJegans Hall. 

saltcri Hall. 

Genre  Dicfi/oncmn,  Hall.  On  trouvera  également  la  diagnose  dans  le  chapitre  consacré  au 
descriptions. 

Dictyonema        irrcgular/s Hall. 

mlinda Hall. 

Ilurrayi Hall. 

quadrangularis Hall. 

A  la  p.  58,  se  trouve  aussi  la  distribution  de  chaque  espèce  dans  chacune  des  couches.  On  voit 
par  là  que  Hall  cite  3  espèces  dévoniennes  :  Diefi/oiiema  cadcns,  fenestrafa  et  Hamiltoniae. 

Genre  Ftilograptiis,  Hall,  p.  139.    Nous  reproduisons  la  diagnose  dans  la  description  des  espèces. 

l'f/Iiigrnjifus      plumosiis Hall. 

Gei)iit.~ia)uts Hall, 

Thiuiniograptus Hall.,  p.  141. 

A)nia Hall. 

Tous  les  fossiles  que  nous  venons  de  citer  proviennent  du  groupe  de  Québec,  Canada.  (Canad. 
Organ.  Bem.  Qnehec  gr.  Graptolites.) 

1868.  Dawsdu  intniduit  l'espèce  nnuvelle,  Dicfi/onema  Wehsfen\  du  groupe  de  Niagara,  Acadie. 
(Acad.  Geol.) 

1873.  Nicholsou  décrit  quelques  fossiles  du  groupe  de  Québec,  de  Point  Lévis.     Il  cite: 

C'aUograpttis       elrgcms Hall. 

Sa/fcri Hall. 

Il  fonde  en  outre  l'espèce,  Dicfi/onmm  grande.  Mais  comme  ce  nom  a  déjà  été  donné  par 
Barrande,  en  1868,  à  une  forme  du  Silurien  de  la  Bohême,  et  se  trouve  dans  le  Thrsaums  siluricus, 
de  Bigsby,  il  sera  nécessaire  de  pourvoir  l'espèce  canadienne  d'une  autre  denonûnation.  (Annals 
Ma  g.  S.  4.  Vol  IL) 

1874.  Billings  décrit  l'espèce  Dictijonema  splendens,  du  Silurien  supérieur  du  Canada. 
(PaJ.  foss.) 


CLADOPHORES,  PAR  CONTREES.  1G7 

8.    Aperçu  historique  aux  Etats-Unis,  New- York,  Wisconsin.   Ohio. 

1S43.  J.  Hall  (Icciit,  sous  le  nom  de  Gorgonia  rctfformis,  un  Dicti/oiwiud  proveiuiut  du  groupe 
de  Niagara.     (Geol.  Bepurt  4'*  Bistr.  N.-York.) 

1851.  J.  Hall  fonde  le  genre  I>/rt>/o»cma  et  en  doiuii'  la  diagnose,  qui  a  été  plus  tard  revue 
par  lui  et  par  beaucoup  d'autres  savants.     {For.st.   Wliitii.  llcj).  gcol.  IaiIc  snper  Land  Didr.  II.) 

1851.  H.  A.  Prout  décrit,  sous  le  nom  générique  de  GraptoUthus,  l'espèce  Dendrograptus 
Hallianus,  du  grès  de  Potsdam  (^^'isconsin).     (Ahier.  Janm.  of  Sciences.  XL) 

1852.  Dans  son  grand  ouvrage,  Palaeontoloyic  of  New-Yorl;,  J.  Hall  établit  le  genre  Ino- 
caidis,  dont  il  cite  une  espèce,  In.  plmnulosa,  provenant  du  groupe  de  Niagara.  De  plus,  il  repro- 
duit le  genre  D/rfi/onmia  et  cite  deux  espèces  également  du  groupe  de  Niagara,  savoir:  Dldyon. 
retiformis  Hall  et  graeilis  Hall.  Nous  rapporterons  la  diagnose  de  ces  deux  genres  en  faisant  la 
description  de  nos  espèces.     (Fal.  of  N.-  York,    Vol.  II.) 

1861.  J.  Hall,  se  ])asant  sur  les  fossiles  du  groupe  de  Trenton  (Wisconsin),  rapporte  le 
genre  Dirtiionrma  et  introduit  l'espèce,  Dict.  Necnah.  —  En  outre,  il  fonde  le  genre  Bidliograptas, 
dont  voici  la  diagnose:  .,Fronde  consistant  en  une  tige  centrale  avec  branches  latérales,  disposées  tout 
près  les  unes  des  autres,  qui  serpentent  ou  se  recourbent,  ou  bien  parfois  sont  raides  et  forment 
une  saillie  à  angle  droit  avec  la  tige  principale.  Celle-ci  porte  des  cellules  sur  un  seul  côté  (ou  sur 
les  deux  côtés).  Les  branches  sont  plates,  linéaires  et  sans  cellules  (V).  La  masse  est  cornée,  brune 
ou  noire  dans  les  argiles  schisteuses  et  les  calcaires."    Bidhograptns  laxus.    (Gcol.  Surv.  Wisconsin.) 

1870.  J.  Hall  publie  une  étude  très  précieuse  sur  les  Graptolites  et  mentionne  aussi  les  genres 
des  Dendroïdes.  Il  donne  une  liste  des  espèces  jusqu'alors  connues  qui  proviennent  de  l'Amérique 
et  du  Canada.  Toutes  ces  citations,  ainsi  que  les  figures,  sont  tirées  de  ses  publications  précédentes, 
et  ne  contieinient  aucune  indication  de  formes  nouvelles.     (:^0  th.  Rcp.  rcg.  unicers.) 

1875.  J.  Hall  et  lî.  P.  Wliittield  décrivent  l'espèce  Inocaidis  bella.  II.  et  Wliit.,  du  groupe 
de  Niagara  de  l'Ohio.     (Gcol.  Surv.  of  Ohio  l'ai.  II.) 

1878.  Spencer  décrit  plusieurs  Cladophores  ])rovenant  du  groupe  de  Niagara.  Les  formes 
nouvelles  sont  les  suivantes  : 

Acanthograptus.    Arborescent,    épineux    d'un    seul  côté.     Plus  fort  et  plus  tourt'u  que  iJcndrogrcqitus. 

„  granii.     Cxroupe  de  Niagara. 

Calyptograptus.     Cyathiforme,   avec  branches  bifurquées,  non  reliées  ensemble  latéralement.     Pour  le 

reste,  semblable  à  Bictyonema. 

„  ci/athiformis    ]   „. 

■',     ,'         .        ^lagara 
„  suhrctiformis  J 

Bictyonema  tenellnm  id. 

Inocanlls  '  pyoldcmatica  id. 

Ptilograptus  foliacé  as  id. 

Rhizograptus.        Cyathiforme,    avec   branches  bifurquées  et  extrémités  dichotomiques.     Structure  plus 

ou  moins  réticulée.     Tronc  terminé  par  un  bulbe. 

„  hulbosus        Niagara. 

Tamnograptus       hartonensis        id. 

„  midtiformis       id. 

(Canad.  Natur.    Vol.  VIII.  teste  Miller.) 


lOS  APERÇUS  HISTORIQUES  SUR  LES 

1879.  E.  0.  Ulrich  donne  la  description  de  beaucoup  de  formes  du  Silurien  iuferieur  de  Cin- 
cinnati, et,  entre  autres,  de  l'espèce  InocaitUs  arhusada,  qui  paraît  ressembler  à  Didtjonemn,  mais 
dont  elle  se  distingue  par  le  mode  de  croissance  et  Tabsence  de  lamelles  de  jonction.  (Journ.  Cin- 
cinnati Soc.  Xaf.  Jlist.) 

1884.  Spencer  cite  plusieurs  formes  nouvelles,  provenant  toutes  du  groupe  de  Niagara.  Ce  sont: 
Acanthograptns  2ml(hcr,  Niagara,  p.  32. 

Callograptus       granii  | 

minutus        \  m     or, 

^.     ,   Niastara  p.  21,  22. 
mumcantis  I 

nia  (/((renais  J 
Cydograptns,      plaque   discoïdale,    avec   tiges    qui   s'étendent   radiairement   des   racines   au   bord,  et 

ensuite  librement. 
„  rotadentatiis^  Niagara. 

Incaulis  cervicornis 


diffusa 
X^hycoides 

nniiiidosa 
Walkeri 


■  Niagara. 


(UmJJ.  Mtts.  Univ.  St.  Ms.  Nr.  1  teste  Miller.) 

1888.  Kingueberg  cite  l'espèce  Inocuidis  anastomica,  du  groupe  de  Niagara  de  l'Ohio.  (Proc. 
Acad.  Nat.  Sciences  Philadelph.  teste  Miller.) 

3.    Contrées  d'Angleterre,  d'Ecosse,  d'Irlande. 

1839.  Dans  la  description  des  fossiles  du  Silurien  de  l'Angleterre,  Lonsdale  en  mentionne 
deux  qui  répondent  aux  empreintes  de  Dictyoncma  et  auxquels  il  donne  les  noms  de  Gorgonia  sp. 
et  Gorgonia  assimilis.  Ces  deux  formes  proviennent  du  calcaire  de  Wenlock,  de  Dudley,  Alfrie 
et  Malvern.     (3Iurrhis(»i  Silnrian  System.) 

1843.  l'ortlock  introduit,  avec  quelques  Graptolites  nouveaux,  des  formes  qu'il  désigne  par  le 
nom  de  Gorgonia.     Elles  paraissent  se  rapprocher  du  genre  Bictyonema  ou  de  Callograptus. 

1851.  F.  ilc  Coy,  dans  son  grand  ouvrage  sur  les  fossiles  paléozoïques  de  l'Angleterre,  ne  cite 
aucune  espèce  que  l'on  puisse  ranger  avec  sûreté  parmi  les  lîliahdopora.  Cependant,  les  fossiles  fi- 
gurés et  décrits  sous  les  noms  de  Frotorirgidaria,  ressemblent  beaucoup,  à  notre  avis,  à  quelques-unes 
des  formes  que  nous  étudions.     (Brit.  Ftdaco^.  fossil.) 

1857.  Sous  le  nom  de  Graptopora  soeiedis,  Salter  décrit  une  espèce  de  Dictyonema.  provenant 
de  la  faune  seconde  d'Angleterre.  (!ette  forme  est  aujourd'hui  associée  à  Bictyon.  flabelliformis, 
Eichw.     (Froc.  Amer.  Soc.) 

1863.  En  faisant  la  description  des  fossiles  des  schistes  de  Skidaw,  J.  W.  Salter  mentionne 
Bcndrograptns  et  Bictyonema.     ({>i(art.  Journ.  Geol.  Soc.  XIX.) 

1866.  Salter  et  f'iicks  constatent  la  présence  de  Bendrograptus  parmi  les  fossiles  de  White 
Sand  Bay,  dans  un  horizon  auciuel  on  attril)ue  l'âge  du  groupe  d'Arenig.  (Second  Report  Brit.  As- 
sociation.) 

1866.  Wyatt  Edgell  trouve,  entre  autres  formes,  le  genre  Bictyonema,  dans  les  couches  de 
White  Sand  Bay.     (Froc.  Geologist's  Assoc.  Jidy.) 


CLADOPllOlîKS,  l'AK  COXIKEE.  l(;.j 

18C6.  Salter  décrit  quelques  espèces  de  Graptolites  et  rétablit  l'espèce  Bandrograptus  furca- 
fiila.     Ces  fossiles  proviennent  du  Silurien  inférieur  du  pays  de  Galles.     (Mon.  GeoJ.  Surv.  III.) 

1867.  Nicliolson  discute  l'opinion  de  Carrutlier  sur  GraptoUthus  Unearis,  et  fait  en  même  temps 
quelques  observations  sur  le  genre  Dendrograptus.     (Geol.  Magazine,  IV.) 

1868.  Parmi  les  espèces  nouvelles  de  Graptolites  que  décrit  W.  Carrutliers,  se  trouve  aussi 
Dendrograptus  lentiis.     (Itev.  British  Graptol.) 

1868.  Nicliolson  annonce  la  découverte  du  genre  Ftilograptns  dans  le  groupe  de  Ludlow,  et 
établit  l'espèce  Ptil.  auglicus.     (Anuals  Magazine,  série  -i,    Vol.  I.) 

1868.  Le  même  savant  décrit  des  Graptolites  des  Skidaw  Slates,  parmi  lesquels  il  cite  Dendro- 
graptus Hallianus  Trout,  qu'il  assimile  à  Dciidrog.  furcatula,  Salter.  (Lower  Llandeilo).  (Quart. 
Journ.  geol.  Soc.  XXIV.) 

1868.  "\V.  Carrutliers  expose  une  révision  des  Graptolites  de  l'Angleterre.  11  émet  des  doutes 
au  sujet  des  connexions  qui  existent  entre  Dendroidea  et  les  Graptolites,  et  ne  reconnaît  Dendro- 
graptus que  comme  forme  rapprochée.     Il  décrit  l'espèce,  Dend.  lentus.     (Geol.  Magasine.) 

1869.  Mortoii  trouve  une  espèce  de  Dictyonema  dans  les  couches  d'Arenig,  près  de  Shelve. 
(Proc.  Liverpool  geol.  Soc.) 

1869.  Eaily  communique  une  liste  des  Graptolites  connus  dans  les  formations  siluriennes  de 
l'Angleterre,  ainsi  que  des  formes  apparentées. 

Il  énumère  les  formes  suivantes  des  couches  de  Llandeilo  : 
Dictyonema        sp. 
Callograptus      elegnns  ou  Salteri 
Dendrograptus  flc.rnosns  ou  diff'nsus. 

Eu  même  temps,  il  partage  l'opinion  de  Carruthers  au  sujet  de  la  parenté  très  douteuse  de  ces 
formes  avec  les  véritables  (iraptolites.     (Quart.  Journ.  geol.  Soc.) 

1872.  Xicholson  réunit  dans  la  section  D.  Dendroidea,  tous  les  genres  qui  nous  occupent.  Il 
traite  Ptilograpsus,  Dendrograpsus,  Callograpsus,  Dictyonema.  D'autres  genres,  tels  que  Thamno- 
grapsus,  Biithograpjsus,  Inocuulis  et  Coryitoidcs,  sont  rangés  dans  la  catégorie  des  formes  in- 
ccrtae  scdis. 

Les  espèces  ne  sont  pas  citées  en  détail;  la  tlistribution  géologique  est  seule  indiquée. 
(Monogr.  hritish  Grapkolitidae.  I.) 

1872.  J.  Hopkinson  fait  nu  rapport  provisoire  sur  les  Graptolites  de  S'  David,  qu'il  décrit  plus 
tard  à  fond,  en  collaboration  avec  C.  Lapworth.  Dans  cette  note,  il  communique  le  nombre  des 
espèces  nouvelles  trouvées  en  Angleterre,  mais  sans  les  nommer.     (Geol.  Magasine.  IX.) 

1872.  J.  Hopkinson  décrit  des  espèces  nouvelles  de  Graptolites  du  midi  de  l'Ecosse.  Parmi 
elles,  se  trouve  aussi  appartenant  aux  Cladop)Jiores :  Dendrograptus  ranmdus,  PI.  XII,  fig.  2,  du  groupe 
de  Llandeilo. 

1872.  Le  même  auteur  fait  une  conférence  sur  les  Graptolites  du  groupe  d'Arenig  de 
S'  David,  et  énumère  les  formes  de  Cladophores,  qui  suivent: 

Ptilograptus       cristula n.  sp. 

„  Hieksi n.  sp. 

Dendrograptus  arhuscula n.  sp. 

„  divergens Hall. 

„  flcxuosus Hall. 

00 


170  APERÇUS  mSTORIQDES  SUR  LES 

Dendroyrajitus  jmniilus ii.  sp. 

,,  striatus Hall. 

CaUograptus      diff'iisHS Hall. 

„  eleyans Hall. 

,  radiât  us n.  sp. 

„  radicans n.  sp. 

Dicti/ouema         canccllata n.  sp. 

Il  donne  au  tronc  principal  de  CnUoqrajjtns  le  nom  de  hi/drocaidns,  et  celui  de  lajdrorldzza 
à  la  base  ramifiée  servant  de  consolidation.     (Rep.  bn't.  Ass.  adv.  se.) 

1873.     J.  "\Y.  Salter   cite   les   formes   suivantes   de  Dendroïdes   dans  sou  Catalogue  des  fossiles 
cambriens  et  siluriens  qui  se  trouvent  au  Musée  de  Cambridge  : 
Du  groupe  de  Ffestiniog, 

Dictyoncma Hall. 

sociale Sait. 

Du  groupe  d'Arenig, 

Dendrograptus Hall. 

arbiiscula Sait. 

fnrcatida Sait.  sp. 

Du  groupe  inférieur  de  Ludlow, 

Dendrograptus sp. 

(Cat.  camhr.  a.  Silnr.  fossils  geol.  Muséum  Cambridge.) 

1875.  Nicholson  décrit  l'espèce  nouvelle,  Tliamnograptus  Dover i,  des  schistes  de  Skidaw. 
(Annals  Mag.  srr.  i.,   Vol.  IG.) 

1875.  J.  Hopkinson  et  C.  Lapworth  décrivent  des  Graptolithidae  du  Silurien  inférieur  (Arenig 
et  Llandeilo)  de  S'  David.  —  Hopkinson  établit  ici  sa  classification  des  Grnptolithidac,  et  c'est  de 
lui  que  vient  la  dénomination  de  Gladophora.     Il  cite  les  espèces  suivantes  : 

Ftilograptus Hall. 

cristula Hopkinson. 

Hiclisi Hoi>kinson. 

acutns Hopkinson. 

Holm  considère  cette  forme  comme  le  type  de  son  nouveau  genre,  Pterograptus. 
Dendrograptus Hall. 

arbuscula Hopkinson. 

flcxuosus Hall. 

persculptus Hopkinson. 

divergens Hall. 

diff'usHS Hall. 

liamsaijl Hopkinson. 

serpcns Hopkinson. 

Callognijitus Hall. 

radiatus Ilopkiuson. 

radicans Hopkinson. 

elegans Hall. 

Sàlteri Hall. 

Didijo)iema Hall. 


CLADOPHORES,  PAR  CONTREE.  171 

Hopkinson  cliaiige  le  nom  de  ce  dernier  genre  en  celui  de  Didi/of/rcqitits,  parce  que  Dictyo- 
ncma  a  déjà  été  employé  jiour  désigner  une  plante.  Mais  l'usage  l'a  encore  une  fois  emporté,  car 
on  ne  se  sert  plus  que  du  nom  BicUjonema. 

DicUjon.  cancellata,  Hopkinson.  —  Cette  espèce  a  été  acceptée  par  ce  savant  comme  un  repré- 
sentant du  sous-genre  Dvsmoijmptus.  Dans  nos  études,  nous  indiquerons  pour  quel  motif  nous 
considérons  ce  sous-genre  comme  une  forme  générique  indépendante.  L'espèce,  D/di/oii.  c-ancdlata, 
doit  donc  être  regardée  comme  le  type  du  genre  DesmoymjdHs. 

D/cti/onmia  irregidare Hall. 

„  Homfrayl Hopkinson. 

„  sp Hopkinson. 

(Quart.  Journ.  Gcol.  Soc.  XXXI.) 

1878.  Ch.  Lapwortli  publie  un  mémoire  géologique  sur  le  district  de  Moffat  du  Sud  de  l'Ecosse 
et  cite: 

Thdiiiuoijraptns  fijjjus Hall, 

„  scofictts Lapw., 

Dictyoncma  moffantese Lapw. 

1881.  Cil.  Lapwortli  décrit  les  Cladophores  ({ue  le  l'rof.  Keeping  a  recueillis,  et  qui  appar- 
tiennent au  groupe  sujiérieur  de  Llandeilo  du  pays  de  Galles.  Dans  le  courant  de  la  même  année, 
il  avait  cité,  sans  description  aucune,  les  espèces  nouvelles  qu'il  avait  trouvées.  Dans  sa  dernière 
publication,  que  nous  mentionnons  ici,  sont  décrites  et  figurées  les  espèces  suivantes: 

Dictyoncma  vcnusticiii PI.  VH,  fig.  1,  p.  171, 

(Micalnlmn PI.  YH,  fig.  2,  p.  172. 

Ces  deux  formes  proviennent  de  l'Angleterre  et  de  l'Ecosse. 

Dictyoncma  corrugcttellmn  ....  PI.  YH,  fig.  3,  p.  172, 

se  distingue  des  autres  ]iar  un  tissu  très  fin. 

Culyidoyrajitus  ?  plwmosus     .    .    .PI.  YH,  fig.  4,  p.  173, 
?  diyitatiis .    .    .    .  PI.  YH,  fig.  G,  p.  174, 
Acanthoyraptus  ramosus     ....  PI.  YH,  fig.  5. 

Eu  outre,  il  fonde  un  genre  nouveau,  Odontocaulis,  dont  la  diagnose  est  la  suivante:  ,,Polypier 
cyathiforme,  composé  de  branches  polypifères  nombreuses,  indépendantes,  se  bifurquant  fréquemment, 
naissant  de  l'extrémité  distale  d'un  tronc  court  qui  est  également  polypifère  et  terminé  par  une 
extension  irrégulière,  cornée.  Hydrotlièques  alternantes  et  à  doubles  rangées,  du  type  de  celles  de 
Dictyoncma.  " 

Odotitocaalis  Kcepingi PL  YII,  fig.  7,  p.  17G. 

Il  faut  remarquer  (lue  cette  espèce  ressemble  beaucoup  au  genre  Calloyraptus.  (Quart.  Journ. 
geol.  Soc.) 

1888.  R.  Etlieridge  publie  une  liste  de  fossiles  paleozoïques  de  l'Angleterre,  dans  laquelle  il 
a  compris  un  nombre  assez  considérable  de  formes  qui  rentrent  dans  nos  études. 

Le  genre  CalIoyraj>(ns  est  représenté  dans  le  Silurien  inférieur  par  4  espèces;  Dcndrograptiis, 
par  12  espèces;  Dictyogrcqifus,  par  3  espèces,  et  Dictyoncma,  par  2  espèces  du  Cambrien.  L'auteur 
ne  donne  pas  le  motif  pour  leciuel  il  distingue  les  deux  dernières  formes  l'une  de  l'autre.  On  sait 
que   ce   sont  des   motifs   philologiques   qui  ont  déterminé  lîopkinson  à  se  servir  du  nom  de  Dictyo- 

22* 


172  APERÇUS  HISTORIQUES  SUR  LES 

(jraptus   au   lieu   de  Dictijoncma.     Dans   le   travail   de  li.  Etheridge,    nous   trouvons   ces   deux  déno- 
minations, sans  aucune  explication. 

Le  genre  Ftilograptus  compte  5  espèces,  dont  3  apparaissent  dans  le  Silurien  inférieur  et 
2   dans   le  Silurien  supérieur.     Thamnograptus  n'est  représenté  que  par  1  espèce.     (British  fossils.) 

4.    Contrée  de  la  Suède.  —  Ile  de  Gotland. 

1840.  Hisinger  décrit  sous  le  nom  de  impressio  plantac  monocotijledonae  une  espèce  de 
Dictyonevia  du  schiste  argileux  de  Berg  (Ostgotland).     (Lethaea  suecica.) 

1865.  S.  L.  Tôrnquist  décrit  quelques  Graptolites  du  Silurien  inférieur,  parmi  lesquels  se 
trouvent  Dictyon.  flahelliforme  et  Dendrograpt.  gracïlis.  (Geologiska  Jalcttagelser  ôfver  fngelsangs- 
traldens  undersilurisha  Lager.) 

1865.  Le  même  savant  décrit  Dendrograpt.  gracills,  Hall,  et  Dictyonema  flaldliformis,  Eicli- 
wald  sp.,  du  Silurien  inférieur  de  la  Suède. 

1879.  Linnarsson  cite  une  espèce  de  Dictyonema,  qui  provient  des  schistes  marneux  de  Got- 
land, et  ne  peut  être  déterminée  très  sûrement.     (On  Gotlands  Graptolites.) 

1881.  G.  Holm  fonde  le  genre  Fterograptus,  auquel  il  associe  l'espèce,  Ptilogr.  acutiis,  Hop- 
kinson.  Il  pense  que  Dendrograptus  gracilis.  Hall,  et  Ftcrogr.  elegans.,  Hopk.  pourraient  bien  être 
identiques.     (Kongl.  VctcnsJcap  Akad.  Fôrhandligar.) 

1882.  S.  A.  Tullberg  publie  une  révision  des  Graptolites  de  la  Suède,  qui  ont  été  décrits  par 
Hisinger  et  d'autres  auteurs.  Des  Cladophores,  il  ne  cite  que  l'espèce  Dictyon.  flahelliforme.  Il 
donne  une  figure  très  claire,  d'après  laquelle  nous  pouvons  nous  faire  une  idée  des  dimensions  de 
cette  espèce.     (On  thc  Graptolites  dcscr.  hy  Hisinger.) 

1882.  Parmi  les  zones  graptolitiques  de  la  Scanie,  le  même  auteur  eu  indique  une  qui  se 
trouve  dans  les  couches  cambriennes,  et  qui  se  distingue  par  sa  richesse  en  spécimens  de  l'espèce, 
Dictyonema  flabclliformis,  Eichwald.     (SJcanes  Graptoliter.) 

1885.  Parmi  les  fossiles  de  la  formation  du  Silurien  supérieur,  qui  sont  énumérés  par  le  Prof. 
Liudstrom,  nous  trouvons  :  N"  '> — 6",  Dictyonema,  sp.  nov.     (List  foss.  upper  sil.  form.  of  Gotland.) 

1888.  Lindstrôm  cite,  dans  sa  liste  des  fossiles  du  Silurien  supérieur  de  Gotland,  2  espèces 
de  Dictyonema  n.  sp.  et  Inocaulis  (bellae  affinis).     (List  fossil  faunas.) 

1890.  Dans  sa  publication  sur  les  Graptolites  de  Gotland,  G.  Holm  décrit  2  espèces  nou- 
velles: Dict.  abnorme  et  cervicorne,  des  couches  siluriennes  e,  et  b,  f.  Il  communique  également 
la  liste  de  toutes  les  espèces  de  ce  genre,  connues  jusqu'alors. 

Les  espèces  nouvelles  sont  figurées  et  décrites  avec  détails.  La  première,  Dictyon.  abnorme, 
montre  une  structure  que  Ton  ne  rencontre  chez  aucune  des  autres  formes  déjà  connues.  Les 
branches  portent  des  cellules  saociformes,  pourvues  d'une  épine  près  de  l'ouverture.  Cette  parti- 
cularité n'a  encore  été  observée  sur  aucune  espèce  de  ce  genre.  (Gotl.  Grapt.  k.  Svenska  Vet. 
Akad.  Ilandlingar.) 

5.    Contrée  de  la  Norvège. 

1857.  Kjerulf  cite  Fcnestella  socialis  du  Sud  de  la  Norvège.  Cette  espèce  est  associée 
à  Dictyon.  flabelliforme.     (Gcol.  d.  siidl.  Norwegen.) 

1882.  Entre  autres  fossiles  des  étages  2  et  3  de  Norvège,  W.  C.  Brogger  décrit  le  genre 
Dictyonema,  sous  le  nom  de  Dictyograptus,  dénomination  qu'il  emploie  sur  la  proposition  de  Hopkinson. 


CLADOI'HORES,  PAR  CONTREE.  I73 

Ce  travail  est  l'un  des  plus  importants  sur  ce  genre  des  Dendroïdes.  Drogger  a  décrit  l'aspect 
général  de  la  colonie,  qui,  selon  lui,  est  infundibuiifornie;  de  plus,  il  a  reconnu  la  structure 
des  rameaux  principaux.  Il  a  trouvé  des  liydrothèques  dans  les  rameaux  du  côté  interne  de 
l'entonnoir. 

Ce  savant  pense  aussi  que  les  colonies  de  Dictyoncma  ont  dû  se  mouvoir  librement.  Nous  ne 
pouvons  pas  adopter  cette  ojiiuion,  et  nous  exposons  plus  loin  les  motifs  de  ce  doute. 

Ainsi  que  Kjerulf,  il  attribue,  daus  la  division  des  formes  en  espèces  et  en  variétés,  la  plus 
grande  importance  à  l'épaisseur  des  lamelles  transverses,  et  il  distingue: 

Dictijo(jraptus  flabellifonnis,  Eicbwald, 

„  forma  tfjpica^ 

„  widatio  norverjica. 

Brogger  décint  encore  ?>  espèces  de  Bryograptus,  genre  qu'il  considère  comme  très  rapproché 
de  Dietijonema.  Nous  croyons  que  Bryograptus  est  un  véritable  Graptolite,  qui  doit  être  placé  parmi 
les  Itlidlxlopord.     (Silnr.  Etayen  2  et  3  im  Kristianiagcbiet.) 

a.    Contrées  de  la  Russie,   de  l'Oural. 

1S40.  Eichwald  cite  de  Pile  de  Dagf),  l'espèce  Goryonia  flahell/fonnis,  qui  représente  un 
Dirfyoïiriiia.  Les  deux  autres  es]ièces,  Goryoït.  proava  et  yracilis,  également  recueillies  dans  cette 
localité,  sont  très  difficiles  à  déterminer.     (Urivelt  Riisslauds.  II.) 

1858.  F.  Schmidt  cite  dans  sa  liste  des  fossiles  siluriens  d'Esthland,  de  Nord-Livland  et 
d'Oesel,  les  espèces  Bictyoncma  yrat/lis,  Hall  et  Lonsdaïi,  Sclirenk. 

Il  est  remarquable  que  ces  deux  dernières  formes  sont  citées  par  Schmidt  comme  provenant  du 
Silurien  inférieur,  étages  1,  2  et  4.     (Un fer.  silitr.  Foriii.  Estliland,  Nord-Livland  et  Oesel.) 

1S')8.  Dans  un  résumé,  le  même  auteur  reproduit  les  résultats  du  travail  précédent.  (Proceed- 
yeol.  Soc.) 

1859.  Eichwald  fonde  un  genre  nouveau,  Rhahdhiopora,  dans  lequel  il  réunit  l'espèce  décrite 
auparavant  sous  le  nom  de  Goryonia  flalndliformis,  ainsi  que  l'espèce  liliahd.  undidata.  Ce  genre  se 
distingue  à  peine  de  Bictyoncma.  Eichwald  lui-même  dit  sous  ce  rapport:  „Le  Rhahdinopora 
ressemble  au  Bictyoncma,  nuiis  il  lui  manque  la  surface  inégaie  et  rugueuse  de  celui-ci,  qui  est 
en  outre  pourvu  d'une  tige  compacte,  cornée  ou  demi-calcaire  à  l'intérieur,  n'offrant  pas  de  cellules 
à  sa  surface." 

Mais  les  cellules  ne  sont  pas  non  plus  visibles  daus  Bhabdinopora  ;  au  contraire,  les  empreintes 
que  Eichwald  a  prises  pour  des  cellules,  doivent  être  regardées  comme  des  rugosités  de  la  surface 
et  des  traces  laissées  par  la  structure  des  rameaux.     (Lcthaea  rossica,  V.) 

8.     Contrée  de  la  Belgique. 

187-4.  Le  Prof.  ]\lalaise  i)ulilie  um^  notice  très  intéressante  sur  la  découverte  de  l'espèce 
Bictyoncma  ■'iociale,  Salter,  dans  le  massif  de  Ilocroy,  qui  rentêrme  la  faune  primordiale.  (Bull. 
Acad.  roy.  Belgique;  3'''"'  série,   XXXVIII.) 

1874.  Le  même  savant  découvre  Bictyoncma  sociale,  Sait,  daus  les  calcaires  de  Spa,  où 
se  trouve  la  faune  primordiale.     (Bull.  Acad.  royale  Belg.  —  2'  série,  XXXVII.) 


174  APERÇUS   IIISTOKIQUES  SUR  LES  CLADOPHORES,  PAR  CONTRÉE. 

ISSl.  Le  même  savant  cite  l'espèce  I)/cti/oii.  sociale  de  la  faune  primordiale  de  l'Ardeune^ 
dont  il  associe  les  formations  au  Cambrieu.  Il  fournit  une  comparaison  très  détaillée  de  l'âge 
géologique  des  formes  de  cette  espèce,  (lui  sont  connues  dans  les  autres  pays.  (BuU.  Acad.  royale 
BchjiqHC,  3'  scric,   T.  IL) 

».     Contrée  de  l'Allemagne.  —  MUluvium. 

1861.  Y.  Koemer  décrit  avec  beaucoup  de  détails  l'espèce  Didi/on.  tlnljclliformc.  Eichw.  du 
Diluvium  de  Sadewitz.  11  fait  observer  que  le  spécimen  en  question  se  prête  à  une  étude  appro- 
fondie de  ces  fossiles,  parce  qu'il  apparaît  dans  un  calcaire  dense,  qui  conserve  mieux  la  forme  et 
la  structure  de  la  colonie  que  les  schistes  minces,  dans  lesquels  ces  pétritications  se  trouvent 
ordinairement.  Dans  les  rameaux  creux,  il  reconnaît  le  meilleur  contraste  de  cette  forme  avec  les 
Bryozaires  auxquels  elle  avait  été  associée  autrefois. 

L'auteur  expose  en  même  temps  des  remarques  importantes  sur  la  distribution  géologique  de 
cette  espèce  si  généralement  répandue. 

(Fossil.  Fiudia  s'il,  diliiv.  Gcschiehe  Sadctvitz.) 

1873.  Dames  fait  la  description  d'une  très  intéressante  colonie  de  Didijonema  du  Diluvium 
de  l'Allemagne.  Cette  colonie  se  termine  par  des  rameaux  libres,  cellulifères.  L'auteur  s'appuie  sur 
cette  couformation  pour  prouver  la  parenté  de  ce  genre  avec  les  Graptolites.  Toutefois  les  figures, 
sans  aucun  grossissement,  qui  accompagnent  sa  notice,  nous  portent  à  croire  que  cette  espèce  doit 
être  rangée  dans  le  sous-genre  Desmoyrapfus,  Hopkinson,  que  nous  considérons  comme  un  genre 
indépendant.     (Zeitsch.  d.  dciitsch.  geol.  Gcsellsch.,  S.  35.) 

1878.  K.  Ilaupt  cite  un  fragment  indistinct  de  Dcndroynqûiis,  provenant  du  Dilaviimi  de  la 
plaine  de  l'Allemagne  du  Nord.  Il  remarque  en  même  temps  que  les  espèces  qu'il  a  introduites 
comme  des  Bastrifcs,  ne  sont  iieut-être  que  des  débris  de  Bendro'yraptus.  (Fanna  des  fjraptol. 
Gesteines.) 

1885.  Dans  le  Catalogue  des  Pétrifications  du  Diluvium  de  l'Allemagne,  dressé  à  l'occasion  du 
Congrès  géologique  international  de  Berlin,  A.  Remelé  cite,  sous  le  N"  185,  2  spccimcns  de 
Dictyonema  sjh  de  Ehcrsicaldc,  provenant  du  Macrourus-Kalk,  qui  est  considéré  comme  équivalent  du 
Chasmopskalk  de  Linnarsson. 

(Kafaloy  der  v.  Menïch'  am  Coiiyress  ausg.  Geschiebcsamm.) 


»!^0-i« 


ETDDES  GENERALES  SUR  LES  CLADOPHORES  ET  CAUACTKRES  DISTINCTIFS. 


Chapitre  II. 
Etudes  générales  sur  les  Cladopliores  et  caractères  distinctifs. 

La  famille  des  Cladopliores.  que  beaucoup  d'aute'TS  désignent  aussi  par  le  nom  de  Dendroïdes, 
a  été  établie,  en  1875,  par  Hopkinson,  mais  d'une  manière  encore  insuffisante.  (Quart.  Journ.)  Nous 
rapportons  plus  loin  le  passage  qui  a  rapport  à  l'introduction  de  cette  famille  dans  la  science. 

Les  Cladopliores  comprennent  un  grand  nombre  de  formes  que  quelques  auteurs  associent 
directement  aux  Campanulariac  ou  aux  Sertulariae.  Mais  il  s'est  trouvé  assez  de  savants  qui  ont 
rangé,  parmi  les  véritables  tîraptolites,  beaucoup  de  genres  appartenant  à  la  famille  que  nous 
étudions. 

Toutes  ces  formes  possèdent  des  colonies  qui  se  composent  de  branches  à  division  fréquente, 
et  qui  sont  fixées.  Les  branches,  ainsi  que  la  base  commune  sur  la(iuelle  elles  reposaient,  sont 
recouvertes  d'une  enveloppe  chitineuse  (périderme),  conservée  seulement  sous  la  forme  de  minces 
couches  d'une  masse  charbonneuse.  Les  colonies  consistent,  soit  en  rameaux  simples,  libres,  qui  se 
divisent  de  nouveau,  soit  en  un  tissu  irrégulier,  formé  par  la  réunion  des  rameaux  entre  eux  ou 
l)ar  leur  jonctiim  au  moyen  de  lamelles  qui  diflèrent  en  structure  ou  au  moins  en  largeur. 

Les  rameaux  portent  en  outre  des  capsules  de  chitine ,  qui  représentent  probablement  les 
hydrotheques  et  les  gonangies,  mais  qui  se  rencontrent  très  rarement  sur  les  fossiles.  Ces  organes 
n'ont  été  observés  avec  certitude  (jue  sur  un  seul  genre,  Dicfi/oncma.  Ils  offrent  assez  d'analogie 
avec  ceux  des  véritables  Graptolites. 

Le  caractère  distinctif  le  plus  important  qui  sépare  les  Cladophores  des  Graptolites,  consiste 
dans  l'absence  complète  de  l'axe  solide  auquel  l'on  reconnaît,  au  premier  coup  d'œil,  un  véritable 
Graptolite.  Quelques  savants  ont  signalé,  dans  ces  derniers  temps,  la  présence  de  la  partie  embryon- 
naire ou  sicida  dans  quelques  formes  de  Cladophores,  toutefois  l'on  doit  accepter  cette  découverte 
avec  une  grande  réserve,  parce  que,  vu  l'extrême  fragilité  des  c(donies,  il  pourrait  bien  s'agir  ici 
d'un  fragment  de  rameau. 

Quelques  auteurs  moins  récents  rangent  les  Cladophores  avec  les  Graptolites,  p.  ex.  Nicholson, 
qui  divise  en  deux  sections  les  genres  que  nous  étudions,  savoir  : 

Section  D  :    Dendroidca,  avec  les  genres  : 

(Jallo(jraptas      Hall. 

DendrognqÉns Hall. 

Dictyonema Hall. 

Ptdograptus Hall. 

Section  E  :    Formes  incertac  sedis  : 

Butliograptus Hall. 

Cari/noides Nicholson. 

Inocaidis Hall. 

Tlirnniwt/rajdns Hall. 

Cependant  il  avoue  ([ue  sa  Section  D,  Doidroidea,  ne  peut  être  admise  ([u'avec  hésitation 
parmi  les  véritables  Graptolites. 


17G  ETUDES  GENERALES  SUR  LES  CLADOPHORES 

Dans  nos  études,  nous  acl(ii>t(iii.s  la  famille  des  Cladojiliores  dans  le  sens  qu'elle  a  été  établie 
par  Ilopkinson.  Nous  croyons  (]u"il  n'est  pas  hors  de  jjropos  de  reproduire  ici  le  passage  où  cet 
auteur  présente  son  essai  de  Classification. 

„Les  soi-disant  Graptolites  dendroïdes  sont  réunis  ici  pour  la  première  fois  dans  un  sous- 
ordre,  sous  le  titre  de  Cladophores.  Nous  avouons  que  la  classitication  des  genres  renfermés  dans 
ce  sous-ordre,  est  artificielle  jusqu'à  un  certain  degré.  Mais  quoique  les  preuves  dont  nous  dispo- 
sons, démontrent  indubitablement  l'imperfection  du  schéma  que  nous  proposons  ici,  elles  ne  suffi- 
sent pas,  jusqu'à  jirésent,  ]»>ur  nous  permettre  de  faire  un  arrangement  plus  satisfaisant." 

„0n  peut  objecter  que  le  nom  donné  à  ce  sous-ordre  n'est  pas  assez  significatif,  parce  que 
quelques  Bhnhdopora  (véritables  Grajjtolites)  sont  aussi  des  formes  ramifiées.  Mais  le  mode  de 
ci-oissance  dendroïde  de  ces  genres,  qui  i)ortent  tous  des  branches,  quels  que  soient  les  contrastes 
collectifs  qu'ils  présentent  as'ec  les  Tiliahdopora,  paraît  suffisant  pour  justifier  leur  réunion  sous 
le  nom  de  Cladophores.^^ 

„Les  deux  sections.  Colonies  (irhorcsccntes  et  dendruulas,  dans  lesquelles  ils  sont  groupés,  expri- 
ment également  une  distinction  convenable." 

„Toutes  ces  formes  i)araissent  avoir  été  fixées,  et,  en  cela,  ainsi  que  par  leur  mode 
de  croissance,  elles  diffèrent  des  Rhabdopores,  avec  lesquels  elles  sont  peut-être  reliées  par  le 
genre  Tlianwograptus ,  qui,  avec  le  genre  un  peu  anormal  Bufhotjraptits ,  forme  la  section  des 
Thamnoidea.  " 

La  classification  de  Iloplcinsou  est  exposée  comme  il  suit: 

^,  .  -  ^,  , . ,      I    Tiiamnoqraptus Hall. 

Thamnoidea       Tliumuoqraptidac  ,    ,,  ^,  /  ..  .. 

\   BHthofjraptus Hall. 

I    Ptilo(jyapfiduc:  PtHoyraptus Hall. 

lJendro(/nq)tus Hall. 

Callor/raptus Hall. 

Dictyograptus Hall. 

suhgen.  Desmograptiis  Hopkins. 

Dans  cette  liste  ont  été  omis  quelques  genres  qui  sont  peut-être  apparentés  avec  les  Clado- 
phores.   Ce  sont  surtout  ceux  que  Nicholson  a  rangés  dans  sa  section  E,  incertae  sedis. 

Dans  nos  études  sur  les  Cladophores  de  la  Bohême,  nous  avons  pu  constater  la  présence  des 
genres,  Callograptus,  Hall,  Besmograptus,  Hopkinson,  Dkiyonema,  Hall  et  Ptilograptus^  Hall.  A  côté 
de  ces  formes,  nous  en  avons  trouvé  d'autres,  qui,  tout  en  montrant  une  certaine  analogie  avec  les 
Cladophores,  ne  peuvent  leur  être  associées  qu'avec  beaucoup  de  réserve.  Ce  sont  les  genres  Ino- 
caulis,  Hall,  Bodonograptns,  Poôta,  Stclechocladia,  Poéta  et  Tliamnocoelmn,  Poèta. 

Nous  avons  remarqué,  sur  les  restes  très  défectueux  de  ce  groupe  du  règne  animal,  que  les 
branches  de  ces  formes  dendroïdes  possèdent  une  structure  toute  particulière.  En  effet,  elles  se 
comiHisent  de  fibres  longitudinales,  tordues  en  corde,  et  plus  ou  moins  nombreuses  selon  les 
espèces.  Nous  reviendrons  sur  cette  particularité,  et  nous  prions  le  lecteur  de  jeter  un  coup  d'œil 
sur  les  planches  où  cette  conformation  se  trouve  exposée.    Ce  sont: 

PI.  3,  fig.  4,  4  a, 

PL  4,  fig.  2,  8  a, 

PI.  5,  fig.  4. 

PI.  6,  fig.  ,3. 

PI.  8,  fig.  18. 

PI.  9,  fig.  11,   13,   18. 


Cttulophom 


I    Dcudroidea 


CaUograiifidac 


ET  CARACTÈKES  DISTINCTIFS.  17  7 

Dans  quelques  genres  douteux,  p.  ex.  Rodonograptus;,  il  nous  est  arrivé  de  rencontrer  des 
traces  peu  distinctes  de  cette  structure  cordelée,  et  nous  avons  i)ensé  que  cette  particularité  marquait 
une  affinité  entre  ces  formes  et  les  autres  Cladophores. 

Toutefois,  nous  n'avons  pas  l'intention  de  modifier  la  classification  adoptée,  ou  liien  d'exposer 
un  nouveau  schéma;  nous  nous  contentons  d'indiquer  le  motif  qui  nous  a  fait  ranner  plusieurs 
genres  douteux  parmi  les  Cladophores,  et  nous  passons  à  la  description  des  fossiles  dont  nous 
disposons.  Les  observations  que  nous  soumettons  aux  savants,  dans  ce  volume,  sont  basées  sur 
l'étude  des  nombreux  matériaux  rassemblés  par  les  soins  de  notre  maître,  Barrande,  dans  l'espace 
di;  plus  de  40  ans. 


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Chapitre  III. 

Etudes  sur  les  genres  des  Cladophores  de  la  Bohême 
et  description  des  espèces. 

A,   Aperçu  liistori(iue  des  Cladophores,  en  Bohême. 

Dans  les  ouvrages  que  nous  avons  consultés,  nous  trouvons  qnelques  mentions  des  Cladophores 
Il  bassin  silurien  de  la  Bohême.     Nous  les  signalons  ci-apres,  en  suivant  l'ordre  chronologique. 


1860.  Goeppert  décrit  et  figure  Dictyonema  Hisinr/eri,  de  la  Bohême.  Voici  ce  qu'il  dit 
à  cette  occasion:  „En  Bohême,  j'ai  trouvé  cette  espèce  parmi  les  fossiles  de  Vinicc,  N.-E.  de 
Beraun,  étage  D,  avec  Sphacrococcites  Scharyanus.     Bs  m'ont  été  communiqués  par  M.  Schary." 

Les  figures  qui  accompagnent  sont  difficiles  à  interjiréter,  parce  qu'il  n'est  pas  dit  quels  sont 
les  originaux  qui  proviennent  de  la  Bohême.  Quelques-unes  représentent  de  vrais  Dictyonema,  tandis 
que  d'autres  rappelleraient  plutôt  le  genre  FtUogmptus.  En  ce  qui  concerne  l'horizon  géologique, 
remarquons  ici  en  passant  que  le  genre  Dictyonema  n'est,  jusqu'à  présent,  représenté  dans  l'étage  D 
que  par  une  empreinte  très  insuffisante  ''^Dictyonema  diihiam,  tandis  que  toutes  les  autres  espèces 
apparaissent  dans  la  faune  troisième.  Goeppert  paraît  avoir  compris  ici  la  forme  que  nous  nommons 
Ftilograptus  ramale,  Pocta,  PI.  2. 

En  outre,  Goeppert  décrit  les  formes  suivantes  : 

1.  Callithamnion  Reussianum,  de  l'étage  E,  de  Dloulid  Hora. 

La  figure  représente  un  spécimen  magnifique,  contenant  une  colonie  ramifiée,  qu'il  est  difficile 
de  déterminer  d'après  le  dessin.  A  en  juger  par  le  grossissement  très  schématisé  d'un  fragment, 
cette  espèce  semble  se  rapprocher  du  genre  Inocaulis. 

2.  Sphacrococcites  Scharyanus,  provenant  du  soi-disant  étage  D  de  Loden itz,  mais  eu  réalité 
de  l'étage  E,  renferme,  entre  autres  formes,  l'espèce  très  typique  et  facilement  reconnaissable,  que 
nous  avons  nommée  Rodonoyraptiis  asteriscus.  Cette  dernière  correspond  à  la  fig.  1,  PI.  36,  tandis 
que  les  fig.  2  et  3  représentent  un  autre  genre.  Le  spécimen,  fig.  3  pourrait  bien  être  une  espèce 
du  genre  Stelechocladia. 

23 


178  ETUDES  SUE  LES  GENEES  DES  CLADOPHORES 

18G8.     Banaiide    litc,    dans   le    Thésaurus   siluriens   de    lîigsl)}',    deux   formes    de  Cladophores, 
qu'il  iionnne:  Didyonema  hohemica,  Barr.  —  faune  E—  c2,  p.  82. 
Dictyonema  (/raiidis,     IJarr.  —  faune  E  —  e2,  p.  200. 

Nous  avons  conservé  les  noms  de  ces  deux  espèces,  quoique  celui  de  la  seconde  ait  été 
employé,  en  1873,  par  Nicholsou  pour  désigner  une  espèce  américaine,  qui,  selon  nous,  doit 
recevoir  une  autre  dénomination.  En  agissant  ainsi,  nous  avons  voulu  exprimer  notre  conviction 
personnelle,  que  les  noms  déjà  publiés  par  Barrande  doivent  être  conservés.  Dans  ces  derniers 
temps,  on  a  beaucoup  déroge  à  cette  coutume,  qui  avait  été  jusque-là  suivie  partout;  c'est  ainsi, 
p.  ex.  que  M.  D.  Stur,  en  faisant,  en  ISSO,  la  description  des  algues  de  la  bande  hl,  a  complète- 
ment mis  de  côté  les  dénominations  que  Barrande  avait  données  avant  lui. 

1870.  Dans  sa  Défense  des  Colonies,  IV,  Barrande  décrit  la  Colonie  d'Arcliiac  et  dit,  p.  31  : 
„Outre  les  Graptolites  proprement  dits,  nous  avons  découvert  dans  la  colonie  d'Arcliiac,  Dictyonema 
bohemica,  Barr.,  dont  l'existence  n'a  été  reconnue  dans  aucune  autre  c(donie.  Cette  forme  nous 
paraît  identique  avec  celle  qui  se  trouve  assez  fréquemment  sur  riiorizon  de  notre  bande  e2,  et 
plus  rarement  dans  la  bande  el." 

Cette  apparition  se  trouve  ensuite  mentionnée,  p.  125,  dans  sa  Liste  des  formes  (jrnptoUtiques 
des  principales  colonies. 

1888.  Dans  une  publication,  F.  Katzer  expose  une  liste  des  fossiles  de  la  bande  (13  de 
Barrande.  Nous  y  trouvons,  p.  13,  un  Dictyonema  des  bandes  d3  et  dl.  Il  est  remarquable  que 
ce  genre  soit  indiqué  ici  comme  appartenant  aux  Bryozoaires.  Nous  démontrons  plus  loin  que  cette 
détermination  est  très  douteuse.     (Aelt.  Palaeosoicum.) 

1892.  M.  le  Doct.  J.  Jahn  pul)lie  un  rapport  préliminaire  sur  les  Dendroïdes  du  Silurien  de 
la  Bohême.  Ce  travail  est  basé,  ainsi  que  l'auteur  le  dit  p.  1  (642),  „sur  quelques  heaux  frayments, 
extrêmement  bien  conservés." 

S'appuyant  sur  ces  documents,  il  s'est  cru  en  droit  de  déterminer  les  espèces  de  Dendroïdes 
dont  voici  la  liste. 

Calloyraptus Hall. 

hohcmicus Jahn, 

■palmeus Jahn, 

tenuissinms Jahn, 

Desmoyraptus Hopkinson, 

boiiemieus Jahn, 

diffusus Jahn, 

frondescens Jahn, 

giyanteus Jahn, 

Dictyonema 

Barrandei * Jahn, 

(bohcmica Barrande). 

(yr(i)ulis Barrande). 

11  n'est  pas  sans  intérêt  de  constater  que  les  originaux  des  deux  dernières  espèces  nonnnées, 
qui  se  trouvent  citées  ])ar  liarrande  dans  sa  Déf.  des  Colonies,  IV,  ainsi  que  dans  le  Tliesaurus 
siluriens  de  Bigsby,  n'ont  jamais  été  vus  par  l'auteur  de  cette  notice,  de  sorte  qu'il  wa  pu  s'assurer 
si  la  nouvelle  espiice,  Dietyon.  Barrandei,  qu'il  décrit,  est  identique  avec  une  de  ces  formes  de  Bar- 
rande, p.  3.  (644). 


DE  LA  BOIIKME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  179 

M.  le  Prof.  Siiess  fait  aussi  à  rauteur  de  cette  notiro  préliminaire  une  ('oniniunication  très 
intéressante,  d'ain-ès  laquelle  il  a  trouvé  dans  la  colonie  de  Hodkovièka,  i)rès  Prague,  une  forme  de 
Cladophores  qui,  selon  M.  le  Doct.  Jalin,  ressemble  à  l'espèce  Desnioij)-apfHs  giganteus  que  ce  der- 
nier a  fondée  sans  la  décrire.     Aucun  détail  n'accompagne  cette  trouvaille  intéressante. 

Nous  reparlerons  plus  loin  de  la  Notice  préliminaire.  (Sitsgsher.  il.  Kais.  Akad.  d.  Wissensch. 
Wicn.,  Math.  Xntnrw.  CL,  Bd.  CI.) 


Ifi.    Description  des  genres  et  espèces. 
Genre   €€UloffrnpttMS,    Hall. 

PI.  3—4. 

J.  Hall  avilit  d'abord  tbndé  ce  genre  dans  un  ouvrage  qui  sert  de  base  à  la  connaissance  des 
Cladophores.  (1S65.  Ccuiad.  Organ  Hem.  Québec  gr.  Graptolites.)  Voici  la  diagnose  que  l'on 
y  trouve  : 

„Frondes  flabelliformes,  avec  rameaux  nombreux,  minces,  bifurques,  qui  partent  d'un  tronc 
robuste  ou  axe.  Les  branches  et  les  ramifications  portent  des  cellules  sur  un  seul  côté;  le  côté 
opposé  est  strié;  parfois  les  branches  sont  reliées  entre  elles,  d'une  manière  irrégulière,  par  des  tra- 
verses placées  à  des  intervalles  inégalement  distants.  Le  côté  sans  cellules  montre  quelquefois  un 
aspect  semi-articulé." 

Notre  bassin  silurien  a  fourni  7  espèces  de  ce  genre,  et  nous  allons  indiquer  les  caractères 
génériques,  en  prenant  pour  base  les  descriptions  des  espèces  connues  jusqu'ici,  ainsi  que  la  structure 
que  nous  offrent  nos  formes. 

L'hydrosome  de  ce  genre  est  étalé,  rétréci  à  la  partie  inférieure  en  un  tronc  unique,  par 
lequel  il  était  tixé.  Il  est  vrai  que  l'on  rencontre  des  formes  qui  paraissent  être  en  entonnoir,  et 
J.  Hall  a  déjà  remarque  que  quelques  colonies  ressemblent  extérieurement  à  Dicfgommia;  mais 
toutes  ces  suppositions  ne  sont  basées,  à  notre  avis,  que  sur  des  spécimens  incomplets.  Quand, 
chez  une  colonie  déployée  sur  un  plan,  l'extrémité  inférieure  a  été  rompue,  il  en  résulte  une  forme 
qui  otïre  quelque  analogie  avec  la  colonie  eu  éventail  du  genre  Bictyoncma,  et,  dans  ce  cas,  la 
partie  la  plus  importante,  c'est-à-dire  celle  où  les  rameaux  passent  dans  un  tronc  unique,  fait 
défaut.  Nous  possédons  aussi  de  nombreux  spécimens  de  cette  sorte,  mais  tous  indiquent,  par  la 
convergence  de  leurs  rameaux,  que  ceux-ci  se  réunissaient  plus  bas  en  un  tronc  unique.  C'est  ce 
que  nous  montrent,  p.  ex.  Call.  vmscosus,  Poéta,  PI.  4,  c.r/dls,  PI.  4,  nidlus,  PL  4. 

Sur  la  PI.  4,  se  trouve  un  fragment  très  défectueux,  auquel  nous  avons  donné  le  nom  provi- 
soire de  ?Call.  d/'chotomus,  et  qui  peut  nous  donner  une  idée  de  la  forme  extérieure  de  ce  genre. 
La  colonie  est  discoïde,  et,  d"uu  point  central,  rayonnent  les  rameaux,  qui  se  divisent  dichotonnque- 
ment  à  plusieurs  reprises.     Le  trom-  indiqué  par  ce  ]iuiut  central  commun  n'est  pas  conservé. 

Un  autre  motif  nous  porte  à  conclure  en  faveur  de  la  forme  étalée  de  la  colonie  de  ce  genre. 
C'est  que  chacun  des  rameaux  finit  en  une  pointe  obtuse,  ainsi  que  nous  pouvons  le  renuirquer  sur 
le  bord  supérieur,  et  (;à  et  là,  sur  les  rameaux  courts,  au  milieu  de  la  colonie.  Chez  les  spécimens 
dépourvus  de  l'extrémité  inférieure,  les  rameaux  se  terminent  également  sur  les  côtés  des  colonies; 
ils  ne  sont  pas  rompus  des  deux  côtés,  comme  cela  serait  le  cas,  si  les  spécimens  n'étaient  que  des 
fragments  de  colonies  iufundibuliformes. 

23* 


180  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

Le  genre  que  nous  étudions  possède  donc  un  tronc  commun  par  lequel  lïndividu  était  fixé, 
et  offre  ainsi,  quant  à  la  forme  extérieure,  des  points  de  ressemblance  avec  le  genre  Bendrograptus. 
Cette  analogie  a  déjà  été  mentionnée  par  J.  Hall,  qui  décrit  aussi  l'espèce  Call.  clcgans,  regardée 
par  Hopkinson  comme  une  forme  anormale  du  genre  Dendrograptus. 

Dans  le  genre  CalJograptns,  les  rameaux  sont  plus  ou  moins  épais,  rayonnants,  et  plusieurs 
fois  recourbés  dans  toute  leur  longueur.  Ils  sem])lent  tordus  et  montrent  de  nombreuses  divisions, 
desquelles  naissent  de  nouveaux  rameaux  qui  forment  un  angle  aigu  avec  la  branche-mère  et  cou- 
rent parallèlement  à  cette  dernière.  Outre  ces  rameaux,  dont  la  forme  ressemble  à  celle  de  la 
branche-mère,  il  en  naît  encore  d'autres  bien  plus  i)etits,  spiniformes,  qui  finissent  bientôt  en  une 
pointe  plus  ou  moins  émoussée. 

Il  arrive  que  deux  rameaux  voisins  sont  reliés  par  quelques  fines  lamelles  transverses, 
distribuées  irrégulièrement  à  de  grands  intervalles  les  unes  des  autres,  et  presque  toujours  obliques. 
Ces  lamelles  transverses  s'observent  ttès  rarement  dans  nos  espèces,  car,  dans  nos  nombreux 
matériaux,  nous  ne  les  avons  aperçues  qu'en  3  endroits.  Il  paraîtrait  qu'elles  n'étaient  développées 
qu'à  la  partie  supérieure  des  colonies,  car  ou  n'en  remarque  nulle  part  dans  le  voisinage  de  la  base. 
Ajoutons  que  Hopkinson  n'a  pas  non  plus  trouvé  de  lamelles  transverses  dans  les  espèces  nouvelles 
qu'il  a  établies,  ainsi  que  le  prouvent  les  exemplaires  figurés. 

Les  rameaux  sont  aplatis  sur  les  fossiles.  Ils  consistent  toujours  en  une  masse  charbonneuse, 
semblable  à  celle  que  nous  oltservons  dans  la  plupart  des  Graptolites  qui  gisent  dans  les  schistes. 
Leur  épaisseur  est  variable,  ainsi  qu'on  peut  s'en  assurer  i)ar  les  chiflres  suivants: 

Callograptus  ?  capillosus,     Poèta 

„  ?  dlchotomui 

„  nmscosus, 

„  nulliis, 

„  parvus, 

„  scoptatns. 

Les  rameaux  nous  apparaissent,  sur  les  fossiles,  comme  des  bandes  de  couleur  foncée,  qui  se 
terminent  en  une  pointe  obtuse.  Nos  spécimens  ne  nous  permettent  pas  d'étudier  la  composition  de 
leur  structure  interne. 

D'après  les  obsei'vations  que  J.  Hall  a  pu  faire,  les  deux  faces  des  rameaux  sont  de  structure 
différente.  L'une  porte  des  orifices  de  cellules,  que  J.  Hall,  dans  la  diagnose  de  ce  genre,  l.  c. 
FI.  19,  fig.  8,  désigne  comme  ovalaires  et  disposés  en  rangées  médianes.  Toutefois,  la  figure  qu'il 
donne,  est  exécutée  d'une  manière  très  schématique,  de  sorte  que  l'on  pourrait  croire  qu'elle  a  été 
embellie.  Hopkinson  décrit  également  des  cellules  sur  un  côté  du  rameau,  et  compte  2.5  à  30  hydro- 
thèques  par  pouce  anglais. 

Selon  Hall,  l'autre  face  porte  des  stries  longitudinales,  divisées  en  sections. 

Nos  spécimens  ne  nous  renseignent  ni  sur  la  conformation  interne,  ni  sur  la  structure  de  la 
surface,  car  ils  n'apparaissent  que  sous  forme  de  dessins  de  couleur  foncée. 

La  fig.  7  a,  PI.  3,  qui  représente  un  spécimen  de  l'espèce  Call.  scopatus,  semble  indiquer  que 
les  rameaux  se  composaient  de  fibres  longitudinales  tordues.  Cette  structure,  dont  nous  reparlons 
plus  loin,  atteint  son  plus  grand  développement  chez  les  genres  Desmogmptus  et  Dictgonema. 

La  structure  du  côté  sans  cellules  pourrait  peut-être  s'expliquer,  par  analogie,  au  moyen 
de  la   structure  cordelée.    Hall   et  Hopkinson   la   désignent  par   l'expression   de  semiartlcidate.     Les 


Poèta    . 

.    .  0"'"  2 

Poéta    . 

0"""  18 0  '""'  2 

Pocta    . 

.    .  0"""  3 

Pocta    . 

.    .  G"""  5 — 0""'  9 

Pocta    . 

.    .0"""  4 — G'"""  8 

Pocta    . 

0""'  2 — 0"""  2.5 

Poéta    . 

.    .  G"""  S. 

DE  LA  IJOHKME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES. 


181 


libres   tordues   iormeiit   naturellenient   des   espèces   d'étranglements  aux  endroits  où  plusieurs  d'entre 
elles  passent  sous  la  surface,  et  de  ces  étranglements  résultent  alors  les  sections. 

D'après   ce   que   nous   venons   d'exposer,   l'on  voit   que   nos  formes   répondent,  par  leur  aspect 
extérieur,  au  genre  Callograptus,  Hall,  nuiis  qu'elles  n"ont  pas  conservé  leur  structure  interne. 

Des   espèces   décrites   qui   proviennent   des   formations   des   contrées  étrangères,   on  connaît  les 
suivantes  : 


IV  o  m 


Citation 


Faune 
silurienne 


Localité  et  observations 


elegans 


Hall,  Queliec.  Cauada  grapt.,  p.  I3i 


^        ,.                                  (Spencer,  Bull.  Mus.  Univ.  St.  Mo  N°l, 
Granti i    p.  21 

minutUS 1    Spencer,  id.,  p.  22 


multicaulis 


niasarensis 


Spencer,  id.,  p.  22 
Spencer,  id.,  p.  21 


„!•,-„„  ifHopkinsou,   Quart.  .Tournai  geol.  Soc, 

laaiaius ,    „,]  3,   j,  i;,35 

,.                                       iHopkinson,    Annais    Mag.    Xat.    hist. 
raaicans ^    g^^.  ^^  y^j  j^^  ^  033 


Salteri 


Hall,  Québec.  Canada  grapt.,  p.  135 


II 

IH 
HI 

III 

III 

TI 

II 

II 


j  Groupe  de  Québec,  Canada,  et  groupe 
l     d'Arenig,  White  Sand  Bay. 

Groupe  de  Kiagara  —  Ohio. 
id. 

id. 

id. 

Groupe  d'Arenig  —  Kamsey  Island. 

id. 

r Groupe  de  Québec,  Cauada,  et  groupe 
l     d'Arenig,  White  Sand  Bay. 


La  distribution  horizontale  et  verticale  de  nos  espèces  se  trouve  exposée  plus  loin. 

Nous  devons  faire  ici  mention  d'un  travail  dont  M.  le  Doct.  Jahn  est  l'auteur,  et  qui  a  été 
publié,  en  1892,  sous  le  titre  de  Vorliiiiftyer  Bericht  ither  die  Dendroiden  des  bôhm.  Siliir.  (Notice 
préUminaire  sur  les  Dendroides  du  Silurien  de  la  Bohème.) 

Trois  espèces  du  genre  Calhxjraxdus  s'y  trouvent  citées,  ce  sont: 

Callograptus  bohémiens,     Jahn,  (forme  rapprochée  de  l'espèce  Coll.  Salteri,  Hall),  provient  des 

schistes   noirs   à  Graptolites  de  la  bande  el,   Bworetz,   pi'ès  Prague. 
Callograptus  palmeus,        Jahn,  (un  peu  rapproché  de  la  forme  Call.  radiatus,  Hopkinson)  pro- 
vient  du   calcaire   noir   bitumineux   de   la   bande   e2,    Bivorets,   près 
Prague. 
Callograptus  tenuissimus,  Jahn,  également  du  calcaire  noir  bitumineux  de  la  bande  e  2,  Bworetz, 

près  Prague. 
En  dehors  de  la  localité,   aucune  description  n'accompagne  ces  dénominations  nouvelles.     Il  est 
vrai  que  l'auteur  donne  l'espoir  que  les  descriptions  seront  un  jour  publiées.     Mais,   comme  jusqu'au 
moment   où  nous  écrivons  ces.  lignes,  rien  n'a  paru  encore,  nous  passerons  outre,   sans  nous  occuper 
davantage  de  ces  nouveaux  noms  spécifiques. 


Callograptus  capillosus.    Pocta. 
PL  4. 

Fragment  d'hydrosome  de  forme  simple,  rétréci  en  bas  et  déployé  vers  le  haut  en  éventail, 
montrant  très  distinctement  la  forme  étalée  de  la  colonie.  De  la  partie  inférieure,  qui  n'est  pas 
conservée,    partent    quelques    rameaux   h.   bifurcations    fréquentes   vers   le   haut,    et   se   terminant   en 


182  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

une  pointe  émoussée.    Ils  sont  niédiocremeut  courbés,  assez  serrés,  et  s'étendent  presque  tous  jusque 
dans  le  voisinage  du  l)or(l  supérieur. 

La  colonie  est  très  mal  conservée,  de  sorte  que  les  lamelles  transverses  ne  sont  pas  visibles. 
La  masse  charbonneuse  d(!  l'iiydrosome  est  peu  marquée,  et  l'on  ne  peut  distinguer  la  structure  de 
la  surface. 

Dimensions.     La  largeur  des  rameaux  est  de  0"""  2  environ. 

llapp.  et  diff'ér.  Par  suite  de  l'état  très  défavorable  de  conservation  du  spécimen  décrit,  la 
détermination  de  cette  espèce  devient  très  difficile,  surtout  lorsqu'on  la  compare  avec  celles  des 
autres  pays.  Cependant  l'aspect  extérieur  de  la  colonie  justifie  parfaitement  la  place  de  cette  espèce 
dans  le  genre  Calloi/raptus. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Hinter-Kopanina. 

?  Callograptus  dicliotoimis.    Pocta. 

PI.  4. 

Petit  liydrosome  deudroïde,  ramifié,  discoïde,  avec  des  rameaux  disposés  assez  régulièrement. 
Du  centre  du  disque,  où  se  trouve  l'extrémité  inférieure  de  la  colonie,  rayonnent,  vers  la  périphérie, 
des  rameaux  qui  se  divisent  dichotomiquement,  mais  au  plus  trois  fois. 

Les  rameaux  sont  assez  droits,  peu  courbés  et  se  terminent  par  une  pointe  émoussée.  Lamelles 
transverses,  nulles.  Comme  nous  l'avons  fait  observer  dans  la  diagnose  générique,  elles  n'apjtaraissent 
probablement  que  dans  la  partie  supérieure  de  la  colonie,  où  les  rameaux  sont  très  serrés  les  uns 
contre  les  autres. 

L'hydrosonie  est  transformé  en  une  masse  charbonneuse,  qui  ne  montre  aucune  trace  de  la 
structure  de  la  surface. 


Dimensions.     Largeur  des  rameaux,  ()'""'  18  à  0 


»i  m    0 


Eapp.  et  différ.  Cette  espèce  se  distingue  de  toutes  les  autres  par  la  distribution  régulière 
des  rameaux  et  leur  division  dichotomique.  Elle  paraît  représenter  un  jeune  stade.  Par  l'absence 
complète  de  lamelles  transverses  et  le  rayonnement  régulier  des  rameaux,  cette  forme  offre  un 
caractère  qui  ne  se  retrouve  sur  aucun  autre  représentant.  Nous  croyons  donc  devoir  exprimer, 
par  un  signe  de  doute,  notre  hésitation  au  sujet  de  la  place  qu'il  convient  d'assigner  à  ce  fragment 
défectueux. 

Gisement  et  local.     Bande  e-,  Lodenits. 

Callograptus  exiïis.    Pocta. 

PI.  4. 

L'hydrosonie  représente  une  colonie  rameuse,  probablement  très  étalée  et  très  développée,  qui 
va  à  peu  près  jusqu'à  la  forme  en  entonnoir. 

L'unique  spécimen  à  notre  disposition  est  comprimé  de  haut  en  bas,  et  représente  un  segment 
de  cercle  au  centre  duquel  se  trouve  l'extrémité  inférieure,  c'est-à-dire  le  tronc  commun.  De  ce 
centre,  rayonnent  des  rameaux  onduleux,  qui  s'étendent  jusqu'à  la  périphérie  et  portent  de  nombreuses 
ramifications,  dont  cpiehiues-unes  sont  longues  et  atteignent  le  bord  supérieur,  tandis  que  d'autres, 
très  courtes,  finissent  bientôt  en  pointe.  Toutes  ces  ramifications  se  recourbent  souvent  et  fortement, 
et  forment  des  mailles  aux  endroits  où  elles  se  rencontrent  avec  les  ramifications  voisines. 


DK  LA  BOIIKMK  KT  DESCRU'TIOX  DES  ESPECES.  183 

Les  lamelles  trausvcrses,  assez  fréquentes,  sont  plus  minces  que  les  vameaux.  Souvent,  leur 
longueur  est  assez  considérable,  et  leur  position  ordinairement  oblique. 

La  masse  de  l'hydrosome  n'est  pas  conservée.  Elle  a  été  transformée  en  une  substance 
charbonneuse,  quelquefois  rougeàtre,  sur  laquelle  on  ne  peut  observer  la  structure  de  la  surface. 
Çà  et  là,  on  distingue  de  tines  stries  longitudinales  :  mais  elles  ne  sont  pas  assez  claires  pour  que 
l'on  puisse  en  tirer  une  conclusion  sur  la  structure. 

Dimensions.  Les  rameaux,  très  tins,  mesurent  ordinairement  0"""  3  de  largeur,  à  l'exception 
des  extrémités,  qui  vont  en  s'aiguisant. 

Itapp.  et  diff'ér.  Cette  espèce  est  de  celles  qui  forment  des  colonies  à  larges  feuilles  discoïdes. 
Elle  se  distingue  des  autres  espèces  de  forme  semblable,  par  la  finesse  relative  de  ses  rameaux  et 
par  ses  ramifications  plus  régulières. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Sedletz. 

Callograptus  muscosus.    Pocta. 
PI.  4. 

Hydrosome  musciforme.  Colonie  simple,  d'aspect  foliacé,  rétrécie  vers  le  bas,  élargie  à  la 
partie  supérieure. 

Eamifications  très  nombreuses,  d'où  naissent  de  nouveaux  rameaux  tordus  et  assez  allongés, 
qui  se  divisent  eux-mêmes  des  deux  côtés  en  rameaux  généralement  plus  courts.  Les  rameaux  pri- 
maires, plus  longs,  ainsi  que  les  secondaires,  plus  courts,  finissent  en  pointe.  Vers  l'extrémité 
supérieure,  les  rameaux  ne  forment  que  de  courtes  ramifications,  où  les  rameaux  primaires  se  distin- 
guent parfaitement  des  autres,  et     imitent  la  croissance  de  la  UKUisse. 

Vers  le  bas,  les  rameaux  primaires  sont  serrés  les  uns  contre  les  autres.  En  haut,  ils  sont 
plus  écartés,  et  portent  les  rameaux  courts  dont  nous  venons  de  parler.  Ils  ne  sont  pas  droits,  mais 
tous  onduleux. 

Les  traverses  apparaissent  rarement  sous  leur  forme  primitive  de  poutrelles  minces  ;  au  contraire, 
la  plupart  sont  plus  épaisses  que  les  rameaux,  de  manière  que  ceux-ci  semblent  se  partager  et  se 
réunir  ensuite. 

La   structure  de  la  surface  n'est  pas  bien  visible;    on  croit  remarquer  des  stries  longitudinales. 

Dimensioiis.     Les  rameaux  ont  de  0"""  5  à  0"""  '■)  de  largeur. 

Hapii.  et  diff'ér.  Cette  espèce  est  caractérisée  par  la  ramification  musciforme  des  rameaux 
relativement  larges,  dont  les  primaires  conservent  leur  indépendance  et  portent  en  haut  des  rameaux 
secondaires. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Dloultd  Ilora. 

Callograptus  nuUus.    Pocta. 
PI.  4. 

Petit  fragment  d'hydrosome  rameux,  qui  paraît  avoir  eu  la  forme  d'une  large  feuille.  Par  suite 
de  la  compression  du  haut  en  bas,  l'hydrosome  est  discoïde,  et  montre  au  centre  la  partie  inférieure 
de  la  colonie.    De  ce  centre,  rayonnent  des  rameaux  qui  portent  de  nombreuses  bifurcations.    Quelques 


184  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

rameaux,  partant  de  ces  dernières,  sont  assez  longs  et  atteignent  la  péripliérie  du  disque  ;  d'autres 
sont  courts.  Tous  les  rameaux  finissent  en  pointe  et  sont  courbés  irrégulièrement.  Ils  sont  assez 
écartés  les  uns  des  autres,  en  comparaison  de  ceux  des  autres  espèces,  et  le  tissu  de  la  colonie 
entière  est  peu  épais.  En  outre,  la  densité  des  rameaux  varie  sur  les  différentes  parties  de  la  colonie, 
tantôt  ils  sont  plus  rapprochés,  tantôt  plus  éloignés  les  uns  des  autres. 

Les  traverses  se  montrent  sous  forme  de  poutrelles  minces,  cependant  elles  sont  rares. 
Souvent  elles  sont  allongées  entre  les  rameaux  qui  sont  plus  distants  entre  eux. 

La  masse  de  la  colonie  est  changée  en  une  substance  charbonneuse,  qui  ne  montre  rien  de  la 
structure  de  la  surface.     Mais  on  remarque,  par  places,  des  traces  de  sillons  longitudinaux. 

Dimensions.     Largeur  des  rameaux:  0"""  4  à  0"""  8. 

Bapp.  et  différ.  Le  tissu  peu  serré  de  cette  espèce  large  et  foliacée,  aux  rameaux  minces,  est 
très  caractéristique,  et  ne  permet  de  la  confondre  avec  aucune  autre. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Lodoiitz. 

?  Callograptus  parvus.    Pocta. 
PI.  3. 

Petit  fragment  d'hydrosome  rameux  et  divisé  en  nombreux  rameaux  fins.  La  colonie  paraît 
avoir  été  fixée  par  un  tronc  principal,  unique,  surmonté  de  branches.  La  forme  t3pique  extérieure 
de  ce  genre  est  ici  très  bien  marquée. 

Les  rameaux,  en  se  divisant,  forment  des  angles  aigus  ;  ils  ne  sont  pas  moins  épais  que  le  tronc 
lui-même,  et  se  bifurquent  encore  fréquemment. 

L'hydrosome  étant  charbonneux,  la  structure  de  la  surface  ne  peut  être  observée.  Traverses 
très  rares.  Sur  la  surface,  l'on  voit  des  stries  longitudinales,  dont  nous  ne  saurions  expliquer  la 
signification,  à  cause  de  l'état  défectueux  du  spécimen. 

Dimensions.     La  largeur  des  rameaux  est  de  0"""  2  à  0"""  25. 

iîcyjjj.  et  différ.  L'exiguité  du  fragment  figuré  rend  la  détermination  très  incertaine;  c'est 
pourquoi  nous  avons  fait  précéder  le  nom  du  signe  de  doute. 

Gisement  et  local.  Le  spécimen  provient  de  la  bande  (13,  Truhin.  C'est  la  seule  espèce  de  ce 
genre  qui  apparaisse  dans  la  faune  seconde. 

Callograptus  scopatus.    Pocta. 
PI.  3. 

Hydrosome  rameux,  en  forme  d'expansion  foliacée,  se  rétrécissant  vers  le  bas,  et  paraissant 
avoir  été  fixée  par  un  tronc.  On  ne  voit  aucun  tronc  principal.  Tout  le  corps  consiste  en  rameaux 
en  forme  de  rubans,  qui  se  divisent  très  fréquemment,  en  faisant  un  angle  aigu  avec  la  branche- 
mère,  dont  ils  ne  s'écartent  pas.  Les  rameaux  sont  un  peu  tordus  et  reliés  entre  eux  par  des 
lamelles  minces,  presque  toujours  obliques.  Les  petits  rameaux  spiniformes,  que  nous  voyons  dans 
les  autres  espèces  de  ce  genre,  sont  ici  très  rares. 

La  structure  de  la  surface  est  très  indistincte.  Quelquefois,  Ton  remarque  des  stries  longitu- 
dinales, PI.  3,  fig.  7  a,  qui  induiraient  à  penser  que  cette  espèce  consiste  en  fibres  longitudinales 
tordues,  comme  c'est  le  cas  dans  le  genre  Desmograptus. 


1)K  LA  BOHÊME  ET  DESCRH'TION  DES  ESPÈCES.  185 

Dimensions.     Largeur  de  til)res,  0"""S  à  1"""  environ. 

Bapp.  d  diffir.  Cette  espèce  se  rapproche  du  genre  Desmoymptus  pur  la  structure  des 
rameaux,  qui  se  compose  de  fibres  longitudinales  tordues.  Elle  s'en  distingue  cependant  i)ar  son 
aspect  extérieur.     Le  caractère  principal  réside  dans  la  conformation  rubanée  des  rameaux. 

Gisement  et  local.  Cette  forme  apparaît  dans  l'étage  E.  Elle  a  été  recueillie  dans  les  schistes 
à  Graptolites  de  la  bande  cl,  près  de  Kaiistein,  et  dans  les  calcaires  de  la  bande  c2,  près  de 
Lodenitz. 


Genre   MMesuioffrnpttiM,    Hopkinson. 

n.  3—4—5. 

J.  Hopkinson  a  décrit,  en  1875,  une  espèce  nouvelle  du  genre  Dicfi/oncma,  à  laquelle  il  a  donné 
le  nom  de  Bictyon.  eanccllafa  (Dicti/ayrcq^tus  canccllatus,  p.  6GS,  PI.  3iJ,  fi;/.  11.)  Mais  cette  espèce 
montrait  de  tels  contrastes  avec  la  forme  typique  de  Dicti/onema,  que  l'auteur  a  cru  nécessaire  de 
fonder  pour  elle  un  sous-genre  qu'il  a  nommé  Desmograpfas.  Si  le  type  représenté  par  l'espèce 
que  nous  venons  de  citer,  doit  être  considéré  comme  un  genre  indépendant  ou  bien  comme  un  sous- 
genre  tel  que  l'enteiul  H(qikinson,  c'est  ce  que  nous  laissons  cà  l'interprétation  personnelle  de 
chaque  savant. 

Dans  sa  Notice  préliminaire,  mentionnée  plus  haut,  p.  181,  M.  le  Doct.  Jahn  s'est  décidé 
à  voir  dans  Desmof/raptiis  un  genre  indépendant.  Nous  suivons  son  exemple,  parce  que  nous  sommes 
d'avis  que  les  genres  Dirti/oiajvia  et  Besmofiraptus  présenteut,  dans  leur  structure,  des  contrastes 
assez  importants  pour  assurer  l'indépendance  de  chacun  d'eux. 

Nous  exposons  ci-après  les  principaux  caractères  génériques,  tels  que  nous  les  observons  dans 
les  formes  de  la  Bohême,  mais  auparavant,  nous  reproduirons  la  description  que  Hopkinson  a  donnée 
de  l'espèce  Desmofj.  canccllatus.  En  comparant  les  deux  diagnoses,  l'on  verra  en  quoi  nos  formes 
auront  contribué  à  la  connaissance  de  ce  genre. 

Hopkinson  décrit  ainsi  l'espèce  qui  nous  occupe:  ^Branches  nombreuses,  fortes,  Hexueuses, 
conservant  une  largeur  égale  sur  toute  leur  étendue;  environ  12  par  1  pouce  anglais;  largeur 
atteignant  la  moitié  de  celle  d'un  intervalle  ;  elles  sont  fréquemment  bifnrquées,  s'anastomosent  aussi 
fréquemment  et  sont  reliées  accidentellement  par  des  libres  transverses  de  même  substance  qu'elles  ; 
nmilles  ovales  allongées,  se  rapprochant  parfois  de  la  forme  rectangulaire,  offrant  ipielques  irrégula- 
rités dans  leurs  proportions  et  dans  leur  disposition,  et  environ  trois  fois  plus  longues  que  larges. 
Le  caractère  le  plus  distiuctif  de  cette  espèce,  c'est  que  les  mailles  ou  intervalles  sont  principalement 
formés  par  les  branches,  qui  se  fondent  entre'  elles,  se  séparent  par  suite  de  leur  direction  curviligne, 
et  sont  reliées  entre  elles  par  des  fibres  transverses  seulement  là  où  elles  ne  sont  pas  suffisamment 
ondulées  et  par  conséquent  où  elles  ne  se  touchent  pas.  Elles  ne  seraient  pas  reliées  entre  elles 
par  des  fibres  transverses,  si  les  ondulations  ne  les  ramenaient  assez  près  les  unes  des  autres,  de 
manière  à  ce  qu'elles  puissent  se  réunir." 

Telle  est  la  description  que  Hopkinson  a  donnée  de  cette  espèce  du  groupe  inférieur  d'Arenig 
de  Whitesand  Bay.     Nous  allons  maintenant  décrire  les  caractères  que  présenteut  nos  formes. 

L'hydrosome  est  infundibuliforme,  se  rétrécit  en  bas,  et  va  eu  s'élargissant  vers  le  haut. 
Beaucoup  de  spécimens  paraissent  avoir  la  forme  en  entonnoir,  PI.  5,  fig.  2  et  PI.  4,  fig.  9.  D'autres, 
qui  semblent  étalés  en  feuille,  doivent  être  regardés  comme  des  fragments  de  colonies  infundibuli- 
fornies.     L'aspect  extérieur  ressemble  donc  entièrement  à  celui  de  Dietijonema. 

24 


186 


ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOrilORES 


L'hydrosouie  consiste  ou  rameaux  presque  tous  épais,  qui  apparaissent  sur  les  fossiles  comme 
de  larges  rubans  de  couleur  foncée.  Ils  sont  radiaires,  c'est-à-dire  qu'ils  s'étendent  en  rayonnant 
de  la  base  au  ])()ril  supérieur.  Ces  éléments  sont  fréquemment  bifurques,  jamais  droits,  mais  très 
souvent  courbés  sur  tout  leur  parcours,  de  sorte  qu'ils  forment  des  lignes  ondulées.  Deux  rameaux 
voisins  se  rapprochent  l'un  de  l'autre  par  l'effet  de  la  courbure  et  de  la  torsion  répétées.  Ils  sont 
aussi  réunis  par  des  ranu'aux  plus  courts  qui  passent  de  l'un  à  l'autre.  Tous  ces  rameaux  se 
rejoignent  très  souvent  et  iorment  ainsi  un  réseau  irrégulier  aux  mailles  ovales,  plus  ou  moins 
allongées  en  pointe  vers  le  haut  et  le  bas.  Les  courtes  traverses  ne  possèdent  pas  seulement  la 
même  épaisseur,  mais  aussi  la  même  structure  que  les  rameaux  qu'elles  relient,  et  auxquels,  par 
conséquent,  elles  doivent  être  assimilées. 

Cette  dernière  particularité  forme  un  caractère  très  important  qui  différencie  ce  genre  de 
Calloiiraptus  et  de  Bietijoncma,  chez  lesquels  les  lamelles  transverses  sont  beaucoup  plus  minces  et 
ue  possèdent  pas  la  même  structure  que  les  rameaux. 

Ces  deux  éléments  offrent,  chez  le  genre  Besmograptus,  une  structure  typique,  visible  dans 
toutes  nos  espèces. 

Chaque  rameau  consiste  en  un  faisceau  de  fibres  non  rectilignes,  mais  tordues  et  entrelacées 
à  la  manière  des  fibres  nombreuses  d'une  corde.  L'entrelacement  se  remarque  le  mieux  sur  les 
formes  qui  ne  possèdent  qu'un  nombre  peu  considérable  de  fibres,  comme  p.  ex.  Desmor/.  atfe.rfns. 
ri.  3,  fig.  4  et  4  a.  Il  est  tel,  que,  en  examinant  la  surface  des  rameaux,  on  n'aperçoit  que  quelques 
fibres,  qui  disparaissent  bientôt  sous  d'autres  fibres  voisines. 

Quand  les  fibres  saillent  fortement,  comme  c'est  le  cas  pour  l'espèce  T).  attextus,  elles  sont 
séparées  par  de  profondes  rainures. 

Les  fibres  contribuent,  pour  une  quantité  variable,  à  la  structure  de  la  surface  visible  des 
rameaux.  Leur  épaisseur  est  naturellement  proportionelle  à  leur  nombre,  car  elles  sont  d'autant 
plus  minces  qu'elles  sont  plus  nombreuses.  Nous  pouvons  observer  les  rapports  qui  existent  dans 
nos  formes  montrant  la  structure  interne  des  fibres. 

Le  nombre  des  fibres  d'un  rameau  reste  égal  et  constant  dans  chaque  espèce.  Dans  le  tableau 
suivant,  nous  avons  exposé  ces  indications,  ainsi  que  la  largeur  des  rameaux  pour  chacune  des 
formes  spécifiques.  Cette  dernière  dimension  peut  fournir  un  caractère  distinctif  qui  n'est  pas 
à  dédaigner. 


Espèces 


Nombre 
des  fibres 


Epaisseur 
des  fibres 


Largeur 

des 
rameaux 


Desmogr.  agrestis     .    .    .  Pocta. 

attextus Pocta. 

plexus Poéta. 

textorius Poéta. 

undulatus Barr. 


G— 10 

2 
6—7 
8—10 
4—5 


r\7in/t  9 n  """  3 


Om7«13 Q« 


1 Cfviin 

1  THmQ 


L'épaisseur  de  chaque  fil)re  n'a  pu  être  obtenue  que  dans  deux  de  nos  espèces:  Desmogr.  attextus 
et  Desm.  undulatus.  Dans  les  autres,  les  contours  de  ces  éléments  ne  sont  pas  assez  précis  pour 
les  mesurer  jnicrométriquement. 

La  structure  fibreuse  est  particulièrement  caractéristique  pour  les  genres  Desmogmptas  et 
Bictyonema.     Cependant   nous   en  retrouvons  des  traces  analogues  sur  certains  individus,   où  elle  est 


DE  LA  HOIIKME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  187 

assez    développée,    p.  ex.  dans   le   genre  FtiUyjmptus,    et   sur   d'autres   où   elle   l'est   moins,    comme 
CaUograptns,  Modonograptus,  Stelechocladla. 

Sur  aucun  de  nos  spécimens,  nous  n'avons  constaté  de  cellules  zoïdales,  ou  de  trace  quelconque 
de  loges  de  polypes. 

La  distribution  géologique  de  nos  espèces  dans  chacune  des  bandes  du  bassin  silurien,  offre 
également  un  grand  intérêt.  Des  5  formes  décrites,  4  appartiennent  à  la  faune  troisième,  tandis 
que  la  cinquième,  Desmogr.  attextns,  fait  déjà  son  apparition  dans  la  bande  locale  (13.  Le 
premier  représentant  de  ce  genre  se  distingue  des  autres  par  un  cai-actère  que  nous  étudierons  en 
détail  dans  la  description  de  l'espèce,  et  qui  consiste  en  ce  que  ses  rameaux  contiennent  moins  de 
libres  que  toutes  les  autres  formes  congénères. 

Nous  ne  pouvons  citer  ici  que  la  seule  espèce  connue  jusqu'à  ce  jour,  c"est  Desttiogr.  cancel- 
luttis,  Hopkinson,  dont  nous  avitns  reproduit  plus  haut  la  diaguose,  et  qui  provient,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  du  groupe  inférieur  d'Arenig  de  "Whitesand  Bay. 

Nous  avons  exprime  plus  haut,  p.  IT.s  et  185,  notre  opinion  au  sujet  des  4  espèces  de 
Desmograptiis,  citées  sans  description  par  M.  le  Doct.  Jahn. 

Les  noms  de  ces  espèces  sont: 

Besmograptus  giganteus,      Jahu,  que  l'auteur  a  trouve  dans  la  couche  intermédiaire  des  schistes 

argileux   de    la   bande  e2,    près   du  pont  de  la  Beraun,  à  Biidnian. 

Desmograptus  d/ff'usns,        .Tahn.     Grande  colonie  de  plus  de  1  ''""%  du  calcaire  noir  bitumineux 

de  la  bande  e2,  Lodenitz. 

Desmograptus  bohcmicus,     Jahn.     Même  calcaire  et  même  localité,  c2. 

Desmograp)tus  frondesccns,  Jahn.     Du  même  horizon  que  les  précédents.    Dvorefs,  près  Prague. 

Nous  aurions  plaisir  à  pouvoir  constater  que,  parmi  les  formes  que  nous  venons  de  citer,  il 
s'en  trouve  quelques-uues  qui  ont  contribué  à  la  connaissance  des  Hydrocoralliaires.  M.  le  Doct. 
Jahn  saisira  sûrement  l'occasion  de  les  faire  connaître  aux  savants. 

Quant  à  nous,  nous  avons  considéré  comme  notre  devoir  de  consacrer  tous  nos  efforts  à  l'achè- 
vement du  grand  ouvrage  de  l'.arrande,  et  d'étudier,  sans  tarder  plus  longtemps,  les  matériaux 
nombreux  qu'il  a  rassemblés,  durant  de  longues  années,  avec  un  soin  et  une  opiniâtreté  sans 
exemple  dans  aucune  autre  contrée  du  monde. 

Desmograptus  agrestis.    Pocta. 
PL  4. 

Ilydrosome  rameux,  avec  nombreuses  bifurcations  se  rétrécissant  vers  le  bas.  et  d'apparence 
infundibuliforme.     Il  a  peut-être  été  tixé  par  un  tronc. 

Les  rameaux  aplatis  par  suite  de  la  compression,  sont  rubaués  et  souvent  bifurques.  Ils 
s'étendent  à  angle  aigu  et  restent  ainsi  rapprochés  les  uns  des  autres.  Beaucoup  d'entre  eux  sont 
très  courts,  extrêmement  étroits  et  pointus.  Ils  présentent  des  ondulations  et  sont  fréquemment 
reliés  ensemble,  d'où  résulte  un  réseau  irrégulier  aux  mailles  ovales  allongées,  entre  lesquelles  se 
trouvent  les  rameaux  courts  et  pointus,  dont  le  nombre  augmente  vers  le  haut  pour  former  le  bord 
supérieur  avec  les  rameaux  longs,  également  pointus. 

Les  rameaux  consistent  en  un  entrelacement  confus  de  fibres  très  fines,  qui  aiiparaissent  sur 
la   surface   au   nombre   de   6   à    10.     Ces   fibres   sont   allongées   et  forment  un  tissu  lâche,    de  sorte 

qu'elles  sont  visibles  sur  un  espace  assez  étendu. 

24* 


188  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

Dimensions.  Les  rameaux  ont  1  à  2  """  de  largeur.  Nous  n'avons  pu  mesurer  la  largeur  des 
fibres,  à  cause  du  peu  de  netteté  de  leurs  contdurs. 

Bapp.  ci  diffir.  Outre  l'épaisseur  considérable  de  ses  rameaux,  cette  espèce  est  encore 
caractérisée  ])ar  les  deux  aspects  qu'ils  présentent.  Les  rameaux  principaux  ont  2"""  de  largeur 
environ,  et  les  secondaires  à  peu  près  1  """. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Lodenitz  et  Dlouhâ  Hora. 

Desniograptus  attexfus.    Pocta. 
PI.  3. 

Hydrosome  charbonneux,  rameux.  Il  sendjle  avoir  été  tixé  par  un  tronc  unique,  duquel  partent 
de  nombreux  rameaux  de  largeur  égale,  qui  se  divisent  eu  général  dichotomiquement,  ou  bien  qui 
sont  réunis  en  un  même  endroit.  Ils  forment  un  angle  très  aigu  avec  le  tronc  auquel  ils  sont  à  peu 
près  parallèles.  Ils  ne  sont  pas  droits,  mais  onduleux.  Par  l'effet  de  ces  ondulations,  ils  se  touchent 
(;.à  et  là  et  forment  des  mailles. 

Ou  renuirque,  par  places,  des  renflements  qui  forment  des  épaississements  sur  la  surface  régu- 
lière des  rameaux.  Ceux-ci  sont  composés  de  fibres  grossières,  entrelacées,  dont  l'épaisseur  est 
relativement  grande,  et  dont  2  tout  au  plus  occupent  la  surface.  Là  où  3  fibres  sont  visibles, 
2  d'entre  elles  ne  parcourent  qu'un  petit  espace  de  la  surface.  Le  plus  léger  grossissement  de 
celle-ci  nous  permet  de  reconnaître  comme  des  zones  transverses,  couvertes  de  rainures  longitudinales. 

Dimeuaions.     La  largeur  des  rameaux  est  de  0'"'"  4  à  O"""  G:  celle  des  fibres,  de  0™""  2  à  0™"'  3. 

Bap]).  ci  diff'ér.  Cette  espèce  se  distingue  par  ses  rameaux  relativement  droits,  qui  ne  montrent 
que  de  légères  ondulations  produites  par  la  torsion.  Les  fibres  sont  assez  épaisses  et  peu  nom- 
breuses, particularité  également  très  caractéristique  pour  cette  espèce. 

Gisement  et  local.  Schistes  noirs  de  la  bande  (13,  de  Trubin.  C'est  la  seule  espèce  qui 
apparaisse  dans  la  faune  seconde  de  Barrande. 

Desniograptus  plexus.    Pocta. 
PI.  5. 

Hydrosome  discoïde  ou  infundibuliforme,  rameux,  formant  des  colonies  relativement  grandes. 
Si  le  siu'cimen  est  comprimé  latéralement,  il  se  rétrécit  très  fortement  vers  la  partie  supérieure. 
Au  contraire,  si  la  compression  a  eu  lieu  du  haut  en  bas,  il  adopte  la  forme  discoïde,  et  porte  au 
centre  l'extrémité  inférieure. 

Les  rameaux,  peu  larges,  sont  très  fréquemment  bifurques,  onduleux  et  reliés  ensemble,  ce  qui 
forme  un  tissu  tin,  assez  épais,  nuiis  sans  régularité  aucune. 

La  jonction  de  deux  rameaux  voisins  se  fait  par  d'autres  rameaux  de  structure  semblal)le,  mais 
dont  la  largeur  est  parfois  moindre  (jue  celle  des  rameaux  parallèles.  Ici  commence  la  différence 
entre  les  rameaux  principaux  et  h's  poutrelles,  connue  nous  la  remarquons  très  distinctement  dans 
Bictycmema.  Les  mailles  qui  résultent  de  ces  jonctions,  sont  en  général  ovales  allongées  et  inégales 
entre  elles. 

Les  rameaux  consistent  eu  un  tissu  de  fines  fibres  disposées  sans  ordre,  dont  fi  à  7  se  voient 
sur  la  surface. 


DE  LA  ]!()HÉME  ET  DESCRU'TIOX  DES  ESPÈCES.  189 

l)/iiic)iii/o»s.  Largeur  des  rameaux,  O'""  4  à  0"""  G.  Nous  n'avons  \m  mesurer  la  largeur 
des  til)res. 

jRajip.  et  iliffn:  Les  colonies  très  déveloi)iJL'es.  (lui  consistent  en  un  tissu  épais  et  tordu, 
différencient  cette  espèce  de  toutes  les  autres  qui  sont  connues  jusqu'à  ce  jour. 

Gisement  et  local.  Cette  belle  forme,  très  typique,  api)araît  dans  les  bandes  e2  et  el.  Les 
spécimens  (uit  été  recueillis  dans  le  premier  de  ces  horizons,  à  KarJstein,  à  IJvorefs  et  à  Loehkov  ; 
dans  le  second,  sur  la  hauteur  de  Koscl. 


Desmograptus  textorius.    Pocta. 
ri.  4. 

Ilydrosome  rameux,  présentant  des  formes  en  entonnoir,  quelquefois  aussi  des  expansions 
Habelliformes,  qui  ne  sont  toutefois  que  des  fragments  de  colonies  infundibuliformes.  L'extrémité 
inférieure,  visible  sur  l'un  de  nos  spécimens,  est  rétrécie,  c(unposée  de  rameaux  très  serrés,  et 
fixée  en  bas  par  une  surface  un  peu  élargie,  de  laquelle  divergent  les  rameaux  à  nombreuses 
bifurcations.  Les  nouveaux  rameaux  restent  tout  près  des  branches-mères  et  forment  avec  elles  un 
tissu  très  serré.  Tous  les  rameaux  présentent  des  ondulations  et  des  courbures  ;  ils  se  touchent 
fréquemment,  et  forment  des  mailles  complètement  irrégulières.  La  plupart  du  temps,  la  grande 
épaisseur  du  tissu  ne  permet  pas  de  suivre  avec  sûreté  les  bifurcations.  Les  rameaux,  sans  ordre 
et  très  serrés,  ne  laissent  entre  eux  que  de  petits  espaces  vides.  Outre  ces  rameaux,  l'on  en  distin- 
gue encore  d'autres,  qui  sont  courts,  également  courbés,  et  pointus. 

La  masse  de  l'hydrosonie  est  changée  en  une  substance  charbonneuse,  qui  permet  d'étudier  par 
places  la  structure  des  rameaux.  Ceux-ci  se  composent  de  fines  tilnes  longitudinales,  peu  et  inéga- 
lement entrelacées,  visibles  à  la  surface  sur  une  grande  étendue.  Le  nomVtre  des  fibres  s'élève  de 
8  à  10:  elles  peuvent  se  compter  à  l'œil  nu. 

Dimensions.  Les  rameaux  ne  sont  pas  de  largeur  égale;  la  plupart  ont  0"""  !),  tandis  que  les 
plus  petits  sont  bien  plus  minces  (0"'"  3). 

Bapp.  et  (liffét:  Cette  grande  espèce  ne  pourrait  être  comparée  qu'à  Bcsmogr.  plexus.  Mais 
elle  s'en  distingue  par  des  rameaux  plus  éiiais,  par  un  plus  grand  nombre  de  fibres,  qui  sont  groupées 
d'une  autre  manière  dans  chaque  branche.  De  plus,  son  tissu  est  beaucoup  idus  éjiais  que  dans 
l'autre  espèce. 

Giscntent  et  local.     Bande  e2.  Karlstcin  et  Kosor. 


Desmograptus  undulatus.    Barr. 
PL  3. 

Hydrosome  rameux,  d'apparence  infundibulifonne ,  se  rétrécissant  vers  le  bas,  et  paraissant 
avoir  été  fixé  par  un  tronc.  Troncs  principaux,  nuls.  Le  corps  entier  consiste  en  rameaux  rubanés, 
qui  se  bifurquent  fréquemment,  en  formant  un  angle  aigu  avec  la  branche-mère,  ce  qui  fait  qu'ils 
ne  s'écartent  pas.  Les  rameaux  sont  onduleux  et  tordus  dans  toute  leur  longueur.  Ils  passent  les 
uns  dans  les  autres  au  moyen  de  branches  plus  courtes,  et  forment  ainsi  des  mailles.  Ces  dernières 
sont  irrégulières,  ordinairement  ovales,  allongées  en  pointe  aux  deux  extrémités,  et  inégales  entre 
elles.    Les  fibres  qui  composent  les  rameaux  sont  entrelacées  de  manière  que  l'on  en  voit  4  à  5  sur 


190  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

la   suifacc.     L'enticlaeeiueiit   de   ces   fibres  est  solide  et  serré;  elles  n'aijparaisseiit  que  sur  une  très 
minime  étendue  et  disparaissent  sous  une  fibre  voisine. 

Dimensions.     La  largeur  des  rameaux  atteint  1"""  2;  celle  des  fibres,  0"""  18  à  0"""  3. 

Itapp.  et  diff'ér.  Cette  espèce  se  rapproclie  le  plus  de  Desniogr.  attextus,  en  ce  qui  regarde  la 
forme  extérieure.  Elle  s'en  éloigne  par  ses  mailles  plus  nombreuses,  par  des  rameaux  plus  épais  et 
surtout  ])ar  une  structure  interne  différente,  ainsi  qu'on  peut  s'en  rendre  compte  en  comparant  les 
dimensions  de  ces  deux  espèces. 

Gisement  et  local.     Bande  e  2,  Karlstein,  Uinter-Kopanina  et  Konëprus. 


Genre   Dictyonetnn,    Hall. 

ri.  6— 7— s— 9. 

Les  fossiles  associés  sous  cette  démimination  générique  sont  connus  depuis  longtemps.  On  les 
a  considérés  autrefois  comme  des  empreintes  de  plantes.  Dans  Y  Aperçu  historique  (/encrai,  nous 
avons  exposé  les  plus  importantes  des  opinions  qui  ont  été  émises  sur  ce  genre. 

Bictyonema  a  été  introduit  dans  la  science  par  J.  Hall,  en  1851,  et  principalement  un  au 
après,  dans  son  ouvrage,  Pal.  of  New-Yorh. 

Hopkinson  a  changé  le  nom  de  Dlctyonema  en  celui  de  Dictijograptus,  afin  d'apporter  une 
certaine  uniformité  dans  les  désinences  des  genres  appartenant  à  la  classe  des  EhaMopora  et  des 
Cladophora.  Il  motive  ce  changement  en  disant  que  la  dénomination  donnée  par  J.  Hall  a  déjà  été 
employée  pour  designer  une  plante  fossile  connue  depuis  longtemps. 

Ici  encore,  nous  croyons  que  la  force  de  l'habitude  Fa  emporté,  car  l'ancien  nom  Dictyonema 
se  trouve  dans  la  plupart  des  puljlicatious. 

Depuis  cette  époque,  le  nom  générique  de  la  plante  ayant  été  changé,  nous  n'hésitons  pas 
à  nous  ranger  avec  la  majorité  des  auteurs  et  à  nous  servir  du  nom  proposé  par  J.  Hall. 

Lundgreen  s'est  également  prononcé  en  faveur  de  Dictyonema  ;  ses  motifs  sont  e.xposés  dans  le 
Geol.  f'ïtren.  StoeJch.  forh.  1S9-1. 

Nous  allons  décrire  les  caractères  principaux  de  ce  genre,  en  prenant  nos  spécimens  pour  base, 
et  nous  adopterons  les  descriptions  des  espèces  étrangères  en  ce  qui  concerne  les  détails  de  la 
structure,  invisibles  sur  les  formes  de  la  Bohême. 

L'hydrosome  a  la  forme  d'un  entonnoir  ou  bien  d'un  cône  renversé,  fermé  en  bas  et  largement 
ouvert  en  haut.  Quelques  descriptions  portent  que  l'hydrosome  est  aussi  flabelliforme.  Jusqu'à 
présent,  l'on  n'a  pas  encore  remarqué,  dans  ce  genre,  d'éventail  régulier,  de  sorte  que  nous  sommes 
en  droit  d'admettre  que  les  colonies  décrites  comme  flabelliformes  étaient  des  fragments  de  colonies 
en  entonnoir,  ou  bien  aplaties  par  la  compression  verticale. 

La  partie  inférieure,  au-dessous  du  point  d'où  partent  les  branches,  se  fixe  aux  corps  étrangers 
par  des  racines.  Le  spécimen,  Dict.  bohcmicum,  fig.  15,  PI.  8,  permet  de  se  renseigner  sur  la  con- 
formation de  la  base  de  la  colonie.  Nous  ne  pouvons  adopter  l'opinion  de  Briigger  et  de  Holm, 
ipii  prétendent  que  le  genre  Dietyonema  offre  une  grande  affinité  avec  les  vrais  Graptolites,  et  qu'il 
est  muni  d'une  sicula. 

Les  figures  que  l'on  a  données,  jusqu'à  ce  jour,  de  la  sicula  du  genre  que  nous  décrivons,  sont 
toutes  imparfaites.  La  partie  ainsi  désignée  pourrait  bien  être  un  fragnuMit  de  racine,  et  nous 
croyons  que  la  figure  citée  de  Dietyonema  hohemicum  dissipera  tous  les  doutes  à  cet  égard. 


HE  LA  BOHÊME  ET  UESCKirTlOX  DES  ESPÈCES  191 

La  colonie  se  compose  de  rameaux  rayonuaiits,  qui,  partant  de  la  base  fermée,  se  bifurquent 
fréquemment  et  sont  reliés  par  de  minces  lamelles  transverses. 

Les  rameaux  sont  formés  par  des  fibres  longitudinales  tordues  et  tressées  en  corde.  Cette 
structure  est  entièrement  semblable  à  celle  du  genre  Desnio(jraptiis,  dans  lequel  elle  est  encore 
plus  distincte.  Le  nombre  des  fibres  est  ici  assez  restreint,  et  la  torsion  très  faible.  Chaque  fibre 
reste  donc  assez  longtemps  visible  sur  la  surface  avant  de  disparaître  sous  la  fibre  voisine. 

Voici  le  nombre  de  fibres  que  l'on  trouve  dans  les  espèces  où  s'observent  ces  particularités. 

I)icti/oH.  bohemicum,  Barr PI.  8,  fig.  18,  .H  . .  .  .  fibres 

confcrtum,  Poéta PI.  9,  fig.  11—13,  ."  ;i  5 

,,        yraptolithoymn,  Poéta PI.  9,  fig.  17,  ."  à  4       „ 

Dans  cette  dernière  forme,  les  fibres  sont  presque  parallèles  entre  elles,  et  il  est  très  rare 
qu'elles  paraissent  tordues.  Nous  ferons  observer  que  Brogger  a  aussi  remarqué  la  structure  cordelée 
des  rameaux   daus   l'espèce,   Bictyon.  flabeUifonne,  ainsi   que   le  prouve  la  fig.  18  a,   PI.  XIL     (3  et 

3  silur.  faiina.) 

D'après  ce  savant,  les  rameaux  principaux  portent,  sur  la  paroi  interne  de  l'entonnoir,  des 
hydrothèques  placées  sur  une  seule  rangée,  et  qui  se  présentent  sous  la  forme  de  dents  de  scie, 
comme  chez  les  véritables  Graptolites  comprimés  latéralement.  La  surface  externe  des  rameaux  est 
comme  couverte  de  rides,  et  l'auteur  pense  que  cette  structure  s'explique  par  les  hydrothèques  de 
l'intérieur  du  rameau. 

Pour  nous,  cette  ornementation,  ii  laiiuelle  Brogger  donne  le  nom  de  rides,  indique  simplement 
la  structure  cordelée  (jue  nous  avons  décrite  plus  haut. 

Dans  sa  nouvelle  espèce,  Didijon.  cervicornc,  recueillie  dans  File  de  (jothland,  Holm  a  découvert 
une  particulai'ité  remarquable  dans  la  structure  des  rameaux.  Elle  consiste  en  ce  que  ces  derniers 
sont  garnis  d'hydrothèques  sacciformes,  attachées  latéralement  et  montrant  une  large  ouverture 
en  haut.  Les  lamelles  transverses  se  réduisent  à  de  simples  épines  longues,  qui  ue  relient  deux 
rameaux  que  dans  le  cas  où  elles  auraient  été  fortuitement  rapprochées  du  rameau  voisin  par  une 
compression  ultérieure. 

Cette  structure  nous  semble  si  étrange,  que,  selon  nous,  elle  ne  peut  être  ui  comparée  ni 
identifiée  à  celle  que  possèdent  les  espèces  jusqu'ici  connues.  Il  conviendrait  peut-être  de  fonder 
pour  ces  formes  un  nouveau  genre,  qui  serait  considéré  comme  une  transition  entre  les  véritables 
Dictyoncma  et  les  représentants  vivants  de  la  famille  des  Sertidaridae. 

La  largeur  des  rameaux  varie  dans  nos  espèces,  comme  l'indiquent  les  chiffres  suivants: 

1)1  et.  bohemicum,  Barr.,   PI.  8 q'"*"  25— 0"""    .3. 

,,      confertum,  Poèta,  PI.  9 0"""     1—0"""  15. 

„     'idubimn,  Poôta,  PI.  7 0"'™  15—0""»    2. 

„      (/mtuh,  Barr.,    PI.  (i 0'""'  75 — 1  ""'    5. 

„      iiraptoJIfhorim,  Pocta,  PL  8 O'»"'     2—0"""  25. 

Les  lamelles  trausverses  sont  très  fines,  ordinairement  obliques,  et  forment  des  mailles 
irrégulières. 

Dans  nos  espèces,  l'épaisseur  des  lamelles  transverses  varie  fort  peu.  Elle  ne  peut  donc  servir 
à  ditierencier  les   espèces   ou  les  variétés,   ainsi  que  l'avaient  proposé   Brogger  et  Kjerulf,   en  Suède. 

La  colonie  entière  consiste  en  une  masse  chitineuse,  conservée  sur  les  fossiles  sous  la  forme 
de  traces  charbonneuses.  L'état  de  conservation  est  en  général  le  même  que  chez  les  véritables 
Graptolites  ;  ainsi,   l'espèce  Didyon.  grapivlithunim,   Pocta,    qui   se   trouve  dans  les  schistes  noirs  de 


192  ETUDES  SUIl  LES  GENRES  DES  CLAD0PH0RE3 

Yyskocilka,   est   conservée   en   traces   l)rillautes   de   pyrite,    tout  comme  les  véritables  Graptolites  qui 
l'accomiiaguent. 

Le  genre  Bictyoncma  est  très  répandu  dans  les  formations  siluriennes  du  monde  entier.  Ce 
qui  le  caractérise  également,  c'est  que,  de  tous  les  Dendroïdes,  il  est  le  seul  à  passer  dans  le 
Dévouieu. 

J.  Hall  cite,  dans  son  excellente  publication  sur  les  Graptolites  du  Canada,  les  espèces 
suivantes  : 

Dictuoncma  cudeus,  |    ,  ,     tt      -tl 

•^  ,       ., /    .       /  du  groupe  de  Hanulton. 

„  liamutoniae,  | 

„  fenestratimi,    du  groupe  supérieur  de  Helderberg. 

Parmi  les  espèces  étrangères  très  fréquentes  dans  le  Silurien  et  principalement  dans  le  Silurien 
inférieur,  il  faut  citer,  en  premier  lieu,  la  forme  très  répandue,  Dictijon.  flabellifonue,  Eichwald 
(=  sociale,  Salter). 

Sous  cette  dénomination  se  trouvent  comprises  plusieurs  espèces,  de  sorte  que  les  descriptions 
et  les  figures  que  l'on  a  données,  varient  suivant  les  sources  d'où  elles  proviennent.  On  ne  sait 
laquelle  de  toutes  ces  formes  représente  le  type.  Brôgger  paraît  avoir  fourni  l'indication  la  plus 
digne  de  foi  (l.  c.  PL  XII,  fUj.  17 — IS).  D'après  cette  figure,  l'espèce  a  possédé  des  rameaux 
minces  et  espacés. 

Parmi  les  espèces  étrangères,  Dicfi/on.  retiformc,  Hall,  offre  des  analogies  avec  celle  (jue  Bar- 
rande  a  nommée  Dicfi/oii.  grande.  Les  figures  de  notre  PL  G,  comparées  avec  celles  de  la  PI.  40  G 
de  Hall,  montrent  immédiatement  en  quoi  consiste  la  difiérence;  c'est  que  Dictijon.  retiformc  possède 
des  rameaux  bien  plus  étroits  et  un  tissu  beaucoup  plus  serré  que  notre  Dieti/on.  grande. 

Les  espèces  que  nous  étudions  sont  donc  toutes  nouvelles  et  ne  peuvent  être  reunies  à  aucune 
de  celles  qui  sont  déjà  connues.  Nous  avons  dû  faire  abstraction  de  l'espèce  Dictijon.  Bnrrandei, 
annoncée  par  le  Doct.  Jahn,  puisque,  jusqu'à,  présent,  aucune  description  n'a  été  publiée. 

En  ce  qui  concerne  la  distribution  géologique,  toutes  nos  espèces  distinctes  apparaissent  dans 
le  Silurien  supérieur,  étage  E,  de  sorte  qu'elles  forment  un  type  caractéristique  pour  la  faune 
troisième.  C'est  pourquoi  nous  eu  trouvons  aussi  des  traces  dans  les  Colonies.  La  seule  espèce, 
'^  Dietijon.  duhinm,  qui  n'a  pu  être  déterminée  avec  sûreté  par  suite  du  mauvais  état  de  conservation, 
a  été  trouvée  dans  les  concrétions  quartzeuses  de  la  bande  (11. 

Dans  le  Silurien  d'autres  contrées,  la  distribution  de  ce  genre  est  bien  plus  étendue.  On  l'y 
trouve  représenté  dans  les  3  grandes  faunes,  et  quelques  espèces  paraissent  même  typiques  pour 
chaque  faune. 

Pour  i)ermettre  d'envisager  d'un  coup  d'œil  lei5  espèces  des  diverses  faunes  siluriennes  des 
contrées  étrangères,  nous  avons  réuni,  dans  la  liste  suivante,  toutes  les  formes  à  notre  connaissance. 
Nous  avons  lu'is  pour  base  la  liste  pul)liee  par  Holm,  en  y  apportant  les  modifications  que  nous 
avons  cru  utile  d'v  introduire. 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES. 


193 


H 1 S  p  <è  o  e  S 

Citation 

Faunes 
silurien- 

Contrées et  observations 

nes 

almoniu'     .... 

.    .    .  Ilulm. 

Oui  graptoliter,  p.  1 

/Bigsby  Thésaurus  sil.,  p.  82  .  i 
ISyst.  sil.,  vol.  VIII,  p.  193  .    .1 

m 

Gofland. 

lioUemii'um    .    .    . 

.    .    .  Haïr. 

III 

Bohème —  colouies  et  bandes  el — e2. 

cancellatui]!  .    .    . 

.    .  Hoplviiis. 

Grapt.  St.  Davids,  p.  663     ... 

II 

Arenig  group,  Angleterre. 

confcrtuui  .... 

.    .    .  Pocta. 

Syst.  sil.,  vol.  VllI,  p.  104  .    .    . 

m 

iCouclies    calcaires   intercalaires   de  la 
l     bande  e2. 

con-iigatelluni    .    . 

.    .    .  Lapw. 

Cladopli.  Llaudov.  Wales,  p.  172 

111 

Llaudovery  supérieur,  Angleterre. 

delicatulmii   .    .    . 

.    .    .  Lapw. 

riadoph.  LIandov.  "Wales,  p.  172 

111 

Llandovery  supérieur,  Angleterre. 

?  (-lubiuiii    .... 

.    .    .  Pocta. 

Syst.  sil.,  vol.  VIII,  p.  195  .    .    . 

II 

1  Bande  d1. 

'N'a  pu  être  déterminée  avec  sûreté. 

expansum  .... 

.    .  Sppncer. 

Bull.  Univ.  St.  Mo.,  No  1,  p.  25    . 
Sil.  SchicUteu  Esfldands,  p.  207 

111 

Niagara  group,  Amérique. 

flabellifoime  .    .    . 

.    .    Eiclnv. 

I 

Scandinavie,  Provinces  de   l'Est  de  la 
Baltique,  Angleterre,  Belgique. 

Cette   forme   paraît   être   collective  et 
devrait  être  subdivisée  en  plusieurs 
espèces  indépendantes. 

gracile 

.    .    .    Hall. 

Palaeont.  New- York,  II,  p.  175  . 

HI 

Niagara  group,  Amérique. 

ffrautle 

.    .    .  Barr. 

Bigsby  Thésaurus  silur..  p.  200 
Ann.  Magaz.  Nat.  h.,  1873,  p.  134 

m 

Bande  e  2. 

grande 

.    .    .  Nifh. 

II 

(Québec  group,  Amérique. 

Jce   nom   ayant   été  employé  par  Bar- 

y     raiide,  doit  être  remplacé. 

graptolitliorum     . 

.    .    .  Pocta. 

Syst.  sil.,  vol.  VIII,  p.  196  .    .    . 

IH 

(Bande  el  avec  les  Graptolites  et  dans 
l     la  colonie. 

Homfrayi  .... 

.    .  Hopkius. 

Grapt.  St.  Davids,  p.  668     ... 

H 

Areuig  group,  Angleterre. 

irregulare  .... 

.    .    .    Hall. 

Grajit.  Québec  group,  p.  136  .    . 

11 

1  Arenig  group.  Angleterre,  Québec 
1     group,  au  Canada. 

LonsdalPi  .... 

.     Schreiik. 

Sil.  I-'ormation.  Esthlands,  p.  227 
Grapt.  Countr.  Down.,  p.  143.    . 

III 

Esthland. 

Moffateuse     .    .    . 

.    .    .  Lapw. 

II 

Bala  group,  Irlande. 

Murrayi 

.    .    .    Hall, 

Grapt.  Québec  group,  p.  133  .    . 

II 

Québec  group,  Canada. 

Neenah 

.    .    .    Hall 

Geol.  Rep.  AViscousin,  p.  17    .    . 

II 

Trenton  group,  Amérique,  Canada. 

pergiacilp  ...   II 

ail  &  Wliitlif. 

24  reg.  rep.  Uuiv.  N.-York,  p.  181 

m 

Niagara  group,  Amérique. 

quadrangulare  .    . 

.    .    .    Hall. 

Grapt.  Québec  group,  p.  138  .    . 

H 

Québec  group,  Canada. 

retiforme   .... 

.    .    .    Hall. 

Geol.  rep.   4th  Distr.,  p.  115 
Grapt.  Québec,  gr.,  p.  137  .    .    . 

III 

Niagara  group,  Canada. 

robustum  .... 

.    .    .    Hall. 

II 

Québec  group,  Canada. 

i^plendeiis  .... 

.    .    .     Bill. 

Palaeoroic  fossils 

III 

Niagara  group,  Canada. 

tenelhim     .... 

.    .  Speucer. 

Cau.  Natur.  Geolog.,  p.  126    .    . 

III 

Niagara  group,  Amérique,  (."anada. 

AVebstiTi   .... 

.    .  Dawsoii. 

Can.  Natur.  Geolog.,  p.  37  .    .    . 

m 

Niagara  group,  Canada,  Nova  Scotia. 

venustura  .... 

.    .    .  Lapw. 

Cladoph.  Llaudov.  AVales,  p.  171 

m 

(Llandovery  supérieur. 
lAngleterre,  Ecosse. 

Dictyonema  hohemicum.    Barr. 

ri.  8. 

Biijslji/.  —  Thcsaunis  sili<n'cus,  p.  d2. 

Hydrosome  calatliifonne  ou  iiifuiulihuliforme,  atteignant  des  dimensions  considérables,  à  en 
juger  par  les  fragments  que  nous  possedims.  Quelques  exemi)laires  montrent  l'extrémité  inférieure. 
Elle  se  trouve  au  centre,  dans  ceux  qui  sont  aplatis  de  haut  en  bas,   lig.  13  et  17,  ou  bien  elle  est 

25 


194  ETUDES  SUR  LES  GENEES  DES  CLADOPHORES 

comprimée   latéralement,    tig.  15.     Dans   le   premier   cas,    elle   forme   le   point  central  d'oîi  rayonnent 
les  rameaux,  et  dans  le  second  cas,  Ton  voit  partir  tout  autour  d'elle  de  nombreuses  racines. 

Les  rameaux  sont  relativement  minces,  la  plupart  du  temps  régulièrement  parallèles  entre  eux, 
et  un  peu  tordus  sur  quelques  exemplaires,  tig.  14  et  Ui.  Cette  forme  des  rameaux  rapproche  ces 
colonies  du  genre  Callof/raptus.  Ils  se  composent  de  fibres  longitudinales,  tordues  en  cordes,  et  qui 
vont  en  serpentant.  On  en  compte  3  à  4  sur  la  surface  du  rameau.  Dans  les  spécimens  qui,  par 
suite  de  leur  état  de  conservation,  offrent  la  forme  d'une  pousse  fragile,  les  rameaux  sont  indiqués 
en  partie  par  des  points,  particularité  résultant  de  la  structure  composée  de  fibres  tordues,  fig.  16. 
On  compte  tout  au  plus  2  rameaux  par  1  millimètre. 

Les  lamelles  transverses  sont  capillaires,  surtout  à  la  partie  supérieure  de  la  colonie,  où  il 
n'est  pas  rare  qu'elles  soient  développées.  Toutefois,  on  ne  les  observe  qu'à  l'aide  d'un  grossisse- 
ment. Près  de  l'extrémité  inférieure,  elles  sont  plus  nombreuses  et  plus  épaisses.  Leur  position  est 
horizontale  ou  même  penchée.  Quoiqu'il  reste  çà  et  là,  dans  cette  espèce,  des  parties  du  bord 
supérieur,  on  n'ajierroit  aucune  trace  d'hydrothèques. 

Dimensions.  Les  rameaux  ont  une  largeur  de  O"'"  25  à  0"""  30;  celle  des  lamelles  très  fines, 
est  à  peu  près  de  ()""'  03  à  0'"'"  06. 

JRajj;j.  et  (li/frr.  Cette  espèce  ressemble  à  Licti/un.  coiifoia  ;  elle  en  dift'ère  cependant  par  ses 
rameaux  plus  épais  et  son  réseau  plus  grossier.  Les  contrastes  se  remarquent  davantage,  en  com- 
parant entre  elles  les  dimensions  des  divers  éléments  principaux. 

Gisement  ci  local.  Bande  e2.  Loden  if. f  et  Dmretz.  Barrande  mentionne  la  présence  de  cette 
espèce  dans  la  colonie  d'Archiac  (voir  Dcf.  des  Colonies  IV,  p.  31).  Les  matériaux  rassemblés  par 
Barrande  pour  servir  à  sa  publication  sur  les  Colonies,  qui  est  malheureusement  encore  inachevée, 
ont  été  remis  à  son  successeur,  M.  le  Prof.  Doct.  Waagen.  Nous  ne  pouvons  donc  prononcer  un 
jugement  définitif,  et  nous  devons  nous  contenter  de  reproduire  la  citation  de  Barrande. 

Dans  le  Tliesaunis  siluricus  de  Bigsby,  on  ne  cite  aucune  localité,  la  bande  seule  est  indiquée. 

Dictyonema  confertum.    Pocta. 
PI.  9. 

La  forme  extérieure  est  celle  d'un  cône,  autant  que  l'on  peut  en  juger  par  les  fragments 
considérables,  qui  atteignent  jusqu'à  0  centimètres  de  hauttMir.  Le  tin  réseau  que  l'on  y  observe, 
est  souvent  déchiré  par  suite  de  la  compression.  Souvent  aussi,  l'on  remarque  la  i)aroi  opposée  de 
la  colonie  conoïde:  elle  iiossède  parfois  des  rameaux  qui  se  dirigent  dans  un  autre  sens. 

Les  rameaux,  très  tins  et  généralement  un  peu  serpentants,  offrent  relativement  peu  de  divisions 
dichotomiques,  ce  qui  induit  à  penser  que  la  forme  extérieure  du  corps  était  celle  d'un  cône  ou  d'un 
sac.  Ils  se  composent  de  libres  cordelées  et  tordues,  de  teinte  foncée,  qui  présentent  un  lacis  serré, 
ou  bien  sont  un  peu  sé]iarées  les  unes  des  auti-es  par  une  substance  plus  claire.  Le  nombre  des 
fibres  qui  aiiparaissent  à  la  surface,  est  peu  considérable,  car  on  n'en  compte  que  3  à  5. 

Les    rameaux    sont   très  rapprochés  les  uns  des  autres:    on  en  observe  2  à  3  par  1   millimètre. 

Les  lamelles  transverses  sont  très  fines,  généralement  développées  sous  la  forme  de  stries 
capillaires,  foncées,  un  peu  voûtées.  En  beaucoup  de  points,  elles  sont  invisibles,  peut-être  à  cause 
de  l'état  défectueux  de  conservation,  et  l'on  ne  distingue  que  les  rameaux  parallèles  et  ondulés, 
voir  fi;/.  11. 


ItE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  195 

De  la  jonction  dos  raincaux  ot  des  lamelles  résultent  des  mailles  (|uadranf;ulaires  allongées. 

Dimensions.  La  largeur  des  rameaux  est  de  0"""  1  à  0"""  15;  celle  des  lamelles  traiisverses, 
de  0"""  05  à  peu  près. 

Fu(2)2J.  et  diffër.  La  densité  du  réseau  et  la  finesse  des  rameaux  différencient  cette;  espèce  de 
toutes  les  autres. 

Gisement  et  local.  Couches  calcaires  intercalaires  de  la  bande  e  2.  Les  spécimens  ont  été 
recueillis  à  Kosel.,  à  Kolednih  et  à  Matinlca. 

?  Dictyonema  duhium.    Pocta. 

PL  7. 

La  colonie  n'est  reiirésentée  que  par  un  fragment  d'empreinte  négative  de  40  """  de  largenr  sur 
48  """  de  liauteur,  (jui,  d'après  les  contours  externes  et  la  convergence  des  rameaux,  doit  appartenir 
à  la  partie  intérieure  de  la  colonie.  Il  n'y  a  de  conservées  que  les  empreintes  des  rameaux  et  des 
lamelles  transverses  qui  constituent  le  réseau  sous  la  forme  de  fines  rainures.  Le  fragment  est,  en 
outre,  usé  par  le  frottement  et  paraît  avoir  été  roulé  dans  l'eau,  de  sorte  qu'il  est  très  difficile  de  se 
faire  une  idée  de  la  vérital)le  structure  de  la  colonie,  par  le  seul  aspect  des  lignes  indistinctes,  pro- 
duites par  l'empreinte  des  rameaux  et  des  lamelles  transverses. 

Dans  les  endroits  où  l'état  de  conservation  est  plus  favorable,  les  rainures  qui  marquent  la 
place  des  rameaux,  montrent  que  ceux-ci  étaient  parallèles  entre  eux,  assez  régulièrement  répartis 
et  un  i>eu  serpentants. 

Les  lamelles  transverses  sont  aussi  indiquées  par  des  rainures  très  fines.  Elles  sont  générale- 
ment très  indistinctes,  ne  s'observent  qu'à  Taide  d'un  grossissement,  et  seulement  en  quelques 
points,  tandis  que  l'on  peut  voir  à  l'œil  nu  les  traces  des  rameaux  longitudinaux. 

Sur  la  fig.  14,  les  lamelles  transverses  sont  trop  fortement  nuirquees,  ce  qui  ne  répond  pas  à  la 
réalité.  Les  mailles  formées  par  la  jonction  des  rameaux  avec  les  lanu^lles  transverses,  ressemblent 
beaucoup  à  celles  du  genre  Fcnestclla. 

Dimensions.  Les  rameaux  ont  une  largeur  d'environ  0"""  15  à  0"""2;  les  lamelles,  ()"""  06 
à  0'""'  1. 

llapp.  et   (h'ffïr.     L'état   défectueux  de   conservation    est   cause   que   cette   espèce   n'a  pu   être 

décrite   d'une   manière   plus   détaillée,    et  que  sa  parenté  avec  d'autres  formes  ne  peut  être  précisée. 

Ce   fait  est  d'autant  plus  regrettable  que  c'est  le  seul  spécimen  du  genre  Dictyonema  i\m  apiiaraisse 
dans  la  faune  seconde. 

aisément  et  local.  Ce  spécimen  a  été  trouvé  dans  une  moitié  de  ces  concrétions  quartzeuses 
que  l'on  trouve  dans  la  bande  dl,  près  de  Fo-seA-. 

Dictyonema  grande.    Barr. 

PI.  6. 

Bigshij.     TJiesaunis  siluricits,  p.  "200. 

Cette  espèce  est  représentée  par  des  fragments  de  grandes  dimensions,  d'après  lesquels  l'on  est 
induit  à  penser  que  les  colonies  étaient  infundiljuliformes.  Le  plus  grand  fragment  atteint  environ 
15""  5  de  largeur  et  à  peu  près  11 '''"  5  de  hauteur. 

25* 


19G  ETUDES  SUK  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

La  structure  du  réseau  n'est  pas  uniforme  sur  toute  la  surface. 

Les  rameaux  sont  ordinairement  droits,  parallèles  entre  eux,  et  assez  épais.  Sur  les  exem- 
plaires qui  paraissent  jeunes,  ainsi  qu'au  bord  supérieur  de  la  colonie,  ces  éléments  montrent  une 
structure  différente.  Sur  les  exemplaires  jeunes,  les  rameaux  sont  plus  minces  et  plus  rapprochés 
les  uns  des  autres  qu'habituellement.     (Voir,  fig.  5,  un  fragment  d'une  colonie  semblable.) 

Sur  les  bords  supérieurs,  les  rameaux  sont  comme  en  ."^igzag,  et  reliés  par  des  lamelles 
transverses  d'une  autre  structure;  ils  portent  des  hydrotheques. 

Les  extrémités  des  rameaux,  munies  d'hydrothèques,  paraissent  indiquées  sur  l'un  de  nos 
spécimens.  Elles  sont  toujours  placées  les  unes  à  côté  des  autres,  mais  sans  être  reliées  à  la 
colonie  elle-même,  de  sorte  que  nous  ne  pouvons  distinguer  si  elles  appartiennent  à  la  coloiùe,  ou 
bien  si  elles  naissent  d'un  (iraptolite. 

La  distribution  des  rameaux  est  telle  que  Ton  im  compte  5  par  5  """'  dans  les  jeunes  spécimens 
épais,  et  3  dans  les  grands  spécimens  adultes.  Ils  sont  formés  par  des  fibres  longitudinales  entre- 
lacées. Leurs  contours  à  la  surface  ne  sont  pas  assez  distincts  pour  que  l'on  puisse  compter  ou 
mesurer  chaque  fibre  isolément. 

Les  lamelles  transverses  sont  généralement  assez  minces;  la  plupart  du  temps,  elles  relient 
obliquement  les  rameaux.  Dans  les  spécimens  adultes,  la  distance  qui  les  sépare  est  relativement 
considérable;  elles  sont  plus  rapprochées  dans  les  jeunes  spécimens.  Dans  les  parties  supérieures 
de  la  colonie,  les  lamelles  s'épaississent  à  un  degré  tel  que  l'on  croirait  que  les  rameaux  passent 
les  uns  dans  les  autres. 

Dimensions.  L'épaisseur  des  rameaux  varie  considérablement.  Elle  atteint  0™"'  75  dans  les 
jeunes  exemplaires,  et  1  '""'  3  à  1  '""'  5  dans  les  spécimens  adultes.  La  largeur  des  lamelles  est 
ordinairement  de  0"""  2  à  ()'"'"  4;  elle  est  égale  à  celle  des  rameaux,  sur  le  l)ord  supérieur  de 
quelques  spécimens. 

lia]]}}-  c^  diff'ér.  Cette  espèce  ressemble  beaucoup  à  Dict.  rctiformis  Hall,  et  il  est  difficile  de 
citer  quelques  caractères  distinctifs,  d'après  les  ligures  peu  claires  de  cette  espèce,  dans  l'excellent 
ouvrage  de  Hall,  Faleontolocjy  of  Netv-Yorh.  La  structure  de  cette  dernière  forme  semble  toutefois 
entièrement  différente,  car,  d'après  les  figures,  ses  rameaux,  plus  minces,  atteignent  rarement  1  """  de 
largeur  et  ne  dépassent  jamais  cette  dimension;  ses  lamelles  transverses  sont  plus  fines,  et  son 
réseau  plus  lâche.  Les  fibres  longitudinales  dont  se  composent  les  rameaux  ont  été  bien  figurées 
par  J.  Hall. 

Nous  avons  déjà  dit  que  Nicholson  a  donné  le  nom  de  ])id.  r/randc  h  une  espèce  qui  ne 
présente  aucune  connexion  avec  celle  que  nous  venons  de  décrire. 

Gisement  et  local.  Les  spécimens  proviennent  des  couches  calcaires  de  la  bande  e2,  de  Kosel, 
de  Karlstein  et  de  Hintcr-Kojiemina. 

Dictyoneraa  graptoUtliorum.    Pocta. 

ri.  9. 

Nous  avons  fondé  cette  espèce  d"après  quelques  petits  fragments  de  colonie,  qui  sont  associés 
avec  des  Graptolites  et  dans  le  même  état  de  conservation.  Les  rameaux  se  présentent,  comme  les 
Graptolites,  sous  la  forme  de  dessins  d'un  éclat  métallique. 

La  forme  extérieure  ne  peut  être  constatée  à  cause  de  l'exiguité  des  fragments;  cependant  il 
est  iirobable  qu'elle  était  eu  entonnoir.    Les  rameaux  sont  minces,  généralement  iiaralleles  entre  eux, 


DE  LA  JJUIIKME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  I97 

et  se   composent   de   3  à  4  fibres  tordues  en  forme  de  conle,   qui  s'entrelacent  légèrement,   de  sorte 
qu'elles   sont   isolées  les  unes  des  autres  sur  une  certaine  étendue.     On  compte  2  rameaux  par  1  """. 

Les  lamelles  transverses,  très  fines,  ne  s'observent  qu'à  l'aide  d'un  grossissement.  Parfois,  elles 
sont  peu  courbées. 

BhncDsious.  La  largeur  des  rameaux  atteint  U"""  2  k  0"""25;  celle  des  lamelles  transverses, 
0"""  0(i  environ. 

Bapp.  et  diffcr.  Nous  venons  de  citer  les  principales  particularités  qui  distinguent  cette  espèce 
de  toutes  les  autres.  Elle  se  rapprocherait  le  plus  de  Dicf.  bohemicum.  En  comparant  les  diagnoses 
de  ces  deux  espèces,  on  reconnaît  facilement  que  Dict.  (iraptolitliorHm  possède  des  rameaux  plus 
minces  et  plus  serrés,  composés  de  fibres  peu  entrelacées. 

G-isemcnt  et  local.     Schistes  à  Graptolites  de  la  bande  el,  Vi/sJcocilJm. 
Un  spécimen  indistinct  provient  des  schistes  noirs  de  la  Colonie  Haidinger. 


Genre  inocnnlis.    Hall. 

PI.  7. 

Ce  genre,  fonde  par  Hall  sur  une  forme  provenant  du  Silurien  de  l'Amérique,  est  peu  connu 
jusqu'à  ce  jour.  J.  Hall,  dans  une  courte  diagnose  générique  que  nous  reproduisons  plus  bas,  émet 
des  doutes  sur  l'indépendance  de  ce  genre.  C'est  pour  ce  motif  qu'il  n'a  pas  attiré  l'attention  des 
savants,  et  Zittel  ne  fait  que  le  citer  avec  doute  et  sans  diagnose,  dans  son  Traité  de  Falcoiifologie. 

Dans  notre  Silurien,  on  a  trouvé  trois  espèces  dont  les  caractères  génériques  s'accordent  tous 
avec  ceux  de  la  forme  typique  Iiioc.  pliimiilo.m.,  Hall.     Nous  allons  en  donner  la  description. 

Comme  on  peut  s'y  attendre,  l'état  de  l'hydrosome  corné  de  ces  fossiles  de  formations  si 
anciennes,  est  très  défectueux,  et  nous  rend  incompréhensibles  beaucoup  de  particularités. 

Nous  exposerons  nos  observations  comme  il  suit  : 

1.  Aperçu  historique. 

2.  Caractères  généraux. 

3.  Description  des  espèces. 

1.    Aperçu  historique.  , 

On  n'a  cité,  jusqu'à  ce  jour,  que  '.)  espèces  de  ce  genre.  La  première,  sur  laquelle  le  genre 
a  été  fondé,  représente  la  forme  typique. 

Nous   pouvons   donc   résumer   succinctement  les  observations  qui  se  rapportent  à  ces  r»  formes. 
1852.     J.  Hall  donne  la  diagnose  générique  comme  suit: 

„Polypier  rameux,  corné,  avec  de  nombreux  rameaux  bifurques;  structure  fibreuse  ou  pennée. 
Le  tissu  de  ce  polypier  ressemble  à  celui  des  Graptolites;  une  croûte  ou  pellicule  noire,  écailleuse, 
est  tout  ce  qui  reste  de  la  substance.  D'après  les  spécimens  examinés,  il  paraît  avoir  grandi  par 
groupes,  avec  un  tronc  arrondi  ou  aplati,  qui  est  dichotomé  vers  le  haut,  et  i)lus  ou  moins  élargi. 
La  structure  est  trop  particulière  pour  être  mal  interprétée  ou  jinur  être  rapportée  à  un  genre 
déjà  établi." 


198  ETUDES  SUR  UES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

1875.  J.  Hall  L't  I!.  P.  Whiteficld  décrivent  l'espèce  Inoc.  hella,  dans  la  Palaeoutology  of  Ohio 
(lu  groupe  (le  Niagara,  p.  122,  PI.  G,  tig.  2.  La  surface  écailleuse  n'est  pas  visible  sur  la  figure,  et 
elle  n'est  jias  mise  en  relief  dans  la  description.  Il  n'est  parlé  ({ue  de  longitudinal  corniçjations  sur 
la  surface,  de  sorte  que  l'on  doute  que  cette  espèce  doive  prendre  place  ici.  Cette  hésitation  aug- 
mente  surtout   en   examinant   la  figure,  qui  ne  représente  pas  même  un  grossissement  de  la  surface. 

1878.  Speucer  décrit,  parmi  plusieurs  formes  nouvelles  de  Cladophores,  l'espèce  Inoc.  prohlc- 
matica  du  groupe  de  Niagara. 

1879.  E.  0.  Ulrich  décrit  l'espèce  Inoc.  arbiiscida,  que  nous  avons  déjà  mentioimée  dans 
l'Aperçu  historique  des  Etats-Unis. 

1884.  Spencer  donne  la  description  de  plusieurs  formes  nouvelles,  provenant  toutes  du  groupe 
de  Niagara.     Ce  sont: 

Inocaulis,  cervicornis,  diffusa.,  phycoidcs,  rannulosa  et   WalJceri. 

1888.  G.  Lindstrom  introduit  dans  la  science,  sous  le  nom  de  Inocaulis  (bellae  Hall  et  Whitef. 
affinis),  une  espèce  provenant  du  groupe  de  Wenlock  de  l'île  Gothland.     (List  fossil  fnima.) 

S.    Caractères  généraux. 

L'hydrosome  forme  des  colonies  fines,  fréquemment  bifurquées,  qui  prennent  la  forme  de  plantes. 
Il  se  compose  de  minces  couches  de  substance  charbonneuse,  et  apparaît  sur  les  schistes  comme  des 
dessins  de  couleur  foncée. 

Il  est  muni,  à  la  partie  inférieure,  d'un  tronc  par  lequel  il  était  fixé,  et  qui  se  divise,  vers 
le  haut,  en  rameaux  très  nombreux.  Cette  division  se  fait  sans  ordre,  et  les  angles  formés  par  les 
nouveaux  rameaux,  sont  toujours  aigus. 

L"é])aisseur  des  rameaux,  ou  plutôt  la  largeur  qui  résulte  de  la  compression  subie  par  l'hydro- 
some pendant  la  fossilisation,  n'oftVe  que  peu  de  variation.  Les  jeunes  rameaux  qui  se  trouvent 
à  la  partie  supérieure  de  la  colonie  ne  sont  pas  beaucoup  plus  étroits  que  le  tronc  principal. 

Les  rameaux  se  terminent  toujours  par  une  jiointe,  et  ce  caractère  nous  permet  de  distinguer 
si  nous  avons  devant  les  yeux  un  rameau  complet  ou  seulement  un  fragment. 

La  surface  des  rameaux  offre  une  structure  i)articulière  et  très  typique,  que  nous  nommons 
structure  écailleuse.  Elle  est  produite  par  de  petites  lamelles  de  largeur  diftérente,  qui  entourent  le 
tronc  comme  des  écailles. 

Ces  lamelles  présentent  deux  grandeurs  et  deux  formes  différentes. 

1.  Elles  sont  très  fines,  écailleuses,  très  serrées.  Entre  ces  sortes  de  lamelles  apparaissent 
encore  d'autres  formations  plus  grandes  dont  nous  reparlons  plus  loin. 

2.  Elles  sont  de  dimensions  plus  grandes,  cylindriques  et  non  plates,  semblables  à  de  petits 
tubes.     Entre  ces  lamelles,  on  n'observe  aucune  autre  formation. 

Toutes  ces  lamelles  se  placent  autour  de  l'axe  imaginaire  du  milieu  du  rameau,  et  se  dirigent 
obliquement  vers  le  haut  et  l'extérieur. 

Par  suite  de  la  compression  de  l'hydrosome,  les  lamelles  qui  se  trouvent  sur  la  face  visible  des 
rameaux,  sont  pressées  contre  le  tronc  ;  leurs  contours  ne  sont  pas  distincts,  et  elles  ne  sont  indi- 
quées que  par  de  courts  sillons  longitudinaux.  El.es  forment  une  saillie  et  des  contours  dentelés 
de  chaque  C("ité  du  tronc. 

Entre  les  petites  lamelles  écailleuses  apparaiss(!nt  des  formations  plus  grandes,  comme  de 
petites   extensions   spiniformes,   qui   saillent   sur   le    rameau  avec  leur  pointe  recourbée.     Elles  ne  se 


DE  LA  lîOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  ]()9 

distinguent   pas   bien   dus    ItmR'llus,    sur  les  spécinieus  jeunes  et  mal  eonservés.     L'on  voit  seulement 
leur  extrémité  libre  émerger  des  contours  des  rameaux. 

Dans  les  rameaux  plus  âgés,  (jui  se  trouvent  au  bas  de  la  colonie,  ces  extensions  spiniformes 
sont  bien  séparées,  et  leur  partie  inférieure  est  beaucoup  iilus  large  et  jilus  arrondie. 

Les  extensions  sont  placées  de  chaque  côté  en  rangées  alternantes.  Elles  sont  aplaties  par  la 
compression;  mais  on  peut  supposer  qu'à  Forigine,  elles  étaient  sacciformes.  D'après  l'état  de  con- 
servation, il  est  très  difficile  de  leur  attribuer  telle  ou  telle  fonction.  Si  nous  partons  de  l'hypo- 
thèse assez  fondée  que  l'aspect  général  de  ce  genre  le  rapproche  des  Campamdariae,  nous  pouvons 
alors  comparer  ces  formations  aux  capsules  chitineuses  dans  lesquelles  se  trouvent  les  zo'i'des  de  ces 
animaux. 

Il  en  est  tout  autrement  pour  la  seconde  variété  de  lamelles.  Celles-ci  sont  développées  en 
forme  de  tubes  tins  et  ne  possèdent  aucune  autre  formation.  On  ne  peut  dire  avec  certitude  si  ces 
tubes  servaient  de  demeures  aux  animaux.  Toutefois  il  ne  faut  pas  oublier  que  les  lamelles  de  ces 
branches  sont  semblables  les  unes  aux  autres,  et,  par  conséquent,  n'offrent  pas  deux  formes  diffé- 
rentes, comme  on  pourrait  le  supposer,  si  Ton  voulait  les  considérer  comme  des  loges  ayant  renfermé 
des  animaux. 

Nos  trois  espèces  apparaissent  dans  la  bande  e2.  Outre  les  localités  citées  dans  la  descrip- 
tion, nous  mentionnerons  encore  Dlouhd  Hora,  Slivoicfs,  Lodcnitz,  Hinter-Kojianina,  où  se  trouvent 
des  fragments  de  ce  genre,  qui  n'ont  pu  être  sîirement  déterminés. 

Les  spécimens  de  l'Amérique  proviennent  du  groupe  de  Niagara,  c'est-à-dire  également  du 
Silurien  supérieur. 

Inocaulis  aculeata.    Pocta. 
PI.  7. 

Hydrosome  fréquemment  ramitie,  et  ressemblant  à  une  idante.  Il  parait  avoir  été  fixé,  à  sa 
partie  inférieure,  par  un  tronc  unique.  Les  rameaux,  faiblement  courbés,  se  bifurquent  souvent  et 
à  angle  aigu.     Ils  consistent  en  une  substance  charbonneuse,  écailleuse  à  la  surface. 

Cette  structure  est  foi-mée  par  les  extensions  spiniformes,  qui  se  placent  autour  du  tronc, 
saillent  de  chaque  côté  sur  les  spécimens  comprimés,  et  se  recourbent  un  peu  à  leur  extrémité  libre. 
En  quelques  endroits,  l'on  voit  que  ces  extensions  sont  des  tubes  tins  rangés  autour  de  l'axe  imagi- 
naire du  rameau.  Les  lamelles  de  la  surface  visible  sont  aplaties  contre  le  rameau,  et  leurs  con- 
tours seuls  apparaissent  sous  la  forme  de  stries  longitudinales. 

Il  n'est  pas  facile,  vu  l'état  défectueux  du  fossile,  d'expliquer  le  rôle  que  jouaient  ces  exten- 
sions. La  délicatesse  peu  commune  et  le  grand  nombre  de  ces  tubes  rendent  inadmissible  l'hypo- 
thèse que  nous  sommes  eu  présence  d'hydrothèques. 

Dimensions.  Les  spécimens  n'étant  représentés  que  par  des  fragments,  les  rameaux  sont  incom- 
plets. Nous  n'avons  donc  pu  mesurer  que  leur  largeur  ;  elle  atteint  1  ""'.  Les  lamelles  latérales 
saillantes  ont  jusqu'à  O""  ,5  de  longueur. 

Gisement  et  local,     lîande  o2.     Scellée,  Hinter-Kopanina  et  Kozcl. 


200  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

Inocaulis  attrita.    Pocta. 
PI.  7. 

Hydrosome  très  fin,  ramifie  en  forme  de  plante,  à  rameaux  très  noniljreiix,  et  paraissant  avoir 
été  fixé  par  un  tronc  unique.  La  niasse  de  l'hydrosome  est  charl)onneuse  et  mal  conservée.  Les 
rameaux  forment  des  angles  aigus. 

Comme  dans  l'espèce  Inoc.  aculcata^  les  rameaux  sont  composés  de  petites  lamelles  qui  les 
entourent,  sans  saillir  librement  et  ne  montrent,  par  suite  de  la  déformation  produite  par  la  com- 
pression, que  des  contours  dentelés. 

Entre  ces  lamelles  fines,  qui  ne  sont  généralement  indiquées,  sur  la  surface  des  rameaux,  que 
par  des  stries  longitudinales,  on  remarque,  à  des  distances  inégales,  des  extensions  plus  longues, 
saillantes,  striées  longitudinalement  et  offrant  ainsi  un  aspect  écailleux.  L'on  pourrait  peut-être 
comparer  ces  extensions  aux  hydrotlièques. 

Dimensions.  La  largeur  des  rameaux  est  de  0'""' 3  à  O^^ô.  Les  petites  lamelles  ne  sont 
pas  mesurables,  parce  qu'elles  ne  possèdent  pas  de  contours  précis.  Les  extensions  atteignent 
de  0"*"'  1  à  0"""  ."). 

Bapjo.  et  différ.  Cette  espèce  offre  quelque  analogie  avec  Inoc.  aculeata,  mais  celle-ci  s'en 
distingue  par  des  lamelles  plus  longues  et  l'absence  complète  d'extensions. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  LIstic. 

Inocaulis  dumetosa.    Pocta. 
PI.  7. 

Hydrosome  à  nombreuses  ramifications,  et  semblable  à  une  plante.  Les  rameaux  sont  droits 
ou  courbés,  d'une  largeur  assez  uniforme  sur  toute  leur  longueur;  ils  portent  beaucoup  de  rameaux 
secondaires,  qui  forment  des  angles  de  grandeur  différente.  La  masse  de  l'hydrosome  est  noire, 
charbonneuse,  et  se  détache  facilement.  La  surface  des  rameaux  est  écailleuse  et  porte,  de  chaque 
côté,  des  extensions  spiniformes.  La  structure  de  la  surface  diffère  suivant  l'état  de  conservation  et 
probablement  suivant  l'âge  des  rameaux.  Les  extrémités  des  rameaux,  c'est-à-dire  les  parties  plus 
jeunes  de  l'hydrosome,  ont  la  surface  couverte  de  stries  longitudinales,  serrées,  qui  donnent  aux 
rameaux  un  aspect  écailleux.  De  ces  écailles  partent  latéralement  des  extensions  spiniformes, 
obliques,  un  peu  recourbées  en  haut,  qui  ressemblent  assez  aux  grains  enveloppés  de  balles,  dans  les 
épis.  Leurs  contours  ne  sont  pas  très  distincts.  Toutefois,  l'on  peut  voir,  qu'elles  sont  fixées  au 
rameau  par  une  extrémité  ronde  et  plus  épaisse.  Les  épines  écailleuses  sont  placées  en  rangées 
alternantes,  régulières.  Au  bout  des  rameaux,  elles  sont  plus  rapprochées,  et  l'on  observe  la 
naissance  de  nouvelles  épines,  (|ui  partent  alors  du  milieu  du  rameau.  Elles  sont  comparables  aux 
hydrotlièques  de  Campanularia. 

La  surface  des  branches  i)lus  anciennes,  qui  se  trouvent  à  la  partie  inférieure  de  l'hydrosome, 
est  assez  lisse  et  seulement  ornec  de  fines  stries  longitudinales,  de  sorte  que  l'aspect  écailleux  n'est 
plus  si  remarquable.  D'autant  plus  distinctes  sont  les  extensions  spiniformes  latérales  qui.  fixées  au 
rameau  par  une  base  arrondie,  large,  forment  une  saillie  recourbée,  et  se  placent  également  en  rangées 
alternantes,  régulières.  Leur  base  est  très  facile  à  distinguer  de  la  surface.  Elles  sont  elles-mêmes 
couvertes  de  stries  longitudinales  et  conservent  ainsi  l'apparence  écailleuse. 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPECES.  201 

Dimensions.  Comme  les  rameaux  ne  sont  pas  représentés  dans  toute  leur  longueur  sur  le 
fragment  figuré,  nous  ne  pouvons  donner  (jue  leur  largeur,  qui  est  de  0"""  7  environ.  La  longueur 
des  extensions  spinifurmes  est  de  0"""  5  à  0*""'  8. 

Ra2)p.  et  diff'ér.  Par  les  extensions  spiniformes  bien  marquées,  cette  espèce  se  distingue  des 
deux  autres  formes  de  notre  bassin  et  de  toutes  celles  connues  jusqu'à  présent. 

GisemoH  et  Joeal.     Le  spécimen  a  été  trouvé  dans  la  bande  e2,  à  Lodenitz. 


Genre  PtUogrnplus,    Hall. 

PI.  1—2— G. 

Parmi  les  fossiles  du  groupe  des  Hydrozoaires,  qui  ont  été  recueillis  dans  notre  bassin  Silurien, 
il  s"est  trouvé  quelques  colonies  filiformes,  typiques  et  assez  régulières,  qui,  par  la  structure  de 
leurs  rameaux,  prennent  place  dans  la  famille  des  Cladophores.  Nous  voyons,  sur  les  spécimens,  que 
les  rameaux  se  composent  des  mêmes  fibres,  tordues  en  cordes,  dont  nous  avons  fait  mention  en 
traitant  des  généralités  de  cette  famille,  et  qui  apparaissent  si  distinctement,  surtout  chez  le  genre 
IJesmograptus. 

Pour  bien  comprendre  le  genre  FtiJoijraptus,  il  est  important  de  constater  que  son  affinité  avec 
les  Cladophores  est  prouvée  par  cette  structure  cordelée. 

La  genre  Ptilogmptus  a  été  fondé  par  J.  Hall.  La  diagnose  est  la  suivante  :  ,,Fronde  dendroïde 
avec  racines  ('?j,  simple  ou  rameuse.  Rameaux  et  petites  branches,  pennés  ;  les  pinnules  alternent 
sur  les  côtés  opposés  des  rameaux.  Cellules,  d'un  seul  côté  seulement.  Rameaux  cylindriques  ou 
aplatis.  Substance  cornée,  paraissant  lisse  à  l'extérieur,  ou  bien  ridée  par  la  compression  ou  pen- 
dant la  fossilisation." 

Eu  prenant  pour  base  cette  diagnose,  ainsi  que  la  structure  visible  sur  nos  espèces,  nous 
pouvons  rassembler  les  caractères  du  genre,  de  la  manière  suivante: 

Hydrosome  dendroïde,  déployé  sur  un  plan  unique.  Ses  rameaux  se  divisent  plusieurs  fois 
La  fronde  entière  paraît  issue  d'un  tronc  unique  et  par  division.  Ou  ne  saurait  dire  si  ce  tronc 
a  été  fixe  sur  le  fond  de  la  mer  par  des  racines,  car  les  spécimens  connus  jusqu'ici  ne  sont  pas 
assez  bien  conservés  à  leur  partie  inférieure. 

Les  rameaux  issus  par  division  portent,  de  chaciue  côté,  des  rameaux  secondaires,  disposés 
assez  régulièrement.  Ceux-ci  partent  latéralement  des  rameaux  primaires,  et  sont,  soit  opposés,  soit 
alternes.  L'arrangement  régulier  provient  principalement  de  ce  (lue  tous  les  rameaux  secondaires 
forment  avec  le  rameau  dont  ils  partent,  un  angle  de  45",  et  qu'ils  sont,  en  outre,  parallèles  entre 
eux  dans  toute  leur  étendue.     Il  en  résulte  la  forme  que  l'on  désigne  par  le  terme  de  pennée. 

Chez  l'une  de  nos  espèces,  FtH.  (jhmeratus,  PL  G,  les  rameaux  secondaires  se  raccourcissent 
régulièrement  à  mesure  que  l'on  remonte  vers  l'extrémité  supérieure  du  rameau  primaire,  et  le  tout 
gagne  ainsi  en  régularité.  L'on  observe  une  disposition  semblable  dans  les  formes  qui  proviennent 
des  contrées  étrangères. 

Une  autre  espèce  du  Silurien  de  la  Bohême,  Ftil.  mmule,  PI.  2,  ne  montre  pas  ce  raccourcisse- 
ment régulier  des  rameaux  secondaires. 

Les  rameaux  primaires  et  secondaires  sont  de  largeur  presque  égale.  Seuls,  les  troncs  inférieurs 
s'élargissent  d'une  manière  bien  plus  considérable.  Les  rameaux  secondaires  sont  à  peu  près  sem- 
blables entre  eux  dans  chacune  des  espèces. 

26 


202 


ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 


Leur  hirgeur  attoiiit  : 

dans  Ptilug.  (jlomeraUis 0"'"  14. 

ramale 0'""'  25. 

„      V    ,,       aiiavis O"""  11. 

Tous  les  rameaux  primaires  et  secondaires  ont  une  structure  analogue,  qui  se  compose  de 
libres  longitudinales,  entrelacées.  Tantôt,  la  torsion  des  fibres  est  plus  forte  ;  dans  ce  cas,  chacune 
d'elles  n'apparaît  que  sur  une  petite  étendue  à  la  surface,  pour  rentrer  au-dessous  d'une  autre 
fibre  voisine,  Ptil.  ylomemins,  PI.  6;  tantôt,  les  fibres  sont  faiblement  tordues,  alors  elles  courent 
parallèles  entre  elles,  Ptil.  ramale,  PI.  2.  Dans  ce  deuxième  mode,  les  fibres,  en  se  tordant  sur  les 
rameaux  secondaires,  portent  des  étranglements. 

Le  nombre  des  fibres  qui  constituent  les  rameaux  est  très  réduit  dans  ce  genre,  car  on  ne 
peut  guère  en  observer  que  2  à  3  à  côté  les  unes  des  autres,  sur  la  surface  de  nos  deux  espèces 
déjà  citées,  savoir:  Ptil.  glomcratus  et  ?-amale. 

Telle  est  la  conformation  de  la  face  visible;  quant  à  l'autre,  aucun  de  nos  spécimens  ne  la 
montrant,  nous  ne  pouvons  en  faire  la  description.  Hall  dit  que  cette  surface  porte  des  cellules  dont 
la  distribution  est  peu  distincte  sur  les  fossiles.  Dans  sa  publication,  Graptol.  Québec  yr.  Canada, 
il  expose,  fig.  8,  PI.  21,  des  cellules  ovales,  schématiques,  placées  sur  une  rangée  au  milieu  des 
rameaux,  tandis  que  les  troncs  principaux  en  sont  dépourvus. 

Nos  matériaux  nous  ont  fourni  3  formes,  dont  deux,  Ptil.  c/lomeratus  et  ramale,  sont  des 
représentants  typiques  du  genre.  Nous  leur  en  avons  associé  une  troisième,  P.  suavis,  mais  avec 
doute,  parce  qu'elle  n'est  représentée  que  par  des  fragments  imparfaitement  conservés,  qui  montrent 
seulement  une  empreinte  négative. 

Ce  genre  oftVe  un  vif  intérêt  au  point  de  vue  de  sa  distribution  géologique,  qui  paraît  se 
restreindre  à  l'étage  D.  Beaucoup  d'indications  anciennes  du  genre  Dictyonema  de  cet  étage 
s'expliquent  par  la  détermination  inexacte  de  fragments  appartenant  au  genre  Ptilograptus. 

Nos  3  espèces  sont  ainsi  réparties: 

Ptil.  f/lomeratits bande  d  3. 

„     ramale „       <1 3. 

„     ':". suavis „       d  1 — d3. 

On  compte,  dans  les  contrées  étrangères,  8  espèces  de  Ptilograptus.  Nous  les  exposons  dans 
le  tableau  suivant. 


hlspooos 

Citation 

Faunes 
silurien- 
nes 

Localité  et  observations 

acutus    

an""li('iis 

illopkiiison,  Quart.  .Journ.  pool.  Soc.i 
l           vol.  XXXI,  n.  37,  tig.  1           ( 
fHopkiusou,    Aiin.   Mag.  Nat.  liist.,i 
l              4  ser.,  vol.  1,  p.  240              ( 
/  Hopkiiison,  Quart.  Journ.,  vol .  XXXI,  > 
\                     PL  36,  fig.  2                     » 
Hopkinson,  Geol.  Mag.  1873,  p.  520 
Sppuccr,  fan.  Kat.,  vol.  TIII,  p.  232 
!  Hall,   Queb.  grapt.,   p.  140,  PI.  21 

ilîopkinson,  Quart.  .Tourn.  geol.  Soci 
,1           vol.  XXXI,  PI.  36,  tig.  1           / 

j  Hall,   Queb.  grapt.,  p.  140,    PI.  l'I 

1 

11 
HI 
II 

m 
m 

H 

II 

H 

Angleterre. 
Angleterre. 

Angleterre. 

plcfraiis      

Angleterre. 

foliaceus 

(ipinifzianus 

Canada,  Niagara  group. 
Canada,  Québec  group. 

Angleterre. 

phimulosus 

Canada,  Québec  group. 

DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  203 

Ptilograptus  glomeratus.    Pocta. 
PI.  G. 

Hydrosoine  formant  uu  dessiu  très  tin,  deiulroïïle  et  divisé  en  quelques  rameaux  primaires  qui 
portent  des  ranunrux  secondaires,  pennés  et  disposés  régulièrement.  A  l'extrémité  inférieure,  la 
colonie  semble  avoir  été  fixée  par  un  tronc  unique.  En  haut,  les  rameaux  primaires  sont  simple- 
ment arrondis,  en  général  un  peu  courbés,  et  se  divisent  plusieurs  fois  dichotomiquement.  Ils  por- 
tent, de  chaque  côté  et  dans  le  même  plan,  des  rameaux  secondaires,  parallèles  entre  eux  et  formant 
avec  les  rameaux  primaires  un  angle  d'envii'on  45".  Ces  rameaux  secondaires  sont  longs  à  la  partie 
inférieure  des  rameaux  primaires,  mais  cette  longueur  diminue  à  mesure  que  l'on  remonte  vers 
l'extrémité  supérieure  de  ces  derniers. 

La  substance  de  la  colonie  est  charbonneuse,  c'est  pourquoi  ou  la  distingue  peu  sur  les 
schistes  noirs. 

Tous  les  rameaux,  aussi  bien  les  primaires  que  les  secondaires  finement  pennés,  se  composent 
de  fibres  longitudinales,  qui  s'entrelacent  et  se  contournent  régulièrement.  Sous  ce  rapport,  la  struc- 
ture des  rameaux  ressemble  à  celle  que  nous  avons  étudiée  sur  nos  exemplaires  du  genre  Desmo- 
(jmptus.  L'épaisseur  des  fibres  est  telle  (jne  l'on  en  observe  2  à  3  sur  la  surface.  Quand  plusieurs 
d'entre  elles  sont  visibles,  quelques-unes  sont  représentées  sur  une  courte  étendue.  Leur  torsion 
n'est  pas  considérable,  de  sorte  qu'elles  s'aperçoivent  à  la  surface  sur  un  espace  assez  long. 

BimensioHS.     Largeur  des  rameaux,  0"""  14. 

Bapp.  et  d/ff'rr.  Cette  espèce  offre  beaucoup  d'intérêt  à  cause  de  la  structure  fibreuse  de  ses 
rameaux.  Elle  indique  par  là  sa  parenté  avec  les  Cladophores  et  particulièrement  avec  le  genre 
JJfsinograptus,  l'un  des  meilleurs  représentants  de  ce  groupe. 

Gisement  et  local.  Les  2  spécimens  de  cette  forme  ont  été  trouvés  dans  la  bande  locale  d  3 
de  Truhin. 

Ptilograptus  ramale.    Pocta. 
PI.  2. 

Hydrosome  dendroïde,  semblable  au  rameau  d'un  conifère,  étalé  dans  un  même  plan,  se  divisant 
dichotomiquement.  Les  rameaux  secondaires  sont  réguliers  et  pennés.  Ils  alternent  de  chaque  côté 
du  rameau  primaire  avec  lequel  ils  forment  uu  angle  de  45"  environ,  et  sont  parallèles  entre  eux. 
Dans  le  cours  de  leur  longueur,  nous  découvrons  des  différences  qui  n'ont  aucun  rapport  avec  leur 
disposition  sur  le  rameau  primaire.  Souvent  quelques-uns  sont  plus  courts  à  la  partie  inférieure  du 
rameau  primaire  qu'à  sa  partie  supérieure.  Le  raccourcissement  successif  des  rameaux  secondaires, 
vers  le  haut,  n'est  pas  ici  aussi  régulier  que  dans  l'espèce  l'til.  glomeratus. 

Les  rameaux  primaires  et  secondaires  sont  formés  de  fibres  longitudinales,  peu  tordues,  presque 
parallèles  entre  elles  et  s'apercevant  dans  toute  leur  étendue  sur  la  surface  du  rameau.  On  en 
distingue,  en  général,  deux  sur  la  surface,  et  parfois  l'on  voit  encore  un  fragment  d"une  troisième 
fibre  aux  points  de  bifurcation. 

Les  rameaux  secondaires  montrent,  à  des  intervalles  égaux,  de  légers  étranglements  produits 
par  la  torsion  des  fibres. 

L'état  de  conservation  est  ici  très  intéressant  à  étudier.  L'hydrosome  ap(>araît  sous  forme  de 
substance   charbonneuse,   noire  ;   il   n'est   souvent   indiqué   que   par   des    empreintes   négatives.     Tout 

26* 


204  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

autour,   se   trouve    uue  teinte  jaune  liruu  de  schiste  noir,    qui  a  peut-être  été  formée  par  les  parties 
molles  de  la  colonie. 

Dimensions.     Les  rameaux  ont  à  peu  près  0"""  25  de  largeur. 

lîapp.  et  diffcr.  Cette  espèce  se  distingue  également  par  sa  structure  fibreuse.  Elle  diffère 
de  Ptil.  ijlmneratiis  par  un  nombre  plus  réduit  de  fibres,  par  la  largeur  plus  considérable  des  rameaux 
et  par  la  conformation  plus  irréguliere  des  rameaux  secondaires. 

Gisement  et  local.     Bande  d3,    Vinice. 

?  Ptilograptus  suavis.    Pocta. 
PI.  1. 

Hydrosome  dendroïde,  formant  un  dessin  très  fin,  composé  d'un  rameau  primaire,  qui  iinraît 
s'épaissir  en  un  tronc  à  sa  partie  inférieure  et  qui  porte  des  rameaux  latéraux. 

La  disposition  pennée  des  rameaux  secondaires  n'est  pas  régulière.  Sur  l'un  de  nos  spécimens, 
ils  sont  inégaux  entre  eux  et  plus  distants. 

Cette  espèce  se  présente  principalement  sous  forme  d'empreintes  négatives,  dans  lesquelles  la 
substance  de  la  colonie  a  été  détruite.  On  ne  peut  donc  rien  dire  de  la  structure  des  rameaux. 
Cependant  nous  avons  remarqué  la  particularité  suivante:  c'est  que  les  deux  surfaces  des  petites 
tiges  étalées  sur  un  plan,  ne  sont  pas  semblables.  D'après  l'empreinte,  l'une  paraît  lisse,  sans 
orifices  ;  la  seconde  porte,  de  distance  en  distance,  de  petits  orifices  ronds,  indiqués  par  des  fossettes 
sur  l'empreinte.  Ces  orifices,  dont  le  diamètre  atteint  O»""'  11,  sont  toujours  à  une  fiexion  des 
rameaux,  de  sorte  que  l'on  pourrait  croire  que  ces  rameaux  étaient  formés  par  des  tubes  disposés 
en  rangées  et  débouchant  sur  un  seul  côté. 

Dimensions.     Largeur  des  rameaux,  0"""  11. 

Bai^l).  et  diffcr.  La  détermination  de  ces  fragments  est  difficile  à  cause  de  la  conformation 
extraordinaire  des  empreintes.  La  forme  extérieure  ressemble  à  celle  que  l'on  observe  dans  les 
autres  espèces  de  ce  genre.  Les  fossettes  des  empreintes  négatives,  qvn  paraissent  représenter  des 
orifices,  rappellent  la  conformation  que  l'on  remarque  chez  le  polypier  AuJopora.  C'est  pour  ces 
motifs  que  nous  donnons  cette  détermination  provisoire. 

Gisement  et  local.  Cette  forme  apparaît  dans  2  horizons  du  Silurien  inférieur.  Elle  a  été 
trouvée  dans  un  nodule  siliceux  de  la  bande  dl,  à  Voselc,  et  dans  les  schistes  noirs  de  la  bande 
d3,  à    Tnibin. 

Genre   Rodonogt^ttjtlus*    Pocta. 

PI.  5. 

Sphaerococcites.,  Gœppert  (partim.). 

Parmi  les  fossiles  du  Silurien  de  la  Bohême,  il  en  est  quelques-uns  qui  se  distinguent  telle- 
ment par  leur  fornu>  tyi)i(iuc,  qu'on  les  reconnaît  facilement  ta  première  vue.  Nous  voulons  parler 
de  ces  empreintes  rejjreseutecs  .sur  la  PL  5  et  composées  d'une  substance  noire,  charbonneuse,  qui 
apparaît  sous  la  forme  de  disques  étoiles. 


DE  LA  130HÉME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  205 

Ces  fussiles.  mal  conservés,  ne  pennettont  guère  une  étude  aiiiirefondie,  de  sorte  qu'il  u"est  pas 
facile  de  detiuir  leur  nature.  Eu  les  e.xaniinaut  superficiellement,  ou  serait  teuté  de  les  prendre  pour 
des  empreintes  de  plantes.  On  tnuive  même,  dans  des  ouvrages  anciens,  des  empreintes  semblables, 
qui  ont  été  prises  pour  des  algues  fossiles  et  décrites  sous  des  noms  différents.  Dans  l'Apen^u 
historique  sur  les  Cladophores  de  la  Bohême,  nous  avons  déjà  mentionné  la  description,  avec  figure, 
que  G(eppert  a  faite  de  l'espèce  Sphaerococcites  Schari/anus.  Cette  espèce  renferme  plusieurs  formes 
qui  servent  de  liase  i)Our  fonder  un  genre  nouveau. 

Malgré  l'état  très  défectueux  de  la  structure  des  rameaux,  il  nous  semble  que  ces  fossiles  se 
laissent  plutôt  comparer  à  des  C'iaddjihiires  qu";i  des  plantes. 

Nous  allons  tracer  les  principaux  caractères  génériques,  et,  en  faisant  la  description  de  notre 
espèce  unique,  nous  nous  arrêterons  sur  les  particularités  qui  nous  ont  induit  à  considérer  les  fossiles 
représentés  par  ces  empreintes  comme  des  formes  parentes  des  ("ladophores. 

A  l'extérieur,  l'iiydrosome  est  calathiforme  ou  infundiliuliforme.  L'extrémité  inférieure,  par 
laquelle  la  colonie  entière  a  dii  être  fixée,  est  de  forme  variable.  Chez  les  jeunes  spécimens,  PI.  5, 
fig.  5,  cette  extrémité  va  en  s'aiguisant  simplement,  tandis  que,  dans  les  spécimens  adultes,  elle 
semble  s'allonger  en  une  tige  longue,  indépendante  et  terminée  par  une  pointe  acérée,  fig.  6. 

Il  est  difficile  de  dire  si  ce  prolongement  en  forme  de  tronc  représente  l'extrémité  inférieure 
de  toutes  les  colonies,  parce  que  plusieurs  spécimens  comprimés  latéralement  en  sont  dépourvus. 
Sur  la  PI.  5  se  trouvent  figurés  deux  spécimens,  fig.  10.  Eu  examinant  de  près  la  partie  inférieure 
des  colonies,  on  constate  que  les  contours  ne  sont  pas  définis,  ce  qui  signifierait  que  le  tronc 
basai  a  été  rompu.  Cette  particularité  des  contours  s'observe  assez  bien  sur  la  fig.  10,  où  ces  deux 
colonies  sont  représentées. 

Du  tronc  partent  de  nombreux  rameaux  dont  l'ensemble  représente  la  surface  d"un  cône,  et 
qui  forment  ainsi  l'entonnoir  de  la  colonie. 

Les  rameaux  paraissent  rayonner  d'un  centre  commun,  (jui  n"est  pas  assez  bien  conservé  pour 
que  nous  puissions  donner  une  description  détaillée  de  sa  confornuifion.  On  ne  saurait  dire  si  ce 
point  commun  est  une  plaque  discoïde  indépendante  d'où  partent  les  rameaux,  ou  bien  si  cette  plaque 
a  été  produite  par  la  compression  des  rameaux  rapprochés  les  uns  des  autres.  Cette  dernière 
interprétation  semble  la  plus  vraisemblable,  car,  sur  les  exemplaires  les  mieux  conservés,  le  disque 
central  n'a  pas  de  contours  définis. 

Les  rameaux  sont  onduleux,  pointus  à  leur  extrémité  et  ordinairement  divisés  dichotomiquement. 
Cette  division  se  fait  parfois  vers  le  milieu  de  la  hauteur  du  rameau,  mais  plus  souvent  à  l'extrémité. 
Il  en  résulte  pour  la  colonie  une  forme  particulière.  Les  rameaux,  comme  la  colonie  entière,  se 
cnnqiosent,  dans  les  fossiles,  d'une  couche  très  mince  de  substance  charbonneuse,  qui,  sur 
(luelques  exemplaires  exceptionnellement  bien  conservés,  montre  çà  et  là  une  structure,  dont  l'aspect 
nous  a  induit  à  ranger  ces  empreintes  dans  les  Dendroïdes.  On  voit,  à  l'aide  d'un  grossissement, 
que  les  rameaux  consistent  en  un  tissu  de  fibres  longues  et  entrelacées.  Cette  structure  ressemble 
donc  tout  à  fait  à  celle  que  nous  avons  vue  dans  le  genre  Dcsmof/rcqjtus,  et  que  nous  avons  décrite 
avec  détails. 

L'état  défectueux  de  conservation  ne  permet  de  constater  ni  le  nombre  des  fibres,  ni  leur 
épaisseur. 

La  largeur  des  rameaux  est  variable.  Les  plus  épais  se  divisent  dichotomiquement,  tandis  que 
les  plus  étroits,  qui  sont  placés  entre  les  premiers,  ne  sont  pas  bifuniués.  De  plus,  les  rameaux  étroits 
sont   toujours   plus   courts  et  finissent  en  une  fine  pointe,   sans  avoir  atteint  la  périphérie  du  disque. 


20G  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

MiilluHircuseiueut  il  uoiis  est  impossible  d'expliquei-  ces  deux  particularités  et  d'indiquer  la 
cause  de  la  diftéreuce   qui  existe  entre  les  rameaux  longs  et  larges  et  les  rameaux  courts  et  étroits. 

Ces  empreintes,  très  typiques  et  facilement  reconnaissables,  proviennent  uniquement  des  schistes 
calcaires  de  la  bande  e2,  Lodenits,  où  elles  ne  sont  pas  rares. 

Rodonograiitus  asteriscus.    Pocta. 
PI.  5. 

Spliaerococcites  Scharyanus  Giipp.  (pars).     Flora  cl.  silur.  dcvon.  d-  Kohleiiform. 

Cette  espèce  est  la  seule  qui  présente  les  principaux  caractères  génériques  que  nous  avons 
indiqués  plus  haut.  Pour  ce  motif,  nous  n'ajouterons,  atin  de  ne  pas  répéter  ce  que  nous  avons  dit, 
que  quelques  observations  concernant  l'état  de  conservation,  qui  se  présente  comme  suit: 

1.  Les  exemplaires  ont  subi  une  compression  latérale,  voir  iig.  5 — 6 — 10.  Dans  cet  état  de 
conservation,  l'on  voit  l'extrémité  inférieure,  qui  finit  en  pointe  ou  s'allonge  en  forme  de  tige. 

2.  La  compression  a  eu  lieu  de  haut  en  bas.  Dans  ce  cas,  la  colonie  entière  offre  la  forme 
d'un  disque  étoile,  fig.  9  et  11.  L'extrémité  inférieure  est  cachée,  mais  l'on  peut  mieux  observer  la 
partie  centrale  d'où  rayonnent  les  rameaux. 

3.  Le  spécimen  a  subi  une  compression  en  partie  de  côté,  en  partie  de  haut  en  bas.  Il  en 
résulte  un  état  de  conservation  qui  tient  le  milieu  entre  les  deux  que  nous  venons  de  citer,  fig.  7 — S. 
Dans  ces  colonies,  les  rameaux  sont  en  général  un  peu  courbés  ;  une  moitié  de  la  colonie  est 
entièrement  conservée,  tandis  que  l'autre  n'est  visible  que  partiellement.  Il  existe  ici  diti'erents 
degrés  :  dans  quelques-uns,  la  pression  a  plus  été  exercée  d'en  haut,  de  sorte  que  la  colonie  se 
rapproche  beaucoup  d'un  disque  étoile,  fig.  8  ;  dans  d'autres,  la  pression  a  eu  lieu  plus  latéralement, 
fig.  7,  et  la  colonie  se  rapproche  du  premier  état  de  conservation  exposé  plus  haut.  Dans  ces  sortes 
d'empreintes,  l'on  ne  remarque  bien  ni  l'extrémité  inférieure  ni  le  centre. 

Eajjp.  et  différ.  Nous  ne  connaissons,  même  parmi  les  empreintes  d'algues  qui  ont  été  décrites 
et  figurées,  aucune  forme  que  l'on  puisse  comparer  à  cette  espèce. 

Gisement  et  local.  Ces  empreintes  se  rencontrent  assez  conununement  dans  la  bande  e2, 
à  Lodenitz. 

Genre  ^ielechoclnfiin.    Pocta. 

PI.  3. 

Nous  nous  voyons  dans  la  nécessité  de  fonder  un  genre  nouveau  pour  (]uelques  formes  que 
nous  ne  pouvons  ranger  dans  aucun  genre  existant  jusqu'à  ce  jour. 

Nous  regrettons  d'autant  plus  d'introduire  ce  genre  dans  la  science,  que  les  spécimens  sur 
lesquels  il  est  établi,  sont  très  défectueux. 

Cette  forme  nouvelle  nous  semble  avoir,  par  son  aspect  extérieur,  une  certaine  analogie  avec 
le  genre  Inocaidis. 

Nous  exposerons  ici  les  caractères  génériques  les  plus  importants,  autant  ()ui'  nous  le  permet 
le  mauvais  état  de  conservation  des  spécimens. 

L'iiydrosome  est  dendroïde,  divisé  en  rameaux  très  fins.  Il  est  fixé  par  une  tige  unique, 
épaisse,    qui   s'étend   depuis   le   bas  jusqu'à  l'extrémité  supérieure  de  riiydrosome,   en  se  distinguant 


DE  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  207 

clairement,  des  autres  rameaux  plus  étroits,  ou  bien  il  se  \)erd  complètement  dans  la  ramification,  en 
se  divisant  eu  tins  rameaux  secondaires.  Ceux-ci  montrent  des  traces  très  faibles  d'une  structure,  qui 
consiste  en  stries  longitudinales  toi'dues,  et  qui  rappellerait  un  peu  le  genre  Desmograptus.  Les 
fins  rameaux  secondaires  sont  partout  égaux,  de  sorte  que  nous  ne  trouvons  nulle  part  de  cellules 
plus  grandes  qui  pourraient  renfermer  des  zooïdes. 

La  bifurcation  des  rameaux  se  fait  de  deux  manières  dift'erentes  : 

1.  par  la  naissance  de  fins  rameaux  secondaires,  très  longs,  qui  se  bifuripient  eux-mêmes 
fréquemment,  Stel.  fntticosa,  PL  3  ; 

2.  par  la  bifurcation  du  tronc  principal.  Les  rameaux  sont  alors  entoures  de  petites  branches 
courtes  et  simples,  PI.  :!,  Stel.  horrida. 

Tels  sont  les  caractères  que  nous  sommes  en  état  d'exposer.  En  fondant  ce  genre,  nous  avons 
voulu  assigner,  dans  le  groupe  des  Hydroïdes,  une  place  à  quelques  fossiles  qui  ne  peuvent  être 
rangés  dans  aucun  des  genres  connus  jusqu'à  ce  jour. 

D'après  la  forme  extérieure,  le  genre  DcndrograptHS  Hall,  oti're  quelque  aftinité,  mais  il  porte 
des   cellules   sur   ses   rameaux,   tandis   que  l'on  n'en  remarque  pas  la  moindre  trace  sur  nos  fossiles. 

Stelechocladia  fruticosa.    Pocta. 
PL  3. 

L'hydrosome,  dendroïde,  paraît  avoir  été  fixé  par  un  tronc  unique,  duquel  partent  de  nombreux 
rameaux  divisés  eux-mêmes  en  branches  très  fines. 

Le  tronc  principal  est  plus  ou  moins  distinct.  Il  s'étend  jusqu'cà  la  pointe  de  la  colonie,  et  est 
couvert  de  petites  branches  dans  toute  sa  longueur,  ou  bien  il  ne  forme  que  la  partie  inférieure 
de  la  colonie,  et  se  multiplie  vers  le  haut  dans  des  rameaux  fins,  étroits  et  égaux  en  largeur.  La 
structure  des  rameaux  n'est  pas  conservée.  Il  ne  reste  que  des  stries  longitudinales,  noires  ou 
rougeâtres,  sur  lesquelles  la  confonnation  de  la  surface  est  complètement  effacée. 

Dimensions.  La  largeur  du  tronc  principal  n'est  pas  constante,  parce  qu'il  est  entouré  de  fines 
branches.     Celle  des  rameaux  les  plus  fins,  égaux  entre  eux,  atteint  à  peu  près  0"'"  4. 

Gisement  et  local.     Bande  e2.     Slicenetz  et  Hinter-Kopanina. 

Stelechocladia  horrida.    Pocta. 
PL  3. 

Hydrosome  formant  des  colonies  dendroïdes,  fréquemment  bifurquées,  qui  paraissent  fixées  sur 
un  tronc  unique,  counnun.  Les  bifurcations  se  font  d'une  manière  irrégulière  et  différente.  Sur  le 
spécimen,  fig.  6,  on  peut  suivre  le  tronc  principal  depuis  le  bas  jusqu'à  son  extrémité  supérieure  ; 
et  l'on  voit  les  rameaux  qui  partent  latéralement.  Sur  l'autre  spécimen,  fig.  7,  le  tronc  principal 
n'est  pas  représente,  mais  le  fragment  conservé  consiste  en  rameaux  de  même  ordre  et  à  peu  près 
semblables  entre  eux. 

Le  tronc  principal  et  les  rameaux  sont  couverts  de  lamelles  fines,  qui  entourent  ces  derniers, 
et  ressemblent  aux  feuilles  aiguës  des  conifères.  La  structure  offre  ici  quelque  analogie  avec  celle 
que  nous  avons  trouvée  dans  Inocaidis. 


208  ETUDES  SUR  LES  GENRES  DES  CLADOPHORES 

La  masse  de  riiydrosome  consiste  en  une  substance  chai-bonneuse ,  qui  ne  permet  guère 
d'observer  la  structure  de  la  surface  des  lamelles.  On  ne  remarque  généralement  que  les  traces 
d'une  structure  en  torsion,  mais  elles  ne  sont  pas  assez  distinctes  pour  iiue  l'on  puisse  voir 
chaque  tibre. 

Il  n'existe  pas  d'autre  caractère,  et  on  n'aperçoit  aucune  capsule  de  dimension  tant  soit  peu 
considérable. 

Dimensions.  Les  lamelles  des  rameaux  ont  à  peu  près  3  "'"'  4  de  longueur  et  0  "'"  25  de 
largeur. 

Eapj}.  et  cliffcr.  Cette  espèce  se  distingue  de  Stel.  fruticosa  par  les  rameaux  secondaires,  épais, 
qui  entourent  le  tronc,  et  elle  annonce  déjà  la  disposition  qui  se  trouve  décrite  dans  le  genre 
Inocaulis. 

Gisement  et  local.     Le  spécimen  décrit  provient  de  la  bande  d  5,  Kosov. 

Genre   Thnuutocoelniin>    Pocta. 
PI.  1. 

Nous  avons  créé  ce  genre  pour  quelques  formes  de  colonies  rampantes  d'aspect  très  typique. 
Nous  les  avons  réparties  dans  deux  espèces,  qui,  tout  en  possédant  une  grande  affinité  entre  elles, 
se  distinguent  cependant  fort  bien  l'une  de  l'autre.  Ce  sont  de  petits  arbrisseaux  très  tins  et  très 
délicats,  qui  recouvrent  les  coquilles  de  Mollusques.  Parmi  les  formes  que  nous  étudions,  2  se 
trouvent  sur  une  coquille  de  Capuhis,  1  sur  un  Ci/rfoccms  et  1  sur  un  Orthocenis.  Elles  sont 
fixées  par  leur  face   entière  et  n'apparaissent  par  conséquent  que  comme  des  sculptures  en  relief. 

Les  arbrisseaux  consistent  dans  de  fines  tiges,  qui  se  divisent  fréquemment  et  portent  de  petits 
tubes  latéraux,  élargis  à  leur  extrémité.  Nous  pouvons  aussi  désigner  ces  tubes  par  le  nom  de 
cellules. 

La  bifurcation  se  fait  tantôt  irrégulièrement,  et,  dans  ce  cas,  les  rameaux  partent  sans  ordre 
du  tronc  principal,  tantôt  régulièrement,  alors  les  nouveaux  rameaux  forment  tous  avec  le  tronc  un 
angle  égal  et  sont  parallèles  entre  eux  dans  toute  leur  longueur. 

Les  tiges  ou  rameaux  sont  d"une  très  grande  finesse.  Les  tubes  ou  cellules,  indépendants 
s'insèrent  sur  le  tronc  par  leur  base  étroite  et  vont  en  s'élargissant  vers  l'extérieur.  Ils  sont 
généralement  droits.  Parfois  ils  sont  courljés,  et,  dans  ce  cas,  ils  apparaissent  ordinairement  sur  les 
rameaux,  disposés  comme  les  barbes  d'une  plume,  en  se  penchant  un  peu  vers  l'extérieur. 

La  surface  des  rameaux  est  presque  toujours  lisse,  ou  bien  quelquefois  rugueuse,  et  elle  semble 
avoir  été  ponctuée. 

Tels  sont  les  principaux  caractères  que  nous  montrent  ces  arbrisseaux  de  structure  fine  et 
simple.  Il  va  sans  dire  que  les  caractères  de  ces  formes  ne  suffisent  pas  pour  déterminer  avec 
sûreté  leur  nature  et  leurs  affinités.     Il  n'en  est  que  plus  difficile  de  les  comprendre. 

Toutefois,  en  considérant  la  forme  extérieure,  délicate,  pennée,  correspondant  aux  buissons  des 
Hydroïdes,  nous  croyons  pouvoir  admettre  que  ces  pétrifications  représentent  des  restes  d'animaux 
de  ce  groupe.  Quant  à  donner  une  explication  sur  les  tubes  ou  cellules,  il  n'y  faut  pas  songer  pour 
le  moment;  on  devra  attendre  pour  cela  (jue  des  matériaux  plus  nombreux  et  mieux  conservés  four- 
nissent aux  observateurs  des  documents  (jui  leur  permettent  de  décider  en  connaissance  de  cause. 


DK  LA  BOHÊME  ET  DESCRIPTION  DES  ESPÈCES.  209 

Les  deux  espèces  décrites  ci-après  apparaissent  dans  la  bande  e2.  Elles  sont  très  rares,  car, 
en  dehors  des  spécimens  figurés,  nous  n'en  connaissons  aucun  autre. 

Thamnocoelum  fruticosum.    Pocta. 
PI.  1. 

Hydrosonie  raraitié,  formant  dos  buissons  fins,  fixés  à  des  corps  étrangers.  Un  de  nos  spé- 
cimens se  trouve  sur  une  coquille  de  Ci/rtoceras,  et  deux  sur  des  coquilles  de  Capulus. 

La  bifurcation  a  lieu  de  deux  manières  différentes . 

1 .  La  tige  fine  se  divise  irrégulièrement,  et  il  arrive  que  les  rameaux  du  tronc  se  superposent. 

2.  La  bifurcation  est  régulière.  Cette  régularité  provient  de  ce  que  les  rameaux  qui  partent 
de  la  tige  sont  également  distants  entre  eux,  qu'ils  forment  avec  la  tige  des  angles  presque  égaux 
et  qu'ils  sont  parallèles  entre  eux  dans  toute  leur  longueur. 

Les  rameaux  sont  fins,  droits,  recourbés  ou  en  zigzag.  Ils  portent  latéralement  des  individus 
indépendants  ou  des  cellules.  Celles-ci  sont  des  tubes  simples,  un  peu  élargis  vers  leur  extrémité. 
Elles  sont  fixées  sur  le  tronc  ou  bien  plusieurs  d'entre  elles  sont  réunies  sur  une  tige.  Nous  n'avons 
pu  observer  d'orifices  de  cellules. 

La  surface  du  tronc  et  des  cellules  est  lisse  ou  ridée  transversalement. 

Itapp.  et  (h'ffcr.  Dans  la  diagnose  générique,  il  a  déjà  été  fait  mention  des  affinités  de  cette 
forme.     Elle  se  distingue  facilement  de  Tliamn.  pennnlatiim  par  son  aspect  extérieur. 

Gisement  et  local.     Bande  c2,  Slirenet.s,  Kosor  et  Zmrzlik. 

Thamnocoelum  pennulatum.    Pocta. 
PI.  I. 

Colonie  ramifiée,  aux  rameaux  tins  et  pennés,  fixés  sur  la  coquille  d'un  exemplaire  de  Ortho- 
ceras  Sfe/m'iir/eri,  Barr. 

Les  rameaux  prennent  naissance  d'une  manière  irrégulière,  et  sont  disposés  en  un  buisson 
très  tin.  Ils  sont  très  minces,  portent,  de  chaque  côté,  de  petits  tubes  disposés  régulièrement 
comme  les  barbes  d'une  plume,  se  recourbent  un  peu  vers  l'extérieur,  s'élargissent  vers  l'extrémité, 
oîi  ils  sont  tronqués.  On  ne  voit  aucun  orifice.  Les  cellules  ne  sont  pas  toutes  semblables.  En 
quelques  endroits  sont  réunies  plusieurs  cellules  allongées,  parfois  on  en  remarque  de  ces  dernières, 
qui  sont  isolées  au  milieu  de  cellules  plus  courtes  et  uniformes. 

La  surface  de  ce  corjis  très  fin  est  un  peu  rugueuse,  et  semble  ponctuée. 

(T/.scmciif  et  local.  La  coquille  de  FOrthocère,  sur  laquelle  la  colonie  est  fixée,  provient  de 
la  bande  e2,  Drorct:-. 

Après  avoir  fait  la  description  des  espèces  du  groupe  important  des  Hydroïdea  qui  apparaissent 
dans  le  Silurien  de  la  Bohême,  il  nous  reste  à  mentionner  deux  fossiles  que  nous  ne  pouvons  dé- 
terminer avec  sûreté,  à  cause  de  leur  mauvais  état  de  conservation  et  aussi  de  l'exiguité  des  frag- 
ments qui  les  représentent.  Cependant  nous  nous  croyons  tenu  de  les  citer  ici,  et  dans  l'espoir 
que  les  recherches  futures  apporteront  la  lumière  sur  ce  que  nous  ne  pouvons  expliquer  aujourd'hui, 
nous  exposerons  nos  observations  en  quelques  mots. 

27 


210  DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  CLADOPHORES 

Hydrozoon  espèce  indét.    N"  1. 
PI.  7. 

Petit  fragment  de  colonie.  Il  est  un  peu  courbée  et  porte  quelques  rameaux  latéraux.  La 
surface  de  la  colonie  est  couverte  de  stries  transverses,  qui  prennent  parfois  la  forme  de  rides.  Des 
rameaux  réguliers  et  également  distants  paraissent  détachés  du  tronc  principal.  Ils  portent  une 
rainure  à  leur  partie  médiane. 

Ce  fragment  insuffisant  ne  permet  aucune  autre  observation. 

Gisement  et  local.     Schistes  à  Graptolites  de  couleur  brun  jaune,  bande  el,  Borek. 

Hydrozoon  espèce  indéter.  N"  2. 
PI.  1. 

Hydrosome  formant  un  disque  ovale,  qui  est  composé  de  rameaux  rayonnants  et  plusieurs  fois 
bifurques.  Du  centre  de  ce  disque  partent  9  rameaux  qui  se  divisent  tous,  à  l'exception  de  deux. 
Tous  les  rameaux  secondaires  sont  irréguliers,  sacciformes  et  inégaux  entre  eux.  On  ne  remarque, 
sur  leur  surface,  ni  structure  ni  ouvertures.  Près  de  la  périphérie  du  disque,  où  leur  nombre 
augmente  par  suite  de  la  division,  ils  sont  plus  serrés.  La  couche  sur  laquelle  ce  corps  est  fixé,  est 
de  la  même  couleur  jaunâtre  que  celle  des  rameaux. 

Gisement  et  local.     Schistes  calcaires  de  la  bande  e2,  Lodenitz. 


Chapitre  IV. 

Distribution  verticale  des  genres  et  espèces  de  Cladophores,  dans 

le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 

I.   Tableau  nominatif  de  la  distribution  verticale  des  Cladophores,  dans  le  bassin  silurien  de 
la  Bohême. 

II.   Tableau    numérique,   résumant   la   distribution  verticale  des  Cladophores  dans   le  bassin 
silurien  d(!  la  P)Ohême. 


DANS  ],K  liASSIN  SILUKIEN  DE  LA  DOHKME. 


211 


I.    Tableau  N?  1.    Tableau  nominatif  de  la  distribution  verticale  des 
Cladophores,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


N» 

Faunes    siluriennes 

m 
O 

Genres  et  Esp^^'ces 

I 

II     1         III 

€ 

D 

E  ! 

r^ 

i'    ! 

H 

dl   d2 

d3id4|d5Î|el| 

e2 

fl  If2 

gllg2|g3||hl!li2!h3l 

1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 

1 
2 
3 

4 
5 

1 
2 
3 

4 
5 

1 
2 
3 

1 
2 

3 

1 

1 
2 

1 
2 

1 
2 

1.  Callograpt 

capillosus 
■Pdichotomus  . 

exilis     .    .    . 

muscosus .    . 

nullus  .    .    . 
?pai'vus  .    .    . 

scopatus  .    . 

2.  Desmograi 

agrestis    .    . 
attextus    .    . 
plexus  .    .    . 
textorius  .    . 
iiiiiiulatns     . 

3.  Dictyoïiem 

boliemicum  . 
confprtum     . 
?  dubium     .    . 
grande  .    .    . 
sraptolithol'un 

4.  Inoeaulis 

acultata   .    . 
attrita  .    .    . 
dumetosa  .    . 

5.  Ptilograpt 

gloniH-atiis  . 
ramalp  . 
îsuavis  .    .    . 

6.  Rodoiiogjra 

asteriscus     . 

7.  Stelechocl. 

fruticosa   .    . 
horrida     .    . 

8.  Thamiioco 

t'rutieosum   . 
peiinulatum 

Hydrozoaires 

N"  I  .    .    .    . 
N»  2  .    .    .    . 

US 
)tllS 

a 

us 

iptu 
idia 

ehii 
es 

s 

i 

11 
P 

in 

.  Hall. 

Po6ta. 
.  PoÈta. 
.  Poôta. 
.  Pocta. 
.  Pocta. 
.  Pocta. 

Poôta. 

.  Hopk. 

.  Poôta. 
.  Poôta. 
.  Poôta. 
.  Poôta. 
.  Barr. 

.  Hall. 

.  Barr. 
.  Poôta. 
.  Pocta. 
.  Barr. 
.  Poôta. 

.  Hall. 

.  Pocta. 
.  Pocta. 
.  Poôta. 

.  Hall. 

.  Poôta. 
.  Poôta. 
.  Poôta. 

.  Poôta. 
.  Poôta. 

.   .  Poôta. 

.  Poôta. 
.    .  Poôta. 

.    .  Poôta. 

.    .  Poôta. 
.  Poôta. 

déterra. 

1 

r 

+ 
+ 

+ 
+ 

+ 
+ 
+ 

5 

• 

col. 
col. 

+ 

-:- 
1 

2  col. 

+ 

+ 

+ 
+ 

+ 

5 

1 

1 

+ 
+ 
+ 

+ 
+ 

4- 
+ 
+ 

+ 
+ 

+ 

+ 
+ 
+ 

+ 
+ 

+ 
+ 

+ 

21 

* 

j 

• 

• 

* 

• 

4 
4 
4 
4 
4 
3 
3 

4 
3 
5 
4 
3 

8 
9 
7 
6 
9 

7 
7 
7 

6 
2 
1 

5 

3 
3 

1 

1 

7 

1 

27* 


212 


DISTRIBUTION  VERTICALE  DES  CLADOrHORES 


II.   Tableau  W-  2.    Tableau  numérique,  résumant  la  distribution  verticale 
des  Cladophores,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


Faunes   siluriennes 

« 

N° 

co  s 
■a  -^ 

•2£ 

S.i 
•S..2 

Genres 

I 

II 

III 

C 

1 

D 

E 

F 

G 

H 

dl 

d2  1  d3 1 d4 

d5 

el  ie2  |fl 

f2 

gl  1  g2  1  g3 

hl|li2lhS 

Faune  troisième. 

1 

Callograptus    .  .  .  iiaii 

I 

0 

7 

3-4 

2 

Desuiograptus  .  .  .  Hopk 

1 

4 

5 

.-4-5 

3 

Dictyonema  .  .        Hnii. 

2col 

2 

3 

7 

6-7-8-9 

4 

Inocaulis UM. 

3 

3 

7 

5 

Rodonograptus  .   .  PoCta. 

I 

1 

.') 

6 

Stelcf  hocladia     .  .  Pocta. 

1 

1 

3 

7 

ThimiHOCoeluiii  .  .  Pocta. 

2 

0 

2 

1 

Hydrozoaires  indéterminés 

1 

1 

2 

2 

1-7 

Faune  seconde. 

(1)1 

Callograptus     ....  Hall 

1 

1 

1 

3 

{■^) 

Desmograptus  ....  lliii)lv 

■ 

1 

• 

. 

1 

1 

3 

(3) 

(Dictyonema)    ....  Hall. 

• 

?1 

• 

VI 

?1 

7 

8 

Ptiloijraptiis    .  .  .  iiaii. 

1 

3 

4 

1 

3 

1-2-6 

(«) 

8ti'leehoela(li:i     .    .    .  Pcièta. 

Faune  primordiale 

1  [nir  bande 
To'iuix  des  appa-  | 

i-itions  d'espèces  (j^^^^.   ,,^,^,^ 

_ 

2 

5 

1 

1 

2c(il. 

5 

21 

-^ 

1 

1 

3 

6 

3U 

8  +  2  eol. 

20 

Réapparitions     ilaiis     chaque 
étage  à  déiluire 

1 

5 

Esiîcces  distinctes  par  étages 
Totaux  par  faune 

— 

7  +  2  col. 

21 

0 

21 

Toal   des   espèces   distinctes 
en  Bohême 

3 

0 

Dans  le  premier  dtis  deux  tahleaux  y)récédents,  nous  avons  exposé,  par  ordre  alphabétique,  les 
Cladophores  qui  apparaissent  dans  le  terrain  sihirien  de  la  lîohênu\  en  indiquant  en  même  temps 
l'horizon  où  ils  ont  été  recueillis.  Le  second  tableau  offre  un  résumé  numérique  de  la  distributicm 
verticale.  Le  nondjre  relativement  très  réduit  des  espèces,  en  Bohême,  et  leur  distribution  géolo- 
gique,  très   simple,   dans  chacune  des  bandes  de  notre  bassin  silurien,  nous  disiieusent  de  midtiplier 


DANS  LK  KASSIX  SIU'KIKN  DE  LA  LiOHEME 


213 


les  tableaux,   et  nous  croyons  qu'il  suftira  de  quelques  observations  pour  faire  connaître  ce  qui  peut 
intéresser  les  savants  sur  l'apparition  dos  Cladophores. 

Nous  nous  sommes  également  al)stenu  de  dresser  un  tableau  de  la  distributicni  géograpliique 
des  espèces  dans  l'ensemble  des  contré(!s  siluriennes,  parce  (jue  les  formes  que  l'on  connaît  jusqu'à 
présent,  dans  les  contrées  étrangères,  sont  i)eu  noml)reuses  et  (pic  nous  les  avons  citées  dans  la 
description  de  chaque  genre. 


Distribution  verticale  des  genres. 

En  Bohême,  il  n'existe  aucun  représentant  de  cette  famille,  dans  la  faune  primordiale.  C'est 
(hins  la  faune  seconde  qu'ont  lieu  les  premières  apparitions.  Elle  ne  contient  que  quelques  genres 
(5),  parmi  lesquels  Ftllographis^  qui  send)le  y  être  localisé. 

La  majorité  des  représentants  dt!s  Chuhqjhores  se  trouve  au  commencement  de  la  faune  troi- 
sième. Il  est  très  intéressant  d(»  constater,  dans  les  colonies,  la  présence  du  genre  Dict/fonema,  que 
l'on  ne  connaît  que  dans  la  faune  troisième. 

Les  connexions  qui  existent,  par  les  Cladophores,  eiitre  les  faunes  seconde  et  troisième,  sont 
exposées  sur  le  tableau  suivant. 


Tableau   N°  3.     Répartition  verticale  des  genres  des  Cladophores,   entre  les  trois 
faunes  du  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


Faunes  siluriennes 

Etages 

Nombre  absolu  des  genres 

Faune  troisième    .... 
Faune  seconde 

Faune  primordiale    .  .  . 

1 

E-F   G-ll 
I> 

7       ^  Il  y  ;i  3  (V4)  genres  (  Calloyraptus 
[  coinnmns  entre  la     Desmui/raptus 
[   faune  troisième   j  (?  Dictyonema) 

4  (5)          et  seconde        (  StekchocJadia 

Voici  les  résultats  que  nous  fournit  ce  tableau. 

1.  Les   connexions    entre    les   faunes    seconde    et   troisienu'    sont  considérables.     Des  S  genres 
décrits  plus  haut,  ?>  sont  cdunuuns  à  ces  deux  faunes. 

2.  La  faune  primordiale  ne  montre  aucune  trace  de  Cladophores. 

3.  Il   existe  4  genres   dans   la   faune   seconde.     Le   cinquième,    Blctijonema,  représenté  par  la 
forme  douteuse,  ?  Dict.  duhiwm,  ne  peut  être  ])ris  en  considération. 

D'après  les  chiiïres  exposés  dans  les  Tableaux  I  et  II,  les  genres  se  répartissent  de  la  manière 
suivante  dans  chacune  des  bandes  de  la  faune  seconde  : 

bande  dl  .    .    .    .1  genre  et  le  genre  douteux,  Dictyonema^ 
bande  d2  .    .    .    .        —      (aucun  représentant): 

bande  d3  .    .    .    .  .3  genres,    dont  l'un,    Ftilograptus,   est  typique  pour  la  faune  seconde,  car  il 

ne  se  trouve  dans  aucun  autre  horizon  : 


214 


DlSTKIIiUTION  VERTICALE  DES  CLADOPHORES 


bande  (14  ...    .        —      (aïKiui  i-oi)réseiitaut); 

bande  (15.    .    .    .1  genre,  qui  remonte  dans  la  faune  troisième. 

4.  Dans  les  t'ormations  îles  colonies  qui  se  trouvent  près  de  Ueporu^  d5  (cohmie  d'Archiac) 
et  près  de  Chuchel  (ccdonie  Haidinger)  apparaît  un  genre  que  Ton  retrouve  dans  la  faune  troisième. 
Un  fragment  que  l'on  ne  jieut  déterminer  en  toute  sûreté  et  qui  possède  quelque  ressemblance  avec 
le  genre,  Dict.  duhimn.  a  également  été  recueilli  dans  la  bande  dl.  Les  formes  apparaissant  dans 
la  colonie  appartiennent  aux  espèces  des  bandes  el  et  e2. 

5.  C'est  au  comuiencement  de  la  faune  troisième  que  la  distribution  des  formes  atteint  son 
maximum.  Ou  y  compte  7  genres,  car  tous  ceux  que  l'on  connaît  dans  le  Silurien  de  la  Bohême 
y  sont  représentés,  à  l'exception  d'un  seul.  Leur  répartition  dans  chacune  des  bandes  est  très 
simple  :  la  bande  e  1  en  contient  3,  et  la  bande  e  2,  tous  les  7.  En  outre,  chacun  de  ces  horizons 
renferme  une  des  formes  peu  distinctes  que  nous  avons  désignées  par  Hydrosoon  espèce  indcterm. 

6.  Le  maximum  du  développement  se  trouve  donc  dans  les  formations  inférieures  des  couches 
qui  renferment  la  faune  troisième,  c'est-à-dire  dans  la  bande  e2. 

7.  La  faune  seconde  et  la  troisième  ont  .3  genres  communs,  savoir:  Callographis^  Desmo- 
graphis  et  Stelechocladia.  Ces  formes  génériques  sont  représentées  dans  chaque  faune  par  des 
espèces  différentes.  Nous  ne  citons  qu'avec  réserve  le  genre  Dictyoncma  de  la  faune  seconde,  comme 
genre  commun  aux  deux  horizons  comparés. 

8.  Les  derniers  représentants  des  Cladophores  apparaissent  dans  la  bande  e2.  Après  quoi, 
cette  famille  s'éteint  complètement  dans  notre  bassin,  car  l'on  n'en  rencontre  aucune  trace  dans  les 
étages  F— G— H. 

Genres  cosmoi)oIites.  —  Genres  locaux. 

Si  nous  rangeons  chacun  de  nos  genres  dans  les  2  groupes  créés  par  Barrande,  nous  obtenons 
le  tableau  suivant: 


Faune  troisième. 

Genres  cosmopolites. 

Callogruptus^ 

Desmograptus, 

Didijonema, 

Iiweaulis, 

Faune  seconde. 


Genres  locaux. 

liodoiiogrcqdns, 

Stelechocladia^ 

Thamnocalum. 


Genres  locaux. 
Stelechocladia. 


Genres  cosmopolites. 

Callogrujdiis, 

Dcsnwgraptua, 

l'tilogra2)tus. 

Dans   ce    tableau,    nnus    n'avons    pas  compris  les  formes  des  Hydrozoon  espicce  indcf.,  ainsi  que 
l'espèce  Dictyon.  ?dubium. 

Nous   voyons    que   des  8  genres   qui   apparaissent  dans  notre  Silurien,    5  sont  cosmopolites,   et 
3  locaux.     L'on  remarque  encore  les  faits  suivants: 

1.     La  faune  primordiale  n'oft're  aucun  représentant. 


DANS  LE  BASSIN  SILURIEN  DE  LA  BOHEME. 


215 


2.  Dans  la  faune  seconde,  Ptilograptus^  le  premier  genre  qui  l'ait  son  apparition,  est  cosmo- 
polite. En  outre,  deux  autres  genres  connus  dans  les  contrées  étrangères,  Calloyraptus  et  Desmo- 
(jraptus,  y  sont  représentés,  ainsi  que  le  genre  local,  Utelechocladia. 

3.  Dans  la  faune  troisième,  on  trouve  4  représentants  pour  les  genres  cosmopolites,  et  3  pour 
les  genres  locaux. 

4.  En   ce   qui   concerne   la   connexion   entre   ces  2  faunes,   l'on   voit  2  genres  cosmopolites  et 

1  genre   local   passer   de   la   faune   seconde   dans   la   faune   troisième.     Celle-ci   s'enrichit   encore   de 

2  genres  cosmopolites  et  de  2  genres  locaux. 


Distribution  verticale  des  espèces. 

La  distribufiou  des  espèces  dans  les  faunes  siluriennes  est  assez  uniforme.  Répétons  que  la 
faune  primordiale  ne  possède  aucun  représentant  et  que  la  vie  ne  commence  qu'à  la  faune  seconde. 
Il  se  présente  encore  une  particularité,  en  ce  que  les  colonies  renferment  2  espèces  de  Cladopliores. 
La  répartition  des  fossiles  de  cette  famille  dans  les  deux  faunes  est  exposée  dans  le  tableau  ci-après. 


Tableau  N°  4.     Nombre  des  espèces  distinctes  de  Cladophores,  par  faune,  en  Bohême. 


Faunes  siluriennes 

Etages 

Nombre 

absolu 

Moyenne 

des  espèces 

par  genre 

des 
genres 

des 
espèces 

Paime  troisième 

Faune  seconde 

Faune  primordiale 

Réapparitions   entre   les  thunes 
h  flpduire           

lit) 

C 

7 
4 

2(i 
10 

3-71 
2-50 

11 
3 

36 
6 

Nombre  des  genres  et  espèces 

8 

30 

Ce  tableau  donne  lieu  aux  conclusions  suivantes: 

Dans  la  faune  seconde,  où  les  Cladophores  apparaissent  pour  la  première  fois  en  Bohême,  nous 
comptons  4  genres  et  10  espèces,  c'est-à-dire  une  moyenne  de  2'.')()  par  genre.  Dans  ce  chiffre  sont 
aussi  comprises  les  2  espèces  de  la  colonie  d'Archiac  et  de  Haidinger. 

La  faune  troisième,  où  cette  famille  atteint  son  maximum,  renferme  7  genres  et  26  espèces, 
c'est-à-dire  une  moyenne  de  3-71  par  genre.  Cette  moyenne  n'est  que  de  moitié  plus  forte  que  celle 
de  la  faune  seconde.  C'est  ce  que  nous  distinguons  le  mieux,  si  nous  prenons  la  proportion  moyenne 
entre  la  somme  des  genres  et  la  somme  des  espèces  des  deux  faunes,  et  sans  avoir  égard  an  chiffre 
des  réapparitions.  On  obtient,  pour  11  genres  avec  3(i  espèces  (sans  réapparitions),  la  moyenne  de 
3-27,  qui  se  trouve  entre  les  deux  moyennes  de  chacune  des  deux  fauni's. 

En  étudiant  le  tableau  L  l'^»  arrive  encore  à  plusieurs  observations  générales  sur  la  distribution 
des  espèces. 


216 


DTSTCIBITTION  VERTICALE  DES  rLADOl'ITORES 


Ainsi,   Fou   voit  que  le  plus  iriaud  nombre  des  espèces  i)iovient  de  la  liaude  e2,   car  elle  con- 
tient des  genres: 

Calloyraptus  .    .    .    .  ti  espèces  du  nomlne  total  7. 


Defunoyraptns 
Dictyonema  . 
Inocanlis  .  . 
RodonogrcqÉiis 
Stelechodadia 
Thmnnocoelum 


.  1  espèce  „ 

•  1       « 

.  2  espèces  „ 

Le   genre  Ftilograptus  avec   ses  3  formes  spécitiques  est  le  seul  qui  reste  entièrement  dcans  la 
faune  seconde. 


Tableau    N°  5.     Réapparition  des  espèces  dans  les  bandes  siluriennes. 


Genres 


dl 


Callograptus Hall,  i'   . 

DesmograptuB Hopkiu.  !'   . 

Dictyonema Hall.   ' 

Ptilograptns Hall,   j  + 


II  faune         III  faune  I     Nombre 
,  des  espèces 

^i  communes  à 


(12 


(13 


d4l(15 


el 


e2   l  deux  bandes 


Observations 


col. 


+ 
+ 
+ 


+ 
+ 

+ 


{Aucune  espèce 
n'est  commune 
aux  deux  faunes 


En  ce  qui  concerne  la  réapparition  des  espèces,  le  Tableau  V  nous  indique  les  étages  qui 
renferment  des  représentants  de  cette  famille.  Nous  constatons  dans  4  genres  1  réapparition, 
c'est-à-dire  que  4  genres  possèdent  chacun  1  espèce  qui  apparaît  dans  2  bandes.  .'5  d'entre  eux 
sont  communs  à  la  faune  seconde  et  à  la  faune  troisième.  Le  quatrième  se  réduit  à  la  faune 
seconde.     Nous  trouvons  un  total  de  fi  réapparitions,  dont  2  dans  les  colonies  d'Arcliiac  et  Haidiuger. 

En  somme,  tout  modeste  que  semble  le  nombre  des  Cladophores  dans  notre  bassin  silurien,  il 
est  toujours  assez  considérable  pour  égaler  et  même  dépasser  celui  d'autres  contrées  étrangères. 


"ë^^" 


FAMILLE  DES  AULOPORIDAE.  217 


3.    Famille  des  Auloporidae. 


-*•:•*- 


Nous  avons  déjà  déclaré  dans  le  programme  général  que  nous  étions  obligé  d'ajouter  une 
partie  des  Anthozoaires  aux  descriptions  des  Bryozoaires  et  des  Hydrozoaires.  Comme  nous  l'avons 
expliqué,  il  s'agissait  ici  lic  publier,  avec  un  texte  explicatif,  les  17  planches  que  Barrande  avait 
préparées. 

Des  Anthozoaires,  nous  n'otudieions  ici  que  le  genre  Aulopora,  auquel  nous  joindrons  une 
forme  nouvelle  que  nous  désignons  sous  le  nom  de  Oncopora. 

On  range  généralement  le  genre  Anl<>iitn-a  parmi  les  Alcyonaires,  dans  le  groupe  des  Tnbiporidae. 

En  entreprenant  la  description  du  genre  AuJopora,  nous  avons  commencé  nos  études  sur  les 
nombreuses  formes  d'Anthozoaires,  qui  se  trouvent  dans  notre  bassin.  Afin  de  suivre  fidèlement  les 
divisions  adoptées  par  Barrande  dans  son  grand  ouvrage,  ce  serait  ici  le  lieu  d'exposer  les  généralités 
sur  cette  classe,  ainsi  que  les  aperçus  historiques.  Mais  le  genre  Aulopora  ne  représentant  qu'une 
faible  partie  de  la  richesse  en  Anthozoaires,  qui  est  renfermée  dans  la  collection  Barrande,  et  ces 
fossiles  devant  être  traités  dans  le  deuxième  tome  du  Vol.  VIII,  nous  renonçons  à  faire  ici  l'aperçu 
historique  de  ce  genre.  Nous  prions  donc  le  lecteur  de  consulter  la  liste  des  ouvrages  qui  précédera 
la  description  des  Anthozoaires. 

Dans  l'espoir  que  les  savants  approuveront  cette  décision,  nous  allons  i)rocéder  à  l'étude  des 
Anthozoaires  qui  doivent  prendre  place  dans  ce  tome,  et  nous  exposerons  nos  observations  dans  les 
deux  chapitres  suivants,  savoir.- 

Chap.     I.     Etudes    sur   le   genre  Aulopora   et   le  genre  voisin  Oncopora,  et  description  des  espèces. 

Chap.  II.     Distrilnition  verticale  des  espèces  de  Aidopora  et  Oncopora,  dans  le  bassin  de  la  Bohême. 


-♦— «- 


Chapitre  I. 
Etudes  sur  le  genre  Aulopora  et  le  genre  voisin  Oncopora. 

Genre  Anloitora.    Goldfuss. 

Le  genre  Aulopora,  si  typique  pour  les  couches  paléozoïques,  où  il  se  trouve  assez  fréquem- 
ment, est  représenté  dans  notre  Silurien  par  9  espèces.  Avant  de  décrire  ses  caractères  les  plus 
importants,  nous  ferons  quelques  observations  au  sujet  de  la  place  qu'il  occupe  dans  le  système. 

Il  y  a  bon  nombre  d'années  que  ces  petits  tubes  ramifiés  et  fixés  sur  des  corps  étrangers  ont 
attiré  l'attention  des  Paléontologues,    et  nous  trouvons  des  remarques  chez  Linné,   Fought,   Walch  et 

28 


218  ETUDES  Sra  LE  GENRE  AULOPORA 

l'allus,  qui  les  ont  décrits  sous  le  uoiu  de  Millepora.  C'est  Goldt'uss  qui  leur  a  donné,  en  1826, 
leur  dénomination  actuelle.  La  place  de  ces  êtres  n'est  pas,  jusqu'à  ce  jour,  fixée  avec  sûreté.  Ils 
ressemblent  entièrement  à  quelques  genres  de  Bryozoaires,  principalement  au  genre  Siomatopora  = 
Alcfto,  dont  ils  diffèrent: 

1.  iiar  les  dimensions  de  leurs  tubes,  qui  ne  sont  jamais  si  développés  dans  les  individus  des 
Bryozoaires, 

2.  par  la  jonction  des  tubes  entre  eux,  tandis  que.  cbez  les  Bryozoaires,  cliaque  cellule  est 
complètement  isolée  par  des  cloisons. 

Le  motif  pour  le(iuel  ces  tubes  rampants  sont  rangés  parmi  les  Antbozoaires,  repose  dans  la 
structure  que  montrent  certaines  espèces,  et  qui  consiste  en  ce  que  l'orifice  des  tubes  est  quelque- 
fois couvert  de  fines  stries  longitudinales,  indiquant  une  sorte  de  pseudosepta. 

Les  opinions  sont  partagées  sur  la  place  que  l'on  doit  leur  assigner  dans  le  système.  Milue- 
Edwards  et  Hainie  ont  établi  pour  eux  une  division  spéciale,  Zoantharia  tidnilosa,.  Kicholson  les 
comprend  dans  les  Zoantharia  tabulata,  parce  qu'il  a  cru  i-econnaître  des  planchers  dans  les  tul)es. 
A  l'exemple  de  Roemer,  nous  nous  abstiendrons,  pour  le  moment,  de  rlonner  à  ces  fossiles  une 
place  systématique  déterminée. 

Ce  genre  ott're  une  conformation  très  peu  compliquée.  Le  polypier  est  formé  de  tubes  simples, 
ordinairement  étroits  à  la  partie  inférieure  et  s'élargissant  vers  le  haut.  Ils  composent  des  tiges 
rampantes,  ramifiées,  et  paraissant  fixées. 

Le  mode  de  fixation  et  l'arrangement  des  cellules  cylindriques  sur  ces  tiges  nous  ])ermettent 
de  distinguer,  parmi  les  diftèrentes  formes  que  l'on  connaît,  les  variétés  suivantes: 

1.  Varietates  slniplircs.  Les  cellules  naissent  sur  la  paroi  postérieure  de  la  cellule-mère. 
Chacune  d'elles  en  pro(hiit  une  ou  plusieurs  nouvelles,  qui  s'étendent  parfois  un  ])eu  de  côté,  mais 
en  conservant  toujoui-s  la  direction  principale  du  tronc  entier,  et  forment  ainsi  des  tiges  simples, 
rampantes,  arborescentes.  A  l'extrémité  inférieure  de  la  colonie,  l'on  peut  toujours  désigner  comme 
cellule-mère,  celle  de  laquelle  le  tronc  s'est  allongé  en  rameaux,  par  bourgeonnement. 

Ici  appartiennent  nos  esiièces  Aul.  hureinata,  PI.  1,  conoidm.  PI.  10,  crnssa,  PI.  10. 

2.  Varietates  reticulatae.  Les  cellules  partent,  comme  dans  la  forme  précédente,  des  cellules- 
mères.  De  plus,  elles  sont  reliées  ensemble  par  des  tubes,  de  sorte  qu'elles  forment  un  réseau. 
Dans  cet  arrangement,  il  faut  nécessairement  que  quelques  cellules  soient  dégénérées  et  sans  orifice, 
ou  bien  ([u'il  n'y  ait  qu'une  ouverture  pour  plusieurs  cellules,  car  le  nombre  de  celles-ci  est  au 
moins  le  double  de  celui  des  ouvertures. 

lloemer  avait  dé'jà  fait  observer  la  difficulté  d'expliquer  ces  formes,  parce  qu'il  n'est  pas 
facile  de  comprendre  comment  l'animal  occupant  le  tube  de  jonction  pouvait  se  réunir  à  celui  de 
l'autre  cellule. 

De  ce  groupe,  nous  no  connaissons  que  l'espèce  Aul.  rejieiis,  PI.  1. 

3.  Varietates  sociales.  Les  cellules  sont  disposées  sur  deux  rangées  rajtprochées  l'une  de 
l'autre.  Elles  forment  le  tronc  connnun  au  moyen  de  leur  i)artie  inférieure,  tandis  que  leur  partie 
supérieure  saille  latéralement. 

Les  espèces,  Aul.  conferta,  PI.  10,  et  sijnietrica,  PI.  1,  nous  fournissent  d'excellents  exemples 
de  cette  ramification. 

Souvent   il   arrive   (pie   le   tronc  médian  devient  plus  indépendant  par  l'effacement  des  contours 

des   cellules,    et  qu'il  ap])araît  comme  un  tout  compact,   Aid.  scrrtdafa.  PI.  10;  ou  bien  encore,   qu'il 

porte  peu  ou  même  point  de  ctdlules,  et  remplit  ainsi  la  fonction  de  pédoncide,  Aul.  hohemiea,  PI.  10 
et  Aul.  disjcda,  PI.  1. 


KJ'  LK  GEXliK  VOISIN  ONCOl'OKA. 


21!) 


Ces  formos,  et  en  partii-iilier  celles  dont  le  tronc  médian  (>st  presque  indépendant,  s'éloignent 
assez  de  la  forme  typique,  à  laquelle  elles  sont  reliées  par  des  types  intermédiaires  produits  par  la 
présence  de  tubes  aux  contours  bien  marqués  et  encore  complètement  indépendants,  <iui  se  réunis- 
sent entre  eux  pour  tbinicr  un  rameau.  Un  peu  plus  loin,  les  contours  s'effacent,  et  il  en  résulte 
un   tronc   commun,    médian,   assez  indépendant,  duquel  partent  latéralement  les  extrémités  des  tubes. 

Hall  cite  des  formes  analogues,  qu'il  nomme  Ucderdla  et  qui  proviennent  du  Dévonien  de 
l'Amérique  du  Nord.  Toutefois,  on  ne  peut  se  faire  une  idée  de  la  structure  de  ce  genre  par  la 
description  et  la  figure  (ju'il  eu  donne.  Hcderdla  est  presque  toujours  dans  un  assez  mauvais  état 
de  conservation.  Les  contours  des  cellules  ne  sont  jamais  indiqués,  et  la  ramiticatiou  se  fait  d'une 
autre  manière,  car  souvent  2  cellules  naissent  parallèlement,  l'une  à  côté  de  l'autre,  du  tronc  médian. 
En  outre,  dans  les  formes  dévoniennes,  ce  dernier  se  ramifie  quelquefois,  ce  que  nous  n'avons  jamais 
trouvé  dans  nos  espèces. 

En  expliciuant  la  formation  successive  du  tronc  médian  par  les  cellules  elles-mêmes,  nous 
croyons  avoir  i)rouvé  que  les  formes  ([ue  nous  nommons  sociales,  sont  intimement  reliées  aux  formes 
typiques  de  Aulopora. 

Les  cellules  sont  cylindriques  et  plus  ou  inoins  régulièrement  épaissies.  Leurs  dimensions 
sont  variables,  comme  l'on  peut  s'en  rendre  compte  par  la  liste  suivante,  où  elles  sont  marquées 
en  millimètres. 


Cellules 

Longueur 

Largeur 

en  bas 

en  haut 

Anldiiiir.'i  IkiIk  niii:i Liarr. 

Imccinata l'octa. 

roiiferta liarr. 

conoidea Pocta. 

crassa l'oèta. 

(lisjecta l'octa. 

(  simiilex 

rriioiis  Rciiii.  :        .     , 

l  reticulata 

serrulata Pocta. 

symetrica Pocta. 

1-2—3 
4—5 

3 
G— 8 
11 
2 
4—10 
3 
i          3-2 
1-5—2 

0-7 
0-3-0  4 

0-7 

1—1-5 
0-8—1 
0-G— 0-8 
0-G— 1 

0-G 

0-3 

1-5 
1-2 
1 
3 
3 
1—1-2 
1-9—2-6 

0-G 

1-8—2 

0-5 

La  forme  typique,  extérieure,  des  cellules  est  celle  d'un  cône  renversé,  Aul.  conoidea,  PI.  10. 
C'est  par  exception  que  les  cellules  sont  droites,  comme  dans  l'espèce  citée.  La  plupart  du  temps, 
l'extrémité  supérieure  avec  l'orifice  est  tortue  et  courbée  vers  le  baut  ou  latéralement.  Cette  dis- 
position s'explique  par  le  mode  de  fixation  des  colonies.  Les  tubes  des  cellules  sont  attachés  sur 
plus  de  la  moitié  de  leur  longueur  à  des  corps  étrangers,  et  ils  saillent  par  leur  extrémité  supérieure 
de  cette  surface  d'attache. 

La  (juestion  de  savoir  si  ce  genre  se  fixe  constamment  aux  corps  étrangers  n'a  pas  été  résolue 
à  cause  du  peu  de  preuves  que  présentent  les  espèces  des  autres  contrées,  et  malheureusement  nos 
espèces  ne  contriluun-ont  guère  à  l'élucider. 

Aulop.  rcjtc'Jis  est  la  seule  de  toutes  nos  espec-cs  qui  se  trouve  fixée  sur  des  corps  étrangers, 
savoir,  sur  la  coquille  d'un  Cyrtoccras  et  sur  un  fragment  de  Cystoïde.  Toutes  les  autres  ajipa- 
raissent  libres  dans  la  roche,  sans  aucune  trace  de  corps  étrangers.  On  ne  saurait  conclure  de  cette 
circonstance  que  ces  formes  étaient  lilues,  mais  on  n'a  non  plus  aucun  motif  de  croire  qu'elles 
étaient  fixées. 

28* 


220  ETUr)p:s  SVH  le  (iEXRE  AULOPORA 

La  structuro  régulière,  (■yliii(lri(]ue,  dos  cellules  est  détruite  exceptiounellenient,  dans  Aulop. 
repens,  PI.  1,  par  l'épaississeuieiit  irrégulicr  de  la  partie  supérieure.  Il  nous  est  impossible  d'ex- 
pliquer cette  particularité,  que  nous  croyons  individuelle,  car  nous  ne  l'avons  observée  qu'en  un 
seul  point. 

Les  cellules  finissent  par  uiu>  ouverture  régulièrement  ronde,  dont  la  forme  a  deux  aspects 
différents  : 

L  Le  bord  de  l'ouverture  est  simplement  arrondi,  quelquefois  un  peu  aigu,  de  sorte  que 
l'orifice  correspond  exactement  au  diamètre  de  l'intérieur  des  cellules  Cette  sorte  d'orifice  se  pré- 
sente dans  toutes  nos  espèces  de  Aulojmra,  à  l'exception  d'une  seule,  Aulop.  repens. 

2.  Le  bord  de  l'ouverture  est  renflé  en  forme  de  bourrelet,  et  sa  largeur  dépasse  considé- 
rablement celle  de  la  cellule.  Nous  trouvons  cette  structure  cliez  Aulop.  rcpcns^  PI.  1,  et  surtout 
dans  les  colonies  réticulées. 

Dans  les  colonies  simples  (simplices),  les  orifices  sont  généralement  sur  un  plan,  ce  qui  indique 
peut-être  que  les  espèces  étaient  fixées.  Elles  s'élèvent  de  cette  surface  d'attache,  en  avançant  leur 
partie  supérieure,  et  leurs  orifices  sont  placés  dans  un  plan  parallèle  à  la  surface  du  corps  étranger. 
Nous  remarquons  cette  disposition  principalement  sur  nos  espèces:  Aulop.  hiirri)iata,  l'I.  1.  et  dans 
les  colonies  simples  de  l'esjjèce,  Aulop.  repais,  PI.  1. 

Aulop.  anioidca.  PI.  10,  fait  en  ce  sens  une  exception,  car  ses  orifices  ne  se  trouvent  pas  sur 
un  i)lan. 

Dans  les  colonies  communes  que  nous  nonnnons  socloles,  les  orifices  de  chaque  rangée  sont 
dans  un  plan  situé  latéralement,  et  cette  disposition  se  retrouve  régulièrement  chez  toutes  les  espèces 
qui  sont  associées  dans  cette  catégorie. 

La  paroi  des  cellules  varie  en  épaisseur  suivant  les  espèces  ;  en  général,  elle  est  mince  par 
rapport  à  l'espace  intérieur  des  cellules.  Une  particularité  étrange  et  difficile  à  expliquer  s'observe 
à  plusieurs  reprises  dans  quelques  espèces.  Elle  consiste,  en  ce  que  les  cellules,  ou  même  le  tronc 
commun  paraissent  porter  une  fente  longitudinale  médiane;  voir  Aulop.  hohrmica,  PI.  10,  (li.yerta, 
PI.  1,  et  rcpcns.  PI.  1. 

La  surface  externe  des  cellules  est  lisse,  généralement  couverte  de  fines  rides  horizontales, 
transverses.  La  surface  interne,  autant  qu'on  peut  l'examiner  à  travers  les  brisures  fortuites,  est 
également  lisse.  Nous  n'avons  constaté  nulle  part  de  traces  des  pseudosepta  mentionnés  dans  les 
rapports  sur  les  espèces  des  contrées  étrangères. 

Quant  à  la  distribution  géologique  de  nos  !»  espèces,  elles  apparaissent  dans  les  bandes  suivantes  : 

Etage  E,  bande  e  1 aucune  espèce, 

„       e2 .5  espèces, 

F                f2  3 

„      G,       „       g  1 1   espèce. 

Nous  voyons  aussi  (jue  les  espèces  restent  dans  chaque  bande  où  elles  apparaissent,  sans  se 
propager  dans  d'autres  horizons. 

Plusieurs  de  ces  espèces  sont  fondées  sur  de  menus  fragments,  qui  ont  été  trouvés  dans  les 
colonies,  et  qui,  malgré  leur  exiguité,  présentent  des  types  variables  dans  leurs  dimensions  et  surtout 
dans  leur  aspect  général.  C'est  ce  que  nous  étudions  dans  la  description  de  ces  formes.  Le  chiffre 
0  de  nos  espèces  est  considérable,  principalement  à  cause  de  la  présence  des  espèces  ramifiées,  que 
nous  appelons  sociales,  et  qui,  selon  nous,  n'ont  jias  été  connues  jusqu'à  ce  jour. 


ET  LK  (iENRE  VOISIN  ONCOl'ORA.  221 

Outre  la  ressemblance  du  genre  Anldj^ira  avec  quelques  Bryozoaires,  il  faut  aussi  nieutionner 
celle  de  ce  genre  avec  Syn'uf/opora.  Quekiues  formes  du  genre  Atdopora  rappellent  à  tel  point  les 
jeunes  colonies  de  Si/r/'nfjvjuira.  que  ces  deux  genres  ont  été  souvent  confondus,  surtout  pai-  les 
auteurs  anciens. 

Aulopora.  bohemica.    Barr. 
PI.  10. 

Syrmgo2)ora  hohcm'tcu,  Barr.  —  />///.s////   2'hes.  silnr.,  p.  16. 

Polypier  ramitié,  avec  un  tronc  médian,  d'où  partent  latéralement  les  cellules.  Ce  tronc  médian 
n'est  pas  droit,  mais  ondulé.  Les  cellules,  de  grandeur  différente,  naissent  à  peu  près  à  égale 
distance  les  unes  des  autres.  Elles  sont  cylindriques,  rétrécies  en  bas,  et  s'élargissent  réguiièi-ement 
en  remontant  vers  l'oritice.     Celui-ci  seml)le  simple,  sans  bord  renflé. 

La  surface  ne  montre  aucun  ornement,  excepté  toutefois  (;à  et  là  des  traces  de  rides  horizon- 
tales.    Une  fente  longitudinale,  droite,  occupe  la  partie  médiane  du  tronc. 

DimensioHS.  Les  cellulf^s  ont  une  longueur  de  1™'"  2  à  3""';  à  la  base,  leur  largeur  est  de 
O™"'  7,  et  en  haut  de  1"""  5. 

Gisement  et  local.     Calcaires  de  la  bande  e2.     Listice. 

Aulopora  buceinata.    Pocta. 
PI.  1. 

Fragment  de  colonie  très  délicat,  mais  use  par  le  frottement.  Il  montre  .5  cellules  qm  débou- 
chent toutes  d'un  seul  côté.  Elles  sont  étroites,  courbées,  et  s'élargissent  lentement  vers  leur  orifice. 
Elles  naissent  sur  la  paroi  postérieure  de  la  cellule-mère  opposée  à  l'orifice,  sans  former  de  renfle- 
ment sur  cette  paroi,  et  se  recourbent  ensuite  en  arc  vers  le  côte  où  se  trouvent  tous  les  orifices. 
Leur  surface,  défectueuse,  montre  en  de  rares  endroits  de  fines  rides  horizontales,  qui  ont  dû  la 
recouvrir. 

Les  orifices  peuvent  être  observés  de  côté.  Ils  sont  régulièrement  ronds,  et  tous  placés  dans 
le  même  plan.  Ils  possèdent  un  bord  simple,  arrondi,  formé  par  la  paroi  des  petits  tubes,  et  ne 
montrent  aucun  épaississement.  Au  point  de  la  paroi  postérieure  de  la  cellule-mère,  où  naît  une 
nouvelle  cellule,  ou  voit  seulement  un  élargissement  peu  marqué  de  la  partie  des  tubes  qui  est 
située  au-dessous  de  l'orifice. 

La  paroi  des  cellules  offre  une  certaine  épaisseur  plus  forte  en  bas  ([u'en  haut.  Le  diamètre 
de  l'intérieur  des  cellules  va  en  décroissant  de  haut  en  bas  beaucoup  plus  rapidement  qu'on  ne  le 
remarque  sur  les  contours  externes  des  petits  tubes. 

Dimensions.  Les  cellules  ont  une  longueur  de  4  ;i  ô""".  Les  cellules  inférieures.  i)lus  âgées, 
sont  plus  longues  que  celles  d'en  haut,  qui  sont  plus  jeunes.  Leur  largeur  atteint  de  <i"""  3  à  0"""'  4 
à  leur  base,  et  l  """  2  environ  au-dessous  de  l'orifice. 

Gisement  et  local.     Bande  e2.     Dloulxi   Ifont. 


222  ETUDES  SUR  LE  GENRE  AULOPORA 

Aiilopora  conferta.    Barr. 
PI.  10. 

Polypier  en  forme  de  tronc  délicat  et  penné.  Les  celhiles,  petites,  sont  disposées  symétri- 
quement sur  2  rangées  alternantes  et  constituent  le  tr(nic  médian  sur  plus  de  la  moitié  de  leur  lim- 
gueur.  Les  contours  des  cellules  sont  très  bien  marqués  sur  ce  tronc;  ils  apparaissent  en  forme  de 
rainures  profondes.  La  limite  qui  sépare  les  deux  rangées  latérales  de  cellules  est  représentée,  au 
milieu  du  tronc,  par  une  ligne  en  zigzag,  très  distincte. 

Les  cellules  sont  cylindriques  et  égales  sur  toute  leur  longucuir,  c'est-à-dire  qu'elles  ne  s'élar- 
gissent pas  à  leur  orifice.     Celui-ci,  vu  de  côté,  semble  rond.  i)lutôt  un  peu  rétréci  que  renflé. 

La  surface  des  cellules  est  pourvue  de  rides  liorizontales,  transverses,  qui,  avec  les  contours 
bien  marqués,  ne  contribuent  pas  peu  à  rendre  ces  cellules  indépendantes.  Aux  points  où  la  paroi 
a  été  enlevée,  nous  voyons  qu'elle  possédait  une  assez  grande  épaisseur. 

Dimeïisions.  Les  cellules  ont  cà  peu  près  3"""  de  longueur,  et  forment  une  saillie  de  1  à 
1  """  2.  Leur  largeur  atteint  environ  0'"'"  7  à  la  base  soudée  au  tronc,  tandis  qu'elle  est  de  1  "■"' 
à  leur  extrémité  libre. 

Gisement  et  local.     Calcaires  blancs  de  la  bande  f2,  de  Konrprus. 

Aulopora  conoidea.    Pocta. 
PI.  10. 

La   colonie  se   compose   de   cellules  simples,  qui  naissent  les  unes  des  autres  en  partant  de  la 

paroi   postéi'ieure  des   cellules-mères,   et   près   de  l'oritice  de  ces  dernières.  A  leur   base,  elles  sont 

très   étroites,    et  s'élargissent   régulièrement   en   côiu^  jusqu'à   l'orifice.     Ces  cônes  sont,   en  général, 

droits  ou  un  peu  courbés. 

La  surface  des  cellules  est  lisse,  ce  qui  paraît  être  un  résultat  du  frottement,  car  les  spécimens 
mieux  consei'vés  montrent  de  fines  rides  horizontales.  Celles-ci  sont  quelquefois  si  bien  marquées 
sur  les  plus  grandes  cellules,  les  plus  âgées,  qu'elles  présentent  de  petites  divisions  sur  la  surface, 
surtout  sur  les  côtés. 

En  se  bifurquant,  les  cellules  forment  de  petites  colonies,  dont  les  contours  ne  s'observent 
généralement  pas  bien,  à  cause  du  mauvais  état  de  conservation.  Ce  sont  des  fragments  plus  ou 
moins  grands,  sur  lesquels  le  mode  de  bifurcation  et  de  bourgeonnement  des  individus  n'est  pas  distinct. 

Parfois,  la  colonie  semble  posséder  un  tronc  médian,  commun,  sur  les  côtés  duquel  s'élèvent 
des  cellules  saillantes. 

Les  orifices  des  cellules  sont  placés  latéralement  sur  les  spécimens  que  nous  étudions,  et  aucun 
n'est  dirigé  vers  le  haut.  D'après  la  vue  latérale,  les  orifices  sont  simples,  non  épaissis,  et  avec  un 
bord  simplement  arrondi. 

Dimensiom.  La  longueur  des  cellules  est  de  6  à  s  """,  et  leur  largeur  de  1  à  1  """  5  à  l'endroit 
où  elles  naissent  de  la  cellule-inère.     Leur  diamètre  à  l'ouverture  est  de  .3'"'". 

Gisement  et  local.     Calcaire  blanc  de  la  bande  f  2,  Konëpriis. 


ET  LE  GEXKE  VOISIN  OXCOPOKA.  223 

Aulopora  crassa.    Pocta. 
PL  11). 

Espèce  très  grande,  présentant  de  petites  tiges  riiniifiées.  formées  par  la  division  simple  des 
cellules.  Celles-ci  sont  cylindriques,  longues,  étroites  au  point  où  elles  naissent  de  la  cellule-mère, 
après  quoi  elles  s'élargissent  un  peu  et  montrent  ordinairement,  au-dessous  de  l'oritice.  lui  rentienuMit 
irrégulier,  sacciforme,  duquel  s'élève  la  cellule  nouvelle. 

La  surface  des  cellules  est  lisse  et  ornée  de  lignes  horizontales  très  tintas,  (jui  ne  s'étendent 
pas  sur  tout  le  pourtour  de  la  cellule,  et  s'observent  principalement  sur  les  côtés. 

Les  orifices  ne  sont  i>as  conservés  sur  les  cellules  du  spécimen.  L'un  n'est  visible  que  de  la 
paroi  postérieure,  et  les  autres  sont  brisés. 

La  paroi  est  relativement  mince  par  raïquirt  aux  grandes  dimensions  des  cellules. 

Dimensions.  Les  cellules  ont  une  longueur  de  11""".  Au  point  où  elles  partent  de  la  cellule- 
mère,  leur  largeur  est  de  0"""  s  à  1»"",  et  de  :!"""  environ  à  leur  partie  suiiérieure  rentiee. 

Rapp.  et  différ.  Les  dimensions  considérables  de  cette  espèce  ne  permettent  de  la  confondre 
avec  aucune  autre.  Elle  ne  montre  égalenu'ut  aucune  affinité  avec  les  espèces  étrangères  du 
même  genre. 

Gisement  et  local.     Calcaires  gris  de  g  1,  Hostin. 

Aulopora  disjecta.    Pocta. 
ri.  1. 

Petite  colonie  déployée,  avec  U  ouvertures  partiellement  conservées.  Le  tronc  médian  ne  montre 
aucun  orilice  à  partir  <lu  bas  jusqu'au-dessus  de  la  nH)itié  de  sa  hauteur,  mais  les  cellules  s'y  fixent 
de  chaque  côté  sur  presijue  toute  son  étendue. 

Ce  n'est  qu'en  haut  (jue  le  tronc  médian  possède  une  (Uiverture  cellulaire  latérale  :  il  finit 
par  une  cellule,  de  sorte  que  nous  voyons  l'extrémité  supérieure  de  la  colonie. 

Chacune  des  cellules  est  cylindroïde,  et  va  en  s'elargissaut  un  peu  vers  l'orifice.  La  cellule- 
mère  montre  un  rentiement  duquel  part  une  nouvelle  cellule  plus  jeune. 

La  surface  de  ces  tubes  est  couverte  de  fines  rides  horizontales.  L(!  tronc  médian  porte  les 
mêmes  ornements,  et  une  fente  longitudinale  ilescend  au  milieu  de  sa  surface. 

Des  ouvertures  des  six  cellules  présentes,  une  s(ude  est  visible.  Quant  aux  autres,  elles  ilé- 
boucheut  latéralement  et  ne  s'observent  que  de  côté.  Elles  s(nit  rondes,  régulières  et  pourvues  d'un 
bord  simple  et  lisse.  Elles  sont  un  jteii  moins  larges  que  les  tubes,  et  ceux-ci  se  renfient  un  peu 
au-dessous  de  rorifice. 

Dimensions.  Les  cellules  ont  une  longueur  de  2'""'  environ.  Leur  largeur  atteint  0"""() 
à  f)"""8  à  leur  base,  et   1"""  à   i  """  2  au-dessous  de  leur  ouverture. 

Gisement  et  local.     Ce  spécimen  provient  de  la  bande  e  2.   Tachlovitz. 


224  ETCDKS  SUH  LE  (iEXIIK  AULOPORA 

Aulopora  rejyens.    Roemer. 
PI.  1. 

1S37.  Aulopora  serpoi.s,  Hisinger.  Lethaea  suce,  p.  95,  PI.  27,  fig.  1. 

1839.  „  „  Lonsdale  Murchlson  S/(ur  Sj/st.  p.  (i75,  PI.  15,  tig.  (i. 

1854.  Syringopora  fdcicularis^  M.  Edw.  ci-  Haime,  Brit.  Silur.  Corals,  p.  274,  tig.  1. 

1860.  Aulopora  repois,  Roemer,  Silur.  Faima  des  ivestl.   Tenenssee,  p.  28,  PL  2,  tig.  1. 

1883.  „  „  Boemcr,  Lrfhaea  geognostica,  p.  520. 

Cette  espèce,  si  coimmiiie  dans  Iteaiicoiqi  de  couclies  siluriennes,  fut  associée  autrefois  à  Aulop. 
serpens,  avec  laquelle  elle  montre  une  certaine  aftinité.  (Goldfuss,  Fetrefact.  Vol.  J,  p.  82,  PI.  39, 
fig.  1.)  Aulopora  serpens  est  une  forme  dévonienne  que  l'on  rencontre  assez  fréquemment,  tandis  que 
Aulop.  repetis  n'a  été  trouvée,  jusqu'ici,  (pie  dans  le  terrain  silurien.  Outre  la  différence  des  horizons 
dans  lesquels  ces  deux  espèces  apparaissent,  elles  se  distinguent  encore  Tune  de  l'autre  eu  ce  que 
Aidop.  repcns  offre  des  dimensions  moindres,  une  forme  plus  svelte  dans  les  individus  tubuleux  et 
aussi  une  plus  grande  régularité  dans  la  réticulation.  Tels  sont  les  motifs  (]ui  nous  ont  amené 
à  adopter  la  division  introduite  par  Roemer. 

Les  espèces  de  notre  Silurien  ne  sont  malheureusement  représentées  que  par  de  petits  fragments. 

Les  individus  qui  forment  le  tronc,  ont  de  4  à  7  "'"'  de  long.  Généralement,  les  tubes,  relati- 
vement étroits,  s'élargissent  subitement  en  cornet  à  leur  ouverture.  D'autres  sont  d'une  largeur  plus 
égale,  qui  va  en  augmentant  peu  à  peu  vers  le  haut.  L'espèce  Aidop.  tulmcformis,  Goldfuss,  paraît 
avoir  été  fondée  sur  des  colonies  de  Aul.  repens  à  cellules  s'élargissant  rapidement  a,  leur  extrémité 
supérieure. 

Les  cellules  sont  reliées  entre  elles  de  différentes  manières. 

1.  Elles  sont  peu  nombreuses  et  naissent  les  unes  des  autres,  de  sorte  qu'elles  représentent 
le  tj-pe  var..  simplires. 

2.  Elles  forment  un  réseau  et  répondent  à  la  variété  que  nous  avons  nommée  reticnlatar. 

Dans  ce  dernier  cas,  il  part  d'une  ouverture  plus  de  2  tubes.  Dans  les  colonies  simples, 
à  une  seule  rangée  de  cellules,  les  tubes  s'élargissent  ordinairement  vers  le  haut  d'une  manière  con- 
stante. Au  contraire,  dans  les  reticulatae,  les  cellules  sont  très  étroites,  de  diamètre  égal  sur  toute 
leur  étendue,  et  passent  subitement  dans  le  renflement  marginal  de  l'extrémité  antérieure.  Ici,  la 
colonie  se  compose  d'un  réseau  de  tubes  simples,  à  peu  près  égaux  entre  eux  sur  toute  leur  étendue, 
et  munis  d'une  ouverture  aux  points  où  ils  se  réunissent. 

La  plupart  des  cellules  portent  une  fente  longitudinale  sur  le  côté  visible,  ce  qui  permet  de 
distinguer  la  structure  simple  des  parois,  ainsi  que  la  surface  interne,  lisse  et  sans  aucune  trace  de 
pseudosepta.  Sur  un  i)etit  exemplaire  composé  de  2  cellules,  un  des  tubes  est  renflé  au-dessous  de 
l'ouverture.  La  surface  des  tubes  est  généralement  couverte  de  fines  rides  horizontales,  mais  quand 
ces  ornements  ont  été  usés,  elle  iiaraît  lisse. 

Les  ouvertures  des  cidluies  sont  rondes  et  munies  d'un  reh(u-(l  renflé.  Dans  les  tubes  qui 
s'élargissent,  le  diamètre  de  l'ouverture  est  moins  grand  qiu'  celui  de  la  cellule.  Au  contrain*  dans 
les  tubes  étroits,  l'ouverture,  mesurée  avec  son  b(inl,  dépasse  de  beaucoup  les  cellules  en  largeur. 

Les  ouvertures  des  cellules  se  dirigent  vers  le  haut,  et  r(>xtrémité  supérieure  de  la  cellule  se 
recourbe   subitement.     Le    bord    interne    des    ouvertures  est  siniplenuMit  arrondi  et  assez  lisse.     Dans 


ET  LE  GENRE  VOISIN  ONCOPORA.  225 

les   cellules   qui    iiorteut   une   fente  longitudinale,  celle-ci  commence  au  partir  du  rel)()nl,  où  elle  est 
très  profonde. 

Dimensions.  La  grandeur  des  cellules  varie  chez  les  colonies  simples,  deiulroïdes.  Les  plus 
petites  ont  une  longueur  de  4"";  leur  largeur  en  bas  est  de  0"™  G,  et  de  1 '""' 9,  en  haut.  La 
longueur  des  jilus  grandes  est  de  10™'";  leur  largeur  à  la  buse,  de  1""".  et  de  2"""  G,  en  haut. 
Les  cellules  des  rcticiihddc  ont  '!»""  de  long  et  0"""  (i  de  large. 

Rapp.  et  (Jifér.  Les  colonies  des  rctictilafae  offrent  une  grande  ressemblance  avec  celles  de 
l'espèce  Aulop.  scrpcns,  dont  (foldfuss  a  donné  une  excellente  figure,  mais  elles  sont  de  dimensions 
bien  moindres. 

Les  colonies  dendroïdes  ont  été  associées  à  cette  espèce  à  cause  de  leur  ressemblance.  Toute- 
fois la  forme  primitive  des  tubes,  qui  sont  réunis  en  réseau,  subit  de  profondes  modifications.  Nous 
avons  suivi  ici  l'exemple  de  Barrande.  qui  a  placé  ces  deux  sortes  de  colonies  dans  l'espèce 
Anlop.  serpenft. 

Gisement  et  local.  On  trouve  des  fragments  de  colonies  dans  la  bande  c2,  près  de  Taehlo- 
7i-itz  et  de   B/ifo/rit,~. 

Aulopora  serrulata.    Pocta. 
PL  10. 

Dans  le  jeune  stade,  la  colonie  offre  l'aspect  d'un  tronc  ramifié,  de  chaque  côté  duquel  les 
cellules  partent  en  rangées  alternantes,  voir  ftg.  15  et  16.  Les  cellules  participent  dans  toute  leur 
étendue  à  la  formation  du  tronc  commun,  et  leurs  parois  externes  forment  des  divisions  sur  le 
contour  externe  de  la  colonie,  qui  semble  courir  en  zigzag. 

En  croissant,  la  colonie  devient  plus  droite,  les  cellules  ne  saillent  plus  autant  du  tronc  médian, 
et  leur  bord  externe  seul  s'observe  distinctement.  Ce  bord  de  l'orifice  s'aiguise  considérablement  et 
montre,  sur  les  colonies  adultes,  des  extensions  spiuiformes,  latérales,  au-dessus  de  chacune  des- 
quelles se  trouve  l'ouverture  de  la  cellule. 

Les  bords  spiniformes  sont  droits,  alternant  comme  les  cellules,  et  la  position  de  quelques-unes 
de  celles-ci  est  quelquefois  altérée  par  la  bifurcation  de  la  colonie. 

Les  cellules  sont  beaucoup  plus  saillantes  chez  les  jeunes  individus,  et  leurs  contours  sont 
indiqués  sur  le  tronc  par  de  fines  rainures.  Leur  surface  est  couverte  de  légères  rides  transverses, 
qui  montrent  Tindépendance  des  cellules.  Dans  les  spécimens  adultes,  il  ne  reste  plus  que  leur  bord 
externe  et  aigu  ;  les  contours  sont  entièrement  effacés,  ainsi  que  les  rides  trausverses  ;  la  surface 
de  la  colonie  reste  lisse  et  sans  ornementation  aucune. 

Par  suite  de  la  croissance,  il  survient  aussi  des  modifications  dans  les  dimensions  des  cellules, 
qui  apparaissent,  dans  les  jeunes  spécimens,  sous  la  forme  de  tubes  simples  et  assez  longs,  tandis  quei 
dans  le  stade  avancé,  elles  sont  représentées  par  des  cavités  peu  profondes,  enfoncées  latéralement 
dans  le  tronc. 

Les  orifices  sont  toujours  régulièrement  ronds.  Ils  sont  plus  petits  dans  le  jeune  âge  que  dans 
les  exemplaires  adultes,  et  possèdent  un  rebord  arrondi,  qui  va  en  s'aiguisant  sur  le  côté  externe, 
et  forme  les  épines  dont  il  a  été  fait  mention. 

La  i)aroi  des  cellules  est  relativement  mince. 

Dimensions.  Nous  ne  possédons  de  cette  espèce  que  des  fragments  qui  atteignent  jusqu'à 
QQmm  ^Q  longueur. 

29 


226  ETUDES  SUR  LE  GENRE  AULOPORA 

Les  cellules  des  jeunes  stades  ont  S"™  2  de  long.  Nous  n'avons  pu  niesurer  la  longueur  des 
cellules,  dans  les  spécimens  adultes,  à  cause  de  l'effaceiuent  des  contours,  mais  les  orifices  ont  un 
diamètre  de  1  ""'"  S  à  2"'"'. 

Bapp.  et  diffcr.  Cette  espèce  est  le  principal  représentant  des  formes  de  Aulopum,  dont  le 
tronc,  médian  commun  est  composé  des  parois  cellulaires,  et  auxquelles  nous  avons  consacré  une 
étude  détaillée  dans  la  diagnose  générique.  Cette  particularité  distingue  Anlop.  scrnilafa  de  toutes 
les  autres  formes  connues  jusqu'à  présent. 

Gisement  et  local.     Bande  f2.  Konrprus. 

Aulopora  symetrica.    Pocta. 
PI.  1. 

Colonie  délicate,  ayant  la  forme  d'un  tronc  penné,  de  chaque  côté  duquel  partent  les  cellules. 
Celles-ci  participent  par  =;.,  de  leur  longueur  à  la  structure  du  tronc  médian.  Elles  s'en  écartent 
obliquement  avec  la  partie  supérieure,  qui  est  représentée  par  le  dernier  tiers  de  leur  longueur  totale. 
Les  contours  des  cellules  sont  indiqués  par  de  fiues  rainures.  Le  tronc  médian  porte  au  milieu  un 
léger  sillon  longitudinal,  qui  suit  chaque  courbure.  Ce  sillon  finit  en  bas  en  une  fente  plus  distincte, 
qui  permet  d'observer  l'intérieur  des  cellules.  Ces  dernières  sont  petites,  régulièrement  cylindriques 
et  un  peu  rétrécies  vers  l'oritice.  La  partie  indépendante  qui  saille  du  tronc  et  que  l'on  peut  con- 
sidérer comme  le  siège  de  l'individu,  est  très  petite. 

Les  orifices  ne  sont  i)as  visibles,  parce  qu'ils  sont  cachés  par  la  roche  et  situés  latéralement. 
Cependant,   autant  que  l'on  peut  en  juger  après  un  examen  minutieux,   ils  semblent  avoir  été  ronds. 

La  colonie  entière  est  couverte  de  fines  stries  horizontales,  mais  le  tronc  et  les  cellules  possè- 
dent une  striation  à  part. 

La  paroi  des  cellules  est  assez  épaisse. 

Dimensions.  La  longueur  des  cellules  atteint  i"-"' ,5  à  2"""'.  Leur  partie  saillante  a  environ 
0"""  5  à  0"""  7  (le  long.  A  leur  base,  avec  laquelle  elles  iiarticipeut  à  la  structure  du  tronc,  elles 
ont  une  largeur  <le  0'"»'  3,  et  cette  dimension  est  de  0"""  5  à  leur  extrémité  supérieure. 

Gisement  et  local.     Bande  e2,  Lodenitz. 


Genre  Oncoporn,    Pocta. 

1^1. 1. 

Parmi  les  formes  (jui  se  lapprochent  du  genre  Aulo])ora,  Goldfuss,  se  trouve  un  fossile  qui 
s'en  distingue  par  d'importants  caractères,  et  que  nous  regardons  comme  le  type  d'un  genre  nou- 
veau. Malheureusement,  nous  n'avons  à  notre  disposition  que  deux  exemplaires,  dont  l'état  de 
conservation  laisse  à  desirei-.  Nous  en  donnerons  la  description  aussi  exactement  (ju'il  nous  sera 
possil)le  de  le  faire. 

Le  i)olypier  présente  des  colonies  ayant  la  forme  de  troncs,  et  se  divisant  parfois  dichotomi- 
quement.  Les  spécimens  sont  fixés  fortement  dans  la  roche,  de  sorte  que  nous  ne  pouvons  dire  si 
la  colonie  était  rampante,  fixée  ou  libre.  Celle-ci  se  compose  de  cellules  tnbuleuses,  formant  par 
leur   partie  inféi'ieure  un  tronc  médian,    commun,    (huiuel  elles  saillent  par  leur  extrémité  supérieure. 


ET  LE  GENRE  VOISIN  ONCOPORA.  227 

Aux  points  où  une  brisure  permet  rrexaminer  la  structure  interne  du  tronc  médian,  on  remarque 
que  les  cellules  rayonnent  à  itartir  du  centre,  c'est-à-dire  qu'elles  se  placent  obliquement  autour  d'un 
axe  central,  ima.sinaire. 

Les  parties  inférieures  des  parois  cellulaires  forment  un(!  masse  compacte,  qui  apparaît  sur  nos 
spécimens  comme  un  bourrelet  épais,  et  dans  laquelle  les  parties  inférieures  des  cellules  se  trouvent 
comme  implantées. 

Les  cellules  saillent  de  tous  les  côtés  de  ce  rentlement  épais.  Chez  la  plupart  d'entre  elles, 
la  partie  supérieure  qui  sort  du  tronc  commun  a  été  brisée,  et  il  ne  reste  plus  que  les  points  d'in- 
sertion, visibles  sous  la  fornu'  d'ouvertures  polygonales.  Les  cellules  situées  dans  le  voisiijage  de  la 
surface  de  ce  rentlement  médian,  jiaraissent  avoir  possédé  des  parois  très  faibles,  car  elles  sont  tou- 
jours détachées  à  la  même  place. 

Par  exception,  3  cellules  sont  encore  en  communication  avec  le  rentlement  médian.  L'une 
d'entre  elles  nous  permet  d'observer  ce  contact,  et  nous  voyons  les  parois  de  la  partie  libre  et 
saillante  de  la  rellulr  ]iasser  dans  le  rentlement  ouvert  à  cet  endroit. 

La  cellule  éprouve  également  un  changement  de  direction.  Dans  le  rentlement,  elle  se  dirige 
obliquement  vers  le  haut,  tandis  que  sa  partie  libre  se  replie  et  se  trouve  perpendiculaire  au  rentle- 
ment lui-même.  Nous  ne  saurions  dire  si  cette  particularité  est  naturelle,  ou  si  elle  est  due  à  la 
fossilisation. 

Les  ouvertures  que  porte  le  rentlement  médian,  aux  points  où  la  partie  externe  de  la  cellule 
a  été  détachée,  sont  polygonales  et  munies  d'un  bord  irrégulier  et  aigu,  auquel  on  reconnaît  immé- 
diatement qu'il  a  été  produit  par  une  rupture. 

La  surface  comprise  au-dessus  de  chaque  ouverture  représente  une  partie  de  la  surface  interne 
des  cellules,  comme  nous  It  verrons  en  faisant  la  description  de  la  structure. 

Les  cellules  sont  rompues  obliquement  h  la  surface.  Les  ouvertures  qui  en  résultent  sont 
allongées,  et,  pat-  Cvonséquent,  ne  montrent  pas  le  diamètre  exact  de  l'intérieur  des  cellules. 

En  général,  la  surface  du  tronc  est  très  rugueuse,  et  le  bord  des  ouvertures,  raboteux,  à  cause 
des  parcelles  inégales  de  cellules,  (jui  sont  restées. 

La  surface  interne  des  cellules,  et  principalement  des  parties  dont  la  réunion  constitue  le 
rentlement,  est  ornée  de  stries  longitudinales  (pseudosepta).  Cette  particularité  s'observe  dans  cha- 
cune des  cellules  ouvertes  jiai-  une  brisure,  et  aussi  sur  les  surfaces  situées  au-dessus  de  chaque 
ouverture  et  couvertes  également  de  septa  qui  descendent  dans  l'ouverture  elle-même. 

Nous  avons  dit  que  ces  surfaces  sont  des  parcelles  de  la  surface  interne  des  cellules  qui  sont 
restées  sur  le  tronc  commun,  quand  la  partie  externe  des  cellules  s'est  détachée.  Nous  croyons 
voir  là-dedans  la  meilleure  i)reuve  que  le  tronc  renflé  n'est  pas  un  élément  indépendant,  mais 
qu'il  est  formé  uniquement  i)ar  la  partie  inférieure  des  cellules. 

Les  dimensions  des  ditférentes  parties  constitutives  de  ce  genre,  sont  exposées  dans  la  descrip- 
tion de  l'espèce  Oncop.  parddoxa,  la  seule  que  nous  puissions  associer  à  ce  genre. 

En  ce  qui  concerne  la  parenté  de  ce  genre  i^uveau,  il  est,  selon  nous,  hors  de  doute,  qu'il 
appartient  au  même  groupe  que  le  genre  Aulopora.  La  présence  des  pseudosepta  nous  prouve 
d'ailleurs  son  aftinité  avec  ks  Anthozoaires. 

Quoique  ce  genre  se  rapproclie  le  plus  de  Aulopora,  et  princijialenient  du  groupe  dont  les  par- 
ties inférieures  des  cellules  forment  le  tronc  médian,  il  s'en  distingue  cependant  par  la  position  des 
cellules,  qui  saillent  et  divergent  de  tous  les  côtés,  ainsi  que  par  la  formation  de  tronc  médian,  renflé. 

29* 


228  ETUDES  SUR  LE  GENRE  AULOPORA 

L'espèce  unique  qui  a  servi  de  base  à  l'introduction  de  ce  genre  dans  la  science,  provient  des 
calcaires  de  la  bande  gl.  D'après  les  exemplaires  que  nous  possédons,  on  ne  saurait  tirer  aucune 
conclusion  sur  la  distribution  du  genre. 

Oncopora  paradoxa.    Pocta. 
PL  1. 

Nous  avons  exposé,  dans  la  diagnose  générique,  les  caractères  les  plus  importants  que  nous  a 
fournis  c&  fossile,  de  sorte  que  nous  nous  bornerons  à  ajouter  quelques  particularités  qui  pourront 
servir  à  dégager  plus  tard  les  caractères  purement  spécifiques,  si  l'on  parvient  à  trouver  d'autres 
spécimens. 

Les  cellules  divergent  obliquement  vers  le  haut,  autour  d'un  axe  imaginaire,  et  portent  un 
reutiement  à  leur  extrémité  inférieure,  tandis  que  leur  partie  supérieure  saille  librement.  Cette  der- 
nière est  cylindrique,  ou  bien  très  peu  élargie  vers  l'extérieur.  Elle  porte  un  orifice  rond,  à  bord 
simple.  A  l'intérieur  des  cellules,  s'étendent  des  pseudosepta,  à  peu  près  au  nombre  de  12,  et 
visibles  sur  le  tronc  commun,  au-dessus  de  chaque  ouverture  provenant  de  la  rupture  de  la  cellule. 
La  surface  de  la  partie  saillante  des  cellules  est  lisse  et  couverte  d'une  striation  transverse,  extrê- 
mement fine. 

Dlmensionsi.  Nous  ne  possédons  du  tronc  commun  que  des  fragments,  dont  le  plus  grand 
a  une  longueur  de  33""".  La  largeur  est.  de  3"""  5  à  4""".  —  Les  ouvertures  indiquant  la  place 
des  cellules  ont  un  diamètre  de  1"""  2.  Ce  diamètre  est  pris  sur  la  section  transverse  horizontale 
des  ouvertures,  parce  que,  les  cellules  ayant  été  rompues  obliquement,  il  en  résulte  une  section  ovale. 

Les  cellules  saillent  de  4"""  du  tronc  commun.  Elles  ont  i  ""«  .f)  de  largeur,  et  le  diamètre  de 
l'orifice  est  <le  1""". 

lîapp.  et  diffï'r.  Nous  avons  déjà  mentionné,  dans  la  diagnose  générique,  les  rapports  qui 
existent  entre  cette  forme  et  d'autres  semblables. 

Gisement  et  local.     L'unique  spécjmen  figuré  provient  des  calcaires  gris,  inèa  dti  Karlsteiii.  gl. 


-f.5.4- 


Tubiporide  espèce  indéterm.    N°  1. 
PI.  L 

Nous  trouvons,  sur  quelques  coquilles  d'Acéphales  et  de  (Kastéropodes,  des  colonies  rampantes 
qui  ont  une  très  grande  analogie  avec  les  Tubiporides.  Toutefois,  les  cellules  et  la  coui'orniation 
extérieure  de  ces  troncs,  sont  d'aspect  si  étrange,  que  nous  n'osons  pas  ranger  ces  fossiles  dans  un 
genre  déjà  connu.  Nous  ne  croyons  pas  non  plus  possible  de  fonder  pour  eux  un  genre  nouveau, 
parce  qu'ils  n'offrent  pas  assez  de  caractères  importants,  et  que  leur  état  de  conservation  laisse  beau- 
coup à  désirer.  Nous  en  donnerons  donc  la  description  qui  suit  sans  les  désigner  par  des  noms 
spéciaux. 

Colonies  déployées,  rampantes,  fixées  sur  des  corps  étrangers,  coquilles  d'Acéphales  ou  de 
Gastéropodes,  et  comi)OSées  (h;  rameaux  nombreux  et  serrés.  Ces  rameaux  consistent  en  une  ou 
plusieurs    rangées   de    cellules   et    se    divisent   de    telle    manière  que  les  cellules  |)lus  jeunes  naissent 


ET  LE  GENRE  VOISIN  ONCOPORA.  229 

latéralement,    et   non   près   du   bord    «upérieur,   comme   dans   le  genre  Aulopora.     Cette  division  des 
rameaux  ressemble  à  la  division  dichotomique. 

Les  cellules  sont  droites  ou  un  peu  courbées.  Elles  s'élargissent  vers  l'extrémité  supérieure. 
Elles  sont  anguleuses,  c'est-à-dire  que  la  partie  de  la  cellule  qui  saille  de  la  surface  du  corps  étranger 
sur  lequel  la  colonie  est  fixée,  porte  une  arête  et  quelquefois  deux.  La  paroi  des  cellules  n'est  pas 
très  épaisse;  et  la  surface  est  couverte  de  fines  rides  horizontales.  Les  orifices  des  cellules  ne  sont 
visibles  nulle  part,  et  l'on  (!n)irait  que  celles-ci  ont  été  brisées  en  haut. 

Dimensions.  La  longueur  des  cellules  est  de  2  à  .S"""  environ.  Leur  largeur  à  la  base  est 
de  0  """  5,  et  de  1  """  2  à  leur  extrémité  supérieure. 

Gisement  et  local.     Calcaire  noir  à  Céphalopodes  de  la  bande  e2,  Lochkov. 


»>«©c3-!« 


230 


Chapitre  II. 

Distribution  verticale  des  espèces  de  Aiiïopora  et  de  Oncopora 
dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 


N° 

Faunes  siluriennes 

m 
œ 

o 

a 

I                  II 

III 

i 

P             D 

E    1 

F 

G 

H 

dl  1  d2  1  d3  1  d4  |  d5 

el|e2 

fl    f2 

gl    g2|g3 

hl|h2|li3 

1 

2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 

1 

1 

1.  Aiilopora Goidfuss.  ' 

bohfmica Barr. 

buccinata Poôta. 

conferta Barr. 

conoidea Poôta. 

crassa Poéta. 

disjecta    . Pocta. 

repens Roem.   ] 

serrulata Poôta. 

symetrica Poôta. 

2.  Oncopora Poôta. 

paradoxa Poôta. 

.       1 
•       1 

, 

, 

+ 

+ 
+ 

4- 
+ 

+ 
+ 

-t- 

+ 
+ 

10 

1 

10 
10 
10 

1 

ll 

19 

1 

1 
1 

Tubiporide  esp.  indéterm.  N'  1   .    . 

• 

Le  tableau  que  nous  venons  de  placer  après  la  desci-iption  des  représentants  de  la  famille  des 
Aulopori(hu\  permet  au  lecteur  d'embrasser  d'un  seul  ((uqi  d'œil  la  distribution  verticale  de  ces 
formes,  dans  le  bassin  silurien  de  la  Bohême. 

Nous  ne  ferons  ici  aucune  remarque  sur  les  résultats  que  nous  otfre  cette  distribution,  mais 
nous  publi(>rons  nos  observations  sur  Faititarition  de  ce  groupe,  eu  Boliéme,  dans  la  //"''"«  Partie  du 
présent  Volume,  dans  laquelle  seront  compris  tous  les  Coralliaires.  Nous  reproduirons  le  tableau  pré- 
cédent, atin  de  donner  la  liste  exacte  et  complète  de  tous  les  fossiles  qui  ajipartienuent  à  ce  groupe. 


PI.  I. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


fi(- 


1. 


5a. 

5b. 
5f. 
5d. 

6. 


10. 


Auloporu  disjecia.   Poôta 


9. 


Etage 

.  E 


Petite  colonie,  grandeur  nat. 

ici.  fragment  grossi.  Les  cellules  cylindroïdes,  cou- 
vertes de  iines  rides  transversales,  partent  latérale- 
ment du  tronc  commun.  L'ouverture  des  cellules  est 
ronde  ;  leur  bord  simple.  Le  tronc  commun  porte 
une  fente  longitudinale.  —   TacliJonitz  —  el. 


itulopoi'u  biicciiinta.    PoCta  . 


E 


Colonie  comprenant  cinq .  cellules  placées  d'un  seul 
côté.  —  Dloithà  Hora  —  e  2. 
id.  deux  cellules  grossies.  Elles  se  prolongent  en 
cône  et  se  recourbent.  Elles  sont  étroites  en  bas  et 
vont  en  s'élargissant  vers  le  haut.  L'ouverture  est 
ronde,  le  bord  simplement  arrondi. 

Aiiloporst  repetts.    Roemer E 

Colonie  fixée  à  un  fragment  d'Ortbocère.  Deux  cel- 
lules sont  bien  conservées,  les  antres  sont  usées  par 
le  frottement. 

Autre  colonie,  type  de  la  section  reticulatae.  Cel- 
lules usées  ;  les  tubes  qui  relient  quelques-unes  des 
cellules,  sont  fendus  en  partie. 

Cellule  très  longue,  la  plus  longue  de  toutes.  On  voit 
un  reste  de  la  cellule  mère. 

Fragment  d'une  colonie,  montrant  de  courtes  cellules 
reliées  entre  elles  en  forme  de  réseau. 
Grossissement  de  deux  cellules  prises  sur  le  spécimen 
fig.  5  a,  pour  montrer  leurs  ouvertures  peu  profondes 
et  leurs  tubes  fendus. 

Grossissement  de  deux  cellules  prises  sur  le  spé- 
cimen fig.  5.  La  cellule  supérieure  porte  au-dessous 
de  l'ouverture  un  renflement  en  forme  de  sac. 

Tous  ces  spécimens  proviennent  de  Tachloivits  — 
e2. 


.4u1oporst  gf/metriv*i.    Poèta 


E 


Petite  colonie,  type  de  la  section  sociales.  —  Lo- 
denitz  —  e  2. 

id.  fragment  grossi  pour  montrer  quelques  cellules 
penchées  latéralement  et  formant  de  leur  base  le 
troue  commun.  I^es  contours  des  cellules  sont  faible- 
ment indiqués.  Le  tronc  commun  porte  une  fente 
longitudinale. 


Oiicopora  pttrutloxa.    l'oèta  . 


G 


Deux  colonies  conservées  dans  des  fragments  de  roche. 
Le  renflement  médian  est  fortement  usé  dans  l'un  de 
ces  spécimens,  de  sorte  que  l'on  peut  observer  les 
canaux,  qui  rayonnent  vers  le  haut.  Le  reste  de  la 
surface  est  couvert  d'ouvertures  rondes  aux  contours 
irréguliers  et  ne  montre  les  cellules  que  dans  quelques 
endroits.  —  Karlstein  —  gl. 

id.  cellule  grossie.  Elle  sort  du  renflement;  sa  forme 
est  cyliiidroïde. 


Fig. 


Tubiporide  «/>.  intl. 


Etage 

.   E 


11.  Petite  colonie  fixée  sous  forme  de  petits  buissons 
à  une  valve  d'Acéphale.  —  LochJcov  —  e  2. 

iia.id.  fragment  grossi.  Les  cellules  portent  des  arêtes  et 
se  tiennent  latéralement. 

12.  Autre  colonie  fixée  sur  un  Gastéropode.  Même  lo- 
calité. 

13.  id.  fragment  grossi.  Les  cellules,  angulaires,  sont  en 
rangées  épaisses  et  serrées.  Elles  n'ont  pas  d'ouver- 
ture définie,  car  l'extrémité  supérieure  paraît  brisée. 

Tliaiiiiioco(>liiiti/'r»f#»ro#t#ni.  PoCta  E 

14.  Colonie  irrégulièrement  ramifiée,  fixée  à  un  Cyrto- 
ccrci!^.  —  Kosof  —  e2. 

15.  id.  fragment  grossi.  On  remarque  une  ramification 
irrégulière,  ainsi  que  la  forme  de  quelques  cellules, 
qui  semble  comprimée. 

16.  Colonie  régulière  fixée  à  un  Capvlns.  —  Slivenetz  — 
e2 

16a.  id.  fragment  grossi.  On  voit  l'extrémité  d'une  petite 
branche  avec  cellules  alternantes. 

17.  Autre  colonie  très  régulière,  fixée  à  un  Caindus.  — 
Zmrzlik  —  e2. 

18.  id.  fragment  grossi,  montrant  une  branche  de  la  co- 
lonie ramifiée,  pennée. 

Tlis(iiiiioco«'l./>e»tfi9c/«f tftti.  Poèta  .   E 

lî).  Colonie  rameuse,  pennée,  formant  de  fins  dessins  sur 
une  coquille  d'Orthocère.  —  Dvoretz  —  e  2. 

20.  id.  fragment  grossi,  montrant  l'extrémité  d'une  branche 
composée  de  rameaux  secondaires,  placés  régulière- 
ment. 


Hy4li-o'#,ooii  Mp.  itul.    N" 


E 


21.  Colonie  discoïde,  indistincte.   —  Lodenitz — ^  e2.  * 

22.  id.  gros.sie.  Elle  montre  des  branches  irrégulières, 
rayonnantes,  qui,  vers  le  contour  du  disque,  se  parta- 
gent plusieurs  fois  en  rameaux  sacciformes. 


?  Plilo^rapiii.*)  ftunvig,   Poôta 


D 


23. 


24. 


Spécimen  très  rameux,  portant  aux  extrémités  de  ses 

rameaux    comme    des  traces  d'ouvertures  rondes.  — 

Vosch  -A\. 

Autre  spécimen  plus  petit,  moins  rameux,  penné.  — 

'Truhin  —  d  3. 

Fragment  de  la  colonie,   fig.  28,  grossi.    On   voit  les 

tubes    composant  les  rameaux.     Il  est  impossible  de 

donner  de  plus  amples  détails  pour  la  détermination 

de  cet  exemplaire. 


J  Barrande  Svst  Silur  de  Bohême.  Vol  \Ill 


11 


Hiimljert  hlh 


Imp  i.çmcrcjer  &1  * 


f'=Pans 


PI.  2. 


EXPLICATION  DES   FIGURES. 


rie- 

1. 
2. 


Ceraïuopora  vntlogtt.   Pointa 


.    D 


Plaqup  encroûtante,  composée  de  cellnles  placées  con- 
centriquemt'ut  et  radiaireraent.  —  Frai  —  d4. 
id.  cellules  grossies.  On  remarque  la  disposition  ré- 
gulière des  cellules  et  comme  elles  sont  reliées  en- 
semble. Leur  forme  est  élargie  au  milieu  et  rétrécie 
vers  la  bouche. 

3.  Fragment  d'une  i)laque  ii  plusieurs  couches.  La  su- 
périeure est  la  plus  récente.  —  Même  local  —  d  4. 

4.  id.  cellules  grossies.  Elles  diffèrent  de  celles  du  spé- 
cimen précédent  en  ce  qu'elles  ont  la  forme  de  prismes 
tronqués,  qui  sont  également  disposés  en  couches  ré- 
gulières. 

5.  Petite  colonie  aplatie,  assez  indistincte.  —  Zahor- 
èan  —  d  4. 

6.  id.  grossissement  de  la  partie  initiale,  médiane.  Les 
cellules,  rangées  radiairement,  forment  une  rosette 
médiane. 

Bryozooii  sp.  itul.   N"  3 C 

7.  Fragment  d'une  colonie  fixée  sur  une  coquille  de 
crustacé.  —  Shrej  —  C. 

8.  id.  grossi,  montrant  la  disposition  faviforme  des 
cellules. 

I.ieiuinalopoi*a  frondontt.   Poéta     .  E 

9.  Colonie  lobée,  divisée  en  i)lusieurs  branches,  et  mon- 
trant la  surface  antérieure  portant  les  cellules. 

10.  Colonie  plus  petite,  vue  du  côté  postérieur  sans  cel- 
lule, lisse  et  couvert  de  rides  fines  et  voûtées. 
Dans  des  brisures,  on  remarque  des  empreintes  de 
la  surface  antérieure.  Elles  offrent  la  forme  de  gra- 
nules, qui  représentent  le  remplissage  des  ouvertures 
cellulaires. 

11.  id.  fragment  de  la  surface  un  peu  grossie,  montrant 
la  disposition  des  cellules  elliptiques  et  des  pores  qui 
les  entourent.  La  paroi  de  la  colonie  est  enlevée  en 
partie,  et  on  voit  l'empreinte  de  la  surface  posté- 
rieure lisse  et  couverte  seulement  de  iines  rides. 

12.  id.  fragment  de  la  surface  ])lus  fortement  grossie.  Les 
cellules  elliptiques,  peu  profondes  et  portant  une 
ouverture  au  fond  de  chacune  d'elles,  sont  réparties 
inégalement.  Les  espaces  qui  les  séparent  sont  cou- 
verts de  pores  inégaux  et  ovales. 

13.  id.  grossissement  de  la  surface  postérieure  lisse.  Les 
rides  forment  des  arcs  dont  les  extrémités  se  réunis- 
sent latéralement  en  forme  de  lignes  longitudinales. 
Tous  ces  spécimens  proviennent  de  Blouhd  Ilora  ■ — 
e2. 


Fi/ 


n. 


18. 
19. 


20. 


21. 


fjPiiinialopora  simplex,   Pocta 


Rta^e 

.    E 

hien 


Colonie    simjik',    non    rameuse  ;    la    surface    est    b: 
conservée.  —  8t.  Ivan  —  e  2. 

15.  id.  surface  antérieure  grossie,  montrant  des  ouver- 
tures de  cellules  en  rangées  alternantes  ;  les  espaces 
qui  les  séparent  sont  lisses  et  sans  pores. 

16.  Colonie  deux  fois  ramifiée,  dont  il  ne  reste  que  des 
fragments    bien    conservés.    —    Même  local.  —  e2. 

17.  id.  grossissement  d'une  partie  de  la  surface  antérieure, 
avec  l'empi-einte  de  la  surface  postérieure,  qui  est 
ridée  et  couverte  de  rainures  longitudinales,  irré- 
gulières. 


:<). 


?  lieiuiiiatopora  <Mflt#lt»iolff.  Poéta  E 

Fragment  de  colonie  plate,  imparfaitement  conser- 
vée. —  Lodenits  —  e  2. 

id.  surface  supérieure  un  peu  grossie,  montrant  de 
petites  ouvertures  rondes  de  cellules.  Elles  sont  sui- 
des granules  et  disposées  sans  ordre. 

Lciulualopora  tiitguhmn.    Poéta    .    E 

Deux  fragments  de  colonie  de  forme  ovale.  — •  Bu- 
bovice  ■ —  e2. 

id.  fragment  de  la  paroi  antérieure  grossie,  montrant 
les  cellules  polygonales,  peu  profondes  et  accolées 
irrégulièrement.  Au  fond  de  ces  cellules  se  trouve 
une  petite  ouverture  centrale. 


BryozooM  #/*.  itul.    N" 


E 


22.  Colonie  tîxée  u  un   Cyrtoccriis.  —  Kosof-  —  e2. 

23.  id.  fragment  grossi.  Les  cellules  ovales  s'allongent  en 
pointe  à  l'une  de  leurs  extrémités  ;  elles  sont  dispo- 
sées sans  ordre  et  séparées  par  des  intervalles  dont 
les  ornements  sont  indistincts. 


Ceraïuopora  cutniilaln.    PoCta 


E 


24.    Centre    du    calice    d'un    grand    polypier,     Ompliymn 
t/ravde,    Barr.,    où    se    trouve  le  petit    spécimen  de 
notre  espèce.  —   Tachloivitz  —  e  2. 
id.  grossi    pour   montrer   les  ouvertures  des  cellules, 
ovales  et  disposées  concentriqucment. 


Plilo^raptuN  ramnie.    Pocta 


D 


2G.  Petite  colonie,  petits  rameaux  secondaires,  paral- 
lèles. —    Vimcc,  2)rrs  Trubin  —  d  3. 

27.  id.  fragment  grossi.  Les  fibres  longitudinales  qui  com- 
posent les  branches,  sont  légèrement  tordues. 

28.  Autre  colonie,  ))lns  grande,  avec  deux  ramifications. 
Les  rameaux  secondaires  sont  de  longueur  inégale.  — 
JilÉiiie  local. 

29.  Autre  colonie,  également  avec  deux  ramifications.  — 
Même  local. 

30.  id.  fragment  grossi.  Les  rameaux  sont  composés  de 
deux  fibres  tordues  ;  ils  se  rétrécissent  au  point  de 
torsion  des  fibres. 


J  Barra n de  Sysl.  Silur  de  Bohême  Vol,  A 


PI .  2. 


^"■v^ir^yMJiiMfiii  f 


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WijUfk^. 


m. 


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r«fr.U».*s^'-« 


Humbert,  liiit 


Imp  Umercier  &-0"  lar:? 


PI.  3. 


EXPLICATION  DES   FICtURES. 


Fi  g.  Etape 

Sielechocladia  Itorridn.   Poc^ta  .   .  D 

1.    Fragments  de  troncs  branchus,    couverts  tout  autour 
de  fins  rameaux  secondaires.  —  Kosov  —  d  5. 


?  €allo;;:ra»ptii!i«  parvii».   Poèta 


D 


2.  Tronc  plusieurs  fois  ramifié  et  paraissant  fixé  par 
un  tronc  principal.  On  ne  voit  aucune  fibre  trans- 
verse. —  Tritbin  —  d  3. 

Uesiiio^rsiptii»  nltexlug.    Poéta  .    .  D 

3.  Fragment  d'une  colonie  ramifiée  en  forme  de  plante, 
avec  rameaux  diversement  tordus  et  reliés  ensemble 
par  des  traverses.  —  Truhin  —  d  3. 

4.  ifl.  rameaux  grossis.  Ces  rameaux  sont  composés  de 
fibres  épaisses,  tordues  ensemble  et  apparaissant  à  la 
surface  au  nombre  de  2  à  3. 

4a.  id.  autre  grossissement.  Les  fibres  tordues  sont  un 
peu  plus  minces  et  se  montrent  également  au  nombre 
de  2  à   3  à  la  surface. 


Fig.  Etage 

Callog:raptus  tcopattitt.    Poèta  .    .    .  E 

5.  Colonie  mal  conservée  montrant  des  rameaux  peu 
courbés  et  avec  beaucoup  de  ramifications.  —  KarJ- 
stein  —  e2. 

6.  Tronc  mal  conservé  montrant  des  rameaux  peu  courbés 
et  ramifiés.   —  Lodenitz  —  e2. 

7.  Autre  tronc  avec  rameaux  onduleux  et  plusieurs  fois 
ramifiés  ;  traverses  rares.  —  Même  local. 

7a.  id.  rameau  grossi  pour  montrer  les  fibres  qui  com- 
posent les  rameaux.  Ces  fibres  ne  sont  indiquées  que 
par  leurs  contours. 

Dewiuograptils  umlulatus.  Barr.  .  £ 

8.  Tronc  probablement  infundibuliforme,  avec  des  ra- 
meaux onduleux  et  reliés  par  des  traverses.  —  Ko- 
nieprus  —  e2. 

9.  Tronc  indistinct,  avec  des  rameaux  légèrement  cour- 
bés. Le  mauvais  état  de  conservation  ne  permet  pas 
de   voir  les  traverses.  —  Hinter-Kopanina  —  e2. 

S<cleckocla«lia  fruticosa.   Pocta  .  E 

10.  Tronc  très  rameux.  Le  tronc  commun,  ainsi  que  les 
rameaux  principaux,  sont  indépendants.  —  SUvenec  — 


J.  Barrande.  SysiSilur de  Bohême  Vol  YlII. 


Humberl  lit,h 


jTTip  Lemercier&  C'Pans. 


PI.  4. 


EXPLICATION  DES   FIGURES. 


Desiiiograptiisi  ngrentis.   PoCta  .    .  £ 

1.  Fragment  du  tronc,  avec  de  larges  rameaux  ondu- 
leux  et  reliés  entre  eux  par  des  traverses.  Les  extré- 
mités des  rameaux  finissent  en  pointe.  —  Dlouhâ 
Hora  —  e  2. 

2.  Autre  fragment  semblable,  avec  des  rameaux  égale- 
ment courbés  et  dont  les  extrémités  finissent  en  pointe. 
Quelques-uns  des  rameaux  sont  courts  et  plus  étroits 
que  les  longs.  On  voit  de  nombreuses  traverses.  — 
Lodenitz  —  e2. 

id.  fragment  grossi.  Les  rameaux  paraissent  com- 
posés d'un  assez  grand  nombre  (6  à  10)  de  fibres 
minces,  onduleuses  et  tressées  ensemble. 


Fig. 


2a. 


C3ttllog;i'itpfiiN  inuscosus.   Poéta 


£ 


ea. 


C»llogi*a|»tiiM  ejcilig.   Poèta E 

4.  Troue  paraissant  avoir  la  forme  d'un  entonnoir;  ra- 
meaux minces,  divisés  et  onduleux.  Nombreux  ra- 
meaux courts  finissant  en  pointe.  —  Sedletz —  e2. 


Tronc  musciforme,  probablement  infundibuliforme,  avec 
rameaux  très  divisés  et  onduleux.  Beaucoup  de  ra- 
meaux courts  finissent  en  pointe.  —  Dloiihd  Hora  — 


CallograptuH  nulhits.    Poèta 


Etage 

.   E 


Tronc  infundibuliforme ,  musciforme ,  avec  d'assez 
larges  branches  divisées  en  plusieurs  rameaux  reliés 
entre  eux  par  des  traverses.  Rameaux  courts,  assez 
nombreux.  ■ —  Lodenitz — e2. 


Callog^rapliisi  cnpillOMU».   Poèta 


£ 


Fragment  du  tronc,  avec  rameaux  très  peu  courbés, 
reliés  entre  eux  par  des  traverses.  —  Hinter-Kopa- 
nina  —  e2. 

?  Callo^rsiptiis  dicholotnus.    Poèta  E 

Tronc  tlabelliforme,  avec  rameaux  radiaires  se  divi- 
sant régulièrement  et  dicbotomiquement.  Les  tra- 
verses ne  sont  pas  développées.  —  Lodenitz  —  e  2. 

Desiuograpius  texloriws.   PoCta    .  £ 

Fragment  d'un  gros  tronc,  avec  nombreux  rameaux 
serrés,  onduleux  et  très  ramifiés.  Les  extrémités  des 
rameaux  sont  pointues;  les  traverses  abondantes.  — 
Karisteiii  —  e2. 

id.  rameaux  grossis.  Ils  consistent  en  un  tissu  de 
fibres  courbées  et  tordues,  si  fines  que  l'on  en  voit 
8  à   10  sur  la  surface. 

Autre  fragment  d'une  colonie  semblable,  infundibuli- 
forme. A  côté  des  branches  larges,  on  en  voit  de 
plus  étroites  ;  traverses  assez  fréquentes.  —  Kosof  — 
e2. 


Sarrande. Sysl.SiluT.'deBohême.Vf  A 


1*,:.: 


^H3:'t,lil,r 


Imp.  Lemercierà  C'/Paris 


PI. 


't. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Fig. 


Desnio@:rapliis  plexus.   Poèta 


Etage 

.  E 


1.  Fragment  d'une  large  colonie  un  peu  comprimée,  de 
sorte  que  les  mailles  du  réseau  sont  plus  écartées 
les  unes  des  autres.  —  Dvorec  —  e  2. 

2.  Petit  fragment  du  tronc,  aplati  de  haut  en  bas,  et 
montrant  au  milieu  la  partie  inférieure.  Sur  la  péri- 
phérie partiellement  conservée  du  disque  résultant 
de  l'aplatissement  de  la  colonie,  on  remarque  la  con- 
formation du  bord  supérieur,  qui  est  formé  par  les 
extrémités  un  peu  pointues  des  branches.  —  Loch- 
kov  —  e  2. 

3.  Autre  fragment  d'une  grande  colonie  comprimée  laté- 
ralement. Le  réseau  est  très  visible.  La  base  et  le 
bord  supérieur  ne  sont  pas  conservés;  les  parties 
latérales  de  la  colonie  sont  également  défectueuses.  — 
Kozcl  —  el. 

4.  id.  mailles  grossies.  Quelques  branches  se  composent 
de  fibres  tordues,  dont  on  peut  voir  6  à  7  sur  la 
surface  d'une  branche. 


Fi  g.  Etage 

Rodono^raptiiN  ngteriscu».  Poéta  .   E 

5.  Jeune  spécimen  comprimé  latéralement,  possédant  peu 
de    branches.     Base    se    terminant   en  simple  pointe. 

6.  Spécimen  plus  développé  montrant  des  branches  plus 
nombreuses  et  également  comprimé  latéralement.  La 
partie  inférieure  forme  un  tronc  qui  va  en  s'allongeant 
et  en  s'aiguisant  jusqu'à  son  extrémité. 

7.  Petit  spécimen  comprimé  obliquement,  de  sorte  qu'un 
côté  du  disque  est  plus  grand  que  l'autre.  Partie  cen- 
trale du  disque  et  partie  inférieure  imparfaitement 
développées. 

8.  Disque  également  aplati  obliquement,  montrant  des 
branches  radiaires,  uu  peu  dichotomes. 

9.  Disque  aplati  de  haut  en  bas,  montrant  des  branches 
dichotomes  plus  fortes,  entre  lesquelles  il  s'en  trouve 
de  plus  minces. 

10.  Deux  colonies  comprimées  latéralement,  possédant  deux 
sortes  de  branches,  dont  les  plus  fortes  sont  dicho- 
tomes. La  base  de  ces  deux  spécimens  est  simple- 
ment arrondie.  Les  contours  de  cette  base  sont  indi- 
stincts, de  sorte  que  l'on  croit  remarquer  un  tronc 
brisé,  semblable  à  celui  de  la  fig.  6. 

11.  Disque  de  grande  dimension,  en  forme  d'étoile,  mon- 
trant, dans  le  voisinage  de  la  périphérie,  des  branches 
minces  séparées  par  des  branches  plus  fortes  dichoto- 
mes. Ces  deux  sortes  de  branches  sont  onduleuses. 
La  partie  centrale,  très  développée,  paraît  formée 
par  le  rapprochement  des  branches. 

Les  spécimens  figurés,  fig.  .5  à  11,  proviennent  des 
schistes  de  la  bande  e2,  de  Lodenitz. 


J.Baprande.SystSilup.deBûhêmeVol.Vni. 


PI.  5 


Humbertlith 


PI.  6. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Fig.  E'»ee 

Ptilo^raplus  glomeritiUH.   PoCta  .  D 

1.  Petite  colonie  bifurquée,  avec  rameaux  secondaires 
pennés.  —  Trubin  —  d  3. 

2.  Colonie  rameuse,  montrant  également  des  rameaux 
secondaires  pennés,  assez  régulièrement  disposés.  — 
Même  local. 

3.  id.  fragment  grossi.  Le  tronc  médian,  ainsi  que  les 
branches  latérales,  sont  composés  de  fibres  longitudi- 
nales tordues  en  forme  de  corde  et  tressées.  On  en 
remarque  2  à  3  à  la  surface. 


Fig. 


DlctyonemH  grtinde.   Barr. 


Etage 

.  E 


4.  Fragment  de  la  partie  supérieure  de  la  colonie.  Les 
branches  sont  reliées  entre  elles  par  de  larges  tra- 
verses. —  Hinter-Kopanina  —  e2. 

5.  Fragment  d'un  spécimen  plus  jeune  que  le  précédent, 
avec  branches  plus  minces  et  plus  serrées.  —  Karl- 
stcin  —  e  2. 

6.  Fragment  de  la  colonie  typique,  avec  des  branches 
droites  et  parallèles  et  de  fines  lamelles  transver- 
sales.  —  Kozel  —  el. 

7.  Grand  fragment  d'une  colonie  typique,  avec  de  larges 
branches  droites,  aplaties,  et  des  lamelles  transversales 
très  fines  et  presque  toutes  obliques.  —  Kozel  —  el. 


J.  B  arrande.  Syst.Silun  de  Bohême.Vol.VIII. 


Pi.d 


^Mr 


:^^^ 


Humbe.ii  lilh. 


Imp  Lemercier&  C'^Pans. 


PI.  7. 


EXPLICATION  DES   FIGURES. 


Fig.  Etage 

Rcfeporiiia  mutciforniis.    Pocta  .   E 

1.  Colonie  flabelliforme.  —  Lodenitz  —  e2. 

2.  id.  fragment  grossi  pour  montrer  les  traverses  fines 
et  la  structure  des  rameaux  principaux.  De  chaque 
côté  des  rameaux,  près  du  bord,  on  remarque  les 
ouvertures  rondes  des  cellules,  presque  toujours  alter- 
nantes. 


8a 


Reteporina  sua  vis.    Poèta 


9. 
10. 

11. 
12. 


13. 


14. 


E 


3.  Petit  fragment  de  la  colonie  flabelliforme.  —  Lode- 
nitz  —  e2. 

4.  id.  grossissement.  Les  ouvertures  des  cellules  sont 
très  écartées  les  unes  des  autres,  et  disposées  en 
rangées  alternantes  sur  les  bords  des  rameaux 
l)rincipaux. 

Uydrozoon  «/>.  iiid.    N"  1 

5.  Fraument  indistinct,  dentelé  d'un  côté.  —  Borek  — 
el. 

6.  id.  grossi  et  montrant  la  naissance  des  branches  sur 
l'un  des  côtés. 


liiocsiuliN  fluinetftga.    Poôta    . 


E 


7.  Tronc  très  rameux,  couvert  d'écaillés.  —  Lodenitz  — 
c2. 

8.  id.  extrémité  d'une  branche,  grossie  pour  montrer 
les  écailles,  ainsi  que  les  bourgeons  latéraux  écail- 
leux,  alternants  et  courbés  vers  l'extérieur.  L'extré- 
mité de  la  branche  montre  la  naissance  de  deux 
bourgeons. 

id.  grossissement.  Fragment  d'une  branche  moins 
jeune.  La  structure  écailleuse  n'est  que  légèrement 
indiquée  ;  au  contraire,  les  bourgeons  spiniformes, 
sont  plus  isolés  et  arrondis  à  leur  base. 


ItioeaiiliM  fittrita.    Poc^ta 


E 


Tronc  très  rameux  et  tin.  —  Listicc  —  el. 

id.  grossissement  d'une  extrémité  terminale  d'une 
branche.  Structure  écailleuse  bien  développée  ;  branche 
munie  de  jietits  rameaux  secondaires,  pointus. 
Autre  fragment  également  rameux.  —  Même  local. 
id.  grossissement  iiartid.  Les  écailles,  ainsi  que  les 
rameaux  secondaires  ]iointus,    sont  bien  développées. 


?niclyonenia  iltthiuiBt.    Po6ta 


D 


Empreinte  négative  <rune  colonie  dans  une  concré- 
tion quartzeuse.  Les  traverses  sont  trop  fortes  sur 
la  figure.  —  Voseh  —  d  1. 

id.  grossissement  d'une  partie  assez  bien  conservée. 
Les  rameaux  et  les  traverses  ne  sont  indiquées  que 
par  des  rainures. 


Fig. 


19. 
20. 
21. 


Feneslella  incinra,   Poôta 


Etage 

.   G 


15.  Fragment  d'une  colonie  fixée  sur  la  tête  de  Dalmn- 
nia.  —  Branik  —  s;\. 

16.  id.  grossissement    montrant    des    mailles  irrégulières, 
des  branches  principales  et  des  poutres  transversales 

lisses. 


?  Fenestella  pnupern.   Poéta 


E 


17. 


18. 


Fragment  d'une  colonie  avec  de  longues  mailles.  — 
Butowitz  —  e  2. 

id.  grossissement  montrant  des  mailles  grandes  et 
longues,  des  branches  principales  minces  et  des  pou- 
tres transversales  très  fines. 


Fencstella  stritUn.   Poôta 


E 


22 

2». 

24. 


Empreinte  en  creux  d'un  fragment  de  colonie.  — 
Butowitz  —  e  2. 

Fragment  de  colonie  fixé  près  d'un  spécimen  de  Acidas- 
pis.  —  Lodenitz  —  e  2. 

id.  grossissement.  La  partie  supérieure  montre  la 
couche  supérieure  des  rameaux  principaux  conservée 
et  encore  ornée  de  fines  stries  longitudinales.  Sur  la 
partie  inférieure,  la  couche  n'existe  plus  ;  l'on  voit 
la  rainure  médiane  qui  correspond  à  la  carène  mé- 
diane et  des  rainures  latérales,  plus  fines,  qui  indi- 
quent les  contours  de  cellules. 

lnocauli.<«  ticuleata.    Poëta E 

Colonie  en  partie  conservée  et  plusieurs  fois  bifur- 
quée.  —  Srdicfz  —  e  2. 

Fragment  d'un  autre  spécimen.  —  Hinter  -  Kopa- 
nina  —  e  2. 

Autre  fragment  montrant  des  bifurcations.  —  Ko- 
zel  —  e  1 . 

id.  grossissement.  On  distingue  facilement  la  struc- 
ture écailleuse  de  la  surface  des  branches.  Quelques 
écailles  disposées  autour  du  tronc  principal  et  cour- 
bées, sur  les  bords,  vers  l'extérieur  ont  la  forme  de 
petits  tubes.  Vers  l'extrémité  supérieure,  les  rameaux 
sont  pointus  et  se  terminent  par  quelques  tubes 
minces. 


(f.Rappande.  Sysi.Sihir.de  Bohêrne.Vol 


HumberUit.h. 


Imp,Leineroier&  C'.'Paris. 


PI.  s. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


Fi  g. 


3. 


4. 


■*olypora  frncln.    PoCta 


Eiago 

.   E 


Fragment  de  colunie,  qui  seiiilile  indiquer  que  le 
bord  supérieur  do  la  colonie  était  replié.  — 
Lodfnitz  —  o  2. 

id.  surface  grossie.  Les  rameaux  principaux  n'ont 
pas  de  carène  médiane  ;  ils  montrent  des  ouvertures 
de  cellules,  disposées  pour  la  plupart  en  rangées  alter- 
nantes. 


Polypora  discifortni».   PoCta 


E 


Colonie  discoïde,  déployée  en  forme  d'éventail.  La 
base,  bien  conservée,  se  trouve  presque  au  centre 
(lu  disque.  —  Lodenits  —  c  2. 
id.  surface  grossie  montrant  la  surface  sans  cellules 
et  les  fines  stri  s  longitudinales  sur  les  branches. 
La  structure  interne  des  branches  principales  n'est 
visible  que  dans  les  places  qui  ont  été  polies,  ainsi 
(|u'il  en  a   été  fait  mention  dans  le  texte. 


Fenc-iilella  prulrtieln.   Pocta 


E 


Empreinte  en  creux  de  la  partie  inférieure  d'une 
colonie.  Base  conservée  de  laquelle  jKirtent  des  ra- 
dicelles. —  Lodenits  —  e  2. 

Autre    fragment    du  voisinage  de  la  base.     Branches 
principales  très  convergentes.  —  Même  local, 
id.  surface  grossie.    On  voit  les  branches  principales 
ornées  de  stries  fines  longitudinales  et  les  poutrelles 
réparties  sans  ordre. 


FeiiCMlella  flehilis.    Poèta 


Ë 


8.  Petit  fragment  de  colonie  imparfaitement  conservé.  — 
Loden  Hz  —  e2. 

9.  Empreinte    en    creux    d'une    autre  colonie  avec  base 
en  partie  conservée.  —  Même  local. 

10.  id.  surface  grossie,  montrant  les  branches  principales 
couvertes  de  côtes  longitudinales  et  les  poutrelles 
disposées  irrégulièrement. 


Fig. 
11. 

12. 


Heniltrypa  fiscintt.    Pocta 


Ktajo 

E 


Empreinte  en  ci'cux  de  la  colonie  infundibuliforme.  — 
Lodenitz  —  e  2. 

id.  surface  grossie.  On  voit  l'empreinte  de  l'enve- 
loppe interne,  (jui  a  dû  avoir  de  grandes  mailles 
ovales.  L'enveloppe  externe  est  partiellement  con- 
servée et  porte  des  rangées  de  petites  ouvertures 
rondes,  alternant  deux  par  deux. 

Diclyonciiia  itoheniicum,   Barr.   .  K 

13.  Fragment  de  colonie,  comprimé  de  haut  en  bas.  Au 
milieu  du  spécimen  se  trouve  la  base  de  laquelle 
rayonnent  les  branches,  reliées  par  des  lamelles  trans- 
versales. —  Lodenitz  —  e  2. 

14.  Fragment  d'une  colonie  très  dense  ;  branches  cour- 
bées par  places.  Les  lamelles  transversales,  dévelop- 
pées, ne  sont  visibles  qu'à  l'aide  d'un  grossissement.  — 
Drvorctz  —  e  2. 

15.  î'ragment  de  colonie  dont  la  base  est  bien  visible. 
La  colonie  est  fermée  à  la  base  d'où  partent  de 
nombreux  rameaux  radiciformes.  —  Lodenitz  —  e2. 

16.  Partie  supérieure  V  d'une  colonie.  Par  suite  de  la 
structure  cordelée  des  branches ,  celles-ci  ne  sont 
en  partie  indiquées  que  par  des  points.  Lamelles 
transversales  visibles  à  l'aide  du  grossissement.  — 
Lodenitz  —  o2. 

17.  Grand  fragment  d'un  spécimen  comprimé  de  haut  en 
bas.    Base  conservée.  —  Lodenitz —  e2. 

18.  id.  surface  grossie,  montrant  les  branches  en  forme 
de  corde,  composées  de  fibres  tordues  et  tressées, 
ainsi  que  les  lamelles  transversales,  capillaires. 


J.Barrande.Sjsl.Silur.deBohême  Vol  VIII. 


PI. 8. 


Humierllith 


Imp.Lemerciep&  C'.'Pin? 


PI.  I). 


EXl'LICATION   DES   FIGUUES. 


J-'c 


FcncNlella  iKttneusift.   Barr. 


Ktape 

.  E 


Fragment  de  colonie.  —  St.  Ivan  —  e2. 
id.  surface  grossie.  Sur  la  surface  des  brandies  prin- 
cipales, on  voit  des  côtes  longitudinales,  nu  peu  si- 
nueuses, au  nombre  de  2  à  3.  Les  poutrelles  sont 
également  ornées  d'une  côte  ordinairement  isolée  et 
qui  ne  se  relie  qu'exceptionnellement  aux  côtes  des 
branches  principales.  Mailles  ovales  allongées  ou 
carrées. 


Fenestellîi  ugrestis.   PoCta 


E 


Fragment  de  colonie,  paraissant  appartenir  au  bord 
supérieur,  car  il  en  montre  le  plissement.  —  Buho- 
witz  —  e  2. 

id.  surface  grossie,  montrant  des  mailles  assez  ré- 
gulières. Les  branches  principales,  épaisses,  ainsi  que 
les  poutrelles,  plus  minces,  sont  couvertes  de  stries 
longitudinales,  fines  et  ponctuées. 
Empreinte  en  creux  d'une  colonie  dont  la  partie  su- 
périeure paraît  également  plissée.  —  Lodenitz  —  e  2. 

FcMCSlclIa  ohesa.   Poéta E 

Fragment  d'une  colonie  qui  était  plissée  à  la  partie 
supérieure,  car  on  retrouve  des  lambeaux  sur  la 
roche.  —  St.  Ivan  —  e  2. 

id.  surface  grossie.  Branches  principales  très  épaisses 
et  poutrelles  plus  étroites,  recouvertes  de  fines  stries 
longitudinales,  ponctuées. 


Fig. 


10. 


11. 


12. 


13. 


14. 
15. 

16. 

17. 


Diclyonema  confertuin. 


Etage 

Po«a  .    .  E 


Fragment  d'une  colonie  conique  avec  branches  serrées, 
parallèles  et  peu  ramifiées.  —  Kozel  —  el. 
Autre  fragment  avec  de  fines  branches  parallèles  et 
très  serrées.  —  Kolednik  —  e  2. 
Autre  fragment  avec  des  branches  onduleuses.  La- 
melles transversales  très  distinctes.  —  EatinJca  — 
el. 

id.  surface  grossie.  Les  branches  sont  composées  de 
libres  onduleuses  et  tressées  en  forme  de  corde.  Dans 
la  partie  figurée,  il  n'y  a  aucune  lamelle  transver- 
sale de  développée. 

Fragment  de  colonie  sacciforme,  avec  des  branches 
parallèles  et  partagées  un  peu  dichotomiquement.  La- 
melles transversales  bien  développées.  — ■  Kozel  — 
el. 

id.  surface  grossie.  Les  branches  sont  en  forme  de 
cordes  et  consistent  en  fibres  tordues  et  tressées. 
Les  lamelles  transversales  sont  bien  développées. 

Dictyon.  f/raplolilhoniMt.    Poéta  .  E 

Fragment  de  colonie.  —  Wyshocillca  —  6  1. 
Autre  petit  fragment  semblable.    Sur  la  roche  de  ces 
deux  spécimens  se  trouvent  des  graptolites.  —  Même 
local. 

id.  un  peu  grossi.  On  remarque  les  branches  paral- 
lèles, quelquefois  dichotomi(iues,  ainsi  que  les  fines 
lamelles  transversales. 

id.  partie  plus  fortement  grossie.  Les  branches  con- 
sistent en  fibres  longitudinales,  tordues  en  forme  de 
corde  et  tressées  ensemble. 


J  Barraiide.Svst.Silup.deRohêm 


Humbertlith 


linp  LemerOitir  i  C','Paris. 


PI.  10. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Fig. 


Eiaee 


Aiiloporii  crtinsn,   Po6ta G 

1.  Colonie    composée    de    5  cellules.  —  Hostin  —  gl. 

2.  id.  grossie.  On  voit  le  commencement  étroit  d'une 
cellule,  lii  où  elle  naît  à  la  paroi  ]>ostérieure  de  la 
cellule  mère.  Les  ouvertures  sont  brisées  au  bord, 
où  l'on  peut  mesurer  l'épaisseur  de  la  paroi  cellulaire. 


3. 
4. 


10. 
11. 


12. 
13. 
14. 


15. 


16. 

17. 

18. 


Aiilopora  conoiden. 


compost 


Pocta     .    .    .    .    E 
d'environ  3  cel- 


Petit  fragment  de  colonie 
Iules.  —  D/otihà  Hora  —  e'Z 
Deux  cellules  communi(|uant  ensemble.  —  Même  local. 
(^lonie  déployée,  consistant  en  plusieurs  cellules.  — 
Même  local. 

Autre  colonie  consistant  en  3  cellules.  La  communi- 
cation des  cellules  entre  elles  se  fait  par  le  moyen 
d'un  tronc  commun,  qui  ne  porte  lui-même  aucune 
cellule.  —  Même  local. 

Grossissement  de  deux  cellules  montrant  leur  com- 
munication naturelle  résultant  du  bourgeonnement.  On 
voit  la  forme  coni(iue.  régulière,  des  cellules,  ainsi  que 
leurs  ouvertures  rondes. 

Aulopora  Bohetniat.   Barr E 

Partie  de  la  colonie  ramifiée  latéralement.  —  Li- 
stice  —  e  1. 

ici.  grossissement.  Les  cellules  partent  latéralement 
du  tronc  cylindrique,  commun.  L'indépendance  du 
tronc  commun  est  complète.  Les  cellules  ne  sont  pas 
également  grandes  et  coniques  ;  elles  s'élargissent  vers 
le  liant;  leur  ouverture  est  ronde. 

Aiiiopora  coiiferta.    Barr F 

Petite  colonie  ramifiée  latéralement.  —  Konieprus  — 
f2. 

id.  grossissement.  Les  cellules  alternent  symétrique- 
ment et  participent  par  leur  base  à  la  formation  du 
tronc  commun.  Les  contours  de  quelques  cellules  sont 
bien  marqués  et  indiqués  sur  le  tronc  par  une  fente 
longitudinale.  La  paroi  des  cellules  est  épaisse  et 
couverte  de  rides  transversales. 

Aiiloporii  gerrulfitn.    Poèta    ....   F 

Colonie  ramifiée.    Les  branches  sont  parallèles. 
Fragments  d'autres  colonies  ramifiées. 
Petit  fragment  d'une  colonie. 

Les  fig.  12,  13,  14  représentent  des  stades  jdus 
anciens,  vus  de  côté.  Les  extensions  latérales  et  épi- 
neuses représentent  les  bords  inférieurs  et  pointus 
des  ouvertures  des  cellules. 

Grossissement  partiel  de  la  colonie,  fig.  IG.  Cette  co- 
lonie représente  un  jeune  stade,  dans  leiiuel  les  cel- 
lules sont  encore  indéjjcndantes,  de  sorte  que  leurs 
contours  sont  indiqués  sur  le  tronc  commun  qu'elles 
forment  avec  leur  base.  Les  ouvertures  sont  rondes, 
simples  et  non  allongées. 
Jeune  colonie. 

Fragment    d'une    grande   colonie,    consistant  en  (jucl- 
i|ues  cellules.    Vue  latérale. 
id.  vu  du  côté  de  l'ouverture  des  cellules. 

Tous  ces  spécimens  proviennent  de  ICovicjirus  — 
f2. 


Fig. 

19. 
20. 

21. 

2^ 


Filitc.^i  vribrosus.   PoCta 


Eisge 

.   F 


Petite  colonie  simple,  courbée.  ■ —  Konieprus  —  f  2. 
Colonie  deux  fois  bifurquée;  à  côté  se  trouve  encore 
une  colonie  simple  et  droite.  —  Même  local. 
Autre    colonie    bifurquée.     Les  branches  forment  des 
angles  obtus. 

Fragment  de  colonie,  (jui  était  plusieurs  fois  bifur- 
quée à  sa  partie  inférieure. 

23.  id.  grossissement  de  la  face  antérieure  montrant  les 
ouvertures  des  cellules.  Le  tronc  est  pai'tagé  par  une 
carène  médiane,  aux  deux  côtés  de  laquelle  se  groupent 
irrégulièrement  les  ouvertures  des  cellules.  Celles-ci 
sont  moins  nombreuses  dans  les  intervalles  qui  sépa- 
rent les  mamelons  latéraux,  alternants. 

24.  id.  grossissement  d'une  jiartie  de  la  colonie.  Vue 
latérale.  Quelques  mamelons  portent  des  ouvertures 
de  cellules  ;  les  intervalles  entre  ces  mamelons  eu 
sont  dépourvus. 

25.  id.  surface  ])Ostérieure  grossie.  I-es  mamelons  ont 
seuls  des  ouvertures  de  cellules  ;  le  reste  de  la  sur- 
face est  lisse.  —  Même  local. 

Filiie.v  /Solteitiicug.    Barr F 

Colonie  simple,  courbée  à  la  base.  —  Konieprus  — 

1  M. 

Autre  colonie  jilusieurs  fois  bifurquée  et  déployée. 
Fragments  d'une  colonie  assez  grande,  avec  de  nom- 
breuses branches  latérales,  parallèles  et  écartées  assez 
également  les  unes  des  autres. 

id.  partie  grossie,  représentant  le  côté  postérieur  sans 
cellules  avec  des  mamelons  latéraux,  allongés  en  forme 
d'é)iincs  courtes. 

Filite!*  spinosus.    Poôta F 

30.  Colonie  plusieurs  fois  liifurquée.  —  Konieprus —  f  2. 

31.  id.  grossissement  de  la  surface  postérieure,  sans  cel- 
lules. C'est  le  seul  côté  visible.  De  chaque  côté 
partent  à  égale  distance  de  longues  extensions  spini- 
formes. 

Cliidopoi'si  hftcutum.    Poëta  ....   F 

32.  Fragments  de  colonie.  —  Konieprus  —  f 2. 

33.  id.  2  colonies  grossies.  Au  milieu  de  la  colonie  cou- 
rent des  tubes  longitudinaux  dont  quelques-uns  se 
courbent  vers  l'extérieur.  La  partie  conservée  de  l'en- 
veloppe externe  montre  les  ouvertures  rondes,  irré- 
gulièrement disjiosées,  de  quelques  individus. 

34.  Deux  colonies  incomplètes,  qui  sont  fendues  naturelle- 
ment et  montrent  leur  organisation  interne.  —  Ko- 
nieprus ■ —  f2. 

I^a  description  de  ces  polypiers  sera  faite  dans  la 
deuxième  partie  du  Vol.  VIII,  consacrée  à  ces  études. 


26. 
27. 


29. 


J.Barrancle ,  Syst.  Silii  p.de  B  ohcme  .Vol  .VIÏÏ . 


PI  10 


HninberLlith. 


Imp.Lemeroier  k  C'.'Pari 


V 


PI.  II. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


f'i? 


5. 

(5. 


9. 
10. 

11. 
12. 

13. 

14. 

15. 


Tous  les  spécimens  représentés  sur  cette  planche 
proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  f2,  de 
Konieprus. 


Ilciuitrypa  snccuhift.   Barr.  sp.    .    .   F 

Petite  colonie  cylindrique.  L'envelopiic  externe  a  été 
usée,  de  sorte  ((u'on  aperçoit  sur  les  l)ranclies  prin- 
cipale,s  les  mailles  ainsi  que  les  ouvertures  des  cellules. 
Autre  colonie,  vue  d'en  liant,  pour  montrer  la  forme 
cylindrique,  régulière. 

id.  vue  de  côté.  L'enveloppe  externe  est  bien  con- 
servée et  déveloiipée  en  forme  de  côtes  longitudi- 
nales, épaisses. 

Autre  colonie  cylindri(]ue,  allongée  et  faiblement  élargie 
vers  le  haut  ;  enveloppe  externe  conservée.  La  base 
est  formée  iiar  un  renflement,  duquel  partent  laté- 
ralement des  racines. 

Petite  colonie  dont  l'enveloppe  externe  est  usée.  La 
structure    des    branches    principales    est  bien  visible. 

id.  grossissement  de  la  surface  sans  envelojipe  ex- 
terne. Sur  les  branches  principales  est  indiquée  la 
carène  médiane,  aux  deux  côtés  de  laquelle  se  trouve 
une  rangée  de  petites  ouvertures  rondes  des  cellules. 
Les  poutrelles  montrent  également  une  trace  légère 
de  carène  médiane. 

Colonie  cylindrique,  allongée,  conservant  l'enveloppe 
externe. 

Autre  colonie,  un  peu  élargie  vers  le  haut  et  con- 
servant en  i)artie  l'enveloppe  externe.  Dans  les  fentes 
de  la  paroi,  on  observe  l'empreinte  de  la  surface  in- 
terne, couverte  de  simples  mailles  ovales. 

Colonie  cylindrique,  peu  élargie  vers  le  haut. 

Autre  colonie,  jilus  élargie  vers  le  haut,  et  montrant 
un  conniiencenient  de  plissement. 

Autre  siiécinicn  conservant  l'enveloiipe  externe,  sur 
laquelle  les  eûtes  longitudinales  montrent  bien  la  di- 
vision dichotomique  des  branches  principales. 

Petite  colonie  infundibuliforme,  s'élargissant  rapide- 
ment vers  le  haut.  L'envelo]ii)e  externe  est  conservée 
et  les  côtes  longitudinales  se  di\isent  assez  souvent 
dichotomiqtu'mcnt. 

Fragment    d'une    colonie,    avec   des  restes  de  l'enve- 
lopiie    externe,    sous    lai|uelle   on  \(iit  l'empreinte  de 
Tenvelopiie  interne  de  la  colonie. 
Petite  colonie,  étroite  ii  la  base,   et  s'élargissant  ra- 
])idenient  vers  le  haut. 

Autre  colonie  semblable,  vue  d'en  bas.  Cette  figure 
permet  de  bien  observer  la  division  dichotomique  des 
côtes  longitudinales  de  l'enveloiipe  extei-ne. 


16 


Etage 


17 


18. 
19. 


Colonie  infundibuliforme,  vue  de  côté.  L'enveloppe 
externe  est  entièrement  usée  ;  on  ne  voit  que  l'em- 
preinte de  renvelo])pe  interne. 

id.  vue  de  l'autre  côté.  On  remar(|ue  trois  couches 
de  la  jiaroi.  La  couche  supérieure  représente  l'enve- 
lopiie  externe,  ensuite  viennent  les  branches  princi- 
jiales  ])ortant  les  ouvertures  des  cellules,  et  sous  ces 
deux  couches,  l'empreinte  de  la  surface  interne. 
Colonie  infundibuliforme,  très  plissée. 
id.  fragment  grossi,  montrant  les  trois  couches  super- 
l)Osées  de  l'enveloppe  entière.  A  gauche,  on  voit 
l'enveloppe  externe  avec  d'épaisses  côtes  longitudi- 
nales; sous  cette  dernière,  au  milieu  de  la  figure, 
une  partie  interne  de  la  colonie,  ainsi  qu'elle  apparaît 
après  la  disparition  de  l'enveloiqie  externe.  A  droite 
de  cette  partie,  -est  représentée  rem]>reinte  de  la  sur- 
face interne,  qui  se  montre  ;i  l'endroit  où  la  paroi 
entière  de  la  colonie  a  disparu. 
20.  id.  secti(m  transverse  de  la  pai-oi  de  la  colonie. 
A  gauche,  se  trouvent  les  côtes  longitudinales  con- 
servées et  formant  le  relief  de  la  carène  médiane 
des  branches  principales  ;  au  milieu,  les  branches 
))rincipales  avec  les  côtes  "dépourvues  de  leur  bour- 
relet en  relief  et  enfin,  à  droite,  la  section  de  l'enve- 
loiipe  interne.  Une  section  transverse,  dessinée  d'après 
une  préparation  microscopique,  a  été  figurée  dans  le 
texte,  fig.  3. 


21. 
22. 

23. 
24. 
25. 


26. 
27. 


Sin*io|ioi*ii  irattsiens,   PoCta  ....   F 

Petit  fragment  de  colonie. 

Fragment  de  colonie,  avec  moule  négatif  de  la  paroi 
interne.     Les   ouvertures  des  cellules  sont  indiquées. 
Très  grand  fragment  de  colonie. 
Autre  fragment  de  la  paroi  d'une  colonie. 
id.  enveloppe    interne    grossie,    montrant    des  ouver- 
tures de  cellules. 

Cette  figure  ne  rejirésente  pas  fidèlement  la  struc- 
ture interne.  Elle  doit  être  remplacé  par  la  fig.  4 
dans  le  texte. 

id.  surface  grossie  ;  intervalles  lisses. 
id.    maille    fortement    grossie,    montrant    les    cellules 
disposées  autour  d'elle. 
Petit   fragment  de   colonie. 


J.  B  appande .  Sy  si  Silup  de  B  ohême  .Vo  1  .V I  II . 


1  I 


Humbertlith 


Imp  LemeroiorA  ; 


PI.  Il 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


rîg. 


Tous  les  spécimens  représentés  sur  cette  planche 
proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  t'2,  de 
Koni('2)rus. 


Feueslella  cttinllosn.   Poéta 


Etage 

.    F 


3. 
3a. 


Fragment  de  colonie,  avec  branches  principales  re- 
courbées. La  partie  supérieure  de  la  colonie  est  en- 
levée et  l'on  voit  des  empreintes  de  l'enveloppe  interne. 
Autre  fragment  montrant  le  bord  supérieur  plissé  et 
les  branches  principales  courbées. 
id.  surface  grossie.  On  voit  la  carène  médiane  placée 
au  milieu  des  branches  principales  et  les  ouvertures 
des  cellules  de  chaque  côté. 

Petit  exemplaire  à  peu  près  complet  et  de  structure 
régulière. 
id.  surface  grossie,  ornée  de  fines  stries  longitudinales. 


Fig-  Etage 

Fencsiella  subacta.   Poëta    ....  F 

4.  Spécimen  infundibuliforme,  empreinte  interne. 

5.  Autre    spécimen    semblable    au    précédent.     Quelques 
fragments  de  la  colonie  sont  encore  conservés. 

6.  Petite  colonie,  vue  de  la  base,  qui  est  endommagée. 

7.  Fragment  de  colonie,  montrant  la  surface  interne. 
7a.    id.  surface  interne  grossie.    Les  branches  principales 

sont  recouvertes  d'une  couche  ornée  de  granules. 

8.  Fragment    de    colonie    dans  le  voisinage  de  la  base  ; 
surface  interne. 

8a.  >d.  grossissement  de  quelques  empreintes  des  branches 
principales  recouvertes  d'une  couche  granulée. 

9.  Morceau  de  roche  montrant  des  fragments  d'une  co- 
lonie. 

9a.  id.  surface  externe  grossie.  Sur  les  branches  princi- 
pales, il  y  a  de  chaque  côté  de  la  carène  médiane 
de  grandes  ouvertures  de  cellules  rondes. 

10.  Spécimen  plus  grand,   empreinte  interne. 

11.  Empreinte  d'un  grand  spécimen  avec  des  plis  pro- 
fonds an  bord  supérieur. 


J  BarrandeSyslSilur  de  Bohême.  Vol.  VIII 


l'I.IL' 


Huiiibert,  lilli. 


Imp  Lemcr'''-V 


PI.  \l 


EXPLICATION   DES  FIGURES. 


Fig. 


1. 

2a. 


4. 

5. 

fi. 


Tous  les  spécimens  figurés  sur  cette  plaudie 
proviennent  du  calcaire  lilanc  de  la  bande  f2, 
de  Koniepnts. 

Kfage 

FeueKlellsi  crilis.    PoCla F 

Petit  siiécimen  infundibuliforme,  vu  par  la  liase. 
Autre  spécimen  tiabellif'orme,  montrant  une  fente. 
id.  fragment  de  la  surface  externe  grossie,  montrant 
les  branches  principales  fortement  carénées  et  por- 
tant les  cellules  rondes.  Dans  les  parties  dénudées, 
on  voit  l'empreinte  négative  de  la  surface  interne. 
Spécimen  fortement  plissé  dans  sa  partie  supérieure. 
La  base  se  trouve  au  milieu  jiar  suite  de  la  pression 
exercée  de  haut  en  bas. 

Petite    colonie    flabelliforme,    déployée    sur   un  jilnn; 
base  conservée. 
Autre  colonie  ;  vue  latérale. 

Fragment  de  colonie,  vue  du  côté  extérieur  et  mon- 
trant des  branches  principales  très  marquées. 
id.  surface  externe  grossie.    Les  branches  principales 
portent    des    côtes    longitudinales  plus  fortes  qu'elles 
ne  sont  indiquées  sur  la  figure. 

Au  point  oii  les  branches  principales  sont  brisées, 
apparaissent  des  empreintes  négatives  avec  indica- 
tions d'ouvertures  de  cellules  et  des  granules  ovales 
représentant  les  moulages  des  mailles. 


Fig. 

8. 

9. 

10. 

11. 
12. 


$»eriopora  pelttla.   Toéta 


Etage 

.   F 


Petit  fragment  voûté  de  colonie. 

Grande  colonie  infundibuliforme  ;  vue  du  côté  extérieur. 

Fragment    d'un    grand    spécimen  avec  de  faibles  plis 

en  haut. 

Autre    fragment,    montrant    la    surface    interne  de  la 

colonie    infundibuliforme,    et    ornée    en    haut   de  plis 

très  prononcés. 

id.  grossissement  d'un  fragment  de  la  surface  externe, 
qui  a  été  polie.  A  gauche  de  la  figure,  les  séries  de 
cellules  entourent  les  grandes  nmilles.  A  droite, 
la  surface  forme  des  renflements  noduleux  aux  points 
où  les  séries  de  cellules  se  réunissent  ;  de  plus,  elle 
est  couverte  de  granules  inégaux. 


J.  Barrande  Syst.  Silur,  de  B( 


Vol.  VIII 


PI.  i;i 


/    1.'     ^-'  Ai* 


^'^■i^s<fi'saiy'' 


Humberl  IiLh 


Imp  UriT^rcieriC^-Tans 


I»l.  14. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


F.g. 


3. 
4. 


Tous  les  spécimens  figurés  sur  cette  planche 
proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  f2. 
de  Koniipms. 


Itelepol'ilisi  f/rtieilis.    Barr. 


Etage 

.   F 


Empreinte  négative  d'une  colonie  ;  paroi  interne  par- 
tiellement conservée. 

id.  surface  interne  grossie.  Les  branches  principales 
sont  très  bombées,  sans  carène,  et  portent  de  chaque 
côté  des  séries  d'ouvertures  de  cellules. 
Grand  spécimen  infundibuliforme  ;  surface  externe. 
id.  surface  externe  grossie.  Les  branches  principales 
sont  bombées  et  paraissent  lisses,  malgré  les  stries 
longitudinales  très  faiblement  maniuées. 
Colonie  plissée,  formant  à  sa  partie  supérieure  des 
lobes  indépendants. 

kl.  vue    d'un    autre   côté,    pour  montrer  la  forme  et 
la  disposition  des  lobes. 

Fragment    d'un    spécimen   régulier,    infundibuliforme  ; 
vu  d'en  bas. 


Kig. 


FencMlclla  yrucilis.   Barr. 


Elago 

.   F 


8.  Fragment    d'un    spécimen    infundibuliforme,    avec    sa 
base  partiellement  conservée. 

9.  Fragment    d'une    autre    colonie,    avec    des    branches 
principales  fortement  courbées  et  comme  cassées. 

10.  »VZ.  grossissement  de  la  surface  polie.  Dans  les  branches 
principales,  représentées  à  droite  de  la  figure,  la  sur- 
face est  bombée  et  lisse.  On  voit  la  carène  médiane, 
et,  de  chaque  côté,  les  contours  des  ouvertures  des 
cellules.  Au  point  de  bifurcation,  on  remarque  le 
commencement    de  deux  nouvelles  séries  de  cellules. 

11.  id.  autre  grossissement  de  la  surface  polie.  Les 
branches  principales  sont  de  largeur  différente  ;  les 
brandies  minces  paraissent  manquer  de  cellules.  Ca- 
rène médiane  fortement  développée  ;  de  chaque  côté, 
une  rangée  d'ouvertures  de  cellules. 

Foii«'NleIIa  punnosa.   Poéta    ....    F 

12.  Fragment  d'un  grand  spécimen  infundibuliforme.  Sur- 
face interne.  La  i>artie  supérieure  est  fortement  plis- 
sée et  parait  lobée. 

13.  Fragment  d'une  colonie  infundibuliforme,  peu  plissée. 
Surface  externe. 

14.  Autre  petit  fragment.    Surface  externe. 

15.  id.  surface  externe  grossie.  Les  branches  principales, 
longitudinales,  minces  et  droites,  sont  recouvertes  de 
stries  longitudinales  très  fines,  pourtant  très  visibles. 
Les  poutrelles  jiortent  également  des  stries  longitudi- 
nales. 


J  Barrande  Svsl  Silur  de  Bohème  Vol. VIII. 


ri.i+. 


iiumb.ii  l:'.h 


rcier  AC'Pans 


PI.  15. 


EXPLICA'J'ION  DES   FIGUKKS. 


Kig. 


3. 
4. 


4a. 


oa. 


Tous  les  spécimens  figurés  sur  cette  planche 
proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  f2, 
de  Konicpnis,  à  l'exception  du  spécimen,  tig.  15, 
qui  est  de  3Inêûan. 


Ileiiiili'ypa  fenelfa.   Barr. 


Kfage 

.   F 


Colonie  compriinûe  latéralement.  Elle  montre  sur  la 
plus  grande  jjartie  de  sa  surface  l'empreinte  de  la 
surface  interne,  et  ne  conserve  que  de  petits  frag- 
ments de  la  paroi. 

Autre  colonie  montrant  également  l'empreinte  do  la 
paroi  interne  et  conservant  (picl(pu's  petits  fragments 
de  cette  paroi. 

Colonie  élevée,  avec  de  grands  fragments  de  paroi. 
Fragment  d'une  grande  colonie  infundibuliforme  et 
plissée  en  haut.  Elle  montre  également  l'empreinte 
de  la  surface  externe  et  ne  porte  que  de  petits  frag- 
ments de  la  paroi. 

id.  surface  externe  grossie.  On  voit  les  petites  ouver- 
tures rondes,  alternantes.  De  chaque  côté  des  séries 
de  deux  ouvertures,  on  voit  la  trace  des  contours 
en  zigzag  d'une  branche  principale.  A  l'endroit  où 
la  paroi  est  brisée,  ajiparaît  l'empreinte  négative  de 
la  paroi  interne  sous  la  forme  de  grands  tubercules 
ovales. 

Petite  colonie  infundibuliforme,  paraissant  resserrée 
en  haut.  Surface  externe  entièrement  conservée  et 
liortant  de  petites  ouvertures  rondes. 
id.  surface  externe  grossie.  On  remarque  ici  une 
dégénérescence,  en  ce  que  les  petites  ouvertures  sont 
devenues  plus  grandes,  que  les  contours  à  chaque 
double  série  n'existent  plus,  et  que  les  intervalles 
entre  les  ouvertures  se  sont  épaissis  et  portent  au 
point  de  rencontre  un  renflement  en  forme  de  bouton. 
Spécimen  infundibuliforme,  fortement  plissé  en  haut, 
et  montrant  la  surface  interne  de  la  colonie. 
id.  surface  interne  grossie.  Branches  principales 
droites,  ornées  d'arêtes  longitudinales  ou  d'une  ran- 
gée de  granules.  Au  point  où  la  paroi  est  brisée, 
on  voit  des  emiireintes  de  la  paroi  externe  sous  la 
forme  de  ])etits  granules  ronds. 


Fig. 

8. 

8a. 
9. 

10. 


11. 


12. 


13. 


14. 


Ilciiiilrypa  ttohetuica.    Barr. 


Etage 

.   F 


15. 

16. 
17. 
17a 

18. 


19. 


Petite  colonie  cylindrique  ;  envelo))pe  externe  con- 
servée. 

id.  vu  d'en  haut  pour  montrer  le  liord  sujiérieur  rond. 
Autre  spécimen  vu  de  côté,  courbé.  Enveloppe  externe 
conservée. 

Spécimen  plus  épais,  avec  indication  de  plis  à  sa 
partie  supérieure.  Il  montre  l'empreinte  de  la  paroi 
interne  et  des  fragments  de  jiaroi  avec  la  surface 
externe. 

(jolonie  cylindri(iue,  paraissant  s'être  usée  en  roulant 
dans  l'eau.  Surface  externe  conservée. 
Spécimen  long,  ayant  la  forme  d'un  cône  renversé. 
Surface  externe  conservée.  Au  iioint  où  la  paroi  est 
fendue,  apparaît  l'empreinte  de  la  surface  interne. 
Le  spécimen  se  rétrécit  lentement  vers  le  bas  et 
montre  le  commencement  d'un  tronc. 
Spécimen  régulièrement  infundiliuliforrae,  sans  plis 
à  sa  partie  supérieure.  Il  montre  l'empreinte  de  la 
surface  interne,  et  porte  en  outre  des  fragments  de 
piiroi  avec  la  surface  externe. 

C(donie  infundibuliforme,  un  peu  comprimée  latérale- 
ment et  légèrement  plissée  en  haut.  Empreinte  de  la 
surface  interne  et  fragments  de  la  paroi.  La  base 
se  termine  ])ar  un  tronc  formé  i)ar  l'épaississement 
de  branches  principales.  Ce  tronc  ne  montre  aucun 
ornement  à  sa  surface  externe.  On  remarque  tout 
au  plus  des  indications  d'arêtes  longitudinales. 
Grnud  spécimen  infundibuliforme,  un  peu  comprimé 
latéralement.  Indications  de  plis  au  bord  supérieur. 
La  plus  gramle  i)artie  représente  l'empreinte  de  la 
surface  interne  avec  des  fragments  de  paroi. 

Grand  siiécimen  infundibuliforme,  assez  régulier,  avec 
légères  indications  de  plis  à  sa  jiartie  supérieure. 

Siiécimeu  large,  infundibuliforme,  avec  des  plis  légère- 
ment indiqués  à  sa  i)artic  supérieure. 
,  id.  surface   interne  grossie.     Branches  principales  et 
poutrelles  à  ]ieu  ju'ès  semblables,    lisses,  formant  un 
tissu  avec  des  mailles  ovales,  alternantes. 

id.  surface  externe  grossie.  Les  petites  ouvertures 
rondes,  serrées,  sont  alternantes  et  en  doubles  rangées 
séparées  par  des  arêtes  longitudinales.  Au  milieu  de 
la  figure,  la  paroi  externe  est  enlevée,  de  sorte  que 
l'on  voit  rem]ireinte  de  cette  dernière.  Les  granules 
ronds  représentent  le  remplissage  des  ouvertures  rondes 
et  sont  séjiarés  ajirès  chaque  double  rangée  i)ar  une 
rainure  longitudin.de,  c'est-à-dire  par  l'empreinte  de 
la  surface  interne. 

id.  surface  interne  grossie.  On  rcmaniue  les  mailles 
ovales,  alternantes,  ainsi  ([ue  les  branches  et  les  pou- 
trelles lisses.  Au  point  où  la  paroi  est  enlevée,  on 
voit  l'envelopiie  externe  avec  de  jietites  ouvertures 
rondes,  sé])arées  à  chaque  double  rangée  par  des 
arêtes  longitudinales. 


JBarrande  Syst  Siliir  de  Bohême.  Vol.  VI 


PI.  If^ 


HumbertJiLhi 


Imp  LemercieriC*  Pans 


PI.  Ifi. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


Tous  les  spécimens  tigurés  sur  cette  planche 
proviennent  du  calcaire  blanc  de  la  bande  f2, 
de  Konicprns. 


1. 

3. 


9. 
10. 


FeiicMlelIa  rimlicft.   PoCta 


Etage 

.  F 


Fragment  do  colonie,  avec  des  poutrelles  très  épaisses. 
Autre  fragment  plus  petit. 

/(/.  surface  externe  grossie.  Les  branches  jirincipales 
sont  éiiaisses,  les  poutrelles  renflées  en  forme  de 
bourrelets,  de  sorte  (ju'il  en  résulte  des  ouvertures 
en  forme   de  fentes. 

Fencsiellsi  acri».   Pocta F 


4.  Ein)ireinte  négative  de  la  surface  interne,  avec  des 
fragments  de  paroi  :  elle  montre  la  forme  extérieure, 
de  la  colonie,  plissée  en  haut. 

5.  Fragment  d'un  petit  spécimen  ayant  la  forme  d'un 
cône  renversé. 

5a.    Autre  petit  spécimen  bien  conservé,  montrant  la  partie 
voisine  de  la  base. 

6.  Fragment  d'un  petit  spécimen  large. 

7.  Spécimen  tig.  4,  vu  du  côté  où  il  montre  le  plus  fort 
plissement  de  la  colonie. 

8.  id.  surface  grossie.  Les  branches  i)rinci]iales  sont 
droites  et  minces,  et  jiortcnt  une  carùne  médiane 
accentuée.  Les  poutrelles  sont  également  bombées  et 
carénées.  Au  point  oii  la  paroi  manque,  on  remarque 
l'empreinte  de  la  surface  interne. 


Fenesiella  ctincetlnla.    Pocta 


E 


11. 
12. 


13. 


14. 


(Colonie  presiiue  complète,  comprimée  un  peu  irrégu- 
lii'rement. 

/(/.  surface  externe  grossie.  Les.  ouvertures  sont  dispo- 
sées en  rangées  alternantes  ;  les  branches  principales 
et  les  poutrelles  sont  épaisses.  Sous  cette  couche  se 
trouve  un  fragment  de  la  surface  interne  avec  de 
petites  ouvertures  rondes,  et  au-dessous,  l'empreinte 
de  cette  surface  interne. 
Petit  fragment  d'une  autre  colonie. 
id.  surface  interne  un  ]ieu  grossie,  montrant  les  ouver- 
tures rondes,   en  rangées  alternantes. 

FciiCMlflla  purtillcln.    P.arr F 

Fragment  de  colonie  ii  ixu  près  cylindrique,  avec 
branches  principales  régulières  et  disposées  paral- 
lèlement. 

ni.  surface  interne  grossie.  Les  branches  iirineiiiales 
sont  épaisses  et  ii  surface  lisse;  les  poutrelles  sont 
courtes  et  très  rétrécies  au  milieu. 


Fig. 


Fcno!»>telIa  sporluin,   Pofta   . 


Etage 

.   F 


15.  Petite  colonie,  avec  une  brisure  en  haut. 

16.  Spécimen  très  grand,  cylindrique. 

17.  Colonie  en  forme  de  cône  renversé,  élargie  en  haut. 

18.  Autre  colonie  semblable,  élargie  en  haut. 

19.  id.  surface  externe  grossie.  La  ressemblance  des 
branches  et  des  poutrelles  rend  la  distinction  diffi- 
cile.   Mailles  jiresque  rondes. 

Feiieslella  litieolaln.   PoCta  ....   F 

20.  Colonie  comprimée  latéralement,  un  peu  plissée  en 
haut  et  conservant  la  ]iartie  voisine  de  la  base. 

21.  Autre  siiécimen  régulier  avec  paroi  partiellement  con- 
servée. 

21a.  id.  surface  externe,  légèrement  grossie.  Ouvertures 
de  cellules  près  des  bords  des  branches  principales  ; 
carène  médiane  non  indiquée  sur  la  surface. 

22.  Grand  spécimen  comprimé  latéralement  et  plissé  en 
haut. 

23.  id.  surface  externe  grossie. 

a)  surface  avec  branches  principales  régulières;  pou- 
trelles très  élevées  et  inégalement  carénées. 

b)  surface  polie  avec  indications  de  la  carène  mé- 
diane. 

c)  fragment  poli,  montrant  les  contours  des  cellules 
et  les  carènes  médianes. 

d)  empreinte  négative  de  la  surface  interne. 

Fcne.^tella  ininusculn.    Pocta  ...   F 

24.  Petit  fragment  de  colonie  en  forme  de  cône  renversé. 

25.  id.  surface  extérieure  grossie.  Branches  principales 
et  ])outrelles  d'une  épaisseur  régulière.  Les  branches 
sont  couvertes  de  granules. 


J.Barrande.Syst.Silur.  de  Bohême. Vol  VIII. 


M.IG. 


f%  ^ 


Humberl.lith 


Imp  Lemercier  &C**Pans 


PI.  17. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 


Tous  les  spécimens  figurés  sur  cette  planche, 
à  l'exception  de  l'exemplaire  fig.  16  et  17,  pro- 
viennent de  la  bande  f  2,  de  Konrprus. 


Fig 


Fenestella  hifrotig.   Barr. 


Etage 

.   F 


1.  Fragment  de  colonie,  montrant  remiircinte  de  la  sur- 
face interne  et  des  parcelles  de  la  paroi  avec  la  sur- 
face externe. 

la.    id.  surface  externe  grossie.    L'enveloppe  qui  recou-\Te 
les  liranches  principales  porte  des  granules  irréguliers. 

2.  Fragment  d'une  grande  colonie,  ])rofondément  plissée 
à  la  partie  supérieure,  de  sorte  qu'il  ne  reste  que 
des  lobes. 

3.  id.  surface  externe  grossie.  L'enveloppe  externe  cou- 
verte de  granules,  n'est  pas  conservée,  et  l'on  voit 
les  branches  principales,  ornées  de  fines  stries  longi- 
tudinales. Dans  les  parties  usées,  les  branches  sont 
lisses. 


4. 
5. 

6. 

7. 
8. 


Ulropora  nohilis.   Barr.  sp. 


Etage 

.   F 


9a. 

10. 
11. 
12. 

12a, 


13. 

14. 
15. 


16. 


17. 


Petit  fragment  de  colonie  avec  la  surface  bien  con- 
servée et  une  partie  de  la  base. 

Autre  fragment,  ipie  nous  croyons  ai>i)artenir  à  la 
partie  sui>érieure  d'une  colonie.  Mailles  très  gran- 
des. En  ipielques  endroits,  la  couche  externe,  usée, 
l>ermet  de  distinguer  les  contours  des  cellules. 
Fragment  du  voisinage  de  la  base.  Branches  ])rinci- 
pales  et  poutrelles  épaisses.  Mailles,  très  grandes. 
Fragment  de  colonie,  conservé  k  partir  de  la  base 
et   non  usé. 

Empreinte  négative  d'une  colonie.    Dans  les  rainures, 
qui  forment  un  réseau,  il  s'est  encore  conservé  quel- 
ques parcelles  de  roche  provenant  des  cellules. 
Fragment    appartenant    probablement    au    bord  supé- 
rieur d'une  colonie.    Les  branches  principales  et  les 
poutrelles    sont    relativement    minces.     Ce    spécimen 
est  usé  par  places  et  montre  la  structure  interne. 
i(L  surface  légèrement  grossie.    Les  branches  princi- 
pales   sont    régulièrement  parallèles,   et  portent  laté- 
ralement les  ouvertures  des  cellules. 
Base    d'une    colonie   avec  branches  ])rincii)ales,    pou- 
trelles éi)aisses  et  indication  de  racines. 
Petit    fragment    d'une    base    de   colonie  avec  racines 
courtes  et  épaisses. 

Fragment  de  colonie  plissée  dans  le  voisinage  du  bord 
supérieur,  avec  de  grandes  mailles  assez  régulières. 
kl.  surface  grossie.  Les  branches  principales  sont 
polies  partiellement  et  l'on  voit  la  disjiosition  des 
cellules.  C!elles-ci  sont  à  doubles  rangées  et  penchées 
vers  l'extérieur;  elles  aboutissent  aussi  latéralement 
aux  branches  principales.  Cet  arrangement  est  plus 
détaillé  sur  la  figure  intercalée  dans  le  texte. 
Fragment  d'un  grand  spécimen  avec  mailles  assez 
régulières. 

Colonie  aplatie  ;  base  conservée. 
Spécimen  incomplet  avec  de  grandes  mailles.  On 
distingue  les  ouvertures  des  cellules  sur  les  côtes 
de  beaucoup  de  branches  principales. 
Bri/o.ïoon  spec.  ivdef.  N"  2.  Bourrelets  faiblement 
marqués,  fixés  sur  la  surface  d'un  Orthocère.  — 
lûmvârka  —  e2. 

id.  grossissement.  Les  bourrelets  sont  assez  paral- 
lèles. Ils  se  divisent  dichotomiqueraent,  en  formant 
un  petit  arc.  On  ne  remaripie  aucune  autre  struc- 
ture particulière. 


JRc' 


arran.GP 


Sv 


Silur, 


ne 


3  Bohême  Vol  VIIl, 


ri.i: 


Humbfirt  iilii 


Imp  LeniercipriC"  Pan? 


PI.  IS. 


KXPLICATION   DES   FIGURES. 


Fig. 


Acliiiowli'oiiia  l'tisliitn. 


'OCtil 


Etage 

.   F 


1.  Section  verticak'  au  travers  de  la  colonies  grossie  et 
montrant  les  larainae  onduleuses  et  minces,  qui  sont 
assez  également  distantes  les  unes  des  autres.  Sou- 
vent, elles  se  divisent  dicliotomiqueinent,  de  sorte 
que  d'une  lamelle  il  en  part  une  autre,  qui  court 
parallèlement  à  la  première,  ou  bien  qui  finit  Inentôt 
en  se  réunissant  à  une  des  lamelles  voisines.  Les 
piliers  verticaux  se  présentent  sous  la  forme  de 
stries  longitudinales  de  couleur  foncée  et  souvent 
assez  fortes.  Ils  traversent  un  grand  nombre  de 
lamelles  et  s'épaississent  h  leurs  points  de  jonction 
avec  les  lamelles,  en  formant  avec  celles-ci  des  loges 
rondes  de  grandeur  variable.  —  Hauteur  de  Plesivec 
—  il. 

2.  i(l.  grandeur  naturelle. 

ActiiiOMiroiiist  perspicunin.    Pot  ta    G 

3.  Coupe  tangentielle,  grossie.  Les  piliers  sont  repré- 
sentés par  des  points  foncés,  irréguliers,  mais  distri- 
bués régulièrement.  Ils  sont  reliés  entre  eux,  çà  et 
là,  par  des  stries.  —  Hluboccp  —  g  3. 

4.  ?</.  coupe  verticale  grossie,  montrant  le  tissu  très 
distinctement.  Les  lamelles  sont  épaisses,  assez  dis- 
tantes les  unes  des  autres,  parfois  divisées  dicho- 
tomiquement.  La  nouvelle  lamelle  se  réunit  à  la 
lamelle  voisine,  ou  bien  revient  à  la  lamelle  mère, 
api'ès  avoir  décrit  un  arc. 

Les  piliers,  également  très  distincts,  traversent  un 
grand  nombre  de  lamelles,  et  s'épaississent  aux  points 
où  ils  se  rencontrent  avec  ces  dernières.  En  cer- 
tains endroits,  les  piliers  ne  sont  pas  développés. 
Les  loges  sont  quadrangulaires  allongées. 

5.  ici.  coupe  tangentielle,  grandeur  naturelle. 

6.  kl.  coupe  verticale,  grandeur  naturelle. 


Fip,  Etage 

Clallii'odiclyoïi  vlaruin.   Poèta  .   .   F 

7.  Coupe  verticale,  montrant  à  l'œil  nu  le  tissu  du 
cœnosteum.  Grandeur  naturelle.  —  Hauteur  de  Ple- 
^ivcc  —  f'2. 

8.  id.  grossie  et  montrant  la  distribution  assez  régulière 
des  lamelles,  qui  sont  bien  marquées  et  ondulées  sur 
la  partie  figurée. 

Les  piliers  verticaux  sont  courts  et  ne  relient  que 
deux  lamelles.  Quelquefois,  ils  n'atteignent  pas  la 
lamelle  prochaine  et  finissent  dans  l'espace  interlami- 
naire. 

Les  loges  sont  quadrangulaires.  Parfois ,  elles 
s'arrondissent  par  suite  de  l'épaississement  des  piliers 
aux  points  de  jonction  de  ceux-ci  avec  les  lamelles. 
D'autres  fois,  les  piliers  ne  sont  pas  développés,  ce 
qui  produit  des  loges  larges  et  irréguiières. 


Clatlirodicf yon  hohemicutti . 

Barr.  sj) 


E 


9.    Coupe   verticale,  grandeur  naturelle.  —  Ko.ïcl  —  el. 

10.  Coupe  tangentielle  grossie.  Elle  n'a  pas  été  prise 
tout  à  fait  régulièrement,  de  sorte  que  les  lamelles 
sont  saillantes. 

Les  piliers  sont  représentés  par  des  points  isolés, 
non  reliés  entre  eux. 

11.  Coupe  verticale  grossie,  montrant  les  lamelles  épais- 
ses, distribuées  sans  ordre  et  plus  serrées  par  places. 
Souvent,  elles  se  divisent  dichotoraiquement,  la  nou- 
velle lamelle  court  parallèlement  à  la  lamelle  mère, 
et  généralement  tout  près  de  cette  dernière. 

Les  piliei'S,  peu  distincts,  ne  réunissent  que  2  la- 
melles. Souvent,  ils  sont  si  courts  qu'ils  ne  s'éten- 
dent pas  jusqu'à  la  lamelle  prochaine.  Parfois,  ils 
se  divisent  et  donnent  naissance  à  des  loges  secon- 
daires. 


J.  Barrauile.  Syst,  Siliir.  de  Bolienie,  Vol,  VIII. 


PL  18. 


10. 


5* 


11. 


J.   Kafka  fotogr. 


K.    Bïllmann   pholotyp. 


PI.  18  bi. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


ng. 


AcfinoMtrwiiia  frtêstultun.   Poèta 


Ktage 

.   F 


4. 


Coupe  verticale  grossie,  montrant  distinctement  les 
lamelles.  Celles-ci  se  divisent  assez  souvent  dichoto- 
miquement  et  causent  ainsi  une  irrégularité  dans  le 
tissu.  Elles  sont  serrées  par  places,  tandis  que,  sur 
d'autres  points,  elles  retournent  ;i  la  lamelle  mère, 
après  avoir  ilécrit  un  grand  arc. 

Les  piliers  traversent  plusieurs  lamelles  et  sont 
généralement  d'une  moyenne  épaisseur,  qui  augmente 
un  peu  aux  points  de  jonction  avec  les  lamelles. 

Loges  quadrangulaires,  rarement  arrondies.  —  Col- 
line de  FleAlvec  — •  f  2. 

Coupe  tangentielle  grossie,  montrant  les  piliers  qui 
apparaissent  comme  des  points  foncés,  non  reliés 
entre  eux.  Sur  les  côtés  de  la.  coupe,  où  celle-ci 
est  prise  un  peu  obliquement,  les  sections  des  piliers 
sont  un  peu  allongées. 

Coupe    tangentielle,    montrant    les  laminae  concentri- 
ques,   au    milieu    desquelles    on    remarque    quelques 
traces  de  corps  étrangers.     Grandeur  naturelle. 
Même  cœnosteum.     Coupe  verticale,    grandeur  natu- 
relle. 


Fig.  Elago 

Clutlii'odiclyon  neiflectuin.    Pointa    F 

5.  Coupe  verticale  montrant  la  structure  du  squelette. 
Grandeur  naturelle.  —  Konêpriis  —  f  2. 

6.  /'/.  grossie.  Le  tissu  offre  assez  de  régularité.  Les 
lamelles  sont  épaisses  et  également  distantes.  Çà 
et  là,  elles  se  rapprochent  davantage,  ce  qu'il  faut 
attribuer  à  la  division  dichotomique. 

Les  piliers,  également  épais,  ne  relient  que  2  la- 
melles. Ils  sont  souvent  si  courts,  qu'ils  finissent 
dans  l'espace  interlaminaire,  sans  atteindre  la  lamelle 
prochaine. 

La  plupart  des  loges  sont  arrondies.  Loges  se- 
condaires, rares. 

Les  piliers  sont  ici  en  étroite  comnmnication  avec 
les  lamelles,  du  soulèvement  desquelles  ils  prennent 
quelquefois  naissance. 

7.  Coupe  tangentielle,  grossie.  Les  piliers  sont  repré- 
sentés par  des  points  foncés,  dont  le  centre,  plus 
clair,  parait  indiquer  les  canaux  des  piliers.  Ces 
points  sont  reliés  entre  eux  par  des  stries.  Sur  la 
partie  figurée,  l'on  remarque  un  petit  cercle  de  teinte 
foncée,  qui  appartient  probablement  aux  t\ihef<  de 
Ca>iHopor(L 

JSf  iMiiiiHloporst  coltiintuiris,    Wm-.    F 

8.  Coupe  tangentielle,  montrant  quelques  lamelles  con- 
centriques et  un  tube  de  Caunopura  au  milieu. 
Grandeur  naturelle.  —  Konëpnis  —  f  2. 

9.  Même  si>écimen.  Coupe  verticale,  grandeur  naturelle. 
Les  lamelles  sont  visibles,  et  l'on  remarque,  en  outre, 
des  traces  de  corps  étrangers  qui  ont  pénétré  dans 
le  tissu. 

10.  Coupe  verticale  grossie.  Les  lamelles,  épaisses,  peu- 
vent être  considérées  ici  comme  des  latllamlnae. 
Elles  consistent  en  un  tissu  grossier.  Les  piliers 
sont  transformés  en  fibres  poreuses  et  serpentantes. 
Un  reste  de  corps  étranger,  visible  dans  la  coupe, 
trouble  la  régularité  du  squelette  qui  l'entoure. 

11.  Coupe    tangentielle    grossie.     Le    tissu,    composé    de.- 
fibres    épaisses  et  poreuses,  prend  la  forme  nommée 
vennieidée.     Au    milieu    de    la    coupe    se  trouve  un 
tube  de  Cannopord^  dont  l'intérieur  se  compose  du 
même  tissu,  mais  un  peu  plus  fin. 


J.  Barrauile.  Syst,  Siliir.  de  Bohênie.  Vol.  VIII. 


PL  18  Ms. 


<9. 


o    '-^ 


10. 


J.   Kafka  fotogr. 


K.    Bellmann   phototyp. 


PI.  10. 


EXPLICATION  DES   FIGURES. 


Tig.  Etafre 

Sfroiiialopora  florûln.   Nov:ik     .    .   F 

1.  Coupe  verticale  grossie.  Le  tissu,  relativement  tin, 
est  composé  des  piliers  et  des  lamelles  si  intimement 
mêlés,  que  l'on  ne  peut  distinguer  ces  deux  éléments 
l'un  de  l'autre.  Les  couches  horizontales  sont  sépa- 
rées en  zones  par  des  lignes  marquées  plus  distincte- 
ment, de  sorte  qu'il  paraît  en  résulter  des  latila- 
mlnae.  Sur  la  section,  l'on  voit  2  tubes  de  Cauno- 
pora.  Le  premier  est  très  court.  Le  second,  plus 
long,  est  formé  de  fibres  entièrement  semblables 
à  celles  du  squelette. 

2.  Coupe  tangentielle  grossie.  On  voit  le  tissu  varmi- 
cuU  des  fibres,  ainsi  que  plusieurs  tubes  de  Caunopora. 
Ceux-ci  apparaissent  comme  des  cercles  plus  foncés 
que  le  reste,  mais  leur  composition  est  la  même  que 
celle  du  tissu.  Les  fibres  rayonnent  et  sont  plus 
serrées  sur  la  périphérie  des  cercles. 

3.  Coupe  tangentielle  grossie,  montrant  une  surface  sans 
tube  de  Caunopora,  et  par  consé(iuent  la  structure 
naturelle  du  tissu.  Les  fibres  sont  poreuses  et 
moyennement  épaisses. 

4.  Coupe  verticale  montrant  à  l'œil  nu  le  tissu  et  les 
tubes  de  Gaunopiorn.     Grandeur  naturelle. 

5.  Coupe  tangentielle  montrant  de  nombreux  tuhes  de 
Caunopora^  indiqués  par  des  cercles  plus  foncés. 
Grandeur  naturelle.  —  Konèprnis  —  f  2. 


rig.  Etage 

€lailiro4licf>oii  guhlile,   Poéta     .    .   F 

G.  Coupe  verticale,  sur  laquelle  on  observe  à  l'œil  nu 
la  conformation  du  tissu.  On  voit  aussi  quelques 
tubes  de  Cauiiopiora.  Grandeur  naturelle.  —  Konë- 
prus  —  f  2. 

7.  /il.  grossie.  Les  lamelles  sont  ondulées,  et  s'étendent 
comme  en  zigzag  d'un  pilier  à  l'autre.  Elles  sont 
en  étroite  communication  avec  les  piliers,  et  ceux-ci 
paraissent,  çà  et  là,  partir  des  lamelles. 

Les  piliers  sont  courts,  perpendiculaires  ou  obli- 
ques, et  distribués  irrégulièrement.  Ils  se  divisent 
souvent,  et  forment  des  loges  secondaires. 

Siroiiisiloporsi  (7«»(|>#rf.    Poéta .   .    .   F 

8.  Coupe  verticale  montrant  un  tissu  très  épais.  Gran- 
deur naturelle.  —  Kouèprns  —  f2. 

9.  Coupe  tangentielle.  Grandeur  naturelle.  —  Même 
localité. 

10.  Coupe  tangentielle  grossie.  Le  tissu  est  très  enche- 
vêtré, et  l'on  ne  peut  suivre  les  fibres  que  sur  une 
petite  partie  de  leur  étendue. 

11.  Coupe  verticale  grossie.  Les  lamelles  sont  indiquées 
par  la  position  horizontale  des  fibres.  Le  reste  du 
tissu  est  complètement  embrouillé,  et  les  \ogç?.  rare- 
ment bien  délimitées. 


J,  BarraMe.  Syst,  Siliir,  de  Botiêiue,  Vol.  VllI, 


PL  19. 


'iô 


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Il) 


11. 


-«■-•—»     '*<    •  •    -vVCU'--*»"  *■#**.*_:■.,, 


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'n^M. 


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J.    Kafka  fotogr. 


K    Bellmann   phototyp. 


PI.  Il) 


bis. 


EXPLICATION   DES   FIGURES. 


Fig 


Slroiiiatopora  rfârissima.   liarr. 


Etage 

.   E 


Coupe  verticale  grossie ,  montrant  une  partie  du 
cœnosteum  divisé  en  latilarainae.  Les  fibres  sont 
épaisses  et  poreuses. 

Coupe  tangentielle,  grossie.  Le  tissu  est  formé  de 
fibres  épaisses  entre  lesquelles  s'étendent  des  inter- 
valles longs  et  souvent  divisés. 

Coupe  tangentielle,  grandeur  naturelle.  On  voit 
à  l'œil  nu  l'arrangement  vermiculc  des  fibres  du 
tissu.  —  Kosd  —  e  1. 


Strointitopora  latens.   Poèta 


F 


Konèprus 


Coupe  verticale,  grandeur  naturelle. 
f2. 

«d.  grossie.  Dans  le  tissu  très  serré,  on  reconnaît 
très  bien  les  lamelles.  Les  piliers  ne  sont  visibles 
que  partiellement.  Les  loges  sont  entièrement  irré- 
gulières, souvent  bifurquées,  longues  et  courbées. 
Coupe  prise  un  peu  obliquement  sur  un  spécimen  de 
la  même  localité. 

■id.  grossie.    Lamelles  très  irrégulières,  et  non  déve- 
loppées sur  certaines  parties. 

Les  piliers,  bien  développés  dans  quelques  cou- 
ches, donnent  au  tissu  l'apparence  d'un  Actinostronia, 
et  placent  cette  espèce  entre  ce  dernier  genre  et 
Stromatopora.  Mais  ces  couches  aux  piliers  si  bien 
conservés,  sont  très  rares.  On  les  a  recherchées 
à  dessein  pour  les  figurer. 


Fig  Etage 

Actino<«troiua  contextum.   Pocta  .   F 

8.  Coupe  tangentielle,  grossie.  Les  piliers  apparaissent 
sous  la  forme  de  gros  points  polygonaux,  isolés  et 
assez  serrés.  A  gauche  de  la  coupe,  on  remarque 
une  astrorhize  peu  distincte,  et  à  droite  de  celle-ci, 
des  traces  d'un  tuhe  de  Caunopora. 

9.  id.  grandeur  naturelle.  On  voit  des  traces  de  tuhes 
de  Caunopora  et  quelques  astrorhizes.  —  Konèprus 
—  f2. 

10.  Coupe  verticale  grossie.  La  plupart  des  lamelles 
sont  minces,  très  serrées  et  ondulées.  Les  piliers, 
très  épais,  n'offrent  pas  de  contours  très  distincts; 
ils  traversent  un  grand  nombre  de  lamelles. 

Les  loges,  de  grandeur  variable  suivant  la  densité 
des  piliers,  sont  tantôt  quadrangulaires,  tantôt  étroites 
ou  arrondies. 


11. 


12. 


Clallirodiclyon  sociunt.   Poéta 


E 


Coupe  verticale,  grandeur  naturelle.  —  Hinter-Kopa- 

ni'im  —  e  2. 

id.  grossie,  montrant  les  lamelles  minces  et  disposées 

assez    également.     Elles    sont  ondulées  et  comme  en 

zigzag. 

Piliers,  courts,  perpendiculaires  ou  obliques,  et 
souvent  n'atteignant  pas  la  lamelle  prochaine.  Loges, 
ordinairement  incomplètes,  par  suite  du  développement 
insuffisant  des  piliers. 


J.  Barraiifle.  Syst,  Siliir.  de  Boliênie,  Vol.  VIII. 


PL  19  Dis, 


10. 


^àf 


(1. 


12. 


^'#*'*J 


J.  Kafka  fotogr. 


K.   Bellmann   phototyp.