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SYSTÈME SILURIEN
du
f<A fe ^ f< ti.- f § P, :^ , A ^<® ;^ ;«^ ^; '^^^ 1^
par
JOACHIM BARRANDE.
C'est ce que j*ai vu.
Le témoin an juge.
V Partie: Recherches Paléoiitologiques.
Continuation éditée par le Musée Bohême.
Vol. VIII Tome I".
Bryozoaires. Hydrozoaires et partie des Anthozoaires
[lar le
Doct. F*liilippe I*oôta.
Texte et 21 Planches.
^-mm-^
IN!I4.
JR r a a; u. e.
I poui- l'Autriclie, chez Fr. Rivnâc, Prasue.
I Prague, chez M. Oudiii, anciei
Paris, chez Mlle C. P>arraiule,
jioiir l'étranger, chez Raimund Gerhard, Leijisic
En vente
ancien secrétaire de J. Barrande.
22 rue de TOdéon.
Ct>ntox'int'nient au désir expi'iiiK?" par J. Barrande, dans son testament, M. A.. S. Ondin,
son secrétaire, a été chargé dé la traduction en français du présent volvirae.
IMPRIMERIli DE CHARLES BELLMANN A l'RAGUE.
Table analytique des matières.
Page
Avant-propos VII
Errata et Corrigenda XI
Programme général du texte de notre Vol. VIII 1
1. Bryozoaires.
Programme général du texte sur les Bryozoaires siluriens de la Bohême 3
Chapitre I.
Aperçus historiques sur les Bryozoaires, par contrée
1
Page
2
Contrées du Canada, de l'île de Terre-
Neuve, de l'Acadie et de l'île d'Anticosti 5
Contrées des Etats-Unis : New-York —
Wisconsin — Oliio — Indiana — Illi-
nois — Micliigan (i
Contrées d'Angleterre — d'Ecosse et
d'Irlande 21
Contrée de la Suède 25
2fi
de rOural et
5. Contrée de la Norwège
6. Contrées de la Russie,
de la Podolie galicienne
7. Contrée de Hof, en Bavière ....
8. Contrée de la Belgique
9. Contrée de l'Allemagne. — Diluciiuii
Contrée de France 31
Contrée d'Espagne 31
Contrée de Portugal 31
Contrée de Sardaigne 31
26
30
30
30
10.
11.
12.
13.
Chapitre II.
Liste des Bryozoaires des terrains dévonien, car-
bonifère et permien 32
1. Bryozoaires du terrain dévonien ... 32
Liste des genres de Bryozoaires du terrain
dévonien 32
2. Bryozoaires du terrain carbonifère ... 34
Liste des genres de Bryozoaires du terrain
carbonifère 35
Liste des genres de Bryozoaires du terrain
permo-carbonifère 37
3. Bryozoaires du terrain permien .... 37
Chapiti'e III.
Etudes des genres et espèces des Bryozoaires, eu
Bohême 39
Genre Fcnustdld, Lonsdale 40
1. Aperçu historique 41
2. Forme générale de Fenestdla .... 43
3. Base et racines 45
4. Bord supérieur 46
5. Rameaux principaux 47
6. Poutrelles 49
7. Mailles TiO
8. Différences qui existent entre la surface
externe et la surface interne 51
!). Dimensions 53
10. Distribution géologique de nos espèces
de Frnestella 54
11. Groupement des Feneatdla 55
1. Sous-genres avec rameaux principaux
carénés 56
2. Sous-genres avec rameaux principaux
dépourvus de carène 56
a*
IV
TABLE ANALYTKJUK DES MATIÈRES.
Page
12. Description des espèces 57
Sous- genre Utropora, Poôta 75
Sous-genre Seriojjora, Pocta 78
Sous-genre HetejJorina, d'Orbigiiy 80
Genre Folypora,, Mac Coy 84
1 . Aperçu historique 84
2. Forme générale 87
3. Extrémité inférieure et racines .... 87
4. Boni supérieur 88
5. Surface cellulifere 88
f). Surface sans cellules 89
7. Mailles 8!)
8. Rapports et différences 8!)
n. Distribution des espèces de Poliipora . 89
10. Description des espèces 90
Genre Humitrypa^ Phillips 92
1. Aperçu historique 92
2. Forme générale 93
3. Extrémité inférieure 94
4. Bord supérieur 94
5. Surface externe 95
(). Surface interne 95
7. Rapports et différences ".Kl
8. Distribution des différentes espèces de
Heiiiitrijpa 97
9. Description des espèces 98
Genre LcDiinatopora. Pocta 102
1. Forme générale 103
2 Surface antérieure 103
3. Surface postérieure 104
4. Rapports et différences 104
Genre FiUtes, Barrande 1 08
1. Forme générale 108
2. Surface antérieure 109
3. Surface postérieure 109
4. Rapports et différences 109
Genre Caramopora, Hall 112
Brijo.toairrs huUterminrfi 115
Chapitre IV.
race
Distribution verticale des genres et espèces de Bryo-
zoaires, dans le bassin silurien de la Bohème .117
I. Tableau N" 1. Tableau nominatif de la
distribution verticale des Bryozoaires, dans
le bassin silurien de la Bohême . . . .118
IL Tableau N" 2. Tableau numérique, résu-
mant la distribution verticale des Bryozo-
aires dans le bassin silurien de la Bohème 120
III. Tableau N" 3. Diagramme, figurant la
distribution verticale de Bryozoaires dans
le bassin silurien de la Bohème . . . .121
IV. Distriliution verticale des genres . . .121
Tableau N" 4. Répartition verticale des
genres des Bryozoaires, entre les trois
faunes du bassin silurien de la Bohême 122
Genres cosmopolites. — Genres locaux . 123
Tableau N" 5. Nombre total des genres
représentés dans chacune de nos bandes 124
V. Distribution verticale des espèces de Bryo-
zoaires 125
Tableau N" 6. Nombre des espèces dis-
tinctes des Bryozoaires, par faune, en
Boiième 125
Tableau N" 7. Distribution des espèces
de Bryozoaires, dans les bandes super-
posées 126
VI. Tableau N"8. Tableau comparatif delà
ilistributioii verticale des genres et des
espèces parmi les Bryozoaires siluriens,
en Boliêmc 127
Chapitre V.
Distribution géographique et verticale des Bryozo-
aires, dans l'ensemble des contrées siluriennes 128
1. Tableau résumant la distribution géographi-
que et verticale des espèces des Bryozoaires,
dans l'enremble des contrées siluriennes . .129
2. Distribution géographi(iue 130
8. Distribution verticale dans les grandes fau-
nes siluriennes 131
2. Hydrozoaires.
P'^ Section: JP'^amillo des Str*oii:iatoi>oi'Oïcles.
Chapitre 1.
Etudes générales sur les Stromatoporoïdes et
caivactères importants I.S4
Chapitre II.
Etudes sur les genres des Stromatoporoïdes de
la Bohême et description des espèces . . .139
TABLK ANALVTK^HK DKS MATlKliKS.
Pat-e
Tubes (le Caunopura et Diajxjra 189
Genre Actinostrotiui, Nicholson 142
Genre Olathrodictyon, Nicliolson et Mûrir . 149
Genre Stromatojjoni , Goldfuss (ememi Ni-
nliolson) Infi |
IP""" Soctioii: Famille des
Chapitre 1.
Aperçus historiques sur les Clcadoiihores , pnr
contrée 1 (iô
Chapitre II.
Etudes générales sur les Cla<lopliores et caractères
distinctifs 17')
Chapitre III.
Page
Chapitre III.
Etudes sur les genres des Cladophore
hème et description des espèces
Aperru historique des Cladophores,
Genre (Jalloijraptns, Hall . .
Genre Dcsmuijraptiia^ Hopkinsoii
(Jenre Dictyonemu, Hall . .
Genre Iiiocaidis, Hall . . .
Genre PtUograptns, Hall . .
(îenre Rodcnograptus^ Poûta .
Genre Stelechoeladùi, Poéta .
Genre T/inmHOco<duin, Pocta .
Hydrozoon esp. indét. N" 1 .
Hydrozoon esp. indét. N" 2 .
de la Bo-
177
en Bolionie 1 77
. . 179
. . 18.Ô
. .190
. . 197
. . 201
. . 204
. . 206
. . 208
. . 209
. . 209
iJistribution verticale des genres et espèces de
Stromatoporoïdes, dans le bassin silurien de
la Boiiènie 1(52
Tableau nominatif de la distribution verticale
des Stromatoporoïdes dans le bassin silurien
de la Bohème 162
Oladopliores. Hopkinson . . . iii4
Chapitre IV.
Distribution verticale des genres et espèces de
Cladophores, dans le bassin silurien de la Bo-
hème 210
I. Tableau N" 1. Tableau nominatif de la
distribution verticale des Cladophores, dans
le bassin silurien de la Bohême . . . .210
II. Tableau N" 2. Tableau numéri(iue, résu-
mant la distribution verticale des Clado-
phores, dans le bassin silurien de la Bo-
hême 212'
Distribution verticale des genres . . . .213
Tableau N" 3. Répartition générale des
genres de Cladophores, entre les trois
faunes du bassin siluiien de la Bohème 213
Genres cosmopolites, genres locaux . . .214
Distribution verticale des espèces . . .215
Tableau N" 4. Nomln-e des espèces dis-
tinctes de Cladophores. par faune, en
Bohème 215
Tableau N" 5. Réapparition des espi'ces
dans les bandes siluriennes 216
3. Famille des Anloporidae.
Chapitre I.
Etudes sur le genre Anlopiira et le genre voisin
Oticopura 217
Genre Aidopora, Goldfuss 217
Genre Oucojiora, Pocta 226
Tubiporide, csji. indét. N" 1 228
Chapitre II.
Distribution verticale des espèces de Aulojutrii
et de Onrojxira dans le bassin Silurien de la
Bohème . . ■ 230
Planches et explications.
Avant-propos.
Jje 5 octobre 1883, s'est éteint, au château de Frohsdorf, l'explorateur infatigable du bassin
silurien de la Bohême, Joachim Barrande. dont les recherches, poursuivies sans relâche pendant un
demi-siècle, ont fait de ces formations le terrain classique de la Géologie.
En 1887, M. le Prof. Waagcn a terminé et pul>lié le premier tome du Vol. VII, Ci/stidées,
dont une partie avait été écrite par .1. Barrande.
Le volume que nous présentons aujourd'liui, c'est-à-dire onze ans après la mort de J. Barrande.
n'a malheureusement pas été composé par le successeur désigné par lui dans son testament. Le
Prof. Ottomar Novâk, à qui les études que comprend le Vol. VIII avaient été confiées, a été enlevé,
le 28 juillet 1892, à la tlenr de l'âge, après une longue maladie.
Les souffrances que le Prof. Novâk a endurées, ne lui ont pas permis d'entamer la description
des formes destinées, selon le plan de Barrande, a prendre ])lace dans le Vol. VIII. Toutefois, il
a eu soin, pendant les rares moments de répit (jue lui laissait le mauvais état de sa santé, de sur-
veiller quelques travaux ]ir(']iarati>ires, indispensables jniur mener l'œuvre à bonne tin.
Après le décès du Prof. Novak, ou transporta les matériaux dans les collections du ]\Iusée de
Bohême, qui en était devenu le propriétaire, grâce à la muniticence du généreux donateur.
C'est alors que nous avons été chargé de les classer et, en même temps, de commencer les
études en vue de la publication. Nous avons présenté le manuscrit contenant le résultat île nos
observations à la Commission chargée de surveiller la publication tinale de l'ouvrage de J. Barrande:
Système Silurien du centre dr la Bohême, et les Membres de cette Commission ont accepte
notre ti'avail.
Nous sonnnes inliniment honore d'avoir ete juge digne de collaborer à l'ceuvre de Barrande et
de mettre la main à cet édifice monumental sur le terrain silurien de notre pays.
A mesure ([ue nous écrivcms ces lignes, nous sentons se raviver en nous le souvenii' de nos
relations avec le grand savant. Nous nous rappelons encore le moment où, muni d'une recomman-
dation de notre maître vénéré, M. le Prof. Ant. Fritsch. nous sommes venu lui offrir en hommage
nos premiers essais sur la Paléontologie.
ym AVANT-PROPOS.
Toujours, !!(ius uarderous pieusement dans notre niénioire son accueil affable et les paroles
bienveillantes par lesquelles il daigna nous encourager à persévérer dans notre voie.
Comment aurions-n(uis pu penser, à cette époque, dans notre profond respect, dans notre admi-
ration sans bornes i)Our Fillustre vieillard, que nous serions un jour appelé à continuer son œuvre,
l'un des buts principaux de sa vie?
En soumettant ces pages au jugement des savants, ce n'est pas seulement un sentiment de
reconnaissance, qui s'empare de nous, c'est aussi, nous devons l'avouer, un sentiment de gêne.
Tout le monde connaît la justesse et la sûreté du coup d'œil du maître, admire l'élégance et
la concision de son style, en même temps que ses conceptions géniales et la science profonde avec
laquelle il savait traiter chaque sujet. Ces qualités éminentes lui assurent la première place parmi
les (léologues et Paléontologues contemi)orains.
Kn face (le ce modèle inimitalile, nous sentons bien notre infériorité, et nous reconnaissons
que, malgré les efforts que nous avons faits pour nous rapprocher autant que possible du maître, le
résultat ne répond pas toujours à notre bonne volonté. C'est pourquoi nous en appelons à l'indul-
gence du lecteur.
Il nous reste encore à faire ro])servation suivante.
De même que pour les autres classes déjà jiubliées, le bassin silurien de la Bohême a fourni
aux Bryozoaires, Hydrozoaires et Coraux, un grand nombre d'espèces nouvelles, dont quelques-unes
offrent des caractères qui n'ont été, jusqu'à ce jour, observés sur aucune de leurs congénères, et
qui peuvent servir à augmenter nos connaissances sur les Cœlentératés et Molluscoidae paléozoiques.
Les résultats que produirait l'étude détaillée et comparative de nos espèces avec celles d'autres
terrains, offriraient un intérêt considérable et seraient d'une grande importance. On pourrait, par
ce moyen, faire disparaître beaucoup d'erreurs (pii se sont glissées dans les descriptions anciennes
des formes du terrain silurien, dans les contrées étrangères.
Malheureusement, il est i)resque impossible d'examiner les spécimens figurés, parce qu'ils
sont disséminés dans les collections du monde entier et surtout de l'Amérique.
Il n'y avait, pour nous, d'autre parti à prendre que de nous en tenir aux descriptions et
illustrations contenues dans les ouvrages que nous avons eus à notre disjjosition, et d'étudier, dans
des collections plus accessibles, les fossiles qui rentrent dans le programme de ce volume.
Ce i)rocé(lé nous a paru d'autant plus motivé qu'il permettait d'accélérer la marche de la
publication du Vol. VIII. Nous pensons que notre devoir était, avant tout, de décrire les originaux
des collections de Barrande, afin d'arriver à l'achèvement de l'ouvrage. A cette occasion, n(uis
adressons nos plus sincères remerciements à tous ceux ([ui ont bien voulu nous aider dans l'accom-
plissement de cette tâche difficile.
Ce sont: M. M. les Mendjres de la ('onunission pour la imblication de l'ouvrage de Barrande,
qui nous ont encouragé dans notre travail; notre très honoré maître, M. le Prof. Ant. Fritsch ; notre
ami, M. Oehlert. Conservateur au Musée de Laval ; M. le Prof. B. Lundgren, à Lund (Suède),
M. E. 0. Ulrich, à Newport (Amérique), et M. le Directeur du Hofmuseum de Vienne, Tii. Fuclis,
qui tous nous ont rendu des services signalés par leurs préci(nix conseils.
AVANT-l'ROPOS. IX.
Nous remercions tout inirticulièroiuent ^I. A. S. Oudin, ancien secrétaire de J. Barrande, pour
le soin qu'il a apporte ;i la traduction en lan^iu' française de notre manuscrit et pour son assiduité
à nous assister dans les travaux nécessités ])ar la publication.
Nous ofî'rons également l'expression de notic profonde gratitude à l'exécutrice testamentaire de
J. Barrande, M"' Aline (lirardeau, de ce qu'elle a daigné reporter sur ce travail le vif intérêt qu'elle
a toujours témoigné pour les études de J. Barrande.
Entin. nous sommes heureux et lier d'exprimer hautenu'ut notre sincère admiration pour le
grand maître, J. Barrande, auteiu- du Système silurien du centre de la Bohème.
PRA(iUE, 31 mai 18'J4.
Dr. Philippe Pocta,
Docpiit pour la Paléontologie à l'Université bohème
de Prague,
Errata et Corrigenda
dans le texte.
l'âge
Ligne
au lieu de
lisez
8
9
13
22
25
41
59
84
116
116
167
175
193
230
l'I. 16
15 à partir du bas .
7 il partir du haut .
5 à partir du bas .
4 à partir du bas .
16 à partir du bas .
1 à jiartir du haut .
1 à Jiartir du liaut .
1 à partir (hi bas .
9 a partir du haut .
13 il partir du iiaut .
8 il partir du iiaut .
5 il partir du bas .
10 à partir du bas .
12 il partir du lias .
19 il partir du bas .
tenniceps
Whistney
Philodictya
teuuiceps.
Whitney.
Ptilodictya.
Monticulipora.
Ptilodictya.
rapproché.
la face interne n'est pas indiquée . . .
Silurian System.
Stomatopora.
Stomatopora.
Palaeontology of New- York.
Corynoides.
Palaeozoic fossils.
10.
F.
Ptvlodictva
rappoché
la face externe n'est indiquée . .
System silurien
Stromatopora
Stromatopora
Palaeontologie of New- York . . .
Carvnoides
Palaeoroic tbssils
(Planche) 1!)
(Etage) E
r-*-
Programme général du texte du Vol. VIII.
ijarrande avait destiné le Vol. VIII de son ouvrage à l'étude des ordres suivants:
1" Bryozoaires,
2" Hydrozoaires,
3" Anthozoaires.
La disposition et la succession de ces ordres ne s'accordent pas avec le système zoologique,
mais ils n'ont été disposés de cette manière que dans le plan de l'ouvrage, et leur succession est
celle des études de Barrande.
Nous croyons qu'il est de notre devoir de dire ici quelques mots de l'héritage qui nous a été
remis après la mort du Prof. Novâk.
Les originaux avaient été assez bien coordonnés. Nous les avons distribués d'après les planches,
déterminés séparément et pourvus de numéros indiquant la place exacte à laquelle ils appartenaient.
Les planches, au nombre de 95, étaient numérotées de 1 à 17 et de 20 à .30. Les
PI. 18 — 19, qui manquent, devaient sans doute combler des lacunes par l'augmentation ultérieure
du nombre des figures jugées nécessaires.
Au-dessus de la PI. SO, les numéros n'étaient placés que provisoirement.
Sur les PI. 1 à 17 sont figurés les Bryozoaires, une partie des Anthozoaires et les Hydro-
zoaires, à l'exception des véritables Graptolites, qui ne se trouvent représentés nulle part. Nous
reviendrons sur ce dernier point, quand nous parlerons des Hydrozoaires.
Le reste des planches, à partir de la PL 20, était destine aux Anthozoaires.
Il n'existait aucun texte.
Les PI. 1 à 17 ne portaient elles-mêmes d'autre indication qu'une liste provisoire, dressée
l)Our le dessinateur, et dans laquelle toutes les espèces, à part quelques-unes pourvues de noms,
n'étaient indiquées que par des numéros.
A cette occasion, nous déclarons que, par piété pour la mémoire de notre illustre maître, nous
avons conservé chaque dénomination, même provisoire, proposée par lui. Nous avons agi de la
même manière pour quelques noms donnés par le Prof. Novak. Ils resteront iiour témoigner de sa
collaboration à cet ouvrage.
1
2 PROGRAMME GENERAL.
Quant aux PI. 20 à 95, les unes portaient des dénominations accompagnées d'innombrables
indications pour le dessinateur, les autres étaient dépourvues de toute remarque.
Le Prof. Novàk avait exécuté de grands travaux préparatoires pour la partie scientifique des
matériaux qui lui avaient été confiés en 1884, surtout jiour les Anthozoaires.
Il avait fait préparer des coupes microscopiques d'un très grand nombre de fossiles, repré-
sentant en grande partie l'ordre des Anthozoaires, et, parmi les Hydrozoaires, les Stroniatoporoidae.
Nous consacrons quelques détails à ces coupes microscopiques dans l'étude que nous faisons
sur l'ordre des Anthozoaires.
Par suite de sa longue maladie, le Prof. Novâk n'a pu travailler à la rédaction du texte, et
nous rencontrons, çà et là, dans la liste de ces coupes, un nom nouveau sans la moindre remarque.
Ces noms nouveaux sont presque tous maintenus.
Les coupes préparées par les soins du Prof. Novrik ne sont prises principalement que sur les
Anthozoaires; les Bryozoaires et ceux des Hydrozoaires qui sont munis d'un périderme chitiueux,
ont été laissés 'de côté. Son travail est donc presque nul en ce qui concerne les Bryozoaires
et les Hydrozoaires.
Dans le but d'accélérer la publication des volumes formant la suite du S/fsfême Sihirie» du
centre de la Bohême, nous avons pensé qu'il vaudrait mieux diviser en deux parties le Vol. VIH,
qui, selon toute prévision, sera très considérable.
Les planches destinées à ce volume étant achevées et l'arrangement des figures ne pouvant
être modifié, nous avons dû nous en tenir à ces dispositions, sans considérer si l'ordre de succes-
sion des planches correspondait ou non à celui du système zoologique.
Pour la présente partie de ce volume, nous avons destiné les PI. 1 à 17, auxquelles nous c\\
avons ajouté 4 autres, savoir: PI. 18, 18 bis, 19 et 19 bis.
Sur ces planches sont figurés :
1. Tous les Bryozoaires;
2. Tous les Hydrozoaires, à l'exception des véritables Graptolites, qui, d'après le plan de Bar-
rande, ne devaient pas prendre place dans ce volume.
3. Parmi les Anthozoaires, le genre Aiilopora, auquel nous avons adjoint le nouveau genre
Oncopora.
Cette division est donc assez naturelle; elle n'est qu'un peu altérée par le rapprochement
forcé du genre Aulopora des Anthozoaires.
Pour la seconde partie plus considérable de ce volume, nous avons réservé le reste des
Anthozoaires, tels qu'ils se trouvent figurés sur les PI. 20 à 95.
D'après ce que nous venons de dire, on peut diviser, ainsi qu'il suit, les études que nous
faisons dans la première partie du Vol. VHI, savoir :
1. Bryozoaires.
2. Hydrozoaires, (Graptolites exceptés).
3. Famille des Auloporidae.
PROGRAMME GENERAL.
1. Bryozoaires.
Programme général du texte sur les Bryozoaires siluriens
de la Bohême.
Eu parcourant les titres des chapitres suivants, on remarquera peut-être que. nos descriptious
des Bryozoaires ne sont précédées d'aucune étude sur leurs caractères généraux. Nous avons
fait à dessein cette omission, parce que les représentants des Bryozoaires de notre terrain pro-
viennent de diverses familles qui ne possèdent souvent que fort peu de caractères comparables
entre eux. Pour ne pas décrire, à côté les unes des autres, des organisations ditiéreutes, nous
avons fait ici abstraction de cette disposition, et nous étudierons les caractères de chaque genre en
particulier dans un ordre conforme au système.
Nous consacrons donc à nos observations sur les Bryozoaires les cinq chapitres suivants,
savoir :
Chap. I. Aperçus historiques sur les Bryozoaires siluriens, par contrée.
Cliap. II. Liste des Bryozoaires des terrains dévonien, carbonifère et permien.
Chap. III. Études sur les genres et les espèces des Bryozoaires, eu Bohême.
Chap. IV. Distribution verticale des genres et espèces de Bryozoaires dans le bassin silurien de
la Bohême.
Ciiap. V. Distribution géographique et verticale des Bryozoaires dans l'ensemble des contrées
silr.riennes.
»>^3-!«
Chapitre I.
Aperçus historiques sur les Bryozoaires, par coutrée.
Dans son \o\. VII, Cystidêes, Barrande a exposé les publications de chaque pays en parti-
culier, au lieu de les réunir comme précédemment, dans un aperçu historique général, disposé par
ordre chronologique, sans tenir compte des contrées où les fossiles ont été recueillis.
On reconnaîtra que cette méthode est la plus avantageuse de toutes pour les savants qui
veulent étudier les fossiles cités dans ces aperçus, parce qu'on les embrasse d'un seul coup d'œil
et qu'on trouve très facilement les ouvrages.
1*
4 APERÇUS HISTORIQUES
La liste des formes nouvelles décrites dans chaque publication facilite considérablement les
études.
Les Bryozoaires et leurs représentants paléozoïques ne sont pas restreints aux seules couches
siluriennes. Plusieurs genres, — nous ne citons que le genre connu Fenestella, — atteignent leur
plus grand développement et leur plus grande distribution dans le terrain carbonifère, c'est-à-dire
à une époque proportionnellement plus récente, tandis que leurs représentants sont moins fréquents
dans le terrain silurien.
On trouve même, dans beaucoup d'ouvrages sur les Bi-yozoaires paléozoïques, des genres pro-
venant du terrain silurien, qui n'atteignent leur plus grand développement que dans les couches
crétacées ou même dans les formations tertiaires.
D'après cet état de choses, nos aperçus historiques prendraient d'énormes dimensions, si nous
voulions citer les apparitions des espèces dans les couches supérieures.
Nous pensons qu'il suffira de n'énumérer que les formes qui apparaissent dans le terrain silu-
rien, en indiquant en même temps le nombre des espèces du même genre, qui passent dans les
couches supérieures. Les terrains anciens, comme le Dévonien et le Carbonifère, nous offriront
sous ce rapport plus d'intérêt que les formations plus récentes, dont les Bryozoaires possèdent de
très faibles et très douteuses connexions avec ceux du terrain silurien.
Nous ferons encore observer que nous n'avons pas compris dans nos listes des Bryozoaires les
formes dont la parenté avec cet ordre n'est pas bien établie jusqu'à présent. Cette remarque
s'applique particulièrement aux familles des Chaetctidae, MonticuUporidac et des Fistiiliporidac, qui
forment un groupe à part, sans analogie avec les Bryozoaires. Nous en reparlerons en étudiant
les Tahulata.
L'ordre que nous suivrons dans l'exposition de nos aperçus historiques, sera celui que Bar-
rande a établi dans son ouvrage.
1. Contrées du Canada, de l'île de Terre-Neuve, de l'Acadie et de l'île d'Anticosti.
2. Contrées des Etats-Unis: New-York — Wisconsin — Ohio — Indiana — Illinois —
Michigan.
3. Contrées d'Angleterre — d'Ecosse et d'Irlande.
4. Contrée de la Suède — île d'Oeland.
5. Contrée de la Norwége.
6. Contrées de la Russie, — de l'Oural et de la Podolie galicienne.
7. Contrée de Ilof, en Bavière.
8. Contrée de la Belgique.
9. Contrée de l'Allemagne. — Biluvium.
10. Contrée de France.
1 1 . Contrée d'Espagne.
12. Contrée de Portugal.
13. Contrée de Sardaigne.
SUR LES BRYOZOAIRES, PAR CONTREE.
1. Aperçu historique dans le Canada, dans l'île de Terre-Neuve, dans
l'Acadie et dans l'île d'Anticosti.
Dans ces contrées, ce sont les travaux de Billings qui nous fournissent le plus de documents
sur les liryozoaires siluriens, ainsi d'ailleurs que pour les autres ordres de la faune paléozoïque.
1865. Dans le Vol. I de ses descriptions des fossiles paléozoïques du Canada, E. Dilliugs
établit le nouveau genre Arthroclema, dont voici la diagnose:
„ Colonie consistant eu un tronc cylindrique, articulé, avec quelques bras minces, également
articulés. La surface montre des pores nombreux, petits et ovales, semblables à ceux de Ptilo-
dictya. Ce genre a quelquefois la forme de Ftilodidya. Il (litière de ce dernier, en ce que le
tronc est cylindrique, tandis que celui de PtilodicUja est comprimé."
Arthrocl. pidchclla Billings, p. 54, fig. 60, se rencontre dans les calcaires de l'étage de
Trenton. (Palaeoz. fossil. — Vol. I.)
1866. E. Billings publie des listes de fossiles de l'île d'Anticosti. Les espèces nouvelles
y sont décrites en détail, malheureusement elles ne sont pas figurées.
Voici les noms des Bryozoaires du Silurien inférieur d'Anticosti:
Ptdodidya Lonsdale.
fragilis Billings.
nitidula Billings.
canadensis Billings.
gladiola Billings.
Ceux du groupe d'Anticosti sont:
Ptilodictija Lonsdale.
fragilis Billings.
excellens .... Billings.
sulcata Billings.
suberba .... Billings.
rustica Billings.
tenera Itillings.
arguta . ... Billings.
alcyone Billings.
Helopora Hall.
lineata Billings.
formosa Billings.
concava Billings.
strigosa Billings.
uodosa Billings.
lineopora ... Billings.
armata Billings.
bellula Billings.
striatopora .... Billings.
irregularis .... Billings.
Circe Billings.
varipora Billings.
(Catal. sllur. foss. Anticostl.)
1889. E. Ô. Ulrich communique quelques Bryozoaires qu'il a déterminés et qui ont été trou-
vés par le gcologkal Survoj. En laissant de côté les 3Io)dicidiporidae, nous pouvons citer les
espèces suivantes, connue appartenant aux véritables Bryozoaires :
Proùoscina auloporoides Nicholson.
frondosa Nicholson.
Stictopora ou lllihtidictyd.
Gvniotrypa bilateralis Ulrich.
APERÇUS HISTORIQUES
I'nflii/âi(ti/(i liexagonalis Ulrich.
inaguipora Ulrich.
acuta .... Hall.
Ptilo(lirfi/ii "Wliiteavesi Ulrich.
ArfhrocloHa augulare Ulrich.
Hdopora Harrisi James.
Sceptropora facula Ulrich.
Ncmatopom sp.
P/il/lloporina Trentoneusis Nicholson.
(Contrib. Micropalacontologij. Gcol. nat. liiat. Survey Canada.)
S. Aperçu historique aux Etats-Unis: Etat de New-York — de Wisconsin —
Ohio — Indiana, etc.
1S40. Troost donne la description des espèces suivantes provenant du Silurien inférieur:
Eschara Laniarck.
„ovatipora" Troost.
„reticulata" Troost.
Ces deux espèces n'appartiennent pas au genre établi par Lamarck, qui a ses plus anciens
représentants dans le Dogger; mais elles doivent être réunies sous un autre genre. (5"' geol.
Report Tennessee.)
1842. Vanuxem décrit une nouvelle espèce du groupe de Clinton:
Betejjora Lamarck.
Clintoni Vanuxem.
Le genre Betcpom commence à la formation crétacée. Les espèces provenant de formations
plus anciennes, qui ont été rangées sous ce genre, devront appartenir au genre Pliyllopora King.
(Geol. Rep. 3^ Dist. Ncic-Yor/,:)
1847. Dans la première partie de son grand ouvrage, PaJaeonioJogy of Neic-Yorlc, J. Hall
décrit et figure les Bryozoaires suivants :
Du groupe de Cliazy :
Retepora Lamarck.
incepta Hall, p. 15, PL 4, tig. \.
gracilis Hall, p. 15, PI. 4, Hg. 2.
Fenestella Lonsdale.
(Gorgonia) aspera . . . Hall, p. Ki, Pi. 4, fig. 3.
Stictopora Hall.
fenestrata Hall, p. Ki, Pi. 4, tig. 4.
glomerata Hall, p. 17, Pi. 4, tig. 4.
Du groupe de Birdseye :
Stictopora Hall.
labyrinthica Hall, p. 50, PI. 12, fig. S.
ramosa Hall, p. 51, id. lig. 6, 7.
SUR LES BRYOZOAIRES, PAR CONTREE. 7
Du groupe de Treutuu:
Escharopora Hall, (sans figure).
Voici la diagnose de ce dernier genre :
„Colonie consistant en un tronc solide, cylindrique ou subcylindrique, qui va en se rétrécissant
vers le haut. Il est élargi à la base et fixé par des ramifications radiciformes. Surface entière-
ment couverte de cellules. Les ouvertures des cellules sont ovales, rarement contractées, enfermées
dans des plaques rhomboïdales, disposées en séries saillantes, obliques, qui se croisent sur le tronc.
Les cellules se composent de petits tubes ovalaires, de dimensions presque égales. Ils sont placés
radiairement et partent, en s'élevant, d'un axe imaginaire."
Ce nouveau genre est très parent du genre Pfilodiefi/d, Lonsdale. Quelques savants le con-
sidèrent comme synonyme; d'autres, comme un sous-genre.
recta Hall, p. 73, PI. 26, fig. 1.
rccfa, var. uodosa .... Hall, p. 73, PL 26, fig. 2.
Sticfopom Hall.
La diagnose générique est ainsi établie:
„ Colonie ramifiée, lamelliforme, quelquefois calcaire; fixée à la base par une extension lisse,
radiciforme ; tronc et rameaux bifurques, quelquefois soudés ensemble, avec cellules des deux côtés
et avec un axe central, mince. Les cellules, consistant en tubes ovales, ne sont ni renflées, ni
utriculaires. Ouvertures des cellules, ovales, avec bord saillant."
Stidojh acuta Hall, p. 74, PI. 26, fig. 3.
elegantula Hall, p. 75, PI. 2G, fig. 4.
Alecto Lamouroux.
inflata Hall, p. 77, PI. 26, fig. 7.
lictcjiora (Gorgonia).
foliacea Hall, p. 7S, PL 26, fig. 9.
perantiqua Hall, p. 76, PL 26, fig. 5.
Intricaria Defrance.
?reticulata Hall, p. 77, PL 26, fig. 8.
Nous ne pouvons entrer dans aucun détail sur les espèces mentionnées ici, parce que cela né-
cessiterait l'examen des originaux. Quelques-unes de ces dénominations se trouvent rectifiées dans
des ouvrages publiés ultérieurement et indiqués plus bas.
1850. J. Hall décrit l'espèce Bdepora fenestrata Hall, du groupe de Clinton. (3"' ann. Bep.
hy régentai iciiiv. N.-Yorlc.)
Cette espèce doit être également réunie au genre Phi/Uojwra.
1851. J. Hall cite l'espèce Phaenopora multiporata , Hall, du groupe de Trentou. (Geol.
Lahe Super. Land Distr. vol. 2.)
La diagnose du genre Pltuenopora, que nous mentionnons ici pour la première fois, se trouve
dans la Pal. of N.-Yorlc; nous la reproduisons à la page suivante.
1852. Dans son grand ouvrage. Pal. of N.-Yorlc, J. Hall cite les Bryozoaires suivants:
Du groupe de Clinton :
Betepora angulata .... Hall, p. 49, PL XIX, fig. 3.
Fenestella prisca . . . Lonsdale, p. 50, PL XIX, fig. 4.
8 APERÇUS HISTORIQUES
FencstcUa tenuis Hall, p. 51, PI. XIX, fig. 5.
Helo])ora Hall.
Ce dernier genre est douteux et doit être probablement associé aux Cerioporidae. Hall en
donne cette diagnose:
„ Troncs cylindriques, simples ou ramifiés, souvent renflés à Textrémité supérieure. Les pores
se trouvent des deux côtés. Ils sont ovalaires et subanguleux, disposés entre des lignes saillantes,
longitudinales."
Helojiora fragilis Hall, p. 44, PI. 18, fig. 3.
Stidopora Hall.
crassa Hall, p. 45, PI. XVIII, fig. 4.
raripora Hall, p. 46, PI. XVIII, fig. 5.
Phuoiopora Hall.
Le genre Fhaenopora provient de la famille des Vtilodictyonidac En voici la diagnose:
„ Colonie consistant en extensions minces, larges, calcaires ou semi-calcaires, portant des cel-
lules des deux côtés. Cellules ovales, disposées entre des lamelles droites, longitudinales, obliques,
ouvertes vers le haut et latéralement en partant de la base."
Fhaenopora esplanata Hall, p. 46, PI. XVIII, fig. 6
constellata Hall, p. 47, PI. XVIII, fig. 7.
ensiformis Hall, p. 48, PI. XVIII, fig. 8.
Du groupe de Niagara:
Stictopora.
punctipora Hall, p. 157, PI. XL, B, fig. 2.
Clathropora — Conscinimn Hall.
alcicornis Hall, p. 159, PI. XL, B, fig. 4.
frondosa Hall, p. 160, PI. XL, B, fig. 5.
Bctepora diffusa Hall. p. 160, PI. XL, C, fig. 1.
asperatostriata Hall, p. 161, PI. XL, C, fig. 2.
jEToz-Hcm.? dichotoma Hall, p. 163, PI. XL, C, fig. 3.
Fenestella elegans Hall, p. 164, PI. XL, D, fig. 1.
tenniceps Hall, p. 165, PI. XL, D, fig. 2.
cribrosa. Hall, p. 166, PI. XL, D, fig. 3.
sp Hall, p. 166, PI. XL, D, fig. 4.
Polijpora incepta Hall, p. 167, PI. XL, D, fig. 5.
Sni/nicl/d Hall.
Diagnose du genre :
„Bryozoaire fragile, membraneux, en forme de réseau ou de tissu, encroûtant. Cellules rau-
gées en séries régulièrement parallèles ou divergentes. Elles sont plus ou moins oblougues. Elles
présentent la forme quadrangulairc, quand elles sont juxtaposées et séparées par une mince lamelle
de matière calcaire."
Hd'jciicUa mriHhraiiacca Hall, p. 1 72. PL XL, E, fig. 6.
Nous nous bornerons à citer les espèces décrites, en laissant de coté la critique qui regarde
leur détermination, (l'ai, of N.-Yorh.)
ISCO. Iloemer décrit une seule espèce provenant du Silurien du Tennessee occidental. Il la
nomme Fcnest. acuticosta Koemer. (Silurfauna des icest. Tennessee.)
SIK LKS BRYOZOAIRES, PAR CONTRKE. 9
1860. H. A. Pi'ûut, rauteur bien connu des Bnjo.zoaires de rillinoi.v, publie, entre autres
formes des terrains carbonifère et dévonien, une nouvelle espèce du groupe de Cincinnati:
Cyclopora l'rout.
Janiesi Front, p. 578.
(Transaction.'^ of Acadrmij of Sciences of S' Louis. Vol. I. X" I.)
1861. J. Hall donne la description de Clathropora flahellata Hall, du groupe de Trenton.
(Forster et Whistnei/'s Report, Vol. 3, teste Miller American jyalaeozoic fossils.)
1866. H. A. Prout décrit l'espèce Stictopora oariahilis Prout, du Silurien supérieur. (Transaet.
S' Louis, Acad. of Sciences.)
1869. Safford cite Ftilodictya lihana Safford, du groupe de Trenton. (Cirol. of Tennesee.)
1872. Meek décrit Stictopora Shafferi Meek, du groupe de Cincinnati.
(Froc. Acad. Nat. Sciences of Fhiladelphia.)
1874. J. Hall décrit, sans les figurer, des Bryozoaires du Lower Helderberg Group d'Amé-
rique. Ce sont:
Hemitrypa Phillips.
prima Hall.
Ichthyorhaehis ... Me Coy.
Nereis Hall.
]'jscli((yopora Hall.
tennis Hall.
nebulosa Hall.
lirata Hall.
Fenestella Lonsdale.
nervia
praecursor
crebripora Hall.
Idalia Hall.
sylvia Hall.
folypora Me Coy.
Lilia Hall.
? elegans Hall. Palesrhara Hall.
Diagnose de ce genre:
„Bryozoaire parasite ou libre, en forme de fronde, formant des incrustations sur la surface
d'autres fossiles, ou des extensions indépendantes. Surface ornée de cellules polygonales, séparées
par des côtes minces et solides, sans rayons distincts ou septa transverses. Le mode de croissance
ressemble assez à celui des espèces vivantes de Flustra, dans leur jeune âge; mais les cellules
sont disposées moins irrégulièrement, et le tout oti're un aspect plus fort et plus ferme."
J'ulaes. incrustans Hall.
bifoliata Hall.
(36"' Annaal Report Reg. Univers. New-York.)
1875. James décrit les espèces suivantes du groupe du Cincinnati:
Alecto Lamouroux.
nexilis James.
Ptilodictya Lonsdale.
acumminata James.
(Introd. to Catalog. Cincinnati fossils.)
1875. Du Silurien supérieur de l'Ohio, (Guelph division of fhe Niagara formation), H. A.
Nicholson décrit:
2
10 APERÇUS HISTORIQUES
Ptilodidya falciformis Nicholsoii, p. 177, PI. XIV, fiii. 1.
emacerata id. p. 17it, V\. XIV, tig. 2.
flagelliim id. p. 179, Tl. XIV, fig. 3.
? aictipoia id. p. 180, PI. XIV, fig. 4.
fenestelliformis id. p. 181, PI. XIV, fig. 5.
FcncsteUa uervata id. p. 182, PI. XIV, fig. (J.
Le genre Cercnnopom Hall, dout on cite également ici une espèce nouvelle, appartient au
groupe des Ilonticidiporidac.
(Annals and Magazine of Nnf. Histonj. Scric IV, vol. l'>, p. 177.)
Du Silurien inférieur de l'Ohio, groupe de Cincinnati, H. A. Nicholson décrit et figure les
Bryozoaires suivants :
Wppotlnxi m^-àivi Hall sp., p. 123, l'I. XI, fig. 1.
Alccto auloporoides Nichols., p. 124, PI. XI, fig. 2.
t'rondo.sa James sp., p. 125, PI. XI, fig. 3.
confusa Nichols., p. 126, PI. XI, fig. 4.
H. T. Nicholson avait éveillé un vif intérêt en communiquant à l'Association britannique de
Belfast la découverte très intéressante de Bryozoaires Cheilostomes ai)partenant à Hippotlioa, genre
répandu dans des couches géologiques beaucoup plus récentes. Ces formes se rencontrent encore
fréquemment dans les mers.
Quant au second genre Alcdo, disons qu'on ne le désigne plus aujourd'hui que sous le nom
de Stomatopora, auquel il paraîtrait que le genre Hippmthoa, cité par Nicholson, doit être aussi
associé.
(Aniials und Ma<ja,~. of Nat. H/ftt. — Scrie IV — J'ol. 15, p. l;JS.)
1875. H. A. Nicholson décrit, parmi plusieurs espèces de Bryozoaires dévoniens d'Amérique,
une espèce nouvelle du groupe de ïrenton de l'Ontario :
Eetepora Laniark.
trentonensis Nicholson, p. 37, PI. Il, fig. 4.
(Geol. Macjaz. New Stries. — Dec. IL Vol. II)
1875. Nicholson donne la description et les figures des Bryozoaires suivants, provenant du
Silurien de POhio :
Ftiindirtjia Lonsdale.
falciformis Nicholson, p. 259, PI. 25, fig. 7.
emacerata Nicholson, p. 261, PI. 25, tig. 5.
flagellum Nicholson, p. 262, PI. 25, fig. 4.
? arctipora Nicholson, p. 262, PI. 25, fig. 9.
fenestelliformis Nicholson, p. 263, PI. 25, fig. 8.
Fenestella Lonsdale.
nervata Nicholson, p. 264, PI. 25, fig. 11.
Alecto— Lamouroux.
frondosa James, p. 266, PI. 25, fig. 3.
auloporoides Nicholson, p. 267, PI. 25, fig. 2.
confusa Nicholson, p. 2(i7, PI. 25, fig. G.
(Hippothoa) inflata Hall, p. 268, PI. 25, fig. 1.
(Repiort of tlœ (ieoUuj. Snrvcii of Oli/o l'art II PaJavoutolQijy.)
SUR LKS BRYOZOAIRES, PAR CONTREE. H
Dans le même Report of Gcol. Sm-rr/j uf Oliio, J. Hall et R. P. Whitfield décrivent les espèces
suivautes du groupe de Clinton:
lletepora Lamarck.
?angulata Hall, p. 1 11, Tl. 5, fig. 2— 4.
Stictojioru Hall.
magna Hall \- Wliitf., p. 112. l'I. 5, tig. 5, 6.
Clathroporu Hall.
Clintouensis Hall & Whitf., p. IK). PI. 5, fig. 7.
Phueiiojiora Hall.
oxpansa Hall, p. 114, PI. 5, fig. 1.
1878. Miller et Dyer citent comme des formes nouvelles de Hudsou River:
Dicranopora intcrnodia.
Intricaria datUrata. (Contr/b. to Palacontol.)
1878. Whitfield décrit Fenestella graniilosa du groupe de Hudson River.
(Annual Rep. Genl. Survcij. Wisconsin.)
1878. S. A. Miller décrit Stomatopora fronfana, et IHilodidya maynifka, espèces nouvelles du
groupe de Hudson River.
(Jour. Cincinnati Soc. Xnt. hi.'<t.)
1879. Hall décrit un nombre considérable de Bryozoaires du groupe du Niagara, parmi les-
quels nous relevons les espèces nouvelles, qui suivent :
Fenestella bellestriata.
conferta.
pertenuis.
prolina.
tantalus.
Escharopora angusta.
Geraniopora esplanata.
nothus.
raripora.
Htictopora orbipora. (Dcftcrip. netc. !<pc<-. fon^i.)
1879. J. Hall cite la faune du Niagara group de Central Imliana. en Amérique, et décrit
plusieurs espèces nouvelles.
Sa<jenella Hall.
elegans Hall, p. 118, PI. 7, fig. 12, 13.
Palcscharo Hall.
oftula Hall, p. 120, PI. 8, fig. 7, 8.
maculata Hall, p. 121, PI. 8, fig. !i-13.
incrassata Hall, p. 121.
? sphaerion Hall, p. 121, PI. s, fig. 14, 15.
Stictopora Hall.
similis Hall, p. 122, PI. 11. tig. 13—16.
Fenestella Lonsdale.
ambigua Hall, p. 123, PI. 11, fig. 17—21.
2*
12
APERÇUS HISTORIQUES
Fencsti'l/n Lonsdale.
parvulipora Hall, p. 123, PL 12, fig. 1—0.
acmea Hall, p. 124, PI. 12, fig. 10— U.
pimctostriata Hall, p. 125, PI. 12, fig. ir
IG.
TliuinniscHS . .
Niagarensis
Kiiig.
Hall, p. 121), PI. 11, fig. 22—25.
(38"' Aunnal Itcport Inj ihr Begents of tlic University.)
1880. J. Hall introduit dans la science plusieurs Bryozoaires, en ajoutant quelques observa-
lions sur des formes déjà connues. Toutes proviennent du groupe de Lower Helderberg de New-
York. Ce sont:
i'aloichara Hall.
•? bilateralis Hall.
incrustans Hall.
? radiata Hall.
Stidopora -. ■ Hall.
papillosa Hall.
Escharop)ora Hall.
lirata . Hall.
tenuis ....... Hall.
nebulosa Hall.
bifoliata Hall, i
FciicsfcUa . . . . . Lonsdale.
arta Hall.
paxillata Hall.
compressa ... . Hall.
Liliae Hall sp.
eupora Hall.
Aesyle .... . . Hall.
Idotliea Hall.
Althaea Hall.
crebripora Hall.
Sylvia Hall.
Philia Hall.
Hestia Hall.
■ (33"' Anniinl Jlijiorf. hif tlic Ilri/n/ts of Univrrsitu.)
Fax-stcUa Lonsdale.
junceus Hall.
Adraste Hall.
Cleia Hall.
Thyene Hall.
Idalia Hall.
Coronis Hall.
praecursor Hall.
quadrula Hall.
Nervia Hall.
— var. constricta . Hall.
Cleis Hall.
biserialis Hall.
- sp Hall.
— • sp Hall.
Triitlijidyhachis ... Me Coy.
Nereis Hall.
TJiammscus King.
variolata Hall.
Nysa Hall.
— var Hall.
fruticella Hall.
'? Cisseis ...... Hall.
1882. James cite les espèces suivantes, du groupe de Hudson River:
Ftilodicfjin nodosa,
plumaria ;
du groupe de Trenton : PtiJodicti/a Halli.
(Journ. Cincinnati Soc. Kat. IJi.stor.)
1883. Van Cleve cite les espèces nouvelles, provenant du groupe de Niagara:
FliUodictija bijjunctata.
Sfictojwra Ijifurcata.
compressa.
multifida.
(12"' Rep. Lui. Ccol. (111(1 Xdt. Iiist.)
Sl'lî LKS HliVOZOAlKKS, PAI! CON'lUKi:. 13
1883. Hall ilocrit un grand nombre de Bryozoaires du ,iiroui)e de Lower Ilelderherg et
établit les espèces qui suivent:
FenrstcUa adraste.
Paîaeschara bilateralis.
aesyle.
radiata.
altbea.
Stirft>/)oni papillosa.
coronis.
Vanclevei.
hestia.
Ceramopora labeculoidea
philia.
Thamnisaus criseis.
quadrula.
fruticella.
tbyene.
nysa.
variolata.
flieport State GroJnfi/st.)
1882 — 1884. Dans une série de rapports successifs, E. 0. Ulrich a publié les descriptions de
Bryozoaires paléozoïques d'Amérique. Ces travaux sont les plus importants de tous ceux qui ont
été écrits sur cette matière. L'auteur y cite plusieurs genres nouveaux et établit dans son système
quelques nouvelles familles.
Il donne avec beaucoup de détails la description des MonticHliporldae, qu'il sépare du genre
Chaetctes, en se basant sur les travaux de Dybowski et de Lindstriim. Il les range parmi les véri-
tables Bryozoaires, dans la proximité du genre Ihtfvopora.
Nous croyons mettre le mieux en évidence l'importance de cet ouvrage en citant du système
de Ulrich tout ce qui concerne les représentants siluriens, à l'exception des Monticuhporidac, et en
répétant très succinctement les caractères des genres qu'il introduit.
Sous-ordre: Oycloston:iata. Bxisk.
Faiii/llr: Tiihuliporùlne. liitsi,-.
Sfoiiiatopora lironn.
Proboscina Audouin. ,■
Bcrcnicea Lamx.
primitiva ... Ulrich.
vesiculosa Ulrich.
RnpaJoncuia Ulrich. — Cellules minces, fusiformes, disposées en séries simples et s'anas-
tomosant. Les ouvertures des cellules sont rapprochées du centre de ces dernières.
Fionillc: Tlieottoiflae. Ihisk.
Sci-ncllopora Ulrich. — Colonie large, ayant la forme d'un ((me renversé, avec des côtes
rayonnant à partir du centre sur la surface supérieure, plate. Ces C("ites sont couvertes d'ouvertures
(le cellules.
Scenell. radiata Ulrich.
Famille: Ktttfilojthoritlfte. Busk.
Mitoclema Ulrich. Colonie mince, ramitiee. Les ouvertures des cellules sont plus ou uioin:?
saillantes et disposées en séries trausverses, enroulées autour des rameaux, ou subspirales.
Mitoel. cinctosa Ulrich.
14 APERÇUS HISTORIQUES
Fninillc: FetteHtellitlur, Khiij.
Fenesfi-lld Lonsdale.
oxfordiensis Ulrich.
Poljipora Me Coy.
J'li////<i/inra King.
vaiiolata l'irii-li.
FamilJf: ArlUruuemitliie. Vln'c/i.
Arthroncma Ulrich. — Colonie dendroïde, consistant en petits segments cylindroïdes. Segments
petits, minces, portant des pores sur un côté seulement. Côté opposé, couvert de stries longitudi-
nales. Cellules sur 2 à 4 rangées.
Arthrvu. curtuni Ulrich.
tenue James sp.
Arthroclema Billings.
spiniforuie Ulrich.
Faiiiillr: l'iiloliietyoniilne. Zifk-I emend. Ulrich.
l'iilodictjja Lonsdale.
briareus Ulrich.
niaculata Ulrich.
raniosa Ulricli.
Graptodictya Ulrich. — Colonie pointue ù la base, ramifiée en haut. Ouvertures des cellules
arrondies et séparées les unes des autres par des fossettes interstitielles (interstltial) .
Gfdjit. nitida Ulrich.
perelegans Ulrich.
Arthropom Ulrich. — Colonie segmentée. Segments courts, avec quelques branches ou appen-
dices spiniformes qui partent des deux arêtes. Ouvertures des cellules, rondes, séparées les unes
des autres par des fossettes intercalaires et, ça et là, fermées par un opercule.
Arthrop. Shat!'eri Meek sp.
Bicranopora Ulrich. — Colonie segmentée. Segments divises en haut dichotomiquement.
Ouvertures des cellules, allongées, quadrangulaires ou elliptiques, placées entre des côtes saillantes.
Diemnop. lata Ulrich.
tientouensis Ulrich.
Famille: Slicloporitlfte. Ulridi.
Stictopom Hall.
acuta Hall.
basalis Ulrich.
(iilberti Meek.
StictoporcUa Ulrich. — Semblable à Utidopora, mais un peu plus étroite. Ouvertures des
cellules, elliptiques, avec une ou deux fossettes interstitielles, placées entre les plus grands diamètres
de CCS ouvertures.
Stictop. interstincta Ulrich.
sri; i.Ks liiao/uAiKKs, vxn contrée. .15
lUiinidirtiin Ulrich. — Col(Miio (Hroite, lamiliée en longs intervalles. Cellules arrondies, bor-
dées de séries de petits tubes spinifornies.
Rhinid. Nicholsoni llricli.
J'li(((iii>/)ora Hall.
V niultipora Ulrich.
Fachtldictiia Ulrich. — Colonie consistant en frondes larges, épaisses, souvent ramitiées irré-
gulièrement. Cellules ovoïdes, séparées par des tubes interstitiels, anguleux (tubes intcrsticialcs),
fermés par une membrane (incwhnn/r iutci-sf/ciaJr) et formant des taches (maculac) dans les inter-
valles. Diaphragmes développés dans les deux espèces de cellules. La lamelle épithécale est percée
de trous fins, de sorte que les deux côtés de la fronde sont en connexion.
J'nr/n/d. rii/tiisfii Ulrich.
Phyllodictya Ulrich. — Colonie se déployant en forme de feuille ; quelquefois ramifiée partielle-
ment et très irrégulièrement. Ouvertures des cellules, petites, obliques, avec bord inférieur reutté.
Intervalles finement granules ou ponctués.
l'hi/llod. frotidusa Ulrich.
Fdiiullr: CerfiÊtÊitptu'ifltif. ririch.
Ccmiiioporii Hall.
CeramoporeUa Ulrich. ■ — Colonie encroûtante, consistant en une seule couche ou en nom-
breuses couches superposées. Cellules courtes, à ouvertures arrondies, plus ou moins obliques.
Tubes interstitiels nombreux et couverts, à l'état adulte, d'une membrane fine.
Cheilopora Ulrich, présente une forte écorce ou bien s'élève en fronde flabelliforme. Cellules
longues, traversées par quelques diaphragmes droits. Ouvertures ovales ; tubes interstitiels, nombreux.
Crepipora Ulrich. — Ordinairement encroûtante, quelquefois irrégulièrement ramifiée; rameaux
creux. Cellules très petites, obliques, rhomboïdales ; ouvertures portant une petite lèvre. Tubes
ordinairement réduits à des taches (imirnhic) qui sont réparties sur la surface dans des espaces
assez réguliers. A chaque tulie aboutissent deux lamelles longitudinales, fines. Développement
des diaphragmes, rare.
Sons-otdre: OlloilOStOiH£ita. Buslv.
FainUIr : ifletnhraniporidtie.
? Pala('sr/i(tra Hall.
(Journal Cincinnati Soc. JVaf. kist.)
1S84. Spencer fait connaître quelques nouvelles formes de Bryozoaires:
du groupe de Clinton, FenestcUa bicornis;
du groupe de Niagara, ('lathroponi gracilis,
Polypora l)icornis.
(BuUet. 3Ius. Univ. Sfat. M.)
1886. Dans un rapport, E. 0. Ulrich décrit des espèces nouvelles provenant du Silurien infé-
rieur de Minnesota. Ces descriptions provisoires ne sont pas accompagnées de figures. L'auteur
se propose de les publier avec plus de précision dans un travail qui paraîtra plus tard.
10 ArKRÇrS HISTORIQUES
Nous citons ici les espèces nouvelles contenues dans ce rapport, en faisant abstraction des
Monticnliporidae.
JJcn'ii/ira niiniiesoten>is.
Eopalonaria pertenuis.
JJilopora divaricata.
l'Iijlllopom. corticosa.
Ftilodictjia subrecta.
Arthropora simplex.
St.irtopora mutabilis. avec des variétés,
tidelis.
Stictoporella cribrosa.
angularis.
frondifera.
Fachydktija foliata.
occidentalis.
timbriata.
conciliatrix.
Crepipora inipolita.
(Il Ammal Bcport. urol. mit. histonj snrvci/ Minnesota.)
1887. Foerste cite les espèces Hcmitrijpa Vlrichi , du gi-oupe de Clinton, et Pavhjjdidtja
cii/aciata, ohcsa, turglda, du groupe de Niagara.
(Bidlet. DcnisOH Uiiircr. Vol. :J.)
1890. E. 0. Ulrich publie un travail considérable sur les Bryozoaires paléozoïques de l'État
d'Illinois. Il fait précéder les descriptions génériques et spécifiques d'un essai de Système des
Bryozoaires, dans lequel les Monticuliporidae sont encore comprises.
Cet essai ayant été corrigé dans un travail ultérieur du même savant, nous en ferons men-
tion quand nous parlerons de cette publication. Nous nous bornerons à reproduire ici les genres
nouveaux avec des diagnoses très succinctes, ainsi que les noms des espèces nouvelles. Voici
les formes nouvelles qui ont été publiées :
Frotocrisina. — Colonie ramifiée avec cellules sur un seul cote. Elles sont cylindroïdes, avec
des ouvertures saillantes et rondes. Surface postérieure de la colonie, montrant des lignes longitu-
dinales granulées. De chaque côté des rameaux, il y a de petits pores disposés plus irrégulière-
ment et paraissant commnni(iuer avec l'intérieur des cellules.
Les rameaux sont minces; leur section transverse, en forme de croix. Paroi extérieure, épaisse.
l'rot. r.iuino du groupe de Trenton et de Cincinnati.
Phacellopioyd. — Colonie à segments courts, en forme de cônes renversés, consistant en deux
on plusieurs cellules semblables, coniques, avec ouvertures rondes, faiblement étranglées.
Phac. constricta I , , , , ^ .
tous deux du groupe de Irenton.
penenui.'i \
Dkliotrijpa. ■ — Colonie composée de larges extensions. Surface avec taches solides (inacuhy) :
microstructure des cellules, comme dans Cystodictya.
Bich. grandis du groupe de Niagara.
Euridictya. — Colonie formant des extensions à deux lamelles larges, simples ou irrégulière-
ment ramifiées, entourées d'une bordure sans cellules. Surface couverte de taches (maculac) on
granules solides, plus ou moins considérables. Microstructure, comme dans Suicopora, avec de légères
ditîérences.
Jùir. Galhounensis du groupe de Trenton.
moidifcra \ , ^j-
,,, ,. . I tous deux du groui)e de Niagara.
btcrUngcnsts \
SUR LES liliYOZOAIRES, PAR CONTREE. 17
Facltz/dirti/a Evorfi du groupe de Trenton.
sjilfudciis
du groupe de Niagara.
(/igantea
firma
fen estclliform is
Ptilotrypa. — La colonie forme des extensions larges et ramifiées, composées de deux lamelles.
Les cellules, tubuleuses, ainsi que leurs ouvertui-es, sont placées très obliquement. Près de l'extré-
mité supérieure de l'ouverture, qui est ovale, se trouve une petite cellule secondaire. Surface avec
saillies irrégulières, cannelées dans le sens longitudinal.
Ft. iit>//(jii(ifa, du groupe de Cincinnati.
Phylloporina. — Colonie composée de rameaux parfois irrégulièrement anastomosés, et portant
de 2 à 8 rangées de cellules sur le côté cellulifère. Face postérieure convexe, couverte de stries
longitudinales; cellules tubuleuses avec ou sans diaphragme.
Cellules secondaires, existant habituellement, (juclquefois nombreuses, toujours fermées à la
surface et pourvues d'un diaphragme.
Phyl. (jranistriata, des groupes de Cincinnati et de Trenton.
ArfhrocJcma anfjularc, du groupe de Trenton.
Hrlopnrd inihricdta. du groupe de Cincinnati.
Nematopom. — Colonie très mince, rameuse, croissant continuellement à partir de la base,
(jui est en forme de pointe. Cellules tubuleuses, courtes, rayonnant autour d'un ou de deux petits
tubes axillaires. Ouvertures des cellules, ovales ou subcirculaires, avec péristome, ordinairement
entre deux filets longitudinaux; quelquefois 1 ou 2 diaphragmes.
Nem. alternata
delicatida
fragilh
retrorsa
du groupe de Cincinnati.
TUploclema. — Colonie ramifiée ; rameaux à section transverse ovale ; cellules cylindroïdes, lon-
gues, moniliformes, séparées au milieu de la colonie par une lame axiale. De cette lame, les cel-
lules divergent graduellement des deux côtés des rameaux comprimés. Ouvertures saillantes, isolées,
parfois étranglées et rondes. Paroi extérieure, mince.
Bipl. trentonense, du groupe de Trenton.
(Geol. Surrey of IH'niols Val. VII J.)
1890. Dans les études ultérieures du même savant, nous trouvons la description de plusieurs
genres et espèces qu'il introduit. Ce sont:
Vinella. — Colonie fixée sur des corps étrangers (coquilles etc.), composée de stolons tulm-
leux, filiformes, ramifiés, extrêmement déliés, dont la disposition radiaire est plus ou moins distincte.
Surface des tubes parfois couverte de fines stries longitudinales. Au milieu de la surface des tubes.
série de petits pores rangés d'une manière visible. Cellules inconnues.
V'ni. repais, du groupe de Trenton.
Stomatopora temiissinia I , , ,t 1 ti-
, . , du groupe de liudson River.
turgidd I
DInstnpofina. — Colonie composée de deux lamelles et ressemblant entièrement à Biastopom
Lamouroux. Cellules subcylindroïdes. allongées, enfoncées; ouvertures rétrécies, subcirculaires, non
saillantes. Intervalles finement ponctues et couverts de stries longitudinales.
3
18
APEKrrS HISTORIQUES
Biast. fhibellatft du groupe île Galena.
^litodema m utahdum
Shiii idicti/a criffita
Pacliydictya piimila
groupe de Trenton.
Galena shales.
tri.^nrinlis
Stirioporella tlijida
Art/irosti/his coiijiinctus
HrJopora altcniata
mticronafa
Arfhrodema cornutum
armât um
2\ematopora ovalis
granosa
dclirafuht
conferta
(Journal Cincinnati Soc. JVaf. Hist. Volume XII.)
1S93. Le même savant publie une Monographie très précieuse sur les Bryozoaires du Silu-
rien inférieur de ilinnesota. Dans cet ouvrage, se trouve aussi un système des Bryozoaires paléo-
zoïques, qui est basé sur les expériences les plus récentes.
Nous présentons ci-après un exposé très succinct de ce système.
Sous-ordre: OllilOStomata. IBu?=k.
Famille : fategchttritlne.
Gem"e: Falesehara Hall.
Famille : îï ortheuoporiflae.
Genre: Worthenopora LTrich.
Familh : fhnfeloporittae.
Genre: PhacelojKira Orich.
Sous-ordre: Or';\T3tOStOixiata. Vine.
Famille : i'iihulirlyfutidfie.
Genres : Arthropora . . llrich. Infrajx^ra Hall. Stictojwrella . . .
Clafhropora . . Hall. Pliaeiiojxtrn Hall. Sti'fotrypa ....
Cosciuella . . Hall. Ffilodi'tifii Lonsdale. laeniodidya . . .
Graptodictya . Ulrich. \ Ptilotrypa Ulrich.
Famille : JKhinitlictyoïiielne.
Genres: Dicranopora . . llrich. Goniotrypa Ulrich.
Furididya llrich. ; Phyllodidya Ulrich.
llrich.
llrich.
Ulrich.
Fii.<pilopora
Pachydietya
. llrich.
. Ulrich.
lihinididya Ulrich.
Stidopora Hall.
SUK LES BKYltZOAIRES. PAK COXTRÉE.
19
FaiiùUe : Cygloilicty»ttit/ae.
Genres : Actinotrypa nrieh. Eracth.ojMa . . . Meek et Worthen.
Acrogenia Hall. I Goniocladia Etheridge.
Coseinùim . . . Keyserliog. Ghjptopora Ulrich.
Ci/sfodictifa ITrich. Pn'sniopora Hall.
Dichotrypa nrich. Scalaripora Hall.
Taeniopora Xicholson.
Famille : ilh iuopnritia e.
(jenre: Uhinopora fjall
FamUle : iteliotri/pitlne.
Genre: Heliofrypa
Hrich.
Famille : Arthroslylidne.
Genres: Arfhroclema . . . Billings. Xematopora Ulrich.
Ai-fhrostylus .... Orich. i Scptrojxira Ulrich.
Helopora Hall. Tli(imn..fni,ja Hall.
Famille: HhabttoinegOiitUUie.
Genres: Acxmthxlema .... Hall. Xtrxuna.iU HaU.
Coeloojnus Ulrich. ' lihabdomeson . . . Toung et Youns.
Bactropora Hall. \ Bhomboporn ^. . . Meek.
? Tropidopora Hajj
Genres:
Famille: Strehlntrypidae.
CiHloj^,r'i Prout. - l'iout'lla .
':" C>nhjji-j,'U.a .... Ulrich. :^fi-.tJ,.fr>n-"
Famille : Sphrngfoporiflae.
Genre: Sphragiopora
. nrich.
. Ulrich.
Ulrich.
Famille: Fenestellidne.
Genres : Archimedes .... Lesueur.
Fenestella .... Lonsdale
Fenesfralia Prout.
Feiu-sfrapora .... Hall.
Hemiirypa .... Phillips.
Helicopora .... Claypole.
Isotrypa Hall.
Lyropora Hall.
Phyïïopora Kin'^.
Polypora Me Coy.
Ftiloporina Hall.
PtilojxjreTla Hall.
Terfiilipora Hall.
TiiamniscHS Kintr.
Semicosciiiium Prout.
Unitrypa HaD.
f Loculipora jj^jj
Famille : Acnnthocltiditlae.
Genres: Acanthjcladia . . . . King. Pinnatopora Mue.
Diplojxjra . Young et Young. Pfilopora Me Cov.
? Ichthyorarhis . . Me Coy. ? P.amijMa Toula.
? Peiiiiirehpora . d'Orbigny. >f:pfopora Prout.
Syiioeladia Kins.
20
APERÇUS HISTORIQUES
Famille : PItylloporinidtte.
(Jenres: ? Crtsaiclla Hall. (Jliainodictyon Foerste.
Dfj/motrijpd,
Ulrich. [ Fliylloporina Ulrich.
Sous-ordre: Tropostomata. Ulrich.
Dans cette division se trouvent placées les MonticuUporidae , FistuUporidae et les formes
apparentées.
Sous-ordre : Oyclostomata. Busk.
Fam/llr : Vuhuliporidne.
Genres: Bcrcnicca . . . Lainouroux.
Diastoporiiia .... Ulrich.
? Hederella Hall.
? Hcnwdia Hall.
l'roboseina Andouin.
? Eeptaria Rolle.
Stomatopora Bronn.
Famille : Fronfliporitlfte.
Genre: Srr)irlloponi Ulrich.
Famille : Ei»l tUoplioridne,
Genres: Clonopora Hall. 1 MitocUma Ulrich.
? Ciffitopora Hall. Protocrisina Ulrich.
Biploelema Ulrich. [
Sous-ordre: OtenO.«tomata. Busk.
Famille : Ascodictyonidne.
Genres : Ascodidyon Nicholson et Etheridge. | Tlhopalonaria Ulrich.
Vinella Ulrich.
La majeure partie des espèces citées par l'auteur, dans son rapport de 1886, sont décrites en
détail et figurées avec beaucoup de soin.
Les nouvelles espèces provenant du silurien sont:
Vinella repeiis
Prohoscina tumulosa
Bhinidietya (jrandis
pediculata
Escharopora aru/nlaris
coiiflaeHS
? limitaris
Phaenopora in cipiens
Wilmingtonensis
Arthropora hifureata
reversa
Sf/daporella duniosu.
A rtli roclema atr iut um
du groupe de Trentou.
SUll LES BRYOZOAIRES, l'AR ( ONTREE. 21
Les nombreuses observatious renfermées dans ce travail, ainsi que les descriptions exactes et
accompagnées de bonnes figures des nouvelles espèces, sont très recommandables pour l'étude des
Bryozoaires paléozoïques.
(Final Report <jml. and Mit. histor. Survetj Minnesota.)
3. Aperçu historique en Angleterre, en Ecosse et en Irlande.
183Î). Dans le tiilurian System de Murchison, Lonsdale range les Bryozoaires parmi les Poly-
piers. Les figures qu'il donne, sont basées sur des grossissements imparfaits; elles sont difficiles
à reconnaître.
De notre temps, Sbrubsole a entrepris la révision des Fenestellidcs décrites par Lonsdale :
nous parlons plus loin de cette publication.
Les Bryozoaires, cités comme tels par Lonsdale, sont les suivants :
Diastopora (Aulopora) Lamouroux.
consimilis Lonsdale, p. 675, l'I. LO, fig. 7.
Escharina Milne Edwards.
'^ anyidaris Lonsdale, p. l)7(), PL 15, fig. 10.
Un petit fragment de Bryozoaire cheilostome ressemble assez à une (Jeriopora.
Ftilodicti/a . Lonsdale . •
Voici la diagnose de ce genre, que Ton rencontre très souvent dans les couches siluriennes
étrangères :
Extensions allongées; minces, portant des deux côtés de la surface de petites cellules quadran-
gulaires, non convexes. Ces cellules traversent le tronc obliquement, et sont distribuées sur la
surface, le long de la partie médiane du spécimen: elles sont parallèles au sens longitudinal du
tronc, mais, sur les cotés, elles s'en écartent obliquement. La surface, composée d'une croûte calcaire
très mince, est traversée par des filets peu saillants, qui marquent les contours des cellules.
Près du bord de la croûte, les cellules sont moins distinctes, et sur l'arête, elles sont invisibles;
mais en enlevant la croûte, on aperçoit la trace des cellules de l'arête. Les ouvertures des cellules
sont petites, ovales (?) et placées obliquement. On ne voit aucune indication de division centrale,
parallèle à la surface.
Ptil.lanccollata Lonsdale, p. 67G, PI. 15, fig. 11.
Horneru Lamouroux.
crassa Lonsdale, p. 677, PI. 15, fig. i:).
Fcnestella Lonsdale.
La diagnose de ce genre est citée dans la description de nos espèces.
antiqua Lonsdale, p. 67S, PI. 15, fig. 16.
Miller i id. p. 678, PI. 15, fig. 17.
prisca id. p. 67S. PI. 15, fig. IS.
reticulata id. p. 67s, PI. 15, fig. lil.
Discopora Milne Edwards.
? antiqua Milne Edwards, p. 670, PI. 15, fig. 21.
squamata Lonsdale, p. 6711, PI. 15, fig. 2?>.
?favosa id. p. 670, PI. 15, fig. 22.
Bercnicca Lamarck.
irreijalaris Lonsdale, p. 670, PI. 15, fig. 20.
22 APERÇUS HISTORIQUKS
Iktcporn Laiinurk.
iiifioxli/inhim Loiisdalc. p. tiTft. l'I. 15, tig. 24
Eschara Palla^.
? srri/pr/hini Loiisdalc. ]). (i7i), l'I. 15, fiji. 25.
Ceriopora Oolclfuss;.
(irn))idosa Goldfuss, p. G80, PI. 15, fi.u. 2fl.
(Millcponi rcpcus) = oculata . . . Goldfuss, p. Gso, l'I. 15, f[<^. ;-!().
Rcteropova Blainville.
crassa Ldiisdale, p. G.so, PI. 15, fig. 14.
Lonsdale cite eiicdre:
Vcrtirillijmra Dofraiicp.
almoDuis Lonsdale, p. (J[to, PI. l(i/*/.s-, fig. 10.
FcncsMIa Lonsdale.
(fio)-(jonia) asaimilis .... Lonsdale. p. (iso, l'I. 15, tig. 27.
(E. J. Murrluso)). Jlic Si/un'an Si/stcm, II. Part.)
1851 — 1855. Me Coy décrit les Bryozoaires suivants, provenant des couciies siluriennes
d'Angleten-e :
Bercmcea Lamarck.
heteroffi/ra Me Coy. j). 45, PL 1 C, tig. 17.
PtUodicii/a Lonsdale.
ncHta . - . , Hall, p. 45.
Me Coy regarde le genre Sfirfopom Hall comme un synonyme de Ftijodidya.
Ptilod. costellata Me Coy, p. 4G, PI. 1 C, tig. 15.
c.rpJnimfa Me Coy, p. 46, PI. 1 C, tig. K).
fucoidcs Me Coy, p. 47, PI. 1 C, tig. 14.
lanccolata Goldfuss 4.7;., p. 47.
Befqwra Lamarck.
Hisitigcri Me Coy. p. 4S, PI. 1 C, tig. 18.
Olauconomc (Pennirctepora) . . Goldfuss.
dixticha Me Co\. p. 4!i.
FaustcUa Lonsdale.
MiUrri Lonsdale. p. 49.
ï'utiiln Me C(iy. p. 5(1, Pi. 1 C, tig. 20.
D'après Shrubsole, cette espèee est fondée sur un jeune spécimen (pie Ton ne peut déterminer
sûrement. Il faut donc la retirer.
r/[//di(/a Me Coy. p. 50, Pi. 1 C, tig. l!t.
snimdiqud d'Orliigny, ]>. 50.
18(57. Dans la quatrième édition de son excellent ouvrage, tiUuria, Sir R. J. Mureliison énu-
raère plusieurs Biyozoaires. De la faune primordiale, représentée en Angleterre dans les Liin/n/n
flags et la formation de Llandeiio, il indique des restes indéterminables, qui appartiennent au genre
Morticulipom, et qui ne peuvent être comptés parmi les P.ryozoaires proi)renient dits.
Voici les espèces indiquées jiar Mureliison comme provenant du Silurien inférieur:
FcncstcUa Lonsdale.
s>dmvtii,ii(i d'Orhigny, ]). 18s. tig. ao, 1.
SUR LES BRYOZOAIRES, l'AR CONTREE.
23
p. 188, fig. :iO, 2.
p. 180, %. .•!!, 5.
p. hs9, tig. .-il, (1.
l'tUodidyu
aciita Hall,
dichotoma Partlock,
lidipora
Ilis/Df/cri Me Coy,
Foniies du Silurien supérieur:
Polypora
? cfdssa Lousdale sp., p. '2Ui, tig. 50. 1.
Feuestdla Lonsdale.
assimilis Lonsdale sp., p. 21(i, tig. 50, 2.
Lonsdalei d'Orliigiiy, p. 210, tig. 50, 3.
Millerl. Lonsdale,
Ptilodldyii
lunc(!olt(fa (joldfuss,
scaljKllum Lonsdale sj).
On a ajouté à cette édition les planches du Silarian System. La PI. 41, qui correspond à la
ri. 15 du Silurian Hystem, contient des changements de noms que nous avons exposés ci-après.
p. 21(1, tig. 50, 4.
11. 21(;. tig. 50, ().
p. 217, tig. 51.
System silurian.
J nlopora roi/si m/lis.
Horneru crassa.
Fcncstella prisca.
antiqua.
Sercnicca irrcjj nhiris.
Esdiara scalpdlnm.
Gnrfjon/a ann/nn'b's.
Siluria.
Diastopora consimUis.
Hetcroporn rrassa .
Fcncsfdla Lonsdalei .
sK,banti<pia.
DiastojKirn hregularis.
Piilodidiin. s<'alpdlmn.
Fciicstclld assimilis.
1873. Dans son Catalogue des fossiles cambriens et siluriens qui se trouvent dans les col-
lections de l'Université de Cambridge, J. W. Salter cite plusieurs Bryozoaires et fait observer que
ces pétriticatious, associées par d'anciens auteurs à beaucoup de vrais Polypiers sous le nom de
Lace corals, se rap])rochent le plus des Molluscoides. Il dit textuellement: „LTn Polyzoon est plus
rapproché d'une To-c/jndnla que d'un Polypier, qu'il imite."
La distribution des Bryozoaires dans les couches cambriennes et siluriennes de l'Amérique se
trouve exposée dans le tableau suivant. On remarquera que Didyoneina et Glaticonome ne sont pas
compris dans cette liste, parce qu"il doivent être rangés (hins les Hydrozoaires.
Berenicea
Ceriopora
Discopora . ...
Fenestella
Polypora ou llornei-a
Phyllopora
Ptilodictya
Bryozon sp
Middle
liala
groiip
-I-
+
+
lipper
liala
grouji
May Hill
group
Wenlock
group
+
+
H-
+
+
+
Lower
Ludlow
group
+
24 AT'KKrUS rilSTORlQUES
Les espèces ne sont pas décrites isolément, niais on renvoie à la figure et à la description
données par d'anciens auteurs. Cependant, beaucoup de remarques et de citations concernant des
espèces nouvelles, ont ete ajoutées.
Espèces du groupe Middle Bala:
Bcroilrra
heterogyra Me Coy, p. 44.
lieterogyia var Salter, p. 44.
Ptilod/cti/a
costellata Me Coy, p. 44.
Fueoides Me Coy, p. 44.
explanata Me Coy, p. 44.
Dichotonu\ Portlock, p. 44.
acuta var. niinor Hall, p. 45.
Fliyliipom King.
Hisingeri Me Coy, p. 45.
sp Salter, p. 45.
sp Salter, p. 45.
FcncstcJla Lonsdale.
Milleri Lonsdale, p. 45.
subantiqua d'Orb.. p. 45.
Espèces du groupe Upper liala:
PtilodicUia
sp Salter, ji. 7(1.
explanata Me Coy, iil.
costellata Me Coy, id.
Espèces du groupe May Hill:
Ptilodicti/(/ Lonsilaie.
scalpclluni Lonsdale, p. 85.
Du groupe de Wenloek, ou cite une forme nouvelle, semblable au genre Archmcdcs de la for-
mation carbonifère de l'Amérique, et 3 Bryozoaires qui ne peuvent être déterminés avec sûreté.
On trouve encore dans cet ouvrage les espèces suivantes:
Faicsfclld. Lonsdale.
infundibulum Lonsd. sji.
Milleri Lonsdale, p. 101.
rigidula Me Coy, p. 101.
patula Me Coy, p. 10].
subantiqua d"Orl)igny, p. loi.
assiniilis Lonsdale, p. 101.
sp. 1 Salter, ]). loi.
sj). 2 Salter, p. loi.
PtiJodictiid
laneeolata (ioidf.. p. 102.
sealpeilum Lonsd., p. 102.
l'ohipord
cras.sa Lonsdale. p. 102.
SUK l.KS lîItVOZOAlKKS, PAR COM'RKE. 25
En outre, il existe une forme iiidétenninahle du Lower Ludlow Oroup.
(A C(tt((l0(/HC of tlie collccfiuii of ('(imhr/iiii aiid S/'/iir/KU Fussi/s nmfa'ntrd hi flic f/rrilofjirnl
Muscmii of flie Tlnivcrsity of Cambridi/r.)
1880. G. \V. Slirnbsole public une révision des Fenestellides du Silurien supérieur d'Angleterre
et ({"Irlande. Dans ce travail, il rectitie quelijues deseriiitions données jiar Lnnsdale, et diminue le
nombre des espèces coMnnes dans ces couches, en établissant quelques synonymes. 'N'oici les espèces
(|u"il cite:
FoicsfrJIo assimilis Lonsdale, p. 247.
infundibnlum Lonsd. sp., p. 24G.
intermedia Shrubsole, p. 250, PI. XL. tig. ?..
lineata Shrubsole, ]). 24!», PI. XT., ti,';-. 2.
regularis Portlock sp., p. 241.
reteiiorata Shrubsole, p. 240. PI. XL. ti-. 1.
reticulata Lonsdale, p. 24.').
ri.uidula Mac Coy, p. 248.
((i/iKirf. Jo/in/. (/cul. tiof.)
1888. Fi. Etheridfie publie une liste de toutes les esjjèces de Bryozoaires des couches silu-
riennes de l'Angleterre. Cette liste contient plusieurs identitications de formes déjà connues, sans
qu'aucun motif vienne appuyer ces changements. (Foss. of thr hrit. Matids).
4. Aperçu historique en Suède.
1837. Hisinger décrit les espèces suivantes, provenant du Silurien de (iothland:
Rcfcponi reticulata Hisinger, p. 10;>.
Fliisfra lanceolata (;(d(lfuss, p. 104.
La i)remière de ces deux espèces paraît être un fragment de la base d'une Fcnestella, tandis
que l'autre est une Pti/ldd/rfi/a. ( Lrilitifo siiccica.)
1888. M. le ProL Lindstrom luiblie une liste des petriticatioiis du Silurien de Suède et de
(iothland.
Dans la première partie de sa publication, qui contient les formes du Cambrien et du Silurien
inférieur, se trouve citée, en dehors de plusieurs 2Iontt(:iiliporiilae, l'espèce Sticfojwra scalpelli-
fiini/is F/rInr.
Ces formes proviennent du calcaire ii Lcptaciui.
Dans la seconde partie de sa publication, List of thr fossil foiiuas of Swcdcn, II, M. le
Prof. Lindstrom cite quelques espèces du Silurien de (iothland, qui, i>our la ])lupart. ne sont pas
exactement déterminées. Il constate d'abord qu'il n'existe encore aucune nmnographie sur les
Bryozoaires de l'Ile de (iothland et. selon lui. la détermination des fossiles en question a été faite
en partie par Ulrich et Vine.
Formes de l'étage o :
Annodictyon fdifornw. Vine.
sp.
Berenicea sp.
4
26 APERÇUS HISTORIQUES
iStoiiiafiiiiora sp.
Helopora sji.
sp.
Nrniafi)pnr(i sp.
Formes de l'étage d :
Feiiesfella elc<jutis, Hall.
rcticulata, Hisiiiger.
Loculipora sp.
T/ianiniscus crasstis, Lons.
l'tilodictya lanceolata, (idklfuss.
tesselata, Hisiuger.
Stkhopora sp.
Crcpipora squamata, Loiisdtile.
Cofludnma: 3 espèces.
JEr/dopora sp.
Diastopora consimilis, Yiiie.
Pa/acsrJiara sp.
Il indique en même temps les espèces suivantes, provenant du Silurien supérieur de File
Jemtland :
AscodictyoH sp.
Fcnestella sp. et
Ftilodictija sp.
5. Aperçu historique en Norwège.
1882. Sous le titre: .,Briio~oaircs des étages siluriens 2 et 3, en Norwège", Brôgger indique
le seul genre Bianidites, considéré comme synonyme du genre Montlcalipora. Nous avons déjà t'ait
mention plus haut de la famille des Monticidiporidae. (Silar. Etagen II et III in Christiunageb.)
O. Aperçu historique en Russie.
1845. Dans Geologij of Russia and Oural 31ontains, Lonsdale décrit quelques espèces du
genre Fenestella, des formations permienne et carbonifère de Russie, et donne avec beaucoup de
détails les caractères génériques. Les explications très nombreuses toiuliant les caractères de ce
genre nous ont engagé à attirer l'attention sur cette publication, où sont traités les Bryozoaires
de ces formations plus récentes.
1857. E. d'Eiclnvald publie, comme supplément au grand ouvrage de Murclnson, Verneuil et
Kayseiding sur la géologie d(ï la Russie, une liste des espèces nouvelles, établies par lui et
recueillies dans les formations paléozoïques. Parmi les Bryozoaires se trouvent mentionnées les
espèces suivantes :
Fenestella striolata.
exilis.
retieuluiii.
clcgniis. Hall.
Folypora furcata.
SUR LES BRYOZOAIIÎES, PAR CONTREE. 27
Pteropora n. g. Ce nouveau genre est caractérisé comme il suit: ,,La colonie ressemble
aux barbes d'une plume ; le rliucliis est poreux : les pores sont disposés en rangées longitudinales,
régulières, séparées par de tiiies côtes longitudinales. Les branches latérales de la barbe sont
alternantes, un peu courbées et également pourvues ib; pores tins; mais entre ces branches latérales
s'étend la masse du brvozoaire qui forme un interstice enfoncé et également poreux. Le côté
postérieur est inconnu, parce que le spécimen est caché par la roche calcaire. On croit remarquer
de minces tubes parallèles entre eux <iui tinissenf par des pores semlihdiles; les tubes sont perpen-
diculaires à l'axe.
IHeropora prunuln.
Ff>//(>pora (lisf/f/i((, (ioldf. s|i.
ThanuuscHs hijUhis.
i/yacil/s.
Ftilodictya lanceolata, (ioldf. s]).
flahcUata.
pota)no<ictoti.
Micropom n. g. La diaguose est la suivante : Colonie comprimée latéralement, seud)lable
à une Esclmra ; simiile ou branchue, sans lobe ; les deux bords de la colonie, placés vis-à-vis l'un
de l'autre et presque toujours aigus, sont lisses ou ornés de stries tines, longitudinales, sans cellules.
Les petites cellules sont rangées en séries transverses, régulières, obliques, sur les côtés larges de
la colonie. Elles sont tubuleuses et sont adossées par la base; un eocnenchyme calcaire se trouve
placé entre elles, sans qu'elles soient séparées dans toutes les espèces par une paroi mince, caractère
par lequel ce genre se distingue du genre Esclmra.
Micropora scalpellmn, Lonsdale sp.
scalpeUiformif;.
flnhdbduni. Leuchtenberg.
rliomhico.
exerta.
ci/r]tistomoiilcs.
Discopora d'Orbiguy.
lameJla.
pUHf/tlf/l.
Chasmatopora n. g. Colonie ranu-use. Les rameaux s'anastomosent et montrent de grandes
mailles dans les interstices; les cellules rondes, non saillantes, enfoncées, ne se montrent que sous
l'aspect de petits pores disposés en rangées assez irrégulières sur un seul côté du polypier, tandis
que l'autre côté paraît lisse ou strié.
ChasnKtt. tc)i(ll<i.
Coscinium proavus.
Ccriopora hironn's.
JTdcropora foraniinosa .
i/z/J/osa.
Diastopora so//al/s.
Escliariporn cUtthrata.
iBeitr. ycogr. Vert h. fo.ssil. Tliicrc Busslands.)
185S. Schmidt cite les Biyozoaires suivants, provenant du Siluiien d'Esthland, du Nord de
Livland et de l'île d'Oesel :
4*
28 APERÇUS HISTORIQUES
Discopora? rlKiinliit'cni Schiuidt.
Ftilodktya acuta Hall.
costellata Me Coy.
eli'gantiila Hall.
t'siilanata Me Coy.
lauceollata ... Goldfiiss.
sealpellum Lonsclale.
tcsselhita Hisiiii;er.
lictcpora tenella Eicliwald.
angulata Hall.
furcata Eichwalil.
Thanniiscns bifidiis Eicliwald.
Friicsfcl/a autiqua Loiisdale.
V/nr/iI(ir/(i iiiogastoiua Eicliwald.
iiixlulosa Eicliwald.
Jintolila autiqua • l'oithick.
Coscinium proavus Eicliwald.
Quelques-uns de ces goures, tels que lldepor(t , Viticnlan'a, devront i)robableiuent être associés
à d'autres types.
(Unters. silur. Forni. K^fliUtiid, NoytJ-LIrUitid mitl Orscl.)
1859. Dans son grand ouvrage sur les pétrifications de la lîussie, E. d'Eicliwald, décrit iilu-
sieurs espèces de Bryozoaires. Nous les éuumérerons ici sans faire aucune remarque sur les
déteniiiiiatious.
Eicliwald cite les t'ornies suivantes, des couches inférieures siluriennes, qu'il noinine calcaire
à orthochrcs ou caJcairç (Idloiiiit/'qnr : [t/iali'lhiopora n. g., p. 3()8.
Diagnose de ce genre :
„Le polypier en éventail, est tantôt plissé, tantôt non plissé, à rameaux principaux grêles,
liifurqués, ouduleux ou infléchis tantôt d'un côté, tantôt de l'autre; les rameaux secondaires, latéraux,
très délicats et courts, forment avec les rameaux principaux des mailles ovalaires ou quadran-
gulaires, assez grandes et (Fordinaire trois fois plus larges que les rameaux principaux. Les cellules
ne se reconnaissent i)as liien, mais il semble qu'il n'y en ait eu qu'une seule rangée sur les ra-
meaux verticaux, l'autre côté étant lisse; les rameaux semblent avoir été vides à l'intérieur. "
Cli((sui(it. tcnrJla Eichwald.
'riiiiiiniiscHS
hifhlu^ Eicliwald,
l'tilodict!)u
lanceolatd (joldfuss sp.
Stlct()/)ora Hall.
scalpel/ Kiii Lonsdale.
scalpicllifonii/s Eicliwald.
flubclluiii, Eichwald.
c.rscrta Eichwald.
Micropora nov. geuus Eichwald, p. .'i'Jo.
(jracllis Eichwald.
cjiclostomokics Eichwald.
rhombica Eichwalil.
SUR LES BRYOZOAIRES, TAR CONTRÉE.
29
IHcropora nov. gcii
pcnmda .
cxilis . .
Coscinimn . ■
proarits .
Yincularia .
iiodulosa
Hetcropora .
(jihbosd .
Des mûmes formations de rEsthonie sont citéc's les formes suivantes
. Eicliwald, p. 305.
. Eichwuld.
. Eicliwald.
. Keyseilinfi'.
. Eieliwald.
. Défiance.
. Eiclnvald.
. I)laiiivill(!.
. Eicliwald.
De la Livonie
De File Dago-:
Ftilopora
distlclia . .
Stidiijxira
sculpdluni,
Cosciniuin . . .
proavus . .
Vinctdaria . .
nu'flftsfonid
. . Goldfuss sp.
. . Lonsdale.
. . Keyserling.
. . Eicliwald.
. Défiance.
. Eicliwald.
Ptilod/cfija
fhtMIafa Eichwuld.
Des calcaii-es à l'cntanimis de la Eivonie, on cite
Feitcsfella . .
((iifhinn .
stfinltita
Jlliuhdhiopora
uiidnlntd
Dn ineiiie étage de FEstlioiiie:
Fciiestcllu
. Lonsdale.
. Goldfuss sp.
. Eicliwald.
. Eicliwald.
. Eicliwald.
D'Altaï:
sfr/(il(tfa
l'tilodictija
pùtamo(jeton
lauicoldta .
FcHcstclla . . .
. Lonsdale.
. Eicliwald.
. Eicliwald.
. Eicliwaiil.
. Lonsdale.
. Hall.
Des calcaires supérieurs de llle .rOesel, qui S(! distinguent iKir leur richesse en Polypiers, se
trouvent décrites :
Feiwstc/la Lonsdale.
cxilis Eichwuld.
Ftilodirti/n
lanccoluta Goldfuss sp.
30 APERÇUS HISTORIQUES
Vincularia . . . . i Defraiico.
megastoiiia Eitliwald.
noduJosd Eicliwald.
(Lcthfica rossica ou l'ah'mitoloiiic de la Itns.sic, V. L/'vr.)
7. Aperçu historique pour la contrée de Hof, en Bavière.
On ne connaît aucun Biyozoaire dans cette contrée, dont la faune coirespond en .mande
partie ii la faune première silurienne et possède en outre des représentants de la faune seconde.
Nous prions le lecteur de se reporter aux explications données i)ar Barrande.
8. Aperçu historique en Belgique.
1873. M. C. Malaise cite entre autres: Ectcjwra sp., Ptilodidya sp. du Silurien du centre de
la Belgique. (Notes sur la descr. tcrr. silur. du centre de la Belgique.)
Nous ne pensons pas qu'il y ait jusqu'à ce jour, en Belgique, des espèces de Bryozoaires bien
déterminées.
O. Aperçu historique en Allemagne, Oiluviutn.
1835 — 1837. II. G. Broun décrit, sous le nom de Gorr/oii/a, 4 espèces semblables à Fene-
stella. Ce qui est intéressant pour nous, c'est sui'tout le nom des Imalités où ces fossiles ont été
recueillis. Ces localités sont: Wipperfiihrt et P^nis, dans le Cirauwacke, et le Dilttrlimi dans la
plaine de FAllemagne du Nord.
1853. Geinitz se sert du nom de Fou/stcUa ])Our décrire une espèce du Grihi.steiiduf de
Saxe; cette espèce est nommée Fenestella avt/qua, (îoldf. sp.
(Verstein. d. (rra_uwacke)ifoni/(itioii.)
1861. Ferd. lîoemer coniniunique les formes suivantes entre autres pétrifications très nom-
bi'cuses du Diliwinm de Sadewitz, Silésie i»russienne :
Heloiwra sed/jii/l/funii/s, Eicbwald.
rtilodictjiii pii/inda, lîoemer.
(Foss. fn/nifi dit. (resrliiclie, Siid(/r/f.:\)
1885. A. Ilemelé dresse une liste des fossiles du Dlluvium de FAllemagne, dont la collection
a été exposée au Congrès géologique de Berlin. On y trouve les formes qui suivent, provenant du
calcaire à Leptaena, considéré comme équivalent de la couclie de Boyl;liolm (Esthland) :
No. 20Î), Fenestella, n. sp. du giand bloc erratique près de Oderberg.
No. 211), jmiodictija — uriifa Hall, même local.
De plus, du calcaire à J!ri/r/rliiit du Silurien su}K'rieur: No. '2ii, un morceau de roclie
exceptionnellement riclie en fossiles et montrant Beyrichia, Chouetcs. /'Iia/idojis, l'ti'r'nicu. Itln/neho-
nella et Ffi/ndicti/it la)trriilatii. (ioldf. . . . Localité: l'elcerniarl;.
SUR LKS BRYOZOAIRES, PAR CONTREE. 3]
lO. Aperçu historique en France.
1S61. F. Cailliaud jiublie une liste de fossiles de la faune troisième. Parmi ces fossiles,
recueillis à la Ferionnière (Loire-Inférieure), il cite deux espèces indéterminées appartenant au genre
Fencstclla.
(L'existence de la faune troisième dans le départ, de la Loire-Inférieure.)
1861. P. Dalimier décrit des Bryozoaires sur des noifanx schisteux.
(Stratigraphie. Terrain primaire du Cotentiii.)
1880. Ch. Barrois a trouvé Fenestella sp., près de Rosan et de Coat garu, dans les calcaires
de la presqu'île de Crozon, qui renferment la faune troisième silurienne.
(Terr. silur. sup. de la jn-esqu'îlc de Crozon.)
1887. Parmi les fossiles de la faune troisième silurienne d'Ebray, Ch. Barrois cite:
Fenestella cf. JBischofi Roemer,
Fenestella cf. bifurca Roemer,
Fenestella cf. pluma Philips.
(Notice préilÂm. faune d'Eliraif.)
II. Aperçu historique en Espagne.
1882. Ch. Bari'ois publie la description des fossiles ilu Silurien des Asturies et de la Galice.
Dans la liste des espèces, nous ne trouvons aucun Bryozoaire.
(Recherches sur les Terrains anciens des Asturies et de la Galice.)
la. Aperçu historique en Portugal.
Nous ne connaissons aucune espèce de Bryozoaire, qui ait été recueillie dans les couches
siluriennes de cette contrée.
13. Aperçu historique en Sardaigne.
Les formations siluriennes peu explorées de cette contrée, n'ont fourni, jusqu'à ce jour, aucun
Bryozoaire.
Nous citerons encore deux Bryozoaires trouvés eu 1878, par R. Etheridge j««., dans le Silurien
supérieur de l'Australie. Ces espèces sont:
Ceriopora oculata Clarke, sans indi(;ati()n de localité ni d'étage.
Ptilodictya fucoides, Me Coy, du Silurien supérieur de Goulburn (Victoria).
(Catalogue of Australian fossils.)
9>«X3-!«
32
LISTE DES BRYOZOAIRES DES TERRAINS
Chapitre II.
Liste des Bryozoaires des terrains dévonien,
carbonifère et permien.
La connaissance des Bryozoaires paléozoïques est loin d'avoir atteint le même degré dans tous
les pays.
Eu Amérique, les Bryozoaires ont fourni des matériaux aux excellents ouvrages de J. Hall,
d'Ulrich, de Nicholson, etc., de sorte que ce pays peut être considéré, sous ce rapport, comme celui
qui a été l'objet des explorations les plus étendues.
Par contraste, dans les autres contrées, on ne fait mention des Bryozoaires qu'en étudiant les
autres fossiles.
Les listes que nous présentons, sont donc établies sur ditlérents principes correspondant au
degré de connaissance de cette classe dans les diverses contrées que nous passons en revue. Nous
suivous Tordre naturel et. nous ennuierons les Bryozoaires:
1. du terrain dévonien,
2. ilu terrain carhonifère,
3. du terrain perniicn.
1. Bryozoaires du terrain dévonien.
Liste des genres de Bryozoaires du terrain dévonien.
Nombre
Oontrées
l"'°
G o n r e s
des
espèces
Observations
1. Allemagne.
1
0
Fenestella .... Lonsdale.
Phyllopoi-a King.
2
j ti-ée n'a été étudié d'après la
) iiiétliode récPiitP.
1
Ascodictvon Nicliols.
2
0
Bothrylopora Ulrich.
1
3
Cerameiia Hall.
1
2. Amérique.
4
(1
Cerainoixira Hall.
Clatinoi)(n-a Hall.
C]oM(i])()ra Hall.
1
1
1
1
'
Coscincila Hall.
•j
S
Coscinium .... Keyserling.
3
DÉVONIEN, CARBOmFÈRE ET PERMIEN.
33
Oontrées
N°
Gr e n r* o S
Nombre
des
espèces
Observations
2. Amérique
(suite).
3. Angleterre. •
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
1
2
3
4
Ciisiiiflla Hall.
Cystodictya Ulrich.
Dicliotrypa Ulricli. !
Eusjiilopora Ulricii.
Faviiclla Hall.
Fencstella Lousdale.
Feiiestrapora Hall.
(ilaïuoiKime Goldfiiss.
Hedereila Hall.
Helicopora Claypolo.
Hemitrypa Phillips.
Heniodia Hall.
Iiitrapora Hall.
Isotrypa Hall.
Loculipura Hall.
Lyropora Hall.
Orthopora Hall.
Paleschaia Hall.
Phyllopora li'mg.
Polypoia Me Coy.
PiisiiKipora Hall.
Ptilodictya Lousdah;.
Ptilopoia Me Coy.
Ptiloporella Hall.
Ptiloporiiia Hall.
Reptaria Ilollc.
Reteponua .... d'Orbigny.
Scalaripora Hall.
Semieosciiiium Proiit.
Semiopora Hall.
Stictopora Hall.
St.iet()i)oiiiia Hall.
Stomatopora Bronn.
Taeniopora .... Nicholsou.
Thaniiiiseiis ....... Kiiig.
ThaiHUotrypa Hall.
Tropidopora Hall.
Uiiitiy])a. Hall.
Ceriopoia Goldfuss.
Feuestclla Lousdale.
GlaueoiiouH! Goldfuss.
Hemitrypa Phillips.
1
1
1
2
1
63
3
1
5
1
5
1
1
2
2
1
6
5
2
41
5
6
3
2
4
o
O
7
4
6
1
34
1
1
4
3
1
1
18
2
4
1
1
|Est regardé comme un sous-
i genre de Fenestella.
Ces 3 genres sont regardés comme
des sous-genres de Fenestella.
( J. Hall regarde ce genre comme
* un sous-genre de Fenestella.
Sous-genre de Fenestella.
Cité d'après les anciens travaux.
Ce genre n'est pas représente dans
les dépôts paléozoïques.
Les Bryozoaires d'Angleterre, ;\
l'exception du genre Fenestella,
n'ont été soumis à aucune étude,
basée sur les opinions nouvelles.
34
LISTE DES liKYOZOAIRES DES TERRAINS
Oontrées
X"
G^ e n X» e s
Nombre
des
espèces
Observations
3. Angleterre
(suite). j
4. France.
(i
7
1
2
o
O
4
Phylldpora Kiug.
Polypoia Me Coy.
Ptilopora Me Coy.
Criserpia Michelin.
Feiiestella Loiisdale.
Stoiiiatoixira .... Eroiin.
Tereliripora .... D'Orbigiiy.
1
1
1
5
8
1
1
2. Bryozoaires du terrain carbonifère.
Le travail de Slirubsole sur les formes de FvnesteUa du terrain carbonifère de l'Angleterre,
a beaucoup contribué à la critique de la synonymie et ;i la coniiaissance du mode de croissance du
genre Fenestc/hi. (Quart. Jonni. of i/mj. Soc. Vol. XXXV. lf<~!i.)
Pour montrer jus(|u'à quel jioiiit la synonymie s'était accrue dans les Fenc.-^tdla du Carbonifère,
en Angleterre, il suffira de dire que Slirnbsole a dû réduire à 5 le nombre 20 des anciennes
espèces. Les causes pour lesquelles des erreurs se sont glissées dans les descriptions anciennes et
ont produit une confusioii dans la détermination des espèces, sont les suivantes, selon Shrubsole:
1. TTne connaissance très imi)arfaite de la véritable grandeur du P>ryozoaire. Cette grandeur
est généralement plus considéralile que les anciens auteurs ne l'ont cru.
2. L'ignorance de la différence naturelle de la structure, aussi bien que des différents stades
et des parties de leur accroissement.
3. La connaissance incertaine de la forme typique. Eu égard à la grandeur, Shrubsole a me-
suré les contours d'une colonie (lé])loyée de Fcncst. plchcia Me Coy. Ils atteignent au moins 2 pieds
de circonférence et ]irobablement davantage encore.
11 a jm dcciire 3 stades de croissance bien marqués, savoir: la tVirme du spécimen jeune, celle
du spécimen adulte et celle du sprcimcii âgé. Ces formi-s diffrri'iit considérablement entre elles par
leurs aiiparences extérieures.
Dans son jeune stade, le lîiyozoaire est foliacé et souvent cordiforme: il luoiitre (pielquefois,
comme dans Fcne.stella nodidosd l'hill., une tige distincte.
Les spécimens adultes iiréseiitent la forme d'un cercle ou d'une extension ovale ]ilus ou moins
aplatie au centre; les extrémités finissent jiar des lobes semi-circulaires, et portent de légers plis.
La forme en éventail, si souvent mentionnée par les auteurs qui ont traité cette matière, n'est pas
une forme vraie et jiarfaite, mais un segment de rextension extérieure du Hryozoaire.
Dans le stade de Fàge avance, les rameaux principaux et les poutrelles devienueiit si épais
qu'ils ressemblent par leurs dimensions et leurs caractères aux mêmes éléments des Folyjwra. Dans
ce dernier stade, les rameaux ]iriiici|ianx. au lieu d'être droits, crdissent en zigzag. Ce fait est
cause par l'épaississement des angles formes par les rameaux principaux et les i)(>ntrelles. Par suite
(le cela, les mailles (fcnfstrulcs) deviennent hexagonales.
DKVONIKN, CARBONIFÈRE ET PKRMIEN.
35
Il faut uutiH- que cliatum de cos stades successifs de croissance est caractérisé par uiu?
structure particulière, ce qui mérite d'être mentionné.
La partie basale dirtere toujours considérablement de la partie supérieure. Dans le premier
stade, les mailles sont larges et irrégulières, tandis que, dans les deux autres, elles sont plus étroites et
régulières. L'épaississement de la surface de la base se fait graduellement et d'une manière continue
jusqu'au point où les cellules s'oblitèrent. La base véritable ne présente qu'une masse calcaire et solide.
Liste des genres de Bryozoaires du terrain carbonifère.
Oontrées
N"
<3^ e n r" o s
Nombre
des
espèces
Observations
1. Allemagne.
2. Amérique.
1
2
3
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
1.5
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
2(i
27
28
29
30
Acautliot-ladia King.
Fenestella Lonsdale.
Polypora Me Coy.
Acantlioclailia King.
Acrogeuia Hall.
Actinotrypa Ulrich.
Archimedes .... Le Sueur.
Bereuicea Lamouroux.
Cbainodictyon .... Foerste.
Cosciiiiiini .... Keyserling.
Cyclopora Prout.
Cycloptu-ella Ulrich.
Cyclodictia Ulrich.
Dichotrypa Ulrich.
Diploclema Ulrich.
Fenestella Lonsdale.
Fenestralia Prout.
Hemitrypa Phillips.
Heterodictya . . . Nicholson.
Lyropora Hall.
Phylloporina Ulrich.
Polypora. Me Coy.
Prismo])ora Hall.
Proutella Ulrich.
Ptilodictya Lonsdale.
Ptilopora Me Coy.
Septopora Prout.
Sphragioi)ora Ulrich.
Stictopiira Hall.
Synocladia King.
Taeniodictya Ulrich.
ïhanniiscus King.
Worthcnopora Ulrich.
2
2
1
1
1
1
17
1
2
10
3
2
10
.5
2
51
2
8
1
7
1
24
3
1
1
5
5
1
3
2
G
5
o
.Peut passer pour un sous-genre
( de Fenestella. '
36
LISTE DES BRYOZOAIKES DES TERRAINS
Oontrées
N°
3. Angleterre.
7. Russie.
O e n r* e s
Nombre
des
espèces
Observations
4. Australie
(Nouvelle Galles).
5. Belgique.
6. Nouvelle
Terre.
Actiiiostoina .
Ardiaeopora .
Ascodictyon .
Cellepora . .
Ceniniopora .
Ceriopora . .
Berciiicoa . .
Fcuestella
Glauconome .
Goiiiocladia .
Heiiiitrypa .
Hypliasiiiopora
Iclitliyoï-hachis
Orbiculites .
Polypora . .
riiylloi)Ora .
l'tilopora . .
riistulopora ,
lîliabdomesou
Sulcoretepora
Synocladia .
Thamniscus .
Deudricopora
Fenestella
rcniiiretepora
Phyllopora .
Polypora . .
Protoietepora
Cellepora .
Fenestella .
Archimedes
Fenestella .
Glauconome
Polypora .
Acanthocladia
Coscinium
Fenestella .
Polypora . .
Ptilopora . .
^'iIu■ularia .
Young & Youug.
Eiclnvald.
Nicliolson.
. Gmelin.
. . Hall.
. Goldfuss.
Lamoiiroux.
. Lonsdale.
. Goldfuss.
Etheridge.
. Phillips.
Etheridge.
. Me Coy.
. Me Coy.
. Me Coy.
, . Kiug.
Me Coy.
Blainville.
oung & Young.
d'Orbigny.
. King.
. King.
Koninck.
Lonsdale.
d'Orbigny.
. King.
Me Coy.
Koninck.
Goldfuss.
Lonsdale.
Le Sueur.
Lonsdale.
Lonsdale.
Me Coy.
. King.
Keyserling.
Lonsdale.
Me Coy.
Me Coy.
1
1
1
1
1
5
1
5
13
1
1
1
1
1
8
2
2
2
3
3
2
2
12
9
2
5
Ancienne détermination.
Ancienne détermination.
;Shrubsole a réduit à 5 les 20
espèces qui étaient rangées
[ sous ce genre.
Ancienne détermination.
Ancienne détermination.
(Est cité ici sous le nom de Ar-
l chimedipora.
DÉVONIEN, CARBONIFÈRE ET l'ERMIEN.
37
Nous ajouterons aux Bryozoaires du terrain carbouit'ère les genres qui proviennent des couches
de transition situées entre les formations carbonifères et permiennes, et auxquelles ou a donné le
nom (le Permo-Carbomfère.
Liste des genres de Bryozoaires du terrain Periiio-Carhoiiîfère.
OontT-ées
N°
C^ e n r o s
Nombre
des
espèces
Observations
1.
Ile de Spitzberg.
1
2
3
4
Fenestella .... Lonsdale.
Phyllopora King.
Polypora Me Coy.
Ilamipora Toula.
2
1
1
4
iCe nouveau genre se trouve aussi
l clans le Permien de l'Amérique.
3. Bryozoaires du terrain permien.
La grande vitalité des r)ryozoaires dans les terrains silurien et dévouien, et partiellement dans
le carbonifère, diminue sensiblement dans le Permien. Beaucoup de genres représentés dans les
couches plus anciennes n'apparaissent plus dans ce dernier, et ceux qui ont passé dans cet horizon
n'offrent que peu d'espèces. C'est- pour ce motif ([ue la liste suivante n'est pas riche en
Bryozoaires :
Oontrées X"
Ci e n. r* e s
1. Allemagne.
2. Amérique.
3. Angleterre.
4. Russie.
Acanthocladia
Fenestella .
Phyllopora .
Polypora . .
Stomatopora .
Svnorladia .
Acanthocladia
Fenestella . .
Phyllodictya .
Polypora . .
Ilamipora . .
Acanthocladia
Fenestella . .
Phyllopora .
Stomatopora .
Synocladia .
Thamniscus .
Acanthocladia
Fenestella . .
Nombre
des
espèces
. King.
Lonsdale.
. King.
Me Coy.
. Bronn.
. King.
. King.
Lonsdale.
. Ulrich.
Me Coy.
. Toula.
. King.
Lonsdale.
. King.
. Bronn.
. King.
. King.
King.
Lonsdale.
1
3
1
1
1
1
1
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
2
Observations
38
LISTE DES BRYOZOAIRES DES TERRAINS DEVONIEN, CARBONIFÈRE ET PERMIEN.
En adclitioliiiaiit les cliitiVes des listes exposées ci-dessus, nous obtenons:
1. Terrain dévonien:
1. Alleuiagne
2. Amérique
H. Angleterre
4. France . .
Total .
2. Terrain carbonifère:
1. Allemagne 3 genres avec 5 espèces
2 genres
avec
5
espèces
4G „
n
263
«
7
n
11
n
4 .,
rt
15
1
59 genres
avec
204
espèces.
2. Amérique 30
3. Angleterre 22
4. Australie 6
5. Belgique 2
(1. Nouvelle Terre .... 4
7. Russie (i
Total
183
5(j
11
8
17
32
73 genres avec 312 espèces.
2a. Terrain Permo-Carbonifère :
1. Spitzberg 4 genres avec S espèces
Total 4 genres avec 8 espèces.
3. Terrain Permien;
1. Allemagne 6 genres avec
2. Amérique 5 „ „
3. Angleterre 6 „ „
4. Russie . . 2 „ ,^^
Total . . . . .
8 espèces
6
19 genres avec 23 espèces.
Dans la liste précédente, nous n'avons naturellement pas fait mention des réapparitions de
certaines espèces dans les différentes contrées.
ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES DE BRYOZOAIRES, EN BOHEME. 3 9
Chapitre III.
Etudes des genres et espèces de Bryozoaires, en Bohême.
Dans les Traités ilc l'ahMintologie, les Bryozoaires paléozoïques sont distribués eu difîéreutcs
fauiilles. C'est surtout dans les foruiatious dévouieuiu; et carhouifére (|ue les genres sont le plus
fréquents, et qu'ils ottVent par leurs uonilireuses esjjèces le i)lus giand contingent aux familles.
Il en est tout autrement des genres siluriens dont le nombre n'est pas considérable, quoique
quelques-uns d'entre eux, tels que Fcncstcl/a, l'tiloiJyctia etc., présentent beaucoup de formes spé-
cifiques dans le Silui'ien de différents pays.
Le genre l'tllodirfiid n'est pas rejuésenté dans plusieurs contrées, par ex. en Bohême, où il est
remplace par une autre forme analogue.
Hall et Ulrich ont exposé des classifications renfermant tantôt de nombreux genres divisés
en sous-genres, tantôt, au contraire, jilusieius genres réunis ensendde, ajjrès avoir été indépendants
jusque-là. Ces classifications ne sauraient être adaptées aux reiirésentants relativement assez rares
de notre terrain.
Il nous est également impossible de distinguer dans le genre Foie.sfeUa, ces sous-geurcs que
Hall a établis pour les Fenestellides du Devonien, tels que: Isotrypa, Loculipora, Lyropora, Poly-
poru, Tectulipora, Unitrjipm etc.
Ya\ décrivant les Bryozoaires du Silurien de la Bohême, nous ne suivrons aucun système, mais
nous nous contenterons d'étudier chaque genre à part.
Nous appellerons d'abord l'attention du lecteur sur le genre Foiestclla avec ses sous-genres;
après quoi, nous exposerons la description des autres formes. A ce sujet, nous ferons observer que
les Bryozoaires cités ici appartiennent aux Cyclostomes. Le genre Ceramojwra seul fait exception.
Ulrich lui a récemment assigné une place dans les Monticuliporidae. Dans notre description géné-
rique, nous consacrerons quekiues détails à la modification apportée par ce savant.
Le groupe des Bryozoaires cheilostonies n'est jias représente dans notre terrain. Il forme une
branche géologiquement plus récente, et il faut accepter avec reserve les assertions concernant les
rei)resentants de ce groupe. (]ui jnoviennent des couches paléozoïques. Il est même possible que
beaucou]! de geiu-es de ces formations, placés aujourd'hui dans le groupe des CheiloHtmncs, appar-
tiennent en réalité aux Cyclostomes.
Cette opinion est iiartagee ]iar le fondateur de la nouvelle classification des Bryozoaires paléo-
zoïques, Ulrich. i|ui ne cite |iarnii les (7^r/7as/o/;;e,s- que deux genres, dont l'un, Falcschara, avec doute.
Voici dans (pu'l ordre se succéderont les genres que nous allons étudier:
1. Foiesfclhi, Lonsdale. avec ses sous-genres:
a) Ufroponi, Poéta,
b) Scrni/Kira. l'octa,
c) ]l('tc}ii)viiia. d'Orbigny.
2. Folypont, Me (Joy.
3. Ikmitrypa^ Phillips.
40 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
4. Ltmmatopora^ l'octa.
5. Filites, Barrande.
G. Ccramopora, Hall.
7. IJryozoaiios iiideteniiinables.
Genre Fenestelta, Lonsdale.
PI. 7— s— 9— 12— 13— U— 16— 17.
Le nom de ce genre est cité pour la première fois dans l'ouvrage de R. J. Murcbisou, The siln-
rian stjstem. C'est Lonsdale qui a fourni les descriptions des fossiles appartenant aux classes infé-
rieures du règne animal et trouvés dans ce système, eu Angleterre.
Toutefois, dans cet ouvrage où il décrit et ligure les fossiles qu'il avait sous les yeux,
Lonsdale cite un auteur, Miller, „qui se sert de cette dénomination pour désigner un polypier de la
formation carbonifère, possédant des caractères génériques semblables à ceux de ces fossiles".
On lie saurait dire si Miller a employé le nom de Fenestella dans quelque publication anté-
rieure à l'ouvrage de Lonsdale. Ce dernier en est généralement regardé comme l'auteur et à juste
titre, croyons-nous, car c'est lui qui, dans la publication mentionnée, a fourni le premier la de-
scription des caractères génériques.
Quant au nom même, nous remarquerons que sa formation n'est pas correcte. Provenant du
mot latin fenestra, il devrait être changé en celui de feneatrella.
D'Orbigny proposa cette modification, sans réussir toutefois à vaincre la force de l'habitude,
et aujourd'hui c'est le nom FenvsteJla qui prévaut généraleuicut.
Nous nous soumettrons donc à l'usage établi, eu nous conteutant d'a-voir appelé l'attention sur
la formation irrégulière de cette dénomination.
Lonsdale voyait dans Fenestella un polypier corné, quoique l'ou puisse facilement se convaincre
de la nature calcaire du réseau.
Avant Lonsdale, on a décrit et figuré des colonies semblables sous des noms différents. En
1820, Schlotheiin cite une forme qu'il appelle Ceratophytes rcf/fonnis, et Goldfuss, en 1822, l'espèce
Gorgonia infundihuliformis. A côté de ces deux formes, qui sont de véritables Feuestellides, nous
trouvons, dans beaucoup d'auteurs anciens, des Bryozoaires tout à fait semblables, mais qu'il est
impossible de déterminer exactement à cause de l'insuffisance des descriptions et des figures.
Le genre Fenestella fut aussi associé aux coraux par Me Coy, qui a décrit un grand nombre
d'espèces nouvelles et a puissamment contribué cà la connaissance des Bryozoaires paléozoïques.
Les études que Ton a faites sur les Bryozoaires vivants, ont eu pour conséquence d'établir les
connexions qui existent entre Fenestella et quelques types de Bryozoaires.
Le Prof. Morris, dans sa publication „A eatalogue of the eollection of cambrian and slliirian
fossils", s'exprime comme il suit:
„Les naturalistes rangent ordinairement et avec raison les Bryozoaires, (en Angleterre, Polyzo-
aires), dans les Molluscoïdes à côté du groupe des ïuniciers. Les lace corals et la plupart des petits
coraux des mers profondes, comme on les appelle, sont en effet des Bryozoaires. Mais ils prennent
tellement l'aspect de coraux ramifiés qu'il est ])lus commode de les placer les uns h côté des autres
dans une collection, surtout parce qu'à l'état fossile, il n'est pas toujours possible de les séparer en
DE BRYOZOAIRES, EN BOHEME. 41
deux groupes distincts. Un Brvozoaire est plus rappnché d'une Térébratule que d'un Polypier,
qu'il imite."
De notre temps, la parente du genre Fcnestelhi avec les Bryozoaires n'est plus mise en doute.
Associé avec plusieurs formes très rapprochées, considérées par les uns comme des genres distincts,
citées par d'autres comme des sous-genres de Fenestdla, il compose la famille des Fenestellides.
Rapportons ici ce que Zittel dit de cette famille dans son Traité de Paléontologie: ..Colonie
droite, infundihuliforme, lamelleuse ou dendroïde, fi.\ee au moyen d'une plaquette basale commune et
portant des cellules. Les rameaux réticulés s'anastomosent ou sont reliés entre eux par des ponts
transversaux. Ouvertures des cellules sur un seul cote d(! la colonie."
„Ces colonies de Bryozoaires, minces, réticulées, ramitiées. rappellent extrêmement par leur
disposition certains polypiers cornés (Alcyonaires), et parmi ceux-ci principalement les Gorgones.
Aussi furent-elles reunies par les anciens paléontologistes avec celles-ci sous le nom de Gorgonia,
quoique la nature calcaire du squelette et les cellules tubuleuses, dirigées d'un seul côté, dénotent,
malgré la ressemblance extérieure, une organisation toute difterente chez ces colonies, et les fait
ranger sans aucune hésitation parmi les Bryozoaires. Une ressemblance avec le genre cheilostome
Betepora, a fait souvent confondre les Fenestellides fossiles avec ce genre." (L. c.p. 609, éd. française.)
Dans le passage que nous venons de rapporter, on a indiqué les caractères de cette famille,
ainsi que sa ressemblance avec d'autres formes. Nous ne saurions entrer ici dans des détails
sur les Fenestellides, bien qu'une étude comparative des genres connus ne soit pas sans intérêt,
et nous nous bornerons à faire la description des espèces qui se trouvent dans le terrain silurien
de la Bohême.
En étudiant les nouvelles espèces et les nouveaux sous-genres établis, nous trouverons l'occasion
de parler de Fencstella et de ses congénères au point de vue paléontologique.
Nos études seront divisées comme il suit:
1. Aperçu historique.
2. Forme générale de Fencstella.
3. Base et racines.
4. Bord supérieur.
5. Rameaux principaux.
6. Poutrelles.
7. Mailles.
8. Différences qui existent entre la surface externe et la surface interne.
9. Dimensions.
10. Distribution géologique de nos espèces de Fencstella.
11. Groupement des Fencstella.
12. Description des espèces.
I. Aperçu historique.
Dans l'Aperçu historique général des Bryozoaires siluriens, nous avons cité le nom de chaque
espèce, et, pour éviter des répétitions, nous allons rapporter ici textuellement la diagnose de Lonsdale,
en ajoutant les observations de quelques autres savants, atin de faciliter l'étude du genre.
6
42 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
1839. La première diagnose générique que douiie Lonsdale, est la suivante: „Polypier fixé
par la base et consistant en rameaux qui s'anastomosent pendant la croissance et forment une coupe.
A l'extérieur, les rameaux s'anastomosent ou se liifur(iuent régulièrement: à l'intérieur, ils forment
un réseau, et les intervalles sont oïdinairenient ovales. Sur la face externe, se trouve, de chaque
côté des branches, une rangée de pores ; les ouvertures, quand elles sont entières, sont circulaires et
non bouchées. Quand les rameaux se bifurquent régulièrement, ils sont reliés ensemble i)ar des
extensions espacées, transversales, sur lesipielles on ne voit s'ouvrir aucune cellule."
„Dans des spécimens bien conservés, on voit, sur la base de Polypiers visiblement vieux et, sur
un seul côté des rameaux, les pores ou trous accolés pendant la croissance avec ceux qui se trouvent
sur le côté du rameau adjacent, et forment des barres solides, soit transversales et simples à travers
les intervalles, soit lénnies obliquement trois par trois et i)arfois en plus grand nombre."
Plus loin, Lonsdale décrit 4 espèces provenant du Wcnlock Liniestone, savoir: Fcm-sf.. aiifiqun,
3fillen\ prisca et rcfirnJata.
Les figures jointes à ces descriptions montrent un grossissement très jieu considérable de la
surface, de sorte qu'elles ne sont jias suffisamment claires et compréhensibles.
Toutefois, la diagnose du genre est très précise et contient tous les i)riii(ipaux caractères de
ce genre.
1850. ■\V. King repioduit la diagnose de Lonsdale, en ajoutant:
„Le genre Fciwstdla, tel qu'il a été établi par Lonsdale, exigeant une subdivision, il y a lieu
de modifier la diagnose, bien qu'elle soit complète, au sujet de la disposition des cellules et du
caractère des poutrelles. C'est ])Ourquoi je ]ndpose le changement suivant: Cellules disposées en
séries longitudinales : deux rangées et plus, sur un seul côté des rameaux : rangées séparées par une
côte; côtes réunies par des processus transversaux sans cellul(>s."
On voit par là que King a associe à Fnicsfilla des formes dont les l)ranclies ])rinci])ales jiortent
])lus de 2 rangées de cellules, et qui nniiuteuant sont toutes comprises dans le genre l'ult/jmra.
(Ferminn fossils.)
1844. M'' Coy reproduit la diaguose, eu faisant reniai-i|uer que ce genre possède chsiix séries
de pores saillants sur la surface externe, careuee. l'ius loin, il indique les dift'erences qui le séparent
d'autres espèces aiqiarentèes. en disant: ..Ce genre excellent est facile ;i distinguer de Ilifcjwra par
ses poutrelles transverses, sans cellules, et par sa face porifère, qui est externe au lien d'être interne,
comme dans le genre Retcpom. Elle diffère de mon genre Polyporn, par sa surface i)orifère, qui
est carénée et qui ne possède normalement que deux rangei's de poies. Elle se distingue de Hemi-
trifpn par 1(> nian(|ue apparent (renvelop])e externe."
1S59. Le Doct. Eicliwald l'eproduit ègaienuMit la diagnose du genre. Il y fait des additions
assez intéressantes et, ])0ur ce motif, nous rai)]iovtoiis ici cette diagnose:
„Li' ])olyi)ier calcaire tôinie un reseau en coruet. ((impose de rameaux qui proviennent d'une
base conunune et ihnit le nombre augmente par insertion (rameaux accessoires), ou bien ils se
divisent dichotoniiiiucincnt : les rameaux verticaux se réunissent jiar de petits rameaux latéraux, trans-
vensaux : les verticaux seuls sont pourvus de- cellules disjiosees sur deux rangèt>s à côté d'une carène
verticale médiane: les transversaux en sont (le])ourvus. Les celiuh's u"occu]>ent (|ue la face extérieure
du polyjiiei', rintcricuic n'en ort'r(; i)as. Le plat basai à tubes capillaires sépare les deux faces du
polypier."
DK BKVOZOAIIÎKS, EX liOHKMR. 43
S. Forme générale des Feneuiellft,
LÏ'IKiissciir n'iativi'iiifiit uiiiice (1(ï la iiaroi des Fencstdlu ii"a pas ftc, favoralilc à la fossilisation.
Eu effet, ce jicni-e n'est guère représenté, dans notre liassiu. que ])ai- des t'ratiuients sans ini]ior-
tance. Il est très rare que Ton trouve, dans les formations anciennes, des colonies entières liien
conservées. Ce fait doit être attribué à la fragilité de la paroi, qui oftVe i)eu de résistance (|uund
la colonie est très déployée, et aussi à la tinesse du réseau qui recouvre la surface du specinuîn.
Les autres exemplaires dont les dimensions et l'étendue sont considérables, ne sauraient étic regardés
sûrement comme des colonies complètes, surtout s'ils sont privés du bord supérieur et de la base.
La forme extérieure de ce genre est sujette à beaucoup de changements qui résultent des diffé-
rents stades de croissance.
C'est à Shrubsole que revicmt le mérite d'avoir le premier appelé l'attention sur les lornies
variées que présente FencsteUa, suivant l'âge de la colonie.
Dans un travail sm- les l<'enestellides du Carbonifère d'Angleterre, il a exposé ses observations
dont nous avons reproduit des extraits en traitant des Fenestellides de ce terrain.
En somme, on peut décrire le jwoccasus de la manière suivante : Les plus jeunes stades sont
foliacés ou Habelliforines et munis d'un tronc bien visible: plus tard seulement, la partie médiane
s'excave en même temps que le bord se relève, de manière ;i donner à la colonie l'aspect dune
écuelle. Les individus ailuites pi-ennent la forme en entonnoir ou celle d'une coupe.
Li'S stades plus jeunes, principalement les tiabelliformes, sont cependant très rares, et n'ont jjas
ete connus jusqu'à ce jour dans les couches les plus anciennes.
l'armi les espèces du Silurien de la Bohême que nous connaissons actuellement, et dont
nous donnons plus loin la description, nous citerons en premier lieu un stade de jeunesse de l'espèce
Fencst. exilis, PL i:i, Fig. 4, de Fnirsf. profraefa, PI. 8, Fig. 5, et peut-être tout au ]iius de Fnirsf.
(Icbilis.
Outre les caractères que nous offre la forme extérieure, il en existe encore d'autres servant
à apprécier l'âge des Fem-st/'l/a: ce sont ]irincipalement ceux (pii concernent l'épaisseur des rameaux
principaux et des poutres transverses.
Les stades plus âges sont ordinairement infundibuliformes ou calathifoi'ines, élargis vers le liant,
et munis d'un bord supérieui- bien ])lus develojipe, ce qui le force à se ])lisser.
Plus rares sont les fornn-s cylindro'ides, d'une structure ordinairenuMit assez regiiiieic.
La paroi tle la colonie ressemble, à première vue, à un reseau compose de noiiibiriis;'^ mailles
ou ouvertures (ffursfni/rs). Cî'est d'après l'apparence de ces ouveitures (jne l'on a établi la deiiomi-
nation géneriiiue.
Le réseau se conq)ose de deux (■li'uients ])riiH'ipaux, bien distincts:
1. Ranicanr jiriiicipau.r. Ce sont les trcnics radiaires ([ui. remuntant de la base vers le bord
supérieur, se divisent très souvent dichotomiquement.
2. l'outres trausv(:r.<ics, généralement d'épaisseur moyenne, reliant imtre eux les rameaux princi-
j)aux et ]ierpendiculaires à ceux-ci.
Nous reparlerons avec ]»lus de détails de la composition de ces deux cléments principaux.
Dans les colonies infundibuliformes et calathiformes. représentant la majeure jiartie ih:i> Femstella
c(mnues, la paroi possède naturelleniiMit deux surfaces, dont l'une iieut être considérée comme
externe, et l'autre connue int;'rne.
44 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Les principaux caractères spécitiques sont fournis par la structure de ces deux surfaces et par
leurs contrastes.
Mentionnons encore une circonstance qui nous paraît d'autant plus importante qu'elle s'applique
à plusieurs de nos espèces.
Beaucoup de savants et, parmi les plus récents, Shrubsole, n'approuvent pas la détermination,
la description et la dénomination de petits fragments de Fenestellides. iShrubsole a pu se persuader,
en comparant de nombreux spécimens, que beaucoup d'espèces établies par Lonsdale et Me Coy ne
sauraient être conservées plus longtemps, parce qu'elles ne font que représenter différents éléments
de ces mêmes espèces.
Ou ne devrait donc prendre en considération que des colonies entières ou au moins conservées
en grande partie. On éviterait par là une synonymie très enconi])rante, mais il faudrait mettre de
côté un grand nombre de fragments de Fenestellides.
Nous pouvons dire, sans exagérer, que de toutes les Feiirsfella connues dans les formations
siluriennes, plus de 60",, sont représentées par des fragments.
Nous avons pu constater une proportion semblable dans notre Silurien, où l'on ne recueille les
FencsfeUa qu'à l'état plus ou moins fragmentaire ; et, si nous voulions employer ce procédé très com-
mode, nous serions contraint d'éliminer une foule de spécimens et de les laisser sans description ni
dénomination. Pour eu donner la preuve, nous dressons une liste de nos espèces de Fcnestella, dont
la description n'est basée que sur des fragments:
Fencat. agrestis Pocta, PI. 9,
dchilis Pocta, PI. 8,
inclara Poéta, PI. 7,
Ivanensis Barr., PL f»,
ohcm Pocta, PI. 9,
paraJlda I5arr., PI. l(j.
patcpera Pocta, PL 7,
protracta Poéta, PL 8,
rustim Pocta, PL 16,
striata Pocta, PL 7.
Ces espèces ont été établies d'après de petits fragments. Le nombre de celles qui sont repré-
sentées par des spécimens complets, est relativement très réduit, car nous ne pouvons citer que les
formes suivantes:
Fenest. cancdiatn Pocta. i'L 1(1.
exilis Piicta. PL l.'i,
Imeolata i'octa. Pi. Ki,
sporfiiln l'iirta, PI. 1 11.
Les autres espèces des 21 qui apparaissent dans le Silurien de la lîohême, sont représentées
par des fragments assez conqilets, mais ne montrant pas la colonie entière.
Dans nos études, nous n"avons pas suivi la méthode recommandée jiar les savants uonnnés plus
haut, mais nous nous sommes efforcé de mentionner aussi chaque petit fragment, quoique nous
courions risque de voir noti'e ojiinion modifiée pai" la découverte de speiinu'us mieux (HUiservés.
hk hPlVozoaires, en bohème. 45
3. Base et racines.
Le soiuiiiet des Friicsfdla est toujoiirs cousidérableiiieut élurgi, soit qu'elles se présentent, dans
le jeune âge, comme une simple extension flabellifonue, soit qu'elles offrent, comme spécimens
adultes, l'apparence infundibulifornie ou calathiforme.
L'extrémité inférieure est toujours fortement rétrécie.
Dans les jeunes colonies eu éventail, l'extrémité inférieure se développe sous forme de tige,
ainsi que Slirubsole Fa constaté chez les Fenestellides du terrain carbonifère. A notre connaissance,
il n'y a, dans notre Silurien, que la seule espèce, Feiwst. c.alis, FI. 13, Fig. 4, qui soit munie d'une
tige et qui soit tiabcllifornie. l'ne autre espèce, Fenest. protracta, Poéta, PL 8, Fig. 5, représentée
I)ar une jeune spécimen, est sans tige, mais elle porte des racines.
l/extrémité inférieure occupe diftérentes positions dans les colonies qui ont été déformées par
la f(is>ilisation. Quand la colonie a cte comprimée latéralement, l'extrémité de la base fait face au
bord supérieur. Les spécimens ajilatis de haut en bas inutent l'extreuiité inférieure au centre, les
rameaux du reseau rayonnent tout autour, et le bord supérieur est représenté par la périphérie.
Daus toutes les colonies des Fenestellides, rextrémité inférieure se distingue par un fort epais-
sissement des rameaux principaux et des poutrelles aux angles où se reunissent ces deux éléments,
de sorte que les nuiilles ne sont plus ovales régulières ni quadrangulaires, mais qu'elles deviennent
subi)olygonales.
Ordinairenu'ut les poutrelles et les rameaux du voisinage de la base forment une plaque épaisse,
([uc l'ini doit considérer comme la jiartie initiale de la colonie. De cette plaque partent les rameaux,
(pii se dirigent vers le liord supérieur, et les racines, qui tixcnt la colonie à des corps étrangers.
Ces racines sont sinivcnt jjIus eiiaisses que les rameaux iirincii)aux : elles se bifurquent iioiir iurmer
des racines secondaires. Leur section trausverse est arnnulie.
On peut donc regarder comme évident que les Feiu'stellides étaient toutes fixées sur le fond
(le la mer ou sur des corps étrangers. On ne connaît, jusqu'à ce jour, aucun cas qui puisse
inlirnun' cette asserti(ni.
Daus quelques espèces des fornmtions jikis récentes. ]). ex. Fcursf. rctifoDtiis Schloth. (Khig,
3Io»o!/r. nf titr pcrmian fossi/s, l'I. 11, F/y. lit), les racines partent non seulenu-nt de la ])laque
basale, mentionnée ci-dessus, mais aussi de (jnelques rameaux principaux au-dessus de la base; elles
assujettissent la celonie fortement au sol sous la forme d'un faisceau extérieur.
Vn autre canu'tere tjui' l'en peut observer sur la partie inférieure des Fencstella, c'est l'enve-
loppe externe, qui est beaucoup ])lus forte vers la base et s'amincit à mesure qu'elle s'élève, pour
dis])araître entièrement vers la moitié de la hauteur de la colonie. N(nis donnons plus loin quelques
détails sur cette enveloppe.
Ya\ somme, rextrémité inférieure de nos Fcnr.stcUa est extrêmement fragile. La plujiart du
temps, elle est détruite par la fossilisatidu eu bien elle se brise facilement. Il en est de même chez
les Fenestellides des autres formations, d(uit la l)ase, par suite de sa fragilité, est rarement conservée
en place. Tîemarquons encore que. ajjrès la mort de l'aninuil, la colonie pouvait se détacher facile-
ment de la base fixée par des racines, et se trouver enqiortee. tandis (|ue les racines et l'extrémité
inférieure restaient attacliees à leur place primitive.
Les espèces de la HoluMue (jui montrent des traces de l'extrémité inférieure, sont les suivantes:
Fci,>:!<l. exilis P<'cta. l'I. Dl.
yrarilh lîarr.. PI. M.
40 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Fencst. Ivanensis Barr., PL 9,
Uneolata Poèta, PI. IG,
protracta Poèta, PI. 8,
sportula Pocta, PI. 16.
Clioz les espèces dont les uoms sont écrits en italique, rextréniité inférieure et la plaque basale
croù partent les racines, ne sont pas conservées, mais on voit la partie voisine de cette extrémité,
nous la dési.^nons dans nos descriptions par l'expression, voisinage de la hase.
4. Bord supérieur.
Le liord supérieur est la i)artie la plus jeune de la colonie. Il forme la périphérie dans les
stades tiabelliformes, et le cercle supérieur dans les individus en entonnoir. On ne saurait le consi-
dérer comme un élément indépendant, parce qu'il se distingue peu du réseau de la colonie. Connue
il ne nous offre rien d'intéressant à cause de la mauvaise conservation des spécimens, nous n'en
faisons mention qu'en passant, dans le genre FenestcUa.
Dans d'autres genres, \). ex. Pohjpora, le bord supérieur est au contraire remarquable. Nous
consacrerons quelques détails ù l'étude de cette partie, dans la description générique.
En général, le bord supérieur est marqué par une division très fine et nombreuse des rameaux
principaux, ce qui compose un réseau plus serré que celui du reste de la colonie.
Dans le genre Fenestella, le bord supérieur est ordinairement plissé, rarement simple. Les iilis
se sont formés par la croissance rapide de la colonie en entonnoir. Les rameaux principaux se
divisent très souvent dicliotomiquement. Il eu résulte un développement considérable de la partie
supérieure et un plissement de la i)aroi.
Dans l'état de conservation de nos Fenestella, ces plis sont très rarement bien visibles. On les
remarque sur les spécimens où ils ne sont pas très profonds et où la compression a eu lieu de haut
en bas, de manière à ce que toute la colonie reste conservée; p. ex.
Fenest. cancellata Pocta, PI. IG,
exiîis Pocta, PI. 13,
limoldfa PoÈta, PI. 16,
suhacta Pocta, PI. 12.
Chez ces colonies, l'une des deux surfaces, soit interne, soit externe, est toujours recouverte ]iar
la roche, tandis que l'autre est ])arfaitement distincte.
Les plis légers \m sont marqués qu'au l)()rd supérieur: au contraire, les plis profonds commen-
cent beaucoup plus bas et donnent ainsi à la colonie une courbure niéandrique. C'est ainsi que
nous voyons souvent, sur des fragments de colonies dépourvues du bord supérieur, des plis très
prononcés qui déforment les faces latérales.
Les meilleurs exemples nous sont fournis par les espèces :
Fenest. aeris Pocta, PI. 16,
ohesa Pocta, PI. 9,
pannosii Pocta, PI. 14.
Quand la compression a été subie latéralement, la moitié seule de la colonie est visible et le
bord supérieur, plissé, se trouve conserve dans sa forme primitive, quoiqu'il paraisse un peu aplati.
Il arrive quelquefois que les plis, sans former de plan uni, sont brisés par la fossilisation, on bien
DK BRYOZOAIRES, EN BOUKME. 47
ne sont pas visibles, jiarcc qu'ils s'étendent au-dessous do la suifaee du fossile. De ces deux cas,
il résulte une division du bord supérieur en lobes, ainsi que nous le nioutrent les esjjèces suivantes:
Ffiicst. hifrons Barr., PI. 1 7,
obesa Poéta, l'I. !),
pannosa l'octa. l'I. 14,
suhada l'octa, l'I. 12.
5. Rameaux principaux.
Nous désignons sous ce nom les éléments principaux (|ui. ])artant de la base épaissie de la
colonie, rayonnent de tous les côtés.
Ce rayonnement se fait sur un même plan dans les jeunes siiéciniens tlabellifiuiiies. il est en
cercles dans les formes en entonnoir, plus âgées.
Les rameaux i)rincipaux oiï'rent une section transverse arrondie; ils se divisent souvent dicho-
toniiquement et sont reliés ensemble par de tins rameaux. aux(iuels nous conservons le nom de
poutrelles. Parallèles entre eux, ils renu)ntent à partir de rextrciiiilc inférieure jusqu'au bord supérieur.
L'épaisseur des rameaux principaux varie, suivant les espèces, entre 0""" 12 et 0'"'" (13.
L'espèce. Fencst. mhiKseula, l'octa, PI. l(i, rejirésente le minimum de l'épaisseur; Fenest. rustira^
PoCta, PL l(i, le maximum.
Par la croissance, les rameaux principaux subissent des moditicatiiuis inipin'tantes. Ils sont
étirés par suite de leur éi)aississement considérable, qui se )iioduit au même degré que dans les
poutrelles. Les mailles qui résultent de ces deux éléments du réseau sont rondes ou polygonales,
tandis qu'elles sont ovales dans les stades plus jeunes. En vieillissant, les rameaux principaux per-
dent leur régularité, suitout leur ligne droite et leur jjosition parallèle respective. Ils courent en
zigzag, ressemblent de plus en jilus aux poutrelles, dont ils se distinguent difficilement dans les
stades les plus âgés. Le même phénomène, décrit ici comme une conséquence de la croissance de
l'individu, se reproduit aussi dans les parties inférieures de ('(dduies jibis grandes. Cela contribue
à consolider la colonie.
Les rameaux luincipaux ixissèdent un(> structure typique s]iéciale, (]ue nous décrirons en linéi-
ques lignes.
Au milieu de chaque rameau principal s'étend ce que l'on appelle la fdrhir nifdiditc. Elle est
toujours bien visible dans la structure interne des rameaux de Fenestcl/a, soit sur les sections longi-
tudinales, soit sur les faces polies. Elle est aussi développée sur Finie des surfaces, sous forme
d'arête longitudinale, saillante et souvent très vive.
Ce caractère se voit principalement chez les espèces Foirst. caji/l/osa, l'octa, PI. 12 et ex/lis,
l'octa, PL \?K
De chaque côte de cette carène médiane est placée une. rangée tle cellules, (huit la section
transverse montre des contours ronds ou ovalaires. Chez nos espèces, le diamètre de ces cellules
est de 0""" 0G3 à 0"""0t)5: elles aboutissent à la surface d'un seul côté de la colonie, par des
ouvertures privées de rebord saillant, et leur réi)artiti(Mi est telle (jue l'on en compte 4 à 5 pour
1™"' de longueur du rameau jirinciiial. ("est imur cela qu'on nonnne rrlhillfrre ce côté de la colonie.
Sur le côté cellulifère, les ouvertures des cellules sont souvent entièrement cachées par une
enveloppe tantôt lisse, tantôt ornée de légères stries longitudinales ou de granules irréguliers et
inégaux. Cette ornenu'iitatiou est conq)lètement indépendante de la structure interne du rameau
48 KTUDES DES GENRES ET ESPECES
principal. Les espèces recouvertes d'une enveloppe granulée sout: Fenest. bifrons, Barr.. l'I. 17,
minuscida, Poôta, T'I. 16 et suhacta, Poôta, PI. 12. L'enveloppe ne s'étend pas uniformément sur
tout le spécimen : au contraire, elle atteint sa plus grande épaisseur dans le voisinage de la base
et s'amincit au fur et à mesure qu'elle s'élève, pour disparaître vers la mi-hauteur de la colonie.
L'espèce Fenest. hifrons, Barr., PI. 17, nous donne la meilleure explication de la nature et en même
temps de l'indépendance de cette couche au-dessous de laquelle on peut en effet i-emarquer les
stries longitudinales qui forment rornementation habituelle des rameaux principaux.
Dans quelques cas, Shrubsole paraît avoir considéré cette enveloppe comme un dépôt pnrasi-
tique, étranger.
Les cellules sont disposées en rangées simples, longitudinales, de chaque côté de la carène
médiane, et deux i)ar deux dans le sens horizontal.
Quand les rameaux deviennent plus épais ou plus minces, il arrive parfois que les cellules
alternent, mais c'est une exception assez rare et qui ne s'observe qu'à quelques endroits de la colonie.
La seconde surface de la i)aroi ne porte pas d'orifices de cellules, c'est pourquoi nous l'appelons
surface sans cellules.
Sur cette surface, les rameaux principaux portent un faisceau de tubes très fins, proéminents
comme des arêtes.
Lonsdale a déjà appelé l'attention sur ces petits tubes en fondant le genre Fenestella : mais
depuis lors, les savants ne s'en sont guère occupés. On peut très bien les comparer à des organes
semblables qui existent dans quelques Bryozoaires plus jeunes et de forme dendroïde.
Pergens et nous, nous avons trouvé ces tubes sur le côté postérieur sans cellules des genres
Idmonea, Oscidipora, etc. Nous les avons nommés canaux de renforcement, parce qu'ils paraissent
servir à consolider la colonie dendroïde. Dans les jeunes spécimens des genres que nous venons de
citer, les tubes deviennent nuiins nombreux à mesure que l'on s'élève de la base au sommet; ainsi,
dans Idmonea, on peut compter environ 30 tubes sur la partie inférieure, tandis que le haut n'en
montre que 5 à (3.
Notons, en passant, l'opinion d'Eichwald sur cette disposition. Dans la diagnose générique que
nous avons citée, il dit: „Les cellules n'occupent que la face extérieure du polypier, l'intérieure n'en
offre pas. Le plat basai à tubes capillaires sépare les deux faces du polypier."
Nous ajouterons encore quelques observations sur la division dichotomique des rameaux princi-
paux. Cette division se fait par la scission d'un rameau en deux parties plus minces, parallèles
entre elles. On remarque très bien ce phénomène sur les espèces, Fenest. capillosa, PI. 12; F. exilis,
PI. 13; F. gracilis, PL 14; F. min.uscula, PI. 16; F. pannosa, PI. 14; F. pnrallela, PL 16; F. protracta,
PI. 8 et stn'ata, PL 7.
Parmi les irrégularités, nous constaterons seulement qu'un nouveau rameau ne sort pas directe-
ment d'un rameau principal, mais qu'il naît subitement au milieu de deux ranu^aux principaux sans
connnunication apparente avec ces derniers.
Dans la majeure partie de nos espèces, on ne saurait établir aucune règle sur la division dicho-
tomique des rameaux princii)aux. Cela tient peut-être à ce que la plupart d"entre elles ne sont pas
représentées par des exemplaires complets, mais par des fragments plus ou moins défectueux.
Sur quelques-uns de ces fragments, nous remarquons que les bifurcations des rameaux se font
à peu près à égale hauteur, et que l'on peut les relier ensemble par des lignes que nous désignons
par l'expression .^ones de croissance et qui forment des cercles concentriques, plus ou moins régu-
liers, dont le centre se trouve dans l'extrémité inférieure de la colonie. Les zones sont visibles
I)K nilYOZOAlRES, EN BOHl^.ME. 4<)
dans les espèces, Feneat. dcbiiia et obcsa. Tantôt elles sont toiiniée.s en spirale, tantôt leur cours est
irrégulier.
Dans le genre Folypora W Coy, on a pu étudier le rajjport qui existe entre la structure du
bord supérieur et la bifurcation des rameaux principaux. Nous nous proposons d'expliquer plus loin
la relation que nous avons remarquée entre le bord supérieur et les zones de croissance.
Parfois les rameaux principaux se divisent d'une manière excessive sur une surface de peu
d'étendue. Il en résulte une grande irrégularité qui détruit la disposition régulière du réseau entier,
et un manque d'espace pour les nouveaux rameaux. Dans ce cas, ces derniers ne peuvent plus
être droits ni parallèles, mais ils se courbent latéralement et se replient quelquefois en se dirigeant
vers le bas.
Les espèces Fatest. capillosa, PI. 12 et Fenest. gracilis^ PI. 14, nous montrent à l'oeil nu cette
disposition irrégulière des rameaux. On pourrait admettre ici que la zone de croissance n'est pas
dans une ligne, connue d'ordinaire, mais qu'elle a été resserrée dans un espace étroit.
Nous observons encore, sur les rameaux principaux, une dégénération produite par l'épaississe-
ment anormal de ces éléments et des poutrelles. Ils s'élargissent au point de ne laisser entre eux
que des fentes étroites. Il arrive qu'ils se fondent ensemble et que les mailles finissent par ne plus
être indiquées que par de petites fossettes longitudinales. Voir Fencst. rustica, PI. 16.
6. Poutrelles.
Les poutrelles sont les éléments principaux du reseau qui relient entre eux les rameaux
rayonnants.
Elles présentent la forme de poutres transverses et s'abaissent perpendiculairement sur les rameaux
principaux pour former les mailles. Leur section transverse est ronde, ordinairement plus mince que
celle des rameaux. Les plus minces d'entre elles ont à peu près 0""" 06 de largeur. Dans quel-
ques espèces, les poutrelles s'épaississent en croissant; leur largeur dépasse même celle des rameaux
principaux, car elle s'élève à 0"'" 9.
La distance qui sépare ces éléments est toujours plus grande que celle qui s'étend entre deux
rameaux.
Il est très rare que les poutrelles se rapprochent irrégulièrement les unes des autres et qu'elles
tombent obliquement sur les rameaux au lieu de les relier perpendiculairement. Cette exception, qui
n'a pas grande importance, se remarque sur les espèces Fencst. dehilis, PoCta, PI. 8, et protracta,
Poèta, PL S.
Dans le jeune âge, l'épaisseur des poutrelles se maintient égale sur toute la longueur; dans les
autres stades, elles s'élargissent un peu, surtout aux points où elles se rencontrent avec les rameaux
et forment les angles des mailles.
Quand la colonie s'est épaissie considérablement, les poutrelles prennent la forme des rameaux.
Les limites de ces deux éléments sont si peu visibles qu'il est difficile de les distinguer les uns des
autres, Fencst. inclara, PI. 7 et sportiila, PI. 1(5. Cette difficulté est agrandie par la direction en
zigzag des rameaux, ainsi que nous en avons fait mention plus liant, p. 47.
Le même épaississement ne s'observe pas seulement sur les spécimens âgés, mais aussi sur les
parties inférieures de colonies plus développées.
Les poutrelles ne portent jamais de cellules, fait qui constitue l'un des caractères principaux
du genre Fenestella.
7
50 KTIliKS DKS (;KM!KS KT KSI'KCKS
Il arrive quelquefois qu'une cellule ou deux s'écartent de la rangée des rameaux et se trouvent
dans la surface élarfiie, formée par le point de rencontre des rameaux et des poutrelles. Toutefois
leur contour montre qu'elles aiq)artiennent aux rameaux i)rincipaux.
La surface des poutrelks est ordinairement lisse. D'autres fois, elle i)(ut(' des côtes longitudi-
nales, indépendantes ou reliées en quelques endroits à celles des rameaux. Cette disposition ferait
croire que les côtes des rameaux se dirigent dans les poutrelles en formant un angle.
Le nombre des côtes des poutrelles est en général assez réduit. Nous en voyous une assez
forte à laquelle vient s'ajouter de temps en temps le fragment d'une seconde.
Il est rare que les iioutrelles soient recouvertes, comme les rameaux, d'une envelopi)e granulée
d'une manière inégale et irrégulière. Voir les espèces:
Fmest. hifrons Barr., PI. 17,
i)>i»nsci(Ia Pocta, PI. Ki,
.siiharfa Pocta, PI. 12.
Dans plusieurs de nos espèces isolées, la. structure des poutrelles s'éloigne de celle que nous
venons de décrire.
Les i)outrelles forment presijue toujours des zones horizontales, de sorte que les mailles se
trouvent placées en séries également horizontales, ou bien (ju'elles sont distribuées sans ordre.
Par exception, les poutrelles alternent entre deux rameaux principaux, et les mailles sont dispo-
sées en rangées alternantes, en quinconces; Fcricsf. (■ancclhita, PI. IG.
Une autre anomalie est produite par la réduction minimale de la largeur des poutrelles, qui
relient les rameaux principaux sous la forme de tins stolons, ainsi que l'indique Feiicsf. puralU/a, PL Ki.
Lorsque le réseau se trouve épaissi d'un manière excessive, il en resuite une dégeneration ctnn-
plète. Les i)Outrelles sont alors fortement Iximbées, renHées en forme de tuliercules, et disposées en
rangées régulières, ol)liques.
Si l'épaississement s'étend jusqu'au point de rencontre des rameaux et des poutrelles, celles-ci
ne sont plus représentées que par des tubercules saillants, Frnest. rustica, PI. l(j.
Citons encore un caractère observé sur les poutrelles de Utropora, sous-genre très rapproché
de Fenefitdla . Une coupe microscopique montre que les poutrelles sont creuses et munies à l'inté-
rieur d'une côte centrale destiiu'e probablement à augmenter la consolidation. Nous reparlerons de
ce cas dans la description du sous-genre.
7. Mailles.
Les mailles sont formées pai- !a jonction des rameaux priuci]iaux et des ]ioutrelles. Leur forme
(léi)(!nd directeniciit de ia façon dont se reunissent ces elenu'nts.
Si les rameaux ])rincipaux sont réguliers et i)arallèles entre eux et que les poutrelles soient
égahiment distantes les unes des autres, les mailles seront aussi régulières et sendjlables entre elles.
L'irrégularité des éléments du réseau amené celle des nniiljes. Celles-ci sont toujours ]ilus
longues que larucs, parce que. connue nous l'avons dejii expli(jue, la distance (jui sépare l(>s ]ioutrelles
est toujours jilu.-- considérable (pie celle iiui est entre deux ranu'aux.
Dans les jeunes spi'cimens et vers le IkuiI supérieur des grandes colonies, les mailles sont
allongées, quadrangulaires. ari'ondies aux angles.
])F, i;i!VO/nAIRKS, EN BDIlftME. 51
Sur les cxi-niiilaircs ])liis iigés, et sur la purtio intëviourc des colonios i)lus (li'vcldiiiH'cs, elles
sont ovaiaircs. Cette t'iuiue doit être attriltuée ii repaississeiueut des points où les rameaux et les
])0utrelles se reucoutrent.
Si l'épaississenu'ut de la (■ol(uiie continue, qu'il soit cause par la croissance avancée ou par Itï
renforceuH'Ut des parties inférieures, les mailles deviennent à jx'u près rondes. Elles sont éj;ales eu
hauteur et en iaryeur. circulaires et ménu' ])o]yi;ouales.
Le minimum de ]ou.iiueur des mailles est de 0""" 2.'): le maximum, de :!"■"' 5. La plus jietite
largeur est de O""" -2. et la plus ii;rande. de 1""" 2.
Les dimensions des mailles exercent une iutluence sur la colonie entière, eu ce sens que celle-ci
est solide ou fraj^ile, selon ([ue li's mailles sont jilus serrées ou plus grandes.
Chez la plupart des espèces, la distriliution des niailh's n'est ]ias régulière. Elles rayoniuMit
simplement en séries iiarallèles, sans que le raii])(u-t d'une ranimée avec la rangée voisine soit soumis
à uue rètile.
C'est par exception (|u'elles l'oruu'ut di's rangées alt.'rnantes, disposées en quinconces, comme
dans Fciiest. raiiccUata. l'I. l(i.
La dégéneratiou des rameaux principaux et des poutrelles jifut anu'nei- la disiiaiitioii des mailles,
(jui n'api)araissent alors que sous la torme de fossettes longitudinales, ]ieu profondes. \oir Fencst.
rastica, PI. Ki.
S. Différences qui existent entre la surface externe et la suriace interne.
La surface extern(! convexe des Feuestellides iufunililiuliformes se distingue très l)ien de la
surface interne concave, quand les fragments sont de dimensions assez grandes; mais s'ils sont petits,
on ne peut décider qu'approxiniativement et d'ajjrès la courlnire du spécimen, eu ]ireseiice de qn(dle
surface l'on se trouve.
La distirictiou de ces deux surfaces est impossible dans les jeunes spèciuu'us tlalielliformes. qui
sont ordinairement aplatis.
Chez les b'enestellides, la, jiaroi de la colonie se c(nniiose de sei'ies de c(dlules. renfernu'es dans
li's rameaux iiriucipaux et s'ouvraut sur l'uni' des surfaces. Nous pouvons dune distinuiu'r:
L La surface cellulifère. occupée jiar les ouvertures d;'s cellules;
2. la surface sans cellules, qui ne montre aucune ouverture, mais un appareil spécial destiné
à. consolider la colonie, et décrit plus haut p. J.^.
La ioi'me eu entonnoir des L'enestellides tend a faire supposer que l'eau nutrifere avait un
accès plus libre du cote de la face externe que de la face interne. Cette hypothèse nous amènerait
à conclure que la surface cellulifère représente la surface externe, et l'autre, sans cellules, la surface
interne. Cette o])iniou a déjii été jiartagée ])ar la plu])art des aut<'urs.
Il n'en est pas ainsi pour les espèces de notre Silurien. En effet, les ouvertui'és des cellules
\w. sont i)as réduites ii une seule surface, car nous tnuivons des espèces dont la face interne en est
munie, et d'autres (jui les montrent sur la face externe.
Pour expli(juer C(> fait, il faudrait supiiosi'r que la face cellulifère est i)eut-étre reconvertie
d'une couche cachant les ouvertures des cellules. Beaucoup de nos (>spèces possèdent uu(> épaisse
paroi cellulaire, qui paraît généralement lissi» à la surface. Nous avons souvent réussi à constater
sous cette i)aroi la présence des cellules, mais januiis avec sûreté celle des ouvertures.
7*
52 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Nous acceptons donc rcxistenco d'une enveloppe, parce qu'elle nous sert à expliquer une autre
anomalie que nous avons trouvée.
La face sans cellules de Fenestella est ordinairement couverte de tubes longitudinaux, sous forme
de côtes. Mais nous trouvons fréquemment dans nos espèces une surface sans ouvertures de cellules
ni côtes longitudinales ; elle est lisse et, dans quelques espèces, elle porte une trace de carène. Il
est impossible d'attribuer une signification à ces surfaces, si l'on ne considère pas les côtes longitudi-
nales comme un caractère accessoire et accidentel, ou bien si l'on ne veut pas admettre l'enveloppe
en question.
L'espèce Fenest. bifrons, Barr., PI. 17, nous donne la meilleure preuve de l'existence de cette
enveloppe. En effet, dans ce spécimen, on voit apparaître sous cette enveloppe la surface des rameaux
principaux, ornée de côtes longitudinales.
Nous sommes obligé d'avouer que les recherches que nous avons faites n'ont pas amené de
résultat satisfaisant. Nous attribuons cet insuccès à la conservation peu favorable des matériaux et
aussi aux grandes difficultés que présente la préparation des coupes microscopiques dans les colonies
très fines et très fragiles.
Les listes suivantes sont destinées à montrer les espèces sur lesquelles se basent les obser-
vations exposées ci-dessus.
Tout d'abord, nous avons dû éliminer une série de formes, dont les fragments, trop petits, ne
permettent pas de distinguer avec sûreté la surface externe de l'interne. Ce sont:
1. Fenest. ayrestis, Poéta,
2. debilis, Pocta,
3. inclara, Poèta,
4. Ivanensis, Barr.,
5. ohcsa, Poéta,
6. pmqxra, Poèta,
7. protr-acta, Poôta,
8. striata, Poôta.
Ensuite viennent les espèces dont la face sans cellules est couverte de tubes longitudinaux, savoir:
1. Fenest. hifrons, Barr.,
2. caji/llosa, Poéta,
S. debilis, Poéta,
4. cxilis, Poéta,
5. Ivanensis, Barr.,
6. pannosa, Pocta,
7. protracta, Poôta,
8. striata, Poéta.
Dans cette liste et dans la suivante, nous citons aussi, entre autres espèces, celles qui ne per-
mettent pas de distinguer avec sûreté les surfaces l'une de l'autre.
Parmi les 21 espèces de notre Silurien, 8 portent les côtes longitudinales typiques, sur la face
sans cellules.
Chez les 10 espèces que nous nommons ci-après, l'une des faces est lisse, sans côtes ni ouver-
tures: Fenest. acris, agrestis, ranccllata, ffrarilis, inclura, lincolata, ohesa, parallela, rnstica, S2)ortiila
Les ouvertures des cellules sont visibles sur 3 espèces, savoir:
f Fenest. capillosa,
a) sui' la surface externe ! exilis,
I lincolata,
1)K BRYOZOAIRES, EN BOHÈME.
53
/>) sur la surface iutcnie
f Fencst.? capillosa,
exilis.
Cette dernière espèce nous donne la preuve que les ouvertures des cellules peuvent se trouver
tantôt sur la surface externe, tantôt sur la surface interne.
O. Dimensions.
Nos espèces n'étant généralement représentées que par des fragments, leurs dimensions n'ont
pas M'autre valeur que d'établir des points de comparaisons entre les différentes formes que nous
possédons. Il est rare que la grandeur de nos exemplaires concorde avec celle des spéci-
mens entiers.
Cependant, si nous tenons compte de ces dimensions pour certaines espèces, c'est afin de donner
une idée de l'étendue de la colonie. Nous nous sommes contenté le plus souvent d'indiquer les
dimensions des fragments les plus grands. Au contraire, les éléments des colonies et, en premier
lieu, l'étendue des mailles, ainsi que la largeur des rameaux principaux et des poutielles, nous
offrent des caractères de bien plus grande importance.
En effet, en comparant les chiffres donnés, nous pouvons arriver à des caractères spécifiques
assez certains. Il existe, sous ce rapport, de si grands contrastes entre les espèces, que c'est à i)eine
s'il s'en trouve deux dont les éléments principaux soient égaux. Le tableau suivant indique en nmi.
les dimensions de chacune de nos espèces de Fenestella.
Espèces de Feneslet/n
Largeur
Mailles
des i
rameaux
liriiicipaux
des ,
poutrelles
lougueur largeur
Observations
atris PoÈta.
agrestis PoCta.
bifrons Rarr.
cancellata l'oôta.J
capillosa PoCta.
debilis Poôta.
exilis Poôta.
gracilis liarr.
inclara Pnéta.
Ivaueusis Rarr.
lineolata Poè^ta.
minuscula Pocta.
obesa Pocta.
pannosa Poéta.
parallela Rarr.
? paupera Pocta.
protracta PoCta.
rustica PoCta.
sportula PoCta J
striata Poêta.
subacta Poôla.
0-2— 0-25
0-25
0-38
0-25
0-5
0-25— 0-32
0-25
0-2
0-1— 0-5
0-25— 0-35
0-2— 0-3
0-35
0-12
0-35— 0-5
0-32— 0-48
0-2
0-25
0-2
0-5— 0-63
0-32— 0-37
0-45— 0-6
0-25
0-45
01— 015
015
0-3
015— 0-18
0-4
0- 12— 0-2
013— 0-2
0-2
013
0-2- 0-25
0-12— 0-18
0-38
006— 01
0-3
0-3
très étroite
013
01— 0-15
0-3— 0-9
0-25- 0-3
0-45- 0-6
013
0-35
G-5— 0-83
0-68
113
1-4
0-45
0-25— 0-3
1-4
0-8
0-5
113— 1-25
1-6
0-6- 0-6
0-6- 0-75
0-25- 0-3
0-38
0-8- 0-9
0-4- 0-56
3-5
1
0-6- 0-8
0-75
0-38
06—1
1-3
0-3- 0-45
0-35
1
0-4
0-3
0-25— 0-3
0-5
0-35
0-38
0-5— 0;63
o-e'
0-25— 0-32
0-32
0-2
0-2
0-4- 0-58
0-2
0-8- 1-2
0-6
0-25
0-38
0-25
0-4- 0-7
0-4
partie inférieure
partie supérieure
surface externe
surface interne
stade jeune
spécimens âgés
54 KTUDKS HKS (iKNRES ET ESPECES
A cps (liiiKMisious viennent s'ajouter celles des ouveitnres des eelliilcs. Ces ouvertures ne sont
visibles que sur les 3 esi)èces déjà citées, savoir: Fnurst. cupillosa, c.ril.is, Uneolatu. Leur diamètre
est de 0""" 0G3 à 0""" 06").
Hl. Distribution géologique de nos espèces de Fettestelln.
La distribution des 21 espèces de Fcncstclla connues dans le terrain silurien de la Boliênie est
assez étrange. En effet, les Fn/rstrlla n'apparaissent que dans les trois étages E, F et G.
Les espèces de l'étage E ne sont presque toutes représentées que pai' des fragments peu con-
sidérables. 11 iiaraitrait donc que les calcaires scliisttuix de la bande e2 n'étaient guère favorables
il la conservation du reseau très tin des Fcncstrllides.
Au contraire, la bande f2 n'nferuic les espèces les mieux conservées et les plus nond:)reuses
du genre Fencsfcll'i.
Dans l'étage («. on n'a recueilli jusqu'il ce jour (|ue d(uix petits fragments de Fciicsteîla,
bande ^1.
D'après la liste geui'rale des Bryozoaires de la Bohême, nous comptons
7 espèces dans l'étage E — e2,
IH „ . ., F-f2,
2 „ „ O — gl,
total: 2'2 espèces pour les 'i étages E, F, (>.
Il faut ri'uuinpu'r ([u'une seule espèce passe dans une bande supérieure. Un coup d'œil suffit
liour nous montrer (pie des espèces de FciicstcUa apparaissent subitement dans la bande e2 sans
passer dans l'étage suivant F, où ci- genre atteint mui uiaxinunn de fornu's siiecitiques.
Dans l'étage supérieur 0, elles s'éteignent et ne smit [dus représentées que i)ar deux espèces.
Ces résultats s'appliquent aux foruu's que nous rangeons dans le genre Fenestella dans le sens
restreint. Si nous comptons aussi les formes (jne nous associons à des sous-genres de Fenestella,
conune nous l'exposons dans le Chapitre suivant, la distribution du groupe entier n'offre que bieu peu
de modifications, car nous obtenons:
E-e2 F-f2
Sous-genre Utropont — 1 espèce,
,, Serioporri. — 2 espèces,
„ Metciwriiiii, .... 2 1 esi)ece.
Total 2 4 espèces.
En ajoutant ces uond)i-es au total 21 des Fenestella, nous obteiums 27 esjièces, (huit
il dans la bande c2,
17 dans l;i bande f2,
2 dans la bande gl.
De ces obsei-vations, nous pouvons ciuu-jure (|ue:
1. Les Fenest(dlid(>s, c'est-ii-dire le genre Fenestella j)ropremeiit dit et les sous-genres que nous
adoiitons, sont exclusiveuu'ut représentées dans la faune froisiènu" de Udfre bassin:
2. Ces foruH's apparaissent seulement dans les :; baïuies e2 — f2 — gl.
Dans la bande ('2. elles fnut leur première a]i]iiU'ition et se réduisent à (luelques esiièces.
1)K HKVO/OAllîES. KN BOHI-ME. r,5
Elles atteitiui'iit Iciu' plus maiiil (li'vcloiipciiiciit dans la liaiidc i'2. nii elles t'oniieiit le caleaire
à Bryozoaires. Disons en passant (|ue Hariande a déjà ajijxde Tattention sui- la fréquence, des Bryozo-
aires dans lu bande t'2. i'ans son IV. /., p. 78, il dit: ..Nous voyons apparaître, dans les caleaires
blancs, une assez grande diversité d'espèces appartenant aux Bctoponi, aux Fciicsfr/la, Hcmitriijxi, etc.
qui étaient fort rares dans les e]io(|iu'S antérieures." A partir de cette coucbe, idles disparaissent et
la bande j^l n'offre plus ([u'un seul iciiresentant de cette famille.
.'.. Les ai)paritions des Fenestellides dans notre terrain silurien nous jauinettent de constater
une intermittence intéressante en ce que, dans la bande fl, l'on n'a trouvé aucune Fincntcll(t.
KUes apparaissent subitement dans la bande e2, et réapiiaraissent de la même manière dans la
bande t'2. Ce ])lienomène pourrait peut-être s'expliquer en ce i\\\v la baude fl est peu apte
à favoriser la croissance des t'enestellides.
La disparition totale de cette famille dans la bande f 1, et sa réapiiarition subite daus la bande
f2, nous seml)lent fournir encore une fois la preuve que notre bassin était relié avec une autre mer
silurienne, étrangère.
En ce qui concerne les iMMiestellides siluriennes des contrées étrangères, nous ferons observer
([ue. en Amérique, l'on a décrit un nombre considérable d'espèces de Feïtcstella et de ses sous-genres
des couches siluriennes. l,e catalogue de Miller (1889 — 1892) contient 27 espèces de Feuc^fiila
proprement dites, n(nnbre (pu» viennent encore augmenter les sous-genres. Parmi ceux-ci, il s'en
trouve quel(iues-uus ipie muis considérons connue des geui'cs indépendants: ce sont Hrm/fr/fjtd et
Foljipora .
Les sous-genres étaldis par Hall sont représentés dans le Silurien ])ar les suivants:
1. LoviilijMird, 1 espèce,
2. Pfilojwrclla, 1 „
3. Uiiitri/p/i, 4 espèces.
En Angleterre, on connaît 12 espèces: 4 dans le Silurien inférieur, et S daus les couches supé-
rieures. Les noms de ces espèces, ainsi ([ue leur distribution, sont indi(|Ui''s ilans les listes exposées
plus haut.
Notre bassin e^t donc. jus(iu"à ce jour, l'un des plus riches en formes de Fenestellides, puisque
nous en comiitons 21. abstraction faite des (l espèces rangées dans les sous-genrés établis par nous.
11. Groupement des Fene»leUii.
Le genre Fenestclla est très rejiandu dans les terrains paléozoïques. Il comprend des nuances
différentes sur les(iuelles Ton s'est base pour fonder de nouveaux genres ou des sous-genres.
Chaque auteur est libri' de cinlisir celui des deux chemins (|u"il lui conviendra de prendre.
Il nous semble (|ue les ])articulaiites d'importance secondaire s'apiiroiu'ieraient mieux jiour
caractériser un smis-gem-e.
Sous ce rajiport. nous aurions d'abord les formes typi(iues du genre Foiestclhi proprenu'ut dit,
dont nfuis réca])itul(Uis ici les caractères distinctifs.
Colonie fiabelliforme dans le jeune âge; plus tard infiiuililudiforuie et nnuitrant souvent un bord
supérieur plisse. Rameaux principaux avec carène mediaiu' simple, aux deux cotes de hniuelle se
placent des séries d'ouvertures cellulaires, tantôt sur la surface exteriu'. tantôt sur la surface interne.
Surface sans cellules, ordinairement ornée de cotes longitudinales. Mailles ovales ou quadrangulaires^
polygonales ou rondes >ur les spécimens âgés et à la partie inférieure des grandes colonies.
56 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Tels sont les principaux caractères de la forme typique.
Il est tout naturel que nous ne citions que les sous-genres qui se trouvent dans nos matériaux,
parce que, d'un côté, les descriptions des formes parentes de Fenestella n'ont pas été faites d'une
manière assez satisfaisante pour que nous i)uissions, sur la seule diagnose, nous former une idée de
la structure de ces genres, et que, d'un autre côté, les sous-genres provenant principalement du Dévo-
nien de l'Amérique ont été fondés d'après des caractères minutieux, invisibles sur nos espèces.
C'est pour ce motif que nous nous bornons, dans nos études, à un seul genre décrit par d'Orbigny.
Nous répartissons les sous-genres en deux sections:
1. Sous-genres avec rameaux principaux carénés;
2. Sous-genres avec rameaux principaux dépourvus de carène.
1. Sons-genres avec rameanx principaux carénés.
a) Sous-genre tout-à-fait semblable ii Fcnestdln. avec cette ditïérence que la carène médiane
porte une rangée ou deux de petites ouvertures cellulaires. Il n'est pas représenté dans notre bassin
silurien. Sous-genre FencstreUina d'Orbigny.
Comme nous ne faisons plus mention de ce sous-genre dans les pages suivantes, nous repro-
duisons ici la diagnose de d'Orbigny: ,,6'e sont des Fenestrella pourvues de pores intermédiaires très
espacés sur la côte qui sépare les deux rangées de cellules.^
b) Sous-genre semblable à Fenestella, avec cette différence que les ouvertures des cellules
n'aboutissent pas aux rameaux principaux sur l'une ou l'autre des deux surfaces, mais qu'elles débou-
chent latéralement dans les mailles.
Il n'y a ici ni face cellulifère, ni face dépourvue de cellules. Sous-genre Utropora, Poôta.
c) Sous-genre semblable à Fenestella. Carène médiane, bien marquée ; cellules en deux rangées,
qui se rejoignent en bandes longitudinales au-dessous des mailles, pour se séparer ensuite en entou-
rant les mailles de chaque côté. Ouvertures des cellules, rondes; rameaux principaux semblables
aux poutrelles. Sous-genre Seriopora, Poôta.
2. Sous-genres avec rameaux principaux dépourvus de carène.
a) Sous-genre entièrement semblable à Fenestella. Toutefois les rangées de cellules ne sont
pas séparées par une carène médiane. Sous-genre Beteporina, d'Orbigny.
En répartissant nos Fenestellides dans ces trois sous-genres, nous croyons avoir épuisé la
richesse que nous offrent nos matériaux.
f
On a fondé beaucoup de types que l'on pourrait considérer comme des sous-genres. Nous ne
l)Ouvons les étudier ici, parce qu'ils sont étrangers à notre Silurien.
Tout récemment, -T. Hall a divisé le genre Fenestella en un grand nombre de sous-genres, en
s'appuyant sur les apparitions des J'ormes dévoniennes d'Amérique. Ce sont:
Fenest rapora , Ptiloporella,
Ilemitrypa, Ftiloporina,
Isotrijpa, Beteporina,
Loculipora, ' Tectulipora,
Lijropora, Unitrypa.
Fohipora,
DK liltYOZOAIIlKS, EN DOIIÊMK. 57
Ces fonues sont dirtV'renciécs par les caractères miiuitieiix que présentent les surfaces cellulifères
et non cellulifères des s])éciniens l)ien conservés du Devonien de TAniérique. Les maf;niti(iues illus-
trations prouvent que ces détails sont très visibles sur les fossiles américains, taudis que nos spéci-
mens, de conservation défectueuse, ne nous permettent de n'en distinjiuer aucun.
Nous ne pourrons donc pas faire usage de la distribution de J. Hall, dans nos descriptions,
d'autant plus que nous considérons les formes Hemitrypa et Poh/poni comme indépendantes, ainsi
(ju'on le verra dans l'étude de ces genres.
Des sous-genres de J. Hall, nous n'avons pu garder que Reteporina.
IS5, Description des espèces.
Fenestella acris. Pocta.
PI. 16.
Colonie régulière, turbinée, s'élargissaiit lentement vers le liant, (juclquefois rentlée au milieu,
devenant plus tard infundil)uliforme, avec de forts plis dans sa iiartie supérieure. Sur les si)écimens
de grandes dimensions, les plis sont déjà très marqués dès la jiaitie inférieure. Le bord supérieur
et la base ne sont conservés sur aucun de nos spécimens.
Trois d'entre eux montrent la surface externe. Le quatrième, qui n'est qu'une empreinte néga-
tive de la surface interne, est encore couvert de petits fragments de paroi.
Les rameaux principaux sont parallèles entre eux et peu dichotomiques. Leur largeur est de
I)""" •> à 0""' 25. Dans le voisinage de la base, ils sont un peu courbés, ne s'étendent pas en
ligne droite, mais en zigzag, d'une poutrelle à l'autre. Dans la partie supérieure de la colonie, ils
sont droits. Dans le sens de la longueur court une carène médiane, fortement marquée, qui forme
un caractère typique pour cette espèce.
La roche est transformée çà et là en un calcaire blanc, très friable, qui se détache pour
montrer très distinctement la carène médiane, typique, dont la couleur est différente. Dans ces en-
droits, on aperçoit aussi les contours des cellules, mais les ouvertures restent invisibles. Les cellules
sont disposées en une rangée simple de chaque côté de la carène médiane.
Les poutrelles sont courtes. Elles ont nue largeur de 0""" 1 à ()""" 15; leur ei)aississement
aux angles est insignifiant. Elles sont linrizontales et quelquefois obliciues, quand il existe une
irrégularité qui n'a pas été produite par la bifurcation. Elles portent également une arête médiane,
très visible sur les spécimens usés, mentionnés plus haut.
Les mailles sont assez régulières, rectangulaires ou ovales. Leur longueur est de ()""" 5
à 0""' 88, et leur largtuir, de ()""" :> à 0'"'" 45. Elles deviennent ii-régulières dans la proximité d(>
la base et dans le voisinag(^ de la bifurcation d'un rameau principal. Quand la paroi se détache, il
r(!ste sur la roche des empreintes négatives de rameaux principaux et de poutrelles, sous la forme
de rainures entre lesquelles sont rangés régulièrement des granules ovalaires, qui représentent le
moulage des mailles.
Dimensions. La hauteur des petites colonies régulières atteint 15 «?«« environ; celle des grandes
colonies fortement plissées va jusqu'à 55""".
Rnpp. ri diff'ér. Cette espèce se distingue de toutes les autres par les dimensions des éléments
principaux de la colonie, et principalement par la carène médiane bien marquée et très visible sur
les rameaux principaux de tous les spécimens fragmentaires.
Gisement et local. Les spécimens proviennent des calcaires blancs de la bande i'2 de Konëpriis.
58 ETUDKS DES (if^NIîKS KT ESPÈCES
Fenestella agrestis. Pocta.
PI. 9.
Nous avons établi cette espèce sur -des fragments qui permettent de conclure que la forme
générale était en entonnoir et lo])ée dans la partie su](érieure. Ces lobes se sont formés, comme
nous l'avons expli(iué, \rdv la compression des plis profonds de la partie supérieure de la colonie, qui
ne pouvaient s'étendre sur un plan.
Deux spécimens ont été ligures. Le premier nous indique par ses plis (^u'ii appartenait à la
partie supérieure de la colonie, tandis que l'autre, qui est une empreinte négative, représente, à en
juger par la convergence de ses rameaux principaux, la proximité de la base. D'après le bombement
de la paroi, la surface externe est visible sur les deux exemplaires figurés.
Les rameaux principaux sont épais, droits et un peu bombés. Leur largeur est de 0""" 25,
et leur division dichotomique est assez rare. Par suite de cette circonstance, le bord supérieur
n'a pas dii être très développé. La surface des rameaux ne porte aucun ornement, tout au plus
quelques lignes longitudinales, ponctuées, très faiblement nnirquées.
Les ouvertures des cellules ne sont visibles nulle part, pas même sur les surfaces polies.
Les poutrelles ressemblent aux rameaux principaux; elles sont plus étroites, car elles n'ont que
()""" 15 de largeur. Leur surface est analogue à celle des rameaux, et leur épaississement aux
angles, tout à fait insignifiant. Elles sont distribuées assez régulièrement.
Les mailles sont quadrangulaires, arrondies aux angles et, à cause de la distribution régulière
des poutrelles, presque toutes semblables. Longueur, O"™ 68 environ; largeur, à peu près O"™ .35.
Dimensions. Cette espèce n'est représentée que par des spécimens incomplets. Le plus grand,
sur lequel on observe une trace de Textremite inférieure et qui montre les lobes produits par le
plissement, a une liauteur de 44""" environ.
Bapp. et dijfrr. Ces petits fragments aiipartiennent ;i une espèce qui n'a pas conservé les côtes
typiques de la surface externe.
Elle se rapproche de FenrsfrJIa nhrsa. dont elle se distingue par les dimensions ]dus considé-
rables des mailles et i)ar des rameaux jjrincipaux plus minces.
Dans la description de FcucsfcUa ohcsa, nous conii)arons les dimensions de ces deux espèces,
afin de mieux mettre les contrastes en évidence.
Gisement et Joeal. Cette espèce i)rovi('nt de la bande t'2. L'un des spécimens a été recueilli
près de Bubovic; le second, près de Lodenic.
Fenestella hifrons. Barr.
PI. 17.
FeuesteUd 1iifr(nis, liarr. — lîigsby, Tliesntirus silurinis, ]>. 200.
La colonie est infuiidiliidil'orme. ti'cs élargie. Dans sa partie supérieure, elle mimtre des ])lis
qui connnencent vci's le bas et s'ètendi'iit si cdusiderablciiient i[ue, près du bord supérieur, la pai'oi
présiMite des méandres.
Xd.'.s avons dejii fait observer dans la diagnose du genre, (jue le haut de la colonie n'était
conservé, sur les fossiles, (pie sous forme de lobes.
I)K liRYOZOAIRES, KN lîOIIKMK. jç,
La surl'aci' cxterin; est seule visible; la face externe n'est indiquée que par Tenipreinte négative
formée par les moulages des mailles.
Les rameaux iuiui'ii)aux et les nuiilles auxquelles ils donnent naissance, se montrent sous un
double aspect. Ceux de l'extrémité inférieure sont épaissis, en zigzag, d'où il résulte que les mailles
sont à peu près hexagonales. L'épaisseur des rameaux caractérise l'extrémité inférieure des colonies :
elle atteint environ 0""" 38. Les rameaux sont recouverts d'une couche grossière et rugueuse, por-
tant des granules inégaux disposés en séries ou distribués très irrégulièrement. L'ornementation
n'offre rien cependant de cduimun avec les cellules, car ce n'est que sous cette couche qu'apparaît
la surface couverte des côtes longitudinales que nous rencontrons si souvent dans d'autres espèces.
Les rameaux principaux possèdent donc une double couche : l'inférieure, oi'née de côtes longitudi-
nales, et la couche supérieure, rude et couverte de granules. Cette structure nous explique le plus
clairement la nature de l'enveloppe dans le genre Fencstclla, ainsi ([ue nous l'avons mentionné dans
la diagnose générique, ]). 48.
Les poutrelles de la partie inférieure de la colonie sont épaisses, courtes et de 0""" 3 de
largeur. Elles s'épaississent médiocrement aux angles.
Le contour des mailles est hexagonal, arrondi aux angles. Leur longueur est de l'""'!.^ et
leur largeur de l"™ environ.
En remontant, et surtout près du bord supérieur, les rameaux principaux s'amincissent ; ils sont
droits, parallèles entre eux; leur largeur est de 0""™ 2.5. La couclie supérieure granulée est usée,
et l'on ne voit que les côtes longitudinales.
L'enveloppe externe paraît atteindre sa plus grande épaisseur sur la partie inférieure et s'amincir
à mesure qu'elle s'élève vers le bord supérieur.
Les poutrelles sont également plus minces dans la partie supérieure de la colonie et i)en
épaissies aux angles. Leur largeur est de 0""' 15 à 0""" 18.
Les mailles sont arrondies, hexagonales ou même ovalaires allongées. Leur longueur atteint
1""" 4; leur largeur 0""" 4.
Les moulages des mailles, que l'on aperçoit sur la surface interne et qui sont fixés comme des
granules sur la roche, montrent les mêmes dimensions que les éléments princi])aux.
Bimensimis. Cette espèce est grande. Elle forme, surtout vers le haut, des plis très larges.
Les spécimens figurés ne sont qu'à l'état fragmentaire. Le plus grand, fig. 2, dont les plis sont
très profonds, atteint une hauteur de 50""", et une largeur de 85""".
Rapp. et différ. Cette espèce montre distinctement Tcinveloppe externe, plus forte à la partie
inférieure du réseau, qui est irrégulier et modilié par la croissance. L'enveloppe disparaît lente-
ment à mesure qu'elle s'élève vers le haut de la colonie. Fenest. bifrons se rapproche de Fenest.
subacta, l'octa, PI. 12, qui possède également une enveloppe gi-anulée. Elle s'en distingue toutefois:
1", par la différence des dimensions de quelques éléments principaux et des mailles; 2", par la
forme généralement hexagonale de ces dernières.
fr/scnimt et local. Le nom spécifique a été donne par F.arrande. Cette forme est représentée
par plusieurs spécimens recueillis dans le calcaire blanc de Konêprus, f2.
60 ETUDES DES (iEXKKS ET KSl'ECES
Fcncstclla cancéllata. Pocta.
PL 16.
Colonii' l'ii forme dV'utoiiuoir, munie de plis faibles dans sa partie supérieure, se rétrécissant
rapidement vers le bas et comprimée plusieurs fois irrégulièrement.
Outre le spécimen que nous décrivons, nous avons encore trouvé un fragment, dont nous ne
pouvons reconnaître la i)lace exacte dans la colonie.
La surface e.xterne est conservée; on ne distingue de la surface interne que des empreintes
visibles où la paroi de la colonie est détachée. Eu comparant les deux surfaces, on constate qu'elles
ne se ressemblaient pas, et qu'elles possédaient une structure différente l'une de l'autre.
Sur la surface externe, les rameaux principaux sont très épais (0"'" .5 environ), fortement
bombés, droits et peu bifurques. Ordinairement le nouveau rameau ne prend pas directement nais-
sance sur un rameau plus ancien, il s'élève au milieu des extrémités supérieures de deux rameaux
et au-dessus de la maille comprise entre ces derniers. Nous n'avons pu observer les contours
des cellules.
Les poutrelles sont de forme analogue à celle des rameaux. Elles sont placées de telle sorte
que les mailles ai)paraissent en rangées alternantes, d'où résulte leur disposition en quinconces.
Les mailles sont petites, ovales. Tantôt elles s'allongent en fente, tantôt, au contraire, elles
prennent la forme circulaire. Dans les mailles ovales régulières, le plus grand diamètre est de
0""" 45, et le plus petit, de 0""" 3.
A en juger par les petits restes de paroi et par les empreintes négatives, la surface interne
est couverte de petits orifices ronds, de ()""" 25 à 0""" 3 de diamètre. Les intervalles ne peuvent
se distinguer en rameaux ou en ixiutrelles.
L'éi)aississement de la paroi semble s'accroître de l'extérieur vers l'intérieur, ainsi que le prouve
la partie médiane de la paroi, nnse à nu par le détachement de quelipies parcelles isolées. En effet,
dans cette partie médiane, l'on aperçoit des mailles plus petites (pie celles de la surface externe
et d'autres plus grandes que celles de la surface interne. Il est donc permis de supposer que les
mailles s'élargissaient jii'u à jicu vers l'extérieur.
Dimensions. Le spécimen tig. i) qui représente la colonie presque entière, a une hauteur
de 22""".
Bapp. et différ. Cette espèce ne \)n\t être associée que provisoirennmt au genre Fenestclla.
En effet, elle se distingue des formes typiques par plusieurs caractères dont voici les plus importants :
1. La i)aroi du corps est très épaisse.
2. Les deux surfaces ne se ressemblent pas, mais les mailles de la surface externe s(nit plus
développées que celles de la surface interne; d'où l'on peut conclure que les mailles allaient en
s'élargissant de l'intérieur vers l'extérieur.
3. Les rameaux principaux sont lisses sur la surface externe, et ne sont pas couverts de côtes
longitudinales. Nos spécimens, mal conservés, ne montrent ni la structure interne, ni la distribution
des cellules, ni la, carène, etc. En l'absence de ces caractères importants, il est donc impossible de
déterminer ces fossiles avec quelqiu> précision. C'est d'après l'apparence de la forme extérieure que
nous avons associé cette espèce au genre Fenestclla.
Gisement et local. Les si)('cinH'ns figures provieiuieut de Koncprus, f2.
I)K liHVdZOAIKES, EN BOHEME. (il
Fenestella cajnUosa. Pocta.
PI. 12.
Colonie iiifiiudibiilifoniie, se rétrécissant régulièrement vers la base, plissée au l)()r(l siiperieiir
et formant un réseau ti-ès tin.
Los deux surfaces sont conservées, aussi bien celle qui porte les cellules que celle qui en est
dépourvue. Il est cependant remarquable que, des deux spécimens qui permettent de distin.iiuer la
surface externe de l'interne, l'un montre, sur le côté externe, des cellules bieu conservées, tandis que,
sur la même surface convexe du second, on voit des rameaux principaux sans cellules.
Les rameaux principaux sont minces, droits, parallèles entre eux et larges de 0""" 2.5 à 0™'" 32.
Leur division dichotomique est très fréquente, principalement près du bord supérieur. Quelquefois
les nouveaux rameaux ne sont pas i)arallèles aux inférieurs, ils se recourbent subitement, ce qui
trouble la régularité de la structure. Sur la surface ornée de cellules, ils iiortent une carène médiane,
vive, assez saillaute, aux deux côtés de laquelle se trouve une rangée simple de cellules.
Les places où les cellules sont visibles paraissent usées et un peu détériorées, ce qui porterait
à croire qu'elles ont été polies.
D'après cette considération, ce ne sont pas les orifices des cellules que l'on observe, mais bien
les cellules elles-mêmes, qui ont été ouvertes par le frottement. Elles sont rondes et d'environ
(>""" 0t)3 de diamètre. Elles sont réparties au nombre de 4 par millimètre.
Les rameaux visibles sur l'autre surface, qui est sans cellules, sont couverts de fines lignes
longitudinales. La croissance offre ici un phénomène intéressant. Les rameaux se divisent dans
certains endroits si fréquemment que, par suite du manque d'espace, ils se recourbent quelquefois
entièrement.
Les poutrelles sont minces, larges de 0""" 12 à 0'"" 2, également ornées d'une carène et
sans cellules. Il arrive que, dans les angles formés par la rencontre des poutrelles avec les rameaux,
une ou deux cellules s'écartent de la rangée, mais la poutrelle elle-même en est dépourvue.
Les mailles sont assez régulières, allongées, elliptiques ou rectangulaires. Leur longueur est
de 1""" 4, et leur largeur de 0""" .5 environ.
Dinioisions. Le plus grand spécimen, dont la partie située dans le voisinage de la base est
conservée, a une longueur de 55™"".
liapp. et différ. Cette forme se rapproche assez de Fenest. gracilis, Barr., par ses dimensions
principales et par son aspect général. Mais la forme extérieure des rameaux principaux et les
ouvertures des cellules ofi'rent un contraste important. Les rameaux sont presijue tous semblables,
peu épais et portent des cellules. Les orifices des cellules sont plus serrés et situés des deux côtés
de la carène. Dans la description de Fenest. gracilis, nous avons comparé les dimensions des
deux espèces.
(risrmcnt et local. Cette espèce a été recueillie dans le calcaire blanc de Konêprus, f2.
Fenestella dehilis. Pocta.
PI. 8.
Si l'on en juge d'après les fragments qui sont sous nos yeux, la colonie aurait la forme d'un
cône renversé, avec un bord supérieur légèrement plissé.
62 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Sur un spécimtMi comprimé de haut en bas, on remarque l'extrémité inférieure, qui, dans ce
genre de compression, occupe le centre de la colonie. En outre, une partie du bord supérieur reste
encoi'e conservée.
L'extrémité inférieure est formée par des rameaux jilus forts, ce qui produit IMrréniilarité des
mailles et du réseau en général.
Aucun de nos deux spécimens ne nous permet de distinguer sûrement et même approximati-
vement, si nous sommes en présence de la surface externe ou de l'interne. En tout cas, cette
surface ne montre aucune cellule.
Les rameaux principaux sont assez épais, parallèles entre eux, et divisés çà et là dicliotomi-
quement. Ils ne sont pas tout à fait droits et montrent des sinus latéraux. La division dicho-
tomique a lieu le plus souvent dans le voisinage de l'extrémité inférieure, où la colonie s'élargit
fortement. Des points de division forment des lignes ([ue nous appelons zones de croissance.
Les rameaux principaux ont une largeur de 0'"'" -Ib; leur surface est couverte de fines côtes
longitudinales.
Les poutrelles sont courtes, distribuées irrégulièrement. Il en résulte des mailles de grandeur
diftérente et souvent courbées de telle sorte que le côté convexe de l'arc est dirigé vers le haut,
et le côté concave, vers le bas. Elles atteignent ()""" 13 à 0"™ 2 de longueur et se rapprochent
quelquefois tellement les unes des autres qu'elles paraissent se bifurquer. Sur la surface, elles
sont également ornées de petites côtes, détachées pour la plupart, mais parfois aboutissant aux côtés
des rameaux.
Les mailles sont de grandeur variable, quadrangulaires ou ovales, suivant que les angles sont
épaissis. La plupart sont régulières; leur longueur est de ()""" 8, et leur largeur, de 0""" 3.5.
Dimensions. La hauteur de la colonie, mesurée sur le spécimen li> mieux conservé, est de
25""" de la base au bord supérieur.
Rapp. et diff'ér. Cette espèce est très rapprochée de Fcncst. protracta, qui n'est également
représentée que par des fragments. Elle s'en distingue à première vue par un réseau plus serré.
Nous reparlerons de ces connexions dans la description spéciticjue de Fetiest. protracta.
Gisement et local. Les deux spécimens figurés proviennent de Lodenitz, e2.
Fenestella exilis. Poéta.
PI. 13.
Colonie calathiforme ou infundibuliforme, légèrement plissée au bord supérieur, ou formant une
simple extension tlabellifonne. L'extrémité inférieure, qui est conservée sur le spécimen en éventail,
se compose d'une espèce de petit tronc formé par l'épaississement des rameaux principaux.
Dans les spécimens presque entiers qui sont comprimés de haut en bas, l'extrémité inférieure
est également conservée, mais pas assez parfaitement pour montrer sa structure exacte.
Les deux surfaces sont conservées. Il est cependant difficile de distinguer la surface externe
de l'interne, et il paraîtrait que les ouvertures de cellules ne se trouvaient pas constamment sur
une certaine surface, c'est-à-dire qu'elles couvraient tantôt la surface interne, tantôt la surface
externe. En effet, sur le spécimen, fig. 2, qui sendjle rejjrésenter la surface externe, nous voyons
cette dernière couverte d'orifices, tandis que les spécimens, fig. 1 et 5 en sont complètement
dépourvus.
DK I!1!V()/0AIHES, EN BOIII^ME. G3
Les rameaux priiiciiiaiix sont assez droits, minces, d'iuie largeur de 0*""' 2. Us sont parallèles
entre eux et se bifurquent souvent. Us portent une carène médiane saillante et très distincte, aux
deux côtés de laquelle les cellules sont iilacées en rangée simple. Les cellules se présentent sous
la l'orme de points ronds de couleur plus foncée, et de fl"""0G5 de diamètre. D'après leur
distril)ution. 5 orifices de cellules occupent 1 '""' de longueur.
Sur la surface sans cellules, les rameaux principaux sont quelquefois lisses, mais le plus souvent
ils sont ornés de côtes longitudinales, très marquées et très saillantes sur (luehjues spécimens.
Elles sont beaucoup plus distinctes que le dessinateur ne l'a indique sur la tig. 7.
Les poutrelles sont courtes, presque aussi épaisses que les rameaux principaux, peu élargies
aux angles. Elles portent également une carène et sont tou,jours dépourvues de cellules. Çà et là.
une cellule ou deux s'écartent de la rangée et se placent dans l'epaississement des angles.
Sur la surface sans cellules, les poutrelles sont presque toujours lisses; c'est par exception
qu'elles sont ornées de stries longitudinales.
Les mailles offrent assez de régularité. Elles sont petites, quadrangulaires ou ovales. Leur
plus grand diamètre est de 0™'" 5, et leur plus petit, de O'""' o8.
Dimensions. Les fragments de ces colonies .:.ont de grandeur différente. Les colonies les jikis
considérables ont 2s """ de la partie inférieure au bord sujierieur.
llapj). et différ. Cette espèce se rapjjroclie beaucouji de Fcnest. cajiillosa, décrite plus haut.
Elle en diffère:
1. par des ranu-aux plus fins, sur lesquels les cellules un peu plus grandes sont plus visibles;
2. par des poutrelles plus épaisses:
3. par des mailles beaucoup plus petites;
4. jiar des ouvertures de cellules, plus rapprochées les unes des autres.
Les dimensions des éléments ([ue nous venons d'indiquer, sont les suivantes dans les deux
espèces :
Rameaux princip. Poutrelles INIailles Cellules Nombre de cellules par 1""»
Fenest. capillosa . . 0-2— 0-32 0-12— 0-2 1-4, 0-5 0-0(i3 4
Fenest. exilis . . . 0-2 0-2 0-.5, 0-38 0-0G5 5
Gisement et local. Tous les exemplaires figurés proviennent du calcaire blanc de Koné-
prus, f2.
Fenestella gracilis. Barr.
PI. 14.
Fenest. gracilis. Bnrr. — B/gshi/. Thésaurus Silurictis, p. 200.
Colonie incomplète, paraissant iufuudibuliforme et plissée en haut.
D'après la courbure de la colonie et la convergence des ranu'aux principaux, on ]»eut admettre
(lue rextréniité inférieure est consen'ée sur 1 un des spécimens. Sur cette extrémité, le réseau montre
des intervalles épais formés par le rentiement des angles où se rencontrent les rameaux et les
poutrelles, et il se distingue considérablement de la structure du reste de la surface.
La surface externe est visible ; l'interne est indiquée soit partiellement, soit par des empreintes.
g4 KTIDKS DKS GENRES Eï ESPÈCES
Les liimcaux principaux de la surface externe sont d'une épaisseur très variable; leur largeur
atteint de ()"""] à O""» 5. Ils sont droits et en général parallèles entre eux. Eu ciuelques
endroits, le réseau devient très irrégulier par suite d'une bifurcation toute particulière des rameaux.
En cft'et, il arrive (lue, sur un point de la colonie, tous les rameaux se bifurquent à plusieurs
reprises. Il en résulte, pour les rameaux situés latéralement, un manque d'espace qui les force
à se courber et même à se replier. La zone de croissance apparaît ici sous la forme d'une tache
Les rameaux principaux sont ordinairement assez bombés. Leur surface est rugueuse et porte
une carène médiane peu distincte.
Sur des points usés naturellement ou artiticiellenient, on distingue fort bien cette carène, ainsi
que les contours des cellules.
Celles-ci apparaissent comme de petits cercles de couleur plus foncée et forment une rangée
droite de chaque côté de la carène médiane. On en compte environ 7 par 2""".
Au point de bifurcation de chaque rameau, les rangées de cellules commencent par 2 à 3
cellules superposées dans l'angle formé par les deux carènes médianes et par la bifurcation.
Iji's rangées se divisent ensuite en deux autres, dont chacune continue dans un rameau.
Le diamètre des cellules est de 0""" OGÔ à 0"™ 07.
Les poutrelles sont courtes et très minces, car elles n'ont que 0""" 13. Elles sont assez
régulièrement distribuées et peu épaissies aux angles.
Les mailles sont grandes. Leur longueur atteint 1"""13 à 1"""2.5, et leur largeur, 0""" 5
à 0*""' 63. Elles sont quadrangulaires, arrondies aux angles ou elliptiques. Nous avons déjà fait
mention de la différence des mailles qui se trouvent à l'extrémité inférieure.
La surface interne est d'une structure identique, ainsi que le prouvent les moulages des
mailles sur les empreintes négatives.
a
Dimm.sions. Les plus grands fragments de cette espèce, qui paraît assez développée, ont
0.5™™ de hauteur et environ 65""" de largeur.
Rapp. ci d/ff'cr. Cette espèce se rajjproche de Fenest. capillosa, avec laquelle elle a de
commun les rameaux repliés. Les dimensions de quelques éléments principaux ne sont pas très
différents dans ces deux espèces.
Rameaux pi'inri]). Poiifrelles Mailles
Fenest. gracilis . . . . O'I — (Va 0-13 MS — 1-25, 0-5 — ()-63
Fenest. capillosa .... 02 0-1— 0-15 0-3—1, OMi
Le principal contraste nous est offert par la différence d'épaisseur des rameaux dans Fenest.
gracilis qui, de capillaires, deviennent presque épais, et aussi par les grandes mailles. En outre,
on comi)te dans Fenest. gracilis 7 cellules par 2 """, et dans Fenest. capillosa., S cellules pour la
même étendue.
Gisement et local. Cette espèce provient du calcaire blanc de Konéprus, t'2.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHEME. 65
Fenestella itïdara. Pocta.
PI. 7.
Petit fra,<j;meut luontraiit des mailles qui vont de la forme polygonale irrégulière à la forme
presque circulaire. Il est ici très difficile, vu Texiguité du fragment, de distinguer laquelle des deux
surfaces nous avons sous les yeux. A en juger par la convexité, qui est très marquée au milieu ilu
fossile, nous serions en présence de la surface externe, ici sans cellules.
Les rameaux principaux ne se distinguent presque pas des poutrelles, ce qui fait que le fossile
se rapproche de la forme extérieure de Phyllopora. D'après les expériences que Shrubsole a faites
dans les Fenestella du Carbonifère et que nous avons rapportées en entier dans la diagnose générique,
il est possible que notre fragment représente une partie de l'extrémité inférieure d'un stade avancé
de Fenestella. On sait en effet que avec le temps les poutrelles augmentent d'épaisseur aux angles
formés par leur jonction avec les rameaux principaux et que, chez les individus âgés, les mailles ne
sont ni rectangulaires ni ovales allongées, mais qu'elles deviennent rondes ou subpolygonales.
Les rameaux principaux sont épais, en zigzag et c(unplètement lisses. Leur largeur est de
O'"" 25 à 0""" 35 environ.
Nous avons déjà dit plus haut qu'il n'est presque pas possible de distinguer les rameaux des
poutrelles. Cependant, il y a des cas où quelques mailles assez régulières mettent eu évidence les
poutrelles que l'on reconnaît à leur longueur moins grande, à leur position et à leur finesse.
C'est à cause de ces considérations que nous avons préféré associer ce fragment indistinct
à Fenestella., au lieu de lui assigner une i)lace dans le genre Phyllopora, car on ne distingue aucun
des autres caractères, tels que les ouvertures des cellules, etc. que l'on puisse citer comme distinctif.
Les poutrelles régulières, qui diffèrent des rameaux, ont une largeur de 0"""' 2 à 0"'™ 25. Celles qui
sont irrégulières égalent les rameaux eu épaisseur.
Les mailles sont très irrégulières et très variables. Quelques-unes d'entre -elles ont la forme
typique des mailles de Fenestella:, elles sont quadrangnlaires allongées ou ovales. Elles ont i ">"• 6
de longueur sur 0""" 6 de largeur. D'autres offrent la forme d'un polygone irrégulier et même
presque d'un cercle dont le diamètre atteint environ 1 """.
Dimensions. Le fragment décrit a environ !t ""^ de largeur et de hauteur.
Gisement et local. Cette espèce provient du calcaire gris clair de Branik, gl.
Fenestella Ivanensis. Barr.
PI. 9.
Fenest. Ivanensis, Pair., Bigshy, TJiesanru.'i siluriens, p. 200.
La forme extérieure de la colonie nous est inconnue, parce que nous ne possédons de cette
espèce qu'un petit fragment représentant à peine la moitié de l'individu entier. On peut sui)poser,
d'après ce fragment, que la colonie était calatliiforme et se rétrécissait lentement vers l'extrémité
inférieure. Le spécimen est comprimé de haut en bas, et l'extrémité inférieure est située au centre.
Sur la périphérie de la semi-circonférence qui est seule conservée, se trouvent çà et là des plis
d'après lesquels ou peut conclure que le bord supérieur était plissé, comme dans d'autres espèces
décrites plus haut.
0
f;g ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
L'extrémité inférieure ii'(.'.st pas conservée. Par suite de la eompression verticale, sa place est
indiquée au centre, ainsi que le montrent les liranches convergentes.
Il est difficile de reconnaître dans un spécimen comprimé la surface interne de l'externe. Cette
dernière paraît tournée vers le haut, ainsi que l'on est tenté de le supposer à cause du bombement
qui est le plus fort au milieu du spécimen.
Cette surface ne montrant pas de cellules, la surface interne en serait donc pourvue.
Les rann'aux principaux sont assez droits, médiocrement bond.)és et parallèles entre eux. Leur
larneur est de 0 """ "2 à 0 """ 3 environ. Ils s'épaississent un peu aux angles formés par leur
jonction avec les poutrelles. Leur surface est couverte de 2 à 4 côtes longitudinales, bien marquées,
qui vont un peu en serpentant. Dans la diagnose du genre, nous avons parlé d'une manière assez
détaillée de l'importance de ces côtes longitudinales, et l'espèce que nous décrivons, fondée sur
un spécimen unique, ne nous oftre aucune iiarticularité qui nous permette de pousser cette étude
plus avant.
Les poutrelles sont courtes, i)""" 12 à 0""" 18 environ, un peu épaissies aux angles. Leur
surface porte une côte, à laquelle vient rarement s'adjoindre uu fragment d'une seconde. Cette côte
est ordinairement indépendante de celles des rameaux, et ce n'est que par exception que l'on voit
nue des côtes des rameaux se recourber et se réunir à celle des poutrelles.
Les mailles ont la forme ovalaire allongée, ou presque quadrangulaire. Leur longueur est de
()mm 5 ;, {)mm ,j^ ^,^ ],,„,. i;irg(Mir d(! i>""" 2.') à, 0™'" :-12. L'épaississement jilus ou moins grand des
angles exerce une influence considérable sur leur contoui'.
Dimensions. Le fragment figuré représente à peu près la moitié de la ((doiiie. Il a :!(;"""
de largeur et l(i""" de hauteur.
Eapp. et diff'ér. Cette espèce se distingue de toutes les autres par les côtes longitudinales
fortement développées de la surface sans cellules de la colonie.
Gisement et /oral. L'uni(iue spécimen a été trouvé près de St. Ivan, non loin de Beraun, e2.
liarrande lui a donne le nom de Ivanensis, d'après celui de la localité.
Fenestella Uneolata. Pocta.
l'I. Ki.
Colonie large, coui(]ue ou infundibuliforme, plissée en haut. Jeunes stades larges et régulière-
ment coniques, sans plis. En croissant, ils s'élargissent, et le bord supcrieiii' forme des plis i)eu
profonds.
L'extréndté inférieiii-e est toujours détachée. Le bord supéi-ieur n'offre aucune iiarticularite et
n'est pas distinct.
La surface externe est seule visil)le, taudis (jue l'on ne peut se rendre compte de la surface
interne que sur les empreintes.
Les rameaux principaux de la, surface externe sont droits et larges de 0""" H.') environ. Ils
portent une carène médiane en général bien develo])pee. Ils sont parallèles entre eux et se
bifurquent assez fré(|uemment , surtout sur les speciunuis plisses. Sur la surface, on (d)serve
(|uel(|uefois des ouvertures de celluhîs, placées eu rangées simples de chaiiue côté de la carène, (jui
DK BRYOZOAIRES, EN BOHlflME. G7
est souvent, assez t':ii1ileiiu'iit mar(|iiée. Ç:i et là, les ouvertures des cellules s'écartent de la rangée
et se voient alors tlans Tepaississenient des angles.
Les i)Outrelles scuit ordinairement plus épaisses que les rameaux principaux, car elles dépassent
souvent ()"""38. Elles sont très bombées et s'aiguisent en arêtes très vives qui, vues d'en haut,
courent autour de la coicuiie sous la forme de lignes concentriques. Cette structure des poutrelles
est très typique pour cette espèce.
Aux endroits usés naturellement ou artificiellement, nous pouvons observer la structure interne.
Alors nous remarquons souvent que les rameaux et les poutrelles sont plus minces et les mailles
plus grandes, et que celles-ci sont plus quadrangulaires. Le réseau devient plus épais à la surface,
tandis qu'il va en s'amincissant vers le milieu de la paroi. Beaucoup de ces surfaces polies ou usées
nous découvrent les contours des cellules, ainsi que la carène médiane de couleur jdus foncée.
Les mailles sont (ivalaires allongées, longues de ()""" (i à (»""" Tfi et larges de O"™ ?,2.
Lorsque la paroi est détachée, nous voyons des rangées de granules ovalaires: ce sont les
remplissages des nuiilles de la surface interne. La forme de ces granules porte à conclure (|ue la
surface interne était de structure tout à fait semblable.
Dimensions. Le plus grand spi'cimen, (jui vi'présente la colonie iiresiiue entière, a une hauteur
de 28 mm.
Itupp. et (liff'êr. Par la structure des poutrelles, cette espèce contraste avec toutes les autres
formes conniu's jusqu'à ce jour.
(iisoni-iif rt Idcal. Les spécimens proviennent du calcaire blanc de la bande f2, de Konëprns.
Fenestella minuscula. Pocta.
ri. Ki.
L'exiguité de ce fragment contourné ne nous a pas permis de constater la forme générale de
la colonie. Nous ne saurions dire également, à quelle partie de la colonie il appartient.
On ne voit que la surface externe. Il ne reste aucune trace de la surface interne, pas même
une emjireinte négative.
Les rameaux principaux sont tins, droits et souvent bifurqiu's. Ces bifurcations se font dans
des zones de croissance qui sont obliques. Largeur des rameaux, O""" 12.
Les poutrelles sont également iines, 0'"™ 0(i à 0""" 1, et distribuées assez régulièrement. Les
rameaux et les poutrelles sont recouverts d'une couche irrégulièrement parsemée de granules inégaux,
qui n'ont aucune connexion avec les cellules, dont on n'observe la trace nulle part.
Les mailles sont petites, quadrangulaires ou ovales. Leur longueiu' est de 0""" 25 à (•""" 3,
et leur largeur de ()""" 2. <
Dimensions. Le fragment que nous venons de décrire a Ls™"' de haut.
Hfipp. et (liffer. Cette espèce, fondée d'après un fragment exigu, se distingue par le développe-
ment de la couche gianulée. Fencvt. hifrons montre également une couche granulée, mais son
réseau n'oflfre rien d'analogue au réseau serré de l'espèce Fcncst. miniisctila.
Gisement et local. Le fi-agment décrit provient de Konéprus, f 2.
6g ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Fenestella ohesa. Pocta.
PI. !).
Le spéciuifii fragmentaire que nous avons sous les yeux pourrait nous faire penser que la
colonie était peu élevée, infundibulifonue, et munie d'un bord supérieur plissé. Le plissement de la
paroi indique la proximité du bord, et la convergence des rameaux trahit, vers le bas, le voisinage
de la base. Nous avons ainsi, à partir du bas jusqu'en haut, une idée de la forme de la colonie,
qui a été comprimée latéralement.
Nous reconnaissons la surface externe à la forme générale de la colonie et surtout au bom-
bement.
Les rameaux principaux sont très épais, droits, parallèles entre eux et peu bombés. Leur
largeur est de 0™"' .35 à 0""" 5. Par leurs bifurcations fréquentes, ils forment des lignes concen-
triques, marquées principalement sur la partie inférieure de la colonie et que nous nommons zones
de croissance. La surface des rameaux est rugueuse et pourvue de lignes longitudinales, ponctuées.
Les poutrelles sont également épaisses. Elles atteignent une largeur de O""" 3 et leur
structure est identique à celle des rameaux. Elles sont peu épaissies aux angles et assez régulière-
ment distribuées.
Les mailles sont très petites en comparaison des forts rameaux. Elles ont 0™"' 38 de lon-
gueur, et 0""" 2 de largeur. Leur contour est de forme ovalaire, quelquefois allongée. Dans ce
cas, leur largeur s'amoindrit jusqu'à 0""" 1.
Dimensions. La longueur du fragment figuré est de 32 '"™. Sa forme générale permet de
supposer que l'axe longitudinal avait quelques nnllimètres de plus.
Bapp. et différ. Cette espèce, l'une de celles dont la surface externe est dépourvue des côtes
longitudinales typiques, ressemble à Fenest. agrestis. Elles se distinguent l'une de l'autre par leurs
dimensions que nous exposons ci-après :
Ram. princip. Poutrelles Mailles
Fenest. agrestis 0-2.5 0-15 0-68, 0-35
Fenest. ohcsa 0-35—0.5 0-3 0-38, 0-1 à 0*2
Gisement et local. Le spécimen figuré a été trouvé dans les calcaires gris, près de St. Ivan, e2.
Fenestella pannosa. Poéta.
PI. 14.
Colonie infundibuliformc , fortement plissée dans la partie supérieure. Quand les plis sont
partiellement usés ou détériorés, ils donnent au Intnl une apparence lobée. L'extrémité inférieure
et le bord supérieur ne sont pas conservés.
La surface externe de la colonie est visible à l'œil nu. Nous ne pouvons juger de la structure
de la surface interne que par les empreintes négatives que l'on aperçoit aux endroits où la paroi
se détaclie.
Les rameaux principaux de la surface externe sont droits, assez parallèles et couverts de fines
stries longitudinales également parallèles. Ils ont 0""" 32 à 0"'"'4S de largeur. Les contours des
cellules ne s'observent pas, même sur les fragments polis de la surface.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 69
La division dichotomique, sur laquelle il est difficile de reconnaître les zones de croissance, se
fait quelquefois de la nianièrt! suivante. Au-dessus d'une maille, c'est-à-dire dans l'espace compris
entre deux rameaux, il naît subitement un rameau très fort, qui se bifurque ensuite immédiatement.
Les poutrelles égalent à peu près les rameaux en largeur, car elles atteignent 0""" B au milieu.
Elles s'épaississent bien davantage aux angles. Leur surface est lisse, ornée parfois de fines stries
longitudinales, parallèles aux côtes longitudinales de la surface des rameaux.
Les mailles sont ovalaires. Leur grand axe a une longueur de 0 '""' 8 à 0 "'"' 9 environ ; leur
petit axe a 0""" 4 à ()""" .ôS. Par suite de l'arrangement régulier des rameaux et des poutrelles,
leur distribution ortrc elle-même une certaine régularité.
Dimensions. Le plus grand fragment au bord supérieur lobé, a une hauteur de 75""" environ.
Rapp. et diff'rr. Fenest. pamtosa se distingue par sa form(> assez régulière, par ses rameaux
et ses poutrelles, qui sont ornés de fines stries longitudinales, et i)ar ses mailles ovalaires. On ne
saurait la confondre avec aucune des formes déjà connues.
Gisement et local. Cette espèce provient du calcaire blanc de Konëprus, f 2. Un spécimen
a été également recueilli dans le calcaire de la bande gl, devant la localité Vi/skorllka. Par ce
fait, cette espèce est la seule qui passe dans une bande supérieure.
Fenestella parallela. Barr.
PI. IG.
Fenest. parallela, liarr., Bigsby, Thésaurus siluriens, p. 300.
Cette espèce est représentée par un petit fragment, dont l'exiguité ne nous permet pas de définir
exactement la forme générale de la colonie. Cependant nous supjjosons qu'elle était conique, presque
cylindrique, ce qui fait que les rameaux sont très peu divisés dichotomiquement. Sur toute la sur-
face que nous observons et qui mesure à peu près 10""™-, nous avons compté en tout 9 bifurcations
de rameaux principaux.
Le fragment de cette colonie est excavé, et nous concluons de ce fait que la surface externe
est cachée par la roche, et que nous avons sous les yeux la surface interne. Sur cette dernière, on
ne distingue aucune cellule.
Les rameaux principaux sont épais, larges de 0""" 2 environ, droits et assez régulièrement
espacés. Les intervalles qui les séparent ont 0""" 18 de largeur, et l'apparence extérieure montre
une structure régulière, parallèle. La surface des rameaux est lisse, sans aucune trace des côtes
longitudinales, qui sont ordinairement un des caractères typiques du genre Fenestella.
Les poutrelles sont courtes et si rétrécies au milieu que les rameaux principaux ne semblent
plus réunis que par de fins stolons. On peut attribuer au mode de croissance cette structure parti-
culière, qui exerce uni> influence sur la forme des mailles, ainsi que nous l'expliquons ci-aprés.
La colonie se composait de rameaux longitudinaux, épais et parallèles, reliés par de fines pou-
trelles dont l'épaisseur égalait la partie médiane rétrécie des poutrelles actuelles. Par la croissance,
les rameaux principaux sont devenus plus forts, mais les angles surtout se sont épaissis au point de
rencontre des rameaux avec les poutrelles. L'épaisseur des poutrelles primitives correspond donc
à celle que nous montrent les parties médianes rétrécies du spécimen que nous étudions : elle est de
0"""08 à 0""" 1. Par suite du rétrécissement que nous venons de mentionner, les mailles ont une
forme elliptique dont le grand axe est de 0"'"» 4 à 0"" 56 et le petit de G"""' 2.
70 ETUDES DES CtE>^RES ET ESPÈCES
Dimensions. La liautcur <lii iietit fiagnuMit est de U"""; sa largeur, de U)"""-.
Rapp. et diff'ér. Il est possible que le faigmeiit décrit représente une partie d'un individu adulte
appartenant à une antre espèce. Il se distingue toutefois de toutes les autres espèces non seulement
par sa forme extérieure jnesque cylindrique, mais aussi par ses rameaux réguliers, parallèles, et ses
poutrelles très courtes et rétrécies au milieu.
Gisement et local. Le spécimen unique, nommé par Barrande Fencst. parallcla à cause de ses
rameaux réguliers et parallèles, a été trouvé à Konéprus, VI.
? Fenestella pavpera. Pocta.
PI. 7.
Le petit fragment figuré appartient à une colonie iirobablement jeune, car les poutrelles sont
encore minces et les angles ne sont pas épaissis.
On ne saurait dire par quel côté ce spécimen est fixé sur la roche. Il est presque plat, très
peu concave, <le sorte (jue ce caractère facultatif ne peut être pris en considération.
Les rameaux principaux sont minces (0'"" 25), assez parallèles entre eux et montrent d'assez
fréquentes divisions dicliotomiques.
Les i)iiutrelles sont très fines (0""" 13), peu ou point épaissies aux angles, assez espacées les
unes des autres, ce qui donne naissance à de grandes mailles. Celles-ci sont (piadrangulaires allon-
gées, souvent étirées latéralement par la bifurcation d'un lameau voisin, de sorte qu'elles prennent
la forme pentagouale. Leur longueur est de o"™ 5, et leur largeur de 0""" 8 à 0""" 12.
Il n'est pas possible de dire au juste îi quelle partie de la colonie appartient le fragment que
nous décrivons. La division fréquente des rameaux sur un espace si exigu nous jiorterait à penser
qu'il jirovient de la partie inférieure.
Dimensions. Le spécimen a 20""" de long sur 1""" de large.
Bapp. et différ. Il est difficile, pour ne [tas dire impossible, de déterminer un fragment
si exigu, et nous avons exprimé notre incertitude en pla(;ant un signe de doute auprès du nom
générique.
Les dimensions considérables des mailles et la ténuité des rameaux et des poutrelles, ne per-
mettent pas de confondre cette espèce avec les autres.
G-isement et local. Le spécimen provient de Bntoric, e2.
Fenestella protracta. Pocta.
ri. 8.
Nous ne connaissons ])as la forme générale de la colonie, parce que nous ne possédons (pie
deux petits fragments qui, vu la forme pres(iue iiolygonale des mailles, en même temps que la
convergence des l'amcaux i)rincipaux, repi'ésentcnt très ]ir(ilial)lement le voisinage de la base.
Sur l"uii des spécimens, qui représente une empreinte négative, partent de la base deux
longues cirres que l'on peut considérer comme des racines. Celles-ci ont une section transverse
ronde; elles sont plus larges que les i-ameaux principaux et portent des stolons latéraux, très fins.
I)K BRYOZOAIRES, EN BOHEME. 71
Les diinensious très petites de ces spécimens ne permettent pus de distingnei- sûrement (jindie
surface nous avons sous les yeux. Toutefois celle que nous voyons est sans cellules.
Les rameaux principaux ne sont ])as tout à fait droits, ou bien ils sont recourbés eu zigzag, de
sorte qu'ils ne forment pas de réseau sti'ictement régulier. Ils ont à peu près 0""" 2 de largeur,
mais, en quelques i)oints, ils s'élargissent subitement d'un(> façon irrégulière. Leur surface porte
des côtes longitudinales, fines, parallèles entre elles, souvent tordues, et en zigzag, surtout sur les
nœuds où un rameau se partage dichotomiqueinent. On ne remarque ni cellules, ni ouvertuies.
Les poutrelles sont courtes, larges d'environ 0'"™ 1 à 0""" ir>, ordinairement peu épaissies aux
angles et f(u-mant par j)laces d(^ grandes extensions. Elles sont distribuées assez irrégulièrement,
et, la plupart du temps, très rapprociiées les unes des autres.
La plus grande partie des mailles sont quadrangulaires, de dimensions variables, résultat de la
distribution irrégulière des poutrelles. Quelques-unes sont petites, aussi larges que longues (O""" S);
d'autres ont 1 ""' de longueur sur 0 """ (i de largeur.
La colonie est changée en un calcaire très frialde. dont la couleur blanche se détache vivement
du fond brun des schistes.
Dimensions. Le plus grand des fragments a S""" de large sur 10""" de haut.
Rapp. d (liffrr. Cette espèce se distingue de Fenest. dcbilis par son réseau dont les mailles sont
très grandes, malgré les mailles plus petites qui sont formées çà et là jtar la distriljution irrégulière
des poutrelles.
Voici les dimensions des éléments principaux des (hnix espèces: Fenest. ilfhiiis et protracta.
RaniPiUix prinrip. Pouîivllcs Mailles
Fenest. clMlis 0-25 0- 13— 0-2 0-8, 0-3.5
Fenest. protracta 0-2 O'I — 0-15 1, 0-6
11 résulte de ces données que, dans Fenest. protracta, les rameaux et les poutrelles sont
proportionnellement plus minces et que les mailles sont plus grandes que les mêmes éléments de
l'espèce comparée.
Gisement et local, ('ette espè(;e a été recueillie dans l(>s schistes de Lodenitz, e 2.
Fenestella rustica. Pocta.
PI. l(i.
Les fragnuiuts que nous étudions nous font supposer que la colonie était infundiliuliforme
et plissée en haut. Les plis sont déjà suftisannnent marqués sur l'extrémité inférieure du spécimen.
Le bombement semblerait nous indiquer ([ui; la surface externe est seule visilile. Cette dernière
est très typique, et la ])aroi très épaisse.
La lariieur des rameaux i)rin(i]»aux est de 0"'"' ."> à 0'"" (53. Ils sont épais, bombés, lisses,
parallèles entre eux et si rapproches, que la distance qui sépare quelques-uns d'entre eux est extrême-
ment minime. Ils se bifurquent rarement.
Les pmitrelles sont également très épaisses (0""" 3 à 0'"™ 9), fortement bombées eu forme
de bourrelets. Elles paraissent disposées régulièrement en rangées obliques, et, par suite de leur
bombement, elles sont très distinctes sur la surface. A leur [loint de rencontre avec les ranu^aux,
elles s'élèvent en formant saillie.
72 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Il résulte de cette structure étrange que les mailles n'apparaissent plus que comme des fentes
étroites dont la largeur est de 0""" 25, et la longueur, 0""" 6 à 0*^™ 8.
En quelques endroits, et principalement dans le voisinage de rextrémité inférieure, les rameaux
et les poutrelles s'épaississent tellement que les mailles disparaissent et ne sont plus indiquées que
par de petites fossettes.
Les nodules qui se voient aux points de jonction des rameaux et des poutrelles, gagnent
tellement en grosseur que toute la surface de la colonie semble granulée.
Dimensions. Le plus grand fragment a une hauteur d'environ .34'""". De chaque côté, il
reste encore de petites parcelles qui indiquent que la colonie a dû s'étendre considérablement.
Mapp. et différ. La forme de la surface externe offre par sou étrangeté un caractère distinctif
que l'on n'a remarqué, jusqu'à ce jour, sur aucune Fenestdla. La détermination est donc quelque
peu incertaine et se base uniquement sur l'hypothèse que nous sommes en présence d'une colonie
qui s'est fortement épaissie en croissant. Cette forme anormale ne possède aucune ressemblance
avec les autres espèces.
Gisement et local. Calcaire blanc de Konëprns, f2.
Fenestella sporhcla. Pocta.
PI. l(i.
Colonie régulière, conique, s'élargissant lentement vers le haut; ou bien, presque cylindrique,
ordinairement peu courbée sur les côtés ; dimensions exiguës. — L'extrémité inférieure et le bord
supérieur ne sont pas conservés.
La surface externe est visible sur tous les spécimens. Sa structure paraît varier suivant l'âge.
Sur l'individu cylindrique, probablement le plus jeune, les éléments du réseau diffèrent encore
sensiblement entre eux.
Les rameaux principaux sont droits, parallèles, larges d'environ 0""" .32 à 0""" 37. Ils se
divisent peu, ce qui a pour résultat la forme cylindrique, et ils portent une carène bien marquée.
Les poutrelles sont un peu plus minces (0""" 25 à 0""" 3), également pourvues d'une côte
médiane, horizontale, et un peu élargies aux angles.
Les mailles, ovales allongées, sont distribuées assez régulièrement, à cause de la distance égale
qui sépare les poutrelles.
Leur longueur est de 0""^ 75; leur largeur, de O™™ 38.
Sur les spécimens déployés, nous observons un épaississement général. Nous attribuons ce fait
au stade avancé. Les rameaux principaux ne se distinguent que difficilement des poutrelles, et le
réseau entier ressemble à celui du genre Pohjpora.
Les intervalles compris entre les ouvertures sont fortement bombés; leur largeur est de
0'"'"45 à 0""" 6. Une côte iine, médiane, orne non seulement les intervalles qui résultent des
rameaux, mais aussi ceux qui sont formés par les poutrelles.
Les mailles sont ici plus petites, ovalaires ou presque rondes. Leurs dimensions sont de
0""" 38 et 0""" 25. Leur distribution se présente en rangées horizontales, verticales ou alternantes,
sous la forme de quinconces. Les rangées courent aussi obliquement.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÈME. 73
Nous n'avons pu apercevoir les contours des cellules ni sur la surface ni sur les parties polies.
La surface interne de la colonie n'est pas conservée. On peut supposer, en examinant les
petits fragments et les empreintes, que les deux surfaces étaient de structure semblable.
Dimensions. Le plus grand fragment, de forme cylindrique, a une longueur de 20""'. La
longueur des plus petits, qui sont en même temps plus larges, est d'environ 1 1 """.
Ba2)i). (d diffcr. Les formes, exiguës associées sous ce nom spécifique, se distinguent par un
réseau épais, qui s'observe habituellement soit sur les individus âgés, soit sur la partie inférieure des
colonies plus développées. Cette espèce contraste avec toutes les autres par cette structure et surtout
par les dimensions des éléments du réseau.
Gisement et local. Calcaires blancs de Konëpnis, f 2.
Fenestella striata. Pocta.
PI. 7.
Fragments d'une colonie très délicate, avec de fins rameaux parallèles et des mailles régulières.
Comme il ne reste que de petites parcelles, nous ne saurions dire laquelle des deux surfaces
nous avons sous les yeux. Cependant, d'après la courbure, nous serions tenté de croire que la surface
interne est conservée. Cette dernière ne porte pas de cellules, ce qui concorderait avec les opinions
exprimées anciennement par les savants, savoir, que les cellules n'occupent dans ce genre que la sur-
face externe.
Les rameaux principaux sont droits, minces, parallèles entre eux. Leur division dichotomique
est assez peu fréquente. Largeur, 0""" 25 environ. Sur leur surface, ils portent des stries longi-
tudinales, très distinctes malgré leur finesse.
Aux endroits oili la colonie a été détruite et la roche mise à nu, nous pouvons étudier la
structure interne des rameaux principaux. Sur la partie médiane de ceux-ci, court une rainure longi-
tudinale assez profonde, de chaque côté de laquelle se placent obliquement des rainures plus fines
et pennées, qui nous indiquent la disparition de la paroi des cellules. Les ouvertures des cellules
ne sont visibles nulle part. Ces observations confirment l'opinion que nous sommes en présence de
la surface interne de la colonie.
Les poutrelles sont fines, larges de 0'""' 13 et très peu épaissies aux angles. Elles sont distri-
buées très régulièrement, de sorte que les mailles sont assez égales entre elles. Celles-ci sont allon-
gées, quadrangulaires, arrondies aux angles. Leur longueur est de 0""' 6 à 1""", et leur largeur, de
0 '"™ 4 environ.
Sur un spécimen, la largeur des mailles s'élève jusqu'à 0""" 7. Cette particularité trouve son
explication dans la structure générale de la colonie. En effet, ce dernier spécimen représente la
partie supérieure de lacolonie, tandis que le premier fragment, aux mailles étroites, paraît provenir
de la partie inférieure d'une autre colonie.
Le spécimen, fig. 20, est représenté par une empreinte positive et une empreinte négative. La
paroi cellulaire, dont la couleur blanche se détache en grande partie sur l'empreinte négative, est
restée, et l'empreinte positive montre des moulages de cellules.
Dimensions. Hauteur du plus grand fragment: 20™'" environ; largeur, là™-". Le plus petit
a une hauteur de lO""" et une largeur de 15""".
10
74 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Eaj)}). et diffêr. Cette espèce se distingue de toutes les autres pai- la réjjularité de ses mailles
et par les côtes longitudinales (|ui ornent les rameaux iirincipaux. ('es caractères sont suffisants,
malgré l'exiguité des tVagnuMits tigures. Les espèces qui se rai)proclient de Fotcst. strlafa, en difiè-
ri'ut iKir les iliuicusious des éléments principaux du squelette.
Gisement et local. Les spécimens ont été recueillis dans les schistes calcaires de la bande e2.
On connaît jusqu'il ce Jour deux localités : Lodenit.v et JJittoiritz.
Fenestella suhacta. Pocta.
PL ]•>.
Colonie calathiforme ou infundibuliforme, as::.ez régulière dans le jeune âge. mais plus tard
fortement ])lissée vers le haut. Les plis descendent jusqu'à la partie inférieure. Le Inud suiiérieur
n'est pas conservé. Sur quelques sjjécimens, ou remarque rextrémité inférieure ou au moins la partie
inmédiateraent située au-dessus, qui est composée de rameaux et de poutrelles épaissis.
Les deux surfaces sont visibles. Tous nos spécimeiis, à l'exception d'un seul, piuteut les cellules
sur la surface externe. Nous avons déjà mentionné dans la diaguose générique cette particularité
que les orifices des cellules ne se nH)ntrent pas constamment sur la même surface.
Cette espèce n"est guère représentée que par des emi)reintes négatives, ce (jui pourrait bien
provenir de la finesse de la colonie. Les empreintes i)ortent des rangées de granules ovalaires, qui
sont formés par le remplissage des mailles, et, dans les rainures situées entre ces granules, elles ont
ordinairement des traces d'orifices de cellules ou liieu d'oruemeuts de la surface sans cellules, suivant
que l'une ou l'autre surface est visilde.
Sur la surface externe, les rameaux priuciiiaux sont iianilleies entre eux, aj)latis, et d'assez
grande épaisseur. Leur largeur est de 0"'" 4.') environ. Ils sont reliés ensendjle jiar des poutrelles
très courtes, en forme de stolons. Deux rangées d'orifices de cellules occupent toute la surface des
rameaux principaux. Elles sont séparées par la carène médiane et s'étendent en ligne droite.
excepté dans le voisinage des poutrelles, où elles se recour])ent un peu. Les cellules se montrent
sous l'apparence de cercles d'une nuance jibis ftuicee; leur diamètre est de 0'"'" If). La carène
médiane des rameaux ])rincipaux est très développée.
La surface sans cellules se trouve représentée par la surface interne, dans la phipart de nos
spécimens. Ses rameaux principaux sont recouverts d'une enveloppe ornée de petits nuinielons irréguliers
et inégaux.
Lorsque l'enveloppe se détache, on voit la structure des raun-aux, c'est-à-dire les côtes longi-
tudinales bien marquées.
Les poutrelles sont très courtes, épaisses au milieu (0""" S."")), un peu élargies aux angles et
toujours sans cellules. Sur la surface sans cellules, elles sont recouvertes de la même enveloppe que
l'on observe sur les rameaux.
Les mailles sont nvalaires allongées. Leurs dimensions varient suivant (|u'elles occupent l'extré-
mité inférieure ou le milieu dv la colonie, ou bien (lu'elles se trouvent dans la ju-oxiniite de la divi-
sion dichotomique des rameaux. Leur jdus grand axe est de 1 '""' ;> en moyeune, et leur plus ]ietit
(h' ()""' 4.
Diiiieiisioiis. Lt's colonies (pie nous venons ih' décrire sent de (liiiieiisiiuis bien ditl'ereutes. La
plus petite, calatliifoniie. a une Jiaufeur (hï Is""" environ. La hauteur (h- la plus granilo s'eleve à rjO'"",
et sa largeur au bord supérieur tbrtement plissé, à ^0"'"'. La hauteur de ces s]ieiiinens, comme
DE lilîYOZOAlRES, EN BOHÈME. 75
de tous ceux (iiic nous avons décrits, est prise perpeudiciilaireuiciit du bord suiierieur à rextréiiiité
inférieure.
Ecq)}). et (liff'cr. Cette espèce est représentée presque uni(|ui'iii('nt par des empreintes qui n'ad-
mettent pas de comparaisons avec les autres formes. Les mailles et les poutrelles courtes que; Ton
voit sur les parcelles qui restent de la paroi, forment des caractères distinctifs pour cette espèce.
La granulation de l'enveloppe et la distribution des cellules contribuent aussi à différencier cette
espèce de toutes les autres.
Gisement et local. Tous l{>s re])résentants de Fcnest. snlxirta jjrovicnnent des calcaires blancs
de Koiirjirus, f2.
Sous-genre Ulrttpora. Pocta.
PI. 17.
Dans nos considérations sur le (rronjiriiient des Fcnestrlla, nous avons e.xposé les motifs qui
U(Kis ont amené à établir ib'ux nouveaux sous-genres dans le genre Fenestdla.
Nous avons créé le sous-genre Utropora pour une forme très typique et très reconnaissable
de la famille des Fenestellides ; c'est celle qui a déjà été mentionnée et figurée dans quebpies
publications sous le nom de Foicstella nohllis Barr.
Nous rappoiteriius ici très succiiu-temeut les principaux caractères de ce sous-genre.
l'ar la forme générale, et In disposition du réseau, il ressemble entièreuu'ut a Ffiiestctl<(.
L'extrémité inférieure et le iionl su]>erieur, quand ils sont visibles, ne se distinguent jias non plus
de ceux du genre Ffi/cstc/ln.
Le seul contraste que l'on remarque, dès que l'on jette un coup d'œil sur les spécimens du
sous-genre Utmjxjra, c'est la grandeur extraordinaire des mailles, qui atteignent quelquefois (1'""'
de longueur sur 1 "'" de largeur. Ces dimensions dépassent de beaucoup celles des nuques éléments
de FcHcstdla.
Sur quelques spécimens de l'unique espèce de ce sous-genre, nous avons pu examiner au
moins partiellement l'extrémité inférieure. Nous communiquerons nos observations dans la description
spécifique.
D'autres caractères sont offerts par la structure interne des rameaux principaux. Le long de
(diaque rameau court une carène médiane, aux deux côtés de laquelle se trouve une rangée de
cellules. Ces dernières ne débouchent pas, comme dans Fenestella, sur l'une des surfaces externe
ou interne, mais latéralement dans les mailles.
Par suite de cette disi)Osition des cellules disparaît le contraste que nous avons toujours
indiqué entre la surface! cellulifère et la surface sans cellules de la colonie. Toutes deux sont sem-
l)lables. parce qu'elles sont symétriques à la ligne médiane tirée par les ouvertures des cellules.
Les deux surfaces sont seniblahles. et nous ne remarquons sur aucune! d'elles les petits tubes
(|ue nous désignons dans Fciwsttlla inir le nom de côtes longitudinales.
La grandeur considérable des mailles a pour but <le favoriser l'entrée de l'eau dans les
cellules, dont les. ouvertures débouchent latéralement dans les mailles elles-mêmes.
Nous avons déjà dit qu'il n'existe, jusqu'à ce jour, qu'une seule e.spèce qui appartieniu! ii ce
sous-genre. La distribution géologique de celui-ci est par conséquent très simple.
L'espèce unique, Utropora riohih's. Pjarr. sp., que nous allons décrire, est assez répandue dans
les calcaires à Bryozoaires de la bande f2.
10*
76
ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Utropora nobilis, Barr. sp.
ri. 17.
Fenestella nobilis, Barr. — Bigshy, Thésaurus siluricus, [>. 200.
Cette espèce très distincte et facilement reconnaissable, est cupulitbrme, régulière. Quelquefois
elle s'évase rapidement en forme de trompette vers la \icutie supérieure. La plupart du temps, la
colonie s'élargit régulièrement à partir de la base, ce que l'on peut remarquer surtout sur les
spécimens aplatis de haut en bas.
Le bord supéineur n'est jamais entier. Les fragments qui en restent, suffise^it pour montrer
qu'il était peu ou point plissé.
L'extrémité inférieure a été ordinairement détachée dans les spécimens aplatis verticalement.
Nous possédons aussi des spécimens qui ont subi une compression latérale. Ils montrent que le-
réseau, d'où partaient plusieurs racines, n'était pas très étendu à l'extrénnté inférieure de la colonie
et qu'il était formé par l'épaississement des rameaux principaux et des poutrelles.
Cet épaississement du réseau gagne tellement en intensité à la partie inférieure de la colonie,
qu'il en résulte des plaques de 2 à .3"'" de largeur, desquelles partent des racines larges de
1 à 1 """ 5.
Nous n'avons pu mesurer la longueur des racines, parce qu'il n'en reste; plus que des fragments
de 2 à 3""".
Tous nos spécimens montrent la surface externe, convexe. La surface interne est cachée par
la roche. Le contraste entre ces deux surfaces n'a pas autant d'importance que dans les colonies
du genre Fenestella.
Sur cette surface, on remarque de forts rameaux principaux divisés dichotomiquement. Souvent.
ils ne sont pas tout à fait droits, mais ils changent de direction aux angles formés par leur jonction
avec les poutrelles. Leur épaisseur est variable, non seulement chez des
individus différents, mais encore sur le même spécimen. Elle varie entre
0™"* 32 et 0"'™ 6.
L'irrégularité du réseau n'est pas uniquement causée par la courbure
des rameaux, quand ils se réunissent aux poutrelles; elle résulte encore
de ce fait, que, dans la division dichotomique, le rameau ne naît pas
de celui qui est placé immédiatement au-dessous, mais qu'il s'élève de
la poutrelle voisine.
La surface des i-ameaux est lisse. ]ieu clevée, et souvent aplatie. La
cai'ène médiane, longitudinale, très saillante dans la structure interne des
rameaux principaux, ne laisse aucune trace à l'extérieur. Les cellules
des rameaux ne deviennent visibles que quand la couche qui les recouvre
est usée ou que la jiaroi est détruite.
Le fossile offre donc deux états de conservation qui nous permettent
d'observer la structure interne:
1. La surface a été usée soit naturellement, soit artificiellement.
Dans ce cas, l'intérieur des cellules et la roche ambiante sont de
l'igurc 1.
Utropora nobilis couleur jaunâtre, tandis que la paroi cellulaire ou la masse de la colonie
Uameau iiriiicipal poli, grossi, sont blanches. Nous voyons alors distinctement, au milieu des rameaux
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÈME.
77
principaux, la carène de chaque côté de laquelle se place une rangée de cellules ovalaires, un peu
allongées et associées deux par deux dans le sens horizontal, (voir fig. 1. dans le texte). Notons
aussi que la fig. 12 a, PI. 17, dessinée d'après un spécimen ainsi conservé, a été si peu grossie,
que la carène médiane n'est pas reconnaissable.
C'est pour ce motif que nous avons ajouté les deux ligures du texte. Elles représentent mieux
la disposition des éléments que nous venons de décrire. La fig. 1 est dessinée d'après un spécimen
poli : la fig. 2, d'après un moulage.
2. La paroi cellulaire est détruite, et il ne reste que des moulages de cellules.
Dans cet état de conservation, nous voyons, sur la partie médiane des rameaux, une forte rai-
nure indiquant la place de la carène longitudinale, et, de chaque côté, des cellules sacciformes,
munies d'un col court en forme de bouteille. Elles débouchent toutes latéralement dans les mailles.
(Voir fig. 2 dans le texte.)
Les poutrelles sont courtes et un peu plus étroites que les
rameaux. Leur surface est également lisse, et leur largeur ne
dépasse pas 0""" 38. Elles s'élargissent médiocrement aux points
de jonction avec les rameaux, excepté vers le bas, dans le voisinage
de la base, où ces extensions deviennent plus étendues. — Sur les
spécimens polis artificiellement, on remarque, au point où la pou-
trelle se sépare du rameau, une cellule sans ouverture, toujours
placée vis-à-vis de la poutrelle. Cette cellule est souvent accom-
pagnée d'une autre plus petite, également sans orifice. (Voir fig. 1.)
La poutrelle, telle que nous la voyons sur la coupe, fig. 1,
se compose de 3 côtes, dont deux, extérieures, forment la pou-
trelle, et la troisième, intérieure et médiane, la parcourt dans sa
longueur et va rejoindre la paroi de la cellule la plus rapprochée
du rameau voisin. La poutrelle semble donc creuse et renforcée
par une côte médiane qui la traverse à l'intérieur.
Les mailles sont ovalaires, irrégulières, presque quadrangulaires
ou bien pentagonales par suite de la bifurcation des rameaux.
Leur grosseur est variable. Les plus petites ont 0"™ 5 de long
et 0""" 4 de large. Les plus longues ont fi""", et leur largeur est de l""".
La surface interne de la colonie n'apparaît que partiellement sur nos spécimens, fig. 5, C et 15
Elle ressemble entièrement à la surface externe déjà décrite.
Cette espèce est généralement bien conservée, et la paroi cellulaire, solide, lisse à l'extérieur,
est bien développée. Beaucoup de spécimens, usés par le frottement, nous montrent la structure
interne. Parfois, nous n'avons que des empreintes . négatives qui résultent de la décomposition de la
masse de la colonie, dans le cours de la fossilisation. Le réseau n'est plus représenté que par des
rainures, qui rem])!acent les rameaux et les poutrelles.
Dimensions. Les fragments de la colonie sont de grandeur très variable. Le plus grand spé-
cimen, comprimé latéralement, a une hauteur de 73""». L'extrémité inférieure et le bord supérieur
ne sont pas conservés.
Ba2)2). et diff'ér. Par leur ouverture latérale dans les mailles, les cellules nous offrent un caractère
que nous croyons assez important pour fonder un nouveau sous-genre.
Gisement et local. Tons ces fossiles ont été trouvés à Konéprits, f 2.
Figure 2.
Utropora nobilis.
Moulage de deux rameaux principaux,
grossis.
yg ETUDES DES GEXRES KV ESPECES
Sous-genre Serio/tora. Pocta.
PI. 11— i:i.
Nous avons étalili ce sous-[;eiire ])()ur deux espèces qui fornieut, une tnuisitiou entre les genres
Fenestdla et FhijUnpom M' Coy. Ces espèces sont: Scriopord x>'jt<dn. l'I. lo, et Seriop. tramiens, PI. 11.
Nous ferons dhserver (lue la tig. 2.'), PI. 11. qui a été dessinée d'après des fragments de surface
interne, ne repond pas à la réalité. Nous avons donc inséré dans le texte (fig. H) un dessin pris sur
des coupes polies du même spécimen.
Autant (jue les fragments nous iiermettent d'en juger, la colonie de ce sous-genre r(>sseml>le
à celle de Fencstella. Cependant le réseau offre un aspect différent: les rameaux principaux ne se
distinguent pas très bien des poutrelles, les mailles sont ordinairement ovalaires ou arrondies.
Le caractère distinctif principal nous est offert par la structure interne. La carène médiane
est bien développée et prend la forme d'une arête vive, renfermée à Fintérieur des rameaux. Cette
carène porte, de clnuiue côté, une rangée de cellules, avec lesquelles elle forme une liande qui
s'étend en zigzag. Deux bandes semblables se réunissent au-dessous de chaque maille, se séparent
de nouveau pour contourner la maille et se rejoindre ensuite au-dessus de cette dernière. Le
contraste avec FmcstcUa est ici considérable.
Les cellules sont aussi placées en partie sur les poutrelles; elles forment ([uatre rangées, quand
les deux bandes se rapprochent l'une de l'autre.
Ce sous-genre se distingue du genre PluiUopom par la disposition régulière des cellules sur
les bandes, dont chacune est divisée par une carène médiane longitudinale. Les cellules, rangées
très régulièrenunit le long de la carène médiane, sont placées à une distance inégale du bord de
la maille, et par conséquent celle-ci n'eu est pas entourée entièrement.
On pourrait peut-être considérer Scrlopora comme une forme intermédiaire entre Fcnestellu et
Phi/Uopora, genres auxquels elle emprunte (luelques caractères.
Par la place régulière qu'occupent les cellules, ainsi que jiar la carène médiane, Scriopora
nous rappelle le genre Fciiestella, tandis que, par les poutrelles partiellement couvertes de
cellules, cette forme offre quelque affinité avec Phyllopora.
Nous reconnaissons encore d'ans le sous-genre Seriopora un caractère iuipiutant, ([ui consiste
dans la présence des orifices des cellules sur la surface interne de la colonie, tandis ([ue la surface
externe n'en montre aucune trace. Ce fait vient appuyer encore une fois l'opinion que nous avons
émise dans la diagnose générique de FenesUdla, an sujet de l'identité des deux surfaces, dans les'
colonies des Fenestellides. De jdus, ce sous-genre se distingue par le développement considérable
de son enveloppe, surtout dans l'espèce Sn-iopxyra pdala.
Nous donnons une description plus détaillée de la structure do Sf-rioporn. en exposant les
principaux caractères des deux espèces.
(juant ;i la distributiim géologique du s(ms-genre Scri.opnni.^ n(nis constatcuis que les deux espèces
sont assez répandues dans les calcaires à liryozoaires de la liau(h' f2.
DE liUVOZOAIRES, EN BOHEME. 79
Seriopora petala. Pocta.
PI. m.
Colonie iiifiuKlibulifoiiiu'. iilissoc en liant. Les ]ilis ont dii otrc faillies, à eu juger jiar les traces
qui en restent. Cette esiièce est représentée jiar des tVaginents assez considérables, déiiourvus du
iMird supérieur et de re.xtréniité inférieure. Le voisinage de cette dernière est indi(|ué par Tepais-
sisseuient des intervalles qui séparent les mailles.
Les deux surfaces sont visibles. La surface externe est bien reconnaissable sur le spécimen
pres(iue iufundibuliforme, représenté par la tig. 9; la surface interne se trouve sur un fragment de
colonie très grande, tig. 11.
La surface externe montre des mailles arrondies ou ovalaires, longues de 0'""" 57 à 0""» 7
environ et larges de 0""" .'), assez senililables entre elles et distribuées régulièrement.
Les intervalles coniiiris entre les mailles sont d'épaisseur variable, et forment un bomljement
aux nœuds où ils se rejoignent. Leur largeur atteint 0""" 3 à 0""" 7 envii'ou. Les rameaux princi-
jiaux ne se distinguent plus des poutrelles.
La surface des intervalles est recouverte d'une enveloppe semblable à celle que nous avons
en Toccasion d'observer sur les Fcneatdla. Elle porte des granules irrégnliers et inégaux.
Les ouvertures des cellules n'apparaissent sur aucune des deux surfaces, car la colonie est
couverte, de cliaque côté, par l'euvelopjje rugueuse déjà mentionnée.
Sur les parties polies, on distingue la structure interne des intervalles et la distribution typique
des cellules. Celles-ci sont disposées eu rangées simples sur des bandes, de chaque côté d'une
carène médiane bien visible. Les bandes se réunissent au-dessous et au-dessus des mailles, qu'elles
entourent. Les cellules n'occupent pas la surface du bord entier, mais seulement les côtés. Le
haut et le bas n'en sont pas pourvus.
La structure de la surface interne est tout à fait semblable ; elle est également recouverte d'une
enveloppe granulée, de sorte ipie la distribution des cellules n'est aussi visible que sur les spécimes polis.
I)imensio)is. Les plus grands fragments ont ;i peu près GO™'" de hauteur et autant de largeur.
D'autres spécimens paraissent avoir encore été plus larges.
l'app. et (h'tf'ér. Cette espèce se rapproche beaucoup de Srr/opDrd trausicns. Elle en diffère:
1. Par une structure plus fine et des mailles jdus petites;
2. Par un groupement plus régulier des cellules sur les bandes.
Gisriiiri/t et local. Calcaires de Konvpnis, f2.
Seriopora transiens. Pocta.
PI. 11.
Colonie incomplète, très étendue. La forme générale ne saurait être précisée. Le bord sui)érieur
et Pextrémite inférieure ne sont pas conservés: toutefois la proximité de celle-ci est indiquée par
l'épaississement du reseau. Il est également impossible de distinguer si le bord supérieur était
plissé, car les fragments que nous possédons lu' montrent aucune indication de plis, ce (jui pourrait
faire croire (jue le bord n'en portait pas.
80
ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Le bombement des fragments que nous avons sous les yeux nous induit à supposer que la
surface externe est conservée. Elle est couverte de mailles l'ondes ou ovalaires de 1 à 1'"'" G de
longueur sur O""" 5 à 1""" de largeur.
Les intervalles, où l'on ne peut plus distinguer les rameaux des poutrelles, sont fortement
bombés et d'une largeur qui varie de 0""" 3 à 1™'". Leur surface est lisse et sans enveloppe.
Les cellules paraissent avoir débouché sur la surface interne, car on en i-emarque des traces
sur des empreintes et même sur des parcelles très exiguës de cette surface.
La figure de la PL 11, tig. 25, a pour but
de représenter le grossissement d'une de ces par-
celles. Mais le dessin n'est pas conforme à la
réalité, et nous avons remplacé cette figure par la
rig. 3 insérée dans le texte.
Là où le fossile a été poli, on peut très bien
ol)server la structure interne.
Les bandes, qui vont en serpentant, sont
occupées par deux rangées de cellules, séparées par
la carène médiane. Elles contournent les mailles,
comme nous l'avons indiqué dans la description du
sous-genre. (Voir fig. 3, te.xte.) La fig. 27, PI. 11,
est exacte, sauf que la carène n'est point indiquée.
Il ne reste que quelques fragments de la
paroi de la surface interne cellulifère.
Figure 3.
Seriopora transiens.
Fraguieiit poli et grossi.
Dimensions. Ce grand fragment a environ 65 """ de hauteur sur 55 """ de largeur,
Bapp. et différ. Cette espèce se distingue de Seriop. ])etala :
1. Par des mailles plus grandes (long- 1 à 1"'"'6; larg. 0""" 5 à 1""")
dans l'autre espèce, que 0"'™ 57 à 0"'"* 07 de longueur sur 0""" 5 de largeur.
2. Par ses inten'alles lisses.
Gisement et local. Calcaire blanc de Komprus, f 2.
Elles n'atteignent,
Sous-genre Reteporittti. d'Orbigny.
PI. 7—14.
Ce sous-genre a été introduit comme genre, en 1847, par d'Orbigny, dans sa Paléontologie
française. Voici la description qu'il en donne :
„Ce sont des Polypora dont les cellules, placées sur deux lignes parallèles, rapprochées,
régulières, longitudinales, non séparées par une côte, sont à la partie supérieure des branches large-
ment anastomosées, de manière à ne laisser entre elles que des oscules oblongs, réguliers, placés
par lignes divergentes."
Cette diagnose, qui répond en général à la structure des formes que nous exposons, pourrait
être rectifiée dans quelques détails de moindre importance.
Il n'existe dans nos formes aucune; affinité avec le genre Poli/pora, parce qu'elles ne portent
jamais plus de deux rangées de cellules sur les rameaux principaux. Au contraire, l'on sait que
Polypora se distingue ])ar la présence de plus de deux rangées de cellules sur ses ranu'aux.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 81
Les caractères distiuctifs de ce sous-genre pourraient, selon nous, se résumer comme il suit:
Colonie semblable à celle du genre FenesfeUa, dans le sens strict, avec rameaux principaux et
poutrelles; celles-ci dépourvues de cellules.
Quand les poutrelles s'amincissent considérablement et que leur direction est quelquefois
obli(iHe, comme dans nos espèces Ret. musciformis et suavis, la colonie prend une forme étrange,
car on n'aperçoit au premier coup d'œil que les rameaux principaux, tandis que les poutrelles ne se
voient qu'après une observation attentive.
Les colonies sont infundibuliformes, ou bien elles se montrent connue de simples extensions
en éventail, qui indiquent le jeune âge.
Les rameaux principaux portent des cellules tantôt très régulières, disposées eu rangées longi-
tudinales séparées par un espace vide, tantôt placées sans ordre et souvent en rangées alternantes.
La première de ces dispositions convient parfaitement au genre Fenestella dans le sens strict,
tandis que la seconde indique déjà un commencement d'irrégularité. De plus, dans le premier cas,
les cellules sont très rapprochées les unes des autres; dans le second cas, au contraire, elles sont
très clair-semées.
Le caractère le plus important qui différencie ce sous-genre de toutes les autres formes
génériques, c'est l'absence complète de carène médiane.
Des trois espèces que nous décrivons dans les pages suivantes, l'une, li('t. gracilis^ Barr. sp.,
possède des cellules disposées régulièrement et offrant beaucoup de ressemblance avec Fenestella;
les deux autres ont des cellules moins nombreuses, placées en rangées alternantes, qui les font
contraster sensiblement avec FeiieftfcUd.
L'espèce Bel. (jmeih's, par sa structure entière, ressemble à Fenestella. Elle n'a été placée
dans le sous-genre Hetcporina qu'à cause du manque de carène médiane.
On ue saurait méconnaître qu'il existe entre Bet. gracilis et les deux autres espèces, R. miisci-
formis et suavis, des contrastes considérables en ce qui concerne la densité des cellules, qui, dans
la première espèce, forment des rangées continues, tandis que celles des deux autres sont moins
serrées et ne sont pas placées en rangées régulières.
La distribution géologique offre également un contraste entre l'espèce B. gracilis et ses
congénères.
B. nmsciformis et suavis se trouvent dans la bande e2; l'espèce B. gracilis occupe la bande f2,
c'est-à-dire qu'elle est réunie avec beaucoup de spécimens de Fenestella.
Reteporina gracilis. Barr. sp.
PI. 14.
Colonie infundibuliforme, conique, régulière, quelquefois si fortement plissée en haut, qu'il
en résulte des lobes, quand les plis sont brisés.
Le bord supérieur et l'extrémité inférieure ne sont pas entièrement conservés et ne peuvent
être étudiés. Sur l'un des spécimens, le voisinage de l'extrémité inférieure est indiqué par l'epais-
sissement des rameaux principaux et des poutrelles. Plusieurs autres spécimens montrent la surface
externe, sans cellules. La surface interne, quand elle est conservée, porte des orifices de cellules,
de sorte que, dans cette espèce, elle représente la surface cellulifère. Le réseau est très régulier.
11
82 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Les rameaux principaux de la surface externe sont très Uns. Ils ont environ 0"""' 25 de
largeur. Ils sont fortement bombés et forment une saillie en forme de toit. Leur surface
est lisse et couverte de stries longitudinales très faiblement indiquées. Sur la surface interne, les
rameaux sont aussi fortement relevés en forme de toit. Chaque pente porte une série de cellules
rondes, d'un diamètre de O""' 063 environ. En examinant les surfaces polies, nous avons pu nous
convaincre de l'absence de carène bien que, au premier coup d'œil, l'arête arrondie des rameaux
en toit puisse être prise pour une arête médiane.
Les poutrelles, très fines, ont une largeur de 0"'" 13, et sont très peu étendues aux angles.
Sur les surfaces polies, la couleur des poutrelles se détache distinctement des rameaux prin-
cipaux et de la roche; elles ne portent aucune cellule. Il arrive quelquefois qu'une cellule s'écarte
de sa rangée pour se placer dans la médiocre extension des angles, mais la poutrelle elle-même est
toujours sans cellules. Les poutrelles sont lisses sur les deux surfaces externe et interne.
Les mailles sont grandes, quadrangulaires allongées. La longueur de leur plus grand axe est
de 1 """ 6 cà 1 ""' 8 ; celle du plus petit de 0 """ G à 0 """ 8 environ.
De la régularité des rameaux principaux et des poutrelles résulte la régularité des mailles,
qui sont à peu près d'égale grandeur.
Dimensions. La plus grande colonie, qui est presque complète, a une hauteur de GO'""'.
liapp. et diffèr. Cette espèce se rapproche du genre Fenestella dans le sens strict. Elle a de
commun avec lui la forme générale, les rameaux principaux et les poutrelles, ainsi que la distribution
à peu près semblable des orifices des cellules. Seule, l'absence de carène oft're, selon nous, un
caractère distiuctif, très important.
Gisement et local. Cette espèce a été trouvée à Konëpnts, f2, et nommée provisoirement
Retepora gracilis par Barrande.
Reteporina musciformis. Pocta.
PI. 7.
La colonie représente une fine extension fiabelliforme, dont l'extrémité inférieure semble avoir
été munie d'un troue. Le bord supérieur paraît conservé; toutefois il ne se distingue nullement des
autres pai'ties de la colonie.
Nous ne possédons qu'une seule empreinte, celle de la surface cellulifère.
Les rameaux principaux sont minces; leur largeur est de G""" 2 environ. Ils ne courent pas
parallèlement, mais ils sont rayonnants. Cette dernière circonstance s'explique par la forme en
éventail de la colonie. Le long de leurs bords, ils portent des orifices de cellules, espacés les uns
des autres, placés sans ordre ou en rangées alternantes. Dans cette espèce, le contraste avec Fene-
stella est très prononcé, car les orifices des cellules, au lieu de se présenter en rangées serrées,
sont au contraire disséminés et éloignés les uns des autres. Sur l'original, les orifices des cellules
n'ont pas la distribution régulière que leur a donnée le dessinateur, fig. 2; dans la réalité, elles
ne se détachent pas non plus du fond autant que la même figure l'indique.
Les poutrelles sont très fines. Nous les apercevons sous la forme de lignes capillaires dont
la largeur est de O^^OG ou de 0'""'08 au plus. Elles ne sont pas élargies aux angles. Leur
finesse est telle que, pour les voir, il faut examiner de très près le fossile.
Les mailles sont grandes, ovalaires. Leur longueur atteint 2°"", et leur largeur 0'""' 4 environ.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 83
Les observations que nous venons d'exposer, indiquent que cette espèce peut être considérée
comme un stade jeune, qui paraît ne pas posséder encore la disposition régulière des oritiécs des
cellules.
Dimensions. Le spécimen a O™"* de haut sur 7™™ de large.
Raj)}). et (lifter. Cette espèce, ainsi que Ttet. siiavis, représente un type qui s'éloigne des
Fenestellides, en ce qu'il se distingue déjà par une disposition assez irrégulière des éléments
principaux de la colonie et par une forme générale bizarre.
Elle contraste avec llet. suavis par les orifices des cellules i)lus rapprochés, par des poutrelles
plus minces et des mailles plus grandes.
Gisement et local. Ia\ spécimen décrit et figuré provient des schistes calcaires de Loile-
itits, e2.
Rcteporina suavis. Pocta.
PI. 7.
La colonie est exiguë, déployée en éventail. Le bord supérieur paraît conservé et se distingue
par la division fréquente des rameaux principaux, disposition qui occasionne la finesse du réseau.
La partie inférieure de la colonie n'est pas conservée. Toutefois, les rameaux sont plus épais
dans la proximité de cette partie que vers le bord supérieur.
Nous avons sous les yeux la surface cellulifère, et nous ne saurions dire, à cause de la forme
plate de la colonie, si c'est la surface externe ou interne.
Les rameaux principaux ne sont pas tout à fait droits, mais ils aboutissent latéralement, ça et
là, à des mamelons. Cette circonstance est en connexion avec la distribution des cellules. Ils ont
à peu près 0'"'" 18 de largeur, et se bifurquent assez souvent. Autant qu'il est possible de le
remaniuer sur un spécimen aussi petit, les bifurcations forment, principalement vers le bord supérieur,
des lignes qui représentent les zones de croissance.
Li'S ouvertures des cellules sont assez espacées les unes des autres; elles sont placées latérale-
ment, souvent étirées vers l'extérieur et en rangées alternantes. Assez fréquemment, elles se
trouvent sur une petite élévation.
Li'ur contour est arrondi et distinct; leur diamètre est de 0*""' 63 environ.
Les poutrelles sont droites, plus minces que les rameaux, et très peu épaissies aux angles.
Leur largeur est de 0""" 1 environ. Elles ne sont pas très espacées, et, par conséquent, les mailles
en sont plus petites. Celles-ci sont quadrangulaires ou ovales, souvent un peu rétrécies au milieu
par les mamelons des rameaux principaux, qui les limitent. Elles ont à peu près 0"'"' 75 de
longueur sur 0"*™ 35 de largeur.
Dimensions. Le petit fragment de ce spécimen en éventail a une hauteur de 45""" et une
largeur de S"™.
Ficqiih et dift'ér. Quoique très rapprochée de Bet. musciformis, cette espèce s'en distingue par les
orifices moins denses des cellules, par la difterence entre les dimensions des éléments principaux,
comme le prouvent les chiffres suivants:
Ram. princip. mm Poutrelles mm Mailles mm
Bet. musciformis 0-2 0-OG— 0-08 2, 0-4
Bet. suavis .0-18 O"! 0-75, 0-35
11*
84 ETUDES DES (JENRES ET ESPECES
Dans la description du sous-genre et dans celle de l'espèce précédente, nous avons mentionné
les rapports de ces deux formes avec le genre Fenestella dans le sens strict.
Gisement et local. Schistes calcaires de Lodenits, e2.
Genre Polyfutrn, Me Coy.
PI. 8.
Parmi tous les spécimens à notre disposition, nous n'avons rencontré que deux espèces appar-
tenant à ce genre. Leur état de conservation nous a pei'mis de distinguer les caractères principaux.
Dans la description générique, nous passerons en revue les points suivants :
1.
Aperçu historique.
2.
Forme générale.
3.
Extrémité inférieure et yacines.
4.
Bord supérieur.
5.
Surface cellulifère.
C.
Surface sans cellules.
7.
Mailles.
8.
Rapports et différences.
9.
Distribution des espèces de Polypora.
10. Description des espèces.
Aperçu historique.
1844. Me Coy fonde le genre Folypora et donne la diagnose suivante: „Colonie déployée,
interstices ronds, ramifiés, poi-tant sur un côté 3 à 5 rangées de pores, dont le bord n'est jamais
saillant. Les interstices sont reliés ensemble par des poutrelles minces, sans cellules."
En outre, le même savant ajoute par rapport aux affinités avec d'autres espèces: „Ce genre
paraît constituer un groupe très naturel et différent de Betepora et de Fenestella. C'est avec
beaucoup d'hésitation que j'ai osé le caractériser. Il est facile à distinguer de Betepora par ses
poutrelles sans cellules et son apparence générale. Il diffère de Fenestella par ses nombreuses
rangées de pores et l'absence de caréné dans les interstices. Les espèces de ce genre ne semblent
pas avoir été infundibulifornies ou cupuliformes, mais elles étaient ordinairement plates ou fiabelli-
formes."
Enfin, il introduit 4 espèces nouvelles, qui i)roviennent des couches carbonifèi'es de l'Angle-
teiTe. Ce sont: Pohjp. dendroides, marginata, p)apiUata et verrucosa.
(Synopsis of carhoniferous limestone fossils of Ireland.)
1839. Lonsdale décrit l'espèce Hornera crassn, qui, après la publication de la diagnose
donnée par Me Coy, a été rangée dans le genre Pohiponi.
(Murchison System silurien.)
DK BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 85
1841. riiilliiis (Idiuk^ la (lescriiitioii de l'espèce Fcucstdld, laxn, du dévouien d'Angleterre.
Cette espèce est reconnue connue appartenant au genre Polypora.
(Palaeo^. fossils of Devon Cormval.)
1843. De Kouiuck introduit, sous le nom Gorgonia fasttiosa, une forme qui provicMit des
formations carbonifères di; la Belgique, et que l'on a également placée dans le genre Polypora.
(Animaux foss. Carbon, de Belgique.)
Sous le nom de Fcnestella intertexta, Portlock décrit une forme semblable des dépôts car-
bonifères de l'Angleterre.
(Geol. Report of Coiinty Londonderry.)
1846. Keyserling donne la description spécifique de Polypora ?Uarmica Keyserling, recueillie
dans les couches carbonifères de la Russie.
(Russia and the Vrai Moimtains.)
1851. D'Orbigny s'exprime sur ce genre dans les termes suivants: „Genre voisin des Bete-
pora, mais ayant des cellules nombreuses, éparses, entre des oscules ovales espacés par lignes, mais
sans cellules sur la ligne des oscules. Nous connaissons de ce genre perdu 1?> espèces fossiles: la
première, de l'étage murchisonien ; le maximum, à l'étage carboniférien ; la dernière, de l'étage
perraien."
1852. .T. Hall décrit une espèce nouvelle, Polyp. incepta, du Niagara Group. Cette forme doit
être considérée comme une transition entre le genre Fenestella et le genre Polypora. Dans ses
observations sur ce dernier genre et sur cette nouvelle espèce, J. Hall dit: „Ce genre renferme des
Bryozoaires qui ont sous tous les rapports le caractère de Fenestella, sauf qu'ils portent sur les
rameaux plus de deux rangées de cellules.
Les rameaux carénés de Fenestella, à une seule rangée de cellules de chaque côté, doivent
être considérés comme l'origine des rameaux de l'espèce suivante (Polyp. incepta), „mais le nombre
des rangées de cellules augmente de deux à quatre sur chaque rameau, et, entre chaque rangée, il
existe une légère striation ou carène. Dans cet exemple même, les poutrelles ont quelquefois une
cellule unique à chaque extrémité, comme dans quelques espèces de Fenestella.'-''
1858. H. A. Prout publie trois espèces nouvelles: Polyp. Shnmardi, du Dévonien; Polyp.
Varsoviens/s, du Carbonifère; Polyj}. mexieana, des couches permiennes.
1859. Dans la continuation de ses descriptions des Bryozoaires paléozoïques de l'Amérique
du Nord, le même savant introduit une espèce nouvelle, Pol. tuhereulata, et cite Polyp. Uarmica
Keyserling, des formations carbonifères de l'Illinois.
(Tliird Ser. of descript. of Bryozoa from the Pal. Bocks of the W. States and Territ. Transact.
of Acad. of St. Louis.)
D'Eichwald décrit plusieurs espèces provenant du terrain carbonifère de la Russie. Ce sont:
Polyp. inaequalis, d'Eichwald.
„ nodosa, id.
„ porosa, id.
., cyclopora, id.
,, Goldfussi, id.
„ retiformis, Schlotheim.
86 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Polyp. furcata, d'Eiclnvald.
„ macrojjora, id.
„ concatenata, id.
„ crenistria, Goldfuss.
1860. II. A. Prout décrit deux espèces nouvelles: Polyp. UaîUana et Pol. gracilis provenant
du terrain carbonifère de l'Illinois.
(Foiirth Ser. of descript. of Bryosoa front the Pal. Bocks of fhe W. States and Tcrrit. Transact.
of Acad. of St. Louis.)
18G(j. Le même savant décrit Fespèce Polijp. Iiamiltonensis, du dévonien de l'Illinois.
(Geol. Surv. of Illinois, Vol. 3.)
Il cite en outre une autre espèce, Pol. riyida, également du terrain dévonien.
(Trans. St. Louis Acad. Sciences, Vol. I.)
1872. F. B. Meek cite du terrain carbonifère de Nebraska (Amérique du Nord), deux espèces,
à la première desquelles il donne le nom de Polyp. suhmarginata, en déclarant que la seconde ne
saurait être déterminée avec sûreté.
(Rcp. of the Palaeont. of Eastern Nehraslca in final Bep. of fhc U. St. Gcol. Surv. of NehrasTca.
1874. A. Nicholson introduit .3 espèces nouvelles, trouvées dans la formation dévonienne de
l'Amérique du Nord, ce sont:
Polyp. pidcJiella 1
'■cnella \
„ tuherculata, du groupe de Hamilton.
Cette dernière offre le plus d'intérêt, parce que les orifices des cellules sont munis d'un bord
saillant, particularité qui est très rare dans ce genre et ne se retrouve que dans Polyp. vemicosa
Me Coy.
Nous ferons remarquer que le nom tuherculata a déjà été employé, eu 1850, par Prout, pour
désigner une espèce nouvelle de Polypora, provenant des couches carbonifères (l'Illinois. U sera
donc bon de remplacer cette dénomination.
(Descript. of netv fossils froni the devon, format, of Canada. The gcolog. Magazine.)
1874. Billings présente l'espèce Polyp. ?psychc, du terrain dévonien.
1874. Young et Young constatent la présence de Polyp. tuherculata Prout, dans les couches
carbonifères de l'Ecosse, et décrivent avec détails les spécimens qui en proviennent.
(Geol. Magazine. — Décade II, Vol. I.)
.1874. .1. Hall introduit dans la science deux espèces nouvelles du Lower Helderberg group
de New Y'ork:
Polyp. ? clegans, HaU, p. 97.
„ l/Ua, „ p. !)G.
(36"' annual Report hy tlie Régents.)
1874. Cil. A. \Miitc cite l'espèce Polyp. strugula, du terrain carbonifère de l'Amérique.
(Report Invert, fossils.)
, des Corniferous limestone,
tene
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 87
187(5 — 1877. De Koninck mentionne l'espèce J'oli/p. paiiiUata Me Coy, trouvée dans la forma-
tion carbonifère de la Nouvelle Galles du Sud.
(Recherches sur les fossiles paléoz. de la Nouvelle Galles du Sud, en Australie.)
1878. J. Bigsby publie la liste des Bryozoaires qui ont été décrits jusqu'à ce jour et qui
proviennent du devonieu et du caibonifère. Il compter pour le genre Pohjpora 10 espèces dévonieuues
et 11 espèces du terrain carbonifère.
(The flom and fuuna of fhe devonian and carhoni ferons Periods.)
1888. J. Hall considère cette forme comme un sous-genre de Fenestella. Il cite 9 espèces
du groujje de Lower Helderberg et 31 espèces du terrain dévonien de l'Amérique du Nord.
(il amiual rep. State Muséum.)
S. Forme générale.
La colonie du genre Polypora se présente toujours sous la forme d'une extension, dont les
contours varient, mais qui est généralement en éventail. Le réseau calcaire, très fin, n'a pu se
conserver que dans certains cas très favorables à la fossilisation. 11 commence vers le bas par un
léger épaississement dont nous reparlerons plus loin, et il s'élargit eu rayonnant, c'est-à-dire en
prenant la forme en éventail, sous laquelle apparaissent les différentes espèces de nos pays et de
nos formations. Il n'est pas impossible de rencontrer, outre la forme mentionnée, des spécimens
infundilniliformes et calathiformes. L'cxiguité des fragments que nous étudions, ne nous permet
nudlieureusement pas de déterminer l'aspect général de nos deux espèces.
L'une d'elles, Polypora disciformis est déployée en éventail, mais de manière à former un cercle
presque complet, au centre duquel se trouve l'extrémité inférieure. De ce type, il n'y a qu'un pas
à la forme en entonnoir.
La seconde espèce, Polypora fracta. est plus grande. Elle est représentée par un fragment
duquel il est impossible de déduire la forme générale, extérieure. Les dimensions tendent à faire
supposer que cette espèce se rapprochait plutôt de la forme en entonnoir que de celle en éventail.
3. Extrémité inférieure et racines.
L'extrémité inférieure est rarement conservée dans les Bryozoaires de la famille des Fenestel-
lides. Cela tient à ce que, la colonie étant flabelliforme ou infundibuliforme, l'extrémité inférieui'e
était très rétrécie et par conséquent très fragile; elle se détachait facilement du reste du corps et,
selon toute apparence, restait fixée au sol par les racines dont elle était pourvue.
L'espèce Polypora disciformis peut seule nous donner une idée de la forme de l'extrémité
inférieure, dans ce genre. Sous ce rapport, nous ne trouvons aucun contraste sensible entre la
structure de cette partie de la colonie et celle du genre Fenestella. Les rameaux principaux et les
poutrelles s'épaississent lentement en descendant, et forment dans l'espèce Polypora disciformis une
petite plaque basale, triangulaire. C'est le commencement de la colonie, d'où partent les rameaux.
Cette base est fixée par les racines au fond de la mer ou sur un corps étranger. Dans l'espèce
mentionnée, les racines sont indiquées par quelques empreintes fines. Comme nos deux espèces sont
llabelliformes, l'extrémité inférieure se trouve toujours au centre de l'éventail, qui forme un cercle
plus ou moins complet.
88 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
4. Bord supérieur.
Quoique la i'orme eu eutonuoir ne soit représentée par aucune de nos deux espèces et que, par
conséquent, nous ne puissions savoir en quoi le bord supérieur se distinguait du reste de la colonie,
les spécimens en éventail nous permettent cependant de faire quelques observations intéressantes sur
cette partie que nous traitons.
C'est de nouveau l'espèce Pohjpora disciformis qui nous fournira les détails sur la structure du
bord supérieur. Celui-ci forme la périphérie de l'extension circulaire, et se compose des fines bifur-
cations des rameaux principaux. Si nous examinons la ])ifurcation de la colonie, et que nous nous
basions sur les observations que nous avons exposées en étudiant le mode de croissance de Fenestella,
nous voyons que la plupart des rameaux principaux se divisent dichotomiquement tout i)rès du bord
supérieur, et que toutes ces ramifications aboutissent à une ligne circulaire qui court autour de la
colonie, et que nous avons désignée par le nom de zone de croissance. Nous pouvons nous rendre
compte ici du rapi)ort qui existe entre les zones de croissance et le bord supérieur. La division des
rameaux se fait toujours près du bord supérieur. Il arrive donc que chacune des lignes de bifur-
cations qui formait autrefois le bord supérieur se trouve actuellement dans la partie inférieure, par
suite de la croissance de la colonie. Il en résulte des lignes concentriques, parallèles au bord
supérieur.
Les nouveaux rameaux qui sont formés par cette division près du bord, sont très fins et ne
portent qu'une seule poutrelle. Si la colonie avait continué de se développer, le nombre des pou-
trelles aurait augmenté et les rameaux se seraient bifurques de nouveau après un certain temps.
L'espèce Folypora fracta montre, à la partie supérieure du fragment, une écliancrure qui a dii
être produite par le plissement du bord.
5. Surface cellulifère.
Des deux espèces du genre Folypora qui sont représentées dans notre bassin, l'une, Foly-
pora fracta^ porte les cellules sur une des surfaces, tandis que, dans l'autre, Folypora disciformis., les
cellules ne sont visibles que lorsqu'on use les rameaux i)rincipaux. Elles sont arrondies, ont un
diamètre d'environ 0™™ 06, et se placent uni(|uement sur les rameaux principaux, à l'exclusion des
poutrelles, qui en sont complètement dépourvues. Vues d'en haut, les cellules apparaissent sous la
forme de cercles de couleur plus foncée, de sorte que l'on ne saurait dire si l'on est en présence de
véritables ouvertures ou de l'intérieur des cellules ouvertes par le frottement. Cette dernière suppo-
sition semble la plus probable, à cause de l'étendue assez grande des cercles foncés.
Les rameaux principaux de l'espèce Folypora disciformis nous otfrent la même structure interne,
et, en considérant la partie usée de la colonie, l'on penserait avoir sous les yeux l'intérieur
des cellules.
Ces dernières sont placées eu rangées alternantes là où les rameaux sont étroits; au contraire,
on eu voit plusieurs à côtés les unes des autres aux endroits où les rameaux s'élargissent.
Les rameaux n'ont point de carène longitudinale. Quant à leur épaisseur, elle est de 0'"™ 25
dans Folypora fracta, et de O""" li) — 0""" 25 dans Folypora disciformis.
Les poutrelles .sont d'épaisseur variable; elles n'augmentent que très peu en largeur aux angles
où elles se relient aux rameaux princijtaux.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHEME. 89
«. Surface sans cellules.
La surface saus cellules est de même composition qui' la précédente, eu ce qui concerne les
dimensions des rameaux et des poutrelles. Les éléments qui constituent le réseau, sont lisses et
couverts de stries longitudinales extrêmement Unes.
On peut donc conclure que la couche composée de tubes verticaux, qui est un caractère tyiiique
de la face sans cellules dans le genre Fenestella, fait ici entièrement défaut.
Il est impossible de faire une section transverse de la colonie, et cela, moins à cause de la
fragilité de la couche, qu'à cause du petit nombre de spécimens qui représentent ces deux espèces.
Nous n'avons également pu distinguer la sui'face interne de la surface externe, c'est-à-dire
sur laquelle des deux se trouvent les cellules.
7. Mailles.
La forme des mailles est la même que dans le genre Fenestella. Cela vient de ce que, dans
le genre Poli/jwra, les rameaux principaux se distinguent très facilement des poutrelles. Quand ces
éléments du réseau n'offrent plus aucune différence entre eux, par suite de la croissance, ou
des caractères génériques, la forme des mailles se modifie également. Dans les espèces, que nous
décrivons plus loin, ces mailles sont régulières, surtout dans Poli/pora disciformis, où elles ont une
forme quadrangulaire allongée, tandis qu'elles sont un peu arrondies dans Folypora fracta.
8. Rapports et différences.
Voici les carractères principaux, par lesquels le genre Folypora contraste avec tous les autres:
Ce genre est une Fenestellide nuinie de rameaux principaux et de poutrelles. Les rameaux, sans
carène, ont plus de deux rangées de cellules; les poutrelles sont sans cellules. Aucune couche
composée de tubes sur la surface sans cellules. Se distinguent de Folypora les formes apparentées
qui suivent:
Fenestella, par la carène médiane longitudinale, et par les stries longitudinales sur la surface
sans cellules.
Sous-genre Utropom, par deux rangées de cellules sur chaque rameau et par l'ouverture laté-
rale des cellules.
Sous-genre Seriopora, par deux rangées de cellules et par leur groupement en bandes
longitudinales.
Sous-genre Beteporina, par deux rangées de cellules.
FMjllopora, par des poutrelles cellulifères.
9. Distribution des espèces de Polypora.
La distribution de nos deux espèces est très simple. Elles apparaissent dans les schistes gris
jaunâtre de la bande e2, près de Lodenitz. On ne saurait tirer aucune conclusion au sujet du
développement de ce genre.
Les couches siluriennes des autres contrées ne possèdent également que de très rares représen-
tants de Folypora. En Amérique, où, comme nous l'avons fait remarquer plusieurs fois, la connais-
sance des Bryozoaires paléozoïques est très avancée, on connaît 12 espèces, qui proviennent toutes
12
90 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
ries étages supérieurs. En Angleterre. PoJypora rrassa, Lonsd. sp., est la seule espèce silurienne
connue. Le développement du genre l'olypora devient plus grand dans le terrain dévonien, et c'est
dans les couches carbonifères qu'il atteint son maximum.
La distribution des formes spécitiques de ce genre, dans le terrain silurien, ne présente guère
de documents pouvant donner lieu à des observations de grande valeur. En ce qui concerne son
développement dans les formations carbonifères, nous prions le lecteur de se reporter aux lignes que
nous avons déjà consacrées aux Bryozoaires de ce terrain.
lO. Description des espèces.
Poh'pora disciformis. Pocta.
PI. S.
Colonie formant une simple extension en éventail. Tout autour de la périphérie, l'on voit de
nombreuses 1)ifurcations, de sorte que le bord supérieur se compose de fins rameaux très courts.
Dans la description des éléments principaux de ce genre, nous avons consacré quelques détails
à la structure du bord supérieur et à son rôle dans la croissance de la colonie.
L'extrémité inférieure, qui se trouve au milieu de la colonie circulaire, s'épaissit en forme de
plaquette à contour triangulaire, de laquelle partent de petites racines. La surface striée des ra-
meaux principaux est seule visible, tandis que la surface cellulifère est cachée par la roche.
Les rameaux principaux ne sont pas tout à fait droits. Ils se divisent souvent dichotomique-
ment, sont légèrement bombés, et s'épaississent dans le voisinage de l'extrémité inférieure. A la
partie inférieure de la colonie, leur largeur est de 0""" 25 environ, tandis (ju'elle n'atteint que
()""" 19 vers le liant. Ils sont garnis latéralement d'aspérités formées par les contours des cellules.
Les rameaux principaux de la surface sans cellules sont couverts de fines stries longitudinales,
granuleuses.
Sur les faces qui ont été polies, nous pouvons étudier la structure interne des rameaux princi-
paux. Les cellules sont petites et se montrent à ces endroits comme des points ovalaires, plus foncés
et placés en rangées alternantes. Aux endroits où les rameaux principaux s'élargissent, c'est-à-dire
avant de se bifurquer et de se joindre aux poutrelles, Ton remarque des groupes de cellules. On
ne voit aucune trace de carène médiane.
Les poutrelles sont très minces, assez droites, et très peu épaissies aux angles. Leur largeur
est de 0""" 08 environ. Elles sont ornées de stries longitudinales, finement marquées, et ne portent
aucune cellule.
Les mailles sont de forme variable, ce qu'il faut attribuer à l'épaississenient des rameaux sur
la partie inférieure et aussi à la fréquente bifurcation. Dans le voisinage de la base, elles sont
petites, irrégulières, ou bien au contraire considérablement agrandies. Elles se rétrécissent souvent
vers le bas, et leur contour prend la forme triangulaire. A la partie supérieure, elles sont plus
régulières et quadrangulaires. Les mailles régulières ont 0 "■" 7 de longueur et 0 """ 4 de largeur.
Toutefois, vers la base, il s'en trouve dont la longueur est de 1""" 25 et la largeur de 0""" .S.
Dimctisiutis. Lu spécimen décrit et figure paraît représenter une jeune colonie. Sa hauteur
atteint 14""", et sa largeur, l(i'"'" environ.
Gisement et lociil. Cette espèce provient des schistes de Lodemc, c2.
DE liliVOZdAlRES, EN BOHÊME. <jl
Polypora fiacta. Pocta.
PL 8.
Cette colonie est représentée par un fragment montrant deux empreintes, l'une positive; et
l'autre négative, qui ne nous permettent pas de juger si la colonie n'était qu'une simple extension
flabelliforme, ou bien si elle était infundibuliforme.
Elle est comprimée latéralement. La partie médiane manque en haut, ce qui nous induit h
supposer que le liord supérieur était plissé et que la colonie présentait la forme d'un entonnoir.
Les rameaux principaux convergent fortement vers le bas, et indiquent ainsi le voisinage de l'extré-
mité inférieure.
Sur le fragment, qui est aplati par la compression, la surface externe convexe se distingue
de la surface interne concave. Sur l'empreinte positive, les ouvertures des cellules nous indiquent
la surface cellulifère, tandis que les stries longitudinales qui ornent les rameaux de l'empreinte néga-
tive, représentent un caractère de la surface sans cellules.
Les rameaux principaux sont assez épais. Leur largeur est de O""" 25 environ. Ils sont droits
et parallèles entre eux. Cependant, la distance qui les sépare n'est pas la même pour tous. Sur
un côté de la colonie, ainsi que dans le voisinage de la base, ils se rapprochent plus que sur le
reste du spécimen. Ils ne portent aucune trace de carène médiane et sont couverts de petites
cellules arrondies ou un peu ovalaires d'un diamètre de O""" 06 environ. L'ouverture des cellules
est plate, sans rebord saillant, ce qui paraît avoir été causé par le frottement des parties supérieures
de la paroi.
La distribution des cellules sur les rameaux est assez irrégulière. Tantôt elles se placent eu
rangées alternantes, et dans ce cas, une seule cellule occupe souvent toute la largeur du rameau,
tantôt elles sont réunies en groupes sans ordre. Aux endroits où les rameaux sont plus larges, ainsi
qu'aux surfaces formées par la division dichotomique d'un rameau, les cellules sont disposées en
quinconces. Souvent les parois des cellules sont brisées par la compression; dans ce cas, l'ouver-
ture, par laquelle on voit l'intérieur des cellules, est irrégulièrement dentelée.
L'empreinte négative nous montre quelle était la structure de la surface sans cellules des
rameaux principaux, qui sont lisses et couverts de stries longitudinales extrêmement fines.
Les poutrelles sont courtes, d'épaisseur différente. Elles s'élargissent considérablement à leurs
points de rencontre avec les rameaux, tandis qu'elles se rétrécissent beaucoup au milieu. Les plus
étroites ont 0"'™ 12 de largeur. Il y en a d'autres qui atteignent 0"'™ 2 jusqu'à O-"" .3 d'épaisseur.
Elles ne portent aucune cellule. L'autre surface des poutrelles ne montre aucune strie; elle est
simplement lisse.
Les mailles sont de grandeur variable, par suite de l'inégalité de structure des poutrelles et
de position des rameaux principaux. Quelques-unes sont arrondies; leur plus grand diamètre est de
1 """, et leur plus petit de 0 ""^ 7. D'autres sont fortement allongées, surtout aux endroits où les
rameaux se rapprochent entre eux. Leur longueur est de l""»4 et leur largeur de O""" 37 seulement.
Dimensions. Le spécimen unique, représenté par un petit fragment, a envirou 24"'"' de hauteur
et 28""' de largeur.
Gisement et local. Schistes de l:i bande e2, Lodenic.
12*
()2 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Genre HeniitÈ^ypn, Phillips,
ri. 8—11—15.
Ce genre compte dans notre bassin de nombreux représentants dont l'étude nous a été facilitée
par l'état favorable de conservation des spécimens.
Jusqu'à ce jour, le genre HemHrypa n'a été qu'imparfeitement connu, et les savants, induits en
erreur par les descriptions insuffisantes et surtout par les figures peu distinctes qui eu ont été
données, ont hésité à le reconnaître comme genre indépendant.
Nous exposerons dans les chapitres suivants les observations que nous avons faites sur les
nombreux spécimens à notre disposition et sur les coupes microscopiques prises au travers des colonies.
1. Aperçu historique.
2. Forme générale.
3. Extrémité inférieure.
4. Bord supérieur.
5. Surface externe.
6. Surface interne.
7. Rapports et diiïérences.
8. Distribution des différentes espèces de Ucmitrypa.
î). Description des espèces.
I. Aperçu historique.
1841. Le nom de Hemitrypa est employé pour la première fois pîir Phillips, qui, sans donner
de diagnose générique, décrit avec beaucoup d'exactitude l'espèce Hemitr. oculata.
(Pal. foss. Corn. Dco. W. Soniers.)
1844. M'' Coy cite les deux espèces, H. hibernica Scoules sp. et H. oculata Phil. Mais ces
deux citations sont rétractées en partie par la remarque qu'il fait dans la diagiuise générique de
Fenestella. En parlant d'une gaine (sheath), qui se rencontre communément chez les véritables Fene-
stellides, il dit dans une annotatiou : „ J'ai dans ces derniers temps observé cette gaîne chez quelques
véritables Fenestellides ; Heniitrypa. ne représente peut-être que le stade parfait de Fenestella.'^
(Synojjsis of thc carhon. Limest. fossils of Ireland.)
185!). H. A. Prout décrit sous le nom de Fenestella hemitrypa., Prout, p. 444, PI. 17, fig. 4,
une forme provenant des formations carbonifères de S' Louis et représentant une véritable Hemi-
trypa., ainsi que les figures permettent de le reconnaître. Cette espèce se rapproche de notre Henii-
trypa tciwlla, Barr.
(Transaction.^ of Acad. Scicn. of S' Louis. — Vol. I. N" 3.)
1874. J. Hall donne la description d'une nouvelle espèce appartenant au Lower Helderberg
group des Etats-Unis, Hcmitrypa prima, Hall, p. 1)8, et, en parlant du genre, il ajoute les observations
suivantes: „Le genre Hemitrypa, Phillips, a été fondé \w\\v un groupe de Bryozoaires Fenestelloïdes
à côtes ordinairement saillantes, (]ui divisent les rangées de pores sur la surface externe de la colonie.
Les crêtes des côtes sont reliées ensemble par une série de côtes, qui sont fréipiennuent si épaissies
latéralement, qu'elles ne laissent entre elles que de petits pores arrondis, s'ouvrant entre les rameaux
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 93
principaux, en séries de galeries rayonnantes et formées par cette enveloppe externe. Ces galeries sont
reliées à l'intérieur de la colonie par les mailles de la surface interne. Les ouvertures des cellules
sont placées sur les rameaux principaux dans la même position relative que chez les véritables Fene-
steUcu et elles débouchent dans les galeries ou dans les tubes. Quand la partie interne de ces
colonies est dépourvue de l'enveloppe externe et quelquefois de petites jjarcelles de côtes, ces
colonies ressemblent alors entièrement aux vraies Foiestclla."
1879. .J. Hall cite l'espèce Uemitrypa hiserialis du Lower Helderberg group de N. York. (32*
Bip. N. York S' Mus. Nat. Hist.)
1879. Le même savant décrit la variété, Hemitrypa hiserialis, var. cdlis, du Lower Helderberg
group de N. York. (Fal. of N. York, Vol. VI.)
1879. Selon Slirabsole, ce genre est une vraie Fencstella, recouverte d'une couche de corps
étrangers et encroûtants. Dans beaucoup de cas, il croit voir dans cette enveloppe l'espèce Flustra
palmata. Ulrich a critiqué cette opinion, et l'a déclarée insoutenable. Nous la réfutons également
dans les observations exposées plus bas. (Quart. Journ. <jeol. Soc.)
1887. Fœrste décrit l'espèce Hemitrypa Ulrichi du Clinton group de l'Etat d'Ohio. (l^nil
Denison Univers.)
188S. J. Hall cite Hemitrypa comme sous-genre de Fenestella. (41 Ami. Rep. State Mus,
N. York.)
1890. Dans sa grande monographie des Bryozoaires paléozoïques de l'Illinois, Ulrich décrit la
microstructure de Hemitrypa, et combat l'interprétation de Shrubsole. Il décrit quelques espèces
nouvelles du terrain carbonifère, mais pas une seule du Silurien. Ses études comparatives appro-
fondies sur ce genre et ses rapports avec les autres genres de la famille des Fenestellides nous ont
rendu plus d'un service dans notre travail. A uotre avis, c'est le premier savant qui ait figuré et
décrit des coupes microscopiques prises au travers de la colonie. (Geol. Sun: Hlinois, Vol. VIII.)
S. Forme générale.
Le genre Hemitrypa se présente ordinairement sous deux aspects assez différents l'uu de
l'autre, car tantôt il prend la forme d'un cylindre mince et allongé, qui se rétrécit lentement vers le
bas; et tantôt celle d'un entonnoir très large en haut et se rétrécissant rapidement vers la partie
inférieure.
On ne saurait attribuer aux stades de croissance les contrastes qui se rencontrent dans ia
forme générale, car on trouve des spécimens cylindriques et infundibuliformes de toute dimension
et par conséquent de chaque stade. Nous avons déjà dit que l'évasement des colonies est dû à la
fréquente bifurcation des rameaux principaux, tandis que la forme cylindrique provient de la division
rare de ces mêmes éléments.
On pourrait supposer que les colonies aux bifurcations nombreuses étaient placées dans des
conditions plus favorables que celles dont les rameaux offrent moins de divisions.
L'origine des contrastes de ces deux formes qui appartiennent au même genre, pourrait s'expli-
quer par l'iniluence du milieu ambiant, plus favorable au développement des formes en entonnoir,
qu'à celui des spécimens cylindriques. Ces derniers sont toujours d'une structure très régulière, ils
ne portent aucun pli à la partie supérieure. A ces formes viennent s'adjoindre des colonies en
entonnoir, également régulières et montrant peu ou point de plis vers le haut. En ce qui concerne
la structure en général, l'évasement successif et les plis de la partie supérieure, ce genre offre assez
de ressemblance avec Fencstella.
9-1 prrUDES DES GENRES ET ESPECES
Les colonies cylindriques sont très rares dans le genre Fenestella et ses sous-genres. Au con-
traire, elles apparaissent fréquemment dans le genre Hemitrypa. L'enveloppe externe, qui contraste
avec celle de Fenestella, recouvre les spécimens de ce dernier genre, et présente un aspect assez
bizarre. Elle cache les ornements qui sont habituellement visibles chez les Fenestellides, ainsi que le
réseau très fin. Ce n'est que sur les spécimens dont l'envelonte est usée, que l'on voit apparaître
le réseau ordinaire.
3. Extrémité inférieure.
Dans le genre Hemitrypa, l'extrémité inférieure ne diffère pas de celle que nous avons décrite
précédemment.
En somme, Hemitrypa ressemble à Fenestella; elle en diffère par l'enveloppe externe dont nous
étudierons phis tard la structure et l'origine, et qui fait également partie intégrante de la structure
de l'extrémité inférieure.
L'espèce Hemitrypa hohemica, PI. 15, donne lieu à des observations très intéressantes. La
colonie infundibuliforme, presque toujours très régulière, se rétrécit en descendant vers la base.
L'enveloppe externe, produite par l'élévation des parties médianes des rameaux principaux, gagne en
épaisseur. Sa surface externe porte sur la colonie entière des ouvertures de cellules disposées en
rangées et disparaissant complètement dans le voisinage de la base. La colonie dégénère ainsi peu
à peu en un tronc, qui ne montre plus aucune trace d'ouvertures et sur lequel sont indiquées les
carènes s'étendant entre quelques rangées isolées de cellules.
A son extrémité, le tronc est quelque peu élargi et paraît s'être partagé en extensions
radiciformes.
La surface d'attache est ordinairement très exiguë et rugueuse, ce qui indique que les racines
étaient nécessaires à la colonie pour la fixer solidement.
Nous apprenons ici à connaître le mode de fixation des colonies cylindriques aux corps étran-
gers. Les spécimens en entonnoir ne montrent pas cet épaississement, qui affecte la forme d'un
tronc, et l'on peut supposer qu'ils étaient fixés absolument de la même manière que les colonies
infundibuliformes de Fenestella et de ses sous-genres, c'est-à-dire que l'extrémité inférieure se termi-
nait par un renflement simple, court et généralement plat, d'où partaient les racines.
4. Bord supérieur.
Le bord supérieur, qui est rarement conservé, ne se trouve guère que chez les colonies cylindri-
ques. Il est arrondi et souvent légèrement étranglé, c'est-à-dire plus étroit que le corjjs de la colonie.
Dans les formes cylindriques, où la division dichotomique est peu fréquente, la partie qui avoi-
sine le bord n'est pas composée de nombreuses bifurcations, comme dans le genre Phyllopora.
Vu d'en haut, le bord supérieur représente un cercle simple, régulier, dont le centre est occupé
par la roche qui remplit l'intérieur de la colonie. C'est ce que nous montrent la PI. 11, fig. 2, et
la PI. 15, fig. 8 a.
Dans les spécimens en entonnoir, le bord supérieur présente le même aspect arrondi, et, en
outre, on observe une double structure.
Quelques individus forment des colonies tout à fait régulières et élargies en entonnoir. Les
traces des plis se font très rares ou manquent même entièrement. D'autres, au contraire, ont en
haut des plis assez ])rnfonds. (\\\\ sont (h'jà l'oitement marqués sur la moitié inférieure de la colonie.
DE BRYOZOAIRES, EN BOIII^ME. yr,
Bien que cette stiuctiue doive être considérée comme individuelle, nous ferons remarquer que
l'espèce Hemitrijpa hohcmica, PI. 15, possède uniquement des formes régulières en entonnoir, élaigies
à la partie supérieure, et avec de très légères traces de plis.
5. Surface externe.
Les réseau des gem'es llcmitrypa et Fcncstella est entièrement semblable. Il se compose des
mêmes éléments principaux, rameaux et poutrelles. Mais le principal caractère distinctif entre ces
deux formes se trouve dans la structure de la surface externe. Il consiste eu ce que, dans Hemi-
trijpa, les rameaux principaux saillent fortement vers l'extérieur et présentent ainsi une couche
externe d'aspect bizarre qui entoure la colonie entière. Nous avons fait des coupes microscopiques
transverses qui nous permettent de reconnaître les deux moditications suivantes:
1. Au milieu de chaque rameau principal s'élève fortement la carène médiane, qui se gontle
considérablement et forme une espèce de côte longitudinale. La couche externe, qui enveloppe la
coloriie, ne présente pas dans ce cas une masse compacte, mais elle consiste en des côtes longi-
tudinales, épaisses, parallèles les unes aux autres. Cette conformation est visible dans Uemitrypa
saccidus, PI. 11 ; elle est si typique qu'on peut la reconnaître à première vue sur les espèces des
contrées étrangères, appartenant au même genre. C'est le premier degré des changements qui peuvent
survenir par suite de l'élévation des rameaux principaux.
La structure interne des colonies ressemble ici entièrement à celle de Fenestella, car les ouver-
tures des cellules occupent leurs places primitives de chatiue côté de la carène fortement saillante,
2. Non seulement les carènes médianes, mais encore les rameaux entiers saillent et s'étendent
tellement en largeur, que les iioutrelles se courbent et se réunissent de manière à former une
enveloppe externe, complète et continue, qui entoure toute la colonie, et qui est reliée par des
rameaux principaux à la paroi interne, régulière.
Tous les rameaux participant à cette croissance en relief, les cellules et leurs ouvertures
sont également soulevées et ne restent plus à leurs places habituelles.
Les rameaux fortement élargis en haut, se touchent latéralement et portent sur toute leur sur-
face externe les ouvertures des cellules, qui s'agrandissent de même considérablement par ce processus.
Les limites qui séparent chacun des rameaux élargis de la surface externe, se reconnaissent
encore assez bien sur plusieurs individus, tandis que, sur d'autres, elles sont si peu distinctes que
l'enveloppe externe n'apparaît plus que connue une couche compacte.
Les rameaux principaux élargis portent chacun deux séries de cellules, tantôt rangées simple-
ment l'une à côté de l'autre, tantôt séparées par une carène médiane. Cette disposition constitue
des caractères distinctifs pour les espèces en particulier.
La paroi est donc formée d'une double couche dans les colonies de ce genre. Le réseau
habituel des Fenestellides se compose de la couche inférieure. Il porte en même temps à l'intérieur
la surface normale, couverte par la couche appelée envelopp>e externe, à côtes longitudinales, non
reliées entre elles ou bien à masse continue et compacte.
a. Surface interne.
Dans les colonies du genre Hemitrypa, on peut considérer comme surface interne, le revers
de la partie primitive, qui n'a subi aucune modification ultérieure.
En effet, si nous examinons la surface interne, nous apercevons un réseau régulier que nous
connaissons très bien et qui se compose de rameaux principaux et de poutrelles. Uemitrypa sacculus
<)(j ETUDES DES GENRES ET ESPECES
est la seule de toutes nos espèces dont la surface interne, représentée par des empreintes très
distinctes, nous donne une idée exacte de la structure du réseau.
La surface interne existe encore dans les deux espèces, Hemitrypa bohemica et tenella^ et princi-
palement dans la ineniière, où la paroi de la colonie apparaît isolée sur des fragments plus ou
moins grands.
En ce qui concerne la structure de cette surface, nous mentionnerons deux modifications :
1. La surface interne, c'est-à-dire la partie primitive de la colonie, est entièi-ement analogue
au réseau des Fenestellides. Les éléments principaux dont elle se compose diffèrent entre eux. Les
mailles sont ovalaires et disposées en rangées horizontales. C'est ce que montrent les espèces
Hemitri/pa saccidus, ftscina et tenella. Les rameaux de cette dernière portent même des côtes
longitudinales très distinctes, qui sont cachées çà et là par une couche granulée.
2. La conformation de la surface interne se rapproche beaucoup de celle du genre Phyllopora.
Dans ce cas, les rameaux et les poutrelles sont presque semblables, les mailles sont réparties régu-
lièrement et en rangées alternantes, d'où résulte la disposition en quinconces. On peut remarquer
cette structure sur l'espèce Hemitrypa bohemica.
A l'exception des stries longitudinales, visibles sur les espèces Hemitrypa tenella et fiscina, le
reste de la surface est lisse et ne porte aucun autre ornement.
La surface interne se distingue beaucoup de l'enveloppe externe, et ce contraste a donné lieu
à la création dé ce genre, avant même que l'on eut étudié de plus près la structure interne en
général. Il était assez difficile autrefois d'établir les rapports qui existent entre ces deux surfaces
si différentes et c'est ce qui, selon nous, a conduit à des explications erronées.
T. Rapports et dififérences.
Nous avons rappelé, dans l'Aperçu historique de ce genre, que Mac Coy et, de notre temps,
Shrubsole et Zittel se sont prononcés contre l'indépendance de Hemitrypa., qu'ils considèrent comme
un stade probablement avancé de Fenestella. Cette supposition est basée sur la remarque que Mac
Coy a faite le premier, en prétendant avoir aussi observé sur de vraies Fenestellides la couche
externe de Hemitrypa.
Les descriptions publiées jusqu'à ce jour, et surtout les indications concernant la couche externe,
n'ont pas été de nature à apporter quelque lumière pour la connaissance de ce genre.
Shrubsole regarde Hemitrypa comme une Fenestella typique, qui est entièrement recouverte
par le Bryozoaire parasitique, Flustra palmata, M'' Coy. (On the brit. carbon. Fenestell. Quart. Journ.
of geol. Soc. 1879.)
Nous espérons cependant que nos descriptions, basées sur des matériaux bien conservés et sur
la structure interne rendue accessible par des coupes microscopiques, contribueront à donner la
preuve que, si Hemitrypa possède à l'intérieur de la colonie un réseau semblable à celui de Fene-
stclla, on voit cependant surgir, par suite de la croissance en relief des rameaux principaux, des
modifications et des caractères distinctifs d'une valeur telle, qu'il semble très juste de réunir dans
un genre indépendant des formes si contrastantes.
Dans nos études sur ce genre, nous avons décrit plusieurs stades de développement, ainsi que
les modifications qui se produisent dans leur aspect par la croissance en relief des rameaux princi-
paux. Nous avons voulu par là indiquer le résultat, sans avoir eu toutefois sous les yeux les stades
intermédiaires de cette transition.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHKME. 97
Eu disant que les rameaux s'élèvent graduellement en relief, nous ne prétendons pas posséder
une série de ces développements, nous avons pour but d'arriver au genre moins connu Hemitrtjpa, en
prenant pour point de départ la forme bien connue de Fenestella.
Parmi nos nombreux spécimens, il n'en existe, à notre connaissance, aucun qui représente
un stade intermédiaire dans la croissance des rameaux principaux. Chez tous, la croissance est
à l'état parfait et les rameaux présentent l'aspect que nous avons indiqué.
La surface interne du corps proprement dit et celle de la couche externe, réunies ensemble,
fournissent par leurs contrastes un caractère typique qui ne se voit dans aucune autre forme connue
jusqu'à ce jour, et que l'on ne retrouve dans aucun autre genre.
Parmi les 4 espèces que nous possédons, Hvmitrypa sacculus est celle qui offre les modifications
les moins importantes au point de vue de la croissance des côtes longitudinales, tandis que, dans
Hemitryjpa bohemica et tendla, ces mêmes éléments forment déjà une enveloppe continue. Hemitr.
fiscina est fondée sur un spécimen moins bien conservé, qui ne peut nous servir pour l'étude de la
structure interne.
8. Distribution des espèces du genre MIemitryptt.
Si l'on jette un coup d'œil sur la liste complète des Bryozoaires du terrain silurien de la
Bohême, on voit que 3 espèces de HemitryiM apparaissent dans la bande f 2, et une seule dans la
bande e 2. Cette dernière, Hemitrypa fiscina, bien que fondée sur un spécimen défectueux, montre
sur ses deux surfaces des contrastes que l'on distingue immédiatement et qui permettent de lui
assigner en toute sûreté un rang parmi les 3 autres formes du même genre.
La plus grande distribution de cette espèce a donc lieu dans la couche à Bryozoaires du
calcaire blanc de la bande f2, où apparaissent ordinairement les espèces Hemitrypa sacculus et
bohemica. Des couches siluriennes des contrées étrangères, on ne connaît que deux espèces bien
définies, Hemitrypa prima, et biserialis, dont J. Hall a donné la description, et qui proviennent du
groupe de Lower Helderberg.
Le nombre de ces espèces sera probablement augmenté par l'adjonction de quelques autres qui
ont été décrites par ^P Coy et Lonsdale, mais dont les figures insuffisantes n'indiquent pas assez
clairement les caractères.
Dans les divisions supérieures des horizons paléozoïques, la distribution de Hemitrypa est plus
étendue. Nous obtenons 5 espèces du Dévonien de l'Amérique et 1 du Dévonien de l'Angleterre,
8 espèces du terrain carbonifère de l'Amérique et 1 du même terrain de l'Angleterre.
Ces indications sont contenues dans nos listes des Bryozoaires provenant dos couches supé-
rieures des étages paléozoïques.
D'après ce que nous venons de dire, la plupart des formes siluriennes du genre Hemitrypa,
décrites jusqu'à ce jour, apparaissent dans notre bassin. 11 est bien possible qu'un certain nombre
d'espèces, considérées comme des Fenestella, soient un jour rangées dans le genre Hemitrypa.
13
98 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
9. Description des espèces.
Heniitrj'pa Boliemica. Barr.
FI. K).
Colonie ordinairement en entonnoir régulier, s'élargissant rapidement vers le haut, rarement
cylindrique et parfois recourbée.
Le plus souvent, il ne reste de la paroi de la colonie que des fragments fixés sur les
empreintes de la surface interne. Ce cas se présente surtout dans les formes larges. Vers -le bas,
la colonie se rétrécit toujours et, dans les spécimens où l'extrémité inférieure est conservée, elle
dégénère en une espèce de tronc formé par l'épaississement de la paroi, à la structure de laquelle
Tenveloppe externe participe pour plus de moitié. Ce tronc est assez tranché et distinct du reste
de la colonie, car il ne porte pas d'ouvertures de cellules. C'est à peine si les carènes qui courent
entre les rangées de cellules sont marquées. Voir fig. 14.
La paroi atteint environ 1"""' 1 d'épaisseur, dimension plus considérable dans le voisinage du
tronc, où elle passe et forme une masse calcaire sans aucun ornement et d'un diamètre de 4 """
à peu près.
Le tronc s'élargit un peu vers le bout inférieur, duquel les racines paraissent partir, et il se
termine par une plaque d'attache, rugueuse, qui servait à tixer la colonie.
La surface externe enveloppe la colonie entière. Elle forme une couche continue, reliée
par les rameaux principaux à la partie interne, qui est d'une structure différente.
Sur la surface externe, on distingue des ouvertures rondes, disposées en rangées très serrées et
de ()""" 125 de diamètre. Entre chaque double rangée, s'étendent des stries longitudinales saillantes,
caractéristiques pour cette espèce.
A propos de ces stries, nous ferons les observations suivantes:
1. De chaque côté d'une strie, est située une rangée d'ouvertures de cellules. Cette conforma-
tion se trouve également dans Fenestella, où la carène médiane est pourvue latéralement d'une
rangée d'ouvertures.
2. En comparant entre elles les surfaces externe et interne de cette espèce, nous remarquons
que, sur la surface externe, les stries longitudinales qui séparent les rangées d'ouvertures de la
manière que nous venons d'indiquer, correspondent à l'espace médian des rameaux de la partie interne.
On voit par là que les stries longitudinales répondent entièrement aux carènes médianes.
Les rameaux, en s'élevant au-dessus de la surface, ont donc conservé la carène médiane, qui
apparaît sur la couche externe sous la forme de stries longitudinales. Dans la description générique,
nous avons déjà décrit l'origine et le mode de formation de cette couche. Nous ajouterons pour
cette espèce ([ue les rameaux en relief et élargis en haut, ont perdu ici leur indépendance à un
tel degré que les limites qui les séparent ne sont même plus indiquées et que, par conséquent, la
couche externe ne forme plus qu'une masse compacte.
La surface interne se compose d'un réseau dans lequel les rameaux et les poutrelles sont
à peu près semblables. On n'ajjcrçoit pas les ouvertures des cellules sur les rameaux, parce que
ceux-ci, en croissant, les ont soulevées dans la couche externe.
Les mailles sont ovalaires ou bien subpolygonales. Leur plus grand diamètre atteint de 0'""* (iH
à 0""" 9. Elles sont disposées en rangées alternantes et «n quinconces.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÈME. 99
L'espace compris dans les intervalles est plat et lisse.
Sur beaucoup de spécimens, l'empreinte de la couche interne est indiquée sous la forme de
tubercules distribués en quinconces. Quelquefois aussi, nous remarquons l'empreinte de l'enveloppe
externe, sur laquelle les ouvertures des cellules sont représentées par de petits tubercules, et les
stries, i)ar des rainures longitudinales, fig. 18.
Dimensions. Les petits spécimens sont cylindriques et s'élargissent un peu vers le haut. Ils
ont une longueur de 18™™ environ. Les plus grands, infundibuliformes, atteignent (iO""".
Rap2). et différ. Le caractère typique du genre Fenestella est représenté dans cette espèce par
les stries longitudinales, qui remplacent la carène médiane sur la surface externe. Par la surface
interne avec ses éléments principaux semblal)les et ses mailles ovalaires, subpolygonales, disposées
en quinconces, elle se rapproche beaucoup de FliyUopora.
Cette conformation nous fournit une nouvelle preuve assez importante en faveur de l'autonomie
du genre Hemitrijpa.
Hemitrypa hohemica se distingue de ses congénères par les stries de la surface externe, qui
sont très visibles à l'œil nu; de plus, par les quinconces d'ouvertures de cellules et la ressemblance
entre les éléments du réseau de la surface interne.
Crisement et local. Cette espèce provient des calcaires blancs, riches en Bryozoaires, de la
bande f2, Konêprus.
Hemitrypa fiscina. Pocta.
PI. 8.
La colonie a la forme d'un cône renversé, un peu rentié au-dessus de la moitié de la hauteur.
Elle s'affile régulièrement vers le bas, comme la convergence des rameaux principaux permet de
le supposer et aussi comme nous l'avons trouvé en préparant le spécimen figuré.
Le bord supérieur paraissant conservé, nous pensons avoir sous les yeux la colonie presque
complète.
Le spécimen a subi une compression latérale; la couche externe est lixée sur la roche. On
distingue sur une moitié du spécimen l'empreinte négative de la surface interne, et sur l'autre, la
colonie elle-même, vue par la surface interne. La surface externe n'est visible qu'aux endroits où des
fragments de la colonie se sont detaciies. Elle est couverte de très petites ouvertures de cellules
rondes, d'un diamètre de 0""" 13 environ, et disposées en rangées longitudinales alternantes. Entre
chaque double rangée, s'étend une arête longitudinale faiblement marquée.
La conformation de la surface interne est la même que dans le genre FencstvUa. Les rameaux
principaux sont épais, droits, parallèles entre eux, et se divisent peu dichotomiquement. Leur surface
est couverte de stries fines, longitudinales, et leur largeur atteint 0""' 3 environ.
Les poutrelles sont plus courtes que les rameaux et d'une largeur presque égale à ceux-ci.
Elles s'épaississent à leur point de rencontre avec les rameaux principaux, et leur surface est aussi
couverte de stries longitudinales.
Les mailles sont ovalaires, régulières, distribuées en rangées horizontales plus ou moins distinctes.
Leur longueur est de 0""" 38, et leur largeur, de O™'" 25 à 0"'"" 3.
Dimensions. La hauteur de la colonie atteint 20""", et sa plus grande largeur, !i""".
13*
10(1 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Eapp. et diffcr. Cette espèce, fondée sur un spécimen unique, un peu défectueux, ressemble
assez à Hemitryjoa hohemica. Elle en diffère par la conformation de la surface interne, dont les
mailles sont en rangées horizontales et verticales régulières, ainsi que par la striation des rameaux
et des poutrelles.
La structure de la surface interne de Hcmitrypa fiscina est semblable à celle de Fenestella,
tandis que celle de Hemitrupa hohemica rapproche cette dernière du genre PhyUopora.
Gisement et local. Le spécimen décrit provient de Lodenitz, c2.
Hemitrj'pa sacculus. Barr. sp.
PI. 11.
Itetepora sacculus, Barr. — Bir/shy, Tiiesaurus siluricus, p. 200.
La forme de la colonie se présente à nos yeux sous deux aspects différents:
1. Quelques spécimens sont coniques, cylindriques ou sacciformes; ils se rétrécissent lentement
vers le bas. Dans ce groupe, le bord supérieur, simplement arrondi, ne montre aucune trace de plis.
2. D'autres colonies sont étalées, infundibuliformes, et vont en s'élargissant rapidement vers le
haut. Le bord supérieur parait aussi simplement arrondi, mais il porte souvent des plis très marqués.
Ces deux formes, dont nous avons attribué, p. 93, le développement au milieu ambiant plus ou
moins favorable, ne présentent aucun groupe autonome; au contraire, elles sont reliées entre elles
par des formes intermédiaires.
La colonie se termine à la base par un tronc qui résulte de Tépaississement de la paroi. Il
s'élargit un peu plus bas, et a dû être fixé aux corps étrangers par des racines latérales.
La partie interne et primitive de la colonie ressemble entièrement à celle d'une Fenestella.
Sur les spécimens entiers, il n'est possible de la distinguer qu'au moyen de coupes transverses.
Les rameaux principaux sont droits, assez épais, souvent divisés dichotomiquement, surtout chez
les formes larges, en entonnoir. Leur largeur est de 0""» 2.5 à 0™"' 3. Ils portent de chaque côté
une rangée d'ouvertures de cellules, dont le diamètre atteint à peu près 0""* G. Ces ouvertures sont
disposées en lignes droites, dont elles s'écartent un peu dans le voisinage des angles.
Les poutrelles sont courtes, passablement épaisses, larges de 0 ""^ 2 à 0 "•"■ 3. Elles s'épaississent
peu aux angles et ne portent pas de cellules. Le long de leur partie médiane s'étend une carène,
dont l'arête est assez vive.
Les mailles sont ovalaires et distribuées assez régulièrement eu rangées horizontales et verti-
cales. Leur longueur atteint 0 """ 7, et leur largeur, 0 """ 4. Les carènes des rameaux principaux
saillent très fortement et s'étendent à leur sommet en forme de stries longitudinales d'environ 0""" 4 de
largeur. Ces stries ne s'écartent jamais de la ligne médiane des rameaux, même dans les courbes et
les bifurcations. A leur base, se trouvent les orifices des cellules, dont nous avons parlé plus haut.
Les intervalles, qui séparent ces stries très saillantes, sont constamment remplis par la roche.
La partie interne cellulifère du rameau n'est donc pas visible de l'extérieur, mais elle apparaît dans
les sections, ou bien quand les stries longitudinales sont enlevées.
L'enveloppe externe de cette espèce ne forme pas une couche compacte, continue ; elle se
compose d'arêtes longitudinales parallèles, qui suivent dans chaque courbe et bifurcation les rameaux
principaux situés au-dessous d'elles.
DE BRYOZOAIRES, EX BOHÊME.
Les bifurcations, très faciles à ob-
server sur les arêtes externes longitudi-
nales, varient eu nombre, suivant la
forme générale de la colonie. Dans les
spécimens cylindriques, elles sont assez
rares, et, au contraire, plus fréquentes
dans les colonies tiabelliformes.
L'enveloppe externe , composée
d'arêtes longitudinales parallèles, reste
conservée sur des fragments qui pro-
viennent de différents spécimens. Les
figures (le la PI. 1 1 nous montrent cette
conformation. Dans les lacunes produites
par le détachement des parcelles de l'en-
veloppe externe, on aperçoit le réseau, semblable à celui de Fcnestella ou, plus souvent encore, l'em-
preinte de la surface interne de la colonie. Celle-ci est formée par le réseau, que nous avons déjà
décrit, et les rameaux principaux semblent y être aussi pourvus d'une carène médiane à arête vive.
Les empreintes de la surface interne portent des tubercules ovalaires, représentant le remplissage
des mailles.
Dimensions. Pour bien mettre en évidence les proportions qui existent entre la hauteur et la
largeur de quelques spécimens, nous indiquons ici ceux sur lesquels nous avons pu le mieux constater
les dimensions.
Hautrur Largeur
1" spécimen lô"""' 7"""
Eiftiirc 4.
Hemitrypa sacculus.
Coupe grossie.
L Formes cylindriques:
IL Formes en entonnoir:
()icnie
Oième
FJème
7icme
"^IJ .
(
25 „
12
34 „
10
40 „
10
15 „
25
20 „
26
32 „
40
Bapp. et différ. D'après notre métliode comparative basée sur les modifications qu'éprouve la
colonie pendant la croissance, nous pouvons considérer cette espèce comme le premier stade de
développement de Fencstclla vers le genre Hemitrypa. Ici, les carènes des rameaux saillent
seules sans se réunir sur la surface externe, tandis que, dans les autres espèces, les rameaux entiers
sont en relief et se réunissent ensemble par les côtés. C'est ce qui distingue Hemitrypa sacculus
de toutes les autres espèces connues jusqu'à présent.
Gisement et local. Cette forme n'est pas très rare dans les calcaires blancs de Kom'prus, f 2.
Dans le Thésaurus siluriens de Bigsby, on a indiqué par erreur la bande c2 de Konéprus.
Hemitrypa tenella. Barr.
PI. 15.
Colonie infundibuliforme, s'élargissant très rapidement vers le haut et pourvue de plis plus ou
moins profonds. Le bord supérieur et l'extrémité inférieure ne sont pus conservés.
102 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
L'enveloppe externe se compose d'une couche continue, et porte sur sa surface des orifices
de cellules, petits, ronds et d'un diamètre de 0""" 1 environ, qui sont disposés en séries. Sur la
surface de beaucoup de spécimens, on remarque, après deux rangées d'orifices, des sutures faiblement
marquées, indiquant les limites des rameaux, qui deviennent saillants par la croissance. Deux rangées
d"orifices appartiennent donc toujours à chaque rameau, qui est séparé du rameau voisin par une
suture eu zigzag. Sur les colonies régulières, représentées par la majorité de nos spécimens, les
orifices des cellules sont petits, et les intervalles qui les séparent les uns des autres, lisses et unis.
Chez d'autres individus, dont l'épaississeraent général dénote, selon nous, un stade avancé, les
intervalles des orifices prennent dans les nœuds la forme de tubercules. Cette conformation modifie
l'aspect extérieur de cette envelopi)e ; les orifices des cellules s'agrandissent et atteignent un diamètre
de 0™"' 15 environ. Les sutures que l'on remarquait entre les rameaux primitifs disparaissent entière-
ment, et l'enveloppe se transforme en une couche tout à fait indépendan e, dont la communication
avec la partie interne de la colonie ne peut se voir que sur les sections transverses horizontales.
La surface interne possède la même structure que dans Fenestella.
Les rameaux principaux sont minces, larges de 0""" 15, ordinairement ornés de stries longitudi-
nales, recouvertes çà et là par une couche granulée. Les poutrelles sont plus courtes et plus minces,
car leur largeur atteint à peu près 0'""' 12. Elles sont distribuées réguhèrement et ne portent aucun
ornement sur leur surface.
Les mailles sont également disposées régulièrement. Elles sont ovalaires, longues de 0"""4
environ et larges de 0""" 3.
La plupart du temps, les colonies ne représentent que des empreintes de la surface interne,
sur lesquelles restent fixées par places des parcelles de la paroi, dont l'épaisseur est environ de
Qmm 7_ On trouve aussi des empreintes de la surface externe.
Dimensions. Les représentants de cette espèce sont tous comprimés, les uns latéralement, les
autres, de haut en bas. Ce n'est donc qu'avec beaucoup de difficulté que l'on peut constater les
dimensions. Le plus grand spécimen a une hauteur de 25""", et une largeur d'environ 50"""' au sommet.
lia])}), et diff'ér. Cette espèce ressemble à Hcmitnjpa hoJteniica et à Hemitrypa ftscina. Celles-ci
s'en distinguent par la carène qui sépare les rangées d'orifices, sur l'enveloppe externe. En outre, les
sutures se remarquent encore très bien entre quelques rameaux saillants, dans les spécimens de
Hcmit)'ijpa tenella.
G-isement et local. Calcaires blancs de Konrpnis, f 2.
Genre ijetntnntoporfi. Pocta.
PI. 2.
Nous avons établi ce nouveau genre pour 3 colonies en forme de jilaiiues, très rapprochées
des espèces que certains savants associent au genre Cellcpora.
Cette dernière dénomination n'est ([u'iin nom collectif pour des types très divers, et notamment
pour les formes paléozoïques.
En étudiant les représentants du genre Ccllojmra des foruiations tertiaires et récentes, Ton
acquiert bientôt la conviction cpie ces formes paléozoïïiues offrent de grands contrastes.
Outre les 3 espèces que nous avons réunies dans notre nouveau genre, et dont nous allons
donner la description, nous possédons un autre sijécimeu défectueux (jue nous n'avons pu déterminer
sûrement et que nous associons ici provisoirement, iiarce qu'il nuintre une couche externe, unique.
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. 103
1. Forme générale.
Nous nous contenterons d'indiquer les principaux caractères génériques.
La colonie forme des extensions planes, semblables à des couches encroûtantes, (jui se déploient
de deux manières:
1. La colonie est dendroïde, à bifurcations étendues sur un plan, de sorte que. des deux côtés
du tronc princijial d'une largeur inépale, partent des branches lobées, arrondies à leur extrémité
antérieure et ])arfois un peu élargies. Voir l'I. 2, fig. 9, 10 et 16.
2. La colonie est composée de simples extensions minces, dont les contours primitifs, complè-
tement irréguliers, à ce qu'il semble, ne peuvent plus être constatés, parce que les plaques n'appa-
raissent que sous la forme de fragments ovalaires. Voir PI. 2, fig. 20.
La forme générale, assez différente dans ces deux cas, offre cependant des caractères communs
d'une certaine importance, parmi lesquels nous citerons d'abord la structure des deux surfaces que
nous distinguons sur les corps en forme de plaques. Nous nommons surface antérieure, celle qui
est visible sur la roche, chez toutes les espèces que nous réunissons ici, et surface postérieure, celle
qui est cachée par la roche.
S. Surface antérieure.
Cette surface possède dans toutes les espèces le même caractère: elle porte les cellules. Sa
conformation varie un peu, suivant la forme générale de l'espèce. Dans les formes lobées, elle est
bombée au milieu de la branche ou lobe, tandis que, daus les colonies en plaques, elle est plane et
unie. Elle est couverte de cellules qui présentent un caractère commun, en ce qu'elles sont peu
profondes et qu'elles ont une petite ouverture au milieu du fond. En ce (jui concerne leur aspect
et leur position, l'on remarque les particularités suivantes :
1. Les cellules ont des contours ovales allongés.
a) Elles sont juxta-posées sans ordre et séparées par des intervalles qui portent eux-mêmes de
petits orifices secondaires. Ceux-ci sont ronds, inégaux entre eux, et forment une série unique
dans les intervalles. Il en résulte une belle structure très déliée, reproduite sur la PI. 2,
tig. 12, Lcmm. frondosa.
Nous ajouterons que Ulrich avait désigné par le nom de fossettes, les orifices des inters-
tices, et par celui de tuhcs interstitiaux, les cellules.
b) Les ouvertures des cellules sont en rangées alternantes, d'où résulte sur la surface la dispo-
sition en quinconces. Les interstices, compacts, ne montrent aucun orifice secondaire, PI. 2,
fig. 15, Lciiim. simpJcx.
2. Le contour des cellules est pentagonal ou hexagonal. Elles sont très serrées les unes
contre les autres, Levim. angulosa, PI. 2, fig. 21.
Les espèces que nous mentionnons dans la catégorie sub 1, ont une forme extérieure branchue,
tandis que l'espèce citée suh 2 n'est représentée que par des fragments de plaques.
Il nous reste encore à décrire la structure interne du corps et la place des cellules à l'intérieur
des branches. Nous avons réussi à faire une section de l'une des branches de Lnmm. frondosa. Nous
l'avons exposée sur la fig. ô, dans le texte. On remarque deux sortes de cellules, ainsi qu'on peut
le constater en observant la surface antérieure de cette espèce. Les unes se distinguent par des
dimensions considérables; nous les nommons cdhdes primaires. Elles apparaissent sur la section
comme de petits sacs rétrécis vers le bas et fermés à leur partie supérieure par un plancher qui, vu
104 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
d'en haut, montre le fond de la cellule peu profonde, portant une ouverture médiane. Chaque cellule
semble donc partagée en deux parties par un diaphragme horizontal, percé au milieu. Ce fait offre
un caractère très important pour la place à assigner à ce nouveau genre dans le système. Nous en
reparlerons plus bas, en exposant nos considérations.
A côté des cellules primaires courent parallèlement les cellules étroites, qui se trouvent dans
les interstices et que nous nommons cellules accessoires.
Nous trouvons une structure semblable dans la surface antérieure de quelques Bryozoaires décrits
par Ulrich (Palacoz. Amer. Bryozoa.) Les genres Cjstodictya Ulrich, PacJii/dictija Ulrich, Ceramopora
Hall et autres, qui offrent entre eux quelque analogie, montrent toutefois des caractères entièrement
différents. Dans la description des cellules accessoires et des espèces en général, Ulrich emploie des
dénominations nouvelles et met de côté les termes en usage pour les Bryozoaires des formations plus
récentes. En citant son travail dans notre Aperçu historique, nous avons parlé de ces nouveaux
noms. Nous ne le suivrons pas dans cette voie, mais nous nous efforcerons de faire accorder autant
que possible nos dénominations avec celles qui existent déjà.
La structure mentionnée ci-dessus nous offre les caractères les plus marquants que nous puis-
sions distinguer sur la coupe microscopique de l'espèce Lemm. frondosa. Il nous a été impossible
d'examiner de la même manière les deux autres espèces, parce que, en tentant de faire une coupe,
nous aurions risqué d'endommager les petits fragments de celles dont les rares représentants se
bornent aux originaux figurés.
3. Surface postérieure.
La surface postérieure offre la même conformation dans les trois espèces. Elle est plate et
peut se fixer facilement aux corps étrangers. Elle paraît se composer d'une paroi assez épaisse,
couverte de rides fines. Dans les spécimens lobés, les rides se montrent sous la forme d'arcs recour-
bés en avant, dont les parties latérales se réunissent aux côtés du lobe et y forment des rides longi-
tudinales, PI. 2, fig. 13 et 17. Sur l'espèce lamelleuse, les rides ne sont que faiblement marquées.
Sur la surface postérieure de Lemm. simplex, on remarque encore, outre les rides, de petites
rainures longitudinales qui correspondent aux empreintes des interstices.
Tels sont les principaux caractères que nous offrent les 3 espèces typiques réunies dans ce
genre. Quant à la quatrième espèce, ? Lemm. indisfincta, que nous avons associée provisoirement
aux trois précédentes, nous n'en avons fait aucune mention dans la diagnose du gem-e, à cause de
l'état très défectueux de l'original, et aussi parce qu'elle présente plusieurs caractères différents de
ceux que nous avons signalés dans la diagnose générale, ainsi que nous le verrons dans la description
de ce fragment.
4. Rapports et différences.
Le genre Lemmatopora se rapproche le plus du genre Ptilodictija Lonsdale, et doit prendre
place dans la famille de cette dernière forme si répandue.
■ Dans l'Aperçu historique, nous avons reproduit la diagnose générique de Ftilodicti/a, et nous
répéterons ici la description courte, mais suffisante, que Zittel donne dans son Traité de Paléontologie.
„Colonie mince, comprimée, étroite, lanu'lleuse ou acinacifornu', la plupart du temps simple, rarement
divisée dichotomiqucnu'ut, affilée latéralement, composée de deux couches de cellules adossées l'une
à l'autre et séparées par un septuni médian composé de deux lames. Les cellules tubuleuses, serrées,
se dirigent obliquement ou perpendiculairement de l'intérieur vers l'extérieur et forment avec leurs
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÈME. 105
ouvertures non rétrécies, ovales ou polygonales, des rangées régulières longitudinales et transversales
d'ouvertures sur les deux surfaces planes; près du bord, quelquefois aussi au milieu des surfaces,
les ouvertures des cellules présentent une forme et une taille un peu différentes."
Les contrastes qui existent entre ces deux genres sont donc assez importants pour justitien la
création d'un genre nouveau.
Nous énumérerons ici en quelques mots les principaux caractères qui ne sont pas communs
à Lcmmatopora et à Pt'dodictya.
Caractères de Lcmmatopora:
1. Ouvertures de cellules seulement sur la surface antérieure, tandis que la surface postérieure
est recouverte d'une couche enveloppante.
2. Cellules peu profondes, dont le fond est pourvu d'un petit orifice.
3. Colonie sur laquelle s'étend d'un seul côté une couche de cellules rétrécies par un septum
vers l'ouverture.
4. Aucun septum médian, (chez Ulrich, mcmhraue). Cet élément paraît remplacé ici par la
couche ridée de la surface postérieure.
5. Cellules toujours très grosses, quelquefois entourées de cellules accessoires.
Dans cette exposition succincte des principaux caractères distinctifs, nous trouvons également
des contrastes importants entre le genre Lcmmatopora et les nombreux genres nouveaux introduits
jiar Ulrich dans la famille des Ftilodidijonidae.
Le plus remarquable de ces caractères, c'est que Lcmmatopora n'a qu'une seule couche, et
que ce genre est fixé sur la face postérieure par la couche appelée membrane par Ulrich.
Resterait encore la question de savoir dans quel groupe des Bryozoaires paléozoïques connus,
ce genre doit être placé. La forme générale et la distribution des ouvertures des cellules le rappro-
chent extrêmement de Pfilodicti/a, mais il s'en éloigne par le peu de profondeur des cellules, parta-
gées par un diaphragme perforé.
On ne saurait considérer comme un rétrécissement des cellules, les diaphragmes des ouvertures
peu profondes, car il faudrait alors placer ce genre dans les Bryozoaires Cheilostomes.
Les cellules sont partagées à peu près à mi-hauteur par un diaphragme muni d'un oriiice, de
sorte que leurs ouvertures occupent la largeur entière et ne sont nullement rétrécies.
Nous croyons donc voir, dans Lcmmatopora, une forme rapprochée de Ptilodictya, qui se trouve
ainsi remplacée dans notre Silurien, où elle ne possède aucun représentant.
Bistrihution verticale. Toutes les espèces de ce genre proviennent de la bande e 2.
Lemmatopora angulosa. Pocta.
ri. 2.
La colonie est représentée par des plaques aux contours elliptiques. La surface cellulifère, c'est-
à-dire la surface antérieure, est bien visible. L'autre surface ne conserve qu'un petit fragment
de l'empreinte négative. Les plaques ont une épaisseur d'à peu près 0 "■"• 6 ; les contours extérieurs
ne sont pas les contours primitifs du corps, mais les lamelles ne représentent que des fragments de
la colonie.
La paroi cellulaire est mince, mais assez marquée.
14
lOC ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
Les cellules sont fiénéralement pentap:nnales, plus rarement hexagonales, serrées, disposées sans
ordre, et peu profondes. Les diaphragmes se distinguent facilement; ils sont pourvus d'un petit
orifice médian, presque toujours ovale et affectant quelquefois la forme d'une petite fente. En quel-
ques points, cet orifice est libre; sur d'autres, il est caché par la roclie. qui s'élève alors comme un
pilier irrégulier du fond des cellules.
La surface postérieure semble avoir été assez lisse. Ou peut considérer comme des empreintes
de rides les rainures très fines que l'on aperçoit sur cette surface.
Dimensions. Les fragments figurés sont des lamelles elliptiques de Ki à 18'"" de longueur sur
8 à 10""" de largeur.
Ba2)p. et différ. Cette espèce, quoique représentée par des spécimens défectueux, peut très
liien être rangée dans notre genre nouveau, Lemmatopora. En effet, elle possède des cellules peu
profondes, à petite ouverture centrale, ce que l'on ne rencontre dans aucun antre Bryozoaire. Di^
plus, la paroi postérieure, à en juger par les empreintes, est lisse, sans cellules, et couverte de
rides fines. Les deux plus importants caractères distinctifs du genre Lemmatopora se trouvent diuic
ici, savoir:
1. Les diaphragmes perforés.
2. La couche postérieure ridée.
Cette espèce se distingue de toutes les autres par ses cellules polygonales. Par sa forme
générale, elle ressemble à Sagcnclla mcmhyaiiacea, décrite par J. Hall dans la Val. of New-YorI;.
Elle difière cependant de cette dernière par les diaphragmes perforés et les cellules peu profondes,
qui nous ont fait ranger ce fossile daus le genre Leiii))iafopom.
Gisement et JoraJ. Le spécimen provient de ]3uhowitz\ e2.
Lemmatopora frondosa. Pocta.
ri. 2.
Colonie aplatie par la compression et divisée en larges lobes. La section transverse d'une
branche nous montre que chacune d'elles était très mince près des contours et s'épaississait au milieu.
Les lobes dont se compose la colonie, sont inégaux entre eux, de forme irrégulière et très souvent
échancrés. En général, la colonie paraît avoir été fixée
sur des corps étrangers. Les deux surfaces diffèrent
profondément l'une de l'autre. Celle qui porte les cellu-
les et (]ue nous appelons surface atitérienre, est médio-
crement bombée au milieu. Elle est couverte d'ouvertures
l.'jjrn,.,, r, de cellules, ovales, irrégulièrement disposées et séparées
Lemmatopora frondosa. par des interstices sur lesquels se trouvent des ouver-
*""!"' friossic. tures bien plus petites, également ovales. Ces dernières.
de dimensions variables, entourent d'une rangée unique
les ouvertures des cellules, qui sont elles-mêmes très peu profondes et dont le fond, formé ])ar un
diaphragme, porte un orifice arrondi. Nous avons signalé, daus la diaguose du genre, l'importance
de cette conformation.
Tout différent est l'aspect de la surface ])ostérieure. Elle est plate, sans aucun l)nmbement
sur la partie médiane des branches, et couverte d'une couche ridée. Les rides sont fines, et forment
(les arcs horizontaux, courbés eu avant au milieu de la branche et se réunissant de chaque côte
DE BRYOZOAIRES, EN BOHiaiE. ll)7
dans (les lignes loiigitiuliiiales. Cette surface semble avoir été disposée pour se lixer sur des corps
étrangers, quoi(iu"aucune preuve directe ne vienne appuyer cette assertion, tous les spécimens connus
étant isolés.
Dimensions. La plus grande colunie a une hauteur de 4()""", sa iilus grande largeur atteint
20'"". Quelques hranelies loliées ont une largeur de 4 à 5""".
Ilap2}. et (liffir. Cette espèce se distingue de toutes les autres par les cellules accessoires, qui
sont i»lacées dans les interstices entre les grandes ouvertures, et qui donnent à la surface l'aspect
d'une ornementation compliquée.
Gisement et local. IHouhd Hoia, c2.
? LtMiiniatopora indistincta. Pocta.
PI. 2.
Petit fragment d'une colonie plate, mince, avec une seule surface visible. La lamelle propre-
ment dite ne s'étend pas entièrement sur un plan; elle se recourbe et s'abaisse surtout sur les
bords latéraux, de sorte que la colonie paraît avoir une forme lobée.
La surface visible porte de petites ouvertures rondes, placées sur des tubercules. Elles ne
sont pas disposées en rangées régulières, çà et là, elles semblent distribuées en quinconces, mais
sans ordre et par exception.
La surface postérieure est entièrement cachée par la roche.
Dimensions. Le fragment figure, qui ne saurait naturellement nous donner une idée de la
forme générale, a une longueur de 11""" et une largeur de G""".
Riq^jJ. et (liff'ér. Nous avons beaucoup hésité à ranger cette forme dans le genre Lemmatopora.
et encore ne l'avons-nous fait qu'avec doute, car la parente de cette espèce ne pourrait être
prouvée que par la conformation de la surface postérieure plate et ridée, puisque la surface anté-
rieure diffère de celle des deux autres espèces typiques, Lcmmat. frondosa et sinqile.c. Or, la sur-
face postérieure n'étant pas conservée, nous avons dû nous en tenir à la conformation d'une seule
couche, ainsi qu'au groupement des cellules à distribution simple.
Certains savants ont donné à des pétrifications semblables le nom de Cellcpora. Nous n'avons
pas cru devoir employer cette dénomination, par la raison que ce genre apparaît dans des formations
beaucoup plus récentes, puisqu'il atteint son plus grand développement dans le terrain tertiaire, et
aussi parce que les spécimens décrits présentent autant de contrastes que notre espèce, '^ Lemm.
indistincta.
Il n'est pas prudent d'associer à une forme déjà bien connue des fragments incomplets et
difficiles à déterminer, car il peut en résulter des conclusions inexactes sur l'âge et la distribution
des formes génériques et spécifiques mieux connues dans d'autres localités. L'âge paléozo'ique du genre
Cellcpora est, p. ex., uniquement fonde sur des fragments insuffisants et mal conservés.
Gisement et local. Ce spécimen défectueux a été trouvé à Lodenitz, dans
14^
108 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Lemmatopora simpïex. Pocta.
PI. 2.
Colonie rameuso, peu brancliue, droite ou courbée. Les branches sont plus ou moins bombées,
toujours plus épaisses dans la partie médiane que sur les bords latéraux de la colonie aplatie. On
peut aussi distinguer deux surfaces qui ne se ressemblent pas. La surface antérieure est couverte
d'ouvertures ovales, régulièrement distribuées en rangées alternantes longitudinales, qui paraissent
former des quinconces vers le haut. Les ouvertures sont peu profondes, et portent au milieu un
point de couleur plus foncée, que l'on peut considérer comme l'orifice situé au fond des cellules.
L'état de conservation n'est malheureusement pas assez favorable pour que l'on puisse reconnaître
avec sûreté les contours de ce petit orifice.
Les intervalles qui séparent les cellules sont lisses, sans ornements ni ouvertures.
Souvent on remarque un désordre, qui trouble la disposition régulière des ouvertures des
cellules. Celles-ci sont alors en rangées obliques.
La surface postérieure est plate, sans aucun bombement, et couverte, comme celle de Lcmm.
frondosa, de rides fines, arquées et réunies latéralement. La surface postérieure n'est pas complète-
ment lisse, mais elle possède des rainures longitudinales qui correspondent à la structure interne
des branches, et qui sont des empreintes des interstices situés entre les ouvertures des cellules.
Dimensions. Le plus grand spécimen, qui montre deux bifurcations, atteint une longueur de
30""" environ. La largeur des branches ne dépasse pas 3""".
Fiapp. et diffcr. L'espèce que nous venons de décrire se distingue de Lemmat. frondosa par
la structure plus simple de la surface antérieure cellulifère. On ne voit ici que les grandes ouver-
tures des cellules, tandis que les petits orifices accessoires manquent entièrement dans les interstices.
Gisement et local. Cette espèce a été recueillie à S' Ivan, e 2.
Genre FUites, Barrande.
PI. 10.
Dans sa Liste préparatoire des espèces, que nous avons mentionnée au commencement de ce
travail, Barrande a réuni, sous le nom générique de Filites, quatre formes de Bryozoaires, dont trois
sont restées dans ce nouveau genre, tandis que la quatrième (Filites sp. Barrande) a dû êti'e placée
dans le genre Vladopora, Hall, famille des Favosifidae.
Nous avons conservé le nom générique, parce qu'il se trouve déjà dans le Tlicsanrus siluriens de
Bigsby de l'année 1868, où l'espèce Filites bohémiens est citée comme provenant de Kom'prus, p. 20(1.
Quoique Filites bohemicus paraisse avoir servi de type à ce genre, les caractères génériques
s'observent beaucoup mieux sur l'espèce Filites rribrosus. En comparant les 3 Bryozoaires associés
dans ce genre, on peut etal)lir la diagnose suivante.
1. Forme générale.
La colonie offre l'aspect d'un tronc ramifié, mince. On rencontre exceptionnellement des spéci-
mens non ramifiés ; ils peuvent être pris pour des branches isolées, détachées du tronc. On distingue
deux sortes de ramifications. Dans la première, le tronc se divise subitement en plusieurs branches,
tout près de l'extrémité inférieure, de sorte qu'il en résulte une extension Habelliforme (voir PI. 10,
DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME. l()f)
iig. 27). Dans le second cas, les branches partent assez régulièrement des deux côtes du tronc i)rin-
cipal, parfois elles sont parallèles entre elles, PI. 10, fig. 28, 30.
Nous voyons sur la colonie deux sortes de faces. Le tronc est rainitie sur un plan, c'est-à-dii-e
qu'il n'envoie pas ses branches dans toutes les directions.
L'une des faces, que nous nommons surface antérieure, est cellulifere. Au contraire, la surface
postérieure est dépourvue de cellules.
S. Surface antérieure.
Sur la surface antérieure de Filites cribrosus, la partie médiane de chaque branche est divisée
par une carène, qui a l'aspect d'une arête simple et droite, et ne possède aucun ornement. De
chaque côté des branches, on remarque des tubercules alternant régulièrement, ou bien disposés
deux par deux en lignes horizontales. Les tubercules s'allongent en extensions spiniformes, qui
donnent à la colonie une structure pennée.
Sur nos trois espèces, l'on observe :
1. Des tubercules alternants, petits, non allongés, Filites cribrosus, PI. 10, tig. 19 — 25.
2. Des tubercules en rangées horizontales :
a) Peu allongés. Longueur 0""" 7, Filites bohémiens, PI. 10, fig. 26 — 29.
b) Allongés en extensions spiniformes de 2""" de longueur, Filites spiiwsus, PI. 10, tig. .30 — 31.
Nous n'avons observé la disposition des cellules que sur l'espèce Filites cribrosus, parce que,
sur les autres spécimens, la surface antérieure cellulifere est cachée i)ar la roche, et que la surface
postérieure, sans cellules, est seule visible.
La forme générale de la colonie étant sensiblement semblable dans les 3 espèces, comme
d'ailleurs aussi la conformation de la surface postérieure, nous sommes induit à penser que la distri-
bution des cellules était également analogue.
De chaque côté de la carène médiane mentionnée ci-dessus, les ouvertures des cellules sont
réparties assez irrégulièrement, et leur diamètre varie; \oir Filites eribrosns, PI. 10. Une règle assez
constante dans l'arrangement des ouvertures des cellules, c'est qu'elles s'amoncellent dans le voisinage
des tubercules, pour devenir très rares (une ou deux) dans les intervalles qui séparent ces derniers.
Des groupes serrés d'ouvertures partent deux rangées qui passent sur le tubercule, le recouvrent,
et s'étendent jusqu'à la surface postérieure. L'examen de celle-ci nous permet de voir, sur les
tubercules de cette espèce, la dernière partie des rangées d'ouvertures.
Les cellules sont peu enfoncées dans le corps, ainsi que nous avons pu l'observer sur la coupe
microscopique de l'espèce Filites cribrosus. (Voir tig. 6 dans le texte.) Elles sont munies d'un
bord simple, non saillant.
3. Surface postérieure.
Elle est lisse, sans aucun ornement, ou bien couverte de stries longitudinales très fines. C'est
la seule que nous voyions sur deux de nos espèces, et tous nos essais pour dégager, par des pré-
parations, la surface antérieure, ont été infructueux.
4. Rapports et diflFèrences.
En ce qui concerne la parenté de ce nouveau genre avec les formes déjà connues, nous ferons
observer qu'à première vue, il doit être associé aux Cyclostomes, c'est-à-dire à cette grande moitié
des Bryozoaires fossilisables, dont les ouvertures rondes occupent toute la largeur des cellules.
1 1 0 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Parmi tons les représentants paléozoïiines placés dans cette grande division, Acanthocladia^
Kiug, des t'orinations carbonifères et perniiennes, est celui qui se raj)prociie le pins de notre genre.
Nous croyons à propos de citer ici la diagnose du genre Acanthocladia, telle qu'elle se trouve dans
Texcellent Traité de Pali'oiitologie du Prof. Zittel. ,,Colonie rameuse, développée dans un plan; des
rameaux principaux un peu comprimés partent, de chaque côté, de nombreuses ramitications libres,
parallèles. Ouvertures des cellules sur un seul côte de la colonie, disposées en plusieurs lignées sur
les rameaux principaux et secondaires. Face opposée striée." Cette conformation du genre Acantho-
cladtti nous contirme dans notre opinion:
1. Que le genre Filitcs s'en rapproche le plus.
2. Qu'il s'eu écarte cependant par l'arrangement tout à fait ditierent des ouvertures des cellules
et par la forme contrastante des rameaux secondaires.
Gisement et loeal. Tous les spécimens ont été recueillis dans les calcaires blancs de Kourpnis, f 2.
Filites hohemicus. Barr.
PI. 10.
Fi/iff's boheiiiicus, Barr. — Bi(jghij., Tliesunriis siluriens., p. ;JUO.
Colonie simplement allongée, souvent très ranntiée, assez fortement bombée, d'un diamètre de
1 """ environ. Les parties inférieures, qui se ramitient subitement, atteignent une épaisseur de 2 """.
La surface sans cellules est seule visible; quant à la surface antérieure, cellulifère, elle est
recouverte par la roche.
La colonie porte, de chaque côté et à des distances assez égales, des tubercules qui s'allon-
gent parfois et présentent l'aspect d'une épine. Sur le côté antérieur, ils sont couverts d'ouvertures
de cellules, ainsi qu'on peut l'observer sur les tubercules libres. Le reste de la structure de cette
surface est inconnu. La surface postérieure est lisse, ou très finement striée.
Quand le tronc est brisé, on distingue une structur(' testacée, qui pourrait induire à croire que
la masse du tronc se compose de couches concentriques.
DiincnsioHS. Le plus grand spécimen atteint une hauteur de 25 """ ; le spécimen dont la sur-
face est le plus développée, a une largeur de 22"'™.
Bapp. (i différ. Filites hoheniicus se distingue des deux autres espèces par ses tubercules
latéraux plus minces, longs de 0""" 7 et formant des rangées horizontales.
Gisement et loeal. Konëpnis, f 2.
Filites cribrosiis. Pocta.
PI. 10.
Colonie droite ou recourbée, dendroïde, rameuse. Plusieurs rameaux naissent a la fois sur la
partie inférieure, ou bien ils s'écartent à une assez grande distance les uns des autres et forment
avec le rameau princijjal un angle obtus, i)resque droit. Leur section transverse est ronde, et leur
diamètre s'élève de C"'" 7 à 1""". A l'œil nu, on voit que les côtés sont couverts de tubcrcides
rangés régulièrement. La structure interne est la même dans tous les rauu'aux, ainsi (jue dans les
troncs princii)aux; ils portent, de chaque côté, des tubercules également distants, dont la longueur
DF, BRYOZOALRES, EX BOHl-ME.
ii:
Figure G.
Filites cribrosus.
Coupe longitudinale, grossie.
égale l'épaisseiir des rameaux. Cepen-
dant ils sont un peu plus étroits, de
sorte que, en regardant un rauicau la-
téralement, les tubercules ressemblent
à des tûtes allongées. Ils sont placés sur
chaque rameau en 2 rangées alternantes,
et sont recouverts sur la surface jiar
deux liguées d'ouvertures de cellules, la
plupart du temps aussi alternantes.
Les petits troncs montrent deux
surfaces de structure ditiérente, qui sont
réunies avec les tubercules latéraux, que
nous avons décrits. On ne saurait dire laquelle de ces surfaces est externe ou interne ; c'est pour-
quoi nous les désignons i)ar les expressions de surfure mdvrieurc et surface posfrrieurc ou dorsale,
dénomination i)lus ou moins arl)itraire, en ce qui concerne les Bryozoaires à forme arborescente.
La surface antérieure des rameaux porte une carène médiane, buigitudinale, qui les divise en
deux moitiés égales. Cette carène a la forme d'une simple arête saillante, sans ornement. Le reste
de la surface, de chaque côté de la carène, est parsemé d'ouvertures de cellules, sans ordre, des-
quelles se détachent les deux rangées déjà mentionnées, qui s'étendent sur chacun des tubercules
latéraux. Les ouvertures se montrent le plus rares dans les intervalles situés entre deux tubercules.
La surface postérieure ne porte ni carène médiane, ni ouvertures de cellules, à l'exception
toutefois de celles qui recouvrent les tubercules latéraux et qui sont visibles des deux côtés, quand
on observe la surface dorsale.
La surface que nous désignons sous le nom de surface antérieure offre donc une importance
moriiludogique plus uraude que l'autre, puisqu'elle porte les ouvertures des cellules et la carèiu'
nu-diane.
Les sections transverses et les coupes microscopiques prises au travers de la colonie, m^us
enseignent que toutes les cellules ne pénètrent que très peu dans les rameaux et que leurs parties
inférieures ne participent pas à la structure interne du tronc.
La section longitudinale, tig. G dans le texte, nous montre des cellules peu profondes, s'en-
f(uu;ant dans la masse de la colonie sans atteindre les parties inférieures. Cette disposition présente
un grand contraste entre ces formes et les Cyclostomes rameux, plus récents, composés de cellules
qui s'elevent de l'intérieur vei'S Textérieur.
La section transverse conlirme également cette opinion ([ue les cellules manquent de profondeur,
et ne font (iu"entrer dans le corps de la colonie.
Dimensions. Nous ne possédons que des fragments de cette espèce, ce que l'on doit attribuer
à l'extrême fragilité des troncs. Les spécimens ont pour la plupart une longueur de 10 à 15""";
le plus grand, qui est ramifié, a une longueur de 35""" environ.
liaj^p. et différ. Cette belle espèce, qui nous renseigne sur la structure interne de la colonie,
diffère de toutes les autres formes connues jusqu'à ce jour.
Gisement et local. Les spécimens ont ete trouves dans les calcaires blancs de Konèprus, fi.
112 ETUDES DES GENRES ET ESPECES
Filites spinosus. Pocta.
ri. 10.
Colonie dendroïde, ramifiée ; rameaux peu bombés, larges de 1 à 1 '""' 2. La surface antérieure
cellulifère est cachée par la roche, de sorte que l'on ne voit que la surface dorsale, sans cellules.
Sur les côtés, les rameaux sont pourvus de longs tubercules spiniformes, espacés assez régulièrement.
Les épines, longues de 1 à 2'""', se recourbent un peu vers la surface antérieure. Celle-ci n'est
pas connue; cependant, en étudiant les analogies offertes par la structure de la colonie entière et
celles de la surface postérieure, on peut conclure qu'elle était couverte d'ouvertures de cellules,
comme dans les espèces précédentes. La surface postérieure est lisse, sans aucun ornement.
Dimensions. Le spécimen unique a une hauteur d'environ 3.3'"""; sa plus grande largeur est
de 25'""'.
Bcqjp. et diffi'r. Cette espèce se distingue de tous les autres Bryozoaires par le prolongement
spiiiiforme des tubercules.
Gisement et local. Le spécimen provient des calcaires blancs de la bande f 2, Kom'prus.
Genre fJernmopora, Hall.
PI. 2.
Parmi les Bryozoaires du bassin silurien de la Bohême, nous trouvons deux formes qui répon-
dent entièrement aux descriptions et aux figures de ce genre.
Nous prions le lecteur de vouloir bien comparer la fig. 24, PL 2 du présent travail, avec la
fig. 3, PI. 40 E, de la Palaeontologtj of Nciv-Yorh, Vol. I.
Au premier coup d'oeil jeté sur ces deux figures, on reconnaît une grande ressemblance entre
elles. En comparant les descriptions des deux formes, l'on acquerra la conviction qu'elles concordent
dans leurs caractères les plus minutieux.
J. Hall a donné de ce genre la diagnose très succincte qui suit: ,,Polypier encroûtant, plat et
hémisphérique; cellules disposées en rangées alternantes ou imbriquées comme des tuiles. Ouvertures
arquées ou triangulaires, ajxx dirigé vers le haut," l. c. p. 168.
Le savant bien connu pour ses travaux sur les Bryozoaires paléozoïques, E. 0. Ulrich, que nous
avons nommé plusieurs fois dans nos Aperçus historiques, s'est également livré à une étude appro-
fondie sur ce genre. Voici la diagnose qu'il en donne, après l'avoir un peu modifiée: „ Colonie discoïde,
lilire ou fixée; par le centre de la base sur des corps étrangers. Cellules anguleuses, avec une lèvre
arquée, rayonnant à partir d'un ou de plusieurs centres. Ouvertures des cellules, ovales. Cellules
secondaires, rares ou complètement absentes. Poi-es en connexion, habituels. Diaphragmes parfois
développés."
Par suite du développement des (liai)liiagmes et des cellules secondaires, Ulrich a rangé ce
genre dans les Monticuliporidai; , fondant pour lui et jjour quelques autres formes, telles que:
Anolotichia Ulr., Crcpipora Ulr., Ceramopordla Ulr., Diamcsopom Hall, Ciiiloporella Ulr. et Spatio-
pora Ulr., la nouvelle famille des Ceramoporidae. Le genre Ceramoponi serait donc chez nous le
seul représentant des Monticidiporidac, et, d'après ce que nous avons répété au commencement de
ces études sur les Bryozoaires, il api)artiendrait plutôt aux Polypiers Talulata. Or, sur les spéci-
mens que nous possédons, nous ne trouvons aucun caractère d'ai)rès lequel nous pourrions assigner
1)K BRYOZOAIKKS, EN lîOHK.MK. US
à cette forme une i)l:ice ihuis les Moidiiidiporidac, car nous ne voyons ni diaiiliragnie, ni cellule
secondaire, à moins de considérer comme des ouvertures les points dont sont iiarseniés les intervalles.
Dans le cas où les caractères de Ceramopord du Silurien de rAméri(|iu', ra]iiiniclieraieiit cette
forme des Motitictiliporklae, il deviendrait nécessaire (Tetalilir uu n(niveau uenrc pour les rejirésen-
tiuits de notre bassin.
Toutefois, la description que nous exposons ci-après, donnera la preuve de Fanalogie (jui existe
entre les espèces de la Bohême et celles de l'Amérique, et montrera que nous avons associé avec
raison nos formes au genre Ccramopord, tel que l'a établi J. Hall.
Les colonies sont encroûtantes, c'est-à-dire qu'elles se fixent sur des corps étrangers. Leurs
contours extérieurs sont irréguliers ou bien circulaires, ce qui donne à la colonie la forme discoïde.
La cfdonie se compose d'une, on exceptionnellement de deux couches de cellules rayonnant autour
d'un point et formant au milieu une ligure que l'on pi'ut désigner par le uoni de rosrtfc. Cette
conformation se voit très distinctement sur notre l'I. 2, tig. G.
Quelques cellules ressemblent à de petits sacs uu peu rétrécis et allongés aux ileux bouts.
En croissant, elles deviennent quadrangulaires, ainsi que l'indique leur section transverse. En outre,
probablement par l'ert'et de la fossilisation et de la décomposition, les cellules se transforment en
petits piliers à section quadrangulaire. Nous reparlerons de ce fait dans la description des espèces.
Outre leur disposition rayonnante autour d'un iioint central, les cellules apparaissent encore en
rangées concentriques.
Les ouvertures des cellules ne sont visibles que sur les spécimens bien conserves. Elles sont
cintrées et placées de telle manière que leur plus grand diamètre se trouve dans le sens des rayons.
Les lèvres extérieures des ouvertures sont presque toujours plus saillantes que le rebord intérieur.
L'intervalle qui s'étend entre les cellules, est développé et composé d'une substance spongieuse,
ou bien il manque totalement, et, dans ce cas, les cellules se serrent les unes contre les antres.
Quand l'intervalle existe, on ne voit pas de pores, mais des fossettes très irrégulières et des
élévations sous forme de granules, placées sur le contour. On n'aperçoit aucun diaphragme, même
dans les brisures. On ne ])eut non plus se représenter re.xistence de diaphragmes dans des cellules
sacciformes aussi simples.
Bapp. d diffrr. Nous avons déjà dit jibis haut que. bien que nos espèces montrent d'étroites
connexions avec la forme américaine Ccramopora, elles ne jxissèdent aucun caractère qui les
rapproche de la famille des ^Liiiticnliporidae.
Gisement et loml. Les 2 espèces réunies dans ce genre apparaissent dans différents horizons.
Ceram. vadosa appartient à la faune seconde et a été recueillie dans la bande d4, près de Za/t.or.hiii,
et de Vrd£. Ceram. cumidata a été trouvée à Tacldovitz, bande e2.
Ceramopora cumidata. Pocta.
PI. -1.
Petite colonie tixee sur la roche, qui remidit l'intérieur d'un grand polypier (Omphyma yrande,
Barr.). Elle ressemble à un petit dépôt très plat; par sa périphérie iJrescpie circulaire, elle affecte
la forme d'un dis(ine.
Sur le contour, la colonie est mince, elle s'élève un peu en se rapprochant du centre pour
s'abaisser dans le centre même. Elle paraît fixée par la surface inférieure tout entière.
15
114 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES
La surface supuiieure, la seule visilile, n'est pas bien conservée et montre des rangées concen-
triques et rayonnantes d'ouvertures très petites, ovales et munies çà et là d'un rebord distinct,
qui s'épaissit un peu en forme de lèvre extérieure à leur sommet. Les plus grands axes des ouver-
tures font des lignes qui aboutissent au centre de la colonie. Celui-ci ne montre aucune ouver-
ture, il est seulement rempli par une sulvstance spongieuse dont se composent également les inter-
valles qui séparent quelques cellules.
A l'aide d'un fort grossissement, on distingue en partie les contours de quelques cellules sacci-
formes et rétrécies à chaque bout.
Toutes rayonnent vers le centre de la colonie, sur lequel se voient des fossettes et des éléva-
vations irrégulières. Nulle part, on ne remarque distinctement de pores entourés d'un rebord.
Dimensions. Le diamètre de ce petit disque atteint 4""" 5. Les contours des cellules ne sont
pas assez distincts pour «lue l'on puisse mesurer leurs dimensions.
Bapj). et diffcr. Parmi les espèces du Silurien de l'Américiue que J. Hall a décrites, Ceram.
imbricatu, Hall (Pal. of N. York, PL 40 E, tig. 1), se rapproche le plus de la nôtre. Elle en diffère
toutefois par ses cellules aux ouvertures acuminées.
Gisement et local. Le Polypier sur lequel cette colonie est tixée, provient de Taclilovitz., e 2.
Ceramopora vadosa. Pocta.
Pi; 2.
Colonie discoïde, plate, probablement encroûtante, et composée de rangées concentriques de
cellules. En outre, les cellules i-ayonnent assez régulièrement, et tournent, au centre de la plaque,
des rosettes régulières placées au point initial de la colonie.
Deux de nos spécimens montrent les plaques composées d'une seule couche de cellules; un
troisième, plus é\ms, porte, au milieu de la couche cellulaire inférieure, une autre plaque sur
laquelle on ne reconnaît que par places les contours des cellules. Ce spécimen représente ainsi une
colonie à plusieurs couches.
La conservation des cellules est très défectueuse. Aux endroits où elles montrent encore leur
forme primitive, elles sont ovales allongées, peu rétrécies vers l'ouverture. Elles forment des cercles
concentriques et alternants, c'est-à-dire que, entre deux cellules du cercle précédent, il vient s'en
placer une ijui appartient au cercle suivant. Elles portent une arête presque au centre, et leur
section transverse ne ijaraît ni ronde ni ovale, mais quadrangulaire. L'arête supérieure, ainsi que
les latérales, sont visibles en regardant le spécimen d'eu haut. Quant à l'arête inférieure, elle se
trouve sous la cellule, et n'est par conséquent pas visible.
A côté de cette inrme iiriniitive, les cellules prennent encore un aspect assez intéressant, pro-
venant probablement des modifications apportées pendant ou après la fossilisation.
Chez ces colonies, la cmiche se compose de iirismes en rangées concentriques et à section
transverse quadrangulaire. Ils occupent la place des cellules i»rimitives, et sont disposés comme
elles. Leur extrémité extérieure est rompue.
On peut attribuer cette modification à la croissance ou Iden au frottement.
Parfois, les couches sont si usées que c'est tout au plus si l'on peut reconnaître leurs contours
et leur forme ne saurait être constatée.
DE BRYOZOAIRES, EN BOIIKME. 115
Dimensions. Le plus grand spécimen représente une plnque d'une largeur d'environ 25""". Le
diamètre de la colonie à partir de la rosette médiane jusqu'à la périphérie, atteint l.'j""" dans les
grands fragments, et 13""" dans les petits. Le i)lus petit a un diamètre de «""".
Bapp. cf. diffijr. Cette espèce est si mal conservée, et sa détermination si incertaine, que nous
ne pouvons la comparer avec aucune de celles qui sont connues jusqu'à ce jour.
Gisement et local. Schistes de la bande d 4, Zahorzan et Vrdê.
Bryozoaires indéterminés.
PI. 2—17.
Avec les espèces de Bryozoaires du bassin silurien de la Bohême, se trouvent figurés 3 fossiles
qui ont été associés à cette classe, mais dont l'état défectueux de conservation ne permet même pas
de distinguer à quel genre ils peuvent appartenir. Cette circonstance est d'autant plus regrettable
que l'un d'eux provient de la faune primordiale et offre ainsi la première trace de Bryozoaires dans
notre terrain.
Dans la description de ces formes, nous avons trouvé bon de ne pas leur donner de nom, mais
nous nous contentons de les désigner par des numéros.
Bryozoon esp. indéterm. N° 1.
PL 2.
Petite colonie rampante, à cellules ovales allongées, fixée sur un petit Ct/rtoceras ; sans contours
distincts, mais formée de plaques irregulieres que relient entre elles des ponts étroits.
Les cellules sont arrondies à l'une de leurs extrémités, tandis que l'autre est terminée eu
pointe. Elles ne sont pas serrées les unes contre les autres, mais séparées par des intervalles qui
semblent granulés. Elles forment des rangées longitudinales de 0"'™ .5 de longueur sur O""' 2 de
largeur. Leur surface est lisse, et les contours de l"e.\tremité en pointe, souvent indistincts. Aucune
trace d'ouvertures de cellules.
Rapp. et diff'ér. Cette forme a quelque ressemblance avec les Bryozoaires décrits sous le nom
de Berenicea ou de Diastopora. Selon nous, les fossiles désignés sous ces noms et provenant des
formations siluriennes, n'ont aucune parenté avec le genre Diastopora^ si répandu dans les terrains
jurassique et crétacé. Cette opinion et le fait que les cellules ne sont disposées en rangées ni
rayonnantes ni flabelliformes, nous ont fait hésiter à donner à ce fossile une dénomination spéciale.
Gisement et local. Outre le Bryozoaire que nous venons de décrire, le spécimen de Cyrtoceras
porte encore de fines branches appartenant à l'espèce Thamiiocoelmn frnticosum l'oCta., figurée PI. 1.
Ce fossile a été recueilli à À'o.w/', e2.
Bryozoon esjh indéterm. N° 2.
PI. 17.
Sur le test d'un spécimen de Orthoceras Steiningeri^ se trouvent fixés de petits bourrelets
allongés et bifurques, que Ton pourrait considérer comme des Bryozoaires. Les plus longs atteignent
15mm. j]g gQjjj. pgy saillants, d'une largeur à peu près égale (0""" 3), et assez parallèles entre
15*
116 ETUDES DES GENRES ET ESPÈCES DE BRYOZOAIRES, EN BOHÊME.
eux. Leur divis^idu (liiiiKtoiuique est fréquente; le nouveau rameau naît latéralement en formant un
petit arc sans que la branche-mère en devienne moins droitiv
Les biuirrelets sont très serrés, de sorte qu'il ne reste entre eux que de petites fentes capil-
laires; parfois, ils sont plus écartés. Ils ne forment pas de colonie proprement dite, mais des groupes
qui n'ont souvent aucune connexion entre eux. Ils sont rangés en lignes droites, sans aucune trace
de rayons.
Bapp. et diffrr. Nous ne connaissons pas de Bryozoaire auquel nous pourrions comparer la
forme décrite. Dans sa grande Monographie des Bryozoaires de Minnesota^ E. 0. Ulrich décrit
et figure le genre nouveau, Vinella, qui se rapproche du genre bien connu Strmnatopora, car il se
compose également de rangées de cellules simples, longues et très étirées. Parfois, les ouvertures
des cellules s'oblitèrent , et les contours de quelques-unes sont effacés de manière que la forme
extérieure ressemble à de simples bourrelets. La tig. 2 de la PI. 1 de l'ouvrage cité nous présente
cet état de conservation. Cette forme, tout eu se rapiu'ochant de notre Stromatopora, en diffère
par le groupement tout à fait irrégulier des bourrelets, qui sont souvent placés les uns au-dessus
des autres, tandis qu'ils offrent une ligure assez régulière dans notre spécimen.
Gisement et local. L'Urthocère figuré provient de la Konvâfka, e2.
Bryozoon esp. indéterm. N° 3.
PI. 2.
Sur un fragment de test, nous voyons une plaquette de 2 """ de long sur 1 """ de large, qui se
compose de petites cellules très fines (0""™ 063 de diamètre), polygonales, serrées et disposées sans
ordre. Les intervalles sont minces, bien maripiés et de couleur de rouille, ainsi que le test lui-même.
Bapp. et différ. Il est impossible de déterminer sûrement la nature de ce fossile par le frag-
ment très exigu qui est sous nos yeux. Ce fait est d'autant plus regrettable que le spécimen en
question l'eprésente le vestige le plus ancien des Bryozoaires, dans notre Itassin silurien. En effet,
les tableaux qui suivent, démontrent que, jusqu'à ce jour, l'on n'a mentionné la présence d'aucun
Bryozoaire dans la faune primordiale du Silurien de la Bohême.
Gisement et local. Schistes vert foncé de l'étage C, Skrej.
«i-es-:*
117
Chapitre IV.
Distribution verticale des genres et espèces de Bryozoaires, dans
le bassin silurien de la Bohême.
Sur les tableaux exposés dans ce cliapitre, uous présentons, à l'exemple de Barrande, les
résultats de nos uliservations.
I. Tableau nominatif de la distribution verticale des Bryozoaires, dans le bassin silurien de
la Bohême.
IL Tableau numérique, résumant la distribution verticale des Bryozoaires dans le bassin
silurien de la Boliême.
III. Diagramme, figurant la distribution verticale des Bryozoaires dans le bassin silurien de
la Bohême.
IV. Distribution verticale des genres. — Genres cosmopolites. — Genres locaux.
V. Distribution verticale des espèces.
VI. Tableau comparatif de la distribution verticale des genres et des espèces parmi les
Bryozoaires siluriens, en Bohême.
-*-4-
118
DISTRlBrTION VERTICALE DES BRYOZOAIRES
I, Tableau N°- 1. Tableau nominatif de la distribution verticale des
Bryozoaires, dans le bassin silurien de la Bohème.
N"
Genres et Espèces
Faunes siluriennes
03
O
I
n 1 III
C
D
E
F
0 i H
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d2
d3
d4|d5
el
62
fl !f2
gl!g2!g3 hl|h2,h3
1
•>
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
n
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
1
2
3
1
2
1 1
2
1 3
1. Ceramopora Haii.
cumullata Poèta.
vatlosa Poèta.
2. Feuestella Lousd.
aeris Poèta.
agrestis Poêla.
bifrons Barr.
cancellata Poèta.
capillosa Poèta.
debilis Poèta.
exilis ..■..* Poèta.
gracilis Barr.
inclara Poèta.
Ivanensis Barr.
liueolata Poèta.
minuscula Pocta.
obesa Poèta.
pannosa Poèta.
parallela Barr.
?paupera Pocta.
protracta l'oèta.
rustica Pocta.
sportula Poèta.
striata Poèta.
subacta Poèta.
2a. Reteporiua ..... DOrb.
gracilis Barr.
musciforniis Poèta.
suavis Poèta.
21). Seriopora PoCta.
petala Poèta.
transiens Poèta.
2c. Utropora Poèta.
nobilis Barr.
3. FlliteS Barr.
bohfinicus Barr.
cribrosus Poèta.
spinosus • ... Poèta.
j
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16
7
12
14
13
11
17
10
10
10
DANS LK BASSIN SILURIEN DE LA BOHEME.
119
N»
Genres et Espèces
Faunes siluriennes !
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I
II
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d4 1 d5
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g2 g3 ; lil h2 h3 '
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
1
2
3
4. Hemitrypa ihiii.
liohemita Barr.
fisciua Pocta.
saceulus Barr.
tenella Barr.
5. Lemuiatopora .... Pocta.
angulosa Pocta.
froiulosa Pocta.
?iu(listiucta Poûta.
simple.x Pocta.
6. Polypora McCoy.
disciformis Poèfa.
fracta Poôta.
Bryozoaires indéterminés.
N" 1
N" 2
N» 3 • ...
■
±
1
•
■
1
4-
+
+
+
+
+
+
+
+
19
+
4-
+
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1
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2
1
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•
■
8
11
15
2
2
2
2
8
8
2
17
2
120
DISTRIBUTION VERTK ALE DES BRYOZOAIRES
II. Tableau N? 2. Tableau numérique, résumant la distribution verticale
des Bryozoaires, dans le bassin silurien de la Bohême.
N»
Genres
Faunes siluriennes
II
D
III
Ë
dl d2ld3|d4 d5 el !e2 fl f2
H
gl|g2
hl h2 li3
m
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0) o
3 es
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.■s s-
ta
(U
O
2a
2b
2c
3
4
5
6
(1)
Faune troisième.
Ceramopora ... HmII.
Fenestella Lonsd.
Reteporina .... D'Orb.
Sei'iupora Poûta.
Utropora Poôta.
Filites Barr.
Heniitrypa .... Phillips.
Leniniatopora . . . l'oéta.
Polypora McCoy.
Bryozoaires indéterminés .
Faune seconde.
Ceramoiwra
Faune primordiale.
Bryozoaires iïtdéterminès .
Totaux des appa- f l""' l>an<ie
ritions d'espèces [ p^,- étage
Réapparitiou à déduire . .
Totau.x par faunes
Total des espèces distinctes
en Bohème
19
19
23
28
i . t . Il
l.'j
22
3
2
I
3
4
4
2
o
1
46
21
3
2
1
3
4
4
2
Q
45
2
f 7- 8-
j 9-12-
113-14-
1 16-17-
14
11-13
17
10
) 8-11-
115
2
8
1-2
DANS I.K BASSIN SILURIEN DE LA BOIIKME
121
m. Tableau N? 3. Diagramme figurant la distribution verticale
des Bryozoaires, dans le bassin silurien de la Bohême.
N»
Genres
\iiiiii)f»'
il PS
PSJtlTfS
par
genre
Faunes siluriennes
I
II
ni 1
(
I)
E
F
G
u
ai , (12 1 (13 d4| (1.5
el p2
fi j ï-i
gl Ig2!,?3
hl Ih2|h3
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I
2
2a
2b
2c
3
4
5
6
(2;
Ceraniopora iiaii.
Feuestella Lonsd.
Reteporina D'Orb.
Seriopora rocta.
Utropora Pocta.
FiliteS Bai-r.
Hemitrypa rhiiiips.
Lemmatopora Poûta.
Polypora McCoy.
Bryozoaires indéterminés ....
|3)
■)
21
S
• )
1
3
1
4
2
0
(1'
(5)
(6)
(")
(8)
1
19)
(10;
*
•
(llj
1
7
1
4
2
(12)
(13,
13
1
I
3
3
(14,
(15)
(16)
(17)
(18)
(19)
■
45
1
1
19
23
9
Dans les trois tableaux précédents, nous avons mis sous les yeux du lecteur tous les Bryozoaires
qui aiiparaissent dans notre terrain, et pour faciliter les recherches, nous les avons rangés par ordre
alphabétique.
En outre, le tableau N° 2 nous indique la répartition des genres dans les divers horizons de la
faune silurienne de la Bohême. Nous avons figuré cette répartition dans le diagramnic du tableau N° 3.
Bien que le nombre très réduit des Bryozoaires représentés dans notre l)assin silurien, ainsi que
l'uniformité de leur apparition géologique, siinplifieut beaucoup les groupements mentionnés, nous
ferons quelques remarques sur la distribution verticale des genres.
W, Distribution verticale des genres.
Les Bryozoaires ne font leur première apparition certaine que dans notre faune seconde. La
présence, dans la faune primordiale, de la forme que nous avons désignée sous le nom de Bryozoon
esj}. indéterm. N" 3, n'apporte pas une preuve assez sûre pour que l'on puisse en tirer une con-
clusion sur l'âge de ces fossiles.
16
122
DISTRIBUTION VERTICALE DES BRYOZOAIRES
La t'auiic ?;i'coii(le est également très pauvre en représentants de cette classe, qui n'atteint sou
plus grand développement que vers le ndlieu de la faune troisième, dans laquelle la vie des espèces
n'est pas de longue durée, car elles s'éteignent bientôt entièrement.
Nous présentons ces résultats dans le tableau qui suit:
Tableau N° 4. Répartition verticale des genres de Bryozoaires, entre les trois
faunes du bassin silurien de la Bohême.
Faunes siluriennes
Etages
Nombre absolu des genres
Faune troisième ....
Faune seconde
Faune primordiale . . .
E F G-H
I)
C
) G genres
1 3 sous-genres
1 geiii-e
?
Le genre Ceratnopora
est seul commun entre
les faunes troisième
et seconde.
1. Le tableau de la repartition verticale, etc., nous montre le peu de connexion qui existe
entre les Bryozoaires des .3 faunes.
2. Dans la faune primoidiale, nous ne connaissons (lu'un fragment insignifiant, que nous avons
rangé parmi les espèces indéterminées. Vu son état défectueux, ce spécimen ne saurait être pris en
considération ]Knir nos conclusions sur Tapjiarition des Bryozoaires dans le Silurien de la Bohême.
3. La faune seconde nous fournit une espèce unique, qui représente pour nous la forme la
plus ancienne. La bande d 4, où elle apparaît, peut ainsi être considérée comme l'horizon où se
trouve renfermée la première forme bien distincte de Bryozoaires.
Dans la bande d5, l'on ne rencontre aucun représentant de cette famille. L'espèce la plus
ancienne, Cenmiopord vadosa, Pocta, est donc séparée de la faune troisième par cette bande. Cette
lacune paraît d'autant plus grande que l'iiorizon le plus bas de la faune troisième, el, ne possède
non plus auciui Bryozoaire.
4. La faune troisième est la plus riche en Bryozoaires. On y trouve 6 genres et 3 sous-
genres répartis dans les diftéreutes bandes de la manière suivante :
Dans la l)ande el,
,, „ „ e2, 4 genres, 1 sous-genre =17 espèces,
H )) î) » ^ 7
„ „ ,. t'2. o genres, 3 sous-genres = 23 espèces,
„ „ „ «1, 1 '^nm\ = 2
g2
hl
h 2
.. .. ., I h ;{
5. Le nuiximuni de la distiihution se trouve clans les bandes e2 et f2, c'est-à-dire dans la
moitié inférieure de la faune troisième.
DANS LE BASSIX SILURIEN HE LA LOHKME. I2:i
6. Un phénomone intéressant, c'est qnc les bandes el et fl ne possèdent aucun Bryozoaire
et qu'elles montrent ainsi une intermittence dans le dévi'loi)pement des espèces de cette classe. L'appa-
rition isolée, dans la bande (14. de l'espèce la plus ancienne est donc séparée, par deux bandes, de
la majorité des Bryozoaires, qui se trouvent dans la t'auni' troisieint'.
7. Nous apiieloiis rattcution sur l'extinction extrêmement rajiide des Piryozoaires et sur leur
peu de vitalité dans notre bassin. Dans la bande gl, on nr rencontre (jue deux rei)résentants,
après lesquels les Bryozoaires cessent entièrement, car on n'eu a recueilli aucune trace dans les
horizons supérieurs, bandes g 2. g 3, hl, h 2, h 3.
Dans nos tableaux, nous avons omis les frasments iniléterniiual)les, parce qu'ils ne sauraient
fournir de documents certains pour les conclusions que nous avons tirées.
Genres eosiii(»polites. — Genres locaux.
Dans les tableaux exposés par Rarrande, ce savant désigne! sous le nom de genres cosmopolites
ceux qui sont représentés dans d'autres pays que la l!o!u''me, tandis qu'il appelle geiircs locaux ceux
qui aiiparaissent dans notre bassin.
En comparant les formes du Silurien de la Bohème avec celles du Silurien des autres contrées,
nous constatons que le nondire des genres cosmopolites dépasse d'une unité la moitié des genres locaux.
Nous exposons ce résultat dans les listes qui suivent :
Fanne troisième.
Genres cosmopolites. Genres locaux.
1. Cemmopora. Sous-genre Ser/o/iora.
2. Feiiestella. Sous-genre Utropora.
Sous-geiu-e llctcporhta. 1. Filitcs.
3. Hcmitriipa. 2. Lemmatopora.
4. Polgpurd.
Faune seconde,
Genres locaux.
Genres cosmopolites.
1. Ceramopora.
Nous avons également passe sous silence les fragments indéterminés.
En somme, des fi genres et des 3 sous-genres représentés eu Bohème, 4 genres et 1 sous-geure
sont cosmopolites, tandis que 2 genres et 2 sous-genres ajiiiartieunent aux genres locaux.
1. Dans la faune primordiale, nous ne pouvons citer aucun représentant avec une entière
certitude.
2. Dans la faune seconde, la première apparition des Bryozoaires est constatée par la présence
du genre cosmopolite Ceramopora.
3. Dans la bande e2, apparaissent .'i geiu-es et I sous-geure; ce dernier, ainsi que 4 des
genres sont cosmopolites, et 1 seul local. Aux tonnes cosmopolites appartiennent les genres Fene-
stella, Polypora, qui se font remarquer par leur frr(|ueiic(' dans le Silurien des autres pays.
En outre, le genre Ceramopora, que nous avons déjà cite dans la faune seconde, est de nou-
veau représente par une espèce dans la bande e 2.
16*
124
DISTRIBUTION VERTICALE DES BRYOZOAIRES
4. Dans la bande 1 2, ou rencontre 1 genre nouveau et 2 sous-genres. Deux genres prove-
nant de la bande e2 passent dans la bande f2, de sorte que celle-ci possède 3 genres et 3 sous-
genres. 2 genres et 1 sous-genre sont cosmopolites; 1 genre et 2 sous-genres sont locaux.
Le '^enre Feiicsfclla atteint dans cet horizon le maximum des formes spécifiques (13); viennent
ensuite le genre Filitcs, les sous-genres Suriopora et Utropora, qui ne font leur apparition (jue dans
cette bande.
5. Les espèces de Bryozoaires, si nombreuses dans la bande f 2, s'éteignent toutes dans la
bande gl, à l'exception de 2 espèces de FenesteUn, qui sont les derniers représentants de cette
faune dans notre terrain, car les bandes supérieures n'en montrent aucune trace. Le genre Fencstdla
s'étend jusque dans la formation permienne.
6. Les Bryozoaires n'apparaissent (lue dans 4 bandes du Silurien de la Bohême. Les 12 autres,
y compris l'étage C, n'en contiennent aucun, ou bien des fragments douteux.
7. On n'a pas trouvé de Bryozoaires dans les colonies.
Le tableau suivant est destiné à exposer succinctement le nombre des nouvelles apparitions des
genres dans chacune de nos bandes.
Tableau N° 5. Nombre total des genres représentés dans chacune de nos bandes.
Nombre des genres
-,
Nombre
faisant
provenant
Faunes
Etages
Bandes
leur
première
appari-
tion
des
bandes
inférieu-
res
total par
bande
Observations
(«)
(2;
H . .
(3;
h3 . . .
(•»;
(5J
(6)
('')
h 2 . . .
.
h 1 . . .
i
S3 . . .
III .. .
S2 . . .
gl . . .
1
1
>
r;..|
f2 . . .
fl . . .
1 + 2 s.
■l+\ %.
3+3 s.
2 Bryozoaires indéterminés
. ...I
e2 . . .
el . . .
4-f 1 s.
1
5-f 1 s.
Colonies .
d .-> . . .
II . .
D . . .
(14. . .
(13. . .
(12. . .
(11...
1
'
1
I. . .
c. . . .
1 ISryozoaire indéterminé
Nous avons désignés les sous-genres par la lettre s.
Ainsi 1-1-2 s., signifie 1 genre et 2 sous-genres.
DANS LK BASSIN SILUKIEN DE LA HOHKME.
12!:
\, Distribution verticale des espèces de Bryozoaires.
Nous rappcldiis (iiic la ilistritiution des genres de Bryozoaires est très peu coiupliquée, et que
leur vie a ete de courte durée, daus les quelques baudes où ils apparaissent.
Dans la distribution des espèces, les mêmes résultats se reproduisent, et nous constatons ce
fait dans le petit tal)leau suivant, dans lequel nous n'avons pas non plus tenu compte des fragments
indéterminés.
Tableau N° 6. Nombre des espèces distinctes de Bryozoaires, par faune, en Bohême.
Faillies siluriennes
Etages
Nombre absolu
Moyenne
des espèces
par genre
des des
genres sous-genres
des
espèces
Faune troisième
Faune seconde
Faune primordiale
Réapparitions cutrt' les fauuos
, H-G-,
IF-E (
D
C
6
1
3
42
1
4-66
1
1
1
Nombre des ijeures et espèces
6
3
42
Dans la faune primordiale, nous ne rencontrons aucun représentant des Bryozoaires.
La faune seconde renferme un genre unique avec une seule espèce.
La faune troisième est caractérisée par la présence de tous les genres et sous-genres de notre
bassin, c'est-à-dire de G genres et de o sous--genres avec un total de 42 espèces bien déterminées.
Des G genres, Ciramopora est le seul qui provient de la faune seconde. Fcrwstella est surtout très
riche eu formes spécifiques et surpasse sous ce rapport tous les autres genres. Malgré cela, si nous
prenons la moyenne des espèces, nous voyons que chaque genre est représenté par un nombre
d'espèces de %- = 4'G6. Dans le total des genres, nous comprenons également les sous-genres.
Aucune esi)èce n'est couuiiinie à la faune seconde et à la faune troisième. Nous avons déjà
montre qu'un seul genre est commun à ces deux faunes.
Le tableau qui i)recede nous permet de remarquer que, parmi les bandes citées, il en est une,
la bande d 4, qui ne renfermt> qu'une seule espèce, et dans laquelle les Bryozoaires apparaissent pour
la première fois. De plus, la liande j;li fl"i compte 2 espèces, est le dernier horizon où se montrent
les Bryozoaires, en Boliême ; elle nous indique donc les limites du développement de ces formes.
Les deux bandes o2 it f'2 ]iossèdent encore des Bryozoaires et même en assez grand nombre.
La bande e2, qui est la plus riche en fossiles de tous les ordres, les Cystidées exceptées, renferme
17 espèces, c'est-à-dire |\,"„^„ de la somme totale des Bryozoaires. Ce chitire est toutefois dépassé
par la bande t".*, (lui, par ses 21 espèces, représente jVôV ^'^ 1'^ même somme totale.
Nous passons encore sous silence les fragments indéterminables.
126
DISTRIBUTION VERTICALE DES Bh'VOZOAIRES
Tableau N° 7. Distribution des espèces de Bryozoaires, dans les bandes superposées.
Faunes
Etages
Bandes
Nombre
des
apparitions
Proportion
par rapport
au nombre
43
Observations
III
Ml 3
j h2 .
hl .
II
I
D
i g3
Si.
I tl .
I
( e2 .
\el .
Colonies
(1 :> .
(14 .
d3 .
d2 .
(11 .
Total des apparitions . . .
Une réapparition h dédnire
Nombre des espèces distinctes
23
43
1
42
0'046
Oo34
0-395
0-023
0-998
Une seule réapparition
dans les espèces.
Dans le tableau N" 7, nous avons signalé, parmi les espèces, une seule réapparition dont nous
reparlerons plus loin.
En ce qui concerne la répartition des espèces dans chacune des bandes, les Bryozoaii-es se
distinguent de toutes les autres classes. Nous ne voulons pas reproduire ici les résultats exposés
par Barrande pour la distribution des Céphalopodes, Brachiopodes, Acéphales et Trilobites, et nous
prions le lecteui- de consulter les passages qui traitent ce sujet dans son graud ouvrage.
DANS LE BASSIN SILURIEN I)E LA BOHÈME.
127
VI. Tableau N° S. Tableau comparatif de la distribution verticale des
genres et des espèces, parmi les Bryozoaires siluriens, en Bohême.
•
, Bandes
Nombre
total des
genres
Nombre des espèces
Nombre
faisant
leur
première
apjiari-
tioii
l)rovenaut
(les
bandes
inférieu-
res
moyen des
apparitions
des espèces
par genre
Observations
(1)
h 3
h 2
hl
g3
•* 2
gl
f2
fl
e2
el
Colonies . . .
(15
(14
(13
(12
(11
€
(2;
1
3 + 3 S.
5 + 1 s.
•
(3)
1
23
"
17
1
(4J
1
•
(5)
2-00
3-83
2-83
.
100
2 Bryozoaires indéterminés
1 Bryozoaire indéterminé
i; + 3 s.
42
1
Le plieiiumene le plus leniaïquable, à notre avis, c'est que, dans la répartition des Bryozoaires
de notre bassin, une seule espèce, Fmest. 2>"n»os(t, soit commune aux 2 bandes f2 et gl. Chacune
de toutes les autres espèces n'apparaît (jue dans une seide bande, sans passer à un horizon supérieur.
Ce fait étrange ne se rejjroduit pas dans les autres classes de notre bassin.
Quant au nombre moyen des apparitions des espèces par genre, nous voyons que le commen-
cement de la vitalité des Bryozoaires, dans la bande d4, est représenté par la proportion minime de
rOO, et que la l)ande gl, dans laiiuelle s'éteignent toutes les espèces offre la proportion de 2'00.
Dans les bandes intermédiaires o2 et f2, ce nomlire croît considérablement. En effet, dans la
bande f 2, il atteint le niaxinuini de 3-83, chiffre qui dépasse de TOO celui des apparitions des espèces
de la bande c2.
On remar(|uera encore que raugnientation (hi noml)re moyen d'espèces par genre correspond
à celle du numlire moyen des genres, et n'est qu'un iieu jdus forte, car la bande e2, par ses
5 genres et 1 sous-genre, donne la proportion 'J'S:;. tandis qu(^ la bande f2, avec 3 genres et
3 sous-genres produit la proportion 3\S3.
128 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET VERTICALE DES liRYOZOAIFJES,
Dans ces comparaisons, il n'y a pas d'inconvoniiMit à compter les sous-genres avec les genres.
De cette manière, la bande t'2, tout en ot!'raut 6 formes génériques, comme la bande f2, surpasse
cette dernière de ruo dans le nombre des espèces i)ar genres.
Chez les antres classes de notre bassin si riche en pétrifications, Barrande a su tirer des con-
clusions d'un innnense intérêt. Nous nous contenterons d'avoir expose ici les résultats comparatifs,
et nous prierons le lecteur de consulter, pour le reste, les volumes où cette question se trouve traitée
à fond i)ar notre vénérable maître.
Tout ce que nous avons dit auparavant montre que les Bryozoaires du bassin silurien ne for-
ment qu'une bien petite partie de la grande faune de la Bohême. Les circonstances n'étant pas
favorables à leur développement, ils n'ont fait qu'une apparition de courte durée, car, à l'e.xception
de Femst. jKinHosa, chacune des espèces restent dans une seule bande.
Parmi les genres répartis dans nos différentes bandes, nous ne voyons qu'une seule inter-
mittence. Elle nous offre la meilleure preuve de l'instabilité des Bryozoaires. Cette intermittence
ne saurait s'expliquer facilement, car il n'est guère probable ([ue, dans les bandes où nous ne trou-
vons aucun liryozoaire et qui sont placées entre celles qui en possèdent, des représentants aient
vécu sans avoir laissé de trace de leur existence. Il paraîtrait plutôt qu'ils n'ont pas existé dans
ces bandes vides, mais qu'ils ont immigré, quand le milieu ambiant était plus favorable à leur
conservation.
»!"e^-!«
Chapitre V.
Distribution géographique et verticale des Bryozoaires, dans
l'ensemble des contrées siluriennes.
Dans ce chapitre, nous présenterons les résultats numériques des études ijui ont été faites sur
les Bryozoaires des contrées siluriennes. Nous avons déjà fait remarquer dans nos aperçus histo-
riques que ces travaux sont bien loin d'être aussi nombreux dans cha({ue contrée, .\insi, en Amé-
rique et dans d'autres pays, on a publié des ^Monographies très détaillées, tandis que, dans d'autres,
les formes siluriennes des Bryozoaires n'ont été désignées que par des dénominations provisoires.
Nous diviserons en 3 parties les études qui suivent:
1. Tableau résumant la distribution géographique et verticale des espèces de Bryozoaires dans
l'ensemble des contrées siluriennes.
2. Distribution géographique.
3. Distribution verticale dans les grandes faunes siluriennes.
DANS L'ENSEMBLE DES CONTREES SILURIENNES.
129
1. Tableau résumant la distribution géographique et verticale des espèces
de Bryozoaires, dans l'ensemble des contrées siluriennes.
Faunes
Ooxitrées
Tolal des espèces
II
III
par contrée
principale
par grande
zone
silurienne
I. Grande zone septentrionale d'Amérique.
Canada . . .
Anticosti . .
Acadie . . .
Terre-Neuve
Etats-Unis .
New-York .
Wisconsin .
Ohio . .
Indiana . .
Illinois . .
Minnesota .
Tennessee .
Kentucky . .
15
26
15
105
1
5
47
9
1
13
32
1
17
1
2
1
2
41
252
293
II. Grande zone septentrionale d'Europe.
Angleterre ....
Ecosse
Irlande
Suéde
Norvège
Russie
Oural
Podolie
Saxe
Franconie ....
Thuringe
Hof, en Bavière .
Belgique
Prusse
Schleswig-Holstein
I
Silésie-Sadewitz ) q
III
Bohême .
France . .
Espagne .
Portugal .
Sardaigne .
Totau.x par faune
20
23
l
1
1
7
20
43
18 ,
1
2
1
3
1
•
1
7
2
. 1
2
'
43
27
61
3
4
1
151
Grande zone centrale d'Europe.
?1
1
43
45
•
2
5
7
52
?1
216
279
.
496
496
17
130 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE ET VERTICALE 1>ES liRYO/OAIRES,
3. Distribution géographique.
Lo tal)lc;ui qui prccodc eoutieiit toutes les espèces de Bryozoaires siluriens qui ont été décrits,
à notre connaissance, jusqu'à ce jour. Nous l'avons divisé, à l'exemple de Barrande, en :! grandes
zones, parce que nous jiensons que cette division est la plus pratique pour endjrasser d'un cou])
d'œil la distribution géographique générale.
I. La grande zone septentrionale d'Amérique a fourni 29-3 espèces. C'est jusqu'à ce jour le
plus grand nombre d'espèces de Bryozoaires La raison qui a amené un chitlVe si considérable ne
repose pas seulement dans la fréquence des Bryozoaires de cette zone, mais aussi dans l'attention
toute particulière que les savants des différents iiays ont consacrée à cette étude. Les formes qui
l)roviennent de ces contrées ont donné lieu aux excellentes monograi>liies détaillées de Hall,
d'Ulrich, de Nicholson, et de bien d'autres, auxquels nous devons les recherches scientifiques sur
un si grand nombre de Bryozoaires.
Le premier groupe de cette zone, le Canada, nous présente 41 espèces.
Dans les Etats-Unis, qui forment le deuxième groupe, la première place est occupée par l'Etat
de New-York, dont nous connaissons 120 espèces, grâce aux travaux de J. Hall. Les autres Etats
sont également représentés par des chiffres respectables. En tout, les Etats-Unis possèdent 252 espèces.
Chacun des Etats participe inégalement à la formation de ce total. L'Etat de New-York est à la
tête avec 47" „; après lui, l'Etat d'Ohio offre 22"/,,; ensuite l'Etat d'Illinois, i:i",„. Les proportions
fournies par les autres Etats sont de bien moindre importance: Minnesota, (i-7"„: Lidiana, 5-5",;,;
Wisconsin, 2-o"u et les deux derniers, Tennesee et Kentucky, l'l"/„ chacun.
D'autres résultats nous sont offerts par les deux autres grandes zones, (jui vieiuumt bien loin
après celle de l'Amérique.
II. Dans la grande zone septentrionale d'Europe, nous avons pu constater, d'après les ouvrages
publiés, la présence de 151 espèces. Outre que les contrées de cette zone sont bien plus jiauvres en
Bryozoaires, il faut avouer que les recherches n'ont pas été poussées d'une manière aussi complète
(lue dans la zone précédente. La Russie prend le premier rang avec Gl esjièces, c'est-à-dire 40",,
de la sonmie totale. Après cette contrée, viennent l'Angleterre avec un chiffre de 4H espèces ou
2«"/o, et la Suéde avec 27 espèces _ 17",,,.
Les autres contrées ne sont représentées que par des chiffres sans inqxu-tance. En Saxe, ou
ne connaît qu'une seule es])ece. et le Dihivium offre, en Allemagn;', !» espèces, r'cst-à-diic û'Ù",,.
III. La granile zone centrale d'Europe fournit proportionnellement un nond)re très réduit de
formes de lîryozoaires. Nous en C(nnptous en tout. 52, c'est-à-dire 10"',, du total des espèces cou-
nues dans les .3 grandes zones. Par ses 45 espèces, la Bohême participe pour SO"/,, à ci- chiffre 52,
et la France pour 13"/,,. Les 7 représentants de cette; dernière contrée ne sont établis (|ue \)\-o\\-
soirement sans nom spécifiejue. Cette remarque s'aïqiliiiue également à (luebiues citations des autres
contrées associées aux deux grandes zones précédentes. C'est pour ce motif (|ue nous ne pouvons
ni établir de comparaison (^ntre les Bryozoaires des diff'érentes contrées, ni inili(|uer le nond)re des
réapparitions.
DANS L'EXSK.MliLK 1>KS CONTREES SILURIENNES. 131
3. Distribution verticale dans les grandes faunes siluriennes.
Dans le tableau uciiéral, Idii iicut irun seul coup d'cfil prendre connaissance de la distribution
géologique des espèces dans les différentes contrées.
o
A cette occasion. iu)us ferons remarquer que la C(nnparaison des divers horizons entre eu.\,
dans les contrées étrangères, présente de sérieuses difficultés, de sorte ([u'il n'est guère possible de
distinguer que les 3 grandes faunes siluriennes générales de Barrande :
a) Dans la faune primordiale, nous ne rencontrons nulle part de traces de Bryozoaires. En
Bohême, nous avons cité sous la dénomination de Br!/o.roon., espèce indéterminée, N" 5, un petit
fragment trop défectueux pour nous permettre de tirer une conclusion quelconque. Nous supposons
donc (pie la faune piimordiale ne possède aucun représentant des Bryozoaires.
b) Les Bryozoaires apparaissent assez spontanément dans la faune seconde, où ils comptent
un grand nombre de formes dans les .3 grandes zones, ainsi (jue rindi(iue le total 21G de notre
tableau. Dans la grande zone septentrionale d'Amérique, la faune seconde contient 130 espèces; le
Canada en fournit 1.'), et les Etats-Unis, le reste. L'Etat d'Ohio occupe le premier rang par
47 espèces, c'est-à-dire 'M\"j„ environ du total des espèces de la faune seconde dans cette grande
zone. L'Etat d'IIlinois fournit un peu plus de 24",,; New-York et Minnesota, 11 à IS^/n; les Etats
de Kentucky, de Tennessee et de Wisconsin, 1 seule espèce chacun.
La grande zone septentrionale d'Europe est moins riche (jne la précédente, car, dans la faune
seconde, on ne com])te que 83 espèces. La plupart proviennent des provinces baltiques russes, qui
en fournissent plus de b\"l„\ ensuite de l'Angleterre, qui est représentée par 24"o. Les autres
contrées de cette zone, la Suède et le I)Unvlnni, en Prusse, ne participent que pour 7 espèces. Du
Biluvium de Sadewitz, l'on connaît encore 2 espèces, tandis que l'on n'en compte qu'une seule dans
la faune seconde de chacune des autres contrées.
Dans la grande zone centrale d'Europe, la faune seconde est très pauvre en Bryozoaires, car
Ton ne rencontre (pie 3 espèces, d(uit 2 proviennent de France, et la troisième, du bassin silurien de
la Bohême. En somme, le nombre des Bryozoaires de la faune seconde représente un peu plus de
43"/o de toutes les espèces connues jusqu'à ce jour.
c) Le nombre des espèces de Bryozoaires atteint son maximum dans la faune troisième, car
il s'élève à 270. c'est-à-dire qu'il forme ]ilus de 56"/,, des espèces connues.
Dans la grande zone septentrionale d'Amérique, l'on compte 1G3 espèces reparties ainsi
qu"il suit:
26 espèces, ou 1G"„ provenant de l'île d'Anticosti, i[ue nous associons au groupe du Canada,
137 espèces du groupe des Etats-Unis.
L'Etat de New-York fournit :i lui seul 10.") espèces, ou plus de 64";,, de la somme des espèces
connues dans la faune troisième de cette grande zone. Les autres Etats ne participent que pour
des nombres bien inférieurs: Indiana, 1.5 espèces; Ohio, 9, et les autres, 1, 2 et 5 espèces.
La faune troisième de la grande zone septentrionale d'Europe renferme GS espèces, dont 34",,
sont fournies par l'Angleterre, 29" „ pai' la Suède, et 26 "/n V^^' ^^ Russie. Les autres contrées ne
sont représentées que par une proportion minime.
17*
132 DISTRIBUTION DES BRYOZOAIRES, DANS L'ENSEMBLE DES CONTREES SILURIENNES.
Nous connaissons dans la l'aune troisième de la grande zone centrale d'Europe, 48 espèces,
chiffre à l'augmentation duquel nos observations n'ont pas peu contribué, puisque nos espèces forment
89" u de tous les Bryozoaires de cette zone.
Nous avons déjà mentionné, p. 31, 2 espèces provenant du Silurien de l'Australie et non
comprises dans le tableau comparatif. Les listes des Bryozoaires des terrains dévonien, carbonifère
et permien, publiées dans le Cliap. II, nous enseignent comment les Bryozoaires ont continué de se
propager dans les horizons supérieurs. Elles nous montrent que beaucoup de formes siluriennes
sont parvenues jusque dans les couches les plus élevées des formations paléozoïques, mais, en même
temps, que de nouveaux genres ont fait leur apparition dans certains horizons déterminés.
HYDROZOAIRES. 133
2. Hydrozoaires.
-»•••♦-
„ Colonies de polypes fixées, méduses libres, animaux polypoïdes ou médusoïdes sans tube
œsophagien. Cavité non divisée en loges par des replis mésentériques." (Z'dtd, Traité de Faléont.,
p. 284, éd. fraiiraisc.)
La Zoologie trouve dans ces organismes très nombreux et très variés un ebauip d'observations
sinon faciles, du moins fructueuses. Cette science a su apporter, pour plus d'une forme qui rentre
dans le cadre de ces études, des documents intéressants, surtout sur les fonctions biologiques, la re-
production, la nutrition et le mouvement.
Bien que l'étude de ces fonctions attire vivement notre attention et notre intérêt, nous croyons
devoir y renoncer, parce qu'elle nous entraînerait beaucoup trop loin, et aussi parce que les formes
que nous traitons ne nous apparaissent que dans un état défectueux, qui nous rend impossible
l'observation des jiarticularités découvertes et mentionnées par la Zoologie actuelle.
Les espèces qui possèdent une enveloppe cornée ou même chitiueuse, se sont conservées sous
la forme de corps minces, charbonneux. Seules, les espèces munies d'un squelette calcaire permet-
tent une étude plus approfondie.
La difficulté d'étudier ces fossiles résulte de la structure de l'enveloppe, qui est composée de
substances organiques ; elle augmente encore considérablement en raison de l'âge des dépôts siluriens.
Dans beaucoup de cas, nous sommes donc obligé de nous contenter de faire la description et
d'indiquer la parenté de ces êtres en général lins et déliés, dont les restes sont parvenus jusqu'à
nos jours.
Les familles qui seront l'objet de nos études sont:
1. La famille des Stromatoporidae (Nicholson).
2. La famille des Cladopliora (Hopkinsou).
Nous comprenons cette dernière famille dans le sens qu'elle a été établie par Hopkinson.
(Quart. Journ. of gcol. Soc. 1875.)
Nous n'avons pas introduit dans le présent travail, la famille des Graptolites proprement dits,
Bhabdopora., dans le sens de Hopkinson, et cela pour plusieurs raisons.
D'abord, il n'entrait pas dans les intentions de notre vénérable maître, Barrande, de réserver
une place à cette famille dans le Vol. VIII, parce qu'il avait déjà publié ses observations, en 1850,
dans une brochure renfermant 4 planches et intitulée Graptolites de Bohême.
De plus, les 17 planches consacrées à ce volume ne contiennent aucune illustration de véri-
tables Graptolites, ainsi que nous l'avons dit dans la préface. Cette classe du règne animal est
représentée par les matériaux considérables dont s'est enrichie la collection du Musée de Bohême,
durant l'espace de 43 ans, et aussi par les nombreux spécimens l'ecueillis par les soins de plusieurs
instituts scientifiques.
134 ETUDES GENERALES
Un jeune savant ^I. le Doct. Jarosl. Perner, se livre en ce moment avec ardeur, à l'étude de
ces documents, et nous ne tardeions pas à connaître les résultats intéressants de ses travaux, grâce
il la pieuse attention de l'un des plus sincères admirateurs de Barrande, M. le Prof. A. Fritsch, qui,
par un sentiment de !i'r!itit"<lc. pour notre maître, a largement contribué à la création du fonds
Barrande. destiné à seconder efticacement les efforts des savants dans leurs travaux complémen-
taires sur le terrain classi(iue du Silurien de la Bohêuu>.
Nos études sur les llydrozoaires seront exposées dans l'ordre suivant:
I'" Serf/ou: Fnmilte îles MtrfUHnJoporoi'des. Nicholson.
Chap. I. Etudes générales sur les Stromatoporoïdes et caractères importants.
Cliap. II. Etudes sur les genres des Stromatoporoïdes de la Bohême et description des espèces.
Chap. III. Distribution verticale des genres et espèces des Stromatoporoïdes, dans le bassin
silurien de la Bohême.
jpme Scct/'ou: Fniniile de» Cltiflitphore». Hopl/iisou.
Chap. I. Aperçus historiques sur les Cladophores, par contrée.
Chap. II. Etudes générales sur les Cladophores et caractères distinctifs.
Chap, III. Etudes sur les genres des Cladophores de la Bohême et description des espèces.
Chap. IV. Distribution verticale des genres et espèces de Cladophores dans le bassin de la
Bohême.
»!-e^«
i"'^ Section: Famille de?* .^troiiiatoporoïdes.
Chapitre I.
Etudes g'énérales sur les Stromatoporoïdes et
caractères importants.
Avant d'entrer dans la description de ces Hydrocoralliaires aux espèces si typiques et si nom-
breuses daus les formations paleo/oïques, nous dirons quelques nwts sur les fossiles qui ont été
recueillis dans notre terrain silurien, et sur la méthode que nous nous proposons d'employer en les
étuiliant.
La majeure partie de nos spécimens ont été déterminés et nommés par Barrande. Les autres
ont été ajoutés par le Prof. Novak. Les fossiles désignés par Barrande étaient accompagnés des
notes suivantes, écrites de sa nuxin.
SUR LES STROMATOPOROÏDES.
135
Xoms anciens :
Stromatopora boheiiiica .
coiitexta .
coluiiiiiaris
conceiitrica
rarissiiiia .
. liarr.
. Barr.
. Barr.
. Goldf.
. P.arr.
Localités :
Kosd, Tacitlowitz, e2
KonSpnis, t"2
Ko)i('2)>'us, f 2
Hintcr-Kojmuhia, e 2
Ko2el, C 2
Noms actuels :
Clathrodictyon bdlu'iiiicitm
Actiiiostroiua coutextiini
Stromatopora l'oluinnaris
Clatlirodktyoïi sociuiu . .
Stromatopora rarissima .
Dans la liste des fossiles do la Bohême, publiée dans le Thcsuunis siluriens de Bjo'sby, nous
trouvons 6 espèces pourvues de noms. Pour 3 d'entre elles, nous ne pouvons plus constater
ridentité, parce qu'il n'existe pas, dans les nuitériaux, d'autres spécimens qui portent une dénomination.
Les G espèces citées sont les suivantes :
Barr. sp.
Barr. sp.
Barr.
l'octa.
Barr.
Stromatopora Bohemica .
concentrica
conferta
micacea . .
perfoliata .
tubulata
Barr., Kozd, Tacidowit.:, E
Goldf., Hinter-Kopaiiina, E
i" '>
o::,
e2.
. '>
e::
(ioldf., Koni'prus, F — f2,
Barr., Tachlowitz, E — e2,
Barr., Tachlowitz, E
Goldf., Kozd, Tuchloivifz, E
Dans l'impossibilité où nous sommes d'indiquer les spécimens qui ont été nommés par Barrande.
nous nous trouvons forcé, pour prévenir des erreurs, do pourvoir de nouveaux noms les 3 espèces:
Stromatopora micacea Barr.,
perfoliata Barr.,
tuhulnta Barr.
Le Prof. 0. Novàk a fait préi)arer de nombreuses coupes microscojiiques, prises sur les spécimens
des Stromatoporoïdes. En notre qualité d'Assistant à l'Université tchèque, nous avons, dès le début.
a]iporté notre concours à ces travaux préparatoires, et plus tard, pendant la longue et incurable
maladie du Prof. Novâk, nous avons été seul à les diriger. En dehors des formes que Barrande
a déterminées et désignées par des noms, le Prof. Novàk a introduit les espèces suivantes :
Noms actuels:
f 2 i Stromatopora tiorida .... Nov.
Actinostroma frustuhnn . . . Pocta.
Clathrodictyon clarum .... Pocta.
Actinostroma vastum .... Pocta.
Actinostroma perspicuum . . Pocta.
Stromatopora compta .... Pocta.
Tel était l'état des matériaux et de la détermination des espèces, lorsque le travail nous a été
remis. Nous avons eu soin de conserver ici, de même que dans les autres parties de l'ouvrage qui
nous ont été confiées, tous les noms, même provisoires, donnés par Barrande et par le Prof. Novàk.
Nous avons voulu par là. exprimer hautement notre respect jiour l'héritage du grand i)aléoutologue
et du successeur désigné par lui.
En ce qui concerne les coupes microscopiques, il a été fait, pour cluupie spécimen et en parti-
culier iHuir les Stromatoporoïdes, quebiues sections verticales et tangentielles, au moyen de la grande
machine achetée dans ce but par le Musée. Sur notre jjroposition, le Prof. Novak a adopté, pour ces
coupes minces, deux sortes de lames de verre aux dimensions suivantes :
I. Lames: longueur, 110'""'; largeur, 72""".
Lamelles de reeoni-remeiit : „ (15"""; 65"'"'.
Désignât"
lU'ovisoire :
Loca
lités:
Stromatopora spec.
A=z
Florida
Nov.
Konëjirus,
F —
f2
spec.
B
Konéprus,
F —
f2
spec.
C
Koiiêprus,
F —
f2
spec.
D
Konëprns,
F —
f2
spec.
E
Hlubocep,
G —
S3
spec.
F
Ivouéj)rHS,
F —
f2
II. Lames:
Lamelles de recouvrement:
48'
■48""".
136 ETUDES GENERALES
Ce? (liuu'iisions dos lames penuetteut d'étudier des sections de plus grande étendue, puisque,
dans la première sorte, on peut observer une eoupe de 4200'""'', et dans la seconde, une surface
de 2200"""-'.
Plus de 150 coupes ont été prises sur les Stromatoporoïdes. Celles des Polypiers sont de
dimensions égales. Péunies ensemble, elles forment une très belle collection de plus de 1000 exem-
plaires, qui prennent place à côté de la Collection Barraiide, au Musée du Pioyaume de Bohême.
Pour la reproduction de ces coupes, nous avons adopté le procédé photographique. Ce serait
un travail énorme pour un lithographe de dessiner les fins tissus que montrent nos planches complé-
mentaires, PL 18, ISbis, 19, 19 bis. Les photographies ont l'avantage de copier iidèlement tout
ce qui est visible au microscope. Les erreurs que le dessinateur peut commettre, soit par oul)li.
soit par inexactitude, deviennent ici impossibles. Cette nouveauté que nous introduisons, ne pourra
être que profitable au grand ouvrage de notre maître, car elle vient appuyer sa devise „C'cst ce que
j'ai vu."
Nous exprimons ici nos plus sincères remerciements à notre ami, ^L J. Kaflia, adjoint à la
section géologique du Musée de Bohême, pour les bons services qu'il nous a rendus dans la repro-
duction des coupes microscopiques.
Nous avons cru devoir faire les déclarations qui précèdent, avant d'aborder la description des
Stromatoporoïdes.
Cette famille compte d'assez nombreux représentants dans les couches paleozoïques, et, par
conséquent, il existe un grand nombre d'ouvrages sur cette matière. Malheureusement ces travaux,
surtout les plus anciens, ne sauraient être consultés avec fruit, parce que les savants se sont bornés
à décrire et à figurer la forme extérieure.
La forme des squelettes de cette famille échappe à toute règle, soit, parce que les différentes
couches superposées imitent la surface accidentée du corps étranger qu'elles recouvrent, soit aussi
à cause des conditions que présente le milieu ambiant. Il n'y a donc i)as lieu de s'étonner, s'il
s'est glissé d'innonibral)les erreurs.
Il est ainsi bien difficile, sinon impossible, de se servir de ces descriptions anciennes pour
déterminer les Stromatoporoïdes.
C'est grâce à la ]ieisiiicacité de H. Alleyne Nicholson que la lumière a été faite dans ce domaine
de la science.
La publication, A mmiiifjmph nf fhe hritish Stromatoporoids (Palaeontographical Society, 1886
à 1893), traite cette matière d'une manière si approfondie, et contient une liste si complète des
ouvrages qui ont i)aru, que nous ne pouvons faire mieux ([ue de la signaler à l'étude
des savants.
Nous n'aurions (ju'à tirer des extraits de ce livre excellent, si nous voulions rapporter ici les
anciens ouvraucs ou bien les différentes théories qui ont été émises sur le mode d'existence des
Stromatoporoïdes.
Nous nous liornerous à reproduire la classification établie par Nicliolson, ainsi que les caractères
principaux des genres (jiii font leur apiiarition dans le Silurien de la Bohême, en ajoutant nos obser-
vations persomielles. Nicholson voit, dans les Stromatoporoïdes, des Coclcnterata appartenant au
groupe des Hydrozoaires, et se rapi)rochant le plus, des Ilydractinies d'un côté, et de l'autre, des
Millépores. Il fonde pour ces formes un ordre indépendant, Stromatopordidea, dans lequel il distingue
également ces deux types: Hi/dractinia et MiUepora. Nous reproduisons ci-après les caractères
distinctifs de chacune de ces divisions, tels qu'ils se trouvent dans son Essai de classification
(l. c. p. 73).
SUR LES STROMATOPOROÏDES. 137
„Zoophytes hjdroïiles i»ro(liiisaiit mi cœnosteum calcaire, qui peut être encroûtant ou dendroïde.
mais le plus souvent laniolleux ou massif, avec une épithèque basale et une tige d'attache relativement
petite."
„Cœnosteuni composé essentiellenient de deux sortes d'éléments, savoir:
„1. Colonnettes ou piliers, creux ou pleins, placés en rayons, ou bien verticaux par rapport
à la surface générale."
„2. Fibres ou plaquettes calcaires, creuses ou pleines, en général rectangulaires par rapport
aux précédentes, ou tangentes à la surface générale, développées en intervalles plus ou moins délimités,
de manière qu'elles forment une série de lamelles horizontales."
„Les piliers radiaires peuvent se modifier beaucoup, ou même être supprimés en partie comme
structure déterminée. Le plus communément, les lamelles horizontales sont plus ou moins intimement
reliées entre elles et avec les piliers radiaires, de sorte qu'il résulte un squelette l'éticulé."
„Les fibres du squelette peuvent être d'apparence solide, mais, dans d'autres cas, elles sont en
détail poreuses ou tubuleuses."
„ Tubes zoïdaux distincts, présents ou nuls. Quand ils sont présents, ils sont ordinairement
tabulés, et paraissent se ressembler les uns aux autres, tant par leurs dimensions que par leur
structure interne."
„ Canaux astrorhizaux, présents ou nuls."
Section A. Groupe des Stromatopores hydractinoïdes.
1"'' Famille: Actiuostroniidae. Nicholson.
„Squelette composé de piliers radiaires distincts, qui forment des extensions horizontales. Ces
dernières sont disposées en rayons et s'ajustent les unes dans les autres de telle manière qu'elles
présentent un réseau rectiligne. Des piliers radiaires délimitent des espaces interlaminaires ou
bien passent sans interruption par quelques lamelles successives. Tubes zoïdaux, limités d"une manière
définie, nuls, ou très imparfaitement développés."
A ces formes appartiennent les genres :
*Actinostroma, Nicholson,
*Clathrodictyon, Nicholson et Mûrie,
Stylodictyon, Nicholson et Mûrie.
^ième Pamille : Labecliiidac. Nicholson.
„ Cœnosteum ordinairement lamelleux ou massif, avec une épithèque basale parfois cylindrique.
Squelette composé de lamelles calcaires, ondulées, horizontales, arrangées de manière à former un
tissu vésiculeux à plusieurs couches, et non des lamelles concentriques. Piliers radiaires, parfois
bien développés et continus, quelquefois rudimentaires. Tubes zoïdaux distincts, non développés."
A cette famille appartiennent :
Labechia, Edw. et Haime,
Bosenella, Nicholson,
Bcafi-icea, Billings,
Dictyostroma, Nicholson.
18
138 ETUDES GÉNÉRALES SUR LES STROMATOPOROÏDES.
Section B. Groupe des Stromatopores milleporoïdes.
3ièmo j^aiiiille: Stromatoporidae. Nicholson.
„Cœuosteuni aux éléments ladiaires et horizontaux, combinés de manière à former un squelette
plus ou moins continuellement réticulé. Les fibres du squelette sont finement poreuses ou tubuleuses.
Tubes zoïdaux distincts, munis de tahulae, développés."
Parmi ces formes. Ton compte:
*Stromatopora^ Goldfuss,
Stromatoporella, Nicholson,
FaraUelojMra, Bargatzky,
Syringostroma, Nicholson.
On admet la possibilité de considérer ces deux dernières formes coumie des sous-genres de
Stromatopora.
4ième Famille: Idiostroinidae. Nicholson.
„Cœnosteum ordinairement cylindrique, souvent branchu et dendroïde, avec un tnhc axial
principal, qui est coupé par des planchers (tabidae) et porte des bras latéraux tabulés. Tubes
zoïdaux distincts, développés. Le tissu général du squelette est continuellement réticulé et les fibres
sont le plus fréquemment poreuses ou tubuleuses."
Genres : Idiostroma, Winch,
Hermatostroma, Nicholson,
Ampliipoya, Schulz,
Stachyodcs, Bargatzky.
Dans ce résumé que nous exposons de la Classification de Nicholson, nous avons marqué d'un
astérisque les genres qui apparaissent en Bohême. En donnant la description de nos espèces et des
principaux caractères de chacun des genres, nous nous guiderons entièrement sur la division que ce
savant a faite, ainsi que sur ses observations.
Dans l'étude de chaque espèce, nous exposerons nos observations personnelles dans l'ordre suivant :
1. Forme extérieure, dimensions et mode d'attache du cœnosteum.
2. Coupe verticale à travers le cœnosteum.
3. Coupe tangentielle à travers le cœnosteum.
4. Considérations générales et indication de la localité.
Par coupe verticale, nous comprenons celle qui traverse verticalement les lamelles, c'est-à-dire
celle qui s'étend de la périphérie au centre, en supposant que le cœnosteum ait la forme sphérique.
Au contraire, la coupe tangentielle est celle qui se dirige i)arallèlement aux laniinae et qui, par
conséquent, est tangentielle aux colonies sphericjues.
»)-e)3-!«
ETUDES SDR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES DE LA BOHÊME. 139
Chapitre II.
Etudes sur les genres des 8tromatoporoïdes de la Bohême,
et description des espèces.
Les représentants de nos Stromatoporoïdes sont dans un état de conservation qui ue permet
pas de distinguer suffisamment les caractères extérieurs. La plupart sont isolés, sans qu'il soit
possible de trouver des traces des corps auxquels ils étaient fixés. Quelquefois, on les trouve
associés à des fragments de Poljpiers, appartenant aux genres HelioUtes et Favositcs, ainsi qu'à de
petits coraux du groupe des Bugosa^ par ex. CyathophyUum, etc. Ce cas se rencontre surtout pour
les espèces Clathrodlctyon hohemicum et socium.
La plupart du temps, les Stromatoporoïdes sont recueillis chez nous sous la forme de galets
aux contours irréguliers et aux faces polies. Ainsi s'explique l'absence du tronc court, basai, qui
servait de point d'attache à la colonie entière, et que Nicholson a si bien décrit.
C'est pour la même cause que la face supérieure de nos spécimens n'est pas conservée d'une
manière assez favorable pour (jue nous puissions en distinguer la structure et principalement les
petits mamelons qui apparaissent dans quelques genres.
Mais le tissu n'en est qu'en meilleur état, ainsi que l'indiquent les planches complémentaires,
PI. 18, ISbis, 19 et 19 bis. Sous ce rapport, nos Stroniatoiioroïdes peuvent soutenir la compa-
raison avec toutes les formes déjà connues, et souvent les surpasser.
L'état excellent de conservation du tissu permet d'étudier d'une manière très détaillée la
structure intéressante que l'on observe parfois dans le squelette de ((uelques Stromatoporoïdes et que
Ton désigne ordinairement par l'expression de tuhes de Cauuopora. Nous nous arrêterons quelques
instants sur ce sujet, parce que nos opinions ne concordent pas avec celles qui sont généralement
partagées aujourd'hui, et surtout avec la théorie émise par Rômer et développée par Nicholson.
Tubes de Cauuopora et Diapora.
1841. Philipp décrit sous le nom de Caimopo7-a (placenta), une espèce qui correspond
entièrement au genre Stromatopora dans le sens restreint, tel que Nicholson l'admet. Cette espèce
montre toutefois des contrastes dans la conformation de son tissu, car, outre le squelette typique, on
aperçoit encore des tubes verticaux bien limités.
1881. Bargatzky a trouvé des tubes semblables dans une colonie qui présente tous les carac-
tères de Stromatopoya, et à laquelle il donne le nom nouveau, Diapora.
Considérant les tubes verticaux comme un caractère typique, ces deux savants ont cru néces-
saire d'établir ces deux genres nouveaux.
1844. F. Roemer a émis le premier l'opinion que ces tubes n'ont rien de commun avec le
tissu des Stromatoporoïdes et qu'ils doivent être regardés comme des corps étrangers, probablement
comme des polypiérites de Syrinyopora ou d'Aulopora.
18*
J40 ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Cette opinion a été récemment adoptée par Nicholson, dans son travail (lue nous avons cité
plusieurs fois, et où il donne un aperçu historique complet des observations qui ont été faites avant
lui et qu'il accompagne d'exemples à l'appui.
Nous nous contenterons de mentionner ici les points les plus importants, eu priant le lecteur
de se reporter à l'ouvraiie cité, dans lequel ce sujet a été traité d'une fai;on très approfondie.
Il n'est pas rare de trouver, dans nos spécimens, des formations analogues. Les espèces sur
lesquelles nous les observons sont:
Actinostroma persjpicuum, Pocta,
Clathrodictyon hohemicum, Barr.,
„ subtile^ Pocta,
Stromatopora florida, Novâk.
Dans les coupes tangeutielles, ces tubes montrent la même forme (lue dans les différentes
espèces décrites et figurées par Nicholson. Ce sont des cercles réguliers, caractérisés par une paroi
que son épaisseur fait paraître plus foncée. Ces cercles, visibles à l'œil nu, p. ex. dans Sfrouiatopora
florida, PI. 19, fig. 5, sont plus distincts sur le grossissement fig. 2. Nous voyons que la paroi n'est
pas tout à fait compacte, mais qu'elle se compose des fibres du tissu, serrées les unes contre les
autres. L'intérieur des cercles ne diflière pas essentiellement du tissu qui les entoure. On retrouve
les mêmes fibres dans la structure du reste de la colonie, seulement elles semblent un peu plus
fines et disposées radiairement.
La coupe verticale, PI. 19, fig. 1, nous donne l'explication de la nature des tubes. Sur la même
espèce, Stromatopora florida, on reconnaît leurs sections longitudinales aux forts contours de couleur
plus foncée.
La longueur des tubes n'est pas égale sur les sections longitudinales. Quelquefois ils atteignent
quelques centimètres, d'autres fois, ils sont bien plus courts encore.
Le plancher des tubes est toujours excavé; la partie supérieure s'ouvre à la surface de la
colonie. Il arrive très souvent que leur extrémité supérieure finit subitement dans le tissu,
sans se prolonger dans les couches situées au-dessus. Leur ouverture aboutissait originairement
à la surface de la colonie; après quoi, ils ont été couverts par la nouvelle couche qui s'est formée
par la croissance de la colonie, et qui n'eu porte plus aucune trace.
L'intérieur des tubes se compose du même tissu que les parties latérales de la colonie et ne
montre aucun caractère particulier. Ce sont encore les mêmes fibres, placées de la même manière,
seulement dans une autre direction que les parties adjacentes de la colonie. Ces sortes de tubes
possèdent des planchers fortement excavés, dont le côté concave est toujours tourné vers le bout
supérieur. Les planchers eux-mêmes sont formés par les lamelles un peu épaissies de la colonie.
Les tubes que nous venons de décrire et que l'on observe dans l'espèce Stromotapora florida,
Novâk, offrent une structure à peu près identique dans d'autres formes où les tuhes de Caunopora
ont été trouvés p. ex. dans Clathrodictyon subtile, Pocta, PI. 19, fig. 7.
Dans d'autres spécimens, les tubes sont plus effacés, et ne sont bien distincts sur aucune
coupe, soit verticale, soit tangentielle. La fig. 6 de la PI. 19 his indique le mieux cet état de con-
servation, car elle montre un tube indistinct, ouvert par une coupe tangentielle prise sur un spécimen
de l'espèce Actinostroma contextum, Pocta.
Un autre caractère se présente encore dans les espèces Clathrodictyon hohcmicum, Barr. et
Actinostroma perspicuum, Pocta. Dans la première, les sections des tubes de la coupe tangentielle
sont régulièrement circulaires et forment de fines rosettes. Les fibres qui les composent, rayonnent
très régulièrement, et de plus sont reliées ensemble par des lignes concentriques. La section verti-
DE LA BOHÈME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 1 4 1
cale montre encore que cette espèce de tubes est formée juir le tissu de la colonie, et ne possède
aucune particularité.
Sur les sections verticales de Actinostroma pcrspicuum, Pocta, nous voyiuis (jue les tihrcs (|ui
constituent les tubes, sont très tines et très serrées. Au centre des plus grands tubes, on remarque
parfois un espace vide, ([iii paraît indi(iuer un âge avancé de ces éléments.
De tout ce que nous venons de dire, résultent les conclusions suivantes :
1. Les formations, désignées sous le uom de tiihcf de Caimopord et de Diapom, ne possèdent,
dans nos Stromatoporoïdes, aucune structure spéciale qui pourrait les faire prendre pour des éléments
étrangers au reste de la colonie. Elles sont composées des mêmes libres que les autres parties du
squelette, avec cette difi'érence que les libres suivent une autre direction et sont plus denses.
Dans ces tubes, Nicliolson voit des formes de polypiers appartenant au.\ genres Syriinjoixira
mi Auloporn ; mais il fait observer en même temps que les espèces de ces genres, qui ont été trou-
vées dans les colonies de Stromatoporoïdes, ne ressemblent à aucune de celles que l'on connaît
jusqu'à ce jour, et que, par conséquent, elles doivent être considérées comme des formes nouvelles
et non libres, ou bien considérablement modifiées par l'effet de leur coexistence avec les Stromatoporoïdes.
Cette assertion ne saurait en aucun cas s'appliquer à nos fossiles, parce qu'il n'existe pas la
moindre analogie entre les tuhes de Caunopora^ tels qu'on les trouve dans nos Stromatoporoïdes et
dans ces genres de la classe des Polypiers. A cette occasion, nous ajouterons que jamais nous
n'avons aperçu les communications que l'on dit exister entre les tubes de Cannopora, et sur
lesquelles Nicliolson donne des détails, sans qu'aucune des nombreuses figures qu'il publie prouve
que ces communications aient été réellement observées.
2. La cessation subite des tubes à leur extrémité supérieure, telle que imus l'observons sur
un grand nombre de nos spécimens, offre un argument de plus contre l'hypothèse que ces éléments
sont des corps étrangers.
3. En considérant quelques-unes de nos sections, et principalement la coupe taugentielle de
Actinostroma frustulmn, Pocta, PI. IS bis, fig. 3, on distingue parfaitement le rapport qui existe
entre le tissu de la colonie et les corps étrangers qui y ont pénétré. Dans ce cas, ainsi que dans
tous ceux où l'on constate l'introduction de corps étrangers, la régularité du tissu subit une alté-
ration profonde. Les lamelles décrivent autour de cet intrus un cercle que répètent toutes les
nouvelles lamelles qui suivent. Chaque fois que ce cas se présente, la structure est altérée. Les
fig. 9 et 10 de la PI. 18 his montrent également cette particularité pour l'espèce Stromatopora colum-
naris, Barr.
Par contre, nous ne trouvons aucune altération de tissu dans les colonies (jui renferment les
tubes de Caunopora. Les lamelles suivent régulièrement leur cours, et s'enfoncent seulement assez
profondément dans le tube en formant ainsi des planchers excavés.
Nous pouvons donc conclure que les éléments nommés tubes de Caunopora et de Diapora sont
un phénomène propre au tissu de la colonie de nos Stromatoporoïdes, et ne peuvent être nullement
considérés comme des corps étrangers. Il nous serait difficile de donner une explication ])lus précise
de ces tubes, parce que nous ne connaissons rien d'analogue dans les espèces vivantes apparentées.
Ces tubes ne présentent pas de caractère constant, et ils reparaissent sur chaque colonie. On ne
peut donc pas les comparer aux divers tubes (dactylozoïdes, gastrozoïdes) des Milleporoïdes. Comme
ils ne se montrent que sur quelques colonies, on itourrarit peut-être les interpréter comme un des
éléments faisant partie de l'organe de la reproduction.
Après avoir exposé succinctement notre opinion, nous passons à la description des formes qui
apparaissent en Bohême.
142 ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Section A.. Groupe hydractinoïde.
Famille des AcfillOii^fl'Olllidae.
Genre Aetinogtrotna, Nicliolson.
PI. 18— 18i/s— 19.
Les colonies des espèces qui prennent place ici, offrent une forme extérieure très irrégulière.
Le cœnosteum forme tantôt des croûtes moyennement épaisses, recouvrant différents corps étrangers,
ou bien il présente l'aspect de plaques épaisses, massives. Les colonies consistent généralement en
fortes couches concentriques, appelées latilaminac. Les enveloppes des corps étrangers n'atteignent
pas une épaisseur considérable et sont ordinairement couvertes d'une épithèque à la base.
Les surfaces supérieure et inférieure du cœnosteum ne sont pas en général conservées sur nos
exemplaires, car elles sont déformées par la roclie, ou bien détruites entièrement. C'est pour ce
motif que l'on ne peut pas, la plupart du temps, examiner leur structure, et que nous ne faisons,
dans la description de nos espèces, aucune mention des astrorhizes, des mamelons et des autres
caractères de la surface.
La structure du ctenosteum est formée des deux sortes d'éléments, dont il a déjà été parlé
plus haut, en citant la diagnose de Nicholson.
1. Dans ce genre, les lamelles sont très distinctement développées. Pelles consistent en minces
planchers concentriques, parallèles entre eux, et se bifurquant quelquefois, sans rien perdre
de leur in(léi)endance. I^es lamelles sont plus ou moins arquées, suivant la forme du corps
étranger que le cœnosteum recouvre, et surtout suivant la forme extérieure de la colonie. Elles
sont serrées les unes contre les autres, selon les espèces, et cette disposition fournit souvent un
excellent caractère spécifique. Leur épaisseur varie également; quelques-unes sont parfois plus
éjiaisses que les lamelles adjacentes.
2. Les piliers verticaux sont très bien développés et isolés. Le caractère le plus typique
pour ce genre se trouve dans la forme de ces piliers. Ils sont toujours longs, et par conséquent
traversent un grand nombre de lamelles. Nicholson les désigne sous le nom de piliers continus.
Ce caractère est en effet très facile à reconnaître, et il n'existe aucune structure intermédiaire entre
cette forme et d'autres. Sur la section verticale, les piliers sont émoussés à leurs deux extrémités,
et ils finissent dans une lamelle ou bien dans l'espace interlaminaire compris entre deux lamelles.
Ils sont distriVmés irrégulièrement, lui ([uclques endroits, leur disposition offre assez d'égalité; dans
d'autres, ils manquent entièrement, ce qui produit souvent des lacunes qui atteignent même 2 """ de
longueur. Dans la description des espèces, nous avons compté le nombre de piliers qui occupent
l'espace de 1 """, en choisissant, bien entendu, les endroits où leur distribution est régulière.
Les formations (jui résultent de la réunion des piliers et des lamelles, et qui. dans la cou])e
verticale, prennent la forme des cellules, sont désignées dans nos descriptions sous le nom de loges.
La plupart sont quadrangulaires.
Nous citerons ici trois anomalies dans la forme de ces loges.
1. Par la cessation des piliers dans une longueur déterminée, il résulte des loges très larges,
qui sont très visibles dans les coupes verticales, à cause du calcaire blanc crystallin qui les remplit.
DE LA BOHÈME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 143
2. Quelquefois, les piliers s'épaississent fréquemuient aux points où ils rencontrent les lamelles.
Cet épaississement produit des loges arrondies que l'on trouve assez souvent dans quelques espèces,
et qui peuvent fournir un caractère spécifique. Il est possible que cet épaississement indique un
stade avancé.
3. Souvent, les piliers verticaux continus finissent dans un espace interlaminaire, sans avoir
atteint la lamelle prochaine. Dans ce cas, il se forme des loges incomplètes, qui ne sont séparées
que d'un seul coté ou même d'aucun.
En somme, la structure du C(enosteum de ce genre est très distincte et régulière ; les deux
éléments, lamelles et piliers, sont indépendants et distinctement développés. Leur distribution par
1 """ dans la coupe verticale est exposée clairement dans la liste suivante de nos formes spécifiques :
Actinostroma lamelles par 1 """ ; piliers
„ contextum, Barr., 7 — 8 „ 4
„ frustulum, Pocta, 4 „ 4
„ pcrspicuum, Poéta, 3 „ 3
„ vasturu, Pocta, 3 „ 4.
Il nous reste h ajouter quelques mots sur la coupe tangentielle au travers du cœnosteum.
Cette coupe mince nous montre les piliers sous forme de points de couleur plus foncée que le reste
de la roche. Ces points aux contours inégaux sont répartis assez également, et portent quelquefois
au centre un cercle vide, qui indicjue que les piliers étaient creux et munis d'un canal interne. Sur
les coupes minces, les points se trouvent rarement isolés ; ils sont presque toujours reliés par des
filets de jonction horizontaux (cunncctituj processes, Nickolson)-, et forment ainsi un réseau à mailles
anguleuses, lequel ressemble extérieurement, d'après Nicholson, au type des Hexactinellides, chez
les Eponges.
Sur les coupes minces, nous observons aussi des astrorliizes. Les tubes zoïdaux ne sont pas
développés. Il serait très intéressant et en même temps très utile pour l'étude de ce genre, de
comparer les formes qui apparaissent en Bohême à celles des autres pays. Malheureusement, ainsi
que nous Pavons déclaré plus haut, nous ne pouvons faire usage des anciennes descriptions des
Stromatoporoïdes, et il ne nous reste qu'à citer les espèces de ce genre qui se trouvent dans
l'ouvrage de Nicholson.
Ce savant décrit les espèces suivantes du genre Actniostroma.
1, Du Silurien: ,
astroites, Rosen sp. Dans le Kangatoma Pank Silurien de l'île d'Oesel ; dans les couches
à Pentamenis est/ton us, en Esthonie, et dans les calcaires de Wenlock, en Gotland
et en Angleterre ;
intertextum, Nich. Dans les calcaires de Wenlock, en Angleterre ; dans les couches à Penta-
menis, en Esthonie, et dans l'Ordovicien du Girvan.
2. Du Dévonien:
hiffariiun, Nich. Du Devunien moyen, eu Angleterre et en Allemagne;
clathratum, Nich. Du Dévonien moyen et supérieur, en Angleterre et en Allemagne;
fenestratiim, Nich. Des nodules siliceux dévouieus que l'on rencontre dans les conglomérats
triassiques, en Angleterre, près de Teignmouth ;
hebhornense, Nich. Du Dévonien moyen de l'Allemagne, de l'Angleterre et de la France; en
outre, des nodules dévoniens des cougloniérats triassiques, en Angleterre;
stellnlatiim, Nicli. | Du Dévonien moyen, en Allemagne, en Angleterre et dans les conglomérats
verrucosum, Nich. ( triassiques de cette dernière contrée.
144 ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Jusqu'à ce jour, on connaît donc 2 espèces dans le Silurien, et 6 dans le Devonien. Nous
introduisons 4 espèces nouvelles qui n'apparaissent que dans les bandes f2 et g 3.
Celles de la bande 12, calcaires blancs, sont:
Actinostroma contextum, Barr.,
frustulum, Poéta,
vastuw, Pocta.
La quatrième, Act. ^yrspicmini. Pocta, occupe les calcaires les plus élevés de la bande g 3.
Actinostroma contextum. Barr.
PI. 19 lis.
Cœnosteum massif, formant des plaques atteignant jusqu'à 5 centimètres d'épaisseur et dont
les contours sont irréguliers. La face inférieure est rugueuse, remplie de parcelles de roche, et sans
éi)itlièque, à ce qu'il semble.
La croissance s'est effectuée assez régulièrement, de sorte que le corps se compose de couches
peu courbées, concentriques, que Fou appelle latilaminae. Ou remarque çà et là, dans la structure
régulière, de petites anomalies produites par le recourbement des lamelles. La face supérieure n'est
que partiellement consei'vée. Elle est lisse et sans ornement visible.
La surface ne montre pas d'astrorhizes, mais il n'est pas rare de découvrir, sur les coupes
tangentielles, des traces de leur existence.
Tels sont les points les plus importants que l'on peut indiquer sur la structure de la forme
extérieure et sur tout ce qui est visible à la loupe. Nous allons maintenant procéder à la descrip-
tion des sections prises au travers de la colonie.
Sur la section verticale, PL 19, tig. 10, les lamelles, très minces et très serrées, s'étendent en
lignes horizontales, souvent légèrement ondulées. Leur épaisseur varie. Les plus minces atteignent
0 """ 0.3 il 0 """ 05 ; elles sont fortement marquées et montrent des contours distincts : les plus épaisses
ont de 0""" 03 à 0""" 1, et sont moins bien délimitées.
Les lamelles sont si serrées que Ton en compte 7 à 8 par 1 '"'" de longueur.
Les piliers verticaux sont d'une assez grande épaisseur, 0""" 15 à 0""", 17; on en compte
environ 4 par millimètres. Toutefois, cette distribution n'offre pas de régularité absolue, car il
arrive ([ue les piliers manquent totalement par places dans quelques lamelles, et que celles-ci cessent
d'être reliées ensemble dans l'espace de quelques millimètres.
Les piliers sont allongés et traveisent dans la même direction un assez grand nombre de
lamelles. Souvent, leurs contours n'étant pas très précis, ils apparaissent seulement comme des
lignes plus foncées. Les extrémités des piliers montrent entre elles une convergence assez fréquente,
et, en examinant à la loupe la face polie, on croirait que ces éléments se divisaient dichotomique-
ment. Ils se terminent à chaque extrendté en une ]toiute émoussée. qui est quelquefois effacée.
Nous n'avons pas pu apercevoir de canal central.
Les irrégularités que l'on rencontre dans le tissu, sont principalement produites par le bombe-
ment des lamelles, qui ondulent ])arfois.
Les loges, formées par la jonction des lamelles et des piliers, sont en général quadrangulaires,
et souvent remplies d'une roche de couleur différente, ce qui permet de les distinguer facilement.
(Quelques-unes sont rondes et plus étendues. La forme ronde des loges provient de Tépaississement
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 145
des piliers et des lamelles à leurs points de rencontre; dans ce cas, les piliers dépassent en largeur
l'espace interlaininaire.
La coupe tangentielle, PI. 1!), tig. 8, nous montre les sections transverses des piliers sous la
forme de points irréguliers de couleur foncée et de 0'"*" 16 de diamètre. La plupart sont penta-
gonaux ou hexagonaux, souvent arrondis. Ils sont reliés entre eux, et leur distribution, quoique
régulière, ne présente rien de particulier. En examinant à l'aide du microscope les points d'inter-
section de la face de la coupe et des couches inférieures de la colonie, l'on remarque des zones
ondulées, de teinte plus foncée, qui représentent les couches de la colonie. Les astrorhizes ne sont
pas rares; elles se composent de canaux radiaires et ramifiés.
Les tubes zoïdaux manquent. Sur quelques coupes polies, l'on distingue des traces de tubes
de Caunopora. Ceux-ci apparaissent, dans les sections verticales, comme des tubes longitudinaux
d'une structure minutieuse, contrastant avec le cœnosteum ambiant. Dans les coupes tangentielles, ils
fornu'ut des cercles bien décrits, mais quelquefois incomplets. Toutefois, leur état de conservation
n'est pas assez parfait pour permettre des observations plus détaillées.
Remarquons aussi qu'ils sont très clairsemés (parfois 1 tube par section), et que par consé-
quent, ils ne sont pas reliés entre eux.
Eapp. et différ. Cette espèce se distingue de toutes celles que nous connaissons, par ses
piliers épais et souvent isolés d'une manière insuffisante, de plus, par ses lamelles fines et très
serrées. Les points foncés, non reliés entre eux. que l'on aper(;oit sur la coupe tangentielle,
fournissent également un caractère spécifique.
Gisement et local. Calcaire blanc de la bande f2, Konéprus.
Actinostronia frustulum. Pocta.
PI. LS bis.
Cœnostemu paraissant former des bulbes, et représenté uniquement par des fragments, dont la
plus grande partie ont été employés pour les coupes.
La surface n'est pas visible sur ces fragments, parce qu'elle est cachée par la roche. Les
sections prouvent qu'elle est également dépourvue d'épithèque spéciale. La courbure des lamelles
parait concentrique. Dans le tissu apparaissent assez fréquemment des points étrangers, formés par
un calcaire clair, autour desquels les lamelles se placent concentriquenient. Parfois, ces points ne
sont pas éloignés les uns des autres; il en résulte, dans la disposition des lamelles, une irrégularité
qui ne disparaît que dans les couches supérieures. En parlant des tnbes de Caunopora, nous avons
déjà explique la nature de ces corps (jui troublent la régularité du réseau.
La coupe verticale, PI. 18 bis^ fig. 1, nous montre les lamelles assez parallèles, courbées ça et
là, mais s'étendant pour la plupart eu lignes i)resque horizontales. On en compte 4 par millimètre.
Elles se divisent parfois dichotomiquement, et leurs contours sont très marqués. De la division
dichotomique naissent de nouvelles lamelles, qui suivent une direction parallèle, ou bien se réunissent
aux lamelles voisines en formant des arcs. Aux endroits où plusieurs lamelles provenant de la divi-
sion dichotomique continuent leurs cours, elles deviennent plus denses, et on en compte alors
5 par millimètre.
Les piliers verticaux sont ici assez courts. Ils ne traversent qu'un petit nombre de lamelles,
4 à 10, parfois aussi plus de 20, et se terminent fréquemment, dans l'espace interlaminaire, en une
pointe emoussée, qui ne parvient pas jusqu'à la lamelle voisine. Leur distribution est telle que
19
14(; KTIDKS SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
4 piliers occuiicnt une éteiulue de 1 millimètre. On trouve également des espaces laminaires de
0""" 8 de longueur, entièrement dépourvus de piliers. Aux points de jonction des lamelles et des
piliers, ceux-ci s'élargissent souvent et donnent ainsi aux loges un aspect arrondi. Ces loges sont
généralement carrées, excepté dans les lamelles où les piliers ne sont pas développés; dans ce cas,
leur largeur est bien plus considérable.
Dans la coupe tangentielle, PI. 18 his, fig. 2, les sections transverses des piliers sont représentées
par des points irréguliers de teinte plus foncée, isolés et distribués d'une manière assez égale, mais
sans ordre. On n'a observé aucun canal central à l'intérieur des piliers.
Les astrorhizes sont rares et peu marquées. On distingue aussi sur cette coupi' plusieurs
corps étrangers qui altèrent tout le tissu.
Raj)})- i't dijfér. Quelques coupes qui ne sont pas exactement exécutées dans le plan tangentiel,
montrent des sections obliques, situées entre la direction tangentielle et la direction verticale. Ces
sections nous présentent un tableau qui contraste avec les autres et ne peut s'expliquer que par la
position oblique de la surface de coupe. — • Dans ce cas, les lamelles sont bien visibles, mais les piliers
se réduisent à des tubercules très petits, et l'ensemble de cette structure se rapproche assez de celle
qui est particulière au genre ClnthrodicUjon.
Sur les coupes verticales, la structure des piliers est telle que nous l'avons décrite plus haut.
Cette espèce est rangée parmi celles qui possèdent un squelette régulier. En comparant entre
elles les ligures des différentes espèces, on remarquera que la forme que nous venons d'étudier,
contraste avec toutes celles qui sont décrites dans ce travail. Disons encore que, sur la coupe
tangentielle, les points foncés qui représentent les piliers, ne sont pas non plus reliés entre eux.
Nous avons déjà trouvé cette particularité dans l'espèce A. contextum.
Gisement et local. Les spécimens proviennent des calcaires blancs de la colline de Plesivec,
près Beraun, dans la bande f2.
Actinostroma perspicuum. Pocta.
PI. 18.
Cœnosteum massif, formant des plaques irrégulières qui atteignent jusqu'à 10"" d'épaisseur. La
face inférieure n'est pas unie, et les spécimens à notre disposition ne montrent pas d'épitliè(iue
particulière. La face supérieure est de forme semblable; elle est on lulée et sans épitliè(iue. Les
coupes verticales prises au travers du corps indiquent clairement la disposition des lamelles. Celles-ci
sont placées horizontalement et se recourbent seulement aux bords extérieurs. La structure de la
colonie est régulière, visible à l'œil nu. On n'y remarque que de très rares anomalies produites
par un recourbement partiel et plus marque des lamelles, qui s'étendent parallèlement à la surface des
corps étrangers auxquels s'appuie le cœnosteum. Cette espèce est d'ailleurs très typi(iue et très
caractéristique.
On ne rencontre pas d'astrorhizes sur la surface du corps. Elles sont également très rares
sur la coupe tangentielle.
La coupe verticale. Pi. 18, tig. 4, nous montre les lamelles minces, qui courent en lignes hori-
zontales peu bombées. La distance qui les sépare est généralement égale. Çà et là, elles se rappro-
chent ou s'écartent les unes des autres.
La proportion la plus fréijuente est celle de 3 lamelles par 1 millimètre. Là où elles se rappro-
chent, on en compte 4 et même 5. En somme, elles sont régulières et montrent des contours bien
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. I47
mai-qués. Elles se divisent assez souvent dichotomiquement pour former une nouvelle couche, qui
est d'abord beaucoup plus mince que les couches voisines. Quelquefois, la jeune lamelle s'unit
à celle d'à côté, en suivant une ligue oblique, ou bien elle retourne à la lamelle mère dont elle
était partie, et forme ainsi des arcs plus ou moins étendus. Ce sont ces arcs et les lignes obliques
de jonction qui compliquent un peu le tissu régulier et simple de la colonie.
Les piliers verticaux sont aussi distinctement développés que les lamelles; ils sont un peu
moins épais que celles-ci, allongés et terminés en pointe aux deux extrémités. Ils traversent de
3 à 11 lamelles et ne sont pas distribués également. Souvent le cas se présente que les couches
ne sont traversées par aucun pilier sur une étendue de 1 '""'. On compte 3 piliers par millimètre
aux endroits où ils sont disposés régulièrement.
Il arrive très souvent qu'un pilier n'atteint pas la lamelle prochaine, et qu'il finit dans l'espace
interlaminaire. Aux points de rencontre des lamelles avec les piliers, ces derniers s'épaississent en
forme de boutons.
La régularité du tissu est rarement troublée; les anomalies que l'on rencontre ne sont guère
produites que par un bombement très prononcé des lamelles et de toute la colonie en général.
Les loges qui résultent de la jonction des lamelles avec les piliers, sont quadrangulaires, et,
très souvent, beaucoup plus larges que hautes. Cette exception est causée par la distribution irré-
gulière et l'atrophie partielle des piliers. La forme caractéristique des loges est également modifiée
par les lignes interlaminaires obliques ou arquées, dont nous avons fait mention plus haut.
On remarque parfois des restes de tuhes île Caunopora. Ils offrent une forme allongée et se
composent d'un tissu plus fin que celui de la nuisse ambiante. Dans ces tubes, les piliers verticaux
sont serrés et bien plus étroits, et les lamelles, ordinairement conservées, sont excavées pour la
plupart. Dans les tubes plus longs, le centre est entièrement vide.
Dans la coupe tangentielle, PI. 18, fig. 3, les sections transverses des piliers nous apparaissent
sous forme de points foncés, assez régulièrement répartis, sans observer toutefois un ordre particulier.
La plupart sont indépendants : quelquefois ils sont réunis deux à deux et même davantage, par des
bandes de teinte plus foncée.
Nous n'avons pas observé de canal central.
Astrorhizes très rares. Il n'en a été trouvé qu'une seule sur les nombreuses coupes microsco-
piques que nous possédons. Elles se composent de canaux radiaires et ramifiés.
Les tubes zoïdaux ne sont pas développés.
Les tulcs (le Caimopora, dont nous avons parlé plus haut, s'observent très rarement ici. Ils
forment de simples rosettes par suite de la disposition radiaire des i)iliers, et leur centre est par-
fois occupé par un espace vide.
Rapp. et (lijfér. L'espèce que nous venons de décrire, contraste avec toutes les autres par
.son tissu plus lâche et par la structure régulière de la colonie. Elle représente un type du genre
Actinostroma.
Gisement et local. Calcaires de Uluhocep., g 3.
10^
148 KTUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Actinostroma vastum. Pocta.
PI. 18.
Cœuosteum massif, fonnaut des plaques de 2 à 3 <'" d'épaisseur. Les deux surfaces, supérieure
et inférieure, sont courbes, sans épitlièque. et rendues méconnaissables par des fentes et par la roche.
Les lamelles sont eu général ondulées; cependant, elles offrent un aspect horizontal par suite
de l'épaisseur des plaques. Les anomalies produites par la courbure se perdent dans la direction
des surfaces, ou bien elles sont indiquées par des ondulations.
Sur les spécimens où l'on observe la surface, celle-ci n'est jamais assez bien conservée pour
montrer des astrorhizes.
La coupe verticale, PI. IS, fi^. 1, présente des lamelles ondulées, assez minces et ordinairement
à égale distance les unes des autres. Elles sont très marquées, et l'on en compte 3 par millimètre.
Elles se divisent parfois dichotomiquement, de manière que. d'une lamelle il en naît une autre
qui finit dans la lamelle voisine en se réunissant avec elle, ou bien qui s'éteud dans une direction
parallèle. Çà et là, plusieurs de ces lamelles ramifiées forment un réseau irrégulier.
La division des lamelles a lieu le plus fréquemment aux endroits où leur courbure s'aplatit
lentement, de manière que celles qui forment l'arc inférieur d'une courbure ondulée atteignent
la hauteur de l'arc supérieur au moyen d'une division dichotomique plusieurs fois répétée, et rétablis-
sent ainsi la régularité de la structure. Quand la division dichotomique est fréquente, les lamelles
sont plus serrées que dans le reste du corps, où 3 d'entre elles occupent 1 """.
Dans les coupes, les piliers verticaux se présentent sous la forme de stries longitudinales de
couleur foncée et de plus grande épaisseur que les lamelles ; mais leurs contours ne sont pas en
général très marqués. Ils traversent même un nombre très considérable de lamelles, et se terminent
parfois dans l'espace interlaminaire en une pointe émoussée, sans être parvenus jusqu'à la lamelle
prochaine. Dans leur répartition régulière, on en trouve 4 par 1 """. Çà et là, ils sont plus clair-
semés, surtout dans le voisinage des extrémités des piliers; cependant, les parties qui en sont
privées n'offrent que des dimensions très réduites.
Les loges présentent une hauteur et une largeur égales. Parfois, cette dernière est moindre,
ce qui peut s'expliquer par le mode de distrilnition des piliers et des lamelles. Sur 1 """', Ton
compte 3 lamelles et 4 piliers. L'absence de ceux-ci n'a que rarement pour résultat une augmen-
tation de largeur dans les loges, et jamais cette dimension n'atteint le double de celle des loges
ordinaires.
On remarque dans le tissu une particularité très caractéristique pour cette espèce. Elle con-
siste dans l'épaississement des piliers et des lamelles tout autour des loges, et surtout aux angles
formés par la réunion de ces deux éléments. Cette disposition donne aux loges l'apparence d'un
cercle régulier. Ces loges sont très nombreuses dans la coupe, et un certain nombre d'entre elles
se distinguent par une étendue considérable.
Sur la coupe tangcntielle, les i)iliers sont représentés par des points foncés, répartis sans ordre,
et reliés entre eux jiar des stries plus fines, ce qui produit un réseau.
Les canaux des ])iliers ne sont visibles ni sur les C(Uipes verticales ni sur les tangentielles.
Sur ces dernières, il n'est pas rare d'observer des astrorhizes. Elles consistent en séries radiaires
de petites loges. Au centre viennent se grouper plusieurs loges simi)les.
Aucune de nos coupes minces ne porti; de tubes de Caiiiiopora.
DK LA HOHKMP: HT DESCRIPTION DES ESPECES. 140
Ilapp. et (Jifj'fr. Les piliers verticaux, épais, aux contours parfois indistincts, ainsi que les
contours arrondis des loges formées par l'epaississement des piliers et des lamelles, i)araissent con-
stituer pour cette espèce un caractère spécitii|ue qui ne se retrouve dans aucune autre forme.
Gisement et local. Calcaires de la bande t'2, colline de Flesiree, près Beraun.
Genre C/nfitroflirtf/oti. Nicliolsoii et Mûrie. 1878.
n. 18—18 bis, 19—19 bis.
Le cœnosteum forme des masses irrégulières de plaques épaisses ou d'enveloppes plus miuces.
composées de corps étrangers. La face inférieure est pourvue d'une petite base qui servait de point
d'attache. Elle est ordinairement couverte d'une épitlièque à rides concentriques. La plupart de
nos spécimens ne montrent aucune des deux faces, parce qu'elles sont cachées par la roche. L'épi-
thèque de la face inférieure n'est visible que sur la cimpe de quelques colonies.
La colonie de Cl. socii(m, l'octa, est tixée sur une colonie de Hcliolithes Murchisoni, circonstance
qui prouve très clairement que ce genre était une forme encroûtante.
Selon Nicholson, la face supérieure de la colonie porte des astrorhizes; elle est granulée ou
vermiculée, sans élévations ou mamelons. Nous n'avons pu faire ces observations sur les spécimens
de notre bassin, parce que les faces ne sont pas conservées.
Les deux éléments principaux dont se compose également la structure, sont les lamelles et
les piliers.
1. Les lamelles, tout à fait semblables à celles du genre précédent, sont en général distinctes,
indépendantes, et se montrent sous la forme de planchers minces et concentriques.
La courbure concentrique de ces planchers varie suivant la forme générale de la colonie et celle
du corps étranger qui lui sert de base. Parfois les plauchers s'étendent horizontalement et se recour-
bent légèrement aux bords; souvent ils offrent sur toute leur étendue une courbure plus accentuée.
Ce genre renferme des formes dans lesquelles les lamelles perdent partiellement leur indépen-
dance, en passant directement dans les piliers. Une lamelle se recourbe vers le haut, et cette courbure
est continuée par un pilier. Dans l'étude des caractères spécitiques, nous décrivons cette particularité.
La repartition des lamelles oft're une certaine régularité ; cependant leur densité subit çà et là
des moditications, selon qu'elles sont plus ou moins distantes entre elles.
2. Les piliers sont généralement bien développés. Ils ne traversent pas plus d'un espace
interlaminaire, structure qui constitue un caractère typique pour ce genre, en même temps qu'elle
contraste avec celle des mêmes éléments du genre Actinostroma.
Les piliers sont généralement perpendiculaires et quelquefois obliques. On en trouve souvent
d'incomplets qui n'arrivent pas jusqu'à la lamelle prochaine. Leur indépendance s'amoindrit i)ar
suite de leur contact avec les lamelles. Ils se divisent souvent dichotomiquement à leur extrémité
supérieure et, par là, donnent naissance aux loges que nous nommons secondaires.
La distribution des piliers est en général assez irrégulière. Il arrive même qu'ils manquent
tout à fait sur une longueur de 10""", ce qui forme de grands espaces iuterlaminaires ou loges
sans aucune division. Ces espaces vides se renouvellent , dans le cœnosteum. à des distances
égales.
2 50 ETUDES SUR LES GENEES DES STROMATOPOROÏDES
Les piliers passent souvent dans les lamelles et forment ainsi un tissu sans ordre, dans lequel
ils ne se distinguent des lamelles que par leur ténuité plus grande. Daus^ ce cas, le réseau
ressemble au tissu vésiculeux de quelques coraux rugueux, p. ex. CystiphjiUwm, ou au tissu du
cœnenchyme des coraux de la famille des Helioporides, p. ex. Plasmopora, Hdiolithes.
Les loges formées jiar la réunion des deux éléments, sont quadrangulaires, ou arrondies par
suite de l'épaississemeut des ]nliers à leurs points de jonction avec les lamelles. La plupart ont une
apparence subpolygonale, iirovenant de l'obliquité des piliers et de leur bifurcation, de laquelle
naissent les loges secondaires. Par le recourbement des lamelles dans les piliers, les loges prennent
en bas une forme voûtée et semi-circulaire.
Le petit tableau suivant est destiné à indiquer clairement, chez nos espèces, la densité des
lamelles et des jjiliers, par millimètre de longueur.
Lamelles Piliers
Clathr. hohemlcuni^ Barr. sp 4 5 — 6
„ darum, Pocta 5 5 — 6
„ iief/îectum^ Pocta 4 3
„ socium, Pocta 5 4 — 5
„ suMilc, Poèta . 4 4
„ terminaUmi, Pocta 2, 5 — 7 4 — 7.
Les coupes minces tangentielles montrent les sections transverses des piliers, en forme de
points aux contours irréguliers et assez également répartis. Ces points sont isolés ou bien reliés
entre eux par rangées. Mais il n'en résulte point de réseau, parce que ces rangées ne sont pas
réunies entre elles.
Sur ces coupes, l'on constate la présence d'un assez grand nombre d'astrorhizes. Dans l'espèce
Clathr. hohcminim, Barr. sj)., nous avons aussi trouvé des traces de tuhes de Caunopora. Nous en
parlons dans la description des espèces.
L'indépendance des éléments principaux du tissu diminue fortement dans notre espèce Clathr.
neglectum, circonstance de laquelle résulte une forme intermédiaire, qui rappelle le groupe des
Milléporoïdes. Nous consacrons quelques lignes à l'étude de cette particularité, dans la description
du genre Stroniatopora.
Pour comparer les espèces décrites jusqu'à ce j(uir, nous indiquons ici les formes citées par
Nicholson.
1. Du Silurien:
Clathr. crassum, Nich., des couches de Wenlock, Angleterre.
„ fastii/iatiim., Nich. Couches de Wenlock (Angleterre) , zone à Fentameriis esthonus
(Esthonie), Guelphformation (Canada).
„ rcffulare, Rosen sp. Couches de Wenlock (Angleterre et Gothland), zone à Fent.
fstho)uts (Esthonie).
„ striatellum, d'Orb. sp. Couches de Borckiiolm (Esthonie) et couches de Wenlock
(Angleterre et Gothland).
„ variolarc, Rosen sp. Couches de Borckiiolm. Zone à Peut, esthonus (Esthonie),
couches de Wenlock (Angleterre).
„ vesiciilosum, Nich. et Mûrie. Groupe de May liill et couches de Wenlock (Angleterre),
zone à Fcnt. esthonus (Esthonie), groupes de Clinton et de Niagara (Amé-
rlipie du Nord), groupe d'Anticosti (Canada).
2. Du Dévonien:
Clathr. confcrfuni^ Nich. Dévonien moyen d'Angleterre.
DE LA BOIIKMK ET DESCRIPTION DES ESPECES. 151
D'après la liste qui précède, on se trouve donc en présence de 6 espèces siluriennes et d'une
seule espèce dévunienne. Nos G espèces du bassin de la Boliéme se répartissent comme il suit:
Bande e2, Clathr. bohemicmn, Barr. sj).,
, socium, Pocta,
Bande f2, „ darum, Pocta,
„ neglecttiin, Pocta,
„ subtile, Poéta,
„ terminatum, Pocta.
Clatlirodictyon bohemicum. Barr. sp.
PI. 18.
Stromatopora bohemica, Pîarr. — Blf/sbij, Thésaurus siluriens, p. 104.
Le cœnostcum forme des masses lamelleuses, ou bien bulbeuses, un peu allongées, bombées
à la partie supérieure, plates ou moins voûtées en bas. La face supérieure est libre, sans épithèque ;
la face inférieure était lixée et couverte d'une épithèque. Ces particularités ne sont pas très visibles
sur nos spécimens, parce qu'ils sont recouverts par la roche. On peut cependant se rendre comjjte
de la structure jiar les coupes verticales, qui montrent ipu' le cœnosteum se rétrécit en un tronc
très bas, couvert d'une enveloppe externe épaisse.
La structure de la colonie est assez régulière; les lamelles horizontales s'étendent eu lignes
à peu près droites, se recourbent plus ou moins, selon la forme du cœnosteum, et jjrésentent des
couches conceiiti-ii]ucs. Le cours des lamelles se trouve toujours indiqué sur la face externe. Celle-ci
est finement granulée, sans mamelons connue il s'en tronve chez les espèces dévoniennes.
En examinant de près la structure de la colonie, nous voyons, sur la coupe verticale, des
lamelles reparties régulièrement, peu courbées, et cependant formant des ondulations. Elles sont en
général placées à des distances égales les unes des autres; on eu compte 4 par millimètre.
Les rapports qui existent entre les lamelles et les piliers, sont assez intimes, car souvent ces
derniers paraissent prendre naissance dans la masse des lamelles. Celles-ci semblent rompues, et
l'une des deux extrémités qui résultent de cette brisure paraît se recourber et s'élever dans le pilier.
11 est des cas où l'on voit aussi les deux extrémités de la lamelle se relever pour former un angle
aigu, dont le iiilier représente un côté. Presque tous les piliers sont ainsi constitués, et les loges
formées par la reunion des lamelles et des piliers sont arquées en bas, et présentent un contour
semi-circulaire.
Nous avons déjà dit que les piliers sont en comnmnication avec les lamelles et se répartissent
sans beaucoup d'ordre. Aux endroits où le manque de développement des piliers ne produit pas de
lacune, on eu trouve 5 à 6 par millimètre. Le principal caractère spécifique fourni par la structure
des piliers, est très facile à observer; il consiste en ce que ces éléments ne traversent pas plu-
sieurs lamelles de suite. Ils sont épais à leur base, se rétrécissent en remontant, se joignent simple-
ment à la lamelle supérieure, ou bien deviennent un peu plus forts au point de jonction, et atteignent
ainsi leur minimum d'épaisseur au milieu. Quelquefois, ils ne sont pas complètement développés, et
finissent dans l'espace interlaminaire sans s'élever jusqu'à la lamelle prochaine.
Très souvent, ils ne sont représentés que par des tubercules peu élevés, ce qui produit
des espaces assez longs, dans lesquels les lamelles ne sont reliées entre elles par aucun ])ilier. Les
loges qui résultent de cette anomalie, sont longues, tandis que, dans les loges ordinaires, la hauteur
dépasse la largeur.
152 ETUDES SUK LKS GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Les iiilicrs suut, la plupart du temps, perpendiculaires aux lamelles, et rarement obliques. Dans
ce dernier cas, ils divergent avec les piliers voisins. Ils prennent naissance sur la lamelle infé-
rieure et remontent vers la lamelle supérieure. Cette structure s'observe très distinctement sur les
piliers incomplets, qui finissent dans l'espace interlaminaire. Parfois, quelques-uns de ces derniers
partent de la lamelle suiiérieure et descendent dans la couche située au-dessous.
!Sur la coupe tangentielle, nous voyons les sections transverses des piliers sous forme de points
foncés, irréguliers et assez serrés. Ces points ne sont pas reliés ensemble, particulaiité qui forme
un contraste avec les autres formes de Clathrodietijon, connues jusqu'à ce jour.
Nous n'avons pas remarqué (Fastrorliizes.
Cette espèce nous montre parfois des tuhcs de Cmmoporn, qui affectent, dans les coupes minces
verticales, la forme de cylindres peu étendus, dont le tissu interne se compose de piliers serrés.
Leur apparence revêt un caractère très typique dans les coupes tangentielles. Ce sont des
rosettes formées par des piliers disposés radiairement et reliés entre eux par des fibres concentriques.
Baj)}}- f-'t (h'ff'rr. Cette espèce possède une structure très régulière, qui rappelle celle de Actino-
stroma, mais qui, par la conformation des piliers, forme le type du genre Clathrodictyon. Nous
sonnnes heureux que la présente description, ainsi que celle de Clathr. clarum, soc/iim et tcrmi-
nafion, concorde entièrement avec les oiiinions émises par Nicholson, et que nous puissions, en
livrant de nouveaux documents, ajouter au mérite dont ce savant a fait preuve, quand il a réparti
ces formes dans des genres si bien définis.
Gisement et local. Calcaires de la bande e 2, Ko.:cl et Tacldoivitz.
Clathrodictyou clarum. Poéta.
ri. 18.
Le cœnosteum forme des plaques épaisses aux contours irréguliers. Nous ne voyons aucune
(les faces, parce qu'elles sont enlevées ou bien recouvertes par la roche.
La nuisse se compose de couches lamelleuses, i)aralleles, plusieurs fois recourbées, surtout vers
la partie inférieure. Cette courbure n'est pas seulement occasionnée par la rugosité du corps
étranger sur lequel la colonie était fixée, mais aussi par la iicnetration d'autres corjts dans la masse
elle-même, ainsi ciu'on peut le reniarqiun' sui- les sections.
Des lames concentri(iues en dépôts courbés et ondulés viennent se placer autour de ces corps
étrangers, qui consistent surtout en petites colonies du polypier Favosites^ et sont assez fréquentes.
D'autres corps sont détruits et remplacés par un calcaire crystallin.
La coui)e verticah' montre les lamelles jiarallèles régulièrement disposées et très distinctement
marquées. D'après leur répartition, l'on en compte 5 par millimètre. Dans quelques endroits, elles
sont plus rap])r()cliées; dans d'autres, plus distantes, sans que la différence entre ces deux extrêmes
soit considéral)le. Klles sont indépendantes, suffisamment droites et très peu ondulées.
Les piliers, indépendants et très distincts des lamelles, sont répartis inégalement. Là où ils
forment un tissu régulier, on en tnuivc .') à (l par millimètre. T(»utefois, il y a de nombreuses
lamelles dans lesquelles les piliers sont très éloignés les uns des autres. Une particularité que Ton
remarque encore après quelques lamelles (U'dinaires, consiste dans rai)iiarition in'riodique d'espaces
interlaminaires, où la distance qui sépare les piliers atteint jusqu'à O"".
DE LA BOIIKME ET DESCRIPTION DES ESPECES. 153
Les piliers sont perpendiculaires ou obliques, très raremeut bifurques, souvent incomplets, car
ils se terminent dans l'espace iuterlamiuaire sans atteindre la lamelle voisine. Au.\ points de
jonction avec les lamelles, ils gagnent très souvent en épaisseur, de sorte que c'est au milieu qu'ils
sont le plus étroits.
Les loges sont quadrangnlaires, souvent plus longues que larges et quelquefois arrondies,
suivant que les piliers ne sont pas entièrement développés, ou qu'ils s'épaississent à leurs extrémités.
Sur la coupe tangentielle, les piliers nous apparaissent sous la forme de points foncés, irré-
guliers et inégalement distribués, qui ne c(nHniuniquent pas entre eux.
Nous n'avons observé aucune astrorliize.
Rapp. et (h'ff'ér. Cette espèce se distingue par la régularité assez prononcée et l'indépendance
des piliers et des lamelles.
Gisement vt local. Calcaires de la bande f2, colline de l'iesircc, près Beraun.
Clathrodictyon neglectum. Pocta.
PI. 18 his.
Le cœnosteum présente des masses irrégulières, affectant la forme d'un pain rond. Les deux
faces sont bombées. Au milieu de la face inférieure, l'on remarque une élévation qui servait de
point d'attache et qui est remplacée, sur d'autres spécimens, par une excavation sur laquelle reposait
la colonie. La face inférieure est recouverte d'une épitlièque presque lisse, montrant quelques rides
concentriques, et très visible sur les sections verticales. L'épithèque offre la forme d'une couche
épaisse, dans laquelle l'espace interlaniinaire n'est indiqué, sur la coupe mince, que par quelques
points de couleur plus claire. La face supérieure est également presque lisse et ne possède aucune
structure particulière. On ne rencontre pas de traces d'astrorhizes.
La colonie se compose de couches parallèles, qui se recourbent légèrement sur les bords du
eœuosteum. Chez les colonies excavées à la partie inférieure, les lamelles courent parallèlement
à l'excavation.
La coupe verticale montre les épaisses lamelles parallèles et peu voûtées. Elles sont distri-
buées de telle sorte que l'on en compte 4 par millimètre. Il y a aussi des points où les lamelles,
beaucoup plus serrées, sont au nombre de 7 par nnllimètre. Ces parties du squelette sont de densité
variable, et altei-nent entre elles. A une série de lamelles très serrées eu succède une autre où ces
éléments sont bien plus distants. En outre, dans la série moins dense, nous rencontrons très fré-
quemment deux lamelles parallèles et très rapprochées l'une de l'autre. Dans leur réunion avec les
piliers apparaît une irrégularité plus grande encore, car ces deux éléments perdent de leur indépen-
dance en se fondant les uns dans les autres et en furnuuit un tissu souvent irrégulier. En bas, les
lamelles sont recourbées en arcs de peu de longueur, et passent comme en zigzag d'un pilier
h l'autre.
Les piliers verticaux sont épais, inégalement repartis et en étroite communication avec les
lamelles. Le tissu régulier montre .3 à 4 piliers par millimètre. D'autres fois, ceux-ci sont plus
serrés; ou en observe jusqu'à 6 par millimètre; très souvent encore, ils sont plus éloignés et séparés
par de longs espaces interlaminaires vides.
Les piliers tombent perpendiculairement sur les lamelles ou bien obliquement. Dans ce dernier
cas, ils divergent avec les piliers voisins. Quelquefois, ils se bifurquent à leur extrémité supérieure
20
154 ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
l)Oui- former des loges secondaires. Ils semblent s'élever des lamelles de la manière suivante: la
lamelle, après s'être courbée, se redresse en formant un angle aigu dont le côté constitue le pilier
vertical. Il arrive souvent qu'une lamelle n'est pas développée sur un espace de peu d'étendue,
le pilier remonte alors jus(iu';i la seconde, et deux espaces interlaniinaires se trouvent ainsi réunis
en un seul.
Les loges sont égales en largeur et en hauteur, dans les parties où les lamelles sont serrées.
Dans les parties moins denses, elles sont plus hautes que larges, et souvent leurs contours sont
irréguliers par suite du développement de loges secondaires. Celles-ci se trouvent fréquemment
dans la paroi de la lamelle, qui se relève en formant un arc ou un angle. Elles troublent ainsi la
régularité des lamelles en les empêchant de se prolonger en ligne droite.
Toute la conformation de cette espèce la rapproche du deuxième groupe milléporoïde, et sur-
tout du geiu'e Stromatoj)orella.
L'indépendance des piliers et des lamelles, quoique très restreinte, nous permet cependant de
distinguer ces deux éléments Tua de l'autre. C'est surtout dans le genre Stromatopora, qu'ils se
fondent ensemble, toutefois pas subitement, car nous aurons l'occasion, en nous occuiiant de ce
genre, de i)arler d'une forme intermédiaire qui s'associe à l'esiièce que nous décrivons.
Sur la coupe tangentielle, les sections des piliers ont la forme de points foncés, régulièrement
répartis. Au centre de chaque section, nous distinguons un point plus clair qui représente le canal
médian. Ces canaux ne sont que peu ou point marqués sur les coupes verticales.
Les points visibles sur les coupes tangentielles sont réunis les uns aux autres par des lignes
arquées, de teinte foncée, qui en relient 2 ensemble et même 20 à 25. Ordinairement ces lignes
de jonction sont simples, mais quelquefois aussi bifurquées.
Les tubes de Cmmopora apparaissent assez rarement sous la forme de cercles irréguliers. Leur
structure interne se compose d'un tissu plus épais que celui qui les entoure.
liapj). et différ. Cette espèce, représentée par un grand nombre de spécimens dans notre
bassin, se distingue par l'irrégularité du squelette, par l'épaisseur assez considérable des éléments
principaux, c'est-à-dire des piliers et des lamelles. Nous avons déjà mentionné quelques points de
ressemblance avec le genre Stromato^Mrella.
Gisement et local. Assez commune dans les calcaires blancs de la bande f 2, de Konëpriis et
de la colline de PleSivec.
Clathrodictyon socium. Pocta.
n. l!)/j/.s.
Stromatopora concentrica, Barr. — B/(/s/>i/, Thésaurus siluriens, p. 194.
Le cœnosteum forme une masse bulbeuse, au milieu de laquelle se trouve une colonie de
Hvliolithes Murchisoni. La partie supérieure, ainsi que la partie inférieure presque entière du
polypier, sont enveloppées par la couche de cette espèce, qui a de 5 à 26""" d'épaisseur. La face
inférieure n'est pas visible, pai'ce qu'elle est fixée à la colonie du polypier. Les coupes montrent
que cette face était couverte d'une épithèque éjiaisse. La face supérieure est irrégulière, rugueuse,
finement ponctuée et ornée de bandes concentriques bien marquées.
Nous ne pouvons constater la i)résence d'astrorhizes sur cette face.
Le cœnosteum se compose de couches parallèles de lamelles, cpii se ccnicentreiit autour du
corps étranger renfermé au milieu. Quelques spécimens sont isolés, (ui bien associés à d'autres
polypiers, tels que Fuvositrs. etc.
liK LA 150HÉMK ET DESCRIPTION DES ESPECES. 155
Sur la coupe verticale, nous voyons les lamelles assez minces, qui s'étendent en rangées
parallèles, peu courbées. Elles sont assez régulièrement distribuées; on en compte 5 par milli-
mètre. Elles ne sont pas rectilignes, mais ondulées, et elles passent presque en zigzag d'un pilier
à l'autre. Çà et là, l'on remarque 2 à 3 lamelles très rapprochées, qui apparaissent comme des
lignes parallèles, minces, bien marquées. Les lamelles perdent de leur indépendance, en se réunis-
sant intinienient aux piliers et en tormant fréquemment des loges secondaires.
Les piliers verticaux ne sont pas régulièrement distribués. Quelquefois, l'on eu remarque
4 à 5 dans l'étendue de 1 """, ou bien les distances qui les séparent sont plus grandes, ce qui
produit des loges plus larges. Ils communiquent étroitement avec les lamelles, desquelles ils semblent
s'élever.
Les lamelles fornieiit un angle dont le sommet, dirigé vers le liant, se prolonge dans le pilier.
Les loges qui résultent de cette conformation, sont arrondies en lias et offrent ordinairement un
contour semi-circulaire.
Les piliers s'abaissent perpendiculairement et aussi obliquement, de sorte qu'ils divergent avec
les voisins. Ils montrent une division dichotomique très fréquente, de laquelle naissent des loges
secondaires, qui, par leur étendue inégale, troublent souvent la régularité des lamelles et de tout
le tissu.
Souvent, les piliers sont incomplets et finissent dans l'espace interlaminaire, sans atteindre la
lamelle prochaine.
Les loges sont semi-circulaires. Aux endroits où les piliers ne sont pas développés, elles sont
quadrangulaires et plus larges que hautes. '
Les sections transverses des piliers sont représentées, sur la coupe tangentielle, par des iioints
irréguliers, foncés, qui ne sont pas reliés entre eux. Leur distribution est irrégulière, car ils parais-
sent tantôt plus denses et tantôt plus clairsemés. Souvent, on en distingue deux à côté l'un de
l'autre; ce sont les sections transverses des branches formées par la bifurcation des piliers qui ont
été coupés à des hauteurs différentes.
Nous n'avons oliservé aucune trace d'astrorhizes.
Bapp. et d/ffrr. L'irrégularité du tissu est caractéristique pour cette espèce. Les loges semi-
circulaires et les loges secondaires déterminent les ondulations des lamelles.
Barrande a rangé le spécimen figuré dans le genre Stromatopora, Goldfuss. Nous le trouvons
dans le Tliesannis siluriens de Bigsby sous le nom de Strom. conceiitrica. La forme décrite par
Goldfuss est une vraie Stromatojiom, dont la structure s'écarte considérablement de celle du genre
CIdfhrodieti/oii.
Gisement et local. Calcaires de la bande e2, Hinter-Kopanina.
Clathrodictyon subtile. Pocta.
PI. 19.
Cœnosteum formant des plaques épaisses, irrégulières. La surface semble avoir été usée et
polie dans l'eau où le spécimen a été roulé. C'est pour cette cause que la structure n'est conservée
sur aucune des deux surfaces.
La colonie se compose de rangées de lamelles peu courbées, dont la disposition est troublée
par des corps étrangers indépendants, ou bien par d'autres corps qui ont pénètre de côté.
20*
15G ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOl'OROÏDES
La coupe verticale montre les lamelles horizontales, parallèles et peu courbées, qui s'étendent
en ondulations et presque en zigzag d'un pilier à l'autre. On en compte 4 par millimètre; quelque-
fois 2 d'entre elles sont plus rapprochées. Elles conniuiniquent étroitement avec les piliers, qui
paraissent y prendre naissance, car les lamelles se relèvent pour former des angles d'où ils partent.
Les piliers relient les lamelles en ligues perpendiculaires ou ol)liques, et montrent une certaine
irrégularité dans leur distribution. Quand ils sont répartis régulièrement, ou en trouve 4 par milli-
mètre. Il arrive aussi qu'ils se bifurquent et forment des loges secondaires. Ils sont souvent
incomplets, et ne sont alors représentés que par des tubercules gros et courts. Dans ce cas, les
loges sont très élargies et séparées par de petits tubercules ou bien par les parties relevées des
lamelles.
Les points foncés et irréguliers que l'on observe sur la coupe tangentielle, sont répartis sans
beaucoup d'ordre et sont reliés deux à deux, ou même en plus grand nombre, par des bandes de
teinte foncée.
. Aucune trace d'astrorhizes.
Bairp. et diff'ér. On pourrait considérer cette forme comme un stade intermédiaire entre CJathr.
clariim et socium, surtout à cause des irrégularités occasionnées ])ar la bifurcation des piliers verti-
caux et des ondulations des lamelles, et qui atteignent leur plus haut degré dans Vlutlir. socium.
Clathr. clarum possède un tissu très régulier.
Gisement et local. Calcaires blancs de la bande f 2, de Konëprus.
Section B. Groupe milléporoïde.
Famille des IStl'oiiiatoporidae.
Genre Sfrotnato/torn, Goldfuss (emend. Nicliolsoii).
Le cœnosteum fonue des plaques massives plus ou moins épaisses; il est ordinairement
recouvert d'une épithèque, surtout dans les espèces (jui provicuiicnt des formations des contrées
étrangères.
La colonie consiste en couches concentriques, nommées latilaminae, qui s'exfolient facilement
et proviennent de l'arrêt périodique survenu peiulant la croissance de la colonie.
Les latilaminae sont bien développées dans le plus grand nombre des espèces; mais elles sont
peu distinctes chez (luehiues-unes. Le tissu de ce genre est formé par la reunion des lamelles et
des piliers verticaux, qui se fondent ensemble et perdent ainsi leur indépendance, de sorte qu'ils ne
peuvent plus se distinguer les uns des autres. Ces éléments composent un tissu vermiculé, portant
des rangées de loges irrégulières, arrondies ou allongées, souvent reliées ensemble et ramitiées.
L(îs loges allongées sont inégalement partagées par des planchers minces, horizontaux et
presque toujours très ])ien mar{|Hés.
Dans la coupe tangentielle, les fibres ])oreuses qui composent le squelette, forment, sur la
surface, un tissu irrégulier h ouvertures simples de tubes zoïdaux et à longs intervalles ramifiés
et courbés.
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPECES. 157
Les astrorliizes sont assez fréquentes ; elles atteignent dans (luelques espèces une grandeur
renuirquable.
Dans quelques-uns de nos spécimens se manifeste uiu; irrégularité qui est produite par plu-
sieurs lamelles étagées les unes au-dessus des autres. Elles sont arquées, et leur convexité se
dirige vers le bas ; de plus, elles forment des tubes qui partent du tissu et s'ouvrent à la surface,
où ils prennent la forme d'anneaux enfoncés.
Ces particularités peuvent se comparer aux tuhes de Cniinopora, que Nicholson a décrits d'une
manière excellente. Nous leur consacrerons quelques détails dans les présentes études.
Dans ce genre, les piliers s'unissent diversement avec les lamelles. Quelques cas permettent
d'observer assez facilement ces dernières, tandis que, ilaus la plupart des autres, les piliers ortVent
un développement distinct et prennent souvent la forme de ceux que nous avons décrits dans le
genre Actinostroma, du groupe des Hydractinoïdes, c'est-à-dire qu'ils traversent plus d'un espace
interlaminaire, 3 lamelles et même davantage. Ces formes peuvent être considérées comme des
degrés intermédiaires entre les deux groupes des Hydractinoïdes et des Milléporoïdes. Parmi nos
fossiles, c'est l'espèce Strom. latens, Poéta, qui se rapproche le plus des Hydractinoïdes. En faisant
la description des formes de Chithrodidijnn, nous avons mentionné l'analogie qu'elles présentent avec
Stromatoporella.
Le genre Stromatopord atteint son plus grand développement dans le terrain dévonien. Il
possède toutefois de très nombreux représentants dans les fornuitious siluriennes des contrées
étrangères.
Nicholson a décrit les espèces suivantes:
1. Du terrain silurien,
Stroin. Carter/', Nichol., des calcaires de Wenlock (Angleterre), du banc de Hayes River,
Baie de Hudson, Territoire de l'Amérique du Nord.
„ dlscoidea, Lonsdale sp. (l'orites diacoidea, Siliir. Si/sf. p. (iss, FI. 16, flg. i) des cal-
caires de Wenlock (Angleterre, Gothland), et dans la zone à Pcntamerus
esfhivni.s (Esthonie), ainsi que dans l'Américiue du Nord.
,, ti/2)''ca, lloseu. Cette espèce est la plus fré(iuente de toutes dans le Silurien
supérieur, et principalement dans l'étage de Wenlock, en Angleterre et en
Gothland; en Esthonie, dans les formations d'Oesel, ainsi que dans l'île
d'Oesel et le l)llnrinm d'Allemagne.
2. Du terrain dévonien,
Strom. Berditi, Bargatzky, du Dévonien moyen (Angleterre et Allemagne).
„ liucheliensis, Bargatzky s^;. (Cuuuopora Bliehel/'ensis. — Die Strotiiatoporcn des rhein.
Dcvon.'i, p. G2), du Dévonien moyeu (Angleterre et Allemagne).
„ eoiicentrica, Goldfuss, avec les deux variétés, astrigera et collicidata Nicholson, prove-
nant du Dévonien moyen d'Angleterre et d'Allemagne.
,, flori(/cr((, Nicholson, des calcaires du Dévonien moyen, qui apparaissent dans les
conglomérats triassiques de Teignmouth (Angleterre).
„ Hù]}schi, Bargatzky, du Dévonien moyen d'Angleterre et d'Allemagne.
„ inaequcdis, Nicholson. Calcaires du Dévonien moyen, apparaissant dans les conglo-
mérats de Teignmouth, en Angleterre.
158 ETUDES SUR LES GENEES DES STROMATOI'OROÏDES
Stromatopora columnaris. Barr.
PI. \Shis.
Le cœnosteum tonne des plaques épaisses, massives, (lui étaient tixées par une base de peu
d'étendue. Face supérieure, lisse, avec une structure vermiculée. Face inférieure montrant des
sillons concentriques, indiqués i)ar des lamelles et formant une structure ridée.
La colonie se compose de larges couches concentriques, très développées sur les spécimens
usés et polis.
La coupe verticale nous montre les larges lamelles massives de 0 """ 7 à 1 '"'" 2 d'épaisseur,
entre lesquelles se trouvent les loges, qui sont formées par des fibres. L'espace interlamiuaire a une
largeur de 2 h 3""" et se distingue très clairement des lamelles épaisses par sa structure, qui se
(•oni])ose de petites loges.
Les lamelles portent quelquefois, dans leur partie médiane, une ligne qui les partage en deux.
Les couches concentriques se détachent une à une, lorsqu'on frappe le fossile.
Dans cette espèce, les lamelles sont assez indépendantes. Les piliers forment seuls le tissu
irrégulier avec des loges allongées ou arrondies et souvent bifurquées. Les libres, qui remplacent
les piliers verticaux, sont poreuses et ont une épaisseur de 0™'" 4 à 0""" C.
Un grand nombre de loges allongées sont partagées par de minces planchers horizontaux, et
peuvent par conséquent être considérées comme des tubes zoïdaux.
La coupe tangentielle présente un tissu de fibres poreuses, avec des intervalles vides, allongés,
courbés et plusieurs fois ramifiés.
Astrorhizes rares.
Baj)}}- et différ. Cette espèce, caractérisée par son tissu grossier et ses lamelles diverses,
est très reconnaissable. Elle offre quelque analogie avec l'espèce Stront. rarissiina, comme nous le
démontrerons dans la description de cette dernière.
L'indépendance des lamelles range cette espèce parmi les types réguliers qui forment une
transition entre les groupes des Hydroïdes et des Milléporoïdes.
Gisoïient et local. Cette forme provient de lùniôpnis, t'2. Elle est assez fréquente, et recon-
naissable à l'œil nu, dès qu'elle a été polie.
Stromatopora compta. Pocta.
IM. 10.
Cœnosteum massif, en forme de ]ilaques couil)ées et épaisses, qui semblent avoir été fixées
par un tronc épais.
Colonies consistant en couches très fines, parallèles, i)eu voûtées, d'ajiparence massive, quand
on les regarde à l'œil nu. Latilaminae non développées. Face supérieure, lisse, vermiculée, sans
structure particulière. Face inférieure, de forme semblable, portant des rainures concentriques.
Aucune astrorhize sur la surface.
La coupe verticale nous fait voir l'épaisseur extraordinaire du tissu. Les loges paraissent
arrondies ou allongées. Dans la coupe i)olie. elles ont l'aspect de taches blanches, reliées entre
elles, ramifiées ensuite et disposées en rangées parallèles. Les lamelles, isolées par iilaces, sont
DE LA nOHK.AIK KT DESCRIPTION DES ESPÈCES. I59
épaisses et droites. Les piliers sont visibles çà et là. Ils ressemblent à ceux du genre Actino-
stroii/a, c'est-à-dire qu'ils traversent plusieurs lamelles, nuiis ils ne se développent jamais distincte-
ment. Les piliers possèdent une nuance à part, qui se détache mieux du reste du tissu, toutefois
ils n'ont pas de contours bien marqués.
Les détails de la structure rendus méconnaissables par de nombreuses fentes (pii se trouvent
dans la roche.
Sur la, coupe tangentielle, nous voyons un tissu composé de fibres qui laissent entre elles des
intervalles courlies et ramifiés. Nous n'avons aperçu ni astrorhizes ni tubes zoïdaux.
Ea2y2}- et différ. Les spécimens sont assez mal conservés, et ne se prêtent pas facilement
à une étude microscopiciue. Les caractères distiuctifs principaux de cette espèce consistent dans
son épaisseur considérable et dans Texiguité relative des loges. Un coup d'œil jeté sur nos figures
montre l'aspect tout particulier de cette forme.
Gisement et local. Calcaires blancs de la bande f 2, de Konëprus.
Stromatopora florida. Novâk.
PI. 19.
Le c(enosteum de cette espèce est massif, et forme des plaques épaisses, irrégulières, qui
étaient fixées aux corps étrangers par une petite base. Souvent le tronc, assez indépendant, est
encore conserve. La face supérieure, à peu près lisse, possède une structure vermiculée et porte
de petits anneaux un peu enfoncés dans la masse et appartenant aux tiihcs de Caimopora. Les
ouvertures de ces tubes sont irrégulièrement distribuées et s'observent presque toujours dans
cette espèce.
La face inférieure est également lisse. Elle porte des lignes concentriques, qui ont pénétré au
travers des lamelles, et, près des bords, elle est couverte par les ouvertures des tubes de Caunopora.
Il ne semble pas exister d'épithèque particulière.
Le corps se compose de couches de lamelles, qui ne forment aucune division maniuée par des
latilaminae. Il est vrai que ces divisions sont indiquées çà et là par des fentes et des bandes con-
centriques, toutefois ces lignes ne sont jamais assez distinctes pour que les latilaminae apparaissent
comme des couches indépendantes.
Sur la section verticale, les lamelles sont reliées aux piliers verticaux de telle façon que ces
deux éléments ne se distinguent pas l'un de l'autre et qu'ils forment un tissu uniforme et poreux.
Dans certains étages, l'on voit des raies fines, concentriques, qui correspondent aux limites des lati-
laminae. Le tissu est très épais, et chacune des lamelles est séparée par des rangées de petites loges
arrondies. Ces dernières sont pres(iu(^ toujours indépendantes, mais quelquefois deux ou même un
plus grand nombre sont reliées entre elles.
Les fibres dont se compose le tissu, sont poreuses et grossières. A l'origine, c'étaient des la-
melles et des piliers verticaux. Leur épaisseur est variable. Les unes, disposées en rangées hori-
zontales entre chaque loge, forment les cloisons et ont environ O""™ 1 d'épaisseur; les autres, qui
remplacent les lamelles, atteignent jus(|u'à 0™"' 3.
Nous n'avons pas remarqué la présence de tnbes zoïdaux, mais, en revanche, nous rencontrons
très fréquemment les tuhcs de Caunopora. Ils apparaissent en forme de longs tubes cylindriques,
traversent plusieurs lamelles et sont jiartagés par des planchers horizontaux, fins et nombreux, qui
sont finniés par les lamelles elles-mêmes et, par conséquent, ne possèdent pas de structun; particulière
IgO ETUDES SUR LES GENRES DES STROMATOPOROÏDES
Un assez graïul nombre de lamelles étagées les unes au-dessus des autres se recourbeut en arc
vers le l)as, et forment une rangée de demi-cercles parallèles et égaux entre eux, courbés vers le bas
et ouverts en haut. La structure des lamelles est la même que dans le reste du cœuosteum, avec
cette différence que, dans leur courbure, elles ne sont pas également distantes les unes des autres.
Parfois, les fibres du tissu sont un peu étirées et plus déliées que dans le reste de la colonie.
La coupe tangentielle présente des fibres courtes, irrégulièrement tordues, semées sans ordre,
et poreuses comme dans les coupes verticales. Les astrorhizes se remarquent assez fréquemment,
ainsi que les sections des tnhcs de Cannopora, qui se montrent en forme de cercles dont le centre
se compose de fibres groupées radiairement. Ces tubes se trouvent presque dans chaque colonie.
Quand ils manquent, le tissu est beaucoup plus régulier. Nous avons figuré une coupe mince, qui
en renferme plusieurs, fig. 2, et à côté de celle-ci, une autre coupe, fig. 3, qui n'en montre aucun, et
dont le tissu est régulier.
llapp. et (liff'h: Cette espèce est l'une des formes les plus fréquentes des Stromatopores de
notre bassin. Le Prof. Novàk l'a déterminée et lui a donné le nom de florida. La conformation du
sciuelette est si particulière que l'on ne peut le comparer à celui d'aucune autre espèce.
Gisement et local. On trouve de nombreux spécimens dans les calcaires blancs de A'o»r7«-i(.<, f 2.
Stromatopora latens. Poéta.
PI. V.)Us.
Cœnostcum formant des phicjucs épaisses; surface d'attache non conservée.
Face supérieure, lisse, avec une structure vermiculée; pas d'astrorhizes visibles. Face infé-
rieure également lisse, et couverte de raies concentriques en formes de rides. Latilaminae. nulles,
ou bien très faiblement marquées.
Le corps se compose d'une masse épaisse, uniforme, dans laquelle se trouvent marqués, faible-
ment et par places, le l)ond)ement et les étages concentriques des lamelles.
Sur la coupe verticale, la niasse épaisse offre Fapparence d'un entrelacement impénétrable, dans
lequel les loges très petites sont placées en rangées claires, concentriques et distantes les unes des
autres. Certaines parties de ces rangées sont plus distinctes, et indiquent peut-être la division en
latilaminae. Les lamelles ne sont marquées que par des stries de couleur un peu plus foncée. Les
piliers sont invisibles, et les loges, indistinctes. Cet effacement du tissu, que nous offrent haltituelle-
nient les coupes nnnces verticales, semble provenir des modifications apportées par la fossilisation,
à moins qu'il n'ait été produit pendant la croissance de la colonie elle-même.
Dans quelques endroits, le tissu est visible, nu\is très épais; le cours des lamelles ne peut
s'observer que difficilement; les planchers qui séparent chacune des couches de loges, ne sont pas
droits. Les i)iliers, assez distincts, parviennent jusqu'à la troisième ou la quatrième des lamelles
voisines de celles qu'elles traversent. Ils sont serrés, et prennent souvent une direction ol)lique.
Ces colonies offi-ent une analogie avec le genr<' Artii/astroina du groupe Hydractinoïde. Les
piliers sont quelquefois l)ien marques en forme de lignes minces, et il en résulte çà et là des loges
entii'rement rondes. Afin de comparer les diverses fcu-mes du squelette, nous en avons reproduit deux
figures sur la PI. 19 bis. L'une, fig. .'., représente une colonie de structure normale, dans laquelle
on reconnaît le caractère des Millêi)oroïdes; l'autre, fig. 7, montre la structure, dans laquelle les pi-
liers paraissent assez indépendants.
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPECES. IGl
Les loges sout en géiiéial suhquadraugulaires, peu ramifiées, et reliées ensemble. Nous n'avons
remarqué aucun tube zoïïlal.
Sur la coupe tangentielle, nous voyons un tissu épais et assez régulier. Il est composé de
fibres, entre lesquelles se trouvent des intervalles anguleux, rarement allongés. Les fibres sont très
fines; leur largeur atteint 0""" 1. Nous n'avons pas trouvé de tnhvs de Caunopora.
pMpp. et différ. Cette espèce, qui se distingue par l'épaisseur de son tissu, se rapproche du
genre Actinostroma par ses piliers, qui sont ça et là indépendants. Il est des cas oii l'on se de-
mande si elle ne devrait pas être rangée dans ce genre.
Nous croyons trouver dans l'aspect général de la structure que l'on nomme vermiculce, un
caractère distinctif bien suffisant. Elle oftre aussi beaucoup de ressemblance avec Strœn. compta
Poe., mais elle est difterenciée de cette dernière par la disposition plus régulière des éléments prin-
cipaux, comme le montrent les figures.
Gisement et local. Calcaires blancs de Konëprus, f 2.
Stroinatopora rarissima. Barr.
PI. I9his.
Cœnosteum formant des plaiiues massives, irrégulières, allongées, fixées par une petite base.
Les deux faces sont médiocrement bombées, et le bord horizontal de la colonie, assez aigu. La
face supérieure est lisse, couverte d'une structure verniiculée bien marquée; l'inférieure, d'aspect
semblable, est recouverte par la roche. On remarque çà est là des astrorhizes; elles ont la forme
de petits canaux étoiles. Les latilaminae ne sont pas développées. La structure de la colonie,
consistant en des couches étagées concentriques, n'est pas distincte.
Sur la coupe verticale, nous voyons le tissu irrégulier, formé par la fusion des lamelles avec
les piliers, et dans lequel prennent naissance des loges très spacieuses, rondes ou allongées, qui se
divisent. Les lamelles ne sont indiquées ici que par des bandes étroites, où la structure des espaces
interlamiuaires n'est pas développée. Elles sont quelquefois si peu distinctes que les espaces inter-
laminaires passent les uns dans les autres.
Les loges, même celles qui possèdent une longueur plus grande, ne sont pas divisées par des
planchers horizontaux, et, par consé(iuent. il n'y a pas de tubes zo'i'daux. Les fibres, épaisses et
poreuses, forment un tissu irrégulier, aux intervalles allongés, ramifiés et courbés très fréquemment.
Elles sout représentées sur la coupe tangentielle.
Quelques astrorhizes visibles par places.
Rapp. et différ. Cette espèce offre assez d'analogie avec Strom. coïunmaris, Barr., mais elle
s'en éloigne par son tissu plus grossier et par le développement très indistinct de ses lamelles, dont
on ne peut pas voir à l'œil nu les couches concentriques. Par la composition grossière du tissu et
la grande étendue des loges, cette forme contraste avec toutes les autres.
Gisement et local. Le spécimen unique a été recueilli dans la bande e2, Kozel.
»>-e;c
21
1(32
Chapitre II.
Distribution verticale des trenres et espèces de IStromatoporoïdes
dans le bassin silurien de la Bohême.
Tableau nominatif de la distribution verticale des Stromatoporoïdes dans le bassin
silurien de la Bohême.
N»
Genres et Espèces
Faunes siluriennes
m
(0
•S
a
I
II
III
C
D
E'
F
6
H
dl 1 d2 1 d3 1 d4 1 d5
el|e2
fi
f2
gl 1 g2 1 g3
hl 1 h2 1 h'S
1
2
3
4
1
2
3
4
5
1
2
3
4
1. Actinostroma. . . Nicbolson.
contextum Barr.
frustulum Poôfa.
perspicuum PoÈta.
vastum Poôta.
2. Clatlirodictj on Nicli. & Mûrie.
bobemicum Bîirr. sp.
clarum Poôta.
neglectum Pocta.
socium PoÉta.
subtile Poèta.
3. Stroniatopora. . . Gobltuss.
columnaris Barr.
compta Poôta.
âoriila Novâk.
rarissima ......... Barr.
+
+
3
■
+
+
-i-
+
+
-i-
+
+
+
9
•
■
+
1
■
19 bis
18 bis
18
18
18
18
18 bis
19 bis
19
18 bis
19
19
19 bis
Dans l;i liste qui précède, nous avons indiqué toutes les espèces de Stromatoporoïdes que nous
connaissons et qui sont décrites dans le présent volume, ainsi que l'horizon où elles appa-
raissent.
Le petit nombre de ces formes et leur distribution géologique très simple nous dispensent
d'exposer d'autres tableaux et diaiii-amines, et nous pernu^ttent de résumer en peu de mots ce qui
peut intéresser les savauts.
1. Nous coimaissons dans notre bassin silurien trois genres de Stromatoporoïdes. Deux d'entre
eux, Actinostroma et Clathrodictyon, appartiennent au groupe des Ilydractinoïdes ; le troisième.
Stwmatoponi , au groupe des ^lilléporoïdes. Cette pauvreté de formes est remarqual)le, si on la
couipare aux nombreux représentants que fournissent les autres contrées siluriennes. Nous ne
pouvons pas citer ici les genres de Stromatoporoïdes siluriens, étrangers à la Bohême, parce qu'ils
DISTRIBUTION VERTICALE DES STROMATOI'OROÏDES, EN BOHÊME. 163
n'ont pas encore été étudiés suivant le système établi par Nicliolson et que beaucoup d'indications
anciennes, basées sur des opinions diverses, seraient sans valeur dans une liste semblable.
Nous citerons ici seulement les formes que Nicholson indique lui-même du Silurien des contrées
suivantes :
1. Canada: Genres Clatkrodictyon, Nicholson 2 espèces.
„ limtrkea, Billings 1 espèce.
2. Etats-Unis: Genres Clathrodirtyon. Nicholson et Mûrie .... 1 espèce.
„ IHcti/o.stroiiia, Nicholson 1 „
„ Lahcchia, M. Edwards & Haime ... 1 „
„ Stromatojwrn, Goldfuss 1 „
„ SyriiKjostrmna, Nicholson 1 „
3. Angleterre: Genres Actinostroma, Nicholson 2 espèces.
„ (Jlathrodictyon, Nicholson & Mûrie .... 6 „
„ Lahcchia, M. Edwards & Haime ... 2 „
„ Sfromatopora, Goldfuss 3 „
4. Ecosse: Genres ActinoMroma. Nicholson 1 espèce.
„ Clatlii-odictyon, Nicholson i.t Mûrie .... 1 „
„ Lahcchia, M. Edwards & Haime ... 1 „
5. Iles de Gothland et d'Oesel:
Genres Acfinostroma, Nicholson 1 espèce.
„ Clathro/lictijuii, Nicholson & Mûrie .... 2 espèces.
„ Labechia, M. Edwards & Haime ... 1 espèce.
„ Bosscnella, Nicholson 3 espèces.
„ Stromatopora, (ioldfuss 2 „
6. Esthland: Genres Actiiiostroma, Nicholson 2 espèces.
„ Cluthrodictyon, Nicholson & Mûrie .... 5 „
„ Labechia, M. Edwards & Haime ... 1 espèce.
„ Stromatopora, Goldfuss 2 espèces.
7. BiJuvium d'Allemagne:
(-ienre Stromatopora, Goldfuss 1 espèce.
La liste de ces genres nous montre que les Etats-Unis, ainsi que les îles de Gothland et
d'Oesel, sont représentés par 5 formes genen(|ues, c'est-à-dire, par le plus grand nombre.
2. Tous nos Stromatoporoïdes appartiennent à la faune troisième. Dans la faune seconde de
notre terrain, on n"a recueilli aucun représentant de cette famille.
Sous ce rapport, notre bassin diffère des contrées étrangères, car, aux Etats-unis, en Esthland
et en Ecosse, les Stromatoporoïdes font leur apparition dans le Silurien inférieur.
3. La première bande dans laquelle nous trouvons des représentants de Stromatoporoïdes, est
celle du calcaire à Céphalopodes, e2.
Des 3 espèces apparaissant dans cet horizon, 2 appartiennent au genre Clathrodictyon, et 1 au
genre Stromatopora.
4. De même que pour les Bryozoaires, c'est dans la bande f2 que les Stromatoporoïdes
atteignent leur maximum. On en compte 9 espèces, c'est-à-dire plus de 64%. Les 3 genres de
notre terrain possèdent ici la plupart de leurs représentants.
21*
164 DISTRIBUTION VERTICALE DES STROMATOPOROÏDES, EX BOHÊME.
5. Dans les bandes gl et g 2, on n'a rencontré aucune espèce, et, comme la bande g 3 eu
renferme encore, ces deux bandes otïrent donc une intermittence dans la distribution verticale.
6. La bande g 3 est la dernière qui renferme des Stromatoporoïdes. On n'en connaît qu'une
seule espèce; elle appartient au genre Actinostroma.
7. Dans les couches schisteuses les plus élevées de notre bassin, c'est-à-dire dans les bandes
hl, h 2, h 3, l'on ne trouve aucune trace de Stromatoporoïdes.
8. Parmi les espèces que nous avons décrites, il n'en est aucune qui passe dans un horizon
supérieur, mais chacune est fixée dans une bande unique. Quelques formes de Stromatoporoïdes des
contrées étrangères jouissent d'une distribution géographique assez étendue. Ainsi, l'espèce Strom.
tijplca, Rosen, fait son apparition dans le Silurien d'Angleterre, d'Esthland, dans le Diluvium
d'Allemagne, et dans les îles de Gothland et d'Oesel. Actinostroma astroites^ Ilosen sp., est connu
dans l'île de Gothland, en Angleterre et en Esthland.
Ces genres cosmopolites n'apparaissent pas dans notre bassin, et toute la richesse de nos
Stromatoporoïdes consiste en formes locales, qui sont réparties de telle manière que chacune d'elles
n'occupe qu'une seule bande.
9. Eu égard ta ce que la Bohême n'a fourni que 3 genres et 14 espèces de Stromatoporoïdes,
et que d'autres contrées en possèdent un nombre bien plus considérable, il est permis d'espérer
que, en faisant la revue des doubles ou bien en recueillant d'autres fossiles, Ton trouvera plus tard
des formes nouvelles, car il ne faut i)as oublier que notre bassin silurien est un des plus riches en
fossiles des autres classes d'animaux, et qu'il a fourni aux études de Barande les immenses
matériaux qui forment la base de son œuvre imposante: Si/stême silurien du rentre de la Bohême.
»>-e>3-!^s=-
2^""^ Section: Famille cles Clatlopliores.
Les fossiles rangés dans cette classe offrent un très grand intérêt, parce qu'ils proviennent tous
des formations les plus anciennes du Cambrien et du Silurien. Nous verrons plus loin qu'il n'y
a guère que trois espèces qui passent dans les étages du Dévonien. En outre, ils ne sont pas très
connus, car peu d(; savants ont entrepris de les étudier. C'est pnur(juoi, toute contribution à la
connaissance détaillée de ces êtres vient d'autant plus à propos que, par suite de la conservation
défectueuse de leur périderme chitineux , on ne les a places, jusqu'à ce jour, qu'avec hésitation
dans la classe des Hydrozoaires.
Nous exjiosons nos observations dans les chaiiitres suivants:
€hap. I. Aper(;us historiques sur les Cladophores, par contrées.
Cbap. II. Etudes générales et caractères des Cladophores.
Chap. III. Etudes sur les genres des Cladophores de la Bohême, et description des espèces.
€hap. IV. Distribution verticale des genres et espèces de Cladophores dans le bassin silurien
de la Bohême.
105
Chapitre I.
Aperçus historiques sur les Cladopliores, par contrées.
Dans le présent chapitre, nous énumérons chaque contrée d'après l'ordre que Barrande a établi
et que nous avons déjà observe pour les Bryozoaires. La liste de ces contrées est exposée sur la
p. 4 de ce volume, :i laquelle le lecteur est prié de se reporter. Dans les aperçus historiques
suivants, nous avons fait abstraction de 4 contrées, savoir: la France, l'Espagne, le Portugal et la
Sardaigne. Nous ne connaissons de ces pays aucun Dendroïde.
1. Aperçu historique dans le Canada, dans l'ile de Terre-Neuve,
dans l'Acadie et dans l'île d'Anticosti.
1857. J. Hall annonce et décrit le genre I)/eti/onem(i, dont il a constaté la présence au Canada.
(Report (/col. Surv. Canada.)
1858. Le même savant cite le genre Bictyoïiçma et reproduit la tliagnose qu'il en a donnée
l'année précédente. Il le divise en plusieurs sous-genres : Dcndrographis, Tlianmofjraptus et Plu-
malina. Dans ses travaux ultérieurs, il donne des détails sur les deux premiers de ces sous-genres.
(Rep. canad. (jraptol. — Gcul. Surv. of Canada.)
1859. J. Hall publie un article sur le genre Graptolithns et les genres apparentés. (12''^'' Report
State Cabinet.)
1859. J. Hall donne la description de Graptolites provenant du groupe de Hudson River du
Canada. Outre plusieurs espèces nouvelles, il établit le genre ThanDtoyraptns, dont voici la diagnose :
„Corps consistant en tiges droites ou tlexueuses (simples ou réunies entre elles sur la base?) avec
rameaux alternants, et divergeant distinctement. Piameaux longs, simples ou divisés de la même
manière que les tiges. La masse est tibreuse ou striée. Tige principale et rameaux, marqués par
une ligne longitudinale, centrale, comprimée, indiquant l'axe. Cellules ou dentelures inconnues."
Il établit l'espèce nouvelle, Tliamn. typas. (Fal. of N.-Yorh. III.)
1860. J. Hall décrit Thanntograptus tijpus, avec plusieurs espèces appartenant à d'autres genres.
(IS"' Report State Cabinet.)
1865. J. Hall donne ici pour la première fois la diagnose générique de quelques genres que
l'on considère aujourd'hui connue les priiuipaux représentants des Dendroïdes.
Nous pensons qu'il est utile de reproduire ici les observations de J. Hall sur les genres
nouvellement fondés. Tour les formes génériques qui se trouvent dans notre terrain, nous citerons
les diagnoses de J. Hall, en faisant la description, tandis que nous reproduirons dans cet aperçu
liist(iri(iue les diagnoses des genres étrangers à la Bohême.
Genre Dendrograptus, Hall, p). 12G. Diagnose: „Frondes simples ou réunies, consistant en un
tronc solide, portant qiudquefois en bas une racine distincte ou un bulbe radiciforme. Il est diverse-
ment ramifié à la partie supérieure et subdivisé en nombreuses branches et rameaux, qui sont peu
166 APERÇUS HISTORIQUES SUR LES
divergents. Le tout forme une fronde large, étendue, touti'ue. (Frondes quelquefois tiabelliformes?)
Les branches portent des cellules sur un seul côté; celles-ci apparaissent tantôt comme de simples
dentelures sur la surface et tantôt elles sont distinctement anguleuses, avec de petites dents visibles,
bans quelques spécimens, les cellules sont indiquées par des élévations prééminentes, en forme de
pustules, disposées le long de la partie médiane, ou bien en rangées alternantes sur un côté de la
branche. Masse de la tige et des branches, cornée, solide ou tubuleuse; surface striée."
Dendrograptus jle.rnosus Hall.
(livergcHS Hall.
striatus Hall.
erectus Hall.
fruticosiis Hall.
iljft'nsus Hall.
ffraril/.s Hall.
Genre Callograjytus, Hall, p. 133. La diagnose est reproduite dans la description de nos formes
qui appartiennent ;i ce genre.
Cattoyraphis eJegans Hall.
saltcri Hall.
Genre Dicfi/oncmn, Hall. On trouvera également la diagnose dans le chapitre consacré au
descriptions.
Dictyonema irrcgular/s Hall.
mlinda Hall.
Ilurrayi Hall.
quadrangularis Hall.
A la p. 58, se trouve aussi la distribution de chaque espèce dans chacune des couches. On voit
par là que Hall cite 3 espèces dévoniennes : Diefi/oiiema cadcns, fenestrafa et Hamiltoniae.
Genre Ftilograptiis, Hall, p. 139. Nous reproduisons la diagnose dans la description des espèces.
l'f/Iiigrnjifus plumosiis Hall.
Gei)iit.~ia)uts Hall,
Thiuiniograptus Hall., p. 141.
A)nia Hall.
Tous les fossiles que nous venons de citer proviennent du groupe de Québec, Canada. (Canad.
Organ. Bem. Qnehec gr. Graptolites.)
1868. Dawsdu intniduit l'espèce nnuvelle, Dicfi/onema Wehsfen\ du groupe de Niagara, Acadie.
(Acad. Geol.)
1873. Nicholsou décrit quelques fossiles du groupe de Québec, de Point Lévis. Il cite:
C'aUograpttis elrgcms Hall.
Sa/fcri Hall.
Il fonde en outre l'espèce, Dicfi/onmm grande. Mais comme ce nom a déjà été donné par
Barrande, en 1868, à une forme du Silurien de la Bohême, et se trouve dans le Thrsaums siluricus,
de Bigsby, il sera nécessaire de pourvoir l'espèce canadienne d'une autre denonûnation. (Annals
Ma g. S. 4. Vol IL)
1874. Billings décrit l'espèce Dictijonema splendens, du Silurien supérieur du Canada.
(PaJ. foss.)
CLADOPHORES, PAR CONTREES. 1G7
8. Aperçu historique aux Etats-Unis, New- York, Wisconsin. Ohio.
1S43. J. Hall (Icciit, sous le nom de Gorgonia rctfformis, un Dicti/oiwiud proveiuiut du groupe
de Niagara. (Geol. Bepurt 4'* Bistr. N.-York.)
1851. J. Hall fonde le genre I>/rt>/o»cma et en doiuii' la diagnose, qui a été plus tard revue
par lui et par beaucoup d'autres savants. {For.st. Wliitii. llcj). gcol. IaiIc snper Land Didr. II.)
1851. H. A. Prout décrit, sous le nom générique de GraptoUthus, l'espèce Dendrograptus
Hallianus, du grès de Potsdam (^^'isconsin). (Ahier. Janm. of Sciences. XL)
1852. Dans son grand ouvrage, Palaeontoloyic of New-Yorl;, J. Hall établit le genre Ino-
caidis, dont il cite une espèce, In. plmnulosa, provenant du groupe de Niagara. De plus, il repro-
duit le genre D/rfi/onmia et cite deux espèces également du groupe de Niagara, savoir: Dldyon.
retiformis Hall et graeilis Hall. Nous rapporterons la diagnose de ces deux genres en faisant la
description de nos espèces. (Fal. of N.- York, Vol. II.)
1861. J. Hall, se ])asant sur les fossiles du groupe de Trenton (Wisconsin), rapporte le
genre Dirtiionrma et introduit l'espèce, Dict. Necnah. — En outre, il fonde le genre Bidliograptas,
dont voici la diagnose: .,Fronde consistant en une tige centrale avec branches latérales, disposées tout
près les unes des autres, qui serpentent ou se recourbent, ou bien parfois sont raides et forment
une saillie à angle droit avec la tige principale. Celle-ci porte des cellules sur un seul côté (ou sur
les deux côtés). Les branches sont plates, linéaires et sans cellules (V). La masse est cornée, brune
ou noire dans les argiles schisteuses et les calcaires." Bidhograptns laxus. (Gcol. Surv. Wisconsin.)
1870. J. Hall publie une étude très précieuse sur les Graptolites et mentionne aussi les genres
des Dendroïdes. Il donne une liste des espèces jusqu'alors connues qui proviennent de l'Amérique
et du Canada. Toutes ces citations, ainsi que les figures, sont tirées de ses publications précédentes,
et ne contieinient aucune indication de formes nouvelles. (:^0 th. Rcp. rcg. unicers.)
1875. J. Hall et lî. P. Wliittield décrivent l'espèce Inocaidis bella. II. et Wliit., du groupe
de Niagara de l'Ohio. (Gcol. Surv. of Ohio l'ai. II.)
1878. Spencer décrit plusieurs Cladophores ])rovenant du groupe de Niagara. Les formes
nouvelles sont les suivantes :
Acanthograptus. Arborescent, épineux d'un seul côté. Plus fort et plus tourt'u que iJcndrogrcqitus.
„ granii. Cxroupe de Niagara.
Calyptograptus. Cyathiforme, avec branches bifurquées, non reliées ensemble latéralement. Pour le
reste, semblable à Bictyonema.
„ ci/athiformis ] „.
■', ,' . ^lagara
„ suhrctiformis J
Bictyonema tenellnm id.
Inocanlls ' pyoldcmatica id.
Ptilograptus foliacé as id.
Rhizograptus. Cyathiforme, avec branches bifurquées et extrémités dichotomiques. Structure plus
ou moins réticulée. Tronc terminé par un bulbe.
„ hulbosus Niagara.
Tamnograptus hartonensis id.
„ midtiformis id.
(Canad. Natur. Vol. VIII. teste Miller.)
lOS APERÇUS HISTORIQUES SUR LES
1879. E. 0. Ulrich donne la description de beaucoup de formes du Silurien iuferieur de Cin-
cinnati, et, entre autres, de l'espèce InocaitUs arhusada, qui paraît ressembler à Didtjonemn, mais
dont elle se distingue par le mode de croissance et Tabsence de lamelles de jonction. (Journ. Cin-
cinnati Soc. Xaf. Jlist.)
1884. Spencer cite plusieurs formes nouvelles, provenant toutes du groupe de Niagara. Ce sont:
Acanthograptns 2ml(hcr, Niagara, p. 32.
Callograptus granii |
minutus \ m or,
^. , Niastara p. 21, 22.
mumcantis I
nia (/((renais J
Cydograptns, plaque discoïdale, avec tiges qui s'étendent radiairement des racines au bord, et
ensuite librement.
„ rotadentatiis^ Niagara.
Incaulis cervicornis
diffusa
X^hycoides
nniiiidosa
Walkeri
■ Niagara.
(UmJJ. Mtts. Univ. St. Ms. Nr. 1 teste Miller.)
1888. Kingueberg cite l'espèce Inocuidis anastomica, du groupe de Niagara de l'Ohio. (Proc.
Acad. Nat. Sciences Philadelph. teste Miller.)
3. Contrées d'Angleterre, d'Ecosse, d'Irlande.
1839. Dans la description des fossiles du Silurien de l'Angleterre, Lonsdale en mentionne
deux qui répondent aux empreintes de Dictyoncma et auxquels il donne les noms de Gorgonia sp.
et Gorgonia assimilis. Ces deux formes proviennent du calcaire de Wenlock, de Dudley, Alfrie
et Malvern. (3Iurrhis(»i Silnrian System.)
1843. l'ortlock introduit, avec quelques Graptolites nouveaux, des formes qu'il désigne par le
nom de Gorgonia. Elles paraissent se rapprocher du genre Bictyonema ou de Callograptus.
1851. F. ilc Coy, dans son grand ouvrage sur les fossiles paléozoïques de l'Angleterre, ne cite
aucune espèce que l'on puisse ranger avec sûreté parmi les lîliahdopora. Cependant, les fossiles fi-
gurés et décrits sous les noms de Frotorirgidaria, ressemblent beaucoup, à notre avis, à quelques-unes
des formes que nous étudions. (Brit. Ftdaco^. fossil.)
1857. Sous le nom de Graptopora soeiedis, Salter décrit une espèce de Dictyonema. provenant
de la faune seconde d'Angleterre. (!ette forme est aujourd'hui associée à Bictyon. flabelliformis,
Eichw. (Froc. Amer. Soc.)
1863. En faisant la description des fossiles des schistes de Skidaw, J. W. Salter mentionne
Bcndrograptns et Bictyonema. ({>i(art. Journ. Geol. Soc. XIX.)
1866. Salter et f'iicks constatent la présence de Bendrograptus parmi les fossiles de White
Sand Bay, dans un horizon auciuel on attril)ue l'âge du groupe d'Arenig. (Second Report Brit. As-
sociation.)
1866. Wyatt Edgell trouve, entre autres formes, le genre Bictyonema, dans les couches de
White Sand Bay. (Froc. Geologist's Assoc. Jidy.)
CLADOPllOlîKS, l'AK COXIKEE. l(;.j
18C6. Salter décrit quelques espèces de Graptolites et rétablit l'espèce Bandrograptus furca-
fiila. Ces fossiles proviennent du Silurien inférieur du pays de Galles. (Mon. GeoJ. Surv. III.)
1867. Nicliolson discute l'opinion de Carrutlier sur GraptoUthus Unearis, et fait en même temps
quelques observations sur le genre Dendrograptus. (Geol. Magazine, IV.)
1868. Parmi les espèces nouvelles de Graptolites que décrit W. Carrutliers, se trouve aussi
Dendrograptus lentiis. (Itev. British Graptol.)
1868. Nicliolson annonce la découverte du genre Ftilograptns dans le groupe de Ludlow, et
établit l'espèce Ptil. auglicus. (Anuals Magazine, série -i, Vol. I.)
1868. Le même savant décrit des Graptolites des Skidaw Slates, parmi lesquels il cite Dendro-
graptus Hallianus Trout, qu'il assimile à Dciidrog. furcatula, Salter. (Lower Llandeilo). (Quart.
Journ. geol. Soc. XXIV.)
1868. "\V. Carrutliers expose une révision des Graptolites de l'Angleterre. 11 émet des doutes
au sujet des connexions qui existent entre Dendroidea et les Graptolites, et ne reconnaît Dendro-
graptus que comme forme rapprochée. Il décrit l'espèce, Dend. lentus. (Geol. Magasine.)
1869. Mortoii trouve une espèce de Dictyonema dans les couches d'Arenig, près de Shelve.
(Proc. Liverpool geol. Soc.)
1869. Eaily communique une liste des Graptolites connus dans les formations siluriennes de
l'Angleterre, ainsi que des formes apparentées.
Il énumère les formes suivantes des couches de Llandeilo :
Dictyonema sp.
Callograptus elegnns ou Salteri
Dendrograptus flc.rnosns ou diff'nsus.
Eu même temps, il partage l'opinion de Carruthers au sujet de la parenté très douteuse de ces
formes avec les véritables (iraptolites. (Quart. Journ. geol. Soc.)
1872. Xicholson réunit dans la section D. Dendroidea, tous les genres qui nous occupent. Il
traite Ptilograpsus, Dendrograpsus, Callograpsus, Dictyonema. D'autres genres, tels que Thamno-
grapsus, Biithograpjsus, Inocuulis et Coryitoidcs, sont rangés dans la catégorie des formes in-
ccrtae scdis.
Les espèces ne sont pas citées en détail; la tlistribution géologique est seule indiquée.
(Monogr. hritish Grapkolitidae. I.)
1872. J. Hopkinson fait nu rapport provisoire sur les Graptolites de S' David, qu'il décrit plus
tard à fond, en collaboration avec C. Lapworth. Dans cette note, il communique le nombre des
espèces nouvelles trouvées en Angleterre, mais sans les nommer. (Geol. Magasine. IX.)
1872. J. Hopkinson décrit des espèces nouvelles de Graptolites du midi de l'Ecosse. Parmi
elles, se trouve aussi appartenant aux Cladop)Jiores : Dendrograptus ranmdus, PI. XII, fig. 2, du groupe
de Llandeilo.
1872. Le même auteur fait une conférence sur les Graptolites du groupe d'Arenig de
S' David, et énumère les formes de Cladophores, qui suivent:
Ptilograptus cristula n. sp.
„ Hieksi n. sp.
Dendrograptus arhuscula n. sp.
„ divergens Hall.
„ flcxuosus Hall.
00
170 APERÇUS mSTORIQDES SUR LES
Dendroyrajitus jmniilus ii. sp.
,, striatus Hall.
CaUograptus diff'iisHS Hall.
„ eleyans Hall.
, radiât us n. sp.
„ radicans n. sp.
Dicti/ouema canccllata n. sp.
Il donne au tronc principal de CnUoqrajjtns le nom de hi/drocaidns, et celui de lajdrorldzza
à la base ramifiée servant de consolidation. (Rep. bn't. Ass. adv. se.)
1873. J. "\Y. Salter cite les formes suivantes de Dendroïdes dans sou Catalogue des fossiles
cambriens et siluriens qui se trouvent au Musée de Cambridge :
Du groupe de Ffestiniog,
Dictyoncma Hall.
sociale Sait.
Du groupe d'Arenig,
Dendrograptus Hall.
arbiiscula Sait.
fnrcatida Sait. sp.
Du groupe inférieur de Ludlow,
Dendrograptus sp.
(Cat. camhr. a. Silnr. fossils geol. Muséum Cambridge.)
1875. Nicholson décrit l'espèce nouvelle, Tliamnograptus Dover i, des schistes de Skidaw.
(Annals Mag. srr. i., Vol. IG.)
1875. J. Hopkinson et C. Lapworth décrivent des Graptolithidae du Silurien inférieur (Arenig
et Llandeilo) de S' David. — Hopkinson établit ici sa classification des Grnptolithidac, et c'est de
lui que vient la dénomination de Gladophora. Il cite les espèces suivantes :
Ftilograptus Hall.
cristula Hopkinson.
Hiclisi Hoi>kinson.
acutns Hopkinson.
Holm considère cette forme comme le type de son nouveau genre, Pterograptus.
Dendrograptus Hall.
arbuscula Hopkinson.
flcxuosus Hall.
persculptus Hopkinson.
divergens Hall.
diff'usHS Hall.
liamsaijl Hopkinson.
serpcns Hopkinson.
Callognijitus Hall.
radiatus Ilopkiuson.
radicans Hopkinson.
elegans Hall.
Sàlteri Hall.
Didijo)iema Hall.
CLADOPHORES, PAR CONTREE. 171
Hopkinson cliaiige le nom de ce dernier genre en celui de Didi/of/rcqitits, parce que Dictyo-
ncma a déjà été employé jiour désigner une plante. Mais l'usage l'a encore une fois emporté, car
on ne se sert plus que du nom BicUjonema.
DicUjon. cancellata, Hopkinson. — Cette espèce a été acceptée par ce savant comme un repré-
sentant du sous-genre Dvsmoijmptus. Dans nos études, nous indiquerons pour quel motif nous
considérons ce sous-genre comme une forme générique indépendante. L'espèce, D/di/oii. c-ancdlata,
doit donc être regardée comme le type du genre DesmoymjdHs.
D/cti/onmia irregidare Hall.
„ Homfrayl Hopkinson.
„ sp Hopkinson.
(Quart. Journ. Gcol. Soc. XXXI.)
1878. Ch. Lapwortli publie un mémoire géologique sur le district de Moffat du Sud de l'Ecosse
et cite:
Thdiiiuoijraptns fijjjus Hall,
„ scofictts Lapw.,
Dictyoncma moffantese Lapw.
1881. Cil. Lapwortli décrit les Cladophores ({ue le l'rof. Keeping a recueillis, et qui appar-
tiennent au groupe sujiérieur de Llandeilo du pays de Galles. Dans le courant de la même année,
il avait cité, sans description aucune, les espèces nouvelles qu'il avait trouvées. Dans sa dernière
publication, que nous mentionnons ici, sont décrites et figurées les espèces suivantes:
Dictyoncma vcnusticiii PI. VH, fig. 1, p. 171,
(Micalnlmn PI. YH, fig. 2, p. 172.
Ces deux formes proviennent de l'Angleterre et de l'Ecosse.
Dictyoncma corrugcttellmn .... PI. YH, fig. 3, p. 172,
se distingue des autres ]iar un tissu très fin.
Culyidoyrajitus ? plwmosus . . .PI. YH, fig. 4, p. 173,
? diyitatiis . . . . PI. YH, fig. G, p. 174,
Acanthoyraptus ramosus .... PI. YH, fig. 5.
Eu outre, il fonde un genre nouveau, Odontocaulis, dont la diagnose est la suivante: ,,Polypier
cyathiforme, composé de branches polypifères nombreuses, indépendantes, se bifurquant fréquemment,
naissant de l'extrémité distale d'un tronc court qui est également polypifère et terminé par une
extension irrégulière, cornée. Hydrotlièques alternantes et à doubles rangées, du type de celles de
Dictyoncma. "
Odotitocaalis Kcepingi PL YII, fig. 7, p. 17G.
Il faut remarquer (lue cette espèce ressemble beaucoup au genre Calloyraptus. (Quart. Journ.
geol. Soc.)
1888. R. Etlieridge publie une liste de fossiles paleozoïques de l'Angleterre, dans laquelle il
a compris un nombre assez considérable de formes qui rentrent dans nos études.
Le genre CalIoyraj>(ns est représenté dans le Silurien inférieur par 4 espèces; Dcndrograptiis,
par 12 espèces; Dictyogrcqifus, par 3 espèces, et Dictyoncma, par 2 espèces du Cambrien. L'auteur
ne donne pas le motif pour leciuel il distingue les deux dernières formes l'une de l'autre. On sait
que ce sont des motifs philologiques qui ont déterminé lîopkinson à se servir du nom de Dictyo-
22*
172 APERÇUS HISTORIQUES SUR LES
(jraptus au lieu de Dictijoncma. Dans le travail de li. Etheridge, nous trouvons ces deux déno-
minations, sans aucune explication.
Le genre Ftilograptus compte 5 espèces, dont 3 apparaissent dans le Silurien inférieur et
2 dans le Silurien supérieur. Thamnograptus n'est représenté que par 1 espèce. (British fossils.)
4. Contrée de la Suède. — Ile de Gotland.
1840. Hisinger décrit sous le nom de impressio plantac monocotijledonae une espèce de
Dictyonevia du schiste argileux de Berg (Ostgotland). (Lethaea suecica.)
1865. S. L. Tôrnquist décrit quelques Graptolites du Silurien inférieur, parmi lesquels se
trouvent Dictyon. flahelliforme et Dendrograpt. gracïlis. (Geologiska Jalcttagelser ôfver fngelsangs-
traldens undersilurisha Lager.)
1865. Le même savant décrit Dendrograpt. gracills, Hall, et Dictyonema flaldliformis, Eicli-
wald sp., du Silurien inférieur de la Suède.
1879. Linnarsson cite une espèce de Dictyonema, qui provient des schistes marneux de Got-
land, et ne peut être déterminée très sûrement. (On Gotlands Graptolites.)
1881. G. Holm fonde le genre Fterograptus, auquel il associe l'espèce, Ptilogr. acutiis, Hop-
kinson. Il pense que Dendrograptus gracilis. Hall, et Ftcrogr. elegans., Hopk. pourraient bien être
identiques. (Kongl. VctcnsJcap Akad. Fôrhandligar.)
1882. S. A. Tullberg publie une révision des Graptolites de la Suède, qui ont été décrits par
Hisinger et d'autres auteurs. Des Cladophores, il ne cite que l'espèce Dictyon. flahelliforme. Il
donne une figure très claire, d'après laquelle nous pouvons nous faire une idée des dimensions de
cette espèce. (On thc Graptolites dcscr. hy Hisinger.)
1882. Parmi les zones graptolitiques de la Scanie, le même auteur eu indique une qui se
trouve dans les couches cambriennes, et qui se distingue par sa richesse en spécimens de l'espèce,
Dictyonema flabclliformis, Eichwald. (SJcanes Graptoliter.)
1885. Parmi les fossiles de la formation du Silurien supérieur, qui sont énumérés par le Prof.
Liudstrom, nous trouvons : N" '> — 6", Dictyonema, sp. nov. (List foss. upper sil. form. of Gotland.)
1888. Lindstrôm cite, dans sa liste des fossiles du Silurien supérieur de Gotland, 2 espèces
de Dictyonema n. sp. et Inocaulis (bellae affinis). (List fossil faunas.)
1890. Dans sa publication sur les Graptolites de Gotland, G. Holm décrit 2 espèces nou-
velles: Dict. abnorme et cervicorne, des couches siluriennes e, et b, f. Il communique également
la liste de toutes les espèces de ce genre, connues jusqu'alors.
Les espèces nouvelles sont figurées et décrites avec détails. La première, Dictyon. abnorme,
montre une structure que Ton ne rencontre chez aucune des autres formes déjà connues. Les
branches portent des cellules saociformes, pourvues d'une épine près de l'ouverture. Cette parti-
cularité n'a encore été observée sur aucune espèce de ce genre. (Gotl. Grapt. k. Svenska Vet.
Akad. Ilandlingar.)
5. Contrée de la Norvège.
1857. Kjerulf cite Fcnestella socialis du Sud de la Norvège. Cette espèce est associée
à Dictyon. flabelliforme. (Gcol. d. siidl. Norwegen.)
1882. Entre autres fossiles des étages 2 et 3 de Norvège, W. C. Brogger décrit le genre
Dictyonema, sous le nom de Dictyograptus, dénomination qu'il emploie sur la proposition de Hopkinson.
CLADOI'HORES, PAR CONTREE. I73
Ce travail est l'un des plus importants sur ce genre des Dendroïdes. Drogger a décrit l'aspect
général de la colonie, qui, selon lui, est infundibuiifornie; de plus, il a reconnu la structure
des rameaux principaux. Il a trouvé des liydrothèques dans les rameaux du côté interne de
l'entonnoir.
Ce savant pense aussi que les colonies de Dictyoncma ont dû se mouvoir librement. Nous ne
pouvons pas adopter cette ojiiuion, et nous exposons plus loin les motifs de ce doute.
Ainsi que Kjerulf, il attribue, daus la division des formes en espèces et en variétés, la plus
grande importance à l'épaisseur des lamelles transverses, et il distingue:
Dictijo(jraptus flabellifonnis, Eicbwald,
„ forma tfjpica^
„ widatio norverjica.
Brogger décint encore ?> espèces de Bryograptus, genre qu'il considère comme très rapproché
de Dietijonema. Nous croyons que Bryograptus est un véritable Graptolite, qui doit être placé parmi
les Itlidlxlopord. (Silnr. Etayen 2 et 3 im Kristianiagcbiet.)
a. Contrées de la Russie, de l'Oural.
1S40. Eichwald cite de Pile de Dagf), l'espèce Goryonia flahell/fonnis, qui représente un
Dirfyoïiriiia. Les deux autres es]ièces, Goryoït. proava et yracilis, également recueillies dans cette
localité, sont très difficiles à déterminer. (Urivelt Riisslauds. II.)
1858. F. Schmidt cite dans sa liste des fossiles siluriens d'Esthland, de Nord-Livland et
d'Oesel, les espèces Bictyoncma yrat/lis, Hall et Lonsdaïi, Sclirenk.
Il est remarquable que ces deux dernières formes sont citées par Schmidt comme provenant du
Silurien inférieur, étages 1, 2 et 4. (Un fer. silitr. Foriii. Estliland, Nord-Livland et Oesel.)
1S')8. Dans un résumé, le même auteur reproduit les résultats du travail précédent. (Proceed-
yeol. Soc.)
1859. Eichwald fonde un genre nouveau, Rhahdhiopora, dans lequel il réunit l'espèce décrite
auparavant sous le nom de Goryonia flalndliformis, ainsi que l'espèce liliahd. undidata. Ce genre se
distingue à peine de Bictyoncma. Eichwald lui-même dit sous ce rapport: „Le Rhahdinopora
ressemble au Bictyoncma, nuiis il lui manque la surface inégaie et rugueuse de celui-ci, qui est
en outre pourvu d'une tige compacte, cornée ou demi-calcaire à l'intérieur, n'offrant pas de cellules
à sa surface."
Mais les cellules ne sont pas non plus visibles daus Bhabdinopora ; au contraire, les empreintes
que Eichwald a prises pour des cellules, doivent être regardées comme des rugosités de la surface
et des traces laissées par la structure des rameaux. (Lcthaea rossica, V.)
8. Contrée de la Belgique.
187-4. Le Prof. ]\lalaise i)ulilie um^ notice très intéressante sur la découverte de l'espèce
Bictyoncma ■'iociale, Salter, dans le massif de Ilocroy, qui rentêrme la faune primordiale. (Bull.
Acad. roy. Belgique; 3'''"' série, XXXVIII.)
1874. Le même savant découvre Bictyoncma sociale, Sait, daus les calcaires de Spa, où
se trouve la faune primordiale. (Bull. Acad. royale Belg. — 2' série, XXXVII.)
174 APERÇUS IIISTOKIQUES SUR LES CLADOPHORES, PAR CONTRÉE.
ISSl. Le même savant cite l'espèce I)/cti/oii. sociale de la faune primordiale de l'Ardeune^
dont il associe les formations au Cambrieu. Il fournit une comparaison très détaillée de l'âge
géologique des formes de cette espèce, (lui sont connues dans les autres pays. (BuU. Acad. royale
BchjiqHC, 3' scric, T. IL)
». Contrée de l'Allemagne. — MUluvium.
1861. Y. Koemer décrit avec beaucoup de détails l'espèce Didi/on. tlnljclliformc. Eichw. du
Diluvium de Sadewitz. 11 fait observer que le spécimen en question se prête à une étude appro-
fondie de ces fossiles, parce qu'il apparaît dans un calcaire dense, qui conserve mieux la forme et
la structure de la colonie que les schistes minces, dans lesquels ces pétritications se trouvent
ordinairement. Dans les rameaux creux, il reconnaît le meilleur contraste de cette forme avec les
Bryozaires auxquels elle avait été associée autrefois.
L'auteur expose en même temps des remarques importantes sur la distribution géologique de
cette espèce si généralement répandue.
(Fossil. Fiudia s'il, diliiv. Gcschiehe Sadctvitz.)
1873. Dames fait la description d'une très intéressante colonie de Didijonema du Diluvium
de l'Allemagne. Cette colonie se termine par des rameaux libres, cellulifères. L'auteur s'appuie sur
cette couformation pour prouver la parenté de ce genre avec les Graptolites. Toutefois les figures,
sans aucun grossissement, qui accompagnent sa notice, nous portent à croire que cette espèce doit
être rangée dans le sous-genre Desmoyrapfus, Hopkinson, que nous considérons comme un genre
indépendant. (Zeitsch. d. dciitsch. geol. Gcsellsch., S. 35.)
1878. K. Ilaupt cite un fragment indistinct de Dcndroynqûiis, provenant du Dilaviimi de la
plaine de l'Allemagne du Nord. Il remarque en même temps que les espèces qu'il a introduites
comme des Bastrifcs, ne sont iieut-être que des débris de Bendro'yraptus. (Fanna des fjraptol.
Gesteines.)
1885. Dans le Catalogue des Pétrifications du Diluvium de l'Allemagne, dressé à l'occasion du
Congrès géologique international de Berlin, A. Remelé cite, sous le N" 185, 2 spccimcns de
Dictyonema sjh de Ehcrsicaldc, provenant du Macrourus-Kalk, qui est considéré comme équivalent du
Chasmopskalk de Linnarsson.
(Kafaloy der v. Menïch' am Coiiyress ausg. Geschiebcsamm.)
»!^0-i«
ETDDES GENERALES SUR LES CLADOPHORES ET CAUACTKRES DISTINCTIFS.
Chapitre II.
Etudes générales sur les Cladopliores et caractères distinctifs.
La famille des Cladopliores. que beaucoup d'aute'TS désignent aussi par le nom de Dendroïdes,
a été établie, en 1875, par Hopkinson, mais d'une manière encore insuffisante. (Quart. Journ.) Nous
rapportons plus loin le passage qui a rapport à l'introduction de cette famille dans la science.
Les Cladopliores comprennent un grand nombre de formes que quelques auteurs associent
directement aux Campanulariac ou aux Sertulariae. Mais il s'est trouvé assez de savants qui ont
rangé, parmi les véritables tîraptolites, beaucoup de genres appartenant à la famille que nous
étudions.
Toutes ces formes possèdent des colonies qui se composent de branches à division fréquente,
et qui sont fixées. Les branches, ainsi que la base commune sur la(iuelle elles reposaient, sont
recouvertes d'une enveloppe chitineuse (périderme), conservée seulement sous la forme de minces
couches d'une masse charbonneuse. Les colonies consistent, soit en rameaux simples, libres, qui se
divisent de nouveau, soit en un tissu irrégulier, formé par la réunion des rameaux entre eux ou
l)ar leur jonctiim au moyen de lamelles qui diflèrent en structure ou au moins en largeur.
Les rameaux portent en outre des capsules de chitine , qui représentent probablement les
hydrotheques et les gonangies, mais qui se rencontrent très rarement sur les fossiles. Ces organes
n'ont été observés avec certitude (jue sur un seul genre, Dicfi/oncma. Ils offrent assez d'analogie
avec ceux des véritables Graptolites.
Le caractère distinctif le plus important qui sépare les Cladophores des Graptolites, consiste
dans l'absence complète de l'axe solide auquel l'on reconnaît, au premier coup d'œil, un véritable
Graptolite. Quelques savants ont signalé, dans ces derniers temps, la présence de la partie embryon-
naire ou sicida dans quelques formes de Cladophores, toutefois l'on doit accepter cette découverte
avec une grande réserve, parce que, vu l'extrême fragilité des c(donies, il pourrait bien s'agir ici
d'un fragment de rameau.
Quelques auteurs moins récents rangent les Cladophores avec les Graptolites, p. ex. Nicholson,
qui divise en deux sections les genres que nous étudions, savoir :
Section D : Dendroidca, avec les genres :
(Jallo(jraptas Hall.
DendrognqÉns Hall.
Dictyonema Hall.
Ptdograptus Hall.
Section E : Formes incertac sedis :
Butliograptus Hall.
Cari/noides Nicholson.
Inocaidis Hall.
Tlirnniwt/rajdns Hall.
Cependant il avoue ([ue sa Section D, Doidroidea, ne peut être admise ([u'avec hésitation
parmi les véritables Graptolites.
17G ETUDES GENERALES SUR LES CLADOPHORES
Dans nos études, nous acl(ii>t(iii.s la famille des Cladojiliores dans le sens qu'elle a été établie
par Ilopkinson. Nous croyons (]u"il n'est pas hors de jjropos de reproduire ici le passage où cet
auteur présente son essai de Classification.
„Les soi-disant Graptolites dendroïdes sont réunis ici pour la première fois dans un sous-
ordre, sous le titre de Cladophores. Nous avouons que la classitication des genres renfermés dans
ce sous-ordre, est artificielle jusqu'à un certain degré. Mais quoique les preuves dont nous dispo-
sons, démontrent indubitablement l'imperfection du schéma que nous proposons ici, elles ne suffi-
sent pas, jusqu'à jirésent, ]»>ur nous permettre de faire un arrangement plus satisfaisant."
„0n peut objecter que le nom donné à ce sous-ordre n'est pas assez significatif, parce que
quelques Bhnhdopora (véritables Grajjtolites) sont aussi des formes ramifiées. Mais le mode de
ci-oissance dendroïde de ces genres, qui i)ortent tous des branches, quels que soient les contrastes
collectifs qu'ils présentent as'ec les Tiliahdopora, paraît suffisant pour justifier leur réunion sous
le nom de Cladophores.^^
„Les deux sections. Colonies (irhorcsccntes et dendruulas, dans lesquelles ils sont groupés, expri-
ment également une distinction convenable."
„Toutes ces formes i)araissent avoir été fixées, et, en cela, ainsi que par leur mode
de croissance, elles diffèrent des Rhabdopores, avec lesquels elles sont peut-être reliées par le
genre Tlianwograptus , qui, avec le genre un peu anormal Bufhotjraptits , forme la section des
Thamnoidea. "
La classification de Iloplcinsou est exposée comme il suit:
^, . - ^, , . , I Tiiamnoqraptus Hall.
Thamnoidea Tliumuoqraptidac , ,, ^, / .. ..
\ BHthofjraptus Hall.
I Ptilo(jyapfiduc: PtHoyraptus Hall.
lJendro(/nq)tus Hall.
Callor/raptus Hall.
Dictyograptus Hall.
suhgen. Desmograptiis Hopkins.
Dans cette liste ont été omis quelques genres qui sont peut-être apparentés avec les Clado-
phores. Ce sont surtout ceux que Nicholson a rangés dans sa section E, incertae sedis.
Dans nos études sur les Cladophores de la Bohême, nous avons pu constater la présence des
genres, Callograptus, Hall, Besmograptus, Hopkinson, Dkiyonema, Hall et Ptilograptus^ Hall. A côté
de ces formes, nous en avons trouvé d'autres, qui, tout en montrant une certaine analogie avec les
Cladophores, ne peuvent leur être associées qu'avec beaucoup de réserve. Ce sont les genres Ino-
caulis, Hall, Bodonograptns, Poôta, Stclechocladia, Poéta et Tliamnocoelmn, Poèta.
Nous avons remarqué, sur les restes très défectueux de ce groupe du règne animal, que les
branches de ces formes dendroïdes possèdent une structure toute particulière. En effet, elles se
comiHisent de fibres longitudinales, tordues en corde, et plus ou moins nombreuses selon les
espèces. Nous reviendrons sur cette particularité, et nous prions le lecteur de jeter un coup d'œil
sur les planches où cette conformation se trouve exposée. Ce sont:
PI. 3, fig. 4, 4 a,
PL 4, fig. 2, 8 a,
PI. 5, fig. 4.
PI. 6, fig. ,3.
PI. 8, fig. 18.
PI. 9, fig. 11, 13, 18.
Cttulophom
I Dcudroidea
CaUograiifidac
ET CARACTÈKES DISTINCTIFS. 17 7
Dans quelques genres douteux, p. ex. Rodonograptus;, il nous est arrivé de rencontrer des
traces peu distinctes de cette structure cordelée, et nous avons i)ensé que cette particularité marquait
une affinité entre ces formes et les autres Cladophores.
Toutefois, nous n'avons pas l'intention de modifier la classification adoptée, ou liien d'exposer
un nouveau schéma; nous nous contentons d'indiquer le motif qui nous a fait ranner plusieurs
genres douteux parmi les Cladophores, et nous passons à la description des fossiles dont nous
disposons. Les observations que nous soumettons aux savants, dans ce volume, sont basées sur
l'étude des nombreux matériaux rassemblés par les soins de notre maître, Barrande, dans l'espace
di; plus de 40 ans.
»>^:^<«
Chapitre III.
Etudes sur les genres des Cladophores de la Bohême
et description des espèces.
A, Aperçu liistori(iue des Cladophores, en Bohême.
Dans les ouvrages que nous avons consultés, nous trouvons qnelques mentions des Cladophores
Il bassin silurien de la Bohême. Nous les signalons ci-apres, en suivant l'ordre chronologique.
1860. Goeppert décrit et figure Dictyonema Hisinr/eri, de la Bohême. Voici ce qu'il dit
à cette occasion: „En Bohême, j'ai trouvé cette espèce parmi les fossiles de Vinicc, N.-E. de
Beraun, étage D, avec Sphacrococcites Scharyanus. Bs m'ont été communiqués par M. Schary."
Les figures qui accompagnent sont difficiles à interjiréter, parce qu'il n'est pas dit quels sont
les originaux qui proviennent de la Bohême. Quelques-unes représentent de vrais Dictyonema, tandis
que d'autres rappelleraient plutôt le genre FtUogmptus. En ce qui concerne l'horizon géologique,
remarquons ici en passant que le genre Dictyonema n'est, jusqu'à présent, représenté dans l'étage D
que par une empreinte très insuffisante ''^Dictyonema diihiam, tandis que toutes les autres espèces
apparaissent dans la faune troisième. Goeppert paraît avoir compris ici la forme que nous nommons
Ftilograptus ramale, Pocta, PI. 2.
En outre, Goeppert décrit les formes suivantes :
1. Callithamnion Reussianum, de l'étage E, de Dloulid Hora.
La figure représente un spécimen magnifique, contenant une colonie ramifiée, qu'il est difficile
de déterminer d'après le dessin. A en juger par le grossissement très schématisé d'un fragment,
cette espèce semble se rapprocher du genre Inocaulis.
2. Sphacrococcites Scharyanus, provenant du soi-disant étage D de Loden itz, mais eu réalité
de l'étage E, renferme, entre autres formes, l'espèce très typique et facilement reconnaissable, que
nous avons nommée Rodonoyraptiis asteriscus. Cette dernière correspond à la fig. 1, PI. 36, tandis
que les fig. 2 et 3 représentent un autre genre. Le spécimen, fig. 3 pourrait bien être une espèce
du genre Stelechocladia.
23
178 ETUDES SUE LES GENEES DES CLADOPHORES
18G8. Banaiide litc, dans le Thésaurus siluriens de lîigsl)}', deux formes de Cladophores,
qu'il iionnne: Didyonema hohemica, Barr. — faune E— c2, p. 82.
Dictyonema (/raiidis, IJarr. — faune E — e2, p. 200.
Nous avons conservé les noms de ces deux espèces, quoique celui de la seconde ait été
employé, en 1873, par Nicholsou pour désigner une espèce américaine, qui, selon nous, doit
recevoir une autre dénomination. En agissant ainsi, nous avons voulu exprimer notre conviction
personnelle, que les noms déjà publiés par Barrande doivent être conservés. Dans ces derniers
temps, on a beaucoup déroge à cette coutume, qui avait été jusque-là suivie partout; c'est ainsi,
p. ex. que M. D. Stur, en faisant, en ISSO, la description des algues de la bande hl, a complète-
ment mis de côté les dénominations que Barrande avait données avant lui.
1870. Dans sa Défense des Colonies, IV, Barrande décrit la Colonie d'Arcliiac et dit, p. 31 :
„Outre les Graptolites proprement dits, nous avons découvert dans la colonie d'Arcliiac, Dictyonema
bohemica, Barr., dont l'existence n'a été reconnue dans aucune autre c(donie. Cette forme nous
paraît identique avec celle qui se trouve assez fréquemment sur riiorizon de notre bande e2, et
plus rarement dans la bande el."
Cette apparition se trouve ensuite mentionnée, p. 125, dans sa Liste des formes (jrnptoUtiques
des principales colonies.
1888. Dans une publication, F. Katzer expose une liste des fossiles de la bande (13 de
Barrande. Nous y trouvons, p. 13, un Dictyonema des bandes d3 et dl. Il est remarquable que
ce genre soit indiqué ici comme appartenant aux Bryozoaires. Nous démontrons plus loin que cette
détermination est très douteuse. (Aelt. Palaeosoicum.)
1892. M. le Doct. J. Jahn pul)lie un rapport préliminaire sur les Dendroïdes du Silurien de
la Bohême. Ce travail est basé, ainsi que l'auteur le dit p. 1 (642), „sur quelques heaux frayments,
extrêmement bien conservés."
S'appuyant sur ces documents, il s'est cru en droit de déterminer les espèces de Dendroïdes
dont voici la liste.
Calloyraptus Hall.
hohcmicus Jahn,
■palmeus Jahn,
tenuissinms Jahn,
Desmoyraptus Hopkinson,
boiiemieus Jahn,
diffusus Jahn,
frondescens Jahn,
giyanteus Jahn,
Dictyonema
Barrandei * Jahn,
(bohcmica Barrande).
(yr(i)ulis Barrande).
11 n'est pas sans intérêt de constater que les originaux des deux dernières espèces nonnnées,
qui se trouvent citées ])ar liarrande dans sa Déf. des Colonies, IV, ainsi que dans le Tliesaurus
siluriens de Bigsby, n'ont jamais été vus par l'auteur de cette notice, de sorte qu'il wa pu s'assurer
si la nouvelle espiice, Dietyon. Barrandei, qu'il décrit, est identique avec une de ces formes de Bar-
rande, p. 3. (644).
DE LA BOIIKME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 179
M. le Prof. Siiess fait aussi à rauteur de cette notiro préliminaire une ('oniniunication très
intéressante, d'ain-ès laquelle il a trouvé dans la colonie de Hodkovièka, i)rès Prague, une forme de
Cladophores qui, selon M. le Doct. Jalin, ressemble à l'espèce Desnioij)-apfHs giganteus que ce der-
nier a fondée sans la décrire. Aucun détail n'accompagne cette trouvaille intéressante.
Nous reparlerons plus loin de la Notice préliminaire. (Sitsgsher. il. Kais. Akad. d. Wissensch.
Wicn., Math. Xntnrw. CL, Bd. CI.)
Ifi. Description des genres et espèces.
Genre €€UloffrnpttMS, Hall.
PI. 3—4.
J. Hall avilit d'abord tbndé ce genre dans un ouvrage qui sert de base à la connaissance des
Cladophores. (1S65. Ccuiad. Organ Hem. Québec gr. Graptolites.) Voici la diagnose que l'on
y trouve :
„Frondes flabelliformes, avec rameaux nombreux, minces, bifurques, qui partent d'un tronc
robuste ou axe. Les branches et les ramifications portent des cellules sur un seul côté; le côté
opposé est strié; parfois les branches sont reliées entre elles, d'une manière irrégulière, par des tra-
verses placées à des intervalles inégalement distants. Le côté sans cellules montre quelquefois un
aspect semi-articulé."
Notre bassin silurien a fourni 7 espèces de ce genre, et nous allons indiquer les caractères
génériques, en prenant pour base les descriptions des espèces connues jusqu'ici, ainsi que la structure
que nous offrent nos formes.
L'hydrosome de ce genre est étalé, rétréci à la partie inférieure en un tronc unique, par
lequel il était tixé. Il est vrai que l'on rencontre des formes qui paraissent être en entonnoir, et
J. Hall a déjà remarque que quelques colonies ressemblent extérieurement à Dicfgommia; mais
toutes ces suppositions ne sont basées, à notre avis, que sur des spécimens incomplets. Quand,
chez une colonie déployée sur un plan, l'extrémité inférieure a été rompue, il en résulte une forme
qui otïre quelque analogie avec la colonie eu éventail du genre Bictyoncma, et, dans ce cas, la
partie la plus importante, c'est-à-dire celle où les rameaux passent dans un tronc unique, fait
défaut. Nous possédons aussi de nombreux spécimens de cette sorte, mais tous indiquent, par la
convergence de leurs rameaux, que ceux-ci se réunissaient plus bas en un tronc unique. C'est ce
que nous montrent, p. ex. Call. vmscosus, Poéta, PI. 4, c.r/dls, PI. 4, nidlus, PL 4.
Sur la PI. 4, se trouve un fragment très défectueux, auquel nous avons donné le nom provi-
soire de ?Call. d/'chotomus, et qui peut nous donner une idée de la forme extérieure de ce genre.
La colonie est discoïde, et, d"uu point central, rayonnent les rameaux, qui se divisent dichotonnque-
ment à plusieurs reprises. Le trom- indiqué par ce ]iuiut central commun n'est pas conservé.
Un autre motif nous porte à conclure en faveur de la forme étalée de la colonie de ce genre.
C'est que chacun des rameaux finit en une pointe obtuse, ainsi que nous pouvons le renuirquer sur
le bord supérieur, et (;à et là, sur les rameaux courts, au milieu de la colonie. Chez les spécimens
dépourvus de l'extrémité inférieure, les rameaux se terminent également sur les côtés des colonies;
ils ne sont pas rompus des deux côtés, comme cela serait le cas, si les spécimens n'étaient que des
fragments de colonies iufundibuliformes.
23*
180 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
Le genre que nous étudions possède donc un tronc commun par lequel lïndividu était fixé,
et offre ainsi, quant à la forme extérieure, des points de ressemblance avec le genre Bendrograptus.
Cette analogie a déjà été mentionnée par J. Hall, qui décrit aussi l'espèce Call. clcgans, regardée
par Hopkinson comme une forme anormale du genre Dendrograptus.
Dans le genre CalJograptns, les rameaux sont plus ou moins épais, rayonnants, et plusieurs
fois recourbés dans toute leur longueur. Ils sem])lent tordus et montrent de nombreuses divisions,
desquelles naissent de nouveaux rameaux qui forment un angle aigu avec la branche-mère et cou-
rent parallèlement à cette dernière. Outre ces rameaux, dont la forme ressemble à celle de la
branche-mère, il en naît encore d'autres bien plus i)etits, spiniformes, qui finissent bientôt en une
pointe plus ou moins émoussée.
Il arrive que deux rameaux voisins sont reliés par quelques fines lamelles transverses,
distribuées irrégulièrement à de grands intervalles les unes des autres, et presque toujours obliques.
Ces lamelles transverses s'observent ttès rarement dans nos espèces, car, dans nos nombreux
matériaux, nous ne les avons aperçues qu'en 3 endroits. Il paraîtrait qu'elles n'étaient développées
qu'à la partie supérieure des colonies, car ou n'en remarque nulle part dans le voisinage de la base.
Ajoutons que Hopkinson n'a pas non plus trouvé de lamelles transverses dans les espèces nouvelles
qu'il a établies, ainsi que le prouvent les exemplaires figurés.
Les rameaux sont aplatis sur les fossiles. Ils consistent toujours en une masse charbonneuse,
semblable à celle que nous oltservons dans la plupart des Graptolites qui gisent dans les schistes.
Leur épaisseur est variable, ainsi qu'on peut s'en assurer i)ar les chiflres suivants:
Callograptus ? capillosus, Poèta
„ ? dlchotomui
„ nmscosus,
„ nulliis,
„ parvus,
„ scoptatns.
Les rameaux nous apparaissent, sur les fossiles, comme des bandes de couleur foncée, qui se
terminent en une pointe obtuse. Nos spécimens ne nous permettent pas d'étudier la composition de
leur structure interne.
D'après les obsei'vations que J. Hall a pu faire, les deux faces des rameaux sont de structure
différente. L'une porte des orifices de cellules, que J. Hall, dans la diagnose de ce genre, l. c.
FI. 19, fig. 8, désigne comme ovalaires et disposés en rangées médianes. Toutefois, la figure qu'il
donne, est exécutée d'une manière très schématique, de sorte que l'on pourrait croire qu'elle a été
embellie. Hopkinson décrit également des cellules sur un côté du rameau, et compte 2.5 à 30 hydro-
thèques par pouce anglais.
Selon Hall, l'autre face porte des stries longitudinales, divisées en sections.
Nos spécimens ne nous renseignent ni sur la conformation interne, ni sur la structure de la
surface, car ils n'apparaissent que sous forme de dessins de couleur foncée.
La fig. 7 a, PI. 3, qui représente un spécimen de l'espèce Call. scopatus, semble indiquer que
les rameaux se composaient de fibres longitudinales tordues. Cette structure, dont nous reparlons
plus loin, atteint son plus grand développement chez les genres Desmogmptus et Dictgonema.
La structure du côté sans cellules pourrait peut-être s'expliquer, par analogie, au moyen
de la structure cordelée. Hall et Hopkinson la désignent par l'expression de semiartlcidate. Les
Poèta .
. . 0"'" 2
Poéta .
0""" 18 0 '""' 2
Pocta .
. . 0""" 3
Pocta .
. . G""" 5 — 0""' 9
Pocta .
. .0""" 4 — G'""" 8
Pocta .
0""' 2 — 0""" 2.5
Poéta .
. . G""" S.
DE LA IJOHKME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES.
181
libres tordues iormeiit naturellenient des espèces d'étranglements aux endroits où plusieurs d'entre
elles passent sous la surface, et de ces étranglements résultent alors les sections.
D'après ce que nous venons d'exposer, l'on voit que nos formes répondent, par leur aspect
extérieur, au genre Callograptus, Hall, nuiis qu'elles n"ont pas conservé leur structure interne.
Des espèces décrites qui proviennent des formations des contrées étrangères, on connaît les
suivantes :
IV o m
Citation
Faune
silurienne
Localité et observations
elegans
Hall, Queliec. Cauada grapt., p. I3i
^ ,. (Spencer, Bull. Mus. Univ. St. Mo N°l,
Granti i p. 21
minutUS 1 Spencer, id., p. 22
multicaulis
niasarensis
Spencer, id., p. 22
Spencer, id., p. 21
„!•,-„„ ifHopkinsou, Quart. .Tournai geol. Soc,
laaiaius , „,] 3, j, i;,35
,. iHopkinson, Annais Mag. Xat. hist.
raaicans ^ g^^. ^^ y^j j^^ ^ 033
Salteri
Hall, Québec. Canada grapt., p. 135
II
IH
HI
III
III
TI
II
II
j Groupe de Québec, Canada, et groupe
l d'Arenig, White Sand Bay.
Groupe de Kiagara — Ohio.
id.
id.
id.
Groupe d'Arenig — Kamsey Island.
id.
r Groupe de Québec, Cauada, et groupe
l d'Arenig, White Sand Bay.
La distribution horizontale et verticale de nos espèces se trouve exposée plus loin.
Nous devons faire ici mention d'un travail dont M. le Doct. Jahn est l'auteur, et qui a été
publié, en 1892, sous le titre de Vorliiiiftyer Bericht ither die Dendroiden des bôhm. Siliir. (Notice
préUminaire sur les Dendroides du Silurien de la Bohème.)
Trois espèces du genre Calhxjraxdus s'y trouvent citées, ce sont:
Callograptus bohémiens, Jahn, (forme rapprochée de l'espèce Coll. Salteri, Hall), provient des
schistes noirs à Graptolites de la bande el, Bworetz, pi'ès Prague.
Callograptus palmeus, Jahn, (un peu rapproché de la forme Call. radiatus, Hopkinson) pro-
vient du calcaire noir bitumineux de la bande e2, Bivorets, près
Prague.
Callograptus tenuissimus, Jahn, également du calcaire noir bitumineux de la bande e 2, Bworetz,
près Prague.
En dehors de la localité, aucune description n'accompagne ces dénominations nouvelles. Il est
vrai que l'auteur donne l'espoir que les descriptions seront un jour publiées. Mais, comme jusqu'au
moment où nous écrivons ces. lignes, rien n'a paru encore, nous passerons outre, sans nous occuper
davantage de ces nouveaux noms spécifiques.
Callograptus capillosus. Pocta.
PL 4.
Fragment d'hydrosome de forme simple, rétréci en bas et déployé vers le haut en éventail,
montrant très distinctement la forme étalée de la colonie. De la partie inférieure, qui n'est pas
conservée, partent quelques rameaux h. bifurcations fréquentes vers le haut, et se terminant en
182 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
une pointe émoussée. Ils sont niédiocremeut courbés, assez serrés, et s'étendent presque tous jusque
dans le voisinage du l)or(l supérieur.
La colonie est très mal conservée, de sorte que les lamelles transverses ne sont pas visibles.
La masse charbonneuse d(! l'iiydrosome est peu marquée, et l'on ne peut distinguer la structure de
la surface.
Dimensions. La largeur des rameaux est de 0""" 2 environ.
llapp. et diff'ér. Par suite de l'état très défavorable de conservation du spécimen décrit, la
détermination de cette espèce devient très difficile, surtout lorsqu'on la compare avec celles des
autres pays. Cependant l'aspect extérieur de la colonie justifie parfaitement la place de cette espèce
dans le genre Calloi/raptus.
Gisement et local. Bande e2, Hinter-Kopanina.
? Callograptus dicliotoimis. Pocta.
PI. 4.
Petit liydrosome deudroïde, ramifié, discoïde, avec des rameaux disposés assez régulièrement.
Du centre du disque, où se trouve l'extrémité inférieure de la colonie, rayonnent, vers la périphérie,
des rameaux qui se divisent dichotomiquement, mais au plus trois fois.
Les rameaux sont assez droits, peu courbés et se terminent par une pointe émoussée. Lamelles
transverses, nulles. Comme nous l'avons fait observer dans la diagnose générique, elles n'apjtaraissent
probablement que dans la partie supérieure de la colonie, où les rameaux sont très serrés les uns
contre les autres.
L'hydrosonie est transformé en une masse charbonneuse, qui ne montre aucune trace de la
structure de la surface.
Dimensions. Largeur des rameaux, ()'""' 18 à 0
»i m 0
Eapp. et différ. Cette espèce se distingue de toutes les autres par la distribution régulière
des rameaux et leur division dichotomique. Elle paraît représenter un jeune stade. Par l'absence
complète de lamelles transverses et le rayonnement régulier des rameaux, cette forme offre un
caractère qui ne se retrouve sur aucun autre représentant. Nous croyons donc devoir exprimer,
par un signe de doute, notre hésitation au sujet de la place qu'il convient d'assigner à ce fragment
défectueux.
Gisement et local. Bande e-, Lodenits.
Callograptus exiïis. Pocta.
PI. 4.
L'hydrosonie représente une colonie rameuse, probablement très étalée et très développée, qui
va à peu près jusqu'à la forme en entonnoir.
L'unique spécimen à notre disposition est comprimé de haut en bas, et représente un segment
de cercle au centre duquel se trouve l'extrémité inférieure, c'est-à-dire le tronc commun. De ce
centre, rayonnent des rameaux onduleux, qui s'étendent jusqu'à la périphérie et portent de nombreuses
ramifications, dont cpiehiues-unes sont longues et atteignent le bord supérieur, tandis que d'autres,
très courtes, finissent bientôt en pointe. Toutes ces ramifications se recourbent souvent et fortement,
et forment des mailles aux endroits où elles se rencontrent avec les ramifications voisines.
DK LA BOIIKMK KT DESCRU'TIOX DES ESPECES. 183
Les lamelles trausvcrses, assez fréquentes, sont plus minces que les vameaux. Souvent, leur
longueur est assez considérable, et leur position ordinairement oblique.
La masse de l'hydrosome n'est pas conservée. Elle a été transformée en une substance
charbonneuse, quelquefois rougeàtre, sur laquelle on ne peut observer la structure de la surface.
Çà et là, on distingue de tines stries longitudinales : mais elles ne sont pas assez claires pour que
l'on puisse en tirer une conclusion sur la structure.
Dimensions. Les rameaux, très tins, mesurent ordinairement 0""" 3 de largeur, à l'exception
des extrémités, qui vont en s'aiguisant.
Itapp. et diff'ér. Cette espèce est de celles qui forment des colonies à larges feuilles discoïdes.
Elle se distingue des autres espèces de forme semblable, par la finesse relative de ses rameaux et
par ses ramifications plus régulières.
Gisement et local. Bande e2, Sedletz.
Callograptus muscosus. Pocta.
PI. 4.
Hydrosome musciforme. Colonie simple, d'aspect foliacé, rétrécie vers le bas, élargie à la
partie supérieure.
Eamifications très nombreuses, d'où naissent de nouveaux rameaux tordus et assez allongés,
qui se divisent eux-mêmes des deux côtés en rameaux généralement plus courts. Les rameaux pri-
maires, plus longs, ainsi que les secondaires, plus courts, finissent en pointe. Vers l'extrémité
supérieure, les rameaux ne forment que de courtes ramifications, où les rameaux primaires se distin-
guent parfaitement des autres, et imitent la croissance de la UKUisse.
Vers le bas, les rameaux primaires sont serrés les uns contre les autres. En haut, ils sont
plus écartés, et portent les rameaux courts dont nous venons de parler. Ils ne sont pas droits, mais
tous onduleux.
Les traverses apparaissent rarement sous leur forme primitive de poutrelles minces ; au contraire,
la plupart sont plus épaisses que les rameaux, de manière que ceux-ci semblent se partager et se
réunir ensuite.
La structure de la surface n'est pas bien visible; on croit remarquer des stries longitudinales.
Dimensioiis. Les rameaux ont de 0""" 5 à 0""" '■) de largeur.
Hapii. et diff'ér. Cette espèce est caractérisée par la ramification musciforme des rameaux
relativement larges, dont les primaires conservent leur indépendance et portent en haut des rameaux
secondaires.
Gisement et local. Bande e2, Dloultd Ilora.
Callograptus nuUus. Pocta.
PI. 4.
Petit fragment d'hydrosome rameux, qui paraît avoir eu la forme d'une large feuille. Par suite
de la compression du haut en bas, l'hydrosome est discoïde, et montre au centre la partie inférieure
de la colonie. De ce centre, rayonnent des rameaux qui portent de nombreuses bifurcations. Quelques
184 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
rameaux, partant de ces dernières, sont assez longs et atteignent la péripliérie du disque ; d'autres
sont courts. Tous les rameaux finissent en pointe et sont courbés irrégulièrement. Ils sont assez
écartés les uns des autres, en comparaison de ceux des autres espèces, et le tissu de la colonie
entière est peu épais. En outre, la densité des rameaux varie sur les différentes parties de la colonie,
tantôt ils sont plus rapprochés, tantôt plus éloignés les uns des autres.
Les traverses se montrent sous forme de poutrelles minces, cependant elles sont rares.
Souvent elles sont allongées entre les rameaux qui sont plus distants entre eux.
La masse de la colonie est changée en une substance charbonneuse, qui ne montre rien de la
structure de la surface. Mais on remarque, par places, des traces de sillons longitudinaux.
Dimensions. Largeur des rameaux: 0""" 4 à 0""" 8.
Bapp. et différ. Le tissu peu serré de cette espèce large et foliacée, aux rameaux minces, est
très caractéristique, et ne permet de la confondre avec aucune autre.
Gisement et local. Bande e2, Lodoiitz.
? Callograptus parvus. Pocta.
PI. 3.
Petit fragment d'hydrosome rameux et divisé en nombreux rameaux fins. La colonie paraît
avoir été fixée par un tronc principal, unique, surmonté de branches. La forme t3pique extérieure
de ce genre est ici très bien marquée.
Les rameaux, en se divisant, forment des angles aigus ; ils ne sont pas moins épais que le tronc
lui-même, et se bifurquent encore fréquemment.
L'hydrosome étant charbonneux, la structure de la surface ne peut être observée. Traverses
très rares. Sur la surface, l'on voit des stries longitudinales, dont nous ne saurions expliquer la
signification, à cause de l'état défectueux du spécimen.
Dimensions. La largeur des rameaux est de 0""" 2 à 0""" 25.
iîcyjjj. et différ. L'exiguité du fragment figuré rend la détermination très incertaine; c'est
pourquoi nous avons fait précéder le nom du signe de doute.
Gisement et local. Le spécimen provient de la bande (13, Truhin. C'est la seule espèce de ce
genre qui apparaisse dans la faune seconde.
Callograptus scopatus. Pocta.
PI. 3.
Hydrosome rameux, en forme d'expansion foliacée, se rétrécissant vers le bas, et paraissant
avoir été fixée par un tronc. On ne voit aucun tronc principal. Tout le corps consiste en rameaux
en forme de rubans, qui se divisent très fréquemment, en faisant un angle aigu avec la branche-
mère, dont ils ne s'écartent pas. Les rameaux sont un peu tordus et reliés entre eux par des
lamelles minces, presque toujours obliques. Les petits rameaux spiniformes, que nous voyons dans
les autres espèces de ce genre, sont ici très rares.
La structure de la surface est très indistincte. Quelquefois, Ton remarque des stries longitu-
dinales, PI. 3, fig. 7 a, qui induiraient à penser que cette espèce consiste en fibres longitudinales
tordues, comme c'est le cas dans le genre Desmograptus.
1)K LA BOHÊME ET DESCRH'TION DES ESPÈCES. 185
Dimensions. Largeur de til)res, 0"""S à 1""" environ.
Bapp. d diffir. Cette espèce se rapproche du genre Desmoymptus pur la structure des
rameaux, qui se compose de fibres longitudinales tordues. Elle s'en distingue cependant i)ar son
aspect extérieur. Le caractère principal réside dans la conformation rubanée des rameaux.
Gisement et local. Cette forme apparaît dans l'étage E. Elle a été recueillie dans les schistes
à Graptolites de la bande cl, près de Kaiistein, et dans les calcaires de la bande c2, près de
Lodenitz.
Genre MMesuioffrnpttiM, Hopkinson.
n. 3—4—5.
J. Hopkinson a décrit, en 1875, une espèce nouvelle du genre Dicfi/oncma, à laquelle il a donné
le nom de Bictyon. eanccllafa (Dicti/ayrcq^tus canccllatus, p. 6GS, PI. 3iJ, fi;/. 11.) Mais cette espèce
montrait de tels contrastes avec la forme typique de Dicti/onema, que l'auteur a cru nécessaire de
fonder pour elle un sous-genre qu'il a nommé Desmograpfas. Si le type représenté par l'espèce
que nous venons de citer, doit être considéré comme un genre indépendant ou bien comme un sous-
genre tel que l'enteiul H(qikinson, c'est ce que nous laissons cà l'interprétation personnelle de
chaque savant.
Dans sa Notice préliminaire, mentionnée plus haut, p. 181, M. le Doct. Jahn s'est décidé
à voir dans Desmof/raptiis un genre indépendant. Nous suivons son exemple, parce que nous sommes
d'avis que les genres Dirti/oiajvia et Besmofiraptus présenteut, dans leur structure, des contrastes
assez importants pour assurer l'indépendance de chacun d'eux.
Nous exposons ci-après les principaux caractères génériques, tels que nous les observons dans
les formes de la Bohême, mais auparavant, nous reproduirons la description que Hopkinson a donnée
de l'espèce Desmofj. canccllatus. En comparant les deux diagnoses, l'on verra en quoi nos formes
auront contribué à la connaissance de ce genre.
Hopkinson décrit ainsi l'espèce qui nous occupe: ^Branches nombreuses, fortes, Hexueuses,
conservant une largeur égale sur toute leur étendue; environ 12 par 1 pouce anglais; largeur
atteignant la moitié de celle d'un intervalle ; elles sont fréquemment bifnrquées, s'anastomosent aussi
fréquemment et sont reliées accidentellement par des libres transverses de même substance qu'elles ;
nmilles ovales allongées, se rapprochant parfois de la forme rectangulaire, offrant ipielques irrégula-
rités dans leurs proportions et dans leur disposition, et environ trois fois plus longues que larges.
Le caractère le plus distiuctif de cette espèce, c'est que les mailles ou intervalles sont principalement
formés par les branches, qui se fondent entre' elles, se séparent par suite de leur direction curviligne,
et sont reliées entre elles par des fibres transverses seulement là où elles ne sont pas suffisamment
ondulées et par conséquent où elles ne se touchent pas. Elles ne seraient pas reliées entre elles
par des fibres transverses, si les ondulations ne les ramenaient assez près les unes des autres, de
manière à ce qu'elles puissent se réunir."
Telle est la description que Hopkinson a donnée de cette espèce du groupe inférieur d'Arenig
de Whitesand Bay. Nous allons maintenant décrire les caractères que présenteut nos formes.
L'hydrosome est infundibuliforme, se rétrécit en bas, et va eu s'élargissant vers le haut.
Beaucoup de spécimens paraissent avoir la forme en entonnoir, PI. 5, fig. 2 et PI. 4, fig. 9. D'autres,
qui semblent étalés en feuille, doivent être regardés comme des fragments de colonies infundibuli-
fornies. L'aspect extérieur ressemble donc entièrement à celui de Dietijonema.
24
186
ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOrilORES
L'hydrosouie consiste ou rameaux presque tous épais, qui apparaissent sur les fossiles comme
de larges rubans de couleur foncée. Ils sont radiaires, c'est-à-dire qu'ils s'étendent en rayonnant
de la base au ])()ril supérieur. Ces éléments sont fréquemment bifurques, jamais droits, mais très
souvent courbés sur tout leur parcours, de sorte qu'ils forment des lignes ondulées. Deux rameaux
voisins se rapprochent l'un de l'autre par l'effet de la courbure et de la torsion répétées. Ils sont
aussi réunis par des ranu'aux plus courts qui passent de l'un à l'autre. Tous ces rameaux se
rejoignent très souvent et iorment ainsi un réseau irrégulier aux mailles ovales, plus ou moins
allongées en pointe vers le haut et le bas. Les courtes traverses ne possèdent pas seulement la
même épaisseur, mais aussi la même structure que les rameaux qu'elles relient, et auxquels, par
conséquent, elles doivent être assimilées.
Cette dernière particularité forme un caractère très important qui différencie ce genre de
Calloiiraptus et de Bietijoncma, chez lesquels les lamelles transverses sont beaucoup plus minces et
ue possèdent pas la même structure que les rameaux.
Ces deux éléments offrent, chez le genre Besmograptus, une structure typique, visible dans
toutes nos espèces.
Chaque rameau consiste en un faisceau de fibres non rectilignes, mais tordues et entrelacées
à la manière des fibres nombreuses d'une corde. L'entrelacement se remarque le mieux sur les
formes qui ne possèdent qu'un nombre peu considérable de fibres, comme p. ex. Desmor/. atfe.rfns.
ri. 3, fig. 4 et 4 a. Il est tel, que, en examinant la surface des rameaux, on n'aperçoit que quelques
fibres, qui disparaissent bientôt sous d'autres fibres voisines.
Quand les fibres saillent fortement, comme c'est le cas pour l'espèce T). attextus, elles sont
séparées par de profondes rainures.
Les fibres contribuent, pour une quantité variable, à la structure de la surface visible des
rameaux. Leur épaisseur est naturellement proportionelle à leur nombre, car elles sont d'autant
plus minces qu'elles sont plus nombreuses. Nous pouvons observer les rapports qui existent dans
nos formes montrant la structure interne des fibres.
Le nombre des fibres d'un rameau reste égal et constant dans chaque espèce. Dans le tableau
suivant, nous avons exposé ces indications, ainsi que la largeur des rameaux pour chacune des
formes spécifiques. Cette dernière dimension peut fournir un caractère distinctif qui n'est pas
à dédaigner.
Espèces
Nombre
des fibres
Epaisseur
des fibres
Largeur
des
rameaux
Desmogr. agrestis . . . Pocta.
attextus Pocta.
plexus Poéta.
textorius Poéta.
undulatus Barr.
G— 10
2
6—7
8—10
4—5
r\7in/t 9 n """ 3
Om7«13 Q«
1 Cfviin
1 THmQ
L'épaisseur de chaque fil)re n'a pu être obtenue que dans deux de nos espèces: Desmogr. attextus
et Desm. undulatus. Dans les autres, les contours de ces éléments ne sont pas assez précis pour
les mesurer jnicrométriquement.
La structure fibreuse est particulièrement caractéristique pour les genres Desmogmptas et
Bictyonema. Cependant nous en retrouvons des traces analogues sur certains individus, où elle est
DE LA HOIIKME ET DESCRIPTION DES ESPECES. 187
assez développée, p. ex. dans le genre FtiUyjmptus, et sur d'autres où elle l'est moins, comme
CaUograptns, Modonograptus, Stelechocladla.
Sur aucun de nos spécimens, nous n'avons constaté de cellules zoïdales, ou de trace quelconque
de loges de polypes.
La distribution géologique de nos espèces dans chacune des bandes du bassin silurien, offre
également un grand intérêt. Des 5 formes décrites, 4 appartiennent à la faune troisième, tandis
que la cinquième, Desmogr. attextns, fait déjà son apparition dans la bande locale (13. Le
premier représentant de ce genre se distingue des autres par un cai-actère que nous étudierons en
détail dans la description de l'espèce, et qui consiste en ce que ses rameaux contiennent moins de
libres que toutes les autres formes congénères.
Nous ne pouvons citer ici que la seule espèce connue jusqu'à ce jour, c"est Desttiogr. cancel-
luttis, Hopkinson, dont nous avitns reproduit plus haut la diaguose, et qui provient, comme nous
l'avons déjà dit, du groupe inférieur d'Arenig de "Whitesand Bay.
Nous avons exprime plus haut, p. IT.s et 185, notre opinion au sujet des 4 espèces de
Desmograptiis, citées sans description par M. le Doct. Jahn.
Les noms de ces espèces sont:
Besmograptus giganteus, Jahu, que l'auteur a trouve dans la couche intermédiaire des schistes
argileux de la bande e2, près du pont de la Beraun, à Biidnian.
Desmograptus d/ff'usns, .Tahn. Grande colonie de plus de 1 ''""% du calcaire noir bitumineux
de la bande e2, Lodenitz.
Desmograptus bohcmicus, Jahn. Même calcaire et même localité, c2.
Desmograp)tus frondesccns, Jahn. Du même horizon que les précédents. Dvorefs, près Prague.
Nous aurions plaisir à pouvoir constater que, parmi les formes que nous venons de citer, il
s'en trouve quelques-uues qui ont contribué à la connaissance des Hydrocoralliaires. M. le Doct.
Jahn saisira sûrement l'occasion de les faire connaître aux savants.
Quant à nous, nous avons considéré comme notre devoir de consacrer tous nos efforts à l'achè-
vement du grand ouvrage de l'.arrande, et d'étudier, sans tarder plus longtemps, les matériaux
nombreux qu'il a rassemblés, durant de longues années, avec un soin et une opiniâtreté sans
exemple dans aucune autre contrée du monde.
Desmograptus agrestis. Pocta.
PL 4.
Ilydrosome rameux, avec nombreuses bifurcations se rétrécissant vers le bas. et d'apparence
infundibuliforme. Il a peut-être été tixé par un tronc.
Les rameaux aplatis par suite de la compression, sont rubaués et souvent bifurques. Ils
s'étendent à angle aigu et restent ainsi rapprochés les uns des autres. Beaucoup d'entre eux sont
très courts, extrêmement étroits et pointus. Ils présentent des ondulations et sont fréquemment
reliés ensemble, d'où résulte un réseau irrégulier aux mailles ovales allongées, entre lesquelles se
trouvent les rameaux courts et pointus, dont le nombre augmente vers le haut pour former le bord
supérieur avec les rameaux longs, également pointus.
Les rameaux consistent en un entrelacement confus de fibres très fines, qui aiiparaissent sur
la surface au nombre de 6 à 10. Ces fibres sont allongées et forment un tissu lâche, de sorte
qu'elles sont visibles sur un espace assez étendu.
24*
188 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
Dimensions. Les rameaux ont 1 à 2 """ de largeur. Nous n'avons pu mesurer la largeur des
fibres, à cause du peu de netteté de leurs contdurs.
Bapp. ci diffir. Outre l'épaisseur considérable de ses rameaux, cette espèce est encore
caractérisée ])ar les deux aspects qu'ils présentent. Les rameaux principaux ont 2""" de largeur
environ, et les secondaires à peu près 1 """.
Gisement et local. Bande e2, Lodenitz et Dlouhâ Hora.
Desniograptus attexfus. Pocta.
PI. 3.
Hydrosome charbonneux, rameux. Il sendjle avoir été tixé par un tronc unique, duquel partent
de nombreux rameaux de largeur égale, qui se divisent eu général dichotomiquement, ou bien qui
sont réunis en un même endroit. Ils forment un angle très aigu avec le tronc auquel ils sont à peu
près parallèles. Ils ne sont pas droits, mais onduleux. Par l'effet de ces ondulations, ils se touchent
(;.à et là et forment des mailles.
Ou renuirque, par places, des renflements qui forment des épaississements sur la surface régu-
lière des rameaux. Ceux-ci sont composés de fibres grossières, entrelacées, dont l'épaisseur est
relativement grande, et dont 2 tout au plus occupent la surface. Là où 3 fibres sont visibles,
2 d'entre elles ne parcourent qu'un petit espace de la surface. Le plus léger grossissement de
celle-ci nous permet de reconnaître comme des zones transverses, couvertes de rainures longitudinales.
Dimeuaions. La largeur des rameaux est de 0'"'" 4 à O""" G: celle des fibres, de 0™"" 2 à 0™"' 3.
Bap]). ci diff'ér. Cette espèce se distingue par ses rameaux relativement droits, qui ne montrent
que de légères ondulations produites par la torsion. Les fibres sont assez épaisses et peu nom-
breuses, particularité également très caractéristique pour cette espèce.
Gisement et local. Schistes noirs de la bande (13, de Trubin. C'est la seule espèce qui
apparaisse dans la faune seconde de Barrande.
Desniograptus plexus. Pocta.
PI. 5.
Hydrosome discoïde ou infundibuliforme, rameux, formant des colonies relativement grandes.
Si le siu'cimen est comprimé latéralement, il se rétrécit très fortement vers la partie supérieure.
Au contraire, si la compression a eu lieu du haut en bas, il adopte la forme discoïde, et porte au
centre l'extrémité inférieure.
Les rameaux, peu larges, sont très fréquemment bifurques, onduleux et reliés ensemble, ce qui
forme un tissu tin, assez épais, nuiis sans régularité aucune.
La jonction de deux rameaux voisins se fait par d'autres rameaux de structure semblal)le, mais
dont la largeur est parfois moindre (jue celle des rameaux parallèles. Ici commence la différence
entre les rameaux principaux et h's poutrelles, connue nous la remarquons très distinctement dans
Bictycmema. Les mailles qui résultent de ces jonctions, sont en général ovales allongées et inégales
entre elles.
Les rameaux consistent eu un tissu de fines fibres disposées sans ordre, dont fi à 7 se voient
sur la surface.
DE LA ]!()HÉME ET DESCRU'TIOX DES ESPÈCES. 189
l)/iiic)iii/o»s. Largeur des rameaux, O'"" 4 à 0""" G. Nous n'avons \m mesurer la largeur
des til)res.
jRajip. et iliffn: Les colonies très déveloi)iJL'es. (lui consistent en un tissu épais et tordu,
différencient cette espèce de toutes les autres qui sont connues jusqu'à ce jour.
Gisement et local. Cette belle forme, très typique, api)araît dans les bandes e2 et el. Les
spécimens (uit été recueillis dans le premier de ces horizons, à KarJstein, à IJvorefs et à Loehkov ;
dans le second, sur la hauteur de Koscl.
Desmograptus textorius. Pocta.
ri. 4.
Ilydrosome rameux, présentant des formes en entonnoir, quelquefois aussi des expansions
Habelliformes, qui ne sont toutefois que des fragments de colonies infundibuliformes. L'extrémité
inférieure, visible sur l'un de nos spécimens, est rétrécie, c(unposée de rameaux très serrés, et
fixée en bas par une surface un peu élargie, de laquelle divergent les rameaux à nombreuses
bifurcations. Les nouveaux rameaux restent tout près des branches-mères et forment avec elles un
tissu très serré. Tous les rameaux présentent des ondulations et des courbures ; ils se touchent
fréquemment, et forment des mailles complètement irrégulières. La plupart du temps, la grande
épaisseur du tissu ne permet pas de suivre avec sûreté les bifurcations. Les rameaux, sans ordre
et très serrés, ne laissent entre eux que de petits espaces vides. Outre ces rameaux, l'on en distin-
gue encore d'autres, qui sont courts, également courbés, et pointus.
La masse de l'hydrosonie est changée en une substance charbonneuse, qui permet d'étudier par
places la structure des rameaux. Ceux-ci se composent de fines tilnes longitudinales, peu et inéga-
lement entrelacées, visibles à la surface sur une grande étendue. Le nomVtre des fibres s'élève de
8 à 10: elles peuvent se compter à l'œil nu.
Dimensions. Les rameaux ne sont pas de largeur égale; la plupart ont 0""" !), tandis que les
plus petits sont bien plus minces (0"'" 3).
Bapp. et (liffét: Cette grande espèce ne pourrait être comparée qu'à Bcsmogr. plexus. Mais
elle s'en distingue par des rameaux plus éiiais, par un plus grand nombre de fibres, qui sont groupées
d'une autre manière dans chaque branche. De plus, son tissu est beaucoup idus éjiais que dans
l'autre espèce.
Giscntent et local. Bande e2. Karlstcin et Kosor.
Desmograptus undulatus. Barr.
PL 3.
Hydrosome rameux, d'apparence infundibulifonne , se rétrécissant vers le bas, et paraissant
avoir été fixé par un tronc. Troncs principaux, nuls. Le corps entier consiste en rameaux rubanés,
qui se bifurquent fréquemment, en formant un angle aigu avec la branche-mère, ce qui fait qu'ils
ne s'écartent pas. Les rameaux sont onduleux et tordus dans toute leur longueur. Ils passent les
uns dans les autres au moyen de branches plus courtes, et forment ainsi des mailles. Ces dernières
sont irrégulières, ordinairement ovales, allongées en pointe aux deux extrémités, et inégales entre
elles. Les fibres qui composent les rameaux sont entrelacées de manière que l'on en voit 4 à 5 sur
190 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
la suifacc. L'enticlaeeiueiit de ces fibres est solide et serré; elles n'aijparaisseiit que sur une très
minime étendue et disparaissent sous une fibre voisine.
Dimensions. La largeur des rameaux atteint 1""" 2; celle des fibres, 0""" 18 à 0""" 3.
Itapp. et diff'ér. Cette espèce se rapproclie le plus de Desniogr. attextus, en ce qui regarde la
forme extérieure. Elle s'en éloigne par ses mailles plus nombreuses, par des rameaux plus épais et
surtout ])ar une structure interne différente, ainsi qu'on peut s'en rendre compte en comparant les
dimensions de ces deux espèces.
Gisement et local. Bande e 2, Karlstein, Uinter-Kopanina et Konëprus.
Genre Dictyonetnn, Hall.
ri. 6— 7— s— 9.
Les fossiles associés sous cette démimination générique sont connus depuis longtemps. On les
a considérés autrefois comme des empreintes de plantes. Dans Y Aperçu historique (/encrai, nous
avons exposé les plus importantes des opinions qui ont été émises sur ce genre.
Bictyonema a été introduit dans la science par J. Hall, en 1851, et principalement un au
après, dans son ouvrage, Pal. of New-Yorh.
Hopkinson a changé le nom de Dlctyonema en celui de Dictijograptus, afin d'apporter une
certaine uniformité dans les désinences des genres appartenant à la classe des EhaMopora et des
Cladophora. Il motive ce changement en disant que la dénomination donnée par J. Hall a déjà été
employée pour designer une plante fossile connue depuis longtemps.
Ici encore, nous croyons que la force de l'habitude Fa emporté, car l'ancien nom Dictyonema
se trouve dans la plupart des puljlicatious.
Depuis cette époque, le nom générique de la plante ayant été changé, nous n'hésitons pas
à nous ranger avec la majorité des auteurs et à nous servir du nom proposé par J. Hall.
Lundgreen s'est également prononcé en faveur de Dictyonema ; ses motifs sont e.xposés dans le
Geol. f'ïtren. StoeJch. forh. 1S9-1.
Nous allons décrire les caractères principaux de ce genre, en prenant nos spécimens pour base,
et nous adopterons les descriptions des espèces étrangères en ce qui concerne les détails de la
structure, invisibles sur les formes de la Bohême.
L'hydrosome a la forme d'un entonnoir ou bien d'un cône renversé, fermé en bas et largement
ouvert en haut. Quelques descriptions portent que l'hydrosome est aussi flabelliforme. Jusqu'à
présent, l'on n'a pas encore remarqué, dans ce genre, d'éventail régulier, de sorte que nous sommes
en droit d'admettre que les colonies décrites comme flabelliformes étaient des fragments de colonies
en entonnoir, ou bien aplaties par la compression verticale.
La partie inférieure, au-dessous du point d'où partent les branches, se fixe aux corps étrangers
par des racines. Le spécimen, Dict. bohcmicum, fig. 15, PI. 8, permet de se renseigner sur la con-
formation de la base de la colonie. Nous ne pouvons adopter l'opinion de Briigger et de Holm,
ipii prétendent que le genre Dietyonema offre une grande affinité avec les vrais Graptolites, et qu'il
est muni d'une sicula.
Les figures que l'on a données, jusqu'à ce jour, de la sicula du genre que nous décrivons, sont
toutes imparfaites. La partie ainsi désignée pourrait bien être un fragnuMit de racine, et nous
croyons que la figure citée de Dietyonema hohemicum dissipera tous les doutes à cet égard.
HE LA BOHÊME ET UESCKirTlOX DES ESPÈCES 191
La colonie se compose de rameaux rayonuaiits, qui, partant de la base fermée, se bifurquent
fréquemment et sont reliés par de minces lamelles transverses.
Les rameaux sont formés par des fibres longitudinales tordues et tressées en corde. Cette
structure est entièrement semblable à celle du genre Desnio(jraptiis, dans lequel elle est encore
plus distincte. Le nombre des fibres est ici assez restreint, et la torsion très faible. Chaque fibre
reste donc assez longtemps visible sur la surface avant de disparaître sous la fibre voisine.
Voici le nombre de fibres que l'on trouve dans les espèces où s'observent ces particularités.
I)icti/oH. bohemicum, Barr PI. 8, fig. 18, .H . . . . fibres
confcrtum, Poéta PI. 9, fig. 11—13, ." ;i 5
,, yraptolithoymn, Poéta PI. 9, fig. 17, ." à 4 „
Dans cette dernière forme, les fibres sont presque parallèles entre elles, et il est très rare
qu'elles paraissent tordues. Nous ferons observer que Brogger a aussi remarqué la structure cordelée
des rameaux daus l'espèce, Bictyon. flabeUifonne, ainsi que le prouve la fig. 18 a, PI. XIL (3 et
3 silur. faiina.)
D'après ce savant, les rameaux principaux portent, sur la paroi interne de l'entonnoir, des
hydrothèques placées sur une seule rangée, et qui se présentent sous la forme de dents de scie,
comme chez les véritables Graptolites comprimés latéralement. La surface externe des rameaux est
comme couverte de rides, et l'auteur pense que cette structure s'explique par les hydrothèques de
l'intérieur du rameau.
Pour nous, cette ornementation, ii laiiuelle Brogger donne le nom de rides, indique simplement
la structure cordelée (jue nous avons décrite plus haut.
Dans sa nouvelle espèce, Didijon. cervicornc, recueillie dans File de (jothland, Holm a découvert
une particulai'ité remarquable dans la structure des rameaux. Elle consiste en ce que ces derniers
sont garnis d'hydrothèques sacciformes, attachées latéralement et montrant une large ouverture
en haut. Les lamelles transverses se réduisent à de simples épines longues, qui ue relient deux
rameaux que dans le cas où elles auraient été fortuitement rapprochées du rameau voisin par une
compression ultérieure.
Cette structure nous semble si étrange, que, selon nous, elle ne peut être ui comparée ni
identifiée à celle que possèdent les espèces jusqu'ici connues. Il conviendrait peut-être de fonder
pour ces formes un nouveau genre, qui serait considéré comme une transition entre les véritables
Dictyoncma et les représentants vivants de la famille des Sertidaridae.
La largeur des rameaux varie dans nos espèces, comme l'indiquent les chiffres suivants:
1)1 et. bohemicum, Barr., PI. 8 q'"*" 25— 0""" .3.
,, confertum, Poèta, PI. 9 0""" 1—0""" 15.
„ 'idubimn, Poôta, PI. 7 0"'™ 15—0""» 2.
„ (/mtuh, Barr., PI. (i 0'""' 75 — 1 ""' 5.
„ iiraptoJIfhorim, Pocta, PL 8 O'»"' 2—0""" 25.
Les lamelles trausverses sont très fines, ordinairement obliques, et forment des mailles
irrégulières.
Dans nos espèces, l'épaisseur des lamelles transverses varie fort peu. Elle ne peut donc servir
à ditierencier les espèces ou les variétés, ainsi que l'avaient proposé Brogger et Kjerulf, en Suède.
La colonie entière consiste en une masse chitineuse, conservée sur les fossiles sous la forme
de traces charbonneuses. L'état de conservation est en général le même que chez les véritables
Graptolites ; ainsi, l'espèce Didyon. grapivlithunim, Pocta, qui se trouve dans les schistes noirs de
192 ETUDES SUIl LES GENRES DES CLAD0PH0RE3
Yyskocilka, est conservée en traces l)rillautes de pyrite, tout comme les véritables Graptolites qui
l'accomiiaguent.
Le genre Bictyoncma est très répandu dans les formations siluriennes du monde entier. Ce
qui le caractérise également, c'est que, de tous les Dendroïdes, il est le seul à passer dans le
Dévouieu.
J. Hall cite, dans son excellente publication sur les Graptolites du Canada, les espèces
suivantes :
Dictuoncma cudeus, | , , tt -tl
•^ , ., / . / du groupe de Hanulton.
„ liamutoniae, |
„ fenestratimi, du groupe supérieur de Helderberg.
Parmi les espèces étrangères très fréquentes dans le Silurien et principalement dans le Silurien
inférieur, il faut citer, en premier lieu, la forme très répandue, Dictijon. flabellifonue, Eichwald
(= sociale, Salter).
Sous cette dénomination se trouvent comprises plusieurs espèces, de sorte que les descriptions
et les figures que l'on a données, varient suivant les sources d'où elles proviennent. On ne sait
laquelle de toutes ces formes représente le type. Brôgger paraît avoir fourni l'indication la plus
digne de foi (l. c. PL XII, fUj. 17 — IS). D'après cette figure, l'espèce a possédé des rameaux
minces et espacés.
Parmi les espèces étrangères, Dicfi/on. retiformc, Hall, offre des analogies avec celle (jue Bar-
rande a nommée Dicfi/oii. grande. Les figures de notre PL G, comparées avec celles de la PI. 40 G
de Hall, montrent immédiatement en quoi consiste la difiérence; c'est que Dictijon. retiformc possède
des rameaux bien plus étroits et un tissu beaucoup plus serré que notre Dieti/on. grande.
Les espèces que nous étudions sont donc toutes nouvelles et ne peuvent être reunies à aucune
de celles qui sont déjà connues. Nous avons dû faire abstraction de l'espèce Dictijon. Bnrrandei,
annoncée par le Doct. Jahn, puisque, jusqu'à, présent, aucune description n'a été publiée.
En ce qui concerne la distribution géologique, toutes nos espèces distinctes apparaissent dans
le Silurien supérieur, étage E, de sorte qu'elles forment un type caractéristique pour la faune
troisième. C'est pourquoi nous eu trouvons aussi des traces dans les Colonies. La seule espèce,
'^ Dietijon. duhinm, qui n'a pu être déterminée avec sûreté par suite du mauvais état de conservation,
a été trouvée dans les concrétions quartzeuses de la bande (11.
Dans le Silurien d'autres contrées, la distribution de ce genre est bien plus étendue. On l'y
trouve représenté dans les 3 grandes faunes, et quelques espèces paraissent même typiques pour
chaque faune.
Pour i)ermettre d'envisager d'un coup d'œil lei5 espèces des diverses faunes siluriennes des
contrées étrangères, nous avons réuni, dans la liste suivante, toutes les formes à notre connaissance.
Nous avons lu'is pour base la liste pul)liee par Holm, en y apportant les modifications que nous
avons cru utile d'v introduire.
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES.
193
H 1 S p <è o e S
Citation
Faunes
silurien-
Contrées et observations
nes
almoniu' ....
. . . Ilulm.
Oui graptoliter, p. 1
/Bigsby Thésaurus sil., p. 82 . i
ISyst. sil., vol. VIII, p. 193 . .1
m
Gofland.
lioUemii'um . . .
. . . Haïr.
III
Bohème — colouies et bandes el — e2.
cancellatui]! . . .
. . Hoplviiis.
Grapt. St. Davids, p. 663 ...
II
Arenig group, Angleterre.
confcrtuui ....
. . . Pocta.
Syst. sil., vol. VllI, p. 104 . . .
m
iCouclies calcaires intercalaires de la
l bande e2.
con-iigatelluni . .
. . . Lapw.
Cladopli. Llaudov. Wales, p. 172
111
Llaudovery supérieur, Angleterre.
delicatulmii . . .
. . . Lapw.
riadoph. LIandov. "Wales, p. 172
111
Llandovery supérieur, Angleterre.
? (-lubiuiii ....
. . . Pocta.
Syst. sil., vol. VIII, p. 195 . . .
II
1 Bande d1.
'N'a pu être déterminée avec sûreté.
expansum ....
. . Sppncer.
Bull. Univ. St. Mo., No 1, p. 25 .
Sil. SchicUteu Esfldands, p. 207
111
Niagara group, Amérique.
flabellifoime . . .
. . Eiclnv.
I
Scandinavie, Provinces de l'Est de la
Baltique, Angleterre, Belgique.
Cette forme paraît être collective et
devrait être subdivisée en plusieurs
espèces indépendantes.
gracile
. . . Hall.
Palaeont. New- York, II, p. 175 .
HI
Niagara group, Amérique.
ffrautle
. . . Barr.
Bigsby Thésaurus silur.. p. 200
Ann. Magaz. Nat. h., 1873, p. 134
m
Bande e 2.
grande
. . . Nifh.
II
(Québec group, Amérique.
Jce nom ayant été employé par Bar-
y raiide, doit être remplacé.
graptolitliorum .
. . . Pocta.
Syst. sil., vol. VIII, p. 196 . . .
IH
(Bande el avec les Graptolites et dans
l la colonie.
Homfrayi ....
. . Hopkius.
Grapt. St. Davids, p. 668 ...
H
Areuig group, Angleterre.
irregulare ....
. . . Hall.
Grajit. Québec group, p. 136 . .
11
1 Arenig group. Angleterre, Québec
1 group, au Canada.
LonsdalPi ....
. Schreiik.
Sil. I-'ormation. Esthlands, p. 227
Grapt. Countr. Down., p. 143. .
III
Esthland.
Moffateuse . . .
. . . Lapw.
II
Bala group, Irlande.
Murrayi
. . . Hall,
Grapt. Québec group, p. 133 . .
II
Québec group, Canada.
Neenah
. . . Hall
Geol. Rep. AViscousin, p. 17 . .
II
Trenton group, Amérique, Canada.
pergiacilp ... II
ail & Wliitlif.
24 reg. rep. Uuiv. N.-York, p. 181
m
Niagara group, Amérique.
quadrangulare . .
. . . Hall.
Grapt. Québec group, p. 138 . .
H
Québec group, Canada.
retiforme ....
. . . Hall.
Geol. rep. 4th Distr., p. 115
Grapt. Québec, gr., p. 137 . . .
III
Niagara group, Canada.
robustum ....
. . . Hall.
II
Québec group, Canada.
i^plendeiis ....
. . . Bill.
Palaeoroic fossils
III
Niagara group, Canada.
tenelhim ....
. . Speucer.
Cau. Natur. Geolog., p. 126 . .
III
Niagara group, Amérique, (."anada.
AVebstiTi ....
. . Dawsoii.
Can. Natur. Geolog., p. 37 . . .
m
Niagara group, Canada, Nova Scotia.
venustura ....
. . . Lapw.
Cladoph. Llaudov. AVales, p. 171
m
(Llandovery supérieur.
lAngleterre, Ecosse.
Dictyonema hohemicum. Barr.
ri. 8.
Biijslji/. — Thcsaunis sili<n'cus, p. d2.
Hydrosome calatliifonne ou iiifuiulihuliforme, atteignant des dimensions considérables, à en
juger par les fragments que nous possedims. Quelques exemi)laires montrent l'extrémité inférieure.
Elle se trouve au centre, dans ceux qui sont aplatis de haut en bas, lig. 13 et 17, ou bien elle est
25
194 ETUDES SUR LES GENEES DES CLADOPHORES
comprimée latéralement, tig. 15. Dans le premier cas, elle forme le point central d'oîi rayonnent
les rameaux, et dans le second cas, Ton voit partir tout autour d'elle de nombreuses racines.
Les rameaux sont relativement minces, la plupart du temps régulièrement parallèles entre eux,
et un peu tordus sur quelques exemplaires, tig. 14 et Ui. Cette forme des rameaux rapproche ces
colonies du genre Callof/raptus. Ils se composent de fibres longitudinales, tordues en cordes, et qui
vont en serpentant. On en compte 3 à 4 sur la surface du rameau. Dans les spécimens qui, par
suite de leur état de conservation, offrent la forme d'une pousse fragile, les rameaux sont indiqués
en partie par des points, particularité résultant de la structure composée de fibres tordues, fig. 16.
On compte tout au plus 2 rameaux par 1 millimètre.
Les lamelles transverses sont capillaires, surtout à la partie supérieure de la colonie, où il
n'est pas rare qu'elles soient développées. Toutefois, on ne les observe qu'à l'aide d'un grossisse-
ment. Près de l'extrémité inférieure, elles sont plus nombreuses et plus épaisses. Leur position est
horizontale ou même penchée. Quoiqu'il reste çà et là, dans cette espèce, des parties du bord
supérieur, on n'ajierroit aucune trace d'hydrothèques.
Dimensions. Les rameaux ont une largeur de O"'" 25 à 0""" 30; celle des lamelles très fines,
est à peu près de ()""' 03 à 0'"'" 06.
JRajj;j. et (li/frr. Cette espèce ressemble à Licti/un. coiifoia ; elle en dift'ère cependant par ses
rameaux plus épais et son réseau plus grossier. Les contrastes se remarquent davantage, en com-
parant entre elles les dimensions des divers éléments principaux.
Gisement ci local. Bande e2. Loden if. f et Dmretz. Barrande mentionne la présence de cette
espèce dans la colonie d'Archiac (voir Dcf. des Colonies IV, p. 31). Les matériaux rassemblés par
Barrande pour servir à sa publication sur les Colonies, qui est malheureusement encore inachevée,
ont été remis à son successeur, M. le Prof. Doct. Waagen. Nous ne pouvons donc prononcer un
jugement définitif, et nous devons nous contenter de reproduire la citation de Barrande.
Dans le Tliesaunis siluricus de Bigsby, on ne cite aucune localité, la bande seule est indiquée.
Dictyonema confertum. Pocta.
PI. 9.
La forme extérieure est celle d'un cône, autant que l'on peut en juger par les fragments
considérables, qui atteignent jusqu'à 0 centimètres de hauttMir. Le tin réseau que l'on y observe,
est souvent déchiré par suite de la compression. Souvent aussi, l'on remarque la i)aroi opposée de
la colonie conoïde: elle iiossède parfois des rameaux qui se dirigent dans un autre sens.
Les rameaux, très tins et généralement un peu serpentants, offrent relativement peu de divisions
dichotomiques, ce qui induit à penser que la forme extérieure du corps était celle d'un cône ou d'un
sac. Ils se composent de libres cordelées et tordues, de teinte foncée, qui présentent un lacis serré,
ou bien sont un peu sé]iarées les unes des auti-es par une substance plus claire. Le nombre des
fibres qui aiiparaissent à la surface, est peu considérable, car on n'en compte que 3 à 5.
Les rameaux sont très rapprochés les uns des autres: on en observe 2 à 3 par 1 millimètre.
Les lamelles transverses sont très fines, généralement développées sous la forme de stries
capillaires, foncées, un peu voûtées. En beaucoup de points, elles sont invisibles, peut-être à cause
de l'état défectueux de conservation, et l'on ne distingue que les rameaux parallèles et ondulés,
voir fi;/. 11.
ItE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 195
De la jonction dos raincaux ot des lamelles résultent des mailles (|uadranf;ulaires allongées.
Dimensions. La largeur des rameaux est de 0""" 1 à 0""" 15; celle des lamelles traiisverses,
de 0""" 05 à peu près.
Fu(2)2J. et diffër. La densité du réseau et la finesse des rameaux différencient cette; espèce de
toutes les autres.
Gisement et local. Couches calcaires intercalaires de la bande e 2. Les spécimens ont été
recueillis à Kosel., à Kolednih et à Matinlca.
? Dictyonema duhium. Pocta.
PL 7.
La colonie n'est reiirésentée que par un fragment d'empreinte négative de 40 """ de largenr sur
48 """ de liauteur, (jui, d'après les contours externes et la convergence des rameaux, doit appartenir
à la partie intérieure de la colonie. Il n'y a de conservées que les empreintes des rameaux et des
lamelles transverses qui constituent le réseau sous la forme de fines rainures. Le fragment est, en
outre, usé par le frottement et paraît avoir été roulé dans l'eau, de sorte qu'il est très difficile de se
faire une idée de la vérital)le structure de la colonie, par le seul aspect des lignes indistinctes, pro-
duites par l'empreinte des rameaux et des lamelles transverses.
Dans les endroits où l'état de conservation est plus favorable, les rainures qui marquent la
place des rameaux, montrent que ceux-ci étaient parallèles entre eux, assez régulièrement répartis
et un i>eu serpentants.
Les lamelles transverses sont aussi indiquées par des rainures très fines. Elles sont générale-
ment très indistinctes, ne s'observent qu'à Taide d'un grossissement, et seulement en quelques
points, tandis que l'on peut voir à l'œil nu les traces des rameaux longitudinaux.
Sur la fig. 14, les lamelles transverses sont trop fortement nuirquees, ce qui ne répond pas à la
réalité. Les mailles formées par la jonction des rameaux avec les lanu^lles transverses, ressemblent
beaucoup à celles du genre Fcnestclla.
Dimensions. Les rameaux ont une largeur d'environ 0""" 15 à 0"""2; les lamelles, ()""" 06
à 0'""' 1.
llapp. et (h'ffïr. L'état défectueux de conservation est cause que cette espèce n'a pu être
décrite d'une manière plus détaillée, et que sa parenté avec d'autres formes ne peut être précisée.
Ce fait est d'autant plus regrettable que c'est le seul spécimen du genre Dictyonema i\m apiiaraisse
dans la faune seconde.
aisément et local. Ce spécimen a été trouvé dans une moitié de ces concrétions quartzeuses
que l'on trouve dans la bande dl, près de Fo-seA-.
Dictyonema grande. Barr.
PI. 6.
Bigshij. TJiesaunis siluricits, p. "200.
Cette espèce est représentée par des fragments de grandes dimensions, d'après lesquels l'on est
induit à penser que les colonies étaient infundiljuliformes. Le plus grand fragment atteint environ
15"" 5 de largeur et à peu près 11 '''" 5 de hauteur.
25*
19G ETUDES SUK LES GENRES DES CLADOPHORES
La structure du réseau n'est pas uniforme sur toute la surface.
Les rameaux sont ordinairement droits, parallèles entre eux, et assez épais. Sur les exem-
plaires qui paraissent jeunes, ainsi qu'au bord supérieur de la colonie, ces éléments montrent une
structure différente. Sur les exemplaires jeunes, les rameaux sont plus minces et plus rapprochés
les uns des autres qu'habituellement. (Voir, fig. 5, un fragment d'une colonie semblable.)
Sur les bords supérieurs, les rameaux sont comme en ."^igzag, et reliés par des lamelles
transverses d'une autre structure; ils portent des hydrotheques.
Les extrémités des rameaux, munies d'hydrothèques, paraissent indiquées sur l'un de nos
spécimens. Elles sont toujours placées les unes à côté des autres, mais sans être reliées à la
colonie elle-même, de sorte que nous ne pouvons distinguer si elles appartiennent à la coloiùe, ou
bien si elles naissent d'un (iraptolite.
La distribution des rameaux est telle que Ton im compte 5 par 5 """' dans les jeunes spécimens
épais, et 3 dans les grands spécimens adultes. Ils sont formés par des fibres longitudinales entre-
lacées. Leurs contours à la surface ne sont pas assez distincts pour que l'on puisse compter ou
mesurer chaque fibre isolément.
Les lamelles transverses sont généralement assez minces; la plupart du temps, elles relient
obliquement les rameaux. Dans les spécimens adultes, la distance qui les sépare est relativement
considérable; elles sont plus rapprochées dans les jeunes spécimens. Dans les parties supérieures
de la colonie, les lamelles s'épaississent à un degré tel que l'on croirait que les rameaux passent
les uns dans les autres.
Dimensions. L'épaisseur des rameaux varie considérablement. Elle atteint 0™"' 75 dans les
jeunes exemplaires, et 1 '""' 3 à 1 '""' 5 dans les spécimens adultes. La largeur des lamelles est
ordinairement de 0""" 2 à ()'"'" 4; elle est égale à celle des rameaux, sur le l)ord supérieur de
quelques spécimens.
lia]]}}- c^ diff'ér. Cette espèce ressemble beaucoup à Dict. rctiformis Hall, et il est difficile de
citer quelques caractères distinctifs, d'après les ligures peu claires de cette espèce, dans l'excellent
ouvrage de Hall, Faleontolocjy of Netv-Yorh. La structure de cette dernière forme semble toutefois
entièrement différente, car, d'après les figures, ses rameaux, plus minces, atteignent rarement 1 """ de
largeur et ne dépassent jamais cette dimension; ses lamelles transverses sont plus fines, et son
réseau plus lâche. Les fibres longitudinales dont se composent les rameaux ont été bien figurées
par J. Hall.
Nous avons déjà dit que Nicholson a donné le nom de ])id. r/randc h une espèce qui ne
présente aucune connexion avec celle que nous venons de décrire.
Gisement et local. Les spécimens proviennent des couches calcaires de la bande e2, de Kosel,
de Karlstein et de Hintcr-Kojiemina.
Dictyoneraa graptoUtliorum. Pocta.
ri. 9.
Nous avons fondé cette espèce d"après quelques petits fragments de colonie, qui sont associés
avec des Graptolites et dans le même état de conservation. Les rameaux se présentent, comme les
Graptolites, sous la forme de dessins d'un éclat métallique.
La forme extérieure ne peut être constatée à cause de l'exiguité des fragments; cependant il
est iirobable qu'elle était eu entonnoir. Les rameaux sont minces, généralement iiaralleles entre eux,
DE LA JJUIIKME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. I97
et se composent de 3 à 4 fibres tordues en forme de conle, qui s'entrelacent légèrement, de sorte
qu'elles sont isolées les unes des autres sur une certaine étendue. On compte 2 rameaux par 1 """.
Les lamelles transverses, très fines, ne s'observent qu'à l'aide d'un grossissement. Parfois, elles
sont peu courbées.
BhncDsious. La largeur des rameaux atteint U""" 2 k 0"""25; celle des lamelles transverses,
0""" 0(i environ.
Bapp. et diffcr. Nous venons de citer les principales particularités qui distinguent cette espèce
de toutes les autres. Elle se rapprocherait le plus de Dicf. bohemicum. En comparant les diagnoses
de ces deux espèces, on reconnaît facilement que Dict. (iraptolitliorHm possède des rameaux plus
minces et plus serrés, composés de fibres peu entrelacées.
G-isemcnt et local. Schistes à Graptolites de la bande el, Vi/sJcocilJm.
Un spécimen indistinct provient des schistes noirs de la Colonie Haidinger.
Genre inocnnlis. Hall.
PI. 7.
Ce genre, fonde par Hall sur une forme provenant du Silurien de l'Amérique, est peu connu
jusqu'à ce jour. J. Hall, dans une courte diagnose générique que nous reproduisons plus bas, émet
des doutes sur l'indépendance de ce genre. C'est pour ce motif qu'il n'a pas attiré l'attention des
savants, et Zittel ne fait que le citer avec doute et sans diagnose, dans son Traité de Falcoiifologie.
Dans notre Silurien, on a trouvé trois espèces dont les caractères génériques s'accordent tous
avec ceux de la forme typique Iiioc. pliimiilo.m., Hall. Nous allons en donner la description.
Comme on peut s'y attendre, l'état de l'hydrosome corné de ces fossiles de formations si
anciennes, est très défectueux, et nous rend incompréhensibles beaucoup de particularités.
Nous exposerons nos observations comme il suit :
1. Aperçu historique.
2. Caractères généraux.
3. Description des espèces.
1. Aperçu historique. ,
On n'a cité, jusqu'à ce jour, que '.) espèces de ce genre. La première, sur laquelle le genre
a été fondé, représente la forme typique.
Nous pouvons donc résumer succinctement les observations qui se rapportent à ces r» formes.
1852. J. Hall donne la diagnose générique comme suit:
„Polypier rameux, corné, avec de nombreux rameaux bifurques; structure fibreuse ou pennée.
Le tissu de ce polypier ressemble à celui des Graptolites; une croûte ou pellicule noire, écailleuse,
est tout ce qui reste de la substance. D'après les spécimens examinés, il paraît avoir grandi par
groupes, avec un tronc arrondi ou aplati, qui est dichotomé vers le haut, et i)lus ou moins élargi.
La structure est trop particulière pour être mal interprétée ou jinur être rapportée à un genre
déjà établi."
198 ETUDES SUR UES GENRES DES CLADOPHORES
1875. J. Hall L't I!. P. Whiteficld décrivent l'espèce Inoc. hella, dans la Palaeoutology of Ohio
(lu groupe (le Niagara, p. 122, PI. G, tig. 2. La surface écailleuse n'est pas visible sur la figure, et
elle n'est jias mise en relief dans la description. Il n'est parlé ({ue de longitudinal corniçjations sur
la surface, de sorte que l'on doute que cette espèce doive prendre place ici. Cette hésitation aug-
mente surtout en examinant la figure, qui ne représente pas même un grossissement de la surface.
1878. Speucer décrit, parmi plusieurs formes nouvelles de Cladophores, l'espèce Inoc. prohlc-
matica du groupe de Niagara.
1879. E. 0. Ulrich décrit l'espèce Inoc. arbiiscida, que nous avons déjà mentioimée dans
l'Aperçu historique des Etats-Unis.
1884. Spencer donne la description de plusieurs formes nouvelles, provenant toutes du groupe
de Niagara. Ce sont:
Inocaulis, cervicornis, diffusa., phycoidcs, rannulosa et WalJceri.
1888. G. Lindstrom introduit dans la science, sous le nom de Inocaulis (bellae Hall et Whitef.
affinis), une espèce provenant du groupe de Wenlock de l'île Gothland. (List fossil fnima.)
S. Caractères généraux.
L'hydrosome forme des colonies fines, fréquemment bifurquées, qui prennent la forme de plantes.
Il se compose de minces couches de substance charbonneuse, et apparaît sur les schistes comme des
dessins de couleur foncée.
Il est muni, à la partie inférieure, d'un tronc par lequel il était fixé, et qui se divise, vers
le haut, en rameaux très nombreux. Cette division se fait sans ordre, et les angles formés par les
nouveaux rameaux, sont toujours aigus.
L"é])aisseur des rameaux, ou plutôt la largeur qui résulte de la compression subie par l'hydro-
some pendant la fossilisation, n'oftVe que peu de variation. Les jeunes rameaux qui se trouvent
à la partie supérieure de la colonie ne sont pas beaucoup plus étroits que le tronc principal.
Les rameaux se terminent toujours par une jiointe, et ce caractère nous permet de distinguer
si nous avons devant les yeux un rameau complet ou seulement un fragment.
La surface des rameaux offre une structure i)articulière et très typique, que nous nommons
structure écailleuse. Elle est produite par de petites lamelles de largeur diftérente, qui entourent le
tronc comme des écailles.
Ces lamelles présentent deux grandeurs et deux formes différentes.
1. Elles sont très fines, écailleuses, très serrées. Entre ces sortes de lamelles apparaissent
encore d'autres formations plus grandes dont nous reparlons plus loin.
2. Elles sont de dimensions plus grandes, cylindriques et non plates, semblables à de petits
tubes. Entre ces lamelles, on n'observe aucune autre formation.
Toutes ces lamelles se placent autour de l'axe imaginaire du milieu du rameau, et se dirigent
obliquement vers le haut et l'extérieur.
Par suite de la compression de l'hydrosome, les lamelles qui se trouvent sur la face visible des
rameaux, sont pressées contre le tronc ; leurs contours ne sont pas distincts, et elles ne sont indi-
quées que par de courts sillons longitudinaux. El.es forment une saillie et des contours dentelés
de chaque C("ité du tronc.
Entre les petites lamelles écailleuses apparaiss(!nt des formations plus grandes, comme de
petites extensions spiniformes, qui saillent sur le rameau avec leur pointe recourbée. Elles ne se
DE LA lîOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. ]()9
distinguent pas bien dus ItmR'llus, sur les spécinieus jeunes et mal eonservés. L'on voit seulement
leur extrémité libre émerger des contours des rameaux.
Dans les rameaux plus âgés, (jui se trouvent au bas de la colonie, ces extensions spiniformes
sont bien séparées, et leur partie inférieure est beaucoup iilus large et jilus arrondie.
Les extensions sont placées de chaque côté en rangées alternantes. Elles sont aplaties par la
compression; mais on peut supposer qu'à Forigine, elles étaient sacciformes. D'après l'état de con-
servation, il est très difficile de leur attribuer telle ou telle fonction. Si nous partons de l'hypo-
thèse assez fondée que l'aspect général de ce genre le rapproche des Campamdariae, nous pouvons
alors comparer ces formations aux capsules chitineuses dans lesquelles se trouvent les zo'i'des de ces
animaux.
Il en est tout autrement pour la seconde variété de lamelles. Celles-ci sont développées en
forme de tubes tins et ne possèdent aucune autre formation. On ne peut dire avec certitude si ces
tubes servaient de demeures aux animaux. Toutefois il ne faut pas oublier que les lamelles de ces
branches sont semblables les unes aux autres, et, par conséquent, n'offrent pas deux formes diffé-
rentes, comme on pourrait le supposer, si Ton voulait les considérer comme des loges ayant renfermé
des animaux.
Nos trois espèces apparaissent dans la bande e2. Outre les localités citées dans la descrip-
tion, nous mentionnerons encore Dlouhd Hora, Slivoicfs, Lodcnitz, Hinter-Kojianina, où se trouvent
des fragments de ce genre, qui n'ont pu être sîirement déterminés.
Les spécimens de l'Amérique proviennent du groupe de Niagara, c'est-à-dire également du
Silurien supérieur.
Inocaulis aculeata. Pocta.
PI. 7.
Hydrosome fréquemment ramitie, et ressemblant à une idante. Il parait avoir été fixé, à sa
partie inférieure, par un tronc unique. Les rameaux, faiblement courbés, se bifurquent souvent et
à angle aigu. Ils consistent en une substance charbonneuse, écailleuse à la surface.
Cette structure est foi-mée par les extensions spiniformes, qui se placent autour du tronc,
saillent de chaque côté sur les spécimens comprimés, et se recourbent un peu à leur extrémité libre.
En quelques endroits, l'on voit que ces extensions sont des tubes tins rangés autour de l'axe imagi-
naire du rameau. Les lamelles de la surface visible sont aplaties contre le rameau, et leurs con-
tours seuls apparaissent sous la forme de stries longitudinales.
Il n'est pas facile, vu l'état défectueux du fossile, d'expliquer le rôle que jouaient ces exten-
sions. La délicatesse peu commune et le grand nombre de ces tubes rendent inadmissible l'hypo-
thèse que nous sommes eu présence d'hydrothèques.
Dimensions. Les spécimens n'étant représentés que par des fragments, les rameaux sont incom-
plets. Nous n'avons donc pu mesurer que leur largeur ; elle atteint 1 ""'. Les lamelles latérales
saillantes ont jusqu'à O"" ,5 de longueur.
Gisement et local, lîande o2. Scellée, Hinter-Kopanina et Kozcl.
200 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
Inocaulis attrita. Pocta.
PI. 7.
Hydrosome très fin, ramifie en forme de plante, à rameaux très noniljreiix, et paraissant avoir
été fixé par un tronc unique. La niasse de l'hydrosome est charl)onneuse et mal conservée. Les
rameaux forment des angles aigus.
Comme dans l'espèce Inoc. aculcata^ les rameaux sont composés de petites lamelles qui les
entourent, sans saillir librement et ne montrent, par suite de la déformation produite par la com-
pression, que des contours dentelés.
Entre ces lamelles fines, qui ne sont généralement indiquées, sur la surface des rameaux, que
par des stries longitudinales, on remarque, à des distances inégales, des extensions plus longues,
saillantes, striées longitudinalement et offrant ainsi un aspect écailleux. L'on pourrait peut-être
comparer ces extensions aux hydrotlièques.
Dimensions. La largeur des rameaux est de 0'""' 3 à O^^ô. Les petites lamelles ne sont
pas mesurables, parce qu'elles ne possèdent pas de contours précis. Les extensions atteignent
de 0"*"' 1 à 0""" .").
Bapjo. et différ. Cette espèce offre quelque analogie avec Inoc. aculeata, mais celle-ci s'en
distingue par des lamelles plus longues et l'absence complète d'extensions.
Gisement et local. Bande e2, LIstic.
Inocaulis dumetosa. Pocta.
PI. 7.
Hydrosome à nombreuses ramifications, et semblable à une plante. Les rameaux sont droits
ou courbés, d'une largeur assez uniforme sur toute leur longueur; ils portent beaucoup de rameaux
secondaires, qui forment des angles de grandeur différente. La masse de l'hydrosome est noire,
charbonneuse, et se détache facilement. La surface des rameaux est écailleuse et porte, de chaque
côté, des extensions spiniformes. La structure de la surface diffère suivant l'état de conservation et
probablement suivant l'âge des rameaux. Les extrémités des rameaux, c'est-à-dire les parties plus
jeunes de l'hydrosome, ont la surface couverte de stries longitudinales, serrées, qui donnent aux
rameaux un aspect écailleux. De ces écailles partent latéralement des extensions spiniformes,
obliques, un peu recourbées en haut, qui ressemblent assez aux grains enveloppés de balles, dans les
épis. Leurs contours ne sont pas très distincts. Toutefois, l'on peut voir, qu'elles sont fixées au
rameau par une extrémité ronde et plus épaisse. Les épines écailleuses sont placées en rangées
alternantes, régulières. Au bout des rameaux, elles sont plus rapprochées, et l'on observe la
naissance de nouvelles épines, (|ui partent alors du milieu du rameau. Elles sont comparables aux
hydrotlièques de Campanularia.
La surface des branches i)lus anciennes, qui se trouvent à la partie inférieure de l'hydrosome,
est assez lisse et seulement ornec de fines stries longitudinales, de sorte que l'aspect écailleux n'est
plus si remarquable. D'autant plus distinctes sont les extensions spiniformes latérales qui. fixées au
rameau par une base arrondie, large, forment une saillie recourbée, et se placent également en rangées
alternantes, régulières. Leur base est très facile à distinguer de la surface. Elles sont elles-mêmes
couvertes de stries longitudinales et conservent ainsi l'apparence écailleuse.
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPECES. 201
Dimensions. Comme les rameaux ne sont pas représentés dans toute leur longueur sur le
fragment figuré, nous ne pouvons donner (jue leur largeur, qui est de 0""" 7 environ. La longueur
des extensions spinifurmes est de 0""" 5 à 0*""' 8.
Ra2)p. et diff'ér. Par les extensions spiniformes bien marquées, cette espèce se distingue des
deux autres formes de notre bassin et de toutes celles connues jusqu'à présent.
GisemoH et Joeal. Le spécimen a été trouvé dans la bande e2, à Lodenitz.
Genre PtUogrnplus, Hall.
PI. 1—2— G.
Parmi les fossiles du groupe des Hydrozoaires, qui ont été recueillis dans notre bassin Silurien,
il s"est trouvé quelques colonies filiformes, typiques et assez régulières, qui, par la structure de
leurs rameaux, prennent place dans la famille des Cladophores. Nous voyons, sur les spécimens, que
les rameaux se composent des mêmes fibres, tordues en cordes, dont nous avons fait mention en
traitant des généralités de cette famille, et qui apparaissent si distinctement, surtout chez le genre
IJesmograptus.
Pour bien comprendre le genre FtiJoijraptus, il est important de constater que son affinité avec
les Cladophores est prouvée par cette structure cordelée.
La genre Ptilogmptus a été fondé par J. Hall. La diagnose est la suivante : ,,Fronde dendroïde
avec racines ('?j, simple ou rameuse. Rameaux et petites branches, pennés ; les pinnules alternent
sur les côtés opposés des rameaux. Cellules, d'un seul côté seulement. Rameaux cylindriques ou
aplatis. Substance cornée, paraissant lisse à l'extérieur, ou bien ridée par la compression ou pen-
dant la fossilisation."
Eu prenant pour base cette diagnose, ainsi que la structure visible sur nos espèces, nous
pouvons rassembler les caractères du genre, de la manière suivante:
Hydrosome dendroïde, déployé sur un plan unique. Ses rameaux se divisent plusieurs fois
La fronde entière paraît issue d'un tronc unique et par division. Ou ne saurait dire si ce tronc
a été fixe sur le fond de la mer par des racines, car les spécimens connus jusqu'ici ne sont pas
assez bien conservés à leur partie inférieure.
Les rameaux issus par division portent, de chaciue côté, des rameaux secondaires, disposés
assez régulièrement. Ceux-ci partent latéralement des rameaux primaires, et sont, soit opposés, soit
alternes. L'arrangement régulier provient principalement de ce (lue tous les rameaux secondaires
forment avec le rameau dont ils partent, un angle de 45", et qu'ils sont, en outre, parallèles entre
eux dans toute leur étendue. Il en résulte la forme que l'on désigne par le terme de pennée.
Chez l'une de nos espèces, FtH. (jhmeratus, PL G, les rameaux secondaires se raccourcissent
régulièrement à mesure que l'on remonte vers l'extrémité supérieure du rameau primaire, et le tout
gagne ainsi en régularité. L'on observe une disposition semblable dans les formes qui proviennent
des contrées étrangères.
Une autre espèce du Silurien de la Bohême, Ftil. mmule, PI. 2, ne montre pas ce raccourcisse-
ment régulier des rameaux secondaires.
Les rameaux primaires et secondaires sont de largeur presque égale. Seuls, les troncs inférieurs
s'élargissent d'une manière bien plus considérable. Les rameaux secondaires sont à peu près sem-
blables entre eux dans chacune des espèces.
26
202
ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
Leur hirgeur attoiiit :
dans Ptilug. (jlomeraUis 0"'" 14.
ramale 0'""' 25.
„ V ,, aiiavis O""" 11.
Tous les rameaux primaires et secondaires ont une structure analogue, qui se compose de
libres longitudinales, entrelacées. Tantôt, la torsion des fibres est plus forte ; dans ce cas, chacune
d'elles n'apparaît que sur une petite étendue à la surface, pour rentrer au-dessous d'une autre
fibre voisine, Ptil. ylomemins, PI. 6; tantôt, les fibres sont faiblement tordues, alors elles courent
parallèles entre elles, Ptil. ramale, PI. 2. Dans ce deuxième mode, les fibres, en se tordant sur les
rameaux secondaires, portent des étranglements.
Le nombre des fibres qui constituent les rameaux est très réduit dans ce genre, car on ne
peut guère en observer que 2 à 3 à côté les unes des autres, sur la surface de nos deux espèces
déjà citées, savoir: Ptil. glomcratus et ?-amale.
Telle est la conformation de la face visible; quant à l'autre, aucun de nos spécimens ne la
montrant, nous ne pouvons en faire la description. Hall dit que cette surface porte des cellules dont
la distribution est peu distincte sur les fossiles. Dans sa publication, Graptol. Québec yr. Canada,
il expose, fig. 8, PI. 21, des cellules ovales, schématiques, placées sur une rangée au milieu des
rameaux, tandis que les troncs principaux en sont dépourvus.
Nos matériaux nous ont fourni 3 formes, dont deux, Ptil. c/lomeratus et ramale, sont des
représentants typiques du genre. Nous leur en avons associé une troisième, P. suavis, mais avec
doute, parce qu'elle n'est représentée que par des fragments imparfaitement conservés, qui montrent
seulement une empreinte négative.
Ce genre oftVe un vif intérêt au point de vue de sa distribution géologique, qui paraît se
restreindre à l'étage D. Beaucoup d'indications anciennes du genre Dictyonema de cet étage
s'expliquent par la détermination inexacte de fragments appartenant au genre Ptilograptus.
Nos 3 espèces sont ainsi réparties:
Ptil. f/lomeratits bande d 3.
„ ramale „ <1 3.
„ ':". suavis „ d 1 — d3.
On compte, dans les contrées étrangères, 8 espèces de Ptilograptus. Nous les exposons dans
le tableau suivant.
hlspooos
Citation
Faunes
silurien-
nes
Localité et observations
acutus
an""li('iis
illopkiiison, Quart. .Journ. pool. Soc.i
l vol. XXXI, n. 37, tig. 1 (
fHopkiusou, Aiin. Mag. Nat. liist.,i
l 4 ser., vol. 1, p. 240 (
/ Hopkiiison, Quart. Journ., vol . XXXI, >
\ PL 36, fig. 2 »
Hopkinson, Geol. Mag. 1873, p. 520
Sppuccr, fan. Kat., vol. TIII, p. 232
! Hall, Queb. grapt., p. 140, PI. 21
ilîopkinson, Quart. .Tourn. geol. Soci
,1 vol. XXXI, PI. 36, tig. 1 /
j Hall, Queb. grapt., p. 140, PI. l'I
1
11
HI
II
m
m
H
II
H
Angleterre.
Angleterre.
Angleterre.
plcfraiis
Angleterre.
foliaceus
(ipinifzianus
Canada, Niagara group.
Canada, Québec group.
Angleterre.
phimulosus
Canada, Québec group.
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 203
Ptilograptus glomeratus. Pocta.
PI. G.
Hydrosoine formant uu dessiu très tin, deiulroïïle et divisé en quelques rameaux primaires qui
portent des ranunrux secondaires, pennés et disposés régulièrement. A l'extrémité inférieure, la
colonie semble avoir été fixée par un tronc unique. En haut, les rameaux primaires sont simple-
ment arrondis, en général un peu courbés, et se divisent plusieurs fois dichotomiquement. Ils por-
tent, de chaque côté et dans le même plan, des rameaux secondaires, parallèles entre eux et formant
avec les rameaux primaires un angle d'envii'on 45". Ces rameaux secondaires sont longs à la partie
inférieure des rameaux primaires, mais cette longueur diminue à mesure que l'on remonte vers
l'extrémité supérieure de ces derniers.
La substance de la colonie est charbonneuse, c'est pourquoi ou la distingue peu sur les
schistes noirs.
Tous les rameaux, aussi bien les primaires que les secondaires finement pennés, se composent
de fibres longitudinales, qui s'entrelacent et se contournent régulièrement. Sous ce rapport, la struc-
ture des rameaux ressemble à celle que nous avons étudiée sur nos exemplaires du genre Desmo-
(jmptus. L'épaisseur des fibres est telle (jne l'on en observe 2 à 3 sur la surface. Quand plusieurs
d'entre elles sont visibles, quelques-unes sont représentées sur une courte étendue. Leur torsion
n'est pas considérable, de sorte qu'elles s'aperçoivent à la surface sur un espace assez long.
BimensioHS. Largeur des rameaux, 0""" 14.
Bapp. et d/ff'rr. Cette espèce offre beaucoup d'intérêt à cause de la structure fibreuse de ses
rameaux. Elle indique par là sa parenté avec les Cladophores et particulièrement avec le genre
JJfsinograptus, l'un des meilleurs représentants de ce groupe.
Gisement et local. Les 2 spécimens de cette forme ont été trouvés dans la bande locale d 3
de Truhin.
Ptilograptus ramale. Pocta.
PI. 2.
Hydrosome dendroïde, semblable au rameau d'un conifère, étalé dans un même plan, se divisant
dichotomiquement. Les rameaux secondaires sont réguliers et pennés. Ils alternent de chaque côté
du rameau primaire avec lequel ils forment uu angle de 45" environ, et sont parallèles entre eux.
Dans le cours de leur longueur, nous découvrons des différences qui n'ont aucun rapport avec leur
disposition sur le rameau primaire. Souvent quelques-uns sont plus courts à la partie inférieure du
rameau primaire qu'à sa partie supérieure. Le raccourcissement successif des rameaux secondaires,
vers le haut, n'est pas ici aussi régulier que dans l'espèce l'til. glomeratus.
Les rameaux primaires et secondaires sont formés de fibres longitudinales, peu tordues, presque
parallèles entre elles et s'apercevant dans toute leur étendue sur la surface du rameau. On en
distingue, en général, deux sur la surface, et parfois l'on voit encore un fragment d"une troisième
fibre aux points de bifurcation.
Les rameaux secondaires montrent, à des intervalles égaux, de légers étranglements produits
par la torsion des fibres.
L'état de conservation est ici très intéressant à étudier. L'hydrosome ap(>araît sous forme de
substance charbonneuse, noire ; il n'est souvent indiqué que par des empreintes négatives. Tout
26*
204 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
autour, se trouve uue teinte jaune liruu de schiste noir, qui a peut-être été formée par les parties
molles de la colonie.
Dimensions. Les rameaux ont à peu près 0""" 25 de largeur.
lîapp. et diffcr. Cette espèce se distingue également par sa structure fibreuse. Elle diffère
de Ptil. ijlmneratiis par un nombre plus réduit de fibres, par la largeur plus considérable des rameaux
et par la conformation plus irréguliere des rameaux secondaires.
Gisement et local. Bande d3, Vinice.
? Ptilograptus suavis. Pocta.
PI. 1.
Hydrosome dendroïde, formant un dessin très fin, composé d'un rameau primaire, qui iinraît
s'épaissir en un tronc à sa partie inférieure et qui porte des rameaux latéraux.
La disposition pennée des rameaux secondaires n'est pas régulière. Sur l'un de nos spécimens,
ils sont inégaux entre eux et plus distants.
Cette espèce se présente principalement sous forme d'empreintes négatives, dans lesquelles la
substance de la colonie a été détruite. On ne peut donc rien dire de la structure des rameaux.
Cependant nous avons remarqué la particularité suivante: c'est que les deux surfaces des petites
tiges étalées sur un plan, ne sont pas semblables. D'après l'empreinte, l'une paraît lisse, sans
orifices ; la seconde porte, de distance en distance, de petits orifices ronds, indiqués par des fossettes
sur l'empreinte. Ces orifices, dont le diamètre atteint O»""' 11, sont toujours à une fiexion des
rameaux, de sorte que l'on pourrait croire que ces rameaux étaient formés par des tubes disposés
en rangées et débouchant sur un seul côté.
Dimensions. Largeur des rameaux, 0""" 11.
Bai^l). et diffcr. La détermination de ces fragments est difficile à cause de la conformation
extraordinaire des empreintes. La forme extérieure ressemble à celle que l'on observe dans les
autres espèces de ce genre. Les fossettes des empreintes négatives, qvn paraissent représenter des
orifices, rappellent la conformation que l'on remarque chez le polypier AuJopora. C'est pour ces
motifs que nous donnons cette détermination provisoire.
Gisement et local. Cette forme apparaît dans 2 horizons du Silurien inférieur. Elle a été
trouvée dans un nodule siliceux de la bande dl, à Voselc, et dans les schistes noirs de la bande
d3, à Tnibin.
Genre Rodonogt^ttjtlus* Pocta.
PI. 5.
Sphaerococcites., Gœppert (partim.).
Parmi les fossiles du Silurien de la Bohême, il en est quelques-uns qui se distinguent telle-
ment par leur fornu> tyi)i(iuc, qu'on les reconnaît facilement ta première vue. Nous voulons parler
de ces empreintes rejjreseutecs .sur la PL 5 et composées d'une substance noire, charbonneuse, qui
apparaît sous la forme de disques étoiles.
DE LA 130HÉME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 205
Ces fussiles. mal conservés, ne pennettont guère une étude aiiiirefondie, de sorte qu'il u"est pas
facile de detiuir leur nature. Eu les e.xaniinaut superficiellement, ou serait teuté de les prendre pour
des empreintes de plantes. On tnuive même, dans des ouvrages anciens, des empreintes semblables,
qui ont été prises pour des algues fossiles et décrites sous des noms différents. Dans l'Apen^u
historique sur les Cladophores de la Bohême, nous avons déjà mentionné la description, avec figure,
que G(eppert a faite de l'espèce Sphaerococcites Schari/anus. Cette espèce renferme plusieurs formes
qui servent de liase i)Our fonder un genre nouveau.
Malgré l'état très défectueux de la structure des rameaux, il nous semble que ces fossiles se
laissent plutôt comparer à des C'iaddjihiires qu";i des plantes.
Nous allons tracer les principaux caractères génériques, et, en faisant la description de notre
espèce unique, nous nous arrêterons sur les particularités qui nous ont induit à considérer les fossiles
représentés par ces empreintes comme des formes parentes des ("ladophores.
A l'extérieur, l'iiydrosome est calathiforme ou infundiliuliforme. L'extrémité inférieure, par
laquelle la colonie entière a dii être fixée, est de forme variable. Chez les jeunes spécimens, PI. 5,
fig. 5, cette extrémité va en s'aiguisant simplement, tandis que, dans les spécimens adultes, elle
semble s'allonger en une tige longue, indépendante et terminée par une pointe acérée, fig. 6.
Il est difficile de dire si ce prolongement en forme de tronc représente l'extrémité inférieure
de toutes les colonies, parce que plusieurs spécimens comprimés latéralement en sont dépourvus.
Sur la PI. 5 se trouvent figurés deux spécimens, fig. 10. Eu examinant de près la partie inférieure
des colonies, on constate que les contours ne sont pas définis, ce qui signifierait que le tronc
basai a été rompu. Cette particularité des contours s'observe assez bien sur la fig. 10, où ces deux
colonies sont représentées.
Du tronc partent de nombreux rameaux dont l'ensemble représente la surface d"un cône, et
qui forment ainsi l'entonnoir de la colonie.
Les rameaux paraissent rayonner d'un centre commun, (jui n"est pas assez bien conservé pour
que nous puissions donner une description détaillée de sa confornuifion. On ne saurait dire si ce
point commun est une plaque discoïde indépendante d'où partent les rameaux, ou bien si cette plaque
a été produite par la compression des rameaux rapprochés les uns des autres. Cette dernière
interprétation semble la plus vraisemblable, car, sur les exemplaires les mieux conservés, le disque
central n'a pas de contours définis.
Les rameaux sont onduleux, pointus à leur extrémité et ordinairement divisés dichotomiquement.
Cette division se fait parfois vers le milieu de la hauteur du rameau, mais plus souvent à l'extrémité.
Il en résulte pour la colonie une forme particulière. Les rameaux, comme la colonie entière, se
cnnqiosent, dans les fossiles, d'une couche très mince de substance charbonneuse, qui, sur
(luelques exemplaires exceptionnellement bien conservés, montre çà et là une structure, dont l'aspect
nous a induit à ranger ces empreintes dans les Dendroïdes. On voit, à l'aide d'un grossissement,
que les rameaux consistent en un tissu de fibres longues et entrelacées. Cette structure ressemble
donc tout à fait à celle que nous avons vue dans le genre Dcsmof/rcqjtus, et que nous avons décrite
avec détails.
L'état défectueux de conservation ne permet de constater ni le nombre des fibres, ni leur
épaisseur.
La largeur des rameaux est variable. Les plus épais se divisent dichotomiquement, tandis que
les plus étroits, qui sont placés entre les premiers, ne sont pas bifuniués. De plus, les rameaux étroits
sont toujours plus courts et finissent en une fine pointe, sans avoir atteint la périphérie du disque.
20G ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
MiilluHircuseiueut il uoiis est impossible d'expliquei- ces deux particularités et d'indiquer la
cause de la diftéreuce qui existe entre les rameaux longs et larges et les rameaux courts et étroits.
Ces empreintes, très typiques et facilement reconnaissables, proviennent uniquement des schistes
calcaires de la bande e2, Lodenits, où elles ne sont pas rares.
Rodonograiitus asteriscus. Pocta.
PI. 5.
Spliaerococcites Scharyanus Giipp. (pars). Flora cl. silur. dcvon. d- Kohleiiform.
Cette espèce est la seule qui présente les principaux caractères génériques que nous avons
indiqués plus haut. Pour ce motif, nous n'ajouterons, atin de ne pas répéter ce que nous avons dit,
que quelques observations concernant l'état de conservation, qui se présente comme suit:
1. Les exemplaires ont subi une compression latérale, voir iig. 5 — 6 — 10. Dans cet état de
conservation, l'on voit l'extrémité inférieure, qui finit en pointe ou s'allonge en forme de tige.
2. La compression a eu lieu de haut en bas. Dans ce cas, la colonie entière offre la forme
d'un disque étoile, fig. 9 et 11. L'extrémité inférieure est cachée, mais l'on peut mieux observer la
partie centrale d'où rayonnent les rameaux.
3. Le spécimen a subi une compression en partie de côté, en partie de haut en bas. Il en
résulte un état de conservation qui tient le milieu entre les deux que nous venons de citer, fig. 7 — S.
Dans ces colonies, les rameaux sont en général un peu courbés ; une moitié de la colonie est
entièrement conservée, tandis que l'autre n'est visible que partiellement. Il existe ici diti'erents
degrés : dans quelques-uns, la pression a plus été exercée d'en haut, de sorte que la colonie se
rapproche beaucoup d'un disque étoile, fig. 8 ; dans d'autres, la pression a eu lieu plus latéralement,
fig. 7, et la colonie se rapproche du premier état de conservation exposé plus haut. Dans ces sortes
d'empreintes, l'on ne remarque bien ni l'extrémité inférieure ni le centre.
Eajjp. et différ. Nous ne connaissons, même parmi les empreintes d'algues qui ont été décrites
et figurées, aucune forme que l'on puisse comparer à cette espèce.
Gisement et local. Ces empreintes se rencontrent assez conununement dans la bande e2,
à Lodenitz.
Genre ^ielechoclnfiin. Pocta.
PI. 3.
Nous nous voyons dans la nécessité de fonder un genre nouveau pour (]uelques formes que
nous ne pouvons ranger dans aucun genre existant jusqu'à ce jour.
Nous regrettons d'autant plus d'introduire ce genre dans la science, que les spécimens sur
lesquels il est établi, sont très défectueux.
Cette forme nouvelle nous semble avoir, par son aspect extérieur, une certaine analogie avec
le genre Inocaidis.
Nous exposerons ici les caractères génériques les plus importants, autant ()ui' nous le permet
le mauvais état de conservation des spécimens.
L'iiydrosome est dendroïde, divisé en rameaux très fins. Il est fixé par une tige unique,
épaisse, qui s'étend depuis le bas jusqu'à l'extrémité supérieure de riiydrosome, en se distinguant
DE LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 207
clairement, des autres rameaux plus étroits, ou bien il se \)erd complètement dans la ramification, en
se divisant eu tins rameaux secondaires. Ceux-ci montrent des traces très faibles d'une structure, qui
consiste en stries longitudinales toi'dues, et qui rappellerait un peu le genre Desmograptus. Les
fins rameaux secondaires sont partout égaux, de sorte que nous ne trouvons nulle part de cellules
plus grandes qui pourraient renfermer des zooïdes.
La bifurcation des rameaux se fait de deux manières dift'erentes :
1. par la naissance de fins rameaux secondaires, très longs, qui se bifuripient eux-mêmes
fréquemment, Stel. fntticosa, PL 3 ;
2. par la bifurcation du tronc principal. Les rameaux sont alors entoures de petites branches
courtes et simples, PI. :!, Stel. horrida.
Tels sont les caractères que nous sommes en état d'exposer. En fondant ce genre, nous avons
voulu assigner, dans le groupe des Hydroïdes, une place à quelques fossiles qui ne peuvent être
rangés dans aucun des genres connus jusqu'à ce jour.
D'après la forme extérieure, le genre DcndrograptHS Hall, oti're quelque aftinité, mais il porte
des cellules sur ses rameaux, tandis que l'on n'en remarque pas la moindre trace sur nos fossiles.
Stelechocladia fruticosa. Pocta.
PL 3.
L'hydrosome, dendroïde, paraît avoir été fixé par un tronc unique, duquel partent de nombreux
rameaux divisés eux-mêmes en branches très fines.
Le tronc principal est plus ou moins distinct. Il s'étend jusqu'cà la pointe de la colonie, et est
couvert de petites branches dans toute sa longueur, ou bien il ne forme que la partie inférieure
de la colonie, et se multiplie vers le haut dans des rameaux fins, étroits et égaux en largeur. La
structure des rameaux n'est pas conservée. Il ne reste que des stries longitudinales, noires ou
rougeâtres, sur lesquelles la confonnation de la surface est complètement effacée.
Dimensions. La largeur du tronc principal n'est pas constante, parce qu'il est entouré de fines
branches. Celle des rameaux les plus fins, égaux entre eux, atteint à peu près 0"'" 4.
Gisement et local. Bande e2. Slicenetz et Hinter-Kopanina.
Stelechocladia horrida. Pocta.
PL 3.
Hydrosome formant des colonies dendroïdes, fréquemment bifurquées, qui paraissent fixées sur
un tronc unique, counnun. Les bifurcations se font d'une manière irrégulière et différente. Sur le
spécimen, fig. 6, on peut suivre le tronc principal depuis le bas jusqu'à son extrémité supérieure ;
et l'on voit les rameaux qui partent latéralement. Sur l'autre spécimen, fig. 7, le tronc principal
n'est pas représente, mais le fragment conservé consiste en rameaux de même ordre et à peu près
semblables entre eux.
Le tronc principal et les rameaux sont couverts de lamelles fines, qui entourent ces derniers,
et ressemblent aux feuilles aiguës des conifères. La structure offre ici quelque analogie avec celle
que nous avons trouvée dans Inocaidis.
208 ETUDES SUR LES GENRES DES CLADOPHORES
La masse de riiydrosome consiste en une substance chai-bonneuse , qui ne permet guère
d'observer la structure de la surface des lamelles. On ne remarque généralement que les traces
d'une structure en torsion, mais elles ne sont pas assez distinctes pour iiue l'on puisse voir
chaque tibre.
Il n'existe pas d'autre caractère, et on n'aperçoit aucune capsule de dimension tant soit peu
considérable.
Dimensions. Les lamelles des rameaux ont à peu près 3 "'"' 4 de longueur et 0 "'" 25 de
largeur.
Eapj}. et cliffcr. Cette espèce se distingue de Stel. fruticosa par les rameaux secondaires, épais,
qui entourent le tronc, et elle annonce déjà la disposition qui se trouve décrite dans le genre
Inocaulis.
Gisement et local. Le spécimen décrit provient de la bande d 5, Kosov.
Genre Thnuutocoelniin> Pocta.
PI. 1.
Nous avons créé ce genre pour quelques formes de colonies rampantes d'aspect très typique.
Nous les avons réparties dans deux espèces, qui, tout en possédant une grande affinité entre elles,
se distinguent cependant fort bien l'une de l'autre. Ce sont de petits arbrisseaux très tins et très
délicats, qui recouvrent les coquilles de Mollusques. Parmi les formes que nous étudions, 2 se
trouvent sur une coquille de Capuhis, 1 sur un Ci/rfoccms et 1 sur un Orthocenis. Elles sont
fixées par leur face entière et n'apparaissent par conséquent que comme des sculptures en relief.
Les arbrisseaux consistent dans de fines tiges, qui se divisent fréquemment et portent de petits
tubes latéraux, élargis à leur extrémité. Nous pouvons aussi désigner ces tubes par le nom de
cellules.
La bifurcation se fait tantôt irrégulièrement, et, dans ce cas, les rameaux partent sans ordre
du tronc principal, tantôt régulièrement, alors les nouveaux rameaux forment tous avec le tronc un
angle égal et sont parallèles entre eux dans toute leur longueur.
Les tiges ou rameaux sont d"une très grande finesse. Les tubes ou cellules, indépendants
s'insèrent sur le tronc par leur base étroite et vont en s'élargissant vers l'extérieur. Ils sont
généralement droits. Parfois ils sont courljés, et, dans ce cas, ils apparaissent ordinairement sur les
rameaux, disposés comme les barbes d'une plume, en se penchant un peu vers l'extérieur.
La surface des rameaux est presque toujours lisse, ou bien quelquefois rugueuse, et elle semble
avoir été ponctuée.
Tels sont les principaux caractères que nous montrent ces arbrisseaux de structure fine et
simple. Il va sans dire que les caractères de ces formes ne suffisent pas pour déterminer avec
sûreté leur nature et leurs affinités. Il n'en est que plus difficile de les comprendre.
Toutefois, en considérant la forme extérieure, délicate, pennée, correspondant aux buissons des
Hydroïdes, nous croyons pouvoir admettre que ces pétrifications représentent des restes d'animaux
de ce groupe. Quant à donner une explication sur les tubes ou cellules, il n'y faut pas songer pour
le moment; on devra attendre pour cela (jue des matériaux plus nombreux et mieux conservés four-
nissent aux observateurs des documents (jui leur permettent de décider en connaissance de cause.
DK LA BOHÊME ET DESCRIPTION DES ESPÈCES. 209
Les deux espèces décrites ci-après apparaissent dans la bande e2. Elles sont très rares, car,
en dehors des spécimens figurés, nous n'en connaissons aucun autre.
Thamnocoelum fruticosum. Pocta.
PI. 1.
Hydrosonie raraitié, formant dos buissons fins, fixés à des corps étrangers. Un de nos spé-
cimens se trouve sur une coquille de Ci/rtoceras, et deux sur des coquilles de Capulus.
La bifurcation a lieu de deux manières différentes .
1 . La tige fine se divise irrégulièrement, et il arrive que les rameaux du tronc se superposent.
2. La bifurcation est régulière. Cette régularité provient de ce que les rameaux qui partent
de la tige sont également distants entre eux, qu'ils forment avec la tige des angles presque égaux
et qu'ils sont parallèles entre eux dans toute leur longueur.
Les rameaux sont fins, droits, recourbés ou en zigzag. Ils portent latéralement des individus
indépendants ou des cellules. Celles-ci sont des tubes simples, un peu élargis vers leur extrémité.
Elles sont fixées sur le tronc ou bien plusieurs d'entre elles sont réunies sur une tige. Nous n'avons
pu observer d'orifices de cellules.
La surface du tronc et des cellules est lisse ou ridée transversalement.
Itapp. et (h'ffcr. Dans la diagnose générique, il a déjà été fait mention des affinités de cette
forme. Elle se distingue facilement de Tliamn. pennnlatiim par son aspect extérieur.
Gisement et local. Bande c2, Slirenet.s, Kosor et Zmrzlik.
Thamnocoelum pennulatum. Pocta.
PI. I.
Colonie ramifiée, aux rameaux tins et pennés, fixés sur la coquille d'un exemplaire de Ortho-
ceras Sfe/m'iir/eri, Barr.
Les rameaux prennent naissance d'une manière irrégulière, et sont disposés en un buisson
très tin. Ils sont très minces, portent, de chaque côté, de petits tubes disposés régulièrement
comme les barbes d'une plume, se recourbent un peu vers l'extérieur, s'élargissent vers l'extrémité,
oîi ils sont tronqués. On ne voit aucun orifice. Les cellules ne sont pas toutes semblables. En
quelques endroits sont réunies plusieurs cellules allongées, parfois on en remarque de ces dernières,
qui sont isolées au milieu de cellules plus courtes et uniformes.
La surface de ce corjis très fin est un peu rugueuse, et semble ponctuée.
(T/.scmciif et local. La coquille de FOrthocère, sur laquelle la colonie est fixée, provient de
la bande e2, Drorct:-.
Après avoir fait la description des espèces du groupe important des Hydroïdea qui apparaissent
dans le Silurien de la Bohême, il nous reste à mentionner deux fossiles que nous ne pouvons dé-
terminer avec sûreté, à cause de leur mauvais état de conservation et aussi de l'exiguité des frag-
ments qui les représentent. Cependant nous nous croyons tenu de les citer ici, et dans l'espoir
que les recherches futures apporteront la lumière sur ce que nous ne pouvons expliquer aujourd'hui,
nous exposerons nos observations en quelques mots.
27
210 DISTRIBUTION VERTICALE DES CLADOPHORES
Hydrozoon espèce indét. N" 1.
PI. 7.
Petit fragment de colonie. Il est un peu courbée et porte quelques rameaux latéraux. La
surface de la colonie est couverte de stries transverses, qui prennent parfois la forme de rides. Des
rameaux réguliers et également distants paraissent détachés du tronc principal. Ils portent une
rainure à leur partie médiane.
Ce fragment insuffisant ne permet aucune autre observation.
Gisement et local. Schistes à Graptolites de couleur brun jaune, bande el, Borek.
Hydrozoon espèce indéter. N" 2.
PI. 1.
Hydrosome formant un disque ovale, qui est composé de rameaux rayonnants et plusieurs fois
bifurques. Du centre de ce disque partent 9 rameaux qui se divisent tous, à l'exception de deux.
Tous les rameaux secondaires sont irréguliers, sacciformes et inégaux entre eux. On ne remarque,
sur leur surface, ni structure ni ouvertures. Près de la périphérie du disque, où leur nombre
augmente par suite de la division, ils sont plus serrés. La couche sur laquelle ce corps est fixé, est
de la même couleur jaunâtre que celle des rameaux.
Gisement et local. Schistes calcaires de la bande e2, Lodenitz.
Chapitre IV.
Distribution verticale des genres et espèces de Cladophores, dans
le bassin silurien de la Bohême.
I. Tableau nominatif de la distribution verticale des Cladophores, dans le bassin silurien de
la Bohême.
II. Tableau numérique, résumant la distribution verticale des Cladophores dans le bassin
silurien d(! la P)Ohême.
DANS ],K liASSIN SILUKIEN DE LA DOHKME.
211
I. Tableau N? 1. Tableau nominatif de la distribution verticale des
Cladophores, dans le bassin silurien de la Bohême.
N»
Faunes siluriennes
m
O
Genres et Esp^^'ces
I
II 1 III
€
D
E !
r^
i' !
H
dl d2
d3id4|d5Î|el|
e2
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gllg2|g3||hl!li2!h3l
1
2
3
4
5
6
7
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
1
2
3
1
1
2
1
2
1
2
1. Callograpt
capillosus
■Pdichotomus .
exilis . . .
muscosus . .
nullus . . .
?pai'vus . . .
scopatus . .
2. Desmograi
agrestis . .
attextus . .
plexus . . .
textorius . .
iiiiiiulatns .
3. Dictyoïiem
boliemicum .
confprtum .
? dubium . .
grande . . .
sraptolithol'un
4. Inoeaulis
acultata . .
attrita . . .
dumetosa . .
5. Ptilograpt
gloniH-atiis .
ramalp .
îsuavis . . .
6. Rodoiiogjra
asteriscus .
7. Stelechocl.
fruticosa . .
horrida . .
8. Thamiioco
t'rutieosum .
peiinulatum
Hydrozoaires
N" I . . . .
N» 2 . . . .
US
)tllS
a
us
iptu
idia
ehii
es
s
i
11
P
in
. Hall.
Po6ta.
. PoÈta.
. Poôta.
. Pocta.
. Pocta.
. Pocta.
Poôta.
. Hopk.
. Poôta.
. Poôta.
. Poôta.
. Poôta.
. Barr.
. Hall.
. Barr.
. Poôta.
. Pocta.
. Barr.
. Poôta.
. Hall.
. Pocta.
. Pocta.
. Poôta.
. Hall.
. Poôta.
. Poôta.
. Poôta.
. Poôta.
. Poôta.
. . Poôta.
. Poôta.
. . Poôta.
. . Poôta.
. . Poôta.
. Poôta.
déterra.
1
r
+
+
+
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•
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1
2 col.
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21
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1
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1
27*
212
DISTRIBUTION VERTICALE DES CLADOrHORES
II. Tableau W- 2. Tableau numérique, résumant la distribution verticale
des Cladophores, dans le bassin silurien de la Bohême.
Faunes siluriennes
«
N°
co s
■a -^
•2£
S.i
•S..2
Genres
I
II
III
C
1
D
E
F
G
H
dl
d2 1 d3 1 d4
d5
el ie2 |fl
f2
gl 1 g2 1 g3
hl|li2lhS
Faune troisième.
1
Callograptus . . . iiaii
I
0
7
3-4
2
Desuiograptus . . . Hopk
1
4
5
.-4-5
3
Dictyonema . . Hnii.
2col
2
3
7
6-7-8-9
4
Inocaulis UM.
3
3
7
5
Rodonograptus . . PoCta.
I
1
.')
6
Stelcf hocladia . . Pocta.
1
1
3
7
ThimiHOCoeluiii . . Pocta.
2
0
2
1
Hydrozoaires indéterminés
1
1
2
2
1-7
Faune seconde.
(1)1
Callograptus .... Hall
1
1
1
3
{■^)
Desmograptus .... lliii)lv
■
1
•
.
1
1
3
(3)
(Dictyonema) .... Hall.
•
?1
•
VI
?1
7
8
Ptiloijraptiis . . . iiaii.
1
3
4
1
3
1-2-6
(«)
8ti'leehoela(li:i . . . Pcièta.
Faune primordiale
1 [nir bande
To'iuix des appa- |
i-itions d'espèces (j^^^^. ,,^,^,^
_
2
5
1
1
2c(il.
5
21
-^
1
1
3
6
3U
8 + 2 eol.
20
Réapparitions ilaiis chaque
étage à déiluire
1
5
Esiîcces distinctes par étages
Totaux par faune
—
7 + 2 col.
21
0
21
Toal des espèces distinctes
en Bohême
3
0
Dans le premier dtis deux tahleaux y)récédents, nous avons exposé, par ordre alphabétique, les
Cladophores qui apparaissent dans le terrain sihirien de la lîohênu\ en indiquant en même temps
l'horizon où ils ont été recueillis. Le second tableau offre un résumé numérique de la distributicm
verticale. Le nondjre relativement très réduit des espèces, en Bohême, et leur distribution géolo-
gique, très simple, dans chacune des bandes de notre bassin silurien, nous disiieusent de midtiplier
DANS LK KASSIX SIU'KIKN DE LA LiOHEME
213
les tableaux, et nous croyons qu'il suftira de quelques observations pour faire connaître ce qui peut
intéresser les savants sur l'apparition dos Cladophores.
Nous nous sommes également al)stenu de dresser un tableau de la distributicni géograpliique
des espèces dans l'ensemble des contré(!s siluriennes, parce (jue les formes que l'on connaît jusqu'à
présent, dans les contrées étrangères, sont i)eu noml)reuses et (pic nous les avons citées dans la
description de chaque genre.
Distribution verticale des genres.
En Bohême, il n'existe aucun représentant de cette famille, dans la faune primordiale. C'est
(hins la faune seconde qu'ont lieu les premières apparitions. Elle ne contient que quelques genres
(5), parmi lesquels Ftllographis^ qui send)le y être localisé.
La majorité des représentants dt!s Chuhqjhores se trouve au commencement de la faune troi-
sième. Il est très intéressant d(» constater, dans les colonies, la présence du genre Dict/fonema, que
l'on ne connaît que dans la faune troisième.
Les connexions qui existent, par les Cladophores, eiitre les faunes seconde et troisième, sont
exposées sur le tableau suivant.
Tableau N° 3. Répartition verticale des genres des Cladophores, entre les trois
faunes du bassin silurien de la Bohême.
Faunes siluriennes
Etages
Nombre absolu des genres
Faune troisième ....
Faune seconde
Faune primordiale . . .
1
E-F G-ll
I>
7 ^ Il y ;i 3 (V4) genres ( Calloyraptus
[ coinnmns entre la Desmui/raptus
[ faune troisième j (? Dictyonema)
4 (5) et seconde ( StekchocJadia
Voici les résultats que nous fournit ce tableau.
1. Les connexions entre les faunes seconde et troisienu' sont considérables. Des S genres
décrits plus haut, ?> sont cdunuuns à ces deux faunes.
2. La faune primordiale ne montre aucune trace de Cladophores.
3. Il existe 4 genres dans la faune seconde. Le cinquième, Blctijonema, représenté par la
forme douteuse, ? Dict. duhiwm, ne peut être ])ris en considération.
D'après les chiiïres exposés dans les Tableaux I et II, les genres se répartissent de la manière
suivante dans chacune des bandes de la faune seconde :
bande dl . . . .1 genre et le genre douteux, Dictyonema^
bande d2 . . . . — (aucun représentant):
bande d3 . . . . .3 genres, dont l'un, Ftilograptus, est typique pour la faune seconde, car il
ne se trouve dans aucun autre horizon :
214
DlSTKIIiUTION VERTICALE DES CLADOPHORES
bande (14 ... . — (aïKiui i-oi)réseiitaut);
bande (15. . . .1 genre, qui remonte dans la faune troisième.
4. Dans les t'ormations îles colonies qui se trouvent près de Ueporu^ d5 (cohmie d'Archiac)
et près de Chuchel (ccdonie Haidinger) apparaît un genre que Ton retrouve dans la faune troisième.
Un fragment que l'on ne jieut déterminer en toute sûreté et qui possède quelque ressemblance avec
le genre, Dict. duhimn. a également été recueilli dans la bande dl. Les formes apparaissant dans
la colonie appartiennent aux espèces des bandes el et e2.
5. C'est au comuiencement de la faune troisième que la distribution des formes atteint son
maximum. Ou y compte 7 genres, car tous ceux que l'on connaît dans le Silurien de la Bohême
y sont représentés, à l'exception d'un seul. Leur répartition dans chacune des bandes est très
simple : la bande e 1 en contient 3, et la bande e 2, tous les 7. En outre, chacun de ces horizons
renferme une des formes peu distinctes que nous avons désignées par Hydrosoon espèce indcterm.
6. Le maximum du développement se trouve donc dans les formations inférieures des couches
qui renferment la faune troisième, c'est-à-dire dans la bande e2.
7. La faune seconde et la troisième ont .3 genres communs, savoir: Callographis^ Desmo-
graphis et Stelechocladia. Ces formes génériques sont représentées dans chaque faune par des
espèces différentes. Nous ne citons qu'avec réserve le genre Dictyoncma de la faune seconde, comme
genre commun aux deux horizons comparés.
8. Les derniers représentants des Cladophores apparaissent dans la bande e2. Après quoi,
cette famille s'éteint complètement dans notre bassin, car l'on n'en rencontre aucune trace dans les
étages F— G— H.
Genres cosmoi)oIites. — Genres locaux.
Si nous rangeons chacun de nos genres dans les 2 groupes créés par Barrande, nous obtenons
le tableau suivant:
Faune troisième.
Genres cosmopolites.
Callogruptus^
Desmograptus,
Didijonema,
Iiweaulis,
Faune seconde.
Genres locaux.
liodoiiogrcqdns,
Stelechocladia^
Thamnocalum.
Genres locaux.
Stelechocladia.
Genres cosmopolites.
Callogrujdiis,
Dcsnwgraptua,
l'tilogra2)tus.
Dans ce tableau, nnus n'avons pas compris les formes des Hydrozoon espicce indcf., ainsi que
l'espèce Dictyon. ?dubium.
Nous voyons que des 8 genres qui apparaissent dans notre Silurien, 5 sont cosmopolites, et
3 locaux. L'on remarque encore les faits suivants:
1. La faune primordiale n'oft're aucun représentant.
DANS LE BASSIN SILURIEN DE LA BOHEME.
215
2. Dans la faune seconde, Ptilograptus^ le premier genre qui l'ait son apparition, est cosmo-
polite. En outre, deux autres genres connus dans les contrées étrangères, Calloyraptus et Desmo-
(jraptus, y sont représentés, ainsi que le genre local, Utelechocladia.
3. Dans la faune troisième, on trouve 4 représentants pour les genres cosmopolites, et 3 pour
les genres locaux.
4. En ce qui concerne la connexion entre ces 2 faunes, l'on voit 2 genres cosmopolites et
1 genre local passer de la faune seconde dans la faune troisième. Celle-ci s'enrichit encore de
2 genres cosmopolites et de 2 genres locaux.
Distribution verticale des espèces.
La distribufiou des espèces dans les faunes siluriennes est assez uniforme. Répétons que la
faune primordiale ne possède aucun représentant et que la vie ne commence qu'à la faune seconde.
Il se présente encore une particularité, en ce que les colonies renferment 2 espèces de Cladopliores.
La répartition des fossiles de cette famille dans les deux faunes est exposée dans le tableau ci-après.
Tableau N° 4. Nombre des espèces distinctes de Cladophores, par faune, en Bohême.
Faunes siluriennes
Etages
Nombre
absolu
Moyenne
des espèces
par genre
des
genres
des
espèces
Paime troisième
Faune seconde
Faune primordiale
Réapparitions entre les thunes
h flpduire
lit)
C
7
4
2(i
10
3-71
2-50
11
3
36
6
Nombre des genres et espèces
8
30
Ce tableau donne lieu aux conclusions suivantes:
Dans la faune seconde, où les Cladophores apparaissent pour la première fois en Bohême, nous
comptons 4 genres et 10 espèces, c'est-à-dire une moyenne de 2'.')() par genre. Dans ce chiffre sont
aussi comprises les 2 espèces de la colonie d'Archiac et de Haidinger.
La faune troisième, où cette famille atteint son maximum, renferme 7 genres et 26 espèces,
c'est-à-dire une moyenne de 3-71 par genre. Cette moyenne n'est que de moitié plus forte que celle
de la faune seconde. C'est ce que nous distinguons le mieux, si nous prenons la proportion moyenne
entre la somme des genres et la somme des espèces des deux faunes, et sans avoir égard an chiffre
des réapparitions. On obtient, pour 11 genres avec 3(i espèces (sans réapparitions), la moyenne de
3-27, qui se trouve entre les deux moyennes de chacune des deux fauni's.
En étudiant le tableau L l'^» arrive encore à plusieurs observations générales sur la distribution
des espèces.
216
DTSTCIBITTION VERTICALE DES rLADOl'ITORES
Ainsi, Fou voit que le plus iriaud nombre des espèces i)iovient de la liaude e2, car elle con-
tient des genres:
Calloyraptus . . . . ti espèces du nomlne total 7.
Defunoyraptns
Dictyonema .
Inocanlis . .
RodonogrcqÉiis
Stelechodadia
Thmnnocoelum
. 1 espèce „
• 1 «
. 2 espèces „
Le genre Ftilograptus avec ses 3 formes spécitiques est le seul qui reste entièrement dcans la
faune seconde.
Tableau N° 5. Réapparition des espèces dans les bandes siluriennes.
Genres
dl
Callograptus Hall, i' .
DesmograptuB Hopkiu. !' .
Dictyonema Hall. '
Ptilograptns Hall, j +
II faune III faune I Nombre
, des espèces
^i communes à
(12
(13
d4l(15
el
e2 l deux bandes
Observations
col.
+
+
+
+
+
+
{Aucune espèce
n'est commune
aux deux faunes
En ce qui concerne la réapparition des espèces, le Tableau V nous indique les étages qui
renferment des représentants de cette famille. Nous constatons dans 4 genres 1 réapparition,
c'est-à-dire que 4 genres possèdent chacun 1 espèce qui apparaît dans 2 bandes. .'5 d'entre eux
sont communs à la faune seconde et à la faune troisième. Le quatrième se réduit à la faune
seconde. Nous trouvons un total de fi réapparitions, dont 2 dans les colonies d'Arcliiac et Haidiuger.
En somme, tout modeste que semble le nombre des Cladophores dans notre bassin silurien, il
est toujours assez considérable pour égaler et même dépasser celui d'autres contrées étrangères.
"ë^^"
FAMILLE DES AULOPORIDAE. 217
3. Famille des Auloporidae.
-*•:•*-
Nous avons déjà déclaré dans le programme général que nous étions obligé d'ajouter une
partie des Anthozoaires aux descriptions des Bryozoaires et des Hydrozoaires. Comme nous l'avons
expliqué, il s'agissait ici lic publier, avec un texte explicatif, les 17 planches que Barrande avait
préparées.
Des Anthozoaires, nous n'otudieions ici que le genre Aulopora, auquel nous joindrons une
forme nouvelle que nous désignons sous le nom de Oncopora.
On range généralement le genre Anl<>iitn-a parmi les Alcyonaires, dans le groupe des Tnbiporidae.
En entreprenant la description du genre AuJopora, nous avons commencé nos études sur les
nombreuses formes d'Anthozoaires, qui se trouvent dans notre bassin. Afin de suivre fidèlement les
divisions adoptées par Barrande dans son grand ouvrage, ce serait ici le lieu d'exposer les généralités
sur cette classe, ainsi que les aperçus historiques. Mais le genre Aulopora ne représentant qu'une
faible partie de la richesse en Anthozoaires, qui est renfermée dans la collection Barrande, et ces
fossiles devant être traités dans le deuxième tome du Vol. VIII, nous renonçons à faire ici l'aperçu
historique de ce genre. Nous prions donc le lecteur de consulter la liste des ouvrages qui précédera
la description des Anthozoaires.
Dans l'espoir que les savants approuveront cette décision, nous allons i)rocéder à l'étude des
Anthozoaires qui doivent prendre place dans ce tome, et nous exposerons nos observations dans les
deux chapitres suivants, savoir.-
Chap. I. Etudes sur le genre Aulopora et le genre voisin Oncopora, et description des espèces.
Chap. II. Distrilnition verticale des espèces de Aidopora et Oncopora, dans le bassin de la Bohême.
-♦— «-
Chapitre I.
Etudes sur le genre Aulopora et le genre voisin Oncopora.
Genre Anloitora. Goldfuss.
Le genre Aulopora, si typique pour les couches paléozoïques, où il se trouve assez fréquem-
ment, est représenté dans notre Silurien par 9 espèces. Avant de décrire ses caractères les plus
importants, nous ferons quelques observations au sujet de la place qu'il occupe dans le système.
Il y a bon nombre d'années que ces petits tubes ramifiés et fixés sur des corps étrangers ont
attiré l'attention des Paléontologues, et nous trouvons des remarques chez Linné, Fought, Walch et
28
218 ETUDES Sra LE GENRE AULOPORA
l'allus, qui les ont décrits sous le uoiu de Millepora. C'est Goldt'uss qui leur a donné, en 1826,
leur dénomination actuelle. La place de ces êtres n'est pas, jusqu'à ce jour, fixée avec sûreté. Ils
ressemblent entièrement à quelques genres de Bryozoaires, principalement au genre Siomatopora =
Alcfto, dont ils diffèrent:
1. iiar les dimensions de leurs tubes, qui ne sont jamais si développés dans les individus des
Bryozoaires,
2. par la jonction des tubes entre eux, tandis que. cbez les Bryozoaires, cliaque cellule est
complètement isolée par des cloisons.
Le motif pour le(iuel ces tubes rampants sont rangés parmi les Antbozoaires, repose dans la
structure que montrent certaines espèces, et qui consiste en ce que l'orifice des tubes est quelque-
fois couvert de fines stries longitudinales, indiquant une sorte de pseudosepta.
Les opinions sont partagées sur la place que l'on doit leur assigner dans le système. Milue-
Edwards et Hainie ont établi pour eux une division spéciale, Zoantharia tidnilosa,. Kicholson les
comprend dans les Zoantharia tabulata, parce qu'il a cru i-econnaître des planchers dans les tul)es.
A l'exemple de Roemer, nous nous abstiendrons, pour le moment, de rlonner à ces fossiles une
place systématique déterminée.
Ce genre ott're une conformation très peu compliquée. Le polypier est formé de tubes simples,
ordinairement étroits à la partie inférieure et s'élargissant vers le haut. Ils composent des tiges
rampantes, ramifiées, et paraissant fixées.
Le mode de fixation et l'arrangement des cellules cylindriques sur ces tiges nous ])ermettent
de distinguer, parmi les diftèrentes formes que l'on connaît, les variétés suivantes:
1. Varietates slniplircs. Les cellules naissent sur la paroi postérieure de la cellule-mère.
Chacune d'elles en pro(hiit une ou plusieurs nouvelles, qui s'étendent parfois un ])eu de côté, mais
en conservant toujoui-s la direction principale du tronc entier, et forment ainsi des tiges simples,
rampantes, arborescentes. A l'extrémité inférieure de la colonie, l'on peut toujours désigner comme
cellule-mère, celle de laquelle le tronc s'est allongé en rameaux, par bourgeonnement.
Ici appartiennent nos esiièces Aul. hureinata, PI. 1, conoidm. PI. 10, crnssa, PI. 10.
2. Varietates reticulatae. Les cellules partent, comme dans la forme précédente, des cellules-
mères. De plus, elles sont reliées ensemble par des tubes, de sorte qu'elles forment un réseau.
Dans cet arrangement, il faut nécessairement que quelques cellules soient dégénérées et sans orifice,
ou bien ([u'il n'y ait qu'une ouverture pour plusieurs cellules, car le nombre de celles-ci est au
moins le double de celui des ouvertures.
lloemer avait dé'jà fait observer la difficulté d'expliquer ces formes, parce qu'il n'est pas
facile de comprendre comment l'animal occupant le tube de jonction pouvait se réunir à celui de
l'autre cellule.
De ce groupe, nous no connaissons que l'espèce Aul. rejieiis, PI. 1.
3. Varietates sociales. Les cellules sont disposées sur deux rangées rajtprochées l'une de
l'autre. Elles forment le tronc connnun au moyen de leur i)artie inférieure, tandis que leur partie
supérieure saille latéralement.
Les espèces, Aul. conferta, PI. 10, et sijnietrica, PI. 1, nous fournissent d'excellents exemples
de cette ramification.
Souvent il arrive (pie le tronc médian devient plus indépendant par l'effacement des contours
des cellules, et qu'il ap])araît comme un tout compact, Aid. scrrtdafa. PI. 10; ou bien encore, qu'il
porte peu ou même point de ctdlules, et remplit ainsi la fonction de pédoncide, Aul. hohemiea, PI. 10
et Aul. disjcda, PI. 1.
KJ' LK GEXliK VOISIN ONCOl'OKA.
21!)
Ces formos, et en partii-iilier celles dont le tronc médian (>st presque indépendant, s'éloignent
assez de la forme typique, à laquelle elles sont reliées par des types intermédiaires produits par la
présence de tubes aux contours bien marqués et encore complètement indépendants, <iui se réunis-
sent entre eux pour tbinicr un rameau. Un peu plus loin, les contours s'effacent, et il en résulte
un tronc commun, médian, assez indépendant, duquel partent latéralement les extrémités des tubes.
Hall cite des formes analogues, qu'il nomme Ucderdla et qui proviennent du Dévonien de
l'Amérique du Nord. Toutefois, on ne peut se faire une idée de la structure de ce genre par la
description et la figure (ju'il eu donne. Hcderdla est presque toujours dans un assez mauvais état
de conservation. Les contours des cellules ne sont jamais indiqués, et la ramiticatiou se fait d'une
autre manière, car souvent 2 cellules naissent parallèlement, l'une à côté de l'autre, du tronc médian.
En outre, dans les formes dévoniennes, ce dernier se ramifie quelquefois, ce que nous n'avons jamais
trouvé dans nos espèces.
En expliciuant la formation successive du tronc médian par les cellules elles-mêmes, nous
croyons avoir i)rouvé que les formes ([ue nous nommons sociales, sont intimement reliées aux formes
typiques de Aulopora.
Les cellules sont cylindriques et plus ou inoins régulièrement épaissies. Leurs dimensions
sont variables, comme l'on peut s'en rendre compte par la liste suivante, où elles sont marquées
en millimètres.
Cellules
Longueur
Largeur
en bas
en haut
Anldiiiir.'i IkiIk niii:i Liarr.
Imccinata l'octa.
roiiferta liarr.
conoidea Pocta.
crassa l'oèta.
(lisjecta l'octa.
( simiilex
rriioiis Rciiii. : . ,
l reticulata
serrulata Pocta.
symetrica Pocta.
1-2—3
4—5
3
G— 8
11
2
4—10
3
i 3-2
1-5—2
0-7
0-3-0 4
0-7
1—1-5
0-8—1
0-G— 0-8
0-G— 1
0-G
0-3
1-5
1-2
1
3
3
1—1-2
1-9—2-6
0-G
1-8—2
0-5
La forme typique, extérieure, des cellules est celle d'un cône renversé, Aul. conoidea, PI. 10.
C'est par exception que les cellules sont droites, comme dans l'espèce citée. La plupart du temps,
l'extrémité supérieure avec l'orifice est tortue et courbée vers le baut ou latéralement. Cette dis-
position s'explique par le mode de fixation des colonies. Les tubes des cellules sont attachés sur
plus de la moitié de leur longueur à des corps étrangers, et ils saillent par leur extrémité supérieure
de cette surface d'attache.
La (juestion de savoir si ce genre se fixe constamment aux corps étrangers n'a pas été résolue
à cause du peu de preuves que présentent les espèces des autres contrées, et malheureusement nos
espèces ne contriluun-ont guère à l'élucider.
Aulop. rcjtc'Jis est la seule de toutes nos espec-cs qui se trouve fixée sur des corps étrangers,
savoir, sur la coquille d'un Cyrtoccras et sur un fragment de Cystoïde. Toutes les autres ajipa-
raissent libres dans la roche, sans aucune trace de corps étrangers. On ne saurait conclure de cette
circonstance que ces formes étaient lilues, mais on n'a non plus aucun motif de croire qu'elles
étaient fixées.
28*
220 ETUr)p:s SVH le (iEXRE AULOPORA
La structuro régulière, (■yliii(lri(]ue, dos cellules est détruite exceptiounellenient, dans Aulop.
repens, PI. 1, par l'épaississeuieiit irrégulicr de la partie supérieure. Il nous est impossible d'ex-
pliquer cette particularité, que nous croyons individuelle, car nous ne l'avons observée qu'en un
seul point.
Les cellules finissent par uiu> ouverture régulièrement ronde, dont la forme a deux aspects
différents :
L Le bord de l'ouverture est simplement arrondi, quelquefois un peu aigu, de sorte que
l'orifice correspond exactement au diamètre de l'intérieur des cellules Cette sorte d'orifice se pré-
sente dans toutes nos espèces de Aulojmra, à l'exception d'une seule, Aulop. repens.
2. Le bord de l'ouverture est renflé en forme de bourrelet, et sa largeur dépasse considé-
rablement celle de la cellule. Nous trouvons cette structure cliez Aulop. rcpcns^ PI. 1, et surtout
dans les colonies réticulées.
Dans les colonies simples (simplices), les orifices sont généralement sur un plan, ce qui indique
peut-être que les espèces étaient fixées. Elles s'élèvent de cette surface d'attache, en avançant leur
partie supérieure, et leurs orifices sont placés dans un plan parallèle à la surface du corps étranger.
Nous remarquons cette disposition principalement sur nos espèces: Aulop. hiirri)iata, l'I. 1. et dans
les colonies simples de l'esjjèce, Aulop. repais, PI. 1.
Aulop. anioidca. PI. 10, fait en ce sens une exception, car ses orifices ne se trouvent pas sur
un i)lan.
Dans les colonies communes que nous nonnnons socloles, les orifices de chaque rangée sont
dans un plan situé latéralement, et cette disposition se retrouve régulièrement chez toutes les espèces
qui sont associées dans cette catégorie.
La paroi des cellules varie en épaisseur suivant les espèces ; en général, elle est mince par
rapport à l'espace intérieur des cellules. Une particularité étrange et difficile à expliquer s'observe
à plusieurs reprises dans quelques espèces. Elle consiste, en ce que les cellules, ou même le tronc
commun paraissent porter une fente longitudinale médiane; voir Aulop. hohrmica, PI. 10, (li.yerta,
PI. 1, et rcpcns. PI. 1.
La surface externe des cellules est lisse, généralement couverte de fines rides horizontales,
transverses. La surface interne, autant qu'on peut l'examiner à travers les brisures fortuites, est
également lisse. Nous n'avons constaté nulle part de traces des pseudosepta mentionnés dans les
rapports sur les espèces des contrées étrangères.
Quant à la distribution géologique de nos !» espèces, elles apparaissent dans les bandes suivantes :
Etage E, bande e 1 aucune espèce,
„ e2 .5 espèces,
F f2 3
„ G, „ g 1 1 espèce.
Nous voyons aussi (jue les espèces restent dans chaque bande où elles apparaissent, sans se
propager dans d'autres horizons.
Plusieurs de ces espèces sont fondées sur de menus fragments, qui ont été trouvés dans les
colonies, et qui, malgré leur exiguité, présentent des types variables dans leurs dimensions et surtout
dans leur aspect général. C'est ce que nous étudions dans la description de ces formes. Le chiffre
0 de nos espèces est considérable, principalement à cause de la présence des espèces ramifiées, que
nous appelons sociales, et qui, selon nous, n'ont jias été connues jusqu'à ce jour.
ET LK (iENRE VOISIN ONCOl'ORA. 221
Outre la ressemblance du genre Anldj^ira avec quelques Bryozoaires, il faut aussi nieutionner
celle de ce genre avec Syn'uf/opora. Quekiues formes du genre Atdopora rappellent à tel point les
jeunes colonies de Si/r/'nfjvjuira. que ces deux genres ont été souvent confondus, surtout pai- les
auteurs anciens.
Aulopora. bohemica. Barr.
PI. 10.
Syrmgo2)ora hohcm'tcu, Barr. — />///.s//// 2'hes. silnr., p. 16.
Polypier ramitié, avec un tronc médian, d'où partent latéralement les cellules. Ce tronc médian
n'est pas droit, mais ondulé. Les cellules, de grandeur différente, naissent à peu près à égale
distance les unes des autres. Elles sont cylindriques, rétrécies en bas, et s'élargissent réguiièi-ement
en remontant vers l'oritice. Celui-ci seml)le simple, sans bord renflé.
La surface ne montre aucun ornement, excepté toutefois (;à et là des traces de rides horizon-
tales. Une fente longitudinale, droite, occupe la partie médiane du tronc.
DimensioHS. Les cellulf^s ont une longueur de 1™'" 2 à 3""'; à la base, leur largeur est de
O™"' 7, et en haut de 1""" 5.
Gisement et local. Calcaires de la bande e2. Listice.
Aulopora buceinata. Pocta.
PI. 1.
Fragment de colonie très délicat, mais use par le frottement. Il montre .5 cellules qm débou-
chent toutes d'un seul côté. Elles sont étroites, courbées, et s'élargissent lentement vers leur orifice.
Elles naissent sur la paroi postérieure de la cellule-mère opposée à l'orifice, sans former de renfle-
ment sur cette paroi, et se recourbent ensuite en arc vers le côte où se trouvent tous les orifices.
Leur surface, défectueuse, montre en de rares endroits de fines rides horizontales, qui ont dû la
recouvrir.
Les orifices peuvent être observés de côté. Ils sont régulièrement ronds, et tous placés dans
le même plan. Ils possèdent un bord simple, arrondi, formé par la paroi des petits tubes, et ne
montrent aucun épaississement. Au point de la paroi postérieure de la cellule-mère, où naît une
nouvelle cellule, ou voit seulement un élargissement peu marqué de la partie des tubes qui est
située au-dessous de l'orifice.
La paroi des cellules offre une certaine épaisseur plus forte en bas ([u'en haut. Le diamètre
de l'intérieur des cellules va en décroissant de haut en bas beaucoup plus rapidement qu'on ne le
remarque sur les contours externes des petits tubes.
Dimensions. Les cellules ont une longueur de 4 ;i ô""". Les cellules inférieures. i)lus âgées,
sont plus longues que celles d'en haut, qui sont plus jeunes. Leur largeur atteint de <i""" 3 à 0"""' 4
à leur base, et l """ 2 environ au-dessous de l'orifice.
Gisement et local. Bande e2. Dloulxi Ifont.
222 ETUDES SUR LE GENRE AULOPORA
Aiilopora conferta. Barr.
PI. 10.
Polypier en forme de tronc délicat et penné. Les celhiles, petites, sont disposées symétri-
quement sur 2 rangées alternantes et constituent le tr(nic médian sur plus de la moitié de leur lim-
gueur. Les contours des cellules sont très bien marqués sur ce tronc; ils apparaissent en forme de
rainures profondes. La limite qui sépare les deux rangées latérales de cellules est représentée, au
milieu du tronc, par une ligne en zigzag, très distincte.
Les cellules sont cylindriques et égales sur toute leur longucuir, c'est-à-dire qu'elles ne s'élar-
gissent pas à leur orifice. Celui-ci, vu de côté, semble rond. i)lutôt un peu rétréci que renflé.
La surface des cellules est pourvue de rides liorizontales, transverses, qui, avec les contours
bien marqués, ne contribuent pas peu à rendre ces cellules indépendantes. Aux points où la paroi
a été enlevée, nous voyons qu'elle possédait une assez grande épaisseur.
Dimeïisions. Les cellules ont cà peu près 3""" de longueur, et forment une saillie de 1 à
1 """ 2. Leur largeur atteint environ 0'"'" 7 à la base soudée au tronc, tandis qu'elle est de 1 "■"'
à leur extrémité libre.
Gisement et local. Calcaires blancs de la bande f2, de Konrprus.
Aulopora conoidea. Pocta.
PI. 10.
La colonie se compose de cellules simples, qui naissent les unes des autres en partant de la
paroi postéi'ieure des cellules-mères, et près de l'oritice de ces dernières. A leur base, elles sont
très étroites, et s'élargissent régulièrement en côiu^ jusqu'à l'orifice. Ces cônes sont, en général,
droits ou un peu courbés.
La surface des cellules est lisse, ce qui paraît être un résultat du frottement, car les spécimens
mieux consei'vés montrent de fines rides horizontales. Celles-ci sont quelquefois si bien marquées
sur les plus grandes cellules, les plus âgées, qu'elles présentent de petites divisions sur la surface,
surtout sur les côtés.
En se bifurquant, les cellules forment de petites colonies, dont les contours ne s'observent
généralement pas bien, à cause du mauvais état de conservation. Ce sont des fragments plus ou
moins grands, sur lesquels le mode de bifurcation et de bourgeonnement des individus n'est pas distinct.
Parfois, la colonie semble posséder un tronc médian, commun, sur les côtés duquel s'élèvent
des cellules saillantes.
Les orifices des cellules sont placés latéralement sur les spécimens que nous étudions, et aucun
n'est dirigé vers le haut. D'après la vue latérale, les orifices sont simples, non épaissis, et avec un
bord simplement arrondi.
Dimensiom. La longueur des cellules est de 6 à s """, et leur largeur de 1 à 1 """ 5 à l'endroit
où elles naissent de la cellule-inère. Leur diamètre à l'ouverture est de .3'"'".
Gisement et local. Calcaire blanc de la bande f 2, Konëpriis.
ET LE GEXKE VOISIN OXCOPOKA. 223
Aulopora crassa. Pocta.
PL 11).
Espèce très grande, présentant de petites tiges riiniifiées. formées par la division simple des
cellules. Celles-ci sont cylindriques, longues, étroites au point où elles naissent de la cellule-mère,
après quoi elles s'élargissent un peu et montrent ordinairement, au-dessous de l'oritice. lui rentienuMit
irrégulier, sacciforme, duquel s'élève la cellule nouvelle.
La surface des cellules est lisse et ornée de lignes horizontales très tintas, (jui ne s'étendent
pas sur tout le pourtour de la cellule, et s'observent principalement sur les côtés.
Les orifices ne sont i>as conservés sur les cellules du spécimen. L'un n'est visible que de la
paroi postérieure, et les autres sont brisés.
La paroi est relativement mince par raïquirt aux grandes dimensions des cellules.
Dimensions. Les cellules ont une longueur de 11""". Au point où elles partent de la cellule-
mère, leur largeur est de 0""" s à 1»"", et de :!""" environ à leur partie suiiérieure rentiee.
Rapp. et différ. Les dimensions considérables de cette espèce ne permettent de la confondre
avec aucune autre. Elle ne montre égalenu'ut aucune affinité avec les espèces étrangères du
même genre.
Gisement et local. Calcaires gris de g 1, Hostin.
Aulopora disjecta. Pocta.
ri. 1.
Petite colonie déployée, avec U ouvertures partiellement conservées. Le tronc médian ne montre
aucun orilice à partir <lu bas jusqu'au-dessus de la nH)itié de sa hauteur, mais les cellules s'y fixent
de chaque côté sur presijue toute son étendue.
Ce n'est qu'en haut (jue le tronc médian possède une (Uiverture cellulaire latérale : il finit
par une cellule, de sorte que nous voyons l'extrémité supérieure de la colonie.
Chacune des cellules est cylindroïde, et va en s'elargissaut un peu vers l'orifice. La cellule-
mère montre un rentiement duquel part une nouvelle cellule plus jeune.
La surface de ces tubes est couverte de fines rides horizontales. L(! tronc médian porte les
mêmes ornements, et une fente longitudinale ilescend au milieu de sa surface.
Des ouvertures des six cellules présentes, une s(ude est visible. Quant aux autres, elles ilé-
boucheut latéralement et ne s'observent que de côté. Elles s(nit rondes, régulières et pourvues d'un
bord simple et lisse. Elles sont un jteii moins larges que les tubes, et ceux-ci se renfient un peu
au-dessous de rorifice.
Dimensions. Les cellules ont une longueur de 2'""' environ. Leur largeur atteint 0"""()
à f)"""8 à leur base, et 1""" à i """ 2 au-dessous de leur ouverture.
Gisement et local. Ce spécimen provient de la bande e 2. Tachlovitz.
224 ETCDKS SUH LE (iEXIIK AULOPORA
Aulopora rejyens. Roemer.
PI. 1.
1S37. Aulopora serpoi.s, Hisinger. Lethaea suce, p. 95, PI. 27, fig. 1.
1839. „ „ Lonsdale Murchlson S/(ur Sj/st. p. (i75, PI. 15, tig. (i.
1854. Syringopora fdcicularis^ M. Edw. ci- Haime, Brit. Silur. Corals, p. 274, tig. 1.
1860. Aulopora repois, Roemer, Silur. Faima des ivestl. Tenenssee, p. 28, PL 2, tig. 1.
1883. „ „ Boemcr, Lrfhaea geognostica, p. 520.
Cette espèce, si coimmiiie dans Iteaiicoiqi de couclies siluriennes, fut associée autrefois à Aulop.
serpens, avec laquelle elle montre une certaine aftinité. (Goldfuss, Fetrefact. Vol. J, p. 82, PI. 39,
fig. 1.) Aulopora serpens est une forme dévonienne que l'on rencontre assez fréquemment, tandis que
Aulop. repetis n'a été trouvée, jusqu'ici, (pie dans le terrain silurien. Outre la différence des horizons
dans lesquels ces deux espèces apparaissent, elles se distinguent encore Tune de l'autre eu ce que
Aidop. repcns offre des dimensions moindres, une forme plus svelte dans les individus tubuleux et
aussi une plus grande régularité dans la réticulation. Tels sont les motifs (]ui nous ont amené
à adopter la division introduite par Roemer.
Les espèces de notre Silurien ne sont malheureusement représentées que par de petits fragments.
Les individus qui forment le tronc, ont de 4 à 7 "'"' de long. Généralement, les tubes, relati-
vement étroits, s'élargissent subitement en cornet à leur ouverture. D'autres sont d'une largeur plus
égale, qui va en augmentant peu à peu vers le haut. L'espèce Aidop. tulmcformis, Goldfuss, paraît
avoir été fondée sur des colonies de Aul. repens à cellules s'élargissant rapidement a, leur extrémité
supérieure.
Les cellules sont reliées entre elles de différentes manières.
1. Elles sont peu nombreuses et naissent les unes des autres, de sorte qu'elles représentent
le tj-pe var.. simplires.
2. Elles forment un réseau et répondent à la variété que nous avons nommée reticnlatar.
Dans ce dernier cas, il part d'une ouverture plus de 2 tubes. Dans les colonies simples,
à une seule rangée de cellules, les tubes s'élargissent ordinairement vers le haut d'une manière con-
stante. Au contraire, dans les reticulatae, les cellules sont très étroites, de diamètre égal sur toute
leur étendue, et passent subitement dans le renflement marginal de l'extrémité antérieure. Ici, la
colonie se compose d'un réseau de tubes simples, à peu près égaux entre eux sur toute leur étendue,
et munis d'une ouverture aux points où ils se réunissent.
La plupart des cellules portent une fente longitudinale sur le côté visible, ce qui permet de
distinguer la structure simple des parois, ainsi que la surface interne, lisse et sans aucune trace de
pseudosepta. Sur un i)etit exemplaire composé de 2 cellules, un des tubes est renflé au-dessous de
l'ouverture. La surface des tubes est généralement couverte de fines rides horizontales, mais quand
ces ornements ont été usés, elle iiaraît lisse.
Les ouvertures des cidluies sont rondes et munies d'un reh(u-(l renflé. Dans les tubes qui
s'élargissent, le diamètre de l'ouverture est moins grand qiu' celui de la cellule. Au contrain* dans
les tubes étroits, l'ouverture, mesurée avec son b(inl, dépasse de beaucoup les cellules en largeur.
Les ouvertures des cellules se dirigent vers le haut, et r(>xtrémité supérieure de la cellule se
recourbe subitement. Le bord interne des ouvertures est siniplenuMit arrondi et assez lisse. Dans
ET LE GENRE VOISIN ONCOPORA. 225
les cellules qui iiorteut une fente longitudinale, celle-ci commence au partir du rel)()nl, où elle est
très profonde.
Dimensions. La grandeur des cellules varie chez les colonies simples, deiulroïdes. Les plus
petites ont une longueur de 4""; leur largeur en bas est de 0"™ G, et de 1 '""' 9, en haut. La
longueur des jilus grandes est de 10™'"; leur largeur à la buse, de 1""". et de 2""" G, en haut.
Les cellules des rcticiihddc ont '!»"" de long et 0""" (i de large.
Rapp. et (Jifér. Les colonies des rctictilafae offrent une grande ressemblance avec celles de
l'espèce Aulop. scrpcns, dont (foldfuss a donné une excellente figure, mais elles sont de dimensions
bien moindres.
Les colonies dendroïdes ont été associées à cette espèce à cause de leur ressemblance. Toute-
fois la forme primitive des tubes, qui sont réunis en réseau, subit de profondes modifications. Nous
avons suivi ici l'exemple de Barrande. qui a placé ces deux sortes de colonies dans l'espèce
Anlop. serpenft.
Gisement et local. On trouve des fragments de colonies dans la bande c2, près de Taehlo-
7i-itz et de B/ifo/rit,~.
Aulopora serrulata. Pocta.
PL 10.
Dans le jeune stade, la colonie offre l'aspect d'un tronc ramifié, de chaque côté duquel les
cellules partent en rangées alternantes, voir ftg. 15 et 16. Les cellules participent dans toute leur
étendue à la formation du tronc commun, et leurs parois externes forment des divisions sur le
contour externe de la colonie, qui semble courir en zigzag.
En croissant, la colonie devient plus droite, les cellules ne saillent plus autant du tronc médian,
et leur bord externe seul s'observe distinctement. Ce bord de l'orifice s'aiguise considérablement et
montre, sur les colonies adultes, des extensions spiuiformes, latérales, au-dessus de chacune des-
quelles se trouve l'ouverture de la cellule.
Les bords spiniformes sont droits, alternant comme les cellules, et la position de quelques-unes
de celles-ci est quelquefois altérée par la bifurcation de la colonie.
Les cellules sont beaucoup plus saillantes chez les jeunes individus, et leurs contours sont
indiqués sur le tronc par de fines rainures. Leur surface est couverte de légères rides transverses,
qui montrent Tindépendance des cellules. Dans les spécimens adultes, il ne reste plus que leur bord
externe et aigu ; les contours sont entièrement effacés, ainsi que les rides trausverses ; la surface
de la colonie reste lisse et sans ornementation aucune.
Par suite de la croissance, il survient aussi des modifications dans les dimensions des cellules,
qui apparaissent, dans les jeunes spécimens, sous la forme de tubes simples et assez longs, tandis quei
dans le stade avancé, elles sont représentées par des cavités peu profondes, enfoncées latéralement
dans le tronc.
Les orifices sont toujours régulièrement ronds. Ils sont plus petits dans le jeune âge que dans
les exemplaires adultes, et possèdent un rebord arrondi, qui va en s'aiguisant sur le côté externe,
et forme les épines dont il a été fait mention.
La i)aroi des cellules est relativement mince.
Dimensions. Nous ne possédons de cette espèce que des fragments qui atteignent jusqu'à
QQmm ^Q longueur.
29
226 ETUDES SUR LE GENRE AULOPORA
Les cellules des jeunes stades ont S"™ 2 de long. Nous n'avons pu niesurer la longueur des
cellules, dans les spécimens adultes, à cause de l'effaceiuent des contours, mais les orifices ont un
diamètre de 1 ""'" S à 2"'"'.
Bapp. et diffcr. Cette espèce est le principal représentant des formes de Aulopum, dont le
tronc, médian commun est composé des parois cellulaires, et auxquelles nous avons consacré une
étude détaillée dans la diagnose générique. Cette particularité distingue Anlop. scrnilafa de toutes
les autres formes connues jusqu'à présent.
Gisement et local. Bande f2. Konrprus.
Aulopora symetrica. Pocta.
PI. 1.
Colonie délicate, ayant la forme d'un tronc penné, de chaque côté duquel partent les cellules.
Celles-ci participent par =;., de leur longueur à la structure du tronc médian. Elles s'en écartent
obliquement avec la partie supérieure, qui est représentée par le dernier tiers de leur longueur totale.
Les contours des cellules sont indiqués par de fiues rainures. Le tronc médian porte au milieu un
léger sillon longitudinal, qui suit chaque courbure. Ce sillon finit en bas en une fente plus distincte,
qui permet d'observer l'intérieur des cellules. Ces dernières sont petites, régulièrement cylindriques
et un peu rétrécies vers l'oritice. La partie indépendante qui saille du tronc et que l'on peut con-
sidérer comme le siège de l'individu, est très petite.
Les orifices ne sont i)as visibles, parce qu'ils sont cachés par la roche et situés latéralement.
Cependant, autant que l'on peut en juger après un examen minutieux, ils semblent avoir été ronds.
La colonie entière est couverte de fines stries horizontales, mais le tronc et les cellules possè-
dent une striation à part.
La paroi des cellules est assez épaisse.
Dimensions. La longueur des cellules atteint i"-"' ,5 à 2"""'. Leur partie saillante a environ
0""" 5 à 0""" 7 (le long. A leur base, avec laquelle elles iiarticipeut à la structure du tronc, elles
ont une largeur <le 0'"»' 3, et cette dimension est de 0""" 5 à leur extrémité supérieure.
Gisement et local. Bande e2, Lodenitz.
Genre Oncoporn, Pocta.
1^1. 1.
Parmi les formes (jui se lapprochent du genre Aulo])ora, Goldfuss, se trouve un fossile qui
s'en distingue par d'importants caractères, et que nous regardons comme le type d'un genre nou-
veau. Malheureusement, nous n'avons à notre disposition que deux exemplaires, dont l'état de
conservation laisse à desirei-. Nous en donnerons la description aussi exactement (ju'il nous sera
possil)le de le faire.
Le i)olypier présente des colonies ayant la forme de troncs, et se divisant parfois dichotomi-
quement. Les spécimens sont fixés fortement dans la roche, de sorte que nous ne pouvons dire si
la colonie était rampante, fixée ou libre. Celle-ci se compose de cellules tnbuleuses, formant par
leur partie inféi'ieure un tronc médian, commun, (huiuel elles saillent par leur extrémité supérieure.
ET LE GENRE VOISIN ONCOPORA. 227
Aux points où une brisure permet rrexaminer la structure interne du tronc médian, on remarque
que les cellules rayonnent à itartir du centre, c'est-à-dire qu'elles se placent obliquement autour d'un
axe central, ima.sinaire.
Les parties inférieures des parois cellulaires forment un(! masse compacte, qui apparaît sur nos
spécimens comme un bourrelet épais, et dans laquelle les parties inférieures des cellules se trouvent
comme implantées.
Les cellules saillent de tous les côtés de ce rentlement épais. Chez la plupart d'entre elles,
la partie supérieure qui sort du tronc commun a été brisée, et il ne reste plus que les points d'in-
sertion, visibles sous la fornu' d'ouvertures polygonales. Les cellules situées dans le voisiijage de la
surface de ce rentlement médian, jiaraissent avoir possédé des parois très faibles, car elles sont tou-
jours détachées à la même place.
Par exception, 3 cellules sont encore en communication avec le rentlement médian. L'une
d'entre elles nous permet d'observer ce contact, et nous voyons les parois de la partie libre et
saillante de la rellulr ]iasser dans le rentlement ouvert à cet endroit.
La cellule éprouve également un changement de direction. Dans le rentlement, elle se dirige
obliquement vers le haut, tandis que sa partie libre se replie et se trouve perpendiculaire au rentle-
ment lui-même. Nous ne saurions dire si cette particularité est naturelle, ou si elle est due à la
fossilisation.
Les ouvertures que porte le rentlement médian, aux points où la partie externe de la cellule
a été détachée, sont polygonales et munies d'un bord irrégulier et aigu, auquel on reconnaît immé-
diatement qu'il a été produit par une rupture.
La surface comprise au-dessus de chaque ouverture représente une partie de la surface interne
des cellules, comme nous It verrons en faisant la description de la structure.
Les cellules sont rompues obliquement h la surface. Les ouvertures qui en résultent sont
allongées, et, pat- Cvonséquent, ne montrent pas le diamètre exact de l'intérieur des cellules.
En général, la surface du tronc est très rugueuse, et le bord des ouvertures, raboteux, à cause
des parcelles inégales de cellules, (jui sont restées.
La surface interne des cellules, et principalement des parties dont la réunion constitue le
rentlement, est ornée de stries longitudinales (pseudosepta). Cette particularité s'observe dans cha-
cune des cellules ouvertes jiai- une brisure, et aussi sur les surfaces situées au-dessus de chaque
ouverture et couvertes également de septa qui descendent dans l'ouverture elle-même.
Nous avons dit que ces surfaces sont des parcelles de la surface interne des cellules qui sont
restées sur le tronc commun, quand la partie externe des cellules s'est détachée. Nous croyons
voir là-dedans la meilleure i)reuve que le tronc renflé n'est pas un élément indépendant, mais
qu'il est formé uniquement i)ar la partie inférieure des cellules.
Les dimensions des ditférentes parties constitutives de ce genre, sont exposées dans la descrip-
tion de l'espèce Oncop. parddoxa, la seule que nous puissions associer à ce genre.
En ce qui concerne la parenté de ce genre i^uveau, il est, selon nous, hors de doute, qu'il
appartient au même groupe que le genre Aulopora. La présence des pseudosepta nous prouve
d'ailleurs son aftinité avec ks Anthozoaires.
Quoique ce genre se rapproclie le plus de Aulopora, et princijialenient du groupe dont les par-
ties inférieures des cellules forment le tronc médian, il s'en distingue cependant par la position des
cellules, qui saillent et divergent de tous les côtés, ainsi que par la formation de tronc médian, renflé.
29*
228 ETUDES SUR LE GENRE AULOPORA
L'espèce unique qui a servi de base à l'introduction de ce genre dans la science, provient des
calcaires de la bande gl. D'après les exemplaires que nous possédons, on ne saurait tirer aucune
conclusion sur la distribution du genre.
Oncopora paradoxa. Pocta.
PL 1.
Nous avons exposé, dans la diagnose générique, les caractères les plus importants que nous a
fournis c& fossile, de sorte que nous nous bornerons à ajouter quelques particularités qui pourront
servir à dégager plus tard les caractères purement spécifiques, si l'on parvient à trouver d'autres
spécimens.
Les cellules divergent obliquement vers le haut, autour d'un axe imaginaire, et portent un
reutiement à leur extrémité inférieure, tandis que leur partie supérieure saille librement. Cette der-
nière est cylindrique, ou bien très peu élargie vers l'extérieur. Elle porte un orifice rond, à bord
simple. A l'intérieur des cellules, s'étendent des pseudosepta, à peu près au nombre de 12, et
visibles sur le tronc commun, au-dessus de chaque ouverture provenant de la rupture de la cellule.
La surface de la partie saillante des cellules est lisse et couverte d'une striation transverse, extrê-
mement fine.
Dlmensionsi. Nous ne possédons du tronc commun que des fragments, dont le plus grand
a une longueur de 33""". La largeur est. de 3""" 5 à 4""". — Les ouvertures indiquant la place
des cellules ont un diamètre de 1""" 2. Ce diamètre est pris sur la section transverse horizontale
des ouvertures, parce que, les cellules ayant été rompues obliquement, il en résulte une section ovale.
Les cellules saillent de 4""" du tronc commun. Elles ont i ""« .f) de largeur, et le diamètre de
l'orifice est <le 1""".
lîapp. et diffï'r. Nous avons déjà mentionné, dans la diagnose générique, les rapports qui
existent entre cette forme et d'autres semblables.
Gisement et local. L'unique spécjmen figuré provient des calcaires gris, inèa dti Karlsteiii. gl.
-f.5.4-
Tubiporide espèce indéterm. N° 1.
PI. L
Nous trouvons, sur quelques coquilles d'Acéphales et de (Kastéropodes, des colonies rampantes
qui ont une très grande analogie avec les Tubiporides. Toutefois, les cellules et la coui'orniation
extérieure de ces troncs, sont d'aspect si étrange, que nous n'osons pas ranger ces fossiles dans un
genre déjà connu. Nous ne croyons pas non plus possible de fonder pour eux un genre nouveau,
parce qu'ils n'offrent pas assez de caractères importants, et que leur état de conservation laisse beau-
coup à désirer. Nous en donnerons donc la description qui suit sans les désigner par des noms
spéciaux.
Colonies déployées, rampantes, fixées sur des corps étrangers, coquilles d'Acéphales ou de
Gastéropodes, et comi)OSées (h; rameaux nombreux et serrés. Ces rameaux consistent en une ou
plusieurs rangées de cellules et se divisent de telle manière que les cellules |)lus jeunes naissent
ET LE GENRE VOISIN ONCOPORA. 229
latéralement, et non près du bord «upérieur, comme dans le genre Aulopora. Cette division des
rameaux ressemble à la division dichotomique.
Les cellules sont droites ou un peu courbées. Elles s'élargissent vers l'extrémité supérieure.
Elles sont anguleuses, c'est-à-dire que la partie de la cellule qui saille de la surface du corps étranger
sur lequel la colonie est fixée, porte une arête et quelquefois deux. La paroi des cellules n'est pas
très épaisse; et la surface est couverte de fines rides horizontales. Les orifices des cellules ne sont
visibles nulle part, et l'on (!n)irait que celles-ci ont été brisées en haut.
Dimensions. La longueur des cellules est de 2 à .S""" environ. Leur largeur à la base est
de 0 """ 5, et de 1 """ 2 à leur extrémité supérieure.
Gisement et local. Calcaire noir à Céphalopodes de la bande e2, Lochkov.
»>«©c3-!«
230
Chapitre II.
Distribution verticale des espèces de Aiiïopora et de Oncopora
dans le bassin silurien de la Bohême.
N°
Faunes siluriennes
m
œ
o
a
I II
III
i
P D
E 1
F
G
H
dl 1 d2 1 d3 1 d4 | d5
el|e2
fl f2
gl g2|g3
hl|h2|li3
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1
1
1. Aiilopora Goidfuss. '
bohfmica Barr.
buccinata Poôta.
conferta Barr.
conoidea Poôta.
crassa Poéta.
disjecta . Pocta.
repens Roem. ]
serrulata Poôta.
symetrica Poôta.
2. Oncopora Poôta.
paradoxa Poôta.
. 1
• 1
,
,
+
+
+
4-
+
+
+
-t-
+
+
10
1
10
10
10
1
ll
19
1
1
1
Tubiporide esp. indéterm. N' 1 . .
•
Le tableau que nous venons de placer après la desci-iption des représentants de la famille des
Aulopori(hu\ permet au lecteur d'embrasser d'un seul ((uqi d'œil la distribution verticale de ces
formes, dans le bassin silurien de la Bohême.
Nous ne ferons ici aucune remarque sur les résultats que nous otfre cette distribution, mais
nous publi(>rons nos observations sur Faititarition de ce groupe, eu Boliéme, dans la //"''"« Partie du
présent Volume, dans laquelle seront compris tous les Coralliaires. Nous reproduirons le tableau pré-
cédent, atin de donner la liste exacte et complète de tous les fossiles qui ajipartienuent à ce groupe.
PI. I.
EXPLICATION DES FIGURES.
fi(-
1.
5a.
5b.
5f.
5d.
6.
10.
Auloporu disjecia. Poôta
9.
Etage
. E
Petite colonie, grandeur nat.
ici. fragment grossi. Les cellules cylindroïdes, cou-
vertes de iines rides transversales, partent latérale-
ment du tronc commun. L'ouverture des cellules est
ronde ; leur bord simple. Le tronc commun porte
une fente longitudinale. — TacliJonitz — el.
itulopoi'u biicciiinta. PoCta .
E
Colonie comprenant cinq . cellules placées d'un seul
côté. — Dloithà Hora — e 2.
id. deux cellules grossies. Elles se prolongent en
cône et se recourbent. Elles sont étroites en bas et
vont en s'élargissant vers le haut. L'ouverture est
ronde, le bord simplement arrondi.
Aiiloporst repetts. Roemer E
Colonie fixée à un fragment d'Ortbocère. Deux cel-
lules sont bien conservées, les antres sont usées par
le frottement.
Autre colonie, type de la section reticulatae. Cel-
lules usées ; les tubes qui relient quelques-unes des
cellules, sont fendus en partie.
Cellule très longue, la plus longue de toutes. On voit
un reste de la cellule mère.
Fragment d'une colonie, montrant de courtes cellules
reliées entre elles en forme de réseau.
Grossissement de deux cellules prises sur le spécimen
fig. 5 a, pour montrer leurs ouvertures peu profondes
et leurs tubes fendus.
Grossissement de deux cellules prises sur le spé-
cimen fig. 5. La cellule supérieure porte au-dessous
de l'ouverture un renflement en forme de sac.
Tous ces spécimens proviennent de Tachloivits —
e2.
.4u1oporst gf/metriv*i. Poèta
E
Petite colonie, type de la section sociales. — Lo-
denitz — e 2.
id. fragment grossi pour montrer quelques cellules
penchées latéralement et formant de leur base le
troue commun. I^es contours des cellules sont faible-
ment indiqués. Le tronc commun porte une fente
longitudinale.
Oiicopora pttrutloxa. l'oèta .
G
Deux colonies conservées dans des fragments de roche.
Le renflement médian est fortement usé dans l'un de
ces spécimens, de sorte que l'on peut observer les
canaux, qui rayonnent vers le haut. Le reste de la
surface est couvert d'ouvertures rondes aux contours
irréguliers et ne montre les cellules que dans quelques
endroits. — Karlstein — gl.
id. cellule grossie. Elle sort du renflement; sa forme
est cyliiidroïde.
Fig.
Tubiporide «/>. intl.
Etage
. E
11. Petite colonie fixée sous forme de petits buissons
à une valve d'Acéphale. — LochJcov — e 2.
iia.id. fragment grossi. Les cellules portent des arêtes et
se tiennent latéralement.
12. Autre colonie fixée sur un Gastéropode. Même lo-
calité.
13. id. fragment grossi. Les cellules, angulaires, sont en
rangées épaisses et serrées. Elles n'ont pas d'ouver-
ture définie, car l'extrémité supérieure paraît brisée.
Tliaiiiiioco(>liiiti/'r»f#»ro#t#ni. PoCta E
14. Colonie irrégulièrement ramifiée, fixée à un Cyrto-
ccrci!^. — Kosof — e2.
15. id. fragment grossi. On remarque une ramification
irrégulière, ainsi que la forme de quelques cellules,
qui semble comprimée.
16. Colonie régulière fixée à un Capvlns. — Slivenetz —
e2
16a. id. fragment grossi. On voit l'extrémité d'une petite
branche avec cellules alternantes.
17. Autre colonie très régulière, fixée à un Caindus. —
Zmrzlik — e2.
18. id. fragment grossi, montrant une branche de la co-
lonie ramifiée, pennée.
Tlis(iiiiioco«'l./>e»tfi9c/«f tftti. Poèta . E
lî). Colonie rameuse, pennée, formant de fins dessins sur
une coquille d'Orthocère. — Dvoretz — e 2.
20. id. fragment grossi, montrant l'extrémité d'une branche
composée de rameaux secondaires, placés régulière-
ment.
Hy4li-o'#,ooii Mp. itul. N"
E
21. Colonie discoïde, indistincte. — Lodenitz — ^ e2. *
22. id. gros.sie. Elle montre des branches irrégulières,
rayonnantes, qui, vers le contour du disque, se parta-
gent plusieurs fois en rameaux sacciformes.
? Plilo^rapiii.*) ftunvig, Poôta
D
23.
24.
Spécimen très rameux, portant aux extrémités de ses
rameaux comme des traces d'ouvertures rondes. —
Vosch -A\.
Autre spécimen plus petit, moins rameux, penné. —
'Truhin — d 3.
Fragment de la colonie, fig. 28, grossi. On voit les
tubes composant les rameaux. Il est impossible de
donner de plus amples détails pour la détermination
de cet exemplaire.
J Barrande Svst Silur de Bohême. Vol \Ill
11
Hiimljert hlh
Imp i.çmcrcjer &1 *
f'=Pans
PI. 2.
EXPLICATION DES FIGURES.
rie-
1.
2.
Ceraïuopora vntlogtt. Pointa
. D
Plaqup encroûtante, composée de cellnles placées con-
centriquemt'ut et radiaireraent. — Frai — d4.
id. cellules grossies. On remarque la disposition ré-
gulière des cellules et comme elles sont reliées en-
semble. Leur forme est élargie au milieu et rétrécie
vers la bouche.
3. Fragment d'une i)laque ii plusieurs couches. La su-
périeure est la plus récente. — Même local — d 4.
4. id. cellules grossies. Elles diffèrent de celles du spé-
cimen précédent en ce qu'elles ont la forme de prismes
tronqués, qui sont également disposés en couches ré-
gulières.
5. Petite colonie aplatie, assez indistincte. — Zahor-
èan — d 4.
6. id. grossissement de la partie initiale, médiane. Les
cellules, rangées radiairement, forment une rosette
médiane.
Bryozooii sp. itul. N" 3 C
7. Fragment d'une colonie fixée sur une coquille de
crustacé. — Shrej — C.
8. id. grossi, montrant la disposition faviforme des
cellules.
I.ieiuinalopoi*a frondontt. Poéta . E
9. Colonie lobée, divisée en i)lusieurs branches, et mon-
trant la surface antérieure portant les cellules.
10. Colonie plus petite, vue du côté postérieur sans cel-
lule, lisse et couvert de rides fines et voûtées.
Dans des brisures, on remarque des empreintes de
la surface antérieure. Elles offrent la forme de gra-
nules, qui représentent le remplissage des ouvertures
cellulaires.
11. id. fragment de la surface un peu grossie, montrant
la disposition des cellules elliptiques et des pores qui
les entourent. La paroi de la colonie est enlevée en
partie, et on voit l'empreinte de la surface posté-
rieure lisse et couverte seulement de iines rides.
12. id. fragment de la surface ])lus fortement grossie. Les
cellules elliptiques, peu profondes et portant une
ouverture au fond de chacune d'elles, sont réparties
inégalement. Les espaces qui les séparent sont cou-
verts de pores inégaux et ovales.
13. id. grossissement de la surface postérieure lisse. Les
rides forment des arcs dont les extrémités se réunis-
sent latéralement en forme de lignes longitudinales.
Tous ces spécimens proviennent de Blouhd Ilora ■ —
e2.
Fi/
n.
18.
19.
20.
21.
fjPiiinialopora simplex, Pocta
Rta^e
. E
hien
Colonie simjik', non rameuse ; la surface est b:
conservée. — 8t. Ivan — e 2.
15. id. surface antérieure grossie, montrant des ouver-
tures de cellules en rangées alternantes ; les espaces
qui les séparent sont lisses et sans pores.
16. Colonie deux fois ramifiée, dont il ne reste que des
fragments bien conservés. — Même local. — e2.
17. id. grossissement d'une partie de la surface antérieure,
avec l'empi-einte de la surface postérieure, qui est
ridée et couverte de rainures longitudinales, irré-
gulières.
:<).
? lieiuiiiatopora <Mflt#lt»iolff. Poéta E
Fragment de colonie plate, imparfaitement conser-
vée. — Lodenits — e 2.
id. surface supérieure un peu grossie, montrant de
petites ouvertures rondes de cellules. Elles sont sui-
des granules et disposées sans ordre.
Lciulualopora tiitguhmn. Poéta . E
Deux fragments de colonie de forme ovale. — • Bu-
bovice ■ — e2.
id. fragment de la paroi antérieure grossie, montrant
les cellules polygonales, peu profondes et accolées
irrégulièrement. Au fond de ces cellules se trouve
une petite ouverture centrale.
BryozooM #/*. itul. N"
E
22. Colonie tîxée u un Cyrtoccriis. — Kosof- — e2.
23. id. fragment grossi. Les cellules ovales s'allongent en
pointe à l'une de leurs extrémités ; elles sont dispo-
sées sans ordre et séparées par des intervalles dont
les ornements sont indistincts.
Ceraïuopora cutniilaln. PoCta
E
24. Centre du calice d'un grand polypier, Ompliymn
t/ravde, Barr., où se trouve le petit spécimen de
notre espèce. — Tachloivitz — e 2.
id. grossi pour montrer les ouvertures des cellules,
ovales et disposées concentriqucment.
Plilo^raptuN ramnie. Pocta
D
2G. Petite colonie, petits rameaux secondaires, paral-
lèles. — Vimcc, 2)rrs Trubin — d 3.
27. id. fragment grossi. Les fibres longitudinales qui com-
posent les branches, sont légèrement tordues.
28. Autre colonie, ))lns grande, avec deux ramifications.
Les rameaux secondaires sont de longueur inégale. —
JilÉiiie local.
29. Autre colonie, également avec deux ramifications. —
Même local.
30. id. fragment grossi. Les rameaux sont composés de
deux fibres tordues ; ils se rétrécissent au point de
torsion des fibres.
J Barra n de Sysl. Silur de Bohême Vol, A
PI . 2.
^"■v^ir^yMJiiMfiii f
i^tS*^»,
» & a o ,,
«»^.&4yâP^âl
î^s^:'î
^ff^.
WaiâftàèiMà^
/&flKï3?î?x;^w?'iïa:f«>-:'^ ^
-- >
WijUfk^.
m.
:/ /
r«fr.U».*s^'-«
Humbert, liiit
Imp Umercier &-0" lar:?
PI. 3.
EXPLICATION DES FICtURES.
Fi g. Etape
Sielechocladia Itorridn. Poc^ta . . D
1. Fragments de troncs branchus, couverts tout autour
de fins rameaux secondaires. — Kosov — d 5.
? €allo;;:ra»ptii!i« parvii». Poèta
D
2. Tronc plusieurs fois ramifié et paraissant fixé par
un tronc principal. On ne voit aucune fibre trans-
verse. — Tritbin — d 3.
Uesiiio^rsiptii» nltexlug. Poéta . . D
3. Fragment d'une colonie ramifiée en forme de plante,
avec rameaux diversement tordus et reliés ensemble
par des traverses. — Truhin — d 3.
4. ifl. rameaux grossis. Ces rameaux sont composés de
fibres épaisses, tordues ensemble et apparaissant à la
surface au nombre de 2 à 3.
4a. id. autre grossissement. Les fibres tordues sont un
peu plus minces et se montrent également au nombre
de 2 à 3 à la surface.
Fig. Etage
Callog:raptus tcopattitt. Poèta . . . E
5. Colonie mal conservée montrant des rameaux peu
courbés et avec beaucoup de ramifications. — KarJ-
stein — e2.
6. Tronc mal conservé montrant des rameaux peu courbés
et ramifiés. — Lodenitz — e2.
7. Autre tronc avec rameaux onduleux et plusieurs fois
ramifiés ; traverses rares. — Même local.
7a. id. rameau grossi pour montrer les fibres qui com-
posent les rameaux. Ces fibres ne sont indiquées que
par leurs contours.
Dewiuograptils umlulatus. Barr. . £
8. Tronc probablement infundibuliforme, avec des ra-
meaux onduleux et reliés par des traverses. — Ko-
nieprus — e2.
9. Tronc indistinct, avec des rameaux légèrement cour-
bés. Le mauvais état de conservation ne permet pas
de voir les traverses. — Hinter-Kopanina — e2.
S<cleckocla«lia fruticosa. Pocta . E
10. Tronc très rameux. Le tronc commun, ainsi que les
rameaux principaux, sont indépendants. — SUvenec —
J. Barrande. SysiSilur de Bohême Vol YlII.
Humberl lit,h
jTTip Lemercier& C'Pans.
PI. 4.
EXPLICATION DES FIGURES.
Desiiiograptiisi ngrentis. PoCta . . £
1. Fragment du tronc, avec de larges rameaux ondu-
leux et reliés entre eux par des traverses. Les extré-
mités des rameaux finissent en pointe. — Dlouhâ
Hora — e 2.
2. Autre fragment semblable, avec des rameaux égale-
ment courbés et dont les extrémités finissent en pointe.
Quelques-uns des rameaux sont courts et plus étroits
que les longs. On voit de nombreuses traverses. —
Lodenitz — e2.
id. fragment grossi. Les rameaux paraissent com-
posés d'un assez grand nombre (6 à 10) de fibres
minces, onduleuses et tressées ensemble.
Fig.
2a.
C3ttllog;i'itpfiiN inuscosus. Poéta
£
ea.
C»llogi*a|»tiiM ejcilig. Poèta E
4. Troue paraissant avoir la forme d'un entonnoir; ra-
meaux minces, divisés et onduleux. Nombreux ra-
meaux courts finissant en pointe. — Sedletz — e2.
Tronc musciforme, probablement infundibuliforme, avec
rameaux très divisés et onduleux. Beaucoup de ra-
meaux courts finissent en pointe. — Dloiihd Hora —
CallograptuH nulhits. Poèta
Etage
. E
Tronc infundibuliforme , musciforme , avec d'assez
larges branches divisées en plusieurs rameaux reliés
entre eux par des traverses. Rameaux courts, assez
nombreux. ■ — Lodenitz — e2.
Callog^rapliisi cnpillOMU». Poèta
£
Fragment du tronc, avec rameaux très peu courbés,
reliés entre eux par des traverses. — Hinter-Kopa-
nina — e2.
? Callo^rsiptiis dicholotnus. Poèta E
Tronc tlabelliforme, avec rameaux radiaires se divi-
sant régulièrement et dicbotomiquement. Les tra-
verses ne sont pas développées. — Lodenitz — e 2.
Desiuograpius texloriws. PoCta . £
Fragment d'un gros tronc, avec nombreux rameaux
serrés, onduleux et très ramifiés. Les extrémités des
rameaux sont pointues; les traverses abondantes. —
Karisteiii — e2.
id. rameaux grossis. Ils consistent en un tissu de
fibres courbées et tordues, si fines que l'on en voit
8 à 10 sur la surface.
Autre fragment d'une colonie semblable, infundibuli-
forme. A côté des branches larges, on en voit de
plus étroites ; traverses assez fréquentes. — Kosof —
e2.
Sarrande. Sysl.SiluT.'deBohême.Vf A
1*,:.:
^H3:'t,lil,r
Imp. Lemercierà C'/Paris
PI.
't.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig.
Desnio@:rapliis plexus. Poèta
Etage
. E
1. Fragment d'une large colonie un peu comprimée, de
sorte que les mailles du réseau sont plus écartées
les unes des autres. — Dvorec — e 2.
2. Petit fragment du tronc, aplati de haut en bas, et
montrant au milieu la partie inférieure. Sur la péri-
phérie partiellement conservée du disque résultant
de l'aplatissement de la colonie, on remarque la con-
formation du bord supérieur, qui est formé par les
extrémités un peu pointues des branches. — Loch-
kov — e 2.
3. Autre fragment d'une grande colonie comprimée laté-
ralement. Le réseau est très visible. La base et le
bord supérieur ne sont pas conservés; les parties
latérales de la colonie sont également défectueuses. —
Kozcl — el.
4. id. mailles grossies. Quelques branches se composent
de fibres tordues, dont on peut voir 6 à 7 sur la
surface d'une branche.
Fi g. Etage
Rodono^raptiiN ngteriscu». Poéta . E
5. Jeune spécimen comprimé latéralement, possédant peu
de branches. Base se terminant en simple pointe.
6. Spécimen plus développé montrant des branches plus
nombreuses et également comprimé latéralement. La
partie inférieure forme un tronc qui va en s'allongeant
et en s'aiguisant jusqu'à son extrémité.
7. Petit spécimen comprimé obliquement, de sorte qu'un
côté du disque est plus grand que l'autre. Partie cen-
trale du disque et partie inférieure imparfaitement
développées.
8. Disque également aplati obliquement, montrant des
branches radiaires, uu peu dichotomes.
9. Disque aplati de haut en bas, montrant des branches
dichotomes plus fortes, entre lesquelles il s'en trouve
de plus minces.
10. Deux colonies comprimées latéralement, possédant deux
sortes de branches, dont les plus fortes sont dicho-
tomes. La base de ces deux spécimens est simple-
ment arrondie. Les contours de cette base sont indi-
stincts, de sorte que l'on croit remarquer un tronc
brisé, semblable à celui de la fig. 6.
11. Disque de grande dimension, en forme d'étoile, mon-
trant, dans le voisinage de la périphérie, des branches
minces séparées par des branches plus fortes dichoto-
mes. Ces deux sortes de branches sont onduleuses.
La partie centrale, très développée, paraît formée
par le rapprochement des branches.
Les spécimens figurés, fig. .5 à 11, proviennent des
schistes de la bande e2, de Lodenitz.
J.Baprande.SystSilup.deBûhêmeVol.Vni.
PI. 5
Humbertlith
PI. 6.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. E'»ee
Ptilo^raplus glomeritiUH. PoCta . D
1. Petite colonie bifurquée, avec rameaux secondaires
pennés. — Trubin — d 3.
2. Colonie rameuse, montrant également des rameaux
secondaires pennés, assez régulièrement disposés. —
Même local.
3. id. fragment grossi. Le tronc médian, ainsi que les
branches latérales, sont composés de fibres longitudi-
nales tordues en forme de corde et tressées. On en
remarque 2 à 3 à la surface.
Fig.
DlctyonemH grtinde. Barr.
Etage
. E
4. Fragment de la partie supérieure de la colonie. Les
branches sont reliées entre elles par de larges tra-
verses. — Hinter-Kopanina — e2.
5. Fragment d'un spécimen plus jeune que le précédent,
avec branches plus minces et plus serrées. — Karl-
stcin — e 2.
6. Fragment de la colonie typique, avec des branches
droites et parallèles et de fines lamelles transver-
sales. — Kozel — el.
7. Grand fragment d'une colonie typique, avec de larges
branches droites, aplaties, et des lamelles transversales
très fines et presque toutes obliques. — Kozel — el.
J. B arrande. Syst.Silun de Bohême.Vol.VIII.
Pi.d
^Mr
:^^^
Humbe.ii lilh.
Imp Lemercier& C'^Pans.
PI. 7.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig. Etage
Rcfeporiiia mutciforniis. Pocta . E
1. Colonie flabelliforme. — Lodenitz — e2.
2. id. fragment grossi pour montrer les traverses fines
et la structure des rameaux principaux. De chaque
côté des rameaux, près du bord, on remarque les
ouvertures rondes des cellules, presque toujours alter-
nantes.
8a
Reteporina sua vis. Poèta
9.
10.
11.
12.
13.
14.
E
3. Petit fragment de la colonie flabelliforme. — Lode-
nitz — e2.
4. id. grossissement. Les ouvertures des cellules sont
très écartées les unes des autres, et disposées en
rangées alternantes sur les bords des rameaux
l)rincipaux.
Uydrozoon «/>. iiid. N" 1
5. Fraument indistinct, dentelé d'un côté. — Borek —
el.
6. id. grossi et montrant la naissance des branches sur
l'un des côtés.
liiocsiuliN fluinetftga. Poôta .
E
7. Tronc très rameux, couvert d'écaillés. — Lodenitz —
c2.
8. id. extrémité d'une branche, grossie pour montrer
les écailles, ainsi que les bourgeons latéraux écail-
leux, alternants et courbés vers l'extérieur. L'extré-
mité de la branche montre la naissance de deux
bourgeons.
id. grossissement. Fragment d'une branche moins
jeune. La structure écailleuse n'est que légèrement
indiquée ; au contraire, les bourgeons spiniformes,
sont plus isolés et arrondis à leur base.
ItioeaiiliM fittrita. Poc^ta
E
Tronc très rameux et tin. — Listicc — el.
id. grossissement d'une extrémité terminale d'une
branche. Structure écailleuse bien développée ; branche
munie de jietits rameaux secondaires, pointus.
Autre fragment également rameux. — Même local.
id. grossissement iiartid. Les écailles, ainsi que les
rameaux secondaires ]iointus, sont bien développées.
?niclyonenia iltthiuiBt. Po6ta
D
Empreinte négative <rune colonie dans une concré-
tion quartzeuse. Les traverses sont trop fortes sur
la figure. — Voseh — d 1.
id. grossissement d'une partie assez bien conservée.
Les rameaux et les traverses ne sont indiquées que
par des rainures.
Fig.
19.
20.
21.
Feneslella incinra, Poôta
Etage
. G
15. Fragment d'une colonie fixée sur la tête de Dalmn-
nia. — Branik — s;\.
16. id. grossissement montrant des mailles irrégulières,
des branches principales et des poutres transversales
lisses.
? Fenestella pnupern. Poéta
E
17.
18.
Fragment d'une colonie avec de longues mailles. —
Butowitz — e 2.
id. grossissement montrant des mailles grandes et
longues, des branches principales minces et des pou-
tres transversales très fines.
Fencstella stritUn. Poôta
E
22
2».
24.
Empreinte en creux d'un fragment de colonie. —
Butowitz — e 2.
Fragment de colonie fixé près d'un spécimen de Acidas-
pis. — Lodenitz — e 2.
id. grossissement. La partie supérieure montre la
couche supérieure des rameaux principaux conservée
et encore ornée de fines stries longitudinales. Sur la
partie inférieure, la couche n'existe plus ; l'on voit
la rainure médiane qui correspond à la carène mé-
diane et des rainures latérales, plus fines, qui indi-
quent les contours de cellules.
lnocauli.<« ticuleata. Poëta E
Colonie en partie conservée et plusieurs fois bifur-
quée. — Srdicfz — e 2.
Fragment d'un autre spécimen. — Hinter - Kopa-
nina — e 2.
Autre fragment montrant des bifurcations. — Ko-
zel — e 1 .
id. grossissement. On distingue facilement la struc-
ture écailleuse de la surface des branches. Quelques
écailles disposées autour du tronc principal et cour-
bées, sur les bords, vers l'extérieur ont la forme de
petits tubes. Vers l'extrémité supérieure, les rameaux
sont pointus et se terminent par quelques tubes
minces.
(f.Rappande. Sysi.Sihir.de Bohêrne.Vol
HumberUit.h.
Imp,Leineroier& C'.'Paris.
PI. s.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fi g.
3.
4.
■*olypora frncln. PoCta
Eiago
. E
Fragment de colunie, qui seiiilile indiquer que le
bord supérieur do la colonie était replié. —
Lodfnitz — o 2.
id. surface grossie. Les rameaux principaux n'ont
pas de carène médiane ; ils montrent des ouvertures
de cellules, disposées pour la plupart en rangées alter-
nantes.
Polypora discifortni». PoCta
E
Colonie discoïde, déployée en forme d'éventail. La
base, bien conservée, se trouve presque au centre
(lu disque. — Lodenits — c 2.
id. surface grossie montrant la surface sans cellules
et les fines stri s longitudinales sur les branches.
La structure interne des branches principales n'est
visible que dans les places qui ont été polies, ainsi
(|u'il en a été fait mention dans le texte.
Fenc-iilella prulrtieln. Pocta
E
Empreinte en creux de la partie inférieure d'une
colonie. Base conservée de laquelle jKirtent des ra-
dicelles. — Lodenits — e 2.
Autre fragment du voisinage de la base. Branches
principales très convergentes. — Même local,
id. surface grossie. On voit les branches principales
ornées de stries fines longitudinales et les poutrelles
réparties sans ordre.
FeiiCMlella flehilis. Poèta
Ë
8. Petit fragment de colonie imparfaitement conservé. —
Loden Hz — e2.
9. Empreinte en creux d'une autre colonie avec base
en partie conservée. — Même local.
10. id. surface grossie, montrant les branches principales
couvertes de côtes longitudinales et les poutrelles
disposées irrégulièrement.
Fig.
11.
12.
Heniltrypa fiscintt. Pocta
Ktajo
E
Empreinte en ci'cux de la colonie infundibuliforme. —
Lodenitz — e 2.
id. surface grossie. On voit l'empreinte de l'enve-
loppe interne, (jui a dû avoir de grandes mailles
ovales. L'enveloppe externe est partiellement con-
servée et porte des rangées de petites ouvertures
rondes, alternant deux par deux.
Diclyonciiia itoheniicum, Barr. . K
13. Fragment de colonie, comprimé de haut en bas. Au
milieu du spécimen se trouve la base de laquelle
rayonnent les branches, reliées par des lamelles trans-
versales. — Lodenitz — e 2.
14. Fragment d'une colonie très dense ; branches cour-
bées par places. Les lamelles transversales, dévelop-
pées, ne sont visibles qu'à l'aide d'un grossissement. —
Drvorctz — e 2.
15. î'ragment de colonie dont la base est bien visible.
La colonie est fermée à la base d'où partent de
nombreux rameaux radiciformes. — Lodenitz — e2.
16. Partie supérieure V d'une colonie. Par suite de la
structure cordelée des branches , celles-ci ne sont
en partie indiquées que par des points. Lamelles
transversales visibles à l'aide du grossissement. —
Lodenitz — o2.
17. Grand fragment d'un spécimen comprimé de haut en
bas. Base conservée. — Lodenitz — e2.
18. id. surface grossie, montrant les branches en forme
de corde, composées de fibres tordues et tressées,
ainsi que les lamelles transversales, capillaires.
J.Barrande.Sjsl.Silur.deBohême Vol VIII.
PI. 8.
Humierllith
Imp.Lemerciep& C'.'Pin?
PI. I).
EXl'LICATION DES FIGUUES.
J-'c
FcncNlella iKttneusift. Barr.
Ktape
. E
Fragment de colonie. — St. Ivan — e2.
id. surface grossie. Sur la surface des brandies prin-
cipales, on voit des côtes longitudinales, nu peu si-
nueuses, au nombre de 2 à 3. Les poutrelles sont
également ornées d'une côte ordinairement isolée et
qui ne se relie qu'exceptionnellement aux côtes des
branches principales. Mailles ovales allongées ou
carrées.
Fenestellîi ugrestis. PoCta
E
Fragment de colonie, paraissant appartenir au bord
supérieur, car il en montre le plissement. — Buho-
witz — e 2.
id. surface grossie, montrant des mailles assez ré-
gulières. Les branches principales, épaisses, ainsi que
les poutrelles, plus minces, sont couvertes de stries
longitudinales, fines et ponctuées.
Empreinte en creux d'une colonie dont la partie su-
périeure paraît également plissée. — Lodenitz — e 2.
FcMCSlclIa ohesa. Poéta E
Fragment d'une colonie qui était plissée à la partie
supérieure, car on retrouve des lambeaux sur la
roche. — St. Ivan — e 2.
id. surface grossie. Branches principales très épaisses
et poutrelles plus étroites, recouvertes de fines stries
longitudinales, ponctuées.
Fig.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
Diclyonema confertuin.
Etage
Po«a . . E
Fragment d'une colonie conique avec branches serrées,
parallèles et peu ramifiées. — Kozel — el.
Autre fragment avec de fines branches parallèles et
très serrées. — Kolednik — e 2.
Autre fragment avec des branches onduleuses. La-
melles transversales très distinctes. — EatinJca —
el.
id. surface grossie. Les branches sont composées de
libres onduleuses et tressées en forme de corde. Dans
la partie figurée, il n'y a aucune lamelle transver-
sale de développée.
Fragment de colonie sacciforme, avec des branches
parallèles et partagées un peu dichotomiquement. La-
melles transversales bien développées. — ■ Kozel —
el.
id. surface grossie. Les branches sont en forme de
cordes et consistent en fibres tordues et tressées.
Les lamelles transversales sont bien développées.
Dictyon. f/raplolilhoniMt. Poéta . E
Fragment de colonie. — Wyshocillca — 6 1.
Autre petit fragment semblable. Sur la roche de ces
deux spécimens se trouvent des graptolites. — Même
local.
id. un peu grossi. On remarque les branches paral-
lèles, quelquefois dichotomi(iues, ainsi que les fines
lamelles transversales.
id. partie plus fortement grossie. Les branches con-
sistent en fibres longitudinales, tordues en forme de
corde et tressées ensemble.
J Barraiide.Svst.Silup.deRohêm
Humbertlith
linp LemerOitir i C','Paris.
PI. 10.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig.
Eiaee
Aiiloporii crtinsn, Po6ta G
1. Colonie composée de 5 cellules. — Hostin — gl.
2. id. grossie. On voit le commencement étroit d'une
cellule, lii où elle naît à la paroi ]>ostérieure de la
cellule mère. Les ouvertures sont brisées au bord,
où l'on peut mesurer l'épaisseur de la paroi cellulaire.
3.
4.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
Aiilopora conoiden.
compost
Pocta . . . . E
d'environ 3 cel-
Petit fragment de colonie
Iules. — D/otihà Hora — e'Z
Deux cellules communi(|uant ensemble. — Même local.
(^lonie déployée, consistant en plusieurs cellules. —
Même local.
Autre colonie consistant en 3 cellules. La communi-
cation des cellules entre elles se fait par le moyen
d'un tronc commun, qui ne porte lui-même aucune
cellule. — Même local.
Grossissement de deux cellules montrant leur com-
munication naturelle résultant du bourgeonnement. On
voit la forme coni(iue. régulière, des cellules, ainsi que
leurs ouvertures rondes.
Aulopora Bohetniat. Barr E
Partie de la colonie ramifiée latéralement. — Li-
stice — e 1.
ici. grossissement. Les cellules partent latéralement
du tronc cylindrique, commun. L'indépendance du
tronc commun est complète. Les cellules ne sont pas
également grandes et coniques ; elles s'élargissent vers
le liant; leur ouverture est ronde.
Aiiiopora coiiferta. Barr F
Petite colonie ramifiée latéralement. — Konieprus —
f2.
id. grossissement. Les cellules alternent symétrique-
ment et participent par leur base à la formation du
tronc commun. Les contours de quelques cellules sont
bien marqués et indiqués sur le tronc par une fente
longitudinale. La paroi des cellules est épaisse et
couverte de rides transversales.
Aiiloporii gerrulfitn. Poèta .... F
Colonie ramifiée. Les branches sont parallèles.
Fragments d'autres colonies ramifiées.
Petit fragment d'une colonie.
Les fig. 12, 13, 14 représentent des stades jdus
anciens, vus de côté. Les extensions latérales et épi-
neuses représentent les bords inférieurs et pointus
des ouvertures des cellules.
Grossissement partiel de la colonie, fig. IG. Cette co-
lonie représente un jeune stade, dans leiiuel les cel-
lules sont encore indéjjcndantes, de sorte que leurs
contours sont indiqués sur le tronc commun qu'elles
forment avec leur base. Les ouvertures sont rondes,
simples et non allongées.
Jeune colonie.
Fragment d'une grande colonie, consistant en (jucl-
i|ues cellules. Vue latérale.
id. vu du côté de l'ouverture des cellules.
Tous ces spécimens proviennent de ICovicjirus —
f2.
Fig.
19.
20.
21.
2^
Filitc.^i vribrosus. PoCta
Eisge
. F
Petite colonie simple, courbée. ■ — Konieprus — f 2.
Colonie deux fois bifurquée; à côté se trouve encore
une colonie simple et droite. — Même local.
Autre colonie bifurquée. Les branches forment des
angles obtus.
Fragment de colonie, (jui était plusieurs fois bifur-
quée à sa partie inférieure.
23. id. grossissement de la face antérieure montrant les
ouvertures des cellules. Le tronc est pai'tagé par une
carène médiane, aux deux côtés de laquelle se groupent
irrégulièrement les ouvertures des cellules. Celles-ci
sont moins nombreuses dans les intervalles qui sépa-
rent les mamelons latéraux, alternants.
24. id. grossissement d'une jiartie de la colonie. Vue
latérale. Quelques mamelons portent des ouvertures
de cellules ; les intervalles entre ces mamelons eu
sont dépourvus.
25. id. surface ])Ostérieure grossie. I-es mamelons ont
seuls des ouvertures de cellules ; le reste de la sur-
face est lisse. — Même local.
Filiie.v /Solteitiicug. Barr F
Colonie simple, courbée à la base. — Konieprus —
1 M.
Autre colonie jilusieurs fois bifurquée et déployée.
Fragments d'une colonie assez grande, avec de nom-
breuses branches latérales, parallèles et écartées assez
également les unes des autres.
id. partie grossie, représentant le côté postérieur sans
cellules avec des mamelons latéraux, allongés en forme
d'é)iincs courtes.
Filite!* spinosus. Poôta F
30. Colonie plusieurs fois liifurquée. — Konieprus — f 2.
31. id. grossissement de la surface postérieure, sans cel-
lules. C'est le seul côté visible. De chaque côté
partent à égale distance de longues extensions spini-
formes.
Cliidopoi'si hftcutum. Poëta .... F
32. Fragments de colonie. — Konieprus — f 2.
33. id. 2 colonies grossies. Au milieu de la colonie cou-
rent des tubes longitudinaux dont quelques-uns se
courbent vers l'extérieur. La partie conservée de l'en-
veloppe externe montre les ouvertures rondes, irré-
gulièrement disjiosées, de quelques individus.
34. Deux colonies incomplètes, qui sont fendues naturelle-
ment et montrent leur organisation interne. — Ko-
nieprus ■ — f2.
I^a description de ces polypiers sera faite dans la
deuxième partie du Vol. VIII, consacrée à ces études.
26.
27.
29.
J.Barrancle , Syst. Silii p.de B ohcme .Vol .VIÏÏ .
PI 10
HninberLlith.
Imp.Lemeroier k C'.'Pari
V
PI. II.
EXPLICATION DES FIGURES.
f'i?
5.
(5.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
Tous les spécimens représentés sur cette planche
proviennent du calcaire blanc de la bande f2, de
Konieprus.
Ilciuitrypa snccuhift. Barr. sp. . . F
Petite colonie cylindrique. L'envelopiic externe a été
usée, de sorte ((u'on aperçoit sur les l)ranclies prin-
cipale,s les mailles ainsi que les ouvertures des cellules.
Autre colonie, vue d'en liant, pour montrer la forme
cylindrique, régulière.
id. vue de côté. L'enveloppe externe est bien con-
servée et déveloiipée en forme de côtes longitudi-
nales, épaisses.
Autre colonie cylindri(]ue, allongée et faiblement élargie
vers le haut ; enveloppe externe conservée. La base
est formée iiar un renflement, duquel partent laté-
ralement des racines.
Petite colonie dont l'enveloppe externe est usée. La
structure des branches principales est bien visible.
id. grossissement de la surface sans envelojipe ex-
terne. Sur les branches principales est indiquée la
carène médiane, aux deux côtés de laquelle se trouve
une rangée de petites ouvertures rondes des cellules.
Les poutrelles montrent également une trace légère
de carène médiane.
Colonie cylindrique, allongée, conservant l'enveloppe
externe.
Autre colonie, un peu élargie vers le haut et con-
servant en i)artie l'enveloppe externe. Dans les fentes
de la paroi, on observe l'empreinte de la surface in-
terne, couverte de simples mailles ovales.
Colonie cylindrique, peu élargie vers le haut.
Autre colonie, jilus élargie vers le haut, et montrant
un conniiencenient de plissement.
Autre siiécinicn conservant l'enveloiipe externe, sur
laquelle les eûtes longitudinales montrent bien la di-
vision dichotomique des branches principales.
Petite colonie infundibuliforme, s'élargissant rapide-
ment vers le haut. L'envelo]ii)e externe est conservée
et les côtes longitudinales se di\isent assez souvent
dichotomiqtu'mcnt.
Fragment d'une colonie, avec des restes de l'enve-
lopiie externe, sous lai|uelle on \(iit l'empreinte de
Tenvelopiie interne de la colonie.
Petite colonie, étroite ii la base, et s'élargissant ra-
])idenient vers le haut.
Autre colonie semblable, vue d'en bas. Cette figure
permet de bien observer la division dichotomique des
côtes longitudinales de l'enveloiipe extei-ne.
16
Etage
17
18.
19.
Colonie infundibuliforme, vue de côté. L'enveloppe
externe est entièrement usée ; on ne voit que l'em-
preinte de renvelo])pe interne.
id. vue de l'autre côté. On remar(|ue trois couches
de la jiaroi. La couche supérieure représente l'enve-
lopiie externe, ensuite viennent les branches princi-
jiales ])ortant les ouvertures des cellules, et sous ces
deux couches, l'empreinte de la surface interne.
Colonie infundibuliforme, très plissée.
id. fragment grossi, montrant les trois couches super-
l)Osées de l'enveloppe entière. A gauche, on voit
l'enveloppe externe avec d'épaisses côtes longitudi-
nales; sous cette dernière, au milieu de la figure,
une partie interne de la colonie, ainsi qu'elle apparaît
après la disparition de l'enveloiqie externe. A droite
de cette partie, -est représentée rem]>reinte de la sur-
face interne, qui se montre ;i l'endroit où la paroi
entière de la colonie a disparu.
20. id. secti(m transverse de la pai-oi de la colonie.
A gauche, se trouvent les côtes longitudinales con-
servées et formant le relief de la carène médiane
des branches principales ; au milieu, les branches
))rincipales avec les côtes "dépourvues de leur bour-
relet en relief et enfin, à droite, la section de l'enve-
loiipe interne. Une section transverse, dessinée d'après
une préparation microscopique, a été figurée dans le
texte, fig. 3.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
Sin*io|ioi*ii irattsiens, PoCta .... F
Petit fragment de colonie.
Fragment de colonie, avec moule négatif de la paroi
interne. Les ouvertures des cellules sont indiquées.
Très grand fragment de colonie.
Autre fragment de la paroi d'une colonie.
id. enveloppe interne grossie, montrant des ouver-
tures de cellules.
Cette figure ne rejirésente pas fidèlement la struc-
ture interne. Elle doit être remplacé par la fig. 4
dans le texte.
id. surface grossie ; intervalles lisses.
id. maille fortement grossie, montrant les cellules
disposées autour d'elle.
Petit fragment de colonie.
J. B appande . Sy si Silup de B ohême .Vo 1 .V I II .
1 I
Humbertlith
Imp LemeroiorA ;
PI. Il
EXPLICATION DES FIGURES.
rîg.
Tous les spécimens représentés sur cette planche
proviennent du calcaire blanc de la bande t'2, de
Koni('2)rus.
Feueslella cttinllosn. Poéta
Etage
. F
3.
3a.
Fragment de colonie, avec branches principales re-
courbées. La partie supérieure de la colonie est en-
levée et l'on voit des empreintes de l'enveloppe interne.
Autre fragment montrant le bord supérieur plissé et
les branches principales courbées.
id. surface grossie. On voit la carène médiane placée
au milieu des branches principales et les ouvertures
des cellules de chaque côté.
Petit exemplaire à peu près complet et de structure
régulière.
id. surface grossie, ornée de fines stries longitudinales.
Fig- Etage
Fencsiella subacta. Poëta .... F
4. Spécimen infundibuliforme, empreinte interne.
5. Autre spécimen semblable au précédent. Quelques
fragments de la colonie sont encore conservés.
6. Petite colonie, vue de la base, qui est endommagée.
7. Fragment de colonie, montrant la surface interne.
7a. id. surface interne grossie. Les branches principales
sont recouvertes d'une couche ornée de granules.
8. Fragment de colonie dans le voisinage de la base ;
surface interne.
8a. >d. grossissement de quelques empreintes des branches
principales recouvertes d'une couche granulée.
9. Morceau de roche montrant des fragments d'une co-
lonie.
9a. id. surface externe grossie. Sur les branches princi-
pales, il y a de chaque côté de la carène médiane
de grandes ouvertures de cellules rondes.
10. Spécimen plus grand, empreinte interne.
11. Empreinte d'un grand spécimen avec des plis pro-
fonds an bord supérieur.
J BarrandeSyslSilur de Bohême. Vol. VIII
l'I.IL'
Huiiibert, lilli.
Imp Lemcr'''-V
PI. \l
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig.
1.
2a.
4.
5.
fi.
Tous les spécimens figurés sur cette plaudie
proviennent du calcaire lilanc de la bande f2,
de Koniepnts.
Kfage
FeueKlellsi crilis. PoCla F
Petit siiécimen infundibuliforme, vu par la liase.
Autre spécimen tiabellif'orme, montrant une fente.
id. fragment de la surface externe grossie, montrant
les branches principales fortement carénées et por-
tant les cellules rondes. Dans les parties dénudées,
on voit l'empreinte négative de la surface interne.
Spécimen fortement plissé dans sa partie supérieure.
La base se trouve au milieu jiar suite de la pression
exercée de haut en bas.
Petite colonie flabelliforme, déployée sur un jilnn;
base conservée.
Autre colonie ; vue latérale.
Fragment de colonie, vue du côté extérieur et mon-
trant des branches principales très marquées.
id. surface externe grossie. Les branches principales
portent des côtes longitudinales plus fortes qu'elles
ne sont indiquées sur la figure.
Au point oii les branches principales sont brisées,
apparaissent des empreintes négatives avec indica-
tions d'ouvertures de cellules et des granules ovales
représentant les moulages des mailles.
Fig.
8.
9.
10.
11.
12.
$»eriopora pelttla. Toéta
Etage
. F
Petit fragment voûté de colonie.
Grande colonie infundibuliforme ; vue du côté extérieur.
Fragment d'un grand spécimen avec de faibles plis
en haut.
Autre fragment, montrant la surface interne de la
colonie infundibuliforme, et ornée en haut de plis
très prononcés.
id. grossissement d'un fragment de la surface externe,
qui a été polie. A gauche de la figure, les séries de
cellules entourent les grandes nmilles. A droite,
la surface forme des renflements noduleux aux points
où les séries de cellules se réunissent ; de plus, elle
est couverte de granules inégaux.
J. Barrande Syst. Silur, de B(
Vol. VIII
PI. i;i
/ 1.' ^-' Ai*
^'^■i^s<fi'saiy''
Humberl IiLh
Imp UriT^rcieriC^-Tans
I»l. 14.
EXPLICATION DES FIGURES.
F.g.
3.
4.
Tous les spécimens figurés sur cette planche
proviennent du calcaire blanc de la bande f2.
de Koniipms.
Itelepol'ilisi f/rtieilis. Barr.
Etage
. F
Empreinte négative d'une colonie ; paroi interne par-
tiellement conservée.
id. surface interne grossie. Les branches principales
sont très bombées, sans carène, et portent de chaque
côté des séries d'ouvertures de cellules.
Grand spécimen infundibuliforme ; surface externe.
id. surface externe grossie. Les branches principales
sont bombées et paraissent lisses, malgré les stries
longitudinales très faiblement maniuées.
Colonie plissée, formant à sa partie supérieure des
lobes indépendants.
kl. vue d'un autre côté, pour montrer la forme et
la disposition des lobes.
Fragment d'un spécimen régulier, infundibuliforme ;
vu d'en bas.
Kig.
FencMlclla yrucilis. Barr.
Elago
. F
8. Fragment d'un spécimen infundibuliforme, avec sa
base partiellement conservée.
9. Fragment d'une autre colonie, avec des branches
principales fortement courbées et comme cassées.
10. »VZ. grossissement de la surface polie. Dans les branches
principales, représentées à droite de la figure, la sur-
face est bombée et lisse. On voit la carène médiane,
et, de chaque côté, les contours des ouvertures des
cellules. Au point de bifurcation, on remarque le
commencement de deux nouvelles séries de cellules.
11. id. autre grossissement de la surface polie. Les
branches principales sont de largeur différente ; les
brandies minces paraissent manquer de cellules. Ca-
rène médiane fortement développée ; de chaque côté,
une rangée d'ouvertures de cellules.
Foii«'NleIIa punnosa. Poéta .... F
12. Fragment d'un grand spécimen infundibuliforme. Sur-
face interne. La i>artie supérieure est fortement plis-
sée et parait lobée.
13. Fragment d'une colonie infundibuliforme, peu plissée.
Surface externe.
14. Autre petit fragment. Surface externe.
15. id. surface externe grossie. Les branches principales,
longitudinales, minces et droites, sont recouvertes de
stries longitudinales très fines, pourtant très visibles.
Les poutrelles jiortent également des stries longitudi-
nales.
J Barrande Svsl Silur de Bohème Vol. VIII.
ri.i+.
iiumb.ii l:'.h
rcier AC'Pans
PI. 15.
EXPLICA'J'ION DES FIGUKKS.
Kig.
3.
4.
4a.
oa.
Tous les spécimens figurés sur cette planche
proviennent du calcaire blanc de la bande f2,
de Konicpnis, à l'exception du spécimen, tig. 15,
qui est de 3Inêûan.
Ileiiiili'ypa fenelfa. Barr.
Kfage
. F
Colonie compriinûe latéralement. Elle montre sur la
plus grande jjartie de sa surface l'empreinte de la
surface interne, et ne conserve que de petits frag-
ments de la paroi.
Autre colonie montrant également l'empreinte do la
paroi interne et conservant (picl(pu's petits fragments
de cette paroi.
Colonie élevée, avec de grands fragments de paroi.
Fragment d'une grande colonie infundibuliforme et
plissée en haut. Elle montre également l'empreinte
de la surface externe et ne porte que de petits frag-
ments de la paroi.
id. surface externe grossie. On voit les petites ouver-
tures rondes, alternantes. De chaque côté des séries
de deux ouvertures, on voit la trace des contours
en zigzag d'une branche principale. A l'endroit où
la paroi est brisée, ajiparaît l'empreinte négative de
la paroi interne sous la forme de grands tubercules
ovales.
Petite colonie infundibuliforme, paraissant resserrée
en haut. Surface externe entièrement conservée et
liortant de petites ouvertures rondes.
id. surface externe grossie. On remarque ici une
dégénérescence, en ce que les petites ouvertures sont
devenues plus grandes, que les contours à chaque
double série n'existent plus, et que les intervalles
entre les ouvertures se sont épaissis et portent au
point de rencontre un renflement en forme de bouton.
Spécimen infundibuliforme, fortement plissé en haut,
et montrant la surface interne de la colonie.
id. surface interne grossie. Branches principales
droites, ornées d'arêtes longitudinales ou d'une ran-
gée de granules. Au point où la paroi est brisée,
on voit des emiireintes de la paroi externe sous la
forme de ])etits granules ronds.
Fig.
8.
8a.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
Ilciiiilrypa ttohetuica. Barr.
Etage
. F
15.
16.
17.
17a
18.
19.
Petite colonie cylindrique ; envelo))pe externe con-
servée.
id. vu d'en haut pour montrer le liord sujiérieur rond.
Autre spécimen vu de côté, courbé. Enveloppe externe
conservée.
Spécimen plus épais, avec indication de plis à sa
partie supérieure. Il montre l'empreinte de la paroi
interne et des fragments de jiaroi avec la surface
externe.
(jolonie cylindri(iue, paraissant s'être usée en roulant
dans l'eau. Surface externe conservée.
Spécimen long, ayant la forme d'un cône renversé.
Surface externe conservée. Au iioint où la paroi est
fendue, apparaît l'empreinte de la surface interne.
Le spécimen se rétrécit lentement vers le bas et
montre le commencement d'un tronc.
Spécimen régulièrement infundiliuliforrae, sans plis
à sa partie supérieure. Il montre l'empreinte de la
surface interne, et porte en outre des fragments de
piiroi avec la surface externe.
C(donie infundibuliforme, un peu comprimée latérale-
ment et légèrement plissée en haut. Empreinte de la
surface interne et fragments de la paroi. La base
se termine ])ar un tronc formé i)ar l'épaississement
de branches principales. Ce tronc ne montre aucun
ornement à sa surface externe. On remarque tout
au plus des indications d'arêtes longitudinales.
Grnud spécimen infundibuliforme, un peu comprimé
latéralement. Indications de plis au bord supérieur.
La plus gramle i)artie représente l'empreinte de la
surface interne avec des fragments de paroi.
Grand siiécimen infundibuliforme, assez régulier, avec
légères indications de plis à sa jiartie supérieure.
Siiécimeu large, infundibuliforme, avec des plis légère-
ment indiqués à sa i)artic supérieure.
, id. surface interne grossie. Branches principales et
poutrelles à ]ieu ju'ès semblables, lisses, formant un
tissu avec des mailles ovales, alternantes.
id. surface externe grossie. Les petites ouvertures
rondes, serrées, sont alternantes et en doubles rangées
séparées par des arêtes longitudinales. Au milieu de
la figure, la paroi externe est enlevée, de sorte que
l'on voit rem]ireinte de cette dernière. Les granules
ronds représentent le remplissage des ouvertures rondes
et sont séjiarés ajirès chaque double rangée i)ar une
rainure longitudin.de, c'est-à-dire par l'empreinte de
la surface interne.
id. surface interne grossie. On rcmaniue les mailles
ovales, alternantes, ainsi ([ue les branches et les pou-
trelles lisses. Au point où la paroi est enlevée, on
voit l'envelopiie externe avec de jietites ouvertures
rondes, sé])arées à chaque double rangée par des
arêtes longitudinales.
JBarrande Syst Siliir de Bohême. Vol. VI
PI. If^
HumbertJiLhi
Imp LemercieriC* Pans
PI. Ifi.
EXPLICATION DES FIGURES.
Tous les spécimens tigurés sur cette planche
proviennent du calcaire blanc de la bande f2,
de Konicprns.
1.
3.
9.
10.
FeiicMlelIa rimlicft. PoCta
Etage
. F
Fragment do colonie, avec des poutrelles très épaisses.
Autre fragment plus petit.
/(/. surface externe grossie. Les branches jirincipales
sont éiiaisses, les poutrelles renflées en forme de
bourrelets, de sorte (ju'il en résulte des ouvertures
en forme de fentes.
Fencsiellsi acri». Pocta F
4. Ein)ireinte négative de la surface interne, avec des
fragments de paroi : elle montre la forme extérieure,
de la colonie, plissée en haut.
5. Fragment d'un petit spécimen ayant la forme d'un
cône renversé.
5a. Autre petit spécimen bien conservé, montrant la partie
voisine de la base.
6. Fragment d'un petit spécimen large.
7. Spécimen tig. 4, vu du côté où il montre le plus fort
plissement de la colonie.
8. id. surface grossie. Les branches i)rinci]iales sont
droites et minces, et jiortcnt une carùne médiane
accentuée. Les poutrelles sont également bombées et
carénées. Au point oii la paroi manque, on remarque
l'empreinte de la surface interne.
Fenesiella ctincetlnla. Pocta
E
11.
12.
13.
14.
(Colonie presiiue complète, comprimée un peu irrégu-
lii'rement.
/(/. surface externe grossie. Les. ouvertures sont dispo-
sées en rangées alternantes ; les branches principales
et les poutrelles sont épaisses. Sous cette couche se
trouve un fragment de la surface interne avec de
petites ouvertures rondes, et au-dessous, l'empreinte
de cette surface interne.
Petit fragment d'une autre colonie.
id. surface interne un ]ieu grossie, montrant les ouver-
tures rondes, en rangées alternantes.
FciiCMlflla purtillcln. P.arr F
Fragment de colonie ii ixu près cylindrique, avec
branches principales régulières et disposées paral-
lèlement.
ni. surface interne grossie. Les branches iirineiiiales
sont épaisses et ii surface lisse; les poutrelles sont
courtes et très rétrécies au milieu.
Fig.
Fcno!»>telIa sporluin, Pofta .
Etage
. F
15. Petite colonie, avec une brisure en haut.
16. Spécimen très grand, cylindrique.
17. Colonie en forme de cône renversé, élargie en haut.
18. Autre colonie semblable, élargie en haut.
19. id. surface externe grossie. La ressemblance des
branches et des poutrelles rend la distinction diffi-
cile. Mailles jiresque rondes.
Feiieslella litieolaln. PoCta .... F
20. Colonie comprimée latéralement, un peu plissée en
haut et conservant la ]iartie voisine de la base.
21. Autre siiécimen régulier avec paroi partiellement con-
servée.
21a. id. surface externe, légèrement grossie. Ouvertures
de cellules près des bords des branches principales ;
carène médiane non indiquée sur la surface.
22. Grand spécimen comprimé latéralement et plissé en
haut.
23. id. surface externe grossie.
a) surface avec branches principales régulières; pou-
trelles très élevées et inégalement carénées.
b) surface polie avec indications de la carène mé-
diane.
c) fragment poli, montrant les contours des cellules
et les carènes médianes.
d) empreinte négative de la surface interne.
Fcne.^tella ininusculn. Pocta ... F
24. Petit fragment de colonie en forme de cône renversé.
25. id. surface extérieure grossie. Branches principales
et ])outrelles d'une épaisseur régulière. Les branches
sont couvertes de granules.
J.Barrande.Syst.Silur. de Bohême. Vol VIII.
M.IG.
f% ^
Humberl.lith
Imp Lemercier &C**Pans
PI. 17.
EXPLICATION DES FIGURES.
Tous les spécimens figurés sur cette planche,
à l'exception de l'exemplaire fig. 16 et 17, pro-
viennent de la bande f 2, de Konrprus.
Fig
Fenestella hifrotig. Barr.
Etage
. F
1. Fragment de colonie, montrant remiircinte de la sur-
face interne et des parcelles de la paroi avec la sur-
face externe.
la. id. surface externe grossie. L'enveloppe qui recou-\Te
les liranches principales porte des granules irréguliers.
2. Fragment d'une grande colonie, ])rofondément plissée
à la partie supérieure, de sorte qu'il ne reste que
des lobes.
3. id. surface externe grossie. L'enveloppe externe cou-
verte de granules, n'est pas conservée, et l'on voit
les branches principales, ornées de fines stries longi-
tudinales. Dans les parties usées, les branches sont
lisses.
4.
5.
6.
7.
8.
Ulropora nohilis. Barr. sp.
Etage
. F
9a.
10.
11.
12.
12a,
13.
14.
15.
16.
17.
Petit fragment de colonie avec la surface bien con-
servée et une partie de la base.
Autre fragment, ipie nous croyons ai>i)artenir à la
partie sui>érieure d'une colonie. Mailles très gran-
des. En ipielques endroits, la couche externe, usée,
l>ermet de distinguer les contours des cellules.
Fragment du voisinage de la base. Branches ])rinci-
pales et poutrelles épaisses. Mailles, très grandes.
Fragment de colonie, conservé k partir de la base
et non usé.
Empreinte négative d'une colonie. Dans les rainures,
qui forment un réseau, il s'est encore conservé quel-
ques parcelles de roche provenant des cellules.
Fragment appartenant probablement au bord supé-
rieur d'une colonie. Les branches principales et les
poutrelles sont relativement minces. Ce spécimen
est usé par places et montre la structure interne.
i(L surface légèrement grossie. Les branches princi-
pales sont régulièrement parallèles, et portent laté-
ralement les ouvertures des cellules.
Base d'une colonie avec branches ])rincii)ales, pou-
trelles éi)aisses et indication de racines.
Petit fragment d'une base de colonie avec racines
courtes et épaisses.
Fragment de colonie plissée dans le voisinage du bord
supérieur, avec de grandes mailles assez régulières.
kl. surface grossie. Les branches principales sont
polies partiellement et l'on voit la disjiosition des
cellules. C!elles-ci sont à doubles rangées et penchées
vers l'extérieur; elles aboutissent aussi latéralement
aux branches principales. Cet arrangement est plus
détaillé sur la figure intercalée dans le texte.
Fragment d'un grand spécimen avec mailles assez
régulières.
Colonie aplatie ; base conservée.
Spécimen incomplet avec de grandes mailles. On
distingue les ouvertures des cellules sur les côtes
de beaucoup de branches principales.
Bri/o.ïoon spec. ivdef. N" 2. Bourrelets faiblement
marqués, fixés sur la surface d'un Orthocère. —
lûmvârka — e2.
id. grossissement. Les bourrelets sont assez paral-
lèles. Ils se divisent dichotomiqueraent, en formant
un petit arc. On ne remaripie aucune autre struc-
ture particulière.
JRc'
arran.GP
Sv
Silur,
ne
3 Bohême Vol VIIl,
ri.i:
Humbfirt iilii
Imp LeniercipriC" Pan?
PI. IS.
KXPLICATION DES FIGURES.
Fig.
Acliiiowli'oiiia l'tisliitn.
'OCtil
Etage
. F
1. Section verticak' au travers de la colonies grossie et
montrant les larainae onduleuses et minces, qui sont
assez également distantes les unes des autres. Sou-
vent, elles se divisent dicliotomiqueinent, de sorte
que d'une lamelle il en part une autre, qui court
parallèlement à la première, ou bien qui finit Inentôt
en se réunissant à une des lamelles voisines. Les
piliers verticaux se présentent sous la forme de
stries longitudinales de couleur foncée et souvent
assez fortes. Ils traversent un grand nombre de
lamelles et s'épaississent h leurs points de jonction
avec les lamelles, en formant avec celles-ci des loges
rondes de grandeur variable. — Hauteur de Plesivec
— il.
2. i(l. grandeur naturelle.
ActiiiOMiroiiist perspicunin. Pot ta G
3. Coupe tangentielle, grossie. Les piliers sont repré-
sentés par des points foncés, irréguliers, mais distri-
bués régulièrement. Ils sont reliés entre eux, çà et
là, par des stries. — Hluboccp — g 3.
4. ?</. coupe verticale grossie, montrant le tissu très
distinctement. Les lamelles sont épaisses, assez dis-
tantes les unes des autres, parfois divisées dicho-
tomiquement. La nouvelle lamelle se réunit à la
lamelle voisine, ou bien revient à la lamelle mère,
api'ès avoir décrit un arc.
Les piliers, également très distincts, traversent un
grand nombre de lamelles, et s'épaississent aux points
où ils se rencontrent avec ces dernières. En cer-
tains endroits, les piliers ne sont pas développés.
Les loges sont quadrangulaires allongées.
5. ici. coupe tangentielle, grandeur naturelle.
6. kl. coupe verticale, grandeur naturelle.
Fip, Etage
Clallii'odiclyoïi vlaruin. Poèta . . F
7. Coupe verticale, montrant à l'œil nu le tissu du
cœnosteum. Grandeur naturelle. — Hauteur de Ple-
^ivcc — f'2.
8. id. grossie et montrant la distribution assez régulière
des lamelles, qui sont bien marquées et ondulées sur
la partie figurée.
Les piliers verticaux sont courts et ne relient que
deux lamelles. Quelquefois, ils n'atteignent pas la
lamelle prochaine et finissent dans l'espace interlami-
naire.
Les loges sont quadrangulaires. Parfois , elles
s'arrondissent par suite de l'épaississement des piliers
aux points de jonction de ceux-ci avec les lamelles.
D'autres fois, les piliers ne sont pas développés, ce
qui produit des loges larges et irréguiières.
Clatlirodicf yon hohemicutti .
Barr. sj)
E
9. Coupe verticale, grandeur naturelle. — Ko.ïcl — el.
10. Coupe tangentielle grossie. Elle n'a pas été prise
tout à fait régulièrement, de sorte que les lamelles
sont saillantes.
Les piliers sont représentés par des points isolés,
non reliés entre eux.
11. Coupe verticale grossie, montrant les lamelles épais-
ses, distribuées sans ordre et plus serrées par places.
Souvent, elles se divisent dichotoraiquement, la nou-
velle lamelle court parallèlement à la lamelle mère,
et généralement tout près de cette dernière.
Les piliei'S, peu distincts, ne réunissent que 2 la-
melles. Souvent, ils sont si courts qu'ils ne s'éten-
dent pas jusqu'à la lamelle prochaine. Parfois, ils
se divisent et donnent naissance à des loges secon-
daires.
J. Barrauile. Syst, Siliir. de Bolienie, Vol, VIII.
PL 18.
10.
5*
11.
J. Kafka fotogr.
K. Bïllmann pholotyp.
PI. 18 bi.
EXPLICATION DES FIGURES.
ng.
AcfinoMtrwiiia frtêstultun. Poèta
Ktage
. F
4.
Coupe verticale grossie, montrant distinctement les
lamelles. Celles-ci se divisent assez souvent dichoto-
miquement et causent ainsi une irrégularité dans le
tissu. Elles sont serrées par places, tandis que, sur
d'autres points, elles retournent ;i la lamelle mère,
après avoir ilécrit un grand arc.
Les piliers traversent plusieurs lamelles et sont
généralement d'une moyenne épaisseur, qui augmente
un peu aux points de jonction avec les lamelles.
Loges quadrangulaires, rarement arrondies. — Col-
line de FleAlvec — • f 2.
Coupe tangentielle grossie, montrant les piliers qui
apparaissent comme des points foncés, non reliés
entre eux. Sur les côtés de la. coupe, où celle-ci
est prise un peu obliquement, les sections des piliers
sont un peu allongées.
Coupe tangentielle, montrant les laminae concentri-
ques, au milieu desquelles on remarque quelques
traces de corps étrangers. Grandeur naturelle.
Même cœnosteum. Coupe verticale, grandeur natu-
relle.
Fig. Elago
Clutlii'odiclyon neiflectuin. Pointa F
5. Coupe verticale montrant la structure du squelette.
Grandeur naturelle. — Konêpriis — f 2.
6. /'/. grossie. Le tissu offre assez de régularité. Les
lamelles sont épaisses et également distantes. Çà
et là, elles se rapprochent davantage, ce qu'il faut
attribuer à la division dichotomique.
Les piliers, également épais, ne relient que 2 la-
melles. Ils sont souvent si courts, qu'ils finissent
dans l'espace interlaminaire, sans atteindre la lamelle
prochaine.
La plupart des loges sont arrondies. Loges se-
condaires, rares.
Les piliers sont ici en étroite comnmnication avec
les lamelles, du soulèvement desquelles ils prennent
quelquefois naissance.
7. Coupe tangentielle, grossie. Les piliers sont repré-
sentés par des points foncés, dont le centre, plus
clair, parait indiquer les canaux des piliers. Ces
points sont reliés entre eux par des stries. Sur la
partie figurée, l'on remarque un petit cercle de teinte
foncée, qui appartient probablement aux t\ihef< de
Ca>iHopor(L
JSf iMiiiiHloporst coltiintuiris, Wm-. F
8. Coupe tangentielle, montrant quelques lamelles con-
centriques et un tube de Caunopura au milieu.
Grandeur naturelle. — Konëpnis — f 2.
9. Même si>écimen. Coupe verticale, grandeur naturelle.
Les lamelles sont visibles, et l'on remarque, en outre,
des traces de corps étrangers qui ont pénétré dans
le tissu.
10. Coupe verticale grossie. Les lamelles, épaisses, peu-
vent être considérées ici comme des latllamlnae.
Elles consistent en un tissu grossier. Les piliers
sont transformés en fibres poreuses et serpentantes.
Un reste de corps étranger, visible dans la coupe,
trouble la régularité du squelette qui l'entoure.
11. Coupe tangentielle grossie. Le tissu, composé de.-
fibres épaisses et poreuses, prend la forme nommée
vennieidée. Au milieu de la coupe se trouve un
tube de Cannopord^ dont l'intérieur se compose du
même tissu, mais un peu plus fin.
J. Barrauile. Syst, Siliir. de Bohênie. Vol. VIII.
PL 18 Ms.
<9.
o '-^
10.
J. Kafka fotogr.
K. Bellmann phototyp.
PI. 10.
EXPLICATION DES FIGURES.
Tig. Etafre
Sfroiiialopora florûln. Nov:ik . . F
1. Coupe verticale grossie. Le tissu, relativement tin,
est composé des piliers et des lamelles si intimement
mêlés, que l'on ne peut distinguer ces deux éléments
l'un de l'autre. Les couches horizontales sont sépa-
rées en zones par des lignes marquées plus distincte-
ment, de sorte qu'il paraît en résulter des latila-
mlnae. Sur la section, l'on voit 2 tubes de Cauno-
pora. Le premier est très court. Le second, plus
long, est formé de fibres entièrement semblables
à celles du squelette.
2. Coupe tangentielle grossie. On voit le tissu varmi-
cuU des fibres, ainsi que plusieurs tubes de Caunopora.
Ceux-ci apparaissent comme des cercles plus foncés
que le reste, mais leur composition est la même que
celle du tissu. Les fibres rayonnent et sont plus
serrées sur la périphérie des cercles.
3. Coupe tangentielle grossie, montrant une surface sans
tube de Caunopora, et par consé(iuent la structure
naturelle du tissu. Les fibres sont poreuses et
moyennement épaisses.
4. Coupe verticale montrant à l'œil nu le tissu et les
tubes de Gaunopiorn. Grandeur naturelle.
5. Coupe tangentielle montrant de nombreux tuhes de
Caunopora^ indiqués par des cercles plus foncés.
Grandeur naturelle. — Konèprnis — f 2.
rig. Etage
€lailiro4licf>oii guhlile, Poéta . . F
G. Coupe verticale, sur laquelle on observe à l'œil nu
la conformation du tissu. On voit aussi quelques
tubes de Cauiiopiora. Grandeur naturelle. — Konë-
prus — f 2.
7. /il. grossie. Les lamelles sont ondulées, et s'étendent
comme en zigzag d'un pilier à l'autre. Elles sont
en étroite communication avec les piliers, et ceux-ci
paraissent, çà et là, partir des lamelles.
Les piliers sont courts, perpendiculaires ou obli-
ques, et distribués irrégulièrement. Ils se divisent
souvent, et forment des loges secondaires.
Siroiiisiloporsi (7«»(|>#rf. Poéta . . . F
8. Coupe verticale montrant un tissu très épais. Gran-
deur naturelle. — Kouèprns — f2.
9. Coupe tangentielle. Grandeur naturelle. — Même
localité.
10. Coupe tangentielle grossie. Le tissu est très enche-
vêtré, et l'on ne peut suivre les fibres que sur une
petite partie de leur étendue.
11. Coupe verticale grossie. Les lamelles sont indiquées
par la position horizontale des fibres. Le reste du
tissu est complètement embrouillé, et les \ogç?. rare-
ment bien délimitées.
J, BarraMe. Syst, Siliir, de Botiêiue, Vol. VllI,
PL 19.
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Il)
11.
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J. Kafka fotogr.
K Bellmann phototyp.
PI. Il)
bis.
EXPLICATION DES FIGURES.
Fig
Slroiiiatopora rfârissima. liarr.
Etage
. E
Coupe verticale grossie , montrant une partie du
cœnosteum divisé en latilarainae. Les fibres sont
épaisses et poreuses.
Coupe tangentielle, grossie. Le tissu est formé de
fibres épaisses entre lesquelles s'étendent des inter-
valles longs et souvent divisés.
Coupe tangentielle, grandeur naturelle. On voit
à l'œil nu l'arrangement vermiculc des fibres du
tissu. — Kosd — e 1.
Strointitopora latens. Poèta
F
Konèprus
Coupe verticale, grandeur naturelle.
f2.
«d. grossie. Dans le tissu très serré, on reconnaît
très bien les lamelles. Les piliers ne sont visibles
que partiellement. Les loges sont entièrement irré-
gulières, souvent bifurquées, longues et courbées.
Coupe prise un peu obliquement sur un spécimen de
la même localité.
■id. grossie. Lamelles très irrégulières, et non déve-
loppées sur certaines parties.
Les piliers, bien développés dans quelques cou-
ches, donnent au tissu l'apparence d'un Actinostronia,
et placent cette espèce entre ce dernier genre et
Stromatopora. Mais ces couches aux piliers si bien
conservés, sont très rares. On les a recherchées
à dessein pour les figurer.
Fig Etage
Actino<«troiua contextum. Pocta . F
8. Coupe tangentielle, grossie. Les piliers apparaissent
sous la forme de gros points polygonaux, isolés et
assez serrés. A gauche de la coupe, on remarque
une astrorhize peu distincte, et à droite de celle-ci,
des traces d'un tuhe de Caunopora.
9. id. grandeur naturelle. On voit des traces de tuhes
de Caunopora et quelques astrorhizes. — Konèprus
— f2.
10. Coupe verticale grossie. La plupart des lamelles
sont minces, très serrées et ondulées. Les piliers,
très épais, n'offrent pas de contours très distincts;
ils traversent un grand nombre de lamelles.
Les loges, de grandeur variable suivant la densité
des piliers, sont tantôt quadrangulaires, tantôt étroites
ou arrondies.
11.
12.
Clallirodiclyon sociunt. Poéta
E
Coupe verticale, grandeur naturelle. — Hinter-Kopa-
ni'im — e 2.
id. grossie, montrant les lamelles minces et disposées
assez également. Elles sont ondulées et comme en
zigzag.
Piliers, courts, perpendiculaires ou obliques, et
souvent n'atteignant pas la lamelle prochaine. Loges,
ordinairement incomplètes, par suite du développement
insuffisant des piliers.
J. Barraiifle. Syst, Siliir. de Boliênie, Vol. VIII.
PL 19 Dis,
10.
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(1.
12.
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J. Kafka fotogr.
K. Bellmann phototyp.